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INTRODUCTION:
I-DESCRIPTION DE L’OEUVRE
III-BIOGRAPHIE:
Au sein de son livre des peintres Carel Van Mander va émettre dès ses
premières lignes, une certaine critique acerbe concernant l’art des
Flamands ( attention car lui-même flamand), ceux qui précédaient Van
Scorel. Je le cite: “Grâce à ce puissant secours (ici il faut entendre par là
les fouilles archéologiques entreprises en Italie au 15 et 16èmes siècles),
les Italiens ont pu arriver de bonne heure à la juste conception de la
vraie nature, tandis que nos Flamands s'appliquaient encore à chercher
le progrès par un travail routinier, sans autres modèles que la nature
vulgaire, restant, en quelque sorte, plongés dans les ténèbres ou, tout
au moins médiocrement éclairés jusqu’au jour où Jean Van Schoorel
rapporta d’Italie, pour les leur mettre sous les yeux, les formes les plus
parfaites de notre art.” On entend la dimension de recherche de la
“perfection italienne” dont Van Scorel va s’inspirer faisant de lui un
“éclaireur et pionnier dans la peinture des Pays-Bas” selon les dires du
peintre romaniste Frans Floris.
Né en 1495 dans le village de Schoorel, très jeune, Van Scorel démontra
une réelle aptitude au dessin. Le premier maître qui lui donnera sa
chance sera Corneille Willemsz de Harlem. Ce premier apprentissage va
l’amener à expérimenter la peinture d’après nature. Ensuite, il intégrera
l’atelier de Jacob Corneille Van Ostzaanen où il y expérimente l’usage
des couleurs. Par la suite, Il se rend à Cologne puis à Spire dans l’idée
d’étudier de plus près l’architecture et la perspective auprès d’un
ecclésiastique dont le nom nous est inconnu. Quelques mois après, il
fait la rencontre du renommé Durer.
Nous en venons à l’élément biographique déterminant dans la
production future de Van Scorel. A l'âge de 25 ans, un religieux
hollandais lui proposa de se joindre à lui et d’autres hommes pour
effectuer un voyage en Italie jusqu’en Terre Sainte. 2 œuvres
significatives naîtront lors de son périple à Jérusalem dont “Josué qui
conduit les enfants d'Israël, à pied sec, à travers le fleuve”. Il est à noter
l’inspiration du Jourdain et l’approfondissement de la technique de la
représentation du paysage. La seconde signifiant “Le Christ, monté sur
l’âne, descend de la montagne des Oliviers”. La Vénétie et Rome
participeront à l’émergence d’approches créatrices nouvelles pour Van
Scorel. Nous reviendrons sur ce point plus tardivement. Carel Van
Mander décrit ainsi le travail entrepris par le peintre: Il travaille avec
ardeur, reproduisant des antiquités, statues, ruines, les belles peintures
de Raphaël et ce Michel-Ange qui, alors devenait célèbre, ainsi que les
œuvres de divers autres maîtres.
Cette approche lui fut offerte par le pape Adrien VI qui lui donna
l’opportunité de succéder à Raphael à la direction du Belvédère. Cette
information est en rien anecdotique, elle met en exergue la volonté du
pape d’adresser cette tâche à un artiste du Nord et non du Sud. A la
mort de celui-ci , Scorel entreprend son retour aux Pays-Bas. Au même
moment, le roi de France, François Ier, demanda au peintre néerlandais
d’intégrer sa cour en tant que peintre attitré. Van Scorel déclinera la
proposition. Jouissant d’une très grande réputation à Utrecht et par
delà les frontières il composa de nombreuses créations jusqu’à sa mort
en 1562. Certaines d'entre elles seront détruites. Le poète Lampsonius eu
de ce fait rédiger quelques vers illustrant en quelques mots la carrière
que fut celle de Jan Van Scorel. Je le cite: “Je serai toujours vanté
comme le premier qui démontra aux Belges que celui qui veut être
peintre doit avoir vu Rome, usé mille pinceaux, beaucoup de couleur, et,
en outre, avoir produit à cette école beaucoup d’oeuvres dignes d’être
louées, avant que de pouvoir être dignement qualifié artiste”.
Plutarque, Vies parallèles, « Vie d'Antoine », 77, 2-5 & 85, 1-2 & 86, 1-2,