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Université Hassan II

Faculté des Sciences Juridiques


Economiques et Sociales Ain Sebaa

Cours
Droit des Affaires
Semestre 5
Sciences Economiques et Gestion

Pr. ANASS ETTASSOULI


Email : anas.tsouli@gmail.com

Année universitaire 2021 - 2022


1
Plan de la matière
 Introduction générale
◦ Définitions
◦ Contenu du droit des affaires
◦ Rapports du droits des affaires et des autres
disciplines
◦ Caractéristiques du droit des affaires
◦ Historique du droit des affaires
I- les obligations
a- les obligations volontaires
b- les obligations légales
2
II- les activités de l’entreprise
a- l’activité commerciale
b- sociétés commerciales
III- l’exploitation de l’entreprise
a- les contrats commerciaux
b- le fonds de commerce
III- la défaillance de l’entreprise
a- la prévention des difficultés
b- le redressement des difficultés

3
Introduction générale
Définition : Droit + Affaires

Droit : ensemble des règles juridiques qui


régissent la vie des individus dans la
société ( droit objectif).
Affaires : ensemble des activités
économiques dans leurs conséquences
commerciales et financières.
Droit des affaires : ensemble des règles
de droit applicables aux entreprises et
ayant vocation à régir les échanges
économiques.
4
Droit commercial : est la branche du droit privé
qui régit à la fois les commerçants (sujets de
commerce) et l’accomplissement des actes de
commerce (opérations commerciales).

Droit de l’entreprise : ensemble des règles et


dispositions qui régissent l’activité de
l’entreprise ( création, exploitation, contentieux,
… etc.)

5
Droit économique : une branche réglementant la
prise en charge de l’économie par l’État. En
d’autres termes, le droit économique regroupe
toutes les réglementations relatives à
l’organisation et au fonctionnement des
institutions chargées de l’organisation économique
globale. Il concerne surtout le marché et non les
entreprises. Voilà pourquoi cette branche est aussi
considérée comme étant un droit des marchés.
- Droit de la concurrence
- Droit de la distribution
- Droit de la propriété intellectuelle

6
Caractéristiques du droit des affaires
1- Un droit pluridisciplinaire
Le droit des affaires entretient nécessairement des
relations avec d’autres branches du droit.
L’appréhension du contexte juridique du monde
des affaires implique la prise en compte de
disciplines juridiques théoriquement extérieures au
droit des affaires.
Le praticien du droit des affaires ne peut pas
ignorer certaines techniques extra-juridiques
provenant des sciences financières, de l’économie,
du marketing, etc.
7
2- Un droit pragmatique
Le droit des affaires est un droit de la compétition.
Le commerce, c’est l’échange, la spéculation, la
recherche d’un gain. Le droit des affaires doit donc
avoir une capacité d’adaptation, voire
d’imagination.
- Le droit des affaires se préoccupe peu des théories
générales.
- Le droit des affaires limite, le plus possible, les
entraves à l’action des entreprises.
- Le droit des affaires reprend à son compte des
techniques créées par la pratique.
- Les dispositions législatives jugées inadéquates
sont abrogées ou assouplies.
- Le droit des affaires est avant tout un droit du
crédit.
8
3- Un droit attentif aux exigences de
rapidité
La rapidité est l’essence du commerce. Le temps,
c’est de l’argent. Ce souci de rapidité dans les
transactions de la vie des affaires se manifeste par
un certain nombre de règles spécifiques.
- Le principe de la liberté des preuves
- La théorie de l’apparence
- Les procédures commerciales contentieuses
- L’utilisation fréquente de contrats-type

9
4- Un droit soucieux de sécurité juridique
La minimisation des risques a toujours été un
objectif primordial pour les parties en relations
d'affaires, et ce pour assurer une sécurité
juridique, donc une certaine stabilité et
prévisibilité dans leurs relations contractuelles.
la sécurité juridique est un des éléments de
l’attractivité économique. En effet, les besoins de
stabilité et de prévisibilité des entreprises se sont
intensifiés à l’heure de la mondialisation des
échanges accompagnée d’une concurrence accrue.

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Contenu du droit des affaires
 Droit commercial
 Droit des obligations et contrats
 Droit du travail
 Droit de la concurrence
 Droit de la consommation
 Droit des sociétés
 MARL (arbitrage, médiation)
 Droit de la propriété intellectuelle
 ….

11
Particularisme du droit des affaires
par rapport au droit civil
 La liberté de la preuve en matière
commerciale (art 334 code de commerce)
 La preuve doit être écrite en matière civile (art
443 DOC)
 La prescription extinctive en matière civile est
de 15 ans
 La prescription en matière commerciale est de
5 ans entre commerçants
 Le délai de grâce en matière commerciale est
interdit
 Le délai de grâce en matière civile est possible
(art 243 DOC, art 149 loi 31-08) 12
 La solidarité en matière civile ne se
présume point
 La solidarité en matière commerciale se
présume
 Le droit difficultés des entreprises
s’applique aux entreprises commerciales
uniquement (art 546 C.COM)
 La publicité de certains actes en matière
commerciale est obligatoire alors qu’en
matière civile n’est pas exigée
 Le formalisme exigé dans certains cas (le
contrat de société art 987 DOC)
13
Particularisme du droit des affaires
par rapport au droit commercial
 Le droit commercial concerne uniquement la
personne du commerçant (conception
subjective)
 Le droit des affaires concerne l’ensemble des
hommes d’affaires et s’appliquent à tous les
acteurs de la vie économique
 Le droit commercial concerne les actes de
commerce (conception objective)
 Le droit des affaires régit les opérations de
toute nature liées à l’exercice d’une activité
industrielle, commerciale ou financière
indépendamment de la qualité des
entrepreneurs
14
Sources du droit des affaires
Deux critères de distinction des sources :

Sources Sources
et
écrites non écrites

Sources Sources
et
internes internationales

15
 Sources internes :
I- textes législatifs
a- la constitution (art 35)
b- le code des obligations et des contrats
c- le code de commerce
d- le droit des sociétés (loi 5-96 / loi 17-95)
II- les usages commerciaux
III- la jurisprudence
IV- la doctrine

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 Sources internationales :
I- traités internationaux
A- traités bilatéraux
B- traités multilatéraux
C- traités d’organisation de la vie économique
II- les usages internationaux
Sous forme de codification privée ou de contrats-
types (incoterms, london commercial trade
association, …)

17
La théorie des obligations
I- la notion de l’obligation
Un lien de droit entre deux personnes en vertu
duquel l’une d’elles, le créancier, peut exiger de
l’autre, le débiteur, une prestation ou une
abstention.
Le débiteur est redevable de sa prestation soit
pare qu’il l’a voulu, soit parce qu’il la loi lui
impose son obligation.
deux manières d’être obligé : volontairement par
consentement ou par injonction formulée par la
loi ou les règlements
18
II- les types des obligations
A- selon l’objet de l’obligation
a- obligation de faire : consiste dans
l’accomplissement d’une prestation déterminée
(employé, garagiste, entrepreneur …)
b- obligation de ne pas faire : consiste en une
abstention (ne pas faire concurrence, ne pas violer
telle clause d’un contrat, …)
c- obligation de donner :
Le débiteur doit donner au créancier
quelque chose (contrat de vente, lorsque le
vendeur doit donner un bien à l’acheteur
contre un prix)
19
B- selon le but de l’obligation
a- obligation de moyens :
Le débiteur doit mettre en œuvre tous les moyens
qui sont à sa disposition pour accomplir la
prestation, sans être tenu d’aboutir à un résultat
déterminé. Sa responsabilité ne sera engagée que
s’il commet une faute.
b- obligation de résultat :
le débiteur s’engage à un résultat précis sous peine
d’engager sa responsabilité.
le créancier prouvera aisément le défaut de résultat
que l’absence de mise en œuvre des moyens
adéquats.
20
Les sources des obligations
I- l’acte juridique :
a- obligation contractuelle
b- obligation quasi contractuelle
II- le fait juridique :
a- obligation légale
b- obligation délictuelle
c- obligation quasi délictuelle

21
A- acte juridique :
Toute manifestation de volonté destinée à
produire des effets de droit. Par exemple le
contrat ou l’engagement unilatéral
(testament ou offre).
B- fait juridique :
Un événement quelconque auquel la loi
attribue des effets de droit, mais qui ne
résulte pas d’un accord de volonté.
Par exemple être victime d’un accident
(indemnisation ou réparation des dommages
et intérêts)
22
Les obligations volontaires : contrats
A- La notion du contrat
Un accord de volonté destiné à faire naitre
des obligations ou à créer des effets de
droits entre le débiteur et le créancier.
Le contrat se distingue de la convention
qui ne fait naitre aucune obligation
(remise de dette) ou de celle qui ne lie pas
les parties (l’engagement d’honneur)
Le contrat se distingue de l’acte unilatéral
où une seule volonté suffit (testament).
23
B- la classification des contrats
a- contrats synallagmatiques / unilatéraux
b- contrats à titre onéreux / à titre gratuit
c- contrats successifs / instantanés
d- contrats commutatifs / aléatoires
e- contrats consensuels / solennels
f- contrats d’adhésion / de gré à gré
g- contrats nommés / innommés

24
 Contrats synallagmatiques :
Lorsque les contractants s’obligent
réciproquement les uns envers les autres.
(dans la vente le vendeur s’engage à donner
la chose alors que l’acheteur s’oblige à la
payer).
 Contrats unilatéraux :
Le fait que seule l’une des parties s’engage ;
le contrat ne fait naitre d’obligation qu’à son
unique charge (donation, prêt, dépôt).
Seuls l’emprunteur ou le dépositaire
assument une obligation de restitution.
25
 Contrats à titre onéreux :
quand chacune des parties retire un
avantage de l’opération. C’est le cas de la
vente (le vendeur ne donne la chose que
contre le versement d’un prix). Le contrat
du prêt contre les intérêts.
 Contrats à titre gratuit :
quand l’une des parties procure
volontairement un avantage à l’autre sans
contre partie. C’est le cas de la donation
pure et simple.

26
 Contrats aléatoires :
dès lors que l’étendue d’une prestation est
incertaine parce qu’elle dépend du hasard.
Le contrat d’assurance (ni l’assureur ni
l’assuré ne savent si un sinistre surviendra),
le contrat de pari.
 Contrats commutatifs :
quand la contrepartie que chaque
contractant reçoit est préalablement
déterminée et certaine (vendre un immeuble
à tel prix)

27
 Contrats instantanés :
lorsque leurs exécution s’accomplit
ponctuellement, en un moment unique , en
une seule fois (vente au comptant)
 Contrats à exécution successive :
comportent des obligations qui vont
s’exécuter en s’étalant dans le temps
(contrat de travail, contrat d’abonnement,
contrat de bail)

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 Contrats consensuels :
se forment par le seul accord des parties et
leurs élaboration n’est soumise à aucune
condition de forme (même verbalement)
 Contrats solennels :
lorsque la loi subordonne la validité du
contrat au respect d’un formalisme
particulier, souvent la rédaction d’un écrit
(contrat de société). L’exigence de l’écrit à
titre de preuve ou d’opposabilité du contrat
aux tiers.

29
 Contrats de gré à gré :
Lorsque les contractants ont la possibilité
de négocier les clauses et les conditions du
contrat.
 Contrats d’adhésion :
lorsque l’une des parties se trouve en
position de force et l’autre partie adhère au
contrat sans qu’elle ait le pouvoir de le
négocier sur le même pied d’égalité ( dans
un contrat de travail l’employeur vis-à-vis
l’employé)

30
La formation du contrat (art 2 DOC)

A- Les conditions inhérentes à la


personne contractante
a- la capacité
b- le consentement ( la volonté)
B- les conditions inhérentes au contrat
a- l’objet
b- la cause

31
1- La capacité :
Définition : qualité d’une personne qui est en état
de comprendre, de faire. Toute personne est
capable d’obliger et de s’obliger, si elle n’en est
déclarée incapable par la loi (art 3 DOC). Donc, la
capacité est le principe, l’incapacité est
l’exception.
la capacité d’exercice : la faculté qu’a une
personne d’exercer ses droits personnels et
patrimoniaux et qui rend ses actes valides (art 208
C.Fam).
la capacité de jouissance : la faculté qu’a la
personne d’acquérir des droits et d’assumer des
devoirs (art 207 C.Fam).
32
 Certains cas de l’incapacité
1- mineur : celui qui n’a pas encore atteint la
majorité légale fixée à 18 ans

2- prodigue : personne qui se livre


habituellement à des dépenses
déraisonnables entamant son capital

3- dément : personne qui a perdu sa raison à


cause de l’altération de ses facultés
mentales
33
2- Le consentement (autonomie de la
volonté)
Définition : accord de deux volontés, au moins, en
vue de faire naitre une obligation ou en vue de
produire un effet de droit.
l’offre ou la pollicitation : proposition de
contracter à des conditions précises par l’offrant
(pollicitant).
l’acceptation de l’offre : manifestation de volonté
par laquelle le bénéficiaire de l’offre en accepte
les termes.

34
Certaines particularités du consentement
a- le silence
le célèbre adage : « Qui ne dit mot consent ».
En droit marocain le silence ne vaut pas
acceptation, sauf dérogations particulières.
Art 25 DOC « …, l’absence de réponse vaut
aussi consentement lorsque la proposition se
rapporte à des relations d’affaires déjà
entamées entre les parties ».
Art 340 DOC « la remise de dette a effet tant
qu’elle n’a pas été refusée expressément par le
débiteur ».
Art 343 DOC « la remise de dette n’a aucun
effet, lorsque le débiteur refuse expressément
de l’accepter ».
35
b- les contrats entre absents (par
correspondance)
Problème de localisation du contrat dans le
temps et dans l’espace.
Deux solutions possibles :
- Théorie de l’émission : le contrat est formé
quand est expédiée la lettre d’acceptation. Elle
repose sur le système de déclaration et le
système de l’émission. Les deux systèmes
présentent des inconvénients.
- Théorie de la réception : le contrat est formé
lorsque l’offrant a reçu la lettre d’acceptation.
Elle repose sur le système de l’information et
le système de la réception.
La doctrine favorisent le recours à ces deux
théories en fonction de l’existence du contrat.
36
c- contrats à distance (électroniques)
Il s’agit des contrats en ligne proposés par des
professionnels à des consommateurs ou à d’autres
professionnels (commerce électronique). L’offre et
l’acceptation sont régies par les règles de droit
commun et la loi 53-05 relative à l’échange
électronique de données juridiques (de l’art 65.03 à
l’art 65.05)
d- la promesse
Unilatérale : l’offrant est jusqu’au retrait de son offre,
mais la révocation de celle-ci est sans effet si elle
survient après que l’exécution de la prestation a
commencé (promesse de récompense)
Synallagmatique : avant contrat par lequel une
personne s’engage à vendre un bien déterminé à des
conditions notamment de prix, qui sont acceptés par
le bénéficiaire (promesse de vente)

37
Les vices du consentement
a- l’erreur : fausse appréciation de la réalité.
b- le dol : tromperie par laquelle l’un des
contractants provoque chez l’autre une
erreur qui le détermine à contracter.
c- la violence : contrainte ou menace exercée
sur la volonté d’un individu afin qu’il
s’engage dans les liens du contrat
d- la lésion : préjudice résultant, pour l’une
des parties au contrat, d’un défaut
d’équivalence ou d’une inégalité de valeur
entre les prestations contractuelles
38
3- l’objet :
Constitue l’objectif que les parties cherchent à
réaliser en concluant le contrat. L’objet est une
chose sur laquelle porte l’obligation (donner,
faire, ne pas faire).
Objet déterminé ou déterminable : tous les
éléments essentiels sont précis lors de la
formation du contrat, même s’il s’agit d’une
chose future ou incertaine
Objet possible : une prestation réalisable et la
chose doit exister.
Objet licite : peut former légalement la matière
d’une obligation. Certaines choses exclues du
commerce juridique (corps humain,
stupéfiants, …)
39
4- la cause :
le but immédiat et direct qui conduit un
contractant à s’engager. Une raison valable de
chacune des parties, qui justifie leur
engagement réciproque.
La cause objective : contre-prestation et qui est
toujours la même pour chaque type de contrat,
est utilisée pour apprécier l’existence de la
cause dans les contrats (si l’acheteur s’oblige à
payer le prix c’est pour la contrepartie de la
livraison du vendeur) .
La cause subjective : mobile des contractants
permet de contrôler la licéité de la cause dans
les contrats. La cause ne doit être ni illicite, ni
immorale
40
1- sanctions civiles
A- sanctions assurant la réparation
- La nullité : acte contraire à la loi (contrat
vicié, les actes de l’incapables)
- Les dommages-intérêts : versement d’une
somme d’argent à la victime du dommage
(inexécution ou retard d’exécution)

B- sanctions produisant une contrainte


- Directement sur la personne : expulsion
- Indirectement sur les biens : saisie de biens

41
Obligations quasi contractuelles
1- Gestion d’affaire :
Art 943 DOC «Lorsque, sans y être autorisé
par le maître ou par le juge, on gère
volontairement ou par nécessité les affaires
d'autrui, en son absence ou à son insu, il se
constitue un rapport de droit, analogue au
mandat »

42
2- paiement de l’indu :
Art 68 DOC «Celui qui, se croyant
débiteur, par une erreur de droit ou de fait,
a payé ce qu'il ne devait pas, a le droit de
répétition contre celui auquel il a payé »

43
3- enrichissement sans cause :
Art 66 DOC «Celui qui a reçu ou se trouve
posséder une chose ou autre valeur
appartenant à autrui, sans une cause qui
justifier cet enrichissement, est tenu de la
restituer à celui aux dépens duquel il s'est
enrichi »

44
Obligations légales

 Responsabilité civile : obligation de réparer


le préjudice causé à autrui.

 Responsabilité contractuelle : sanction de


réparation encourue du dommage résultant
de l’inexécution d’un contrat.

 Responsabilité délictuelle : sanction de la


violation du devoir général de ne causer
aucun dommage à autrui.
45
Conditions de la responsabilité
délictuelle
1- la faute : un comportement répréhensible,
qu’il s’agisse d’une commission ou d’une
omission (négligence, imprudence).

2- le préjudice : dommage causé à autrui.


Doit être : certain, personnel et légitime.

3- lien de causalité : principe de cause à effet.


La faute commise est à l’origine du
dommage souffert.
46
Hypothèses de la responsabilité
délictuelle
1- responsabilité du fait personnel : action
personnelle susceptible de produire un effet
juridique, notamment de causer un dommage
(art 77 DOC)
Cette responsabilité peut résulter des actes :
- Positifs ou négatifs
- Matériels ou intellectuels
- Volontaires ou involontaires (art 78)

47
Certains cas de responsabilité du
fait personnel
Parfois on est pas responsables seulement
de nos actes, mais aussi on est obligé de
réparer le préjudice résultant du fait des
personnes dont on répond (art 85) :
- La responsabilité des pères et mères
- La responsabilité du commettant du fait de
son préposé (employeurs)
- La responsabilité des artisans du fait de
leurs apprentis
- La responsabilité des instituteurs du fait de
leurs élèves
48
2- responsabilité du fait des choses :
Obligation de réparer le préjudice résultat
du fait des choses dont on a la garde (art 88)
- La responsabilité du fait des animaux : le
gardien est responsable du fait de l’animal
qu’il a sous sa garde (art 86)
- La responsabilité du fait des bâtiments : le
propriétaire est responsable du dommage
causé par son écroulement ou sa ruine
partielle suite vice de construction (art 89)
- La responsabilité des produits défectueux :
obligation de réparer le préjudice résultant
du fait d’un produit n’offrant pas la sécurité
à laquelle on peut s’attendre 49
Deuxième partie :
Les activités de l’entreprise

50
I- l’activité commerciale
1- la qualité du commerçant :
s’acquiert par l’exercice habituel et
professionnel des activités visées aux art 6 et 7
C.COM et assimilables à celle-ci (art 8)
- Exercice : faire des actes de commerce par son
nom et pour son compte et même-ci le
commerce n’est pas sa profession exclusive
- Habituel : il s’agit de la répétition, il ne suffit
pas de faire un acte de commerce isolé ou de
temps en temps (à titre occasionnel)
- Professionnel : requiert une persévérance où se
combinent un rythme, une organisation et un
savoir-faire
51
A- la capacité commerciale

i- capacité spéciale : la capacité commerciale est


régie par les règles du statut personnel (femme
mariée, étrangers)

ii- incompatibilité : la loi interdit à certaines


personnes d’exercer le commerce en raison de
leur profession ou de leur fonction
(fonctionnaires, notaires, avocats…)

iii- déchéance : interdiction d’exercer le


commerce suite une sanction pénale (art 750
C.COM)
52
2- les actes de commerces
A- actes par nature
Selon l’art 6 du code de commerce :
 1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue
de les revendre soit en nature soit après les avoirs
travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
 2) la location de meubles corporels ou incorporels en
vue de leur sous-location ;
 3) l'achat d'immeubles en vue de les revendre en
l'état ou après transformation ;
 4) la recherche et l'exploitation des mines et carrières
 5) l'activité industrielle ou artisanale ;
 6) le transport ;
 7) la banque, le crédit et les transactions financières ;
 8) les opérations d'assurances à primes fixes ;
53
 9) le courtage, la commission et toutes autres
opérations d'entremise ;
 10) l'exploitation d'entrepôts et de magasins
généraux ;
 11) l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la
forme et le support ;
 12) le bâtiment et les travaux publics ;
 13) les bureaux et agences d'affaires, de
voyages, d'information et de publicité ;
 14) la fourniture de produits et services ;
 15) l'organisation des spectacles publics ;
 16) la vente aux enchères publiques ;
 17) la distribution d'eau, l'électricité et de gaz ;
 18) les postes et télécommunications ;
 19) la domiciliation.
54
B- actes par forme
a- la lettre de change
Le chèque : le signataire d’un chèque ne
s’oblige commercialement que s’il signé pour
les besoins de son commerce
Le billet à ordre : est réputé commercial
lorsqu’il résulte d’une transaction commerciale
(Art 9 C.C)
b- sociétés commerciales
Il s’agit des sociétés qui sont expressément
déclarées commerciales à raison de leur seule
forme et indépendamment de leur activité. C’est
d’ailleurs le cas de : SNC, SC, SARL et SA.
55
C- actes par accessoire
Conformément au principe qui dit que : «
l’accessoire suit le principal », sont
considérés des actes de commerce, toutes les
obligations du commerçant nées pour les
besoins où à l’occasion de son commerce.
La théorie de l’accessoire trouve son
fondement en droit marocain dans l’art 10 du
C.C

56
Exemples : les actes civils par nature
accomplis par le commerçant dans
l’exploitation de son entreprise
L’achat d’un véhicule pour les livraisons de
marchandises n’est pas un acte de commerce
par nature mais l’acte est considéré comme
commercial car il est conclu pour les besoins
du commerce.
Les emprunts contractés par un commerçant
en vue des besoins de son commerce.

57
3- les obligations du commerçant :
a- ouverture d’un compte bancaire
L’art 18 du C.C affirme que : « tout
commerçant, pour les besoins de son
commerce, a l’obligation d’ouvrir un compte
dans un établissement bancaire ou dans un
centre de chèques postaux »
A ce niveau, le commerçant, doit opérer par
chèque barré, lettre de change, et virement,
tous les paiements dont leur montant est
supérieur à 10000 dhs. Et ceci dans le souci
de réduire les paiements en espèce et aboutir
à une diminution de la fraude fiscale
58
b- inscription au registre de commerce
C’est un support de publicité destiné à faire connaitre
l’existence, les caractéristiques des établissements de
commerce, en fournissant tous renseignements par voie
de copie ou d’extrait certifié des inscriptions qui y sont
portées.
1- Registre local :
Il est tenu par le secrétariat greffe de chaque tribunal de
commerce ou à défaut du tribunal de 1ère instance sous la
surveillance du président du tribunal ou par un juge
désigné chaque année à cet effet (Art 28 CC).
2- Registre central :
Il est destiné à centraliser, les renseignements relatés dans
les divers registres locaux et d’en assurer communication
par voie de certificat . Il est donc un second original des
registres tenus au niveau de chaque greffe. Son utilité
principale découle de sa publicité, la finalité étant de
mettre au courant les tiers des faits susceptibles d’affecter
la situation des commerçants.
59
c- publicité au registre de commerce
Selon l’Art 36 du CC: « les inscriptions au
registre du commerce comprennent les
immatriculations, les inscriptions
modificatives et les radiations »

60
d- tenue de la comptabilité
Art 19 du C.COM : « Le commerçant tient
une comptabilité conformément aux
dispositions de la loi n° 9-88 relative aux
obligations comptables des commerçants »

Art 1 de la loi 9-88 : « Toute personne


physique ou morale ayant la qualité de
commerçant au sens du Code de commerce
est tenue de tenir une comptabilité dans les
formes prescrites par la présente loi et les
indications figurant aux tableaux y annexés »
61
Structures
sociétaires

62
La Société :
Article 982 du DOC

Un contrat par lequel (…)

Deux personnes au moins


(…)

Mettent en commun leur bien ou


leur travail ou les deux à la fois (…)

En vue de partager les bénéfices


qui pourront en résulter 63
Les Sociétés

Commerciales Civiles

64
LA SOCIETE CIVILE

65
Une société civile est toute société qui n’est pas commerciale
par la forme et dont l’activité est civile.

Il n’existe pas de réglementation spécifique aux sociétés


civiles dans le droit marocain.
La société civile reste en effet régie par les règles de droit
commun prévues par le DOC en matière des obligations et
des contrats (articles 982 et suivants).
Est réputée civile toute activité qui :
¤ n’est pas visée par les articles 6 et suivants du code de
commerce ;
Qu’est ce qu’une
¤ consiste dans la simple gestion d’un patrimoine personnel ;
société civile ?
¤ ou d’exercice d’une activité libérale.

Une société civile peut néanmoins effectuer des actes


commerciaux sans perdre pour autant son caractère civil si
ces actes ne sont que l'accessoire de l'activité civile principale.

Lorsqu’une société exerce une activité commerciale alors


qu’elle a la forme civile, elle fait encourir à ses associés le
risque éventuel d’être qualifiés par leurs créanciers, en cas de
difficultés, de commerçants et être poursuivis en paiement
selon les règles applicables aux associés d’une SNC
(notamment la règle de la solidarité). 66
Au contraire des sociétés commerciales, aucun capital
minimal n’est exigé. Le cas échéant, son montant et
les modalités de libération restent librement fixés par
les statuts.
Il n’existe pas d’obligation de blocage des fonds.

Les formalités de constitution d’une société civile sont


Quelles sont les allégées par rapport à celles prévues pour les sociétés
caractéristiques d’une commerciales. En effet, il n ’est pas prévu d’obligation
société civile ? De publicité ou de dépôt au greffe. La simple signature
des statuts par les associés suffit à constituer
la société civile.

La société civile est gérée par un ou plusieurs gérants,


choisis ou non parmi les associés, qui engagent
la société vis-à-vis des tiers pour tout acte entrant
dans le cadre de l’objet de la société.

67
Les sociétés commerciales sont soumises, lors de leur
Constitution à des exigences de libération des apports en
Numéraire et à des formalités de publicité, alors que les
Sociétés civiles ne le sont pas

Dans les sociétés commerciales, la responsabilité des associés


À l’égard du passif social est limité au montant de leurs apports
Distinction entre société Ou bien les associés sont tenus indéfiniment et solidairement
Civile et société Des engagements sociaux et des dettes sociales, alors que dans
commerciale Les sociétés civiles, il n’y a pas de solidarité légale entre les
associés

Les sociétés commerciales sont justiciables des procédures


De traitement des difficultés des entreprises auxquelles
Échappent les sociétés civiles

68
Les Sociétés commerciales

Capitaux Personnes

Actions Parts sociales

Librement cessibles Ne sont pas librement cessibles

Responsabilité limitée Responsabilité solidaire et illimitée


69
 La Société à Responsabilité Limitée
S.A.R.L

70
La S.A.R.L. a une nature juridique mixte :

Elle ressemble à une société de capitaux

La S.A.R.L. n’est pas


La responsabilité des La loi n° 5-96 a accentué
dissoute par la mort,
associés est limitée dans la réglementation,
l’incapacité ou la déchéance
au montant de leurs apports. la ressemblance avec
d’un associé.
(Art 44). la S.A.( art 1er , alinéa 2)
( Art 85)

71
La S.A.R.L. a une nature juridique mixte :

Elle ressemble à une société de personnes

Les parts ne sont pas


négociables. Les associés ne sont
Elles ne sont cessibles que pas nombreux. Ils se
dans des conditions connaissent et peuvent
rigoureuses (Art 55 ). jouer un rôle actif.

72
Nombre d’associés

Minimum 2 Maximum 50
Exceptionnellement 1 Si nombre des associés >50
(2 ans pour se transformer en SA)

73
Capital

Pas de minimum
Pas de maximum

74
Nature du capital

Les apports en nature Les apports


Les apports en numéraire en industrie

75
Les apports en numéraire

Ils sont versés dans un compte bancaire ouvert


au nom de la société « en cours de constitution », dans les 8 j
de leur réception.

76
Les apports en nature
Oui

Choix * La valeur de chaque


Oui
apport en nature ≤ 100.000dhs
CAA * La ∑ des apports en nature:
≤ 50% du capital social ?

Non
Les associés restent
Non
Obligation Passer par CAA responsables

Oui solidairement pendant


Oui
Non 5 ans de la valeur de
Fin Retenir l’évaluation du CAA

l’apport en nature.

77
Les apports en industrie

Interdits dans les Tolérés dans les SARL Autorisés dans les
sociétés de capitaux sociétés de personnes

conditions

C’est celui qui fait un apport en nature Apport en nature lié à :


qui peut faire un apport en industrie Exploitation d’un fonds de commerce
Exploitation d’une activité artisanale
78
Les parts sociales
La part sociale est un titre de propriété.

capital

Société
Associé

Parts sociales

Droit pécuniaire Droit politique

Dividendes Participer aux assemblées

79
Cession des parts sociales
Autorisation
Oui des associés

Non Associés, parents,alliés, Oui Clause Non Cession


Tiers héritiers et époux d’agrément libre

Oui

80
Cession à un tiers
Oui

Notification du projet de cession à


la société et à chaque associé

La société (le gérant) dispose de 8j


pour convoquer les associés Un autre délai de 30j
commence à courir
Oui Les associés disposent d’un délai Non pour acquérir ou faire
Cession de 30j pour faire savoir leur acquérir les parts
autorisée décision (majorité des associés sociales
Ou
Silence représentant au moins les 3/4 des
parts sociales)
Acquérir Faire acquérir

Par un associé ou
Réduction du capital
tiers à dire d’expert
81
La gérance

82
Par qui? AGE (3/4 du capital social)

Combien? Un ou plusieurs

Associé ou tiers;
Personne physique;
Qui?
Avoir la capacité civile;
Ne pas être interdit
(déchéance commerciale)

Durée limitée
Mandat ?
Durée illimitée
En cas de silence, 3ans

83
Le gérant dispose des pouvoirs les plus absolus
pour engager valablement la société et en toute circonstance.

Pouvoirs

Toutefois, les statuts peuvent limiter ses pouvoirs sans pour autant que ces
limitations statutaires ne soient opposables aux tiers, à moins qu’il ne soit
prouvé que les tiers ont pris connaissance de ces limitations statutaires.

84
Sur le plan civil:
Le gérant engage sa responsabilité en cas de violation d’une
disposition légale ou statutaire et en cas de faute de gestion.

Responsabilité : Le gérant peut engager sa responsabilité sur le plan civil


et/ou sur le plan pénal:

Sur le plan pénal:


Le gérant engage sa responsabilité en cas de distribution fictive de dividendes
ou en cas de présentation des états de synthèse qui ne reflètent pas l’image
fidèle de la société.

85
Au terme;

Décès;

Déchéance;

Démission: elle ne doit pas


intervenir dans des conditions
préjudiciables;
Fin de mandat

Révocation: celle-ci doit intervenir


pour cause légitime par les associés
représentant les ¾ du capital;

Révocation judiciaire.
86
En cas de révocation

Révocation Oui
légale

Oui
Oui Non
Dans le respect de la
règle: ¾ du capital Pas de révocation
Juste motif

Non
Révocation
légale

Mais la société
doit verser
des
dommages
et intérêts

87
Les Assemblées Générales

ordinaires extraordinaires

Décision prise à la Majorité des ¾


majorité simple du capital social
50% + 1 voix

88
Qui peut convoquer une assemblée?
 1/ Le gérant
 2/ Le CAC
 3/ Les associés qui détiennent la moitié du
capital social
 4/ Les associés qui détiennent le quart du
capital social à condition qu’ils
représentent au moins le quart de
l’effectif.

89
Remarque

Les consultations écrites sont possibles


dans une SARL sauf pour l’approbation
des comptes

90
Le contrôle de la SARL
Choix
par les Associés
représentant les ¾
Associés exercent le du capital social
CAC
droit à L’information
Obligation Si
CAHT>50MillionsDh

À titre À titre
permanent ponctuel
À titre
occasionnel
15j avant
Un associé peut toute
demander au gérant : Déclencher une
réunion Poser au gérant
expertise de gestion
-États de synthèse des questions
-Rapport de gestion par écrit (2 fois
Mêmes documents par an)
-Le cas échéant le sont mis par le gérant A condition de
rapport du CAC à la disposition de réunir 25% du capital
l’associé social 91
Modification du capital social (AGE:3/4
du capital social)

+
-

oui Les créanciers non Motif ? Éponger


Juge
peuvent faire les pertes
opposition (30j)

non oui
Rembourser Constituer des
la créance garanties fin fin
92
Transformation de la SARL

SNC
Sté en commandite simple SA
Ou Sté en commandite par
actions

AGE
Exige l’accord - Statuts
unanime de tous
les associés + ¾ du
- Accord de tous les associés capital
qui acceptent d’être des social
commandités 93
Contrat ou acte qui lie
Convention l’associé ou le gérant à
la société

Convention Convention n’est


interdite pas interdite

non oui
Convention conclue
dans des conditions
normales
Convention Convention
réglementée Libre
94
Il est interdit au gérant ou associé personne physique de contracter sous quelque
forme que ce soit les emprunts auprès de la société, de se faire consentir
par elle un découvert en compte courant ou autrement.

Convention interdite

Il leur est également interdit de faire cautionner ou


avaliser par la société leurs engagements envers les tiers.

95
Convention
réglementée

Rapport du
gérant ou CAC

Présenter le rapport
aux associés pour L’associé ou le
approbation gérant intéressé ne
participe pas au vote

Sté engagée Approbation Non approbation Gérant ou associé


engage sa
responsabilité 96
* Si le gérant n’est pas associé,
l’approbation est préalable

97
La dissolution de la SARL
 Cas particulier: cas d’une SARL dont la
situation nette devient inférieure au quart
du capital social

Approbation Redresser la situation


des comptes

31/12/08 30/06/09
30/09/09 31/12/10
Etablissement
des Etats de
synthèse par le
Se prononcer sur la
Gérant
dissolution anticipée
de la société
98
 LA SOCIETE ANONYME

99
Ce qui compte, c’est l’argent que les
actionnaires apportent.

La S.A. est une


société de capitaux. Les actions sont négociables.

Les actionnaires ne sont tenus des


dettes que dans la mesure de
leurs apports.

100
Nombre d’actionnaires

Minimum 5 Pas de Maximum

101
Capital

Minimum 300.000,00 dirhams pour les 3.000.000.00, 00 dirhams pour les


S.A. sans appel public à l’épargne S.A. avec appel public à l’épargne.

102
Les variantes de la SA

La SA à directoire La SAS
La SA à conseil
et à conseil La société anonyme
d’administration
de surveillance simplifiée

103
LE GESTION DE LA S.A.
LES ORGANES

1-S.A. AVEC CONSEIL D’ADMINISTRATION (Chapitre I du titre III)


Le président du conseil d’administration (P.C.A., appelé souvent P.D.G.)

Il est élu et révoqué par le C.A. (Art 63)

Il doit - être une personne physique ;


- être membre du C.A.

Ce n’est pas un salarié (Art 43), mais du point de vue fiscal et de la sécurité sociale, il est assimilé à un
DIRECTION salarié.
REPRESENTATION
Il préside le C.A.

Il assure la direction générale (Art 67), il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
circonstances au nom de la société (Art 69 al. 1), il la représente vis-à-vis des tiers (Art 74 al. 2). Il ne
peut cependant donner de cautionnement, d’aval ou de garantie pour la société qu’après y avoir été
autorisé par le C.A. (Art 70)

Il peut être assisté d’un ou plusieurs directeurs généraux (Art 75).

Le conseil d’administration
3 à 12 administrateurs, ce nombre peut être porté à 15 si les actions de la société sont cotées à la bourse
des valeurs (Art 39), personnes physiques ou morales obligatoirement actionnaires
(Art 44 al.1).
Ils sont désignés par l’A.G.O. pour un délai de 6 ans (Art 48) et révoqués par elle « ad nutum » (Art 63).
Le C.A. a les pouvoirs les plus étendus de gestion, dans l’intérêt de la société. Des clauses limitatives
ADMINISTRATION peuvent exister, mais elles ne sont pas opposables aux tiers.
Il a des pouvoirs propres :
oconvocation des assemblées (Art 73) ;
oétablissement des comptes ;
orapport à l’A.G.O.
Les décisions sont prises à la majorité (Art 50 al.4).
Les membres du C.A. sont responsables civilement (Art 349) et pénalement (Art 373 à 377).

104
2- S.A. AVEC DIRECTOIRE

Le directoire

2 à 5 personnes physiques (Art 78) :


- 7 personnes si les actions sont inscrites à la cote de la bourse des valeurs ;
- une seule personne si le capital est inférieur à 1.500.000 dirhams.
Ils sont désignés par le conseil de surveillance (Art 79) pour 4 ans (Art 81) et peuvent
être révoqués par l’A.G.O sur proposition du conseil de surveillance (Art 80) pour
ADMINISTRATION justes motifs.
DIRECTION Le directoire a les pouvoirs les plus étendus pour gérer et agir au nom de la société. Des
clauses limitatives peuvent exister, mais elles sont inopposables aux tiers (Art 102).
Il a les pouvoirs propres :
oconvocation des assemblées ;
oétablissement des comptes ;
orapport à l’A.G.O.
les directeurs sont responsables civilement et pénalement.

Le président du directoire

Il est désigné par le conseil de surveillance (Art 79)


Il représente la société (Art 103)

Le conseil de surveillance a aussi un pouvoir de gestion, mais son rôle de contrôle est
prépondérant.

105
Comparaison des différents organes dans les S.A.

106
Conseil Conseil
Directoire
d’administration de surveillance

Le conseil
Par qui ? L’A.G.O.
De surveillance

3 à 12 si la société n’est pas cotée 2 à 5 si la société n’est pas


cotée
Désignation 15 si la société est cotée
Combien ? 7 si la société est cotée
24
27 1 si le capital est inférieur à
30 1 500 000 DH

Personnes physiques ou morales


Qui ? actionnaires sauf le président (PP). Personnes physiques

107
Conseil Conseil
Directoire
d’administration de surveillance
2 à 6 ans, en cas de
silence 4 ans,
3 ans (les statuts) rééligibles (Art 81)
Durée du mandat 6 ans(acte postérieur) 6 ans
rééligibles

Ils perçoivent des jetons Jetons de présence Rémunération de chaque


de présence. La somme alloués par l’A.G.O.et membre déterminée par
globale est fixée répartis par le C.S. le conseil de surveillance
annuellement par (Art 82).
l’A.G.O. et répartie
librement par le C.A.
(Art 51 al.1)
Rémunération

o Fin du mandat ; Sur proposition du C.S.


o Démission ; avec des justes motifs ;
o Décès sinon, le directeur
o Révocation par l’A.G.O. « ad nutum », révoqué peut prétendre à
des dommages et
sans avoir à présenter de justes motifs.
intérêts.
Expiration

108
Conseil Conseil
d’administration de surveillance Directoire

Peuvent être salariés de Ne peuvent être salariés Peuvent être salariés de


l’entreprise sous certaines de la société (Art 93) l’entreprise (sans
conditions limitation)
(Art 43)

109
LE CONTROLE DE LA S.A.

110
Il est exercé par les commissaires
aux comptes et les actionnaires.

Par les commissaires Contrôle direct par


aux comptes : les actionnaires

Droit de communication (Art 145 à 149)


et d’information (Art 140 et 141)
Pour pouvoir exercer leur contrôle, notamment
Il y a au moins un commissaire aux au cours de l’A.G.O. annuelle, les actionnaires
comptes dans toutes S.A. chargé de ont un droit de communication sur les documents
sociaux.
contrôle et de suivi des comptes
Assemblées générales :
sociaux (Art 159) ; Les actionnaires approuvent les comptes par
Ils sont désignés par l’A.G.O. un vote en assemblée générale.
pour 3 exercices (Art163). Publicité des comptes :
Dépôt au greffe du tribunal de commerce dans
le mois qui suit l’A.G.O. des états de synthèse

111
Commissaires aux Contrôle
comptes (Titre VI)
S.A.
S.A. avec directoire
avec conseil d’administration (Chapitre II du Titre III)
(Chapitre 1er du Titre III)

Président
Président Représente la société
Direction générale (Art 103)
Représente la société
(Art 74)
Directoire
Élection Gère et engage la société
(Art 102)
Conseil d’administration
Gestion de la société
(Art 72 al. 3) Élection

Rapport information
(Art 72 al. 4) Conseil de surveillance (art 103
Gestion
Contrôle
Rapport Rapport
Élection (art 40) Information
Élection (Art 79) Rapport

Actionnaires Élection
Actionnaires
Exercent un contrôle, droit de (Art 163) Exercent un contrôle, droit de
communication et d’information communication et d’information
(Art 141) (Art 141)

112
Règles essentielles concernant la
convocation et la tenue des
assemblées

113
Décision de convoquer Prise par le C.A. ou le directoire ou le C.S. Exceptionnellement par
l’assemblée les commissaires aux comptes ou un mandataire de justice.

Avis de réunion afin S.A. avec appel publique à l’épargne : avis publié au B.O.
de permettre aux S.A. sans appel publique à l’épargne : lettre recommandée
actionnaires des
proposer des projets
de résolution
30 jours au moins avant la date de réunion, doit comporter les
Avis de convocation informations relatives à la tenue de la réunion (Art 120).
(l’ordre du jour qui y
S.A. avec appel public à l’épargne : publication dans un J.A.L. et au
figure limite la
compétence de B.O. (Art 156)
l’assemblée) S.A. sans appel public à l’épargne : lettre ordinaire – publication dans
un J.A.L., lettre recommandée à ceux qui en ont fait la demande.
Droit de Au siège social, dans les 30 jours qui précèdent l’A.G.O.
communication et
d’information
Tous les actionnaires. Les statuts peuvent exiger un minimum
Accès à l’assemblée d’actions
Les petits actionnaires peuvent se grouper.
Procuration au conjoint ou à un actionnaire.
Vote des absents

Les commissaires aux comptes


Personnes non Les représentants de la masse des obligataires.
actionnaires
Feuille de présence Les actionnaires présents doivent la signer.
114
Rapport du C.A. ou du directoire
Lecture des Rapport du commissaire aux comptes
rapports

Quorum - A.G.O. : 1ère convocation : 1/4 au moins des actions ;


- A.G.E. : 1ère convocation : la moitié des actions ;
2ème convocation et suivantes : ¼ des actions au
moins ;

- A.G.O. : la moitié des voix plus une ;


Majorités - A.G.E. : 2/3 des voix au moins.

Rédaction d’un
P.V.

Les états de synthèse doivent être déposés au greffe du tribunal de


Publicité commerce, dans le mois de leur approbation par l’A.G.O.
postérieure à Toute modification dans la composition des organes sociaux doit faire
l’assemblée l’objet d’une publicité (J.A.L., dépôt au greffe, insertion au B.O.)

115
Approbation des conventions réglementées conclues
entre la société et l’un de ses dirigeants

116
Les commissaires L’A.G.O.
Le Le C.A. donne son à
Aux comptes font un qui
dirigeant Informe ou autorisation
rapport vote
concerné le C.S. et informe

Contrôle « a priori » Contrôle «a posteriori»

117
La Société en nom collectif

118
Nombre
d’associés

Minimum deux associés. Aucun maximum n’est fixé.

119
Capital

Aucun capital minimum n’est exigé. Toutefois, en cas de


financement de l’activité par un crédit jeune promoteur ou autre,
certaines banques exigent cette forme sociale pour la constitution
de la société.

120
Tous les associés sont gérants sauf stipulation contraire
des statuts, qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants,
pris parmi les associés ou en dehors d’eux, personne
physique ou morale.

Le ou les gérants sont nommés pour une durée


indéterminée, sauf clause statutaire contraire.

Le ou les gérants disposent des pouvoirs les plus larges


Organes sauf stipulation contraire des statuts. Toutefois, les
de gestion clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants sont
inopposables aux tiers.

Les décisions sont prises à l’unanimité des associés,


sauf stipulation contraire des statuts pour certaines
décisions.

Le ou les gérants encourent une responsabilité civile


et/ou pénale.

121
Conventions
réglementées

Toute convention intervenant entre une société en nom collectif et l’un de


ses gérants est soumise à l’autorisation préalable des associés.

122
Les associés se réunissent annuellement pour approuver
les comptes.

Les associés non gérants disposent d’un droit de


Communication permanent : deux fois par an, ils peuvent
consulter les livres, l’inventaire, les états de synthèse,
le rapport de gestion et le rapport du commissaire aux
comptes, s’il en a été désigné un.

Décisions En outre, quinze jours avant la tenue de l’assemblée,


collectives le rapport de gestion, l’inventaire et les états de synthèse
(et le rapport du commissaire aux comptes, le cas échéant)
sont communiqués aux associés.

Les décisions collectives sont obligatoirement prises à


l’unanimité pour la révocation d’un gérant associé,
la continuation de l’activité malgré la révocation de ce gérant
et la cession de parts sociales. Dans tous les autre cas,
l’unanimité n’est requise qu’en l’absence de clause statutaire.

123
Particularités

La cession des parts sociales requiert


Les associés répondent indéfiniment l’unanimité des associés, ce qui
et solidairement sur leurs biens implique qu’un associé ne peut quitter
personnels des dettes sociales. la société contre le gré des
coassociés.

124
La Société en commandite simple

125
Nombre
d’associés

Minimum deux associés. Aucun maximum n’est fixé.

126
Deux catégories d’associés :

un ou plusieurs commanditaires, qui


un ou plusieurs commandités, dont ne sont tenus des dettes sociales
la situation est analogue à celle des que dans la mesure de leur apport à
membres des sociétés en nom collectif, la société et qui n’ont pas la qualité de
commerçant.

127
Capital

Aucun capital minimum n’est exigé. Toutefois, les statuts doivent indiquer
clairement la valeur des apports de chaque associé commandité ou
commanditaire dans le capital social.

128
Seuls les associés commandités peuvent exercer les
fonctions de gérants sauf stipulation contraire des
statuts, qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants,
pris parmi les associé commandités ou en dehors d’eux,
personne physique ou morale.

Le ou les gérants sont nommés pour une durée


indéterminée, sauf clause statutaire contraire.

Le ou les gérants disposent des pouvoirs les plus


Organes larges sauf stipulation contraire des statuts. Toutefois,
de gestion les clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants
sont inopposables aux tiers.

Les décisions sont prises à l’unanimité des associés,


sauf stipulation contraire des statuts pour certaines
décisions.

Le ou les gérants encourent une responsabilité civile


et/ou pénale.

129
Conventions
réglementées

Toute convention intervenant entre une société en commandite simple et


l’un de ses gérants est soumise à l’autorisation préalable des associés

130
Les associés se réunissent annuellement pour approuver
les comptes.

Les associés peuvent aussi se réunir lorsque la réunion est


demandée, soit par un commandité, soit par le quart en nombre
et en capital des commanditaires.

Les décisions ordinaires sont prises dans les conditions que


les associés peuvent librement fixer dans les statuts.

Les décisions extraordinaires sont prises à l’unanimité de


tous les commandités et à la majorité en nombre et en capital
Décisions
des commanditaires.
collectives
Les associés commanditaires disposent d’un droit de
Communication permanent. Ils peuvent consulter pour les
trois derniers exercices, les livres, l’inventaire, les états de
synthèse, le rapport de gestion, le rapport du commissaire aux
comptes, s’il en a été désigné un et les procès verbaux des
assemblées.
En outre, quinze jours avant la tenue de l’assemblée, le
rapport de gestion, l’inventaire et les états de synthèse
(et le rapport du commissaire aux comptes, le cas échéant)
sont communiqués aux associés.
131
Particularités

La cession des parts sociales requiert


l’unanimité des associés, toutefois il peut
être dérogé à ce principe par une clause
statutaire qui stipulerait par exemple :
Les associés commanditaires ne
-que les parts sociales des associés
peuvent s’immiscer dans
commanditaires sont librement cessibles
la gestion de la société, ni passer
entre associés ;
aucun acte de gestion.
-que les parts des commanditaires peuvent
être cédées à des tiers étrangers à la société
avec le consentement de tous les
Commandités et de la majorité en nombre
et en capital des commanditaires.

132
La Société en commandite par
actions

133
Nombre
d’associés

Un ou plusieurs commandités qui Trois commanditaires au moins qui


ont la qualité de commerçant. n’ont pas la qualité de commerçant.

134
Capital

Par référence au régime de la société anonyme il est fixé comme suit :


¤ 300.000 DH pour les SCA qui ne font pas appel public à l’épargne,
¤ 3.000.000 DH pour les SCA qui font appel public à l’épargne.

135
Le fonctionnement de la SCA dépend des
conditions d’exercice de la gérance et du
contrôle de cette dernière.

136
Seuls les associés commandités sont autorisés à
exercer les fonctions de gérants.

Les gérants peuvent être choisis parmi les commandités


ou les tiers.

Lorsque le gérant est une personne morale, cette


dernière doit désigner un représentant permanent.

Les gérants ont les pouvoirs les plus étendus pour


La gérance: agir en toute circonstance au nom de la société, sauf
les restrictions légales ou statutaires.

La société est engagée même par l’acte du ou des


gérants qui dépasse l’objet social.

Le ou les gérants encourent une responsabilité


civile et/ou pénale.

137
Le conseil de surveillance est composé de trois
commanditaires au moins, nommés pour une durée
de six ans. Les associés commandités ne peuvent y
siéger.

C’est un organe de contrôle permanent, qui dispose


des mêmes pouvoirs que le commissaire aux comptes,
Le conseil à la différence le conseil de surveillance porte un
de surveillance : jugement sur la gestion présenté dans un rapport à
l’assemblée générale ordinaire annuelle des associés.

Les membres du conseil de surveillance n’encourent


aucune responsabilité, en raison des actes de
la gestion.

138
Conventions
réglementées

Toute convention intervenant entre une société en commandite par actions et


l’un de ses gérants est soumise à l’autorisation préalable des associés.

139
Contrôle

La désignation d’un commissaire Les dispositions de la loi 17/95 relatives


aux comptes est obligatoire dans aux sociétés anonymes sont
Toute société en commandite par applicables au contrôle dans les SCA.
actions.

140
Décisions
collectives

En raison de l’existence de deux catégories d’associés, les décisions


collectives nécessitent une double consultation :

Une consultation des commanditaires


Une consultation des commandités, soit réunis obligatoirement en assemblée
en assemblée, soit par correspondance, générale. Cette dernière obéit aux
dans les mêmes conditions que les mêmes règles que celles fixées pour
associés d’une société en nom collectif ; les sociétés anonymes, à l’exception
de quelques règles particulières.

141
Les associés commandités répondent indéfiniment
et solidairement sur leurs biens personnels des
dettes sociales.

La SCA est une société de capitaux dont le régime


emprunte largement à celui de la société anonyme.
Les différences principales résident dans le statut
Particularités particulier des associés commandités et le mode
de gestion.

C’est une société par actions car son capital et


représenté par des actions librement négociables et
non par des parts sociales.

142
La Société en participation

143
Nombre
d’associés

sans limitation légale du nombre


Deux associés au minimum
maximum.

144
Capital

Le défaut de personnalité morale fait que la société en participation ne peut


jamais avoir de capital social.

145
La société en participation est administrée par un
gérant qui n’a cette qualité qu’à l’égard de
la société.

Organes
de gestion
Les rapports entre associés sont régis, soit par les
dispositions applicables aux sociétés civiles
si la société à un caractère civil, soit par
les dispositions applicables aux sociétés en nom
collectif, relatives à la nomination, la révocation et
les pouvoirs du gérant ainsi que la transmission
des droits sociaux des participants, si la société
a un caractère commercial.

146
Responsabilité
des gérants

Vis à vis des tiers : Vis à vis des associés :

Le gérant d’une
Dans une société à
société à caractère La responsabilité contractuelle
caractère ostensible,
occulte agit en son du gérant peut être mise en
le gérant est réputé
nom propre et non cause par la violation des
avoir agi pour le
au nom de la société. dispositions légales ou
compte de la société
Il assume donc une statutaires ou d’une faute
et il engage
responsabilité commise dans la
la responsabilité
personnelle des gestion.
des associés.
actes de gestion.
147
Décisions
collectives

Le fonctionnement de la société en participation est librement fixé par les


associés, sous réserve des dispositions du Dahir des Obligations et Contrats.

148
La société en participation réunit trois éléments
essentiels d’une société : les apports, l’affectio-societatis
et la participation aux bénéfices et aux pertes.

La société en participation n’a pas la personnalité


morale et elle n’est soumise à aucune formalité de
publicité ou d’immatriculation.

Particularités En principe la société en participation a un caractère


occulte vis à vis des tiers sauf lorsqu’elle a un objet
commercial (dépôt des statuts et états de synthèse
obligatoire).

Elle peut être créée de fait, en ce sens qu’elle peut


résulter, non pas de la volonté expresse des associés,
mais implicitement du comportement de personnes qui,
sans avoir pleinement conscience, se traitent entre
elles et agissent à l’égard des tiers comme de
véritables associés.

149
Les contrats
commerciaux

150
Contrat de vente commerciale
La vente est le contrat par lequel une
personne (vendeur) s’engage à transférer la
propriété d’un bien à une autre personne
(acheteur) qui s’engage à en payer le prix
(art 478 DOC).
I- La formation du contrat de vente
Comme tout contrat de droit privé, la vente
est soumise aux conditions de validité de
l’art 2 du D.O.C. les parties doivent être
capables, leur consentement doit exister et ne
pas être vicié. L’objet et la cause du contrat
doivent être licites.
151
Le caractère juridique de la vente
- Contrat synallagmatique (obligations
réciproques)
- Contrat à titre onéreux (avantages pour les
deux parties)
- Contrat de gré à gré (négociation des
conditions)
- Contrat à exécution instantanée (livraison en
une seule fois)
- Contrat consensuel (aucun formalisme exigé
par la loi)

152
Le caractère commercial de la vente
- La vente est commerciale lorsque les deux
parties sont commerçantes (vendeur et
acheteur sont commerçants)
- La vente est civile lorsque les parties ne sont
pas commerçantes (ni vendeur ni acheteur)
- La vente est mixte lorsqu’une partie n’est
pas commerçante (acte civil pour la partie
non commerçante). Ex : un agriculteur qui
vente sa récolte à une entreprise

153
Les éléments constitutifs de la vente

- L’accord : La vente est parfaite entre les


parties, dès qu'il y a consentement des
contractants, l'un pour vendre, l'autre pour
acheter, et qu'ils sont d'accord sur la chose,
sur le prix et sur les autres clauses du contrat
(art 488 DOC).
Le consensualisme est le principe, sauf
certaines exceptions. Ex : mutations
immobilières, la vente du fonds de
commerce.
154
- La vente conclue entre une personne
mourante avec un héritier à un prix
nettement inférieur à la valeur de de l’objet
vendu, est nulle sauf si elle est ratifiée par
les cohéritiers.
- La vente passé avec un étranger, non héritier,
dans les mêmes conditions de prix dérisoire,
vaut à concurrence du tiers disponible, c’est-
à-dire dans la limite fixée à la donation par
testament.

155
- La capacité : les art 480 et 481 du DOC interdisent
la vente et l’achat aux personnes qui risquent de se
trouver dans une situation de conflit ou de
contradiction entre leurs devoirs légaux et leurs
intérêts personnels.
Le tuteur d’un mineur et l’administrateur des biens
d’un malade mental ne peuvent point acquérir
personnellement les biens de la personne qu’ils
représentent.
Le commerçant, représentant légal ou judiciaire
d’autrui chargé de gérer ou d’administrer le
commerce de ce dernier, ne peut être partie à ce
commerce (vendeur et acheteur en même temps).
Cette mesure se justifie par l’impératif de protection
des incapables contre les malversations et les fautes
de gestion de leurs représentants.
156
- L’objet : licéité, propriété et déterminabilité
- Est nulle entre musulmans la vente de choses
déclarées impures par la loi religieuse, sauf les
objets dont elle a autorisé le commerce, tels que
les engrais animaux pour les besoins de
l'agriculture (art 484).
- Art 28 de l’arrêté du directeur général du
cabinet royal n° 3-177-66 du 17 juillet 1967
réglementant le commerce des boissons
alcooliques ou alcoolisées : « Il est interdit à
tout exploitant d'un établissement soumis à
licence de vendre ou d’offrir gratuitement des
boissons alcooliques ou alcoolisées à des
marocains musulmans ».
- Vente des poisons, drogues, stupéfiants, corps
humain et ses organes, armes et explosifs,….
157
- La chose vendue doit exister ou être
susceptible d’existence et appartenir au
vendeur. Art 59 DOC : Est nulle l'obligation
qui a pour objet une chose ou un fait
impossible, physiquement ou en vertu de la
loi (nul n’est tenu à l’impossible).
- La vente de la chose d’autrui est valable si le
maître la ratifie, ou rétroactivement, si le
vendeur acquiert lui-même la propriété de la
chose de la chose qui passe alors
instantanément dans le patrimoine de son
propre acquéreur.
158
- L’objet de la chose vendue peut être un corps
certain ou une chose de genre déterminée au
moins quant à son espèce.
- Les choses fongibles (qui se consomment
par le premier usage ou qui sont
interchangeables en raison de leur identité de
genre et de leurs caractéristiques) sont
déterminées en nombre, quantité, ou poids et
en qualité, etc.

159
- Le prix : doit être déterminé et arrêté à un
montant précis. Cependant, le prix peut être
déterminable après sa fixation ultérieure qui
dépend de certaines références objectives
(fabrication d’un échantillon ou d’un produit
prototype).
- Le prix est payable à la délivrance (vente au
comptant), sauf usage ou convention
contraire.
- Entre commerçants, le délai de paiement est
de 60 jours à compter de la livraison ou de
l’exécution de la prestation, et ce délai peut
aller jusqu’à 90 jours.
160
II- Les effets de la vente commerciale
A- transfert de la propriété
L'acheteur acquiert de plein droit la propriété
de la chose vendue, dès que le contrat est
parfait par le consentement des parties (art
491).
La chose vendue est aux risques de
l’acheteur même avant sa délivrance.
Cependant, la chose est aux risques du
vendeur : quand la vente est faite à la
mesure, au compte, à l’essai ou à la
dégustation, et tant que les choses ne sont
pas comptées, alors même qu’elle se trouvait
déjà au pouvoir de l’acheteur
161
B- les obligations du vendeur
1- la livraison de l’objet
Lorsque le vendeur se dessaisit de la chose et
met l’acquéreur en mesure d’en prendre
possession.
La délivrance doit se faire au lieu où se situe
la chose à la date du contrat, et s’il est
convenu d’un lieu différent, le vendeur est
tenu de l’y transporter.
Toute dégradation postérieure par le fait ou
la du vendeur le rend redevable de réparation

162
2- garanties du vendeur
a- garantie d’éviction
la privation d’avantages prévus, ou de tout
ou partie de la possession de la chose ou de
la jouissance paisible par un tiers détenteur.
Le vendeur doit s’abstenir de tout acte ou
réclamation qui tendrait à inquiéter
l’acheteur.
b- garantie de vices cachés
le vendeur supporte légalement et
impérativement la garantie des vices cachés
(défauts de la chose vendue), qui
n’apparaissent ni à première vue, ni au
premier usage. 163
C- obligations de l’acheteur
1- paiement du prix
L’acheteur doit payer le prix à la date et de la
manière établie au contrat. A défaut d’une
clause, la vente est présumée au comptant. A
défaut du paiement, le vendeur peut encore
revendiquer les choses mobilières qui se
trouvent déjà au pouvoir de l’acheteur
2- retirement de la chose
L’acheteur doit prendre livraison de la chose
à la date et au lieu convenus au contrat. A
défaut de convention ou d’usage, l’art 480
du DOC oblige l’acheteur à retirer la chose
immédiatement 164

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