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Exposé Sérapis - Inv.

22158

: ce que je considère comme pas nécessaire ou essentiel à l’explication (=mieux de faire des
raccourcis vu que c’est compliqué)

Introduction
Buste sculpté en ronde-bosse
Marble blanc
Le buste d'époque ptolémaïque (cad entre 323 et 30 av JC) selon le musée gréco romain
d'Alexandrie ou entre le 1er siècle et le 4ème siècle ap JC selon une l'exposition qui à eu lieu à
l’Institut du monde arabe en 2016.
Le buste représente la divinité Sérapis, sur lequel nous allons donc nous concentrer durant cet
exposé.
Retrouvé près de la colonne de de Pompée à Alexandrie qui est le seul monument du Sérapéum
d’Alexandrie à ne pas avoir été détruit. Il s’agit d’un sanctuaire qui était dédié au culte de Sérapis. Il
a été conçu par Ptolémée III selon l'archéologie, premier souverain de la dynastie Lagide.
Il a donc été trouvé en 1927, lors de fouilles du Sérapéum d’Alexandrie, menées par E. Breccia pour
le musée gréco-romain d’alexandrie, dans lequel il est toujours conservé.

Inv. 22158

Ce buste de Sérapis, dieu de tradition égyptienne, mais de représentation hellénisée nous a amenés à
nous poser la question suivante :
En quoi le buste de Sérapis du Sérapeum d’Alexandrie témoigne-t-il d’un syncrétisme des cultures
égyptienne et grecque impulsé par les Lagides ?

1.Description
Buste de Sérapis (PHOTO 1)

Sérapis est souvent représenté simplement en buste. C’est le cas de cette statue de marbre blanc,
haute de 84cm et provenant des alentours de la colonne dite de Pompée (Acropole d’Alexandrie :
appelée « colonne de Pompée » suite à une confusion et une erreur de traduction des français lors
des croisades). Ce buste était doré.

A. général
> 106 cm de haut pour 67 de largeur
> marbre blanc
> recouvert d’or à l’origine à la suite d’analyses

B. haut
> calathos décoré soit de quatre rameaux d’oliviers avec des feuilles et des fruits, soit des branches
de myrte ; à l’origine une mesure à grains ; corbeille ouverte au sommet évasé ; cône s’élargissant
vers le haut ; lèvres recourbées
> coiffure : frange frontale composée de 5 boucles surmontées de touffe de cheveux
> expression sévère, typique du début de l’époque hellénistique
> barbe : séparée en trois parties

→ La barbe et la coiffure bouclées sont typiques des représentations de Sérapis.

La différence essentielle entre l’image hellénistique et romaine est justement fondée sur le type de
coiffure, que nous expliquerons plus en détails plus tard...

C. bas
> Himation lourd porté par dessus un chiton fin : vêtements caractéristiques de la Grèce antique et
réellement portés par les grecs
> Large encolure dont le drapé est caractérisé par deux plis en V disposés au milieu du corps :
stylisation du drapé possible grâce à la technique de sculpture

=> Buste réaliste aux traits idéalisés et typiquement grecs, bien que le buste soit typiquement
d’iconographie romaine dans la typologie de représentation de Sérapis, ce qui prouve que le dieu est
en soit une divinité syncrétique, reprise par d’autres civilisations que les grecs ou les égyptiens.
=> L’iconographie générale est donc difficile à interpréter car des éléments ont étés ajoutés dans ses
représentations selon les époques et selon les cultures

II. Interprétation
A. Une divinité aux origines égyptiennes
(photos Plutarque et Ptolémée)

Essentiellement deux auteurs antiques nous parlent de la création de Sérapis : Plutarque (philosophe
grec du Ier ap.) et Tacite (historien et philosophe romain du Ier au IIe ap.). Selon eux, il s’agit d’un
dieu instauré par Ptolémée Ier, un général macédonien de l’armée d’Alexandre le Grand, fondateur
de la dynastie Lagide à la toute fin du IVe av., une dynastie qui règne sur l’Égypte jusqu’à la
conquête romaine du territoire égyptien, marquée par la Bataille d’Actium en 30 av notre ère. Ces
précisions témoignent d’ores et déjà de la dimension syncrétique de la divinité, étant donné que son
origine est contée non pas des égyptiens mais par des occidentaux.

Bien que les deux auteurs ont très certainement usé des même sources pour conter leur récité, ils les
ont tout deux interprétés de manière différente. Plutarque ayant une vue plus générale et une
chronologie des faits plus claire, nous analyserons uniquement son récit. Selon ce dernier, Ptolémée
Ier aurait fait un songe dans lequel lui serait apparue une statue colossale d’un dieu résidant à
Sinope, une colonie grecque proche de la mer noire.

Ce Dieu, inconnu par Ptolémée, lui aurait ordonné d'importer son image à Alexandrie. Ptolémée
aurait alors demandé l’aide de ses deux conseillers : Timothée d'Éleusinien (interprète des songes
grec) et Manéthon de Sebennytos (prêtre égyptien), afin d’interpréter ce songe mystérieux. La
statue est ainsi reconnue par ces deniers : il s’agit d’un Pluton trônant colossal, dieu gréco-romain
des Enfers, reconnaissable par la compagnie de Cerbère (chien à trois têtes) et d’un serpent, deux
éléments chthoniens évoquant le monde de l’au-delà. A partir de là, on estima alors Sérapis comme
la désignation égyptienne de Pluton.
Seulement, dès l’Antiquité et cette interprétation, l’on s’interroge sur ce nom d’origine clairement
égyptienne, ainsi que sur sa provenance exacte. Plutarque se questionne donc personnellement sur
la nature du dieu Sérapis et écrivait déjà dans son Traité d’Isis et d’Osiris : « La plupart des prêtres
veulent que le nom de Sarapis soit composé de ceux d'Apis et d'Osiris, fondés sur ce point de
doctrine qu'ils enseignent, qu'Apis est l'image la plus belle de l'âme d'Osiris ». Il est d’ailleurs
intéressanr de noter qu’avec le développement du culte de Sérapis, l’on lui a associer comme
parèdre la déesse Isis, une divinité égyptienne et femme d’Osiris.

En effet, l'Égyptologie nous confirme qu’il existait déjà, avant l’arrivée des Lagides en Égypte, le
culte d’une divinité nommée Oser-Api, vénéré à Memphis (grande ville de Basse-Egypte).
Concernant le culte en lui-même, un taureau était, selon certains critères, considéré comme étant la
présence d’Apis sur terre. Arrivé à 25ans, ce taureau d’Apis était noyé et conservé au Sérapéum de
Memphis. On vouait donc un culte à ce taureau d’Apis mort, devenu le dieu Osiris. Effectivement, à
ce moment, tous les défunts d’Égypte étaient osirifié (des rituels très codés étaient nécessaires pour
la passage de la vie dans l’au-delà). Des fouilles archéologiques effectuées à la fin du 19 e du
Sérapéum (nécropole accueillant à l’origine ces fameux taureaux sacrés, puis devient le sanctuaire
du dieu Sérapis) d’Alexandrie sont d’ailleurs parvenues à mettre au jour une statue de taureau
grandeur nature en basalte noir dans un sous-terrain du sanctuaire datant de la fin de l’époque de
l’empereur Hadrien (début du IIe ap.). Ce culte était donc pratiqué par les Egyptiens, mais
également par les Grecs venus en Egypte avant la conquête. En effet, le nom d’Oserapis de forme
grecque apparaît dans un document papyrologique “le serment d’Artemisia” à la fin du IVème
siècle av JC. Donc, il s’agit bien d'un nom d’une divinité égyptienne donné au Pluton de Sinope.
Les taureaux Apis momifiés étaient ainsi vénérés sous le nom d’Osiris-Apis. Au fur et à mesure de
l’occupation macédonienne, il est possible que cette appellation « Osiris-Apis » soit déformé par la
langue grecque en « Sarapis », ou « Sérapis ».

(photos de vestiges des taureaux)

Il peut également sembler difficile de comprendre comment et pourquoi les conseillers de Ptoéléme
Ier en sont arrivé à considérer la venue de la statue Pluton de Sinope à Alexandrie comme étant une
incarnation du dieu Sérapis, une divinité d’origine étymologie égyptienne. En effet, le colosse de
Sinope, fidèle à la représentation de Hadès/Pluton trônant aux côtés de Cerbère et d’un serpent, n’a
pas grand chose à voir avec la représentation du dieu Oser-Api apparaissant sur les stèles ou les bas-
reliefs d’iconographie typiquement égyptienne. Ce dernier était généralement représenté en tant
qu’homme momifié à tête de taureau, portant entre ses cornes un disque solaire lui-même surmonté
de deux plumes.

(photo représentation oser api par des égyptiens)

On peut alors estimer que les conseillers de Ptolémée se sont uniquement appuyés sur la présence
d’animaux chthoniens et en ont fait un rapprochement entre le monde funéraire de Pluton et celui
d’Osiris. Cela témoigne peut-être de la volonté des prêtres Alexandrins de remettre en vogue le
culte d’Osiris, du fait que la tradition de la religion égyptienne s’affaiblissait avec le temps durant
l’époque hellénistique (volonté d’un nouvel élan donné à la religion par la mise en avant de dieux
anciens). Cet aspect pose également la question de l’acceptation volontaire du culte de Sérapis par
les égyptiens ou de l’acceptation forcée du culte de cette « nouvelle » divinité par les Ptolémée.
Effectivement, la dynastie Lagide s’estimait être d’ascendance divine (prônant notamment un lien
de parenté avec Dionysos et Héraklès), et était alors persuadée d’avoir besoin d’asseoir son pouvoir
royal en territoire nouvellement conquis de façon divine, de façon à légitimer leur prise de pouvoir.
Le culte de Sérapis semble alors idéal en ce qu’il consiste en un dévouement à un dieu en apparence
grecque mais à l’enracinement religieux égyptien.
Sérapis se présente alors comme une divinité dont le culte était surtout pratiqué lors d’une époque
où l’on avait coutume de rassembler des fonctions de plusieurs dieux en un seul en le présentant
selon des attributs venant de différentes cultures. De fait, à Alexandrie, le culte de Sérapis
représente selon le point de vue de la religion égyptienne un apport spécial de la dynastie Lagide.

→ Comment passer d’un dieu momifié à tête de taureau à un pluton anthropomorphe (selon des
représentations canoniques d’un Zeus) ?

B. (Un nouveau dieu hellénisé, au service du pouvoir


royal)
En plus de cela, le récit du songe de Ptolémée apparaît comme une fiction, mais a été reçu comme
étant la version officielle de l’arrivée de Sérapis à Alexandrie.
Il y a peut-être aussi derrière cela la volonté des théologiens de l’entourage de Ptolémée Ier de se
servir de l’image de Sérapis, venu de sa propre volonté à Alexandrie, afin de légitimer la
l’introduction de sérapis en egypte Il apparaît que le culte de Sérapis est très vite pris en charge par
l’Etat.
Les lagides s’étaient dotés de prestigieux ancêtres : Héraklès et Dionysos, les mêmes qu’avait
revendiqué Alexandre. Cependant, eux qui avaient fondé un État et une dynastie dans un pays
conquis, pouvaient sentir le besoin d'un patronage divin, moins spécifiquement grec, plus enraciné
dans leur nouveau royaume. Sérapis, si grecque que soit son image, avait incontestablement un
enracinement egyptien : ce double aspect lui permettait sans mieux qu'à un dieu purement grec de
jouer le rôle de patron et de garant du pouvoir.
Alexandrie sous la dynastie des Ptolémés : rivalise avec Athènes , devient foyer culturel et artistique
convergeant vers la bibliothèque et le musée. ils avaient donc besoin d’une divinité Poliade d'autant
plus que pour les grecs, la fondation d’une cité ne va pas sans fondation culturelle.
D'une manière générale, sous les Ptolémées, Sarapis apparaît comme protecteur de la nouvelle
capitale. Ptolémée III édifie alors un nouveau Sérapéum à Alexandrie sanctuaire établi à sur la
colline de Rhakotis, quartier typiquement égyptien d’alexandrie (légitimation) ; certainement
démoli au 4e de notre ère par les premiers chrétiens

d'où proviendrait la première statue de culte devait être un sérapis trônant colossal en bois et en
métal → exactement comme la statue chryséléphantine de zeus à Olympie. DÉVELOPPER ICONO
CANONIQUE
La statue du dieu trônant (fig.58) du Sarapeum d'Alexandrie passe pour la première attestation de
l'image hellénisée de Sarapis, bien que qu'elle soit des répliques de l'époque romaine. à Bryaxis
Les premiers ptolémées ont rapidement associés Sarapis et Isis, nouveau couple divin, modèle et
garant de leur pouvoir. On remarque d’ailleurs un caractère très lié à Osiris, dont Isis était le
parèdre. Sarapis montre toutes les caractéristiques d’Osiris, mais sera hellénisé pour l’usage des
grecs, ce qui était l'objectif principal du pouvoir royal. Dès le IIIème siècle av JC, le couple de
Sérapis et Isis (elle aussi fortement hellénisée) va former avec leur enfant Harpocrate la triade
alexandrine par excellence, qui se diffusera même hors d’Egypte.
Ptolémée IV fait d’ailleurs figurer l'effigie de Sarapis et d'Isis.[couple divin] sur son monnayage
royal.
Alors, Sérapis apparait comme un dieu dynastique garant du pouvoir lagide, et est aussi
probablement un dieu polieus, protecteur de la ville d’Alexandrie.
Sérapis sera lié à la fonction royale jusqu’à la période romaine incarnant la prospérité dispensée au
pays grâce au bon gouvernement des empereurs. De la même manière que pdt l’époque
ptolémaïque, la propagande officielle fait de Sérapis fait de Sérapis le garant et protecteur du
pouvoir. Hadrien sera notamment fidèle à cette tradition et fera même construire un temple en son
honneur dans le Sérapeum. De plus, plusieurs temples dédiés à Sérapis seront restaurés et construits
pdt ces mêmes années.

Par contre, nous ne savons pas si les Ptolémées eurent recours aux conseils de Sérapis : l'histoire se
tait sur ces agissements jusqu'au jour où nous le rencontrons en face d'un empereur romain ou
plutôt, d'un candidat à l'empire. Il fut pour Vespasien le plus ingénieux des courtisans : il lui envoya
ses malades, et le prince, tout étonné de faire des miracles, guérit en un tour de main un aveugle et
un estropié. Ces prodiges redoublèrent chez Vespasien le désir de visiter le séjour sacré du dieu pour
le consulter au sujet de l'empire. »156 D'une manière générale, sous les Ptolémées, Sarais apparaît
comme un dieu dynastique,

Sérapis est donc un memphite que les alexandrins ont voulu helléniser à leur manière, en prétendant
l’avoir fait venir de Grèce.
Sérapis : implanté artificiellement à Alexandrie et adapté aux habitudes grecques par transaction
voulue entre deux théologiens, celles-ci représentées par Manéthon et Timothée, ceux qui ont
intéressés le songe de Ptolémée.
Sérapis => nom nouveau par les alexandrins = les grecs.

ravages que causèrent les guerres de religion dans l’occident moderne sur la production artistique :
chrétiens martelèrent les frontons du parthénon par exemple → solution adoptée par les ptolémés
pour éviter les répercussions dans l’art des guerres de religions, amenant même à une production
artistique unique : créer le culte d’une nouvelle divinité syncrétique entre civilisation grecque et
égyptienne

syncrétisme étonnant alors qu’à l’origine les grecs étaient plus que récitent aux cultes égyptiens
rendus aux animaux + culte rendu aux souverains n’existait pas chez les grecs

→ possibilité d’entente avec les représentations zoomorphes des dieux du fait que les dieux grecs se
transformaient parfois en leur animal associé pour arriver à leurs fins (Zeus = aigle)
→ exploitation de cette entente possible par les ptolémées

uvel élan donné à la religion par la mise en avant d’un de leurs dieux les plus ancien)

de fait ce nouveau dieu d’aspect grec mais au nom égyptien était un moyen pour les ptolémées de
réunir les grecs et les egyptiens autour d’un dieu dynastique et protecteur

le récit du songe ne devait alors être qu’en réalité un acte de propagande mis en place par le pouvoir
royal afin de légitimer l’introduction de sérapis en egypte

problème de compréhension de son origine = problème de compréhension de son iconographie

iconographie à la fois grecque et égyptienne : la première statue de culte devait être un sérapis
trônant colossal en bois et en métal → exactement comme la statue chryséléphantine de zeus à
Olympie
représenté barbu, chevelu avec un visage sévère : première représentation mais pas représentation
canonique
évolution de l’anastolè en cinq mèche bouclées donne une dimension plus sombre donc plus
chthonienne

=> fonction royale => joue le rôle de patron de la dynastie lagide

332 av. : débarquement des soldats franco-macédoniens et Alexandre le grand dans la vallée →
développement de nouveaux horizons culturels religieux
→ considéré comme libérateur de la domination perse, il est couronné pharaon par le clergé de
Memphis
→ respect des traditions et honore les divinités (restauration de temple)
→ quand il part, il laisse des grecs aux véritables postes de pouvoir

323 : création de la dynastie lagide par Ptolémée Lagos (323-283) qui prend le pouvoir de l’égypte
→ dynastie qui règnera jusqu’à 30av. (bataille d’actium : intégration de l’égytpe à l’empire romain)

Grec imposé comme langue officielle ; vie intellectuelle et artistique menée par les grecs
→ tentatives de conciliation du pouvoir pour légitimer le pouvoir : création de sérapis

Alexandrie sous la dynastie des Ptolémés : rivalise avec Athènes , devient foyer culturel et artistique
convergeant vers la bibliothèque et le musée

Une des divinité les plus discutée de syncrétisme hellénique

1500 documents représentent Sérapis en comptant les monnaies

Il faudrait considérer Sérapis non pas comme un dieu destiné à unifier des populations hétérogènes,
mais plutôt comme le dieu poliade d’Alexandrie, patron de la nouvelle dynastie lagide ptolémaïque,
et support de son pouvoir.
Il est inconcevable que les prêtres de sorapis, grands conservateurs strictes, aient été disposés à
célébrer le culte de la nouvelle image du dieu (grec) si un ordre royal ne les y avait contraints.

Le culte de Sérapis sera propagé par une propagande considérable par les deux premiers Ptolémés,
avant que ce dernier s’universalise chez les grecs. Pourtant, le culte de Sérapis ne deviendra pas
vraiment célèbre en Egypte, et laissera, selon l’archéologue J. G. Milne, les égyptiens “assez froids”
(J. G. Milne, Egyptian Nationalism under Greek and Boman Rule, dans J. Eg. Arch., 14 (1928), p.
229). Son culte s'amplifie surtout dans le monde méditéranéen, en s’étendant à partir d’Alexandrie
dès le troisième et le quatrième Ptolémée. Après la bataille d’Actium en 30 av. J.-C., Alexandrie
devenue colonie romain diffusera à son tour le culte de Sérapis dans l’Empire romain, qui sera
finalement petit à petit remplacé par le culte de Dionysos.

5 questions essentielles soulevées par les représentations de Sérapis :


- paternité de Bryaxis (sculpteur grec du IVe, élève de Scopas) sur la statue cultuelle du grand
Sérapéum d’Alexandrie : reconstitution détaillée de l’originale détruite puis nombreuses copies
produisent à partir de ce modèle → témoignage de cette parenté par Athénodore de Tarse transmis
par Clément d’Alexandrie → seul auteur qui mets en relation le nom de Bryaxis avec Sérapis
- typologies de représentations :
1. trônant, un sceptre dans la main gauche levée et s’avançant au dessus du cerbère tricéphale →
mais deux types de ce même type différencié par la coiffure :
> mèches de cheveux sur le dessus du front : anastolè (Alexandre) : production hellénique
> boucles tombant sur front : productions romaines sous Hadrien après la restauration de la statue
originale endommagée par un incendie ayant atteint le Sérapéum d’Alexandrie sous Trajan

Durant l’antiquité, la réalisation de Bryaxis avait été placée par le clergé alexandrin comme une
création antérieure de l’époque pharaonique de Séstrosis : effet de propagande afin de faire viellir le
culte et le faire naître bien avant les ptolémées

Alors que le Sérapéum d’Alexandrie fut construit seulement sous Ptolémée III + première statue
cultuelle de Sérapis date d’environ 300 av. : Bryaxis serait alors âgé de 70ans → produite POUR le
Sérapéum ; on a retrouver aucune représentation de Sérapis antérieure à la fin du IIIe

Descriptions les plus précises du sérapéum : datent du IVe par Ammien Marcellin (XXII, 16, 12-
13), Rufin (Hist. Ecclés. , II, 23) et Aphtonius (Procymnas, éd. Rabe, D. 38 et suiv.).

date de création inconnue, sûrement son origine à l’époque de Séstrosis, puis grand sérapéum sous
Ptolémée III (selon vestiges retrouvés entre 1943 et 1946) ; ou alors commencé sous Ptolémée 1er
puis terminé sous Philadelphe ; sanctuire établi à sur la colline de Rhakotis, quartier typiquement
égyptien d’alexandrie (légitimisatgion) ; certainement démoli au 4e de notre ère par les premiers
chrétiens

Pausanias dit que c’était le plus beau des temples égyptiens (I, 18,4)

MAIS peu probable que le culte ait été privé de statue de culte durant les premières décennies du
culte : ça devait être des images différentes du type canonique ; mais impossible que le culte de
Sérapis ait existé sans aucun support icono jusqu’à la construction du Sérapéum par Ptolémée IV.
Donc peut probable que Bryaxis est été le père de ce modèle, mais avait tout de même dû participé à
la diffusion du modèle
C. Un dieu aux multiples fonctions, pour les grecs et
les égyptiens
Même si l’image de Sérapis était proche du pouvoir royal, il n’empêche que son culte était aussi
entretenu par la population gréco-égyptienne. En effet, à Alexandrie, la plupart des dédicaces qui lui
sont adressées émanent des habitants. Cependant, les temples qui sont érigés en son honneur se
trouvent tout de même dans des villes habitées en partie par les grecs, telles qu’à Alexandrie,
Canope, Philadelphie au Fayoum…
Il n’y a pas beaucoup d’informations au sujet de ce culte. Certains textes mentionnent des sacrifices
ou des libations, qui est une formule plutôt grecque. On sait pourtant qu’à une époque plus tardive,
le rituel de “l’union au disque” était pratiqué au Sérapeum d’Alexandrie, qui est ici une formule
égyptienne (Ruffin, Histoire ecclésiastiques, II, 23).
Le culte de Sérapis se développe aussi dans le cadre domestique, notamment pdt l'époque impériale.
Il a en effet trouvé des objets à usage privé à son image, comme des médaillons, des statuettes en
terre cuite ou en bronze, des bijoux ou des coupes. Son image pouvait également être peinte sur des
fresques murales, ou était présente sous forme de buste dans des maisons particulières.
Cette diffusion et cette réception du culte par la population gréco-égyptienne résulte probablement
du caractère composite et “multi-fonctionnel” de Sérapis.
En effet, il apparaît selon diverses représentations, liées à ses différentes fonctions. Il devient aussi
une divinité universaliste, associé à plusieurs autres divinités, égyptiennes et grecques.

Grecs conscient de l’importance de la civilisation égyptienne en raison d’Aristote qui les


considéraient comme les inventeurs de l’écriture : ancienneté primordiale que respectait les grecs en
plus de leur grande piété
→ développement au temps des ptolémées de superpositions des dieux grecs sur les dieux égyptiens
:
- Horus = Apollon
- Hathor = Aphrodite
- Zeus = Amon Rê
- Imhotep = Asclépios
- Osiris = Hadès
- Neith = Athéna
- Thot = Hermès

=> dieu chtonien, du à son association avec origine osiris

Sérapis apparaît comme une sorte de substitut hellénisé d’Osiris=> parèdre = Isis => couple royal
alexandrin. avec leur fils Harpocrate = triade isiaque.
On a souligné ci-dessus que la tête de Sarapis était souvent coiffée du calathos, mais dans certains
cas, il porte la couronne égyptienne atef, qui est un des attributs d'Osiris -> exemple avec statue
british museum. Il est avec Harpocrate, fils d’isis et d’osiris.
On peut aussi le représenter avec le chien Cerbère, chien polycéphale d’Hadès, dieu des enfers, qui
garde donc la porte des Enfers. C’est de cette manière que Sérapis était représenté, avec la sculpture
de culte du Sérapeum d’Alexandrie : dieu trônant, tenant un sceptre, et ayant à côté de lui, Cerbère.

=> il dispense les richesses agraires ; dieu de la fertilité (aussi comme osiris) À l'époque romaine,
les paysans le consultent pour savoir s’ils doivent encemencer un champ.
d’ailleurs souvent représenté, comme ici, avec un calathos décoré de rameaux d’olivier , qui est
donc le boisseau utilisé pour mesurer le grain (montrer comparaisons) => représentation la plus
courante.
Calathos : qu’attribut qui trouve son fondement dans le contexte agricole des fêtes d’Osiris
concluant la crue du Nil, source d’approvisionnement en blé fonction agraire aussi reliée à osiris.
Présence de feuilles d’olivier sous impulsion grecque car pas d’oliviers à Alexandrie : évocation de
la richesse et de l’invincibilité. Également présence d’épis, ou de branches de myrte (symbole de
fertilité chez les romains)
parfois représenté avec corne d’abondance ou en tant que serpent.

Présence de feuilles d’olivier sous impulsion grecque car pas d’oliviers à Alexandrie : évocation de
la richesse et de l’invincibilité. Également présence d’épis, ou de branches de myrte (symbole de
fertilité chez les romains)

=> divinité oraculaire et guérisseuse => songes qu’il fallait interpréter.


Première fonction qui se détache d’Osiris. Ce pouvoir guérisseur apparaît comme étant tout à fait
nouveau. A l'époque pharaonique, ce pouvoir pouvait être assumé par plusieurs dieux, sans
spécialisations particulières.
Dès le début du IIIème siècle, des guérisons miraculeuses sont effectuées par Sérapis, dans son
sanctuaire à Canope, près d’Alexandrie. A partir de là, la pratique de l’incubation guérisseuse
devient une des spécialités des temples de Sérapis. Le fidèle venait passer la nuit dans le Sérapeum
pour obtenir une vision et un oracle du Dieu, déchiffrés par un interprète des songes. Le miracle
était conservé dans les archives du temple.
Sa notoriété est comparable à celle dont jouissait d’Asklépios, dieu grec de la médecine, dès le
4ème siècle av JC. Effectivement, à ce moment-là, la médecine mégico-religieuse se développe
considérablement, de manière parallèle à la “médecine savante” qu’on appliquait notamment dans
la ville d’Alexandrie.

Sérapéum de Memphis découvert par Mariette entre 1850 et 1851 : environ 7000 monuments dont
3000 concernant Sérapis → présence d’un bibliothèque et une école de médecine rationelle
Sarapis en majesté (PHOTO 2)

Vêtu d’une tunique et d’un ample manteau, chaussé de sandales, le dieu portait sur la tête le
kalathos, ou corbeille sacrée, comme en témoignent les traces encore visibles.
Chevelure bouclée, barbe fournie, air sévère, cette divinité typiquement ptolémaïque est la
meilleure réplique que l’on connaisse de ce type conçu par Briaxis. Le dieu est assis sur un trône et
devait s’appuyer sur un sceptre tenu de la main droite. La statue, haute de 1,90 m est en marbre
blanc avec quelques veines gris-bleu. Les globes oculaires portent des traces de couleur noire. Des
traces de dorure ont été relevées sur la tête et ont laissé penser que la statue était dorée. Beaucoup
de statues de ce dieu typique d’Alexandrie ont été retrouvées, datant de l’époque hellénistique ou de
l’époque impériale. (Musée gréco-romain d’Alexandrie.

calathos : mesure à grains souvent orné d’épis ou de branches d’olivier, symbole de fertilité

autres appellations : modius et polos →


> polos = venu du Proche-Orient Ancien en Grèce, haute coiffure cylindre sans bord, portée par des
divinités féminines comme l’hera de samos
> calathos : dans laquelle les femmes entreposaient leurs travaux de laine, mais aussi des fleurs, des
fruits, des épis et des œufs → instrument lié à la vie quotidienne des femmes, devient alors la
couronne de plusieurs déesses, comme artémis, déméter, corè ou hécate, PUIS par des dieux de la
fertilité comme Dionysos ou Sérapis..
> modius = mesure de capacité romaine utilisée pour les céréales

etant donné que l’image de Sérapis apparaît à l’époque hellénistique, on parle de calathos, même si
lors de la célébrité de son culte à l’époque romaine, on peut définir sa coiffure par le terme de
modius, pouvant symboliser la richesse du dieu pourvoyeur de denrées

Plus ancienne représentation de Sérapis avec calathos se rencontre sur une monnaie de Sabratha
(vers 8-5 av.), puis sur une monnaie alexandrine du règne de Claude (42-43). Mais déjà à se
moment là, les représentations du calathos étaient différenciées.
Présence de feuilles d’olivier sous impulsion grecque car pas d’oliviers à Alexandrie : évocation de
la richesse et de l’invincibilité. Également présence d’épis, ou de branches de myrthe (symbole de
fertilité chez les romains)

emploi du calathos permettant de produire une image de dieu producteur de céréales


icono égyptienne : couronne atef, symbole de fertilité

=> divinité oraculaire et guérisseuse => songes qu’il fallait interpréter


Première fonction qui se détache d’Osiris. Ce pouvoir guérisseur apparaît comme étant tout à fait
nouveau. A l'époque pharaonique, ce pouvoir pouvait être assumé par plusieurs dieux, sans
spécialisations particulières.
dès le début du IIIème siècle, des guérisons miraculeuses sont effectuées par Sérapis, dans son
sanctuaire à Canope, près d’Alexandrie. A partir de là, la pratique de l’incubation guérisseuse
devient une des spécialités des temples de Sérapis. Le fidèle venait passer la nuit

amplification des cultes des dieux guérrisseurs car grande célébrité auprès des grecs : pourquoi
besoin de dieux guérisseurs ?
association à un dieu guérisseur = célébrité auprès des grecs car oraculaire

dès le IIIe av., des guérisons miraculeuses par sérapis dans son sanctuaire de canope ; incubation
religieuse = spécialité : passe la nuit dans le temple pour recevoir un songe et ce dernier était
interprété par des prêtres puis archivé dans le temple

beaucoup de lettre privées faisant mentions de prières et de grâces adressées à sérapis pour ses
vertues hguérisseuses

vers le IIIe, les fidèles ne voulaient plus de dieux muets et inactif, ce qui explique l’engouement
pour les dieux guérisseirs
les malades dormaient dans les temples et se procuraient le lendemain matin des remedes sleon
l’ordinnance que le dieu leurs avait communiqué en rêve

oniromancie : technique de l’interprétation des rêves et la pratique des rites d’incubation

→ existence de livres de songes et de prescriptions de cures accordées par sarapis : un des plus
célèbres miracles de sérapis à l’époque ptolémaique est celui qu’il a accomplit en favur de
Démétrios de Phalère, à qui il rendit la vue
→ même des romains venaient en pèlerinage aux temples pour être soigné
pas étonnant de voir des représentations avec un caducée, renvoi au dieux guérisseur Asclépios
auquel sarapis était associé : puissance guerrisseuse de sérapis était la plus connue et a permis de
développement sa popularité chez les hellènes

La pratique de l’incubation religieuse devidnra l’un des spécialités des sarapeions : on venait y
passer la nuit pour y recevoir des oracles (car divinité guérisseur = divinité oraculaire + lien avec le
songe de Ptolémée)

D. diffusion

l’impact de ce dieu sur les égyptiens ne fut pas à la hauteur des espérances des ptolémées : expliqué
tout simplement par le fait qu’il n’était destiné qu’aux grecs d’Égypte qui cherchaient des dieux
pour rendre leur culte. Représentation d’un nouveau dieu aux apparences grecques mais au racines
egyptiennes pour ne pas s’attirer les foudres du peuple egyptien

mais le culte ne toucha que les classes supérieures et la cour royale : aspect trop hellénisé qui n’a
pas du plaire au clergé

origine du culte obligatoirement royale car culte considéré comme « officiel » dès sa
création:protecteur de la dynastie, garant du pouvoir et dieu tutélaire d’alexandrie

culte domestique mais plutôt dans les villes avec des populations grecques

De Sicile et de l’île de Délos, où la religion de Sarapis s’était solidement implantée, furent importés
les dieux du Delta. Commerçants et esclaves égyptiens ne furent pas étrangers à la diffusion de ces
cultes en terre italienne. Sous l’Empire, Sarapis calathophoros (porteur de la corbeille), guérisseur et
accompagnateur des morts conserve bien son rôle de parèdre d’Isis, la déesse noire qui promettait
une vie éternelle aux initiés. En Gaule Narbonnaise, ainsi que le signale L. Bricault, les images de
Sarapis sont particulièrement nombreuses dans la vallée du Rhône, les premières pentes des Alpes
et du Massif Central et les grands centres urbains, de Marseille à Vienne, en passant par Nîmes,
Arles ou Glanum . Sa présence est plus diffuse dans la haute vallée de la Garonne et à Toulouse où
se distinguent de beaux exemplaires : bustes de bronze à Montmaurin et en marbre à Saint-Michel-
du-Touch (disparu)
Intérêt des copies interprétatives de l’époque : fournir une image cultuelle suivant les nouveaux
modes de croyances
beaucoup de représentation du modèle romain => prouve la vogue particulière de Sérapis à partir
d’Hadrien : peut s’expliquer par la piété des empereurs égyptophiles comme Caligula ou Domitien,
voyage d’Hadrien en Égypte

Diodore de Sicile(historien grec du Ier av.) a souligné le caractère composite de ce dieu : « Pour
Osiris, les uns l’appellent Sarapis, les autres Dionysos, les autres Pluton, les autres Amon, certains
Zeus, et beaucoup ont estimé que c’est le même dieu Pan. »
Diodore, I, XXV, 2. Trad. M. Casevitz.

https://www.britishmuseum.org/collection/object/Y_EA37562

CONCLUSION
Semi-création : pouvoir royal s’est servi d’une divinité existence, oser-apis, avec un nouvel
habillage l’apparentant aux images grecques pour les immigrés fraîchement arrivés.

→ Alexandre s’était fait couronner pharaon à Memphis : explication par la rencontre du culte de
Sérapis dans le sarapéion de Memphis

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