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Université CADI AYYAD

Faculté des Sciences Juridiques


Économiques et Sociales Marrakech

Master ESPME

Chapitre I: Fondements
épistémologiques de la
recherche
Préparé par :
Daoudi hicham
Elouahi Fatima ezzzahra
Encadré par :
Mouacha mohammad
Pr. LOUITRI Abdenbi

Année Universitaire : 2014-2015


Plan du chapitre:

Introduction

Section 1: La nature de la connaissance produite


Section 2: le chemin de la connaissance
Section3: Les critères de validité de la connaissance
Section4: pour un aménagement des paradigmes
Section5: exemple d illustration

Conclusion
Introduction

 Le champ des sciences de gestion

 La recherche en sciences de gestion

 Les principaux modèles de sciences

 Intérêt du questionnement épisté mologique

 Problématique de la recherche
Le champ des sciences de gestion

 Le management est né du désir d’aider les dirigeants.

 « Par management on entend l’action, l’art ou la


manière de conduire une organisation, de la diriger,
de planifier son développement, de la contrôler, et ce
dans tous les domaines d’activité de l’entreprise »
Les principaux modèles de science

• S'intéressent à des phénomènes considérés comme


influencés par l'homme (organisations sociales,
systèmes économiques, climat,…) plutôt qu'à des
Les sciences de phénomènes considérés naturels (mvt des planètes,
géologie…)
l’artificiel • un archétype de science adapté à la recherche en
management.

Les sciences du management : des "sciences de l'artificiel" ?

• S'intéressent à la conception d'artefacts (physiques,


sociaux, informationnels)
• Ex: les sciences de l'innovation
Les sciences de • un modèle particulier de science à l’intérieur de
conception l'archétype des sciences de l’artificiel adapté aux
recherches liées à des pratiques professionnelles
(management, entrepreneuriat, formation…)
Etudier Les stratégies
Thème : de diversification dans
quoi les E/ses familiales
étudier? marocaines

Comprendre
Finalité: La relation entre
Démarche:
Démarche pourquoi caractère familial
comment
Explicative et dans et niveau / type de
procéder?
quel but? diversification
La recherche en science de gestion

Nature du projet ?

Quel cadre
Contenu et/ou
théorique
processus ?
conceptuel ?
Problématique et
question de recherche
Quel type de Quelle
présence sur le démarche ?
terrain ?

Quel cadre
épistémologique ?

Source: Giordano Y., 2003


La recherche en science de gestion

Les grandes étapes Leur contenu


Concevoir Problématique et question de
recherche

Construire le design
Lier concepts et données
Construire le Mettre en œuvre Collecter les données, choisir
processus l’échantillon
Coder et traiter les données
Analyser Interpréter les résultats
Apprécier leur validité
Évaluer
Document final
Communiquer
Quelles contributions à la
le produit
connaissance?
Diffuser Implications théoriques et
managériales
Limites
Voies de recherche possibles

Source: Giordano Y., 2003


La recherche en science de gestion

Le contexte institutionnel pour la recherche en Management:


Une posture épistémologique

 L’importance de pré ciser, en amont de la recherche, le


cadre épistémologique dans lequel le projet de
recherche sera développé (Wacheux 1996 ; Thiétart et
al. 1999 ; Usunier et al. 2000 ; Giordano 2003 ; Savall
et Zardet 2004…).

 Ce mouvement s’est engagé en sciences de gestion à


partir des années 1980, avec des travaux précurseurs,
comme :Berry, 1981 ;; Girin, 1981, 1986 ; 1983, 1986,
1989, 1990 ; Marchesnay, 1985 ; Savall, 1985.
Une posture épistémologique

 Le questionnement épistémologique semble


incontournable, comme dans n’importe quelle autre science
(Burrell et Morgan, 19799 ; Weick, 1989), au moins au
démarrage de toute recherche.
Une posture épistémologique

 Le paradigme épistémologique dans lequel le chercheur


inscrit sa recherche conditionne les pratiques de
recherche admissibles ainsi que les modes de
justification des connaissances élaborées.

 Ces décisions peuvent donc conduire à donner des


représentations très diverses du phénomène étudié.

 Le questionnement épistémologique fait, par conséquent,


partie intégrante de la construction d’un projet de
recherche.
Une posture épistémologique

 Affirmer l’identité scientifique des sciences de


gestion et aussi l’identité épistémologique des
connaissances de gestion.

 Cette affirmation permet d’orienter, de guider et de doter


les chercheurs de principes, de paradigmes régulateurs de
l’activité de recherche, de repères problématiques et
méthodologiques dans la conduite du processus de
recherche, et ceci afin de confé rer à leurs dé marches plus
de cohérence et de rigueur [Cohen, 1996].
Les principaux courants épistémologiques en Sciences de Gestion

«Le projetLeduparadigme positiviste


positivisme est d’expliquer la réalité;
pour l’interprétativisme, ce sera avant tout de la
comprendre et pour le constructivisme, il s’agira
essentiellement de la construire” (Girod-Séville,
LeThiétart,
Perret, in paradigme constructiviste
1999).

La séparation entre ces paradigmes tend toutefois à


s’atténuer Le
et, paradigme
aujourd’hui,interprétativiste
on retient plutôt l’idée d’un
continuum avec des positions "aménagées".

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Section 1 : La nature de la
connaissance produite

La nature de connaissance produite


revient à s’interroger sur La nature
de la réalité connaissable
Section 1: La nature de la connaissance:

 Pour les positivistes:


• La réalité existe en soi étant donné qu’elle possède une essence propre
• Il y a un indépendance totale entre le sujet, autrement dit le
chercheur, et l’objet, la réalité.

L’indépendance supposée entre l’objet et le sujet permet aux


positivistes de poser le principe d’objectivité.

Selon Popper (1991: 185) Le principe d’objectivité : la connaissance en


ce sens objectif est totalement indépendante de la prétention de
quiconque à la connaissance, elle est aussi indépendante de la croyance ou
de la disposition à l’assentiment ( ou à l’affirmation, à l’action) de qui que
ce soit ; la connaissance au sens objectif est une connaissance sans
connaisseur; c’est une connaissance sans sujet connaissant
Le principe d’objectivité
 En science sociale :
 L’ être humain peut il être son propre
objet ?
 Le sujet peut- il observer son objet sans
modifier la nature de ce dernier?

 Solution proposé par dukheim :


l’extériorisation des faits sociaux qui
peuvent être considère comme des choses
Le principe d’objectivité
 En science de l’organisation :
 La réalité a ses propres lois, immuables et quasi
invariables: c’est un univers câblé. Il existe dans
cette réalité un ordre universel qui s’impose à
tous: « l’ordre individuel est subordonné a l’ordre
social, l’ordre social est lui-même subordonné à
l’ordre vital et celui-ci à l’ordre matériel
Selon les positivistes :
La connaissance produite est:
 Objective et aconntextuelle dans la mesure
ou elle correspond à la mise à jour de lois
qui sont universelle , d’une réalité
immuable extérieure de l’individu et
indépendante du contexte d’interactions des
acteurs
Pour les interprétativismes et les
constructivismes

• La réalité reste inconnaissable dans son essence


car nous ne pouvons l’atteindre directement.
• Il existe une interdépendance entre le sujet et
l’objet, contrairement a la posture positiviste.
La réalité existe-elle en soi?

 Le constructivisme radical refute l’existence d’une réalité en soi et clame


que la réalité nait d’une invention de l’esprit.

 Les constructivistes et interprétativistes modérés ne rejettent ni acceptent


l’hypothèse d’une réalité en soi, le plus important pour eux étant d’admettre
que la réalité ne sera jamais indépendante de l’esprit.

Les individus créent leur environnement par leur


pensée et leurs actions, guidé par leurs finalités. La
connaissance produite est donc une connaissance subjectifs
et contextuelle.
La nature de la connaissance produite
Hypothèses sous-jacentes à la nature de la connaissance produites.

Nature de la Nature de la Nature du Vision du


connaissance réalité lien monde
produite sujet/objet social

Positivisme Objectif Hypothèses Indépendance Déterminée


Acontextuelle Ontologique

Interprétativism Subjective Hypothèse Interdépendance Intentionnelle


e et Contextuelle Phénoménologique
Constrictivisme
Section 2:

le chemin de la
connaissance
Trois grands paradigmes épistémologiques :
 
Le Paradigme positiviste
Le paradigme interprétativiste
Le paradigme constructiviste
Le Paradigme positiviste

 l’ idéal positif serait d’ atteindre la loi


universelle expliquant la réalité

 La vision déterministe de la réalité fait ainsi


pencher la science vers la recherche
d’explication , vers des réponses en termes
de «  pour quelles causes ? »
Le Paradigme positiviste

« Le chemin de la connaissance qu’emprunte


le paradigme positiviste reste pourtant
largement guidé par l’idée que «  la réalité
connaissable a un sens en elle-même et que
ce sens ne dépend pas nécessairement des
préférences personnelles des observateurs
qui s’efforcent de l’enregistrer sous forme
de détermination (qu’elles soient lois ,
principes, causes, conjectures ou théories) »
(Le Moigne, 1995 :23)
le paradigme interprétativiste
 Le processus de création de connaissance passe par la
compréhension du sens que les acteurs donnent à la
réalité.
 L’idée: n’est pas d’expliqué la réalité, mais de la comprendre à
travers les interprétations distinguer entre
comprendre/expliquer

 Le principe: développer une démarche en prenant compte les


intentions, les motivations, les attentes, les raisons et les
croyance des acteurs.
le paradigme constructiviste
La démarche de compréhension participe à la
construction de la réalité des acteurs étudiés
.

Le réel est construit par l’acte de connaître


plutôt que donné par la perception objective
du monde (le Moigne , 1995:71-72)
La connaissance est autant un processus
qu’un résultat selon Piaget(1970)
Tableau1.1 : position épistémologique des paradigmes positiviste, interprétativiste, et construviste (p15)

Le positivisme L’interprétativisme constructivisme

Comment la •La découverte •L’interprétation •La construction


connaissance •Recherche •Recherche •Recherche
est elle formulée en formulée en termes formulée en
engendrée ? termes de de « pour quelles termes de «  pour
« pour quelles motivations des quelles finalités
Le chemin de la causes…. » acteurs … » … »
connaissance •Statut privilégié •Statut privilégié de •Statut privilégié
scientifique de l’explication . la compréhension de la construction
Section 3 : Les critères de validité de la
connaissance

 La démarcation science-non science

 Les critères de validité de la connaissance


1. La démarcation science/ non science:

Les constructivistes et les


Les positivistes
interprétativistes

Critères de validité précis et - Pluralité des critères de validité


universels - Nécessité d’une discussion
entre les communautés scientifiques

Unicité des sciences Spécificité des sciences sociales et


de l’organisation
*
Les arguments de contestation entre
sciences et non sciences:

La contestation d’une démarcation entre science et non-


science repose sur:

a- le caractère atemporel
b- l’unicité de la science
2. Les critères de validité de la
connaissance
Section 4: Pour un aménagement
des paradigmes
Section 4: La pluralité des paradigmes et positions du chercheur :

1. L’immaturité:

 L’immaturité :

STENGERS, 1993. Jeunesse des sciences sociales et science pré


paradigmatique.

 « la notion de paradigme peut aboutir à une position de


dénonciation. Toutes les sciences qui ne procèdent pas d’un paradigme
ne sont que prétention idéologique  » .
Section 4: La pluralité des paradigmes et positions du chercheur :

2. La crise épistémologique:

 Crise épistémologique :

KUHN, 1983. « La présence d’un paradigme unique caractérisant  ( la


science normale) et la coexistence de divers paradigmes peuvent être des
symptômes des périodes de révolutions scientifiques ». 
Section 4: La pluralité des paradigmes et positions du chercheur :

3. Opportunité pour les chercheurs :

 Opportunité pour les chercheurs :

KOENIG, 1993, p 4 . «   de disposer d’une variété d’approches qui,


chacune à leur manière, sont en mesure de rendre compte de certains des
aspects des réalités complexes auxquelles s’intéressent les sciences de
l’organisation ».
Section 4: La pluralité des paradigmes et positions du chercheur :

4. Vers une position épistémologique aménagée:

 Vers une position épistémologique aménagée

 PERRET et SEVILLE (2003, p.31) soulignent que de nombreux


chercheurs empruntent :
« des éléments aux différents paradigmes, se dotant ainsi
de ce que l’on pourrait appeler une position épistémologique
aménagée ».
Section5:exemple d’illustration
Illustrations Objet de recherche

Problématique : « comment peut-on caractériser la reprise d’entreprise


par une personne physique ? » et « quelles réalités revêt ce type d’opération ?
»
Questions de recherche :
est-ce que la personne physique, une fois qu’elle a fait le choix d’entreprendre, hésite
entre les deux opérations ?

en quoi la reprise d’entreprise par une personne physique s’insère-t-elle dans le


champ de l’entrepreneuriat ?

les liens initiaux du repreneur avec la cible conditionnent-ils le déroulement de la


reprise ?

quelles motivations poussent un individu à se tourner vers la reprise d’entreprise ?

existe-t-il un seul processus de reprise par une personne physique ? si non, de quoi
dépendent les divers processus ?

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Objet de recherche
Illustrations
Objet de recherche
Illustrations
le processus de reprise d’entreprise
par les entrepreneurs personnes physiques
• le chercheur « construit » une compréhension de sa réalité du monde.
• L’énoncé de la problématique, à lui seul, suppose la justification du paradigme
constructiviste
• Cette recherche est datée, c’est-à-dire qu’elle s’inscrit dans un contexte -
culturel, économique, politique - bien précis, celui de la fin du 20ème siècle.
• La démarche de compréhension participe à la construction de la réalité des
acteurs étudiés et est liée à la finalité du projet de connaissance que nous nous
sommes donnée (hypothèse téléologique).
• « tenir compte de la contingence et de la diversité du phénomène » (Bruyat,
1993, p 141).
• l’intégration de la reprise dans le champ de l’entrepreneuriat. Il semble que
l’objet de recherche ne puisse pas être traité indépendamment du champ à
l’intérieur duquel il se situe. 45
Après avoir étudié et analysé, les différents fondements des épistémologies
positiviste et constructiviste, le travail se situe dans le second paradigme
Conclusion

La réflexion épistémologique doit conduire le chercheur à :

 Comprendre l’ensemble des présupposés sur lesquels sa


recherche s’appuie;
 Expliciter les implications que ses choix entrainent afin de
parvenir à une plus grande maitrise de sa recherche.
n t i o n
a t te
v o tr e
r c i de
M e

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