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INTRODUCTION
L’ancien Congo Belge est après l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, et après le
Nigeria, l’Ethiopie et l’Afrique du Sud, le plus peuplé. Son dictateur, le maréchal MOBUTU
au gouvernement depuis son putsch de 1965, est ce qui fait de plus représentatif de la
corruption des postes Africain de la première génération.1
La République Démocratique du Congo est un pays post conflit. Les différentes crises
que le pays a connu remonte depuis la période de l’accession du pays à l’indépendance. C’est
ainsi que le pays a été plongé dans une crise multiforme qui a poussé l’armée à gérer le pays
pendant plus de trente ans sans partage. L’armée a instauré un régime dictatorial qui a été
suivi d’une longue transition pour finalement arriver en 2006 à la mise sur pied des
institutions démocratiques, qui ont besoin d’une stabilité en vue de permettre le
développement du pays.
La période qui a précédé les élections de 2006 a connu une émergence des fractions
armées qui se ressemblait à celles qui ont suivi l’indépendance. Le conflit de la RD Congo va
impliquer quatorze parties dans le combat : le gouvernement, le R.C.D., le M.L.C., le R.C.D.-
M.L., les Mayi-Mayi, les Hema et les Lendu, les pays étrangers invités et non invités
l’Angola, la Namibie, le Zimbabwe et le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, les hutus
interhamwe et chacun pour des mobiles particuliers. 2
L’armée joue un rôle important de dissuasion pour chaque Etat. La dissuasion est un
mode de prévention des conflits dans les rapports entre les Etats. Elle consiste pour un Etat à
s’armer amplement pour décourager tout autre Etat qui pourrait avoir des intentions
expansionnistes sur l’Etat armé. L’armement permet aux Etats d’avoir une puissance.3
Dans l’accomplissement de leur mission, il arrive que les militaires posent certains
comportements qui portent atteinte soit à la discipline militaire soit à la loi. Ces actes ne
restent pas impunis. Leurs auteurs sont exposés soit à la sanction disciplinaire soit à des
poursuites judiciaires devant les juridictions militaires.
En abordant une étude sur l’Armée Congolaise, elle soulève un certain nombre
d’interrogation lié à son organisation et structuration :
*
Chef de travaux à l’Université de Lubumbashi
1
Un assaut contre la société, Edition Emotion, Paris, Tome I, 1999, p. 316.
2
KALABA MUTABUSHA, Les données socio-économiques de la crise, Séminaire de formation civique organisé par Konrad Adenauer
sur les conditions de prévention des crises et d’une paix durable en République Démocratique du Congo, 17-19 juin 2002, PUL,
Lubumbashi, 2002, p. 56.
3
MERLE, M., La vie internationale, Armand, Paris, p. 119.
2
Quels sont les différents textes juridiques qui constituent la base juridique de
l’armée ?
Nous tenterons de donner une suite à cette série de préoccupations soulevées au cours
de cette analyse qui constituera l’hypothèse de notre travail :
Chaque pays du monde a besoin d’une armée pour défendre son territoire contre
plusieurs menaces éventuelles, qui peuvent être intérieures (rébellion, sécession, banditisme,
etc.), ou extérieures (attaque d’un pays qui a des visés expansionnistes). Cet état crée de
l’insécurité qui ne permet pas à la population de vaquer à ses occupations habituelles. Le rôle
important de l’armée est de sécuriser le pays.
Quant aux structures, l’Armée Congolaise comprend trois forces avec leur service
d’appui, il s’agit de la force terrestre qui est souvent appuyée par les chars et les blindés. De la
force navale qui patrouille sur les lacs, fleuves et océan, avec des navires militaires et en fin la
force aérienne qui regorge en son sein les paracommandots et les avions des chasses. Ces
structures ont à leur tête un état-major interarmées.
4
Préface du professeur Kaumba Lufunda du livre de Mabialla Mantuba sur l’histoire sociale de la force publique ( 1886-1960) les
conditions de vie des soldats dans l’armée coloniale au Congo-Belge.
5
Article 62 de la Constitution du 18 février 2006.
3
Les Forces armées sont régies par la constitution de la République, nous avons les
articles 187 et suivants qui parlent des Forces armées et beaucoup d’autres textes légaux et
réglementaires. Il ya aussi la loi n°023/2002 portant code judiciaire militaire, le décret-loi du
24 novembre 1964 sur l’organisation de l’action répressive des juridictions militaires lorsque
celles-ci sont substituées aux cours et tribunaux de droit commun.
Notre étude porte sur les Forces armées de la République Démocratique du Congo, il
s’agit de voir comment elles remplissent la mission de la protection de l’intégrité du territoire
et de la protection des personnes et de leurs biens sur un espace qui constitue la République
Démocratique du Congo. Comment elles sont organisées et structurées sur la base légale. La
délimitation dans le temps, nous amène à la date l’indépendance qui constitue le point de
départ de l’Armée congolaise, avec un regard sur la période coloniale pour appréhender son
évolution.
I. CONSIDERATIONS GENERALES
Les forces armées d’un pays représentent les différentes organisations et les moyens
militaires qu’un Etat consacre à la mise en œuvre de sa politique de défense de son territoire.
Elle est une unité militaire d’une grande dimension assez variable selon les nations et les
époques. C’est ainsi que nous pouvons évoquer l’exemple de l’armée Soviétique, Française,
Américaine, Allemande, Angolaise, Rwandaise, Burundaise, Congolaise, etc. Chaque pays a
une armée qui veille à la défense de l’intégrité de son territoire.
L’armée peut aussi designer un ensemble structuré de soldats, avec leur équipement et
leurs infrastructures. Importante quantité de personnes, d’animaux, d’objets similaires.
4
L’armée prend le nom parfois selon les circonstances, c’est ainsi que nous avons
beaucoup des sobriquets au sein des forces armées, parfois ce sont des unités au sein de
l’armée qui porte des surnoms. En RD Congo, il y a eu des unités avec des surnoms
notamment, Nguma, Kamanyola, moura, Colagrel, DSP, Tigre et le Diabos de la RD Congo
qui était basée en Angola, Béret-rouge, Béret-vert, police militaire, Kadogo, GSP, GSSP,
Garde républicaine.
L’armée professionnelle est reconnue par le fait qu’elle connait les limites de ses
fonctions, bornées à la défense du territoire et à la préparation au combat. Les militaires
possèdent une expertise et des compétences dans la gestion de la violence, mais doivent se
placer sous l’autorité civile légitime, sans droit d’intervention sur la sélection de cette
dernière.
L’officier ne doit pas être animé par des intérêts économiques ou politiques mais
plutôt motivé par le sens de l’obligation sociale codifiée par des notions telles que l’honneur
et la charge.7
Cette conception confère à l’armée une relative autonomie par rapport au reste de la
société. Le métier du militaire consiste à se battre ou à se préparer à le faire et en aucun cas à
participer à la vie politique d’une nation.
La mission de l’armée est définit par l’article 187 al 2 de la constitution de 2006 qui
dispose : Elles ont pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les frontières.
Dans les conditions fixées par la loi, elles participent en temps de paix au développement
économique, social et culturel ainsi qu’à la protection des personnes et des leurs biens.
La « menace contre la sécurité intérieure » est une notion existentielle dans laquelle les
militaires tendent à inclure aussi bien les guérillas séparatistes ou idéologiques, que le grand
banditisme ou la contestation politique. 8
6
http://www.mediadico.com/dictionnaire/définition/arme. (12 juillet 2010 )
7
DUBUS, A. et REVISE, N., Armée du peuple, armée du roi, L’Harmattan, Paris, 2002, p. 170.
8
DUBUS, A. et REVISE, N., Op.cit, p. 75
5
intervenir les unités combattantes.9Le cas échéant les Forces armées congolaises peuvent
aussi recevoir l’appui des troupes des pays amis ou alliés. Lors de la guerre du 02 août 1998,
les troupes zimbabwéenne, namibienne et angolaise ont combattu aux cotés de l’armée
congolaise dans le cadre des pays de la SADC.
Dans plusieurs interventions soit pour disperser les manifestants soit pour mater les
insurgés, l’armée vient souvent en appui à la police nationale, lorsque celle-ci n’arrivent pas à
neutraliser les manifestants ou encore en cas de débordements.
Mais la cohabitation entre ces deux unités n’est pas toujours aisée, car la démarcation
entre les deux corps est floue. La police et l’armée sont deux corps rivaux. L’armée traite
toujours la police d’être mal formée, mal payée, corrompue, considérée comme ayant la
conscendence sur l’armée. Les conflits de compétence ont été nombreux, mais les
accrochages sont restés limités. Les deux institutions sont toujours en concurrence, mais se
respectent mutuellement. Les militaires sont souvent solliciter pour des missions de sécurité
intérieure. Les corps d’élite de l’armée sont par exemple intervenu aux cotés de la police 11
L’armée congolaise n’a pas aussi une mission précise, théoriquement la police
s’occupe de la sécurité intérieure et l’armée de la sécurité extérieure, mais en réalité la
délimitation est floue par rapport aux stratégies opérationnelles adoptées. Pour la simple
raison, la gestion de la police est souvent confiée à des officiers des forces armées qui souvent
s’inspirent du modèle de l’armée pour organiser la police. Ils créent au sein de la police des
unités spéciales d’interventions, des unités d’élites. Ce qui crée une ambigüité entre l’armée et
la police.
9
Articles 1, 2 et 3 du Décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des Forces armées congolaises.
10
MUKENDI NKASHAMA et KABEYA MUKAMBA, Guerres et mutations sociolinguistiques en République Démocratique du Congo
(1960-1999), PUL, Tome II, Lubumbashi, 2000, p. 133.
11
DUBUS, A. et REVISE, N., Op.cit, p. 120.
6
La notion même du développement est mal définie. Elle se confond en effet bien
souvent dans l’esprit des principaux acteurs, avec les concepts de croissance, de modernité ou
d’intégration nationale.12
A partir des années 50, une question se pose dans tous les pays qu’on appelle alors le
Tiers monde : qui des militaires ou des civils assument mieux la mission de développement
socio-économique ?
A l’époque, la plupart des auteurs occidentaux optent pour les militaires. Les civils
seraient trop corrompus et agissant pour leurs propres intérêts sectoriels, ils se montreraient
incapables d’assurer les conditions politiques favorables au progrès des nations. Au contraire,
les militaires détachés de la politique politicienne sont supposés placer l’intérêt collectif au
dessus des intérêts particuliers.
La conséquence d’une armée impliquait dans les antivaleurs, elle devient moins
efficace, envoyer dans une bataille réelle, les militaires n’y sont pas prépares. C’est l’occasion
d’y faire de l’argent, vendre les armes, les balles, détourner la nourriture destinée aux
militaires du front, être parfois de mèche avec les ennemis pour livrer les troupes.
Le cas de l’entrée des troupes de l’AFDL de Laurent Désiré KABILA face à l’armée
de MUBUTU illustre l’exemple d’une armée livrait aux antivaleurs. Les troupes de KABILA
ont pris tout le territoire sans combat, à part quelques fronts comme KISANGANI et KENGE
où le Maréchal tracé une ligne infranchissable pour tester le degré de loyauté de son armée
par rapport au célèbre slogan militaire en lingala, l’une des langues nationale de la République
Démocratique du Congo : « makila na biso po na ékolo, po na guide, vive le Zaïre, vive le
12
Ibidem, p. 125.
7
Zaïre », qui traduit littéralement : « notre sang pour la patrie, pour le guide,13 vive la RD
Congo, vive la RD Congo ». On a assisté malgré le slogan à une armée désorganisée, mal
préparée, mal payée, ce qui a amené Laurent Désiré KABILA au pouvoir lors de sa lutte de
1997.
L’armée congolaise a changé plusieurs fois des noms, en passant par plusieurs étapes.
Elle a commencé par la force publique depuis 1885 jusqu’en 1960, puis armée nationale
congolaise après l’indépendance (ANC), jusqu’à devenir forces armées zaïroise (FAZ). Lors
de l’avènement de Mzée Laurent Désiré KABILA, elle est passée pour les forces armées
congolaises (FAC) pour finalement être forces armées de la République Démocratique du
Congo (FARDC).
Elle fut crée en 1885, lorsque Léopold II venait de prendre possession de l’Etat
indépendant du Congo, actuelle République Démocratique du Congo, il commandait le
ministère des affaires intérieures. C’est ainsi qu’il va créer une force militaire et de police
pour l’Etat.
En 1886, beaucoup d’officiers belges furent détachés au Congo pour mettre en place
une force militaire. Cette force publique n’était pas constituée uniquement des officiers
belges, il y avait aussi les suédois, des danois et les autres européens.
La force publique a mené une campagne militaire lors de la guerre mondiale 1914-
1918, C’était en Afrique de l’Est, Cameroun, au Rwanda, au Burundi et surtout dans le
territoire de l’actuelle Tanzanie. Elle remporta divers succès militaires (Tabora, Mahenge)
gagnant ainsi les respects et la confiance de leurs alliés Portugais et Britanniques.14
Au cours de cette période, la force publique fut organisée en 21 compagnies, plus les
unités séparées d’artillerie et de génie, chaque compagnie devait comprendre quatre officiers
blancs et cent cinquante soldats Africains, 80 congolais complétaient l’effectif.
L’histoire nous renseigne que les officiers belges et les congolais prirent
automatiquement la place des européens de différents organes qui constituaient le corps des
officiers sous l’E.I.C. La troupe déployée au Katanga était spécialement constituée d’une
force autonome de 6 compagnies et une unité cycliste.
Dans l’ensemble, la force publique était constituée d’un organe de douze mille cent
hommes, repartis entre les vingt et une compagnies. Au fil du temps, la force publique vers
1914 comptait déjà plus ou moins 17.000 soldats, recrutés sous le système de quotas dont les
conditions de recrutement forcé ont continué.
13
Le maréchal MOBUTU à la tête du parti-Etat s’est attribué plusieurs qualificatifs, entre autre guide de la révolution, père de la nation,
président fondateur et autres pour simplement asseoir la dictature.
14
BANZE WA BANZE, Etude des comportements des forces armées de la République Démocratique du Congo, Mémoire de licence en
criminologie, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, Février 2010, p. 42
8
L’armée nationale congolaise (ANC) fut créée après l’indépendance qui eut lieu le 30
juin 1960. Elle fut obtenue après des nombreuses discussions avec la Belgique qui tenait à ce
qu’elle ait lieu après 30 ans. Il s’est posé un problème très sérieux chez les congolais de
pouvoir prendre la relève des officiers blancs pour la maitrise de la situation sur toute l’étendu
du territoire ou la situation était devenue ingérable. Les revendications, maintes fois
exprimées par les hommes en uniforme, n’avaient retenu l’attention de personne :
l’africanisation des cadres, réajustement de la rémunération, amélioration des conditions de
travail, réalisation de promesses faites aux soldats méritants.15
Le discours de Lumumba créa un climat d’hostilité contre les belges. La situation sera
généralisée dans tout le pays par manque d’officiers capable de maitriser les hommes de
troupes qui se soulevait dans tout le pays.
Pendant cette période, l’ANC devait faire face à beaucoup de groupes de résistance,
notamment l’armée katangaise, la résistance d’Albert Kalonji au sud Kasaï, le groupe rebelle
d’Antoine et les mulele-maï17 ainsi que différentes mutineries. Face à cette réalité l’ANC se
trouva dans l’impossibilité de contenir tous ces mouvements sur terrain.
Un usage plus contemporain de la tromperie ancestrale des sorciers fut mis à jour
durant la récente guerre civile au Congo. La sorcellerie augmente toujours en temps de guerre,
mais cet exemple de tromperie est exceptionnel
Des jeunes africains furent recrutés pour rejoindre l’armée rebelle qui déferla vers le
sud-ouest du Congo. Ils contrôlèrent à un certain moment un cinquième du territoire. Pour
15
ELIKIA M’BOKOLO, Directeurs à l’école de hautes études en sciences, postface du livre de MABIALA MANTUBA.
16
MUKENDI NKASHAMA et KABEYA MUKAMBA , Guerres et mutations sociolinguistique en République Démocratique du Congo
(1960-1999), In 40 ans d’indépendance, Tome II, PUL, 2004, p. 133
17
MULELE MAI : est un groupe de résistance conduit par MULELE PIERRE qui s’opposait au pouvoir de Léopoldville, ce groupe utilisait
des pratiques fétichistes qui consistaient à subir des rites au cours d’une cérémonie pour les rendre invulnérables aux balles et autres objets
tranchants lors du combat.
9
s’assurer d’une armée vicieuse et sans peur, les chefs de la rébellion usèrent de la sorcellerie
pour convaincre les guerriers qu’ils étaient invincibles, leur promettant que si une balle
ennemie les touchait elle se transforme en goutte d’eau. Le 14 août 1964, après le rite de
sorcellerie, les soldats se dirigeaient vers Luluabourg (Kananga aujourd’hui) pleins de
confiance. Le docteur Alexandre Reid raconte la bataille qui s’ensuivit :
Le matin du 14 août, ils (l’armée de l’ANC) tendirent une embuscade à huit Camions
chargés de soldats rebelles aux deux-tiers de la route vers Lusambo et les abattirent quasiment
tous. Les quelques rescapés informèrent Lusambo de leurs pertes, ce qui fit que la victoire
changea des camps dans notre région de Mongo et anéantit la crainte et les tabous des
sorciers.
Ce sont les croyances animistes tellement rependues qui rendent de telles tromperies
possibles. On estime que cette armée, avec ses forces ancrées dans la sorcellerie, fut
responsable de plus de 100.000 morts avant d’être vaincue. Les soldats comme les civils
avaient perdu leur capacité de raisonner clairement et même de se défendre, parce qu’ils
avaient mis toute leur confiance dans la sorcellerie.18
Cette règle n’a pas épargné la RD Congo qui après des discordes, des conflits
politiques, des sécessions, des rebellions et mutineries après l’indépendance, ont permis à
l’armée de prendre le pouvoir. Par un communiqué le commandant en chef de l’Armée
Nationale Congolaise va prononcer ce qui suit : Depuis plus d’un an, l’Armée Nationale
Congolaise a lutté contre la rébellion qui, à un moment donné, a occupé près des deux tiers
du territoire de la République. Alors qu’elle est presque vaincue, le Haut Commandement de
l’Armée constate avec regret qu’aucun effort n’a été fait du coté des autorités politiques pour
venir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en masse de la brousse, en
faisant confiance à l’Armée Nationale Congolaise. La course au pouvoir des politiciens
risquant à nouveau de faire couler le sang congolais, tous les chefs militaires de l’Armée
Nationale Congolaise, réunis ce mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant en
chef, ont pris, en considération de ce qui précède, des graves décisions suivantes : 20
L’armée a assumé et continue a assumé un très grand rôle politique, mais économique
et socioculturel. Il est classique dans les pays en voie de développement que l’armée prenne
en charge la gestion du pays. Certains avancent que cet engagement est nécessaire au sein des
nations émergentes. L’implication politique militaire vise à stabiliser la situation politique et à
contribuer à la construction nationale.
18
WOLFORD, M., Réellement libre de l’esclavage de la sorcellerie, Zambie, Christian Literature Press, S.D.,
p. 67.
19
HOROLD CROUCH, Cité par DUBUS, A. et REVISE, N. , Op.cit, p. XVII.
20
Extrait de la proclamation du Haut Commandement de l’Armée Nationale Congolaise du 24 novembre 1965.
10
Selon Horold,21 certains facteurs favorisent cette politisation des forces armées : la
perte de la crédibilité du gouvernement civil due aux incessantes querelles du pouvoir, la
persistance de sérieux problèmes de sécurité intérieure, l’absence d’une menace extérieure
imminente et la conviction de l’Armée d’être la gardienne de la nation.
Jean-Jacques ROUSSEAU écrivait : « le plus fort n’est jamais plus assez fort pour être
toujours le maitre s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ».23
Depuis 1965, le pays a connu un régime fort qui l’a plongé dans une crise totale,
Laurent Désiré KABILA à la tête d’un mouvement dénommé Alliance des Forces
Démocratique pour la libération du Congo en sigle AFDL va combattre le régime de
MOBUTU pour libérer le pays de la dictature qui a duré 32 ans.
L’armée sera dénommée les Forces Armées Congolaise pour la défense de l’intégrité
territoriale. Les forces de Laurent Désiré ont été qualifiées de libération par le fait d’avoir
sorti le pays dans un régime sans partage qui a ruiné totalement la République Démocratique
du Congo.
Après la mort de Laurent Désiré, le pays était plongé dans une situation de crise
identique à celle des années qui ont suivi l’indépendance. Les différents mouvements qui ont
combattu avec Laurent Désiré vont se désolidariser pour commencer leur propre lutte. Après
la mort de Laurent Désiré KABILA, le pouvoir sera pris Joseph KABILA KABANGE, fils du
feu Laurent Kabila avec l’accord du gouvernement KABILA père et l’armée.
Au fil de temps les forces armées congolaise vont devenir les Forces armées de la
République Démocratique du Congo, « FARDC » en sigle.
Les Forces armées de la République Démocratique du Congo ont à leur tête un conseil
supérieur de la défense qui est présidé par le président de la République. Le conseil coordonne
toute action liée à la sécurité et la défense. C’est lui qui décide de tout mouvement des troupes
tant de l’armée que de la police nationale congolaise.
21
HOROLD CROUCH cité par DUBUS, A. et REVISE, Op.cit, p. XVIII.
22
Ibidem
23
ROUSSEAU, JJ., Du contrat social, Flammarion, Paris, 1992, p. 32.
11
Les Forces armées congolaises sont organisées suivant le principe d’un système
unique de structure. La direction est exercée par le président de la République. Il est
commandant suprême des Forces armées congolaises, il préside le conseil supérieur de la
défense24.
-décider et coordonner toutes les activités en matière de défense de l’ensemble des ministères
et organismes intéressés ;
-arrêter les mesures destinées à promouvoir aux besoins des Forces armées. 25
Les Forces armées congolaises comprennent une force terrestre, une force aérienne,
une force navale, une base logistique, des services spécialisées ainsi que le corps de justice
militaire et les écoles supérieurs militaires.
Elles ont à leur tête un officier général qui porte le titre de chef d’état-major
interarmées. Le chef d’état-major commande toutes les forces, la base logistique centrale, les
régions militaires ainsi que les services spécialités. Il est secondé par le chef d’état-major du
quartier général et assisté de trois sous-chefs d’état-major du quartier général.
24
Articles 83 et 86 de la constitution du 18 février 2006
25
Article 15 du Décret-loi n° 001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation de la défense et des forces armées congolaise
12
Il y a aussi les unités spécialisées qui sont gérées par des officiers supérieurs ou
généraux. Les commandants des unités gèrent sous l’autorité du chef d’état-major
interarmées. C’est notamment le cas de base logistique centrale qui est sous gestion du
commandant de la base logistique, La garde républicaine avec ses différents détachements
dans plusieurs provinces et districts est gérée par un commandant de la garde républicaine.
Les écoles supérieures militaires sont gérées par un commandant des groupements des écoles
supérieures militaires.
Le corps de justice militaire est organisé pour réprimer les actes commis par les
éléments de forces armées et de la police nationale congolaise. Cette répression est faite
conformément à l’article 1 du décret-loi du 24 novembre 1964 portant organisation de
l’action répressive des juridictions militaires lorsque celles-ci sont substituées aux cours et
tribunaux de droit commun : Lorsque à la suite de la proclamation de l’état d’urgence,
l’action répressive des juridictions militaires est substituée, dans tout ou partie des territoires
concernés à celles des cours et tribunaux de droit commun conformément à l’article 124 de la
constitution, les compétences et pouvoirs des juridictions militaires sont fixés par le présent
décret-loi.
Elle comprend toutes les unités de la force terrestre, de la force aérienne, de la force
navale, la base logistique régionale et des services spécialisés se trouvant sous la zone de
défense désignée. La région militaire est constituée d’un ou des échelons de commandement
opérationnel inter force ayant pour mission de coordonner les efforts militaires de défense.
Les limites territoriales de la région militaire peuvent correspondre à celles d’une ou
plusieurs provinces administratives. Le commandant de la région militaire est nommé et
relevé de ces fonctions par le président de la République. Il répond du Chef d’état-major
interarmées.
Les autres structures des unités spécialisées sont organisées aussi à travers toute la
République.
Conformément au décret-loi n°226 du 7mai 1999 instituant le port des grades et les
signes distinctifs au sein des Forces armées congolaises « FAC », les grades au sein des
Forces armées sont classifiés suivant trois catégories :
2. Catégorie : est une classe réservée aux officiers, sous officiers et gradés ;
-La première catégorie équivaut au lieutenant général : trois étoiles et deux barrettes dorées
reposant sur un passant rouge ;
-La deuxième catégorie équivaut au général-major : deux étoiles et deux barrettes dorées
reposant sur un passant rouge ;
-La troisième catégorie équivaut au général de brigade : une étoile et deux barrettes dorées
reposant sur un passant rouge.
-La quatrième catégorie équivaut au colonel : trois étoiles et une barrette horizontale dorées
reposant sur un fond noir ;
-La cinquième catégorie équivaut au lieutenant colonel : deux étoiles et une barrette
horizontale dorées reposant sur un passant noir ;
-La sixième catégorie équivaut au major : une étoile et une barrette horizontale dorées au
fond noir.
-La septième catégorie équivaut au capitaine : trois étoiles dorées reposant sur un passant
vert ;
-La huitième catégorie équivaut au lieutenant : deux étoiles dorées sur un passant vert ;
-La neuvième catégorie équivaut au sous-lieutenant : une étoile dorée reposant sur un passant
vert.
14
-La dixième catégorie équivaut à l’adjudant chef : une étoile entre deux barrettes en argent
sur un passant bleu ;
-La onzième catégorie équivaut à l’adjudant de première classe : une étoile et une barrette
horizontale en argent reposant sur un passant bleu ;
-La douzième catégorie équivaut à l’adjudant de deuxième classe : une étoile en argent
reposant sur un passant bleu.
Il sied de relever que le Décret-loi précité instituant les grades en République Démocratique
du Congo prête certaine confusion en pratique s’agissant de la catégorie des adjudants et des
soldats. C’est ainsi qu’un autre acte était en attente pour la régularisation du port des grades.
Depuis le 30 juin 2010, les forces armées congolaises ont changé les insignes de
grades et la tenue qui reste désormais en vigueur sur toute l’étendue de la République. Il s’agit
de passants dont les couleurs en déterminent les rangs, le rouge sera arboré par les généraux,
tandis que les étoiles au dessus déterminent les grades.
Une étoile représentera un général de brigade, deux général major, trois lieutenant
général et quatre général d’armée.
La catégorie d’officiers supérieurs sera remarquable par la couleur jaune sur laquelle
sera placée la tête de léopard selon qu’on est major (une tête de léopard) lieutenant colonel
(deux tête) et trois pour le colonel full.
Les officiers subalternes porteront sur fond (passant) bleu, une flèche pour le sous
lieutenant, deux pour le premier lieutenant et trois pour le capitaine.
Les Forces armées congolaises ont à leur tête l’état major interarmées qui coiffe toutes
les forces en République Démocratique du Congo. L’état-major interarmées est composé des
trois forces (forces terrestre, navale et aérienne), de la base logistique centrale, des services
spécialisés et du corps de justice militaire.
15
L’état-major interarmées est dirigé par un chef d’état-major. Il a l’autorité sur toutes
les forces, sur la base logistique centrale, sur les services spécialisés, sur les régions militaires,
ainsi que sur les responsables des unités spécialisées.26
Il est secondé par le chef état-major du quartier général et assisté de trois sous-chefs
d’état-major du quartier général qui gère respectivement l’administration, les opérations et la
logistique.
Le bataillon constitue une unité tactique de base dont la structure organique comprend
des éléments de combat, des éléments d’appui de combat, des éléments de soutien et des
éléments de service de soutien.
Dans chaque province, il y a une ou plusieurs régions militaires, qui sont constituées
d’une ou plusieurs brigades, elles aussi sont constituées à leur tour de plusieurs bataillons. La
région militaire est une unité tactique dont la structure organique permet :
26
Article 17 du Décret-loi n° 001/2002 portant organisation générale de la défense et forces armées congolaises.
16
La région militaire est sous les ordres d’un officier supérieur ou général. Il est nommé
« commandant de brigade », il dépend du commandant de la force terrestre.
-des écoles.
Toutes ces unités sont placées sous l’autorité du commandant de la force aérienne. La
structure et la dotation des unités précitées sont déterminées par l’ordonnance du président de
la République.27
-des écoles.
27
Article 39 du Décret-loi n°001/2002 portant organisation générale de la défense et des forces armées congolaises.
17
La base logistique centrale est composée des bases logistiques régionales qui sont
chargées d’assurer le soutien logistique de toutes les unités des forces déployées dans toutes
les régions militaires.
-réceptionner tout équipement évacué d’une base logistique régionale et d’en assurer
réparation et maintenance ;
Au bas de l’échelle, nous avons les tribunaux de police, en suite les tribunaux
militaires de garnison, suivis des cours militaires et des cours opérationnelles, au sommet de
la pyramide, nous avons la haute cour militaire.
La haute cour militaire a son siège principal à Kinshasa qui est la capitale de la
République, son ressort s’étend sur toute l’étendue du territoire national. Mais dans les cas
exceptionnels, le siège de la haute cour peut être fixé en tout autre lieu sur ordonnance du
président de la République.28Les cours militaires sont établies dans le chef-lieu de différentes
provinces. Les sièges des tribunaux de garnison sont fixés dans chaque district et ville, il est
établi dans chaque ressort du tribunal de garnison, un ou plusieurs tribunaux de police.
Il s’agit d’un groupement des écoles supérieures militaires, il est géré par un
commandant du groupement des écoles supérieures militaires qui a le grade d’officier
supérieur ou général. Créé par le décret n°106/2002 du 19 août 2002 portant création d’un
groupement des écoles supérieures militaires des Forces armées congolaises.
Il a la charge :
-assurer la formation et perfectionnement des tous les officiers des Forces armées
congolaises ;
28
Article 7 de la loi n°023/2002 portant code de justice militaire.
18
-approuver les documents et les études relatives aux différentes doctrines ; en assurer la
publication et en diffuser la production ;
Au sein des Forces armées congolaises, il existe un service de détection des activités
anti-patrie. Créé par le décret n° 018/2002 du 24 février 2002, dénommé « Direction générale
de la détection militaire des activités anti-patrie », DGDEMIAP en sigle. Cette structure arrête
et réprime toute activité au sein des Forces armées qui est de nature à compromettre la patrie.
Elle a des unités à travers tout le pays.
3. Accomplir ou exercer toutes les taches qui lui sont confiées par le président de la
République.
- Un cabinet ;
- Les Départements à leur tour sont subdivisés en cellules et chaque cellule a une tache
respective au sein de la maison militaire.
- un secrétaire particulier.
Les Départements sont des services spécialisés couvrant les domaines ci-après :
2. renseignements et sécurité ;
- Opérations ;
- Organisation ;
- training.
Il est chargé de :
4. De tenir à jour les fichiers sécuritaires des hauts responsables de l’armée, de la police,
du service national ainsi que du personnel de la maison militaire ;
2. Documentation ;
3. Sécurité militaire.
1. Personnel ;
2. Matériel ;
3. Technique.
21
Les recrutements des autres membres de la maison militaire sont faits par le chef de la
maison militaire.
Constitué de six provinces, il était inconcevable que chaque province soit dotée de sa
propre armée, ce qui plongerait le pays dans une balkanisation totale. Bien que l’armée ait été
de la compétence nationale, elle avait été incapable de faire face à des rebellions et sécessions.
L’article 251 était consacré aux Forces armées qui disposait : « Le contingent des
forces armées est fixé annuellement. La loi qui la détermine, n’a de force que pour un an, si
elle n’est renouvelable. »30
29
Article 219 de la Loi fondamentale du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo.
30
Article 251 de la Loi fondamentale du 19 mai 1960.
31
Articles 159, 160, 161, 162, 163 et 164 de la constitution du 1 er août 1964.
22
Les forces armées ne pouvaient intervenir dans les affaires intérieures d’une province
et suppléer ainsi les forces de police que dans le cas fixé par la loi nationale.
Il est le chef suprême des forces armées et de la police. Il nomme et révoque les
officiers des forces armées et de la police … »
Les articles 187 et suivants déterminent les structures et les missions des forces
armées, qui sont celles de défendre l’intégrité du territoire nationale et les frontières.
Le Décret-loi n° 226 du 7 mai 1999 instituant le port des grades et signes distinctifs au
sein des forces armées congolaises « FAC ». Ce Décret-loi institue les grades au sein des
forces armées et la classification des trois catégories à savoir :
32
Article 83 de la constitution du 18 février 2006.
23
1. Extra-catégorie ;
2. Catégorie ;
3. Ordre.
Ce texte réglemente l’utilisation des forces et de ressources. Les conditions par rapport
à l’âge, au sexe, comment le gouvernement peut faire, le recensement des personnes, des
animaux, matériels, produits et autres pouvant être réquisitionnés.
La maison militaire évalue la capacité opérationnelle des unités des forces armées
congolaises, de la police nationale et l’état d’esprit des troupes. Elle exploite et analyse tous
les renseignements militaires, politiques et autres.
Elle émet des avis techniques sur l’achat et l’acquisition des équipements et matériels
militaires. Elle assure la liaison entre le chef et le ministère de la défense.
Le Décret n° 018/2002 du 24 février 2002 portant création d’un service spécialisé des
forces armées congolaises dénommé Direction générale de la détection militaire des activités
anti-patrie, DGDEMIAP. Cette structure se charge de réprimer au sein des forces armées toute
activité anti patrie.
Le Décret n° 106/2002 du 19 août 2002 portant création d’un groupement des écoles
supérieures militaires des forces armées congolaises. Ces écoles supérieures militaires veillent
à la formation et au perfectionnement des tous les officiers des forces armées congolaises.
Approuver les documents et les études relatives aux différentes doctrines ; en assurer leur
publication et en produire leur diffusion, etc.
24
Au sein de la base logistique, on y trouve des dépôts centraux qui sont des installations
non mobiles et dépendent de l’état-major général. La base logistique centrale est chargée de
l’appui logistique, de ravitaillement, de transport des régions militaires et des unités
logistiques. Ces bases logistiques sont implantées à : Boende, Bukavu, Kananga, Kikwit,
Kindu, Lubumbashi, Matadi, Mbandaka et Mbuji-Mayi.
1. Un état-major ;
2. Des bataillons ;
La base logistique centrale des forces armées congolaises fonctionne sur le plan
administratif sous l’autorité du chef d’état-major interarmées des forces armées et sur le plan
opérationnel et stratégique sous l’autorité du président de la République, commandant
suprême des forces armées congolaises.
Ces groupes devaient être protégés pour leur insertion dans la vie socio-économique
en République Démocratique du Congo. Par cet acte, deux structures ont été chargées de
l’exécution relevant chacune de sa compétence, à savoir le ministère de la Défense et de
Droits humains.
Cette convention veut qu’en temps de guerre déclaré ou toute autre conflit armé
surgissant, les parties contractantes doivent traiter avec humanité en toute circonstance, les
personnes qui ne participent pas au combat, y compris les membres de forces armées qui ont
déposé les armes et les personnes qui ont été mises hors des hostilités par maladie, blessure,
détention ou toute autre cause.
Les blessés et les malades d’un belligérant tombés au pouvoir de l’adversaire, seront
prisonniers de guerre et les règles du droit des gens leurs seront applicables.
Les blessés ou les malades et les naufragés sont recueillis ou soignés par le comité
international de la Croix-Rouge. La convention s’applique aux forces embarquées dans les
opérations.
26
- Les autres milices et membres d’autres corps de volontaires, y compris ceux des
mouvements de résistance organisés appartenant à une partie au conflit ;
- Les membres des forces armées régulières qui se réclament d’un gouvernement ou d’une
autorité non reconnue par la puissance détentrice ;
- Les membres qui suivent les forces armées sans en faire directement partie ;
- Les territoires d’un territoire non occupé qui à l’approche de l’ennemi, prend les armes
spontanément pour combattre les troupes d’invasion.
Les parties contractantes s’interdisent tout traitement qui porte atteinte à la vie et à
l’intégrité corporelle, les prises d’otage, les atteintes à la dignité ainsi que les condamnations
et exécution sans jugement. Ces dispositions du présent titre visent l’ensemble des
populations des pays en conflit.
Il impose aux Etats la sauvegarde et sous l’empire des principes du droit des gens, les
personnes civiles et les combattants. Ce protocole complète la convention de Genève du 12
aout 1949.
Le Traité sur le non prolifération des armes nucléaires du 12 février 1970. Ce traité fait
une obligation aux Etats dotés de l’arme nucléaire qui font partie au traité de s’engager à ne
transférer à qui que ce soit des armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaire explosif
directement ou indirectement, ni d’aider, ni d’encourager ou d’inciter un Etat non doté à
acquérir ou fabriquer.
Les Etats non dotés faisant partie du traité à n’accepter de qui que ce soit le transfert
d’une arme nucléaire ou autre dispositif nucléaire explosif, à ne pas fabriquer, ni acquérir, ni
recevoir une aide quelconque.
L’Etat non doté d’arme nucléaire partie au traité s’engage à accepter les garanties
stipulées dans un accord qui sera négocié et conclu avec l’Agence International de l’Energie
Atomique, conformément au statut de l’Agence. Cette institution veille sur l’utilisation de
l’arme nucléaire qui ne doit pas être détournée de l’utilisation pacifique. Les dispositions du
traité ne doivent pas être interpréter comme portant atteinte au droit inaliénables.
L’article 2 de cette convention définit la « mine antipersonnel » come étant une mine
conçu pour exploser du fait de la proximité ou du contact d’une personne et destinée à mettre
hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes.
CONCLUSION
Les constitutions congolaises ont été inspirées par la constitution belge, qui établit
l’incompatibilité entre le mandat électif et poste de la fonction publique ou militaire. Il était
établi aussi que le premier ministre vient de la majorité au parlement ce qui exclu les
militaires. En 1965, l’armée avait fini par neutraliser la classe politique pour s’emparer du
pouvoir en violation de la constitution qui exclu certaines fonctions et l’armée de la gestion du
pouvoir politique.
Actuellement, on assiste à des démissions des officiers de l’armée qui cherche à gérer
le pouvoir. Mais les mêmes reflexes militaires reviennent toujours lorsqu’il s’agit de conduire
le destin de la population. Excite-t-il un esprit, des cultures militaires qui se distingueraient
des cultures nationales ?
Cette interrogation prend pourtant tout son sens dans le pays en développement ou les
militaires ont pu exercer une domination sans partage sur les sphères politique, économique et
sociale.33L’esprit militaire universel guide le comportement politique et économique
indépendamment du contexte local. La perception que les militaires peuvent avoir de leurs
qualités particulières n’est naturellement pas spontanée. Elle est le produit d’une socialisation
acquise au sein des académies militaires et dans les unités elles mêmes. La formation et
l’éducation du personnel engendrent des valeurs, des aptitudes, des logiques spécifiques, une
vision du monde particulière. Elles influent sur la perception qu’ils se font d’eux-mêmes et
par ricochet, sur l’image qu’ils ont des civils.34
Lorsque nous analysons les différentes étapes que l’Armée Congolaise a connu, de la
Force Publique jusqu’aux Forces Armée de République Démocratique du Congo. Il y a lieu
d’ajouter aux qualificatifs du professeur KAUMBA d’autres concepts qui ont caractérisé
cette armée avant d’arriver au concept intervention. La période de l’AFDL avec Laurent
Désiré KABILA en 1997, la RD Congo a connu une armée dite de libération qui a sorti le
peuple congolais de la dictature. Une union des fractions rebelles qui du faire une coalition
pour chasser MOBUTU du pouvoir. Avec l’avènement de Joseph KABILA au pouvoir
jusqu’aux élections les FARDC sont devenues une Armée d’intégration, qui doit inclure tous
33
BOULEGUE, J., « De l’ordre militaire aux forces républicaines : deux siècles d’interrogation de l’armée dans la société française, cité par
DUBUS et REVISE, Op.cit, p. 219.
34
DUBUS, A. et REVISE, N., Op.cit, p. 220.
35
KAUMBA LUFUNDA, Notes de cours, Ecole de criminologie, université de Lubumbashi, 2006-2007
30
les mouvements des ex-rebelles pour la construction d’une armée républicaine en vue de
devenir une armée d’intervention.
L’armée doit être républicaine, apolitique et au service de la nation toute entière. Elle
ne doit pas être au service d’un individu ou détourner à des fins propres sous peine de haute
trahison. Les congolais se posent des questions sur l’armée : sa composition, en termes
géographique, qui fait que même si le lingala, langue de la force publique est devenu la
langue la plus rependue du pays les différentes régions, groupements humains et formations
ethnoculturelles restent encore très inégalement représenté au sein de l’armée.
L’armée doit être soumise à l’autorité civile, il s’agit d’un principe constitutionnel qui
soustrait l’armée de la gestion politique du pays pour asseoir un régime démocratique. Les
effectifs des militaires à tous les niveaux et les fonctions de commandement à tout moment et
en toute circonstance, doivent tenir compte des critères objectifs, liés à l’aptitude physique, à
l’instruction suffisante, à une moralité et une représentativité des provinces.
La constitution interdit à toute personne, sous peine d’être poursuivie pour haute
trahison, l’organisation des formations militaires, paramilitaires ou des milices privées. Il est
strictement interdit d’entretenir une jeunesse armée.36
36
MABILA MANTUBA, Op.cit, p. 65.
31
BIBLIOGRAPHIE
26. Loi n° 81/003 du 17 juillet 1981 portant Statut du personnel de carrière des services
publics de l’Etat ainsi qu’aux règlements d’administration spécifiques aux membres des
forces armées.
II.OUVRAGES
III.THESE ET MEMOIRE
V. SITE INTERNET