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I

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Privé et Judiciaire

Les missions régaliennes de la police et de


l’armée congolaise : analyse et
perspectives

Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du


Grade de Licencié en Droit

Par Damien KAPOMA KOLALA

Année Académique 2022-2023


II

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Privé et Judiciaire

Les missions régaliennes de la police et de


l’armée congolaise : analyse et
perspectives

Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du


Grade de Licencié en Droit

Par Damien KAPOMA KOLALA

Directeur : NDJEKO KALUME Alexis


Professeur

Année Académique 2022-2023


I

EPIGRAPHE
« Avant moi c’était le déluge, après moi c’est le chao »

Marechal MOBUTU SESESEKO


II

DEDICACE
Ce travail est spécialement dédié à ceux qui ont été victime de l’insécurité, du
viol, vol, meurtre et cambriolage, à nos frères de l’Est du pays victimes de la guerre jours et
nuit alors que l’armée et la police nationale congolaise ont une mission de protéger les
personnes et leurs biens ainsi que l’intégrité du territoire national et ses frontières.

Il est dédié à l’éternel Dieu tout puissant créateur du ciel et de la terre, artisan de
mon essence et mon existence sur cette terre. A vous mes parents Frédérique KIWELE
KOLALA et Pétronille KAJ MAFEF pour tout sacrifice consenti chacun dans ses
responsabilités particulières. A mes frères Guelord LIONZE KOLALA, Gilbert KOLALA,
Jules TSHIBANG, et à toi notre cadet, mon collaborateur, le Benjamin de la famille, Ephraïm
TSHINKUNK KAZACK ;

Mes oncles et tantes, Delphin YAV TSHIBAL, Nestor KASONGO KOLALA,


Jacqueline KALUNGA KOLALA, à tous mes amis, cousins se trouvant partout en RDC et
dans le monde, vous tous que je ne saurais pas citer , la liste n’était pas exhaustive .
III

REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail sanctionnant la fin de notre deuxième licence en Droit qu’il
me soit permis de remercier avec sincérité au Professeur NDJEKO KALUME Alexis dont
j’ai trouvé en lui un maître sur dévoué et s’est montré d’une responsabilité permanente à
répondre à nos divers préoccupations pendant l’encadrement et dans la réalisation du
présent travail au corps professoral de l’université de Lubumbashi ( UNILU) et à la faculté de
droit en particulier, nous disons merci.

A toi ma future dulcinée, que ce travail soit pour vous l’expression de l’amour et
des sacrifices, qui devra caractériser notre existence.

A toutes les personnes qui nous aurais rendu service de loin ou de près, et qui ne
voit pas leurs noms repris dans ce carnet de reconnaissance trouve avec les précités,
l’expression des sentiments de gratitudes les plus distingués.

KAPOMA KOLALA Damien


IV

LES ABREVIATIONS
UNILU : Université de Lubumbashi

UNIKIN : Université de Kinshasa

OP.CIT : Opus Citatum signifiant « ouvrage déjà cité »

ART : Article

RDC : République Démocratique du Congo

ASBL : Association sans but lucratif

JORDC : Journal officiel de la République Démocratique du Congo

SADC : communauté de développement de l’Afrique austral

AFDL : Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo

PNC : Police Nationale Congolaise

M23 : Le mouvement du 23 mars, un groupe crée à la suite de la guerre dans la province du


Sud-Kivu
1

INTRODUCTION

I. OBJET D’ETUDE

La protection des personnes, de leurs biens et la défense de l’intégrité du territoire


national ainsi que ses frontières sont les missions principales auxquelles la police et l’armée
congolaise les incombent ceci constituent le socle de la Démocratie dans un pays, sont le gage
pour le maintien de la paix et de la sécurité publique, ceci découle des articles 182 1 et 1872 de
la Constitution du 18 février 2006, ces missions revienne à la police et l’armée congolaise.

Cette œuvre scientifique, s’altèrera sur les missions régaliennes de la Police et de


l’Armée congolaise : « analyse et perspective ».

Les missions de la police et de l’armée est la défense, le maintien de l’ordre


public, la sécurité des personnes, et de leurs biens, ainsi que la protection de l’intégrité du
territoire national et ses frontières.

Les missions est d’assurer la sécurité de l’Etat qu’à l’intérieur et à l’extérieur de


ses limites limitrophes sont l’apanage de ces corps. Les deux composantes s’occupent de la
paix, de l’harmonie et de la bienveillance de la population et du territoire vis-à-vis d’une
menace extérieure et intérieure du pays.

En général, elles participent également à la mise en œuvre d’autres politiques


publiques, sécurité intérieure ou sécurité civile, santé publique, sauvegarde le maritime,
progression de l’environnement.

Dans certains pays, elles regroupent les forces spécialement dédiées à ces
missions de sécurité intérieure ou de police et comprennent alors des forces de gendarmerie
ou des forces paramilitaires (garde-frontière, garde-côtes…).

Il en est de même dans ses missions comportent les renseignements généraux, la


lutte contre les crimes organisés, la protection de l’environnement et des ressources naturelles,
la sauvegarde de la salubrité et de l’hygiène, la sécurité routière, des voies de communication
et de transport, le contrôle frontalier, douanier et migratoire, la participation au secours de la
population en cas de catastrophe et la participation à la reconstruction et au développement du
pays.

1
Art 182 de la Constitution du 18 février 2006 de la République Démocratique du Congo
2
Art 187, Op.cit.
2

La loi sur la Police Nationale regroupe les missions de la police nationale en trois
volets dont les missions ordinaires et les missions extraordinaires et spéciales.

Les missions ordinaires de la Police sont celles qui s’opèrent quotidiennement ou


à des époques déterminées, sans qu’il soit besoin d’une réquisition de la part des autorités.
Elles s’exercent dans le cadre du service normal de police. Elles ont pour but de prévenir les
troubles à l’ordre public et les infractions, de constater celles-ci, d’en rassembler les preuves,
d’en rechercher les auteurs et de les déférer aux autorités judiciaires compétentes 3.

Ces missions comportent notamment les renseignements généraux, la lutte contre


le crime organisé, la protection de l’environnement et des ressources naturelles, la sauvegarde
de la salubrité et de l’hygiène, la sécurité routière, des voies de communication et de
transport, le contrôle frontalier, douanier et migratoire, la participation au secours de la
population en cas de catastrophes et la participation à la reconstruction et au développement
du pays.

La police veille donc au maintien de l’ordre public en ce compris le respect des


lois et règlements de police, la prévention des infractions et protection des personnes et des
biens. Elle porte également assistance à toute personne en danger. A cet effet, elle assure une
surveillance générale et des contrôles dans les lieux qui leur sont légalement accessibles,
transmettent leurs rapports aux autorités compétentes ainsi que les renseignements recueillis à
l’occasion de ces missions, etc.4

Dans ce cas, il ne fait point de doute que la Police joue un rôle social important.
En effet, par rôle social de la Police il faut entendre l’ensemble des actions que la police peut
entreprendre dans un esprit de préservation et d’assistance afin, d’une part d’éviter à certains
individus de tomber ou de persévérer dans la délinquance et, d’autre part, d’éviter à d’autres
individus de devenir victimes des infractions. Cette action de la police peut s’exercer à la fois
auprès de l’ensemble de la population, auprès de groupes ou des catégories déterminées de
personnes ou auprès d’individus isolés5.

3
Art. 15 de la loi organique n° 11/013 du 11 aout 2011, portant organisation et fonctionnement de la police
nationale congolaise
4
Georges RENAULT, Elisabeth DERRIKS, Police Général du Royaume, collaboration policière transfrontalière
entre la Belgique et le Pays-Bas, les obstacles législatifs, Bruxelles, Politeia ASBL, 1994, p.15
5
Michelle FERAUD « Le rôle social de la police dans la prévention de la criminalité dans les sociétés modernes,
et plus particulièrement dans la prévention de la délinquance juvénile » in Conseil de l’Europe, affaires
juridiques, 3ième colloque criminologique: la police et la prévention de la criminalité, Strasbourg, 1978 p. 18.
3

Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de
réquisitions écrites émanant des autorités administratives ou judiciaires 6. Sous peine de
sanction, les agents de la Police Nationale Congolaise sont tenus, avec promptitude, de
déférer à toute réquisition légale de ces autorités. Ceci signifie que si la réquisition est
manifestement illégale, les éléments de la Police Nationale doivent s’abstenir d’exécuter ses
termes.

Ceci soulève la question de la légalité des mesures prises par la Police. A ce sujet,
il faut noter qu’elles sont pour une part celles de la légalité de toute décision administrative, la
subordination de la légalité des mesures de police à leur nécessité. Légalité à laquelle toutes
les mesures de police sont soumises signifie qu’elles doivent émaner de l’autorité compétente,
et avoir été prises, le cas échéant, selon les procédures et dans les formes prescrites et quant
au fond, elles doivent, bien entendu, avoir été prises en vue du maintien de l’ordre public (ou
s’agissant de certaines polices spéciales, conformément à la finalité qui leur est propre) et non
pas surtout en vue d’un intérêt financier ou pour satisfaire à un intérêt financier, un intérêt
personnel ou celui d’un tiers7.

L’armée a pour mission d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre


toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire ainsi que la vie de la
population. Elle peut aussi lorsque les circonstances graves menacent la sécurité et l’intégrité
du territoire d’un pays ami ou en cas d’agression à la demande de ce pays, l’armée peut se
faire intervenir les unités combattantes. 8 Le cas échéant les forces armées congolaises
peuvent aussi recevoir l’appui des troupes des pays amis ou alliés. Lors de la guerre du 02
août 1998, les troupes Zimbabwéennes, Namibiennes et Anglaises ont combattu aux côté de
l’armée congolaise dans le cadre des pays de la RDC.

Il importe que l’autorité de police s’attache à concilier les nécessités de l’ordre


public ou des intérêts généraux dont elle a la charge avec certains principes constitutionnels
comme les articles 16, 17 et 61 de la Constitution de la R D Congo du 18 février 2006, telle
que modifiée à ce jour, et qui consacrent notamment la sacralité de la personne humaine, le
respect du droit à l’intégrité physique, le droit à la liberté individuelle ou encore l’interdiction
de l’emprisonnement pour dette.

6
Art. 17 de la loi organique n° 11/013 du 11 aout 2011, op cit.
7
Robert CHAPUIS, Droit administratif général, Tome 1, 15ème édition, Paris, Mantchristien, 2011, p.718
8
Article 1,2 du décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des FAC
4

La Police Nationale Congolaise peut, suivant les circonstances, être appelée à


accomplir des missions spéciales qui s’exécutent au titre de suppléance, d’appui ou de
concours à d’autres services. Dans le cadre de ces missions, certains membres du personnel de
la Police Nationale Congolaise peuvent être détachés auprès de ces services et, le cas échéant,
auprès des missions diplomatiques et consulaires. Elle participe à la lutte contre la fraude,
la contrebande, le braconnage et le vol des substances précieuses en apportant son concours
aux organes et services spécialisés compétents en la matière. Elle assiste les entreprises
minières dans la protection de leur patrimoine9.

La Police Nationale Congolaise poursuit, sur avis de recherche émis par les
autorités compétentes, tout militaire déserteur ou irrégulièrement absent de son unité, elle
prend à son égard les mesures prescrites par les lois et règlements de la République. Dans tous
les
cas, elle en informe le commandant de l’unité à laquelle appartient le militaire concerné.
De ce qui précède, l’on peut déduire que la fonction de police peut s’analyser comme
étant une fonction institutionnelle de protection et de régulation de l’ordre social qui est
exercée aux fins de prévenir ou de corriger les dérèglements à cet ordre. Elle comprend
d’une part, des missions de police administrative qui peuvent être subdivisées en activités
d’accompagnement de régulation, d’assistance, de surveillance et de protection dont l’objet
est la prévention des délits ainsi que la maitrise ou le contrôle d’activités perturbatrices de
l’ordre, de situations de crise. Elle comprend, d’autre part, des missions de police judiciaire
ainsi que les tâches qui consistent à prêter main forte à certaines autorités ou aux
fonctionnaires10.

On entend par police administrative, l’ensemble des compétences accordées par


ou en vertu de la loi en vue du maintien de l’ordre public et qui permettent, s’il échait,
d’imposer
des restrictions à l’exercice des droits et libertés individuelles conformément à la loi et
l’intérêt général. Par la police judiciaire, on entend l’ensemble des compétences accordées par
ou en vertu de la loi en vue de rechercher les infractions, d’en rassembler les preuves et
d’en mettre les auteurs à la disposition des tribunaux conformément à la loi 11.
Il appartient aux services de police d’accomplir un certain nombre d’actes que l’on
pourrait qualifier de matériel, constituant des manifestations des fonctions de police judiciaire
9
Art. 18 à 22 de la loi organique n° 11/013 du 11 aout 2011, op cit.
10
Christian DELVLKENEER, Droit de la Police, Bruxelles, De Boeck Université, 1991, p.52
11
Georges RENAULT, Elisabeth DERRIKS, Op.cit, p.15
5

et administrative sans pour autant épuiser le contenu de ces derniers. Ainsi, ils accomplissent
des missions dont la finalité est plus large que la recherche des infractions et de
maintien de l’ordre public.

Le contenu des missions de la police est donc tout acte exécutoire de police
administrative ou de police judiciaire, juridique ou matériel, portant une indication, une
obligation ou une interdiction pour le citoyen12.

Les missions de la Police sont donc importantes et redoutables. C’est pour cela
que le Procureur Général de la République a instruit aux Magistrats d’encadrer l’aspect
judiciaire
des activités de la police en tant que garante des droits et libertés de l’individu ainsi que des
impératifs de l’ordre public et du bienêtre général des citoyens, par la mise en place des
mécanismes de tutelle-répression de l’infraction-contrôle de la légalité des actes juridiques
des officiers de la police judiciaire13.

La police doit donc être redevable, c'est-à-dire qu’elle est tenue de l’obligation de
rendre compte à la population. La redevabilité est indispensable à intégrer dans la mise sur
pieds d’une Police œuvrant en démocratie pour des raisons évidentes notamment le fait
que14 :

 Le salaire des policiers est produit par le contribuable et, son utilisation doit être
rendu compte en tant que tel au souverain primaire.
 Les populations sont à la fois victimes premières de l’insécurité et bénéficiaires
de services fournis par les services de la police.

Lutter contre l’impunité signifie garantir le respect des droits et libertés des
citoyens et là toutes les institutions sont mises à compétition, chacune en ce qui la concerne.
En effet, « Si l’on bafoue les droits fondamentaux de l’homme ou si on ne les protège pas, le
Droit cesse de répondre à son objet, car, on ne protège plus la vie de l’individu dans la
société15.»

12
Christian DELVLKENEER, op cit, p52.
13
Circulaire du Procureur Général de la République n° 015/D.008/PGR/2013 du 14 juin 2013 relative aux
arrestations, garde à vue et modèle de Registre de Garde à Vue, Kinshasa, 14 juin 2013, p.
2, inédit
14
Société civile forces vives de la RDC, Réseau pour la réforme du secteur de sécuritaire, Groupe technique et
stratégique, pour une loi portant organisation et fonctionnement de la Police Nationale congolaise, aide-
mémoire, 1ère édition, Kinshasa, centre les salésiens, mai 2009, p.7
15
JULIUS NYERERE cité par NTUMBA LUABA, Préface in Séminaire de formation sur les droits de l’homme et le
Droit International Humanitaire, Kinshasa, UNIKIN 1999, p. 6 inédit.
6

La loi portant statut du personnel de carrière de la police Nationale précise que


dans
l’accomplissement de ses missions, le policier doit respecter et protéger la dignité humaine,
défendre et protéger les droits de l’homme, le droit International Humanitaire, ainsi que les
droits et libertés de l’individu, conformément aux normes internationales et nationales. Il
doit veiller particulièrement à la protection des droits de la personne vulnérable, de la
femme et de l’enfant, en tout temps et tout lieu16.

Il revient à la police nationale congolaise la charge de la sécurité publique, de la


sécurité des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre public
ainsi que à la protection rapprochée des hautes autorités.17

Ainsi il faut souligner les dispositions des articles 7,8 et 10 de la loi n°11/013 du
11 Août 2011 portant organisation et fonctionnement de la police nationale congolaise
dispose que : « la police nationale n’inflige n’encourage ou ne tolère aux actes de torture
aucun traitement ou peine inhumain, ou dégradant ; dans quelques circonstance que ce soit.18

« La police nationale ne recourt à la force qu’en cas de nécessité absolue et


uniquement pour atteindre un objectif légitime, l’usage de la force doit respecter le principe
de proportionnalité et de progressivité. »19 ; « La police nationale vérifie systématiquement la
légalité des opérations qu’elle se propose de mener … et de s’abstenir d’exécuter les ordres
manifestement illégaux. »20 Voulant bien circonscrire le contour de cette notion de la mission
régalienne de la police et de l’armée congolaise en Droit congolais, son, examen s’avère
nécessaire.

Ainsi donc ce travail scientifique émettra plus la lumière sur la mission de la


police et de l’armée congolaise en Droit congolais, surtout en se basant sur la loi. D’où dans
les lignes qui suivent, nous épinglerons les motivations de notre choix.

16
L’article 48, alinéa 1 et 2 de la loi n°12/013 du 1er juin 2013, portant statut du personnel de carrière de la
police nationale, In JORDC, N° spécial, Kinshasa, 06 juin 2013
17
Article 182, Op.cit.
18
Article 7 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la Police
Nationale Congolaise
19
Article 8 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la police
Nationale congolaise
20
Article 10 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la Police
nationale congolaise
7

Le choix porté sur ce sujet est un choix judicieux qui se justifie par l’inexécution
de la mission de la police et de l’armée en RDC et particulièrement à l’Est du pays à
l’occurrence de deux provinces que sont la province de l’Ituri et celle du Sud- Kivu ou la
population fait face à des massacres, agressions, meurtre, guerre, violence et tuerie etc.

En plus, dans la ville de Lubumbashi, notre ville où nous avions vu l’insécurité de


haut niveau, de cambriolages, vol, viol, meurtre et tuerie, des enlèvements, des menaces, de
disparitions forcées, assassinat et banditisme, de kidnapping, alors que la police et l’armée
sont appelées à sécuriser la population et leurs biens sous d’autres angles nous avions vu
l’abondant de la mission de la police être exercé par des particuliers tel est le cas du marché
pirate dans la ville de Lubumbashi.

Ce travail devra être considéré comme un fruit scientifique mis à la disposition


des générations futures afin de leurs permettre de connaître les missions de la police et armée
congolaise.

La pertinence de ses recommandations, permettra de contribuer à la promotion de


la protection des peuples congolais et leurs biens. Mais aussi et surtout d’interpeller la
conscience de notre police et armée congolaise actuelles et avenir, sur leurs missions qui les
incombent.

C’est un instrument qui servira d’enseignement et d’information aux lecteurs e à


toutes communauté congolaise soucieuse de connaître la mission de l’armée et de la police
nationale congolaise sur le plan sécuritaire de l’étendu du pays. La confection de ce travail
sera utile pour l’élaboration des travaux scientifiques futurs. Il nous permet aussi d’avoir une
notion sur la mission de la police et armée congolaise.

II. ETAT DE LA QUESTION

L’état de la question est selon le professeur simple NKWANDA MUJINGA, une


rubrique qui a pour objet de permettre au chercheur d’organiser ou d’authentifier son œuvre
en démarquant de ses prédécesseurs et d’éviter d’être copie conforme.21

Quant à nous, nous avons défini l’état de la question comme étant une
démarcation ou une certaine nuance de notre travail par rapport aux études des autres
chercheurs. Le domaine que nous avons embrassé pour notre étude est certes un sujet
21
Simplice NKWANDA MUZINGA, Cours d’initiation à la recherche scientifique, 2020, inédit
8

pertinent et très sensible, mais nous ne sommes pas le seul, moins encore le premier à parler
sur le rôle ou la mission de la police et de l’armée congolaise, par contre, certains chercheurs,
l’ont déjà abordé dans un certain contexte. Il s’agit de :

- Thierry VIRCOULON : « L’armée congolaise : Entre intégration et


exclusion », cet ouvrage examine les défis auxquels est confrontée l’armée
congolaise en terme d’intégration des différentes factions et de construction
d’une force de sécurité nationale .
- Jean jacques WONDO : « La mission de la police congolaise dans la
consolidation de l’Etat de Droit » : Ce mémoire examine le rôle de la police
congolaise dans la consolidation de l’Etat de Droit en RDC, en mettant
l’accent sur les défis et perspectives22.
- Jean-Pierre MBELU : « La mission de la police congolaise face aux défis de
la sécurité. » : Cet ouvrage analyse les problèmes de la sécurité en RDC et
propose des solutions pour renforcer le rôle et l’efficacité de la police
congolaise.
- Jean OMASOMBO : « La police congolaise : De l’indépendance à nos
jours » : Ce livre examine l’évolution de la police congolaise depuis
l’indépendance du pays, en mettant en lumière les défis auxquels elle est
confrontée et les réformes nécessaires.
- Filip REYNTJENS : « L’Afrique des grands lacs : année zéro » : Ce livre
analyse les problèmes de sécurité dans la région des grands lacs, y compris la
situation de l’armée congolaise et son rôle dans les conflits régionaux

III. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

A. PROBLEMATIQUE

La problématique est définie comme l’ensemble des questions posées dans un


domaine de la science en vue d’une recherche des solutions dans l’hypothèse.

La protection des personnes et de leurs biens et la défense de l’intégrité du


territoire national et les frontières, sont les missions principales auxquelles la police et armée
congolaise constituent le socle de la Démocratie dans un pays, sont le gage pour le maintien

22
Jean-Jacques WONDO, La mission de la police congolaise dans la consolidation de l’Etat de droit, Mémoire,
Université de Kinshasa, inédit.
9

de la paix et la sécurité de la 182 et 187 al 2 de la constitution de 2006, ces missions


reviennent à la police et l’armée congolaise.

Elles ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les


frontières, l’art 187 al 2 de la constitution, cette mission est l’apanage de l’armée congolaise.

L’organisation et le fonctionnement de la police nationale congolaise (P.N.C), ses


doubles missions à savoir maintenir l’ordre et rétablir le droit des personnes, connaissent en
dépit des performances réalisées, de nombreux écueils dont ne cesse de se plaindre la
population.

Ainsi la protection des personnes et de leurs biens, cette mission incombent qu’à
la police nationale congolaise, voire de l’armée congolaise.

Ces constats nous obligent à poser quelques questions nécessaires à savoir :

 Quelles sont les missions de la Police et l’armée congolaise ?

B. HYPOTHESES

L’hypothèse est définie comme étant une réponse provisoire à la question de la


problématique. Cette réponse quelque peu anticiper, se justifie par le fait que la recherche
scientifique n’est plus une aventure dans laquelle n’importe qui peut se lancer, elle suppose
que le chercheur ait une certaine intelligence ou problème qui le préoccupe. Ainsi, son action
ne visera qu’à vérifier la vérité de ce qu’il pense être la solution du problème qu’il soulève 23.
Elle est aussi définie comme une série des réponses supposées ou provisoires mais
vraisemblables au regard des questions soulevées par la problématique24.

La République Démocratique du Congo est un pays jeune qui tente de bâtir un


Etat de droit dans une nation marquée depuis son origine coloniale par une administration
oppositive à travers les comportements des militaires, des policiers, du personnel de services
de l’intelligence, des fonctionnaires et autres agents de l’administration publique. L’idéal
s’inscrit dans la Constitution qui régit le pays depuis sa promulgation, le 18 février 2006 est
de bâtir au cœur de l’Afrique un Etat de droit et une nation puissance fondée sur une véritable
démocratie politique, sécuritaire, économique et social ainsi culturelle. La naissance de cet

23
Victor KALUNGA TSHIKALA, Guide pratique de la Rédaction des mémoires en Droit, Ed. du col., Lubumbashi,
2012, p.8
24
Simplice NKWANDA MUZINGA, Op.cit., p.48
10

Etat de droit nécessite la réforme des institutions publiques, y compris cette opérants dans le
service de sécurité contre la police nationale congolaise.

En effet, la police nationale congolaise en tant que garant de l’ordre public, la


sécurité et la tranquillité, doit protéger la population en encadrant pour éviter tout
débordement ou dérapage. Elle est au service de la population et ne doit en aucun cas porté
atteinte aux droits des citoyens, ou droit de s’exprimer et de manifester pacifiquement sans
crainte de représailles de la part des forces de l’ordre public. L’armée ne doit se mêler du
maintien de l’ordre public que le cas exceptionnels c’est-à-dire lorsqu’elle est appelée
régulièrement en renfort.

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo sont au service


de la Nation congolaise toute entière25.

Nul ne peut, sous peine de haute trahison, les détourner à ses propres fins.
Nul ne peut, sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires, paramilitaires
ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée. Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les
frontières.

Dans les conditions fixées par la loi, elles participent en temps de paix au
développement économique, social et culturel ainsi qu’à la protection des personnes et de
leurs biens. En temps de guerre ou à l’occasion de la proclamation de l’état de siège, de
l’état d’urgence ou lors de la réquisition des Forces Armées, celles-ci assurent la protection
des personnes et de leurs biens ainsi que des intérêts fondamentaux du pays sur le territoire
national et en dehors de celui-ci.

L’Armée participe également aux opérations de secours en cas de catastrophes et


calamités naturelles, conformément à la loi.

Elles effectuent des missions humanitaires, de maintien de la paix et le résolution


des conflits dans le cadre des Nations-Unies, de l’Union africaine et des Accords bilatéraux et
multilatéraux liant la République Démocratique du Congo.

25
Loi n°04/023 du 12 novembre 2004, portant organisation générale de la défense et des forces armées
congolaises
11

La mission de l’armée est définit par l’article 187 al 2 de la constitution de 2006


qui dispose : Elles ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les
frontières.
Dans les conditions fixées par la loi, elles participent en temps de paix au développement
économique, social et culturel ainsi qu’à la protection des personnes et des leurs biens.
La « menace contre la sécurité intérieure » est une notion existentielle dans laquelle les
militaires tendent à inclure aussi bien les guérillas séparatistes ou idéologiques, que le grand
banditisme ou la contestation politique.
L’armée a pour mission d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre
toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire ainsi que la vie de la
population. Elle peut aussi lorsque les circonstances graves menacent la sécurité et l’intégrité
du territoire d’un pays ami ou en cas d’agression à la demande de ce pays, l’armée peut faire
intervenir les unités combattantes. Le cas échéant les Forces armées congolaises peuvent
aussi recevoir l’appui des troupes des pays amis ou alliés. Lors de la guerre du 02 août 1998,
les troupes zimbabwéenne, namibienne et angolaise ont combattu aux cotés de l’armée
congolaise dans le cadre des pays de la SADC.
La menace de la sécurité intérieure apparait comme une raison de l’ingérence de
l’armée dans les affaires civiles. L’armée congolaise depuis la veille de l’indépendance et
dans son évolution a dû faire face à des mutineries, rebellions ainsi que les sécessions. Cette
situation a continué avec la rébellion muleliste et celle de l’Est (1964), les mutineries des ex-
gendarmes katangais à stanleyville (1964) ; la guerre de Bukavu avec le 10ème bataillon
commando de Schramme (en 1967), l’attaque de Luashi et Kisenge par les mercenaires venus
de l’Angola, sous les ordres de Bob Denard (novembre 1967) ; la guerre de « quatre-vingt
jours »(mars 1977 juin 1977) ; la guerre de Kolwezi ( en mai 1978) ; la guerre de Moba 1 et
de Moba 2 et la guerre de l’AFDL. Pendant toutes ces guerres, l’armée a joué un rôle
important à l’intérieur du pays.

Chaque pays du monde a besoin d’une armée pour défendre son territoire contre
plusieurs menaces éventuelles, qui peuvent être intérieures, tel est le cas des Bakata Katanga ;
ou extérieures (attaque d’un pays qui a de visé expansionniste), cas du Rwanda avec le
mouvement de M23 dans les provinces de l’Ituri et Sud-Kivu. Cet Etat crée de l’insécurité qui
ne permet pas à la population de vaquer à ses occupations habituelles. Le rôle important de
l’armée est celui de sécuriser le pays.
12

En ce qui concerne l’armée joue un rôle important de dissuasion pour chaque Etat,
et pour la RDC c’est celui de défendre l’intégrité du territoire national et les frontières.

Ce rôle est très peu assuré dans la mesure où nous avons vu en République Démocratique du
Congo, particulièrement dans la ville de Lubumbashi, comment est-ce que la police n’est pas
à la hauteur pour assumer la charge qui l’incombe, dans le cas d’espèce, pour que la police
parvienne à assumer cette mission qui lui revient, l’Etat congolais doit adopter certaines
stratégies qui le permettra de bien appliquer leur rôle, ces stratégies qui peuvent être des
stratégies politiques et sécuritaire tels : qu’instaurer des bouclages pour des raisons de
contrôle et préventions de routine, assurer la traçabilité de tous criminels en informant les
données, assurer la traçabilité (identification) de tous les conducteurs de taxis, taxis bus et
moto taxis desservant la ville, lutter contre les contre-valeurs, moralise l’espace public).

Les stratégies aux défenseurs de Droit de l’homme, il faut imputer la montée de


l’insécurité aux défenseurs de droit de l’homme, il faut aussi répondre à la violence par la
violence ; les stratégies économique (l’Etat doit créer énumérer les éléments des troupes à
tous les niveaux et selon leurs services, le gouvernement doit créer l’emploi selon les études
faites niveaux et compétences déversoirs des délinquants ; les stratégies techniques, équiper
les services policiers, des matériels relatifs aux recherches, investigations, et enquêtes
criminels, informatiser les services de police et gendarmerie afin d’assurer la traçabilité du
phénomène criminel dans la ville ; afin les stratégies environnementales, éclaire totalement la
ville, lutter contre le stress électronique, lutter contre les stress hydriques cartographier la ville
de Lubumbashi ; les stratégies d’unicité de la nationalité congolaise, alors que l’article 10 de
la Constitution de la République Démocratique du Congo nous donne le principe de la
nationalité congolaise qui dispose que : « la nationalité congolaise est une et exclusive ». Elle
ne peut être détenue concurremment avec aucune autre ». Ces stratégies voudraient qu’à la
tête ou au sommet de l’organisation et fonctionnement de l’armée et la Police nationale
congolaise, qu’il y ait des vrais congolais pour éviter des hautes trahisons qu’on a vécu dans
les années passées.

Pour renforcer la mission de l’armée qui est celle de défendre l’intégrité du


territoire national et les frontières, l’Etat congolais doit éviter certaines pratiques comme le
cas de l’intégration des ex-Rebelles dans l’armée régulière où souvent des déserteurs de
l’armée, est un facteur qui incite l’autre groupe à se mobiliser, il faudrait progressivement
abandonner cette pratique politique néfaste ; en outre, il aurait fallu veiller sur les conditions
13

de vie des simples soldats, explique également le manque de l’armée congolaise sur le terrain
lorsqu’ils sont payés régulièrement, le gouvernement doit veiller de lutter contre l’impunité au
vue de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, mais aussi la riche province du Haut-
Katanga et dans sa capitale Kinshasa, régulièrement secouée par des attaques des groupes
armés, une réforme urgente de l’armée congolaise s’avère indispensable. Car, si l’état de
délabrement de l’armée congolaise constitue l’un des problèmes majeurs de gouvernance en
RD. Congo, la reconstitution de l’armée fait également partie des solutions pour restaurer
semblant d’autorité au Congo.

La loi organique N°11/013 du 11 août 2011 portant organisation et


fonctionnement de la politique nationale congolaise indique que : dans son titre II précisément
à l’art 14 que : « les missions de la police nationale ont un caractère préventif et répressif.
Elles s’exercent dans le cade de la surveillance du territoire et de la sécurisation de la
population. Elles se subdivisent en missions ordinaires, extraordinaires et spéciales26.

Les missions ordinaires s’exercent dans le cadre du service normal de la police.


Elles ont pour but de prévenir les troubles à l’ordre public et les infractions, de constater celle-
ci, de rassembler les preuves, d’en rechercher et d’en identifier les auteurs et de les déférer
devant l’autorité judiciaire compétente27. Cette responsabilité de la police doit être en
collaboration avec l’armée congolaise du fait que nous avions constaté dans l’étendue du
territoire national congolais, plus particulièrement à Lubumbashi, où cette mission dépasse la
compétence de la police ; exemple : avec le partis politique de l’Unafec, lequel nous voyons
les troubles de l’ordre public surtout dans les différents coins, comme le marché, où il se
passe assez des infractions, des vol, meurtres, extorsion, vol à la tir et autres faits
infractionnels qui nous n’avons pas cité. Alors que la police est appelée à protéger les
personnes et leurs biens et de prévenir les troubles public sur les lieux publics. C’est pourquoi
cet état de chose nous sollicitons le gouvernement de faire une fusion de l’armée et la police
afin de mieux protéger sa population.

Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de la
réquisition écrite émanant de l’autorité administrative ou l’autorité judiciaire 28.

26
Article 14 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la Police
Nationale congolaise
27
Article 15 de la loi organique N°11/013 du 11/Août portant organisation et fonctionnement de la police
Nationale Congolaise
28
Article 17 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la police
nationale congolaise
14

Dans ces rôles exercés par la police nationale congolaise, est un rôle d’injonction
du pouvoir des autorités tant administrative et judiciaire, ce dernier doit interpeller la
conscience en créant des stratégies pour mettre main aux auteurs de l’infraction, surtout dans
le cas de l’arrestation.

Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent suivant les circonstances, au
titre de suppléance, d’appui ou de concours à d’autres services y compris les missions
diplomatiques et consulaires de la République. Dans le cade de ses missions ; des membres du
personnel de la police nationale peuvent être détachés auprès de ces services29.

Pour cette mission, le gouvernement doit songer à mettre à l’aéroport la police


pour contrôler les agents diplomatiques, auxquels beaucoup de ces agents placés à ce service
commet assez d’infractions dans le cas de vérifier dans la valise diplomatique, voire aussi le
service de migration.

Pour se faire, l’Etat congolais devrait adopter et mettre en œuvre un cadre


juridique et politique respectueuse de droit humain face à la mission qui concerne le maintien
de l’ordre lors de rassemblement et notamment le recours à la force conformément aux
normes internationales.

Pour la définition légale de la mission de la police nationale congolaise, on peut


déduire que la police nationale congolaise exerce les missions suivantes : veiller à la sécurité
et la tranquillité publique, maintenir et rétablir l’ordre public et assurer la protection
rapprochée des hautes autorités.

IV. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

A. METHODES

La méthode est définie comme la marche rationnelle de l’esprit vers la vérité. On


peut dire c’est la lumière de conduire la pensée un ensemble de démarches raisonnées pour
revenir à un but.

En ce qui concerne notre travail, nous avons opté pour deux méthodes : la
méthode exégétique et la méthode sociologique.

29
Article 18 de la loi organique N°11/013 du 11 août portant organisation et fonctionnement de la police
nationale congolaise
15

La méthode exégétique consiste à expliquer la volonté du législateur qui a été à


l’origine de la norme. Elle est fondée sur le dogme de l’omnipotence du législateur : tout le
droit est contenu dans la loi30. Cette démarche nous a permis de rechercher ce que peuvent
faire les autorités congolaises, la police nationale congolaise, l’armée congolaise, au sujet de
la mission de ce deux corps.

La méthode sociologique consiste à éclairer le texte à partir du contexte


sociologique de leur naissance et celui de leur application 31. Celle-ci a permis à observer si la
mission de ce deux unités à l’occurrence de la police et armée congolaise telles qu’elles sont
prévues dans les textes juridiques conformément à la réception qu’en a les acteurs sociaux.

B. TECHNUQUES

La technique est comme un outil ou instrument dont se sert le chercheur pour


recueillir les données32.

Ainsi dans notre travail, la technique documentaire et la technique d’interview


seront utilisées.

La technique documentaire nous permettra de trouver les informations utiles à


notre travail. Ainsi les bibliothèques, les archives ont retenu notre particulière attention.

La technique d’interview nous permettra d’avoir un contact direct avec nos


interlocuteurs au sujet de la réglementation du rôle et mission de la police et armée congolaise
en Droit congolais.

Nous avions ciblé le chef de département de technique scientifique à la police


judiciaire (ex parquet II) et le chef de département de technique scientifique à la 22ème région
militaire.

V. DELIMITATION DU TRAVAIL

Il s’avère important de limiter le champ d’application de tout travail scientifique


pour éviter toute équivoque et débordement.

A. Délimitation dans le temps


30
Simplice NKANDA MUZINGA, Op.cit., p.56
31
Ibidem, p.59
32
Ibidem p.52
16

Dans le temps, notre étude va couvrir la période allant de la promulgation de la


constitution de la République Démocratique du Congo.

B. Délimitation dans l’espèce

Dans le cas d’espèce, notre champ d’application s’étendra surtout le territoire de


la République Démocratique du Congo.

VI. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail a deux chapitres, le premier


chapitre sur les généralités sur la police et l’armée congolaise, le second chapitre porte sur la
problématique de la mission de la police et de l’armée congolaise.
17

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR LA POLICE ET L’ARMEE CONGOLAISE

Ce chapitre a deux sections, la première porte sur la notion de la police nationale


congolaise (PNC) en sigle, et la deuxième sur la notion de l’armée congolaise.

SECTION 1. NOTION SUR LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE

La police est un service public composée des hommes et des femmes, agents de
la police commis à la protection des personnes et de leurs biens tant publics que privés se
trouvant sur le territoire de la RDC. Ces agents représentent dans l’option des citoyens
congolais ainsi que des expatriés qui résident en RDC et sont porteurs de l’image de ces
services aux yeux de ces citoyens et expatriés dont ils doivent la quiétude. 33

La police nationale congolaise est définie par la constitution du 18 février 2006, le


décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002 ainsi que par la loi n°11/013 du 11 aout 2011.

§.1. LA CONSTITUTION

La République Démocratique du Congo a fait un choix avec la constitution du 18


février 2006 d’un régime démocratique fondé sur un état de droit. Ce choix a pour
conséquence, en particulier, la réforme du rôle et des missions de la Police.

La Police est apolitique. Elle est au service de la nation congolaise. Nul ne peut la
détourner à ces propres fins34.

En effet, la Police ne doit dépendre d’aucune allégeance particulière, ni politique,


ni éthique et tribale, ni économique. Elle ne doit obéir à aucun intérêt privé. Sa mission est
d’être exclusivement consacrée au service de la nation toute entière, c’est-à-dire au service de
la population, sans aucune distinction, et quelle que soit la catégorie à laquelle appartient cette
population. Elle exerce son action sur l’ensemble du territoire national, ce qui signifie qu’elle
est pour toute la nation. Le principe des polices dépend (concernant la définition et ses
missions et ses règles de fondement et d’organisation) des gouvernements principaux et des
partis politiques est donc exclu35.

La Police est chargée de la protection des personnes et de leurs biens et donc


d’assurer la sécurité publique et d’effectuer la recherche des infractions et de leurs auteurs.
33
A. BETY MWEYA TOLANDE ET ANNE MARIE MUKWAYANZO MPUNGU, L’état des relations entre la police
nationale et la population à la base, centre catholique, NGANDU, 2007, P.2
34
Article 3 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006
35
Constantin MODEKEREZA NTAKO, Guide de liberté publique, EUPOL RD. Congo, Kinshasa 2012, p.42
18

Elle assume avec justice une fonction de gardienne de l’ordre public pour la sécurité et la
tranquillité de l’ensemble de la population. Si elle a la charge de la protection des hautes
personnalités, c’est en tant qu’elles sont des représentants du peuple qui ont la charge de faire
fonctionner les institutions. C’est seulement, en considération des fonctions qu’elles occupent
ou des services qu’elles rendent ou sont censées rendre à la population, et pour des raisons de
stabilité politique, qu’il est légitime qu’elle bénéficie d’une protection particulière 36.

§2. LE DECRET-LOI N° 002-2002 PORTANT INSTITUTION, ORGANISATION ET


FONCTIONNEMENT DE LA POLICE NATIONALE CONCOLAISE

L’article 5 du décret-loi N° 002/2002 du 26 janvier 2002, définit la police


nationale comme une force chargée de veiller à la sécurité et à la tranquillité publique, de
maintenir et de rétablir l’ordre public. Elle protège les personnes et leurs biens. Une
surveillance continue constitue l’essence même de sa mission.37

§3. LA LOI ORGANIQUE N° 11/013 DU 11 AOUT 2011 PORTANT ORGANISATION


ET FONCTIONNEMENT DE LA POLICE NATIONALE

La présente loi organisation engage une réforme pour répondre au présent besoin
de doter la République d’une police républicaine, unifiée, efficace apolitique et
professionnelle susceptible de fonctionner véritablement au-delà de toute conjoncture et
soubresauts politique.38

Elle dispose en son article 2 que « la police nationale congolaise est un service
public, civil, accessible à l’écoute de la population et chargé de la sécurité et la tranquillité
publique, de la sécurité des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de
l’ordre public ainsi que la protection rapproché des hautes autorités.39

§.4. LES PRINCIPES D’ACTION DE LA POLICE

 Proximité, accessibilité et disponibilité du service public


Ce principe stipule que la police ne se trouve pas face à la société, mais elle en fait
partie ; elle est intégrée dans la société. La relation avec la population doit permettre de
36
Ibidem, p.41
37
L’article 5 du décret-loi N°002-2002 portant institution, organisation et fonctionnement de la police nationale
congolaise
38
Exposé de motif de la loi organique N°11/013 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement de la
Police Nationale
39
Article 2 de la loi organique N°11/013 du 11 Aout 2011, Op.cit.
19

mieux comprendre la nature des problèmes sociaux avant de formuler une réponse policière.
La police locale connait son territoire et elle est connue de ses habitants. C’est grâce à son
intégration qu’elle prend rapidement conscience de ce qui se passe en matière de sécurité sur
son territoire et qu’elle peut anticiper et réagir adéquatement.40

 Partenariat et concertation
Ce principe de partenariat soutient que la sécurité n’est pas l’affaire uniquement
de la police. La mise en œuvre de ce principe se réalise en partenariat, en concertation en
puissant dans le capital social et culturel de la population, des organisations de la société
civile et de la coutume, notamment à travers les conseils locaux de sécurité et la qualité de la
vie naissent du travail commun de tous les acteurs de la société.41

 Prévention, accueil et prise en charge de victimes


Ce principe repose d’agir avant que ne se produisent des troubles à l’ordre public,
des infractions contre les personnes et leurs biens, ou des atteintes à la salubrité. C’est par le
recueil de l’information et par la prise en compte des attentes de la population en matière de
sécurité que les autorités seront capables de prendre des mesures adaptées aux différentes
situations. La prévention comporte également en volet d’information et de sensibilisation de
la population aux phénomènes criminogènes qui la menacent. Informer la population pour lui
permettre de se protéger ou de ne pas s’exposer inutilement, constitue un bon moyen de
prévention ;42

 Résolution de problème
La police dans son aspect de proximité s’attache en priorité à résoudre les
problèmes d’insécurités telles qu’ils se posent à la population à l’échelle locale. Elle cherche à
intervenir sur les causes de l’insécurité et ne se contente pas de répondre simplement de
manière réactive et superficielle aux incidents. 43

 Redevabilité et transparence
Selon ce principe, la police répond son action devant les autorités civiles et
devant le public. Elle le fait par la publication régulière d’information sur ses activités et sur

40
La Police de proximité en RDC, Guide pratique. Une publication d’EUPOL R.D. Congo, 1ère éd., Kinshasa, 2010,
p.11
41
Ibidem
42
Ibidem
43
Ibidem
20

les résultats. Elle informe les citoyens des procédures qui sont mises en place pour dénoncer
les abus de la police.44

 Respect des droits humains


Tout en s’inspirant de l’article 1 èr de la déclaration universelle des Droit de
l’homme qui soutient que, « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en
Droits. Ils sont douées de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans
un esprit de fraternité 45» la constitution de la RDC, consacre une large place à cette notion de
respect des Droits humains à travers ses articles 11, 12, 14, 16, 17, 18, 19, 34. Voilà pourquoi,
en considération de ses dispositifs, les autorités aussi bien civiles que policière doivent
garantir le respect de ses Droit fondamentaux dans la promotion.

§.5. HISTORIQUE DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE

1. EVOLUTION HISTORIQUE DE LA POLICE NATIONALE


Pour mieux comprendre la police nationale congolaise (PNC) il est utile
d’examine son évolution du point de vue légale de 1959 à 2006. L’histoire des services de la
police de la République Démocratique du Congo démontre depuis l’indépendance qu’il existe
une confusion entretenue entre les fonctions militaires et de maintien de l’ordre. Il apparait
clairement que la police nationale congolaise s’est continuellement battue pour passer d’une
institution au service d’un homme et de ses partisans à un service étatique public au service de
la population congolaise. Ce combat traverse les différentes époques de l’histoire de ce pays
et illustre à travers les différentes formes et appellations que prend ce corps depuis la force
publique passant par la gendarmerie46.

A. 1885-1959 : LES BALBUTIEMENTS DES PREMIERS SERVICES


D’ORDRE

De 1885 à 1908 sous le statut de l’E.I.C. le Congo était le domaine privé du roi
Léopold II et n’a de forces de police au sens propre du terme. C’est seulement en 1908
lorsqu’il devient colonie Belge que le Congo belge verra naitre la force publique, une force
militaire chargée des missions de l’armée et de la police. La force publique avait pour rôle
essentiel l’implantation de la colonie, la protection des intérêts de cette dernière et comme les

44
Ibidem
45
La police de proximité en RDC, Guide pratique, Op.cit., p.p.28-29
46
MABIALA, MATUBA NGOMA, l’organisation de la police nationale congolaise (1966-2006), Version provisoire
non publiée. Kinshasa, RDC, inédit.
21

petits congolais l’ont appris à travers leur histoire coloniale « conduire le peuple primitif et
barbare de la terre de canard à la lumière, à la civilisation »47.

Après la seconde guerre mondiale, pour assurer le maintien de l’ordre public dans
les nouvelles et les nouveaux centres extra-coutumiers qui connaissent désormais des fortes
concentrations de population civile, le gouvernement central colonial détache des agents de
force publique et des militaires, après des administrateurs des territoires. Cette période est à
double titre importante dans le processus qui donnera naissance à la police au Congo.

- C’est le début d’un service territorial de maintien de l’ordre qui, progressivement


initiera le processus permettant aux gouvernements provinciaux de créer des polices
urbaines.
- C’est aussi le début de la formation policière. Cette dernière cependant ne concerne
que les agents de police et autochtones, les commandements à tous les échelons étant
réservés aux blancs.48
La répression sanglante des évènements du 4 janvier 1959 contraint l’autorité
coloniale à créer la gendarmerie qui, dans sa composition d’alors comptait d’anciens
militaires convertis en policiers après une formation policière. Lors de l’accession du
Congo assuraient les missions régulières de la police : la force publique, les polices
urbaines et la naissance de gendarmerie49.

B. 1960-1966 : CREATION DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE


(PNC)

Au lendemain de l’indépendance politique accordée à contre cœur par la


Belgique, le Congo entre dans une première période chaotique (1960-1966), marque par de
nombreuses mutineries, sécessions, rebellions armées jusqu’au coup d’Etat militaire du 24
novembre 1965 qui verra l’avènement du Général MOBUTU au pouvoir. Cet environnement
tumultueux fut aussi favorisé par le rôle déstabilisateur qu’ont joué les forces de police depuis
leur installation institutionnelle après l’indépendance. En effet, durant cette période les polices
urbaines ce sont muées en polices territoriales. A brisées par les politiciens qui les ont

47
Thierry MAJAMBA LANDU, Maping Police service in Democratic republic of Congo ; institutional interaction
central, provincial and local levels. Ed. IDS, research report 71, Londres 2012, p.24
48
Ibidem, p.24
49
Ibidem
22

utilisées à des fins personnelles, elles ont fini par devenir les actrices principales d’une
balkanisation du pays50.

Pour mettre fin à ce chaos et aux velléités séparatistes, MOBUTU décidera de


réunifier toutes ces forces en une seule La police nationale congolaise sera créée par
ordonnance présidentielle n°66/423 de juillet 1966. Cette réforme consacre l’unité de
commandement de gestion et de répartition des effectifs pour l’ensemble des polices
provinciales de la République Démocratique du Congo et sépare la PNC de la gendarmerie
congolaise. Ces forces de police avaient pour mission officielle le maintien et le
rétablissement de l’ordre public et de la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques et la
surveillance51.

C. 1972-1984 CREATION DE LA GENDARMERIE NATIONALE DU ZAÏRE


ET DE LA GARDE CIVILE

Après la réunification du pays sorti des longues périodes de guerre tribales, la


RDC devenue la République du Zaïre, organise toutes les forces d’intégration nationale en
une force capable de contenir toutes sortes de manifestation d’hostilité au régime. D’où la
création de la gendarmerie nationale par ordonnance présidentielle n°72/31 du 31 juillet 1972.
Cette dernière est la résultante de la dissolution de la police nationale et de la gendarmerie des
années de l’indépendance (dite gendarmerie des années congolaise comme indiqué ci-dessus),
deux corps devenus inefficaces à cause de leur rivalité permanente considérée comme une
banche intégrale de l’année, la gendarmerie nationale à un caractère militaire. A cause des
difficultés économiques de cette période de la deuxième République, la gendarmerie nationale
clochardisée s’est vite transformée en force d’oppression de la population.

Complètement désavouée par cette dernière, elle finira par être remplacée par une
autre force ayant la même mission qu’elle, mais mieux équipée et plus entrainée au plan
militaire. C’est la naissance de la Garde civile, sorte de police anti-émeute inspirée de la
police fédérale allemande et crée par l’ordonnance n°84-036 du 28 août 1984, modifiée et
complétée par l’ordonnance-loi n°002 du 14 mars 199252.
50
Thierry MAJAMBA LANDU, Op.cit., p.24
51
Réforme de 1966 organisera la PNC en 4 types de brigades : la brigade d’investigation avec pour mission
d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ; la brigade d’investigation avec le célèbre BSR (Brigade
spéciale de recherche). Chargée de poursuivre les enquêtes criminelles et les bureaux de renseignements
généraux en charge de la collecte de renseignement à transmettre à la BSR ; la BR (Brigade routière) et la BM
(Brigade Mobile).
52
Thierry MAJAMBA NLANDU, Op.Cit., p.34
23

D. 1997 : LES CHANGEMENTS INTRODUITS PAR L’ALLIANCE DES


FORCES DEMOCRATIQUES POUR LA LIBERATION

Pour combler le vide sécuritaire laissé par les anciennes forces de l’ordre dans les
villes du Congo passées progressivement sous le contrôle de l’Alliance des Forces
Démocratiques pour la Libération (AFDL), le président M’zee Laurent-Désiré KABILA
organise des troupes spéciales pour assurer les missions de la police, différente des autres
forces qui poursuivaient les combats. C’est ainsi que naitra à Goma le 02 avril 1997, la police
de la période de la guerre dite « délibération ».53

Comme on peut l’imaginer, tous ces hommes recrutés précipitamment n’étaient


pas préparé pour cette nouvelle mission. Ils vont néanmoins garantir un minimum de sécurité
à la population. Ce processus se poursuivra jusqu’au 17 mai 1997, date de la chute de la ville
de Kinshasa. C’est ainsi que sera effectivement mise en place et organisée cette nouvelle
structure. Pour y parvenir, le nouveau pouvoir fera appel à de nombreux officiers
expérimentés de l’ex gendarmerie nationale et de l’ex garde civile du Zaïre. Il faut noter qu’à
ce stade aucun texte légal ne sanctionne l’existence juridique de la Police Nationale
Congolaise de la période de l’AFDL.54

E. 2002-2006 : LA CREATION LEGALE DE LA NOUVELLE POLICE


NATIONALE CONGOLAISE

Ce sont les décrets loi n°002/2002 du 26 janvier 2002 portant institution,


organisation et fonctionnement de la PNC et N°042/2002 instituant les postes des grades et
insignes distincts en sein qui lui confèreront la reconnaissance juridique.

Il y a lieu de souligner ici que le décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002 avait


pour ambition de doter le pays d’une police de « service public » efficace à même d’assurer la
sécurité sur toute l’étendue de la RDC. Cette ambition se matérialise, du moins sur papier,
dans la constitution de la RDC, plus particulièrement dans ses articles 182 à 186 :

 Article 182 : « La police nationale congolaise est chargée de la sécurité publique, de la


sécurité des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre
public ainsi que de la protection rapproché de hautes autorités. »

53
Ibidem p.52
54
Ibidem p.26
24

 Article 183 : « La police nationale est apolitique. Elle au service de la nation


congolaise. Nul ne peut la détourner à ses propres fins. La police nationale exerce son
action sur l’ensemble du territoire national dans le respect de la présente
constitution. »
 Article 184 : « La police nationale congolaise est soumise à l’autorité civile locale
placée sous la responsabilité du Ministre qui a les affaires intérieures dans ses
attributions. »
 Article 185 : « Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en
tout temps et toute circonstance doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois
à l’aptitude physique, à une instruction suffisante et à une moralité éprouvée ainsi qu’à
une représentation équitable des provinces. »
 Article 186 : « Une loi organique fixe l’organisation et le fonctionnement de la PNC »

Au regard de ce qui précède, la police nationale congolaise est donc une police
porteuse, dès sa naissance, des limites de son efficacité. Ses faiblesses sont liées à son
caractère militaire, son organisation inadaptée, la dévolution de ses missions à des multiples
structures policières, l’insuffisance des moyens matériels et d’infrastructures pour un bon
fonctionnement, les limites d’un cadre légal et règlementaire particulier régissant la police
nationale congolaise, l’absence d’une formation professionnelle homogène en raison des
origines divers de ses éléments, l’absence de salaire et de prise en charge sur le plan social,
etc.

Pour conclure ce bref aperçu historique, il est intéressant de mentionner le fait que
tout au long de la période postindépendance, divers tentatives maladroites parce que
politisées, ont cherché en vain à instaurer une gestion citoyenne de proximité de la fonction de
police, grâce à la mise en place des milices politiques telles que les corps de volontaires de la
République (CVR) et autres forces d’Autodéfense populaire (FAP) et unités de défense locale
(UDL). Toutes ces tentatives ont eu en commun leurs différentes mais inefficaces tentatives
de débarrasser les forces de police de leur caractère militaire et oppressif.55

§.6. LES CARACTERES DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE

L’article 2 de la loi portant organisation et fonctionnement de la Police définit la


police nationale congolaise comme étant un service public, civil, accessible et à l’écoute de la

55
Ibidem
25

population et chargée de la sécurité et de tranquillité publique, de la sécurité des personnes et


de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre public ainsi que de la protection
rapprochée des hautes autorités.

Il ressort de cette définition les caractères de la police nationale à savoir un


service public, civil, accessible, apolitique, unique et soumise à l’autorité civile.

1. Un service public
Le terme « service public » est un terme à géométrie variable, il est compris tantôt
au sens matériel, tantôt au sens organique. Au sens organique, il implique l’idée d’une
organisation d’une structure ou d’un appareil de gestion ; tandis qu’au sens matériel et
fonctionnel, il implique l’idée d’une activité de gestion visant à satisfaire des besoins d’intérêt
général déterminés. Pris dans deux sens définis ci-dessus, la police nationale répond à ce
double critère tel que le renseigne la structure définie aux articles 23 et suivants de la loi
organique prérappelée, et ses missions déterminées aux articles 14 et suivants de la même loi
organique. Le législateur a entendu mettre un accent particulier sur la satisfaction de l’intérêt
général pour distinguer la police nationale des forces aux services soit d’un individu, soit du
pouvoir56.

2. Civil
Le caractère civil de la police nationale s’oppose au caractère militaire auquel elle
a été soumise autrefois. En effet, le constat fait de la police d’avant la réforme par le groupe
d’experts du GMPRR en 2006 a reflété que la police actuelle est un « fourre-tout », où on
trouve d’anciens militaires des forces zaïroises, d’anciens élément de la garde civile, de la
gendarmerie nationale, les « Kadogos » (enfants soldats à l’évènement des forces de l’AFDL),
les orphelins et veuves des militaires, les lettrés, les illettrés57.

Débarrassé de ce caractère militaire, le policier doit quitter les casernes et vivre en


harmonie avec la population civile, ses uniformes, ses équipements, et même la catégorisation
de ses grades ne doivent refléter des aspects militaires.

3. Unique
L’unicité de la police vise dans une première acception, le regroupement au sein
de la police nationale de divers services publics exerçant les missions de la police judiciaire et

56
Pacifique MWINDO MAGADJU, le role de la Police Nationale congolaise dans le contexte de décentralisation
en RD. Congo.
57
Anne-Marie NSAKA KABUNDA, La réforme de la Police Nationale congolaise et la contribution des partenaires
internationaux, Kinshasa, 2010, inédit, p.3
26

de la police administrative. Dans une deuxième acceptation elle vise le monopole par la police
nationale de la sécurisation des personnes et de leurs biens.

La loi organique du 11 aout 2011 a levé l’option de l’unicité de la police en


confiant à la police nationale congolaise le pouvoir de l’action de police englobant à la fois
les missions de prévention (police administrative) de la répression (police judiciaire).

4. Apolitique
L’apolitisme de la police nationale congolaise est le corollaire de sa
caractéristique d’un service public ne visant que l’intérêt général. Il met la police nationale à
l’abri de toute coloration politique pour lui assurer sa véritable neutralité. L’apolitisme est
consacré par l’article 4 qui reprend l’article 183 de la constitution58.

5. Républicaine
La loi organique astreint la P.N.C. au respect de la constitution, des lois de la
république, des traités et accords internationaux légalement conclus ainsi qu’au respect des
droits de l’homme et libertés fondamentales. Le caractère républicain est consacré à l’article 4
qui reprend l’article 183 de la constitution. La loi sur le statut de policier de carrière ajoute
dans l’accomplissement de ces missions, le policier doit respecter et protéger la dignité
humaine, défendre et protéger les droits de l’homme, le droit international humanitaire ainsi
que les droits et libertés fondamentales de l’individu.59

6. Professionnel

Il s’agit du professionnalisme de la PNC tel qu’envisagé par cette réforme procédé


de la formation permanente et continue des membres de la police nationale en vue de leur
recrutement et avancement en grande. Cela permanente d’éliminer progressivement de la
police nationale congolaise tous les éléments recrutés ou promus sans formation policière de
base mettant ainsi obstacle à la police nationale congolaise dans la réalisation de ses
missions60.

7. Accessible

58
Ibidem
59
Article 48 alinéa 1 de la loi N°13/013 du 1er Juin 2013 portant statut du personnel des carrières de la Police
Nationale, in JORDC, n°spécial, Kinshasa, le 06 juin 2013.
60
Pacifique MWINDO, Op.cit., p. 609
27

L’accessibilité est une politique de proximité que doit appliquer la police


nationale congolaise pour sa familiarisation avec la population civile. La police nationale
congolaise doit inciter la population à devenir son véritable partenaire en vue de lui faciliter
la réalisation de sa mission de sécurité61.

8. Soumise à l’autorité civile

La soumission à l’autorité civile suppose en effet, que les autorités des entités
territoriales décentralisées et de circonstances administratives qui ont la charge de veiller au
maintien de l’ordre public dans leurs juridictions respectives en tant qu’autorités de la police
nationale affectées dans leurs entités. Ceci découle de l’article 84 de la constitution de la
République Démocratique du Congo.

De ce qui précède, il y a lieu de noter que les modalités concrètes du


fonctionnement de la police nationale congolaise demeurent subordonnées aux décrets du
premier ministre en complément à la loi de 2011 portant organisations et fonctionnement de la
police de la police nationale congolaise.

SECTION II : NOTION SUR L’ARMEE CONGOLAISE

§.1. APPROCHE LEXICALE

L’armée est un ensemble des forces militaires d’un pays rassemblées, entrainées,
structurées et équipées de façon à pouvoir entreprendre des manœuvres guerriers son
caractère offensif (conquête de territoire ennemi) ou défensif. Par guerre nous entendons un
état de conflit entre deux Etats ou la divergence d’intérêt sont réglées par la force et non par le
droit. La paix, elle ne peut se résumer à une absence de conflit, mais correspond à une
situation ou les différents sont réglées par le droit.62

Le terme « armée » peut designer l’institution toute entière regroupant tous les
militaires du pays ou un ensemble plus restreint composé d’hommes et des femmes placés
sous la direction d’un commandant militaire, sous un seul commandant et affectés à une
mission précise. Dans son sens plus général, le terme armée s’applique aux moyens d’un Etat,
d’un peuple, d’une collectivité sociale, politique religieuse ou économique moyens
comprenant des effectifs organisés hiérarchisés, armées, équipés, administrés et militairement

61
Ibidem
62
Htpp://mediadico.com/dictionnaire/définition/armée (12 juillet 2010)
28

instruit ; leur fin est d’imposer la volonté de l’autorité supérieure par la force ou la menace de
son exercice, soit à l’intérieur soit à l’extérieur des territoires mouvants qui fixent, de la
collectivité considérée.63

Dans un sens restrictif, le terme « armée » s’applique aussi à une fraction


importante de l’ensemble des moyens militaires destinés à la défense, d’une frontière, d’une
région, ou à l’exécution d’une mission stratégique sur un théâtre d’opération déterminée, de
nos jours, on appelle plus exactement armée une grande unité terrestre, assumant une mission
stratégique par la combinaison et la direction des manœuvres tactiques de grandes unités,
subordonnées, manœuvres opérées éventuellement à la suite du déclanchement des feux
nucléaires et l’exploitation de leurs effets en liaison ou non avec une grande unité aérienne
adaptée et selon les circonstances, avec les forces navales.

Les forces armées de la République Démocratique du Congo sont une armée


nationale, républicaine, apolitique et soumise à l’autorité civile.

§.2. LA LOI ORGANIQUE N°11-012 DU 11 AOUT 2011, PORTANT


ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES FORCES ARMEES

Article 2
Aux termes de la présente loi, les concepts ci-après sont définis comme suit :

 La défense nationale est l’ensemble des moyens militaires et non militaires mis en
place par la Nation pour assurer sa défense ;
 La politique de défense est le système de défense choisi par l’Etat et répondant au
mieux aux besoins de la sécurisation du territoire nationale, de la population et des
institutions ;
 Les intérêts fondamentaux de la Nation visent notamment :
Son indépendance ;
L’intégrité de son territoire et sa sécurité ;
La forme républicaine de ses institutions ;
Les moyens de sa défense et de sa diplomatie ;
La protection de sa population, même à l’étranger ;
L’équilibre de son milieu naturel et de son environnement ;
Son potentiel scientifique, économique, artistique et son patrimoine culturel ;
Son développement durable.
63
ANDRE DUBUS et REVIS N., Op.cit., p.17
29

 La défense militaire est le fait de s’opposer en tout temps et en toute circonstance, par
des moyens militaires à toute forme d’agression dirigée contre les intérêts
fondamentaux de la nation.
 La doctrine militaire définit les modalités de mise en œuvre des moyens militaires
suivant une stratégie et une organisation données ;
 La stratégie de défense est l’ensemble des mesures militaires, politiques,
diplomatiques, économiques, scientifiques, psychologiques et culturelles pouvant, en
permanence, garantir au gouvernement la capacité de parer à toute menace contre les
intérêts de la Nation ;
 La stratégie militaire, composante de la stratégie générale, est, pour l’Etat, l’art de
concevoir l’utilisation et la mise en œuvre des ressources de sa puissance pour
atteindre, par l’usage ou la menace de l’usage de la force, les objectifs qu’il s’est fixé ;
 La dissuasion est le fait de détourner ou de décourager la résolution de l’adversaire
d’attaquer le territoire ou de menacer les intérêts vitaux de la Nation, en raison des
dommages disproportionnés qui en résulteraient pour elle ;
 L’état d’urgence est un régime d’exception décrété par ordonnance du Président de la
République pour renforcer le pouvoir des autorités civiles lorsque des circonstances
graves menaces, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire
national ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des
institutions ;
 L’état de siège est un régime restrictif des libertés publiques décrété par ordonnance
du Président de la République sur tout ou partie du territoire lorsque des circonstances
graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité nationale ou
qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions ;
 La guerre est le recours légal et ultime à tous les moyens militaires ou non militaires
de défense nationale pour mettre un terme à la menace ou à l’agression contre les
intérêts fondamentaux du pays ;
 La mobilisation générale est la mise en œuvre de toutes les forces vives et l’utilisation
des ressources du pays pour les besoins de la guerre. Elle a pour effet l’application
immédiate des dispositions légales relatives au droit de requérir les personnes, les
biens et les services. Elle permet également de soumettre au contrôle et à la
répartition, les ressources en énergie et les produits de première nécessité ;
 La mise en condition est la préparation et l’entraînement des unités en vue de leur
mise en œuvre ;
30

 La mise en œuvre est le déploiement et l’engagement des unités en particulier dans le


théâtre opérationnel ;
 La réquisition est un procédé permettant à l’administration de contraindre les
particuliers à lui accorder des services, l’usage des biens meubles ou immeubles, dans
les hypothèses énumérées par les textes légaux ;
 La réquisition de la force armée est un acte écrit par lequel une autorité publique
confère à une autorité militaire une mission de maintien de l’ordre ou de police ;
 La sécurité publique est l’ensemble de mesures, des procédés et des moyens visant le
maintien de l’ordre public et de la tranquillité publique, la protection des personnes et
des biens ;
 La sécurité militaire est l’ensemble de mesures destinées à contrecarrer les activités
clandestines de l’ennemi visant à porter préjudice au potentiel de guerre ;
 L’armée professionnelle ou de métier est celle dont la mise en condition est fondée
essentiellement sur la maîtrise des connaissances et des pratiques destinées aux
activités de défense et dont les membres dont carrière ;
 L’armée républicaine est celle qui, respectueuse des lois et des institutions de la
République, est soumise à l’autorité civile ;
 L’armée nationale est celle dont les effectifs à tous les niveaux sont composés de
manière à assurer une participation équitable et équilibrée de toutes les provinces. Cet
équilibre se trouve à tous les niveaux de l’armée, en tenant compte de la représentation
des tribus, d’ethnies et des femmes, sans distinction de religion ou de langue ;
 L’armée de développement est celle qui contribue à la création des richesses
nationales, notamment par sa participation à la production ainsi qu’à l’exécution des
travaux et des ouvrages d’intérêt public ;
 L’armée apolitique est celle dont les membres ne participent pas aux activités
politiques. Elle n’affiche aucune opinion politique ou partisane et se caractérise par sa
neutralité ;
 La loi de programmation militaire est une loi financière pluriannuelle qui fixe les
échéances des crédits de paiement relatifs aux dépenses d’équipement et de
développement des Forces Armées.
Elle définit dans le cadre des lois budgétaires la tranche du budget réservée au
développement et à l’équipement des Forces Armées. Elle détermine les séquences et
le rythme des opérations ou des achats à effectuer pour atteindre les objectifs précis de
développement des Forces Armées ;
31

 La défense civile est l’ensemble de moyens non militaires de défense64.

§.3. HISTORIQUE DE L’ARMEE CONGOLAISE

L’armée congolaise a changé plusieurs fois des noms, en passant par plusieurs
étapes. Elle a commencé par la force publique depuis 1885 jusqu’en 1960, puis armée
nationale
congolaise après l’indépendance (ANC), jusqu’à devenir forces armées zaïroise (FAZ). Lors
de l’avènement de Mzée Laurent Désiré KABILA, elle est passée pour les forces armées
congolaises (FAC) pour finalement être forces armées de la République Démocratique du
Congo (FARDC).

1. FORCE PUBLIQUE

Elle fut créée en 1885, lorsque Léopold II venait de prendre possession de l’Etat
indépendant du Congo, actuelle République Démocratique du Congo, il commandait le
ministère des affaires intérieures. C’est ainsi qu’il va créer une force militaire et de police
pour l’Etat.

En 1886, beaucoup d’officiers belges furent détachés au Congo pour mettre en


place
une force militaire. Cette force publique n’était pas constituée uniquement des officiers
belges, il y avait aussi les suédois, des danois et les autres européens.

La force publique a mené une campagne militaire lors de la guerre mondiale


1914-
1918, C’était en Afrique de l’Est, Cameroun, au Rwanda, au Burundi et surtout dans le
territoire de l’actuelle Tanzanie. Elle remporta divers succès militaires (Tabora, Mahenge)
gagnant ainsi les respects et la confiance de leurs alliés Portugais et Britannique 65s
Au cours de cette période, la force publique fut organisée en 21 compagnies, plus les
unités séparées d’artillerie et de génie, chaque compagnie devait comprendre quatre officiers
blancs et cent cinquante soldats Africains, 80 congolais complétaient l’effectif.

L’histoire nous renseigne que les officiers belges et les congolais prirent
automatiquement la place des européens de différents organes qui constituaient le corps des
64
La loi organique n°11-012 du 11 Août 2011, portant organisation des forces armées.
65
BANZE WA BANZE, Etude des comportements des forces armées de la République Démocratique du Congo,
Mémoire de licence en
criminologie, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, Février 2010, p. 42
32

officiers sous l’E.I.C. La troupe déployée au Katanga était spécialement constituée d’une
force autonome de 6 compagnies et une unité cycliste.

Dans l’ensemble, la force publique était constituée d’un organe de douze mille
cent
hommes, répartis entre les vingt et une compagnies. Au fil du temps, la force publique vers
1914 comptait déjà plus ou moins 17.000 soldats, recrutés sous le système de quotas dont les
conditions de recrutement forcé ont continué.

2. ARMEE NATIONALE CONGOLAISE

L’armée nationale congolaise (ANC) fut créée après l’indépendance qui eut lieu le
30 juin 1960. Elle fut obtenue après des nombreuses discussions avec la Belgique qui tenait à
ce qu’elle ait lieu après 30 ans. Il s’est posé un problème très sérieux chez les congolais de
pouvoir prendre la relève des officiers blancs pour la maitrise de la situation sur toute l’étendu
du territoire ou la situation était devenue ingérable. Les revendications, maintes fois
exprimées par les hommes en uniforme, n’avaient retenu l’attention de personne :
l’africanisation des cadres, réajustement de la rémunération, amélioration des conditions de
travail, réalisation de promesses faites aux soldats méritants66.

La mutinerie avait été la conséquence logique de la négligence des revendications


des hommes en uniformes. A ce sujet le Général Janssens s’adressant aux troupes congolaises
à qui il voulait demandait la discipline, il leur dira en ce terme : « Avant l’indépendance égal
après l’indépendance ». Cette expression choqua la conscience congolaise en commença par
les hommes des troupes qui ne comprenaient pas le bien-fondé de l’indépendance et dans les
milieux politiques ce fut une remise en cause de l’indépendance de la jeune République.
Le discours de Lumumba créa un climat d’hostilité contre les belges. La situation sera
généralisée dans tout le pays par manque d’officiers capable de maitriser les hommes de
troupes qui se soulevait dans tout le pays.

A la veille de l’indépendance, la République Démocratique du Congo fut déchirée


par des guerres de sécession et des rébellions : la sécession du Katanga conduite par Moise
TSHOMBE et la sécession du sud-Kassaï (1960-1962) dirigée par Albert Kalonji Mulopwe ;
la rébellion d’Antoine Gizenga dans la Province orientale (1960-1961) ; la rébellion muleliste

66
ELIKIA M’BOKOLO, Directeurs à l’école de hautes études en sciences, postface du livre de MABIALA MANTUBA
33

et celles de l’Est (1964) ; ces guerres ont eu une incidence sur la capacité de faire face à tous
ces mouvements67.

Pendant cette période, l’ANC devait faire face à beaucoup de groupes de


résistance, notamment l’armée katangaise, la résistance d’Albert Kalonji au sud Kasaï, le
groupe rebelle d’Antoine et les mulele-maï 68 ainsi que différentes mutineries. Face à cette
réalité l’ANC se trouva dans l’impossibilité de contenir tous ces mouvements sur terrain. La
guerre est un moment propice au Congo où les gens croient à la magie, à la sorcellerie. On
remarque les chefs militaires courir dans les maisons de devins pour de procédés de
multiplication, d’invulnérabilité aux balles, de disparation lorsqu’ on est dans une embuscade.

Un usage plus contemporain de la tromperie ancestrale des sorciers fut mis à jour
durant la récente guerre civile au Congo. La sorcellerie augmente toujours en temps de guerre,
mais cet exemple de tromperie est exceptionnel. Des jeunes africains furent recrutés pour
rejoindre l’armée rebelle qui déferla vers le sud-ouest du Congo. Ils contrôlèrent à un certain
moment un cinquième du territoire. Pour s’assurer d’une armée vicieuse et sans peur, les
chefs de la rébellion usèrent de la sorcellerie pour convaincre les guerriers qu’ils étaient
invincibles, leur promettant que si une balle ennemie les touchait elle se transforme en goutte
d’eau. Le 14 août 1964, après le rite de sorcellerie, les soldats se dirigeaient vers Luluabourg
(Kananga aujourd’hui) pleins de confiance. Le docteur Alexandre Reid raconte la bataille qui
s’ensuivit :

Le matin du 14 août, ils (l’armée de l’ANC) tendirent une embuscade à huit


Camions chargés de soldats rebelles aux deux-tiers de la route vers Lusambo et les abattirent
quasiment tous. Les quelques rescapés informèrent Lusambo de leurs pertes, ce qui fit que la
victoire changea des camps dans notre région de Mongo et anéantit la crainte et les tabous des
sorciers.

Ce sont les croyances animistes tellement rependues qui rendent de telles


tromperies possibles. On estime que cette armée, avec ses forces ancrées dans la sorcellerie,
fut
responsable de plus de 100.000 morts avant d’être vaincue. Les soldats comme les civils

67
MUKENDI NKASHAMA et KABEYA MUKAMBA , Guerres et mutations sociolinguistique en République
Démocratique du Congo(1960-1999), In 40 ans d’indépendance, Tome II, PUL, 2004, p. 133
68
MULELE MAI : est un groupe de résistance conduit par MULELE PIERRE qui s’opposait au pouvoir de
Léopoldville, ce groupe utilisait des pratiques fétichistes qui consistaient à subir des rites au cours d’une
cérémonie pour les rendre invulnérables aux balles et autres objets tranchants lors du combat.
34

avaient perdu leur capacité de raisonner clairement et même de se défendre, parce qu’ils
avaient mis toute leur confiance dans la sorcellerie69.

3. FORCES ARMEES ZAIROISES

HOROLD CROUCH en faisant une comparaison de l’Asie du Sud-est constate


que
dans le pays ou les structures sociales sont encore relativement instables les gouvernements
dominés par les militaires peuvent apporter une stabilité politique qui favorise la croissance
économique70.

Cette règle n’a pas épargné la RD Congo qui après des discordes, des conflits
politiques, des sécessions, des rebellions et mutineries après l’indépendance, ont permis à
l’armée de prendre le pouvoir. Par un communiqué le commandant en chef de l’Armée
Nationale Congolaise va prononcer ce qui suit : Depuis plus d’un an, l’Armée Nationale
Congolaise a lutté contre la rébellion qui, à un moment donné, a occupé près des deux tiers
du territoire de la République. Alors qu’elle est presque vaincue, le Haut Commandement de
l’Armée constate avec regret qu’aucun effort n’a été fait du coté des autorités politiques pour
venir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en masse de la brousse, en
faisant confiance à l’Armée Nationale Congolaise. La course au pouvoir des politiciens
risquant à nouveau de faire couler le sang congolais, tous les chefs militaires de l’Armée
Nationale Congolaise, réunis ce mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant en
chef, ont pris, en considération de ce qui précède, des graves décisions suivantes71 :

L’armée a assumé et continue a assumé un très grand rôle politique, mais


économique et socioculturel. Il est classique dans les pays en voie de développement que
l’armée prenne en charge la gestion du pays. Certains avancent que cet engagement est
nécessaire au sein des nations émergentes. L’implication politique militaire vise à stabiliser la
situation politique et à contribuer à la construction nationale.

Selon Horold72, certains facteurs favorisent cette politisation des forces armées : la
perte de la crédibilité du gouvernement civil due aux incessantes querelles du pouvoir, la
persistance de sérieux problèmes de sécurité intérieure, l’absence d’une menace extérieure
imminente et la conviction de l’Armée d’être la gardienne de la nation.

69
WOLFORD, M., Réellement libre de l’esclavage de la sorcellerie, Zambie, Christian Literature Press, S.D.,p. 67.
70
HOROLD CROUCH, Cité par DUBUS, A. et REVISE, N. , Op.cit, p. XVII
71
Extrait de la proclamation du Haut Commandement de l’Armée Nationale Congolaise du 24 novembre 1965
72
HOROLD CROUCH cité par DUBUS, A. et REVISE, Op.cit, p. XVIII.
35

Il y a aussi des circonstances historiques particulières qui peuvent expliquer


l’engagement des militaires, la lutte pour l’indépendance, l’armée s’appuyant sur la légitimité
révolutionnaire (l’incapacité de la classique politique a assuré la gestion du pays) 73.

Jean-Jacques ROUSSEAU écrivait : « le plus fort n’est jamais plus assez fort pour
être toujours le maitre s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir » 74.
Le nom de la République Démocratique du Congo a continué jusqu’en 1971 pour être
remplacé par la dénomination République du Zaïre, qui d’après les tenants du régime
mobutiste prêtait à confusion qu’il fallait écarter. La prise de pouvoir par MOBUTU a plongé
l’armée dans le tribalisme, beaucoup d’officiers étaient de l’Equateur, où lui-même était
ressortissant. Il a fini par faire du lingala une langue militaire.

4. FORCES ARMEES CONGOLAISES

Depuis 1965, le pays a connu un régime fort qui l’a plongé dans une crise totale,
Laurent Désiré KABILA à la tête d’un mouvement dénommé Alliance des Forces
Démocratique pour la libération du Congo en sigle AFDL va combattre le régime de
MOBUTU pour libérer le pays de la dictature qui a duré 32 ans.

L’armée sera dénommée les Forces Armées Congolaise pour la défense de


l’intégrité territoriale. Les forces de Laurent Désiré ont été qualifiées de libération par le fait
d’avoir sorti le pays dans un régime sans partage qui a ruiné totalement la République
Démocratique du Congo.

5. FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Après la mort de Laurent Désiré, le pays était plongé dans une situation de crise
identique à celle des années qui ont suivi l’indépendance. Les différents mouvements qui ont
combattu avec Laurent Désiré vont se désolidariser pour commencer leur propre lutte. Après
la mort de Laurent Désiré KABILA, le pouvoir sera pris Joseph KABILA KABANGE, fils du
feu Laurent Kabila avec l’accord du gouvernement KABILA père et l’armée.

Au fil de temps les forces armées congolaise vont devenir les Forces armées de la
République Démocratique du Congo, « FARDC » en sigle.

§.4. LA BASE JURIDIQUE DE L’ARMEE

1. TEXTES CONSTITUTIONNELS
73
Ibidem
74
Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social, Flammarion, Paris, 1992, p. 32.
36

L’article 219 de la loi fondamentale 75 énumérait les matières qui sont de la


compétence exclusive du pouvoir central, parmi ces matières figurait les forces armées. La
raison de cette attribution se justifiait à l’article qui stipulait: « Le Congo constitue dans ses
limites actuelles, un Etat indivisible et démocratique ». Constitué de six provinces, il était
inconcevable que chaque province soit dotée de sa propre armée, ce qui plongerait le pays
dans une balkanisation totale. Bien que l’armée ait été de la compétence nationale, elle avait
été incapable de faire face à des rebellions et sécessions.

L’article 251 était consacré aux Forces armées qui disposait : « Le contingent des
forces armées est fixé annuellement. La loi qui la détermine, n’a de force que pour un an, si
elle n’est renouvelable76. »

La constitution du 1er août 1964 dite de Luluabourg consacrée au titre X tout un


chapitre sur les forces de l’ordre. Il sied de relever que cette constitution prévoyait un Etat
fédéral. Les forces de l’ordre étaient organisées en forces de police, de gendarmerie et des
forces armées. Chaque province avait une force de police qui dépendait d’elle. La
gendarmerie faisait partie de l’armée nationale toute en ayant une structure propre 77.

L’armée était au service de la nation congolaise toute entière. Aucune autorité ne


pouvait la détourner de ses fins propres. Nul ne pouvait organiser des formations militaires,
paramilitaires, ou de milices privées ni entretenir une jeunesse armée ou subversive.
Le recrutement, l’organisation, les règles de discipline, les conditions de service ainsi
que les droits et obligations militaires étaient fixés par une loi nationale. L’établissement des
bases étrangères était interdit, aucune troupe étrangère ne pouvait occuper ni traverser le
territoire en violation de la loi. S’agissant de l’intervention, l’armée ne pouvait opérer à
l’extérieur du pays que dans les conditions déterminées par la loi.

Les forces armées ne pouvaient intervenir dans les affaires intérieures d’une
province et suppléer ainsi les forces de police que dans le cas fixé par la loi nationale.
Quant à la constitution du 24 juin 1967, l’article 30 disposait : « Le président de la
République nomme et révoque les gouverneurs des provinces.

Il nomme et révoque les magistrats du parquet.

75
Article 219 de la Loi fondamentale du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo.
76
Article 251 de la Loi fondamentale du 19 mai 1960
77
Articles 159, 160, 161, 162, 163 et 164 de la constitution du 1er août 1964.
37

Il est le chef suprême des forces armées et de la police. Il nomme et révoque les
officiers des forces armées et de la police … »

La constitution du 18 février 2006 reconnait au président de la République la


qualité du commandant suprême des forces armées et président du conseil supérieur de la
défense78.
Les articles 187 et suivants déterminent les structures et les missions des forces
armées, qui sont celles de défendre l’intégrité du territoire nationale et les frontières.
En temps de paix, elles participent au développement économique, social, culturel et à
la protection des personnes et de leurs biens. La constitution interdit sous peine d’une haute
trahison, l’organisation des formations militaires ou paramilitaires.

2. TEXTES LEGAUX ET REGLEMENTAIRES

En dehors des constitutionnels, nous avons aussi des textes législatifs et


réglementaires. S’agissant des textes réglementaires, il y a des textes pris par le président de la
République dans les matières du domaine de la loi et les textes réglementaires. Parlant
toujours des textes réglementaires, il y a aussi les textes pris par le ministre de la défense.
L’Arrêté présidentiel n° 86/014 du 27 juin 1986 portant sur la défense nationale et la
sécurité du territoire. Cet Arrêté organise la direction du personnel du département de la
défense nationale en deux directions, l’une chargée du personnel civil et des services
généraux et l’autre chargée du personnel militaire.

L’Ordonnance n° 94/025 du 04 avril 1994 portant sur le corps de transmission au


sein des forces armées zaïroises. Cet acte crée des troupes de transmission placées sous
l’autorité du chef d’état-major général. Ce corps conseille le ministre de la défense et le chef
d’étatmajor. Garantir le commandement, la coordination et le contrôle des unités. Il assure,
coordonne et développe l’efficacité et la rapidité de transmission des informations,
renseignements, instructions, ordres et décisions entre les échelons de commandement, de
coordination et d’exécution des forces armées zaïroises.

Le Décret-loi n° 226 du 7 mai 1999 instituant le port des grades et signes


distinctifs au sein des forces armées congolaises « FAC ». Ce Décret-loi institue les grades au
sein des
forces armées et la classification des trois catégories à savoir :

78
Article 83 de la constitution du 18 février 2006.
38

1. Extra-catégorie ;

2. Catégorie ;

3. Ordre.

L’extra-catégorie est réservée à la sommité du commandement militaire du pays.


La catégorie aux officiers, aux sous-officiers et gradés. Et l’ordre est réservé aux soldats.

Le Décret-loi n° 001/2002 du 26 janvier 2002 qui porte sur l’organisation générale


de la défense et les forces armées congolaises. Ce Décret-loi porte sur la défense qui a pour
objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agression,
la sécurité et intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population.

Ce texte réglemente l’utilisation des forces et de ressources. Les conditions par


rapport à l’âge, au sexe, comment le gouvernement peut faire, le recensement des personnes,
des animaux, matériels, produits et autres pouvant être réquisitionnés.

Le même décret-loi prévoit les dispositions sur la direction de la guerre, la


direction de la défense aussi que son administration territoriale et opérationnelle de la défense,
l’organisation des forces armées congolaises.

Décret n° 024/2002 du 24 février 2002 portant création de la maison militaire du


président de la République. Ce texte institue une structure qui a pour but de gérer la sécurité,
l’armée, le service national et la police nationale congolaise, étant donné que le chef de l’Etat
est le président du conseil supérieur de la défense.

Le Décret n° 019/2003 du 2 mars 2003 portant organisation et fonctionnement de


la maison militaire du chef de l’Etat. Elle étudie toutes les questions se rapportant à la défense
et à la sécurité ainsi que toutes les autres questions lui soumises par le chef de l’Etat. Elle
prépare les décisions à prendre par le chef de l’Etat concernant la défense nationale, la police,
le service national et le service de sécurité.

La maison militaire évalue la capacité opérationnelle des unités des forces armées
congolaises, de la police nationale et l’état d’esprit des troupes. Elle exploite et analyse tous
les renseignements militaires, politiques et autres.

Elle émet des avis techniques sur l’achat et l’acquisition des équipements et
matériels militaires. Elle assure la liaison entre le chef et le ministère de la défense.
39

Le Décret n° 018/2002 du 24 février 2002 portant création d’un service spécialisé


des forces armées congolaises dénommé Direction générale de la détection militaire des
activités anti-patrie, DGDEMIAP. Cette structure se charge de réprimer au sein des forces
armées toute activité anti patrie.

Le Décret n° 106/2002 du 19 août 2002 portant création d’un groupement des


écoles supérieures militaires des forces armées congolaises. Ces écoles supérieures militaires
veillent à la formation et au perfectionnement des tous les officiers des forces armées
congolaises. Approuver les documents et les études relatives aux différentes doctrines ; en
assurer leur publication et en produire leur diffusion, etc.

Le Décret n° 108/2002 du 19 août 2002 portant création de la Direction générale


de la logistique. Il s’agit d’une structure au sein des forces armées qui veille au transport,
ravitaillement, ordonnance, production et agriculture.

Au sein de la base logistique, on y trouve des dépôts centraux qui sont des
installations non mobiles et dépendent de l’état-major général. La base logistique centrale est
chargée de l’appui logistique, de ravitaillement, de transport des régions militaires et des
unités logistiques. Ces bases logistiques sont implantées à : Boende, Bukavu, Kananga,
Kikwit, Kindu, Lubumbashi, Matadi, Mbandaka et Mbuji-Mayi.

Le Décret n° 110/2002 du 19 août 2002 fixant les structures et l’organisation de la


base logistique centrale des forces armées congolaises. Ce Décret détermine les structures que
comprend la base logistique centrale :

1. Un état-major ;

2. Des bataillons ;

3. Des dépôts centraux ;

4. Des cellules logistiques.

La base logistique centrale des forces armées congolaises fonctionne sur le plan
administratif sous l’autorité du chef d’état-major interarmées des forces armées et sur le plan
opérationnel et stratégique sous l’autorité du président de la République, commandant
suprême des forces armées congolaises.

Le Décret n° 066 du 9 juin 2002 portant démobilisation et réinsertion des troupes


vulnérables présentes au sein des forces combattantes. Suite à la situation de guerre que la RD
40

Congo a connue, dans les rangs des groupes armés comme au sein des forces armées, il y a eu
des catégories vulnérables. Il faut entendre par là les enfants soldats, filles ou garçons de
moins de 18 ans, les invalides, les malades chroniques, les personnes âgées, les veuves et les
orphelins.

Ces groupes devaient être protégés pour leur insertion dans la vie socio-
économique
en République Démocratique du Congo. Par cet acte, deux structures ont été chargées de
l’exécution relevant chacune de sa compétence, à savoir le ministère de la Défense et de
Droits humains.
41

CHAPITRE II. LA PROBLEMATIQUE DE LA MISSION DE L’ARMEE ET DE LA


POLICE NATIONALE CONGOLAISE

SECTION I : MISSION DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE

A la lumière de la constitution de la République Démocratique du Congo ; les


missions de la police nationale sont : la sécurité publique, la sécurité des personnes et de
leurs biens, du maintiens et rétablissement de l’ordre public ainsi que la protection rapprochée
des hautes autorités.79

La police nationale est une force chargée de veiller à la sécurité et à la tranquillité


publique, de maintien et rétablir l’ordre public. Elle protège les personnes et leurs biens. Une
surveillance continue constitue l’essence même de sa mission.80

Les missions de la police nationale ont un caractère à la fois préventif et


répressif. Elles s’exercent dans le cadre de la surveillance du territoire et de la sécurisation de
la population.81 Elles se subdivisent en missions ordinaires, extraordinaires et spéciales.

§.1. LES MISSIONS ORDINAIRES DE LA POLICE

Les misions ordinaires s’exercent dans le cadre du service normal de police.


Elles ont pour but le prévenir des troubles à l’ordre public et les infractions, de constater
celles-ci , d’en rassembler les preuves d’en rechercher et d’en identifier les auteurs et de
déférer devant l’autorité judiciaire compétent. Elles s’opèrent quotidiennement sans qu’il
soit besoin d’une réquisition de la part de l’autorité.82

Ces missions comportent notamment les renseignements généraux, la lutte contre


la criminalité , la protection de l’environnement et des ressources naturelles , la lutte contre
le terrorisme , la lutte contre les violences liées au genre , la surveillance et la protection de
l’enfant, la sécurité routière, des voies de communication et de transport, le contrôle
frontalier douanier et migratoire, la participation au recours de la population en cas de
catastrophe et de sinistre , la sauvegarde de l’hygiène et de la sécurité publique.

La police veille donc au maintien de l’ordre public en ce compris le respect des


lois et règlements de police la prévention des infractions et protection des personnes et de

79
Article 182 de la constitution de la RDC op.cit.
80
Article 5 du décret-loi n°002/2002 op.cit.
81
Article 14 loi organique n°11/013 du 11 août 2011 op.cit.
82
Article 15 loi organique n°11/013 du 11 août 2011 op.cit
42

leurs biens. Elle porte également assistance à toute personne en danger. A cet effet, elle
assure une surveillance générale et des contrôles dans les lieux qui leurs sont légalement
accessibles, transmettent leurs rapports aux autorités compétentes ainsi que les
renseignements recueillis à l’occasion de ces missions, etc.83

Le police est chargée de prévenir les infractions, de le rechercher, d’en saisir les
auteurs de la manière et dans les formes prévues par la loi. Elle veille particulièrement au
respect et à l’exécution des lois et règlements de la République, elle recherche et saisit les
personnes surprises en flagrant délit ou poursuivies par la clameur publique. 84 Elle recherche
les personnes dont l’arrestation a été légalement ordonnée et le met à la disposition de
l’autorité compétente. Elle agit de même pour les objets dont la saisie est prescrite.

Dans ce cas, il ne fait point de doute que la police joue une mission sociale
importante. En effet, par mission sociale de la police il faut entendre l’ensemble des actions
que la police peut entreprendre dans un esprit de préservation et d’assistance afin, d’une part
d’éviter à certains individus de tomber ou de persévérer dans la délinquance et d’autre part,
d’éviter à d’autres individus de devenir victimes des infractions. Cette action de la police
peut s’exercer à la fois auprès de l’ensemble de la population, auprès de groupes ou des
catégories déterminées de personnes ou auprès d’individus isolés85.

La police nationale s’assure de la personne de tout étranger trouvé aux frontières


nationales sans titre régulier et la conduite sur le champ à l’autorité compétente. Sans
préjudice aux dispositions légales, la police nationale s’assure de même, pour le temps
nécessaire à la vérification de son identité, de toute personne dont le comportement lui paraît
suspect ou qui circule sans document d’identité. Elle se sait des gens en état d’ivresse qui
divaguent sur la voie publique et le met hors d’état de nuire les cas et formes prévues par la
loi.

La police nationale empêche la divagation des aliénés dangereux, s’en saisit et les
remet sur le champ de l’autorité civile compétente. Elle agit de même à l’égard de ceux qui
lui seraient signalés comme évadés des établissements d’aliénés. 86 La police nationale

83
George RENAULT. Elisabeth DERRIKS, op.cit. p15
84
Article 13 du décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
85
Michelle FERAUD, op.cit. p18
86
Article 16 du décret-loi n°002/2002 du janvier 2002 op.cit.
43

constate par procès-verbal la découverte de tout individu trouvé mort. Elle en averti les
autorités administratives et judiciaire. Elle est chargée d’assurer la police de roulage, elle
maintient, en tout temps, les communications et le passage libre et y assure la libre
circulation.

La police nationale assure, à tout moment, la tranquillité publique. A cet effet,


elle se tient à portée et surveille les grands rassemblements, elle signale à l’autorité
administrative tout rassemblement non autorisé. Elle disperse d’initiative :

- Tout attroupement armé ;

- Tout attroupement non armé qui tente libérer des prisonniers ou condamnés, qui porte
atteinte à la vie des personnes ou qui se livre à l’invasion, au pillage ou à dévastation
des propriétés ;

- Les attroupements armés s’opposant à l’exécution de la loi, d’un jugement ou d’une


contrainte :

- Les attroupements constitués à l’encontre d’un règlement ou d’une décision de police.


En cas de catastrophe ou de sinistre important, tels qu’inondation rupture de digue,
incendie, la police nationale se rend sur les lieux et avertit les autorités
administratives et judiciaire compétentes. En attendant l’intervention de ses autorités,
elle prend les mesures propres à sauver les individus en danger, à protéger
l’évacuation des personnes et des biens et empêcher le pillage

La police nationale ne quitte les lieux qu’après s’être assurée que sa présence
n’est plus nécessaire pour protéger les propriétés, maintenir la tranquillité publique et arrêté
les auteurs des infractions qui auraient occasionné directement ou indirectement la
catastrophe ou le sinistre. Elle exécute ses missions ordinaires déterminées par le présent
décret-loi, plus particulièrement au cours de tournées, les patrouilles, par les services de
recherche et de séjour, en brousse. Ces différents services sont organisés de telle manière
que tous les lieux placés sous leur couverture soient régulièrement surveillés.87

A l’occasion de ses services, la police se renseigne auprès des autorités locales


et auprès de toutes personnes digne de foi, sur les infractions qui auraient été commises, sur
le fait de nature à troubler l’ordre public lieu de retraite des individus signalés ou poursuivis
87
Article 22 du décret-loi n°002 /2002 du 26 janvier 2002 op.cit.
44

par la clameur publique, de même que sur tout fait de nature à porter atteinte à l’ordre public
et à la sureté de l’Etat.

§.2. LES MISSIONS EXTRAORDINAIRES DE LA POLICE

Les missions extraordinaires sont celles dont l’exécution n’a lieu qu’en vertu de
la réquisition écrite émanant de l’autorité administrative ou de l’autorité judiciaire. A cet
effet, les agents de la police nationale sont tenus, sous peine, de sanctions, de déférer
promptitude à toute réquisition légale de ces autorités.

§.3. LES MISSIONS SPECIALES DE LA POLICE

Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent suivant les circonstances, au
titre de suppléance, d’appui ou de concours à d’autres services y compris les missions
diplomatiques et consulaire de la République. Dans le cadre de ces missions, des membres
du personnel de la police nationale être détachés auprès de ces services.88

La police nationale est spécialement chargée de la garde et de la sécurité des


chefs des corps constitués ainsi que des hautes personnalités. Elle est ensuite chargée des
opérations anti-terroristes sous toutes ses formes. 89Elle peut, le cas échéant être appelée à
participer aux missions internationales de maintien de paix. Elle participe à la lutte contre
la fraude , la contre bande , le braconnage et le vol de substances précieuse en apportant son
concours aux organismes et services spécialisés compétents en la matière . Elle veille à la
protection de l’environnement et aux initiatives visant la conservation de la nature en
apportant son appui et son concours aux services et organismes spécialisés compétent en la
matière.

La police nationale apporte aux organes concours à la surveillance de points de


pénétration sur le territoire national, à la recherche des immigrés clandestins ainsi que les
usurpateurs de la nationalité congolaise

Elle appréhende tout militaire qui est en infraction sur avis de recherche, elle
poursuit tout militaire déserteur ou irrégulièrement absent de son unité ; elle prend à son
égard les mesures prescrites par la loi et les règlements de la République. Dans tous les cas,
elle informe le commandant de l’unité à laquelle appartient le militaire concerné. 90
88
Article 16 organique n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
89
Article 25 décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
90
Article 29 décret-loi n°002/2002 du 26 janvier 2002, op.cit.
45

En effet, à la demande du gouvernement, la police nationale collabore aux


mesures prises pour assurer la mobilisation de l’armée et participe à la défense de l’intégrité
du territoire et ces frontières.

SECTION II : MISSIONS DE L’ARMEE CONGOLAISE

La mission de l’armée est définit par l’article 187 al 2 de la constitution de 2006


qui dispose : elles ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les
frontières. Dans les conditions fixées par la loi, elles participent en temps de paix au
développement économique, social et culturel ainsi qu’à la protection des personnes et des
leurs biens.91

La « menace contre la sécurité intérieure » est une notion existentielle dans


laquelle les militaires tendent à inclure aussi bien les guérillas séparatistes ou idéologiques,
que le grand banditisme ou la contestation politique.92

L’armée a pour mission d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre


toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire ainsi que la vie de la
population. Elle peut aussi lorsque les circonstances graves menacent la sécurité et l’intégrité
du territoire d’un pays ami ou en cas d’agression à la demande de ce pays, l’armée peut se
faire intervenir les unités combattantes. 93 Le cas échéant les forces armées congolaises
peuvent aussi recevoir l’appui des troupes des pays amis ou alliés. Lors de la guerre du 02
août 1998, les troupes Zimbabwéennes, Namibiennes et Anglaises ont combattu aux côté de
l’armée congolaise dans le cadre des pays de la RDC.

La menace de la sécurité intérieure apparait comme une raison de l’ingérence de


l’armée dans les affaires civiles. L’armée congolaise depuis la veille de l’indépendance et
dans son évolution a dû faire face à des mutineries, rébellions ainsi que les sécessions. Cette
situation à continuer avec les rébellions muléliste et celle de l’est (1964), les mutineries des
ex-gendarmes Katangais à Stanley ville (1964). La guerre de Bukavu avec le 10 ème bataillon
commando de scharmme ( en 1967), l’attaque de LUASHI et KISENGE par les mercenaires
venus d’Angola, sous les ordres de Bob Bernard ( novembre 1967) ; guerre de « quatre-vingt
jours » ( mars 1977 juin 1977 ; la guerre de KOLWEZI ( en mai 1978) La guerre de Moba 1

91
Article 187 al 2 de la constitution, op.cit.
92
André DUBUS, REVISE N, op.cit.p75
93
Article 1,2 du décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des
FAC
46

et le Moba 2 et la guerre de L’AFDL. Pendant toutes ces guerres, l’armée a joué un rôle
important à l’intérieur du pays. Cette mission de l’armée est confuse, entre elle et de la police
nationale congolaise.94

SECTION III. APERCU GENERAL SUR LA MISSION DE L’ARMEE ET DE LA


POLICE NATIONALE CONGOLAISE DANS LA PRATIQUE

Jadis dans les années allant de la prise de pouvoir du président MOBUTU vers
les années 1997 lors de la prise de pouvoir du président Laurent Désiré KABILA, nous
avions observé l’application de la mission de l’armée et de la police nationale en toute
sincérité, leurs mission principales qui est celle de protéger les personnes et leurs biens
ainsi que la défense de l’intégrité du territoire national et ses frontières ; où ils devaient
acheminer les personnes jusqu’à leur domicile durant la nuit, de concrétiser les patrouilles
nocturnes des bouclages de se positionner dans les endroits public pour préserver les troubles
de l’ordre public et le maintien de la paix, alors que ces pratiques ou missions qui les
incombent est très peu assuré dans la mesure où nous constatons pendant les patrouilles
nocturnes assisté à des tracasseries, de menaces, auquel la population deviens victimes de
perte des biens que cette dernière possède en le tabassant à mort, alors dans les années
antérieures une fois croiser les militaires la population se dit que je suis sauvé.

Pour appréhender cet état actuel des choses essayons voir la fusion et la dualité
de ces deux unités à l’occurrence de l’armée et de la police nationale congolaise.

§.1. LA DUALITE ARMEE POLICE NATIONALE

Dans plusieurs interventions soit pour disperser manifestant soit pour mater les
insurgés, l’armée vient souvent en appuis à la police nationale, lorsque celle-ci n’avaient pas
à neutraliser les manifestants ou encore en cas de débordements.

Plusieurs fois dans la ville de Lubumbashi, lorsqu’il y a les manifestations des


étudiants, ou dans les communes les populations revendiquent contre les coupures du courant
électrique ou contre un meurtre, la police est souvent appuyée par soit la garde république de
l’armée nationale. Ces unités interviennent souvent pour maitriser la situation qui déborde la
police.

94
MUKENDI NKASHAMA et MUKAMBA, op.cit. p133
47

Mais la cohabitation entre ces deux unités n’est pas toujours aisée, car la
démarcation entre les deux corps est floue. La police et l’armée sont deux corps niveaux.
L’armée traite toujours la police d’être mal formée, mal payée, corrompue, considère comme
ayant la conscendence sur l’armée. Les conflits de compétence ont été nombreux, mais les
accrochages sont restés limités. Les deux institutions sont toujours en concurrence, mais se
respectent mutuellement. Les militaires sont souvent solliciter pour des missions de sécurité
intérieure. Les corps d’élite de l’armée sont par exemple intervenus aux côtes de la police. 95

L’armée congolaise n’as pas aussi une mission précise, théoriquement la police
s’occupe de la sécurité extérieure, mais en réalité la délimitation est flou par rapport aux
stratégies opérationnelle adoptées. Pour la simple raison, la gestion de la police est souvent
confiée à des officiers des forces armées qui souvent s’inspirent du modèle de l’armée pour
organiser la police. Ils créent au sein de la police des unités spéciales d’interventions, des
unités d’élites. Ce qui crée une ambiguïté entre l’armée et la police nationale.

§.2. OBSERVATION ACTUELLE SUR L’APPLICATION DE LA MISSION DE


L’ARMEE ET DE LA POLICE NATIONALE

De nos jours la mission de protéger les personnes et leur bine ainsi que la sécurité
public voire le maintien et le rétablissement d’ordre public, y compris la préservation de
trouble à l’ordre public sont presqu’en voie de disparition dans les milieux public tel que ,
le marché, le stade la police est appelée à veiller sur la sécurité public et la protection continue
de ces peuples alors que dans la pratique les hommes en uniformes se méfient de ce rôle qui
le reviens, la criminalité nocturne et diurnes ne passe pas inaperçu, nous le remarquons dans
les différentes villes de la RDC cas de la ville de Lubumbashi et celle de Kinshasa… sous
d’autre angle nous avions vu l’attribution de la mission qui incombe à la police être attribuer
à des particuliers, civiles les personnes non habilitées, ici nous nous référons du marché
pirate dans la ville de Lubumbashi notre ville, la poursuite de ces petits commerçants enfin de
les retournés dans le lieu où ils sont sensés exercés leurs commerces. Alors que cette mission
est l’apanage de la police nationale congolaise qui sont sensé maintenir et rétablir l’ordre
public.

La population fait face à des cambriolages, des vols, viols, meurtres, assassinant,
traitement inhumain…et dans la plupart des cas ce sont des hommes en uniformes qui sont

95
André DUBUS et REVISE, N, op.cit. p120
48

le plus souvent cités, alors que la police et l’armée sont appelées à sécuriser des personnes et
ceux qui les appartiennent.

Dans leurs missions l’armée est chargé de défendre l’intégrité du territoire


national et ses frontières, mais cette mission est entrain de disparaître peu à peu l’armée est
politisée, elle devient tribale ou nous voyons que les personnes de même tribu à la tête de
l’armée, à l’Est du pays mes compatriotes souffrent avec la guerre de M23, les hauts officiers
se concentrent seulement sur la richesse qui est dans cette partie du pays pour ce faire
beaucoup d’argent et s’enrichir d’avantage alors qu’ils ont la missions de protéger ces
peuples et leurs richesses qui sont en danger , voire la défense de l’intégrité du territoire
nationale , l’armée a le devoir d’aller se battre pour l’intérêt du pays enfin de mettre la paix
sur l’entendu du territoire national mais dans la pratique nous voyons comment l’armée
chercher à cohabiter à tout temps avec la population dans la ville en principe les camps
militaire doivent être au fronts du pays pour éviter la collaboration de l’armée et de bandit à
main armée et de sorte que l’armée puisse joué à fond son rôle .

CONCLUSION
49

Nous voici arrivé au terme de notre étude consacré à la problématique des


missions régaliennes de la police et de l’armée congolaise : analyse et perspective. Elle a
essentiellement consiste à analyser les missions de la police et de l’armée congolaise, elles
ont pour mission de protéger les personnes et leurs biens ainsi que la défense de l’intégrité
du territoire national et ses frontières. La sécurité du pays de l’intérieur à l’extérieur de ses
limites limitrophes les deux unités s’occupent de la paix, de l’harmonie et de la bienveillance
de la population congolaise vis-à-vis d’une menace extérieure.

L’étude par la pertinence de ses recommandations serait ainsi notre façon de


contribuer à la mission de l’armée et de la police nationale congolaise, mais aussi une
interpellation de la conscience de ces derniers et des hommes politiques congolais actuels et
avenir, sur le rôle de ces deux unités. Dans cette perspective notre problématique s’articule
autour d’une seule question, à savoir : quelles sont les missions de la police et de l’armée
congolaise ?

Répondant à cette question à titre d’hypothèse, la République Démocratique du


Congo est un pays jeune qui tente de bâtir en Etat de droit dans une nation marquée depuis
son origine coloniale par une administration opposite à travers les comportements des
militaires, des policiers, du personne de l’intelligence, des fonctionnaires et d’autres agents
de l’administration publique.

En effet, la police nationale congolaise en tant que garant de l’ordre public, la


sécurité et la tranquillité, doit protéger la population en encadrant pour éviter tout
débordement ou dérapage. Elle est au service de la population et ne doit en aucun cas porté
atteinte aux droits des citoyens, ou au droit de s’exprimer et de manifester pacifiquement
public. L’armée ne doit se mêler du maintien de l’ordre public que le cas exceptionnels c’est-
à-dire lorsqu’elle est appelée régulièrement en renfort.

Quant à l’armée congolaise est chargée de la défense de l’intégrité du territoire


national et ses frontières. Dans les conditions fixées par la loi, elles participent en temps de
paix au développement économique et social, et qu'il culturel, ainsi qu'à la protection des
personnes et de leurs biens.

Elle a pour mission d’assurer en tout temps en toutes circonstances et contre


toute forme d'agression, la sécurité et l'intégrité du territoire ainsi que la vie de la population.
50

La loi organique N° 11/ 013 du 11 août 2011, classifie la mission de la police en 3 volets, que
sont les missions ordinaires, les missions extraordinaires et les missions spéciales.

Les missions ordinaires de la police sont celles qui s’opèrent quotidiennement ou


à des époques déterminés, sans qu’ils soient besoin d’une réquisition de la part des autorités.

Les missions extraordinaires sont celles dont l'exécution n'alliez qu'en vertu de la
réquisition écrite émanant de l'autorité administrative ou de l'autorité judiciaire.

Les missions spéciales sont celles qui s’exécutent suivant les circonstances au
titre des suppléances. D’appui ou des concours à d’autres services y compris les missions
diplomatiques et consulaires de la république. Dans le cadre de ces missions. Des membres du
personnel de la police nationale Peuvent être détachés auprès de ce service.

Pour renforcer la mission de l'armée qui est celle des défendre l'intégrité du
territoire national et les frontières dans ce cas l'Etat congolais doit éviter certaines pratiques
comme les cas de l'intégrité. Des ex-rebelles dans l'armée régulière ou souvent- de déserteur
de l'armée, est un facteur qui incite l'autre groupe à se mobiliser. il faudrait progressivement
abandonnez cette pratique politique néfaste ; en outre il aurait fallu veiller sur les conditions
de vie des simples soldats, explique également le manque de l'armée congolaise sur les
terrains lorsqu'ils sont payés régulièrement le gouvernement doivent veiller de lutter contre
l’imprinité de la situation sécuritaire dans l'Est du pays mais aussi la riche province du haut -
Katanga et dans sa capitale Kinshasa régulièrement secouée par des attaques des groupes
armes, une réforme urgente de l'armée congolaise s'avère indispensable car, si l'Etat de
délabrement dans l'armée congolaise constitue l'un des problèmes majeurs de gouvernance
en RD Congo , la reconstitution de l'armée fait également partie des solutions pour restaurer
semblant d'autorité au Congo.

La vérification des hypothèses a été rendue possible par l'usage des certaines
méthodes et techniques à savoir la méthode exégétique et la méthode sociologique la méthode
exégétique consiste à expliquer la volonté du législateur qui a été à l'origine de la norme. elle
est fondée sur les dogmes de l'omnipotence du législateur tous les droits et contenus dans la
loi ainsi donc cette démarche nous a permis de rechercher ce que peuvent faire la police et
l'armée congolaise sur les missions qui les incombent.
51

La méthode sociologique consiste à éclairer les textes à partir du contexte


sociologique.de leur naissance et c'est lui de l’application. Celle-ci nous a permis à observer si
l'émission de la police et de l'armée congolaise telles qu'elles sont prévues dans les textes
juridiques sont conformes à la perception qu’en a les principaux acteurs à ce que nous voyons
actuellement sur le terrain.

Des techniques telles que la technique documentaire et d'interview nous ont servi
à collecter les données.

Pour des raisons de la clarté et de la cohérence notre œuvre scientifique, nous


l'avions subdivisé en (2) chapitres hormis l'introduction et la conclusion, le premier chapitre
sur les généralités sur la police et l'armée congolaise, et le second chapitre porte sur la
problématique de la mission de la police et de l'armée congolaise en droit congolais.

Pour fermer les portes, nous laissons les champs de ce travail à tous les chercheurs
qui décidèrent apporter plus des lumières dans ce domaine, que vive la science.
52

PRESENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

I. TEXTES JURIDIQUES ET REFERENCES BIBILIOGRAPHIQUES

1. TEXTES JURIDIQUES

- La constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier
2011 de la République Démocratique du Congo

- La loi organique N°11/013 du 11 août 2011, portant organisation et fonctionnement de


la Police Nationale congolaise

- Le Décret-loi N°002-2002 du 26 janvier 2006 portant institution, organisation et


fonctionnement de la Police Nationale Congolaise

- La loi organique N°11-012 du 11 août 2011 portant organisation générale de la


défense et des forces armées.

- La loi organique N°11/013 du 1er juin 2013, portant statut du personnel de carrière de
la Police Nationale, IN JORDC, N° Spécial, Kinshasa, 06 juin 2013.

- La loi N°4/023 du 12 Novembre 2004, portant organisation générale de la défense et


des forces armées congolaise

- La loi fondamentale du 19 mai 1960 relatif aux structures du Congo

2. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

- 2022-2023

- KAPOMA KOLALA Damien

- Les missions régaliennes de la police et de l’armée congolaise : Analyses et


perspectives

- Mémoire

- Université de Lubumbashi (UNILU)


53

II. OUVRAGES GENERAUX ET SPECIFIQUES

1. OUVRAGE GENERAUX

- NSAKA KABUNDA A., Référence Pro. Chap. II

- DELVLKENEER C, Droit de la Police, Bruxelles, De Boeck Université, 1991.

- ROUSSEAU J.J., Du contrat social, Flammarion, Paris, 1992

- NKASHAMA M et MUKAMBA K., Guerre et mutation sociologique en RDC.


(19960-1999), in 40 ans d’indépendance, Tomme II, PUL, 2004.

- MWEYA-TOLANDE B. ET MUKWAYANZO A., l’état des relations entre la police


nationale et la population à la base, centre catholique, NGANDU, 2007

- MODEKEREZA NTAKO C., Guide de liberté publique. EUPOL RD. Congo,


Kinshasa, 1ère éd, 2012.

- CHAPUIS R., Droit administratif général, Tome 1, 15 ème Ed., Paris Montchristien,
2011.

2. OUVRAGES SPECIFIQUES

- FERAUD M, Le rôle social de la Police dans la prévention de la criminalité dans les


sociétés modernes, et plus particulièrement dans la prévention de la juvénile, 3 ème
colloque criminologique : La police et la prévention de la criminalité, Strasbourg,
1978.

- MATUBA NGOMA M., L’organisation de la police nationale congolaise (1966-


2006), version provisoire non publiée, Kinshasa, RDC, inédit.

- MUHINDO MAGADJU P., Le rôle de PNC dans le contexte de la décentralisation en


RDC
54

- NOGUES T, Armée et mission de la sécurité intérieure, spécificité militaire en


question.

- Police de proximité en RD. Congo, Guide pratique, unie publication d’ELIPOL R.D.
Congo, 1ère Ed., Kinshasa, 2012.

- RENAULT G, ET DERRICKS E, Police général du Royaume, collaboration policière


transfrontalière entre la Belgique et le Pays-Bas, les obstacles législatifs, Bruxelles,
Politea ASBL, 1994.

- WIKHA TSHIBANDA B, Les forces armées de la République Démocratique du


Congo, organisation, structure et base juridique.

III. ARTICLES

- Circulaire du Procureur Général de la République N°015/D008/PGR/2013 du 11 juin


2013 relative aux arrestations, garde à vue et modèle de registre de Garde à vue,
Kinshasa 14 juin 2013.

- Extrait de la proclamation du Haut commandement de l’armée Nationale congolaise


du 24 novembre 1965.

- JULIUS NYERE cité par NTUMBA LUABA, Préface un Séminaire de formation sur
les droits de l’homme et le droit international humanitaire, Kinshasa, UNIKIN, 1999

- MULELE MAI : Est un groupe de résistance conduit par Mulele Pierre qui s’opposait
au pouvoir de Léopold ville, ce groupe utilisait des pratiques fétichistes qui
consistaient à subir des rites au cours d’une cérémonie pour les rendre invulnérables
aux bales et autres objets tranchantes lors du combat.

- Réforme de 1966 organisera la PNC en 4 types de brigades : la brigade


d’investigation pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, la brigade
d’investigation avec le célèbre BSR (Brigade spécial de recherche). Chargée de
poursuivre les enquêtes criminelles et les bureaux de renseignements généraux en
charge de la collecte de renseignement à transmettre à la BSR ;la BR (Brigade
routière/et la BM (Brigade Mobile).
55

- Société civile forces vive delà RDC Réseau pour la réforme du secteur de sécuritaire,
Groupe Technique et stratégique, pour une loi portant organisation et fonctionnement
de la Police Nationale congolaise, aide-mémoire, 1 ère Ed., Kinshasa, contre les
salésiens, mai 2009.

IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS DIVERS

- KALUNGA TSHIKALA V., Guide pratique de la Rédaction des mémoires en Droit,


Ed. du Col., Lubumbashi 2012

- KWANDA MUZINGA S., Cours d’initiation à la recherche scientifique, éd. 2020

- M’BOKOLO E, Directeurs à l’école de Hautes études en sciences, postface du Lice de


MABIALA MATUBA

- WOLFORD M., Réellement libre de l’esclavage, de la sorcellerie, Zambie, Crhistian


Littérature Press, S.D.

V. THESES ET MEMOIRES

- BANZE B., Etudes des comportements des forces armées de la République


Démocratique du Congo. Mémoire de Licence en criminologie.

- BYANGU D., Le rôle de l’armée dans la pacification des nations : cas de la


République Démocratique du Congo et du Rwanda.

- KAPOMA KOLALA D., Du rôle de l’armée et de la police Nationale congolaise : cas


de la sécurité dans la ville de Lubumbashi. Travail de fin de cycle en Droit, édition,
2020.

- KAZADI TSHIBWE R., Du rôle de la police nationale congolaise dans la promotion


des droits et libertés publiques en République Démocratique du Congo. Mémoire de
Licence en Droit, éd. 2019

VI. WEBOGRAPHIE

- Htpp://mediadico.com/dictionnaire/définition/armée (12 juillet 2010).


56
57

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE...............................................................................................................................I

DEDICACE................................................................................................................................II

REMERCIEMENTS.................................................................................................................III

LES ABREVIATIONS.............................................................................................................IV

INTRODUCTION......................................................................................................................1

I. OBJET D’ETUDE...................................................................................................................1

II. ETAT DE LA QUESTION....................................................................................................7

III. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES............................................................................8

A. PROBLEMATIQUE..............................................................................................................8

B. HYPOTHESES......................................................................................................................9

CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR LA POLICE ET L’ARMEE CONGOLAISE.....17

SECTION 1. NOTION SUR LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE.............................17

§.1. LA CONSTITUTION........................................................................................................17

§2. LE DECRET-LOI N° 002-2002 PORTANT INSTITUTION, ORGANISATION ET


FONCTIONNEMENT DE LA POLICE NATIONALE CONCOLAISE................................18

§3. LA LOI ORGANIQUE N° 11/013 DU 11 AOUT 2011 PORTANT ORGANISATION ET


FONCTIONNEMENT DE LA POLICE NATIONALE..........................................................18

§.4. LES PRINCIPES D’ACTION DE LA POLICE...............................................................19

§.5. HISTORIQUE DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE.....................................20

§.6. LES CARACTERES DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE...........................25

SECTION II : NOTION SUR L’ARMEE CONGOLAISE.....................................................27

§.1. APPROCHE LEXICALE..................................................................................................27

§.2. LA LOI ORGANIQUE N°11-012 DU 11 AOUT 2011, PORTANT ORGANISATION


ET FONCTIONNEMENT DES FORCES ARMEES..............................................................28

§.3. HISTORIQUE DE L’ARMEE CONGOLAISE................................................................31

§.4. LA BASE JURIDIQUE DE L’ARMEE............................................................................36


58

CHAPITRE II. LA PROBLEMATIQUE DE LA MISSION DE L’ARMEE ET DE LA


POLICE NATIONALE CONGOLAISE..................................................................................41

SECTION I : MISSION DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE............................41

§.1. LES MISSIONS ORDINAIRES DE LA POLICE............................................................41

§.2. LES MISSIONS EXTRAORDINAIRES DE LA POLICE...............................................44

SECTION II : MISSIONS DE L’ARMEE CONGOLAISE.....................................................45

SECTION III. APERCU GENERAL SUR LA MISSION DE L’ARMEE ET DE LA POLICE


NATIONALE CONGOLAISE DANS LA PRATIQUE.........................................................46

§.1. LA DUALITE ARMEE POLICE NATIONALE.............................................................46

§.2. OBSERVATION ACTUELLE SUR L’APPLICATION DE LA MISSION DE


L’ARMEE ET DE LA POLICE NATIONALE.......................................................................47

CONCLUSION.........................................................................................................................49

TABLE DES MATIERES........................................................................................................56

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