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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Privé et Judiciaire
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Privé et Judiciaire
EPIGRAPHE
« Avant moi c’était le déluge, après moi c’est le chao »
DEDICACE
Ce travail est spécialement dédié à ceux qui ont été victime de l’insécurité, du
viol, vol, meurtre et cambriolage, à nos frères de l’Est du pays victimes de la guerre jours et
nuit alors que l’armée et la police nationale congolaise ont une mission de protéger les
personnes et leurs biens ainsi que l’intégrité du territoire national et ses frontières.
Il est dédié à l’éternel Dieu tout puissant créateur du ciel et de la terre, artisan de
mon essence et mon existence sur cette terre. A vous mes parents Frédérique KIWELE
KOLALA et Pétronille KAJ MAFEF pour tout sacrifice consenti chacun dans ses
responsabilités particulières. A mes frères Guelord LIONZE KOLALA, Gilbert KOLALA,
Jules TSHIBANG, et à toi notre cadet, mon collaborateur, le Benjamin de la famille, Ephraïm
TSHINKUNK KAZACK ;
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail sanctionnant la fin de notre deuxième licence en Droit qu’il
me soit permis de remercier avec sincérité au Professeur NDJEKO KALUME Alexis dont
j’ai trouvé en lui un maître sur dévoué et s’est montré d’une responsabilité permanente à
répondre à nos divers préoccupations pendant l’encadrement et dans la réalisation du
présent travail au corps professoral de l’université de Lubumbashi ( UNILU) et à la faculté de
droit en particulier, nous disons merci.
A toi ma future dulcinée, que ce travail soit pour vous l’expression de l’amour et
des sacrifices, qui devra caractériser notre existence.
A toutes les personnes qui nous aurais rendu service de loin ou de près, et qui ne
voit pas leurs noms repris dans ce carnet de reconnaissance trouve avec les précités,
l’expression des sentiments de gratitudes les plus distingués.
LES ABREVIATIONS
UNILU : Université de Lubumbashi
ART : Article
INTRODUCTION
I. OBJET D’ETUDE
Dans certains pays, elles regroupent les forces spécialement dédiées à ces
missions de sécurité intérieure ou de police et comprennent alors des forces de gendarmerie
ou des forces paramilitaires (garde-frontière, garde-côtes…).
1
Art 182 de la Constitution du 18 février 2006 de la République Démocratique du Congo
2
Art 187, Op.cit.
2
La loi sur la Police Nationale regroupe les missions de la police nationale en trois
volets dont les missions ordinaires et les missions extraordinaires et spéciales.
Dans ce cas, il ne fait point de doute que la Police joue un rôle social important.
En effet, par rôle social de la Police il faut entendre l’ensemble des actions que la police peut
entreprendre dans un esprit de préservation et d’assistance afin, d’une part d’éviter à certains
individus de tomber ou de persévérer dans la délinquance et, d’autre part, d’éviter à d’autres
individus de devenir victimes des infractions. Cette action de la police peut s’exercer à la fois
auprès de l’ensemble de la population, auprès de groupes ou des catégories déterminées de
personnes ou auprès d’individus isolés5.
3
Art. 15 de la loi organique n° 11/013 du 11 aout 2011, portant organisation et fonctionnement de la police
nationale congolaise
4
Georges RENAULT, Elisabeth DERRIKS, Police Général du Royaume, collaboration policière transfrontalière
entre la Belgique et le Pays-Bas, les obstacles législatifs, Bruxelles, Politeia ASBL, 1994, p.15
5
Michelle FERAUD « Le rôle social de la police dans la prévention de la criminalité dans les sociétés modernes,
et plus particulièrement dans la prévention de la délinquance juvénile » in Conseil de l’Europe, affaires
juridiques, 3ième colloque criminologique: la police et la prévention de la criminalité, Strasbourg, 1978 p. 18.
3
Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de
réquisitions écrites émanant des autorités administratives ou judiciaires 6. Sous peine de
sanction, les agents de la Police Nationale Congolaise sont tenus, avec promptitude, de
déférer à toute réquisition légale de ces autorités. Ceci signifie que si la réquisition est
manifestement illégale, les éléments de la Police Nationale doivent s’abstenir d’exécuter ses
termes.
Ceci soulève la question de la légalité des mesures prises par la Police. A ce sujet,
il faut noter qu’elles sont pour une part celles de la légalité de toute décision administrative, la
subordination de la légalité des mesures de police à leur nécessité. Légalité à laquelle toutes
les mesures de police sont soumises signifie qu’elles doivent émaner de l’autorité compétente,
et avoir été prises, le cas échéant, selon les procédures et dans les formes prescrites et quant
au fond, elles doivent, bien entendu, avoir été prises en vue du maintien de l’ordre public (ou
s’agissant de certaines polices spéciales, conformément à la finalité qui leur est propre) et non
pas surtout en vue d’un intérêt financier ou pour satisfaire à un intérêt financier, un intérêt
personnel ou celui d’un tiers7.
6
Art. 17 de la loi organique n° 11/013 du 11 aout 2011, op cit.
7
Robert CHAPUIS, Droit administratif général, Tome 1, 15ème édition, Paris, Mantchristien, 2011, p.718
8
Article 1,2 du décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des FAC
4
La Police Nationale Congolaise poursuit, sur avis de recherche émis par les
autorités compétentes, tout militaire déserteur ou irrégulièrement absent de son unité, elle
prend à son égard les mesures prescrites par les lois et règlements de la République. Dans tous
les
cas, elle en informe le commandant de l’unité à laquelle appartient le militaire concerné.
De ce qui précède, l’on peut déduire que la fonction de police peut s’analyser comme
étant une fonction institutionnelle de protection et de régulation de l’ordre social qui est
exercée aux fins de prévenir ou de corriger les dérèglements à cet ordre. Elle comprend
d’une part, des missions de police administrative qui peuvent être subdivisées en activités
d’accompagnement de régulation, d’assistance, de surveillance et de protection dont l’objet
est la prévention des délits ainsi que la maitrise ou le contrôle d’activités perturbatrices de
l’ordre, de situations de crise. Elle comprend, d’autre part, des missions de police judiciaire
ainsi que les tâches qui consistent à prêter main forte à certaines autorités ou aux
fonctionnaires10.
et administrative sans pour autant épuiser le contenu de ces derniers. Ainsi, ils accomplissent
des missions dont la finalité est plus large que la recherche des infractions et de
maintien de l’ordre public.
Le contenu des missions de la police est donc tout acte exécutoire de police
administrative ou de police judiciaire, juridique ou matériel, portant une indication, une
obligation ou une interdiction pour le citoyen12.
Les missions de la Police sont donc importantes et redoutables. C’est pour cela
que le Procureur Général de la République a instruit aux Magistrats d’encadrer l’aspect
judiciaire
des activités de la police en tant que garante des droits et libertés de l’individu ainsi que des
impératifs de l’ordre public et du bienêtre général des citoyens, par la mise en place des
mécanismes de tutelle-répression de l’infraction-contrôle de la légalité des actes juridiques
des officiers de la police judiciaire13.
La police doit donc être redevable, c'est-à-dire qu’elle est tenue de l’obligation de
rendre compte à la population. La redevabilité est indispensable à intégrer dans la mise sur
pieds d’une Police œuvrant en démocratie pour des raisons évidentes notamment le fait
que14 :
Le salaire des policiers est produit par le contribuable et, son utilisation doit être
rendu compte en tant que tel au souverain primaire.
Les populations sont à la fois victimes premières de l’insécurité et bénéficiaires
de services fournis par les services de la police.
Lutter contre l’impunité signifie garantir le respect des droits et libertés des
citoyens et là toutes les institutions sont mises à compétition, chacune en ce qui la concerne.
En effet, « Si l’on bafoue les droits fondamentaux de l’homme ou si on ne les protège pas, le
Droit cesse de répondre à son objet, car, on ne protège plus la vie de l’individu dans la
société15.»
12
Christian DELVLKENEER, op cit, p52.
13
Circulaire du Procureur Général de la République n° 015/D.008/PGR/2013 du 14 juin 2013 relative aux
arrestations, garde à vue et modèle de Registre de Garde à Vue, Kinshasa, 14 juin 2013, p.
2, inédit
14
Société civile forces vives de la RDC, Réseau pour la réforme du secteur de sécuritaire, Groupe technique et
stratégique, pour une loi portant organisation et fonctionnement de la Police Nationale congolaise, aide-
mémoire, 1ère édition, Kinshasa, centre les salésiens, mai 2009, p.7
15
JULIUS NYERERE cité par NTUMBA LUABA, Préface in Séminaire de formation sur les droits de l’homme et le
Droit International Humanitaire, Kinshasa, UNIKIN 1999, p. 6 inédit.
6
Ainsi il faut souligner les dispositions des articles 7,8 et 10 de la loi n°11/013 du
11 Août 2011 portant organisation et fonctionnement de la police nationale congolaise
dispose que : « la police nationale n’inflige n’encourage ou ne tolère aux actes de torture
aucun traitement ou peine inhumain, ou dégradant ; dans quelques circonstance que ce soit.18
16
L’article 48, alinéa 1 et 2 de la loi n°12/013 du 1er juin 2013, portant statut du personnel de carrière de la
police nationale, In JORDC, N° spécial, Kinshasa, 06 juin 2013
17
Article 182, Op.cit.
18
Article 7 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la Police
Nationale Congolaise
19
Article 8 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la police
Nationale congolaise
20
Article 10 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la Police
nationale congolaise
7
Le choix porté sur ce sujet est un choix judicieux qui se justifie par l’inexécution
de la mission de la police et de l’armée en RDC et particulièrement à l’Est du pays à
l’occurrence de deux provinces que sont la province de l’Ituri et celle du Sud- Kivu ou la
population fait face à des massacres, agressions, meurtre, guerre, violence et tuerie etc.
Quant à nous, nous avons défini l’état de la question comme étant une
démarcation ou une certaine nuance de notre travail par rapport aux études des autres
chercheurs. Le domaine que nous avons embrassé pour notre étude est certes un sujet
21
Simplice NKWANDA MUZINGA, Cours d’initiation à la recherche scientifique, 2020, inédit
8
pertinent et très sensible, mais nous ne sommes pas le seul, moins encore le premier à parler
sur le rôle ou la mission de la police et de l’armée congolaise, par contre, certains chercheurs,
l’ont déjà abordé dans un certain contexte. Il s’agit de :
A. PROBLEMATIQUE
22
Jean-Jacques WONDO, La mission de la police congolaise dans la consolidation de l’Etat de droit, Mémoire,
Université de Kinshasa, inédit.
9
Ainsi la protection des personnes et de leurs biens, cette mission incombent qu’à
la police nationale congolaise, voire de l’armée congolaise.
B. HYPOTHESES
23
Victor KALUNGA TSHIKALA, Guide pratique de la Rédaction des mémoires en Droit, Ed. du col., Lubumbashi,
2012, p.8
24
Simplice NKWANDA MUZINGA, Op.cit., p.48
10
Etat de droit nécessite la réforme des institutions publiques, y compris cette opérants dans le
service de sécurité contre la police nationale congolaise.
Nul ne peut, sous peine de haute trahison, les détourner à ses propres fins.
Nul ne peut, sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires, paramilitaires
ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée. Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les
frontières.
Dans les conditions fixées par la loi, elles participent en temps de paix au
développement économique, social et culturel ainsi qu’à la protection des personnes et de
leurs biens. En temps de guerre ou à l’occasion de la proclamation de l’état de siège, de
l’état d’urgence ou lors de la réquisition des Forces Armées, celles-ci assurent la protection
des personnes et de leurs biens ainsi que des intérêts fondamentaux du pays sur le territoire
national et en dehors de celui-ci.
25
Loi n°04/023 du 12 novembre 2004, portant organisation générale de la défense et des forces armées
congolaises
11
Chaque pays du monde a besoin d’une armée pour défendre son territoire contre
plusieurs menaces éventuelles, qui peuvent être intérieures, tel est le cas des Bakata Katanga ;
ou extérieures (attaque d’un pays qui a de visé expansionniste), cas du Rwanda avec le
mouvement de M23 dans les provinces de l’Ituri et Sud-Kivu. Cet Etat crée de l’insécurité qui
ne permet pas à la population de vaquer à ses occupations habituelles. Le rôle important de
l’armée est celui de sécuriser le pays.
12
En ce qui concerne l’armée joue un rôle important de dissuasion pour chaque Etat,
et pour la RDC c’est celui de défendre l’intégrité du territoire national et les frontières.
Ce rôle est très peu assuré dans la mesure où nous avons vu en République Démocratique du
Congo, particulièrement dans la ville de Lubumbashi, comment est-ce que la police n’est pas
à la hauteur pour assumer la charge qui l’incombe, dans le cas d’espèce, pour que la police
parvienne à assumer cette mission qui lui revient, l’Etat congolais doit adopter certaines
stratégies qui le permettra de bien appliquer leur rôle, ces stratégies qui peuvent être des
stratégies politiques et sécuritaire tels : qu’instaurer des bouclages pour des raisons de
contrôle et préventions de routine, assurer la traçabilité de tous criminels en informant les
données, assurer la traçabilité (identification) de tous les conducteurs de taxis, taxis bus et
moto taxis desservant la ville, lutter contre les contre-valeurs, moralise l’espace public).
de vie des simples soldats, explique également le manque de l’armée congolaise sur le terrain
lorsqu’ils sont payés régulièrement, le gouvernement doit veiller de lutter contre l’impunité au
vue de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, mais aussi la riche province du Haut-
Katanga et dans sa capitale Kinshasa, régulièrement secouée par des attaques des groupes
armés, une réforme urgente de l’armée congolaise s’avère indispensable. Car, si l’état de
délabrement de l’armée congolaise constitue l’un des problèmes majeurs de gouvernance en
RD. Congo, la reconstitution de l’armée fait également partie des solutions pour restaurer
semblant d’autorité au Congo.
Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de la
réquisition écrite émanant de l’autorité administrative ou l’autorité judiciaire 28.
26
Article 14 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la Police
Nationale congolaise
27
Article 15 de la loi organique N°11/013 du 11/Août portant organisation et fonctionnement de la police
Nationale Congolaise
28
Article 17 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la police
nationale congolaise
14
Dans ces rôles exercés par la police nationale congolaise, est un rôle d’injonction
du pouvoir des autorités tant administrative et judiciaire, ce dernier doit interpeller la
conscience en créant des stratégies pour mettre main aux auteurs de l’infraction, surtout dans
le cas de l’arrestation.
Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent suivant les circonstances, au
titre de suppléance, d’appui ou de concours à d’autres services y compris les missions
diplomatiques et consulaires de la République. Dans le cade de ses missions ; des membres du
personnel de la police nationale peuvent être détachés auprès de ces services29.
A. METHODES
En ce qui concerne notre travail, nous avons opté pour deux méthodes : la
méthode exégétique et la méthode sociologique.
29
Article 18 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la police
nationale congolaise
15
B. TECHNUQUES
V. DELIMITATION DU TRAVAIL
La police est un service public composée des hommes et des femmes, agents de
la police commis à la protection des personnes et de leurs biens tant publics que privés se
trouvant sur le territoire de la RDC. Ces agents représentent dans l’option des citoyens
congolais ainsi que des expatriés qui résident en RDC et sont porteurs de l’image de ces
services aux yeux de ces citoyens et expatriés dont ils doivent la quiétude. 33
§.1. LA CONSTITUTION
La Police est apolitique. Elle est au service de la nation congolaise. Nul ne peut la
détourner à ces propres fins34.
Elle assume avec justice une fonction de gardienne de l’ordre public pour la sécurité et la
tranquillité de l’ensemble de la population. Si elle a la charge de la protection des hautes
personnalités, c’est en tant qu’elles sont des représentants du peuple qui ont la charge de faire
fonctionner les institutions. C’est seulement, en considération des fonctions qu’elles occupent
ou des services qu’elles rendent ou sont censées rendre à la population, et pour des raisons de
stabilité politique, qu’il est légitime qu’elle bénéficie d’une protection particulière 36.
La présente loi organisation engage une réforme pour répondre au présent besoin
de doter la République d’une police républicaine, unifiée, efficace apolitique et
professionnelle susceptible de fonctionner véritablement au-delà de toute conjoncture et
soubresauts politique.38
Elle dispose en son article 2 que « la police nationale congolaise est un service
public, civil, accessible à l’écoute de la population et chargé de la sécurité et la tranquillité
publique, de la sécurité des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de
l’ordre public ainsi que la protection rapproché des hautes autorités.39
mieux comprendre la nature des problèmes sociaux avant de formuler une réponse policière.
La police locale connait son territoire et elle est connue de ses habitants. C’est grâce à son
intégration qu’elle prend rapidement conscience de ce qui se passe en matière de sécurité sur
son territoire et qu’elle peut anticiper et réagir adéquatement.40
Partenariat et concertation
Ce principe de partenariat soutient que la sécurité n’est pas l’affaire uniquement
de la police. La mise en œuvre de ce principe se réalise en partenariat, en concertation en
puissant dans le capital social et culturel de la population, des organisations de la société
civile et de la coutume, notamment à travers les conseils locaux de sécurité et la qualité de la
vie naissent du travail commun de tous les acteurs de la société.41
Résolution de problème
La police dans son aspect de proximité s’attache en priorité à résoudre les
problèmes d’insécurités telles qu’ils se posent à la population à l’échelle locale. Elle cherche à
intervenir sur les causes de l’insécurité et ne se contente pas de répondre simplement de
manière réactive et superficielle aux incidents. 43
Redevabilité et transparence
Selon ce principe, la police répond son action devant les autorités civiles et
devant le public. Elle le fait par la publication régulière d’information sur ses activités et sur
40
La Police de proximité en RDC, Guide pratique. Une publication d’EUPOL R.D. Congo, 1ère éd., Kinshasa, 2010,
p.11
41
Ibidem
42
Ibidem
43
Ibidem
20
les résultats. Elle informe les citoyens des procédures qui sont mises en place pour dénoncer
les abus de la police.44
De 1885 à 1908 sous le statut de l’E.I.C. le Congo était le domaine privé du roi
Léopold II et n’a de forces de police au sens propre du terme. C’est seulement en 1908
lorsqu’il devient colonie Belge que le Congo belge verra naitre la force publique, une force
militaire chargée des missions de l’armée et de la police. La force publique avait pour rôle
essentiel l’implantation de la colonie, la protection des intérêts de cette dernière et comme les
44
Ibidem
45
La police de proximité en RDC, Guide pratique, Op.cit., p.p.28-29
46
MABIALA, MATUBA NGOMA, l’organisation de la police nationale congolaise (1966-2006), Version provisoire
non publiée. Kinshasa, RDC, inédit.
21
petits congolais l’ont appris à travers leur histoire coloniale « conduire le peuple primitif et
barbare de la terre de canard à la lumière, à la civilisation »47.
Après la seconde guerre mondiale, pour assurer le maintien de l’ordre public dans
les nouvelles et les nouveaux centres extra-coutumiers qui connaissent désormais des fortes
concentrations de population civile, le gouvernement central colonial détache des agents de
force publique et des militaires, après des administrateurs des territoires. Cette période est à
double titre importante dans le processus qui donnera naissance à la police au Congo.
47
Thierry MAJAMBA LANDU, Maping Police service in Democratic republic of Congo ; institutional interaction
central, provincial and local levels. Ed. IDS, research report 71, Londres 2012, p.24
48
Ibidem, p.24
49
Ibidem
22
utilisées à des fins personnelles, elles ont fini par devenir les actrices principales d’une
balkanisation du pays50.
Complètement désavouée par cette dernière, elle finira par être remplacée par une
autre force ayant la même mission qu’elle, mais mieux équipée et plus entrainée au plan
militaire. C’est la naissance de la Garde civile, sorte de police anti-émeute inspirée de la
police fédérale allemande et crée par l’ordonnance n°84-036 du 28 août 1984, modifiée et
complétée par l’ordonnance-loi n°002 du 14 mars 199252.
50
Thierry MAJAMBA LANDU, Op.cit., p.24
51
Réforme de 1966 organisera la PNC en 4 types de brigades : la brigade d’investigation avec pour mission
d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ; la brigade d’investigation avec le célèbre BSR (Brigade
spéciale de recherche). Chargée de poursuivre les enquêtes criminelles et les bureaux de renseignements
généraux en charge de la collecte de renseignement à transmettre à la BSR ; la BR (Brigade routière) et la BM
(Brigade Mobile).
52
Thierry MAJAMBA NLANDU, Op.Cit., p.34
23
Pour combler le vide sécuritaire laissé par les anciennes forces de l’ordre dans les
villes du Congo passées progressivement sous le contrôle de l’Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération (AFDL), le président M’zee Laurent-Désiré KABILA
organise des troupes spéciales pour assurer les missions de la police, différente des autres
forces qui poursuivaient les combats. C’est ainsi que naitra à Goma le 02 avril 1997, la police
de la période de la guerre dite « délibération ».53
53
Ibidem p.52
54
Ibidem p.26
24
Au regard de ce qui précède, la police nationale congolaise est donc une police
porteuse, dès sa naissance, des limites de son efficacité. Ses faiblesses sont liées à son
caractère militaire, son organisation inadaptée, la dévolution de ses missions à des multiples
structures policières, l’insuffisance des moyens matériels et d’infrastructures pour un bon
fonctionnement, les limites d’un cadre légal et règlementaire particulier régissant la police
nationale congolaise, l’absence d’une formation professionnelle homogène en raison des
origines divers de ses éléments, l’absence de salaire et de prise en charge sur le plan social,
etc.
Pour conclure ce bref aperçu historique, il est intéressant de mentionner le fait que
tout au long de la période postindépendance, divers tentatives maladroites parce que
politisées, ont cherché en vain à instaurer une gestion citoyenne de proximité de la fonction de
police, grâce à la mise en place des milices politiques telles que les corps de volontaires de la
République (CVR) et autres forces d’Autodéfense populaire (FAP) et unités de défense locale
(UDL). Toutes ces tentatives ont eu en commun leurs différentes mais inefficaces tentatives
de débarrasser les forces de police de leur caractère militaire et oppressif.55
55
Ibidem
25
1. Un service public
Le terme « service public » est un terme à géométrie variable, il est compris tantôt
au sens matériel, tantôt au sens organique. Au sens organique, il implique l’idée d’une
organisation d’une structure ou d’un appareil de gestion ; tandis qu’au sens matériel et
fonctionnel, il implique l’idée d’une activité de gestion visant à satisfaire des besoins d’intérêt
général déterminés. Pris dans deux sens définis ci-dessus, la police nationale répond à ce
double critère tel que le renseigne la structure définie aux articles 23 et suivants de la loi
organique prérappelée, et ses missions déterminées aux articles 14 et suivants de la même loi
organique. Le législateur a entendu mettre un accent particulier sur la satisfaction de l’intérêt
général pour distinguer la police nationale des forces aux services soit d’un individu, soit du
pouvoir56.
2. Civil
Le caractère civil de la police nationale s’oppose au caractère militaire auquel elle
a été soumise autrefois. En effet, le constat fait de la police d’avant la réforme par le groupe
d’experts du GMPRR en 2006 a reflété que la police actuelle est un « fourre-tout », où on
trouve d’anciens militaires des forces zaïroises, d’anciens élément de la garde civile, de la
gendarmerie nationale, les « Kadogos » (enfants soldats à l’évènement des forces de l’AFDL),
les orphelins et veuves des militaires, les lettrés, les illettrés57.
3. Unique
L’unicité de la police vise dans une première acception, le regroupement au sein
de la police nationale de divers services publics exerçant les missions de la police judiciaire et
56
Pacifique MWINDO MAGADJU, le role de la Police Nationale congolaise dans le contexte de décentralisation
en RD. Congo.
57
Anne-Marie NSAKA KABUNDA, La réforme de la Police Nationale congolaise et la contribution des partenaires
internationaux, Kinshasa, 2010, inédit, p.3
26
de la police administrative. Dans une deuxième acceptation elle vise le monopole par la police
nationale de la sécurisation des personnes et de leurs biens.
4. Apolitique
L’apolitisme de la police nationale congolaise est le corollaire de sa
caractéristique d’un service public ne visant que l’intérêt général. Il met la police nationale à
l’abri de toute coloration politique pour lui assurer sa véritable neutralité. L’apolitisme est
consacré par l’article 4 qui reprend l’article 183 de la constitution58.
5. Républicaine
La loi organique astreint la P.N.C. au respect de la constitution, des lois de la
république, des traités et accords internationaux légalement conclus ainsi qu’au respect des
droits de l’homme et libertés fondamentales. Le caractère républicain est consacré à l’article 4
qui reprend l’article 183 de la constitution. La loi sur le statut de policier de carrière ajoute
dans l’accomplissement de ces missions, le policier doit respecter et protéger la dignité
humaine, défendre et protéger les droits de l’homme, le droit international humanitaire ainsi
que les droits et libertés fondamentales de l’individu.59
6. Professionnel
7. Accessible
58
Ibidem
59
Article 48 alinéa 1 de la loi N°13/013 du 1er Juin 2013 portant statut du personnel des carrières de la Police
Nationale, in JORDC, n°spécial, Kinshasa, le 06 juin 2013.
60
Pacifique MWINDO, Op.cit., p. 609
27
La soumission à l’autorité civile suppose en effet, que les autorités des entités
territoriales décentralisées et de circonstances administratives qui ont la charge de veiller au
maintien de l’ordre public dans leurs juridictions respectives en tant qu’autorités de la police
nationale affectées dans leurs entités. Ceci découle de l’article 84 de la constitution de la
République Démocratique du Congo.
L’armée est un ensemble des forces militaires d’un pays rassemblées, entrainées,
structurées et équipées de façon à pouvoir entreprendre des manœuvres guerriers son
caractère offensif (conquête de territoire ennemi) ou défensif. Par guerre nous entendons un
état de conflit entre deux Etats ou la divergence d’intérêt sont réglées par la force et non par le
droit. La paix, elle ne peut se résumer à une absence de conflit, mais correspond à une
situation ou les différents sont réglées par le droit.62
Le terme « armée » peut designer l’institution toute entière regroupant tous les
militaires du pays ou un ensemble plus restreint composé d’hommes et des femmes placés
sous la direction d’un commandant militaire, sous un seul commandant et affectés à une
mission précise. Dans son sens plus général, le terme armée s’applique aux moyens d’un Etat,
d’un peuple, d’une collectivité sociale, politique religieuse ou économique moyens
comprenant des effectifs organisés hiérarchisés, armées, équipés, administrés et militairement
61
Ibidem
62
Htpp://mediadico.com/dictionnaire/définition/armée (12 juillet 2010)
28
instruit ; leur fin est d’imposer la volonté de l’autorité supérieure par la force ou la menace de
son exercice, soit à l’intérieur soit à l’extérieur des territoires mouvants qui fixent, de la
collectivité considérée.63
Article 2
Aux termes de la présente loi, les concepts ci-après sont définis comme suit :
La défense nationale est l’ensemble des moyens militaires et non militaires mis en
place par la Nation pour assurer sa défense ;
La politique de défense est le système de défense choisi par l’Etat et répondant au
mieux aux besoins de la sécurisation du territoire nationale, de la population et des
institutions ;
Les intérêts fondamentaux de la Nation visent notamment :
Son indépendance ;
L’intégrité de son territoire et sa sécurité ;
La forme républicaine de ses institutions ;
Les moyens de sa défense et de sa diplomatie ;
La protection de sa population, même à l’étranger ;
L’équilibre de son milieu naturel et de son environnement ;
Son potentiel scientifique, économique, artistique et son patrimoine culturel ;
Son développement durable.
63
ANDRE DUBUS et REVIS N., Op.cit., p.17
29
La défense militaire est le fait de s’opposer en tout temps et en toute circonstance, par
des moyens militaires à toute forme d’agression dirigée contre les intérêts
fondamentaux de la nation.
La doctrine militaire définit les modalités de mise en œuvre des moyens militaires
suivant une stratégie et une organisation données ;
La stratégie de défense est l’ensemble des mesures militaires, politiques,
diplomatiques, économiques, scientifiques, psychologiques et culturelles pouvant, en
permanence, garantir au gouvernement la capacité de parer à toute menace contre les
intérêts de la Nation ;
La stratégie militaire, composante de la stratégie générale, est, pour l’Etat, l’art de
concevoir l’utilisation et la mise en œuvre des ressources de sa puissance pour
atteindre, par l’usage ou la menace de l’usage de la force, les objectifs qu’il s’est fixé ;
La dissuasion est le fait de détourner ou de décourager la résolution de l’adversaire
d’attaquer le territoire ou de menacer les intérêts vitaux de la Nation, en raison des
dommages disproportionnés qui en résulteraient pour elle ;
L’état d’urgence est un régime d’exception décrété par ordonnance du Président de la
République pour renforcer le pouvoir des autorités civiles lorsque des circonstances
graves menaces, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire
national ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des
institutions ;
L’état de siège est un régime restrictif des libertés publiques décrété par ordonnance
du Président de la République sur tout ou partie du territoire lorsque des circonstances
graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité nationale ou
qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions ;
La guerre est le recours légal et ultime à tous les moyens militaires ou non militaires
de défense nationale pour mettre un terme à la menace ou à l’agression contre les
intérêts fondamentaux du pays ;
La mobilisation générale est la mise en œuvre de toutes les forces vives et l’utilisation
des ressources du pays pour les besoins de la guerre. Elle a pour effet l’application
immédiate des dispositions légales relatives au droit de requérir les personnes, les
biens et les services. Elle permet également de soumettre au contrôle et à la
répartition, les ressources en énergie et les produits de première nécessité ;
La mise en condition est la préparation et l’entraînement des unités en vue de leur
mise en œuvre ;
30
L’armée congolaise a changé plusieurs fois des noms, en passant par plusieurs
étapes. Elle a commencé par la force publique depuis 1885 jusqu’en 1960, puis armée
nationale
congolaise après l’indépendance (ANC), jusqu’à devenir forces armées zaïroise (FAZ). Lors
de l’avènement de Mzée Laurent Désiré KABILA, elle est passée pour les forces armées
congolaises (FAC) pour finalement être forces armées de la République Démocratique du
Congo (FARDC).
1. FORCE PUBLIQUE
Elle fut créée en 1885, lorsque Léopold II venait de prendre possession de l’Etat
indépendant du Congo, actuelle République Démocratique du Congo, il commandait le
ministère des affaires intérieures. C’est ainsi qu’il va créer une force militaire et de police
pour l’Etat.
L’histoire nous renseigne que les officiers belges et les congolais prirent
automatiquement la place des européens de différents organes qui constituaient le corps des
64
La loi organique n°11-012 du 11 Août 2011, portant organisation des forces armées.
65
BANZE WA BANZE, Etude des comportements des forces armées de la République Démocratique du Congo,
Mémoire de licence en
criminologie, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, Février 2010, p. 42
32
officiers sous l’E.I.C. La troupe déployée au Katanga était spécialement constituée d’une
force autonome de 6 compagnies et une unité cycliste.
Dans l’ensemble, la force publique était constituée d’un organe de douze mille
cent
hommes, répartis entre les vingt et une compagnies. Au fil du temps, la force publique vers
1914 comptait déjà plus ou moins 17.000 soldats, recrutés sous le système de quotas dont les
conditions de recrutement forcé ont continué.
L’armée nationale congolaise (ANC) fut créée après l’indépendance qui eut lieu le
30 juin 1960. Elle fut obtenue après des nombreuses discussions avec la Belgique qui tenait à
ce qu’elle ait lieu après 30 ans. Il s’est posé un problème très sérieux chez les congolais de
pouvoir prendre la relève des officiers blancs pour la maitrise de la situation sur toute l’étendu
du territoire ou la situation était devenue ingérable. Les revendications, maintes fois
exprimées par les hommes en uniforme, n’avaient retenu l’attention de personne :
l’africanisation des cadres, réajustement de la rémunération, amélioration des conditions de
travail, réalisation de promesses faites aux soldats méritants66.
66
ELIKIA M’BOKOLO, Directeurs à l’école de hautes études en sciences, postface du livre de MABIALA MANTUBA
33
et celles de l’Est (1964) ; ces guerres ont eu une incidence sur la capacité de faire face à tous
ces mouvements67.
Un usage plus contemporain de la tromperie ancestrale des sorciers fut mis à jour
durant la récente guerre civile au Congo. La sorcellerie augmente toujours en temps de guerre,
mais cet exemple de tromperie est exceptionnel. Des jeunes africains furent recrutés pour
rejoindre l’armée rebelle qui déferla vers le sud-ouest du Congo. Ils contrôlèrent à un certain
moment un cinquième du territoire. Pour s’assurer d’une armée vicieuse et sans peur, les
chefs de la rébellion usèrent de la sorcellerie pour convaincre les guerriers qu’ils étaient
invincibles, leur promettant que si une balle ennemie les touchait elle se transforme en goutte
d’eau. Le 14 août 1964, après le rite de sorcellerie, les soldats se dirigeaient vers Luluabourg
(Kananga aujourd’hui) pleins de confiance. Le docteur Alexandre Reid raconte la bataille qui
s’ensuivit :
67
MUKENDI NKASHAMA et KABEYA MUKAMBA , Guerres et mutations sociolinguistique en République
Démocratique du Congo(1960-1999), In 40 ans d’indépendance, Tome II, PUL, 2004, p. 133
68
MULELE MAI : est un groupe de résistance conduit par MULELE PIERRE qui s’opposait au pouvoir de
Léopoldville, ce groupe utilisait des pratiques fétichistes qui consistaient à subir des rites au cours d’une
cérémonie pour les rendre invulnérables aux balles et autres objets tranchants lors du combat.
34
avaient perdu leur capacité de raisonner clairement et même de se défendre, parce qu’ils
avaient mis toute leur confiance dans la sorcellerie69.
Cette règle n’a pas épargné la RD Congo qui après des discordes, des conflits
politiques, des sécessions, des rebellions et mutineries après l’indépendance, ont permis à
l’armée de prendre le pouvoir. Par un communiqué le commandant en chef de l’Armée
Nationale Congolaise va prononcer ce qui suit : Depuis plus d’un an, l’Armée Nationale
Congolaise a lutté contre la rébellion qui, à un moment donné, a occupé près des deux tiers
du territoire de la République. Alors qu’elle est presque vaincue, le Haut Commandement de
l’Armée constate avec regret qu’aucun effort n’a été fait du coté des autorités politiques pour
venir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en masse de la brousse, en
faisant confiance à l’Armée Nationale Congolaise. La course au pouvoir des politiciens
risquant à nouveau de faire couler le sang congolais, tous les chefs militaires de l’Armée
Nationale Congolaise, réunis ce mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant en
chef, ont pris, en considération de ce qui précède, des graves décisions suivantes71 :
Selon Horold72, certains facteurs favorisent cette politisation des forces armées : la
perte de la crédibilité du gouvernement civil due aux incessantes querelles du pouvoir, la
persistance de sérieux problèmes de sécurité intérieure, l’absence d’une menace extérieure
imminente et la conviction de l’Armée d’être la gardienne de la nation.
69
WOLFORD, M., Réellement libre de l’esclavage de la sorcellerie, Zambie, Christian Literature Press, S.D.,p. 67.
70
HOROLD CROUCH, Cité par DUBUS, A. et REVISE, N. , Op.cit, p. XVII
71
Extrait de la proclamation du Haut Commandement de l’Armée Nationale Congolaise du 24 novembre 1965
72
HOROLD CROUCH cité par DUBUS, A. et REVISE, Op.cit, p. XVIII.
35
Jean-Jacques ROUSSEAU écrivait : « le plus fort n’est jamais plus assez fort pour
être toujours le maitre s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir » 74.
Le nom de la République Démocratique du Congo a continué jusqu’en 1971 pour être
remplacé par la dénomination République du Zaïre, qui d’après les tenants du régime
mobutiste prêtait à confusion qu’il fallait écarter. La prise de pouvoir par MOBUTU a plongé
l’armée dans le tribalisme, beaucoup d’officiers étaient de l’Equateur, où lui-même était
ressortissant. Il a fini par faire du lingala une langue militaire.
Depuis 1965, le pays a connu un régime fort qui l’a plongé dans une crise totale,
Laurent Désiré KABILA à la tête d’un mouvement dénommé Alliance des Forces
Démocratique pour la libération du Congo en sigle AFDL va combattre le régime de
MOBUTU pour libérer le pays de la dictature qui a duré 32 ans.
Après la mort de Laurent Désiré, le pays était plongé dans une situation de crise
identique à celle des années qui ont suivi l’indépendance. Les différents mouvements qui ont
combattu avec Laurent Désiré vont se désolidariser pour commencer leur propre lutte. Après
la mort de Laurent Désiré KABILA, le pouvoir sera pris Joseph KABILA KABANGE, fils du
feu Laurent Kabila avec l’accord du gouvernement KABILA père et l’armée.
Au fil de temps les forces armées congolaise vont devenir les Forces armées de la
République Démocratique du Congo, « FARDC » en sigle.
1. TEXTES CONSTITUTIONNELS
73
Ibidem
74
Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social, Flammarion, Paris, 1992, p. 32.
36
L’article 251 était consacré aux Forces armées qui disposait : « Le contingent des
forces armées est fixé annuellement. La loi qui la détermine, n’a de force que pour un an, si
elle n’est renouvelable76. »
Les forces armées ne pouvaient intervenir dans les affaires intérieures d’une
province et suppléer ainsi les forces de police que dans le cas fixé par la loi nationale.
Quant à la constitution du 24 juin 1967, l’article 30 disposait : « Le président de la
République nomme et révoque les gouverneurs des provinces.
75
Article 219 de la Loi fondamentale du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo.
76
Article 251 de la Loi fondamentale du 19 mai 1960
77
Articles 159, 160, 161, 162, 163 et 164 de la constitution du 1er août 1964.
37
Il est le chef suprême des forces armées et de la police. Il nomme et révoque les
officiers des forces armées et de la police … »
78
Article 83 de la constitution du 18 février 2006.
38
1. Extra-catégorie ;
2. Catégorie ;
3. Ordre.
La maison militaire évalue la capacité opérationnelle des unités des forces armées
congolaises, de la police nationale et l’état d’esprit des troupes. Elle exploite et analyse tous
les renseignements militaires, politiques et autres.
Elle émet des avis techniques sur l’achat et l’acquisition des équipements et
matériels militaires. Elle assure la liaison entre le chef et le ministère de la défense.
39
Au sein de la base logistique, on y trouve des dépôts centraux qui sont des
installations non mobiles et dépendent de l’état-major général. La base logistique centrale est
chargée de l’appui logistique, de ravitaillement, de transport des régions militaires et des
unités logistiques. Ces bases logistiques sont implantées à : Boende, Bukavu, Kananga,
Kikwit, Kindu, Lubumbashi, Matadi, Mbandaka et Mbuji-Mayi.
1. Un état-major ;
2. Des bataillons ;
La base logistique centrale des forces armées congolaises fonctionne sur le plan
administratif sous l’autorité du chef d’état-major interarmées des forces armées et sur le plan
opérationnel et stratégique sous l’autorité du président de la République, commandant
suprême des forces armées congolaises.
Congo a connue, dans les rangs des groupes armés comme au sein des forces armées, il y a eu
des catégories vulnérables. Il faut entendre par là les enfants soldats, filles ou garçons de
moins de 18 ans, les invalides, les malades chroniques, les personnes âgées, les veuves et les
orphelins.
Ces groupes devaient être protégés pour leur insertion dans la vie socio-
économique
en République Démocratique du Congo. Par cet acte, deux structures ont été chargées de
l’exécution relevant chacune de sa compétence, à savoir le ministère de la Défense et de
Droits humains.
41
79
Article 182 de la constitution de la RDC op.cit.
80
Article 5 du décret-loi n°002/2002 op.cit.
81
Article 14 loi organique n°11/013 du 11 août 2011 op.cit.
82
Article 15 loi organique n°11/013 du 11 août 2011 op.cit
42
leurs biens. Elle porte également assistance à toute personne en danger. A cet effet, elle
assure une surveillance générale et des contrôles dans les lieux qui leurs sont légalement
accessibles, transmettent leurs rapports aux autorités compétentes ainsi que les
renseignements recueillis à l’occasion de ces missions, etc.83
Le police est chargée de prévenir les infractions, de le rechercher, d’en saisir les
auteurs de la manière et dans les formes prévues par la loi. Elle veille particulièrement au
respect et à l’exécution des lois et règlements de la République, elle recherche et saisit les
personnes surprises en flagrant délit ou poursuivies par la clameur publique. 84 Elle recherche
les personnes dont l’arrestation a été légalement ordonnée et le met à la disposition de
l’autorité compétente. Elle agit de même pour les objets dont la saisie est prescrite.
Dans ce cas, il ne fait point de doute que la police joue une mission sociale
importante. En effet, par mission sociale de la police il faut entendre l’ensemble des actions
que la police peut entreprendre dans un esprit de préservation et d’assistance afin, d’une part
d’éviter à certains individus de tomber ou de persévérer dans la délinquance et d’autre part,
d’éviter à d’autres individus de devenir victimes des infractions. Cette action de la police
peut s’exercer à la fois auprès de l’ensemble de la population, auprès de groupes ou des
catégories déterminées de personnes ou auprès d’individus isolés85.
La police nationale empêche la divagation des aliénés dangereux, s’en saisit et les
remet sur le champ de l’autorité civile compétente. Elle agit de même à l’égard de ceux qui
lui seraient signalés comme évadés des établissements d’aliénés. 86 La police nationale
83
George RENAULT. Elisabeth DERRIKS, op.cit. p15
84
Article 13 du décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
85
Michelle FERAUD, op.cit. p18
86
Article 16 du décret-loi n°002/2002 du janvier 2002 op.cit.
43
constate par procès-verbal la découverte de tout individu trouvé mort. Elle en averti les
autorités administratives et judiciaire. Elle est chargée d’assurer la police de roulage, elle
maintient, en tout temps, les communications et le passage libre et y assure la libre
circulation.
- Tout attroupement non armé qui tente libérer des prisonniers ou condamnés, qui porte
atteinte à la vie des personnes ou qui se livre à l’invasion, au pillage ou à dévastation
des propriétés ;
La police nationale ne quitte les lieux qu’après s’être assurée que sa présence
n’est plus nécessaire pour protéger les propriétés, maintenir la tranquillité publique et arrêté
les auteurs des infractions qui auraient occasionné directement ou indirectement la
catastrophe ou le sinistre. Elle exécute ses missions ordinaires déterminées par le présent
décret-loi, plus particulièrement au cours de tournées, les patrouilles, par les services de
recherche et de séjour, en brousse. Ces différents services sont organisés de telle manière
que tous les lieux placés sous leur couverture soient régulièrement surveillés.87
par la clameur publique, de même que sur tout fait de nature à porter atteinte à l’ordre public
et à la sureté de l’Etat.
Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de
la réquisition écrite émanant de l’autorité administrative ou de l’autorité judiciaire. A cet
effet, les agents de la police nationale sont tenus, sous peine, de sanctions, de déférer
promptitude à toute réquisition légale de ces autorités.
Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent suivant les circonstances, au
titre de suppléance, d’appui ou de concours à d’autres services y compris les missions
diplomatiques et consulaire de la République. Dans le cadre de ces missions, des membres
du personnel de la police nationale être détachés auprès de ces services.88
Elle appréhende tout militaire qui est en infraction sur avis de recherche, elle
poursuit tout militaire déserteur ou irrégulièrement absent de son unité ; elle prend à son
égard les mesures prescrites par la loi et les règlements de la République. Dans tous les cas,
elle informe le commandant de l’unité à laquelle appartient le militaire concerné. 90
88
Article 16 organique n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
89
Article 25 décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
90
Article 29 décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
45
91
Article 187 al 2 de la constitution, op.cit.
92
André DUBUS, REVISE N, op.cit.p75
93
Article 1,2 du décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des
FAC
46
et le Moba 2 et la guerre de L’AFDL. Pendant toutes ces guerres, l’armée a joué un rôle
important à l’intérieur du pays. Cette mission de l’armée est confuse, entre elle et de la police
nationale congolaise.94
Jadis dans les années allant de la prise de pouvoir du président MOBUTU vers
les années 1997 lors de la prise de pouvoir du président Laurent Désiré KABILA, nous
avions observé l’application de la mission de l’armée et de la police nationale en toute
sincérité, leurs mission principales qui est celle de protéger les personnes et leurs biens
ainsi que la défense de l’intégrité du territoire national et ses frontières ; où ils devaient
acheminer les personnes jusqu’à leur domicile durant la nuit, de concrétiser les patrouilles
nocturnes des bouclages de se positionner dans les endroits public pour préserver les troubles
de l’ordre public et le maintien de la paix, alors que ces pratiques ou missions qui les
incombent est très peu assuré dans la mesure où nous constatons pendant les patrouilles
nocturnes assisté à des tracasseries, de menaces, auquel la population deviens victimes de
perte des biens que cette dernière possède en le tabassant à mort, alors dans les années
antérieures une fois croiser les militaires la population se dit que je suis sauvé.
Pour appréhender cet état actuel des choses essayons voir la fusion et la dualité
de ces deux unités à l’occurrence de l’armée et de la police nationale congolaise.
Dans plusieurs interventions soit pour disperser manifestant soit pour mater les
insurgés, l’armée vient souvent en appuis à la police nationale, lorsque celle-ci n’avaient pas
à neutraliser les manifestants ou encore en cas de débordements.
94
MUKENDI NKASHAMA et MUKAMBA, op.cit. p133
47
Mais la cohabitation entre ces deux unités n’est pas toujours aisée, car la
démarcation entre les deux corps est floue. La police et l’armée sont deux corps niveaux.
L’armée traite toujours la police d’être mal formée, mal payée, corrompue, considère comme
ayant la conscendence sur l’armée. Les conflits de compétence ont été nombreux, mais les
accrochages sont restés limités. Les deux institutions sont toujours en concurrence, mais se
respectent mutuellement. Les militaires sont souvent solliciter pour des missions de sécurité
intérieure. Les corps d’élite de l’armée sont par exemple intervenus aux côtes de la police. 95
L’armée congolaise n’as pas aussi une mission précise, théoriquement la police
s’occupe de la sécurité extérieure, mais en réalité la délimitation est flou par rapport aux
stratégies opérationnelle adoptées. Pour la simple raison, la gestion de la police est souvent
confiée à des officiers des forces armées qui souvent s’inspirent du modèle de l’armée pour
organiser la police. Ils créent au sein de la police des unités spéciales d’interventions, des
unités d’élites. Ce qui crée une ambiguïté entre l’armée et la police nationale.
De nos jours la mission de protéger les personnes et leur bine ainsi que la sécurité
public voire le maintien et le rétablissement d’ordre public, y compris la préservation de
trouble à l’ordre public sont presqu’en voie de disparition dans les milieux public tel que ,
le marché, le stade la police est appelée à veiller sur la sécurité public et la protection continue
de ces peuples alors que dans la pratique les hommes en uniformes se méfient de ce rôle qui
le reviens, la criminalité nocturne et diurnes ne passe pas inaperçu, nous le remarquons dans
les différentes villes de la RDC cas de la ville de Lubumbashi et celle de Kinshasa… sous
d’autre angle nous avions vu l’attribution de la mission qui incombe à la police être attribuer
à des particuliers, civiles les personnes non habilitées, ici nous nous référons du marché
pirate dans la ville de Lubumbashi notre ville, la poursuite de ces petits commerçants enfin de
les retournés dans le lieu où ils sont sensés exercés leurs commerces. Alors que cette mission
est l’apanage de la police nationale congolaise qui sont sensé maintenir et rétablir l’ordre
public.
La population fait face à des cambriolages, des vols, viols, meurtres, assassinant,
traitement inhumain…et dans la plupart des cas ce sont des hommes en uniformes qui sont
95
André DUBUS et REVISE, N, op.cit. p120
48
le plus souvent cités, alors que la police et l’armée sont appelées à sécuriser des personnes et
ceux qui les appartiennent.
CONCLUSION
49
La loi organique N° 11/ 013 du 11 août 2011, classifie la mission de la police en 3 volets, que
sont les missions ordinaires, les missions extraordinaires et les missions spéciales.
Les missions extraordinaires sont celles dont l'exécution n'alliez qu'en vertu de la
réquisition écrite émanant de l'autorité administrative ou de l'autorité judiciaire.
Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent suivant les circonstances au
titre des suppléances. D’appui ou des concours à d’autres services y compris les missions
diplomatiques et consulaires de la république. Dans le cadre de ces missions. Des membres du
personnel de la police nationale Peuvent être détachés auprès de ce service.
Pour renforcer la mission de l'armée qui est celle des défendre l'intégrité du
territoire national et les frontières dans ce cas l'Etat congolais doit éviter certaines pratiques
comme les cas de l'intégrité. Des ex-rebelles dans l'armée régulière ou souvent- de déserteur
de l'armée, est un facteur qui incite l'autre groupe à se mobiliser. il faudrait progressivement
abandonnez cette pratique politique néfaste ; en outre il aurait fallu veiller sur les conditions
de vie des simples soldats, explique également le manque de l'armée congolaise sur les
terrains lorsqu'ils sont payés régulièrement le gouvernement doivent veiller de lutter contre
l’imprinité de la situation sécuritaire dans l'Est du pays mais aussi la riche province du haut -
Katanga et dans sa capitale Kinshasa régulièrement secouée par des attaques des groupes
armes, une réforme urgente de l'armée congolaise s'avère indispensable car, si l'Etat de
délabrement dans l'armée congolaise constitue l'un des problèmes majeurs de gouvernance
en RD Congo , la reconstitution de l'armée fait également partie des solutions pour restaurer
semblant d'autorité au Congo.
La vérification des hypothèses a été rendue possible par l'usage des certaines
méthodes et techniques à savoir la méthode exégétique et la méthode sociologique la méthode
exégétique consiste à expliquer la volonté du législateur qui a été à l'origine de la norme. elle
est fondée sur les dogmes de l'omnipotence du législateur tous les droits et contenus dans la
loi ainsi donc cette démarche nous a permis de rechercher ce que peuvent faire la police et
l'armée congolaise sur les missions qui les incombent.
51
Des techniques telles que la technique documentaire et d'interview nous ont servi
à collecter les données.
Pour fermer les portes, nous laissons les champs de ce travail à tous les chercheurs
qui décidèrent apporter plus des lumières dans ce domaine, que vive la science.
52
PRESENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
1. TEXTES JURIDIQUES
- La constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier
2011 de la République Démocratique du Congo
- La loi organique N°11/013 du 1er juin 2013, portant statut du personnel de carrière de
la Police Nationale, IN JORDC, N° Spécial, Kinshasa, 06 juin 2013.
2. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- 2022-2023
- Mémoire
1. OUVRAGE GENERAUX
- CHAPUIS R., Droit administratif général, Tome 1, 15 ème Ed., Paris Montchristien,
2011.
2. OUVRAGES SPECIFIQUES
- Police de proximité en RD. Congo, Guide pratique, unie publication d’ELIPOL R.D.
Congo, 1ère Ed., Kinshasa, 2012.
III. ARTICLES
- JULIUS NYERE cité par NTUMBA LUABA, Préface un Séminaire de formation sur
les droits de l’homme et le droit international humanitaire, Kinshasa, UNIKIN, 1999
- MULELE MAI : Est un groupe de résistance conduit par Mulele Pierre qui s’opposait
au pouvoir de Léopold ville, ce groupe utilisait des pratiques fétichistes qui
consistaient à subir des rites au cours d’une cérémonie pour les rendre invulnérables
aux bales et autres objets tranchantes lors du combat.
- Société civile forces vive delà RDC Réseau pour la réforme du secteur de sécuritaire,
Groupe Technique et stratégique, pour une loi portant organisation et fonctionnement
de la Police Nationale congolaise, aide-mémoire, 1 ère Ed., Kinshasa, contre les
salésiens, mai 2009.
V. THESES ET MEMOIRES
VI. WEBOGRAPHIE
EPIGRAPHE...............................................................................................................................I
DEDICACE................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.................................................................................................................III
LES ABREVIATIONS.............................................................................................................IV
INTRODUCTION......................................................................................................................1
I. OBJET D’ETUDE...................................................................................................................1
A. PROBLEMATIQUE..............................................................................................................8
B. HYPOTHESES......................................................................................................................9
§.1. LA CONSTITUTION........................................................................................................17
CONCLUSION.........................................................................................................................49