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OODOA médiéval

Partie 2 – sarcophage de Santa Maria Antiqua


Période paléochrétienne : jonction entre Antiquité et Moyen-Age (3e à 6e siècles), politiquement antique et romain,
arrivée du christianisme / Art paléochrétien : essentiellement du domaine funéraire

manières dater une œuvre :

- archives indique clairement une date


- analyse physico-chimique (ne fonctionne que pour certains matériaux)
- détermination stylistique
- écrit sur l’œuvre

sarcophage de Santa Maria Antiqua, milieu 3e siècle, Rome


CARTEL
sarcophage : cuve (partie creusée) et dalle, découvert sur le Forum de Rome dans la basilique de Santa Maria Antiqua
ou il est toujours exposé, marbre, essentiellement bas-relief et un peu de haut relief, milieu 3e siècle par datation
stylistique : sarcophage chrétien le plus ancien connu, parfaitement conservé

DESCRIPTION
4 groupes juxtaposés et séparés par des éléments végétaux

1e registre : bateau, monstre marin, personnage masculin nu, bras gauche à l’avant / bras droit replié, cheveux mi-long
bouclés, sous une tonnelle végétale, représentation de tous les épisodes de l’histoire de Jonas, le regard du
personnage donne le sens de lecture

= histoire de Jonas, missionné par Dieu qu’il envoie à Ninive ou les habitants doivent etre réprimandés, Jonas ne veut
pas, s’enfuit en bateau et Dieu provoque une tempête, les marins jette Jonas à l’eau, il est avalé par une baleine
pendant 3 jours, il est recraché en Syrie et obéit à Dieu, les habitants se repentent mais Jonas est vexé de sa punition
et part habiter dans le désert, Dieu lui fait pousser un arbre mais Jonas est ingrat, Dieu enlève l’arbre et Jonas meurt
d’insolation

2e registre : personnage féminin habillé à l’antique (stolla, palla), bras levés (position de l’orant, prière à l’antique),
contrapposto,

3e registre : homme assis sur un curule (tabouret antique), habillé à l’antique (pallum), lit un volumen (rouleau),
tourné vers la femme, l’homme récite un texte chrétien et la femme prie, visages pas sculptés

= visages pas sculptés, les ateliers antiques de sarcophages travaille en avance de leur commande, c’est pourquoi les
visages ne sont pas dessinés, personne n’est commanditaire du sarcophage

4e registre : personnage torse-nu, porte un mouton, sujet du Bon Pasteur porteur d’offrande qui devient une
figuration du Christ : le pasteur est suivi des fidèles moutons, le regard du pasteur

5e registre : jeunes hommes torse-nus, bébé dans l’eau, colombe dans un arbre (symbole de l’Esprit Saint qui descend
sur le Christ), le Christ touche la brebis du 4e registre

= premier baptême du christianisme, Christ dans le Jourdain, baptisé par Saint Jean-Baptiste
6e registre : marin-pêcheur assistant au baptême, se tourne

COMMENTAIRE

Contexte de création : époque paléochrétienne autour de 250 durant laquelle les chrétiens sont martyrisés par les
romains avant l’édit de Milan (313) par Constantin promulguant la tolérance envers les chrétiens
Signification du sujet : sujets banals
Couple : comparaison avec sarcophage de Baebia Hertofila, portraits dans des médaillons
Bon pasteur : sarcophage de la Via Salaria, couple, servants, même attitude de l’homme (lecture) qui incarne le
philosophe antique trouvant la vérité dans la dévotion et de la femme (prière)

Scènes très récurrentes dans l’art funéraire liées au Salut (possibilité d’etre racheté), le Bon pasteur
rachète les âmes à condition d’etre baptisés « suivez-moi je ferai des pécheurs d’âme » (c’est
pourquoi les deux scènes sont juxtaposées) : catacombe de Callixte
Jonas lié à la résurrection, préfiguration du Christ : épisodes de la vie de Jonas répondent à la vie
du Christ (repentirs, pardon, Salut de Dieu, résurrection de l’âme en sortant de la baleine),
équivalence romaine de Jonas = Endymion, amant de Séléné qui reste éternellement beau et jeune
comme l’âme du chrétien racheté, sert de modèle à l’iconographie de Jonas : sarcophage de Jonas

= filiation des thèmes et codes païens à l’art chrétien

Peu d’originalité formelle, très codifié, iconographie païenne / religieuse,


contrapposto

Œuvre antérieure à 313, les chrétiens sont encore persécutés = problématique : question de l’élaboration d’un art
chrétien ; les chrétiens ont-ils développé un art spécifique dès le début ou se sont-ils basés sur les codes de l’art
païen ?

Oui en matière d’iconographie et sa signification propre au christianisme : Salut, résurrection éternelle


Non : formellement inspiré presque exclusivement de l’art païen

= art antique christianisé

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