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Ière partie INTRODUCTION

Le système pénitentiaire en République démocratique du Congo (RDC) est un


sujet qui suscite de nombreux débats et interrogations, tant au niveau national
qu'international.
Quelles sont les conditions de détention des prisonniers ? Quels sont les droits
et les devoirs des détenus ? Quelles sont les missions et les défis de l'administration
pénitentiaire ? Comment favoriser la réinsertion sociale des détenus ? Autant de questions qui
méritent d'être étudiées et analysées.

C'est dans ce contexte que j'ai effectué mon stage de professionnalisation au


sein du greffe civil de la prison centrale de Kasapa à Lubumbashi, dans la province du Haut-
Katanga, du 15 juin au 15juillet 2023. Le greffe civil est un service de l'administration
pénitentiaire qui a pour mission d'assurer la gestion administrative et judiciaire des détenus. Il
est composé d'un greffier en chef, d'un ou plusieurs greffiers adjoints, et d'agents de bureau.

Mon stage au greffe civil a consisté principalement à enregistrer les nouveaux


détenus incarcérés dans la prison, à établir un horaire de libération des détenus selon leur date
d'entrée, et à maîtriser le fonctionnement du système pénitentiaire congolais.
J'ai également pu observer et participer aux autres activités du greffe civil,
comme l'information des détenus, la liaison avec les autorités judiciaires, et le contrôle de la
légalité et du respect des droits humains.
Ce stage a été pour moi une opportunité unique de découvrir le monde carcéral
en RDC, ses réalités, ses problèmes, et ses perspectives. Il m'a permis d'acquérir des
connaissances et des compétences utiles pour ma formation et mon projet professionnel. Il
m'a aussi confronté à des situations difficiles, qui m'ont fait réfléchir sur les enjeux éthiques et
sociaux de la détention.
Ce rapport de stage se propose donc de vous faire partager mon expérience au
sein du greffe civil de la prison centrale de Kasapa. J'espère que ce rapport vous permettra de
mieux comprendre l'organisation pénitentiaire en RDC, ses forces et ses faiblesses, ainsi que
les perspectives d'amélioration possible.

I. LA PRISON ET SON CHAMP D’OPERATION


L’organisation et le fonctionnement de l’administration pénitentiaire de toutes
les prisons de la RDC de manière générale et de la prison centrale de KASAPA qui est notre
lieu de stage en particulier dont l’organisation et fonctionnement sont inscrits dans
l’ordonnance loi N° 344 du 17 septembre 1965 relative au régime pénitentiaire du CONGO
elle œuvre dans le secteur judiciaire.
Ceci explique le fait que la prison centrale de Kasapa relève du ministère de la
justice et contrôlé donc par le chef de la justice ou le ministre de la justice, elle est aussi un
secteur de la fonction publique dont la mission est la sécurité publique.
Ce secteur de la justice où œuvre la prison centrale de KASAPA implique le
contrôle de conformité et de régularité d’insertion des détenus qui est assuré par les magistrats
du tribunal de grande instance (TGI) Lubumbashi chaque fin du mois.

1. La prison par rapport au champ d’activité


Nous l’avons déjà souligné aux paragraphes ci-haut que la prison centrale Kasapa œuvre dans
le secteur judiciaire avec comme objectif la sécurité, la réduction et la réinsertion sociale.

2. Historique de la prison centrale Kasapa

Compte tenu des requérantes évasions qu’a connu la prison centrale Kasapa
dans son parcours, il est difficile à ces jours de retracer l’historique bien détaillé de celle-ci,
étant donné que ces évènements malheureux avaient créé les destructions des documents et la
perte des archives importants pour son histoire.
Cependant, malgré ces évènements voici comment se retrace l’histoire de la
prison centrale de Kasapa :
Le nom de la prison centrale de Kasapa dérivait d’un petit ruisseau qui
serpentait le site qui l’abritait et qui se jetait dans la rivière de LUBUMBASHI. Ainsi vers
l’année 1920 fut créé le régime pénitentiaire au Congo BELGE actuellement République
Démocratique du Congo, la colonisation Belge mettra la première pierre pour la construction
de la prison à Elisabethville actuel Lubumbashi, la prison porte le Nom de KASOMBO.

KASOMBO était le nom du premier détenu qui avait été incarcéré en prison en
1921 qui est l’année à laquelle elle était devenue opérationnelle.
Les Bâtiments qui servaient de cadres ou locaux à l’ancienne prison existent
encore jusqu’à ce jour, ils se situent dans l’hôpital de référence SENDWE et le bâtiment de
l’inspection provincial sur l’Avenue Sendwe et Likasi au Centre-ville de Lubumbashi.

C’est dans ce cadre que fut gardé le prophète Simon Kimbangu pendant 30ans
ou il avala sa date de naissance le 10/10/1951, ce sont ces bâtiments qui abritent actuellement
l’église Kimbanguiste au centre-ville de Lubumbashi.

La prison de Kasombo avait une capacité d’accueillir 600 personnes ; avec


er
l’explosion démographique et surpopulation carcérale, lors de la visite du roi Baudouin 1 à
Elisabethville, ce dernier décidera de la délocalisation de la prison du centre-ville vers le site
Kasapa ou la première pierre fût posée en 1955 par le Roi Baudouin premier.

Trois ans après sa construction, la prison centrale des Kasapa fut opérationnelle
en 1958 avec une capacité d’accueillir 800 personnes alors que la ville comptait une
population estimée à 500.000 habitants.

Parmi les évènements malheureux qu’ait déjà connu la Prison Centrale de


Kasapa qui ont causés la perte des archives nous allons citer quelques un :
▪ L’entrée de l’AFDL
▪ Le Trouble Ibrahim Kabila qui demande sans délai et négociation sa libération
immédiate et celle de ses codétenus
▪ L’évasion du 07 Août 2012 de Gédéon Kyungu Mutanga qui demeure grand jusque-là
et qui avait occasionné la fuite de 968 détenus sur 1335 détenus que contenais la Prison ce
jour-là ne restant que 367 détenus
▪ La tentative d’évasion du 25 au 28 Octobre 2020 qui occasionna la perte d’archives.

3. La situation Géographique de la prison de Kasapa


Actuellement la Prison Centrale de Kasapa est située sur l’Av. Des mineurs
dans le quartier Kamisepe Commune Annexe Ville de Lubumbashi province du haut Katanga
située à 4km du campus UNILU, et 12km de la Ville de Lubumbashi, limité de part et
d’autre :
▪ Au Nord par le sous commissariat de la PNC
▪ Au sud par le bureau de la légion Nationale d’Intervention (LENI)
▪ A l’Est par le camp militaire Kimbembe
▪ A l’Ouest par la 22 Région Militaire.
ème


Tout ceci pour la sécurité de la prison en cas d’évasion ou de tentative
d’évasion, il est probable de tomber entre les mains de cette ceinture sécuritaire qui l’entoure.

De nos jours cette prison est confronté à plusieurs problèmes des matériels
pour l’exécution de la réinsertion sociale et la production ainsi que d’infrastructures qui
nécessitent sa délocalisation vers un autre cite salubre pour la sécurité fiable.

II. LE GREFFE CIVIL

Durant notre stage allant du 15 juin au 15 juillet 2023, nous avons effectué
notre stage au sein du greffe civil.
Le greffe civil est un service de l'administration pénitentiaire congolaise qui a
pour mission d'assurer la gestion administrative et judiciaire des détenus. Le greffe civil est
composé d'un greffier en chef, d'un ou plusieurs greffiers adjoints, et d'agents de bureau. Le
greffe civil remplit les fonctions suivantes :

- Il enregistre les nouveaux détenus incarcérés dans la prison, en vérifiant leur


identité, leur statut juridique, et les motifs de leur détention.
- Il tient à jour les registres des détenus, en indiquant les dates d'entrée, de
sortie, de transfert, ou de décès des prisonniers.
- Il établit un horaire de libération des détenus selon leur date d'entrée, leur
durée de peine, et les éventuelles réductions ou suspensions de peine accordées.
- Il informe les détenus de leurs droits et devoirs, ainsi que des règles et du
régime pénitentiaire en vigueur dans la prison.
- Il assure la liaison entre les détenus et les autorités judiciaires, en transmettant
les requêtes, les plaintes, ou les recours des prisonniers aux magistrats compétents.
- Il veille au respect des droits humains et des garanties procédurales des
détenus, en contrôlant la légalité et la régularité de leur détention.

Le greffe civil joue donc un rôle essentiel dans le fonctionnement du système


pénitentiaire congolais, en assurant le suivi administratif et judiciaire des détenus. Il contribue
à la protection de leurs droits fondamentaux et à leur réinsertion sociale.
L’administration du greffe civil est l’ensemble des services chargés de gérer les
affaires civiles devant les tribunaux. Le greffe civil est composé des greffiers, qui sont des
fonctionnaires relevant du ministère de la justice. Ils sont responsables du bon déroulement de
la procédure de justice et de l’authenticité des actes établis par les magistrats au cours du
procès.
Ils sont placés sous l’autorité d’un directeur de greffe, qui coordonne les
activités du greffe civile et assure le lien avec les magistrats, les avocats et les justiciables. Le
greffe civil assure plusieurs misions telles que :
- L’accueil du publique et l’orientation des justiciables vers les services compétents
- L’enregistrement des requetés, des assignations et des conclusions déposées par les
parties ;
- La constitution et la conservation des dossiers d’affaires civiles ;
- La notification des actes de procédure et des décisions de justice aux parties ou à leurs
représentants.
- La délivrance des copies et des extraits des actes et des jugements ;
- La tenue des audiences civiles, en assurant la rédaction des procès-verbaux, la lecture
des jugements et la signature des actes avec les magistrats

ème partie
II BILAN DU STAGE

Le stage est une étape essentielle dans le parcours de formation d’un étudiant.
Il permet de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises en cours, de développer
des compétences professionnelles, de découvrir le monde du travail et de se confronter à la
réalité du terrain. Le stage est aussi l’occasion de se tester, de se remettre en question, de
s’adapter à un environnement nouveau et de se projeter dans l’avenir.
Dans ce rapport, je vais présenter le bilan de mon stage effectué au sein de la
prison centrale de KASAPA. J’ai réalisé ce stage du 15 juin au 15 juillet 2023, sous la tutelle
de M. Hyppolite ILUNGA, travaillant dans le greffe civil.
Le bilan du stage se compose de quatre parties qui seront réparties en chapitres.
Dans la première partie je vais évaluer les apports du stage pour ma formation, en mettant en
évidence les liens entre les enseignements suivis et les activités réalisées. Dans la deuxième
partie je vais analyser les compétences que j’ai développées ou renforcées pendant le stage ;
dans la troisième partie je vais identifier les difficultés que j’ai rencontrées et les solutions que
j’ai mises en œuvre pour les surmonter. Enfin, dans la quatrième partie je vais exprimer mon
ressenti personnel sur le stage et ses conséquences sur mon projet professionnel.

CHAPITRE 1. APPORT DU STAGE

Dans cette partie de mon rapport je vais détailler les enseignements ainsi que
les activités réalisés durant toute la période du stage.
Avec M. UMBA Hyppolite, on a eu une série de théorie qui nous a permis
d’approfondir notre connaissance entant que juriste en formation et à découvrir certaines
notions que nous n’avions pas encore apprises.
Nous avons fait plusieurs fois des visites guidées dirigées par lui-même, grâce
auxquelles nous avons pu être témoins du mode de vie des détenus, de leur répartitions dans
différents blocs ; à savoir les blocs des hommes majeurs, les blocs des mineurs, les blocs des
femmes majeures et mineures.

Nous avons également visité le centre médical dans lequel est soigné les
détenus et visiblement ce centre est en manque des matériels pour assurer la Bonne prise en
charge des soins médicaux des détenus ; nous avons également vu les preuves des troubles qui
ont eu lieu dans la prison centrale de KASAPA dont trois gigantesques blocs des détenus qui
avaient été, selon le témoignage de monsieur Hyppolite, victimes des incendies et ces blocs
sont actuellement inhabitables.

Nous avons également constaté qu’en prison il y a des églises et par conséquent
le respect de la religion des détenus, il y a différents bâtiments qui représentent l’église
protestante, l’église catholique ainsi que l’islam. Mais à défaut d’espace dû à la surpopulation
carcérale, ces bâtiments servent de blocs abritant ainsi les détenus.

Les détenus sont polis, courtois et respectent les visiteurs.


Sur le plan théorique voici ce que nous avons appris avec M. Hyppolite :

I. L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE

L’administration pénitentiaire au sein de la prison centrale de Kasapa en RDC


est un sujet important à aborder car elle est l'un des aspects les plus cruciaux de la vie
carcérale. Dans cet exposé, nous allons explorer les différents thèmes qui sont liés à
l'administration pénitentiaire dans cette prison, notamment les greffes civil et militaire,
l'écrou, le détenu, les juridictions, le tribunal de grande instance, la cour d'appel, la cour de
cassation, la cour constitutionnelle, les pièces de détention et les peines.

Tout d'abord, l'administration pénitentiaire est l'ensemble des services et des


activités qui sont mis en place pour gérer les prisons et les détenus. Dans le cas de la prison
centrale de Kasapa en RDC, cette administration est dirigée par un directeur qui est
responsable de la gestion quotidienne de la prison.

Les membres du personnel administratif travaillent en collaboration avec les


gardiens de prison pour assurer la sécurité et le bien-être des détenus.

1. Le greffe militaire

Le greffe militaire de la prison de Kasapa est le service chargé de


l'administration et de la conservation des actes et des pièces des juridictions militaires qui
traitent les affaires impliquant des militaires, des policiers ou des civils accusés d'infractions
contre la sécurité de l'État. Il dépend du greffe du Tribunal militaire de garnison de
Lubumbashi, qui est dirigé par un greffier divisionnaire, assisté d'un ou de plusieurs greffiers
de première ou deuxième classe. Ils sont au moins officiers subalternes. Le greffe militaire de
la prison de Kasapa est situé à l'intérieur de la prison, dans un bâtiment séparé des cellules. Il
dispose d'un bureau, d'une salle d'audience et d'une salle d'archives.

1.1. Ses missions

Le greffe militaire a pour mission :


- Enregistrer les plaintes, les requêtes et les actes de procédure concernant les
détenus relevant de la compétence du Tribunal militaire de garnison.
- Tenir les registres et les répertoires des affaires.
- Rédiger les procès-verbaux des audiences et des délibérations.
- Délivrer les copies et les extraits des actes et des jugements.
- Assurer la communication des pièces et des dossiers aux parties et aux
avocats.
- Exécuter les ordonnances et les décisions des juridictions militaires.
- Conserver les archives et les scellés.

1.2. Ses difficultés

Le greffe militaire de la prison de Kasapa fait face à plusieurs difficultés liées à


la surpopulation carcérale, à l'insécurité, à l'insalubrité et aux violations des droits humains
qui affectent la prison. Plusieurs organisations nationales et internationales ont dénoncé les
conditions de détention inhumaines et dégradantes dans la prison et ont appelé à sa
réhabilitation.
La prison a également connu plusieurs incidents graves, notamment une
émeute en septembre 2020 qui a entraîné des viols généralisés de détenues par des
prisonniers. Une enquête sur ces faits est en cours, mais les survivantes n'ont pas reçu une
assistance médicale et psychologique adéquate.
Le greffe militaire de la prison de Kasapa a besoin d'un renforcement de ses
capacités matérielles, humaines et financières pour assurer son fonctionnement efficace et
garantir le respect du droit à un procès équitable pour les détenus.

1.3. Les solutions proposées

Entant qu’étudiant en Droit à l’université de Lubumbashi et stagiaire à la


prison centrale de KASAPA au greffe civil voici les solutions que je propose enfin
d’améliorer et favoriser le bon fonctionnement des greffes dans la prison centrale de
KASAPA :

- Renforcer la sécurité de la prison et du greffe, en installant des caméras de


surveillance, des portiques de détection, des serrures électroniques et des alarmes. Ces
mesures permettraient de prévenir les évasions, les violences, les vols et les destructions de
documents.
- Améliorer les conditions de détention des détenus, en leur fournissant une
alimentation suffisante et équilibrée, un accès à l'eau potable, à l'hygiène, aux soins médicaux
et à l'éducation. Ces mesures permettraient de réduire les risques de maladies, de décès et de
radicalisation.
- Accélérer le traitement des affaires, en augmentant le nombre de juges,
d'avocats, de greffiers et d'interprètes. Ces mesures permettraient de réduire le nombre de
prévenus en attente de jugement, de garantir le respect du droit à un procès équitable et de
désengorger la prison.
- Moderniser le système d'information du greffe, en utilisant des logiciels
adaptés, des bases de données sécurisées, des scanners et des imprimantes. Ces mesures
permettraient de faciliter l'enregistrement, la rédaction, la communication, la délivrance et la
conservation des actes et des pièces.

- Former le personnel du greffe, en leur dispensant des modules sur le droit


pénal militaire, la procédure pénale militaire, l'éthique professionnelle, la gestion des archives
et l'utilisation des outils informatiques. Ces mesures permettraient d'améliorer les
compétences et la performance du personnel du greffe

2. Le registre de l’écrou
Le registre de l'écrou est un document administratif qui sert à l'enregistrement
des personnes incarcérées dans un établissement pénitentiaire. Il recense de manière
chronologique l'ensemble des détenus en leur attribuant un numéro d'écrou unique.

Il contient des informations précises sur l'identité des détenus, mais aussi sur
leur origine sociale, le motif de l'incarcération, la durée de la peine, les dates d'entrée et de
sortie, les transferts, les permissions, les remises de peine, etc.

Il constitue une source essentielle pour l'étude de la population carcérale, de


son évolution, de ses caractéristiques et de ses conditions de détention. Il permet également de
vérifier le respect du droit à un procès équitable et des règles pénitentiaires.

En RDC, le registre de l'écrou est régi par le Code de procédure pénale et par
l'ordonnance relative au régime pénitentiaire.
Le gardien de l'établissement où le condamné subit sa peine tient un registre
d'écrou dont la forme et les mentions sont fixées par le ministre de la Justice. Les condamnés
libérés qui savent écrire signent le registre d’écrou au moment de leur libération. Le registre
d'écrou est conservé par le greffe de la prison, qui est chargé de sa tenue et de sa mise à jour.
Il est soumis au secret professionnel et ne peut être consulté que par les
autorités judiciaires, les avocats, les détenus ou leurs proches. Il peut également être
communiqué aux chercheurs ou aux archivistes dans le respect des règles relatives à la
protection des données personnelles.

Le registre de l'écrou est un outil indispensable pour la gestion des dossiers des
détenus et pour le contrôle des prisons et des maisons d'arrêt. Il permet de garantir les droits
des personnes privées de liberté et de prévenir les abus et les irrégularités. Il contribue
également à la réinsertion sociale des détenus en facilitant leur suivi et leur accompagnement.
Le registre de l'écrou est donc un élément clé du système pénitentiaire en RDC.
3. Le détenu
Le détenu est une personne privée de liberté par une autorité judiciaire ou
administrative, en raison d'une infraction commise ou présumée. Le détenu est soumis à un
régime pénitentiaire qui détermine ses droits et ses obligations, ainsi que les conditions de sa
détention. Le détenu conserve sa dignité humaine et ses droits fondamentaux, sauf les
restrictions imposées par la loi et la sécurité.

Le détenu a notamment le droit à un procès équitable, à un traitement humain


et respectueux, à l'assistance d'un avocat, à la communication avec sa famille et ses proches, à
l'accès aux soins médicaux, à l'éducation et à la formation, à la liberté de conscience et de
religion, à la participation aux activités culturelles et sportives, etc.

Le détenu a également le devoir de respecter le règlement intérieur de


l'établissement pénitentiaire, de se soumettre aux contrôles et aux fouilles, de contribuer au
maintien de l'ordre et de la propreté, de participer au travail ou aux activités d'insertion, etc.

En RDC, le détenu est régi par le Code pénal, le Code de procédure pénale et
l'ordonnance relative au régime pénitentiaire. Le détenu est placé sous la responsabilité du
ministère de la Justice et des Droits humains, qui gère les établissements pénitentiaires du
pays. Le détenu est soumis à un régime différencié selon qu'il s'agit d'un prévenu (en attente
de jugement) ou d'un condamné (ayant fait l'objet d'une décision définitive).

Le détenu peut bénéficier de mesures alternatives à la détention (libération


provisoire, caution, assignation à résidence, etc.) ou de mesures d'aménagement de la peine
(libération conditionnelle, semi-liberté, bracelet électronique, etc.). Le détenu peut également
faire appel ou se pourvoir en cassation contre la décision qui l'a condamné.

3.1. Les problèmes auxquels est confronté le détenu

Le détenu en RDC fait face à de nombreux problèmes liés à la surpopulation


carcérale, à l'insalubrité, à la malnutrition, à la violence et aux violations des droits humains.
Plusieurs organisations nationales et internationales ont dénoncé les conditions de détention
inhumaines et dégradantes dans les prisons congolaises et ont appelé à leur réhabilitation. La
prison centrale de Kasapa a connu plusieurs incidents graves, notamment une émeute en
septembre 2020 qui a entraîné des viols généralisés de détenues par des prisonniers. Une
enquête sur ces faits est en cours, mais les survivantes n'ont pas reçu une assistance médicale
et psychologique adéquate.

3.2. Les solutions proposées

Voici quelques solutions que nous proposons pour améliorer la vie et le séjour
du détenu dans la prison centrale de Kasapa :

- Sensibiliser les autorités judiciaires et pénitentiaires sur la nécessité de


respecter les droits fondamentaux des détenus, notamment le droit à un procès équitable, à un
traitement humain et respectueux, à l'accès aux soins médicaux et à l'éducation. Vous pouvez
organiser des campagnes de plaidoyer, des conférences, des ateliers ou des formations sur ces
thématiques.
- Soutenir les détenus et leurs familles, en leur apportant une assistance
juridique, psychologique, sociale ou matérielle. Vous pouvez créer ou rejoindre des
associations, des ONG ou des réseaux qui offrent ce type de services. Vous pouvez également
rendre visite aux détenus, leur écrire des lettres, leur envoyer des colis ou leur faire des dons.

- Promouvoir la réinsertion sociale des détenus, en leur proposant des activités


d'insertion professionnelle, culturelle ou sportive. Vous pouvez mettre en place ou participer à
des programmes de formation, de mentorat, de volontariat ou d'art-thérapie qui visent à
développer les compétences et l'estime de soi des détenus. Vous pouvez également les
accompagner dans leur recherche d'emploi, de logement ou de soutien social après leur
libération.
- Renforcer le contrôle et la transparence du système pénitentiaire, en
documentant et en dénonçant les abus et les irrégularités qui se produisent dans la prison.
Vous pouvez réaliser ou diffuser des enquêtes, des rapports, des témoignages ou des images
qui révèlent les conditions de détention inhumaines et dégradantes dans la prison. Vous
pouvez également solliciter l'intervention des autorités compétentes, des médias ou de
l'opinion publique pour exiger des mesures correctives.

Ces solutions ne sont pas exhaustives ni faciles à mettre en œuvre, mais elles
peuvent contribuer à améliorer la situation des détenus dans la prison de Kasapa et à
promouvoir le respect de la dignité humaine et des droits humains.

II. LES JURIDICTIONS

La République Démocratique du Congo (RDC) dispose d'un système judiciaire


composé de trois ordres de juridictions : la Cour constitutionnelle, les juridictions de l'ordre
judiciaire et les juridictions de l'ordre administratif.
Chacun de ces ordres a ses propres compétences, organisation et
fonctionnement. Nous allons présenter brièvement les principales caractéristiques de chaque
ordre, en mettant l'accent sur les juridictions suivantes : le tribunal de grande instance, la cour
d'appel, la cour de cassation et la cour constitutionnelle.

1. Le tribunal de grande instance

Le tribunal de grande instance est la juridiction de droit commun de première


instance. Il est compétent pour connaître de toutes les affaires civiles, commerciales, sociales,
administratives et pénales qui ne relèvent pas de la compétence d’une autre juridiction. Il
existe un tribunal de grande instance par ville ou par territoire.
Le tribunal de grande instance est composé d’un président, d’un ou de plusieurs
vice-présidents, d’un procureur du tribunal et d’un ou de plusieurs juges. Le tribunal de
grande instance statue en formation collégiale de trois juges ou en formation individuelle
selon la nature et la gravité des affaires. Les décisions du tribunal de grande instance sont
susceptibles d’appel devant la cour d’appel.

2. La cour d’appel

La cour d’appel est la juridiction de droit commun du second degré. Elle est
compétente pour connaître des recours formés contre les décisions rendues en première
instance par les tribunaux de grande instance, les tribunaux militaires de garnison, les
tribunaux pour enfants et les tribunaux de paix.

Elle est également compétente pour connaître en premier et dernier ressort des
infractions commises par les magistrats du siège et du parquet, ainsi que des crimes contre
l’humanité, le génocide et les crimes de guerre.

Il existe une cour d’appel par province. La cour d’appel est composée d’un
premier président, d’un ou de plusieurs présidents de chambre, d’un procureur général et d’un
ou de plusieurs conseillers. La cour d’appel statue en formation collégiale de trois conseillers
ou en formation individuelle selon la nature et la gravité des affaires.
Les décisions de la cour d’appel sont susceptibles de pourvoi en cassation
devant la Cour de cassation.

3. La Cour de cassation
La Cour de cassation est la plus haute juridiction judiciaire du pays. Elle est
compétente pour connaître des pourvois formés contre les décisions rendues en dernier ressort
par les cours d’appel, les cours militaires, le Conseil d’État et le Conseil supérieur de la
magistrature.
Elle n’examine pas les faits, mais seulement le respect du droit. Elle peut
confirmer, casser ou annuler les décisions attaquées. Elle peut également renvoyer l’affaire
devant une autre juridiction du même rang ou inférieur.

La Cour de cassation est située à Kinshasa, la capitale. Elle est composée d’un
premier président, d’un vice-président, d’un procureur général et de 21 conseillers.

La Cour de cassation statue en formation plénière, en assemblée générale ou en


chambre selon la nature et l’importance des affaires. Les décisions de la Cour de cassation
sont définitives et sans recours.

4. La Cour constitutionnelle

La cour constitutionnelle est la plus haute juridiction chargée du contentieux


constitutionnel, référendaire, électoral et répressif. Elle relève d'un ordre distinct des autres
juridictions.
Elle est compétente pour contrôler la conformité à la Constitution des lois et
actes ayant force de loi avant leur promulgation ou leur mise en application.
Elle peut également être saisie par toute personne intéressée pour interpréter la
Constitution ou pour vérifier la constitutionnalité des lois ou règlements déjà promulgués ou
mis en application. Elle règle les litiges relatifs aux élections présidentielles ou
parlementaires, ainsi qu'aux référendums.

Elle peut également être saisie au pénal en cas de haute trahison du Président
ou du Premier ministre, manquement à l'honneur, outrage au Parlement ou infraction de droit
commun à la demande d'une majorité des deux tiers du Parlement.

La cour constitutionnelle est composée de neuf membres nommés par le


Président de la République, dont trois à sa propre initiative, trois choisis par le Parlement et
trois désignés par le Conseil supérieur de la magistrature.

Les deux tiers des membres doivent être des juristes. Le mandat des membres
est de neuf ans, non renouvelable. Le président de la cour constitutionnelle est élu par les
autres membres pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois.

Les décisions de la cour constitutionnelle sont sans appel et s'imposent aux


pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
III. LES PIECES DE DETENTION
Les pièces de détention sont des documents qui justifient la privation de liberté
d'une personne soupçonnée ou accusée d'une infraction. Il existe différents types de pièces de
détention selon le stade de la procédure pénale et l'autorité qui les délivre. Par exemple,

1. Le mandat d'arrêt provisoire


C’est une pièce de détention qui permet à un juge d'instruction d'ordonner
l'arrestation et la mise en détention préventive d'une personne contre laquelle il existe des
indices sérieux de culpabilité.
Le mandat d'arrêt provisoire doit être motivé et signé par le juge d'instruction.
Il doit également mentionner l'identité du prévenu, la qualification juridique des faits
reprochés, le lieu et la date de l'infraction, ainsi que la durée maximale de la détention
préventive.

Le mandat d'arrêt provisoire doit être exécuté dans les 48 heures suivant sa
délivrance. Il doit être notifié au prévenu au moment de son arrestation et lui être remis en
copie. Le prévenu doit être présenté au juge d'instruction dans les 5 jours suivant son
arrestation. Le juge d'instruction peut alors confirmer, modifier ou annuler le mandat d'arrêt
provisoire.

2. Le mandat d'arrêt de flagrance


C’est une pièce de détention qui permet à un juge d'instruction d'ordonner
l'arrestation et la mise en détention préventive d'une personne prise en flagrant délit d'une
infraction punie d'une peine privative de liberté. Le mandat d'arrêt de flagrance doit être
motivé et signé par le juge d'instruction. Il doit également mentionner les mêmes éléments
que le mandat d'arrêt provisoire. Le mandat d'arrêt de flagrance doit être exécuté dans les 48
heures suivant sa délivrance.
Il doit être notifié au prévenu au moment de son arrestation et lui être remis en
copie. Le prévenu doit être présenté au juge d'instruction dans les 24 heures suivant son
arrestation. Le juge d'instruction peut alors confirmer, modifier ou annuler le mandat d'arrêt
de flagrance¹.

3. Le mandat de dépôt

C’est une pièce de détention qui permet à un juge d'instruction ou à un tribunal


de renvoyer ou de maintenir en détention préventive une personne mise en examen ou
accusée d'une infraction. Le mandat de dépôt doit être motivé et signé par le juge d'instruction
ou le président du tribunal. Il doit également mentionner les mêmes éléments que le mandat
d'arrêt provisoire. Le mandat de dépôt doit être exécuté immédiatement après sa délivrance. Il
doit être notifié au prévenu et lui être remis en copie. Le prévenu peut former un recours
contre le mandat de dépôt devant la chambre du conseil du tribunal compétent¹.

4. Le mandat d'amener

C’est une pièce de détention qui permet à un juge d'instruction, à un procureur


ou à un tribunal d'ordonner la comparution forcée d'une personne soupçonnée, mise en
examen ou accusée d'une infraction. Le mandat d'amener doit être motivé et signé par
l'autorité qui le délivre.
Il doit également mentionner l'identité du prévenu, la qualification juridique
des faits reprochés, le lieu et la date de l'infraction, ainsi que la date, l'heure et le lieu de la
comparution. Le mandat d'amener doit être exécuté dans les 48 heures suivant sa délivrance.
Il doit être notifié au prévenu au moment de son arrestation et lui être remis en copie.

Le prévenu doit être conduit devant l'autorité qui a délivré le mandat d'amener
sans délai.

IV. Autres documents et actes

1. La requête à fin de fixation d’audience

Une requête à fin de fixation d'audience est un document qui permet à une
partie à un procès civil de demander au juge de fixer la date à laquelle l'affaire sera examinée.
La requête à fin de fixation d'audience doit être rédigée par l'avocat de la partie qui la
présente. Elle doit contenir les éléments suivants :

- L'identité des parties et de leurs avocats


- L'objet du litige et les prétentions des parties
- L'indication que le dossier est complet et que les parties sont prêtes à plaider
- La demande de fixation d'une date d'audience
- La signature de l'avocat

La requête à fin de fixation d'audience doit être déposée au greffe du tribunal


compétent, accompagnée d'une copie du dossier. Elle doit également être notifiée à l'autre
partie par lettre recommandée avec accusé de réception.

Le juge, après avoir vérifié que le dossier est complet, fixe la date d'audience et
en informe les parties par lettre simple. La requête à fin de fixation d'audience est obligatoire
dans certains cas, notamment lorsque la procédure est écrite et que l'avocat est obligatoire.
Elle peut aussi être facultative dans certains cas, notamment lorsque la procédure est orale et
que l'avocat n'est pas obligatoire.

2. Une réquisition à fin d’emprisonnement

Une réquisition à fin d’emprisonnement est un acte par lequel le procureur de


la République ordonne à un officier de police judiciaire de conduire un prévenu devant lui ou
devant le juge d’instruction, lorsque l’infraction est punissable de six mois de servitude
pénale au moins ou lorsque l’identité du prévenu est inconnue ou douteuse. La réquisition doit
être écrite et motivée.

3. Une ordonnance de confirmation

Une ordonnance de confirmation est un acte par lequel le procureur de la


République confirme ou infirme la régularité et la légalité des actes accomplis par les officiers
de police judiciaire dans le cadre d'une enquête préliminaire ou d'une flagrance. L'ordonnance
de confirmation doit être écrite et motivée.

L'ordonnance de confirmation intervient après que le procureur de la


République a reçu le procès-verbal de clôture de l'enquête préliminaire ou de flagrance, ainsi
que les pièces à conviction et les scellés¹. Le procureur dispose d'un délai de 48 heures pour
rendre son ordonnance, à compter de la réception du procès-verbal.
L'ordonnance de confirmation peut avoir les effets suivants:

- Si le procureur confirme les actes accomplis par les officiers de police


judiciaire, il peut soit classer l'affaire sans suite, soit engager des poursuites pénales contre les
personnes mises en cause, soit renvoyer l'affaire devant le juge d'instruction.

- Si le procureur infirme les actes accomplis par les officiers de police


judiciaire, il peut soit ordonner la restitution des pièces à conviction et des scellés aux
intéressés, soit ordonner la destruction des pièces à conviction et des scellés, soit ordonner la
réouverture de l'enquête préliminaire ou de flagrance.

L'ordonnance de confirmation est notifiée aux parties intéressées par les


officiers de police judiciaire dans les 24 heures suivant sa réception¹. Les parties peuvent
former un recours contre l'ordonnance devant le président du tribunal compétent dans les 15
jours suivant sa notification¹. Le président du tribunal statue dans les 48 heures suivant la
réception du recours.

V. LES PEINES

Les peines en République démocratique du Congo sont les sanctions pénales


infligées aux personnes reconnues coupables d'avoir commis une infraction à la loi pénale.
Les peines sont classées en deux catégories: les peines principales et les peines accessoires ;

Les peines principales sont celles qui affectent directement la liberté, les biens
ou les droits civils de la personne condamnée. Elles comprennent:
- La peine de mort, qui consiste à priver la personne condamnée de la vie. Elle
est prononcée pour les crimes les plus graves, tels que le génocide, les crimes contre
l'humanité, les crimes de guerre, le terrorisme, l'assassinat, le viol, etc. La peine de mort est
exécutée par fusillade ou par pendaison.
- La servitude pénale, qui consiste à soumettre la personne condamnée à des
travaux forcés au profit de l'État ou de la collectivité. Elle est prononcée pour une durée de six
mois à vingt ans, selon la gravité de l'infraction. La servitude pénale peut être assortie d'une
mesure de sûreté, telle que l'interdiction de séjour ou la surveillance spéciale.
- L'emprisonnement, qui consiste à enfermer la personne condamnée dans un
établissement pénitentiaire. Il est prononcé pour une durée de huit jours à cinq ans, selon la
nature et les circonstances de l'infraction. L'emprisonnement peut être accompagné d'une
amende ou d'une confiscation des biens.
- L'amende, qui consiste à obliger la personne condamnée à payer une somme
d'argent au Trésor public. Elle est prononcée pour les infractions mineures ou comme peine
complémentaire à l'emprisonnement. Le montant de l'amende varie de 100 à 10 000 francs
congolais, selon le taux fixé par la loi.
- La confiscation des biens, qui consiste à saisir et à transférer au Trésor public
les biens meubles ou immeubles de la personne condamnée. Elle est prononcée comme peine
complémentaire à l'emprisonnement ou à la servitude pénale, lorsque les biens sont le produit
ou l'instrument de l'infraction.

Les peines accessoires sont celles qui entraînent des conséquences indirectes
sur la situation juridique ou sociale de la personne condamnée. Elles comprennent¹:
- La dégradation civique, qui consiste à priver la personne condamnée de
certains droits civils et politiques, tels que le droit de vote, le droit d'éligibilité, le droit
d'exercer certaines fonctions publiques ou privées, etc. Elle est prononcée pour une durée de
cinq à dix ans, en cas de condamnation à la servitude pénale ou à l'emprisonnement pour plus
d'un an.
- L'interdiction de séjour, qui consiste à interdire à la personne condamnée de
résider dans certains lieux déterminés par le juge. Elle est prononcée pour une durée de un à
cinq ans, en cas de condamnation à la servitude pénale ou à l'emprisonnement pour plus de
six mois.
- La surveillance spéciale, qui consiste à soumettre la personne condamnée au
contrôle et au suivi des autorités administratives ou judiciaires. Elle est prononcée pour une
durée de un à cinq ans, en cas de condamnation à la servitude pénale ou à l'emprisonnement
pour plus de six mois.
- L'expulsion du territoire national, qui consiste à renvoyer hors du pays la
personne condamnée qui n'est pas de nationalité congolaise. Elle est prononcée en cas de
condamnation pour une infraction portant atteinte aux intérêts supérieurs de l'État ou aux
bonnes mœurs.

Les peines peuvent être atténuées par le juge en fonction des circonstances
atténuantes ou aggravantes liées à l'infraction ou à la personnalité du délinquant. Les
circonstances atténuantes sont celles qui diminuent la responsabilité ou la culpabilité du
délinquant, telles que la minorité, la provocation, le repentir, la réparation, etc.
Les circonstances aggravantes sont celles qui augmentent la responsabilité ou
la culpabilité du délinquant, telles que la récidive, la préméditation, la cruauté, l'abus de
confiance, etc.
En conclusion, l'administration pénitentiaire est un aspect crucial de la vie
carcérale dans la prison centrale de Kasapa en RDC. Les différents thèmes que nous avons
explorés dans cet exposé montrent l'importance de l'administration pénitentiaire dans la
gestion des prisons et des détenus. En travaillant ensemble, l'administration pénitentiaire, les
greffes civil et militaire, les juridictions et les gardiens de prison peuvent assurer que les
détenus bénéficient d'un traitement juste et équitable.

CHAPITRE 2. LES COMPETENCES ACQUISES

Je suis étudiant en droit à l’Université de Lubumbashi et j’ai effectué mon


stage à la prison centrale de Kasapa du 15 juin au 15 juillet 2023. Ce stage s’inscrit dans le
cadre de ma formation académique et professionnelle, ainsi que dans mon intérêt personnel
pour la question pénitentiaire en République démocratique du Congo (RDC).
Mon stage avait pour objectif général d’étudier l’organisation et le
fonctionnement du système pénitentiaire congolais, en mettant l’accent sur la situation
spécifique de la prison de Kasapa. J’ai également cherché à analyser les problèmes liés aux
conditions de détention des prisonniers, au respect de leurs droits fondamentaux et à
l’efficacité du processus judiciaire.
Pour réaliser mon stage, j’ai utilisé une méthode qualitative basée sur
l’observation participante, l’entretien semi-directif et l’analyse documentaire. J’ai ainsi pu
intégrer le milieu carcéral et recueillir les témoignages des différents acteurs impliqués: les
détenus, le personnel pénitentiaire, les autorités judiciaires, etc. J’ai également consulté
diverses sources d’information, telles que les rapports officiels, les articles scientifiques, les
médias locaux, etc…
Au cours de mon stage à la prison centrale de Kasapa à Lubumbashi, j’ai
acquis et renforcé plusieurs compétences liées à mon domaine d’études en droit. J’ai
notamment pu:
- Approfondir mes connaissances sur l’organisation et le fonctionnement du
système pénitentiaire congolais, en me basant sur les textes légaux, les rapports officiels et les
articles scientifiques.
- Développer mon esprit critique et analytique face aux problèmes rencontrés
dans le milieu carcéral, tels que la surpopulation carcérale, les conditions de détention
inhumaines et dégradantes, les violations des droits fondamentaux des détenus, le
dysfonctionnement du système judiciaire, etc.
- Améliorer mes compétences relationnelles et communicationnelles en
interagissant avec les différents acteurs impliqués dans le milieu carcéral, tels que les détenus,
le personnel pénitentiaire, les autorités judiciaires, les organisations humanitaires, etc. J’ai
appris à écouter avec empathie, à poser des questions pertinentes et à adapter mon langage en
fonction du contexte.
- Renforcer mes compétences méthodologiques en utilisant des outils et des
techniques adaptés pour collecter, traiter et synthétiser des données qualitatives et
quantitatives provenant de sources diverses, telles que l’observation participante, l’entretien
semi-directif, l’analyse documentaire, etc. J’ai également appris à utiliser des logiciels
informatiques pour faciliter le traitement des données.
- Perfectionner mes compétences rédactionnelles en rédigeant un rapport de
stage structuré, argumenté et référencé, en respectant les normes académiques et
professionnelles.
Dans l’ensemble, mon stage à la prison centrale de KASAPA a été une
expérience très enrichissante. J’ai appris beaucoup sur le système pénitentiaire de la RDC et
sur les défis auxquels sont confrontés les détenus. J’ai également acquis des compétences
pratiques en matière de travail en équipe et de communication interpersonnelle.

CHAPITRE 3. DIFFICULTES ET SOLUTIONS TROUVEES

Durant mon stage, notamment dans les premiers jours j’ai rencontré quelques difficultés que
je vais essayer d’exposer dans la suite de mon rapport, et j’ai dû mettre en œuvre certaines
dispositions qui m’ont aidé à m’en sortir.

1. Le choc culturel : travailler dans une prison a été un environnement très


différent de ce à quoi je suis habitué. J’ai été confronté à des règles strictes, des
comportements inattendus et des situations stressantes. Mais Pour surmonter cela, il est
important de garder l'esprit ouvert et de s'adapter aux nouvelles normes, initiative que j’ai dû
prendre pour mieux évoluer.

2. Le manque d'expérience : un stagiaire peut manquer d'expérience pour


gérer certaines situations difficiles, telles que les conflits entre les détenus ou les problèmes
de sécurité et c’était aussi le cas avec moi. Pour y remédier, j’ai dû demander de l'aide et des
conseils aux membres du personnel expérimentés.

3. Les risques pour la sécurité : travailler dans une prison peut comporter
des risques pour la sécurité, vues les rumeurs qui se sont avérées fausses après que j’ai vécu la
réalité par moi-même, on entendait dire que les détenus pouvaient s’en prendre sans raison
aux visiteurs et leur faire du mal, ce qui n’est pas ; mais au début je craignais pour ma sécurité
et je ne faisais pas correctement mon stage.

Il est important de suivre les procédures de sécurité et de prendre toutes les


précautions nécessaires pour éviter les situations dangereuses.

4. Le stress émotionnel : travailler dans une prison peut être


émotionnellement éprouvant. Nous avons été confrontés à des histoires difficiles comme
l’évasion de Gédéon KYUNGU et à des situations traumatisantes. Pour surmonter cela, j’ai
pris soin de ma santé mentale et je me suis fait aider.

En grosso modo, Pour surmonter ces difficultés, il est important de rester


motivé et engagé dans son travail. Les stagiaires doivent également être prêts à apprendre et à
s'adapter aux nouvelles situations. Enfin, il est important de demander de l'aide et du soutien
si nécessaire. Les membres du personnel expérimentés peuvent fournir des conseils et des
orientations précieuses pour aider les stagiaires à réussir dans leur travail.

CHAPITRE 4. MON POINT DE VUE


Mon stage à la prison centrale de Kasapa a eu un impact majeur sur ma
formation en Droit ; il m’a apporté une expérience précieuse dans la gestion des situations
difficiles et stressantes, ainsi que dans l’adaptation à des environnements de travail différents.
Cela peut m’aider à développer des compétences en communication, en
résolution des problèmes et en gestion du stress, qui peuvent être utiles dans n’importe quel
projet professionnel.
De plus, travailler dans un environnement de haute sécurité peut m’aider à
renforcer ma capacité à gérer des situations imprévues et à prendre des décisions rapides et
efficaces.
Dans l’ensemble, ce stage peut offrir une expérience enrichissante et précieuse
pour le développement personnel et professionnel du stagiaire.

ème partie
III . CONCLUSION

En conclusion, ce stage à la prison centrale de Kasapa a été une expérience très


enrichissante pour moi en tant qu'étudiant en droit. J'ai pu acquérir une connaissance
approfondie de l'organisation pénitentiaire de la RDC et de la prison de Kasapa en particulier.
J'ai également appris sur les droits et obligations des détenus, ainsi que sur leurs conditions de
vie. J'ai pu étudier les différentes pièces de détention, les peines et les infractions, ce qui m'a
permis de comprendre le fonctionnement de la prison dans son ensemble.

Ce stage m'a également permis de développer mes compétences en


communication et en observation, car j'ai dû interagir avec les détenus et les membres du
personnel pour obtenir des informations. J'ai également appris à gérer des situations
stressantes et imprévues, ce qui est essentiel pour réussir dans n'importe quel domaine
professionnel.

Je suis reconnaissant pour cette opportunité de stage et je suis convaincu que


les compétences que j'ai acquises me seront utiles dans mes projets futurs en tant qu'avocat ou
juriste. Je recommande vivement ce stage à toute personne intéressée par le système
pénitentiaire et désireux de développer ses compétences professionnelles et personnelles dans
un environnement stimulant et exigeant.
En conclusion, je tiens à remercier l’équipe de la prison centrale de Kasapa
pour son accueil chaleureux, sa disponibilité et sa confiance. Je remercie également mon
maître de stage, M. Hyppolite UMBA pour son encadrement, ses conseils et ses
encouragements sans oublier mon superviseur le C.T. OTSHUDI LOTEMO. Ce stage a été
une expérience professionnelle et personnelle très enrichissante, qui restera gravée dans ma
mémoire.

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