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DÉPARTEMENT DE GESTION
2022-2023
INTRODUCTION
Le droit commercial est la branche du droit privé applicable aux commerçants et aux
opérations commerciales, lesquelles sont qualifiées d'actes de commerce. Pour simplifier, l'on
peut dire qu'il s'agit du droit des activités commerciales. On s'est longtemps demandé s'il
fallait voir dans le droit commercial le droit des actes de commerce (conception objective) ou
le droit des commerçants (conception subjective). Cette savante controverse ne passionne plus
la doctrine contemporaine, qui adhère majoritairement à l'idée qu'aucune de ces deux
conceptions n'est satisfaisante, et que le droit commercial est tout à la fois le droit des
commerçants et celui des actes de commerce.
Le terme « commerce » doit ici être entendu au sens large, c'est-à-dire dans une
acception plus étendue que celle que lui donne les économistes. Pour ces derniers, le mot
renvoie à la circulation des richesses (par opposition à l'industrie qui permet de les créer).
Pour le juriste, la notion va bien au-delà, puisqu'elle comprend les activités de négoce (le
commerce au sens strict), mais ne s'y réduit pas. Il faut y ajouter les activités industrielles,
ainsi qu'un nombre important d'activités se rattachant au secteur des services : banque,
courtage, assurance, transport, etc.
Le droit commercial est un droit d'exception, rendu nécessaire pour tenir compte des
exigences propres aux relations entre commerçants. Des impératifs de rapidité et de
simplicité, d'abord, qui ont pour conséquence le rôle joué par l'apparence, laquelle évite
d'avoir à procéder à des vérifications minutieuses. Ce souci de célérité conduit aussi à
favoriser la souplesse aux dépens du formalisme. Le droit commercial est un droit moins
formaliste et donc moins protecteur, car le commerçant est présumé averti et vigilant. C'est
ainsi que toutes les exigences probatoires sont écartées dès qu'il s'agit de prouver entre des
commerçants dont l'activité nécessite la répétition d'actes juridiques nombreux, difficilement
compatible avec le recours à des écrits préconstitués comme l'impose en principe le droit
civil. La liberté de la preuve l'a donc emporté sur les solennités qui caractérisent
l'administration de la preuve en matière civile.
Il est vrai que l’on a tendance aujourd'hui à préférer au terme droit commercial des
vocables plus neufs qui ont un domaine plus étendu, comme le droit des affaires, le droit de
l'entreprise ou encore le droit économique. Cependant, ces variations lexicales, dénuées
d'intérêt pratique, sont vaines même si elles révèlent un souci de réalisme bienvenu.
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Les sources du droit commercial : l’essentiel des règles qui intéressent les acteurs du monde
commercial se trouve dans les actes uniformes OHADA. Ces textes sont des règles communes
à tous les Etats signataires du traité de l’OHADA. Les principaux actes concernés sont ceux
relatifs au droit commercial général, adopté le 17 avril 1997 et entré en vigueur le 1er janvier
1998 est modifiés le 15 décembre 2010, au droit des sociétés commerciales et des
groupements d’intérêt économique, à l’organisation des procédures simplifiées de
recouvrement de créances et de voies d’exécution, et aux procédures collectives d’apurement
du passif.
Outre les actes uniformes, une bonne partie des dispositions du COCC concernent la matière
commerciale. D’abord, de nombreuses règles du droit civil s’appliquent aux commerçants.
C’est d’ailleurs pour cette raison que le droit commercial a toujours été considéré comme une
dérogation aux règles du droit civil. Ensuite, le COCC englobe des textes qui concernent
directement l’activité commerciale.
Au-delà des sources formelles, le droit commercial trouve ses origines dans d’autres
sources, tels que les usages et la jurisprudence.
Les usages sont des pratiques adoptées par les commerçants. Pratiques qui, par leur
répétition et leur généralisation, deviennent des règles de droit. Ils occupent une place
importante en droit commercial.
On distingue, d’une part, les usages de droit définis comme des règles de droit puisque
comme les normes juridiques, ils ont un caractère général, obligatoire, impersonnel et leur
inobservation est juridiquement sanctionnée. Ces usages sont consacrés par l’article 207 de
l’Acte uniforme qui dispose que : « Les parties sont liées par les usages auxquels elles ont
consenti et par les habitudes qui se sont établies dans leurs relations commerciales. Sauf
conventions contraires des parties, celles-ci sont réputées s'être tacitement référées dans le
contrat de vente commerciale, aux usages professionnels dont elles avaient connaissance, ou
auraient dû avoir connaissance, et qui, dans le commerce, sont largement connus et
régulièrement observés par les parties à des contrats de même nature dans la branche
commerciale considérée ».
Mais, malgré leur force obligatoire, ces usages ont une valeur supplétive en ce sens qu’ils ne
s’appliquent qu’à défaut d’une volonté contraire exprimée par les parties. Par exemple,
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comme usage de droit en matière commerciale on peut citer la règle de la solidarité entre
débiteur en ce sens que la solidarité est toujours présumée en droit commercial alors qu’elle
ne l’est pas en droit civil. Ainsi lorsque plusieurs personnes contractent une dette en matière
commerciale elles sont nécessairement solidaires du paiement de cette dette. En conséquence
le créancier peut agir contre l’un quelconque des débiteurs qui doit payer la totalité de la dette.
Alors qu’en droit civil lorsque plusieurs débiteurs se trouvent en face d’un créancier il n’y a
pas de solidarité entre ces débiteurs de sorte que chacun doit payer pour sa part. Mais il en
sera autrement s’il est convenu de façon expresse entre les débiteurs, auquel cas l’un d’eux
paiera la totalité de la dette. On peut également citer la règle de la mise en demeure qui est
l’acte par lequel un débiteur est sommé de payer sa dette. Elle se fait en principe par un
exploit d’huissier mais en matière commerciale elle peut se faire par tout acte. Par exemple au
moyen d’une simple lettre ou par communication téléphonique ou encore par sms.
D’autre part, il existe des usages conventionnels appelés usages de fait. Ce sont des
pratiques qui ont une application limitée à un groupe professionnel donné ou à une catégorie
professionnelle déterminée.
PARTIE 3 : L’ENTREPRENANT
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PARTIE 1 : L’ARBITRAGE EN MATIÈRE COMMERCIALE
En principe lorsque des personnes ont un litige, elles doivent s’adresser aux juridictions
étatiques (cours et tribunaux) pour régler leur problème. Mais en matière commerciale, les
commerçants ont fréquemment recours à l’arbitrage pour régler leur différend. Cela est dû au
fait que le commerçant y trouve trois avantages :
- L’arbitrage Ad Hoc est celui dans lequel les parties trouvent elles-mêmes l’arbitre ou 2 des
arbitres qui doivent choisir un 3ème arbitre pour constituer le tribunal arbitral et le local qui
abritera et la préparation et le déroulement du procès.
a) En cas d'arbitrage par trois arbitres, chaque partie nomme un arbitre et les deux arbitres
ainsi nommés choisissent le troisième arbitre ; si une partie ne nomme pas un arbitre dans un
délai de trente jours à compter de la réception d'une demande à cette fin émanant de l'autre
partie, ou si les deux arbitres ne s'accordent pas sur le choix du troisième arbitre dans un délai
de trente jours à compter de leur désignation, la nomination est effectuée, sur la demande
d'une partie, par le juge compétent dans l’État partie.
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b) En cas d'arbitrage par un arbitre unique, si les parties ne peuvent s'accorder sur le choix de
l'arbitre, celui-ci est nommé, sur la demande d'une partie, par le juge compétent dans l’État
partie
- L’arbitrage Institutionnel est celui dont l’organisation est confiée à un centre d’arbitrage
qui propose des arbitres et fournit le local. Selon la nature du centre, on distingue 2 types
d’arbitrage institutionnel : celui organisé par les institutions permanentes internes d’une part
et celui organisé par la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (elle propose des arbitres
agréés, le local et organise l’arbitrage. Dans le cas où les parties choisissent leurs arbitres,
elles les confirment).
Quelle que soit l’équipe d’arbitrage, il faut toujours un accord de volonté des parties car
l’arbitre n’est pas investi de manière permanente du pouvoir de juger. Cet accord de volonté
s’appelle Convention d’Arbitrage.
§ 1 : La Convention d’Arbitrage
a. Conditions de fond :
Pour les conditions de fonds, il existe deux problèmes.
-D’une part les personnes qui peuvent passer une convention, c’est le problème de
l’arbitrabilité subjective.
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Ne peuvent aller à l’arbitrage que les personnes capables y compris l’État et les Collectivités.
Avant l’OHADA, toute clause compromissoire ainsi que tout compromis passé par un civil ou
une personne morale de droit public était frappé de nullité. Ce n’est plus le cas, aujourd’hui,
les conventions d’arbitrage passées par des personnes non commerçantes ou par des
personnes morales de droit public sont aussi valables que les conventions signées par les
commerçants.
-D’autre part les litiges soumis à l’arbitrage : ne sont soumis aux arbitres que les litiges
portant sur des droits dont les parties ont la libre disposition, c’est-à-dire d’ordre contractuel
ou les droits patrimoniaux, C’est l’Arbitrabilité Objective.
b. Conditions de forme :
La convention d’arbitrage doit être constatée par écrit ou par tout autre moyen permettant
d’en administrer la preuve (télex, e-mail …). Il faut noter que l’écrit n’est pas une condition
de validité mais une condition de preuve. Cela veut que même en l’absence d’écrit, la
convention d’arbitrage est valable mais il se posera le problème de sa preuve.
On dit que la convention d’arbitrage est indépendante du contrat principal. Il peut arriver que
le contrat dans lequel la clause est incluse soit nul et que la clause ne le soit pas. La nullité du
contrat principal n’affecte pas la validité de la clause compromissoire.
Donc la nullité du contrat principal n’entraîne pas celle de la convention d’arbitrage. La
convention survit pour permettre aux parties de saisir un ou des arbitres en cas de litige y
compris le litige pouvant naître de la nullité du contrat principal.
I. L’obligation de soumettre les litiges à l’arbitre ou aux arbitres qui ne peuvent jamais
siéger en nombre paire (un ou trois). On ne peut plus abandonner l’arbitrage au profit des
cours et tribunaux même si l’une des parties conteste la compétence de l’arbitre en invoquant
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la nullité de l’arbitrage. Toutes les questions devront être soumises à l’arbitre qui du reste est
seul habilité à se prononcer sur sa propre compétence. C’est la Compétence Compétence.
Le tribunal arbitral est aussi compétent pour se prononcer sur les questions relatives à
l'existence ou à la validité de la convention d'arbitrage
II. L’incompétence des juridictions étatiques : elle n’est pas absolue car le tribunal ne peut
pas de son propre chef prononcer son incompétence. C’est l’une des parties, en l’occurrence
le défendeur qui doit soulever l’exception d’incompétence in limine litis, c’est-à-dire avant
le début du procès et avant tout autre moyen de défense de fond, pour informer le tribunal de
l’existence de la convention. Alors deux cas peuvent se présenter :
- soit un arbitre a déjà été saisi, dans ce cas le tribunal doit se déclarer incompétent,
- soit un arbitre n’a pas encore été saisi, dans ce cas aussi le tribunal doit se déclarer
incompétent sauf si la convention est manifestement nulle. La convention est manifestement
nulle si un examen superficiel permet d’en déceler la nullité. Ex : litige à propos d’héritage,
de succession, de divorce.
Toutefois, l'existence d'une convention d'arbitrage ne fait pas obstacle à ce qu'à la demande
d'une partie, un tribunal, en cas d'urgence reconnue et motivée ou lorsque la mesure devra
s'exécuter dans un État non partie à l'OHADA, ordonne des mesures provisoires ou
conservatoires, dès lors que ces mesures n'impliquent pas un examen du litige au fond, pour
lequel seul le Tribunal arbitral est compétent.
§ 2: La sentence arbitrale
L’arbitre ou le tribunal arbitral doit respecter les règles de procédure, mais il peut en être
dispensé par les parties. Il devra tout de même respecter le Principe du Contradictoire (Nul ne
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peut être jugé sans être entendu). Chaque partie doit être informée des arguments et des
moyens de preuve de son adversaire.
La décision rendue par l’arbitre s’appelle Sentence Arbitrale. Elle entraîne le dessaisissement
de l’arbitre : sa mission terminée, il ne peut plus se prononcer. Cependant il a toujours la
possibilité de rectifier les erreurs matérielles par lui commises. Il peut aussi réparer les
omissions. Par exemple s’il omet de se prononcer sur un chef de demande, il peut réparer en
rendant une sentence additionnelle.
En cas d’erreur matériel ou d’omission, la requête doit être formulée dans le délai de 30 jours
à compter de la notification de la sentence. Le tribunal dispose d'un délai de 45 jours pour
statuer. Si le tribunal arbitral ne peut à nouveau être réuni, ce pouvoir appartient au juge
compétent dans l’État partie.
La sentence est dotée de l’autorité de la chose jugée, mais elle n’a pas de Force Exécutoire.
Elle ne peut faire l’objet d’une exécution forcée car l’arbitre n’a pas le pouvoir de contraindre.
La sentence arbitrale n'est susceptible d'exécution forcée qu'en vertu d'une décision
d'exequatur rendue par le juge compétent dans l’État partie.
La partie qui établit l'existence de la sentence arbitrale peut demander la reconnaissance et
l'exequatur de la sentence arbitrale. C’est une procédure qui permet d’obtenir du juge la
possibilité de contraindre à l’exécution par l’apposition de la formule exécutoire.
Dans le cas d’un arbitrage Ad Hoc ou par une institution interne, c’est le président du tribunal
compétent en matière commerciale (tribunal de grande instance ou tribunal de commerce) qui
fait apposer la formule exécutoire.
Dans le cas de l’arbitrage par la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage, c’est le président
de la CCJA qui délivre l’exequatur.
L’intérêt de l’arbitrage CCJA est que lorsqu’on y reçoit l’exequatur, on peut la faire appliquer
dans tous les États parties ; cela n’est pas possible lorsqu’il s’agit de l’exequatur délivré par le
Président du tribunal de commerce ou TGI qui n’est valable qu’au Sénégal.
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§3 : Les voies de recours contre les sentences arbitrales
Les décisions n’étant pas rendues par les juridictions étatiques, les voies de recours pour
contester la décision des arbitres ne seront pas les mêmes. Ainsi si certaines voies de recours
sont ouvertes aux parties d’autres par contre leurs sont fermées.
1°) L’Appel : C’est une voie de recours ordinaire de réformation qui permet de porter une
affaire ayant fait l’objet d’un jugement en premier ressort devant une juridiction
hiérarchiquement supérieure avec toutes les questions de fait et de droit que l’affaire
comporte. Il n’existe pas en matière d’arbitrage.
2°) L’Opposition : C’est une voie de recours ordinaire de rétractation qui permet de faire
revenir devant la même juridiction une affaire qui a fait l’objet d’un jugement par défaut. Il
n’existe pas en matière d’arbitrage.
3°) Le Pourvoi en Cassation : C’est une voie de recours extraordinaire (elle n’est ouverte
que dans les cas prévus par la loi) qui permet de faire contrôler la régularité formelle ou la
conformité aux règles de droit des décisions rendues en dernier ressort. Il n’existe pas en
matière d’arbitrage.
1°) Le recours en annulation : Cette dénomination est propre à l’arbitrage Ad Hoc et à celui
organisé par les institutions internes.
Cette voie s’ouvre :
- si le Tribunal arbitral a statué sans convention d'arbitrage ou sur une convention nulle ou
expirée;
- si le Tribunal arbitral a été irrégulièrement composé ou l'arbitre unique irrégulièrement
désigné ;
- si le Tribunal arbitral a statué sans se conformer à la mission qui lui a été confiée ;
- si le principe du contradictoire n'a pas été respecté ;
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- si le Tribunal arbitral a violé une règle d'ordre public international des États signataires du
Traité.
- si la sentence arbitrale n'est pas motivée
Le recours en annulation doit être déposé au plus tard dans le délai d’un mois à compter de la
signification de la sentence munie de l'exequatur. Sinon il n’est plus recevable.
2°) La Tierce Opposition : Lorsque la sentence porte atteinte aux droits d’une personne qui
n’a été ni partie ni représentée, cette personne peut exercer ce recours. L’affaire revient
devant le même arbitre ou tribunal arbitral.
3°) Le Recours en Révision : Il est ouvert lorsqu’il y a découverte d’un fait qui serait de
nature à exercer une influence décisive et qui, avant le prononcé de la sentence, était inconnu
des arbitres et de la partie qui demande la révision. L’affaire revient également dans ce cas
devant le même arbitre ou tribunal arbitral.
Ces deux voies de recours – Tierce Opposition et Recours en Révision – peuvent à la limite
être considérées comme des voies de rétractation.
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PARTIE 2 : LES COMMERCANTS PERSONNES PHYSIQUES
Là aussi, deux séries de conditions sont exigées par le législateur. Les unes sont
destinées à protéger ceux qui veulent être commerçants : « être capable »
section I, les autres sont destinées à protéger l’intérêt général : « Ne pas être
empêché et ne pas être frappé d’une interdiction » section II.
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Il s’agit essentiellement la condition liée à la capacité d’exercer. Ainsi d’Art. 6
de l’Acte Uniforme « Nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de
profession, s'il n'est juridiquement capable d'exercer le commerce ».
L’article 7 de l’Acte Uniforme précise que : « le mineur, sauf s’il est émancipé,
ne peut devenir commerçant. »
Et d’après l’art 276 du code de la famille « le mineur est la personne de
l’un ou l’autre sexe qui n’a pas encore 18 ans accomplis ». L’âge de la majorité
est donc le même pour le garçon et pour la fille. L’âge du mariage par contre
n’est pas le même pour les deux : il est de 16 ans pour la fille et 18 ans pour le
garçon. Et étant donné que l’émancipation ne se réalise de nos jours que par le
mariage (l’émancipation par décision des parents qui n’était valable qu’à 18 ans
n’existe plus).
Les mineurs ne peuvent pas agir par eux-mêmes, ils sont représentés par leurs
parents ou leur tuteur. S’ils agissent par eux-mêmes, l’acte qu’ils ont accomplis
peut être déclaré nul.
L’action en nullité se prescrit par deux ans à compter du jour où le mineur est
devenu majeur.
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Si chez les mineurs c’est l’incapacité qui est la règle et la capacité l’exception,
chez les majeurs c’est bien le contraire : la capacité est la règle et l’incapacité
l’exception.
Les majeurs incapables sont les personnes dont la défaillance des capacités
mentales et/ou corporelles est telle qu’elle empêche l’expression de la volonté.
La défaillance, pour empêcher la capacité, doit être médicalement constatée. Il
faut également que l’adulte soit placé sous un régime de protection. Il existe
trois régimes de protection des majeurs incapables : il y a d’abord le régime de
la tutelle, il y a ensuite le régime de la curatelle et il y a enfin le régime de la
sauvegarde de justice.
A : Le régime de la tutelle :
Il s’ouvre pour les majeurs dont les facultés mentales et/ou corporelles sont
durablement altérées par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement lié à
l’âge. Cette altération doit atteindre un niveau tel que le majeur soit hors d’état
d’agir. Il est représenté par son tuteur. S’il agit lui-même, l’acte est frappé de
nullité relative. Le majeur en question ou son tuteur peut attaquer en justice cet
acte. Le délai de prescription est de 2ans à compter du jour où l’incapacité a
cessé.
B : Le régime de la curatelle :
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Le majeur est, dans ces cas, assisté par un Curateur. Il ne peut pas devenir un
commerçant.
Il s’ouvre pour le majeur malade interné à domicile. C’est une semi incapacité.
Ce majeur n’est ni assisté ni représenté. Le seul effet de ce régime est de faire
présumer l’absence de consentement, il peut donc accéder à la profession
commerciale.
NB : De nos jours (ce qui ne fût pas toujours le cas), la femme n’est plus
considérée comme un incapable, elle peut, comme son mari, accéder à la
profession. Il faut cependant qu’elle accomplisse des actes de commerce
séparément de ceux accomplit par son mari. Elle n’est pas commerçante si elle
se contente de détailler le commerce de son mari.
Pour protéger les clients et les populations de manière générale, deux conditions
sont posées aux personnes qui désirent accéder à la profession commerciale.
D’une part ne pas exercer une profession incompatible avec la profession
commerciale et d’autre part ne pas faire l’objet d’une interdiction.
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- des auxiliaires de justices : avocats, notaires, huissiers, commissaires priseurs,
greffiers, agent de change, administrateurs et liquidateurs judiciaires.
- des experts comptables agréés, des comptables agréés, des courtiers maritimes
et des conseillers juridiques.
- enfin et plus généralement, de toute profession dont l'exercice fait l'objet d'une
réglementation interdisant le cumul de cette activité avec l'exercice d'une
profession commerciale.
Les personnes qui ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction ne peuvent être
commerçantes.
On distingue dans ce cas trois catégories :
1°) les personnes qui ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction prononcée par
une juridiction d’un Etat signataire du Traité ;
2°) les personnes qui ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction prononcée par
une juridiction professionnelle ;
3°) les personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine
privative de liberté (prison, travaux forcés) pour crime de droit commun ou à
une peine d’emprisonnement d’au moins trois (3) mois non assortie de sursis
pour un délit contre les biens (escroquerie, vol, abus de confiance ou recel) ou
pour un délit en matière économique ou financière (abus de biens sociaux,
fraude fiscale, distribution fictive de dividendes…).
Lorsqu’une personne dans l’une ou l’autre de ces situations exerce une activité
commerciale au mépris de ces règles, l’acte uniforme dispose que : Les actes
accomplis par une personne en situation d'incompatibilité ou d’interdiction n'en
restent pas moins valables à l'égard des tiers de bonne foi. Ceux-ci peuvent, si
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bon leur semble, se prévaloir des actes accomplis par une personne en situation
d'incompatibilité ou d’interdiction, mais celle-ci ne peut s'en prévaloir.
Donc la sanction c’est donc l’inopposabilité de l’acte aux tiers de bonne foi.
L’article 3 de l’A.U définit l’acte de commerce par nature comme étant celui par
lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou
achète ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en
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tirer un profit pécuniaire. L’article 3 cite un certain nombre d’actes qui sont
considérés comme des actes de commerce par nature et ces actes peuvent être
classés en quatre catégories : d’abord l’achat pour revendre, ensuite les services,
il y a aussi les activités industrielles et enfin les actes accomplis par les
commerçants pour les besoins de leur commerce et les actes accomplis par les
sociétés commerciales.
Il vise aussi bien les biens meubles que les biens immeubles. Pour l’application
du caractère commercial, il faut une vente précédée d’un achat motivé lui-même
par l’intention de réaliser des bénéfices. L’achat, la revente et l’intention de
revendre en réalisant des bénéfices constituent donc les trois éléments qui
fondent le caractère commercial de l’acte.
B : Les Services
On identifie deux types de services :
- d’une part ceux qui ont pour objet de mettre à la disposition de la clientèle
l’usage temporaire d’un bien meuble moyennant une rémunération (ex : location
de meubles comme chaises et bâches) ;
- d’autre part ceux qui ont pour objet l’exécution d’une prestation au profit de
la clientèle moyennant une rémunération (ex : opérations financières, opérations
de banque, de bourse, de change, opérations d’intermédiation – courtage,
commission-, agence commerciale, opérations de transit, de
télécommunication « Sonatel, Sentel, Sudatel », opérations de transport …)
NB : la location d’immeubles est considérée comme un acte civil.
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C : Les activités Industrielles.
Avant la réforme de 2010, les actes civils accomplis par les commerçants pour
les besoins de leur commerce étaient considérés comme des actes de commerce
par accessoires, aujourd’hui ils sont considérés comme des actes de commerce
par nature.
De même, les actes civils accomplis par les sociétés commerciales étaient des
actes de commerce par la forme. On disait que la forme l’emporte sur le fond.
Aujourd’hui ces actes ne sont plus considérés comme des actes de commerce par
la forme mais des actes de commerce par nature.
Les actes de commerce par la forme sont cités dans l’article 4 de l’A.U/DCG,
mais on en retrouve aussi dans l’Acte Uniforme sur les sociétés commerciales et
le groupement d’intérêt économique.
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La Lettre de Change : C’est un titre par lequel une personne appelée tireur
donne l’ordre à une autre appelée tiré de payer une somme d’argent déterminée
à une personne appelée bénéficiaire à une échéance déterminée à son créancier.
Le Billet à Ordre : C’est un titre par lequel une personne appelée souscripteur
s’engage à payer une somme d’argent à une échéance déterminée à l’ordre d’une
autre personne qu’on appelle bénéficiaire.
Remarque : Le chèque ne fait pas partie des actes de commerce par la forme.
Le Chèque : C’est un titre par lequel une personne appelée tireur donne l’ordre
à une autre appelée tiré (toujours une banque) de payer à vue une somme
déterminée à une personne appelée bénéficiaire (qui peut être le tireur lui-
même).
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Si la profession exercée n’implique pas l’accomplissement d’actes de
commerce, elle n’est pas commerciale. Les activités agricoles, les activités
artisanales et les professions libérales ne sont pas commerciales.
I : L’Agriculture
Elle a toujours été considérée comme non commerciale. L’agriculture est liée à
la terre et tout ce qui est lié à la terre est civil. L’agriculteur n’accomplit pas
d’actes de commerce ; ce qu’il vend ne provient pas d’un achat mais d’une
production. L’acte de commerce implique une idée de circulation : L’acte de
commerce est celui qui se trouve entre la production et la consommation.
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Elles sont traditionnellement considérées comme civiles. L’explication nous est
donnée par les trois idées ci-après :
- Les membres de ces professions ne réalisent pas de bénéfices mais recueillent
des honoraires.
- Les activités des membres sont essentiellement intellectuelles tandis que celles
du commerçant sont purement manuelles.
- Il y a un lien de confiance personnel entre le membre des professions libérales
et son client. C’est pourquoi la clientèle y est considérée comme civile et non
cessible contrairement à ce qui se passe en commerce avec le fonds commercial.
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ascendants et alliés jusqu’au troisième degré. On ne tient pas compte non plus
des travailleurs journaliers ou saisonniers.
- L’absence de spéculation sur les produits et les biens. Certes il peut acheter
des biens qu’il revend en l’état, il reste civil si l’activité est accessoire à son
travail d’artisan. Il devient commerçant dès l’instant que son activité d’achat
pour revendre devient prépondérante au travail d’artisan.
Une personne peut accomplir des actes de commerce sans avoir le titre de
commerçant parce qu’elle n’en fait pas sa profession. Le terme « profession »
indique que la personne doit en tirer l’essentiel de ses revenus. Il en résulte deux
conséquences :
- Lorsque l’accomplissement des actes se fait de manière isolée c'est-à-dire de
manière occasionnelle, la personne n’a pas la qualité de commerçant même si
elle en tire l’essentiel des ses revenus. C’est l’exemple du vendeur occasionnel
(elle ne fait du commerce qu’à l’occasion des grands évènements)
- Lorsque la personne accomplit des actes de manière répétée sans en tirer
l’essentiel de ses revenus, elle n’a pas la qualité de commerçant.
Il faut que la profession commerciale soit exercée à titre principal surtout dans le
cas où elle cohabite avec une autre profession principale de nature civile. Il n’est
en fait pas nécessaire qu’elle soit exclusive.
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accessoire à une profession civile d’actes de commerce. C’est l’exemple de la
coiffeuse qui vend en même temps des produits de beauté ou de la couturière qui
vend des tissus et des rodes qu’elle a acheté.
Les personnes qui accomplissent des actes d’entremises pour en tirer un profit
ne sont pas toutes des commerçants. On distingue d’un coté les intermédiaires
non commerçants et d’un autre les intermédiaires commerçants.
Ceux qui accomplissent des actes de commerce pour le compte d’autrui et qui ne
sont pas indépendant n’ont pas la qualité de commerçants : c’est le cas des
salariés des commerçants tels que les gérants salariés de fonds de commerce.
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d’ordre à exécuter et ne pas avoir de compte à rendre dans l’exercice de son
activité.
Le Locataire gérant par exemple est un commerçant. Il opère pour son compte
personnel et paie une redevance au propriétaire du fonds. Il est indépendant.
Ils sont commerçants parce qu’ils exercent en toute indépendance pour leur
compte et en leur propre nom. Il s’agit essentiellement de ceux que l’on appelle
dans l’AU/DCG intermédiaires de commerce. L’article 169 définit
l’intermédiaire de commerce comme une personne physique ou morale qui
a le pouvoir d’agir ou entend agir, habituellement et professionnellement
pour le compte d’une autre personne, commerçante ou non, afin de
conclure avec un tiers un acte juridique à caractère commerciale.
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Ce sont des mandataires commerçants. Ils doivent remplir toutes les conditions
requises pour accéder à la profession commerciale: capacité, absence
d’interdiction, absence d’incompatibilité.
a) Les effets des actes dans les rapports avec les tiers :
Il s’agit de voir quel va être le sort des actes accomplis par l’intermédiaire
devant les tiers. Deux cas de figure sont envisageables :
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1er Cas : Le tiers avec lequel il a traité devait connaître ou connaissait le statut
de l’intermédiaire. L’acte dans ce cas lie directement le tiers et le représenté.
L’intermédiaire s’efface à moins qu’il ne résulte des circonstances de l'espèce,
notamment par la référence à un contrat de commission ou de courtage, que
l'intermédiaire n'a entendu engager que lui-même.
Les obligations naissent directement à la charge du mandant et les droits lui
profitent dans le même ordre.
2ème Cas : Le tiers ne connaît pas ou n’était pas sensé connaître le statut de
l’intermédiaire. Exemple : cas du commissionnaire qui opère en son nom.
C’est l’intermédiaire qui est engagé et non le représenté.
4) La fin du mandat
Certains évènements mettent fin au mandat. Ils sont prévus par les articles 188 et
189 de l’AU/DCG.
28
a) Les évènements prévus par l’article 188 sont :
- L’accord des parties ;
- L’exécution complète de l’opération ;
- La révocation de l’intermédiaire : L’intermédiaire est un mandataire
commercial, il est donc révoqué ad nutum c’est à dire sans explication. Mais
cette révocation ne doit cependant pas être abusive, elle donnerait lieu le cas
échéant au paiement de dommages et intérêts
- La renonciation au mandat. Le mandataire peut aussi renoncer à son mandat,
c'est-à-dire peut décider de mettre un terme à son mandat. Elle ne doit pas non
plus être abusive, ce qui donnerait lieu le cas contraire au paiement de
dommages et intérêts.
Notons qu’il résulte des dispositions de l’article 191 que, nonobstant la cessation
du mandat, l'intermédiaire demeure habilité à accomplir pour le compte du
représenté ou de ses ayants-droits les actes nécessaires et urgents de nature à
éviter tous dommages.
29
Le texte vise trois types d’intermédiaires : les commissionnaires, les courtiers et
les agents commerciaux.
1) Les Commissionnaires
Ils sont régis par les articles 192 à 207 de l’AU. D’après l’article 192- Le
commissionnaire est un professionnel qui, moyennant le versement d’une
commission, se charge de conclure tout acte juridique en son propre nom
mais pour le compte du commettant qui lui en donne mandat.
30
- Le commissionnaire a l’obligation de sauvegarder les intérêts du
commettant : lorsque les marchandises expédiées pour vente sont dans un état
manifestement défectueux du fait du transport, il doit sauvegarder les recours du
commettant en désignant un huissier de justice pour constater le préjudice. Il
doit aussi vendre les marchandises le plus vite possible lorsque pèse sur elles le
risque de détérioration.
2) Le Courtier
Il est visé par les articles 208 à 215 de l’AU. L’article 208 définit le courtier
comme étant un professionnel qui met en rapport des personnes en vue de
faciliter ou faire aboutir la conclusion de conventions entre ces personnes.
31
Le coutier n’intervient pas dans la signature du contrat, il n’est donc pas engagé.
Le courtier est lié à un représentant appelé donneur d’ordres.
- Le courtier doit faire tout ce qui est utile pour la conclusion du contrat. Il doit
donner tous les renseignements vrais et utiles. Il est responsable du préjudice
résultant de ses fausses déclarations si, en vue d'amener une partie à contracter,
il lui présente sciemment l'autre partie comme ayant des capacités et des qualités
qu'elle n'a pas.
- Le courtier doit s’abstenir d’accomplir des actes de commerce pour son propre
compte, cela pour éviter le conflit d’intérêt.
32
1er Cas : Lorsque le courtier agit dans l’intérêt du co-contractant au
détriment du donneur d’ordres ;
2ème Cas : Lorsque le courtier se fait remettre une rémunération par l’autre
partie à l’insu du donneur d’ordres.
3) L’Agent Commercial
Il est régi par les articles 216 à 233 de l’AU. L’article 216 définit l’agent
commercial comme un mandataire professionnel chargé de façon
permanente, de négocier et éventuellement de conclure des contrats de
vente, d’achat, de location ou de prestation de services au nom et pour le
compte de producteurs, d’industriels, de commerçants ou d’autres agents
commerciaux sans être lié envers eux par un contrat de travail.
On peut noter à partir de cette définition les différences entre agent commercial
et commissionnaire.
- L’agent commercial agit de manière permanente alors que le commissionnaire
intervient de manière ponctuelle ;
33
- L’agent commercial a l’obligation de s’abstenir d’accepter la
représentation d’une entreprise concurrente sauf s’il y a accord de son
mandant ;
- L’agent commercial doit restituer ce qui lui a été remis pour la durée de
son mandat par le mandant lui-même ou par un tiers pour le compte du
mandant. Cette obligation ne fait cependant pas obstacle au droit de rétention
qui lui appartient.
34
de commission à compter de la troisième année entièrement exécutée. Au delà
de la troisième année, le montant de la commission est librement négocié pour la
fraction qui excède les trois ans. La commission est par ailleurs variable sur
l’année, mais le montant retenu est obtenu en faisant la moyenne pondérée des
douze derniers mois d’activité.
Il y a des règles d’ordre public relatives à cette indemnité. Ce sont des règles
publiques de protection, on peut y déroger pourvu que cela soit dans l’intérêt de
l’agent.
Il existe trois cas dans lesquels l’agent commercial n’a pas droit à l’indemnité
compensatrice pour perte de clientèle :
1er Cas : Lorsque la cessation des relations est provoquée par sa faute grave ;
2ème Cas : Lorsque la cessation des relations résulte de l’initiative de l’agent ;
3ème Cas : Lorsqu’il y a cession à des tiers, avec accord du mandant, des droits et
obligations qui résultent du contrat (l’agent se fait remplacer par un ou d’autres
agents).
35
Les droits du commerçant sont classés en deux catégories. Les uns ont pour but
de faciliter l’exercice de la profession. C’est le cas par exemple de la liberté de
preuve. Les autres ont pour vocation de le protéger contre les concurrents et les
bailleurs.
- Enfin c’est la qui loi fixe la force probante (la valeur) des différents modes de
preuve en distinguant les preuves parfaites (l’écrit, l’aveu judiciaire et le serment
décisoire) et des preuves imparfaites (le témoignage, l’aveu extra judiciaire, la
présomption judiciaire et le serment supplétoire).
36
Il y a absence enfin de hiérarchisation des modes de preuve. Tous les modes de
preuve se valent.
Cependant il faut préciser que la liberté de la preuve ne concerne que les actes
de commerce et non les actes civils. Elle ne concerne aussi que les
commerçants.
Le commerçant doit être protégé contre les concurrents d’une part, et contre le
bailleur du fond de l’autre. Il a le droit au renouvellement du bail et le droit
d’exercer l’action en concurrence déloyale.
Pour comprendre ce droit, il faut partir du fait que très souvent, le commerçant
est locataire du local qu’il exploite, et si le propriétaire ou encore le bailleur lui
donne congé, c’est-à-dire demande la résiliation du contrat, il perd sa clientèle.
37
Deux types de conditions existent : des conditions liées aux locaux et des
conditions liées à la durée du bail.
- Troisièmement, les terrains nus sur lesquels ont été édifiés avant ou après le
bail des locaux à usage industriel, commercial, artisanal ou professionnel, mais
cela, avec le consentement du bailleur ou à sa connaissance.
38
Pour qu’un commerçant puisse bénéficier du droit au bail, il faut qu’il ait
exploité son activité depuis au moins deux ans dans le local et sans distinction
entre le bail à durée déterminée et le bail à durée indéterminée.
Si le bailleur prend l’initiative, le locataire qui ne veut pas partir lui notifie la
contestation du congé par signification d'huissier de justice ou notification par
tout moyen permettant d'établir la réception effective par le destinataire,. On
39
parle alors de « Signification » qui doit se faire au plus tard à la date d’effet du
congé. La suite dépendra alors de l’attitude du bailleur.
2 – L’attitude du bailleur
Il y a deux possibilités : soit le bailleur accepte le renouvellement, soit il le
refuse.
a) L’acceptation du renouvellement
Elle peut prendre deux formes : elle peut être expresse ou tacite.
L’acceptation est expresse lorsque le bailleur fait connaître sa volonté de
manière formelle. Elle est tacite si à la suite d’une demande de renouvellement,
le bailleur ne fait pas connaître sa réponse dans le délai d’un mois avant la date
d’effet dans le BDD).
Quelle que soit sa forme, l’acceptation produit toujours les mêmes effets : s’il y
a renouvellement, il se fera pour trois ans sauf stipulation contraire.
b) Le refus du bailleur
Si le bailleur refuse le renouvellement, il paie une indemnitéd’éviction.
Aujourd’hui, ce sont les parties qui fixent le montant de cette indemnité.
Cependant, en cas de désaccord, elles doivent saisir le tribunal qui fixe le
montant de l’indemnité en considération des investissements réalisés par le
preneur, de son chiffre d’affaires et de l’emplacement du local. La loi ne fixe
cependant pas les règles d’évaluation.
Il y a des cas où le bailleur peut refuser le renouvellement du bail sans payer
d’indemnité d’éviction.
1er Cas : Lorsqu’il justifie d’un motif légitime à l’encontre du preneur. C’est
l’inexécution d’une obligation essentielle par le preneur, par exemple un
40
locataire qui ne paie pas les loyers. C’est aussi le cas de cessation de
l'exploitation de l’activité
3ème Cas : Lorsque le bailleur reprend les locaux d’habitation accessoires des
locaux principaux parce qu’il veut y habiter lui-même ou parce qu’il veut y
loger ses proches (conjoints, descendants, ascendants et ceux de son conjoint).
Le bailleur devra cependant rembourser au locataire déchu les investissements
qu’il y a faits.
1-La Faute
C’est d’une part les actes ou pratiques qui sont contraires aux usages honnêtes
du commerce ;
41
C’est d’autre part et de manière spécifique les actes ou pratiques énumérés par
les articles 2 à 6 de l’annexe 8 :
- Les actes ou pratiques qui sont de nature à créer la confusion avec
l’entreprise d’autrui ou avec ses produits et services (confusion pouvant porter
sur une marque, sur le nom commercial, sur un signe distinctif, sur l’aspect
extérieur des produits)
- Les actes ou pratiques qui portent atteinte ou qui sont de nature à porter
atteinte à l’image ou à la réputation d’une entreprise appartenant à autrui
(publicité comparative)
42
- La désorganisation de l’entreprise concurrente ou du marché. Ex : la
suppression de la publicité, le détournement des commandes, la pratique de prix
anormalement bas, la désorganisation du réseau de vente, le débauchage du
personnel, l’incitation du personnel à la grève, le non respect des règles
d’exercice de l’activité concernée.
2 – Le Préjudice
Le préjudice peut prendre deux formes :
- Il peut s’agir d’une perte pure et simple de clientèle : cela suppose que
l’entreprise qui a commis l’acte et celle qui a été victime ne sont pas dans le
même secteur d’activité. La clientèle perdue n’est pas récupérée par le coupable.
On parle de « Concurrence Parasitaire ».
- Il peut aussi s’agir de transfert de clientèle : cela se produit souvent lorsque
coupable et victime sont dans le même secteur d’activité. La clientèle passe du
fonds de commerce de la victime au fonds de commerce de l’auteur.
3 – Le Lien de Causalité.
Il faut que celui qui exerce l’action en justice apporte la preuve que le
préjudice subi est provoqué directement par un acte de concurrence déloyale. On
part souvent d’indice pour établir la preuve. On compare le chiffre d’affaires
d’avant l’acte et celui d’après l’acte et on pondère avec l’évolution du marché.
43
condamnation aux frais du coupable. Toutes autres sanctions prévues par le droit
civil.
44
II : Les obligations qui résultent des actes uniformes.
45
B : L’utilisation des livres en justice.
46
Il se compose de trois éléments à savoir le RCCM proprement dit tenu au greffe
du Tribunal de grande Instance, le Fichier Central qui est tenu au greffe de la
Cour d’Appel et enfin le Fichier Régional tenu au greffe de la Cour Commune
de Justice et d’Arbitrage.
Il comporte :
- Un Registre d’arrivée qui mentionne dans l’ordre chronologique la date et le
numéro de chaque déclaration acceptée ainsi que les nom, prénoms, raison
sociale ou dénomination sociale du déclarant et l’objet de la déclaration.
- La Collection des dossiers individuels : ils sont tenus par ordre alphabétique.
Il contient les extraits de chaque dossier individuel et est tenu par ordre
alphabétique. Il s’agit de la Cour d’Appel de Dakar.
II : Le fonctionnement du registre.
A : L’immatriculation.
47
1– Les personnes assujetties.
- Les commerçants personnes physiques doivent demander
l’immatriculation dans le mois qui suit le début de l’exploitation ;
- Les sociétés et autres groupements visés par l’AU/DCG et GIE doivent se
faire immatriculés dans le mois de leur constitution.
2– Les modalités
Il faut déposer une demande d’immatriculation au greffe. S’il s’agit d’une
personne physique, c’est le greffe de la juridiction (tribunal de grande instance)
dans le ressort de laquelle elle se trouve. S’il s’agit d’une personne morale, c’est
le greffe de la juridiction dans le ressort de laquelle se trouve le siège social.
Il faut que le Registre soit constamment tenu à jour. Il faut alors déclarer toutes
les modifications juridiques de l’immatriculé.
48
Lorsqu’il y a des modifications dans l’état civil, dans le régime matrimonial ou
dans la capacité du commerçant, ces modifications doivent être mentionnées au
RCCM.
C : La radiation
Ainsi les procédures électroniques ont été légalisées par la consécration de deux
règles capitales.
49
A : La reconnaissance des documents électroniques.
L’usage de la signature électronique est aussi reconnu par l’acte uniforme. Elle
doit permettre d’identifier le signataire et de manifester son consentement aux
obligations qui découle de l’acte.
Les actes remis par les autorités en charge des registres de commerce prennent
la dénomination d’accusé d’enregistrement. Par exemple accusé d’enregistre
de l’immatriculation mentionnant la date et le numéro d’immatriculation pour
50
les formalités d’immatriculation ou accusé d’enregistre de déclaration
mentionnant la date et le numéro de la déclaration d’activité pour les formalités
de déclaration.
51
dispense de preuve. Mais celle liée à l’immatriculation est écartée lorsqu’il
s’agit d’un GIE.
52
Chapitre 2 : L’Activité Commerciale
53
C’est l’article 135 de l’AU/DCG qui donne la définition du fonds de commerce.
« Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui
permettent au commerçant d’attirer et de conserver une clientèle ».
Nous avons d’une part les éléments obligatoires et d’autre part les éléments
facultatifs.
I : La Clientèle
L’Acte Uniforme évoque des notions sans en donner des définitions. Mais
traditionnellement, on distingue Clientèle et Achalandage. La clientèle est
constituée des personnes attirées par la personnalité du commerçant alors que les
personnes attirées par les installations forment l’achalandage. L’AU ne parle pas
d’achalandage, il regroupe ces deux catégories sous le nom de Clientèle.
II : Le Nom Commercial
54
La définition se trouve dans l’accord de Bangui. « Le Nom Commercial est
l’appellation sous laquelle est connu et exploité un établissement industriel,
commercial, artisanal ou professionnel ». Le Nom Commercial peut être
transmis en même temps que l’établissement qu’il sert à désigner.
III : L’Enseigne
Une liste d’éléments qui font partie du fonds de commerce, mais à condition
d’être nommément désignés.
Ce sont les éléments dont la matérialité ne peut pas s’appréhender par les sens. Il
s’agit des licences, droits au bail et monopoles d’exploitation.
55
les droits de propriété littéraire et artistique : droit moral – Nom Propre et
Signature - et droit d’exploitation qui est cessible. L’AU ne vise pas les secrets
de fabrique
C : Le droit au bail
Il résulte d’un contrat de bail et donne le droit d’occuper les locaux. Le droit au
bail a un caractère mobilier, incorporel, et cessible. In fait partie du fonds de
commerce que s’il est nommément désigné. Mais encore faut-il qu’il ait un
caractère mobilier. Le bail emphytéotique est donc exclu.
Ce sont les éléments dont la matérialité peut s’appréhender par les sens. On peut
les classer en trois catégories :
- Le Matériel : C’est l’ensemble des biens meubles corporels utilisés par le
commerçant pour les besoins de son exploitation ; Les biens doivent appartenr
aux commerçant. yè
- Les marchandises : Ce sont les biens meubles corporels destinés à être
revendus soit en l’état, soit après transformation ;
- Les Installations, Agencements et Aménagements : S’ils sont destinés à
l’exploitation de l’immeuble et si le Fonds de commerce appartient au
56
propriétaire de l’immeuble, ils sont des immeubles par destination. Or, dans le
fonds de commerce, il ne peut y avoir d’immeuble. Ils ne font donc pas partie du
fonds de commerce, ils sont des immeubles par destination.
Paragraphe I : La location-gérance.
57
- Il y a d’abord l’Etat ;
- Il y a ensuite les Collectivités locales ;
- Il y a aussi les Etablissements publics ;
- Il y a également les incapables, mais uniquement pour les fonds qu’ils
exploitaient avant la survenance de l’incapacité ;
- Il y a enfin les héritiers, mais pour les seuls fonds qu’ils ont trouvés dans la
succession.
Ces conditions ne sont pas exigées lorsqu’il s’agit d’un mandataire de justice par
exemple l’administrateur dans le cadre d’un redressement judiciaire.
58
immédiatement exigibles), mais cela doit être demandé par tout intéressé dans
un délai de trois mois à compter de la publicité en apportant la preuve que la
location-gérance compromet le recouvrement de sa créance.
59
L’article 149 exige un écrit pour la validité de la vente. Cet écrit qui peut être un
acte authentique ou un acte sous seing privé doit obligatoirement comporter
certaines mentions. Ces mentions qui sont prévues par l’article 150 sont :
Les éléments d’identification des parties : L’état civil pour les Personnes
Physiques et la forme juridique, la dénomination, le siège et l’objet pour les
Personnes Morales ;
Le numéro d’immatriculation au RCCM ;
L’état des privilèges, des nantissements et inscriptions qui grèvent le fonds ;
L’origine de la propriété du chef du précédent vendeur s’il y a lieu ;
Le chiffre d’affaires réalisé au cours de chacune des trois dernières années,
ou depuis la création si la cession est intervenue avant la fin des trois
premières années ;
Les résultats commerciaux pour chacune des trois dernières années ;
Le bail, sa date, sa durée, le nom et l’adresse du bailleur et du cédant (cela
vise la sous-location)
Le prix convenu : c’est celui qui est payé par l’acquéreur. S’il existe un autre
stipulé dans un autre acte, on pourra demander son annulation ;
La situation et les éléments du fonds ;
Une mention qui n’est exigée que si la cession a été constatée par acte sous
seing privé. C’est le Nom et l’Adresse de l’établissement bancaire désigné en
qualité de Séquestre. Les fonds y sont bloqués pendant un mois pour
permettre aux éventuels créanciers du vendeur de pouvoir faire opposition.
Le créancier qui fait opposition saisit le tribunal qui va reconnaître sa créance
pour lui permettre de se faire payer.
Si la cession est constatée par acte authentique, le notaire fait office de
Séquestre.
II : La publicité
60
L’article 152 dispose que l’acte de Cession doit être déposé en deux copies
certifiées conformes par le vendeur ou l’acquéreur au RCCM.
L’acte doit faire l’objet d’une publication sous forme d’avis dans un journal
d’annonces légal qui paraît dans le lieu où le vendeur est immatriculé, et cela
dans un délai de quinze (15) jours à compter de la vente. Art 153
Les parties doivent en outre requérir une mention modificative au RCCM, mais
si l’acquéreur n’était pas commerçant, il doit s’inscrire.
L’acte Uniforme a mis à sa charge deux obligations : d’une part mettre le fonds
à la disposition de l’acquéreur et d’autre part assurer une garantie.
61
b) La garantie
62
L’acquéreur doit payer le prix à la date convenue dans l’acte de vente et cela,
soit chez le notaire qui a établi l’acte authentique, soit dans l’établissement
bancaire qui a été désigné en qualité de Séquestre en cas d’acte sous seing privé,
les sommes étant indisponibles pour le délai d’un mois à compter de la date de
publication de l’acte. L’opposition d’un tiers créancier du vendeur prolonge le
délai d’indisponibilité des fonds jusqu’à la main-levée de l’opposition qui peut
être prononcée par le créancier lui-même.
Si l’acquéreur ne paie pas, le vendeur a la possibilité de demander la
résolution. Mais l’exercice de l’acte résolutoire est subordonné à :
La Notification aux créanciers inscrits sur le fonds ;
La Pré-Notation conformément à l’acte uniforme portant organisation des
sûretés pour informer les tiers de l’action résolutoire en cours. La pré-
notation est une inscription au RCCM avertissant de l’anéantissement en
cours du contrat de vente. Son autorisation est donnée par le Président du
Tribunal du lieu où la vente a été faite, a été inscrite.
Lorsque la Pré-Notation a été régulièrement faite, la validité des inscriptions
postérieures va être subordonnée à la décision que le Juge va rendre à propos de
l’action résolutoire entreprise. C’est le Tribunal du lieu où le vendeur est inscrit
qui est compétent pour rendre la décision relative à l’action résolutoire.
S’il s’agit de vente à crédit, le vendeur a un privilège appelé « Privilège du
Vendeur » qui est spécial et assis sur le fonds de commerce. Il doit être inscrit au
RCCM.
La vente du Fonds Commercial présente pour eux un risque lié au fait que le
vendeur peut dilapider les fonds et organiser son insolvabilité. Pour préserver
leurs droits, on leur a donné deux prérogatives :
63
1°Le droit de faire opposition pour rendre les fonds indisponibles et cela dans
un délai d’un mois à compter de la date de publicité en notifiant l’opposition au
Séquestre, à l’acquéreur et au greffe du tribunal dans lequel est tenu le registre
où le vendeur est inscrit. Cette opposition est simplement une mesure
conservatoire destinée à rendre les fonds indisponibles. Le créancier doit alors,
dans le délai d’un mois à compter de l’opposition, saisir le Tribunal pour faire
reconnaître sa créance et se faire payer. Si le créancier qui a fait opposition ne
saisit pas le tribunal dans le délai, le vendeur peut demander en justice la
mainlevée de l’opposition. La mainlevée de l’opposition n’est pas toujours
judiciaire, elle peut être amiable. Le vendeur et le créancier s’entendent dans ce
cas et le créancier procède à la mainlevée.
64
Le nantissement du fonds de commerce n’est pas régi par l’AU/DCG, mais dans
l’A.U portant organisation des sûretés.
I : Les conditions
Il faut une inscription au RCCM. Si le nantissement porte sur les autres éléments
incorporels et le matériel, il faut en plus de l’inscription au RCCM, des mesures
de publicité prévues par l’Accord portant révision de l’accord de Bangui sur
l’OAPI et des mesures de publicité sur le matériel.
- Le créancier doit notifier le bordereau d’inscription au bailleur du fonds sur
lequel porte le nantissement ;
65
- L’inscription conserve les droits du créancier pendant cinq ans ; elle doit être
renouvelée avant l’expiration du délai par le créancier s’il n’est pas payé.
Le Champ d’Application
L’article 234 de l’AU dit que les dispositions relatives à la vente commerciales
ne s’appliquent qu’au contrat de vente de marchandises entre commerçants y
compris les contrats de fournitures de marchandises destinées à des
activités de fabrication ou de production .
On entend par « vente de marchandises », la vente de meubles corporels à
l’exclusion des immeubles et des biens incorporels.
Sont expressément exclus des règles de la vente commerciale ;
67
-Les ventes de navires, bateaux, aéroglisseurs et aéronefs ;
1 – L’obligation de livraison.
a) Le lieu de livraison
Normalement, les parties indiquent un lieu où doit s’effectuer la
livraison. Dans ce cas, la livraison s’effectuera en ce lieu. (c’est le cas de la
vente en disponible où la livraison se fait au même moment que la conclusion du
contrat ).
Mais en cas de silence du contrat sur le lieu de livraison, le vendeur doit tenir
les marchandises à la disposition de l’acquéreur au lieu de fabrication, au lieu
de stockage ou au lieu du siège de l’activité du vendeur, sauf s’il est prévu un
transport des marchandises par le vendeur. Celui-ci devra, dans ce dernier cas,
conclure les contrats nécessaires pour que les marchandises soient transportées
68
jusqu’au lieu prévu par le contrat de transport, et le transport devra être
effectué selon les moyens appropriés et selon les conditions d’usage. Le
vendeur devra par ailleurs donner à l’acquéreur les renseignements nécessaires
pour que celui-ci puisse souscrire une assurance de transport.
b) Le moment de la livraison
La livraison doit être faite à la date indiquée. Elle peut se faire aussi à la
date qui est déterminée par référence au contrat.
Si une période est fixée ou déterminée par référence au contrat, la livraison peut
se faire à n’importe quel moment au cours de cette dite période.
S’il n’y a aucune indication dans le délai, la livraison devra se faire dans un
délai raisonnable.
2 – L’obligation de conformité
D’après l’art 255 « Le vendeur doit livrer des marchandises en quantité, qualité,
spécification et conditionnement conforme aux stipulations du contrat».
En partant de cette énumération, on peut considérer qu’il y a
manquement à l’obligation de conformité si le vendeur livre une quantité de
marchandises différente de celle prévue dans le contrat, lorsque la qualité des
marchandises livrées est différente de celle qui est prévue dans le contrat. Il en
de même si la marchandise livrée est différente de la marchandise prévue dans le
contrat par sa nature, son espèce, son type, sa spécification ou si l’emballage
et le conditionnement étaient différents.
69
Le vendeur doit aussi livrer des marchandises emballées ou conditionnées
selon le mode habituel pour les marchandises de même type, ou à défaut du
mode habituel, elles doivent être emballées de manière à les conserver et à les
protéger.
L’obligation de vérification :
La vérification doit être faite dans le délai prévu par l’article 270 :
« L’acquéreur est tenu de vérifier ou de faire vérifier les marchandises dans un
délai aussi bref que possible ».
Pour apprécier le délai, on prend en compte la nature du vice. Il y a des
vices que l’on peut déceler sans examen approfondi. C’est le cas d’un vice
apparent ; sa détection doit être immédiate, concomitante à la prise de
livraison. Lorsqu’en revanche le défaut ne peut être décelé qu’après un usage
prolongé ou après des investigations, le délai est plus long.
On apprécie aussi les circonstances de la livraison. Dans l’alinéa 2
l’article 270, le législateur a prévu la possibilité de différer le délai lorsque le
contrat implique un transport des marchandises. Ce texte prévoit également
la possibilité de différer le délai lorsque les marchandises ont été déroutées ou
réexpédiées par l’acquéreur sans qu’il ait eu raisonnablement le temps de les
vérifier, et si au moment de la conclusion du contrat le vendeur connaissait ou
aurait du connaitre la possibilité de ce déroutage ou cette réexpédition.
Dans ce cas la vérification peut être différée jusqu'à l’arrivée des
marchandises à leur nouvelle destination.
L’obligation de dénonciation :
70
Lorsqu’il s’agit d’un défaut de conformité apparent le jour de la prise de
livraison, l’article 258 dit que l’acquéreur est déchu du droit de se prévaloir du
défaut de conformité s’il ne dénonce pas ce défaut dans un délai d’un mois à
compter du jour de la prise de livraison
3 – L’obligation de garantie
71
1 – L’obligation de payer le prix de vente des marchandises
L’acquéreur doit non seulement payer le prix, mais aussi prendre toutes
les mesures, accomplir toutes les formalités nécessaires pour permettre le
paiement du prix. Ce paiement n’est subordonné à aucune demande, à aucune
formalité de la part du vendeur.
Où se fait le paiement ? En principe dans l’établissement du vendeur.
Mais la règle n’est pas d’ordre public parce qu’une stipulation peut indiquer
un autre lieu, par exemple celui de livraison ou de remise des marchandises.
A quel moment se fait le paiement ? C’est au moment où le vendeur
met à la disposition de l’acquéreur les marchandises ou les documents
représentant les marchandises. Mais rien ne s’oppose à ce que l’on indique un
autre moment.
Pour s’assurer du paiement des marchandises, le vendeur peut prendre
un certain nombre de mesure : par exemple ne livrer les marchandises ou ne
remettre les documents qu’après paiement du prix, subordonner la remise
des marchandises ou des documents au paiement desdites marchandises.
Mais l’acquéreur peut exiger l’examen par lui des marchandises avant
paiement.
72
Si l’acquéreur tarde à prendre livraison, le vendeur peut prendre des
mesures conservatoires : par exemple déposer les marchandises dans le
magasin d’un tiers aux frais de l’acquéreur, ou encore vendre les
marchandises par tous moyens appropriés.
A : Règles générales
1) L’exception d’inexécution
Ici, on donne à toute partie la possibilité de demander au Juge l’autorisation de
différer l’exécution de ses propres obligations s’il apparaît après la conclusion
du contrat que l’autre partie n’exécutera pas une partie essentielle de ses
obligations. L’exception d’inexécution ayant un caractère préventif, il faut
nécessairement l’autorisation du Juge.
Pour apprécier l’agissement futur de l’autre partie, on peut se fonder sur
son insolvabilité, sur une grave insuffisance dans ses capacités de fabrication ou
une inadaptation de ses moyens de production voir même la manière dont le
cocontractant s’apprête à exécuter son obligation.
2) La résolution
Elle permet de sortir du cadre contractuel, d’être libéré de ses obligations.
73
Toute partie à un contrat de vente commerciale est fondée à en demander au
juge compétent la rupture pour inexécution totale ou partielle des obligations de
l’autre partie.
L’alinéa 2 de l’art 281 apporte une innovation de taille en prévoyant pour l’une
des parties la possibilité de rompre unilatéralement le contrat.
Ainsi la gravité du comportement de l’autre partie au contrat de vente
commerciale peut justifier que l’autre partie y mette fin de façon unilatérale à
ses risques et périls. La gravité de la cause de la rupture pouvant être
ultérieurement appréciée par le juge à la demande de la partie la plus diligente.
– Le paiement d’intérêts
Lorsqu’une partie ne paie pas le prix ou toute autre somme due, l’autre partie a
le droit de réclamer les intérêts calculés au taux légal applicable en matière
commerciale.
– Le paiement de dommages et intérêts
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C’est la réparation d’un préjudice subi lorsqu’il y a une faute. Si une partie
n’exécute pas son obligation, l’autre partie a le droit de réclamer des dommages
et intérêts égaux au gain manqué ou à la perte subie. Pour ce faire, l’Acte
Uniforme donne un certain nombre d’indications. Deux cas de figures se
présentent selon que c’est l’acheteur ou le vendeur qui est responsable :
- Si la Résolution du contrat est un fait du vendeur et oblige l’acheteur à
effectuer un achat de remplacement qui lui fait subir un préjudice (prix d’achat
supérieur au prix stipulé dans le défunt contrat), les dommages et intérêts sont
égaux à la différence entre le prix de l’achat de remplacement et le prix d’achat
initialement fixé.
- Si c’est l’acheteur qui n’a pas honoré ses obligations et oblige ainsi le vendeur
à effectuer une revente qui lui fait subir un préjudice (prix de revente inférieur
prix stipulé dans le défunt contrat), les dommages et intérêts sont égaux à la
différence entre le prix de vente initialement prévu et le prix de la revente.
Les dommages et intérêts peuvent être dans tous les cas réduits lorsque la
partie qui les réclame n’a pas pris les mesures nécessaires pour limiter la perte
ou le manque à gagner. Ils seront réduits d’un montant égal au montant de la
perte qui aurait pu être évitée.
Il peut arriver que le manquement aux obligations ne donne pas lieu au
paiement de dommages et intérêts. C’est le cas par exemple lorsque la partie
recherchée en paiement de ces dommages et intérêts prouve que l’inexécution
est due au fait d’un tiers ou à un cas de force majeure. C’est l’Exonération de
Responsabilité.
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A la différence du délai de forclusion, qui court pour la durée fixée par la loi, à
compter d’un événement que celle-ci détermine, le délai de prescription court à
compter du jour ou le titulaire du droit d’agir a connu ou aurait du connaitre les
faits qui lui permettent d’exercer son action.
Cependant aux termes de l’art 302 si le vendeur a donné une garantie
contractuelle, le délai de prescription visé à l’art 259 ci-dessus commence à
courir à partir de l’expiration de la garantie contractuelle.
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Elles sont prévues par les articles 283 et 284. Ces textes visent pour
l’essentiel le manquement à l’obligation de conformité et les défauts de
livraison.
Lorsque le manquement est relatif à l’obligation de conformité,
l’acquéreur a la possibilité de demander la livraison de marchandises de
remplacement ou d’une quantité complémentaire.
Elles sont prévues par les articles 285 et suivants. D’après l’article 286 si
l’acquéreur ne prend pas livraison, le vendeur a le loisir de lui accorder un délai
supplémentaire. Il en est de même s’il ne paie pas le prix.
L’acquéreur a la possibilité de réparer même après la date de livraison, à
ses frais, tout manquement à ses obligations, à condition que cela n’entraîne pas
un retard déraisonnable et ne cause pas un inconvénient au vendeur.
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Il faut ici, envisager deux points : le Transfert de Propriété et le Transfert des
Risques.
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Ces règles contenues dans l’article 277 sont complétées par d’autres dispositions
destinées à régler des problèmes particuliers liés au transport des marchandises
au moment de la vente. Il y a un premier problème qui peut résulter du fait que
les marchandises doivent être transportées. Dans ce cas, les risques sont
transférés à l’acquéreur à partir de la remise des marchandises au premier
transporteur (article 278).
Un autre problème résulte du fait que parfois, la vente est conclue pendant
le transport des marchandises. Dans ce cas, les risques sont transférés à
l’acquéreur au moment de la conclusion du contrat. Cette règle est défavorable à
l’acquéreur, mais elle ne s’applique pas si le vendeur qui a eu connaissance de la
détérioration ou qui aurait dû en avoir connaissance n’en a pas informé
l’acquéreur.
Enfin un dernier problème est lié au fait que la vente porte sur des
marchandises qui ne sont pas encore individualisées. Dans ce cas, le transfert
des risques n’intervient qu’après leur identification parce qu’on considère
qu’elles sont réputées identifiées aux fins du contrat.
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