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À l’occasion du

96 anniversaire de la naissance de Pujya Shri


e

24 juillet 2023, Kanha Shanti Vanam


Un homme ingrat n’est pas digne de la connaissance
spirituelle. Si un tel homme désire s’orienter vers la
spiritualité, il doit abandonner l’habitude de l’ingratitude.
—Lalaji

S’il existe un péché, c’est bien celui de l’ingratitude.


—Babuji

L’odyssée de l’âme commence lorsque celle-ci émerge de la Source


en tant qu’unité individuelle – une particule divine projetée à partir
du Centre, comme une goutte d’eau de la mer ou une étincelle du

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feu. Héritant d’une impulsion créatrice de la force-pensée originelle,
l’âme individuelle cherche à renforcer son existence individuelle.
L’âme entame ensuite son voyage vers l’individualité et la matérialité,
s’éloignant progressivement de sa Source. Le yoga vise à dissoudre la
création individuelle de l’âme et à réconcilier celle-ci avec sa Source, en
restaurant sa pureté et son unité originelles. Grâce au voyage yogique,
l’âme atteint l’apogée de son odyssée et, sur la trace de sa descente initiale,
s’engage sur le chemin du retour pour s’unir à la Source, le Centre.

Le voyage de retour commence lorsqu’un maître de qualité introduit


une étincelle initiale de conscience divinement éveillée dans un abhyasi
au cours des sittings d’introduction. Cette conscience unique allume
une nouvelle motivation intérieure, qui fait naître dans le cœur
de l’abhyasi un désir ardent pour la demeure originelle. À mesure
que ce désir s’intensifie, les attraits du monde extérieur perdent
progressivement leur emprise. Lors de ces premiers sittings, la graine
d’une nouvelle destinée spirituelle prend racine au cœur de l’abhyasi.

Une fois que la graine de la spiritualité a été semée dans le cœur, elle
peut rester en sommeil pendant une période considérable si elle est
privée d’une nourriture appropriée et d’un environnement propice

Pour que cette graine s’épanouisse, la descente


de la grâce divine est essentielle, de même que la
transmission yogique d’un maître de qualité, qui
agit comme un soleil spirituel, illuminant le mental
individuel et favorisant les états méditatifs.

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à sa croissance. Pour que cette graine s’épanouisse, la descente de la
grâce divine est essentielle, de même que la transmission yogique d’un
maître de qualité qui agit comme un soleil spirituel, illuminant le
mental individuel et favorisant les états méditatifs. Le soutien divin ne
peut à lui seul assurer la croissance. Pour que la graine de la spiritualité
s’épanouisse, il lui faut les eaux nourricières de l’amour et de la dévotion
de l’abhyasi, et le sol fertile de l’akhlaq – le bon caractère moral.
Cultiver son kshetra intérieur – son champ – est le devoir de chaque
abhyasi. Sans ces soins attentifs, aucune croissance n’est possible.

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La gratitude favorise le développement
de qualités qui vont dans le sens de
l’akhlaq comme l’altruisme, l’humilité et
la soumission au Tout-Puissant.
L’amour, la dévotion et l’akhlaq découlent tous de nos vrittis – nos
attitudes, qui dépendent généralement de nos tendances. Nos vrittis,
à leur tour, régissent nos actions, les pravrittis, qui comprennent non
seulement les actes physiques, mais aussi notre attitude mentale. Nos
vrittis et nos pravrittis façonnent notre nature ou prakriti – la fusion
de nos tendances, de nos attitudes et de nos actions. Notre nature est
le champ où notre graine doit s’épanouir et croître.

En fonction de nos vrittis et des pravrittis qui en découlent, notre


nature peut incarner l’akhlaq, le bon caractère moral, reflétant des
qualités vertueuses, ou se manifester sous une forme moins noble. Dans
les deux cas, notre nature, qui comprend les tendances, les attitudes et
les actions, a le pouvoir de dessiner notre destin ou prarabdha.

Notre destinée spirituelle, semée sous forme de graine et nourrie par la


grâce et la transmission du Maître, s’épanouit lorsque nous cultivons
une nature qui incarne l’akhlaq et entretient des attitudes favorables.
Cela soulève une question importante : quelle attitude devons-nous
cultiver en priorité ? La réponse est la gratitude.

La gratitude favorise le développement de qualités qui vont dans le


sens de l’akhlaq comme l’altruisme, l’humilité et la soumission au
Tout-Puissant. Lorsque la gratitude est présente, ces vertus émergent

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naturellement, tandis que l’ingratitude encourage les qualités opposées
que sont l’égoïsme, l’égotisme et l’entêtement.

La gratitude et l’ingratitude jouent un rôle important dans notre


voyage spirituel. La gratitude naît quand ce que l’on a reçu dépasse
les attentes (ou si l’on n’a aucune attente), tandis que l’ingratitude
se manifeste quand on estime ne pas avoir reçu à la hauteur de nos
attentes, ce qui crée un sentiment de manque. Cet état d’esprit ingrat
conduit à une insatisfaction perpétuelle et à un désir inextinguible
d’en avoir plus. L’ingratitude engendre des souffrances, alimente des
plaintes et un ressentiment à l’égard de Dieu et de la vie, ce qui nous
détourne du chemin prévu.

L’ingratitude n’est pas seulement absence de gratitude. Il s’agit d’une


attitude de revendication. Une personne ingrate peut reconnaître la
valeur de ce qu’elle reçoit, mais elle pense que cela lui est dû et qu’elle le
mérite. Cet état d’esprit reflète de l’arrogance, car il convainc l’individu
qu’un service lui revient de droit. Lorsque les bienfaits spirituels sont
absents, un tel cœur fait des reproches, se plaint et se sent injustement
privé de son dû. Cette attitude fait obstacle à la formation d’un lien
authentique avec Celui qui donne et conduit la personne à percevoir
le Maître comme un simple instrument ou un moyen de satisfaire ses
désirs personnels.

Pour que la gratitude inonde votre


cœur, il faut un vide total. Rien de
moins que cela.

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Une personne qui éprouve une immense gratitude a tendance à penser :
« Je n’ai rien contre cette existence, je n’ai à me plaindre de rien. » Cette
personne est satisfaite, ne se plaint pas et n’a pas envie d’en avoir plus.
Pour que la gratitude inonde votre cœur, il faut un vide total. Rien de
moins que cela. Chez une telle personne, il y a de plus en plus de moins
en moins. Chercher à en avoir toujours plus signifie que vous êtes
toujours en manque, que vous avez tout le temps faim. Comment la
gratitude peut-elle naître quand on en veut toujours plus ?

L’absence de gratitude signifie absence de grâce. Un cœur ingrat ou


arrogant ne peut recevoir de bénédictions ou de grâces et n’est l’ami de
personne. Un cœur ingrat équivaut à un cœur repoussant. Il repousse
au lieu d’attirer. Le développement croissant de la gratitude va de pair
avec une pluie croissante de grâces et de bénédictions.

Un jour, le grand sage Narada se promenait dans une forêt luxuriante. En


marchant, il rencontra un vieil homme qui méditait depuis si longtemps
qu’une gigantesque fourmilière s’était constituée autour de lui.

Le vieil homme remarqua la présence de Narada et lui demanda : « Ô


Narada, où vas-tu ? »

Narada répondit : « Je vais visiter le paradis. »

L’homme demanda alors : « S’il te plaît, en arrivant là-bas, pose une


question de ma part. J’ai passé d’innombrables vies à lutter pour la
libération. Aie la bonté de demander quand Dieu fera preuve de
miséricorde et m’accordera la liberté. »

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Narada accepta et reprit son voyage. Chemin faisant, il rencontra
bientôt un autre homme qui dansait joyeusement sous un arbre.
Narada se sentit obligé de demander à cet homme s’il avait un message
pour Dieu. Mais l’homme qui dansait était tellement absorbé par sa
danse extatique qu’il ne répondit pas.

Quelques jours plus tard, lorsque Narada eut fini de visiter le ciel, il
revint auprès du premier homme avec la réponse de Dieu.

L’homme demanda avec impatience : « Ô Narada, t’es-tu renseigné sur


ma libération ? »

Narada répondit : « Oui, je me suis renseigné. Le Seigneur a révélé que


tu atteindras la libération après trois autres naissances. »

L’homme réagit avec colère et s’exclama : « Encore trois vies ? Mais j’ai
déjà médité si longtemps ! Regardez cette fourmilière qui m’entoure.
N’est-ce pas suffisant ? »

Narada s’approcha alors du deuxième homme, toujours perdu dans sa


danse extatique.

« J’ai pris la liberté d’interroger le Seigneur à ton sujet », dit Narada.


« Le Seigneur a dit que ta libération viendrait, mais seulement après
autant de vies que les innombrables feuilles de cet arbre sous lequel tu
danses. »

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En entendant cela, le danseur sauta de joie. Il s’exclama : « Seulement
autant qu’il y a de feuilles sur cet arbre ? Si peu de naissances jusqu’à ce
que je sois libre ? » Il se tourna vers les cieux avec gratitude en disant :
« Oh, merci, mon cher Seigneur ! »

Soudain, une voix retentit dans le ciel et déclara : « Mon fils, tu es


libéré à présent. »

L’histoire de Narada illustre magnifiquement l’interaction entre la


gratitude et la grâce. Elle nous apprend que la gratitude attire la grâce
tandis que l’ingratitude la repousse. Considérons les exemples opposés
de l’homme qui danse et de l’homme qui médite dans la fourmilière.
Tous deux avaient la possibilité d’être libérés immédiatement, mais
leurs attitudes respectives ont fait toute la différence. L’homme qui
dansait respirait la gratitude et invitait la grâce, ce qui a conduit à
sa liberté immédiate. En revanche, l’homme dans la fourmilière,
animé par l’ingratitude et un sentiment de revendication, a repoussé
la grâce qui aurait pu le libérer. Imaginez, s’il avait embrassé la
gratitude comme l’homme dansant, il aurait pu lui aussi bénéficier
instantanément de la libération. La grâce a le pouvoir d’accomplir des
miracles. Elle descend lorsque les grandes Personnalités du Monde
lumineux sont joyeusement et subtilement présentes parmi nous.

La grâce a le pouvoir d’accomplir des miracles.


Elle descend lorsque les grandes Personnalités
du Monde lumineux sont joyeusement et
subtilement présentes parmi nous.

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Cependant, si le bénéficiaire manque de gratitude (qui comprend par
essence un sentiment de joie), la descente de la grâce sera bloquée. Il
est de la plus haute importance que le bénéficiaire ait une tendance à la
gratitude, car celle-ci crée les conditions nécessaires à la manifestation
de la grâce. En d’autres termes, pour tirer pleinement profit de la pluie,
nous devons préparer notre champ comme il convient.

Les propos d’un disciple rempli de gratitude sont uniques. Il y aura de


la musique dans les mots ou les silences. Vos yeux, vos gestes, le fait que
vous choisissiez de vous asseoir ou de rester debout, votre respiration,
les battements de votre cœur – tout cela aura un rythme unique. Avec
la gratitude, ce que l’on reçoit est bien supérieur aux attentes. Avec
l’ingratitude, ce que l’on a reçu est toujours bien inférieur aux attentes.
Dans un état d’ingratitude, rien ne semble jamais suffire.

Le sentiment de gratitude détend tout le système. Que pouvons-nous


offrir, en tant que dévots du grand Maître ? Quel cadeau peut lui
convenir pour tout ce que nous avons reçu, si ce n’est une gratitude
sincère ? L’apparition de la gratitude, du rire, de la reconnaissance
et de la prière nous nourrit à différents niveaux et à différents degrés
d’intensité. En revanche, la colère, l’aversion, l’irritation et la jalousie
nous épuisent de l’intérieur à différents niveaux et à différents degrés
d’intensité. L’ingratitude est une attitude du type « jamais assez ».
Elle nous rend malheureux. Le mental est constamment occupé à se
plaindre. Cela détourne notre attention du Divin. Tout ce qui nous
éloigne de la Divinité est la définition même du péché. Combien de
temps le parfum subtil de la gratitude peut-il survivre, entouré de
l’odeur de la jalousie, de la colère et de la vengeance ?

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Des malentendus surviennent souvent lorsque nous n’avons pas la
vision d’ensemble d’une situation, ce qui conduit à des hypothèses et
à des perceptions erronées, et notre tendance à évaluer constamment
tout ce qui nous arrive dans la vie détruit souvent notre gratitude.
Supposons par exemple qu’un ami proche annule à la dernière minute
le projet que nous avions fait. Nous allons peut-être faire de fausses
suppositions sans connaître l’ensemble du contexte et penserons
qu’il n’accorde pas de valeur à notre temps ou à notre amitié. Ce
malentendu survient lorsque nous ne connaissons pas les raisons
qui ont motivé sa décision. Cela peut provoquer un malencontreux
sentiment d’insatisfaction, en alimentant le désir que les choses soient
plus en phase avec nos attentes.

Cependant, en parlant avec lui, nous apprendrons peut-être que


notre ami a annulé en raison d’une urgence familiale. Cette prise de
conscience nous permet de corriger nos suppositions erronées et de
comprendre que son absence n’avait rien à voir avec nous, mais qu’elle
était due à un événement imprévu. Il aurait mieux valu comprendre
d’emblée que nous n’avons pas toujours une vision complète de
ce que vivent les autres. En leur accordant le bénéfice du doute et
en admettant la possibilité que des éléments cachés entrent en jeu,
nous pouvons acquérir une compréhension suffisante pour éviter
de tirer de fausses conclusions en évaluant les circonstances avec nos
connaissances limitées. La confiance est le plus grand cadeau que l’on
puisse faire dans le cadre d’une relation. C’est cette confiance qui nous
rend éternellement reconnaissants.

La gratitude commence en ayant de la reconnaissance pour ce qui est.


Dans le cadre d’une étude fascinante portant sur près de 300 adultes en

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quête de conseils en matière de santé mentale, les participants ont été
répartis en trois groupes : un groupe qui a écrit des lettres de gratitude,
un groupe qui a écrit des lettres sur des expériences négatives et un
groupe témoin. L’étude a révélé que les personnes ayant écrit des lettres
de gratitude avaient une santé mentale nettement meilleure que les
autres groupes, ce qui plaide en faveur des avantages de la pratique de la
gratitude. En outre, les scanners cérébraux ont révélé que les personnes
qui avaient rédigé des lettres de gratitude présentaient une plus grande
activation du cortex préfrontal médian, une région du cerveau associée
aux fonctions de prise de décision et de raisonnement émotionnel,
ce qui suggère que la pratique de la gratitude peut avoir un impact
significatif sur les processus cognitifs et le bien-être émotionnel.

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La gratitude est comme le parfum d’une fleur, qui
n’a pas de destination précise. Peu importe que vous
croyiez ou non en Dieu ; ce qui compte vraiment, c’est
votre capacité à éprouver de la gratitude.

Il est intéressant de noter que même les participants qui n’ont pas envoyé
leurs lettres de gratitude aux destinataires prévus ont profité des bienfaits
de l’exercice sur la santé mentale. Le simple fait de rédiger les lettres, sans
même les envoyer, a eu un impact positif sur le bien-être des participants.

Il n’est pas nécessaire de faire des pieds et des mains pour exprimer sa
gratitude. Vous commencerez à vous sentir redevables. Le mot sanskrit
aabhar signifie « Je vous suis reconnaissant ». Cependant, son sens
littéral est « ce fardeau ». Il reconnaît le poids de la gratitude, ce qui peut
créer un sentiment d’obligation et de lourdeur. Cependant, la gratitude
n’a pas besoin d’une cible ou d’un destinataire particulier. Elle n’a pas
besoin d’être dirigée vers une personne ou une entité. La gratitude est
comme le parfum d’une fleur, qui n’a pas de destination précise. Que
vous croyiez ou non en Dieu n’a pas d’importance ; ce qui compte
vraiment, c’est votre capacité à éprouver de la gratitude. Si vous croyez
en Dieu mais manquez de gratitude, la croyance perd sa raison d’être.
La prière inexprimée qui naît d’un véritable sentiment de gratitude
atteindra toujours sa destination, même si elle ne s’adresse à personne.

Un sentiment de reconnaissance surgit lorsque quelqu’un répond à


un désir conscient ou inconscient, ou bien nous rend service d’une
manière ou d’une autre. Cependant, ce type de gratitude est souvent

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conditionnel et dépend du fait que nous recevons des choses que
nous apprécions. Mais qu’advient-il de notre gratitude lorsque nous
rencontrons quelque chose que nous n’apprécions pas ?

Prenons l’exemple d’une commande au restaurant. Supposons que


le goût ou la présentation ne correspondent pas à nos attentes. Dans
ce cas, nous sommes déçus et perdons le sentiment de gratitude
d’avoir été nourris et soutenus. Nos attentes agissent comme une
barrière, nous faisant oublier la huitième maxime de Babuji : « Soyez
heureux de manger dans la pensée constante du Divin, quoi que vous
receviez, et en veillant à ce que vos gains soient honnêtes et pieux. »
Au lieu d’incarner une gratitude inconditionnelle à ce moment-là,
notre gratitude ne pouvait se manifester que si ce que nous recevions
correspondait à nos attentes.

Il existe un niveau supérieur pour évaluer les cadeaux, qui va au-delà


de leur qualité et se concentre sur l’intention qui les sous-tend. Par
exemple, lorsque votre enfant vous offre un simple dessin, vous ne
vous préoccupez pas de l’habileté artistique dont il fait preuve. Au
contraire, vous êtes rempli de joie par l’amour et l’innocence qui se
dégagent de son geste. Dans ce cas, vous évaluez le cadeau en fonction
de l’intention plus que de la qualité.

La prière inexprimée qui naît d’un


véritable sentiment de gratitude atteindra
toujours sa destination, même si elle ne
s’adresse à personne.

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Cependant, il est essentiel d’aller plus loin et de reconnaître que
toute expérience existe dans un but évolutif. Par conséquent, notre
évaluation devrait aller au-delà des considérations de qualité et
d’intention pour inclure l’objectif évolutif plus large des différentes
expériences de la vie.

Dans les temps anciens, la philosophie Sankhya soulignait qu’il y avait


une finalité derrière les expériences que la nature nous offrait. Ces
expériences, qu’elles soient positives ou négatives, étaient reconnues
comme un socle à partir duquel évoluer hors du monde matériel. Les
enseignements du bien-aimé Chariji, qui comparait souvent la vie à
une école où des leçons inestimables sont transmises, font écho à cette
compréhension. Cette perspective nous permet de comprendre la
signification de chaque expérience que nous rencontrons et de cultiver
la gratitude, sachant que chaque expérience peut contribuer à notre
croissance spirituelle et à notre voyage final vers la libération et au-delà

Les expériences de la vie peuvent être des leçons précieuses sur


notre chemin, quelle que soit leur nature. Les expériences amères,
en particulier, sont des outils puissants pour notre développement.
Les expériences plus douces, en revanche, peuvent détourner notre

Vous êtes rempli de joie par l’amour et


l’innocence qui se dégagent de son geste. Dans
ce cas, vous évaluez le cadeau en fonction de
l’intention plus que de la qualité.

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Vu sous cet angle, nous pouvons comprendre
la signification de chaque expérience que nous
rencontrons et cultiver la gratitude, sachant que
chaque expérience qui se présente à nous peut
contribuer à l’évolution de notre conscience.

attention et nous attirer dans les méandres du monde matériel. Alors,


de quelles expériences devrions-nous être plus reconnaissants, les
expériences agréables ou les expériences difficiles ? Dans le cadre de
cette question, la cinquième maxime de Babuji revêt une signification
profonde lorsqu’elle nous rappelle d’ « accepter les souffrances
comme des bénédictions divines pour notre propre bien et d’en être
reconnaissant ». Cette maxime nous encourage à reconnaître que même
dans les moments difficiles, un plus grand dessein se déploie, nous
guidant vers notre destinée spirituelle. Vu sous cet angle, nous pouvons
comprendre la signification de chaque expérience que nous rencontrons
et cultiver la gratitude, sachant que chaque expérience qui se présente
à nous peut contribuer à l’évolution de notre conscience. Lorsque
nous sommes découragés par les saveurs amères de la vie, nous avons,
dans une certaine mesure, perdu de vue le but de la vie. Cette prise de
conscience nous permet de réfléchir à notre but et à notre objectif.

Cependant, le fait même de reconnaître que toutes les expériences


recèlent un potentiel évolutif et méritent de la gratitude indique une
forme conditionnelle de gratitude. Le sentiment de gratitude face
aux épreuves repose toujours sur l’évaluation de celles-ci comme des
bénédictions divines pour notre croissance personnelle. Au-delà de
cette étape, il y a un stade ultérieur où la notion d’évaluation se dissipe

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La véritable gratitude émerge d’un cœur
qui est en résonance avec l’Être ultime et ne
dépend ni des événements extérieurs ni des
bénédictions spirituelles. Ce n’est que lorsque
tous les désirs sont abandonnés que nous
pouvons entrer dans cet état sacré.

complètement. À ce stade, tout ce qui nous arrive est perçu comme un


don du Bien-Aimé qui devient le centre d’intérêt unique. Ramakrishna
Paramahamsa a illustré cet état de gratitude dans lequel le jugement et
l’évaluation ont disparu, ne laissant qu’une reconnaissance profonde
et joyeuse de la présence du Divin. À ce niveau avancé de gratitude, ce
n’est plus le don lui-même qui est mis en avant, mais celui qui donne,
le Bien-Aimé. Ici, même le processus de l’évolution devient insignifiant
pour le dévot. La véritable gratitude émerge d’un cœur qui est en
résonance avec l’Être ultime et ne dépend ni des événements extérieurs
ni des bénédictions spirituelles. Ce n’est que lorsque tous les désirs sont
abandonnés que nous pouvons entrer dans cet état sacré.

La culture de la gratitude se déploie à différents niveaux, qui


vont d’une appréciation, d’une reconnaissance et d’une gratitude
momentanées à un état de gratitude durable. Finalement, la gratitude
devient partie intégrante de votre être, imprégnant votre nature même.
À ce stade, le pèlerin a dépassé la simple expression de la gratitude et
partage désormais volontiers et joyeusement sa force vitale avec des
candidats méritants. Cette transformation marque le passage du statut
de celui qui reçoit à celui qui donne, incarnant l’essence de l’évolution
de la gratitude.

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Comment pouvez-vous arrêter la gratitude ? Et lorsque la
gratitude dans le flux de la vie de votre cœur doit sortir
par vos yeux – nous appelons cela ashrudhara en sanskrit.
Vous voyez, l’écoulement des larmes est comparé aux fleuves
jumeaux du Gange et de la Yamuna, des fleuves sacrés,
voyez-vous. Ces larmes sont sacrées, elles sont bénies. Elles
vous libèrent des énormes fardeaux de culpabilité enfouis
dans votre cœur et vous permettent d’exprimer la gratitude
qui réside dans votre cœur, réprimée dans votre cœur. Et
lorsque ce barrage se brise, nous sanglotons, nous pleurons. Et
c’est une bonne chose que cela arrive. S’il vous plaît, laissez
faire cela quand cela se produit chez un abhyasi. —Chariji

À l’occasion du
96 anniversaire de la naissance de Pujya Shri
e

CHARIJI
24 juillet 2023, Kanha Shanti Vanam
À l’occasion du
96 anniversaire de la naissance de Pujya Shri
e

CHARIJI
24 juillet 2023, Kanha Shanti Vanam

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