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Logique déductive et

inductive / par
Alexandre Bain,... ; trad.
de l'anglais par Gabriel
Compayré,...
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Bain, Alexander (1818-1903). Logique déductive et inductive / par Alexandre Bain,... ; trad. de l'anglais par Gabriel Compayré,.... 1875.

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R 27408
Paris
1875

Bain, Alexander

Logique déductive et inductive

1
LOGIQUE

DEDUGTIVE ET INDUCTIVE
AITUES OUVHAGËS DE M. AL. BAIN

TIIAIU'ITS KN FllANÇAIS.

Les Sens et l'Intelligence, suivis d'une étude sur la psycholo-

gie d'Aristote, 187't, 1 fort volumo in-8°, traduit de l'anglais, par


M. E. Gazelles 10 fr.

Les Émotions et la Volonté. 1 fort volume in-8°, traduit de

l'anglais, par M. K. Gazelles. (Sous presse.)

L'Esprit et le Corps considérés au point de vue de leurs relations,


suivis d'études sur les erreurs généralement répandues au sujet
de l'esprit. I volume in-8°, de la Bibliothèque siMiiti/ique interna-
tionale; cartonné '» fr.

AUTRE GUVHAGE DE M. (J. COMPAYHÉ.

La Philosophie de David Hume. IN73 CThorin); 1 vol. in-8".

l'iiri* T\ |t. (Icnri,1^ C.hanicriti rnr des Sninls-IV-ri1^, l'J.


LOGIQUE

DÉDUGTIVE ET INDUCTIVfi

!• n

BAIN
m&XANDRE x
s k v R jîp V o (i i q r r. a i.1 r n [ v v, u s i t v, d'au k iï o r-: k
1\ J

1't\N1
I)l~ L'ANGLAIS
DIO l~'ANCI,IS
M^/TKAnUIT
l'A II

GABRIEL COMPAYRÉ
Doolour i-« IctlfO", |iiofV«<eiir <ii|i|ili'anl i l,i Fariillii

iti-t Ii-Mros d<- Tonloil^t:

TiiMI!
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I. I B RAI Hl K liEHM KR- H Al I. I. I K !H


17. itrK m; i.'ki'iii.k uk mkiiki ink. 17
i

i s 7
1-ul-
©
IMIKFACE DU TRADUCTEUR Î

M. Bain n'est plus un inconnu pour le publie


français. Une de. M. Ribol,
esquisse dans son livre
sur- la Psychologie untjluisc, avait déjà donné un

aperçu de la méthode pénétrante


et minutieuse

que M. Main applique à l'analyse des phénomènes

de l'esprit. La traduction d'un des plus importants

ouvrages du philosophe anglais, les Sens etl'Inlelh-

/jenve(l), publiée par M. Cazelles, a permis d'appré-


cier directement, et suu pièces authentiques, cette

psychologie savante, qui, par l'abondance de ses


informations et de ses vues de détail, corrige le
caractère un
systématique peu et absolu de ses

conclusions générales. C'est d'elle que Stuart Mill a

pu dire « qu'elle avait poussé la recherche analy-


tique des phénomènes
moraux au point le plus
avancé qui ait encore été atteint ».

Lu Lof/if/i/e, que nous publions aujourd'hui, nous

paraît digne d'être jugée avec la même laveur.


Venue après la logique de Sluart Mill, elle rivalise

(I) Lis Sriix vt l'intelliiji'Wi' truilnction C.a/.cllrs. liiTmer-HaillicTt',


1874.

Bain. Ludique. I. – «
\j l'UKI AC1-:

iivcc elle, non pour lu combattre, mais pour la per-


fectionner. Kurile dans le même sens, elle ne lui

ressemble pourtant, pas, et ne l'ail, nullement dou-


ble emploi avee elle. Il est vrai qu'elle reuobérit

peul-èlre sur ses défunts, en marquant plus nette-


ment encore su complaisance pour l'empirisme,
dont elle adopte les principes; mais, en revanche,
elle ajoute ù ses qualités pur une ordonnance meil-

leure, pur des additions ou des corrections pré-


cieuses, surtout par l'effort qu'a l'ait railleur, non
sans succès, pour écrire une logique à la fois scien-

lilique et pratique.
Lu logique de Sluurt Alill, malgré l'admirable

lucidité d'esprit qui est une des qualités maîtresses


de son auleur, reste uvaul tout, une logique su-

vunte, pur suite un peu compliquée et obscure pur


endroits, une logique où les hautes questions de lu
science sont discutées avec vivacité et avec force,
mais où les parties élémentaires du sujet, les par-
tics vraiment utiles, sont systématiquement nég'li-
^ces ou omises. Préoccupé de ses vues théoriques,
Sluarl Mill a écurie à dessein de son pi un les détails
techniques. Il a écrit pour les académies plulôlque
pour les collèges. Ainsi, quoique peu disposé' n

partager le dédain trop répandu de nos jours pour


I art syllo»'islique, dédain qui veut se donner les airs
d'une force d'esprit, mais qui n est un
plus ^TiUide
fond un une paresse, une vuine délicatesse intellec-

tuelle, Sluarl Mill a, de purti pris, abrég'é dans son

livre la théorie du syllogisme. De même il n'a


1)1 THAHUt.TKUK. \ij

celle partie de la logique pra-


abordé qu'en passant
science
tique, qui consiste à déterminer pourchaque
les applications de la méthode.
C'est, au contraire, dans le développement des

lois de la logique élémentaire ou appliquée que se


découvre la plus grande originalité du travail de
M. Bain. Près de trois cents payes ont été consa-
crées l'auteur à l'étude des méthodes dans les
par
différentes sciences. Nous trouvons ta une logique
réelle et technique qui suit pied à pied les sciences
dans lc-urs démarches, s'ajuslanl à tous leurs con-
tours, serrant de près tous leurs progrès, atin d'en
et de nous présenter, dans
exprimer la suhstanec
une série de lahleaux, les moyens dont dispose l'es-
l'aire l'ace à la diversité des pro-
prit humain pour
blèmes scientifiques. Ces études de logique appli-
Iburnir aux savants de
quée, outre qu'elles peuvent
profession des indications utiles, ont, encore
pour
résultat de contribuer à cette culture générale de
on le sait, le but favori des logi-
l'esprit, qui était,
ciens de l'ort-Koyal, et qu'on aurait tort de sacrifier

tout à fait à des idées absolues d'érudition étroite

et de science spéciale. Le logicien n'a point perdu


sa quand, par une synthèse bien faite des
peine,
et des résultats de chaque science, il a mis
procédés
ses lecteurs à même d'embrasser d'une via;
géné-

rale l'ensemble des connaissances humaines. D'un


autre et ne cet autre
coté, pour signaler que point,

M. liain est eut é dans les plus grands détails, pour


rendre claire et prolitable l'exposition de l'art syl-
Vl'lj l'Ill'îl'ACK1':

logistique, cet excellent instrument d'analyse in-


tellectuelle. Il a fait suivi'i! ses études sur ce sujet
d'une série d'exemples et d'exercices destinés à
familiariser les jeunes g'ens avec la dialectique dé-
duelive. En un mot, et sans oublier lesproblèmes
de la log'ique
spéculative, M. Main a composé un

livre qui, par eerlaines parties tout. au moins, est


un véritable manuel scolaire el un livre d'éduca-
tion, un livre enfin qui rendrait la logique popu-
laire, si la log'ique pouvait jamais le devenir.
C'est ce caractère éminemment
pratique
de la

logique de M. Bain qui nous paraît être le meilleur


titre de recommandation pour la traduction que
nous en donnons
aujourd'hui. L'état des études

logiques dans notre pays ne justifie que trop tous


les efforts qu'on peut faire pour réveiller le g'oùt de

la dialectique abstraite. Qu'on relise les pag-es re-

marquables que M. L. Poisse écrivait à ce sujet en

1840, dans sa préface aux Fraymeiil-s philosophiques


de Hamilton (1). Après un intervalle de trente ans,
ces observations sévères, sur l'extinction graduelle
et la décadence de la log'ique, ont gardé leur jus-
tesse et leur vérité. Ce déclin continu de la log'ique

provient moins de l'abaissement des' talents que


d'une sorte de dédain et do discrédit, propag'é le

plus souvent par l'irréflexion, eneourag'é quelque-


lois par l'esprit de système. De plus en plus on

i Voir /'V'mi'/i<.s//c)>/ii/iiS(i/i/ii''1, pur Iliimilton. Ti'.u ludion L. I Visse


p. i \ix t.'t suiv.
ni: rnAiiuci'KUK. ix

s'imagine que la pensée émancipée n'a pas besoin


de s'astreindre à des rôties, que la meilleure logi-
c'est le lalonl, le leiupéranient. Les politiques
que,
répètent volontiers ce lieu commun que les hommes
des sociétés modernes song'ent plutôt à revendiquer
leurs droits qu'à pratiquer leurs devoirs. Les sa-
vants peuvent avec raison l'aire entendre desplaintes
analogues. La liberté de penser, qui est le droit,
tout le inonde la réclame et avec raison mais la

logique, qui est le devoir, le devoir d'user d'après


les règles de la pensée libre, qui donc se soucie d'en

apprendre les lois?

A peine enseignée dans nos classes, la logique

est présentée aux élèves sous des formes trop sè-


ches et trop laconiques pour qu'elle puisse captiver
et façonner leurs esprits. Quelle impression garde-
rait des mathématiques quelqu'un qui ne les aurait
étudiées qu'un mois ou deux? Quel profit attendre
de celte initiation superficielle et purement verbale
à une science abstraite, qui ne peut devenir utile

qu'au prix d'une pratique prolongée;? Le sentiment

général de nos élèves, quand ils quittent la classe


de philosophie, c'est que la logique est la partie la

ennuyeuse du cours. Le seul résultat de ce


plus
maigre enseignement, c'est le plus souvent de les

en dégoûter pour la. vie.


N y aurait-il pas un remède à apporterait mal? ·'
Peu d'efforts ont été lenlés jusqu'ici, .le ne parle pas
de la logique générale et scientilique, qui, malgré
I*1 petit nombre de ses adeptes, a dniiiir lieu à
l'IlKl'ACK

quelques écrits
remarquables tels que les Essais
do M. Cournot..Mais la logique élémentaire
no semble avoir inspiré depuis longtemps au-

e.uue tentative sérieuse de réforme et d'améliora-


tion. ministre substitua lo
Lorsque le caprice d'un
mol de lot/iqiw au mot de philosophie, comme dési-

de nos lycées, le ré-


gnation officielle des
classes
cherché ou non, devait être, on le sait,
sultat,
rabaissement des éludes philosophiques, et non la

restauration de la cet honneur équi-


logique. A part

dont elle se serait on ne voit pas,


voque, passée,

dans l'histoire de ces dernières années, que rien ait

été (ait pour fortifier ou rajeunir l'enseignement de

cette science (I).


Le
plus grand mal peut-être, c'est qu'il n'y ait
texte à mettre entre les mains des élevés
pas d'autre
I Admirable écrit sans
que la Logique de Porl-Hoyal.
doute, véritable chef-d'neuvre de cet esprit modéré,
de ce bon sens exquis dont le dix-septième siècle a

transmis l'héritage à dos successeurs trop peu em-


à In recueillir! C'est avec respect
prossés quelquefois

doit parler d'un tel livre, qui fut en son temps


qu'on
d'une nouveauté originale et hardie, et où les sages

de l'orl-Uoyal, avec non moins de force et plus de

(l)t'.r n'est pas qu'il n'y ait eu des essai* particuliers tris- renia rr|iia-
blos et dus pour la plupart à dos savants par exemple, la MHhmli
ilims Ifs scicnii's <ir riiitoiwnment de M. Duhamel la l'hilonoftliit:
ihimi<i><' de. M. humas: llntmdiictinii ù la Maintint- c.rpéritHi'iiluIr
île M. Claude Iternard, etc. Ce <|iii in.ini|iie. c'est un travail d'en-
semble.
HO TIlADIX.TKrii. XJ

modération que Descaries, ont préparé lo triomphe

de In. réflexion personnelle et de esprit, de discer-

nement sur les préjugés de l'autorité et les erreurs

du pédanlisme. Mais enfin tout vieillit, du moins


en partie; et, s'il y a dans la logique de Port-Royal
des parties durables, comme les lines réflexions
morales de Nicole sur les égarements de l'amour-

propre, il y a aussi des points, et en grand, nombre,

où l'œuvre, en raison du progrès des sciences, est


devenue insuffisante et arriérée.
Je ne sais illusion les philosophes se
quelle par
sont imaginé, la plupart, que la logique, défi-
pour
nitivement établie en une l'ois par le génie d'Aris-
n'avait à faire, Kant
lole, plus de progrès partageait

un certain « Depuis Aris-


jusqu'à ce préjugé.
point
lole, écrivait-il, la logique n'a pas beaucoup gagné
beau-
quant au fond, et nième elle ne peut gagner

» II est vrai qu'il ajoutait «Mais


coup à cet égard.
elle peut très-bien acquérir en exactitnd<\ en préci-
sion et en cl a vif (I). »
II faut aller plus loin et reconnaître (pie depuis
Arislote, ou, ee qui revient au même, depuis la tin
de la scolastique, la logique a singulièrement

son domaine et renouvelé ses théories.


agrandi

D'une part, des logiciens ingénieux, pour la plu-


mathématiciens, tels que de Morgan et Boole
part
(on trouvera duns le présent ouvrage l'exposition
de leurs ont développé ou simplilié la
systèmes),

l> Lotiii/m 'li' K 1 1 1 1 Tivi<lu<'ti"M Tis-mt. Introduction, |>. ls.


\iji~i IMIKl'WCK

théorie du
syllogisme, en appliquant des symboles
nuiuôri<.|U«'s on des signes algébriques à l'expres-
sion des notions el des propositions dans la même

voie, ITamilton, en exigeant que dans les proposi-


tions la quantité du prédicat, fut déterminée aussi
exactement (pie celle du sujet, a accru le nombre
des formes fondamentales et des modes possibles,
que dans une de ses listes il é minière au nombre
de cent huit. Certes, nous sommes loin de nous

figurer qu on ail reculé les bornes de l'esprit humain


en doublant le nombre des syllogismes concluants;

mais nous croyons qu'il y a quelque profil à déter-


miner avec plus d'exactitude les conditions de la

pensée et du raisonnement déductif, et à ajouter


mécanisme in-
ainsi quelque chose à l'analyse du

tellectuel. D'autre pari, la logique inductive a été


créée de toutes pièces, non pas seulement par Ba-
con, dont, les intuitions, pourtant si clairvoyantes,
ont elles-mêmes peu vieilli, mais un
par des sa-
vants qui, tels que Newton et llerschell, ont non-
seulement pressenti par leur g'énie, mais éprouvé

par leurs découvertes, les vraies méthodes expéri-

mentales; et aussi par des généralisaleurs, comme

Whewell el Stuart Mill, qui, venusaprès les grands

progrès de la science, n'ont eu qu'à résumer, à for-

muler dans des lois le travail scienlilique des der-


niers siècles. Gomment nier après cela la possibilité
du renouvellement cl du progrès des études logi-
reconnaissant les accrois-
ques? (le n'est pas qu'en

sements de la logique on veuille lui contester la


nu nuniicTErn. xiij

lixité immuable de ses principes, pas plus qu'on ne

à nier l'éternelle vérité de la géométrie, en


soufre
refusant de l'étudier dans Kuclide! Mais que di-

rait-on, par exemple, d'une poétique qui, composée


du temps d'Homère, ne traiterait que de la poésie

épique et ignorerait les autres formes de la poésie?


Ne faut-il pasju^'er de même une logique qui, après
les grands efforts et les grands succès de la mé-

thode induclive, (elle qu'on la pratique depuis Ba-

con, voudrait en demeurer à l'étude du syllogisme,

tel que l'entendait Arislote?


Or, par la faute des lemps, la logique de l'ort-

Uoyal on est restée là. Le mot induction n'y est pro-

noncé qu'une fois, et seulement, par une étrange

distraction, à propos des sophismes ou des faux


raisonnements. On ne s'explique pas que l'induc-
tion, sur laquelle Arnaukl g'arde un silence ais-

solu, (piand il s'agit d'analyser les procédés régui-


liers et légitimes du raisonnement apparaisse
inopinément parmi les sources d'erreurs (1). Il y a
là précisément un de ces sophismes que l'ort-ltoyal 1

signale trois pagvs plus haut le sophisme du dé-


nombrement imparfait. Le plus étrange, c'est que
Porl-Moval savait parfaitement « que toutes nos
connaissances commencent par l'induction, parce
choses singulières se avant les
que les présentent

universelles ». Mais la force de l'habitude et l'au-


torité de la tradition condamnaient encore les es-

(I) Uinii/w'/•' l'urt -/ln.i/ii/, I. III. cliiip. \i\, |i. 1.


xivv l'HKFACE

prits les plus pénétrants à respecter les étroites


limites de lu Ionique déduclive. (combien d'autres

logiciens, moins excusables, oui commis la même

erreur après
Porl-Koyal
– JL ignorance ou l'oubli de la méthode induelive
est la grande lacune de la logique d'Arnauld et de
Nicole, écrite pourtant un demi-siècle après le
Nnmim Oryumtm; mais ce n'est pas la seule. Les
classilicalions n'y sont étudiées que d'une façon
superficielle et comme en passant. L'élude des mots
et du lan^'aft'e est a peine abordée. Les principes

rationnels sur lesquels se fonde le syllogisme ne


sont pas mis en relief. Les sophismes sont présentés
dans une liste confuse;, qui est une énumération
l'aile au hasard et non une classification
systéma-

tique; les mêmes sophismes y sont signalés plu-


sieurs fois. sous des noms différents, au mépris de

la règ-li- essentielle de la division, rèft'le que i'ort-


Hoyal énonce lui-même, et où il est dit que les mem-
bres d'une division ne doivent pas être enfermés
l'un dans l'autre.
Il serait superflu d'insister plus longtemps sur
les défauts inévitables d'un
livre, qui a rendu de

"rands services à l'i 'du cal ion de la jeunesse, qui peut


en rendre encore, mais qui a le lort .de dater de 10(12.

Qui ne comprend qu'il serait urgent de faire pour lu


JjHjii/iie île l'orl-Koval. cl à pins forle raison encore,

ce que M. VA\. Lévèque a feulé dernièrement avec


succès pour I hl.r/sliirice de Ihen de Kénelon, en re-
produisant dans ses lliirniniucs /D'nr/ilni/zcl/cs d an–
III" rilAliIT.TKIII. XV

mises à la modo du
liquos vérités, rajeunies, jour
et accommodées aux besoins nouveaux? Une Indi-
tout
ce que Porl-Koyal a
que où l'on conserverait

écrit d'excellent sur la confusion des idées, sur les

limites déjà science, sur les causes de nos erreurs,


mais où l'on lesexemples en
puisant
rajeunirait

dans le trésor do la science moderne, où


largement
l'on accorderait à l'induction la place qu'elle mé-

rite, où l'on introduirait des chapitres nouveaux

sur les mots et leurs rapports avec les idées, sur la

définition, sur la classification, sur l'expérience cl


les autres scientifiques, une logique enfin
procédés
écrite dans le même esprit que la ionique de l'ort-
sur le même plan, mais avec d'autres maté-
lioyal,
serait éminemment utile
riaux, qui ne voit qu'elle
et nécessaire? '?
Et cependant, sur un ou deux points, quoique
excellent qu'il soit dans ses tendances générales, cet
devrait être lui-même modifié
esprit de Port-Royal
et corrigé. D'abord la logique de Porl-Koyal ne
à la science, est pour elle un
croit pas assez qui

et non un but. Mais surtout, et c'est, à notre


moyen
elle ne croit pas assez à
gré, son plus "-i-and défaut,
elle-même. Sainte-Beuve la louait précisément de
cet autres dit-il,
esprit de modestie « f,es logiques,

sont moins d'elles-mêmes. » Les


plus ou éprises
logiciens de Port-Royal, au contraire, doutent, de

l'eflicaeité de la logique. (Test avec une malicieuse


ironie qu'ils parlent de la science qu'ils nous en-

seignent et dont ils ne veulent pas cire dupes


\VJ tUt~-Att:

« II est 1 1 1 1
raisonnable, disent-ils, d'acliotci- par la

peine d'apprendre ces questions le droit de les mé-

priser. » Quelle confiance veut-on qu'inspirent à de


] (-mi nos esprits, très -dis posés déjà par eux-mêmes à

dédaigner toute étude pénible, des savants qui dé-

précient eux-mêmes leur science, et qui déclarent

lestement qu'on peut, en sept ou huit jours, ap-


prendre de la logique tout ce qui vaut la peine d'en
être su? Qui donc, parmi nos élèves, lira des cha-

pitres précédés de cette


mention: « Les chapitres
suivants ne sont nécessaires que pour la spécula-
tion. G est pourquoi ceux qui ne voudront pas se

lalig'iier (esprit à des choses peu utiles pour la pra-

tique les peuvent passer (IV » Cette allure fine et


déliante peut être très -philosophique; elle peut
à des ral'linés, mais elle ne convient
plaire esprits

pas à un livre d'éducation. Il faut, pour qu'une


science s'impose à la jeunesse, qu'elle parle avec;

autorité, qu'elle alliehe plus de confiance encore

qu'elle n'en a peut-être au fond; enfin, qu'elle ne

prenne pas les devants pour diriger contre elle-


même un reproche d'inutilité que la paresse et la

légèreté ne seront que trop porléesàlui adresser. Dé-


lions-nous d'une logique qui a pu. à un si haut

déféré, «'ag-ner les bonnes «races d'un sceptique


tel que Sninle-Heuve. Quand on doute de la science

humaine, quand on pousse la haine du pédantisme


jusqu'à proscrire volontiers les croyances fortes et

il) Lmjiiiur(/<•' l'nrt-lioij'il, I. II. cli;i|). xwi..


lii; TUADI'ClKLli. XV'lj

sûres d'elles-mêmes, il est naturel qu on s'éprenne


d'une logique, dont le; dernier mol est presque
11 n'y u pas de logique! .Mais quand on croit à la
l'orce do la raison, el quand on veut communiquer
cette conviction salutaire à l'unie des jeunes g'ens,
comment ne pas préférer une logique, je ne dis

présomptueuse, mais plus courageuse,


pas plus
fière, n'avouerait pas qu'elle a bâclé
plus qui
sa bcsog'ne en deux ou trois jours, et. qui, deman-
dant plus d'etl'orls, promettrait plus de récom-
'1
penses?

Cette log'ique complète, riche en développe-


ments, appropriée à l'état de la science, enfin ani-
mée de celte ferme confiance qui convient à tout
art sérieux
et utile, il nous semble la trouver, au
moins en partie, dans la log'ique de M. Bain. Ce
sera l'honneur de l'école ang-laisc contemporaine
d'avoir' entrepris et mené abonne fin l'œuvre du ra-

jeunissement, du renouvellement de ta log'ique. Les

philosophes français de l'école spirilualisle se sont,


en g'énéral, tenus trop à 1 écart des sciences positives
pour pouvoir prétendre à rempli rlKHireusemenlcet te
lâche. L'école d A. Comte a naturelle!
positiviste

meut professé pour la log'ique ie même dédain que


« Tout ce qu'on
pour la psycholog'ie. peut dire de
réel, quand on envisagée esprit abstraitement, se
réduit à des g'énéralilés tellement vag'ues qu'elles
ne sauraient avoir aucune influence sur le rég'ime
intellectuel. La log'ique sera peul-èlre possible plus
tard, mais pour le moment elle est inexécutable, les
rillïl'AGK
W'iij l,~

grands procédés log'iques ne pouvant encore, être

<'X|)li(|ii('is avec la précision suffisante, séparément


do leur application (1). »
Les psychologues anglais ont l'ait une réponse
victorieuse à cette condamnation sommaire et re-
mis la logique, à sou rang1. Elle est à leurs yeux la
plus abstraite des sciences, et ils la placent dans
leur classification avant les mathématiques (2). Mais

pour la mettre au-dessus de toutes les sciences, au

degré le plus élevé de la généralité et de l'abstrac-

tion, ils n'en l'ont pas


cependant une science pure-
ment formelle, et ne
se contentent, pas d'y intro-
duire nne nomenclature sèche des lois les plus
élémentaires de l'esprit. Leur premier mérite, et
nous voudrions insister sur ce point, est d'avoir
exactement déterminé et défini le domaine de la

logique.
(le n'est pas là une question oiseuse, quoi qu'en
pense Port-Koyal. Ou pourrait calculer les progrès
qu'il faits depuis trois siècles l'esprit scientifique,
rien qu'en confrontant avec les principes aujour-
d'hui reçus une phrase comme celle-ci «C'est une
chose extrêmement ridicule que les g'ènes que se
donnent certains auteurs, autant de
qui prennent

peine pour borner lajuridicliou de chaque science,


et l'aire qu'elles n'entreprennent pas les unes sur
les autres, que l'on en prend pour marquer les

il) C'.n's i/c /i/u7ii.w/i/i/V /HWiYirc, t. I, p. :ti.

ï) Spcncvr: l'IwHiiiioitwn o/' tlw xtiaucs, p. 12 d 11.


lilj lïiAUL'CTErii. xix

limites «1rs royaumes cl régler les ressorts des par-

lements^).» A (jui, (le notre temps, est-il néces-

saire d'apprendre qu'il n'y a pas pour une science

de question plus capitale et plus essentielle que la


définition de son objet?
Or l'attribution exacte des sujets que la logique
embrasse, la délimitation de son domaine, soulève
encore quelques difficultés. D'une part, la logique
confine à la psychologue dont elle n'est qu'une ap-
plication; d'autre part, elle avo.isine les sciences,

puisqu'elle en règle la marche, et suit la pensée


dans ses développements, à travers les différents

objets de la connaissance, Il est donc malaisé de

l'aire unv place à part à la logique, et de la carac-

tériser assez nettement pour qu'elle ne risque d être


absorbée ni d'un côté ni de l'autre, ni par la science
à laquelle elle emprunte ses principes, ni par les
sciences auxquelles elle impose; leur méthode.
Ce n'est pas une raison cependant pour tomber
dans un autre excès, qui consisterait à proclamer,
comme le l'ait kanl, l'indépendance absolue de la

D'après lui, « dans les deux parties de la


logique.
logique (dogmatique cl technique), ou ne doit

donner la moindre attention, ni à l'objet ni au su-

jet de la connaissance (2) ». Si l'on suivait a la


lettre le précepte de Kanl, on aurait une logique
qui, à la l'ois, manquerait de solidité, puisque.

ÎU Lihjviui- de Vwt-Hnniil |ii'rinicr discours. |>. \\i\.


r.'l Kiiut: iMiii'/iic. Introduction, p. i.
XX l'HICl'Al'.IC

privée (li; tout fondement psychologique, elle serait


construite tout à l'ail in abatraclo, et d'utilité prati-
n'oserait pas même jeter un coup
que, puisqu'elle
d'œil sut' le développement réel de la science.
Nous touchons ici au plus grand débat auquel
donner lieu la définition de la log-ique. Il
puisse
de savoir si, comme l'ont pensé Kant, Ha-
s'ag'it
milton et un g'rand nombre d'autres philosophes,
la log'ique doit être réduite à l'étude des lois for-
melles de la pensée, ou s'il l'aut, au contraire,
Mill et pour M. Bain qui, à la
prendre parti pour
log-ique purement formelle, opposent ce qu'ils ap-
la log'ique matérielle ou réelle. A vrai dire, il
pellent
ne faudrait être ici d'une question de
pas dupe
mots. Les de la ma-
expressions péripatéticiennes
tière et de la forme nous semblent être nécessaires
mais les philosophes en ont étrangement
et justes;
abusé, et l'on être tenté de répondre à la
pourrait
discussion eng'ag'ée sur ce point les logi-
qu'ont

ciens formalistes, par une lin de non-recevoir


comme le fait le mathématicien an-
spirituellement
de « Lorsqu'on aura clairement
golais Morg-an
établi des définitions et, des exemples ce que
par
l'on entend par ta distinction de la forme et de
la matière, je serai plus capable que je ne le suis
de traiter la question avec précision.»
aujourd'hui
Il n'est de démêler avec
pourtant pas impossible
netteté le sens les philosophes ont
quelque que
l'ont
attaché, en général, au mot fon/icl, quand ils
appliqué a la logique. Nous voudrions précisément
1)1 TKAHUCTlClMi. ,j

montrer comment ils lui ont attribué une sig'nili-


calion trop étroit»'
et trop mesquine, qui ne répond
pus ù l'ampleur et à l'étendue des questions log'i-
ques nous voudrions faire voir aussi que le lei'ine
de logit/ue formelle avec certaines restrictions et
une interprélalion juste, mérite d'être conservé pour
caractériser, même dans ses plus larges développe-
ments, une science qui, pour être fidèle à elle-

même, doit
toujours demeurer abstraite, ne jamais
se préoccuper du contenu des jugements et des
raisonnements, et se borner à analyser la pensée
dans son mécanisme général, dans son application
à toute vérité.

Hamilton, qui sur ce point comme sur beaucoup


d'autres s'est inspiré de 1 esprit de Kant. définit la

logique, à laquelle il accorde d'ailleurs une grande

importance « la science des formes nécessaires de


la pensée. » – « La log'ique, dit-il ailleurs, a affaire
à la forme de la pensée, à l'exclusion de la ma-
tière (1). » Mais c'est Kant qui a certainement ex-

primé, avec le plus de force et de précision, la théo-


rie des log'iciens formalistes.
Quand on lit l'Introduction d'ailleurs admirable
de la log'ique de Kant, comment ne pas s'étonner

que, dans 1 histoire de cette science, parmi les hom-


mes qui ont contribué le plus à ses prog-rès, un

penseur aussi éminent ailcompté AYolf et Baiim-

g'arlen, et omis IJacon? Le silence systématique que

I) Hamilton Ledui't's, III, p. i:i.

li.vi.N. Logique. I. –
l'IUil'AUi
\xij

kiinl u gardé sur I homme, qui pusse à bon droit l


pour avoir régénéré la logique, est un trait signi-

lieatil', qui donne iinmédiatemeiil la clé des idées


de l'auteur sur les destinées et le rôle de la Ioni-

que. D'après Kant, la


logique ne saurait servir
aux sciences; elle ne doit, en aucune façon, s'occu-

per de l'objet do la pensée. On ne demande pas en


Ionique comment se comporte l'entendement, com-
ment il pense, comment il a pensé jusqu'ici, mais

simplement comment il a dû penser. Il serait aussi


absurde d'introduire des principes psychologiques
en logique, que de l'aire sortir la morale de l'ob-
servation des mœurs humaines. Il n'y a qu'une

question en logique comment l'entendement se

connaît-il lui-même? etc. ri).


Kn résumé, la logique n'est plus que la science
de l'accord nécessaire de la avec
théorique pensée

elle-même. Kilo se borne à l'analyse du jugement,


de la déduction, et des lois fondamentales de la

pensée. Elle devient une sorte de psychologie ab-

straite, qui considère entendement dans ses for-

mes vides, sans consentir à le suivre dans son


ap-

à la réalité, lille n'a aucun caractère


plication plus

pratique, et ne songe nullement à prouver la vé-


rité en général, l'îlle montre à esprit, non plus par

quelle voie sûre il atteindra en toute science la


certitude ou la probabilité, mais seulement com-
ment les fonctions intellectuelles les plus simples

,1 Ivant hi'ii'iiii; iiilrmliiclioii. inissim.


ni: inAuu<;u;t:ii. xxiij

peiiventso mettre d'accord avec elles-mêmes. A cer-


tains ég-ards, préoccupée avant tout de déterminer
les équivalents de nos jugements et de nos raison-
nements immédiats, elle n'est en quelque sorte que
l'art de la tautologie. Enfin, et pour employer une

par rapport à la pensée, te


comparaison, elle joue,
même rôle que la grammaire par l'apport au lan-

g'ag'e elle nous enseig'ne l'emploi rég'ulier des


notions dans le jugement, et des jugements dans
le raisonnement, de même que la grammaire nous
l'ait connaître l'usagée correct des mots dans les

phrases. Mais elle ne ressemble en rien à la rhéto-

rique et à la poétique, qui nous apprennent à user


des mots, correctement associés, pour exprimer de
beaux sentiments et de g'randes pensées elle ne
sait plus nous dire comment on combine les juge-
ments et les raisonnements pour découvrir le vrai
sous toutes ses formes.
Sans avoir la prétention d'épuiser le débat en

lignes, qu'il nous soit permis de dire com-


quelques
bien les vues do Kant nous paraissent inexactes,

incomplètes surtout. Le philosophe allemand s'est


arrêté à la première partie de la logique, celle qui

analyse l'entendement dans ses linéaments les plus


essentiels et les plus g'énéraux. Il est difficile, d'ail-

leurs, d'admettre que dans cette première partie


ta logique puisse être séparée de la psychologie.
A coup sur il ne faut pas que la logique soit le ta-
hleau réel et historique des vicissitudes de la pen-
sée humaine, pas plus que la morale proprement
XXIV l'MKl'ACK

dite ne pont l'image èlre


lidèle des mœurs des hom-

mes, esquissées à la façon d'un la Bruyère ou d'un


la Rochefoucauld. Mais la logique perdra-l-elle son
caractère, cessera-t-elle d'être la science idéale des
lois nécessaires de la connaissance, parce qu'elle
aura à l'école de la psychologie de quelle
appris
façon la pensée se manifeste et se produit? Y a-t-
il même pour elle un autre moyen d'acquérir cette
connaissance de l'entendement, qui est, d'après
Kant, son unique objet? L'exercice réel des opéra-
tions intellectuelles, convenablement dirigées,
n'est-il donc
pas précisément la même chose que
leur exercice nécessaire? La logique a-t elle autre
chose à faire qu'à transcrire, comme règles et
lois formelles, les applications concrètes que fait t
sans cesse de son entendement, non pas seule-
ment l'homme de science, mais le vulgaire iui-
même?

Il nous semble admet une distinction


qu'on

fausse et que rien ne justifie, quand à l'usage néces-


saire de la pensée (dans la déduction, dans les for-
mes équivalentes) on oppose son usag'e contingent

(dans l'expérience, dans l'induction). A vrai dire,


il est aussi nécessaire, étant données des observa-
tions et des expériences bien faites, deposer la loi

générale qui en résulte, qu'il est nécessaire de met-


tre d'accord la conclusion d'un
syllogisme
avec la

majeure et la mineure
qui la supportent. Prenez
les séries d'expériences de Well, de Leslie, de Dal-
lon n'est-il pas aussi nécessaire pour l'esprit, de
DU ïïtAhUTEl.'K. XXV

lier à ces connaissances la loi induetive


empiriques

qui
établit rapport unentre le refroidissement d<*

la température et la production de Ja rosée, qu'il


le serait d'admettre la conséquence déductive des

prémisses les plus simples? Sans doute la logique

peut être définie la science de l'accord de la pensée


avec elle-même, mais la pensée s'accorde avec elle-

même, dans ses applications expérimentales, aussi


bien que dans ses déductions «
priori. L'esprit a
certainement ses principes propres et essentiels,

mais il se réalise de
plus en
plus, il ajoute sans
cesse à son cire, à mesure qu'il saisit plus d'objets,
Chaque vérité nouvelle, découverte par l'expérience
ou autrement, accroît en quelque sorte sa sub-
stance. Que sont toutes les connaissances empiri-
ques elles-mêmes, sinon des formes régulières, né-
cessaires de la pensée?
Qu'on maintienne donc, si l'on veut, l'appella-

tion de logique formelle, mais après s'être rendu

compte qu'il y a de la forme dans toutes les opéra-


tions de l'esprit. L'induction a ses règles formelles,
non moins que la déduction. Ni dans ses opéra-
lions les plus abstraites et les plus générales l'es-

prit ne peut se passer d'un certain objet ou d'une


certaine matière, qui détermine en partie la nature
de ces opérations; ni dans ses
applications les plus
concrètes et les plus expérimentales, I exercice <lc
la pensée ne va sans une certaine forme. Voilà

pourquoi la logique est éminemment perfectible, et

progresse sans cesse avec la science elle-même. Il


l'HKI'ACK
XX VJ

ne pont y avoir de nouvelle science fondée, ni de

nouvelle méthode employée, sans qu'aussitôt il n'y


ait lieu d'ajouter un chapitre nouveau à la logique,
et île décrire de nouvelles Ibrnies de la pensée.

Quelquefois, et grâce à lit divination pénétrante


d'un Bacon, la logique devancera le travail de la
science. D'autres ibis et plus souvent, comme par
exemple pour la méthode expérimentale appli-
quée par M. Claude Bernard à la physiologie, ce
sont les découvertes du savant qui précéderont et

inspireront les réflexions du logicien. Dans tous les

cas, la logique sera, non-seulement une


quintes-
sence de la
psychologie, mais la synthèse de la
science humaine,
11 était bon que la logique réagît contre la ten-
dance des formalistes à exclure de leur
logiciens

science ne se directement
tout ce qui rapportait pas

au syllogisme. Mais on pouvait craindre que, par


esprit de réaction, le logicien de l'expérience ne se
laissât aller à imiter Bacon dans son dédain de la

logique déduclive, et à répéter le cri d'impatience


qui échappait déjà à saint Ambroise A dialeclica

Arislolatis, Hheru nos, Domine! Alors même qu'il se-


rait vrai de dire, avec un ancien, « ceux
que qui

s'enferment dans la dialectique peuvent être com-

parés
aux
mangeurs
d'écrevisses qui, pour une
bouchée de chair, perdent leur temps sur un mon-
ceau d'écaillés » nous estimerions encore que

cette substance excellente, contenue au fond de la

dialectique, mérite que pour arriver jusqu'à elle


I)U TltAiaXTKIIl.
XXVÎj

on passe
par-dessus les difficultés qui la hérissent.
C'est ce que M. Bain a admirablement compris. La

logique déduclive a obtenu de lui la même atten-


tion que la logique induetive, et son livre récon-

cilie, avec une ampleur de développement tout à


lait nouvelle, la logique de Bacon et la logique
d'Arislote.
Mais pour être large et eompréhensive, la logi-

(lue, telle que l'entend M. Bain, n'en a pas moins


un l'ôle, un but précis. 11 est impossible de mieux
caractériser la science (lui nous occupe, que ne l'a
l'ail notre auteur, en nous la présentant I" comme
la science théorique et abstraite, qui expose les
lois fondamentales do toute affirmation; 2° comme
la science de toutes les formes de la
pratique

'.V comme un de méthodes


preuve; système appro-

à la recherche et à la découverte rie la vé-


priées

rité. Sous ces trois la n'a, en dé-


aspects, logique

finitive, qu'un seul et même objet la preuve de


la vérité. Mais cette preuve suppose
soit des princi-

pes que l'analyse intellectuelle nous découvre, soit


des formes spéciales, un mécanisme compliqué d'o-

pérations et de raisonnements; soit enfin des com-


binaisons de moyens el de procédés, en un mot des
méthodes.
11 faut savoir gré à M. Bain d'avoir fait entrer
l'ill't de la découverte dans le domaine de la logi-

que. Sans doute la logique sert plus souvent à vé-

rifier des vérités déjà trouvées, qu'à découvrir des


vérités encore inconnues. Les découverts scienli-
XVViij l'KKI'ACE

tiques sont plutôt l'œuvre d'un hasard heureux,


d'une inspiration soudaine, que dune application
studieuse des règles de la logique. C'est dans les

hypothèses, dans les suggestions presque sponta-


nées de l'esprit, que le
plus grand noinhre des
théories scientifiques ont eu leur hereeau, et non
dans des combinaisons savantes de raisonnements
déductifs, ou même de méthodes expérimentales.
La log'ique a donc pour rôle essentiel de prouver
ee a été trouvé. Mais, au moins incidem-
qui déjà

ment, elle
suggérer des vérités
peut nouvelles. La

vig'iieur log'ique ne s'épuise pas tout entière dans

la preuve, dans l'exposition méthodique, dans la


vérification exacte des connaissances
déjà acquises;

elle se manifeste aussi,par de véritables acquisi-


tions, par des conquêtes réelles dans le champ de
la vérité.
Pour avoir délimité sévèrement le sujet de la lo-
g'ique, M. Bain n'en reconnaît pas moins ses rap-

ports avec les autres sciences. Bien qu'il la classe,


comme M. Spencer, avant toutes les autres études

scientifiques, au premier rang' de la généralité et


de abstraction, il sait qu'elle ne peut se passer du
secours des sciences moins abstraites et moins
gé-

nérales, et en particulier de la psychologie. «L'éta-


blissement des lois g'énérales, dit-il, suppose évi-
demment nn effort induclif considérable que
facilite singulièrement l'étude des phénomènes de
l'esprit. » En effet, améliorant sensiblement sur ce

point la log'ique de Mill. M. Bain a placé en lèle de


dii TKAhucïKru. xxix

son livre un résumé substantiel de ses théories sur

l'esprit. Il n'a pas accepté les vues systématiques


de Spencer, (|iii, prenant trop à la lettre sa classi-
lieation des sciences, rangées d'après leur ordre
de complexité progressive, semble croire que les
sciences fondamentales n'ont aucun besoin des
sciences subordonnées qui viennent après elles. Il
a admirablement compris, au contraire, le prin-

cipe si vrai de la solidarité scientifique, qui veut


que, dans le domaine des sciences, comme ailleurs,
un grand ait souvent besoin d'un plus pelilque soi. Il

en est des rapporlsde la logique avec la psychologie


et les sciences en général, comme des rapports de
la pensée avec le langage. Si la pensée précède le

langage et lui donne naissance, le langage une


fois créé, par une remarquable réciprocité de

services, le langage précise, accélère, enrichit la


De même si la instinctive ou relié-
pensée. logique

chic baie le des sciences, les sciences, à


progrès

leur tour,
développent et fortilient la logique.
On ne saurait trop s'étonner qu'une logique
aussi nettement définie que la logique de Mill et
de M. Bain, une logique qui sait aussi clairement
ce qu'elle est el ce qu'elle veut être, ait encouru,
de la part de certains philosophes, l'accusation
bien inattendue de ne constituer qu'un amas con-
fus de connaissances. •< Qu'est-ce la
que logique

de M. Mill? » demande M. Yéra, el ce qu'il dit


de Mill, il te dirait de la logique de Bain. « Ksl-ce
une logique formelle, ou bien une logique <>b-
XXX I'KKI''ACI::

jeclive, on rnmiiii: on voudra l'appeler? Ou bien

encore est-elle une logique quelconque? Or, je dis


(|uc la seule réponse qu'on puisse l'aire à ces ([(les-

tions, c'est qu'elle esl un amas confus, indigeste


cl suporliciel de toutes les sphères de la connais-
sance, ce qui veut dire qu'elle est le contraire de
ce qu'elle prétend et de ce qu'elle doit être (1). »
Ces critiques s'expliquent en elles-mêmes (sinon
dans leur Ion acerbe et presque injurieux qui
nous

paraît inexcusable envers de


grands penseurs tels

que Mil! et M. Ikiin), lorsqu'on voit que M. Véra,


en lidèle Hégélien, entend la logique dans un sens

tout à fait particulier. Il est même plus Hégélien


(pie Hegel, qui, reconnaissait en partie l'utilité de
h) logique ordinaire, dont il avouait qu'elle a pour
avantage de nettoyer /a trie. Mais Hegel ne s'arrête

pas à celle logique vulgaire; il passe outre, pour


s'élever à une entièrement nouvelle, non
logique

moins vague dans son objet qu'étrange dans ses


conclusions. La logique, pour lui, se confond avec
la métaphysique ('!). Kilo esl la science de l'idée
en soi et pour soi. Kile doit être tout à fait séparée

de la philosophie de la nature ou science de l'idée


dans son existence concrète. Klle peut être déli-
nie la science de l'idée pure, de l'idée dans l'élé-
ment abstrait Au abord
de la pensée (.')). premier

(I Tniiliicli.iii de la |ci^ii|in' île lli'uvl, |i,ir A. Vtira, I. I. Avaiit-


|I|'O|>IIS. |l. II.

(: I.olm<|ih> di! lli'i.'1'l trailiii'tiuii Wra. I. I. |>. -i-


(:tj l«l., r. il l.
lil TUAKIH'.TF.UII.
XXXJ

on se demande s'ilil • t \r i\
il n'y a
i\f
pas
i ri li|
là Ilout
s~\ iil n i i^'i i\ I ri i*kk
simplement
t

une exagération emphatique, dissimulée par de


grands mots, do cette vérité banale que la lo-

gique doit étudier uniquement les lois générales


et communes à toute science. Mais, en
y regardant

de plus près, on s'assure viLe qu'il n'y a aucun


rapport entre les idées de Hegel el celles de la plu-

part des logiciens. Ce ne sont pas les lois fonda-


mentales de la pensée, c'est la penséepure, en de-
hors de ses déterminations empiriques, de ses ap-

plications à la réalité finie, c'est la pensée vide de


tout contenu, ou n'ayant pour contenu que le
monde supra-sensible,Hegel veut que étudier
dans sa logique.
n'est Ce
pas ici le lieu d'exami-
ner si dans de pareilles recherches Ilégel aboutit iàl
des résultats qui aient quelque solidité, ou à de

pures chimères verbales. Il nous


semble, quant à
nous, la pensée
que ne peut pus plus se déterminer
ù vide, que l'estomac ne peut digérer à jeun. Quand
ou lit la logique de Hegel, tout en admirant la vi-
gueur merveilleuse de cet étonnant on a
penseur,

quelque envie de s'écrier, comme le l'ait M. Véra


lui-même, à propos des licc/ierc/ifs loi/ii/ucs de Tren-
delenburg « Sommes-nous, dans la sphère de la
logique ou dans les espaces imaginaires (!)?» Mais

peu nous importe pour le moment. Qu'il nous suf-


fise d'avoir prouvé, par ce! aperçu rapide de la lo-

gique Hégélienne, que les logiciens de cette école

I) l.u^i(|iif de; Ili^rl . ti-ailui'iion \(t;i. A van t-|u<>p.>s, |>. i\.


XXXÎj
i,l l'UÉh'ACKl~

sont, on un sens, pour apprécier des


incompétents
<i -uvres logiques courues dans un tout autre esprit,
et que leurs ci-iti(|ues ont plus de vivacité que de
portée.
Il est. d'ailleurs facile d'établir que la logique
anglaise, et en particulier celle de M. Bain, loin
d'être un amas confus et indigeste de connais-

sances, a, au contraire, un caractère systémati-


que très-prononcé, et qu'on y trouve, non pas seu-
lement cette multitude de détails dans lesquels la

pensée s'éparpille, mais aussi des théories, des gé-


néralisations dans lesquelles la pensée se concentre
i*l se saisit elle-même. Nous distinguerons d'abord,
à ce
point de vue, la loi qui ramènerait toutes les
connaissances humaines à deux faits essentiels la
différence et l'accord. L'esprit, d'après M. Bain,
n'est pas autre chose que le pouvoir de saisir des
différences et (les rapports. L'opération fondamen-
tale consiste à distinguer. La conscience, c'est-à-
dire la perception d'une idée, est à ce prix. Avoir
conscience, c'est au font! saisir- la différence de deux

impressions. Plus la différence est forte, plus la


conscience est vive. Uni* la
impression toujours

moine cesserait promplement d'être un objet de la


conscience. De là, M. Bain tire cette conclusion,
que l'esprit humain, dans toutes ses manifesta-
tions, loi de la relativité
est soumis à la »-rande

universelle, lue idée ne peut être conçue que par


opposition avec d'aulrcs idées. [Mus sont nombreu-
ses ces idées contraires, et plus a
l'idée primitive
in; iMAiiiK.ri.un. (
xxxiij

<l(! force (il. (le clarté.


Mais, après avoir distingué,
l'esprit assimile. Il saisi! les rapports et de là sortent
les eonnaissaiiees générales. De iriêine que la per-
ception de la diflërenee donne lieu à îles impressions
distinctes, particulières, de même la perception de
la ressemblance, saisie entre plusieurs impressions
d'autres formes de
qui se renouvellent, produit
la conscience, qui sont les idées générales.
La loi de la différence et de l'accord rég'it les
non moins que les notions. Sans doute
propositions
M. Bain semble quelquefois effacer la distinction
des philosophes, la notion de
qui, aux yeux sépare
la proposition. Une notion générale, par exemple,
ne serait autre chose que l'association de diver-
pas
ses propositions mêlées, et que l'habitude aurait,

pour ainsi dire, fondues l'une dans t'autre. Cepen-


dant M. Bain, en d'autres endroits de son livre,
maintient nettement la différence des notions et
des Les notions n'expriment qu'un
propositions.
seul point de ressemblance les propositions doi-
vent au moins embrasser deux choses. Par unegé-
néralisation hardie, M. Bain, reprenant et corri-
le travail Aristote a de
geant par lequel essayé

dresser la labledes calég'ories, réduit toutes les pro-


à trois espèces essentielles, d'après la na-
positions
ture des qui s'y unissent aux sujets. Ces
prédicats
trois sont la quantité, la succession. la co-
espèces
existence. Milleomptailcinqprédicatsultimes; l'exis-

lence, la coexistence, la succession, la causalité, la


ressemblance. Poussant plus loin l'analyse, lM. Bain
\X.\l\ l'KKI-ACK

prétend que l'existence n'est, en clle-iiH'-nic, riuuiu1


forme abstraite des autres prédicats. Dire qu'une
conspiration existe, c'est affirmer qu'un groupe
d'hommes s'est réuni pour accomplir une action com-
mune (proposition de coexistence, proposition de

causalité). On peut admettre sur ce point la réduc-


tion de M. Bain. Maison comprend beaucoup moins

qu'il ait supprimé la catégorie de la causalité, pour


la l'aire l'entrer dans la succession,
alors qu'il re-
connaît lui-même qu'il y a dans la causalité quel-
que chose de plus que dans la simple succes-

sion (I). Quant à la ressemblance que Mil! mettait


à part Al. Bain estime qu'elle ne peut constituer
une catégorie fondamentale de propositions, parce
qu'il y a ressemblance partout où il y a proposition

générale. Les seules propositions de ressemblance,


aient un caractère vraiment sont les
qui spécial,

aflirmatkms d'égalité, de convenance numérique,


et. ces affirmations seront mieux désignées par le
terme de quantité qui est adopté par M. Bain.
Systématique dans sa théorie sur les proposi-
tions, M. Bain ne l'est pas moins dans ses vues sur
le raisonnement. La déduction a sans doute à ses

yeux une grande importance et une valeur propre.


Kl, en effet, ce n'est pas au moment où les sciences

ont uw tendance marquée à devenir de plus en


plus déductives qu'il conviendrait aux logiciens de
né»'li«'er l'étude déjà déduction. Mais au fond la

Voir plus Iciin, p. loti.


W IIIAlMXTiaiS. XXXV

déduction n'est, pour M. Jiain connue pour Mill,


qu'une induction dissimulée, déguisée. D'une pari,
l'axiome du syllogisme, comme les axiomes en géné-

ral, n'eslqu'une inféreneeinduetive, l'ondée sur l'ex-

périence, par la croyance


garantie à runil'oi'initéde
la nature, croyance vers laquelle- nous entraîne un
élan instinctif de notre esprit. Mais de plus l'opé-
ration syllog-islique elle-même n'est que J'enve-

loppe /«/7/îp//< d'une opération matérielle, d'une vcri-


table induction. Le principe; qui sert de majeure
au syllogisme doit être décomposé en deux par-
lies en premier lieu, l'affirmation qu'il exprime
embrasse tous les cas observés; en second lieu,
cette même affirmation porte sur tous les cas sem-
blables qui n'ont pas encore été observés et qui
sont simplement inférés. De là les difficultés que
présente la tbéorie
du syllogisme. Or l'inférenee
induetive consiste, on le sait, à passer des cas

particuliers a d'autres cas particuliers; de ce que


d'autres hommes sont morts, nous inférons que le
pape actuel, qui esl un homme, que le pape qui
lui succédera, mourront aussi. C'est la ressemblance

qui nous guide dans chacune de ces inférences, et


nous sommes
prêts à renouveler le raisonnement

toutes les fois que la même ressemblance nous

frappera. Dans ces conditions, ne nous est-il pasper-


inisde dire une Ibis pour toutes tous les cires qui
ressembleront aux hommes, comme le pape actuel
leur ressemble, tous ces êtres mourront? Nous

nous risquons alors à déterminer, dans une pro-


t vj ru ici' a ci1:

position générale, les ressemblances qui nous auto-


risent à inférer des cas passés aux cas à venir.
Cette proposition générale devient la majeure de
la déduction. Par sa l'orme universelle elle nous
l'ait illusion et nous entraîne à supposer que tous
les cas ont été observés. Il n'en est rien pourtant.
Une vue plus correcte du syllogisme nous apprend

que la majeure n'est au fond qu'une affirmation


relative à un certain nombre de cas constatés;
niais qui en même temps, par les caractères géné-
raux, par les ressemblances qu'elle indique, peut
s'appliquer à tous les cas où nous reconnaissons
successivement ces caractères de ressemblance.

C'est précisément le rôle de la mineure de consta-


ter que tel ou tel cas possède ces caractères, et,
par suite, de rendre possible une nouvelle applica-
tion de la majeure.
Telle est, d'après M. Bain, comme d'après Stuart
Mill, l'explication des difficultés du syllogisme.
« explication destinée à produire, dans la logique,
une véritable révolution. » C'est le seul moyen de
faire du syllogisme autre chose qu'une tautologie,
qu'une « solennelle l'utilité ». C'est le seul moyen
de rétablir l'unité des opérations logiques, et de
résoudre l'antinomie que créait, dans les lois du

raisonnement, l'opposition apparente de l'induc-


tion et de la déduction. Il ne peut être question de
discuter ici une pareille théorie. Avouons cepen-
dant ([d'il est difficile de ne pas l'accepter, quand
on la bien comprise, et faisons remarquer, en pas-
DU THAIM'CTEUJt. XXXVÎj

sanl, à i\l. Bain <|uo, pour se conformer tout à l'ait


à cette réchiclion ingénieuse, qui tend à effacer le
caractère spécial et dislinclif du raisonnement dé-

ductif pour le ramener n'être que l'expression


formelle du raisonnement induetif, il aurait dû dis-

poser, dans un ordre inverse, les deux parties de


son livre.
En consacrant la première partie de son ou-

vrage à la déduction et au syllogisme, M. Bain


nous paraît avoir fait une concession regrettable
aux habitudes et aux traditions de la vieille logi-
que. Si vraiment l'induction est la seule opération
réelle de l'esprit, il serait logique et convenable

que l'induction fût étudiée la première.


Nous ne pouvions que signaler ici, sans avoir la

prétention de les juger, des généralisations aussi

hardies, et dont on ne contestera pas au moins

l'originalité. Ces vues systématiques ne compro-


mettent pas d'ailleurs l'utilité pratique des détails

de M. Bain. Sans
qui remplissent les deux volumes
doute il eût été désirable que l'auteur s'abstînt de

prendre aussi nettement parti pour les solutions


Stuart Mill était mieux inspiré quand il
empiriques.
voulait queladoctrine de son Traité s'accordât éga-
lement avec la théorie intuitive, et la théorie em-
de l'orig'ine de nos idées, et quand il s'ef-
pirique
« d'exposer les questions logiques dans des
forçait
termes fussent la propriété commune des deux
qui
écoles rivales de Et, en effet, il
métaphysique ».

semble qu'il serait, jusqu'à un certain point, possible


Main. 1. <
Logique.
j
XXXViij l'KKFACIi

du construire, en dehors des discussions des sys-


tèmes, une logique à peu près indifférente à toute
solution dogmatique, de même qu'on a essayé d'or-
ganiser une morale indépendante de toute méta-

physique. Que les axiomes de la géométrie soient


des vérités innées, ou des inductions expérimen-
tales, le résultat est le même au point de vue lo-

g'ique; puisque dans les deux cas ces principes ser-


vent de point de départ à une série de déductions
dont le logicien doit analyser le mécanisme. Que
la succession soit ou non distincte de la causalité,
la loi générale des sciences physiques n'en
est pas
moins de constater des uniformités de succession.
De telle sorte la logique
que pourrait, en un sens,
constituer ses règles et ses vérités au-dessus et en
dehors des contradictions desphilosophes. Mais il
est plus facile peut-être de former une pareille con-

ception que de la réaliser, et nous ne devons pas


(Hro surpris que M. Bain n'ait pas cru devoir faire
la moindre réserve dans l'exposition de ses théories

empiriques.
Gomment signaler toutes les innovations intéres-
santes d'un travail aussi considérable? Nous vou-
lons du moins
indiquer
encore l'effort qu'a fait
M. Bain pour donner à la théorie de la définition

l'importance qu'elle -mérite. Avec lui cette théorie


est passée de sa phase purement formelle, dont
s'étaient contentés les réelle
scolastiques, à sa phase

comme une des


et positive. Signalons enfin, parties
les plus neuves de l'ouvrage, les beaux dévelop-
DU THADUCTEUn. XXXÎX

pements consacrés>rr'>s îià la loi rlf»


In Ini de laIn nprsistnnce
persistance ou de la
on de In.

conservation de la force. C'est par elle que M. Bain


la loi de la causalité. A ses yeux, il n'y a
explique
plus de causes ni d'effets, dans le vieux sens ces
deux mots; il n'y a que des transformations succes-

sives d'une même force. C'est ici surtout que se

marque, par ses rapports avec le système de l'é-

volution, la date actuelle d'un livre, qu'anime l'es-


rester à au-
prit du temps, et qui ne veut étranger
curre des hypothèses de la science moderne.
Un mot seulement sur les principes qui nous ont

guidé dans notre travail Inutile de


de traduction.
dire que nous avons aspiré surtout à l'exactitude.
Mais nous nous sommes interdit, dans la mesure
du possible, d'employer des mots nouveaux, comme

rètentivitéy discrimina lion, etc. Nous n'avons pas hé-


sité à ramener ces aux vieux mots
néolog'ismes

de la langue philosophique française, non pas seu-


lement pour rendre plus facile la lecture de notre

auteur, mais aussi poun^éviter à certains es-

prits la tentation
qui pourrait leur venir de croire

que, derrière ces mots nouveaux, il y a des idées

nouvelles, méconnues jusqu'à ce jour parla légè-


reté de l'esprit français.
Quels que
soient les défauts du livre
original que
nous publions, et ceux que la traduction peut y
avoir ajoutés, croyons nous
qu'il est appelé à ren-
dre quelques services à la philosophie française.
Puisse-t-il contribuer à rappeler sur les études lo-

giques l'attention qu'elles


méritent! Un écrivain

anglais,
M. (îalton, qui applique ingénieusement
Xl l'HÉHACE I)l! TRADUCTEUR.

la statistique aux questions morales, dans l'en-

quête qu'il a ouverte tout récemment sur les con-


ditions du g'énie scientifique, sur l'éducation, sur
le rég'ime intellectuel qui convient à la jeunesse
des futurs savants, a recueilli le témoig-nag'e de

quelques-uns de ses correspondants, qui parlent


avec insistance des avantages qu'ils ont retirés de
l'étude de la log'ique (1). Sans doute on devient
souvent un savant sans le secours de la logique,
mais avec la logique on le deviendrait plus commo-
dément et plus fréquemment. D'ailleurs, outre l'in-

fluence positive qu'elle exerce sur les


progrès réels
de la vérité, la log'ique a aussi pour résultat de
« dég'ag'er le cerveau », selon l'expression de Ho–

g-el, de dissiper les chimères et les fantômes, d'em-


pècher les écarts de l'esprit. De même que l'étude
sérieuse de l'esthétique et de ses lois nous débar-
rasserait des faux poètes, soit en les décourageant,
soit en les rendant meilleurs, de même la connais-
sance approfondie de lalog'ique aurait tout au
moins l'avantag'e de diminuer le nombre des faux
savants. Les aberrations de de système,
l'esprit les

conceptions irréfléchies de l'imagination, les utopies

sociales, les rêveries astronomiques, la folie du

spiritisme et des autres formes de la superstition,


en un mot la déraison sous toutes ses espèces, tout
cela nous serait épargné en partie, si tous ceux qui
se mêlent de penser et d'écrire, avaient d'abord sou-
mis leur esprit à la sévère discipline de la log'ique.

Gabriel Gompayhk.

(I) Voir Rexve '/<< CM<)'<s·icntiJèques,> 2 tnars <8'?4.


PRÉFACE DE L'AUTEUR

Le présent ouvrage aspire à présenter un sys-


tème complet de log'ique à la fois formelle et in-
ductive.
Un chapitre préliminaire expose, avec les doctri-
nes psychologiques qui exercent quelque influence

sur la logique, la nature de la connaissance en géné-

ral, et la classification des sciences; on a voulu ainsi

éviter, dans le cours de l'ouvrage, toute digression


qui aurait trait à des points de doctrine. Bien que
ce chapitre soit destiné à préparer l'intelligence de
tout ce qui suit, il pourra suffire, à une première
lecture du livre, de le parcourir rapidement.
La première partie (déduction) contient la théo-
rie ordinaire du syllogisme, avec les additions

d'Hamillon, et un abrégé des systèmes composés


récemment, avec un si remarquable talent par de
Morgan et Boole.
La seconde partie induction) comprend les mé-
thodes de la recherche inductive et toutes les

questions accessoires que M. Mill a soulevées, en


les considérant comme des parties du problème de
l'induction. Diverses modifications ont été apportées
Xlij l'Rlîl'ACH
l~

à la position
de la question, à l'ordre des argu-
ments, aux proportions de la discussion. L'innova-
tion la plus considérable est l'explication de la loi
de causalité, par la théorie nouvelle de la conserva-

tion, de la persistance ou de la corrélation de la


force.

Les vues de M. Mill sur les rapports de la déduc-


tion et de l'induction sont adoptées sans réserve.

Seules, en effet, elles donnent le moyen de résou-


dre le problème du syllogisme, qui reste autrement

inextricable; seules elles assurent l'unité et la


clarté de la logique.

Un livre spécial a été réservé à la logique des


sciences, en vue d'éclaircir un nombre
par grand

d'exemples les méthodes logiques, et aussi de jeter

quelque lumière sur différentes parties des sciences


elles-mêmes. Dans col examen on a donné place à
toutes les sciences théoriques, ou fondamentales, –
les mathématiques,
la physique, la chimie, la bio-

logùe et la psychologie; aux sciences de classifica-

tion, c'est-à-dire à l'histoire naturelle; enfin à deux


sciences des – la
pratiques plus importantes, poli-
tique et la médecine.

La théorie do la définition est pour la première


fois soumise à un
plan méthodique, et étudiée sur
le même pied que la déduction et l'induction
comme une branche essentielle de la logique. Les
méthodes de la définition, considérée comme un
instrument de généralisation, sont ramenées à deux

règles, une règle positive, et une règle négative.


jjk i.'aitiîuh. xliij

L'attention du lecteur
est appelée sur les difficultés
de la définition – l'incertitude du sens
principales
des mots, et lechangenionl insensiblequi transforme

graduellement une qualité en la qualité contraire.

Dans la discussion des sophismes, j'ai épluché


les raisons que l'on donne pour justifier l'usage,
généralement adopté, qui consiste à séparer l'étude
des erreurs, contraires aux règles logiques, et l'ex-

position de ces règles elles-mêmes. suis ef- Je me


force do montrer que dans ce sujet deux parties
seulement méritaient d'être étudiées à part les ten-
dances sophistiques de l'esprit, et les sophismes de
confusion. Comme ces deux sont de
questions

grande importance et comportent de longs éclair-


cissements, elles ont été examinées l'une et l'autre
avec quelque minutie.

On n'a omis aucune des se


questions qui rappor-

tent à la logique; mais il a paru convenable de

séparer ces discussions du corps même de l'ou-

vrage. Dans un appendice, on a réuni les diverses


classifications des sciences, la détermination du do-
maine de la logique, la classification des objets
qui peuvent recevoir un nom, le postulat universel,
les divers sens de l'analyse et de la synthèse, les
théories de l'induction, l'art de la découverte, et
cnfllt les règles de l'évidence historique.

l'otir adapter cet ouvrage à un cours élémentaire


de logique, il faudrait omettre les additions ait
syllogisme, la logique des sciences, et les chapitres
de l'Appendice. Les jeunes étudiants ou les eandi-
Xliv l'UÉl'ACIi DE 1,'aLTKUR.

lin
datsICI aux
Cl 1 1 v mi"1 ivt aiil<
examens,
on »»
sans ti i.li Aiinlinn
chercher à > r\r\
connaître ces

parties réservées, peuvent trouver dans le reste de


un livre de lecture I»
l'ouvrage classique.
C'est une conviction généralement répandue que
la logique purement formelle est médiocrement
utile, et que les règles de l'induction doivent être

expliquées par des exemples, même dans les cours


de logique les plus élémentaires. J'ajouterai qu'une
attention croissante doit être accordée à la défini-
tion et à la classification, en les rattachant l'une et
l'autre aux études scientifiques, et même à des su-

,jets qui ne passent pas en général pour scienti-

fiques.
Comme je pourrais être accusé de présomption
en paraissant rivaliser ici avec M. Mill, je me hasar-
derai à remarquer que la seule chose ait manqué
qui
jusqu'à présent au succès de son
grand ouvrage,
c'est d'avoir suscité de nouveaux efforts pour éten-
dre plus loin encore le système de plus en plus élargi
des méthodes log'iques.

Aberdccn, murs 1870.


LA LOGIQUE
DKDIJCTIVE u ET 1NDUCTI VU

INTRODUCTION

1. La logique peut être brièvement définie, un corps de doctrines et de règles

qui se rapportent à la vérité.

Le rôle de la logique sera, dans la suite de l'ouvrage,


déterminé avec détail et précision. Pour le moment, remar-
quons qu'elle concerne la vérité de-choses, non les choses
particulières dont il s'agit, la forme, non la matière. D'ail-
leurs, si elle est à un point de vue une science théorique,
elle est surtout, dans ses principales visées, une science
pratique.
Dans ce chapitre préliminaire nous avons à considérer les
questions suivantes
1° Les données psychologiques ou fondements de la lo-
gique;
2° Les premiers principes de la logique
3° La nature et les classifications des sciences;
4° Les différentes formes données à la définition de la
logique;
«)" Les divisions de la logique.

t. Données psychologiques de la logique.

ï. La logique, ù tous los points de vue, implique do fréquents appels au\ luis
et niix opérations de l'esprit; et plus ces appels se multiplient, plus s'étend
le domaine de la logique.

Dans la logique vulgaire des écoles, c'est-à-dire dans la

logiqiiedéductiveousyHogïstique, voici sur quellesopératioiis


Bain. Logique. 1.
2 liNTKODIXTION.

intellectuelles portent les explications d'usage: la percep-


tion ou simple appréhension; l'abstraction qui forme les
notions ouïes concepts; le jugement qui formule des pro-
positions et le raisonnement, ou le fait de tirer de pré-
misses données des inférences et des conclusions.
Dans la logique inductive, on se livre ordinairement à
des recherches sur l'idée de cause. Par on s'enquiert
suite
de la discussion relative à l'origine des idées on discute
la question de savoir si nos connaissances dérivent toutes
de l'expérience ou si elles sont en partie (par exemple,
l'idée de cause, les axiomes des mathématiques, etc.), in-
tuitives, instinctives ou innées.
On considère comme une partie de la logique la théorie
de l'explication des phénomènes, et des limites de cette
explication. Il est pour cela nécessaire de faire un retour
vers la constitution des pouvoirs de l'esprit. C'est là le but
avoué de Locke, dans son Essai sur l'Entendement un
des livres qui ont le plus contribué au développement de la
science de l'esprit.
l)ans ces conditions, il semble que la méthode la plus
satisfaisante soit d'exposer, d'expliquer, une fois pour
toutes, au début de ce livre, toutes les parties de la psycho-
logie qui sont en quelque façon impliquées dans les règles
de la logique. Cette exposition, d'ailleurs, sera nécessaire-
ment brève.

DISTINCTION OU UELATIVITÉ.

A. Pour que l'esprit éprouve un sentiment, il faut (|u'il y ait nn changement


dans l'impression d'où il résulte que tout sentiment a, ainsi
pour dire,
denv cotés {is two-shlett). C'est la loi de la distinction ou de la relativité.

L'observation montre
que la continuité ininterrompue
d'une môme impression n'est pas accompagnée de con-
science. Plus grand est le changement, et plus vive est la
conscience. Une sensation permanente du loucher, ou un
son monotone, cessent promptemeut d'être sentis; si la
température reste la même, nous perdons tout sentiment
USTINCTION ET RELATIVITÉ. 3

du chaud ou du froid. Plus convaincants encore sont les


exemples qui montrent que les changements nous affectent
d'autant plus qu'ils sont plus considérables ou plus sou-
dains. Toute modification brusque nous excite et nous sti-
mule. Le premierrayon au sortirdu soleil
de l'obscurité,
la première gorgée d'eau qui nous désaltère, le moment
où l'on passe de la pauvreté la – voila les
richesse, phé-
nomènes qu'accompagne le le plus élevé de la con-
science. Les moments de transition une fois passés, il y a
comme un
apaisement insensible de l'émotion produite.
Par conséquent, il ne suffit pas de savoir que l'esprit est
soumis à l'action d'un sentiment ou d'une impression,
pour connaître dans quelle mesure il en a conscience; il
faut encore savoir quelle était la condition qui a précédé
immédiatement, et depuis combien de temps dure l'impres-
sion nouvelle. Qu'un homme possède aujourd'hui mille
livres, ce n'est pas un critérium suffisant pour apprécier
jusqu'àquel point il jouit de cette abondance de biens. Si, il
y a un an, ce môme homme ne
possédait rien, il est évi-
dent qu'il éprouve des sentiments tout à fait différents de
ceux d'un homme riche, qui aurait vu sa fortune tomber
de dix mille a mille livres.

4. Pour ce qui regarde la connaissance, il doit y avoir de munie une modification


ou un changement l'acte de connaître contient toujours deux choses.

Lorsque nous considérons les phénomènes de l'esprit au


point de vue de la connaissance, la même loi est encore
vraie. Nous connaissons la chaleur parce que nous venons
d'éprouver le froid la lumière, parce que nous sortons des
ténèbres le haut, par opposition avec le bas. Toute con-
naissance absolue est une chimère nous ne connaîtrions

pas le « mouvement », si nous étions incapables de con-


naître le « repos». Comment saisir ce qu'on entend par
une ligne droite, si l'on n'a pas vu une ligne courbe ou
brisée? Y
Nous avons, il est vrai, le pouvoir de fixer notre atten-
tion, dans ces couples d'objets, sur un terme plutôt que
4 îivruoDucj'iois.

sur l'autre, lui ce sens seulement est


permis déparier
d'une qualité individuelle. Nous pouvons attacher notre

pensée à la chaleur plus qu'au froid, à la ligne droite plus


qu'à la ligne courbe; de ces idées, l'une peut être deux
l'objet v-v/dlrtlr de notre pensée, tandis que l'autre n'en est
que l'objet implicite. Comme les changements peuvent se

produire dans nos impressions en deux sens, – du chaud


au froid, et du froid au chaud, – notre sensibilité est af-
fectée différemment dans les deux cas. La plus vive con-
science de la chaleur se produit lorsque nous passons à une
température plus élevée; la plus vive conscience du froid
lorsque nous
passons à une température plus basse. L'état
mental où nous arrivons est notre conscience explicite
l'état mental d'où nous sortons est notre conscience impli-
cite.
Le principe de la relatif i té est appelé à jouer dans la lo-

gique un rôle important. Nous le retrouverons dans les


théories relatives aux noms, aux définitions, aux
proposi-
tions ou jugements. Il est destiné à rectifier toute une vaste
catégorie de sophisme» les sophismes qui consistent à sup-
primer la relation, ou souIiUmes de l'absolu.

ACCOlUtOi: lŒSSKMIiLAM.i:.

5, Lorsque, après un intervalle, une impression se renouvelle, nous éprouvons


une forme nouvelle el pitrlieuliere de eonscience, l'impression ou lu cons-
cience île l'cieemil dans la différence.

Nous voyons devant nous bougie; on l'en- brûler une


lève; on la rapporte instants
quelques après. Nous éprou-
vons alors, outre l'impression de lumière, une impression
nouvelle le sentiment de Wiccord, de l'identité, de la ré-
pélitioii. C'est là, dans nos opérations intellectuelles, un
état mental non moins important que la conscience de la
différence ou de la distinction. Nous expérimentons sans
cesse le renouvellement de nos impressions antérieures,
sous des formes plus ou moins modifiées, et nous sommes
affectés d'une conscience d'autant plus vive, que la modi-
LA t~Ff''i~[!:r<Ct':HT).'A(:CO)U'. H

11 Il 1
fication est ptus grande. Cette conscience de l'accord com-
un grand nombre de degrés de-
pot'te dans son intensif
insignifiante qui nous fait rcconnaitre le
puis l'impression
commencement d'un nouveau jour, jusqu'à i'cdair de

génie qui produit une grande découverte, en assimitant,


en identifiant, comme l'a fait. Xe\vton, la ctmte d'une pierre
a la force qui pousse la lune vers !c gtobc tcrt'cstre.

).A COK~'AtSSAKCHASSOC.Π).A !UFFMftENC!: ~t' L'ACCOUD.

< Cnxnnitre un hit, c'Mt i't )a fois te t!is)in{;ucr de tnus )c.s faits différents, et
)'ac<'())()pr ou ['ittcntifict' :~)'<' tf))~ )<'s faits scmh!a))h's.
Ontrc pt'sdt'ux pouvoirs <))' )'<)')!<, )c.s<'))) auh<'t')cn)f'))t df la rottnaissa~~f'p
est !a )Mmoirc, qui Mt d':ti))<'u)'.s )<))))t!qt~'e dans CM deux [)ouvoirs.

La connaissance de la chateur comprend i" une sëric


d'impressions de différence ou de distinction entre )a cha-
leur et le froid 2" l'accord ou le renonve))ement de ces
mûmes impressions dans des conditions ditterentcs.
Outre la transition de la chaleur au froid, transition qui
est le premier élément de la connaissance de la chateur,
d'autres se produisent
transitions qui nous font passer de
tachateur a d'autres
sensations. Par exempte, nous passons
d'une sensation de chateur a une sensation de tumiere; la
différence de ces deux sensations introduit dans notre con-
science un nouvel etement. de distinction, et donne une
signification nouvette à ia chateur, et. aussi ta lumière.
La chaleur alors n'est plus seulement ce qui s'oppose au
froid, ettc est aussi ce qui s'oppose a uue seusation de
tumiere. C~est ainsi que chaque sensation nouvettequi suc-
cède a la sensation de chateur, et: qui se distingue d'eue
dans notre conscience, donne a ta chatcur une nouvette
signification négative nous disons alors que la chatcnr
n'est ni te goût, ni l'odcnr, ni ta sotidite, ni te son.
D'un autre côte, une impression mentale, comme i'idre
ou la connaissance d'un
schetting, est ta somme de toutes
les différences que nous avons constatées entre ce scheHi))~
et tout ce qui n'est pas lui en même temps que la somme
6 iN'rno~'c'no;

de toutes les ressemblances


qui existent entre le schelling
et les choses que nous lui avons comparées. Nous disons
qu'il est rond cela signifie qu'il diffère de ce qui est carré,
oblong, ovale, etc.; cela signifie encore qu'il ressemble à
tous les autres objets également ronds, qui dans un grand
nombre de circonstances nous ont frappés par leur forme
identique la forme du schelling.
Il en est de même pour te poids d'un schelling, Nous le
connaissons et par
par différence nous sa- ressemblance:
vous que le schelling est plus lourd que certains objets, plus
léger que certains autres, ce qui est une différence; nous
savons qu'il est au contraire identique dans son poids
avec une troisième classe d'objets, ce qui est une resssem-
blance.
La l'idée,
connaissance, ou la représentation d'un objet
concret est donc comme l'agrégat de toutes ces opérations
mentales de différence ou de concordance, fixées et retenues
dans l'esprit par le pouvoir intellectuel qu'on appelle la
mémoire: c'est grâce à la mémoire que nous sommes ca-

pables de distinguer et de comparer nos impressions pré-


sentes et nos impressions passées, et d'accumuler une vaste
provision d'cffets et pour ainsi dire de dépôts intellectuels,
appelés idées, connaissances, pensées.

LA CONNAISSANCE EST i'E i)!;UX ESPACES ELLE EST OBJECTIVE

Ot; S) n.!EC.T[YE.

7. !.n cnnnak.'ianced un M'h'')hn}:, d'une maison, d'une montagne, dnne etoi)f,


t'.st dnt'ohj';)'ti\< eue <<' rapporte a t'oi)jct, f!) d'autres tennt's, au n)on<h'

cxtt'm'm'. I.a connaissance t)'m< )<)aisn, d'une nt'nn', d'une .succt'Miun d'i-

tift's dans notre esprit, t'st dite 'inbjt'ctive t'Uc se rapporte an sujet, c'cst-

a dne an monde interien)'.

Nous
possédons tous un grand nombre de connaissances
décès deux genres: quelques esprits renferment cependant
plus de connaissances subjectives, quelques autres p)us de
connaissances objectives.
J.KSif'KKSAXS't'ttAH'KS. 7

f.A CONNAtSSAKCË CONSHJËHËE F COMME !NrUVUJUKLLE K't-

CONCtt~TE; 2° COMME CËNËHALK ET AUSTttAITE.

8. La connaie.sauce d'une tah!e qui est située dans une chambre a un moment

detenniue, est une connaissance indtvidneUe ou concrète au plus haut degré.


t.a connaissance de la tahie sans rotations de temps ni de !icu est nu'' co!t-

onitsancn gencratt' ou fdtstraitc. Gracf t) la loi d'accord t't de n'ssenddanct',


nou< asaocinns dant t~ott'c <<())'it (dus'n'urs tahh'.<! pftrticutit't'c.s, en ne f'onsi-

d''runt <)uc h'urs rapports, ft en m'~ti~'ant ipnrs diftcrcnces. Nous conct'vuns

tus quatitMii qui h'ur sont conununcs K toutes, (.'est en cela ()UR consiste h'

df t'csprit l'un des pouvoirs les plus importa!)ts (if


pomoir g<'nt!ra)isatt'ur
notre inteUijjcncc, et <jui n'est d'aiiteurs qu'une conséquence du pouvoir
fondamenta) de t'accord ou de t'assin)i!ation.

MSCUSStON KEf.ATtVK AUX COKNAtSSANCES (.ËNËRALES APPELÉES

AUSSt tDÉES AttSTItAtTES.

0. !,es connaiisances générâtes, prises dans leur sens rigoureux, resuttent de

l'accord de connaissances partientiere-'i cet accord est constate


ptuaieurs
par t'onptoi d'un mot conuMun.

Un motgenurat comme e ccrdc )), « rond », «antmat",


« sage H, est upptiquc a des choses qui par certains côtes se
ressemblent, et qui par d'autres diffèrcnt, afin d'exprimer
leur ressemblance.

On a
quetquefoh suppose que les quatites communes aux choses sem)d.)h!es
existaient quetque part en dehors des choses. C'est la doctrine appctee
ren~fme.

Certains philosophes, de l'école de Platon, ont cru qu'il


existait, dans l'univers des êtres, un cercle en général.
c'est-a-dirc une Ibrme circulaire sans
substance, sans gran-

deur, sans couleur. il y aurait De même


des archétypes,
des formes idéales pour l'homme, pour la justice, pour
Dieu, etc. Apres une ardente controverse qui fit rage au
temps de la philosophie scolastique cette opinion a été
abandonnée.
Néanmoins le realismcsubsisteencorcdans la doctrine d'un

monde extérieur indépendant, et au~i dans la croyance


8 tynu~DL'C/nON.

a une âme, a un esprit considère comme une subs-


tance distincte.
A parler rigoureusement, nous ne connais-
sons te monde extérieur que comme une perception de nos
sens, et l'esprit ne se revête jamais a nous que dans son
union avec lc corps.

L'iK'.u!t!'t't'.H'on()'t'n)<'n(h't't'.i('con) dans la difh'rcnce, consiste a adnx'ttrc

,c l'I'pl"elllel' à IlIi.uu\me dans uue notion Ics rcssemlrlauces


que l'eslmit ·peut
que t't'sjxit peut st'rcp)t'sent(')'ahn-[)i(''mc()a)).s
()('sohj('t.s))u''nu's,c!~))t'rdantFntit't'ftncntdctnc)t'sdifft'rfnc('s.C'estc<' une notion tes rt'sscmt~ance.s

t~t<)nat)pcHet('C(~/t'<f/v/«'.

Dansce cas, si l'on reconnaît qu'il n'y a pas en réalité de


cercle en soi, on suppose du moins que l'esprit, est capable
dépenser a la forme circulaire, à l'exclusion des antres
aux cerc)cs – la )a
qualités propres particuliers matière,
conteur, la grandeur.
Cette opinion, ene aussi, est. inexacte; carotte exagère le

pouvoir que possède l'esprit d'accorder


la préférence de
son attention à )'un ou a l'antre des attributs d'un objet con-
cret, tel qu'un scbetting ou une roue. Sans doute nous pou-
vons donner plus d'attention a la rondeur, et moins à la

grandeur; mais il est impossible que nous pensions à la


rondeur, sans penser a une certaine grandeur ou à une cer-
taine couleur.
Penser une abstraction, ou concentrer son esprit sur une
isolée, c'est penser alternativement aux différents
qualité
cette qnaUté. Nous pensons à la ron-
objets qui possèdent
deur, en nous représentant divers objets ronds, qui dif-
férent par ta matière,
d'aiucnrs par la grandeur, par la
conteur, etc. Le résultat de cette transition rapide de l'esprit
qui passe d'un objet a un autre, c'est que la qualité de la
rondeur fait pour ainsi dire saiHie, parmi toutes les autres
quautes, qui au contraire sont rejetecs a. t'arricre-ptan,sans

disparaître cependant entièrement. Le grand fait que t'abs-


tractiou implique constamment, c'est l'acte de passer en re-
vue des objets particuliers quiseres-~embteutsur un ou

plusieurs points, ma~re teurs autres différences.


Kous avons t'babitude d'emptoycr des objets hidividuets
)h)ŒSf.ÉNKi<ALF.S. 9

poursymboHscr une multitude d'objets: comme dans les


figures géométriques d'Kuctide. I! est inuti)c,dans les
raisonnements géométriques, de pen-eraun grand nombre
de choses circutaires: il suffit d'étudier les propriétés du
cercle dansmx: seule ngm'e, pourvu que nous prenions soin
dencrien~w<quisc rapporte a. la grandeur, a la
coûtent', ou a la matière; quatites nécessairement. insepara-
btes même de la figure la ptus simple.
Lorsque les togicictis partent d'idée, de notion, de con-
cept abstrait, il ne faut pas entendre par là autre chose que
l'accord d'un certain nomttre de choses il un point de vue
donne.

QUE L'U'È); ))'UK t.\h)VU'); KST )iK ASS~nn.ACH D'tDÉES

<H~)'tA).HS.

)O.L"'s(jU('«tn)'id<)nnnnsunnomà!ap''rfc)))io!)t)'m)int)i\i(t'),<'nmmc]'ar
t'x<'t~)'tcutt:nh)'c,it!)t\<)pa'))ast'uh'uu'ntr'impt'c'!SHH).st't)sih)t'<ht!t)u-
m('nt,Hya aussi un as!satt"<~n!i;<'<)('p))).if'H)'simprM'iionsj;nt--
ta)i.cs.

Lorsque nous regardons nn arhrc, nous sommes soumis


il un grand nombre d'impressions diverses les conteurs,
les formes, les grandeurs, etc. Or, cttaque impression
distincte nous rappcttc, par suite de la loi d'accord ou de
ressemblance, toutes les impressions ~cmbtabtes que nous
avons antérieurement éprouvées, et l'idée de t'arbrcse
trouve ctre ainsi non une represt'ntattun sensible pri-
pas

mitive, mais un compose, un ensemble, où se mctcnt a


cette représentation nouvctte
plusieurs sensationsancienncs.
Omque trait, ctfaquc dotait de t'artx'e nous suggère une
classification appropriée a cette quatite tes conteurs brune
et verte ne font impression sur nous que comme le résume
de toutes les sensations semblables de ces mêmes nuances.
Le concret et l'abstrait sont donc, on te voit, inextri-
cablement metes et confondus dans t'esprit. Un objet abso-
lument concret, qui ne pourrait être analyse et ranx'ne a

des abstractions ou il des classifications, c'est quoique


~)(l ).rno))rc.'['x'N.

chose qu'on ne rencontre nul)e part. Notre connaissance


suit il la fois deux marches différentes les connaissances
individuelles produisent des généralités, et les gencralitea
réagissent pour constituer les notions individuelles. S'il se
rencontrait dans le monde une chose concrète qui n'eût
aucun avec d'autres
rapport objets concrets déjà connus,
nous pourrions sans doute, on nxant tes yeux sur cet objet,
en le comparant à lui-même, acquérir l'idée d'une indivi-
dualité reeUement concrète, dans laquelle ne serait impli-
quée aucune idée générale mais
objet concret
un tel
différerait de tous les objets concrets que nous connaissons.
Nous ne sommes donc pas en état de noug former une

pareille idée.

)t.C'("icar.K't<ti'iK)nM't'\i.s)('m'('indi\idn<'ht't't('f)ncn'tt',(;c.st[)u't;U('c'!t
un c()nn)(Medt'tcnnin6([UH nous ncconfondons avec d'autres t!\is-
pas
t('ucM(ndi\idt)L'Hcs.

Le nombre des qualités générales qui se rattachent a


une existence individuelle doit être de nature a lui donner
un caractère spécial et défini. L'arbre que nous considé-

rons pour le moment est individualise par une rencontre


de qualités qui ne s'était jamais produite auparavant ou,
sinon par cette rencontre
elle-même, du moins par les cir-
constances environnantes, par les particularités de temps
et de lieu qui accompagnent la perception. Un schelling est
de même individualisé par les circonstances de temps et de
lieu où il se montre à nous.

) ?. La distinction entre m ~r~M~MM (tentation actncuc) et )a '-<y)/-<M<'H/<!<«M;


(conception
(C()II('ptionll.h~tmitc)
M)Mtr.tit(;) )e\it'nt
revirut à àla t.)di~tillcti()n
distinction <nn eviste
tlui c\i.stf <'nt)c laun aMcmhia~e
entre assemhlage
t~'tt'nninc d't'tf'M gcncm)M, et un ass<')nbtagH indt'tominK ()<* cet tm''nn"i
ideM.

Un scbening main,dans ma
c'est ce que j'appelle une
/)7'CM.«~M le schelling cnnsidere comme une monnaie
gencratc du royaume, c'est ce que j'appett'' une i'v'/Mv.v~-
<<~i~Ici, en ctt'ct, ma pensée se porte indifféremment
surdiv''rse))d!oits,ttiv'')'smutnent-,divcrsescirconstances;
).jH['m.\CtPEUË)tAtSONNEMHNT. H9

elle n'est point liée à un moment d6termin6, à une si-


tuation définie.

13, Les noms qui dÍ!Sigllt'lItI, illdÎl'idlis cOl'l'o,spondentau


IS.Lcsuomsquid~'signtinttt'sindiyiduiieort'ospondontgcm'ratcmentauca- ca-
t'actcre qu'ont ~'s individus d'(U ru des asscmbtaged'idtit;sgenMnd''s.

Il y a un très-petit nombre de cas ou tes noms des


individus n'ont aucun générées
rapport qui avec tes idées
entrent dans la composition dos iducs individuelles
par exemple, lorsqu'un homme est appelé César. On a
alors les noms propres, mots qui ont le moins de sens pos-
sible, purs symboles, employés pour distinguer les objets
les uns des autres. Mais, dans la grande majorité des cas,
les expressions verbales trahissent dans leur composition la
marche que l'esprit a suivie dans la conception de l'objet;
elles spécifient les notions générales qui composent l'idée
individuelle. Un vaste édifice gothique, un homme robuste
de quarante ans, cubique d'une certaine
un cristal dureté
et d'une certaine densité, voilà des désignations verbales

qui sont tout à fait d'accord avec la nature des idées.


La philologie confirme ici notre opinion. Les noms pri-
mitifs de certains objets concrets comme le soleil, la lune,
le père, la ont au fond un sens gênerai. La lune

(MMo~) est l'astre qui n mesure », le père (fatleer) est lo


nourricier (/M'f/<), et ainsi de suite.
Il semble donc qu'il ne soit pas possible de concevoir
les objets individuels sans généraliser et classer en même
temps. Un même mot est à la fois individuel et général.

LA LOt IKTELLECTUHL).)': Ut': L'ACCOtUt OU UE LA RESSEMBLANCE

EST LE t'HtKCn'E DU RAtSOXKEMEKT.

ti. Lf raisonuoucnt, MustoutM M"; formes, imp)iqnc les opération!! que dirige

ht)oidt!).)rfM('m)')Knfe,<'t<)')icon'.istctttaassi[nikt(n)t;choseaunt'
autre.

Le raisount'mcnt, sous sa forme la plus générale .con-


siste à inférer d'un fait particulier un autre faitparticuiier
de la metnc espèce. C'est la ressemblance qui stts;g)'rc
i2 [N'HtODUCTION.

i'inference et qui nous a généraliser


autorise tes quaUtcs.
Nous jetons une pierre dans un étang. La pierre, aprÈs
avoir produit a la surface de l'eau des c'ctabou'snrps

bruyantes, tombe au
fond,pendantqu'autourdupointou
el)c est tombée se dessine une série de vagues. Delà nous
inférons par raisonnement, nous présumons qu'une autre

pierre jetée dans te même étang y produira les mêmes


effets.Nous pouvons attcr plus loin,étendre cette infercnce
a un autre étang ou à toute autre masse d'eau. C'est ta
faire des infcrences, des raisonnements; c est dépasser
notre expérience actucHe pour étendre notre affirmation a
ce que nous ne connaissons pas. La ressemblance des cas
est ce qui détermine l'esprit à faire ce pas en avant, a anti-
ciper dans ses jugements sur ce qui u'Cxt pas encore arrive.
Ainsi nous n'irons pas inférer qu'une poignée de feuilles

sèches produirales conséquences


jamais de la chute d'une

pierre. Ni nos
croyances instinctives, ni notre expérience
de la nature, ne nous déterminent a attendre la production
des mêmes effets dans des circonstances différentes.
Cette forme de raisonnement est d'un usage gênerai et
nous est commune avec tes animaux. Un anima), habitue

trouver un abri sous un conclut mfercnce


buisson, par

d'un buisson a un autre


buisson, et ce qui le dirige dans
ce raisonnement, c'est la ressemblance des deux objets. Un
chien est détourne d'une action même par les menaces
d'un étranger qui manie devant lui un bAton qu'il n'a
c'est encore la ressemblance avec les
Jamais vu partieue
expériences antérieures qui suffit ici pour cveHtert:) crainte
du chien.
Une autre manière de raisonner, c'est lorsque, au moyen

des mots généraux, nous inferons scu) cas ou d'un d un

petit nombre de cas tous les autres cas de la môme espèce

tursque, par exempte, après uu petit nombre d'expériences,


nous concluons que toutes tes pierres vont au fond de t'eau,
que tontes les matières végétâtes sont combustibles, que
tous tes animaux nais-cnt d'autres animaux, ('est ta

t'«'~<w, dans son sens te plus technique, c'cst-a-dire te


UtU<KmH'!H)(.))'Ft))';NO'ri(H(:ONNAtSSAK<;)' {~

raisonnement non pas d'un cas particulier a un


qui passe,
autre cas partiodicr, mais de cas particuticrs a une affir-
mation univcrsc~e. Ici encore c'est la ressemblance qui
~uide l'esprit, la ressemblance, c'est-à-dire )a loi d'après

laquettc une chose nous su~ere l'idée des choses qui lui
ressemblent. C'est en 'vertu de la ressemblance que nous
associons dans l'esprit tous les faits
analogues qui ne sont
venus à notre connaissance nous sommes alors
jamais
de comparer les traits communs, les rapports, en
capables
vue d'établir une proposition gen6rale, ou, en d'autres
termes, une proposition inductive.
La troisième forme
raisonnement, de
que l'on appelle
la (/MC/ est encore fondée sur le principe de la res-
semblance. Lorsque de cette proposition–toutes les pierres
vont au fond de l'eau–nous inferons que tel autre corps ira
de même au fond
de l'eau, nous faisons une déduction
nous sommes autorises a la faire parce que ce corps res-
semble aux antres, on possède tout au moins les qualités
générales indiquées par le mot n pierre )). Lorsque l'esprit
s'est d'un c'est la ressem-
empare principe général, par

blance qu'il est conduit a découvrir les cas particuliers qu'il


convient de rattacher a ce principe, et c'est ainsi que nous
étendons notre connaissance par le procède deductif.

OUC-t~K mn'nUQL'E )'Ë KOTHK COKKAtSSAKCH.

1&. K(M
i5. Nos connai~ux'cs, soit par
cor.nu¡ssmll~cs,soit it tala ~m(i('<
l'apport M
l'al'r.))))'ort soit par
matii~I'l',suit rapporl ail t'es-
pal' rapport l'cs-
prit, sont te n'suttut d't'xpt'rit'm'cs dont nous avons con.st'it'nce.

l'our
ce qui regarde la matière, le monde extérieur on
<A/cc/ c'est par l'intermédiaire des sens, associes aux
mouvements, et gouvernes par les trois lois de 1 IVi'ELH-
UHNCH la ~i~'f.wc, la /'('ww/<rc, )aM«'wwc,(]uc
nous acquérons nos connaissances. Xou- vovons, nous en-

tcndons,nnustoucltons, nous moutons, nous flairons. Ps'os


énergies actives so)ttprovoq)u''t's a l'action [):u')a résistance
des objets, par leurs mouvements, parieur étendue. !\cns
distinguons ou nous idcntiiions nos di\er-t'-impressions;
i4 ~L~ )K'mo[)L'cnor(.

nous acquérons )c pouvoir permanent de les reprodu)i'e


nous associons les objets dont tes rapports nous frappent.
Enfin, par ces diverses opérations (expliquées tout au long

par des exemples dans la science mentale ou psychologie),


nous enrichissons peu a peu notre trésor d'images, d'idées,
de pensées, relativement au monde extérieur.
En ce qui concerne
l'esprit, c'est-a-dirc la connaissance
de notre vie intérieure, les sens n'agissent plus. Nous
avons directement ou immédiatement conscience de nos
sentiments, de nos pensées, de nos volontés, et nous ac-

quérons ainsi le pouvoir permanent de nous les représen-


ter. Nous nous rappelons nos plaisirs et nos peines, et l'ordre
dans lequel ils se sont produits nous faisons connaissance
non-seulement avec les choses, mais aussi avec les idées
des choses, avec les lois qui gouvernent la naissance et la
succession de ces Idées. Ainsi, c'est un fait de notre vie
psychologique ou subjective que nous nous rappelons
aisément tout ce qui dans la réalité a fortement frappe
notre attention.

Xi. U a été aHegne que nuetqnes parties de notre connaissance, au lieu d'être
te résultat <)e l'expérience, comme la ptnpart de nos idées, sont intuitives,
c'Mt'a-dire inhérentes a notre esprit, enfin indépendantes, soit de l'opération
de nos sens sur tes choses actueHes, soit des phénomènes particuiiers de
notre conscience subjective.

A différentes époques de l'histoire de la philosophie on


a donné diverses listes des éléments intuitifs ou à ~n'<M'<
de notre connaissance. Aujourd'hui la discussion porte
principalement sur ces quatre notions le temps, l'espace,
la ~t<6.i'MC~ la <MMM'.

On soutient y a dans ces notions quelque


qu'il chose que
l'expérience ne peut produire, et qui doit par conséquent
dériver d'une autre source de connaissance.
D'un autre côté, les partisans de ta théorie empirique
prétendent que la force motrice, les sens et la cons-
cience, assistés par les fonctions intellectuelles, suffisent à
rendre compte de ces notions.
()HI(j.lNKEMn!)!'JUEt~KOTKECOKNA!SSA!SŒ. 1S

Le TEMPS, par exemple, est une abstraction, et, comme


toutes les autres abstractions, il résulte d'une certaine res-
semblance saisie entre différents objets, entre différentes
impressions de l'esprit. Toutes nos expériences, objectives
ou subjectives, se montrent à nous avec une durée plus ou
moins longue l'attribut du
temps est précisément l'asso-
ciation, l'assimilation de ces états qui durent, considères
uniquement au point de vue de leur durée. En dehors de
ces expériences réelles, relatives à la différence et à la res-
semblance des choses qui durent, le temps n'est rien il
n'est pas une substance, a moins qu'on n'accepte la doc-
trine vieillie duréalisme il n'y a pas non plus d'idée dis-
tincte du temps, à moins qu'on n'adhère à la fausse doc-
trine du conceptualisme. En l'absence d'objets ou d'états
continus ou durables, une intuition du temps est contra-
dictoire mais, en présence d'expériences réelles qui nous
représentent des choses durables, que nous pouvons com-
parer, maigre leurs diilerences, au point de vue de leur
durée, nous sommes conduits à former l'idée du temps.
Il en est de même de l'ESPACE oude l'étendue, qui
est l'attribut commun de toute matière, et qui ne concerne
plus l'esprit. L'étendue appartient à la fois à la matière
solide et aux intervalles qui séparent les masses de matière
solide. Ces intervalles sont apprécies eux aussi par notre
sensibilité, c'est-à-dire par les impressions musculaires du
mouvement, soutenues de nos sensations
passives.
Les philosophes de l'd /<w'< allèguent que l'espace ne
dérive pas de l'expérience, que l'idée de l'espace est déjà in-
hérente à l'esprit avant toute perception car l'idée de l'es-
pace est; disent-ils, la condition de toute perception des
choses extérieures.
En opposition a cette doctrine nous soutenons que l'es-
pace, au point de vue abstrait, n'est que la ressemblance, le
trait commun de tous les corps étendus, et des intervalles
qui tes séparent, c'est-à-dire du vide. Nous comparons tous
les objets a ce point de vue; nous pensons a eux a la lu-
mière de cette comparaison, et de cette façon nous pensons
16 )~'inuht;<;i)u~.

al'cspacc. C'est la seule théorie conforme au nominansmc.


Une idée innée de l'espace est une espèce de conccptuiuisme.
L'intuition pure de l'espace est, dit-on, la source de )a
connaissance des axiomes ces axiomes ayant
géométriques,
des caractères (jne l'expérience ne saurait expliquer. Dans
ce cas, )es révélations ci /< prendraient, la ibrmc de

principes, et non pas seulement, de pures notions mais au


fond c'est la même chose; il n'y a de différence que dans

l'expression, Que n deux lignes droites ne peuvent ren-


fermer un espace )), que « deux choses claies à mte troi-
sième sont égales entre eues )), voila des principes intui-
tifs pour les philosophes qui soutiennent que la notion de
l'espace est enc-meme intuitive.
L'idée de CAUSE, elle aussi, e~t comprise parmi les pré-
tendues notions intuitives. Cette idée peut être exprimée
sous forme de notion ou sous forme de principe. Dans ce
dernier cas on dit « Tout etfet doit avoir une cause. » Une

proposition équivalente serait:~ La nature est uniforme,


ou bien, ce qui a été sera. x La discussion se réduit a sou-
tenir que si l'expérience peut nous montrer des eifets
particuliers obéissant à la loi de causalité ou d'uniformité,
elle ne peut du moins nous apprendre que tout effet doit
avoir, et a en réalité une cause que ce qui a été jusqu'ici
sera toujours.
L'idée de la SUHSTA~CE signitie que derrière les phéno-
mènes ou les apparences de la matière ou de l'esprit, il y a
un substratum inconnu et inconnaissable, appelé .s'M~a~eë,
M<~MC/M, M'M<<w<' /«<c/<<e. Cette idée ne peut dériver
de l'expérience. Sa définition exacte prouve qu'elle dépasse
l'expérience~ et cependant quelques philosophes prétendent
que nous sommes obliges d'y croire.
Par rapport à l'esprit, la substance n'est qu'un autre
nom de l'identité personnette, c'est-à-dire de la continuité
supposée de notre existence mentale;–la trame qui
supporte et soutient toutes nus pensées, tons nos senti-
ments, toutes nos \otontes, eutin tous ces pbeuomdiesdont
se compose le courant d~ notre vie consciente.
LAr<ATU)Œi)t'LA(:)(UYA'\(:t' i7

Sur ce la duc ).)')('('onh'im'~ soutient, que i~ no-


puin!.
tion de substance est une iicUuulturs de et, inu-
propos

ti)e.

ë'it s'agit, de ta matière, ta sn))stancet) est at)t.rect)osc

tous tes te ta!tie pins ~cnerat de


quête rapport (te corps,
leur et) d'autres tcr)o<'s!a résistance, t'incr-
existence, ou
les me<'aniq!)c-d!'ia matière. S'
tic,!e poids, pouvoirs
de s)d)st.;u)cc n'est excore que ta
s'agit, i'espri)., ta propriété
on les p)us générâtes de ta eonsf'icn~e, tes
propriétés les
faits sur se !bndeiaresset))i)tan<'ede tous les
lesquels
et en raison ils ont reçu iadesi~uatiou
esprits, desquels
commune avec te non-[)!oi, avec
d'esprits, par opposition
!a. matietc. Ces sonUe sentiment, )a\o)ition, l'in-
rapports

teUi~ence, trois faits se tout


qui rattae))C!d.p!n-on)noi[)sa

Htrcappete esprit.

EX)'nc.AT)o~sst'tt).n')mi~:).A(i!e!)'ornKer.Arnciu
LAtHSt.:LSS)0~m~HV)':AL'o)t)(,t.h):~OSCO~?<A)SSAXC):S.

)'HyKU)!)'«).~K'on!)t)m'Ucdt')'<'<))))! ()ui)c))~h'.tt'n)i)t'itu-dc[it'tt'
t't'\)H'tifH<'C.

La de [.ar a ta
disposition primitive l'esprit, rapport

croyance, est de supposer que t<:nt.ee<p!ie\ish'continuent.


ce existe en ce tien et dans cejour exis-
!t exister, que qui
tera in-tiitctive et, innée
toujours et p:n'tont.(~'ttc croyance
est comme tennc en échec et Hn'ai))tie par t'experience.

Nous découvrons vite en ei'tet que nos prc-omptions sont,

nUees notre connanccdecroit, et nous


trop toin; peu apen
nos \ncs a ta rca)ite des c!)ose-
proportionnons
Voici des vn):.aircs (te cette trtht.utce.Avant
exemptes
nous nons imaginons de\ir sentir tuujour-ce
t'cxperience
sentons tous tes honnnescpron-
qnc nous aujonrdtmi; que
vent. tes n)e!nes ce q'iitt~usarrive
sentiments que nous; que
arrive a. tout te font ccqn'o!))x~)-(iitc-t~rai.
u)onde;<jnc
!'ar nnetannatnret a tîntes Ct's
t'esprit.adt)erc pr<s~<np-
tions. toin de tes et't'ct.
L'expérience, t'avori-er,ap!ut~t pour
de les modérer et de tes att'aimir.

)tu\.i.~h)))~ L ?
18H ).mu))LL.'no.

AttTitmer a nue expérience particuhcre la \a)eur d'une

experic'nce nniversehe, c'est le resnttat d'une tendance


instinctive et a\eu-:te de no!re esprit. Alaisceia ne prouve

pas que tes citoses se rt''atis.'ttt (tans la nature conforme-


iucnt a )h~j~'u\[aion?.Xous(!.u\ona donc, puisque nous

sotntnc~di~posL's à L't. cintre nos as-tL'rtiotis.tu-dcJ.a des t':ut,


nous devons nous t!'ni['~articuUcrcnicnt. en ~ardc contre
les aHH'ni.u.ionsninvei'SL'i~es.U'e.'t là un des points t':at)les
ue la nature humaine, une des sources principales de nos
erreurs.
Cette
remarqnc ~enerate s'appHque particutiercment a la
causante. Nous sommes très-disposes a généraliser d'une

jaconnniverseheia toi <[c cause etd'eit'et..Mais nous éprou-


vons [a même tendance a l'écart) d'une intimte d'autres
choses, a. propos desuue!!es nous f'on~tatons ensuite que
noL~s nous .'ommes trompes, t~aprenvereenc de la loi. de
causante (toit être cherchée ameurs que dans notre ten-
dance ~la croire vraie.

0~i'Hrim; ;\)tU!t! f~): Vt!tSAXSLAOAHAXt')E


l)KL'[;X)'Ët!)EXCH.

tS.)'nLs<[Ut'hu)tt;ctrdu)i~nahn't))t'i~oust'nhamCK<)cst'm'urs,iiti)Ut

ns!sh'r~)h))rt'tn-)HK't,('tc()n-.iJctet'[\[))'')n'nccco)nun'tHSt'u[ctttMium

U<'t.)Ct'ttihtth'.

~'est ta conséquence inévitable de notre ttteone sur la


nature et sur t'ori~ine de ta croyance. Les partisans des

principes inn~s, eux-mêmes, admettent anjourdtuuque ces

principes ne se
développent qu'a t~ecasion des cttoses
t'eeUes; circonstance qui réduit nos connaissances innées a.
la mesure de t'cxperience, aussi complètement que si ettes
n'eiaient pas innées dn tout. Oi) suppose par c.mp)e(p)c
t intuition ~e ta cau-c ne-e a
présente nou~quctorsquc

n"nsav'~t..o!e!U!ti)o)nhre'n!t)'-au!.de\emptesde('a))-

satm.C.eHe i~'u~io))~ du:!)'en~etoppe~'e!. impliquée


daus)e\pe)iet)eeaundt'ureu'tqti'ette naverit.tbiouent

ptusd'e\i.4ence indépendante. Il u'yapasmoyendede-


LES HMtTES DE NOTRE CONNAISSANCE. 19

couvrir ce que les intuitions nous apprennent d'elles-


mêmes. Laissons donc de cote ces prétendues intuitions, et
ne tenons compte que de l'observation et de l'expérience.

LES L~MHES i'M KO)tΠCONNAtSSAXCK SONT CELLHS DK NOTHE

SKtSSntH.)']<

ii). Nous somn)t'-cH'tut(tt'Konnni)t'ctoustc.sot)jc)s qui anfctf'nt))o.<di\'<;rse<

t.)eu)tt.s()cstHth,cth'sn()tiouscon~K)s('t'.s(joit'!tH'suttC)tt.r<()ttucutt''
imisstntKt'm'tpasaud<')M.

Nous possédons diverses facultés de sentir les sens


(sensibilité passive) les muscles (sensibilité active). Lors-
qu'une de ces facultés est affectée, il Y a connaissance, ex-
périence. Ainsi nous connaissons la lumière, le son, le tact,
le goût, l'odeur, et nos différentes impressions organiques.
Nous connaissons encore la résistance et le mouvement.
Nous connaissons enfin nos divers
affectifs, états
comme la
crainte, l'amour, la colère, elc. N~tre esprit a fait un ~rand
nombre d'expériences sur les différences ou tes ressem-
b)anccs de ces divers états. C'est la, pour ainsi dire, l'al-
phabet de la connaissance. Nous pouvons combiner en effet
nn grand nombre de ces impressions primitives, de façon
à former des composes, des agrégats par exempte l'idée
d'une orange, d'un homme, du globe entier. Mais il nous
e't impossibh', quelque effort que nous fassions, de franchir
les limites de ces impressions primitives de la scnsihiiitc. A
supposer que l'univers n'ufet'me des propriétés qui ne fas-
sent pas imprcssiottsm'nos sens, tels qu'ils sont consti-

tues pour le momcut, nous ne pouvons en aucune façon


connaître de tettes propriétés.
Par conse(p!ent.ia notion d'nuc substance distincte de
tous ses attributs e't une chose incouuaissabh'.

Nous pou\)sc~nn;)itt'e)ccot'ps par ses qualités sensi-'


l))cs, et l'r~ptit par-es ~rntmh'i)ts,srspeuset'-r't ses vo-
lontés; mais nous ne puuv~ustienconm.utre an de)a.
20 ir<Tno).)UCTtON.

H. Premiers principes de la logique.

Xt).t!ya(ht))s].t[(~!((UMunt'crt.)i~)~on)h)'('(!(')irincipes};cn<raux,([~i)a
<'(!n.sthn('ntf'onnm')UH'\(''ritMh)('scicncc,t())tih)i[)Krmettcntd'<taht!rdcs
)T,;k"it'ttk's méthodes prntiqtK's.

Ces principes ont été diversement exprimes. On les a


appelés lois </<' /</ ~cy~'f.'e on «.<~M;c.s' /<;M</ayM<«?< </M
)'a/s'o?<~cy/<. C'est parcn que la logique embrasse ces
gencra)'tcs, qui sont lesplus hautes de toutes et qui do-
miueut toutes les sciences,c'est parce qu'elle donne a toutes
les sciences les relies do leur méthode, qu'elle a pu être
appelée avec raison 6'c<p/~« 6'cx'e/MMï, la science des
sciences.
Les premiers principes de la logique peuvent être pré-
sentes dans l'ordre suivant:
i" Le principe de cw~cMce ou d'eM~e, ou la vérité
nécessaire.
2" Les principes de la ~(M«e/
3" Le principe de l'«/«c<<o~.

l'iU~CU'E t)H COXStSTANC.ËOU ))'U)EKT[TÉ. – Yf;mTK


~KCKSSAUtH.

!!). t~e raisnnm'ntcnt, comn))' )(' ).n)~.i!;< c.\igc tju'on athxcne ce principe unc
princiye: :t!nH
nflirur,Uiou sous uur forruu pcut l'vtrc
!!nit')n!tti(n))))'<St'~h'eM))sunt*t<)nm'[)put)(ttr<'scu'.u))eamre.
yri·x~uti~e scus uue autre.

Le langage contient souvent des expressions équivalentes


du même l'ait. 11 y a des mots synonymes, comme « rond »,
«circulaire a. "La matière est pesante,)) «la matière

sont. deux exprès-ions ditt'crcutcs de la même


gravite,)'

pensée de ces propositions


si l'une est vraie, l'antre t'est
aussi, en raison du principe d'identité, il y a des formes
~t;m''ral<'sdc)an~a.~cqui nous permettent d'aHn'mcr à la
t'ois plusieurs t'aits distincts, en les réunissant dans une
seule p)'~positi(H).u Heu (!e dire successivenieut: ~ter-
cure se meut dans unt'nipse,\enns se ment. dans une
cHipse, etc., n<~ns pouvons ttouscontenterdccc'teat'Hrtna-
~iott abrc~ee toutes les planètes ont des orbites ellip-
LEPtUNCn'UDUCONSiSTA~C)' 21 i

Si nous avons une fois avance cetteproposition


tiques.
nous sommes forces par les lois de l'identit.6 do
générale,
maintenir toutes les mérites
particulières qu'elle comprend
l'orbite de Saturne est elliptique, et ainsi pour les autres.
Il est évident que sans cette loi d'identité il ne pourrait
entre un esprit hu-
y avoir de communication intelligente
main et un autre. Comment comprendre un homme qui
ne maintiendrait pas la même pensée dans tes différentes
qu'il lui donne? Toute discussion, tout raison-
expressions
nement serait impossible.
Ces affirmations, identiques au fond, quoique diverses
sont ce qu'on appelle des ~e~es Mpccx-
par l'expression,
M~'ps. « Toute matière est pesante, )) donc telle « matière
est pesante, )) voilà une infcrence Mec~.svwc. Onexprime-
rait encore mieux sa pensée en disant que ce sont des
assertions «/~<~?<ex, <M~yK~< /'M/~ r/a~x /'6!M~'c, ou
ËOftVAmNTËS.
Il y a un contraste radical entre l'opération par laquelle
nous passons d'une expression a. une autre pour un même
fait, et l'opération par laquette nous passons d'un fait a un
autre fait, indépendant du premier. Lorsque uous disons
Aestrnortd, parce que A et )! ''ont l'uu et l'autre mor-
tels, nous ne faisons que nous t't'pcter – lorsque nous di-
sons A est mortel, donc l! e-t mortel, nous prenons l'af-
firmation d'un fait comme le fondement sur lequel nous
appuyons l'aftirmation d'un autre fait. Dans te premier
cas, il nous suffit de connaître le sens des mots dans le
second cas, nous devons consuttcr les faits et i'e\pcrh'ncc.
Des philosophes ont prétendu que ces vérités, qui sont
contenues dans d'autres vérités, et qu'on appelle a tort né-
cessaires, ne pouvaieut sortir des propositions equivalente;-
d'ou elles dérivent que gra~'eà un pouvoir spécial et innc

de l'esprit, pouvoir tout a fait distinct de )a facult; d'ob-


server l'ordre de la nature. San. ce pony')ir, sans cet
instinct particulier, les vérités eu question ne sauraient
être conçues, ni obtenir la foi absolue que nous leur accor-
dons. Mais il n'y a point de raisons suffisantes pour justi-
22 iMnoM.'cnoN.

fier une pareille hypothèse. Nous pouvons être disposés à


nous mettre d'accord avec nos
qu'il y ait
principes, sans
besoin pour cela d'un instinct spécial. L'impossibilité de
communiquer par le langage avec nos semblables, dans le
cas ou nous ne nous mettrions pas d'accord avec nous-

mêmes, nous force a obéir a. la loi d'identité, jusqu'à un


certain pointdu moins, car nous ne lui olx'ii-sons pas tou-
jours. Il n'est pas besoin ici d'un autre instinct que de la
tendance générale qui nous pousse à la conservation de
nous-mêmes; sans ccia, nous nous préoccuperions sans
doute fort. peu d'observer les lois des vérités nécessaires.
Si nous pouvions avancer aussi bien dans notre discours,
tout e<t niant sous une forme la vérité nous avons
que
at'th'meesous autre, une il semhte n'y aurait rien
qu'il
dans notre constitution mentale qui pût nous garantir
contre les contradictions. Si l'on considère nos facultés a la
façon des philosophes qui font dériver toute connaissance
de l'expérience seule, et si l'on tient compte en même
temps des nécessites pratiques qui nous dirigent, on a, a
ceqnilscn:b!e, toutes les conditions nécessaires pour ex-
pliquer que l'esprit adhère aux mêmes principes, malgré
la diversité des formes qu'il emploie pour les exprimera).

22.)[yacK)'t.n)h"<n)!)\inu'<pa)titt~!t'!t"tah\t's.t)'a('c<))J()f.<j)r<)c~siti')n.<i,
et yui sout connucs ,ous Ic now dc Lni.; rla !o ~r,·n.,ir~
et<)m'!f)!~t'<)n)t~t's.~<)~<)'nn'!t'fM<f/M/'t'H'f!r".(~.s()nt)t")[)rin- (~e sout h~s prin-

<['< d'idcntit'de <'ut~ra<!n')i"n,t'tdrr<'xc)usnu)<tnn)i)icu.

Le principe de l'identité peut être exprime ainsi: ((A


est.A.MUnec)toseestccqu'eHcest:mtl)ommcestun

(I) Parmi Iea ylrilo:uylu·: Oc 1·.i wa~ri, un certain


(t)Pa)'t)utc't)it't'nntt)''sJt'r(t;r~'rf\unc<'rtahttKnnbt'<'s~'))!t'mct)t,nat uowlm· s~·nlement, yar
<t'mt't<'Lt'[hu)/tS<)t[hrttm'nt<)'))tt'\istt'tnn't;)<'ntk'itt!ui(h<'(!'n)t)<'ttf't)f))'m
t'stt)t's.tish'(r<ju.;t';nt'ntsJt'j~nridrutih')\.nn.('td'rt".aj'K~)u!r)~c).)-
nu'n(h'~n''r!tt's)~'<i.t'h~t~<'t".s~rrt(h'ruri~iuch!hn)iv('<(t)t'j)<~H!'f!'r).Hm
j)t~t')nt'nt~Ut)tn't)<jth'unh".<tt')t\t)ut)uHS'!()nht't'ss<)[tt<t)sti))<'tt's,t't<)u[<\s
t:tit''m's'nnj[)[i')t)t'!tt(mStnu)U('ttt'))R'))t.<.t's))tt)<h'st)'.ut'~p:Hht'))[!t-ts:t)ts)s-
tt'tm'dt'Ktmtt!t'p)('h'n(h~'jUtt\a(!t<jt'tm'tttss\ttt)tt'[[fj')tSf/
tït'~assn))tt\prtictHt',ptHt'\r)nt'tt'cctttp)t'sttion:"ttcu\iig!)t's droites uc

peuvent cntcrn~'runc'p~rt'.M
!.);nuN('.u'En'n)r;N'nT~. 23

homme. Platon aurait dit, c L'idée est es'ah) a eUc-memc. a


)i sc!)U))e qu'on n'ait pas affaire ici, a proprement par-
dans iakdpener.de de consistauce.
ler, a. uu cas compris
La proposition c A e.-t A)) ne uous présente pas )m même
iait. sotta des turn)es<uH'ere))tes de tangage :cHc nous pre-
gentc lu même fait sens !em~!ne]a!).qa~e. ))ireq)x' ia.
même pensée exprimée; par te tnemem~t on par icsmones
mots est la même, n'est-ce pas nnc affirmation super-

iinc? La sctde chose ([ne ttonsayon-'a craindre, c'est de


nous tromper a propos d'un metnc fait diversement ex-

prime.
On repond aceUecritiqne en donnantan principed'iden-
tite une interprétation qui suppose quoique diversité dans

l'expression de la même pensée. On dit, aiors que [c prin-


A, sous un autre nom, est, ei~corc A: ce
cipe signifie que

qui rcvientac'xprimer avec n~oin-de netteté ia[oi~euerate


de l'accord des propositions. Si A e~a)e ou renferme <'?,
c,(/,Ptc.,uouspou\()nsdirea)<')'s.euc)~u):L:ean!)ester)ne-:
il ia série entière des choses renferme. Un
Aeste~at (pt'i!
tout est ia somme de ses parties.)'!) compose est i'en-
scmbtc de tous ies('de!nentsqui)e composent.
Passons au de c~7/<c/ «La même chose
principe

uet)eutpasa)afoise!reetucpasc)reA.))Cet!j'c)tamhre
ne pcut.etrcatatoischauttectU'oide. La toidei'ac-
cord des propositions avec eUes-memes exi~c qu'affir-
mant, un fait, deiermi))e on ne te i)ie eu même
pas temps.
Si nous avons itvaucc
assertion, nue
uons devons nous en
tenir la. Le principe de contradiction peut être eclairci
a\'ccp)us de netteté encore. D'après ia!oi de )areta!ivitf'
tonte peuscc., tonte afurmatiou s'oppose auucuotiouou
affh'tnatioucoutraire; ainsi, ace que nous appetofiSK nue
ugne droite)) s'oppo-e un~ chose contraire, « Jaii~ne
brisée on courhc. )' Or j'accord
pr~'positions des
avec
cncs-memesvcnt (m'a\a)'.t af)irme(p)e)qne chose de ta
ligne droite, nous sov(~us prêts a te nier de ta ii~ne contre.
nous appetous un homme nous nions en
Lorsque :sap'e,
même temps q))'i)s(ui fou. ('es! tanne forme c<pnvatcnte
24 t~r)!nnL'CTio.

quijonenn~rand r6!c en logique. D'après ces expuca-


tions,on voit que ta lui de contradiction a une signification
importante, ce qu'on ne peut ~uere dire de ta loi d'iden-
tité.
<Juantau principe de !'f'.7'f7~)'M/<</«M«/M«, il consiste à
dire :<~t'necho.-e duit être ou ne pas être;)) ((De deux
choses contradictoires, t'une doit être vraie, l'antre
faus-e.)) »
Cetteloi repose sur ia distinction des propositions en
propositions totateson nniversettes, et propositions par-
tienes on part:cu[ieres:e tous tes honnnes)) et «quelques
honnnesM. L(~'S!pu)ne proposition nnivcrseHe s'oppose a.
nnepropo-ition particulière, t'opposition n'est pas radi-
cate, ta contradiction est. i)H'on)p)ete.
La contradiction c~mpteh; existe entre (tes propositions
connnecette-ci: M Tons tes t)onnt~es sont mortels; H–
n aucun t)otmnen'e.-tmortet.)) La contradiction partielle
ctinconiptete enhe (tes propositions connue cettes-ci:
((Tous tes ttounues sont mortels,))–Mqnet<)ncs))om)nes
ne sont pas mortets,)) on encore: M Aneunhonnue n'est,
mortet,)'–«<jnetqnest)onnuesso)tt mortels.)) Dans ce
dernier cas, il n'y a pas de milieu: si t'nne des deux pro-
positions n'e.'t
pas \raic, si par e\onpteit n'est pas vrai
([notons tes hommes s)~ntmortets,atorsi) doit être vrai
(me()ne)quest)ommes ne sont pas mortels :i'aiternativ'e
ne comprend pas une troi-ietne));pot)R;r-c. Au contraire,
dans )e cas (i'U!w'contra(nctionradicate:« Tons h's dia-
mants sont. précieux,))–"ancundiamantn'est ))
précieux,))
)a. vérité se dans nu :asav'oir
tron\epeut-eh'e compromis

que qnetquesdiatnants sont précieux, que qnetqncs antres


ne )e sont pas. C'est ainsi ()ue ta loi (te )'cxc!usinu du mi-
Ueusereueuonannec(~)tradictiouahsoiue,maisanne

oppo.-ition partieue ou incomplète.rist<~e~'a énoncée


comme se rattachantata et.)ssi!ic.ation des propositions an
point de vue de !eur quantité. Kn résume, ce serait trop
t'honorer et h)i accorder une importance exagérée, ([n'en
taire nue )ui primitive de ta pt'nsee.
!')ŒHi':ttSPfUKCH'KSM;J.A)~L'CTK)K. 25

Le principe de la consistance, de la pensée que ces lois


n'expriment, qu'incomplètement, peutetre considère comme
le fondement de tout ce qu'on appelle en Ionique «infc-
renco immédiate » (par opposition à l'inference médiate
du sytto~isme).G'estceqn'on nomme encore :«inferenccs
ainsi improprement appelées,))–«propositions équiva-
lentes. ))<Juene que soit la dénomination qu'on adopte,
cette opération sera detaHh'e tout an ton~ dans la suite de
cet ouvrage la theone de la conversion des propositions
sera une des parties essentielles de cette exposition.

)')t!.Mn':ttS. )'mNcn'):s ))H r. oK~rcuoK.

23.La<)<'<h~)i)~) <ih)t'()ans )':<j'p)i<ati<~)(rtUR' [)to[M)')i)iun };t'ncra)cau!t<'as


p.tl'~('n!!t'['~U)'tt'th'pt~)H~iti'H!<)q~thtt.

Voici un exempte de deductio)) (f ï/ar.-enic est un poi-


son; or la substance que j ai entre tes mains est de Farse-
))ic,duncceUesubstanceestunpois')n.)')tyaic[quetque
chose de ptus qu'une vérité analytique, identitme, qu'une
tautologie. L'identité, )'equi\a)ence existerait entre deux
pronositions comme ceHes-c): «Tout arseuicestdu poison:
donc quetque arsenic e~tdu poison.))~tais,()aus)e cas pré-
sent, notre pensée fait un pas de ptus: nous avons besoin
d'une seconde assertion, indépendante de ta première, asa-

vuir:'<(.'<<e.M/s7~/«'eestde)'arseniC)"avant()econchu'e
t(C<'</<'xM<<(f/<('e est ()u poison, "tcinons ne nous conten-
tons pas de tirer une affirmation nouvene d'une affirmation
antérieure par un sin)pfe changement de mots: c'est de deux
affirmations preafahiesqne nous taisons sortir une conclu-
sion, et ces deux affirmations doivent être fiées l'une a ['autre

par (tes rotations déterminées, pour que la conclusion soit


légitime.
(~ette opération s'appeUenne/('<f't'M;'WM~ Il yaen
effet un anneau intermédiaire, un terme moyen entre la

première aftirmation et ta conctusiou. ?\onsne['on\ons,


par une simple analyse et par les lois de l'identité sente,
transformer cette affirmation, M t'arsenic e.'t du poi.son, »
26 tNTRom'CTto\.

en cette autre affirmation: cla substance que contient cette


bouteiiïecstdu poison; nniconvertir ces l'une danst'autrc
deux phrases: «toutematiùrecstindcstructib!<B–ci'ether
est indestructibte.)) Dans ]cs deux cas il tant nn intermé-
diaire. Les conctnsions seraient, itte~itimes, si ttous n'avions

pas prcalab)ementeta))ti qt'.c )a substance contRtu~e dans la


bontciHe est de l'at'scnic, et que t'ettier est une substance
materid!e.

21, L'axiome;
24. 011le
L'axiolJlp, nu premier pl'ilH'il'e,
)<'premier qui sert cie fon.Jen1l'lItil
principe,fjuiscrt<)eb))~<'mt'nt.'))adMuctiot),a la Mdurlion, aa
été (;X))rhtM!t!f'dit't'c)Ct)tt'.<in).<tnt'rM:()t)ju'ntn'dHi)t'dcL)XMs formes di-

\cr<t's.

i"Tont ce qmet-t vrai d'une c);)sscentict'c d'objets est


V)'aid('tt)))t')bj('tap['artt'nanta('~Hec)aM('.
2" Des ctioses qui coexistent avec ]a ni6n)e chose coexis-
tent entre cites.

Il y a des expressions ou d~'s formules corretatives pour


les raisonnements négatifs.
ëons sa première iorme )e principe s'adapte exactement
t'exposition dn sy))u-;isme. Il nous présente le type du
raisonnement, deductit', qui consiste à poser un principe
générât, dont la portée embrasse un cas ou des cas parti-
cutiers.
La seconde forme du principe équivaut à la première.
Mais elle a l'avantage de mettre en évidence le caractère
?Me<< de l'inference deductivc, et de faire ressortir en
quoi elle diffère de t'infercncc innnediate ou des propositions
identiques que fom)e ta lui de la consistance. Deux objcti-t,
qui par eux-mêmes ne semblent pas coexister, coexistent
avecuntrtHsietnet~bjet: on en conctntqu'its coexistent
entre eux. (~e cas ne saurait rentrer dan.-)a toi d'identité.
Qnette que soit sa fornx', te principe de la déduction est
sans donte admis aussitôt qnit est co)npris:mais seulement

parce que l'exprrience individuetle en garantit la vérité.


Lcsformcs correspondante-, appropriées au raisonnement
négatif, peuvent etrecxpr.mec- ain~i:
).F.S AXtOMES J))! LA DËDUCTtnN 27

{"Tout ce qui est nie d'une classe entière d'objets estnie


de tout objet qui app:u'tientacette classe.
2° Si un obj~'t coexiste avec un second objet, avec te-

que) ne coexiste pas un troisième oijjct, le premier objet


ne coexiste pasavcc le troisième.

25.LMa.Mm'sdt;)a()<)m;tionsupj)OS['ntrtunfortn!tL'delà nature.

Cette véritéest évidente, si les axiomes dérivent de l'ex-

périence. Nous avons observa, dans un grand nombre de


cas, quêtes objets qui coexistent avec un troisième objet
coexistent entre eux; mais nous n'avons pas constaté cette
coexistence dans
tous les caspossibtcs:no))sn'avonsobservc
ni ce qui existaitavant. nous, ni ce qui existe en dehors de
notre sphère, ni cntin ce qui existera dans l'avenir. Cepen-
dant, d'après les cas observes, nous n'hésitons pas a gene-
ratiser te principe et a. l'etendre a. tous les cas non observes.
Nous présumons donc que la <(nature est uniforme )', que
les événements d'anjourd hui seront ies événements de de-
main, tes circonstances restant tes mêmes.

La vérité serait évidente te cas où nous affir-


encore dans
merions que )es axiomes sont. des intuitions, et ne dérivent
pas de l'expérience. L'intuition des axiomes supposerait en-
core l'uniformité de la nature. Il est impossibtc que notre
conception, que notre pensée intuitive soit vraie, si la na-
ture n'est pas uniforme. Ainsi, qneUe que soit la théorie
sur l'oriente des axiomes logiques (et mathématiques), il
faut admettre qu'ils supposent dans tous les cas une vérité
p)us profonde, p)uscomprehensive:a que )a nature
savoir
est uniforme. Les axiomes logiques ne sont donc pas, mai-
gre les apparences, des premiers principes: ce sont des
principes secondaires, dérives; i!s se rattacttcntannc tige

qui porte d'autres brancttes)p)'eux.b't!s sont vrais, ph)s


vrai enc(trc estte principe foudamentaht ou i!sderive!tt.
C'estce principe dont il faut d'abord etabnr la vérité, dans
l'intérêt des principes subordonnes qui en sont les consé-
quences.
28 INTRODUCTION.

I'H)';Mn;KPKf~C[['H])E L'INDUCTION.

?(i.Lors<)Ut; noushdMt'~nsd'nnfait t'oMunm) fait inconnu,nonsfaisonsuttc in-


f<t'~n<'t!W~'()ni(;ige()css!'ran)it's.
I.a sente garantie dHCt'ttcinfrrcncMcstt'uniformitt'dehnatm'e.

Si nous jetons un morceau de bois dans le feu, le bois


se consume; nous en inférons que tout autre morceau de
bois sera consume de ta même manière. C'est précisément
accorder que ce qui est arrivé une l'ois arrivera toujours,
dans les mêmes circonstances; en d'autres termes, c'est
croire a l'uniformité de la nature.
Les uniformités partielles des phénomènes de la nature
se distribuent en deux catégories: les uniformités de coexis-
tence, et les uniformités de succession. Voici un exemple
d'uniformité de coexistence: La matière est inerte et pe-
sante il y a en cH'et dans cette aftirmation deux qualités
distinctes associées l'une a l'autre: d'une part l'inertie, de
l'autre la pesanteur; et ces deux qualités sont unies dans
toute l'étendue de la nature et dans toute la durée du

temps.
Ce qui garantit la vérité d'une uniformité générale de

coexistence, c'est l'observation spéciale de chaque


unifor-

mité distincte. pas d'avoiril observe dans un petit


nesuftit
nombre de cas la liaison de deux phénomènes, pour con-
clure qu'il sont toujours liés l'un à l'autre; il faut consta-
ter cette association en différents endroits, dans des circons-

tances, a des époques différentes. Si, après une investigation


suffisante, nous n'avons rencontre aucun exempte contra-
dictoire, nous affirmons à bon droit que la liaison des deux
qualités est une loi générale de la nature.

2' Uamtcs onit'ornntes df sm'pt'ssion on -t dcconvcrt une loi gc'ncr-ne '(ni

ahrcnt'surc<'p')intk'trav:ntcttcst('r))<')('ht's.0nt'an)'[)t;)('('iatoidt;
('ausitn)t'ou )')'))')'). r<~u.s!at\)nnnn')onsain!,i:
dnr.)nn«!tdt'!a(-ansMa
"Tuutt'\cHt'mt'Mtt".tt)tnfonnc!m'<tt)nct'<'dt'dn~ autre'Hcment",–

()n!.ic))~At()Utt'u)t'tttt'm')cspo~duua).)t'ii('nt;t'antcccdct)t.dunnt'
t't'\t'nt~nt'!ttatit'u."

Dire « Tout effet doit avoir une cause, » c'est supposer


t')tKMt[~t)'K!NC))'Ki')tL'UC'i1<)N. 29

ce qui est en question; car le mot cause implique un effet


ctt)i!ce?~'?'PourdonneraiaIoidecausa)iteuneexpres-
sion correcte, ilfaut. dire: «Atout.evenemeutc(!rrcspot.)d
un evenonent antérieur, auquel il est lie de tcl)e façon que
sil'un arrive, l'autre arrive; si l'un manque, l'autre man-

que. < L'antécédent n'est d'aiileurs pas toujours un fait


unique: il pcutetrc un cnsem))!e de circonstances, comme
dans le cas de la santé: effet comptcxc qui dépend d'un
grand nombre de conditions.
Puisqu'il y a des effets qui dérivent d'un grand nombre
de causes, it ne faut pas ncgu~er cette circonstance impor-
tante dans l'application du principe de l'uniformité. Ainsi
la mort peut résulter soit de la faim, soitd'un coup violent,
soitd'un poison. Il est donc exact de dire qu'étant donnée
dans des proportions sufusantcs i'unc ou l'autre de ces con-
ditions, la mort se produira. Mais le fait de la mort ne
prouve pas nëcessaircu)e)!t que la victime ait eu faim; il ne
prouve qu'une citose, c'est que l'une ou l'autre des circons-
tances qui détermine!~ la morts'est produite. Daus les re-
chcrclics inductives, il est donc nécessaire de (!eternuncr
/OM/M )es Cituses qui penvent prod!ure un effet.
De la loi de causante sortent des conséquences comme
celles-ci :<tiSi)a cause disparait, l.'e!)et(U-parait aussi.)) ))
K Ce~MM/c c«/<< <'<s.\< < r~'c~M. – Si la cause repa-
« l'uît, l'crfct reparait aussi. )) – Tout objet qui ne peut
« être etoi.~ne sans que l'effet ne cesse, doit être considère
« comme la cause, ou comme une partie de la cause, a –
« Tout objet, qui peut disparaître, sans que l'effet cesse,
«n'est la cause de cet effet. ?–<(Lacauseet!'ef!et
pas
« varient l'un a Fautre." »
pruportionneUemeut.
Ces ne sot!t des varies de la
maximes, qui que a-pects
loi de causalité, servent a etimincr ou a (''tablir le rapport
de cause a. effet entre tes pheuomcnes de ta nature.
30 ).t1(()U)'(;'[ION.

28.L!ttottit'<'a't'iithtt'tUtm't-'<'HcH<'us;())p:n\utt'')ttnm'ptusifn!)0]'tantCt'!i-
c()r(',t'()nnHt')'t~sf(''('un~r~('f)nsr()Ut'h<'cs,t<S((u'(H<ta~](''AentH,S()usunt:
HHt)(!furi)M',<i))h~').~ui<tt't~)n'rsi~t.!UCt',dt'ta('uii-.t;t'\Mhuu,du)acu)t'c-
~hOBt)ndct't'([ui\.Jen('cdM)a force.

Cette toi est une ~eneratisation de la science moderne.


Catitee et .\e\vton passent avec raison
pour avoir etahti
la loi de ta persistance ou de la conservation de la force
?//c'r~/t/< c'est-à-dire de la t'oree appliquée aux masses
materiettes.bi une bille
en frappe une autre et la met en
moovementj la force transmise n ta seconde bille est exac-
tement, )afot'ce que ta première a perdue.
L~voisier a eta)))i )a persistance du poids dans la ma-
tiere, en montrant (me pas un atome de matière ne pou-
vait être détruit, ))ier~e. Dans ta conbnstion on dans l'eva-
poration, tes motecntcsch.)n-:e)ttsen!emcnt de ptacc; cites
ne perdent point, tenrs propri~'tes essoiticnes d'inertie et de
pesanteur.
De notre temps, on est arrive a se convaincre que d'~<M-
~'cs forces, et non pas sentement. la force mécanique, a sa-
vo)r tachaient', ta force ct)imi!nu;,t'ctectricite, la force ner-
veuse,-ont ettesans'i soumises a ta lui de la persistance
ettes ne peuvent ni être créées, ni être
quantitative;
détruites, ëeutcment ettes se convertissent réciproquement
l'une dans t'autre, dans des conditions detiuies. La ctiateur
peut donner naissance au mouvement. ta force chimique
peut développer de ta ctta)eur;tL'etectricitepent être con-
vertie en c)):deur ou en mouvement. Dans ces transforma-
rien ne se et rien ne se crée; ta chaleur
tiens, perd, tor.que
devieut dans nue mactuuea vapeur un principe de mouve-
ment, ette
disparaît, ette s'anéantit connue cttateur. Lors-
que ta force motrice semble détruite, lorsque par exemple
un t)outct de canon vient s'attattrecoture une masse impe-
netrattte de pierres, la force d~projectionduttonletsc trans-
forme t~'ntcntn'rc en ct)a)t'm'; a tendront ou te c))oc a eu
ti('n,t('boutet.ettapierres'(')eventa)!nde~redecttatrur
exactement proportionne a. ta force motrice qui a été dé-
truite.
NA'f'):;HKt'HKOSCONNA!SSANCES. 31

Cette grande loi de persistance ta


quantitative de la
force, ou du mouvement, occupe une place emincnte dans
ta io~i(iueim)uctive.J~Iecmt)rasse et domine toutes les
sciences natureHes,cimcune de ces sciences n'étant qu'un
devctoppementpartiet de cette loi universeUe.

Ht. Nature et classification de nos connaissances.

XU.i~<)n))ais<auC('St'('om)~)~'<affi!'n~nti()n'-n')nti\('s;U'or<h't'dumon(])'.Ces
.'d~nn.aHmssm~ les o!)j<'tsdc!a''rt~.utcc, dont tccritcnum suprême est

t'.K-tiun.

Deux fois deux font quatre; te sotcH se h'c et se couche;


tes corps )ivres a eux-n)t*')ncs tombent; ta ctiateurfait
houittir )'cau;)es animaux se nourrissent d'air et, d'aH-
ments; i'harm(~nie est agréable à i'csprit,–\oita des
affirmation-ondes ('onnai>sam'es, relatives:! l'univers.

aces affirmations, et nons témoignons notre


Nouscroyons
enfance en agissant conformément nettes. Lorsque nous

voûtons faire t)ouittir de t'eau, nous ta soumettons a fac-


tion de !a chaleur: ce qui est bien la manifestation de ncti'c
croyance.

;)().C.u<ju'nhntd'.)hH)dt'\i~')'<)t')M('<)n)):.i'isanc'('st([n'<')t('so!t)Tf<

Une afiirmation est


lorsque, vraie,
après expérience, on
constate qu'ette correspond aux faits. Teite e~-t la preuve
directe de ta vérité de t'attirmation. On pourrait etat)tir
indirectement ta vérité de t affirmation, eu ta cotnparant à
une autre. Lorsqu'il y a contradiction, l'affirmation est
fausse.

!}i.L:)<'<)tn).~ss.")<tt~"t"t)')i<dit't't'.tan~'t{;<iatc.

Des afnrmatitms qui ne coitc~rnent qu'une cttose indivi-


duet!e,conune:n('tte maison est solide, "~<sar était
B « C.e matade ne sont des at'th'ma-
tu'ave, guérira pas,
tions particulières, ettes ne portent que sur uu seui objet.
32 )Mnum'c't'K)N.

Des affirmations qui embrassent tonte nue


ciasse, toute uue
espèce d'êtres, comme: ((Hne construction est so)ide, !ors-
que )aii.~)u'dn centre de .cravitepas~-e paries fondements
dcl't'fuueo.))–«Tous tes ~:rands~n(''ran\sfU)t, braves." ,>

–(()j'en~ou)'(!!sse)urnt fies pieds e't. nu'-i.nne de mo!'t,


prochaine, ns(un, des ;d't'u'iu;tt,ions ~euera)es;enes s'eteu-
deut~s~q~~ta~~c~ium~d~d~

~tX. ()!)< au )t'h))!r)!'r(~t('h(Jrsn~n)rspt)('nf)!~n'(~dt'ncn~'so)K'r;t-

(H~LS,m)ns))~uv~)).s;Utrin'h'<'auni;r~ndnotnhrcd<'('()nnai'tS.H)<'csgt''i~
rnk's.

Si chaque objet, iudividuet était, unique dans la nature


ctnei'esse)ub)ait.a.aucuuautre,iiyauraitautautdetois
que d'individus. Si, au )ieu de cette substance commune,
t'cau, toutes tes mers, toutes tes rivières, toutrs
qui t'emp!it,

les fontaines, il y avait, miue substances difh'reutes, il


nous faudrait accroître en proportion tenondx'edenos
afm'mations. Si, nniieu des treute-ix corps simptes jus-
qu'à presenteonnns, notre g)obe était compose de six miUe
etemeuts,i) il aurait un accroissemeutconsiderabte dans
!:intas~(;denosconuai.-sauces.Si,au)ieu([etrcnte'six
nous n'eu connaissions (p)e six, nous serious en état, de
réduire t.outet'nos co!U);)issance''physiques à un nombre
d'affirmations rctativemeut très-petit.

H3.))csta\.)nta;;t'u\()t'p<))'t''r[ao()!ti!is.)nc<'a~j)tu.sha)a<)ci;)'t';))n'.t[!)h'
d~

La raison en est chure.t'ne affirmation ~ncralen'est pas


autre chosequuu~rand nombre d'affirmations particu!ieres
réunies en une seuie.i'.He constitue par c~us)''queut. une
économie cousiderabte pour t'rspritiuuuai)). rue loi ge-
nerate nous p)ace sur une hauteur d(m nous dominons les
citoses et (ton. en on.e)dr!ard,)!ous embrassons nue
nndtitmte de !'aits.)jai"i de fapesautt'or. ta toi de )a per-
sistance de !a force, )a ici des prop~rti(U)sdcnnieseu
chimie. )a loi de )a relativité dans i'esprit,–compremient
chacune des miniersd'athrmationsp.n'ticu)ie!'es.
~A'ti! i)J': !\<)S'CONNAISSANCES. 33

Il. ,I'm.ct:W r., Ia cr~ir..n~r_


~4.La connaissance S(mssuf~rmt;part'ait(;oustituc)asH!cn<'<
Lescaractcrcsdt'tasciem'esuntk'ssuivants:
s'assurer du)af<t'/<<'dt'ta cou-
).HH(;M~)p!uic<)t's[Hoc'd('ss))~<'ia«\ pour
naissance.

L'homme expose à affirmer


ignorant est
sans prendre
soin de vérifier ses affirmations. Au contraire, l'homme de
science, non-seulement met à protit les procèdes vulgaires
de découverte, mais emploie un système spécial d'instru-
ments, un ensemble
de moyens pour vérifier ses connais-
sances. Ce système de régies et de procédés est jusqu'à un
certain point commun a toutes les sciences; jusqu'à un
certain point aussi, propre et spécial à chaque science par-
ticulière. Les procédés communs à toutes tes sciences sont
étudiés dans la togiquc.

!t5.n.Lac<)H!)aiss.)n<'t'sficnt!<iqHMd()it<trt'aussi~f'/i<'m/<q)!C])Ossi!))<

Sans doute la science ne repousse pas les faits particu-


liers, pourvu qu'ils soient vrais au contraire, cttc re-
cueille le plus de faits possible. Mais, considérant la vaste
portée et l'importance extrême des faits generatiscs, la
science pousse la généralisation jusqu'aux plus extrêmes
limites. Un petit nombre de faits isolés, dont on a soigneu-
sement établi la vérité, peuvent avoir de la valeur en eux-
mêmes, mais ils ne sauraient constituer une science.

étudie monde; ette


3(i.H).C)m<)ucst'it'ttct'p.)rtict!!iere ui.c/Mr~f/f.)7!M<du
elle aMt'mhte tes faits et tes fois ~'ucratcs qui sont de même es-
g)0t)pe,
pèce.

L'ctude du monde nous convainc que les phénomènes


sontde différentes natures, et doivent être étudies par
qu'its
des procèdes différents, l'ar exemple, les forces qui pro-
duisent les mouvements des corps célestes ne peuvent être
confondus avec ta combustion, le ma~neti-me, les forces
animales ou végétâtes. Les fonctions de esprit ne res-
semblent à rien. Par tes affirmations,
suite, les vérités
relatives à t'ordre du monde
se divisent en plusieurs caté

gories;ctit y a une convenance évidente a observer cette


)<A! t.– a
Logique,
34fi~ !rnoDt't:'r[uN.
1 1 A
division, a c)asscr)<'s faits de m~mn nature dans des caté-
gories spcciates. Associer dans une même étude les faits
relatifs aux planètes et les faits relatifs a l'esprithumain,
ce serait a coup sur cmb.u'rasspret embrouiller l'intelligence.

3~.)V.Toute science doit soumettre k'smatie)'M()u'e))ecompren!t a uueer-

tain on/n',
ttin<"Y/;< ail un certain
t'(~l'(aill arrangement, a(lll d'assurer
:t1'l'iUl¡;I'1I1Cnt, afin d'as~lIl'(,l' le
te miel!\
mieu'()x~sibie)a
possihle la

découverte, ta veritication et ta communicationde ta vérité.

Il ne sufilt pas de réunir tous les faits et toutes les géné-


ralités qui se rapportent a une même catégorie de phéno-
mènes il faut otcorc présenter ces matières dans un ordre
convenable.
Cet ordre varie avec chaque science. Néanmoins H y a

points, essentiels et communs a toutes les


quctques
sciences, sur lesquels il faut arrêter notre attention.
1" H faut s'élever du plus facile au plus difficile. Si un
fait, si une vérité générale, suppose et implique d'autres
faits, d'autres principes, c'est par eux qu'il faut. com-
mencer.
2" Avant de prouver une proposition, il faut avoir acquis
tout ce qui est nécessaire a cette preuve. Dans les sciences
de démonstration, dont toutes tes parties sont tiees, en héo-
métrie par exempts, chaque affirma) ion dépend d'une affir-
mation antérieure la succession des idées est alors métho-

dique et systématique.
3" Il faut etabiir te sens des mots avant d'en faire usage.
Il est naturel de commencer par la dennition des termes
essentiels de la science.

~S. La ctassitiratiou <))"! '.eienfM est «ne ''n))se<)uet)ce des yucs <)))e nous venons
d'exposer, (.ette <')a'*sitieati'm dérive, en premier lieu, tic la division en c!)-

tepoietdesphenomencs de la nature,eten second )ieu de )adenen(hnf'e

)nutue))edeee<eah'~orie~.de)'t)rd)edesi<nnneitere!ative<)u'onneuttcur
attribuer.

Si
chaque partie de la nature était entièrement séparée
et distincte de toutes )cs autres, il n'y aurait pas lieu d'éta-
blir entre les science? un ordre de progression et de du\e-
NATUU';f)KKOS<OKDAISSANCËS. 33

ioppement. Mais les


puissances diverses de la nature,
pesanteur, chateur, forces animâtes, esprit, etc., se mêlent
et se confondent à un haut degré dans leurs opérations. De
plus, tous les phénomènes, quels qu'ils soient, sont soumis
aux lois
de ta Ces lois peuvent être étudiées à
part, en dehors de toutes les catégories spéciales d'objets,
et t'élude de ces lois est comme une préparation nécessaire
a t'élude de toutes tes parties de la nature. Ce n'est pas
d'ailleurs de cette seulement
façon-là qu'une science par-
ticulière prépare a une autre.
les voies IL y a par consé-
quent un ordre de dépendance qui unit les sciences, et qui
détermine jusqu'à un certain point le développement suc-
cessif des études scientifiques. C'est d'après cet ordre que
les sciencea devront tour a tour passer dans les mains des
savants.

M. Les scit'nccs sont uu nhs)! aitM oo concn'tcs.

Les mathématiques, qui traitent, de ia ~Mn<</c, de la


quantité eu général, abstraction faite de toute quantité par-
ticulière, telle que ta longueur, le poids, la chaleur, etc.,
prennent le nom de sciences abstraites. Sauf une seule
exception, les mathématiques sont les plus abstraites de
toutes tes sciences les propriétés qu'eites étudient sont les
plus générâtes de tontes les propriétés. Les discussions

qu'elles engagent sur certains objets sont aussi indépen-


dantes que possible des autres qualités qui dans la réalité
s'unissent ~ces objets.
D'un autre côté, la zoologie, qui a pour but de décrire et
de classer une catégorie considérable d'êtres réels et con-
crets, à savoir te règne animât tout entier, est une science
concrète.
La seule science, qui au point de vue de l'abstraction
rivatise avec les mathenntiqne- est précisément la logique.
Les premiers principes de la fogiqne, têts qn'its ont été
exposes ci-dessus, toi de consistance, toi de déduction, loi
d'uniformité, dominent toutes les sciences particutic'ref.
:j!b ~'tftuoL'cnoN.

Hs sont ptus~ei~eraux,ptuscomprebc!~sifs que tes lois


de la quantité ette-meme.
Immédiatement après la quantité, la qualité la plus
~enerate des êtres est tey/i~v'M~.Tous les corps peuvent
ut,rt;i))[s<!nmonYeme))t, et il faut. cUsting~cr ici le mouve-
ment en masse et le mouvement
(mouvement, mecani'jue),

datisles motecutes(mouvement moteculaire). Les corps


sontsoumisatnnonat'aut)'e,nuatonstcsdcL)xata
fois. Il est evidentque tes fois dn mouvement peuvent être
detertninees, abstraction faite
de tout objet particulier. Il

y a par snito une science abstraite dn mouvement, que l'on


peut appeler mécanique abstraite, théorique, rationneite.

L'expression )ap)us usitée aujourd'hui est celle de ff ciné-


matique )). Lorsque, au contraire, on applique tes lois du
tnouvement a des corps reets et particutiers, comme les
sotides, les liquides ou tes n''x, ou rentre dans le domaine
de la mécanique concrète et de ses différentes formes, qui
ont des noms appropries aleurot)jet.
Il faut remarfmer que ce qui est <-<«! est en même
temps ';<M~/< le concret est ~eneratcmcnt M/)~'e. En
~t'mer.'d, ce qui est vrai dans le domaine abstrait doit être
vrai aussi dans ta reaHtecoucrete,cart'abstraitn'estqu'un
mot cmptoye pour designer [es rapports des choses con-
crètes. [,'nc toi, vraie au point de vue abstrait, serait contra-
dictoire, si ettc ne pouvait être appliquée aux choses con-
crètes. Mais, dans la réalité concrète, il peut y avoir des
forces opposantes qui neutralisent la loi abstraite. Il peut
y avoir par suite
quelque différence entre !es effets d'un
pouvoir qui agirait.f<'«/, et tes effets de ce rnt'me pouvoir
agissant en ~ww/v~eavcc d'autres forces. La loi abstraite
du mouvement, a savoir la tendance des corps à persévé-
rer dans te même état, n'est pas reansee dans tes choses
concrètes, en raison du frottement on des obstacles qui
s'opposent au tnouvement: ta tetutance a persévérer dans
le tnouvemcnt est ('ontrc-t)a)ancee par d autres influences,
et il est possible de catcuter te résultat complexe de cette
composition de forces. L'intérêt per.-onueta~issantseuldoit
CLASS[Ff(:A[10N ~ENOSCCNNA~SSANCKS. 37

avoir certaines mais, s'il se mete a d'autres


conséquences;
motifs d'action, ce n'est plus n lui qu'il faut attribuer t'eit'et
complexe qui se produit.
A vrai dire, les sciences abstraites doivent toujours pré-
céder les sciences concrètes correspondantes.

40. Pour )cn)on)entitsuftir.) de et.meries sciences ainsi ()U'i) suit: Lo-

j;i()uc.–H. Mathématiques.–Ht. Physique mécanique, ou sunnjemeut


Mécanique.- !V.hysique)))oteeu)aire.–V.C.hhnie.–V).)tioh)gie.–
VII, (~hacllue (le cl·; science.sc<)tn)))''nd
de ces scicnces cntnln'elul uue
une ctussc clistincte
clusse distincte de
(le
V)(. Psychologie.C.hacutic
l'sy('llola~i(·.
))!)enninenes. A e))es toutes,eHcst'm!)r!)Sseut tons tcsnhenomcncs connus.
t.'01'(tl'l`. (Iilllfi II'(lll!t (·.IIVS SOIIL l'illllll(.'l'('f~S
L'ordt'eda!Ls)equ<')ene!<.so<)te))uu~erce.sestuu C~t 1111 ordre
OI'UI'f' (11'.
de progression (Il'S
t)l'O~t'E',SSI011 <!cs
j))ussimj))es aux j))us composées, des )))usinde))t'mt.U)tcsan.'()))usdepc!t-

dN!~e.(!'f'.st)'ordredans!e(~ue)e!h'sdoiycnt être étudiées,et .suivant)eque[


ehcsso))ta[')'e)ccsasedcyeh<j)pcr.

I. – La comme nous l'avons Jcs


L"(;t<.H;)': embrasse, vu,

principes )csp[us fondamentaux et. les plus universcis:


consistance, déduction, uniformité. La tonique ne suppose
aucun principe supérieur aux siens, et c'est précisément
sur les principes (te ]a tonique que reposent toutes les
autres sciences. ![ n'y a pas de science qui n'use et ncpro-
Ste des données de la tOgique, qu'eXe en ait conscience ou
non.
IL – LesMA'rtn~),\)torHS sont la science abstraite de la
quantité elles déterminent les )ois de la quantité dans
quelque objet que ce soit.
HL–La MUcAKtOt'E, on physique mécanique, ou pbito-
sophic mécanique, est la science du mouvement par rap-
port aux corps pris dans tcur masse la science de ta force
qui détermine te mouvementdcs corps. H yad'attord une
mécanique abstraite ou théorique (cinématique), qui com-
prend tes lois de t'eqnitibre, tes lois du mouvement, appti-
cabtcs a. toute masse de matière, at)straction faite de toute
nature spCt'iat('tt'ot~jet-sap[))icationsccncrcte" de ces
toisemtu'a.ssentt'astronomit'.ouetttdcdcs mouvements
célestes, puis t'élude de ta chute des corps sur )a terre, la

stati()ue,t'ttydrostatique,ta dynamique,tttydrodynamique,
l'acoustique.
38 ):s"mo)'uc.TKtN.

ÏV. –La Morj'CL'LA)HE se rapporte


Puvs~orK aux mouve-
ments moléculaires, aux différents arrangements des corps.
Elle comprend ta cohésion et l'adhésion moléculaires, con-
sidérées comme les principes de combinaison dessoudes,
des liquides et des g'ax, la chaleur, la lumière, l'électricité.
V. – La CmMŒ continue, l'œuvre de la physique molé-
culaire. Elle se rapporte plus spécialement aux combinai-
sons ou décompositions, appelées chimiques, et qui ont
pour caractère d'être suivies de changements considérables
dans les qualités des corps.
La partie de la science, qu'on a longtemps appelée la
philosophie naturelle, comprend a. la fois la physique mé-
canique et la physique moléculaire mais elle laisse la
chimie en dehors de son domaine. Une classification pour
le moins aussi juste serait, celle qui considérerait la chimie
comme faisant partie de la physique moléculaire, avec
laquelle elle semble se confondre par une transition pres-
que insensible. En fait, l'action chimique est inséparable-
ment liée a la chaleur et a l'électricité, bien que ces sujets
puissent être, dans l'exposition scientifique, détaches de la
chimie.
La physique moléculaire et
physique la mécanique,
prises ensemble, épuisent dans tous ses aspects essentiels
l'étude de la grande loi de la persistance, de la conservation
ou de la corrélation de la force.
VL – La Hiouj(UE nous introduit dans un domaine en-
tièrement nouveau les phénomènes de la vie ou des êtres
vivants, phénomènes qui impliquent une structure orga-
nisée, unie à un pouvoir permanent de d~t'foppement et de
reproduction. Cette science est subordonnée aux précé-
dentes, en tant que les corps vivants sont soumis a toutes
les lois de la physique mécanique ou
mutecnlaire,
avant de
l'être aux lois spécifiques et particulières qui caractérisent
la vie.
La biologie se divise parties. Il y a la biologie
en deux
des végétaux, et celle des animaux la prcmiO'e qui étudie
a fond !a structure, la classification, la description des
CLASSit'K:At!ur< UK KOS CONMA)SSAKC!S. ~!j

plantes;
ht seconde qui en fait autant pour les animaux.
La botanique, )axoologic,l'anatomie et la physiologie de
l'ItOtnmcsontles divisions <c/'e/<de la biologie. Rcmar-
qnons d'ailleurs
qu'une science biologique abstraite est à
peine possible. Les lois de la vie ne peuvent être détermi-
nées d'une façon générale et uniforme pour les végétaux et
les animaux. L'effort le plus grand que l'on puisse faire
pour se rapprocher d'une distinction entre la biologie
abstraite et la biologie concrète, consisterait à distinguer
d'une part la physiologie des animaux et des plantes, et
d'autre part la description et la classification détaillée des
plantes et des animaux.
VIL – La l'sycnoLOt.fK, ou science de l'esprit, constitue
une province tout a fait spéciale de l'étude des pheno"
menés naturels. Si elle se place au dernier rang dans l'or-
dre de développement des sciences, cela tient à deux cir-
constances. D'abord l'esprit humain est un sujet d'étude
très-compliqué, et dont la difficulté est encore aggravée par
l'innuence d'un grand nombre de préjuges et de tendances
vicieuses. Par conséquent, avant d'aborder la psychologie,
le savant doit s'être préalablement astreint a une rigou-
reuse discipline scientifique, telle que la lui inculqueront
les sciences
précédemment enumei'L'es.
En second lieu, quoique
l'esprit, c'cst-a-dirc la conscience
subjective, soit un objet
tout a fait unique en son genre.
il n'en est pas moins vrai que cet esprit est constamment.
uni a un organisme corporel. Il faut donc connaitre cet or-
ganisme, qui ne se sépare point de l'esprit, et cet orga-
nisme est précisément étudie datts la dernière partie de la
biologie, je veux dire la physiologie de 1 homme.
Les sept catégories de t-ciences qm' nous venons d'indi-
quer contiennent les loi. de tons le. pit~noncnes connus,
pltenomene&delamatirr) on de l'esprit.. )';i[e-présentent.
d'aineurs ces lois dans l'ordre le p)us convenable pour les
étudier et les comprendre farih meut. Il ne saurait y avoir
de phénomène (trangc et tout a fait nouveau uu
pour
))ommetpti serait verseà fond dans ccsdiffercntes'ciencrs.
40 ~)n<)~;c')'H)~.

A vrai dire on pourrait, simplifier encore cette classificatioti


et ramener toutes tes lois des phénomènes à quatre chefs:
la mécanique moléculaire ou physique, la mécanique pro-
(Ht.e, ta hiuk~ieja psychologie. La logique ettes
prement
mathématiques sout sentement des instruments qui nous
aident a mieux comprendre )a nature des choses reeDes.

Auguste (~omte avait detacl)6 l'astronomie de la science

ge~~e['a)e a laqueUe on )a rapporte usucttcment, pour en


faire une des catégories essentielles de la science humaine.
a affaire
La raison qu'i) en donnait, c'est que l'astronomie
avec ce grand fait de la gravitation, fait spécifique et distinct,

qui ne rc-sembte a aucun antre, et que t'en peut étudier à

uniquement de la mécanique rationncttcct


part,ens'aidant
des mathématiques. Quoiqu'il soit permis de croire que
l'on a tort de donner ainsi a ['astronomie un rang proémi-

nent dans la classification


sciences, il faut reconna~re
des
de t~omte met en lumière un fait considé-
que l'argument
rable et certain. La gravitatioti est une force particulière,
distincte de toutes les autres; elle agit dans les corps cetestes
sans se meter a d'autres forces, et par suite cHc donne à
t'astronomie un caractère remarquable de simplicité.

i).Lcss('i<'n<s('o~<t'tt's.t'n.<('st!)<d)Yis.u)t.t)~')~cnth<'nad<"<sc!<*))M'is(;pon-
daircs, – <'on)nK' ta mt'tt'o)o)')gie. );t mi~o'.Uogit', )a gcf!<)};ie, ht gcngraphif.

Mni'i.mrunt'de ces s('ic))<'t'<.n'.))~))'dct)c< sujets la nene soi<)td<;ja


soient déjà compris
compris
d'une
d'uue h's szie::res fnlld"III'~lItall's,
t'a,;oll gi'IIÍ,rale
tac'))');t'')t'i')t't)at)s)!')iscit'!ic!'<t<)ni!t!Hit'))ta)<'s.
dans

Dans chacune de ces subdivisions de ta science on a n)is

à part un certain groupe de phénomène:; Ax~t/~w/<< asso-

cies, pour en faire l'objet d'une chute speeiatc. Layy!e~-

?'o/ par exempte, traite de t'atmosphere, dont les phc-


nomenes sont gouvernes par les fois de ta physique méca-

nique ou motecutaire. Ou peut en dire autant de la M;ie-


~<c. !) n'y a pas en effet d'agent naturel concourant a
la formation des minéraux, en dehors de ceux qui sont dé-
crits dans les sciences fondamentates. Le but specia) de la

minéralogie est de présenter un système de description et


CLASStt'ICA'nON DE NOS CONNAISSANCES. 4i

de classification minéraux, assez complet


des pour qu'on
puisse tacitement les reconnaître.
La ~eo/oy/e implique la biologie ainsi que la physique
son domaine spécial est la croûte terrestre, dans les limites
où elle est accessibtc à l'observation. La yeoy/<e est la
science de la surface
terrestre; elle est, comme les deux
sciences précédentes, une science descriptive, mais elle ne
renferme aucune nouvelle loi de phénomènes.
Parmi les sciences concrètes qui se rapportent spéciale-
ment à Fcsprit humain, nous pouvons compter la science
MCi! ta politique ou ia sociologie, qui a pour but d'appli-
quer tes lois de t'esprit aux êtres humains réunis en société.
Un autre exemple a citer est la pbitoiogic, la science du
langage universel; cttc comprend ta ch~ification des lan-
gues anciennes et des tangues modernes.

42. Nous n'avons pas enc()r('a<'))<'tt'r<nunn'ratinn<)t's))ra)«'hM de façon-

naissance,H))pt')('t'.s sciences. !~n's))'a('rk')<!fs sciences <)itc'<f~HM.

Le but linat de la pratique,


la c'est-à-
connaissance est

dire les règles de la conduite. 11 y a dans la pratique diffé-


rentes catégories, qui correspondent aux divers besoins des
êtres humains. Chaque catégorie repose sur un ensemble
de connaissances plus ou moins approfondies.
La pratique est ce qu'on appettc aussi fart.
Suivant le caractère des connaissances qui servent de
fondements a la pratique,/l'art est empirique ou scienti-
fique. L'art
empirique provient uniquement des connais-
sances acquises dans t'exh'cice de fart tui-memc. Les arts
étaient tous empiriques avant l'origine de la science,
comme par exempte t'agricutture, ta navigation, la métal-
lurgie. Il y a, même aujourd'hui, des arts qui sont restes
empiriques, comme par exempte ta médecine.
Les arts deviennent ta science
scientifiques
torsque
exerce sur eux son influence.
navigation en est un
La
exemple remarquable, puit-qu'ette a pour auxiliaires les
mathématiques, la mécanique, l'astronomie, l'optique et
la météorologie. L'art de construire, t'artitierie, la fabri-
4~ )Yr)!0[)f<"nON.

cation des machines, la teinturerie, et en genCrat les difte-


rentes formes de t'industrie sont des arts fondés sur la
science, et qui par suite mentent d'être appelés des arts
scientifiques ou des sciences pratiques. Un autre groupe,
rotatif a t'esprit, comprend l'éthique, ta togique (sous sa
forme pratique), l'esthétique, la rhétorique, la grammaire,
l'éducation, la politique, la jurisprudence, le droit, t'éco-
nomic potitiquc.
Plusieurs des sujets d'études que nous venons d'indi-
quer en dernier )ieu peuventetre considérés, tantôt comme
des sciences concrètes théoriques, tantôt comme des sciences
pratiques. Ma dépend dece que ces sciences sont construites
tantôt d'après nn type, tantôt d'après un autre. Ainsi la
potitique peut être conçue comme un corps méthodique
de théories systématiquement déduites
de quelques don-
nées ou vérités premières. Eue rcs'cmbte alors a la méca-
nique, à ta chimie, n la psychologie. D'un autre côte, ette
peut être construite dans un esprit pratique avec l'intention
d'agir directement sur les affaires publiques. Dans ce cas,
cUe prend la forme d'une série de maximes ou de pré-
ceptes rotatifs a fart de gouverner maximes qui peuvent
être plus ou moins fondées sur des théories scientifiques
et des vérités générâtes. Des remarques analogues s'appli-
quent a l'économie politique, a. la jurisprudence, à l'éthique.

43. Dans toute scit'ncc prati'juc, h'~ Mnnaissanecs sont choisies et ordonneft

uni()m'nK'))[t'u~ncttt)hut<)n'i)f)u)taUt'i)nh('.t.a<k'th)itiot)tt<;)itscit'))Ct'
pr.tti<(m' n'est autre <jUH la dctfronnation de soo but.

H y a une grande différence, pour te choix des matières,


Ctttre une science tt)eorique(at)straitc ou concrète), et une
science pratique. Dans ta première, les connaissances ex-
posées se rattachent exclusivement catégorie de a une
phénomènes naturets: te mouvement, t'esprit~ la vie, etc.
Dans la seroude, tes connaissances sont empruntées a une
ou plusieurs sciences théoriques, et développées dans l'ordre
qui convient au but, a la tin qu'il s'agit d'atteittdre. Dans
une science ttteoriqne nous trouvons sens la forme ta plus
i))t)'1.\rr;t)M)~:LALO(jtQUH. 43Il~

succincte et la plus intelligible l'ensemble complet des


connaissances qu'on sur une classe d'objets
a acquises de
même espèce; ces connaissances pourront dans la suite
être appliquées a nn grand nombre d'arts, mais pour le
moment elles ne s'appliquent spécialement a aucun. Dans
une science
pratique, au contraire, les connaissances sont
mises au service de la fin qu'on poursuit.
Dans beaucoup de logiques écrites selon l'esprit d'Aris-
tote, on insiste pour montrer que la définition d'une science

pratique n'est pas autre chose que la détermination de son


but. Ainsi, dans l'éthique, nous avons d'abord à fixer le te~o~,
le but de l'éthique c'est sur cette question que portent, en

pareille matière, les principales divergences des opinions.


La logique, considérée comme une science théorique, est

définie par la catégorie d'objets qu'enc étudie considérée


comme un art (empirique on scientifique), elle doit être
dcEnie par son but. (Voir Appendice A, et Logique induc-
tive, livre Ht).

IV. Des diverses formes données à la déGaition


de la logique.

~i. f. La logique a été detinie 1" t'art du raisonnement; H° fart et la science


du raisonnement.

La première définition est celle d'AIdrich la seconde


est un amendement propose par Whately. Elles recon-
naissent l'une et l'antre le caractère de )a logique.
pratique
La seconde indique qu'en logique l'art est fonde, non sur
un empirisme vulgaire, mais sur la science. En d'autres
termes, la logique est une science pratique.

)f).U.Le tet'me«'<~HM"M''M<c.stt!)s~tnsant))ourd('fi))i'')a)<),;ifph':t''parce <)u'i)

pe~t être inter)'n't<'de)'))~ti'u))en)aniere;'j'*)'ar('<'<j)t*~Mt trop étroit,

trop restreint pour e\pri<ner entièrement )t'hntavnuedt')a)f)~i()t!e.

Le mot raisonnement peut être pris dans deux accep-


tions on bien il ne représente que la déduction, ou bien il
4t 'P' )\TH(H)L't:'rtON.

signifie toute inference, ta déduction et aussi t'induction.


Dans le sens te ptus restreint du mot raisonnement, la

tonique serait, limitée au raisonnement deductif ou an syl-


to~isme; dans le sons h'plus tar~(',)a)ogique compren-
drait aussi l'induction.Le St'nsicptuactroitcst celui qu'ont
adopte le plus grand nond)rc des togicicns; mais it n'en
est peut-être pas un qui soit reste fidèle a cette defmition.
Sous un titre ou sous un autre, tantôt sous te nom de lo-

gique appliquée, tantôt sous te propre titre d'induction,


les matières relatives a l'induction ont été introduites dans
les toniques deductivesde Whately, d'Hamiiton, deThom-
son et de qnctqucs autre" encore.
De plus, pris dans son acception même )a plus large, le
mot raisonnement est encore trop restreint pour le vaste

objet de la logique. Nous trouvons en effet traitées dans tous


les livres de logique des questions que ne comporte pas le
mot raisonnement: par exemple, la classification, la deti-

nition, la division, opérations qui doivent toutes être assu-

jetties a des règles, puisqn'ettes peuvent être bien ou mal


faites. Kn effet, nous appliquons l'epithete de A~~Mc a une
définition aussi bien qu'à un argument.

~<nt.(ne.)uttt'(te(i!thiond<').tt«i:i'[')c)arcpn'St'nte<'omme)a.sficncH

t)e.'i)<)i.sdet.)))ensec.

Cette définition à ce qu'il y avait de trop étroit


remédie
dans la définition précédente, \n la nature du mot raison-
nement. Le mot pensée est assez large, en effet, pour em-
brasser tontes les opérations contenues dans la logique
mais malheureusement il fait p)us encore il désigne
toutes les facultés inteuectueXes,
puisqu'il a la même ex-
tension que te mot intelligence lui-même.insi la mé-
moire et l'imagination sont des parties de la pensée, l'ai'
suite, ce mot de pen-ec a besoin d'être limite dan- sa signi-
fication,etd'etre applique seulement a ta pensée discursive
on renechie, ta sente qui entre en exercice dans tes opéra-
tions logiques et dans ta recherche de ta vérité. Ces opéra-
tions logiques peuvent être ramenées a deux l'abstraction
hKH.\rrh~s~)';L,\ux.ju' 4.~

et, te raisonnement. Le pouvoir intellectuel appcte abstrac-


tion est précisément celui auque) se rattachent les parties
du domaine de ta tonique, que le raisonnement, même
danssottsensieptustar~e,nesauraitcxprimer.
Même avec ces limitations nécessaires, l'appellation:
« Lois de la pensée)), est exposée a. d'autres objections.
D'abord cette expressi(U), dans son interprétation la plus
naturette, vise ta/~y<7~V~y<cptutot que la logique. Les
lois de ta pensée semtttent designer ptutôt les lois de l'ori-
gine et de la succession de nos pensées telles que tes
expose ta science de l'esprit, en d'autres termes, les lois de
t'associat.ion des idées.
On ne peut remédier a ces difficultés qu'en interprétant
arbitrairement. tes )ois de ta pensée. D'après
t'e\pressinn:
certains te mot/wc/suffirait
logiciens, a determit~er
t'expression,mais cette correction ne supprime pas ta diffi-
culté. Hestc a savoir si tes lois de ta pensée signifient la

pensée tct)e.qu'ettee-t, ou la pensée tettequ'ettc doit être.


Si c'est la pensée tette qu'ette est, on a t'objet propre de la
psychologie si c'est ta pensée tette qu'ettc doit e.tre, il faut
nous permette de contrôter,
qu'i)yaitt[ue)queprincipcqui
de tes tendances de t'esprit
réprimer spontanées principe

qui est dans te cas un élément de très-grande importance,


et qu'il faut par conséquent mettre en retiefdans la denni-

tiondetalf'ghme.
It serait difficitc qu'une exp!ication,quette qu'elte fut,
par\!ntaf.urc une bonne définition avecuncphraseausst
amt)i~uc, aussi inccrtamc, que t'cxpression « les lois de
ta pensée )'. Même quand on l'a déterminée par les res-
trictions nécessaires,
itsembtcpossibfe de trouver une
autre expression ptus propre a indiquer ce qu'on veut dire.
Si le sens de l'expression est M la pensée telle qu'ette doit
(~(;–ta droite et restée, –it faut fixer un
pensée
critérium du vrai et. du
critérium, qui ne peut etrequ'un
faux. Le t)Ut de la pensée, ainsi que )e remarque Hamifton,
est la vérité.
46 6 INTHOt)UC't')ON.

.i7.)V.–La togiquc a )''<('('!)('(nt'dc(inK'(~ns"("<'t'y' science

dt~up';t'ationSt)t'['('sp)'itd.n).;)at'oc!)'('hcde)atcritH.

Cette definitioti implique trois ct)oses:i°la logique fait

partiede la prati()ues('i(;ntiti<]uun)ent. conduite :e[ie est une


science pratique; 2" toute science pratique, tout art scien-

tiiique ou non doit avoir uu t)ut )e but de la logique est


la découverte de la vérité; en troisième Heu, tes moyens
employés pour assurer cette découverte consistent a ana-

lyser tes opérations de l'esprit.


Les deux
premiers points ne sauraient guère être con-
testes. Sans doute la logique présente certains aspects
théoriques; mais son but essentiel est toujours pratique.
Si tes recherches toniques n'avaient pas été nécessaires
pour ta découverte de la vérité, on n'aurait jamais songe à
les instituer.

Le troisième point que les moyens employés par la lo-


consistent a. examiner les opérations intellectuelles,
/giquc
soulevé quelque critique. Cet examen peut être un des pro-
cèdes logiques, mais il n'est pas le seul.

~8.).a<))''t)nit)0))[)rt'c''dM)tt't'.stmOttif!('t'paru')cdi''tim't)o)) importante, ftya a


dcn\<)"'«'))')<itt'<;c<'[)M(j)n'!ont connues i!nm)'Jiatt'ment, par une
intuition directe. cfUt's qui ne pO)Ycntt't)CC'))n)))<~(]Uf par t'intcrvention

()c<)Up)<)Ut'<\rritt'!iintt'r!)K'diairt'<.

Cette distinction est fondamentale. Les faits attestés par


une conscience
immédiate, comme M j'ai faim, j'entends
un son, j'éprouve du plaisir~ je parle ne peuvent pas être
soumis a~des lois, à des règles. Us sont pour ainsi dire dé-
Hnitifs et complets par eux-mêmes. Nous ne pouvons nous
soustraire a. ces intuitions nous ne pouvons ni en dimi-
nuer ni en augmenter l'évidence par des procèdes et des
méthodes togiqnes. Ces connaissances sont comme les
données fondamentates de ta conscience individuetie.
Une autre classe de connaissances, de beaucoup la ptus
nombreuse, comprend toutes celles que nous acquérons,
non par une intuition directe, par une conscience imme-
j~.r~rno~soELALOG~UK. 47

diate, mais par l'intervention de certaines vérités qui ettes-


memes sontconnucs immédiatement. Le soleif se levé, voila.
une vérité médiate ou indirecte; ce qui est immédiat, c'est
la sensation de la fumiere, et de ce fait, immédiat nous infe-
rons cet antre fait te soleil est au-dessus de l'horixon. Je
sens le froid, est une connaissance immédiate. L'affirma-

tion qu'une autre po'souue éprouve fa même sensation de

froid, est une inference médiate; (fans ce cas, les faits immé-
diatement connus sont certaines sensations de la vue ou
de f'on'fc, avec lesqueffes je sais par expérience que la sen-
sation du froid est iiue. Les sentiments et les pensées des
antres êtres ne nous sont jamais connus que de cette façon
indirecte.
Toute chose
qui s'accompfit en notre absence ne peut
être connue, si toutefois nous la connaissons, que mediate-
ment. Notre connaissance intuitive est limitée au temps

présent, et par suite la connaissance du passe et de Favc-


nir est nécessairement médiate.
Maintenant ajoutons que toute connaissance médiate est
à parler une inference. Lorsqu'une chose
proprement
est connue~ non par elle-même, mais au moyen d'une
autre chose qui se rapporte a elle, la connaissance est mé-
diate ou inférée, et le fait immédiatement connu est la

preuve du fait infère. Le fait que la température est au-


dessous de ~2" Fahrenheit, peut être infère de la percep-
tion qui nous montre que la neige tombe. La neige est ici
l'intermédiaire sur lequel s'appuie l'infcrcnce, la preuve
de cette vérité que l'air est froid. La fonte de la neige serait
au contraire la preuve que la température redevient plus
chaude.
De telles infcrenccs supposent un lien, un enchaînement
entre les phénomènes ditfcrents. Si A est la preuve de B,
A et H doivent être connus comme des faits qui sont unis

t'un a l'autre dans ta nature. Maintenant, pour nous a-surcr


de l'existence de ces rapports, de ces liaisons, certaines
sont nécessaires ce sont l'oh-ervation,) induc-
opérations
la déduction. En accomplissant ces opérations, nous
tion,
48 'NT)«)f)Ut;.T[ON.

sommes exposes a certames erreurs pour échapper a ces


erreurs nous devons prcudre des précautions; ces précau-
tions sont, précisément les relies de ta logique.
Pour ce qui concerne )es vérités immédiates, ces pré-
cautions et ces relies ne sont pas nécessaires. Sous ce rap-
port la confusion principale que nous sommes exposés à
commettre (confusion qui est fréquemment une source
d'erreurs) consiste à prendre une vérité inférée pour une
vérité immédiate. Nous sommes disposes a croire que nous
avons immédiatement conscience de vérités qui cependant
ne peuvent être qu'inférées. L'exempte le plus frappant de
cette tendance est notre disposition a penser que par la vue
nous percevons la distance; tandis qu'en fait (conformé-
ment a l'opinion de )!crketey et de ta majorité des savants),
nous ne connaissons ta distance que par inferencc. Notre
conscience immédiate m; porte que sur la couteur, sur la
tension et les mouvements des nmscte- de t'unit, qui sont
les signes de ta distance, mais non sur la distance elle-
même.

Ainsi, s'il y a des connaissances (me tout ic monde con-


sidère connue des objets d intuition, de conscience immé-
diate, comme nos sensations, nos émotions primitives; s'il
y a d'autre part des connaissances que tout le monde con-
sidère aussi comme des objetsd'inference, ou d'évidence
médiate, comme les sentiments de nos semblables, les faits
historiques, les généralisations de ta science; – il faut re-
connaître qu'il y a aussi, entre ces deux catégories bien
tranchées de connaissances, un terrain intermédiaire et mi-
toyen, où l'inferencc se mete et se confond avec l'intuition;
et on se rencontrent des connaissances aux
yeux de
qui
certains hommes passent pour des inferenccs, tandis que
pour d'autres elles sont de véritables intuitions. C'est
ce qui arrive pom' qnetqnes-unes de nos connaissances les
plus importantes et tes ptns discutées.
L'existence de ta divinité est considérée par quelques
philosophes comme une vérité d'intuition, c'est-à-dire
comme une révélation immédiate de ta conscience, comme
)jK[''tM'tiONS)));LAU~.t~Uf' 49

11,
une vérité « /< par d'autres, comme une infcrencc
tirée de l'ordre de l'univers, c'est-à-dire comme un juge-
ment Il /<;<c~o?'<; et d'un autre côté cette vérité est consi-
dérée le plus communément comme étant à la foi.-i l'un et
l'autre, un jugement d'inference, en même temps qu'une
intuition immédiate. De même notre connaissance du
monde est présentée
matériel par Rcid et Hamilton comme
une intuition tandis que d'autres philosophes nient qu'elle
soit intuitive dans le sens qu'on entend. En fait, ces ques-
tions controversées, touchant l'origine de nos connais-
sances, s'agitent toutes sur ce terrain confus ou se rcn-
contrent et se mêlent l'intuition et l'inferencc.

<M. L)t togi~uc n'a aftaix' M'ntes \t'iitc.s d'intY'rt'nrc; sadrfitntion (SH-
qu'aux
to!) t'atttt~dt-tm'ttt du Mitt) doit t't!~ La to~ioou est la scit'ncc
c\ptin)t't' ainsi
des (le t')'tt cm)''c«)t;ot )'Mstima)ion de la preuve.
o[)~t'.ttiom (jni

La détermination du critérium de l'évidence e't incon-


testablement la grande affaire de la logique. Son rote est
les du vrai et du faux, afin d'arriver a
d'exposer preuves
l'établissement de la vérité.
Si les logiciens doivent suggérer des méthodes relatives
à la découverte, des procédés destinés à atteindre des con-

ceptions qui seront ensuite vérifiées par les règles de la

logique, c'est une question pendante. M. Mit! ne l'a pas


expressément résolue dans la définition qu'il donne de la
logique, mais dans le titre de son ouvrage il associe ces
deux expressions tes principes de l'évidence, et les mé-
thodes de l'investigation scientifique. H

50. t)ans te j't~ext ou\M);t' ta h~qm' c<t fon~tt'r)~' )" Comme une scn'nc<'

at);trai«' et t))t''umjm'; 2" CoHmK' la ..ricocr [))ati<jm' (tf la jx'cuvf on <t''

t'Ktittt;ncc; 3" C'muuc de UM'thodcs auxiliaires )<ro['tvs a seconde)'


unsy<tM)f
tit rt't'hoctn' de la \t'tit<

i" La
logique, comme nous l'avons \u~ expose les lois
fondamentales de tonte affirmation; de ces lois e)[e tire des
inférences, qu'elle exprime dans des formules appropriées.
t.–) t
)tAtN.iquc.
50 ~l'KODUC'HCM.

A ce point de vue, elle est le pendant des mathématiques;


car elle est, comme elles, une science théorique, bien que
fort hnerieureaux mathématiques ['our l'étendue et la va-
riété de ses développements et de ses applications.
L'exposition du syllogisme peut être considérée comme
une théorie géométrique, car les différentes formes du syl-
logisme sont
systématiquement déduites des lois primi-
tives, des axiomes de la déduction. De même, de la loi
inductive de causalité on déduit des inferenccs qui peuvent
être mises sous forme de règles inductives.
En considérant la logique sous cetaspect théorique, les
anciens logiciens distinguaient la /c~ ~O6'c~ la logique e
qui enseigne, la logique sous sa forme spéculative, de la

/oy<c« M/c~.s, la logique pratique, qui dirige l'esprit. Dans


ces derniers temps, de Morgan et Hoolc sont les hommes
qui ont le mieux mis en lumière le développement théorique
de la logique, et qui, par suite, ont fait le mieux ressortir
le parallélisme de la logique et des mathématiques, les
deux sciences abstraites par excellence.
La
logique est la science pratique de la preuve et de
l'évidence. Les conclusions de la logique théorique ont de
l'importance, parce qu'cDcs apprennent à distinguer )a
vérité de l'erreur, l'évidence complète de l'évidence insuf-
fisante (la certitude, de la probabilité). C'est là le caractère
utile de la théorie du syllogisme, de t'inferencc inductive,
de la définition, et ainsi de suite. Les développements con-
sidérables que de Morgan et Hoole ont donnés à la logique
théorique~ s'étendent sans doute bien au-delà des applica-
tions connues de la logique dans l'état actuel de la science
humaine. Mais on peut espérer que ces formules savam-
ment élaborées de la logique théorique pourront, un jour
on l'autre, servir a des usâmes n'~ls, non moins que les sec-
tions coniques, qui sont restas deux mille ans sans appli-
cation.
Dans le présent lois de l'évidence
ouvrage,
les 'ont
étudiées dans leur plus grande extension possible, puisque
l'évidence y est considérée au double point de vue de la
i)ËriNm(~S!)HLA.i.Ot.IUL'i' 51

déduction et. de l'induction. Uyaa cela plusieurs raisons.-


L'induction est a proprement parier le fondementde toutes
nos connaissances; les erreurs sontJrcs-frequcntes dans les
opérations iuductives, et ces erreurs peuvent être soumises
a des rentes, a des corrections, aussi bien que les erreurs
de déduction. L'utiHte de la logique réduite strictement à
la déduction est re)ativemetitn~diocre, et cel!). est si vrai
que iesecrivajus qui ont compose des traites de logique
deducti\e se sont rarement I)ornes eux-mêmes à cette
unique étude, (four )me explication plus ample des opi-
nions diverses qui o!)t été exprimées sur la deûnition de la
tonique, voir l'Appendice!)
~t" Enfin [a logique est un système de méthodes, de
n'êtes. On peut donner légitimement un expose de tous
les procèdes connus qui assistcntl'intcltigcnce,soit dans la
découverte, soit dans la démonstration de la vérité, pourvu
toutefois que ces procédés soient généraux, applicables
connue tels a~ tonte science pourvu qu'on ne les metepas
ades particularités tecinnquesproprcsàchaque science.
La logique, au point de \'ne de la méthode, sert à diffé-
rents usages. Par exemple, c'est &eHe, comme dit IIami)-
tun, « de rendre explicite dans l'exposition verbale ce qui
"est implicitement enveloppe dans la pensée.)'Dans la
plupart des raisonnements, il y a de fréquentes omissions,
des ellipses, et, dans certains cas difficiles ou obscurs, il est
nécessaire de reparer ces omissions.

tfue seconde fonction


de la logique est de disposer une
argumentation ou une chatue de raisonnements, de la façon
qui convient te mieux pour montrer a l'esprit que cette
argumentation estcou''Ju.tnt.e ou non.n'est
la nndcs~rands
ns.~cs du sy~o~isme. Mais te syuogisme n'a pas seul ce
mérite. Les rentes de! induction do))ueut,et)es aussi, un
expose preci- etc~mpietdetoustcs moyens qu'on peut
enu))o\er~our prouver inductivemen! la vérité'd'un fait,
de sorte qu'en rameni'ntcttaque preuve particutierc a la
catégorie ~em'rate dont ('e tripartie, nous pouvons
mieux nous assurer de la \a[eur de cette preuve. Kutmc~s
S2 tNTKOMJC'HON.

mêmes t'aies nous apprennent à quel genre spécial de


preuves devons nous recouru' dans un cas donné.
Eu troisième lieu, remarquons qu'il y a certaines ma-
nières de présenter les laits déjà connus et les prémisses
d'une question, qui sucèrent a. l'esprit les conclusions
contenues dans ces données, et le conduisent a une exposi-
tion explicite de ce qui n'était qu'implicite et latent. C'est
là un moyen précieux d'arriver à la découverte de la vérité.
Les lois de l'association peuvent être appelées des idées
à aider les recherches déductives ou inductives. Le grand
but d'une science déductive est de tirer d'un certain nombre
de données (principes ou faits) la plus grande quantité pos-
sible de vérités, et les forces intellectuelles sont considéra-
blement aidées dans un pareil travail par l'adoption de
certaines formes méthodiques.
Dans une note tinale de l'appendice, nous résumerons
tous les usages de la méthode logique considérée comme
art de la découverte.

Les divisions de la logique.

&t. ttans la découverte et dans la vérification de la connaissance, il y a quatre

0))eratiut).seMt'n)ieHe.'i,)'t!~e rotative aux faits, les quatre antiesà ta gène-


r.disation des hits. Ce sout: ). /.0~wv'<«' quicomprend t'cxperime~ta-
tion.–i!.AnD'y;Htf«)n,uHrat)Stractiun.–tn.t'/n(/f«'(t'c/).–tV.V-K
~f/ffC~

).'Ul}SËttVA'HON.

!)2. Si t'ux peut det<'rn)i!t' de< communes a tontes les


rf'gtes d'observation,
sciences, et :q'))ticat))esatons)e< t'uhservatiou être considérée
sujets, doit
Comme une nartie de la tonique, indurtive.

t'ont' nous as~m-cr d(~ faits, qui sont les mat~-iaux de


toute doctrine scit'otitiquc', nous devons t'ccourn'at'ohser-
vation et a )'ex[)t'-rience.S'i) s'agit du monde extérieur,
t'observation suppose t'exercice des sens s'il s'agit de t'es-
L'OBSERVATION. S3il

prit, du sujet pensant, l'observation suppose la conscience.


De tous les procédés essentiels de la logique, l'observa-
tion est celui qui est généralement le moins étudie. Si l'ob-
servation était entièrement, comme elle l'est en partie,
une pure,intuition, c'est-à-dire une connaissance immé-
diate, elle devrait être absolument exclue de la logique.
Mais, en realité, e))e est antre chose qu'une pure intuition.
Lorsque nous partons d'un fait, d'une observation, il est
rare que nous pariions d'une impression absolument
simple, d'un fait de conscience unique. Nous considérons
par exemple comme un fait cette coïncidence
que la crue
des eaux à Leith suit la crue des eaux à Londres~ après un
intervalle de temps déterminé. Mais il s'en faut qu'il n'y
ait dans ce cas qu'une seule impression de nos sens. Nous
avonsalt'aire au contraire a une généralisation assez étendue,
fondée sur la comparaison d'un grand nombre d'observa-
tions distinctes.Cette généralisation ne peut être consi-
dérée comme un fait que par rapport à des généralités
plus hautes les lois de la succession des marées a la sur-
face de la terre. Il est évident qu'une opération inductive
est nécessaire pour établir une semblable aftirmatiou, et
que nous devons exiger ici toutes les garanties requises pour
s'assurer de l'exactitude des preuves indix'tivcs. De même le
fait que les poules de basse-cour se reproduisent par leurs
oeufs, est une génératitc inductive des observations in-
nombrables ont contribué à l'étabnr. Sans doute il y a des
généralités plus étendues encore dont elle n'est qu'un élé-
ment particulier; mais la différence n'est pourtant qu'une
différence de degré, entre une généralisation moindre et
une généralisation plus grande.
Nous arrivons a des observations qui sont en réalité des
faits individuels. Tels sont tes événements historiques. La
prise de Jérusalem est certainement un faitparticuner. De
même, les détails d'une observation scientifique sont aussi
des faits particuuers de sensation et d'attention. C~ faits
ne sont pas néanmoins des intuitions; lorsque, p.u' exem-
ple, nous disons observer que t'aiguiH'* aim.'nuéf se dirige
M LYmn~t'CTto~.

\ers le nord, nous confondons avec l'impression qui se pro-


duit SLH'nos sens un grand nombre d'inferencesemprun-
teesanos connaissances antérieures. C'est, grâce aces

counaissances antérieures nous savons nous ob-


que que
servotts une aigui!!e, et qu'etle se dirige vers le nord. Ainsi
la plus simple ol)servation est un metange d'intuitions et
d'inferences, et l'habitude que non-avons de joindre ces
deux opérations est une cause d'erreurs dans nos o))scrva-
tions.
Dans toute observation matérielle les sens entrent en
exercice. Le soin que l'on met a observer n'est pas antre
cl)osc que le soin qu'on met a exercer ses sens. La déli-
catesse de l'observation sensible est en natnrene,en
partie

partie le t'csultm, de l'exercice des sens sn!'des ol)jets spé-


ciaux. L'observateur s'exerce astrotiome
dans les observa-
toires; le pllysicien et le clumistc dans les taltoratoircs;
l'anatomiste dans la cliambre de dissection; le naturatiste
dans la campagne on dans les musées; l'étudiant en méde-
cine dans les ttopitanx.
Ontre l'apprentissage des sens, un bon ol)servatcur doit
s'haltitn'r a éviter le tnetan.~e abusif de l'induction avec
l'observation pure et simple, il l'aut ainsi qn'if s'astreigne
il certaines règles artin'ieDes, it CL'rtaines précautions, qui
lui permettront d'atteinnire a nu pins b.mt degré d'exac-
titude. Telles sont les règles relatives il la. répétition, il la

comparaison des observations, a l'emptoi du calcul, n l'éli-


mination des causes d inexactitude ([ne peuvent renfermer
tes instruments; il faut y joindre des formules matbema-
tiques de pn~babitite, qui contribuent encore ph)s a la cer-
titude des faits ol)ser\es.Hen).'n'qnons cependant que les
régies de l'observation varient avec les différents sujets que
l'on observe.
!lyapourc))a(juescienceunensemlde<lereL;te~qui
determine!H. ce qu'il s'agitd'ob~-ervrr, et qui nous appr~'n-
hentacltoisirdansunen-.em))ledecl)oscs)epointc.q)itat.
Les faits justoriqnch sont itmoudn'ables comme tes grains
de sab!e du rivage de la tner.fj'politique et t'historicttsa-
LA)))';F[NntON. S!) Il;

vent quels sont ceux sur lesquels doit porter leur attention,
et qui doivent être mis à part comme des faits politiques,
comme les données de la science politique. Les expressions
qu'on emploie pour désigner les qualités qui conviennent à
l'observateur politique sont les suivantes « Une connais-
sance appropriée, un jugement salace, un discernement
profond, un esprit analytique. » Aucun art, aucune règle
ne sauraient produire ces qualités intellectuelles.
On peut citer de nombreux exemples des erreurs que
des esprits peu exercés commettent dans leurs observa-
tions. Le meilleur apprentissage, même pour l'observation
en gênera), est encore l'habitude prise d'observer une caté-

gorie spéciale d'objets. Toute personne instruite doit con-


naître, dans sa manipulation pratique, une science d'obser-
vation ou d'expérience, comme l'histoire naturelle, la phy-

sique, la chimie, ou la physiologie.


Certains logiciens, qui se refusent à admettre l'induc-
tion dans la sphère de la logique, se sont fondés sur ce
que les règles de l'induction devaient être déterminées
d'une façon spéciale pour chaque science. C'est
la remarque
que nous avons faite pour l'observation. Mais, selon nous,
les deux cas ne se ressemblent pas. Les méthodes d'induc-
tion ne différent pas d'une science a une autre comme dif-
fèrent les méthodes d'observation. L'induction en astro-
nomie est la même qu'en chimie, en physiologie, en psy-
chologie. Les distinctions
qu'il importe de faire dans la
façon de poser le problème inductif ne correspondent pas
a des distinctions dans les sciences. Il peut y avoir une
logique commune pour l'induction, quoiqu'il n'y en ait pas
pour l'observation.
LA ['É)'K)'nO:<.

53. La définition est no )))'nct'd<' <)<' ~<'m'').')(!satinn, hmitt' :< une Mute )oopnctr,
on à un j;ron))t' <))' px'pm'tcs oonsidnc t'om))))' une mute.

La définition est le premier et le plus simple des pro-


cédés goneralisateurs. Lorsqu'un certain nombre d'objets
particuliers sont compares et a-similcs au point de vue
KO(1) ~T[tOT)UCT)ON.

d'une quatre commune, comme la l'orme circulaire, la


btanclicur, la pesanteur, le résultat de cette comparaison
est une notion, dont te sens est exprime par la définition.
La notion pont être complexe, elle peut exprimer un
~rand nombre de quatites communes, par exemple la no-
tion de ta~ic; mais si ces qua)ites sont considérées comme
groupées, comme unies, on tes regarde encore comme
constitnantuuc notion
uuique.
L'opération ~enéralisatrice qui aboutit a la notion se

présente sous différents aspects successifs ta classification,


l'abstraction, l'emploi des mots généraux, la f/e/?M'~o/
Nous prenons ce dernier mot comme le symbole de la sorte
tout entière.

C'est dans cette opération que nous apparat dans toute


sa pureté et sa simplicité le procède generalisatcur. Dans
les opérations dont. nous parterons tout à l'heure (inductive
et deducti\e), la généralisation se produit encore, mais
elte concourt ators avec d'autres opérations.
Dans la suite de cet ouvrage, nous ferons de fréquentes
allusions à appelée
l'opération
« analyse )), et comme ce
procède s'attic essentiettemcnt a la généralisation des idées,
nous devons en donner tout de suite un bref aperçu.
L'analyse est te résultat et le complément de l'abstrac-
tian. La séparation qu'indique le mot analyse peut être
faite de deux façons. En premier lieu, l'analyse peut séparer
les éléments d'une substance concrète comme par exemple
dans t'analyse de t'eau, qui sépare les substances salines et
tes inuuondices que renferme l'eau. Cette analyse est sou-
vent une
opération tres-deticate, qui connais-
exine des
sa!)ces profondes et une manipulation tiabite. En tout cas,
il y a là une séparation reette d éléments tes etements sont
''tfcctiyonent desunis et presenh'sap.u't.
t'nc seconde forme d'analyse est cette qui dérive de
~abstraction. Cette anah'se est purement ~mentale; les ete-
nx'nts ne peuvent être pre-entes a part. Lorsque par
abstraction nous pensons aux propriétés distinctes de la
math re, ronune ta pesanteur, t'etat liquide, la transpa-
LA DËHNn'ION. 37

réfringent ou dissolvant, nous divisons;.


renée, le pouvoir
nous analysons sans doute le corps qu'on appelic l'eau,
mais nous ne faisons cette division que dans notre esprit,
et ces propriétés, conçues séparément, ne sauraient subsister
en reatite seules et indépendantes l'une de l'autre. L'eau

peut être rangée dans différentes classes d'êtres chaque


classification met en relief un de ses attributs. L'eau con-
crète est donc un ensemble, un agrégat de propriétés ou
de pouvoirs lorsque ces pouvoirs sont conçus séparément,

l'objet concret est analyse d'une façon abstraite par une


division mentale et non par une division réelle.
L'analyse dérive donc de la généralisation elle n'est
un aspect de la généralisation. Tout acte de
qu'une phase,
classification ou de généralisation tend a produire des

abstractions, des analyses de ce genre. Si nous classons un

schetting parmi les corps ronds, parmi les corps blancs,


les corps d'un certain diamètre, parmi les objets
parmi
d'argent, entin parmi les monnaies, nous analysons un

schelling comme un tout. concret; nous distinguons ses


diverses abstraites, la rondeur, la blancheur, la
qualités
ta la valeur monétaire.
grandeur, matière,

Lorsqu'il s'agit d'éliminer les causes ou les pouvoirs


producteurs, ce qui est une partie du problème inductif,
il est essentiel de commencer par une analyse préparatoire,
pour isoler dans l'esprit les divers antécédents qui peuvent.
être invoques. Lorsqu'une eau impure semble avoir été
une cause de mort, on analyse d'abord cette eau; et, tant

qu'on n'a pas sépare les différentes substances qui entrent


dans sa composition, il est impossible de rechercher quel
est l'élément particulier qui peut être la cause du mal.
Dans ce cas une analyse
nous concrète.
faisons D'un autre
côte, si nous cherchons pourquoi l'eau éteint la chaux vive,
nous devons d'abord analyser mentalement tes propriétés
essentielles de l'eau distinguer ses propriétés dissolvantes
de. ses affinités chimiques, et ensuite procéder a l'examen
de cette question: quelle est celle de ces deux propriete'-
qui éteint la ct)au\?
S8 t\TRODUCT!ON.

t.'[Nt)DC'nON.

prnlmiélés neco«rt«cs
f)i.tj'm()u<'tiuu('stuncg('n(')'.dis,it)nnfjui))ni'tcstn'des/)/'o/<t;'<Mrt'co/t/im~
li~o., l'mrr~ ie l'rrrrtrr·,
/(.(/')t/;t'K/'<fH<< cles ol~scrvatious larticalièrcs.
d'âpres
cl';cprcs de!to))St'r\'atioi~pat'ticuUc)'t's.

Dans l'induction nous


toujours affaire a une pro-
avons
position, c'est-a-dirc h un rapport;, à une Maison de f/cM-r
faits, de deux propriétés. La proposition s'oppose a. la no-
tion eeDe-ci ne représente qu'une seule propriété. « Le
fer peut acquérir la vertu magnétique est une proposi-
tion qui associe deux idées le fer, et la vertu magnétique.
chacune de ces notions prise à part peut bien être l'objet
d'une détinition, mais non d'une induction.
L'induction et iadétinition en ce que se ressemblent
t'unc et l'autre généralisent. Mais l'induction ne généralise
()!:e des propositions. Un fait particulier peut donner lieu
a une proposition, mais non a une proposition inductive.
« Cet anneau est un morceau de fer, » voilà un fait parti-
culier, qui ne saurait être une induction.
Les recherches scientifiques ont en grande partie pour
but d'arriver a des généralisations inductives. La notion
générale n'a de valeur
que parce qu'elle peut entrer comme
élément dans les propositions inductivcs.

JLA)~:UL'cnOK.

55. La déduction Mt t'appticatiott de i'induction Mdescas nouveaux.

Lorsqu'uneproposition générale a été établie, il reste à


l'appliquer it des cas nnnwaux. Au moyen de l'induction.
nous avons acquis cette connaissance que n le fer est une
substance magnétique a nous pouvons faire usage de cette
proposition, en l'appliquant, lorsque les circonstances le
permettent, a des spécimens particuliers de fer. C'est ainsi

que les masses de fer que contient la terre rentrent dans la


proposition générale ci-dessus exprimée, et cette proposi-
tion indique par suite la cause ou tout au moins une des
causes du magnétisme terrestre.
r.A))Ëf)UcnoN. S9

C'est l'opération deductivc qu'on a exprimée dans les


différentes formes du syllogisme.
l'uisquel'ottservation ne fait pas partie du domaine de
la logi()uo, la iogique ne comprend que ces trois sujets
d'étude: la définition, l'indur'tion, ta déduction.
H n'y a pas d'inconvénient absoiua suivre,dans l'expo-
sition, Fordre qui consiste à commencer par ta définition
et a terminer par la déduction. !'rohab)cment, si la Ionique
était étudiée aujourd'hui pour la première fois, ou si cette
science avait suivi la tendance socratique, on regarderait
cet ordre comme te plus naturel. Mais
le progrès desctudes
logiques a fait adopter l'ordre suivant déduction, induc-
tion, définition. Hien qu'Ari-tote ait étudie ies différentes

parties de la tonique, il a cependant appuyé surtout sur le


syllogisme, et ceux qui l'ont suivi out 6tudie la déduction,
a l'exclusion complète de l'induction et de la définition
(considérées comme une opération generalisatrice).Et
lorsqu'ils se sont décides a introduire de nouveau dans la

iogique ces parties omises, ils ont été naturellement con-


duits a les placer après, non avant, te syllogisme.
Une autre rai'-on pour suivre cet ordre en sens inverse,
c'est le caractère ptns élémentaire de l'opération deductivc.
On peut en ettet expliquer cette tbrntc de raisonnement
sans fftirc allusion aux méthodes inductivcs de gencrali-
SHtiun.
Quel que soit l'ordre adopt6, une partie préliminaire de
la logique doit être consacrée a l'étude des éléments de la
connaissance, a savoir les notions et les propositions. Il
fautdonner une exposition complète des formes diverses
que revêtent ces éléments de la connaissance dans les dif-
férents domaines de la science.
LIVRE PREMIER

UMS MOTS, DECIDEES, ET DE~ PROPOSITIONS


LIVRE PREMIER

DES MOTS, DES IDEES, ET DES PROPOSITIONS

CHAPITRE PREMIER

DES MOTS.

). Nous connaitretes objets sans recourir an tangage; mai< toutes


pouvons
tes vérités considérées dans la tugi'(ue sont de~ vérités exprimées par des

mots.

Les connaissances qui guident les animaux inférieurs


a l'homme sont évidemment indépendantes du tangage. Les
animaux saisissent tes sens tes objets qui tes environ~
par

nent, et ce sont des images sensibles qui tcur présentent !c


souvenir de ces objets. Le buisson qui donne un abri, t'hcrbc
qui sert de pâture, tes animaux dont il fait sa proie, tous
ces l'animât ne tes connaît et ne tes recherche
objets, que
sous t'influencedes impressions sensibtes.
Les hommes, eux aussi, connaissent de la même façon un
grand nombre d'objets qui font partie de l'ordre de la na-
ture.sansavoir recours au tangage. L'enfant possède (teja
tout un trésor de counaissan''t's -eusibtes, avant de com-

prendre ou d'emph'ycr sa tangue maternette. L'habiiete


de t'ouvrier dépend en grande partie (tes associations natu-
reitcsqu'it établit entre les apparences ~ensibtt's de ['u!)jet

qu'il façonne, et. les mouvements qu'il doit accomplir )ui-


()4Il U\h)'.)')U.Mtmt.–t~LSMU'tS.

rn~mc: ainsi te notisscur de [tierce n'a qu'a regarder la


surface quitootit pour sa\oh'quet est lu coup qu'il doit
frapper.
Memedans tes professions oul'esprit joue un ptusgrand
rote, par exempte dans ta médecine, l'art consomme sup-
pose et.exige un grand uomtn'e de connaissances scnsibtes,
independat~tesdn tangage. Le médecin apprend dans les
livres tout ce qui peut être exprime par des mots: mais il y
a des nuances délicates de diagnostic, que le tangage est
impuissant Prendre, et que recueitte, en dettors de toute
ex)n'essitmverba)e,tesensdelavuc,cetuidelou[e,on
cehndn toucher.
De feues conuaissam'es,qui peu\eutsut')ircnuu individu,
ne pourraient être commmiiqueesad'autt'espersonnesqu'a-
\(;c dit'ncutteetdausdes tres-tinutecs.
proportions L'ne
nnprescion sensible, a proprement parier, ne pent être di-
rectement transmise. Un individu,qui n'aurait que des int-
pre'sions sensibles,sans mots pourtesexpriu)er,nc pourrait
être que très-indirectement utiie à ses scmbtabies: en les
ptacant a portée des ot)jets qu'ils ont besoin de connaître.
Unhoinmeagepeutenunetoisetparunesenieexpericnce
transmettre a t'entant [a connaissance de la nourriture, de
la boisson, de l'ab~i.Ue même un médecin peut montrer
du doigt a son eteve tes cas qu'i) a sous les yeux. Quanta
nos M<n//('t's, c'cst-a-dire. a nos actions extérieures,
l'instinct d'imitation, si puissant chez les hommes, et qui se
devetoppe aussi jusqu'à un certain point chez tes animaux,
sut'htatesconnnuni'mer.
Mais de tettes communications sont nécessairement diffi-
ciles ne peuvent
ettes avoir ticu que d'ttonmic a homme.
Httes sont perdues si cette transmission innnediate n'a pas
tien. Lhabitete acquise dans certaines professions ma-
nuettes ne peut être c'~nserve <jue grâce a une succession
d'ouvriers vivants qui se tran-mettcnt directement tcur--
secrets.
U'e?t.-nrtout quand il s'agit de transmettre nos décou-
vertes sur ta ressemblance, sur tes des
rapports choses, que
ttA!')Uh!.Si'KLA)'K~Sf';EETt)ESMO)S. 655

se montre l'impuissance dune transmission directe de nos


connaissances. Si par exempte nous voûtons, sans recourir
a des mots, ajtprendre a un autre homme le rapport que
uousa\ouscous!;)t~ntreu))~r:n~d))o)nt))'ed~ohjcts,<;pars
dnnsictnunde, et <jni tous pru(i).)i-.et)tde!acittdeur,nuUs se-
rons o))ti~;es d'appeler snccessivctuentson attention sur
cttacun de ces afin puisse, pa!'uue comparaison
ottjets, qu'it

récite, en.aisirtui-metue la re-'semhiance.t~omtnen est pins


c<~nnnode te mécanisme (p)i met a notre disposition des
mots cotnme –)eM/p/ te/e~, tes <<<o;<~ et qui, unis-
sant ensuite cttacun de ces mots a\ee le terme comtnnn de

~7«/ permet de faire e') nne !ois comiattrcnott\ pensée!


Te! est )e premier fait (mi prouve t importance des mots
au potnt de vue des comai-sanees générâtes. Une connais-
sance jneueraie n'est autre chose quête cons-
pas rapport
tate entre tes objets <h',i! est évident que le moyeu te plus
aise et te p)us e~peditit' de transmettre de tcttes observations
''on-i'te a tes d'sinner par des termes communs. Le mot
c arbre M désigne des traits de ressemb)ance saisis dans un
nombre ('ot)si(teratne
d'objets. L'emploi de ce mot, qui se
rapporte a tant d'individus distincts, fait connaître tes res-
sembtunces, tes rapports~ ce que les ptatonieicus appelaient:
t'unitedanstaptnratite.
Les. opérations du raisonnement consistent souventà as-
socier un nombre
certain de ces ~eneratites. Ainsi une
– comme 8 fois 9 font 72 – ren-
simpte muttiptication
ferme les suivantes – la muttiptication,
~cneratites 8, 9,

t'e~atitc, 7, JO, l'addition, Or, si ta simpte comparai-


son des cttosesindividuettes peutsnfnrc a produire sépa-
rément ctmeune de ces idées générâtes, sans recourir aux

)nots et au\ signes, t as-ociation commune de tous ces ete-

ments. dans t'operation de tamnttiptication, dépasserait la


puissance de t'iuteHi~ence ta plus vive. Les sens il enxseuts

peu\'e!~t nous montrer deux rangées de trois objets,


que
réunies en nne sente, font nue rangée de si\ot)jets;rnais
nous ne pourrons jamais découvrir d'un sent regard que 7
et 8 font

)tu.[.)m'. h– :i
()(' i.!VH)':)')~M!)~t. –)~.SA)()!S.

L~rs<p)f.'h'ri~s-m!tr\j)rim)''(~par()t'sm~ts,<)tt's
p(;Hy<)t.d(~!<tr~)<)))-sc))h'(n(;t)t,cu!nmm)i(pn''('s~;Ldiscu-
t.<('s,![!aisanssiass~<'h'('s<!ausd)'sprup()sit.i<)tts(',()tnptt'<'s,
'p)i(~Ht.hh)t'))t)n)(i~<)ur~i!])ui.~ah!t;d<t;rtt(''sd(;ri\t''('s.
~st.st')dt'nn't~tp)at)d <))('r)'Uai'<))'fm'du)an~a~f'q))t! 1:1

('~t)niussat)(;rj)~ut<t)'t'a-~)~'tth'.)n\tu~'t)w)d('st't.tu\r~~tcs
dcta!()~W]))t'.

ï.')'~utr('(~Hti.N-un'<'t'r!n)r)'dt'<!n~t.tuhh'\rji)(''at<if!nuh\('u~n('
;;ah\)'.rcu'')~rn)r~u'u!).~)j!r)!t't'r.u)un.urr,)H~«f.tr;nn)<~HjiH',
)Ut('~r<<f.

(m')))u~~s!ti<~)!)H'n!iu)n!rd)U\r!t"(~p.nsuit<'t'Ht'St't'oinp()<t('))f)Ut
)''n)u!nsd~L)ru\m"Ls.

.\()usn)'p()u\)~)sp;u'!('n)uy('nd('sn)ut.-('()!~n)U))iquct'
anx;m!rt's h ph)-[)!')'))('pt))'ti())i
(h'nutrccunnai&s.tncc,
s:)))-<)hn)('~rc!t)'una~pt'!))',('tt~)'.uhn]:)m', une phrase
~f'<~<'('.t'n)u:i()H('m;pr<))~'siU<')).L~[)!)r:).e.-t'com-
[)(~~<['t))h'n)('t<))m\~)'b~f.aj)t'')j)(~!ti<)n ~tf'ornx'')'

dun.w/('/(,'td')t)t</<<<<)U/f/~7/)j~~uj<'t(.~t.iach~
du))t.on[):)rt<h'[)r<'d!<d,hch<)-.eraj)p<)rt.('t'a!)snj~t.LL'-
tnutsi>~t~,(~'tm)h.'((.h'u)",«!(;su)('i)'),«)(_'y(;))t.<))Kt.t
t)).)i-()n M, n~ peuvent )).i-t;nx.~cufs no))-(i~nx'r des eu))-

)):ti~s;uu')'tt~t)t'('tU!.stihi('))t)H)It'p!n'a-;('-('))~r.unn):(it'c,
ni())'sp)'()[)u-iti<H)S('ni<~Kp)('.t[?unU)t's()ind'tn'('())nbi-
f~t\'t'('d'autrcs)nuts,cununc ".h';n).)r)'),K)t'uiri)
brHit')', "Y~'ntst'otttcx, « ta )))aiso)) regarde ):tme)'H,
pour dt'))h'des snurc~(t'informât)!)! c'<t.-a-dir('(ic-

pt't)p«.ititU)-u))dt'sp)n'ast;s. f~~pt'~j)~it.iu))S('ut)tif))n<t
p<'t)!'h'm()H)--dcu\t))<~s, ta plupart ('!n'~nth'f)))f'))t davan-
tage. !);(t)-t')(a''))ncd~ ccs<pr~s:-iuns nous pftt~on-. par
anah~d<'h'rn)in)'rd)' p.u'tic-: )"tph'hH)('<'i)<'>f'don)u))
par~h'.s/f/;–.)t'an,tcsuti'H, !(;\Cf)t,)an)ait.uu;
'p~i)~t')~)'(p)ics'atH'ituh':u).~uj~t: '<i)\ic!)t.M, « il

h!')!)'),<titsuutt~ <i!~r(~.t)'('))!!('?.

t!r)nar~ptunst)('p!ns~u~(t)'t)\t)~tn'plusieurs )not-,
pr~<t~e-t'n!);)p)'~sr.i)))r~,)h'sn!ti'<'ntpispum'f'<u'ntrr
mn-proposition, un~phra-c r't'st-a-(!i!'('(px'hj)w chose
t~s )')iui'us)'n<)f<s. 67

qm est dectare vrai ou faux, et que notre croyance doit ac-


cepter ou repousser. «Jean, arbre.), '<so)ei!,tune, tu-
miere)', M\cnt, t(t['rHUt',t('))j~~t.(;)), «nt!dso)i,Jton)n)c,
rm:'<, ne <;(')tstit,'t<'«tp:tS(!s phrases ondes affirmations, fi
yaq))uh))h'('host'dt;ph)sdat)s!'('rcssio)~a!)))t!at.ieatc
de tuxtc proposition n.c)h'nn.;ntinstru(;t.i\<eL'<n'jaune )),
voilà (feux mots, qui sous cette torn!ne nous apprennent
rien, mais qui dcYie))nentexprpssifs,(juipr~nncntun sens,
p:n'l'addition du mot: «est)).- cf/orts).jaune)). C'est
ce mot « est H qui unit les deux autres mots de tacon a en
taire une phrase:~r:unmaticatemt;)!t pariant, c'est ce que
nous appeions[e\'e['he: au poiut de \uei(~;iquc il consti-
tue ht ncoputc)) de la proposition.
Aupointde\'ue~r.u))mati('a),Iaj'!uase m' se divise
qu'en deux parties–)esujete(tepr~'dicat.Lesuje!Kl'or)),
te prédicat, «est jaune )).upoiut()e \ue ionique, le j)re-
dicatr;)\unmaticat est subdivise en deux autres parties:
l'attribut du prédicat, a savoir «jaune)), et te tnotqui sert
detraitd'unioU)decop)ue«est)'.L'.esttathibut«jaun~;)' n
qui constitue te prédicat to~i()ue.Ait!~i une proposition, en
to~itjue, comprend te sujet(t'or;, te predieat jaune),et ta cu-
puic(ust).
Dmts les propositions qui ser(''duise<!tadeuxmots,ta
copule est contenue dans te verbe: «Jean parte H. Un'; ata
en apparence qn'uu nom et un \erbe; mais le verbe, en
\eitu du sa nature même, renferme taitirmation. Deux
noms connue ~Jean avocat)), un nom t'tunadjectitcotnme
«or pesant)', ne constituent
connaisssance, si on aucune
n'y ajoute un troisième mot
qui puisse servir de copute;
mais nous avons un certain nombre de propositions ou un
nom, et un verbe (en nu t-eut mot), suintent pour donner
tieuanne affirmation compiete; comme «t'entant marcitO),
« te )'.
paill nourrit )',«Siriusbrit!e~t

~t)!tutt'n['a)tscutt')m'ht'<n't')!;mt)hnhhn'tirp[~["~)tntt)-[)in.s)tttp
t!t'.Stt.a)))uJ''S[U"t«'"t"t'S'tt.<nj.;Ut'.t!tH[h'V(')i't'~))tj~tj))tit(-~t[)i)t-)
tn'~m')nmt't~t'ntjtt"\t'~)tt'nh:u)~)s.
<!8 UV)(HH~:MH':)t.–t~KS.UOLS.

Dans des propositions de cette espèce, ce sont nos con-


naissances qui nous apprennent
grammaticah's a distinguer
te sujet du prédicat: c'est, te nom qui est ]c sujet, c'est le
ver))e qui est. le prédicat grammaticat, et qui, au point de
vue togi(p)e,coutient a la t'ois le prédicat et la copute afiir-
mative.lt en est de nn''n!e dans des propositions anatogucs
ponrta forme !'tcetie-ci: «L'or est pesant. B Ici encore nous
sommes guides par ta grammaire. Kous savons qu'un ad-
jectif, connue ~ne'ant)), n'est jamais )e sujet, et qu'H doit
être par conséquent te prédicat. Quant au nom, il peut ser-
\irout)iende-u)et)Oubie')depredicat)ogi(}ue.Aiusi:«l'o['
est uun)t''ta))),<((~sar est e)upc)'eurB,voita des proposi-
tions tonnées de deux nc:ns,t'tm qui est. sujet,t'autrcqui est
attribut. Dans ta tangue anglaise, c'est te p)us souvent la
ptace occupée par ces noms qui en détermine la nature:
c'e~tte qui est énonce k'prenner.ëi
sujet pour produire un
effet (!e rhétorique rordre est interverti, nous jugerons de la
\a!eur des mots~ non ptus d'après leurpiace, mais d'après fc
sens geaerat de )a phrase.
L!ne retnarquc sur taquette on ne saurait trop tôt nxcr
t'attention, c'est que le prédicat eu gênera! « M~ .«' /VM
A/< tmc te sujet il s'appHtjue a beaucoup d'autres choses
que cène dout ouest eu train de parler. «L'or est pe-
sant", sans doute, mais it n'est pas la sente chose pesante.
« t~c nois n'est pas bon à manger H voita une afm'mation
(jui nous taissectuiet'ementiibres de croircqn'il y a beau-
coup d'autres choses que le bois qui ne sont pas bonnes a
manger. Par consequon, le sujet et le prédicat, dans une
n'otn pas «<'c(")W~/«:x< « la même exten-
proposition
sion M; en fait, ils ont rarement la )neme extension.

.i.))m'r«~nusm)e.~<)t~Jt'h'tmiuc))!aco~um~n't;))atugi<)Ucparit'ctud'*dc9
H!0t'i.

)"0n sait maintenant qu une proposition, c'est-a dire


l'etemeut, fonda.entât de toute togique, ta forme Iogi([ue
de toute connaissance, est comp~~see de mots. l'ar consé-
quent il est itupos'ibte de dcLi'miner tes caractères des
!M)'Ofn~M:Hh![.TUDt!MSMOTS. M

si l'on n'a pas préalablement étudie les mots


proposions
([uitesforfncnt.
2" De t'emptoi des mots deriventnn grand nombre d'er-
reurs tes mots,
pour ainsi dire, tendent des pièges
à la
Or unedes l'onctions les plus importantes de la
pensée.
logique est de nous mettre en garde c<u)tre ces erreurs.
3" L'étude des tangues partees par içs hommes est le
des ctioses qui
moyen le pins aise de se rendre compte
existent. Une tangue comptetcment devetoppue exprime
toutes les choses que les hommes connaissent. Que ces
cttoses soient ou pas toutes ccttes que renferme
ne soient
t'univers, peu i)nporte:ettes sont du moins toutes celles
qui ont ~te mises en tumierc par les observations accumu-
h''cs des générations tmmaiues depuis m! graud nombre
de siècles. Or ou sait combien ii est utile, quand on veut
un système de togique, – c'cst-a-dirc un
<pospf complct
code des regtes de la preuve et (!e la mettu'dcdaus tontes
tes branches de la connaissance, – de réduire et de rame-

ner à des classes distinctes rcnsembte des c)<oscs qui exis-


tent. L'étudede la tangue des penph's tes ptns ectaires et
les plus civitis<s, ou ta comparaison des langues de dit!e-
rents neuptes, est te secours te ptns précieux que t'on
puisse appeler a son aide dans un parcit travait.
Dans le tangage d'un pcnpte ci\itise, nous trouvons des
mots pour les corps cetestes, teurs reyotutions etteurs

cttangcmcnts; des motsponr les grands objets de ta terre,


–ta mer, les montagnes, tes rivières, etc.; des mots pour
tes substances materiettes, – t'eau, la pierre, te fer, t'<'r,
te bois, t'ivoire; des mots pour les pouvoirs et les forces
– te ta ta des mots
naturettcs, vent, pesanteur, chaicnr

pour tes corps vivants,–tes plantes et tes anifnaux; des


mots pour tes organes et tes fonctions du corps tmmain;
des mots pour tes fonctions montâtes, t~ptaisir, la

peine, ta volonté,ta pensee;des mots p~ur tes ptu'nomencs


sociaux,–ta royauté, ta toi, ta punition, la propriété, te
crime des mots pour les nonbreuses professions de l'es-
pèce tmmaine,–t'agricutture, te commerce, et.unsi de
70 uvi!K)H)'.Mu';n.–nxsMcn's.

suite. Or ces mots sont. comme tes ctefs des différentes

catégories d'o))jcts([n'i[s représentent. D'un antre côte


uonsa\onsdes mots, des formes de tan~a~e, pour indiquer
tes russ(')n))tanc(';s qui oxis~'nt ctttt'c )cs cho-e~, – des mots
~('th'riqm.'s 0)) c')!umuns, connue utoi)e,s()H(ic,chaicm',
pO(tYuH',[)taisir,–tnut.s qui iudn[).)L'[)t()nc ces faits natu-
rct-L')'('p['~cnk'uti-.ou\t'nt,a!)uus.t'Jttitt[iousa\(~)sdc.s
c.\prt'iu))s\~rha!~sc(~t)ptc\c-–cunun'<c«//f' M~-
~'(.s.s<f/<?/~<;<<<tL')')nes qui nous apprennent (pt'it
y adans te mundf des choses unica par des rapports réci-
proques.

t. ).r~t~t'U~tn'dt'tun(t'a!)un)"tt'~i,;ne attache a un
ohjutaf!n qu'on

jttft't'ptnto''t't")'(''t".

Lorsqu'on'tonne un non an\ objets, tchutquet'on


punrsnitd abord est de rendre possible tacotumnnicatiou
de ta pensée et )aeon\ersaHo)).(~ne t'ois inventes~ tes mots
jouent snttsidiaironentnn antre rote: its assistent le pen-
seur sotitaire. en ini permettant de se t'appeter, de pré-
ciser, de disposer ses penst''es.

M. Mitt a ren)ar<p!e, pour rectifier tes vues inexactes de


Locke et de antres tes !0tsso:!t
quetqu~'s pttitosopttes, que

tesnon)sdese))o-es,et)~ondenosideesdescttOSPS.Lemot
« soteit"desi-;t~e t'ot)jet,ai!~si nomme, et non pas seute-
mentt'idee, ta notion'menons en a\ons. Supposer que tes
mots sont tes no!us des ide-ssemes, est une forme d'idea-

tisme: c'est t'ottjet eo.,fondre


ettesujet.Lacttoscefte-
meme (si ette est ot)jecti\e est. déterminée par nos sensa-
tions, par ce que nous appâtons notre expérience de ta
reaiit~)'idee est an eontl'aire purement snf'jecti\c:e))e
est a rinonreusement parte)'un élément inteHectnpt.

.').<ut)')''r<"i:~)jH'u~~r\n<'()<a!<<'sinn)'<~fm<'nt<trt'<')a''St"<t)~n
1:~ .t~~lc~ vl ·n·I~m la .atll:i,I", acm· Ic·s ilrm
n, yar mmrv·;tumnl:nuo· t~rin-

Les mots peu\ent être diser.ementctasses.An point de


appartiennent a dit'tY'rentes
\ue/</</7'V"v~f'.i!s tangues:
iau~tats,te.tranc:us,tttebreu.a/7/Y~w7~y«'tes(fist)n~ue
en mots sitnptes et. eu mots figures; ie~eure des mots
figures contient, (h's (~jx'ccs \!U'i(';ca: –ritypct'bole,
t'it'()Hic,(;t.c.(.!('s figures sont, c(~ntr!m'esa la tonique, puis-
(j))'(.')t<'sco))ëist,('nt~t''Cin't.cr de )av6t'it(' pour émouvoir
!('sstjt)titncnts.

[ty!):m~piu)h'di~tinctu'))~'<<<<d(j.s)nuL-,(''cst-
a-()u't'des p.n'tit'sdn discours :di~t.H)ctiu!~ qui peut. p:);-scr
eu ~raudc partit'pour une distinction tonique. Ainsi fc
notnp<'ut.tonj(tnrst*'trc tu sujet, de ta proposition il en cst
souvent t'at.trit)ut.t/a(tjecti[ a deux fonctions ioniques,–
il peut être, et il est t'reqnetînnent un prédicat; en second
tie", il est it! caractère .<.y/f'c/w'attribue au ~enre qu'e\-
pri)n''tenotn: ~!)ont),<M.'<7<f//<M<e.«/
(adjectif,w/M. i. verbe a pour rote tonique d'être te
si~uedet'a!)i['u)ationou<te!apredicatiun.!)ucpeuty y
avoir du proposition sans verbe: Mie feu ~/v//< te nnei
e.(toux. )))~es antres parties du discours non) pas de
fonction tonique ()).

Des mots considérés ptn* rapport à. ta. généralité.

t).L«)'.s'[n''m''tt)S'.t')t'<m<sj).tt);tj'j)u)t.)!a'.t.if;)t.n.)Tf:(tn)ah)t<'ssMn-
)'tiUH't'l.)'t<)istittCti"nttmdat~t't)t.cstc''H~dt*sm<)tsj<ct(h~
ntnttn')'

L'tnu'rati<'))~cn<'r.di:'att'[cctuu(h''csm'tat'es~cn)b):u)cc

(!)'st)hjCts''st.)')K'()pt''t'at,iont''tni)t<'n)mcnt~('i('ntif)qu(;(!n

On'ns'a~i~c scit d'om' /< gt'ticrat);


["~iquc. ([)ar

())Aftirm:)ti')!t')'ta)')'itot!s~n.;t'.)n !<<te ).t)nt'[M)s!tiont'tJt't

<ntj')))t'th't),tj'))m)<St'n)''u)t~stti''r."i.t[tt''s)')nas,s~Ut's-tm''tnts.
(?)Qn.tth)~<)Hit~<~H)dt'H~'n~~t').ir<)!))).u'u~'<)!ioh~)!t'<ju'iN.!i)!r
t!n))'s<t))n't'<)<'t.t'ht)'['')n't'«Htctatt\it'tHt?<<)nt))n'u<)H.Sj'a)'(t)stt(t-
~4'i;t't'st)mt'~tH'"))<t.)(nmu))t')t't)H't)'tftt'H)~'s:t)St<))))Sttt'S)'.tp[)(H')~t-)th'<'
h".<)))jt'h')u''t'i))'a)'n".t').~t').~sih<)~"nth'<)n~h~Hh)rt'turh~n').th-
\ttt''tt'vt';)it)'t''t''t)t'~tar[.)s\)tu':th'mt")t't<['\m):t~[nï:)!ttt'ntt'atttt'tt'-
72 nvt!Mt't([':M[Ën.–[tESMOïs.

1 1,

exemple tes Uquides), soit d'une/)/'<s'/7~ générale (les


Hquides tendent a prendre !c même niveau), les mots em-
ptuyus sont toujours des mots-;enc)'.n)\. De jtmsies indi-
vidus qn'it faut identitier on comparer a <)es choses .géné-
râtes doivent avoir [eurs noms en tant qu'individus,–te
l!.hin,tamer(!aspien!~c.

7.Ct'm()tsi))(;uUr)'~uindi\h)u(')('stun)))ntqnin'(~t;)pj)ti'ih!t'()u'auu<*
(')uM<t'nm<h<r.<a~phfju<(un('('rt.<!nn~!nbrr()t'<'iiu.s(~,c~ raison

(tt')t'ut'S['fss('u)))h)nt't's.<)t')('ut'<i~(n~(sf'<)!nn)ui~.<.

Xct'xe~,)!ucep))ate)SiriuS)Teuet'itte,iesA!pes,rAn~te-
tet're, Hotne,?\otre-t)amp,\oitadese.\euH)!esdef~oms
utdi\'iducts;ith ne dt''si~nentcuacun qu'un objet.
Homme, cheva!,etoite, montagne, royamne, cite, édi-
fiée, \'oiia des mots chacun
pierre précieuse, généraux:
d'eux s'apptique a un nonibreinthfini de choses, qui ont
entre cHes une certaine rcssemotance on des traits com-
mune.
Les mots in(H\iduets peuvent :ntecter dif~'rcntes formes.
D'abord, comme dans tes exempies précédents, on trouve
des signes uniques, des marques au-sireduitesquepossibte
et specia)es il l'individu. m..ts
c\erxes,~irius'),\oi!ade:;

qui n'ont pas d'autre rôie que cetuiqui pourrait être remnti
par toute autre expression sp~eiate app)iquee à ces objets.
(!cttc forme ta ptusgenerate du nom propre se tnodine dans
dea locutions, composées de p'usieurs mots, qui represen-

(M'm)f))))n<))tsn<')'on\tms)t.utt'<)t')'unt'<~)()(''j';)utr~<:uh<()H'cHt..i<.ni<'ht
t()t))('<t)t')L\Hn)')i'~)C<t<)ans))oh)')'siti~)):~nutwn~f'o!~)~('\rctr~t-
)it<'d~t't!)!)'<)sr!n'nt't'~tt''tr)'t!S!t'jMrn()))'i,<ju't)ar~!htt)i<m(!e ta ono-
(hvj~))!)')u<n'ra)!)<h)!h)t'('.sn)').')<'i.nnt'tv~urntt)(-ta transition .tn

jn~)'a).tn~it:)~)n.~«')~)u\)<('u!r.jn~nt.tr.'n~U.)t)tv))i()).r,iu~t,t'
nu'!)t'.a)a~<ni)'!<'('\)irrit'i~'rf~h')H))!sa~~)s)'.iit,i)!aut,~our(jur))t~r
pr<h!)n!.<H'nn~say~))<~ni.)t'!)t)ti<')'ph~it'ur<<))rri)'n(-o<('~h)ur!~cs.Nn\

a<t«~t')'a<,)'))'<n~t)~<)t.(!)r<H~('ni(nt~.nhcu!i<')'('<ninnrnr(')pa!i I;r

j;t''tH'')!th)t'<i!t))Op')c()ncr~.h)!!Hnin<)i~Ju.nit.m'nrra)ih'<a~sa~)ir

j)n~!a!))<'m<'))t<j~<))~)''()t'<in)j)r('~in)~t)c(hft'<t'nrc()nd<')<1at~i~Our)oM)'
Mh.Mat.)~h~unt~~d.n..ra)it(.tt~<t')Ktivitr,c..hn~u<). r~<i-
((crc,)'!)))trt'<'stt.K'itt'nx'nt<~)~~)«'.
\OMS i't(Ot'tŒS)!TKOMSC.)'N)~tAIX. 73

tent aussi des personnes, hommes ou femmes, par exempte


John Davidson Hoss; Marie-Anne-Louise Urown; David
Smit!i,t'ne(!eo)'~es, a York. ici plusieurs mots sont né-
cessaires, parce Jotu),
que Marie, Hrown, etc., sont des
mots employés pour un grand nombre d'individus, et
ne sont point par conséquent des signes distinctifs. Des
noms de ce genre nous donnent sur tes personnes nom-
mecs.taptus petite somme possihie d'informations. Ces
noms ne nous disent pas même si les objets qu'ils désignent
sont des hommes; car les chevaux, les chiens, les vais-
seaux, etc., sont souvcut désignes par des mots de cette
espèce.
Voici une autre forme encore de noms propres « Le
pape «L'ambassadeuraHertin
régnant.') de Sa Majesté
tiritanniquc." M L'inventeur de la poudre à canon.') M Le
grand-prêtre de )}aa).))'< Le plus jeune des enfants.)) ((La
voûte du ciet. x – Ces tocutions ne désignent que des in-
dividus, mais elles supposent des généralisations anté-
rieures, combinées façon a ne plus avoir qu'une
de
signifi-
cation individuelle. Eues ont une vateur expressive, bien
(juc prises dans un sens individuel, et cette valeur expres-
sive dérive des genera)ites sur )csqnei)eset[es reposent.
Des noms coHectifs, comme nation, armée, multitude,
a'-sembtee, univers, sont en même temps des noms indivi-
duets; ils représentent une collection d'êtres reunis en un
sent, t'unite dans la ptunditc. Mais comme
il y a ptusieurs
nations, plusieurs armées, ptusieurs assembtees, ces noms
sont aussi des noms généraux. Comme il n'y a au con-
traire ([u'unseut univers, ce terme coHcctif est toujours
individue!.
Les mots qui désignent [es sui)stances matericHcs, )a
terre, iapierre, te se),ie sont
)nercure,t'eau,)e feu,
axs'i des mots indivitjuei. Car c))acnn d'eux dénote la cot-
tection entière de c))aqm; espèce de matière. Si t'espace
et te temps n'étaient des ils rentreraient
pas abstractions,
dans cette catégorie.
74 ~'t, MVhK)'~)tM[~t.– !n';s.~(~s.

ti.Lt'')Ht<)ts.'<~t/'<t«.tS'm)~j'j"'k'~m()ts<f~f/l!s~t'tH)!~f)tj('su)'n'ts,
!u.n<i!sw/</<<~fM'n~rhnt'nUt~.tOnbuL<,t(~~)H!!a<'(~uinun.s,h'sr.~)-
t)t)ttS(jt''c.s(tt)jrt.s.

(~otisidere comme un simple si~nc, te tnottt'apasd'autre


pou\(~rquc de designer,d'indiq)N'rt'objet.«Sirius)) nous
sn~eret'i()eede)\toitedece))o))).
Le mot K L(U)dres)'n'a pas d'antre eiFet que de nous
t'.m't; pensera ta \i)t)!nm~t))')H)mcc. Mais le mot ~nm'al
qui ~t te t')'u)tat de t'assimitatiu)) de ptusicm'~ objets, s'il
dt'notc encore [es in'ti\id))s, a pour caractère pri!)cipat de
c~ou de comprendre certains rapports qui existent
entre enx,d'e\pri)ner, en d'autres termes, tcnr attribut
commun.

LemotKetoi[('Hden<)teteneoutei!cet()i!cd!U)s!efir-
menn'nt, et. connoteiaressennttance qui existe entre toutes
)cs étoiles.
Le mot «capita)e~ dénote Londres, t!er!i!t, Paris, mais il
dec)are en même temps qnc ces trois \ines se ressemnient
par teur caractère de capitah'. La ressetm))ance,oda l'at-
tribut commun des choses, et)aco~MO/«~'<w,rattribnt
commun (te tous les mot-~eneranx.
Tous tes mots qui desi~neut ctasses, (tes
des c-peces,
etaut des mots généraux, sont
aussi par suite des mots
eonnotatifs – t'.mima), la ptante, la
t'hommp, t'arbre,
montagne, )a mer, le royaume, te gouvernement, le cercle,
tat'.d)rique,ia\ertu.
Ontrctes noms
généraux, !es adjectifs doivent aussi i
être considères comme connotatit's – blanc,
par exempte,
carre, sa.HC, vertueux. Ce sont )a des mots obtenus par ~e-
ner.disation. On tes attribueà un ~raud nombre d'objets
se rcssembtent par certains côtes: chacun d'eux de-
qui
note des objets ()articutiers(aY)'ct'additi(U) d'un nom),
mais i)sconnotent aussi la ressembiaucedts objets, (~e
<om. des mots expressifs, non pas de sans
simptes signes

compréhension.
!.es adjectifs res)dt.eutde)a~enerahsation,no)!m')if)s
!)«.SMO).S(;f)~tS~)AT!)''S. 7H~'i

que ies noms comumns. La même idée'générale est sou-


vent exprimée a ta fois par un nom et par un adjectif:
lecercte,etcircu)aireourond,–fa conteur, et coloré; la
pesanteur, et pesant.
(~est)a nature des choses qui fimitcseu)e l'usage d'em-
ptoycra )a fois un adjectif et un nom pour exprimer la
mémo i(h''e~)''ncratc. Le rote de t'adjectif est proprement
de réduire )'e\Le!~ion,d':K'('oit!'e ta signification expres-
sive dum'))). uAM/«~)'.<7y('.<; » st~nt moins nombreux
qnetesM/<&)), mais itspos.-edent pins d'attributs.
Maintenant, pom'fpt'annttont puisse convenir et. s'adapter
la signification totate d'nt) a<jjr'ctif, cette si~nit'tcation doit
ctrethnitee: eue doit contenir m~s"u) attribut, on tout
nu pins m) petit nombre d'attributs. <( Les hommes H
peuvent recevoir tes <p)a!iticati(~us exprimées paries mots
«sa,L:e, vieux, vertueux, urand'). Mais si nous voulions
fut'mer un adjectif tire de la classe senerate des chevaux,
nous ne trouverions pas dans la nature d'objets, auxquels
pùtcon\enir,ontreieursquantesnatn:'e~es,)'ensemb[edes
qualités du cheva). Lorsque des affectifs sont formes avec
tes noms de ces ctasses qu'on appc!)e)es espèces naturelles,
its ne peuvent être dans un sens
emnioyes que particuitC!'
et spécial. «FeUn » ne peut
s'appti<juerqu'àque)quc
caractère de la race fehne;«human))) ne peut designer
que <p<e)que attribut particulier det'homme.
L'n n(~u général est quehpjefoisempioye comme le nom
d'une classe; t'/MWMC commeicnomdetactassedes
hommes. Mais )e mot ctassea deux sens~H désigne tantôt

)ac)asse définie, tantôt !a classe it~detinie. Dans un sens


detim.uucciasseesttenumerationcompiete de tous tes

individus reetsqu'eite
comprend: (espairsdn royaume, les
mers du gtobe, tes ptauetes connues. Les individus de ces
ctasses ont des rapports, des caractères communs, et, de
p)us,its sont tous cotums et enune'!es. La question de
savoir si uu certain objet anpartienta cette classe peut être
resobtf de ()e))\façons :dat<ord, si )'objetp<~ssede)es
caractères co)nmu))s<)e)ac)a-se: en second He!s'dse
76 )JVXËP)tE.H!~t.– DES MOTS.

trouve compris dans l'enumeration. Le moyen te plus expé-

ditifpours'assurer qu'une personne est un pan' du royaume,


c'est de chercher son nom dans la Li~te officielle de la

pairie. Cette recherche nous dispense de la méthode pins


longue qui consisterait a juger d'après les caractères com-
muns il toute la classe.
Dans son sens indéfini, la classe
ne comprend pas l'énu-
meration des objets renferme; – les
qu'eue par exempte,
étoiles, les planètes, les hommes, les poètes, les sages. Ces
classes renferment des individus connus, et un plus grand
nombre encore d'individus inconnus. Il n'y a pas ici de liste
complète oit l'on puisse t.out de suite vérifier si l'individu
appartient a la classe. Le seul critérium consiste a constater
la ressemblance, la présence de l'attribut commun. La
question de savoir si un asu'e nouveHement découvert est
une étoile ou une planète ne peut être décidée que par la
determina.tion doses caractères. Si c'est, un astre immobile,
nous le classerons
parmi les etoiies; s'il accomplit uue
révolution circulaire autour d'une étoile, nous le classerons
parmi les planètes.
Dans ce dernier sens de la classe, le nom général et le
nom de la classe sont identiques. Le nom delà classe
dénote un nombre indéfini d'individus,
leurs rap- etconnote
ports ou leurs ressemblances. Le mot général a exactement
le même caractère. L'expression « les hommes sages e est
a la fois un nom de classe et un nom général. Mais lorsque
le nom de la classe est pris dans sa première acception,
lorsqu'il désigne une liste complète et exactement déter-
minée d'individus, il n'est pas le même que le non) général;
ici en ett'e), H faut un témoignage additionnel pour établir
sont les individus qui appartiennent il la c!assc.
quels
« Thaïes est un des sept sages, voila un exemple d'une
classe définie. « ëocrate est )) au te
s.'ige, contraire, présente
mot ~age comme h' signe d'uue classe indéterminée par le
nombre, et qui n'est connue que par le non) gênera).
'OK.\0')A')'IOK K')' HËKOTA't'tON. 77

(J,
!).L'opposition
L'Opl,osilioli ill"i(IUI\~
in~i<~t(''c l'al' le tUotf/cMH/o't'L
parte mol dà"I'I' ellete «)otfnHM"t't'pont)ata
mol COI/I/O/I'I' l'l'pond 11la dis-

ti~('~on<jU(')t.uni)ton(''t.~)iitcnU~)a()n:tntitcour.r<e/tj<w<et!afjua)itHO~
('f~f'/tf'

La denotation d'un mot gênera) (c'est-à-dire, les indi-


vidus qu'il comprend),c'est ce ()ue)f!uni)tonappe))<')'e.y/c~-
.s'/w<ou l'étendue. îj!tdenot,;)ti(~) ou t'extension du mot
/fM/<<e-.t t'e!)send)te de tous tes êtres ttumaius. La
connotation ou comprchcn~iou, ce sont. lésât. t.ribut,-i com-
mun: tes rapports qui constituent les caractères, ou la
définition des t~ommes,–a s:noir)a vie, tes organes ana-
tonn(mcs,h'stacu)tes)nora)<s,etc.
<!esdeu\ qu.dites,–deuotation ou extension, connotation
oucomp)'t'))en-'i(m,–sontop])osees)'unei'i)'autrc; l'une
est d'autant ptus grande que t'autre est plus petite. Le mot
anima) a nnedenotation ou extension ph)s grande que le
mot homme; pui-(ju'i)-étend non-scutemcntu tous les
))ummes, mais encore il toutes tes espèces des animaux.

Ha en même temps une connotation,, une compréhen-


sion moindre; car due connotc que les resscmbtauces
communesa tous les animaux, qui sont évidemment moins
nombreuses que les ressembtances communes a tous les
tiommcs; à savoir
ta vie animate en gênera), abstraction
faite de tout orn.misme speciat. D'un autre côte, ces mots
M tes hommes sa~es a dénotent inoins, ont moins d'exten-
sion que te tertne n tiommes H, pnisqu'its ne s'appliquent qu'a
nne etite de t'tmmanite. Mais en revanche ils connotent
ptus,itsont ptusde comprettensiou, puisqu'a la connotation
()u mot ))onm)e ils ajoutent tesattrit)utsconnotes parie
mot sage.
M. de Morgan a insista )onguement, et avec une grande
variété d'expressions, sur ta distinction de ta compréhension
et de l'extension, qu'il appctte aussi la targeur et ia profon-
dcnr.at'exentpted'Hamitton.
tt remarque que tes ternies ou les mots sout pris dans
quatre acceptions dit~reutes. Dans tes deux premiers sens
tes termes sont ~/{/'t'(.'«/~ ils se rapportent à des objets
78 i.)v!)Œ~m:n. ms~urs.

1.' .1: 1l F.r. ma.wmmnl~ .11,


~7('<e/nprenner!!en,K'ster)nesexprnnentunm<h-
vidu existant en dehors de tonte relation, de
parbn-rneme,
tonte connexi(~na\ecunantreindi\idn;ainsijean,t'homme.
En second Heu, tes termes (tesi~nent )m<<«'
/<(ptie.t contenue,imp)iqnee,(!ansnnob)etparticLdier,
p.)['cx('inj)ic,!c)n~t«hu)na[n"<!))'~t.ui)n)ah',a[)[)ti-
(~K''t).rhctn)nc. L'!U)tt'tH'uhscrv'n'i(~sy!t()~i.sim~sc
)'([)p'.n't.))t,()n)h)~i)'t')n~'nt,i\ rrs Lcrttx'sfju'itappcUf'dcs
((tt'rm<'s<)(')~'t'mit')'t' H)t('t)h~)))) ou «/<c'/<<L:j.
ibt'[neHt-)H')!t'<)())«' ))t'upu-h()t)''st,(h'duciart;rquL'cm'-
Lains objets scot di-tinctsd!'certaine aut!a objets, ou
doivent ctt'f confondus a\('(')'u.ouhit't)d'affin))crqu(;

tHtc[quequ.u)t<('onYi)'nt.f)UU('t'on\i('ntpasa<'(;s(!bjut-
–connnc par t'\cn)p!ch's))on)n)css'~nt. des 6t)'L~ vivants,
–tes rois sf~nt des t)o!mm's.
Dans tcnrsdcnx antres acccptionsh'stcDm's-ont app<)us
A~t'('A'par i\t.(!~ Morgan. Dans )<'pr('n)h'rr;).)('t('rn)('
rt'prt''scnt<'nncc)assc,nn~<'o!)<'ctiond'indi\i()ns,dcsi~n(~
d'âpres nn"qna)itt'()ni)('nr<'st.(on)rnnnc:t tous: c'est re

(jncMi))apnt'n(')nots~('')H'ran\f'(tnnotatits. Dans le second

cas, n'ternx'représente !annatit('t attribut d'une classe

d'objets;en(t'antrestern)es,<e~tnn nom abstrait,designattt


une qnaHte en dc))or~dn sujet. )!ref,ies mots dans [enr
fot'mc subjective nons donnent )me connaissance cxpncitc
de la ~encrante on de ta-:ener.disation, tantôt sous nre c
forme concrète, tantôt dune façon abstraite.

Remarquons une cetn distinction entre [e sens snt'jectit'


et. te sens ohjcctii'des mots n'exprime pas nnedinv'rencc
)a sente
importante. A moins (jn'on ne ies réduise a ciasse
des numspropres.ti'~ objectifsnoms onttons'jnetfjne ~('.ne-
ratitc, et cette ~e)h'rab!ee."t précisément ce on'indiquent
tes tenues subjectifs de ciasseond'a!tribnt;qnoiqnecenx-c[

peut-être t'expriment a\ec pins de netteté, i'renons h's

(maire exemptes cin'-part ant~nr: homme, hnn)ain,enre


tmmain, tmmanih' tes (!en\ premiers objectifs, tes deux
derniers sut)jectifs.t[e-te\ident(me !adiff)''renceu)trc

ri)onmteet)eineme!nnnainestinsaisi-sabie,ett'tmmanite
!XTKKS~KK) C<M)')U':i[~!<StON. 7')

h'es! pas autre chose que !e substantif abstrait de t'adjectif


humain.
La verita))iedit)'ere!n'e est cel)c qui existe entre les noms
des fiasses et. tes noms des attributs de ta c!asse.
M.de]\)ornancm,~oiecon)mesynony)ues,ponr)esmots
extension et eotuprt~eu.iou, tes ter))tes«et.(!t)d)!e et intcn-
sit'(M7~/</<<),et aussi «!)nt et forée ))(.sï'~c'7H</
/~w).)tanpt'n(;e)h~)!te tatb'ution sur nne distinction
importante, relative an\ diverses t'aeonsdontot) peut. eorn-
bin(;rte'-ternK'sd'e\ten~ion et )cs termes de compréhension.
Q))a!)d on condnne des termes dextension, par exemple,
t'honuneet)a))t'nte,–on obtient pour ainsi dire nnc
somm';arithmetinue)!mtot!dd'indi\idus,qneM.()eMor~an
uppette un ~f''v~Lor~()n'an contraire o~cotnbine deux
termes ()ni expriment des attrii)uts,cotMnte, par exemple,
A't'et/onn'apb)s<)etot!darithmeti(pie,ni(t'a~re~at.
Un a onetiaisoncojnmnne de plusieurs attri)'nts dans un
n)cn)esnjct;onacem)'itappeuem)~<ircn)aruue
encore (pt'it n'y a pas en an~)aisnien français d'expression
juste pour représenter tes parties distinctes dnnctmmose
entendu dans ce dernier sens. i.e mot «partie)) se rapporte
ettet!'etaL)'e\te))sion.L''s)n')ts« partie.~ constitutives on
eiementsx~e rapprochent de) id~e sans) atteimtre com-
plètement.
)<uo)e,ttans son système, exprime )'cy/par iesicne
de l'addition, ttomme t brnte. -)-.y,et fe co/Mc
parh'sif;nedeiamnuip!ic.itionsa;-expoii,~y;eti!de-
son système en se contorn)a))t toujours a ces con-
vetoppe
ventions.

nt.on'Auit3)ttna)d<')a'j;tn').)U'th[H]LOs(!cnhtt'7/'</r~(.<tn))ctt't'!m'

<).~));.):;Ct~h~ti~~(',ttt"-nti!<)iM!Jt)nt<n:)~«ihr.)Ut'oup.)huM'.

Des mots comme'non\ement,pe-'antcm', rondeur, Jar-

~enr, sagesse, harmonie, douceur. !)de:-sc,potarite, pru-

dence, jn-tice, béante,- -mtapprN'sah-traits, parce tp~'Ds

repr''sentent des unamcs ou de-attributs, ~anste~ rattacher


auxsujetsqui possèdent ce-uua'it.'s. iL-parais-cnt-c'parer
80 ~VnHm)!M[)~t.–t~ESMOTS.

comp)etement!es rapports des objets d'avec tes objets eux-


!ne)nes;operationimpossib[ecntait,in)possi))teaussienitiee,
ruais (p)et'on suppose p(~ssibtc par une sorte de fiction, Ils
(tonnent le sens exprime paria connotation des noms de
ciasses(p!iieurcorrespo))deut,–tes objets qui se meu-
vent, tes corp-pesants, tes cerctes, tes sa.~es, etc.; mais ils
ont perdu tout caract(';re de denotation.
1jesmotsab~traits,quoiqu'i)ssoientemp)oyesdanstoutea
)est.)n~U('s,))('sontpasa.hsotmne))tn)disp('n:a!)h;spo)<rIa
conversation, ni tucnie a la vérité pour ta science. Le sens
qn'i!se\prin)ent peut en effet être indique, ({noiqne moins
t)rieve)nen[, paries notns génériques qui )enr corrcspott-
dent. Le mot" mouvement') nedesi~nepasautrecitose que
tes mots (([es
dm~squi se meuvent M. Son resuhat le
ptns net est de nnu!er)a pensée à un sent caractère, com-
mun atours ies choses dont il s'agit: a savoir te mouvc-
ment. Cest comme si i'on disait: '()cs choses qui se meu-
vent en tant <)u'eiie~ se meuvent)). ne considère
On que
('ettescu)e circonstance qui )en''est commune a. toutes, en
t.tissant de cote toutes tes circoustancesqm caractérisent en
particulier ct)a(p)e)uo))ite. De même ('jushee H exprime )a
même c!)o-e([ueK actions justes)): car k'sseuis faits qui
correspomtentàcc terme sont ceux que) on comprend dans
ta classe des actions justes. H n'y a pas dans l'univers une
chose qui soit la justice en soi, et nous n'avons pas la pré-
tention de parter d'une justice absohnnent abstraite et dis-

tincte des actions justes. Que si~nine donc te mot justice? 't
H représente sans doute les actions justes, mais en insis-
tant, d'une t'af.'onspeciate, sur un certain rapport de toutes
ces actions;atindc ne représenter iesactionsjustesqu'en tant
(ju'enes sontjustes, on eut) antres terntes afin de [es consi-
t[erere\c)nsi\cment an point de vue de la justice. La pro-

position "La justice commande te respect,') est la même


que cette autre: «)<es personnes justessont respectées.)) »
Mais te mot abstrait indique ici, avec ptus de forct'()ue toute
autre expressiou, ce fait (met'et't'et produit, a savoir te res-
pect, a pour cause unique te rapport qui e\is'c entre toutes
J'KSM~tSA)!S'ntAn't'). 81

!espcrsom)es justes. <(La beauté procuredu plaisir)) équi-


vaut a cette << Les choses bettes
proposition: (en tantquc

ije)ics)sontdcsct)osesa~r!abtes(cnt:)nt,qu'a~'reablcs~.))Jt
n'y apasdebeanUien soi procurant un pL'usit'cnsui.
Ad.tncHt'(!nm:p:n'(!i!h'h\put)t~u,(;cscr:tit.)'('tum))C['d:u)i-,ia
vici[ie(;t't'enrdui'6;dist])c,t'['['cut'quia))i('))d!'ta{)cin('à il
disparaître. «L'<'sj~)'it.<'s).ic principe du muu\t;)ncnt,)) no
veut. pasdirc!)utrc<'hQsc([t)(; cc('[:« Le-) ûtrcsqui possèdent.
t'(jsprit.(<ttt.nut.(pt'i)s)epossL'd(')it),sot~ttescansesdes
ch()St;i?quiseni<'n\(;ut.(('t)tantqu'cttc.-)~cmcu\cnt).HL'Uij-
priL est. ins~piir:d)k'dt.'<(;t't.ain~6tcest'L'ets qu'on appL'Uc des
personnes, et qui sont. dou~sdt'factdt.csmcntidcs; et «)e
nionY(i[iient,~n'estqu')!n)t)ot.ahre\iatitde.stim'u\'[ttp!acer
«les choses (pn se tneuvent)).
Les tortues abstraits sont de poissants d'abré-
moyens

viation etc'est, pour eettt raison qn'iis ont été introduits


en aussi ~rand nombre dans k'iannaue ordinaire. Les
cu'co)uoeutionsauxqm)!es on est obtice de recourir pour
ics éviter su!'nsentapro)!\erh'urutiute sous ee rapport.
L'abus des tuot.sabstraits se tuanife-.tedaus ta tendance
presque invincible qui nous p~rtea imacincrttt'rrierc
ces mots l'existence re<'[!e d'entités a))straites. L'einpioi
des mots: temps,espace, esprit, nous deternnneasupposer
qu'ity y dans ta nature quoique cttose qu'on appeHete
<c/M, en dehors des c!ios~s<[ui (turent; quetque chose
qu'on appettct' en det)ors dos ctio>es étendues o't qui
se meuvent; entin,que)quecttose qu'on appo!te) esprit,
en dehors des êtres qui )nani('osteuttesf'acu)tostt)o'ntah's.
Un exercice ionique important, destine a découvrir les
erreurs qu'entretient ru-r~e des'notsa!)straits, consiste a

convertir [es propositions presente~'s sous tortue abstraite


en propositions eqniva!e!)te~compos~'es de t~oms~ncraux

qui ne suicnt pas abstraits ()!.

(t)tSi!('~t'tt~t't'~h(t"~t'~h)t'Ut;urt)t)t'uj'~))'s.<n)<!un!ni!)s<jn~n<ij;) LI
nlmsu cu vaut la Iwilll'. ,i,luhtur la rs:;lu d1.' r~umrrtir Il' prop"iliou" ;dl,

"H'ait<'<t'h~t~)!i(i'n~t'~u<')'t'<h~)('nt~;tus~rth' j.t.))i~!h'n

)!.U.).U~n'. ).– 1.
nv)Œpm.~nt.)(.–t~s~u~.

l'ar avec les mots at)straits, tous les mots


opposition
généraux ou génériques seront
app'')es<w/.e/'e<ils expri-
ment les rapportsdesctioseseutt'eeitL's, non pas comme des
caractùres 'pu, parnuea))straction Impossible, seraient

i!)d''penda)~s des cho.-es, mais têts qu'ils existent, e'est-a-


dire unis aux chose-. Tons tes homs de ~<'nre,cotmno
houuuc,arbi't'toiic, et tons k's adjectifs~ comme brave,
~raud,ori!)a))t,sout, par suitL', des uomscottcrcta. Tout
uoucouuotatit'L'st.doucunuomctjttcret,.
Nous ne d(j\ons pas
('otdondt'c, comme on le fait quel-
<j)tc t'ois, h: mot. Ht''m''t'a) et. le mot. abstrait.)~ mot gênerai
s'oppose au mot. individuel on particulier,~ mot abstrait
s'oppose an mot. concret,qn'iisoitoupartiodier ou generaL
Le non) abstrait: « blancheur x s'oppose sous ce rapportau
t)(tm ~encrât :<( tes cttosesidancbes)) et, par suite, a tous
tcso)')''tsparticu)iers<mlsont!dancs.
Le mot abstrait ne peut posséder )a don!)Ie fonction du
mot~eneraLqniatatoisdeitotedesohjctsetconnoteteur
ressembiancc. On peut dire, avec ~).Mi!i, du mot abstrait,
qu'd (tenote la resscmbtance, i''s rapports, et qu'il connotc
K/.ero)).Iais il n'y a aucun profit pour la logifptea 1
onptoyerfteparcits subterfuges. Le mot abstraitest
le der-
nier trrn)e de tageneratisation; c'est lui quifaltalafoisia
t'acinte. et te périt de cette opération.
C'est une conse(mence de ta generatisation qu'il doit y
avoir des mob pour tes ptus infimes comme pour tes plus
hautes getieratitcs; comme Anglais, Kuropecn, liomme,
animaL etreorgani&e, cercte, courbe, figure géométrique,
corps étendu, (~'sgener.disatious successives jouent un
grand rote dans [a science; eUes nous mènent a nn grand
noml)rcd'e\pressionstechniquesquidoiventetrec\aminees
entogique; mais cet examen trouvera ptusconvcuabh'ment
sa ptace dans le chapitre suivant sur la notion ou leconcept.

")n"\f'nt'\('t')!cnt'tt')rndtt'm)ttc<)t's<)))~('ur)t<st'tth'~pt't't't)'~it<'sd<a
fl; curr;iie~ut almrs nlairc·uu~nt
.M~ht~!<~n'.Us\nr.!it.n)a)~)'-r).utt'tn~nth'vi'.)i('.{)'af'h'n'[)<;ct;ttt')n~i-
,mi·I:~plvç.iqu~ In crai oararli·n:· clc cettc nml_
.<t)tn<k'iniînr~r
'Mt((ui))a..sc)"n)rrUrJ(;!aphit~<ophit')i:)itt't:
/,<«'.(~w/<, tt.c.L~U.
bKS MOTS t'Ait HAD'O!)' A LA HELAT[VITK. 83

it.ts~('f)n()f't';t[r~<))'[Cth's)))()ts,<)n.snt!')''sfutt'o)ntdc\'nclogi(~K'jCmhi'tlssc
h'.s~o).()nist'ran.ht'nt.\i;))))~.AT!\tm.

1!('sti)npossit))e ([ne !are)ativiteesseutic)iedetoute


('()n)jai~u)<'t',d<)ntt'j)('n.(''(',()('t.out('c()!)'ci(;r)('c,uese
),ra(h)is).'j)!~d.u)s h't:u)~.)~f;ui'-fjunt,o))~ les objets que
mms pouvons ctH)ua)t)'('))t'su))t.usisqnc comme des états
passagers ([uisuccedt'nt a d'a))t)'s~'t.uts(;o))tr:ure~, toute
expérience doit, pou)'ainsi dire, avoii'deux cotes; et iHa))t,
dedeuxf'hosesi'tnh.f)u))ienqnec)taque)notaitu[idoui)ic
sens, ou bien que n~)or chaque pensée il y ait deux mots.
Nous ue pouvons, pat'exen)n)e,coucc\oit'ta. iumiere qu'en
t'opposan!i'obscm'ite;uous par une impression
sentons
distincte que nons passons de ia)umierea)'obscnrite,et de
)'u))scuritea)abuniere.LemoUu)niet'en'apasdesens,si
()!) ne t'oppo-ie pas au mot obscurité. Nous distinguons par
la conscience deux changements contraires, ccuu qui nous
f.ut passer d('!atu)uiere a l'obscurité, et r<cëtw.w;cette
distinction est ta sente ditierence de sens qui existe entre tes
deux mots: ta bmuere, enterait de sortir des ténèbres, tes
ténèbres, on ic tait. de sortir de la lumière. Cette rct.itiyite
se retrouve partout et devrait donner iicu pour tontes
cttoses a i'ernp)oi de deux mots. Les tangues tiumaincs
devraient être composées, non pasdemotsindividuets,
mais pour ainsi dire de couptesde mots. En fait, nous trou-
vons dnu-tes tangues nn~randnond)re de ces conp)cs;
mais faut que cet usa~e soit universet.
its'en Par exempte,
nons trouvons <)es mots opposes conunccbaud et froid,
mouvement et. repos, en tiant et en bas, te~er et pesant,
et mince, riche et pauvre j,viect mort,
))enit)teetdoux,épais

parent et enfant, maitre et sujet, etc. linons parait néces-

saire de recherctterdan~quettesproporhons se développe


ce système de m~tsoppf~ses, et, s'ii n'est point nniversct,
de nous demander pourquoi.

t?.~t)~t'atn)c')tstim't)t'ui")~tt'tsmhtt't']ati\itrcst(')i)tn't'parJcsutut'!
<'osm~t')dt'su~)ts~t':t.\)n.

n n'y a pas de desin!.a)io)i tout a tait convenable pour


84li~ f.t\)!h!'tt)~))hh.– )))';S.U())S.

exprimer !e principe de re!at,ivit.enniversehe. L'opposition


marqn~'e par !esm~tspo-itii's et. négatifs est encore !a tneii-
ienre mais )ett;'me« )e'atif" tend il itKii-
nnpen trop

<p)er on det'aot,a).sence d'une qnaiite, sans indifjner ta


)M'esencr d'une ~u.))ih';r~nh'.)u't'. Or !anu~:).t,i\(; d'mie
(}uatit(''j')o('t.u)-irccth'~))L'('('t.tL'<)n.dit~<'[k;-tn~tjc.
X())'d<'tSt!d!)ut.u)td~titn'st'nn (j))(;n)[n'a<t.['c
C(~L-idt'r~'scu!)nnt'd~sch~-rs !(.'))< )j('c)):U)d ut )c froid,
te passait'de t'm).\t')tn'eut au nicmc titre des cxpc-
)'ie))(;i.r~'e))('set:u'tjt('nes.
LesnH')s")'e)!uit'et<rre!:).tit'MS('))tau-~itt'op!imi.t.es
p~nr('<~)\eni)'n'i. )!n'e\pihne!tt.qm;deti['('t;tti(ni~coin-
[!te\e'('(~ut!h't.'e))e'-dn)(~r(;etde)'t'nt'.)nt,de!cu!ic['ct,
(.h)n~uh')',du!t)~urt't(tn)))u<)\~)t)cut.
))e hu~ ces ;))nt: h's n).'d!eur~, ceux
qui s'adaptent
h'tnh-ti\at't~)i\ers:dih'' de' h retatiundcacho-es entre
L~e.<)ht e!!f'u!'e te-premiers. Nous adupterot~duncics
uxpre.-snu)s/et~< e)t rappelant que iemot
« négatif o a toujours te sots d'une existence reeUe, nuit
n)t)ins([ue)eniut punitif.insi expliques,ces ni~ts peuvent.
et)d)ra.erda.st~u~(tU('endHe f'))ni\e)'seHere)ati\ite.
Quant aux thtttsretaht'et rurreiatif, nous iese[up!')ieruna
pum'exprimer certaines rotations speciatesqui dérivent des
dispositions cu)))ptiqnees des ch~'sc-de ce [nonde.
?' Mi)) exprime ainsi qu'Usait la nature des mots posi-
tifs et négatifs: "(o!u.tnot couerct positif peut corres-
"p~ttdrem)motne:.ati!presa\oirdo)mem)t)omauue
''chose, nunspo))\ons eu former un second qui serait)).;
nom de tontes i~)rmiseei)e-)a.(~'s noms ne-
)'€os. s,

«-a!i!'sso!!te!'q!!o't!s'u! !es!'oisqn'<~n d~itparJef

«c~hectivement de tontes ie-chose- antre- q!)'nnecer-


«taineeht'-e de'tjfnin~'e.ns-i~<deno~tetontc.-
jeseh~-c-.rx~ph'ic-eh.i~joe))~ et. contacte ['.tttri-

o
"hn!qn)con~r.h'a)e'j~t-re!)!~nc.))

ta forme sont, s~n\etd


~!)e-.nom.-qoi-"ntp'-ni!d.!n-.

(. tn'i'iise!! re!h')!~menh't) antres mo!-sont po-i-


«tifs,quoique n.~atiis dan-h t~n.te.).e mot/<<<
~):s Mots~'snn'sKT Nh<.Ain's. 8~

« seu)etnent.)'at)sence de com-
par exempte, n'exprime pas

« médite; il exprime uu.'uh'ihutpositi! celui d'être une


« cause dr peine ou d'cunui. De menx~ te mot </A~y/v/<,
«mat~t'e sa forme négative (/Av/.s'),!tecouuote pas
«seutemeut. te défaut d'a~)'etue!)t,[u.)isuudc~reuu peu
«n)()indrrtd('('e<ju('si~))ifi<'i('m<f'c,qni(;s).csscn-
«ti~i)('))U~)tp<)-it)f.s/('st.:u)f'ontr;tn'(;))!t ntotqui,
<(()n<)iqt)~p(~iti!)anst.tt'~r)nc,)iC)'pt'('))tc([U('c''f[U'<'<)
«(;xpri)nt'r:titp:u'ct'sm()ts/«/')'f'()uc)i('urcM<
«~<s~«/</('~7/c/ Dcmctnc w/Y'équivaut a ~o~
«~<)) 1~
Au~i piu'~AL~HH. AL d<'Morgan pi'csottc cette dis-
tinf'tn))) connue tn)('furn)<'p!u'tic)!!it''r(;()c)~)'(')ati\it)'!U))i-
\e)'st'!h't')'('n('ns,dit-)),tn!e('~uj)tt'd(')notsconh':ti['cs,
« comme honnn'et eux deux
t)un-)n))')c.)icst<'i:m'qt)';t
« ces n)tU!<)'e[)resct)te)tt tout ce que t'en peut )!n:)~i[)et',
«tout ce qui peut exi.u't'd!)))s)'uni\er~Mais fes mots
<'C()))tr~it'esdu[;u):?:~eurdi!).)!reeud))'ass~'ute!)t;ene[':u,
«nout'uuiverstuuteotie)', tuais seu!etneutquetque idée
<f<eue)'ate.Ait)sip;u'uutes!)<j)n)ues,<u.!L:):usetetrau~er') j)
« sont des contraires; tout honnue (toit être t'uu ou l'au-
il ne saurait ~frètes deux.
«tre; \onAu~taiset'an!er

« sont ()es mots identiques, et il en est de )nefnc de non


et d'An~tais. On en dire autant des mots
'(étranger peut

«nombre a dans t'espece des nombres,


entier, et fraction
«des mots «pair, et homme du peupte M, parmi )cs sujets
« du royaume, des mots "mate et, temeiie') parmi les ani-
tt maux, et ainsi tte suite. Pour rendre compte de ce fait,
M nous dirons que t'idee entière examinée est un tout, uu
«/~f«'c/<('/(nous entendons seulement t'eusenmte
p:u'la

"dont nous considei't~nste~ parties); et tes mots (mi, saus


"avoir rien de commu)~,em!u'as'ent.aen\deu\ toute
'(t idée examiuee~appettcrout contraires, a c~
p.u'rapport
"tout. Aussi te tout étant te '.Anglaise)
~<'nret)umaiu.

«étranger "sont tes contraires: Ct~mme aussi <tsotd;)t et

« mate et tout
ci\i), t'omette, etc.)e ~'taut te ~cnre am-

<'mat, tes contraires seront «t'ttomme et ta etc. a


tx'ute,
86 uvtu':)'nr.)[t)':)t. –mis.

M. de Morgan nous fournit ici )'ementindispensab)c


pourunedennition exacte des mots positifs et négatifs. H
n'est pas tout a fait correct ~!e,dire ([ue"MOM/<CH re-
présente tons tes objets de ta nat~n'e qui n'ont pas L't con-
teur bt:u)chc;ot) vise d;u)s ce cas mn' generatite moins
vastc,)ageneratitede la conteur, et le sens ne «non
btanc H est sentemcnt noir, rouge, vert, jau)~e,t))eu, etc.
Quelquefois memeit s'agit d'une .qe!)era)ite encore moins
grande, la ~eneratite des conteurs htanche,noire, ctdes va-
riétés du gris, tes coutenrstiu prisme étant exctues; dans
ce cas" non ))tan(; M scntement noir et
signifie gris.

Lorsqu'un terme est. ambigu, une façon de )e rendre


précis est. (te citer te terme contraire. Le terme c~'<7a plu-
sieurs sens; il s'oppose a. nature), a militaire, a ecctesias-
tique, ~incivi) on discourtois, et ainsi de suite. On arrive
au même resutta). en déterminant quette est la généralité la
pms haute présente a l'esprit de ['orateur. Si iageneratite
est la division des pouvoirs de )'Ktat.,Hr~;<7Md(dt être en-
tendu comme te contraire de mi!itaire et d'ecclésiastique;
si c'est ta condition des honnnes dans tenrs rapports réci-
proques, « c/t' ') représente tes tKtmmes organises en so-
ciété; si c'est enfin tes manières ou ta tenue, c~'<7 doit
être entendu comme synonyme <te pon.
Ainsi de ces
trois cttoses, t'idee generate ou le genre,
!e terme positif, te ternie négatif, – nous ne
pouvons con-
naître l'une sans connahre tes deux autres. Si l'une est
ambiguë, cette ambiguïté disparaîtra par te soin qu'on
prcmh'a d'en mctnionner une seconde; il importe peu ([ne
ta seconde soit te terme contraire, outegcnretni-menx~.
))ans te !a!)gageo!'di))aire nous deter)niue!'ons)epms sou-
vent l'idée gt''nerate d'après )e sujet dndis''o))rs. Si t'(m est
en train de (jiscuter tes origine--de
ta.'ocieh'nnnaine,it ii
est. tacite de V(n!'([ne tes )nots«eivit et nature'))) sont (~n)-
ptoyes pour di\isert't()een~'nera)e de la condition tunuaine
an de \ue de ta société. Si nous ne connai-sotts
point, pâ-
le sujet du (ti-eours, nous seruns instruits nettement du
scnsdnnna,p)'(j.j.iYj.j.;(;))j.))~pj.(,j),~j(.~j.~ l,.
)nYt')!S):S rnXMF.Sï'F.N~G~'i'tOK. 87

mot. contraire, si par exempie, âpres avoir dit «civi]") on

ajoute « non ~ro-sier)'.

):t.t.~r!.qn'u!u'ith'!CK~<)"ttecon-
t<i!~th'rHutn'.f'rst~t\)!r!.Lp~~ntar'jn(''('()<')a<'un~'ari<'t~.

Chaud et froid, inmiere et ténèbres, hant ct bas, firnit

ctC())n'hc,bip))Rtma),piaisi!'ct.p('i!)t',vcrt.uctvicc,s:)nt/!
t't.n):)!tdh',))nin)ncct)ji'utc,~unad~sf'f)r)t.urc.))~o!us;
)a nt~diontt'nntfDUC est t':d'fi)'mntic)) de l'autre; )\d'{ir-
ma).u)n de i'u)~i:(!)o~t[o~ de l'autre.

H. memlwes, la

t,olltnu';Ùtt\ Il)lIt allssi l'i,dle, Il'a


<'(~nt!'i~t'jn')i')n''tu~ti'Hs''in'tt!t'a)~ust~n)U))t'))n''c!sion.
(¡noi'll'" pills Iii 1111\lI1e pl'i;dsiol1.

((R<)t)~e)),d:u~)Cf;e))t'('('<.)'uct)r,ne s'oppose pas H une


s(!tdec()u!(!ur;i)c.-tcuopp<)sitiut) avccuncphn'atitt'dc
con)''u)' Si.nous divisons It's conteurs d'âpres te spectre
de Newton, "ti()nr()n~p)'(''qnivant a six codeurs. Daxs
nne'numération comp)ctedcsdi\cr-cs nuances de la cou-

leur, non rou~e équivaudrait, a un grand nombre de


nuances particuHeres. La contrariété dans ce cas est donc
pour ainsi dire dit't'use et indécise. «H n'est pas At)s)ais,)) ))
\'oi)a une auirmation qui nous quetque
ptot~e sorte en
dans un océan de possibitites, parce qu'etie noustaisse
)ibre de choisir pat'nii les ))abitants de tous les pays.

)f).Lf'hn'~g('pOMMedi~rM'n)an)crMd'px[))im(')t'op))0<.)t!')nnu)an('f;
)it)!).

~° nans sai))ants,
quetqnes des noms sépares
cas sont

cni!p!oYes pour designer !es contraires :com)ne dans !es


environ
exemptes déjà cites. n\ad.)n.~)ahu).nueaun)aisc
centaines de couptes (tenons contraires: jeune,
quelques

vieux; sa~e,tou;)u'a'e.couard;ascension, descente; bien,

mai; doux, amer; sant~tna).)die; raboteux, nsse.

2"H la
y a certaines méthodes nener:des pour exprimer
négation. La principaie consiste dans ('emploi du preiixe
;;«~froid, ~'<~)'h'ctrique,M'moi.
8S U\).).)')!~tm~–)':S~nTS.

Ou e)i)ptoie:u)ssi!cspreiixesi[), a :auormai, inconnu,


inco)np!ehensib!e )'.
);e but. qu'on'-e propose est, encore atteint, par des cir-
contocutious,connue «toutexce~t~) et «tout ce ([ni reste,
nne)oiscecionceta~)t~' (!cs<!rr))n''r''s expressions ron-
dt'uht'UNe)))!un('r~e\t.'t'~p)'(~iti~nf't,i:tnt'itinn,q)nan([
c)!<' ~t (h~s'nmth' p.u' une pturaii~ ()<; c<jntt'au'<i;u)
(')xnsit. !U) ecnre; (in tnrta p.x't.hidij))))~' po.-iti\c,ct.
tu~t <<[ui rt'tc constitue L'tn)'\i.;tti\(;(jn ic cont'rairc.
((')'~ush'sc'M'pS!'i!np!cs, excepta tt')))'t.!U)X,))d'sis;'no)t.
tous t<'s<())~nm~t:)ux)) dans tf ~t'tn'u des corps simples.
Touh's jt'spartirs du discours, excepte te non), est la ma-
niu)'<')ap)us<jonip!ut<'d'exprimer « nott substantif.)) »

)().).a ~r.i)i\t'[run~)))'~)~'i<t<)'<<'))(' d'un ~hjt'(<~tn't'c)te!)U.ti.

Puisque )a))(\~at)\n'('t pas au'rf chose ([uccequirc~te


d'uu:c)u'<'uus(~!)!t'ouiprispht.i''ur~(d)j<'tsqua[)do)tpna a
dis'r;ut un, il est. évident (ph'ianenatJYC n'est pas moins
positive et r~'ei)e que ce qu'on app())e h; positif. En fait, il
faut que )eueL'atif et te positif puissent toujours être inter-
vertie, t~'posi)ii'e-t~ Je )n'atifcst <<<'M; mais on
peut eou.iderer<< connue positif, et c/i'M/comm(;
nen.uif.
H v a des cas ait t'un des deux contraires semble seul
ctrc positif, ~acc a une propti~'tespeciate: par cxcmp)c,
quand nous disons <fa.i,'oudancc)'uu ((présence)), par
oppo-ition a «défauts ou ~aosence)). Richesse, pauvreté;
dette, ct't''ance:p)u",)noii)s; force, fau)!esse;p)ein, vide;

Yie,tnort; science, ignorance; fécond, steri)e;que)que


chose, rien: sont des exemptes a!);uosuc's.i!seud))e que
ces mots tlous()(mnent<run cote m~e conception vraiment
po'ui\(\()e ['autre une conception ahsotnment négative.
t/interversion de ces termes paraitr.ut une vio)encc impos-
si))ieetcon)r.nrea[a))ature.umoin-,danstonscescas,
)a négative est c![e-n)~')neunph~'uou)cuer~ei et ()etern)i)'te:

') ):tt'n.in~Lu~ h'<i\


;')'SS)!h)':).~)'s '))';)~)):SK)'A'H)S. M')

etio constitue une expérience


))sti~)f'u))p~\n~r)f'))C('su(''('i:d''(h[
spéciale du fox't';
:enre humai)),
humain,
quoique te plus souvent une expérience moins a.reattte.
La situation du detnienr est, nn état. ree), avec des traits

carac,teristi(pH~s.)!v :t)))H'id'cp''i!<)'aic:!<'t!-it))atio))pf'

C)Hn:m'('(1''s))on)))!('s;nuusd''t:x'h<n)sdcc''ttcifh''c[cs(;;)S
p!U't.i('u)it'r~(to('('nx «qui n'ont, pas de <)cttrs)),t])ti sont,
«~o)v.tbt(''s)),('tnoH''t)'o))von~<'(~nn)~)'t'f'c!)S(L'cctni
(((jni(;stc))()t'th'' )).<sd<')!\ sit!t!t!i')n~s\)ppo'-)'!)t,t'uuca à
i':u)trc no~s p(~t\()!)sindincr<;nn)tf'))t, appâter t'uncuu
)':m t.r<'positive (M) n<r.'tti\c. S'il y a quelque difficulté a

transposer ~t'sepi)heu'sau\d~'u\to)'n~'scutH)';ur<'s,Cf')a
pn)\'i<'nt.d('t'i)!)ji~)')r('ti~)),dc i'in)pt'op)'it't/' d~j~ si~na-
!)' de ces t~rn~'s, rotnmc ('xp)'~ssi(~n de t'univcrst'ht'
rchdivit~.On t'mpioie h~quontncnt. dans des

ciati<)nsp)()ssp~'ia!('s('tph)s)i))ntccs,dcso)'t(;q'[f!!('m<)t.
positif parait s'appliquer p)use\ac1f'mp))tau.\)''tatstc)squ<'
)'ahr)t)datt<'c,)asant~,)acr(''anct', );( force, ic p)aisir,)c
btcn;h:ntoUH'atif)at) contraire,parait toutafaititnpropro
p0))r''xpritt)''rc<'s''tats.
L~Sji.:(')h''ratih''s)csptus hautes de toutes doive))) contenir
au moins deux choses, qui s'e\ptit)))e))t mutuenetnentet
qui sont ena)e)neutree)h's.<~ettcrentar(p)e est imporian'e,
parce que )'on se trompe souvent, en emptoyant encore tes
formes du)anna~e,atorsqn'ih)'yapins de reaiiteopposec et
correspondante. Ainsi,matière,esprit, ou ptns correctement
étendu et inetend)), objet, sujet,représente une concède'
reaiitesqui s'expiiquent t'une ('autre, lier ta matière,
('étendue, te monde objectif, c'est h'
affirmer
t'csprit,
monde suidectif. Jusqu'ici nous sommes dans femonfte de
t'experiencereene et actueite.Uya pour nous une transi-
tion faminere entre certains états de conscience que nous
matière, et certains antres états nous
nppetons que appe-
lons esprit; nous !es connaissons tes uns et tes antres
par
)eurmutue) contraste; notre connaissance ne peut. s'etever
ptusttaut. (~'pendant te tam;!)~e peut atter plus toin. \ous
pouvotis rt''smner sous t'ornievert'ate ces deux faits t'es-
prit et ta n)a<i)'['e,!e sujet et t'(d)jet:nous pouvons recourir
90 f.m:P!ŒM)E)'– nKS~oT.S.

~nn sent et même terme sera ce total;


qui t'equivatentde
ce terme pourra être mais
t'))nivers,)'existencc,t'a))sotu;
cette demarcttenonveite du tangage notait pas avanccrd'uu
pas notre connaissance. Il n'y a rien qui s'oppose à ce
que nousappetonst'univers,t'existence,t'a))s<du; rien n'est
a!'tirn)t'[orsqnc ['un nie ces cntite.-i supposées. Nous pou-
vons concevoir ta matière ~rAcc à son cotttt'ai['e:l'<'spt'it;
mais nous ne saurio)!str<~u\er a l'existence uu r~'et.
oppose

Accordons ponrnn moment qn'it y ait une ctiosecotnme


ta non-existence, ce qui donnerait une reatiteà l'existence,
qu'est-ce qui nous empêcherait de résumer de nouveau ces
deux choses en une sente, de donner un nom au total et
d'insister sur ta reaute de cette nouvette en raison
entité,
(te ta rea!ite<[uijui correspondrait, et ainsi de suite indé-
finiment? i\<~us (ievous nécessairement nons arrêter quelque

part,et. celte limite se trouve dansi'oppo~ition la plus eievee


ou ta ~ener;)!isatiou puisse nons porter. Eu cela nous nous
conformousatarc)ativiteessenticHe,a)adua)itedetoutc
connaissance, ~me unité absotuc n'est pas une connaissance,
c'est un mot qui ne si~nitie rien.

)~.Kt)<)t'!)<))'sd('htn'),)ti\it(''))ni\<('))'i)vaun~ram!')omh)'<krt')~ti«n'<
<j~('))t'<,<)ui<u!)ti)!)[)tit(U~d.tn<.t<~npt'r.(ti()ns')t'ta))ature<'t();u~h's)<
i.')tint)sdt')<tt<iYiH))s. De c<'src)atimtS()rrncutun grand nombre de
t''nMC!irt'btifs.

Dans la transmission du mouvement, il y a une chose


qui meut rat une chose qui est mue, qoeique chose qui
pousse et quelque chose est L'attraction et ta
qui pousse.

repnision exigent deux c))oses: l'objet qui attire, t'ohjet.


qui estat'ire. La chaleur et iahmuereemanentdc certains
et agissent sur d'antres corps. L'acide sopposc il t'a!-
f':diou!Uabase:)'uueti':U)treaunse)nentrc.
La génération implique des parents et des petits. i\tA)e
est )e corretatit'de femeHe. Le tnot mA!e Il'a pas de sens par
hn-m~me; c'est, par un sent acte iudivisihte de notre intel-

ligence que nous comprenons ces mots "mate et femeue)).


Le tait qu'us expriment, est un fait cu;up)exe: deux ef('
)t)':r.)'tV)T~t!\tVKRS!!M.K. 'H

ments y sont impliques; t'un ne peut être sep.'u'edeFautrc.


Serrure et c)''f, sont des termes corrélatifs de la mémo
espèce. Nous ne pouvons comprendre ou saisir ie sens du
mot c)cf sans peust'r a la serrure, ni le sens du motserrurc
sens penser a ta cief.
tj'organisation con'iptcxe de)asociété humaine comprend
différents états ou deux particss'imptiqucntmutueUement.
Têts sont tes rapportsdu souverain au sujet, du mattre au
domestique, du débiteur au créancier, de l'accusateur a.
!'accus6, du vendeur a t'acheteur, du profcsscut' a rocotler,
du médecin au ma)adc, de t'orthodoxe au dissident. Ce
sont t~ des cas uou pas de retativite univcrseHe ) mais de
rc)ati\'itespecta)e, qui méritent d'être considères en dehors
des rotations plus t'ondamentates que suppose toute con-
naissance.
Tous tes verbes actifs sont corretatifs par suite de )eur
essence même. supposeToutune agent )aquc))e chose sur
il agit H n'existerait pas, s'il n'agissait pas. Un conqué-
rant qui n'aurait, rien con([uisscrait une pure absurdité.
On dit généralement, par rapport au graud prohicme
de la perception du monde materic), que la connaissance
suppose un esprit qui connaitet un objet qui est ce!), ce
que l'on considère comme
preuve de )a distinction deune
l'esprit et de ta matière. En reaHte, cependant, ccla prouve
scutemcnt que dans l'action de !a connaissance comme
dans toute autre action, il y a !a participation de deux
choses, ëi ces choses existent ou non comme des entités
separeeset distinctes,c'est ta une question toute ditt'ercute.

tS.t.cSt~tSttt'ttH)<f~nt)jc~~<'t)tttn'o<mt(.))~sa)h'S('['t<'cist'<'tj~t~<ntitnpKt-
portion (~)':n~)))t'nh'h'n"n)h!)<<<~ntr.tht"u(h'.S!)t');)~.

« dans te (tes )'e\-


1/or~, genre corps simp!es. signifie
c)u''ion de tous tes soixante-deux autres c'pssimptes. Si
dix éléments de étaient Il aurait
ptus découverts, y par
suite dix oppositions, dix contraires de ptus. <'Saute)),
pourun paysan, représente l'absence d'un certain nomttre
de maladies vtdgaircs )R catarrhe, )e rhumatisme, la
92 ).)\Hi'.)'hKMU';tt. – !SMUT-

dyspepsie, !arou~'eok\ etc.; pour un garçon d'hopita), il a


un sens bien ptus étendu; pour un professeur de médecine,
iisi~)utiet'e.\c!nsiondep)usdemtHema)adies.
Un )~esauraiteuaucu!~ cas se soustraire au principe de
!aretati\itenni\'ersei(e.0nt]epentpar)erd'uncchose,si
elle est i))tc)tit.:(hte,sa)ts faire entrer d:u)s!a notion de cette
chose nne ou plusieurs antres e)[oses egafemcnt inteui-
~ihtes. Dira-t-on, par exempte, qu'nne« chaise » cstnn
tait ahsolu sans relation, qui n'imptiqneancnn oppose,
aucun contraire, ancnn t'ait correiatif?H n'en est rien. La
chaise e~tropposednK vide )),de la situation physique et
murated'nne personne (pnsonttt'e de l'absence de la chaise.
Cctnotpcutd'aiitenrs,setoniescirconstanceS)a\t)irnnscns
pins )ar.~eets'opposct'a pins de choses, par exempte à une
<(tat<!e)'nn«)[t)).aut)HtnarchepiedH.Entindpcnt
avoir des contraires et~'orep)us.!ton)breux;itpent, par
rapport au ~enrecsie~e)), s'opposer a un K sofa)), aune
« ottomane", a un banc )), à un escabeau'), etc. Le
sens comph't<!e ce mot reviendra doncacette phrase: «Je
ne demande pas nn escabeau, un sofa, etc., mais une
chaise." »
<:n\p) r n~ i! J

DES CLASSES, DES NOTIONS OU DES CONCEPTS.

t.<sc\t't'<')<t!tsrt'j't'<'sct)tt'nt<t<'s~r)t'~a)i;titU"t)s<j))is'~j~'ti'['n'nt:t ttt'spt'u-

))!')t't<'s.<f''K~u~M<j;r~n~t~<!t'))r~t<'srt't;J('t's'H!)~'t')i<s,on)M)e
t~m.~tt~n'ih'

t'J)t's~~n'p"s<')ttjt<<)n'n)ttt)'tn~f's[tt'<tj'<~iU")'s,c\'s(-a-ttm'ud's~t'tn~-
)'!)))-t)inm<))n)~))tcnt.S())')t'st'<s<)\jc~n:dr)rnKU~t(~)) en niant)
h')u't'm'i''tt'm't'.

K<)))~pon\())~ identifier ou ~<t)(''raU~('i'cortai))a objets


d'iqtn~ tm ~'u[ p~int, tic )~nib)ancc,p:u' (\\('n)p)c:
«)'t)t)d,ch~'ur,p<'):)!'it''M.upt'imdcvucc')nc!'ct,ccsgc-
))t''raHtt'a[)j)cHcnL des <');t-.cs:'<)t~('[)j~t.-ronds, tes oh-

j<;ts chauds, les ot'jcts po)arist''s M.ï.ors~'H'tt'point de


resscmhtance est. considère d'un'* façon abstraite.'<!a ron-
deur, fachatcur, la pt'tarite)), ['abstraction prend le nom
(!e notion ~<n'ra), on shnptctncnt de
~<ncra)t',d~ concept
notion (.'t de concept; ces deux mots paraissent s'adapter
p)nscon\en:d)!e!nentauneqnante!cncr:di-eeon'a)'idec
d'un sent obp't concret, tj'expre.–ion~'nne idée abstraite" o
est nnetnnya'ent pour designer te-. (pKditescomnun.es
d'une classe.
[t e'.tin)po-.i)))e de confondre tes ctasses~ tes notions,
(]ntn'e\~rit))t))!qn'nn sent point (!erc-sc)nb!;u!ce,:)\rc!es
p)'(~posit).'ns)[ni()oi\cnte!))brasser au moins'A'cho'es.
Maisi)\'an))~rand))o)nbredecLt'-scs,denot.ons!cne-
94 ),[\'U)';PtŒHtm<.–'t~S(.:LAK.-it:S,i;,TC.

ptus d'un trait


.1.n. n\.t,nJ~nf' m~m ~'I'lln !m"sF ~lr.
rates, qui expriment commun de ,.ueen
ressem-
blance, par exempte tes métaux qui se ressemblent tous sur
quatre ou cinfj points. La classe !<))ommeu possède encore
un bien ptus-:rand nombre de
rapports comnnms. Dans
ce cas,ta distinction entre la classe ou notion ~enerate,et la
proposition, scmtjte s'effacer. La difteret~ce ne porte plus
alors sur te nondtre des propriétés communes, mais sur la
façon dont on exprime teurunion. Dans la notion, tatiaison
(tes propriétés en un seul groupe est un fait acquis, défi-
nitif fenr union ne fait plus question. Dans la proposition,
au contraire, cette liaison est considérée comme douteuse,
et le doute est écarte par une assurance positive, donnée
sous forme d'affirmation distincte, et fondée, s'il est néces-
saire, sur des preuves.
Voici des exemptes de propositions generatisees qui en-
Yetoppem. deux notions tiees entre ettcs par une affirma-
tion. « La ctiateur peut être convertie en force mécanique, s
« Les métaux les bases des sels. » Dans
sont chacune de ces
propositions il y a deux notions distinctes la notion de la
K f'hatcm')), et la notion de « la conversion
en force mé-
canique M, ta notion des métaux )), et ta notion des
«bases des sets Mais ce n'est pas l'existence des deux
notions qui épuise la force de la proposition. Outre les
deux notions, la proposition contient l'affirmation que ces
deux notions sont ou bien unies ou bien desunies. On
suppose que l'auditeur ne sait pas ou doute si les notions
nmctat et base des sets » doivent coexister; et ta proposi-
tion en question supprime ce doute, autant qu'une afiirma-
tion le peut faire.
tt est évident que ce sont les propositions aftn'matives
ou conjonctives seules que l'on pourrait confondre avec les
notions qui expriment des propriétés doubles. Les proposi-
tions négatives, en effet, prononcent la desmuon ou ta liai-
son des cttoses.
Les ctasses, les notions, les concepts, ont ttaturettonent
trouve teur expression dans les mots, et, pour parler plus
exactement, dans tes mots généraux.
t)l':SAUH(h\S)'')NU~.K.SS);B))MS)iAPt'(J)i'rS. !)5

Ï.t.gi'Hn<)nuîni)rt'd('t)Oh~iLSS()ntfom)e('s'.m'ut)j)<)i~tuni<[uedt;]'csscm-
!~nn('t';t'ud'auh't'stcr!m"cites <)t')M)Ssf;d<'n~pt'un.St!u)aHn))nt,par c.\e<n-

p)(',hiiuj(',hn!(;,(hn'tt'~tiu,pu)~u'c,<'h~~d.p)ai.sii',)~)nt!)r('.

Hlancetatit une impression simpte,i)K)ivisibie, les objets


qui s'accordent sur ce point, et seuicmeut sur ce point,
constituent nue c)ass~'fondée sur nu seu! rapport; cette

classe n'a
qu'un seul attribuLljesnohonsan.tio~ue's sont
nombreuses. La transparence, la douceur, l'etast.icite, la
longueur, la forme carrée, la fragilité, la chafeur, tes li-
quides, ies simptcs, tes justes, )es puissant-; toutes
corps
ces notions reposentsnr un trait unique de ressemblance;
ce sont des ~eueratites qui ne comprennent qu'une qualité;
eilcs sont toujours considérées comme des effets simpies(l).

't.nyM')<n~ti()~.sr<~Mh''t'ssur<!t's.<K~pu<ts(jm,a!)s<tr<'nmnb)'cu.sont
p)u.sd'un.

Dans un bou nombre d'idées s;euera)es on trouve deux


communs. Une maison est: 1" une œuvre d'art,
points
construite pour donner asite à des êtres vivants ou aux
objets qui leur appartiennent. Une viHe est: i° un assem-
blage de constructions habitées, 2" sous un gouvernement
conmmu. Lh) aimant est un corps 1" qui attire le fer, et
2" ()ui est polarise.
Uonnne exemple d'idée
générale a trois propriétés, nous
citerons l'esprit qui contient trois fonctions distinctes la

(!))..)''hu~)i''it<Lt)~<jU)'hjUt"u<)t's<)('<'t"i)t()ti~!)s,M(n'!atnf a t'usagf
<)mc<nt'.ts)f.tt)t~nti)'<<ff/f//<<Ant''t"t'<))w)"('~ttmct)~t))'t'
)~.))!)',)~<'('H!)t'.()'.«'t<'rt')M''citi()~<h)hm'dah'!tadr)ihit!<~nt!nr~!ch'.),'i!)-
tt<Khh')i<)nJ'tr)huts~'m'r)~))t"i<)'tU)t'ti~))'t'ph~!t't'\tt'nsi<)nt'tti~ur')'-
))')<()adtttt'n')H't's)'rtiin)Ut'<)'))H)t'<i)!)''na)tnctdt''c''OtH[t~rt)tttUuhiptt',
t;tr<mt)ou\h'<t'rtt'Pt:n~tr"t'tth)~<'i))t''t'.t')ttm!'n!t~fn'~)th'*
r'')n'<'s~<'i!i~ucum'<)u:Ji)<'s!)'r.t'!at~'))<)h~'mct't()t'ia~i)')t'r<'))cc
t)<)n))t'tMith~u.tat'qn.~ih'<t<~h)u"t".tah'hn~<'nt''incite: )~n''<'<jUC
c'u,t Ic· y·un~ lu IrSus i·Iv·vi·. :m nuùns lmur Ic· utntvlr
<'tstt('~('m't'tt'j'!)iSt'tt'\t')<)ntf'H)s~t)m'[t'm)m~Ct'\h')irm'.<.t'Ut'r\p!i<'a- v·vli~ric·ur. i:vitu· cwtslina-
t)<H)''s))!np'nttUth'j)'))))'t~thr(')tt't'<)tn(')t'tt'at'!ad<'tm)ti<))):t")[)t[t'tt)"n)Ct)t,
Ut)n<t't)nsiJt'h'uu)!m'shnj~rsh'uh'.('t's~ut~nL'ui.~hfft'n'nr~~prc~fquf,
<)M'ha)))tm'~<m'ht('<tth'hn<t'()tnn'dt~nntu~t'st<i)n~h'.Uin!iHht;nh)n«Mt-
))":ttt'nu)it'n<,t't'n('t))ttt')t'))<'t'[)<citi()uc<"it<'«n))))fxc.
96 U\tt!H!i':MŒi.. ~)L.S(:L.St.S. ):)(:.

sct)si))iHte,h't\t')ent/['inte!!i.)ce. L'affinité c))imiqnc a


aussi une tripte définition: proportions det'mics, cham~e'
ment de prepri~'tes, production de chaieur.
La d~'nuitioute~).: temps adhd-.e<h't'intioumation enu-
merait.tptatru propriété.iachak'nr,iarou-eur,i'cui!ure,
)adouicur.

).~('t'tahn'~ht<~SL,)~)'.ti('~)'~)"t'nt~u)))tt-;r.<))(t)m))))n''(f<'traitsf-'))m])UttS.

Onh"'<'['ttt'("'[)t't('s))~(HnUt's.f/<<t/(/t~('sn<-<('tit))t')h'u)('s.

Los corps sinipt~th'ta ci)m)n;:().j''ne, soufre, siii-


('i).nn,uditnu,~r,<H),tc.,(~nt chacun une'"t'Ti~; de pro-
[)rit'tcsdisti)icti\t's.t~cno)nh)'cdcc('s[)ro['rich''s:u'tu(')[c-
)))CUtc())m))('!)('stcu))sid)')'d~(',('t!)[)CHf,ycna\oi[' un
~r!U)dhund'rcdh)C(u~m!'s.)t\ad)'<!i\t\n)Lt,p['nprictet-
c:n'.)c!rish(jHt's indiquées d.m--t:tdcfi)!iti<~) de to\y~t;tK';
et.:tpeU[))'es:u~.u)t.d.u)'adetinit.i(U)der(!['t~)dnter.
Ue même dans t''re~m;ueta!,u<~)sU'u))\uus des iftecs
~em'des~~))t)ees sur )H)~ra))() ))«))))H'c de propriétés corn-
nnute~. Les e)as--esappetees~e.pt';ces H, (tans iesct)s parti-
entier t)u''n~d~[)ne ace tno) en hist.uircnat.nreHc,<'nt. un
grand nund're de caractères; hea!)eunp de ['articutaritc's
communes terme, te )t)ude de cr..i'sa!e et de
puur!a p~nr

d(;\ett)j)pcmem,punr tes produit ctumiqnes, etc. Une d<'s-


criptie'n comptete dn cttene de firetagncs'ete'vcrait.au
moins a \in:-) un tt'en~c caractères.
Dans te re~ne animai se rencontre a un plus t)ant.dc~rc
Oicuretatiai-onde pttt.~ienrstra'~scnnntinns atatneme
ctasse. !A's (p)atih'scuthmunes au\ et~~)!tants sont trcs-
nondjrcnses: (me tîntes tes
emtin~'r.iti~nc~mptetede parti-

cniitrites
piiy-iq!te'tt!mm'ate-de c~tee:-prceexiuc!'ait

pcnt-etre de soixante a cent articles distincts, t.es qualités


Ct.nmmmes a tunste-- hommes sent encore pms nom-
breuses.
C.Ot dan', ~'e'ir~is grands renne. :mi)h'rat, végétât c't

anim:d, que ~eti.ehtrem tes e.\empirste~ph!s frappants de


!atiai'ondtm-ra))dh~)!du'ede(maii:es.J~esptt(''n~MnL'nes
tespinscompmptes(;ommsendehor-'decese~pe''csnatn-
f,K.\)!~SE'['ES!'i'C)';S. 97

relies M dépassent pas un nonmre retattvement pchtde ca-


racteres. Ainsi ta mort, n~nn~ ta plus compliquée dans ses
causes, uepent pas être caractérisée par tjeaucoup plus de
ciuqousixpa)'ticu)aritesdisti!ictives.

f).).('t~~i~t~()utt;S('it's.su!~p!<f)Ujno!n.s~'n/'int(~:<!r).\()~n('nn
sy.s~')tn'~['<t<hn'd''('[~tfi<thu)~;t\rt'm)<')KH))<)t)'ttu)~'j!H<}'t'iith'f:t)'<
t<)tt')t)(t<'<'h''f[ttt'<t)~r<t~<'('[('st't;ts.s~ssuj)<'t'it'm('.s~tit'st'tassrst))i''tt(')))'t~.
k~u .ysli·iuc ~ln da"silit'illiol1 .appliq1lt' tllIs:-ii atm ab,lral'lioll, qui cnrm=Imn-
d('nt!tuxc).s)'s.

i.t'mt)ti,Ht'<'t;t)Mn)otf'.(.<'e''('\j))'n))t'ntctuH'un))n<t;r<(h;('('th'f).!Ssi-
fication.

Lt classe «tnxnmc))
a un certain dc~ru de ~<)tt''['.dite:
cMc a rcxtcnsKMt de )a race humaine; c!)ecomt(j)c ou ex-
prinx; les rapports de tous tes êtres h)uuai))s,s<jnaHtc's
nécessaires potn'être admis dans ee.rf~tpe. La ct:)sse
((:uu!nat )) est. encore plus vaste :ettc)'eu!enne,ot~re tes
))0)))t))cs, un ~)'ahd))om!)redautres êtres, to))s ceux fjue
d'un seuhnut on appette tes brutes.
ptns~etie- La ciasseta
rute est appeteec~enre' par rapport a )ap!us limitée,
qui est appelée ue;-pece)).Mais il va des c)assesph)snene-
ra)cs encore qnciactassedes anitnaux, par exemple ia
ctassedcsc ctt'cs orpa<Hs<s)',(])!i('omp!'e))d~ a la fois tes
animaux et tes ptantcs. Si !'on donne a cette eiassepius
~eueraie te nom de t;enre, tes animaux et tes ptahtt's peu-
ventators être considères comme (tes espèces. Kt de metne
il y aura encore nnpem'e plus ete\e,ceh)i des «n'ps maté-
riels, mu comprendra comme espèces dist'mctes: d'une
p.u't, tes corps organises, de t'antre, tes substances inorga-
niques.
injustice est conmrise dans une et.tsseptus~t''[[era)e,)a
ta vertn, dans une ctasse pins uet~'rah'<'(!<'(!)'€, tes
vertu;
actions humâmes. L'( raison est une''spcct'p.n'tni L's t'a-
cu)tesiutrucctue)tes.~ui''(~n~t!tue))tun~r[)re.('tet')))'e
tm-memeestuoee~peeeo.)rr.)pp't.aH\t.'ot~)n~'ut.!hs,
qui constituent un ~etn'eptus~'ieVt'
Le eercte est. one espèce (tat)~t1~<)ft'p~~Ji~n< conrhes
\1\1:01,).iqnc.
t!u. (.tiqu(', ~j. l.
l,
HS
LIVXKPfŒMU'.U.–iJKS(:J,A.SSËS,M'C.

La géométrie est une espèce dans le genre des sciences


mattiematiques; tes mathématiques, une espèce dans le
genre pins eteve encore des sciences.
Si nous n'avions pas d'autres termes a notre disposition
pour la c)assitication graduée des groupes d'ot)jets que les
deux mots et espèce,
genre ()ui nous vicnnentdeia
p)tito-
sopttie grecque, nous n~ pourrions que les ec))angersa)~s
cesse t'un contre l'autre du tiaut en bas de l'echeitc; ces
mots ne signiGcraicnt pas autre chose que le rapport de
generatite des deux ctasses mentionnées, le genre étant
toujours ptus général (p.te l'espèce. Mais dans l'histoire na-
turenc,ou il y a une to!)~ne série de gradations successives,
on a imagine de tnemenncion~ue série de termes qui
correspondent a tous !cseche)(m-,et chacun d'eux est cm-
ptoye uniformément pourmtfh'~re distinct.
«Genre et
espèce)) sont enx-memes attribues a une place fixe qu'Us
conservent toujours. L'homme, )c cheval, le chien, le
chat, sont des espèces et ne peuvent être autre chose: les
ciassesqui les comprennent sont des genres et ne sauraient
recevoird'antrc désignation.
Dans la botanique, par exempte, il y a quatre divisions
principates et fixées une t'ois pour toutes:–ce sont les
ULASHKS, les l~AMM.LKS on OUDIŒS NATURELS,
les (iEX)U:S et enfin tes Eël'~CEë. Les ~'co/y/cWo~'cons-
tituent une classe les /M<ww.s', une famitte t'M~o~e
est un ~enre; l'(~ic//<M/Mest une espèce. Danscer-
tainscas particuliers, on intro<!nit des des
sous-divisions,

degrés intermédiaires entre divisions


ces quatre princi-
pates. Les ctasses sont divisées en les ordres
sons-ctasses;
naturets sont divises et sutxtivises en .w~.<f/ <M.
AY~< <r/.<s'~ .s'M/s/<; t~'s en .s'o~
getn'es

</<v\, .s'c<s c! M~.s-M; h'g e!!es-mf~mes


espèces

peuvent a\(~ir au-dessous d'eites tes ;<'7~. La detcrmi-


n.uioncfmmtet.e de cessut)divisious produit un totatde
<«/<<'d~~r~'s.
Dans ta/oo)o~ie, tes premières divi.-ious ou w~.s-y~
~-<'?- ~<s7/ etc., sont subdivisées en CLASSES
f.))':<,H~Sf~AKS LA CLASSf~'tCA'riUM. 99

(les mammifères), SOUS-CLASSES (les monaddphes),


01M)iŒS (tes primates), SOUS-ORDRES fies singes),
CENRES, ESPECES (le c))impauxe).
Eu deltorsd(~l'lnstoire naturelle et d'une ou deux autres
sciences de classification
exacte, comme la médecine, les
mots de genre et d'espèce conservent icur caractère mo-
hi[e.«(~'inte)) sera un genre par rapport aux espèces par-
ticulières de crimes: la trahiso!), le meurtre', la caiomnie,
le vol, te parjure, etc. Droit)! est un genre par rapport
aux différentes espèces de droits il est lui-même une
espèce par rapporta un genre pins ele\6,e les choses que
l'on reclamf; )). (V. G.-C. Lewis, ~<cf<<<~M ~6' <e?'?Mes
~o/<7/'yMe~,p.7.)

<)'aj'r)'s)c)n'i!)<pfth')a<c).))i\itt',c))~<~)C<')nss('asa<').)s'!('o~i('sc)t)Mes
<'urrt'!ati\<f'hM(~!t'iU)ti()!);t.').tnu(iuut;utr<'hUi\t',)M'tiuntton<nun~r<c)tc
<pt't'HHf'cstt'))t'-<m''nn'.

Nous n'a\o:)S que pou de mots a ajouter ;-nr ce sujet. La


loi de relativité, si elle est \raic, doit l'être sans exception
et sans réserve. Nous ne former u)~e classe sans
pouvons
diviser la totalité des closes eu deux moitiés, une moitié

comprise sons la classe, une moitié qui reste en dehors.


lorsque, par exemple, nous mentionnons la clas.-e des fi-
gures circulaires dans le genre des ligures planes, notre
distinction suppose l'existence de certaines antres figures

triangulaires, ovales, en spirale, etc., qui constituent les


groupes correiatif-.Lacla-.se des vertus suppose une autre
classe, suiva!!<
le gtnre que l'on considère; s'il s'agit du
genre des actiotis appréciées conformemei~t à leur mora-
lité, c'est-à-dire alid~'c du bien et du mal, la négative ou
la classe corre!ati\e-era le vice. l'arle-t-on des plantes, la
classe exclue ou ni''e sera la classe des atnm.tux ou celle
dr-. corps ni'u~'rtclsen g~'neraL t~ac~asse des saveurs

ameres cnrrt~p~ndra il la clause dessavrursdoncesou

s il est du s'il
astringentes, (ptt'tic.nd~s-cn.-ations goût;
est que-tiond~s sensation. <) goth~-ai,la classe des saveur.-
i<)<) t.iV)!)':)'))[~))H)t.–)~)!:S(:).ASS)~, EI'C.

ameres aura pour corrélatif t'enscmNe des antres sensa-


tions dn pontet des sensations de tous tes autres sens.

!)e!a même !acon,c))!Kjue idée abstraite doit avoir une

i(!eecorr~')ative,<p)ien est tac(jutre-pa.rtic,ctf)uidoit


('treNuerea!ite,siia[)reu!iereidecestreet)e.La)of)p'ucur
(dans ic~'e'ore de h't dimension) s'cpj)osen)atar~e)H'et a

F~'paisson'. !j(J!tsti<'e, si elle est nne notion recHe, s'op-


pose a une re.dih'correspondante, i'injnstice.L'affinit6
s'oppose on bien a.l'in<[in'eren('(',onbien:\tarepLdsion,
(~[bienat'nth'on a t'antru. Si le mot force a un sens dis-

tinct, e!te (toit avoir un correiatit'reet dont. le sens chan-

~erasetontnt'atn'a citante le premier terme tni-mcme.


Ainsi la f\jreepent être conçue comme oppose'cat'inaction,
au repos, on ijien comme opposée il la matière.

Des notions qui se présentent sous forme de propositions.

')).n~)H'.)m'uuj'(h'c.tt's ~impositions s(')))h!t't))o~iff)urt!n'()t"ican!)a!s-


.s!tn<'t'Atrr)tt's.~h')ist'nn'a!Ht't'Ut'<nt'!rt\)i~pas:)!.)t'<'t'qu't't!sn!jMM!)'
<~n.H'h'!('hu~(h'!i~'r en ~nt'<ruh'.)t)irn)ati<mdt'u\<'ho<t's distinctes, mais
sruk'mt'ntd'inditjucr,Je (!rsi.;ncrtn!<'f!.)s.sc, une notion, )!n<'o!)ccj)t.C<;)t<'
<'ot)tusit))tt'.stt.tsomt'('d<'tH'attr<)m~tt')t'cm's.

D!U)sL').[))'opusi(!()n:« Un triax~tc est une figure atrois

C(jt~,))!)0))s:)\n))s)atormf; extérieure, mais non iarca-


iite d'un p)'e')i('at.))LU)s)a proposition :« La p\nunidee~t
tato)'mc()eeo))stt'n<'honi.!L[)!nsso!ide,)) i!vaaiafois

['apparent'ee~ !a réalité d'un pn'()icat. Dans!cprf'n)icr


ca;ncn.-nc)io))-.p.)t'i'arfn'tnatio!t qu'un non et une

chose; non-donnons une i[)-tru<'tio)~orb;d~, nous dcter-


!ni!)ons!t'n~()'tiuntot.
!).n)stcs('t'(~ndca-,no))siions
d)'u\
~i)o-sui-.ti'u'h.))ou-.d('h')'n)in(.!)sunf.utparti('u-
ncr<h't'ord )'('<[)'t.tn.'ttu)' a sav(H['<n))'u'touf, (tu n~u~
trouvons uu~'dititrrn nous a\o!.s ()c-
t'(u'jn)'o~j)\)'a))U(tt',
vaut nous uni'('uu.'tru('t)oud)').)[)tus grande .soHditt'.
!')t(:))'OSmf)NSVKit]tALHS. ~))

Le premier exemple donne « Un tri:uig)c est une figure


a trois cotes,)) peut être pris comme type d'uue grande
quanti te d'affirmationsapparentes; on les appelle proposi-
tions verl)ales,deuuitions, et aussi jugetnents analytiques
ou explicatifs. Aiusic la justice cousi.'tcarcndrcachacun
ce qui lui est du » est, uuc proposition verbale, une défi-

nition, un jugement {)n!uytique;e!!e nous apprend que,


lorsque nous sommes en présence du fait sociai qui con-
siste à rcndrea chacun ce qui hu est dû, le seul mot a. en)-

ployer pour designer ce fait est le mot « justice)); et réci-


)orsque!e mot « justice "est prononce, le
proquement,
fait désigne par ce mot peut être exprime autrement par
l'expression développée: « douneratousccquileurest
dû)). D'un côte, les propositions verbales nous apprennent
quel nom il i'aut appliquer a une chose dom~ee; d'autre

part, elles nous enseignent le sens d'un mot donne.


Par
opposition à ces propositions formelles etvcrbales,
la proposition véritable est une proposition réelle, une affir-
mation (ou une négation) de rapport, un jugement syntite-
tiquc ou ampliatif; cnlin une déclaration toucitant l'ordre
de la nature.
Dans les verbales affirment l'accord d'un
propositions qui
nom avec une notion et réduite à mi seul traitde
simple

resscnmiance, il est rare que l'on commette des erreurs.


C'est dans les questions subtiles et conpiiquecs ()ue les
propositions \'erl)ales donneut lieu a des confusions: par
dans les de Huttcr sur la conscience
exemple, allégations

et le droit. les sujets que nous ignorons


C'est dans qu'il
nous arrive de nous tromper en preuaut pour la liaison de
deux chosescu de deux faits ce (pu n'était (p)e lasinu)le
du sens d'un mot. t'neteile ignorance ne res-
exposition
sort pas de la juridiction de la logique, (p)i doit seulement
nous recounuander d'être detiantsù. l'égard du caractère

am))igu et. decevantde la proposition \erhaie.


((Homère a écrit l'Iliade n est une propo-itionpureme!))
yeritale, car nous ne sajous d'Homère qu'une chose, c'est
est l'auteur de l'Iliade. Nous n'avons aucun sens a
qu'il
~2 UV)Œ['REMŒH.–t~S CLASSA, ETC..

attacher au sujet de la proposition, « Homère )), si ce n'est


te prédicat « écrivit l't)i;tde)).L'af'tn'matio;)
précisément
revient donc ici a dire (pn: l'auteur de Fitiadc s'appelait
Homère.
K L'instinct est. une science innée'), voila encore une
ver))ate. Si el[e nous
quelque chose de.
apprend
proposition
qu'et)e substitue <aune
plus que le simple mot instinct,c'est
notio!) confuse et va~ue une détermination précise de la
nature de l'instinct. Tonte definit.ioMdcmotatcineme
caractère :eHe
précise )c sens; eUe pont par conséquent
i'airequetque chose de plus que donner une )ccon de )an-

~a~e. Têt est le resuitat de t'importante fonction renipUe


mots L:enet'aux,(pd assimilent et unissent des ete-
paries
meutsepars.
Si a\eeDar\\in et. Spencer on dit: L'instinct est une
antérieure transmise par t'heredite, on énonce
expérience
une proposition te prédicat est ici un fahent)e-
reene,c')r
dans
rf'ment nouveau, qui n'était en aucune façon contenu
l'idée du sujet.
« La conscience exerce une autorite souveraine sur tes
actions des !tom!nes,xvoita''ucore une ver-
proposition

ba)e. nons recherchons ie ia connotation ou


Lorsque sens,

la définition de ta conscience, nous trouvons que l'auto-


rité est )c fait cssentiet qui ta caractérise supprimex cette
autorite, et la conscience n'existe ptus. Mais il peut y avoir
un ~l'and uornbre d'aftirmauons~f'<cs au sujet de la cons-
cience. Nous
pouvous (ieciarer([u'e!tecst une facutte
simp!e de )'esprit, une facnttecomph'xe ou ()crivee,[e re-

présenta!~ de la divinité dans ~esprit humain. Xous pou-


vons dire qu'eue existe che/: tous tes hommes,on,an con-
traire,(p)'ei!efaitdetautehc/(p)etqnes-nns;qu'ene manque
atous tes animaux; qn'eth'~st te fo!)de!m'nt de ias~cit'te
inunaine; qu'ene constitue ta plus t)ante dignité de
l'homme.
aLa matière est inerte, "voita une pronositiouvcrhate;
on ne fait dans cette ptn'a~e que )'t'p'ter la qualité essen-
tielte de font corps materiet. Des propo~itiotts récites reta-
)')«)t'0!?IHU!<SV)';[U)ALES. 103

tivcs a la matière seraient les suivantes: «La matière est


ou n'est paseterne))e; elle est indestructible; elle n'est

jamais en rcpos;eite est dedifferentes espèces; elle gravite;


eUe manifeste soit des aftmites, soit des r~'puisions." »
«Lajusticcestl)onorai)!e,M<'la\crtuestaimabtc,)) o
sont des propositions ruciics, si )'oo suppose que des senti-
ments d'approbation ne sont pas necessairetucnt compris
dans tes idées que nous nous formons de ces quaU tes.
((Les sensatiotts indiitercntes n'appellent jamais l'attcn-
tion par elles-mêmes voila une proposition verbale. Le
« ne pas appeler l'attention )) a te même sens que
prédicat
le sujet « sensations indifférentes )). Etre indiffèrent, ne

pas exciter notre attention, ce sont des notions que sépare


il peine une nuance de sens. Ït peut arriver cependant que
remploi du prédicat puisse aider une personne peu ins-
truite H comprendre mieux et dans toute sa force la signi-
fication du sujet.
« La souveraineté est l'autorité d'un homme ou de plu-
sieurs hommes sur les autres, o \oila encore une proposi-
tion qui n'est que la dennition du mot. souveraineté; elle
est par conséquent une proposition verbale. Toutes les hy-
pothèses invoquées pour expliquer l'origine réelle ou la

légitimité du pouvoir souverain seront, au contraire, des

propositions réelles.

8. Lt))'s<)'t'une notion n ~/H«'fMrj athihuts <'omu)un<, t'cxprEssum ())' cpttc un-

tiot)[)''utay()h'rappareuct'd'W)}ut''dit'!)t!cct,bic)t<[)!ck')'ru()iM[Mit[)u-
)KUtKnt~(:r)'~).

« Une maison est i'.utc servir d'habitation n'est


pour

jMs une proposition reçue. «Habitation)'constitua en


eifet un des éléments, sinon tous les éléments du mot niai-
sait ce une connait aussi
son.Quico[)()ue qu'est maison,
lofait exprime dans
la proposition enottcee ci-dessus.
«L'esprit est intelligent)) est encore une proposition
verbale;le prédicat répète seulement ce qui était dejacom-
pris dans l'idée du sujet, ï~a connotation, ou siguiticatiol~
)()~i. Ln)!):pm~H)';n.–)')'s~;L\ssKs,E'rc.

du mot. esprit, embrassL')'iutc!)i~ence, en même temps que


deux antres t'o)h'tious,)a vo!o!)t'et iaseusi!)itite. Cette
antre1'(~ pr(~)r,ition,(()'esprit est nui a un organisme m:ite-
rie!, ')cst,nneat!irmatio!t rceiie, le pre~ticatuc faisant

pas piutie du sens du sujet. L'union ()n corps et du l'es-


prit. ne ~aurait ~re comprise dans i'.nKdysc du mot
a esprit)'. Ari-'to!(',i~(\'t vrai, disait entrer dans ta signi-
ticationdn met âme, ~y',{,Pur~anisationcorp()['e)[e; pour
ce phitosophe, pat'eonse(p<ent, «i'ame est urne à un
corps,)) constituait, une proposition verbate ou analytique.
« Le jet) hru!e)'n'est pas une proposition réelle; on ne
fait en (tt'et dans cette phrase qncre'petcr, ou analyser le
principal attri!)nt du sujet, ~otre première notion dn feu,
(.'t!aptnsesseu!iene,est)ameniequcccuequ'cxprimcl'ac-
).ioude!'rù[er.

!).)hn~)<<'<)n'('r<j~ahnt'))('s,)(')m\)icMtv<'r[)a)~ns de t't'.ssNnhtancc encore,

t['<):m.stt'<ts[m'c"tt'nt~avt'ctct'r<'<tn'tt[m'L

Les
espèces natnreues se distin~uenten ce du'elles con-
tiennent non nn, deux, trois ou quatre traits de ressem-
h)ance, mdsnn~rand~ nombre, un nombre indéfini, et
même communes, soixante,
in<puis.dde, donnantes trente,

centque)quetois. L'oxygène a un Krand nombre de qua-


lités ;i'eusend))e de ces quatites est apropronentpaHerta
signification du mot. L'oxygène est un ~ax,ii a un poids
atomique H se combine avec
donne, t'hydrogene, etc.;

toutes ces propositions sont rigoureusement des proposi-


tions \eri)a'~s et analytiques. bont-e![es donc pom'ceia
innti!es et
insi~uiti.lutes? Certainement non, mais elles
peuYcntparteur forme nous e~arerquctquefois, en se don-
nant pour des propositions reeues.
La iorftie technique et eorrt'ctc de ces propositions serait
ccue-i:i) dans existe
tanatureuna~renatdequatites
qui'ont. la matière, ta transparence, t'c'tat~axcnx,'un
poids spécifique et m) pouvoir (te combinaison de~~
tl
n)ines.ctai!t'-idesuite;aceta~re~atdepropriet'ao;ia

appiiqn<ie;ot d'oxygène. Lorsque L'auditeur a~ete mis


)')«)i'~Sm<~SV)':)~!AJ.S. iOS

an courant, de ces diverses qnidih''s,t~s propositions comme


est nna~ent. de com-
((t'oxy~<nccst,nn-;a/,))c!'oxyKene
binaison etc. ne sont que
pnissant~ )'«)'(~y~Cne, a, ptns
des propositions \cr))aies, ident,i(ptcs on t;mtutu.~i()ucs;
iespr('di(';t~s~n~s))j)t'ri)!js,[)uist)n'Hs-ontsu~(';t'6.-at'cs-
p)'it(;nnn'')nGt('mph()nf'K;t~))))<'s!.[)r()nunc~.
ï) y:K'c[.)<'))dantdr'<'as,('ud<pr')pf)~it.if)HS:m:d().L;LH's
n('!S(.)))!.niidt'))t!)('s[)itLU)t<)t~)Hc-cH<s()nt.t'Hes,
!cs prédicats.tjuut:)iit<juc!q')C chose au sujet, tel q't'it est
saisi p.'u't'aodite)))'.
r Une p('S(t))))ept!))t et!Hnpat'faitoncot. instruite (~'s

prop)'ietesd'mtectast-e''())np)''x~,q.t')iqn'eneen-anheasa('x
p()n['tare<'n))n;titre.)jev)tLait'<'s:)it.<)uet'eh''ph!mte.t.un
anhnat e!K))'tne,<'on\'e)'t.d'm!e peau epai.sc, arme d'une
trcxnpaeLdedcfenst' o) ivoire. Pour des pet'sunncsq'd
Rosst'dentces connaissances, raftirtnationd'mte de ces qaa-
tites n'est <p)')!ne proposition \er!~de ou identique, pnis-
qn'eUe se t'ednit.a répéter nn des faits qui entrent dans [a
signification du mot.
Mais un e!ephant a en ontrenn~rand nondu'e de pro-
priétés distineti\es; par suite t'indication de ['nne d'entre

et)es serait, une


proposition récite. Tonte détermination
ajoutée ace qui est d<ja implique dans [c mot constituera
une affirmation synthétique.
Cependant cette detcrmi!)ationnon\e)!e.nne fois com-
mmiitmec, comprise et sra\ee dans [a mémoire, cessera

cHc-meme (t'être un prédicat. ree);et)e deviendra, a partir


de ce moment, nne proposition verbaie ou an.dytiqne, pnis-
(]u'e)!e ne fera (p)e répéter ce qne te nom snn~ere on con-
note<iemi-men)eponr tonte per'onnc dont L's connais-
sances ont. été agrandies dansée sens.
Tontes )csproprieh'snon\e)ietnent découvertes sont des.
prédicats ree)s,)orsqne pour la première f'isei!es se pre-
sententano))s;mais.desqn'enes ont eh''introduites dans [a
science, enes deviennent V!')')).'t!cs.L~M'sqneFarada\ décou-
vrit
([ne!'o\y!L;cn)'t'stm.')~ne.iqne,)apnh[ication de crtte
découverte fntnne proposition !'eette concernant i'o.\y-
i')<) ).mu':PiU':)[)K)t.–))KS<:LASSKS,i':TC.

gène. Mais, une fois admise par les savants, cette vérité
devintune proposition ver))ate,toutcommc l'exposition des
autres qualités de t'oxygène.
2" On peut avoir t)es(~in d'une
~v<~<~<«/~c/~v'pour
garantir tefaitfjue tes propriétés d'une ctassecomptexc ou
d'une notion sont reeUement unies. Ainsi t'espritestdefmi
par ces trois faits: la sensihitite, la votent~ ta pcns~'e; mais
cetledei'uution suppose mie induction antérieure, destinée
à eta))tir que ces trois
propriet~ se rencontrent toujof'rs
cnsend)te, – où il y a sensibilité, il y a aussi
que partout
\otonte,ot([uepartoutoùityavotonte,i)yaaussipcnsee.
Ani)'n)prqueiase))sibi)ite,jav()!ontt''t.'trinteiti~<'ncesont
associées, c't'j-tenoncer une prono-itionreeut;. La dciiut-
tion de t\'sprit suppose tacitement qun cette association a
été constatée; suite, t'esprit sent, )'esprit veut, ('esprit
par
pense, sont autant
de propositions verbales. Cependant,
puisqu'elles impliquent, torsqu'etles sont prises ensemble,
que les trots t'acuttes disti!)ctes sont unies dans la nature,
cHes peuvent être considérées cotnme contenant un pré-
dicat reeL
De la même des at'tirmations
façon, conmic les suivantes
« L'affinité chimique est soumise a des proportions deH-
nies; elle produit la cha)eur,etie est suivie d'un change-
ment de propriétés, » constituent une série de propositions
vct't)ates ou analytiques. 1[ y a cependant an fond un pré-
dicat t'eet à savoir M que L'union dans des proportions dé-
finies de deux corps est accompagnée d'une production de
chateuret d'un c))angement de propriétés )). Les mots (fafu-
nite chimique "expriment ces trois faits; et torsqu'on les
prend pour !c sujet d'une phrase avcct'un de ces trois faits

pourp)'edic.)t,)'aftirmationestpurenhmtanaiyti({ueouver-
bate:fe sujet si~nitie délace que la proposition affirme.
t~es exemptes que tmus venons de citer din'ercnt cssen-
tiehement (te ces aure~ats qu'on appeHe les espèces natu-
rciics, minéraux, végétaux ou animaux. Nous en donnerons
les raisons p)us tard.
3" La proposition verba!e peut être utitementcmptoyee
).A)~:riN['nON. 107

comme un M/e~e~ soit qu'on veuiUc exposer un fait


connu, soitfju'on vcuh)e le prendre comme principe afin
de lui rattacher c'm-equeucc. une que Ainsi nous dirons
j'oxygène est l'élément de la combustion, avec la sente
intention de présenter a l'esprit. ou d'indiquer cette pro-
priété speciaie, pour qu'on en puisse tirer quelque infe-
rence. C'est comme si nous disions: – «
Puisque parmi les
ditterents et tes différentes
pouvoirs propriétés, dont l'cu-
semble s'appelle t'oxygène, s'en trouve une qui est le prin-
cipe de la combustion, par conséquent, etc. »

tO.).a ~)'o~o.<i)innv)'ih,df'<s[cng!)))dc)):n'tit'id<'ntif[u''nvc<')a(h''finition,
qui MfiM't)'ta nn''nR'forme; !U!)i.sf))t; M) an tond ).)fm'me chose f)u<;fac):)ss<
)anotio!tontecon<'(.'[').

Pour
définir, nous employons la forme de la proposition
« un carre est une figure rcctitigne de quatre cotes, dont
les eûtes sont égaux, et, dont les angles sont des angles
droits; )) « nue société est une agglomération d'hommes
soumis a un même gouvernement. )) La liaison
indiquée par
ces affirmations existe non pas entre deux choses, mais
seulement entre nn nom et une citose; de telle sorte que
tontes les ddinitions sont des propositions verbales, et
toutes les propositions verbales qui se rapportent a des mots
généraux remplissent le rôle de définitions. Les exemples
de propositions verbales déjà donnes peuvent servir d'exem-
ples de définition-) totales ou partiettes. <-L'oxygène est un
gax, H voita une dennition partielle de l'oxygène.

) ). La ')ctun)i(')) est la .s~nnu' <)(' toutes tt'.s ([uatit~ fjm' t'onnott' )c non). HHt'

t')mi.<t'tasi(;ni)i'ttiot)<)uoo))).

La detittition de la ricttesse est l'indication de tout ce


qui est contenu dans le sens de ce mot. La defuutir~) de

l'esprit ennmùre toutes tes qualités requises pourcoustituer


ce que nous appelons l'esprit.
108 UViŒ
)'HKM[r')(.–i'HS(:),SSES,ETC.

)X.i.f)r.s~n'un~hjrta(!rs(ju.Uih'n<)n)))r('u':("i,(n~nnt't)ans)(.r.tsdcs('s[)t'('(.s
nahtr('n('s,<'('jhui~)~(M'<t)~s~('ut('n!(''tn'rn!j.i()~'s)J<)nt'.utitcr:(une(tt'-
th!!)H)n,((uinumt)is~('tcd'um'(~n!!)K'rMh(!Hcnn~~t.L'.

1" Au )ieu(t'enu)uercr toutes


les propriétés essentielles
a l'espèce, nous pouvons ne mentionner que cettes qui
suffisent pour distinguer cette espèce de toute autre. Ainsi
t'Ot'peot être d('n!iutt!H)'-t!dj!Ut[tc, dont ]e poids spéci-
fique est iU, ~4; parce ()h'Hn'\ a pftsd'HUH'e substance qui
possède la même combinaison de qualités. Le mercure est
un metaNiquide à la température ordinaire. L'elepitant
peut être défini par sa trompe seule caractère qui suffit
pour empecnerqu'ou h'cotubudea\ecaucuuautre animal.
L'tionnne peut être dL'!ini par te nondtre de ses muselés, )a
structure ()c ses mains, t'or~anisation de ses iacuites. mon-

tâtes, caractères qui sont tous propres a. rhumanitc.


Les denuitions de ce :eurc se r\cnt a reconnaître,a dis-
tinguer. Le poids et la couteut' associés suffisent pour
découvrir uuc pièce'de monnaie fausse. Dans tachhnie,
deux ou trois propriétés sut'n.-ent de même pour établir
l'identité d'une substat~'e quelconque. Uy a des maladies
connues par uusymptôux'unique; icdepôtdel'uratede
sodium ne se produit que dans la goutte.
Si détones définitions sont sut'tisantes, c'est, qu'ii n'y a
pas d'autres substances qui possèdent les mêmes caractères.
De nouveUcs découvertes pourraient tout changer. Ainsi la
coLdem'duptatiueet son poids spécifique considerabfe
ont cesse d'être des caractères suffisants pour le définir
depuis te jour on des métaux anatogues, t'o-mium ett'iri-
dium,outetedecou\erts.ë'ityavaitdes quadrupèdes doues
des tnemes facuites metnates que t'homme, ces i'actdtes ne
Sttftiraientpius pour etabt.rt'identite d'un être humain.
Lesth'tinitions incomptetes que nous venons de citer
contiennent tes caractères essentiels des objets définis:
eues expriment tesqu.dite:-(pnpasseutpouretre inhérentes
a ces objets. Mais,;) cote des caracuTtsessentiets, il ya,i
d~qu~h~tpnp~t~~re~Turan~~ma~~

iesoi)jets:cesontlt.~f/f/r/< Ainsi c'est, uncquatitc'


f.)':MŒ,):sW';<.K, !t')!)EK<:K. 109

accidenteHedndiamantd'etreiasu!)stancc!a plus précieuse


de tonte la natm'e.C\'st un accident. ci)e/H)on)me d'être
iet'oidesanin)au\;ies(~ua!it,sesseot.ie)!csdei'ttumatnt.û
resteraient, )es mentes, a supposer q!unc créature supé-
rieure apparut sur !a terre. Mais, Lant.~uc ces accidents
rcstentdes signes caracteri-ti~ncs,iLsp('u\<itetrecmp)()y('s
pour la d(''tituti).))d un ('hjrt,p))is<ju'i[ss(dii.(;))t. a empê-
cher (p['unicc(~d'(ntd~a\~cauc)~) antre
oLjt.'tc~nnu.
!')i))()UStu; connaissons un oi)j(~ que'par ses aec/(/6'M~
</<s'7/i('s antres propriétés de cet, objet donnenttieu,
quand on tese.\pt'itne,a()espropositionsreeHes.cependant,
a mesure (px'nons taisons connaissance avec ces qnatite's
additi(.)um;i!es, nonsf~'vons )es
cottsidererconune des
etetnents de ta connotation dn nom. Lorsque nous avons
appris que te diatnant, (teja être trans- que nons savions
parent, briNant, dur, précieux, est co!)d)nst.ib)c et com-
pose de carbone, nons devons placer ces nou\'e!tes qualités
au tnctncran~ que ies premières; a partir de ce motnettt,
elles sont comprises pour nous dans ta connotation du
mot.

Les cinq prëdicaments.

t!t".c~)t)jWt!it':))m'ttt'(s(')'))..('h('ntA).id!<ttt)('ht')t()<'<j)rnj)nsi)!o))s\or-

fiak')('tn')i<'s.<St)nt:!t'pt'nrt'(Yi;r<\spt'cc(si~)ad!)'f<'rt'nf(;

(~a,)j)K!,)t'pn)prt'H~<).t't'M)<t~uh't'<~h'"nH).H~(f!'Jj).6n'.x'),).

L~Lroisdcrhit-rs,DtFt''K)<H\CK,)~Hn')U'A(:C[))K~T,
sunt.&C)t!s,apru~n't)n'nt [i:u'K'[',dc-.[H'6d!('.tt,s, tctsqu'it
f:mt.ic~ entendre )w)m't~(]i~ti<)L'ti()))~n~ Hunsvcooo-~d'it)-
()i'[U('t'.Lc--()euxpr<')!)['~s,)e~<<'et)'<w,n's<~))j)as

des autres.
pt't''dic:)~,dan'-)t'))--d('-tr(~

!~<'t;'t'tH't', t'['t'('('itti!)~)'t',su[it('(~'r~').'tt~-<*trhn-

t')c)tc)t)cnt.in~~i<)H~t'uHd:u).r:)utr~. X~ns a\u)!- (L'ja


d()H)tt')('S('t)-)(!n.nrt'('td'(.t'rr.'h'aiudh)urrt~
HO () UVtti';Ht)'.MH':K.–bKS CLASSAS, KTC.

sens de ta différence, fja différence e\prime/6\ e«?'«c~c.s'

~«e/s'.sY.Y/<' c~~M~M~ p/<<~7~s'e<Y~<A'<<


ye/<c.Siuonsadtnettons quetetoupestdugenreca~t~
les c:u':M'h''r('sq')iap[):u'tifn))ent, an t~~p, outre )c-; carac-
tères <)u~<'nro,st)))t. ce ))U'<)))aj)p(')!c la dHt'cnce,f/<
?' la différence spécifique. En résume, te surplus de ta
connotation du ('espèce, comparée a celle du genre, consti-
tue )a différence.
La science étantgenre, et ta ctnmie une espèce,
un la

<<ee de ta chimie est ce qui ia distingue de toutes les


autres sciences, ce qui lui est particulier et propre, en
dehors des caractères generaox de ta science.
tétant donne:- deux de ces trois faits, genre, espèce, dif-
tereuce~ nuns inter~n-. facilement te troisième. Avec le
genre ctt'especettons pouvons trouver ta dii!'e:'encc: nous
n'avonsqu'aretraucttcrtesaHrihutsessentietsdn genre des
attributs essentiets de l'espèce. Htant données t'especc et ta
différence, nons trouverons Iege!)rc enretranc))antta diffé-
rence desattrit)t<ts de l'espèce. Enfin, etatit donnes le genre
et ta différence, nous aurons t'espece en ajoutant la diffé-
rence aux caractères du genre. Les beaux-arts étant un
genre et ta peinture une espèce, ta différence est l'emploi
detacouteur.

)4.Un('fHn)M'))n'vn('t<'('['f'n()!))))<'n~)[))('tcdf)ad('(n)ih()nconsistK!t(!t''t<')'-
mi~t'ràb)')i'(~h't<jtK'gt't'!<'j)!)).t')t'v<(j(ti<'<)t))prctn)t'ro))jc(a()c(Hnt',t't
la
ta différeuœ Ua liS le lallg,'gc
diiÏL!rt'))ct's~uchiqu'U.tn<)':t.U){;(;HO)dinai)'t',)ad('(!t)hion
spcci¡¡,(\w, ordinaire, ln ddinitiolll'l't:nJ prend sOIl\'enl
suivent
<')'()('~)nut')uiat'('t's!n'th\ttin())a)'tc<.tuj;it'ic~)seommeh)seuteformH
t'tiah)'t))<'n');tdiL'r''d<')aa~iuiti<)~.

La pttysiotogie peut être définie la .s'<<c<' (y<'M/~) ~M<


//Y/</f f<<s'rw~ '< <~<~~f/ (ditterence) La poésie
e.'t un (y/~M) ~~M/' </<.s7/?;e/~ /e ~~f/~yc
(différence).
t~e discours ordinaire s'adre'sant a des
personne-i qui
sont déjà instruites 0~ partie, itsuftitd'hat'itude de définir
les t))~jets de cette manière, tjajtersf~nne qui demande une
définition de la ptty~iotogie a déjà l'idée générique de la
WtOPHUJH. 1H

science. Sinon, la dennition ne vaut rien; cardans ce cas,


ja science auraitcttc-meme besoin d'être définie par rapport
anugcnreplus6teve,«laconn<iissancc)),etainsi de
suite.

)!).T~us)cs.))tri!)UtS()n};t'n)'(',('()t'sMttîih~Lsat)<)hionu<'is()t')'rsj)t'CH(('st-
.<)H'c).)di)'f(''n't~'(')s()nt('~ns!<h''n'sr<nn!nr).'saUri!)Ht.sr.«/t~<7.(.]tssont
tuus('"n)prLSt);nis!('~ftt~<md;it)-s!t)c<)nn()tah<j)i'fntn<)LPt)t'sNitt')'nt[)rn)n-
t)un(tt'<'t'u<tHh'sd()tnn'tn'uadcsp['(''di('t.'t'hanxuu~r/~f<

Les caractères génériques du chien et tes caractères spé-


cifiques du loup sont tes caractères que connotent les mots
de chien et de toup.t'arier autrement, ce serait faire une
contradictin!) dans tes termes. Mais l'importance de cette
remarque ne pent être comprise entièrement que lorsqu'on
a étudie les deux autres predicaments: le propre et l'ac-
cident.

t<Lc~'<yn'f'tt)n)j))'(''die!)tn't't.ntt)''s'~n('~n~ttri))n(qni d<rivt',tjnit;<it
(]t't)ui(,on(')!)m(j~idt')'ui)dt)'unt'!Ui(t't('rt'('.s.St'nticL

Le !rt connotation, l'essence ou ta définition d'un


sens,

t)'iang)c,cstuuennurep)aue et rectilijunc de trois côtes. De


cette définition dérivent par déduction géométrique un
~rand nombre de propositions relatives au triangtc; par
exempte: Deux côtes quetcuuqnesd'un triangle sont plus
grands que le troisième – « les trois angles d'un
côte
triangle sont égaux à deux droits. ') Ces propositions se
rapportent :u< prédicat appcte propre ou jwo/~M/H. Ettes
determinentdes caractères qui ne sont pas esscuticts~quoi-
qu'its dérivent de caractères essentiels. Ettcs nous étirent
te type d'uugrandnotnhre de propositions reette. les pro-
positions qu'on otttientpar une interenccnmtftematique.
<'L'o\ygeue favorise ta c')tut)u-ion. s \oila un prédicat
nou essentiel de t'oxygène: c'est m~It peut être
clairement déduit de ta qualité ptusgenetate que possède
l'oxyge'ne de se coud)iner tacitement; avec tes corps; il dé-
rive ptus immédiatement encore de ce fait quet'oxygene se
combine avec le carbone.
1)2 `.~ uv)!KPHK\n)';n. –t~sc.LASSK~ K'rc.

Du poids speciiique d'un ~r.'nd nombre de substances


(propriété esseutienr,uous pouvons déduire beaucoup de
~y'M.Ku comparant, au point de vue du poids spéci-
fique, )e mercure avec k'piatiue et l'or, nous inferons que
le ptatineeLt'ors'cn!(j))ceront. dans [c mercure; une com-
paraison sen)b)a))!e nous montrer;) (me )<'i'e[',i'et:un, le
cuivre, l'argent, etc.~Hotteront sur ia même substance. (!e
sont )a des propositions tt~'dnites,uo)) des propositions es-
senticnes;c'e-t ce un'ou appelé des/ non pins des
(malites génériques, sp"cin()ues, ni (tes ditlerences.
K Les iluidcsexercfut. dans tous les sens la metne pres-
sion,))\'oita encore )m/< (mi dérive de la définition
desHuides.
Nous voyons, par conséquent, que pour maintenir !a
distinction des (jnatite~essentieiies et des quatites propres,
il est nécessaire <me tes caractères esscntiefs d'un objet,
soient des caractères u)timcs,i:)dependattts et non rcdnc-
tiltics a d'antres caractères. S'it est prouve qu'nuc qualité
dérive d'une antre
qualité, eNe n'est pas un caractère es-
sentiel, un elemcntde définition: elle est une inferencc on
un/)'/M~ La distinction s eltacclorsfjue nous confon-
dons indisti!)ctement les caractères ultimes et. les carac--
teres dérives et cela arrive souvent soit dans les sciences
elles-mêmes, soit dans les discours (ordinaires. L'enume-
ration des attril)uts de l'oxy~c'nc, de l'or,de l'homme, de-
vrait être i-enletiientl't'"mmeration des attributs irreduc-
tibles des fonctions ultimes de citacnn de ces êtres.
La proposition :<t L'homme est raiso)ma))!c, H constitue

un~(~M?. L'analyse ultime de la )~aturc Immaine, a


la(jueile appartient H la raison ".montre que la raison est
non pas une opération foudamen)a!e, mais tmeoperatiott
qui dérive des t'oudements de rintem~euce; par suite, la
raison ne doit pa-être donm'e 'om)ne nue partie de la
de!ihitionsci~n)in<m!'d('lho!Ut!!e.
Un peut eu dire autant de t'ette phrase :n L~omme
marc!tedel)ont,"ini~'r~!h'c taciie a déduire de sa struc-
ture anatomique.lh'même' j/h'~mme est un animal (jui
,\(:(.mKr<TU).;(.:UKCOM)')'ANT. H3 3

fait la cuisine, M sera


une application de ce fa~tplus géné-
ral l'homme est un animal qui empioie des ustensiles; et
ce fait hti-meme dérive de cet autre fait que l'homme est
doueata fuis d'intelligence ctd'un pouvoir musculaire.
La proposition: « L'homme est mortel,)) est citée par
M. Mit) comme un exempte d'afnrmation reeDe, non ver-
bale. S'il en est ainsi, elle constitue mi/o/t.Pour
résoudre cette question, nous devons considérer la façon
(tout on etabht tes caractères particuliers des êtres organises
par rapport a leur développement, leur croissance et leur
déclin. Si le cycle de l'existence, représente par ces mots,
est reconnu comme un attribut ultime et irréductible des
etr(.s vivants, la mortalité devra être considérée comme
faisant par~e de leur essence, de l'essence des hommes
aussi bien que des animaux et des ptantcs. Par suite, en
aftirmant cet attribut, on fera une proposition verbale ou
essentielle.

¡H.i, L'ACCtDKSt' 011 CO~COMUANT,


L'CCIDI\NT <)" comm(~)<n'dit'~t,
CUtome
!;O:'it:OMITANT, prédicat, "xl1l'ime
t'\))t'inn' queh¡uc dlllse
qudquc chuM
clu sujct, et nc
qui u'appartirul ltas ;i l'esseucc ou ;i la cmu«Uatiou yu'on

()))sujt't,t't()"'on ne
UKtn.jMS))0!t)'tnsut''()uh't'u<'rit)ct'<h)sujt't.L't'rt't)r~h)'i)'rt'<t'()xdt'
<juin':))'pa)'th'ut[<a.s!) t'csscuc''ouata connotation
m('ta)!)'or est t'ntp)oy('<'u~n!)H'tnom!aic,n'.<)i)a<)c.'i propositions

(!ont)cnjM)i''atp('ut<tt'ccohsiu')cm)nn))cunm'(i~n)o)!nnconcon))tanL

C'est avec les prédicats que se forme surtout


de ce genre
la proposition reeUe, par opposition a la proposition ver-
bale, essentielle, identique (la proposition analytique de
Kant). On a alors la proposition synthétique de Kant, pro-
position où le prédicat est une addition positive au sujet,
n'étant en aucune façon ni directement ni indirectement
contenu dans le sujet.
Ces aftinnations, qui portent sur la concomitance, sont
extrêmement abondantes dans la pratique de chaque jour.
Nous rencontrons sans cesse autour de nous des choses
qui s'accompagnent, bien qu'eltcs ne soient en rien impli-
l'une dans l'autre. Toutes les aftirmations rotatives
quées
aux corps et qui portent sur leur situation locate, sur leurs
proportions, sur leurs usages, sont des affirmations de
t.–s 8
)!.u~.L~i<[u'
H4 UVKEl'UKMtER. –)'ES CLASSES, ETC.

concomitance; nous
pouvons ne
songer à enfermer ces

prédicats dans la dénnition~u dans l'essence des corps.


L'essence de l'or, c'est, par exemple, de ne pas être corro-
sible (a moins pourtant, qu'on ne pui.-se étabiir que c'est la
une qualité dérivée, un/o//r/MM:); mais il n'entre pas
dans son essence d'être employé pour )a monnaie, pour tel
ou tel ornement, encore moins d'être exploité dans les
mines de la Californie ou de l'Australie. Il ne
peut être

question de comprendre ces qualités dans la définition de


['or. Le poids spécifique, au contraire, est une qualité es-
sentielle (au moins d'après les apparences), et à coup sur
la situation de l'or dans les couches les plus vieilles et les
plus profondes est une conséquence de la pesanteur; par
suite, elle est un /M'/?<~< de l'or.
L'action des facultés donne lieu a des propositions
nombreuses de concomitance. Socrate s'assied, se promène,
cause, des prédicats
voi)a réels. De môme tous les change-
ments, toutes les habitudes, toutes les positions diverses
des êtres, produisent des propositions réelles il est en
bonne santé; la montagne est couverte de neige; la moisson
est mûre.
Dans lespropositions les plus élevées de la science,
comme nous le verrons plus tard il n'y a qu'un petit
nombre de propositions de concomitance.

18. Il faut distit)j;m;)' les accidents .tt'~f'rnA/c.t et les acridphts t'/Mc/Mrn~/M. Les

accident;) ittM~mr:d)te9))t'différent j,n('rc des fjna)!tL'SH'(sentieHf).

Le concomitant séparable est


entendons ce que nous
communément par accident, comme par exemple « L'or
se trouve en Californie. Nous voyons clairement que ce
fait dépend de phénomènes géologiques qui concernent
d'autres matières que l'or; phénomènes qui auraient pu
tout autres sans que l'or subit aucune altération dans
ses quantés essentielles. Que des oies étaient soigneuse-
ment entretenues dans le Capitote à Home, c'est là un acci-
dent, un concomitant tout à fait distinct de l'idée des
oies.
ACCtDËKT Ut; (..UNf.OMtTANT. H3 -li

L'exemple étatique de cette distinction, dans IcsvieiHes


était l'opposition de ces deux phrases « Vir~He
logiques,
réside à Rome,)) accident separabic: «Virgile est né à

Mantouc,)) accident inséparable: distinction qui est sul'ti-


samment tondue, niais
qui pratiquement n'a aucune utilité.
Le concomitant, inséparable, c'est par exempte la couleur
des animaux dont la couleur n'a jamais varie, comme la
blancheur des cygnes et la couleur noire des corbeaux. Si
nous demandions pourquoi un attribut qui accompagne
toujours l'espèce, et qui n'est pas considéré comme un
l'on nous ré-
/M'o/)y'MM, n'est pas introduit dans l'essence,

pondrait vraisemblablement que la couleur des animaux


est une qualité variable, instable elle change souvent lors-

que toutes les autres qualités semblent rester les mêmes;

par suite, on la laisse ordinairement de cote lorsqu'il s'agit


de déterminer les caractères de l'espèce. Les exemples cités

justifient cette habitude. Ni la couleur btanche des cygnes,


ni la couleur noire des corbeaux, n'est universelle dans ces

espèces.
Ces remarques sur lescinq prédicats contribuent à
mettre plus nettement en relicf la distinction des proposi-
tions verbales et des propositions réelles.
CHU'! )!U; H)

DES PROPOSITIONS.

t-a(n<))t<t.si(h)nattt')a<'tt't'ons)dt't't''<'o'Ht)t)mcotnpf)SCC(i\)ns"j<'t,tt't)nm'f-
()h'.a,d'U)K'('U[)uh'.
An~sih!<'nqnt')('<nu)tS)'tt('.shot!(U)s,)('s~r<)p~sin()ns)M)~('ntt';trc<tas-
sc('.s:)*'d;tp)<h't)['<<t/~f'i['~[ttt'h't))'/(7f<f~

Il faut maintenant entrer dans un examen complet des


prop<~sitions ~(. ceUcs qui contiennent, au fond aussi
bien <p)edans)a forme, un predicatreei.
li c~t, important, de considct'ct'tespropusitionsde !a même
ta <;<))) (]))~nuttsa\ot)s considère tes mots ut les notions:
par t'an[)urtau\dt'u\ attributs fondamentaux de toutucon-
naissancc–t'a~remcnt et la différence, ou en d'autres
termes !a~eneraUte et ta rctativite.
L Les [)t'uposi!ions, comme tes notions qui )eg composent,
se rattachent à différents degrés ([cy6~<p/7c. « Ac 6'<<
A<<i/ totnhc dans )e ~ia~ara. » – « 7'~M/e ~M tend à
descendre. – 7'<rf< /c~M/p~' gravitent vers te
centre de !a terre. )) – « A<s' <'«/s' .<.wc .w/v gra-
vitent tes uns \ers tes autres. » – « 'f.' //<«'<' ~ra-
\i(e.))–oda une ~eric de propositions de p!usenptus
générâtes :c)tacnned'e)~'snnbra-se une sphère plus )ar;L;e
)pn'!a proposition précédente,et par )a dernière nousatte)-
~nons!a-pia're!ap)u-h) r-'e de tontes. cOn doit apprendra'
//f /< .s r/< – </ .<«/ f/f ,t~ – </
/<<<'
~Y'<–f'~7~f~))\oitauuatrepropo-.ith.n'
<p)ic~)ntiennent comme une progression dans ia~eneraiit~
<)(AU')')tf)KS mnf'OSt'nOKS. J)7 7

Ih'stevidentqneia~enerahte de la proposition dépend


de !a~eneraHteduconceptou de !anotion.Toute proposition
qui concerne )a terre est cnvetoppee dans les propositions
qui concernent les ptanetcs: toute proposition rctative aux
planètes ostéite-même comprise dans cettes qui concernent
les corps ce)cstes.P[usi) il a de ~'enera)it6 dans ie concept

qui constitue )e sujet


de la proposition, ptus la proposition
eite-meme est ~enera)e. i'ar exempte « Les hommes, –
tes animaux, – tes êtres – sont condamnes à
organises,
mourir.)) o

La loi qui etabtitmi rapport mvcrse entre l'extension


et la compréhension, entre la dénotation et ia connotation,

s'apptique aux propositions non moins qu'auxconccpts. Les


propositions tes plus générâtes sont celles qui ont le pré-
dicat )c pins timite :dc même l'extension diminue a mesure
quc!epredicats'accro!t.Nousdisonsparexcmpic:«7'o~/<'
M<a<c est indestructit))e, )) mais torsquc a )a qnatite
<<'s'?<e</A/e nous cette autre – c in\a-
ajoutons propriété
ri:)b)e dans son état (tiquide, so)idc,ou~axenx),))nous
limitons la portée ou t'cxtcnsiondu sujet a un petit nom-
bre de corps, qui sont jusqu'ici tesy~«'OM?<e/p~
cc?«/p/<et)cc~<~«,'([).

(I) rc Pour l' limih'I' il 1111l'as dOllné ,h's maximes ¡¡Í'IIÍ'I'"h' il fa Il ajurrtcr

(t)~Pou~thuitcr!\ut)(':)'idonn''d'm.)\imt')gt'!t<t.dt''i,i(t'.))t<<t/r
cfjtt)ttinatttFt'.s[t!))'ti(')a~titt's.m~'tt's)t):)\i!m's.Utttt"<n<'mc~<'[K'[a!<'st[u))tft'
s)U'U!!)««H!)rt')h)Utt'(tt'dt)nnt't'sh\)")n)''U')u<i;)'!))s)t')n)h!'e<)t"(t!hnih'
p!)('tin''())t'n)Cf"<tahsh.)!t.)/h)t<'hsit('t)n).)Cf~n)nt'nsiun(!u(hron')«)'
Y:n'!<'<~).s('n!iim('rs''(tt'inu<t)'~si«n.j()'~t~)S;)~'n))('~«)posih~ntt)''u!njH~,
~trsqn'<))t).(h'Mns)nr)m't'n)t')<'))rat)<t',(~ut<trt'r~nsid''r~~('unum'St'r.ip-
j'Mtt~ntMm)n()n)))rcimtt'tini<h'<'h('')n'-t.m('t'.<<nt'()nut.)nt~<,<)n!aum't)t
m<)Ji(it')'s~n,tim).S!n<n~i)nt'ntn"n!i.)juu(nn.<à''t'tt('j~n)M)'.ition!m
!m!)!<'dt'H)Utic<'i)'C()U!'tf)!)<'t"))<<)'tn"))st«utt'in''t'rtih!<)~,)nt.
t'f)n~)i~ais<)~p()Mit)~'s.t-t))«)~~('t'")M)')i''<~n< entait.~)us)t~hH'jWHti<)nt'.unt'
'ftaine o~.tc<.Mto ~Mf'f/. K~us suhshtt! A nn t'n.o~uhh' idr.t) et indt'fi!)i wn
to~t )'('L~ et dt'tt'rtohn' t.uhjitxut d'un n'n!~)!)' tunitr de tt'rtnt"i .) te )Ut'')n<'

t'ffc)t)u<'r('\<'tusi<)n(run))~n!)nt'!nin~t<

Aussi sup))t)~))~s ())!)' it' )))('«)('[))<'c\.uninr<uit ro).))i).\ t'.ntmî) th's pu!~h~)!.s


)t't;a)t's Httctk's-tn~mc.s tt's ~~uuho~st~Kips ~<nth)t'nt ()t'h (uoduhf )'Mhstt'u-
118 !VHE )'n)!MtF.n. – DKS rROt'OSmONS.

H. Les propositions sont soumises a la loi de la relativité,


en ce sens qu'a toute proposition correspond une propo-
sitioncorretativc,a toute aftirmation une négation. «L'Eu-
rope est située au nord de t't'Jqnateut'.)) «L'Europe n'est
pas située au sud
['Equateur. H– de «L'amitié est un
plaisir.~ «L'amitié n'est, ni nne peine, ni uno chose qui
nous laisse indiffèrent.)) »
Ici encore
la proposition se conforme dans sa nature a
la nature delà notion. A toute notion inteitig'ibtc s'oppose,
on le sait, nne autre notion – chose
inteiti~ibtc, quctqne
qui reste tors<juc ta notion a été distraite de tout le nord

s'oppose a)~ sud (le tout étant «te nord et le sud)'): te

ptaisir s'oppose a den\ choses: i" la peine; ~"t'indittercnce


(te tont'tant« tes sentiments

Apres avoir indique ces distinctions fondamentates, qui


s'appliquent également aux propositions et aux notions,
nous attons considérer maintenant ies diverses classes de
propositions recties qui penvent joncr
qncique rote en )o-
giqne. La prennerc distinction doit
être faite d'après la

/b7'e c-r/c'e~'e et d'après la ~y/<?CH/i ou le sens des


propositions.

tion (tn.cumf; tonis cc~ )~nut~)ns tt'~tt's sont :)ssist'c.< <).)m h'nr :)<')!')!< j'.u'
ut)c footc df circonstance. inthtcncc (te t'es ~untttons ['eut ctn' (hntnu!<'<'

s«it))ar)H)H))o)it')')ti:t).tth«i!t't'ti!)i!<tt',s<)it)'iU'U!)t'a<h)nM)sHationtt'ntt'ou
~c~Kh'Jt'iKJ~stk'c,S(/~)):n'tt'.s<tiftt<'u)h'i(~n*))n'sentrta<!t'('o)~('t1t'<h!frunt',
la m.unni~' \u)o!)h'' <h"i témoins, soit en~t) par tf t.u):(tismt' qui in'h'c an\

c<)npat))t'it<')m'~rit(tt'ht.«)uf!ran<'t'.))'.utt!('s<'i!t'()h!itatH't'<<w'f)rt'p'')m'm
afhi)~it'!at'')r('a)~f)ritc~t'n~').)i!t'd''st'h.!thm'Tuut''t'<ju'<)np'tdin'
th)th''nr(''nu't'~<)Ut"ttion,t:uttt)))'dr''<t<'a)\atd'h'.Ua(')i~n,(''M!qn'Udt'-

.sis)<(')H)('(<'tH!!)n<'Ct,t'<)ak',qui)nn)t''tr''f'~n~hat)nt'm~n~M)itit'('pa)H~
nom)'n'i)hn~)t'd'!n!)ut'H<Sf'~t~).))rcs.Si n)aintcnau! ~)! cas p.ntit'uho'nnN'.
c~t )u'<«'htt', )~)M'' )~)n\"n< r~n'tatt'r )aqm'H~' <!<' <'o'. nc~!LS(a!tS y t'st n''ah-

St'('.S.t)tsm)H'<t)Ct'u()t')'dt'('t'HtS(juim's'v)n'tt)trt'nt~as,)i"t)sp[t't)f)N-<tnttt''t''

<'<'t!t'sf[utp<'n\<'titt'tx't!ts('<'t'tn'('s,('tu<n)st')r[mntsa!'ns)m)))'oh!(-nn'pt'.tt)f['n'
<)('tii)i,pa)'<t'n~))e:)us))H'afp)('!)'(~nta[:ira)ajn('n.m'd'un<h.~hn('nt)t''L;),
<'(~HhuK''c a\<'c !a mauvais)' \<n~ (h's h'n«n)S, )'t la \rna)itr th's )~

))i<'n:"Qm'))t'scrat'i!)))u!'n<'c')'un<'Oth'ju''n.rn)))hnM'at~<'t't'S[H)!t()t'H'-
ponitt', <tu a\t'r t'o nx'pr.s th' ta pt'ux' <[Ut t'~t [mn't't' a o~t'Lttns t'aractt'n'
(;. ).<us.)
r!tO)'OS['f')0]\'HT.n;f.EMEN'r. ~9 9

Le mot, «jugement)) employé estdans la plupart des


traites de logique pour exprimer la proposition. La propo-
sition, dit-on, c'est !e jugement exprime par des mots le

jugement,ajoute-t-on,c'estl'opcration mentale par laquelle


nousdeciarons que deux cl)osesseconvienncnt ou ne se con-
viennent.pas.Ijorsque nousaffirmo))?qu'une montagne est
haute de quatre miite pieds, nous prononçons la convenance
ou l'accord de !a hauteur de ta montagne avec la mesure
de distance qu'expriment quatre mittc pieds: et par suite
notre anirmation que cette
implique ne s'accorde hauteur
pas avec un nombre plus grand ou p)us petit.
Noua remarquerons sur cet emploi du mot jugement,
comme synonyme de proposition, qu'aux yeux d'Aristotc il
aune signincation réelle. Aristotetientcompte de l'élément

subjectif que contient l'affirmation, a savoir l'intervention


de t'esprit de celui qui prononce le jugement. Lorsque je dis
« la terre est ronde )), la signification complète de ces pa-
roles, c'est qu'il en est ainsi conformément à ma croyance,
a ma conviction, on enfin a mon jugement: je pense que la
terre est ronde. Je parle seulement pour moi. Je ne puis
m'insérer dans la des autres hommes, il moins
croyance

qu'ils ne mêla fassent connaître etsila proposition n'était


pasconi'ormc a maproprc conscience, elle n'aurait a))so-
iumcntaucunscns.
Mais au point de vue pratique, le jugement, cet indis-
pensable corrélatif de la proposition, peut être passe sous
silence. Comme il est toujours la condition sous-entendue
delà proposition, il est inutile de Je mentionner. Dans
beaucoup d'autres cas nous négligeons de mentionner les
conditions nécessaires des c)~oses,pare\emple)a pesanteur.
Nous ne dirons pas qu'un certain poids maintiendra le

mouvement d'une horloge, t'najout;)nt/w~M~~f'


w/< tw~r
< ~v~ condition
nous considérons cette
comme accordée, sans (ju'its'ut nécessaire de la spécifier.
Il y a qucl(mes occasions seulement oui) est nécessaire
de mettre en relief l'intervention du sujet dans l'affirma-
tion; c'est par exemple lorsque les métaphysiciens dec)a-
120 t.tVHKi'REMH'H. –t~S['[(Ot'OSn'KS.

rent peut. y avoir des vérités objectives en dehors de


qu'il
tout sujet; et au-si lorsqu'on cherche a imposer par force
certaines opinions comme absolues et. infaittibtcs.
Saut'ces quetqnescas, te motjugcment n'est pas le meit-
leur exprimer ta formation
des propositions. Le rôle
pour
d'un ju~e peut exiger que le juge etabtisse certaines pro-
positions mais il consiste ptusordioaircmcnta déterminer
l'accord et te desaccord d'une proposition avec un cas donn6,
comme, par exempte, quand il s'agit d'interpréter une loi.
Les facultés nécessaires pour former des propositions sont

beaucoup plus étendues que ne l'indique le mot jugement;


les opérations de l'observation, de la classification, de l'in-
duction et. de la déduction, s'ont nécessaires pour donner
aux sens et aux facultés intellectuelles leur plus complet
développement.
Il est incorrect de définir 'a proposition, comme le fait

Hamilton, et de dire qu'elle consiste à prononcer la con-


formité de deux notions, à les considérer comme une seule
unité. Tout ce qu'une proposition peut faire, c'est de lier
ensemble deux faits, comme « les y?~~ ') et Mle /t<f<MM a
mais ce n'est pas de deux faits n'en faire qu'un, ni faire
rentrer l'un dans l'autre.

Forme extérieure des propositions.

2. Lt'spronositions.sont ff)~f/on/"t' distinction qu'on expnmt'par

h'n)ott/«nM/~<
<y'<<«7 t't/M;'<t'«/«')'sont)t'S!nnts)csj))ns('!nj))o\cs,()uni<jn'i)sno
soit'ntp.tsh'stnciUcnrs.pom't't'jucscnto'ccttt'disttnrtion.

LorsqttC ~pn''dicat est ynu du sujet, (1:ms toute t'ct.endne


du sujet, et (ta)):! tous les cas possib)cs, on dit que la pro-
positio)) est /o/ «M ~/</re/'M7/<e)) quantité « Toutes les
p]anetes sont rondes."–MToutes les vertus sont utHes. H–
«Tout charbon est )e produit d'anciens \e~etaux.~
~rANT!T~MS)'ROt'OsmONS. 121

Lorsque
le prédicat n'est vrai du sujet que dans une

partie de son extension, ou dat~s un nombre indéterminé


de cas, il est /< ou ~w«~<y au point de vue de la
quantité:–K()«e/'y~e~pfanetes sont plus farces que la
terre. » – (c Quekjues vertus sont dit'ticitcs ~accomplir. a –
((Certaines qualités de charbon servent a. fabriquer le gaz

d'éclairage.)) «Quel<jucs hommes sont sages.)) –«Cer-
tains métaux sont incorrosibles.')–('Certains cristaux sont

transparents, » – « Certaines maladies sont Incurabtes. »


Les expressions que t'en emploie habituellement pour
designer la quantité unIvcrseHc ou totale sont les mots
«Tout)) et «chacun~.–«Toutes les terres sont des
oxydes métalliques. H–« Otaqnc liomme est oblige de faire
son devoir, a 11 n'y a entre ces deux mots qu'une distinc-
tion do rltetori()ue; au point de vue logique, ils ont la même
'valeur. Le mot « tout » est quelquefois ambigu il peut
être employé dans un sens compose aussi bien que dans
un sens divise. « Tons les Anglais )) peut signifier la nation
tout entière dans ses pouvoirs coUcctit's, et non pas « chaque
Anglais)).
Quelquefois on exprime l'universalité sous des formes
– «Les terres sont des
moins explicites oxydes. )) – n Les

coupables doiventêtre punis. » –«L'homme est faible. ))–


«Le plaisir séduit. ))–« L'alcootest un stimulant. » Toutes
ces propositions sont prises universellement, bien qu'elles
n'aient ni la précision ni la force des autres formes.
Le terme de la quantité partielfe ou particulière est le
mot~ il représente un nombre indéterminé, un
ou plusieurs, et peut-être tous. tl est simp)eu)ent la néga-
tion d'aucun, et ne détermine pas le nombre. Le sens
logique du mot « quelques-uns )'est exactement rendu
p:'r l'expression <( quelques-uns f/M M~<)). Dans le lan-
gage usuel le mot « quelques-uns n'a pas tout a fait la
n)etnevaleur:« Quelques honunes-ont sages. ))-–« Quelqms
fièvres guCrisscnt.)) Ces plu'ases doivent être entendues
comme impliquant qn'if y a des ))o:))!ncs qui ne sont [.as
sages,et qu'il ya des fmvreux qui ne guérissent pas. Lors-
1~2 ;.)vnErKK)UKrt.–r'Kst'HOf'nsrrto.~s.

que nous affirmons une quahte d'un sujet qui nous est
connu, nous nous rendons generak'tucut compte que,dans
certains cas, te sujet ne possède pas cette quatitequ'itpos"
sededaus d'autres cas; le mot «quelques-uns)'traduit,
!K)n pas notre ignorance des autres cas mais ptutôt notre
conuaissauce que ce-'cas manquent de cette qualité. Le
sens est comptetemeutexprime par tes mots «quetfptes-uns
au p)us~), c'est-à-dire un nombre peu considerabtc ouït-
avec. la totalité. Le sens logique du
mite, par comparaison
mot « quetques-uns correspond a la première expérience,
a. )apremie'rcreucontre que nous faisons d'une nouveitc
classe de choses. Aiusi un voyageur qui débarque sur une
cote nouveUement. et qui y trouve
découverte un petit
nombre d'indigènes pourra dire, s'il ignore le caractère
des autres ])abita)us:<(0ue)<mes indigènes ontles cheveux
piats.H t) ne paHera ainsi qu<3 de ceux qu'il a \'us, et rien
qucdeceux-ta.
Dans le )augagc ordinaire, le mot '< que)ques-uns)) est

t'u'cmentpris dans son sens togique. L'expression y est


assez fréquemment onptoyee, mais en t'empioyautnous
cntendons qu'il y a pour te moment une Hmitatiott précise
dustuet. L'importance logique du mot se reveic dans ia
conversion des propositions, par rapport au syitogismc.
(~onnnc (tans toute proposition a!fn'mativR)cpre(Hcat est

prisdans un sensp)us [argeque tesujet, puisqu'il comprend


d'abord )c sujet, et quetque antre chose encore, nous m'

pouvons jamais transposer ies termes (dans une conversion


de proposition) sans ajouter une quatincation: «Tous tes
))ommes sont morh'ts, )) par exempte, donnera, après con-
version, cette autre proposition :t<Que)ques êtres mortcts
sont )es hommes.') o
Dans «te petit terme )'dusyHog!snh',)c mot «queiques-
uns~ peut rtreremptace par iesu)ots,i,M/)e~/
w~<s', etc. si le même tertueest employé dans
ta conctusion, le svHogisme est. correct, ~)ais dans tes cas
reeHement importants, quand il s'agit de la conversion
d'une proposition aHirmative universelle, noussonnnes
OUAN'm'~MSpROPOsn'tONS. i23

réduits aux mots ((que)qucs-nns)) ou « une partie ))(<!).


Un autre terme
pour designer la quantité moindre que
la totatit6, est )o mot «ta plupart~. M. de Mor~au l'a in-
troduit dans la théorie du syl)ogismc.<( La plupart des

gaz ont une odeur.))–«La plupart des nerfs cérébraux


sortent de lamoeHe ationgeo. )) – «La plupart des plantes
sont hermaphrodites.)) n
Certaines formes de sout indéfinies en
propositions

quantité; l'expression ne permet pas de décider si eiles


sont univcrseiles ou particu!icres. En fait, ces propositions
sontaM!M~ Nous eu trouvons des exemples nombreux,
lorsque les noms de certaines matières servent de sujets,
tantôt a des propositions universelles, tantôt a des propo-
sitions particulières. «Les aliments sont composes cimni-

qnementd'oxy~euc, de carbone, etc.; M c'est lit une pro-


cari! s'agit ()c tous I''sa!iments, de
position universeHe,
toute espèce d'aliment. «Le.-anmentssont.nece-saires

pour soutenir l'existence Immainc,)) est une proposition


particulière; car il ne s'agit ici que de certains atimcnts,
et non pas nécessairement de tous. Le métal est néces-
saire pour de la solidité,)) ne s'entend
donner pas de tous
les métaux collectivement.
Les mots « <7/< )) et « '<7'M~)) sont des termes
tccliniqucs qui servent a d~'si~'net la quantité LmiverseDe.
Avec les expressions universenes:« tous)), «chaque.'),ou
les mots equivateuts, on dit que le sujet ou le prédicat «est

(<)f.a<aison())!it~~)'.t.ntdin'')Ut')('S))!~t.uni\~r.'i)')('t~.u'tit'u!it'r!)<'('on-
\f)nn'nt['<)Sp(nn't't'pt'('St'))t<'r)cSttr«\)'))t)h's<t<'(aqtm!t)ttt'th'S[)tf)[t()s(tH)tt'
<<t~m'<'("im«Lsth'<iK't.si)t't'()ntr.)sh'indn!'hf~'ut))nim'~t'~rn(.r.

dt"<p)'(~)u.i~()n'.[).nhmh('rr'nu)()i\!jm'Nt'.sMu\<)ur~c'.n~us.)))~)u<~)S('t'
principe.Lit d!stH~')i"!)(tu~nt'r.d<'t(!t'rindi\ih~')aj'utirn<a substance

n)t''nu',c)n~nn):tt()r~H'.()('S)u'()j)f)siti'S:t')tt'csNt')n'<)r.t(')('ty!7,t't
nt)))t('tn'a'.)'('<'tdt)h~')it~ui\))'n))'t.

M.dt'Mn)'n~<)/f/'H(,)).(!(')j)rnj)~s<')t'.(h'u\mMtSt)))rin"t~a;;)h'
c<)i))m('s)')~)nYn~'<!U!n~t<.t-)~hjU('<(h'nni\t'rst')c)~.utiru)it'r". 't'.)u<

!'shonunc~(')tt\t('ttsi~hpt('ith':uq!tt't([«t'sh"!tnm"<str'tt'tt-'i"n
vat;
12~'1. nviu':)'tu':MŒH. ~ËSptioposrrto~'s.

distribue)); au contraire, on dit d'une forme particutierc


comme «quelques-uns )) qu'ette n'est pas «distribuée)).

3. ).f'sp!'<))H)~i)i«ns-.«ntfM).df!r[nMti\t'.<otL natives, ()~Un('hoi)<[ui se t'np-

tn)t't('<tttt'7~«/~<

Une
proposition affirme ou nin un prédicat d'un sujet
«Le'vit) est bon.')–«Le vin n'est pasbou.') Deux pro-
priétés coexistent ou ne coexistent pas. Il est tout aussi
important d'apprendre qu'ettcs necoexisteutpasquede
savoirqu'ettcs cocxistcut. «Laluneest levée. ))– « La lune
n'est pas levée)), sont des propositions qui out)a même
valeur comme connaissances; nous sommes guides dans
nos actions par l'une comme par )'autre.!) est coupable,
il n'est pas coupatde, sont des assertions diiterentes, mais
fondamentates t'une et t'autte de chacune sortent des con-
séquences particu)iercs.
Les propositions affirmatives et négatives ne sont pas
seutemcnt (tinerentes, cUcs sont <~)~yf~'c~; cites s'op-
posent f'uue a )'autre,
de sorte qu'en interprétant cette
opposition, nous pouvonsdetcrmincr toutcsks conséquences
de t'une (J'apres tes conséquences de t'autre. L'affirmation
et la négation, formées t'uneetl'autrcdu même sujet et du
même prédicat, sontleHement imp)i([uees l'une dans t'antrc
que nous ne pouvons connaître le sens de l'afiirmation
sans connaitre aussi le sens de !a négation. Un seul ciTort
d'intc))i~cnce suffit a nous faire comprendre t uncct l'autre.
Si ftous savons que cette af)irmatio!):« !/accuse est cou-

pab)e,') a pour conséquence une amende de cinq livres,


nous c<unprenons nécessairement que ta négative: «L'ac-
cuse n'est pas coupabte, )) cntraine t exemption de l'amende.
Ceci n'est qu'uucconsequeucc delà iui de relativité, d'a-
près ta connaissance des contraires est une sente
)aqueUe
et m~me connaissance (!).

(t)<)ur)q~("<irit'n"<)ntpm)~)sr drt.li:'('di<par.ntr<').~)istinf'tn)))('Htn'
l'al'/irnwtiun v·t la ui·alinn, cu tr.mclntrtant
['atfn)natn)ttt'ttant'~tttn)n,c))h\H)spottttnt!t'si~m'tit' Ic· ,inne cir ).)!u')ttunt!<tt'n
I:mi·Uiou Jn In mn

[)~m['n't)i')t:Ars~non-tt;~([).nm<'tt'sttto)).~rt''ah!t'.n))()t~~n'Hh!t'.
n~AJ.r)~KSl't«))'(JS)tfU~S. ~25

Ainsi tes propositions ne sontpasseulementuniverseUes


on partiei)cs,eHes sont encore affirmatives ou négatives.
Kt,en vertu de ia ici de relativité, une forme négative
correspond a c)):)q))cfbt'me affirmative; si i'm)C est com-
prime, i'autt'ei'e~t.ms-i.
Le caractère négatif des propositions est complique par
)a quantité des propositiot~s opposées. Le cas le plus simple
est ceini ou une proposition unlvt'r;eilcs'opposeanne au-
tre proposition universcUe « Tons les diamants sont pré-
cieux, )) M aucun diamant n'est précieux;)) ou encore

)orsque le sujet est un individu détermine, par exemple


« Francis était (ou n'était pas) l'auteur de V«~M. » Lors-
qu'une proposition particutifre s'oppose on bien a une
proposition univcrsene, ou bien a une autre proposition
particulière, Use produitators des formes distinctes de né-
gation on de contrariété, formes que nous déterminerons.

i.ci< signes ~c~tits/;[)/t['~M.<,<'tfc))))t't'ti.\t".«nsnni\'s<)uit'<)U!t:~<')tt


f) ces )))<)<!<su~t)t'sr<nim's<p!it'ih"'<!t')~n~nM
t't))'mt'sd'unt'.u'.)<f!)t')msc\p)t'~it.

Pour
exprimer la négative d'une proposition particuticre
et définie, comme :« Jean est ici, "«)c jour est beau,)) »
nous ajoutons le tnot ~c /~M au prédicat « Jean ~'cst/M~
ici. » Pour tes propositions universeUes ce procède est in-
suffisant. «Toutes tes planètes sont rondes,)) voita une
proposition qui n'est point niée par la phrase « Toutes les

pianotes ne sont pas rondes, a Le sens de cette expression


serait que quotquos pianotes peuvent être et sont proha-
h)ement rondes, mais qu'on fait une réserve pour les au-
tres. Nous obtiendrons, aucontraire, une négation radicale,
la négation comptete de la proposition affirmative nniver-

Il va ht St')))t'tm't)tr:)pjt:t t'eues d')nn'p['')j'(~it)<'nn)[Ttt'mativt\T<)Htt'Hott['"n)'


)t'ht!n')t'<j)!'(~)<)sitin!ntt)n));t)~t's').)n<.tt)~<.h'<<)'<<)t't)<'rtn)~snm'.
).'n)Tn'n)!)hmwUa!s.~i('n.)~j).~h<'tn)t'~).U:<h.th!)t~h'srh~St's:otJ.tdistit~'tn'~
<tt'('t'sdc)t\('(ttt~.ttuttt't)tt'L'trt'r~<'in't't't(h'i;nt.t'c.tttuJiUt!~<'):tun''inL~t
~.nrc unitc,(h)it.n)n)utt'.th<'(''trc «)!)'nrt)it't;t.tut tjuc te ccn)j")rtcn)it'.s

t"t[m's~utttu~.t~('.
12(i(; uvtŒWŒMtKn.– ))Ësri(ut'osi')i<s.

seiïc, en ph.rant au ([(''I)nt, de la phrase l'adjectif négatif


«MCM/ et eu rappliquant au sujet « Aucuue planète n'est
ronde.)) Une autre forme, usitée surtout pour exprimerla
négation avec t'onpitase de ta rhétorique, consiste à dire

par exemple :K Pas un tambour ne battait, pas une note


funèbre n'était entendL~)) »
Le préfixe //< est. employé de)a même façon. « Toutes les
actions suut justes ou injustes; prudentes ou imptu-
(teutes(l).)) o
La
négation peut encore être
exprimée par des plirases
comme )oin de H, « le contraire de a, « l'absence de »,
«te ntauuue, le défaut de)', etc. Certains mots, commet
~e/~<t'</Mc,<~ ont une \'ateurpositivcou négative, seiou
ie sens gênerai et ta constructiou de la phrase. «Peu,M af-

tirmeunpetitn('n)))re,etute!outtereste:que)quefoisc'cst
une forme potie pour exprimer une negatiot) conipiÈtc.
Danscertaiuseastesensdecemot est positit'~a pensée
portant surtout sur [e petit'nombre des choses dont on
dans d'autres cas te mot est surtout négatif. « Peu
parte;
de gens verront ce jour. »

f).Lt'.<)')u)~i.i)io))'iSf~~t.u~~tS).t)'<.):K.t:)ntutC()M)').Xt;S:Ji~tinct!UHqui
n':))))).Ltt'ti('ntt)n'cn~HtiM.th)h)gi([uc.

Dans une proposition simple, il n'y a qu'un sujet et qu'un


prédicat « Le sotei) est te\e. »– « !~a justice est excel-
lente. ))–'< La ('randc-HretagncA de nombreuses colonies.))
Dans une proposition comp)exe il y a plus d'un prédicat,
ou ptns d'un sujet, ou les deux a la fois. ((L'Angleterre, la
France et la Russie sont des puissances maritimes, a–«L'An-

gleterre a sont'un de guerres,et


beaucoup elle aacquis de
nombreuses possessionsa l'étranger.)) Dausie premier exem-
pte, trois propositions sont combinées avec un prédicat corn-
!nun,et,s'il f.dtait les anatyser au pointde\ue logique,eties
devraient être exposées séparément, c LaUrande-Hretagne

())F.nant;)~ist'nt'n)[))ui);MUMitK~t'cfi.\f«H.'«;</Mt/,f<t'~<ct[t'!iuJti\t'
/<'j~n'M/<('f'/fjj.
PROPOSHtOKS SIMPLES ET COMi'LKXM. 'i27

est une puissance maritime,etc. H Dans le second exempte,


deux propositions sou), affirmée- et une troisième estim-

p))cit(;)nentindkjuee)(juoi([u'iln'yaitqu'unseLd sujet,l'An-
gleterre. On y nftirnie:'i" que i'Angietei'reasouventsou-
tenu des guerres; 2" que t'Augtetcrre a conquis beaucoup
de pays a l'étranger, et le rapprochen)Lentde ces deux pro-

positions laisse entendre cette circonstance additionneite


que le second fait acte la conseqnenccdu premier. Comme
dans l'exempte précèdent, ces affirmations devront être
séparées et retabties dans leur forme simple, toutes les fois
de déterminer leur vérité ou )enr fausseté, ou
qu'il s'agira
de faire ressortir ieur évidence.
L'ensemble des propositions de cette espèce peut recevoir
te nom de propositions composées ou complexes.

<;on)p)c. qui se r;!p)Mt!citt))h~.sj)~ciM!t'n~'n<ah)togi(~uc


(i.L'propositions
s()ntk'Sttt'<)HosiLi()ns<'f~f"outcsp)'<)posi[i<ms</ft/t.<K'j.t).)na
ces(tt;t)xcusk"iptonosi)ions<hs)in<s.unt~))iMsnon)'bouti!'atni!m''n)C
sens.

La conditionnelte est extrêmement com-


propositiott
mune elte consiste a établir une vérité subordonnée à une
condition. « Si l'ignorance donne le bonheur, c'est une
– M Si tout le monde,
fotic d'être sage. » parte a ta fois, la
discussion ne peut être pratique. )) – « Si ta pluie n'arrive

pas, le bte manquera.)) »


On rend compte de cotte forme logique en disant encore
qu'une des deux propositions est ta conséquence de l'autre;
ou bien qu'on afiirmc ta connexion, la liaison de deux
faits dontt'un est la conséquence de l'autre; ou eunuque
ou t'un des faits existe l'autre existe au-si, ces faits
partout
étantexprimes par des propositions. Ainsi "ta conséquence
du bonheur des ignorants, c'est que la sagesse est une
fotic )).– tt La conséquence du désordre d'une discussion où
tout te monde parte, c'est que la discussion n'est pas sé-
rieuse. )' – u La conséquence du défaut de ptuie, c e~t le
manque de bte.H Dans touscesexe!nptes,on suppo-c
que, si l'antécédent est realise, te conséquent l'est aussi.
~28 r[\t~U~)K!(.–– !~KSt'H<U!t[')UNS.

Les propositions <«.t'~


expriment une alternative:
aJean est dan.ia maison
ou dans l'ot't')ec.))'–(')c granit
est ou ))ienundepôtsedimentaire,ou le rcsnhat d'une
action ignée.))–« t'être ou ne pas et, re.voiia la question.)) n
Les propositions de ee genre peuvent être considérées
comme associant des conditions telles que, si l'une cstréa-
Usec, l'autre ne l'est pas: «Si Jean pas dans la mai-
n'est
son, il est dans l'ot'nce, et s'il n'est pas (tans t'oftice, il est
dans la maison.') 1)

Chacune de ces classes


de propositions sert de fondement
à une catégorie spéciale de transformations logiques, qui
constitue une variété supposée du raisonnement syuogisti-
que. Le mot /<y/w//<c~<e exprime a ta fois )cs formes con-
ditionneites etdi-jonctiyes, et tcmotca~o~~Ke re-
présente toutes tes autres propositions.

')'.nc')mh!~iU!tt'm)(':m't'r.)utt<'tM'difh')'M['ccd''s propositions au point de

tUt'<!t')yH«My~<'t'tk'Ut<)it'tt'n'h('e.mpuintdeYue(!(')ayt<n/t/f',onob-
tit'nt()uat)('<t.)'s<'S()fp~'positions.

1" Les propositions universelles affirmatives A.


2" id. particulières affirmatives I.
3" id. universelles négatives E.
4" id. particuMères négatives 0.

Ces quatre espèces


propositions de
sont représentées
par les symboles A, t, E, 0. Les deux premières formes
deri\ent ieurs symboles des voycues contenues dans le mot

.'t/~7/'M:c/ La troisième et ta quatrième tes tirent des voyelles


du mot /<

A – Tous les hommes sont faitubtes tout X est Y.


1 – hommes sont. sages X est Y.
()ue)ques quelque
E:–Aucun ))omme n'est Dieu: aucun X n'est Y.
0 – Quelques hommes ne sont pas sages quelque X
n'est pasY.
~UA?<T)TÉUU)'tt)'DK:A'r. 129

'r)U'Ofm';))HHAMU.rO~S[.!itLAQL'AriTt'r)'HJ)'tU!:['iCAT.

.S. Les (juatrc tonm's sont les tonnes udnu.scs dans le


indiquas vutgairemunt
sy))o~si)n',f()nm's<jnisnt1iscntpom't'ns!~<'ui'dinni['t;.Hcnmrqn<)nsce]nn-
dant<)U('diU)S<'('sjH()j)osition.s)atjH.U)tited<)ntoi)ti('))t('ot)))'h'e.sLseu)t'-
)m'ntia()t!!HUit('dutf</r<;)'it'n))'t'!)t(')k'it<'tn<'t)tditdHiaqua!)tit<'du
four indique quatre fonnes
~'<ft!<. .s~~p)<'Mrat;t'ttt'unnssion,H.<)n)ittot~a
additiunm'Ucs.

Ainsi, prenons pour exempte: tout X est Y; tous ies


hommes sont fainibtes. Y peut être pris en deux'-eus:
designer tout Y~ ou scutemcnt quelque Y tous les êtres
faii)ibics,ou scuicment quelques êtres faUtibIes.–Hya a
par i-uite deux formes possibles
1" Tous tes Xs sont quelques-uns (une partie) des Y~
tous les Itommes sont quetqucs-uns (une partie) des êtres
iainibiet-est):). le SL'ns présume de la forme ordinaire,
oit la quantité du prédicat n'est pas déterminée. Comme
rien n'indique (juc les X< sont tous les Y.t',–que les hommes
sont les n'u)s êtres faiHib)es qui existent,–nous devons
supposer qu'i) y a, en dehors des hommes, d'autres Ys, d'au-
tres 6tres faitUbtes, et par conséquent supposer qu'on ac-
corde seu)ement que tes hommes font partie des êtres faitti-
btes, qu'il y ait oui ou non d'autres êtres fait)ibh's. Ordinai-
rement nous n'avons pas a nous préoccuper d'uue recherche
plus complète il nous suffit de savoir, dans une circons-
tance particu)iere, qu'un homme, qu'un certain nombre
d'hommes, sont t'aitubtes, ou, pour prendre un autre exem-
substance est vénéneuse, sans nous embarrasser
pte, qu'une
de chercher, pour te moment, si d'autres substances que
ccnc que nous avons dans la main ont la même propriété.
Ceci est une recherche distincte, indépendante de notre
affirmation présente, recherche qui peut être utile dans
certains cas, mais qui ne l'est pas dans tous, ni même dans
la majorité des cas. Il est important pour n~us de savoir
que tes vins sont des stimulants )):qu'it y ait ou non
d'autres stimulants. C'est une découverte tout a fait dis-
tincte, et qui peut avoir son utititespeciate, d'apprendre
L – iJ
)tA);<.L'i'tu'
i3<) HVRE i'HKMŒK. – ))ES t'KOPUSmoffS.

qu'it y a d'autres stimulants


que les vins. La forme com-
mune s'applique au premier cas la forme a quantité dé-
~ey'mxHce (~?<aH~ef/), tous les vins sont quelques-uns
des excitants, il y a d'autres excitants que les vins, -s'ap-
plique et convient au second cas.
Dans le sens strict du mot ~MC/~M~' (quelques-uns au
moins, et peut-être tous), la forme déterminée,
X est tout
quelque Y, est la même que la forme non déterminée, tout
X est Y. Hya seulement cette différence que, dans la forme
déterminée, l'attention est appelée sur cette circonstance
qu'il y a peut-être plus de Ys qu'il n'y a de Xs, tandis que,
dans la forme ordinaire, la question n'est pas soulevée, ni
même suggérée, quant aux Ys qui peuvent exister en dehors
des Xs. Si le mot quelques-uns est pris dans son sens usuel
« quelques-uns au plus )), la détermination particulière
que ce mot ajoute a l'attribut ne représente plus le sens de
la forme non déterminée.
Nous verrons, dans l'exposé que nous donnerons ci-après
de la logique de Boole, que cet écrivain considère comme
une nécessite d'exprimer par un symbole que le prédicat
d'une proposition affirmative est pris seulement dans un
sens limité, que son extension est partielle.
2° Lorsque le prédicat est pris universellement, la forme
A devient « tout X est tout Y n, il n'y a pas d'Y.'< excepté
les Xs. Mais ce n'est pas une forme usuelle. Dans le plus
grand nombre des propositions affirmatives le prédicat a
plus d'extension que le sujet il comprend le sujet et en
même temps d'autres êtres « la monnaie du pays est en
métal H il y a beaucoup d'autres objets que la monnaie
qui sont en métal. « Les étoiles sont des corps célestes Il
ici encore l'attribut n'appartient pas exclusivement au
sujet.
Pour des exemples
donner de ce genre de propositions, il
faut citer des définitions, comme celle-ci '< Le sel commun
est du chlorure de sodium, )) ce qui signifie qu'il n'y a pas
d autre chlorure de sodium que le sel commun. Mais cci-
termes sont coextensifs, uniquement parce qu'ils sont sy-
Q);Ar<'r)'))';f'L)!'nHhu:AT. )31 Il

nonvmes; feront deux n~msdiilerents pour exprimer une


scutcc), même chose. Les propt~itions qui définissent doi-
vent avoir des attributs et des sujets d'une égale extension.
Si nous cherchons des exemptes dans les propositions
réelles, nous pourrons citer celui-ci :« Tous )cs triangles
des triantes cquiangles. o De tels exem-
equilat.erauxsont
ptes sont rares, même en géométrie, ou les propositions at-
th'mcnt des et non pas des qualités concomi-
tantes.
Il n'y a qu'un très-petit nombre de cas où des propriétés

uniques donnent Heu à des propositions dont le sujet ait


(a même extension que le prédicat. « Le mercure est un

métal liquide » doit être entendu en ce sens qu'il n'y a

pas d'autre métal liquide que le mercure. Dans de sembla-


bles exemples, il est utile de noter que le sujet et le prédicat
ont une extension égale en disant par exemple, le mer-
cure est le .«'«/ métal liquide il n'y a pas de métal liquide
a la température ordinaire, si ce n'est le mercure. Comme
ici le prédicat a un caractère exceptionnel, il est ncces.-airc
d'en avertir le lecteur. C'est lui exemple analogue que cite
liumilton « Les êtres raisonnables sont des êtres qui rient,') »
car cela veut dire qu'il n'y a que les êtres raisonnables qui
soient capables de rire.
Dans les propositions les plus générales où l'on associe
des qualités distinctes, qui s'accompagnent constamment,
il est tout à fait rare de trouver une proposition où le
sujet et le prédicat aient une extension égale. Pour le
moment, nous n'en connaissons qu'un seul exemple bien
caractérise « Tout corps gravite n ce qui veut dire que la
essentielle de la matière, – est tou-
propriété l'inertie,
jours liée a l'attraction ou a la gravitation. Ces deux attri-
buts sont distincts, maiscoextensifs; il n'y a pas d'autres
choses qui gravitent que les corps il n'y a pas d'objet qui,
dépourvu d'inertie, possède cependantia pesanteur. Cepen-
danton pourrait tcmarquer que, s'il est facile decoucevoir
l'inertie sans la pesanteur, il est au contraire difficile d'ima-
giner la pesanteur sans l'inertie.
1~ ).t\)t!)'H!;M<[~. – !SrH~t'<JSt[U~S.

La et la refraction double sont aussi des


polarisation
propriétés cocxtensives.
M. de Morj.,an, comme nous le verrons tout a i'item'e,
donne a cette formeIenomde/o/~A/<<H;<e~c.
parce qu'elle équivaut à deux propositions Tout X est Y,
c/toutYestX.
M. MiH adresse en substance les mûmes critiques a la
tlicorie d'ilamilton. Tout ce qui peut être prouvé de cette
:MTout A est 13, peut être prouvé, selon les
proposition
anciennes formes, de l'un de ses éléments ou de tous les
deux: «Tous les As sont des Hx; et tous les 1~'sont t
des Ax. » Tout ce qui peut être prouvé de cette proposi-
tion « Quelque et seulement quelque A est quelque H,
,ou tous les I}.s'),))peut être prouvé, les anciennes
formes, des éléments de cette proposition Quelques As
sont des i.i. quelques A~ ne sont pas des 1~, et (dat~s le cas
metnionne en dernier tous les Hx sont des
lieu), A.s,Mil),
/A<M<7~<, eh. XXII). « toute philosophie
Dire est toute

poésie)', c'est afm'mer ces deux propositions: « La poésie


est la ptniosophie, et la ptmosophic est la poésie. )'
j/affirmative [ se sous deux
particulière présente
formes, lorsque la quantité du déterminée
prédicat est
Quelque X est quelque Y (la forme usuelle) quelques Xs
sont <MM les Y.<. Quelques sont quelques corps cé-
lestes; quelques mortels sont ~MM les hommes. La seconde
forme est celle que Hamilton ajoute aux anciennes. La
meilleure raison a donner pour la ju-tifier, c'est qu'avec
la forme commune, le caractère du prédicat disparaît dans
une proposition affirmative nniverseUe convertie; ainsi
Tous les X sont des Y, ou Tous les hommes sont mortels, de-
vient, après conversion quekmes mortels sont les hommes;
ce (lui veut dire y~e/M~ X.s', quelques hommes, tandis
(lue nous avons ici le droit de dire /« les X.s, tous les
liommes.
Ces deux formes afiirmatives additionnelles ont été ac-
ceptées par quetques logiciens, par Thomson, dans ses
Luis t/e /« /e'e, et par ëpalding elles ont été prises
OUAN'rrrÉ )~'pft)'D~:A)'. 13~

comme )e principe d'un nouveau développement du sy!-

)ogistne. L'affirmation uoiversene–ToutXestt.outY–


est représentée par U(Thomson),oupar A'(Spatding').
L'affirmation particuiiere avec un prédicat universel par Y

(Titomson),ouparl~(Spatding).
Les additions proposées par t!amitton aux forme-! néga-
tives n'ont été acceptées jusqu'à présent par aucun autre

togicicn. Dans la forme E, aucun X n'est Y, « aucun mor-


tet n'est !)icn~,)e sujet et te prédicat sont l'un et. i'antre
nniversets. Il y a ici une négation, une exclusion totale et,

réciproque. Aucun individu de la classe des hommes ne


avec aucun individu de la classe des
peut être confondu
dieux. La coïncidence d'un homme avec un dieu est niée
.<.7'i!<. Le prédicat est pris universellement. Nous pour-
rions cependant etahur une forme où le prédicat, serait
Aucun X n'est quelque Y. «Aucuu homme
particulier:
n'est certaine classe d'animaux. )'Uya des ciasscs d'ani-
maux dont l'homme ne peut aucunement faire partie. Si
ces classes d'animaux
peuvent être spécifiquement deii-
nies, si elles représentent les quadrupèdes, les poissons, etc.,
ta proposition revient a la forme usue))e; car alors ['at-
tribut est encore pris univcrseUement, puisqu'H désigne
toute une classe.
Dans la négative particutière 0, « quelque X n'est pas Y)',
le sujet est particuUer, et le prédicat universeL Quelques
Xs ne se trouvent pas parmi les Ys « quctques hommes
ne sont pas Européens )) « quelques corps célestes ne hrit-
lent pas d'une lumière qui )enr soit propre. ~s

Cependant une quantité particutièrepeut être, dans cette


forme, attribuée au prédicat, par exemple quelque X n'est

pasquc!que Y;
quelques X. ne se rencontrent pas parmi
quelques Y.<. (Juctques hommes ne se confondent pas .)vec
des mammifères. Si l'expression « quelques
quctqucs-uns
mammifères" peut être déterminée spécifiquement et eqm-

vautac(p)adrupëdcs carnivores M ou«(j[uadrupcdesapeau


épaisse )), nous retrouvons ta vieiHe forme en 0, ou te pré-
dicat est universct. Knreponseat'objectionquet'ona a
i. DV~ŒPiO~H~t.–S!'KOt'«SH[~S.

adressée ajauouvctte forme a. savoir n'est


négative, qu'ette

jamais pratiquement reatisee,namiiton soutient que c'est


h) forme par Jaquette exclusivement nous </c~/«/ ~M'«M
<<'y/<< </«'«/< ~«<([Ue)conque est divisible. Ainsi, en
divisant ie genre Mso!dat M, nous dirons en nous-mêmes:
<( Quoique soldat n'est pas ([uetque soidat; car quelque sol-
dat est fantassin; quelque soldat est cavalier, etc.; mais
quoique infanterie n'est pas quoique ca\'a)crie. »

t')JMK!(AT[0. nHS ['ftOt'OSrrfOKS n'APRËS [~ MORGAN.

il
!).P()tu't''))uis<')')'<nnm('r:)ti')H(tt:t«~s)t'sn)0<h's()(Msit)h'S()eprH'Jicatint),i)
f'st!)t'('t'))t'R'[t't':u)t')'it;o)n'KUM'n)t'ntrnnn.utrt')a))at)!['<'(!it;«n/<ntn'.<.

Conformément .lux vues


que M. de Morgan très-exactes
a présentées sur [a contrariété, la négative est ce qui reste,
une fois qu'on a enlevé la partie positive d'un tout la né-

gative de X est U – X ou peut la symboliser par une


marque distincte, x par conséquent, X et. seront les deux
contraires dans un tout donne /<o~-A" est et Mo/t- est
X, car, a quelques Xs ne sont
pas Y.s a peut être remplace
par quelques X.s' sont y.f, et ainsi de suite.
Nous avons maintenant, au lieu des deux termes X et Y,
tes quatre termes X, Y, ;r, y. Par suite, au lieu d'une seule
couple X, Y, pouvant prendre les quatre formes de prédica-
tion A, E, 1, 0, nous avons quatre couples distinctes :X, Y;
X, y; Y et .y, y. Chacune d'ettes peut se présenter sous
la forme A, sous la forme E, t ou 0. Conséquemment, il y
a seize arrangements possibles. Après examen cependant,
huit de ces combinaisons apparaissent comme n'étant que
ta rCpetition des huit autres.
Nouspouvons exposer l'opération ainsi qu'itsuit Pre-
nons d'abord A, ou t'afnrmation universetie, et les quatr'
conptes seront:
f Tout X est Y (forme ordinaire).
2" Tout Xcsty (non Y).
3" Tout. (non X) est Y.
4" Tout ~non X) est y (non Y\
LES PROPOSITIONS n'AI'RÈS r'E MORGAN. ~H

La seconde forme Tout X est y (non Y), est la même que


Kdans le vieux système: Aucun Xn'est Y.
La troisième Tout .7; (non X) est Y, est la même que
aucun non X n'est non Y; rien n'est à la fois non X et non
Y; toute chose est ou bien X ou bien Y. Aucun non-esprit
n'est non-matière toute chose est ou bien esprit ou bien
matière. C'est là une forme nouvelle. Elle signifie que toute
chose est dans X ou dans Y (ou dans les deux à la fois).
La quatrième Tout (non X) est y (non Y), (tous les
non-mortels sont non-hommes), est la même chose que,
Tout Y est X, une forme qui n'a de nouveau que la trans-
position des symboles.
Prenons maintenant les quatre couples qui correspondent
à l'anirmation particulière 1

Quctqm'Xt'stY.
Qut;)qu(;Xcst</(nt)nY).
Quoique .T(n"nX)cstY.
Qudquc (mm X) <'st (non Y).

La première est la forme


ordinaire la seconde, la néga-
tive particulière. La troisième Quelque non X est Y, peut
être transformée en « Quelques Ys sont non Xs, » ou
bien «Tous les X sont non Quelques Y.s; » dans ces ter-
mes, elle est reçue parmi les formes additionnelles. La der-
nière « Quelque non X est non Y, » « Quelques choses
sont ni Xs, ni Ys, » tous les contraires de X sont les con-
traires de Y. L'infanterie n'est ni artillerie ni cavalerie la

négative de X (cavalerie) est la négative de Y (artillerie),

c'cst-a-dirc, l'infanterie.
La même méthode, appliquée aux négatives universelles
et particulières, complète l'exposition, et nous donne une
nouvelle forme, déjà notée

Qudqnc Y est rh't) X.

laquelle, comme la forme Tout Y est X – est simple-


ment due à la transposition des lettres de 0. L'auteur a des
raisons particulières pour comprendre ces dcuxvariutcs
parmi les formes des propositions.
H(6 UV!U':)')tK:\tU'Ut.–))L!Sj'nO['OSt['[ONS.

Ainsi, en outre des vieilles formes fondamentales A., I,


E,0, nous auronsquatre autres formes:
1" Chaque Y est X.
2° Quoique Y est non X.
Ces deux formes ne sont que A et 0, avec les termes
transposes.
3" Toute chose est ou bien X ou bien Y.
4" Quelques choses ne sont
ni X ni Y.
Ces deux dernières formes sont une couple contraire de
propositions ~M/o/<c~ucs, qui doivent être ajoutées aux
quatre formes régunéres dont le caractère commun est
d'être catégoriques.
L'auteur examine ensuite la compatibilité ou l'incompa-
tibilité de ces formes variées. H y a trois alternatives
1" Les propositions distinctes peuvent être telles qu'il soit
//M~<M~/c <y!<'<c.s' coc.<s< 2" Elles peuvent être telles
qu'il soit /;M'CM'<we <y/<'e//es eoe;s'<e~. 3° Elles peuvent
exister ou bien l'une avec l'autre ou bien l'une sans l'autre,
dans un état de c<~co~i~iee tl ~f/<e~<e. est évident,
par exempte, par rapport formes, aux vieilles
que A ne
peut coexister avec E ou avec 0; si tout X est Y, il ne peut
être vrai, soit que aucun X n'est Y, soit que quoique X est
non Y. D'un autre coté, si A existe, 1 doit exister, et de
même pour E et 0, la proposition particulière étant en-
fermée dans la proposition universelle. Enfin les proposi-
tions particulières 1 et 0 peuvent coexister ou non. Quel-
ques hommes sont sages; quelques hommes ne sont pas
sages voila deux propositions qui sont entre elles dans un
état de concomitance indifférente.
Apres cela l'auteur arriveadélinir ce qu'il appelle um'
M~/MM~M/< M/e~e e uneproposition qui comprend en
ene-méme rafurmation ou la négation de tontes les huit.
propositions simples. )' Ainsi supposons que X et Y soient
tels qu'aucune des quatre universettes ne soit vraie alors les
quatre particulières sont vraies. C'est là un des deux ça-,
appelé une proposition particulière complexe. L'autre cas,
c'est lorsqu'une des quatre nni\er.enes est vraie; alors cinq
t')tO)'osn'tO~'s(:0!<T)<AmKs. 137

autres sont établies, soit par affirmation, soit


propositions
par négation; et il y a deux concomitants qui sont des
contradictions~ de sorte qu'un seul d'entre eux est vrai. A
ce cas gênera.! se rattachent six formes différentes, qui ont
chacune leur intérêt
specia!.
Prenons A (la vicifle forme), tout X est Y, comme vrai.
Alors E ctO sont nies, et 1 est compris dans A. Des quatre
formes nouvelles, le concomitant neutre est tout Y est X
cette proposition peut coexister avec A; et prises eusembte
eues donnent ia proposition – Tout X est Y, et
complexe
tout YestX; en d'autres termes X et Y coexistentet sont

identiques. Or, c'est ta proposition affirmative universene

d'Hamilton, avec un prédicat dont la quantité est, univer-


selle tous les les Y.s.Ue
X.s'sont telle sorte que,
tous
d'après de Morgan, cette forme n'a pas droit a être comptée
parmi les propositions simples ou fondarncntates; e!le est.
une proposition compfcxeou composée, ([ni dérive des formes
simples, par les procèdes indiques. )f appuie cette théorie
sur cet argument que la proposition en question n'admet

pas une simple négation,


comme le fait toute proposition
fondamentale; elle est contredite, soit par quelques Xs
sont non Yx, soit par quelques Y& sont non X.! c'est-à-dire,
par l'expression disjonctive ou bien quelques Xs' sont non
Y.f,ou quelques Y.s'sont non X; et il n'est pas nécessaire
de déterminer laquelle de ces deux propositions doit être
mise en avant, de telle sorte que la contradiction est ambi-
guë et incertaine.

o't'nsmox nr';s )')t0)'"s<rto~'s

10.La n('j;:))n'<h)n'!sn)~ sens !)!'sn)ust'n).)t)i!t"'tt'<)Mnsr<)p)'ositit)nt)'n))t':<?)'-


tnHtm'nt)ht'M'))t'!)U!)t'))('j;<)ti\t'uni\t'rs('Uc:A~))p<)St'M)'rt))~m't"us n;

tcsihumm'isout )<:)(;)"auc~~h'nnn)t'n'<t'.at;C't'st<'t't~)'t)n;tp~t'Ht',t'n
tt),;HjUt'.rt~)Cus!thn)<!t'<t:O~T)tAUtt:S.

La contradiction,dans ce sens,est loppositit'tut'uueuni-


verseUettegative a une nniverscHe affirmative, ou d'une
universelle affirmative a une universeUe négative. Ton) X
estY;aucuuXn'estY. "Tt'utf'eqnipageduf'ateaua a
138 HV)Œ t'RHMtËM. r'ES t'HOt'OSH'tONS.

péri. » Tout l'équipage du bateau a survécu.)) Au point


de'vue de l'extension, c'est la négation la plus large, la plus
profonde, qui puisse être proposée. La quantité de con-
naissance requise pour une telle négation est à son maxi-
mum. Ce n'est que rarement, qu'on peut à une propo-
sition universelle substituerla proposition universene con-
traire. Nous pouvons douter de la vérité de cette proposition
«Toutes )esetoi)es scintillent, mais nous ne pouvons don-
ner a notre négation la forme d'une négation universelle
e Aucune étoile ne scintiHe. » Il est rare personne
qu'une
instruite, en avançant une proposition universelle, se
trompe au point que la vérité se trouvedans la proposition
universetle contraire.
Il y a une contradiction absolue apparente dans les
opinions relatives a l'immortalité de l'âme. Les chrétiens
disent: « Les âmes des hommes sont immortelles. » Les
bouddhistes et d'autres disent ((Aucune âme humaine n'est
immortelle. » Dans les sujets les plus simples, l'opposition
totaic est assez fréquente. On peut affirmer que « tous les
sont achetés )) et l'on peut nier aussi « qu'aucun
électeur soit acheté ». Ici la négation est aussi forte qu'elle
peut l'être.
Dans une opposition semblable, il faut remarquer que
les deux contraires ne peuvent être vrais, mais que les deux
peuvent être taux. « Tous les hommes sont sages »
« Aucun homme n'est sage » voilà des propositions qui
ne peuvent être vraies a la fois le sens de l'une est de dé-
clarer que l'autre est fausse entre les deux il y a une con-
tradiction dans les termes. Cependant il est possible que ni
l'une ni l'autre ne soient vraies que toutes les deux soient
/'«MM'CA'. La vérité peut se trouver dans une proposition
intermédiaire, placée à égale distance à savoir que quel-
ques hommes sont sages, quelques hommes ne le sont pas.
Ainsi la contrariété absolue laisse la place a une affirmation
intermédiaire.
On remarquera de plus par rapport à la contrariété que
les propositions contraires différent seulement au point de
)'HOP08['nO.\S(;nNTHADICTOtn)!S. ~39

vue de la <~<<e l'une affirme, l'autre nie, mais elles sont


toutes deux de même quantité, c'est-à-dire universelles.

)).).ant'ga)ionp('mc()nsi<tc~da~sr<))~)()sitioRd'Hne~nivft'se)h'af(innative
atn)M))artw'uU('<'t'nt'K:ttivt'.AaO,<)nd'um'u~itt:)'St'.Het!('gati\('!i)u~'
pa<'Uc)di<'<'cfdtirmi~i\<a).(!'<'st''ctj!nnaj)))(,ki'opj)ositioj~s
CONTKAmCTOtKKS.

Au lieu ((Tousde les hommes sont sages; » « Aucun


homme n'est sage, » nous pouvons avoir la couple opposée
« Tous les hommes sont sages. » « Quelques hommes ne
sont pas sages » (A, et 0). De même: « Aucun électeur
n'est acheté" (K). « Quelques électeurs sont achetés (I).)) »
Telle est la proposition eoH~K&'e~o~e.
Dans cette opposition comme dans celle des contraires,
il est impossible que les propositions soient vraies à la fois,
mais <<s' Me ~<<Me?ï< ~<; <0!<<p.s'~e!<.K/<H<Mp~/ si l'une est
fausse, l'autre doit être vraie; si l'une est vraie, l'autre doit
être fausse. Il n'y a pas ici,comme pour les contraires, de pro-
position intermédiaire possible. Ou bien « Tous les hommes
sont sages a ou bien «
Quelques hommes ne sont passages. »
Ou bien « Aucun électeur n'est acheté,)) ou bien « Quelques
électeurs sont achetés. » Les deux propositions sont telles
que nous devons nécessairement choisir l'une ou l'autre.
C'est à cette espèce d'opposition que se rapporte le principe
signalé pour la première fois par Aristote, et qui a toujours
été regardé depuis comme une loi fondamentale de la pensée,
la loi de l'e~'c/M~M~ ~M/MM.
Il faut remarquer de plus que, dans les propositions con-
tradictoires, il y a différence, non pas seulement dans la
</Ma/<<(f, mais aussi dans la ~Ma~~c.' l'une est affirmativ,
l'autre négative; l'une est universelle, l'autre est particulière.
Cette circonstance, au lieu d'augmenter, diminue l'opposi-
tion. Le changement de la quantité universelie en quantin'
particulière affaiblit l'opposition dans la qualité.
L'emploi du mot négatif le plus énergique, cw~/w/w~
pour designer cette forme un peu affaibue d'opposition,
exige quelques explications. Dans le discours ordinau'f !a
140 ).)Vt!)';)'RKMn~<. – n~Mt'Kor'ost'nc's's.

a une affirmation comme cettc-ci: «Tous tes


personne qui
docteurs sontachetes,~ négation Il
pourrai repondre parcette
absotue: Aucun électeur n'est act)ete,)) passerait pour
avoir contredit, l'affirmation de ta façon la plus radicale.
La déclaration :KOuetqucs<;tectcursn'ontpas été achetés,)) 1)
passerait pour une simpte contradiction; mais ta propo-
sition «Aucun électeur n'est acheté, oserait une contra-
dictoire au suprême degré. Le mot de « contraire oserait
considère comme tropfaittte pour une négation nnivcrsc)!e.
Il est évident que la <'M/Y«/<c<o~'e logique, connue nous
l'avons detmie, exprime une négation moindre que la eo/

//v«/logique: eue nie si peu, qu'e[)eexc)ut)a possibilité


d'une négation moindre; elle est te /M~«~?/Mi de la néga-
tion. Tandis que ceh)i qui affirme se risque :). accepter
j'at'tirmativcuniversette: «Tous les hommes sont sages," »
ce!ui qui nie avec timidité et, reserve se contente d'indiquer
une <<o/t à la régie générale; it ne dira pas: « Aucun
homme n'est sage, )) ce qui serait dans le tangage ordinaire
la contradiction absolue; il dira simplement que ~t/M('x
honnncs ~e sont sages il nie si /~?< ~M'<7 ne /~M.se /</s
/« /s'<7<7</ /< moins, II cttoisit si timidement, si hum-
tttcmcnt, sott terrain, qu'il <T/ tout autre contradicteur
ptus timide et ptustmnd)te encore. T.G mot «queiques!) qu'il
emploie indi(juesimp)ement([u'it veut faire nue exception,

quetquc petite qu'ctte soit. ()~c/'yM~pent signiner seutcmcnt


?~< cequi serait encore un mitteuexctu. Pour qui la négation
de cette vérité universette « Tous les hommes sont sages, ))

peut-elle signiner moins que ceci f/M homme n'est passage? :)


Voici comment peut. être explique t'emptoi du terme te

ptus énergique pour t'oppositiou la ptus faibte. Aristote, en


divisant tes prop(!itiuus~etou ta quantité,–uuiversette
ou particulière,–insiste beaucoup sur tes difticuttesqu'it
y a établir, et ta facilite qu'il y a renverser, une propo-
sition univcrsette, affirmative on négative, i~ata.cht; de cetm
))ui affirme est tat)orieuse:it doit s'être assure der/<
cas particutie)'; la tache de cetui (mi uie est. plus simple:
:t lui suffit de trouver Mutait contradictoire. S'it et:)it
t'itUt'USfUU~SCONt'HAJ'H.tUlitt'.S. )H 1

nécessaire .ttf.nr~'nn~))')ttt'~nn<'n['firm!)t!~n!jrn\,f'r-,p!f!
pour combattre une affirmation uufvcrsettede-
tabtir une négation ufuverscitc, la réfutation d'une gcuera-
)isati<~n incorrecte serait souvent une difficntte iusunnon-
t.abte.Mais pas nécessaire.
cetau'est Unsimplefaitcontraire
snfiit. Un trou au fond d'uue))arque!a submergera aussi
sûrement (jue si l'on avait tx'ise la barque tout entière,

par piauche. C'est ce caraetered'e.s'M//M«/</e


ptanciie
/~u/c/M~<qui fait l'importance de la propositio!)
contradictoire limitée. H est beaucoup p)us tacite de l'éta-
blir que d'arriver a une négation universelle et cependant
t'eftet est tem~mc. Mile aie inerite, si précieux, d'arrivcr a
uu grand résultat par les moyens les plus sifnpies.
It y a des cas où la proposition contraire et ta proposi-
tion contradictoire sont la même chose. Par exempte, quand
la proposition est singulière ou individuelle :« Jean e.'t
ici.)'«Jean n'est ici."–«Le monde a été crée un
pas
certain jour.)) «Le monde est éternet.")! n'y a pas (h;
milieu, dans ce cas, bien que )'opposition soit complète.
Un autre cas se présente, iorsqu'une toi générale dépend,
dans sa vérité ou dans sa fausseté, d'un seul événement,
comme il les lois de causante.
arrive dans Un seul fait bien
observe (d'après ce qu'on appelle la méthode de différence)
sufût à prouver un rapport de cause a effet. Si t'on découvre
un métal nouveau et. qu'on opère une sente fois sa fusion à
))10" Fahrenheit, on peut afnrmc)' d'une façon generate
ta fusion dn metat se produira
qu'a ta même température
toujours, tci ta M/t~'H/c'~ et la c~M</w</<'c/<o~ sont la même
chose. Le metat se fond ou ne se fond pas à ta température
indiquée. L'uniformité de la nature défend toute supposi-
tion intermédiaire, comme par exempte que certaines por-
fions du metat entrent eu fuston a cette température et tes
autres non ()).

())''t~)'cn).n't)Ut"<rr\<'n~)~\)'ht)n('r)ut.Ut't.ntH.imtthn~d'')<<J!t-
<.nm du
~IOH t)u mitit'u,
mUicn, 1'0\11' l'l'soudn'
pt'ur t't's"u<h'o ('t't'tah)t's
('t'rtaitH's qm'stions
tl'It'~tiol\; Ct*))))m' la
(;OIl1I1H' ia tHvtSthtjitt'
di\"isi"ilj(\~ in<n)x'
¡illinil'

tk' la nmh'')C, )t' )i!n'<'U)b)trt', t't'tt'tnih' dn mundr. La tnatit'tt' est (htij.ibtc,


la ntnt)ft't' n't'~t duLsihit', votLt dt's t'\ctttj)i~sdt' <'(tn[r:tHt'.s, ))<m df «)n-
p.~
Hadictuht.'t; il j'cut ) i~uh unt; j~upu~hu~ intcr~m'ttitXrt': ccrtaim's n).ttit'!t'~
)M ).)\)tEt'[U;MŒH.–UHSPRO)'OH['!)UNS.

Un autre mérite
logique de la forme contradictoire est
la substitution, pour la négation d'une proposition univer-
selle, do l'afiirmation équivalente et correspondante. Lors-

qu'on nie A, on affirme 0 par cela même. S'il n'est pas

vrai ([ne « tous les hommes sages a, il (toit être vrai


soient
que « quelques hommes ne sont pas sages )).
La proposition contraire et la proposition contradictoire
sont les seules formes importantes de l'opposition. Il est
d'usage d'y ajouter une autre variété, l'opposition d'une
affirmative et d'une –
particulière particulière négative
1 et 0, Quelques hommes sont sages, Quelques hommes ne
sont pas sages. Cette opposition est si imparfaite qu'il n'y
a pas a vrai dire de contrariété entre les deux formes. Elles
sont compatibles, elles sont souvent vraiesa la fois.Toutce
qu'on peut dire d'elles, c'est 'y;<'c//M Me~eMU<H~ c/ye/~M.c.
/'<~«.' et /'<n<<e. S'il est faux que quelques hommes sont
sages, il ne peut être faux que quelques hommes ne sont pas
sages. Mais comme l'un des deux prédicats peut se rappor-
ter a ungroupe d'hommes, et l'autre prédicat à un autre
groupe, il n'y a pas de contrariété réelle souvent les deux
propositions prises ensemhle expriment exactemcntla vérité.
Le nom de sous-contraires a été donne à ces proposi-
tions. Selon Hamilton, elles doivent être indiquées, unique-
ment pour compléter la ligure logique appelée le carré de
l'opposition.
Pour l'explication de cette ngure, il faut encore remar-
quer que la relation (on ne peut plus l'appeler opposition
dans le sens rigoureux de ce mot) entre la proposition uni-

-.u~t (titi~t)t<"t, ()<' snr)f que )<< deux contraires st'rfucot t'.tnx. Mais
~.dt'm'~t
i)fa<)tC))tctnin'(ju<'ponrttHmHton)a)n.<)i<'rccstfmbit'n ~suj<'t(f/ff~f).ou
hi)*nun('<'ho'!c/'f'm<r/«',j)))p~intq)~'t()~tr('fjuicst ritr)n)enortio)!<)t'
L)n)atit'rt'<"itYrai~t')nut("i)c.s:~)!!r<s))orti<)!))i,('t(~U('<H'M!~cr;)j)j)(~ition
in()i<)U)''t-ci-dessus r('ntrt'd.~).s)'<)p))~sit!on())'sr<)))ti.)t)!ftit"<j)~,('(M<);))t'
sait, ('.stK)umist-:)).ttoitk'rc\ctusit)n<h[!uHit'u.i'.N suit Hamihonsuuht'nt

<~)t'()('<'t'sdt'ux[)rn~ositiot~opposct's,).)m.iti<'r<'t'st<ini<.i)~<)a)natk'r<'tst
!m)i\i~ib)c;–t''v<)!nnt('t'.<,t)i))rt',ti)Y<j)()ntt'n'tj)!)sti))(';)'unt'doitt'tt''
\raicct)'.)utrehusst'.
<~A)t!!)'t)Kf.'U)'['<JS[L')UN. !43 3

verseuc et Lt proposition p;u'tif:t)!i~t'('A et t, H et 0, est

appelée .s'!<~«/<ë/'HK, ce qui indique une relation de subor-


dination.

r.AU)<)'t t)K )/«t')'()Sr!<)\.

M. de Morgan a apporté quelques modiucatious a cette


ngure. Considérant les mots contraire et contradictoire
comme identiques dans leur sens, il supprime le mot con-
tradictoire, et applique le mot contraire à ce qu'on appelait
autrefois contradictoire, c'est-à-dire aux oppositions diago-
nales A-0, E-1. Quant :). l'opposition des universelles A-E,
il propose l'expression de .w<.woM<<Y«'/Y'; et enfin pour
l'opposition des particulières 1-0, il emploie le mot de

M<e<M~YWC.
Si l'on voûtait introduire quelque innovation de ce

genre, fondée sur l'identité des contraires et des contradic-


toires dans le tangage ordinaire, il vaudrait peut-être mieux
renverser les expressions adoptées par M. de Morgan.
L'opposition des universettes A et E est une contrariété
complète; l'opposition de l'universelle a ta particulière de
)4t ~4 ).)\m.)')u~m't.–t't~)')~)t'~sr))~i\s.

qujiite oppo.e!)'est qu'une contrariété/M/<e on su-


hau.erne.Ktk'nierite donc ieuont de sous-contraire, A-0,
E-t/opposit.iou des particulieresl et Qu'à pas besoin, a
ce qu'il seutijte, de mot qui t'exprime. Si cependant on en
choisissait un, ('est !e mut. de.s~co/Y~equ'it con-
viendrait de pt'endrc.
Le carre suppose serait donc cetui-ci

Cette forme est


la conséquence des vues déjà exposées
sur la négation imparfaite des propositions contradictoires.
KHe est ainsi en conformité avec le système de la Ëgurc
(()ni est empruntée au parauctogramme des forces), con-
formité apparente fondée sur une convenance plus pro-
fonde. Ainsi A, K, étant un côte du carre, et )a ligne de.
S))ha)ternes A, I, étant le cote adjacent, la composition des
deux côtes, dans tes diagonales A-0 un E-1, supporte les
tW~w/'M- .<t'.s' ou .s«Mx-('c'/</?'M<<;A. i) n'y a pas ta
seulement nnc coïncidence de lang:)ge: c'est. l'expression
de ce fait que la contrariété subalterne ou subordonnée est
une forme partieite, subordonnée, de ta contrariété; une
proposition uni\crsettc s'oppose no)) a une universette, mai;-
a une particutio't', donn:mt )~ne contrariet' diaeonatc ou

obHque, au tien d'une contrariété (empiète un entière.


rn()t'()St!)().h.\JU)).\Li..S. It;')

Voici cm'on'unr forme différente drceHesqni ont été


exposées. Ari~toteemptoieia diagonale pour l'opposition
com))iet.e()es(Jet!\nni\e!e))csAet.K.Leseontradietoires
on sous-contraires A"0, 1~-1, sonUes cotes (entre la droite
ettagauc)K').]in'y:tpasd'oppositionin()i()nu(;cntreAct
1, entre Ë et 0; et la seconde diagon.de es!, inissec en blanc,
f et 0 n'étant pas:), proprement parler des contraires. Ce
carre a Je mérite de représenter par la. pins ionguc ligne
l'opposition ta plus complète j cette ligne est celle qui par-
tage la iignre c'est de cette disposition que dérive l'ex-
pression de propositions ~'«~c~'a/e~e~ opposées pour
designer l'opposition des nniversenes.

<:At()n'AH!S'ro'ri'

PROMStT'OXS MOUALHS.

propositions se prcscntt'!ttsomcm
tï.Con)m<<h)!)s)cta))gagt'on)in.n)'t',)t's
sou<un<-torm('quah~t!ounmt!iti'A)i'totca<'tah)innt-cat<~)nt-sp<'<'ia)(-
propositions,)'nics désignant sons )t'notn()fpropos)-
pomct'ttc<'spt-cc<)c
M-sont la
tionsm<(;/<)t's propositions qui pas (p~tinwsrt'ntrt'ntd~nsia
forme appctt't'«'

Si nousdii-uns cit:;eu)nt''tric q)tc)aco['ch)siondcri\t-


t.–t"
)!.uN.iqu'
H(i (; i,[Vit!t')(EMU';tt.–)~St'Ht)t'USH!U.\S.

/<eee.ax/'cM~'i'</des prémisses, t'at'tirnmt.ion aéra appelée


Mï~t/e etic expose une vérité, mais, en même temps, eile
h), qualifie comme une vérité nécessaire. Le contraire de la
nécessite estla coM/~yc/~v'; ce caractère donne Heu aussi
a des propositions modatcs. Les vérités de la physique sont
considérées comme contingentes et non pas comme néces-
saires les faits de cet ordre, eu effet, auraient pu être dis-
posés autrement. Ainsi, tout en affirmant que l'oxygène se
combine avec l'hydrogène, nous devons ajouter que c'est
la une vérité
contingente. D'autres formes génériques de
la modalité seront le possible et l'impossible, caractères qui
peuvent aussi qualifier les propositions. Aristote réduit ces

quatre formes a deux le neécssaire et le coM~M</e~ On a

suppose aussi qu'il avait compte le ~YM et le /a:M; parmi les


formes de la modalité. Bien que cela soit contesté quelque-
fois, il ne semble pas y avoir de raison pour ne pas ad-
mettre ces deux autres formes. De même il faut admettre
la probabilité et l'i'?'o~a6~e. Les logiciens, depuis
Aristote,ont généralisé les formes de la modalité, en les ap-
pliquant à des adjectifs ou à des adverbes, comme
« L'homme blanc court; )) – « il court vite. » D'autre

part, la qualification du <e??~M est un fait important qui


entre dans plusieurs propositions: « Il pleuvait/< il MM-
<~?<e de pleuvoir. »
Il est évident qu'on rencontre souvent de semblables

propositions. Mais Hamilton et les plus sévères des logiciens


formels les ont exclues de la logique. II est certain qu'cUcs
n'appartiennent pas au domaine étroit de la logique svHo-

gistique et formelle. Elles ont rapport au /w«/ et non à la


forme des propositions. Néanmoins elles doivent être com-
prises dans la logique plus compréhensive que nous esquis-
sons ici, et nous pouvons facilement leur assigner leur place
dans ce système. Les propositions dites y«/c~s'.sYH'y'e~ affir-
ment d'abord vét-itt'~y et
d';tl)oi,d une vérité, (-~t nous
tiotis apprennent
~LI)pi-etiticiit ensuite
UI)SLtit(,' que
(ILlil,
cette vérité appartient a la catégorie des vérités nécessaires.
Les mêmes remarques s'appliquent aux propositions con-
tingentes, possibles ou impossibles. Elles rentrent dans la
DusENS))).;s~)«)t'osn'ioKs. j47 7

cat~oric de l'évidence d(';duc),ivc, non fornu'tte, mais ma-


tcrieile. Quant a ]a~i'Y~a/'x7~e, comme p!'oposition mo-
daic, il faut en référer à la partie de la théorie inductive
qui traite dei'evidence probable.
Les
propositions quatifiees par le temps présent, passe
ou futur, ou par quelque temps du verbe en dehors du
présent considère comme le temps universct, peuvent être
considérées comme des propositions composées. EUes anir-
ment d'abord un fait, et ensuite le temps où te fait se pro-
duit. Un autre système, propose par M. MitL consiste &
associer le temps avec la copule (i).

Du sens ou de la signification des propositions.

t!}. t'onr expose)' ics divisions de i.) togique Inducthc, i) t'st nccc.s.s.urc dt; ctas-

.'iC'')Mt't'ojM)sitionst['.)pn's!ou'sens onieur signification.

Hicn
que les sens particuticrs des propositions soient
aussi variés que les connaissances humaines, il y a certains
sens neneraux qui déterminent des distinctions dans tu
méthode logique.

i. A cette question QucUe est au fond ou eu «t/M/nMCf (par avec


fjtpos'tio"
tafornK')!pscus d'une
[no[)o'![tiot)?))o)))M's)'t'prnd~it(m(',(h)usum;]))'opo-
sition, te /«<;</f'cn/ ~'Jf ft/i t)H/e nofH ~fmr «~/f< </();;< /<' ~t;/[7 < déjà
Mem.

Ainsi « Aristide
est juste )) est une proposition vraie, si
«juste H est te nom d'Aristide. « Les hommes sont dieux M
est une proposition fausse, parce que Dieu n'est pas un
non pour tes ttornmcs.
L'opinion de Hohhes est la verit' mais non toute la vé-
rité. La théorie est exacte, mais incomplète; sa portée est
timitec, et ette n'atteint pas te sens véritable du prédicat.

())nan!')'!)])))('ndirt'(/)\'f)~'f)Mf/)'.t/<)H~.<t/~</f)/«<').ondont~crn).tt)K'o-
!ifo)din!tii'cdt'i'f)ppO!'itio!)t)t".))r('p<)sihot)S.a))))h<)n)'t'.inx<'h<it'snr<'<'sMin"

im))ussih)(". et continentes. <)!)n!!t''jM))t'c<"i~<'t~ir<'i'.St']m'ntx fit) corps d<'ro'

trf)(;c,p,)rct'()u'i)s)ccompti<p~):tit'nts.tn'!protit.
i/t8 L[V)!).t')0';))n',)(. –)'L:SrHuro-'HH)!\S.

llobhes n'a pas saisita signification récite que comporte


la ('?«/<M/< r/c.s' MO?/M </M c/MMe.s'. tjorsque nous di-
sons: «Aristide est juste,)'une question préliminaire
s'élève, comment te nom déguste a-t-il pu 6tre appliquer il
Aristide? Lors<)nece nom a été pour ta première fois
employé, on tic connaissait, pas Aristide. On savait sot-
tement qu'un certain nombre de personnes s'étaient ac-
cordées dans leur vie, et qu'à cet accord on avait donne
le nom de justice ». Quiconque, dans la suite des temps,
pratique le même genre de vie, mérite le même nom.
Par conséquent, la proposition « Aristide est juste » veut
dire qu'Aristide /'e.M<<6/e a un certain nombre de per-
sonnes qui ont vécu avant lui il leur ressemble en un
point parlequel elles se ressemblent l'une à l'autre, et qui
leur a mérite le nom de «justes H. La proposition en ques-
tion est donc en un sens une afiirmation de y'c.M~ce;
mais c'est la le caractère commun a toute proposition qui
affirme la participation aux mêmes attributs. lin trait,
plus caractéristique, c'est que la proposition affirme une
~e.c~f.'MM' la coexistence d'Aristide et de la qualité ap-
petee « ta justice a. Deux choses sont mentionnées dans la
proposition, et elles sont liées
par une affir-l'une a l'autre
mation quidéclare qu'elles coexistent dans te même sujet.
Nous saurons,après avoir examine d'autres cas, si l'exemple
choisi peut ou non être pris comme type.

ir. U'après
).').t)'!t)'rcs une :ecoutlr, thi·orit~,
mu'secn)Mt<'th('()t'it',qmaicn)''mf.
yui a 1c mi·me rléfaut
défaut yuc ta lrécéctente,
fjm')apt'éc<dKnH;a Ia

pt'HjK)sit!0)tCot)''ish'ft/~t~f'f'rH~ft:A~ï<f'('Y~<t'/t~j<–
<t'st-a-din'acun))'i't'n')n'm)H)ttt\tt)n(h)nsum't't;)~sc,'ntutH't'ht.sscdi))t~
unc.tuh'c.

Lorsque nous disons Les planètes sont des corps


ronds, )' le sens, d'après cette théorie, serait que la classe
des planètes rentre dans la classe des corps ronds. « Nep-
tune est une planète, Neptune fait partie de l'ensemble
des corps appelés « planètes )'. Ou négativement « Les
hommes ne sont
pas des dieux, les hommes ne font pas
partie de la classe des dieux. Cette théorie est inexacte.
TH~O)t))':htJ)'m'CAT. ~!)

Elle confond la connotatioti d'un mot avec s'a dcnotation


ctie prend ta classe ~«?'~M/, qui est élastique et indéfinie
(tans son extension, pour une classe définie,qui serait une
collection déterminée Un mot g6n(';ralaautant
d'individus.
d'extension que les choses qui possèdent l'attribut, qu'il
exprime; bien qu'un certain nombre d'individus déjà con-
nus lassent partie d'un groupe, d'une fiasse, que dési-
gne ce mot général, la classe doit toujours rester ouverte
à de nouveaux individus. Voici un nom gênerai « la mer )),
qui est aussi un nom de classe. Les mers particulières du
globe sont onumcrees par les géographes, mais cette enu-
mération n'est pas définitive ni exclusive. Nous ne pour-
rions refuser le nom de mer a une mer nouvellement
découverte, sous ce prétexte qu'elle ne figurerait pas dans
l'ancienne liste. Si cette mer nouvette possède les carac-
tères voulus, nous n'hésiterons pas à l'inscrire désormais
à cote des autres mers. Du reste, il n'y a pas, pour la plu-
part des mots généraux, des listes dressées, des registres
d'individus. Nous n'avons pas de liste qui enumerc toutes
les choses rondes, toutes les étoiles, toutes les baleines,
tous les hommes. Nous avons seulement des rapports,
des ressemblances qui donnent à chaque mot un sens
et une connotation. Quand une chose est conforme au
sens du mot, ou lui applique le mot, et l'on a par suite des
propositions qui affirment avec vérité qu'une chose est
ronde, qu'elle est une étoile, et ainsi de suite.
En formant l'idée d'une classe, nous ne pouvons, comme
en formant une société, enrôler, enregistrer un nombre
défini d'individus, et ensuite juger les prétentions de tel ou
tel par une confrontation avec ta liste dressée. Nous ne pou-
vons que designer un attribut ou des attributs, et déter-
miner l'individu par la présence de cet attribut ou de ces
attributs.
~!0 uvrt[:)u':MŒ!t.–DM pROf'osniOKs.

lG. Il y a ,I"ux ml,thodes pour d.tt't'miuer les dasses Ics des


plus ¡;i,u.\mh's
K'.ttyt)dt'ttxnK'th()dt's()()urd('t('rfnnK')'!('s(dasM'ii)csp)ns~t'ncra)t'sdrs
prt'di('!))s.L'!UH;(''<nLsis[t;.tf:tH't'ui~('unt'ndHtait)udt'sp['n[)u~[[io~sr<'(!Ut's.
i.iUh'('as't'nr.!p))ortt'r.th)rh).tsif)('utiondHsct)oses([uip<;nve~tt'trcnuin-
tm'K.s. Les deux mu(i)t)dt'sst'('<)tnp)<;tc~tt'nnH ['autre.

t?ar l'examen détaille des propositions, lions trouverons


tout, de suite un grand nombre de propositions qui appar-
tiennent a )ac!assc déjà déterminée, et où l'on affirme la
coexistence la coexistence de deux choses, de deux faits
de deux propriétés. L'homme est morte!, – coexistence de
['humanité et de la mort. Le baromètre baisse, c'est signe
de pluie,– coexistence de deux faits la pluie, le baro-
mètre qui baisse.
Passons maintenant
de la coexistence à la qualité qui mi
fait contraste la succession, et demandons-nous s'il y a des
propositions qui afih'ment la succession de deux ou plu-
sieurs choses. Nous trouverons beaucoup de propositions du
cette espèce « Le vent soulève la mer; )) « Le soleil est la
cause de la végétation; » ((César renversa la république ro-
maine, » voilà des propositions de succession. A parler
généralement, partout où il y a
production, causaHt~,
changement, il doit y avoir succession un certain état de
choses est suivi d'un autre état de choses. Dans le
rapport
de cause a effet, auquel se rattache une si large portion de-
recherches humaines; il y a toujours ce qu'on
succession
appelle cause est suivi de ce qu'on appelle effet.
Nous avons vu déplus que les propositions impliquent
t'auirmation de la ressemblance ou de la différence. Ce con-
traste est un fait universel, inséparable de tout prédicat- le
fondement de la connaissance se trouve, on le
sait dans la
ressemblance ou la différence. Mais il y a certains cas ou
le caractère spécial d'uue proposition consiste dans la rc–
scmblance ou la différence, comme dans les proposition
numériques. Deux fois deux font quatre, voila une affir-
mation d'egatite pour établir )a vérité de cette
proposi-
tion.ii faut une met))ode qui prouve
l'egaHt)'; ou t'ine~a!it/
Cette proposition ne-aurait être rattact~c a la coexistence
mn)'OS)n()NS)~Q[.'ANTn'K. ISi

ou a !a succession elle se an avec une


rapporte contraire,

parfaite convenance, aux propositions qui expriment l'accord


ou [a différence dans ia quantité.

)7.Uni'('gMt'dj<')('s<n')itc).ssiftr:tti<)t)du.scitu.St\s~ui[)f;mt'ntt;trcnomn)6es
pn)uv(.'<'<)t))))i<'nt'st~m~()('ht~t)rh'')'f)t'('('.st)'nisat<u')nations:('0('xi.'it<'nn',
s)n'<'t's.sn)~,t'gahh'uui[H''(;:ditc.

Parmi les choses qui peuvent être nommées, nous trou-


vons (voir i'/l/~e~cc C) les attributs
à l'objet, spéciaux
tes attributs spéciaux au sujet, les attributs communs a
t'objctetau sujet. Les attributs communs sont la quantité,
!a coexistence, ta succession. Nous pouvons donc, sur l'au-
torité de cette
(''numération, indiquer comme formes uni-
\erseues de prédicats les attributs de l'objet et du sujet,
dont ou dechu'equ'Hs s'accordent ou non en <~My~7J. en
cw.y/.s/t'Mre, en w<ct'.w~.

t8.i.–).S)no~~si(if)!)sdH~)j,rftf:<'nt~)nt'))nt'nt)'H)))it'hd))('fit'ssci('nt'<
!n.!))!t''tn~ti(jt!)" et hautes !t\s.)p)t)i<(tionstnnt)/'ri<)Ut'< des autres sck'nt'<s.).<'
!')'dn'itt<ttt)<)t'.<t'<t'')t()'/Mt't<'<

Aittsi, en arithmétique, l'addition et la soustraction, ia


tat))e de multiplication, la re~)e de trois, – qui sont les
opérations i'ondamentates de cette science,– sont des afiir-
mations qui établissent L'accord ou le désaccord en fait de
quantité.
Trois et quatre t'ont sept; cinq de neuf reste quatre six
t'ois huit font quarante-huit ce que deux est à dix, six l'est
a trente, voiia des afurmations d'egatite, ou de convenance
en quantité numérique.
Les propositions de géométrie peuvent toutes être resu-
!uesde )ameme façon. L'angle compris dans un quart de
cercte est egai a un angte droit. Le voiume d'une sphrre
est ega) aux deu\ tiers du cytindre circonscrit. Ueux côtes
d'un u'iaugte pris eusembie sont plus grands que le tr(n-
sieu)ccote(inegaute).
t)ans)'a)gcbre, nous n'avons en ta
qu'a rap[~e)er passant
metho([e si importante qui opère ['ar<s.
).'i~ L)VitHi'J!]~m':)t. –ESmOPOS)'nO?<S.

Dans tous tes arts, dans toutes !es mannestattonsdeia


vie, l'occasion se présente souvent de mesurer la quantité,
c'est-a.-dire d'affirmer t'egatite ou t'inegatite, le plus ou te
moins. Même torsque ta quantité ne se pr<te pas a une

appreciationm)me!'ique,commequaudits'agitdes nuances
diverses (JnsenthnetH. et dn caractère humain, nnus pou-
vons encore )a nous (1h'ons,pa!'e\cm-
comparer quantité;

pic, qu'un homme est ptusencrgi([ue, ptusetairvoyant t


qu'un autre.

)9.hct!)it('!ti'act~'isti(jm'()('s'icicnc<'sdt')a()UK)ttitP,<cs)()'(''tn'pnn'mpnt
d('()m')iv("i.K~t"innt sans <)nut'cotnmc)cs autres science'dt'stonfie~nt',

i[~h)ctifs,n)i~sn't'.st)):n't)t's<)[)('uti(H)'ipui't'nx'ntdK<im'tivM.'i<t't!s.tceoih-
ptisSt'i~).t))htsgr:u~h')M)'tit'()'')('urtacht'.

CRtte
remarque détermine la méthode et )e caractère
ioniques ffes mathématiques. Tout ce qui rentre dans ces
sciences appartient à )abranc))e de fabrique appelée
DÉDUCTION.

20. n.–L('sp)Opo''iti<)))sdt'f.<)HX).ST)!'<(:K'!nn~dt'~xcspHCt"t.Dau<.it'p)'('-
mi(*r('tn,n')jJiitdK)a'iitu!)tH)n;H)!t's))em<'nt<~()rst''tr<!<'onsu)('rt'('s<'o~)n)t'

dt'!i[))'<)pOS)tit)!)<th;<f)~H~<<<~f!('r.Kt))'St')'.1p))Ot'tt')!t('\<ttSiv<
m('nta)'<)hjt'tu~Hnm')nd('t'\t''rit'))t'.

ou te monde extérieur,
L'objet, est une vaste multitude de
choses, répandues dans t'espace, et auxqueUes on attribue
une situation, une retation mutueUe par rapport à i'6ten-
due. Ainsi tes étoiles sont ptacees sur )a yoûtc cetestc a. des

distances déterminées.
La ~eo~raphie est une série de pro-
positions de coexistence dans t'espace :un océan, une
chaîne de monta~ucs, un fleuve, sont des objets dout la
géographie détermine, par rapport aux autres objets, ta
situation toca)c. On h'ur app)iquc tes propositions de gran-
deur qui sont te ptus comptetement mathématiques ou
quantitatives.

Quetques propositions de coexistence dans t'espace n'af-


firment pas autre chose que te rapport, du cotitenant et du
contenu ;e)!es déclarent (p~'un objet e.-t ou n'est pas dan"
)')!~)'<~)n~SUK(:X!S)'K!S'U:. ').').'<

un autre :.)ean est dans ta chambre; ta coustettationd'O-


rion est. dans l't!emispt)ere))oreat;Saint.e-ttetenc est dans

!'At!antique;te Hritisit Muséum contient le vase de Port-


tand. (~es pt'op~s~.iou.- pourraient 6Lr<;a[)p<ih~s]espiu~
values et tes pfusi)n)('!U'rn)i)u''('sdc~ propositions de quan-
Htf' Le de~'re de précision~ dans ce cas, dépend (te ia
~)'an<h'))['relative du ('unte)taut et du contenu. Un objet,
dontun qu'il est dans une maison,est.
affirme )nieuxd~i))i
qu'un objet cnn tenu dans une vina, et moins !)ien qu'un
objet, contenu dans une boite.
On établit <)'nne antre façon ia contiguïté dans~l'espacc
en afth'mant la proximité. Une chose qui est en detiors
d'une autre, mais en contact avec elle, a une situation dé-
terminée (ju'on exprime par des niots comme « près de)),
« acôt.e de )',<'an-dessus de an-dessous de M.S'H y a
un inter\ai!e, on a recours a une mesure de distance.
Les propositi<ms de contiguïté [es pins précises sont ceites
(jui établissent ia situation mutuelle par l'indication nu-
mérique tic ta distance ou de t'etendne.'t'ont faitdeconti-
~nïte pourrait être réduit acettc forme, si nous avions tes
connaissances suffisantes, et si cette détermination nous

sembtaitdesirabtc et nécessaire.insi la situation réci-


proque des étoiles dans ta sphère des cieu\st établie dans
tes termes d'une mesure angutairc; ta situation sur la
terre est déterminée exactement par ta ionuitude et la lati-
tude, et s'H est distances tineaircs.
aussi, ttecessaire,pardes
La détermination et de ccttt rotation peut donc
t'expression
ctre rapportée a t'aritinnetiqueeta ta géométrie, t.'indica-
tion précise de la situation rotative est t'ottjet propre de la
Keometrieanatytitme.
La description de tous tes nttjets du tnonde extérieur
qui compre!mentdes parties, et qui ont um'situation défi-
nie, des de conformes il
exige propositions contiguïté
t'uneuna i'autre des niethodes précédentes, (citons en ce
genre les
édifices, tes mac))iues, tes plantes, tes animaux,
tes agrégats, et tes cot!ectiousd'(~jets.
).t )JVi(H )'KM)n';)t.–!)Hspnn)'()StT«).~s.

'2).).ast!('()[h~')(n'in('t!t')~('f)('\istf'!H'c<'stt'A<)rM«'tHHmt'/t;f's)!~ct.

Il s'agit, ici d'une variété distincte des propositions


de coexistence. Au iieu d'une certaine situation locale,
avec des intervattesqui peu\'eut être apprécies numérique-
ment, !tous avons la coexistence de deux ou plusieurs
attributs places en u!) même heu. Une masse d'or contient
dans chacun de ses atoines les attributs qui caractérisent
ce metat, te poids, la codeur, )c lustre, [adnrete,etc.Un
anima), outre ([u'it est compose d'organes qui occupent.
citacuu une ptace distincte, a des fonctions, des attributs
qui coexistent da!<s chacun (te ces organes et que manifeste
c)):)qne mo)ecu!e de sa substance. Chaque corpuscule san-
~niu a un.~rand nombre de propriétés qui en sont insépa-
rames.
L'esprit, qui ne peut donner lieu a ()es propositions de
contiguïté, possède des j'acuttes. qui lui sont inhérentes.
Nous at'nrmonsfjnc dans l'esprit coexistent le sentiment,
)a\'oioute,!a pensée, et nous considérons cestacuttes
non pas comme !oca)ement séparées, mais comn)e unies
danstems manifestations. Chaque sentiment agreabie a son
influence sur la votonte, et laisse une impression dans la
mémoire; tous tes attributs moraux s'unissent dans t unité
det'espt'it.
Une grande partie des connaissances scientifiques se
rangent dans cette catégorie de
propositions. Les pro-
priétés des minéraux, des plantes, de l'organisme physique
et moral des ani!uaux, sont. expriniecs dans des affirmations
de coexistence de ce genre. La recherctte de ces cocxis-
tet~ces speciafes on générâtes est une branche des metttodc's
scientifiques on de la logique elle se rattacite a l'induc-
tion) quoiqn'elie ne constitue pas la partie la plus considé-
rable du domaine inductif.

??t)t. -t.).S)t:(:rs'.U)~<~nnmt'.)t~t'or\i<t<'m'('sc~p)M)ttt-ntt)MH\t'-
)~'c~<(~'))r~)M)sih«n'a)))t')))io)f'c'ip('<'t')p.uhcnn<h~t'.s)u'()jM)'ti()HsqHi
~t't<'t'nmn'nt)nt~~ff~t'</<f/f'

(~eUe première catégorie correspond an\ propositions de


pitoi'osiTioxs OK srcr.EssioN. Io5 ~i

contiguïté dans l'espace. Beaucoup d'affirmations se hor-


nent à indiquer t'ordre de succession des événements,
sans déterminer de rclations plus étroites. Le monde étant
gouverné par la loi du changement, il y a entre les phéno-
mènes un ordre de succession que l'on peut exposer comme
dans un récit. L'hiver précède le printemps, qui précède
l'été. La jeunesse succède à l'enfance. Les traités de 4 815
suivirent Waterloo.
La relation des événements peut être déterminée par leur
succession immédiate. D'abord la semence, ensuite l'épi,
enlin la graine. Henri VI 11 succéda à Henri VII, et précéda
Mdouard VI. [In ordre de succession étant donne, la situa-
tion occupée dans cette série est déterminée par les événe-
ments continus, ou par un nombre, comme par exemple
quand on dit le sixième Comte.
Ici, comme pour la contiguïté dans l'espace, la mé-
thode précise consiste dans l'emploi des nombres. Le
cours du
temps ayant été divisé en années, mois, jours,
heures, etc., la situation de chaque événement est fixée par
les nombres et les fractions de nombres. Ceci n'est encore
qu'une pure application de l'arithmétique. Dans les ques-
tions compliquées de l'astronomie, l'élément du temps
peut exiger des formules algébriques d'une grande difii-
culté. Il n'y a pas cependant de recherche scientifique dis-
tincte et nouvelle impliquée dans les propositions de pure
succession, quelque soin que l'on mette à les rechercher et
à les enregistrer.

'i'$. La seconde forme île la succession est eellr que l'on désigne sons le nom

île rapport tlf cause à tffet. C'est à ce rapport que se rattache la plus grande
partie des reclioiclies induclives.

La cause et l'effet se
présentent sous l'apparence do la

succession, ce rapportmaiscomprend quelque chose de


plus que les simples successions. Tl suppose l'existr-nee d'un
lien, d'un wxus, d'une énergie, d'un pouvoir déterminé,
en vertu duquel un phénomène donne naissance à un
autre. Voici des exemples de propositions de <ausalik
l'ili I.IYISK l'MEMIKIi. HKS IMIOI'OSITIONS.

l'explosion de la poudre a canon projette la balle la com-


bustion du charbon transforme l'eau en vapeur; la lumière
est un ajjent de décomposition le chagrin affaiblit la
santé; une bonne récolte fait descendre le prix du blé;
Démosthène excitait les Athéniens contre Philippe.
La logique inductive s'occupe, en premier lieu, des pro-
positions relatives aux attributs inhérents dans un même
sujet; en second lieu, des propositions de causalité. Bien

que les principes des sciences de la quantité soient eux


aussi inductifs, ces inductions sont si simples et si bornées,
qu'on peut se contenter, pour les connaître, de l'exposé
qu'en donne la logique déductive.
La théorie qui précède est une modification apportée ù
la théorie de M. Mill sur les propositions, ramenées a leurs
catégories fondamentales, en vue de trouver les divisions
de la logique.
M. Mill énumère cinq prédicats ultimes, cinq classes de
prédicats Y existence, la coexistence (comprenant la conti-
guïté dans l'espace), la succession, la causalité, la ressem-
blance.
En dehors de l'existence, ce sont en substance les caté-
gories de propositions que nous avons nous-même adop-
tées. La COEXISTENCE, telle que l'entend M. Mill, com-
prend la contiguïté dans l'espace et aussi les propriétés des
espèces naturelles (livre III, chap. xxu), qui sont présentées
comme des attributs inhérents dans le même sujet. Par
SUCCESSION, M. Mill entend les successions les moins
étroites, celles
que nous rattachons à la contiguïté dans le
temps. La succession de cause et d'effet est donnée comme
un prédicat, distinct, la CAUSALITÉ. A la RESSEM-
BLANCE M. Mill rattache
les propositions qui expriment
l'identité, identité constatée dans la classification mais la
ressemblance existe partout où il y a une proposition gé-
nérale et ne saurait constituer une division scientifique des
propositions. M. Mill indique cependant en terminant les
propositions de quantité ou mathématiques comme foraianl
la catégorie spéciale des propositions de ressemblance.
l'UOl'oSlTIONS ï'.oriVAUJNTES. 157

Quant au prédicat do l'EXISTENCE, nous devons remar-


scieuce, aucune de la méthode lo-
quer qu'aucune partie
gique n'eu dérive spécialement. En réalité, toutes les propo-
sitions de ce genre sont plus ou moins abrégées ou ellip-

tiques; lorsqu'elles sont complètement exprimées, elles


rentrent dans la coexistence ou la succession. Lorsque nous
disons qu'il existe une conspiration pour un but spécial,
nous voulons dire qu'il y a en ce moment une société
d'hommes qui se sont réunis pour atteindre un but; ce qui
revient à une affirmation complexe, réductible à une pro-

position de coexistence et à une proposition de succession


(causalité). L'assertion que le dronte ou dodo n'existe pas,
signiiie que cet animal, autrefois connu dans certains pays, a
sa race s'est son existence n'est
disparu, que éteinte, que

plus liée à tel ou tel pays; toutes choses qui pourraient être
dites sans employer le verbe exister. C'est une question de-
battue de savoir si « l'éther existe »; mais une l'orme plus
correcte de cette question serait celle-ci « La chaleur et la
lumière se propagent-elles dans un milieu éthéré, répandu
à travers l'espace? » ce qui serait une proposition de cau-
salité. La question de l'existence de la divinité ne doit pas
être discutée sous la l'orme pure de l'existence. Elle revient
a se demander s'il y a une première cause de l'univers,
et si cette cause se manifeste sans cesse par des actes pro-
videntiels.

Diverses formes de propositions équivalentes. – Inférencc


immédiate ou apparente.

^4. Une grandi: importance fit attachée aux termes équivalentes eniplmées

pour exprimer le même lait, la même proposition. L'opération par laquelle


on transforme une expression dans une autre est si utile au raisonueineu

qu'on l'a quelquefois appelée « iuférenie ».

Voici l'énumération des formes équivalentes


I. Propositions universelles et particulières.
II. Degrés dans la connotation.
I •">•> I.IVHE l'KKMUOH. DJiS l'itOl'OSIi'IONS.

III. Obversion.
IV. Conversion.
V. Inl'é renée hy[)of.h(':t,i([iio.
VI. Propositions synonymes.

Chacune do ces formes 6qnivalcnf.es, depuis la première


jusqu'à la cinquième, obéit à un plan déliui, susceptible de
règles précises. Ce sont là les formes logiques à propre-
ment parler. La sixième – les expressions –
synonymes
est indéterminée on ne peut la réduire à des règles, mais
elle mérite cependant d'être comptée après les autres.
On verra, par l'exposition de ces différentes formes, que
dans aucun cas il n'y a, à proprement parler, d'inférenec,
c'est-à-dire de transition d'un fait à un autre; if y a sim-
plement transition d'une expression a une autre. De là les
désignations « d'inférenec immédiate » et « d'inférence
apparente» employées pour distinguer ces opérations ver-
bales des inférences médiates et réelles.

l'iioi'osrnoNs i'nivekseluïs et i'akticulières.


DKliKKS DANS LA DKNOTATION.

:.i. l'iir proposition iinheisi'llo riant la même chose que les propositions narli-
i-ulioivs (|iii la composent, on ni- l'ait pas m réalité une. iiifiTeuco, ou lait

nue tautologie, ou disant Tout A ost li, par conséquent quelque est 11
tous les homme» souillent, donc quelques hommes souffrent.

Une proposition universelle est la somme équivalente de


plusieurs propositions particulières; elle n'a point de sens
au-delà ou en dehors de l'ensemble de ces propositions par
ticulières. Par suite, lorsque nous établissons un cas parti-
culier, nous ne faisons résoudre une uni-
que proposition
verselle en ses éléments; nous ces
prenons éléments à part,
leis qu'ils étaient avant que la proposition universelle fut
formée. « Toutes les maisons de la rue sont nouvellement.
bâties, » c'est simplement le total ou l'abrégé de rémunéra-
tion des propositions particulières; le n° 1 est. neuf, le n" 2
est neuf, etc. Dire que toutes les maisons sont neuves, et
I.)K(iHKS DANS I.A CONNOTATION. 1Î59

que par
conséquent le n b est neul, ce n est pas laire un
progrès dans la connaissance, c'est simplement passer de
la proposition générale à une des propositions particulières
qui la composent. La loi de la consistance veut que qui-

conque affirme universellement un fait reste fidèle à cette


affirmation dans chaque cas particulier. Un marchand
annonce la vente d'un certain nombre d'articles à un
schelling chacun: l'acheteur, le prenant au mot, choisit un
article, et paye un schelling.

DEGRÉSDANS LA CONNOTATION.

2(i. Par rapport h la connotation on à la comprrhnnsion d'un mol, il n'y ;i pas


inférenre à affirmer le moins après avoir affirmé le plus.

Lorsque nous disons « Jean est un homme »,rious affir-


mons qu'il possède chacune des propriétés connotées par le
mot « homme ». Il n'y pas, par conséquent, d'affirmation
nouvelle, il y a simplement une explication détaillée de ce
que comprenait en abrégé le mot « homme», à affirmer

que Jean est un être vivant, un animal, un composé d'es-


prit et de corps. Quiconque n'est pas prêt à admettre ces
aflirmations n'admettrait pas que Jean soit un homme.
En affirmant que les quadrupèdes ont un esprit, nous
affirmons en même temps qu'ils ont de la sensibilité, de la
volonté, de
l'intelligence; ce ne sera donc pas faire une
inférence réelle qu'ajouter: « Les quadrupèdes sentent, les
quadrupèdes veulent. »
substance est de l'arsenic,
Lorsque nous affirmons qu'une
nous lut attribuons toutes les propriétés connuesde l'arsenic.
Ce sera donc une forme équivalente ou identique que
cette proposition « La substance en question est un poi-
son. »
Nous avons déjà rencontré ces affirmations détaillées des

propriétés des choses sous lu forme des propositions verbales,


essentielles, identiques.
Nous sommes libres de joindre ou de disjoindre les attri-
buts d'un objet, «ans faire d' inférence réelle. Nous pouvons
1 (il) i.iviu, l'itK.MiKi;. – itiis ritorosn io.ns.

dire ou bien u Soeralo riait sage, verlueux, un martyr»,

ou bien « Soeralo était était


shj^i; », « Socrato vertueux »,

« Soc l'a te était, un martyr ». Donnez une proposition com-


plexe, nous pouvons la réduire à ses éléments, donnez un
certain nombre de propositions élémentaires, nous pou-
vons les associer de façon à n'en former qu'une. L'opéra-
tion est ici plutôt, grammaticale que logique.
« Socrate était \ertueux. « «11 y avait en Grèce un
homme vertueux. » Voilà une forme purement équivalente.
Si nous examinons la connotation du mot « Socratc », nous s
trouvons, entre autres choses, qu'il signifie « un homme»,
'< un seul homme ». Par suite dire que « un homme était
vertueux », ce n'est pas exprimer une vérité nouvelle c'est
seulement répéter une partie de la vérité primitive. Ainsi,
après avoir dit u Socrate était verlueux, et « Socrate
était pauvre », on ne l';lit pas la moindre inférence en di-
sant: « []n homme était vertueux et pauvre,» ou bien:
« Un pauvre était
homme vertueux. Cet exemple a quel-
que importance dans la théorie du syllogisme.
Sous cette appellation – Inférence immédiate par
Ymlditinn dt>détennhut.tifs, Thonison expose le cas suivant
dans ses Loin <le la pensée) « Un nègre est le semblable de
l'homme par conséquent un nègre qui soutire est notre
semblable soutirant. évident;Ceci mais il y a paraît,
néanmoins quelque différence ce cas et les cas pré- entre
cédents. Ce cas ressemble à l'inférence mathématique
A li; par conséquent A + V, = \i + G ce qui n'est pas
un jugement immédiat, mais une inférence déductive de
l'axiome les sommes de quantités égales sont égales.
Même en appliquant à ce cas l'axiome de l'addition des
sommes égales, nous devons
ne l'admettre
pré- qu'avec
caution, et en tenant compte de la nature des objets. « La
beauté est un plaisir la beauté excessive est par consé-
quent
un plaisir excessif. » II y a quelque imprudence dans
cette inférence: la qualification excessive n'agit pas tout à
fait également sur les deux sujets.
i.)K l'obvehsion. 161

O1IVERS1ON.

27. En nffiriuanl une chose, nous devons «Ire prèls à nier la chose contraire:

« la route est plate, » « elle n'est pas en pente, » ces propositions n'expri-
fails, mais le même fait sons deux aspects différents. Cette
ment pus deux
forme est ce cjn'on appelle. Yoltvvvsivn

le principe de la relativité, toute proposition a


D'après
deux caractères, deux aspects. 11 y a toujours quelque
chose à nier, quand y a a quelque chose à affirmer. Qui-
conque est sage n'est pas fou. Nous devons accepter les deux

propositions ou les repousser l'une et l'autre. De l'une à


l'autre il n'y a pas de progrès, d'addition dans la con-
naissance. Nous ne faisons qu'une chose, compléter l'ex-
est elliptique et
pression de notre pensée, qui, en général,
en raison de l'omission du fait corrélatif. « La
incomplète,
direction de cet aimant n'est pas le nord, par conséquent
elle est le sud. » Il n'y a pas là d'inférence car il est né-
cessaire que la direction soit le sud, si elle n'est pas le nord.
«J'aime une route en pente, parce que je n'aime pas une
route plate » c'est une raison d'enfant, ou pas de raison
du tout; puisque c'est le même fait sous une autre forme.
A chacune des quatre formes de proposition A, I, E, U
correspond une forme d'obversion.

Ainsi pour A:
Tout X est Y homme est mortel.
tout Nous devons
d'abord opérer Vo/icer.sion du prédicat
Tout X est non Y tout homme est immortel.
Kt ensuite la signe de la négation en tôle de la
placer
proposition.
Aucun X est non Y: aucun homme n'est immortel.
De même: « Toute matière inerte est pesante:» «Aucune
matière inerte n'échappe à la loi de la pesanteur. » «Tout or

est précieux » <t Aucun or n'est sans prix. » «Toute vertu est
profitable » Aucune vertu n'est inutile. » <> La liberté
du commerce favorise la paix » « La liberté du commerce
la guerre. « « Toute connaissance est utile »
éloigne
« Aucune connaissance n'est inutile. »

Hais. l.u^ii|iir. I. – 1
– DES PltOI'OSITIONS.
102 I.IVUK l'UEMIliU.

l'ourla Corme î
Quelque X est, Y; quelques hommes sont sages. Il faut
opérer l'ohrersion du. prédicat, et le faire précéder du signe
de la. négation.
Quelque X n'est pas non V quelques hommes ne sont
pas tous.
Quelques pierres sont précieuses (non-sages) « quelques

pierres ne sont pas sans valeur (non-précieuses). » « Quel-

ques vertus sont pénibles » « quelques vertus ne sont pas

faciles (non-pénibles). »

De infime pour la forme E


Aucun X n'est Y; aucun homme n'est Dieu. L'o/iversioii
consiste à dire
Tout X est. non Y;
les hommes tous
sont non-Dieux.
« Aucun corbeau n'est
blanc; » « Tons les corbeaux ont
une autre conteur que le blanc, ou bien, dans le cas où
l'idée générale il laquelle appartient le prédicat « blanc »
est non pas la couleur, mais le noir ei le blanc « tous les
corbeaux sont noirs. »

La règle est ici le contraire de la règle pour A. Il faut


opérer l'nbvcrsion dit prédicat, et écarter le signe de la
négation.
Enfin pour 0
Quelque X n'est pas Y quelques hommes ne sont pas
sages. Quelque X est non Y; quelques hommes sont (non-
Quelques passagers n'ont été
sages) fous. pas sauvés;

quelques passagers ont. été perdus (non-sauves).


La règle consiste encore à opérer l'ohvamion du prédicat,
et à supprimer le signe delà négation; ce qui est changer
la qualité de la proposition.
l/ulTirmutinn universelle dont le prédicat possède la quan-
tité wiiccrsc/le – Tout X est tout V; toutes les choses
inertes sont toutes
les choses qui gravitent – subira une
ofrvcrsioH semblable à \'(dtrcrsion de la proposition A.
Aucun X c'est non Y; aucune chose inerte ne se trouve
parmi les choses qui ne gravitent pas.
(HIVKKSiO.N MAÏÏÏIUliLI.E. '163

Tous les
triangles équilatéraux sont tous les triangles
aucun triangle équilaléral ne se trouve parmi
équiangles:
les triangles à angles inégaux. Tous les corps à double
réfraction sont tons les corps qui polarisent la lumière;
aucun réfraction ne se trouve parmi les
corps à double
corps qui ne polarisent pas la lumière.
L'affirmation particulière avec un prédicat universel, Y,
subit une ubrcnion semblable à celle de I. Quelque X est
tout Y quelques mortels sont tous les hommes. Quelque
X n'est pas non Y; quelque X ne se trouve pas parmi les
objets qui ne sont pas des hommes. Il y a une classe ou un

groupe de mortels que vous ne découvrirez point parmi


les brutes (idée générale des animaux), parmi les plantes

(idée générale des corps organisés).

O1IVEKS10N MATKKIEIXK.

28. 11 y a <li'S inféreiiees par olnvrs'um qui m1 peuvent èlre justifiées que par
lV\ainen île. l'oliji't sur liqurl porte la proposition.

« La chaleur
est agréable, » nous
De la proposition
pouvons tirer, par une obrersion formelle, cette affirmation
« La chaleur n'est ni désagréable ni indifférente. » Mais

nous ne pouvons affirmer, sans un examen de l'objet de la

proposition, que « le froid est désagréable ».


Il v a une l'orme d'inférence comprise par quelques lu-

giciens parmi les inférences immédiates, grâce a laquelle


nous pouvons dire « L'absence de la chaleur est l'absence
d'une chose agréable. » Ceci accordé, nous sommes encore
loin de raflinnatiou lit1 froid est désagréable. » Pour
« L'ab-
arriver jusque-là,
il faudrait pouvoir dire encore
« sence de la chaleur est la même chose que le froid, et
« l'absence île ce qui e.~l agréable équivaut à quelque chose
« de (lessivable. » Mais nous ne Minimes pas en droilde
les laits eux-
le dire, à moins que nous n'examinions
mêmes. Or l'examen des faits nous apprend que l'absence
de la chaleur peut ne pas être la même chose que le froid, et
1 ()4 Il. I.1VUK l'IUC.UlElt. DKS l'UOI'OSITION.S.

que l'absence de ce qui est agréable n'est pas la même chose


que ce qui est désagréable dans les deux cas, un état in-
termédiaire et indiffèrent est possible Mais la même ex-
périence nous apprend que, lorsque nous passons tout d'un
coup d'un état où nous éprouvions une chaleur agréable à
un aulre élat. où nous rencontrons le froid, cette transition

brusque est désagréable, l'arluul où une cause quelconque


nous procure du plaisir, la suppression soudaine de cette
cause devient une source positive de peine. Sur la foi de
cette induction, ii'jiis pouvons opérer Vohvarsioit matérielle
d'un grand nombre de propositions qui concernent le plaisir
et la peine, le bien et le mal. Si la vne du bonheur nous
est agréable, nous pouvons conclure, non par une obver-
sion formelle, mais par uwc inl'érenco matérielle ou réelle,
que la vue du malheur nous e>t désagréable. L'inférence
est une conséquence des lois de notre sensibilité. Si le
spectacle du bonheur d'aiitrui nous donne un plaisir réel,
la suppression soudaine de ce spectacle nous cause une
émotion pénible. Bien plus, un être organisé de façon a se
réjouir du bonheur d'autrui e>t pour cette raison même
organisé de façon à s'affliger du malheur des autres. C'est
ainsi que nous ne pouvons prendre plaisir des faits con-
traires, connue la louange et le blâme. Nous ne pouvons
devenir indifférents à l'un sans devenir indifférents à l'autre.
De cette proposition « La guerre engendre des maux, »
il est impossible de tirer, par une simple obversion for-
melle, cette affirmation « La paix produit des biens. »
Comme dans l'exemple précédent, nous devrons considérer
que « la ces-ation de la guerre entraîne la cessation du
mal », et qu'elle est par conséquent un bien, conformément
aux lois de la sensibilité, qui veulent que la suspension
d'un mal soit un plaisir.
C'est une inférenec vraie,
simple équiva- mais non une
lence, que celte affirmation honnête ins- si un ministre
pire confiance au public, un ministre déloyal, au contraire
inspire de la défiance. S il e.->l vrai que la confiance publi-
que soit due à l'honnêteté du ministre, la substitution de
OItV~ttStO~'MATKHŒLU~. 1 (j,)-li

.i m_ A. 1'1 '],1,.Ï.
la déloyauté à l'honnêteté doit produire le contraire do la
confiance.
On fii il souvent cette remarque que les gouvernements
ont une grande puissance pour le mal et une très-petite
pour le bien. A eoiiMclérer rigoureusement cette proposi-
tion, elle n'est qu'une contradiction. Celui qui est capable
de faire un grand mal a aussi le pouvoir de s'abstenir de
ce mal, et de produire la différence qui existe entre la con-
dition supportable dont nous jouissons aujourd'hui et une
condition de misère tout à fait intolérable. Néanmoins la
remarque est vraie en ce sens que l'intervention du gou-
vernement, agissant pour le mal, peut produire plus de
mal que la même intervention, agissant pour le bien, ne
peut produire de bien.
« Le froid lue les animaux » n'entraîne pas nécessaire-
ment cette affirmation
que la chaleur conserve leur vie.
Par une inlérence matérielle tirée de la loi de causalité,
nous sommes autorisés à dire la chaleur remplace le froid
qui tue, et par suite contribue à la vie des animaux dans une
certaine mesure. Il n'y a pas ta d'équivalence formelle il
y a une certitude fondée sur la causalité.
« La force comprime les corps » n'implique pas que « la
suppression de la force amènera l'expansion des corps ».
Nous pouvons dire seulement que « l'absence de la force
laisse les corps dans un état où ils ne sont pas comprimés ».
Ceci est encore une inlérence matérielle fondée sur la cau-
salité.
Si « l'instruction est bonne », nous devons accorder le
contraire, a savoir que « l'ignorance est mauvaise » mais ce

n'est pas non plus une équivalence formelle. Tout le bien


que l'instruction peut produire disparaît quand l'instruc-
tion disparaît.
Arislute dit « L'homme bienfaisant aime celui il qui il
l'ail du bien. » Ou peut à celle proportion opposer celte
affirmation familière « Nous haïssons ceux à qui nous
avons fait du mal. » En vertu des lois de notre sen>ibilité,
les deux laits s'impliquent l'un l'autre, bien qu'il y ait des
!('>(> I.IVUK PIIKM11UI. BIOS PROPOSITIONS.

réserves à l'aire que nous n'apprenons que par une induc-


tion fondée sur l'expérience.

l>r. LA OWEHS10N,

Si). I.n doctrine logique do i i convkksiox des propositions est un cas d'equi-
viileiK'u. Dans la couwrsion, h> sujet et lu pn'ilical cliangcnt de place.

La proposition X est Y, convertie, devient Y est X; X n'est


– – Les
pas Y, Y n'est pas X. Les hommes sont mortels.
mortels sont des hommes.
La conversion simple du sujet et du prédicat ne donne

pas toujours une forme équivalente « Tous les hommes


sont, mortels » n'est pas la même chose que « Tous les
mortels sont hommes. » Cela dérive de cette circonstance

– que l'expérience seule nous apprend et que le simple


examen des formes ne nous révélerait pas – qu'il y a
d'autres mortels que les hommes. Dans les propositions
semblahles, par conséquent, outre l'interversion des termes,
il faut une qualification.
1" Dans les formes E et I, l'interversion des termes n'a
pas besoin de qualification, far suite, elle est appelée con-
a Aucun X n'est Y devenir « Au-
version simple, » peut
cun Y n'est X, sans qu'il y ait la moindre altération de
sens. Si aucun homme n'est Dieu, aucun dieu n'est homme.
La proposition aflirtne une exclusion, une incompatibilité
mutuelle, et nous sommes libres de signifier cette exclusion
sous une l'orme ou sous une autre. X exclut Y, et Y égale-
ment exclut X. Aucun corbeau n'est rouge aucun objet
rouge n'est un corbeau. Aucune combinaison chimique ne
se réalise dans des proportions flottantes aucune combi-
naison à proportions llottant.es n'est chimique.
Pour I (Juelque X est. Y, quelques minéraux sont des
cristaux, nous pouvons, par une simple interversion des
termes, dire Quelque Y est X, quelques eri.-l.aux sont des
minéraux. Quelque eau est pure, quelque matière pure est
de l'eau. (Jette conversion simple est po.-sible partout où
deux idées se recouvrent rime l'autre partiellement, dette
HEI..V CONVERSION. '167

coïncidence peut. être exprimée


partie des deux côtés sans
modification dans
le sens (1)
2" Dans la conversion de A, l'affirmative universelle
Tout X est Y, tout feu donne de la chaleur, nous avons à

qualifier ou ù limiter le sujet. « Quelque Y est X, quelques


sources de chaleur sont du feu. » II peut y avoir d'autres
Ys en dehors des Xs, d'autres sources de chaleur en de-
hors du feu, de telle sorte que nous devons laisser la pos-
sibilité ouverte pour ainsi
dire, ce qui n'arriverait pas dans
la simple (Tout Y est X, toutes les sources de
conversion
chaleur sont du feu). A cette conversion qui qualifie, les

logiciens appliquent le terme de limitation et de conversion

par accident. L'expression grecque originale d'Aristole


était plus nette et plus exacte -f.i-j.-xh.
pipo;, disait-il, conver-
sion partitive.
Un des mérites du système de liamilton sur la quantifica-
tiun, c'est qu'il s'astreint d'avance à l'obligation de quali-
fier le nouveau sujet. La proposition, sous sa première
forme, étant exprimée ainsi
qu'il suit Tout X est quelque
Y, ou tout X est tout Y, selon les cas, la conversion don-
nera Quelque Y est tout X, ou tout Y est tout X. Tous
les hommes sont quelques êtres frêles, quelques êtres frêles
sont des hommes. »
La source de plus féconde
beaucoup la
des sophismes
purement syllogistiques est la tendance de l'esprit à con-
vertir les affirmatives universelles sans limitation. La forme
ordinaire du langage, Tout X est Y, à moins que nous ne
nous tenions particulièrement sur nos gardes, se prête a

l'interprétation que X et Y sont coextensil's; en d'autres

termes, nous sommes disposés à croire possible et juste la

» a nui' valeur
(1) Dans une simple conversion île
eelte nature, quelque
différente dans lis (li'ii\ propositions, à iiuiiiis que li' sujet i'I Ir prédicat ne
.soient coextensils. Ainsi dans cette phrase > (Quelques hommes ont les cheveux

noirs, >* « quelques êtres à cheveux noirs soûl u\\s hommes » » quelques hommes »,
comparaison avec tnu.s les hommes, vsl une portion plu> i*onsi<lerahle que
par
« quelques ètros à rheveuv noirs » parmi tous les êtres à che\eu\ noirs.
168 UVRE t'REMUOU. DES PROPOSITIONS.

.7" flo"a ~V 1 V T .1._ -11


conversion
simple
Tout Y est X. Les erreurs du syllo-
gisme, qui seront plus tard spécifiées sous des noms di-
vers, dérivent le plus souvent de cette inexactitude dans la
conversion. Lorsqu'on dit « Tous les esprits puissants
ont de larges cerveaux, » l'auditeur passe facilement à la
proposition convertie «Tous les larges cerveaux indiquent
de puissants esprits. » Cette erreur de conversion est des
plus fréquentes; il y a donc un grand intérêt à appliquer
les formes logiques pour se mettre en garde contre elle. La
meilleure manière d'y remédier sera de multiplier les
exemples pour montrer que, dans les propositions affirma-
tives universelles, le sujet et le prédicat ont rarement la
même extension, et que, dans le cas où ils l'auraient, il est
utile de le faire comprendre par quelque forme de langage.
Un petit nombre d'exemples viendront ici à leur place
« Tous ceux qui font le mal craignent le mal, » il ne fau-
drait pas en conclure que tous ceux qui craignent le mal
font aussi le mal. Il y a beaucoup de motifs de craindre le
mal, outre celui qui consiste à avoir fait le mal soi-même.
« Tous les protestants pratiquent la règle de l'examen
individuel beaucoup d'autres personnes pratiquent la
même règle, de sorte que nous ne pouvons pas dire que
quiconque exerce le libre examen est un protestant.
«Toutes les choses belles
agréables,sont
» les choses
belles, néanmoins, n'épuisent pas la classe entière de ce
qui est agréable il y a plus de choses agréables
qu'il n'y a
de choses belles.
« Toutes les vertus conduisent
» il ne s'en- au
bonheur,
suit pas que toute action qui contribue au bonheur des
hommes soit une action vertueuse. Le bonheur de l'huma-
nité a une signification beaucoup plus targe que la vertu.
« Tous les plaisirs de l'imagination, dit Addison,
« sortent de ce qui est grand, au-dessus du commun, et
beau. » II veut dire
que les sources de ces plaisirs se
trouvent parmi les choses qui sont grandes, qui sont au-
dessus du commun, qui sont belles. Mais la catégorie des
choses grandes, ou des choses au-dessus du commun, con-
CONVERSION LIMITATIVE. 1 69

tient beaucoup d'objets outre ceux qui procurent les plai-


sirs de l'imagination. S'il n'en est pas de môme pour les
objets beaux, c'est parce que beauté et plaisir de l'imagi-
nation sont presque synonymes.
Lorsque Sir G. C. Lewis remarque que l'évidence his-
torique réclame le témoignage des contemporains, il ne
veut pas dire que ce témoignage suffise de lui-même pour
établir la certitude historique. C'est là une condition, mais
il y a d'autres conditions en dehors de celle-là (1).
3° Dans la conversion de 0, la "négative particulière
(quelque X n'est pas Y, quelques hommes ne sont pas
Anglais), une opération complexe est nécessaire. La con-
version simple: Quelque Y n'est pas X, Quelques Anglais
ne sont pas des hommes, ne peut s'appliquer ici. Il y a deux
opérations successives à réaliser, d'abord Vobversion et, en
second lieu, la conversion simple.
Ainsi par obversion

Quelque X est non Y (quelque chose qui n'e.->t pas Y).


Quelques hommes sont non Anglais (hors de la classe des Anglais).

Ces formes réalisées par obversion sont des affirmatives


particulières, et par conséquent elles se convertissent sim-
plement.
Quelque non Y (quelque chose qui n'est pas Y) est X.
Quelques êtres qui sont non Anglais sont des hommes.
K Quelques hommes ne sont pas sages, » par obversion
on a
Quelques hommes sont non sages (fous).

(I) L'affirmative universelle, lorsqu'elle se présente sous forme de connota-


tion ou de compréhension, – la propriété A est accompagnée de la propriété e

B, – les attributs de l'Iiomme sont accompagnés des attributs de mortel, estt


la forme qui suggère le moins la conversion par limitation, ^ious sommes en-
core plus disposés que dans le cas où la proposition est donnée sous forme e
d'extension à convertir simplement « l.'atlribut mortel est des
accompagné
attributs des hommes. » Par suite la proposition extension est seule utile
par
à la théorie du syllogisme, à condition qu'il soit entendu cependant que l'ex-
tension est déterminée par la connotation.
170 UVRE PREMIER. DES PROPOSITIONS.

Puis par simple conversion

Quelques tous sont dos hommes.

Les noms donnés à cette opération compliquée sont la


conversion par néyation, ou contrapoaition. On pourrait
aussi t'appeler conversion ouvert te.
Enfin une opération semblable peut être pratiquée sur A,
l'universelle affirmative, de façon à produire une forme né-
gative équivalente avec les termes transposés. La réduction
de la forme syllogistique appelée baroko exige cette opéra-
tion.

Ainsi
Tout X est Y,

donne par obversion

Aucun X n'est non Y.

Et par simple conversion (de E)

Aucun non Y n'est X.


Ou bien
Tous les hommes sont mortels,
Aucun homme n'est immortel.
Aucun immortel n'est homme.

De la môme façon: «Toutes les personnes honnêtes sont


heureuses,» donne par conversion: « Aucune personne mal-
heureuse n'est honnête.» n

IX KÉUENCIÎ
IIYl'OTUKTIO.UE.

30. Les propositions hypothétiques sont de deux espèces, les conditionnelles et


les disjonetives. Elles ont été prises comme le fondement d'une l'orme dis-

tincte de syllogisme appelée hypothétique.

«Si l'éducation des enfants


ils grandiront est négligée,
dans l'ignorance. » Voila une proposition qui peut être posée
pour la majeure d'un syllogisme et en y ajoutant cette mi-
neure «or certains enfants out été négligés», nous sommes
INi'l'X.KNCK IIVI'OI'IU'CTIOIK. 171

autorisés à conclure: « ils grandiront dans l'ignorance. »


C'est ce qu'on a appelé un syllogisme hypothétique (condi-
tionnel). Par une proposition disjonctive (A est ou bien B
ou bien C), associée à une proposition qui affirme un des
l'autre
termes de l'alternative (A n'est pas B) nous inférons
terme de l'alternative (A est G) ce qui sera un syllogisme
disjonctif.
Dans ses leçons sur la logique, Sir \V. llamilton, suivant

l'usage ordinaire, traite du raisonnement hypothétique


dans des notes publiées
après le syllogisme; mais, après
sa mort, il préfère le considérer comme un cas d'inférence
immédiate. M. Mansel, lui aussi, établit que le raisonnement
en tant qu'il est purement logique, est aussi
hypothétique,
Les différences saillantes entre le
purement catégorique.
et le raisonnement hypothétique sont: 1" l'ab-
syllogisme
sence d'un terme moyen dans le syllogisme hypothétique
tous les termes sont introduits dans la majeure; 2° la mi-
neure et la conclusion peuvent changer de place, et cha-
cune d'elles est un des deux membres de
simplement
constituent la majeure 3" la majeure hypothé-
phrase qui
la majeure caté-
tique se compose de deux propositions,
gorique de deux termes.
La forme conditionnelle s'applique d'abord au rapport
de cause à effet. Si la cause est présente, l'effet l'est aussi;
et si l'effet est absent, la cause est absente. Mais la même
forme vaut encore lorsqu'une chose est le signe d'une autre,
ou est constanittient associée avec une autre.
Boole et de Morgan pensent que rinférence hypothétique
ne diffère pas de rinférence immédiate. Boole observe dans
ses « Lois delà pensée» (p. 241", que le syllogisme hypo-
thétique n'est pas un syllogisme, parce qu'il ne contient t
que deux termes. De Morgan dit « La loi de la pensée
« qui associe l'hypothèse avec une conséquence nécessaire
« est de telle nature qu'eue peut prétendre prendre rang
« avant le syllogisme, plutôt que le contraire. » (Si/llaùus,

p. 66.)
172 LIVRE PREMIER. DES PROPOSITIONS.

31. D.ins les propositions conditionnelles – Si A est It, C est 1), l'équivalent

scra – Si ou admet que A est 1), il en résulte que C est li.

Il n'y a pas d'inférenee dans ce eu?. Si nous acceptons

que A est B, nous acceptons (|tie C est D; il n'y a là qu'une


« Si le temps continue
autre expression pour le même fait.
à être beau, nous irons a la campagne, » peut être trans-
formé en cette autre expression équivalente «Le temps
continue à être beau, et par suite nous irons a la cam-
)) Une personne, qui affirme l'un, ne peut pas, en
pagne.
affirmant l'autre, proclamer un nouveau fait; c'est le même
fait qu'elle répèle. Aucune idée nouvelle ue figure dans la
seconde. Il n'y a la qu'un cas de consistance. Lorsqu'un
acheteur offre au vendeur un certain un article,
prix pour

et que le vendeur dit: « Voici l'article, » l'acheteur est sim-


d'accord avec lui-môme en soldant le prix. Or
plement
c'est précisément ce qui se passe dans une inférence con-
ditionnelle.
Uue seconde forme d'inférence conditionnelle, c'est que la
du conséquent est la négation de l'antécédent. C
négation
n'est pas I) donc A n'est pas 13. « Si le temps est beau, nous
irons il la » « nous n'allons il la campagne
campagne, pas

donc le temps pas beau. » II n'y a là encore qu'une


n'est
pure équivalence formelle. Elle est impliquée dans ce

qui a été précédemment établi. Elle ne constitue pas un


fait nouveau, elle est le même fait, sous la forme contraire.
X est suivi par Y, implique deux propositions. X est arrivé,
dont; Y s'est produit: ou bien Y n'est pas arrivé, donc
ne s'est pas produit. Telle est l'expression double de la pro-

position conditionnelle.
H est admis, comme un élément de la théorie des propo-
sitions conditionnelles, que le fait d'accorder un conséquent
ne prouve pas l'antécédent. L'assertion C, est D, ne prou\e
« Si elle a suiii la contagion, la personne
pas que A est B.
mourra. » La mort de la personne ne prouve pas qu'elle
a subi la contagion, parce qu'il y a diverses causes de mort,
outre celle qui a été mentionnée. Cette règle, cette mesure
PROPOSITIONS CONDITIONNELLES. 173

de prudence est fondée sur notre expérience, qui nous in-


forme que dans la nature se rencontre souvent une plura-
lité de causes. Le cas est parallèle à celui qui consiste à
convertir une affirmative universelle, en se rappelant que
dans de telles affirmations le prédicat n'est pas nécessaire-
ment coextensif avec le sujet, mais qu'il est fréquemment
plus large que lui.
Si la condition donnée était la seule condition du consé-

quent, l'affirmation du conséquent serait aussi l'affirmation


de l'antécédent. « Si une quantité de force est dépensée, une

quantité équivalente de force est développée. » Voilà un cas


où est exprimée la seule condition indispensable de l'effet
(une force équivalente engendrée). Dans toutes les circi ns-
tances possibles la production delà force suppose une dépense
de force antérieure, par suite l'affirmation du conséquent

(la génération de la force) est l'affirmation de l'antécédent


(la dépense de la force). Mais de telles conditions étant l'ex-
ception, non la règle, les logiciens n'autorisent pas l'affir-
mation de l'antécédent fondée sur l'affirmation du consé-

quent.
Pour les mêmes raisons il est interdit de nier le consé-

quent, par cela seul que l'antécédent est nié A n'est pas B,
par suite C n'est pas D l'homme n'a pas subi la contagion,
et par conséquent il ne mourra pas.
La forme ordinaire de la proposition conditionnelle, c'est
lorsque ses deux membres sont aflirmatifs. Mais l'un des
deux membres ou même tous les deux peuvent être négatifs.
Il y a donc quatre formes:
1" Si A est B, C est D.
3" Si A n'est pas B, C est D. « Si la rébellion n'est pas
étouffée, le roi sera exécuté. » Il est également juste de dire
que si la rébellion réussit, le roi sera exécuté, ou bien que
si le roi n'est pas exécuté, la rébellion aura été étouffée. « Si
le secours n'est pas pronipteinenl envoyé, la cité se rendra »
si la cité ne se rend pas, c'est que le secours a été envoyé.

3" Si A est B, 0 n'est pas I). « Si la volonté de Henri VIII


était valide, Jacques Ior n'avait pas de titre légal au trône
174 LIVHK l'IUCMIKIi. Dli.S l'HOl'OSII ÏONH

d'Angleterre. Si Jacques lt-r avait un titre légal, alors la vo-


lonté de Henri n'était pas valide. » « Si le port est gelé, les ba-
teaux ne pourront v pénétrer; si les bateaux ont pénétré dans
le port, le port n'est pas gelé. » De même «11 ne peut
être méchant celui dont la vie s'écoule dans le bien s'il est
méchant, c'est que sa vie ne s'écoule pas dans le bien. »
4" Si A n'est pas IS, C n'est pas D. S'il n'y a pas de Dieu,
il n'y a pas de vie future. S'il y a une vie future, il y a un
Dieu, l'oint d'évêques, point de roi s'il y a un roi, il y a
des évoques.
Ces formes sont réglées par les mêmes lois de transposi-
tion. Le principal intérêt de la forme 2" et de la forme 3"
consiste en ceci que lorsque ces deux formes s'appliquent à
deux propositions, l'union des deux équivaut, comme nous
allons le voir, a une proposition disjonctive.
32. La dlsjoiiclivu se présenter sous les formes suivantes
proposition peut

I. A est ou bien li ou C.
II. Ou B ouC existe.
III. Ou bien A est 1.5, ou C est D.
«(l'est un fou ou bien un farceur. » Cela veut dire:
« S'il n'est
pas fou, c'est un farceur, et si c'est un far-
ceur, ce n'est pas un fou. » En d'autres termes « N'étant
pas un fou, c'est un farceur. » « N'étant pas un farceur,
c'est un fou. » Ce sont là des formes équivalentes, et le
raisonnement supposé consiste simplement à choisir un des
termes de l'alternative, suivant les cas. La donnée étant:
« II n'est pas fou, » nous choisissons l'autre partie de l'al-
ternative «C'est un farceur » et vice versil.
Ceci correspond à une division logique. « Les sentiments
sont ou bien des plaisirs, ou bien des peines, ou bien des
états neutres. » Les seraient
propositions équivalentes
celles-ci: «Un sentiment n'est pas un plaisir, c'est une
peine ou un état indifférent; un sentiment n'est pas une
peine, c'est alors un plaisir ou un état indifférent; un sen-
timent n'est pas un état indifférent, il est un plaisir ou une
peine, et ainsi de suite. » 11 n'y a pas dans ces changements
l'UOl'OSlTlONS DISJONCTIVES 175

d'inférence réelle. 11 n'y a que les équivalents rigoureux


de la division disjonctive originelle.
Comparée avec les propositions conditionnelles, cette
forme présente un degré plus élevé de complexité par rap-
port à la dépendance. La forme conditionnelle exprime
une dépendance simple; la présence de l'antécédent impli-
que la présence du conséquent,et l'absence du conséquent
implique l'absence de l'antécédent. La proposition disjonc-
tive indique une dépendance double et réciproque la

présence de l'un ou de l'autre des faits implique l'absence


de l'autre, l'absence de l'un ou de l'autre implique la pré-
sence de l'autre. C'est là le cas ordinaire. Mais la forme
disjonctive pourrait ôtre employée encore lorsque la pré-
sence de l'un ou de l'autre implique la présence de l'autre,
et l'absence de l'un ou de l'autre l'absence de l'autre. Ainsi
«tout objet de la nature ou bien est inerte ou bien n'a pas
de poids. » De là dérivent les propositions suivantes
1° 11 est inerte, et par conséquent il n'est pas possible

qu'il n'ait pas de poids, il a du poids.


2° Il n'est pas inerte, et par suite il n'a pas de poids.
3° II n'a pas de poids, et par suite il n'est pas inerte.
4° Tl n'est pas possible qu'il n'ait pas de poids, c'est-à-
dire il a du poids, et par suite il est inerte.
Grâce à la double négation, cette forme est embarrassée,
mais elle représente un degré intermédiaire entre les pro-
positions conditionnelles et les propositions disjonctives
ordinaires.
« Vous devez payer une amende on aller en prison. »
Cette proposition implique quatre faits
1° Si vous payez l'amende, vous n'irez pas en prison.
2° Si vous ne payez pas l'amende, vous irez en prison.
3° Si vous allez en prison, vous ne payerez pas l'amende.
4° Si vous n'allez jtas en prison, vous payerez l'amende.
Une disjonction n'est pas complète à moins qu'elle ne
donne lieu ainsi il quatre propositions vraies, et le seul
moyen de s'assurer de sa validité est d'analyser ces quatre
formes
1 7(> I.1VI1K l'UE.MlEK. • DES PROPOSITIONS.

Ainsi

«Ou bien le témoin s'est parjuré, ou le prisonnier est


coupable. »
Si le témoin s'est parjuré, le prisonnier n'est pas
coupable.
2° Si le témoin ne s'est pas parjuré, le prisonnier est
coupable.
3° Si le prisonnier est coupable, le témoin ne s'est pas
parjuré.
4° Si le prisonnier n'est pas coupable, le témoin s'est
parjuré.

Les 2° et 4" sont niais 1" et '.i° ne


propositions correctes,
sauraient être maintenues. Ceci révèle une certaine faiblesse

dans la l'orme donnée à la proposition disjonctive. Exprimez-


la ainsi « Si le témoin dit la vérité, le prisonnier est cou-
pable, » et alors la proposition sera tout à l'ait correcte elle
ne l'est pas dans l'autre forme, car le témoin peut s'être
parjuré, et le prisonnier être coupable toutde même, et le
prisonnier peut être coupable sans que le témoin ait dit la
vérité.
« La punition a pour but ou bien de réprimer le crime
ou de réformer les criminels. »
« Si la punition réprime le crime, elle ne réforme pas
les criminels. » Nous voyons ici que les deux attributs
peuvent coexister.
« Depuis un grand nombre d'années, ce pays a été
gouverné suit par les vhk's, soit par les tories. » Cette
affirmation laisse la porte ouverte à une troisième hypo-
thèse un gouvernement de coalition.
« II ne peut pas ou il ne veut pas l'aire cela laisse lu
droit d'admettre une troisième supposition: c'est qu'il ne
veut ni ne peut le l'aire.
u La substance que ce corps tient en dissolution est <\v
la chaux ou de la magnésie » est un exemple excellent
emprunté à la chimie, et peut être mis sous les quatre for-
mes suivantes
MI.I'.AI.MI.. 177 7

1" Si la réaction de la. chaux se produit, la magnésie


n'esl pas présente.
"2" Si la réaction de la chaux ne se produit pas, la nia-
,q né-sir est présente.
T Si la réaction de la magnésie se produit, la chaux est
absente.
V' Si la réaction de la magnésie ne se produit pas, la
chaux est présente.

Un chimiste ne saurait se satisfaire sans avoir mis à


l'éprouvo deux de ces formes, une l'orme positive et une
l'orme négative.

.): l.c dilemme combine tint: pi'oposil ion imidilidiincllr et une. |in>|iosilioii
clisjoiu'livc.

Si Y antécédent d'une proposition conditionnelle est pré-


senté sous forme disjouctive, on a ce que Whately appelle
un simple dilemme de construction.

Si ou bien A ou bien B existe, C existe.


Or, ou bien A ou bien 15 existe.
Donc G existe.

S'il y a des animaux ou des [liantes, il doit y a\oir do


germes préexistants.
Or il y a des plantes ou des animaux.
Donc il ya a des germes préexistants.
Si le çoiisé(|uent. est une proposition disjonctive, on a
une forme plus usuelle

Si A existe, ou bien U ou bien (1 existe.

Si le baromètre descend, il doit y avoir pluie ou vent.


Diverses suppositions peuvent être laites, qui découvrriil
loules les alternatives possibles. Ainsi:
A existe alors ii ou V. existe.
l< n'existe pas alors h A existe, Ii existe.
Il existe; alors si A existe, l! n'existe pas.
li existe alors si A existe, G n'existe pas.

Km. I.t •jlTÏ<| ut*. |. |-J


178 1.1 VI(K IlilvMIKi;. lil> l'KolMiSll 1O^

li n'existe pas alors si A existe, C existe.


15 n'existe et C n'existe, A n'existe
pas, pas; alors

pas V1).

Cette deniière l'orme est celle du vrai dilemme, le di-


lemme de destruction. Les formes précédentes sont égale-
ment valides et peu\ent êtres appliquée* à l'occasion. Par

exemple
Si l'orbite d'une comète diminue, c'est que la comète
traverse un milieu résistant, ou que la loi de la pesanteur
est partiellement suspendue;
Mais la seconde alternative est inadmissible;
Par conséquent, si l'orbite d'une comète diminue, c'est

qu'il y a un milieu résistant.


La conclusionest une simple proposition conditionnelle,
dans laquelle on écarte une des deux hypothèses.
Voici des exemples do dilemme ordinaire
« Si l'éducation classique vaut ce qu'elle' coûte, elle doit.
ou bien être organisée de façon à développer les facultés
science extrêmement
mentales, ou bien procurer une impor-

tante mais ni l'une ni l'autre de ces hypothèses ne peut


être maintenue, et par conséquent l'éducation classique ne
•>
vaut pas ce qu'elle coûte.
Quelquefois l'antécédent est présenté plus avantageuse-
ment sous l'orme de question
a Comment savons-nous nos intuitive?,
que croyances

relatives au monde, sont invariablement raies? Cela doit

être ou bien par une expérience qui constate l'accord de


la pensée et de l'objet,, ou bien par une croyance intuitive.

t
(I ) Une auli t lui un- tK* dilemme simple c>t l;i sui\ .111 h m l> existe, A existe
si <" existe, A existe. Or. un biiii \i un Iticii I', e\ie. i'ai A c\isl<
conséquent

Voici un exemple emprunté a M,tr;uil;i\ l.a |iHMl«'ii!ah'ni iciui les liomnit-

jnui)orau\ car >i uu huiiinic c t ui. la\on <!r la m'àcc. si > cituris surit inutile*:

Vil csl au cuiihaiic mal. i-~ cliuils -uni ini|iiii>u.i».


jpn'.lc.-liiic .m

Or. la lliuiiiiiir c-.l ilr^liuc au bien nu ,111 mai; «


<i'a|uc-> pi rdc-liiialioii
l'IlorU Min! .loin- nnililc^ d;ui> Itni!" nu ['nuln- lt\ jintin^c.

.Mais celui qui ît^arilc >' s elluit^ cuin'iic niulilo «-si tnunuial ilunc la pn

dcstinalioti i*('ii>l les huiniiies iuiint)iaii\.


lAKMl'UOS11 fi lilUviM.MIi. 17!)

« Or l'expérience ne peut garantir cet accord que dans la


limitedc nos perceptions,et, d'un autre côté, Userait encore
moins rigoureux de prendre une croyance intuitive comme
garantie de toutes les autres. Ainsi nous ne pouvons savoir
si nos croyances intuitives sont, solides. »
Le dilemme, quoiqu'il soit à l'occasion une forme utile,
est plus souvent un piège. La question est de savoir si la
disjonction est vraie;par suite dans tout dilemme un rejette
toujours plusieurs cas
possibles. Nous commençons par
dire, si A existe, B ou C ou I) ou E existe. Nous rejetons
l'une après l'autre chacune de ces suppositions, jusqu'à ce
qu'il n'en reste que deux, et si ces deux dernières supposi-
tions sont rejetées elles aussi, l'antécédent est nié. Le cas
où l'on est dupe d'une erreur, c'est lorsque le logicien se
fie à la loi de l'exclusion du milieu, comme à une garantie
de disjonction. Si A existe, A est ou H ou non B. Nous
pouvons sans difficulté B, mais
affirmer que A est non
comment nous assurer que A n'est pas non B, c'est-à-dire
qu'il n'est ni B, ni aucune autre chose que B? 11 est certain
que si nous sommes en état d'affirmer que A n'est pas autre
chose que B, nous n'avons pas besoin d'un dilemme ni du
terme B pour prouver que A n'existe pas. Comme exemple
de fausse
disjonction, nous pouvons prendre le vieux so-
phisme du mouvement.
« Si un
corps se meut, il doit être ou bien dans le lieu
où il est, ou dans le lieu où il n'est pas i
«Mais un corps peut se mouvoir
ne dans le lieu où il est,
ni dans le lieu où il n'es pas. Donc un corps ne se meut
pus. »
La disjonction, pour se conformer à la loi de l'exclusion
du milieu, doit être présentée sous cette forme
Le corps doit se mouvoir dans le lieu où il est, ou doit
ne pris se mouvoir dans la place où il est. Nous admettons
alors qu'un corps ne se meut pas flans la place où est, et
la possibilité du mouvement subsiste encore.
« Si tes livres de ta bibliothèque d'Alexandrie sont d'ac-
cord avec les doctrines du Coran, on n'a pas besoin d'eux
I 80 i, i\ m. l'iiKJUKii. – hi;s riidi'osnioNs.

s'ils sont en ils devaieut être détruits. » Ile n'est


pas une disjonction complète, caries livres d'Alexandrie
pouvaient traiter d'autre chose que de la religion mais
l'assertion implique ce principe qu'il n'y a pas de con-
naissance désirable en dehors des connaissances religieuses.
« Un disciple de Herkeley est réduit, en fait, à ce dilemme:
s'il connaît ce qu'on appelle le monde extérieur, ce ne
peut être que parce qu'il le perçoit comme extérieur, et cela
contredit sa théorie. Si, d'un autre côté, il ne sait pas ce
que c'est que le monde extérieur, il ne peut employer le
mot extérieur en lui donnant un sens; il ne saurait même
avoir l'idée de l'employer. » Ce raisonnement implique
que le sens de l'expression « monde extérieur » n'est pas
en discussion, et que tout le monde l'entend de la même
façon tandis qu'il n'est en réalité qu'une expression abré-
gée pour désigner les faits considérés sous un certain as-
pect. Berkeley pourrait répondre que le débat porte préci-
sément sur le sens des mots & monde extérieur ».

l'uoi'osrnoNS synonymes.

ii. Dans toute langue, il y dos expressions diverses pour désigner !u même
chose; et il y a quelquefois avantage à passer de l'une à l'autre. Nous appel-
Ierous ces expressions diverses des propositions synonymes.

Comme il y a dans certains cas plusieurs mots pour le


même objet, pour le même fait, nous les trouvons em-
ployés souvent l'un pour l'autre.
caratéristique Le trait
de
la matière est exprime parles mots de résistance, de force,
de pesanteur, d'inertie, qui signifient tous la même chose,
mais la môme chose sous différents aspects.
« Les hommes sont mortels. » «Tous les hommes mour-
ront. » Nous sommes destinés à la mort. » « La mort est

la loi de notre espèce. » Voilà des expressions tout à


l'ait synonymes, qui n'ajoutent rien au fait exprime, maie
qui peuvent le mettre plus ou moins en relief.
« Ceci fait pencher cela, donc ceci est plus lourd que
cela,» ne constitue pas nue inférenec réelle; les deux
l'UOl'OSIÏ H^S SV.VON'V.VI'S. INI

expressions représentent une même opération. Il n'y a


pas (l'autre critérium pour apprécier In pesanteur relative
de deux choses que de les peser. « Ce bloc de marbre est
plus large que celui-ci par conséquent il est plus pesant :» »
Ici il y a une inférenee réelle. Le premier terme est donne
comme le signe d'une supériorité qui existe par rapport il
une autre qualité, la pesanteur.
«(le a été sera. » « L'avenir ressemble »
qui au passé.
« La nature est uniforme. » « Les lois de l'univers sont
permanentes, » Voilà une série d'expressions synonymes
pour le môme fait fondamental. On ne saurait invoquer l'une
d'enlre elles comme la preuve des autres. La variété des
formes indiquées peut seulement aider à faire comprendre
la grande vérité qu'elles représentent. Tnc de ces formes
peut suggérer une catégorie d'exemples, une autre suggé-
rera d'autres exemples. La diversité des de langage formes
est souvent d'un grand secours pour l'intelligence. Elle est
cependant une source de dangers. L'écueil du langage, c'est
que t'esprit tend à croire que des choses différentes cor-
respondent à chaque expression différente. Par suite, c'est
un sophisme assez commun, et un artifice de rhétorique, de
donner un fait comme étaut sa propre raison à lui-même
on se contente comme preuve d'un simple changement
dans l'expression.
Il est souvent, difficile de trouver une
expression qui
suffise h elle seule pour
représenter les notions et les vérités
d'une grande généralité. La grande loi de la conservation
de la force besoin, pour être comprise, du secours de
quelques autres termes: la persistance, la transformation,
l'équivalence, la conviai ion. Les principes de cette partie
transcendentale de l'algèbre, qu'on appelle le calcul dif-
férentiel, ont été considérés a différents points de vue,
exprimés par divers noms: les limites, les raisons pre-
mitres et ultimes, les quantités, les fluxions, les coeffi-
cients différentiels.
Les éléments intellectuels appelés /W»/w.spar les phi-
losophes de Técole de \i priori sont présentés quel-
182 I.IVItK PItl'MIKK. I)KS PROPOSITIONS.

niUMlvlc
quefois sous lla forme
oill^ :i mvimi
de (infiniic
tlt*
notions,
/uinlrti ifirnii;
quelquefois sous
crui^
la
In

forme de propositions: la chose est la nié' me dans les deux


cas. Nous pouvons dire ou bien que la cause est une notion
innée, ou bien que la proposition a tout effet a une cause »
est une propositÙDi innée, un principe, un jugement.
Les définitions du dictionnaire consistent donner des
expressions tautologiques, ce qui prouve que les synony-
mes abondent dans la langue. S'il n'y avait qu'un seul
mut pour chaque chose, un dictionnaire anglais ou français,
conçu d'après le plan ordinaire, ne pourrait exister.

Exercices sur les propositions et sur les notions.

Nous donnons ici îles exemples de propositions, c|iù peuvent servir d'exercices,

exemples disposés d'après la classification des propositions et des formes équi-


valentes. Comme toute proposition réelle contient deux notions, et comme
les propositions verliales renferment au moins une notion, les exemples
pourront servir en même, temps d'exercices sur les notions.

Par rapport à lu classe ou à la notion, dans son opposition


avec la proposition réelle, les points qui doivent être
éclaircis sont relativement peu nombreux. Un objet par-
ticulier on individuel peut être présente comme faisant
contraste avec les classes ou les généralités Homère avec les
poiites, le llhiu avec les fleuves, la Grande-liretagne avec les
Ktats. Parmi les choses généralisées nous avons les classes
(concrètes), et les attributs (abstraits). Ou peut donner des
exemples pour faire comprendre les divers <le</ré$ de géné-
ralité, exercice Après cela il ne reste plus
très-profitable.
qu'à mettre en lumière la
relativité, et à déterminer la
classe ou la notion corrélative, dans un tout donné.
La notion condense souvent dans un seul mot ce qui,
pour être exprimé tout au long, exigerait une ou plusieurs
propositions. La réfraction, l'électricité, la cristallisation.
l'aflinité chimique, sont des mots qui expriment des faits
complexes faits qui exigeraient plusieurs propositions et
kxkiuioks srn i.ks i'itoi>osiïïo\s. 'I8,'{

qui rue pourraient Ain? expliques sans ces propositions. Le


mot de rélViiction est. l'expression abrégée de lu loi d'a[>rès
laquelle la lumière s'infléchit, lorsqu'elle
d'un milieu pa.-se
transparent dans un autre; son expression complète est la
loi elle-même, exposée comme une proposition réelle.
D'après leurs divers aspects, présentés dans le chapitre
précédent, les propositions peuvent Aire considérées
I. Comme /iii/tc/t/tw/lcs ou //é/u'rr/les, comme exprimant
divers degrés de généralité à ce caractère se rattache la loi
qui veut que la connotation ou la compréhension diminue,
quand
la généralité ou l'extension augmente.
Le principe de la relativité appliqué aux propositions se
manifeste dans diverses catégories la négation, l'opposi-
tion, et l'obversion.
II. (lomme possédant la qiuintilé et In i/unlité caractères
qui se lient a l'emploi du syllogisme.
I 11 ( lomnie comp/cres, par contraste avec les propositions
simples: l'exemple logique le plus important de la com-
plexité se trouve dans les propositions ny/iof/iclit/itcs (con-
ditionnelles et disjonctivi's).
IV. Comme o/i/ttist'as, dans les formes variées qu'on
appelle con/rnircs, conlrmlictoircs, etc.
V. Comme ut'tirinant
/'ri/a/i/r, lu coexistence ou In suc-
cession les deux dernières formes comprenant l'espèce
particulière de proposition, où les attributs sont co-inhé-
ren/s, et les propositions de eausation.
Ici peuvent être placées les sciences particulières aux-
quelles ces – comme les ma-
appartiennent propositions;

thématiques, la chimie, la psychologie, etc. Car, bien que


les propositions de quantité ne constituent, qu'une science,
les muthémaliques, les propositions, qui se rattachent aux
deux catégories de la causalité et de l'inhérence dans un
même sujet, se distribuent dans un grand nombre de
sciences.
VI. Comme avant un grand nombre de formes ci/uirt/-
lentcs, à savoir les propositions générales et particulières,
les proposi lions d'une connotation plus on moins grande, les
IS'i. i.iviii; i-it i-: mi i-:it – nr.s imsoi'ositio.ns.

|iropOMtions o/ii'crfics et converties, les équivalents hypo-


thétiques, les expressions synonymes.
Vil. Toutes les classes précédentes supposent des pré-
dicats réels. Il est cependant important de saisir toutes
les occasions qui se présentent d'opposer les propositions
réelles avec: les propositions verbales. Vn intérêt plus grand
encore s'attache à la dill'érence qui existe entre un pro-
priitm ou un concomitant pour prédicat. pris
Beaucoup de propositions qui se présentent dans le dis-
cours ordinaire ne sont pas certaines, elles ne sont que

probables ral'tirmation ne peut être maintenue que dans


un ^rand nombre de cas, non pas dans tous. Par exemple:
« Les personnes tempérantes vivent longtemps. » La ques-
tion de la probabilité se rattache à la logique induclive
et n'a pas été signalée dans la classification qui précède.
La distinction entre la probabilité et la certitude est si faci-
lement; et en même temps si importante
comprise qu'il est
bon de la rappeler toutes les Ibis qu'on en trouve l'occasion.
l*on le moment, nous n'avons considéré dans les pro-
positions que ce qu'elles prétendent al'tirmer, sans nous

inquiéter encore si leurs affirmations sont vraies ou fausses.


La preuve ou l'évidence de ces affirmations appartient a
d'autres chapitres, à la déduction ou à l'induction.
Dans les exemples qui suivent et qui sont exposés sans
ordre, on a employé différentes formes parce ([d'elles s'a-
daptaient que d'autres
mieux aux différentes
des classes

propositions. Dans la plupart de ces exemples, on a cben'hé


à transformer les expressions du langage ordinaire dune
façon plus appropriée aux formes logiques.
– « L'honnêteté est la meilleure des politiques. » (l'est
une proposition d'une certaine généralité une proposition
qui aurait pour sujet la vertu serait plus générale; une
qui aurait pour sujet l'exactitude à payer des
proposition
dettes au moins mais elle au-
serait, contraire, générale,

rait, un prédicat
plus conipréheusif.
l':ir rapport à la quantité et à la qualité (dans la forme
c'est une proposition universelle, affirmative, qui peut être
KXKIU'.ICKS. 18.')

exprimée ainsi: «Toutes honnêtes


les actions
sont plus

politiques que les actions qui ne le sont pas. »


Nous lisons dans les muvres d'Otway la pensée que voici,

et qui est le contraire de la précédente. « L'honnêteté est


un système de conduite détestable et qui nous laisse mou-
rir de faim. » La contradictoire serait: «Quelques actions
honnêtes ne sont pas de bonne politique, »
Au point de vue du sens, cette proposition se rapporte
a la causalité. « Les actions
produisent pour celui
honnêtes
qui les accomplit des résultats heureux. » domine il s'agit
de l'esprit, la proposition appartient h la science de la
psychologie.
On pourrait donner des formes – « Quel-
équivalentes.
ques actions honnêtes sont politiques. » Ohversion (for-
melle) « L'honnêteté n'est pas une mauvaise politique. »
Obversiun (matérielle) « Aucun homme honnête n'est un
homme malheureux. » Conversion « Quelques actions de
bonne politique sont des actions honnêtes. »
La proposition n'est pas verbale, elle est réelle la bonne
politique n'est en aucune façon l;i définition de l'honnêteté.
Il y a là un proprium, une proposition dérivée, et non un
fait ultime. La proposition peut être déduite des caractères
et de l'action de l'honnêteté, en tenant compte des lois
générales de la cause et de l'effet dans l'esprit humain.
Enfin, c'est une proposition qui n'est pas certaine, mais
qui est probable. Elle est vraie, non pas universellement,
mais dans la majorité des cas.
– « Tous les alcalis, toutes les terres alcalines sont des
oxydes métalliques. » C'est une affirmation compter,
formée de deux affirmations qui peuvent être distinguées
et présentées séparément, Pour la forme et pour le sens,

elles sont si intimement unies qu'il n'y a pas d'inconvé-


nient h les associer, à les confondre.
Quant à la forme extérieure, elles sont l'une et l'autiv
des affirmatives universelles.
l'ont1 le sens, elles rentrent dans la catégorie do l'inhé-
rence dans un même sujet, et appartiennent à la chimie.
18() l.lVIili l'ItKMIKH. KKS l'HOl'OSITION'S.

Elles sont, à les analyser strictement, des propositions


verbales le prédicat, oxydes métalliques, est donne comme
un caractère essentiel dus alcalis et des terres alcalines.

Cependant, à l'origine, la composition ou la dérivation de


ces substances ne Taisait point partie de la connotation de
ces mots le caractère essentiel de ces corps était leur
relation avec les acides, avec les sels neutres. Plus tard
la découverte de Davy l'ait additionnel,
fut un et constitua,

par suite, un prédicat réel. Ainsi donc, en tant que les


termes suggèrent seulement à l'esprit le sens primitif d'un

alcali, la proposition est réelle, non verbale ou essentielle.


– « Les poissons respirent par des branchies. » Le sujet
à tous les poissons». Ceci est une affirmation
équivaut
verbale, une proposition essentielle sur les espèces natu-
relles. Le sujet « poisson » connote tons les attributs essen-
tiels des
poissons, parmi lesquels se trouve précisément
le prédicat « respiration par les branchies ». Comme cet or-

n'appartient qu'aux poissons, le sujet et le prédicat


ganisme
ont la même extension. C'est une proposition de biologie
ou de zoologie.
–« [In moyen de maintenir la santé est l'exercice. » C'est
une inversion pour ces autres phrases « L'exercice aide
ou soutient la santé. » « Toutes les personnes qui font
de l'exercice pratiquent un des moyens requis pour assurer
leur santé. » C'est une proposition de causalité, une vérité

biologique, une altirmation réelle.


– « La douleur est la conséquence de la sensibilité. » Sous
l'orme concrète, nous aurons « Tous les êtres sensibles
sont des êtres .sujets à la douleur; tous les êtres sensibles

sont, dans certaines circonstances, des êtres qui souffrent.» ~>


C'est une proposition verbale ou analytique puisque la
définition de la sensibilité est précisément la faculté

d'éprouver du plaisir ou de la peine, ou de se trouver dans


un état neutre, indifférent. Cet exemple peut être donne
la distinction d'Aristote entre l'acte et la
pour expliquer
puissance.

– u Tout ce qui est est bien. » La proposition est si géné-


KXEIU'.ICES. 187i

raie qu'elle dépasse même les deux summa c/mera, l'objet,


et le sujet. L'existence est. un prédicat fictif, et, dans toute
proposition intelligible, le mot existence signifie plus qu'il
ne paraît signifier. La proposition en question doit être
interprétée ainsi « Tout ce qui se passe dans le monde est
bien. » Au point de vue du sens, c'est une proposition de
causalité. La forme obvertie serait « Rien de ce qui est
n'est mal. ) » – « il n'y a pas de mal. »
« Le beau et l'utile coïncident en partie, » forme syno-
nyme de cette proposition « Les choses belles sont quel-
quefois utiles, et vice ver.sd. »
« La punition du péché est la mort, » ou la mort est la
punition du péché. Cette proposition affirme une coexis-
tence universelle entre la mort et le péché tous les êtres
qui meurent sont tous les qui ont péché. Une autre
interprétation serait « Le péché d'Adam a été la cause de
la mort. »
« La confiance excessive peut s'allier à une grande fai-
blesse. » « Les personnes qui ont une grande confiance en
elles-mêmes peuvent être des personnes faibles. » C'est la
contradictoire de cette affirmation « Toutes les personnes

pleines de confiance sont fortes. »


De même « Un homme orgueilleux n'est pas nécessai-
rement un méchant. » « L'homme est le seul animal qui
associe la vie sociale et la vie solitaire. »' C'est une forme

qui équivaut à ces propositions où le prédicat est déterminé


dans sa quantité d'une façon universelle.

Prendre la 47'1 et la 48° proposition d'Euclide (1er livre),


et montrer leur rapport avec la théorie de la quantité uni-
verselle du prédicat.
– « L'adverbe
« L'adverbe qualifie le verbe. » doit être
placé près des mots qu'il qualifie. » En quoi ces proposi-
tions diffèrent-elles logiquement? 't
– « Plus la nouveauté est grande, plus grand est le plai-
sir,» proposition qui exprime un pvoprium, et qui peut ôtre
inférée de l'affirmation «La nouveauté est une source de
plaisir. Dans les propositions de causalité, nous avons
I NH mviik l'iiKMU'i' – ni' i'Iiopositions.

le droit d'inférer l;i proporlionnalité de la cause et. <l>


l'effet..
– » La symétrie est, la loi générale de la création, » forme

bien alambiquée qu'elle exprime. La symétrie


pour le sens
est, un mot qui représente toute une proposition, et les
expressions sonores « la loi générale de la création »
signifient simplement que le fait est fréquent ou ordinaire.
« Beaucoup de choses dans la nature sont construites sur
uu plan symétrique. »

L'angle compris dans un demi-cercle est un angle droit.


La neige est froide.
Le diamant est extrêmement brillant.
L 'extrême chaleur détruit la vie.
Le mouvement >uif, la direction on trouve la plus faillie
résistance.
Il est plus facile de dégager la vérité de l'erreur que
d'une opinion confuse.
Le pouvoir corrompt l'esprit.
Le temps guérit les douleurs.
L'habitude émousse la sensibilité.
Les vices privés sont des profits pour l'Ktat.
La tyrannie est, un pouvoir irresponsable.
La bienveillance est le principe de la vertu.
Les lois internationales pas de statuts écrits. n'ont
La conception est impliquée dans tout acte de perception.
Tout ce qui reluit n'est pas or.
L'éloignement donne du charme aux paysages..
La consomption est dans ce pays une maladie mortelle,
de reposer une tète couronnée.
II est difficile
N'ôtre pas riche n'est pas toujours un mal.
Les causes qui produisent la vigueur physique ne garan-
tissent sa durée.
pas

l'as de nouvelles, bonnes nouvelles.


(I n'est point, fou.
Tous les conseils ne sont pas bons.
Les haut, soient, ne sont
hommes, quelque placés qu'ils

pas a l'abri des regards de l'envie.


KXKIICICKS. 1 89

Les meilleurs orateurs ne sont pas toujours des hommes


d'État.

Il y a des études ti'ès-vaiilées et peu utiles.


Il est rare que la vertu soit pure de tout vice.
– Les deux exemples .suivants sont extraits de Platon
« Tous les hommes qui ont la goutte, la lièvre ou l'oph-
ihalmie sont
malades; mais tous les hommes malades n'ont
pas la goutte, la lièvre, l'ophthalmie. De même tous les
charpentiers, tous les cordonniers, tous les sculpteurs sont
des artisans, mais tous les artisans ne sont pas des char-
pentiers, des cordonniers ou des sculpteurs. De la mômu
façon encore, tous
les fous sont insensés, mais tous les in-
sensés ne sont pas tous. »
o Tout homme qui est un bon rhapsode un bon gé- est-il
néral ?Sans aucun doute. Est-ce que tout bon général sera
de même un bon rhapsode? Non, je ne le crois pas. »
– Si l'on fait
passer de la vapeur d'eau sur du fer chauffé
au rouge, l'hydrogène se dégagera.
Si la vertu est la science, on peut enseigner la vertu.
S'il est impossible que l'âme périsse, il est impossible
qu'elle naisse.
La matière est ou liquide,
ou solide, ou gazeuse.
M. de Morgan suppose un orateur qui a l'intention de
dire: « Touslos Anglais aiment la liberté, » et qui déclame
en ces termes « Donnez-moi un groupe d'Anglais, et je
dirai hardiment qu'ils élèveront tous leurs voix d'un com-
mun accord en faveur de la liberté, ou qu'il y a des étran-
gers parmi eux. » Ceci peut être regardé comme une forme
équivalente, sans inféreuce svllogistique.
Croinwell à son lit de mort, demanda, dit-on, à uu
prêtre, qui était auprès de lui, s'il était possible de perdre la
grâce. Le que c'était « Alors, »
prêtre répondit impossible.

dit Oomwell, « je sui? sauvé, car j'ai été une fois en état
de grâce. »
Aucune l'orme de gouvernement n'est aussi admirable
qu'une monarchie constitutionnelle limitée, car ce gouver-
190 I.IVKK l'UKiMllili. – UNS l'Kol'OSI I KliNa.

ncmcnt est supérieur, sans aucun doute, a toute autre


forme de gouvernement.
L'honnêteté mérite une récompense. Un nègre est noire
semblable. Un nègre honnête est un de nos semblables qui
mérite une récompense.
Tout homme est un animal. La tète d'un homme est lu
tète d'un animal. (De Morgan.)
Dans le livre IV [Logique des sciences), aussi bien que
dans le reste de l'ouvrage, nous rencontrerons un grand
nombre d'exemples qui pourront servir, s'il est nécessaire,
d'exercices additionnels.
LIVRE Il

DU LA 1) Kl) UCT ION


LIVRE II

DE [^DÉDUCTION

CHAPITRE PREMIER

LE SYLLOGISME.

1. Le syllogisme esl la forint', l 'expression complète d'une inféraice déductive,


c'est-à-dire, d'une inl'ércnce qui va du général au particulier.

Lorsque le raisonnement consiste à comme


invoquer,

preuve d'une proposition affirmative (ou négative), une


affirmation plus générale, il est possible de l'exprimer sous
une forme spéciale, qui permet quelquefois d'en apprécier
plus facilement la solidité. Le caractère de cette forme
d'exposition consiste essentiellement en ce que tous les
éléments du raisonnement y sont explicitement énoncés.
Si, par exemple, on al'ltrme que les mathématiques sont
utiles connue gymnastique intellectuelle, et si l'on en donne
pour preuve que toutes les sciences, exactes sont utiles en
ce sens, lu raisonnement, qui est dans ce cas déductif et
non iiiductif, suppose deux assertions – 1° « Toutes
les sciences exactes sont utiles comme discipline intellec-
tuelle; » 2° «Les mathématiques sont des sciences exactes. »

Ces deux sont l'une cl l'autre nécessaires pour


propositions
aboutir à la conclusion « Les sont une
mathématiques

excellente discipline intellectuelle. « La première propo-


sition est le principe général la seconde est une propo-
sition intermédiaire, qui sert à appliquer le principe général
Hain. Logique. I. – 13
1(J4 LIVItK II. LK SYLLOGISME.

au cas dont il s'agit. Il arrive très-souvent qu'une des deux

propositions est sous-entendue. Si Ton dit, par exemple


« Cet homme est un menteur; on ne peut donc pas ajouter

foi à sa parole, » il y a ellipse du principe général « On ne


doit pas ajouter foi à la p:irole des menteurs. Dans cette
autre forme, « vous ne devez pas croire à la parole des
menteurs, donc n'ayez pas confiance à cet homme, » c'est
la proposition intermédiaire qui a été omise « Cet homme
est un menteur. »
Un raisonnementdéductif, formellement et complètement
exprimé, constitue un syllogisme.
La disposition suivante
1" Tous les hommes sont faillibles,
2" Jean est un homme,
Ij" Jean est faillible,
nous présente un raisonnement déductif régulier sous
sa forme complète ou s\ Holistique. Les deux premières
propositions concourent àétahlir la troisième on les appelle
les prémisses du raisonnement ou du syllogisme; la troi-
sième est la vérité à prouver on l'appelle la conclusion.
Nous verrons dans la suite, en étudiant les modifications
apportées à la forme régulière du syllogisme, que l'ordre
des propositions peut être renversé; la proposition inter-
médiaire ou applicative devient la première, et la propo-
sition fondamentale est placée au second rang. Mais, quelle
que soit la forme
du syllogisme, il y a un élément qui ne
peut jamais être absent c'est la proposition générale. Cette
condition est indispensable si l'une des prémisses au moins
n'estpas plus générale que la conclusion, l'argument n'est
pas déductif.

2. Un syllogisme contient trois et seulement trois termes: le sujet et le .prédi-


rai de la conclusion, et un autre terme qui se trouve dans les deux pré-
misses le sujet de la conclusion est le petit terme, le prédicat de la conclu-

sion est le grand terme, (Miliu le tenue ([ne contiennent les deux prémisses
est le moyen terme.

Par termes on entend les notions distinctes qui consti-


i.ks 'mois tkkjmks. 195

tuent, les sujets et les prédicats des propositions. Toute


proposition associe ou accouple deux termes. La propo-
sition « X est Y » contient les deux termes X et Y unis par
une affirmation. « Les hommes ne sont pas Dieux,» voilà
un autre exemple, où nous trouvons les deux termes
« hommes » et oc Dieux » niés l'un de l'autre.
Dans
l'analyse des termes du syllogisme, nous considé-
rons d'abord la vérité prouver, c'est-à-dire, la conclusion.
Le sujet de la conclusion est le petit terme, le prédicat de la
conclusion est le grand terme. La justesse de ces dénomi-
nations de ce fait, déjà constate,
dérive que, dans la plupart
des propositions, le prédicat s'applique non-seulement au
sujet, mais à d'autres sujets encore. Ainsi « les rois sont
faillibles; )) mais bien d'autres êtres sont faillibles comme
les rois: par
conséquent les « rois » ne forment qu'un
groupe plus petit au milieu d'un groupe plus considérable
« les êtres faillibles ». « Les rois » sont donc, au point de
vue de l'extension, un terme plus petit, « les êtres failli-
bles » un terme plus yrtmd (!).
Le moyen terme doit être cherché non dans la conclu-
sion, mais dans les prémisses, c'est-à-dire dans les propo-
sitions qui servent à faire la preuve, et il doit se trouver
dans l'une et dans l'autre. Ainsi dans le syllogisme

Los hommessont faillibles,


Lrs rois
Les ri~i, sont
snut tlr_~
des ho>ratltes,
hommes,
Les rois soûl faillibles,

et inexactes,
(1) llumiltnn critique ces expressions i|n'il trouve erronées
parée qu'elles ne s'appliquent pas ans termes au point de vue de la compré-
hension. Il y a sans doute plus d'hommes que de rois, et pur suite les dénomi-
nations classiques s'appliquent exactement aux ternies au point de vue de l'ex-
tension mais, dit llamiltoii, le terme « rois •> eonnole un plus grand nombre
d'attributs que le terme < hommes », et par conséquent les mots n gnintl » et
« jn-lit ne s'expliquent plus dans Ir sens de la compréhension. Pour répondre
à cette, objection, nous dirons que les mots, ^nwtf et />rttt lermrs, sont très-
dans le sens de l'extension, qu'un ne les emploie que
exactement appliqués
dans ce sein, qu'on lie pourrait en faire usnge dans les deux sens à moins de

jeter de la confusion dans le discours, et qu'ilamilton n'a donné aucune bonne


raison pour changer l'usage ordinaire.
19G LIVUF. II. LE SYLLOGISME.

le terme que ne contient pas la conclusion et que con-


tiennent les deux prémisses est le terme « hommes », qui
est sujet dans la première, et attribut dans la seconde. On
l'appelle terme ?»o//ch, parce qu'il est le moyen, l'instru-
ment qu'on emploie pour unir dans la conclusion le grand
terme et le petit terme, qui sont séparés dans les prémisses.
D'un autre côté, si l'on considère l'extension ou la (16 no-
tation, le moyen terme est intermédiaire entre le grand et
le petit terme. – Ainsi le petit terme « les rois n a une
extension moindre que le terme « hommes », car il y a
plus d'hommes que de rois. Mais le terme « hommes », à
son tour, a une extension moindre que le grand terme « les
êtres Faillibles », puisque, outre les hommes, il y a un
grand nombre d'êtres faillibles. Ainsi le terme « les
hommes » a plus d'extension que le petit terme « les rois »,
et il a moins d'extension que le grand terme « les êtres
faillibles » il est donc proprement un terme moyen ou
intermédiaire. La LJgradation peut être représentée
J.. 1.. ainsi

Les êtres luillihlus yrand terme.


Les hommes moyen terme.
Les rois petit terme.

Quoique le syllogisme contienne trois propositions, for-


mées chacune de deux (ce qui termes fait six termes en
tout), il n'y a en réalité que trois termes, chaque terme
étant répété deux fois. L'exemple cité nous montre

Le moyen ternit! dans les deux promisses;


Le petit tenue dans la conclusion cl dans une prémisse
Le grand larme dans la conclusion et dans l'aulre promisse.

3. Le syllogisme contient trois cl seulement trois propositions, à savoir, les


(lcu\ prémisses et la conclusion. I,a prémisse ((ni contient le. grand tenue et
le moyeu terme s'appelle la mn/iwe la prémisse qui contient le petit
terme ut le moyen terme s'appelle la mineur,

Dans l'exemple précédent, la première prémisse renferme


le grand terme « les êtres faillibles », associé au moyen
terme « les hommes » – « Les hommes sont faillibles; »
LES l'KilliîKS. '197

elle est donc la


majeure. La seconde prémisse contient le
moyen tenue «les hommes et le petit ternie « les rois »
«les rois sont des hommes; » elle est donc la mineure.
11 a paru i.i l i 1 de représenter les formes du syllogisme
par des lettres ou symboles par exemple, 'en admettant
que X est le petit terme, Y le moyen, Z le grand, on a

Tout Y est Z.
Tout X est Y.
Tout X est Z.

Voilà une forme


syllogistique affirmative, c'est-à-dire
que la proposition universelle, représentée par la première
prémisse, est affirmative la conclusion, elle aussi, est affir-
mative. Un exemple de forme syllogistiquc négative serait
le suivant

Aucun Y n'csl Z.
Toutt X est Y.
Aucun X n'est Z

ou bien, en adoptant les symboles d'Hamilton, plus ex-


pressifs encore

S (sujet île lu conclusion, c'est-à-dire petit trvmt).


M(mui/i'it tenue).
P (prédicat du la conclusion, c'est-à-dire ynind terme).

Tout M est 1». Aucun M n'est 1».


Toul S est M. Tout S est M.
Tout S est P. Aucun S n'est P.

4. Les syllogismes ou les tonnes syllfiiîisliques si' ilivisent en (ignres, selon la

pliicc (|ii'o(Tii|ie le moyen tenue. Il y a en toul quiilie ligures.

figure est celle h laquelle


La première appartiennent les
exemples déjà cités. Dans cette figure, le moyen ternie est
sujet de la majeure et pm/iect de la mineure.

Y est M est P. M –
X est Y. S est M. – M.
X est Z. S est I'.
198 LIVRE 11- LE SYLLOGISME.

L'idée
qu'implique ici le mot fu/urc est analogue à celle
qu'expriment les figures de rhétorique, qui sont des modi-
fications apportées aux formes ordinaires du langage, en
vue d'un effet
à produire, Pour être tout à fait fidèle aux
lois de l'analogie, il eût fallu, comme le remarque Ha mil-
ton, distinguer d'abord une forme régulière et typique;
on aurait alors très-justement appelé ligures les formesqui
se seraient éloignées de ce type primitif. C'est ce type
qu'on a désigné a. tort sous la dénomination de première
figure. Dans cette première figure, la majeure est la pro-
position universelle, indispensable à toute déduction; la
mineure ou seconde prémisse est une proposition affirma-
tive, quelle que soit d'ailleurs sa quantité. Quant à la dis-
position des deux prémisses, le principe universel est place
le premier, parce qu'il est le fondement, le point de départ
de la déduction le rôle de la mineure est, au contraire,
d'appliquer le principe à tel ou tel cas particulier. « Tous
les voleurs méritent une punition, » voilà une proposition
fondamentale, une règle, qui peut être appliquée à un cas
particulier; il faut pour cela une autre affirmation
qui fasse
rentrer ce cas particulier dans la règle générale, en disant
« Un tel est un voleur. » C'est là le rôle de la mineure.
Dans la seconde ligure, c'est-à-dire dans la première
modification apportée au syllogisme régulier, le moyen
terme est prédicat dans les deux prémisses

Z est Y 1> est M. – M.


est Y S est M. M.

11 y ici une inversion manifeste de la forme normale du


syllogisme. Dans la majeure, Z est Y, I' est M, c'est le plus
grand ternie qui est le sujet.; le moyen tenue est devenu
l'attribut de la proposition. Si la proposition est affirma-
tive, le changement que nous venons de signaler ne per-
met pas qu'elle soit universelle en même temps, et, par
suite, la première proposition n'est plus la majeure dans le
môme sens que dans la forme typique du syllogisme, ai la
proposition est négative, il n'y a dans ce cas qu'une inver-
LES l'IGUHES. 199

sion sansimportance nous pouvons indifféremment dire


ou bien «aucun Y n'est, Z », ou bien « aucun Z n'est Y ».
« Aucun homme n'est Dieu. » « Aucun Dieu n'est homme. »
Il n'y ta qu'une modification insignifiante et sans consé-

quence, introduite dans la l'orme typique du syllogisme né-


gatif. Des quatre formes de la seconde figure (appelées
modes), deux ne présentent que ces changements sans im-
portance. Les deux autres formes, qui contiennent des ma-
jeures affirmatives, présentent des altérations plus graves.
Dans l'une, la majeure n'est plus la proposition univer-
selle, nécessaire pour fonder le syllogisme; elle est la pro-

position applicative, qui, dans la première figure, ne venait


qu'à la seconde place, ou la mineure. Dans l'autre, il y a
un changement plus grave encore, qui provient de ce que
les promisses normales out leurs termes obvertis.
Dans la troisième figure, le moyen terme est sujet des
deux prémisses

Y est Z. M est P. M –
Y est X. M est S. M –

Ici la majeure occupe la même place que dans la figure


normale ou première figure. Dans la mineure, il y a trans-
position des termes le moyen terme est sujet, et le petit
terme prédicat. Comme tout à l'heure, le changement est
insignifiant, si la proposition est universelle négative;
dans
ce cas, cependant, la prémisse mineure devient la proposi-
tion universelle ou fondamentale, elle n'est plus la propo-
sition applicative; de telle sorte que, par rapport à la forme

typique, il y a une interversion dans l'ordre des prémisses.


Si la mineure est affirmative, elle doit être particulière, ou
bien il doit, avoir quelque altération qui rende les termes
différents en lait de ce qu'ils sont en apparence.
Dans la quatrième ligure, la position du moyen terme
est celte de la première figure romersée il est prédicat
dans la et attribut dans la mineure.
majeure

Z est Y. 1' est M. – M.


Y est X. M est S. M –
200 I.IVliK U. – I,K SYLLOGISME.

Cette douille inversion dans l'ordre


implique des termes
des changements plus considérables (|iie dans les précé-
dentes ligures, (le qui la rend cependant possible, ce sont
des expidieuts analogues à ceux qui ont été signalés pour
lu seconde et lu troisième ligure.

5. Chaque [igtirt! a im ri'ilaiti nomliie de formes distinctes qu'on appelle


motifs, l.a ddli'reiKT ili's modes est déterminât' par lii diltÏTt'uee des propo-
sitions qui U-s lonuciil. cl i|iii pt'iivi'iit \aritT, soil sous le rapport île la quan-
tité, soit .sous II" rapport ili' la qualité.

L'ordre des termes


invariable est
pour chaque ligure,
mais les propositions qui constituent les prémisses et la
conclusion peuvent, dans certaines limites, être de rime ou
de l'autre des quatre espèces A, I, E, 0.
La IMIKMIEUK FKHJHE ou le syllogisme normal com-
prend quatre modes.
Le premier mode est formé de trois affirmations univer-
selles

Tout Y est Z », » Tous les hommessont fnillil>li\s.


Tout X i'sl Y Tous les rois sont des hoiumus.
((II' ,,1/'((/.
Tout X est Z Ton-; les rois sont l'aillihles.

Dans le second mode

I,a majeiifi! ost universelle négative. K.


l,a iniiietire universelle aflinnative A.
Lu conclusion universelle négative K.

Aucun Y n'est Z Auitin homme n'est Dieu.


Tout. X est Y Tous les rois sont oies
des hOlllllles,
hommes,
((.(
i('lurtrnt!. 'lurent i, ••
TOII..t
Aucun il est Aucun roi n est I tn-n.

Le troisième mode esl, le premier mode, avec cette dif-


férence que la mineure est(-t particulière, ('t, la
et la conclusion
particulière aussi
;Itlssi

Tout Y est iii Tous les hommes sont l'aillililes.


1.
Oiieli|lie X est Yf A Ouel(|iies êtres sont des hommes.
Queliiuo X est Z ) Ouelipies elres sont, faillibles.
l'iuariKiii': nuuiui. 201

Le quatrième mode est, le second mode, avec une mi-


neure et une conclusion particulières

AucunY n'est Z ) ~.1


Aucun homme n'est Dieu.

Quelque X est Y (\ Ull<l'I"s (Mi'os sont <les hommes.


('n"'>
Quelques X n'est pus Z j Quelques êtres ne sont pas Dieu.

Ces quatre modes peuvent être, sans difficulté, réduits à


deux; car le troisième et le quatrième ne sont que des va-
riantes insignifiantes du premier et du second.
Les deux formes essentielles peuvent donc être établies
ainsi qu'il suit

Tout Y est Z. Aucun Y n'est Z.


Tout mi quelque X est V. Tout, ou quelque X nst Y.
out ou quelque “ I Aucun X n'est Z.
lotit que X (!sl
I~st Z. v r,
I Quelque X est

La première forme est le type de toute déduction abou-


tissant une conclusion al'linnative; la seconde, le type de
toute conclusion négative. Elles présentent l'une et l'autre
l'argumentation déductive dans son ordre régulier
1° Une proposition universelle, rondement, du raisonne-
ment (majeure).
2" Une proposition affirmative et applicative (mineure).
Il" .La vérité universelle appliquée à un cas particulier
(conclusion).
Nous désirons établir que les rois sont faillibles, en leur
appliquant le principe général fie la faillihilité humaine.
La majeure pose le principe; la mineure l'applique. Nous
opérons de inAnie arriver il une conclusion
pour néga-
tive.

Il ne saurait y avoir de déduction solide qui ne soit con-


forme au type indiqué; c'est ce type que l'on retrouve tou-
jours au fond du raisunuemenl, quelles que soient les mo-
difications apparentes.
Dans la SECONDE FKHJUE, nous trouvons également
quatre modes
202 LIVHK 11. – I.E SYLLOGISME.

Dans le premier mode,

La majeure est universelle négative K.


La mineure est universelle affirmative A.
[,a conclusion est.. universelle négative li.

Aucun Z n'est Y. Aucun Dieu n'est un homme.


Tout X est
X est Y. Tous lestes roisruissontdes
sont des hommes.
hommes.
l '(;sa'w-
Aucun X n'est Z. Aucun roi n'est Dieu.

Nous avons ici un cas, où l'on profite d'une simple con-


version de la proposition négative universelle, pour distin-
guer et mettre a part une forme qu'insensi- qui ne diffère
blement du type de tout syllogisme négatif. Un léger
changement suffit pour ramener le premier mode de la se-
conde figure au second mode de la première figure, car
à la proposition « Aucun Y n'est Z, » « Aucuu homme
n'est Dieu, » nous pouvons substituer la proposition «Au-
cun Z n'est Y. » – « Aucun Dieu n'est homme, » et c'est
là toute la différence.

Dans le second mode,

La majeure est. universelle affirmative A.


La mineure est. universelle négative K.
La conclusion est.. universelle négative K.
Tout Z est Y. Tous les rois sont des hommes.
I,:
Aucun X n'est Y.
Z. J\ Aucun
Aucun Dieu
Dieu n'est
n'est roi.homme.
"mest>'C!i)
Aucun
AucuttX n'est X. Aucun 1)icu n'c~t rui.

Il y a ici une modification plus grave du type de tout


syllogisme négatif. La proposition fondamentale, qui doit
toujours être universelle, est devenue la mineure il y a
donc une inversion dans l'ordre
des prémisses. Ajou- normal
tons cependant que cette proposition a été obtenue par la
simple conversion de la forme primitive: « Aurun homme
n'est Dieu. » La conclusion, de môme, n'est que la conclu-
sion du syllogisme régulier simplement convertie. De sorte
qu'en rétablissant la disposition des prémisses, et en con-
vertissant de nouveau les deux propositions négatives, on
revient au type primitif (ce/arcnl).
SËCONUE FlGliHK. 203

Aucun homme n'est Dieu.


Tous les rois sont des hommes.
Aucun roi n'est Dieu.

La proposition universelle fondamentale est la proposi-


tion négative « Aucun homme n'est Dieu » la proposition

applicative est « Tous les rois sont des hommes. »

Dans le troisième mode,

La majeure est universelle négative E.


La mineure particulière affirmative I.
La conclusion particulière négative 0.

Aucun Z n'est X Aucun Dieu n'est homme.


Quelque X est Y Quelques êtres sont des hommes.
J' 'J'' sont
Quelque X n'est pas Z. Quelques êtres ne pas dieux.

Nous remarquons ici, comme dans le premier mode, une


légère variante de l'une des formes typiques. La proposi-
tion universelle négative, qui est la majeure dans le qua-
trième mode de la première ligure (Ferio), est simplement
convertie. (Aucun Y n'est. Z est devenu Aucun Z n'est Y;
aucun homme n'est Dieu aucun Dieu n'est homme.)

Dans le quatrième et dernier mode, il y a une modifica-


tion plus 1111irv 11*1*1>1 •
importante
Ifl^ii U11.44J
La majeure est universelle affirmative A.
La mineure particulière négative 0.
La conclusion particulière négative 0.

Tout Z est Y Tous les dieux, sont des hommes.


Quelque X n'est (, Quelquesèlres nesont pas îles hommes.
v ,(unlOtJl,
(llIe"(ue
Quelque 11Xn'e:-ol
est paspas Z.V.
l~~is ("tl'4~s
Quelques êtres 111'0111
ne sont pas d,'shollllw.'s.
pa, dieux.

Il sul'lit de jeter un regard sur les prémisses pour s'aper-


cevoir qu'elles ne sont pas au fond ce qu'elles sont en appa-
parence. Sans doute on a pour majeure une proposition
universelle, qui pourrait passer pour la proposition fonda-

mentale; mais alors prémisse, l'autre


c'est-à-dire la propo-
sition applicative, est négative, ce qui n'est pas admissible.
La vérité, c'est que la majeure affirmative est une négative.
204 Ik LIVRE Il. LE SVLLOC.ISMK.

(universelle) déguisée,
et de même In mineure négative est
au fond une allirmative. Les apparences peuvent être écar-
tées, si l'on remarque que

Tout Z est Y équivaut à Aucun non-Y n'est Z.


Quelque X n'est pas Y à Quoique X est non-Y.

d'où la conclusion commune

Quoique X n'est pas Z. Quelque X n'est pas Z.

Le vrai moyen terme est non pas Y, mais la négation de Y,


on non Y (U – Y\ Telle est la été de la modification. Pour l'
effacer la différence apparente, il Faut opérer Vobt'crsion et
la conversion de la majeure (au lieu de Tout Z est Y, dire
Aucun non Y n'est Z;) et de même opérer Vobversion de
la mineure (ce qui donne, au lieu de Quelque X n'est
pas Y, Quelque X est non Y). Alors on retrouve une forme
du troisième mode de la première ligure (Frrio) avec non Y
pour moyen terme.
Ce mode ne peut être réduit a un mode de la première
ligure, si l'on n'a pas recours à l'obversion des propositions.
Les anciens logiciens pensaient pouvoir établir sa validité

par un procédé laborieux, connu en termes techniques sous


le nom de Iteductio ad impossibi/e. Ils montraient qu'on ne
peut supposer la conclusion fausse, sans contredire une
des deux, prémisses, qui ont été l'une et l'autre données
comme certaines. Ainsi

Tout Z est Y.
Quelque X n'est pas Y.
Quelque X n'est pas Z.

Si « quelque X n'est pas Z » est déclaré faux, l'affirma-


tion universelle tout X est Z » – qui est la proposition
contradictoire, doit être admise comme vraie. Kn combinant
cette nouvelle proposition « tout X est Z » avec la majeure
du syllogisme primitif «tout Z est Y», nous aboutissons
à la conclusion « tout X est Y ». Nous avons alors
THOtStÈME FIGURE. 203

Tout X est Y.
TuutXcstX.
TuutXcstY.

Ce qui estunsylio~isme Mais les prémisses


en/~i'<M/'a. du

syllogisme primitif nous apprennentque «quelque X n'est


pas Y)): il est donc impossible d'admettre comme vraie
la proposition MtoutX est Y)). Ilyadouc, l'argument dans
en/'M/<H, que non-) \enonsd'etabtir, une des deux pré-
misses qui est fausse. La majeure K tout X est Y a est une
des prémisses primitives accordée comme vraie c'est donc
dans la mineure que se trouve l'erreur <' Tout X est Z. »
C'est precisemettt la proposition dont latérite est mise
en question, et puisqu'eilc ne peut être vraie sans que les
prémisses primitives ne soient fausses,il en resuite que la
contradictoire « (juel(;ue X n'est pas Z ') doit être vraie. Or
« quelque X n est pas X » est la conclusion en question;
eue est donc valide, et le raisonnement en <<~ est rigou-
reux.
Dans la TROISIEME FIGURE on compte six modes

Dans le /M'<'M«'<'?'~cx/c,

t,an)!)jeu)'t;cst. nniyt'rscUt'aftx'mativeA.
t.amhieurc. uom'r'-cHt'anirmatiYcA.
)~<'otK'tu~i"u. pa)'ucu!h'r~at'ti('))):)LtiYc!. 1.
Tout Y<'stX. 'tuusk'shtunn~'ss~nttainihh's.
v :v. 1.
t
Tuut Tuusksh~tntnt"-s~)jtdcst''U'csv!\nnts.
Y('-t.
Quu)()ue.tX. Out.!qut't.t!tr.'sY)\a<)t.s'.)n!taithh)cs.

La seute ditlerence de cette forme


le sy))o~isme
avec
normal (le troisième mode de la pronierc n~urc,
dont ta conclusion est particulière), c'est qu'il y a ici une
mineure universelle, « tout Y est X )). Mais une simple
conversion nous donnes'quelques X sont Y '), et alors les

deuxsyno-:is!nessontexactcmcntseml))abtes.
Ce mode est considère avec raison comme une forme im-
portante et uti)e. H y a des raisonnements qui affectent
plus volontiers cette dispo-itiou que la disposition corres-
pondante de la première iigurc.
20G UVitKH.–LKSYf.HX-fSM!

Dans te.s7Y.'o?«/7<~(/erart'an~emcnt des prémisses est


simptement interverti. (a;tte.nnerver-<jn est entieretnctn. t
~r:tt.mte, et ce !no(!e n'est qu'une Y:u'iete apparente du pré-
cèdent,:

~ut'ifjueshottnnes sont des rois.


~m'h)U(;Ycst/. j ( 1 I.
')'out Y(.'st. 'i'ous!(;sho)))ni('ssont(h's~tr('sf:u)tib)es.

Qu(.')quf;X<stX.)' Qu(;tf)nf;sutn'sfa!Nit)h-ssont()esrois.

Ici, enrcdressantt'ordre des prémisses, et en convertissant


la nouvelle mineure, qne)qm; Y estZ, et! quelque Z est Y,
nous retrouvons te syDogismc régulier afGrmatif, avec une
mineure particulière (/); avec cette seule diiference
que le grand et le petit terme out change de place.

Tout Y est X. Tous h's homnu's sont des (''très faillihles.


Quciqut; X est Y. Qm;!qm:s rois suut des hommes.

De la résulte la c quelque Z est X


conchtsiou que
« quelques rois sont des êtres faillibles » ce qui, après con-
version, nous donne « quelque X est Z D, quelques êtres
faiDibles sont des rois.
Le ~Y)<6'<pw M;o~/e n'est encore qu'une variante insigni-
Sante des formes régulières du syllogisme

Tout Tous h's hommes sont fai)Iib)es.


YcstX.
Quck[ueYcstX. /n< Qut'itjucshointnns~ontrois.
QuctqueXcstX. U"cit)~c.st'o!ssontt'ai))ibics.

Il n'y a tel de changement, par rapport au syllogisme ré-


gu)ier().a forme affirmative à mineure partif'u[icrcD<?/),
que dans la prémisse, qui est, Quelque Y est X, au lieu
d'être la proposition équivalente Quetque X est Y.
Le ~<«.'yHe M;~e est exactement la contre-partie du
précèdent avec une majeure négative

AucunYn'estX. Aucun hontncn'~stOieu.


E.l~. (l,
().
Al1el1n,Y est
U'C,SI li~s homme Il'est Dieu.
T~u.s!('sh~n))Ut'ss))ntd(;s<'trcs~)t)t.
T~ut Y X.) ')- )
Quc)<jueXn'<'stp;)'.X. Om;t,j(j,.s('.tr(.s\i\:u)tsncsontpa-)tieu.

Ce mode ne dif~'rc du mode m'~atifdc la première figure


mineure pnrt.icu)ict'c (/'e?'/o), qu'en ce qu'!). a une mi-
T)(0!S)r.Mt! )-')(.t!)Œ. ~07

neureuni\'erse))e; mais cette mineure universelle, après


conversion, devient. particuuerc, quelque X est Y. Cesyiio-
gi~mc est alors exactement le quutm'inc mode du sytio-
gismenormat.
LeexHyM<cM<pM< présente des modifications analo-
gues celles qui caracterisenUe dernier mode de la seconde
figure (~?'M/). Les prémisses dans ce mode semblent être
ce qu'ciies ne sont pas en reaiite.

QuchjueYn'cstpasX. i r, Quctqucs hommes ne sont pas rois.


TnutYcstX. To).)s]csh(~nf))e.ssontfan))))!cs.
QuetqucX n'est pasX.) Quc)(jucsëtre.sta))))b)csnesontpasrois.

Si nous cherchons dans


co syllogisme ]:) prémisse nni-
verseile qui est le fondement de l'argumentation, nous
croyons la trouver dans la mineure; mais dans ce cas
l'autre prémisse, puisqu'cHe est négative, ne saurait être

la proposition <<cr/<~v'. H faut doue, comme dans le


syllogisme en /o/:M, rendre aux prémisses leur véritable
va!eur. Faisons de ta majeure une affirmative « Quelque
Y est non-/)); convertissons cette nouveue proposition;
nous avons « quelque non-Z est Y )) ette deviendra alors
la mineure, t'autre prémisse étant la majeure; et le syllo-
gisme se présentera sous cette forme

ToutYcstX. ')\'U!<!esi)()mmcssontf;ti)ti)))cs.
Qnutque non-Z est Y. Queiquex non-rois sont des hommes.

Ce qui nous donne tes deux prémisses d'un syHosismc


régulier (afnrmatif, avec mineure particulière, D<i!/); et
ce qui amené pour conclusion:

Qndqucxun-XcstY. Quctqucs))o)!-roissontf:tiH)b)es.

Puis p!ir obversion et conversion

Qm;)qu<'sXn<'Stn)tpasX. Quctqut's~tt't'sfaiitH~csnc.nntpasrois.

Ici, comme, dans le cas de /o/ les anciens logiciens


ne peuvent ramener le mode a ta première ii~nre. Ils invo-
quent encore, pour en établir la validité, la /Mc/M <y~
208 UV!U': '). –LH SYLLOGISME.

!m/,)OA'7«7c. M est inutile de répéter tout au long ce raison-


nement. Il consisterait a supposer vraie la proposition uni-
verselle cont.rah'e a la conclusion, à la combiner avec la
mineure du syUogisnn;
donne, et a tirer' de là une propo-
sition qui contredirait
la ma~nre donnée; on en déduit

(comme pour te syHo~isme en 7~M), que ia. proposition


universette contraire a la conctusion doit être fausse, et
que par suite la conclusion cité-même est solide.
Le x~<c//«' et dernier mode n'est que la contre-partie
négative du troisième, et aurait dû être place après le qua-
trième il n'est par conséquent qu'une insignifiante va-
riante du syllogisme régulier ~ie syllogisme négatif, a mi-
neure particulière, /'e/).

AttCtmYn'estX. Aucufth~mtneu'estDien.
I
Que!qucVcst\ ~Ut'iqut'shumniessoutdcsctrcs~iyant').
Quelque X n'est pas X. (~ueiquesetrt'svtYmttsttesuitt pas dieux.

Il suiiltde eonverttr la mmeure, « quelque Y est A ))


/'6'y'<o.
en « quelque X est Y )), pour avoir le type normal,
La QUATIUr'.ME FIGUHH compte cinq modes. Dans
cette Sgure il y a, p;u' contparaison avec la première figure~
une iu\'erstondes prémisses; inverstonqui, en apparence,

produit un changement grave, et qui en reatite ne modifie

presque rien.
Dans trois de ces modes, l'inversion dérive de la transpo-
sition des premi-ses; en n'tabn-sant l'ordre régulier H n'y
a plus qu'a convertir soit une, soit deux propositions, et l'on
retrouve l'une des formes typiques du synogi-me.
Ainsi le /~vw~ /</c, qui est compose de deux pré-
misses al'nrmatives universeltes, et d'une conclusion parti-
culière

Tout t XcstY. ')'f~[s)('srcissont!)omnu's.


1.
Tout ')'~nsh'sh~)))nhssunUai!!ihh"
'("f'
YcstX.
QuciqucXf~t.X. (~)t.~j))csch'c'u!hh!t'sst))!tr~i.

T)'!nnsp()sextcsj))'ciui~sct-,et\uusob!.cncxut)syn()g[<)H
reguHer (atin'tnutif
a\cc nimcnt'c mnvcr&ci)e~ ~<«).
~;A'n!]i~n.)GL'HK. 209

Tout Y est. Tous Jes hommes sont t'aiUibtes.


Tout X est Y. Tous tes t'oissottthotnmes.

La conclusion de ces prutuisses est

Tuus les j'ois.sont t'aittibies,

et cette proposition convertie revient à la conclusion par-


ticulière

Quelques êtres t'tUHihk'ssm)t (tes rois.

Le A'ec~M~ M<o~e est, s'il est encore moins étei-


possible,
gne d'un syfionisine régulier il n'y a, pour le montrer,
qu'à changer l'ordre des prémisses

Tout est Y. Tousicsroiss~nthotnmcs.


i F
Aucun Y n'est Aucun tn~mnc n'est tttcu.
Aucun X n'est X. ) AncuxUicun'estroi.

RcLabu~e~ l'ordre des prumissc~

AncnnYn't'.stX. Aucun homme n'est tticu.


Tout X est Y. ')'ons)cst'oisso)tt hommes.

Cesottt.i~tc!prmnis-CBd'tmsynOntsmci'uguIic!'(m.
gatif avec mineure umverseite, C<a/'p~/), et ta conclu-
sion est:

Aucun X n'est Aucuttrui n'est ))icu.

D'où par conversion:

Atu'm) X n'est X. Aucun Hicu n'est roi.

Le~6<c~<ccst.co!nLruitsnrnnp[auan:d<.)nU(;-
la modification dérive ici oicon; de la transposition d<;s
prcmi'jgcs:

~dquc/c-tY. tJt'~im'sctn'sYh-~tssunth~nmcs.
T"nt T""s).'shu))unt;s.sutttfa~tib!cs.
\t~t.
QuctqncXt'stX. ~ud<)Ut-s~trMtaH!ihtfssu))h)~trt-sYiY;)nts.

C'cst-dircavcc des proni&scs t'ctabtics a leur p!aec

Tfntt YestX. 'n)us!csht)H)nn;ssontfitiHihics.


Quelque X est Y. êtres vi\:u)ts~!f)t des hunMor~.
Quelques
210 LIVKK H. – t.).; SYLLOStSME.

DoutoncondutenD~

QuetqneXustX. tjnrtqu.osctres vivants sont f'<ii)h)))cH.


Ou quelque X est Z. Quelques êtres t'aillibles sont des êtres vivants.

Le quatrième et le cinquième mode doivent leur carac-


tère spécial, non plus à la transposition des prémisses, mais
à leur conversion.
Le <yMa~'<c~e se présente ainsi

Aucun Z n'est Y. Aucun Dieu n'est homme.


E A 0
Tout Y est X. Tous les hommes sont ètres vivants.
Quelque X n'est pas X. êtres vivants ne sont
Quelques pas diuu.

A"h~, a" a.
Après conversion des deux prémisses, conversion simple
de la majeure, conversion avec limitation de la mineure,
vous avez

Aucun Y n'est X. Aucun hummen'estDicu.


Quelque X est Y. Quelques êtres vivants sont hommes.

Ce sont là les prémisses de la forme négative de la pre-


mière figure, avec mineure particulière d'où la
(Fp/o),
conclusion

Quelque X n'est pas Z. Quelques êtres vivants ne sont pas dieux.

Le eM~MM~Me et dernier /~</e diffère du quatrième uni-


quement en ce qu'il a une mineure l'univer-
particulière;
salité de la mineure dans le quatrième mode étant, comme
on l'a vu, tout a1fait superflue, ne conduit
puisqu'elle pas a
une conclusion plus générale que celle du cinquième mode.
Il sera donc facile de ramener de la même façon ce nou-
veau mode à un raisonnement en F<Mw

Aucun X n'est Y. Aucun Dieu n'est homme.


est p 0.
Quelque Y X. Quciques hommes sont êtres vivante
,p' ––
Quelque X n'est pas X. êtres vivants
Quctqucs nesont pas die~
lt--I-
Après conversion des prémisses on a

Aucun Y n'est Z. Aucunhomme n'est Dieu.


Quelque X est Y. Quelques êtres vivants sont hommes.
(.'UATKIÈMEFtGUiŒ. 211

Les prémisses sont maintenant en Fer~, d'où la conclu-


sion

Quelque X n'est pas X. Quelques ètres vivants ue sont pas dieux.

Les modes de la quatrième figure ne sont donc, maigre


les apparences contraires, que des variétés sans importance
des modes de la première figure. De toutes les modifica-
tions que peut subir un syllogisme, la plus insignifiante
est celle qui consiste à déranger l'ordre des prémisses. Peu
importe au raisonnement lui-même dans quel ordre les
prémisses ont été présentées. Outre cette transposition des
prémisses, les trois premiers modes ne présentent qu'une
altération insensible des formes régulières. Quant aux deux
derniers modes, ce qui les caractérise, c'est uniquement
la conversion des prémisses et le premier d'entre eux est
une forme tout à fait superflue.
L'importance capitale du syllogisme appelle l'attention
sur les formes régulières de ce raisonnement, c'est-a-dirc
sur les modes de la première figure. C'est là que l'on peut
se rendre compte de la structure essentielle de toute déduc-
tion rigoureuse une proposition fondamentale univer-
selle, affirmative ou négative, et une proposition applicative,
qui doit toujours être affirmative.
Ces propositions dans un syllogisme régulier sont dis-
posées selon un ordre régulier la première est la propo-
sition fondamentale (la majeure) la seconde est la propo-
sition applicative (ta mineure).
Dans les autres figures cette disposition est quelquefois
intervertie; et dans deux modes, /~M'o~ et /a~, le ca-
ractère et la valeur des deux prémisses sont très-dissimulés.
La proposition principale est ce que Hamilton la
appelle
XM~OM, et la proposition applicative est la A'M&;)MM~oyi
(plus exactement ta proposition qui subsume).
pas aisé a première
Il n'est vue de distinguer parmi les
formes de ta deuxième, de la troisième, de la quatrième
figure, celles qui, pour la conduite du raisonnement ou de
l'argumentation, offrent une importance spéciale. La qua-
212 UVHK H. LE SYLLOGISME.

trieme figure est a coup sur la moins importante de toutes;


âpres cHe nous placerions la deuxième figure, qui, al'ex-
ccption de Uaroko, n'est qu'une répétition à peine déguisée
des formes de la première figure. Quant à la troisième
tigure, cite a son emploi dans les contradictions formelles
et radicales, en avançant des propositions exceptionnelles,
contradictoires et particulières.
Aristote avaitremarqué que la première figure est la
seule qui nous donue des conclusions dans toutes les formes
possibles A, E, I, 0. La seconde figure n'aboutit qu'a. des
conclusions négatives !a troisième à des conclusions par-
ticulières. Quant à la quatrième figure qu'Aristote, n'ad-
mettait pas, elle ne donne pas lieu à une seule conclusion
affirmative universelle.
Pourexpliquer l'emptoi possible des trois dernières
ligures, il y a deux circonstances a remarquer qui détermi-
nent la modification de la forme régulière et normale. En
premier lieu, la place du sujet et du prédicat dans les deux
prémisses (et par suite la figure à laquetle appartient le syl-
logisme) dépend de ce que le raisonneur accorde, dans
son esprit, plus ou moins d'importance a l'une ou à l'autre
de ces deux idées. « La meilleure forme de gouvernement
est le gouvernement de plusieurs, » ou n le gouvernement
de plusieurs est la meilleure forme de gouvernement, ~)
voilà deux expressions diverses d'une même pensée qui
ont pour conséquence un changement dans la figure du syl-
logisme.
En second lieu, l'extension du moyen terme par rapport
l'extension du grand et du petit terme produit d'autres
modifications. Lorsque le moyen terme est plus étendu que
l'un des deux autres
termes, il forme naturellement 1 at-
tribut des deux prémisses, et l'on a alors un syllogisme de
la seconde figure. Lorsque, au contraire, le moyen terme est
moins étendu que l'un des deux autres, il forme le sujet
des deux prémisses, ce qui donne lieu a un syiiogisme de
la troisième ligure.
Dans l'exposition détaillée qui vient d'être faite, on a
ORnnEMSpH~MfssES. 2~3 `3

montt'6 que les quinze modes des trois dernières figures


sont strictement des modes de la première
les équivalents
figure, et qu'ils ont, par conséquent, la même validité que
les modes réguliers. La démonstration de cette équivalence
est ce qu'on appelle en termes techniques la ?'ef/Me< des
syllogismes elle consiste a. les ramener tous aux formes
primitives, soit affirmatives, soit négatives. La nécessite de
cette réduction dépend de la nature des règles que l'on
adopte dans la théorie du syllogisme. Si ces règles ne s'ap-
pliquent qu'aux modes de la première figure, il faut, avant
de s'essayer à établir la validité des modes irreguliers, avoir
ramené ces modes à ceux de la première figure. Si, au
contraire, les règles sont applicables directement à chaque
mode, la réduction n'est pas nécessaire.
Oy'e </CA'/c~M'.s'pA'. Beaucoup de logiciens ont inter-
verti des prémisses, et placé la mineure au pre-
mier rang. Par exemple

Tout X ~'st Y.
Tout Y est X.
Tm)t X ~st X.

Cette forme est celle qui paraît la plus convenable et la


plus convaincante dans cette chaîne de raisonnements qu'on
appelle des .M?'!7<9. Elle s'adapte
parfaitement il cette ex-
pression particulière de l'axiome
syllogistique c Le signe
d'un signe est le signe de la chose, » X est le signe de Y,
Y le signe de Z par conséquent X est le signe de Z. Mais
cette forme a l'inconvénient de dissimuler le type primitif
du raisonnement déductif, qui doit être mis en pleine lu-
mière dans le syllogisme normal, a supposer même qu'on
s'en 6carte ensuite dans les autres figures. Or la proposition
universelle doit être mise en avant, parce qu'elle est le fon-
dement du syllogisme; et c'est avec raison aussi que la mi-
neure, ou vient ta seconde. Dans les
prémisse applicative,
modes de la deuxième, de la troisième et de la quatrième
figure, l'inversion des prémisses se présente comme une
modification de la première figure.
2!4 rjVOHt!.–f.ESYLLOGtSMR.

Aristote écrivait /)'«/ayv<! comme il suit

est
est af'tit.ril(~
anirnu''([e (le tout)!.
tolit l~.
)! est, :tnir))~t)t! tout <
Aestaffi)'me<tctoutC.

Ici la mineure était


placée la première, et les proposi-
tions étaient modifiées dans l'expression « A est affirme
de tout 13, » est en effet la même chose que tout B est A.

(!. Les)ignesn)nemotecht))()u< dusyUogismeex[))imei)t)a nature des diffe-

rentsmodes,et donnent le moyen de ramener aux modes de la première


ti{;)t)'e tes modes des(roisden)ieresfigu)'es.

A chaque mode un nom a été assigné, /?'< Ce/a-


/'e/etc. Ces mots ont été construits de façon à faire con-
naître la nature des propositions qui constituent chaque
mode, et a montrer comment les modes de la deuxième,
de la troisième, de la quatrième figure peuvent être ra-
menés aux modes de la première figure; ainsi que nous
avons établi qu'on pouvait le faire dans l'exposition ci-
dessus.
Ces mots ont été ranges dans des vers latins hexamètres.
Comme moyen artificiel pour aider la mémoire, il est im-
possible de trouver mieux

)''ig.t. bAt')~rA,<'H)ArEnt,(i.\['E)'K'qutj,~)'!0)'i.
t''i~. T. <'Hs.rËj c\mEst)'Es, t'KstinO, b.\r0k0, .sgouida;.
)'t. 7't~<f<,ttAr.\pt),(Us.\tnts,()At!s),fEL\ptOn,
bUk.\t'<K.),(H)')sO,/M~M"t'<'tt/<.s«~er«'/<
t''i~.4. hr.\n)At)ttt),rAt))Ent':s,dhuAt'<s,Œs\pO,f)'stsO)i.

Chacun de ces mots


représente un mode; les trois iettres
majuscules indiquent dans chaque mot ta valeur des trois
propositions, qui sont, comme on le sait, symbolisées dans
teur.quatite et leur quantité par les quatre voyeilesA,E,l,
0. Parmi les minuscules ou consonnes,?', M, sont dépour-
vues de tout sens, et choisies Indifféremment; mais les
consonnes parlesquelles commence chaque mot c,
– :') quel mode de la première figure peu-
indiquent
MODKSfU'SYr.LOGtSME. 2~ i

\en[.etre réduits tes modes des trois autres fi~urca. Ainsi


/a~~?</< peut. être ramené a /<<7, Ce&'a/'e a Ce~-
yv/ et aittsi de suite. Quant aux consonnes~, .),et A',
eties signifient te procède de réduction qui devra 6treem-
ptoye yM indique que les prémisses ont été transposées
s Indique une simple conversion;~ une conversion avec
limitation de l'attribut devenu sujet enfin est, le symbole
d'une /'e~<6'/<M ''«/ /M/Mi'7e. C'est la voyelle Immédia-
tement antérieure qui détermine la prémisse à laqueUe
s'appliquent les modifications indiquées par les consonnes.
Aussi dans un syllogisme en /~Yy/</H/i'

Tout Xt\stY.
T~ut YcsLX.
Q~t;!quc.\(.tX.

//< nous apprend que, pour revenir a. ta forme en ~a?'


(premier mode de !a première figure), nous devons trans-
poser ie& prémisses. Ht comme, une fois cette transposition
!aite, nous serions autorises à concturet'tout Z est X)).
nous sommes avertis en outre par la lettre/j que, pour
aboutir à la conclusion particuHère K quelque X est Z M,
nous devons recourir à une conversion avec limitation de
l'attribut.
De même, dans le syllogisme en /'e~ pour obtenir
F~'<o, nous devons opérer sur une conversion simple,
et sur .4 une conversion avec limitation. Bien que le pro-
cède de y'e~/c//M /w/~w<<7c puisse être employé pour
tous tes modes irreaUners, la )ettre/'n'apparaît cependant
que dans deux formes, /~w</o et. /~<o,
parce que ce
sont les scutes que les logiciens aient considérées comme
irréductibles par tes procèdes ordinaires de transposition
et de conversion.
~6 (j ).LV)Œ )).–).)'SYLLOGISME.

~.L('s)ogi('ic!)son)t'prum'(h'()iv('r.<ftmanH'i'ps)(",n~)('s(t('tontr,)ism))!t'-
ment )'<~u'cu\.<s n'êtes (t'!n!!('Hrssoijt!nu))('di.Ht!t)u'i~tdr(h)ites des
;tzianus foudal\JI'lllall.\ ~Ie la dt'dlldioll.

Règles ordinnircs:E!lcs sont au nombre de six(t):

1" Tout syllogisme a ~'o/.< et seulement trois/y/!Ë.s';


2"ïlnedoityavoirque<o<.s'etseu)ement~Y~s'
sitions
3" Le M:o//e/< /<?/e </«<<c/e a~ ?MO~s' «Me fois ~<;<r~Me
dans les prémisses.
C'est dire que le moyen terme doit être pris universelle-
ment dans l'une ou l'autre des deux prémisses. Il doit être
io sujet d'une proposition universelle (/o!<< Y est Z, aucun
Y n'est Z), ou encore le prédicat d'une proposition négative
(aucun X n'est Y, quelque X n'est pas Y). Comme sujet
d'une proposition particulière (queIqueYestZ, quelque Y
est uou-Z), et comme prédicat d'une proposition aftirma-
tive (tout X est Y, quelque X est Y), le moyen terme Y est
pris particulièrement ou, end'autres termes, il n'estpas f/M-
/y'~Me.
Si l'on considère les dix-neuf syllogismes concluants, on
reconnaîtra que dans chacun d'eux le moyen terme est pris
distributivement une fois dans les prémisses. Ainsi, dans les
quatre modes
de la première le sujet, de la figure, il est
majeure, qui est universelle (<~< Y cstZ, ~<e~ Y n'est Z).
Dans la seconde figure il est pris universellement, dans ):)
majeure trois fois, et dans la mineure une fois (quelque X
n'est pas Y). Dans le premier, le deuxième, le quatrième <'t
le cinquième mode de la troisième tignrc, il est pris distri-
butivement dans la mineure, et il l'est aussi dans la majeure
pour la première et la quatrième ligure. Dans les modes de
lit quatrième figure, il est pris universt'Hcment dans la mi-

neure, saufdaus le dernier mode.


Dans les couples suivantes de propositions, le moven

(t) ))'apr<'< Whatt')y, qui d~nnc t'c~ six )'cg!c'! commf um' fondt'n.sahott (!<
dou/<* )t'E~cs (t'Atd)'it'h.
RËGLHS DU SYLLOGISME. 2t7

et
terme (Y) n'est pas pris unescute i'oisdistribu.tivcmcut,
ne peut former un corps de
par suit.c aucune de ce.-couples
prémisses solides.

Tout XestY. Z est Y. Tout X est Y.


uuc)<)~;X
Tout XcstY. X est Y. QuctqucX Z t'st Y.
Qu~tqucX

Y ~.stX. X n'est pas/. Tout X est Y.


Quoique Quelque
Tout XcstY. Tout X est Y. QuckjueYn'estpa.sX.

Tout dont. les prémisses sont semblables a


syitogismc,
celles que nous venons de citer, ou dans loquet la reg'te ci-
tée plus haut n'est pas observée, nous offre un exemple de

l'espèce de sophismcs appelés les sophismcs du moyen


terme ?Mn-o!/6'Me (M~<7.s'«<'</ M?~<7e).

Par exempte

Quetque Y est ~uekjues i~ntnncssont rois.


Tout, X est Y. Tous tes animaux <)ui font la cuisith; sont des
hummes.
Tout X est X. Tous les animaux qui font la cuisine sont (tes
rois.

Nous rencontrerons plus loin qudques exemptes du menu;

sophisme.
4° Les <c/'H«M <yM!?;e .s'o/;< /M. <s'<c/~<< ~<s
les /MTMi/.s'.s'e~ Me ~c~t'< ~< ~e pris ~<<7.'H//<'eM;CM/
<~ji.s' /<! roM67M.s'~?<. (!c qui revient a dire qu'H ne faut pas
prendre un terme dans ta conclusion avec une extension
adonnée dans les promisses.
plus grande que cette qu'on lui
Si X est pris particulièrement dans k's prémisses, il doit
l'être aussi dans la conclusion; iten est de même pom'
Cette condition est rcmpue dans tous tes syHo~i-mes cun-
ctuants. Ainsi:

TuutYcst/. Aucun V))'t'st/.


')'~ut.\cst\. ~m'~)uc\ ';st Y.
TuntXcst.X. ~uch)u(;X n'est pas X.

Dans le promit')' de ces deux syHo~ismcs, le sujet, de Ja con-


dusk'n est universel dans t:n)m)C))rc;i)pentp!U'conséquent
J!)8~i ~V)!)':)!. – LKSYLLO(.)SM)'

ettT, universel dans la conclusion. Dans te second, itest par-


ticulier dans ta nnnenre, et doit être, par suite, partieutier
dans la ('on('htsif)ti. Dans tes deux, le prédicat, de la con-
clusion ('tant parLicutict'daxs les pt'efnisses, doit être partt-
entier dans la eonctusio!). Si dans un sytto~ismc en/)<«
on voulait at)outira une concinsiou univct'seHe, le raison-
nement serait taux.

Tout. \);st/. Tous ks hommes so))t!uortc)s.

Quelque X est Y. Qut'iqucsctrcsch'ndussont.dcshotnmes.


Tout X~'stX. Tous les ctt'cs<tct)(h]ssu!~tmo('t(!is.

a.1~t.t.n~t..c.r).ft)..trt.i!
Sans doute ces prémisses sont exemptes du défaut qui
consiste à avoir un moyen terme pris deux fois particulie-
mcnt; mais elles n'en aboutissent pas moins a une con-
clusion parce que te syuosisme
fau-se,, en question viote!a
présente re~'le, et d'un ternie pris particulièrement dans les
prémisses fait un terme universel dans la conclusion. A
cette erreur on a applique le nom de «extension illicite" »
(/<f!/e~of'c.s'ï), et suivant qnc le terme dont on a accru a
tort la quantité se trouve dans la majeure ou dans la mi-
neure, l'erreur est appelée extension illicite de la majeure
ou de ia mineure.
Dans l'exemple cite, l'extension illicite dérive de la mi-
neure. Voici un exemple d'extension illicite de la majeure.

Tuot Y est Z. 'nstcshdnunessontfaitUhtcs.


<~L)f'tqu('t)'cst))<tS\. ~)uc!qucst'i)rt'sn~su))t))a.sdt;shurnmes.
Attcuu tt'cst X. Aucun ~t)'cn'stt'.)ii)it)h'.

Le ~ra))d terme K/<~7/<')),taf)t te prcuicatd'uuc pro-


position affirmative, est pris p.)['Hcu)n'r<;tt)('t)t; dans la con-
c[nsion,it. est Pattribut.d'uttcpropositiun négative, il est

pris par suite universcHcnient.


H" <J/<?~e~< <<('<' <'M/~e/;<«~~</<c/s'c.<
/<!6'M.
Aucun twst/. Auouih~ntmcn'cstttx'u.
Au(;u!tXf!stY. Aucu)!a)'h)'t'))'t'sth~))uuc.

Il est aident, que de t,c[tes prcmisst.'s n'~utcriseut aucun''


KËRLHS ur SYLLOntSME. ~9

inference dednctive. La raison de cette impossibilité est


manifeste, puisque, comme nous l'avons déjà l'ait remar-
quer, la mineure ou proposition applicative doit toujours
être une affirmation.Savoir sculementquc deux clioscs sont
l'une et l'autre niées d'une troisième chose, c'est ne rien

savoir du tout sur leurs rapports réciproques.


6° Si ?<Me ~MM.!c est '~ey«/<ue, /M eo/<e/«.s' </o<< ~v
He<ya<<uf.
C'est ce dont on peut se convaincre en parcourantia sé-
rie entière des modes concluants.
Si une prémisse est négative, tout ce qu'elle nous a.p-
prend sur l'un des termes du syllogisme, c'est qu'il est ex-
clu entièrement ou en partie du moyen terme par consé-
quent nous ne pouvons, par l'intermédiaire de ce moyeu
terme, rien conclure sur sa conformité partielle ou totale
avec le troisième terme.
Aun de faciliter la découverte des syllogi-rues faux, on
énonce aussi
les deux règles suivantes, que l'on peut direc-
tement <!eduire des reglesqui précèdent.
A. V~e ~/WHMxe.s' ~a/c~e.s' on ne peut tirer de con-
clusion.

U'oY ~'stX. QuctfjucY Y est X.


Quelque Xt~st Y. QuetqueXn'estpasY.

Voila des
promisses qui ne peuvent donner lieu a une
conclusion. Dans le premier exempte cite, le moyen terme
n'est pas pris universellement; et l'inft'reucc, que l'on ten-
terait de tirer des deux autres prémisses (quelque X n'est
pas Z) renfermerait une extension ilueite de la majeure,
1!. Si nue prémisse est particnlicre, /M «~c/'w<~
</<«.c.
Comme dans
te syllogisme en /< en /'< etc.
Toute tentative pour faire sortir une conclusion univer-
selle de prémisses qui ue sont pas l'une et l'autre univer-
selles, échouera nécessairement, parce qu'elle ne pourra
échapper suit à l'erreur du moyen terme non distribue, soit
a l'erreur de l'e\te!~ion illicite.
~20 L!V!tKH. –LES~'LLUCtSAtK.

~cttedernicre règle, ainsi que la sixième, sont comprises


dans cet. te unique [oi:<( La conclusion suit toujours la plus
faillie partie.)) »

8./f<t~Hm;7/MM.)'~h'ss(!n[aun()in))r<'t)t'trois.).),n[~'('i)Ut'rnM~)))'~ss(;~
~r)'nnt'rH('t)as('<)ndcd('t.)!i<[t'~nHn()Us\'('nf)usd't'\[)ost't'()art;~)('dt's
)!OLstt'i!n<'s<'t)a )('('des trois ))ro[)osi(i()ns).l~s()t'u\au[resr(;gtt's sont
h'ssuivantcs:

[1. Des deux prémisses,


la.s'MM<<MM (majeure) doit être,
en quantité, </('/</<«' (c'est-à-dire universelle ou singulière),
la snbsumption (mineure) doit être, en qualité, a/?'MM-
/«.'c.
Comme Mamiltou entend
par la .s'MM~<?< la proposition
nniverseUe et. foudamentate du syllogisme, et par la .s'M/<-
.s~~7/~<o/; ia proposition qui suhsume ou qui applique, cette
regte ne t'ait qu'etabtir et exposer les caractères essentiels
de tout syDo~isme. !) est évident que, nia)gn' la diversité
des formes syUogistiques, il doit toujours y avoir une pro-
position universeUe (ou encore une proposition singulière),
et une proposition affirmative. (Le sens de la seconde hy-
pothese,unepropositi(n)singu)iere, sera ectairci dans la
suite.)
Ht. La conclusion doit. correspondre en <7W//<avec la
smnption, et en <y~<</<avec la subsumptiot).
Te))e est ta </<«/<< de la proposition universette, qui sert
de majeure au syllogisme, telle doit être ta quatitë de la
conclusion si l'une est affirmative, l'autre sera affirmative;
négative,si ene est négative.
D'un autre côte, c'est )a</i'«/e de la mineure qui dé-
termine )a quantité de la conclusion: universelle, si eUe est.
universelle; particulière, si elle est particulière.
Ces deux règles d'HamiIton sont proposées comme le."
equivalentes des quatre dernières règles deWhately. E!les
ont. l'avantage de faire ressortiravec netteté la structure du
raisonnement deductif, structure qui disparaît presque dans
les régies précédentes, mais elles ne sont pas tacitement
applicables aux figures qui s'écartent le plus sensiblement
t<ÈGLES~'HAM!L')ON. 221

du type primitif. Avant de pouvoir les appliquer, il faut


pr6alahlement reconnaître quels sont les termes que con-
tient la sumption, qucis sont ceux que contient la subsump-
tion et pour cela il est nécessaire de s'en rapporter aux
explications données sur les modes irregutiers. En un mot,
nous devons d'abord faire disparaître les inversions et les
modifications qui constituent les modes irreguliers, c'est-
à-dire employer tous les procédés qui peuvent les ramener
aux formes régulières de la première figure.

!). Les ;M << //o~~m<' (/<'<e<'m<c< ~'cctft/cme/;< ~uK)' c/tt~ue ~;M'<


I'()ur)~~remi(')'(! figure, h's)'~)es<['Han)i)to!t sont les tneittt'tn't'i.l'om'
les autres figures,des rt'g!esspt'ciatt;speuvpnt'U'HCt~t))!('seont<)rmeme)~tM à
taoitturedt'chaeuned'eUes.

Ainsi, dans la seconde figure, il peut être établi que


1" ~<e/cM<s'e <s'/ ?«''y<<!t'<
2" /.<! M«~'?<?'C P.S'~ ~<'C/'XC//<
La preuve en est facile. 1° Si les deux étaient
négatives, le moyen terme étant le prédicat des deux pré-
misses, il ne saurait être pris une fois au moins universel-
lement.
2° Si la majeure était particulière, ia plus faible conclu-
sion qui puisse être tirée des prémisses: « Quelque X n'est
pas Z, » impliquerait une extension illicite de la majeure.
M dérive de la première de ces deux règles (une prémisse
doit être négative), que dans cette ngure on ne peut prou-
ver que des conclusions négatives.
Dans la troisième figure les règles sont les suivantes
1° La M~w~'e <s'/ ~</?H~</M;
2" La c~<c/!< <s'/
~w/'</<
Si la mineure était négative, la conclusion devrait être
négative, et le grand terme, affirmatif, ce qui impliquerait
une extension illicite de la tnajeure.
D'un autre côte la com'htsion que doit être particulière,
le syiiogisme soit at'tirmatif ou négatif.
La mineure étant afiirmative, il ne peut pas y avoir de
conclusion afiirmative universelle sans une extension illegi-
HVHt; U. – LM 8YLLOG[SMM.

time du petit terme. Dans une conclusion négative univer-


or ils ne
selle, les deux termes sont pris universellement;
peuvent t'être dans les prémisses que si les deux prémisses
sont négatives; ce qui est impossible.
Voici les règles de la troisième figure:
1" Dans /e.s- M~(/<s' Me'/M<< /« majeure est MMi!t!fe//e.

Quelque Z n'est pas Y. Quelque X est Y.


Totitt Y est X. Aucun Y n'est X.

Voilà des prémisses qui ne peuvent produire de conclu-


sion même particulière, sans une extension illégitime du

grand terme. Nous avons


à inférer Quelque X n'est pas Z
or Z n'est pas pris universellement dans les prémisses,

puisque la majeure est particulière.


2" Si la ~a/c:<?'<' est «/Mi<?<~e~ /< mineure est MMi;?'-
~e.
Unemineure particulière, jointe a. une majeure affirma-

tive, nous donnerait


'l'out X t'st Y, Ton), X est Y,
Quelque Y est X, Quelque Y n'est pas X,

deux formes qui l'une et l'autre n'ont pas de moyen terme


pris universellement.
3" Si la /MMMM/'e est Mpya~e, les f/CM.c prémisses sont
universelles.
Par exemple
Tout X es). X. ~udqueX est Y.
(.netquc Y n'est pas
X. Aucun Y n'est X.

Dans les premières de ces deux formes, le moyen terme


n'est pas pris distributivement; dans la seconde, la conclu-
sion la plus faible, Quelque X n'est pas Z, contient une ex-
tension illégitime du grand terme.
Cette re~leest d'ailleurs impliquée dans les deux précé-
dentes. Par la première la majeure estuni\ersei)e,
que le mode est négatif. Par la seconde, c'est la mi-
parce
neure qui est universelle, parce que la majeure est affirma-
tive.
hÈGLESSt'ÈC)Af.KSU)':Sl'm)Jt).KS. 223

4° ~< /« M!<eM~e CA'<a//<M!a<:ue, /« <;o~e/«.s'<o?~ p.~ /M?'<


~<
Avec une mineure ai'iirmative nous avons

T~tt/cstY.ucut)X))'t'st.Y.
Tout Y cst. t'ont Y est, X.

Dans les deux cas, une conclusion universelle exigerait


une extension illégitime du petit terme.

t(). On que les modes ci-dessus indiques sont rigoureux,et qu'itn'y


prouve
en a d'autres, en les règles du syttogisme les autres
pas eomparmitmee
modes possihtes.

Les modes dérivent des combinaisons de trois


possibles

que l'on peut déterminer en groupant les


propositions,
0.
quatre formes de propositions A, E, I,
En prenant seulement les prémisses, il y a seize couples

possibles
A, A. A. ',A. O.A.
A, t.
1. (),)
(il I.) l:,
t, ).
I. (")
(Il. I.)
A,H. ),H. ()') (0,K.)
A.O. (') f).U.) l (0,0.)

Du CM sei/c formes nous pouvons rejeter d'emhiéu,


comme inadmissibles I" toutes celles où les deux propo-
sitions sont
particulières: 1,1, I,0,0,ï, 0,0; 2" toutes
celles où ics deux prémisses sont négatives E,E, E,0, <),E
(0,0 est déjà. rejeté pour ta première raison). Après avp;r
écarte ces sept modes, il reste encore neuf formes dis-
tinctes.
deux méthodes
four pousser ptus loin nos recherches,
s'oiTrent a nous. D'abord examinons si chacune de ces neuf

couples pou), s'adapter a des conclusions de toute forme,


en A, en ), en E, ou en 0

,A.A. (A. .t.A.) ~A.A.!


A, t. (A,), 1, 1. !)' 1.) 1 (A.O. L;
A,
(A, A. H.) (A, ).)-) A, )')' (A. ".)')

(A, .U.') ~) < '.U.) A,K.O. A.

et ainsi de suite pour les cinq autres couples.


224. L1VKEH.–U'.S\LL<'(.)SML'

Maintenant., en appliquant la règle qui exige une conclu-


sion particulière, lorsque l'une des prémisses est particu-
tie~'e, !)ous excluons deux formes datts la seconde colomw;
– AtA, AIE, et deux dans la quatrième AOA, AOE.
En apptiquatit ta reg)e qui exige une conctusiuu négative,
des deux prémisses est négative, nous exdnon-i
lorsqu'une
dans la troisième colonne AEA, A El, et dans la qua-
trième colonne AOi(AOA, est déjà exclue paria précé-
dente règle). Quoiqu'il n'y ait pas de règle expresse pour
dire que la conclusion de deux promisses afm'mativea sera
aussi affirmative, cette loi est évidente. D'après cette loi,
nous ierons encore deux exclusions dans la première co-
lonne– AAE, AAO, et une dans la seconde AIO. De
sorte qu'après ces eiiminations successives il ne reste e:!
tout que six formes régulières. Par des opérations sembla-

bles, appliquées aux vingt formes qui restent, on se con-


vaincrait qu'il n'y a en tout que douze modes admissi-
bles

A A A, A Ah l, AL~, A MO, A! 1, A 0 0.

HAO, E 1 0, A f t';0, CAO.


HA)~

ëi ces douxe formes étaient admissibles dans chaque


il y aurait en tout quarante-huit syttosismes con-
tigure,
cluants. Mais, eu k's examinant au point, de vue de chaque

ti~'tn'e, tenrs ran~s s'eciait'cisgeut e!<core. Ainsi, dans la pre-


mière iigure, À AI et AEO sont des modes superHus,
a)ors
puisqu'Usconcment par une proposition particulière,
qu'its pourraient concture par une proposition ~encratc:
avec les prémisses A,A, nous pouvons intererA(/~<a~/);
avec A,H nous inierons M (Ce/«/). Des dix qui restent, six
vicient les rentes t'ondamentates, ce qui peut être pronvc
en tes exprimant d'une ta'on comptete. Deux exemptes sut-
[h'ont. Ainsi AEEuuus donne:

Tout Y t'st Tous les hotuntessuftttt~n'h'ts.


.\ucnn\))~stY. Aucun )))o)!))'m'n'ostunhotH))n'.
\uc)m.\)~ostX. Aucutttuutiusqucn'cstmurtcL
.)')':s(:oM:).):A.\TS. 22.'J

C'est ta un syllogisme qui contient Lmc extension ittegi-


time du grand terme.

Il t'userait de même avec unfi conclusion particulière,


comme dans .\E«. D'un antre cote iAI, nous do!H)(':

<~)K:i<j)K;\rst, ~uctqm's puissons sont, des t'cquins.


')'out \cstV. 'r<~)sh.'ss.n)n)0!~so))tdfs~o!ssuns.
~U(;!(jac.\rs) nm'L~'ss:tun)~t)Ssuut des faquins.

Ici c'est le moyeu terme qui n'a pas été pris universel-
lement.
En opérant de cette manière, nous réduisons les modes
concluants de ta première ligure au nombre de quatre seu-
jement–AAA, EAE, AU, EÏO.
Eu répétant tes mêmes opérations pour les autres ligures,
nous obtiendrions fac'donent le resuttatprévu~ qui réduit
!es formes admissibles au nombre nctuetlement fixe dans ta
théorieetassiquedu syllogisme.
Une autre méthode d'élimination consiste à appHqucries

règles &peciates de chaque tigure aux neuf formes que nous


avons distinguées de prémisses régulières et inattaquables,
A A, A[, etc. D'après tes regtes du syllogisme normal (pre-
mière ug'ure), la majeure est universelle, et, la mineure afGr-
mative par suite tes formes A E, AO, IA, OA, IE sont im-
médiatement écartées; et il ne reste ators que quatre formes,
celles qui correspondent aux quatre modes concluants de
la première figure, l'our la seconde figure les règles (une
doit être négative, – la doit être univer-
prémisse majeure
selle) excluent les formes AA, Aï, 1A, )E, OA; elles ne
laissent subsister que AE(Ca/M~7tv.s'), A0(/), EA

(C'c.swe), E) (~c.s/). )'our la troisième figure, la première


règle (ta mineure doit être at'tu'mative)exc)ntAE,AO,IE,
et it reste alors A A (/~Y7/~<), Al (/)<7/<.f/), 1A (D/MM~s),
EA (/), EL (/-<), 0.~ (/~w7/o).
Pour la quatrième figure, la première règle (dans les
modes m'-atifs la majeure est universelle) exclut IH,OA.
Lasecondt')'(''gle(sitamaJL'urcestaftirmat[ve,Iaminctn'<'
est ))nive)'sette)('\rlutAl.AO. Les modes qui restent sont
L– )~
!!u\U))h'.
~2() nvfu.n. i.sv)j.(~.js.~E.

.\A(~<</<A)',((~«'r.s'),[.<<.s,j'(/
.s7~~),K!(/c.s's~

Axiome du syllogisme.

it.L~s!u~n'n'tts<)n[<'s.~a~'dt'ratm'[)('t't\'usctuht~dt'.st()!st'tdt's]('~k'.sdt!
syUo~isun; aune st'tttcf()),anhst'nt principe.
Laptusan<'H'ïlt)t'f<)r]ut'dccfp)'ittri{!('t'sL('('Ut'(~mt'stt;(jtU)m'.sonsk's
termes M ~tt'/ttm</f:<)mM/<~nH/A'Tont<'('(~!ifst.d)'u'mt'ou)iic d'un

)unt,MHUth'm6<)unit'dt'tf)Utc.s)t'spat't)Hsdt'('ctout.

Ainsi présentée, cette maxime semble être simplement


une des formes de l'inférence immédiate – « Tous les
hommes sont. mortels )), par suite cet homme que voilà,
dix hommes, quelques hommes sont mortels Ce n'est

point là le vrai caractère du syllogisme. Dans le syllogisme


il s'agit d'établir qu'un certain objet est, mortel, objet qui
n'est pas expressément un homme, mais par exemple « uo
roi H. Nous ne pouvons pas dire « Les hommes sontmor-
tc)s)), donc « les rois sont mortels )); une telle inférence
exige l'intervention d'une proposition intermédiaire: M Les
rois sont des hommes. »
Un autre inconvénient a été signale dans la formule du
~<c/~M ~e OM<M! c'est que cette expression dérive de la
vieille erreur
qui considère la proposition comme le fait de
rapporter une chose, un objet, à une classe. Cet inconvé-
nient cependant peut être supprime, si l'on entend le mot
)' classe )' dans nn sens </«/< e\prime par la connota-
tion du nom général de la classe. Pratiquement les choses
se passent ainsi; nous n'avons d'autres moyens de
pas

designer la classe des hommes que comme, la classe des


êtres qui possèdent les attributs Innnains.
Considérant le <<<«/ comme la base de tout raisonne-
ment deductif, nous corrigerons cette formule ainsi qu'il
suit: «Tout ce qui est dit de la classe entière, (la classe in-
définie, teUe que l'exprime la connotation du mot gênera).
est vrai de toutes les choses dont on peut afiirmer qn'etic.-
AX!U.~KDU.SY),LU<.iSHK. ~27ï

rentrent dans cette, classe (entant que leur connotation


nous en donne l'assurance). H Ceci suppose la nécessite
d'une seconde afiirmation, la mineure, et ne ressemb)e
ptusa une inference immédiate.

)'<h)a(;ru corrige)')c.s imperfections du f/ft'K,pt!nfto[)tant)atnnnnh'


suivante

Lt'.s!)ttri~)Ut!)()nict.chos('s,<]ni('m'\is)t'ntaYt'f'k'.s)m'n)<'sattrii))!t.'ion)t's
tm'itK'S('h()S)'s,cut'xist(;nt('mr('('u.\()'urnu'Mnirmati\c).

Si les attributs d'un roi coexistent avec les attributs d'un


homme, et si les attributs d'un !)omme coexistent avec l'at-
tribut ((t'aii)ihi)ite)),]cs attributs d'un roi coexistent avec
ce même attribut.
[[ y a une rcsscmb!ance frappante entre cette formnic et
l'axiome mathématique « Des choses épates a une même
troisième sont égales entre c)ies. x (~esdeux principes sont
i'un et l'autre des axiomes de /W/<o~ ils établissent
l'accord des deux choses par l'intervention, d'une troi-
sième.

La forme négative peut être exprimée ainsi « Une chose


qui coexiste avec une seconde chos', avec laqneiie une troi-
sième chose ne coexiste pas, ne coexiste pas avec cette trui-
sième chose; )) ce qui est t'equi\atent de l'axiome: Des
quantités dont l'une e~ah', dont l'autre n'c~ate pas une
troisième quantité, sont ine~aies entre cUes.
Les logiciens ont souvent adopte comme expression de
l'axiome du sy!)o~ismc la formule A~/a y<o/~ ?'c/
i!).s'i!s'desc)tosesquis'accordentaYc<'))ne même troisième
s'accordent entre elles. Et pour !a négative /v/</M«/iA'
~o/<s ?'<<yM~< ~~< //M/' des choses dont t'une convient,
dontl'autre ne convientpas a une même troisième, ne con-

viennent pas entreeHes.


Les remarques déjà
iudiqneute)) quoi cette ior-
faites
mute peut paraître supérieure aux antres. HHc d<~nne
une très grande importance, un tres-~rand rciie)', a ce fait
que dans toute déduction il y a quetqne chose de médiat (</
~2H U\t'.U. –)'SYLL~t.tS.~f.

M!e</M~<~);ct par la elle trace une ligne profonde du dé-


marcation entre le syllogisme, et l'interence immédiate ou

simplement apparente. Ene s'accommode aussi parfaite-


ment a des syllogismes, tels que les syllogismes en
avec un singulier, comme
?Y<~<< sujet

Sucrât~ ct.tits.H.
Suct'a.t.c~'ta[t~:ut\rc.
Quuiqucs hommes sa~'cs unt t;tc [)au\t\'s.

Remarquons maintenant que l'assimilation d'une propo-


sition MM'/M/ï~e à une proposition universelle, assimilation

qui est nécessaire pour faire du syllogisme ci-dessus une


forme déductive régulière, a toujours paru constituer une

grave anomalie dans la théorie du


syllogisme. Et, en
effet, il y a ici une violation de la loi générale de toute dé-
duction, puisque la déduction passe pour être l'application
d'un principe ou universel à un cas particulier
qu'il renferme. Quoi qu'il en soit, si nous acceptons pour
exprimer l'axiome du syllogisme la formule actuelle, il faut
reconnaître qu'elle rend compte en apparence du syllo-
gisme en question. « Sage » coïncide avec « Socratc )).
« l'auvre » coïncide avec « ëocrate » par conséquent
« sage M coïncide avec « pauvre <), c'est-à-dire que « quel-
ques personnes sages peuvent êtres pauvres ».
Un autre avantage de la même formule dérive de ce
qu'elle se fonde surla théorie de la connotation des proposi-
tions. Elle laisse complètement dans l'ombre l'extension des

propositions qui composent le syllogisme, et ne met en re-


lief que la connotation ou la compréhension. !1 ne s'agit
plus de dire « Tout A est H '), mais seulement « l'attribut
A coïncide avec l'attribut )! », et ainsi de ~uite. Pour ce
même motif il est plus facile de dérouler sous cette forme
une chaîne de raisonnements, chaîne qui peut se présenter
ainsi aA est te signe de !)! de C,C de D; par suite
A est le signe de D. »
Maigre de si importants avantage. cette formule de
l'axiome syllogistique ne peut être acceptée comme un
;<OTAi\<n'7K. 229

principe suffisant, à l'explication du syllogisme. Elle pèche


en ce qu'elle ne peut compte de la différence qui
existe entre une coïncidence totale et partielle des ternies
or, c'est à observer cette dincrence que consiste surtout
l'art de celui qui veut faire des syllogismes corrects. Si
tous les termes avaient la même extension, l'axiome serait

parfait A entraîne B, tout B et rien que H 13 entraîne C


de la même manière, par conséquent A entraîne C sans
aucune espèce de limitation. Mais en fait nous savons que,
si A entraîne H, d'autres objets aussi entraînent 13, et par
suite il est de procéder
nécessaire à une limitation, en
transportant A a C a travers H – A (aussi bien que d'au-
tres objets) entraîne 13 B (aussi bien que d'autres objets)
entraîne C) par conséquent A (aussi bicu que d'autres ob-

jets) entraîne C. L'axiome formule comme nous l'avons vu


n'indique aucun moyen d'opérer cette limitation si nous
prenons A littéralement, nous devons considérer A et C
comme ayant absolument la même extension; car tel est le
seul sens manifeste de la formule « L'attribut A coïncide
avec l'attribut C. ))
Sans doute, a moins que le prédicat ne soit ~Ma/<<</<W,
comme le recommande Hamilton, la proposition « Tous
les hommes sont mortels », présentée au point de vue de
l'extension, ne nous suggère pas explicitement la pensée

que « les hommes sont seulement une partie des êtres mor-
tels a.
Cependant nous concevons facilement, si on nous y fait
prendre que l'extension
garde, des « êtres mortels a est

plus grande que l'extension du terme « hommes ». Mais la


même proposition, exprimée au point, de vue de la connota-
tion ou de la compréhension, comme t'exige la formule que
nous examinons « Les attributs des hommes coexistent
avec l'attribut mortalité, )) ne se prête pas facilement à

l'expression de ce fait (pu; les êtres mortels sont plus nom-


breux que les hommes. M faudrait, pour le laisser enten-
dre, recourir a une plus longue circonlocution et dire
K Les attributs des hommes coexistent, niais ne sont pas
2:!ft t.fvnr: Il. –f.ESYfj.f~.ts~)!

les seuls qui coexistent, avec l'attribut mortalité. n'< Or !cs


attributs d'un roi roexisteut, mais ne sont pas les seuls qui
coexistent avec les attri).)uts des Itommes.olja conclusion
serait: <(Les attrii)uts d'un roi coexistent, mais ne sont pas
tes seuls qui coexistent, avec l'attribut mortalité. » Kn de-
iinitive, comme l'axiome « les attributs qui coexistent avec
le même attribut coexistent entre eux )', ne suggère pas
clairement l'idée de cette limitation nécessaire,!) ne peut
être considère comme l'expression exacte du principe sur
lequel repose le syllogisme.
La même objection revient sous une autre forme, si l'on
observe que cet axiome, ainsi formule, ne répond pas a. ce
qui est l'essence du raisonnement deductif, a. ce qui cons-
titue son opposition complète avec l'intercnce iuductive,–
je veux dire l'application a un cas particulier d'un principe
général. Une formule qui ne met pas en relief une circons-
tance aussi essentielle ne peut pas servir de fondement a
l'opération syllo~istique.
C'est, au point de vue de ~extension qu'on expose habi-
tuellement les opérations scientifiques de l'induction et de
la déduction. De cette façon seulement on peut facilement
apprécier !a plus ou moins grande généralité des proposi-
tions. La véritable manière le aussi
d'envisager syllogisme,
bien que la notion et la proposition, est de les fonder sur
l'extension, tout en déterminant l'extension par la conno-
tation ou la compréhension. Le jugement: «Tous les
liommessontmortels, Mdoit être compris comme représen-
tant l'ensendtle concret de la population iuunainc, défini
et détermine par tes attributs generauxde l'humanité. Ce
double point, de vue s'accorde avec toutes les exigences du
raisonnement, et l'on ne voit pas pourquoi on lesacriii.crait
au système qnineconsidererait les propositions ([u'au point
de vue unique de leur connotation.
fjC résultat de
la comparaison que nous avons établie
entre les deux formes les plus connues de l'axiome syllogis-
tique, c'est que )e<7MM<f/c ~M est, si on l'en-
tend l)ien. le meilleur moyen de représenter exactementies
!'j!<)P()S)TH).\SS[NGL'f.!)';[tES. ~M

traits essentiels de tout raisonnement deduetif, c'est-à-dire


dusyuogismc.
Les cas ou une proposition singulière est mise a la ptace
d'une proposition universelle, constituent une exception
grave a l'opération deductive telle
que nous l'avons cons-
tamment décrite. Néanmoins, après examen, nous décou-
vrons d'excellentes raisons pour bannir ces formes-là. du

syllogisme. Ueprenonsl'exemple déjà cite:

Socratcust pauvre.
Soct'atccstsM~
~t))(!!quespt'rsunncs pauvres s~ntsa~s.

A vrai dire, la conclusioti rigoureuse est: « Un homme


Maintenant si «sage)), si «pauvre)),
pauvreestsage.))
si « homme )' sont des attributs qui conviennent également.
au mot «ëoerate)), il n'y a, a vrai dire, ici ni raisonne-
ment, niinierence. Nous avons distingue datis la personne
de Socratc, << ces trois faits qu'il est « sage )', qu'il
est « pauvre w, qu'il est « lionme )), et nous ne faisons que
constater de nouveau ta coexistence de ces trois attributs

dans une même en distinguant


personne, cette coïncideno'
de qualités ou de défauts
de l'ensemble de facultés ou de
faits qui constituent ëocrate. H n'y a ici qu'un cas analogue
a ceux que nous avons analyses dans le chapitre qui a pour
titre « Degrés dans la connotation )) un cas de formes
équivalentes, ou d'inference immédiate.
Mais l'exemple que nous avons cité ne sufiit pas pour
apprécier justement le syllogisme fonde sur des prémisses
singulières. Nous devons supposer que ces deux prémisses
sont réelles, c'est-a.-dire que les prédicats n'y sont pas im-
pliques dans le sujet, l'ar exemple

Suo'ntu tétait h'maiu'f (h* fiâtes.


S~ct'atc''chatt)tnUrHu)n.
t,t;)n.utt'dc)'tiUn!!S(;hatm,Ut;hmn.

Peut-on douter qu'il y ait ici, dans le passage d'une pru-


position a une autre, quelque cituse de plusqu'une terme
).)V!!)':)i. – i.):S\[J.<H.!S\!K.
232

équivalente?EnetTettapropositkm'~0(Tatcétaitlemait.re
del.']aton,ets('l)att.ital)e)iu)n",)~op.~itioncomposéede-,
deux prémisses, n'est, pas autre élusse évidemment qu'une
abréviation grammaticale de ces prémisses. Ou ne saurait.
dire qu'il y ait ici )emoiudrecl)augementdanslesens.
Toutse réduit aune moditication verbale de la l'orme pri-
mitive. La couctusion: ((Le)naitredel'latottsel)attita ;'¡

Delium, M n'est pas autre chose <[ue l'abrège des deux propo-
sitions précédentes avec l'omission du nom de ëocrate. On se
contente de reproduire en partie ce qui a déjà été établi on
dit moins qu'on n'a dit précédemment. L'équivalent complet
de l'afiirmation serait: «Le maître de Platon se. battit a
« Delium, et le maître de l'iaton était Socrate. » )~a conclu-
sion omet ce dcruier renseignement, et ne nous donne que
le premier. Or on ne saurait croire avoir fait uneinterencc
réelle, un pas en avant, lorsqu'on se réduit a direwo~.s'

que ce qu'on avait de dire; le droit


lorsqu'ou supprime,
dans un ensemble de connaissances, telle ou telle partie,

qui pour te moment n'est pas nécessaire, ('ne telle opéra-


tion reste strictement dans le domaine de l'équivalence ou
de l'inférence immédiate. Par conséquent on ne saurait
considérer un syllogisme avec deux prémisses singulières
comme étant une intérence vraiment deductive.

)! La preuve ()t!)'.)Xtun)esyt)~i;i.«i()ncn\'s).)nht'<)ucrt;p't'k'nct'('"n'!tantt'
et non <)t'n«'ntie.

Le ~'c/MM< n'est nue simple règle de consis-


pas seulement
tance, exigeant qu'on admette, sous une autre terme, ce qui a
déjà été accorde sous une première l'orme. Le <<;<«/K sup-
pose une opération discursive, un progrès de la pensée, et
la légitimité de ce progrès ne peut être prouvée que par un
appel al'cxperieuce. Lcf//c~<< a les mêmes caractères que
la seconde formule ci-dessus indiquée: «Les choses qui
coexistent avec la même eliosc coexistent entre elles;)) et

que l'axiome mathématique « Des choses égales a la


même chose sont égales entre elles. )' Les trois principes
reposent sur les mêmes bases, certains philosophes le-
)'<)~fK.Sj)'HAN)<.TO. 233

rapportant a l'intuition, d'autresa l'expérience; mais, dans


t(msjes cas, h'même procède de démonstration s'applique
a tons les trois. Le </«'< seinbtesc rapprocher de très-près
d'une simple régie de consistance; la nécessite de quelque
citose de mediatfait seule touteladiH'erence. aDeux termes
~u~annt~mcsont~q~s~eux;Mceci
suppose un pas en ayante et exige une justiiication. Per-
sonne ne voudrait admettre une infercncerneme aussi évi-
dente que celle-ci: « Les hommes sont mortels, les rois sont
des hommes, les rois sont mortels, )) sans avoir vérifie an-
térieurement par des exemples l'espèce particulière de tran-
sition que cet. argument renferme. Nous sommes
si exposes
a rencontrer des erreurs dissimulées sous les i'ormcs de lan-
gage tes plus plausibles et les plus usuelles, que nous ne
(levons avoir confiance a aucune d'elles sans recourir au
contrôle de plusieurs expériences réelles. Rien pa- ne peut
raître plus satisfaisant que ce raisonnement: <'A coexiste
avec H, B avec C, par conséquent. A coexistea\ec(~ entière-
ment et. sans réserve, "et cependant, jusqu'à ce que nous

ayonsgaranti l'opération contre ta simple conversion d'une


proposition universelle, la conclusion du raisonnement, de-
meure incertaine.
En comparant l'axiome mathématique
de
l'égalité et
l'axiome du syllogisme, M. de Morgan s'exprime ainsi
<( Dans )es deux principes se découvre une loi primitive de
la pensée fondée sur le témoignage sn)\jectif'de notre cons-
cience; les deux lois sont également, nécessaires, évidentes
par eues-metnes, également irréductibles a des éléments
pins simples." »

)i.t))!)()'.)UUt's~n.un<'t'cs encore ~'t'\p~t')'t'H')m'dus)H<)~isnK'.))unn)-


t()tt!tt'tUj'h'y''de)t\ttU!n's.La~tt'tntt'n't'stceht't[t)')t.tppt')!t'ta)'t'~h'dn
i'~i.sUt))K')m'nt~<t~7M('S[<)t')t\ notions <'('n\)(')ttn'ht. r)ntt't'ttatt!<'t

'ta)tnctt't)tSK')n('!)u[ion,ou.s),[amtisouernm'('<'tt\i''nt,t!tut)t')it'cot)-
't~n'tt[~!)s,a('t't)t' nxsit'nn'!)<)))" Ja)~(a dt'n\!ttt-
nu'tm'nn'sntct't's
<'ttonscunvk'[t)n')[t I¡
nm'c('u\it'ttm'n[pttsr)tnt'a\t't!Ui!rc."

n'est la tont simplement, une autre façou d'exprimer le


/<o<« ~u/.c. Cette formule est par suite exposée aux nu'mes
).)V)!)': H. –).)':SYL).~f.tSMt:.

objections. Knen'mdique pas te moyen de distinguer uue


convenance entière ou partielle; elle ne peutdonc fournir l'
une base soiide au syttogisme. Les mots «convenance)) et
ndisconvenance)) sont encore moins propres que les mots
«coexistence M a exprimer
H et ((non-coexistencel'axiome;
Us ont tous les défauts qui ont été signâtes dans la théorie
des propositions, touchant l'emploi du mot jugement.

]f). Quant anxsytto~Lsmesformeis, on testermessotit présentes eo)nmc!e

snjetet te prédicat dcpropnsitions disposées dans nn ordre re};n)!er,))anu!-


ton enonec cet axiome: K),a pins mauvaise rotation (n'f)~<e/n<f(;/<)fte
nprcfHcat a sujet, (pdexistf entre t'unont'antrc de ces deux termes avec
ft nu troisième terme,avec des <)en\ premiers termes au moinsa a
h'([net)'uu
entre tes den\termesen\-memes. :)
'(Uuereiationpositive,e.\iste

(~es expressions l)i/arres «ta plus mauvaise relations »


sont !me façon de dire que lacottdusion entraîne seulement
[e rapport !ep[ust'.nh!e signifie par les prémisses (/)e/Mw~
.scy~«?', etc.). Si )'une des deux prémisses est négative, la
conctusion sera négative. Si t'une des deux prémisses est

particutierc, la conctusion est. particuHere.


La forme adoptéepar du syt-
Hamiuott présente l'axiome
togismeau point, de vue
de l'extension: elle est conforme
au<r/~M<, quoiqu'ette ne soit pas exprimée avec la même
généralité. K!te resscnd)!e plutôt a une régie particuHere
destinée a expnquer les (tetailsdu sy))ogisme le synogisme
!ui-meme s'appuie ptus soti(h'ment. sur le (/<c~M~.

H!.La))renuere(!es()eu\)or)))e'.e)n)))o\eesj)arHami!toneste.\orimet'cn
d'autres termes pur T))omson: La couven.ux'e ou ta diseoo\t'uat)ee de den\

<'<'nee[)thH)sest~ara!)!iejiar une troisième et)tK'e[)t)<)n,ett tant tjue cette

Ct)))cej)t)<'))C<)t)\)e))t'i<)itpa)!ic!!etne)tt,)<)itt(ttatementa\ec les deu\ pre-


mière'~ <") seutemeht a\ce une d'cHes.

Cette [orme sonitie


se rapporter a la compréhension, et
n'être par suite qu'une variante du ~n~ mais cne
s'et)'orcc en même temps d'introduire tes réserves neces-
san'es pour distinguer la ((uantite partictte de la qnautite
de '< etc., est néanmoins
totate. L expression ''(~nccption

ambiguë; etie peut. designer aussi bien !'cxtension<[ue la


T)m<)!!)Ki~ ~~MOttCA?!. ~35

<i les hommes », ou )csat,t,t'thutsf hu-


compréhension–
mains M. Hicitccat. prise dans le sens de l'extension (ce
qui est [ep)usproi)abte),el[e reproduit exactement la se-
conde forme de llamilton, et elle insiste sur la distinction
de la coïncidence partielle et de la coïncidence totale. Néan-
moins elle n'a pas la même portée que le <c/~M, parce
qu'elle n'exprime pas le trait essentiel du raisonnement
déductif la transition d'une loi générale à un cas particu-
lier.
Si le mot de « conception » désigne les attributs, la com-

préhension, la connotation, et non l'extension, la phrase


de Thomson se rapporterait plutôt au syllogisme que Ha-
milton appelle syllogisme de compréhension elle ne sug-

gère plus l'idée du syllogisme ordinaire. Les attributs


« rois M, et l'attribut « mortel », s'accordent (ou mieux
coïncident), en s'accordant avec ta même portion des attri-
buts « hommes f. Le syllogisme de Itamilton est encore
plus explicite les attributs « roi » contiennent les attri-
buts «homme)), les attributs « homme n contiennent les
attributs « mortel )) les attributs « roi )) contiennent les

attributs « mortel ».

)'t)anstath('f)r)MdHM.dt'Mnrj;!U).)'axi<))))t'<<t)))'cSt'ntt'<'o!))nit')');t'n<
ratisation de ph)sit'ursax!omt's spéciaux, t.('synogisntccstco'MidtTMcunum'
)a)M)uctioudKdt'u\)'t')atit)t)'<aunt's<'u)t';t'traxit))nMt')itexpri)nfain!ii: ainsi
.< La relalion
"La rotation (1'1IIw relaliou est une rdatioll
d'uut'n')a(ion('s))!)n'!t'!ation<'u)U[~).s<t'dt's eOlu('osÍ~e cles dew.
deux. n

La vérité de cette t'ornude est prouvée, et son appHcation


légitimée, par des exemples spéciaux de relations. Un décès
exemples est l'axiome
syHogisme du
ordinaire. D'autres
exemples sont empruntes aux axiomes mathématiques:
K Deux choses egates a. une troisième sont égales entre
elles; net «Plus grand que plus grand est encore plus
grand (</ /b/<). a D'autres exemples encore ptus particu-
liers sont les relations de n l'antécédent et du conséquent »,
de.«l'ancêtre et du descendant)'.
~<! UV~)). ).)'.SY).).~(.LSM)'

!S.Quci(ju< auteurs ont sup~<~M(juct'a\i<)nH'<)r~in!)n't',<<)t<;<u'nf/<"M"'


('<"ttum'sin)p(<'('<))Ht'([m'tict'dt\s)otS[]<ft~K'[tsct'(iah))t]'n!<'nt)t'
dt'<'<))itt'tn)if'h"n,<'tth't't')u~i()n<h[tniti('u.

Hamitton soutient que les syttogisntes catégoriques sont


tondes sur les [ois d'identité et de contradiction. H entend
la loi d'identité comme exprimant l'identité d'un tout et de
ta somme de ses parties; et par suite il considère comme
légitime l'inferencc (mi affirme de chaque partie ce qui est
affirme du tout. M. Mansel est d'accord sur ce point avec
Hamitton, et rapporte les lois syllogistiques aux mêmes
principes.
Le resuttat de cette doctrine
est de supprimer toute dis-
tinction entre une inference médiate et une inférence im-
médiate; puis<[necette-ciemt'rassc l'autre, qui n'est plus
alors qu'une application de la toi de consistance. Mais cette
supposition est in\r!)isembtabte,ctette acte reponsscepar
tes antres logiciens. Aussi AL de i\torgan(.S'y//< p. 47),
a propos de ces essais tentes pour réduire
tes principes du
syuogisme aux trois tois qu'on est convenu d'appeler les
]ois (te la pensée, s'exprime en ces termes « Quand on
essaye de montrer qu'il eu est. ait~si~ je juge la valeur de
ces essais, je constate que ceux qui les font pas ne vont
au-detà d'une simple assertion, et d'autre part je découvre
dans mes propres efforts M~e /<«w ~c/i'c. »
La toi de consistance nous obtige a accorder que toute
affirmation, vraie d'une ctasse d'êtres, est vraie de tous tes
individus de cette ctasse:(( Tous tes hommes sont failli-
htes,)'–«ta moitié des hommes est faittibte,))–<(cet
homme est faittibte » il n'y a pas là de transition ce n'est
qu'un sent et même fait répète sous des formes de moins
en moins générâtes. Mais torsque nous disons: « Les rois
sont des hommes, )' – M tes rois sont faillibles, )) nous pas-
sons a une conception tonte nouvettc: conception qui ne
se présente pas a t'esnrit comme une partie dn tout pri-
mitif, mais qui !ui est une seconde assertion.
su~eree par
t)r un axiome di-tinct e't nécessaire ponr appliquer t'at-
))~ut;crtUi\~ËLAX)u)[K. 2~7

tribu), à, ce cas nouveau. L'axiome peut't,rehu-incme évi-


dent à j~w'<;nh'usies('onehjsio))squ'H produit ne sont
en aucune fa~on identiques avec l'une ou t'autt'e des pro-
misses, tandis qu'une inférence immédiate, en prenant
cette expression dans toute sa rigueur, est identique avec
sa forme primitive.

ti).Lcsr('g~'S)Mn'tn'u)~'rt'.s(htsy)h)gisnK'~cm~n)('h't!<)t't)tnh".dc)'a\ium(;
ton~amcnt:().

1° Il est facile de conclure du <<;<?n, expliqué comme


nous venons de le faire, que le syiïogisme seule- contient
ment trois termes et pas davantage. Il y a une proposition
universelle qui renferme un sujet, et un prédicat une pro-
position appucativc ou interprétative, qui ajoute un troi-
sième terme, et qui répète un des termes de la. majeure
– Tout ou aucun Y est ou n'est pas Z tout X est Y.
Quant à la conclusion, elle ne contient pas de termes nou-
veaux Tout X est Z. Par conséquent il y a trois termes
en tout.
2° Le même examen montre qu'il y a trois et seulement
trois propositions; la proposition universeDe, la proposi-
tion interprétative, la conclusion.
3° La troisième règle est « Le moyen terme doit être
dans les promisses. M La
pris une fois universellement
quantité universelle du moyen terme est la condition essen-
tielle, pour qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas coïncidence totale
entre le moyen terme et un au moins des autres termes;
sans quoi il est impossible de montrer que les deux termes
extrêmes coïncident ou ne coïncident pas, entièrement ou
en partie. « Quelques hommes sont faiilibh's, ?– « Les
rois sont quelques hommes, » voilà deux propositions qui
ne peuvent établir la coïncidence de la « faithbilite x et
des « rois )) parce qu'il est possible qu'une partie de l'hu-
manité soit fainibte, et une autre partie composée de rois.
La difficulté est évitée, si l'attribut, faiilibihte coïncide avec
/<~<s les hommes; car ators ce même attribut co'mcidera
avec tous les êtres qui feront, partie de l'humanité.
!.t\'t!Kn.–LKMVLLOCiSMK.

4" La quatrième rc~ie est: Les termes qui ne sont pas


pris distributivement dans les prémisses ne peuvent pas
etr~; pris distrit)utivementdans la conctnsion.)) Cette re~te
peut être déduite ainsi du f//c~ L'universalité d'un
terme de la conclusion signifie que ce terme coïncide uni-
versellement ou totalement avec l'autre terme de ia conclu-
sion – Tout X est Z, cela veut dire que X est entière-
ment renferme dans Z. Or XetZ ont été associés par
l'intervention d'un moyen terme Y: et si X n'a pas coïn-
cide entièrement avec Y dans la prémisse, il ne peut être
attribue, avec l'affirmation d'une coïncidence totale, à
l'autre extrême Z. iji nous avons eu seulement dans ia
majeure Quelque X est Y, bien que la mincureaiteto uni-
verselle Tout Y est Z; nous n'avons pas le droit de con-
clure que tout X est X. X ne peut être attribue à Z que
dans la mesure ou X a été attribue a V si l'attribution a
été universelle, la conclusion sera universelle mais elle
sera particulière, si l'attribution a été particulière. « Si
tous les hommes sont faillibles )), et si « quelques êtres
seulement sont des hommes H, </w/s êtres seulement
sont faillibles.
« A des prémisses négatives il n'y a pas de conclusion. ))
Des prémisses négatives ne peuvent remplir la condition
essentielle do la mineure, dont le rôle consiste à déclarer
que têt ou tel cas donne rentre dans un principe général.
Que la majeure soit affirmative ou necative, peu importe;
mais il est dans la nature de la mineure d'être affirmative.
Aucun Y n'estX, aucun Xn'estY ne donnent pas le moyen
de faire rentrer X dans Z, ni d'associer ces deux terme-
dans la conclusion, ~iousnepouvons, avec de telles prémis-
ses, inferermetne une négation: Aucun X n'estZ. ((Aucun
corps ne périt)) exi~e, pour être suivi de cette conclusion
'(Aucune parcelle d'au'ne périt,)) cette mineure al'tirma-
tiv « L'air <i/ un corps. »
()"<(ëi l'une des prémisses
est négative, la conclusion c.-t
négative, "cette rente exprime exactement ce qui est in-
dique par la forme ue~uive de l'axions.
ARf.UM~TA ~'))tT!<'m. 2~'t

Dans te système devc)oppe de M. de Morgan, queiques-


unes de ces règles semblent vioiees; mais elles ne te sont
Ainsi,de deux prémisses négatives il tire
qu'en apparence.
une conctusion affirmative.Cette irreguiarite dérive de ta va-
riéte d'expressions qu'autorise i'emptoi des formes con-
traires. Toute
propo:-itiot)at'ti!'m:U.ivc peut en ctict se pré-
senter sous t'urmc négative et il peut y avoir une négation

apparente, quoique au fond;, et conformément a l'axiome, ta


proposition soitat'iirmative. Ainsi

Tout Y est Z. =-= Aucun Y n'est pas non Z.


T~utXestY. =– Aucun X n'est pas non Y.
Tout X est X. Tout est

'~).L':txinmt'dt').s(~nn)t'S(''i;:U('sajoutt''csadt's.sotnn]<'SL'~dcs.sont('tc.<;

('nh'<'t'H('s."Miusi~Ut')'H<~ffWf'H"<siun!t's:u'<'t'j~<'<'unnn('dt's
axiomes tu);i()uc.<, sont distincts t)ct'axi(nn('()~sy))u(;isnn'.<'tpt'nvHttt(;tn;

dc)m)'itr''sa)):trt.

L'argument~/i'f~7'pont être exprime ainsi :SiAest


A est t'ucore plus
plus grand que B, et H plus grand que C,
et l'axiome des
grand que C. Cet axiome, del'eganto
sommes egates, sont purement mathématiques ils serven!,
n comparer (k's quantités égides ou inegates. Ils reposent
chacun sur leur évidence,
propreévidence de t'ait.
Nous verrons plus tard que Koole rattache le syllogisme
a l'axiome qui sert a la réduction des équations algébri-
ques. Il admet que l'analogie de la méthode togique et de
la méthode algébrique est assex grande pour autoriser cette
substitution.
Les opinions diverses (mi ont été soutenues par rapport
a l'évidence des axiomes en général, s<~t en iogique, soit
en mathématiques, seront discutées dans un autre cha-

pitre.
2K) ).)\)~:H. -–L:SUJ,()(,t!K.

Exemples de syllogismes.

~t.).at)H'mn'(tt'st))i!jh-idu'.vN~j,i.snn'tiuu\~sa)nin(')))aka[)~)i<ndan'.
titH'<')n'rrt)t'<'t!.t<)<'<'<n)\t't't<'(h.'St't'n'ut'.st[ur('ontK')Htt'ntk'st'atsont)<'tnt'nts
dt't)uC)!t'!i.

Il va ('crt.fiiHCst'ot'mp~ de déduction, qui, quoi([uc spa-


cieuses, soutcuruatitt''fausses. C'est surtoutàrecotniaitn'
cette fausseté que peut servir l'analyse (!u syllogisme.

22.).amt'~h()(!casuivr<[M)ur()rtn(''t(;ru))a~unK'nthK')'r(ainct.uni)igh,C()!
sist('(ta!sh's(~n'r;)tu)t)ssui\:n)tt's:

Ï.D<ternuuer(jueHeest)acottc)usiou,que)esttepf)it~t
n prouver. Exposer nettement cette couc)usiou dans une
proposition, de t'acon a distinguer !e sujet (~c~'< terme) et
)c prédicat(<<teru)e'.
H. Découvrir ic moyeu terme de t'argumcnt. Dans un
syHo~ismeeouctuautitdoity av<uruu moyen terme, et
itncdoityeuavoir<m'un:cetc[')ueuedoitpassereucon-
trerdanstacunciusiou.
H!. Determiuer ensuite deu\ prémisses l'une qui as-
socie te moyen terme avec ie grand terme c'est ta ma-
jcure; t'autre qui associe le même moyen terme avec le
petit terme c'est la mineure.
IV. Les deux prémisses et ta conctusion ayant été dis-
posées dans l'ordre régulier, la validité de i'argmneut
peut être appréciée coutormemcnt aux tois du syHogisme.
i"~i la déduction coiucide avec nu des modes con-
ctuauts,ctte est )egititne; sinon, nou.
ëi t'ou a reconnu a quette hgure t'argument appar-
tient, on peut contrôler sa validité eu tui appliquant )es
regtesspeciates de cette figure.
~On pente!)''oreappU(p)er a ~'argument tes reg)esge-
!U''ra)es(tusyt!ogisme.
L'une ou t'autre de ces trois tuethoties peutetre indm'e-
)'enunentch(Hsie:cha!'u))ed'eues a son ei'ticat'ue propre.
Neanmoius la u)!t))ode que la mémoire retieut te p)N."
MOMSCOKCLCANTS. 241 li~

aisément, est celle qui consiste, une fois le syllogisme mis


en forme, à lui appliquer les six régies générales du syllo-
gismc.P.u'rnieiles, tes deux lois qui sentie plus fréquem-
ment violées d!tns!cs raisonnements sophistiques sont lit
troisième (celle de l'universatité du moyen terme), et la
quatrième (ta quantité des termes égale dans les conclusions
et dans les prémisses). Un argument compose de prémisses
négatives (cinquième règle) ne trompe personne. 11 est
aussi de toute évidence, sans qu'il soit nécessaire de re-
courir à un examen logique, que si l'une des deux pré-
misses est négative la conclusion doit être négative (sixième
régie).

23.Ot) peut, ramener


si)'<)nY('m,()~net)rc~'cxamt'))()Mf'~HtH.s.séparées,et
c!iaqt)e argument -t t'un des modes reguticrs.

En vertu de la nature même du raisonnement déductif,


la conclusion est une
application particulière de quelque
proposition plus générale. Cette proposition plus générale
doit être l'une des prémisses elle est le principe de l'argu-
ment dans le vocabulaire de Hamilton, la .s~H. 11
doit y avoir aussi une autre proposition pour déclarer que
le principe général est applicable a un cas particulier, c'est-
à-dire au cas donné dans la conclusion. Ces deux propo-
sitions indispensables peuvent se présenter sous des formes
plus ou moins défigurées et irréguliéres nous pouvons
rétablir la forme régulière par tes procédés qui ont déjà
été indiqués, par o~s'~w et cu/«'c/«o/<, suivant le cas.
La conclusion, el)e aus"i, peut avoir besoin de l'une ou de
l'autre de ces méthodes de rectitleation. Par l'emploi de ces
méthodes, nous écarterons toutes les variétés des figures,
et nous n'aurons, pour juger le syllogisme, qu'à. le con-
fronter avec les règles du type normal de tonte déduction.

)':XHM)'ms.

Tons)~si)0)))n~'ss~ntrn~rt(~s. Tnut Y ~stX–A A


Aucun rjuc)))!thun)))~ AnrnnX n'esta–t' 1. ~figure.
Aucun <'hi<'n)~'cstnu'rtt'). ALU'ut)\n'st/–~ 1.

)t\h~h)th'. L hi
242 UVHE Il. – LK SYLLOGtSME.

1" Ce syllogisme est de la première figure mais il n'y a


pas dans cette ligure de mode qui contienne les proposi-
tions A,E,E.
2" Ou autrement Le grand terme mortel est pris uni-
versellement dans la conclusion il ne l'est pas dans les
prémisses. Il y a donc ici une extension illégitime du grand
terme.
3" Ou enfin Ce syllogisme est en contradiction avec la
règle du syllogisme normal, règle qui veut que la mineure
soit affirmative. 1.
o.JV"

Tout
Toutcstc.spianctessontrondes. Z est Y A
Hfn:r«tn;<;stro!t<i< ToutXustY–A 2" figure.

Utic)'~).n:t;st.)Hn'[))ath';te. TuutXestZ–A ¡

1" 11 n'y a pas de mode en A, A, A dans la deuxième


figure.
2° Le moyen terme ?'OM~ n'est pas pris universellement.
3° Enfin il y a infraction à une règle spéciale de la se-
conde figure – Une des deux prémisses doit être néga-
tive.
« Tout honnête homme
s'occupe de ses affaires cette per-
sonne s'occupe de ses affaires cette personne est un hon-
nête homme. » Ce raisonnement est exactement la contre-
partie du précèdent. La conclusion étant « Cette personne
est un honnête homme, » le petit terme est « cette per-
sonne », le grand terme « un honnête homme », le moyen
terme est « s'occupe de ses affaires a. La majeure (grand
terme et moyen terme), « Tout honnête homme s'occupe
de ses affaires )), A; la mineure, « cet homme s'occupe de
ses all'aires », A (une proposition individuelle définie peut
être considérée soit comme A, soit comme I). Pour l'une
ou l'autre de~ trois raisons déjà alléguées dans le dernier
exemple, ce raisonnement est vicieux.
Ces deux exemples
regardes par les logiciens
sont comme
des formes remarquablement calculées pour tromper, et par
suite comme des cas très-propres a faire comprendre l'usage
des lois du syllogisme. Il est intéressant de chercher quelles
S(~'i[)SMKi)ECONVKH.S[ON. 243

sont les circonstances qui leur donnent leur vraisemblance


Dans ce but, employons la méthode que nous
trompeuse.
avons indiquée en dernier lieu, et qui consiste a distinguer

quelles seraient les prémisses regutieres de la déduction.


Pour établir que <( une roue est une planète », nous
avons besoin d'une proposition plus générale, dont celle-ci
ne sera qu'un cas particulier. Une proposition de ce genre
serait « Tous les corps ronds sont des planètes. » 11 faut
alors chercher une proposition applicative, par exempte
« Les roues sont des corps ronds. )) Avec de telles prémisses
« Les roues sont
rien de plus légitime que la conclusion
des planètes. » Si maintenant nousjetons un regard sur
les promisses données, nous n'y trouvons pas de proposi-
tion qui corresponde à la première proposition. La majeure
établit non pas que « tous les corps ronds sont des pla-
nètes », mais seulement « que toutes les planètes sont
différent. La confusion de ces
rondes )), ce qui est bien
deux propositions dérive de la .s<M~Ve cM/e~oyt <<e
~~<t'f;(;; nous concluons de ce que « toutes
a//M'c
les planètes sont rondes )', que « tous les corps ronds sont
des planètes », conclusion qui ne serait légitime que si la
proposition primitive était « il n'y a d'autres corps ronds
le sophisme, ramené à son
que les planètes ». En résume
est ici un M/V/w;e </e conversion; et si nous
principe,
sommes tacitement dupes des syllogismes semblables à
ceux que nous avons cites, c'est parce que nous sommes
très-disposés a opérer cette conversion. Il y a dans la forme
d'une proposition universelle affirmative quelque chose qui
nous trompe de l'expression « tout X est Y )), nous sommes
a conclure t'egahte d'extension de X et de Y, à
disposés
moins que nous n'ayons pris l'habitude de résister a cette
tendance. C'est scutcment dans les cas ou les deux termes
sont égaux en e\tcnsion, que l'argument en question peut
être concluant. Par ('xcmp)c

')\mt corps est p~saat.


est p(;s:uit.
L'.u)' ~t un corps.
244 f.tVKHH.–).t! SYH.Uf.tSME.

En appliquant tes mêmes procèdes que tout a l'heure,


on établit qu ici la proposition generaie, nécessaire pour
justifier !aconc)usion, est « toutes ics choses pesantes sont
des corps )), ce qui se trouve être vrai, mais ce ()ue ne ga-
)'autitpuu)tpa!'che-ine)uct'assertint)C())~teuNedatL'a ma-
jeure; '(lY'nt corps est pesant,)) car cette proposition
laisse indécise iaque.-tiont!esa\(drs'it n'y a pas d'antres
choses pesantes.
Ue même dans te second
exempte :«Tont honnête
Itomme s'occupe de ses affaires, etc., )) nous avons aexa-
tnincr si «honnête homme)), et « faire attention à ses
affaires)), sont des termcsd'nne extension cg'a!e. [test évi-
dent q))'i!s ne te sont pas. La disposition que nous avons n
Dons laisser tromper par des raisotmetnentsde cette nature
dépend de ce que nous présumons trop voioiitiers, par
insut'ti'ance de réflexion, t'ei,'a)Ite d'extension des deux
te rmes dans les affirmations uni\erscUes.
Hnmeditquetque part: «Nous n'avons d'idée nette
«que de nos perceptions. La substance est absolument
distincte d'une perception. Nous n'avons donc pas d'idée
«de la substance.)) »
Pom' )'f''soudre ce svHogismc, ta première chose a. faire
est de déterminer les deux termes de lacouctusion. Comme
il arrive sonvettt, ces deux termes, a.u point de vue toni-
que, ne correspondent pas exactement au sujet gramma-
tical etau prédicat grammatical: ii faut modifier les termes
de iaconcinsion pour h's accorder avec [a teueur des pré-
misses. En comparant la première et ia dernière proposi-
tion, nuns reconnaissons que ie~p/c-(ou sujet deia
conciusion) doit être «avoir une idee)';tey~w~c/«'
est H substance~. La concinsion est iitteraie-
négative;

)nent:<( Le fait d'avoir une


M u'cstpasvraidcia idée
substance. Khe nie que )a substance soit une des choses
dontuons avons une idée. )~n second )ieu,it faut mettre
a part te moyeu terme, qui est ici Kperc"ption. Associe
au grand et au petit terme, il donne les prémisses sui-
vantes:
KXMn'LEs. 24~i11;

«[.G fait d'.tv~i)'une idée,c'est ne p.ts:Lvoird(;pet'(;eptinn.


Auf'n)n'snhst<u)een'(;st. perception:
Le fait <)'i).v~i)'un~i(~('n'est pMvt'ui (h; la substance. H

Sous cette
forme, le raisonnement est complètement
inadmissible: les prémisses gouttantes deux usg'atives.
Nous pouvons néanmoins ch;U)g'cr la qu:itite du moyen
terme et considérer ~<)c?'e~ comme le verita))ie in-
termédiaire (comme lorsqu'on cliang'e (( non-hage M en l'on).
Nous avons alors:

Aucun «fait d'avoir une idée » n'est pas non-per-


E 2** figure.
cnpti~u.
Tonte substance est non-perception. A (Ce.'iH;'<
Aucmtt'fuLitd'av~ir une id~e "n'est substance. H j'

Sous cette forme, l'argument est valable.


Il est souvent uti)c d'exprimer les arguments un peu
subtils, têts que échu que nous examinons, dans une des
formes rémunères de la première tigurc. Cette transfor-
mation désirable pourrait être accomplie de [a manière
suivaute la conclusion, « le tait d'avoir une idée n'est
pas vrai de ta substance )), peut être convertie ainsi
« Aucune substance n'est comprise dans notre faculté d'a-
voir des idées. » Pour arriver a cette conclusion, ta majeure
doit être une proposition universelle, comprenant dans sa
négation autre chose que la substance « Aucune non-

perception n'est comprise dans notre faculté d'avoir des


idées. La mineure c.-t alors Toute substance est non-
perception, » d'où nous pouvons conclure conformément
a.n type des déductions négatives. Cependant, comme le
moyen terme est nn terme négatif, ce raisonnement ne
saurait être une forme commode d'argumentation, et par-
ticulièrement dans
t'exempte que nous étudions, en raison
du sens va-:ne et tar~e du mot perception, dont le con-
traire est seu)emc:)t formel et n'a
pas de realite.
Nous arrivons donc eniin a un syllogisme de la première
figure, en ce/«?'< ainsi conçu
2466 UVREH. –U'; SYLLOGISME.

)Uen de ce qui n'est pas une perception (aucune ncn-perceptien)


ne peut être parf'a.itonent conçu.
La substance est une
f.asnhst<in(;cest ulle perception.
pert'cptiulI" A.
A,
t.a substance ne peut ett'ep;n'['aiten)entc(~)cue. K.

«Il n'y a que les blancs qui soient civilises.))–«Les


Indiens nu sont, pas blanc- ils ne sont donc pas civilisas. u
Et. sous forme syllo~'istiqnc

Aneuttnon-htancn'estcivitise.. E
t.cstndienssuntnon-btancs. A (<'H~t;'e~t<).
Les Indiens ncsontpu.sci\itises. H l,

C'est la un argument correct, le moyen terme étant


<(non-l)lancs'),alaplace duquel on pourrait écrire,
comme équivalent positif, «les autres races de l'univers') »
(noir, brun, jaune, etc.). Voici du môme argument une
forme plus claire
Aucune société
d'hommes, appartenant à la race noire,
brune ou jaune, n'est civilisée.
Les Indiens appartiennent a ia race noire ou brune.
Les Indiens ne sont pas civilises.
«L'abstinence de toute nourriture animatc se rapporte a
L'institution divine des sacrifices; un des préceptes revêtes

par Dieu à Noe était l'abstinence de la nourriture animale,


par conséquent un des préceptes révèles à No'' contenait
la divine institution des sacrifices, o (Whately.)

Quoique prolixe dans ia forme, ce syllogisme n'est que


légèrement différent du type régulier. Le /< /c?'M!e est
évidemment « un des préceptes révèles a Xoe )); le '/?Y/w/
~cnMe « contenait la divine institution des sacriiices le
moyen ~Me est « l'abstinence de toute nourriture ani-
male et l'ordre des propositions est exactement conforme
au syllogisme normal.
l'eude traites contiennent des vérités importantes,
dégagées de tonte espèce d'erreur, exprimées dans une
forme claire et intéressante voila pourquoi, bien q!)'nn
traité qui posséderait ces qualités méritât beaucoup d'at-
EXEMPLES. 247

tention, il y a peu de traités scientifiques qui méritent l'at-


tention. » (Whateh').
La conciusion nous donne comme
petit terme « peu de
traités scientifiques » et comme grand terme « méritent
l'attention)). Le moyen terme est « contiennent d'impor-
tantes vérités, etc. ') La majeure est donc
« Tous les traités de science qui contiennent, etc.,
méritent l'attention. »
La mineure
« Peu de traités scientifiques contiennent, etc. »
La conclusion
« Peu de traités méritent l'attention »). (D~'M.)
Il a déjà été remarqué qu~au lieu de <yMe/<<M-MMs, nous
pouvons avoir dans la mineure les expressions peu, la
plupart, beaucoup, un, deux, à condition que la quantité
que les termes possèdent dans les prémisses leur soit con-
servée dans la conclusion.
« Énoch (conformément au témoignage de l'Écriture)
plaisait à Dieu, mais il est impossible de lui plaire sans la
foi donc Enoch » (Whately.)
avait la foi.
Le grand et le petit terme sont faciles a reconnaître. Le
moyen terme est « plaire a Dieu La majeure est « Ptaire
à Dieu est impossible sans )a foi », ce qui est une manière
détournée de dire: « Plaire à Dieu, c'est
la foi, avoir
ou
encore «Toutes les personnes qui plaisent à Dieu ont la
foi. » La mineure est Hnoch plaisait à Dieu. » La con-
clusion est tout à fait conforme aux lois de la déduction.

Quelqu'un disait pendant les discussions sur la Réforme


en 1867 <( Tout homme raisonnable désire
que le bi)i de
la réforme soit adopté. Je ne le désire pas. » 11 n'y avait
qu'une infércnce a tirer de ces prémisses Celui qui s'ex-
prime ainsi n'est pas un homme raisonnable. (C<?/)
Ceci est un e\en)ptc cxcclh'nt pour ét.abtir qu'u y a des
arguments importants en dehors de la première n~'nre.
Si nous suivons ici la méthode ordinaire de réduction,
nous éprouverons quelques diflicultés. ('~Mï~'M est ha-
bituellement ramené a la première hgurc~ par la transpo-
248 1.1VH1':11. – LE SYLLOOSMK.

sition des prémisses et )a simple conversion delà mineure.


Si nous vouhons appliquer ici ceprocede, nous trouverions
pour tnajcm'e une prémisse singu!i<rc,quinepeutetr<'
convertie sans faire violence aux règles ordinaires du
tangage, et qui ne peut être donnée connne une proposi-
tion fondamentale, comme une règle générale. La. régie
générale dans cet exemple est précisément. )a majeure primi-
tive « Tout !)ommc raisonnable désire le succès du bill
sur la reforme. Mais si nous considérons cette
proposition
comme le principe du syllogisme, nous avons alors pour
mineure une négative «Je ne le désire pas. n Examinons
plus attentivement les prémisses nous remarquerons que
la nature véritable de ta prédication y est dissimulée. La
majeure est en reatite négative et la mineure affirmative.
Pour remédier a l'irreguiarite apparente, changeons la qua-
lité delà !najeurc:K Aucun homme raisonnable ne désire
la chute du bi)[ sur ta reforme, )) on bien « Aucun homme
qui désire la chute du bi!l n'est raisonnable.)) La mittcure,
qu'il faut changer pour correspondre a cette majeure, de-
vient alors une afiirmafive « Je le désire, Met nous avons
unsyttogismeenfv'v~
Un autre exempte de ce même mode c<Hc.s'e.! ~a. nous
prouver encore que l'ott rencontre fréquemment dans le
raisonnement des formes syitogistiqnes qui ne sont pas tes
modes reguhers de la première figure. Nous trouvons cette
afm'mation '< Le n'est jamais une bonneforme
despotisme
de gouvernement,~ et si nous demandons pomquoi, on
nous repond: H Tout bon gouvernement développe i'intct-
tigencc de ses sujets,et te despotisme ne fêtait pas.)) C'est
ta un argument en M/Mc.7/'(\f.

T"nth~)~)UYrrn''t))''ntd<(')opj)crintenig<'nccdnscs

!(h'sput!smcn('d~uppcj:un:us,etc.
Le dt'sp~tisnn'n'st pas m) boo~onYt't'ttcntent. 1

La majeure est. exprimée dans l'ordre natu['e[:iapL'tcc


du sujet et. du prédicat est, tcUe que tout. togicien la choisi-
)-;XK6!)'LKS. 249

rait naturelfcrnent. On affirme de tout bon gouvernement


qu'il développe l'inteDigencc de ses sujets; l'ordre des
termes est confornte a l'arrangement iiabituef qui prend
comme prédicat !c terme le p[us étendu :dautrcs causes
que l'exceDcnce d'un gouvernement, développent l'intelli-
gence du peupfc.
Comme dans le ea/~e.s'e.s' précèdent, ce syllogisme ne
peut être réduit a la première figure par le procède qu'in-
diquent les symboles nmemotecimiques, sans mettre la ma-
jeure rcefic ou la proposition principale a. la place de la
mineure. Mais nous pouvons conserver l'ordre actuel sans
violer la loi (mi veut que la mineure soit affirmative, car la
majeure actuelle, affirmative dans sa forme, est evidem-
mentnegative dans sa signification; tandis que la mineure,
négative dans sa l'orme, a réellement une valeur affirma-
tive, puisqu'efle assure que le despotisme possède le carac-
tère que la majeure exprime, et qui interdit a nn gouver-
nement despotique le titre de bon gouvernement. En clian-
geant la qualité do prédicat de la majeure et la qualité du
moyen terme, nous mettons a découvert le vrai caractère
des prémisses
Aucune forme de gouvernement, qui manque au devoir
de devefopper f'intcfligence de ses sujets, n'est une bonne
forme de gouvernement.
Le despotisme manque a ce devoir.
Le despotisme jamais un bon gouvernement.
n'est
En parlant de l'usage ordinaire des ligures, nous avons
remarque que fa troisième iigure est quelquefois utile, en
légitimant une proposition contradictoire, timide et ré-
servée.
Les trois
premiers mod~'s consistent a renqdacer douce-
ment par (fescontrairesune négative nni\erse)lc;fes deux
derniers remp)aceutde)ameme façon une affirmative
nniverseffe. Donnons des exemptes de eltacnne de ces
formes.
Supposons un adversaire qui maintient absofument et
sans réserve que la «spéculation n'a pas de valeur)). Sous
~;() t.)V)tK!L–t.ESYLLOt.)SHŒ.

une forme la position


logique qu'il prend dans le débat
ainsi <(Aucune n'a de va-
peut être exprimée spéculation
leur.)'Nous le délogeons de cette position, et nous lui arra-
chons cet aveu que son affirmation est trop absolue, en lui
taisant accorder ces deux propositions: «Certaines vé-
rités aia conduite nnmaine sont des spécu-
qui importent
lations, )) et « Toutes les vérités qui intéressent ia conduite
humaine ont de la valeur. » Ces deux propositions impli-
sons-contraire de la proposition
quent la proposition néga-
tive absolue, a savoir Quelques spéculations ont de la va-
leur. Elles sont exprimées dans l'ordre naturel, et elles ren-
trent dans la troisième ligure. Elles peuvent servir comme
a. un raisonnement en ~a?/!<s ou en /~<<
prémisses
suivant l'ordre qu'on adoptera pour les énoncer.

Qu(;)qucs\'cntt;S(tuiintcr<'ss('nHaconduitt;hum!uncsont) l
desspccuLttions. j
Toutes les Y(''t'it~~uiintc[')'sso)t!a<'ouduitchutn:u!h'ont
de )a.i)cu)'

Quetoues spéculations ont <)ct;t\atcut' ts.

C'est, la un syllogisme en /<M. Mais un peut observer


naturel du grand et du
que nous avons interverti l'ordre
petit terme; et nous arrivons alors a la forme la plus natu-
relle qui est en D~

Toutes ks\rit)'s()ui)ntcress(~tt)ac"nduitehumaincont ~l~t


de ).Lvnh:ttr. (

Qu<qu<;s \t')'it~s qui iut~'t't'ss(;ttt.);(t'u))duitc humaine j 1


s~)lt.d<;ssp)';C))tations. ) j

Quc)nuess[)t!t'n~).ti(U)so))tdt')n.Yatt;)).t' t.

ëi notre adversaire nous accorde que toutes les vérités


qui concernent ta conduite hmnaine sont des sp~eu)atiot)s,
Mais dans cecas,
n()))s:un'unsm)syt!()~isu)een/~<
notre contradiction particUc pourrait paraître part.iouicrc-
mcnt modcrcc, parce ([ne nos prémisses, étant universcHes,
sont devenues p[ns fortes qu'il n'est nécessaire, et nous
M)'T)[n!~D'AnNAUU'. 2f)ll~

scmblerions abandonner quelque chose de notre droit, dans


la conclusion.
L'exemple suivant montre comment on peut réfuter en
en démontrant la propo-
partie une universciteafih'm!tti\'c
sition une – Notre
sous-contraire, négative particulière.
adversaire soutient qu'il ne faut pas s'occuper de tout ce

qui n'est point pratique. Cette opinion peut revêtir la forme


d'une afiirmation universelle: «Tout ce qui n'est point

pratique doit être néglige, n Pour le contredire doucement


nous emploierons le raisonnement que voici

Au<'m)t!t'!t'aj''p!ic.t))h'ittapratH)ucnn<)uitctr<;nt;n'tif;<;c–E<
)jC8Y':i'[t~'sapp)icahksa):ti)['ntiq))!;[)CUVtint. parait!
tth'o-) i 1
A/)
rnju(;s.

Qu<qm's \(;)'iU's''t)Mpp:u't'!)r~;th~n'!q(h's ne doivent pasj


ùtt't;nt')i~:cs. j tOrr.

(Test un sytto~ismc en /'W<OM. La majeure « Quelques


vérités appticabtes a la pratique ne doivent pas être négli-
gées c, pourrait, epaterncnt convenir a notre dessein, et, avec
la même mineure, elle nous donnerait un argument en
~w</M. Dans des cas sembtabtes a ceux-ci it peut avoir
y

quetquc diuicu!te a dist.i))!uer ta proposition fondamentate.


Mais on ne vio)e pas les rentes es-enticUcs de ta. déduc-
tion parce qu'on prend une
proposition particuHere, ou
une genera)isation approximative, comme le fondement de
l'argument. Cour taire d'un raisonnemeut une déduction
reeHc, il sufnt que )a propositiou fondamentale soit plus ~c-
nera!e que ta couctusiot).

MH1!!Of)K m: V~U')C.\HO.\ !)'tt~A)'LP.

C'est te moment de citer un exempte du procède de vé-


rification employé par Arnauht pour rcconnaitre la te-:i!i-
mite d'un argument, deductif, saus reconrir a sa forme lo-
gique.
tt demande que t'etevese coutente d'ot)-erver que ta con-
clusion est contenue dans tes prémisses.
252 t.IVitKH.–J.ESYLf.OCilS~

Voici l'exemple qu'il donne de sa méthode:


((Je doute si ce raisonnement est bon.
/.e</e<f~ <<(/C<<M/S/</<«,M~Ï</<~«'yC('M.X
COMM<('/<<<t'.S'~<<.S<?/«'M.
~(;e~j'y~<\s'e /'<p/~e;<<c/co/e/<eH<?<Me«c/<
<7?'<<!y«'e.
/)M<c /<' </e?; < MM<7~'t.e/; p6'< </e ?ip ~6<i;~< /oMey ceM.x
</Mi!'6'e <a'«e~< e?< </Me/.
Je tt':u que faire de jne peine pour savoir a mettre en
quelle tigm'e ou quel mode on te peut réduire. Mais il me
sufiitdn considérer si la conclusion est contenue dans l'une
des deux premicres propositions et si l'autre le fait voir.
Kt je trouve d'abord que la première n'ayant rien de diiîe-
rent<)etaconctusion,sinonqu'i)yacnl'unc,ceMA'<'<
~w~M~M/M~ctGu~M~r~~
A'e /«/<M< c~: ~t«7; reUe où il y a coM:«'e </c.s' <7c/
e/<~«'eA' contiendra ceUe ou il y a .se ~<e ~t ~<~7,
pourvu que c'Mn:ie/<c (A.s' ~c//M/<< c/<c'p.s' conticnue .s~'
/'<.f/ep/«'e/.
Or il est visiblepar le sens que le terme de ce~.r qui
~?MM/<?~ c/<s' ~c</o?;.s' c/7//<e//px, est pris universelle-
ment, et ([uecelas'cntend de tous ceux qui en commettent,
que))es qu'elles soient; et. ainsi ta mineure, c<'M. ~;<s'e /<-
<<;M/c~ f/~c/ e~?M//i<<<< ~~<' <e//M/< r~?/<c//< taisattt voir
.se ~<c e~ f/Kp/ est contenu sous ce terme eo/<'
<y~g

~'x </c~s' (~7/s, eHe fait voir aussi que la première


contient la conclusion.)) o
proposition

Cettt'vérification d'Arnauld est la plus simple de toutes


ceUes qui n'exigent pas qu'on recoure a une réduction for-
mcne eu syllogismes.KHenents'appliquerdans tous les cas:
le seul changement de forme qui puisse aider dans la re-
cherche serait de donner a la proposition contenante )a
mOnet'ormcqu'aia conclusion.
Dans les arguments suivants tes étudiants suppléeront
les propositions fondamentales nécessaires pour c<t assurer
la légitimité: –
Un vrai philosophe est indépendant des caprices de la
EXKMPLE; ))E SYLLOGISMES. 253

fortune, car il place son bonheur dans l'excellence de âme


et de l'esprit.
Un esdave est on homme, il ne doit donc pas être esclave.
Puisqu'il n'a pas soif, il ne souf!'re pas de la fièvre.
La Ketorme a été suivie de beaucoup de dcsordres:cUe
doit être condamnée.
Solon doit être
considère comme un sage législateur,
parce qu'il a adapte ses lois au caractère des Athetiiens.
C'était un ilomme trop ardent pour ne pas commettre
beaucoup d'erreurs.
Puisqu'il a été e!eve parmi les sauvages, il ne peut con-
naître les usages de la société polie.
Ucaucoupd'assertions incertaines sout néanmoins dignes
d'attention, car beaucoup d'assertions incertaines sont t
vraies.
« Napoléon, dit-on, ne s'occupa jamais que de lui-même. ')
Néanmoins on peut dire, al'cncontre, qu'après tout il était
humain. Un admettant que cette réplique ait pour but d'é-
tablir qu'il a éprouve ~<</?<c.') aHections désintéressées,
queue majeure faudra-t-il invoquer? `?
D une façon anato~ne réfuter 1 assertion: K ~apol~'on no
connut jamais la peur. o
Les éruptions de volcan, les tremblements déterre,
ne peuvent être considères co<nme des avcrtissen)ents
envoyés par Dieu aux méchants, puisque ces neaux attei-
gtientala)blslinnoeentetlecoupal)le.
Le xete n'est pas toujours vertueux, parce qu'il manque
quelquefois de dii-cretion.
« Les tables tournantes, me dites-vous, sont une chose
que je ue puis comprendre. ))S(ut; mais je vous prie de
construire un syllogisme de forme athrmative<:puvous
autorise logiquement a nier l'existence des tables tour-
nantes. (~pa!din~.)

s\).).o(.)s~n';svA)U!:s.

Supposc/.un))ommeq))idit:«.!ed~cste!es étrangers." 1)
Trouver une preuusse qui, a\ee sa propre assertion, tau-
25~ li~ UVtŒH. iJ':SV).LU(.iSM!

torise a conclure Aucun


étranger ne mérite d'être aime. u

(Spalding.)
Le troh) ne peut être chasse que par le chaud; l'indis-

position de cette personne est un froid: c'est donc par la


chaleur qu'on la guérira.
Aucun auimatcarnivore n'a quatre estomacs; tous les
ruminants ont quatre estomacs: donc aucun ruminant n'est
carnivore.
Il y a des hommes d'une capacité médiocre qui sont lé-
gislateurs. Tous les pairs sont législateurs. Quelques pairs
sont donc d'une
capacité médiocre.
M n'y a pas de guerre qui soit longtemps populaire;
parce que ta guerre entraine toujours un accroissement
d'impôts et tout ce qui porte atteinte à nos intérêts ne jouit
que d'une popularité éphémère. (Spalding.)
Celui qui ne veut pas apprendre ne peut devenir savant;
puisqu'il en est ainsi, il y abeaucoup de jeunes gens intel-
ligents qui ne peuvent pré tendreudevcnirsavants.
Il y a certaines colères qui ne sont point blâmables. De
quelle autre prémisse aurez-vous besoin pour arriver a la
conclusion: M Quelques passions ne sont pas blâmables?))
Aucune vérité n'est sans résultat, cependant beaucoup
de vérités sont mat comprises. Quette est la conclusion? '1
Il y a des fous qui méritent d'être écoutes. Quiconque
dit la vérité mérite d'être écoute.
L'humanité est une vertu morate l'étude des lettres
polies fait partie de l'humanité; l'étude des lettres polies
est une vertu murale.
Cetui qui dit que vous êtes un animât dit vrai. Celui qui
dit que vous êtes une oie dit que vous êtes un animât; ce-
lui qui dit que vous êtes une oie dit vrai. (Arnautd.)
Vous n'êtes pas ce que je suis: je suis un homme, donc
vousn'etespasuuhouune.(Arnanld.)
Un symptôme de ta peste est la hëvre: cet homme a la
lièvre, don.' il a !a peste.
Certains objets d'une grande beauté n'ont pas d'autre
but saisissable que de charmer la vue; beaucoup de ilcurs
EXEMPLES. 255 5

ont une grande beauté, et beaucoup il'entre eues n'ont pas


d'autre but que de faire plaisir aux yeux.
Tout homme d'état sage est favorable au progrès. Quel-
ques membres du parlement, n'étant pas favorables au pro-

grès, ne sont pas de sa.~es politiques.


Les choses désagréables ne sont pas toujours nuisibles
les afflictions sont quelquefois salutaires. Suppléer la pré-
misse qui manque.
Jean est plus grand que Guillaume; Guillaume est plus

grand que Charles Jean est plus grand que Charles.


De deux maux il faut préférer le moindre aussi une
révolution passagère, étant un moindre mal qu'un despo-
tisme permanent, doit lui dre préférée.
Toutes les etoi!cs fixes scintillent; cette étoile la-bas
scintille: c'est donc une étoile fixe.
Tous ceux qui n'agissent pas follement sont respectables;
tous les fous agissent follement; les fous ne sont pas res-
pectables.
« La plupart des hommes qui fout parade de leur hon-
nêteté sont de malhonnêtes gens en voila un qui fait pa-
rade de son honnêteté. Pouvcx-vous conclure qu'il soit
malhonnête? 1
Ceux qui font le mal craignent le mal cet homme craint
!e mal c'est donc un coquin.
Toute aristocratie est libre; quelques peuples libres ne
sont pas cruels; quelques aristocraties ne sont pas cruelles.
Il y a des Etats démocratiques qui ne persistent pas dans
leurs desseins. Le gouvernement des Etats-Unis eat une
démocratie; le gouvernement des Etats-Unis n'a pas de
suite dans ses desseins.
Toutes les plantes contiennent du tissu cellulaire; aucun
animal n'est plante; aucun animal ne contient de tissu
cellulaire.
«Puis-je arriver a la conclusion que tout ardf'ut désir
est mauvais, sachant que le désir du mal est un mal, et

que beaucoup de désirs ardents ont le mal pour objet?"

(Spalding.)
256 UVREU.–LHSYU.Of.tSMK.

Un bon tireur doit avoir la main sûre. Georges a la main


sûre; Georges sera un bon tireur.
Les objets oc peuvent flotter que sur les liquides; ils ne
tlotterontdonc pas sur cette eau qui est ge)ee.
La poésie n'e-tpas une science.Les caractères essentiels
de la science sont la vérité et la genc'rahte, et la poésie ne
possède ni f'une ni i'autrc.
Ce qu'il est i)npo>sit)tc a t't)omme de faire n'a jamais été
fait par l'homme. Hessuscitet'tes morts n'est pas possi-
b[e. L'homme, consequemment, n'a jamais été fait par
l'homme.
« Si je sais que iMM. A, HctC sont des sots en même
temps ([ne des hommes instruits, ai-je le droit de tirer de ):\
quelque conclusion? ))(i3paldin~.)
Des préjuges déraisonnables annoncent u)ies[)ritfaii)le,
et nous rencontrons quelquefois de semblables préjuges
même cliez des hommes tres-instrnits.~tettre ces affirma-
tions sous une forme synogistiquc et en tirer une conclu-
sion.
Ccmi quinze mal delà ricitesse mériterait d'être pau-
vre celui (pti est bienveillant mériterait, d'être riche. La
conclusion légitime est-eile d'accord avec les faits? '1
<' Si une règle est une toi qui admet des exceptions, et
si un principe est nne loi qui n'en admet jamais, conclure
qu'une toi peut être en quelque chose différente d'un prin-
cipe.)'(8paldi!'g.)
Aucune science ne peut être absolument parfaite, et ce-
pendant tontes tes sciences méritent d'être cuittvees avec
soin. Quetle est la conctusion ?u
« Qu'est-ce qui tuiag;)gne tout desuite la faveur du pn-
btic? Ce n'était certes pas le pur at)glo-sa\on dans loquet
ses étaient enfermées,car,ht'tas! nous savons
pensées (m'un

grand nombre d'écrivains qui respectent peu la grammaire


ctte-memeontunpubtic immense, pour ta pins grande

joie de teurs lecteurs et pourtour plus grand profit per-


sonnet.)) o
M(~uctque-'p))i!o.opt!t'sunt.-uppo~eqnet\'tectricitee.t
HXKMt'U'.S. 2~7 I

!)~'cnt réel par lequel les nerfs agissent sur les mu-cics.
Mais ou peut faire acettehypotbescbeaucoupd'objections,
et, par-dessus toutes les autres, ce!le-ci:quel'e[cctricite
un tronc nerveux quia été fortcnictiient, f'on-
peut. traverser
prime par une ligature, tandis que le passade de la force
nerveuse est complètement entrave par cet obstacle, comme
si la ligature avaitcoupe le nerf en deux moitiés.)' »
Les cxcmpics, qui suivent, présentent, des chaînes de rai-
sonnements que l'on peut ramener à des syllogismes con-
sécutifs.
Le concept « citcval a ne peut, s'il demeure a l'état de
concept, c'est-à-dire de notion générale, devenir une re-

présentation de l'imagination mais si l'imagination ne se

le représente pas, il ne peut être applique à aucun objet;


et s'il n'e~apptique a aucun objet, il ne peut être realise
dans la pensée.))(HamHtou.)
« l'our établir que les sentiments moraux sont Instinctifs
et qu'il est impossible de les analyser, on avance hardiment
que les sentiments moraux de tous les hommes sont sem-

blables. L'argument que l'on fonde sur cette assertion hardie,


en faveur de l'hypothèse que j'examine, peut être présente
ta façon suivante Aucun des sentiments, aucun des
jugements qui résultent de l'observation et de l'induction,
n'est accepte et éprouve par le genre humain tout entier.
L'expérience et l'induction, bien qu'appliquées au même
objet, conduisent chaque homme a des résultats dilferents.
Of les jugements que nous portons intérieurement sur la
moralité ou l'immoralité des actions, et les sentiments mo-
raux que ces mêmes actions excitent, sont précisément les
mêmes chex tous tes hommes. Conséquemment, nos senti-
ments moraux ne dérivent pas d'inductions fondées sur les
actions qui les excitent; ils ne sont pas non plus inspires a
l'itomme par les inductions de ses semblables,c'est-à-dire
imprimes dans nos Atnes par l'autorité et't'exempte. Les
sentiments moraux sont. donc instinctifs, ce sont des faits
derniers et qui se dérobent al'anatyse.))(Anstin.)
< L'objet générât que poursuivent les lois, ou qu'elles
t}.U:<.t.u;,hj)K'. ).– n-1
~58 8 ).)V1ΠU. LE SYLLOGISME.

doivent poursuivre, est d'accroître le bonheur total de l'es-


pèce humaine, et par suite de supprimer tout ce qui peut
nuire ce bonheur, en d'antres termes, de supprimer toute
cause de dommage. Mais toute punition est un dommage
toute punition est un mal. D'après les principes utilitaires,
le châtiment ne doit donc être admis tout au plus que
dans la mesure ou le châtiment est utile pour supprimer
un mal plus grand. (Bentham.)
« Si notre patrimoine intellectuel est commun à tous les
hommes, la raison aussi, grâce à laquelle nous sommes des
êtres raisonnables, est commune; s'il en est ainsi, com-
mune aussi est la raison qui nous ordonne ce qu'il faut
faire, qui nous défend ce qu'il ne faut pas faire; s'il en est
ainsi, il y aune loi commune a tous les hommes; s'il en
est ainsi, nous sommes tous concitoyens; par suite, nous
sommes membres d'un même corps social, et, par suite
encore, le monde est en un sens un Etat. » (Marc-Aurèle.)
On ne doit pas supposer que toutes ces transitions reposent
chacune sur un syllogisme distinct quelques-unes ne sont
que des inférences immédiates ou de pures identités.
CHAPmΠII.

ADDITIONS RECENTES A LA THEORIE

DU SYLLOGISME.

Additions d'Hamilton.

Sm W)).)~M HAMU.TONa principalement fonde l'exten-


sion qu'il a donnée a la théorie du syllogisme et de ses
modes, sur la </w~<</?<;a<<oM du prédicat, et sur le dévelop-
pement complet des deux formes de la quantité l'exten-
sion et la compréhension. Ses ouvrages contiennent aussi
une foule de critiques de détail sur divers points de la
théorie syllogistique.
Nous avons déjà vu (p. i29) que la quantification parfaite
du prédicat donne lieu a quatre nouvelles formes de pro-

positions ce qui faithuit en tout. Deux de ces formes sont


affirmatives « Tout X est tout Y. H – « Quelque X est
tout Y. » Ces formes ont été considérées par Mil! et de
Morgan comme des formes composées mais elles ont et6
Thom-
adoptées par quelques autres logiciens, par exemple,
son (~M </c /)c~<') et Spalding. Les deux autres
formes sont négative- Tout X n'est pas quelque Y. »
« Quelque X n'est pas tout Y. Elles ont été générale-
ment rejetees, pour la raison qu'elles ne se rencontrent pas
dans l'usage ordinaire.

L'addition de deux nouvelles formes de propositions ac-


croît le nombre des modes possibles du
singulièrement
syllogisme. En examinant toutes les combinaisons possi-
bles de trois qui peuvent prendre six formes
propositions,
~!<i() nvitKtt. –AU))mo.'<snKCH.tKS, )'.rc.

dm'ercntcs.et après avoir écarte toutes celles qtu violent


les lois du sytio-~istuc, toutes celles qui en répètent d'au-

tres, te docteur Tttomson a trouve 'vingt-deux modes dans la


première figure, vingt modes dans ta seconde, vingt modes
dans la troisième; de tctte sorte qu'en mettanta part la

quatrième figure, dont on ne tient pas compte,!) il y en


tout soixante-deux modes. Nous donnerons, cotmnc exem-
ptes, quetques-uns de ces modes nouveaux.
UUU est un syllogisme qui contient trois propositions
universelles at'th'matives avec des prédicats universels

Tout Y est tout X.


TuutXusttoutY.
Tout xX est
'l'out e,t tout
tout. G.
X.

C'est un syllogisme auquel rien ne répond dans la naLn'e,


a moins que tes termes ne soient seulement des mots diffé-
rents emptoyes pour designer ie même objet; comme par
exemple '(Tou~c eau est tout oxyde d'hydrogène. Nous
pourrons trouver aussi uue proposition dont les termes au-
ront une égale extension, et constituer ainsi une majeure

H Toute matie!'e est toute pesante;)) mais nous ne


chose
trouverons probablement jamais une mineure qui soit de la
même nature et qui puisse lui être associée; a moins, nous
le repetons, que les termes ne désignent te même objet.
UEE est un autre exemple, qui constitue une exception
a ia règle de la première iigure, qui veut que la mineure
soit affirmative:

Tout YcsttuutX. Tuutcmat.ic['c<'stt"utcc))()Sf pesante.


Aucu)tX X )~ust Y. ),'cspritt)'cstp~iHtt)!:H!erc.
Aucun X n'est X. L'csprittt'estpuintpcsant.

tci)aquantiiicationnni\'et'scne du ~randtermeZ évite


t'irre~uhmte que (Tec la re~te citée, et qui dépend d'une
extension iUe~itimcdu grand terme.
Aucune i'ormentite ne neut sortit'de ces modes addi-
tionnel du synogismc et. menie, comme exercice iormet
et purement abstrait, personne ne croit que ce soit un tra-
SYLJ.OGISMRl';X'n':r<M)' 26t 1

vail qui en vaille la peine que de les exposer complètement.


Encore bien moins pourrait-on songera chcrclicrdcs
exemptes concrets qui leur correspondent.
Hamilton seul
(suivi par le professeur Spencer Hayncs) a
essaye d'enumerer tes modes syliogistiqucs qui dérivent.
des huit formes de propositions qu'it distingue. Et, mono
il n'arrive pas toujours au même total. Dans sa première
exposition il compte trente-six modes valables pour chaque
ligure (en laissant de côte la quatrième), c'cst-a-dire douxe
affirmatifs et vingt-quatre négatifs. Le docteur Tuomson a
dresse la liste de ces modes, et il s'accorde en cela avec
Hamiiton mais il a rayé de la liste d'Hamilton, comme des
variétés inutiles, quoique possibles, quatorze modes de la

figure, dix de la seconde, et seize de la troisième.


première
Il réduit ainsi les cent. huit modes d'Hamilton a soixante-
deux.Hamitton lui-même,dansunc exposition plus récente,
n'a syllogismes, réductibles a
compte que quarante-deux
vingt-un.
Le .!y/<AH<e a?< ~o<H< de ~c
coMM~erc </e fp;c/e~'oM
o?~ </e /M coM:~?'c/!e?MM~. C'est pour Hamilton une grande
affaire de montrer que le syllogisme ordinaire est impar-

fait, en ce qu'il n'est pas exprime a la fois au point de vue


de l'extension et de la compréhension. Il se plaint, que tous
les logiciens, sauf peut-être Aristotc, aient borne leur exa-
men au syllogisme exprime au point de vue de la quantité
ou de l'extension. Il explique ainsi qu'il suit la différence
des deux formes du syllogisme

SYf.).SM!:t:Xt'HfSU..iY[.t,.M.ts~:C..MPHKHKXSn.
RcstA. Ccstt!.
CcstH. tt~'stA.
C.t'st,Y. <:estA.
Tons!eshnmmcss~ntnu)['tcts. t:a'(tsestunh<)nn)u'.
C:nuscstu)))~'mn)e. Tous!es))cmmcsso))U))ortc)s.
t:niusest morte), ('uusf'stnx~'tt'i.

Dans le premier ta cta~c « mortel .) comprend


exempt,
la c):~sc« homme n, dans le second exempte les :)t.t.)'ib))ts
d'un n homme" contiennent, t'attt'ibntcmortet)).
262 UVRK H. A!)DM'tONS RÉCENTES, KTC.

Voici un exemple en C<en<

M'rK-<S)(~. C')~prtHnH';SK<

Aucun ))t))ntn~n'st.t)iRu. Lf'sr~issonthommcs.


l'oush'srnissnnthf'tumcs. ).('s!t0t)unf's)~'sont pas dieux.
Aucun ruitf(;st))it').). )~;s l'ois nosontpasdieux.

La seconde forme (compréhension) peut Ctrc lue ainsi


«Los attributs d'un roi comprennent les attributs d'un
homme. Les attributs d'un homme ne comprennent pas
les attributs d'un Dieu. Les attributs d'un roi ne compren-
nent donc pas les attributs caractéristiques d'un Dieu. »
Il faut remarquer, touchant ce système de doubles syl-
logismes fonde sur ce que les termes sont considères dans
leur extension ou dans leur compréhension, dans leur
farceur ou dans leur profondeur,– qu'en realite les deux
formes ont le même sens, et que ce sens fondamental uni-

que est la compréhension ou la connotation des termes em-

ployés. Le véritable sens du dernier exemple est d'abord


que les attributs connotés par le terme « homme » n'ac-

compagnent pas les attributs connotés par le terme « Dieu »


(grand <M:e), et sont incompatibles avec eux que les at-
tributs connotes par le terme « roi n coïncident avec les
attributs connotés par le terme « homme ». L'autre forme
cependant, la forme extcnsive, celle qui indique que les
classes sont comprises ou non l'une dans l'autre, est plus
conforme aux habitudes du langage. Les hommes sont
exclus de la classe des dieux les rois sont compris dans
la classe des hommes. Par conséquent les rois sont exclus
de la classe des dieux. C'est )a une forme plus concrète,
plus intelligible. En tout cas elle n'est nullement le con-
traire de l'autre. Nous ne pouvons nous faire de cette forme
une idée juste et correcte, sans concevoir le sens des termes
tel qu'il est déterminé leur connotation. par L'extension
est limitée uniquement par la compréhension. Ce n'est pas
le moins du monde comme si nous avions sous les yeux
une liste complète des hommes, une liste complète des
rois, et si nous constations matériellement que les noms
SYLLOGISME COM)']()'UnNStF. 263

des rois se mêlent il ceux des hommes, tandis qu'ils ne se

mêlent pas aux noms des dieux ce qui serait dans sa forme
titteraleetex.ictele vrai raisonnement extensif. Or ne
suffit-il pas de l'expo-er avec cette rigueur pour se convain-
cre que nous ne raisonnons pas ainsi? Lorsque nous par-
ions d'une classe d'êtres, nous parions d'une manière
figurée; nous
supposons comme un ordre de bataille
d'après lequel seraient rangés les individus de cette classe,
ordre de bataille qui n'existe pas; le mot que nous em-
ployons est simplement un symbole, une marque distinc-
tive, pour reconnaître tes objets de cette classe partout où
ils se présenteront. L'extension du mot <(homme )) est l'en-
semble imaginaire de tous les êtres qui par leurs carac-
tères correspondent aux qualités que le terme désigne et
qui sont les traits spécifiques de l'humanité si nous per-
dons un instant de vue la connotation du mot, nous som-
mes incapables de rien saisir dans nos conceptions. Par
conséquent la compréhension est partout inséparable de
l'extension. C'est là un fait constant, qu'on ne peut détruire
qu'en bouleversant la théorie du syllogisme, ou en consti-
tuant deux listes parallèles de modes eomprehcnsifs et de
modes extensifs.
Les formesde syllogismes comprehensifs que Hamilton a
distinguées dérivent uniquement de ce qu'il a introduit
dans sa théorie l'idée « d'un contenu et d'un contenant)),
pour désigner les groupes d'attributs que représentent les
termes d'une proposition. Un roi a plus d'attributs qu'un
homme; l'individu qu'on appelle Frédéric II a plus d'attri-
buts qu'un roi. De la sorte Frédéric plus est le terme le
cornpréhensif, au point de vue du nombre des attribut"
homme est le moins compr6hensif. Par suite nous pou-
vons, en forçant un peu la métaphore, faire intervenir ici
la relation
du tout et de ta partie, du contenant et du con-
tenu, de mCmc que nous l'avons appliquée déjà au point
de vue de l'extension pour tes classes et les idées considé-
rées dans leur extension, hommes, rois, Frédéric nous pou-
vons entin pousser l'analogie jusqu'à construire des sy))o-
2C~ f~ HVHKH. –A~~)HO~S[t[~C)~TKS,tnC.

gismes qui correspondent aux syllogismes extensifs. Mais


nous n'arriverons pt)int par à un sens nouveau et dis-
tinct, et ce ne sera pas mciUcure une
et plus intelligibh;
manière d'exprimer une vieille idée.
Hamiltou, en discutant les conditions de la clarté des
idées, remarque justement qu'on ne peut atteindre an pins
haut degré de clarté et de netteté, sans avoir détermine la

compréhension, ou, en d'autres termes, le scns,!a définition


ou la connotation du terme. (TLepoH.s's?M' /« ~oy~?<c, 1,168).
Il remarque aussi quêta quantité de t'extension est une
création de l'esprit, une création qui dérive de la quantité
de la compréhension, puisqu'elle en est abstraite tandis que
la quantité de la compréhension est donnée directement par
l'expérience, par la nature même des choses (p. 2!8). Ob-
servations qui tendent à cette conséquence que la compré-
hension est tout ce que nous pensons, tout ce que nous
concevons, dans une idée: par suite la compréhension ne

peut jamais être laissée de côte, quand il s'agit de rendre


compte d'une forme syllogistique. C'est le pouvoir qui se
cache derrière le trône, même lorsque l'extension se revêt
de tous les attributs royaux extérieurs.

Dans ses objections a la quatrième figure, qu'il rejette,


Hamilton se fonde sur ce que les prémisses y dérivent de
la catégorie de la compréhension, tandis que la conclusion
y dérive de la catégorie contraire de l'extension. Voici com-
ment il s'explique: La forme de la figure est:

(' est M.
M est S.
S est P.

Dans
les prémisses P est contenu dans M, et M dans S;
de sorte que nous attendons de la conclusion qu'elle nous

montre P contenu dans 8. ici nous sommes déçus: car


le raisonnement tourne court dans la conclusion, qui affirme
seulement que S est une partie de 1'. (Ce n'est pas tout a
fait exact.: car «So est détermine par «quelques M; de
telle sorte que 8 peut encore être )e terme le plus exten'if:
M.MMOUf, 2CK

Quelque S est)'.) Si nous avons un syuogismc fu'firmatif


dans [a forme suivante:

T~nt j'este. 1'nus!cs missent, hommes.


1'outMHs) S. 'ous!es hommes sont titiHihif's.
Tout S est)'. 'i'f)))sh's(''tresfaiHi)~essunt)'<)is;

nous :u)t'nnsu))Cf'onc)usi())t fausse, a]aqucHR!)Ous (''c))ap-


pcrions'-aus aucun doute, si nous récrivions ainsi:
Tous !ns << des utt'cs faittihics sont. co/<<c/~< dans
les aUribut.s des rois.
Mais personne n'a .jamais songe a écrire ce raisonnement.
en ces termes.

Additions de M. de Morgan.

Xous avons déjà vu les théories de M. de Morcan, rcta-


tives aux tenncs, et )'t''num('t':it.ion qu'it donne df's proposi-
tions f<)))d:unt'nt.nh~.AYant.d'('nY('ni)':utx additions qu'it a
faites a la tt)eoriedusyt)o~isme, nous devons examiner ses

remarques sur la coputc.


!) se plaint que le « c.f/ )) des logiciens ne soit pas limite,
d'une façon assez nette, a un sent sens. Ce mot se donne
pour un mot abstrait, pour un iicn forme! entre deux
termes, n'ayant par ini-meme aucun sens, et n'obéissant a
aucune loi, si ce n'est dans la mesure ou il est nécessaire
pour rendre justes les diverses formes de t'inierence. X est
Y, ne nous apprend rien de particuHer. Cependant les logi-
ciens emploient quctquefois ce mot dans )e sens de t'iden-
tite.
De Morgan pense qu'on devrait, de preferenccac.t~em-
ptoycr nn .<y~<Wf' qui servirait (te copme. !t y aurait a Ct'ta
t'avantage de donner a la copule le caractère :d)strait qui
est assure aux termes eux-mêmes par t'usage des tettres X,
Y)Z.SiuupareitsY)nbotertait usité,'d faudrait deter-
26H UVREH. –-At)))n'!0[<S ))ËCEM'[':S,KTC.

miner les coM<<o/M <<t'M (e~?< M~oM.s'). Elles


sont au nombre de deux. La ['rcinière est la ~s'~f'u~e
(~7/M.s</«;p/s'.s') c'cst-a-dire que si X est avec Y dans une
certaine relation, et Y dans la même relation avec Z, X est
précisément avec Z dans la relation donnée. Un grand
nombre de copules expriment cette rotation transitive est
– conclut conduit a aboutit à est supérieur à –
est l'ancêtre de est le frère de est uni a dépend
de est plus grand que est égal à est moindre que,
s'accorde avec (dans une particularité donnée), etc.
La seconde condition est la co~e~7~, c'est-à-dire

que la relation est corrélative a elle-même: tout ce que X


est a Y, Y l'est a X. Dans un certain nombre des exemples
précédents se présentent des relations convertibles: c.s'< –
est le frère de est égal a – s'accorde avec. !1 y a des
cas de convertibilité qui n'ont pas de caractère transitif,
par exemple cause avec est dans l'habitude de ren-
contrer est le cousin de est en controverse avec, etc.
D'un autre coté il y a des copules qui ne sont pas con-
vertibles, mais qui sont eor~ue.s' A donne à 13 B re-
çoit de A. Des raisonnements exacts peuvent être construits
avec ces formes, par exemple: Tout X donne à Y: Quel-
ques Xs ne donnent à aucun Y; aucun X ne donne & Y:
Tout X reçoit de Y; quelques X~ne reçoivent pas de Y.s
voila des exemples de propositions basées sur ce type.
Elles sont toutes susceptibles de conversion; il suffit pour
cela de substituer la copule corrélative.
M. de Morgan prétend qu'en admettant les relations en

général, et en distinguant les diverses espèces de relations,


on rapproche davantage la logique des formes ordinaires
de la pensée. Réduire toutes les relations à une seule <' est
– est une chose qui
n l'esprit agit sur le corps l'esprit
agit sur le corps )) c'est, dit-il, un subterfuge systéma-
tique, contraire aux progrès de la science.
« A égale B,
Les logiciens ont pris garde que la forme
H égale C, A égale U n'est pas réductible au syllogisme.
De même pour la relation « plus grand que dans l'argn-
))HLAT[0'<S KT COrr'LHS. 267

ment à /o?'<. Cependant cesinferences sont pour l'es-

prit aussi naturelles, aussi fortes, aussi rapides que l'in-


ferencesyllogistiqne. M. de Morgan, par suite, propose
d'enfermer toutes ces formes de raisonnements dans une
même catégorie, en leur appliquant nne e~M/e f/e ?'e/<ï~MM

générale, copule qui serait formellement introduite et sym-


bolisée dans chaque proposition. Ainsi

Tout X a um; relation avec (jueb)th'Y,


Tout. Y a une relation avec q~dqucX;

de là sortira l'infercnce « Tout X a une relation complexe


avec quelque Z;" cette relation complexe est composée des
relations de X avec Y et de Y avec Z. En adoptant cette
forme nous raisonnerons ainsi: Jean peut contrôler Tho-

mas, TImmas peut contrôler Guillaume: Jean peut contrô-


1er Guillaume. En dehors de cette copule de relation tres-
générale et trcs-comprehensivc, on peut déterminer des
modes spécifiques pour arriver à des résultats spécifiques.
La copule logique la plus usitée est l'équivalent de « est
attache » « est associe avec » « coexiste avec », et peut ser-
vir aux opérations logiques les pins importantes. La copule
de l'égalité et de l'inégalité a pour domaine les mathéma-
tiques et une infercncc qui use de cette copule pourra
être considérée avec vraisemblance comme une inférence
mathématique.
La copule de relation convertible « cause peut être
distinguée des autres en raison de sa grande importance :–
« A cause 1!, 1}est cause par A. ') Kous pouvons dans la pra-

tique construire des syllogismes avec des propositions de


cette espèce.
Ces remarques de M. de Morgan sont a coup sûr justes
et pleines de force: elles ont une grande importance, parce
qu'elles peuvent émanciper les études logiques des limites
t[\ecspar Aristotc, et parce qu'elles appellent l'attention
sur le vague et l'incertitude (le la copule ordinaire. Mais
nous ne pouvons aH'ronter le travailqu'il faudrait faire pour
suivre les développements techniques d'une demi-dou/ainc
~<!8 fjvtt!: il. –A~~no~t~

dccopuh's.Hest bon sans doute


constater de
que ces dé-
veloppements ne sont pas seulement exacts en eux-mêmes,
rnaisqu'its sont nécessaires pour formuter dans Icur vaste
cnsemb!e toutes nos pensées et tous nos raisonnements ha-
bituels. Mais, après nous être assures
de ce fait, nous devons
nous contenter de construire une forme adaptée a la plus
fréquente des rotations d'idées; forme qui doit être consi-
dérée connue un exempte pour toutes les autres, ?<
?MM/x. Un logicien (mi aurait le génie de M. de Morgan
pour la coustruction des formes logiques aurait raison de
développer un certain nombre de rotations copulatives.
On pourrait ensuite emprunter a ce travail des extraits qui
agrandiraient te domaine oit les étudiants s'exercent d'or-
dinaire aux infereuccs.
L'extension que M. de Morgan a donnée a la théorie du
syllogisme est fondée sur la détermination complète des
contraires, telle qu'il )a présente dans son système de huit
propositions fondamentales. Grâce a remploi de certains
symboles pour représenter les contraires, il peut exposer
toutes les négations comme si elles étaient des assertions
Aucun X n'est Y, tout XestY(U-Y). Par suite, ie syllo-
gisme unité peut être présente sous forme affirmative c Si
un X est un Y, si ce même Y est un Z, alors le X est
miZ." »
Tous les syllogismes dérivent des combinaisons des pré-
misses suivantes:
1" Tous les X.<;sont Y. et tous les Ys sont /.s'. La con-
ctusion est: Tous les X.< sont X.s;sy!togisme qu'on peut
prendre pour unité, pour type. )i y a ici une inversion
dans t'ordre des prémisses tel que l'avait règle Aristote
mais, dans les vues de l'auteur, cette inversion constitue
l'ordre propre et régulier.
2" Quelques X.s' sont Y.s', tons les Y.~ sont Z.s; quelques X\
sont Xx. ),e syllogisme unité est ici réduit par abréviation
acetteforn)e:aussisouve!)tquitYadesX~danslap!'e-
nuen'prémisse, aussi souvent il y en a dans )a conclusion.
~"Que)qupsX'sont tcustesY.quehp.esY.ssontZ.s'.
r'j~)MSY).LO(it.s'n~)!KS. ~<i~

Conclusion Quelques X~'sont Z~ Au point do vue de !a


forme', c'est !e cas précèdent avec inversion. Le moyen
ternie universel (tous ies Y~') passe de la seconde prémisse
a ta première.
4" Quelques X.so)~t tous les Yx; tous les Y.s'sont X.s';
quelques XA'sontZ. Ici,bien qu'it y ait un moyen terme
universet, (]ui se présente dans les deux prémisses, il n'y a
pas une conclusiouptus forte que dans les deux cas précé-
dents, ou le moyen terme n'est pris universellement qu'une
fois.
Voila les quatre couples possibles de prémisses affirma-
tives, en laissant de côté toute détermination des termes
contraires. Or toutes
les négations peuvent être ramenées
a des afiirmations qui portent sur des contraires, et par
suite t'apptication de ces quatre cas a toutes les combinai-
sons de propositions, directes ou contraires, nous donnera
toutes les formes possibles de syllogismes valides.
Si nous prenons X, Y, Z, et leurs contraires y, il
y a huit combinaisons de trois termes X YZ, x YZ,
.e ;y Z, .y =, X Y .=, X y Z, X x Y s. A chacune de
ces combinaisons peuvent être appliques les (maire modes
d'inference; et si nous lisons x', y, comme étant les con-

traires de X, Y, Z, nous obtenons l'expression exacte du


syllogisme. Ainsi le premier syno~isme, ou le syHo~ismc
nnite,app)i(juea.<'yZ,donneTout~'esty,Tout//estX,
par conséquent Tout est Z. En donnant les équivalents
des termes contraires y. sous les tonnes X, Y, le sytto-
gisme entier pourra être lu ainsi:
Tout .<. est y (Tout non X est non Y) est la même chose
que Aucun Y n'est X, ou Tout Y est X, ou Quelques Xs
son tous tesY~
Tout y est Z (Tout non Y est Z) est la même chose que
ToutestuuYouZ(u))C(iesnouveHesformcsdep['o[)o.-i-
tionsdeM.deMor~an).
De la même façon, ta conclusion Tout est/ (Tout non X
est Z) est Toute chose est ou X ou Z. Le syllogisme est
donc alors:
270 ).[vm't.–Auurno~sKucHKT~s, m'c.

UuehjuesX.fsonttout)esY.(ToutYestX.)
clro,c est
'l'ontc chose
Toute est ou bien
Iriclr Youou biet)X.
lriun 7..
Toute chose est ou bien X ou bien X;

c'est-a.-dire un syltogisme qui ne figure pas parmi les formes


d'Aristote. En raison de la très-grande portée de la forme,
Toute chose est ou bien Y o)) bien Z, il ne peut y avoir
qu'un petit uomhrc d'applications de ce syllogisme.

tjuc)([ues choses étendues sont toutes tes choses materieHes.


Toute chose ou bien est materieth;, ou appartient à ('esprit.
Toute chose ou bien est étendue, ou appartient à l'esprit.

Les sept autres formes une l'ois exprimées et développées


de ht même manière, on a les huit formes de syllogismes
«~(.'e~ c'est-à-dire des syllogismes a prémisses MM~'c/
.S'C//<~et à 6'OMC~MA'/0?t MMi!Se//<
Appliquons maiutenaut le second cas aux mêmes huit
formes Quelques X.<; sont
Ys, tous les Ys sont Z.~ quel-
ques Xs sont Z~ et alors on a huit syllogismes à ~eM~'
/x~'<<e«~c?'<! et à eoMc/M.s'MM ~c~~e«/e.
En appliquant ie troisième cas Quelques X.s' sont tous
les Ys, quelques Y. sont Z. quelques Xs sont X~ ou a
huit syllogismes il ?w<pM/'c /~6t/CM/<e/'<' et à eoxc/MA'<
~M/c«/<e~e.
Enfin avec le quatrième cas Quelques X.s' sont tous les
Y~, Tous les Ys sont Zx, Quelques Xs sont Zs; nous avons
huit syllogismes ~~<c~/<s', a /?<.s'A'M M/Muey~e//(;.s' et n
<.wM/<M<u/< ~My'<<cM/< Ici les prémisses sont plus fortes
qu'il n'est besoin pour arrivera la conclusion.
Les trente-deux formes ci-dessus exposées sont les soutes
qui produisent une inférence, sur les soixante-quatre com-
binaisons possibles de prémisses. Les trente-deux autres
formes pourraient être e\m'imees en présentant les huit
combinaisons de formes, X Y Z, Y Z, etc., d'après les
quatre variétés de prémisses que l'auteur a distinguées.
Ainsi t" Quelques Xs sont quelques Ys, quelques X.s' sont
tous les Ys; 2" Tous les X.s' sont quelques Ys; quelques
HKGLKSDK L~NFÈRM~CË. 27i i
*Hj~T(.),V~t,t~
Xs sont quelques Y s; 3" Quelques X. sont quelques Y.s;
quelques choses ne sont ni X.s' ni Ys; 4" Quelques Xs sont
Ys; Tous les Xs ne sont pas quelques Ys. On ne saurait
tirer d'infercnce d'aucune de ces combinaisons.
Voici quel est, d'après M. de Morgan, le critérium de la
validité des syllogismes et la règle de l'inference
II y a infërence 1" lorsque les deux prémisses sont uni-
verselles 2" lorsque, une prémisse étant particulière, le
moyen terme a dans les prémisses des quantités différentes.
Dans l'un et dans l'autre cas, on obtient la conclusion en
eifaçant le moyen terme. Les prémisses de ?M~!e qualité
donnent une conclusion a/MK~'Me; de qualité f~e/'eM~,
une conclusion Mey~<ue. Une conclusion universelle dérive
seulement de propositions universelles, dans lesquelles le
moyen terme est ditïercmment quantiiic. Deux prémisses
particulières ne donnent pas d'inférence.
Une prémisse particulière, dans laquelle le ~Mc </c la
coHC/MSMM est M~'uM'6'e~, donne lieu a une conclusion uni-
verselle ainsi D«~'< peut devenir /~7.w< Avec un~MycH
<e?'M<e universel, la conclusion n'est pas nécessairement
universelle, et, malgré un surplus d'affirmation dans les
prémisses, le syllogisme reste particulier. Ainsi D~i;
dans la troisième figure

Tout Y est Z.
Tout Y est X.
Quelque X est X.

Le moyen terme est universel dans les deux prémisses,


alors qu'il sutlirait qu'il le t'ùt une fois. L'intercncc aurait
lieu encore avec une mineure qui serait « Quelque Y est
X. » .Fc/M~u~M et /'esa/)~ sont d'autres exemples.
Nous trouvons un autre cas dans /o!~«/<< Les deux
propositions universelles « Tout Z est Y, Tout Y est X
donnent lieu à une conclusion uniso'scue: KÏoutZ est X; »
mais cette conclusion, par suite d'une transposition des
termes, devient une simple proposition particulière: « Quel-
que X est Z. »
27~ fJVtŒI). –A~~umu~snËCENTKS, ~LC.

forme de à certaines
Chaque proposition correspond

formes
~A'<<<. Si, par exempte, !es propositions A, H,
donnent (!,eth's ne peuvent domierc~p contraire de C).
A et6'étant vrais, ii est faux ou/'est ~rai; c'cst-a-diroqut;
A,< donnent A: eu d'autres termes, )'«/«'<s'«.z'e-
//<s.s'<\s' ~A'x~c<We«/< <.7~M~'c </e /« <6'~c/«~M~< <</<e cw/~<e
r~/«'/M.'<<</e<<Y«y'C(/c/'<:<«/&c~«Më. Ainsi il y a
deux. fonnes opposées a tout syliogisme. Et les syllogismes
peuvent être groupes en catégories de trois, de telle sorte
qn'a chacun d'eux correspondent les deux autres comme
tonnes opposées. /H/7/, par exemple, aura pour tonnes
opposées /o/~ et. 7~a?'(/M.
M. de Morgan estime qu'i)importe de remarquer que
t'adjectit' « Tout )', qui exprime la quantité nniverscHe, a
deux sens, qui doivent être distingues avec soin. H peut.
si~))itier« tons)'dans un sens co!)cctif',iacoiicction entière
des individus c'est ce que M. de Morgan appelle la forme
<.w/<;</«<e. Il peut, en second lieu, signifier <( tous » dis-
trihnti\ement,dans le sens de M chacun H c'est ce que M. de
Morgan appeneia forme f~'e/a~T.Ii soutient que, dans
k' tangage d'Aristote et de ses successeurs immédiats, Tout
était pris dans le sens e~;<7?~/</<p, et non pas cMM!M/«/e;
veut dire homme, ~<< et non
T(-j?M~, c7««/«e homnie,
~M tes ttommes. )j expression « Tons les hommes prise
comme genre conectif, comprend des parties, les diiterentes
variétés ou races de l'espèce humaine, n Tout homme x, au
c<mtraire, n'a pas de parties, mais indi'mc une affirmation

qui porte sur chaque individu dont se compose le genre hu-


main.
ijafortne<7'p~<e est cène qu'on empioie dans les
preuves géométriques. Une proposition d'Euciide porte sur
«/< cas, et la démonstration est tene, que te cas auquel elle
s'app)ique peut être un cas quelconque. Il serait peut-ctrr
ntiied'admettrc en géométrie la forme :Mi\'importequelX
estu'importequclY.)' »
Dans les propositions négatives, c'est la forme c~c~c
qui est nécessaire. « Tous les hommes ne sont pas des
t'UttM~S J~,S)')!Ut'~iTi().\S. 273

poissons n'est pas ta négation de «Tous les homme.


sont des poissons M. La négation veritaijtcsera: Tout
i)ommc n'est pas un poisson (1).
A proprement parier, la proposition 6'/<M<M/a~'c ne peut
être prouvée que par de-propositions exemplaires par
suite les propositions exemplaires précèdent dans l'ordre
de la pensée; circonstance qui justiiie ienr adoption
comme principe d'un système tonique. D'après cela la
'y;<«~<<csera M/< MM(/e (/e 6'ec<<M/ï des e.ee~/eA; uni-
versel sera remplace par <o~ à /</<< M<M<; particuticr
par ~o/! <o~< M /M<7 !/<(/<.y//«'.
Les formes des propositions seraient modifiées ainsi
qu'il suit:

K'!t))[)())'tHt)m'i\<h')n)~<)ttt'()Ut'!Y. \<'t Y.th~nhcM et identiques.

Q)~')())K'X n'est ))M<)uc)<)m'Y. 0~hit'~XH't'atpi)ssit)gu)it;r,


uuYn\'st));)Ssi))};~)it'r,()U,s'iLsMntt')us n!t's()t'u\singn)it;r.<,i!s)n'sont[)i~
identiques.
!<'im[)<)t'tt;<j)~')Xt'sU)ttc~HY. Tousk')X).sont<)Ut;)')UfsY.y.
Qut'[<jueXn'<;st)'asn'im[K)r)t'<~h'[Y. Qnct~m's\~ncsuntp.H)(t<)Usk'.s;Y~.
Qn<')<)ucX('st))'int[«))tt;qut~Y. Qu(')((U(".Xssonttous)c~Yt.
K'in)))<)t'tt'<jt)t')Xt!'<'s))M'.<)Ut'h[~t'Y. Qm~<('sX<m'SUt~j~S<)UH!<CsY<.
N'hnput'tP<)m'tXH't'!)t))i)sn'i)))j)<))tt'<[tH')Y. Tut!stMX<ncson[))as(tous[fs)Y.t.
Q'~)([UMXn~t)).ts<)u<(m'Y. <juctqnos\<S()t!t([uc)t)ucsY~.

Le c( syUogisme numériquement défini » est un système


d'inférence qui suppose que des nombres exacts sont
donnés.

())M.Mi)t,().n)'.)nK'nott'aj<)Utt't'asunt'))!)[)ih'['.sm')<'ru)c<h!s\Hogisinc,
fait !an'mar()ucttmnnt('t..ttt'))Mmutuj;ic!ot;i<)m'.serait plus ('onfornu; à

!an.)t~)'t'rn'))cdn[')'m'oJct)~).)isunm'n)('~t,st!c.<)m)pf)aitiun.nni«;rst'Hes,
anUt'u()'~trct''no)K'('t'ss<n~).)f~n))t'dcKt~<hs))tHnn)t'<s(~~t))«))t('iM,<ju

"t'))a~u<w)mn~'t'sUn<n't<')",)'t't~it't)t.<nu<r('))H-<'i:*U)t!~o!umt'<j~)'h'n))<)Ut'
''<t!))<')t~)".(~'))K)dt't)'t'xprM'.iu))<))!it'')t'on)i)M'it'ty)~'dctou!i~'srais"n-
nt'h~'Htst'()n()t'ssut't'('\)~')i'<'t'L<'sh«nuu('s.A,)!,<<'t'n)~t<'t'('it't
('('h ",rt'rnitu)it'uxrot)tprt'ndn'<)nt')('t.u.so))Ht'nK'htnh)u(tii''st toujours au

tu!htu[n~inf<tt'ut't!ttn!tttttn'uitt'rat)))a)ti('u)it't'~df)uftm)itpn't('[)f'h<))tttcs
)'rnj)usi)n)nsj.;t''h(''M)i'ith)t~tt;r:)iso)n~'mc~t,<"it(tp);.UTH)tit)Mt<'gitin)ih'd('ccs
HtfcrfnMS." ··

)!.U.'<- ).0j{' t.–i.S Y


~7~ UVHKU.
–A~~t['H)~S)();:(.j\'H';S,K)C.

Si sur cent
cas de n'importe quelle chose, suixai)tc-di\
sont X.<, et trente, Y.s'.alurs au moins vingt Xs doivent
être Y.s. L'auteur développe avec ampleur un système
symbolique fondé sur cette donnée.
Les syttogismes quantité numériquement deiinic
se rencontrent rarement dans le cours ordinaire de la
pensée. Mais
il arrive que des cas se présentent où le
nombre des cas d'un terme est le nombre total des cas de
l'autre terme « Pour chaque Z il y a un X qui est Y
quelques Z~ ne sont pas Y.s. ') « Pour chaque homme dans
la maison il y a une personne qui est âgée quelques
hommcs ne sont pas âges; )) d'où il dérive, mais par un
syllogisme qui ne rentre dans aucune des formes ordinai-
res, que « que)ques personnes dans la maison-ne sont pas
des hommes)).
L'auteur à ce cas la désignation
applique de « syllogisme
il quantité <?w~<Mc< ?. Parmi les termes communément
employés, le seul qui donne des syllogismes de cette espèce
est le terme « la plupart ». « La plupart des Y~sontX~; la
plupartdcsYA'sontZs; par conséquent quelques Xs sont
Z~.)) »
Considérant la distinction
figures, des
M. de Morgan
appelle la première, figure de ~w~o~ r/pc~; la qua-
trième, qui n'est que la première avec une conclusion co~-
ve~'e, figure de ~'M~'<M/< !t'<<'e la seconde est la
figure de 7'<o?'< c!< (moyen terme) la troisième la figure
de 7'<7~M/'< ~!< (moyen terme). En dehors de la conversion de
la conclusion, la quatrième figure est la plus naturelle;
elle distribue les prémisses dans l'ordre le plus simple.
Dans le système de l'auteur, la figure n'a d'importance
qu'en raison d'une vue plus large de la relation copulative.
M. de Morgan compare son avec celui d'Aris-
système
tote dont il prétend n'être que le continuateur, et qu'il
pense avoir complet6 en ajoutant aux prédicats les con-
traires (Hamilton prétend aussi avoir développé les vuf.'
d'Aristote, mais d'après un autre principe). Tous les syl)<?-
gismes d'Aristote peuvent être détermines d'après le sys-
CUMI'AHAtSUf- AVJ':C AKIS'tUiK. ~75

terne de M. de Morgan, aux modiucations


grâce suivantes
i° L'exclusion de toute d'un idéetout limite, des noms
contraires, et des propositions telles que « Toute chose
est ou X ou Y », « quelques choses ne sont ni X.s' ni Y A' M
2" l'exclusion de la forme de conversion « quelques Xs sont.
tous les Y.s' H 3" l'exclusion de toute copule, excepté la
copule ~'<m.s'<<M et fOH~c/'<< 4" le fait de considérer les
couples identiques Aucun X n'est Y, aucun Y n'est X,
et quelque X est Y, quelque Y est X comme des pro-
positions distinctes, qui déterminent d'elles-mêmes une dis-
tinction de figure et de mode Ce~'c/<< et CcM~'c~ 7'o et
/'<'?'i!'6'o~, etc. H" l'introduction de la distinction des figures;
6" l'habitude d'écrire la majeure la première, et la mineure
la seconde, au lieu de les écrire dans l'ordre inverse.
De plus, dans le système d'Aristote, il y a quatre syllo-
gismes fondamentaux dans la première hgurc, et a chacun
d'eux correspond un autre syllogisme dans la seconde et
dans la troisièmeligure. A /w« correspondent /A/t~
et 7~Aw< Il y a trois syllogismes fondamentaux dans la
quatrième figure (D/MiH/ C'<c~e.f, /'y'M~~M); chacun
d'eux a pour formes opposées les deux autres. Il y a donc
en tout quinze syllogismes fondamentaux. Les quatre autres
sont des syllogismes particuliers a prémisses universelles,
~'a/j~' (.111), /'e/o?< (Itl), Vt'Y~~ (IV), et un syllogisme
universel à conclusion plus faible que les prémisses,-Sr<~
M~t~ (ÏV).
La règle d'Aristote, que le moyen terme doit être pris au
moins une fois universellement, ne s'accorde pas avec l'in-
troduction des contraires. La règle
qu'il faut lui substituer
est celle-ci – Toutes les couples de propositions univer-
selles donnent une conclusion, mais une prémisse univer-
selle avec une prémisse particulière exigent que le moyen
terme suit aussi universel une foie, particulier une fois,
universel dans une
prémisse, particulier dans l'autre.
II faut aussi modilier la règle qui dit que deux prémisses
négatives ne forment pas un syllogisme. Dans le système
complète par les contraires, il y a huit syllogismes de cette
~7() (; U\)!)', )(.
–A[)!))r~).Sit)';<H~,Krc.

espèce; autant qn'ii y a de syl!ogismcs avec deux prémisses


affirmatives. Mais dans ces cas, comme nous l'avons déjà
remarque, ics prémisses au fond ne sont pas toutes les deux
itératives.
Quant a la règle « que deux prémisses particulières ne
donnent pas de conclusion l'auteur expose comme une
infcrence légitime le raisonnement suivant, (( La plupart.
des Ys sont X~ ia plupart des Yy sont, Zs;
par conséquent t
qneitmes Xs sont ZA'. » [[ développe longuement cette
tbrme dans un système symbolique, sous le nom de nsyllo-
Sismc numet'iquefnent défini )).

Le système de M. de Morgan, dans son ensemble, est ca-


ractérise par nnc grande multiplicité, non pas seulement
de formes symboliques, mais de désignations verbales, em-
ployées pourexp~'imer les relations qui résultent du syllo-
gisme.

Additions de Ëoote.

Le professeur Uuote, de )!etfast,a publie deux volumes de


tonique formeite. Le premier, et. le moins considérable, in-
titutc « /iyi«/e y?<«<<yMf la /oyM?/e)), com-
prend une exposition algébrique du svHogigme, et montre
comment tous ies niodea peuvent, être symboliquement dé-
duits. Le second volume, le plus considérable, intitute
'< /r/!p~v'c.s .s' /< /M/ </c /« /~<Mp, qui servent, de fon-
dernent.s :mx théories
mathématiques de la logique et des
probabilités)', a une portée plus grande encore, et nous pré-
sente une appucation entièrement nouvelle des méthodes
symboliques de l'aigem'c à t'inference immédiate et a !'infe-
rence médiate; i'autcur accorde cependant ]a plus large part
<)e son attention a fa première, c'cst-a-dire a l'info'encc
immédiate, it étend aussi la même nomenctature~ fc même
système a ia théorie des probabilités.
OuHc t'emptoi nouveau des procèdes algébriques, t'ou-
A~~)'r)<).\s)H')!(w~.)' 277 "J

vrage est destinea produire de bons résultats sur d'autres


points, l'ar le titre :«/e.s'A~<s'e/«/<.s'M')), l'auteur in-
(liquequcsat))eorieduraisonnemcntapour))utd'eclaircir
les opérations de l'intelligence. Il estime que nos vues sur
la science de ta Ionique doivent iniiucnccr et peut-être dé-
terminer absolument nos opinions sur ta nature des facultés
i))tel!e(;tueHcs.l\u'exempte, la question de savoir si le rai-
sonnement consiste simplement a appliquer certaines ye-
rites premières ou nécessaires, primitivement gravées dans
l'esprit, si t'cspritcst lui-même un ensemble de lois, ou si
au contraire tout raisonnement a pour point de départ des
propositions particulières, cette question, dis-je, interesse
non pas seulement la logique, mais aussi la théorie des
facultés intellectuelles. On ne saurait affirmer d'aillcurs
que l'auteur ait réussi a déterminer quelle est la solution
exacte.
Il se propose aussi d'eclaircir le rapport délicat qui unit
la logique et. les mathématiques il se demande jusqu'à quel
point une théorie commune est applicable aux deux espèces
de raisonnement, et aussi sur quels point-, la ressemblance
fait défaut. 11 maintient que les lois ultimes de la logique
sont mathématiques dans leur forme, qu'elles sont, excepte
sur un point, identiques avec les lois générales du nombre.
L'exposition de la logique sous forme de calcul n'est pas
arbitraire; les lois ultimes de ta pensée rendent la cl)osc
possi))le, et font que la science ne peut arriver ala perfec-
tion que sous cette forme. Lesmathématiques ne sont pat.
nécessairement liées aux seules idées du nombre et de la
quantité. L'auteurn'a pas l'intention d'écarter,par ses pro-
cèdes symboliques, les formes communes du raisonnement;
néanmoins, il se présente des cas ou la valeurdu procède
scientifique, même pour des choses qui rentrent dans )e
raisonnement ordinaire, peut être appréciée et reconnue.
Le système de Hoolc commence par l'examen du lan-
gage, considère connue un instrument, non pas seulement
de communication, mais de son intention
raisonnement;
est de substituer an langage ordinaire un système de sym-
278 uv~ n. – Annt'riOKS ETC.
n~ENTES,

boles, imagines pour remplir le même rôle avec plus d'effi-


cacité.
Les signes dont se compose le langage, et qui ont pour
but d'aider le raisonnement, sont caractérisés dans la défi-
nition suivante « [In signe est une marque arbitraire, dont
l'interprétation est fixée, et qui peut se combiner avec
d'autres signes, selon certaines lois constantes qui dépen-
dent de leur interprétation réciproque. » La première partie
de cette définition est évidente un signe, dans son origine,
est purement arbitraire; home et f/o~M.s' sont également
aptes a. remplir les fonctions du
langage. Il est évident
aussi que chaque signe doit avoir un sens détermine, que
sa signification ne doit pas être ambiguë. Le langage ordi-
naire est malheureusement trop sujet a l'ambiguïté de la
une de ses imperfections comme instrument de raisonne-
ment. Enfin les signes doivent être susceptibles de combi-
naisons avec d'autres signes, et ces combinaisons sont
réglées par des lois qui dépendent de leur mutuelle inter-
prétation.
L'auteur passe ensuite à l'exposition des symboles arti-
ficiels qu'il destine a remplacer, par un mécanisme plus
complique, les mots de notre langage ordinaire. Les sym-
boles et les signes qui les unissent sont empruntes à l'al-
gèbre on les emploiera d'après les procèdes de l'algèbre,
en tenant compte cependant de la différence qui existe entre
l'objet de la logique et l'objet des mathématiques (nombre
et quantité).
Toutes les opérations du langage, considéré comme ins.-
trument de raisonnement, peuvent être accomplies grâce a
un système de signes compose des éléments suivants
y/a~M'f~ les symboles, les lettres.?, y, z, etc., représen-
tent les choses comme objets de nos
conceptions. Pour
l'objet « homme )) nous pouvons employer x, pour « une
brute '), y, pour la qualité « vivant », et ainsi de suite.
7~M.<o/«/M,les signes+, x serviront a indiquer
les opérations d'après lesquelles on combine ces concep-
tions, ou d'après lesquelles, après les avoir combinées, on
SYMBOLES r,0<OU)':S. 279

les réduit à leurs éléments. « Les hommes et les brutes »

peuvent être représentes par .7' -f- y.


7~? /<e /<<, le signe de ['identité ==.
Ces synmolcs ioniques sont employés selon des lois deii-
nies, qui eu partie dift'erent des lois de Falgebrc, et en par-
tie )cur ressemblent.
La première classe des symboles ci-dessus indiques com-
prend les signes descriptifs ou appeUatifs, qui expriment
ou bien des choses connues, ou bienics qualités deschoses
en d'autres termes, ces situes sont les équivalents des deux

parties appellatives du discours les noms et les adjectifs.


Ainsi admettons que x dénote les hommes ou tous les
hommes que y dénote l'adjectif ~< alors on exprimera
tous les hommes bons par une combinaison de .?' et. y. Or
)a combinaison qui confient exprimer
pour une chose qua-
lifiée par un attribut, ou )a coexistence de deux ou plusieurs
attributs, est le produite x y ou .?*y. Pourquoi le produit,
et non la somme .c + y.~ C'est ce que l'auteur n'explique
pas suffisamment; ici, comme dans les autres sciences
symboliques, les moyens doivent être justifies par la fin,
c'cst-a-dire par l'exactitude du résultat. Ainsi admettons
que représente blanc )' ou « objets btancs )), que y re-
présente «mouton )'?' y signifiera «moutons b)ancs)), et si
désigne t< cornus », y voudra dire K moutons blancs
et cornus H. Dans ce symbolisme, t'ordrc des symboles est
sans importance, de même que la place de l'adjectif et du
substantif est indifferentf par rapport au sens « homme
bon « ~<wM' t'/r )), sont également acceptes par l'esprit,
pour suggérer )a pensée que la conception « homme a est
limitée par la conception n bon
M. Aussi nous pouvons
arbitrairement dire et y.
j'y .y? et. :yx', etc.
C'est une loi du discours qu'un mot ne gagne rien a être
répète, si ce n'est peut-être au point de vue de la rhéto-
rique « bon, ))on est la même chose que « bon)); <(che-
val, cheva) » est la même chose que K chevat x. Pour
approprier cette loi aux symbotes, n'aura pas nnequau-
tite supérieure a .r, c'est-dirc, en employant le signe
~80 ~) ;vn); u. –An))rnn~s)tf':<;n~TEs,K)c.

algébrique- pour
indiquer l'équivalence ou l'identité,
.x'.?.'=~.x'ci la logique et l'algèbre ne sont plus d'accord,
et les méthodes à suivre pour comijiner les syml)olcs lo-
giques varieront aussi. L'auteur montre que la forme
.?;.x-7'ou.7;ra une sigoiiicatiouptus profonde en-
core.

Viennent ensuite les signes qui expriment la réunion des


parties dans un tout(quautite ou extension) ou !a sépara-
tion d'un tout. en ses parties. Ces symboles correspondent.
aux conjonctions « et)), «ou )), du langage commun « les
arbres et les minéraux )) les montagnes stériles OM les
fertiles vallées o. Ici le signe de l'addition est nécessaire
prenons .7; pourarbrcs,pourmineraux; l'expression com-
plexe sera .x + y. L'emploi de ce signe est si intimement
uni a l'addition en arithmétique, qu'il peut être employé
d'après le même principe. D'un autre côte prenons.x'pour
ks nommes, y pour les femmes, = pour les Européens;
alors « Les hommes et les femmes de l'Europe )) seront
représentes par
~(')=-+~

L'additionimplique la soustraction. « Tous les hommes,


moins les Européens sera exprimé par 7'– y. <f Tous les
hommes blancs, excepte les Asiatiques blancs (.y, hommes,
:y, Asiatiques, ~.blancs).

Pourexprimer tes propositions, il est nécessaire de con-


sidérer le sens de la copule. Pour cela, toutes les proposi-
tionsserontreduites a la forme «est)) ou «sont)). «César
conquit la Gaule )) sera ramené a a César p.~ celui qui a
conquis la Gaule'). C'est la une copuled'identite, la forn~'
la plus générale de la relation qui existe entre le sujet et ir
prédicat.
Elle peut être exprimée par le signes, et le sens ici
coïncide si exactement avec le sens atgebrique que l'equa-
ti(~n diffère peu de )'eqnationa)ge))ri(jue.
SY))))OL~s).OG~)'Ks. 28)

Prenons la proposition :ffije-!etoiies sont iessoteils et


tes planètes M. Admettons que cetoites~est représente
par~oieiis~pary,et«pianetcsupar~alor.

.f-v..t.

d'ou nous pouvons déduire

;f;–t/=:. L~s<'t~itcs,exr('p).ct('ssot!;its,s()nt.)<s~)an<s.
ou.t;–~– t.L'.setuit~s, excepte tespt~nctt's,sont tes soh'i!s.

Ainsi, dans l'équation logique, nous pouvons appliquer


[es axiomes matiiematiques des quantités égales ajoutées
a d'autres quantités c'g'aics donnent des sommes égales ));
« des soustraites de égaies don-
quantités égaies quantités
nentdesdiffercuccs égaies)).
Sideuxciasscs d'u))jets..?'et/sont identiques, c'est-à-dire
si tous les menn)res de i'une font aussi partie de l'autre,
atora tous !es membres de la première ciassc, qui posséde-
ront une certaine quaHte seront identiques aux membres
de l'autre classe qui possèdent ia même qualité. Par suite,
si nous avons t'equation

.y/,

ators.quciic que soit la classe ou la propriété que ~repré-


sente, nous avons aussi

(~cci correspond exactement a ia loi a)gei)riquc si deux


membres d'une équation sont muitipiies par la même quan-
tité, les produits
sont égaux.
L'analogie ne s'étend pas jusqu'à la division. Car suppo-
sons que les membres de ia ciassc A', eu possession de !.)
qualité s, soient identiques avec les membres de la eiasse y,
qui possèdent lamente qualité, il ne s'ensuit pas que les
membres de la classe .?'soient tous identiques aux membres
de la ciasse y. Par suite, ou ne peut inférer de t'equation:

:.r– y
282 f.tV~n. –A))))n'K)NS [(M'ETES, ETC.

que l'équation
.y; fI

soit vraie. Ainsi


l'opération de la division, telle qu'on l'ap-
plique aux équations de l'algèbre, n'a pas d'équivalent for-
mel en ionique. La multiplication représente snt'Gsamment
la combinaison on la composition des conceptions, mais la
division ne saurait
représenter leur décomposition ou abs-
traction. Cependant l'analogie, sur ce point, ne fait pas
absolument défaut. Même dans L'algèbre, la règle de la di-
vision ne peut s'appliquer partout par exempte, elle ne
saurait être maintenue lorsque te diviseur est 2 == 0. Par la
l'auteur a le droit de rétablir ta concordance des opérations
logique et algébrique.
devenant à l'équation

= .f

il remarque que seulement deux valeurs de x peuvent s'ac-


commoder de cette équation, n savoir 0 et 1. Car 0 ==0,
et 1 ''=== 1 la relation n'est pas applicable a d'antres nom-
bres. Par suite, dans une algèbre dont les symboles .r, y,
etc., n'auraient jamais d'autre valeur que u et 1, les tois
de l'opération coïncideraient avec les lois de l'opération
logique. Les deux sciences ne différent que par la façon
d'interpréter l'opération.
Dans te chapitre m, Boote prétend déduire les lois des
symboles do la logique,
déjà exposes, des lois de l'opération
de l'esprit. [1 procède ainsi qu'il suit – Dans tout discours,
il y a une limite aux objets considères; en d'autres termes,
il y a M~ ~M<. Ainsi le terme « homme est employé par
celui qui parle dans une certaine extension: il peut signi-
fier tons tes hommes, quels qu'ils soient, on un tout plus
limite, les hommes civilises, les hommes murs, etc. Le
terme « homme u e\eilte dans l'esprit de celui qui écoute
l'idée des êtres qu'on veut lui faire designer. Considérons
maintenant l'emploi d'un adjectif. Supposons que hom-
mes" soit entendu dans son sens le ptus gênera)~ et désigne
THKMES COMPLEXES. 283

« tous les hommes » alors l'application de l'adjectif « bon H

prescrit de choisi)' dans le tout les objets qui possèdent la


bonté: ce choix correspond à l'expression hommes bons.
Ainsi le rôle d'un adjectif est non pas d'ajouter la qualité
bon à tous les hommes, mais de nous faire choisir dans ce
tout, les hommes, les individus qui s'accordent avec l'idée
indiquée par le mot. Les facultés intellectuelles, employées
dans ces opérations successives, peuvent être désignées
sous les noms de conception ou d'imagination, et d'atten-
tion ou bien même l'opération entière peut être résu-
mée en une seule fonction, la conception. Chaque pas en
avant peut être considéré comme un acte ~~H </e coMce~-
<!OM.
Or le symbolisme ci-dessus adopté correspond exacte-
ment à cette opération. Le symbole x porte notre attention
sur une idée générale, les hommes par exemple, le symbole
y, bon ou blanc, nous indique qu'il faut chercher dans ce
tout les individus qui possèdent la qualité nommée et la
combinaison y.x, ou .y exprime le choix qu'on a fait,
hommes blancs ou hommes bons. Ce symbole ne rentre
pas dans les relations qu'exprime une somme, utt total.
Le sens de ce symbole est un groupe qualihe par les con-
ceptions associées~ et y, et non un agrégat forme par l'ad-
dition de tout x à tout y. De cette façon Boole considère
ses affirmations comme démontrées: i"lesopéra.tionsde l'es-
prit obéissent à des lois générales; 2" ces lois sont mathé-
matiques dans leur forme; par suite les lois des symboles
de la logique peuvent être déduites des opérations de l'esprit
dans le raisonnement.
Boole arrive ensuite a. déterminer la valeur logique des
symboles 0 et 1. Le symbole 0 correspond à ~'< le sym-
bole < correspond au ~~dont il est question. et /<
sont les deux limites de l'extension. <Jnc))e que soit la
classe y, les individus communs a cette classe et la classe
0, ou rien, sont aussi 0 ou rien. C'est-a-dirc que:

0)C/==0. ou ())/==().
28t Il. f.tvxr.n.
–Ai~~))o,\s)tL;(:HM'Ks,r.'rc.

D'un antre côte iesymt)o)e< représente la loi d'équation;

)X. n '=='

que! que soit le sens de y. La classe rcpreaentec pari doit


être par conséquent te tout, la sente classe qui contienne
tons les individnsexistantdansyM~e classe.
Voici maiutenant les contraires. Si représente qnc)qne
classe d'oi)jets, )–représente la classe contraire ou
supplémentaire, ce qui reste, torsqne.z'e'tdistraitdu tout,
de l'idée générale i. Si .y représente ics /<MïM, dans ie
tont,< {–.yserat'exprcssiondetontcequin'est
pas iiomme, des membres qui restent, des ])rntes. Ceci
est <)'accord avec les symboles adoptes par de Morgan,
(I–.v, pour exprimer le contraire de.y.
)/antenr tire ensuite de son équation iosiqucfondamen-
tatc === ou .?' – .7" == 0, une pren\'e formcne de la loi
decontradiction. L'cquatiottadmetcettct'orme:

.<'ft–.t')=:o,

qui, interprétée d'âpres ta signification des symboles, donne


te sens suivant: )a c]assc déterminée il la fois et
par.r par
son contraire )–
.r, est la m~tnc c)<ose que 0 '~u rien en
(t'antres termes n'existe pas.
Si nous anons p)ns avant dans t'exanten des propositions
(ci), n'.) nous trouvons f[nc )'autenr les divise en deux caté-
gories: propositions primaires on simpies, propositions se-
condaires ou comp)e\es, t'unc qui se rapporte aux choses,
t'autrcauxpropr~sitions. Dans ia dernière catégorie sont
comprises les propositions hypothétiques, etc. !!oofe com-
mence par proposer nue méthode générale d'cxpressio!)
pour tons )es termes qui peuvent entrer dans une proposi-
tion primaire. (~ettc méthode t)'est que ~'application des
sytnhotes qu'i) a déjà exposes. Ainsi admettons que re-
présente les substances opaques, les substances potif's,
les pierres. Ators nous avons:

i~SpH')')'t'S opaques rtpo!h's.


)f':)t;~Sa).)~Xt'j. 28~

Ur, commet– z représente les substances qui sont


autres queles pierres, nous aurons:

.(t–:)==~St)bs).'UK;es~~)nqn~srtpo!icsqLtitn;sui)t)).ibdes
pi')'cs.
Ucmemc:

.()–y)():).t;s su!)Stat)ccsupaqucs qui n~sunt pas des ju(;t'rcs


et quitte sont. p~int.putics.

D'autre part, dans !e cas ou il s'agit de collections d'ob-


– réunis par e< et par ûM, il faut ajouter aux
jets d'objets
symboles le signe de l'addition, ainsi que nous l'avons déjà

expose. Le signe « ou x donne une forme disjonctive; tous


)cs.z'' x sont ou bien /.s' ou et cette formule a deux sens

que l'emploi de M« ne snnit pas a distinguer, mais que la


formule exprime différemment. Ou veut savoirs! Xest ou
n'est pas aiafbisy et =.–((C'est un fou ou un farceur.)) o
H peut être ou ne pas être )cs deu\ t'expressiou va jusque-

là, mais le sens )e ptus gênera) de la phrase est qu'il ne

peut être les deux. Voici les deux manières de symboliser

l'expression: 1" les choses qui sont ou bien~sot.' bien y'


sont des choses qui ne sont pns .y' x si elles sont .x' A', et qui
ne sont pas .< .s'si elles sont y' x.' c'cst-a-dire

.(')~–);

2" les choses qui sont ou bien ou bien y' .s', si cites ne
sont pas X'' s,
.('–).

(~cttcformu)e admet,
t'hypothesc que la chose soitàia
fois et y, hypothèse qui est encore plus explicitement
formutee dans la forme équivalente que voici:

.)~V~.r~–t/))'/()–.<

tcinousavons tes trois aHernati\es,y/exprimant la coïn-


cidence de .c et de y. Siée n'est pas un farceur, c'est un
fuu,r fou,farceur,.7'(t–si ce n'est pas un fou, c'est
nn farceur, –
y (~ ~') il est a la fois l'uu et l'autre, x y.
28(i LtVtt~ it. – AHUt'nONS ftUC~TES, KTC.
1

Pour un exemple plus complet qui montre toute


prendre
la puissance de la méthode~ admettons que:

~dut'cta~ttquc,J-n)utau.

et nous aurons les résultats suivants:

Métaux nunctastiqucs ==:()–).

Les substances élastiques avec les métaux non élastiques

//+~(i-y).
Les substances dures excepté les métaux, x' –
Les substances métalliques, excepté celles qui ne sont ni
dures ni élastiques.

:–~–.r)(t–.v) on ;it–(i–()–)

Prenons encore
des exemples plus compliques: « Les subs-
tances dures, à l'exception de celles qui sont métalliques et
non élastiques, et de celles qui sont élastiques et non mé-
talliques. » Substance dure est représentée par x, subs-
tance dure, métallique et non élastique, par ~s (1–y),
substance dure, élastique et non métallique, par </ (i – ~)
l'expression complète sera

;–);r~ –y) +.T.(i– ) ou .a-:(t –)–;<(< –

Telleest la méthode d'expression pour les termes: pour l'


lormer les propositions on emploiera le signe == comme
copule.
Si nous par exemple exprimer l'identité entre
« les étoiles fixes )' et tes soleils ou dire que « Toutes
les étoiles fixes sont des soleils a et « tous les soleils des
étoiles fixes » (proposition universelle d'Hamitton avec pré-
dicat universel), nous dirons

.==/

Telle est la l'orme


applicable a )a proposition verbale ou
définition. Par exemple la définition de la richesse, « la
richesse est un ensemble de choses transmissibles, limitées
dans leur quantité, et qui ou bien procurent le plaisir, ou bien
.S~Mt!UJJ';St'C(J)(L)';St')«J['OSU)UMS. 287

préviennent la peine », peut. être symbolisée de la façon sui-


vante. Admettons que '<~=== richesse, t ~= choses transmis-
sibles s =- limitées dans leur quantité == qui produisent
le plaisir; qui préviennent la peine. Ajoutons que l'em-
ploi de la conjonction et est souvent inutile, et peut nous
tromper <~ entre deux adjectifs, M hommes grands et bons »,
a un sens très-différent de celui qu'il a lorsqu'il associe
deux groupes comme les « hommes bons », et les « grands
hommes »; dans le premier cas nous avons .x y~, dans le
second y =. Remarquons
+ encore que la disjonctive
CM dans la phrase « produisent le plaisir ou préviennent !a

peine M représente des choses qui, si elles ne procurent pas


du plaisir, préviennent la peine, et qui, si elles ne prévien-
nent pas la peine, procurent du plaisir: elle ne laisse pas

supposer que les choses aient a la fois les deux caractères.


Ces explications une fois données, il est facile de comprendre
la formule qui exprimera la proposition

tt'-=Sj')p(t–~)+)'(t–~)j

Passant maintenant aux propositions ~'p<e.s' comme


« Tjcs hommes sont mortels nous avons besoin d'une nm-
thode pour exprimer les termes /)a~eM/M' Tous les
hommes sont
quelques êtres mortels Admettons que u
une classe indennie, de laquelle quelques mem-
représente
bres sont des êtres mortels que représente la classe en-
tière des êtres mortels; alors u~c exprimera « quelques
êtres mortels Par suite, si et le signe pour /M<e.~
l'équation cherchée sera

t/t~.

Le symbole qualificatif t' est donc le signe de la particula-


rité dans tous les cas possibles. Dans la proposition « Les

planètes sont ou bien primaires ou bien secondaires (<


<~<M corps primaires, ou quelques corps secondaires

Si j'–ptaot'tcs,
::les cf'rps ('rimaires,
:=~k's corps s);c~m1turcs,
288 ~c.
t.)V)Œ)t.–A))i')[i()r<s~c~))';s,

ators,accordautqueiesptanetes ne peuvent être ula fois


primaires et secondaires, l'équation de la proposition est

.~==u;)–~)-)~(t.-y)t

Une forme plu= simple, pour étab)ir)a même proposi-


tion, serait

.==~(.)-~

En elt'ct, le sens manifeste est que !cs planètes rentrent


entièrement dans ces deux catégories, corps
primaires ou
secondaires; c'est-a-dii'e qu'elles sont composées de qnct-
ques corps primaires et de quelques corps secondaires.
TeIestIeA'y/o/appncab!e propositions aux
réeltes
affirmatives, ou le prédicat doit être considéré en gênera)
comme ayant une extension supérieure au sujet. L'auteur
montre ensuite comment on exprime les propositions néga-
tives.
Supposons le cas « aucun homme n'est parfait)), une
négative nnivcrseUc. Ici nous faisons une assertion, a l'effet
d'établir que tous les hommes sont des êtres non parfaits.
On peut donc réduire ainsi la proposition y'o:M les ~OM/~c.s
(sujet) A'M~ (copule), <<CM~ c<c~<<:</< (prédicat). Admet-
tons que y représente les hommes, et x, les êtres parfaits.
Les êtres non parfaits seront exprimes par la forme néga-
tive 1– et quelques êtres non parfaits par la même
forme, qualifiée par le signe de la particularité f. De ]a
l'équation:
.i

Ainsi, pour exprimer la forme aucun n'est/ nous de-


vons ta convertir ainsi « Tons les .x sont non//s'.)) o
Une proposition négative particn)iérc:K Quelques hom-
mes sont non sages o, peut 6tre réduite ainsi M Quelque."
Itommes)'(sujet), « sont "(copule), « non sages )) (prédi-
cat). Prenantators y pour hommes,pour sages, et pour
une classe indéfinie qui contient quelques individus de la
LUL.H~Lt'),(.K)!tit~H' m"i')

classe qu'il qualifie, nous ayons pour quelques hommes, fy,


pour ?<OMA'ay~ <() –x), ou l'équation

r'/=:'t;(1–;<').

Voilà pour des propositions


l'expressiot~bymbolique sim-
ples ou primaires. 11 faut ensuite
montrer comment ces
formes doivent être présentées, pour iburnir des inierenccs
immédiates, ou pour épuiser toutes les formes équivalentes
de chaque proposition c'est dans cette opération que Hoole
déploie surtout la force de sa méthode.
Dans ce but, il faut prendre la permission de traiter, de
manier les équations d'après le type de l'algèbre, avec les
restrictions dej~ admises. Le lecteur doit, d'après les expli-
cations données, rccommîtrc que les signes employés ont
la même force, la même valeur dans la logique et dans l'al-
gèbre. Les conditions d'un raisonnement solide sont au
nombre de trois
1" qu'une interprétation lixe soit assignée
aux symboles; 2° que les opérations formelles de solution
ou de démonstration soient conduites scion les lois expo-ees
et selon le sens des signes de l'opération 3" que le résultat
Gnal soit interprète de la même façon que les données primi-
tives.
Ayant une fois babille, pour ainsi dire, les termes de la
logique dans le costume de l'algèbre, l'auteur prétend pro-
céder exactement comme s'il avait affaire a une équation

algébrique, partout où les symboles out seulement )es


deux sens OetL
Les formes diverges
de chaque proposition seront obte-
nues d'après nn procède de développement, qui est expli-
que tout au long par l'auteur, et qui se t'approcite beau-
coup de la méthode algein'ique.
Le plan général de ce procède de développement est. indi-
que dans les considérations suivantes Supposons que nous
considérons une classe
d'objets, relativement il la question
de savoir si les membres qui la composent possèdent ou ne
possèdent pas la qualité par exemple les animaux, par
rapport a l'humanité. Supposons ensuite que les membres
tiAîN. Ludique. ).–)~
290 ).)V)Œ[L–A))bn'[UNSt(Ë(:ËN'n':S, ~1C.

qui possèdent ta qualité x possèdent aussi une autre qua-


lité «, et que les membres qui ne possèdent pas la qualité
sont soumis à une condition v. D'après ces suppositions la
classe dans sa totalité sera représentée par

<(.r u(t –.<;).

On dit que toute fonction


de .T, /'(~c), où est un sym-
bole logique, susceptible seulement des valeurs i et 0, est
développée, lorsqu'elle est ramenée à la forme <'<.z'+<(l–),
M et b étant déterminés de façon à rendre le résultat équi-
valent la fonction d'où il dérive.
L'exposition complète
de ce développement est purement algébrique et occupe un
grand nombre de pages dans l'ouvrage de Boole. Pour ceux
qui sont exercés aux équations algébriques ordinaires;
l'ensemble est sumsamment intelligible. Nous n'indique-
rons ici que les résultats et les applications. Ce qui suit est
donne comme exemple. C'est une définition à deux carac-
tères « Les animaux M<o/<</e~(par opposition aux animaux
immondes), sont ceux dont le sabot est divisé, et qui ru-
minent. »

Admettons qm' .< les aniumux mondes.


.=:. tes b~tcs dont le pied est divise.
~-=ies hetes qui ruminent.

La définition sera alors représentée par l'équation,


a:=y~

ce qui reviendra a la forme

.c– x=:0.

[ci une fonction de x, y, et s, à savoir x–y z, doit être


développée selon les méthodes qui ont été exposées. Comme
spécimen nous transcrirons le développement

()~:V:+M;(t–.<;)+?()–y) ~-)-.).-()–~)(i–~)–(t–?).y:
+0(<v(t-;)-t-0()-~(i-)/)~-)-0(t-a;)(t-)([–:).

Or tous les termes multipliés par 0 disparaissent néces-


sinrement, et les termes qui restent sont les suivants
rOitMES~UfVALEKTf'.S. 2!)11

.f.V(i-~)=t), .~=.(t-?/):o,.c(t-y;.(t-~)-(),(~r),<)

Toutes cca équations expriment la négation ou la nul-


lité des combinaisons exprimées dans la première partie,
c'cst-a-dircJa partie gauche de chaque équation: ainsi
.x.y(~ –~)==<) signiCe qu'il ne peut y avoir de bêtes qui
soient mondes (.), et qui aient le sabot, divise (y), et qui
ne ruminent, pas ~–~). De même (1–~)yx==0 veut
dire qu'il –
n'y a pas de bêtes immondes (1 x'), qui
cependant aient le sabot divise (y), et. qui ruminent (z).
Ces formes équivalentes se présentent d'elles-mêmes,
sans avoir recours a l'analyse. Mais l'auteur
développe des
équivalents plus compliques, tels que ceux-ci « Les botes
immondes sont toutes celtes qui ont le sabot divise sans
ruminer, toutes celles qui ruminent sans avoir le sabot
divise, toutes celles enlin qui a la fois n'ont pas le sabot
divise et ne ruminent pa-. » Le lecteur sera curieux de
connaître l'équation équivalente

< -?=='/(< -i :(' -</) + (' -)(' -:).

D'après ces exemples, il est évident qu'étant donnée une


définition qui, comme la définition de la richesse d'après
Senior, contient trois ou quatre caractères essentiels, on
peut en faire dériver un grand nombre de formes équiva-
lentes. C'est une question de savoir si l'esprit pourrait, sans
recourir à l'analyse algébrique, développer toutes celles de
ces formes qui ont quelque importance. II est possible
néanmoins que des cas se présentent où les méthodes sym-
boliques rendent faciles des équivalents trop subtils, trop
compliques, pour l'intelligence qui n'aurait a son service

que la méthode logique ordinaire.


L'auteur étend son analyse de façon a embrasser de-?
exemples plus comptiqucs, dont voici les types généraux:
supposons que l'analyse d'une classe particulière de subs-
tances nous ait conduit aux conclusions générales que
voici:
i" Partout où sont combinées les propriétés A et U, la
~U~ -) HVi.LU. –At)))t[tU~SHK(;)~\n'S, t;)C.

propriété C ou la propriété D est aussi présente, mais cHc.-


ne sont jamais présentes ala fois;
2° l'artout ou!! et C sont combines, A et D sont ou pré-
sents ou absents ala fois;
l'artout ou A et B sont absents à la fois, C et D sont
absents à )a fois; et vice uc~, partout où C et B îont ab-
sentsaIafois,AetDsontabsentsaussi.
Supposons maintenant que, ces conditions posées, on de-
mande de déterminer
ce que, dans un cas particulier, l'on
doit conclure de la présence de la propriété A, par rapport
la présence ou a l'absence des propriétés B et C, sans nous
occuper de D. Les équations correspondantes nous condui-
ront à ce résultat Partout on A est présent, ou bien C
est présent et 13 absent, ou bien C est absent. Et inverse-

ment, partout où C est présent et 13 est absent, A est pré-


sent.

On
pourrait citer d'autres combinaisons curieuses qui
dérivent de l'équivalence des propositions simples.
Nous arrivons maintenant à l'examen des propositions
secondaires (hypothétiques, etc.), que l'auteur symbolise en
introduisant l'idée du <CM~' comme leur caractère distinctif.
Une proposition simple, non qualifiée, si elle est affirmative,
s'applique a. tous les temps; si elle est négative, elle ne s'ap-
plique à aucun temps; une proposition qualifiée ne s'ap-
plique qu'à un temps limite. Le symbole 1 peut représenter
une vérité non qualifiée, comme étant vraie de tous les
temps; le symbole 0 sera employé pour une négation non
qualifiée, quelque chose qui n'est vrai en aucun temps.
Admettons que
X représente une proposition, et x le temps
pendant elle est vraie.
lequel De même, si Y représente
une autre proposition, y sera pris pour indiquer le temps
pendant lequel eUe est Si nous résumons les deux
propositions, + y dénotera la durée totale pendant la-
quelle X et Y sont respectivement vraies, ces temps étant
distincts l'un de l'autre. D'autre part, x y dénotera ce
qui reste de temps, lorsque la durée y est retranchée de la
durée x', s'il est suppose que x enfermer. De même, ~==y
FOnMËS)'~t'tVAU';N'ES. 2'~i

indiquera que X et Y sont vrais pour des temps identi-

ques. Enfin .xy indique la portion du temps pendant )a-

queileXetYsontvraisalaf'ois.
Maintenant, comme .?.'dénote le temps pendant tequet X
est vrai, i – x dénotera, le temps pendant lequel X est
(aux. De-même, (1–?/) dénotera le temps pendant ie-
queIXest vrai, et Y est
faux; et ainsi de suite. Le même
système s'appliquera a tout symbole.
Pour exprimer ia proposition X est vrai (sans limite, sans

qualification aucune), nous aurons

.B=L

Pour exprimer la proposition X est faux

.r==n.

S'il s'agit d'exprimer: «ou bien la proposition X est vraie,


ou bien la proposition Y est vraie )) (non pas toutes les dcn\
i\ )a fois); d'abord, « lorsque X est vrai, Y est faux H, est

signifie par x (t –y); «lorsque Y est vrai, X est faux)), est

signifie par y (i –-x); alors l'opération sera

.'E('–)+!/('–)=='.

Passons n l'expression des propositions conditionnelles


« Hi la proposition Y est vraie, la proposition X est vraie. »
Ceci implique que partout où Y est vrai, X est vrai aussi;
ou que le temps, pendant lequel X est vrai, couvre entière-
ment le temps pendant lequel Y est vrai, peut-trc un

temps plus long encore. Par suite, X est au moins égal à

Y, si mc'mc il n'est pas plus grand. Conséquemment, il faut


trouver quelque forme qui implique que Y est contenu u
dans X forme analogue a celle qui est requise pour une
proposition affirmative universelle. Admettons que repré-
sente une
portion indéfinie du temps, comme pour expri-
mer la partie inconnue d'un tout, «~Mp/<< et peut-etn'
<M</ n, l'équation demandée sera

t/'–r.T.
29t f.fV)U':U.– A))Dr)')OKSh~(:ENT!!S, RTC.

M n'est pas nécessaire de donner des exemples du sym-


bolisme employé dans des
cas plus compliqués. L'auteur
est tellement entraîne pur le succès de sa méthode, appli-
quée i l'expression des propositions composées ou secon-
daires qui se rapportent au temps, qu'il spécule sur un

moyen analogue destiné à représenter les propositions pri-


maires par rapport a l'espace. Il croit avoir par la confirmé
la doctrine qui considère l'espace et le temps comme des
formes pures de l'entendement humain.
Unchapitre est consacré a l'expression des propositions
secondaires, traitées comme les propositions primaires, de
façon à épuiser tout ce qu'elles impliquent. Le résultat est

uniquement de déduire les conséquences ordinaires des


disjonctives et conditionnelles. Il est à remar-
propositions
quer que le /oc~</e est encore ici un procédé d'mférence
immédiate, ce qui prouve encore une fois que dans les syl-

logismes dits hypothétiques il n'y a pas d'inférencc réelle


ou médiate.
Pour faire mieux saisir la valeur de l'évolution symbo-
lique des formes équivalentes, Boole choisit, pour les ana-

lyser, deux exemples d'argumentation métaphysique, suffi-


samment. complexes pour éprouver la puissance de la
méthode logique. Ces exemples sont 1° une partie de la
démonstration de Samuel Clarl<e sur l'existence et les
attributs de Dieu; 2° l'argument de Spinoza pour prouver
l'identité de Dieu et de l'univers. Il confesse que la princi-
pale difficulté dans l'analyse de ces arguments est de dé-

gager les prémisses réelles des auteurs; il aurait pu recon-


naître encore la difficulté qu'il y a a assigner des sens
définis et invariables aux termes très-abstraits dont les au-
teurs se servent nécessité, existence, éternité, cause, etc.
Mais, les prémisses une fois établies, il est possible de les
exposer dans des symboles, et par suite d'extraire tous
leurs équivalents par la solution des équations correspon-
dantes. La méthode peut être recommandée comme un
effort intéressant; elle vient, confirmer, sous une autn'
forme, la méthode suivie par un esprit logique et pénétrant
]''OHMKS ))KS )'ROPOS)TK)KS. 29Hi

qui, sans recourir à des symboles, opérerait sur les 6w-


~o/'a i's'a des prémisses.
Nous avons maintenant passé en revue la plus grosse
moitié du livre
de Boole, e!. nous n'avons pas encore vu
qu'il fût question du syllogisme. Un chapitre très-court est
tout ce qu'il consacre a l'inférence ~M/M~ ce n'est d'ail-
leurs qu'une simple application de la méthode algébrique,
avec les modifications qu'exige la nature du cas.
Il commence par accepter les additions que M. de Mor-
gan a faites aux quatre types de propositions de la logique
usuelle. 1) expose les huit formes, avec des équations pour
chacune d'el!es; il exprime les quatre formes nouvelles en
employant un sujet contraire à celui de chacune des vieilles
formes. Le parallélisme est montré dans le tableau suivant

A – Tous icsYs sont X.s </=<c (~


(A) Tons )csno))Ys sont X.f 1–</==t';c (2)
E Aucun Y n'est X .y=:t.'(f–a;) (:<)
(H) Aucun non Y n'est X )–t/==~()–) (4)
== j Tous les Xs sont Y.s t'=~/ j
( Quo.hjucsYssnntXs s );</==<K (;!)
()) Que)(juesu'inYsso))tXs t;(i–.y)=~~ (6)
= Quetqucs Xs sont non Yx '=(' –y)
0 Quelques Ys sont non Xf!s ~y~ofi–.f) 7

(0) Quetquesnon Ys sont non X.s )!(t –y)-~)'(t –.T) 8

La seconde forme de avec A par la seule


E coïncide
transposition des lettres. forme de 1 est 0, de
La seconde
la même manière. La seconde forme de 0, (0) est la seule
forme nouvelle. Quelques non Y.~ sont non X~ quelques
choses ne sont ni Y~ ni Xs. C'est là une des deux disjonc-
tives de M. de Morgan; l'autre disjonctive « Aucun non X
n'est Y, toute chose est ou X ou Y )', ne paraît pas dans la
liste de Boole.
Les lois de la conversion dérivent des formes symbo-
Hques. La proposition « Tous les Y. sont X.n étant repré-
sentée par//==?'.?. nous n'avons qu'a Hrc "==y, Quel-
ques XA' sont Y.'<. Pour convertir ta même proposition par
~<)<; j.)\ru:n.–r'prrt~?iS)))~)~Tt's, Ere.

et conversion), nous déduisons, en eli-


négation (obvcrsion
minant,?,

,~–).0

ce qui donne, par rapporta.!–~ la solution:

n
~ï~~ ('),

dont l'interprétation est « Tons les non X s'sont non Y.

(Cette opération contient des méthodes et des symboles qui


ne sont pas expliques dans les extraits précédents.)
L'auteur continue a employer, dans les limites de la
théorie de la conversion, les méthodes qu'il a dejn appli-
quées a. la réduction et u l'interprétation des équations:
c'est ce qu'il était naturel d'attendre, si l'on considère que
la conversion est simplement une variété de l'inférence im-
médiate ou équivalente. Le SYLLOGISME exige qu'on fasse
un pas en avant. Les deux prémisses doivent être exposées
dans deux équations, avec un même moyen terme, et ce
terme doit
disparaître dans une troisième équation com-

posée des deux premières. Ainsi

't'eus tt's.\ssnnt\.s .f– y


Trustes Y. sont/s y=-r'

D'où, en substituant à y, dans la première équation, sa


valeur exprimée dans la seconde, on tire

Tons ifsY.s sont/.s s .t'=:i')':

La forme = montre que .r est une partie d'une partie


de =. Il en est de même pour tous les autres cas. Il ne
s'agit que d'éliminer le moyen terme y. La méthode pour-
rait être appliquée tour a tour aux formes ordinaires du

syllogisme. Mais l'auteur aime mieux déduire les règles


générales du syllogisme par une équation qui comprend
toutes les formes du raisonnement valide. Il donne comme
résultats de son analyse les règles suivantes « Lorsqu'un
même moyen terme est pris au moins une fois nniverselie-
!;hf;).HS))t'SYU.Of.tSAt)' 297

ment, egatise/. les deux termes extrêmes.') <( Lorsque Jcs


moyens termes sont diitercnts (l'un négatif, l'autre positif),
avec un extrême universei, changez ta quantité et la qua-
tite du cet. extrême, et prononce/ t'égatit.e du resnttat avec
l'autre extrême: avec deux moyens termes universels,
chn.))gextaquant!tect)aqna)itedet')H)ou<tei'iu)t)'edes
extrêmes, et pronoocc/i'egatite duresut~u avect'autre
extrême (mi reste ic même.)) o
Supposons )e cas:

Toush'sY.ssoxtXs.
T~us
'l'uun Ies
tus 7.s
X.s ,unt.
sont l's.
Ys.

Cccasretevc de la première reg!e. ((Tous tes Y-s'a est.


ic moyen terme univcrse): tes extrêmes mis en e(ma!iou
(tonnent comme conclusion:

Trustes/.sso))tX.<.

Supposons ensuite

'fous h'sXs sont Ys.

Aucun X n'est. Y.

L'expression exacte de ces est


promisses

ToustcsXss~ntY)!.
T~us IPR
Tuus tes Zs
Xs sont n'HI
n~oYs.
Ys.

C!ccas est de ceux on !eg moyens termes


ditlerent, et où
un des extrêmes est univo'se). Par appticatiou de ta reste
nous c!)ang'cons !a quaHte et la quantité de cet extrême, et
nous prononçons son égalité avec l'antre extrême.

Tous tes Xs sont non/.s on Am'nnX n'est X.

En commençant par l'autre cxtre!ne universe) )mus


avons un résultat équivalent:
Am'un/n'cstX.

Un troisième cas sera:

Tons tes YssontX'


Tons tes non Y. sont/
298 UVUE H.–Ann)Tt1NS)'.M;HNTF.S,Kr~.

Ici les termes différent de qualité, t! y a deux moyens


termes universcis. D'aprCs la régie nous changeons ta
quantité et iaqnahte (te l'un ou de l'autre extrême (quet-
qm'sX< devient tous les non X.s'), et nous prononçons son
egaliteavcct'autreextreme(quctquesZ.s'):

Tous )~s non X sont/s.

Les deux derniers exemples sont choisis par }'autcur


comme représentant des syllogismes qui n'auraient, pas été
considères comme valides dans la togique scolastique la
tog'i([uc ordinaire exige en effet que le sujet d'une proposi-
tion soit positif. (Comme on t'a souvent remarque déjà, le
défaut d'une exposition complote des contraires est te prin-
cipat défaut dn système d'Aristotc.) Tl n'en est pas moins
vrai que les cas en question ~nnt parfaitement légitimes, et
les règles qui les déterminent sont, sans nul doute, /e.~ ?'<!y/&s
/c.s' ~)/M.s' yc~<i'/<?.s' </e /e/?.ce .s'y//ov/.s'Me. L'analyse
cmpioycc n'est pas, d'après Fauteur, du domaine propre du
syHogisme, elle appartient à une méthode plus gencra)e
de combinaison des propositions; et l'auteur cite un cas
imaginaire pour éclaircir le sens plus larRe de cette ana-
lyse.
Sans pousser plus loin i'etnde du sy!tog!smc, )!oo)e dis-
cute la question si souvent agitée du type fondamental
du raisonnement deductif, et il accepte la solution de Wha-
tely et de M)! qui s'accordent a reconnaître que tout rai-
sonnement solide est au fond i'inférence de propositions
nouveHcs fondées sur des propositions plus générâtes )c
syHogisme étant t'expression complète et adéquate de ce

procède. Comme le syllogisme est une sorte d'<7/~<o~,


la question se réduit a ces deux recherches
)" Toute élimination se mmene-t-eHe au syttogisme? 't
2" Le raisonnement deductif consiste-t-il seulement dans
]'etimination? 't
A la première question Hoote répond, qu'it est toujours
possible théoriquement de résoudre et de combiner les pro-
positions, de façon que t'etimination puisse être ensuit'-
CDNCLFSfOK. 29~

accomplie par les règles du syllogisme, mais que les pro-


cèdes de ?'e~<e/~M seraient, dans beaucoup de cas, forces et
peu naturels, et exigeraient des opérations qui ne sont pas
syllogistiques.
A la seconde question il répond que le raisonnement ne
peut être réduit a t'eiimination, excepte par des restric-
tions arbitraires. Le raisonnement ne saurait être moins
que l'ensemble des méthodes fondées sur les lois de la pen-
sée, et le procède de l'élimination n'est qu'un de ces pro-
cédés.
Boole remarque encore que, de toutes les lois de la pen-
sée, l'une des plus importantes au point de vue logique
est la loi de la contradiction, a laquelle Leibniz attribue la
même valeur.
Toutes les personnes qui se sont fait une juste idée de la
relativité de toute connaissance s'accorderont a reconnaître,
avec Uoole, l'importance capitale de la contrariété ou de la
contradiction: mais cette importance ne va pas au-deta de
l'équivalence ou de l'inferencc immédiate. La contradic-
tion prépare les voies au syllogisme elle est la clé des quel-
ques extensions utiles du syllogisme, mais la loi de contra-
diction ne touche pas à l'essence du syllogisme. L'axiome,
ou loi de la pensée, qui sert de fondement a. t'inference mé-
diate doit être quelque chose de plus, et si cet axiome n'est
pas celui que nous avons indiqué dans le chapitre précèdent,
il faut du moins le chercher en dehors de la loi de contra-
diction. Passant des généralités un peu vagues de Uoole a
sa méthode, qui consiste a combiner deux équations a. ta
place des deux prémisses, pour arriver à une troisième
équation, qui représente la conclusion; et considérant la
maxime qui d'après lui justifie ce procède de réduction, il
nous semble voir que c'est ta même maxime qui entre da~
titi problème d'équation a deux ou trois inconnues: commr
par exempte, etaut donnes + y =~ ;y – y == /<, trou-
ver et y. Si t'en accorde que conditions du svttog'isme
logique ont été convenablement e\primces parte" svmboh'-
de Boole, et une la réduction convient et s'ap-
algébrique
~if)f) ).)Y!i):n.– A)~HT)OXS!U~:RNTKS, HTC.

plique justement aux propositions, il est naturel d'admettra


que l'axiome logique est l'axiome algébrique, qui permet
de sul)s!it!!cr a y, dans une équation, son équivalent dat~s
t'autrc; comme par exemple quand nous tirons de x y
==: /), y .7' – A, et que nous introduisons la valeur de y
dans l'équation .x + y === a. L'axiome, directement appli-
cable au syllogisme, serait que l'on peut dans une équation
substituer a n'importe quelle quantité son équivalent. En
d'autres termes la substitution de l'équivalent d'une quan-
tité Ma quantité elle-même ne change pas la valeur d'une

équation. C'est la une variante de l'axiome de l'égalité


les à une même sont
médiate, quantités égales quantité

égales l'une a. l'autre axiome auquel M. Mill compare, pour


la forme, l'axiome du syllogisme. Si une quantité est égale
a une seconde quantité, et la seconde égale à une troisième,
la première est aussi égale a la troisième. Dans une com-
binaison qui contient A et 13, nous pouvons introduire à la

place de H son équivalent C.


Une grande partie de l'ouvrage de Boole est consacrée
aux probabilités; sur ce point l'auteur emploie encore le

symbolisme dont il s'est servi dans les autres parties de


son travail. On admet généralement que Hoole a fait des
additions importantes à la théorie des probabilités, ce ter-
rain commun de la logique et des mathématiques.
(;11;\ PITHE III

DU ROLE ET DE LA VALEUR DU SYLLOGISME.

).Le caraHtt'rH propre du syttogismc, c'est'ptctacouciusiouu'ydt'passe pas


Ics
)cs pri,missrs.
promisses. (~c c,tractèrc
Ce a ieti, Uiversenu~ul
<'arac)t;t't'a('tt't[m'rst;m<'utt'uvi.agc. eucisctç;é.
i)'unc signe de t'exceUcuct; du
du .syuogisuw'.
syllo~isnu·.
part, ouav()u)uytoh'[c
M'autrc part, ou eu a pruuh''pour représenter )esyHogistUHcutnm(; uue
une

/C'~ft.

Dans
le syllogistne, M les hommes sont mortels, les rois
sont des hommes, les rois sont mortels,)) la conclusion
paraît déjà contenue dans les prémisses. En vertu de )eur

rapprochement, les deux prémisses, ):'majeure univer-


selle et la mineure interprétative, itnpiiqucnt !c fait que
«les rois sont mortels)).

1° A. cette circonstance a été attribue )e mérite propre,


l'excellence, la certitude de l'infercnce syllogistique. Lors-

qu'on a accepte les prémisses, on ne peut repousser la con-


clusion, sans se mettre en contradiction avec soi-même.
Dans la transition des prémisses a la conclusion, Hn'ya a
rien de hasarde ni de précaire.
Cette même circonstance a été
présentée sous un as-
pect beaucoup moins fa\orah)e. On a allègue qu'une pure
répétition n'est pas une Interencc reçue que reproduire,
sous une forme nou'veue, ce qui a déjà été af'hrme, peu).
être une opération nécessaire et irréprochable (connue nou-
l'avons montre pour les différentes espèces d'interencc im-
~i0~ t.tV~Kii.–hOLMET VALt!LUD!jSYLLOf.tS))Ë.

médiate), mais ne constitue nullement un progrès, un p:t.-i


en avant, un passage du connu al'inconnu.
Mais ily a une autre objection beaucoup plus grave,
et qui porte sur le fond du raisonnement formel. Suppo-
sex <[ue !a conclusion « les rois sont mortels, » soit don-
tcuse pour vous; de quetdroitalors proclamez-vous, dan-
ta majeure, que tous/e6'/<o//<«'A'sont mortels, y compris
tes rois? 1
Il faudrait donc, a ce qu'il semble, avoir établi la vérité
de la conclusion, pour avoir le droit d'affirmer la majeure.
Pour avoir le droit de dire « tous les hommes sont mor-
tels, » il faut que nous ayons constaté, par d'autres moyen-,
que tous les rois, que tous les peuples sont mortets. De
telle sorte que la conclusion contribue elle-même, pour sa
part, a établir la majeure, et qu'il y a, par suite, un vert-
table cercle vicieux.
C'est
la le point obscur du syllogisme; c'est pour cette
raison qu'on lui a reproche de n'être qu'une pétition de
principe; et, en effet, il serait difficile de citer un plus frap-
pant exemple de ce sophisme.
L'explication de cette difficulté est due à M. John Stuart
Mil), et cette explication a eu pour conséquence de produire
dans la logique une révolution totale.

2. ).a prémisse majeure d'un syllogisme régulier peut être divisée en deux )).u r.
ties;d'uucp.u't, ou distinguera, dans les affirmations ([u'eUc embrasse,!<'s
<'as (juionteteob'iertt's,d'autre part, les M.tquin'ontpas été observes,<)ui
sont siu)['!emcnt infères.

La majeure Ktous les hommes sont mortels, est com-


posée de deux parties distinctes. La c'est qu'un
certain nombre d'hommes sont morts jusqu'à ce jour; la
seconde, c'est que les hommes qui vivent aujourd'hui, et
tes l)onunesqui))a!trontde!na)n, mourront aussi. Pour lé-

gitimer la première affirmation, on a les preuves les plus


complètes, on a te témoignage des faits; pour la seconde.
il n'y a aucune preuve.
On peut analyser de la même manière un grand nom-
SYLLOC[SMK)(AMENËAL'fr<DL'(.;nON. ~03

bre de propositions générales affirmatives ou négatives. La


« les corps transparents reflètent )a lumière, »
proposition
s'applique a la fois à tous les corps qui ont pu être observes
et à tous ceux qui ne l'ont pas été; dans le premier cas,
l'affirmation dérive d'une preuve de fait; dans le second
cas, l'affirmation dérive d'une inférenceinductive du connu
u, l'inconnu.
Ainsi les propositions universelles confondent générate-
ment, dans le domaine qu'elles embrassent, les faits ob-
servés et les faits non-observés c'est cette confusion qui
produit les difficultés de la théorie du syllogisme.

3. Toutes les fois qu'on affirme une proposition générale, on fait une inférence,
et même on la pousse aussi )oin que possible.

Lorsque nous disons « tous les hommes sont mortels, »


nous faisons une inférence aussi étendue que possible. Nous
affirmons la mortalité de tous les hommes, des hommes
de toute condition, dans tous les temps, passés ou à venir.
Nous nous exposons à ce qu'il y a de plus périlleux et de
plus risqué dans l'induction. Toutes les garanties, néces-
saires pour justifier l'infcrence inductive, devront donc être
employées pour garantir la vérité de la majeure.

t. Le type de raisonnement qui retète le mieux l'opération réelle de la déduc-


tion est le raisonnement qui va du particulier au particulier.

Le fondement de toute argumentation est en faitl'cnsem-


ble des cas particuliers qui sont actuellement connus par
expérience par exemple la mortalité de tous les hommes
qui sont morts. L'inférence va généralement de ces cas ob-
servés a d'autres cas qui ne l'ont pas été,
particuliers
comme « les habitants actuels de Londres mourront a. La
preuve de la mortalité qui vivent aujourd'hui
des hommes
dérive de la mortalité de leurs prédécesseurs. A, B et C
sont morts; D, qui vit encore, mourra.
Le raisonnemcnt qui conclut de cas déjà expérimentés à
d'autres qui ne le sont pas encore (parce que ces cas se res-
semblent), est, non pas seulement la méthode la plus fré-
:iU4It, t.[Vii~U.–HU).H Et VAL).H(UUS\LL!i-!A)K.

quemmeutemptuyee, mais aussi ta plus natureite et la plus


tacite. La force d'un raisonnemcutdepend non pas de l'af-
)ir)natiougenera)e, mais des faits actuellement constates;
et les faits particuliers nous touchent autant que les faits
généralises dans une atiirrnation uuivcr~ettc. (Juet'eau
houittante nous brutera la main, c'est une croyance qu'au-
tot'isL'ntsuftisamntentd'innomt)ra))tes expériences de cc
phénomène c'est l'impression produite par ces expérien-
ces qui nous dirige. Les faits particuliers agissent sur notre
esprit autant que les règles générâtes.
Cette observation peut être vérifiée dans toutes les pro-
fessions humaines. L'expérience professionnelle est préci-
sément faite des cas particuliers que l'on a soi-même
observés. L'esprit se représente ces fait. et lorsqu'un
nouveau cas se produit, l'esprit t'assimile aussitôt aux

précédents, et il infère en conséquence. Lorsque le doc-


teur Mead fut appelé auprès de la reine Marie pour soi-
gner sa dernière maladie, il déclara qu'ette était atteinte
de ta petite vérole; s'il reconnut cette maladie, c'est qu'il
se rappelait les symptômes de toute une série de maladies
qu'il avait observées; les symptômes de t'etat de la reine
/«'<~e~< à ceux-tà, et par suite il n'hésita pas a in-
tcrer.

:).'['uut('t'<)UH nous i!)))'')'onst)t't')()))csc.)!t))arti<'utK'rsad'autt't's cas p.ttn-


<'nûcrs,nous pouvons ri~tct'cram)cc)HMcc))ticrc;tn)t~[)m~onsgcnt'mHs<;)
ri!Ut')'Km'L'.

Si nous
inferons, de ce que d'autres hommes sont morts,
(jue te pape actuel mourra, c'est parce qu'it y a ent!'e le
nape et les autres ttommes une somme suffisante de res-
semblance nous sommes donc prêts à faire ta même in-
terence dans
tous les cas semblables. Nous pouvons dire
une fois pour toutes tous les êtres qui ressemblent aux
hommes des générations passées, de la même façon que te
pape tui-meme ressemble a ces ttummes, tous les êtres de
cette nature mourront, ëit'inferencc particulière est juste,
l'infereuce genérate t'est aussi. L'infercnce particulière ne
mi-ï).LO(:i~H'.l';St L'KK iMt':ttf'ttL)A't'tUi\. 30.'i )

doit, pas être arbitraire :etle se fonde sur une ressem-


blance, et elle sera appiïcabte partout, on ]a ressemblance
existera.
Dans une proposition générale, par conséquent, nous dé-
terminons ces/Y'A'«'cc.')'qui a intérêt'nous autorisent
des cas passes aux cas a venir; et, en déterminant ces res-
semblances, nous donnons à l'inierence un caractère de
generalite:nous exprimons/M'M~c?/:e~<qu'elle embras-c
tous les cas possibles. Nous melons dans une seule propo-
sition les cas observes et les cas infères, le connu et l'in-
connu, l'évidence acquise et la. conclusion cherchée. L'em-

ploi des termes généraux nous permet de nouse)evcr


ainsi au-dessus des inferences particulières.

li. L'inH'n;))('H dt;(h!(')~c ))cnt t'hf cun'iidM't'c ooo~nt' U! n~thmh; d'mk'rprt'


tatiot).

Uicn que la prémisse contienne, en un sens, la conclu-


sion, enene la désigne point nominativement, elle l'indi-

que seulement par ses caractères généraux. La prémisse


K les hommes sont mortels, M ne specilic ni les rois, ni )e
pape vivant; elle exprime seulement certains signes d'après
lesquels nous serons aptes a juger si les rois et le pape
doivent être considères comme mur tels ces signes sont les
caractères distinctifs de l'humanité. Quelque chose est
donc nécessaire, en dehors de la majeure, pour arriver a
la conclusion le pape est mortel. Il faut que nous nous
assurions qn'il est un homme, qu'it est soumis aux condi-
tions essentielles ds t'humanite. Le rôic de la mineure est
précisément cchu-ta c'est eue qui nous apprend que le
pape possède les attributs des hommes, c'est e)Ie qui /</<<-
<</<e )c pape avec le x~ de la majeure. La nécessite de
cette affirmation intermédiaire ('mpccl)e que iesynogisme
soit une simple inturcnce immédiate, une tantoiogie. « Tous
les hommes sont mortels)) ne comprend ")e pape est.
mortel", qu'a cette condition que ie pape soit un homme:
et si cette condition est donnée explicitement dans une
HAtK. L~i()UC.
~()<) UViŒU.–)tU).t;t!;[ VA).(';Ut)t~.SYLLU(.)M,~E.

proposition distincte, le pape alors est. compris dans l'alur-


mation de la majeure la conclusion se trouve établie.
Après avoir posé une alïirmation ou une négation géné-
rale, qui prononce qu'un certain prédicat convient ou ue
convient pas a un certain sujet, les hommes et la morta-
lité, nous avons encore a rechercher les cas particuliers
du sujet, c'est-il-dire les choses qui possèdent ses attributs.
C'est en cela que consiste la c~Mc~'OK ?'ce//< déduction qui
est une opération certainement ?Ma~e/~ et non formelle.
Il s'agit de comparer les individus déjà exprimés par le
sujet généralisé, – tous les hommes avec tous
connus,
les individus qui peuvent exister dans l'avenir, et de pro-
noncer l'accord, la ressemblance des individus anciens et
nouveaux. L'inFérence déductive
« Le pape est mortel, »
suppose un examen préalable (direct ou indirect) de la per-
sonne du pape. Si le pape ressemble au type ordinaire de
l'humanité, tel que nous l'avons conçu d'après tous les
exemples qui nous sont connus, nous l'identifions avec k'
sujet « hommes » dans notre proposition générale. L'iden-
tité étant considérée comme satisfaisante, nous compfetons
la formule syllogistique, et nous déclarons que le pape est
mortel.
La proposition «les hommes sont mortels)), par sa forme
universelle, nous fait illusion, et nous entraîne a supposer
que nous avons déjà saisi dans son ensemble la race hu-
maine tout entière. Une vue plus correcte serait de la con-
sidérer comme une
affirmation relative à un certain nombre
d'hommes, et qui a en même temps le pouvoir d'en em-
brasser d'autres, au fur et à mesure qu'ils apparaîtront. L.i
proposition nous donne à cet effet des marques, des carac-
tères, d'après lesquels nous pourrons reconnaître tous Ic~
individus qui, étant identiques à l'homme, seront déclare-
mortels. A chaque identité nouvelle constatée, la mineure
s'en empare, et nous conduit ainsi a la conclusion.
L'interprétation d'une loi ou d'un ordre nous fait claire-
ment saisir la partie purement déductive de l'opération du
raisonnement. La loi est donnée sous forme générale cer-
LhSnj.UGtSMEKST L'Nt'.hYf'Em'KLTAnuM. 307

tains caractères sont


assignes au sujet de lit proposition.
L'administrateur on ]e juge apprécie si un cas particulier a
ou n'a pas les caractères spécifies. Si un cas particulier les
possède, il y a lieu d'établir une mineure, et la conclusion
suit.

Cet exemple montre aussi que le syllogisme est le pro-


cédé purement formel qui permet de compléter une opéra-
tion, en elle-même matérielle, et nullement formelle. L'o-
pération consiste à comparer un fait particulier avec d'autres
faits particuliers, par l'intermédiaire d'une description gé-
nérale. L'expression d'une loi, bien qu'elle doive se com-
poser de termes généraux, doit être de nature
à suggérer
des cas particuliers. Lorsque la loi mentionne la propriété
et la succession, ou la liberté individuelle, elle doit établir
ou tout au moins suggérer les choses particulières dont il
s'agit; de telle sorte que l'application à un cas donne ne
sera pas autre chose que la comparaison de ce cas avec les
cas cités ou suggérés par les termes généraux ou la défini-
tion. Par suite, le travail du raisonneur est en pratique
une coM~M'aMOM coKe~/e à laquelle il ne peut jamais se
dérober. Telle est la <M/M<:7~ Mc/ife/A' qui au fond est
la même chose que l'i!M<;<<o/< M!<i!/c/'<c//e, puisqu'elle est
le développement de l'opération Inductive, ou l'analyse
des détails, des cas particuliers, qu'on a entrevus, mais non
vus réellement dans la proposition générale.
Les décisions
légales sont fondées quelquefois sur des
statuts, quelquefois sur des décisions antérieures. Il n'y a
pas de différence spécifique entre ces deux formes. Un statut
n'a pas de sens, en dehors des cas particuliers qu'il spécifie
ou qu'il
suggère un précédent implique une règle ou
un principe. Dans les deux cas, le juge doit s'occuper de
cas particuliers concrets, qu'il considère d'après leurs traits
de ressemblance ou leurs rapports.
Un autre cas consiste dans
l'application des théorèmes
généraux, fournis par les observations des autres, comme
les principes de la science établis par des recherches anté-
rieures. i~fous n'avons aucune part personnelle à l'induction
~08 UVKJ'.N. – !t(~,Ki<t V.\iJ';U~f~!jS\),t~)(,tS)))'

connue sous le nom


atomique; de théorie
nous n'avons
même jamais vu ces faits; nous recevons ces faits enregis-
tres et résumes dans la. loi générale. Nous devons com-
prendre le sens de cette loi; nous devons réaliser l'espèce
de fait qu'elle désigne. Lorsqu'un cas se présente, par
exemple un corps composé de deux substances, nous
devons dire, par une comparaison concrète, si le compose
donne a les caractères
des composés chimiques. Par exem-
ple, l'atmosphère est-elle un composé chimique? Oui,
parce qu'elle s'accorde avec les caractères généraux des
composés chimiques, ou avec ces cas ~j/'yMe.~ auxquels les
caractères généraux nous ramènent nécessairement. 11 y a
la une déduction
purement matérielle; c'est la comparaison
des cas qui est l'essence des opérations de la généralisation,
comme on l'a vu pour l'induction. Le procède ressemble
exactement ici a une généralisation, faite en vue d'une dé-
finition.

7. Bif!i([Ut'[a t'oDnMdMductivc de l'induction <n'soit encore inffrencc


qu'une
du))artieu)ieraunarticuticr,quKricnnepL'utrcn)p)ac<;r,i)yaccrt:uu',
avantages a exprimer ces intcrenccs nossi)))cs dans une généralité fonuf)k'.

M. Mill remarque que la forme syllogistique de l'infé-


rence du général au particulier, qui suppose que chaque
induction est est « une garantie nouvelle de
l'exactitude de la généralisation )). Cela est vrai de deux
façons.
1" Le sentiment de
la responsabilité augmente chex le
raisonneur, lorsqu'il sait que l'inférence qu'il applique
a un individu peut également s'appliquera un grand nom-
bre d'individus. Un procède commode pour contrôler un"
inférence téméraire consiste a montrer l'éten-
précisément
due des conséquences que
comporte cette inférence. La
décision légale contre Hampden, dans l'affaire des trente
schellings de la taxe des vaisseaux, était monstrueuse.
parce qu'elle affirmait le pouvoir qu'aurait eu le roi de
taxer la nation sans le parlement.
2" Si une induction est inexacte, c'est en la généralisant
rT)[.m':)~'SYLLOG[?M)' :099

que l'on
s'apercevra des cas qui la. contredisent. Ceci est
simplement une modiCca.tion de la même conséquence.
Toute personne, qui tente de justifier le despotisme d'un
monarque, doit être prête a dire que dans toutes les cir-
constances semblables
le despotisme est désirable. Dans la
discussion sur le caractère inspiré de la Bible, on remarque
souvent que Milton lui-même est inspiré; mais alors tous
les grands poètes, Homère, Virgile, Dante, Chaucer, Sha-
kespeare, Dryden, Byron, Shelley, doivent leur génie a
l'inspiration.
M. Grote, pour le système reçu sur l'authen-
soutenir
ticité des dialogues de Platon, contre les critiques qui ten-
draient a faire rejeter un certain nombre de dialogues
pour ce seul motif que leur style serait indigne de Platon,
nous désigne les nombreux dialogues qui devraient être
sacrifiés, si l'on adoptait ce critérium, et si l'on accordait
toutes les suppressions demandées par les critiques.

8. Un des grands ser\i''es que rend la t'orm"sy)togisti<)ue, c'est d'analyser,de


mettre danstout)eurjour,ct()('))reseuteraunexnmense))a ré, les parties

différentes d'une série ou d'une chaîne de raisonnements.

C'est ce que nous avons déjà fait comprendre en appli-


quant le syllogisme à des raisonnements confus. Il est
avantageuxdesavoirque la vérité d'une concision, obtenue
par iuférence, suppose la vérité de </e!M affirmations sépa-
rées, l'une et l'autre également nécessaires à la conclusion.
Pour prouver que A est C par une inferenee médiate (13 est
C, A est 13) deux propositions doivent être vérifiées; et
l'esprit est singulièrement aidé dans l'effort qu'il a à faire
pour reconnaître une argumentation confuse, lorsqu'il sait
ce qu'il doit considérer.
En établissant la distinction des deux formes du raison-
nement, employées l'une et l'autre dans le droit et dans la
politique,– raisonnements fondes su dt.'sprcct''dt'nts ou des
exemples, et raisonnements fondes sur dt'st'cgles ou des
– sirC. C.Lewis accorde de la supc.rio-
principes, beaucoup
rin'' au dernier, au raisonnement fonde .ur les roules. La
310() UVtŒU.–)(0!.r':ET VALEUR ))L' SYD.Of.tSME.

raison de l'obscurité relative des arguments fondes sur les


exemples ou les précédents, est que le principe qu'ils im-
pliquent est généralement sous-entendu. Le raisonnement
est beaucoup plus
clair, quand le principe général est
établi en premier lieu, le cas particutier indiqué immédia-
tement après, et la conclusion déduite. Pour avoir le droit
de conclure d'un cas à un autre, il est nécessaire de rejeter
de chacun les circonstances qui n'intéressent pas l'objet en
question, et de comparer celles sur lesquelles les cas se res-
semblent. Dans les cas compliques, l'opération est souvent
difficile. Il faut beaucoup de sagacité et une grande con-
naissance du sujet pour
distinguer les faits essentiels
des
faits accidentels, pour rejeter tout ce qu'il faut rejeter, sans
aller au delà. Si l'on retient les faits accidentels, la compa-
raison devient obscure et incertaine; si les faits essentiels
sont rejetës, la comparaison devientsophistique. Cette opé-
ration qui, dans l'argument fondé sur les précédents, doit
être faite quelquefois mentalement, embarrasse le raison-
neur modéré, bien qu'elle soit aisément et sûrement ac-
complie par le praticien expérimenté. Par suite, les étu-
diants en droit trouvent de grandes difficultés a reconnaîtn'
les lois dans les cas particuliers, bien qu'ils arrivent vite
à appliquer à un cas particulier une loi exposée dans des
termes généraux.
<:n \prr)Π)\

SUITES DE RAISONNEMENTS ET SCIENCES


DÉDUCTIVES.

t. Une M'ric <!n syllogismes peut tnrmer comme uxc M'n)c chnîoc.

Leslogiciens ont toujours admis les raisonnements


composés. Les sorites sont précisément des séries, des chaî-
nes de syllogismes. La cunciusion d'un syllogisme devient la
majeure d'un second, et ainsi de suite.
Les .wr<~ sont habituellement exprimés sous la forme
suivante
A est )}, H est C, C est D, etc. donc A est D.
La preuve régulière (d'après la première figure du syllo-
serait: –
gisme)

H est C, A est R, donc A est C.


C est t), A est C. donc A est D, etc.

H arrive rarement qu'une déduction proprement dite,


sous cette simple forme, puisse se prolonger au-dcià de
deux ou trois syuo~ismes. L'application d'une proposition
universeUe a un cas particulier a rarement besoin de par-
courir trois ou quatre pas distincts, et même, dans le plus
.~t'and nombre des cas, l'application se fait en un seulsy~)-
gisme.
Aucun principe nouveau, aucune modification de prin-
cipe, ne sont. contenus dans ces raisonnements consécutifs.
.'i!22 f.tV)ŒU. –srr!'ES))Htt\)Sn?).SKM)'TS, !;)(:.

Leur exposition claire peut être un sujet d'étude pour cf'tui


qui tes présente, mais ils n'offrent aucune particularité au
togicien. Néanmoins on discute ordinaircmoit ces formes
de raisonnement dans les traités de togiqnc; et nous pon-
vons, d'après t'exempte de M. Mit!, choisir cette occasion
pour discuter deux questions, t'accord de la théorie du sy)-
togisme avec ces fondues séries de raisonnement-, et [a na-
ture des sciences deductives.

?. Une c))ahK*dcra)Son~emc!its se ramener uncscriedHsyUogisinfs,) ma-

j<'n)'t'<)('chacm)dt't't's'.yUngismt'st't:n]tunei!)d)!t'tiont'nn()t'csur()esh!t-.
)).utictn!(!)'s,
partieuli,:rs, uoc ,ÜitÍ,
une vt'nt('foiK!)''Ct'n
romlt'.c en dernière antttyse
analyse sur des faits
raits parti-
ctdit'rs.

Ainsi, dans le cas ou nous prouver voulons


que les êtres
intettigents ne peuvent pas être soumis :t. des expériences
comme celtes que t'en impose a la matière brute, nous
aurons taehaîne suivante – où il y a intettigence,
partout
il y a seusibitité, ou en d'autres termes, susceptibilité de
plaisir ou de peine; nous n'avons pas le droit d'imposer une
peine ou une douleur; or, ta plupart des expériences qui
seraient tentées sur des créatures sensibles causeraient de la
douleur; donc les êtres intettigents ne peuvent pas être sou-
mis à des recherches expérimentâtes. Cette chainc de rai-
sonnements se compose de trois syllogismes dont les ma-
jeures sont:–
1" La société détend qu'on fasse souffrir autrui;
2" Tous les êtres intettigents sont susceptibles de don-
teurs;
:t" Les expériences faites pour observer une fonction dans
les êtres sensibles causent de ta douleur.
Chacune de ces majeures peut être ramenée, selon ta
méthode indiquée dans le chapitre précédent, et d'après ta
toi de l'identité, a des faits particuliers, observés ou inféré-
La première majeure (la société défend) se présente sou-
forme de commandement; c'est le cas où il sembtc que nous
ayons le moins atfairc avec des faits particuliers, et qu'i!
s'agisse surtout de ta description générate qui sert a iden-
S«)tt'!f':S. 3)3

,.1' 1. 1 _.1. 1 1 P.u _7.1·


tifier)cs faits partiodiers. De pins il ne faut pas oubtier
que la force reettc d'un commandement lui-même se nuun-
teste surtout dans tes cas particntiers auxquels il s'ap-
plique. !<j) effet t'cxpression générale de ce raisonnement
ne signifie rien, n'est rien, si on ne ta aces
rapporte pas
cas particuiiers:t'apptication delà regtc est une exten-
siottinductivc de cc.s cas. La secottde majeure (tes êtres
intelligents sont sensibles) e\primR la coïncidence obser-
veeentrol'inteHigenceetta sens)hi)ite,c)) même temps
que les extensions futures de cette coïncidence, grâce a
l'identité etabtie entre la sensibitite et )'intet)igencc– )e
premier terme du conpie. La troisième majeure est esaie-
ment une ge!u''ra)isation indnctive, qui comprend tes cas
particnHet's,où l'expérience a produit la dou)eur, en meux'
temps que tes cas sembiabJes qu'on infère.
Nous pondons disposer cette suite de raisonnements sons
forme desyUogismes. Ainsi, en choisissant un ordre diue-
rcnt,nousdirons:

PttKMn'.jtSYLLOt.tS~))'

L'expCrience faite pour observer une fonction chex tes

''très sensibles
prodnitta douten)'.
ij'(q)erationquet'on ponrsuiten ce moment consiste a
faire une expérience ponr observer une fonction.
Donc cette opération produira de )a douleur' (~?'<<7/'<7).

SHCO.)'SYtJ.Ot.)mn:.

La snciete défend
qu'on fasse souffrir.
L'opération que l'on tente produira de la douteur.
La société défend les opérations qui tendent a ('xpe)'i-
mcnter sur tes Ctrcs sensibles (C~'M/v).

))tO)sn':)n':sY).Lo<;)SMH.

La société défend tes expérience--snr tes êtres. scnsi!)ies.


Tons te-êtres intettigcnts sont scnsit'tes.
314 uvp.)! –srm':s))E!s<)NK)'tj'rs,F.'rr.

La société défend les expériences sur les êtres intelligen~


(Ce~ay'e).
La formera société défend, etc.) a [a valeur d'une pro-
position négative; s'il n'en ct.ait pas ainsi, le dernier syllo-
gisme ne serait pas vatide.

Le tangage qui exprime t'infcrcnce du particutier au


par-
ticulier peut être employé dans chacun ()e ces sy)logismes.
Ainsi dans !c premier nous dirons: Les expériences qui
consistent a observer une fonction chez les êtres scnsibies
ont toujours cause
la douleur; de
le cas présent est une
expérience de ce genre: donc le cas présent, produira de )a
douleur (comme tous les cas observes l'ont fait). De môme
pour les autres syllogismes.

SC))!KC!S i~:)'LT.) )VKS.

.),t'ssf'k'uf<'s()t''()uctiYfssnnt<'('t!cst)f)nt)'op<r,)tion consiste uniqucmenta à

;tppt)t(m'r,:t(h'\t'[<)pp('t'(tcsimtu<'ti')'tS(~'ja<'tah!n's,<t'st-dh('ah'0)t\t'[.
adL'('()U\rirdt'snuneu)'cs[)Otu't)csmajcu)'E.sdonnu~s.

De la théorie du syliogisme il résulte que toute d~'ductio))


suppose une induction préalable. Les sciences deductivcs,
par conséquent, ne pcu'vent se passer de l'induction. Mais
tandis que dans les sciences inductives, la chimie, la phy-
siologie, le travail du savant consiste
principalement il for-
mer des inductions, dans les sciences deductives, comme
les mathématiques, les inductions sont peu nombreuses; on
les forme aisément (quelquefois même on les considère
comme des intuitions), et te travail du savant consiste il

développer les applications de ces généralités inductives,


en leur rattachant des cas nouveaux. Nous arrivons vite aux
inductions comme cet)es-ci:« Les quantités égales à une
même quantité sont égale! entre elles,)) ou <(les sommes
de quantités égales égales,)) ((tes sont
différences de
quantités égales sont égaies; » mais ce qui n'est, pas aise
c'est de faire rentrer sous ces inductions la proposition sui-
vante «Une sphère est egate aux deux tiers du cylindre
S(:H-;NCES XÉ.rj'JCTÏVES. 3L')11;

dans lequel elle est inscrite, a On ne peut en arriver ]a


qu'après un long circuit de déductions successives, {bridées
sur de nombreuses tigures.
Si nous prenons un cas relativement simple de la déduc-
tion géométrique, !c théorème 47 du premier livre d'Eu-
clide, « le carré construit sur l'hypoténuse d'un triangle
rectangle est égal à la somme des carrés construits sur les
autres côtés, » nous trouverons que la démonstration
s'opère par deux syllogismes, qui ont pour majeures des
axiomes, et un syllogisme préparatoire, qui a pour majeure
une proposition dérivée déjà établie. Le reste de l'opération
n'est pas syllogistique. Nous établissons d'abord, par une
construction habilement inventée, deux mineures, d'après
la proposition « Lorsqu'un parallélogramme et un triangle
ont la même base et sont compris entre les mêmes paral-
lèles, le parallélogramme est le double du triangle; » puis
nous passons à l'application des axiomes. Nous appliquons
d'abord l'axiome « Les doubles de quantités égales sont
égaux )) (proposition dérivée de l'axiome, les sommes de
quantités égales sont égales) cela, pour prouver que le carré
construit sur un des côtés est égal à une partie du carré de
l'hypoténuse, et que le carré construit sur l'autre côté
est égal à l'autre partie du même carré. Cela fait, il ne
reste plus qu'une application aisée de l'axiome « les
sommes de quantités égales sont égales, » pour compléter
la preuve.
Les sciences déductives sont obligées de ruser avec leurs
problèmes; elles opèrent indirectement ce qu'il n'y a pas
moyen d'opérer directement. Les mathématiques, au lieu
de se contenter d'exposer leurs axiomes et leurs défini-
tions, en laissant au lecteur le soin de les appliquer, dé-
roulent un vaste système de propriétés déductives, à cha-
cune desquelles nous pouvons nous adresser, dans un cas
donné, au lieu de remonter d'un coup à la source fonda-
mentale. Nous mesurons une hauteur un faisant rentrer !e
cas sous quelque théorème de géométrie plane.
Voici les deux circonstances auxquelles ou peutattrihuer
.'{iG G uv!Œ)).–sr)'r)':sn)':nA)s<);\?<f'tK\'rs,n:.

la longueur et la complication des raisonnements matt)é-


matiques.
i" Il a dans ces raisonnements un grand nombre
d'inférences immédiates, comme, par exempte, dans l'ap-
plication des définitions. Ainsi, lorsque Euclide montre que
deux figures coincident, il fuit un appel furmet a la détini-
tion de l'égalité (la coïncidence), et en vertu de cette déii-~
nition prononce l'égalité des tie,ures.Hya)a, en appa-
rence, un pas, un progrès dans le raisonnement il i'aut
un acte, un effort distinct d'attention de la part de l'étu-
diant, mais il n'y a pas de déduction ni de syllogisme. De
même il peut y avoir d'autres inférences immédiates, dans
les transformationsde propositions équivalentes, comme
l'ohversion, la conversion, etc.
2° Non-seulement il faut souvent de longues construc-
tions, et un long échafaudage préparatoire, pour faire ren-
trer le cas à démontrer dans une g'énératité préalable, mais
lorsque la construction est faite, on voit jaillir de chacune
de ses parties des inférences distinctes, qu'il faut savoir
faire converger vers le but qu'on a en vue. De plus, beau-
coup de
propositions dérivent à la fois d'une hypothèse
compliquée: « Si un point est pris dans l'intérieur d'un
cercle (1), si des lignes droites sont de ce point a la tirées
circonférence (2), dont une passe par
le centre (3) o, etc.
la preuve dans les cas semblables est une série de démar-
ches qui convergent vers le même but et qui ont chacune

pour principe une partie distincte de l'hypothèse.


Le procédé de l'identification pour trouver une mineure
est plus ou moins dit'ticile, selon la complexité du sujet de la
majeure cette est grande dans la médecine, le
droit, la politique, etc. Une maladie peut être caractérisée
par trois, quatre, cinq ou six symptômes distincts; elle doit
donc être identifiée d'après tous ces caractères; si l'un des
caractères manque, l'identité ne peut être prouvée. Par
suite, ta déduction peut. être une opération laborieuse,
m~'rnedans les sciences inductivcs, comme la médecine.
De mcme, en politique, sir <<.<T,ewis remarque qu'il
fttJT DKLA!)!hUC)tO; 3i7 7

peut être difficile d'associer des prémisses, c'cst-a-dire de


trouver la majeuro d'une mineure donnée, ou la mineure
d'une majeure donnée. « C'est le fait de rattacher une mi-
neure a une majeure qui constitue surtout l'originalité, ou
le caractère inventif d'un argument. H En voici un exem-
pte:
A/<<e ye~e/'a/e ou M«:/eMi''c. Lorsqu'un impôt de
douane est si élevé qu'il engendre une vaste contrebande,
cet impôt doit être réduit.
Ca~f /x/cM/<!e/' ou M~MCM/'e. Les impôts de douane qui
existent, dans tel ou tel pays, sur le tabac, sur l'cau-de-
vie, etc., domient lieu à une \'astc contrebande.
Or la mineure est une question de fait (qui est déter-
minée a la fois par le raisonnement et les faits), et par con-
séquent il peut être fort difficile de l'établir.

't.L<'ht)tspccitd<)oht<)t'(h)('tiouostdfs'<tSsm'ct'd('tt)tts)<'si:ntsinïj))ifjtt<'s
d~))St[ust<utS(tt'jacum))tS.U))C<tt't('t'nt)na[n))ittt't!u('ti\cs'(.'['po.scau)n'(tt'-
tci'miHatiot)H.\)))''t'inK'ntu)t'.

Lorsque, par l'application des inductions déjà etab)ics,


nous pouvons découvrir de nouvelles mérites, nous nou.-
epargnons un appel direct a l'expérience. Par le parallélo-
gramme des forces, nous pouvons déterminer exactement
le cours d'un mobile, pousse par diverses forces dans de-
directions différentes. Une ope ration de calcul est substi-
tuée a des procédés d'observation. Le plus souvent cette
substitution constitue une grande économie.
L'effort par lequel on conduit les vérités iuductivcs à
toutes leurs applications deductives constitue une grande
partie des recherches scientifiques. L'aptitude a ce travail
est une qualité purement intellectuelle. Lorsqu'une grandt
loi, comme la gravitation, a été établie, la déduction de
toutes ses conséquences suffit au travail de plusieurs iH(''<n'
rations d'hommes. La généralisation actuelle, appelée !a
persistance de
la force, donnera probablement la ment~
occupation aux facultés deductives de l'esprit, scientifique.
Les lois inductives qui établissent l'union du corps et de
~)8 DVitHH.–StJt'm.S~KXAtSUN~EMENTS, )';rc.

l'esprit,,iorsqu'enes auront été déterminées avec précision,


comporteront, de même un grand nombre d'applications
dcductives, et impfiqueront beaucoup de faits qui pour le
moment ne peuvent etred6couvet'ts que par i'observatior).
))c même la doctrine de la relativité de nos sentiments et
fie nos pensées n'a pas encore été examinée dans toutes ses
conséquences.
CHAt'n )U; V

DÉMONSTRATION. – AXIOMES. – VÉRITÉS


NÉCESSAIRES.

).i,ti()ettC('S)M''ciatt'qLtir<'sn)te de la démonstration a.sa source da!is!'n!-


dttction.

La denmnstration est un mot synonyme de la déduction


qui, comme on l'a vu, n'est autre chose en dernière ana-

tyse qu'une induction. (h)


dit, ~:u'exemple, que !es pro-
positions d'EucHdc peuvent être démontrées; et cela re-
vient a faire rentrer chacune de ces conclusions dans les
principes fondamentaux de la science.
Pour établir que ta démonstration est in-
mathématique
ductive, il y a deux choses requises. H faut établir
l"que les priucipes de la science (les axiomes) sont induc-
tit's; 2° que l'axiome qui sert de fondement au syllogisme,
est )ui-meme inductif. Les axiomes donnent aux mathema-
tiqucs leurs principes, et le syi!ogisme assure l'application
(te ces principes.
Quant a ces principes derniers de la science qu'on ap-
pette les axiomes, il y a des contradictions capitaies dans
tes opinions des phitosophes. Les uns prétendent que les
axiomes mathématiques, t'axiomedusyno~isme, aussi bien
que t'axiome de causalité s"nt des inductious onprttutees
:\t'expericncc; tes autres maintiennent que ces principes
ont une origine intuitive, et que, t~race à cette
origine
~0 ~) HVJ!t';H.–i~UNS)HAHU.\),\Xhh'Hi~-)HC.

ils pûssudt;nt).Htf;c(.')'t,ituf!cptus haute quucL'ftcqui pour-


rait leur ut. réassurée p:u't'e\pct'ict)('e(i).

X.).<'pt'i)~pa[ai~HnK'nt<ju'()i~fai)\a)oir contre )'origh~eiîh)ucti\t'o~ex))r


''t[m'nta)t'dt's.iuint"i,<st,()it-<)n,<)H'ii.ss(n~Mc«j\tn;;t'j,ct<pK')'t'\)n'-
iH;nt't'est!inpuissMî~t'.)K<.st!~t'ra)!\u''rH~(~u\'H(;'iU);g('rcct'(']a<'t('rc(tc
tK'<'t'.S.SttL'.

L'idée de nécessite, appliquée au.\ vérités tettes que tes


axiomes mattiematiques, date de Leihnitx;eite a été rcta-
btic, sous uue formespéciale, par Kant, dette subsiste
encore aujourd'hui dans l'esprit d'un grand nombre de
philosophes. Le mot. est néanmoins ambigu.

DVHHSSHKShL'MO'i'~MCUSSrrt:.

~.t.–t)ttt)s)t;tt)nga(;('ut'din:)irMttnt'Ct;ssit(';n~t.<ynot)ytncJc''ci'titude,('t
)'t'ut')'!))~)~<[ttt;radt;s\t''rit<'sinducti\

Lorsque nous parlons d'un événement


qui arrivera cer-
tainement, nous employons, entre autres termes, le mot. de
nécessaire, ~ous appeHerons la congefation de l'eau a
~2 degrés une nécessite, voulant dire par laque la conge-
iatiou se produira sûrement. Nous dirons encore dansic
m~me sens te vice est la conséquence nécessaire d'une
mauvaise éducation.
En parcit cas la nécessite n'a évidemment rien de com-
mun avec une perception intuitive. est. dans
L'expérience
chacun de ces exemptes la source de la coniiancc absolue
qu'exprime notre affirmation; c'est ainsi que t'e.\periencc
seute nous permet de croire que te soteit se lèvera né-
cessairement demai!).
D'après ceta, itu'y aurait aucun inconvénient a em-
ployer le mot de nécessaire pour caractériser toutes les lois
inductives de la nature: lois de pesanteur, de mouvement,

(t~Quant~)\~idc)~'t')~nj))'<'a)L\tn!U!H''n)ati~uc.s, (Feutres (~m'stio));))~'):-


\cntt'tt't'ut!))'\t'<'s;~art'\rn~))r.).n.).(jm.j,.sdcthnti(n~t)oi\t'nt0['<'u-
~<'r~an.<).)-.t'K'ncr.('Ut't'.U!)('h'n'hY['<~))f''ti'jU['suppose <t''sd<'ti!iitiuns.<
t)m'.<tion.'i .seront train')". [))u.s tard. (Vuif /-f~'«~<r ~('4' ~ct<<;f'j mn//ft'mat;YH<'j.)
SKM.s~j'MUT r~KSsn'i' ~2)

lois fondamentales de la vie, etc. Mais les metaphysicien.s


ont pris l'llabituded'appeler ces vérités principes 6'o~-
/~<yci'i!<.s', par opposition aux principes nécessaires; car,
disent-ils, bien qu'elles soient absoiument vraies, dans la
constitution actuelle du globe, elles auraient pu être tout
autrement. 11 pourrait se faire que la loi de pesanteur
n'existât pas: les lois
de la vie pourraient être différentes
de ce qu'elles sont. Mais en aucun cas, dit-on, deux li-
gnes droites ne peuvent enfermer un espace cette vérité
est nécessaire dans un sens plus particulier du mot, sens
qu'il rcstenetabtir.

i.n.–),ant''M'Mi(L',d<)t)sun'.Hns['!uss[)t''ciit),.si);ni<it')';tfco;'t/~<t;'(;'t'</r
«*'<'(; <<)Me'<;x;; o! ce sens, les \t'ritt's m'cc.ssain's sont c.t'Ht's (lui dt'ri~t'nt

~uprin('i[)t;()cc<)«t)tuh<'tio!),oudc)n)()id('eon.sist:u)cc.LL'conH'aircdt'
ces vciitM est u)tf conhujictiu)) formelle.

Nous d6ja donné de nombreux


avons exemples de ces
vérités (voir l'Introduction, et aussi le chapitre relatif aux

propositions équivalentes). Que le plus petit ne peut con-


tenir le plus grand, c'est une vérité nécessaire vérité qui
dépend du sens même du mot « plus petit )) et du mot « plus
grand )) cette vérité ne saurait être contredite, a moins de
déclarer que le plus grand n'est pas le plus grand. Le même
objet ne peut être à la fois en deux endroits, c'est encore
une vérité nécessaire; le sens des mots « en un endroit »

implique la négation de tout autre endroit; dire d'un oit-

jet qu'il est dans un certain endroit, c'est nier qu'il soit
dans nn second, dans un troisième ou ailleurs. Le temps

est un éternel maintenant: voila une affirmation qu'il faut

rejeter comme contradictoire avec elle-même.


des axiomes d'Euclide sont nécessaires en
Quctques-uns
eo sens. «Le tout
plus grand estque la partie)) est une
affirmation qui implique la dennition même du tout et de
la partie; on ne peut la contredire sans contredire la défi-
nition etie-meme. Un tout se compose de l'ensemble de ses

parties; omettez une de ses parties, et le tout cstdetrmt;


1. -!<
H.).t~h)UC.
:!22 t.iVm'.H.–~i~;M<S'[)(;rtUN, AX[OMt'S. Ktt:.

eu qui reste est, dans une certaine mesure, moindre que If


tout primitif.
« Les figures qui coïncident sont égales )' ce n'est pas
un axiome, c'est une deimition; la coïncidence est ie signe
ou la garantie de l'égalité; elle est la seule preuve qu'on
puisse invoquer en dernière analyse.
De toutes les vérités nécessaires invoquées dans la con-
troverse qui nous occupe, celle qu'on cite le plus fréquem-
ment est la proposition que deux lignes droites ne peu-
vent enfermer un espace. proposition que Kant
C'est une
donne comme une proposition rCello, comme un jugement
.fy~/«~i'y;«'; en d'autres termes, le sujet n'y serait pas im-
plique dans le prédicat, et, par suite, le critérium de l'i-
dentité ne s'appliquerait pas à cette proposition.
D'autre part, les mathématiciens de temps sont
notre
probablement unanimes à regarder cette affirmation comme
le corollaire qu'implique la deiinition de la ligne droite,
et qui est contenu dans
l'essence même de
ligne la
droite; de sorte que nier cette vérité serait une pure con-
tradiction de mots. Ils la considèrent, pour prendre les ex-
pressions de Kant, comme une vérité analytique. La moin-
dre réflexion nous convaincra que tes mathématiciens sont
dans le vrai. Prenons point de départ
pour la définition
de la droite « lorsque deux lignes sont telles qu'elles
ne peuvent coïncider en deux points sans se confondre
l'une avec l'autre, elles sont appelées lignes droites.)) N'est-
il pas évident que les termes mêmes de la delmition écar-
tent toute possibilité d'enfermer un espace? Quel sens
peut-on attachera ces mots ~sans se confondre l'une avec
l'autre si ce n'est
qu'ils excluent tonte existence d'un es-
pace intermédiaire? La coïncidence totale des Jigncs, rt
l'existence d'un espace intermédiaire, sont complètement
incompatibles; sil'un de ces faits est vrai, l'autre e~-t fau\.
La proposition est donc encore nécessaire dans )e sens de
1 identité, aussi
que ces autres bien
propositions <( une
ligue~.droite n'est pas une ligne courbe; » ou bien « !<'
tout est plus grand que la partie.
SEKMttt MUT K)'(:i';SSlU'

L'axiome: «deux
égales choses
a une troisième sont
eg'atcs entre cites, o n'est pas une vente identique; aussi
n'est-ce pas une vérité nécessaire, dans le sens que nous
donnons présentement à. ce mot. Ici, en eitet, le sujet et Je
prédicat représentent deux propriétés distinctes, et l'une
ne peut impliquer l'autre. L'axiome d6clare que la coïnci-
dence médiate entraîne ou produit ta coïncidence ~H~e-
< mais ces deux formes de coïncidences ne sont pas
identiques. C'est la coïncidence MMMte~M~e qui fait l'ega-
tite, conformément a la ~/<w<M~ de l'egatite l'axiome
élargit cette preuve tres-etroitc et souvent inapplicable, et
prononce que la coïncidence par l'<M<e?'?Kc<<we ~</<c
~s/pM«' (,7/oxc, d'un terme moyen, se trouvera en deiini-
tive correspondre et equivatoir a une coïncidence immé-
diate; qn'eilc devra être, par conséquent,acceptée dans tous
les cas comme une preuve d'egaiite. Si donc cet axiome
doit être pris comme une v6rite nécessaire, c'est qu'it faut
attribuer à la nécessite un sens que nous n'avons pas in-
dique.

.).t's\r!'itt's))(''c("!sair~('ntt'!h)ut's(ia)~st'ns(~u('))()ustc)~)~sd('())'tt'tmi-
itci'iu))ttt'))t;mt.)t)ndt';))(!))t)tu~('Sttt't'c.\)i(''tk'!)('t',<)))'t'!)t'.s.s()!Hac<'('ptt''cs
pour vtit)L'.sd''s tjttftcs mu~<[t)i les c.\pmuent .sont compris. Ettcs ncx~
ccpcmhutt .tucum' t.tcuttc pinHcu)icrc df [tcK'cption mtuithc.

Aussitôtque nous avons complètement compris l'idée


du tout et )'idee de la partie, nous percevons l'évidence
de la proposition le tout est plus grand que la partie.
Nous n'avons pas besoin de recourir a des observations ou
a des expériences pour nous assurer de cette vérité. Nous
avons besoin d'e\pericnces concrètes pour comprendre
preatabkment la notion du tout et la notion de la partie.
Mais la notion une fois bien déterminée explique par elle-
meme que le tout est plus grand. En fait, nous ne pour-
rions avoir la notion sans une expérience équivalente a
cette conclusion. Lorsque nous connaissons un fait, nous
te connaissons encore lorsqu'il est exprime sous un autre
nom; or, pour ce moment, la veritt''nécessaire n'est pas
32~ DVUt'.ti.–)~()N~'it.AHU~,AX)t)Mt',S,H')(:.

autre chose que lidentitu d'un même fait suus deux noms
différents. Lorsque nous avons acquis la notion de la ligne
droite, nous avons aussi acquis la notion de cette propriété
particulière de la ligne droite, qu'exprime l'affirmation
deux lignes droites ne peuvent enfermer un espace.
l'ourde semblables propositions il n'est besoin ni de fa-
cultes innées, ni de perceptions intuitives. Nos facultés in-
tellectuelles ordinaires suffisent à nous faire affirmer qu'un
objet sous dinërentcs formes
est ce que nous avons constate
qu'il était. Nous ne pouvons avoir la notion complète de la
ligne droite, sans faire une comparaison des lignes droites
entre elles, et aussi des lignes droites et de leurs opposées,
les lignes Le résultat de cette comparaison est, <M/
«~<~ que l'existence de deux lignes droites est incompatible
avec la détermination d'un espace: la délimitation d'un
espace implique qu'une des deux lignes au moins est
courbe.

(;.j[).t' troisième sens (tu mot n~et'ssitt' un si~ncaufjuc) on tan'commit.


c'est )'fy;tW<cf('n/7;/(;ttucontr:)it'K.

On prétend que la proposition, « deux quantités égales


a une même troisième sont égales entre elles est une vé-
rité nécessaire, parce que l'esprit est incapable de concevoir
des quantités qui, coïncidant avec une même quantité prise
pour commune mesure, ne coïncideraient pas entre elles,
lorsqu'on les compare l'une à l'autre. De même, dit-on,
nous sommes incapables de concevoir des effets qui se pro-
duiraient sans cause: et voila, pourquoi cette proposition
serait encore une vérité nécessaire. La preuve de f'incon-
ccvabilite du contraire
~fortement exposée par Whewell et
acceptée avec quelques modifications par Hpencer) nous
paraît exposée a de graves objections. C'est en grande par-
notre éducation qui décide ce que nous pouvons conce-
voir, et ce que nous lie pouvons pas concevoir. La preuve
en est que des vérités, qui passaient pour inconcevables a
certaines époques et dans certains pays, deviennent très-
[~CONCKVAHJLn')' Dt CO~'THAUU;. 32H

concevables avec une éducation différente, et même se font.


a tel point fixées danslesesprits quec'cst le contraire deces
vérités qui est maintenant inconcevable. Les Grecs admet-
taient que la matière est éternelle, qu'elle existe par elle-
même beaucoup de modernes prétendent que l'existence
par soi de la matière est absolument inconcevable. Il y a
des philosophes qui pensent que l'action de l'esprit est la
seule origine concevable
du pouvoir moteur, de la force
motrice d'autres, regardant au contraire l'action de l'esprit
sur la matière comme absolument inconcevable, ont ima-
gine des résoudre la diuicnitc,
hypothèses spéciales pour

–par exemple Malebranehe, avec sa théorie de l'interven-


tion de Dieu, et Leibniz, avec son harmonie préétablie.
Newton ne pouvait concevoir la gravitation sans l'existence

d'une substance intermédiaire: théorie aujourd'hui aban-


donnée.
C'est
quand il s'agit des vérités nécessaires par identité
que l'Inconccvabilito du contraire se présente a son maxi-
mum. Cependant, même alors, il n'est pas impossible de
concevoir le contraire cela s'est vu souvent. Dans la reli-
gion, on a souvent mis en avant de flagrantes contradictions
que le vulgaire accepte avec enthousiasme.
lorsque le Mais
sujet n'implique pas le prédicat, le cas n'est pas le même
il n'y a pas à proprement parler de contradiction, et le con-
traire de la proposition peut être conçu. Que des choses qui
coïncident avec une troisième ne coïncident pas entre
elles, c'est une proposition concevable car les deux faits sont
distincts. Si nous trouvons quelque difficulté a l'admettre,
cela vient de la fréquence de nos expériences, dans un su-
jet si familier et si accessible à nos sens.
Des propositions, dont l'origine inductivc est incontes-
table, peuvent être si fortement liées par l'association, qu'il
est presque impossible de concevoir le contraire. Nous
avons à peine le pouvoir de concevoir la couleur sans l'é-
tendue. Et cependant ces deux faits sont associés unique-
ment par notre expérience: ils frappent l'esprit àla fois,
grâce il deux sens; et leur liaison constante produit une
326 UV~Œ H.–U)'M<)KST)(AT)t~,AX[<))tES, LTC.

association d'idées véritablement indissoluble. Nous pou-


vons avoir quelque ([ne des graines
difiicutt.e a concevoir
du poussière, que des particules de suie, ([ne de petits
morceaux de papier tombent sur le sol, droit et vite counne
la pierre. Quand tes Grecs voulaient parler deFimpossible,
ils parlaient d'un fleuve qui remonterait vers sa source.

~E LA NATURE CES AXIOMMS.

7. Les principes fondamentaux des sciences deductiyes ont reçu le notn

d'uxionn's.

Toute science déductive doit


s'appuyer sur un certain
nombre de principes fondamentaux. Dans les mathéma-
tiques et en Ionique, ces principes sontsi profonds, si évi-
dents par eux-mêmes, qu'il n'est pas nécessaire de faire le
moindre effort pour les établir. Dans la mécanique, l'éta-
blissement des lois du mouvement est accompagne d'un
petit nombre
d'exemples, destiné à rendre ces lois intelli-
gibles et évidentes. Dans la chimie, la théorie atomique
est, jusqu'à un certain point, trop éloignée des conceptions
ordinaires, pour être appelée un axiome évident par lui-
même, bien qu'elle soit le principe le plus fondamental de
cette science.
Voici les conditions requises, les caractères d'un axiome
il faut 1" qu'il soit une proposition réelle, et non une défi-
nition 2" qu'il soit <?<~eH~a7t< de tout autre principe
contenu dans la science.
D'après le premier caractère nous rejetterons, comme
n'étant pas des axiomes, les propositions d'Euclidc a Les
grandeurs qui coïncident sont égales; » et aussi « Le tout
est plus grand que ta partie.
D'après le second caractère, nous rejetterons du nombre
des axiomes les propositions suivantes
« Les différences de quantités égales sont égaies. »
« Si l'ou ajoute des quantités égales u. des quantités iné-
gales, les totaux sont inégaux, n
AXf.()MES))jKSMAT][ËMA'['K'L'KS. 327

« Si des quantités égales sont retranchées de quantités


inegate~, les restes sont inégaux.)) »
«Les doubles de quantités égales ou de la même quantité
sontegaux.–Les moitiés de quantités égales ou de la
même quantité sont égales.)) »
e Deux lignes droites ne peuvent passer par un même
point et être parallèles n une même ligne droite, sans co'in-
cider.)) o
Il peut être utile de donner une démonstration explicite
décès vérités, mais, comme elles sont toutes dérivées de
certains autres
axiomes, combines avec des detmitions, on
peut les joindre a. ces axiomes, comme en étant les corol-
laires ou tes conséquences. Si dans un cas nous présentons
une proposition dérivée comme un axiome, nous suppri-
mons la sente limite qui distingue les axiomes des propo-
sitions ou théories, dont se compose le corps delà science.

8.)~'s<It'n\St')~stt.\iomt'sdt'sn~(th~n)atit)t~s,a<tin'vr:n,M)ht:t")'a\iomt'
'tdct~cutnchtL')K't'nn~!)att'ra\i")u'dt'!t'~t't!it''(!<'ssottnucsdt'
<ju<)ntit<'St'~nit'S)'.<sa\tn)nt'ss<ttttdt's\('rht'smdut'tt\c.s.

Les définitions et leurs corollaires, les propositions déri-


vées, étant une t'ois écartes, il ne reste que deux axiomes que
voici
i°Les clioses égaies a nue même troisième sont égales
entre elles;
2" Les sommes de sont égales.
quantités égales

Ce sont la des propositions et


pas des pro-
réelles, non
positions identiques, analytiques; et en même temps ce
sont les propositions dernières de la science. Ces axiomes
constituent deux preuves distinctes d'égalité, en dehors de
la preuve fondamentale, qui est la comcidence immédiate.
De ces axiomes, unis a ta detmition, peuvent être déduites
tontes les autres preuves d'égalité.
Dire que ces axiomes sont des vérités inductives, des
généralisations fondées sur t'experienec des faits particn-
tiers, c'est dire qn'its ont ta même origine que la grande
328 UV!Œ –
N. ~M«)NST)tAT[ON,<\X)<KS, K'X;.

masse de nos connaissauces (non deductivcs). Que la nuit


et [e jour alternent, que l'eau descend, que la fumée monte,
que les plantes naissent d'une graine, que les animaux meu-
rent, que les hommes recherchent le plaisir et fuient la
douleur, voi)a autant d'exemples d'inductions obtenues
par la comparaison des faits observes. Tetle est la source or-
dinaire, régulière, des généralisations scientifiques. L'oMM.s
/<~Mn~ incombe a ceux qui voudraient assigner aux deux
axiomes indiqués une autre source que celle-là. Aussi a-t-on
donne quelques raisons
pour établir qu'ils constituent l'un
et l'autre une exception à la règle générale qui détermine
l'origine de nos connaissances.
Les principales raisons aujourd'hui invoquées sont celles
que nous avons déjà mentionnées. Ces axiomes sont né-
cessaires. Le contraire en est inconcevable. Pour fortifier
ces raisons, ou plutôt pour présenter sous une autre forme
)a difficulté qu'il y aurait, dit-on, à faire de ces axiomes
les résultats de l'expérience, on ajoute que la force, que le
degré de notre c~HUM~'oM, quand nous affirmons que deux
choses égales a une troisième sont égales entre elles, est
plus grand que dans toute affirmation qui dérive des com-
paraisons accumulées de l'expérience. Voici par quelles
considérations on peut écarter cette objection
i" D'après les lois de la croyance, lois précédemment ex-
posées, toute expérience </M: M'a ~M co/e~e a
pour elle toute la force dont notre croyance instinctive est
capable. Le premier mouvement qui porte l'esprit a croire
penche plutôt du cote de l'excès, et si rien n'est venu le
contrarier dans tel ou tel cas particulier, il se portera avec
force sur toute chose.
2° La comparaison des grandeurs est facile nous pou-
vons renouveler sans cesse cette comparaison, qui n'exige
que les instruments les plus simples. L'enfant qui dis-
pose (le trois morceaux de bois ne peut s'empêcher de faire,
dans l'espace d'une heure, plus de vingt comparaisons, qui
sont autant d'exemples et de confirmations de l'axiome re-
latif à la coïncidence médiate.
AXIOMES ))CSYU.')f.(SM! 329

3" EnGnit est d'usage de remarquer, et. avec raison, a

propos des axiomes mathématiques en général, que les

objets auxquels i)s s'appliquent,asavoir: lesgrandeursetles


– sont, de nature a être représentes te plus aisé-
formes,
ment possible dans notre imagination de sorte que nous

pouvons faire un grand nombre d'expériences idéales, sans


compter les comparaisons que nous accomplissons aussi
d'une façon concrète dans les choses réelles.

9.Les axiomes du !!y)togisntercpo.se!)ts)n')'cxpM)'ie[<ct'.

La proposition « Des attributs qui coexistent avec ie


même attribut coexistent, )) est un principe qui ressemble
absolument, au premier axiome d'Euclide touchant t égalité
des quantités: par suite, l'évidence de ces deux principes
semblables doit avoir la même origine. Ajoutons que cet
axiome, loin d'être
l'expression d'une certitude absolue et
intuitive, est inexact. Nous pouvons le prouver en t'expri-
mant sous une forme parallèle: «Des objets en contact
avec un troisième objet sonten contact l'un avec l'autre:)) n

principe plausible, mais trompeur.


Le </t'c/!<M!</<'o?M/« e~ ~M//o n'échappe pas a ce critérium
de l'expérience. 11 ne peut être compris sans qu'on se soit
familiarise un grand
avec nombre d'exemples de générali-
sation; et, comme pour les autres premiers principes, tes
mêmes connaissances, qui nous en font comprendre le sens,
snfliscnt a en garantir ta vérité.

Quelque l'orme
leur donne, les axiomes
qu'un du syllo-
gisme sont en premier lieu des propositions reettes, et non
pas des propositions identiques, formées d'après la toi de
l'identité ou de l'accord de la vérité avec elle-même. En
second lieu, en leur qualité de propositions réelles, ettes ne
sont passuggerees intuitivement a l'esprit: ettes dérivent
de notre expérience, et si notre croyance a ces principes
semble dépasser t'experienct.a même chose peut arriver
de toutes nos croyances.
~<0 f.tvxr.n. –))ËM<srp.no~, \x~).~)':s, (':<(.

t«.Qu,u~ata~)idt'f',nLS.dit(',j;t''nt''i'rn!t'tf~n))j)ris('j)~r[i)i)rs(;h~h'i~~
~'r yriuré ile notre mrnnnissnunc, il y il 1lH(~ klHLI1I('c yui non, in-
primiti\('
(')ii~'fur!('~jrn);tr.)dtn('Hr('s(~ns.~at())~w'j.;)''nrr;<tan<)i'u(')'t'\p<t'ii'!)('~
nf't't'sst')t'ap{)io~t'ft')<'fHt;<'jt'f'\tnt('f'<t'L\)m).st<'t'Ls.

Nous avons vu que la. tendance


déjà primitive de l'esprit
est, de croire, jusqu'à ce qui! rencontre des faits contraires,
que ce qui est. aujourd'hui sera demain, que ce qui existe
ici existe partout. Ce u~cst ni t'expo'ience, ni aucune fa-
culté inteUcctueiiequict'ce cet cfan: mais l'expérience )'at-
rete et, le moditie, jus(;u'à ce que par degrés elle l'adaptr
aux realites. La vivacité de cet instinct est modérée par
certains objets, comme la température ambiante, la lu-
mière, les apparences visibles, mais elle se deve!oppe li-
brement dans d'autres sujets, comme la force de la pesan-
teur. Cet instinct est important parce qu'il est l'élément
actif de la croyance: il est d'ailleurs sans valeur, s'H s'agit
de choisir les choses qui méritent qu'on y croie. Quant à la
preuve, a. l'évidence de la causalité, l'cxpericncecstsnpe-
rieurc a l'instinct. sans l'expérience, l'enfant croirait toute
sa vie que toute l'eau du ~lobe est a la température de son
premier bain.
L'élan instinctif qui nous entraîne a. croire que ce qui i
est sera,devient, lorsqn'ila été instruit par l'expérience, la
croyance à l'uniformité de la nature, représentée par la loi
de causalité.

t).t.t\K)'n''<)'snpp()scnf[t'sa\nmn'.sd('s)itathc)nttti<[u<'St'tra\iotU<'<!u
synt)~!stm'n'<'stautr''f)'t~r;t\[))))n'(tt'rumftt[')tuh'(tt'tattattu't'.

L'examen de la cause et de l'en'et nous met face a face


avec le principe le plus fondamental
de toute connaissant
humaine; principe qu'on exprime ainsi: «La nature est
uniforme, l'avenir ressemble an passe, la nature obéit rl
des lois ti\es. )) ('.et axiome est le tond commun de tonte in-
ferencc.des iuferen''es(iui sont ouvertement indnctive.
comme de ccik's qui se de~ni~entsous les formes delà fi~
duction. Sans ce principe l'expérience ne peut rien pron-
UKtK))(M)TÉ~)!t,A'~T)!)()'. 331 1

ver. Nous pouvons avoir constaté dix m.ille fois que les
grandeurs qui coïncident avec une autre grandeur coïn-
cident entre elles: de notre expérience,
dans les limites la
chose est sure, et l'évidence de l'essai actuel est aussi grande
que possible. Mais tout cela ne prouve pas qu'il en sera de
môme dans les cas non observés. Il faut le croire sans
qu'on puisse le prouver. Cette croyance n'a pas d'autre prin-
cipe qu'elle-même. Si nous croyons avoir trouvé une preuve
qui la démontre, nous ne faisons en réalité que la poser
en principe sous une autre forme. (Voir ~l~e?~/i!'ee D.)
A)TENt)tCE
APPENDICE

A. CLASSIFICATION DES SCIENCES.

On se propose ici de faire connaître en résume les divers

systèmes de classification des sciences. Le sujet, par maints


côtes, intéresse la logique. L'enchaînement des connais-
sances constitue par tui-meme une iogiqne.
Le premier système de division des sciences, qui ait
obtenu quoique succès, est la classification de Hacon. t!acon

distingue trois classes de connaissances t'tf).STO[t{E, la


t'HiLOSOt'IHE, la POESIE; distinction qui se rapporte
aux trois grandes facmtcs, aux trois grandes sources de
production mtettectucue ia ~~Mo/'y'e, la ~v~'xoM, !'<MM</x-
/«/w<. L'histoire, u'uvre de la mémoire, recueine les i'aits
particuliers. La philosophie, o'u\re de la raison, compare,
classe, organise les données de t'histoire. La poésie, o'uvre
de l'imagination, est le domaine de la fiction, de la table.,
de la création elle fait contraste avec le caractère exact et
littéral de l'histoire et de )a philosophie.
En divisant et en subdivisant ces trois grandes pro-
vinces. Hacon doptoie sa fécondité ordinaire. L'HISTOIRE
se diusc en deux parties r/s'<OMv Ma<M/7,< et i'M/'wc
s'oc<a/f, L'iustoirc naturelle est ie rccueit des faits qui se
produisent dans le monde, dans tes corps célestes, la sur
terre, etc. L'histoire sociatc est, l'histoire ecclésiastique,
ntterairc, potitique; ette comprend d'.nUcurs d'autres sub-
divisions ptus restreintes.
Lat'tHLOSOt'titE se rapporte a Dieu, a la nature, a
t'hommc. Le premier sujet donne tien a. la thcobgie. La
seconde partie est un ensemble confus de sciences diverses
.'i.'Xi1; \)'t')'i)tC!L.

lesmat.heniatiqm's, la philosophie natureHe,)a métaphy-


sique. La plulosophicdel'homme est, elle aussi, divisée et
su))divisceenuugraudno)nbrcdeparties:ilya la un
travail curieux, mais dépourvu de précision logique. Hacon
considère l'))omme sous trois aspects :i"l'I)ommc en ge
tuerai; 2" te corps humain; l'esprit Iiumaiu. Les con-
uaissanccsUteoriqucs et pratiques., relatives a l'homme,
sont indistinctement confondues.
Comme premier essai de division, applique a rensemitit;
des œuvres de l'esprit humain, le système de Bacon mérite
des éloges. Mais les ligues de démarcation y sont le plus
souvent, vagues et. insuffisantes. La distinction des connais-
sances particulières (histoire), et des connaissances géné-
râtes (philosophie), ne convient pas pour une division fon-
damentale de la science nous ne pouvons, dans le même
sujet, distinguer les connaissances particulières des con-
naissances générales.

Le système de Bacon a eto conservé dans ses traits prin-


cipaux par d'Alcinbert, dans la classification qu'il adopta
pour en faire le plan de t'cyc/o~e~'e. Ici encore, il y a
trois graudcs divisions primitives mais d'Alembcrt a intro-
duit dans les subdivisions
des perfectionnements considé-
rables. La philosophie, qui a pour objet, la nature, comprend
dans ses subdivisions, d'après un ordre méthodique, )e.-
mathematiqut's, la physique, la biologie, en même temps
que les arts les plus scientifiques, comme la médecine,
t'a~riodture et ta métallurgie.
L'histoire naturelle, subdivision de l'histoire, t'enferme
la météorologie, la géographie, l'étude des minéraux, des
plantes, des animaux, exactement comme dans le système
de Bacon; on y ajoute (encore d'après Hacon) une science
détachée, réservée aux miracles, aux monstres, aux
phéno-
mènes qui s'écartent du cours ordinaire des choses.
La science de l'homme est distribuée en deux chapitres ).(
logique et la morale. La /<; comprend l'art de penser,
la mnemotechnie, le langage. La //<o/<' est tantôt gene-
C),ASS!Anu.\ UKSS<:[MNCES. ~i<~7 Î

raie, c'est-à-dire qu'elle considère la vertu en elle-même


(éthique); tantôtparticulière,cHc est alors l'étude des lois
ou lajurisprudcucc.C'estencorcccttedivisiondelu. science
qui est appliquée dans nos universités. Sauf dans les écoles
récemment fomlees, il n'y apas de chaire pour la psycho-
logie, pour les sciences théoriques de l'esprit; ces études
rentrent sous la dénomination vague de philosophie logique
et morale. Les facultés intellectuelles sont décrites dans la
logique, et les facultés actives dans la morale.
Ainsi, chez d'Alembert comme chez Hacon, il y a con-
fusion complète de la théorie et de la pratique.

La division des matières dans i'eyc/o~cC~~ ?Me~'o~o-


/?«i! (commencée en 1815) mérite d'être citée. 11 y a dans
l'ouvrage quatre parties
1° La comprend
première les SCIENCES PU1ŒS, divi-
sées en deux catégories les sciences /bw<e//es.' grammaire,
logique, rhétorique, mathématiques, métaphysique; les
sciences ?'M'<
jurisprudence, morale, théologie.
2" La seconde comprend les SCIENCES COMPOSITES
mécanique, hydrostatique, pneumatique, optique, astro-
nomie (c'est-à-dire la plus grande partie de ce que nous
appelons aujourd'hui philosophie naturelle).
3" La troisième comprend les SCIENCES APPLIQUÉES,
et se subdivise ainsi
1" /)/«7~'o~/«'c e.M~a/c.' ma-

gnétisme, électricité, chaleur, lumière, chimie, acoustique,


météorologie, géodésie; 2" ~CM~<s; y «/'<s M<e.s';
4" /<<o</Y.' /;a<?~'e//c, a\'cc ses applications a la médecine.
Ce sont la les divisions de la science proprement dite;
les autres études indiquées sont l'histoire, la biographie,
la géographie, la lexicographie, etc.
Les appellations de sciences ~wc.s, (vw<<<'eA', <
sont des d'un sens exact, mais elles ne
'y~c.t, expressions
sont avec une dans le sys-
pas employées parfaite justesse
tème que nous venons d'exposer. Les sciences pures sout
les sciences abstraites et formelles, celles qui n'impliquent,
pas l'étude concrète des objets les mathématiques et la
t.–
tt.\t\.t.~u)nc.
~i.'iM \ni.n[<j..

logique tbrme~c en sont,


)u-)e.\etnp!cs tes plus nets. L~
sciences composites suivent, dans leurs applications aux
choses t'(''e)tes)es lois de ia science fbnneHe. M;nin les
sciences appliquées, cntantfju'cttesse distinguent dc-
scicnces c(unpositcs~ correspondent aux sciences pratiques.

Le docteur NcilArnott, (tans son ouvrage «sur la phy-


siquc )),pubne en l~K, rendit presque pop!)i:urc une ctas-
sification plus conforme aux vues de l'esprit moderne.
distribua en quatre classes les sciences principales, confor-
mément aux quatre grandes catégories de lois qui régissent
la nature, ~savoir la physique, la chimie, la vie, l'esprit.
Il considère tes mathématiques comme une science qui sert
de préliminaire indispensable à tontes les autres, puisqu'elle
est la science de la quantité on de la mesure, mais il pensa
qu'elle ne devait pas être comprise parmi les sciences natu-
relles, au même titre que la physique ou la chimie. Toutes
les sciences, d'après lui,donnent naissance adcs arts.
Dans un traite publia plus tard, et intitule
qu'il K Vues
sur le progrès humain )), le docteur Arnott marqua avec
plus de précision encore la distinction des sciences et des
arts, et la différence des sciences concrètes et abstraites.
Les sciences concrètes sont ceilcsquietudicut les c/s
astronomie, géographie, mineratogie, géologie, botanique,
xootogie, histoire de l'homme. La science ou philosophie
abstraite étudie les ~c/MM?<~p~ et comprend quatre parties
principales physique, chimie, biologie, science de rame.
Les arts sont distribues en quatre groupes, mécaniques,
chimiques, physiologiques et moraux.

L'ouvrage d'Auguste C.omte, intitule Cours de phito-


sophie positive "()83<)-)S4~),prcsentea la fois une ctas-
siiicati(tngener:ne des sciences, et. une subdivision minu-

tieuse de chacune d'elles; In tout fonde sur quelque-.


principes essentie!s.
Comte expose (t'abord!a(h-tim-tiondt's sciences abs-
traites et des sciences concrètes, distinction met dan-
qu'it
\.c<n)'))' ~3!)

tout son j~tur.jjcs sciences at~traitch, qui ."ont les fonde-


ments de la connaissance, peuvent, être soumises a une
ctassitication méthodique d'après tes principes de la géné-
ralité, de la ~.impticite, de l'indépendance.
l'ar
suite, A. Comte place au premier rang les mattte-
mat.iqnes, dont les vérités sont a. la fois tes plus générales
do toutes, et, entièrement indépendantes des vérités des
autres sciences; tandis que les autres sciences dépendent
d'eues. Les mathématiques, eu
subdivisant,se donneut
lieu a la science du nombre, qui en est la partie )a plus
abstraite, et qui contient l'arithmétique et l'algèbre, et
aux sciences de l'espace (géométrie) et du mouvement (mé-
canique rationnelle).
La science que A. Comte place au second rang est i'as-
tronomie, c'est-n-dire l'étude des lois de la gravitation.
Elle doit cette situation a. la simplicité de ses lois qui ne
supposent les mathématiques;
que tandis que la physique,
qui vient après elle, suppose en outre lu gravitation.
Après l'astronomie se rangent, dans un ordre méthodi-
que, lu physique, la chimie, ta biologie et la sociologie i
la place de chacune d'elles et leurs subdivisions intérieures
sont réglées par les mêmes principes, et dépendent du
degré de complexité et de généralité de leurs objets.
Outre ce trait caractéristique d'avoir fait de l'astronomie
une science essentielle, le système de Comte a. encore ceci
de particulier qu'il omet la psychologie; il ne la considère

pas comme une science distincte, et la rattache a la bio-

logie sous le titre de «science des fonctions cérébrales)'.


De plus, Comte fait de la sociologie une science fondamen-
tale, méritant de figurer dans la classification générale des
sciences.

M. Herbert dans son récent ouvrage intitule:


Spencer,
« /f7 C~.s'.s/c~< <s .s'c/~c<s )', a critique )e système de

Comte, et. prt~posca ta place son propresysteme,qu't) ade-


de soiu et de minutie, lia cxclu-)-
veloppe avec beaucoup
vemcnt porte son attention surtes~cie!!cestheo!')ques.
:iK) A!T).;M.h:t:.

L idée fondament.tie de ce système e-t ta distinction si


importantedet'ahstrait et <)u t'oneret. M. Spencer l'exprime
sons nu grand nomttrc de formes. C/est ta distinctio)) entre
tes phén(~menes eux-mêmes et )cs rapports des phéno-
mènes, entre t'analyse et. ta syntttése; c'est la distinction
entre une sente succession de ptténoménes (ou un petit
nombre de successions), et te/Vp.s'entier de ces succès-
sions;c'est encore la disti!iction entre ce qui est partietic-
ment ou complètement /W< et. ce qui est ?'ce/.
M. Spencer ne se contente pas de cette division binaire;
il propose une distinction tripartite, en intercalant entre les
deux extrêmes une classe en
intermédiaire, partie abstraite,

en partie concrète, ctqu'it désigne en combinant les deux


mots <<?'<.w~'e/. ït y a donc trois catégories de
sciences A HSTH.\)TES, ABSTUA)TES- (:ONCRKTKS,
(~()NCRt'7)'ËS. Pour que cette distinction ait un sens, il
faut subdiviser tes sciences abstraites, d'après leur desre
plus ou moins grand d'abstraction. Quant aux choses con-
crètes, eltes ne le sont pas plus on moins. Le mot concret
ne désigne que tes choses prises dans leur complexité, dans
leur individualité pleine et entière. Les étoiles, les monta-
gnes, les minéraux, les plantes, les animaux, voità des ob-
jets coucrets, et il n'y a qu'une sente manière de les consi-
dérer dans leur totalité. Il peut y avoir au contraire des
degrés dans les opérations analytiques; l'abstraction peu)
embrasser un plus ou moins grand nombre de rapports
ta quantité et la forme sont par exemple des notions ptus
abstraites que ta pesanteur, l'itnpénétrabitité, la couleur,
la vie.
Les sciences «~< par excellence sont celles qui trai-
tentdcs rapports les plus abstraits de tons,–l'espace et le
temps. Sans voutoir affirmer que t'espace et le temps sont
en eux-mêmes de conçues san-
pures fortnes, par l'esprit

aucnnrapportavectescitoscsparticutiercsquisontétendues
et qui durent, M. Sj~encer prétend que ces notions o!)t'
ce caractère att-trait par suite d'une transmission hé-
re'ditaire,et qu'aehteuementnou- tes concevons comme
SYSTEM)': m'SPK~)!. ~H

des formes absolument vides, de~a~ecs de toute existence


concrète. I.'ar conséquent toutes les relations qui dérivent
de ces denx~randes conceptions sont les plus abstraites que
l'esprit puisse se représenter; elk's sont de pures, de \eri-
tal)lcsa))stractions,eHes sont presque entièrement séparées
du monde réel. L'<c<' est t'abstrait des relations de
coexistence; le ~M/M t'abstrait des relations de succession.
Urit y a deux sciences qui traitent de ces relations abs-
traites de coexistence et de succession: ta/~v~Me et tes

H~«//i!Mc.s'; ces sciences forment à elles seules une


classe, puisqu'elles sont séparées de la classe de sciences,
qui vieutimmediatement après elles,par un intervalle plus
large que celui qui.sépare l'une de l'antre les deux parties
de la science abstraite, la logique et les mathématiques.
Si nous passons des formes abstraites de l'existence aux
existences elles-mêmes, des /'6'<.s' des phénomènes aux

~f'Mt.s',nous trouvons deux'aten0ries,quiontchacune


leur physionomie, leur but et leur méthode. En fait nous
avons encore la distinction del'att~-traitct du concret, mais
sous une forme adoucie, et non plus avec les caractères de

séparation absolue qm appartiennent a la classe précédente.


M. t'ait ressortir ainsi cette distinction: «Tout
Spencer

phénomène est )a manifestation le plus sou-


d'une force,
vent, ta combinaison de
plusieurs forces (ainsi la marche
d'un projectile dépend au moins de trois forces). Nous pou-
vons étudier les forces soit isolées, soit combinées, les
D'un cote, négligeant tes acci-
/</c<<'M/onlc/<
dents, les caractères particuliers des choses (par exemple
des corps qui tombent), nous pouvons aspirer a en extraire
les lois de la force générale (pesanteur) considérée en elle-
même. D'un autre cote, étant données toutes les circons-
tances d'un
phénomène (par exemple une rivière), nous pou-
vons cherciter a interpréter te phénomène tout entier,
comme le produit de plusieurs forces qui agissent simulta-
nément.)' o
Les vérités que l'on atteint daus)esrec!)erc))esdeta
première espèce, bie!t queues soient C(mcretes. en c~'sens
:!t2 \)')'EM'H:)'

~ju'eHcs se réalisent actuellement dans les objets auxquels


dtes sont unies, sont <A'/y'<e.s', en ce sens ([n'eiies se rap-
portentades modes de t'existence distincts[es uns des au-
tres.
M. Spencer pense qu'i) est utite d'insister pour qu'on ne
confonde pas t's7/'<.f/<'avec le gênerai. Chacun de ces mots
a d'après lui sa signiiicationspeciate:(( abstrait)'désigne
la notion séparée des reatitcs particulières général veut
dire la Mï<7w'/<?.<<i fréquemment renouveiee. La loi du
mouvement uniforme est une loi a~e;
rectiligne mais
ette n'nst jamais reatisee, par conséquent elle n'est pas gé-
nerate tandis que la rotation sur un axe est tres-</<~e?'a/e.
)'ar suite Spencer désapprouve l'expression que Comte em-
p)oie, quand il dit que les sciences doivent être dassees
d'après )eur« généralité décroissante)); pour Coin te les
phénomènes des sciences successives, mathématiques, phy-
sique, etc., deviendraient de moins en moins généraux.
Cette critique est digne d'attention en cité-même, mais il
est tacite de justifier la remarque de Comte. H ne peut pas
y avoir d'abstraction qui n'ait été précédée d'une générali-
sation; ta toi abstraite du mouvement rectHignc est une
généralité aussi eievecquc pos&ibte, qui établit ce qui
arriverait toujours et partout, si un corps jeté dans l'espace
était abandonne entièrement a tui-mOne. L'autre manière
d'entendre ta eeneraHte est plus spéciale et plus concrète
en reatite elle représente des generaHtes moins élevées que
ta grande toi primitive dont uous venons de parler.
Les sciences qui traitent des forces, des phénomènes, en
tes étudiant isolement et par analyse, sont donc des
sciences <M//w'<c.s-c~<s'; par exempte la mécanique, ia
p))ysiquc, ta chimie. Les sciences qui considereiit les phé-
nomènes dans tenr complexité, dans leur pleine reatite,
sont au contraire des sciences purement ~M~'c/M; par
exempte l'astronomie. la géologie, la biologie, la psvcho-
togie, la sociologie, etc.
Quetques mots encore pour mieux préciser et dennir ta
distinction de ces catégories fondamentales (tes sciences.
sc)Hi\(j'.sA!tsrnArfHs. ~!t

La tonique est. intéressée a cette étude pour différentes


rais<n)s.
La .s'6'i!CMC<'
«/s7~'7x' considère d'abord ce qui est com-
muuatoutesi('sretatio))s,etensLNteccquiestcommu))a à
chaque catégorie de rotations. lettre chaque espèce de phé-
nomènes, et certaines autres espèces de. plienomcnes, on
peut, saisir des reiations uniformes, n'est une vérité abs-
traite uni\'erse!!e qu'il Y ~"ti ordre invariabie des cho-
ses dans le temps et dans l'espace. U'cstià le rapport )e
plus abstrait de tous, c'est le sujet des sciences abstraites.
Mais il y a une subdivisiott à établir dans ce sujet abstrait.
Au premier rang de t'abstraction se présentent les rapports
des choses dans le temps et dans l'espace~ quetles que
soient les choses eties-memes. C'est là l'objet de la Ionique,
qui ne considère
pas )a nature et lafmautitedestcrmes
<)ui ont entre eux de; relations, et qui traite uniquement
de ces re!ations. Dans one seconde cate~orit'des sciences
abstraites on examine )a quantité, mais !a quantité sente,

abstraction faite de tontes les autres quantes des choses.


C'est ta l'objet des mathématiques qui etabtissent les lois
de la sans teuir des choses réelles, et au
quantité compte
de \uc seulement du et de J'espace. Cette
point temps
science est fondée snrcertaines~('M/c~<jui occu-
pent dans t'espace et. dans le temps des positions deiinics.
Les eties-me'nes se subdivisent se)on que
mathématiques
les unités sont simplement distinctes, ou (p)'enessonta)a
fois distinctes f't claies; te premier cas donne naissance à
un ca)cutindetermine(app!iqnedat~s ta statistique), le se-
conda)) calent
defmi, qui se subdivise en'<
'y<(', et ~7/c~/ </c.~ ~<< Lorsque le catcut des
unités se rapporte a t'espace, on a la yw/~r'c. t~orsque
t'on introduit ta notion du temps, (m a la f~/c'M'? et
ta'/cwHc~f'</it/rf'
\'oi)a pour les scien<e.-dat)'-traction pure. Quant an\
sciences a~<'<'</c.<'o/;e/et)es traitent des fois géné-
râtes du mouvement, de ta matière et de ta fo'ce, en tant
qu'elles peuvent ~t)'ed<am''es des pttenonteue-cuncrets
.'t44 APPHNhU.M.

reagir l'une contre l'autre, et se modifier l'une l'autre, t'ar


exemple,dans la mécanique,quiestune des subdivisions de
ces sciences, ou exprime les loisdu mouvement, sans tenir
comnte des iufinences
qu'exercent sur le mouvement. )a
résistance et te frottement. De m~me dans la clumie, autre
subdivision, les lois s'appliquent des substances absolu-
mentpurcs,toiles que la nature
produit que rarement. n'en
La division de ce groupe de sciences se règle sur les
mêmes principes que la division du premier groupe. On
établit une différence entre la force considérée en (/6'/<o/
</6 .!p.s ~<~<~ et la force considérée ~OM.s' e/~<c~ f/c .«'~
MM(/<s'. On a ainsi deux séries d'études les unes plus abs-
traites, les autres moins abstraites. Au se
premier rang place
l'étude des lois
de la force, lois qui peuvent être déduites
du principe fondamenta.! de la persistance delà force, uni
aux théorèmes de ta composition et de la résolution des
forces, fuis viennent 1" la ?/<c~</Me /Y'w<</<<'
(statique, hydrostatique, dynami(me, hydrodynamique);
2" la ?M<'fv/«/M~' /~o/M'</<< qui comprend les propriétés
et les états de ta matière (pl)ysique) et la chimie, en même
temps que la chateur,
la lumière, l'électricité et le magné-
tisme. ~On pourrait discuter ici l'ordre et la succession de
ces sciences: faut-il intercaler la ct)imie entre l'étude des
propriétés et, des états des corps, et t'élude des forces appe-
teeseltaleur, lumière, etc.?)
La catégorie des sciences abstraites-concrètes corres-

pond donc exactement a ce que nous avons nous-meme


apppte les sciences pitysiquesinorgatnques.
Les scieuces du troisième groupe, les .c~wcy r<~c?'e<<?.s',
ainsi que nous l'a\0!is dit a diverses reprises, ont pour
objet les totalités de pt)enomenes.)/astro!tomie est
placée
dans ce groupe. La raison de cette classification, c'est que
l'astronome ne s'arrête pas après avoir généralise !es lois
dumonvefuent planétaire, teltesqu'ettes seraient si mm
seniep!au(';te existait; ne résout ce problème abstrait-

concret que comme un moyen d'arriver au problème entiè-


rement concret des mouvements planétaires, tels (ju'ils'e
-iU)'S(;(~(:H~TKS. ~4.

produisent par suite de t'imhn'nee t'eciprutpte des astres.

La«t)K'('ri(;()e)aiune"si~~i(ieunee\pii<'ationdesmfju-
vem('t)tsi))naires,h(jnpas<'))taut(]t)'itss~)'tdet.er(nu)es
sinip!e)nentpar!esf<.u'cescet)tripe.)et'te('ntritu~c,maisc))
t:mt(jn'i!ss~n)j!erpetueHe!neitt)))udii)esparia-;ravitati()n
qui pousse !a inné \et'sipspi'otui~r!Ui(;us)''(jn:tt<n'iaics de !a
t,crrc, ~c]'s)cso)pii, et aussi vers \nus, phi'!)omcm;s d'at-

t,['actio)i(p)i varient <'ha([U('jO)n'().)nsi~n)'sp!'()port,ions(;t


danstcur!con)i)inuigu[)s.])en)<m(.'ta~(''o)onie[icset)(jrnf'
pas a l'étude des éléments iso)cs,faction d)H\;u,i'actiu)t de
i'eau cttc aspire a exp)iqner .s/<c<< <</<~t'e </f <<'
/<p6'<y'<D('n!t')K't'))cort',d:)nsia.i)i<do-:i(',sidiiture[)ts
aspe('ts(fcsp))t''nonh''t)cs vitaux sot't''tndi''s a pa)t,to~s<rs
<')t'ortsisf)t(''s~'f)d('nt{).um'sohUioN~~t)~'rai''(tn]H'ot))(''))~'
d(;iavic.Tu!)tcs<;('sc\p)icatio)L'-nL'suntpiuss\nH));tiqu~'s,

''ncssm)ta)h'dyti([)H's.
t'n('t'~is('cst''('tair('isst')n(~)ts fum'nis, voici qu~h'; est
t't';rt).Ht)(;ra.ti()nd(;s;))atit;r('s(ta))siaratt;~ori<'d(;sscu'n<'t~
c()ncrt't(;s.A))prc)nit')'ran~s('ptace!)t,<'onn))('sp!us-:t;-
IIÚrales de tOlites, !ps luis de la l'I'l,!)(;tuelle
))ura)(.'sd(.!t(mtO!)t''s)oisdctap('rpL'tt)cHctranstormatim) tl'allst'lIl'lIIatiuli
d(;ia)natiL'rc('tdctatran-'n)issioi)dntHunv<))c~t. l'jt
s('<'und)ic).)\ict!tt'appiicatim)dc('('s!uisa~\c~rpsrt't'Js.
AppHqm'us aux corps ('('!cst('s,t"('~)~id''rcst'()))Hm'tnasst;
<'t)esd<;Hnet)t)'<s7/<c;l!"accst)tt''ntes corps considères
:mp'jititdcv'ucdciacump()sitit)itmutccutairc,t'7~~y~/</<'
(tnincrah~ie ct.tnctcur<~o-:ic s~tairc). Sur la terre, )es
n)(''H)cs)<.)is agissent, et pr'~duisent ta/<f'y/< ia/r'-
/My/<ta </r~A~<t()rsquettcsdeternnnenttesphe-
)H'[u6))es.(~anit)t)es,)a/y/f',qu!eon:pret)ttm)~rand
)H)mhr('dcs)ti)di\)siuus,(;tqmsetertnn)eparta/7/o-
/M'('etia.c/'Vc'y/<
Tettc est i'esq)Hs.sedu système (te .M. Spencer, ~ous tu!
adresscruns tes critiques suivantes:
Kn premier Heu, u)t peut h!a[uers~n!.ut~.t:j,e,!(jrsque,
aprt~pusdes scie!)eesat)stt'ai~esab~nk)es, imparte des
/«/<s <;«/(.< qhe ces sciences étudient. Apjteier t'espace et
te temps des turmes vides (<<cc!a.i~m!ieqHe
:i4<!(; \)w<~)<:M.

te temps et l'espace pourraient être conçus en dehors de


toute relation avec les objets concrets; qu'un esprit humain
serait capable de penser an temps comme a une pure abs-
traction, sans concevoir nue succession concrète. Mais cette
doctrine est tres-contestabte; car, bien qu'il faitle reconnaî-
tre la tendance héréditaire de l'esprit a admettre de pareilles
il serait téméraire d'affirmer que
conceptions, cependant
ces notions puissent prendre corps, si l'on n'y joint quel-
concrets. Nous dirions plus volontiers, avec
ques exemples
Kant et les plus récentes écoles « /~i!i! que c'est seule-
ment a l'occasion des phénomènes particuliers que ces no-
tions surgissent dans tonte leur force. En tout cas il est
aux choses particu-
certain que, sans un retour fréquent
lières, les relations extrêmement abstraites de ces sciences
sont tout a t'ait incompréhensibles pour l'esprit humain.
Les généralités tes plus hantes de la logique, pour être
une confrontation perpétuelle avec des
comprises, exigent
Il en est de même des premiers élé-
exemples particuliers.
tout
ments des mathématiques, qui sont les fondements de
le reste.
Les vues de M. Spencer sur la logique et son objet sont
si générâtes que nous pouvons a peine distinguer quel est
te but précis qu'il assigne a cette science, dont il fait la

première des sciences. D'après le rang qu'il lui donne, on


conclure qu'il la considère exclusivement au
peut cependant
c'est elle qui exposerait les diHe-
point de vue théorique;
rents aspects de ta connaissance la dilt'érence (relativité),
t'accord les tois de la consistance, de t'infe-
(generatite),
rencc immédiate, l'uniformité de la nature, et tes déduc-
tions diverses qui sortent de ces faits primitifs. Ce sont ta
des points communs a toutes les sciences, et dont la déter-
mination doit les précéder toutes. U'nn autre côte, il faut

remarquer que t'etabtissemcnt de ces lois si générales sup-

pose un eU'ort inductif considérable, que facilite singuliè-


rement l'Ctnde de la psychologie, ou la science de l'esprit
humain. Cette observation modifie un peu l'assertion trop
absolue de M. Spencer, qui soutient qu'aucune des vérités
~.H)r!~L'Ht))':Sr)'(:)~t. ~t'7

du troisième groupe ne peut contribuer a résoudre les

probtcmcs du second, et qu'aucune vérité du second groupe


ne peut. non pins servir aux recherches du premier.
Itemarquons encore que, maigre les fortes expressions
dont M. Spencer se sert pour mettre en opposition les
sciences abstraites et les sciences abstraites-concrètes, les

objets de ces sciences sont si rapproches, qu'il n'y a vérita-


blement entre eux qu'une figue de démarcation a peine
sensible. La géométrie du mouvement, la dernière des
sciences abstraites, est bien près de se confondre avec la
science des lois univcrseltes de la force, la première des
sciences abstraites-concrètes.
Ces considérations, si elles ont quelque valeur, tendent a
infirmer la distinction etab)ie entre les sciences abstraites
et les sciences abstraites-concrètes, distinction qui ne cor-
respond pas à une différence réelle. Pratiquement, d'ail-
leurs, la question n'a pas d'importance. La succession et
l'ordre des sujets d'étude scientifique sera probablement
envisagée de la même façon, la méthode qu'on emploiera,
pour les subdiviser et les traiter, sera la même, qu'on ad-
mette ou qu'on rejette cette distinction speciate. Les mathé-
matiques doivent précéder la mécanique, et la iogiqur,
considérée dans ses recherches théoriques, peut aspirer a

précéder les mathématiques.


Une discussion p!us sérieuse s'engage a propos des li-
mites que M. Spencer a fixées entre les sciences abstraites-
concrètes et tes sciences concrètes. Personne n'a, sur ce

point, pratique la division comme it t'a fait ini-meme. Les


sciences concrètes ont toujours été définies de teite façon
qu'on en citait pour type les scieuces dites d'histoire natu-
rette minéralogie, botanique, xootogie, geo)ogie, géogra-
phie. Ce sont. des sciences dont les traits saiiïants sont les
metliodes de c)assiticatiou et de description. H)es s'occu-
pent d'une vaste coHection d'o))p'ts qu'eftesctasscnte!
qu'elles decriveut au moyen de généralisations attentives et
minutieuses.
C'est, donc avec quetque snrp)iseque !)ous trouvons
:S A!'('t;)))r):.

comptées parmi tes sciences concrètes, non pas seutement


f'astrononue,nhais fa biologie tout entière, a faque!te est
rattact)ee fa psyc))oto.;ie.<Jue[ques parties de ces sciences
sont seuic'svcritahfement. concrètes: comme ia~o~ra-
phicr~rstc (dans )'ash'ot)f)U)ie\ ta science des races et (tt's
caractères (dans [a psychologie).
Exannnons la question an point de vue de t'astronomic.
Depuis Xewtot), cette science est, det'aveudetont.ie
mundc, t'onde(;sur la mécanique rationncttc. Newton,
dans son prenncrHvre des 7~<c//)~<, qui peut être pris
pour nne mécanique attstraite du type le ptus pur, dépasse
sin~uticretuent tes limites que M. Spencer assigne à l'as-
h'ononne.ct.s'avanceturttoin dans te domaine des sciences
a))strai!('s-concrrtcs. ('est ()n'a\rai dire ces limites sont
tort arbitraires. Sans dfnne nous po!)\'ons imaginer une
S(~ience qui se connue dan-JY'tude unique des eiactem's" u
ou des éléments sépares, et (;ui ne s'occupe jamais de les
combiner dans un tontconn)te\e.(~ette situation est intel-
tijuibte et peutse défendre. Par exonpte, en astronomie, la
loi de la persistance du monvemententi~nedroitepeutetre
discutée eu ette-meme, comme si etie existait ideatement et
dans uuea))Stractiona))some; la loi de la pesanteur peut.
aussi être ~'Indicé de la même façon, et ces deux ttteories
a ta catégorie des sciences abstraites-con-
appartiennent
crètes. On peut soutenir encore (H)'it sera rescr\'6 a une
scieuce concrète d'associer ces luis pour expliquer le mou-
vement reeid'uuprojectiteou d'une ptanete.aistette
n'est pas tati~ne de démarcation tracée par M. Spencer.
Il admet que ta mecani'mettx'orique opère cettecomt)inai-
sou de torces et arrive a déterminer tes lois du mouven~ent
planétaire, dans te c:)s d'une sente, ptanete. Ce qn'it n'ac-
corde pas, c'est que cette science en vienne a étudier le
cas de deux p)a!)etes'mi s'influencent réciproquement, ou
te casd'tun'ptaneh' et d'un satettite, ce qu'on appeite
c~Humunement M le prot'tone des trois corps a. D'après lui
)e prot~temen'e~t. point sonte\e par fa mécanique titeori-
(me, et d~itet!'e réserva'a fa science concrète de t'astrono-
<:)~)~n';ht')')'.i\(:n.. ~'<

mie. Cependant, si t'en nous accorde ie droit, de considé-


rer (dans !a mécanique abstraite tacomtnnaisondcdeux
t'actenrs,–te mouven)ent(rnnproject,iie et. riniluerx~e
de !:t pesanteur,–pom~tuoincnonsauLuri-erait.-oupas
a considère f un :utU'c [acteur, ))))!mt.n; corps, smtnus,im

aussi, aux iois dctapcs.uttcur? La diit'crcuccu'cstpas


~'raudo ctic est, not) pus cutrc deux iactcurs pris iso~ntent,
<*t tcur combinaison~ mais simptcntcnt.f'otrc deux degrés
(h;cu)n))iuais<nt.
En ruaHt('j:una!s()nn\d'aitparciHe distinction.Newton,
dans tt;pt'c!niet')ivrc(h's/7'«/, examine iopro)j!<'i[ue
des tt'oi~ corps rctativoncnt a ta tune, et a~ite la question

jusqu'à ce qu'il t'ait, épuisée. Les savant-continuent a


i'ain'entrer dans ian)e<;ani()ue théorique le pt'obicrne des
trois corps, ia procession eUesinar~'es. Il n'yaaucune rai-
son piausibtepour opérer ta coupure que propose M. bpen-
cer. ëansdontc une comptication croissante dans la dé-
duction et (ecatcu))'esu)tera de la présence de nouveaux
facteurs dans teprobteme, mais cota ne se!nb!e pas suffire
pour te rejeter hors de la science abstraite, dans tcue ou
tet!e science concrète.
D'un autre côte,
jM-ëpencer, remarque que, dans !es
ouvrages de tnecaniquc, )cs luis du iuouvement sont dé-
terminees.. abstraction faitedeta résistance etdufrottement.
En nous référant a ta de Thomson et Tait)),
"mécanique
nons constatons que ces auteurs y ont introduit les lois
du frottement, tout en reservant la questio!) purement e.

perimentate des effets produits par les propriétés de la


matière. Dans te second tivre de ~e\\ ton et dans tous ie.-
tivres du même nenre,i) est traite de ta résistance dnmi-

ticn.

La loi du rayonnement de )ainmiere (en raison inverse


du carre de ta distance est donnée par M. Spencer comme
une vérité abst.raite-concrete,<p)oiqne [es cansrspa rticn-
tieres qui dérivent de Factieu du mitieu ne puissent (''t,rc
mentionnées que dans ta science concrète de t~ptitpte.
XousuaYonspast)esoinderetnarqne!'qne)a-ciencen'a
.50 (,) ~)'~)':Ki~cK.

jamais pratique cette méthode qui consisteraita couper en


deux une même théorie.
Les exonptesfpie~L Spencer emprunte a )a (chimie sont
particutieremcntcontrairf's a t'us;)ge,et.it serai!, dit'fi-
clic,d'aiiteurs, de tes coucitier avec la raison. La chimie
est une science abstraite-concrète
qu'est-ce que cela veut
dire? M. Spencer repond que !e chimiste ne s'occupe pas
des substances brutes que mi fournit, la nature; il com-
mence par les purifier de tout élément étranger, et déter-
mine tours a Fêtât
pur. C'est ta ordinairement
propriétés
une précaution indispensable. Mais si M. Spencer veut dire
que ta chimie n'enseigne pas et ne doit pas enseigner les
propriétés des corps a t'etat impur, les propriétés des aitia-
ges et des mélanges, )a question change d'aspect. Tout chi-
miste décrit les diverses espèces de charbons, a l'état pur
ou impur; de même il décrit )e ter et tontes les substances
en s'aitiant avec d'autres, constituent des composes
qui,
nouveaux. Et pourquoi en serait-il antrementPOn ne déso-
béit nullement aux lois de la tonique parce qu'on etabiit
)cs propriétés dn minerai de fer, en même temps que ceHcs
du fer. Les mêmes descriptions pourront être répétées eu
mmerato.uie mais ce n'est pas une rai&on pour les exclure
de iacttimic. Antre exempte: aucun citimiste ne négligera
de décrite t'atmospherc, et cependant i'airest une combi-
naison concrète et récite
d'oxygène, d axote, etc.
On pourrait encore taire cette remarque additionncite,
qu'une substance /M<c'<' n'est pas pour cela une substance
H/</Y?/'<c. L'or vierge et tes diamants ies plus purs n en
sont pas moins des objets concrets.
~es observations sur la chimie préparent ceHesqu'ii con-
vient de faire sur la place que M. Speucer assigne a ta bio-
togie, parmi tes sciences r~y~'y~/c~. (certes ta biologie est.
une science d'une compucatioopiusgrande (me ta plupart
des antres; tes êtres vivants'ont'-ounns a toutes tc.stois
physiques et. chimiques, et de p!u'! aux tois biologiques;
de tette sorte ()U'unc!'ose est un (dqettnen plus compli-
que qu'un diamant. Atais tes'd)jets de la biologie et te.-
<:)itMti';).T t!)UU)(.))~. HH't

objets de ta chimie, sont paiement concret. Les corps sim-


ples de iachiunc et tours divers composes sont étudies par
le chitnistc comme des touts concrets, et décrits pat')ui,
non d'après un seul détours facteurs, maisd'apres tous les
facteurs. L'isolement d'uue
propriété nomméeseule
com-
binaison chimique, quidonnoraitticu a uneetudc veritabte-
lïtent abstraite des corps au point de vue chimique, doit
être considérée comme impraticabte eu tout cas on ne l'a
jamais pratiquée. Nous pouvons douter qu'i) y eût quelque
profit à tenter de le faire. Quoi qu'il en soit, toutes les opé-
ratious abstraites
de ce genre, qui sont possibles en chimie,
le sont aussi eu biologie; il peut y avoir des lois générales
de ta vie, comme de la matière inorganique. l'ai' consé-
quent, placer l'une de ces deux sciences dans tegroupe
des sciences abstraites-concrètes, et. t'autre les scien-
parmi
ces purement concrètes, c'est faire une distinction qui ne
repose pas sur une différence suffisante.
1) n'est pas possible uou plus de justifier l'attribution (Je
la psychologie au groupe des sciences concrètes. La psy-
chologie est une science analytique, comme M. Spencer le
sait bien. La totalité de l'esprit est divisée en facteurs, que
l'on etuttieisolemcutavaut de tes considérer dans leur en-
semble. On institue des discussions purement abstraites
pour montrer la différence entre l'action d'un motif (comme
l'amour-propre), qui serait réduit a hu-memc et isotc de tous
tes autres, et t'influence du même motif agissant concur-
remment avec d'antres motifs dans t'être humain concret.
Mais la force de ta remarque semblerait disparaître si
tontes les lois de la psychologie desaient être considérées
comme t'cxpression de faits concrets.
Une séparation peut être faite entre la
temporairement
forme purement t))e(tri([ue et deductive d'une science, et
la forme experimeutate. Daus ta mécanique tin'crique
(tn'dro-dynamique), tes lois delà re~i-tance du milieu peu-
vent être déduites d'hypothe-esfondatnentatesrctativesa Ù
la nature des particutes fluides de la matière; mais, d'un
autre côte, te sujet [)ent être e\ptorc au moyen de t'e\pe-
.2 .)~!)h:

rience, comme dans t'artit[erie. La science n'est comptete


que !orsqu'ou t'a présentée tour a tour des deux manières.
L(:s déductions ttteoritjuesdoiveut être vérifiées, contrô-
tees, garanties par les resuuats de l'expérience, si elles veu-
lent prcudrep)ace parmi tes lois de la science.
('ne autre méthode est. encore possible.Un sujet, tel que
l'astronomie, peut être épuise daus un traite sépare; dans
ce traite ou disposera, eu te distinguant, de toute autre
science, tout ce qui regarde tes corps célestes. On aura
ators une science tres-c~ mais non pas une science ab-
soiumcnt concrète. Ce traite, exctusivement consacre a.
t'astronomie, sera plein de discussions abstraites, témoin
ta «mécanique ceteste de Laptace)'. Il empruntera des
connaissances a. diverses sciences, non seulement a.
pas
cette qui )ui est )e plus intimement unie, la mécanique,
mais aussi a l'optique, a la théorie de la cha)eur, du
magnétisme, u. la chimie; sans cependant considéref
les corps cetestes comme on étudie les minéraux eu mi-
néralogie, ou tes plantes en botanique. Il prétendra en-
cure être une science pratique, et exercer, à ce point de
vue, une iufmencc considérable. Kn résume, tout sujet
scieutiti<iue, traité tond, donne lieu a. une science qui
n'est plus purement abstraite ou concrète, théorique ou
pratique, et qui fait des emprunts a un grand nombre de
sources diverses.
Ainsi M nous paraît prouve que M. Spencer, en aban-
donnant la division ordiuaire des sciences en sciences tbn-
dameutates, d'une part, et sciences concrètes ou dérivées,
de l'autre, a sacrine ta distinction ta plus rcette~ pour re-
chercher une ligne de démarcation hctive et insoutenable
entre l'abstrait et le concret. Nous voyons d'exceitentes
raisons de nous en teniràtavicitie distinction des sciences
concrètes, représentées par iamineratogie, la botanique,
ta xootogie, la geotogie, etc. t'.es sciences ont des caractères

qui teur sont propres :ce sont des sciences de </c.«'<


etde<7~.s'c~Ht)esem))rassent,devastcscoHections
de ct)osesindi\idueties, qui doivent être classées et de-
Oft.~TbKLALOGi~tJH. 3~3

crites comme des touts concrets. Néanmoins c)[es ne nous


revoient aucune force nouvctte
de !a nature; car tous les
agents natureis ont été préalablement, étudies dans tes

sciences i'ondamentates: mathetnaMques~ n)<ysi(jue, chi-
mie, biologie, psycitolo~ie.

U. OBJET DE LA LOGIQUE.

Quelques logiciens prétendent que l'ubjet de la tunique


est simplement le raisonnement forme!. Us entendent par
laïc syllogisme et ce qui s'y rapporte. Us excluent de la
à la matière, c'est-à-dire a
logique tout ce qui se rattache
l'induction, et la plus grande partie de la deiinition et de
ta classification.
Nous avons néanmoins de justes raisons de croire que la
distinction de
la /b?'Mc et de la y~c est trop vague,

trop indécise, pour constituer une ligne de démarcation


ctairc entre les deux catégories de l'évidence l'évidence
déductive, l'évidence inductive. Il sera donc utile de déter-
miner le sens précis qu'il faut attribuer a ces expressions,
si du moins elles en ont un.
Peut-être l'exposition la plus complète des différences de
la logique matérielle et de la logique formelle, se trouve-
t-elle dans l'introduction que Mansel a placée en tête de
t'edition d'Atdrich. Dans ce traite l'auteur fait intervenir
toutes les considérations qui sont de quoique importance
pour eclaircir la distinction en question.
A propos de la première question qui s'élève dans la
définition de la logique, a savoir, si la logique est une
science ou un art, – si elle est principalement théorique
ou principalement pratique, M. Mansci soutient que
dans son essence elle est spéculative et théorique, qu'citc
n'est pratique que par accident. Elle est nn corps de

H.u!<.).ogiquc. t.–t
35t APi'HNDK'.M.

pt'iucipcs et de lois qui subsiste par lui-même, alors môme


que personne ne prendrait, suit) de rappliquer à la dis-

cipline de l'esprit ou au développement des facultés de la


pensée.
La logique n'en
est pas moins susceptible d'applications
pratiques; elle peut être organisée de façon a agir sur nos
progrès intellectuels. Tel est le but de la logique, d'après
la seconde partie de la définition de Whately, – 1~< de
raisonner. M. Mansel, comme Hamilton et comme Mil!,
trouve cette définition inexacte, à cause du mot raisonner,
qui circonscrit par trop le domaine de la logique. Même
comme science formelle, la logique comprend les opérations
qu'on appelle la simple appréhension~ le jugement opéra-
tions qui ne sont pas seulement les auxiliaires du raisonne-
ment, mais qui constituent des actes indépendants de la
pensée. De même Mansel s'accorde avec Hamilton pour
substituer au mot raisonner le mot plus large de penser.
Il expose ensuite la distinction entre la forme et la ma-
tière de la pensée. La première indicatron qu'il donne est
celle-ci La pensée peut violer ses /op?'eA' lois et ainsi se
détruire elle-même. On peut imaginer quelque chose qui
soit absolument .f'McoHccM~/e. D'autre part, la pensée peut
être d'accord avec elle-même, mais en contradiction avec
les faits de l'expérience alors, quoiqu'elle soit tout a. fait
concevable, elle est empiriquement fausse, non ?'ee//e. (Ceci
n'est que la distinction entre l'accord de la vérité avec elle-
même ou les propositions équivalentes, et la certitude in-
ductive ou de fait.)
M. Mansel remarque en outre qu'il faut des f/OMMp~s'ma-
~We/ pour que nous puissions penser a quelque chose,
même formellement; il faut que nous ayons fait l'expé-
rience concrète des choses intérieures et des choses exté-
rieures, pour comprendre même un syllogisme. Mais, la
matière une fois donnée, il y a deux façons très-différentes
de s'en servir. La distinction de la pensée /jre.scM~«.v
(perception) et ~e.«'e nous sera utile ici: la dis-
tinction entre les choses concrètes individuelles, une maison,
l'OKME ET MAilÈHK. 355 Ili

un homme, une étoile, et les généralités ou concepts, la

figure, la hauteur, l'éclat, idées que nous pouvons former


des objets concrets. La considération
par la comparaison
de la matière porte sur les choses individuelles, la considé-
ration de la forme sur les concepts généraux, ou sur la

pensée représentative. (C'est la distinction ordinaire entre


le concret et l'abstrait, mais poussée jusqu'à une sorte de

conceptualismc le concept serait quelque chose de plus


des individus. S'il est vrai
que ï accord ou. la ressemblance
que la notion ne peut être conçue qu'en tant qu'elle repré-
sente un ou plusieurs individus, la « forme » est encore la
« matière », seulement la matière présentée un peu diffé-

remment.)
Remarquons de plus que X opération de la pensée peut
ôtre distinguée comme étant tantôt matérielle, tantôt for-
melle. Elle est /ormdle, lorsque la matière donnée est suf-
fisante pour le produit qui en dérive, sans aucune autre
addition que l'acte de la pensée. Elle est matérielle, lorsque
les données sont insuffisantes, et que l'esprit, dans l'acte
de la pensée, a besoin de recourir encore à la matière. Etant
donnés les attributs A, B, C, nous pouvons les considérer

par la pensée comme coexistant dans un même objet, sans


qu'il nous soit nécessaire de faire un nouvel appel aux

faits; c'est ce qu'on peut appeler la conception formelle.

(Ceci est encore parfaitement intelligible, et toutes les opé-


rations de l'arithmétique sont formelles en ce sens; nous
déclarons que six fois quatre égalent vingt-quatre, sans re-
courir à des cailloux ou à des pièces de monnaie, ou à au-
cun objet réel. Nous avons organisé ainsi avec les premières
réalités un mécanisme qui peut fonctionner en dehors des
réalités.)
Comme conditions des conceptions formelles il faut comp-
ter les lois de contradiction et d'identité. Nous ne devons
pas introduire dans ces conceptions des attributs contradic-
toires – A et non A. L'auteur est mi peu plus obscur par
rapport à l'identité. La pensée, dit-il, est la représentation
de tous les objets possibles; mais l'intuition (connaissance
3.')() AI'I'KNDICE.

des individus, par opposition à la pensée, connaissance gé-


nérale) doit avoir conscience des différences chaque objet
d'intuition est limité, individualisé il est lui-même et non
un autre. A cette circonstance correspond la loi d'identité
« A est A » tout objet de la pensée est considéré comme
étant lui-même. C'est une expression nouvelle d'une loi
bien connue de la pensée.
Ces lois sont les conditions de
la conception logique (la
conception est le premier produit logique). M. Mansel passe
ensuite au jugement formel. L'affirmation se produit lors-
qu'un concept rentre dans un autre; la négation a lieu
lorsqu'un concept en contredit un autre. Ici encore l'opéra-
tion de la pensée suppose les lois d'identité et de contradic-
tion.
Enfin il faut considérer le raisonnement. Le raisonne-
ment est formel lorsque les jugements donnés sont unis par
un moyen terme, dans de telles conditions de quantité et
de qualité que Vacte seul de la pensée puisse en faire jaillir
la conclusion. S'il est nécessaire de faire quelque addition
à ces données, la conséquence est matérielle. Le raisonne-
ment médiat formel, non moins que l'inférence immédiate,
suppose les lois de l'identité (pour les syllogismes affirma-
tifs), et de la contradiction (pour les syllogismes négatifs).
Dans les inférences immédiates par obversion et conversion
il y a encore une autre condition requise, la loi de l'exclu-
sion du milieu.
Aussi, en résumé, si une pensée s'appuie sur des prin-
cipes formels, de façon à être garantie exclusivement par
les lois de la pensée, elle appartient à la logique; si elle se
fonde sur l'expérience sensible, ou sur des prémisses sous-
entendues, elle relève d'uu autre tribunal.
L'auteur novateur être tenté
remarque qu'un pourrait
d'étendre le domaine de la logique, en y introduisant la
matière des propositions; mais, d'après M. Mansel, cela ne
serait pas légitime; d'abord parce critérium de la
qu'un
vérité matérielle est à la fois impossible et contradictoire
ensuite parce que l'effort pour élargir le domaine de la lo-
ARflUMKNI'S !>K MANSKf,).P)7

gique rendrai! impossible la détermination do tout domaine


bien défini.
Il est intéressant de connaître de quelle façon M. Manscl
prouve ses allégations. Voici comment il raisonne
1° La logique d'Aristote ou logique formelle cherche les
lois par lesquelles l'esprit pense la logique de Bacon cher-
che les lois qui règlent la coexistence des phénomènes exté-
rieurs c'est-à-dire que l'une se rapporte à l'esprit, au moi,
l'autre à la matière, au non-moi. Par conséquent l'une est
simplement l'examen de notre conscience, l'autre l'étude
de la nature extérieure.
Tel est le premier point posé par M. Mansel. Il semble
qu'il y ait ici quelque confusion dans les idées. Nous dou-
tons fort que le contraste de la logique formelle et de la
logique inductive puisse être ramené au contraste du sujet
et de l'objet, de l'esprit et de la matière.
D'abord, l'étude de l'esprit ou la psychologie est univer-
sellement considérée dans les temps modernes comme une
étude inductive. Comment pourrions-nous connaître les
lois importantes de l'esprit, telles que la relativité, l'asso-
ciation des idées, l'action des sentiments et de la volonté,
autrement que par l'observation et l'induction, appli-
quées aux faits de la conscience, et assistées à l'occasion par
quelques indications extérieures?
D'autre part, les lois de la pensée, appelées identité,
contradiction, et exclusion du milieu, s'appliquent égale-
ment au monde extérieur et à l'esprit. Par suite elles peu-
vent ôtre empruntées à l'une ou à l'autre de ces deux
sources. 11 est cependant
probable que ces lois sont con-
nues sans étude elles agissent sans avoir été expressément
examinées. Nous déclarons instinctivement que la môme
chose n'est
pas en même temps blanche et noire, de la
môme façon que nous marchons, sans penser que nous
marchons.
Ces tendances invincibles de l'esprit, si elles existent,
sont des faits de notre nature mentale mais les mômes
caractères appartiennent aux croyances par laquelle nous
358 8 APPENDICE.

affirmons l'uniformité de la nature ou la causalité univer-


selle croyances sur lesquelles repose toute investigation
inductivc. Dans les deux cas l'esprit est l'instrument, bien
que la matière soit différente; la matière est tantôt l'en-
semble des phénomènes psychologiques, tantôt l'ensemble
des phénomènes extérieurs. La déduction et l'induction
ont leur source commune dans les lois de l'esprit ou de la
pensée, et elles s'appliquent également à l'esprit et à la
matière.
2° La seconde assertion de Mansel est celle-ci Les lois
de la logique d'Aristote sont les lois de la pensée telle
qu'elle doit être, les lois de Bacon sont les lois de la nature
telle quelle est. L'auteur ajoute, pour expliquer et déve-
lopper sa pensée sous une autre forme, que les premières
reposent sur leur évidence propre, les autres sur l'évidence
des faits qu'elles embrassent.
A cela nous répondrons que « la pensée telle qu'elle doit
être » n'est pas très-certainement le privilége de la logique
formelle. Partout où nous pensons mal et où notre pensée
peut être redressée, nous sommes dans le domaine de la
« pensée telle qu'elle doit être » Or la logique inductive de
Bacon a la prétention de substituer la pensée droite et
juste à la pensée fausse et inexacte. Nous commettons éga-
lement des erreurs de déduction et des erreurs d'induction;
et si la logique ne peut pas aussi bien rectifier les unes que
les autres, c'est pour une raison autre que celle qui est in-
diquée ici.
La remarque additionnelle de Mansel, à savoir que les
lois d'Aristote sont évidentes par elles-mêmes et nécessaires,
tandis que les lois de Bacon sont des inductions expéri-
mentales et contingentes, n'est que la répétition de la
thèse fondamentale.
3" Le troisième argument est que la logique d'Aristote
passe de la loi aux faits; qu'elle forme des types ou des
généralités, et rejette tout co qui ne leur est pas conforme
tandis que, dans la logique de Bacon, l'on va des faits à I;t
loi, en rejetant toute loi qui ne rend pas compte des faits.
AKGL'MliNTS DE MANSEL. 'M')d

C'est là, d'après Mansel, une différence radicale dans la


méthode.
Nous pouvons facilement accorder ce point. Mais qu'im-
porte à la question? Les méthodes sont différentes sans
doute, mais elles arrivent toutes deux à la vérité elles
peuvent l'une et l'autre être appliquées témérairement, et,
s'il en est ainsi, elles peuvent l'uni: et l'autre mériter l'at-
tention du logicien.
4" Le quatrième argument est peut-être le plus remar-
quable. Les lois (dans le système d'Aristote) impliquent la
conscience d'une ohligation, tandis que, dans le système
de Bacon, la loi signifie simplement une succession uni-
forme.
Nous trouvons ici cette confusion d'idées, si justement
signalée par Jean Austin, par rapport au mot loi, par le-
quel on introduit, dans l'ordre des phénomènes naturels,
l'idée de l'autorité et de l'obéissance. La loi, dans la na-
ture, dans le monde de l'esprit, comme dans celui de la
matière, ne peut être entendue
qu'au sens figuré; cette
expression ne peut être appliquée que comme le signe d'une
succession uniforme. Le sens moral et politique de la loi,
– à savoir, une règle imposée par des êtres intelligents à
d'autres êtres intelligents, leurs inférieurs, et accompagnée

de punitions pour ceux qui la violent, ne saurait être

transporté dans les successions naturelles des phénomènes


de l'esprit ou du corps. Dans ce dernier cas il ne reste

qu'un caractère accidentel de la loi, l'uniformité. Il ne


saurait y avoir de bien ou de mal moral en logique, ex-
cepté en ce que nous sommes moralement tenus à recher-
cher la vérité mais cette obligation s'étend également à la
vérité dûductîvc et à la vérité inductive.
;i" Une cinquième assertion de l'auteur, c'est que dans le
domaine de la pensée, la cause est le moi qui a conscience
de lui-même; les effets sont les pensées qui dérivent du
moi, de sa puissance et de ses lois. À cela nous répondrons
que les causes et les effets sont des phénomènes également
psychiques, mais qui ne contrastent nullement, pour les
300 AI'I'ENIUCE.

procédés d'investigation qu'il convient de leur appliquer,


avec les phénomènes de lu nature extérieure. C'est par des
procédés inductifs que les causes et les effets seront décou-
verts dans le domaine de l'esprit, si du moins ils peuvent
l'être. Les successions de faits peuvent y être très-évidentes.,
et, par suite, il suffit d'une légère attention pour les recon-
naître; mais cela ne constitue pas un mode d'investigation
particulier.
M. Mansel est tellement entraîné par l'application du
terme loi, dans son sens moral, aux opérations de la pen-
sée, qu'il blâme M. Mill d'appliquer l'expression de « cau-
salité physique » (dans le sens d'une succession uniforme,
prouvée par induction) au monde moral et intellectuel;
comme s'il pouvait y avoir, pour découvrir les faits et les
lois de l'esprit, d'autres méthodes que celles qu'on emploie
dans le monde matériel l'observation et la généralisation.
En résumé, M. Mansel nous ramène, par une série d'am-
bigultés verbales, h la question de la liberté et de la néces-
sité, qui devient ainsi un des points sur lesquels roule la
discussion des limites de la logique.
L'ensemble de ces six assertions ne paraît pas de nature
à établir l'une ou l'autre des deux allégations 1° qu'un
critérium de la vérité matérielle est, non pas seulement
impossible, mais contradictoire; 2" qu'en élargissant le
domaine de la logique on se met dans l'impossibilité de la
limiter exactement. Nous n'essayerons pas ici de répondre
directement à la première affirmation, parce que nous con-
sidérons ailleurs, avec tous les développements nécessai-
res, les principes de la vérité inductive ^APPEMDICE D).
Par la seconde affirmation, M. Mansel nous défie de trou-
ver la limite précise de la logique, dans le cas où nous
accorderions qu'elle franchit les fonctions de la logique
formelle.
M. Mansel accorde à la logique théorique une telle su-
périorité sur la logique pratique, qu'il ne serait pas sa-
tisfait d'une réponse qui se fonderait sur le caractère
pratique de la logique. Cherchons donc si une logique
BUT HE LA LOOIQIjK TIlÉOHIQUr' 361

qui comprend l'induction, peut être définie ou


déterminée, de façon ù n'être confondue avec aucune autre
science, par exemple, les mathématiques, la physique, lu

psychologie.
Dans Y Introduction nous avons indiqué le domaine de
la logique théorique, d'après les vues les plus larges. Dans
X Appendice A, nous avons exposé les opinions de
M. Spencer sur le même sujet. Nous pouvons énumérer
ici, en abrégé, les différentes parties de la logique théo-
rique
1. Les lois de la CONSISTANCE ou de l'équivalence des
propositions, communément appelées lois de la pensée.
Elles donnent lieu à des inférences nécessaires ou analyti-
ques. Elles sont aussi, d'après Ilanùlton et Mansel, le prin-
cipe du syllogisme.
H. Les lois de l'inférence DÉDUCT1VE ou médiate, qui
reviennent au Dicttim de mnni et nullo. Ce principe est
plus que la loi de la consistance ou del'équivalence. Il
pourrait s'appeler le principe de la consistance médiate,
puisqu'il affirme la consistance d'une conclusion avec deux
prémisses, et non plus seulement la consistance de deux
formes équivalentes avec une même proposition. M. Mansel
soutient que cette consistance est nécessaire et évidente
par elle-même et c'est là, il faut l'avouer, l'opinion or-
dinaire des penseurs. En contradiction avec cette thèse,
nous avons prétendu que la conclusion ne saurait être jus-
liJiée, autrement que par une induction fondée sur des exem-
ples particuliers.
III. La loi de l'UNIFOR.MlïÉ de la nature, fondement
des vérités matérielles et de toute induction, et par consé-
quent principe de l'axiome syllogistique de la consistance
médiate. L'examen lie cette loi doit précéder l'étude de
chaque science; elle en est la condition nécessaire. Néan-
moins être exposée,
elle peut en général, dans la science
qui a pour objet tous les critères de la vérité, c'est-à-dire
la logique. Elle est développée dans une série de formu-
les, connues sous le nom (le règles induclives, qui pou-
362 AI'PENIUCK.

vent, dans leur genre, être comparées aux règles du syllo-


gisme.
Il nous semble
qu'on peut construire une science, qui
cornprendra les lois et les formules de la consistance im-
médiate, de la consistance médiate, et de l'uniformité gé-
nérale, sans empiéter sur le domaine d'aucune autre
science. La logique ne se confondra pas avec les mathéma-
tiques, bien que les mathématiques soient aussi une science
formelle; el.le ne pénétrera pas non plus dans les sciences
physiques, bien qu'elle considère le postulat qui leur est
nécessaire à toutes, à savoir l'uniformité; enfin elle ne se
mêlera pas non plus à la psychologie, bien qu'elle emprunte
à cette science la connaissance des lois fondamentales de

l'esprit. Or il n'y a pas d'autre science qui confine à la lo-


gique.
Nous ne saurions
cependant accorder à M. Mansel que
la logique est essentiellement théorique et accidentellement t

pratique. Nous soutenons que cette science n'aurait jamais


vu le jour, si on ne lui avait attribué, dès l'abord, une
grande efficacité pratique. On peut en dire autant (le cette
sœur brillante et gigantesque de la logique, qu'on appelle
la science mathématique. Quoique les mathématiques puis-
sent être, pour certains esprits, un objet agréable de con-
templation désintéressée, cependant on peut croire que
nous n'en aurions jamais entendu parler, en raison des
grandes difficultés qu'elles présentent, si l'on n'avait pas cru
à leur utilité. M. Mansel suppose une race d'êtres intelli-
gents, soumis aux mêmes lois de la pensée que les hommes,
mais incapables de transgresser ces lois; et il déclare qu'au
milieu d'hommes de cette
espèce, la logique formelle reste-
rait encore la même. l'ar malheur, il y a une erreur de re-
lativité dans cette affirmation de M. Mansel. Pour un être
n'aurait jamais commis d'erreur, l'erreur et la vérité
qui
seraient également inconnues; les formes
pour apprécier
concluantes du syllogisme et les distinguer des modes irré-
gulk'i's, il faut au moins avoir entendu parler d'uue race
d'hommes qui confondent les deux. C'est seulement après
FORME ET MATIÈKK. 36.3 3

sa chute qu'Adam connut le bien et le ma! c'est seulement


en commettant des erreurs qu'on devient apte à compren-
dre la logique.
Avant d'examiner l'utilité pratique et les extensions in-
ductives de la logique, insistons encore sur la distinction
de la forme et de la matière, distinction à laquelle nous
avons accordé une si large place dans cette discussion. Quel
ques logiciens pensent que cette distinction n'est pas de
tous points satisfaisante. Ainsi le docteur Thomson (Essai
sur les lois de la pensée, § 15) fait les remarques suivantes
« La valeur philosophique des mots « forme et matière » est
singulièrement réduite par la confusion qui semble tou-
jours les accompagner dans l'usage; tandis qu'un écrivain
définit la forme « la manière de connaître un objet » un
autre dira que le trait distinctif de la forme, c'est de se rap-
porter plutôt à l'être ou à la nature de la chose qu'à notre
connaissance de la chose; si quelquefois ce mot désigne
la figure, qui n'est souvent qu'un accident, ailleurs il veut
dire l'essence, de sorte qu'il peut représenter successive-
ment des choses contraires. J'ajouterai que probablement
il n'y a pas d'idée représentée par ces termes, qui ne puisse
plus convenablement être exprimée par d'autres termes
moins confus. »
M. de Morgan « Lorsqu'on
dit aura clairement établi,
par des définitions et des exemples suffisamment abon-
dants, ce que les logiciens veulent dire par la distinction de
la forme et de la matière, je serai plus capable que je ne le
suis aujourd'hui de traiter cette question avec précision. »
Et ailleurs «La vérité est que le mathématicien est le seul
qui applique rigoureusement cette distinction, bien qu'il
s'en occupe fort peu. La distinction de la forint1 et de la
matière se trouve dans la théorie du logicien plus que dans
sa pratique; elle se trouve plus dans la pratique du mathé-
que dans sa théorie. » (Syllafms, p. 48.)
llnmilton explique la nature des vérités formelles dans les
mathématiques, comme il suit « Pour les notions de l'es-
pace et du temps, il est indifférent que la matière existe ou
!M)4Il, Al'I'ENDICK.

n'existe pas. Si la matière n'existe pas, si le temps et l'es-


pace n'existent dans nos esprits, les
que mathématiques
seraient encore vraies; mais leur vérité aurait un caractère

purement formel, idèai elles


apprendraient rienne nous
sur les réalités objectives, » {Logique, II, p. 66.) Mais dans
un autre passage il cite, en l'approuvant, un passage
d'Essor; qui tend à que la vérité consiste non pas
dans l'accord de la vérité avec elle-même, mais dans la
conformité de nos pensées et de leurs objets, « La distinc-
tion de la vérité formelle et matérielle n'est pas seulement t
inexacte en elle-même, mais elle s'oppose à la notion de la
vérité, telle qu'on l'a toujours comprise. » [Logique, I,
p. 106.) Enfin (dans l'édition de Reid, p. 687) il remar-
que, à propos des critiques de Reid sur les universaux, que
Reid, comme la plupart des philosophes anglais, n'a pas
pris garde à la distinction du logique ou formel, et du
métaphysique ou réel. Les universaux sont des formes,
des modes de prédication, et non des prédicats réels; dans
le langage de l'école, ce sont des notions secondes, non des
notions premières.

Adoptonsles vues de M. de Morgan, et cherchons dans


les mathématiques des exemples de la forme, par opposition
avec la matière. En faisant ainsi nous ne ferons qu'appli-
quer un mot nouveau à une chose déjà vieille. Dans les
mathématiques nous avons le plus complet développe-
ment du raisonnement qui procède par symboles, et qu'on
appelle aussi le « raisonnement abstrait ». Il y aura d'au-
tres occasions d'examiner, plus à fond, les procédés spé-
ciaux des mathématiques (LOGIQUE DES SCIENCES
MATHÉMATIQUES;. Pour le moment, nous considérerons
seulement ce qui concerne la question qui nous occupe.
Les abstractions des mathématiques, comme toutes les
autres abstractions, prennent corps dans des exemples con-
crets. La forme est toujours réalisée dans une matière ou
dans une autre. Mais la matière nécessaire est si raréfiée,
si qu'on a le droit de dire qu'il n'y a pas de
matière du tout. Sans doute, les cercle- d'Euclide sont
I)K LA l'OltME KN MATm'lMATIoUlvS.iG'i ~')

des cercles formés avec l'encre


de l'imprimeur; ils ont leur

couleur, leur situation déterminée. Si nous les comparons


avec le bouclier d'Achille, avec une rosace construite dans
le plafond d'un édifice, nous pouvons dire qu'ils sont. vides
de toute matière, de toute substance; ils n'en out pas
moins cependant leur substance, leur
matière.
Les symboles de l'arithmétique (et même ceux de l'algè-
bre) sont matériels, bien que leur forme particulière n'ait
aucune valeur représentative. Ce sont les signes abstraits

un, deux, trois; faits qui seraient incon-


de faits concrets,
cevables, si nous ne pouvions pas les réaliser dans des

exemples concrets. Sans doute, la matière la plus simple

peut suffire aux besoins de l'esprit ce seront de* miettes


de pain, des cailloux. Mais il faudra toujours qu'il y ait
dans l'esprit une série d'impressions distinctes, dérivées
d'une source ou d'une autre; des pensées distinctes feraient

peut-être l'affaire, mais nous trouvons plus commode d'opé-


rer sur des choses sensibles. Sans une base concrète, nous
ne pouvons concevoir dans notre pensée quelque nombre

que ce soit. Nous ne faisons que répéter ici la théorie


nominalistc des idées abstraites.
Il y a cependant dans le raisonnement mathématique
un pas important qui peut être franchi, en laissant entiè-
rement de côté les choses concrètes (c'est-à-dire en nous
interdisant de réaliser le sens des nombres sur lesquels
nous opérons). Nous pouvons appliquer les rèi/les des opé-
rations à de purssymboles, qui, habilement choisis et em-

ployés avec certaines précautions, peuvent nous donner les


mômes résultats que des expériences concrètes sur des
nombres réels. Le système décimal une fois organisé, nous

pouvons établir sur ce système une table de multiplication,

qui contient les formes équivalentes des nombres; par la


seule force de la mémoire, en nous rappelant ces équiva-
lents symboliques, nous pouvons opérer les multiplications
sans penser du tout aux nombres concrets. En cherchant
le produit de 94 par 116, nous pouvons, pour le moment,
ne pas considérer les réalités qui correspondent à ces nom-
3(i() AI'I'ENIIICE.

bres, et ne nous en préoccuper que lorsque le produit aura


été obtenu.
Par cet emploi des symboles et des règles des opérations,
nous nous éloignons le plus possible de la matière, ou des
choses concrètes. S'il y a quelque chose qui représente la
forme pure, c'est certainement la table de multiplication.
Les opérations les plus hautes de l'algèbre nous maintien-
nent plus longtemps en dehors des réalités concrètes, mais
la méthode est la même. Les symboles sont plus nom-
breux, les règles des opérations plus compliquées, les opé-
rations elles-mêmes plus longues mais il n'y a cependant
aucun principe nouveau en jeu.
Alors s'élève
la question de savoir si ces règles d'opéra-
tions, appliquées à des symboles, peuvent prétendre, comme
la logique formelle, au caractère nécessaire, évident par
lui-même, au caractère non matériel de la pensée formelle.
Toutes ces règles, dans leur origine, sont-elles absolument t
séparées de l'expérience concrète, comme elles le sont
dans leur mise en œuvre? On répond à cette question par
la théorie du raisonnement déductif en général, et du rai-
sonnement mathématique en particulier. Il suffira ici de
placer deux observations 1" S'il est vrai, comme le main-
tiennent les philosophes de l'« posteriori, que les axiomes
premiers des mathématiques, axiomes sur lesquels re-
posent les règles des additions arithmétiques, des équa-
tions algébriques, et des démonstrations de la géométrie,
– s'il est vrai
que ces axiomes ne sont que des inductions
de l'expérience, il faut alors admettre que les règles di-
verses des opérations mathématiques ont après tout une
source purement matérielle, et qu'elles ne sont pas pro-
duites par un effort de pensée abstraite et formelle.
2" Il est notoire et certain que les règles des opérations,
avant qu'on leur accorde sa confiance, sont vérifiées et ga-
ranties par leurs résultats. Un grand nombre d'entre elles
paraissent si paradoxales, elles répugnent tant aux esprits,
qu'on ne les admet que parce qu'elles sont les instru-
ments des résultats vrais auxquels elles nous mènent,
l'IUNCIl'US MES AIAÏTIÉMATlyllKS. 'MYI

comme cela est


par la confrontation
prouvé avec l'expé-
rience. Qui donc ajouterait foi à une règle comme celle-ci
« Moins multiple par moins donne plus », sans s'être as-
suré par des expériences réelles que cette règle nous con-
duit à des résultats corrects?
quantités Les
négatives de
l'algèbre, les quantités infinitésimales des hautes mathé-
matiques, sont dans leur l'orme de véritables pierres d'a-
choppement leur seule justification, c'est le témoignage
des faits réels.
Si nous considérons
jusqu'à quel point on peut se jouer
de nous, avec les formules les plus irrécusables en appa-
rence, nous serons disposés à croire qu'il n'y a peut-être
pas, dans le domaine entier des mathématiques, une seule
règle qu'une personne réfléchie voulût accepter d'emblée
comme une loi de la pensée, sans faire appel à la matière
et à l'expérience. La raison qui fait que nous accordons
une si entière confiance à ces règles, c'est que leur vérifi-
cation est facile et complète. Mais si la vérification n'était

pas possible, nous devrions nous délier des


règles telles
que la multiplication et la division des fractions, des frac-
tions ordinaires et des fractions décimales, l'extraction
(lu la racine cubique, et les opérations semblables. Nous
avons été souvent trompés par des formules plus plausibles
encore que celles-là do/us latet in genevalilms est vrai de
toutes les propositions que l'on donne pour des lois de la
pensée.
La môme remarque, touchant la nécessité d'une vérifica-
tion inductive, s'applique aux formes logiques. Aucune
forme de syllogisme ne doit être acceptée par l'esprit, d'a-
près la seule évidence formelle. Le diction semble très-
évident, le nota no/;n encore plus évident peut-ôlre; mais
le nota notm nous conduit très-facilement à des conclusions
fausses, à moins que, gWlce il l'examen des cas actuels, nous

ne l'ayons laborieusement entouré de toutes les qualifica-


tions et précautions nécessaires.
Lorsque nous examinons avec soin les diverses opéra-
lions de la logique, nous constatons qu'elles sont au fond
•'iG8 Al'PKNDIC.K.

matérielles. Prenons la conversion comment saurons-


nous que, si aucun X n'est Y, aucun Y n'est X? C'est seu-
lement en examinant différents cas, et en reconnaissant
(|iie l'équivalence est réelle. Quelque naturelle que puisse
paraître l'inférence au point de vue formel, nous ne de-
vons pas en rester là. Si nous nous contentions des appa-
rences formelles, nous pourrions dire aussi vraisembla-

blement, tout X est Y donne tout Y est X; c'est l'examen


des cas particuliers qui seul peut nous garantir de cette
erreur.
D'autre part les lois de l'équivalence hypothétique dé-
pendent de ce que nous connaissons la circonstance maté-
rielle appelée la pluralité des causes selon les cas les di-
rections formelles de l'inférence hypothétique seront tout à
fait différentes.
M. Mansel se plaint que les règles de la définition, ordi-
nairement données dans les traités de logique, soient extra-
logiques c'est-à-dire qu'elles n'aient pas le caractère for-
mel, qu'elles soient matérielles. L'accusation est fondée;
les logiciens ont compris en général que la définition
réduite aux étroites limites de la forme
petite serait une
affaire. Que serait la définition logique au point de vue pu-
rement formel? l'as autre chose que ceci. Une définition
formelle consiste à indiquer, comme les caractères essen-
tiels de la chose qu'on définit, les caractères de quelque

genre plus élevé, ajoutés à la différence. Nous avons, par


ces formes – Le avec la différence
conséquent, genre
(comme connotation), c'est l'espèce; l'espèce moins la diffé-
rence, c'est le genre l'espèce moins le genre, c'est la diffé-
rence. Telle est, d'après la logique formelle, toute la théorie
de la définition', on s'aperçoit du reste qu'elle ne peut
servir de rien.
Une logique de la classification plus de
aurait encore

peine à avoir quelque valeur, si l'on en retranchait les con-


sidérations matérielles. La division logique est une autre
manière de dire la classification. Les règles de la division

logique sont formelles, mais elles doivent être constatées


JIAI'I'OISTS DIS L'INDUCTION Kl HIC LA DÉDUCTION. 3()0

par l'observation de la matière; autrement elles nous en-


traîneraient trop loin.
On et l'induction sont a
peut soutenir que la déduction
proprement parler des opérations continues; elles sont les
parties d'un môme tout. Ce n'est que dans d'étroites limites
qu'on peut développer les opérations déductives quand on
se contente des règles de l'opération symbolique règles
qui d'ailleurs out été elles-mêmes fixées par une étude ri-
goureuse de la matière; mais la déduction réelle, l'exten-
sion d'un principe à des cas nouveaux, suppose l'examen
des cas dans leur réalité concrète, tout autant que la géné-
ralisation inductive. Le juge qui applique la loi doit con-
sidérer la matière; sans doute il doit éviter les paralogis-
mes de forme, mais il ne peut se contenter de la seule
correction formelle.
Dans le domaine de l'induction, nous pourrions déter-
miner aussi des règles d'opérations formelles, qui seraient
de nature a satisfaire le formaliste le plus rigide. Ainsi A,
B et C étant les causes communes d'un même effet X, si
A diminue, Bon C doivent augmenter proportionnellement
pour que l'effet reste le même; si A augmente, les autres
causes peuvent diminuer d'autant et ainsi de suite. Ce
sont là des considérations en quelque sortemathématiques,
que nous savons
être généralement correctes, et dont nous
pouvons, par suite, user d'une façon formelle sans consi-
dérer la matière.
Mais la question qui nous occupe ne peut être ré-
solue complètement, à moins de considérer la logique
comme une science pratique. Si l'on accorde le carac-
tère pratique de la logique, l'utilité des règles de l'in-
duction nous autorise à étendre le domaine de la logi-
que. Les présomptions en faveur de ces règles sont les
suivantes
1" 11 est admis qu'Aristote comprenait
à la fois, dans
son système, la déduction et l'induction, quelque impar-
faites qu'aient été ses vues sur les sphères respectives de
ces deux formes de raisonnement, et quelque incomplètes
11 un. l.(igii[iu'. I. i\
•{70 Ai'i'UNDiai.

que soient ses


remarques sur l'induction. Ainsi le té-
moignage du fondateur de la logique déductive est lui-
même opposé aux prétentions exclusives de la logique for-
melle.
2" Dans le tableau des sophismes, esquissé par Aristote
et conservé par les
logiciens scolastiques avec quek[ues
modifications légères, ou trouve des sophisme* matériels
parmi lesquels quelques-uns sont des sophismes d'induc-
tion (non causa pro causa, etc.). Delà nous pouvons in-
férer qu'aux yeux des logiciens l'esprit est exposé à com-
mettre des erreurs au point de vue de la matière, non
moins qu'au point de vue de la forme. Nous pouvons con-
clure aussi qu'il ne sera pas inutile d'exposer ces erreurs
matérielles et inductives, c'est-à-dire, en d'autres termes,
de présenter une logique de l'induction.
3" La période scolastique s'est distinguée par l'attention
presque exclusive qu'elle a donnée à la logique formelle
ou syllogistiquo. A la renaissance des lettres et delà philo-
sophie, vers le quinzième et le seizième siècle, l'opinion
publique se souleva contre l'étroitesse de cette conception;
elle trouva un porte-parole dans la personne de Uacon, qui
inaugura, au milieu d'unanimes applaudissements, la
logique inductive. Pendant deux siècles et demi, depuis
lors, les physiciens et les métaphysiciens se sont fait hon-
neur de s'appeler eux-mêmes ses disciples, pour les métho-
des scientifiques et philosophiques qu'ils pratiquaient.
4° La physique nouvelle, ou philosophie naturelle de
Galilée et de Newton, a été accompagnée d'une logique
inductive les fameuses Reguhv philosopha/uli, qui précè-
dent le troisième volume des Principia. Ces règles, quelque
insuffisantes qu'elles fussent, ont été, pour les physiciens
du dix-huitième siècle, comme une étoile qui a guidé leurs
recherches.
"}" Aujourd'hui que les sciences physiques ont fait assez
de progrès pour donner des exemples de méthodes pro-
fondes et compliquées, les physiciens les plus distingués
admettent et reconnaissent encore la nécessité d'un système
LOIllOUK IiMHICTIVK. ^71

do règles, au moins pour les parties du la scicuici: qui sont,


les plus difficiles et les plus abstraites. h' Introduction, M

la. philosophie, naturelle, par sir John Herschell; Y His-


toire et la lot/ii/tœ des sciences induetives, par le docteur
Whewell, sont des témoignages considérables dans cc
«eus.
(5° Depuis la publication de l'ouvrage de John Stuart

Mill, ouvrage dans lequel la logique inductivc est systéma-


tisée avec une précision inconnue jusqu'ici, on a déjà fait
des applications importantes des règles de l'induction aux
sciences expérimentales. Les recherches des sciences mé-
dicales ont particulièrement profité des enseignements
de M. Mill; un critérium plus sur et plus profond pris
la place des méthodes de raisonnement vagues et impar-
faites qu'on avait suivies jusqu'ici.
7" La science de la politique est encore un exemple con-
sidérable. L'ouvrage de sir Georges Cornwall Lewis, «sur
la méthode d'observation et les raisonnements de la politi-
que », fait de perpétuels emprunts à la logique inductive
de Bacon, d'Hcrschell, de Whewell, de Mill, tandis que
rautcur ne ou deux l'ois sur la for-
s'appuie qu'une logique

melle et cependant l'éducation de l'auteur était de nature


a le faire pencher de ce côté plutôt que de l'autre. Il se
plaint vivement que l'on abuse de la méthode de concor-
dance {simples eniimeratio, de Uaeon) clans la politique,
comme dans les autres sciences, et il s'efforcera, par ses pré-
celtes comme par ses exemples, de lutter contre ces ten-
dances vicieuses.
8" Sir William Hamilton
portion considé- emploie une
rable de son cours de logique [neuf leçons sur trente-six)
à étudier les modifications de la logique; il y examine la
vérité et l'erreur, au point de vue matériel, l'observation,
l'induction, l'autorité du témoignage, et divers autres

points, relatifs
à la découverte et à la communication de la
vérité. Le plan de son cours lui eût permis, sans qu'il se mît
eu contradiction avec ses propres vues sur l'objet de la logi-
que, de parler, avec autant de détails que le fait M. Mill,
:S72 AI'l'EiNDICE.

de l'induction, et des
opérations subsidiaires de l'induc-
tion, telles que la classification et la dénomination.
Enfin le docteur Thomson, dans son livre sur les Lois de
la pennée, suit l'exemple d'Hamilton, et, comme lui, étend
le domaine de la logique. Dans la IV" partie intitulée
Loi/ique appliquée, il considère (brièvement, il est vrai)
la recherche des causes, les méthodes inductives, la défini-
tion, l'analogie, le hasard, la classification, les sophismes
et la division des sciences.

(1. ÉNUMÈRATION DES CHOSES.

La classification des mots


(p. 93) nous conduit par une
transition naturelle à la classification des choses. De plus,
pour établir les propositions les plus générales, il faut avoir
acquis les notions générales qui leur correspondent.
L'ensemble des choses qui existent peut être divisé de
diverses manières, d'après les différents principes de la
classification et de la division. Nous pouvons distinguer
dans l'univers les corps célestes, les corps terrestres; les
minéraux, les
plantes, les animaux les solides, les li-
quides, les gaz; les choses pondérables et impondérables;
les quatre, élémenls, comme disaient les anciens, divi-
sion qui correspond imparfaitement à la distinction des
trois états de la matière; les choses impondérables, la lu-
mière, la chaleur, etc. Enfin nous pouvons distinguer la
matière et l'esprit. Ces diverses façons do subdiviser l'en-
semble des choses sont toutes utiles pourdes buts spéciaux.
Le but du logicien est d'arriver à une division qui corres-
ponde aux diverses méthodes de la recherche scientifique,
en môme temps que de partager le champ de la connais-
sance selon la meilleure distribution du travail intellec-
tuel.
OII.IET F.T SIUKT. 3T'i

Nous commencerons par établir de nouveau, comme un


préliminaire essentiel, le principe de la relativité univer-
selle, principe d'après lequel tous les objets de la connais-
sance ont en quelque sorte deux côtés, et se présentent sous
forme de couples. Cette observation est nécessaire pour
éviter l'erreur dans laquelle Aristote est tombé, en plaçant
la relation à un degré particulier et subordonné de la clas-
sification des choses. Si l'on reconnaît la relation, il faut
admettre en même temps qu'elle est fondamentale et indé-

pendante. Tout rentre dans la relation. Elle ne rentre dans


rien. Le rang suprême donné par tes logiciens au principe
de contradiction est une façon d'admettre le fait premier
de la relativité.
1. La plus profonde de toutes les relations est celle dn
de l'esprit et de la
sujet et de V objet; ou en d'autres termes,
matière, du monde extérieur et du monde intérieur.
nous passons d'une émotion de plaisir ou de
Lorsque
comme un ar-
peine à la conscience d'une chose étendue,
bre, nous éprouvons une impression de différence nous
avons en effet franchi la transition la plus profonde et
la plus large dont l'esprit soit capable. Ce sont là deux
modes ultimes et fondamentaux de la conscience humaine;
ils sont corrélatifs l'un à l'autre, ils s'impliquent d'après le
principe de la différence ou de la relativité ils ne peuvent

par conséquent se ramener l'un à l'autre, ni être confondus


avec une expérience plus fondamentale. Ce contraste pri-
mitif doit être
accepte comme la division essentielle des
choses, d'après le principe qui veut qu'on divise selon le
maximum de la Nous appelons objet, monde

étendu, et moins correctement matière, monde extérieur,


toute une portion de notre connaissance.
L'autre portion, nous l'appelons sujet, esprit inétendu, et,
avec moins de justesse, monde intérieur. En réalité, quand
nous disons que ces deux grandes catégories sont les divi-
sions d'un tout, l'existence en général, nous usons d'un
langage fictif et qui n'a pas de sens. La généralité la plus
haute, d'après la loi de la relativité universelle, est une
•Î74 Al'PlïNDICE.

couple le groupe réel le plus élevé est précisément ce


groupe que nous appelons le sujet et l'objet, etc. Ce sont là
les surnma gênera. L'existence n'est qu'un mot.
IL L'OBJET a été diversement représente et analysé.
Certains philosophes ont prétendu que l'objet était un fait
ultime, qui nous était donné dans notre première impres-
sion de conscience. D'autres l'ont analyse et ramené à des
états psychologiques plus simples. Les différentes théories
sur ce sujet se rattachent à la question métaphysique et
psychologique de « la perception du monde extérieur »
Nous admettons ici que les notions exprimées par les
mots « objet » et «sujet» peuvent être analysées, et nous
allons exposer un système d'analyse. L'objet signifie 1" ce
qui met en jeu nos énen/ies musculaires et corporelles, par
opposition aux sensations passives; 2" la liaison uniforme
de certaines impressions avec certaines énergies, par oppo-
sition aux sentiments ou
impressions qui ne se lient pas à
des énergies et 3° ce qui affecte semblahlement tous les
esprits, par opposition aux sentiments qui varient d'un es-
un autre.
prit à
1" La plus grande antithèse que présentent les phéno-
mènes de notre constitution mentale est l'antithèse des
phénomènes actifs, et des phénomènes passifs. Les muscles
(avec les nerfs afférents) sont les instruments matériels
des uns, les sens (avec les nerfs inférents) sont les instru-
ments matériels des autres. A cette antithèse fondamentale
nous pouvons rattacher celle du sujet et de l'objet. Quoi-
que développé par d'autres circonstances, le contraste du
sujet et de l'objet semble avoir ses premières racines dans
cette grande antithèse psychologique de l'actif et du passif.
2" La circonstance que nos sensations changent d'une
façon définie, et eu avec des manifestations
correspondance

actives, définies, est un autre


caractère important de l'ob-
jectivité. Lorsque nous traversons une chambre, et que
nous sentons changer à chaque pas, d'une façon détermi-
née, la portée de notre regard, nous opposons cette expé-
rience aux sentiments; sentiments qui changent, lorsque
ATTMIlil'TK |)|. SIMKï Kl' I>K l/oiUET. -'i7:"i

nous sommes parfaitement en repos, et qui n'ont pas de


relation avec nos mouvements; comme, par exemple, les
divers états de la maladie, les sensations périodiques de la
faim et do la fatigue, nos diverses passions ou émo-
tions.
:{" C'est encore, un caractère de l'objet, que diverses per-
sonnes sont affectées par lui de la même façon. Ces chan-
gements définis de sensation, qui accompagnent des mou-
vements définis, comme quand on se promène à travers
une rue, ou quand on entre dans une chambre, se produi-
sent également chez tout le monde; au contraire d'autres
sentiments, la faim, la fatigue, la crainte, – se
dévelop-
pent différemment, chez les différentes personnes.
Tels sont les caractères essentiels du contraste fonda-
mental de l'objet et du sujet; d'autres circonstances acces-
soires ont été indiquées, mais ce n'est pas le lieu de les
discuter.
III. Ce que nous avons dit de l'objet suffit pour expliquer
la nature du SUJET. Le sujet comprend nos états passifs;
ceux de nos sentiments qui ne subissent pas de change-
ments définis, correspondant à des énergies définies; enfin
les états qui changent d'une conscience à une autre.
IV. Il y a des attributs communs à l'objet et au sujet, et
des attributs spéciaux à chacun.
Malgré l'opposition fondamentale de ces deux expériences,
nous pouvons distinguer quelques attributs communs a l'ob-
jet et au sujet. Ainsi, dans la sphère de l'un et de l'autre,
nous éprouvons des impressions diverses, qui donnent lieu
à des distinctions datis l'objet, a des distinctions dans le
sujet. De même, nous identifions et nous comparons les
faits du sujet entre eux et les faits de l'objet entre eux. En
raison de la nature propre de la connaissance, la possibi-
lité de discerner l'accord et la différence existe dans les

deux catégories. Par suite

1" Les attributs opposés de la RESSEMBLANCE et de la


DH'TKKENCE appartiennent également aux états de l'ob-
jet et aux états du sujet. Nous identifions ou nous distin-
.'Î7G AI'l'ENDICE.

guons les grandeurs, les formes, les couleurs, etc., qui


sont des faits objectifs; nous identifions et nous distin-
guons aussi les les peines, les volontés, les idées,
qui sont des faits subjectifs. Par conséquent, les affirma-
tions de ressemblance ou de différence peuvent s'appliquer
à toute espèce de connaissance. Comme elles nous donnent
les circonstances fondamentales qui définissent et consti-
tuent les connaissances, ces affirmations sont des proposi-
tions analytiques.
2° La QUANTITÉ ou les degrés, voilà encore un attribut
commun à l'objet et au sujet. C'est l'accord et la différence
dans un fait important, le plus ou le moins; les états de
l'esprit se produisent tous dans des proportions différentes,
aussi bien que les états de l'objet, les propriétés de la ma-
titre le poids, la dureté, etc. Nous pouvons donc faire de
la quantité le prédicat de tout objet connu. La loi de la
quantité, dont les mathématiques sont le développement
complet, domine toutes les formes de l'existence. Il est
vrai néanmoins que les calculs numériques s'adaptent
plutôt aux propriétés de l'objet, comme l'espace, les dimen-
sions, le poids, etc. Nous n'avons pas le moyen d'esti-
mer numériquement les plaisirs et les peines. Cette cir-
constance, qui est un grave obstacle aux progrès de la
science de l'esprit, provient non pas de ce que les phéno-
mènes de l'esprit échappent à la loi de la quantité, mais
de ce que nous sommes impuissants à trouver une mesure
complètement exacte d'après laquelle nous puissions cal-
culer tous les degrés de ta sensibilité. Nous avons sans
doute ta conscience de l'inégalité de nos plaisirs, de nos
émotions, de nos désirs, mais il nous serait difficile d'éta-
blir exactement ces degrés par des expressions intelligibles,
qui puissent être retenues, et communiquées aux autres.
11 est d'usage de rattacher les modes principaux de la
quantité à trois
catégories l'intensité, la durée et l'éten-
due. Mais l'étendue ne s'applique qu'à l'objet. L'intensité
et la durée, au contraire, sont les attributs communs des
deux séries de phénomènes. ]j intensité est habituellement
ATTHIHIITS Kl: SIMP.T KTT)ï' l'oIUKT. '.Ml

déterminée par rapport à cliaqiic qualité particulière, in-


tensité en couleur, on chaleur, en etc. La durée,
pression,

qui est un
de continuité,
degré est plus communément
abstraite des objets eux-mêmes, et rentre dans cette géné-
ralité qui comprend tout et qu'on appelle le temps.
3° Le contraste si important de la COEXISTENCE et
de la SUCCESSION se rencontre dans les deux catégories
de phénomènes.
lia. coexistence n'est pas une expérience ultime de l'esprit.
Nous commençons par les différents modes de Uisucccssio)i,
qui se développent dans les coexistences.
Dans l'esprit, qui ne peut saisir qu'une chose à la fois,
tous les états distincts de conscience sont successifs. La
succession est la loi de notre état mental. La succession
peut être rapide ou lente; ce qui suppose l'appréciation de
la durée. A la succession se rapporte le fait important qu'on
appelle nombre, ou quantité discrète, par opposition à la
mesure de la continuité ou de la quantité continue. Nous
identifions des groupes de succession comme deux, trois,
quatre, ainsi de suite. Ainsi les formes et les modes de la
quantité sont compris dans les modes de succession de nos

sensations, de nos sentiments, de nos


pensées.
La durée et la succession (avec le nombre) appartien-
nent donc à la fois aux phénomènes de l'objet et aux phé-
nomènes du sujet. L'élément du temps, qui est la succes-
sion et la durée généralisées le plus possible et réduites a
une commune mesure, est une propriété commune aux
deux mondes intérieur et extérieur; circonstance qui a été
remarquée depuis le commencement de la philosophie.
Le prédicat de la succession implique un ordre de prio-
rité qui s'applique aussi bien aux phénomènes de l'objet
qu'aux phénomènes du sujet.
La coexistence est un produit artificiel, une forme parti-
culière de succession, qui dans sa forme la plus élevée est
la simultanéité dans l'espace, ou l'extension, une propriété
qui appartient exclusivement à la sphère de l'objet. Mais
à l'esprit appartient un certain mode de coexistence, la
378 AI'I'KNMCK.

coexistence Je deux ou plusieurs sentiments qui s'éveillent


en môme, temps.
l'armi les attributs communs aux deux sphères, nous
la ressemblance et la différence, la
pouvons donc compter
la succession, la coexistence; mais comme, en
quantité,
raison de la nature de la connaissance, le prédicat de la
ressemblance et de lu différence, dans son sens le plus large,
est une proposition purement identique, nous devons nous
borner à la quantité, à la succession, ù la coexistence. Ce
sont là les trois attributs d'après lesquels on peut distribuer
nos connaissances sous différentes catégories de méthode

logique.
V. Les attributs spéciaux ù l'OHJET sont les suivants
1" \j'e.iiensii/n. Cette
propriété
est la circonstance fonda-
mentale du
objectif, le seul fait commun
monde à tout ce
n'est pas esprit.
qui n'est pas sujet, à tout ce qui Lorsque
nous éprouvons un état purement subjectif, comme un
nous n'avons aucune conscience de
plaisir ou une peine,
l'étendue ou de l'espace. La distinction entre la matière
étendue et la matière inétendue, qui a été faite explicite-
ment dès le cinquième siècle avant Jésus-Christ, a été le

premier pas des vues exactes sur l'esprit et sur la matière.


Considérée psychologiquement, l'étendue est une forme
de nos énergies actives et motrices, assistées par nos sens.
Le mouvement est une qualité essentielle ù la conscience
des choses étendues. L'étendue est une propriété réelle avec
ou sans matière; par rapport au mouvement, l'espace vide
est lui-môme une réalité. L'ensemble du monde étendu se

subdivise en deux catégories la matière étendue, et l'es-


pace étendu sans matière.

2° La résistance, la force. Ceci est le caractère


l'inertie,
distinctifde la matière étendue, dans son opposition avec
le vide étendu. La manifestation de nos énergies, sous la
forme particulière appelée résistance, est pcut-ôtrela situa-
tion la plus simple où nous puissions nous trouver, par
rapporta nos facultés actives: par suite, la résistance
peut être considérée comme notre conscience fondamentale
.vitiuiu'ts hk l'omet. '570

du monde extérieur. La résistance, c'est la matière dans


aucun Mat; subjectif nous n'éprouvons parti- Je sentiment
culier appelé force, énergie ou résistance partout où ce
sentiment est présent, nous appliquons le nom de matière.
V extension et V inertie sont les deux laits génériques
dans le groupe de qualités si longtemps con-
qui entrent
nues sous le nom de (/tta/itc.s premières de la matière; ce
sont les qualités essentielles et communes du monde qu'on

appelle le monde extérieur et matériel. De plus, ces qualités


sont intimement unies avec d'autres propriétés, fondées
sur notre sensibilité passive, comme la couleur, le tact, été.

(qualités secondaires); propriétés qui, elles-mêmes, ne se-


raient pas des qualités premières, mais qui le deviennent

parce qu'elles dépendent des autres.


'.]" Lu couleur. La couleur, qui est la sensation propre de
l'œil, l'impression de la lumière, n'est pas à proprement
un fait objectif. La liaison de cette sensation avec
parler
l'étendue visuelle (sensation musculaire de l'œil), et avec
la locomotion, est nécessaire pour donner un caractère
aux impressions de couleur et de lumière. Notre
objectif
connaissance des choses étendues qui coexistent dans l'es-

pace est l'ondée sur les mouvements, mais elle se 'complète,


clic se définit par notre sensibilité optique des variations
de la lumière. Nos sensations de lumière se lient avec
des mouvements définis, et de cette façon satisfont à une
des grandes conditions de l'objectivité.
4° Sensations de tact. Le sens du toucher est un com-

posé d'énergie musculaire et de sensibilité cutanée. Cette


sensibilité cutanée, qui est proprement parler le toucher,
se sépare rarement de l'expérience fondamentale de la force
ou de la résistance (nous pouvons opérer la séparation en
suite les
tenant la jambe ou le bras étendu). Par impressions
du toucher se mêlent et se confondent avec les propriétés

objectives. Les impressions tactiles, dureté, mollesse, poli,


rugueux, sont des qualités de la matière.
La vue et le toucher sont les sens les complètement
plus

incorporés a notre activité, à notre expérience de l'objet.


380 Al'I'KNIHCK.

Les autres sons n'uni, avec nos énergies qu'une


liaison

moindre, mais dans la mesure de celte liaison nous ran-


geons les impressions de ces sens parmi les qualités objec-
tives.
l)" Son.. Le bruit seul n'est qu'une forme de notre sen-
sibilitésubjective. Lorsque le son se rattache à nos mouve-
ments, dans le cas par exemple où il augmente ou diminue
avec notre locomotion, il entre en rapport avec l'objet.
Cette relation est si régulièrement observée que le son est
compris parmi les qualités de la matière.
G" Odeur. C'est exactement la même chose que pour le
son. L'objectivité de l'odeur est établie par le rapport défini
de ses changements aux changements de nos mouvements.
7" (ioùt. Il y a ici composé,uu forme d'une sensation
spéciale, la sensation du goût, et des impressions du tou-
cher par suite le goût rentre dans la sphère de l'objet.
8" Chaleur et froid. Cette propriété n'exige pas d'autres
commentaires les qualités
que de l'odeur et du son.
Les différentes fonctions de notre corps la digestion, la
respiration, etc., ont un caractère subjectif très-marqué
elles contractent néanmoins des relations avec l'objet, toutes
les fois qu'elles éprouvent des changements définis qui
correspondent à des mouvements définis, comme par
exemple quand nous
voyons la plénitude correspondre aux

repas, la suffocation à la violence qui empêche notre res-


piration. Mais quand ces fonctions ne correspondent pas à
des mouvements, a des attitudes extérieures, elles sont de
purs états subjectifs, des modes de la conscience.
Telles sont les diverses
propriétés sensibles de ce qu'on
peut appeler l'espèce « matière dans le genre « étendue ».
Elles sont les formes de sensations primitives que nous
appelons matérielles. Il va d'autres propriétés plus subtiles,
plus profondes, que nous ne pouvons découvrir que par des
procédés intellectuels par exemple les attractions, les
la structure –
répulsions moléculaire, qualités qui sont
nécessaires pour compléter l'énumération.
Les sciences du monde extérieur traitent des divers
ATTUU1UTS DU SUJ1ST. 381

attributs qu'on vient de décrire. Une partie des mathéma-


tiques traite de la quantité dans l'étendue; la mécanique
embrasse le fait essentiel de la matière la physique et, la
chimie comprennent la lumière, le son, l'odeur, la cha-
leur, etc.
VI. Les attributs spéciaux au SUJET sont les caractères
essentiels de l'esprit la sensibilité, la volonté et la pensée.
Ces attributs s'opposent entièrement aux faits objectifs
détaillés ci-dessus.
La plus grande partie des sentiments, comprend nos
plaisirs et nos peines, c'est-à-dire les états où se manifeste
le mieux la subjectivité. Nous ne saurions confondre deux
choses comme une chaleur modérée, et le fait de soulever l'
une chaise: il n'y a pas de contraste où se montre plus
nettement l'hétérogénéité.
Nos états de volonté, nos volitions, ont une origine pure-
ment subjective, à savoir nos sentiments, et des consé-
quences objectives. Les deux domaines sont ici, comme il
arrive souvent, très-rapprochés l'un de l'autre, mais ils ne
doivent pas être confondus. L'action volontaire a toujours
passé pour un caractère distinctif de l'esprit. En effet, bien
que cette activité porte souvent sur des choses matérielles,
elle a sa source dans les impressions agréables ou désa-
gréables de notre sensibilité, ce qui lui donne un cachet
ineffaçable de subjectivité.
Nos pensées, nos idées, nos états intellectuels ont des
rapports étroits avec les objets mais il y a une différence
considérable entre
les sensations et les idées, parce que la
première classe est liée à des mouvements corporels dé-
finis, tandis que l'autre ne l'est pas. La succession de nos
sensations correspond uniformément à nos mouvements;
la succession de nos pensées est complètement différente.
Par conséquent, bien que nos idées soient la répétition de
nos sensations, l'ordre dans lequel elles se présentent les
assimile à des états subjectifs.
Dans le fait complexe appelé sensation, nous avons un
perpétuel changement de scène, nous passons sans cesse de
,'JH2 Vl'I'EiNDlCE.

comme
l'objet au sujet, el réciproquement. Une sensation,
connaissance de l'extension, de la résistance, de la cou-

leur, etc., est un l'ait objectif; comme impression agréable


ou désagréable, elle est un fait subjectif. Le contraste est
tel qu'on ne
peut s'y tromper: la distance est immense

mais, en fait, nous franchissons cette distance plusieurs


fois en une minute, nous llottons de-ci, de-là, entre la
conscience agréable de la sensation, et l'effort intellectuel

par lequel nous la mesurons au point de vue de la forme,


de la grandeur, de la couleur.
Les sciences subjectives ont donc affaire à nos sensations,
à nos volitions, à nos pensées. Elles ont à marquer la
limite délicate qui sépare les deux mondes et dans laquelle
elles s'embarrassent jusqu'à un certain point.
Si l'on nous demande maintenant, en dernière analyse,
quelle est la nature des prédicats, nous répondrons que les
sont les attributs du sujet et les attributs de l'ob-

jet, considérés dans leurs relations, au point de vue de la

quantité, de la coexistence et de la succession.


VII. La SUBSTANCE n'est pas quelque chose qui s'op-

pose aux attributs elle désigne seulement les attributs es-


sentiels, fondamentaux, les attributs qui définissent l'objet
par rapport aux attributs variables et changeants.
Du caractère relatif des attributs on a tiré cette conclu-
sion imaginaire qu'il doit y avoir un substratum, quelque
chose qui diffère des attributs, qui contienue les attributs.
Or, comme tout ce qui frappe l'esprit humain, – étendue,
résistance, etc., – peut être et est en effet considéré comme
un attribut, nous sortirions tout-à-fait delà réalité, si nous
pouvions trouver quelque chose qu'on n'appellerait pas un
attribut, et qui serait une substance.
La substance n'est pas cependant tout-à-fait une non-en-
litë. Sans aller jusque-là, on peut rendre compte du con-
traste que ce mot exprime. La substance n'est pas l'absence
de tous les attributs, elle est l'ensemble des attributs les
plus durables, les plus essentiels. La substance de l'or, c'est
sa densité, sa couleur, son éclat, etc., enfin tout ce que
SYSTÈME DU M1L1-. 'l;
-38Î5

nous considérons comme essentiel à l'or. Supprimez ces

qualités, et l'or n'existe plus: la substance et tout le reste

aura disparu.
La substance du corps ou de la matière, c'est le fait, essen-
tiel, permanent de toute matière, l'inertie ou la résistance.
C'est le trait commun à tout ce que nous appelons corps,
aux solides, aux liquides, aux gaz. C'est la qualité la plus

générale de la matière, par conséquent celle qui la détinit


le mieux. Les autres attributs de la matière varient avec
chaque espèce ils constituent les espèces ou
précisément
les variétés spécifiques, – l'air, l'eau, le feu, etc. La dis-
tinction réelle existe donc entre l'essence et les concomi-
tants, entre les attributs invariables et les attributs varia-

bles, entre le genre et l'espèce.


La substance de l'esprit n'est pas autre chose que l'en-
semble des facultés qui le composent, – sensibilité, volonté,
pensée. Lorsque ces facultés existent, l'esprit existe; si ces
facultés diparaissent, l'esprit disparaît. Si ces trois faits ne
constituent pas toute la substance de l'esprit, c'est qu'il y
a un quatrième fait, qu'il faudra produire et déterminer
comme un mode du sujet. La substance aurait
alors quatre

parties. Mais l'hypothèse d'un « moi » dans lequel seraient


contenues ces facultés, est une fiction, une non-entilé,

produit de cette illusion qui nous porte à croire qu'il y a


chose qui ne peut être déterminé comme attribut,
quelque
l'attribut s'applique à quelque chose.
parce que
M. Mill donne, comme résultat de ses analyses, l'énumé-
ration suivante de toutes les choses nommablcs
« 1" Les sentiments ou états de conscience.
2" Les esprits, qui éprouvent ces sentiments.
3° Les corps ou objets extérieurs, qui excitent certains de
ces sentiments, et les forces ou les propriétés au moyen des-

quelles ils les excitent; ces forces ou ces propriétés ne sont


du reste ici indiquées que par condescendance pour l'opi-
nion commune, et parce que leur existence est considérée
comme accordée dans le langage ordinaire, dont je crois

prudent de ne pas m'écarter, et sans admettre pour cela


,'{8i Al'l'ICMilCIi.

comme choses réelles, soit garantie en


que leur existence,
bonne philosophie.
4" Et, enfin, les successions et coexistences, les ressem-
blances et dissemblances entre les sentiments et les états de
conscience. Ces relations, considérées comme existant entre
les choses, n'existent en réalité qu'entre les états de cons-
cience que ces choses excitent, si ce sont des corps, excitent
ou éprouvent, si ce sont des esprit;.
Ceci, jusqu'à ce qu'on ait trouve mieux, peut tenir lieu
de la classification avortée qu'on appelle les catégories
d'Aristote. Sa valeur pratique apparaîtra quand nous abor-
derons l'examen des propositions et de leur sens: en d'au-
tres termes, quand nous rechercherons ce que c'est que

l'esprit croit, lorsqu'il donne, comme ou dit, son assenti-


ment une proposition.
Ces quatre classes comprenant, si la classification est
exacte, toutes les choses noinmables, ces choses ou quel-

ques unes d'entre elles doivent constituer la signification de


tous les mots: et c'est en ces choses ou en quelques inies
d'entre elles que consiste ce qu'on appelle un l'ait. » {Loi/
liv. I, ch. in.)

LES CATKUOIUES i/aIUSTOTE.

Nous devons le système des catégories à l'opposition que


rencontra chez À ris to te la théorie de Platon sur la réalité
desuniversaux. Platon n'attribue l'existence ou la réalité

qu'aux universaux, c'est-à-dire aux idées distinctes des

choses particulières. Les idées seules d'après lui ont une


exigence permanente, et l'ont contraste avec les choses
engendrées et périssables. Aristote soutient au contraire

que l'existence réelle ne peut être attribuée qu'aux choses

particulières. Il y a certaines manières d'être par lesquelles


se caractérise chaque individu hoc aliijidd, cet homme,
ce cheval, etc., mais il n'y a aucune existence réelle en de-
hors du particulier. Ces différentes manièresd'ètre qui peu-
vent être attribuées à un être individuel constituent préci-
I.Ii.S CATÉUOIUKS.JH!1)

sèment ce
qu'Aristoto appelle les catégories (V-aT/iyoptai,
prwdicamenla), et il les aéuumérées dans le tableau sui-
vant

1. oùaf' – Substantiel. – Substance.


2. XUafi'i. – QwiiUiuii. – Quantité.
Ij. \hm. – (juuln. – Qualité.
4. IFj/j; -ri. – Ad ti lit] nid. – Relation.
ii, ll>/j. – Ubi. – Situation clans l'espace,
li. II-Jtî. – (juando. – Situation dans le temps.
7. KsïoOai. – .hteerc. – Attitude, posture.
8. "l'7_£iv. – Ilabere. – Possession, propriété,
il. lloieïv. – Vai'tin: – Action.

10. llàir/aeiv. – l'uti. – Passion.

M. Mi II note, dans le passage suivant, les défauts les plus


apparents du système des catégories, considéré comme une
énumération des choses
« Les imperfections de cette classification sont trop
évidentes pour exiger, et ses mérites trop petits, pour justi-
fier un examen minutieux. C'est seulement un catalogue
des distinctions grossièrement marquées par la langueor-
dinaire, sans qu'il y ait môme un effort pour pénétrer,
par l'analyse philosophique, jusqu'aux principes ration-
nuls de ces distinctions vulgaires. Cette analyse, môme su-
perficiellement faite, aurait montré que rénumération est
à la foi redondante et incomplète. Quelques objets y sont
omis, et d'autres y reparaissent plusieurs fois sous des titres
différents. Elle ressemble à une division des animaux en
hommes?, quadrupèdes, chevaux et poneys. »
llamilton essaie d'écarter cette dernière
objection, en
présentant les catégories dans un système de degrés suc-
cessifs de subordination. Voici ses éclaicissements « L'être

(tô ov, ch.v) est d'abord divise en deux catégories l'être

pur soi (eus per se) et l'i'lra pan accident [uns per necidens)
l'ôtre par soi correspond à la première catégorie d'Aristote,
et équivaut à la substance l'être par accident comprend les
neuf autres catégories, mais peut être divisé de la façon
liAi.N. Logique. l. – 2:>
;j86 AiTiiNincii.

1, 1 1
suivante Ctilrv
par accident est considéré ou comme
absolu ou comme
relatif. Comme absolu, il dérive de la
matière ou de la forme des choses si c'est de la matière,
ou a la quantité (2° catégorie d'Aristote) si c'est de la forme,
on a la qualité (3° catégorie d'Aristote). Gomme relatif il
correspond à la quatrième catégorie d'Aristote, la relation,
et à la relation se rattachent les six dernières catégories.

On pourrait donc adopter la disposition suivante

I. Substance (1).).
Quantité (2).
II. Attribut Qualité (3).
Relation (4). Place (o).
Temps (fi).
Position (7).
Propriété (8).
Activité (!)).
Passivité (10).

Il n'est
pas évident qu'Aristote ait considéré la division
des catégories de cette façon; s'il l'avait fait, il aurait pu
s'apercevoir de la place irrégulière donnée à la relation.
La relation, en effet,si ellecomprendquelqucs-unesdes caté-
gories, les comprend toutes la substance, l'attribut, la
quantité, la qualité, sont des relations. Cependant la dis-
position adoptée par Hamilton est utile, pour montrer com-

ment on
peut remédier à quelques-uns des plus graves
défauts de la division d'Aristote, et aussi pour aider la
mémoire à se rappeler la liste. Les quatre premières caté-
gories se fixent aisément dans le souvenir; les autres six
(qui rentrent sous la catégorie de la relation) peuvent être
divisées en trois groupes le temps et l'espace, l'activité et
la passivité, la position et la possession.
Les catégories ne semblent pas avoir été proposées comme
une classification des choses nommables, « dans le sens
d'une énuuiération de toutes les choses qui peuvent devenir
des prédicats, ou auxquelles on peut attribuer des prédi-
cats». Elles semblent avoir été plutôt imaginées comme
GOUUKCT10N J>'llAMir,TON :387

une généralisation dos prédicats, une analyse du sens


ultime des prédicats, aussi bien des prédicats verbaux que
des prédicats réels. A ce point, de vue, elles échappent au\
objections de M. Mill. La question à poser n'est pas dans
quelle catégorie devons-nous placer les sensations, les sen-
timents, et les autres états
l'esprit? de
niais, sous quelle
catégorie rentrent les prédicats que nous pouvons affirmer
de l'esprit? Prenons, par exemple, l'espérance lorsque nous
disons que l'espérance est un état de l'esprit, nous lui don-
nons le prédicat de la substance nous pouvons déterminer
sa vivacité et sa grandeur sa nature, agréable
(quantité),
ou désagréable (qualité), à quelles choses elle se rapporte
(relation). Aristote semble avoir construit le plan de ses
catégories sur ce principe voici un individu, quelles sont
en dernière les choses peut lui attribuer
analyse qu'on
comme prédicats? 2
C'est aux prédicaments, et aux prédicats universels, qu'il
convient proprement de comparer les catégories. A ce point
de vue, nous voyons que, dans les deux théories, on retrouve

également la distinction entre


les qualités fondamentales,
essentielles, et les qualités accidentelles. Les quatre prédica-
ments, i/enre, espèce, différence, propre, sont des prédicats
de substance l'accident embrasse toutes les autres catégo-
ries. Des catégories autres que la substance pourraient être
des propria, ou des prédicats déduits de l'essence
du sujet
mais il est probable qu'Aristote, en parlant de l'essentiel
et de Vaccidentef, h propos des catégories, avait l'intention
la catégorie
de comprendre les propria dans de la substance.
Probablement la liste des propria était pour Aristote plus
courte qu'elle ne le serait aujourd'hui, avec les progrès de la
science. En second lieu, si nous comparons les catégories
avec les prédicats universels [coexistence, succession, quan-
tité), nous voyous que ces catégories sont une classification

plus superficielle, moins analytique, que la classification


actuelle. La catégorie de la substance (si nous n'y enfermons
pas les propria) appartient à la classe des prédicats verbaux;
les autres catégories sont des prédicats réels, que l'on
388 AIU'liNDIClC.
Il 1 il 1 Les
peut réduirepar l'analyse du sens des propositions.
prédicats du « temps et de l'espace a peuvent se rattacher
à la coexistence ou à la succession. Us ne méritent pas de
constituer a eux seulsune catégorie logique.
Si ces comparaisons montrent les rapports de la liste des
catégories avec la logique, il ne faut pas oublier que le but

primitif des catégories était simplement d'énumérer tous


les prédicats possibles par rapport à un individu, et non

pas de classer toutes les choses nommables, ni d'analyser le


sens des propositions, de façon à distribuer la logique eu
un certain nombre de parties.

I). LE POSTULAT UNIVERSEL.

La théorie de la démonstration suppose que nous arri-


vons en dernière analyse h un principe qui ne peut être
démontré. La démonstration consiste en effet à rattacher
un fait à une généralité plus haute,qui a déjà été établie
pour démontrer cette généralité elle-même, il faut avoir
recours à un principe encore plus général. Mais, au bout
d'un certain nombre de pas nous arrivons nécessai-
rement à un principe qui est le dernier, à un principe
dont l'évidence ne peut être démontrée, et que l'on admet,
sans qu'il repose lui-même sur un principe distinct et
antérieur.
La démonstration nc saurait
être complète tant qu'on n'a
pas éclairci la nature de ces fondements suprêmes, et dé-
terminé le genre de certitude qui leur est propre. Cher-
chons donc quels sont ces faits qui doivent être admis sans
preuve, comme des faits premiers, qu'il est impossible de
déduire ou de démontrer.
Lorsqu'on a voulu sonder les fondements ultimes de la
l'O.SÏTLAT ('NlVEItSEL. 389

connaissance et de la certitude, on a souvent commis une


confusion entre deux classes de faits primitifs les faits
logiques et les laits psychologiques. Par principes, ou pri-
mordia logiques, on entend les propositions indémontrables
qui sont nécessaires pour donner un fondement à toutes
les vérités que l'on démontre; par principes psychologi-
ques, il faut entendre les impressions élémentaires (sensi-
bititics) de l'esprit, impressions d'où sortent par évolution,
par agrégation ou association, tous les produits complexes
de l'intelligence. Quels sont les principes logiques, c'est ce
qui va être complètement mis en lumière dans cette note.
Les principes psychologiques, ce sont les éléments de la
sensibilité, tels que les découvre une analyse complète de l'es-
prit, par exemple la résistance, le mouvement, la couleur,
le son, etc. 11 peut y avoir vue coïncidence partielle entre
ces deux classes de données fondamentales; mais la coïn-
cidence n'est pas nécessairement complète, et chacune de
ces catégories de principes a sa valeur propre et distincte.
L'analyse de l'esprit doit être elle-même fondée sur l'évi-
dence, de sorte qu'elle peut exiger l'intervention de quel-
ques principes qui sont distincts de cette analyse, et par
suite la priorité appartient aux principes logiques de la con-
naissance.
L'expression « le postulat universel », proposée par
M. Herbert Spencer, pour désigner le fondement ultime
de la certitude, est empruntée il Euclide. Quoique dans ces
deux cas, dans la géométrie et dans la logique, l'objet
auquel on applique cette expression soit complètement dif-
férent, il y a cependant ce trait commun que, de part et
d'autre, quelque chose doit être demandé et accordé, sans
démonstration qui impose l'assentiment.
Le principe de tout raisonnement doit être une vérité
mutuellement consentie par les personnes qui raisonnent.
Lorsqu'un adversaire déclare qu'il accepte un premier prin-
cipe, et qu'il en admettra parsuite toutes les conséquences,
nous pouvons le contraindre à accepter tout ce qui se rat-
tachera à ce principe par une nécessité logique, mais nous
390 APPENDICE.

n'avons pas la même ressource pour le premier principe


lui-môme.
Dans rémunération et la revue des divers systèmes, par
lesquels les philosophes établissent les premiers principes
de la connaissance, nous devons, à ce qu'il semble, faire
mention d'abord de ce qu'on appelle les lois de la pensée
l'identité, la contradiction et l'exclusion du milieu. Mais
ces lois sont des principes trop limités, trop restreints, et
toute connaissance. Comme
qui ne suffisent pas à expliquer
nous l'avons dans cet ouvrage, elles constituent
expliqué
les lois de l'accord de la vérité avec elle-même, et de l'équi-

valence; au dire des logiciens formols, elles expliquent


aussi le syllogisme, c'est-à-dire l'accord de deux vérités
entre elles par l'intervention d'une troisième vérité (mé-
diate cnnsisteiiri/) mais personne ne peut prétendre que
ces lois nous donnent le critérium de toute vérité réelle.
Hamilton a avancé que le « témoignage de la cons-
cience » était le critérium suprême et infaillible de la cer-
titude. Il a exprimé les rapports de la vérité avec la cons-
cience dans ces trois maximes ou règles
1" Ne rien admettre pour vrai qui ne soit ou une don-
née originale de la conscience, ou la conséquence légitime
d'une de ces données
2° Enumérer toutes les données originales de la cons-
cience, ainsi que
toutes leurs conséquences;
3" Présenter chacune de ces données dans son intégrité
propre, sans la mutiler ou la défigurer, et en lui conser-
vant sa place relative, son rang, selon qu'elle est subor-
donnée ou antérieure. (Otëuvres de Iteicl, p. 747.)
Exposé sous une forme générale, ce critérium semble
irréprochable. Mais, lorsqu'on en vient a des recherches
particulières, on s'aperçoit aisément qu'il est vague et plein
d'incertitude. Sans doute, notre conscience actuelle doit
être prise pour une conscience actuelle. Si uous éprouvons
une sensation de faim, nous savons de science certaine
que nous sentons la faim. Mais une question s'élève
qu'est-ce que la conscience peut nous apprendre sur les
INCONCEVAMLITfi DU CONTRAIRE. M 911

événements passés ou les événements futurs? Et même,


quelque étrange que la chose paraisse, on peut ne pas être
d'accord sur les choses dont nous avons actuellement cons-
cience.
M. Spencer donne une autre forme au postulat uni-
versel. Ce postulat est, d'après lui, l'impossibilité de con-
cevoir le contraire. La seule raison, dit-il, qu'on puisse
indiquer, pour établir nos croyances primitives, est leur
existence invariable, garantie par l'impuissance de tous les
efforts tentés
pour les détruire. Lorsque le contraire d'une
proposition est entièrement inconcevable, nous devons
admettre cette proposition comme vraie.
Les difficultés que soulève l'emploi de ce critérium sont
les suivantes
1" Les exemples qui sont le plus favorables à ce critérium
sont ceux où le contraire d'une proposition est inconce-
vable, parce qu'il est en contradiction formelle avec la pro-
position. Je ne puis pas croire que je n'existe pas en ce
moment, parce que ces deux suppositions sont incompati-
bles et
contradictoires; les admettre l'une et l'autre, ce
serait violer la loi de l'accord de la vérité avec elle-même.
De môme, le mouvement ne peut être conçu sans que l'on
conçoive en même temps quelque chose qui se meut dans
ce cas, les deux expressions représentent le même fait; car
« mouvement » et « chose qui se ment ne sont que
deux termes différents pour une conception identique. Le
contraire serait une
pure contradiction.
Jusqu'ici, on le voit, le postulat de l'accord de la vérité
avec elle-mômc atteindrait le même but que le postulat de
l'inconcevabilité du contraire.
2" Dans les affirmationsoù le sujet et l'attribut ne sont
pas identiques, et qui associent des idées distinctes, l'in-
concevabilité du contraire dérive d'une expérience qui n'a
jamais été démentie, ou d'une liaison indissoluble dans les
faits. C'est par exemple le cas pour l'étendue et la couleur;
nous ne pouvons penser à un objet étendu sans lui attri-
buer une certaine couleur; la forme visible, quoiqu'elle
392 appendice.

distincte de la couleur, est toujours con-


soit, en elle-môme,
fondueavec une impression de couleur. De môme, nous ne
au froid
pouvons penser à la glace sans penser l'apparence
visible dela glace et la sensation de la chaleur ne sauraient
se produire à la fois dans l'esprit, en raison de la force de
l'association contraire.

La même remarque s'applique aux axiomes des mathé-

matiques. Le renouvellement de l'expérience, qui leur est


favorable, crée en leur faveur un lien presque
toujours
indissoluble dans la pensée. Nous sommes incapables en
fait de penser le contraire de ces axiomes. Jl en est de
même pour l'axiome du syllogisme.
Relativement à cette classe de croyances, il y lieu de
discuter si leur évidence dérive de l'inconcevabilité du

contraire, ou bien de cette autre circonstance, à savoir le


renouvellement et sans exception des faits con-
perpétuel
formes à ces vérités. De ces deux origines, quelle est celle
la condition et essen-
que nous devons choisir primitive
Il semble que
tielle, ou celle qui n'est que la conséquence?
les présomptions soient en faveur de la condition primitive,
c'est-à-dire du renouvellement constant de l'expérience.
M. Spencer lui -môme attribue notre impuissance à
concevoir le contraire des axiomes et des autres croyances
nécessaires, aux expériences accumulées et transmises par
les générations humaines. « Les faits objectifs ne cessent
sur nous; notre est
pas de faire impression expérience
comme le registre où sont inscrits les faits objeclifs, et
l'inconcevabilité d'une chose implique qu'elle est en con-
tradiction absolue avec ce recueil de faits et d'expériences. »
S" II y a des propositions que nous admettons comme
universellement vraies, mais dont le contraire peut être
conçu. Telle est la loi de la gravitation. 11 est
parfaitement
possible et même facile de supposer que le cours de cette
loi est suspendu. Ce qui permet cette supposition, c'est que,

malgré la grande généralité des cas où les corps tombent


vers la terre quand ils cessent d'être soutenus, il y a cepen-
dant des cas où c'est le contraire qui arrive la fumée elle
CHITKRIUM \>K Sl'KNCKH. M3 Ili

brouillard s'élèvent dans les airs. Sans doute, nous appre-


nons à considérer ces faits comme des exceptions, mais ils
suffisent à empêcher qu'il y ait dans noire esprit, entre
l'idée d'un corps abandonné à lui-même et l'idée de sa

chute, uni! liaison d'une force absolue.


4" Quelques exemples, cités comme des applications in-
contestables du principe de l'inconcevabilHé, sont cepen-
dant niés par toute une école de penseurs. Hamilton cl.
M. Spencer soutiennent, l'un et l'autre, qu'il est nécessaire
de croire à la persistance delà lïnce; qu'il est impossible
de concevoir la matière ou la force comme absolument
créée ou absolument détruite. à la première
C'est forme de
est contradictoire '&
l'ineoncevabilité (le cas où le contraire
la proposilion vraie) que se rapporterait cet exemple; il
n'est pas question d'eu fonder la vérité sur la perpétuité de

l'expérience. Néanmoins la contradiction n'est pas appa-


rente. La force est une chose, et le commencement ou la
fin de la force semble être une chose différente. Huns doute,

lorsque nous avons été instruits des vérités de la méca-

nique, nous nous familiarisons avec cette idée que la force,


lorsqu'elle se communique, perd l'équivalent numérique
de ce qu'elle a communiqué; et nous sommes par là pré-
parés à accepter comme vraie la doctrine de la persistance.
Mais, avant que nous ayons acquis cette connaissance des
lois de la mécanique, connaissance qui est nécessaire pour
que nous ayons une conception claire et précise de la force,
nous pouvons nous former l'idée d'une force qui commen-
cerait et qui Unirait, un jour ou l'autre. Nous ne sommes
nullement frappés des l'abord do la contradiction prétendue
qu'il y aurait à concevoir une force qui ne dériverait pas
d'une force antérieure; la contradiction que nous aperce-
vons plus tard est l'ondée sur notre expérience.
Nous trouvons un exemple encore plus contestable dans
c est-à-dire
ce qu'on peut appeler la question des questions,
le problème de la perception extérieure. M. Spencer résout
cette question dans le sens le plus populaire, en s'appujant
sur l'iiiconcevabilité de la négative. Quelque mystérieuse
394Ik APPENDICE.

que puisse être la conscience de quelque chose qui serait


distinct de notre conscience, nous sommes, dit-il, obligés
d'y croire. « La croyance -vulgaire à des objets, considérés
« comme des entités extérieures, présente de plus solides
« garanties que n'importe quelle autre croyance. » Cepen-
dant cette
croyance contient une contradiction évidente,

qui a été mise en relicf par Berkeley et, après Berkeley, par
d'autres philosophes. (Voyez, en particulier, la Critique de

Berkeley par Ferrier.) Un critérium de certitude qui ga-


rantit une croyance
pareille doit être repoussé par les
penseurs, en raison
de la proposition contradictoire qu'il
Il y a un défaut de logique évident à accepter
justifie.
comme postulat universel un principe qui garantit le point

précisément en discussion dans une controverse impor-


tante.
5" Les vues de M. Spencer sur l'inconcevabilité (lors-
qu'elle ne consiste pas dans la contradiction de la vérité
avec elle-même) reviennent à dire que l'inconcevabilité
représente « le résultat net des expériences faites jusqu'à
ce jour ». Mais ces vues supposent une théorie de la con-
naissance qui soulèvè de grandes objections. M. Spencer
admet que notre contact habituel avec des objets réels dé-

veloppe dans nos esprits une tendance à unir les idées des

objets, tendance proportionnée dans sa force au nombre de


fois que ces objets se sont présentés à nous. Par exemple,
les relations des choses dans l'espace sont celles qui se
renouvellent le plus
souvent; par suite, c'est à la concep-
tion de l'espace que nos esprits s'attachent avec le plus de
ténacité. Il faudrait placer ensuite les relations de la matière
et de la force. Ici, comme nous l'avons déjà remarqué,
notre répugnance à concevoir le contraire est une preuve
de la
persistance des faits qui correspondent à notre
De telle sorte que, sur ce point, l'expérience et
croyance.
l'inconcevabilité du contraire sont des critères de certitude
réductibles l'un à l'autre.
On peut accorder, sans doute, que l'impression constante
des choses réelles est «««des sources de la croyance; mais
CR1TIQUE ni; CHItMICM !)!•: SI'ENCEK. 39?)

elle n'est
pas la seule, ni la plus considérable. En réalité,
les autres sources de croyance sont si importante. qu'elles
réduisent l'importance de la première à des proportions
relativement insignifiantes.
Les éléments réels de la croyance sont, eu résumé, les
suivants: 1" l'instinct qui nous porte à croire que ce qui
est sera 2" l'influence de nos émotions vives et de nos
affections. Ces deux influences seront plu" tard mises dans
tout leur jour, comme les causes principales de l'erreur et
des sophismes (livre VI) Il faut aussi tenir compte de cette
circonstance qu'en raison des limites de notre expérience,
la force de la liaison ne représente pas la répétition réelle
des faits, a moins que nous ne soyons placés de façon il
rencontrer ces faits toutes les fois qu'ils se produisent. Ce

qui est le plus familier pour la nature, peut ne pas ôtre ce


qui est le plus familier pour nous. Nous ne considérons pas
toujours l'univers du haut d'un point de vue central et do-
minant. Le meilleur
exemple que nous puissions en don-
ner, c'est l'importance excessive que nous sommes disposés
à attribue)1 à un type particulier de causalité, la volonté
humaine, parce qu'il nous est plus familier que d'au-
tres. Il en résulte que nous nous représentons la volonté
comme le type naturel
et essentiel de l'activité, quoique, en
fait, ce ne soit là qu'une forme rare et môme exceptionnelle
de l'action et de la causalité.
11 faut encore tenir compte de l'influence que la société
exerce sur la propagation de certaines croyances, qui re-
\iennent souvent dans les discours des hommes. C'est ce
renouvellement verbal des propositions qui, non moins que
l'expérience personnelle des faits, nous à accepter
détermine
certaines doctrines. En résumé, lorsque l'on considère les
différentes influences qui concourent à former nos convic-
tions, la circonstance unique que M. Spencer met en avant
est tellement dominée par les autres que la vivacité de la
croyance et, par suite, l'ineoncevabilité du contraire, ne peu-
vent plus ôtre considérées comme un critérium de certitude.
li" 11 n'y a aucun intérêt à réunir, dans une même caté-
•SiH) U'I'KNHICK.

gorie, et à assujettir à un seul critérium, des croyance-


aussi il ill'i' routes (fin: celles qui sont fondées sur l'accord de
la vérité- avec elle-même, et sur l'accord de la vérité avec h>
faits. Jusqu'à ce jour, les philosophes ont maintenu la dis-
tinction de ces deux catégories de vérités, en les désignai)
sous divers noms. La première catégorie comprend les \e-
rités formelles, les vérités nécessaires, les lois de la pensée;
l'autre est composée des vérités réelles, des vérités contin-
gentes, des certitudes inductives. Bien que, dans les induc-
tions relatives aux faits les plus fréquents, l'esprit arrive à
des associations presque indissolubles, et ne puisse sans
difficulté concoNoir le contraire de ces vérités, il n'en est pas
moins vrai que cette ressemblance approximative avec les
vérités fondées sur le principe de contradiction n'est qu'ac-
cidentelle, et n'appartient pas également à toutes les lois
inductives. Lorsque l'inconcevabilité du contraire est réelle,
il tant toujours en donner la raison, et, cette raison n'étant
pas toujours la même, il n'y a aucun intérêt à dissimuler
des différences fondamentales sous une ressemblance appa-
rente et superficielle. Rien ne nous oblige à n'avoir qu'un
seul postulat universel. Puisque nous avons aifaire à deux
différentes formes de certitudes, qui ne sont nullement liées
entre elles, la logique veut que nous reconnaissions des
critères différents.
l'our ces diverses raisons, nous repoussons le critérium
de l'inconcevabilité du contraire; uous n'admettons pas
qu'il soit le fondement de toute certitude, le postulat qui
ne peut être prouvé, et qu'il faut accorder avant d'entre-
prendre toute démonstration. A la place de ce crité-
rium unique, nous i reposerons au moins deux postulats,
d'après la distinction que nous venons de rappeler. Peut-
être môme y en a-t-il un plus grand nombre.
Au premier rang nous placerons le postulat de l'accord
de la vérilé avec elle-même (ro-nsistenc;/) ou l'absence de
contradiction. Ceci est le principe de toute inl'éreuco im-
médiate, ou de toute proposition équivalente. Il doit être
accepté comme la condition sine i/ih'i non de tout raison-
SOLKC.liS DE LA CliOYANCIi. -i!)7

nemciit, de louLo discussion, do toute conversation intelli-

gente. Nous en avons assez dit sur ce sujet.


Kn second lieu, il doit y avoir un ou plusieurs postulats,
pour légitimer toutes les info renées ou conclusions qui
dérivent de l'expérience des principe?, en d'autres termes,
de certitude réelle ou inductive. Ici il y a une plus grande
difficulté que tout à l'heure à décider quel peut, être le
postulat de ces inlérences réelles, et si un seul postulat
suffit. Nous entrons dans une sphère totalement nouvelle.
Pour garantir les conclusions de notre expérience, pour
légitimer des assertions comme celle-ci « L'eau apaise la
à eux-mêmes » il y
soif », « les corps abandonnés tombent,
a une première condition requise: c'est la foi à la cons-
cience actuelle. Il faut admettre ce principe, que nous
sentons réellement ce que nous sentons; que nos sensations
et nos sentiments se présentent réellement à nous comme
nous en avons conscience. L'eu importe que nous appelions
cette foi naturelle, une croyance irrésistible ou une assertion
dont le contraire est inconcevable. Le fait est que nous ad-
mettons cette croyance primitive c'est sur elle que nous nous
dans toutes nos actions. Dire que le contraire de
appuyons
cette proposition est inconcevable, ce n'est pas démontrer
de l'admettre. Il est impossible de don-
qu'il est nécessaire
ner une autre raison que celle-ci c'est qu'en fait nous

l'acceptons.
L'importance de ce principe primitif de la croyance ins-
tinctive à la conscience ne se révèle tout a fait que lorsque
nous dépassons le témoignage de la conscience actuelle.
Cette conscience en elle-même ne nous fait pas faire do

grands progrès dans la connaissance. Il est nécessaire que


nous allions au delà, et que nous acceptions d'autres croyan-
ces, bien que ces croyances paraissent, d'une évidence pré-

caire, quand on les compare avec la certitude décisive d'une


conscience immédiate, l'ne seconde condition, c'est que

nous ayons foi à la conscience passée ou mémoire. Si nous


n'admettons pas cette faculté de revenir sur le passé, notre
connaissance est strictement limitée à ce qui est actuel;
398 AI'l'ENltlC.E.

nous ne pouvons pas même comparer deux expériences


successives, ou déclarer que deux faits se succèdent, l'un à
l'autre. Nous avons, dans un premier moment, conscience
de la soif; dans un second moment, nous avons conscience
d'un certain acte qu'on appelle boire; enfin, dans un troi-
sième moment, nous avons conscience que notre soif est,
apaisée. La succession de ces 'trois états de conscience o*t
un fait d'expérience; mais nous ne pouvons le croire vrai
qu'à la condition d'avoir foi au fait passe, qui nous est
fourni la mémoire,
par comme nous avons foi au fait pré-
sent, qui nous est fourni par la conscience.
La croyance à la mémoire est donc aussi un postulat.
Mais ou a le droit de demander si nous devons accordera il
la mémoire une foi illimitée, ou, sinon, quelles doivent être
sur ce point les limites de notre croyance. S'il y a quelque
circonstance qui qualifie et détermine la croyance, cette
circonstance doit être mise en relief comme quoique chose
de plus fondamental encore, comme un critérium destiné
à prendre la place de la croyance qu'il détermine et qu'il
qualifie. En résumé, nous devons croire à la mémoire;
mais le postulat de cette croyance ne doit pas être entiè-
rement indépendant et isolé doit s'appuyer, dans une
certaine mesure, sur un postulat différent,
Tout en accordant que la croyance à la mémoire, aussi
bien que la croyance à la conscience actuelle, sont des
hypothèses nécessaires et primitives, nous ne pouvons nous
de remarquer qu'il s'en faut beaucoup
empêcher que ce
critérium réponde à tous les besoins de l'intelligence. Le
souvenir le plus exact ne nous apprend que ce qui a été,
quelque chose qui a cesse d'être. Il reste à franchir un
passage bien plus périlleux le passage du présent ou du
passé à l'avenir. C'est uniquement l'avenir qui nous inté-
resse a vrai dire le présent et le passé n'ont de valeur que
comme la clé de l'avenir. Or il est plus facile de nous sa-
tisfaire, pour la connaissance de ce qui a été, que pour la
connaissance de ce qui sera.
Le postulat que nous cherchons maintenant doit nous
IMI'iiKMlKi ))K LA NAIL'IIK. ']99

permettre de franchir
l'intervalle, l'abîme qui sépare les
événements inconnus, dont nous n'avons pas l'ait l'expé-
rience, des événements que nous avons expérimentés et
que nous connaissons, soit par la conscience, soit par la
mémoire. « L'eau a toujours apaisé la soif. » En vertu de
quelle hypothèse afïirmerons-nous qu'il en sera de même
dans l'avenir? L'expérience ne peut évidemment nous ren-
seigner sur ce point, puisque l'expérience nous fait con-
naître uniquement ce qui existe
actuellement, ou ce qui a
existé jusqu'ici, et, quel que soit le nombre des expériences
faites, il reste toujours la difficulté périlleuse de s'avancer
sur le terrain inexploré des possibilités futures.
Le fait
qu'on exprime généralement par ces mots
« Uniformité de la nature », est la garantie, la majeure
suprême de toute induction. Ce qui a été sera; voilà le
principe qui justifie toute inférence sur t'avenir, qui nous
assure, par exemple, que l'eau, dans l'avenir comme aujour-
d'hui, apaisera notre soif. Nous ne pouvons donner de
raison démonstrative pour établir cette uniformité; il faut
donc l'accepter sans démonstration comme le postulat uni-
versel. A coup sûr, il n'y a pas d'autre issue. Nous pouvons
choisir entre diverses expressions de ce principe; mais,
quelle que soit l'expression, le fond est nécessairement le
même, à savoir le fait de l'uniformité de la nature.
Gomme la nature n'est pas uniforme en toutes choses,
nous devons avoir soin de distinguer l'uniformité du chan-
gement. Il y a des lois uniformes dans la génération des
animaux, mais les naissances individuelles dans un même
couple ne sont pas exactement semblables. L'expérience
établira, non pas l'uniformité, mais les exceptions « l'uni-
formité elle examinera tontes les successions naturelles,
et nous décidera rejeter toutes celles qui ne sont pas uni-
formes. Elle ne prouvera pas que tous les phénomènes
seront dans l'avenir ce qu'ils ont été dans le mais
passe,
elle nous apprendra que certains phénomènes ont
été uni-
l'ormes dans lu passé, d'autres non. Elle aura tout au moins
une valeur négative.
iUO() AITOI.UCIÎ.

Exprimons donc le postulat ainsi Ce i/iti est arriré


uinfinini'mcnl dans
le prisse arrivera, dans [avenir, ou,
en d'autres termes « Ce qui n'a jamais été contredit dans
aucun cas (eu admettant qu'il y ait un de nombreuses ucca-
sions de le vérifier) sera toujours vrai. Dans le cours de
notre expérience, nous avons vu souvent contredire par
da» faits nouveaux beaucoup d'uniformités supposées.
D'autre part, nous avons rencontre des phénomènes qui
n'ont jamais varié; dans ce cas, nous nous risquons à
prédire la continuation dans l'avenir de ce que nous avons
observé dans le passe. Nous nous à notre foi
abandonnons
aveugle, jusqu'à ce que nous soyons arrêtés par une excep-
tion notre confiance grandit avec l'expérience. Cependant.
l'expérience n'a qu'une valeur négative; elle nous montre
seulement chose n'a jamais été contredite,
qu'une et, d'après
ce témoignage, nous nous risquons à augurer de l'avenir.
Cette supposition de l'uniformité de la nature suffit am-
plement à justifier l'opération inductive, et les inférences
réelles qu'elle nous suggère. Sans elle nous ne pouvons
rien; avec elle nous pouvons tout. L'erreur serait de cher-
cher quelque raison qui la justifiât, au lieu de la considérer
comme nécessaire. Si cette raison elle
un postulat, existait,

serait nécessairement pratique,


théorique. non
Or, sans ce
postulat, nous ne pouvons pas faire un seul pas dans la
pratique; nous ne pouvons poursuivre un seul but dans la
vie. Si l'avenir ne reproduit pas le passé, nous sommes
entourés d'énigmes, nous sommes perdus dans un labyrin-
the. Il faut donc obéir à l'instinct naturel qui nous pousse
à admettre sans preuve la ressemblance de l'avenir et du
passé; commençons par le croire, nous le prouverons
ensuite.
Ce troisième postulat est le vrai postulat de l'expérience.
Non-seulement il ne donne lieu à aucun doute, ce qui le
distingue des postulats de la conscience et de la mémoire,
mais c'est lui qui écarte les doutes et les incertitudes,
liées à ces hypothèses, en apparence plus naturelles. Sans
doute, il ne peut y avoir de meilleure évidence que celle
sophismes. 401

qui dérive d'une réalité


présente, mai» à une condition
cependant c'est que nous ne confondions pas avec une pré-
tendue conscience actuelle une inférence ou un souvenir.
Cette difficulté sera écartée
par la comparaison des cas, et
l'application de principes généraux, qui, en dernière ana-
lyse, reposent sur le grand postulat de l'expérience.
Il en est de même pour la mémoire. Nous avons instinc-
tivement foi à un souvenir encore récent. Mais à mesure
que l'intervalle de temps augmente, notre foi diminue. Il
faut par conséquent fixer une limite, et c'est ce qu'on fera,
grâce à une comparaison des diverses expériences, suivie
d'une inférence
qui nous permette de passer du présent à
l'avenir; ce qui nous ramène encore au postulat de l'expé-
rience. Par conséquent, de quelque côté que nous nous
tournions, nous constatons que ce postulat est le seul ter-
rain ferme sur lequel nous puissions porter nos pas.

E. LES SOPHISMES D'APRÉS ARISTOTE ET LES


SCOLASTIQUES.

La théorie d'Aristote
a servi de principe à toutes les clas-
sifications qui ont été adoptées après lui. Elle est fondée
sur la distinction des sophismes de langage et des sophis-
mes de pensée.
I. Sophismes de lanyage [in dictione, ot irccpà -rviv )i£iv).

1° L'équivoque, l'homonymie, ô;wvujAÎa l'ambiguïté d'un


terme. C'est là une classe très-nombreuse de sophismes.
Un des exemples donnés par Aristote est l'ambiguïté du mot
« nécessaire ». – « Le mal est un bien, parce tout ce qui
est nécessaire (xà hiwtu) est bon, et le mal est nécessaire. »
Tout ce qui est nécessaire pour atteindre à un but désiré
est bon, mais ce qui résulte nécessairement de conditions
antérieures peut être mauvais. Whately donne dans sa logi-
que une énumération des mots qui sont le plus souvent

Hain. Logique. I. iiii1;


402 `~ ai'['Ili\I)K:k.

employés dans la discussion avec un sens ambigu. Cette


tâche appartient pour le moins autant au lexicographe qu'au
logicien. Ainsi le mot devoir peut représenter, ou bien une
chose qui, probablement, arrivera «Le soleil doit se lever
demain; » ou bien, ce qui est moralement obligatoire «Tout
homme doit obéira la loi. » Le mot anglais olcl (vieux ) si-
gnifie à la fois
la longue durée, et l'éloignement dans le
temps. Comme l'âge donne de l'expérience, et que l'expé-
rience enseigne souvent la sagesse, il y a un préjugé géné-
ral
qui
nous
porte à considérer les anciens comme plus sa-
ges que nous. A cela Bacon répond avec raison « C'est
nous qui sommes les anciens. » Nous héritons de la sagesse
des vieux (old), et nous pouvons y joindre de nouvelles ex-
périences.
Une des causes pricipales de l'ambiguïté des termes,
c'est que le sens des mots change sans cesse.
Le mot « quelques-uns » est un mot important, au point
de vue logique, dans ses deux sens principaux « quelques-
uns au moins », « quelques-uns au plus », ou bien
quelques = non et quelques = non tous.
aucun;
Le remède à l'ambiguïté des mots est la définition.
2° Amphiboloijia, amphibolie «;y.<pi6o).ta. Une pensée,
qui a deux sens,peut être arrangée de façon à n'en sug-
gérer qu'un pour nous tromper. C'était la ruse ordinaire
des anciens oracles: Aio te, /Eackla, Ilomanos vincere
posse, signilie à la fois que les Romains seront vain-
queurs ou qu'ils seront vaincus.
3° l'allacia composition^ et divisionis, Whately définit
ce sophisme comme l'emploi d'un terme pris collective-
ment dans une prémisse et distributivement dans l'autre. Si
le terme est collectif dans la majeure et distributif dans la
mineure, c'est un sophisme de division; si la mineure con-
tient le terme collectif et la majeure le terme distributif,
c'est un sophisme de composition.

Cini| c>t un nombre


Trois et deux font de division.
cinq j Sophisme
Trois et deux sont un nombre. 1
SOl'IIISMES DE LANGAGE. 4033

Trois cl deux sont deux nombres.


Truis
Trois et deux
et sont dl~ux
deux l'ont cinq ( Sophisme d(~ composition.
ol)liisni(~ de compositioii.
Cinq est deux nombres

Aristote une distinction analogue, – cuvdeciç, ou


indique
la possibilité d'une disjonction incorrecte, et Siaipeciç, ou
la possibilité d'une conjonction incorrecte. Son exemple de

cîiaîpsciç est

Cinq est deux et trois.


Doux et trois sont un nombre pair et impair.
Cinq est un nombre pair et impair.

Ce serait un sophisme de composition selon Whately, et


M. Poste observe qu'il n'est pas facile de comprendre exac-
tement la distinction d'Aristote.
4" Fallacia prosodiw ou aceattôs, TrpocoA'a. Ceci est tout
à fait insignifiant et frivole, et ne mérite d'être cité qu'à
cause des différentes significations qui peuvent être données
à une phrase par le ton plus ou moins emphatique qu'on
met dans la prononciation. M. de Morgan remarque que le
commandement: porteras « Tu ne
pas un faux témoi-
gnage contre ton voisin, » peut être prononcé avec un
accent tel que le faux témoignage n'est pas défendu, ou
que le mensonge est permis excepté dans le témoignage,
ou qu'on peut mentir dans son intérêt, ou enfin que c'est
seulement contre les voisins que le faux témoignage est
défendu. La plupart des vieux exemples ne sont que des
calembours: Tu es qui es; qui es est reçûtes, ergo tu es

requics.
8" Fallavia tlictionis,
fit/une op[/.a>>é£êw;. Selon les vues
d'Arisloto, ce sophisme est une sorte de confusion gramma-
ticale, qui dérive de cette circonstance que des choses dif-
férentes ont des noms dont l'inflexion est semblable. Ainsi
souffrant et iiiimutl ont la même terminaison, mais l'un

un l'autre un état actif.


désigne état passif,
de dicttonem, oî â';w -r,;
U. Sophismes pensée (extra

~s5~(~ÿJ. )
1" Fallucia accidi'/itis ou a divto simplicité)' ad ilictum
40 i AlM'KINDICli.

sccundum quid, icxpà ~o (jup.€e6vi(iô? C'est un sophisme


qui suppose à tort que le sujet et le prédicat ont tous leurs
attributs en commun. Il consiste à prendre un prédicat
égale au sujet, alors qu'il ne
comme ayant une extension
l'a pas.
2° Fallacia a dicta secwidi/m quid ad dictum simphei-
aXkk vi tto;j ti wjtè tj TL >.e-
ter, tô âirXw; 7j p àirXw; ttt, Ttpo'î

YstOxi. C'est la confusion d'une aftirmation absolue avec une


au temps, au lieu, à
affirmation qui est limitée, par rapport
la manière et à la relation.

Co que. vous avez acheté hier, vous lu mangerez aujourd'hui.


Vous avez acheté hier de la viande crue.
Vous manderez aujourd'hui de la viande crue.

C'est du sophisme
le contraire appelé fallacia accidentis

d'exemples de ces deux sophismes sont des cas


beaucoup
de conversion incorrecte d'une affirmative universelle.
3"
lynoratio rcapà vrrt toù s.'kéy/o'j ayvoiav. C'est
elenchi,

une l'orme inexacte de la réfutation. Un contradicteur en-


de combattre une thèse; seulement il s'attaque à
treprend
une thèse un peu différente. C'est l'erreur commune qui
consiste à discourir en dehors du sujet, à prouver ce qui n'a
ressemblance superficielle avec la conclusion. M. de
qu'une
Morgan
rattache à ce sophisme tous les efforts tentés pour

déplacer Y omis pvobundi.


non tô to é-reo-
4" Fallacia sequitur, irapx
consef/itenlis,

j;.5vov. Prendre du fiel pour du miel parce qu'il est jaune,


est un non sequitur. La pluie mouille la terre, par con-
séquent la terre mouillée indique qu'il a plu. Tout homme
qui a la fièvre a chaud, mais tout homme qui a chaud n'a
pas la lièvre. Dans ce cas aussi, les exemples sont le plus
souvent des cas de conversion incorrecte d'une affirmative
universelle.
fi" Pi'titio
principii, ~'i «apà tô v>«(>?, ^a^âveiv. Aris-
tote décrit cinq formes de ce sophisme: I" lorsqu'on de-
mande qu'on accorde la chose qu'il s'agit précisément de

démontrer; 2" lorsqu'on demande qu'on accorde universel-


Sf)pmSMES)'f!KN.SËK. 4()~)

)crnent ce ([uidott<trcd<montr6particunt')rcmc))t; 3"lors-


ce qui doit
qu'on demande qu'on accorde particulièrement
être prouva universettcment; 4" lorsqu'on demande qu'on
accorde toutes les vérités particuti6res qui forment la pro-
f)" lorsqu'on demande
position universctte a prouve)'; qu'on
accorde quoique chose qui est nécessairement lie a la con-
clusion.
Les logiciens discutent la question de savoir si le syllo-

gisme n'est pas lui-même de principe.


une pétition
6° A~H C<7MSC.~'0 MM.S'a, TO K'~tOV M~K'tTt.OVTtOe~~t.
C'est un sophisme inductif, qu'on appelle encore :<oc,
e?''yo ~?'~<c?' /<oc; ce qui est le fait de l'induction trompeuse
~e?' .s'/M~MM? eMM?K~Y/oMe?M. Whitueld attribue t'orage
de grete qui i'assaiuit au fait de n'avoir pas prêche dans
unevifie.
~t TT~6~MSpMT'/i-
7° /«C/<i! ;)/M~</<M<<M/7'0</«/<C'MMM! TO
~Tfo~
jjt.<xTK C'est le sophisme qui consiste a considérer plu-
sieurs questions comme n'en formant qu'une seuic. Pour-

quoi avez-vous frappe votre père? C'est ià un piège assex


ordinaire pour demander raison d'uu fait qui n'a pas d'exis-
tence. Les premiers membres de ta Société royale commet-
taient cette erreur, lorsqu'its s'efforçaient d'expUquer pour-
quoi un poisson mort pesait plus qu'un poisson vivant. La
vraie réponse, c'est que ceta n'était pas vrai.
Les écrivains modernes n'ont guère fait d'additions a la
liste d'Aristote. Le principe de ctassiQcation d'Aristote a été
dectare itto~ique, et t'on a propose de nouveaux arrange-
ments, mais son (~numération n'a
pas cte matericHement
accrue.
La distribution adoptée dans ta phm:u't des manuets de

togique syHogistiquc est cette de Whatdy.


Wt~atety rejette, comme confuse, la distinction des so-

phismes en sophismes de mots (//< ~<c/M<') et sophismes de

pensée (<<< </«'<M/M<). !t tes divise en deux catégories


les sophismcs /oy«y//t'.s' et les sophismes A)v/f/<. t~s

sophismes )ogiques comprennent tous tes cas on des prémis-


ses insuffisantes sont données comme suffisantes tous tes
406 APPENUtCH.

cas ou la conclusion ne peut régulièrement dériver des

prémisses. Ces cas seuls, d'après lui, sont véritablement


logiques la logique ayant seulement à rechercher si les
prémisses sont suffisantes pour justifier la conclusion don-
née. Comme sophismes non logiques, Whately entend tous
les cas où les prémisses suffisent pour la conclusion, où la
conclusion peut dériver des prémisses, mais dans lesquels
ou bien les prémisses ont été acceptées sans raison, ou bien
encore la conclusion ne se rapporte pas à l'objet de la dis-
cussion. D'après Whately, en effet, établir si les prémis.
ses sont légitimes, ou si la conclusion est appropriée à la

question, ce n'est pas l'affaire de la logique.


Telles sont les divisions de Whately. Il groupe les so-

phismes d'Aristote dans chacune de ces catégories, de la


manière suivante 1° 11 subdivise les sophismes /oyi!~MeA' en
sophismes purement logiques et 6'e~<oy!~MC6'. Les sophis-
mes ~M?'e~eM~ /oy~M<M sont l'erreur du moyen terme
non distribué, et de l'extension illégitime du grand ou du

petit terme deux erreurs qu'Aristotc pas dans


sa liste des sophismes (xo/V~A'HMi!~), soit parce qu'il les con-
sidère comme trop palpables pour être employées fraudu-
leusement par un sophiste, soit parce qu'il les a suffisam-
ment indiquées dans sa théorie du syllogisme. Les sophismes

.seM<o~MP6' comprennent tous les cas d'ambiguïté du

moyen terme. L'ambiguïté peut être dans le terme lui-


même, ou bien dépendre de l'ensemble du texte. Si l'ambi-

guïté est dans le terme lui-même, nous avons /M//ae~ ~H!


t'oc<!<~)?tM; ou /)'<ac!'<7 <?M?/)/~o//a?.
Notre auteur profite
de l'occasion pour remarquer qu'un terme peut avoir deux
sens, ou bien par accident, ou bien par suite de quelque
connexion de ressemblance, d'analogie, de cause et d'ef-
fet, etc., entre les deux sens. L'ambiguïté, qui dérive de
l'ensemble du texte, donne lieu au sophisme c~M/s/Y/o/y/.s'
et ~'{.o/<M et au sophisme </<c<(~'M<<, enfin au sophisme
<7f//<V~ .st'c~M ~M/ w/ e~c~w .s'</M~c~c/ Dans ce cas,
le moyen terme n'est pas ambigu par tui-mémc, mais il est

employé avec différents qualificatifs dans !<? prémisses.


SYSTÈME bKWMATKLY. t07 7

U. Dans le groupe des sophismes xo/t /~y~Me.s', il y a


deux cas, comme on l'a déjà vu ou bien les promisses sont
illégitimement acceptées, ou bien la conclusion ne convient

pas. Une prémisse peut être entièrement fausse. La seule


garantie contre ce danger est la connaissance exacte des
conditions de l'induction. La prémisse majeure peut con-
tenir la conclusion (petitio ~?'MC</M<) ou bien elle est la
conclusion elle-même et n'en que par la forme,
diffère ou

bien, sans être tout à fait la conclusion, elle l'impliqne jus-


qu'à un certain point. Voilà pour les prémisses illégitimes.
Si nous passons ensuite à l'autre subdivision des sophismes
non logiques (~Moy'a~'o elenchi, ou conclusion qui ne con-
vient pas), nous trouvons diiforentcs façons d'escamoter
la question traitée. Ou bien l'on accorde une trop grande

importance aux objections, en négligeant tous les arguments


favorables. Ou bien on change le terrain de la discussion,
soit par un déplacement complet de la question, soit par
un changement insensible d'une prémisse à l'autre. En
troisième lieu, on peut échapper à la discussion véritable

par l'emploi des termes complexes et généraux. Enfin, en

quatrième lieu, on fait appel aux passions et aux senti-


ments, en laissant dans l'ombre les arguments rationnels
de la question. (F. 1. VI.L~–

""I
IIIN
)'iN 1) il
DU\<u~,<H)<n[' il,
TABLE DES MATŒRES

l,
])C PRt~ËK VOt.UMK.

"TNfRODUCTtON.
)'.1~'S.
).netinitionsomm!)irede)a tonique. t

Données p<)y<'hot<t<)t<tMP!< <tc ln to~tftMe

'La logique, a tous les points de vue,cmi)rasse toutes les opera-

tionsdet'espt'it.

/i'')Y'~Cf'OM)'f/<t<;t'</f'.

Pou)'([no nous éprouvions unt!.tf'n.<n<M)),i) doit y avoir un

changement d'imj)rcssion, de tcHe sorte que toute sensation est


doubtc. x

~4. t)ans)acot)M<!tMn;iCf',it il adt'memeduatite. 3

.tccot'(< o;< t'<<em&~)tc<

i). Une impression qui se renouvelé après un intcrva)!e affecte


t'esprit d'une façon toute spéciale. 4

/.<tt'n;)))«t.M;i<'f'<i<«/ft/"<.<f/i/y<'rf'Mc<'f'<n('(''x'f/.

)i. La connaissance comprend à la fois la différence et t'accord


est nécessaire. 5
LamenMire,eHeau:si,

La COMMaiM')MC<' C<)<H/')'(*nf< </('«.) <«).«') <'«~< f'< /(' .'f;(/f'

7.Opposition du monde intérieur et dnmondeextcrieur. <!

/;a Cf))));<!i.<!))<'f <)tf/;r<f/H<<' <'<('f)XC)'<'C. yf');f')Vf/<'


~Mft~f'f!)7('.

8. Laconnaissance~enera)e,c'estta ressemblance des individus.. 7


HO rAUU';j~:SMA'n!HES.

Pages.
~MC<H.!tOM.!M)'<f!<<'ftC<At'ef/<<MH)t«M.M<t('e<j/e/tf')Y<<e.
appelées f<Ms<t idées <t&~)YM<e.

i). Systèmes sur les idées abstraites réalisme, conceptualisme. 7

A'tf/C'f! f/'MH ;))~(~M est MH eoNtpO~f' ~'td~M~M~Yt~M.

10, La perception d'un individu combine plusieurs impressions


;,enératisees. !)

tt.Lecaracterospcciat d'un individudoitetredefini. to

t'(.e;t<a<MMCtre~)'e~eti<a<it)«. too

13. Les noms des individus sont des combinaisons de noms communs, i

/<'<~)~N!<ion <H<eMec<MeMe de ~'Heco/'d ot< de la ressemblance


est le F)'<nc</)f ~;< t'ci.t'oHHpme))~.

t'i, Le raisonncntent, sous toutes ses formes, est une assimilation, tt

//o)'tyMif <<<!))o<re co~tttJ.HaMM est <'e.p<')'MMce.

15. La matière et l'esprit nous sont cgatement révélés par la cons-

cieoeoett'expcrience. i!)

in. Certaines connaissances sont dites )))<M<<et' la force, l'espace,


la cause, la substance t'4

A~ )t«<x)'e de la croyft/ice dans ses ra~o)'~ ntec /<' problème

~c<'MW~<n<;f<<<M~.

J7.Latendan(;enaturettedet'espritestdecroireavecexces. 17

/f(eM Me ~)ex< <'<re a/< M);' coMtwc t')'n< sans la garantie


de <'c~x')'ifnce.

t8. Nous devons t'-eartor nos et n'accepter que l'expérience


soute. 18

t9. Nous connaissons tout ce qui affecte quoiqu'une de nos facuttes


de sentir. t9

Prenth rt pftnetpea de ta tm~t~ttc

20. Ënumeration des premiers principes de la tonique. 20

~e vérité nt'cc <'Me-n)(!me vérités


/')'~t('~x' f~; <ccorf<
ttt'CCMH~'M.

't. aftirmé sous une forme vert)aie peut t'être


Ce qui peut être
sous une autre. M

Y; Les" fois de ).'< pensée". /(<<')~t/f',<t~'«(/<c/'uM,<t<fMi')H


</)<))ti/«')<
TAitf.K DES MATAMES. 4H h.

P.)g(;s.
7'n'mfe~Fr<Mc<~M</e<a~e<<t(c<tMH.

2. Application d'une proposition générale a un cas particulier. 2;)

24. Axiomedctadeduotio[i. 26

25. La déduction suppose l'uniformité de la nature. ?.7

7't'f'Ht<'e< p)'t);e~)t'.< de <'H!~MC<<Ot<.

26.tnfcrenced'uu fait connu il un fait inconnu 28

27. Les uniformités de succession rentrent sous la toi de causalité. 28

28. La causalité considérée comme la persistance ou la conservation

de la force. ')

Nature et ctMtttttMcatton des conntttsaMmcea.

29, Définition de )a connaissance. Elle comprend la croyance, dont


tocriterium est Faction. 3t1

:(0.),a connaissance doitetrm't'nte. ;it

:!). La connaissance p:n'ticuHi;re et la connaissance genéraie. :tt

32.LesKencra)itesfondeessur!a répétition des taitsnature)s. 32

32 `~
:33. Nous devons recttcrc))er ies ~cue)'.)tites les plus haules.

~4. La forme parfaite de la connaissance est la sc.tHNCK. Hectiercho


do iaM!)'</c. 33

3.). Lascience aspire aux eonnaissauces'/otfro~M. :i3

3~ Chaque science distincte a un objet détermine 3M

37. Une science est un .ys/<'w<'de connaissances. :i')

38. La classitication des sciences est conforme auxot)scr\ations pré-


cédentes. :!4

3i). Les sciences se divisent en sciences atfstraites et concrètes. 3~)

40. CtaN.Hication des sciences Ai!STnA<t'MS 37

'it. Les sciences co~cnMTKs. 40

'i!.t.esseienccst'RAT~L~:s. ~<

)3. Toute science un t(ut. 42


pratique suppose

t onatd~rnttona sur la <t<~<htt<t<m ou tes Untitctt


tle ht to;)tqMc

~'i. La tonique considérée comme l'art et tascienec du raisonne-


ment 4:t

'i.'<.(Jt)e le terme raisonnement est~rop restreint. '~t

4~. La t.o~iquedeti!)ie: la science des loi, de la pensée. n


412 TA)!f.)'ËSMAT)ÈtŒS.
rages.
~i7. Autre définition :i.a tonique,.science des opérations dei'intei-

licence danshi recherche de la vérité. ~0

4S. Les vérités sont :t" immédiates ou intuitives; médiates on


inférées. 46

49. La Logique définie par M. Miii:!a science de ta preuve. ~!)

50. Comment le but de la logique est conçu dans te présent ou-

vrage 'i!'

))ttvtot<tna J<' la t«<)tqMc

51. n y a dans la recherche de la vérité quatre opérations essen-


tieHes. 5?.

5X.L'0~.set')'f<<;Mtt.)'ourt)uoie))enefait()(untpartiedetatogique. 52

5.). La/Jf'/fH~toH. Une des parties essentielles de la tonique. 55t)

5''<.L'/<)</M(.'<MM. La partie L'tptus considerahh) des recherches

scientifiques. ~8

.').'). i.a/~<'(/i<(.'<<«;<.)~)eco)uprend)'etudcdeiifot'me.sdnsytto~isme. M

LIVRE PREMIER.

t'HSMO'rs, hES)))Hi':s,)':rt)[;s)'not'os['rK)KS.

CHAt'tTRRPnEMtEn.

Mca mots <t dto termes.

). Les vcritcs considérées dans );tt"s'<jt'e sont exprinK'es par (les


mots. ).c)an~a!:en'est pas m'cessairoataconnaisstnce. K3

?..).;t connaissance, Yorh~pmcnt exprimée, r<'vct!afortnc d'une

proposition. 6f'

~.t)esra'st)ns~ninonsdeeidenta('onnnenc('rtftuth'dc)atosi')uc
parFrtndeucs mots. n8

4. )h) mot est un si~nc qui représente une chose 70

f). Les mots, a)) pointde vue tonique, se !tpportenta)t(:KKf.:nAt.m':


ona)a)t'i).AT<)Tt' 70

n.AupointdeYUKdt;ht~<'t'<'<'<~t/<tHtimot!<ot)t.t)iy)t/tt'r.ouyf-
))<')Y;tU' 7f

7.))usens(icees()eu\prt'S!-io))s. 72

8. Les motssenura.ux sont dits M«ttn/«~< 74t


t'A)!LHf))!SB)AT!Ë)!ES. 41!}Ili
Page!
U.Distinctiond'itamiitoncntrel'oxtensionetiacomprettension. 77

tu.Ledernicrresuitatde la ~en(;ra)itucsttemot(t<f<r<<<< 7u

tt.Lesecond groupe des mots se rattact'ea tare<o<<t't~ 8~

1~.Mots Toute idée universeite une


~o.s'<<<7:< et ))~/f(< suppose
idée contraire. 83

13. Uneidëeuniversctteconticnt deux tnemttresseutement. 87

t4.Lorsqu'une idée univcrsettecontietttptus de deux membres,

t'idëeopposeeestvague. 87

)5.Formes verbales pour exprinter la négation. 87

16. La négative d'une (juatite ou d'une chose rëetie est, elle aussi,
rëdic. 88

t7.Les rotations particulières des choses donnent lieu aune mut-


titude de termes rotatifs. !)0

18. Le sens de chaque objet au~me!!te avec ('extension de ses con-


traires. m1

CHAt'ITtŒIL

Ctaasea M«<tontt ou <'enccpt<t

t. La généralisation d'une seule propriété par opposition a ta~ene-


ratisation de propriétés acc')f<~Mc. m

ï. tieancoup d'idées générâtes reposent sur un seut caractère coin-


mun. Ht

3. Des classes fondées sur un petit nombre de caractères communs. !)5

~i. Des classes fondées sur un ~rand nombre de caractères communs


ou espèces. i)6fi

!). Les classes sont et espèce de la


plus ou moins ~encrâtes ~enre
')7
{tradatioudesctassesdanst'tiistoirenatureHe.
(!. A chaque ctasse correspond une ou plusieurs classes corrélatives. tU

l.a )tO<tOM M~'tMX'e .'i0<ti! /<))'MtC<<<' prU~<M«<OH.

7. )ieaucoup du propositions ne contiennent pas une affirmation


reette.('est une source de sophismes. to~

s. Lorsqu'une ctasse possède .) ta fois p)usieurs attributs, cette cir-


constance peut donner lieu a des propositions sans affirmation
reet)e. '03

t. Dans tes espèces naturehes, la prédication verbate peut être con-


fondue avec ta prédication rt'L'))e. )U4

jo. La </f/ï<t(/'«t) est en apparence une prédication,mais eUe ne )'t'st


t~7
pasrecttement.
4H 1, rA)![.HhËSMAt'[ÈRES.
Pages.
tt. La définition (le mots enumerc toutes tes proprietesquo les mots
connotcnt. 107

t7.. Dans tes espèces naturuttes, on peut se contenter de définitions


ne sont que des énumérations incomplètes Ï08
qui
13. Les dH? ~t'cftMCH~.s se rapportent a ta distinction de la prédi-
cation verbale et reeDe. 10')

t~Dctinition par tc'yeM)'eetparta(<<<'t'cMce. )t0

15. Les attributs qui servent a ta définition d'une chose sont appelés
attributs essentiels 1 tt

16. Le prédicat, à la prédication r~Me; il


appeie ~ro~e, appartient
un du sujet. in
désigne attributquidépend
17. L'«ccM(iM< est quelque chosu de distinct qui ne dépend pas du
sujet. U3

t8.Accidents t/it<~«;'H<'<e.'i. fH !à

CHAPtTRE IH.

Propottitton~

1. Propositions classées d'après la gënératite et ta relativité. Ex-


tension et compréhension des propositions. Le mot jugement em-
les propositions. Ht!a
ployé pour désigner

7''o)'Me<'a;<e<'ieM;'e(<Mj;))'~)M<<Mn.s'.

2. Les propositions sont <<~M ou ~ftf<icKM différence de quan-


tité. tt(!

3. Les propositions sont ou ff~'w~ifM ou <)('<;a<it)e! différence

dcquaUte. 120

~.Motsctphrasesquiexprimentia négation. t'!4

&. Les propositions sunt ou simples ou composues distinction qui


cfttenpartie tonique. 12Rf)

Les propositions composées au point de vue tonique sont tes pro-

positions coM~to~te~M et tes propositions f/fs/o/tc/tt'M. i27

7. Quatre classes de propositions d'après ta quantité et la qualité;

teurssymbote!). )28

8.Par ta y«<!M<<M<«ut! du prédicat, itamiiton propose quatre


formes additionnelles HO

1). Par une détermination plus eomptcte des contraires, de Morgan

ajoute encore de nouvelles formes. t34

~;)pOAi<iOtt (les /)t'OjUfM;/jox.<.

tu.OppositiondesccH~'atret' t37i
TABLE )-)KSMA'n)')tHS. 41H
11-11,
Pages.
)t.Oppositiondes<w;<r<K/<e<H<<< i39

)2.O~OSt<tOM.!imo~(!<e. t')5

Ku sema des propositions.

): La ctassitieation des propositions,d'après ieur importance,est


une a talo~iqueinductive. 1477
préparation
)4. Le sens d'une proposition d'aprcsHobbcs. t47

t&. La proposition considérée comme rattachant quelque chose a


uneciasse. 148

i6.1'roccdes pour arriver a la plus haute généralisation des propo-


sitions. )5U

17. Les aftirmations ultimes sont la coexistence, lasuccession, re{;a-


litecti'inegaiitc. i~t

i8. Les propositions de }MH~<t<<' ou mathématiques portent sur l'é-


m
~aUtëoul'inegalité.
19. Les scicncesdequantitesontdeductives. It)2

20. Les propositions de coexistence expriment d'abord la ;«<t<s<<wt

(<HH!<C~MM. tM

21. Elles expriment en second lieu t inhérence de plusieurs attrt-


butsdans un memesujet. 152

22. A la succession se rattachent d'abord les propositions qui expri-


ment l'or<<<'ef<aM.s'<e<eM~ 154i

23. La seconde forme desuccession est le <'n~o)'< ~e c(t<MC M e//e<,


L'existence ne constitue pas un prédicat régulier. t5&

PropooMtoMtt ëquttMtentet) tntOfenec apparente!


om tntm<5dtmtc.

2't. Formes équivalentes. Dans quel sens on peut les appeler des
inferenecs. 157

25. Une~)'o~m<<w)i «;)<t)<')~c~(! et ses eiements ~f;r~(;;<<j< 158

26. Du plus et du moins dans la coMMu<<!«o;t et la com~('/<eM«M)).. (;)U

27. Otfe~t()K(/<tMf!<<t/bt'm< Kit

28.(~&M)'6tOM~n)M<<t~('K.('C. 1C3

2i).Co)it)e<'4'toH.t"Simp)econ\e~iun.2"~Hn\eMtonparii)nitat[on.
3" La conversioncompicxeavect'obversion. ~;(i

30. 7t(/<<t'e;f('M /t~<)</«'?<(M, considérées a tort comme des syiio-

gismes. t'o

:!).l'ropositi()nscottdit~o!)ncHeseticmc([ui\ak'[)ce. t7~

32. Equivateneedisjonctive). ~7)'t


4i(! fi T.U)LEt)ESMATtÈRES.
t'agcs.
:i3.Leditemme. t77

~t.O~Mt<tO/t.'i~MOMyMtCÏ. tSO

MxcK'!cca «tu les propositions.

Hcsumcsm'tcscaructut'csdcs propositions. Kxcmptcs. tS2

HVRElt.

DÉUUCTION.

CHAPITRE PHEMtER.

KMsyU<K)<f[n<;

i. Le syHogismc est la forme comptete du raisonnement déductif. 193

2.LesyHogismeeontienttrois/0'wM. tH't

3. LesyHo~ismo contient trois ~ro/jMt<tf)M6' deux prémisses et la


conclusion. IHC

'). Les syUo~ismes divises en m.oMKs, d'après la position du moyen


terme. 197

n. Chaque figure Humprend des formes distinctes, appelées Mtode~.


Détails sur tes formes sytio~istiqucs. La première figure ren-
ferme tesmodcs réguliers et typi([uei). MO
6. LiHnesmnemoniquesdusynogisme. 214~i
7. Hegies des raisonnements légitimes. Comment elles doivent être
exprimées. 2tc
8. Règles d'liamiltou. 220

U.Les['ëg)esdusyHo~is)neapproprieesachaque figure. 22t t


10.Choix des modes concluants. 223

Axiome <tM MyUojttsme

tt.t''ormedu/)Jc<<ttM</e()W)j<<'<;)x«o. MM

t2..Yo/c[Hf~(;c.<<;tu<«t'ptj~M.s. 227
13. La preuve 232
det'axiomcest)'experiencein\iu'iai)ie.
i'i.Formes (tonm'esat'axiome par ))ami)ton. Raisonnement noo
/'u;'Mf~ 2:i.i

t;[taiso!mcu)cnt(i~~r~ 2.)4
)').Correction de'thousonMiitprenti~reformcdUatuitton. 2:il
t7. Vues deM. de Morgan sur t'a\iome. 2.o
TAHLEI'KSMA'nËUKS. 4i7 7
)'.tt;f"
t8. L'axtomesoussa forme ordinaire (~tc<«M) durivc-t-itdestoisdc

tapenscc?. x.'ift

t9. Les rentes speciatesdu syllogisme déduites de l'axiome. x37


20. Axiomedet'egatite,et at'~?)MH<M/b)'<<o<'t. 23')

Exetmptet) de syttM~tsnK'tt

2t. Application de la théorie et des forums du sytio~isme. 2.)d

22. Méthode appticabte aux raisonnements confus. 2t0

2:). Exemptes. ~t

CHAPtTHE)!.

Addtttens rct'entet & la théorie du «yMo~tstme

AmxTtONS D'HAMa.TO[f. – L'extension dunnce par ))anu)toit a la


théorie et. aux formes
du syHo~ismc est fondée sur la determina-
tion do la quantité du predieat, et sur le développement cmnp!et
des deux modes de la quantité extension et compréhension. ')'J

Ai'Dt'ftOfs ))~)-:s A Du Mom.A!<i.–Théorie de iacopnte. Extension


des formes sy))ogistiques par racornissement des
propositions
foudamenta)es. Preuves de la validité des raisonnements rcgtes
des inférences. Formes opposées. Les différentes manières d'expri-
mer la quantité. Le syUo~ismc numériquement défini. Distinction
des figures. Comparaison avec le système d'Aristotc. M5
AuDmoNS omis A t<){ !!ooLH.–t''iguresetsymt)ntesemp)oyesd;u)s
le raisonnement. r'.xpression de la proposition. Jus(~u'a
que! point
les rentes de t'at~chre peuvent s'apptiquer a t'expression symbo-
lique des notions et des propositions. Les symhotes 0 et t. Ex-

pression des idées générâtes et de leurs contraires. Expression et

équivalence des attributs complexes. Définitions. Propositions


reettes et leurs négatives, inferences immédiates. Propositions
secondaires (hypothétiques, etc.). Exempte de la dérivation sym-
botique des formes equivatentes. Démonstration de C!arke sur
l'existence et les attributs de Dieu. Argumentation de Spinoza en
faveur du panthéisme. Conversion. Le syllogisme. ?.;(;n

<:))AP)T)tK))L

Mu «tt< et de ht dateur du syMo;)tsmc

a conclusion ih'<)<passe
t.Car.)cti'repnrticuHer(hts\))oi:isme.
Différentes ce
pas les prémisses. opinions.) sujet. ).esy)!o:<isHH'
accuse de n'être qu'une ~~tu/))'<M('i;)tt.t
2.t~a majeure peut être dtvisee en deux partit's:h's cas oi)servf.s et
tesc<<s infères.tcx

)t\).\i.Lu~h)m'. t.–~
418 TADLHDKSMATt&RKS.

f't~es.
En affirmant une proposition générale, on fait une inférence
aussi complète que possible. 302
4. Le vrai type du raisonnement est l'inférenco du particulier au
particuUcr. 303

5. Lorsque de certains cas particuliers nous pouvons inférer un


autre cas particulier, il est possible de ~H~'o/t.Mrl'infércnce. 304

9. L'inférence déductive est une interprétation 305

7. <~u'il est utile de formuler toutes les inférences dans


possibles
uuoafm'mationgénérale. 308
s. Utilité du syllogisme pour présenter dans des propositions isolées
les différentes parties du raisonnement. 309

CHAl'ITRUlV.

SuKea de rata«nncmen<M et sciences dt5dnc(~fa

t.Sericdesyttogismes. :jH t
2, L'inférence du
particu)ier au particulier a lieu encore dans les
séries de raisonnements. 312
3. Les sciences déductives sont celles qui consistent surtout il déve-

lopper les inductions déjà établies, .) les étendre par la décou-


vertedesmineures. 3t4
4. La détermination déductive s'oppose à la détermination induc-
tive. 317

CHAPITRE V.

Bé<Mema<r<Hton Axiome. Vérttéa néceMatfeo

t. La démonstration a sa source dans l'induction. 30


2, Le principal argument contre l'origine inductive des premiers
principes, c'est qu'ils sont M~cMMit'M ~o
Set< </it'e)'s ef« mot nécessité. L. CeftttMf/e. La certitude s'étend
aux vétitésinductivea. 320
t. II. fMpHcs<JO)) ou accord de la vérité avec elle même. 32)
.). Les vérités nécessaires, en ce sens, sont admises, dès qu'on a com-
les mots qui les expriment. Elles ne sont
pris pourtant pas in-
tuitives 323
6. III. La nécessité considérée comme l'<neoncefa<'t/<<f' du con<rat/'e M'ifi
7. /.n na<)«'e des rMjumM. L<M principes fondamentaux des sciences
déductivessontappelésa\iomes 326
8. Les deux principaux axiomes des mathématiques sont des vérités
inductives. 3~7
TABLKDKSMA'nURES. 419 9
11.1l.l.-
f'ages.
9. Les axiomes du syitogisme reposent sur l'expérience ;i29
fo. tt y a une tendance instinctive & croire :t la loi de causaHte. 330

ti. Au fond de tous tes axiomes se trouve le principe de l'unifor.


mité de la nature. ;}so

APPENDICE.
J.C).ASS!HCA'r)Of<OKSSCU!\Ct.:).

Ciassitication de Liacoo. 335


U'Aiembert. 336

Hncyc)op(ediaMt'tro~o)itana. 337

NeitAruott. :i;j88

Auguste CO)Mtc. 3;ii)

Sponecr. :j:~

Critiquedusystcmede Spencer. 3~0

~.L)M)fMm;))OMAtKMU):LA).OUtQUH.

Séparation établie par Manse) entre la logique formctk'cU:! !o-


~iq'ieconcri'te. Discussion. ;):,33

!)on)di))ed(:tatogi<)ttet))coriquu. 3&4

Logique fortneHeetcot)t;rc[c. 3s?7


).e raisonnement mathématique est le meilleur du raison-
exemple
nement formet. 36~

Analogie de la togiqueetdesmathëmatiques. 365

Verificâtionesiientiettei'ttontrais.onncmentforine). 3(i(!C,
<<M opérations toniques sont essentiettemcnt concrètes 366
~a déduction et t'induction sont des opérations se continuent
qui
t'uoet'autrc, 3(,!)
La logique est une Kcienct' pratique. Vateur des de i'induc-
rentes
tion. 3,

<\ MCMt't[!AT)0'< t)HS r.HOSMS.

t)iyertiMn)anie~sde()~isertatota)i)edeschoses. :)?s

Ke!ativitefondatne))t.))e. ~-i
!p)ns profonde de'rotations est ceUedei'ohjetctdusujet. 37.1
)!.Ana)y!tedet'objet.
Ut. Anatysedn sujet. ~-r,
420 TAHLE DES MADÈRES.
Pages.
IV. Attributs connuuns au
sujet et il l'objet ressemblance et dif-
férence, (juantité, coexistence et succession ou plus brièvement
QUAKHTK, SUCCESSION et COHXtSmifC)! 37&

V. Attributs particuliers a l'objet ~'<M.MOK, résistance, coM~M',


sot!,M/CM;o<M,c/ia/eM)'et/')'otf/, outre les propriétés motécu-
iairesquiéchappentaux sens. 378

VI. Attrii)ub particuliers au sujet .My~'f&t/t/f, volonté, censée. 38 [

Vit..SM<'s<«t)ce, non pas opposée aux attributs, mais formée des


attributs les plusessentiets. :i822.

Ënumeration donnée par M. Mit! des choses qui peuvent être dési-

gnées par des mots. 383

38~
Lescato~oricsd'Aristotc.

D. LK POSTULAT t;M\H)tSHL.

Toute démonstration repose sur quetque chose qu'on ne peut dé-


montrer. 388

Données primitives; lois de la pensée. 389

Témoignage de la conscience, d'après Hamiiton. 390

)nconcevabiHtuducontraire,d'apresSpencer. ~i)f

Il doit y avoir au moins deux données etementaires f le postulat


de l'accord de la vérité avec ette-meme 2" une hypothèse rela-

tiveat'experience. 396

L'uniformité de la nature est notre dernière garantie; on ne peut


la démontrer, mais elle peut être exprimée de diverses façons 't0~

SoPtttSMKS O'ÀPKHS AmsTOTK HT LES SCOLASTtQUHS.

Enumuration des sophismes d'après Aristote. tu)

De l'ordre habituellement suivi dans tes manuels de logique syl-


togtsttquc. ''o.)

H~nKLATUU.HU~PnHMU'~YOU'MK

I'.rm-. (:Inaum·nulr rm· Il. -Iinl:-t .11'1l", 1


l'YP(I:r,lpluc I:mmy,.

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