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L’œuvre en vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=e09Ms3s6G0w
→ Visionnez la vidéo en complément de votre lecture afin de :
- vous familiariser avec l’œuvre, le contexte et l’auteur.
- répondre à plusieurs questions de ce carnet du lecteur.
A. Mme de Lafayette
À l’aide des deux liens ci-dessous, constituez une petite biographie de Madame de La Fayette en
retenant l’essentiel : biographie - liens avec la Cour et les auteurs de son époque – titres de ses
principales œuvres et conditions de parution de celles-ci.
La vie de Mme de La Fayette : https://www.youtube.com/watch?v=gju0aBFd2qE
→ ti t r e s d e s p r i n c i p a l e s œ u v r e s e t c o n d i ti o n s d e p a r u ti o n d e c e l l e s - c i :
La littérature était un passe-temps qu'elle dissimulait au monde en général, étant vu par
l'aristocratie comme indigne de leur rang. Toutes ses œuvres ont donc été publiées
anonymement ou sous couvert d'une autre figure
En 1662, elle publie anonymement 'La Princesse de Montpensier' nouvelle publiée
anonymement.
En 1670, 'Zaïde' qu'elle écrit en collaboration avec La Rochefoucauld est édité sous la signature de
Segrais.
Le plus grand succès de Madame de La Fayette est cependant La Princesse de Clèves, éditée par
un de ses amis en mars 1678. Bien que ses contemporains admirent l'ouvrage, Madame de La
Fayette reste très secrète et déjoue les rumeurs qui tournent autour d'elle, nourrissant sa
popularité. Encore aujourd'hui, ce roman est considéré comme le premier récit d'analyse
psychologique. Il entre d'ailleurs dans la prestigieuse collection La Pléiade en 2014 en tant
qu'œuvre complète
Après la mort de son mari et de son ami La Rochefoucauld, elle écrit 'Mémoires de la Cour de
France pour les années 1688 et 1689, qui ne seront publiés qu'après sa mort.
Mme de Lafayette est très influencée par un mathématicien et philosophe, Blaise Pascal. Il appartient à un
mouvement religieux qui propose une vision pessimiste de l’homme.
La seconde partie du XVIIe siècle est marquée par la lutte qui oppose les jésuites et les jansénistes dans leur
volonté de dominer idéologiquement l’Église.
Le jansénisme est un courant religieux catholique doit son nom au théologien hollandais Jansénius (1585-
1638) qui en expose les principes dans un ouvrage, Augustinus, paru en 1640. En France, l'abbaye de femmes de
Port-Royal, située dans la vallée de Chevreuse (sud-ouest de Paris), sera le centre du courant. Elle est érigée pour
concurrencer les collèges jésuites issus de la Compagnie de Jésus, fondée par Ignace de Loyola en 1540.
Le problème de la grâce est au centre des questions théologiques qui opposent jésuites et jansénistes.
Une grande question se pose : l’homme est-il maître de son destin ? A-t-il entre ses mains son salut ou sa
damnation ? Pour les jésuites, c’est à chacun de se construire, d’orienter sa vie. Dieu a accordé sa grâce à tous et
l’homme dispose donc de la liberté. Il détermine donc son destin, qui dépend de ses actions, et qui constitue ainsi
la sanction de son mérite, de ses vertus ou de ses vices. Pour les jansénistes, Dieu n'accorde sa grâce qu'à ceux
dont il sait, par avance, qu'ils la mériteront. Certes, la liberté de l’homme peut s’exercer, il peut s’opposer à la
volonté divine. Mais ce libre arbitre est limité ; celui qui est l’objet de la grâce en éprouve une joie si profonde
qu’il ne peut y résister. Celui qui, au contraire, est habité par les forces du mal ne peut être sauvé parce qu’il ne
dispose pas de cette impulsion vers le bien que donne la grâce divine.
Les visions du péché s’opposent également. Les jésuites s’efforcent d’atténuer la notion même du péché.
Pour qu’il y ait péché, selon eux, il faut qu’il y ait conscience du péché. À l’opposé, les jansénistes expriment une
conception pessimiste du péché : pour eux, les forces du mal constituent une force redoutable face aux forces du
bien. Inutile donc, de mener une vie de débauche en espérant acheter son pardon en fin de vie... Il s'agit
d'amener l'homme à un état d'humilité devant Dieu.
D'où, pour les jansénistes, un mode de vie très austère, contemplatif et éloigné des plaisirs terrestres,
vains et dangereux (car ils écartent de la prise de conscience de la misérable condition humaine et de la nécessité
d'une vie vertueuse). Des laïcs, que l'on appelle "les solitaires" ou "les messieurs", viennent faire retraite à Port-
Royal pour s'écarter du monde de la Cour.
Le Pape et le pouvoir royal en prennent rapidement ombrage et vont persécuter les partisans de cette
doctrine. Le roi craint un début de contestation politique au sein de ces hommes qui s'écartent de sa sphère de
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pouvoir. De plus, d'anciens Frondeurs se sont rapprochés du courant janséniste après l'échec de leur complot
contre le roi (surtout sous Louis XIII).
Malgré tout, le jansénisme triomphe en tant que vision du monde dans les esprits d'élite. Il imprègne les
chefs-d'œuvre classiques. Les moralistes et les psychologues : La Rochefoucauld, Mme de La Fayette, La Bruyère…
analysent ainsi avec une impitoyable lucidité les faiblesses des êtres, dénoncent la vanité des idéaux, relèvent les
petitesses de la comédie humaine. Le théâtre de Racine devient le théâtre de la misère des cœurs et de la cruauté
des destinées. Les Pensées de Pascal sondent avec une sombre délectation l'abîme de la condition humaine.
La Préciosité est un courant de pensée du XVIIème siècle, qui s’est développé dans une décennie :
De 1650 à 1660environ, pendant la Régence d’1650
→ Pourquoi la Préciosité ?
Elle paraît en réaction à la grossièreté de la cour rapporté par le roi d’origine gasconne Henri IV.
→ Qui ? Les Aristocrates, les Beaux Esprits, les lettrés. Ex : Mme de Rambouillet, appelée aussi
Catherine de Vivonne qui reçoit dans la « chambre bleu tous les honnêtes hommes et femmes qui y
viennent » -- Mlle De Scudéry.
- Fonction sociale :
Échanges
Développement de la pensée et des sciences
Élaboration d’une étiquette. = façon de se comporter. Cela va influencer la cour à
Versailles.
Discussion sur des problèmes de l’époque : ex. place des femmes dans la société.
Développement de l’esprit précieux : manières, sentiments, goûts… que l’on trouve dans la
« Carte de Tendre » de Mlle de Scudéry et qui présente le chemin que doit suivre un amant
pour accéder au cœur de sa bien-aimée. Ex. de lieux présents sur cette carte : lac
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d’indifférence ; ex. de chemins : Soumission ; Petits soins
→ Importance et influence :
Influence sur les mœurs amoureuses
Raffinement du langage (avec excès parfois, cf. pièce de Molière : Les Précieuses ridicules)
Promotion de deux genres : Le roman et la poésie.
Valorisation de la femme dans la société.
Remarque : cette carte est reproduite dans le dossier central de l’édition Flammarion, « étonnants classiques ».
Cette carte indique les trois sentiments qui mènent, chacun, de la rencontre à la tendresse (l’affection pour
quelqu’un), mais si cela se passe mal, à l’indifférence ou à l’hostilité.
Le point de départ du cheminement et du sens de lecture de la carte est la ville de Nouvelle Amitié, au Sud et au
moment où se fait la première rencontre. A partir de là, trois chemins sont possibles. Ils correspondent aux trois
sentiments en question qui sont représentés par les trois capitales, prenant leur nom des trois cours
d’eau : Tendre sur Estime, Tendre sur Inclination et Tendre sur Reconnaissance.
L’inclination (au centre) est ce penchant amoureux qui ne saurait s’expliquer ; il suffit de se laisser emporter par
le fleuve homonyme pour arriver à la tendresse. Par contre, la voie terrestre est obligatoire pour atteindre les
deux autres capitales, et les tendresses suscitées par l’estime (à l’ouest) et la reconnaissance (à l’est). Des
étapes sont représentées par des villages, par lesquels il faut passer, où qu’il vaut mieux éviter
(tels Méchanceté, Légèreté ou encore Indiscrétion) pour ne pas tomber dans le lac d’Indifférence, ou la mer
d’Inimité (à l’Ouest). Ainsi, et pour atteindre Tendre sur Estime, il faut passer par Grand Esprit, les villages de Jolis
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Vers, Billet Galant et Billet Doux. Ces formalités passées, les villages suivants expriment les qualités
indispensables, comme Sincérité puis Grand Cœur, Générosité avant Bonté, pour ne citer qu’eux. La
reconnaissance est obtenue après Petits Soins et Grands services, en n’esquivant pas Complaisance ou Confiante
Amitié.
Au terme du voyage et après être arrivés à la fameuse tendresse, les explorateurs du pays du Tendre atteignent
vers le Nord les côtes de La Mer Dangereuse, où peut éclater la passion amoureuse. La passion est tumultueuse,
comme en attestent les nombreux écueils. Et si la mer est traversée, un nouveau continent inconnu s’ouvre aux
amoureux, les Terres inconnues représentant vraisemblablement la vie de couple.
2. Regardez cette vidéo qui explique aussi la carte de Tendre, puis répondez aux questions ci-dessous.
https://www.youtube.com/watch?v=QlSJlEQ3Vfk
On traverse les villages suivants : Grand Esprit, les villages de Jolis Vers, Billet Galant et Billet Doux.
…………………………………………………………….
4. Pourquoi faut-il éviter de passer par « Indiscrétion » ou « Perfidie » ? Où ces chemins mènent-ils ?
Il faut éviter de passer par indiscrétion ou perfidie pour ne pas tomber dans les dangers de la passion qui
conduisent à la mer d’inimitié
La Mer dangereuse représente la passion dangereuse avec tous les ravages qu’elle peut occasionner alors
que les Terres inconnus renvoient à la vie de couple.
8. Selon vous, où se situent les quatre protagonistes du roman (Mme de Chartres – la Prince et la
Princesse de Clèves – le Duc de Nemours) au début du récit ?
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Selon moi, Madame de Chartres se trouve au début de l’histoire dans le village de générosité. En effet
après la mort de son mari, elle consacre toute sa vie à l’éducation de sa fille, elle n’a ménagé aucun effort
pour que Mme de Chartres soit une épouse vertueuse.
Le prince et la princesse de Clèves se trouvent au sein des « Terres inconnus » car il s’agit de leur vie de
couple avec tout ce qu’elle contient d’imprévu ; Ils ne savent pas ce que le destin leurs réservent.
Le duc de Nemours se trouve sur l’ile de « la nouvelle amitié ». Sa rencontre avec la princesse de Clèves va
marquer une rupture avec ce qu’il était auparavant. C’est le séducteur séduit et qui doit passer par
plusieurs étapes pour conquérir le cœur de sa bien aimé.
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3. La Princesse de Clèves, une ŒUVRE CLASSIQUE
À l’aide de la fiche repères sur le classicisme et des vidéos ci-dessous, retrouvez les
caractéristiques propres au classicisme et montrez en quoi ces dernières se retrouvent
dans le récit de Mme de La Fayette.
https://www.youtube.com/watch?v=VtGVoaK_bFM
https://www.youtube.com/watch?v=8lWvVGECmZ4
La princesse de Clèves est l’incarnation de cette grandeur et de cette misère de la condition humaine, d’une
part c’est une princesse qui se caractérise par sa faiblesse, elle est le jouet de la passion amoureuse.de
l’autre sa grandeur réside dans sa vertu et dans son renoncement final à cette passion. On pourrait prendre
comme exemple le dilemme de l’héroïne qui ne savait plus comment se comporter face à la tyrannie de la
passion amoureuse l’un des passages qui illustre ce dilemme est le suivant : « Je pensais hier tout ce que je
pense aujourd’hui et je fais aujourd’hui tout le contraire de ce que j’ai résolu hier. »
- analyse des passions, des excès et des vices humains (amour-propre, jalousie, hypocrisie) dans les
portraits, notamment ;
Madame de Lafayette analyse les excès des êtres humains, En effet si la princesse de Clèves refuse de
répondre favorablement aux avances du duc de Nemours même après la mort de son mari, c’est aussi par
orgueil d’une princesse qui ne veut point ressembler aux autres femmes. Madame de Lafayette analyse
aussi des sentiments comme la jalousie qui s’est emparer un moment donné du cœur de l’héroïne surtout
quand elle a cru que celui-ci aimait une autre femme ; elle avait ignoré jusqu’à lors les inclinaisons
mortelles de la jalousie elle n’avait pensais qu’a se défendre du duc de Nemours et elle n’avait pas
commencer à craindre qu’il en aime une autre.
- recherche d’un idéal social et humain : l’« honnête homme »
Le roman la princesse de Clèves peut se lire comme la quête de l’Ideal de l’honnête homme. En effet
plusieurs personnages incarnent cet idéal comme le duc de Nemours présenté comme un « chef
d’œuvre de la nature » la princesse de Clèves comme « un modèle de vertu » et le prince de Clèves
comme le mari idéal qui n’a pas était aimé à sa juste valeur.
Ainsi les thèmes abordés sont liés à la peinture des caractères, à la confrontation avec les contraintes
sociales, politiques, morales et à l’idéal d’équilibre et d’honnêteté.
→
Les procédés :
→ La litote
Dans le roman de Mme de Lafayette : C’est une figure d’atténuation à travers laquelle les personnages tentent de
diminuer des affirmations qui pourraient être mal reçus par le lecteur du 17ieme siècle. Ainsi on peut donner
comme exemples la formule utilisée par l’autrice lors de la confrontation entre le duc de Nemours et la princesse
de Clèves : « Il lui fait voir et par ses paroles et par ses pleurs la plus vive et la plus tendre passion dont un cœur
n’ait jamais été touché. « Celui de Madame de Clèves n’en était pas insensible » ou encore la formule suivante
utilisé par la princesse de Clèves : « Je n’ai rien de fâcheux dans l’esprit » p140 l’autrice ne dit pas ouvertement
que la princesse de Clèves était amoureuse du duc de Nemours dans ce passage.
→ La vraisemblance
Dans le roman de Mme de Lafayette : On remarque l’absence d’épisodes merveilleux ou surnaturels, tout est
plausible mis à part l’aveu de la princesse de Clèves qui parait quelque peu extraordinaire selon moi.L e cadre
spatio-temporel est historique, la peinture et le reflet de toutes les intrigues qui y sévissait au 16ieme et 17ieme
siècle.
Les bienséances : terme clé de la théorie littéraire classique tout comme de la vie sociale au cours du
XVIIe siècle. Respecter les bienséances, c'est savoir ce qu'il convient de dire et de faire dans une circonstance
donnée, c'est avoir le goût bon et les manières bonnes, comme on aurait dit à l'époque. La société policée du
XVIIe siècle, composée principalement de l'aristoratie ancienne (dite "d'épée") et de la noblesse parlementaire
("de robe"), auxquelles s'agrège peu à peu la partie riche et éduquée de la bourgeoisie, cherche à formuler les
règles idéales du comportement social sous le nom d'honnêteté, d'honnête homme. Mais il y a deux sortes
d'honnêteté : l'une mondaine, l'autre morale, et leurs définitions se contredisent parfois au cours du siècle !
Molière montre dans Le Misanthrope l'opposition entre une attitude mondaine de conciliation et une attitude
morale intransigeante, à travers les figures de Philinte et d'Alceste.
L'honnête homme est parent du courtisan : tous deux trouvent leur origine dans la réflexion sur la vie
sociale menée au XVIe siècle. Le livre fondateur est celui de Baldassare Castiglione, Il Libro del Corteggiano (1528),
qui dépeint sous forme de conversations la vie à la Cour d'une société d'hommes et de femmes de qualité.
L'ouvrage eut une influence considérable dans toute l'Europe pendant deux siècles. Le courtisan doit avant tout
plaire au Prince et aux Grands : à partir du moment où, dès le début de son règne, Louis XIV concentre tous les
pouvoirs à Versailles, il oblige la noblesse à y séjourner pour obtenir des postes, maintenir ses avantages,
participer - si peu que ce soit - aux affaires : l'obligation de plaire devient une contrainte permanente et engendre
des conduites qui n'ont plus de l'honnêteté que l'apparence. La société de cour est dès lors fondée sur la
dissimulation ; la politesse masque l'intérêt, l'attention à autrui se corrompt en flatterie. Plusieurs écrivains, qu'on
assemble parfois sous l'étiquette de "moralistes", ont décrit, et parfois stigmatisé, l'insincérité de la vie de cour,
notamment La Fontaine dans certaines de ses Fables (parues de 1668 à 1693), La Bruyère dans un chapitre de ses
Caractères (publiés entre 1688 et 1696) et La Rochefoucauld, qui sera le grand ami de Mme de Lafayette, dans ses
Maximes.
Pour comprendre la théorie de l'honnêteté, il faut se souvenir du précepte latin : Intus ut libet, foris ut
moris est (A l'intérieur, fais comme il te plaît, à l'extérieur, agis selon la coutume). L'opposition entre l'espace social
et le for intérieur, que nous ne comprenons plus guère aujourd'hui, est capitale au XVIIe siècle : elle ménage une
sociabilité harmonieuse, condamne les conduites agressives tout en faisant place à la liberté que chacun conserve
de juger pour son propre compte. Elle peut avoir pour conséquence un conformisme ou une hypocrisie sociale :
dans les deux cas, l'idéal de l'honnête homme devient équivoque, la vie sociale apparaît comme un théâtre où les
personnages jouent des rôles convenus, et où l'intelligence consiste à déchiffrer les apparences. Sur ce théâtre, la
maîtrise de la parole est centrale : raffinement des formules, goût des jeux de mots (c'est l'esprit), art de la
conversation (que l'on retrouvera dans le roman).
Définissez la figure de l’honnête homme, en prenant appui sur ces trois documents.
L’honnête homme prit son expression définitive dans les œuvres classiques de la seconde moitié du
XVIIe s. Il représentait l'idéal d'une société éprise d'ordre et d'équilibre ; doué d'intelligence, mais aussi
de courage et de générosité, l'honnête homme devait rester maître de lui-même, ne pas faire étalage
de son savoir et se conformer aux bienséances. Dans son Honnête Homme ou l'Art de plaire à la cour
(1630), qui s'inspire du Courtisan (1528) de B. Castiglione, N. Faret en brosse le portrait exemplaire :
l'homme de cour cherche à gagner la faveur d'un prince et le sert, manifeste de la prudence, est à la
fois galant et élégant.
On nous présente l’honnête homme comme quelqu’un qui aime à plaire, mais avec délicatesse et sans
démesure, montrant de l’esprit, sans l’afficher. Il ne se spécialise pas non plus, rejoignant ainsi Pascal
(« Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose ; cette
universalité est la plus belle. » Pensées, 37. Il s’attache à « une certaine justesse de langage » « qui
consiste à se servir des meilleures façons de parler, pour mettre sa pensée dans l’esprit des gens
comme on veut qu’elle y soit, ni plus ni moins. » Il se défie de l’obscurité et se garde de donner des
préceptes. Il se garde aussi bien de la confiance excessive que de la vanité. Il parle des choses savantes
avec simplicité. L’honnêteté ne se mesure pas à la richesse, mais elle consiste en un art de vivre et de
se rendre agréable à autrui pour « le plus grand bonheur de la vie ».
Quel(s) personnage(s) du roman de Mme de Lafayette vous paraît incarner cet idéal ?
Justifiez votre réponse par des références précises à l’œuvre.
-A mes yeux et à mon sentiment le Prince de Clèves incarne cette idéal
Pour justifier ma réponse, j’utilise comme support la scène de l’aveu ou Mme.de Clèves avoue à son mari
l’amour qu’elle porte à un autre homme.
Il relève sa femme, c'est-à-dire qu'il ne la considère pas coupable. Il ne cesse de l'appeler "Madame".
La valeur de l'aveu est reconnue : "trop noble", "prix infini", "grande marque de fidélité". Emploi du
vocabulaire laudatif, et de superlatifs. Il ne se laisse pas aveugler par la jalousie, et parvient à voir dans cet
aveu un signe de confiance, et d'estime : "vous m'estimez assez".
3. La raison
Le prince reste un être de langage, s'il se laisse emporter dans des questions, il sait aussi se raisonner, en
analysant la situation (présence des mots de liaison montre la volonté de rester dans la logique). Il refuse
donc la violence : "je n'abuserai pas (de cet aveu) et je ne vous en aimerai pas moins".
D. Parcours de lecture
1.
Les personnages :
Identifiez les relations que les personnages principaux entretiennent entre eux en complétant les carrés
blancs des schémas ci-dessus à l’aide des pictogrammes qui conviennent (voir légende au bas du schéma de
gauche). Une flèche verte vous est donnée en exemple.
2. Un épisode central du roman, la scène de l’aveu : un débat moral…
Question au lecteur :
Je demande si une femme de vertu, qui a toute l'estime possible pour un mari parfaitement honnête
homme, et qui ne laisse pas d'être combattue pour un amant d'une très forte passion qu'elle tâche
d'étouffer par toutes sortes de moyens ; je demande, dis-je, si cette femme, voulant se retirer dans un
lieu où elle ne soit point exposée à la vue de cet amant qu'elle sait qu'elle aime sans qu'il sache qu'il
est aimé d'elle, et ne pouvant obliger son mari de consentir à cette retraite sans lui découvrir ce
qu'elle sent pour l'amant qu'elle cherche à fuir, fait mieux de faire confidence de cette passion à son
mari, que de la taire au péril des combats qu'elle sera continuellement obligée de rendre par les
indispensables occasions de voir cet amant, dont elle n'a aucun moyen de s'éloigner que celui de la
confidence dont il s'agit.
« Je trouve le trait admirable et très bien
préparé : c'est la plus vertueuse femme
du monde, qui croit avoir sujet de se
défier d'elle-même, parce qu'elle sent son
cœur prévenu malgré elle en faveur d'un
autre que son mari. Elle se fait un crime
de ce penchant, tout involontaire et tout
innocent qu'il est, elle cherche du secours
pour le vaincre. Elle doute qu'elle eût la
force d'en venir à bout si elle s'en fiait à
elle seule. […] Je ne vois rien à cela que de
Réponse de Bernard Le Bouyer de Fontenelle beau et d'héroïque. »
Un débat enflammé :
« La magnificence et la galanterie …. éclatants » p33 Cette citation est la parfaite peinture de la cour
« Mme de Clèves acheva de danser..surprise de le voir »p60
« Il y’a déjà longtemps que je me suis aperçu de cette inclination…pour vous retenir »p78 On nous y décrit les dangers
de la passion
« Veux-je la souffrir ?..M.de Nemours » On nous expose le dilemme auquel Mme de Chartres est confronté
« Eh bien, Monsieur…si vous me laisser » La scène de l’aveu constitue une scène hors du commun, et pour ma part
incompréhensible
« Vous me paraissez…qui n’ait jamais été » Le prince de Clèves réagit d’une manière discutable et met en évidence la
princesse de Clèves ; une femme hors du commun
« J’avoue..ne sauraient m’aveugler » p200 ce passage nous montre la vertu de la princesse :elle maitrise sa passion
« Elle passait…vertu inimitables »p208 La décision surprenante de La princesse de Clèves qui renonce à l’amour.
« Ce prince était un chef d’œuvre…plus beau » La description est parfaite, Il est décrit par Mme de Clèves de manière
totalement subjective orienté par son amour envers le duc.
« Jamais cour..grands princes »Cela place le cadre visuel, on peut imaginer la cour comme si elle était réelle se
trouvant devant nous
« Je suis vaincu..inutiles »C’est le début de la chute amoureuse tragique une vérité qui fait mal
Document annexe :
1. Définition : mvt littéraire, artistique et culturel qui se développe en France dans la seconde moitié du XVIIe s. (1660-
1680). Apparu en réaction aux excès du Baroque, le classicisme se caractérise surtout par la recherche de l’ordre et de
l’équilibre.
4. Formes et genres littéraires : - théâtre : séparation des genres (comédie / tragédie) et respect des règles (unité,
vraisemblance, bienséance) ;
- oraisons funèbres et sermons (domaine religieux) ;
- roman privilégiant l’analyse ;
- fables ;
- art du fragment (souvent teinté d’ironie) : pensées, maximes, portraits, lettres…
5. Thèmes dominants :
- grandeur et misère de la condition humaine confrontée au destin et au pouvoir ;
- analyse des passions, des excès et des vices humains (amour-propre, jalousie, hypocrisie) dans les portraits,
notamment ;
- recherche d’un idéal social et humain : l’ « honnête homme »