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_Diard Emmy

N°22108034
Histoire de l’art et archéologie
2022

Introduction à l’esthétique et à la philosophie de l’art


Sylvain Garniel
Semestre 3

La forme symbolique et la théorie des formes : Différences et points communs entre la


théorie des formes (Gestalt Théorie) telle que nous l’avons approchée et la théorie des
formes symboliques de Panofsky ?
Sommaire

Introduction…………………………………………………………………………………p.2

I. Théorie des formes……………………………………..……………………..p.2 à p.4


A. Explication de la Gestalt théorie…………………………..…………………..p.2 à p.3
B. Point de vue de Maurice Merleau-Ponty………………………..…………….p.3 à p.4
C. Exemple de la Gestalt théorie……………….………………………………………p.4

II. Théorie des formes symbolique……………………………………………..…p.4 à p.6


A. Explication de la théorie des formes symboliques……………………….………….p.5
B. Point de vue de Erwin Panofsky…………...…………………………………..p.5 à p.6
C. Exemple de la théorie des formes………………………………..………………….p.6

III. Différences et points en communs entre les deux théories………………………….p.7

Conclusion……………………………………….………………………………………….p.7

Annexe………………………………………………………………………………………p.8
Bibliographie………………………………………………………………………………..p.9

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Introduction

Dans la philosophie, on note une différence entre la théorie des formes et la


théorie des formes symboliques. Selon, Erwin Panofsky l’œuvre est le produit et
l’expression d’un cosmos culturel, puisque ce concept permet de penser la
spécificité et les conditions d’une iconologie. Merleau-Ponty va exposer une autre
théorie, avec celle de la gestalt théorie. Celle-ci est née au XXème siècle en
Allemagne et va définir les principes de la perception, notre cerveau va donner
une structure signifiante à ce qu’il perçoit pour le simplifier. De ce fait, nous
allons nous demander quelles sont les particularités entre la théorie des formes et
la théorie des formes symboliques de Panofsky.
Dans un premier temps, nous allons étudier la théorie des formes avec la
Gestalt Théorie de Merleau-Ponty. Puis, nous allons analyser la théorie des
formes symboliques selon Erwin Panofsky. Et enfin, nous allons voir les
différences et points communs entre les deux théories.

I. La théorie des formes


A. Explication de Gestalt Théorie

La Gestalt théorie, “Gestalt” est un terme allemand, le verbe gestalten signifie


mettre en forme, donner une structure signifiante. C’est pour cela que nous
l’appelons la théorie des formes, une théorie vivante car elle a été et reste ouverte
aux influences extérieures. Elle va établir des relations cohérentes et
compréhensives entre les trois ordres de la physique, de la biologie, et de la
psychologie. Une conception physicienne des structures, dans une certaine
mesure compatible avec leur manifestation phénoménologique, qui prend ici le
pas sur une approche spécifique au vivant. Notre perception est alors jamais
neutre, elle se fonde sur la reconnaissance de structures, une perception qui obéit
à des lois de groupement et de lecture.
Cette théorie va se décomposer en 6 lois qui forment la Loi de la perception : la
loi de la bonne forme (ensemble de parties informes), la loi de bonne continuité
(éléments qui sont contigus. Ainsi, proches ils sont interprétés comme faisant
partie du même ensemble), la loi de la proximité (on regroupe les points les plus
proches des uns des autres d’abord), la loi de la similitude (percevoir une forme

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avec les points les plus similaires entre eux), la loi du destin commun (des parties
en mouvement ayant la même trajectoire vont être perçues comme faisant partie
de la même forme), la loi de clôture (les formes incomplètes seront perçues
comme se continuant.

B. Point de vue de Merleau-Ponty

Merleau-Ponty approfondit sa recherche personnelle, avec la Gestalt théorie.


Ce qui l’intéresse dans la notion de forme c’est la notion de structure, elle doit
permettre de penser l’unité des formes perçues autrement que dans
l’intellectualisme. Maurice Merleau-Ponty est un philosophe français, né en 1908
et mort en 1961. Après le lycée, il devient élève de l’Ecole normale supérieure de
Paris, à la même époque de Jean-Paul Sartre, un écrivain et philosophe français. Il
est reçu deuxième à l’agrégation de philosophie en 1930. Il va devenir professeur
dans plusieurs lycées, par la suite, il va obtenir un doctorat en Lettres en 1945
avec La Structure de comportement (1942) et la Phénoménologie de la perception
(1945). Il va être nommé maître de conférences dans plusieurs facultés et ensuite
titulaire. Nous allons surtout voir comment il expose sa théorie dans Le cinéma et
la nouvelle psychologie, qui est le texte de sa conférence à l’IDHEC prononcé le
13 mars 1945.
Merleau Ponty considère la perception comme notre première expérience.
Pour lui, l’unité de la chose perçue se fait à partir du corps propre qui possède sa
propre unité qui est transposée dans les choses. La forme perçue selon lui, n’a pas
pour mouvement un sens puisqu’elle est une forme, mais de la percevoir comme
un ensemble, apporte du sens. Pour Merleau-Ponty, l’intérêt de la Gestalt théorie
est sa capacité à révolutionner aussi la physiologie. La notion de forme doit être
utilisée pour appréhender les processus physiologiques qui visent le
comportement. On n’explique pas le comportement en partant de la physiologie,
on en saisit le sens, les variations, l’adaptabilité au milieu et on explore comment
se mettent en place des circuits physiologiques. De ce constat, on introduit la
structure dans la recherche en physiologie . La Gestalt théorie fait donc apparaître
la nécessité, dans l’étude des organismes, de réintroduire les notions
d'intentionnalité et de sens du comportement. Notre premier rapport au monde est
un rapport vécu qui fait sens et que notre conscience primordiale s’enracine dans

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un rapport charnel aux choses et aux êtres. La construction plus tardive des
représentations peut sédimenter cette expérience originale et la masquer, pas la
faire disparaître. La référence à la gestalt en psychologie est omniprésente dans
La structure du comportement ou dans la Phénoménologie de la perception.
D’abord, la gestaltpsychologie va fournir à Merleau-Ponty, un concept de cogito
qui représente la notion de forme, et va lui permettre d’élaborer une idée de l’être.

C. Exemple de la Gestalt Théorie

Merleau-Ponty avait une approche cinématographique des arts visuels en


général. Selon lui, si la peinture est bien le langage qui manifeste la genèse de
notre rapport au monde, le cinéma est celui qui rend visible l’invisible de nos
rapports avec autrui. Tel que nous l’avons étudié en cours avec le livre Le cinéma
et la nouvelle psychologie, nous allons nous pencher sur la Gestalt et l’art, avec
ces jeux avec les lois de la perception. Les préoccupations de la philosophie, de la
psychologie et des arts sont émises dans cette conférence; il y a une
problématique contemporaine que ces trois domaines explorent chacun à leur
manière. L’art correspond à une pensée sur notre rapport au monde, on sort de la
manière traditionnelle, on peut prendre exemple sur le cubisme, qui va
déconstruire la perception. Les normes varient et sont arbitraires; la perception
avec l’art contemporain, va jouer avec le fond et la forme, donc avec les lois de la
perception. On peut prendre exemple sur les œuvres de Giuseppe Arcimboldo, un
peintre maniériste, italien, né en 1527 et mort en 1593. Son tableau, L'été (voir
fig.1) exposé au Musée du Louvre, à Paris de 1573, montre en effet un jeu avec la
perception. Le sens du tableau va dépendre du niveau auquel nous nous plaçons.
Si nous regardons le tableau de près, on ne voit que des fruits et des légumes,
hors, si on s’éloigne on aperçoit un homme. L’éloignement et la proximité vont
être fondateurs de nos sens, le déplacement du spectateur va faire partie du statut
de l'œuvre.

II. La théorie des formes symboliques


A. Explication de la théorie des formes symboliques

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Après avoir analysé la théorie des formes, nous allons étudier la théorie des
formes symboliques. La philosophie des formes symboliques est considérée
comme l'œuvre maîtresse du philosophe allemand Ernst Cassirer, né en 1874 et
mort en 1945. Pour lui, il s’agit de s’interroger entre le rapport entre l’esprit et le
monde, ce qui va prendre forme de symbole, et cela quel que soit le domaine
spirituel. L’esprit élabore donc des symboles pour appréhender le monde. Selon,
Ernst Cassirer, l’unité de toute activité spirituelle réside dans la production de
formes symboliques, la fonction unifiante de l’esprit réside dans la forme
symbolique. Chaque domaine de l’esprit devient ainsi une sorte d’information du
réel, l’homme va construire son monde par les signes et les symboles. Afin
d’illustrer cela, nous pouvons citer Ernst Cassirer : “Cela est aussi vrai de l’art
que de la connaissance, de la pensée mythique que de la religion : le monde
d’images dans lequel vit chacune de ces fonctions spirituelles n’est jamais le
simple reflet d’une donné empirique ; il est au contraire produit par la fonction
correspondante suivant un principe original. Toutes les fonctions de l’esprit
engendrent ainsi leurs propres configurations symboliques" (La philosophie des
formes symboliques, 1. Le langage, p.18).

B. Point de vue de Panofsky

Nous allons plus en détail analyser la théorie des formes symboliques avec le
point de vue de Panofsky. Ernst Cassirer va qualifier la perspective, le facteur du
style de l’artiste, de forme symbolique. Hors Panofsky va s'éloigner du
philosophe, il va privilégier la question de la signification et va mettre à l’écart la
question de la création. Cependant, Panofsky va reprendre l’expression de forme
symbolique, car il pense (comme Cassirer) que l'œuvre est le produit et
l’expression d’un monde culturel, qui va permettre de penser la spécificité et les
conditions d’une iconologie. La perspective comme “forme symbolique” va offrir
un espace perspectif et figuratif, qui va être très efficace pour la lecture et la
compréhension des œuvres d’art. Panofsky reprend l’idée de Cassirer : “des lois
de la perspective ne constitue pas davantage un obstacle à la “liberté” artistique.
Pourtant, si la perspective n’est pas un facteur de la valeur artistique, du moins
est-elle un facteur du style. Mieux encore, on peut la désigner - pour étendre à
l’histoire de l’art l’heureuse et forte terminologie d’Ernst Cassirer - comme une

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de ces “formes symboliques" grâce auxquelles “un contenu signifiant d’ordre
intelligible s’attache à un signe concret d’ordre sensible pour s’identifier
profondément à lui”; c’est en ce sens qu’une question va prendre, pour les
diverses régions de l’art et ses différentes époques, une signification essentielle,
la question de savoir, non seulement si les uns et les autres ont une perspective,
mais encore quelle perspective elles ont.” (La perspective comme forme
symbolique, p. 78). Panofsky qualifie la perspective de “forme symbolique”, et il
va réserver l’usage du concept de forme symbolique au domaine de l’art. De plus,
selon lui la perspective de l’espace est historiquement changeante, la perspective
plane va être inventée par la Renaissance, qui va s’appuyer sur une philosophie
de l’espace, c’est une façon de voir le monde. Selon lui, une œuvre manifeste le
fond de la civilisation, l'étude iconographique doit s’associer à une étude
iconologique. Le concept de forme symbolique permet de revendiquer le
caractère entièrement culturel et donc historique de notre rapport aux œuvres. Le
concept de forme symbolique va permettre à Panofsky, de penser la spécificité et
les conditions d’une histoire de l’art.

C. Exemple de la théorie des formes symboliques

D’une part, nous pouvons prendre comme exemple, Saint Jérôme dans sa
cellule de Antonello da Messina, vers 1475 (Fig. 2). On peut observer sur ce
tableau, qu’au fond du cabinet, se trouve une pièce bâtie vers le dehors avec sa
partie antérieure recouverte. Il fait en sorte de commencer l’espace seulement au
plan du tableau, voire en arrière de celui-ci, situant le point de vue presque
exactement au centre du tableau. Nous pouvons avoir l’impression que nous
sommes nous même inclus dans l'œuvre, produit par le point du vue du
spectateur, produit par cette perspective. D’autre part, nous pouvons faire une
ouverture sur le cinéma, en se questionnant si le montage est-il la création de
forme symbolique. Le cinéma est un dispositif créant un système qui fait sens, le
montage va nous montrer la direction vers le sens. La perception va être inclus
dans le sujet, qui lui ne va pas être extérieur.

III. Différences et points communs entre les deux théories

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Nous allons consacrer cette troisième partie aux différences et points
communs entre les deux théories que nous venons d’analyser. Ces deux théories
vont être utilisées au-delà de la philosophie, elles vont être aussi utilisées dans la
psychologie… Dans la théorie des formes symboliques, toutes les formes de
créativité qui vont se manifester dans l’histoire doivent pouvoir être rapportées à
l’activité créatrice d’un sujet supérieur. La philosophie des formes symboliques
s’appuie sur une perspective généalogique qui donne à son développement une
structure thématique et une logique bien précise. Chaque forme est une modalité
particulière des relations fondamentales de temps, d’espace et de causalité. Dans
la gestalt théorie, c’est avec nos connaissances que l’on va percevoir, et les lois de
la perception vont avoir une incidence majeure sur notre perception visuelle, elles
mettent l’accent sur comment nous percevons les formes et comment on leur
attribue un sens. De plus, la forme qu’on va percevoir est un ensemble, un
agencement de ce qui a sens pour nous, contrairement à la théorie des formes
symboliques qui ne va pas ressembler à une organisation. Panofsky, va privilégier
cette vision de formes symboliques au domaine de l’art. Pour ces deux théories,
l’art va être la pensée de notre rapport au monde, le monde à une grande
importance à cette pensée. La perception quant à elle, sera toujours présente dans
les tableaux avec une sorte de fonctionnement comme dans le tableau d'
Antonello da Messina (fig. 2). Ce qui intéresse l’artiste, c’est l’énigme de la
perception, l'œuvre est le fruit d’une observation de la perception, plutôt que la
volonté de l’imiter. Merleau Ponty met en évidence que la perception est
constituée du monde vécu, inséparable de l’expérience. La perception va être
notre première expérience, on peut prendre l’exemple de l’enfant.

Conclusion

Pour conclure, la théorie de formes symbolique avec Panofsky et la théorie des


formes avec Merleau Ponty, ont certaines différences. Mais c’est en particulier
avec l’art que les théories révèlent beaucoup de points en communs et notamment
avec la perception dans un des tableaux vu précédemment. Nous pourrions nous
interroger maintenant, sur comment ces deux théories vont être utilisées pour
d’autres sujets.

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Annexe

Fig. 1

Giuseppe Arcimboldo, L'Été, 1573, huile sur toile, 95 cm x 83 cm, Musée du


Louvre, Paris.

Fig. 2

Antonello da Messina, Saint Jérôme dans sa cellule, vers 1475, huile sur panneau
de tilleul, 45,7 cm x 36,2 cm, National Gallery, Londres.

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Bibliographie

- PANOFSKY, Erwin. La perspective comme forme symbolique. Traduit sous la


direction de Guy Ballangé. Paris : Les éditions de minuit, 1975.
- CASSIRER, Ernst. La philosophie des formes symboliques. 1. Le langage.
Traduit par Jean LACOSTE et Ole HANSEN-LOVE. Paris : Les éditions de
minuit, 1991.
- CASSIRER, Ernst. La philosophie des formes symboliques. 2. La pensée
mythique. Traduit par Jean LACOSTE. Paris : Les éditions de minuit, 1972.

- BARBARAS, Renaud. Merleau-Ponty et la psychologie de la forme. Dans Les


études philosophiques [en ligne]. 2001/2, n°57, 151-163 [consulté le 23
novembre 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2001-2-page-151.htm
- DE WAELHENS, Alphonse. Merleau-Ponty Maurice. In : Encyclopaedia
Universalis [en ligne] [consulté le 22 novembre 2022]. Disponible à l’adresse:
https://www.universalis.fr/encyclopedie/maurice-merleau-ponty/1-la-phenome
nologie-et-la-science/
- KRISTENSEN, Stefan. Maurice Merleau-Ponty, une esthétique du
mouvement. Dans Archives de Philosophies [en ligne]. 2006/1, n°69, 123-146
[consulté le 23 novembre 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2006-1-page-123.htm

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