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Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

MOUVEMENT NATIONAL
C O N G O L A I S
L U M U M B A

P R O G R A M M E
D ’ A C T I O N
P O L I T I Q U E
M.N.C./L.
République démocratique du congo
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba



MOUVEMENT NATIONAL
C O N G O L A I S
LUMUMBA

PROGRAMME
D’ACTION
POLITIQUE

M.N.C. / L.
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

TABLE DES MATIERES

PREAMBULE .................................................................................... 3

CHAPITRE PREMIER
TITRE 1 ......................................................................................................................... 6
CHAPITRE DEUX
TITRE II Politique Intérieure .......................................................................... 7
Formes et Structures de l’Etat ............................................... 7
CHAPITRE TROIS
TITRE III Objectifs principaux du M.N.C./L .................................................. 8
CHAPITRE QUATRE
TITRE IV La Défense Nationale et la réorganisation des Forces Armées .... 9
TITRE V L’Administration Nationale ............................................................. 9
TITRE VI La Justice .................................................................................................... 10
CHAPITRE CINQ
Domaine des Affaires sociales ................................................................ 11
TITRE VII De l’Education .......................................................................................... 11
TITRE VIII De la Santé Publique ............................................................................... 13
TITRE IX De l’Hygiène Publique ............................................................................... 14
TITRE X De l’Habitat ................................................................................................. 14
TITRE XI Le Monde du Travail .................................................................................. 15
TITRE XII De la Femme Congolaise .......................................................................... 16
TITRE XIII Des Chefs Coutumiers ............................................................................. 18
TITRE XIV De la Jeunesse ......................................................................................... 18
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CHAPITRE SIX
TITRE XV Economie et Finances ............................................................................... 20
Economie ............................................................................. 20
Finances ............................................................................... 22
TITRE XVI De l’Agriculture ...................................................................................... 24
Les Coopératives Agricoles .......................................................... 25
TITRE XVIII Politique Etrangère ............................................................................... 25
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

PREAMBULE

Le Mouvement National Congolais Lumumba (M.N.C./L.) a été créé le 10 octobre 1958 à Léopoldville
(Kinshasa) par Patrice Emery Lumumba et ses amis.

Le Parti avait pour premier but l’accession du pays à l’indépendance rapide, sans périodes intermédiaires,
et le contrôle, par les nationaux, des principaux leviers de l’économie. Les dirigeants du M.N.C. souhaitaient offrir
à la population, le plus rapidement possible, le bonheur dans la liberté et le plein développement.

Sous l’impulsion du grand patriote, Patrice Emery Lumumba, Président national et fondateur du M.N.C.,
l’exigence de l’indépendance, de la démocratie et de la liberté fut formulée et acquise. Le 30 juin 1960, en effet, le
Congo belge accéda à la souveraineté internationale sous le nom de République du Congo et le Président National
du M.N.C./L. devint le Premier Ministre du Gouvernement central de Léopoldville (Kinshasa).

Le Mouvement National Congolais Lumumba (M.N.C./L.) voulait bâtir un Congo uni et fort, véritable
moteur de tout le continent africain. C’est ainsi que les dirigeants du M.N.C. /Lumumba invitèrent toutes les
populations congolaises, sans distinction de sexe, de tribu, de race, de région ou de croyance religieuse à se
regrouper massivement autour d’eux pour poursuivre, dans la liberté retrouvée, la construction du pays avec
comme devise :
“UNITE - FRATERNITE - SOLIDARITE “
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Toutes les conditions semblaient donc avoir été réunies pour démarrer l’ambitieux programme du
M.N.C./L. pour la grandeur du Congo et de l’Afrique.

Mais quelques mois seulement après l’accession du pays à l’indépendance, Joseph Désiré MOBUTU
SESE SEKO, Joseph KASA-VUBU et le Collège des Commissaires Généraux mis en place par eux, décidèrent
d’en finir avec Patrice Lumumba et l’envoyèrent au Katanga (Shaba) pour y être assassiné avec Joseph OKITO,
Président du Sénat et Maurice M’ POLO, Ministre de la Jeunesse et des Sports.

Ces individus avaient espéré annéantir l’oeuvre et le programme du Héros National.

Mais la pensée politique de Patrice Emery Lumumba ne disparut pas pour autant et, au cours des années
1964-1965, le peuple congolais, en colère, prit les armes pour combattre ceux qui avaient fait assassiner
son leader.

Le président actuel du M.N.C./Lumumba et d’autres patriotes en exil, poursuivirent, avec acharnement,


l’oeuvre entreprise par le Héros National en corrélation avec les militantes et les militants clandestins du M.N.C./
L. restés au Congo(Zaïre) et dans les pays limitrophes.

Ce texte du “Programme d’Action Politique” du M.N.C./ L. a été puisé à la source, en droite ligne de
l’enseignement du Héros National du Congo, Patrice Emery Lumumba, l’on se souviendra que Patrice Lumumba
quitta sa résidence de Léopoldville (Kinshasa) en novembre 1960, dans l’espoir de regagner Stanleyville (Kisangani)
et la Province Orientale (Haut-Zaïre), les bastions du M.N.C./L. où les troupes étaient restées fidèles au
Gouvernement légal.
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Lumumba, on le sait, n’arrivera jamais au terme de son voyage.


Que dire donc, en conclusion, au seuil de l’an deux mille ?

Le peuple congolais, rassemblé au sein de la grande famille du M.N.C./Lumumba, a remporté une première
victoire le 30 juin 1960 : celle de l’indépendance politique et de la dignité du peuple congolais.

Aujourd’hui est venue l’heure, pour le M.N.C./Lumumba, de livrer et gagner une bataille cruciale :

celle de rebâtir le pays anéanti par la dictature féroce des mobutistes au cours des dernières décennies
et ce, avec l’aide de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté au pays et de par le monde.

Le M.N.C./L. s’engage donc à rendre au peuple du Congo le bonheur et la joie de vivre.


Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

CHAPITRE PREMIER
TITRE I
Le Mouvement National Congolais Lumumba proclame solennellement sa foi inébranlable et son attachement
indéfectible aux intérêts capitaux de la Nation et du Peuple congolais conformément aux principes fondamentaux
de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme garantie par les constitutions des pays indépendants du
monde libre, épris de paix, de justice et de liberté.

Il fonde la structure du Congo sous forme d’un Etat unitaire, indivisible et démocratique, tout en reconnaissant la
nécessité d’accorder aux régions une certaine autonomie et la compétence de régler ce qui est d’intérêt local en
concertation avec le pouvoir central.
Il proclame l’égalité de tout citoyen devant la loi, sans distinction aucune de sexe, de rang social, d’appartenance
politique, de race, de langue ou de religion.

Il rejette catégoriquement le système fédéral, les menaces de balkanisation du Congo, le népotisme, le tribalisme,
le racisme, le régionalisme et toute forme de discrimination.

Il proclame la libre participation de tout citoyen, sans distinction de sexe, à toutes les fonctions publiques de l’Etat
conformément aux règles qui seront édictées par une Constitution librement établie au Congo même.

Le M.N.C. /L. réaffirme sa ferme détermination d’installer un Gouvernement National du Peuple, par le Peuple et
pour le Peuple.

Il base son action sur les principes élémentaires de la Démocratie.


Le Mouvement National Congolais Lumumba se fixe la tâche primordiale d’éduquer les masses populaires dans la
voie d’une véritable indépendance.

En tant qu’Organe de Combat du Peuple Congolais, le Mouvement National Congolais Lumumba mènera une
lutte intrépide sous toutes ses formes pour la libération nationale, la dignité, la liberté, la démocratie, la souveraineté
et le progrès social.

Conscient de ses lourdes responsabilités, le Mouvement National Congolais Lumumba assurera à la Nation
congolaise les conditions humaines suivantes conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
du 10 décembre 1948.
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Entre autres :

- Le Droit du citoyen à un niveau de vie décent.


- Le Droit du citoyen à la possession de ses biens.
- Le Droit le plus légitime du citoyen à la liberté de pensée, de culte, d’expression, d’opinion, de résidence,
de réunion et d’association, à la libre circulation, au respect de la personne humaine, à la sécurité sociale.
- Le Droit du citoyen à l’instruction, à la promotion intellectuelle, culturelle et morale.
- Le Droit de l’ouvrier indépendant de jouir du fruit de son travail et de s’épanouir.
- Le Droit du citoyen de se défendre par des moyens légaux (la justice est une vertu divine qui est accessible
à tous)
- Le Droit sacré de la femme congolaise à l’égalité civique, politique, sociale et culturelle, sur un pied
d’égalité avec l’homme.
- Le M.N.C./L. prône la fraternité, l’entente, l’unité et la solidarité entre tous les citoyens congolais,
sans aucune distinction.

Le M.N.C./L. fera consacrer par voie constitutionnelle, toutes les normes de libertés démocratiques et individuelles,
universellement reconnues à l’humanité.
CHAPITRE DEUX
TITRE II
POLITIQUE INTERIEURE

FORMES ET STRUCTURES DE L’ETAT


Le M.N.C./L. opte pour un Etat unitaire, indivisible et démocratique
Le M.N.C./L. entend par Etat unitaire :
a) l’inviolabilité de la Souveraineté Nationale de l’Etat du Congo, sur l’ensemble de son territoire.

b) l’émanation de l’exercice collectif des Pouvoirs du Peuple par des Représentants valablement élus
par voie démocratique.
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c) l‘existence fondamentale d’un Parlement National souverain.

d) la représentativité de la Souveraineté de l’Etat par une personnalité civile élue au suffrage universel.

e) la formation d’un gouvernement central issu de la majorité.

f) la libre organisation périodique et démocratique de référendums populaires et d’élections législatives,


conformément aux dispositions réglementaires qui seront constitutionnellement énoncées par une nouvelle
loi électorale devant déterminer les modalités et les conditions de réinstaurer les Institutions Nationales
véritablement représentatives de la volonté du peuple.

g) les élections doivent être honnêtes, avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote
secret ou suivant une autre procédure équivalente assurant la liberté du vote.

h) Le rétablissement des six Provinces existantes dans leur limite géographique du 30 juin 1960 et cela
pour des raisons budgétaires et pour éviter les velléités sécessionnistes et les menaces de dislocation
du pays.

i) L’Emblème national est le drapeau bleu avec six petites étoiles d’or du côté de la hampe et une grande
étoile d’or au centre

CHAPITRE TROIS
TITRE III
OBJECTIFS PRINCIPAUX DU M.N.C./L.

Le M.N.C/L. s’est efforcé et s’efforce encore de créer, au Congo, une mystique de l’ordre, de l’unité, de la stabilité
et de l’autorité pour que soit installé, sans tarder, au Congo, un Gouvernement intègre et fort.

Pour ne pas gaspiller les élites encore rares et les énergies trop précieuses, pour éviter que les antagonismes
politiques ne recoupent les rivalités ethniques et tribales, le M.N.C./L. fait appel à toutes les couches de la population
congolaise sans distinction d’origine. Le M.N.C./L. est un parti essentiellement non tribal et non régional qui s’assigne
pour mission d’élever les responsables futurs du Gouvernement congolais vers plus de dignité, plus de rigueur
intellectuelle, vers plus d’austérité morale.
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Le but du M.N.C./L. est l’homme congolais dans sa vie matérielle, spirituelle, culturelle : bâtir un cadre
humanisé plus fécond afin qu’il se réalise toujours davantage dans toute sa plénitude et participe, par la médiation
des accords internationaux, à la civilisation planétaire.

CHAPITRE QUATRE
TITRE IV
LA DEFENSE NATIONALE ET LA REORGANISATION DES FORCES ARMEES

Par la réorganisation des forces armées du pays, le M.N.C./L. entend la procédure suivante pour le
recrutement. La participation effective et obligatoire de tout citoyen congolais d’âge majeur de 18 ans, sans distinction
de sexe au service militaire de l’Etat eût été souhaitable pour que chacun se sente directement concerné par la
défense du pays, mais dans les circonstances que traverse actuellement le Congo, le système de volontariat est
plus adéquat.

Son rôle primordial sera de maintenir l’ordre public, d’assurer la sécurité des citoyens, leur bonheur, leur
prospérité, dans la paix, de sauvegarder les frontières souveraines et faire la fierté de l’Etat. Cette armée ne
s’opposera pas aux intérêts de la population dont elle est issue.

Ce sera une armée digne, moralement exemplaire et responsable, véritablement nationale et pluriethnique.

TITRE V
L’ADMINISTRATION NATIONALE

Cet important chapitre sur la réorganisation de l’administration nationale du Congo fera l’objet de débats
et d’études ultérieures au sein du futur Congrès National du M. N. C / L .

Tout pseudo Congrès du M.N.C./L. qui devrait se tenir au Congo, sous la menace ou qui ne seraient pas
représentatif de toutes les sensibilités du Parti, serait nul et non avenu.

Toute décision prise dans un Congrès convoqué à l’instigation de faux Lumumbistes vendus aux puissances
d’argent n’engagerait aucunement les militants du M.N.C./L.
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TITRE VI
LA JUSTICE

Pour le M.N.C./L. une justice n’a d’efficacité que si chaque citoyen est en mesure d’en saisir le
fonctionnement, d’en comprendre le langage et d’y accéder quel que soit son degré de fortune.

Le M.N.C./L. proclame que le droit à la justice implique une légalité nouvelle fondée sur les droits de
l’homme et non pas sur les droits de l’argent. Ce qui signifie que la collectivité prend en charge les frais de défense
des économiquement faibles en sorte que les lenteurs de la procédure et la technique ne favorisent plus les riches
ou les intellectuels par rapport aux pauvres et à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de faire des études. La justice est
une vertu divine qui doit être accessible à tous.

Les principes simples édictés par les Saintes Ecritures restent immuables : “Ecoutez vos frères et jugez
selon la justice les différends de chacun avec son frère ou avec l’étranger.
Vous n’aurez point égard à l’apparence des personnes dans vos jugements ; vous écouterez le petit comme le
grand; vous ne craindrez aucun homme, car c’est Dieu gui rend la justice ...”

“Tu ne porteras atteinte à aucun droit, tu n’auras point égard à 1’apparence des personnes et tu ne
reçevras point de présents, car les présents aveuglent les yeux des sages et corrompent les paroles des justes. Tu
suivras ponctuellement la justice afin que tu vives ...”

Le M.N.C./L. insiste pour que l’organisation des cours et tribunaux se fasse, au Congo, sur la base d’une
indépendance quasi absolue de la magistrature à l’égard du Gouvernement et partant de la Présidence.

Les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont Objectivement séparés. En effet, le pays a déploré que,
sous le régime dictatorial, les interférences intempestives du pouvoir politique dans les affaires judiciaires ont
coûté cher à beaucoup de Congolais victimes de l’arbitraire.
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Il va de soi, pour le M.N.C. /L., que le pouvoir judiciaire est exclusivement compétent pour prendre des
décisions sur le plan du droit pénal c’est-à-dire pour sanctionner les crimes et délits commis par les habitants de
la République en leur infligeant des peines de prison ou d’amendes.

Le M.N.C. /L. reconnaît qu’ il est interdit au Gouvernement et même au pouvoir législatif de créer des
tribunaux extraordinaires pour juger des crimes dans des cas particuliers , sauf en cas de guerre.

Le M.N.C./L. estime que le pouvoir de la magistrature n’est pas un pouvoir arbitraire.

Les magistrats sont tenus de se conformer à la loi et doivent l’appliquer quelle que soit leur opinion
personnelle sur le contenu de la loi.

Le pouvoir judiciaire n’exerce donc aucun contrôle sur la loi elle-même. Il est tenu de l’appliquer fidèlement.

Le M.N.C./L. insiste pour qu’au Congo, les jugements soient impérativement motivés. Il faut,en effet, que
ceux auxquels ces jugements s’adressent comprennent les raisons pour lesquelles la décision judiciaire a été
prise.

Enfin, le M.N.C./L. reconnaît que dans tout Etat bien organisé, il n’est pas donné aux magistrats d’un
tribunal de décider définitivement sans possibilité de recours.

Il est évident que les magistrats ne sont pas infaillibles et que les personnes intéressées ont toujours le
droit d’interjeter appel de leurs décisions devant d’autres magistrats de degré supérieur.

CHAPITRE CINQ
DOMAINE DES AFFAIRES SOCIALES
TITRE VII
DE L‘ÉDUCATION
Le M.N.C/L. tient à affirmer le droit de tout citoyen, sans distinction de sexe, à pouvoir accéder aux
connaissances scientifiques, techniques, littéraires et artistiques.
Le M.N.C./L. combat toute distinction fondée sur la force, la naissance ou l’argent. Seul le mérite de
chaque individu doit entrer en ligne de compte.
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Le Congolais devra, toute sa vie durant, avoir un accès égal aux connaissances.

L’éducation permanente et gratuite est un droit reconnu à chacun. Les cultures africaines locales ou
nationales doivent être protégées contre les hégémonies extérieures si celles-ci s’exercent par la force ou par
l’argent.

Le M.N.C./L. estime que la finalité de l‘enseignement est d’apporter aux élèves et aux étudiants la
meilleure éducation et la meilleure formation possibles.

C’est pourquoi le M.N.C./L. souhaite que soient diminués les redoublements scolaires abusifs et
propose de remédier aux trop nombreux échecs scolaires par une pédagogie de réussite.

En ce qui concerne le personnel enseignant, instituteurs et professeurs, le M.N.C./L. prétend que ce


serait un leurre de croire qu’on reconstruira l’Ecole au Congo si on ne redonne pas aux enseignants une
place plus conforme à leur mission dans la hiérarchie des salaires. Mais en contre-partie, la société insistera
auprès des enseignants pour qu’ils suivent régulièrement des stages de perfectionnement pour améliorer
leurs connaissances et parfaire leur formation pédagogique.

A l’avenir, il faudra associer à la gestion des établissements scolaires les enseignants, les parents et
les grands élèves et en faire une condition de subventionnement par l’Etat.
L’enseignement primaire sera obligatoire et gratuit pour tout citoyen sans distinction de sexe.

Le M.N.C./L. est favorable à la gratuité de l‘enseignement secondaire, technique et supérieur.


Il supprimera toutes les conditions d’admission arbitraires, toutes les dicriminations et les limites d’âge.
Il accordera aux cadres congolais des bourses d’études dans différentes disciplines de l’enseignement pour
leur permettre de se former dans divers pays étrangers.

Il favorisera l’ouverture d’établissements scolaires de différents degrés sur l’ensemble du territoire


national.

Le M.N.C./L. est favorable à la généralisation du système des cours du soir pour adultes de tout
sexe. Il multipliera les campagnes générales contre l’analphabétisme.
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Jusqu’à nouvel ordre, le M.N.C./L. propose le maintien de la langue française comme langue officielle de
l’Etat et de l'école.

L’enseignement de l’anglais ou de l’allemand comme deuxième langue étrangère et apprentissage de


deux langues nationales : le lingala et le swahili.

Le M.N.C./L. opte pour la construction de centres culturels, de bibliothèques publiques contenant toutes
sortes d’ouvrages en langues nationales et étrangères permettant aux citoyens d’avoir accès à la culture mondiale.
Le M.N.C./L. souhaite la création de foyers sociaux, de crèches et de jardins d’enfants pour permettre, en milieu
urbain, aux deux parents de se rendre au travail.

Le M.N.C./L. améliorera le service des postes et télécommunications. Le réseau téléphonique sera


modernisé pour que les Congolais, le plus rapidement possible, puissent entrer en contact les uns avec les autres
sur toute l'étendue du pays.

Le courrier doit être acheminé sans retard de l’étranger vers le Congo et rapidement, dans les meilleures
conditions possibles, à l’intérieur du pays. Le courrier du citoyen et des entreprises est inviolable et doit arriver à
bon port avec toutes les garanties de sécurité, ce qui n’est pas le cas actuellement.

TITRE VIII
DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Le regime mobutiste, en trente deux ans de pouvoir, n’avait rien fait en matière de santé publique.
L’infrastructure sanitaire est délabrée. Aucun hôpital, aucun dispensaire rural n’avait été construit par l’Etat zaïrois
depuis le départ des colonisateurs belges. Il n’y a plus de lits, plus de matelas, plus de médicaments.
Les salles d’opérations sont vides : les malades sont obligés d’apporter eux-mêmes le matériel nécessaire pour
être opérés.

Ce qui signifie que seuls les riches ont droit aux soins de santé. C’est inadmissible et le M.N.C./Lumumba
mettra tout en oeuvre pour que soit instauré la gratuité des soins médicaux.

Le M.N.C./L. relèvera le niveau de la santé publique des populations et fera appel à de nombreuses
associations médicales et à des organismes paraétiques.
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Multiplication et développement des dispensaires ruraux, des maternités, des léproseries, des hôpitaux
généraux, des laboratoires, des instituts de recherche notamment en maladies tropicales.

Développement et rénovation rationnels des établissements scolaires pour l’instruction médicale et la


formation du personnel subalterne compétent. C’est-à-dire des infirmiers et des aides soignants, des assistants
médicaux et des accoucheuses diplômés et brevetés.

Formation de missions médicales itinérantes pour les examens systématiques des populations, le dépistage
des maladies et leur traitement rationnel.
Action d’intégration de la médecine traditionnelle avec les soins de santé modernes.
Création d’unités de production locales de médicaments essentiels en tenant compte de la pharmacopée
traditionnelle spécialement en ce qui concerne l’usage des plantes médicinales, secteur à étudier et à développer.

TITRE IX
DE L’HYGIÈNE PUBLIQUE

Le M.N.C./L. veillera à l’assainissement des milieux intéressés à l’hygiène des agglomérations urbaines,
des habitations, de l’eau potable, de l’alimentation, des matières usées tendant à déteriorer la santé publique.
Des campagnes de vaccination préventives devront être organisées pour arriver à l'éradication des maladies
endémiques.

Le M.N.C./L. veillera au développement des canalisations, à l’enlèvement des immondices, à l’hygiène et


à la salubrité publiques. Ces mesures diminueront sensiblement le paludisme, la dysenterie, les verminoses, les
affections du foie etc ...
TITRE X
DE L’HABITAT
Un toit au-dessus de chaque tête et des conditions de vie décentes ne sont pas un privilège, mais un droit de base
pour chaque être humain.

C’est pourquoi le M.N.C./L. favorisera et développera le système des logements sociaux et des locations-ventes.
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Ce qui signifie que tout citoyen congolais pourra à terme devenir le propriétaire de la maison qu‘il loue mensuellement.

Le M.N.C. /L. encouragera également la création d’organismes d’Etat qui pourront octroyer à faibles taux
d’intérêt des prêts pour la construction d’une habitation.

En effet, le M.N.C./L. constate que, trop souvent, seules les couches aisées de la population ont accès à
un logement décent.

Pour la majorité de la population, la mauvaise qualité des logements, leur promiscuité, la concentration
désordonnée de la population sont causes de prostitution, de maladies vénériennes, de démoralisation.

Le manque d’installations sanitaires adéquates et de distributeurs d ‘ eau suffisants peut être la source
d’épidémies graves.

Le M.N.C/L. fera tout ce qui est en son pouvoir pour mener à bien, dans les délais les plus courts, un
programme dynamique de construction : logements convenables fonctionnels aux prix de revient les plus bas.

TITRE XI
LE MONDE DU TRAVAIL

Le M.N.C./Lumumba reconnaît à toute Congolaise et à tout Congolais le droit au travail, au libre choix de
son travail à des conditions équitables et satisfaisantes et le droit à la protection contre le chômage.
Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.

Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui permettant d’assurer ainsi
qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, dès que possible, par tous les autres
mécanismes de protection sociale.

Le M.N.C./L. prêtera une attention toute particulière au problème important de la classe ouvrière et
intellectuelle du pays sans oublier la classe paysanne. Il veillera plus particulièrement à leurs revendications
sociales.

Le droit de grève sera garanti et la liberté syndicale respectée.


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Le M.N.C./L. est favorable à l’instauration d’un régime de sécurité sociale garantissant à l’individu, du berceau à la
tombe, le maximum de bien être, notamment :

Le plein emploi. Aide immédiate aux chômeurs. Le M.N.C./L. condamne avec force la passivité actuelle
du Gouvernement qui consiste à faire peser sur les seules classes pauvres les conséquences de sa gestion
lamentable.

Des allocations familiales décentes sans tenir compte du rang social du chef de famille. En effet, tous les
enfants étant égaux, ils doivent bénéficier de la même protection et du même soutien.

Un régime de pensions pour travailleurs indépendants et salariés sur base de leurs cotisations sociales.
Assouplissement des conditions d’octroi des allocations d’invalidité.

Un régime de réparation des dommages résultant des accidents du travail et maladies professionnelles
sans discrimination d’aucune sorte.

TITRE XII
DE LA FEMME CONGOLAISE

Le M.N.C./L. souhaite la pleine réhabilitation du prestige et de la dignité de la femme congolaise.

Tous les droits de l’homme tels qu’énoncés dans la Déclaration Universelle de l’Assemblée Générale de
l’O.N.U. du 10 décembre 1948 doivent être appliqués sans restriction à la femme.
Toutes formes d’exploitation de la femme par l’homme au Congo doivent être combattues.

Le M.N.C./L. favorisera le plein épanouissement de la cellule familiale au sein de laquelle la femme joue
un rôle moteur. La dislocation de la famille conduit également à la destruction de la Nation. Les politiciens mobutistes
portent une lourde responsabilité dans l’éclatement de la famille et partant dans la destruction des fondements de
la société congolaise. Les valeurs morales traditionnelles ont été foulées aux pieds avec comme conséquence la
décadence des moeurs.

Le M.N.C./Lumumba encouragera donc la restauration de l’honnêteté et de la moralité d’antan qu’une


fausse conception de la civilisation moderne a déteriorées.
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La recrudescence de la prostitution au Congo dépasse toutes les bornes avec les risques de contamination
rapide par des maladies sexuellement transmissibles.

Trop de Congolais, pour pouvoir se nourrir, envoient leurs femmes et leurs filles, mêmes mineures, se
prostituer. Où est le respect dû à la femme qui est obligée de s’avilir pour subsister ?

Le M.N.C./Lumumba considère le combat contre ce fléau comme prioritaire. La chosification de la femme


congolaise doit prendre fin.

Le M.N.C./L. observe que les femmes constituent plus de la moitié de la population du Congo. Il est donc
impossible de continuer à négliger les Droits humains de la femme si l’on veut développer l’Afrique.

Le M.N.C./L. considère l’excision de la femme comme une atteinte à son intégrité physique et une forme
d’oppression.

Au sein de la grande famille du M.N.C. /L. , les femmes et les hommes coopèrent pour le bien supérieur
de la Nation sur un strict plan d’égalité.

Le Parti propose de valoriser le statut de la femme, d’améliorer ses conditions de vie, d’élargir son rôle
économique et social. Les femmes congolaises doivent participer pleinement, au même titre que les hommes, au
processus de production et de développement.

Le Mouvement National Congolais / Lumumba veillera à ce que, progressivement, les femmes congolaises
aient accès aux terres, aux emplois, aux technologies avancées, au crédit, aux coopératives.

Le M.N.C./L. mettra tout en oeuvre pour alléger les tâches pénibles de la femme en introduisant des
aides animales ou techniques en sa faveur.

En effet, les femmes congolaises continuent toujours à porter sur la tête de lourds fardeaux. Elles pilent
toujours le manioc, la banane plantin, l’arachide, les noix de palme dans le mortier en bois.
Elles écrasent encore toujours certaines graines (blé, mais, sorgho, ...) sur des pierres. Elles parcourent à pied de
longues distances sous un soleil de plomb ou sous la pluie.
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L’énergie animale n’est pratiquement pas utilisée au Congo. La corvée de l’eau se poursuit aujourd’hui
comme hier : elles puisent l’eau souillée des mares, des ruisselets, des étangs, des rivières parce que les
programmes d’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales ont lamentablement échoués.

En ville, tout se déglingue. C’est l’économie de la débrouille, de “l’article 15"!


Le M.N.C./L. facilitera 1 ‘accès des femmes à la formation et à l’enseignement.

En effet, le dicton ne dit-il pas “Quand on éduque un homme, on éduque un individu, quand on éduque une femme,
on éduque la famille et la société”

TITRE XIII
DES CHEFS COUTUMIERS

Le M.N.C/L. a, pour les autorités traditionnelles et les chefs coutumiers, une considération importante
due à leur rang et à leur influence sur la population de leur ressort.

Le M.N.C./L. suggère que les chefs coutumiers soient étroitement associés à la gestion de la chose
publique par voie de consultations régulières. La dignité, le prestige et l’autorité des chefs coutumiers doivent être
respectés dans le cadre, cela va de soi, de la légalité.

Dans les chefferies, en matière traditionnelle, l’action des chefs s’exerce dans la mesure et de la manière
fixées par la coutume pour autant que la coutume ne soit pas contraire à 11 ordre poublic, ni aux dispositions
législatives ou réglementaires de la République du Congo.

TITRE XIV
DE LA JEUNESSE

L’importance accordée par le M.N.C. à la jeunesse congolaise ne saurait être mise en doute. En effet,
Patrice Lumumba créa en 1958 la “Jeunesse du Mouvement National Congolais / Lumumba” (J.M.N.C./L.)

Le Premier Ministre Lumumba confia plus tard, en 1960, à son fidèle compagnon Maurice M’Polo le
Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Le M.N.C./Lumumba a toujours pu compter sur la jeunesse congolaise pour porter son message dans
les diverses couches de la population. La jeunesse, séduite par le caractère avant-gardiste de la politique du
M.N.C./L., s’est souvent impliquée pour diffuser le programme d’action politique du Parti et l’expliquer dans les
diverses langues vernaculaires du Congo à une population trop souvent dépolitisée et trompée par la propagande
mensongère du régime mobutiste.

Des millers de jeunes ont perdu la vie pour avoir bravé les tortionnaires du régime et avoir voulu chasser
le dictateur et ses complices depuis les années “soixante” !

En général, la jeunesse congolaise se distingue par son dynamisme, sa foi en l’avenir d’un Congo plus
beau qu’avant.

Le jeunesse congolaise s’est reconnue et se reconnaît encore dans les idéaux lumumbistes du M.N.C./L.
faisant preuve de détermination, de courage, d’abnégation, d’idéalisme, de fougue.

Le M.N.C./L. voit en la jeunesse congolaise l’espoir du pays pour son dégoût de la corruption, du népotisme
et pour son ouverture d’esprit.

La jeunesse congolaise est un solide rempart contre les manoeuvres de division et d’éclatement du pays
qui germent dans les esprits de certains inciviques assoifés d’un micro-pouvoir tribal ou provincial faute de ne
pouvoir asseoir leur politique et leur vision - s’ils en ont une - à l’ensemble du géant congolais.

Le M.N.C./L. favorisera le niveau de formation de la jeunesse par la gratuité de l’enseignement pour les
cycles primaire et secondaire.

Le M.N.C./L. enverra se former à l’étranger le plus grand nombre d’étudiants pour qu’ils aillent grapiller le
savoir, la science et la technologie partout où ils se trouvent, car l’abeille donne son miel après avoir butiné de fleur
en fleur. Le développement et la prospérité du Congo sont des priorités absolues.

Le M.N.C. /L. souhaite l’établissement sur toute l‘étendue du pays d’une infrastructure sportive digne de
ce nom (football, basket bail, cyclisme, athlétisme, etc ...).
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Le M.N.C./L. se battra pour le financement et l’entraînement d’une équipe nationale de football qui portera
haut les couleurs du Congo en Afrique et dans le monde. Le football congolais a suffisamment mordu la poussière.

Les activités culturelles des jeunes congolais seront encouragées : théâtre, chansons, musiques
traditionnelles, etc.. .

Eclosion de groupes de scouts de brigades de volontaires dans la lutte contre l’analphabétisme, contre
les maladies, pour une politique d’hygiène nationale.

CHAPITRE SIX
TITRE XV
ÉCONOMIE ET FINANCES
ÉCONOMIE

L’économie congolaise dispose d’un potentiel de ressources naturelles et humaines considérable dont la
mise en valeur reste extrêmement modeste par rapport aux possibilités.

Les quatre cinquièmes de la population ne sont pas ou ne sont plus guère concernés par 1'économie
moderne : un pays entier retourne à l’économie de subsistance ou végète dans la mendicité.

L’économie libre a montré qu’elle était la seule capable actuellement de garantir un haut niveau de vie à
la majorité de la population et de maintenir les voies du progrès social, technologique et humain.
La situation économique et financière laisse à désirer. Le pays est totalement détruit.

Le M.N.C. /Lumumba mettra tout en oeuvre pour reconstruire le pays avec l’aide des nations qui accepteront
d’épauler le développement du Congo et par le labeur de ses habitants.

Le M.N.C./L. est favorable à la restauration rapide de l’autorité d’un Etat fort et respecté dans son domaine
de souveraineté. L’ordre, la discipline, la rigueur doivent être rétablis .

Notre Mouvement ne ménagera aucun effort pour faire renaître la confiance condition sine qua non sans
laquelle l’apport de capitaux au Congo est impossible.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

C’est ainsi que pour que renaisse cette confiance, le M.N.C./L. exigera que soit mûri et élaboré un
programme concret de redressement économique et financier.
Le développement du Congo doit être réalisé dans la prospérité.
Le M.N.C./L. fera tout ce qui est en son pouvoir pour convaincre les nationaux aisésde rapatrier au
Congo au moins les deux tiers de leurs colossales fortunes déposées dans les banques étrangères et qui pourraient
servir au développement du pays.

Outre le retour des capitaux évadés, le M.N.C./L. compte promouvoir l’investissement de capitaux
nouveaux. A cette fin, l’Etat soutiendra une politique de liberté privée, de libre concurrence et de libre échange. Il
garantira aux étrangers qui investissent au Congo la sécurité et une existence paisible.

Le M.N.C./L. encouragera les Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E.), soutiendra les classes moyennes,
favorisera les mesures de crédit aux commerçants et aux artisans.
Un organisme de crédit fiable sera créé à cette fin.
La sécurité des investissements des indépendants sera garantie.

Le Mouvement National Congolais / Lumumba entend poursuivre une politique agraire dynamique qui
assuera la vie aux 80% de la population qui y puisent leurs ressources.
Cette politique sera basée sur l’octroi rapide des crédits nécessaires à la mise en valeur de cultures et de plantations
nouvelles.

Il s’emploiera, également, à élargir les marchés, à améliorer la productivité dans tous les domaines et à
développer le volume des exportations.
Il garantira la sécurité des classes moyennes et allégera leur fiscalité tout en permettant de libre jeu de la concurrence
qui permet l’abaissement des prix.

Le M.N.C./L. encouragera les investissements productifs par un appel accru aux techniciens nationaux et
étrangers. Il s’opposera aux monopoles qui ne seraient pas justifiés par des services réels rendus à la communauté
et ne seraient pas contrôlés par elle.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Le M.N.C./L. estime que la voie la plus sûre pour lutter efficacement et durablement contre le chômage
est de permettre aux individus et aux entreprises de créer et maintenir des emplois en réduisant la réglementation,
la bureaucratie, les impôts trop lourds, les charges qui étouffent l’initiative, le travail et l’épargne.

Le M.N.C./L. propose qu’au Congo les travailleurs et les cadres soient motivés par l’intéressement aux
profits et, dans les grandes entreprises, par la participation aux décisions importantes.
FINANCES
La situation financière du Congo est désastreuse. À l’époque de Mobutu, les politiciens de la dictature
avaient ruiné le pays par une gestion démentielle des finances publiques.

Le Fonds Monétaire International (F.M.I.) et la Banque Mondiale ont été amenés à élargir leur domaine
d’influence en imposant des programmes d’ajustement structurel.

Les politiques des divers gouvernements qui se sont succédés au Zaïre de Mobutu ont été inadéquates:
évasion des capitaux et investissements improductifs. La dette extérieure du Zaïre qui était fin 1977 de 3.537
millions de dollars était passée à 8.571 millions de dollars en 1987.

Une des erreurs fondamentales du régime précédant avait résidé dans la poursuite de projets
d’infrastructure qui font appel à un afflux massif de capitaux étrangers, alors que la conjoncture s’est dégradée.
Malgré la propagande des autorités, le pourcentage du montant total des prêts consentis au Zaïre consacrés à
l’agriculture n’était entre 1970 et 1977, que de 2% !

Le M.N.C./L. prône une nette augmentation du pourcentage des prêts financiers consentis au pays à
consacrer à l’agriculture.

Le M.N.C./L. demandera la réévaluation des investissements colossaux de prestige tels que le barrage
hydro-électrique d’Inga, l’usine sidérurgique de Maluku, le Centre de Commerce international du Zaïre (C.C.I.Z.).

Le M.N.C./L. privilégiera le financement de petites et moyennes unités qui demandent moins de main
d’oeuvre super-spécialisée et chère pour entretenir un matériel sophistiqué.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Le M.N.C./L. négociera un allégement important pour pouvoir bénéficier de nouveaux emprunts du F.M.I.
au sein duquel le Congo souhaiterait une répartition plus équitable des droits de vote entre les nations.

Le M.N.C./L. fera pression pour que, sur le marché international, les prix des produits de base soient revus
à la hausse. En effet, la diminution des recettes des matières premières a ébranlé également l’économie du Congo.

N’a-t-on pas affîrmé que la somme totale des avoirs détenus par les nationaux à l’étranger (sans oublier les politiciens
eux-mêmes) pourrait largement combler la dette globale du pays?

Le M.N.C./L. s’est félicité de la création d’une nouvelle monnaie. Mais celle-ci doit être forte et stable
reposant sur une économie saine et dynamique ainsi que sur la jugulation de l’inflation actuellement galopante.

Tout cela présuppose la moralisation de la vie politique du pays qui devra être obtenue par tous les moyens.
L’assainissement des finances de l’Etat congolais est une des priorités absolues du M.N.C./Lumumba.

Le M.N.C./L. exigera une meilleure coordination entre l’afflux des capitaux et les priorités économiques des
investissements qui devront se définir en fonction de leur impact sur le bien-être des populations congolaises.

Le M.N.C./L. établira des relations avec des banques commerciales des pays industrialisés afin d’accroître
l’efficacité technique des systèmes bancaires du Congo nouveau et mieux répondre à la demande des économies
de marché.

Il est évident que le M.N.C./L. encouragera une politique de taux de change réalistes et stables ainsi qu’une
politique budgétaire rigoureuse qui drainera, vers le Congo, les investissements nationaux et étrangers qui, à terme,
conduiront à l’amélioration du revenu, de l’emploi et du niveau de vie des populations de toute l’Afrique centrale.
Les capitaux financeront en priorité, au Congo et dans la région, des projets et programmes productifs dans les
domaines de l’industrie^ des cultures industrielles et vivirièresy du tourisme, des mines, des transports, des
télécommunications et de l’énergie.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

TITRE XVI
DE L’AGRICULTURE
Sur le plan de l’agriculture, le M.N.C./L. constate que le bilan est lourdement négatif.
Les obstacles qui s’opposent à la mise en valeur du potentiel agricole énorme et diversifié du pays sont
considérables : dispersion et faible densité des populations, niveau rudimentaire des techniques culturelles
traditionnelles, manque d’intérêt des hommes et du pouvoir pour l’activité agricole.

L’on constate également les difficultés de la conserva-tion, des transports et de la commercialisation des
produits.

Le réseau routier, qui comptait en 1959 quelques 145.000 kilomètres à peu près praticables en toutes
faisons, a été presque entièrement détruit sous la dictature. Cependant, ces dernières dans la première décennie
de notre siècle, des efforts considérables ont été consentis en matière de construction routière. Mais beaucoup
reste encore à faire. Les produits de l’agriculture, les produits vivriers ne peuvent plus être acheminés et le paysan
s’enferme dans une économie de subsistance ou cherche à rejoindre la ville.

L’accélération de l’exode rural vers les villes et l’accroissement explosif de l’urbanisationmenacent


lourdement l’avenir du Congo.

Le M.N.C./L. prône une relance prioritaire de l’agriculture, principalement du secteur vivrier, pour arriver
à ce que l’on s’est plu à appeler “l’indépendance du ventre”.

Le M.N.C./L., pour motiver les milieux ruraux et agricoles, compte lancer une campagne énergique pour
la remise en état du réseau routier sous tous ses aspects (réfection des routes de dessertes, réparation des ponts,
remise en état des bacs, paiements réguliers des cantonniers, etc . . . ) .

L’objectif prioritaire que fixe le M.N.C./L. pour le Congo est l’autosuffisance alimentaire.
Il est, en effet, inconcevable que le pays soit obligé d’importer du mais, du blé, du riz etc... alors qu’il suffirait de
favoriser l’essor de l’agriculture congolaise pour être autosuffisant voire exportateur. Ce sont les objectifs que s’est
fixé le Mouvement National Congolais Lumumba.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Le M.N.C./L. est préoccupé par l‘évolution du capital sol et forêts.

Il compte mettre en oeuvre une politique destinée à stopper la déforestation galopante, la surexploitation
des sols et l’érosion surtout dans les régions montagneuses du pays.

Si cette politique n’est pas appliquée, une large partie des richesses naturelles du pays pourrait être
détruite en quelques générations.
LES COOPERATIVES AGRICOLES
Le M.N.C./L. encouragera toutes les initiatives publiques ou privées visant la création de coopératives agricoles.

TITRE XVIII
POLITIQUE ÉTRANGÈRE

Les principes de la politique extérieure du Mouvement National Congolais Lumumba sont, dans les grandes
lignes, semblables à ceux des Chartes de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) et de l’Union Africaine ( U.A.).

Le M.N.C./Lumumba est attaché à la coexistence pacifique avec tous les peuples du monde sur base des
principes de la souveraineté nationale, du respect mutuel, de la non- ingérence dans les affaires intérieures d’un
autre Etat.

Le M.N.C./L. a, dès le début de sa création, prôné une politique de non-alignement et de neutralisme


positif, tout en défendant le principe du panafricanisme cher à son Président-Fondateur Emery Patrice Lumumba.
En 1958, à Accra au Ghana et en août 1960, à Léopoldville(Kinshasa), le Héros National, Patrice Lumumba
exprima sa foi en l’avenir de l’Afrique et souhaita que le continent s’unisse sur les plans économique et politique.
Ce n’est qu’après sa mort que ce rêve se concrétisa par la création, le 25 mai 1963, de l’O.U.A. sous l’impulsion de
Kwarae N’Krumah, de Ahmed Sekou Touré, de Modibo Keita, d’Abdel Gamal Nasser, etc...
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Le M.N.C./L. partage les objectifs de l’U.A. (ex. OUA).


- Renforcement de l’unité et de la solidarité des Etats africains, la coordination et l’intensification de la
coopération et des efforts des Etats membres pour une meilleure condition d’existence des peuples d’Afrique.
- Défense de leur souveraineté, de leur intégrité territoriale et de leur indépendance.
- Elimination, sous toutes ses formes, du colonialisme de l’Afrique et coopération internationale.
Le M.N.C./L. estime, cependant, que l’U.A. devrait faire preuve de plus de dynamisme et de plus d’initiative
pour étudier les modalités d’une union économique et culturelle voire politique du continent africain.
Le M.N.C./L. demande à l’U.A. de ne pas se réfugier dans le mutisme le plus indécent lorsqu’il s’agit pour l’Afrique
de prendre une position commune sur les grands problèmes mondiaux.
“Africa must unite”
“L’Afrique doit s’unir” Kwame N’KRUMAH
“L’unité et la solidarité africaines ne sont plus des rêves; elles doivent se traduire par des décisions...”
Patrice Lumumba.

Le Mouvement National Congolais Lumumba (M.N.C./L.), conscient de ses lourdes responsabilités devant
le peuple, fera appel à tous les étrangers, colons, planteurs, entrepreneurs, missionnaires et autres (Belges,
Portugais, Grecs, Allemands, Français, Américains, Anglais, Asiatiques etc ...) qui sont nés au Congo-Kinshasa,
avant et après l’indépendance, ainsi qu’à ceux qui ont été domiciliés au Congo (Zaïre), pendant cinq ans au moins,
pour qu’ils reviennent au Congo et optent pour la nationalité congolaise qui leur sera accordée sur demande.

Ensemble avec les Congolais, ils reconstruiront, de tout leur coeur et de toute leur âme, ce grand pays
qui sera aussi le leur : UN CONGO MULTIRACIAL.
Le M.N.C./Lumumba est favorable au principe de la double nationalité. Les étrangers qui opteraient pour la nationalité
congolaise pourraient également conserver leur nationalité d’origine Patrice Lumumba lui-même était favorable à
ces dispositions. Il suffit de changer la constitution en ce sens.
La République du Congo est un pays gigantesque avec ses 2.345.409 Km2 avec d’immenses richesses naturelles,
des forêts, des savanes, des fleuves, des rivières à mettre- en valeur.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

CONCLUSION

Pendant des années, gaspillées en pure perte -il suffit de voir dans quel état de délabrement se trouve
aujourd’hui le pays -, tant à l’intérieur du Congo qu’à l’extérieur, des hommes politiques se sont conjointement
attelés à essayer de ternir l’oeuvre de renouveau du Président Fondateur du M.N.C./L. Tantôt il fut présenté
comme un doux rêveur, tantôt comme un extrémiste, tantôt comme un valet du communisme.

Patrice Emery Lumumba ne fut l’instrument d’aucune puissance étrangère. Il a toujours estimé que seuls,
Dieu et le peuple congolais pouvaient être juges de ses actes.
Tout au long de sa brève existence, il s’est efforcé de consolider l’indépendance du Congo, de forger l’Etat et
l’unité de la Nation. Il a refusé, de toutes les fibres de son âme, la balkanisation du pays. Il voulut promouvoir une
économie dynamique et prospère. En un mot, Patrice Emery Lumumba voulait construire, au coeur de l’Afrique,
un Congo uni, fort et prospère.

Le message, la pensée et le programme politiques du prophète et visionnaire Patrice Lumumba étaient venus
cinquante ans trop tôt.
C’est à nous maintenant de mettre ce programme en application.
Ci-dessous le lecteur pourra prendre connaissance de ce qu’a dit, sur Patrice Lumumba, le Secrétaire Général
des Nations Unies.

Madeleine KALB dans son ouvrage intitulé : “The Congo Cables. The Cold War in Africa : from Einsenhower
to Kennedy” New York, Mac Millan Publishing Co., 1982 page 34 rapporte que le Secrétaire Général des Nations
Unies, Monsieur Dag Hammarskjöld, offrit, le 25 juillet 1960, un lunch à la délégation congolaise, lunch auquel il
convia onze membres du Conseil de Sécurité et neuf délégués des pays africains. Kalb ajoute : “Lumumba y
présenta sa cause avec une telle lucidité et une telle éloquence qu’Hammarskjöld, étonné, fit remarquer peu après
à un de ses collègues : personne ne peut me convaincre que cet homme est irrationnel!”

Certains détracteurs, en effet, prétendaient, à tort, que la politique de Lumumba était incohérente.
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Pour conclure, le Mouvement National Congolais Lumumba livre à la bonne attention de tous et de toutes
trois importantes déclarations politiques faites en 1960 par le Président Fondateur du Parti, Emery Patrice Lumumba,
initiateur spirituel de ce programme d’action politique.

Le premier texte est un extrait d’une allocution que le Président du Conseil des Ministres congolais. Son Excellence
Patrice Emery Lumumba prononça en juin 1960 sur les ondes de la Radio Télévision Belge (R.T.B.).

La deuxième déclaration a été faite par le président du M.N.C./L. et Premier Ministre du Congo, le 19 juillet 1960
à Stanleyville (Kisangani) devant une foule nombreuse et enthousiaste.

Enfin, le dernier extrait date du 25 juillet 1960 lorsque Patrice Lumumba fit une Conférence de Presse à New York,
aux Etats Unis.

Texte 1 - Juin 1960 - R.T.B.

“Et j‘adresse ici un pressant appel aux jeunes enseignants et techniciens belges désireux de venir au
Congo accomplir loyalement une tâche dont le dévouement et l’idéalisme trouveront une juste rémunération.
Jeunes Belges qui m’écoutez, il y a encore bien des ponts à lancer, des routes à ouvrir, des écoles à bâtir.
Il y a aussi des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui attendent de vous que vous les
aidiez à vivre une vie meilleure, à se hisser plus haut sur l’échelle des valeurs humaines. Allez-vous refuser
de les entendre ? Je m’adresse aux investisseurs, je leur ai dit : aidez-nous à développer les immenses
ressources que recèle notre grand pays et que nous ne pouvons laisser improductives. Vos mines, vos
chantiers, vos usines trouveront dans le Congo indépendant la juste récompense que leur vaudra la richesse
qu’ils apporteront à notre pays, car il ne faudra pas se méprendre sur la politique que nous comptons
suivre: autant nous lutterons contre les privilèges iimiérités, autant nous protégerons les investissements
servant réellement au développement du revenu national. Le Congo qui s ‘est voulu indépendant, n‘en
désire pas pour autant être isolé du reste du monde. A tous ceux qui voudront collaborer loyalement avec
lui, le Congo tend la main de l’amitié”
Programme d’Action Politique du Mouvement National Congolais Lumumba

Texte 2 - 19 juillet 1960 - Stanleyville

“Demain, c ‘est le travail. Tous les chômeurs, nous allons nous occuper de vous. Il faut nous laisser un
peu de temps. Ce n ‘ est pas parce que le Congo est devenu indépendant que l’argent est tombé du ciel
ou va tomber du ciel, ce n’est pas vrai. L’argent, nous allons le sortir par notre propre travail. Nous
devons doubler nos efforts. Nous devons boire maintenant ‘une‘ bouteille au lieu de deux bouteilles.
Nos femmes doivent travailler, tout le monde aux champs. Nous devons nous mobiliser pour créer une
économie rurale prospère. Ne croyez pas gu ‘avec les capitaux qui viendront de l‘étranger, le Congo va
se développer. Ce n ‘ est pas vrai . Les capitaux sont nécessaires, mais d’abord, nous devons travailler
nous-mêmes. Notre effort. Au travail, et nous allons combattre l’oisiveté, la paresse, . . .
Chers frères, chères soeurs, suivez-nous, marchez avec nous, nous allons mettre de l’ordre ! “

Texte 3 - 25 juillet 1960 - New York

“Le Congo ne veut pas vivre isolé, nous voulons coopérer avec tous les pays du monde. Nous voulons
que les Etats-Unis, la France, la Belgique, l‘Angleterre, tous les pays africains, l’Union Soviétique,
toutes les nations qui sont disposées à nous aider puissent nous aider pour la consolidation de notre
indépendance et pour la mise en valeur des richesses de notre pays ... Le Congo est un pays qui vous
tend la main. Une main fraternelle. “

Composition & Réalisation


Service Informatique du Mouvement National Congolais Lumumba
2009

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