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Cours de droit commercial

Semestre 2/ Droit fr /Mme M.Bousaouf


Les actes de commerce
 Cas pratique :
 Un commerçant achète du mobilier de bureau pour les besoins de l’exploitation commerciale.
 Il accomplit un acte en principe civil, il devient un acte de commerce car l’acte est accompli par
le commerçant pour le besoin de son commerce, le mobilier est acheté pour les besoins de
l’entreprise. On dit que c’est un acte de commerce par accessoire.

 Un commerçant achète une camionnette pour le transport de la marchandise et une Mercedes


comme cadeau pour son épouse.
 Le commerçant accomplit deux actes dont la nature est différente :
 L’achat de la camionnette est un acte civil qui prend la coloration commerciale parce qu’il est
accompli par le commerçant pour les besoins de son commerce à savoir le transport des
marchandises. Donc c’est un acte de commerce par accessoire.
 L’achat de la Mercedes comme cadeau à son épouse n’entre pas dans le cadre de son activité
commerciale ni à titre principal ni à titre accessoire. Étrangère à son commerce, et partant
soumise au droit de la consommation, c’est un acte civil.

 Un dermatologue vend à ses clients des soins visages.


 Il réalise des bénéfices par cet acte, donc il accomplit un acte de commerce par nature en
principe, mais parce qu’il est fait par une personne civile, il devient un acte civil par accessoire. 
Les actes de commerce
 3. Les actes de commerce par la
forme :
 actes pris isolément sont commerciaux à
raison de leur forme, quelle que soit la
personne qui les ont accompli.
 la lettre de change,
 Le billet à ordre,
 les sociétés commerciales.
Les actes de commerce
 3. Les actes de commerce par la forme :
 Les sociétés commerciales par la forme :
 Ces sociétés ont dès l’origine un caractère
commercial, quel que soit leur activité (civile ou
commerciale) : «  sont commerciales à raison de leur
forme et quel que soit leur objet » les sociétés
anonymes, les sociétés à responsabilité limitée, les
sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite
(simple ou par actions) et la société par actions
simplifiées.
 À L’exception de la société en participation. Elle n’est
commerciale que lorsque son objet est commercial.
Les actes de commerce
 3. Les actes de commerce par la forme :
 La lettre de change est un titre de paiement et
de crédit par lequel une personne « le tireur »
donne l’ordre au « tiré » de verser à un tiers
« le porteur » une certaine somme d’argent à
une date déterminée.
 Toute personne même non commerçante qui
signe une lettre de change se soumet au droit
commercial.
 Cet effet de commerce est régi par les articles
159 et suivants du code de commerce.
Les actes de commerce
 3. Les actes de commerce par la forme :
 Le billet à ordre: est un écrit par lequel une
personne appelée souscripteur s’engage à
payer, à une époque déterminée, une
certaine somme à une autre personne
appelée bénéficiaire ou à l’ordre de celle-
ci.
 Le billet à ordre est commercial même s’il est
émis par un non commerçant mais pour la
réalisation d’une transaction commerciale.
Les actes de commerce
 4-les actes de commerce mixtes
 L’acte mixte est celui qui est passé par un commerçant
et par un non commerçant, c’est un acte qui a deux
faces : il est commercial pour le commerçant et civil pour
le non commerçant.
 L’article 4 du code de commerce pose le principe
dualiste ou distributif :Lorsque l'acte est commercial pour
un contractant et civil pour l'autre, les règles du droit
commercial s'appliquent à la partie pour qui l'acte
est commercial ; elles ne peuvent être opposées à la
partie pour qui l'acte est civil, sauf disposition
spéciale contraire.
Les actes de commerce
 4-les actes de commerce mixtes
 En matière de preuve: le non commerçant peut faire la preuve par
tous moyens contre le commerçant. A l’inverse, le commerçant doit,
contre le non commerçant, rapporter la preuve selon les règles du
droit civil.
 La compétence judiciaire matérielle: en cas de litige, le
commerçant assigne le non commerçant devant la juridiction civile,
tandis que le non commerçant peut à son choix citer le commerçant
soit devant le tribunal civil soit devant le tribunal de commerce.
 Le cocontractant civil a également toujours le choix. Il peut se
soumettre aux règles du droit commercial si tel est son intérêt.
 A l’exception de la prescription commerciale courte (5ans)qui
s’applique aux deux parties d’un acte mixte.
Le régime juridique des actes de
commerce
 Cas pratiques :
 Une banque accorde à son client un crédit immobilier.
 Il s’agit d’un acte mixte à double visage, il est commercial pour la Banque et
civil pour le client de la banque.
 L’opération de banque est un acte de commerce par nature et la banque
accomplit un acte de commerce. Cependant, le client n’est pas un
commerçant et en tout cas, n’agit pas dans l’exercice d’une profession
commerciale. A son égard l’acte sera considéré comme acte civil.

 Un particulier achète un appartement chez un promoteur immobilier.


 C’est un acte mixte, il est hybride. Il est commercial pour le commerçant et
civil pour le consommateur. La promotion immobilière est un acte de
commerce par nature, le client par contre n’est pas commerçant et n’agit
pas dans le cadre de son activité professionnelle. A son égard l’acte sera
considéré comme acte civil.
Introduction/plan du cours
 Chapitre 1 : les actes de commerce
 Paragraphe 1 : classification des actes de commerce
 1. Les actes de commerces par nature
 A/Les activités de production
 B/Les activités de distribution
 C/Les activités de services
 2. Les actes de commerce par accessoire
 3. Les actes de commerce par la forme
 4. Les actes de commerce mixtes
 Paragraphe 2 : régime juridique des actes de commerce
 I. Les règles relatives à l’exécution des obligations commerciale
 II. La compétence judiciaire.
Le régime juridique des actes de
commerce
Paragraphe 2 : Le régime juridique des actes
De commerce
 Ces règles particulières apparaissent au niveau
de l’exécution des obligations, qu’ au
niveau du contentieux.
 le régime juridique des actes de commerce
joue pleinement lorsque les actes de
commerce sont conclus entre commerçants
pour le besoin de leur commerce.
Le régime juridique des actes de
commerce
1. l’exécution des obligations
commerciales
le droit commercial attache
beaucoup d’importance, pour les
raisons de la protection des parties
et la sécurité des tiers:
à la bonne exécution des
obligations,
 au respect des échéances.
Le régime juridique des actes de
commerce
1. La preuve des actes de commerce
 En matière commerciale, la preuve est libre
contrairement au droit civil, la preuve doit être écrite.
 l’article 334 du Code de commerce marocain qui
dispose qu’ : « en matière commerciale la preuve
est libre ».
 la preuve d’un contrat commercial peut se faire par
tous les moyens : factures, livres et documents
comptables, témoignages, support informatiques…
 Justification: Favoriser la conclusion rapide des
transactions commerciales et éviter la lourdeur
formelle. Dans la pratique plusieurs contrats sont
conclus par téléphone, par télécopie ou par internet(e-
commerce).
Le régime juridique des actes de
commerce
 2.la solidarité.
 En matière civile le principe posé par l’article 164 du DOC,
est que la solidarité ne se présume pas, elle doit résulter
expressément du titre constitutif de l’obligation, de la loi ou
être la conséquence de la nature de l’affaire.
 En matière commerciale, l’article 335 du code de
commerce dispose que « en matière d’obligation
commerciale, la solidarité se présume ». : les codébiteurs
d’une obligation commerciale sont tenus solidairement; l’un
quelconque des codébiteurs peut être actionné en paiement
pour le tout par le créancier.
 Ex: les associés en nom collectif pour les dettes de la
société, entre signataires de la lettre de change, entre
propriétaire du fonds de commerce et locataire – gérant.
Le régime juridique des actes de
commerce
 3.la mise en demeure
 -la mise en demeure qui est une injonction
adressée au débiteur d’exécuter son
obligation.
 en matière civile, elle doit résulter d’une
interpellation formelle si aucune échéance
n’est établie (art 255 DOC) .
 au regard des actes de commerce, elle peut
se faire par tous les moyens. Simple lettre
recommandée.
Le régime juridique des actes de
commerce
 4.la prescription

 La prescription est un mode d’extinction des


obligations qui prive le créancier d’agir contre
le débiteur.
 Cette privation est due à l’inaction du créancier
qui a laissé courir le délai de prescription :
délai de 15 ans en matière civile (art 387 dahir
des obligations et contrats) et de 5 ans en
matière commerciale ( art 5 Code de
commerce) .
LE CONTENTIEUX

 II-  les juridictions commerciales


 En droit commercial, les commerçants ont le
choix de recourir à deux sortes de justices
commerciales :
 la justice des tribunaux de commerce
 la justice privé.
LE CONTENTIEUX
 1-Les tribunaux de commerce
 On distingue la compétence d’attribution et la
compétence territoriale du tribunal de commerce
 Compétence d’attribution :
 La compétence d’attribution est celle qui désigne
l’ordre de juridiction devant lequel un litige sera
porté.
 Les tribunaux de commerce institués par Dahir n° 1-
97-65 du 12 février 1997 portant promulgation de la
loi n° 53-95, sont habilités à trancher les litiges
commerciaux, et particulièrement les actions
suivantes :
LE CONTENTIEUX
 actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales 
 Cette rubrique regroupe les activités énumérées par les articles 6 et
7 du CC, il s’agit de la plus grande partie des litiges commerciaux.
Autrement dit tous les actes de commerce par nature.
 actions relatives aux effets de commerce
 Les effets de commerce ne se limitent pas seulement à la lettre de
change, il y’a aussi le chèque et le billet à ordre.
 actions relatives au fonds de commerce
 Vente de fonds de commerce
 Location gérance
 actions relatives aux contrats commerciaux
 Exécution, conclusion, retard d’inexécution des contrats
commerciaux : le contrat de transport, contrat de crédit bail, contrat
de courtage etc…
LE CONTENTIEUX
 -compétence territoriale :
 La compétence territoriale permet de désigner, parmi les tribunaux
de commerce, celui devant lequel le litige sera effectivement porté.
 C’est celui dans le ressort duquel demeure le défendeur (art 27
CPC) et article 10 de la loi 53-95 sur les tribunaux de commerce
  Lorsque ce dernier n’a pas de domicile au Maroc, mais y dispose
d’une résidence, la compétence appartient au tribunal de cette
résidence ;
 Lorsque le défendeur n’a ni domicile, ni résidence au Maroc, il
pourra être traduit devant le tribunal du domicile ou de la
résidence du demandeur ou de l’un d’eux s’ils sont plusieurs ;
 S’il y a plusieurs défenseurs, le demandeur peut saisir, à son
choix, le tribunal du domicile ou de la résidence de l’un d’eux.
LE CONTENTIEUX
 -compétence territoriale :
 Par dérogation aux dispositions de l’Article 28 du code de procédure civile,
les actions sont portées : article 11 de la loi 53.95.
 En matière de sociétés, devant le tribunal de commerce du lieu du siège
social de la société ou de la succursale ;
 En matière de difficultés de l’entreprise, devant le tribunal de commerce
du lieu du principal établissement du commerçant ou du siège social de la
société ;
 En matière de mesures conservatoires, devant le tribunal de commerce
dans le ressort territorial duquel se trouve l’objet desdites mesures.

 Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner
le tribunal de commerce compétent.

 
LE CONTENTIEUX
 2-L’arbitrage
 L’arbitrage est un procédé par lequel les parties
investissent de simples particuliers ou un organisme
du soin de trancher leur litige.
 Au Maroc, la loi 08-05 relative à l’arbitrage et à la
médiation conventionnelle, promulgué par Dahir n° 1-07-
169 du 30 novembre 2007 a abrogé les dispositions du
Code de procédure civile (chapitre VIII du titre V)
relatives à l’arbitrage, elle y apporté d’importantes
modifications.
 Article 306. - L'arbitrage a pour objet de faire trancher
un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des parties la
mission de juger en vertu d'une convention d'arbitrage.
LE CONTENTIEUX

 Avantages de l’arbitrage
 -La rapidité et la simplicité des procédures,
 -La souplesse de son organisation,
 -La compétence des hommes qui le servent 
 -La discrétion et le secret qu’il préserve
(sentence non publiée)
 Toutefois, on reproche parfois à l’arbitrage d’être
une solution coûteuse.
LE CONTENTIEUX
 Modalités de l’arbitrage 
 Les arbitres tranchent le litige en vertu d’une convention
appelée « convention d’arbitrage » qui doit être constatée
par écrit et qui est définie comme étant l’engagement des
parties de recourir à l’arbitrage pour régler un litige né ou
susceptible de naître concernant un rapport de droit
déterminé de nature contractuelle ou non.
 La clause d’arbitrage revêt la forme d’un :
 « compromis d’arbitrage » est une convention par laquelle
les parties à un litige déjà né soumettent celui-ci à l’arbitrage.
 Ou d’une « clause compromissoire »/ est une clause par
laquelle les parties à un contrat promettent à l’avance de
soumettre à l’arbitrage les litiges qui pourraient naître à
l’occasion du contrat.
LE CONTENTIEUX

 La loi 08-05 relative à l’arbitrage et à la médiation:


 Elle donne une définition exacte de l’arbitrage;
 Elle distingue entre l’arbitrage interne et international, ce
dernier n’existait pas dans l’ancien texte,
 l’institution d’autres modes de résolution de conflit telle la
médiation conventionnelle. Par rapport à l’arbitrage, la
différence réside dans le fait que les parties ne
confient pas au médiateur le soin de trancher le
litige mais d’officier auprès des parties afin
d’atteindre une transaction. 
RECAP
 Un acte de commerce est un acte ou un fait juridique soumis aux règles du droit
commercial en raison de sa nature, de sa forme, ou de la qualité commerçante
de la personne qui le passe. La qualification acte de commerce entraîne des
conséquences juridiques importantes pour son auteur.
 La distinction entre acte civil et acte de commerce présente plusieurs intérêts :
 L’acte de commerce confère la qualité de commerçant.
 Les actes de commerce donnent lieu à une règle de compétence spéciale,
 Pour la preuve en matière civile tout contrat dont la valeur dépasse 10000dh
doit être prouvé par écrit (article 443 du DOC). En matière commerciale, la
preuve peut se faire par n’importe quel moyen.
 La solidarité ne se présume pas en droit civil, elle ne joue pas entre les co
débiteur, entre commerçants par contre elle est de droit sauf si le contraire est
exprimé clairement par les titres constitutifs par l’obligation ou par la loi. (article
165 DOC)
 La prescription est en matière civile plus longue. Elle est de 15 ans, les
obligations entre commerçants se prescrivent par 5ans. (article 338 DOC). 

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