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Un peuple, un but, une foi 2021/2022

UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR

U.F.R. Lettres, Arts et Sciences Humaines


Département Histoire et Civilisations
LICENCE 1 :

THEMES : Le combat héroïque de Patrice Lumumba pour l’unité du


Congo

EXPOSANTS :

 Oumar BOMOU N° 202101469


 Mame Modou SOGOUE N°202101010

GROUPE :N°4

Sous-direction :

Mme. THIAM
PLAN
INTRODUCTION
I. LE CONTEXTE DE LA LUTTE DE
LUMUMBA
1. La biographie et son rentré en politique
2. Le Congo vers l’indépendance
II. LES ACTIONS HÉROÏQUE DE LUMUMBA
1. Le discours anticolonialiste face au Roi Belge
2. La lutte politique pour l’unité du Congo
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale alors que le monde connait un grand vent de
changements, les années 50 et 60 voient émerger un peu partout sur la planète des
mouvements d’émancipation des peuples jusque-là sous la domination des puissances
coloniales. Sur le continent africain, plusieurs pays obtiennent les indépendances après des
années de luttes. Le Congo belge, d’abord propriété privée du roi Léopold II jusqu’en 1908,
ensuite colonie belge, n’est pas en reste.  Patrice Lumumba, jeune leader politique congolais,
fondateur du mouvement national, alors âgé de 35 ans expose dans ce discours les limites de
l’entreprise coloniale des Belges au Congo tout en proposant aux siens une vision du Congo
un peu plus lumineuse que celle qu’ils avaient connue pendant la domination des Belges.
Quel était la pensée politique de P. Lumumba  ? Les pensées politiques de Patrice
Emery Lumumba étaient-elles préparées pour relever le défi de la lutte de libération de la
sujétion coloniale ?
Notre exposé permettra d’analyser et de comprendre la pensée politique de Patrice
Lumumba. De mettre en lumière les rapports de domination qu’entretenaient les colons belges
à l’égard des Congolais, ainsi que la lutte pour l’unité du Congo.

I. LE CONTEXTE DE LA LUTTE DE P. LUMUMBA 


1. Sa Biographie et son rentré en politique
Né le 2 juillet 1925 dans le village d’Onalua, province de la colonie du Congo-Belge, Patrice
Emery Lumumba, de son vrai nom Elias Okit’Asombo, grandit dans une famille modeste. Fils
d’un père paysan chrétien, il recevra une éducation de base dans des écoles missionnaires
chrétiennes. Elève doué, il est distingué et rejoint les rangs des « évolués », la petite
population d’indigènes que le pouvoir belge consent à laisser s’élever dans la société
coloniale.

Il est alors encore marqué par le paternalisme dont le Congo belge est empreint et se reconnait
dans les idées du parti libéral belge. Mais sa prise de conscience est rapide : en 1958, il
professe des opinions clairement anticolonialistes et il fonde à Léopoldville (aujourd’hui
Kinshasa) le Mouvement national congolais, un parti nationaliste, unitaire et radical.
Quelques semaines plus tard, Il assiste à la Conférence des peuples africains, où il croise
notamment Frantz Fanon, alors rallié au FLN algérien, et le Ghanéen Kwamé Nkrumah – des
rencontres qui marqueront un tournant essentiel dans sa pensée politique.
Désormais résolument favorable à l’indépendance, il sera arrêté par les autorités belges au
début de 1960. Son arrestation, et le front uni des leaders congolais face au pouvoir de
Bruxelles, précipiteront la marche vers l’indépendance, fixée au 30 juin. Libéré, il remporte
avec son parti les premières élections libres du pays et est nommé Premier ministre. Le jour
de l’indépendance, il répond avec force au roi Baudoin de Belgique qui venait de saluer
l’œuvre colonisatrice de son ancêtre, LéopoldII.
Humilié et inquiet de le voir se rapprocher du Bloc de l’Est, le gouvernement belge fomente
une rébellion dans la riche région du Katanga, contre les aspirations unitaires de Lumumba.
En septembre 1960, le gouvernement Lumumba est renversé par un coup d’Etat mené par
Joseph-Désiré Mobutu avec le soutien de la CIA. Lumumba est assigné à résidence. Le 17
janvier 1961, Lumumba et ses compagnons d’infortune, Maurice Mpolo et Joseph Okito, sont
transférés de Mbanza-Ngungu à Lubumbashi (alors Elisabethville), capitale de la province
sécessionniste du Katanga. Après avoir été sauvagement torturés, les trois dirigeants
nationalistes sont assassinés par un peloton d’exécution composé de soldats et policiers belges
en mission au Katanga..

2. Le Congo vers l’indépendance :


Après le 2em conflit mondial en 1945, le statut de l’élite congolaise urbaine va être au centre
des préoccupations de Belges qui estimaient des réformes nécessaires. Ceux-ci ne vont
cependant pas pouvoir tomber d’accord sur un plan cohérent. A défaut de la reconnaissance
de droits politiques ou de la création d’un nouveau statut, l’administration coloniale va
adopter une série de mesures partielles à caractère social ou culturel.
Les 4 et 5 janvier 1959, des émeutes vont avoir lieu à Léopoldville. Elles vont être
déclenchées suite à l’interdiction qui avait été faite aux Bakongo de se réunir. Ce sera une
explosion de fureur populaire. Des foules vont se mettre en mouvement dans des quartiers
surpeuplés des communes congolaises où sévissait un chômage massif parmi les jeunes. La
force publique va être requise et l’affrontement se soldera pas 49 morts et 290 blessés
(chiffres de la Commission d’enquête parlementaire).
Ces émeutes vont se passer à un moment où le slogan de l’indépendance ne touchait plus
uniquement des milieux restreints d’ “évolués” mais s’était étendu à l’ensemble de la
population. Par ailleurs, elles vont éclater au moment même où le gouvernement belge, saisi
du rapport du groupe de travail, s’apprêtait à y donner suite. Le gouvernement va dès lors
renchérir par rapport aux conclusions du groupe de travail et va promettre l’indépendance au
Congo le 30 juin 1960.

Alors qu’ils avaient réussi à constituer un front commun par rapport à une série de questions,
les Congolais vont se montrer profondément divisés concernant l’organisation institutionnelle.
P. Lumumba (MNC) était nettement unitariste et réclamait un pouvoir central fort. Quelques
jours plus tard, les 4 et 5 juillet, plusieurs régiments de la Force publique se mutinent,
principalement à cause du mécontentement provoqué par le maintien des officiers belges
comme cadres de l’armée et leur situation concrète, qui demeure inchangée. La situation
dégénère rapidement, des Blancs sont pris pour cible, de nombreux cas de viols sont recensés,
ainsi que plusieurs dizaines de morts à travers tout le pays. La panique s’empare rapidement
de la population occidentale encore sur place, des évacuations massives ont lieu et la Belgique
décide, unilatéralement, de déployer ses forces, officiellement pour protéger les Belges sur
place, mais aussi dans la pratique pour préserver ses intérêts économiques. Le gouvernement
congolais souligne que cette action est une agression de la part d’un pays étranger et mène
l’affaire devant les Nations Unies, qui envoient ensuite les Casques bleus. En pleine crise
politique et diplomatique, les Belges vont finir par se retirer, notamment sous la pression de
l’ONU. Le 11 juillet, la province du Katanga profite du chaos pour proclamer unilatéralement
son indépendance, sous la direction de Moïse Tshombé. Elle est suivie, quelques semaines
plus tard, par la province du Sud-Kasaï.
II. LES LUTTES HÉROÏQUE DE LUMUMBA
1. Le discours anticolonialiste face au Roi Belge :
Lumumba a connu une scolarité difficile. Il se présentera comme autodidacte à l’École
Normale Primaire de Wembonyama et y obtiendra son certificat. Après celui-ci, il passera par
beaucoup d’autres formations à Kindu/Maniema, à Stanleyville et à Léopoldville selon un
témoignage recueilli auprès de son condisciple de classe d’école primaire Wandja-Okito
Augustin César à Bukavu, le 31 mai 2011. Celui-ci témoigne qu’il a fini les études avec
Lumumba en 1943 et que son condisciple ira poursuivre une formation de 3 ans de cours
supérieurs chez les frères Maristes à Stanleyville. Ces trois ans équivalaient à six ans de
l’école Méthode métropolitaine. Lumumba a réfléchi sur la destinée de l’Afrique en général et
du Congo-Kinshasa en particulier. Dans toute sa littérature, il n’a cessé d’écrire sur sa terre, sa
destinée. Il a été un grand correspondant de pesse de 1948 à 1956. Ses articles à La Croix du
Congo s’élèvent à 63 et à La Voix du Congolais à 12, souvent rendant compte des activités
des associations qu’il dirigeait ou des activités auxquelles il participait. Aussi, il a écrit en
1956 un essai : Le Congo, terre d’avenir, est-il menacé ? ; en 1959 il compose un poème d’un
grand engagement : « Pleure, Ô Noir, frère bien-aimé ».

Son Discours du jeudi 30 juin 1960 est l’un des plus grands discours de l’histoire du Congo.
Lumumba y a retracé la sombre époque d’esclavage, l’époque dite « de civilisation » des
congolais et stigmatisé tout plan de balkanisation du pays. Ce discours lui a valu comme
récompense l’assassinat sous la complicité de ses propres frères de race. Assassinat parce
qu’il a choqué les Belges par son franc-parler dans son discours du 30 juin 1960, à l’issue
duquel, Lumumba, lors de sa descente de la tribune, est salué par de très vifs
applaudissements qui durèrent trois minutes, et avec des cris : Uhuru, Uhuru, sans fin. C’est
par ce discours, de vérité, que Lumumba a signé son arrêt de mort. Discours critique,
véritablement nationaliste et panafricaniste, discours pour l’humanisme, pour la dignité de
l’homme, pour l’émancipation des races opprimées et des couches sans défense. Quand on
parle de Lumumba, nombreux ne pensent qu’à sa lutte pour l’indépendance et à ce discours
mais notons qu’il y en a des versions d’accès plus difficile.

la métropole servit, bien malgré elle, de lieu de rencontre à des Congolais d’ethnies
différentes. Ce fut à l’occasion de l’Exposition universelle. L’unité de leurs oppresseurs
blancs fait découvrir négativement à ces Noirs isolés dans Bruxelles leur unité d’opprimés,
plus forte, croient-ils, que leurs divisions. De fait, en Belgique, les Congolais n’ont
conscience que de ce qui les rapproche. Au retour, ils conservent l’abstraite espérance de
souder les colonisés, d’où qu’ils viennent en un parti supra-ethnique. Ce parti, Lumumba,
seul, est qualifié pour le fonder. Ce sera le MNC. Lumumba est le plus radical : lucide et
aveugle, tout ensemble, s’il ne voit pas le conditionnement social et l’impossibilité présente
de son unitarisme, il comprend fort bien au contraire que les problèmes s’il gagne, qu’il
formera le premier gouvernement. Mais, son intelligence et son dévouement profond à la
cause africaine font de lui un Robespierre noir.

2. La lutte héroïques pour l’unité du Congo:

Les sociétés capitalistes belges, telle l’Union Minière, qui craint pour ses intérêts au Katanga,
encouragent l’éloignement de ce symbole de l’unité et de la centralisation congolaise, sous
prétexte qu’il prépare la dictature de Moscou en Afrique. Alors que Lumumba a surmonté les
nombreux obstacles placés sur sa route et s’est définitivement hissé à la tête du pays, les
Belges ont compris qu’ils ne parviendront pas à l’influencer, ni à déterminer dans quel sens
ou à quelles fins il utilisera son pouvoir, une fois les anciens colons partis. Jouant sur la
bipolarité propre à la guerre froide et prêchant tantôt la cause du libéralisme, tantôt celle du
socialisme ou du marxisme en fonction du soutien dont lui-même, son parti ou son pays
avaient besoin, Lumumba a toujours entretenu le flou sur ses réelles affinités idéologiques, 
pour ne négliger aucun appui potentiel, pas même celui des communistes.

Ceux-ci, à l’inverse de la majorité des dirigeants belges de droite, l’ont toujours encouragé
dans son projet nationaliste de libération. Non seulement le compromis n’apportait aucun
début de solution au problème de la sécession katangaise, mais il provoqua un conflit entre
Hammarskjöld et Lumumba, conflit qui ne devait prendre fin qu’avec la mort du Premier
Ministre congolais. Le rôle de l’ONU virait à l’impérialisme.

Dès le 14 août 1960, Lumumba protesta contre l’accord conclu par Hammarskjöld et présenta
à l’ONU cinq revendications très précises qui allaient totalement à l’encontre du compromis
d’Élisabethville. Le Premier Ministre congolais demandait à l’organisation internationale :

1.de confier la garde des aérodromes congolais à la police et aux soldats congolais;
2.d’envoyer immédiatement au Katanga des troupes africaines;

3.de mettre des avions à la disposition du gouvernement central congolais pour le transport de
ses troupes sur toute l’étendue du territoire national;

4.de procéder immédiatement à la saisie de toutes les armes distribuées par les Belges au
Katanga et de remettre ces armes à la disposition du gouvernement central;

5.de retirer immédiatement toutes les troupes non africaines du Katanga. La crise s’aggravait
et les tendances néo-impérialistes des fonctionnaires et des militaires de l’ONU devinrent
manifestes lorsque, le 5 septembre, le président Kasavubu, après un entretien avec deux
émissaires belges.

Denis et Van Bilsen, décida de destituer Lumumba et l’annonça à la radio le soir


même, à 20 h 15. Le conflit entre les deux hommes était latent depuis l’époque de la lutte
pour l’indépendance. Il était normal que Kasavubu choisisse, pour rompre ouvertement, le
moment où Lumumba paraissait avoir perdu beaucoup de son «poids» international: seuls les
pays communistes, ainsi que la République arabe unie et l’Indonésie, le soutenaient à fond
dans sa querelle avec Hammarskjöld. Le Premier Ministre essaya de riposter: moins d’une
heure après son rival, il se rendit au siège de la radio et y prononça une allocution où il
affirma qu’«il n’y a plus de chef de l’Etat» De nombreuses enquêtes ayant déjà été diligentées
par la Sûreté sur Lumumba, agent communiste, rien ne sera plus facile pour les autorités
belges, au lendemain de l’indépendance, dans un climat de crise et d’exacerbation des
tensions Est-Ouest, d’y recourir à nouveau, afin d’attribuer la responsabilité du chaos et de
l’anarchie à celui qui sera définitivement catalogué comme le suppôt du communisme
international en Afrique centrale… Les troubles de juillet 1960 amorcent cependant un
véritable basculement car les suspicions parfois approximatives voire opportunistes des
autorités belges se transforment en craintes beaucoup plus réelles et justifiées par le
comportement d’un Lumumba qui fait publiquement pour la Libération du peuple congolais et
de quête d’une indépendance totale pour son pays.

Ultérieurement, le comportement du monde politique belge durant la crise congolaise de


1960-1961 sera conditionné par cette peur d’une “récupération” communiste de l’anarchie
consécutive aux émeutes sanglantes que Lumumba n’a pu empêcher, avant que ce ne soit son
propre sang qui scelle une ascension de plus en plus teintée de rouge…

Mais la pensée politique de Patrice Emery Lumumba ne disparut pas pour autant et, au cours
des années 1964-1965, le peuple congolais, en colère, prit les armes pour combattre ceux qui
avaient fait assassiner son leader.

CONCLUSION

Pendant des années, gaspillées en pure perte -il suffit de voir dans quel état de délabrement se
trouve aujourd’hui le pays -, tant à l’intérieur du Congo qu’à l’extérieur, des hommes
politiques se sont conjointement attelés à essayer de ternir l’œuvre de renouveau du Président
Fondateur du M.N.C./L. Tantôt il fut présenté comme un doux rêveur, tantôt comme un
extrémiste, tantôt comme un valet du communisme.

Patrice Emery Lumumba ne fut l’instrument d’aucune puissance étrangère. Il a toujours


estimé que seuls, Dieu et le peuple congolais pouvaient être juges de ses actes. Tout au long
de sa brève existence, il s’est efforcé de consolider l’indépendance du Congo, de forger l’Etat
et l’unité de la Nation. Il a refusé, de toutes les fibres de son âme, la balkanisation du pays. Il
voulut promouvoir une économie dynamique et prospère. En un mot, Patrice Emery
Lumumba voulait construire, au cœur de l’Afrique, un Congo uni, fort et prospère.
BIBLIOGRAPHIE

 CESAIR Aimé « Une saison au Congo » Théâtre National Populaire


1966 pp.30

 Jean Omasombo Tshonda, « Lumumba, drame sans fin et deuil


inachevé de la colonisation », Cahiers d’études africaines [En
ligne],173-174|2004,mis en ligne le 08 mars 2007,
(http://journals.openedition.org/etudesafricaines/4605)

 G. MOKHTAR. (dir.) « HISTOIRE GÉNÉRALES DE L’AFRIQUE »


Tome VIII Paris stock/UNESCO 1980 PP.922

 LIERDE J.V. « La pensée politique de Lumumba (Préface de Jean-


Paul SARTRE) », Paris, Présence africaine 1963 pp.3

 RODRIGUE Buchakuzi kanefu « pleure Ô Noir, frère bien aimé »


Globethics.net Praxis No. 4 p.33-71

 SIROKO Edgar-kiganga. « Patrice Lumumba un combat politique à


méditer » extrait du CADTM 2011 P.3-4 (http://cadtm.org/Patrice-
Emery-Lumumba-un-combat)

Webographie

 https://spoonconcept.com/11-la-belgique-et-lindependance-du-congo/

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