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XVIème L’HUMANISME, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel

Définition : L’humanisme est un phénomène intellectuel européen. Le mot, qui date du XIXème siècle, désigne le les érudits
du XVIème –les humanistes –cherchant dans les œuvres de l’Antiquité les modèles et les connaissances nécessaires au
progrès et plaçant l’épanouissement des humains au coeur de leurs préoccupations.
I. Contexte :
■ contexte politique et social Le XVIème siècle voit l’essor du pouvoir royal. François Ier (roi de 1515 à 1547) et
Henri II (1547-1559) s’opposent à Charles Quint (1519-1556) qui règne sur l’Autriche, les Flandres, la Bourgogne et
l’Espagne, pour assurer le rayonnement de la France en Europe. Tous deux réunissent une cour brillante et protègent les
artistes. La 2ème moitié du siècle est plus sombre : les morts successives des 3 fils d’Henri II ( François II, Charles IX et
Henri III, qui disparaissent sans héritier, entraînent une crise politique, aggravée par les troubles religieux.
De 1562 à 1598 (édit de Nantes), les guerres de religion, opposant catholiques et protestants, se succèdent (massacre de la
Saint-Barthélemy en 1572). Henri IV, roi en 1598, doit conquérir son royaume.
■ contexte intellectuel L’invention de l’imprimerie vers 1450 permet une plus large diffusion des textes.
De nombreuses découvertes modifient la représentation que l’homme a de lui-même et du monde. La découverte de
l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 marque le début de l’exploration du Nouveau monde (et de sa destruction !). En
1543, Copernic a établi que la terre tourne autour du Soleil. Cette théorie de l’héliocentrisme remet en cause la place de
l’homme dans l’univers et la valeur scientifique de la Bible. Les guerres d’Italie permettent aux Français de découvrir la
Renaissance italienne.

■ contexte religieux Dès le début du siècle, un moine allemand, Luther, critique les abus de l’Eglise catholique et prêche la
Réforme qui aboutit au protestantisme. Un Français, Calvin, poursuit son œuvre à Genève. Pour les réformés, l’homme ne
peut, quels que soient ses mérites, garantir son salut. Seule compte la Grâce que Dieu décide ou non de lui accorder.

II. Les Valeurs de l’humanisme


■ Un retour aux sources antiques Dans toute l’Europe, des savants comme Erasme, étudient et traduisent les textes
grecs et latins qu’ils essaient de restituer dans leur état d’origine. Les œuvres antiques apparaissent comme des modèles
à imiter, propres à développer l’esprit humain. Ce retour aux sources amène les humanistes à traduire et à étudier la Bible.
Le mouvement religieux de l’évangélisme recommande la lecture personnelle des textes sacrés et entend établir une
relation directe entre le chrétien et Dieu.
■ Une nouvelle idée de l’homme L’homme n’est plus seulement la créature déchue par le péché originel. L’humanisme
reconnaît et célèbre la double nature de l’homme, corporelle et spirituelle. Les artistes s’intéressent à la représentation du
corps humain. Le bonheur terrestre de l’homme est au centre des réflexions morales. En 1516, un humaniste anglais, Thomas
More, décrit une société idéale dans son Utopie.

■ Valeurs et idéaux La confiance dans l’esprit humain entraîne une soif de connaissances et le développement de l’esprit
critique. Le savoir des humanistes s’étend à tous les domaines : Léonard de Vinci est à la fois peintre, poète et ingénieur.
L’humanisme porte des valeurs nouvelles : le goût du savoir entraîne un besoin de liberté sur les plans intellectuels,
politiques et religieux. Les humanistes défendent la justice, la tolérance et l’ouverture à l’Autre.

III . Les Œuvres représentatives


■ La Pléiade et l’humanisme L’ambition des poètes de la Pléiade (Du Bellay, Ronsard…) est de rénover la poésie française
et de lui donner les moyens de rivaliser avec les chefs-d’œuvre de l’Antiquité. Il faut pour cela inventer une langue poétique
en travaillant et en enrichissant la langue française, ainsi que de nouvelles formes : l’ode, inspiré des Anciens ou le sonnet,
importé d’Italie.
■ Au-delà des genres : Rabelais et Montaigne S’inspirant de légendes populaires, Rabelais compose de 1532 à 1548,
une vaste épopée burlesque qui raconte les aventures de 2 géants, Gargantua et son fils Pantagruel. A la fois, roman, conte
merveilleux, épopée et pamphlet, l’œuvre de Rabelais est un véritable manifeste humaniste. Il y aborde toutes les questions
essentielles de son époque : rapports du corps et de l’esprit, pédagogie, politique. Il fait la satire des institutions
sclérosées (bloquées) : tribunaux, Eglise et universités.
40 ans plus tard, Montaigne exprime l’idéal humaniste sous une forme littéraire radicalement différente, celle des Essais,
qui montrent comment il met en pratique les idées humanistes dans sa vie comme dans son œuvre.
■ Diversité esthétique L’humanisme s’est accompagné d’un renouvellement de toutes les formes littéraires et esthétiques.
La modernité des idées humanistes s’exprime dans des genres variés : dialogues, récits de voyage, utopies, contes
philosophiques. Ces formes et ces idées annoncent le XVIII° siècle et la lutte des philosophes.

■ Bibliographie
- 1511, Erasme, Eloge de la Folie - 1554, Louise Labé, Sonnets
- 1532, Rabelais, Pantagruel - 1550-1560,Ronsard, premières Œuvres poétiques
- 1534, Rabelais, Gargantua - 1577, Agrippa d’Aubigné, les Tragiques
- 1538, Marot (poète), Œuvres complètes - 1580, Montaigne, Essais
- 1546, Marguerite de Navarre, rédaction de l’Heptaméron
- 1549, Du Bellay, Défense et illustration de la langue française
XVIIème LE CLASSICISME, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel
Définition : ce mouvement littéraire, culturel et artistique est strictement français et s’est développé dans la seconde
moitié du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV. Il est caractérisé par le goût de l’épure.

I. Le Contexte

■ contexte politique et social


C’est l’époque de la mise en place de la monarchie absolue. Le roi est le représentant de Dieu sur terre : le pouvoir est
entièrement concentré dans ses mains. Les nobles deviennent des courtisans, privés de leur pouvoir politique.

■ contexte religieux
La foi est toujours vivante, mais de nombreuses controverses religieuses agitent le siècle, opposant en particulier jésuites
et jansénistes. Pour les jésuites, l’homme est libre de faire son salut par ses actes. Les jansénistes sont les partisans de
Jansénius, auteur de l’Augustinus (1640). Dans cet ouvrage condamné par l’Eglise, Jansénius explique que seule la grâce,
accordée ou non par Dieu, peut sauver l’homme. Pascal prend son parti dans Les Provinciales. Mais les jansénistes furent
condamnés et leur couvent Port-Royal détruit, sur ordre du roi en 1711.
L’Edit de Nantes accordait depuis 1598 la liberté de culte aux protestants. Sa révocation en 1685, entraîne une vague de
persécutions et le départ de nombreux protestants à l’étranger.

■ contexte intellectuel
En 1635, Richelieu fonde l’Académie française, chargée d’établir les règles du bon usage de la langue française. Louis XIV
fonde d’autres académies et pensionne de nombreux artistes.

II. Valeurs et caractéristiques


■ L’idéal classique
L’idéal héroïque de la première moitié du siècle n’est pas tout à fait abandonné : les héros des pièces de Corneille sont
capables de maîtriser leur destin et leurs passions. C’est vers 1650 que les héros tragiques perdent leur liberté : ils sont
soumis à la fatalité.
Un autre idéal apparaît : celui de l’honnête homme. Il sait vivre en société, possède le talent de la conversation et se
comporte avec simplicité et naturel. Cet idéal social est aussi un modèle intellectuel : il possède des connaissances variées
sans être un savant et n’ennuie jamais son auditoire par l’étalage de se connaissances.

■ L’imitation des Anciens


Les auteurs de l’Antiquité ont donné une image juste de la nature humaine. Il faut donc les imiter et poursuivre, en se
fondant sur la raison, les analyses de l’esprit et du cœur de l’homme. Tous les auteurs classiques ont le même souci : il
s’agit de plaire et d’instruire, en mettant les agréments de l’art au service du progrès moral. L’idéal classique croit en une
vérité que l’art a pour mission d’exprimer avec clarté et élégance.

■ L’esthétique classique
L’âge classique aime les règles. De nombreux érudits, dont l’abbé d’Aubignac est le plus connu, élaborent une véritable
doctrine, que Boileau met en forme dans son Art Poétique (1674). Vaugelas et Guez de Balzac réfléchissent au bon usage de
la langue française. Mais la réflexion essentielle porte sur le théâtre, genre considéré comme le plus noble.

- nouvelle définition des genres


On distingue nettement comédie et tragédie, contrairement au Baroque qui mélangeait volontiers les genres.
D’autres genres se développent : le sermon (Bossuet), les maximes (La Rochefoucauld), les lettres (Mme de Sévigné) ou le
roman classique (Mme de La Fayette).

- vraisemblance et bienséance
Les faits racontés doivent paraître vrais ; il faut donc bannir tout ce qui pourrait sembler extraordinaire.
Les personnages doivent être dignes d’intérêt, vertueux, malgré leurs faiblesses. Aucun acte indécent ou violent ne doit être
représenté sur scène.
- La règle des trois unités au théâtre
L’action doit être simple, afin d’être saisie rapidement. Elle doit se dérouler en vingt-quatre heures et dans un même lieu :
unité d’action, de temps et de lieu.

III. Ecrivains et œuvres

■ Formes privilégiées Le théâtre, la fable et le portrait, qui favorisent l’analyse morale et psychologique.

■ Bibliographie - Corneille, Horace (1640)


- Bossuet, Oraisons funèbres (1653-1687) - La Fontaine, Fables (1668 /1678 /1693)
- Racine, Andromaque (1667) - Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678)
- Molière, Tartuffe (1664) - La Bruyère, Les Caractères (1688)

■ Arts - Peinture : Rubens, Poussin / Velasquez, Rembrandt - Musique : Lulli / Purcell - Architecture : château de Versailles
XVIIIème LES LUMIERES, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel
Définition : Les Lumières est un mouvement littéraire, culturel et artistique et un courant de pensée qui se développe dans
toute l’Europe au XVIIIème siècle. Ce mouvement doit son nom à une métaphore, les « lumières de la raison », qui dissipent
les ténèbres de l’obscurantisme.

I. Le Contexte
■ contexte politique Louis XIV meurt en 1715. Les souverains qui lui succèdent, Louis XV (après une période de Régence
de 1723 à 1774) et Louis XVI (1774-1792) se révèlent incapables d’accomplir les réformes nécessaires à la modernisation
de l’Etat. La monarchie est de plus en plus critiquée. Sous Louis XVI, des ministres novateurs, Turgot et Necker, sont
renvoyés avant d’avoir pu effectuer de véritables réformes. L’acharnement de la noblesse à conserver ses privilèges rend
inévitable la crise qui éclate en 1789.
■ contexte social La majeure partie de la population reste paysanne mais le début de la révolution industrielle en
Angleterre, l’urbanisation croissante, le développement du commerce international et colonial favorisent l’enrichissement de
la bourgeoisie. La division de la société en trois ordres (clergé, noblesse et tiers-état) ne correspond plus aux réalités
économiques. La bourgeoisie, active et prospère, conteste les privilèges de la noblesse et souhaite accéder au pouvoir : elle
veut que soient reconnues les valeurs qui font sa réussite, le mérite et le travail.
■ contexte intellectuel Les progrès scientifiques et techniques sont immenses. Le XVIIIème siècle voit la naissance des
sciences modernes. Les sciences naturelles progressent en même temps que la connaissance du monde (grandes expéditions
de Bougainville, Cook et La Pérouse).
Des inventions préparent la révolution industrielle du siècle suivant : métier à tisser, machine à vapeur.
L’information circule dans les salons, les cafés, mais surtout dans les journaux et les livres, de plus en plus nombreux. Cela
favorise la transmission d’idées nouvelles, même si la censure limite la liberté d’expression (Beaucoup d’écrivains sont
emprisonnés ou contraints à l’exil).

II. Valeurs et caractéristiques


■ La raison Les Lumières sont liées au développement de l’esprit critique, qui affranchit peu à peu l’homme des
préjugés et des superstitions. L’usage de la raison remet en question toutes les autorités : politiques, religieuses et
intellectuelles. L’Encyclopédie (1751 – 1772) fait le tour des connaissances humaines et pratique dans tous les domaines un
systématique examen rationnel. Le philosophe incarne un nouvel idéal, social et intellectuel. Il prépare l’avènement d’idées
nouvelles, s’intéresse aux sciences et aux techniques, et s’engage dans la vie de son temps.
■ Progrès, liberté et tolérance Les hommes des Lumières croient au progrès. Ils revendiquent les libertés nécessaires à
l’exercice de la raison : liberté de pensée et d’expression. Dans les années 1760, Voltaire défend les victimes de l’intolérance
religieuse : les protestants Calas et Sirven, le jeune chevalier de la Barre, condamné à mort pour impiété. En dénonçant les
abus de la religion, l’esclavage et la torture, les philosophes s’engagent pour plus de justice, de liberté et de tolérance.
■ Le bonheur L’homme du XVIIIème aspire au bonheur terrestre. Les philosophes s’interrogent sur la nature du pouvoir
et sur la société idéale. La vertu et le respect de la nature apportent le bonheur. Dans la seconde moitié du siècle, la
sensibilité devient une qualité essentielle et préfigure ainsi l’homme romantique.

■ Les formes littéraires de la contestation


- La littérature philosophique Les combats des Lumières se diffusent dans des textes dont le rôle est de diffuser les
idées nouvelles. Les Dictionnaires (Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764) sont à la fois des instruments de connaissance
et de lutte. Des essais explorent les points essentiels de la pensée politique : Montesquieu étudie les différents
gouvernements et les lois (De l’Esprit des Lois, 1748), Rousseau s’interroge sur les fondements de la société (Du Contrat
social, 1762). Pamphlets (petit ouvrage satirique qui attaque violemment une institution, des idées ou une personne), discours,
lettres, dialogues, toutes les formes argumentatives servent le débat d’idées.
- L’arme du rire : satire et ironie Les abus de l’Ancien Régime sont l’objet de vives satires. Les écrivains utilisent la
fiction pour dénoncer les inégalités et les injustices du monde réel et déjouer la vigilance de la censure.
- Le roman Le roman essaie de faire oublier qu’il est une fiction. La plupart des grandes œuvres romanesques se
présentent comme des histoires vraies, des mémoires ou d’authentiques correspondances. Ce souci de réalisme permet de
présenter une peinture critique de la réalité à laquelle se mêle souvent l’analyse psychologique.

III. Ecrivains et œuvres


■ Bibliographie - Montesquieu, Lettres Persanes (1721), De l’Esprit des Lois (1748)
- Voltaire, Lettres philosophiques (1734), Candide (1759), Dictionnaire philosophique (1764)
- Buffon, Histoire naturelle (1749 – 1789)
- Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité (1755), Du Contrat social (1762)
- Diderot, Encyclopédie (1751 – 1772), Jacques le Fataliste (1765)
- Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (1784)

■ Arts - Peinture : Watteau, Fragonard, Chardin, David - Musique : Rameau / Haendel, Bach, Vivaldi, Mozart, Haydn
- Architecture : réalisation du Panthéon (Soufflot)
XIXème LE ROMANTISME, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel
Définition : C’est un mouvement culturel et littéraire qui domine la première moitié du XIXème siècle et dont les origines
sont européennes et historiques. Il apporte une nouvelle conception des genres littéraires fondée sur l’expression de la
sensibilité individuelle et la liberté dans l’art, en réaction au Classicisme et ses conventions.

I. Le Contexte
■ contexte politique C’est une période extrêmement troublée et instable. La première moitié du XIXème siècle est
marquée par une tension constante entre les acquis de la Révolution et les tendances conservatrices héritées de l’Ancien
Régime. Bonaparte, premier consul, réorganise la France sur le principe d’une centralisation du gouvernement et des
administrations. En 1804 débute le Premier Empire et une politique d’expansion qui se poursuivra pdt 10 ans de guerre. En
1814, le retour des Bourbons avec Louis XVIII puis Charles X marque la limitation des libertés institutionnelles : c’est la
Restauration. En 1830, la révolution de juillet entraîne la chute des Bourbons. Louis-Philippe devient roi avec l’appui de la
bourgeoisie libérale.
En 1848, la IIème République est proclamée ; elle disparaîtra avec le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte et
l’instauration du Second Empire jusqu’en 1870.

■ contexte social Le XIXème siècle consacre l’avènement de la bourgeoisie. Elle contrôle l’économie et l’administration,
fournit l’essentiel du personnel politique. La classe ouvrière croît, jusqu’à représenter au milieu du siècle, un quart de la
population active. Les femmes et les enfants sont particulièrement exploités ; la peur du chômage entretient la hantise de la
maladie et de la faim. Cette misère matérielle et morale inquiète les philanthropes.
L’éducation devient un enjeu politique et social. Tout au long du siècle cohabitent deux systèmes : un enseignement
secondaire et supérieur, réservé de fait à une élite et un enseignement primaire pour le peuple rendu plus accessible à tous.

■ contexte religieux Déstabilisée par les découvertes scientifiques qui remettent en cause le dogme (ensemble des
points fondamentaux d’une religion), malmenée par la montée de l’anticléricalisme (opposition à l’influence du clergé dans les
affaires publiques), la religion fait face à la progression de l’athéisme. Mais la poésie prend souvent des accents mystiques.

II. Valeurs et caractéristiques


■ Les origines du romantisme La Révolution française a donné l’occasion aux nobles émigrés en Allemagne et en Angleterre
de découvrir puis de faire connaître, à leur retour en France, une littérature où la sensibilité et l’expression du « moi »
jouent un rôle essentiel. → Le courant appelé « Sturm und Drang » (orage et tempête), les œuvres de Schiller et de Goethe
en Allemagne ; celles de Shelley et de Keats en Angleterre, les romans dits « gothiques » privilégient le sentiment de la
nature, l’expression des passions, l’introspection, et mettent en scène le fantastique.
L’émergence du Romantisme est également liée aux événements historiques qui suivent la Révolution : les espoirs de
changement, les rêves de gloire militaire des jeunes gens « nés avec le siècle » (Hugo, Musset, Nerval, Balzac, Vigny)
s’effondrent avec la Restauration. Il s’en suit un profond sentiment de frustration, malaise existentiel qui prend le nom de
« mal du siècle ».
■ Les thèmes du Romantisme - Le « moi » : l’expression de sentiments personnels domine. L’introspection permet de
diagnostiquer les symptômes du mal du siècle : incertitude, insatisfaction, attentes vagues, sentiment douloureux du présent
- Le temps, la nature et ses mystères : la sensibilité romantique trouve un accord avec la nature sauvage, se plaît dans les
orages et les tempêtes, qui symbolisent la violence des passions et l’existence d’un monde infini et complexe, que le poète
cherche à comprendre.
- L’évasion réelle ou imaginaire : le voyage est une façon d’échapper à un présent peu satisfaisant. Réel, il conduit les
artistes romantiques vers des pays exotiques ; imaginaire, il prend la forme du rêve ou du retour dans le passé à travers la
réminiscence. Le fantastique traduit l’attirance vers l’irrationnel.
- l’engagement : en décalage avec une société différente de celle de leurs rêves, les romantiques trouvent dans l’engagement
social et humanitaire une manière d’exprimer leurs attentes et de mettre en application leur idéal.
■ Les innovations de l’écriture Ce mouvement est associé à l’idée de liberté. Celle-ci se manifeste dans la diversité des
thèmes d’inspiration, mais aussi dans l’écriture et dans les genres.
Le drame, libéré des contraintes de la tragédie classique, illustre la volonté d’exprimer la vie réelle.
L’écriture poétique assouplit l’alexandrin, transforme les ballades ; sans refuser les formes fixes, les poètes revendiquent
une liberté de composition tandis que la création du poème en prose permet de dépasser l’opposition entre prose et vers.

III. Ecrivains et œuvres


■ Formes privilégiées L’autobiographie, le drame, le roman et la nouvelle, les formes de la poésie lyrique.
■ Bibliographie - Lamartine, Méditations poétiques (1820)
- Vigny, Cinq-Mars (1826), Les Destinées (1864)
- Hugo, Hernani (1830), Préface de Cromwell (1827), Notre-Dame de Paris (1831), Les Rayons et les Ombres (1840)
- Musset, Lorenzaccio (1834), Les Nuits (1835)
- Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (publication posthume, 1848)

■ Arts - Peinture : Ingres, Géricault, Delacroix / Goya - Musique : Beethoven, Schubert, Chopin, Berlioz, Liszt, Wagner
XIXème LE REALISME, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel
Définition : courant artistique inspiré par l’œuvre de Balzac et de Stendhal et s’affirmant en réaction à
l’idéalisme romantique. La tendance réaliste se manifeste d’abord en peinture ; le terme « réalisme » désigne la
volonté de reproduire le réel sans jamais l’idéaliser.

I. Le Contexte

■ contexte politique
- La révolution de 1848 réclame des libertés plus grandes et la IIème République y répond en abolissant
l’esclavage, la censure et la peine de mort.
- Le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte met fin à cette période éphémère : il se fait sacrer empereur
sous le nom de Napoléon III → le second Empire revient à un ordre plus sévère et moral (retour de la censure).

■ contexte économique
La France entre dans le capitalisme : banques et entreprises fleurissent et s’enrichissent.
La censure reprend ses droits sous le Second Empire : les procès se multiplient (Baudelaire, Flaubert)
C’est le début de l’ère industrielle : développement de l’industrie, du commerce, des chemins de fer, grands
travaux dans Paris…, période de progrès mais aussi de souffrances des ouvriers ou des paysans.

■ contexte social
- Période de progrès : alphabétisation, meilleur accès à la culture, meilleure diffusion de la presse, découverte
de vaccins, photographie, machine à vapeur, anesthésie…
- Effets pervers du progrès : classe ouvrière exploitée, sans protection, sans couverture sociale ni retraite ;
exode rural, misère des paysans ; les bourgeois sont les acteurs et les seuls bénéficiaires de l’essor économique.

II. Valeurs et caractéristiques

■ Les grands principes réalistes


- Volonté de reproduire avec exactitude ce qui, jusque-là, n’était pas considéré comme un « sujet » esthétique :
ouvriers, paysans, bas-fonds des villes, marginaux…
- l’approche se veut objective, fondée sur l’observation extérieure des comportements (limite : l’obligation de
faire des choix pour le romancier

■ Le style réaliste
L’écriture réaliste multiplie les effets de réel, donnant ainsi l’illusion d’approcher la réalité au plus près.
- l’énonciation privilégie la 3ème pers.
- les perso. font l’objet de portraits détaillés
- le type descriptif est très présent
- la variété des points de vue crée la vraisemblance
- le narrateur s’autorise souvent un jugement critique sur le héros ou la société (limite de l’objectivité)

III. Ecrivains et œuvres

■ Formes privilégiées
Le roman et la nouvelle ; les intrigues sont souvent tirées de faits divers et le langage des perso. est approprié à
leur milieu.

■ Bibliographie ■ Arts
- Stendhal, Le Rouge et Le Noir (1830) - Peinture : Géricault, Le radeau de la Méduse
- Balzac, La Comédie humaine (1842-1848) Courbet, Un enterrement à Ornans
- Flaubert, Mme Bovary (1857) Degas, Dans un café
- Champfleury, Le Réalisme (1857) - Architecture :
- Maupassant, Bel-Ami (1885)  Haussmann, transformation de Paris
 Viollet-le-Duc, restaurat° de construct° du MÂ
XIXème LE NATURALISME, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel
Définition : Mouvement littéraire et artistique français de la seconde moitié du XIXème siècle, héritier du
Réalisme (courant littéraire qui parcourt les siècles), marqué par les sciences.
I. Le Contexte
■ contexte politique
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, le régime politique en place est le Second Empire : Napoléon III.
Puis en 1870, la défaite militaire de Sedan entraîne une baisse du moral des Français et donc une remise en
question politique et sociale.
Paris est occupée par la Prusse et connaît une grave famine pdt l’hiver 1870 -1871 ; insatisfaits, les ouvriers se
révoltent : c’est l’épisode de la Commune, sévèrement réprimée.
1875 la IIIème République est proclamée et s’installe de manière durable.
■ contexte social et économique
C’est une période d’essor économique considérable : dvpt agricole, création de banques et de gds magasins,
travaux d’urbanisme, notamment à Paris sous l’influence du baron Haussmann.
1882 gdes lois scolaires de Jules Ferry : l’enseignement devient gratuit, laïque et obligatoire
1884 autorisation des syndicats
Révolution des transports : construction de réseaux ferrés qui permet l’essor des industries de base et
accélère l’exode rural.
Aspects négatifs : paupérisation des paysans, naissance de la classe ouvrière exploitée et précaire…
■ contexte culturel
Essor d’une science historique avec Jules Michelet + Influence du positivisme d’Auguste Comte : la démarche
scientifique devient la méthode de réflexion intellectuelle par excellence (observation et expérimentation)
Dvpt de la presse malgré la censure
Mise en œuvre d’une politique d’alphabétisation
Des courants de pensée socialistes apparaissent pour défendre la classe ouvrière.

II. Valeurs et caractéristiques


■ Reprise des traits principaux du Réalisme
- importance du milieu social et historique
- attention portée au monde matériel et quotidien
- usage de la description et du portrait
■ Les doctrines scientifiques qui influencent le Naturalisme
- l’évolutionnisme de Darwin : variabilité des espèces et sélection naturelle fondée sur la loi du plus fort
- le déterminisme de Taine : le milieu et les circonstances déterminent la personne humaine
- la théorie de l’hérédité du docteur Lucas
- l’expérimentation de Claude Bernard : idée qu’une expérience scientifique doit valider les hypothèses.
■ Un travail d’écriture spécifique
- Volonté de reproduire la vie de façon exacte (descriptions référentielles nombreuses)
- Le héros n’est pas un être exceptionnel
- Enquête préalable et documentation importante réunies avant d’écrire
- Organisation structurée des œuvres
- Un vocabulaire technique côtoie le langage parlé
- Emploi des métaphores et du grossissement épique (chez Zola surtout)

III. Ecrivains et œuvres

■ Forme privilégiée : Le roman


■ Bibliographie - Edmond et Jules Goncourt, Germinie Lacerteux, 1865
- Zola, Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire , 20 volumes,
1871-1893
- Le groupe de Médan : Maupassant, Huysmans, Alexis, Céard, Hennique et Zola, Les Soirées de Médan
(recueil de nouvelles), 1880.
■ Arts : Mouvement essentiellement littéraire - Peinture : Manet, Cézanne

XIXème LE PARNASSE, Fiche connaissance d’un mouvement littéraire

Définition : Mouvement poétique créé par des poètes publiant dans la revue Le Parnasse contemporain (1866 –
1876) et admirateurs de Théophile Gautier. Elle naît en réaction aux excès et aux facilités du romantisme et
s’épanouit à partir des années 1860 jusqu’à la fin du XIXème. Son nom vient de la montagne grecque, qui
symbolisait la poésie, consacrée à Apollon et aux muses.

I. Le contexte

■ contexte historique
- Second Empire (Napoléon III)
- guerre franco-prussienne → défaite de Sédan
- révolte de la Commune
- IIIème République

■ contexte social et économique


C’est une période d’essor économique considérable : dvpt agricole, création de banques et de gds magasins,
travaux d’urbanisme, notamment à Paris sous l’influence du baron Haussmann.
1882 gdes lois scolaires de Jules Ferry : l’enseignement devient gratuit, laïque et obligatoire
1884 autorisation des syndicats
Révolution des transports : construction de réseaux ferrés qui permet l’essor des industries de base et
accélère l’exode rural.
Aspects négatifs : paupérisation des paysans, naissance de la classe ouvrière exploitée et précaire…

■ contexte culturel
Dvpt de la presse malgré la censure
Mise en œuvre d’une politique d’alphabétisation
Des courants de pensée socialistes apparaissent pour défendre la classe ouvrière.

II. Caractéristiques

■ Les grands principes


- une poésie impersonnelle d’où le « je » est absent, d’où la confidence est exclue
- le culte de la beauté formelle (les Parnassiens privilégie le travail du vers, la virtuosité technique)
- la doctrine de l’art pour l’art : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile
est laid. » Théophile Gautier, préface à Mademoiselle Maupin. → refus de la poésie engagée
- goût du pittoresque (= original, qui mérite d’être peint) et de al couleur locale (Orient, les îles, pays
méditerranéens…)

■ Formes privilégiées
- poésie et en particulier les sonnets

III. Poètes représentatifs

-Théophile Gautier, le précurseur Emaux et Camées, 1852


- Leconte de Lisle, Les Poèmes antiques (1852) et Les Poèmes barbares (1862)
- Théodore de Banville, Princesses, 1874
- José Maria de Heredia, Les Trophées, 1893.

XIXème LE SYMBOLISME, fiche connaissance d’un mouvement littéraire et culturel

Définition : Mouvement poétique inspiré par l’œuvre et la pensée de Charles Baudelaire, né en réaction contre le
naturalisme dans la seconde moitié du XIXème siècle (à partir de 1886). C’est aussi un courant de pensée qui
repose sur la conviction que le monde réel n’est fait que d’apparences et qu’il existe une autre réalité plus
mystérieuse et plus complète. Le symbole permet de représenter concrètement l’abstrait et l’invisible.
I. Le contexte
■ contexte historique
- guerre franco-prussienne → défaite de Sédan
- révolte de la Commune
- IIIème République
■ contexte social et économique
C’est une période d’essor économique considérable : dvpt agricole, création de banques et de gds magasins,
travaux d’urbanisme, notamment à Paris sous l’influence du baron Haussmann.
1882 gdes lois scolaires de Jules Ferry : l’enseignement devient gratuit, laïque et obligatoire
1884 autorisation des syndicats
Révolution des transports : les réseaux ferrés permettent l’essor des industries et accélère l’exode rural.
Aspects négatifs : paupérisation des paysans, naissance de la classe ouvrière exploitée et précaire…
■ contexte culturel
Dvpt de la presse malgré la censure
Mise en œuvre d’une politique d’alphabétisation
Des courants de pensée socialistes apparaissent pour défendre la classe ouvrière.

II. Valeurs et caractéristiques


■ Les grands principes - la révélation par la poésie de correspondances secrètes entre le monde sensible et
le monde spirituel, invisible et idéal.
- un art qui privilégie le mystère et la suggestion
■ Thèmes dominants
- évocation d’états d’âme, de paysages rêvés, de réalités cachées
- fuite du temps et vertige de l’instant
- les déceptions et les enchantements du réel
■ Formes et procédés d’écriture
- poème en prose
- vers libre
- vers impair
- images rares, langage inédit (d’où hermétisme parfois)

III. Poètes et artistes représentatifs


■ Les poètes précurseurs
- Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857 – le modèle vénéré
- Paul Verlaine, Poèmes Saturniens, 1866 – musicalité, assouplissement de la rime, du rythme, vers impair
- Arthur Rimbaud, Illuminations, 1873 – 1875 – poésie comme exploration de l’inconnu, offre des hallucinations
■ Les représentants
- Jean Moréas, Manifeste du symbolisme, 1886
- Jules Laforgue, Complaintes, 1885 et Derniers vers, 1887
- Stéphane Mallarmé, Poésies, 1887.
- Maurice Maeterlinck, Serres chaudes, 1889 (poète belge d’expression française)
- Emile Verhaeren, Les campagnes hallucinées, 1893 (idem)
■ Les autres Arts
Peintres - Gustave Moreau, Orphée, 1865 (peintre – Musée d’Orsay, Paris)
-Odilon Redon, L’homme ailé ou l’Ange déchu, 1890 – 1895 (peintre - Musée des Beaux-Arts de Bordeaux)

Compositeurs - Claude Debussy, Prélude à l’après-midi d’un faune –inspiré par un poème de Mallarmé), 1894
- Gabriel Fauré, La Bonne chanson, 1891

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