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Les 5 épisodes
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Saint Jean prêche Saint Jean baptise Saint Jean est arrêté Saint Jean est amené Saint Jean part en exil
Les couleurs ternes des Drusiana. par le proconsul sur à l’empereur Domitien, sur l’île de Patmos où
vêtements indiquent qu’il La Légende dorée, écrite au ordre de l’Empereur à Rome, où il subit le il écrit l’Apocalypse.
s’agit d’une assemblée xiiie siècle par le dominicain Ayant évangélisé les martyre. Devant la porte La présence des deux
d’hommes et de femmes italien Jacques de Voragine populations de l’Empire de la ville, il est plongé barques évoque le
de condition modeste ; – ouvrage de référence romain païen, saint Jean dans un bain d’huile mouvement. Sur la berge,
l’éclat du vêtement de incontournable sur est considéré comme une bouillante dont il réchappe le peintre a représenté
saint Jean tranche avec la vie des saints pour menace. Il est ici encadré grâce à la force de ses dans la proximité de saint
ceux de l’assemblée. toute l’histoire de l’art par deux gens d’armes prières. L’Empereur le Jean un aigle, son symbole.
occidentale jusqu’à la face au proconsul avant condamne alors à l’exil. À l’aplomb de l’Empereur,
L’église gothique, le muret
période moderne – raconte d’être envoyé à Rome. il a figuré, avec quelque
qui la ceint et la présence
qu’à peine arrivé à Éphèse, L’opposition entre le ironie, un lapin.
des fidèles évoquent
de retour d’exil, saint Jean saint et le proconsul est
la « Jérusalem céleste »,
accomplit un miracle : renforcée par l’inversion
la cité rêvée de saint
il ressuscita sa plus fidèle des couleurs de leurs
Jean que décrit le livre de
amie Drusiana d’entre les vêtements. L’échelle fort
l’Apocalypse, lieu spirituel
morts. À travers le portail réduite du palais tranche
où les hommes seront
du transept, on la voit aussi avec la monumentalité
en communion avec Dieu
dans les fonts baptismaux, symbolique de l’église.
à la fin des temps.
prête à être baptisée. Trois
Saint Jean prêchant, personnages observent
comme l’indiquent son la scène de l’extérieur.
corps penché vers ses
fidèles et son doigt pointé,
domine l’image et sa tête
touche le ciel. Sa parole
semble mise en avant.
De plus, la scène n’est
pas centrée mais décalée
vers la droite comme
une entame au récit. Par
ailleurs, remarquons ici un
cas caractéristique de la Art gothique flamboyant
peinture médiévale où la L’enlumineur s’inspire des églises gothiques de son
hiérarchie des valeurs est en temps : architecture verticale, décor sculpté abondant,
contradiction avec les règles dentelle de pierre. La bannière triomphale du Christ
de la perspective. La taille flotte sur la flèche qui s’élève à la croisée du transept.
des personnages est avant Les finitions sont exécutées avec grand soin (les voûtes
tout déterminée par leur d’ogives, les pinacles et les arcs-boutants sont rehaussés
importance dans le récit. d’un trait de pinceau blanc).
La bibliothèque d’un prince au Moyen Âge : les ouvrages religieux
Les termes de miniature ou d’enluminure désignent la décoration L’illustration au Moyen Âge s’inscrit dans un système très codifié
peinte dans les livres. Celui de miniature provient du verbe latin de représentation, que les artistes adaptent à leurs sujets. La taille
miniare, « enduire de minium », le minium étant un oxyde de plomb des personnages, leur position de face, de trois quarts ou de profil,
de couleur rouge, utilisé au départ pour tracer les initiales (lettrines) et leur geste, leur expression font sens :
les titres (rubriques) ; au xviie siècle, le rapprochement (sans fondement
La droite et la gauche : ce qui est à droite est plus important
étymologique) avec les mots « minimum », « minuscule » s’est opéré, et
que ce qui est à gauche.
la miniature a désigné les images peintes de petite taille. Le verbe latin
illuminare, « éclairer, illuminer », a donné le mot français enluminer. En haut et en bas : ce qui est au-dessus est plus important
Ce terme regroupe aujourd’hui l’ensemble des éléments décoratifs que ce qui est au-dessous.
et des représentations imagées exécutés dans un manuscrit.
Le grand et le petit : ce qui est plus grand est plus important
Bordure ou vignette : bordure ou encadrement réalisé par un que ce qui est petit.
dessin de végétaux dorés ou colorés, composé de feuilles de vigne,
d’acanthes, de fleurs, d’oiseaux ou d’insectes. Le dédoublement : le dédoublement des personnages peut
correspondre à la décomposition d’une séquence en plusieurs scènes.
Frontispice : image placée au début de l’ouvrage. Il fait toujours
l’objet du plus grand soin. Il représente le plus souvent le destinataire De profil ou de face, action ou hors temps. Les personnages
du livre ou son auteur. de profil sont dans l’action, tandis que la représentation de face
confère une qualité ontologique, une nature intemporelle. Le roi,
Lettrine : lettre ornée ouvrant un paragraphe ou un chapitre, par exemple, est souvent représenté de face avec tous les attributs
susceptible de comporter à la fin du Moyen Âge une marque de la royauté.
de propriété (armoiries ou devise).
La proximité : les êtres et les choses communiquent entre eux,
Page tapis : page aniconique. Ensemble de motifs décoratifs couvrant entrent en résonance les uns avec les autres par simple proximité.
toute une page, ou une très vaste surface tel un tapis. Elle vient des
manuscrits du Proche-Orient des iiie et ive siècles et prend une grande Les correspondances : par des jeux de correspondances,
ampleur au viie siècle. les parties du corps renvoient aux planètes, les fleurs aux étoiles
et la terre au ciel. Le monde fait sans cesse écho à lui-même.
Pleine page : illustration étendue à une page entière. Source : site BnF http://classes.bnf.fr/phebus/explo/index2.htm
Table de canons : tableau de concordance de l’ensemble des
passages des quatre Évangiles. Ces canons constituent l’un des motifs
favoris des enlumineurs du haut Moyen Âge qui les représentent
sous des arcatures d’influence byzantine, richement décorées.
Fréquent à l’époque carolingienne ou romane.