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PSB – PGE 2

DROIT POUR MANAGERS II

Partie : Droit commercial

Karine Vartanian

Année 2023 – 2024

SUPPORT DE COURS

En vertu de l’article L. 122-4 du Code de la propriété intellectuelle, toute représentation ou reproduction intégrale ou
partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une
contrefaçon réprimée par le Code pénal.

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INTRODUCTION

Le droit commercial est l’ensemble des règles de droit privé applicables aux commerçants et aux
opérations juridiques qu’ils réalisent pour les besoins de leur activité (les opérations commerciales).

- Dans une conception objective, sont pris en compte les actes accomplis, permettant ainsi de
dépasser le droit commercial et de s’orienter vers le droit des affaires (référence aux actes de
commerce).
- Dans une conception subjective, le droit commercial a vocation à s’appliquer aux seuls
commerçants (référence aux commerçants et à la notion de profession habituelle).

Le droit commercial présente des particularismes par rapport au droit civil : il est moins formaliste,
il est plus emprunt d’équité, il tient compte des exigences de rapidité et de sécurité des transactions.

CHAPITRE I – LA CONCEPTION OBJECTIVE DU DROIT COMMERCIAL :


LES ACTES DE COMMERCE

SECTION 1 – La notion d’actes de commerce

§ 1 – La conclusion et la preuve du contrat en droit commercial

A – La conclusion du contrat commercial

Le contrat commercial est soumis au régime juridique de droit commun à savoir : existence et
validité du consentement (sans erreur, dol ou violence), capacité et un contenu licite et certain.

Il est valide dès lors qu’il y a rencontre des consentements.

B – Le principe de la liberté de la preuve

En matière commerciale le principe est celui de la liberté de la preuve essentiellement en raison des
exigences de rapidité dans la conclusion des actes de commerce.

Ce principe signifie que l’on peut prouver les actes de commerce par tous moyens.

Si un écrit a été dressé, la preuve à l’encontre de ses mentions peut être rapportée librement
(témoignage, présomptions, photocopies, lettres et surtout documents comptables).
La force probante de la preuve est laissée à l’appréciation souveraine du juge.

Cependant, le principe de la liberté de la preuve n’est pas appliqué pour certains contrats
commerciaux :
 le contrat de société (les statuts d’une société) ;
 le contrat de vente du fonds de commerce….

§ 2 – L’exécution du contrat en droit commercial

A – L’exécution de bonne foi

Comme tout contrat, le contrat commercial doit être exécuté de bonne foi. C’est-à-dire que les
parties doivent honorer leurs engagements de manière loyale et en toute transparence.

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B – La solidarité des débiteurs

Entre commerçants, la solidarité est présumée (alors qu’en droit civil, elle ne se présume pas),
c’est-à-dire que cette solidarité n’a pas besoin d’être inscrite dans le contrat et le créancier
commerçant peut exiger de l’un quelconque de ses codébiteurs commerçants le paiement de la
totalité de la dette.
Le débiteur qui a payé la totalité de la dette dispose d’un recours à l’encontre des autres codébiteurs
à hauteur de leur part.

C – La prescription

La durée de la prescription en matière commerciale est calquée sur le délai de la prescription en


matière civile, il est de 5 ans (prescription quinquennale).

Parfois, il existe des délais de prescription plus courts :


– en matière de contrat de transport entre commerçants (transport terrestre et trafic fluvial) le
délai de prescription est de 1 an.

§ 3 – Le règlement des litiges en droit commercial

A – Le tribunal de commerce

1) Les règles de compétence matérielle ou d’attribution

Les tribunaux de commerce sont des juridictions d’exception, c’est-à-dire qu’ils ne sont compétents
qu’en vertu d’un texte spécial.

Les tribunaux de commerce sont compétents pour :


– Les contestations relatives aux engagements entre commerçants, entre établissements de crédit
ou entre eux.
– Les contestations relatives aux sociétés commerciales : litiges entre associés ou ceux qui
opposent un associé à la société commerciale ou à l’un de ses dirigeants
– Les contestations relatives aux actes de commerce entre toutes personnes.

2) Les règles de compétence territoriale

– Principe : La juridiction compétente est, sauf disposition contraire, celle du lieu où demeure
le défendeur (domicile, résidence ou siège social).

– Les exceptions aux règles de compétence territoriale


 En matière contractuelle : l’article 46 du Code de procédure civile permet au
demandeur de saisir, à son choix, outre la juridiction du lieu où demeure le
défendeur, la juridiction du lieu de livraison effective de la chose ou le lieu
d’exécution de la prestation de service.
 En matière de responsabilité civile (délictuelle) : l’article 46 du Code de procédure
civile permet au demandeur de saisir, à son choix, la juridiction du lieu où demeure le
défendeur ou la juridiction du lieu où le dommage a été subi.

– Les clauses attributives de compétence territoriales:


Il s’agit d’une disposition contractuelle par laquelle les parties conviennent de confier le
règlement d'un litige à une juridiction qui n'est pas légalement compétente
territorialement pour le juger.
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En vertu de l’article 48 du Code de procédure civile, les clauses attributives de
compétence territoriale ne sont valables que si deux conditions sont réunies :
 toutes les parties au contrat doivent avoir la qualité de commerçant ;
 la clause doit être spécifiée de façon très apparente, claire et compréhensible
dans l’engagement de la partie à laquelle on l’oppose (pas au dos d’une
facture ou d’un bon de commande).
Lorsque les clauses sont contradictoires, elles se neutralisent et c’est le droit commun
qui s’applique alors.

B – L’arbitrage

L’arbitrage est une procédure de règlement des litiges par le recours à une ou plusieurs personnes
privées.
Il s’agit d’une forme de justice privée qui demeure cependant encadrée par la loi.

L’arbitrage est fréquemment utilisé dans le monde des affaires, car il présente de nombreux
avantages : discrétion (aucune publicité), rapidité (cependant le référé existe dans le cadre de la
justice ordinaire) et possibilité de juger en équité (c’est à dire en s’écartant de la règle de droit en
principe applicable).
Ainsi, en général la sentence arbitrale est davantage acceptée par les parties qui ont choisi elles-
mêmes le ou les arbitres.
L’inconvénient majeur est le coût de l’arbitrage (les honoraires des arbitres sont souvent élevés).

 La clause compromissoire : il s’agit d’une clause incluse dans le contrat par laquelle les
parties s’engagent à soumettre à l’arbitrage d’un tiers les litiges qui pourraient naître lors de
l’exécution du contrat. La clause doit désigner les arbitres ou prévoir les modalités de leur
désignation.
 La clause est valable entre commerçants, entre civils professionnels ou entre ces
deux catégories.
 La clause est également valable dans les relations entre particuliers : ex : dans un
règlement de copropriété.
 Elle n’est pas valable dans les contrats conclus entre professionnels et
consommateurs.
 Le compromis d’arbitrage est la convention par laquelle les parties soumettent un litige déjà
né à l’arbitrage d’un tiers.
Le compromis est valable entre commerçants, entre civils professionnels ou entre ces deux
catégories, entre particuliers, mais pas entre professionnels et consommateurs.
Pour être valable, le compromis doit être écrit, déterminer l’objet du litige et désigner les
arbitres ou prévoir les modalités de leur désignation.

SECTION 2 – Classification des actes de commerce

Il existe 3 catégories d’actes de commerce : les actes de commerce par nature, par la forme et par
accessoire.

§ 1 – Les actes de commerce par leur forme : les sociétés commerciales

Certaines sociétés sont commerciales par leur forme quel que soit leur objet (même si celui-ci est
civil) : société en nom collectif (SNC), société à responsabilité limitée (SARL), entreprise
unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), société anonyme (SA), société par actions
simplifiée (SAS), société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)…

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§ 2 – Les actes de commerce par nature

Pour les actes de commerce par nature, la présomption de commercialité est simple.

A – Les actes d’achat de biens meubles ou immeubles pour les revendre en l’état ou après
transformation

La loi répute acte de commerce tout achat de biens meubles pour les revendre, soit en nature, soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre.
En outre, bien que l’article ne le précise pas, l’opération peut porter sur des meubles ou sur des
immeubles.

L’exigence d’un achat a pour effet d’exclure du domaine commercial les activités d’extraction et de
production.
Par conséquent, sont exclus de la commercialité la revente de produits agricoles, les industries
extractives (exploitation de carrières, eaux minérales, la concession de l’exploitation d’une
invention ou d’une œuvre littéraire ou artistique, les professions libérales et l’enseignement).

Le but de l’opération (la revente en l’état ou après transformation) est l’élément essentiel de la
qualification de l’acte de commerce.
Il faut également se trouver dans la recherche du profit, c'est-à-dire dans la spéculation.

L’achat doit être réalisé avec l’intention de revendre et cette intention doit exister au moment de
l’achat et la jurisprudence ajoute que l’achat doit comporter l’intention de réaliser un bénéfice.
En conséquence, le fait de ne pas pouvoir vendre les marchandises est sans incidence sur la
commercialité de l’acte d’achat de ces marchandises.

B – Les opérations sur argent ou sur crédit

- Les opérations de banque, de change et de courtage


Les opérations d’intermédiaire dans l’achat ou la revente d’immeubles, de fonds de commerce,
d’actions ou de parts de sociétés immobilières.
- Les opérations d’assurance (les mutuelles ont un caractère civil).
-
C – Les actes de commerce effectués dans le cadre d’une entreprise

– Les entreprises de location de meubles (automobiles, téléviseurs…) ;


– les entreprises de manufacture (il s’agit des industries de transformation telles que la
métallurgie, la chimie ou les textiles) ;
– les entreprises de concession ;
– les entreprises de transport (mer, voie fluviale, air ; fer, terre, y compris les entreprises de
déménagement) ;
– les entreprises de fourniture de biens et services (eau, gaz, chauffage, journaux, hôtellerie…) ;
– les entreprises de ventes aux enchères publiques ;
– les entreprises de spectacles publics (théâtre, cinéma, jeux forains, spectacles sportifs qui ont
des recettes importantes doivent adopter la forme commerciale, mais ne sont pas commerciales
les fêtes organisées par les associations sans but lucratif) ;
– les agences et les bureaux d’affaires (les agences immobilières, agences de voyage, cabinets de
recouvrement des créances…) ;
– les entreprises d’exploitation des œuvres de l’esprit d’autrui (l’édition, la presse).

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La jurisprudence est allée au-delà de l’énumération légale et sont considérés comme des actes de
commerce notamment :
– la cession du fonds de commerce ;
– la cession de parts ou d’actions d’une société lorsque la cession porte sur un nombre important
de titres opérant ainsi un transfert du contrôle de la société ;

§ 3 – Les actes de commerce par accessoire

Il s’agit ici d’une application de la règle selon laquelle l’accessoire suit le principal.
C'est-à-dire que l’acte sera jugé commercial, non de par son existence propre, mais parce qu’il est
rattaché à un élément ou un acte que la loi a qualifié de commercial.
Il s’agit d’une présomption simple, il est toujours possible de démontrer la nature civile de l’acte.

Pour que l’acte soit considéré comme acte de commerce par accessoire, deux conditions
cumulatives doivent être réunies :
 d’une part, l’acte doit avoir été accompli par une personne physique ou morale ayant la
qualité de commerçant (les commerçants sont entendus au sens large : commerçants,
négociants, marchands, banquiers) ;
 d’autre part, l’acte doit se rattacher à l’activité du commerçant (pour les besoins de son
commerce).

Cas particulier du cautionnement : le cautionnement est normalement un acte civil, mais il prend la
nature commerciale lorsque c’est un dirigeant (qui n’a pas la qualité de commerçant) d’une société
commerciale (SA ou SARL) qui cautionne les dettes de sa société.

Cas pratique :
Indiquez la nature civile ou commerciale des actes juridiques suivants :

1 La SARL A. développe une activité de cours à domicile ;


2 Un artisan achète de l’argile pour fabriquer des statuettes ;
3 Une SARL achète une camionnette afin d’effectuer des livraisons dans le cadre de son
activité ;
4 Un avocat facture ses honoraires à son client ;
5 Une entreprise dont l’activité principale est l’exploitation d’une carrière ;
6 Un agriculteur vend ses produits sur les marchés ;
7 Un inventeur exploite commercialement son invention ;
8 Une entreprise exploite commercialement l’invention d’un tiers ;
9 La vente de 20 % des parts sociales d’une SARL à un nouvel associé ; la vente de 60 %
des parts sociales d’une SARL à un nouvel associé ;

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SECTION 3 – Les actes mixtes

Définition :
L’acte mixte est un acte qui a la nature civile pour l’une des parties (le contractant non-
commerçant) et la nature commerciale pour l’autre partie (le contractant commerçant agissant dans
le cadre de son activité).

Juridiction Mode de preuve Prescription


compétente

Principe : 5 ans
*Demandeur civil Au choix du Libre = par tous
demandeur civil : moyens Exceptions :
*Défendeur
Juridiction civile : en matière de
commerçant Tribunal Judiciaire contrats de transport
Ou entre commerçants ou
Juridiction en matière mixte (1
commerciale an)
en matière de vente
*Demandeur Juridiction civile : Preuve parfaite (acte de marchandises à
Tribunal Judiciaire authentique ou sous- des consommateurs
commerçant (2 ans) ;
seing privé)
*Défendeur civil en matière de biens et
services fournis par
les professionnels et
les commerçants aux
consommateurs
(2 ans) ;
en matière de crédit à
la consommation ou
de découvert
bancaire à des
consommateurs
(2 ans) ;

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CHAPITRE II – LA CONCEPTION SUBJECTIVE DU DROIT COMMERCIAL : LE
COMMERCANT

SECTION 1 – Les différentes formes juridiques du commerçant

§ 1 – L’entreprise individuelle

L'entreprise individuelle se caractérise par sa simplicité de constitution.


 Simplicité : l'entrepreneur dispose des pleins pouvoirs pour diriger son entreprise et prend
seul les décisions, il n’y a pas de votes en assemblée générale avec les autres associés
comme dans les sociétés.
 Il n'a pas à rendre compte de sa gestion ni à publier ses comptes annuels (bilan et
compte de résultat) au greffe.

L’exercice à titre individuel reste le mode d’exploitation du commerce le plus courant.

A – Le commerçant personne physique

Pour avoir le statut de commerçant, il faut réunir trois conditions cumulatives suivant les critères de
l’article L. 121-1 du Code de commerce

1 – Accomplir des actes de commerce

Seuls les actes de commerce par nature sont pris en compte pour la qualification de commerçant.

2 – En faire sa profession habituelle

Il doit y avoir répétition des actes de commerce et cette habitude doit se placer dans le cadre d’une
profession exercée à titre principal ou égalitaire (l’exercice de cette profession n’est pas
nécessairement exclusif).

3 – Agir en son nom et pour son compte

Les actes de commerce par nature doivent être effectués personnellement par le commerçant et
pour son propre compte. Il doit donc être indépendant.
L’entreprise est une réunion de moyens matériels, humains, et financiers en vue de l’exécution
d’une activité.
Dans l’entreprise individuelle, le commerçant dispose de pouvoirs étendus dans l’organisation et la
gestion de l’entreprise et peut décider à tout moment d’y mettre fin.

B – Le micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) = Statut CIVIL

La loi en date du 4 août 2008, a créé le statut de l’auto-entrepreneur applicable depuis le 1er janvier
2009.
Ce statut s’adresse en particulier aux personnes qui ne veulent pas créer une société et qui veulent
tester une nouvelle activité indépendante tout en étant garanti de pouvoir la débuter rapidement et
facilement et l’arrêter tout aussi facilement.
Il peut s’agir d’une activité principale ou complémentaire.

Les personnes concernées peuvent être les salariés, les étudiants, les chômeurs, les retraités, les
professionnels libéraux…
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En fonction de l’activité, l’immatriculation s’effectue au :
 RCS si son activité est commerciale,
 Répertoire des métiers et de l’artisanat (RM) si son activité est artisanale.
Un nouveau micro-entrepreneur exerçant une activité artisanale doit suivre un stage de
préparation à l'installation (SPI), obligatoire pour tout entrepreneur qui demande son
immatriculation au répertoire des métiers et de l'artisanat.
De plus, pour obtenir son immatriculation, il doit justifier d’une qualification ou d’une
expérience dans sa spécialité.
Cette mesure a pour but d’éviter que des personnes non qualifiées et peu sérieuses puissent
exercer une activité d’artisan au détriment du consommateur.

L’activité exercée en micro-entreprise doit obligatoirement s’exercer sous la forme juridique


de l’entreprise individuelle.

Ce statut n’est accessible qu’aux entreprises individuelles ayant un chiffre d’affaires maximum.
 188 700 € de CA HT pour les activités commerciales d'achat/vente, de restauration et de
fourniture d'hébergement (hôtels, chambres d’hôtes, gîtes ruraux, meublés de tourisme) ;
 77 700 € de CA HT pour les prestations de service et les professions libérales et artisanales
relevant des BNC ou des BIC.
Les plafonds permettant de bénéficier de la franchise en base de TVA sont de :
 91 900 € de CA HT pour une activité commerciale (achat/vente)
 36 800 € de CA HT pour des prestations de services artisanales ou commerciales (création
de bijoux, ébéniste…)
 36 800 € de CA HT pour les activités libérales (expertise et conseil) ;

Même si la déclaration d'activité est simplifiée, le micro-entrepreneur doit respecter les obligations
liées à son activité : qualification professionnelle, assurance professionnelle, réglementation
générale, normes techniques, etc.

Il est impossible de créer plusieurs micro-entreprises mais une micro-entreprise peut contenir
plusieurs activités, notamment des activités commerciales et de prestations de service.
Dans ce cas, le micro-entrepreneur doit déclarer la nature de son activité principale et celle de son
activité accessoire.
Si l’activité principale est une activité commerciale, le CA maximum sera de 188 700 €, mais
l’activité de prestation de service ne pourra dépasser le CA de 77 700 € au sein du CA global.
Si l’activité principale est une activité de prestation de service, le CA maximum demeure, quoi qu’il
arrive, 77 700 € et les activités commerciales y seront incluses.

Le micro-entrepreneur bénéficie d’un régime micro fiscal et micro social.

C – Les artisans = Statut CIVIL

Les conditions de l’artisanat :

 L’activité exercée par l’entrepreneur, personne physique ou morale, doit être pratiquée de
manière indépendante (critère qui distingue l’artisan de l’ouvrier) et à titre professionnel
(activité principale ou secondaire) ; il doit s’agir d’une activité de production, fabrication,
transformation, réparation ou prestation de services à l’exclusion de la pêche et de
l’agriculture (activité principalement personnelle et manuelle) ;
 L’entrepreneur emploie en général peu de salariés ;
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 L’artisan n’accomplit pas des actes de commerce sans rapport avec son activité.
(Ces activités artisanales figurent sur une liste établie qui vise expressément 250 activités).

La distinction artisan/commerçant est parfois difficile à faire, notamment lorsque l’artisan vend
également des produits qu'il ne fabrique pas.
Dans ce cas l'artisan acquiert également le statut de commerçant.
D’une manière générale, si l’essentiel de la valeur ajoutée au produit provient de l’activité manuelle
(comme transformer le tissu en vêtement), la personne aura le statut d’artisan.

La loi réserve la qualité d’artisan aux seuls détenteurs d’une qualification professionnelle pour le
métier qu’ils exercent.
L’artisan a l’obligation de s’inscrire au répertoire des métiers et de l’artisanat.

D – Les agriculteurs = Statut CIVIL

En vertu de l’article L. 311-1 du Code rural, « sont réputées agricoles toutes les activités
correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétal ou animal
et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que les activités
exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou qui
ont pour support l’exploitation ».

Les activités agricoles ont un caractère civil.


Mais le statut agriculteur-commerçant est envisageable dans les mêmes conditions que pour
l’artisan.

E – Les professionnels libéraux = Statut CIVIL

Le professionnel libéral exerce un métier intellectuel et il met en place une relation très personnelle
avec sa clientèle.
L’exercice des professions libérales est soumis à une déontologie qui impose au professionnel un
certain code de l’honneur et de la probité.
Les professionnels libéraux sont obligatoirement regroupés au sein d’ordres professionnels (avec
sanctions disciplinaires pouvant être prononcées par l’ordre, s’ajoutant aux éventuelles sanctions
civiles et pénales).
Ils sont en général rémunérés par honoraire.
Les professions libérales se retrouvent dans les secteurs les plus divers : notaire, huissiers de
justice… (qui sont des officiers publics), avocats, médecins, dentistes, sages-femmes,
kinésithérapeutes, vétérinaires, experts-comptables, géomètres, les activités d’enseignement ou les
auteurs-compositeurs…

§ 2 – La protection de l’entrepreneur individuel

L’exercice à titre individuel reste le mode d’exploitation du commerce le plus courant.

Lorsque l’entrepreneur est une personne physique, l’entreprise et la personne du commerçant sont
confondues, c’était la grande faiblesse de cette forme d’exploitation, c’est pourquoi depuis la loi du
14 février 2022 entrée en vigueur le 15 mai 2022, a été mis en place sur le nouveau statut de
l’entrepreneur individuel.

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 Principe : une responsabilité limitée aux biens « utiles à l'activité »

Pour les entreprises créées à compter de cette date, les biens "utiles à l'activité professionnelle" sont
automatiquement séparés des autres biens de l'entrepreneur.
L’entrepreneur individuel bénéficie de la séparation des patrimoines sans déclaration
d’affectation ni état descriptif.

Les biens "utiles à l'activité" comprennent notamment :


 Le fonds de commerce, le fonds artisanal, le fonds agricole, tous les biens corporels ou
incorporels qui les constituent et les droits y afférents ;
 Les biens meubles comme la marchandise, le matériel et l'outillage, le matériel agricole,
ainsi que les moyens de mobilité pour les activités itinérantes telles que la vente et les
prestations à domicile, les activités de transport ou de livraison ;
 Les biens immeubles servant à l'activité, y compris la partie de la résidence principale de
l'entrepreneur individuel utilisée pour un usage professionnel ;
 Les biens incorporels comme les données relatives aux clients, les brevets d'invention, les
licences, les marques, les dessins et modèles, et plus généralement les droits de propriété
intellectuelle, le nom commercial et l'enseigne ;
 Toute somme en numéraire conservée sur le lieu d'exercice de l'activité professionnelle,
les sommes inscrites aux comptes bancaires dédiés à cette activité, ainsi que les sommes
destinées à pourvoir aux dépenses courantes relatives à cette même activité.

Seul le patrimoine professionnel de l'entrepreneur individuel constitue le gage général des


créanciers professionnel dont les droits seront nés à l'occasion de son exercice professionnel.

 Exceptions à la limitation de la responsabilité de l’entrepreneur individuel

 L'entrepreneur individuel peut renoncer à la limitation du gage des créanciers


professionnels, sur demande écrite de l’un d’eux, pour un engagement spécifique.
L’entrepreneur individuel pourra ainsi engager en garantie d’une dette professionnelle un
élément de son patrimoine personnel SAUF son habitation principale.
 Le droit de gage de l'administration fiscale (impôt sur le revenu, taxe foncière) et la
sécurité sociale pourra porter sur l'intégralité du patrimoine professionnel et personnel
de l'entrepreneur.
 En cas de manœuvres frauduleuses ou d'inobservation grave et répétée de ses
obligations fiscales et contributions sociales.
 Le statut d’entrepreneur individuel ne produit d’effet qu’à l’égard des créanciers
professionnels dont les droits sont nés après la création du statut.
 Les personnes morales sont exclues du dispositif ainsi que les gérants ou dirigeants de
société (SARL, SA, SAS, SNC).

Cas pratique :
Paul, actuellement sans emploi, a le projet de créer une entreprise dont l’activité serait
d’accompagner des personnes dans le réaménagement de leur habitation, afin de les aider à
percevoir de manière optimale toutes les énergies positives qui se dégagent de leur habitation.
Il exercera probablement cette activité chez lui.
Paul souhaite créer une entreprise individuelle qui semble être la structure la plus appropriée pour
lancer sa nouvelle activité qu’il espère être florissante très rapidement.
Par ailleurs, Paul est propriétaire de sa résidence principale dans la banlieue de Paris et d’un
appartement à Cabourg et il possède également une voiture de collection.
1) De quel régime de protection Paul va-t-il bénéficier et quelle en sera la conséquence ?
2) Quel serait le statut le plus approprié pour Paul ?

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§ 3– Le conjoint du commerçant participant à l’exploitation du fonds de commerce

Depuis la loi du 2 août 2005, toute personne qui participe à l’activité professionnelle de son
conjoint de manière régulière, quelle que soit la forme de l’entreprise (entreprise individuelle ou
société) et quel que soit le statut du chef d’entreprise (chef d’entreprise individuelle, gérant,
dirigeant…) est dans l’obligation d’opter pour l’un des trois statuts suivants.

A NOTER :
Afin d’améliorer la situation des conjoints encore souvent non déclarés, la loi Pacte du 22 mai 2019
a prévu qu’à défaut de déclaration d’un statut choisi, le chef d’entreprise est réputé avoir déclaré
son conjoint qui exerce une activité de manière régulière, sous le statut de conjoint salarié (afin de
dissuader les chefs d’entreprise de manquer à leur devoir de déclaration).

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STATUTS DU CONJOINT PARTICIPANT A L’ACTIVITE

Salarié OU Collaborateur OU Associé


(Marié-Pacsé-Concubinage) (Marié-Pacsé-Concubinage) (Marié-Pacsé-Concubinage)

CONDITIONS CONDITIONS CONDITIONS

* travail effectif * Participation à l’activité * Participation au capital


* rémunération * de manière régulière * Participation à l’activité
* pas de lien de subordination * sans rémunération * sans rémunération
MAXIMUM 5 ans
Au cours de toute la carrière
professionnelle *

SI LE CONJOINT PRO EST : SI LE CONJOINT PRO EST : SI LE CONJOINT PRO EST :

-un EI - un EI - un dirigeant de
(commerçant -D’un associé unique SARL ou SA ou
artisan d’1 EURL SAS (pas EURL
agriculteur OU SASU)
micro-entrepreneur
professionnel libéral) -D’un gérant associé
un dirigeant de sociétés majoritaire (+50%)
d’1 SARL

Conséquences : bénéfice de la protection sociale et


retraite (plus importante pour le conjoint associé) + droit
de participation aux élections des membres de chambres
de commerce

* L’objectif de la mesure : engager le conjoint à se tourner vers des statuts plus protecteurs
tels que les statuts de conjoint salarié ou conjoint associé (personnellement affilié en tant que
travailleur indépendant comme le chef d’entreprise), générateurs de droits sociaux plus
importants et ainsi limiter l’éventuelle situation de dépendance économique du conjoint à
l’égard du chef d’entreprise.
Sauf pour les conjoints collaborateurs nés avant 1965 pour qu’ils puissent continuer à
conserver ce statut et à cotiser pour obtenir une retraite à taux plein.

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§ 4 – Le commerçant personne morale

1 – Les sociétés commerciales par la forme

Lorsque l’entrepreneur est une personne morale, il y a dissociation entre l’entreprise et la personne
du dirigeant.
Le dirigeant de la société n’agit pas pour son propre compte, mais il agit au nom et pour le compte
de la personne morale qu’il dirige ; il est mandataire (ou salarié) de cette société.
 Société en nom collectif (SNC) : 2 associés au minimum – capital social librement fixé –
les associés ont le statut de commerçant – la responsabilité des associés est solidaire et
indéfinie (les créanciers peuvent demander le recouvrement de leur créance sur le
patrimoine social puis sur le patrimoine personnel de chacun des associés) ;
 Société à responsabilité limitée (SARL) : 2 associés minimum et 100 au maximum –
capital social librement fixé – les associés n’ont pas le statut de commerçant – la
responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports ;
 Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : 1 associé maximum –
capital social librement fixé – l’associé n’a pas le statut de commerçant – la responsabilité
des associés est limitée au montant de leurs apports ;
 Société anonyme (SA) : 2 actionnaires minimum – capital social minimum 37 000 euros –
les actionnaires n’ont pas le statut de commerçant – la responsabilité des actionnaires est
limitée au montant de leurs apports ;
 Société par actions simplifiée (SAS) : 2 associés minimum – capital social librement fixé –
les associés n’ont pas le statut de commerçant – la responsabilité des associés est limitée au
montant de leurs apports ;
 Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) : 1 associé maximum – capital
social librement fixé – l’associé n’a pas le statut de commerçant – la responsabilité de
l’associé est limitée au montant des apports ;

2 – Les dirigeants de personnes morales

Dans les SARL et SA, les dirigeants sociaux (président du conseil d’administration, membres du
conseil d’administration, directeur général, membres du conseil de surveillance ou du directoire,
gérant) ne sont pas commerçants.
Ils ne sont que les représentants (les mandataires) de la société qu’ils dirigent, cependant, ils
peuvent également avoir le statut de salariés de la société qu’ils dirigent s’ils sont soumis à un lien
de subordination.
La loi qualifie cependant certains dirigeants de commerçants s’ils ont le statut d’associés (SNC).

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SECTION 2 – Les obligations du commerçant entrepreneur individuel et des sociétés
commerciales

§ 1 – L’inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS)

Sont soumis à l’obligation d’immatriculation, les commerçants personnes physiques français et


étrangers.
Toute personne physique ayant la qualité de commerçant doit faire procéder à son immatriculation
dans les 15 jours du commencement de son activité.
(Cette obligation est également applicable à tout autre entrepreneur individuel).

L’obligation d’immatriculation concerne également les sociétés commerciales ou civiles, les


groupements d’intérêt économique et les établissements publics à caractère industriel et
commercial.
Cependant, aucun délai n’est prévu pour l’inscription. Mais les sociétés ont tout intérêt à agir le
plus rapidement possible, car seule l’immatriculation confère la personnalité morale.

Dans les deux cas, c’est le centre de formalité des entreprises (CFE) qui est chargé de centraliser en
un même lieu les déclarations légales et réglementaires dans les domaines juridiques, administratif,
social, fiscal, statistique, concernant la création, la modification ou la cessation de l’activité de
l’entreprise.

L’immatriculation permet à un commerçant, personne physique ou morale, le droit de se faire


reconnaître comme tel par les tiers et donc se voir appliquer les règles relatives au droit commercial.

Le commerçant pour lequel il est établi qu’il a effectué des actes de commerce à titre de profession
habituelle, mais qui ne s’est pas immatriculé dans un délai de 15 jours à compter du
commencement de son activité ou qui tombe sous le coup d’une incompatibilité est qualifié de
COMMERCANT DE FAIT (ou tout autre entrepreneur individuel de fait : artisan de fait….)
Cela signifie qu’il ne bénéficie d’aucun des droits attachés à l’exercice de la profession de
commerçant (action en justice, régimes d’assurances, baux commerciaux…), en revanche, il est
tenu à ses responsabilités et obligations commerciales (paiement des factures, règlement des traites
et des cotisations…)

§ 2 – La tenue obligatoire d’une comptabilité

La tenue d’une comptabilité est obligatoire pour les commerçants.


Les documents comptables obligatoires sont au nombre de trois :
– le livre-journal qui enregistre quotidiennement les mouvements du patrimoine de l’entreprise ;
– le grand-livre qui regroupe les écritures du livre-journal en les répartissant entre les différents
comptes ;
– le livre d’inventaire qui regroupe les éléments d’actif et de passif de l’entreprise, inventaire que
le commerçant à l’obligation de réaliser au moins une fois par an.

La tenue irrégulière des documents comptables fait encourir des sanctions pénales, fiscales et la
faillite personnelle.

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Cas pratique :
Eléonore est propriétaire d’un institut de beauté situé à Paris
Elle prodigue des soins et elle vend des produits de beauté.
Elle vient de signer un important contrat avec une SARL situé à Perpignan et spécialisée dans la
fabrication et la vente de crèmes liftantes.
Eléonore revend ces produits avec un confortable bénéfice.
Or, cette société qui devait lui livrer une centaine de pots de crème liftante, vient de lui faire
parvenir une cinquantaine de pots de crème de nuit qui lui sont facturés au prix initialement
convenu.
Eléonore, furieuse, ne veut pas renvoyer les pots de crèmes de nuit à ses frais, mais décide de ne
pas honorer la facture et de ne pas répondre aux incessantes demandes de la SARL.
La SARL décide alors de l’assigner en justice devant le tribunal.
1) Quel tribunal devra saisir la SARL ?
2) La SARL pourra-t-elle saisir le tribunal situé dans la ville de Lyon ?
3) Par ailleurs, le concubin d’Eléonore désire participer à son activité qui se développe
considérablement, quel pourrait être son statut ?

SECTION 3 – Les conditions d’accès au commerce

§1 – Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie

En principe, toute personne peut entreprendre le commerce ou l’industrie de son choix sauf pour
préserver l’ordre public à savoir, la tranquillité, la sécurité ou la salubrité publique.

§ 2 – Les interdictions et les restrictions à l’activité commerciale

 Le mineur non émancipé, peut, avec l’autorisation de ses deux parents, créer une
entreprise de services ou exercer une profession libérale uniquement dans le cadre d’une
Entreprise individuelle, EURL ou SASU.
Il ne peut être ni commerçant, ni artisan, ni exercer des activités commerciales.
 Le mineur émancipé peut créer une activité commerciale et obtenir la qualité de
commerçant.
 Les incapables majeurs.
 Les incompatibilités : fonctionnaires ; officiers publics ou ministériels (notaires,
huissiers) ; membres de certaines professions libérales (avocats, experts-comptables,
commissaires aux comptes, architectes, médecins…).
 Les déchéances : découlant d’une condamnation pénale ; Lors d’une procédure
collective (redressement ou liquidation judiciaire) ; En cas de fraude fiscale
 Les étrangers : selon leur pays d’origine ont besoin d’un titre de séjour plus ou moins
restrictif sur les activités commerciales envisagées.
 Les activités commerciales interdites : ex : vente du matériel de guerre (monopole de
l’Etat).
 Les activités commerciales réglementées : exigence d’un diplôme (pharmacien) d’une
licence (alcool) d’une autorisation (salle de spectacle).

CHAPITRE III – LE FONDS DE COMMERCE

SECTION 1 – Les éléments du fonds de commerce

Le fonds de commerce est l’instrument primordial de l’exploitation commerciale.


Le fonds de commerce est l’ensemble des biens meubles, corporels et incorporels qui permettent
l’exploitation de l’activité commerciale.

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Le commerçant, personne physique ou morale, peut être propriétaire de plusieurs fonds de
commerce.

§ 1 – Les éléments incorporels

A – La clientèle

La clientèle constitue l’élément essentiel et la finalité du fonds de commerce.


Deux caractères doivent être réunis pour qu’existe une clientèle.
 La clientèle doit être réelle : c’est le critère qui permet de dater la création du fonds (une
clientèle virtuelle ou potentielle ne suffit pas). Elle doit permettre de dégager un CA et
des bénéfices
(la disparition de la clientèle entraîne par voie de conséquence la disparition du fonds et
dans cette hypothèse le commerçant ne cède plus un fonds de commerce mais des
éléments individualisés).
 La clientèle doit être personnelle au commerçant : c’est la jurisprudence qui décide au
cas par cas si la clientèle est personnelle ou non (commerce situé dans un centre
commercial, dans un hippodrome ou dans une gare ou hypothèse de la franchise).
Ainsi, la Cour de Cassation, dans un arrêt en date du 4 février 2014, a considéré que
l’activité de marchand ambulant exercée sur un marché municipal pouvait constituer un
fonds de commerce dès lors que la clientèle était attachée au commerçant.

B – Le nom commercial

Le nom commercial est l’appellation sous laquelle le commerçant, personne physique ou morale,
exerce son activité.

Si le commerçant est une personne physique, le patronyme utilisé pour les besoins de son
commerce devient un élément du fonds et est transmissible en même temps que le fonds (mais le
commerçant acquéreur doit ajouter le terme successeur au nom de famille transmis).

Si le commerçant est une personne morale, le nom (dénomination sociale), est également un
élément du fonds, conservé par la société malgré le départ des fondateurs.

C – L’enseigne

L’enseigne est un signe extérieur qui permet d’individualiser un établissement.


Il peut s’agir du nom de l’exploitant, d’une dénomination de fantaisie, d’un emblème ; au même
titre que le nom commercial, il fait partie du fonds.

D – Les propriétés intellectuelles et industrielles

1) Les brevets d’invention industrielle

Le brevet est un titre délivré par un organisme public spécialisé conférant à son titulaire le droit
exclusif d’exploiter une invention pendant 20 ans.
La brevetabilité d’une invention suppose la réunion de trois conditions :
 l’invention doit présenter un caractère de nouveauté ;
 elle doit résulter d’une activité inventive ;
 elle doit être susceptible d’application industrielle.

DM II - Droit commercial - Karine Vartanian Page 17


Il existe trois voies de protection des droits de la propriété industrielle :
 la voie nationale par le biais d’un brevet délivré par l’Institut national de la propriété
industrielle (INPI) ;
 la voie européenne par le biais d’un brevet délivré par l’Office Européen des Brevets (OEB).
 La voie internationale par le biais d’un brevet délivré par l’Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle (OMPI).
Le monopole du titulaire du brevet sur l’invention s’éteint dès la première commercialisation.

2) Les marques

Tout signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services
d’une personne physique ou morale peut être déposé comme marque.
Tel peut être le cas de dénominations (mots, assemblage de mots, slogans, noms patronymiques et
géographiques, lettres, chiffres, sigles), de signes figuratifs, dessins, étiquettes, hologrammes, logos,
images de synthèse) ou de signes sonores (sons ou phrases musicales).
Le droit sur la marque dure 10 ans, mais ce droit peut être renouvelé indéfiniment de 10 ans en 10
ans.
En plus d’une protection à l’INPI, une protection européenne est possible auprès de l’Office de
l’Harmonisation dans le Marché intérieur (OHMI) et une protection internationale est possible
auprès de l’OMPI.

3) Les dessins et modèles

Le créateur d’un dessin ou d’un modèle nouveau peut obtenir le droit exclusif d’exploiter
commercialement son dessin ou son modèle.
La protection peut être reconnue à tous dessins nouveaux, à toutes formes plastiques nouvelles, ou à
tous objets industriels nouveaux.
En plus d’une protection à l’INPI, une protection européenne est possible auprès de l’Office de
l’Harmonisation dans le Marché intérieur (OHMI).

La protection du dessin ou du modèle est d’une durée de 5 ans prorogée par période de 5 ans
pendant 25 ans.

E – Le droit au bail commercial

Le droit au bail, représente principalement le droit au renouvellement du bail (tous les 9 ans) ou à
une indemnité d’éviction (indemnité très élevée que doit verser le propriétaire des murs s’il cesse
de louer son bien immobilier).

Le droit au bail n’est pas un élément nécessaire à l’existence du fonds de commerce, car l’exploitant
peut être propriétaire du local ou exercer son activité en dehors de tout immeuble (cas des forains et
des marchands ambulants).

F – Les licences et autorisations

Les licences et autorisations administratives qui sont délivrées en fonction de l’activité exercée par
le commerçant font partie du fonds de commerce, sauf celles qui sont délivrées à un commerçant en
raison de ses qualités personnelles (ex : entreprise de spectacle).

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§ 2 – Les éléments corporels

A – Le matériel et l’outillage

Ce sont les biens mobiliers servant à l’exploitation ; ils ne sont pas obligatoires et leur présence
dépend de l’activité exercée.

B – Les marchandises et stocks

Les stocks et les marchandises qui constituent les matières premières à travailler et les produits à
destination de la clientèle.
Ces éléments sont plus ou moins importants voire inexistants (les prestataires de services ne
disposent d’aucun stock).

§ 3 – Les éléments exclus du fonds de commerce

A – Exclusion des immeubles

L’immeuble ne fait pas partie du fonds de commerce.


Il faut donc établir un acte de cession pour le bien immeuble et un acte de cession pour les biens
meubles.

B – Exclusion des créances et des dettes

Le fonds de commerce ne comporte ni les créances, ni les dettes nées de l’activité commerciale.

SECTION 2 – Le bail commercial

Le commerçant est propriétaire de son fonds de commerce, mais généralement et pour des raisons
essentiellement financières, il est locataire des locaux dans lesquels il exploite son fonds.
Le décret du 30 septembre 1953, intégré dans code de commerce, donne au bail commercial la
qualité de quasi-propriété commerciale : les droits du locataire commerçant étant presque aussi
stables que ceux d’un propriétaire.

La loi du 18 juin 2014 relative à l'artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, dite «loi
PINEL», a réformé les baux commerciaux pour rééquilibrer les relations entre le bailleur et le
locataire.

§ 1 – Domaine d’application du bail commercial

Le décret de 1953 est un texte d’ordre public, c’est-à-dire qu’il s’applique impérativement aux baux
qui entrent dans son champ d’application, sous réserve de 4 conditions.

A – Le bail doit porter sur un immeuble ou un local destiné à l’exploitation d’une activité
commerciale

 On entend par immeuble, uniquement les immeubles bâtis, c’est-à-dire que les terrains nus,
sans aménagement sont exclus du décret sauf si le locataire y édifie des locaux commerciaux
avant ou après la conclusion du bail, avec l’accord du propriétaire.

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 On entend par local, un endroit clos, ce qui exclut les constructions mobiles ou démontables
dans les galeries marchandes, ainsi que les comptoirs de vente à l’intérieur d’ensembles dans
lesquels ils sont intégrés (buvettes de gare ou d’hippodrome).

B – Le locataire doit être un commerçant inscrit au RCS

Le commerçant peut être une personne physique ou morale.


Mais d’autres peuvent bénéficier du bail commercial comme les artisans ou les professionnels
libéraux.

C – Un fonds de commerce doit être exploité dans les lieux loués

Le locataire commerçant doit exercer effectivement une activité commerciale dans les lieux loués et
doit donc posséder une clientèle qui lui est propre.
Ce caractère est souvent dénié aux emplacements qui se situent dans un ensemble plus vaste et qui
dépendent de celui-ci pour les heures d’ouverture et de fermeture, comme les centres commerciaux.

D – Le bail doit être conclu pour une durée minimale de 9 ans

Le bail a, en principe, une durée de 9 ans et tout contrat conclu pour une durée inférieure est
automatiquement portée à 9 ans.

§ 2 – Les baux dérogatoires (pas d’application du statut du bail commercial)

Le statut ne s’applique pas dans les hypothèses suivantes.

 Les locations d’une durée n’excédant pas 3 ans (contrat précaire).


Il est possible de conclure plusieurs baux de courte durée, à condition que leur durée totale
n’excède pas 3 ans.

 Les baux emphytéotiques, c’est-à-dire les baux conclus pour une durée supérieure à 18 ans
et pouvant aller jusqu’à 99 ans qui sont soumis à une législation spéciale.

 Les locations saisonnières de quelques semaines ou de quelques mois pour effectuer une
saison dans les stations touristiques et ce, même si elles sont renouvelées d’année en année
au profit du même locataire.

 Les conventions d’occupation précaire : la précarité doit être expressément stipulée et elle
doit résulter d’éléments objectifs (l’immeuble en question fait l’objet d’une expropriation
dans un délai de 2 ans, raison pour laquelle cette convention est conclue).

§ 3 – Les droits du locataire commerçant

A – La résiliation anticipée

Si le contrat de bail est conclu pour une durée de 9 ans, celle-ci ne s’impose qu’au propriétaire.
Le locataire peut résilier le bail à l’expiration de chaque période triennale (3 et 6 ans), à la
condition de donner son congé au propriétaire au moins 6 mois à l’avance par voie d’huissier.
Le locataire peut donner son congé à tout moment quand il s’agit d’un départ à la retraite ou en
cas d’invalidité.

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B – La jouissance des lieux

Le locataire a le droit de jouir paisiblement des lieux loués, à condition d’y exploiter vraiment un
fonds de commerce.
En principe, la déspécialisation, c’est à dire le fait de changer l’activité pour laquelle les locaux
avaient été loués, est interdite sous peine de résiliation anticipée du bail.
Toutefois, elle est possible dans deux cas :
 La déspécialisation est partielle, le locataire peut adjoindre à son commerce une ou des
activités connexes ou complémentaires, mais l’ancienne activité doit subsister (ex :
instauration d’un rayon surgelés dans une épicerie de quartier) ;
Le locataire a juste l’obligation d’avertir le propriétaire et ce dernier ne peut s’y opposer
(mais lors de la révision du loyer qui suivra le bailleur pourra tenir compte des activités
adjointes, si celles-ci ont entraîné une modification de la valeur locative des lieux loués) ;
 La déspécialisation est totale, le locataire souhaite changer d’activité, il doit obtenir l’accord
du propriétaire ou du tribunal judiciaire.
Le bailleur peut solliciter une augmentation immédiate du loyer ; il n'a pas à attendre la
prochaine échéance triennale ou le renouvellement du bail.

C – La cession du bail

Le locataire a le droit de céder son droit au bail :


– soit lors de la vente de son fonds de commerce, puisque le droit au bail est l’un des éléments du
fonds ;
– soit isolément ;

Les clauses interdisant la cession du bail (en même temps que le fonds de commerce) sont
interdites.

D – Le droit au renouvellement du bail

C’est la prérogative principale du locataire commerçant, qui lui octroie pratiquement un droit de
propriété sur le local, car tout se passe comme si le contrat de bail était à durée illimitée.

1) Conditions du droit au renouvellement

Le droit au renouvellement ne peut être invoqué que par le propriétaire du fonds de commerce qui
est exploité dans les lieux.
Le fonds doit avoir fait l’objet d’une exploitation effective au cours des trois années qui ont précédé
le renouvellement.

2) Procédure de renouvellement

Il existe 3 possibilités de renouvellement.

a) Renouvellement à l’initiative du locataire (preneur)

Le locataire (le preneur) doit, dans les 6 mois qui précèdent l'expiration du bail, en demander le
renouvellement au bailleur par acte d'huissier.

En principe, le bailleur doit faire droit à la demande de renouvellement du bail en gardant le silence
pendant 3 mois ou par acte d'huissier.

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Mais le bailleur peut refuser le renouvellement ou résilier le bail commercial avec un préavis
de 6 mois donné par voie d’huissier.

 Le refus de renouvellement avec indemnité d'éviction


 La reprise de locaux en vue de les remettre sur le marché locatif.
 La reprise pour des travaux impliquant l'évacuation des lieux. mais dans ce cas le
locataire est prioritaire pour réintégrer les lieux après les travaux sinon indemnité
d’éviction.
L'indemnité d'éviction est une somme qui doit couvrir l'intégralité du préjudice causé par
le défaut de renouvellement.
 la valeur marchande du fonds de commerce ;
 les frais de déménagement et de réinstallation ;
 les frais et droits de mutation pour l'achat d'un nouveau fonds, les indemnités de
licenciement à verser par le locataire ;
 la perte d'une licence éventuelle (tabac, alcool)…
Les parties sont libres de négocier et de s’entendre amiablement sur le montant de cette
indemnité afin d’éviter un contentieux judiciaire.
Cependant, si le propriétaire ne propose aucune indemnité d'éviction ou d’un montant
jugé insuffisant, le locataire doit saisir tribunal judiciaire dans les 2 ans à compter de la date
à laquelle le congé a été donné.
Si l’indemnité fixée par le tribunal apparaît trop élevée, la loi reconnaît au bailleur un droit
de repentir, c’est-à-dire que dans les 15 jours suivant le jugement fixant le montant de
l’indemnité, le propriétaire peut renoncer à sa décision.

 Le refus de renouvellement sans indemnité d'éviction


 L'existence d'un motif grave et légitime : quand le locataire n'a pas rempli une de ses
obligations (ex : inexécution de réparations à la charge du locataire, défaut de
paiement de plusieurs loyers, sous-location sans agrément, changement de
destination des lieux sans autorisation, absence d’exploitation effective du fonds.)
(Reprise en cours de bail possible).
 L'état insalubre et dangereux de l'immeuble : le bailleur n'est pas tenu au paiement de
l'indemnité s'il est établi que l'immeuble doit être totalement ou partiellement démoli
comme étant en état d'insalubrité reconnue par l'autorité administrative ou qu'il ne
peut plus être occupé sans danger en raison de son état.
(Reprise en cours de bail possible).
 La reprise en cas d’installation, en guise d’habitation personnelle, du propriétaire, de
son conjoint, de ses descendants, ascendants ou ceux de ceux conjoint, à la double
condition :
 que la reprise ne concerne que les locaux d’habitation accessoires aux locaux
commerciaux et que le bénéficiaire de la reprise ne dispose pas d’une
habitation ;
 le bénéficiaire de la reprise doit occuper personnellement (ou un des membres
désignés) les lieux dans un délai de six mois à dater du départ du
locataire évincé et pendant une durée minimum de six ans,
Sinon, le locataire aura droit à une indemnité d'éviction

b) Renouvellement à l’initiative du bailleur

Plus rarement, c’est le bailleur qui prend l’initiative de contacter le locataire 6 mois avant la fin du
contrat.

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c) L’inaction des parties : la tacite prolongation

Si le bail commercial arrive à expiration à l’issue des 9 ans et n’a pas fait l'objet d'un congé ou d'une
demande de renouvellement, il est prolongé de manière tacite et poursuit ses effets tant qu'il n'est
ni résilié, ni renouvelé.
Cependant, dans ce cas, le locataire n'a plus de bail commercial ce qui peut l'empêcher de vendre
son fonds de commerce.
Si la durée du bail se prolonge au-delà de 12 ans, le propriétaire peut déplafonner le loyer.

A NOTER
La sous-location est interdite en matière de baux commerciaux sauf :
– si accord du propriétaire (dès l’origine du bail principal ou ultérieurement) et il devra concourir
à l’acte de sous-location ;
– si mise en location-gérance du fonds de commerce : le locataire gérant du fonds de commerce
est sous-locataire des murs de manière automatique et légale.

§ 4 – Les droits du propriétaire bailleur

A – Le pas de porte

Il s’agit d’une somme en capital versée par le locataire au propriétaire lors de son entrée dans les
lieux en contrepartie du droit au renouvellement.

B – Le loyer

Le loyer est la contrepartie de la jouissance des lieux loués.


Le loyer initial est librement fixé lors de la conclusion du bail, en revanche, sa révision est
réglementée.

1) La fixation du loyer lors de la conclusion du contrat de bail

Lors de la prise de possession du bail commercial, le montant du loyer est librement déterminé par
les parties.
Il n’est pas soumis à des règles légales précises, mais en principe, il est fondé sur la valeur locative
des locaux.
Le prix du bail correspond en général au prix du marché, c'est-à-dire le prix habituellement
demandé pour une surface analogue et dans un même périmètre.

2) La révision du loyer

En cours de bail, la révision a lieu tous les trois ans au début de chaque période triennale.

a) La révision légale

Le loyer révisé doit être fixé à la valeur locative dès lors que celle-ci se situe entre le loyer en
cours et le plafond résultant au choix :
 soit de l’indice trimestriel des loyers commerciaux (ILC) publié par l’INSEE ;
 soit de l’indice trimestriel des loyers des activités tertiaires (ILAT) également publié par
l’INSEE.

Le propriétaire est en droit de demander le déplafonnement du loyer dans 2 hypothèses :

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– Lorsqu’il y a une modification matérielle des facteurs locaux de commercialité ayant
entraîné une variation de plus de 10 %, de la valeur locative (augmentation de la densité de la
population, nouveaux moyens de transport, nouvelles routes…) et ayant eu une incidence
favorable réelle sur l'activité commerciale du locataire (ex : hausse du chiffre d'affaires).
– En cas de déspécialisation du bail par le locataire.

Attention, en cas de déplafonnement, l’augmentation des loyers commerciaux est limitée à 10%
par an, sauf convention contraire.

b) La révision conventionnelle

Il est possible de prévoir, dès l’origine dans le contrat de bail, des clauses permettant de réviser le
loyer sur d’autres critères.
On parle de clause d’échelle mobile ou clause d’indexation.
Le loyer est alors indexé automatiquement en fonction de la variation de l’indice retenu dans le
contrat selon une périodicité déterminée (généralement annuelle).
Pour être valable, une telle clause doit être fondée sur un indice en relation avec l’activité du
commerçant : ex : prix de la farine pour un boulanger ou prix des colorants pour un coiffeur.

Il est également possible de prévoir une clause de recette ou de loyer variable qui permet de faire
varier le montant du loyer en fonction du chiffre d’affaire ou du bénéfice (fréquent dans les locaux
de centres commerciaux).
Cette clause permet de fixer un loyer initial peu élevé puis de profiter de l’essor éventuel de
l’exploitation.

3) La fixation du loyer lors du renouvellement du bail

Pour les baux dont la durée n’est pas supérieure à 9 ans, le loyer est modifié sur la base de la valeur
locative, sans pouvoir excéder la variation de l’ILC ou de l’ILAT.

En cas de renouvellement postérieur à la date d’expiration du bail, mais sans que ce bail n’excède
12 ans, ces mêmes règles sont applicables.

En revanche, ces dispositions ne sont plus applicables dans deux cas :


– lorsque, par l’effet d’une tacite prolongation, la durée du bail excède 12 ans ;
– lorsqu’il existe une modification matérielle des facteurs locaux de commercialité ayant entraîné
une variation de plus de 10 % de la valeur locative.

Attention en cas de déplafonnement, l’augmentation des loyers commerciaux est limitée à 10% par
an, sauf convention contraire.

Cas pratique :
Monsieur Girard est propriétaire d’un local commercial à Paris, en très bon état et idéalement
situé.
Ce local commercial est loué à Monsieur Bellefeuille qui exploite régulièrement et paisiblement un
fonds de commerce de vente de chaussures pour femmes et est, à ce titre, immatriculé au registre
du commerce et des sociétés.
Le bail, qui avait été conclu pour une durée de neuf ans vient à expiration dans 7 mois.
Monsieur Girard souhaite notifier un congé à Monsieur Bellefeuille avec refus de renouvellement et
sans indemnité d’éviction.
Monsieur Bellefeuille se prétend créancier de ladite indemnité.
A quelle(s) condition(s) Monsieur Girard a-t-il le droit de refuser le renouvellement du bail
sans payer d’indemnité ?
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SECTION 3 – La vente du fonds de commerce

La loi Pinel du 18 juin 2014 instaure un droit de préférence en faveur du locataire lorsque le
bailleur envisage de vendre les murs dans lesquels est exploité le fonds.

La cession (vente) du fonds de commerce est un contrat soumis aux règles générales applicables
aux contrats (consentement, capacité, contenu licite et certain).
L’acte de cession peut prendre la forme d’un acte authentique ou sous signature privée.

– Le vendeur : a une obligation de délivrance du fonds et de tous les documents comptables sur
une durée de 3 ans et une obligation de garantie des éléments qui le composent.
– L’acquéreur : est tenu de payer le prix convenu ;
– La cession doit être publiée dans les 15 jours au Bulletin officiel des annonces civiles et
commerciales (BODACC).
– La cession doit être publiée au RCS (cession et radiation du vendeur).
– Dans les 10 jours de la dernière en date des publications de la vente, les créanciers (du vendeur)
peuvent former opposition (acte d’huissier) au paiement du prix par l’acquéreur.
L’opposition a pour effet de bloquer le montant du prix entre les mains de l’acquéreur ou de
l’intermédiaire.
Si l’acquéreur verse le prix de la vente du fonds de commerce au vendeur malgré l’opposition, il
s’exposerait à prendre à sa charge le montant de la dette.

Cas pratique :
Emma est sur le point de déménager son fonds de commerce de bijoux et accessoires baroques
du 6ème arrondissement de Paris au 10ème arrondissement.
1 – Le propriétaire du local ne comprend pas une telle décision, donnez-lui des pistes.
2 – Quel est le risque encouru par Emma en déménageant ?

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