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Illustration 1:
Manuscrit du
Liber divinorum
operum
I Présentation
La littérature du Moyen Âge est d'abord celle de l'élite féodale et reflète ses idéaux :
piété, fidélité et bravoure. Le système féodal structure alors la société et se reflète dans la
littérature : les scènes de guerres y sont nombreuses, la foi chrétienne omniprésente.
Néanmoins, à partir de la fin du XIIe siècle, les bourgeois obtiennent, grâce à l'essor de la
manufacture, des privilèges économiques et juridiques qui concurrencent les pouvoirs
seigneuriaux. On voit apparaitre alors de nouvelles formes, plus satiriques comme dans le
Roman de Renart, ou plus lyriques comme dans la poésie des XIVe et XVe siècles,
héritière de la poésie courtoise.
Calendrier des saints, manuscrit d'origine finnoise (v.1340-1360)
La plupart des auteurs de cette époque nous sont inconnus ; cet anonymat n'est
pas simplement causé par le manque de documents disponibles pour la période, mais
aussi par une conception du rôle de l'auteur qui diffère totalement de la conception
romantique actuelle. Les auteurs médiévaux se réfèrent très souvent aux antiques et aux
Pères de l'Église, et tendent plus à remettre en forme ou à embellir les histoires déjà lues
ou entendues qu'à en inventer de nouvelles. Même lorsqu'ils le font, ils attribuent
fréquemment leur œuvre à un tiers illustre ou imaginaire. On ignore ainsi les noms des
auteurs de nombreuses œuvres importantes, notamment pour le Haut Moyen Âge. Le
nom des auteurs commence à intéresser le public seulement à partir du XIIe siècle.
Dans leur majorité, les textes conservés sont éloignés de la version originale de
l'œuvre, parce qu'ils représentent soit la transcription des textes déclamés ou chantés, soit
la copie des textes déjà transcrits. Au cours de la diffusion orale d'une œuvre, la « fidélité
» à l'auteur, le plus souvent anonyme, reste très aléatoire. D'autre part, les copistes des
monastères se permettent des modifications où bon leur semble. Une fois créés, les textes
restent donc ouverts : chaque nouveau conteur ou copiste devient co-auteur en les
modifiant selon ses propres goûts ou les goûts du jour.
II Langues
1)Langues savantes
Illustration 2: La somme
théologique de thomas
d'Aquin
2)Langues populaires
Si les langues vernaculaires sont surtout utilisées par les gens du peuple, on peut
déjà constater parmi la noblesse des écrits tant en latin que dans ces langues régionales.
C'est notamment le cas des écrits de Marguerite d'Oingt au XIIIe siècle.
1)Œuvres religieuses
Illustration 3:
Chevaux a tete de
lions Apocalypse de
Saint Server
Les travaux théologiques représentent la majorité des ouvrages que l'on peut
trouver dans les bibliothèques au cours du Moyen Âge. De fait, la vie intellectuelle est
organisée par la religion chrétienne, la littérature d'inspiration religieuse est donc la plus
abondante. D'innombrables hymnes de cette période nous sont parvenus (tant liturgiques
que paraliturgiques). La liturgie elle-même n'a pas de forme fixée, et nous possédons de
nombreux missels qui témoignent de conceptions particulières de l'ordre la messe par
exemple.
De grands maîtres penseurs tels que Thomas d'Aquin, Pierre Abélard et Anselme
de Cantorbéry écrivent de longs traités théologiques et philosophiques, où ils s'efforcent
souvent de réconcilier l'héritage des auteurs païens antiques et les doctrines de l'Église.
On conserve aussi de cette époque de nombreuses hagiographies, ou « vie des saints »,
qui permettent de propager la foi chrétienne et sont très prisées du public : la Légende
dorée de Jacques de Voragine atteint en son temps une telle popularité que, par
comparaison, elle est plus lue que la Bible.
Les seuls écrits religieux répandus qui ne sont pas produits par des clercs sont les
mystères : ce théâtre religieux, composé d'une succession de tableaux bibliques, est le fait
de troupes d'amateurs. Le texte de ces pièces est souvent contrôlé par des guildes
locales, et des mystères sont régulièrement représentés les dimanches et jours de fêtes,
qui peuvent durer toute une journée jusque tard dans la nuit.
2)Œuvres séculières
Si elle n'a pas été produite dans les mêmes quantités que la littérature religieuse, la
littérature séculière de cette période a néanmoins bien survécu et nous possédons
aujourd'hui un riche corpus de textes.
Il existe aussi une poésie politique, particulièrement vers la fin de cette période, et
la forme goliardique est utilisée aussi bien par les auteurs séculiers que par les clercs.
La littérature de voyage est très prisée durant tout le Moyen Âge : les récits
fantastiques de terres lointaines (souvent embellis ou entièrement inventés) divertissent
une société où les gens, pour la plupart, passent toute leur vie dans la zone où ils sont
nés. Les récits de Jean de Mandeville par exemple, traduits en de nombreuses langues,
eurent beaucoup d'influence pendant toute la fin du Moyen Âge.
IV Littérature féminine
Bien que la place des femmes au Moyen Âge soit toujours subordonnée à celle des
hommes (la misogynie étant prépondérante, même si certains courants, comme le
catharisme, accordent aux femmes un statut et des droits plus importants), certaines
peuvent exploiter leur talent littéraire et se faire un nom. Les écrits religieux représentent
pour elle la voie la plus simple — certaines femmes qui publient leurs réflexions,
révélations et prières furent ensuite canonisées.
Notre connaissance des femmes au Moyen Âge provient en partie des écrits de
nonnes telles que Claire d'Assise, Brigitte de Suède et Catherine de Sienne. Cependant, il
est fréquent que les perspectives religieuses des femmes soient jugées non orthodoxes
par le clergé, et les visions mystiques d'auteurs telles que Juliane de Norvège et
Hildegarde de Bingen confrontent les institutions à une expérience inconfortable.
Certaines femmes écrivent aussi des œuvres séculières — les écrits de Marie de
France et de Christine de Pisan continuent d'être étudiés à la fois pour leur valeur littéraire
et poétique et pour l'aperçu qu'ils donnent de la société médiévale.
V Allégorie
Parmi les nombreux procédés littéraires que la littérature médiévale met en œuvre,
il faut accorder une mention spéciale à l'allégorie qui avait une place éminente pendant
cette période.
Index lexical
Moyen Âge.......................................................................................................................................1 sv
religieuses................................................................................................................................1, 3, 5 sv