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Réconcilié avec le Maréchal le 12 mars 1980 à Bruxelles, Jean-Pierre Mumba Etumba rentra au
pays et fut l’un des très proches conseillers du défunt président. Resté aux côtés de Mobutu
jusqu’à sa mort, il décide de sensibiliser le peuple congolais tout entier sur le danger qui guette
la République démocratique du Congo.
Jeudi 15 mai 1997, au camp Tshatshi à 17 heures, le Maréchal Mobutu m’invita à dîner avec
deux autres personnalités, Sokoni Louis, ancien secrétaire particulier et confident de Patrice
Emery Lumumba et le professeur Djembi Mwembo, ancien directeur à la Francophonie à Paris. Il
nous reçut à trois. Après avoir discuté, il m’a tiré de côté pour me confier un secret, ouvre-t-il la
poudrière. Mobutu se savait mourant. Il se conjuguait lui-même déjà au passé tout en gardant
un souci pointu pour l’avenir de son peuple.
L’ex-président Mobutu, au soir de sa vie terrestre, n’a pas voulu laisser son peuple dans
l’ignorance. Exposé à l’extermination, le peuple congolais devrait savoir d’où vient le complot qui
comptabilise aujourd’hui 10 millions de morts en République démocratique du Congo.
Mobutu confia à Jean-Pierre Mumba Etumba ceci : “Notre pays, le Zaïre sera divisé. Les
occidentaux ont décidé de saucissonner notre pays car, pour eux, nous ne méritons pas ce
pays”, a-t-il expliqué. Jean-Pierre Mumba Etumba révèle même les chefs d’État des pays qui ont
décidé de l’élimination des Congolais, par tous les moyens pour parvenir à leur objectif. “Ceux
qui ont monté ce complot sont les présidents Bill Clinton des États-Unis d’Amérique, François
Mitterrand de la France, Helmut Kohl d’Allemagne, Margaret Thatcher de la Grande-Bretagne, le
Roi Baudouin et son Premier ministre de Belgique”, énumère-t-il. Ils ont mis en place un
laboratoire où n’ont été recrutés que des savants blancs, poursuivra Mobutu. Leur mission était
d’étudier comment réaliser leur projet de balkaniser le Zaïre (RDC).
“Je n’ai aucune idée du lieu où ce laboratoire se trouverait. Mais il est installé quelque part, dans
l’un des pays impliqués”, avait éclairé le Léopard peu avant sa mort. Jean-Pierre Mumba Etumba
révèle, en outre, que les cinq grandes puissances se sont réparties le gâteau Zaïre (RDC). “Les
Américains voudraient prendre l’Est, c’est-à-dire, les trois Kivu (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema) et
la Province orientale ; les Britanniques veulent s’emparer des deux Kasaï, oriental et occidental
(actuellement subdivisés en quatre provinces); les Allemands ont choisi le Bandundu et le Bas-
Zaire (Kongo central); les Français se sont appropriés le Shaba (grand Katanga); les Belges ont
pris l’Equateur, le Maï-Ndombe et Kinshasa”, a-t-il détaillé. Mumba justifie le choix belge du Maï-
Ndombe. Une entité réservée jadis au roi Léopold II. “Pourquoi le Maï-Ndombe ? C’est parce que
lorsque le roi Léopold II avait cédé l’État indépendant du Congo à la Belgique, il avait gardé la
partie Maï-Ndombe pour lui-même”, a-t-il expliqué.
Éliminer toute l’élite congolaise, raser nos villages et installer un peuple dominant
Mobutu était un fin diplomate. De son vivant, il avait réussi à infiltrer la quasi-totalité des
services d’intelligence des grandes nations occidentales du globe. C’est ainsi qu’il découvrira le
complot pour la décimation des populations entières habitant la République démocratique du
Congo. “Tous les pays limitrophes comme l’Angola, le Congo-Brazzaville, sont dans le coup”,
poursuit cette parole testamentaire de l’ancien dictateur. “Ils commenceront à nous maltraiter, à
nous tuer partout. Ils feront chez-nous ce qu’ils ont fait des peaux rouges en Amérique, ils vont
nous exterminer”, avait-il averti. Mobutu avisera son confident d’en informer le peuple congolais
après 20 ans pour éviter de se faire tuer. Il annoncera que “les nilotiques viendront mettre en
place un monde dans un monde qui monde le monde”.
Voilà le testament que m’avait confié le Maréchal Mobutu, conclura Jean-Pierre Mumba Etumba
estimant qu’il était temps qu’il dévoile cela car ce qui se passe au pays aujourd’hui coïncide
avec ces paroles testamentaires de Mobutu, a-t-il indiqué. Les derniers mots de Mobutu à son
confident étaient : “Vous vous souviendrez de moi et vous regretterez mon départ. Moi, Mobutu,
je m’en vais”, dernière phrase du maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga.