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Compte-rendu des œuvres littéraires de l’année

L’Ecole des femmes


Eléments biographiques concernant l’auteur
Directeur de troupe, comédien et dramaturge, Jean Baptiste Poquelin, dit Molière, est né et
a été baptisé le 15 janvier 1622 à Paris. Issu de la bourgeoisie catholique et fils d'un
marchand tapissier fournisseur officiel de la cour, il commence ses études à l'actuel Lycée
Louis le Grand avant d'entreprendre une carrière d'avocat en 1640. Mais trois ans plus tard,
il renonce, et se consacre au théâtre. Avec sa maitresse, Madeleine Béjart, illustre
comédienne de l'époque, il fonde, sous le nom de Molière, sa compagnie théâtrale, l'Illustre-
Théâtre. Mais le succès est bref : deux ans plus tard, au printemps 1645, la troupe fait faillite
et, au mois d'aout, Molière est envoyé en prison pour dettes. Néanmoins, il est libéré deux
jours plus tard, grâce à l'intervention de son père, et poursuit sa carrière en tant que
comédien puis directeur de la troupe Charles Dufresne, avec laquelle il parcourt la France
pendant plus d'une dizaine d'années. En 1958, Molière rentre à Paris où il obtient la
protection de Monsieur, le frère du roi. De plus, le succès du Docteur Amoureux lui permet
d'avoir accès à la prestigieuse salle du Palais Bourbon. Enchaînant succès après succès,
essuyant critiques après critiques, il finit par épouser, non sans polémique, Armande Béjart,
la fille de sa maîtresse. Le 17 février 1973, lors de la quatrième représentation du Malade
Imaginaire, comédie dans laquelle il tient le rôle d'Argan, il fait un malaise puis meurt chez
lui d'une hémorragie, sans avoir reçu les derniers sacrements, refusés à cette époque aux
comédiens.

Genre de l’œuvre
L'École des femmes est une comédie de mœurs classique, versifiée en alexandrins. Molière
cherche à donner de l’importance et à renouveler ce genre considéré à l’époque comme
secondaire. Il respecte les règles du théâtre classique telles que celle des trois unités :
l’action centrée sur le mariage se déroule en une journée sur une place où les personnages
se croisent facilement. Les situations comiques sont nombreuses et relèvent entre autres du
comique de situation comme les nombreux quiproquos qui alimentent l’intrigue. Molière a
aussi recours aux comiques de caractères et de mots.

Date de parution
La première représentation de la pièce a lieu le 26 décembre 1662 au théâtre du Palais-
Royal. Elle plaît au public mais elle va susciter de vives réactions auxquelles Molière
répondra en écrivant en 1663 deux petites pièces : La Critique de l’Ecole des femmes et
l’Impromptu de Versailles.
La pièce est publiée le 17 mars 1663.

Sources de l’œuvre
- L’école des maris (1661)
Molière écrit en 1661 cette courte pièce qui parle de l’infidélité et qui connait un grand
succès. Il y reprend le thème de l’éducation des femmes. L’école des femmes reprend l’école
des maris dans la mesure où Arnolphe et Chrysalde ressemblent aux deux frères qui
débattent au début de l’école des maris. Il est aussi question d’une lettre dans les deux
comédies.
- La Précaution Inutile de Paul Scarron (1655)
L’idée qu’a Arnolphe de choisir de choisir sa future femme enfant et de la maintenir
ignorante vient de la Précaution Inutile de Paul Scarron.
- Les Nuits facétieuses de Straparole (1560)
Une des fables de cet ouvrage italien : Livre 1 ,4ème nuit, 4ème fable a inspiré les confidences
qu’Horace fait avec étourderie à son rival.

Signification du titre
Le titre de la pièce, L’Ecole des femmes, met en avant le problème de l’éducation des
femmes au XVIIème siècle et traite plus généralement du thème de la place des femmes
dans la société. Dans l’œuvre, Agnès est une jeune fille coupée du monde, ignorante et
privée de toute éducation, ce qui la rend sotte, naïve et facilement manipulable.
Transformée par l’amour, elle va affirmer son intelligence et sa volonté.

Découpage de l’œuvre
C’est une comédie en cinq actes composés de 1779 vers dont 1737 alexandrins. Les actes se
composent respectivement de quatre, cinq, cinq, neuf et neuf scènes.

Bref résumé de l’œuvre


Redoutant de devenir un mari cocu, Arnolphe, un riche baron d'âge mûr qui se fait aussi
appeler Monsieur de la Souche, a décidé d'épouser une jeune fille candide et naïve, malgré
les mises en garde de son ami Chrysalde. Il a pris en charge l'éducation de cette jeune Agnès
depuis qu’elle a quatre ans et l’a fait élever à l’écart de la société dans un couvent. Elle y a
été privée de tout enseignement. Les desseins d’Arnolphe se déroulent parfaitement
jusqu’au jour où elle rencontre le jeune Horace, fils d'Oronte ; les deux jeunes gens tombent
instantanément amoureux l’un de l’autre. S'en suit un quiproquo : le jeune homme, inquiet
du pouvoir exercé par Monsieur de La Souche sur Agnès, demande conseil à Arnolphe, sans
connaître la double identité de celui-ci. Le baron pousse alors la jeune fille à rejeter son
prétendant, ordonne à ses serviteurs de lui refuser l'accès à sa demeure, et en même temps
il s'affiche comme le conseiller et le confident d'Horace qui lui demande même d’héberger
Agnès pour la soustraire à l’influence de Monsieur de la Souche. Mais alors qu'Arnolphe est
sur le point de triompher en épousant Agnès, Oronte accompagné de son ami Enrique
entrent en scène. Coup de théâtre final : Enrique est le père d’Agnès et Oronte a pour projet
de marier son fils Horace avec elle. Le mariage d’Horace et d’Agnès est alors décidé et
Arnolphe s’en va « tout transporté et ne pouvant parler » (didascalie v.1764).

Analyse de la scène d’exposition


-Présentation des personnages
Dans la scène d’exposition sont présents un des personnages principaux, Arnolphe et son
ami Chrysalde. Arnolphe est présenté comme un bourgeois antipathique, qui méprise les
femmes, qui est autoritaire et possessif. C’est lui qui nous dresse le portrait d’Agnès, absente
de la scène d’exposition et jamais nommée par son prénom dans cette première scène. Elle
est désignée par de nombreuses expressions péjoratives, qui forment un champ lexical de la
bêtise : « sotte » (v.82), « bien sotte » (v.104), « bête » (v. 110), « stupide » (v. 115),
« d’une ignorance extrême» (v. 100).
-Intrigue
L’intrigue est posée dès le début de la scène d’exposition, Arnolphe a pour projet de se
marier dès le lendemain de cette scène (v.2) ; il va épouser sa pupille Agnès, qu’il a fait
élever à l’écart du monde et qu’il tient enfermée en attendant le mariage.

Cadre spatio-temporel
-Le lieu
L’action principale se déroule sur une place comme l’indique la didascalie au début de la
pièce : « La scène est dans une place de ville ».
-L’époque
L’histoire se déroule à l’époque de Molière, au XVIIème siècle. Il y critique en effet les
mœurs de son époque. Quelques indices sont en outre présent dans la pièce : l’emploi d’un
vocabulaire propre au XVIIème siècle : « honnêtement » (v.34) qui signifie poliment ou
encore « la bile » (v.451) qui est une humeur responsable de la colère ; une monnaie
espagnole citée qui est la pistole, en circulation au XVIIème siècle (v.284).
-La durée de l’histoire
L’action se déroule en vingt-quatre heures. Elle commence une matinée au moment de la
conversation entre Arnolphe et Chrysalde et se termine le lendemain matin avec l’arrivée
d’Oronte et d’Enrique.

Personnages
Arnolphe (personnage principal) : C’est un bourgeois âgé de 42 ans qui est autoritaire et
égoïste. Son nom renvoie au Saint patron des maris trompés ; sa pire angoisse serait
précisément d’être cocu et c’est pour cette raison qu’il a choisi pour futur femme une
ignorante. Il s’est choisi un second nom noble pour satisfaire son ambition sociale : M. de la
Souche.
Agnès (personnage principal) : Il s’agit d’une jeune fille qu’Arnolphe a fait éduquer dans un
couvent depuis ses 4 ans et qu’il a la ferme intention d’épouser. Son prénom évoque la
candeur (Sainte Agnès, une martyre). Elle est l’amante d’Horace et nous apprenons à la fin
de la pièce qu’elle est la fille d’Enrique et la nièce de Chrysalde. Agnès évolue
considérablement au fil du roman grâce à l’amour. Au début, elle paraît innocente et naïve
au point de se demander si « les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille » (164). Mais au
fur et à mesure de l’intrigue, elle s’émancipe, se rend compte qu’elle a été élevée dans
l’ignorance et s’affirme au point même d’afficher son amour pour Horace à Arnolphe : « Oui,
je l’aime » (1521). L’amour libère donc Agnès de la tutelle d’Arnolphe.
Horace (personnage principal) : Il est le fils d’Oronte et l’amant d’Agnès. Il l’aime
sincèrement, est prêt à tout pour la conserver et souhaite l’épouser. Il est naïf et fait
confiance à Arnolphe auquel il va même confier Agnès sans comprendre que M. de la Souche
et Arnolphe ne sont qu’un seul et même personnage. Arnolphe le considère comme son
rival.
Chrysalde (personnage secondaire) : Il est un ami d’Arnolphe, le beau-frère d’Enrique et
l’oncle d’Agnès. Il incarne la mesure, la raison, la sagesse : il essaie de raisonner Arnolphe et
est en quelque sorte son conseiller. C’est lui qui conclut la pièce.
Enrique (personnage secondaire) : C’est le père d’Agnès et le beau-frère de Chrysalde qui
intervient seulement au dernier acte pour permettre le mariage de sa fille avec Horace.
Oronte (personnage secondaire) : C’est le père d’Horace, un grand ami d’Enrique et
d’Arnolphe. Il intervient aussi uniquement au dernier acte.
Alain et Georgette (personnage secondaire) : Ce sont des paysans serviteurs d’Arnolphe. Ils
l’aident à repousser Horace loin d’Agnès et se querellent constamment. Leurs interventions
relèvent du registre comique.

Thèmes abordés
L’éducation des femmes
La soumission féminine
Le mariage
Les prétentions sociales

Impressions de lecture personnelles

Copie d’un passage apprécié


Le dénouement

Etude du style

CPI

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