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662502
B919j BURKINA FASO
1986
LA JUSTICE POPULAIRE
AU BURKINA FASO
MINISTERE DE LA JUSTICE
Ver
n
LA JUSTICE POPULAIRE
AU BURKINA FASO
MINISTERE DE LA JUSTICE
PREFACE ..7
INTRODUCTION . 15
Annexes .87
fols
DISCOURS
DU CAMARADE PRESIDENT THOMAS SANKARA
A L'OUVERTURE DES 1ères ASSISES
DES TRIBUNAUX POPULAIRES DE LA REVOLUTION
7
Rien désormais ne pourra empêcher le peuple de donner
un châtiment exemplaire à toute cette racaille politique qui
s'est nourrie de la famine , à toutes ces crapules qui l'ont
toujours bafoué, humilié par mille et une vexations.
Le peuple voltaïque accuse , et le monde tremble .
Le monde des exploiteurs, des spoliateurs, de tous ceux
qui tirent avantage du système néo-colonial tremble parce
que le peuple voltaïque devenu désormais maître de sa
destinée veut rendre sa justice .
Camarades membres des Tribunaux populaires de la révo
lution , en choisissant la date du 3 janvier 1984 pour l'ouver
ture solennelle de vos assises, vous ne faites donc que renouer
avec un passé récent qui a constitué un moment décisif dans
la prise de conscience de notre peuple contre la domination
et l'exploitation des couches et classes sociales réactionnaires,
véritables appuis locaux de l'impérialisme.
La création des Tribunaux populaires révolutionnaires se
justifie par le fait, qu'en lieu et place des tribunaux tradi
tionnels, le peuple voltaïque entend désormais matérialiser
dans tous les domaines, dans tous les secteurs de la société , le
principe de la participation effective des classes laborieuses et
exploitées à l'administration et à la gestion des affaires de
l'Etat .
Les juges des Tribunaux populaires révolutionnaires ont
été choisis au sein des travailleurs et par les seuls travailleurs
avec la mission d'accomplir la volonté du peuple . Pour ce
faire, nul besoin pour eux , de connaître les vieilles lois .
Etant issus du peuple , il suffit qu'ils se laissent guider par le
sentiment de la justice populaire.
En l'absence de textes codifiés, il leur suffit de s'appuyer
sur le droit révolutionnaire , en rejetant les lois de la société
néo-coloniale . Notre révolution , la Révolution d'août en se
fixant comme objectif la destruction de l'appareil d'Etat
bureaucratique et en donnant une représentation beaucoup
plus accessible au peuple , fait la preuve si besoin en était
encore que le régime mis en place est plus démocratique que
la plus démocratique des républiques bourgeoises.
Toutefois, il faut s'attendre à ce que l'instauration des
TPR fasse l'objet d'attaques de la part de nos ennemis à
l'extérieur comme à l'intérieur du pays.
8
On y verra à ne point en douter, un instrument de répres
sion sinon d'inquisition politique .
On criera certainement au bafouement des droits de
l'homme . Mais qu'à cela ne tienne ! Notre justice populaire
se distingue de la justice dans une société où les exploiteurs
et les oppresseurs détiennent l'appareil d'Etat en ce qu'elle
s'attachera à mettre à jour, à dévoiler publiquement tous les
dessous politiques et sociaux des crimes perpétrés contre le
peuple , à amener celui-ci à saisir leur portée afin d'en tirer les
leçons de morale sociale et de politique pratique.
Les jugements des T.P.R. permettront de révéler aux yeux
du monde les plaies du régime néo - colonial en livrant les
matériaux de la critique et en dégageant les éléments d'édifi
cation d'une société nouvelle.
Aussi à travers la condamnation des forfaits socio -écono
miques et moraux, il s'agit là d'un procès politique , d'une
remise en cause du système politique de la société néo
coloniale.
A travers l'homme , c'est la société qui est ici en cause .
C'est pourquoi les débats au cours de ces procès devront
revêtir un caractère éducatif par les explications qui seront
données aux masses populaires à l'audience et dans la presse.
Les verdicts qui en sortiront devront donner suffisamment à
réfléchir. L'hypocrisie de la morale bourgeoise et réactionnai
re réside dans de tels sursauts d'indignation vis- à - vis de la
condamnation de quelques individus et dans un silence
complice face au génocide collectif d'un peuple qui se meurt
dans la misère , la famine et l'obscurantisme.
Nous jugeons un homme pour établir des millions
d'hommes dans leurs droits. Nous sommes par conséquent de
fervents défenseurs des droits de l'homme et non des droits
d'un homme . A la "morale " immorale de la minorité exploi
teuse et corrompue, nous opposons la morale révolutionnaire
de tout un peuple pour la justice sociale .
Fort de cette légitimité révolutionnaire, le Conseil national
de la révolution vous invite , camarades juges des T.P.R. à
faire preuve de sang froid et de conscience révolutionnaire ,
sans excès mais avec fermeté, sans passion mais avec lucidité,
avec discernement , mais sans complaisance, pour que les
acquis de notre révolution soient sauvegardés. Nous avons
fait le choix entre deux formes de droit : d'un côté, le droit
9
révolutionnaire du peuple , de l'autre l'ancien droit réaction
naire de la minorité bourgeoise . La Justice que vous êtes
appelés à rendre, s'inspire des principes démocratiques de
notre révolution . Une démocratie pour le peuple et contre les
exploiteurs et les oppresseurs, tel est le fondement de l'acti
vité des TPR .
Vous devez êtres fiers. Fiers d'avoir été choisis et d'avoir
été appelés à être les artisans d'une cuvre inovatrice à tous
points de vue.
Laissez les tenants de la démocratie dite pure à leurs
pleurnicheries et à leurs atermoiements.
Laissez s'indigner et se scandaliser les juristes et autres
érudits, tous formalistes obnibulés par des procédures et des
protocoles dont ils n'ont pas encore saisi. les intentions mysti
ficatrices pour le peuple et faisant du magistrat drapé dans sa
toge et affublé de son épitoge , parfois même en perruque ,
un guignol qui suscite chez nous révolutionnaires, de la
compassion, surtout lorsque nous le sentons proche du
peuple au point de vouloir déserter sa corporation .
En effet, à régime réactionnaire, justice réactionnaire . Et
nous comprenons la douleur d'un magistrat progressiste , voire
révolutionnaire , lorsqu'il est contraint d'appliquer les textes
d'un droit qui bafoue ses convictions politiques intimes.
D'autres corporations comme l'Armée pour ne citer qu'elle
nous ont donné à observer de tels dilemmes. Mais heureuse
ment, la Révolution du 4 août , la Révolution démocratique
et populaire est venue libérer et mobiliser les consciences de
tous ceux qui ont consciemment choisi le camp du peuple .
Les masses populaires de Haute-Volta ont cessé d'être les
dupes des politiciens réactionnaires le jour où elles ont
compris que dans une société où il existe des exploiteurs
exerçant leur domination sur la majorité du peuple , que dans
une telle société la justice est incontestablement une justice
pour les exploiteurs. Un des objectifs de notre Révolution
populaire étant d'instituer un Etat démocratique , cet Etat
devra être foncièrement distinct de l'Etat des exploiteurs.
La justice de l'Etat démocratique est par conséquent
distincte de la justice des exploiteurs. Si les régimes politiques
réactionnaires enterrés chez nous et leurs semblables en voie
de fossilisation ailleurs, n'ont jamais osé et n'osent pas organi
ser les procès de cette pègre politique, c'est justement parce
10
qu'ils ont compris qu'ils ne peuvent pas dans leur système
réactionnaire , instituer des T.P.R. où le peuple s'exprimera
sans qu'ils ne soient eux -mêmes balayés. Tout comme ils ne
peuvent pas s'en remettre aux tribunaux classiques dont le
verdict ne pourra que provoquer le courroux légitime des
sans-voix , de la voix du peuple . D'où les côtes mal taillées
consistant par exemple à des internements administratifs , ce
qu'appliquaient les philistins du CMRPN sous la docte
houlette de l'inventeur-historien inquisiteur réactionnaire
Joseph Ki Zerbo.
Ailleurs, ce sont les emprisonnements à vie, les résidences
surveillées à perpétuité, comptant sur l'action du temps pour
faire oublier que des problèmes politiques étaient posés aux
dirigeants et que les dirigeants devaient les résoudre : à savoir
le peuple et son droit à la justice.
En instituant les TPR , le CNR , le gouvernement révolu
tionnaire et le peuple militant de la Révolution démocratique
et populaire, savent que jusque dans leurs propres rangs, s'il
se trouvait des éléments dégénérés , la justice populaire devra
sévir dans toute sa rigueur. En inême temps, chaque militant
sait que son action politique , sa conduite de tous les jours et
sa pratique sociale seront d'une transparence qui lui impose
ront 'de n'accepter de faire la nuit ou dans l'ombre ce qu'il
pourra étaler le jour, la conscience tranquille .
En vérité , en vérité , il n'existe point d'autre vertu que celle
qu'imposent et contrôlent réellement la société et le peuple .
11
Ainsi, tout est permis sauf de manquer d'argent pour
s'acheter un avocat et des magistrats qui sont seuls chargés
d'interpréter dans un langage ésotérique reservé, des textes
volontairement confus.
Au bout du compte effectivement force reste à la loi, c'est
à-dire que la loi du plus riche, les textes du plus offrant, les
talents oratoires vendus au plus offrant, l'emportent à tous
les coups sur le " bon droit ” populaire de ceux qui restent
toujours coupables d'être pauvres, incapables d'acheter les
services d'avocats célèbres ou se montrent simplement
ignorants et analphabètes.
Tous les jours, sous nos yeux , nous voyons des voleurs
poursuivis par la foule, chercher refuge au commissariat de
police,.convaincus que la "force restera à la loi” et que leur
protection sera assurée. Par contre , le paysan de passage à
Ouagadougou, poursuivi pour la moindre pécadille devra
éviter à la fois ses poursuivants et le commissariat, car pour
lui, nulle part dans l'univers de la grande ville , il n'y a d'espoir
de voir une justice en sa faveur. Il croit que le commissariat
est un lieu où effectivement, il sera sanctionné au nom de la
loi . Et il croit naïvement à l'égalité de tous les citoyens
devant la loi, une loi implacable et incontournable .
La Révolution démocratique et populaire se doit de briser
cette Justice anti-démocratique et anti-populaire. Exactement
comme notre peuple a brisé le verdict des élections truquées
de décembre 1965 à travers lesquelles le réactionnaire méga
lomane Maurice Yaméogo prétendait avoir obtenu "démocra
tiquement" 99'99% des suffrages.
Quelques jours plus tard , le 3 janvier 1966 , notre peuple en
dehors des urnes et contre les bulletins de vote imposait son
implacable verdict révolutionnaire, en destituant l'imposteur.
Aucun exégète des textes du droit romain, aucun magistrat,
aucun avocat, aucun tribunal n'a osé se mettre au travers de
cette puissante et implacable démocratie véritablement
populaire. Et pour cause !
Plus récemment , après le coup d'Etat contre révolution
naire du 17 mai 1983 , lorsque le camarade Compaoré Blaise a
rejoint ses troupes et le peuple révolutionnaire de la ville de
Po pour préparer la réplique révolutionnaire aux usurpateurs,
personne n'a osé remettre en cause , la légitimité d'une telle
attitude. A l'évidence la légalité, les textes et les lois militaires
de l'Armée néo-coloniale étaient là totalement remis en
12
cause . Le camarade Compaoré savait que les commandos et le
peuple de Pô incarnaient effectivement les plus profonds
sentiments de justice , d'honneur et de dignité de l'ensemble
de notre peuple . De ce point de vue son acte était mille fois
démocratique et légal . Aucun texte militaire , aucune loi de la
justice néo-coloniale voltaïque ne pouvait être en faveur
d'une telle attitude . Et pourtant, cette attitude était juste et
légitime aux yeux de la grande majorité de notre peuple
révolutionnaire, humilié et bafoué à travers la trahison
réactionnaire du 17 mai 1983. L'expression de notre peuple à
travers ces deux exemples nous enseigne qu'il ne sert à rien
d'être en conformité avec la légalité bourgeoise de la
minorité, si on n'est pas en accord total avec la morale non
codifié et de son peuple .
13
Faites les nous connaître. Après leur avoir fait payer
jusqu'au dernier centime ce que le peuple leur réclame légiti
mement, nous leur créérons les conditions pour qu'ils
comprennent que, dépouillés des immenses richesses mal
acquises, ils pourront trouver le vrai bonheur. Ce bonheur ne
sera rien d'autre dans notre société révolutionnaire que le
travail honnête qui procure un gain honnête . Ce gain honnête
procure une dignité et une liberté qui ne se calculent ni en
termes de comptes bancaires apatrides en Suisse ou ailleurs,
ni en valeurs spéculatives des places boursières au dessus de
tout soupçon, ni en étalage d'un luxe agressif et traumatique
face à un peuple qui se meurt de faim , de maladie et
d'ignorance. Ce bonheur auquel nous convions les éventuels
répentis, sera dans la satisfaction d'avoir prouvé son utilité
sociale et de jouir du droit de participer à la définition et à la
réalisation effective des aspirations du peuple qui vous
accepte et vous intègre .
14
INTRODUCTION
15
Les Tribunaux Populaires de la Révolution , les Tribunaux
Populaires des secteurs, villages, départements et provinces
poursuivent un double but : le maintien de l'ordre public, la
prévention de la délinquance.
16
Chaque tribunal est tenu sans se limiter aux pièces et aux
explications fournies, de prendre toutes les mesures prévues
par la loi pour faire la lumière dans le détail, complètement
et objectivement, sur les circonstances réelles de l'affaire, sur
les droits et les obligations des plaideurs.
Il doit expliquer aux personnes qui sont parties au procès,
leurs droits et obligations, les prévenir des conséquences de
l'acccomplissement ou du non accomplissement des actes de
procédure et leur venir en aide dans l'exercice de leurs droits.
Les nouvelles règles régissant les rapports sociaux, en
même temps..qu'elles renforcent la légalité révolutionnaire ,
permettent d'inculquer aux citoyens une notion plus claire
des limites de leurs droits et de l'étendue de leurs devoirs. Du
travail d'explication et d'éducation ainsi fourni, on est en
droit d'attendre une élévation de la conscience politique du
peuple grâce à laquelle l'appareil de contrainte que consti
tue le droit perdra de son utilité .
Le dépérissement de la procédure par substitution
d'institutions nouvelles aux institutions judiciaires de type
classique est de nature à permettre l'exercice des fonctions
judiciaires ou para-judiciaires par une portion toujours plus
large de la population.
Le jour où, les conditions économiques le permettront, le
réseau des contraintes juridiques pourra sans danger dispa
raître à tous les niveaux de la vie sociale comme disparais
sent les échaffaudages des édifices achevés.
17
UNE JUSTICE DEMOCRATIQUE
ET
POPULAIRE
POUR LE
BURKINA FASO
ORDONNANCE no 85 /43 /CNR /PRES portant nouvelle
organisation judiciaire au Burkina Faso.
LE PRESIDENT DU FASO,
21
ORDONNANCE no 85 /45 /CNR /PRES portant fonctionne
ment des juridictions au Burkina Faso.
LE PRESIDENT DU FASO ,
Vu la proclamation du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance n° 83 / 1 /CNR/ du 4 août 1983 , portant création du
Conseil National de la Révolution ;
Vu l'ordonnance no 84/43/CNR/PRES du 2 août portant change
ment d'appellation et symboles de la Nation ;
Vu le décret NO 85/415/CNR/PRES du 12 août 1985 , portant
dissolution du Gouvernement du Burkina Faso ;
Vu le décret no 85/416/CNR/PRES du 12 août 1985 , portant
nomination de Coordonnateurs Généraux auprès du Président du
Conseil National de la Révolution et du Faso ;
Vu l'ordonnance n° 68/7 / PRES/J du 21 février 1968, portant
institution d'un code de procédure pénale, ensemble son modificatif
no 85 / 29/CNR/PRES du 19 juin 1985 ;
Vu l'ordonnance no 85/43/CNR/PRES du 29 août 1985 , portant
nouvelle organisation judiciaire du Burkina Faso ;
Vu le décret no 85/ 339/CNR/PRES/MED-MIJ du 19 juin 1985 ,
portant réorganisation de l'administration centrale du Ministre de la
Justice .
ORDONNE :
Article premier . - Toutes les juridictions de jugement du
Burkina Faso traitent les affaires au nom du peuple et ne sont
guidées dans leurs décisions et jugements par les dispositions
législatives que dans la mesure où elles n'ont pas été abolies
par la Révolution et ne sont pas contraires à la conscience et
au sentiment du droit révolutionnaire.
Art. 2. – Dans les limites de leurs compétences, les juridic
tions sont tenues d'examiner au fond toutes demandes qui
leur sont présentées.
Elles ne peuvent les écarter pour des raisons de pure forme.
Art . 3. – Sans se laisser restreindre par une règle de forme
mais en se guidant par les considérations d'équité, le juge
civil, pénal ou administratif peut rejeter toute référence à
l'écoulement d'un délai de prescription ou de tout autre
délai et , en dépit de ces considérations ou d'autres de carac
tère formel, faire droit à toute demande manifestement juste .
Art. 4. La présente ordonnance qui abroge toutes disposi
tions antérieures contraires sera exécutée comme loi de
l'Etat .
Ouagadougou, le 29 août 1985 .
22
LES TRIBUNAUX POPULAIRES
DE LA REVOLUTION ( TPR )
ORDONNANCE no 84 / 2 /CNR /PRES portant création de
Tribunaux Populaires de la Révolution et déterminant la
procédure applicable devant ces juridictions.
LE PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE LA REVOLUTION
CHEF DE L'ETAT
Vu la proclamation du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance n° 83/ 1 /CNR du 4 août 1983 portant création du
Conseil National de la Révolution ;
Vu le décret n° 83/21 /CNR/PRES du 24 août , portant composition
du Gouvernement de la République de Haute-Volta ;
Vu l'ordonnance no 83/ 18/CNR/PRES du 19 octobre 1983 , portant
création de Tribunaux Populaires de la Révolution ;
Vu l'ordonnance no 83 / CNR /PRES du 21 décembre 19
fixant la procédure applicable devant les Tribunaux Populaires de la
Révolution .
ORDONNE
TITREI .
INSTITUTION ET COMPETENCE
25
TITRE II
ORGANISATION ET COMPOSITION
26
Art. 9. – La procédure d'examen et du jugement est réglée
par le titre III ci-dessous et par les dispositions du code de
procédure pénale en ce qu'elles n'ont pas de contraire à la
présente ordonnance.
Art. 10. - Les décisions du Tribunal Populaire de la Révo
tion sont rendues en premier et dernier ressort. Elles peuvent
cependant faire l'objet d'un recours en grâce.
Art. 11. - La décision énonce :
Art . 13 . -
Les condamnations sont immédiatement
exécutoires.
27
Art. 15. - Les dispositions de la présente Ordonnance
seront applicables à tous les faits soumis à la compétence du
Tribunal Populaire de la Révolution , même commis antérieu
rement à sa promulgation et la contrainte par corps devra
toujours être prononcée quelque soit la condamnation
retenue .
TITRE III
LA PROCEDURE
CHAPITRE I
Du serment
Art . 18. – Les Juges, prêtent serment à l'ouverture des
sessions.
28
intime conviction, avec l'impartialité et la fermeté qui
conviennent à un homme probe et libre , et de conserver le
secret des délibérations, même après la cessation de vos
fonctions " .
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
29
Néanmoins, le Tribunal Populaire de la Révolution peut,
en constatant dans son jugement que la publicité est dangeu
reuse pour l'ordre ou les meurs, ordonner, par jugement
rendu en audience publique , que les débats auront lieu à
huis - clos.
30
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
Des débats
31
Art. 33. - Le Président est investi d'un pouvoir discré
tionnaire en vertu duquel il peut, en son honneur et
conscience , prendre toutes mesures qu'il croit utiles pour
découvrir la vérité .
CHAPITRE VII
32
Art. 37. – Toute personne qui déclare publiquement con
naître les auteurs d'un crime ou délit pendant devant le
Tribunal Populaire de la Révolution et qui refuse de répondre
aux questions qui lui sont posées à cet égard par les membres
du Tribunal sera puni d'un emprisonnement de 2 mois à 1 an
et d'une amende de 5 000 à 100 000 francs CFA ou de l'une
de ces deux peines seulement.
Art. 38. – Si d'après les débats la déposition d'un témoin
parait fausse, le Président du Tribunal Populaire de la Révolu
tion fait consigner aux notes d'audience les dires précis du
témoin . Il peut enjoindre spécialement à ce témoin de
demeurer à la disposition du Tribunal, qui l'entendra à
nouveau , s'il y a lieu .
33
" La loi ne demande pas aux Juges compte des moyens par
lequels il se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de
règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la
plénitude et la suffisance d'une preuve : elle leur prescrit de
s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et
de chercher dans la sincérité de leur conscience quelle impres
sion ont fait, sur leur raison , les preuves rapportées contre le
prévenu et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que
cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs
devoirs " :
CHAPITRE IX
De la délibération
34
Art. 45. – La décision du Tribunal Populaire de la Révolu
tion relative à la culpabilité se forme à la majorité absolue .
35
Art . 54. – Lorsque le Tribunal Populaire de la Révolution
prononce une peine d'emprisonnement ferme, il doit par la
même décision décerner à l'audience mandats de dépôt ou
d'arrêt suivant les cas.
CHAPITRE XI
Dispositions finales
Art . 57. – Les Procureurs de la République sont tenus de
faire connaître au Procureur Général les infractions à la loi
pénale prévues par l'article 2 de la présente Ordonnance qui
seront portées à leur connaissance par les plaintes, dénon
ciations et procès-verbaux, après avoir fait compléter l'enquê
te préliminaire s'ils le jugent utile .
Le Procureur Général près la Cour d'Appel du siège du
Tribunal Populaire de la Révolution compétent est tenu de
donner connaissance des infractions de la compétence du
Tribunal Populaire de la Révolution au Ministre de la Justice,
Garde des Sceaux.
36
ORDONNANCE no 85 /17 /CNR /PRES : portant extension
des compétences des Tribunaux Populaires de la Révolu
tion .
ORDONNE :
37
ORDONNANCE no 84 / 1 /CNR /PRES complétant l’Ordon
nance no 83 / 26 /CNR /PRES fixant la procédure applicable
devant les Tribunaux Populaires de la Révolution ( T.P.R.)
LE PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE LA REVOLUTION
CHEF DE L'ETAT
38
+
ZATU no 85-008 /CNR /PRES portant modifications des
articles 4 et 28 et complètant l'article 33 de l'ordonnan
ce no 84-02 /CNR /PRES du 30 janvier 1984 portant
création des Tribunaux Populaires de la Révolution et
déterminant la procédure applicablé devant ces Juridic
tions.
LE PRESIDENT DU FASO
PROCLAME
39
Art. 2. - L'article 28 de l'ordonnance ci-dessus citée est
modifiée ainsi qu'il suit :
Au lieu de : " Les entreprises publiques ou para -publiques
qui prétendent avoir été lésées par un crime ou un délit
peuvent se constituer partie civile devant les Tribunaux
Populaires de la Révolution ” .
P. le Président du Faso
40
ORDONNANCE no 83 /27 /CNR /PRES modifiant la loi no
15 /59 /AL du 31 août 1959, relative aux crimes et délits
contre la Constitution et contre la Paix Publique.
LE PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL DE LA REVOLUTION
CHEF DE L'ETAT
Vu la proclamation du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance n° 83 / 1 / CNR du 4 août 1983 , portant création du
Conseil National de la Révolution ;
Vu le décret no 83/ 21 /CNR/PRES du 24 août 1983 , portant
composition du Gouvernement de la République de Haute -Volta;
Vu la loi 15/ 59/AL du 31 août 1959 , relative aux crimes et délits
contre la Constitution et contre la Paix Publique ;
ORDONNE
Au lieu de :
41
Dans les cas exprimés à l'article précédent et au présent
article, les peines prévues aux articles 36 et 37 seront applica
bles à tout militaire ou assimilé qui aura détourné ou dissipé
des deniers ou effets actifs en tenant lieu , ou des pièces,
titres, actes, effets mobiliers ou des armes, munitions, matiè
res, denrées ou des objets quelconques appartenant à l'Etat ,
à l'ordinaire, à des militaires ou des particuliers s'il en était
comptable aux termes des règlements.
Art . 38. Dans les cas exprimés aux trois articles précédents,
il sera toujours prononcé contre le condamné une amende
dont le maximum sera le quart des restitutions et indemnités,
et le minimum le douzième .
42
Dans tous les cas, la confiscation des biens du coupable
sera obligatoirement prononcée jusqu'à concurrence du
montant réévalué en hausse des sommes au remboursement
desquelles il aura été condamné.
43
ORDONNANCE no 85 / 3 /CNR /PRES fixant les modalités
d'exécution de la contrainte par corps à l'encontre des
personnes condamnées par les Tribunaux Populaires de
la Révolution.
ORDONNE
45
Art. 3. - Néanmoins , sur demande appuyée d'un engage
ment ferme et crédible du condamné, le délai de deux mois
indiqué à l'article 2 ci-dessus peut-être renouvellé par le
Garde des Sceaux , Ministre de la Justice .
46
KITI no 85 /26 /CNR /PRES/MĘD /MIJ portant création
d'Equipes Mobiles d'Investigation.
LE PRESIDENT DU FASO
Vu la proclamation du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance n° 83/ 1 / CNR du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance no 84/ 43/CNR/PRES du 2 août 1984 , portant
changement d'appellation et symboles de la Nation ;
Vu le Kiti no 85/ 2 /CNR/PRES portant création des structures
dirigeantes de l'exécutif révolutionnaire au Burkina Faso ;
Vu le Kiti n° 85/3/CNR/PRES portant composition du Gouverne
ment Révolutionnaire du Burkina Faso .
PRONONCE :
Article premier. – Il est créé des équipes mobiles d'inves
tigation (E.M.I. ) sur le Territoire National du Burkina Faso .
Art. 2. – Chaque Equipe est composée de trois membres :
- 1 Militaire
- 1 Gendarme
- 1 Délégué des Comités de Défense de la Révolution ;
Art. 3. - Le contrôle et la coordination de l'activité des
Equipes Mobiles d'Investigation sont assurés par le Ministre
de la Justice, Garde des Sceaux .
Art. 4. - Les Equipes Mobiles d'Investigation ont pour
mission :
de faire l'état des biens mobiliers et immobiliers des
personnes poursuivies devant les Tribunaux Populaires de la
Révolution ;
- de procéder à toutes investigations et enquêtes sur les
affaires dont elles seront saisies ;
de recueillir toutes informations et de rassembler tous
éléments susceptibles de faciliter le travail des Tribunaux
Populaires de la Révolution.
Ils pourront le cas échéant être requis pour l'exécution des
jugements des Tribunaux Populaires de la Révolution.
47
Il en est de même de toutes autres personnes se trouvant
sur le Territoire National et de tous Nationaux se trouvant
à l'étranger dont une E.M.I. jugera utile de réquérir les
services.
Art. 6. Chaque Equipe a compétence sur toute
l'étendue du Territoire National y compris les Représenta
tions diplomatiques du Burkina Faso à l'étranger.
Art . 7. – Les membres des Equipes Mobiles d'Investigation
sont nommés par Raabo du Garde des Sceaux Ministre de la
Justice sur proposition du Secrétaire Général National des
C.D.R.
48
Zatu no 85-002 / CNR /PRES portant dispositions transitoires
pour le jugement des Affaires Criminelles.
LE PRESIDENT DU FASO,
PROCLAME
49
Art. 3. - Le Tribunal siège sans la présence du Ministère
Public et d'Avocat.
Recours
50
LES TRIBUNAUX POPULAIRES
ORDONNE
53
Art. 3. - Il est créé au chef lieu de chaque Province un
Tribunal Populaire d'Appel (TPA), Son ressort territorial est
la Province .
54
DECRET no 85 /405 /CNR /PRES /MED /MIJ portant organisa
tion et fonctionnement des Tribunaux Populaires de
Secteurs, Villages Départements et Provinces au Burkina
Faso .
LE PRESIDENT DU FASO
DECRETE
CHAPITRE I
Composition
Article premier - Le Tribunal Populaire de Conciliation
est composé :
- d'un président;
- d'un vice -président;
- de deux juges ;
55
- de deux juges suppléants;
d'un secrétaire ;
- d'un secrétaire suppléant.
Art. 2. - Les membres du Tribunal Populaire de Concilia
tion sont élus par l'assemblée générale du Comité de village
ou de secteur. Cette assemblée est convoquée par le Bureau
du Comité .
En outre , le président et le vice-Président sont nommés par
arrêté du Haut Commissaire, sur la liste des membres élus.
56
Art. 7. - Lorsqu'il est salarié l'absence d'un membre du
T.P.C. de son lieu de travail pour les activités du tribunal ne
peut porter atteinte à ses rémunérations et autres avantages
qui lui sont reconnus à temps plein .
CHAPITRE II
Attributions et compétence
Section 1. - Attributions.
57
30 ) De certaines infractions limitativement énuriérées :
B - Compétence territoriale
58
CHAPITRE III
Fonctionnement
Art. 16. – Les débats sont publics. Nul ne peut être inter
dit d'y assister. Toutefois, lorsque la publicité est dangereuse
pour l'ordre public et les moeurs, le tribunal peut ordonner
que l'affaire sera débattue à huis clos. Il peut en faire de
même lorsque le litige porte sur des faits dont l'exposé en
public porte atteinte à l'intimité des parties au point de res
treindre leur libre expression .
59
Le huis clos peut être demandé par les parties et le tribu
nal apprécie .
En tout état de cause, les débats commencés en public
peuvent se poursuivre à huis clos et inversement .
Art . 17. - Le Tribunal peut se transporter en tout lieu en
vue de recueillir des témoignages ou de constater des faits
susceptibles d'aider à la manifestation de la vérité .
60
Art. 24 . Lorsqu'une partie civile ne comparaît pas, soit
en personne , soit par représentation , alors que la preuve est
faite qu'elle a été régulièrement informée du jour de l'audien
ce , elle est considérée comme ayant désisté de sa demande , et
l'affaire peut être rayée du rôle.
Lorsque le défendeur ou le témoin refuse de comparaîttre
ou de répondre aux questions , il peut être jugé sur le champ
et condamné à une peine d'amende qui ne peut excéder
1 000 francs.
61
Il y a carence , lorsqu’une ou plusieurs parties intéressées
au litige ne comparaissent pas quoique régulièrement convo
quées.
En cas de non - conciliation ou de carence, le procès-verbal
est remis à la partie la plus diligente qui peut saisir le tribunal
départemental au contentieux .
Art. 28. - La conciliation est exclusive de toute condam
nation privative de liberté . L'exécution forcée sur les biens
est applicable aux obligations contenues dans le procès-verbal
de conciliation .
62
TITRE II
CHAPITRE I
Composition
Art. 29. – Le Tribunal Populaire Départemental
comprend :
63
Dans ce dernier cas, la durée du mandat du membre
entrant est égale au reliquat du mandat du membre défail
lant.
Art. 33. – Les mandats sont renouvellés tous les deux ans
par élections de nouveaux membres, un mois avant la fin des
mandats des anciens membres.
L'Assemblée Générale du Comité Départemental est con
voquée par le bureau du Comité sur invitation du président
du Tribunal en exercice. Les nouveaux membres prennent
fonction le jour de la fin du mandat des membres précédents.
CHAPITRE II
64
B ) Des actions contentieuses :
65
CHAPITRE III
Fonctionnement du T.P.D.
66
Il rejette tout ce qui tendrait à compromettre la dignité
des membres du Tribunal et des personnes présentes, ou tout
ce qui tendrait à prolonger inutilement les débats.
Les juges participent avec voix délibératives aux débats.
Ils adressent directement leurs questions aux parties et aux
témoins.
67
Le témoin ou le défendeur qui refuse de comparaître ou
de répondre aux questions peut être condamné à une amende
qui n'excède pas 1 500 francs.
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
Du jugement
Art. 47. - En cas d'échec dans la procédure de concilia
tion , et dans les litiges ayant déjà fait l'objet de non concilia
tion, le Tribunal Populaire Départemental instruit et juge
selon la procédure contentieuse .
68
Art. 48. – Les jugements des Tribunaux Populaires Dépar
tementaux sont exécutoires à l'expiration des délais de
recours prescrits aux articles suivants du présent décret .
Ils peuvent être exécutés par le moyen de la contrainte par
corps, fixée par le Tribunal pour une durée de 5 à 10 jours.
La contrainte par corps consistera en de travaux d'intérêt
commun exécutés sous l'autorité du bureau du Comité
départemental.
Il leur est applicable l'exécution forcée sur les biens. Cette
contrainte ne peut s'appliquer à la fois au mari et à la femme.
Art. 49. - Les décisions du Tribunal Départemental sont
exclusives de toute condamnation privative de liberté. Le
Tribunal peut cependant assortir sa décision d'une amende
qui ne peut excéder 20 000 francs.
Les amendes peuvent être recouvrées par exécution forcée
sur les biens ou par la contrainte par corps selon les condi
tions de l'article 48 .
CHAPITRE VI
Voies de recours
69
TITRE III
CHAPITRE I.
Composition - Nomination
70
En cas de vacance prolongée, ils sont remplacés selon les
modalités de désignation et de nomination de l'article 54.
Les conditions de désignation des Juges non professionnels
par le Conseil Provincial obéissent à celles prescrites pour
l'élection des membres des TPD et TPC .
CHAPITRE II .
Attribution et compétence
CHAPITRE III
71
Le calendrier et le rôle sont affichés en un lieu accessible
au public et une copie en est remise à chaque membre du
Tribunal .
72
Le secrétaire prend note des déclarations des parties et
témoins. Il ne prend pas part aux débats, ni aux délibérés.
Art. 64 . Les parties et les témoins comparaissent en
personne .
Les parties peuvent se faire représenter à l'audience par un
parent, ami ou allié. Après avoir vérifié le lien de parenté ou
d'alliance, le Tribunal s'assure que la représentation n'est pas
de nature à compromettre les intérêts des parties représen
tées .
Toute personne qui estime qu'elle a un intérêt lié à la
présente affaire peut se joindre aux débats jusqu'au prononcé
du jugement .
Le TPA peut , de même, faire venir à la barre toute
personne susceptible d'apporter un éclairage aux débats, ou
d'office, mettre en cause toute personne, même non citée .
Art. 65 . Le témoin qui refuse de comparaître ou de
répondre aux questions peut être jugé sur le champ et
condamné à une peine d'amende qui ne peut excéder
2 000 francs. Si le défaut de comparution est le fait de la
partie défenderesse, celle-ci est condamnée à la même peine,
outre le défaut qui peut être prononcé contre elle.
Si le défaut de comparution est le fait du demandeur au
recours , le Tribunal peut décider de la radiation de l'affaire
et la confirmation pure et simple du jugement du TPD .
CHAPITRE IV
73
Art. 67. – le TPA rend des décisions d'annulation ou de
confirmation .
Des condamnations
Art. 70 . -
Lorsque le recours est le fait du défendeur, le
TPA ne peut aggraver les condamnations prononcées par le
TPD .
74
Art. 71. – Lorsque le recours est le fait du demandeur, le
TPA peut aggraver les condamnations, seulement en ce qui
concerne les intérêts civils. Il peut également assortir ces
condamnations de la contrainte par corps de 5 à 10 jours
exécutoires en travaux d'intérêt commun effectués sous
l'autorité du bureau du Conseil provincial.
Dispositions générales
Art. 74. – Les parties ne sont tenues que par les obliga
tions et contraintes prescrites dans le dispositif d'un
jugement .
75
Art. 75. - Le Ministre d'Etat Délégué à la Présidence
chargé de la Justice, le Secrétaire Général National des
Comités de Défense de la Révolution sont chargés chacun en
ce qui le concerne de l'exécution du présent décret qui sera
enregistré et publié au Journal Officiel du Faso .
76
DECRET no 85/406 CNR / PRES /MED /MIJ portant création
d'une Délégation Générale à la Justice Populaire.
LE PRESIDENT DU FASO
DECRETE :
Conformément à l'article 5 de l'ordonnance no 85/37
portant création des Tribunaux Populaires de secteurs,
villages, départements et provinces, il est créé une Délégation
Générale à la Justice Populaire au Burkina Faso (DGJP ).
Objet : La Délégation Générale à la Justice Populaire est
un organe de contrôle des activités des Tribunaux Populaires
de secteurs, de villages, de départements et de provinces et un
Conseil de Discipline.
CHAPITRE I.
Composition
Article premier . - La Délégation Générale à la Justice
Populaire est placée sous l'autorité du Ministre de la Justice,
Garde des Sceaux qui en est le Président. Elle comprend une
délégation Centrale (DCJP) et des Délégations de Zones
(DZJP) .
77
Art. 2. – La Délégation Générale est chargée de la politi
que générale des Tribunaux Populaires sur la base des
rapports, avis et suggestions de la délégation centrale.
Elle est l'organe suprême de discipline des membres
desdits Tribunaux et du règlement des conflits de juridiction
et de tous incidents juridiques, politiques, sociaux pouvant
naître à l'occasion des activités de ces tribunaux.
78
Des délégués C.D.R. choisis parmi les membres des
Conseils Provinciaux à raison de deux délégués par Province
dont le Délégué à la Justice Populaire du Pouvoir Révolu
tionnaire Provincial.
CHAPITRE II .
Attributions
79
CHAPITRE III
80
DECRET no 85 /407/ CNR /PRES /MED /MIJ portant code de
conduite des membres des Tribunaux Populaires de Conci
liation des secteurs, villages, des Tribunaux Populaires
Départementaux et des Tribunaux Populaires Provinciaux
d'Appel.
LE PRESIDENT DU FASO
DECRETE :
81
Art. 2. - La faute disciplinaire s'apprécie, à l'égard des
juges professionnels, compte tenu des obligations qui décou
lent de leur subordination hiérarchique dans la magistrature
professionnelle.
A l'égard des juges non professionnels, la Délégation
Générale à la Justice Populaire constitue l'organe de discipli
ne .
82
Art. 5. – En dehors de toute action disciplinaire, le Garde
des Sceaux , Ministre de la Justice a pouvoir pour donner un
avertissement qu'il juge opportun , et ce, à l'égard de tout
juge des Tribunaux Populaires quelle que soit sa qualité .
83
Art . 8. - Les dispositions ci-dessus s'appliquent à tous les
juges et à tous les secrétaires, qu'ils soient titulaires ou sup
pléants .
84
DECRET no 85 /437 /CNR /PRES portant mesures transi
toires relatives au traitement des affaires dévolues aux
Tribunaux Populaires de secteurs, villages départements
et provinces
LE PRESIDENT DU FASO ,
DECRETE :
LE PRESIDENT DU FASO
LE PRESIDENT DU FASO ,
ORDONNE
89
KITI no 85 /25 /CNR /PRES portant attribution et compé
tence de Mandataires de Justice.
PRONONCE :
90
- les responsables des services administratifs, les Directeurs
des Organismes étatiques et para-étatiques, les Chefs des
entreprises privées sont tenus de déférer à toute réquisition
des Mandataires de Justice même verbale .
91
Ils accomplissent ce devoir avec probité, diligence, promp
titude et modération .
Tout refus d'instrumenter ou retard injustifié peut donner
lieu à des sanctions et engager la responsabilité civile du
Mandataire de Justice .
92
Les mesures ci-dessus sont prises sans préjudice des
sanctions qui peuvent intervenir dans le corps d'origine du
Mandataire de Justice pour les mêmes faits.
Art. 15. - Le Mandataire de Justice destitué cessera immé
diatement ses fontions dès notification de la décision de
destitution . Un inventaire des affaires est établi et signé par
lui avant son départ.
93
ORDONNANCE n085-50 /CNR /PRES portant suppression des
charges d'Huissiers de Justice, de Notaires et de Commis
saires Priseurs.
LE PRESIDENT DU FASO,
Vu la proclamation du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance no 1 /CNR/ du 4 août 1983 , portant création du
Conseil National de la Révolution ;
Vu le Décret n° 85-415 /CNR/PRES du 12 août 1985 , portant disso
lution du Gouvernement du Burkina Faso ;
Vu le Décret n° 85-416/CNR/PRES du 12 août 1985 , portant nomi
nation de Coordonnateurs Généraux Délégués auprès du Président du
CNR Président du Faso ;
Vu la loi 22 / AL du 20 octobre 1959 , portant statut général de la
Fonction Publique ensemble ses textes d'application ;
Vu l'ordonnance no 85-043 /CNR/PRES du 29 août 1985 portant
nouvelle organisation judiciaire au Burkina Faso ;
Vu le décret n ° 83-147 / CNR /PRES/ MJ du 11 octobre 1983 , portant
éorganisation de l'Administration Centrale du Ministère de la Justice ;
Vu le Décret no 60 /PRES / J du 29 janvier 1963 , fixant le tarif des
frais de justice alloués aux huissiers et Commissaires Priseurs;
Vu les nécessités d'une révolutionnarisation de l'appareil judiciaire
au Burkina Faso ;
ORDONNE
Article premier. - Les charges d'Huissiers de Justice , de
Notaires et de Commissaires Priseurs sont supprimées.
Art . 2. Les fonctions précédement dévolues aux
Huissiers de justice seront exercées exclusivement par les
fonctionnaires désignés à cet effet.
Art. 3. - Les fonctions notariales sont exercées de plein
droit par les Greffiers en Chef des Cours et des Tribunaux .
Art. 4. – Les taxes perçues à l'occasion des actes relevant
précédemment des fonctions d'Huissiers et de Notaires sont
intégralement reversées dans les caisses de l'Etat .
Art. 5 . Les Juridictions Civiles sont désormais saisies
directement par le plaignant sur simple requête .
Art. 6. – La présente Ordonnance qui abroge toutes dispo
sitions antérieures contraires sera exécutée comme loi de
l'Etat .
Ouagadougou , le 29 août 1985 .
Capitaine Thomas SANKARA
94
1
1
ZATU NO 86-004 /CNR /PRES portant suppression de juridic
tions à formation spéciale en matière d'infractions commi
Ses par des militaires et abrogation de certains articles du
code de procédure pénale .
LE PRESIDENT DU FASO ,
Vu la proclamation du 4 août 1983 ;
Vu l'ordonnance n° 83-001 /CNR du. 4 août 1983 , portant création
du Conseil National de la Révolution ;
Vu l'ordonnance no 68.07 / PRES du 21 février 1968 , portant institu
tion d'un code de Procédure Pénale ;
Vu l'ordonnance no 70-034/PRES/DN/J du 13 août 1970 , relative
aux infractions d'ordre militaires et aux peines qui leurs sont appli
cables ;
Vu l'ordonnance no 70-069/ PRES/J du 30-12-1970 , relative à la
compétence et à l'organisation judiciaire en matière de justice militai
re ;
Vu l'ordonnance 85-043/CNR/PRES du 29 août 1985 , portant
nouvelle organisation judiciaire au Burkina Faso ;
Vu le décret n ° 85-329 / CNR /PRES/ MED/ MIJ du 19 juillet 1985,
portant réoganisation de l'Administration Centrale du Ministère de la
Justice .
PROCLAME :
Article premier . - Sont supprimées les Juridictions à for
mation spéciale en matière d'infractions de droit commun
commises par des Militaires ou assimilés.
Art. 2. - Sont abrogées les dispositions des articles 663 à
669 du code de procédure pénale en matière de crimes et
délits commis par des Magistrats et certains fonctionnaires de
l'Etat .
Art. 3. - Les Juridictions ordinaires sont compétentes
pour instruire et juger les infractions de droit commun
commises par des militaires ou assimilés, conformément aux
règles de procédure qui leur sont applicables.
Art. 4. – Ces Juridictions sont également compétentes
pour instruire et juger les crimes et délits commis par les
Magistrats de l'ordre judiciaire et administratif, ainsi que
ceux commis par les Hauts Commissaires, les Préfets, et tous
autres Officiers de Police Judiciaire sans distinction des
conditions dans lesquelles ces infractions sont commises.
Art. 5. – La présente Zatu sera publiée au Journal Officiel
du Faso .
Ouagadougou , le 16 janvier 1986 .
Capitaine Thomas SANKARA
95
CIRCULAIRE
AUX
96
L'objectif des Tribunaux Populaires étant la conscientisa
tion et l'éducation des masses, la création d'un climat de
camaraderie et l'élimination des tares féodales et les coutu
mes rétrogrades, le règlement des conflits dans les villages et
les secteurs s'effectue par le biais de la conciliation qui use
de la pression morale par la critique en vue d'amener les
parties à l'autocritique.
La notion de conciliation est donc prise ici au sens large en
ce qu'elle peut concerner même des affaires infractionnelles.
Le dernier alinéa de l'article 43 , qui stipule que toute
personne qui estime qu'elle a un intérêt lié à l'affaire présente
peut se joindre aux débats et à tout moment jusqu'au
prononcé du jugement doit être compris de la façon suivante :
Toute personne peut intervenir si elle a un intérêt quelconque
dans l'affaire et ce pendant les débats et jusqu'à la clôture.
Le grand A de l'article 35 fixe la compétence d'attribu
tion du Tribunal Populaire Départemental ( TPD ) en matière
de situations non contentieuses relevant de l'état des person
nes .
97
DECLARATION DU C.N.R.
99
IMPRIMERIE NATIONALE Dépôt Légal nº 1847
UNIVERSITY OF ILLINOIS -URBANA
3 0112 070736498