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Introduction
Ce que nous appelons Renaissance est une période de l’histoire européenne qui se caractérise par une
révolution culturelle marquant une rupture franche avec les façons de penser, d’écrire et de représenter
du Moyen Age. C’est un mouvement artistique et intellectuel qui prend modèle de l’Antiquité
considérée comme un âge d’or.
Cette époque, qui se déroule en parallèle aux Grandes découvertes, apparaît comme une ère de progrès
et de développement de l’esprit critique. Dans leur recherche de vérité et de perfection, certains
intellectuels vont être amenés à contester l’autorité de l’Eglise catholique et du clergé. Cette période est
aussi marquée par d’atroces guerres de religion.
I. L’Humanisme et les artistes de la Renaissance
1. L’Humanisme et l’imprimerie
- Déf : l’Humanisme est un mouvement intellectuel né en Italie au XIVe s. qui se diffuse en Europe
durant le XVe et le XVIe s. le terme vient du latin médiéval humanista qui signifie instruit,
cultivé (dans le domaine des « humanités », càd les langues anciennes : hébreu, grec et latin).
Ses acteurs sont des clercs, des savants et des artistes qui se connaissent et entretiennent
des correspondances ou se déplacent pour se rencontrer et échanger leurs idées : parmi les plus
célèbres Erasme, surnommé le « Prince des humanistes »
- Les ambitions et leur état d’esprit :
Leur ambition : mieux comprendre et expliquer le monde dans lequel ils vivent, renouveler
le savoir en bravant les tabous/les interdits/les dogmes (comme la pratique de la dissection ou
la remise en cause du géocentrisme)
Leur état d’esprit : avoir confiance en les capacités intellectuelles de l’homme « centre
de toutes choses », l’homme est un être libre, un individu qui peut et doit aspirer au bonheur
sur cette terre, de son vivant. Il peut agir sur son destin grâce à sa maîtrise de la
connaissance.
- Leurs méthodes pour acquérir cette connaissance :
S’appuyer sur l’autorité des auteurs et savants de l’Antiquité païenne dont une grande
partie des textes est alors récemment parvenue en Occident avec la disparition de l’empire
byzantin (not. Platon largement ignoré au M-A)
Expérimenter et démontrer, observer et prouver. Ne plus accepter les dogmes et vérités
toutes faites mais considérer la raison comme le principal outil intellectuel (héliocentrisme,
anatomie).
Les humanistes ont soif de connaissances exactes et universelles.
- Le rôle de l’imprimerie dans la diffusion des idées humanistes :
L’invention des caractères mobiles en Allemagne au milieu du XVe (Gutenberg), l’utilisation de
papier à la place du parchemin permettent une baisse du prix des livres et une large diffusion
de la connaissance. Les versions imprimées des textes antiques, en grec, en latin sont
soigneusement établies, revues par les intellectuels humanistes qui ont corrigé les erreurs des
copies du M-A. On propose des versions traduites en langue courante, vernaculaire (cela va
fixer peu à peu les langues nationales – par ex. le toscan s’impose comme l’ « italien »).
- De nouveaux lieux de savoir :
A côté des universités, toujours tenues par l’Eglise, sont créées, à l’initiative de princes ou de
rois mécènes, comme François Ier, de nouvelles écoles, les collèges, qui rassemblent les
savants animés de ce nouvel état d’esprit et permettent la diffusion de la culture plus largement.
2. De nouvelles ambitions artistiques
- Les grands centres de l’humanisme et de Renaissance artistique se confondent et la pensée
humaniste est la ligne directrice des artistes (peintres, sculpteurs, architectes, ingénieurs) cf.
ex. de Michel-Ange et de la chapelle Sixtine.
Les foyers de la Renaissance se trouvent principalement en Italie et en Flandre, mais aussi en
Allemagne, en Angleterre, en France (les châteaux de la Loire dont Chambord sous François Ier).
- L’Eglise catholique refuse la remise en cause de leur institution par les Protestants et décide de
réagir pour enrayer « l’épidémie protestante ». Cette Contre-Réforme est l’œuvre du Concile de
Trente (assemblée des évêques), réuni de 1545 à 1563. Ce concile fixe l’organisation et les
croyances de l’Eglise catholique :
Restauration de la discipline de l’Eglise (formation des prêtres, interdiction de vendre les
sacrements…)
Réaffirmation de la doctrine catholique (l’homme peut assurer son salut par ses actions,
l’Eglise est la seule à pouvoir interpréter les textes religieux)
- D’autres moyens viennent compléter ces décisions :
Création de l’ordre des Jésuites par Ignace de Loyola, qui diffusent la doctrine catholique
dans leurs collèges et par des missions dans le monde entier.
Mise en place du catéchisme pour enseigner la doctrine aux enfants
Renaissance du tribunal de l’Inquisition pour pourchasser les nouveaux hérétiques.
- L’époque n’est pas à la tolérance réciproque et les divisions religieuses débouchent sur un grand
nombre de sanglantes guerres civiles (ex. en France, massacre de la Saint Barthélémy 1572-
3000 morts à Paris, 30 000 dans toute la France) et de persécutions réciproques.
Conclusion :
Bien qu’incomplète et imparfaite (on croit encore bcp aux sorcières et à l’irrationnel), la réflexion des
humanistes préfigure un mode de pensée dont s’inspireront les intellectuels des siècles suivants,
notamment ceux des Lumières : la raison, le doute, l’esprit critique, préliminaires indispensables à tout
progrès.
Dans le domaine artistique, la Renaissance fixe les règles conventionnelles de la peinture et de la
sculpture pratiquement jusqu’au XIXe s.
Dans le domaine politique et surtout religieux, les divisions de l’Europe se renforcent.