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ENCG-FES Semestre 4

Droit Commercial

TITRE : LES ACTES DE COMMERCE

CHAPITRE Il : Le régime juridique des actes de commerce

Particularisme du régime — Les actes de commerce connaissent un traitement particulier qui


tranche sur celui applicable aux actes civils. Mais le régime des actes de commerce n’est pas
unitaire. Il ne joue pleinement que pour les actes de commerce pour les besoins ou à l'occasion
de leur commerce. En revanche. Il joue de manière partielle pour les actes mixtes, actes dont
l’une des parties n’est pas commerçant (consommateur le plus Souvent) : vente d'une voiture
de tourisme par un concessionnaire automobile à un particulier. Le régime juridique de ces
actes de commerce et celui des actes civils.

Section 1 : Le régime général des actes de commerce

Remarque préliminaire : Les règles constitutives de ce régime sont. Tantôt plus libérales que
celles du droit commun car elles sont destinées à faciliter le commerce et à simplifier les
relations commerciales, tantôt plus rigoureuses dans le souci d'assurer la sécurité des
transactions. Le commerce a besoin tout à la fois de plus de souplesse dans la preuve des
actes, de plus de rigueur dans l'exécution de ces actes en cas d'inexécution, quand le procès
ne peut pas être évité, le contentieux des actes de commerce suit les règles spécifiques.

1-La preuve de l'acte :

 Principe de liberté

Le rythme du droit commercial est plus rapide que celui du droit civil. il est incompatible avec
un système de preuve écrite, dans lequel les parties sont supposées avoir le temps de pré —
constituer la preuve de leur engagement. Aussi le Code de commerce pose le principe qu' «
En matière commerciale la preuve est libre » (Article 334). Il en résulte qu'entre commerçants
la preuve d'un contrat commercial n’est pas subordonnée à la présentation d’un écrit ou d’un
commencement de preuve par écrit ; elle peut se faire par tous les moyens (tels la
correspondance, les factures, les livres et documents comptables, témoignages er
présomptions, etc.).

Ce principe s'explique par la nécessité de favoriser la conclusion rapide des actes de


commerce. En matière civile une preuve écrite des actes est exigée au—dessus d'un intérêt
de 10 000 DH (Article 443 du Dahir des Obligations Contrats « D.O.C »).

 Portée du principe :

L'article 334 du code de commerce, en posant la règle de la liberté de preuve, a imposé I' écrit
dans certains cas. II dispose en effet que la preuve « doit être rapportée par écrit quand la loi
ou la convention l'exige ». Sans que cette règle ne soit une exception à la règle générale, le
principe de la liberté de la preuve ne peut faire abstraction à toute forme.*

*Ainsi l'existence d'une lettre de change dépend du respect des formes par le code de
commerce. Le titre qui ne comporte pas les mentions énumérées par I ' article 159 ne vaut
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pas comme lettre de change, Sa forme est une condition de son existence. Si une des mentions
fait défaut, le titre ne bénéficie pas du régime des lettres de change et représente une
reconnaissance de dette ordinaire (Article 160, alinéa 2 du code de commerce).

Dans la plupart des contrats, ceux notamment relatifs au droit maritime, I ' écrit est imposé
pour des raisons diverses. Pour les contrats passés à la bourse, I 'opération donne lieu à la
délivrance d ' un bordereau.

Enfin, toutes les fois qu'un commerçant fait une opération qui implique une inscription en
compte (exigé par la dématérialisation des titres), le compte qui lui est ouvert revêt une
certaine forme.

La règle de preuve en matière commerciale trouve une autre limite dans les actes mixtes. Mais
la solution dépend de la qualité de défendeur à la discussion sur la preuve. La preuve est
soumise aux règles de droit civil sur l'action dirigée par un commerçant contre un non -
commerçant. En énonçant que « les règles du droit commercial ne peuvent être opposées à
la partie pour qui l'acte est civil », l'article 4 du code de commerce consacre cette distinction.

2- Exécution de l'acte

 La solidarité :

Dans les contrats civils, la solidarité ne se présume pas ; elle doit être expressément stipulée
ou résulter de la loi (Article 153 du Dahir des Obligations et Contrats « DO.C »).

Le code de commerce admet, au contraire, que « la solidarité se présume » en matière


d'obligations commerciales (Article 335).

En droit commercial on considère que les codébiteurs traitant par un même acte sont censés
avoir un intérêt commun. Tel est le fondement de la règle qui laisse place à une solution
contraire des parties : la présomption de solidarité n'est que supplétive.*

*Ainsi, par exemple, dans le contrat d'assurance les assureurs qui prennent ensemble le même
risque écartent la solidarité en s’engageant chacun pour une somme ou un pourcentage du
risque qu’ 'ils fixent dans le contrat

3- Contentieux des actes de commerce


Le contentieux des actes de commerce suit des règles spécifiques et l'on rappellera ici les deux
principales. La première tient à la compétence du tribunal de commerce, juge naturel des
actes de commerce. la seconde est relative à la licéité de la clause compromissoire, c'est la
convention par laquelle les parties à un contrat s' engagent à soumettre à l'arbitrage les litiges
qui pourraient naître relativement à ce contrat. Ce sont encore les besoins du commerce qui
modèlent cette voie de résolution des conflits. Mais le recours à l'un de ces deux modes de
traitement du contentieux pose une question préalable, celle du délai pour agir : la
prescription.

A- La prescription :
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 Le principe :

La prescription est un mode d'extinction des obligations qui prive le créancier d'agir contre le
débiteur. Cette privation est due à l'inaction du créancier qui a laissé courir le délai de
prescription : délai de quinze ans en matière civile (Article 387 du Dahir des Obligations et
Contrats « D.O.C ») et de cinq ans en matière commerciale (Article 5 du Code de commerce).

Ainsi s'affirme la spécificité du droit commercial. Les nécessités pratiques (rythme de la vie
des affaires...) imposent cette abréviation du délai de prescription.

Mais la prescription prévue par le code de commerce n'est pas celle de la conservation des
livres de commerce pour lesquels le Dahir du 25 Décembre 1992* fixe ce délai à dix ans (Article
22). Ce dernier délai de dix ans semble avoir été maintenu dans l'intérêt des tiers, notamment,
ceux visés par l'article 24 du Code de commerce (en cas de succession, partage, redressement
judiciaire...). Mais le délai de cinq ans reste la règle qui englobe sous application les relations
concernant les simples particuliers.

* Dahir n° 1-92-138 du 30 Joumada Il 1413 (25 décembre 1992) portant promulgation de la loi
n° 9-88 modifiée et complétée par la loi 44-03 promulguée par le dahir du 14 Février 2006
relative aux obligations comptables des commerçants.

 Application
La prescription de cinq ans n'intéresse pas seulement les obligations entre commerçants, nées
à l'occasion de leur commerce, elle vaut aussi pour les obligations entre commerçants et non
- commerçants.

La prescription des actes mixtes est ainsi alignée sur celle des actes de commerce. Cependant,
le texte prend soin de réserver l'effet de « dispositions spéciales contraires », mais cette
formule ne semble pas impliquer une distinction dans les cas des actes mixtes ; elle s'explique
seulement en raison de la fréquence des prescriptions spéciales. *

*Des exemples : les actions des négociants pour les marchandises qu'ils vendent aux
particuliers se prescrivent par deux ans (Article 388 - 50 du Dahir des Obligations et Contrats
« D. O.C ») ; Les dispositions en matière de lettre de change et de billet à ordre (Article 228 du
code de commerce) ou de chèque (Article 295 du code de commerce) établissent aussi un
délai plus court.

B- Modes de traitement du contentieux :

Généralités :

Le droit commercial est ici l'œuvre des justices commerciales : justice des tribunaux de
commerce et justice arbitrale.
Les tribunaux de commerce, spécialement habilités à trancher les litiges commerciaux,
rendent une justice publique contrairement à l' arbitrage, qui est une justice privée.
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a)- La justice publique :


Les tribunaux de commerce institués par Dahir no 1-97-65 du 12 Février 1997 portant
promulgation de la loi no 53-95 (Bulletin Officiel du 15 Mai 1997), sont habilités à trancher les
litiges commerciaux, et particulièrement les actions suivantes :
 Actions entre commerçants à I' occasion de leurs activités commerciales :

Cette rubrique regroupe les activités énumérées par les articles 6 et 7 du code de commerce,
il s' agit de -la plus grande partie des litiges commerciaux. Autrement dit, tous les actes de
commerce par nature.

Ainsi, la compétence à raison de la matière constitue une des difficultés qui peut se poser
assez souvent devant le tribunal de commerce et qui devra d'abord trancher par un jugement,
lequel peut faire l'objet d'un appel, avant qu'il soit statué définitivement sur la compétence.

Remarquons que cette difficulté ne se pose pas dans le cas où les actes ou faits litigieux se
produisent entre un commerçant et un non —commerçant : si l'acte est civil pour le
demandeur, il peut opter pour la compétence du tribunal de commerce. Quand le demandeur
est commerçant, il ne peut assigner le non —commerçant que devant la juridiction civile
(tribunal de première instance), sauf si le non —commerçant (défendeur) renonce par
convention à se prévaloir de l'incompétence du tribunal de commerce. Ces clauses sont
valides en vertu de l'article 5 alinéa 3 du code de commerce.

Actions relatives aux effets de commerce :

Les effets de commerce visent essentiellement « la lettre de change » (ou traite) dont la
signature, en qualité de tireur, de tiré, d'avaliste ou d'endosseur emporte compétence des
tribunaux de commerce, quelle que soit la profession du signataire, civile ou commerciale.

Mais les effets de commerce visent aussi « le chèque » et « le billet à ordre Or le chèque, s'il
a la forme commerciale, est un acte de nature civile. Sa signature n'entraîne compétence des
tribunaux de commerce que lorsque l'engagement souscrit a lui —même un caractère
commercial.

Quant au billet à ordre, il relève de la compétence commerciale toutes les fois qu'il porte la
signature d'un commerçant. Mais s'il est signé par un non —commerçant, il ne peut être
réputé acte de commerce que s'il résulte d'une transaction commerciale (Article 9). A cet gard,
l'acceptation du billet à ordre en règlement d'un opération de crédit est un acte civil pour le
non —commerçant parce que la cause de l'emprunt est civile.

Des différends entre associés d'une société commerciale :

Cette rubrique peut également poser quelques difficultés pour la détermination de la


compétence des tribunaux de commerce, dans la mesure où les associés d'une société
commerciale ne sont pas tous des commerçants. Il en est ainsi des administrateurs et gérants
et associés des sociétés par actions et à responsabilité limitée.
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En outre, la formule vise les associés de la société, mais non la société elle —même, personne
morale. Quant à l'associé, personne physique, il accomplit, dès sa souscription au capital social
de la société par action, un acte de commerce. En effet, par cet acte il adhère à une société
commerciale, Cette analyse s'applique aussi au mineur dont la souscription sera le fait de son
représentant.

Enfin, c'est parce que la société, personne morale, est commerciale, que les différends entre
ses associés sont de la compétence des tribunaux de commerce. La formule vise donc toutes
les contestations qui ont leur origine dans la création, le fonctionnement ou la liquidation de
la société, à l'exécution de celles qui naissent des relations personnelles des associés. Ainsi les
litiges peuvent concerner la société elle —même, ses associés et les tiers.

Le tribunal territorialement compétent :

C'est celui dans le ressort duquel demeure le défendeur (article 27 du code de procédure
civile)*

* Le Code de procédure civile est le texte législatif qui édicte l'ensemble des règles relatives à
l'organisation d'une action en justice devant une juridiction civile.

En matière de société, c'est au tribunal du siège social ou de la succursale. Cette dernière


précision permet de donner compétence aux tribunaux marocains lorsque le siège de la
société.
En matière contractuelle, le tribunal territorialement compétent est celui de la livraison de la
chose ou celui de l'exécution de la prestation (Article 28 et 29 du code de la procédure
civile).
D'où deux difficultés : la première apparaît en l'absence de tribunal de commerce, le
défendeur demeurant dans une ville dépourvue de cette juridiction ; c'est alors au tribunal de
commerce compétent en vertu du décret du 28 Octobre 1997 qui détermine sa
circonscription.
La seconde difficulté tient à la pratique des clauses attributives de compétence qui désigne,
dans un contrat, le tribunal de commerce appelé à trancher les litiges entre les parties. Elles
conviennent, par exemple, de porter leur litige devant le tribunal de Casablanca. L'avantage
est grand pour la société qui centralise tout le contentieux relatif à son activité en un lieu
unique, celui de son siège social. L'autre partie devra, qu'il soit demandeur ou défendeur,
plaider sa cause devant un tribunal parfois éloigné de son lieu d'activité. Ces clauses sont
licites d'après l'article 12 du Dahir instituant les tribunaux de commerce. cela ne fait aucun
doute si la clause est contenue dans une convention.

b)- Justice arbitrale :

Il s' agit de comparer l'arbitrage à la justice publique, il est usuel de mettre à son crédit la
rapidité et la souplesse de son organisation, la compétence des hommes qui le servent, le
secret qu'il préserve et la nature des litiges qui lui sont soumis.
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L'arbitrage est une justice privée qui semble s'imposer comme le mode de règlement des
différends le plus approprié aux relations commerciales.

L'arbitrage est régi par Dahir n° 1-07-169 du 19 kaada 1428 (30 novembre 2007) portant
promulgation de la loi n° 08 05 abrogeant et remplaçant le chapitre VIII du titre V du code de
procédure civile.

L' arbitrage est fondé sur une convention passée entre les parties au litige. Cette convention,
appelée convention d'arbitrage, recouvre deux types d'accords : le « compromis d' arbitrage
» et la « clause compromissoire Leur distinction correspond à une réalité pratique : le
compromis est conclu après la naissance du litige et en considération de celui —ci.
La clause compromissoire, qui est incluse dans un contrat principal, est convenue avant tout
litige. Dans I' éventualité où ce contrat en serait l'occasion, les parties s'engagent à le
soumettre, à ce moment, à l'arbitrage.

La loi 08-05 dispose deux sortes d'arbitrage : « Ad hoc » et « institutionnel ».

Section 2 : Le régime dualiste des actes mixtes

Définition : on qualifie d'acte mixte l'acte commercial pour l'une des parties et civil pour
l'autre. La qualité des intéressés n'est pas déterminante. En effet, accompli par les
commerçants pour les besoins de leur vie domestique est un acte civil. Il devient mixte si
l'autre partie agit pour les besoins de commerce. le motif de la commercialité ou de la civilité
Importe peu ; l'acte est mixte même s'il n'est pas commercial pour l'une des parties que par
accessoire. Pour certains actes cependant, la question de mixité ne peut pas se poser. Il s'agit
des lettres de change qui ont la nature d'actes de commerce quelle que soit la qualité de leurs
signataires.

Le principe dualiste : l'article 4 du code de commerce pose le principe qui consiste à appliquer
les règles commerciales à celui pour qui l'acte est un acte de commerce, à appliquer les règles
civiles à celui pour qui l'acte est civil.

Cette dualité de régime s'applique d'abord en matière de preuve ; le particulier qui veut
prouver l'obligation d'un commerçant peut attester ses prétentions par tous moyens : il suit
la loi commerciale. A l'inverse, si le commerçant recherche à prouver l'engagement d'un
particulier, il doit obéir aux injonctions de la loi civile, loi de celui contre lequel il agit, se qui
referme considérablement l'éventail des moyens de preuve disponibles. Par ailleurs, la dualité
a vocation à régir la compétence judiciaire. Ainsi, en principe, le particulier qui poursuit le
commerçant saisi le tribunal de commerce et le commerçant qui actionne le particulier
l'assigne devant le tribunal de première instance. Mais cette solution peut être affectée de
deux manières. D'une part, le particulier jouit d'une option qui lui permet d'assigner le
commerçant devant les juridictions civiles. D'autres par, en matière contractuelle, le
particulier peut renoncer à se prévaloir de l'incompétence du tribunal de commerce en
acceptant par une clause d'attribuer compétence à la juridiction commerciale. Cela aboutit à
faire application de la loi commerciale.
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 Les éléments exclus du fonds de commerce :


Bien incorporel, le fonds de commerce a par conséquent un caractère mobilier et ne peut être
composé que d'éléments mobiliers. Les immeubles sont étrangers au fonds de commerce. Ce
principe de l'exclusion des immeubles entraîne une scission au sein du fonds du commerçant.
C'est ainsi que lorsque le propriétaire exploite son établissement dans un immeuble dont il
est le propriétaire. Le fonds est séparé de l'immeuble, en cas par exemple de vente, il y aurait
deux opérations de vente : une portant sur le fonds de commerce et l'autre sur l'immeuble si
telle est la volonté du propriétaire commerçant.
Section 2 : les opérations portant sur le fonds de commerce
Le fonds de commerce est un bien incorporel. Il représente une valeur, il est qualifié
d'universalité juridique*. L'intérêt de cette analyse est de permettre sa vente, sa mise en
location gérance, mais le fonds de commerce peut aussi être affecté en garantie, c'est le
nantissement.
*Le fonds de commerce est une fédération d'éléments combinés en vue d'une destination
commune la création et I 'accroissement d'une clientèle commerciale. La considération de
cette finalité commande l'idée que le fonds est un ensemble économique unitaire. (Voir en ce
sens, H. CHERKAOUI, « Droit commercial » édition 2001, page : 129)
1-La vente du fonds de commerce :
Le fonds de commerce étant souvent le seul bien important du commerçant, sa vente
clandestine ou rapide priverait les créanciers de leur gage. Le législateur a donc organisé les
conditions de la vente et la protection des créanciers du vendeur.
1- Les conditions de formation du contrat :
Vendre son fonds de commerce doit être considéré comme un acte de commerce à raison de
l'objet du contrat. Ainsi la plupart des conditions de validité de la vente sont réglées par le
code de commerce.
 Les conditions de fond
Consentement, capacité, objet et cause sont les exigences essentielles de toute convention*
qui s'appliquent à la vente du fonds de commerce.
*article 2 du D. OC (Dahir des Obligations et Contrats)
- consentement
Le consentement des parties est un élément primordial pour la validité du contrat de vente
du fonds de commerce. Quant au vice du consentement, il peut résulter de l'erreur, du dol,
de la violence ou de la lésion.
En effet, l'objet du contrat étant une propriété incorporelle, c'est-à-dire un droit de clientèle,
il est facile de se tromper ou de se laisser tromper sur l'importance de cette clientèle. Ainsi
l'erreur sur la valeur du fonds est prise en considération par le législateur qui accorde une
réduction du prix des ventes lorsque les mentions sur l'acte de vente sont inexactes (Article
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82). En cas de dol, le même texte permet à l'acquéreur de demander la nullité du contrat. C'est
lorsque la mention est inexacte ou inexistante, exemple l'indication d'un privilège ou d'un
nantissement pris sur le fonds. Le dol est constitué dans ce cas par une simple réticence.
En effet, la loi fait obligation au vendeur de renseigner l'acquéreur sur certains points. Le code
admet indirectement la lésion comme vice de consentement. Cette règle est appliquée au
vendeur qui ne peut pas se prévaloir de l'insuffisance du prix pour faire annuler la vente. Elle
est également applicable à l'acheteur, mais celui-ci peut parfois se prévaloir de la nullité
relative qui sanctionne l'omission de certaines énonciations dans l'acte de vente.
 La capacité :
Elle s'apprécie du côté du vendeur et de l'acheteur. L'acquéreur du fonds va devenir
commerçant. une personne qui n' a pas la capacité de faire le commerce ne peut donc acquérir
un fonds. Ainsi si la vente du fonds de commerce appartenant à un mineur par suite d'un
héritage doit obéir aux conditions posées par l'article 14-du code de commerce, l'achat d'un
fonds par un mineur doit être également soumis aux conditions de ce texte, en raison de
l'importance du fonds de commerce dans la composition du patrimoine. Les conditions
exigées par l'article 14 concernent l'autorisation spéciale du juge qui doit être inscrite au
registre de commerce du tuteur (testamentaire ou datif selon le cas).
 L'objet :
II est composé de deux éléments : le fonds et le prix. La chose cédée est un fonds de
commerce. Le code ne détermine pas les éléments obligatoirement compris dans le fonds de
commerce, mais lorsqu'ils existent, ils doivent être mentionnés avec leur prix d'acquisition. Le
vendeur ne peut prétendre vendre un fonds de commerce s'il exclut l'élément principal qui
retient la clientèle. La cession de bail peut être cet élément. Cependant, le vendeur n'est pas
obliger à consentir un bail à l'acquéreur si le local était sa propriété. C'est pourquoi l'article 81
n'envisage le droit au bail que s' il existe.*
*H.Cherkaoui, « droit commercial » édition 2001, page : 137

 La cause :
La cause entendue comme le motif de la vente, c'est sa conformité à l'ordre public et aux
bonnes mœurs qui doit être vérifiée.
 Le prix de vente :
Il est dû à la négociation entre les parties, Le prix peut être global mais il n' est pas payé au
comptant, il faut, pour la conservation du privilège du vendeur, et donc des droits des
créanciers de ce vendeur, fixer trois prix différents pour les éléments incorporels, pour le
matériel et pour les marchandises (article 91).
Le prix est déterminé ou déterminable mais il suscite des difficultés au regard de son caractère
sincère. La dissimulation d'une partie du prix est pratiquée dans les ventes de fonds, tant pour
diminuer le montant des droits de mutation que pour soustraire une partie du prix aux
créanciers d'un vendeur insolvable. Pour éviter cette dissimulation, le Dahir du 24 Décembre
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1958 formant code de l'enregistrement, applicable à la vente du fonds de commerce comme


à celle des immeubles, sanctionne la dissimulation du prix par la nullité de la contre-lettre,
c'est à dire l'acte secret qui contient le prix dissimulé ou une reconnaissance de dette. L'acte
réel c'est-à-dire l'acte de vente reste valable la nullité de la contre -lettre est d'ordre public.
Ainsi le vendeur ne peut réclamer le complément du prix et l'acquéreur qui a payé une partie
du prix dissimulé ne peut le faire restituer. Par ailleurs, l'article 15 du dahir visé sanctionne
toute dissimulation dans le prix d'une amende représentant le 1/4 de la somme dissimulée.
En outre, le code de commerce permet aux créanciers opposants ou inscrits de faire une
surenchère du 1/6 du prix principal, non compris le matériel et les marchandises.
 Les conditions de forme ;
La vente est un contrat consensuel et d'après l'article 334 du code de commerce, la vente
commerciale peut être prouvée par tous moyens de preuve. Cependant, l'article 81 impose
l'insertion de certaines énonciations dans l'acte de vente. II en résulte que la rédaction d'un
acte est indispensable pour la formation du contrat.
La nécessité d'un écrit:
Aux termes de l'article 81 du code de commerce, toute vente de fonds de commerce doit être
constatée par écrit, authentique acte sous seing privé*
*L’acte sous seing privé doit être établi en quatre exemplaires : un exemplaire pour
chacune des parties pour servir de preuve, un autre pour I 'enregistrement pour
acquérir la date certaine et un autre exemplaire pour la formalité du dépôt au greffe et
la publicité de I 'acte.
L’acte de vente, qu’il soit authentique ou sous seing privé, doit contenir des mentions
obligatoires :
a. Le nom du vendeur, la date et la nature de son acte d'acquisition
b. Le prix d’achat spécifiant distinctement les prix des éléments incorporels, des
marchandises et du matériel.
c. L'état des inscriptions et privilèges et nantissement pris sur le fonds.
d. S’il y a lieu le bail, sa date, sa durée, le montant di loyer actuel, le nom et l’adresse du
bailleur.
e. L’origine de la propriété du fonds de commerce.
Ces mentions obligatoires sont utiles pour la protection des droits des parties.
Enfin, il convient de signaler que l'exigence de la forme sert à la fois comme condition de
validité. C'est ainsi que l'écrit est exigé par la loi pour la validité du contrat, lorsque la
négligence ou l'omission d'une mention porte préjudice à l'acquéreur. Et dans les autres
mentions ; il prend la nature d'un moyen de preuve de l'obligation litigieuse.
La sanction de l'inobservation de cette exigence est prévue par l'article 82 du code de
commerce qui distingue deux situations : l'omission d'une mention obligatoire et
l'inexactitude d'une mention. La première ouvre droit à l'acheteur de demander l'annulation
du contrat, si l'absence de cette mention lui a été préjudiciable. La seconde, donne le choix à
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l'acheteur entre l'annulation du contrat ou la réduction de prix, si l'inexactitude des mentions


lui a porté préjudice. Enfin, les deux actions doivent être intentées par l'acquéreur dans un
délai maximum d'un an, à compter de la date de vente.
La formalité de l'enregistrement destinée à conférer à l'acte une date certaine et donnant lieu
à la perception des taxes d'enregistrement et droits de timbre viennent après les formalités
de publicité.
Les formalités de publicité :
Ces formalités sont prévues par l'article 83 du code de commerce, il d'abord, de la formalité
de dépôt, car l'acte de vente doit être déposé, dans les quinze jours de sa date, au secrétariat
greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds de commerce.
Ensuite, l'inscription : un extrait de cet acte est inscrit au registre de commerce ; il doit contenir
les mentions utiles pour l'information des tiers.
Enfin, la publication : l'extrait de l'acte de vente est publié. sans délai par le secrétaire greffier,
aux frais des parties, au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales. Cette
publication est renouvelée à la diligence de l'acquéreur entre le huitième et le quinzième jour
après la première insertion.
Quant à l'inobservation de la formalité de publicité, elle est prévue par l'article 89 du code de
commerce qui dispose que l'acquéreur qui, sans avoir fat, dans les formes prescrites, les
publications, n'est pas libéré des tiers.
Autrement dit, l'omission de cette formalité, n'entraîne pas la nullité de l'acte, mais laisse
l'acquéreur responsable face aux créanciers du vendeur, et ce même s'il paie au vendeur le
prix du fonds de commerce.
2- les effets de la vente du fonds de commerce :
La vente du fonds de commerce est une opération particulière et importante puisqu'elle met
en jeu les intérêts des parties et surtout les tiers.
 Effets à l'égard du vendeur ;
Il s'agit des obligations que le vendeur doit remplir vis-à-vis de l'acquéreur du fonds de
commerce. Ces obligations sont au nombre de trois, outre l'obligation de délivrance du fonds
vendu, le vendeur a aussi des obligations de garanties.
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