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Code électoral 2021


Loi n°2021‐35 du 23 juillet 2021

[NB ‐ Loi n°2021‐35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral]

Titre 1 ‐ Dispositions communes à l’élection du Président de la République, aux


élections des députés, des hauts conseillers, des conseillers départementaux et
municipaux

Chapitre préliminaire ‐ De la gestion et du contrôle du processus électoral

Section 1 ‐ L’Administration électorale

Art.L.1.- Le Ministère chargé des élections est, dans les conditions et modalités
déterminées par le présent Code, compétent pour la préparation et l’organisation des
opérations électorales et référendaires.

A l’étranger, cette compétence est exercée, en rapport avec le Ministère chargé des
Affaires Etrangères, dans les conditions et modalités déterminées par le présent Code.

Le Ministère chargé des Sénégalais de l’Extérieur participe à l’information et à la


sensibilisation des Sénégalais résidant à l’étranger.

Art.L.2.- Le Ministère chargé des élections assure la gestion des listes électorales et du
fichier général des électeurs.

Art.L.3.- Sous l’autorité du Ministre chargé des élections, les services centraux, en
relation avec les autorités administratives, assurent la mise en œuvre des prérogatives
indiquées dans les articles premier et 2 du présent Code.

A l’étranger, le Ministère chargé des élections met en œuvre les compétences définies à
l’article premier alinéa 2 du présent Code, en relation avec les services centraux du
Ministère chargé des Affaires étrangères, les Ambassades et les Consulats.

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Section 2 ‐ La Commission électorale nationale autonome (CENA)

Art.L.4.- Il est créé une Commission électorale nationale autonome, en abrégé C.E.N.A.
Elle a son siège à Dakar.

La C.E.N.A est une structure permanente, dotée de la personnalité juridique et de


l’autonomie financière.

Art.L.5.- La C.E.N.A contrôle et supervise l’ensemble des opérations électorales et


référendaires. Elle veille, en particulier, à leur bonne organisation matérielle et apporte
les correctifs nécessaires à tout dysfonctionnement constaté.

La C.E.N.A fait respecter la loi électorale de manière à assurer la régularité, la


transparence, la sincérité des scrutins en garantissant aux électeurs, ainsi qu’aux
candidats en présence, le libre exercice de leurs droits.

Art.L.6.- La C.E.N.A est obligatoirement présente à tous les niveaux de conception,


d’organisation, de prise de décision et d’exécution depuis l’inscription sur les listes
électorales jusqu’à la proclamation provisoire des résultats.

En cas de non-respect des dispositions législatives et règlementaires relatives aux


élections ou référendums par une autorité administrative, la C.E.N.A, après une mise en
demeure, peut prendre des décisions immédiatement exécutoires d’injonction, de
rectification, de dessaisissement, de substitution d’action dans le cadre des opérations
électorales et référendaires, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions
compétentes.

Art.L.7.- La C.E.N.A comprend douze membres nommés par décret. Ils sont choisis parmi
les personnalités indépendantes exclusivement de nationalité sénégalaise, connues pour
leur intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle, leur neutralité et leur impartialité,
après consultation d’institutions, d’associations et d’organismes tels que ceux qui
regroupent Avocats, Universitaires, Défenseurs des Droits de l’Homme, Professionnels
de la communication ou toute autre structure.

La C.E.N.A est dirigée par un Président, assisté d’un Vice-président et d’un Secrétaire
général nommés par décret.

Les membres de la C.E.N.A sont nommés pour un mandat de six ans renouvelables par
tiers tous les trois ans.

Dans l’exercice de leurs fonctions, les membres de la C.E.N.A ne doivent solliciter ni


recevoir d’Instructions ou d’ordre d’aucune autorité publique ou privée.

Dans l’accomplissement de sa mission, la C.E.N.A peut, en cas de besoin, recourir aux


services d’experts indépendants.

Art.L.8.- La C.E.N.A met en place dans les départements et les ambassades ou consulats,
des structures correspondantes dont la composition et le fonctionnement sont
déterminés par décret sur proposition de la C.E.N.A.

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Art.L.9.- Il ne peut être mis fin, avant l’expiration de son mandat, aux fonctions d’un
membre de la C.E.N.A que sur sa demande ou pour incapacité physique ou mentale,
dûment constatée par un médecin désigné par le Conseil de l’Ordre, après avis conforme
de la C.E.N.A.

L’empêchement temporaire d’un membre est constaté par la C.E.N.A. Si cet


empêchement se prolonge au-delà de cinq réunions statuaires consécutives, il est mis fin
aux fonctions de l’intéressé dans les conditions prévues au premier alinéa.

En cas d’empêchement définitif ou de démission d’un membre, il est pourvu à son


remplacement par décret et par une personne appartenant à l’Institution, l’association
ou l’organisme dont il est issu.

Le membre nommé pour remplacer un membre de la C.E.N.A, achève le mandat de celui-


ci.

Art.L.10.- Ne peuvent être membres de la C.E.N.A :


 les membres du Gouvernement ;
 les magistrats en activité ;
 les membres d’un Cabinet ministériel ;
 les personnes exerçant un mandat électif ;
 les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets ainsi que leurs adjoints en activité ou à
la retraite depuis moins de cinq ans ;
 les personnes inéligibles en vertu de l’article LO.160 du Code électoral ;
 les candidats aux élections contrôlées par la C.E.N.A ;
 les parents jusqu’au deuxième degré des candidats à la Présidence de la République ;
 les membres d’un groupe de soutien à un parti, à une liste de candidats ou à un
candidat ;
 toute autre personne régie par un statut spécial l’empêchant d’exercer d’autres
fonctions.

Art.L.11.- Les attributions de la C.E.N.A sont les suivantes :


 superviser et contrôler tout le processus d’établissement et de gestion du fichier
électoral, avec un droit d’accès à la documentation relative aux analyses, à la
configuration physique du matériel et des équipements informatiques, à la
programmation et aux procédures de saisie, de mise à jour, de traitement et de
restitution des données ; chaque année, la C.E.N.A rend compte de l’exécution de
cette attribution ;
 superviser et contrôler l’établissement et la révision des listes électorales par la
nomination d’un contrôleur auprès de toute commission ou toute structure chargée
de l’inscription sur les listes électorales, ainsi que leur révision ou refonte ; ce
contrôleur garde un feuillet de l’attestation d’inscription ou de modification de
l’inscription de chaque électeur, appose son visa sur le récépissé d’inscription remis
à l’électeur et sur la souche qui sert à la saisie informatique ; contrôler et superviser
toute mise à jour de la carte électorale ;
 superviser et contrôler l’impression, la distribution et la conservation des cartes
d’érecteur ; la C.E.N.A. est informée de tout le processus d’appel à concurrence et de

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commande des cartes d’électeur ; un contrôleur, nommé par elle, est présent de droit
dans toute commission ou structure chargée de fabriquer, de ventiler et de distribuer
des cartes d’électeur ;
 superviser et contrôler le dépôt des dossiers de candidature aux élections
législatives, départementales et municipales en vue d’apposer son visa sur le
récépissé pour attester du dépôt dans les formes et délais légaux. Les listes de
candidats sont déposées en doubles exemplaires. Un exemplaire est remis à la
C.E.N.A ;
 veiller à ce que, la liste des électeurs par bureau de vote, soit remise quinze jours au
moins avant la date du scrutin :
- aux candidats et aux listes de candidats, sur support électronique et en version
papier ;
- et à la C.E.N.A dans les mêmes formes.
 superviser et contrôler la commande et l’impression des bulletins de vote ;
 veiller à ce que la publication de la liste des bureaux de vote soit faite au plus tard
trente jours avant le scrutin, ainsi que sa notification aux candidats et listes de
candidats ;
 valider la nomination des membres des commissions de révision, des membres des
commissions de distribution, ainsi que des membres des bureaux de vote, désignés
par l’Administration ;
 superviser et contrôler avec les partis politiques, la mise en place du matériel et des
documents électoraux. Cette mise en place doit être effective la veille du jour du
scrutin ;
 contrôler et superviser la publication des listes électorales, et faire procéder aux
rectifications nécessaires ;
 contrôler le caractère permanent de la distribution en procédant au décompte des
cartes d’électeur non retirées lors des séquences de passation d’activité entre
l’autorité administrative et la commission administrative, faire l’inventaire des cartes
d’électeur et dresser un rapport circonstancié ;
 désigner ses contrôleurs dans tous les bureaux de vote ;
 participer au choix des observateurs nationaux et internationaux ;
 cosigner les cartes des plénipotentiaires auprès des autorités administratives
compétentes et des mandataires dans les lieux de vote des candidats ou listes de
candidats. Cette formalité est accomplie par les démembrements de la CENA ;
 superviser le ramassage et la transmission des procès-verbaux des bureaux de vote
aux lieux de recensement et la centralisation des résultats ; à cet effet, le
représentant de la CENA fait obligatoirement partie du convoi ;
 participer aux travaux des commissions départementales et nationales de
recensement des votes ;
 garder, par devers elle, copie de tous les documents électoraux ;
 contribuer à l’éducation civique des citoyens en matière d’expression du suffrage ;
 faire toutes propositions relatives à l’amélioration du Code électoral.

Art.L.12.- Pour les besoins de la supervision et du contrôle de la gestion du fichier


électoral par la C.E.N.A, l’Administration est tenue d’assurer le processus de la révision
de tous les enregistrements du fichier électoral.

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L’organisation du traitement du fichier doit garantir toutes les possibilités de contrôle


visant la reconstitution de tout enregistrement vers son origine et vice-versa,
L’Administration est tenue, pour ce faire, d’assurer la conservation séquentielle et
chronologique par lieu, date et numéro d’ordre de tous les documents électoraux, en
particulier des carnets d’inscription, de modification et de radiation sur les listes
électorales des registres de distribution des cartes d’électeur.

Toute inscription sur le fichier électoral doit porter date et lieu de présentation de
l’électeur devant la commission d’inscription ou de révision, ainsi que les références de
la commission.

Art.L.13.- La C.E.N.A veille à ce que la loi électorale soit appliquée aussi bien par les
autorités administratives que par les partis politiques, les candidats et les électeurs.

En cas de non-respect des dispositions législatives et règlementaires relatives aux


élections ou référendums par une autorité administrative, la C.E.N.A lui enjoint de
prendre les mesures de correction appropriées. Si l’autorité administrative ne s’exécute
pas, la C.E.N.A dispose du pouvoir de dessaisissement et de substitution d’action dans le
cadre des opérations électorales et référendaires à l’égard de l’agent responsable,
nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes.

Elle propose, en outre, des sanctions administratives contre l’agent responsable et


s’assure de leur exécution.

Les manquements commis par les partis politiques, les candidats ou les électeurs, sont
portés par la C.E.N.A devant les autorités judiciaires qui statuent dans les soixante-douze
heures à compter de la saisine.

Le procureur de la République ou son délégué, saisi d’une plainte par la C.E.N.A à


l’occasion des opérations électorales, garde l’initiative des poursuites. Toutefois dans la
mise en œuvre de cette action, la C.E.N.A est jointe à toutes étapes de la procédure.

En cas de besoin, la C.E.N.A peut saisir la juridiction compétente par citation directe du
mis en cause.

La saisine des juridictions se fait sans frais.

Art.L.14.- Sauf cas de flagrant délit, les membres de la C.E.N.A ne peuvent être
poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés pour-des opinions exprimées ou des
actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Art.L.15.- La C.E.N.A est dotée d’un secrétariat dirigé par un Secrétaire général nommé
par décret sur proposition de son Président et chargé, sous l’autorité de celui-ci, de :
 l’administration de la C.E.N.A ;
 l’établissement des procès-verbaux des réunions de la C.E.N.A ;
 la réception, la gestion et la conservation de la documentation relative aux élections ;
 l’information du public.

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Art.L.16.- La C.E.N.A établit son règlement intérieur.

La C.E.N.A exerce ses fonctions soit de sa propre initiative, soit sur saisine par les partis
politiques en compétition, les candidats ou listes de candidats ou les électeurs.

Art.L.17.- La C.E.N.A est tenue informée du calendrier d’exécution des différentes tâches
du processus électoral.

La C.E.N.A assiste aux rencontres entre les partis politiques et l’Administration. Elle
reçoit ampliation des correspondances entre l’Administration et les partis politiques.

Elle reçoit copie de tous les comptes rendus et de tous les procès-verbaux des réunions
tenues par l’Administration dans le cadre de l’organisation des élections.

Dans l’accomplissement de leur mission, les membres de la C.E.N.A et de ses


démembrements ont accès à toutes les sources d’information et aux médias publics.

Les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets et leurs adjoints, les agents de
l’Administration territoriale, les maires, les présidents de Conseil départemental, les
chefs de village, ainsi que les présidents de bureau de vote, des commissions
administratives de révision et de distribution et de façon générale, toute autorité ou tout
agent intervenant dans le processus électoral, sont tenus de leur fournir tous les
renseignements et de leur communiquer, sans délai, tous les documents dont ils peuvent
avoir besoin dans l’exercice de leurs fonctions.

Art.L.18.- La C.E.N.A s’adjoint, le jour du scrutin, des superviseurs désignés par son
Président qui leur délivre des ordres de mission garantissant les droits attachés à leur
qualité et définissant les fonctions qui leur ont été confiées. Leurs frais de mission sont
inscrits au budget de la C.E.N.A Ces superviseurs procèdent à des contrôles, sur pièce et
sur place.

Les dispositions de l’article L.14 relatives aux immunités sont applicables aux
superviseurs de la C.E.N.A. le jour du scrutin, ainsi qu’aux contrôleurs de la C.E.N.A.
pendant l’exercice de leur mission.

Les superviseurs de la C.E.N.A sont choisis parmi les fonctionnaires et agents publics en
activité ou à la retraite, les agents du secteur privé ou tout sénégalais majeur jouissant
de ses droits civiques et politiques, sans appartenance politique et sachant lire et écrire
dans la langue officielle.

Art.L.19.- Les membres de la C.E.N.A prêtent serment devant le Conseil constitutionnel.

Les membres des commissions électorales départementales autonomes prêtent serment


devant les juridictions de leur ressort.

Les membres des Délégations de la C.E.N.A auprès de chaque ambassade ou consulat du


Sénégal dans les pays où les ressortissants sénégalais participent aux élections, prêtent
serment devant le Chef de la Mission diplomatique.

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Art.L.20.- La C.E.N.A informe régulièrement l’opinion publique de ses activités et de ses


décisions par la presse ou par toute autre voie jugée opportune.

Des rencontres peuvent avoir lieu entre la C.E.N.A et les partis politiques légalement
constitués, à l’initiative de la première ou à la demande des derniers.

Art.L.21.- La C.E.N.A élabore son budget en rapport avec les services techniques
compétents de l’Etat et l’exécute conformément aux règles de la comptabilité publique.

Les crédits nécessaires au fonctionnement et à l’accomplissement des missions de la


C.E.N.A et de ses démembrements, font l’objet d’une inscription autonome dans le
budget général. Ils sont autorisés dans le cadre de la loi de finances Les crédits
correspondants sont à la disposition de la C.E.N.A dès le début de l’année financière.

La C.E.N.A est dotée d’un ordonnateur de crédit en la personne de son Président et d’un
Comptable public nommé par le Ministre des Finances.

Art.L22.- La C.E.N.A fait un rapport général après chaque élection ou référendum et


l’adresse au Président de la République dans les trois mois qui suivent le scrutin.

La C.E.N.A établit un rapport annuel d’activités qu’elle adresse au Président de la


République, au plus tard un mois après la fin de l’année écoulée.

La C.E.N.A publie le rapport général et le rapport annuel d’activités, au plus tard dans les
quinze jours suivant leur transmission au Président de la République.

Art.L.23.- Des indemnités et frais de mission sont accordés aux membres de la C.E.N.A
dans les conditions fixées par décret.

Section 3 ‐ Des cours d’Appel

Art.LO.24.- Les compétences dévolues en matière électorale à la Cour d’Appel dans le


cadre du présent Code sont exercées par la Cour d’Appel de Dakar. Toutefois, chaque
Cour d’Appel est compétente pour les élections départementales et municipales au
niveau des circonscriptions électorales de son ressort. Dans le cas où la Cour d’Appel
concernée n’est pas installée, la Cour d’Appel de Dakar est compétente.

Section 4 ‐ De l’Observation électorale

Art.L.25.- Toute organisation nationale ou internationale ou tout particulier dont la


demande d’accréditation est acceptée par le gouvernement du Sénégal peut observer
l’élection présidentielle, les élections législatives, l’élection des hauts conseillers, les
élections départementales et municipales au Sénégal comme à l’étranger.

Les modalités ainsi que les conditions pour exercer les missions d’observation sont
précisées par décret.

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Chapitre 1 ‐ Le Corps électoral

Art.L.26.- Sont électeurs :


 les sénégalais des deux sexes, âgés de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs
droits civils et politiques et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi ;
 les étrangers naturalisés sénégalais qui n’ont conservé aucune autre nationalité en
application de l’article 16 bis du Code de la Nationalité sénégalaise ;
 les étrangers qui ont acquis la nationalité sénégalaise par mariage, sauf opposition
du gouvernement par décret pendant un délai d’un an en application de l’article 7 du
Code de la Nationalité sénégalaise.

Art.L.27.- Le droit de vote est reconnu à l’ensemble des Membres des corps militaires et
paramilitaires de tous grades ainsi qu’aux fonctionnaires qui en sont privés par leur
statut particulier.

Les membres des corps militaires et paramilitaires ne votent pas aux élections
territoriales. A cette occasion, Ils sont retirés des listes d’émargement des bureaux de
vote où ils sont régulièrement inscrits.

A l’enrôlement ou à l’occasion d’une révision, un signe particulier permet de distinguer


le militaire ou paramilitaire de l’électeur civil.

Chapitre 2 ‐ Les listes électorales

Section 1 ‐ Conditions d’inscription sur les listes électorales

Art.L.28.- Nul ne peut refuser l’Inscription sur les listes électorales :


 1° à un citoyen sénégalais jouissant de ses droits civils et politiques et remplissant
les conditions fixées par les articles L.34 à L.36 ;
 2° à un citoyen sénégalais par naturalisation, après la date d’acquisition de la
nationalité sénégalaise ou, pour l’un des conjoints ayant acquis la nationalité
sénégalaise par le mariage, après la date d’expiration du délai d’incapacité prévu par
l’article 7 du Code de la nationalité ;
 3° aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation,
bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie.

Les conditions dans lesquelles les sénégalais établis à l’étranger exercent leur droit de
voter sont déterminées par une loi.

Art.L.29.- Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale :


 1° les individus condamnés pour crime ;
 2° ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine
d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non
d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance,
trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics,

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corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits


passibles d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement ;
 3° ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une
peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit
autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions
de l’article L.28 ;
 4° ceux qui sont en état de contumace ;
 5° les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux
sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ;
 6° ceux contre qui l’Interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction
pénale de droit commun ;
 7° les incapables majeurs.

Art.L.30.- Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq ans
à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés
soit pour un délit visé à l’article L.29, troisième tiret, à une peine d’emprisonnement
sans sursis égale ou supérieure à un mois et inférieure ou égale à trois mois ou à une
peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois mois et inférieure ou
égale à six mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à
200.000 FCFA, sous réserve des dispositions de l’article L.28. Toutefois, les tribunaux, en
prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les
condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’élection.

Sans préjudice des dispositions de l’article L.29 et du premier alinéa du présent article,
ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai fixé par le jugement,
ceux auxquels les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des
lois qui autorisent cette interdiction.

Art.L.31.- N’empêchent pas l’Inscription sur les listes électorales :


 1° les condamnations pour délit d’imprudence, hors le cas de délit de fuite
concomitant ;
 2° les condamnations prononcées pour une infraction autre que celles prévues par
l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés commerciales et des
groupements d’intérêt économique et de la loi du 29 juillet 1985 sur les sociétés qui
sont qualifiées de délit mais dont la répression n’est pas subordonnée à la preuve de
la mauvaise foi de leurs auteurs et qui ne sont passibles que d’une amende ;
 3° les condamnations prononcées pour des infractions prévues aux articles 92 à 95
du Code pénal.

Art.L32.- Nul ne peut être inscrit sur plusieurs listes électorales ni être inscrit plusieurs
fois sur la même liste.

Art.L.33.- Il existe une liste électorale pour chaque commune, de même que dans
chaque représentation diplomatique ou consulaire.

Art.L.34.- Les listes électorales des communes comprennent :


 1° ceux qui y sont nés ;

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 2° ceux dont l’un des ascendants au premier degré y réside ;


 3° tous les électeurs qui ont leur domicile réel dans la commune ou qui y résident
depuis six mois au moins ;
 4° ceux qui figurent depuis trois ans au moins sans interruption au rôle de la
contribution foncière des propriétés bâties ou non bâties, de la contribution des
patentes, de l’impôt général sur le revenu et, sils ne résident pas dans la commune,
auront déclaré vouloir y exercer leurs droits électoraux : sont également inscrits, les
membres des familles des mêmes électeurs compris dans la déclaration de l’impôt
général sur le revenu ;
 5° ceux qui sont assujettis à une résidence obligatoire en qualité de fonctionnaires ou
agents de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics.

Art.L35.- Sont également inscrites sur la liste électorale dans les communes, les
personnes qui, ne remplissant pas les conditions d’âge et de résidence lors de la
formation de la liste, les rempliront avant la clôture définitive.

Sont aussi inscrites sur la même liste électorale, lors des révisions exceptionnelles, les
personnes qui remplissent la condition d’âge au plus tard le jour du scrutin.

Art.L.36.- Les citoyens sénégalais établis à l’étranger et immatriculés au Consulat du


Sénégal, peuvent sur leur demande, être inscrits sur la liste électorale de l’une des
communes suivantes :
 1° commune de naissance ;
 2° commune de leur dernier domicile ou de leur dernière résidence à condition que
cette résidence ait été de six mois au moins ;
 3° commune où est inscrit l’un de leurs ascendants ou de leurs descendants au
premier degré.

Cette demande est reçue à la Représentation diplomatique ou consulaire et transmise


sur un imprimé spécial. Toutefois, s’il s’agit d’un électeur inscrit sur la liste électorale de
la juridiction, sa carte d’électeur est retirée en vue de sa radiation de ladite liste.

Section 2 ‐ Etablissement et révision des listes électorales

Art.L37.- Les listes électorales sont permanentes. Elles font l’objet d’une révision
annuelle initiée par l’Administration. Sauf cas de force majeure, cette révision dite
ordinaire se déroule dans les délais fixés par le présent Code.

La révision est exécutée par les commissions administratives composées d’un président
et d’un suppléant désignés par le préfet ou le sous-préfet, du maire ou de son
représentant et d’un représentant de chaque parti politique légalement constitué ou
coalition de partis politiques légalement constitués, déclarée à cet effet auprès de
l’autorité compétente.

Après validation de la liste des membres nommés par l’administration, la C.E.N.A est
tenue de désigner un contrôleur auprès de chaque commission administrative pour
supervision et contrôle.

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Les commissions administratives des communes sont compétentes dans leur ressort
pour procéder, sous la supervision et le contrôle de la C.E.N.A, aux opérations
d’inscription, de modification, de changement de statut et de radiation dans les
conditions fixées par décret.

Avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle est décidée par un décret
qui détermine la durée des opérations et le délai des contentieux. Dans ce cas, il n’y aura
pas de révision ordinaire. Toutefois, la révision exceptionnelle peut être décidée dans la
même forme en cas d’élection anticipée ou de référendum.

Si les délais d’organisation d’une élection anticipée ou d’un référendum ne permettent


pas le déroulement normal d’une révision exceptionnelle, l’élection ou la consultation
est faite sur la base de la liste électorale révisée dans l’année en cours.

Art.L.38.- La commission administrative doit faire figurer sur la liste électorale les
renseignements demandés par l’Administration chargée de l’établissement des listes
électorales et susceptibles d’identifier l’électeur, notamment les prénoms, nom, date et
lieu de naissance, filiation, profession, domicile ou résidence de taus les électeurs. Elle
doit signaler si l’électeur vit avec un handicap moteur.

Pour justifier son Identité, l’électeur présente sa carte d’identité biométrique CEDEAO.

Pour toutes opérations au niveau de la commission administrative, si l’adresse


domiciliaire qui figure sur la carte d’identité biométrique CEDEAO ne se trouve pas dans
la circonscription électorale, l’électeur est tenu de prouver son rattachement à la
circonscription par la production d’un certificat de résidence ou par la présentation de
tout autre document de nature à prouver le lien avec la collectivité, territoriale
déterminée suivant les conditions posées par les articles L.34 et L35 du présent Code.

Les pièces à produire ou à présenter sont énumérées par décret.

La personne est domiciliée au lieu de son principal établissement et pour son activité
professionnelle au lieu où elle exerce celle-ci.

Au sens du présent Code, la résidence s’entend comme le lieu d’habitation effective et


durable dans la commune.

L’inscription des membres des corps militaires et paramilitaires, sur les listes
électorales se fait sur la base de la carte d’Identité biométrique CEDEAO et de la carte
professionnelle ou d’une attestation en tenant lieu et délivrée par l’autorité compétente.

Lorsqu’un électeur formule plusieurs demandes d’inscription sur les listes électorales,
seule la première demande d’inscription est maintenue.

Art.L.39.- La commission administrative délivre à chaque électeur un récépissé portant


le numéro d’inscription sur la liste électorale, sa date de délivrance et le visa du
contrôleur de la C.E.N.A.

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Sous réserve d’une décision motivée et notifiée séance tenante à l’intéressé, la


commission administrative peut refuser de donner suite à une demande. Les modalités
de ce refus sont déterminées par décret.

Le recours contre les décisions de la commission administrative est porté devant le


Président du Tribunal d’Instance. Il est formé sur simple déclaration au greffe du
Tribunal d’Instance. Dans les dix jours suivant ladite déclaration, le Président statue
sans frais ni forme de procédure et sur simple avertissement donné trois jours à l’avance
à toutes les parties intéressées.

Art.L.40.- La radiation consiste à enlever un électeur régulièrement inscrit, de la liste


électorale, dans les conditions définies par le présent Code.

Un électeur inscrit sur la liste électorale ne peut être radié sans une décision motivée et
dûment notifiée.

La commission administrative peut procéder à des radiations dans les cas suivants :
 le décès de l’électeur ;
 l’incapacité juridique de l’électeur ;
 la demande de l’électeur. Elle intervient sur demande exclusive de l’électeur
concerné.

La procédure de la radiation d’office a principalement lieu lors de la période de


consolidation du fichier, après la publication des listes provisoires issues de la révision.
Elle est mise en œuvre par les autorités administratives compétentes et le service de
gestion du fichier général des électeurs. Elle est initiée pour l’électeur :
 dont le décès est dûment prouvé par un certificat de décès ;
 dont la contestation de l’inscription est avérée ;
 qui a perdu son statut d’électeur inscrit suite à une décision de justice ;
 qui a renoncé à sa nationalité sénégalaise.

Toutefois, si la constatation de l’autorité compétente a lieu pendant la révision, la


commission administrative peut enregistrer les résultats.

Les modalités pratiques de l’exécution de la radiation d’office sont déterminées par


décret.

Art.L.41.- Dans les conditions fixées par décret, l’électeur qui a fait l’objet d’une
radiation d’office, pour d’autres causes que le décès, conformément aux dispositions de
l’article L.40 alinéa 4, reçoit de la part de l’autorité administrative compétente,
notification écrite des motifs de la procédure intentée contre son inscription, à sa
dernière résidence connue.

Il peut, dans les cinq jours qui suivent, intenter un recours devant le Président du
Tribunal d’Instance.

Art.L.42.- Si la demande portée devant le Président du Tribunal d’Instance implique la


solution préjudicielle d’une question d’état, il renvoie préalablement les parties à se

Code électoral 2021 12



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pourvoir devant le juge compétent et fixe un délai de cinq jours dans lequel la partie qui
a levé la question préjudicielle devra justifier ses diligences.

Art.L.43.- Les listes des communes sont déposées à la préfecture ou à la sous-préfecture


et à la mairie. Elles sont communiquées et publiées dans les conditions fixées par décret.

Tout citoyen omis sur la liste électorale ou victime d’une erreur purement matérielle
portant sur l’un de ses éléments d’identification et détenant son récépissé peut exercer
un recours devant le Président du Tribunal d’Instance dans les vingt jours qui suivent la
publication de la liste électorale, soit directement, soit par l’intermédiaire de la C.E.N.A.

Tout électeur inscrit sur la liste électorale peut réclamer, dans les mêmes conditions,
l’inscription d’un électeur omis où la radiation d’un électeur indument inscrit. Le même
droit appartient à l’autorité administrative compétente.

Le Président du Tribunal d’Instance, saisi dans les formes décrites à l’alinéa 2 du présent
article, statue dans les délais fixés à l’alinéa 3 de l’article L.39 puis notifie sa décision
dans les deux jours à l’intéressé, au préfet ou au sous-préfet.

Art.L.44.- La décision du Président du Tribunal d’Instance est rendue en dernier ressort.


Elle peut être déférée en cassation devant la Cour suprême, conformément aux
dispositions de la loi organique sur ladite Cour.

Art.L.45.- Dans les affaires relevant de la compétence du Tribunal d’instance et relatives


au contentieux des inscriptions sur les listes électorales, le délai pour former un recours
devant la Cour suprême est, à peine d’irrecevabilité, de dix jours à compter de la
notification de la décision attaquée.

Art.L.46.- Le recours est formé par simple requête enregistrée au greffe du Tribunal
d’instance qui a rendu la décision attaquée. Il est notifié, dans les deux jours qui suivent,
par le greffier à la partie adverse, par lettre recommandée avec avis de réception ou par
tout moyen laissant trace écrite.

Le demandeur est dispensé du ministère d’avocat.

Art.L.47.- La partie adverse aura un délai de huit jours à compter de la notification pour
produire sa défense au greffe du Tribunal d’Instance.

Passé ce délai, le greffier adresse sans frais la requête accompagnée de toutes les autres
pièces fournies par les parties, au greffe de la Cour suprême qui la transcrit sur son
registre.

La Cour suprême porte aussitôt l’affaire à l’audience et statue sans frais, le procureur
général entendu.

En tout état de cause, compte tenu des délais en vigueur au niveau de certaines
juridictions, les décisions de justice rendues et transmises à l’autorité compétente ou au
service de gestion du fichier électoral, seront immédiatement prises en compte et

Code électoral 2021 13



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traitées dans le sens prescrit, nonobstant la clôture de la période de révision et du


traitement des mouvements.

Art.L.48.- Les listes électorales modifiées conformément aux dispositions des articles
L.39 à L.47 sont conservées dans les archives de la sous-préfecture, de la préfecture ou
de la gouvernance. Tout électeur peut en prendre communication et copie à ses frais.

Section 3 ‐ Contrôle des inscriptions sur les listes électorales

Art.L.49.- Le fichier général comprend deux fichiers spécifiques :


 le fichier des électeurs établis sur le territoire national composé des civils, et des
militaires et paramilitaires ;
 le fichier spécial des Sénégalais de l’Extérieur.

Un électeur ne peut figurer qu’une seule fois dans le fichier général.

Le Ministère chargé des Elections fait tenir le fichier général des électeurs, en vue du
contrôle des inscriptions sur les listes électorales. La C.E.N.A ainsi que les partis
politiques légalement constitués ont un droit de regard et de contrôle sur la tenue du
fichier.

Les modalités pratiques d’exercice de ce droit de regard et de contrôle de la C.E.N.A et


des partis politiques légalement constitués sur le fichier ainsi que ses conditions
d’organisation et de fonctionnement sont déterminées par décret.

Art.L.50.- La C.E.N.A, les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets font, par toute voie de
droit, procéder aux rectifications nécessaires sur les listes électorales.

En outre, s’ils ont relevé une infraction aux lois pénales, ils saisissent le parquet aux fins
de poursuites judiciaires.

Les manquements visés à l’article L.13 alinéas 2 et 4 sont de la compétence de la Cour


d’Appel de Dakar.

Art.L.51.- Les rectifications sur les listes électorales prévues par les articles L.38 dernier
alinéa et L.50 sont effectuées sans délai, nonobstant la clôture de la période de révision
par le service de gestion du fichier.

Les décisions du service de gestion du fichier peuvent être contestées devant le


Président du Tribunal d’instance qui statue conformément aux dispositions des articles
L.39 alinéa 3 et L.44.

Art.L.52.- Les radiations d’office ont heu à l’initiative du gouverneur, du préfet, du sous-
préfet, des Chefs de Représentation diplomatique ou consulaire qui en donnent avis au
Ministre chargé des élections, ou à celle du service du fichier général des électeurs. Ces
radiations sont effectuées sous le contrôle de la C.E.N.A.

La liste des radiés est transmise à la C.E.N.A ainsi qu’aux autorités concernées.

Code électoral 2021 14



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Section 4 ‐ Cartes d’électeur

Art.L.53.- La carte d’électeur est couplée à la carte d’identité biométrique CEDEAO.


Celle-ci fait office de carte d’électeur.

Les données électorales sont mentionnées au verso. Elles comprennent le numéro


d’électeur, la région, le département, l’arrondissement, la commune, le lieu de vote, le
bureau de vote et le numéro d’identification nationale.

L’Administration est chargée de l’impression et de l’établissement des cartes d’électeur


aux frais de l’Etat.

La carte d’électeur a une durée de validité de dix ans.

En cas de demande de duplicata pour cause d’altération ou de perte de la carte d’identité


biométrique CEDEAO faisant office de carte d’électeur, devant un centre d’instruction ou
une commission administrative, celle-ci est rééditée à l’identique avec le même délai de
validité et porte la mention « duplicata ».

Cependant, une demande de modification des données électorales ne peut se faire que
devant une commission administrative et pendant la période de révision des listes
électorales.

Si l’électeur fait la déclaration de perte de sa carte d’électeur auprès d’une commission


administrative, celle-ci établit une attestation sur la base de laquelle il peut demander la
délivrance d’un duplicata.

Le renouvellement de la carte d’électeur expirée est effectué l’année qui suit l’expiration,
pendant la révision ordinaire.

En cas de révision exceptionnelle précédant une élection générale, le renouvellement est


fait auprès des commissions administratives crées à cet effet.

Toutefois, la carte d’électeur qui expire entre une révision des listes électorales et une
élection peut être utilisée à titre exceptionnel.

Lors du renouvellement, les données électorales peuvent faire l’objet de modifications.

Art.L.54.- Il est créé dans chaque commune par arrêté du préfet ou du sous-préfet, des
commissions chargées de la distribution des cartes d’électeur.

Ces commissions sont composées d’un président et d’un suppléant désignés par le préfet
ou le sous-préfet, du maire ou de son représentant et d’un représentant de chaque parti
politique légalement constitué ou coalition de partis déclarée à cet effet auprès de
l’autorité compétente.

L’autorité administrative ne peut nommer des citoyens qui, dans les trois dernières
années, se sont rendus coupables de violations de la loi électorale alors qu’ils
assumaient des fonctions de président de commission administrative.

Code électoral 2021 15



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L’autorité administrative fera recours à des agents publics à la retraite pour les
commissions administratives chaque fois que de besoin.

Ces commissions sont instituées quarante-cinq jours avant le scrutin et en nombre


suffisant pour que la distribution des cartes puisse être effectuée normalement et
complètement.

Elles peuvent être itinérantes : dans ce cas, l’Administration doit obligatoirement


transporter leurs membres et assurer leur restauration.

Elles continuent les opérations de distribution au niveau des sièges qui leur sont
assignés et fonctionnent jusqu’à la veille du scrutin.

Après le scrutin, la distribution des cartes non retirées est assurée par l’autorité
administrative selon des modalités fixées par décret. Le comité électoral, visé à l’article
L.65, veille au bon déroulement des opérations de distribution. La C.E.N.A en est tenue
informée.

Un décret fixe les rôles et les procédures de chaque entité.

Art.L.55.- Les commissions visées à l’article précédent, procèdent à la remise


individuelle des cartes à chaque électeur, contre décharge, sur présentation de sa carte
d’Identité bolométriques CEDEAO et du récépissé d’inscription.

En cas de perte de la carte d’identité biométrique CEDEAO, l’électeur doit présenter un


certificat de perte.

S’il s’agit de la perte du récépissé, l’électeur fait la déclaration sur l’honneur auprès de la
commission.

Cette déclaration doit comporter les mentions de la Carte d’Identité biométrique


CEDEAO de l’intéressé.

Art.L.56.- Les modalités de fonctionnement des commissions visées à l’article L54 alinéa
premier sont fixées par décret.

Chapitre 3 ‐ Conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et d’incompatibilité

Art.L.57.- Tout sénégalais électeur peut faire acte de candidature et être élu, sous
réserve des conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi.

La candidature est portée soit par un parti politique légalement constitué, soit par une
coalition de partis politiques légalement constitués, soit par une entité regroupant des
personnes indépendantes.

Est candidat indépendant celui qui n’a jamais milité dans un parti politique ou qui a
cessé toute activité militante depuis au moins un an.

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Toute candidature à une élection présidentielle et aux élections législatives, présentée


par un parti politique légalement constitué, par une coalition de partis politiques
légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes est
astreinte au parrainage par une liste d’électeurs. Les modalités d’organisation de la
collecte de signatures sont déterminées par le présent Code.

Cependant, en ce qui concerne les élections territoriales, les candidatures des entités
regroupant des personnes indépendantes sont soutenues par une liste d’électeurs.

Dans une élection, un électeur ne peut parrainer qu’un candidat ou une liste de
candidats et qu’une seule fois.

Dans le cas d’une présence sur plus d’une liste, le parrainage sur la première liste
contrôlée, selon l’ordre de dépôt, est validé et est invalidé sur les autres. Toutefois, si du
fait de cette invalidation, une liste n’atteint pas le minimum requis des électeurs inscrits
au fichier et ou le minimum requis par région et par commune, notification en est faite
au mandataire concerné. Celui-ci peut procéder à la régularisation par le remplacement
jusqu’à concurrence du nombre de parrainages invalidés pour ce fait dans les quarante-
huit heures.

Si le parrainage d’un électeur se trouve à la fois sur plusieurs listes, les peines prévues à
l’article L.91 du Code électoral sont applicables au parrain fautif.

Quiconque aura organisé ou planifié des actes qualifiés de fraude ou de tentative de


fraude sur le parrainage sera puni des mêmes peines.

Le candidat ou la liste de candidats désigne un coordinateur national, qui nomme des


délégués régionaux et des collecteurs, ainsi que leurs suppléants.

En cas d’existence d’une seule liste et en fonction du type d’élection, des délégués et
collecteurs sont nommés au niveau du département ou de la commune concernée. Les
listes de parrainage sont dressées par ces collecteurs, elles portent sur chacune d’elles
les prénoms, nom, numéro de carte d’électeur et signature du collecteur responsable.

La collecte de parrains est interdite dans les cantonnements militaires, paramilitaires,


dans les services militaires, paramilitaires ainsi que dans les établissements de santé
sous peine des sanctions prévues à l’article L.91 du Code électoral.

Les dispositions pratiques du contrôle de ces listes sont fixées par l’autorité ou la
structure chargée de la réception des dossiers de déclaration de candidature.

Fixé par arrêté du Ministre chargé des élections, le modèle de la fiche de collecte des
parrainages, en format papier et électronique, est mis à la disposition des candidats à la
candidature à compter de la date de signature de l’arrêté fixant le montant de la caution
pour chaque élection.

Pour les besoins du contrôle, il est indiqué, pour chacun de ces électeurs, les éléments
d’identification suivants : prénoms, nom, la circonscription électorale d’inscription, le

Code électoral 2021 17



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numéro de la carte d’électeur et la signature. Ils peuvent être complétés par d’autres
éléments d’identification fixés par arrêté du Ministre chargé des élections.

Art.L.58.- Les membres des corps militaires, paramilitaires et autres fonctionnaires et


agents de l’Etat régis par un statut particulier, ne sont pas éligibles lorsqu’ils sont en
activité de service et durant les six premiers mois qui suivent la cessation de leurs
fonctions.

Chapitre 4 ‐ Propagande électorale

Art.L.59.- Par dérogation aux dispositions des articles 10 à 16 de la loi n°78-02 du 28


janvier 1978 relative aux réunions et aux articles 96 et 100 du Code pénal, les réunions
électorales qui se font pendant la campagne officielle électorale se tiennent librement
sur l’ensemble du territoire national.

Déclaration écrite en sera faite au moins vingt-quatre heures à l’avance à l’autorité


compétente qui en prend acte et informe le déclarant de toute autre déclaration
antérieure.

Art.L.60.- Dans chaque commune le maire désigne, par arrêté, les lieux exclusivement
destinés à recevoir les affiches des lois et autres actes de l’autorité publique et des
emplacements spéciaux réservés aux professions de fol, circulaires et affiches
électorales.

Dans chacun des emplacements, une surface égale est attribuée à chaque candidat ou
chaque liste de candidats.

Tout affichage relatif à l’élection est interdit en dehors de ces emplacements.

Art.L.61.- Durant les trente jours précédant l’ouverture officielle de la campagne


électorale, est interdite toute propagande déguisée ayant pour support les médias
nationaux publics et privés.

Sont considérés au sens de la présente loi comme actes de propagande électorale


déguisée, toute manifestation ou déclaration publique de soutien à un candidat ou à un
parti politique ou coalition de partis politiques, faite directement ou indirectement par
toute personne ou association ou groupement de personnes quelle qu’en soit la qualité,
nature ou caractère. Sont assimilées à des propagandes ou campagnes déguisées, les
visites et tournées à caractère économique, social ou autrement qualifiées, effectuées
par toutes autorités de l’Etat sur le territoire national et qui donnent lieu à de telles
manifestations ou déclarations.

L’organe chargé de la régulation des médias est chargée de veiller à l’application stricte
de cette interdiction.

En cas de contravention à cette interdiction, l’organe chargé de la régulation des médias


doit proposer des formes appropriées de réparations au bénéfice de tout candidat, de

Code électoral 2021 18



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tout parti politique ou coalition de partis politiques lésés. Ces derniers peuvent saisir
directement l’organe de régulation des médias d’une plainte en cas de contravention à
cette interdiction.

Pendant la campagne électorale, sont interdites :


 1° l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité
commerciale par la voie de la presse, de l’audiovisuel ;
 2° l’utilisation des biens ou moyens publics aux fins de cette campagne sous peine de
sanctions pénales prévues par le présent Code. En cas de rupture de l’égalité entre
les candidats du fait de l’utilisation des moyens publics, la Cour d’Appel est tenue de
délibérer dans les quarante-huit heures suivant la saisine.

Cette interdiction ne fait pas obstacle à l’exercice normal des fonctions administratives,
gouvernementales et parlementaires.

Les médias publics ou privés de l’audiovisuel, de la presse écrite ou utilisant tout autre
support qui traitent de la campagne sont tenus au respect rigoureux des règles d’équité
et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats ou listes de candidats
pendant la campagne électorale.

Art.L.62.- Il est interdit de distribuer ou de faire distribuer à des citoyens, le jour du


scrutin, des bulletins de vote et autres documents de propagande électorale.

Toute infraction à la présente disposition sera punie des peines prévues aux articles L95
alinéa 2 et L.111 du présent Code.

Chapitre 5 ‐ Vote

Section 1 ‐ Organisation du bureau et déroulement du vote

Art.L.63.- Un décret fixe la date du scrutin.

Le scrutin ne dure qu’un seul jour et a lieu un dimanche.

Art.L64.- Sans préjudice des compétences dévolues à la Cour d’Appel, le scrutin a lieu
sous la supervision et le contrôle de la C.E.N.A. Par sa présence effective, la C.E.N.A veille
à la régularité de la composition des bureaux de vote ainsi que celle des opérations de
vote, de dépouillement des bulletins et de dénombrement des suffrages, et garantit aux
électeurs ainsi qu’aux candidats et listes de candidats en présence, le libre exercice de
leurs droits.

Art.L65.- Il est institué par arrêté du préfet ou du sous-préfet, au niveau de chaque


circonscription administrative, un comité électoral chargé du suivi du processus
électoral, notamment de l’élaboration de la carte électorale et de la distribution des
cartes non retirées.

Code électoral 2021 19



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Le comité électoral, présidé par le préfet ou le sous-préfet, est composé des


représentants de partis politiques dument mandatés, de la C.E.N.A, ainsi que des maires
concernés. Il se réunit au moins une fois par semestre et chaque fois que de besoin sur
convocation de son président.

Les réunions du comité électoral sont sanctionnées par un procès-verbal dont copie est
remise à chaque entité.

Art.L.66.- Dans chaque commune, le nombre et la localisation des bureaux de vote sont
proposés au Ministre chargé des élections par les préfets et les sous-préfets, compte
tenu des circonstances locales et du nombre des électeurs, et après avoir recueilli l’avis
consultatif du comité électoral.

Les demandes de suppression, de modification et de création de lieux de vote doivent


être dûment motivées et recevoir le visa obligatoire de la C.E.N.A avant d’être transmises
à l’organe en charge des élections accompagnée d’une copie du procès-verbal de la
réunion du comité électoral.

Le comité électoral est tenu informé du sort réservé aux propositions de modification de
la carte électorale.

Il ne peut y avoir plus de six-cents électeurs par bureau de vote dans les communes.
Cependant, si à la fin de la répartition des électeurs inscrits dans le lieu de vote, il reste
un surplus d’électeurs inférieur ou égal à cinquante, l’effectif maximal du dernier bureau
de vote est fixé à six-cent-cinquante inscrits. Au-delà de cinquante électeurs non encore
affectés, un nouveau bureau de vote est obligatoirement ouvert.

La liste des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national est définitivement
arrêtée et publiée trente jours avant le scrutin par le Ministre chargé des élections sous
la supervision et le contrôle de la C.E.N.A. Elle ne peut faire l’objet d’aucune modification.

Elle est transmise, par l’intermédiaire des autorités administratives, aux maires qui
assurent la publication de la liste des bureaux de vote de leur ressort par voie d’affichage
et leur notification aux candidats et listes de candidats.

Art.L.67.- Chaque bureau de vote est composé :


 d’un président, d’un assesseur, d’un secrétaire désignés par le préfet ou le sous-
préfet parmi les fonctionnaires de l’Etat de la hiérarchie A, B ou C ou assimilés, en
activité ou admis à la retraite et résidant dans la région, ou parmi les agents des
collectivités publiques, des établissements publics ou parapublics, résidant dans la
région d’un rang équivalent à celui des fonctionnaires de l’Etat ci-dessus nommés ;
 et d’un représentant inscrit sur une liste électorale du département par liste de
candidats ou par candidat, en qualité de membre.

Si les agents relevant des catégories énumérées au premier alinéa ne sont pas en
nombre suffisant pour permettre la constitution de tous les bureaux de vote d’une
commune le préfet ou le sous-préfet peut réquisitionner des agents des entreprises
privées ou des organisations non-gouvernementales, en activité ou admis à la retraite,

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résidant dans la région et d’un rang équivalent à celui des fonctionnaires et agents de
l’Etat ci-dessus nommés. A défaut, il complète les bureaux en désignant des citoyens
inscrits sur une liste électorale de la région.

Ces citoyens doivent savoir lire et écrire dans la langue officielle.

Art.L.68.- Le candidat ou la liste de candidats doit désigner un plénipotentiaire auprès


de chaque autorité administrative compétente. Celui-ci a compétence dans tous les
bureaux de vote de la circonscription concernée :
 pour l’élection présidentielle, la lettre de désignation est notifiée trente-trois jours
avant le scrutin ;
 en ce qui concerne les élections législatives, départementales et municipales, elle est
notifiée cinquante jours avant le scrutin ;
 pour l’élection des Hauts conseillers, celle-ci est notifiée dix-huit jours avant le
scrutin.

La correspondance par laquelle l’autorité administrative demande au plénipotentiaire la


liste des représentants du candidat ou de la liste de candidats dans les bureaux de vote,
doit être envoyée :
 pour l’élection présidentielle, les élections législatives, départementales et
municipales au moins trente jours avant le scrutin ;
 pour l’élection des-Hauts conseillers, au moins quinze jours avant le scrutin.

Les prénoms, nom, profession, ainsi que les numéros d’inscription sur une liste
électorale ou le numéro de récépissé d’inscription des représentants de candidats ou
listes de candidats, dans les bureaux de vote, doivent être notifiés, à la C.E.N.A et au chef
de la circonscription administrative compétente :
 pour l’élection présidentielle, les élections législatives, départementales et
municipales au plus tard vingt-cinq jours avant le scrutin ;
 pour l’élection des Hauts conseillers, au plus tard dix jours avant le scrutin.

Art.L69.- Les membres des bureaux de vote régulièrement inscrits sur une liste
électorale seront autorisés à voter dans les bureaux où ils siègent sur présentation de
leur carte d’électeur.

Les délégués de la Cour d’Appel de Dakar sont autorisés à voter dans un seul des
bureaux de vote qu’Ils contrôlent dans les mêmes conditions que pour les superviseurs
et les contrôleurs de la C.E.N.A et les membres des bureaux de vote.

Les journalistes en mission de reportage le jour du scrutin ainsi que les chauffeurs
requis pour le transport du matériel électoral et des membres des bureaux de vote de
même que les contrôleurs de la C.E.N.A, régulièrement inscrits sur une liste électorale,
votent également dans les mêmes conditions.

Pour les journalistes et les chauffeurs, un ordre de mission spécial, délivré par le
Ministère chargé des Sections dûment visé par le responsable de l’organe de presse ou
du chef de service ainsi que par l’autorité administrative et le démembrement de la
C.E.N.A du lieu de destination, est annexé, après le vote, au procès-verbal des opérations

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électorales et mention en est faite. L’ordre de mission doit comporter les références de
la carte d’électeur ou être accompagnée d’une photocopie de celle-ci.

Les gouverneurs, préfets, sous-préfets ainsi que leurs adjoints qui étaient régulièrement
inscrits sur une liste électorale hors de leur circonscription peuvent le jour du scrutin
voter dans un des bureaux de vote de leur circonscription.

Les électeurs qui ont un handicap temporaire ou permanent ne leur permettant pas
d’accéder à leur bureau de vote sont autorisés à voter dans le bureau le plus accessible
pour eux dans le lieu de vote où ils sont régulièrement inscrits. Ils votent en priorité.

Les militaires et paramilitaires en opérations sur le territoire national et ceux préposés à


la sécurisation du scrutin, régulièrement inscrits sur une liste électorale peuvent voter
dans les mêmes conditions et selon les mêmes modalités que les journalistes en mission
de reportage. Les militaires et paramilitaires votent en priorité, s’ils sont en tenue.

Les prénoms, nom, date et lieu de naissance des membres des bureaux de vote, des
délégués de la Cour d’Appel de Dakar, des superviseurs et des contrôleurs de la C.E.N.A.,
des gouverneurs, préfets, sous-préfets ainsi que leurs adjoints, des journalistes et des
chauffeurs, des militaires et paramilitaires en opérations sur le territoire national et de
ceux préposés à la sécurisation du scrutin, ainsi que le numéro de leur carte d’électeur,
l’indication du lieu et du bureau de vote où ils sont régulièrement inscrits doivent être
mentionnés sur la liste d’émargement et sur le procès-verbal du bureau afin qu’ils soient
retranchés de la liste électorale de leur circonscription pour le décompte des électeurs.

Pour les élections départementales, les membres des bureaux de vote, les délégués de la
Cour d’Appel, les superviseurs et les contrôleurs de la C.E.N.A. les gouverneurs, préfets,
sous-préfets ainsi que leurs adjoints, les journalistes et les chauffeurs, peuvent voter
dans l’un des bureaux de vote du département s’ils sont inscrits sur une liste électorale
d’une des communes dudit département.

Pour les élections municipales, les électeurs cités à l’alinéa précédent ne peuvent voter
que s’ils sont inscrits sur la liste électorale de la commune où ils officient.

Les alinéas 1, 2, 3, 4, 5 et 7 ne sont applicables aux élections législatives que si les


intéressés sont inscrits sur la liste électorale d’une des communes constitutives du
département où ils sont en mission.

Art.L.70.- Les autorités compétentes (préfets et sous-préfets) sont tenues de dresser la


liste des membres des bureaux de vote ainsi que les représentants des candidats ou
listes de candidats et leurs suppléants.

La liste doit être validée par la C.E.N.A avant d’être publiée, par arrêté, et notifiée par
leurs soins :
 1° à la C.E.N.A pour contrôle ;
 2° à tous les plénipotentiaires des candidats ou listes de candidats ;
 3° aux détenteurs de la liste électorale où les membres du bureau de vote sont
normalement inscrits pour que mention y soit portée. Le nombre des électeurs

Code électoral 2021 22



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considérés comme étant inscrits sur cette liste est diminué d’autant pour le
décompte des électeurs inscrits ;
 4° aux détenteurs de la liste électorale de la circonscription électorale dont dépend le
bureau de vote où les membres du bureau de vote siègent. Le nombre des électeurs
considérés comme étant inscrits sur la liste est augmenté d’autant pour le décompte
des inscrits.

La publication et la notification de l’arrêté doivent intervenir :


 vingt jours au moins avant le jour du scrutin pour l’élection présidentielle, les
élections législatives, départementales et municipales ;
 dix jours au moins avant le jour du scrutin, pour l’élection des Hauts conseillers.

La liste des membres du bureau de vote doit être affichée devant le bureau de vote.

Art.L.71.- Chaque liste de candidats ou chaque candidat a le droit de contrôler


l’ensemble des opérations électorales depuis l’ouverture des bureaux de vote jusqu’à la
proclamation et l’affichage des résultats dans ces bureaux.

Le contrôle s’exerce par le plénipotentiaire évoqué à l’article L.68 et par les mandataires
désignés à cet effet par chaque candidat ou liste de candidats, à raison d’un mandataire
par lieu de vote. Ils sont munis de cartes spéciales délivrées par l’Administration selon la
mission dévolue à chacun d’eux.

Le plénipotentiaire peut entrer librement dans les bureaux de vote de la circonscription


administrative dans laquelle il a compétence. Toutefois, il fait mentionner ses
observations et contestations éventuelles au procès-verbal par le mandataire de son
candidat ou de sa liste de candidats dans le lieu de vote ou par son représentant dans le
bureau de vote.

Les mandataires peuvent entrer librement dans les bureaux de vote dans lesquels ils ont
compétence et exiger l’inscription au procès-verbal de toutes les observations et
contestations.

Les mandataires ont compétence dans tous les bureaux de vote du lieu de vote où ils
sont désignés. Ils doivent être inscrits sur la liste électorale de la commune dans laquelle
ils sont compétents.

Leurs prénoms, nom, date et lieu de naissance, adresse et numéro d’inscription sur la
liste électorale sont notifiés par le plénipotentiaire au moins dix jours avant l’ouverture
du scrutin. Cette notification est faite au préfet ou au sous-préfet, qui délivre récépissé
de cette déclaration au moins huit jours avant le scrutin. Le récépissé sert de titre et
garantit les droits attachés à la qualité de mandataire.

Chaque candidat a libre accès à tous les bureaux de vote de la circonscription électorale
dans laquelle il a fait acte de candidature. Il peut exiger l’inscription au procès-verbal de
toutes ses observations et contestations.

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Art.L.72.- Le président est responsable du bureau de vote notamment en ce qui


concerne le stationnement dans la salle de vote. Il peut requérir les forces de l’ordre. Il
ne peut procéder à des expulsions sauf en cas de troubles et perturbations dûment
constatés par lui et les autres membres du bureau de vote et après avis de ces derniers
dûment mentionné sur le procès-verbal du bureau de vote.

Si un représentant d’un candidat ou d’une liste de candidats membre du bureau de vote


est expulsé, il est immédiatement remplacé par un membre suppléant représentant le
même candidat ou la même liste.

Deux membres du bureau de vote désignés par l’autorité administrative doivent être
présents pendant tout le cours des opérations électorales. En cas d’empêchement, le
président est remplacé par l’assesseur.

Art.L.73.- Le bureau de vote ne peut s’occuper d’autres objets que l’élection qui lui est
attribuée. Toute discussion, toute délibération en dehors de ce sujet lui sont interdites.

Le décret de convocation des électeurs précise l’heure d’ouverture et de fermeture du


scrutin.

Le président doit constater, au commencement des opérations de vote, l’heure à laquelle


le scrutin est ouvert. Il la porte au procès-verbal.

Art.L.74.- Dans chaque bureau de vote, le président fait disposer des bulletins de vote de
chaque candidat ou de chaque liste de candidats un nombre au moins égal à celui des
électeurs inscrits dans ce bureau.

Art.L.75.- Si lors d’une élection, une seule liste ou un seul candidat se présente aux
suffrages des électeurs, il sera disposé des bulletins blancs dans chaque salle de vote en
nombre au moins égal à celui des électeurs.

Art.L.76.- Le scrutin est secret. Le vote a lieu sous enveloppe. Avant l’ouverture du
scrutin, le bureau doit constater que le nombre des enveloppes correspond à celui des
inscrits.

Si par suite d’un cas de force majeure, ces enveloppes réglementaires font défaut, le
président du bureau de vote est tenu de les remplacer par d’autres, d’un type uniforme,
frappé du timbre de la circonscription électorale. Mention est faite de ce remplacement
au procès-verbal et deux enveloppes dont il a été fait usage y sont annexées.

Dans chaque bureau de vote, il sera installé un ou plusieurs isoloirs. Les isoloirs doivent
permettre d’assurer le secret du vote tout en permettant de ne pas dissimuler au public
les opérations électorales.

Des flacons ou des vaporisateurs d’encre indélébile doivent être placés dans chaque
bureau de vote ainsi que le timbre de la circonscription électorale du bureau.

Art.L.77.- L’entrée dans le bureau de vote est interdite à toute personne porteuse d’une
arme, sauf en cas de réquisition de la force publique par le président.

Code électoral 2021 24



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Art.L.78.- A son entrée dans le bureau de vote, l’électeur doit présenter sa carte
d’électeur. Cette formalité ayant été satisfaite, l’électeur prend lui-même une enveloppe
et l’ensemble des bulletins de vote mis à sa disposition.

Toutefois, l’électeur peut choisir cinq bulletins au moins si le nombre de candidats ou de


listes en compétition est supérieur ou égal à cinq.

Il passe obligatoirement à l’isoloir. Il introduit dans l’enveloppe le bulletin du candidat


ou de la liste de candidats de son choix. Il fait ensuite constater au président qu’il n’est
porteur que d’une seule enveloppe. Le président le constate sans toucher à l’enveloppe
que l’électeur introduit lui-même dans l’urne.

Avant qu’il n’introduise son enveloppe dans l’urne, un membre du bureau s’assure qu’il
trempe l’un de ses doigts dans l’encre indélébile jusqu’à Imbiber la totalité de la
première phalange (au cas où ce n’est pas le vaporisateur qui est utilisé).

Il est rigoureusement interdit toute exhibition publique en dehors du bureau de vote,


avant et pendant le jour du scrutin, d’enveloppes et de bulletins de vote réglementaires
identiques aux modèles déposés en faveur de candidats. Cette interdiction ne concerne
pas les documents électoraux servant à la formation qui doivent porter la mention
« spécimen ». Les contrevenants sont passibles des peines prévues à l’article L.115.

Art.L.79.- L’urne n’a qu’une seule ouverture destinée à laisser passer l’enveloppe
contenant le bulletin de vote. Avant le commencement du scrutin, le président du bureau
de vote constate devant les électeurs présents et les membres du bureau de vote qu’elle
est vide. Cette constatation faite, l’urne doit être fermée par des bracelets de scellement.

Art.L.80.- Tout électeur handicapé ne pouvant pas accéder facilement à son bureau de
vote peut bénéficier, si les circonstances le permettent, de l’aide et de l’assistance des
membres des forces de défense et de sécurité ou de toute autre personne de son choix.

S’il souffre d’un handicap rendant difficile l’accès à son bureau de vote, il peut choisir
n’importe lequel des bureaux du lieu de vote pour s’acquitter de son droit de vote. Il
accède en priorité au vote dans le bureau. La procédure prévue à l’article L.69 lui est
applicable.

L’électeur qui, du fait de son handicap, se trouve dans l’impossibilité de choisir un


bulletin de vote, de l’introduire dans l’enveloppe ou de glisser celle-ci dans l’urne est, sur
sa demande, autorisé à se faire assister par un électeur de son choix ou par un membre
du bureau de vote.

Art.L.81.- Le bureau de vote règle provisoirement les difficultés relatives aux opérations
électorales. Ses décisions sont motivées.

Toutes les réclamations et décisions sont inscrites au procès-verbal. Les pièces et


bulletins qui s’y rapportent y sont annexés après avoir été paraphés par le bureau.

Code électoral 2021 25



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Pendant toute la durée des opérations, une copie de la liste des électeurs reste déposée
entre les mains du président du bureau de vote.

Le vote de l’électeur est constaté par sa signature ou, s’il ne sait pas signer, par
l’apposition de l’empreinte digitale de l’un de ses doigts préalablement roulés sur un
encreur à tampon, sur la liste électorale en marge de son nom.

La liste d’émargement détenue par le président du bureau de vote fait foi au même titre
que celui détenu par le contrôleur de la C.E.N.A. Le vote de l’électeur est constaté par sa
signature ou, s’il ne sait pas signer, par l’apposition de son doigt trempé dans l’encre
Indélébile, sur la liste électorale en marge de son nom.

Art.L.82.- Le président constate l’heure à laquelle il déclare le scrutin clos et la porte au


procès-verbal. Après cette déclaration, aucun vote ne peut être reçu.

Section 2 ‐ Dépouillement et proclamation des résultats du bureau de vote

Art.L.83.- Après la clôture du scrutin, il est procédé au dépouillement. L’urne est ouverte
et le nombre des enveloppes est vérifié. Si ce nombre est supérieur au nombre de celui
des émargements, il en est fait mention au procès-verbal. Le bureau désigne ensuite
parmi les électeurs présents un groupe de quatre scrutateurs au moins sachant lire et
écrire dans la langue officielle.

Dans ce groupe, l’un des scrutateurs extrait le bulletin de chaque enveloppe et le passe à
un autre scrutateur ; celui-ci le lit à haute voix ; les noms portés sur les bulletins sont
relevés, par deux scrutateurs au moins, sur les feuilles préparées à cet effet.

Si une enveloppe contient plusieurs bulletins, le vote est nul quand les bulletins portent
des listes et des noms différents. Les bulletins multiples ne comptent que pour un seul
quand ils désignent la même liste ou le même candidat.

Art.L.84.- Les bulletins blancs découlant de l’application du cas prévu à l’article L.75
sont décomptés séparément. Ils n’entrent pas en compte pour-la détermination des
suffrages exprimés. Toutefois, il en est fait mention sur le procès-verbal des opérations
du bureau de vote et dans les résultats du scrutin.

N’entrent pas en compte dans les résultats des dépouillements et sont considérés
comme nuls :
 les bulletins sur lesquels les votants se sont fait connaître ;
 les bulletins retrouvés dans l’urne sans enveloppe ou dans des enveloppes non
réglementaires ;
 les bulletins ou enveloppes portant des signes intérieurs ou extérieurs de
reconnaissance ;
 les bulletins non réglementaires.

Les bulletins ou enveloppes nuls sont annexés au procès-verbal et contresignés par les
membres du bureau. Chacun doit porter la mention des causes de l’annexion.

Code électoral 2021 26



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Si l’annexion n’a pas été faite, cette circonstance n’entraîne l’annulation des opérations
qu’autant qu’il est établi qu’elle a eu pour but et pour conséquence de porter atteinte à la
sincérité du scrutin.

Art.L.85.- Le président donne lecture à haute voix des résultats, qui sont aussitôt
affichés. Mention de ces résultats est portée au procès-verbal qui est clos par la
signature des membres du bureau.

Tous les membres du bureau de vote doivent obligatoirement signer le procès-verbal


avec, le cas échéant, leurs observations, réclamations et contestations.

Section 3 ‐ Transmission des procès‐verbaux et proclamation des résultats


provisoires

Art.L.86.- Chaque membre du bureau de vote doit recevoir un exemplaire du procès-


verbal.

L’original ainsi que les pièces annexées sont transmis au président de la commission
départementale de recensement des votes prévue à l’article LO.142 Cette transmission
est opérée sous pli scellé en présence des membres du bureau de vote. La C.E.N.A est
également destinataire d’un exemplaire du procès-verbal, sous les mêmes conditions.

Une copie du procès-verbal est remise au préfet pour les archives du département.

Art.L.87.- Un plan de ramassage des plis destinés à la commission départementale de


recensement des votes est établi par l’autorité administrative. Il est mis en œuvre, sous
le contrôle des délégués de la Cour d’Appel, par les personnes prévues par le plan de
ramassage, choisies parmi les personnes assermentées, les présidents de bureaux de
vote, les agents ou les officiers de la police ou de la gendarmerie ou les membres des
forces armées.

Le plan de ramassage est porté à la connaissance des représentants des candidats ou


liste de candidats. Les représentants de candidats ou listes de candidats exercent un
suivi tout au long du processus. Dans l’accomplissement de leur mission ils peuvent
bénéficier du soutien de l’administration.

Le plan de ramassages est transmis à la C.E.N.A, pour visa, au moins soixante-douze


heures avant le jour du scrutin. En cas de modification, la C.E.N.A, est immédiatement
saisie.

Art.L.88.- Les présidents des commissions départementales font constater aux membres
de celles-ci, les plis scellés contenant les procès-verbaux et les pièces annexées avant de
les ouvrir. Si un pli n’est pas scellé, mention doit en être obligatoirement faite au procès-
verbal de la commission départementale de recensement des votes.

Au vu des procès-verbaux des bureaux de vote du département, la commission


départementale de recensement effectue au fur et à mesure le recensement des votes du

Code électoral 2021 27



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département et en publie les résultats au plus tard le mardi qui suit le scrutin à minuit.
Elle peut au besoin redresser et rectifier les erreurs de calcul.

Le président rédige immédiatement un procès-verbal signé par les membres de la


commission qui y portent le cas échéant leurs observations. Si le procès-verbal n’a pu
être rédigé dans les délais impartis, le président transmet les documents accompagnés
d’un rapport au président de la commission nationale de recensement des votes.

L’original du procès-verbal de chaque commission départementale est transmis sous pli


scellé au président de la commission nationale de recensement des votes prévu à
l’article LO.142 par les délégués de la Cour d’Appel. En outre, il et- remis un exemplaire
du procès-verbâ1 à chaque membre de la commission départementale ainsi qu’au préfet
pour les archives du département.

Art.L.89.- Dès réception des procès-verbaux, le président de la commission nationale de


recensement des votes fait constater aux membres de la commission et aux
représentants des candidats ou des partis les plis scellés contenant les procès-verbaux
et les pièces annexes avant de les ouvrir.

Si un pli n’est pas scellé, mention doit en être obligatoirement faite au procès-verbal de
la commission nationale de recensement des votes.

La commission nationale effectue le recensement général. Il en est dressé procès-verbal.

La proclamation provisoire des résultats intervient au plus tard à minuit le vendredi qui
suit le scrutin. Le procès-verbal est transmis accompagné des pièces annexées au
Président du Conseil constitutionnel.

Une copie du procès-verbal est remise à chaque représentant des candidats.

Si le délai expire sans que le procès-verbal ait pu être rédigé, les procès-verbaux des
commissions départementales et les pièces annexées sont immédiatement transmis au
Conseil constitutionnel accompagnés d’un rapport du président de la commission
nationale.

Pour le recensement des votes, les commissions départementales et nationales


procèdent comme il est prévu à l’article LO.143.

Art.L.90.- Les frais de fournitures des enveloppes, bulletins de vote, procès-verbaux et


papeterie ainsi que ceux qu’entraîne l’Installation des isoloirs et des bureaux de vote
sont à la charge de l’Etat.

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Chapitre 6 ‐ Dispositions pénales

Section 1 ‐ Délits en matière électorale

Art.L.91.- Toute personne qui se fait inscrire sous un faux nom ou une fausse qualité ou
qui, en se faisant inscrire a dissimulé une incapacité prévue par la loi, ou qui réclame et
obtient une inscription sur deux ou plusieurs listes, sera punie d’un emprisonnement
d’un mois à un an et d’une amende de 10.000 à 100.000 FCFA.

Art.L.92.- Sera punie des peines prévues à l’article L91 toute personne qui se fait
délivrer ou produire un faux certificat d’inscription ou de radiation sur les listes
électorales.

Celui qui, déchu du droit de voter, par suite d’une condamnation judiciaire, soit par suite
d’une faillite non suivie de réhabilitation, a voté, soit en vertu d’une inscription sur les
listes antérieures à sa déchéance, soft en vertu d’une inscription postérieure, mais
opérée sans sa participation, sera puni d’un emprisonnement de quinze à vingt jours et
d’une amende de 5.000 à 50.000 FCFA.

Art.L.93.- Quiconque a voté dans un lieu de vote, soit en vertu d’une inscription obtenue
dans les deux premiers cas prévus par l’article L.91, soit inscrit en prenant faussement
les noms et qualités d’un électeur inscrit, sera puni d’un emprisonnement de six mois à
deux ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA.

Art.L.94.- Sera puni des peines prévues à l’article L.93 tout citoyen qui a profité d’une
inscription multiple ou d’un tout autre procédé pour voter plus d’une fois. La même
peine est appliquée à quiconque a empêché, par inobservation volontaire de la loi,
l’inscription sur une liste électorale d’un citoyen remplissant les conditions fixées par le
présent Code.

Art.L.95.- Quiconque étant chargé dans un scrutin de recevoir, compter ou dépouiller les
bulletins contenant les suffrages des citoyens, a soustrait ; ajouté ou altéré des bulletins
ou a lu un nom autre que celui inscrit sera puni d’un emprisonnement de six mois et dix
ans au plus.

Toutes autres personnes coupables des mêmes faits énoncés dans l’alinéa premier
seront punies d’un emprisonnement de deux à six mois et de l’interdiction du droit de
voter et d’être éligible pendant deux ans au moins et cinq ans au plus.

Art.L.96.- Toute infraction aux dispositions de l’article L.62 sera punie des peines
prévues à l’article L.91.

Quiconque, sachant qu’il est dans un état d’incapacité pour cause de violation de la loi
électorale aura accepté de remplir une fonction dans le processus électoral sera puni des
peines prévues à l’article L91.

Art.L.97.- Quiconque est rentré dans une un lieu de vote avec une arme apparente sera
passible d’une amende de 100.000 à 1.000.000 FCFA.

Code électoral 2021 29



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La peine, sera d’un emprisonnement de trois à six mois et d’une amende de 100.000 à
1.000.000 FCFA si l’arme est cachée.

Art.L.98.- Quiconque, à l’aide de fausses nouvelles, bruits calomnieux ou autres


manœuvres frauduleuses, a surpris ou détourné des suffrages ou déterminé un ou
plusieurs électeurs à s’abstenir de voter, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à un
an et d’une amende de 30.000 à 300.000 FCFA.

Art.L.99.- Quiconque, par attroupements, clameurs ou démonstrations menaçantes,


aura troublé les opérations d’un corps ou collège électoral, porté atteinte à l’exercice du
droit électoral ou à la liberté du vote, sera puni d’un emprisonnement de six mois à deux
ans et de l’interdiction du droit de voter et d’être éligible pendant cinq ans au moins et
dix ans au plus.

Art.L.100.- Toute irruption dans un bureau de vote, consommée ou tentée avec violence,
en vue d’empêcher un choix, sera punie d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une
amende de 300.000 à 600.000 FCFA.

Art.L.101.- Sauf en cas de réquisition de la force publique par le président du bureau de


vote, Ventrée dans le bureau de vote est interdite à toute personne porteuse d’une arme
sous peine d’une amende de 20.000 à 50.000 FCFA.

Art.L.102.- Tout candidat qui, de mauvaise foi, aura souscrit une déclaration inexacte
sur son éligibilité ou sur sa présence sur une liste, sera puni d’un emprisonnement d’un
mois à un an et d’une amende de 18.000 à 360.000 FCFA.

Art.L.103.- Si les coupables sont porteurs d’armes, ou si le scrutin a été violé, la peine
sera l’emprisonnement de cinq à dix ans.

Art.L.104.- La peine sera l’emprisonnement de cinq à dix ans dans les cas où les
infractions prévues aux articles L.99 et L.100 ont été commises par suite d’un plan
concerté pour être exécuté dans une ou plusieurs circonscriptions électorales.

Art.L.105.- Les membres d’un corps ou collège électoral qui, pendant une réunion de
celui-ci, se seront rendus coupables d’outrage ou de violences, soit envers le bureau, soit
envers un de ses membres ou qui, par voies de fait ou menaces, auront retardé ou
empêché les opérations électorales, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à un
an et d’une amende de 30.000 à 600.000 FCFA.

Si le scrutin a été violé, l’emprisonnement sera d’un an à cinq ans et l’amende de


300.000 à 600.000 FCFA.

Art.L106.- L’enlèvement de l’urne contenant les suffrages émis et non encore dépouillés
sera puni d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 300.000 à 600.000
FCFA.

Si cet enlèvement a été effectué en réunion avec violence, la peine sera


l’emprisonnement de cinq à dix ans.

Code électoral 2021 30



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Art.L.107.- La violation du scrutin, soit par les membres du bureau soit par les agents de
l’autorité préposés à la garde des bulletins non encore dépouillés sera punie de
l’emprisonnement de cinq à dix ans.

Art.L.108.- La condamnation, sui en est prononcé, ne pourra en aucun cas, avoir pour
effet d’annuler l’élection déclarée valide par les pouvoirs compétents ou devenue
définitive par l’absence de toute protestation régulière formulée dans les délais prévus
par les lois pénales.

Art.L.109.- Sera passible d’une amende de 50.000 à 500.000 FCFA, tout candidat :
 qui utilise ou permet d’utiliser son panneau d’affichage dans un but autre que la
présentation et la défense de sa candidature et de son programme, ses
remerciements ou son désistement ;
 qui cède à un tiers son emplacement d’affichage.

Art.L.110.- L’amende prévue à l’article L.109 est également applicable à toute personne
qui a contrevenu aux dispositions de l’alinéa 3 de l’article L60 et à l’article L61.

Art.L.111.- Quiconque, par des dons ou libéralités en espèces ou en nature, par des
promesses de libéralité, de faveurs, d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages
particuliers, faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, a obtenu ou
tenté d’obtenir leurs suffrages, soit directement, soit par l’entremise d’un tiers, sera puni
de trois mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA.

La même peine est applicable à quiconque a déterminé ou tenté de déterminer, par les
mêmes moyens, un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir.

Seront punis des mêmes peines, ceux qui auront agréé ou sollicité les mêmes dons,
libéralités ou promesses.

Art.L.112.- Ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un électeur, soit
en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d’exposer à un dommage sa personne, sa
famille ou sa fortune, l’ont déterminé ou ont tenté de la déterminer à s’abstenir de voter
ou ont influencé son vote, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à deux ans, et
d’une amende de 10.000 à 100.000 FCFA.

Art.L.113.- Quiconque, en vue d’influencer le vote d’un corps ou collège électoral ou


d’une fraction de ce corps ou collège, a fait des dons ou des libéralités des promesses de
libéralité ou de faveurs administratives, soit à une commune, soit à une collectivité
quelconque de citoyens sera puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et
d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA.

Art.L.114.- Dans les cas prévus aux articles L.110 et L112, si le coupable est
fonctionnaire ou agent de l’Etat, la peine sera doublée.

Art.L.15.- En dehors des cas spécialement prévus par les dispositions des lois et décrets
en vigueur, quiconque, soit dans une commission administrative, soit dans un bureau de
vote ou dans les bureaux des mairies, des préfectures ou sous-préfectures ou en dehors

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de ceux-ci, avant, pendant ou après un scrutin, a par Inobservation volontaire de la loi ou


des atteintes ou tenté de porter atteinte à sa sincérité, empêché ou tenté d’empêcher les
opérations du scrutin ou qui a changé ou tenté de changer le résultat, sera puni d’une
amende de 20.000 à 100.000 FCFA, et d’un emprisonnement d’un mois à un an.

Si le coupable est fonctionnaire de l’ordre administratif ou judiciaire, agent ou préposé


du gouvernement ou d’une administration publique, la peine sera portée au double.

Art.L.116.- Sera puni d’une amende de 20.000 à 100.000 FCFA et d’un emprisonnement
de quinze jours à trois mois, quiconque aura contrevenu aux dispositions des articles
L.62, LO.129 et LO.186.

Section 2 ‐ Immunité et prescription en matière électorale

Art.L.117.- De l’ouverture officielle de la campagne électorale jusqu’à la proclamation


des résultats du scrutin, aucun candidat ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu
ou jugé pour des propos tenus ou des actes commis durant cette période et qui se
rattachent directement à la compétition.

Art.L.118.- L’action publique et l’action civile intentées en vertu des articles L.91 à
L.107, L.110 à L.112, L.114, si les armes étaient apparentes, seront prescrites après six
mois à partir du jour de la proclamation du résultat de l’élection.

Art.L.119.- Les dispositions des articles 106 à 110 du Code pénal sont applicables dans
la mesure où elles ne sont pas contraires aux dispositions du présent chapitre.

Titre 2 ‐ Dispositions relatives à l’élection du Président de la République

Chapitre 1 ‐ Dépôt de candidature

Art.L.120.- La candidature à la présidence de la République doit comporter :


 1° les prénoms, nom, date, lieu de naissance et filiation du candidat ;
 2° la mention que le candidat est de nationalité sénégalaise et qu’il jouit de ses droits
civils et de ses droits politiques, conformément aux dispositions du titre premier du
Code électoral ;
 3° le numéro de la carte d’électeur ;
 4° la mention que le candidat a reçu l’investiture d’un parti politique légalement
constitué ou d’une coalition de partis politiques légalement constitués ou d’une
entité regroupant des personnes indépendantes ;
 5° la photo et la couleur choisie pour l’impression des bulletins de vote et
éventuellement le symbole et le sigle qui doivent y figurer ;
 6° la signature du candidat.

Pour être recevable, toute candidature doit être accompagnée de la signature d’électeurs
représentant, au minimum, 0,8 % et, au maximum, 1 % du fichier électoral général.

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Ces électeurs doivent être domiciliés dans au moins sept régions à raison de deux mille
au moins par région.

Un électeur ne peut parrainer qu’un candidat.

Art.L.121.- La déclaration de candidature doit être accompagnée des pièces suivantes :


 un certificat de nationalité ;
 photocopie légalisée de la carte d’identité biométrique CEDEAO faisant office de
carte d’électeur ;
 un extrait d’acte de naissance datant de moins de six mois ;
 un bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois ;
 une attestation par laquelle un parti politique légalement constitué, une coalition de
partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant, des personnes
indépendantes a investi l’intéressé en qualité de candidat ;
 la liste des électeurs ayant parrainé le candidat, présentée sur fichier électronique et
en support papier, conformément au modèle prévu à l’article L57 du présent Code.
Cette liste doit comprendre des électeurs représentant un minimum de 0,8 % et un
maximum de 1 % du fichier général. Une partie de ces électeurs doit obligatoirement
provenir de sept régions au moins à raison de deux mille au moins par région. Le
reste est réparti sans précision de quota, dans toutes les circonscriptions
administratives ou juridictions diplomatiques ou consulaires ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat attester que sa candidature est
conforme aux dispositions des articles 4 et 28 de la Constitution, qu’il a
exclusivement la nationalité sénégalaise et qu’il sait écrire, lire et parler couramment
la langue officielle ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste être en règle avec la
législation fiscale du Sénégal ;
 une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la
Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) attestant du dépôt du cautionnement
prévu à l’article L122 du présent Code.

Tout dossier incomplet à l’expiration des délais de dépôt fixés par l’article 29 de la
Constitution, entraîne l’irrecevabilité de la candidature.

En cas d’irrecevabilité d’une candidature, le cautionnement est remboursé quinze jours


après la publication définitive de la liste des candidats.

Art.L.122.- Les candidats sont astreints au dépôt d’un cautionnement, qui doit être
versé à la Caisse des Dépôts et Consignations, et dont le montant est fixé par arrêté du
Ministre chargé des élections après avis des partis politiques légalement constitués, au
plus tard cent quatre-vingt jours avant celui du scrutin.

Il est délivré une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général
de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Code électoral 2021 33



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Dans le cas où le candidat obtient au moins 5 % de suffrages exprimés, cette caution lui
est remboursée dans les quinze jours qui suivent la proclamation définitive des
résultats.

En cas d’élections anticipées, le montant de la dernière caution est maintenu.

Art.L.123.- La déclaration de candidature est déposée au Greffe du Conseil


constitutionnel, dans les délais fixés par l’article 29 de la Constitution, par le mandataire
du parti politique, de la coalition de partis politiques ou de l’entité indépendante qui a
donné son investiture.

Les coalitions de partis politiques et les entités regroupant des personnes


indépendantes doivent choisir un nom différent de celui des partis politiques légalement
constitués. Toutefois une coalition peut prendre le titre d’un des partis qui la composent.
Le nom et éventuellement le titre de l’entité indépendante ou de la coalition, ainsi que la
liste des partis qui la composent, doivent être notifiés au Greffe du Conseil
constitutionnel par le mandataire au plus tard la veille du dépôt de la déclaration de
candidature.

Dès le dépôt des dossiers de déclaration de candidature, le Conseil constitutionnel


organise le contrôle et la vérification des listes de candidatures recevables suivant
l’ordre de dépôt, conformément aux dispositions de l’article 57 alinéa 13 du Code
électoral. A cet effet, le Conseil constitutionnel peut mettre en place un dispositif de
vérification des parrainages en présence des représentants des candidats. Les modalités
de fonctionnement de ce dispositif sont fixées par le Conseil constitutionnel.

Art.L.124.- Un candidat ne peut utiliser une couleur, un sigle ou un symbole déjà choisi
par un autre candidat.

En cas de contestation, le Ministre chargé des élections attribue par priorité à chaque
candidat, sa couleur, son sigle ou son symbole traditionnel par ordre d’ancienneté du
parti qui l’a investi ; pour les coalitions de partis politiques légalement constitués et les
candidats indépendants, suivant la date de dépôt. En tout état de cause, l’effigie d’une
personne ne peut servir de symbole.

Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs : vert,
or et rouge.

Art.L.125.- Pour s’assurer de la validité des candidatures déposées et du consentement


des candidats, le Conseil constitutionnel fait procéder à toute vérification qu’il juge utile.

Art.L.126.- A l’issue de l’instruction, le Conseil constitutionnel procède, au plus tard,


quarante-trois jours avant le premier tour du scrutin, à la notification, aux mandataires
concernés, des dossiers déclarés invalides à cause d’un parrainage sur plus d’une liste, si
ce fait va entrainer la non obtention du minimum requis de 0,8 % des électeurs inscrits
au fichier et ou du minimum d’électeurs requis par région et dans au moins sept régions.

Code électoral 2021 34



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Le cas échéant, le mandataire dispose de quarante-huit heures pour régulariser en


remplaçant le ou les parrains invalidés.

Au plus tard trente-cinq jours avant le scrutin, le Conseil constitutionnel procède à la


publication de la liste des candidats. Cette publication est assurée par l’affichage et par
tout autre moyen qu’il estime opportun et nécessaire.

Art.L.127.- Le droit de réclamation contre la liste des candidats est ouvert à tout
candidat.

Les réclamations doivent parvenir au Conseil constitutionnel avant l’expiration des


quarante-huit heures qui suivent le jour de l’affichage de la liste des candidats.

Le Conseil constitutionnel examine ces recours et statue sans délai.

Le Conseil constitutionnel fait procéder en outre à toute autre publication qu’il estime
opportune.

Art.L.128.- Lorsqu’il est nécessaire de procéder à un deuxième tour de scrutin, les


retraits éventuels de candidature sont portés à la connaissance du Conseil
constitutionnel par les candidats vingt-quatre heures au plus tard après la proclamation
définitive des résultats du scrutin.

Le Conseil constitutionnel arrête et publie, dans les conditions prévues à l’article L.126
la liste des deux candidats admis à se présenter au second tour.

Chapitre 2 ‐ Campagne électorale

Art.LO.129.- La campagne en vue de l’élection du Président de la République est ouverte


vingt et un jours avant le premier tour de scrutin.

S’il y a lieu de procéder à un deuxième tour de scrutin, la campagne s’ouvre à compter


du jour de l’affichage de la liste des candidats au Greffe du Conseil constitutionnel. Elle
prend fin la veille des élections à zéro heure.

Art.LO.130.- La Cour d’Appel de Dakar veille à l’égalité entre les candidats. Saisie par la
CE.N.A ou par un candidat, elle intervient, le cas échéant, auprès des autorités
compétentes pour que soient prises toutes les mesures susceptibles d’assurer sans délai
cette égalité.

L’organe en charge de la régulation des médias assure l’égalité entre les candidats dans
l’utilisation du temps d’antenne ; il intervient, le cas échéant, auprès des autorités
compétentes pour que soient prises toutes mesures susceptibles d’assurer cette égalité
nonobstant les sanctions prévues par Les textes régissant l’organe de régulation.

Tout organe, toute entreprise privée de la presse écrite, audiovisuelle ou utilisant tout
autre support, qui traite de la campagne est tenue de veiller au respect des règles

Code électoral 2021 35



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d’équité et d’équilibre entre les candidats dans le traitement des activités de campagne
électorale. Est interdite toute activité assimilable à une campagne électorale dans les
conditions définies par l’article L.61.

Est également interdite, toute propagande électorale le jour du scrutin.

Saisie d’une réclamation, la Cour d’Appel peut en cas de besoin, adresser des injonctions
aux autorités concernées ou au candidat dont l’attitude est incriminée. La Cour d’Appel
veille à la régularité de la campagne électorale. Ses arrêts en la matière ne peuvent faire
l’objet d’aucun recours.

Art.LO.131.- La campagne par voie d’affichage est régie par les dispositions des articles
L.60 et L.62 ainsi que par les dispositions règlementaires du Code électoral.

Les panneaux d’affichage sont attribués dans l’ordre de la liste des candidats arrêtée par
le Conseil constitutionnel.

Art.LO.132.- La tenue des réunions électorales est régie par les dispositions de l’article
L.59 du présent Code.

Le service public de l’audiovisuel annonce les réunions électorales auxquelles


participent les candidats.

Art.LO.133.- Chaque candidat peut faire Imprimer et adresser aux électeurs, avant
chaque tour de scrutin, une circulaire de propagande comprenant une page en recto et
verso de format de 21 x 27 cm.

Cette circulaire est soumise à la formalité du dépôt légal.

Art.LO.134.- Pendant la durée de la campagne électorale pour le premier tour comme, le


cas échéant, pour le second tour du scrutin, les candidats en lice à la Présidence de la
République figurant sur la liste arrêtée et publiée par le Conseil constitutionnel
reçoivent un traitement égal dans l’utilisation des moyens de propagande de la tranche
horaire quotidienne du service public de l’audiovisuel réservée aux candidats.

Le nombre, la durée et les horaires des émissions, ainsi que les modalités de leurs
réalisations sont fixées par l’organe chargé de la régulation des médias après avis de la
C.E.N.A, des organes de la presse, de l’audiovisuel public et des candidats ou de leur
mandataire.

L’organe de régulation des médias peut s’opposer à la diffusion d’une émission de la


campagne électorale en cas de contravention aux règles posées par la Constitution.

Sa décision doit être motivée et notifiée, immédiatement, au candidat concerné. Cette


décision peut faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant la Cour suprême
qui se prononce en procédure d’urgence avant la fin de la campagne.

L’organe de régulation des médias peut saisir la Cour d’Appel préalablement à la


diffusion d’une émission de la campagne officielle, dans les vingt-quatre heures à

Code électoral 2021 36



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compter de la réalisation de cette émission, si les propos tenus par les candidats ou les
partis politiques révèlent un manquement grave aux obligations qui résultent de la
Constitution, notamment en ce qui concerne le respect :
 des caractères de l’Etat républicain, laïc et démocratique ;
 des institutions de la République : de leur statut, de leurs compétences ;
 de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et de l’unité nationale ;
 et des libertés publiques.

La saisine de la Cour d’Appel est suspensive de la diffusion de l’émission.

La Cour d’Appel statue dans un délai de quarante-huit heures à compter de sa saisine.


Elle peut ordonner la non-diffusion de tout ou partie seulement de l’émission.

Le candidat dont les propos sont incriminés est invité à présenter sa défense.

Si l’organe de régulation des médias ne saisit pas la Cour d’Appel dans les vingt-quatre
heures ou si la Cour d’Appel ne statue pas dans le délai ci-dessus prévu, l’émission doit
être diffusée immédiatement.

Art.LO.135.- L’organe de régulation des médias peut, en sus du temps d’émission dont
dispose chaque candidat, organiser des débats audiovisuels contradictoires à la
condition que de telles émissions permettent à chacun des candidats d’intervenir.

Art.LO.136.- L’organe de régulation des médias veille à ce que le principe d’égalité entre
les candidats soit respecté dans les programmes d’information du service public de
l’audiovisuel en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations,
écrits, activités des candidats et la présentation de leur personne.

Chapitre 3 ‐ Opérations électorales

Art.LO.137.- Les électeurs sont convoqués par décret publié au Journal officiel au moins
quatre-vingt jours avant la date du scrutin.

En cas de deuxième tour, ou de nouveau tour de scrutin après l’annulation des élections,
la publication du décret de convocation a lieu au plus tard huit jours avant la date du
scrutin.

Toutefois, en cas de vacance de la Présidence, par démission, empêchement définitif ou


décès, le décret est pris dans les soixante jours avant le scrutin.

Art.LO.138.- Pour veiller à la régularité des opérations électorales la Cour d’Appel de


Dakar désigne des délégués.

Ces délégués, nommés par ordonnance du Premier Président de la Cour d’Appel de


Dakar, sont choisis parmi les membres des cours d’appel et des tribunaux.

Ils procèdent, le jour du scrutin, à des contrôles inopinés sur pièces et sur place.

Code électoral 2021 37



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Ils sont munis, à cet effet, d’un ordre de mission qui leur est délivré par le Premier
Président de la Cour d’Appel de Dakar.

Art.LO.139.- Les délégués mentionnés à l’article LO.138, et les mandataires mentionnés


à l’article L.71, sont chargés de veiller à la régularité de la composition des bureaux de
vote, des opérations de vote, du dépouillement des suffrages et au respect du libre
exercice des droits des électeurs et des candidats.

Ils procèdent à tous contrôles et vérifications utiles. Ils ont accès, à tout moment, aux
bureaux de vote et peuvent exiger l’inscription de toutes observations sur les procès-
verbaux avant leur transmission.

Les autorités administratives et les présidents de bureau de vote sont tenus de fournir
tous les renseignements et de communiquer tous les documents nécessaires à l’exercice
de cette mission, ainsi qu’un exemplaire du procès-verbal des opérations électorales,
lorsque le délégué leur en fait la demande.

Les autorités administratives sont tenues de fournir tous les moyens et la protection
nécessaire à la bonne exécution de la mission des délégués.

Le dépouillement a lieu immédiatement après la clôture du scrutin. N’entrent pas en


compte les bulletins dont l’article L.84 du Code électoral dispose qu’ils sont nuls. Les
opérations se déroulent conformément aux dispositions des articles L83 et L84 du Code
électoral.

À l’issue du scrutin, le délégué de la Cour d’Appel dresse un rapport sur tous les
contrôles effectués y compris les opérations de ramassage et d’acheminement des
procès-verbaux des bureaux de vote. Ce rapport est remis au Premier Président de la
Cour d’Appel de Dakar au plus tard dans les vingt-quatre heures qui suivent la clôture,
du scrutin avec copie au Président de la Commission départementale de Recensement
des Votes.

À l’issue du scrutin, chaque délégué de la Cour d’Appel dresse un rapport qu’il remet au
Président de la C.E.N.A au plus tard dans les vingt-quatre heures qui suivent la clôture
du scrutin.

En cas de constatation d’irrégularités, la C.E.N.A enjoint l’autorité administrative de


prendre les mesures de correction appropriées. SI elle ne s’exécute pas, la C.E.N.A
dispose du pouvoir de dessaisissement et de substitution d’action dans le cadre des
opérations électorales à l’égard de l’agent responsable, nonobstant son pouvoir de
saisine des juridictions compétentes.

Art.LO.140.- Le résultat du scrutin est proclamé et affiché dans la salle de vote. Le


procès-verbal des opérations est établi dans les conditions fixées par l’article L.85 et par
les dispositions réglementaires du Code électoral. Les représentants des candidats
membres du bureau de vote sont tenus de signer le procès-verbal. L’absence de
signature doit être motivée.

Code électoral 2021 38



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Une copie du procès-verbal est obligatoirement remise au représentant de la C.E.N.A. et


au représentant de chaque candidat.

Art.LO.141.- Les procès-verbaux et l’ensemble des pièces relatives aux opérations


électorales sont transmis au Conseil constitutionnel conformément à l’article L86 du
présent Code.

Chapitre 4 ‐ Recensement des votes et proclamation des résultats

Art.LO.142.- Au niveau de chaque département est créée une commission


départementale de recensement des votes. Cette commission est composée :
 de trois magistrats dont l’un assure la présidence, tous désignés par le Premier
Président de la Cour d’Appel de Dakar parmi les magistrats des Cours et Tribunaux ;
 d’un représentant de la C.E.N.A ;
 d’un représentant de chaque candidat ou liste de candidats et son suppléant. Leurs
prénoms, nom, date et lieu de naissance, profession et numéro de téléphone doivent
être notifiés par chaque candidat ou liste de candidats au Ministre chargé des
élections, au Président de la Commission nationale de Recensement des Votes et au
Président du Conseil constitutionnel quinze jours avant celui du scrutin.

Au vu de l’ensemble des procès-verbaux des bureaux de vote du département et des


pièces qui leur sont annexées, la commission effectue le recensement des votes. Seuls les
magistrats ont voix délibérative.

Au niveau national est créée une Commission nationale de Recensement des Votes. Cette
commission est présidée par le premier président de la Cour d’Appel de Dakar et en cas
d’empêchement par un magistrat qu’il désigne. Elle comprend, en outre, d’une part, deux
magistrats du siège désignés par lui et, d’autre part, un représentant de la C.E.N.A ainsi
qu’un représentant de chaque candidat ou liste de candidats et son suppléant.

Pour l’élection présidentielle et les élections législatives, les renseignements concernant


le représentant du candidat ou de la liste de candidats et de son suppléant, sont notifiés
quinze jours avant la date du scrutin. En tout état de cause, aussi bien pour l’élection
présidentielle que pour les élections législatives, la commission nationale procède au
recensement des votes conformément à la procédure décrite à l’alinéa 2 du présent
article et à l’article LO. 143 du Code électoral.

Elle adopte les décisions à la majorité des votes des magistrats qui disposent seuls d’une
voix délibérative, le président prenant part au vote. Les autres membres assistent à
toutes les réunions de la commission nationale à l’exception de la délibération finale, ont
accès à tous documents et ont la faculté de porter leurs observations au procès-verbal.
La proclamation provisoire des résultats est effectuée par le Président de la commission
sous la seule responsabilité des magistrats.

Art.LO.143.- Les commissions départementales procèdent au recensement des votes à


partir des procès-verbaux de chacun des bureaux de vote. Elles n’ont pas le pouvoir de

Code électoral 2021 39



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les annuler. Toutefois, en cas d’erreur de calcul ou de relevé de données chiffrées


erronées, elles peuvent redresser et rectifier les procès-verbaux. Elles sont tenues dans
ce cas de motiver leur décision et d’en faire la remarque au procès-verbal qui, en plus,
doit aussi faire état des cas d’incohérence ou de doute sur la sincérité de certaines
opérations relevées par la commission départementale. Si la commission ne parvient pas
à formuler ses remarques, par consensus, chaque membre peut préciser son point de
vue au procès-verbal.

La commission nationale procède au recensement des votes à partir des procès-verbaux


des commissions départementales de recensement des votes. Elle peut les rectifier. Pour
cela, elle procède, le cas échéant, à l’annulation ou au redressement des procès-verbaux
des bureaux de vote. La commission nationale procède à la proclamation provisoire des
résultats, dans les conditions prévues à l’article L86. Il revient au Conseil constitutionnel
d’effectuer la proclamation définitive des résultats conformément aux dispositions de
l’article 35 de la Constitution.

En cas de destruction, de substitution, de perte ou de vol des originaux des procès-


verbaux, les exemplaires détenus par les deux tiers (2/3) des représentants de
candidats ou de listes de candidats feront foi au même titre que celui du représentant de
la C.E.N.A.

Les résultats définitifs de l’élection présidentielle font l’objet d’une publication dans le
Journal officiel, bureau de vote par bureau de vote par les soins du Président du Conseil
constitutionnel.

Cette publication est faite également sur Internet ou par tout autre moyen de
communication.

Chapitre 5 ‐ Contentieux

Art.LO.144.- Dans les conditions de délai fixées par l’article 35 de la Constitution, tout
candidat ou liste de candidats au scrutin peut contester la régularité des Opérations
électorales sous la forme d’une requête adressée au Président du Conseil
constitutionnel.

Art.LO.145.- La requête est déposée au greffe du Conseil constitutionnel. Il en est donné


acte par le Greffier en chef.

À peine d’irrecevabilité, la requête doit préciser les faits et moyens allégués.

Art.LO.146.- La requête est communiquée par le Greffier en chef du Conseil


constitutionnel aux autres candidats intéressés qui disposent d’un délai maximum de
quarante-huit heures pour déposer un mémoire en réponse. Il est donné récépissé du
dépôt du mémoire par le Greffier en chef.

Art.LO.147.- Le Conseil constitutionnel statue sur la requête dans les délais prévus par
l’article 35 de la Constitution.

Code électoral 2021 40



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Titre 3 ‐ Dispositions relatives aux élections des députés à l’Assemblée Nationale

Chapitre 1 ‐ Composition, mode d’élection et durée du mandat des députés

Art.LO.148.- Le nombre de députés à l’Assemblée nationale est fixé à cent soixante-cinq.

Art.L.149.- Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis politiques
légalement constitués, peut présenter des listes de candidats.

Toutes entités regroupant des personnes indépendantes peuvent présenter des listes de
candidats au plan national, sous réserve de se conformer à l’article 4 de la Constitution.

Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidat, les partis politiques
légalement constitués, les coalitions de partis politiques légalement constitués et les
entités regroupant des personnes indépendantes doivent recueillir la signature de 0,5 %
au minimum et 0,8 % au maximum des électeurs inscrits du fichier général. Une partie
de ces électeurs doit obligatoirement provenir de sept régions à raison de mille au moins
par région.

Un électeur ne peut parrainer qu’une liste de candidats.

Le contrôle de ces signatures est effectué par la commission de réception des


candidatures, sous le contrôle et la supervision de la C.E.N.A et en présence des
mandataires des listes.

En tout état de cause, la parité homme-femme s’applique à toutes les listes. Les listes de
candidatures, titulaires comme suppléants, doivent être alternativement composées de
personnes des deux sexes. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité
s’applique au nombre pair immédiatement inférieur.

Dans le cas où un seul député est à élire dans le département, le titulaire et le suppléant
doivent être de sexe différent.

La coalition de partis politiques et les entités regroupant des personnes indépendantes


doivent choisir un nom différent de celui des partis politiques légalement constitués.
Toutefois, une coalition peut prendre le titre d’un des partis qui la composent. Le nom
ou éventuellement le titre de la coalition ou de l’entité regroupant des personnes
indépendantes doit être notifié au Ministre chargé des élections au plus tard la veille du
dépôt des déclarations de candidature et figurer en tête de la liste de candidats
présentés aux élections. Les signatures recueillies pour le parrainage de la candidature
sont déposées au moment de la notification du nom de la coalition ou de l’entité.

Art.L.150.- Les députés à l’Assemblée nationale sont élus à raison de cent cinq députés,
dont quatre-vingt-dix pour l’intérieur du pays et quinze pour l’extérieur, au scrutin
majoritaire à un tour dans le ressort du département et de soixante députés au scrutin
proportionnel sur une liste nationale.

Code électoral 2021 41



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Pour les besoins du scrutin majoritaire, l’extérieur du pays est subdivisé en des entités
dénommées « départements ».

Les départements de l’extérieur du pays sont les suivants :


 le département Afrique du Nord ;
 le département Afrique de l’Ouest ;
 le département Afrique du Centre ;
 le département Afrique Australe ;
 le département Europe de l’Ouest, du Centre et du Nord ;
 le département Europe du Sud ;
 le département Amériques-Océanie ;
 le département Asie-Moyen Orient.

La liste des pays qui composent ces départements est fixée par décret.

Il n’est utilisé qu’un seul bulletin de vote pour les deux modes de scrutin.

Art.L.151.- Dans chaque département, sont élus sept députés au plus et un député au
moins. Le nombre de députés à élire dans chaque département est déterminé par décret
en tenant compte de l’importance démographique respective de chaque département.

Toutefois, le maximum ne peut être atteint que lorsque le quotient national le permet.
Les départements dont la population est égale ou supérieure à 170.000 habitants
obtiennent au moins deux sièges.

Le nombre de députés à élire dans chaque département de l’extérieur du pays est


déterminé par décret en tenant compte de l’importance de l’électorat de chaque
département.

Dans chacun de ces départements de l’extérieur sont élus trois députés au plus et un
député au moins. Toutefois, dans un même département, les pays dont l’électorat est
égal ou supérieur à 40.000 électeurs obtiennent au minimum deux sièges.

Sont élus les candidats de la liste qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages
valablement exprimés. Si le département ne comporte qu’un siège à pourvoir, le
candidat ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages valablement exprimés est élu.

En cas d’égalité de suffrages dans le département, la liste de candidats dont la moyenne


d’âge est la plus élevée (titulaires et suppléants) remporte les sièges.

Art.L.152.- Le bulletin de chaque électeur est tout d’abord pris en compte pour établir le
résultat du scrutin départemental. Il est ensuite pris en compte le cas échéant, pour
l’établissement du résultat du scrutin national.

Art.L.153.- Pour le scrutin proportionnel sur une liste nationale, il est appliqué le
système du quotient national. Pour déterminer ce quotient, on divise le nombre total des
suffrages valablement exprimés par le nombre des députés à élire pour ce scrutin.
Autant de fois ce quotient est contenu dans le nombre des suffrages obtenus par chaque

Code électoral 2021 42



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liste, autant celle-ci obtient de candidats élus. La répartition des restes se fait selon le
système du plus fort reste.

Art.L.154.- En vue de pourvoir aux vacances qui pourraient se produire :


 chaque liste de candidats au scrutin majoritaire dans le ressort du département,
comprend un certain nombre de suppléants égal au nombre des sièges à pourvoir ;
en cas de vacance, il est fait appel au candidat du même sexe non élu placé en tête de
la liste dans laquelle s’est produite la vacance ;
 chaque liste de candidats au scrutin de représentation proportionnelle avec liste
nationale comprend cinquante candidats suppléants ; en cas de vacance d’un siège de
député, il est fait appel en priorité au candidat du même sexe non élu placé en tête
sur la liste dans laquelle s’est produite la vacance.

Il sera fait appel ensuite aux candidats suppléants après épuisement de la liste des
candidats non élus en tenant compte du sexe.

Lorsqu’une liste est ainsi épuisée, il est procédé à une élection partielle dans les trois
mois de la vacance qui l’a rendue nécessaire. Il n’est toutefois pas procédé à des
élections partielles dans les douze derniers mois de la législature.

Art.L.155.- Le mandat des députés de l’Assemblée nationale est de cinq ans.

Les pouvoirs de l’Assemblée nationale expirent le jour de l’installation de l’Assemblée


nationale nouvellement élue.

Art.L.156.- Les élections générales ont lieu entre les soixante jours et les vingt jours qui
précédent la fin du mandat.

Chapitre 2 ‐ Conditions d’éligibilité et d’inéligibilité

Art.LO.157.- Tout électeur inscrit peut être élu à l’Assemblée nationale dans les
conditions et sous les seules réserves énoncées aux articles suivants.

Art.LO.158.- Nul ne peut être élu à l’Assemblée nationale s’il n’est pas âgé de vingt-cinq
ans révolus à la date des élections.

Art.LO.159.- Les étrangers naturalisés ne sont éligibles qu’à l’expiration d’un délai de
dix ans à compter de la date du décret de naturalisation et sous réserve qu’ils ne
conservent pas une autre nationalité.

L’un des conjoints qui a acquis la nationalité sénégalaise par mariage n’est éligible qu’à
l’expiration d’un délai de dix ans à compter de la date à laquelle cette acquisition ne peut
plus faire l’objet d’opposition.

La loi fixe les cas dans lesquels cette incapacité peut être réduite en fonction des titres et
circonstances dont les personnes visées aux deux alinéas précédents pourraient se
prévaloir.

Code électoral 2021 43



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Art.LO.160.- Sont inéligibles les individus condamnés, lorsque leur condamnation


empêche d’une manière définitive leur inscription sur une liste électorale.

Les individus dont la condamnation empêche temporairement l’inscription sur une liste
électorale sont inéligibles pendant une période double de celle durant laquelle ils ne
peuvent être inscrits sur la liste électorale.

Sont, en outre, inéligibles :


 1° les individus privés par décision judiciaire de leur droit d’éligibilité en application
des lois qui autorisent cette privation ;
 2° les personnes placées sous protection de justice ou pourvues d’un tuteur ou d’un
curateur.

Art.LO.161.- Les Inspecteurs généraux d’État nommés dans le corps et les agents de
l’Etat délégués dans les fonctions d’inspecteur général d’Etat sont inéligibles. Toutefois
cette inéligibilité cesse en cas de sortie définitive du corps.

Sont égaiement inéligibles pendant la durée de leur fonction et durant les six premiers
mois qui suivent la cessation de celle-ci :
 1° les gouverneurs de région et leurs adjoints, les préfets et leurs adjoints, les sous-
préfets et leurs adjoints ;
 2° les magistrats des Cours et Tribunaux ;
 3° le Trésorier général.

Art.LO.162.- Sera déchu de plein droit de son mandat de député celui dont l’inéligibilité
se révélera après la proclamation des résultats et l’expiration du délai de recours, ou qui,
pendant son mandat, se trouvera dans un cas d’inéligibilité prévu par le présent Code.

Chapitre 3 ‐ Incompatibilités

Art.LO.163.- Le mandat de député est incompatible avec la qualité de membre du


Gouvernement, de membre du Haut Conseil des Collectivités territoriales, ou de membre
du Conseil chargé des Affaires économiques, sociales et environnementales.

Art.LO.164.- L’exercice de toute fonction publique non élective est incompatible avec le
mandat de député.

En conséquence, toute personne visée à l’alinéa précédent élue à l’Assemblée nationale


est remplacée dans ses fonctions et placée dans la position prévue à cet effet par le
statut le régissant dans les huit jours qui suivent son entrée en fonction, ou en cas de
contestation de l’élection, dans les huit jours suivant la décision de validation.

L’exercice de fondions confiées par un Etat étranger ou une organisation internationale


et rémunérées sur leurs fonds est également incompatible avec le mandat de député.

Toutefois, les membres du personnel enseignant de l’enseignement supérieur sont


exceptés des dispositions des deux premiers alinéas du présent article.

Code électoral 2021 44



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Art.LO.165.- Les députés peuvent être chargés par le pouvoir exécutif d’une mission
publique au cours de leur mandat. L’exercice de cette mission publique est compatible
avec le mandat de parlementaire.

Art.LO.166.- Sont incompatibles avec le mandat parlementaire, les fonctions de


Président et de membre du Conseil d’Administration, ainsi que l’exercice de toute
profession salariée dans les entreprises du secteur parapublic. Il en est de même
également de toutes fonctions exercées de façon permanente en qualité de conseil
auprès de ces mêmes établissements ou entreprises. Il en est de même de la situation
d’actionnaire majoritaire dans les entreprises sous le contrôle de l’Etat.

L’incompatibilité édictée au présent article ne s’applique pas aux députés désignés à


cette qualité comme membre du conseil d’administration, d’établissements publics ou
d’entreprises placés sous le contrôle de l’Etat, en vertu des textes organisant ces
entreprises ou établissements.

Art.LO.167.- Sont incompatibles avec le mandat de député les fonctions de chef


d’entreprise, de président de conseil d’administration, d’administrateur délégué, de
directeur général, de directeur adjoint ou de gérant, exercées dans :
 1° les sociétés, entreprises ou établissements, jouissant sous forme de garantie
d’Intérêt, de subventions, ou sous une forme équivalente, d’avantage assurés par
l’Etat ou par une collectivité publique, sauf dans le cas où ces avantages découlent de
l’application automatique d’une législation générale ou d’une réglementation
générale ;
 2° les sociétés ayant exclusivement un objet financier et faisant publiquement appel
à l’épargne et au crédit ;
 3° les sociétés et entreprises dont l’activité consiste principalement dans l’exécution
de travaux, la prestation de fournitures ou de services pour le compte ou sous le
contrôle de l’Etat, d’une collectivité ou d’un établissement dont plus de la moitié du
capital social est constituée de participations de sociétés ou d’entreprises ayant ces
mêmes activités.

Art.LO.168.- Il est interdit à tout parlementaire d’exercer en cours de mandat une


fonction de membre du conseil d’administration ou de surveillance ou toutes fonctions
exercées de façon permanente en qualité de conseil dans les sociétés, établissements ou
entreprises visés à l’article précédent. Il est de même interdit à tout parlementaire d’être
en cours de mandat actionnaire majoritaire d’une telle société, établissement ou
entreprise.

Il est interdit en outre à tout autre parlementaire d’exercer en cours de mandat une
fonction de chef d’entreprise, de président du conseil d’administration, d’administrateur
délégué, de directeur général, de directeur adjoint ou de gérant, de membre du conseil
d’administration ou de surveillance ou toutes fonctions exercées de façon permanente
en qualité de conseil dans une société, établissement ou entreprise quelconque. Il est de,
même interdit à tout parlementaire d’être en cours de mandat, actionnaire majoritaire
d’une telle société, établissement ou entreprise.

Code électoral 2021 45



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Toutefois, les interdictions mentionnées aux deux alinéas ci-dessus ne s’appliquent pas
lorsque les fonctions concernées étaient exercées au moment de la première élection de
l’intéressé en tant que député, ou lorsque la situation d’actionnaire majoritaire existait
lors de cette première élection. Dans ce cas, l’exercice en cours de mandat de toute
fonction nouvelle mentionnée aux deux alinéas précédents est subordonné à
l’autorisation préalable du bureau de l’Assemblée nationale.

Art.LO.169.- Nonobstant les dispositions des articles précédents, les parlementaires


membres d’un conseil départemental ou municipal peuvent être désignés par ces
assemblées ou conseils pour les représenter dans les organismes d’intérêt régional ou
local à condition que ces organismes n’aient pas pour objet de faire ou de distribuer des
bénéfices et que les intéressés n’y occupent pas de fonctions rémunérées. En outre, les
députés, même non-membres d’une assemblée ou d’un conseil désigné ci-dessus,
peuvent exercer des fonctions de :
 président de conseil d’administration ;
 administrateur délégué ou membre du conseil d’administration des sociétés
d’économie mixte, d’équipement régional local ou des sociétés ayant un objet
exclusivement local lorsque ces fonctions ne sont pas rémunérées.

Art.LO.170.- Il est interdit à tout avocat inscrit au barreau lorsqu’il est investi d’un
mandat de député, d’accomplir directement ou indirectement par l’intermédiaire d’une
association, d’un collaborateur ou d’un secrétaire, sauf devant la Haute Cour de Justice,
un acte de profession dans les affaires à l’occasion desquelles des poursuites pénales
sont engagées devant les juridictions répressives pour crimes ou délits contre la chose
publique, en matière de presse ou d’atteinte au crédit et à l’épargne ; il lui est interdit
dans les mêmes conditions de plaider ou de consulter contre l’Etat, les collectivités
territoriales ou établissements publics et les sociétés placées sous le contrôle de l’Etat.

Art.LO.171.- Il est interdit à tout député de faire ou de laisser figurer son nom suivi de
l’indication de sa qualité dans toute publicité relative à une entreprise financière,
industrielle ou commerciale.

Seront punis d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 100.000 à
500.000 FCFA les fondateurs, directeurs ou gérants de sociétés ou d’établissements à
objet commercial, industriel ou financier qui auront fait figurer le nom d’un député avec
mention de sa qualité dans toute publicité faite dans l’intérêt de l’entreprise qu’ils
dirigent ou qu’ils se proposent de fonder. En cas de récidive, les peines ci-dessus
prévues pourront être doublées.

Art.LO.172.- Le député qui, lors de son élection, se trouve dans l’un des cas
d’incompatibilité visés au présent chapitre, est tenu d’établir dans les huit jours qui
suivent son entrée en fonction qu’il s’est démis de ces fonctions incompatibles avec son
mandat, ou qu’il ne se trouve plus dans la situation d’actionnaire majoritaire déclarée
incompatible en vertu des articles LO.166 et LO.168 ou, s’il est titulaire d’un emploi
public, qu’il a demandé à être placé dans la position spéciale prévue par son statut.

À défaut, il est déclaré démissionnaire d’office, à moins qu’il ne se démette de son


mandat.

Code électoral 2021 46



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La démission d’office est constatée dans tous les cas par l’Assemblée nationale à la
demande du Président de la République ou du bureau. Elle n’entraîne pas l’inéligibilité.

Chapitre 4 ‐ Déclaration de candidature

Art.L.173.- Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis politiques
légalement constitués ou toutes entités regroupant des personnes indépendantes ayant
satisfait aux conditions exigées à l’article L.149 désireux de participer aux élections
législatives doit faire une déclaration de candidature, éventuellement une double
déclaration de candidature dont la première concerne les candidatures au scrutin
départemental et la seconde concerne les candidatures au scrutin national.

Ces déclarations doivent comporter :


 1° le nom et éventuellement le titre du parti politique, de la coalition de partis
politiques ou de l’entité regroupant des personnes indépendantes ;
 2° la photo du candidat occupant le premier rang sur la liste nationale et la couleur,
le symbole et éventuellement le sigle choisis pour l’impression des bulletins de vote,
accompagnés de la maquette du bulletin sur support papier et électronique pour
renseigner sur la nuance des couleurs et leur disposition sur ledit bulletin ;
 3° les prénoms, nom, date et lieu de naissance, sexe de chacun des candidats, leur
profession et domicile, avec la précision de leur service, emploi et lieu d’affectation,
s’ils sont agents de l’Etat ;
 4° l’indication du département dans lequel ils se présentent ;
 5° une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la
Caisse des Dépôts et Consignations pour attester du dépôt de la caution.

Pour le scrutin majoritaire, les partis et les coalitions de partis ainsi que les entités
regroupant des personnes indépendantes ne sont pas tenus de présenter des listes de
candidats dans tous les départements. Toutefois, la liste présentée dans un département
doit être complète.

Pour le scrutin proportionnel, les listes présentées doivent être complètes. Une même
personne ne peut être candidate à la fois au scrutin majoritaire et au scrutin
proportionnel ni se présenter dans plusieurs départements.

Art.L.174.- Les modèles de déclarations de candidature sont fixés par arrêté du Ministre
chargé des élections.

Le dossier de déclaration de candidature comprend :


 1° un bordereau de dépôt ;
 2° une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la
Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt du cautionnement ;
 3° une déclaration d’investiture par laquelle le parti, la coalition ou l’entité présente
ses candidats ;
 4° une déclaration de candidature par laquelle le parti, la coalition ou l’entité précise
les départements où il se présente et le mode de scrutin choisi ;

Code électoral 2021 47



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 5° une déclaration individuelle de candidature, obligatoirement signée par le


candidat, par laquelle il certifie qu’il pose sa candidature, qu’il n’est candidat que sur
cette liste et qu’il ne se trouve dans aucun des cas d’inéligibilité prévus par le présent
Code.

La déclaration individuelle de candidature est accompagnée des pièces suivantes :


 un extrait d’acte de naissance datant de moins de six mois ou la photocopie légalisée
de la carte d’identité biométrique CEDEAO ;
 un bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois ;

Le candidat indépendant présente en plus, une déclaration sur l’honneur par laquelle il
atteste qu’il ne milite dans aucun parti politique ou qu’il a cessé toute activité militante
depuis au moins douze mois.

En cas de contestation du statut d’indépendant d’un candidat, le Conseil constitutionnel


est saisi. La partie qui a soulevé la question devra justifier ses diligences.

6) Les fiches d’électeurs parrainant les candidatures, établies conformément aux


dispositions de l’article L.149 du présent Code.

Art.L175.- Au plus tard cent cinquante jours avant celui du scrutin, un arrêté du
Ministre chargé des élections fixe le montant de la caution qui doit être versée à la Caisse
des Dépôts et Consignations par le mandataire d’un parti politique légalement constitué,
d’une coalition de partis politiques légalement constitué, ou d’une entité regroupant des
personnes indépendantes ayant présenté une déclaration de candidature. Cette caution
est remboursée dans les quinze jours suivant la proclamation définitive des résultats à la
liste de candidats ayant obtenu au moins un élu à l’Assemblée nationale.

En cas d’élections anticipées, le montant de la dernière caution est maintenu.

Art.L.176.- Au plus tard, quatre-vingt-huit jours avant celui du scrutin, le Ministre


chargé des élections institue par arrêté une commission de réception.

Celle-ci est chargée, quatre-vingt-cinq jours au plus et soixante jours au moins avant
celui du scrutin :
 de la réception matérielle de l’intégralité des listes de parrainage et des dossiers de
candidatures ;
 du contrôle, des régularisations éventuelles et de validation des listes de parrainage ;
 de l’étude pour la recevabilité juridique des dossiers de candidatures déposés ;
 des modifications légales à apporter sur les dossiers de candidatures, en relation
avec le mandataire ;
 de la préparation de l’arrêté portant publication des candidatures déclarées
recevables.

Le mandataire soit du parti politique légalement constitué, soit de la coalition de partis


politiques légalement constitués, soit de l’entité regroupant des personnes
Indépendantes qui ont soutenu les candidats, dépose, en même temps, auprès de ladite
commission toutes les listes de parrainage et l’ensemble des dossiers de candidatures

Code électoral 2021 48



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quatre-vingt-cinq jours au plus et quatre-vingt-trois jours au moins avant celui du


scrutin.

Les modalités pratiques du contrôle des listes de parrainage sont fixées par arrêté du
Ministre chargé des élections conformément aux dispositions de l’article L.57-13 du
présent Code.

A l’issue du contrôle des listes de parrainage et éventuellement des régularisations y


afférentes, la commission de réception entame l’étude pour la recevabilité juridique des
dossiers de candidatures soixante-quinze jours avant celui du scrutin.

Art.L.177.- La liste des candidats qui accompagne les dossiers de candidatures est
établie en double exemplaire dont l’un est destiné à la C.E.N.A.

La commission de réception, au vu du bordereau et après un contrôle sommaire et


contradictoire avec le mandataire sur les pièces du dossier de déclaration de
candidature ainsi que les listes de parrainage et le contrôle de sécurité préalable de leur
support informatique, lui délivre immédiatement un récépissé pour attester du dépôt
matériel.

Ce récépissé est dûment visé par le superviseur de la C.E.N.A pour authentifier le


contrôle du dépôt dans les formes et les délais légaux. Il ne préjuge pas de la recevabilité
des candidatures présentées.

Les déclarations reçues au Ministère chargé des élections et les pièces qui les
accompagnent sont tenues à la disposition de chaque liste de candidats qui peut en
vérifier le contenu par un mandataire.

Art.L.178.- N’est pas recevable la liste qui :


 1° est incomplète ;
 2° ne comporte pas les indications obligatoires prévues aux articles L.149 et L.173 ;
 3° n’est pas accompagnée des pièces prévues à l’article L.174 ;
 4° ne comporte pas la quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur
général de la Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt de la caution
prévue par l’article L.175 ;
 5° est déposée au-delà du délai légal.

Art.L.179.- A la fin de toutes les opérations de contrôle et de régularisation éventuelle


sur les listes de parrainage entreprises à la suite du dépôt matériel, soit soixante-seize
jours avant celui du scrutin, la commission de réception procède, dans les cinq jours qui
suivent, à l’analyse des dossiers pour les besoins de la recevabilité juridique.

Le remplacement de candidats inéligibles, sans préjudice de l’ordre d’investiture, et la


substitution de pièces périmées ou comportant des erreurs matérielles sont, le cas
échéant immédiatement notifiés au mandataire de la liste concernée. Celui-ci dispose de
trois jours, à compter de la date de notification, pour y remédier, sous peine de rejet de
la candidature concernée.

Code électoral 2021 49



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Dans le cas où, pour l’un des motifs énumérés à l’article L.178, le Ministre chargé des
élections estime qu’une liste n’est pas recevable, il notifie, par écrit, les motifs de sa
décision au mandataire de ladite liste dans les deux premiers jours suivant le début de
l’analyse pour la recevabilité juridique.

Art.L.180.- Un parti politique légalement constitué, une coalition de partis politiques


légalement constitués ou une entité regroupant des personnes Indépendantes ne peut
utiliser une couleur, un sigle ou un symbole déjà choisi par un autre parti politique, une
coalition de partis politiques ou une entité indépendante.

En cas de contestation, le Ministre chargé des élections attribue par priorité à chaque
parti politique, sa couleur statutaire, son sigle et son symbole traditionnels par ordre
d’ancienneté. Pour les coalitions de partis politiques et les entités regroupant des
personnes indépendantes, l’attribution se fait selon la date de notification du nom choisi.
En tout état de cause, l’effigie d’une personne ne peut servir de symbole.

Le Ministre chargé des élections en Informe aussitôt les parties intéressées.

Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs : vert,
or et rouge.

Art.L.181.- Tout candidat qui, de mauvaise foi, aura souscrit une déclaration inexacte
sur son éligibilité ou sur sa présence sur une liste, sera puni d’un emprisonnement d’un
mois à un an et d’une amende de 18.000 à 360.000 FCFA.

Art.LO.182.- Après le délai de cinq jours prévus à l’alinéa premier de l’article L179 et ce,
jusqu’à la date de prise de l’arrêté publiant les déclarations reçues, sil apparat qu’une
déclaration de candidature a été déposée en faveur d’une personne inéligible, le Ministre
chargé des élections doit saisir le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours
de la saisine sur la recevabilité de ladite candidature.

Si les délais mentionnés à l’alinéa premier ne sont pas respectés, la candidature doit être
reçue.

Art.LO.183.- Au plus tard soixante jours avant le scrutin, le Ministre chargé des
élections arrête et publie les déclarations reçue, modifiées éventuellement, compte tenu
des dispositions des articles L.179 et L.182.

Une copie de l’arrêté de publication doit être délivrée à chaque mandataire de listes de
candidats.

Art.LO.184.- En cas de contestation d’un acte du Ministre chargé des élections pris en
application des articles L179, L180 et LO.183, les mandataires des listes de candidats
peuvent, dans les vingt-quatre heures suivant la notification de la décision ou sa
publication, se pourvoir devant le conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours
qui suivent celui de l’enregistrement de la requête.

Code électoral 2021 50



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Art.LO.185.- Entre la date de signature de l’arrêté du Ministre chargé des élections


publiant les déclarations reçues et la veille du scrutin à zéro heure, en cas de décès ou
d’inéligibilité de candidats, le mandataire de la liste fait, sans délai, déclaration
complémentaire de candidature au Ministre chargé des élections qui la reçoit, s’il y a
lieu, la diffuse par voie radiophonique et en assure la publication par affichage dans tous
les bureaux de vote concernés.

Cette déclaration complémentaire ne peut concerner qu’un candidat du même sexe et


doit être accompagnée des pièces prévues à l’article L.174.

Chapitre 5 ‐ Campagne électorale

Art.LO.186.- La campagne en vue des élections des députés à l’Assemblée nationale est
ouverte vingt et un jours avant la date du scrutin.

Elle prend fin la veille du scrutin à zéro heure.

Art.LO.187.- Les dispositions des articles LO.130 à LO.133 sont applicables aux
élections législatives.

Art.LO.188.- Le temps d’antenne mis à la disposition des candidats et diffusé par le


service public de l’audiovisuel, est divisé en deux fractions dont la quotité est
déterminée par l’organe en charge de la régulation des médias :
 une fraction de temps répartie également entre tous les partis politiques légalement
constitués, coalitions de partis politiques légalement constitués ou entités
regroupant des personnes Indépendantes représentant les listes des candidats ;
 une fraction de temps répartie proportionnellement en tenant compte de la
représentation parlementaire des partis politiques ayant présenté des listes de
candidats.

Le temps et les horaires des émissions ainsi que les modalités de leur réalisation sont
fixés par décret après avis de l’organe en charge de la-régulation des médias.

Art.LO.189.- L’organe de régulation des médias veille à ce que le principe d’égalité entre
les représentants des listes soit respecté dans les programmes d’information du service
public de l’audiovisuel, en ce qui concerne la reproduction et les commentaires de
déclarations, écrits, activités des candidats et la représentation de leur personne.

Chapitre 6 ‐ Opérations électorales, recensement des votes et proclamation des


résultats

Art.LO.190.- Les électeurs sont convoqués par décret publié au moins quatre-vingt-dix
jours avant le scrutin.

Code électoral 2021 51



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Art.LO.191.- Les dispositions des articles LO.139 à LO.141 sont applicables aux
élections des députés à l’Assemblée nationale.

Art.LO.192.- Les dispositions des articles LO.142 et LO.143 sont applicables aux
élections des députés à l’Assemblée nationale.

Art.LO.193.- La Commission nationale de Recensement des votes proclame les résultats


et déclare les candidats provisoirement élus.

Art.LO.194.- Si aucune contestation relative à la régularité des opérations électorales


n’a été déposée au Greffe du Conseil constitutionnel par l’un des candidats dans les cinq
jours suivant la proclamation provisoire, le Conseil constitutionnel déclare les députés
définitivement élus.

Les résultats définitifs des élections législatives font l’objet d’une publication dans le
Journal officiel bureau de vote par bureau de vote.

Cette publication est faite également sur Internet ou par tout autre moyen de
communication.

Chapitre 7 ‐ Contentieux

Art.LO.195.- Tout candidat au scrutin dispose, d’un délai de cinq jours à compter de la
proclamation provisoire des résultats par la Commission nationale de Recensement des
Votes pour contester la régularité des opérations électorales.

Il est fait application de l’article LO.145.

Art.LO.196.- La requête est communiquée par le Greffier en chef du Conseil


constitutionnel aux mandataires des différentes listes en présence qui disposent d’un
délai maximum de trois jours francs pour déposer leur mémoire en réponse. Il est donné
récépissé du mémoire par le Greffier en chef.

Toutefois, les requêtes irrecevables ou ne contenant que les griefs qui, manifestement,
ne peuvent avoir aucune influence définitive ou annulation de l’élection sont rejetées,
par décision motivée, sans Instruction contradictoire préalable.

Art.LO.197.- Le Conseil constitutionnel statue sur la requête dans les cinq jours qui
suivent son dépôt. Son arrêt emporte proclamation définitive ou annulation de l’élection.

En cas d’annulation, il est procédé à un nouveau scrutin dans les vingt et un jours qui
suivent.

Art.LO.198.- La déchéance prévue par l’article LO.162 du présent Code est constatée par
le Conseil constitutionnel à la requête du bureau de l’Assemblée nationale, d’un groupe
de députés, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ou du
Président de la République.

Code électoral 2021 52



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En outre, en cas de condamnation définitive postérieure à l’élection, la déchéance est


constatée, dans les mêmes formes, à la requête du Ministère public.

Titre 4 ‐ De l’élection des hauts conseillers

Chapitre 1 ‐ Composition, mode de désignation et durée du mandat des hauts


conseillers

Art.LO.199.- Le nombre de hauts conseillers est fixé à cent cinquante ainsi répartis :
 quatre-vingts hauts conseillers élus dans les départements ;
 soixante-dix hauts conseillers nommés par le Président de la République.

Art.LO.200.- Dans chaque département, sont élus trois hauts conseillers au plus et un
haut conseiller au moins. Le nombre de hauts conseillers à élire dans chaque
département est déterminé par décret en tenant compte de l’importance
démographique respective de chaque département.

Art.LO.201.- Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis


politiques légalement constitués ou toutes entités regroupant des personnes
indépendantes ayant satisfait aux conditions exigées à l’alinéa 3 du présent article,
peuvent présenter des listes de candidats. Un mandataire est désigné au niveau national,
à cet effet.

La parité homme-femme s’applique à toutes les listes à chaque fois qu’il y a plus d’un
siège à pourvoir.

S’agissant de la participation des coalitions de partis politiques et des personnes


indépendantes, le nom de la coalition ou celui de l’entité regroupant des personnes
indépendantes doit être notifié au Ministre chargé des élections au plus tard la veille du
dépôt des dossiers de déclaration de candidature.

Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidats, les partis politiques
légalement constitués, les coalitions de partis politiques légalement constitués, les
entités regroupant des personnes indépendantes doivent recueillir la signature de 5 %
des conseillers du parlement. Les signatures sont déposées au moment de la notification
du nom de la coalition ou de l’entité, pour le parti politique cette formalité est effectuée
au moment du dépôt des dossiers de déclaration de candidature.

En tout état de cause, le parti politique, la coalition de partis politiques ou l’entité


regroupant des personnes indépendantes, peut choisir un titre pour sa liste.

Art.LO.202.- Les hauts conseillers à élire dans le département, sont élus au scrutin
majoritaire à un tour sur une liste départementale.

Les sièges sont attribués conformément aux dispositions de l’article L.151 du Code
électoral.

Code électoral 2021 53



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Art.LO.203.- Les hauts conseillers sont élus dans chaque département par un collège
électoral composé :
 1° des conseillers départementaux ;
 2° des conseillers municipaux.

En relation avec les préfets et les sous-préfets, les services compétents du Ministère
chargé des Elections dressent, après recensement exhaustif, la liste électorale du
département.

La liste doit obligatoirement comporter l’ensemble des membres du collège électoral du


département.

Aucun électeur ne peut se prévaloir de plusieurs mandats électifs pour voter plus d’une
fois dans le même scrutin.

Il est fait usage de la carte d’identité biométrique CEDEAO lors du vote.

Les modalités de l’établissement des listes électorales des départements sont


déterminées par arrêté du Ministre chargé des élections.

Art.LO.204.- Le membre du collège électoral dont l’élection est contestée prend part au
vote.

Art.LO.205.- Chaque liste de candidats, dans le ressort du département comprend


autant de candidats suppléants que de sièges à pourvoir.

En cas de vacance, il est fait appel au candidat suppléant du même sexe si le


département compte plus d’un siège. Lorsqu’une liste est ainsi épuisée, il est procédé à
une élection partielle dans les trois mois de la vacance qui l’a rendue nécessaire. Il n’est
toutefois pas procédé à des élections partielles dans les douze derniers mois du mandat
du Haut Conseil des collectivités territoriales.

Art.L.206.- La durée du mandat des hauts conseillers est de cinq ans. Il expire le 30 du
mois de son installation lors de la cinquième année. Sauf cas de dissolution, les élections
ont lieu entre les soixante jours et les vingt jours qui précèdent l’expiration du mandat.

Les hauts conseillers des collectivités territoriales sortants restent en fonction jusqu’à
l’installation de la nouvelle assemblée.

Chapitre 2 ‐ Conditions d’éligibilité et inéligibilités

Art.LO.207.- Peut être élu au Haut Conseil des collectivités territoriales, le conseiller âgé
de vingt-cinq ans au moins au jour du scrutin.

Tout candidat au Haut Conseil des collectivités territoriales doit être inscrit sur la liste
électorale d’une commune du département où il se présente.

Code électoral 2021 54



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Les autres conditions d’éligibilité et les Inéligibilités sont les mêmes que celles prévues
aux articles LO.159 à LO.162 du Code électoral.

Chapitre 3 ‐ Incompatibilités

Art.LO.208.- Le mandat de haut conseiller est incompatible avec la qualité de député,


celle de membre du Gouvernement et celle de membre du Conseil économique, social et
environnemental.

Chapitre 4 ‐ Déclaration de candidature

Art.L.209.- Tout parti politique, toute coalition de partis politiques légalement


constitués ou toutes entités regroupant des personnes indépendantes, désireux de
participer à l’élection des hauts conseillers, doivent faire une déclaration de candidature.

Cette déclaration doit comporter :


 1° le nom du parti politique, de la coalition de partis politiques ou de l’entité des
personnes indépendantes et éventuellement le titre de la liste ;
 2° la couleur, le symbole et éventuellement le sigle choisis pour l’impression des
bulletins de vote accompagnés de la maquette du bulletin sur support papier et
électronique pour renseigner sur la nuance des couleurs et leur disposition sur ledit
bulletin ;
 3° la liste, en double exemplaires, portant pour chaque candidat, titulaire et
suppléant : les prénoms, nom, date et lieu de naissance, numéro d’Inscription sur la
liste électorale d’une commune, adresse, profession avec la précision du service et du
lieu d’affectation s’il est agent de l’Etat ;
 4° l’indication du département où la liste se présente.

Les listes présentées doivent être complètes et indiquer l’ordre de présentation des
candidats titulaires et suppléants.

Un même candidat ne peut se présenter ni dans plus d’un département ni sur plus d’une
liste. Il ne peut être à la fois candidat et suppléant d’un autre candidat.

Art.L.210.- Les déclarations de candidature doivent être accompagnées, pour chaque


candidat, titulaire et suppléant, des pièces suivantes :
 un extrait d’acte de naissance datant de moins de six mois ou la photocopie légalisée
de la carte d’identité biométrique CEDEAO ;
 un bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat certifie qu’il pose sa
candidature, qu’il n’est candidat que sur cette liste et qu’il ne se trouve dans aucun
des cas d’inéligibilité prévus par le Code électoral ;

Code électoral 2021 55



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 une attestation par laquelle le parti politique, la coalition de partis politiques ou


l’entité regroupant des personnes indépendantes, investit l’intéressé en qualité de
candidat.

Dans tous les cas, les modèles de déclaration de candidature sont fixés par arrêté du
Ministre chargé des élections.

Art.L211.- Les dossiers de candidature sont déposés, avec bordereau d’envoi, au


Ministère chargé des Elections auprès d’une commission Instituée par arrêté, vingt jours
au moins et vingt-cinq jours au plus avant la date du scrutin, par le mandataire choisi à
cet effet. Le double de la liste déposée est destiné à la C.E.N.A.

Mention est faite de l’heure exacte de dépôt. Ni substitution ni retrait de candidature


n’est admis.

La commission de réception, au vu du bordereau et après un contrôle sommaire et


contradictoire avec le mandataire sur les pièces du dossier de déclaration de
candidature lui délivre immédiatement un récépissé pour attester du dépôt matériel. Ce
récépissé est dûment visé par le superviseur de la C.E.N.A pour authentifier le contrôle
du dépôt dans les formes et les délais légaux. Il ne préjuge pas de la recevabilité des
candidatures présentées.

La commission procède à l’analyse des dossiers dans les quarante-huit heures qui
suivent le dépôt matériel. Le remplacement de candidats inéligibles, sans préjudice de
l’ordre d’investiture et la substitution de pièces périmées ou comportant des erreurs
matérielles sont, le cas échéant, immédiatement notifiés au mandataire de la liste
concernée. Celui-ci dispose de trois jours pour y remédier sous peine de rejet de la
candidature concernée.

Art.L.212.- Dans le cadre de l’analyse des dossiers de candidature, les articles L.180 et
L.181 du Code électoral sont applicables.

Art.L.213.- N’est pas recevable la liste qui :


 1° est incomplète ;
 2° n’est pas conforme aux dispositions de l’article LO.201 ;
 3° ne comporte pas les indications obligatoires prévues à l’article L.209 ;
 4° n’est pas accompagnée des pièces prévues à l’article L210 est déposée au-delà du
délai légal.

Dans le cas où, pour l’un des motifs énumérés ci-dessus, le Ministre chargé des élections
estime qu’une liste n’est pas recevable, il notifie sa décision motivée au mandataire de
ladite liste dans les trois jours suivant l’enregistrement du dépôt matériel des dossiers
de candidature.

Art.L.214.- Au plus tard quinze jours avant le scrutin, le Ministre chargé des élections
arrête et publie les déclarations de candidature jugées recevables, modifiées
éventuellement, compte tenu des dispositions de l’article L.211.

Code électoral 2021 56



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Une copie de l’arrêté de publication doit être délivrée à chaque mandataire de listes de
candidats.

Art.L.215.- En cas de contestation d’un acte du Ministre chargé des élections, pris en
application des articles L.212, L213 et L.214, les mandataires des listes de candidats
peuvent, dans les vingt-quatre heures suivant la notification de la décision ou sa
publication, se pourvoir devant le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours
qui suivent l’enregistrement de la requête.

Art.L.216.- En cas de décès ou d’inéligibilité de candidat constaté entre la date de


publication de l’arrêté fixant les déclarations de candidature recevables et la veille du
scrutin à minuit, le mandataire de la liste fait, sans délai, déclaration complémentaire de
candidature au Ministre chargé des élections qui la reçoit, s’il y a lieu la diffuse par voie
radiophonique et en assure la publication par affichage à tous les bureaux de vote
concernés. Cette déclaration complémentaire ne peut concerner qu’un candidat du
même sexe et doit être accompagnée des pièces prévues à l’article L210.

Chapitre 5 ‐ Campagne électorale

Art.LO.217.- La campagne électorale en vue de l’élection des hauts conseillers est


ouverte sept jours avant la date du scrutin. Elle prend fin l’avant-veille du scrutin à
minuit.

Art.LO.218.- Il n’y a pas de temps d’antenne dans les médias d’Etat. Des réunions
électorales peuvent être tenues pendant la durée de la campagne conformément aux
dispositions de l’article 6 de la loi n°78-02 du 28 janvier 1978 relative aux réunions.

Art.LO.219.- L’article L.60 du Code électoral est applicable à l’éjection des hauts
conseillers.

En ce qui concerne la couverture médiatique de la campagne électorale, l’article L0.136


du Code électoral est applicable.

Chapitre 6 ‐ Opérations électorales ‐ Recensement des votes et proclamation des


résultats

Art.LO.220.- Les électeurs sont convoqués par décret publié au moins quarante jours
avant la date du scrutin.

Art.LO.221.- Le scrutin ne dure qu’un seul Jour. Il a lieu un dimanche.

Le décret de convocation du collège électoral précise l’heure d’ouverture et de fermeture


du scrutin.

Code électoral 2021 57



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Art.LO.222.- Il est institué un ou plusieurs bureaux de vote par département à la


commune chef-lieu du département, sauf cas particulier à régler par décret.

La liste de candidats doit désigner un plénipotentiaire auprès du préfet du département


dix jours avant le scrutin. Les compétences du plénipotentiaire sont celles décrites à
l’article L.68 du Code électoral.

Les prénoms, nom, profession et numéro d’inscription sur une liste électorale du
département, des représentants des listes de candidats sont notifiés au préfet et à la
C.E.N.A au plus tard huit jours avant la date du scrutin.

Chaque bureau de vote est composé :


 d’un président, d’un assesseur, d’un secrétaire désigné par le préfet parmi les
fonctionnaires de l’Etat de la hiérarchie A, B ou C, ou assimilés, en activité ou admis à
la retraite et résidant dans le département, ou parmi les agents des collectivités
publiques, des établissements publics ou parapublics, résidant dans le département
d’un rang équivalent à celui des fonctionnaires de l’Etat ci-dessus nommés ;
 et d’un représentant inscrit sur une liste électorale d’une commune du département
par liste de candidats ou par candidat, en qualité de membre.

Le préfet est tenu de dresser la liste des membres des bureaux de vote ainsi que les
représentants des candidats ou listes de candidats et leurs suppléants.

La liste des membres du bureau de vote doit être validée par la C.E.N.A et publiée par
arrêté au plus tard sept jours avant le scrutin. Elle est notifiée aux intéressés ainsi qu’aux
plénipotentiaires des listes de candidats et affichée devant chaque bureau de vote.

Le scrutin est supervisé et contrôlé par la C.E.N.A. Elle garantit aux électeurs ainsi qu’aux
listes en ace, le libre exercice de leurs droits.

Art.LO.223.- En ce qui concerne le fonctionnement du bureau de vote et le déroulement


du scrutin, les articles L. 72 à L.85 du Code électoral sont applicables.

Art.LO.224.- Chaque membre du bureau de vote est destinataire du procès-verbal des


opérations électorales. Une copie est obligatoirement remise au représentant de la
C.E.N.A ainsi qu’au préfet, pour les archives du département.

Art.LO.225.- L’original du procès-verbal du bureau de vote ainsi que les pièces


annexées, sont transmis sous pli scellé par des agents assermentés désignés par le préfet
au Président du Tribunal d’Instance ou son remplaçant. Celui-ci ou son remplaçant, le
cas échéant, est seul habilité à proclamer les résultats provisoires, en tenant compte de
l’ensemble des suffrages du lieu de vote.

Après la proclamation des résultats provisoires, l’original du procès-verbal de chaque


bureau de vote, les pièces annexées ainsi que la fiche de proclamation des résultats
provisoires du département, sont transmis sous pli scellé au Président de la Commission
nationale de recensement des votes par le biais des délégués de la Cour d’Appel ou par

Code électoral 2021 58



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des agents assermentés sous la responsabilité du Premier Président de la Cour d’Appel


de Dakar.

Art.LO.226.- La Commission nationale de recensement des votes est mise en place et


organisée conformément aux dispositions de l’article LO.142 du Code électoral.

La Commission procède au recensement, à l’analyse des votes et à la proclamation des


résultats provisoires au plus tard le mercredi qui suit la date du scrutin à minuit.

Art.LO.227.- Dès la proclamation provisoire des résultats, les procès-verbaux et


l’ensemble de pièces sont transmis au Conseil constitutionnel.

Si aucune contestation relative à la régularité des opérations électorales n’a été déposée
au greffe du Conseil constitutionnel par le mandataire d’une liste de candidats ou l’un
des candidats dans les cinq jours suivant la proclamation provisoire, le Conseil déclare
les hauts conseillers définitivement élus.

Les résultats définitifs de l’élection des hauts conseillers font l’objet d’une publication
dans le Journal officiel, bureau de vote par bureau de vote, par le soin du Président du
Conseil constitutionnel.

Chapitre 7 ‐ Contentieux

Art.LO.228.- Les dispositions des articles LO.195 à LO.198 du Code électoral sont
applicables.

La requête mentionnée au deuxième alinéa de l’article LO.198 est présentée par le


bureau du Haut Conseil des collectivités territoriales ou par le Président de la
République.

Chapitre 8 ‐ Dispositions pénales

Art.L.229.- Les dispositions des articles L91 à L.119 sont applicables.

Titre 5 ‐ Dispositions relatives aux élections des conseillers départementaux

Chapitre 1 ‐ Composition, mode de désignation et durée du mandat des Conseillers


départementaux

Art.L.230.- Les conseillers départementaux sont élus au suffrage universel direct pour
un mandat de cinq ans.

Code électoral 2021 59



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Le candidat tête de liste au scrutin majoritaire est élu président du Conseil


départemental si sa liste obtient le plus grand nombre de suffrages à l’issue du vote.

En cas d’égalité des suffrages, le candidat, tête de liste le plus âgé, est élu. Sa liste
remporte les sièges.

Le nombre des conseillers départementaux est fixé comme suit :


 40 membres dans les départements de moins de 200.000 habitants ;
 60 membres dans les départements de 200.000 à 400.000 habitants ;
 80 membres dans les départements de 400.001 à 600.000 habitants ;
 100 membres dans les départements de plus de 600.000 habitants.

Le nombre de conseillers départementaux à élire dans chaque département est fixé par
décret en tenant compte de l’importance démographique de chaque département.

Art.L.231.- Les conseillers départementaux sont élus pour 45 % au scrutin de liste


majoritaire à un tour et pour 55 % au scrutin proportionnel départemental sur des listes
complètes.

La liste majoritaire départementale doit obligatoirement comporter pour chacune des


communes au minimum un candidat titulaire et un candidat suppléant, inscrits sur la
liste électorale de ladite commune.

En cas d’égalité de suffrages, les listes de candidats concernés seront départagées par la
moyenne d’âge la plus élevée (titulaires et suppléants).

Art.L.232.- Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis politiques
légalement constitués ou toute entité regroupant des personnes Indépendantes peut
présenter des listes de candidats.

La parité homme-femme s’applique à toutes les listes. Les listes de candidatures,


titulaires comme suppléants, doivent être alternativement composées de personnes des
deux sexes. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre
pair immédiatement inférieur.

Les coalitions de partis politiques et les entités regroupant des personnes


indépendantes doivent choisir un nom et éventuellement un titre, une couleur et un
symbole différents de ceux des partis politiques légalement constitués. Toutefois, une
coalition de partis peut prendre le nom et éventuellement le titre, la couleur ou le
symbole d’un des partis qui la composent. Le nom et éventuellement le titre de la
coalition ou de l’entité doit être notifié au préfet au plus tard la veille du dépôt des
déclarations de candidature et figurer en tête de la liste des candidats présentée aux
élections.

Art.L.233.- Pour le scrutin proportionnel, il est appliqué le système du quotient


départemental. Pour déterminer ce quotient, on divise le nombre total des suffrages
valablement exprimés par le nombre de conseillers départementaux à élire pour ce
scrutin. Autant de fois ce quotient est contenu dans le nombre des suffrages obtenus

Code électoral 2021 60



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pour chaque liste, autant celle-ci obtient de candidats élus. La répartition des restes se
fait selon le système du plus fort reste. En cas d’égalité, le siège est attribué au plus âgé
des candidats susceptibles d’être élus.

Art.L.234.- Lorsque les conseillers départementaux sont élus au scrutin de liste


majoritaire, chaque liste comprend un nombre de suppléants égal au nombre des sièges
à pourvoir. En cas de vacance, il est fait appel au suppléant du même sexe placé en tête
de la liste dans laquelle la vacance s’est produite.

Lorsque les conseillers départementaux sont élus au scrutin proportionnel, chaque liste
comprend un nombre de suppléants égal à la moitié de sièges à pourvoir. Toutefois, au
cas où le nombre de conseillers à élire est impair, il est alors augmenté d’une unité pour
déterminer avec exactitude la liste des suppléants. En cas de vacance, il est fait appel en
priorité au candidat du même sexe non élu placé en fête de la liste dans laquelle la
vacance s’est produite. Il sera fait appel ensuite aux candidats suppléants après
épuisement de la liste des candidats non élus.

Art.L.235.- En cas d’annulation globale des opérations électorales ou si le conseil


départemental a perdu par l’effet de l’épuisement des listes, le tiers de ses membres, il
est procédé dans le premier cas à de nouvelles élections et dans le deuxième cas à des
élections complémentaires dans le délai de six mois à dater de l’annulation ou de la
dernière vacance.

Dans les mêmes délais des élections ont lieu en cas de dissolution de Conseil
départemental ou de démission de l’ensemble de ses membres en exercice.

Toutefois, dans l’année qui précède le renouvellement intégral, les élections


complémentaires ne sont organisées que si le conseil départemental a perdu la moitié de
ses membres.

Art.L.236.- Sauf cas de dissolution, les élections départementales ont lieu dans les trente
jours qui précèdent l’expiration de la cinquième année après la date du dernier
renouvellement général des conseillers départementaux.

Un décret peut abréger ou proroger le mandat d’un conseil départemental afin de faire
coïncider son renouvellement avec la date du renouvellement générai des conseillers
départementaux.

Toutefois, si les circonstances l’exigent, il peut être fait exception aux dispositions de
l’alinéa premier du présent article. Dans tous les cas, les élections ont lieu dans la
cinquième année du mandat.

Le cas échéant, les conseillers restent en fonction, jusqu’à l’installation du nouveau


conseil élu.

Code électoral 2021 61



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Chapitre 2 ‐ Conditions d’inéligibilité et d’incompatibilité

Art.L.237.- Est éligible au conseil départemental, tout électeur du département présenté


par un parti politique légalement constitué, par une coalition de partis politiques
légalement constitués, ou par une entité regroupant des personnes indépendantes sous
réserve des articles L.238 à L.241 du présent Code électoral.

Art.L.238.- Ne peuvent être conseillers départementaux :


 1° les personnes visées à l’article L.58 ;
 2° ceux qui sont placés sous la protection de la justice ;
 3° ceux qui sont secourus par les budgets communaux, départementaux ou de l’Etat
ou par des bureaux de bienfaisance ;
 4° ceux qui ont fait l’objet d’une condamnation en application de l’article 61 du Code
général des collectivités territoriales ;
 5° les individus condamnés en application des articles 101, 102, 103 104, 105 du
Code pénal ;
 6° ceux qui se trouvent dans un cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité prévu par le
Code électoral ;
 7° sauf dispositions contraires prévues par les conventions internationales, les
étrangers naturalisés pendant un délai de dix ans à compter de la date du décret de
naturalisation, à moins que le naturalisé ait été relevé de cette incapacité pour
services exceptionnels rendus au Sénégal au sens de l’article 12 de la loi n°61-10 du
7 mars 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée par la loi n°2013-05 du
08 juillet 2013 ;
 8° les conseillers déclarés démissionnaires en application des articles 66 et 67 du
Code général des Collectivités territoriales, à l’occasion des élections
départementales suivant la date de leur démission.

Art.L.239.- Les inspecteurs généraux d’Etat nommés dans le corps et les agents de l’Etat
délégués dans les fonctions d’inspecteur général d’Etat sont inéligibles. Toutefois cette
inéligibilité cesse en cas de sortie définitive du corps.

Sont également inéligibles pendant l’exercice de leurs fonctions et pendant une durée de
six mois après l’expiration de celles-ci :
 1° les membres du Conseil constitutionnel, les magistrats de la Cour suprême, de la
Cour des Comptes et des Cours et Tribunaux, sauf exceptions prévues par la loi ;
 2° les gouverneurs, les préfets et les sous-préfets ainsi que leurs adjoints ;
 3° le Trésorier général, le Receveur général, le Payeur, les trésoriers payeurs
régionaux, les percepteurs et receveurs des départements et les receveurs
municipaux ;
 4° les secrétaires généraux de département.

L’inéligibilité des personnes titulaires des fonctions définies à l’alinéa précédent s’étend,
dans les mêmes conditions, aux personnes qui exercent ou ont exercé, pendant une
durée d’au moins six mois, ces mêmes fonctions sans être ou avoir été titulaires.

Code électoral 2021 62



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Art.L.240.- Ne sont pas éligibles dans le département où ils exercent leurs fonctions :
 1° les comptables des deniers départementaux ainsi que les chefs des services de
l’assiette et du recouvrement ;
 2° les chefs des services régionaux et départementaux de l’Etat ainsi que les
représentants régionaux et départementaux des établissements publics ;
 3° les agents de tous ordres employés à la recette départementale ;
 4° les agents salariés de la collectivité départementale, parmi lesquels ne sont pas
compris ceux qui, étant agents de l’Etat ou exerçant une profession Indépendante, ne
reçoivent une indemnité du département qu’à raison des services qu’ils lui rendent
dans l’exercice de cette profession.

Il en est de même dans le ressort où ils exercent leurs activités, des entrepreneurs ou
concessionnaires départementaux lorsqu’ils sont liés par une convention les plaçant de
façon permanente dans un lien de dépendance ou d’Intérêt vis à vis du département.

Art.L.241.- Le mandat de conseiller départemental est Incompatible avec les fonctions


énumérées aux articles L239 et L240 du présent Code.

Les conseillers départementaux nommés postérieurement à leur élection aux fonctions


visées au premier alinéa du présent article auront, à partir de la date de nomination, un
délai de trente jours pour opter entre l’acceptation de remploi et la conservation du
mandat. A défaut de déclaration adressée dans ce délai à leur supérieur hiérarchique et
au préfet, ils seront réputés avoir opté pour la conservation dudit emploi.

Art.L.242.- Tout conseiller du département qui, pour une cause quelconque, se trouve
dans un des cas d’inéligibilité prévus par la loi, peut-être, à toute époque, déclaré
démissionnaire par le représentant de l’État, sauf recours devant la Cour d’Appel,
conformément à la procédure prévue en la matière.

Tout électeur du département peut saisir le représentant de l’Etat ou la Cour d’Appel


lorsqu’il constate un cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité.

Chapitre 3 ‐ Déclaration de candidature

Art.L243.- Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis politiques
légalement constitués ou toute entité regroupant des personnes indépendantes,
désireux de participer aux élections départementales doit faire une déclaration de
candidature.

Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidats, les entités regroupant des
personnes indépendantes doivent présenter une liste d’électeurs soutenant leur
candidature et représentant 2 % des électeurs inscrits sur les listes électorales du
département, à raison de 1 % au moins dans la moitié des communes constitutives du
département Si le nombre de communes est impair, il est augmenté d’une unité pour
déterminer avec exactitude la moitié.

Code électoral 2021 63



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Un arrêté du Ministre chargé des élections détermine le nombre d’électeurs


représentant les 2 % de l’électorat de chaque département

Art.L.244.- Les listes de candidats sont présentées et pour le scrutin majoritaire, et pour
le scrutin proportionnel.

Les listes de candidats présentées doivent être complètes et établies conformément aux
dispositions de l’article L.232.

Une personne ne peut être candidate à la fois au scrutin majoritaire et au scrutin


proportionnel, ni se présenter dans plusieurs départements.

Art.L245.- Les déclarations doivent comporter :


 1° le nom du parti politique, de la coalition de partis politiques ou de l’entité
regroupant des personnes indépendantes et éventuellement le titre ;
 2° la couleur, le symbole et éventuellement le sigle choisis pour l’impression des
bulletins de vote accompagnés de la maquette du bulletin sur support papier et
électronique pour renseigner sur la nuance des couleurs et leur disposition sur ledit
bulletin ;
 3° les prénoms, nom, date et Heu de naissance de chacun des candidats, leur
profession et domicile, avec la précision de leur service, emploi et lieu d’affectation,
sils sont agents de l’Etat ;
 4° pour chaque candidat le numéro d’inscription sur une liste électorale du
département ;
 5° l’indication du département dans lequel ils se présentent.

Art.L246.- Les modèles de déclarations de candidatures sont fixés par arrêté du


Ministre chargé des élections.

Le dossier de déclaration de candidature comprend :


 1° un bordereau de dépôt ;
 2° une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la
Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt du cautionnement ;
 3° une déclaration d’investiture par laquelle le parti, la coalition ou l’entité présente
ses candidats ;
 4° une déclaration de candidature par laquelle le parti, la coalition ou l’entité précise
le département où il se présente et le mode de scrutin choisi ;
 5° une déclaration individuelle de candidature par laquelle le candidat certifie qu’il
pose sa candidature, qu’il n’est candidat que sur cette liste et qu’il ne se trouve dans
aucun des cas d’inégibilité prévus par le présent Code.

La déclaration individuelle de candidature est accompagnée d’un extrait d’acte de


naissance datant de moins de six mois ou d’une photocopie légalisée de la carte
d’identité biométrique CEDEAO.

Les candidatures Indépendantes comprennent en plus :


 1° une liste d’électeurs appuyant les candidatures, établie conformément aux
dispositions de l’article L 243 ;

Code électoral 2021 64



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 2° une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste qu’il ne milite dans
aucun parti politique ou qu’il a cessé toute activité militante depuis au moins douze
mois.

En cas de contestation du statut d’indépendant d’un candidat, la Cour d’Appel


compétente est saisie. La partie qui a soulevé la question devra justifier ses diligences.

Les candidats déclarés élus sont tenus de produire dans les quinze jours suivant leur
élection, sous peine de déchéance de leur mandat, un bulletin n°3 du casier judiciaire
datant de moins de trois mois.

Art.L.247.- Les listes de candidats sont astreintes au dépôt d’une caution qui doit être
versée à la Caisse des Dépôts et Consignations par le mandataire du parti politique, de la
coalition de partis politiques ou de l’entité regroupant des personnes indépendantes. Le
montant de la caution est fixé par arrêté du Ministre chargé des élections après avis des
partis politiques légalement constitués, des coalitions de partis politiques ou des entités
regroupant des personnes indépendantes, au plus tard cent cinquante jours avant celui
du scrutin.

Il est délivré une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général
de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Cette caution est remboursée dans les quinze jours suivant la proclamation des résultats
à la liste de candidats ayant obtenu au moins un conseiller départemental élu dans
chaque département où la liste se sera présentée.

Si la liste ne se présente que dans un seul département, le remboursement de la caution


n’est effectué que si elle obtient au moins trois conseillers départementaux élus. En cas
d’élections anticipées, le montant de la dernière caution est maintenu.

Art.L.248.- Les dossiers de candidatures sont déposés, avec bordereau de dépôt, à la


Préfecture auprès d’une commission instituée par arrêté, quatre-vingt jours au moins et,
quatre-vingt-cinq au plus avant la date du scrutin, par le mandataire soit du parti
politique légalement constitué, soit de la coalition de partis politiques légalement
constitués soit de l’entité regroupant des personnes indépendantes qui ont soutenu les
candidats.

Art.L.249.- La liste des candidats qui accompagne les dossiers de candidatures est
établie en double exemplaire dont l’un est destiné à la C.E.N.A.

Mention est faite de l’heure exacte de dépôt. Ni substitution, ni retrait de candidature


n’est admis.

La commission de réception, au vu du bordereau, et après un contrôle sommaire et


contradictoire avec le mandataire sur les pièces du dossier de déclaration de
candidature, lui délivre immédiatement un récépissé pour attester du dépôt matériel.

Code électoral 2021 65



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Ce récépissé est dûment visé par le superviseur de la C.E.N.A pour authentifier le


contrôle du dépôt dans les formes et les délais légaux. Il ne préjuge pas de la recevabilité
des candidatures présentées.

Les déclarations reçues à la Préfecture et les pièces qui les accompagnent sont tenues à
la disposition de chaque liste de candidats qui peut en vérifier le contenu par un
mandataire.

Art.L.250.- N’est pas recevable la liste qui :


 1° est incomplète ;
 2° ne comporte pas les indications obligatoires prévues aux articles L.232 et L.243 ;
 3° n’est pas accompagnée des pièces prévues à l’article L.246 ;
 4° ne comporte pas la quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur
général de la Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt du
cautionnement prévu par l’article L.246 ;
 5° est déposée au-delà du délai légal.

Art.L.251.- Pour les besoins de la recevabilité juridique, la commission procède à


l’analyse des dossiers dans les quarante-huit heures qui suivent la date limite du dépôt
matériel.

Le remplacement de candidats inéligibles, sans préjudice de l’ordre d’investiture, et la


substitution de pièces périmées ou comportant des erreurs matérielles sont, le cas
échéant, immédiatement notifiés au mandataire de la liste concernée. Celui-ci dispose de
trois jours, à compter de la date de notification, pour y remédier, sous peine de rejet de
la candidature concernée.

Dans le cas où, pour l’un des motifs énumérés à l’article L.250, le préfet estime qu’une
liste n’est pas recevable, il notifie, par écrit, les motifs de sa décision au mandataire de
ladite liste dans les deux jours suivant la date limite du dépôt matériel des dossiers de
candidatures.

Art.L.252.- Un parti politique légalement constitué, une coalition de partis politiques


légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes ne peut
utiliser une couleur, un sigle, un symbole déjà choisis par un autre parti, une autre
coalition de partis politiques ou une autre entité indépendante.

En cas de contestations, le préfet saisit le Ministre chargé des élections qui attribue, par
priorité, à chaque parti politique sa couleur statutaire, son sigle et son symbole
traditionnels par ordre d’ancienneté. Pour les coalitions de partis politiques et les
entités indépendantes, l’attribution se fait selon la date de notification du nom choisi.

Le Ministre chargé des élections en informe aussitôt le préfet qui, à son tour, en informe
les parties intéressées.

Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs du
drapeau de la République : vert, or et rouge.

Code électoral 2021 66



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Art.L.253.- Après le délai de quarante-huit heures prévues à l’alinéa premier de l’article


L251 et ce, jusqu’à la date de prise de l’arrêté publiant les déclarations reçues, s’il
apparaît qu’une déclaration de candidature a été déposée en faveur d’une personne
inéligible, le préfet doit saisir la Cour d’Appel du ressort qui statue dans les trois jours de
la saisine sur la recevabilité de ladite candidature.

Si, les délais mentionnés à l’alinéa premier ne sont pas respectés, la candidature doit
être reçue.

Art.L.254.- Au plus tard soixante-dix jours avant le scrutin, le préfet arrête et publie les
déclarations de candidature reçues, modifiées, éventuellement, compte tenu des
dispositions des articles L.251 alinéa 2 et L.253.

Copie de l’arrêté de publication doit être délivrée à chaque mandataire de liste de


candidats.

Art.L255.- En cas de contestation d’un acte du préfet pris en application des articles
L.250, L.251, L.252 et L.254, les mandataires des listes de candidats peuvent, dans les
trois jours suivant la notification de la décision ou sa publication, se pourvoir devant la
Cour d’Appel du ressort qui statue dans les trois jours qui suivent celui de
l’enregistrement de la requête.

Art.L.256.- Entre la date de signature de l’arrêté du préfet publiant les déclarations


reçues et la veille du scrutin à zéro heure, en cas de décès ou d’inéligibilité d’un candidat,
le mandataire de la liste fait sans délai, déclaration complémentaire de candidature au
préfet qui la reçoit s’il y a lieu, la publie par voie d’affichage et en assure la diffusion dans
tous les bureaux de vote.

Cette déclaration complémentaire ne peut concerner qu’un candidat du même sexe et


doit être accompagnée des pièces prévues à l’article L246.

Chapitre 4 ‐ Campagne électorale

Art.L.257.- La campagne en vue des élections des conseillers départementaux est


ouverte quinze jours avant la date du scrutin.

Elle dure quatorze jours et prend fin la veille du scrutin à zéro heure.

Art.L258.- La Cour d’Appel compétente veille à l’égalité entre les candidats. Saisie par la
C.E.N.A ou par un candidat, elle intervient, le cas échéant, auprès des autorités
compétentes pour que soient prises toutes les mesures susceptibles d’assurer sans délai
cette égalité.

Est interdite toute activité assimilable à une campagne électorale dans les conditions
définies par l’article L.61.

Est également interdite, toute propagande électorale le jour du scrutin.

Code électoral 2021 67



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Saisie d’une réclamation, la Cour d’Appel compétente peut, en cas de besoin, adresser
des injonctions aux autorités concernées ou au candidat dont l’attitude est incriminée.
Elle veille à la régularité de la campagne électorale. Ses arrêts en la matière ne peuvent
faire l’objet d’aucun recours.

La campagne par voie d’affichage est régie par les dispositions des articles L.60 et L.62
ainsi que par les dispositions réglementaires du Code électoral.

La tenue des réunions électorales est régie par les dispositions de l’article L.59 du
présent Code.

Chaque liste de candidats peut faire imprimer et adresser aux électeurs, avant le scrutin,
une circulaire de propagande comprenant une page en recto et verso de format de 21 x
27 cm. Cette circulaire est soumise à la formalité du dépôt légal.

Chapitre 5 ‐ Opérations électorales, Recensement et proclamation des Résultats

Art.L.259.- Les électeurs sont convoqués par décret publié au Journal officiel au moins
quatre-vingt-dix jours avant la date du scrutin.

Art.L.260.- Il est institué une Commission départementale de Recensement des Votes.


Cette Commission est présidée par un magistrat désigné par le Premier Président de la
Cour d’Appel compétente. Elle comprend, en outre, d’une part, deux magistrats désignés
par la même autorité judiciaire et d’autre part, un représentant de la CENA et un
représentant de chaque liste de candidats. Les représentants des listes de candidats
ainsi que celui de ia C.E.N.A, assistent à toutes les réunions de la Commisse
départementale à l’exception de la délibération finale. Ils ont accès à tous les documents
et ont le droit de porter leurs observations au procès-verbal.

Dès réception des enveloppes et avant de les ouvrir, le président de la commission


départementale de recensement des votes fait constater aux membres de la commission
que les plis contenant les procès-verbaux des bureaux de vote et les pièces annexées
sont scellés.

La commission départementale procède au recensement des votes à partir des procès-


verbaux des bureaux de vote. Par dérogation à l’article L86, elle procède, le cas échéant,
à la rectification, à l’annulation ou aux redressements desdits procès-verbaux,
L’opération du recensement général des votes est constatée par un procès-verbal.

Le recensement des votes est effectué au Tribunal d’Instance par la Commission


départementale de Recensement des votes. Les opérations de recensement sont
constatées par procès-verbal. La commission départementale adopte ses décisions après
délibération des magistrats qui seuls ont voix délibérative. Le résultat est proclamé par
le Président de la Commission qui adresse immédiatement tous les procès-verbaux et les
pièces qui doivent y être jointes, au Greffier en Chef du Tribunal d’instance qui assure

Code électoral 2021 68



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leur conservation. Les listes d’émargements sont tenues à la disposition de tout électeur
qui en fera la demande dans un délai de huit jours.

La proclamation des résultats par la commission départementale de recensement


intervient au plus tard à minuit le vendredi qui suit le scrutin.

Le procès-verbal et les pièces qui doivent être jointes, sont remis directement au greffier
en chef du Tribunal d’Instance qui en assure la conservation.

Chaque membre de la commission départementale reçoit un exemplaire du procès-


verbal. Un exemplaire est adressé au préfet et au représentant de la C.E.N.A dans le
département.

En cas de destruction, de substitution, de perte ou de vol des originaux des procès-


verbaux, les exemplaires présentés par les deux tiers (2/3) des représentants de
candidats ou des listes de candidats feront foi au même titre que celui du délégué de la
C.E.N.A.

Les résultats définitifs des élections départementales font l’objet d’une publication dans
le Journal officiel, bureau de vote par bureau de vote par les soins du Premier Président
de la Cour d’Appel.

Cette publication est faite également sur internet et par tout autre moyen de
communication.

Chapitre 6 ‐ Le Contentieux des élections départementales

Art.L.261.- Tout électeur ou tout candidat à une élection départementale peut


demander l’annulation des opérations électorales. La Cour d’Appel de ressort est
compétente.

Les requêtes doivent être déposées, en deux exemplaires, dans les huit jours qui suivent
la proclamation des résultats, à la préfecture ou au greffe de la Cour d’Appel.

Il en est donné acte par le préfet ou le greffier en chef. Lorsque la requête est déposée à
la préfecture, le préfet la transmet immédiatement au greffier en chef de la Cour d’Appel.

A peine d’irrecevabilité, la requête doit préciser les faits et les moyens allégués.

S’il estime que les formes et les conditions légalement prescrites n’ont pas été remplies,
le préfet peut également demander l’annulation des opérations. A cet effet, il adresse
une requête, en deux exemplaires au Ministre chargé des élections dans les huit jours
suivant la proclamation des résultats. Le Ministre chargé des élections transmet la
requête au Greffier en chef de la Cour d’Appel qui lui en donne acte.

Art.L.262.- Le greffier en chef communique un exemplaire de la requête au Ministre


chargé des élections ainsi qu’aux conseillers dont l’élection est contestée. Ceux-ci

Code électoral 2021 69



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disposent d’un délai de huit jours à compter de la date de réception de la requête pour
déposer un mémoire en réponse. Il est donné acte de ce dépôt par le Greffier en chef.

Art.L.263.- La Cour d’Appel statue en premier ressort dans le délai d’un mois à compter
de l’enregistrement de la requête en annulation des opérations électorales au greffe de
la Cour d’Appel. En cas de renouvellement général des conseillers départementaux, ce
délai est porté à trois mois.

S’il intervient une décision ordonnant une preuve, la Cour d’Appel doit statuer
définitivement dans le mois à partir de cette décision.

Les délais fixés au premier alinéa du présent article ne commencent à courir, dans le cas
prévu à l’article L.264 que du jour où le jugement sur la question préjudicielle est
devenu définitif.

Faute, par la Cour d’Appel, d’avoir statué dans les délais d-dessus fixés, la réclamation
est considérée comme rejetée. La Cour d’Appel est dessaisie et la partie Intéressée peut
porter sa réclamation devant la Cour suprême dans un délai d’un mois à compter de la
date d’expiration desdits délais. De même, en cas de rejet, la partie intéressée peut
interjeter appel devant la Cour suprême dans le même délai à compter du jour de la
notification de la décision.

Art.L.264.- Dans le cas où une réclamation formulée en vertu du présent Code, implique
la solution préjudicielle d’une question d’état, la Cour d’Appel renvoie les parties à se
pourvoir devant les juges compétents, et la partie doit justifier de ses diligences dans le
délai de quinze jours. A défaut de cette justification, il sera passé outre, et la décision de
la Cour d’Appel devra intervenir dans le mois à partir de l’expiration du délai de
quinzaine.

Titre 6 ‐ Dispositions relatives aux élections des conseillers municipaux

Chapitre 1 ‐ Composition des conseils municipaux, mode de scrutin et mandat des


conseillers

Art.L.265.- Les conseillers municipaux sont élus au suffrage universel direct pour un
mandat de cinq ans.

Le candidat tête de liste au scrutin majoritaire est élu maire de la commune si sa liste
obtient le plus grand nombre de suffrages à l’issue du vote.

En cas d’égalité des suffrages, le candidat, tête de liste le plus âgé, est élu. Sa liste
remporte les sièges.

Le nombre de conseillers municipaux est fixé comme suit :


 36 membres dans les communes de moins de 3.500 habitants ;
 40 membres dans les communes de 3.501 à 10.000 habitants ;

Code électoral 2021 70



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 46 membres dans les communes de 10.001 à 30.000 habitants ;


 56 membres dans les communes de 30.001 à 50.000 habitants ;
 60 membres dans les communes de 50.001 à 60.000 habitants ;
 66 membres dans les communes de 60.001 à 70.000 habitants ;
 70 membres dans les communes de 70.001 à 100.000 habitants ;
 76 membres dans les communes de100.001 à 250.000 habitants ;
 80 membres dans les communes de 250.001 à 350.000 habitants ;
 86 membres dans les communes de 350.001 à 500.000 habitants ;
 96 membres dans les communes de 500.001 à 600.000 habitants ;
 100 membres dans les communes de plus de 600.000 habitants.

Le nombre de conseillers municipaux à élire dans chaque commune est fixé par décret
en tenant compte de l’importance démographique de chaque commune.

Art.L.266.- Toutes les listes présentées doivent respecter la parité homme-femme. Les
listes de candidatures, titulaires comme suppléants, doivent être alternativement
composées de personnes des deux sexes. Lorsque le nombre de membres est impair, la
parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur.

Les conseillers municipaux sont élus pour 45 % au scrutin de liste majoritaire à un tour
et pour 55 % au scrutin proportionnel, avec application du quotient municipal.

Toutefois, si le résultat du calcul est un nombre décimal, le siège flottant est attribué à la
liste ayant obtenu la décimale la plus élevée.

Pour déterminer le quotient, on divise le nombre total des suffrages valablement


exprimés par le nombre de conseillers municipaux à élire au scrutin proportionnel.
Autant de fois ce quotient est contenu dans le nombre des suffrages obtenus par chaque
liste, autant celle-ci obtient de candidats élus. La répartition des restes se fait selon le
système du plus fort reste. En cas d’égalité, le siège est attribué au plus âgé des candidats
susceptibles d’être élus.

Art.L.267.- Lorsque les conseillers municipaux sont élus au scrutin de liste majoritaire,
chaque liste comprend un nombre de suppléants égal au nombre des sièges à pourvoir.
En cas de vacance sur la liste des candidats au scrutin majoritaire, il est fait appel au
suppléant du même sexe placé en tête de la liste dans laquelle la vacance s’est produite.

Lorsque les conseillers municipaux sont élus au scrutin proportionnel, chaque liste
comprend un nombre de suppléants égal à la moitié de sièges à pourvoir. Toutefois, au
cas où le nombre de conseillers à élire est impair, il est alors augmenté d’une unité pour
déterminer avec exactitude la liste des suppléants. En cas de vacance, il est fait appel en
priorité au candidat du même sexe non élu placé en tête de la liste dans laquelle la
vacance s’est produite.

Art.L.268.- Si le conseil municipal a perdu par l’effet de vacances survenues, le tiers de


ses membres, il est procédé à des élections complémentaires dans le délai de six mois à
dater de la dernière vacance.

Code électoral 2021 71



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Dans le même délai, des élections ont également lieu en cas de dissolution de conseil
municipal ou de démission de tous ses membres en exercice.

Dans l’année qui précède, le renouvellement général des conseils municipaux, les
élections complémentaires ne sont obligatoires qu’au cas où le conseil municipal a perdu
la moitié de ses membres.

Art.L.269.- Les conseillers municipaux sont élus pour cinq ans. Sauf cas de dissolution,
les élections municipales ont lieu dans les trente jours qui précèdent l’expiration de la
cinquième année après la date du dernier renouvellement général des conseillers
municipaux.

Un décret peut abréger ou proroger le mandat du conseil municipal afin de faire


coïncider son renouvellement avec la date du renouvellement général des conseillers
municipaux.

Toutefois, si les circonstances l’exigent, il peut être fait exception aux dispositions de
l’alinéa premier du présent article. Dans tous les cas, les élections ont lieu dans la
cinquième année du mandat.

Le cas échéant, les conseillers restent en fonction, jusqu’à l’Installation du nouveau


conseil élu.

Art.L270.- Sont électeurs, les sénégalais âgés de dix-huit ans accomplis, régulièrement
inscrits sur la liste électorale de la commune et n’étant dans aucun des cas d’incapacité
prévus par le présent Code.

Chapitre 2 ‐ Conditions d’éligibilité, d’inégibilité et d’incompatibilité

Art.L.271.- Sont éligibles au conseil municipal, tous les électeurs de la commune, sous
réserve des dispositions des articles L.272 à L.275.

Toutefois, le nombre de conseillers qui ne résident pas dans la commune au moment de


l’élection, ne peut excéder le quart des membres du conseil.

S’il dépasse cette proportion, il est fait application de l’article L276 du présent Code, en
observation de l’ordre fixé par l’article 92 du Code général des Collectivités territoriales.

Le conseil municipal peut désigner un maximum de trois conseillers associés parmi les
citoyens sénégalais ressortissants de la commune et inscrits sur le fichier électoral. Ils
peuvent à ce titre, siéger au conseil municipal avec voix consultative.

Art.L.272.- Ne peuvent être conseillers municipaux :


 1° les individus privés d’un droit électoral ;
 2° ceux qui sont secourus par les budgets Communaux ;
 3° ceux qui ont fait l’objet d’une condamnation en application de l’article 88 du Code
général des Collectivités territoriales ;

Code électoral 2021 72



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 4° les conseillers déclarés démissionnaires en application des articles 157 et 159 du


Code général des Collectivités territoriales à l’occasion des élections municipales
suivant la date de leur démission.

Art.L.273.- Les inspecteurs généraux d’Etat nommés dans le corps et les agents de l’Etat
délégués dans les fonctions d’inspecteur général d’Etat sont inéligibles. Toutefois cette
inéligibilité cesse en cas de sortie définitive du corps.

Sont également inéligibles pendant l’exercice de leurs fonctions et pendant la durée de


trois mois après l’expiration de celles-ci :
 1° les membres du Conseil constitutionnel, les magistrats de la Cour suprême, de la
Cour des Comptes et des Cours et des Tribunaux, sauf exceptions prévues par la loi ;
 2° les gouverneurs, préfets, sous-préfets ;
 3° le Trésorier général, les payeurs, percepteurs et receveurs municipaux.

L’inéligibilité des personnes titulaires des fonctions définies à l’alinéa précédent s’étend,
dans les mêmes conditions, aux personnes qui exercent ou ont exercé, pendant une
durée d’au moins six mois, ces mêmes fonctions sans être ou avoir été titulaires.

Art.L.274.- Ne sont pas éligibles dans les communes où ils exercent leurs fonctions :
 1° les ingénieurs et conducteurs chargés d’un service municipal ainsi que les agents
voyers ;
 2° les comptables des deniers communaux ainsi que les chefs de services de l’assiette
et du recouvrement ;
 3° les chefs des services régionaux et départementaux des établissements publics ;
 4° les agents salariés de la commune, parmi lesquels ne sont pas compris ceux qui,
étant fonctionnaires publics ou exerçant une profession indépendante, ne reçoivent
une indemnité de la commune qu’à raison des services qu’ils lui rendent dans
l’exercice de cette profession.

Art.L.275.- Le mandat de conseiller municipal est incompatible avec les fonctions


énumérées aux articles L.273 et L.274.

Les conseillers municipaux nommés postérieurement à leur élection aux fonctions


visées au premier alinéa du présent article auront, à partir de la date de nomination, un
délai de trente jours pour opter entre l’acceptation de l’emploi et la conservation du
mandat. A défaut de déclaration adressée dans ce délai à leurs supérieurs hiérarchiques
et à l’autorité de tutelle, ils seront réputés avoir opté pour l’acceptation dudit emploi.

Art.L.276.- Les ascendants et les descendants, les frères et sœurs peuvent être membres
d’un même conseil municipal s’ils sont présentés par des listes différentes. Leur nombre
est limité à deux au sein du même conseil municipal.

Les conjoints et les alliés au même degré ne peuvent être simultanément membres d’un
même conseil municipal.

Code électoral 2021 73



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Toutefois, en ce qui concerne les alliés l’affinité cesse lorsque la personne qui la
produisait et les enfants issus de son union avec l’autre époux sont décédés ; et dans le
cas de divorce, lorsqu’il n’existe plus d’enfants vivants issus du mariage.

Seront considérés comme élus, les deux premiers dans l’ordre du tableau tel qu’il est
déterminé par l’article 92 du Code général des Collectivités territoriales.

Art.L.277.- Tout conseiller municipal qui pour une cause quelconque se trouve dans l’un
des cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité prévus par la loi, peut être à toute époque,
déclaré démissionnaire par le représentant de l’Etat sauf recours devant la Cour d’Appel
dans les dix jours de la notification.

Tout électeur municipal peut saisir le représentant de l’Etat ou la Cour d’Appel lorsqu’il
constate un cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité.

Chapitre 3 ‐ Déclaration de candidature

Art.L278.- Tout parti politique légalement constitué, toute coalition de partis politiques
légalement constitués ou toute entité regroupant des personnes indépendantes,
désireux de participer aux élections municipales doit faire une déclaration de
candidature.

Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidats, les entités regroupant des
personnes indépendantes doivent présenter une liste d’électeurs soutenant leur
candidature et représentant 2 % des électeurs inscrits sur la liste électorale de la
commune.

Un arrêté du Ministre chargé des élections détermine le nombre d’électeurs


représentant les 2 % de l’électorat de chaque commune.

Art.L.279.- Les listes de candidats sont présentées et pour le scrutin majoritaire, et pour
le scrutin proportionnel.

Les listes de candidats présentées doivent être complètes et établies conformément aux
dispositions de l’article L.266.

Une personne ne peut être candidate à la fois au scrutin majoritaire et au scrutin


proportionnel, ni se présenter dans plusieurs communes.

Art.L.280.- Les déclarations doivent comporter :


 1° le nom du parti politique, de la coalition de, partis politiques ou de l’entité
regroupant des personnes indépendantes et éventuellement le titre ;
 2° la couleur, le symbole et éventuellement le sigle choisis pour l’impression des
bulletins de vote accompagnés de la maquette du bulletin sur support papier et
électronique pour renseigner sur la nuance des couleurs et leur disposition sur ledit
bulletin ;

Code électoral 2021 74



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 3° les prénoms, nom, date et lieu de naissance de chacun des candidats, leur
profession et domicile, avec la précision de leur service, emploi et lieu d’affectation,
s’ils sont agents de l’Etat ;
 4° pour chaque candidat le numéro d’inscription sur la liste électorale de la
commune ;
 5° l’indication de la commune dans laquelle ils se présentent.

Art.L281.- Les modèles de déclarations de candidatures sont fixés par arrêté du


Ministre chargé des élections.

Le dossier de déclaration de candidature comprend :


 1° un bordereau de dépôt ;
 2° une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la
Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt de la caution ;
 3° une déclaration d’investiture par laquelle le parti, la coalition ou l’entité présente
ses candidats ;
 4° une déclaration de candidature par laquelle le parti, la coalition ou l’entité précise
la commune où il se présente ;
 5° une déclaration Individuelle de candidature par laquelle le candidat certifie qu’il
pose sa candidature, qu’il n’est candidat que sur cette liste et qu’il ne se trouve dans
aucun des cas d’inéligibilité prévus par le présent Code.

La déclaration individuelle de candidature est accompagnée d’Un extrait d’acte de


naissance datant de moins de six mois ou d’une photocopie légalisée de la carte
d’identité biométrique CEDEAO.

Les candidatures indépendantes comprennent en plus :


 1° une liste d’électeur appuyant les candidatures, établie conformément aux
dispositions de l’article L 278 ;
 2° une déclaration sur l’honneur par laquelle le candidat atteste qu’il ne milite dans
aucun parti politique ou qu’il a cessé toute activité militante depuis au moins douze
mois.

En cas de contestation du statut d’indépendant d’un candidat, la Cour d’Appel


compétente est saisie. La partie qui a soulevé la question devra justifier ses diligences.

Les candidats déclarés élus sont tenus de produit dans les quinze jours suivant leur
élection, sous peine de déchéance de leur mandat, un bulletin n°3 du casier judiciaire
datant de moins de trois mois.

Art.L.282.- Les listes de candidats sont astreintes au dépôt d’une caution qui doit être
versée à la Caisse des Dépôts et Consignations par le mandataire du parti politique, de la
coalition de partis politiques ou de l’entité regroupant des personnes indépendantes. Le
montant de la caution est fixé par arrêté du Ministre chargé des élections après avis des
partis politiques légalement constitués, des coalitions de partis politiques ou des entités
regroupant des personnes indépendantes, au plus tard cent cinquante jours avant celui
du scrutin.

Code électoral 2021 75



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Il est délivré une quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général
de la Caisse des Dépôts et Consignations.

Cette caution est remboursée dans les quinze jours suivant la proclamation des résultats
à la liste de candidats ayant obtenu au moins un conseiller municipal élu dans chaque
commune où la liste se sera présentée.

Si la liste ne se présente que dans une seule commune, le remboursement de la caution


n’est effectué que si elle obtient au moins cinq conseillers municipaux élus.

En cas d’élections anticipées, le montant de la dernière caution est maintenu.

Art.L.283.- Les dossiers de candidatures sont déposés, avec bordereau de dépôt, à la


Préfecture ou à la Sous-préfecture, auprès d’une commission instituée par arrêté,
quatre-vingt jours au moins et quatre-vingt-cinq au plus avant la date du scrutin, par le
mandataire soit du parti politique légalement constitué, soit de la coalition de partis
politiques légalement constitués soit de l’entité regroupant des personnes
indépendantes qui ont soutenu les candidats.

Art.L.284.- La liste des candidats qui accompagne les dossiers de candidatures est
établie en double exemplaire dont l’un est destiné à la C.E.N.A.

Mention est faite de l’heure exacte de dépôt. Ni substitution, ni retrait de candidature


n’est admis.

La commission de réception, au vu du bordereau et après un contrôle sommaire et


contradictoire avec le mandataire sur les pièces du dossier de déclaration de
candidature, lui délivre immédiatement un récépissé pour attester du dépôt matériel.

Ce récépissé est dûment visé par le superviseur de la C.E.N.A pour authentifier le


contrôle du dépôt dans les formes et les délais légaux. Il ne préjuge pas de la recevabilité
des candidatures présentées.

Les déclarations reçues à la Préfecture ou, à la Sous-préfecture et les pièces qui les
accompagnent sont tenues à la disposition de chaque listé de candidats qui peut en
vérifier le contenu par un mandataire.

Art.L.285.- N’est pas recevable la liste qui :


 1° est incomplète ;
 2° ne comporte pas les indications obligatoires prévues aux articles L.266 et L.278 ;
 3° n’est pas accompagnée des pièces prévues à l’article L.281 ;
 4° ne comporte pas la quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur
général de la Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt de la caution
prévue par l’article L.281 ;
 5° est déposée au-delà du délai légal.

Code électoral 2021 76



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Art.L.286.- Pour les besoins de la recevabilité juridique, la commission procède à


l’analyse des dossiers dans les quarante-huit heures qui suivent la date limite du dépôt
matériel.

Le remplacement de candidats inéligibles, sans préjudice de l’ordre d’investiture, et la


substitution de pièces périmées ou comportant des erreurs matérielles sont, le cas
échéant, immédiatement notifiés au mandataire de la liste concernée. Celui-ci dispose de
trois jours, à compter de la date de notification, pour y remédier, sous peine de rejet de
la candidature concernée.

Dans le cas où, pour l’un des motifs énumérés à l’article L285, le préfet ou le sous-préfet
estime qu’une liste n’est pas recevable. Il notifie, par écrit, les motifs de sa décision au
mandataire de ladite liste dans les deux jours suivant la date limite du dépôt matériel
des dossiers de candidatures.

Art.L.287.- Un parti politique légalement constitué, une coalition de partis politiques


légalement constitué ou une entité regroupant des personnes indépendantes, ne peut
utiliser une couleur, un sigle, un symbole déjà choisis par un autre parti, une autre
coalition de partis ou une autre entité indépendante.

En cas de contestations, le préfet ou le sous-préfet saisit le Ministre chargé des élections


qui attribue, par priorité, à chaque parti politique sa couleur statutaire, son sigle et son
symbole traditionnels par ordre d’ancienneté. Pour les coalitions de partis politiques et
les entités Indépendantes l’attribution se fait selon la date de notification du nom choisi.

Le Ministre chargé des élections en informe aussitôt le préfet ou le sous-préfet qui, à son
tour, en informe les parties intéressées.

Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs du
drapeau de la République : vert, or et rouge.

Art.L.288.- Après le délai de quarante-huit heures prévues à l’alinéa premier de l’article


L286 et ce, jusqu’à la date de prise de l’arrêté publiant les déclarations reçues, s’il
apparaît qu’une déclaration de candidature a été déposée en faveur d’une personne
inéligible, le préfet ou le sous-préfet doit saisir la Cour d’Appel du ressort qui statue
dans les trois jours de la saisine sur la recevabilité de ladite candidature.

Si les délais mentionnés à l’alinéa premier ne sont pas respectés, la candidature doit être
reçue.

Art.L289.- Au plus tard soixante-dix jours avant le scrutin, le préfet ou le sous-préfet


arrête et publie les déclarations de candidature reçues, modifiées, éventuellement,
compte tenu des dispositions des articles L286 alinéa 2 et L.288.

Copie de l’arrêté de publication doit être délivrée à chaque mandataire de liste de


candidats.

Code électoral 2021 77



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Art.L.290.- En cas de contestation d’un acte du préfet ou du sous-préfet pris en


application des articles L.285, L.286, L.287 et L289, les mandataires des listes des
candidats peuvent, dans les trois jours suivant la notification de la décision ou sa
publication, se pourvoir devant la Cour d’Appel du ressort qui statue dans les trois jours
qui suivent celui de l’enregistrement de la requête.

Art.L.291.- Entre la date de signature de l’arrêté du préfet ou du sous-préfet publiant les


déclarations reçues et la veille du scrutin à zéro heure, en cas de décès ou d’inéligibilité
d’un candidat, le mandataire de la liste fait sans délai, déclaration complémentaire de
candidature au préfet ou au sous-préfet qui la reçoit s’il y a lieu, la publie par voie
d’affichage et en assure la diffusion dans tous les bureaux de vote.

Cette déclaration complémentaire ne peut concerner qu’un candidat du même sexe et


doit être accompagnée des pièces prévues à l’article L.281.

Chapitre 4 ‐ Campagne électorale

Art.L.292.- La campagne en vue des élections des conseillers municipaux est ouverte
quinze jours avant la date du scrutin.

Elle dure quatorze jours et prend fin la veille du scrutin à zéro heure.

Art.L.293.- La Cour d’Appel compétente veille à l’égalité entre les candidats. Saisie par la
C.E.N.A ou par un candidat, elle intervient, le cas échéant, auprès des autorités
compétentes pour que soient prises toutes les mesures susceptibles d’assurer sans délai
cette égalité.

Est interdite toute activité assimilable à une campagne électorale dans les conditions
définies par l’article L.61.

Est également interdite, toute propagande électorale le jour du scrutin.

Saisie d’une réclamation, la Cour d’Appel compétente peut en cas de besoin, adresser des
injonctions aux autorités concernées ou au candidat dont l’attitude est incriminée.

Elle veille à la régularité de la campagne électorale. Ses arrêts en la matière ne peuvent


faire l’objet d’aucun recours.

La campagne par vole d’affichage est régie par les dispositions des articles L.60 et L.62
ainsi que par les dispositions réglementaires du Code électoral.

La tenue des réunions électorales est régie par les dispositions de l’article L.59 du
présent Code.

Chaque candidat peut faire imprimer et adresser aux électeurs, avant le scrutin, une
circulaire de propagande comprenant une page en recto et verso de format de 21 x 27
cm. Cette circulaire est soumise à la formalité du dépôt légal.

Code électoral 2021 78



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Chapitre 5 ‐ Vote, recensement et proclamation des résultats

Art.L.294.- Les électeurs sont convoqués par décret publié au Journal officiel au moins
quatre-vingt-dix jours avant la date du scrutin.

Art.L.295.- Le recensement des votes et la proclamation des résultats sont effectués


conformément aux dispositions de l’article L.260 du présent Code.

Les résultats définitifs des élections municipales font l’objet d’une publication dans le
Journal officiel, bureau de vote par bureau de vote par les soins du Premier Président de
la Cour d’Appel.

Cette publication est faite également sur internet et par tout autre moyen de
communication.

Chapitre 6 ‐ Dispositions spéciales relatives à l’élection des conseillers


municipaux des villes

Art.L.296.- Le titre VI du Code électoral est applicable sous réserve des dispositions du
présent chapitre.

Pour pouvoir valablement présenter une liste de candidats, les entités regroupant des
personnes indépendantes doivent présenter une liste d’électeurs soutenant leur
candidature et représentant 2 % des électeurs inscrits sur les listes électorales de la
Ville, à raison de 1 % au moins dans la moitié des communes constitutives de la Ville. Si
le nombre de communes est impair, il est augmenté d’une unité pour déterminer avec
exactitude la moitié.

Un arrêté du Ministre chargé des élections détermine le nombre d’électeurs


représentant les 2 % de l’électorat de chaque Ville.

Art.L.297.- Le conseil municipal de ville est ainsi composé :


 55 % des conseillers sont élus au scrutin proportionnel sur listes complètes ;
 45 % sont désignés à partir des conseillers élus au scrutin majoritaire dans les
communes constitutives de la ville.

La tête de liste au scrutin proportionnel qui obtient le plus de sièges est élue maire de la
ville.

Toutes les listes présentées, au scrutin proportionnel, doivent être établies


conformément aux dispositions de l’article L.266 du Code électoral. Les dossiers de
candidature sont déposés, avec bordereau de dépôt, à la Préfecture.

Un décret fixe le nombre de sièges alloué à chaque commune pour la désignation de ses
conseillers vers le conseil municipal de la Ville. Chaque commune y dispose, au
minimum, de deux sièges dont celui du maire de la commune qui est de droit conseiller

Code électoral 2021 79



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municipal de la ville. Des sièges supplémentaires sont attribués en fonction de la


population de la commune. Ces sièges sont attribués aux conseillers municipaux élus au
scrutin majoritaire dans l’ordre de leur inscription sur la liste à concurrence du nombre
de sièges dont dispose la commune au conseil municipal de la ville.

Le conseiller municipal élu au scrutin majoritaire et en même temps au scrutin


proportionnel de la ville ne peut faire partie de la liste des représentants de sa commune
au conseil municipal de la ville. Il doit choisir expressément entre l’un des deux mandats,
avant l’installation de l’un ou autre conseil.

Art.L.298.- Pour les dispositions pratiques de l’organisation du scrutin proportionnel


pour le conseil municipal de Ville, il est utilisé un bulletin de vote distinct du bulletin de
vote destiné aux élections pour le conseil municipal de la commune.

Pour ce scrutin proportionnel de Ville, il est appliqué le système du quotient de ville.


Pour déterminer ce quotient, on divise le nombre total des suffrages valablement
exprimés par le nombre de conseillers municipaux de ville à élire. Autant de fois ce
quotient est contenu dans le nombre de suffrages obtenus par chaque liste, autant celle-
ci obtient de candidats élus. La répartition des restes se fait selon le système du plus fort
reste. En cas d’égalité, le siège est attribué au plus âgé des candidats susceptibles d’être
élus.

Le candidat occupant le premier rang sur la liste proportionnelle est élu maire de la
Ville, si sa liste obtient le plus de suffrage à l’issue du vote. En cas d’égalité, le siège est
attribué au plus âgé des candidats susceptibles d’être élus maire.

Si une vacance intervient sur la liste proportionnelle des conseillers municipaux de ville,
ii est fait appel en priorité au candidat du même sexe non élu placé en tête de la liste
dans laquelle la vacance s’est produite. Il sera fait appel ensuite aux candidats
suppléants après épuisement de la liste des candidats non élus.

Chapitre 7 ‐ Contentieux des élections municipales

Art.L.299.- Tout électeur ou tout candidat à une élection municipale peut réclamer
l’annulation des opérations électorales. La Cour d’Appel de ressort est compétente. Les
requêtes doivent être déposées, en double exemplaire, dans les cinq Jours qui suivent la
proclamation des résultats, à la préfecture ou au greffe de la Cour d’Appel. Il en est
donné acte par le préfet ou le greffier en chef. Lorsque la requête est déposée à la
préfecture, le préfet la transmet immédiatement au greffier en chef de la Cour d’Appel.

Sous peine d’irrecevabilité, la requête doit préciser les faits et les moyens allégués.

S’il estime que les conditions et les formes légalement prescrites n’ont pas été remplies,
le préfet peut, également, demander l’annulation des opérations électorales. A cet effet, il
adresse une requête, en double exemplaire au Ministre chargé des élections dans les huit

Code électoral 2021 80



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jours suivant la proclamation des résultats. Le Ministre chargé des élections transmet la
requête au greffier en chef de la Cour d’Appel qui lui en donne acte.

Art.L.300.- Le greffier en chef communique un exemplaire de la requête au Ministre


chargé des élections ainsi qu’aux conseillers dont l’élection est contestée. Ceux-ci
disposent d’un délai de huit jours à compter de la date de la réception de la requête,
pour déposer un mémoire en réponse. Il est donné acte de ce dépôt par le greffier en
chef.

Art.L.301.- La Cour d’Appel statue en premier ressort dans le délai d’un mois à compter
de l’enregistrement de la requête en annulation des opérations électorales au greffe de
la Cour d’Appel. En cas de renouvellement général des conseillers municipaux, ce délai
est porté à trois mois.

S’il intervient une décision ordonnant une preuve, la Cour d’Appel doit statuer
définitivement dans le mois à partir de cette décision.

Les délais fixés au premier alinéa du présent article ne commencent à courir, dans le cas
prévu à l’article L.302, que du jour où le jugement sur la question préjudicielle est
devenu définitif.

Faute par la Cour d’Appel d’avoir statué dans les délais ci-dessus fixés, la réclamation est
considérée commet rejetée. La Cour d’Appel est dessaisie. La partie intéressée peut
porter sa réclamation devant la Cour suprême dans un délai d’un mois à compter de la
date d’expiration desdits délais.

De même, en cas de rejet, la partie intéressée peut interjeter appel devant la Cour
suprême dans le même délai à compter du jour de la notification de la décision.

Art.L.302.- Dans le cas où une réclamation formulée en vertu du présent Code, implique
la solution préjudicielle d’une question d’état, la Cour d’Appel renvoie les parties à se
pourvoir devant les juges, et la partie doit justifier de ses diligences dans les délais de
quinze jours. A défaut de cette justification, il sera passé outre, et la décision de la Cour
d’Appel devra intervenir dans le mois à partir de l’expiration du délai de quinzaine.

Art.L.303.- Les conseillers municipaux proclamés élus restent en fonction jusqu’à ce


qu’il ait été définitivement statué sur les réclamations.

Art.L.304.- En cas d’annulation définitive de l’élection, le corps électoral est convoqué


dans un délai qui ne peut excéder six mois.

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Titre 7 ‐ Dispositions spéciales relatives au vote des sénégalais établis ou résidant


hors du Sénégal à l’élection du Président de la République et aux élections des
députés

Chapitre 1 ‐ Conditions d’organisation des opérations électorales hors du Sénégal

Art.L.305.- Sont organisées des opérations électorales en vue de l’élection


présidentielle, des élections législatives et du référendum, dans les pays où sont établis
ou résident des Sénégalais et sur le territoire desquels s’exerce la juridiction d’une
représentation diplomatique du Sénégal.

Pour les besoins du scrutin majoritaire aux élections législatives, l’extérieur du pays est
divisé en des entités dénommées « départements ».

Les départements de l’extérieur du pays sont les suivants :


 le département Afrique du Nord ;
 le département Afrique de l’Ouest ;
 le département Afrique du Centre ;
 le département Afrique Australe ;
 le département Europe de l’Ouest, du Centre et du Nord ;
 le département Europe du Sud ;
 le département Amériques-Océanie ;
 le département Asie-Moyen Orient.

Le nombre de députés à élire dans chaque département de l’extérieur du pays est fixé
par décret en tenant compte de l’importance de l’électorat de chaque département.

Art.L.306.- Sur proposition du Ministre chargé des Elections, en relation avec le Ministre
chargé des Affaires étrangères et sous la supervision de la C.E.N.A, un décret étable,
vingt-cinq jours au moins avant le démarrage des opérations de la révision de liste
électorales, la liste des pays concernés après avis consultatif des partis politiques
légalement constitués. Il est transmis dans les quinze jours à la C.E.N.A et aux partis
politiques légalement constitués. Après publication des candidatures, toute liste de
candidats ou tout candidat peut en demander copie.

Lorsque le nombre des sénégalais inscrits sur la liste électorale de la représentation


diplomatique ou consulaire atteint deux cents à la date de clôture des listes électorales,
le vote y est organisé en vue de l’élection présidentielle, des élections législatives et du
référendum.

En relation avec le Ministre chargé des Affaires étrangères, le Ministère chargé des
élections dresse et publie la liste des juridictions où sont organisées les élections.

Les dispositions du titre premier au titre trois du présent Code sont applicables à la
participation des Sénégalais établis résidant hors du Sénégal à l’élection présidentielle,

Code électoral 2021 82



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aux élections législatives et au référendum, dans la mesure où elles ne sont pas


contraires au présent titre VII, et aux titres vit et IX ci-après.

Chapitre 2 ‐ Le Corps électoral

Art.L.308.- Sont électeurs les sénégalais des deux sexes remplissant les conditions fixées
par les articles L.26 et L.27 et ne se trouvant dans aucun des cas d’incapacité définis aux
articles L.29 et L.30.

Art.L.309.- Ne sont admis à prendre part au scrutin que ceux des sénégalais qui sont
établis ou résident dans un pays compris dans la juridiction d’une représentation
diplomatique ou consulaire où sont organisées des opérations électorales, et qui sont
inscrits sur les listes électorales de ladite représentation diplomatique ou consulaire.

Les membres des corps militaires et paramilitaires en mission à l’étranger et qui


échappent à la juridiction sénégalaise, ne participent pas aux scrutins.

Chapitre 3 ‐ Les listes électorales

Section 1 ‐ Conditions d’inscription sur les listes électorales

Art.L.310.- Nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales :


 1° à un citoyen sénégalais jouissant de ses droits civils et politiques et remplissant
les conditions fixées par les articles L308 et L.309 ;
 2° à un citoyen sénégalais par naturalisation, après la date d’acquisition de la
nationalité sénégalaise par le mariage, après la date d’expiration du délai
d’incapacité prévu par l’article 7 du Code de la nationalité ;
 3° aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation
bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie.

Art.L.311.- Nul ne peut être inscrit plusieurs fois sur la même liste ou sur plusieurs
listes électorales.

Art.L.312.- Les listes électorales comprennent :


 1° tous les électeurs qui ont leur domicile réel dans la juridiction de la représentation
diplomatique ou consulaire où se trouve le pays d’organisation des opérations
électorales ;
 2° ceux qui sont assujettis à une résidence obligatoire en qualité de fonctionnaire ou
agent de l’Etat ou des établissements publics ou des entreprises nationales.

Art.L.313.- Sont également inscrits sur la liste électorale les citoyens sénégalais qui, ne
remplissant pas les conditions d’âge et de résidence lors de la formation de la liste, les
rempliront le jour du scrutin.

Code électoral 2021 83



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Section 2 ‐ Etablissement et révision des listes électorales

Art.L.314.- Les listes électorales sont permanentes. Elles font l’objet d’une révision
exceptionnelle, décidée par décret, avant chaque élection nationale sous la direction du
Chef de la Représentation diplomatique ou consulaire et la présence des partis
politiques légalement constitués.

En cas de consultation référendaire, une révision exceptionnelle peut être décidée dans
la même forme.

Art.L.315.- La liste électorale est dressée, sous la supervision de la C.E.N.A, par une
commission administrative composée du chef de la représentation diplomatique ou
consulaire ou son représentant faisant office de président et d’un représentant de
chaque parti politique légalement constitué au Sénégal.

La Commission administrative doit comprendre au moins trois membres. Elle peut être
subdivisée en deux ou plusieurs sous commissions comprenant, chacune, au moins, un
président désigné par le Chef de la représentation diplomatique ou consulaire et un
représentant de chaque parti politique légalement constitué au Sénégal ou coalition de
partis déclarée.

Dans le cas où les représentants des partis ou coalitions de partis politiques sont
inférieurs à deux, ces commissions et sous-commissions sont complétées à trois
membres par le chef de la représentation diplomatique ou consulaire, parmi les agents
sénégalais de la représentation ou à défaut, parmi les électeurs inscrits sur la liste
électorale de la juridiction.

Art.L.316.- La commission administrative doit faire figurer sur la liste électorale les
renseignements susceptibles d’Identifier l’électeur.

Pour justifier son Identité, l’électeur produit sa carte d’identité biométrique C.E.D.E.A.O.
En outre, il doit justifier qu’il est établi ou qu’il réside à l’Etranger par la présentation de
sa carte consulaire, d’un certificat de travail, un contrat de location ou de toute autre
pièce permettant de prouver sa résidence.

Art.L.317.- La commission administrative délivre à chaque électeur un récépissé


portant le numéro d’inscription sur la liste électorale et sa date de délivrance.

Art.L.318.- Les listes électorales sont déposées auprès des représentants diplomatiques
ou consulaires. Elles sont communiquées et publiées dans les conditions fixées par
décret.

Section 3 ‐ Contrôle des Inscriptions sur les listes électorales

Art.L.319.- Dans les conditions fixées par décret, les électeurs qui ont fait l’objet d’une
radiation d’office, ou ceux dont l’inscription est contestée sont convoqués par le chef de
la représentation diplomatique ou consulaire.

Code électoral 2021 84



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Notification leur est faite de la décision de radiation d’office les concernant ou de la


contestation avérée de leur inscription.

Ils peuvent exercer un recours gracieux devant le Chef de la représentation


diplomatique ou consulaire.

Les services centraux du Ministère chargé des élections et celui chargé des Affaires
étrangères ainsi que le service du fichier général, sont tenus de transmettre, sans délai,
au Chef de la représentation diplomatique ou consulaire tout renseignement lié au statut
de l’inscription des électeurs de la juridiction.

Le recours est formé par simple déclaration écrite adressée au Chef de la représentation
diplomatique ou consulaire par la personne radiée ou son mandataire ou par la
personne qui conteste l’inscription sur la liste électorale.

En sa qualité de juge du contentieux, le chef de la représentation diplomatique ou


consulaire réunit la commission en exercice lors de la révision pour statuer, après
lecture du rapport établi par un de ces membres, désigné par le Chef de la
représentation diplomatique ou consulaire, sur simple avertissement donné à l’avance à
toutes parties intéressées. Le requérant peut se faire assister par une personne de son
choix sans considération de nationalité. Sous réserve des dispositions de l’article L.320,
la décision est prise à la majorité des voix.

Les délais de recours sont prévus dans le décret qui organise la révision.

Art.L.320.- Sous réserve d’une décision motivée et notifiée séance tenante à l’intéressé,
la commission administrative peut refuser de donner suite à une demande. Les
modalités de ce refus sont déterminées décret.

Le recours contre les décisions de la commission administrative est porté devant la


même commission complétée au besoin par un juriste appartenant à la représentation
diplomatique ou consulaire s’il en existe.

Le recours est formé par simple déclaration écrite adressée au Chef de la représentation
diplomatique ou consulaire par la personne radiée ou son mandataire ou par la
personne qui conteste l’inscription sur la liste électorale. Le Chef de la représentation
diplomatique ou consulaire réunit la commission qui statue, après lecture du rapport
établi par un de ces membres désignés par le Chef de la représentation diplomatique ou
consulaire, sur simple avertissement donné à l’avance toutes parties intéressées. Le
requérant peut se faire assister par une personne de son choix sans considération de
nationalité. La décision est prise à la majorité des voix.

Toutefois, si la demande portée devant elle implique la solution préjudicielle d’une


question d’état, la commission renvoie préalablement les parties à se pourvoir devant le
juge sénégalais compétent et fixe un délai raisonnable dans lequel la partie qui a levé la
question préjudicielle devra justifier ses diligences. En cas d’annulation des opérations
de la commission administrative, les recours sont radiés d’office.

Code électoral 2021 85



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Les délais de recours et de traitement sont prévus dans le décret organisant la révision.

Art.L.321.- La décision de la commission administrative prise en application des articles


L319 ou L.320 peut être attaquée devant la Cour suprême dans un délai de dix jours. La
suite de la procédure sera traitée conformément aux dispositions des articles L.46 et 47.

Art.L.322.- Les listes électorales, modifiées conformément aux dispositions des articles
L315 à L316, sont conservées dans les archives de la représentation diplomatique ou
consulaire. Tout électeur, tout représentant de parti politique légalement constitué, tout
représentant de liste des candidats, tout candidat a le droit d’en prendre communication
ou copie à ses frais.

L’autorité diplomatique ou consulaire chargée de la conservation desdites listes est


tenue de déférer à toutes requêtes dans ce sens.

Toutefois, la copie est gratuite pour le représentant de la C.E.N.A.

Art.L.323.- Les citoyens omis sur la liste électorale par suite d’une erreur purement
matérielle ou radiés de ces listes sans observation des formalités prescrites par le
présent Code peuvent saisir le Chef de la représentation diplomatique ou consulaire aux
fins de leur inscription sur la liste électorale, dans les délais prescrits par le décret
Instituant la révision exceptionnelle des listes électorales.

Ces demandes d’inscription sont accompagnées de l’ancienne carte d’électeur de


l’intéressé s’il y a lieu ou du récépissé de sa demande d’inscription cité à l’article L.317
ou de toutes autres pièces justificatives de nature à établir le bien-fondé de la requête.

Tout électeur inscrit sur la liste électorale, tout représentant de parti politique
légalement constitué, peut réclamer, dans les mêmes conditions, l’inscription ou la
radiation d’un électeur omis ou Indûment inscrit, après la publication de la liste
électorale ; le même droit appartient au Chef de la représentation diplomatique ou
consulaire.

Le Chef de la représentation diplomatique ou consulaire réunit les membres de la


commission administrative définie à l’article L.315. La commission statue sans délai sur
ces demandes après consultation de la liste électorale et des documents annexes
transmis par le service de gestion du fichier.

Les décisions de la commission peuvent faire l’objet d’un recours gracieux dans les
conditions fixées à l’article L.320.

Art.L.324.- Les carnets ou les formulaires d’inscription, de modification et de radiation


remplis par chaque représentation diplomatique ou consulaire sont transmis par le
Ministère chargé des Affaires Etrangères au Ministère chargé des Elections. Ils font
l’objet d’un fichier spécial. La C.E.N.A. et les partis politiques légalement constitués ont
un droit de regard et de contrôle sur la tenue de ce fichier.

Code électoral 2021 86



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Les modalités pratiques d’exercice de ce droit de regard et de contrôle sont déterminées


par un décret.

Art.L.325.- Lorsqu’il est constaté qu’un électeur a sollicité plus d’une demande
d’inscription sur une ou plusieurs listes électorales, seule la première demande sur la
liste de la juridiction est maintenue.

Art.L.326.- La commission administrative peut refuser de donner suite à une demande,


sous réserve de l’application des dispositions de l’article L.319.

Les radiations d’office ont lieu à l’initiative soit du Chef de la représentation


diplomatique ou consulaire, soit du service du fichier général des électeurs, à chaque fois
qu’il est constaté qu’un électeur a sollicité plus d’une fois une demande d’inscription sur
la liste électorale de la juridiction.

Section 4 ‐ Les cartes d’électeur

Art.L.327.- La carte d’électeur est couplée à la carte d’identité biométrique CEDEAO.


Celle-ci fait office de carte d’électeur.

En cas de demande de duplicata pour cause d’altération ou de perte de la carte d’identité


biométrique CEDEAO faisant office de carte d’électeur, devant un centre d’instruction ou
une commission administrative, celle-ci est rééditée à l’identique avec le même délai de
validité et porte la mention « duplicata ».

Cependant, une demande de modification des données électorales ne peut se faire que
devant une commission administrative et pendant la période de révision des listes
électorales.

Si l’électeur fait la déclaration de perte de sa carte d’électeur auprès d’une commission


administrative, celle-ci établit une attestation sur la base de laquelle il peut demander la
délivrance d’un duplicata.

Art.L.328.- Il est créé, au sein de chaque représentation diplomatique ou consulaire, une


commission chargée de la distribution des cartes d’électeur et composée d’un
représentant du chef de la représentation diplomatique ou consulaire en qualité de
président ainsi que d’un représentant de chaque parti politique légalement constitué au
Sénégal ou coalition de partis déclarée.

La commission peut être subdivisée en deux ou plusieurs sous-commissions


comprenant, chacune, au moins un président désigné par le chef de la représentation
diplomatique ou consulaire et un représentant de chaque parti politique légalement
constitué au Sénégal ou coalition de partis déclarée.

En cas de nécessité, le chef de la représentation diplomatique ou consulaire peut assurer


le transport des membres de ces commissions et sous-commissions, de leurs lieux de
résidence respectifs aux lieux retenus pour la distribution des cartes.

Code électoral 2021 87



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Art.L.329.- La commission visée à l’article précédent, procède à la remise individuelle


des cartes à chaque électeur, contre décharge, sur présentation de sa carte d’identité
biométrique CEDEAO et du récépissé d’inscription.

Les cartes d’électeur non distribuées sont regroupées auprès des bureaux de vote. Elles
peuvent être retirées jusqu’à la clôture du scrutin.

La C.E.N.A. veille au respect des règles relatives à la composition et au fonctionnement


de la commission de distribution des cartes.

Après le scrutin, la distribution des cartes non retirées est assurée par le Chef de la
mission diplomatique ou consulaire.

Chapitre 4 ‐ Opérations électorales, recensement et proclamation des résultats

Art.L.330.- Le scrutin a lieu le même jour que celui fixé au Sénégal compte tenu des
décalages horaires.

Art.L.331.- Il est créé un centre de vote dans chaque représentation diplomatique ou


consulaire.

Un centre de vote peut comprendre un ou plusieurs lieux de vote lesquels peuvent à leur
tour, abriter un ou plusieurs bureaux de vote. Si la situation locale l’exige, le chef de la
représentation diplomatique ou consulaire peut créer des bureaux de vote en dehors
des locaux de la représentation diplomatique ou consulaire soit dans la même ville soit
dans des villes différentes. Cette création est obligatoire pour chaque tranche de 600
électeurs (sénégalais) inscrits. Au besoin, il sera fait appel aux sénégalais vivants dans le
pays concerné et inscrits sur la liste électorale pour la constitution des bureaux.

En tout état de cause, le chef de la représentation diplomatique ou consulaire tenant


compte des circonstances locales, dûment motivées, peut proposer une modification de
la carte électorale.

Art.L.332.- Les superviseurs et contrôleurs de la C.E.N.A veillent au bon déroulement de


l’ensemble des opérations électorales depuis l’ouverture du bureau de vote jusqu’à la
proclamation et l’affichage des résultats dans le bureau concerné, conformément à
l’article L.18 du titre premier du présent Code.

Chaque liste de candidats ou chaque candidat a le droit d’exercer le même contrôle par
des mandataires désignés à cet effet et munis de cartes spéciales délivrées par le chef de
la représentation diplomatique ou consulaire. Les prénoms, nom, date et lieu de
naissance des mandataires ainsi que leur adresse et leur numéro d’inscription sur la
liste électorale de la juridiction sont notifiés par le candidat ou son représentant ou la
liste de candidats qu’ils représentent au moins dix jours avant l’ouverture du scrutin.
Cette notification est faite au chef de la représentation diplomatique ou consulaire ou
son représentant qui en délivre récépissé au moins huit jours avant le scrutin. Le
récépissé sert de titre et garantit les droits attachés à la qualité de mandataire.

Code électoral 2021 88



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Les mandataires ont compétence dans un ou plusieurs bureaux de vote. Ils peuvent
entrer librement dans ces bureaux et exiger l’inscription au procès-verbal de toutes
leurs observations et contestations.

Art.L.333.- La liste complète des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire du pays
d’organisation des opérations, doit être définitivement arrêtée et publiée par le chef de
la représentation diplomatique ou consulaire, ou son représentant, au plus tard trente
jours avant le début du scrutin.

Le chef de la représentation diplomatique ou consulaire ou son représentant, est tenu de


dresser la liste des membres du ou des bureaux de vote ainsi que de leurs suppléants.

Cette liste doit être validée par la C.E.N.A avant d’être publiée par ses soins vingt jours et
notifiée dix jours, au moins, avant le début du scrutin :
 1° au représentant de la C.E.N.A et à tous les représentants de candidats ou liste de
candidats ;
 2° s’il y a lieu, aux détenteurs de la liste électorale où les membres du bureau de vote
sont normalement inscrits pour que mention y soit portée. Le nombre des électeurs
considérés comme étant inscrits sur cette liste est augmenté d’autant pour le
décompte des inscrits.

Chaque bureau de vote est composé d’un président, d’un assesseur, d’un secrétaire,
désignés par le chef de la représentation diplomatique ou consulaire et d’un
représentant par liste de candidats ou candidats en qualité de membres. Ils doivent être
régulièrement inscrits sur la liste électorale de la juridiction.

Les membres des bureaux de vote sont autorisés à voter dans les bureaux où ils siègent,
sur simple présentation de leur carte d’électeur.

Les journalistes en mission de reportage et les chauffeurs chargés de transporter le


matériel électoral, le jour du scrutin, sont autorisés à voter dans les mêmes conditions
sous réserve d’avoir fait viser, au préalable, leur ordre de mission par les autorités
diplomatiques ou consulaires et par le président de la D.E.C.E.N.A.

Art.L.334.- Il est fait application des dispositions de l’article L73, sauf celles relatives au
décret de convocation des électeurs. Le chef de la Représentation diplomatique ou
consulaire, au vu du décret de convocation des électeurs, prend une dérision de
convocation des électeurs qui précise les heures d’ouverture et de clôture du scrutin en
tenant compte du nombre des électeurs inscrits et des décalages horaires existant entre
le Sénégal et le pays où Il exerce sa mission.

Art.L.335.- Il est fait application des dispositions de l’article L76. Toutefois, les termes «
frappées du timbre de la circonscription électorale » sont remplacés par « frappées du
timbre de la représentation diplomatique ou consulaire ».

Art.L.336.- Il est fait application des dispositions de l’article L.83.

Code électoral 2021 89



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Art.L.337.- Il est créé, pour chaque département de l’extérieur du pays, une commission
départementale de recensement des votes. Ces commissions siègent à Dakar, dans un
lieu déterminé par le Premier Président de la Cour d’Appel de Dakar.

Elles sont composées et fonctionnent conformément aux dispositions des articles L.88 et
LO du présent Code.

Art.L.338.- A la clôture du scrutin et à la fin des opérations de dépouillement, le


président donne lecture à haute voix des résultats, qui sont aussitôt affichés. Mention de
ces résultats est portée au procès-verbal qui est clos par la signature des membres du
bureau.

Les résultats sont extraits et portés sur une fiche spécialement conçue à cet effet et
destinée à la transmission immédiate desdits résultats à la commission départementale
de recensement des votes.

Tous les membres du bureau de vote doivent obligatoirement signer la fiche spéciale de
recueil des résultats et le procès-verbal avec, le cas échéant, leurs observations,
réclamations et contestations.

Art.L.339.- Le contrôleur de la C.E.N.A ainsi que tous les membres du bureau de vote
doivent recevoir un exemplaire du procès-verbal et de la fiche spéciale de recueil des
résultats du bureau de vote.

L’original du procès-verbal des opérations électorales et celui de la fiche spéciale de


recueil des résultats, accompagnés des pièces qui doivent y être annexées sont transmis
par les soins du Chef de la Représentation diplomatique ou consulaire au président de la
Commission départementale de Recensement des votes par valise diplomatique, dès que
les résultats ont été proclamés et affichés.

Toutefois après la proclamation et l’affichage des résultats, le Chef de la Représentation


diplomatique ou consulaire doit immédiatement transmettre la fiche spéciale de recueil
des résultats, par télex, téléfax, ou courriel, au Président de la Commission
départementale de Recensement des votes.

Par dérogation aux dispositions de l’article L.88, la commission départementale de


recensement des votes publie les résultats au plus tard à douze heures le mercredi qui
suit le scrutin.

Chapitre 5 ‐ Dispositions pénales

Art.L.340.- Les dispositions des articles L.91 à L.109, L.111 à L.114, L.118 et L.119 sont
applicables par les juridictions sénégalaises compétentes.

Art.L.341.- Toute personne chargée de transmettre les documents indiqués à l’article


L322 ou L329 ou de communiquer les résultats selon les procédés définis à l’article
L.339, qui aura modifié ou altéré ces documents ou résultats, sera punie d’un

Code électoral 2021 90



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emprisonnement de six mois à deux ans et frappée de l’interdiction du droit de voter et


d’être éligible pendant cinq ans au moins et dix ans au plus.

Art.L.342.- Quiconque aura reçu les documents Indiqués à l’article L339 ou les résultats
communiqués par télex, téléfax ou courriel au président de la commission
départementale de recensement des votes, les aura modifiés ou altérés, sera puni des
peines prévues par l’article L341.

Titre 8 ‐ Du référendum

Art.L.343.- Le corps électoral est convoqué par décret. Il décide à la majorité des
suffrages exprimés.

Le texte soumis au référendum est annexé au décret.

Art.L.344.- Les modalités d’organisation du référendum sont fixées par décret.

Art.L.345.- Une révision exceptionnelle des listes électorales peut être organisée.

Art.L346.- Les organisations qui concourent à l’expression des suffrages, désireuses de


participer aux opérations référendaires s’organisent pour s’identifier au « courant du
OUI » ou au « courant du NON », le notifier à l’autorité administrative et déclarer
l’identité de leurs plénipotentiaires au plus tard la veille du démarrage de la campagne
référendaire, conformément à la procédure décrite à article L68 du Code électoral.

Les termes « candidats », « listes de candidats », « partis politiques », « coalitions de


partis politiques » ou « entités regroupant des personnes indépendantes » figurant dans
le Code électoral sont remplacés par « représentants du courant du OUI » ou
« représentants du courant du NON ».

Art.L.347.- Il est mis à la disposition de l’électeur, à l’exclusion de tout autre, deux


bulletins de vote de couleurs différentes :
 un bulletin de vote de couleur blanche avec écritures noires représentant la réponse
« OUI » ;
 un bulletin de vote de couleur noire avec écritures blanches représentant la réponse
« NON ».

Art.L.348.- La liste des électeurs par bureau de vote est remise au mandataire national
de chaque courant et à la C.E.N.A sur support électronique et en version papier dans un
délai fixé par le décret évoqué à l’article L344.

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Titre 9 ‐ Dispositions particulières

Art.L.349.- Le vote a lieu dans le pays où se trouve la représentation diplomatique ou


consulaire et éventuellement, dans les pays couverts par la même représentation
diplomatique ou consulaire.

Lorsque dans un pays coexistent une représentation diplomatique et une représentation


consulaire, les élections sont organisées par la représentation consulaire. Le chef de
celle-ci peut disposer aux fins de cette organisation, des locaux et du personnel de la
représentation diplomatique dans les conditions fixées par le Ministre chargé des
Affaires étrangères.

Art.L.350.- Pour les élections municipales et l’élection des députés au scrutin


départemental, seule la procédure prévue par l’article L.36 est applicable.

Art.L.351.- Les dispositions du titre VII et de celles du présent titre s’appliquent compte
dûment tenu des règles impératives du droit du pays d’organisation des élections.

Art.L.352.- L’électeur ne peut figurer qu’une fois seule fois dans le fichier général, qu’il
soit établi à l’intérieur du pays ou qu’il réside à l’étranger. S’il demande, conformément
aux dispositions des articles L.36 et L.325, à figurer sur la liste d’une collectivité donnée,
il est automatiquement radié de sa liste d’origine et les données électorales de sa
nouvelle carte d’identité biométrique CEDEAO modifiées en conséquence.

Titre 10 ‐ Dispositions transitoires et finales

Art.L.353.- Par dérogation aux dispositions de l’article L.53 et pour les besoins des
élections territoriales du 23 janvier 2022, les titulaires des cartes d’électeurs qui n’ont
pas changé de commune de rattachement les utilisent le jour de ces scrutins.

Pour les titulaires de cartes dont les communes de rattachement ont changé, la réédition
et la distribution se feront sans nouvelle inscription.

Art.L.354.- Les élections des Hauts Conseillers des Collectivités territoriales prévues en
fin 2021 sont reportées pour être tenues après les élections territoriales.

Le mandat des Hauts Conseillers est maintenu jusqu’à l’installation du nouveau Haut
Conseil issu de ces élections.

Un décret fixera la date.

Art.L.355.- Sont abrogées toutes dispositions antérieures et contraires, notamment la


loi n°2017-12 du 18 janvier 2017, modifiée portant Code électoral.

La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.

Code électoral 2021 92

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