H2 Europe entre restauration et révolution 1814 1848 1

[Travail préliminaire : faire la biographie de Metternich.]

H2. L'Europe entre restauration et révolution. 1814-1848

Suite à la défaite de Napoléon Ier et à son exil définitif à Ste Hélène (après l'épisode des « 100
jours » entre mars et juin 1815), les souverains européens se réunissent en congrès à Vienne
pendant 8 mois afin de régler le sort de l'Europe. Ils souhaitent clore l'épisode révolutionnaire et
rétablir la paix en Europe après 23 ans de guerre.

P. 56 doc 1

Etude documentaire

- Identification
- Description
- Analyse

- caricature sur estampe d'auteur inconnu datant de 1815 et conservée au musée Carnavalet de
Paris
destinataires : gens du peuple.

- Les souverains européens comme Alexandre Ier tsar de Russie, , Ferdinand VII d'Espagne,
Fréderic-Guillaume III de Prusse ou François Ier d'Autriche ou leurs représentants : Castlereagh
pour le RU (roi : George III) ou Talleyrand pour la France se partagent l'Europe et l'empire de
Napoléon Ier représentés par des morceaux de puzzle.

- Ils sont représentés négativement comme des égoïstes individualistes qui recherchent leur
propre intérêt sans tenir compte des avis des peuples européens.
Cette caricature reflète bien l'attitude des souverains en 1815 qui cherchent à rétablir des
monarchies autoritaires en Europe, revenir sur les acquis de la révolution mais l'existence de
telles estampes et caricatures souligne également la capacité de résistance et d'opposition des
nations européennes.
Pb : Quelles sont les conséquences de la restauration des monarchies sur les peuples
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français et européens et comment l'Europe alterne t-elle entre mouvements

réactionnaires et révolutionnaires durant la 1ère moitiée du XIXème siècle ?

I- La restauration de l'ordre monarchique en Europe.

A) PPO Metternich et le Congrès de Vienne. Octobre 1814 - juin 1815

Quel ordre européen est mis en place suite au congrès de Vienne ?
doc 2 P. 66
Qui est Metternich ?
Coller biographies W maison.

Il est le ministre des affaires étrangères autrichien (empereur François Ier) puis chancelier
entre 1809 à 1848 C'est lui qui mène les négociations du traité et est à l'origine de la Sainte
Alliance.
Il se méfie des idées révolutionnaires et défend une vision absolutiste du pouvoir, affermissant
ainsi le rôle des monarchies européennes qui appuient leur pouvoir sur la religion et s’engagent à
se soutenir et s’entraider face aux menaces révolutionnaires. Il cherche le retour à l'Ancien
régime garant pour lui de l'équilibre et de l'ordre en Europe. C’est le « système Metternich ». En
1848, la révolution viennoise le force à fuir.
Vidéo.
https://www.histoirealacarte.com/Europe-XIXe-siecle-Congres-de-Vienne/1814-1815
qu° sur la carte 4 P. 67 + vidéo
1) Quels pays connaissent un agrandissement de leur territoire ?
2) Quels sont les objectifs du RU ?
3) Quel est le sort de la Fce ?
4) Quelles nations restent morcellées ?
(2ème carte. Ci dessous.) ou doc 2 P. 57
5) Quels sont les peuples déçus par le traité ?
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Correction.

1) Russie, Prusse et Autriche, les grands vainqueurs de N° Ier qui ont formé la coalitation de
la Sainte Alliance.
2) Dvper sa puissance maritime et son commerce outre mer. + rejoint la quadruple Alliance.
3) Elle perd les territoires gagnés lors des guerres révolutionnaires et impériales (ex : Savoie-
Flandres) et retrouve ses frontières de 1791.
4) Les Italiens et les Allemands restent divisés en une multitude d'états.
5) Les Polonais restent une nation sans état, ainsi que les Norvégiens, les Serbes, les Hongrois,
les Ukrainiens, Roumains...

Le Congrès de Vienne impose donc un nouvel ordre européen, le « concert européen » déf° P. 66
fondé sur la légitimité dynastique (le pouvoir des rois de parents à enfants) et l'équilibre entre
les grandes puissances qui se réunissent régulièrementen congrès. En effet, l'Europe ne connaît
pas de conflit généralisé pendant un siècle. Il marque la victoire de l'Europe des « princes » sur
l'Europe des peuples dont les aspirations nationales (droit des peuples à disposer d'eux mêmes,
veulent 1 nation = 1 état) et libérales (volonté d'obtenir des libertés) ne sont pas entendues.
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B) 1814-1848 : la restauration de la monarchie en France.

1) Du compromis révolutionnaire à la tentation de l'absolutisme royal. Louis XVIII et

Charles X 1814-1830

En France, Louis XVIII, frère de Louis XVI monte sur le trône soutenu par les souverains
vainqueurs de Napoléon. Il accepte une charte (= une constitution) qui limite son pouvoir et
instaure une monarchie constitutionnelle. Il partage son pouvoir avec deux assemblées dont la
chambre des députés élus par les citoyens les plus riches. Les principaux acquis de la révolution et
de l'empire sont conservés ( égalité devant la loi, liberté de culte). Mais sur certains points le
régime est clairement réactionnaire (volonté d'un retour en arrière) . La Marseillaise est
interdite, le drapeau blanc rétabli et le catholicisme est religion d'Etat. La souveraineté du peuple
reste très incomplète. Seuls ,02 % des Français ont le droit de vote.

A la mort de Louis XVIII en 1824, son frère Charles X lui succède.

Il maintient la charte mais son régime devient de plus en plus autoritaire et influencé par
les Ultras (partisans d'un retour à l'Ancien Régime comme la monarchie de droit divin ou la
protection de l'aristocratie). Ex : il se fait sacrer à Reims en 1825.
La dissolution de l'assemblée à deux reprises et la suspension de la liberté de la presse
déclenchent une révolution les 27, 28 et 29 juillet 1830 : ce sont les trois glorieuses.

2) PPO Les trois glorieuses. 27-29/07 1830 En quoi ces journées reflètent -elles les
tensions entre réaction et révolution ?

Schéma photocopié du tableau

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doc 4 P. 61 Ce tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple relate les événements

révolutionnaires en valorisant l'image d'un peuple uni et combattif défendant ses libertés.
4000 barricades sont en effet dressées dans Paris.
L’évolution du régime qui s’oriente vers un retour à l’Ancien Régime explique donc sa chute en
1830.
3) La monarchie de juillet et le « roi-citoyen ».

Louis -Philippe d'Orléans, cousin de Charles X est porté au pouvoir par les députés issus de la
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bourgeoisie qui craignent la République encore associée à la période de la Terreur de 1793-1794.

La monarchie de juillet (issue de la révolution de juillet 1830) succède à la restauration. Le roi
applique respectueusement la charte et élargit le suffrage censitaire (le nombre d'électeurs
passe ainsi de 100 000 à près de 250 000 ). Le drapeau tricolore est rétabli. Toutefois la misère
dans laquelle vit le peuple et les revendications démocratiques (ex : accès au suffrage
« universel ») accentuent les oppositions tout au long du règne. Le « roi citoyen » est devenu un
« roi bourgeois »

II- Les aspirations libérales et nationales en Europe.

A) L'émergence du sentiment national en Europe.

Rappel : Le sentiment national est la conséquence des valeurs révolutionnaires diffusées en Europe
au moment des guerres de 1792 à 1815 (libertés et droits des peuples à disposer d'eux mêmes)
et de la réaction patriotique face à la domination française sur l'Europe au moment de l'empire
napoléonien.

PPO Le massacre de Chios.

La Grèce appartient à l'empire ottoman depuis le XIVème siècle. Les Grecs souhaitent
devenir une nation indépendante possédant son propre état. Ils se révoltent contre les
Turcs à partir de 1821. En réaction à leur soulèvement, un massacre a lieu sur l'île de Chios
en 1822.

En quoi reflète t-il les aspirations nationales européennes ?

Voir carte 6 P. 69

Après un débarquement d'un millier de partisans grecs à Chios, les Ottomans envoyent près de
45 000 hommes avec ordre de reconquérir puis raser l'île et d'y tuer tous les hommes de plus de
douze ans, toutes les femmes de plus de quarante ans et tous les enfants de moins de deux ans,
les autres pouvant être réduits en esclavage. Le bilan est estimé à 25 000 morts tandis que
45 000 Grecs auraient été vendus comme esclaves. Seulement 10 000 à 15 000 personnes ont pu
s'enfuir et se réfugier principalement dans les autres îles de l'Égée. Ce massacre de civils par les
troupes ottomanes marque l'opinion publique internationale et participa au développement
du philhellénisme.
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Exercice P. 69 sur les massacres de Chios. Sur les docs 2 et 3 P. 68

Eugène Delacroix (1798-1863), Scène des massacres de Scio, 1824, 1824 Salon, Oil on canvas, 419 x

354 cm, musée du Louvre.

1er plan : Au premier plan, une vieille femme voûtée au visage hagard est placée en pleine lumière. C’est le personnage principal. Elle symbolise la
Grèce ancestrale. Le regard perdu vers le ciel, elle exprime la douleur et l’impuissance du peuple grec face à son destin tragique. Autour d’elle,
plusieurs générations sont représentées. C’est le chaos. Ici, un enfant escalade le cadavre de sa mère, juste au-dessus la main d’une morte semble
sortir de terre… Pour Eugène Delacroix, il s’agit de frapper fort. Son tableau est politique. L’artiste appartient alors au mouvement philhellène du
XIXe siècle, des artistes et intellectuels progressistes, bourgeois et aristocrates libéraux, engagés pour l’indépendance grecque. Ils pressent les
gouvernements européens d’intervenir pour mettre fin à l’oppression turque.
Des couples prostrés pour émouvoir le public
Au centre de la toile, une jeune femme est accrochée à son amant. Il porte un fez, un bonnet rouge originaire de la Grèce antique et adopté par
les sujets de l’Empire ottoman au XIXe siècle. Partout des couples enlacés. On devine des amants, des époux, des frères et des sœurs, les
héritiers de la Grèce antique réduits en esclavage. Pour susciter l’empathie des spectateurs, Delacroix n’hésite pas à aborder la grande Histoire
par la petite. Il introduit du sentiment et des baisers, du sang et des larmes, et exacerbe les expressions, la couleur, le dessin. Il livre un
manifeste romantique qui rompt radicalement avec la tradition classique de la peinture d’histoire.

La victoire de l’implacable sultan Mahmoud II

En surplomb, un cavalier turc surgit du bord droit du tableau, monté sur un cheval cabré. Il incarne le triomphe de l’armée du sultan ottoman
Mahmoud II. Contrastant avec l’abattement des autres personnages, l’officier est représenté en pleine action : il capture une femme nue – Emilie
Robert, modèle et maîtresse du peintre – et repousse de son sabre rutilant un jeune homme venu la secourir. Tout dans son attitude, ses
vêtements et sa monture exprime la domination et la victoire. La ligne d’horizon élevée accentue encore le poids de la défaite qui pèse sur les
Grecs. Utilisant le rapt et le viol comme une métaphore de l’invasion turque, Delacroix met en scène l’affrontement entre la force brutale et
l’amour, la barbarie et la civilisation humaniste, les musulmans et les chrétiens, une interprétation subjective de l’événement.

Le déchaînement de violence des soldats ottomans

Des Turcs fusillent un groupe de prisonniers. Ils sont rejetés dans l’ombre et à l’arrière-plan. En deux mois, les soldats ottomans ont tué 20 000
Grecs sur l’île de Chios (aussi appelée Scio) et en ont réduit près de 50 000 en esclavage, femmes et enfants compris. Chora, la capitale de l’île, a
été pillée ; les Grecs ont été torturés, les femmes violées. On raconte que les Turcs décapitent leurs victimes et envoient les têtes au sultan.

Extrait du poème de V. Hugo « l'enfant grec » tiré du recueil Les Orientales.

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Victor Hugo oppose dans son poème l'innocence des Grecs et la beauté de Chios à la barbarie des
Turcs. Chant lexical de la destruction. Solitude et tristesse de l'enfant. Chios avant le massacre
était un paradis.
// entre l'enfant du tableau qui tête sa mère morte et l'enfant du poète.

Réponse exo. Les artistes mettent donc leur talent au service des insurgés grecs et de leur
combat pour l'indépendance. Les romantiques en particulier qui exaltent les sentiments et la
passion pour émouvoir le public et dénoncer les violences. L'art est politisé. Ainsi ,des volontaires
européens partent combattre aux côtés des Grecs.

Metternich s'oppose toutefois à une intervention de la Ste Alliance par peur de bouleverser
l'équilibre européen. Mais, poussés par leurs opinions publiques qui souhaitent une intervention
armée, la Russie, le RU et la France soutiennent militairement l'indépendance de la Grèce contre
l'empire ottoman jusqu'à sa victoire en 1830.

Des mouvements nationaux se développent ainsi dans de nombreux pays européens comme en
Belgique qui devient également un état en 1830, ou en Pologne et en Italie où ils ne rencontrent
pas le succès attendu mais sont écrasés par des états autoritaires (Russie et Autriche).

[Lire doc 5 P. 71
A quels événements récents ce texte fait-il écho ? ]

// Pologne / Ukraine.

B) Le combat pour les libertés et la circulation des idées en Europe.

Malgré la répression et la censure, les idéaux libéraux et nationaux se développent donc

dans toute l' Europe. Les peuples aspirent à plus de libertés et de droits, en particulier
politiques. Ils s’inspirent des philosophes des Lumières et de idéaux de 1789 et du
fonctionnement politique du Royaume-Uni. L’unité ou l’indépendance de nations divisées ou
dominées restent également au cœur des préoccupations (sentiment national).
Libéraux et patriotes s’organisent pour faire triompher les idées nouvelles. Ex : les Carbonari
(sociétés secrètes italiennes) ou le mouvement de la Jeune Italie fondé par Guiseppe Mazzini.
La révolution est souvent vue comme la solution pour abattre l'ordre ancien. Les opposants exilés
se regroupent et s'encouragent par exemple en France.

Voir tableau 2 P. 72 exil politique en France.

III- Les révolutions en France et en Europe : la remise en cause de l'ordre

des princes.

A) février 1848 : L'exemple français.

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Les Poires de Daumier reflétent la détérioration de la popularité de Louis-Philippe Ier.

En France la monarchie de juillet devient de plus en plus conservatrice et afin de faire taire l'
opposition notamment républicaine, le gouvernement fait interdire la campagne de banquets en
1847-1848. 70 banquets ont été organisés dans toute la France réunissant environ 17000
personnes. Ils permettent aux opposants au régime de se regrouper car les réunions politiques de
plus de 20 personnes sont interdites. Suite à l'interdiction d'un banquet républicain dans Paris, la
révolution éclate favorisée également par une grave crise économique et sociale (succession de
mauvaises récoltes, augmentation des prix et du chômage). Louis-Philippe est renversé et la IIème
République proclamée. C'est la 3ème révolution en France en l'espace de 60 ans.

B) Le printemps des peuples européens.

En t'appuyant sur la carte, explique cette expression de « printemps des peuples » .

ptps = réveil.

Doc 1 P. 74 carte

Il s'agit d'une succession de mouvements révolutionnaires partis de France puis de Vienne

(Autriche), et qui s'étendent à Berlin et Budapest (Autriche). Les nations tchèques, polonaises ou
Hongroises réclement des libertés civiques et davantage d'autonomie. Les villes s'embrasent et
se couvrent de barricades. Plusieurs états adoptent des constitutions comme la Prusse ou le
royaume de Piémont-Sardaigne (Italie). Mais hormis en France où la Révolution est un succès la
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réression réactionnaire écrase les différents mouvements révolutionnaires. Ces derniers ne sont
pas coordonnés et restent dispersés et isolés. Toutefois, les idées de nation et de liberté se sont
encore affirmées.

Conclusion : L'Europe de la 1ère moitié du XIXème siècle connaît donc un affrontement idéologique et
politique entre les libéraux qui s'appuient sur les principes de 1789 et les conservateurs voire réactionnaires
qui souhaitent un retour à l'Ancien Régime. Si le Congrès de Vienne apporte une certaine stabilité à l'Europe,
les aspirations libérales et nationales ne sont pas prises en compte et cet « ordre europeéen » débouche
finalement sur l'embrasement du « printemps des peuples » en 1848.

évaluation : 2P. 79 etude de doc