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Les mouvements littéraires

Le terme mouvement littéraire désigne un ensemble d'auteurs et d’œuvres le plus souvent réunis
dans un manifeste. Un mouvement littéraire peut être désigné par le terme « école ».
L'histoire littéraire est définie par l'apparition de mouvements successifs qui réunissent les artistes et
les écrivains autour d'un objectif commun du monde et de la littérature. Chaque mouvement s'inscrit
dans un contexte historique particulier et s'affirme comme une rupture radicale avec les mouvements
qui l'ont précédé. Un courant littéraire se distingue d'un mouvement littéraire par son absence
d'école, il présente cependant une unité esthétique et idéologique. En résumé le mouvement littéraire
est une école de pensées où un groupe de penseurs représentant différents domaines (artistique,
littéraire, musical...) qui se rassemble autour de divers principes et valeurs, similaires sur la forme et
le fond.
Les différents mouvements littéraires :
1/L’humanisme :
L’humanisme est un mouvement européen centré sur l’homme plutôt que sur des valeurs telles que
Dieu, la religion, les lois. C’est une véritable révolution dans les mentalités.
L’humanisme est mouvement du 16ème siècle, fondé sur la redécouverte des textes de l’antiquité et de
la bible, essayant notamment de revenir aux textes originels en se débarrassant de toutes les
interprétations effectuées au cours des siècles, ce mouvement se caractérise par sa foi dans l’homme,
humain et le savoir (connaissance scientifique) qui s’exprime par la volonté de progrès et d’innovation
qui poussera plusieurs intellectuels de l’époque à franchir les interdits religieux afin d’apporter à
l’humanité de nouvelles connaissances qui l’entourent.
L’éducation occupe une place importante dans les ouvrages de Rabelais, Montaigne puisqu’elle sera
remise en question par les humanistes « mieux vaut une tête bien faite, qu’une tête bien pleine. »
Montaigne.
Recentrement sur l’être humain :
Donne une importance particulière à l’éducation qui repose sur une référence fondamentale à la
philosophie antique gréco-romaine. Importance du développement scientifique, de la maîtrise de
l’homme sur la nature. Développement des arts : mécénat « public », relation politico-religieux.
- XVIème siècle
Auteurs : Erasme : grande tolérance : alliage antique-religieux
Rabelais : relativisme
Montaigne : réflexion libre à caractère autobiographique.
2/La pléiade :
La pléiade découle de l’humanisme et de la redécouverte des textes antiques, puisqu’elle désigne un
groupe de poètes soucieux de démontrer que la poésie française peut égaler les grands modèles
antiques dans le domaine de la poésie. La Pléiade est un groupe de 7 poètes français de la Renaissance
(XVIème siècle).
Ces poètes veulent renouveler la langue française, et refuse d'autres idiomes alors plus nobles comme
le latin.
La Pléiade se caractérise également par son admiration de la littérature antique. Ils imposent
l’alexandrin, l’ode et le sonnet comme des formes poétiques majeures.
- XVIème siècle
Membres principaux :
Joachim Du Bellay
Pierre de Ronsard
Étienne Jodelle.
3/ Le baroque :
Le baroque est un mouvement littéraire qui concerne tous les arts, tous les pays d’Europe.
- XVIème siècle jusqu'au début XVIIème siècle
- Pour le mouvement littéraire : de 1560 à 1660
Principe : vient de barucuo (perle irrégulier), mouvement donnant de l’importance aux courbes et aux
irrégularités, aux trompe-l’œil et aux illusions, au registre pathétique.
Le mouvement littéraire baroque, est représenté par un groupe d’écrivains qui expriment une
sensibilité inquiète face un monde instable et en mouvement. Cette dimension comprend des notions
de philosophie, puisqu’on y retrouve une prise de conscience de l’absurdité de la condition humaine.
La littérature baroque utilisera volontiers des mises en abyme et des rebondissements.
La littérature baroque utilise de nombreuses métaphores et allégories dans ses œuvres. Le thème le
plus abordé est le thème religieux, car l’Église catholique était au centre à cette époque, mais les
artistes baroques aiment aussi parler de la mort et utilisent fréquemment l’illusion dans leurs œuvres.
Le théâtre est le lieu de l’illusion par excellence. Le théâtre baroque accentue cette illusion par de
fréquents changements d’intrigues comme dans l’Illusion comique de Corneille. Le théâtre baroque
est plutôt fondé sur les émotions que sur l’intellect.
Dans les romans baroques, les intrigues sont complexes et multiples. On distingue de nombreux types
de romans baroques, parmi eux le roman pastoral, qui présente un monde idéalisé et le roman
picaresque, à mi-chemin entre idéal et réalité.
La poésie baroque (1570-1630) fut d’abord épique pendant les guerres de religion puis pendant la paix
devient lyrique. Il y a dans cette poésie de nombreux affrontements entre l’Église catholique et l’Église
réformée. Le baroque exalte de nouvelles valeurs que l’on résume souvent à l’utilisation de
métaphores et d’allégories, que l’on retrouve largement en littérature baroque
-> Prédominance de l'imagination, de la fantaisie et refus des normes classiques. Utilisation de
nombreuses métaphores et allégories.
Dans une œuvre baroque, les intrigues sont complexes et multiples.
L’Illusion comique de Corneille est un exemple de théâtre baroque. (Œuvre phare)
Auteurs :
Culture : Le Bernin
Pierre Puget
Architecture : Boro Mini
Littérature : De Vigné
Saint-Amant
Tristan L'hermite
4/ Le classicisme :
Le classicisme est un mouvement littéraire du XVIIème siècle, de 1660 à 1685 sous le règne de Louis
XIV le Roi-Soleil. Ce mouvement recherche l’équilibre, la mesure et se veut présentateur de l’âme
humain de façon universelle en servant de certains codes strictes notamment avec le cas du théâtre,
nous le retrouveront ultérieurement
Les auteurs du classicisme ont pour idéal commun de vouloir retrouver la beauté des œuvres antiques.
Les auteurs du classicisme cherchent à atteindre un style d'écriture clair et élégant. Le classicisme
s'oppose à la fantaisie du mouvement baroque ; ses auteurs recherchent la clarté de la langue, l'ordre,
la retenue.
Au théâtre, cela se traduit par le respect des trois unités (un lieu, un jour, un fait), le respect de la
bienséance et le respect de la vraisemblance.
La clarté du classicisme impose aussi le non mélange des registres littéraires (par exemple, pas de
comique dans une tragédie).
Le classicisme cherche également à plaire et instruire, comme La Fontaine avec ses fables.
Auteurs : La Fontaine, Racine, Molière, La Bruyère…

5/ Les lumières :
Le XVIIIème siècle a été le siècle des Lumières. Période éclairée par la raison permettant, selon les
philosophes des Lumières, de sortir des préjugés et de l’intolérance, et de faire évoluer l'humanité
vers le bonheur et le savoir. Les Lumières sont un mouvement littéraire et philosophique européen. Il
est un mouvement culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, le
XVIIIe siècle.
Les philosophes des Lumières veulent "éclairer" leurs concitoyens en luttant contre l’ignorance,
notamment à travers le projet grandiose de l’Encyclopédie.
L’encyclopédie : Selon Voltaire, c’est un "Monument des progrès de l’esprit humain". Il s’agit d’un
ouvrage qui veut rassembler l’ensemble des connaissances. Diderot et D’Alembert deviennent
responsables de sa publication et recrutent des collaborateurs (Rousseau, Daubenton, Buffon,
Montesquieu, d’Holbach, Marmontel, Voltaire...). Le 28 juin 1751 paraît le premier volume de
l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Diderot continue
inlassablement son travail, et le dernier volume paraît en 1772. Elle n’est pas qu’une simple
accumulation des connaissances : il s’agit d’un inventaire "raisonné" qui fait l’apologie des progrès
du genre humain en dénonçant la superstition, le fanatisme ou la tyrannie, entraves à la liberté et au
bonheur.
Les penseurs de cette époque ont marqué le domaine du savoir (science et philosophie) et de l’art (la
littérature en particulier) par leurs questions et leurs critiques fondées sur la « raison éclairée » de
l’être humain et sur l’idée de liberté.
Par leur engagement contre les oppressions religieuses, morales et politiques, les membres de ce
mouvement, se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde.
Le philosophe est un homme qui s’engage et propose des solutions pour réformer le système politique,
car la réflexion critique permet de libérer l’homme de croyances reposant sur l’autorité ou la
coutume.
La tyrannie est ainsi pensée comme indissociable de l’ignorance.
Auteurs : Voltaire, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau, Diderot...
En somme, les lumières, ce mouvement regroupant des intellectuels, des acteurs, des poètes et des
philosophes tous engagés, fondateurs d’une doctrine qui est celle que l’homme peut améliorer sa
condition par le progrès et la raison. Les lumières exercent leur esprit critique pour lutter contre
l’obscurantisme et les préjugés.
Kant définit cette philosophie comme une véritable attitude intellectuelle, celle d’oser penser par soi-
même.
6/ Le romantisme :
Le romantisme est un mouvement littéraire qui naît de la remise en question des idées des Lumières.
Romantisme Le romantisme, apparu en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle et en France au début du
XIXe siècle, est un mouvement littéraire et culturel européen qui a concerné tous les arts. Il s’oppose à
la tradition classique et au rationalisme des Lumières, et vise à une libération de l’imagination et de la
langue. Le romantisme privilégie notamment l’expression du moi et les thèmes de la nature et de
l’amour.
Thèmes principaux et principes du romantisme la mélancolie, la nostalgie, les passions, le moi en
souffrance (l’expression des sentiments personnels → lyrisme, élégie), la nature, les ruines, le goût
pour la solitude, le désir de fuite, le voyage et le rêve, l’histoire, la spiritualité, la volonté de retrouver
la liberté dans l’art : l’artiste romantique veut s’affranchir des règles contraignantes, l’engagement
dans le combat politique, la recherche de la couleur locale, du pittoresque.
Les précurseurs du romantisme ROUSSEAU (1712-1778) : La Nouvelle Héloïse (1761) et Les Rêveries
du promeneur solitaire (1782) MADAME DE STAËL (1766-1817) CHATEAUBRIAND (1768-1848) :
voir, par exemple, le lyrisme dans Atala (1801) et René (1802), la nostalgie des paysages américains
dans les Mémoires d’outre-tombe (1848).
Le romantisme est un mouvement qui veut transgresser les règles classiques. Importance du "moi" et
de la sensibilité, des sentiments intimes, des sentiments amoureux. Culte du rêve, désir d'évasion...
L'individu est valorisé.
- XIXème siècle
Les précurseurs du romantisme ROUSSEAU (1712-1778) : La Nouvelle Héloïse (1761) et Les Rêveries
du promeneur solitaire (1782) MADAME DE STAËL (1766-1817) CHATEAUBRIAND (1768-1848) :
voir, par exemple, le lyrisme dans Atala (1801) et René (1802), la nostalgie des paysages américains
dans les Mémoires d’outre-tombe (1848).
En résumé, le romantisme est mouvement qui rassemble des artistes voulant exalter le « moi » et qui
rompent avec les règles classiques, lorsque nous parle de l’exaltation du moi lyrique qui s’exprime par
l’utilisation du « je », le héros romantique est souvent en proie à un mal du siècle (sentiment de
malaise et d’insatisfaction dans tous les domaines, il est soumis à une vague de passion, à une
mélancolie sans causes et sans remèdes d’un être à la sensibilité exacerbée.
« On habite avec un cœur plein un monde vide. » Chateaubriand
Auteurs : Hugo, Chateaubriand, Vigny, Musset, Lamartine, Nerval...
7/ Le réalisme :
Le réalisme est un mouvement littéraire qui s’oppose au romantisme et qui veut faire de la littérature
le reflet de la réalité en dépeignant la société : l’importance des classes moyennes, ouvrières et
bourgeoises, le déclin de la noblesse, avec l’importance de l'histoire et du contexte, parfois avec des
connaissances scientifiques (naturalisme).
Réalisme Le réalisme est un mouvement littéraire et culturel du XIXe siècle (vers 1850-1890) qui
donna pour mission au roman d’exprimer le plus fidèlement possible la réalité, de peindre le réel sans
l’idéaliser. Les histoires réelles (vécues) sont privilégiées, les personnages ont des sentiments
vraisemblables et le milieu ainsi que le physique des personnages sont évoqués avec minutie et
objectivité (→ importance de la documentation, des descriptions). Caractéristiques et procédés
privilégiés du réalisme L’écrivain réaliste, témoin de son époque, veut faire vrai : il représente
fidèlement le réel, tel qu’il est. Il s’agit de recréer par l’écriture le monde réel afin d’analyser les
problèmes sociaux et de comprendre les comportements humains. La description prend une valeur
informative (elle décrit avec précision une réalité vraisemblable) ou une valeur symbolique : par
exemple, les lieux peuvent permettre de comprendre la psychologie d’un personnage. L’emploi d’un
vocabulaire spécialisé permet d’expliquer précisément les choses. De même, la parole des personnages
reflète les milieux sociaux. Pour les auteurs réalistes, l’art ne doit exclure aucun sujet, y compris le
quotidien des classes populaires : « Vivant au dix-neuvième siècle […], nous nous sommes demandé si
ce qu’on appelle “les basses classes” n’avait pas droit au roman ; si ce monde sous un monde, le
peuple, devait rester sous le coup de l’interdit littéraire », écrivent les frères Goncourt dans la préface
de Germinie Lacerteux. Une écriture impersonnelle et qui vise l’objectivité : l’écrivain réaliste devient
le « peintre de la vie moderne ». Ainsi, Champfleury écrit dans Le Figaro en 1856 : « Mais qu’on ne
s’y trompe pas : le romancier ne ressemble pas aux présidents de cours d’assises dont le résumé
“impartial et fidèle” tourne presque toujours contre l’accusé. Le romancier ne juge pas, ne condamne
pas, n’absout pas. Il expose des faits. » Le mélange des registres. La vision pessimiste de la destinée
humaine.
En conclusion, le réalisme se force de représenter la réalité de son temps sous tous ses aspects, de la
façon la plus neutre et la plus impersonnelle possible selon ses théoriciens Champfleury et Duranty.
- milieu et fin du XIXème siècle : 1850 - 1890
Auteurs : Balzac, Zola, Millet…
8/ Le naturalisme :
Le naturalisme découle du mouvement réaliste, le naturalisme repose sur un travail de recherche
quasi-scientifique et de documentation en appui de la rédaction. Il est né de l'influence des sciences.
Le naturalisme vise à reproduire la réalité objective.
Ce mouvement renforce certains caractères du réalisme, le romancier vérifiant expérimentalement
dans ses romans le rôle des déterminismes sociaux sur l'individu et le groupe.
Le naturalisme est un mouvement littéraire (vers 1860-1890) qui prolonge le réalisme et qui s’attache
à peindre la réalité en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation et en s’inspirant
notamment de la méthode expérimentale du physiologiste Claude Bernard (1813-1878). Le chef de file
du naturalisme est Émile Zola. La doctrine naturaliste s’appuie sur le déterminisme : l’homme est
déterminé par son hérédité et par son environnement. Ainsi, la psychologie et le caractère des
personnages peuvent s’expliquer par les « lois de l’hérédité ». L’importance de la documentation et la
fidélité au réel : l’écrivain naturaliste se veut objectif et s’appuie sur une documentation précise des
milieux sociaux et professionnels pour décrire la réalité le plus fidèlement possible. Le projet
naturaliste a pour ambition de faire de la littérature une véritable science capable d’analyser la
nature humaine et la société. Quelques procédés narratifs récurrents et caractéristiques du
naturalisme L’importance donnée aux descriptions. Dans Le Roman expérimental, Zola définit la
description comme « un état du milieu qui détermine et complète l’homme ». L’emploi du vocabulaire
technique. La focalisation externe. Le discours indirect libre.
- milieu et fin du XIXème siècle : 1860 – 1890.
9/ Le symbolisme :
Le manifeste de l’école symboliste
En 1886, le poète Jean Moréas (1856-1910) écrit un manifeste dans le supplément littéraire du Figaro
qui énonce les principes de l’école symboliste : « […] Ennemie de l’enseignement, la déclamation, la
fausse sensibilité, la description objective, la poésie symbolique cherche à vêtir l’Idée d’une forme
sensible qui, néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l’Idée,
demeurerait sujette. L’Idée, à son tour, ne doit point se laisser voir privée des somptueuses simarres
des analogies extérieures ; car le caractère essentiel de l’art symbolique consiste à ne jamais aller
jusqu’à la conception de l’Idée en soi. Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des
humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes ; ce sont là des
apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales.
[…] »
En 1870, le symbolisme nait en France marquant une forte rupture avec le romantisme et le réalisme.
Cette doctrine se fonde sur un principe fondamental qui n’est autre que la représentation de par la
poésie, des symboles afin de déchiffrer le monde. Considéré comme étant le mouvement mystique,
croyant au secret et au sacré, en une puissance supérieure qui ne peut rendre les choses rationnelles,
c’est en cela qu’il tire son affiliation à la dimension du mysticisme.
Les principales caractéristiques du symbolisme Les symbolistes ont une conception spirituelle du
monde et veulent trouver d’autres moyens d’expression pour dépasser la simple représentation
réaliste. Le symbolisme, qui découle du Parnasse, veut rompre avec les certitudes matérialistes et
scientifiques du naturalisme et du positivisme. Ce mouvement est essentiellement représenté par
Baudelaire (considéré comme le précurseur du symbolisme), Rimbaud, Verlaine et Mallarmé (ce
dernier devient le chef de file du mouvement). Les symbolistes utilisent généralement des images et
des analogies pour évoquer le monde, suggérer les états d’âme et les idées abstraites sans les expliciter
alors que la pensée logique exploite les données du réel.
La doctrine en résumé : Seul le poète est capable de déchiffrer les mystères du monde : le recours aux
symboles et aux images permet de saisir une réalité dissimulée, d’établir des correspondances (c’est-à-
dire des liens entre le monde visible et le monde invisible). Les mots sont employés non pas pour
décrire de manière réaliste les choses, mais pour exprimer les impressions perçues par le poète. Poésie
et musique : la musicalité des vers est primordiale car l’harmonie des sonorités permet de renforcer
l’évocation des sensations. Le renouvellement du langage poétique : les poètes symbolistes privilégient
le vers libre. Les thèmes favoris des écrivains symbolistes sont la mort, le crépuscule, le rêve, le flou,
les paysages qui reflètent les états d’âme, l’ésotérisme, la mythologie, le mystère, etc. Le symbolisme a
surtout concerné la poésie.
10/ Le surréalisme :
Le surréalisme, un mouvement artistique et littéraire :
Qu'est-ce que le surréalisme ?
Au début des années 1920, de jeunes artistes se regroupent derrière André Breton pour s'insurger
contre tous les mots d'ordre de la société bourgeoise, révolutionner notre regard sur le monde et
brouiller les frontières de notre réalité. En hommage à Guillaume Apollinaire, qui fut le premier à
employer ce néologisme, ils baptisent leur mouvement « le surréalisme ». Mouvement littéraire et
artistique basé sur le rêve, l'imagination et l'étonnement, le surréalisme se veut également un art de
vivre. Il reste une des avant-gardes artistiques majeures du XXe siècle.
Le surréalisme entend explorer la surréalité, en libérant l’homme de la seule raison, ce que signifie
explorer la surréalité est tout simplement vu, dans à travers le fait d’utiliser des formes d’expression
comme le rêve, cette vision s’appuie énormément sur des concepts philosophiques d’exploitation de
l’inconscient comme définition du sujet et du monde qui l’entoure.
André Breton, sur la définition du surréalisme : « Automatisme psychique pur par lequel on se
propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.
Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute
préoccupation esthétique ou morale. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de
certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé
de la pensée. » .
Les grands principes du surréalisme, libérer l’homme et la littérature du contrôle de la raison : le
mouvement surréaliste veut libérer l’homme des morales sociales qui le contraignent et des
académismes qui l’empêchent d’agir, et qui nuisent à sa force créatrice. Les écrivains surréalistes
veulent s’affranchir de la contrainte du sens dans leurs productions littéraires ; c’est ainsi qu’ils
s’adonnaient à l’écriture automatique (technique des surréalistes visant à traduire « aussi exactement
que possible la pensée parlée » (A. Breton)), au compte rendu de rêves, à l’hypnose ou encore au jeu
du « cadavre exquis », afin de permettre à l’inconscient de s’exprimer librement. Les surréalistes, qui
veulent libérer l’imagination, pensent qu’il existe un lien étroit entre la vie psychique et le monde
extérieur : « Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont
le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité », écrit Breton. La remise en cause
des valeurs établies et l’esprit de révolte : après le traumatisme de la guerre, les écrivains surréalistes
refusent l’ordre établi, les conventions sociales. Le mouvement surréaliste a aussi une dimension
politique : l’art est considéré comme un moyen de « changer la vie » (ainsi Breton écrit en 1935 : «
“Transformer le monde”, a dit Marx ; “Changer la vie”, a dit Rimbaud ; ces deux mots d’ordre pour
nous n’en font qu’un »). Les surréalistes sont en faveur de l’engagement, d’où l’adhésion au Parti
communiste de certains membres du groupe. Les thèmes favoris des surréalistes sont le rêve, l’amour,
le désir, la femme, le hasard et la folie. Le surréalisme comprend aussi de faire de l’art un acte
révolutionnaire.
Les écrivains surréalistes et leurs œuvres. Parmi les écrivains surréalistes, on peut citer : André
Breton (1896-1966) est le chef de file du surréalisme. Avec Philippe Soupault, il publie le recueil
poétique Les Champs magnétiques en 1919. Le recueil Clair de terre est publié en 1923. En 1930,
Breton publie un Second Manifeste du surréalisme. Louis Aragon (1897-1982) publie Le Mouvement
perpétuel en 1926. Paul Éluard (1895-1952) publie Capitale de la douleur en 1926. Philippe Soupault
(1897-1991) Robert Desnos (1900-1945) publie Corps et biens en 1930. René Crevel (1900-1935)
Benjamin Péret (1899-1959) Antonin Artaud (1896-1946) Georges Bataille (1897-1962).
11/ L’absurde :
Entre 1914 et 1945, le monde a été confronté à deux guerres mondiales. En plus des horreurs liées à la
guerre elle-même, il y eut l'extermination de millions de personnes au nom d'une idéologie absurde,
l'utilisation de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki puis les menaces de la guerre froide, les
guerres de décolonisation… Comment trouver du sens à tout cela ? Un sentiment d'absurde se
manifeste dans la littérature dans la deuxième moitié du XXe siècle. Comment trouver un sens à
l'existence après une telle expérience ?
Dans le langage courant, le mot “absurde” désigne ce qui n'a pas de sens (par exemple, une décision
absurde). Ce concept a été défini par Camus dans Le Mythe de Sisyphe (1942), repris dans
L'Etranger (1942), puis au théâtre dans Caligula et Le Malentendu (1944).
L'Absurde commence avec la prise de conscience du caractère machinal de l'existence et de la
certitude de la mort à venir au bout d'une vie où le temps fait succéder inexorablement chaque jour
l'un à l'autre : « Sous l'éclairage mortel de cette destinée, l'inutilité apparaît. ».
Le personnage de Sisyphe, condamné par les dieux à rouler éternellement aux enfers un énorme
rocher au sommet d’une montagne et à le voir redescendre la pente à l’instant même où il parvient au
sommet, est le symbole de la condition humaine, enfermée dans une éternelle répétition des cycles de
transports, travail, repas, sommeil.
Ordinairement, l’homme n’a pas conscience de l’absurdité de son existence, mais sitôt qu’il s’élève à
la conscience de sa condition, comme le Sisyphe de Camus, il prend toute sa dimension tragique.
L'Absurde naît de l'étrangeté du monde qui existe sans l'homme et qu'il ne peut véritablement
comprendre. L’absurde est ainsi la conséquence de la confrontation de l’homme avec un monde qu'il
ne comprend pas et qui est incapable de donner un sens à sa vie : « Ce divorce entre l'homme et sa vie,
l'acteur et son décor, c'est proprement le sentiment de l'absurdité. »
Les caractéristiques du théâtre de l'absurde
· Refus du réalisme, des personnages et de l’intrigue. (Pas de personnalités marquées ni d’intrigue
dans le sens « narratif » du terme. En fait, il ne se passe rien !)
· Le lieu où se déroule l’action n’est pas souvent cité avec précision (dans « en attendant Godot »,
on sait que l’action se déroule dans une lande, sans plus de précision) ou avec trop de précision
absurdes comme dans la didascalie qui ouvre la cantatrice chauve.

· Le temps est lui-même tourné à l’absurde par certains moyens (pendule sonnant un nombre
improbable de fois).
· La toile de fond de l’action est souvent la satire de la bourgeoisie, de son langage figé et de son
petit esprit.
· La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe mais le comique s’y mêle pour
dépasser l’absurde. (Rhinocéros D’Ionesco)
· Le langage mis en scène n’est plus un moyen de communication mais exprime le vide,
l’incohérence et représente la vie, laquelle est elle-même absurde.
· Volonté de dresser un tableau de la condition humaine prise dans son absurdité. L’absurdité est
que la vie mène à la mort.
· L’absurde n’y est pas démontré, mais simplement mis en scène ; c’est au spectateur qu’il revient
de comprendre...
En résumé, la littérature de l’homme illustre le désarroi de l’homme qui est comme un étranger à un
monde et une existence dont il ne saisit plus le sens, Ionesco ainsi que Beckett préfèreront faire éclater
les formes théâtrales en ayant recours au terme de la vacuité du monde.

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