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Partie 1 – introduction
Moyen-Age : chute de l’Empire romain occidental (476) à la découverte des Amériques (1492)
L’art paléochrétien ne fait pas partie de l’art médiéval mais il est nécessaire à la compréhension de celui-ci, elle en
pose les bases. Il constitue une branche de l’art antique chrétien. Les premières images chrétiennes apparaissent vers
200
C’est la première phase d’élaboration de l’art chrétien. Elle apparait avant les édits de tolérance :
En 311, le premier édit de tolérance dit « édit de Sardique » est promulgué par Galère. L’Empire romain, pourtant si
tolérant en matière religieuse, fait face aux chrétiens qui refusent le culte de l’empereur. L’édit de Sardique met fin
aux persécutions des chrétiens
Un deuxième édit, l’édit de Milan promulgués par Constantin et Licinius reprend le premier édit en le complétant et
appuyant son caractère tolérant, il ajoute également la restitution des biens (terres...) confisqués à l’Eglise jusqu’ici
Jusqu’à l’édit de Milan, l’architecture chrétienne réservée au culte est inexistante, les fidèles célébraient dans des
demeures privées dont il ne reste qu’une trace qui se trouve en Syrie à Doura Europos, ville romaine de garnison.
Des fouilles y sont organisés dans les années 1930 et un bâtiment appelé « domius ecclesiae » est déterré
La maison date de 241 et a été abandonné vers 256 avec le remplacement de l’autorité locale (romains)
- cour centrale
- atrium
- pièce rectangulaire abritant une cuve arquée appelée ciborium
ainsi que des fresques
- les fresques sont des représentations de scènes de l’Ancien
Testament (Bon Pasteur, Adam et Eve : péché originel)
= fresque dont le message est adressé au baptisé : ne pas suivre le péché originel mais la
voix du Seigneur
Le christianisme né au Ier siècle dans le milieu juif : elle reprend la Bible hébraïque (pour l’Ancien Testament) dont le
décalogue* interdit le culte autre que celui de Yahvé, ainsi que les représentations
1. Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude
3. Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre,
et qui sont dans les eaux plus bas que la terre
- profane
- divine
- légale (sceaux)
Jusqu’à la fin du 2e siècle, les chrétiens sont investis dans la diffusion de leur religion et délaisse la création d’image ;
c’est un aniconisme de fait et involontaire. L’aniconisme devient problématique vers 230 lorsque les aristocrates se
christianisent. Habitué aux représentations picturales, ils sont à l’origine des premières images chrétiennes. A Rome,
10% des habitants sont christianisés. La même raison amène le développement de l’image de la Bible hébraïque
Ce sont les textes qui fournissent les plus anciens témoignages d’images chrétiennes :
Clément d’Alexandrie était instituteur des catéchumènes et théologien, il écrit Le Pédagogue au 3e siècle. Dans son
texte, ils proposent une liste d’images acceptables sur les sceaux (colombes, vaisseau aux voiles déployées, lyre...) en
évitant certains symboles (épée, flèches...)
Bague pourvue d’un sceau chrétien et revers d’un tétradrachme de Séleucos Ier, -311
- encre : encre de Séleucos Ier roi de Babylone
- légende en acrostiches : Apollon aurait laissé un anneau orné d’une ancre au roi
Clément d’Alexandrie autorise donc la reprise de symboles païens dans l’univers chrétien ; ainsi, les premières
images chrétiennes sont des réappropriations des images païennes (ex : Apollon dieu solaire = Christ symbole de
lumière ; encre de Séleucos = encre de l’espérance)
Les premières images chrétiennes peintes retrouvées se trouvent en majorité dans les catacombes. Contrairement
au mythe véhiculé par le cinéma, les catacombes ne servaient pas d’églises durant les périodes de persécutions. Les
familles les plus riches construisaient des pièces dans les catacombes appelées cubiculum
catacombes* cimetières souterrains construits dans l’Antiquité, les sarcophages étaient placés dans niches (loculus,
loculi)
= seule la figure des trois hébreux permet de dire qu’il s’agit d’une œuvre chrétienne
= scènes tirées des Testaments peu nombreuses (une seule) et traitées de manière
simple (protagonistes, peu décor, aucun personnage secondaire) = représentation
seulement symbolique (≠ narrative)
La figure du Bon Pasteur est fréquente dans l’art funéraire païen (sarcophage, milieu 3e, Bale)
Plus encore, le motif du pasteur portant une brebis tient son origine de la mythologie
grecque antique : Hermès aurait fait le tour de la cité de Thèbes en portant un bélier
sur ses épaules pour empêcher la ville d’etre toucher par la peste (Hermès
criophore, -515). Des statues de cet épisode mythologique sont sculptées par
Calamis
La figure du pan associé au contexte funéraire est également utilisée par les
païens qui considèrent l’animal comme symbole de renaissance (nécropole de
l’Isola Sacra (pans), début du 3e siècle)
Enfin, la femme voilée de la Velata est un motif déjà utilisé par les romains en tant que déesse Vesta en position
d’orante. Elle symbolise la piété et l’acquittement des devoirs religieux ; chez les chrétiens, elle
représente la dévotion
La composition elle-même de la voute reprend les codes esthétiques des autres nécropoles : fond
blanc, compartiments... (tombes des Aureli, début 3e siècle)
2. sarcophages sculptés
La figure du défunt en train de lire est également présente dans l’art funéraire païen
(sarcophage de Pullius Peregrinus, 250, Rome). Ce motif symbole du philosophe
incarne la sagesse et la quiétude. Ainsi, chez les chrétiens, le défunt accède à la sagesse
à sa mort
La figure du Christ est inspirée de la représentation apollonienne puisque celui-ci est associé au Soleil. Aussi, cette
figure est reprise du type physique de Jupiter (cheveux longs bruns, barbu). Après le 6e siècle, le type jupitérien est le
plus souvent adopté
conclusion
Avant l’édit de Milan, les principes aux fondements de l’art chrétien sont :
- privilégie les images symboliques que narratives : concept d’ « images signes », images simples pour symboliser
- privilégie les scènes miraculeuses (Jonas, hébreux dans la fournaise) et les sacrements (rituels permettant l’adhésion
à la communauté chrétienne
- formellement conformes aux gouts et usages païens de l’époque : on ne peut donc pas dire avant 313, qu’il y a une
esthétique proprement chrétienne ; les commanditaires habitués aux codes esthétiques païens demandent aux
artistes des œuvres dans leurs gouts, les artistes eux-mêmes gardent leur style