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GRANDS RHETORIQUEURS

Dates
15e siècle

Définition
Mot du 19e siècle pour qualifier ces poètes
pré-renaissants.
Groupe de poètes, proches d’une Cour royale
ou princière qui revendiquent le travail
poétique et non l’inspiration et tentent de
créer une poésie formellement virtuose. Les
Arts de Seconde rhétorique désignent la
poésie, les règles de versification par
opposition à la première rhétorique qui se
rapporte à l’éloquence.
Ils se proposent des contraintes, font des jeux
de mots, flirtent avec l’hermétisme. Cette
vision de la poésie va être condamnée par les
poètes de la Renaissance. Si Clément Marot et
Maurice Scève sont encore dans leur lignage,
les poètes de la Pléiade se pensent en rupture
avec les Grands Rhétoriqueurs et tentent de
revivifier la poésie non en imitant les formes
poétiques médiévales mais en imitant les
formes antiques et italiennes.
Ils produisent une poésie encomiastique (qui
loue leur protecteur).
Elle décline avec la fin de guerre de Cent ans,
l’avènement d’un « réalisme médiéval »
(François Villon), et la centralisation
progressive du pouvoir (Charles VII)

Formes privilégiées
Rondeau, ballade, chant royal, épître
Recherche de la rime riche voire équivoquée
Palindromes, coq-à-l’âne, acrostiches…

Poètes
Jean Molinet
Jean Meschinot
Octavien de Saint-Gelais
Jean Lemaire de Belges
Leonard de Vinci, L’homme de
HUMANISME Vitruve (1490)

Dates
Première moitié XVIe s.

Définition
Mouvement culturel européen lié à la redécouverte de
la culture antique comme modèle de vie, d’écriture, de
pensée que les auteurs tentent de combiner avec la
culture catholique qui a dominé tout le Moyen-Age.
L’homme et non Dieu devient le centre des
préoccupations philosophiques. Pour l’humaniste, la
culture peut parfaire l’homme. Il se caractérise par un
appétit de savoir, une connaissances des langues
anciennes, un nouveau rapport au corps. Il marque le
début des Temps Modernes.

RENAISSANCE
Dates
1453 (chute de Constantinople, invention de
l’imprimerie)-1592 (mort de Montaigne)

Définition
La Renaissance [renascimento] est un mouvement
artistique européen qui commence en Italie parce
Hans Holbein le Jeune,
qu’elle est encore pleine des vestiges de la culture
Les Ambassadeurs
antique. L’essor des cités italiennes, du commerce et du (1533) Vanité en
système bancaire crée de la richesse que des mécènes anamorphose
(notamment les Médicis à Florence) utilisent pour
financer des penseurs et des artistes. La langue italienne
devient la première langue d’art (Dante, Pétrarque,
Boccace). La chute de Constantinople et le déplacement
des savants byzantins permet la redécouverte de
manuscrits anciens. On relit Platon qu’on enseigne
(Marsile Ficin à l’Académie de Florence). L’imprimerie à
partir de 1454 favorise édition, traduction, diffusion des
textes anciens.

Littérature
Pétrarque, Canzoniere (1366)
Pic de la Mirandole, De la dignité de l’homme (1486)
Erasme, Eloge de la folie (1509) Michel-Ange, Fresques de la Chapelle
Thomas More, L’Utopie (1516) Sixtine (1508-12) (1536-41)
Rabelais, Pantagruel (1532), Gargantua (1534)
Machiavel, Le Prince (1532)
Brunelleschi, Dôme de la cathédrale de
Peinture Architecture Florence Santa Maria di Fiore (1436)
Leonard de Vinci Filippo Brunelleschi
Michel-Ange
Sandro Botticelli

Sculpture
Donatello
Michel-Ange
LA PLEIADE
Dates
1549-1575

Définition
Mouvement poétique français rassemblant sept écrivains
protégés par Marguerite de France sœur du roi Henri II, qui
vise la promotion de la langue française comme langue d’art
sur le modèle des Italiens. Les guerres franco-italiennes ont Marguerite de France
fait connaître la Renaissance italienne aux Français.
Pétrarque est le poète florentin à imiter puis dépasser. Le
mouvement s’appelait d’abord « Brigade » avant que
Ronsard ne le renomme « Pléiade » (1553). Ces poètes font
partie de la génération d’élèves qui a été enseigné par les
grands humanistes (Muret et Dorat, spécialistes de latin et
de grec) aux collèges de Boncourt et Coqueret. Ils se
démarquent de la génération de poètes précédents sous
François Ier (Clément Marot) qui étaient encore très
influencés par le Moyen-Age. Ils sont proches du pouvoir
royal ou religieux.

Membres : Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay, Jacques


Peletier, du Mans , Rémi Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de
Tyard, Etienne Jodelle rassemblés autour de l’érudit Jean
Dorat.

Principes :
Faire reculer le « monstre Ignorance » par la diffusion de la
culture antique
Dignité du poète qui vise l’immortalité
Imitation de la poétique antique mais créations originales.
Travail poétique plus que fureur poétique. Connaissance des
Du Bellay
règles de versification.
Enrichissement de la langue française par l’invention de
nouveaux mots et la création de nouveaux chefs d’œuvre en
français.

Œuvres
Du Bellay, Défense et illustration de la langue française suivi
de L’Olive (1549) ; Regrets (1558), Antiquités de Rome (1558)
Ronsard, Les Odes (1550-52) ; Les Amours (1552-78) à
Cassandre, Marie, Hélène ; La Franciade (1572) Ronsard

En marge de ce groupe de poète


rassemblé autour de la Loire et de Paris, se
dessine une « école lyonnaise » brillante :
Maurice Scève, Louise Labé , Pernette du
Guillet
BAROQUE

Dates
Fin XVIe – milieu XVIIe s

Définition
[barocco = perle irrégulière] Mouvement artistique européen lié à la Contre-
Réforme (pensée lors du Concile de Trente 1545-63) qui émerge en temps de crise
(découverte du Nouveau Monde, guerres de religion, révolution copernicienne,
remise en cause des certitudes) et qui privilégie l’émotion violente, l’effet, la
virtuosité formelle, la surcharge. (Alors que la Réforme protestante refuse les
idoles dans les temples et revient à une esthétique et éthique de la sobriété, le
catholicisme pour se démarquer encourage la création artistique comme support
de dévotion et outil d'enseignement et lance une nouvelle vague de construction
et de redécoration d’églises marquées par le luxe, le maniérisme et
l’extravagance).

Thèmes
La vanité (de l’existence, du savoir, de la beauté), l’illusion, le rêve, le surnaturel, la
fragilité, la métamorphose, la théâtralité du monde, la violence.

Forme
Thématiques religieuses, Clair obscur, importance de l’oblique, de la courbe, du
mouvement, structure complexe…

Philippe de Champaigne, Vanité, XVIIe1


Caravage, Tête de Méduse, 1597-8
Littérature
Michel Eyquem de Montaigne, Essais (1580-95)
Agrippa D’Aubigné, Les Tragiques (1616)
William Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été (1595) ; Hamlet (1603); Macbeth (1606)
Jean de Sponde, Poésies (1604)
Cervantès, Don Quichotte (1605-15)
Pierre Corneille, L’Illusion comique (1634)
Pedro Calderon, La Vie est un songe (1635)

Peinture Musique
La Caravage Attention on appelle musique baroque la musique
Georges de La Tour d’une époque plus longue (début XVIIe-milieu
Pierre Paul Rubens XVIIIe) Monteverdi, Opéras ; Jean-Baptiste Lully ;
Rembrandt Jean-Philippe Rameau ; Jean-Sébastien Bach

Architecture et sculpture
Le Bernin L’Extase de Sainte Thérèse (1652) la colonnade de la place Saint Pierre
(Vatican) (1658-67)
JESUITES

Dates
1539-1773-1814-nos jours

Définition
Les jésuites (ou Compagnie de Jésus) est
une société religieuse catholique fondée
par Ignace de Loyola et François Xavier en
1538-39 dont les membres font entre
autres le vœu d’allégeance au pape. Peu
soucieux des honneurs, travaillant « Pour
une plus grande gloire de Dieu » selon
leur devise, cette société est connue pour
sa formation intellectuelle poussée et sa
vocation d’enseignement (création de
collèges, envoi de missionnaires prêchant
la doctrine catholique dans le monde,
publication d’écrits théoriques et
scientifiques).

Littérature
Blaise Pascal, Les Provinciales, 1657 (satire
des jésuites en adoptant un point de vue
janséniste)

JANSENISME
Dates
1640-1713-XIXe siècle

Définition
Doctrine théologique au sein du catholicisme née de la relecture de saint Augustin
(par Cornélius Jansen, Augustinus, 1640) développée en réaction contre les positions
jésuites, le pouvoir du pape et l’absolutisme royal. Elle estime que les actions
humaines même les meilleures ne peuvent garantir l’accès à Dieu et que la grâce
divine est imméritée. Les Jésuites pour leur part estiment que l’homme peut travailler
à son salut. Elle est liée à l’Abbaye de Port-Royal des Champs.
Louis XIV les persécute
car ils critiquent
l’absolutisme royal. La
Bulle Unigenitus de 1713
s’oppose à leurs thèses.

Littérature
Les Pensées, 1670

On peut également voir


des traces de jansénisme
dans les tragédies de
Jean Racine et dans La
Princesse de Clèves de
Madame de Lafayette.
Philippe de Champaigne, Ex Voto, 1662
PRECIOSITE

Dates
1610-1680

Définition
Mouvement intellectuel, social et littéraire né en réaction au règne frustre d’Henri
IV qui s’est développé dans l’élite aristocratique parisienne sous Louis XIII et Louis
XIV et est mort face à la centralisation progressive du pouvoir et de la culture par
Louis XIV. Mode qui cherche le raffinement des mœurs, de la langue française et qui
gravite autour de quelques femmes d’exception qui reçoivent dans leur chambre et
y installent leurs invités sur les « commodités de la conversation » (fauteuils) dans
les « ruelles » (espace entre le lit et le mur) où on discute de littérature, d’amour, de
linguistique et produit des formes littéraires plutôt brèves (sonnet, madrigal,
maximes, fables…). Les « salons » au XVIIIe s. ont pris le relais de la préciosité.
Certains mots et expressions créés par les précieuses sont encore utilisés :
« travestir sa pensée », « billet doux », « briller dans la conversation », « avoir de
l’esprit », « perdre son sérieux », « féliciter », « enthousiasmer », « anonyme »,
« furieusement », « encanailler », « incontestable ».

Les Précieuses
Madame de La Sablière (marquise de Rambouillet). Madame de Lafayette. Madame
de Scudéry.

Ecrivains associés aux salons des précieuses


Paul Scarron, Le Roman comique, 1651-57 ; Jean de La Fontaine, Fables, 1668-1694
Jean Racine, Théâtre, 1664-91 ; La Rochefoucauld, Maximes, 1665 ; Madame de
Sévigné, Lettres, 1671-96

Littérature
Honoré d’Urfé, L’Astrée, 1607-1627, (texte fondateur)
Madeleine de Scudéry, Artamène ou le Grand Cyrus, 1649-1653 ; Clélie ou Histoire
romaine, 1654-1660 (romans héroïques fleuves)
Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, 1678 (testament de la préciosité)

Satire de la préciosité
Molière, Les Précieuses ridicules, 1659 ; Le Misanthrope, 1666

Carte de Tendre, gravée par François Chauveau, 1654


MORALISTES

Dates
1650-1700

Définition
Les moralistes sont un mouvement intellectuel et littéraire de la deuxième moitié
du XVIIe siècle qui s’oppose à l’esthétique née durant la Fronde (révolte de
l’aristocratie contre le jeune roi). Dans cette nouvelle vision de l’homme, on y détruit
le mythe de l’héroïsme romanesque. Le moraliste est un écrivain qui propose des
réflexions sur les mœurs (les usages et les coutumes humaines, les caractères et les
façons de vivre). Il regarde l’homme tel qu’il est, et sa vision de l’homme et de la
société est plutôt pessimiste. Il vit le plus souvent à la cour du Roi où il peut observer
les défauts humains mais il peut aussi être un solitaire. La forme des textes est
plutôt courte, voire fragmentaire.

Littérature
Michel Eyquem de Montaigne, Essais, 1580-1592 (texte fondateur de l’écriture
moraliste)

François de La Rochefoucauld, Maximes et réflexions morales, 1664


Jean de La Fontaine, Fables, 1668-94
Blaise Pascal, Pensées, 1670
Jacques Bénigne Bossuet, Sermons et oraisons funèbres, 1656-1687
Jean de La Bruyère, Caractères ou mœurs de ce siècle, 1688-94

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Mémoires, (1739-49), 1829-30 (héritage des


moralistes)

André Le Grand, 1806,


d’après Charles Le Brun, Deux
têtes de lions et trois têtes
d'hommes en relation avec le
lion, vers 1670
CLASSICISME
Dates Le mot : utilisé la première fois
1660-1685 par Stendhal en 1817 pour l’opposer au
romantisme.
Définition
Mouvement artistique qui développe une
esthétique fondée sur la recherche de la
perfection, et de la raison (lucidité et
analyse) et imagine l’idéal social de
l’«honnête homme » (politesse, culture,
humilité, raison, tempérance, respect des
règles, capacité à s'adapter à son
entourage). Il est lié au processus de
centralisation du pouvoir et des arts sous
Louis XIII et Louis XIV où les savants
(notamment de l’Académie) codifient les
règles du beau imitées des codes
esthétiques de l’Antiquité gréco-romaine Château de Versailles en 1668
(que l’on retrouve dans La Poétique
d’Aristote et l’Art poétique d’Horace). Ces
règles privilégient l'équilibre, la mesure et
la vraisemblance, aspects rassemblés
derrière le terme « naturel ».

Littérature
La Fontaine, La Bruyère, La Rochefoucauld,
Bossuet, Pascal, Racine, Molière, Mme de
Lafayette

Peinture
Nicolas Poussin, Charles Le Brun, Philippe
de Champaigne

Architecture
Louis Le Vau, Jules Hardouin-Mansart
Nicolas Poussin, Et in Arcadia ego,
Musique 1637-38
Jean-Baptiste Lully

Gérard Corbiau, Le Roi danse, 2000


NEO-CLASSICISME

Dates
1750-1890 (déclin à partir de 1810)

Définition
Mouvement artistique (peinture, sculpture, architecture) influencé par la
redécouverte des ruines d’Herculanum et de Pompéi. Les Beaux-Arts et les arts
décoratifs puisent leur inspiration dans l’Antiquité gréco-romaine (thèmes, mythes,
formes). Ses théoriciens sont des érudits de l’Antiquité et des archéologues. Au
départ, le néo-classicisme est lié à l’esprit à l’époque des Lumières : rigueur,
proportion, dimension philosophique des sujets. Il s’insurge contre les
extravagances du goût baroque prolongé dans le style rococo (sous Louis XV) et se
prolongera dans le style Empire sous Napoléon. Il va devenir par la suite le symbole
du conservatisme, lié à l’art officiel, à l’Académie des Beaux-Arts, contre lequel se
sont développés d’autres mouvements : le romantisme, le symbolisme,
l’impressionnisme…

Peinture
Jacques-Louis David
Jean-Auguste Dominique Ingres

Sculpture
Edmé Bouchardon
Antonio Canova

Jean-Auguste Dominique Ingres,


Œdipe et le Sphynx, 1808-1827
LES LUMIERES
Dates
(1715-1789, de la mort de Louis XIV à la Révolution)

Définition
Mouvement intellectuel européen qui se propose de lutter
contre l’obscurantisme (superstition, intolérance, abus de
pouvoir des religions et des rois, injustice sociale) en faisant
la promotion des sciences, de la philosophie, des
connaissances. Ce mouvement est lié à la circulation des
écrits à l’échelle européenne, au développement du
périodique, à la multiplication des cafés, lieu de discussion et
aux salons où une riche aristocrate protégeait un philosophe
et organisait des réunions hebdomadaires avec d’autres
penseurs et artistes.
Il est lié aux découvertes scientifiques de Newton, à la
philosophie empirique anglaise. Il a pour conséquence la
montée de l’athéisme et du relativisme, du libertinage de
pensée et de mœurs.

« Les Lumières c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est
lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son
entendement sans la conduite d’un autre. […] Aie le courage de te servir de
ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières. ». Emmanuel Kant,
Qu’est-ce que les Lumières
« Si je renonce à ma raison, je n'ai plus de guide [...]. Égaré dans une forêt Diderot et
immense pendant la nuit, je n'ai qu'une petite lumière pour me conduire. » d’Alembert,
Diderot L’Encyclopédie, 1751-
1772
Les philosophes : Montesquieu, De l’Esprit des lois ; Voltaire,
Dictionnaire philosophique portatif ; Traité sur la tolérance ;
Candide ; Zadig ; Micromégas ; Diderot, Supplément au
voyage de Bougainville ; Le Neveu de Rameau ; Rousseau,
Discours sur les origines et les fondements des inégalités
entres les hommes ; Emile ou de l’éducation ; Le Contrat
social
Les romanciers : Montesquieu, Les Lettres persanes ;
Crébillon fils, Les Egarements du cœurs et de l’esprit ; Abbé
Prévost, Manon Lescaut, Rousseau, La Nouvelle Héloïse ;
Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses ; Sade, Justine
ou les malheurs de la vertu
Les dramaturges : Marivaux, L’Ile des esclaves ; La Double
inconstance ; Beaumarchais, Le Mariage de Figaro
Les scientifiques : Newton, Emilie du Châtelet, Buffon,
Lavoisier

Peinture
Watteau, Embarquement pour Cythère (1717)
Fragonard, Le Verrou (1774-78)

Musique
La Querelle des Bouffons (qui oppose le style italien et le
style français). Fin de la musique baroque, début de la
musique classique : Haendel, Bach, Mozart
ROMANTISME

Dates
Préromantisme : fin XVIIIe. Rousseau, Goethe
Romantisme : XIXe s premier tiers. Chateaubriand. Lamartine.
Triomphe : 1830 Hugo. Musset
Déclin : 1840-50 Nerval

Définition
Mouvement artistique (peinture, sculpture, littérature, musique) qui, à l’origine
chrétien, met au premier plan l’individu, la sensibilité lyrique, le rêve, la nature, le
surnaturel, le Divin et l’Histoire. Il est né en réaction contre le rationalisme des
Lumières et contre le goût classique/néoclassique français. L’art devient la nouvelle
religion et l’artiste l’intermédiaire privilégié pour entrer en résonance avec le divin
présent dans le monde qui l’entoure. L’artiste romantique se voit comme un
prophète. Il n’imite plus les formes artistiques définies par la tradition. Il en invente
de nouvelles. Le romantique veut également s’engager dans son époque et défend
des causes sociales, politiques, historiques.

Peinture
Caspar Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818
Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple, 1830

Musique
Hector Berlioz, Symphonie fantastique, 1830

Littérature
Goethe, Les Souffrances du jeune Werther, 1774, Faust, 1808-32
Chateaubriand, Génie du christianisme, 1802, Mémoires d’outre-tombe, 1849-50
(posthume)
Germaine de Staël, De l’Allemagne, 1813
Lamartine, Méditations poétiques, 1820
Hugo, Les Rayons et les ombres, 1830, Hernani, 1830, Notre Dame de Paris, 1831, Les
Contemplations, 1856
REALISME

Dates
1830-1885

Définition
Mouvement artistique qui cherche à représenter minutieusement le réel, les détails,
la vérité psychologique et sociologique. Il repose sur une forte documentation,
refuse l’idéalisme. Il représente tout, y compris la laideur (physique et morale). Il est
influencé par les découvertes scientifiques

Peinture
Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, 1849-1850

Littérature
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830, La Chartreuse de Parme, 1839
Balzac, La Comédie Humaine dont Le Père Goriot, 1834
Flaubert, Madame Bovary, 1856, L’Education sentimentale, 1869
Zola, Le cycle des Rougon-Macquart dont L’Assommoir, 1877, Germinal, 1885
Maupassant, Bel-Ami, 1885

Les réalismes
Balzac : être l’historien de la Restauration, et de la société bourgeoise. Faire une étude des espèces
sociales comme si elles étaient des espèces animales. Influence des biologistes Geoffrey Saint-
Hilaire et Cuvier. Théorie de l’influence du milieu sur l’individu. Volonté de parler des hommes des
femmes, des choses, de montrer le rôle de l’argent dans la société et du mérite personnel. Balzac a
été révolutionnaire, admiratif de Napoléon puis légitimiste
Stendhal : montrer l’influence du mythe napoléonien sur la génération de 1830. Regard ironique de
la narration posé sur le héros.
Flaubert : décrire le réel de manière documentée. Ironie de l’auteur à l’égard de son romantisme
de jeunesse, nihilisme généralisé, idée que la société est bête. La seule valeur qui demeure est le
Beau. Le texte doit être travaillé comme œuvre d’art. Il n’y a pas qu’un style mais des moments de
style.
Zola : devenir l’historien d’une famille sous le second Empire. Le roman développe une vision
socialiste de la société pour éduquer le lecteur bourgeois à la misère et éviter la révolution. Il
adapte les théories de l’hérédité de Prosper Lucas de Claude Bernard et celles de l’influence du
milieu sur l’individu de Charles Darwin. Mais il fait aussi accéder le roman au mythique, à l’épique.
Son réalisme s’appelle NATURALISME (= physiologique, médical, scientifique)
Maupassant : est influencé par le travail sur le style de Flaubert, mais approfondit la dimension
psychologique des personnages (folie, pathologie, peurs) qui annoncent les travaux de Freud.
La fin du réalisme-naturalisme est le DECADENTISME : une sensibilité fin de siècle provoquée par la
chute du 2nd Empire, la défaite de la Guerre franco-prussienne, la Commune. Rejet du naturalisme,
crise du roman et du personnage. Vers le raffinement esthétique et le dandysme.
PARNASSE
Date
2e moitié du 19e siècle. 1866-1876

Définition
Nom nommé par les détracteurs des poètes rassemblés par Alphonse Lemerre.

Mouvement poétique de la seconde moitié du 19e siècle, particulièrement lié à la publication


du Parnasse contemporain (1866-1876).
Dans l’Antiquité grecque, le Parnasse est la montagne d’Apollon, le la montagne des Muses. Il
désigne la poésie. Il correspond à une réaction au lyrisme romantisme et à la doctrine du
poète prophète engagé politiquement et socialement. Les Parnassiens valorisent le refus de la
subjectivité, le travail de la forme. Les thèmes de la sculpture, de l’orfèvrerie, la recherche de
l’expression parfaite, d’un lexique précieux, l’inspiration de l’antiquité gréco-romaine
caratérisent les poèmes parnassiens. « sculte, limte, cisèle ».

Alors qu’il soutient le romantisme de Victor Hugo, Théophile Gautier dans sa préface à
Mademoiselle Maupin (1835) revendique déjà « l’art pour l’art ».
« Rien de ce qui est beau n’est indispensable à la vie. »« Il n’y a de vraiment beau que ce qui
ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et
ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. »
Il publie Emaux et Camées (1852) qui inspire à son tour Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
(1857) dédiées à Gautier « le poète impeccable ».

Baudelaire qui est encore tourné vers le monde extérieur (il chante la ville, l’ailleurs) inspire
une nouvelle génération de poètes qui se détournent du monde extérieur.

Dans le Parnasse contemporain sont publiés Baudelaire, Verlaine, Mallarmé. Rimbaud lit les
recueils mais n’y est pas publié.

Les principaux poètes parnassiens


Leconte de Lisle, Poèmes antiques (1852) ; Poèmes barbares (1862) ; Poèmes tragiques (1884)
José-Maria de Heredia, Trophées (1893)
SYMBOLISME

Dates
1870-1900
Mot de Jean Moréas. « du grec sumbolon, « objet
coupé en deux constituant un signe de
reconnaissance que les porteurs pouvaient
assembler »

Définition
Mouvement poétique héritier de Baudelaire, Les
Fleurs du Mal ; Spleen de Paris (cf
« Correspondances » : « forêt de symboles ») qui
cherche dans le monde des symboles à décrypter.
Il est héritier du romantisme. Mais alors que les
romantiques trouvaient, derrière la nature, une
surnature, Dieu, le divin, les symbolistes ne le
trouvent pas, voire trouvent le néant. Le monde Gustave Moreau, Orphée, 1865
est réduit à un réseau de symboles plus ou moins
lisibles que le poète (et son lecteur) tentent de
décoder. Les symbolistes revendiquent comme les
Parnassiens le travail comme source de leur
inspiration. Ils développent une poésie fondée sur
les sens et le mystère du monde.

Ecrivains
Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, Les
Chants de Maldoror (1869)
Arthur Rimbaud, Lettres « du Voyant » (1871);
Une saison en enfer (1873) ; Illuminations (1886)
Charles Cros, Le Coffret de Santal (1873)
Tristan Corbière, Les Amours jaunes (1873)
Jules Laforgue, Complaintes (1880-85)
Stéphane Mallarmé, Poésies (1899) ; Divagations Henri Fantin-Latour, Un coin
(1897) ; Un coup de dés jamais n’abolira le hasard de table, 1872
(1897)

POETES MAUDITS
Dates
2e moitié du 19e siècle
Expression d’Alfred de Vigny "la race toujours maudite par les puissants de la terre" (1832). « le
poète maudit » devient un concept suite à la parution d’une anthologie de poésie recueillie par Paul
Verlaine (1884)

Définition
Le concept de “poète maudit” correspond à une sociologie du poète, à une pose de l’artiste, qui à la
différence du poète prophète de Victor Hugo ou du poète dans “sa tour d’ivoire” de Gérard de
Nerval est un artiste mal aimé, bohème, pauvre, souvent alcoolique (absinthe) ou drogue (opium,
haschisch), voire fou. Les poètes maudits sont liés à une conception post-romantique de la beauté
liée au mal, à la décadence, voire à la laideur.

Les poètes
A la suite de Charles Baudelaire
Arthur Rimbaud
Tristan Corbière
Stéphane Mallarmé
Marceline Desbordes-Valmore
Villiers de l’Isle-Adam
Paul Verlaine
IMPRESSIONNISME Claude Monet,
Impression au soleil
Dates : 1860-1910 levant, 1872

Définition
Mouvement artistique (pictural, musical et littéraire) qui, à la suite des
découvertes scientifiques sur le spectre lumineux fait de la lumière le sujet
principal de la peinture. Les peintres sortent des ateliers pour peindre en plein air.
Les formats diminuent en taille pour être transportables. Les touches décomposent
l’effet de lumière sur les paysages et les personnages. Les rives de la Seine sont un
lieu privilégiés ainsi que les guinguettes.

Peintres
Auguste Renoir, Bal du moulin de la Galette, 1876
Littérature
Proust, A la recherche du temps perdu, 1913-1927
Musique Claude Monet, Série de la
Claude Debussy, Préludes, 1910 cathédrale de Rouen, 1892-1894

EXPRESSIONNISME
Peintres
Dates Vincent Van Gogh, Champ de blés et
1890 à 1930 corbeaux, 1890
Edward Much, Le Cri, 1893
Définition
Mouvement pictural en réaction à l’impressionnisme. Extériorisation des sentiments
intérieurs dans le monde extérieur. Impression de paysage torturé. Attaque de la
notion de réalité. Couleurs agressives, lignes acérées. Vers l’abstraction. Après la 1 ère
GM, le mouvement se développe en Allemagne.
SURREALISME

Dates
1924-1970
Apogée : 1920-1940

Définition Max Ernst, La Tentation de Saint Antoine, 1945

Mouvement artistique (peinture, photographie, cinéma, littérature) influencé par les


thèses de Freud et de Jung sur l’inconscient qui cherche à libérer l’inconscient, ouvrir
la porte au rêve, au collage, au lapsus, à l’automatisme, au hasard, au désir, à la folie.
« Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de
toute préoccupation esthétique ou morale ». Mouvement engagé, antibourgeois,
dont les artistes pendant un temps ont été proches du communisme.

Peinture
Giorgio di Chirico,
René Magritte
Salvator Dali
Max Ernst

Photographie
Man Ray, Le Violon d’Ingres, 1924

Cinéma
Luis Bunuel, Un chien andalou, 1929
Luis Bunuel, Un chien andalou, 1929
Littérature
André Breton, Premier manifeste du surréalisme, 1924, Nadja, 1928
Louis Aragon, Les Yeux d’Elsa, 1942
Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926 ; avec Man Ray, Les Mains libres, 1937
Robert Desnos, Corps et biens, 1930
LITTÉRATURE DE L’ENTRE-DEUX GUERRES

Dates
1919-1939
Le monde de l’édition est à son zénith. « L'ère des 100 000 est ouverte ! » disait
Grasset. Les prix littéraires sont créés. Les maisons d’édition s’organisent de
manière plus commerciale, la presse littéraire apparaît. Le livre devient objet de
publicité. On commercialise les choses de l’esprit.
On peut distinguer dans l’entre-deux guerres deux périodes : jusqu’en 1929 et
après 1929.
Fortement marquée par la première Guerre Mondiale, une bonne partie de la
production romanesque est consacrée à la guerre, soit dans une dimension
autobiographique soit historique. La littérature tente de prendre distance par
rapport à la Grande Guerre grâce au cosmopolitisme et aux expériences
surréalistes. Parallèlement à cela, le roman naturaliste continue à être le point de
référence. On écrit des sagas. L’œuvre-phare de cette première période est A la
Recherche du temps perdu (1913-1927) de Marcel Proust qui est à la fois une
réflexion réaliste sur les changements sociaux que la guerre a créés et sur la nature
du moi et la conscience.
Cependant la crise économique commencée en 1929 génère une littérature
critique, désabusée dont la figure la plus marquante est Louis-Ferdinand Céline,
avec Voyage au bout de la nuit (1932). Cette deuxième période est marquée par
l’évolution de la littérature française vers l’héroïsme et l’engagement dont La
Condition humaine (1933) d’André Malraux est le roman-phare.
Il n’y a pas vraiment de courant ou d’école littéraire, la littérature est foisonnante,
mais on peut distinguer plusieurs tendances :

Le roman
- les romanciers psychologiques qui mettent l’homme au centre : les oeuvres de Marcel
Proust et d’André Gide.
- les romanciers qui s’intéressent à la société et aux conflits idéologiques : les romans
de Roger Martin du Gard, Georges Duhamel, Jules Romains et André Maurois. (ce sont
souvent des romans-fleuves).
- Les romanciers populistes avec Eugène Dabit et Louis Guilloux.
- les romanciers qui s’intéressent au cosmopolitisme ou à l’imaginaire : Paul Morand et
Pierre Mac-Orlan.
- Les romans qui mettent en scène la vie spirituelle : les romans de François
Mauriac, Georges Bernanos et Julien Green.
- Les romans qui mettent en scène la grandeur humaine : les romans basée sur l’orgueil
chez Henri de Montherlant, basée sur l’acceptation chez Antoine de Saint Exupéry et sur la
révolte chez André Malraux.
- Les romans qui mettent en scène l’amour pour la nature dans l’oeuvre de Colette ou de
Jean Giono.
La poésie
- On peut observer une tension entre l’héritage de Mallarmé et de Rimbaud et l’influence des
surréalistes (Paul Valéry, Claudel, Segalen).
Le théâtre
- On peut voir un retour aux mythes antiques qui servent de parabole à des problématiques
contemporaines (Jean Giraudoux, Jean Anouilh).
- La psychanalyse influence les dramaturges (Jean Anouilh, Jean Cocteau).
- Le théâtre de boulevard continue d’influencer le théâtre d’auteur. (Jules Romain)
- Le théâtre peut avoir également une dimension poétique : (Claudel, Giraudoux)
FLUX DE CONSCIENCE

Dates
1920-1980

Définition
Esthétique dominante dans la littérature anglaise des années 1920 influencée par les
travaux en philosophie de Bergson sur la conscience (Essai sur les données
immédiates de la conscience, 1889) et de William James en psychologie (Précis de
Psychologie, 1909).
Ecriture de la voix intérieure, de la perception, de la sensation, syntaxe qui mime une
pensée en construction, radicalisation de la notion de focalisation interne, échanges
entre le monde intérieur et le monde extérieur.

Les auteurs
Marcel Proust, A la recherche du temps
perdu (1913-1927) dont Du côté de chez
Swann, 1913 (précurseur)
James Joyce, Ulysses, 1922
Virginia Woolf, Mrs Dalloway, 1925, Les
Vagues (1931)
William Faulkner, Le Bruit et la fureur, 1929
Samuel Beckett, L’Innommable, 1953
Claude Simon, L’Acacia, 1989

NOUVEAU ROMAN
Edward Munch, Le Cri, 1893
Dates
Après la deuxième Guerre Mondiale. 1950-1980

Définition
Label créé par un journaliste à propos des écrivains des Editions de Minuit qui
remettent en cause les codes du roman réaliste (XIXe s) : destruction du personnage,
perturbations de la narration, de l’espace et du temps dans le récit.

Les auteurs
Samuel Beckett, Molloy, Malone meurt, L’Innommable, 1951-53
Nathalie Sarraute, Tropismes, 1939, L’Ere du soupçon, 1956 Les Fruits d’or, 1963
Alain Robbe-Grillet, Les Gommes, 1953
Michel Butor, La Modification, 1957, La Jalousie, 1957
Claude Simon, La Route des Flandres, 1960, L’Acacia, 1989
Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein, 1964, L’Amant, 1984

René Magritte, La Trahison des images,


1928-29
EXISTENTIALISME

Dates
Très à la mode entre 1945 et 1955. à Saint Germain des Prés (rive gauche parisienne).

Définition
Courant philosophique et littéraire qui pense que l’action humaine n’est déterminée ni par
Dieu, ni par la morale. Chaque individu est un être unique, maître de ses actes et de son avenir,
et décide de ses valeurs morales. L’humain n’est d’abord rien. Il existe et devient (en allemand,
le da-sein : être là) « L’existence précède l’essence ». Jean-Paul Sartre ; « On ne nait pas femme
on le devient » Simone de Beauvoir. Certains philosophes du XIXe s ont préparé la voie de ce
courant, par exemple Kierkegaard. Mais c’est la phénoménologie allemande (Husserl et
Heidegger) qui importée par Sartre donne naissance à l’existentialisme français.
L’existentialisme est liée à la figure de l’intellectuel : « « personnes qui ayant acquis quelque
notoriété par des travaux qui relèvent de l’intelligence abusent de cette notoriété pour sortir de
leur domaine et se mêler de ce qui ne les regarde pas » (Sartre) « L’écrivain est en situation
dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. » (Sartre).
Puisque nous sommes fondamentalement libres, nous sommes déjà « embarqués » (Pascal) et
nous ne pouvons pas rester neutres.
S’il est un mouvement philosophique, l’existentialisme
Permet également de produire des œuvres littéraires :
roman, théâtre engagé.
Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938 (livre précurseur), Jean-
Paul Sartre, L’Existentialisme est un humanisme, 1946
(définition de l’existentialisme)
Huis-clos (1944), Les Mains Sales (1948) (théâtre
existentialiste)
Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe, L’Etranger (1942) ;
Caligula (1944), Les Justes (1949), L’Homme révolté (1951)
Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe, 1949

L’ABSURDE
Définition
Concept philosophique et littéraire. La littérature de l'absurde est née pendant la Seconde
Guerre mondiale. Elle illustre une crise de l’humanisme, l’inquiétude de l'Homme qui ne
comprend plus le sens du monde et se perçoit comme étranger.
On peut distinguer la philosophie de l’absurde dont le chef de file est Albert Camus
(L’Etranger, le Mythe de Sisyphe, Caligula) qu’il va dépasser par la notion de révolte (L’Homme
révolté, Les Justes, La Peste) puis par le cycle de l’amour, resté inachevé.
Le théâtre de l’absurde relie les œuvres différentes de Ionesco, Beckett, Adamov, et dans
une certaine mesure Genet. Ces pièces de théâtre ont en commun de proposer une vision
tragique de l’homme mais de mélanger les tons. Le terme a été créé par l’écrivain Martin
Esslin puis a été repris par les auteurs eux-mêmes.
Eugène Ionesco montre l’absurdité du monde par une faillite du langage, de la logique et des
principes humanistes.
Samuel Beckett s’intéresse au vide laissé par Dieu dans le monde et aux raisons d’exister
malgré tout. Il préfère le terme de « théâtre de l’épuisement ».
Arthur Adamov est influencé par le surréalisme et le théâtre de Brecht (d’influence
marxiste).
Jean Genet tente de créer un théâtre violent et polémique. Il met en scène des personnages
qui incarnent le Mal et sont en quête de rédemption, de sainteté.
OULIPO

Dates
1960-aujourd’hui

Définition
Oulipo est un acronyme : Ouvroir de Littérature Potentielle. Il désigne une association fondée
en 1960 par Raymond Queneau (écrivain) et François le Lionnais (mathématicien) groupe
international d’écrivains et de mathématiciens qui tentent de proposer une nouvelle
rhétorique (de nouvelles contraintes formelles) permettant de créer de la littérature.
L’association existe toujours et est rattachée au Collège de pataphysique (héritière de
l’iconoclasme d’Alfred Jarry). Les Oulipiens se pensent héritiers de la démarche des
troubadours, des Grands Rhétoriqueurs (15e siècle), de Raymond Roussel (Impressions
d’Afrique), la rhétorique du groupe μ (groupe belge qui essaie de réinventer la sémiotique)… Ils
sont en réaction avec la démarche surréaliste qui semble asservir la création à une impulsion
inconsciente, avatar de l’inspiration antique. « L’Oulipo c’est l’anti-hasard »

Contraintes
Méthode S+x ; littérature combinatoire ; poèmes géométriques ; lipogramme ; filigrane

Membres
Raymond Queneau (poète et mathématicien), Cent mille milliards de poèmes (1960)
Italo Calvino, Si par une nuit d’hiver un voyageur (1979)
Georges Perec (écrivain et mathématicien), La Disparition (roman sans e) (1969) ; Les
Revenentes (roman qu’avec des e) (1972); La Vie mode d’emploi (1978) (roman construit
suivant la polygraphie du cavalier)
Jacques Roubaud (poète et mathématicien), ; E (1967) (recueil poétique en forme de jeu de go)
Les Animaux de tout le monde (1983) (bestiaire); Quelque chose noir (1986) (recueil sur la mort
se sa femme imitant la sextine médiévale)
STRUCTURALISME

Dates
1950-1980

Définition
Mouvement français d’idées pluridisciplinaire en réaction avec la critique
historique et qui a tenté de refonder les sciences humaines suivant des principes
issus de la linguistique de Ferdinand de Saussure. Sachant que l’homme est un
être de langage, que l’étude de l’homme doit en passer par le langage et que le
langage est un espace structuré, distinct du monde réel, il est possible de fonder
les sciences de l’homme sur des structures non historiques (synchoniques).

Les grandes figures du structuralisme


Ethnologie, Anthropologie : Claude Lévi-Strauss
Psychanalyse : Jacques Lacan
Littérature : Roland Barthes
Philosophique : Michel Foucault, Jacques Derrida
Sociologie : Pierre Bourdieu
Histoire : Jean-Pierre Vernant
Sémiotique : Tzvetan Todorov ; Greimas
Linguistique : Roman Jakobson
POST-MODERNITE

Dates
Concept employé dès les années 1950.

Définition
Concept philosophique anglais popularisé en France par le penseur Jean-François
Lyotard (La condition postmoderne. Rapport sur le savoir (1979)) qui tente de décrire
la situation intellectuelle (philosophique, politique, sociale) après l’effondrement des
grandes idéologies politiques, l’impression de fin de progrès historique, de fin de
l’Histoire, de désenchantement du monde, la perte des repères culturels et religieux.
L’équivalent en art serait le post-modernisme.

C’est « l’état de la culture après les transformations qui ont affecté les règles des jeux
de la science, de la littérature et des arts à partir de la fin du XIXème siècle »
La post-modernité s’oppose à la modernité née à l’époque des Lumières (XVIIIe
siècle) où des méta-récits tentaient de donner une explication totalisante de
l’histoire humaine, de son expérience et de son savoir. (L’Encyclopédie ; Rousseau ;
Kant ; Hegel ; le capitalisme ; le socialisme…) La modernité reposait sur la notion de
raison et d’un sujet se sentant responsable de lui-même et de la société.

Caractéristiques
Mort du sujet (hétérogénéité des genres et des discours, nouvelles visions du temps,
de l’espace et des personnages). Fragmentation de l’individu qui possède plusieurs
masques. Mort des méta-récits : méfiance à l’égard des discours, du langage ; ironie
permanente, citation, sample, pastiche, hybridité, polyphonie, traduction,
relativisme idéologique.

Littérature post-moderne
Samuel Beckett est considéré comme l’écrivain du passage du modernisme au
postmodernisme.
Beat generation (Jack Kerouac, William S. Burroughs, Allen Ginsberg)
Réalisme magique (Jorge Luis Borgès, Gabriel García Márquez)

Plus récemment, Heiner Müller, Richard Brautigan, Don DeLillo, Paul Auster, Bret
Easton Ellis
LITTÉRATURE CONTEMPORAINE : « RÉPARER LE
MONDE », L’ECRIVAIN EMPATHIQUE

Description
La littérature contemporaine remplit le vide laissé par l’Eglise, les partis politiques, les syndicats.
Elle a une dimension démocratique. Le je de l’écrivain inscrit l’acte d’écrire dans le champ
politique et social.
L’écrivain contemporain va dans les hôpitaux et les prisons. Il reçoit des lettres de lecteurs qui lui
expliquent comment le roman qu’il a écrit les a aidés par exemple à surmonter un deuil. Le roman
fait partie de la culture du care et du développement personnel.
L’écrivain contemporain est empathique. L’empathie c’est le post-politique. Ne pouvant rien faire,
on peut souffrir avec, à distance. Cependant, on peut se demander si cette littérature peut encore
changer le monde ou si elle n’est pas le signe d’une défaite.
La littérature contemporaine se libère d’une certaine idée de la littérature : la littérature comme
religion (romantisme), la littérature formaliste (créée par Flaubert et recréée par le Nouveau
Roman). Elle se libère aussi d’une certaine conception de l’écrivain (pour être engagé, il ne doit
pas écrire contre, comme les existentialistes, les « intellectuels », mais dans, avec).
La littérature contemporaine incarne le retour d’un idéal humaniste qui avait été mis à mal par la
2e GM et la Shoah et s’insurge contre certaines visions réductrices de la littérature de l’après-guerre
comme celle de Georges Bataille, « la littérature doit avoir un rapport essentiel au mal » ou celle de
Maurice Blanchot, la littérature doit être « l’absolu du silence ».
Avant on opposait écrivain et écrivant : celui qui sert la littérature et celui qui s’en sert. Aujourd’hui
la séparation est moins nette. On mélange esthétique et éthique. L’écrivain sort de son élitisme.

Formes
Intérêt pour l’autobiographie, l’autofiction, la biographie inventive. Intérêt pour l’individu. Goût
pour la non-fiction, l’enquête. C’est une littérature du terrain qui investit les lieux. Intérêt pour le
fait divers, la question historique brûlante. L’écrivain veut intervenir.
Il s’agit de rendre des identités plurielles par des formes littéraires exigeantes. L’écrivain ne dit plus
seulement « je » mais « nous ».

Auteurs
Œuvre fondatrice: Pierre Michon, Les Vies minuscules, 1984
Emmanuel Carrère
Annie Ernaux
François Bon
Jean Rouault
Patrick Deville
Patrick Modiano
Maylis de Kerangal et le Collectif des Incultes
Les édition de Minuit sont le symbole historique de la littérature formaliste du Nouveau Roman.
Eric Chevillard en est l’un des derniers représentants. Jean Echenoz au contraire s’est converti à
cette esthétique de l’empathie.
Le contre-modèle : Michel Houellebecq (qui est l’opposé de l’empathie, mais qui en bâtissant des
dystopies participe lui aussi à sa manière de la construction sociale, en nous indiquant les pièges
dans lesquels ne pas tomber)
LE THÉÂTRE CONTEMPORAIN FRANÇAIS
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles formes d'écriture et d'expression théâtrales
voient le jour, notamment avec le soutien financier de structures nationales. En France, les
décentralisateurs (Jacques Copeau, Louis Jouvet, Jean Vilar) ont permis la création du Festival
d’Avignon, la redéfinition de la mission du TNP (Théâtre National Populaire), de scènes
nationales et régionales, et le financement de nombreuses œuvres théâtrales.
Il existe toujours des dramaturges d’envergure (en France, Marguerite Duras, Bernard-Marie
Koltès… ; en Angleterre, Harold Pinter, Sarah Kane ; en Allemagne, Peter Handke, Thomas
Bernard).
Cependant, le metteur en scène acquiert du prestige et est perçu comme un créateur à part
entière. Il permet de faire ressortir le sens implicite d’une œuvre ou de la recontextualiser,
rénovant ainsi le sens du texte. Plusieurs penseurs du théâtre influencent la mise en scène :
Antonin Artaud (théâtre de la cruauté), Bertolt Brecht (distanciation), La création théâtrale oscille
entre un metteur en scène star (Roger Planchon, Patrice Chéreau) ou l’œuvre collective d’une
troupe (Ariane Mnouchkine). La formule que préconise le metteur en scène Antoine Vitez dans
les années 1970, « faire théâtre de tout » résume cette volonté d’amener au théâtre d’autres
textes venus d’autres genres.
Certains metteurs en scène vont du côté du dépouillement (Peter Brook, l’espace vide), d’autres
du côté du spectacle (Ariane Mnouchkine). Ils tentent de faire du spectacle vivant une expérience
pour le spectateur. Le spectateur doit être plus actif.
Le métier de scénographe se développe également car la mise en scène peut devenir de plus en
plus complexe et coûteuse. Souvent un metteur en scène s’associe à un scénographe en particulier
qui l’aide à définir un style. Le théâtre est également influencé par les nouvelles technologies et le
cinéma. C’est ce que l’on appelle le spectacle hybride.
L’acteur peut devenir également créateur (Philippe Caubère, Fabrice Lucchini). Les techniques
numériques permettent de se filmer en live et de dialoguer avec sa propre image ou d’autres
vidéos. A un travail de l’acting influencé par la psychologie et la psychanalyse (Stanislavski, Actors
studio, Louis Jouvet), succède un travail sur le corps en tant que performance. Le mime Marceau,
et Jacques Lecoq ont travaillé dans cette direction.
La réécriture de textes anciens devient recréation (Botho Strauss, Heiner Müller, Wajdi
Mouawad), de même que certaines mises en scène de textes du répertoire font date en tant
qu’événements artistiques marquant (Giorgio Strehler, Patrice Chéreau)
La mobilité des textes, des metteurs en scène et des acteurs est beaucoup plus marquée.
Certaines troupes sont internationales. Des metteurs en scène étrangers jouent sur les grandes
scènes françaises (Roberto Castellucci, Thomas Ostermeïer). Certaines mises en scène tournent
dans le monde entier.
La programmation des théâtres est également plus éclectique, afin d’attirer plus de monde. Le
cirque nouveau (James Thierrée) côtoie des pièces du répertoire ou des créations théâtrales.
Le théâtre réfléchit sur le statut de la parole (Nathalie Sarraute, Jean-Luc Lagarce, Valère
Novarina), sur l’intime et la famille (Jean-Luc Lagarce, Florian Zeller) et sur l’Histoire (Edward
Bond, Wajdi Mouawad).
Comme déjà au XIXe siècle , le théâtre de boulevard se réinvente pour atteindre l’universel
(Yasmina Reza, Florian Zeller).

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