Diard

Emmy
Histoire de l’art et Archéologie
N°22108034

Introduction études visuelles

Sandrine Hyacinthe
Semestre 3

Sujet :
L'intelligence artificielle : La création numérique peut-elle être considérée comme de
l’art?
Sommaire

Introduction………………………………………………………………………………..p.2

I. L’intelligence artificielle………………………………………………………………p.2-4

A. Les généralités sur l’intelligence artificielle……………………………..……………p.2-3

B.L’intelligence artificielle et l’art………………………………………………………p.3-4

II.Théâtre d’Opéra spatial de Jason M.Allen…………………………………………….p.4-5

A.Généralités sur l’oeuvre…………………………………………………………………p.4

B.Les réactions face à l’oeuvre……………………………………………………………p.5

Conclusion………………………………………………………………………………….p.5

Annexe……………………………………………………………………………………...p.6

Bibliographie……………………………………………………………………………….p.6

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Introduction

Dans les années 2000, on observe une grande évolution sur les données numériques et
les mémoires magnétiques puisqu'elles ont changé les moyens de communication. Internet est
devenu une très grande puissance, et cette révolution touche tous les domaines de la vie. On
peut aborder son impact sur le monde de l’art, avec ses effets internes, sur les productions
artistiques, avec ses effets externes, les acteurs et les institutions sociales qui vont mettre en
circulation et gérer ces productions artistiques. Nous pouvons poursuivre avec l'intelligence
artificielle (IA), qui a été pour la première fois introduite dans une proposition d’étude en
1956 (atelier à Dartmouth College, par John McCarthy, Marvin Minsky, Nathaniel Rochester
et Claude Shannon). Depuis plusieurs années, les débats autour de l’intelligence artificielle se
multiplient. Continuellement, les artistes vont utiliser et expérimenter les possibilités
technologiques au service de leur art, avec des logiciels, caméras, appareils photo ou robots.
Nous nous trouvons dans un monde transformé par les nouvelles technologies et assisté par
l’intelligence artificielle. La relation de l’homme à la machine est un réel débat de société.
L’artiste peut alors se demander où est sa place en tant que créateur. C’est pourquoi, nous
allons nous demander si la création numérique peut-elle être considérée comme de l’art, avec
une approche sociologique et légèrement historique pour remettre en contexte. Nous allons
aborder l’intelligence artificielle, puis s’appuyer sur le tableau de Jason M. Allen : Théâtre
d’opéra spatial de 2022.

I. L’intelligence artificielle
A. Les généralités sur l’intelligence artificielle

Terme créé en 1956 par John McCarthy et ses collaborateurs, nous nous sommes très
vite inclinés vers la création des machines capables d’imiter le raisonnement humain. IA est
une processus d’imitation de l’intelligence humaine, elle a pour but de permettre à l'
ordinateur de penser et d’agir comme des êtres humains. Des systèmes informatiques, des
données avec des systèmes de gestion et des algorithmes vont être nécessaires pour la
création de celle-ci. Cependant, ses objectifs ont évolué, et glisser vers l'idée que des
automates résolvent des problèmes mieux que les humains. L'intelligence artificielle est-elle
un outil pour l’homme ou un concurrent? L’intelligence artificielle peut-elle et doit-elle imiter
l’intelligence humaine? Peut-on parler d’intelligence au singulier au vu des multiples formes
d’intelligence? Toutes ces problématiques se posent dans la construction de l’IA. Même si ce

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terme est récent, dès 1834, Charles Babbage va inventer une machine analytique (ancêtre de
l’ordinateur). Puis Ada Lovelace, la fille de Lord Byron, qui aurait imaginé le premier
algorithme assigné à être exécuté mécaniquement, elle va alors être la première
programmatrice dans l’Histoire. Cependant, l’IA a vraiment débuté avec Alan Mathison
Turing, un mathématicien anglais, avec ses nombreuses expériences. Il a construit durant la
Seconde Guerre mondiale une machine permettant de décrypter Enigma, qui est un outil de
cryptologie utilisé par l’armée allemande. C’est l’un des premier à théoriser que le cerveau
humain fonctionne comme un ordinateur, il va ensuite s’intéresser à la musique et la
littérature. De plus, les créateurs vont décomposer l’objet culturel pour pouvoir l’exercer dans
un sens plus large et donner vie de façon artificielle à leurs machines. On peut apprendre à
une machine à reconnaître et interpréter un certain nombre de choses qui vont s’apparenter à
des facultés humaines comme écrire, parler, lire…

B. L’intelligence artificielle et l’art

L’intelligence artificielle investi dans le milieu culturel est une réelle source
d’inspiration. La création artistique est de plus en plus à la portée des programmes
informatiques, l’IA va être capable d’imaginer, de créer et d’être sensible à l’art. L’art est la
création humaine, questionner les créations de l’IA c’est s’interroger ce qui nous rapproche
d’elle ou ce qui nous sépare. L’intelligence artificielle obtient un pied très tôt dans le champ
de la création artistique. Nam June Paik ou encore Jean Tinguely vont concevoir dans les
années 1950-1960 des systèmes autonomes qui produisent de l’art, une autre création
plastique va être possible. Pour désigner ces machines, va-t-on parler de “robots artistes”ou
de “robots d’artistes” ? Cependant, ce sont les artistes qui vont produire les robots, ils vont
trouver dans les techniques robotiques un nouveau support d’expression. Dans un entretien
avec Eléonore Schöffer, Nicolas Schöffer (grand précurseur de la création robotique) cite :
“Désormais, l’artiste ne crée plus une œuvre, il crée la création”. On ne peut pas dire que
l’IA, invente quelque chose au niveau de la création car le résultat de la machine est inspiré
par son jeu de données. Les chercheurs de l’Université Rutgers, développeurs de “Creative
Adversarial Network”, réseaux de neurones, ont supposé que l’on perçoit comme créative,
une œuvre qui est unique, mais pas trop éloignée de ce que l’on connaît déjà. Ce groupe a fait
en sorte que le générateur apprenne du jeu de données initial pour pouvoir réaliser une forme
proche. Une étude par l’Université Rutgers à été menée, qui consistait à voir si le public allait

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différencier les œuvres générées par une intelligence artificielle grâce aux Creative
Adversarial Network, aux œuvres d’artistes produites à la main. Cette étude a montré que
dans 75% des cas, les personnes ont cru que les œuvres réalisées par l’IA avaient été réalisées
par des artistes à la main. Par cela, une forme de créativité ressort pour l’IA. De plus, l’artiste
doit être là pour l’IA, c’est un réel travail entre le créateur et la machine, sans créateur ce
n’est pas possible. Nous pouvons alors dire, qu’un remplacement de l’homme par
l’intelligence artificielle est irréalisable, l’IA est encore trop dépendante de l’homme, l’artiste
va créer avec l’intelligence artificielle, c’est comme une sorte de muse pour l’artiste.

II. Théâtre d’Opéra spatial de Jason M.Allen

A. Généralités sur l’oeuvre

En s’inscrivant à son premier concours d’art, en août 2022, Jason M. Allen a gagné la
Colorado State Fair Fine Arts Competition dans la catégorie “art numérique/photographie
manipulée numériquement”, avec son œuvre : Théâtre d’Opéra spatial (Fig.n°1). C’est un
habitant de Pueblo West (Etats-Unis), âgé de 39 ans et créateur de jeu vidéo. Au total, 11
personnes ont participé à la compétition dans la même catégorie avec 18 œuvres d’art. Jason
M. Allen a présenté 3 images générées par MidJourney. MidJourney est un laboratoire de
recherche et le nom du programme d’intelligence artificielle créé par ce laboratoire. Son but
est de produire des images à partir de descriptions textuelles, elle va viser la beauté artistique,
et va être accessible par le biais de Discord sur un canal public. Le style artistique va être très
important, les créateurs de MidJourney souhaitaient que les images générées soient “belles”.
L’image de Jason M. Allen ressemble à un tableau, un mélange entre l’art de la Renaissance
et le baroque. Sur cette image, des couleurs assez sombres, on suppose qu’il se trouve trois
femmes vêtu de robe de style victorien dans une salle, une forme circulaire se trouve au
milieu qui laisse apparaître la lumière, qui donne vue sur une ville en hauteur.

B. Les réactions face à l’oeuvre

Cette œuvre, générée par l’IA, a produit une polémique autour de la qualification
d’une œuvre d’art, qui n’a pas été complètement produite à la main et de l’esprit d’un artiste
et qui utilise d'autres images existantes. Après avoir partagé cette victoire sur discord, Jason
M. Allen a reçu de violentes réactions de la part d’artistes, qui l’ont accusé de ne pas avoir
respecté l’esprit de la compétition en utilisant une méthode non-conventionnelle. Dans le

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New York Times, il explique qu’il a gagné honnêtement et qu’il n’a violé aucune règle du
concours. La réaction des internautes sur Twitter reste négative : “Je peux voir comment l’art
par I.A peut être bénéfique, mais prétendre que vous êtes un artiste en générant ce type
d'œuvre? Sûrement pas” ou encore : “Nous regardons la mort de l’art dérouler sous nos
yeux. Si les emplois créatifs ne sont pas à l’abri des machines, alors même les emplois
hautement qualifiés risquent de devenir obsolètes. Qu’aurons-nous alors?”. Cette peur du
remplacement de l’humain par les machines fait débat comme nous l’avons analysé dans la
première partie. Jason M. Allen va défendre son projet : “j’ai créé des centaines d’images, et
après des semaines d’affinages et de curation, j’ai choisi mes trois résultats favoris”. Il a pris
80 heures à réaliser ces œuvres, il a réalisé même d'autres modifications après le résultat de
MidJourney. Selon lui, “ce n’est pas simplement coller des mots ensembles et gagner des
compétitions”. Le professeur d’art Cal Duran, un des juges de la compétition, explique qu’il
n’avait pas réalisé que l'œuvre était générée par une IA, cependant il ne regrette pas de lui
avoir laissé la première, car pour lui, c’est une “belle oeuvre”. Finalement, Jason M. Allen est
fier d’avoir suscité le débat de l’usage de l’IA pour la création artistique. Au vu des réactions
que cette victoire a générée, les organisateurs de ce concours vont créer une nouvelle
catégorie, réservée aux œuvres créées par l’IA, pour les différencier des œuvres faites main.

Conclusion

Pour conclure, la question ce n’est pas si l’intelligence artificielle peut créer comme
l’artiste mais plutôt comment l’artiste peut créer avec l’IA. L’IA n’est ni bonne ni mauvaise,
cela dépend de l'usage. Toutefois, il est nécessaire de la comprendre et de l’étudier pour
décider ce qui est souhaitable ou non dans les industries culturelles. Qu’elle soit utilisée en
tant qu’outil, assistant ou muse, elle offre énormément de possibilités dans le secteur
artistique et culturel. Les artistes jouent un rôle majeur pour nous faire prendre conscience
des limites de l’intelligence artificielle et des usages que l’on en fait. Pour répondre à la
problématique, la création numérique peut être considérée comme de l’art, car derrière,
l'intelligence artificielle, l’artiste sera présent. On l’a vu avec le Théâtre d’Opéra spatial de
Jason M. Allen, que même si l’image à été créée par l’IA, l’artiste reste nécessaire derrière
elle, il reste le créateur de l'œuvre.
Et enfin, est-ce que l’intelligence artificielle parviendra-t-elle un jour à se libérer de l’homme
en gagnant ce qui est sa propre qualité : l’esprit ?

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Annexe

Fig.n°1

[Fig.n°1] John M.Allen, Théâtre d’Opéra spatial, 2022, Midjourney.

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Bibliographie

- BERTRAND DORLEAC, Laurence et NEUTRES, Jérôme. Artistes & Robots :

[exposition], Paris, Grand Palais, Galeries nationales, 5 avril-9 juillet 2018. Paris :
Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2018
- CARRE, Marion et SCHMITE, Valentin. Propos sur l’art et l’intelligence artificielle.
Arles : L’art-Dit, 2020.
- LAVRADOR, Judicaël. La belle vie numérique! 30 artistes de Rembrandt à Xavier
Veilhan. Beaux Arts Editions, 2017

- LANOT, Lise. Pourquoi l'œuvre primée d’une intelligence artificielle fait scandale?
Dans : Konbini [en ligne] [consulté le 21 décembre 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www.konbini.com/arts/pourquoi-loeuvre-primee-dune-intelligence-artificielle-f
ait-scandale/
- VU, Ha-My. L’art généré par l’IA : sera-t-il le nouvel avenir? Dans : Mbamci [en
ligne] [consulté le 21 décembre 2022]. Disponible à l’adresse :
https://mbamci.com/art-genere-par-ia-sera-t-il-le-nouvel-avenir/

- BENSAMOUN, Alexandra. Ceci est…une œuvre d’art! La question des créations

générées par une intelligence artificielle. Dans : L’observatoire [en ligne]. 2020/1,
n°55, 104-106 [consulté le 22 décembre 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www-cairn-info.distant.bu.univ-rennes2.fr/revue-l-observatoire-2020-1-page-1
04.htm
- ZOCCO, Fabien et KYROU, Ariel. Quand les arts détournent l’intelligence
artificielle. Dans : Multitudes [en ligne]. 2020/1, n°78, 116-124 [consulté le 22
décembre 2022]. Disponible à l’adresse:
https://www-cairn-info.distant.bu.univ-rennes2.fr/revue-multitudes-2020-1-page-116.
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