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Un peuple, un but, une foi 2021/2022

UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR

U.F.R. Lettres, Arts et Sciences Humaines


Département Histoire et Civilisations
LICENCE 1 :

THEMES : LE CARACTÈRE DIVIN ET TEMPOREL DES


POUVOIRS DU PHARAON DE L’ÉGYPTE ANTIQUE

EXPOSANTS (es)

 Moustapha BAYO N°202101675


 Moctar BEYE N° 202100297
 Ndeye Rouba BOB N°202101107
 Oumar BOMOU N° 202101469

Sous-direction de :

Dr. J.F Manga


Trésor de Toutankhamon : Le masque funéraire en or massif de
Toutankhamon
THEMES : LE CARACTÈRE DIVIN ET TEMPOREL DES
POUVOIRS DU PHARAON DE L’ÉGYPTE ANTIQUE

PLAN :

INTRODUCTION

I) EGYPTE PHARAONIQUE
1) Définition du concept « Pharaon »
2) La basse et la haute Egypte
3) Gouvernement du peuple égyptienne
II) LES NOMS DU PHARAON DANS LES SCÈNES DE
VÉNÉRATION ROYALES ET PRIVÉS
1) Les représentations des pays étrangers
2) Les principes divins et terrestre
3) Les prières fait au pharaon
III) ROLE ET FONCTION DU PHARAON
1) Fonction sociale
2) Fonction politique et militaire
3) Fonction religieuses
CONCLUSION

RÉFÉRENCE
INTRODUCTION

Lorsque les historiens étudient l'Égypte ptolémaïque, les Ptolémées


sont présentés comme des rois grecs, vivants dans un système culturel,
social et administratif hellénistique, dans une cité en partie de langue
et de culture grecques. Néanmoins, force est de constater que l'image
politique et publique des Lagides est composée de plusieurs facettes.
Effectivement, tout comme leurs prédécesseurs pharaons, ils bâtissent
des temples aux divinités, ils se font représenter avec des attributs du
pouvoir pharaonique. Au niveau de leurs actions politiques, dès leur
arrivée au pouvoir, ils rentrent en contact avec le clergé égyptien,
garant des traditions ancestrales de l'Égypte. Par ailleurs, nous
constatons que le discours utilisé à travers leurs représentations laisse
transparaître un caractère vraiment original, une nature métissée,
inspirée des deux idéologies en présence. L'Égypte des Ptolémées
semble avoir un caractère vraiment original, jusque dans sa
représentation du pouvoir royal, témoin d'une idéologie politique
particulière, quelque peu différente de celle des autres basileis qui
l'entourent. Nous pouvons dire que les fondements idéologiques sur
lesquels repose la dynastie lagide sont triples, car constituée de
l'idéologie hellénistique, de l'idéologie pharaonique et du résultat du
métissage de ces deux dernières. Ce métissage se manifeste à travers
l'utilisation simultanée des symboles du pouvoir pharaonique et
hellénistique et de la diffusion de cette image, témoignant de la
présence d'une nouvelle idéologie, reposant sur des fondements
originaux. L'objectif de cette recherche sera de présenter les différents
éléments de l'idéologie politique des Lagides et ainsi expliquer
pourquoi ils nous pénètrent d’affiner que l'idéologie politique des
premiers Lagides repose sur un métissage entre les idéologies
politiques des basileis et des pharaons.
Notre travail s’articule autour de trois grands parties dont chaque
parties comportent trois sous parties : Nous verrons en première lieu
l’Égypte Pharaonique, en deuxième lieu nous analyserons Pharaon
dans les scènes de vénération et en troisième lieu nous montrerons les
rôle et les fonctions du Pharaon.

I) EGYPTE PHARAONIQUE
1) Définition du concept « Pharaon » :
Le mot « pharaon » vient de la Bible. Il fut utilisé pour la première
fois par Joseph et Moïse dans le « Deuxième livre des Rois ». Nous
employons ce mot sans distinction, mais c’est un anachronisme si
nous l’utilisons pour désigner les rois égyptiens antérieurs à la XVIIIe
dynastie. Les pharaons commencèrent à régner sur l’Égypte en 3000
av. J.-C., lorsque la Haute- et la Basse-Égypte furent réunies. Sous
l’Ancien Empire (2575–2134av. J.-C.), ils se considéraient comme des
dieux vivants au pouvoir absolu. Ils construisirent des pyramides
témoignant de leur grandeur mais ne laissèrent pas de documents
officiels sur leurs réalisations.

Sous le Moyen Empire, les pharaons ne se considéraient plus comme


des dieux vivants, mais plutôt comme les représentants des dieux sur
la terre. Ils laissèrent des écrits sur leurs actes, mais il ne s’agissait
guère que d’une énumération de titres et d’épithètes élogieuses. Pour
accréditer leur image de puissants souverains divins, les pharaons se
représentaient dans les écrits et les reliefs sculptés des murs des
temples. On les voyait souvent sous la forme de guerriers massacrant
sans aide un grand nombre d’ennemis et tuant une troupe entière de
lions. Ces scènes se répétant d’un pharaon à l’autre, on ne peut que
mettre en doute leur véracité. Par exemple, les images guerrières de
Ramsès III à Karnak sont des copies exactes de celles de Ramsès II.
Ces actes d’héroïsme étaient en partie représentés à des fins de
propagande. Ces représentations servaient à renforcer la position du
roi à la tête de l’État plutôt qu’à refléter la réalité historique.

Au IVe siècle av. J.-C., Manéthon, un grand prêtre et scribe des


sanctuaires sacrés d’Égypte, établit la première liste complète des
pharaons. Il groupa les règnes en dynasties, et ce classement est
encore tenu pour exact dans une grande mesure aujourd’hui. Les
dynasties sont groupées en plusieurs périodes, de la Période ancienne
(2920–2575 av. J.-C.) à la Basse Époque (712–332 av. J.-C.). La
première dynastie débuta avec le roi légendaire Ménès (dont on croit
qu’il fut le roi Narmer), et la dernière prit fin en 343 av. J.-C. quand
l’Égypte tomba aux mains des Perses. Nectanebo II fut le dernier
pharaon de souche égyptienne à gouverner le pays.

Il y a eu des pharaons femmes, et certains n’étaient pas égyptiens.


Avant la période gréco-romaine, au moins trois femmes seraient
montées sur le trône, dont la plus importante était la reine
Hatshepsout. Durant plusieurs périodes, l’Égypte fut dominée par des
puissances étrangères qui désignaient un roi issu de leurs propres
rangs.

On ne sait pas exactement comment les pharaons furent choisis.


Parfois un fils du pharaon, ou un vizir (premier des prêtres) ou un
seigneur féodal puissant assumait la direction des affaires, ou encore
une lignée de pharaons entièrement nouvelle apparaissait après
l’effondrement de la monarchie antérieure. Par exemple, à
Toutankhamon a succédé son vieux conseiller principal, Ayé, qui
n’était pas d’ascendance royale.
Symboles royaux
 L’art égyptien est riche de symboles liés à la royauté et à ses
croyances religieuses. En apprenant à lire ces symboles, on est
en mesure de mieux comprendre et apprécier l’art égyptien.
Voici quelques-uns des symboles les plus courants.

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1) Ankh

Ayant la forme d’un miroir ou d’un nœud, l’ankh est un symbole de la


vie. Il était souvent porté par les divinités ou par les gens dans les
processions funéraires, ou offert au roi en tant que souffle de vie.

2) Cartouche

Le cartouche est une figure elliptique représentant un bout de corde


entourant le nom des personnes de la famille royale en hiéroglyphes. Il
symbolisait le fait que le pharaon régnait sur tout ce que le soleil
entourait. Ce sont les soldats de Napoléon qui vont donné son nom au
cartouche.

3) Collier-Menat

Ce lourd collier perlé orné d’un croissant devant et comportant un


contrepoids derrière est associé à la déesse Hathor. Par son
intermédiaire, le pouvoir de la déesse est transmis au pharaon.
L’épouse du pharaon est souvent représentée offrant ce collier à son
mari, car elle est la représentante d’Hathor sur terre.

4) Crosse et fléau

La crosse et le fléau sont deux des insignes royaux les plus importants.
Les rois les tenaient croisés sur leur poitrine. La crosse, qui a la forme
d’une houlette de berger, est un sceptre symbolisant le gouvernement,
ce qui rappelle peut-être le bon berger conduisant son troupeau.

5) Couronnes et coiffures

Les rois et les dieux d’Égypte sont représentés portant différentes


couronnes et coiffures. Avant 3000 av. J.-C., il y avait la couronne
blanche de Haute-Égypte et la couronne rouge de Basse-Égypte.
Lorsque l’Égypte fut unifiée, ces deux couronnes furent réunies pour
former la Double Couronne de la Haute et de la Basse-Égypte. À
partir de la XVIIIe dynastie, les rois portèrent également la couronne
bleue, et la couronne blanche avec une plume de chaque côté et un
petit disque au-dessus. Les rois sont souvent représentés portant le
némès, un morceau de tissu tendu sur le front et attaché en arrière,
deux rabats pendant sur les côtés. Ils portaient sur le front des têtes de
cobra (uraeus) et de vautour. Les rois se rasaient la tête, mais portaient
une longue barbe.

6) Lotus

Le lotus bleu était un symbole du dieu solaire et des pharaons. De


même que le soleil se couche le soir et se lève le matin, la fleur de
lotus s’épanouit le jour et se referme toutes les nuits. Dans une version
du mythe de la création, le soleil est issu d’une fleur de lotus géante
qui a fleuri sur le tertre primordial. Le lotus est ainsi devenu un
symbole de la renaissance, du renouvellement de la vie et de la
promesse de la vie éternelle.

7) Nœud d’Isis

Ce symbole ressemble à l’ankh, mais au lieu de comporter une barre


horizontale, il comporte deux bras pliés vers le bas. Il est étroitement
associé au pilier-djed, lequel représente Osiris, le mari d’Isis, et
symbolise la double nature de la vie.

8) Or

Le symbole égyptien de l’or est un collier comportant des perles dans


la partie inférieure. L’or est associé depuis longtemps aux dieux et à la
royauté. Ce métal impérissable évoque l’éclat du soleil et l’espérance
de la vie éternelle. Isis et Nephthys, deux des déesses qui protégeaient
les morts, sont souvent représentées agenouillées sur le symbole de
l’or aux extrémités des sarcophages royaux.

9) Papyrus

Plante aquatique, le papyrus symbolise les marais primordiaux du récit


de la création. Plante héraldique de la Basse-Égypte, il servait à
décorer les colonnes des temples construits par les pharaons.

Roseau et abeille

Le mot égyptien nsw (celui qui appartient au roseau) est un symbole


de la Haute-Égypte, et le mot bit (celui qui appartient à l’abeille) est
un symbole de la Basse-Égypte. Placés ensemble, ils représentent le
domaine du pharaon, le souverain de la Haute et de la Basse-Égypte.

10) Scarabée

L’habitude qu’a le scarabée de pondre ses œufs dans une boule


d’excréments, qu’il fait ensuite rouler sur le sol et tomber dans un
trou, en faisait un symbole évident du dieu solaire. Il représentait le
dieu solaire à son lever et, par association, les pharaons.

11) Sceptres

Le sceptre, ou bâton, est l’un des symboles les plus anciens et les plus
constants de la royauté et des divinités. On trouve deux types de
sceptre dans l’art égyptien. Le was, symbole du pouvoir et de la
domination, est fait d’une hampe droite, d’une poignée courbée en
forme de tête d’animal et d’une base fourchue. Le sekhem, qui
symbolise le pouvoir divin, est fait d’une hampe droite et d’une
extrémité cylindrique élargie.

12) Anneau-shen

Circulaire, l’anneau-shen représente le concept d’éternité, n’ayant ni


commencement ni fin. Il est associé au disque solaire, au serpent qui
se mord la queue et aux oiseaux divins, qui sont souvent représentés
tenant ce symbole dans leurs griffes.

13) Sistre

Instrument cérémoniel, le sistre est un hochet ayant souvent la forme


de l’ankh. Il est associé à la déesse Hathor, et on croyait que le son
qu’il produisait apportait protection et bénédiction divine par la
fertilité et la renaissance.

14) Uraeus

L’uraeus représente un cobra dressé au capuchon évasé. Le cobra est


associé au dieu solaire, au royaume de Basse-Égypte, aux rois et à
leurs familles, et à plusieurs divinités. Symbole de protection, il garde
les portes du monde inférieur, éloigne les ennemis de la famille royale
et guide les pharaons défunts dans leur voyage dans le monde
inférieur.

15) Vautour

Le vautour était le symbole de la Haute-Égypte. Les pharaons


portaient l’uraeus (cobra) et la tête de vautour sur le front pour
symboliser la protection royale. La déesse Nekhbet était aussi
représentée sous l’aspect d’un vautour.

2) La basse et la haute Egypte


L'appellation de haute et basse Egypte est due à l'écoulement du Nil. La haute
Egypte au sud tient son nom de la hauteur des terres, la basse Egypte, au nord
tient son nom du delta et par le fait qu'elle est la plus éloignée des sources du
Nil, son niveau est proche du niveau de la mer. Les oppositions entre le nord
et le sud du pays sont aussi présentes dans les symboles Au sud, les symboles
sont le jonc, le lotus blanc, Ouadjet la déesse cobra, la terre rouge du désert.
Au nord, les symboles sont l'abeille, le papyrus la déesse Nekhbet, la terre
noire. La manière de vivre n'était pas la même au nord ou au sud car les deux
régions sont très différentes géographiquement ce qui implique un mode de
vie différent.
Les paysans du sud vivent d'une mince bande de terre cultivable, les habitants
du sud communiquent le climat est continentale la population dont la densité
est peu élevé partage avec les habitants des pays d'Afrique , alors qu'au nord
il existe un vaste horizon cultivable dans tout le delta, le climat est tempéré la
population est dense et la population est constitué de marins, de paysans, de
commerçants et les échanges se font avec les pays limitrophes de la
méditerranée.

Pendant 3000 ans les pharaons ont essayé de réunir sous une même
administration la Haute et la Basse Egypte. Beaucoup de textes évoquent «
pharaon, seigneur des deux terres, le double pays ». Narmer est le premier à
faire cette tentative.
Pour gouverner un pays tiraillé dans deux directions contraires le pouvoir
s'installe dans la zone situé à la charnière de la vallée et
du delta. Memphis devient donc la première capitale politique du royaume.
Mais au fil des années Memphis perd son rôle de Capitale au profit de Thèbes
mais reste une des plus grandes villes d'Egypte et continue à jouer un rôle
politique et religieux. Memphis est resté le premier arsenal et la première
place de commerce du royaume. Le fait de transporter la capitale à Thèbes en
Haute Egypte fut peut être une erreur, qui créa des déséquilibres qui mirent
l'Egypte dans l'impossibilité de résister aux agressions extérieures.

3) Gouvernement du peuple égyptienne

bureaucratie n’est pas une invention moderne; elle fut conçue par les
Égyptiens il y a plus de 5000 ans. La création d’une bureaucratie dans
l’Ancien Empire fut un facteur clé de la naissance de la civilisation
égyptienne. Le roi était le chef suprême de l’État.

Après venait le vizir, l’administrateur général, le fonctionnaire le plus


puissant de la hiérarchie bureaucratique. Le poste de vizir était occupé
par un prince ou une personne aux capacités exceptionnelles. Son titre
se traduit par les mots « surintendant de toutes les œuvres du roi ».En
tant que juge suprême de l’État, le vizir statuait sur tous les griefs et
requêtes présentés devant la cour. Tous les ordres royaux passaient par
lui avant d’être transmis aux scribes de son bureau. Ces derniers, à
leur tour, envoyaient les ordres aux chefs des villes et villages
éloignés et dictaient les règlements relatifs à la perception des impôts.
Le roi était entouré de la cour, de ses amis et des personnes favorisées
qui obtenaient des postes administratifs plus élevés. Ces postes étaient
le plus souvent remplis de façon héréditaire. Un des souhaits les plus
ardents de ces administrateurs était de grimper les échelons de
l’échelle bureaucratique grâce à des promotions et de transmettre leurs
charges à leurs enfants.

Nombre de concepts des bureaucraties modernes remontent aux


Égyptiens. La structure hiérarchique et le code d’éthique de la
bureaucratie égyptienne se retrouvent en partie dans les
administrations modernes. On conseillait aux bureaucrates de l’Égypte
ancienne qui aspiraient à des postes plus élevés d’« obéir à leurs
supérieurs et de garder silence en toutes circonstances », c’est-à-dire
de ne pas contredire les responsables ou mettre en question leur
sagesse. Ils devaient « faire preuve de tact, avoir de bonnes manières,
transmettre fidèlement les messages et se montrer humbles jusqu’à
l’obséquiosité ». C’est peut-être pour ces raisons qu’on appelait les
fonctionnaires égyptiens serviteurs de l’État, désignation que d’autres
gouvernements ont adoptée au long des âges.

II) LES NOMS DU PHARAON DANS LES SCÈNES DE


VÉNÉRATION ROYALES ET PRIVÉS

1) Les représentations des pays étrangers


Leurs figurations ont un rôle essentiellement apotropaïque. II n 'est
point question ici des captifs ligotes au symbole de la réunion des
Deux Terres, ou de ceux qui étaient rituellement massacres a travers
leurs figurines agenouillees523, mais des chefs des pays étrangers,
non moins soumis au roi, montres la plupart du temps dans leurs
vêtements de personnages de haut rang et en position nettement
humiliante en train d'implorer le roi présent en ses noms. Leur geste
qui s'identifie a celui de I' orant accuse cependant une certaine
différence dans la manière de lever !es bras particulièrement haut,
souvent plus haut que le visage.

Dans le temple d'Hatchepsout de Deir el-Bahari se trouve un modelé


probablement « précurseur » du type iconographique, représente au
niveau d'un registre principal, sur Je mur sud de la colonnade centrale
du temple. La scène est mise en relation avec des évènements «
historiques » lies aux expéditions du Pount :les chefs du Pont sont
représentes dans trois registres superposes, rampant, les deux bras
levés en signe d' adoration vers !es noms géants de la reine
Hatchepsout disposes sur Je signe du sema-touai. D'ailleurs E.
NAVILLE fit remarquer que tous ces hommes sont supposes être en
présence de la reine, qui « ne semble pas avoir été représentée » Elle I
‘est bien entendu sous cette forme quelque peu dérangeante, objet de
la présenté étude. Dans le relief, il est clairement question de tributs
rapportes des provinces soumises, et même de recensement des
provinces étrangères. Près des chefs pontâtes, une inscription indique
« Ainsi, ils disent qu'ils implorent la paix devant sa majesté : salut a
toi, roi d'Egypte, déesse solaire, brillante comme Je disque solaire
( ... ) », soit la confirmation écrite dans le texte de ce que la
représentation de la vénération des noms du roi a pour connotation
directe celle de la divinité solaire immanente au souverain. L'adoration
d'un souverain représente par ses noms correspond a sa vénération en
tant que divinité et disque solaire.

De semblables représentations se reconnaissent sur des fragments de


feuilles d' or qui recouvraient probablement des pièces de mobilier
funéraire provenant des tombes royales. II existe quatre fragments
montrant des chefs étrangers agenouilles et vénérant les noms de
Toutankhamon527. Un autre fragment, au nom d' Ay montre
respectivement un chef syrien, un chef nubien, et un chef Iibyen528. II
s'agit des représentants des pays du nord, du sud et de l'ouest, soit !es
zones frontières de I ‘Egypte. 11 est clair que l'image possède ici une
pure valeur apotropaïque, contrairement a l'exemple de Deir el-Bahari
que l'on pouvait encore mettre en relation avec un fait « historique ».
Dans l'esprit des anciens Egyptiens, on cherchait principalement, par
l’intermédiaire de telles représentations, a envoiler l'ennemi d'une
manière générale, d'ou la connotation apotropaïque que possèdent ces
images dans le cadre d'une tombe royale.

Enfin, dans le temple nubien de Ouadi es-Seboua consacre a Ramsès ,


la scène de vénération des noms du roi par des rekhyt prenant l'
apparence de Syriens et de Nubiens forme un motif suffisamment
important pour être répète en divers endroits du temple . Ces points
que je serais tentée de qualifier de « stratégiques » se situent au niveau
des jambages de la porte d’entre du pylône de briques, de l’entrée du
pylône de pierre, et très probablement encore au niveau des jambages
de l’entrée menant de la cour a la salle a piliers532• Les noms du roi
sont face a l’entrée: a main gauche, le nom de trône, et, a main droite,
Je nom de naissance de Ramsès II surmontes a chaque fois des deux
plumes et du disque solaire, et reposant sur des signes de l' or stylises.
Devant chaque personnage, aux bras levés bien plus haut qu'un
adorateur «normal», se trouve grave le hiéroglyphe en forme d’Etoile
du mot dwJ, signifiant « prier », sur le bandeau de soubassement se
trouve a chaque fois le nom donne a la porte, tandis qu'au niveau de la
tète du personnage le plus proche du passage de porte commence une
inscription devenue totalement illisible sauf pour ce qui semble être le
premier mot, wbn, soit une allusion a la prière faite au lever du soleil.
Les personnages ont été pourvus de huppes sur le sommet de leurs
cranes, ce qui a pour effet de les apparenter aux oiseaux rekhyt, dont
le rôle est justement de prier et d'acclamer le soleil levant.
L'interprétation s'impose d'elle même. Une fois de plus, les noms du
roi divinise sont vénères en tant qu'image du roi et divinité solaire a
son lever.

Mais encore, la valeur hautement apotropaïque exceptionnellement


conférée au motif transforme l'iconographie habituelle de ces
adorateurs -représentants des peuples étrangers du nordet du sud, en
êtres composites tout a la fois hommes et rekhylu. Ce ne sont pas pour
autant des rekhyt personnifies, mais bien des créatures composites du
fait que leurs traits propres de nubiens et de syriens demeurent tout a
fait reconnaissables. Enfin la situation de ces images au niveau des
jambages de porte, jusqu'a l'accès a la partie couverte du temple,
montre leur rôle d'accompagner le parcours du soleil le long de l'axe
central du temple. Ceci n'est d'ailleurs pas sans rappeler Je rôle des
baou de Pe et de Nekhen534• Ces images ont toutes pour objectif de
protéger le passage qu'effectuait le roi divinise, c'est-a-dire le pharaon
assimile au soleil de son vivant terrestre, comme dans sa mort.

2) Les principes divins et terrestre

la nature du pharaon est la question la plus sujette à débats chez les


spécialistes. Le pharaon est-il considéré par tous comme étant divin ou
comme étant un intermédiaire entre le monde des hommes et le monde
des dieux? En réalité, le pharaon est à la fois d'ascendance divine et
humaine. Ces deux aspects de sa nature sont indissociables et sont des
éléments fondamentaux de sa personnalité. Depuis l'Ancien Empire, le
pharaon est désigné comme le fils du dieu créateur, le dieu soleil Rê.
Cette filiation apparaît dans la titulature royale, puisque son cinquième
nom" est précédé par la mention soit: Fils de Rê. En plus d'être le fils
de Rê dans la titulature, il est aussi présenté comme étant le dieu bon.

 Les principes divins

Le pharaon est également considéré comme étant l'incarnation d'Horus


sur terre, le fils d'Osiris. En tant que roi, le pharaon est le successeur
légitime d'Horus, le premier souverain d'Égypte. « De même
qu'Horus, dieu faucon fils d'Osiris et d'Isis, hérita de son père la
royauté unifiée de l'Égypte, de même Pharaon est conçu comme
1'''Horus vivant", la réincarnation du premier roi mythique». D'autre
part, on peut supposer que la symétrie existant entre Horus et Pharaon
est présente depuis l'origine de l'État pharaonique puisque la Palette de
Normer, qui est le premier document attestant de l'unification de la
Haute et de la Basse Égypte sous le commandement d'un seul roi,
nous présente déjà clairement la symétrie de gestes et d'actions entre
le roi et le dieu faucon Horus. Toutefois, c'est généralement Amon51
qui confère au roi son pouvoir au Nouvel Empire, mais également son
essence divine. Le roi est l'image et le fils du dieu Amon qui le
reconnaît comme tel: « Paroles dites par Amon, le roi des dieux: mon
fils qui appartient à mon corps, mon bien-aimé Nebmaâtrê, mon image
vivante, toi que mon corps a créé ». Le pharaon est donc à la fois
l'incarnation d'une divinité, Horus, mais également le fils du dieu
solaire Rê ainsi que le fils du roi des dieux Amon.

 Les principes terrestres

Dans un premier temps, il est évident que l'hérédité joue un rôle


majeur dans la légitimation du pouvoir. L'héritier doit être le fils du
pharaon et de la reine. Généralement, c'est l'aîné des fils qui est
désigné pour régner. Par son lien de sang avec le pharaon régnant,
dans ses veines coule son lien héréditaire avec le dieu Amon. Ce lien
est officialisé lors de son couronnement, où il est officiellement
reconnu comme étant le fils de Rê. Cependant, si le roi n'a pas de fils
avec sa première épouse, il peut désigner l'un de ses autres fils pour lui
succéder. Mais il arrive aussi, et cela particulièrement au Nouvel
Empire, que le pharaon ne désigne pas son premier-né pour lui
succéder, mais le fils de son choix61 . L'héritier une fois désigné,
épouse en général sa sœur ou sa demi-sœur, pour conserver le sang
royal. « L'usage voulait en effet, que Pharaon épouse sa sœur, ou sa
demi-sœur, afin que soit conservée la pureté du sang». Il existe
également des cas où le pharaon n'est pas de sang royal, mais est un
personnage faisant partie d'un rang très haut placé dans la hiérarchie
égyptienne. Pour légitimer sa présence sur le trône, il doit
généralement épouser une des filles du pharaon. C'est le cas d'Ay, un
homme très important à l'époque amarnienne, qui épousa la fille
d'Akhenaton et de Néfertiti pour monter sur le trône, après la mort de
Toutankhamon. En outre, nous savons que certains des plus grands
pharaons du Nouvel Empire ne sont pas de sang royal, comme
Horemheb ou Ramsès.

3) Les prières fait au pharaon


II est aise de constater, a travers de nombreux exemples répertories
dans le catalogue, que la vénération des noms du roi, outre la prière
et !'éventuelle requête adresses au souverain, s'accompagne souvent
d'une prière a l'intention d'une ou plusieurs divinités.

II existe plusieurs types de textes accompagnant le motif. D'une part


une prière qui s'adresse uniquement au roi, soit la forme la plus
répandue, constituée de Le scène de vénération des noms en plus de Ja
signature du personnage et qui peut être également assortie d'une
formule plus élaborée contenant des requetés, voir ci-dessous

 La prière faite au roi. .

Un troisième type de formule, plus courant, s'adresse globalement en


même temps au roi et aux divinités . L'iconographie spécifique aux
stèles funéraires peut inclure parallèlement, dans Je cadre d'un registre
sépare, une scène montrant l'acte d' offrande qu' effectue Je roi
envers !es dieux, au bénéfice de l' adorant par l’intermédiaire d'une
formule f:,,tp dj nswl34 . · · . es expressions courantes e a perne au
souverain sont largement utilisées. En ce qui concerne la formule
employant le verbe dw?, il faut signaler un jeu de mot étymologiques,
dans la mesure ou le terme désignant la prière est voisin de ceux qui
signifient « se lever tôt » et « le matin » soit une allusion faite aux
fonctionnaires qui se lèvent tôt Je matin pour effectuer leur prière
Enfin, la simple présence d'un nom du roi dans une représentation
suffit a signifier l'intercession auprès du souverain, et a donc pour
dessein d'assurer l' intervention du roi auprès d' un dieu invoque en
faveur de 1' adorant, si ce n' est du roi lui-même en tant que divinités.
C'est ainsi, par exemple, que Setaou voue une offrande a la déesse
Renenoutet, tandis que Je nom de trône de Ramsès II est inscrit de
manière « flottante » derrière la figure divine, afin de garantir Je bon
fonctionnement du rite.

 Les divinités associées a la prière faite au roi

Si de grands dieux tels qu'Amon-Re et Horakhti beneficient d'une


omniprésence en Egypte, il n'y a pas véritablement de divinité
dominante a L’échelle du pays, vénérées conjointement au roi de
manière systématique comme ce fut le cas durant l’époque d' Amarna,
dans les scènes de vénération des noms, d'autant plus que les épithètes
royales assument déjà la partie la plus importante du rôle
d'assimilation du roi aux grandes figures du panthéon. L'invocation
d'une divinité conjointement a un souverain dépend en une très large
mesure du lieu dans lequel le monument se situe. Une scène de
vénération des noms du roi prenant place dans le sanctuaire d'une
divinité spécifique, entité souvent un hommage rendu également a
cette dernière. Horns de Buhen est prie conjointement au roi, dans Je
cadre de son temple local!. II en va de même pour Amon-Ré, au grand
temple de Karnak , Behedeti a Edfou, Hathor a Serabit el-Khadim.

A Assouan, les hommages rendus au dieu Khnoum sur les iles proches
de la première cataracte, lieu sanctifie par Jà présence mythique du
gouffre générant l'inondation, côtoient ceux qui s'adressent a Satet et
Anouket, respectivement parèdre et fille du dieu. L'ile de Sehei montre
quantité de scènes de vénération des noms du roi évoquant par Jà
même occasion Jà déesse Anouket, dame de Sehei. Les divinités
vénérées dans Je cadre de nombreuses stèles funéraires sont a Jà fois
locales et chthoniennes : Osiris, Je dieu lunaire Loh, Anubis, Hathor,
MeretSeger, Renenoutet.

 . Les raisons de l'invocation du roi


Le roi, outre !es épithètes qui l'associent, voire !'assimilent a
certaines divinités, souvent !'appellation « Dieu Parfait», ou encore
sa variante, «Souverain Parfait» . On l'invoque essentiellement pour
ses qualités de créateur et de conservateur de la vie sur terre, et par
extension, de gardien de la vie individuelle de l'adorant. Un des
souhaits qui revient régulièrement dans pratiquement toutes !es
catégories de monuments s'avère être l'obtention « d'un beiäge » ou
«d'une longue duré de vie ». La mention « renouvèle en vie » en fin
de prière traduit un souci similaire.

III) ROLE ET FONCTION DU PHARAON

1) Fonction sociale

Comme nous l'avons abordé plus haut, le pharaon est celui qui
maintient ensemble les Deux Terres, il est celui qui fait respecter la
justice. « Le mythe fondateur de l'État évolue avec l'idéologie
dominante, mais « le roi est toujours le champion de Maât-la justice,
l'équilibre, l'ordre et s'oppose à son contraire Isfet-l ‘iniquité, le chaos
». De plus, tout est inter relié dans le fonctionnement de l'Égypte. En
effet, le roi est celui qui fait en sorte que les crues du Nil soient
bénéfiques. L'agriculture est le pivot de l'activité intérieure, une
grande partie de la population est composée de paysans et vit au
rythme des crues et de la saison de la moisson. Pour eux, le Pharaon
est celui qui contrôle la qualité des récoltes et la hauteur de la crue du
Nil. Car en faisant les offrandes quotidiennes, le roi s'attire la faveur
des Dieux. Ces derniers étant satisfaits, ils offrent à la population de la
Terre Noire84 , le limon nourricier qu'ils déposent sur leurs champs
grâce à la crue. Le pharaon est donc un maillon essentiel pour la
population car, sans lui, elle ne pourrait bénéficier du limon qui leur
permet de vivre. Il est le pourvoyeur des bienfaits divins par les
offrandes qu'il leur offre quotidiennement.

Tout comme pour les basileis, les bienfaits du roi sont soulignés par la
diffusion d'ordonnances royales, proclamant ses offrandes et ses
bienfaits pour la terre d'Égypte. La fonction nourricière du roi est
essentielle, car elle maintient l'unité du pays, elle évite le banditisme
lié à la faim des sujets85 . M.-F. Bohême et A. Forgeau pensent même
que les périodes de crise politique sont intrinsèquement liées aux crues
du Nil: « L'origine des dislocations de la Première Période
Intermédiaire comme celle du déclin du Nouvel Empire sont à
chercher dans les manquements répétés du fleuve et dans
l'impuissance du pouvoir pharaonique à juguler leurs dramatiques
conséquences ». Le pharaon est celui qui énonce et fait appliquer les
lois, il est le roi législateur.

Le pharaon est celui qui penne de maintenir l'ordre cosmique établi à


travers les offrandes quotidiennes faites aux dieux de tout le pays. Il
est également le roi victorieux qui protège et agrandit le pays, tout en
en écrasant les ennemis. Il passe des accords avec ses vassaux et
pratique souvent des mariages diplomatiques afin de garantir la paix.
Il est le pourvoyeur, le roi nourricier, qui par ses offrandes garantit la
satisfaction divine et permet ainsi les crues du Nil et la continuité de
l'agriculture. Mais il est aussi le législateur, il proclame, légifère et
décrète pour l'équilibre et la justice. Tels sont le rôle et les fonctions
du pharaon au pouvoir. De plus, nous avons appris précédemment que
le souverain d'Égypte possède une nature supérieure qui le transcende
dans l'exercice de ses fonctions, mais comment se manifeste ce
pouvoir? Quels sont les attributs royaux et les symboles du pouvoir
utilisés par le pharaon ?

2) Fonction politique et militaire

Tout comme le roi est l'intermédiaire entre les Hommes et les Dieux,
le roi est le chef de l'armée et de l'État à lui seul et en assure, face aux
dieux, les fonctions essentielles. Le premier devoir du pharaon est le
maintien de l'ordre et l'union des Deux Terres. Par conséquent, le
thème du roi guerrier est un des thèmes principaux de l'idéologie
politique de l'Égypte pharaonique. Le roi est celui qui écrase ses
ennemis, qui les capture et les tient ligotés. Jusque sur les sandales du
monarque se dessine ce principe incontournable.

En effet, il n'est pas rare que sur les éléments rituels, comme le
repose-pied du roi, ou encore ses chaussures, soient représentés des
ennemis asiatiques et africains ligotés, que le roi écrase
symboliquement chaque jour. Sur les devantures des temples
égyptiens comme Edfou et Philae, les gravures extérieures
représentent le roi écrasant ses ennemis, les maintenant par les
cheveux et prêt à faire de leurs têtes une offrande aux dieux. Cette
action est récurrente durant toute la période pharaonique depuis la
Palette de Narmer 'au Temple de Philae et témoigne de l'importance
idéologique de la victoire et de l'anéantissement des ennemis. Il se
tient devant le dieu, généralement Amon, comme on peut le voir à
Edfou et Karnak, portant d'un côté du mur la couronne rouge et de
l'autre la couronne blanche, agissant ainsi au nom des Deux Terre.

D'autre part, la fonction politique et militaire du roi apparaît à travers


l'inscription de son nom dans les cartouches. Le cartouche a une
valeur symbolique, puisqu'il représente le cycle solaire et traduit
l'universalité du pouvoir qui est offert au souverain par les Dieux. Le
roi est la « semence divine du roi des dieux qu'il a placé sur son trône
terrestre pour régner sur tout ce que circonscrit le disque solaire80 ».
Dès lors, Pharaon doit s'assurer de la stabilité des frontières du pays et
recevoir les tributs versés par les pays vassaux de l'Égypte. «Outside
of Egypt, pharaoh was understood to overthrow ennemies in every
direction, and to guarantee theorically and, in certain instances, in
actuality _ That Egypt's dominance was universallys, recognized and
tribute paid ». Le roi dirige plusieurs campagnes militaires afin de
réaliser ces objectifs. Thoutmosis III est un des pharaons qui a fait le
plus de campagnes militaires et le premier à avoir étendu aussi loin le
territoire égyptiens2 . Bien évidemment, ce sont les dieux qui sont
derrière la victoire et la puissance militaire du roi et principalement le
dieu Amon, qui soutient la force du bras du pharaon. Tout comme
pour les basileis, la victoire et la conquête de territoires sont
intrinsèquement liées à la faveur divine et le pharaon ne peut être autre
chose que celui qui gagne la bataille.

Une autre similitude entre les monarques hellénistiques et les pharaons


est le mariage diplomatique. Afin de pacifier les régions conquises, le
roi épouse une des filles du roi conquis. Il peut même en épouser
plusieurs. Des textes de correspondances entre le Hatti et l'Égypte ont
été retrouvés, et on voit bien les longues discussions et les ententes qui
reposent sur le mariage entre le pharaon et la fille du roi du Hatti. En
effet, le mariage conclut une entente militaire entre les deux rois. La
future épouse arrive en Égypte chargée de lourds tributs destinés à
l'Égypte. On comprend donc que plus le pharaon sait protéger les
frontières tout en les élargissant, plus il accroît les richesses du pays,
et la richesse des dieux. En outre, Pharaon est à la tête d'une
administration solide pour avoir existé pendant 3000 ans.

Par conséquent, en pouvant se reposer sur la solidité de cette dernière,


les pharaons pouvaient se consacrer amplement à la politique
étrangère. Le pharaon consacre beaucoup de son temps à la politique
étrangère, à l'expansion et à la protection du royaume. Ce sont les
principaux témoignages que nous avons des fonctions politiques et
militaires du roi. Mais comment agit-il et quel est son rôle pour les
sujets égyptiens?
3) Fonction religieuses

En Égypte ancienne, dogme et réalité se recouvrent dans la mission du


roi. « Aucune décision ou action n'est naïve ou gratuite. Elle s'insère
dans le grand jeu qui entretient l'existence de Maât principe intangible,
figuré par une déesse que le roi présente aux dieux comme tous les
autres cadeaux dont ils vivent75 ». Comme nous l'avons souligné
précédemment, il existe une symétrie entre l'action posée par le roi et
l'action posée par le dieu Horus. En même temps que cette symétrie
d'action, il existe une interdépendance entre les actions divines et les
actions du roi. Toutes deux sont indispensables au maintien de l'ordre
originel. C'est particulièrement le cas entre les actions du dieu solaire
Rê et celles du roi: « The roles of pharaoh and sun-god were,
therefore, inextricably intertwined; the sungod was Superior and
pharaoh subordinate, but their dual and parallel activity was vital for
the survival of the cosmos, and hence of Egyptian society ». Le
pharaon est le garant de l'ordre cosmique tel que le concevaient les
Égyptiens. Sa fonction première est de procéder aux offrandes
journalières dans les temples d'Égypte afin de perpétuer ['ordre établi.

Ces offrandes consistent en de nombreux dons: pierres précieuses, lin


fin pour vêtir les divinités, encens et myrrhe, mais aussi de la
nourriture. « En personne, en effigie ou par représentant interposé, le
roi donne aux dieux et aux hommes les garanties rituelles de son
gouvernement réel ». Ses libations et ses offrandes aux dieux font de
lui le maître de la crue du Nil et par conséquent il est celui qui garantit
la qualité des récoltes et le transport de ces dernières dans toutes les
villes d'Égypte. Or, le pharaon ne peut procéder en même temps à ces
offrandes dans tous les temples du pays. C'est pourquoi il délègue aux
grands prêtres de chaque temple le pouvoir d'officier en son nom. «
Car tout pharaon lui délègue le droit de sacrifier et de rendre des
jugements selon Maât en son nom ». C'est d'ailleurs cette délégation
de pouvoirs qui sera la cause de la montée en puissance du clergé
d'Amon, si bien que le grand prêtre d'Amon finira par monter sur le
trône à la fin de la dynastie des Ramsès. Le pharaon est celui qui
choisit ceux qui seront nommés à la tête du clergé. Généralement ce
sont des prêtres issus de vieilles familles de la noblesse égyptienne. Le
roi se donne également pour mission de reproduire l'âge d'or de
l'Égypte, qui date de l'époque où les dieux régnaient sur terre, comme
« en témoigne la comparaison classique de l'action royale à l'époque
du dieu ».

Conclusion

l'Égypte a gardé pendant près de trois mille ans un mode de


gouvernance similaire, reposant sur la royauté et la persillé du
pharaon, si bien qu'étant souvent dominante sur le plan politique,
militaire et commercial, elle attire les convoitises. Dès lors, les
pharaons qui se sont succédé n'ont eu de cesse de protéger les
frontières égyptiennes des envahisseurs étrangers. Rappelons qu'un
des thèmes récurrents de l'idéologie politique pharaonique est la
défense des frontières de l'Égypte et la destruction de ses ennemis.
Cependant, à plusieurs reprises au cours de l'Histoire égyptienne,
certains étrangers réussissent à prendre le pouvoir. nous pouvons nous
demander dans quel contexte le Lagide prend possession de l'Égypte
et quelle était la situation politique de cette dernière avant son arrivée?
Cette situation a-t-elle une influence sur les décisions politiques du
nouveau souverain et de sa dynastie?

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