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Histoire

Thème II - XVe-XVIe s: un nouveau rapport au monde, un


temps de mutation intellectuelle
Chapitre 4 - Humanisme, Renaissance et réformes religieuses
: mutations culturelles et religieuses de l’Europe
Parallèlement aux Grandes Découvertes, les XV-XVIème siècles sont marqués par un renouveau
intellectuel et artistique en Europe appelé « Renaissance ». Les auteurs de l’Antiquité sont
redécouverts. Les penseurs vont placer l’homme au centre de leur réflexion (naissance de l’Humanisme)
et tenter de rompre ainsi avec la logique médiévale qui privilégiait Dieu. Les artistes deviennent
pluridisciplinaires et expérimentent des techniques novatrices. Par ailleurs, le regard du chrétien face à
son créateur change et plonge l’Église dans une réforme majeure. C’est une époque particulière
marquée par l’idée de modernité, une époque de changements rapides, fruits du travail de certains
hommes.

En quoi la période moderne des XVe et XVIe siècles est-elle marquée par un profond
renouvellement artistique, intellectuel et religieux en Europe ?

I - L’humanisme est une nouvelle manière de penser l’Homme (XVe-XVIe siècle).

Humanisme : mouvement intellectuel qui prône un retour aux sources antiques et l’épanouissement de
l’individu.
Activité : Erasme, “prince des humanistes”
pp.136-137
Activité : l’éducation humaniste p.138
Selon Montaigne, l’éducateur doit vérifier que l’élève comprend ce qu’il apprend et est en mesure de
l’appliquer. L’apprentissage par cœur n’est pas de l’éducation.
Pour Erasme, le meilleur moyen de faire aimer les études à un enfant est de lui permettre d’apprendre
en s’amusant.
Dans les deux cas, il s’agit de favoriser le bien être de l’enfant pour l’amener à aimer apprendre.
L’apprentissage ne se fait pas uniquement par les livres mais aussi par l'expérience.

Activité : L’imprimerie p.139


L’imprimerie aurait été inventée par Gutenberg vers 1450. Cet outil a pour but de faciliter la diffusion
d’écrits de toutes sortes. Il remplace l’écriture manuscrite et “automatise” la production.
Cet outil est très surveillé par l’institution religieuse qui souhaite exercer sa censure sur ce qui est
publié pour éviter la diffusion d'œuvres qui iraient à l’encontre du dogme religieux.

A. Un retour à l’Antiquité.
Dès le XIVe s, des intellectuels italiens comme Pétrarque (1307-1374) reviennent aux intellectuels de
l’Antiquité. Mais le mouvement s’accélère avec l’arrivée en Italie de savants byzantins qui viennent en
Italie pour fuir les Turcs. Ils arrivent avec leurs manuscrits antiques qui sont redécouverts par les
penseurs de l’Occident. De nouvelles sources, principalement issues de la Grèce antique, sont
disponibles. Des historiens grecs comme Hérodote et Thucydide aux géographes Strabon et Ptolémée,
la pensée grecque se diffuse et avec elle l’enseignement du grec et de l’hébreu qui se propagent dans
les universités d’Europe. L’Humanisme se diffuse dans toute l’Europe au XVIe s.

B. L’Homme au centre des connaissances.


Sans remettre en question la place de Dieu dans la création et l’univers, l’Homme est placé au centre
des savoirs.
Les humanistes développent une réflexion profonde sur la nature humaine : l’homme n’est pas
uniquement un être qui a commis des péchés et doit trouver son Salut dans les prières, c’est aussi un
être qui doit rechercher son épanouissement dans le développement de ses capacités intellectuelles,
dans son esprit critique.
Mais l’Humaniste ne se limite pas à la maîtrise du grec et de l’hébreu. C’est aussi un scientifique qui
pratique des expérimentations :
● Vésale fait progresser la connaissance du corps humain en pratiquant des dissections.
● Nicolas Copernic est le premier à placer le Soleil au centre de l’Univers (et non plus la Terre).
Certaines de ces avancées remettent en cause l’Eglise et son dogme. Ainsi Nicolas Copernic,
retarde la sortie de sa thèse par peur de la réaction de l’Eglise qui ne reconnaîtra l’héliocentrisme
qu’au XIXe siècle.

C. La révolution de l’imprimerie.
Les livres peuvent être désormais produits rapidement, en grande quantité et à plus faible coût.
L’imprimerie joue un rôle très important dans la diffusion de l’Humanisme. Si les premiers ouvrages
imprimés sont religieux avec notamment la Bible de Gutenberg, ce sont les classiques de l’Antiquité
gréco-latine et les ouvrages des Humanistes qui sont très majoritaires au XVIe siècle.
La République des Lettres :
La République des lettres est une expression qui désigne ce réseau d’intellectuels qui circulent entre
les universités de Bologne, Paris, Louvain et les capitales (Vienne) ou encore dans les centres
d’imprimerie.
La diffusion des idées des Lumières passe par l’éducation et la transmission des savoirs dans les
langues vernaculaires qui sont les langues locales ou nationales parlées par la population (anglais,
français, occitan…) même si l’Humanisme reste limité à une élite restreinte.

II - La Renaissance artistique
p.143 - L’affirmation de l’artiste
1. G. Vasari qualifie Michel-Ange de “génie”. En effet l’artiste est capable de dessiner, de peindre,
de sculpter et est doué en architecture.
2. Michel-Ange est un artiste convoité par les papes (Jules II ou Paul IV) mais aussi par des rois et
des princes (François Ier, Charles Quint, etc.).
3. L’autoportrait signé est une façon de s’affirmer en tant qu’artiste en donnant à contempler sa
propre image. L’ouvrage de G. Vasari est aussi une manière de faire exister les artistes. Il met en
avant les artistes qu’il juge les plus importants de son temps. Il devient en quelque sorte un
critique d’art.
4. L’artiste a donc un nouveau statut social. Plus ses qualités sont importantes plus il est
recherché, convoité par les souverains. Posséder une œuvre d’un artiste reconnu est aussi un
moyen pour le commanditaire / mécène de se mettre en avant. L’artiste en se représentant
affirme sa personnalité. Les artistes deviennent aussi les sujets de livres.

Activité : François Ier, un roi humaniste de la Renaissance

Mécène : personne qui protège les artistes et leur commande des œuvres.

François Ier un mécène humaniste de la Renaissance

Doc.1 François Ier avait le projet de fonder un collège pour les écoliers pauvres. (humanisme)
Il salarie des gens de lettres (“Il a [...] rémunéré généreusement des hommes [...]
capables de lire et de traduire en tous arts”.) (mécénat)

Doc.2 Il fait venir à sa cour deux grands artistes italiens Le Rosso et Primatice.
Des statues et des fresques sont réalisées selon des modèles antiques.

Doc.3 Peinture de François Ier représenté en empereur romain

Doc.4 François Ier salarie l’artiste Cellini qui en échange doit réaliser des statues grandeur
nature du roi.

La Renaissance est le reflet artistique de l’humanisme. Les peintres et les sculpteurs privilégient le
portrait et les sujets antiques qui permettent d’exalter le caractère et la beauté de l’homme avec des
techniques renouvelées : perspective, géométrie, lumière. Grâce au mécénat, les artistes peuvent
s’affirmer et se différencier des artisans d’abord en Italie mais aussi en France, dans les Flandres et en
Allemagne.

📚 HUMANISME ET RENAISSANCE (XVE-XVIE SIÈCLES) 📚


III - Réformes et conflits religieux dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles.
Luther et la naissance du protestantisme p.146-147

● Indulgences : fait d'accorder le pardon total des péchés en échange d’un don financier fait à
l’Eglise.
● Oeuvres: bonnes actions effectuées dans la perspective du salut
● Salut :fait d’être pardonné de ses péchés après la mort et d’échapper à l’Enfer
● Excommunié : exclu de la communauté des chrétiens
● Transsubstantiation : doctrine catholique selon laquelle le pain et le vin deviennent le corps et
le sang du Christ durant l’Eucharistie
● Eucharistie : cérémonie chrétienne commémorant le dernier repas du christ au cours de laquelle
les fidèles communient en mangeant du pain et en buvant du vin.
● Devotio moderna : mouvement spirituel apparu aux Pays-Bas et en Allemagne à la fin du XIVe
siècle, fondé sur la prière personnelle et un mode de vie austère, à l’image de la vie du Christ.

1/ Les critiques de Luther envers le Pape et l’Eglise:

● critique directe contre le pape qui utilise l’argent des fidèles pour construire la basilique
Saint-Pierre de Rome.(doc.3)
● Luther rejette la confession par le prêtre (doc.1)
● Luther rejette le principe des indulgences et met en avant les dons au profit des plus
pauvres.(doc.1)
● Pour Luther, le salut ne peut venir que de la foi et non des actions (œuvres): la foi suffit au
chrétien. (doc.3)
1. Les idées de Luther se diffusent par l’imprimerie. Nicolas Tiepolo parle de ceux qui “ont écrit et
fait imprimer toutes leurs opinions en langue vulgaire”.
2. Nicola Tiepolo est catholique. A Venise, le protestantisme est interdit. Il constate que ce n’est
pas le cas dans les Etats allemands. Pour lui, cette situation ne peut qu’amener plus de troubles.
3. Cette gravure de 1617 célèbre le centenaire de la rédaction et de la publication des 95 thèses de
Luther.
4. Cette gravure largement diffusée permet aux fidèles analphabètes de comprendre facilement le
message protestant : un moine portant la lumière et les Écritures qui repousse le pape
représenté par un monstre qui porte la tiare, à l’arrière-plan, un moine qui vend des indulgences,
est en train de fuire, accompagné par des rats représentant des évêques.

La division de la chrétienté

Depuis le XVe siècle, les critiques contre l'Église se multiplient. Le clergé est accusé de s'occuper
surtout de ses revenus et la vente des indulgences est condamnée. Les humanistes souhaitent revenir
aux sources de l'Église et notamment au texte originel des Évangiles, si possible traduit dans les
langues vernaculaires. Malgré ces critiques, l'Église a du mal à se réformer.

Le moine allemand Martin Luther critique le pape dans ses « 95 thèses » (1517). Il est excommunié
pour hérésie en 1520 et mis au ban de l'empire par Charles Quint en 1522. En 1530, la Confession
d'Augsbourg présentée à l'empereur contient les grands principes du luthéranisme : seule la foi permet
de gagner le salut, il n'y a pas de clergé, la Bible est la seule autorité reconnue, trois sacrements
seulement sont conservés (baptême, communion, pénitence).

La Réforme luthérienne en entraîne d'autres. Jean Calvin, qui insiste sur l'importance de la
prédestination, est à l'origine de la Réforme calviniste et fonde la première communauté calviniste à
Genève. En Angleterre, le roi Henri VIII s'oppose au pape et jette les bases de l'Église anglicane.

La Contre-Réforme catholique

Les critiques protestantes poussent l'Église catholique à se réformer. Entre 1545 et 1563, le pape
réunit dans la ville italienne de Trente un concile afin de réfléchir à la Contre-Réforme. Les mesures
prises lors de ce concile permettent de réaffirmer les principes de l'Église catholique : importance de la
hiérarchie ecclésiastique, maintien des sept sacrements.

Plusieurs moyens sont développés pour défendre l'Église catholique : généralisation du catéchisme
auprès des plus jeunes, fondation de nouveaux ordres religieux (la Compagnie de Jésus fondée par
Ignace de Loyola en 1534), exaltation des églises catholiques par l'art baroque par opposition à
l'austérité des temples protestants.

La fin de l'unité religieuse de l'Europe occidentale

Vers 1560, 40 % des Européens environ sont protestants. Des territoires entiers ont adopté les
Réformes, parfois pour des raisons politiques, leurs princes voulant marquer leur indépendance
vis-à-vis de la papauté et de l'empereur.

Des guerres civiles éclatent dans les pays où plusieurs communautés religieuses se côtoient,
notamment dans l'Empire germanique entre 1547 et 1552 et en France entre 1562 et 1598.

À la fin du XVIe siècle, la paix revient grâce à des mesures de tolérance. La paix d'Augsbourg en
Allemagne en 1555 permet la liberté de confession, de même qu'en France l'édit de Nantes en 1598.

Synthèse finale

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