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L'HISTOIRE, LESSCIENCES,
LES LES MŒiURS LES USAGES tv.
DES CHINOIS,
ARTS
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T O M E S IXï E M E.
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AVERTI S S E M E N T.
CE fixierne Volume des Mémoires concernant
l Chinais
les '1" préfente
r d'abord 0
d, b .ci un Ouvrage confidé-
('
rable fur la Mujîque des Chinois tant anciens que
modernes par M. Amiot Millionnaire h Pc-kin,
connu depuis long-tems en Europe par fes correspon-
sc'
dances & les travaux Littéraires. D'après les éloges que
ce Savant fait des rares <Zr& profondes
C 1connoilTances
de M. l'Abbé Rouflîer, en fait de Mufiquc ( Foye-
CI
1
A ce grand Mémoire on a ajouté un Eîlai fur le:-
l
Pierres
7) fonorcs
1 0
1 1\
qui s'emploient dans la Musique chi- 1
MÉMOIRES
MEMOIRES 1
CONCERNANT
LES CHINOIS.
DE LA MUSIQUE DES CHINOIS,
TANT ANCIENS QUE MODERNES;
Par M. AMIOT, MiJJîonnalrc a Vihln.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
TJ_*
premier de mes foins en arrivant a la Chine
E fut
d'étudier la langue & les mœurs de ceux qui l'habitera afin
de pouvoir leur annoncer avec quelque eipérance de fv.ee es
les vérités de notre lainte Religion. Sachant que de tous les
moyens qu'on peut employer pour s'en faire écouter les
Sciences éc les Arts font les plus efficaces fur-tout dans h
Capitale & à la Cour, où je me rendis par ordre de mes Supé-
rieurs; je crus que je ne devois négliger aucune des avances
que je pouvois avoir dans plufieurs parties des Mathématiques,
dans celles fur-tout qui font le pins au goût des Chinois.
Je favois paffahlement la Mufique je jouois de la flûte
iravcrf.ere & du clavecin; j'employai tous ces petits talens
pour me faire accueillir.
Dans les différentes occafions que j'eus d'en faire ufage
pendant les premières années de mon féjour à Péking je
n'oubliai rien pour tacher de convaincre ceux qui m'écou-
toient, que notre Mufique l'emportoit de beaucoup fur celle du
Pays. Au furplus c'étoient des perfonnes inftmltes en état de
comparer & de juger; des pcrfollues du premier rang qui,hono
r;mt les Millionnaires François de leur bienveillance, venoient
fouvent dans leur maifon pour s'entretenir avec eux de quel-
ques objets concernant les Iciences ou les arts cultivés en Chine
Les Sauvages les Cyclopes (a) les plus belles fonates les
airs de flûte les plus mélodieux & les plus brillans du Recueil.
de Blavet rien de tout cela ne faifoit impreffion fur les Chi-
nois. Je ne voyois fur leurs phyfionoiiiies qu'un air froid &
diiîxait qui m'annonçoit que je ne les avois rien moins qu'émus.
Je leur demandai un jour comment ils trouvoient notre Mufique,
s
& les priai de me dire naturellement ce qu'ils en penfoient.
Ils me répondirent le plus poliment qu'il leur fut poffible
“
que Nos airs nciant point faits pour leurs ore'dles^ni leurs oreilles
l'Al>hé Rouff.ev. le
AvirtiljenuTiî. Les notes de ce
Dii'-ours Préliminaire l'ont de M.
corps
de i'Duvra^e celles qui iont jnt;r-
<i^:cc-: \)dV des cKîrfCi font du P.
des portions du texte rejeî-
îées en notes pour plus de préci-
fion dans le difeours. Enfin, toutes
celles qui font marquées par des
leurc; ont etc ajoutées par M,
ri'otjfous leurs mCiïiCG .;ii:r;< i'AL'bc îlouiîier,
pour nos airs, il nétoit pas furprenam qu'ils n'en fentijfent pas
les beautés comme ils fentoient celles des leurs. Les airs de
notre Mufique ajouta un Do£ïeur du nombre de ceux qu'on
appelle Han-lïn & qui etoit pour lors de fervice auprès de
Sa Majefté les airs de notre Mufique paffent, de C oreille juf
qu'au cœur, & du cœur jufquà l'ame. No '.s les [entons nous les
comprenons ceux que vous vene^ de jouer ne font pas fur nous
cet effet- Les airs de notre ancienne Mufique etoient bien autre
ckofe encore, il fuffifoit de les entendre pour être ravi, Tous nos
Livres en font un éloge des plus pompeux mais ils nous appren-
nent en même tems que nous avons beaucoup perdu de l'excel-
lente méthode qu' 'employaient nos Anciens pour opérer de f mer-
veilleux ejfets 5 &c.
De femblables difeours répétés plus d'une fois & par
plus d'une perfonne me firent naître l'envie de connoître la
Mufique Chinoiie & de m'inflruire à fond, û je le pouvois
de toutes les règles qui en conftituent la théorie. Le P. Gaubil,
qui étoit très-verle dans plufieurs parties de la Littérature des
Chinois m'excita à mettre la main à l'œuvre s'engageant à
me fournir tous les fecours qui dépendraient de lui. Je deman-
dai à quelques Lettrés de ma connoiffance un catalogue des
Livres dans iefquels je pourrois puifer les connoiffances que je
voulois acquérir. J'en parcourus quelques-uns, à l'aide de mon
Maître de Langue mais comme ce Maître tout habile Lettré
qu'il étoit, n'avoit aucune teinture de Muiique il le trouvoir
encore plus embarraffé que moi quand il etoit queiHon de
calcul ou de quelques termes de l'art, & de certaines exprei-
fions confacrées qui ne font connues que de ceux qui font
verfés dans la Mufique,
Les difficultés que je rencontrais pour ainu dire à chaque
pas, m'auraient infailliblement rebuté fi je ne m'etois apper-
eu qu'à l'occaiion de la Mufique je pouvois .me former une
idée de la plupart des Sciences que les Chinois cultivent Se
nfinltruire fur-tout de leur ancienne manière de pratiquer les
cérémonies reiigieufes & civiles fur lefquelles ils ont appuyé
là plus grande partie du vafre édifice de leur gouvernement.
Je continuai donc lire & à méditer fur ce que je lifois. Je
ne fus uns îoiipr-tems fans m'appercevoir & fans être convaincu
que de tems immémorial la Mufique avoit été cultivée en
Chine & qu'elle avoit fait l'un des principaux objets de l'at-
tention des Magiftrats & des Souverains; qu'érigée en feience
dès les commencemens mêmes de la Monarchie elle avoit
jotfi chez les anciens Chinois, du double avantage de pouvoir
charmer les cœurs par les différentes impreffions dont elle les
affecloit & faire en même tems les délices de l'eiprit par l'evi-
dence des dcmunilrations, exactement déduites de principes
qui pofent fur Tinconteftable vérité.
IL ne me fuffiibit point d'être convaincu de tout cela il me
falloir quelque choie de plus. J'aurois fouhaité que parmi les
anciens Sages, qui avoient pris la Mufique pour le fujet de
leurs méditations les plus profondes, & en avoient fait l'objet
de leurs plus îérieul'es occupations, il s'en fut trouvé quelques-
uns qui euffent parlé clairement dans leurs ecrits du principe
fur lequel ils fondoient toute la théorie d'une fcience qu'ils
regardent comme la Science univerfelle comme la Science
des feiences en un mot comme celle au moyen de laquelle
on peut expliquer toutes les autres fciences, à laquelle fe
rapportent toutes les autres Sciences, & de laquelle, comme
d'une fourec des plus fécondes, découlent toutes les autres
fciences. J'aurois voulu trouver des règles détaillées & une
méthode pour faire l'application de ces règles. 11 ne rne fut pas
poflible de me procurer alors cette fatisfaclion.
Cependant à la periuafion du P. Gaubi! je me déterminai,
à traduire un ouvrage fort eftimé qui a pour titre Kou-yc-
king-tc/wuen c'eft-à-dire Commentaires fur le Livre dafjuyue
touchant la Mujique des Anciens par Ly-koar.g-ty Miniitre
d'Etat, & membre du premier Tribunal des Lettrés. C'eir. en
effet celui de tous les ouvrages fur la Mufique qui. fuivant le
peu de lumières que j'avois alors me parut mériter le plus
d'attention. Ma traduction finie je l'en, oyai au P. De Latour
Procureur de la Million françoife de Chine, avec promeffe
de lui envoyer chaque année autant de fupplémens qu'ii juge-
roit à propos, fi ces matières etoient de fon goût & lui paroif-
foient pouvoir être de quelque utilité. Je le priai en même tems
de vouloir bien remettre mon manuferit à -M. de Bougam-
viile (£)» alors Secrétaire de l'Académie des Infcriptions 8c
Belles-Lettres & auquel jJeus l'honneur d'écrire pour lui recom-
mander ce fruit de mon travail.
Ce que j'adreflai directement au P. De Latour à diverfes
repriies, arriva en France mais M. de Bougainville n'etoit
déjà plus lors de mon dernier envoi & le P. De Latour en
1763 interrompit toute communication avec nous. Ainfi
n'ayant pu favoir quel avoit eté le fort de mes écrits fur la Mufi-
que Chinoife je ne m'en occupai plus, & je dirigeai mon
travail vers des objets que je crus n'être pas tout-à-fait indignes
de l'attention des favans & qui même pouvoient en être bien
reçus parce qu'ils n'avoient point encore été traités par aucun
des Millionnaires mes prédécefîeurs.
L'année derniere ( 1774 ) M. Bignon Bibliothéquaire du
Roi qui neû. pas moifts zelé peur tout ce qui peut avoir quel-
que rapport au progrès des feiences que ne l'ont été lesilluitres
perfonnages de ton nom, qui depuis près de deux ficelés ont
rendu iucoeflivement des fervices fi imponans à lu république
M
maifon & confuma dans un M
lefquels en peu de mois en eurent
» inftant le fruit d'un travail im- » achevé la première édition ».
»>• menfe. Ce
fâcheux accident arri- (o) Le P. Amiot veut parler ici
» va l'année du cycle y-yeou. des Préliminaires qu'il a ajoutés à
» L'année Ou-tjïe ( 1708 ) mon fa traduction de l'ouvrage de L\~
? père eut réparé en partie la koung-ty dans Iefquels en lui-
t> perte
qu'il avoit faite. Ii chercha vant les explications des Lettrés
» de nouveau dans les fources où qui l'ont aidé dans ton travail il
» il avoit pvdlé auparavant mais a expofé quelques objets d'une
n comme il ne les eut pas toutes manière différente de ce qu'il éta-
» fous fa main &C qu'il avoit blit aujourd'hui dans ce Mémoire.
t> perdu la mémoire de bien des Mais ces objets font en bien petit
» chofes il racourcit ton pre- nombre, & l'on trouve dans fes
» nùer deffein & le rédtiifit à des Préliminaires quantité de très-
« bornes plus étroites. bonnes choies. A l'égard de fa
( Page 32). » Enfin l'année T'"S~ traduction même je crois qu'elle
»-ovc: ( 1727), l'ouvrage fut mis rend essftemenfle iens de Ly
mais il faut obferyer
w
j> çalre
Içs mains des Impriœeiirs kbang-ty
ne doit s'entendre que de ce qui regarde directement la Mim-
que car pour ce qai efl des cérémonies & des autres objets
dont il y eft fait mention on peut s'en tenir à ce que j'en ai
dit. Les Lettrés Chinois dont je me fervois alors etoient très
en état de me fournir des lumieres à cet égard.
Cependant comme la Mufique Chinoife ou pour mieux
dire comme le fyflême mufical des Chinois eft, à ce que je
crois, plus ancien qu'aucun autre de tous ceux qu'on nous a
fait connoître jufqu'à préfent il me paroît à propos & même
de quelque importance pour les amateurs de la vénérable
antiquité d'en donner une connoiffance auffi exafte qu'il
pourra fe faire, afin qu'on puiffe le comparer avec celui de*
Egyptiens & celui des Grecs.
M. l'Abbé Roufiier a très-bien prouvé que ces trois fyftêmes
ne différent entre eux que comme les différentes parties, prifes
féparément, different de leur tout; i mais il n'a pas auffi bien
prouvé, ce me femble, que le tronc du fyftême général de
ce grand fyftême dont les fyftêmes particuliers des Grecs &
des Chinois ne font que les branches eût fa racine autre part
que dans la Grece ou la Chine.
Comme ces fortes de faits ne fe devinent pas (p) Se qu'il n'a
eu entre les mains aucun monument qui pût lui fervir d'appui
que cet Auteur, outre qu'il a rai qui font à la fin de ce Mémoire
femblé dans fon ouvrage divers mais en abandonnant l'explication
textes de doftrines contraires de Ly-koang-ty lorfqu'elle m'a
s'eft trompé encore lui-même quel- paru fauffe ouerronnée. On pourra
quefois dans les explications qu'il juger par la pureté de doftrine
joint à ces textes. Cependant cet énoncée dans les textes que j'ai
ouvrage de Ly-koang-ty n'en eft rapportés qu'en général la tra-
pas moins précieux pour cela. dudnon du P. Amiot eft exacte
Parmi les textes qu'il renferme & que fon Manufcrit ne fera pas
il y en a plufieurs qui nous tranf- inutile à ceux qui 'auront prendre
snettent l'ancienne doctrine des le vrai où il fe trouve.
Chinois. Je me fuis appuyé de (/>) M cm. fur la Mufiq. des Ane.
quelques-uns dans les obiervations pag. 61,
pour une affertion dans les formes, il n'en parle que comme
d'une chofe qui lui paroît très-probable. En affurant donc que
le fyftême très-étendu d'où dérivent tous les fyftêmes parti-
culiers a pris fon origine che\ les Egyptiens ou cher tel autre
Peuple quon voudra, pourvu qu'il fut plus ancien que les
Grecs & les Chinois (q°) il ne veut nous donner que fes cou-
jeétures ou nous préfenter des conféquences déduites des
principes qu'il établit il nous laiffe libres de penfer ou de ne
penfer pas comme lui»
Il feroit heureux pour moi & je crois de quelque utilité
pour la république des Lettres fi je pouvois fournir à M. l'Abbé
Rouffier ou à quelqu'autre Savant dans fon genre de quoi
confeater que les Chinois font auteurs du fyftême de Mufîque
qui a cours chez eux que ce fyftême date du commencement
même de leur Monarchie, c'eft-à-dire au moins 2637 ans
avant l'Ere Chrétienne & que s'il a été altéré ou tronqué
dans des fiecles poftérieurs c'eit que les principes fur lefquels
il eft fondé n'ont pas toujours été connus ou que fe trouvant
mêlés avec des Sciences vaines & abfurdes telles que la
Divination par les nombres & l'Aitrologie judiciaire les
vrais Savans les ont négligés. Une autre fource de l'altération
ou peut-être de la corruption de ces principes c'eft que les
Chinois ayant eu de tout tems un fyftême universel, lié dans
toutes fes parties & auquel ils rapportent tout tant dans le
politique que dans le phyfique & le moral, ils ont voulu, de
quelque manière que ce fût faire quadrer toutes les règles &
îous les détails qui ont rapport à la Science des fons avec les
détails & les règles qui concernent leurs autres feiences &
qui ont lieu pour tous leurs ufages religieux & civils.
Si l'on vouloit donner feulement un abrégé de ce qu'ils ont
CATALOGUE
JDes Ouvrages ou fe trouvent matériaux qui ont
les
fervi h la compofîtion du Mémoire fur la Mufiauc
des Chinois,
s3
ï je donne ici la lifte des principaux Ouvrages où Ton peut
trouver les matériaux qui ont fervi à la compofîtion de ce
Mémoire } ce n'eu, pas feulement pour faire voir que j'ai puifé
dans de bonnes iources; c'eft encore pour épargnera ceux
qui voudront travailler fur le même fujet la peine qu'ils fc
clonneroient de chercher ailleurs. Je n'écris que les {impies
îitres en termes originaux, & je les diftingue par des chiffres
correfpondans à ceux que j'ai ajoutés aux titres écrits en
caractères chinois, Tous ces Livres ont été recueillis avec foin
fous la Dynaftie des Ming. Us ont eté abrégés & donnés au
Public fous le règne de Ouan-ly. Cette compilation eft intitu-
lée Lu tfou tfan kao c'eft-à-dire Examen critique des Livres
de Mujique.
§. L
Livres faits par ordre des Empereurs & dans lefquels on n'a,
employé que ce qu'il y avoit de plus authentique dans les
ouvrages jur la Idujzque.
i. Ta-ming ki ly.
z. Ta-ming hoei tien.
3. Tilng pan ou King, fee-chou ta tfiuen.
4. Tfing pan fîng ly ta tfiuen chou.
5. Tinig pan iy tay toung kien tfoan yao.
6. Tfing pan ly tay ming tchen tfeou y.
S- H.
Livres qui traitent en même tems des Danfes & de la Mujîqufr
2.1. l,
Hoang ming lei tchao ming tchen tfcou y.
H 1 1 e-
IV.
'["
§.
Z~7'<
Livres qui traitent en
g/2 particulier a'c
y 1 Km &
de l'iifage du Kîil
depuis l'antiquité la plus reculée jufquaux tems où ces
r
.c du CKc
Ghc
»
64. Kou yng fiang tsê yuen liai kin£ fen Iei y chou.
6j. Tang chun tchê hou ché keou kou joung fang yuen lun,
66. Sing yun lou, hou ché keou kou ko yueafoan fa.
S- VIL
Livres qui traitent des mefures employées pour la conjîrucdion
des Lu, & en général de toutes fortes de mefures
PREMIERE PARTIE.
A R T I C L E P R E M I E R.
D v Son en général.
DE tous les tems les Chinois ont regardé le fon comme un
bruit ifolé qui a un éclat plus ou moins fort, plus ou moins
clair de plus ou de moins de durée conformément à la na-
ture du corps qui le tranfmet mais qui n'étant point encore
fournis à la mefure & aux regles qui condiment le ton, n'a
befoin, pour devenir tel, que d'être circonfcrit dans les limites
qui font fixées par les loix immuables de ce qu'ils appcllem
~u ( y ).
(i) J'expliquerai en fon lieu ce douze Lu fur l'application deï-
que c'eft que Lu («). En atten- quels les Auteurs Chinois ont
dant, ceux qui 1 lient peur s'mi- beaucoup varié ne font autre
tniire, peuvent ne prendre d'abord chofe dans le i'ens primitif de
qu'une îimple idée de cet Ouvrage, leur inititution qu'une lérie de
& referver leur attention pour douze fois fondamentaux gardant
une féconde ledure qui leur entr'eux la même proportion,
développera ce qu'ils n'auront vu comme feroit une férie de Quar-
que fuperfkiellement dans la pre- tes de Quintes ou de Dou^jtmzsy
mière. Au refte on ne doit pas car il n'y a que ces intervalles
perdre de vue en lifant ce Mé- confonans qui puiflent être des
moire que mon principal objet Principes des Loix des mefures
étant de faire connoître un iyftême du fort. Ainfi la férie des confo-
purement chinois j'ai dû en nances fi mi la rc Sic. ou fa,
empruntant les idées & le langage ut fol rc &c. conçues comme
même des Chinois nvenoncer Quartes ou comme Quintes ou
ibuvent comme le feroit un Chi- comme Douzièmes fort en mon-
nois qui expliquerait lui -même tant, l'oit en defeendant» eft une
fon fyltème. féne de Lit.
(.;) Comme cette explication Cette férié pouffée jufqifau
dépond de la lecture attentive de nombre de douze Lu, comme ,fi?
plusieurs articles de la féconde mi la re ,Jol ut ,ja ,Jl c mi \>
Partie de cet Ouvrage j'ai cru la b rc fol \i ou fa ut fol
devoir prélenter ici une idée des re lu mi fl, fa ut fol
Lu. Je commence par l'interpréta- k% la ->? forme cette règle inva-
tion du mot Lud'après le maiiuf- riable du Ion ce modele, & pour
crit fur la Mulique que le P. amfi dire, cette mafurc qui doit le
.Amiot avoit autrefois envoyé en constituer ton muiïcal.
France 8c dont il eil parlé à la Les t"yaux qu'on fuppofe ren-
page 5 du Diicours Préliminaire. dre ces fons ainfi détermines 9"
« Le mot ou la lettre Lu font également appelles Lie; ainfi.
pris
it en lui-même & dans toute fa le Ion re par exemple conçu
si lignification veut dire Prin- dans certaines proportions, rela-
jt clpc Origine Loi Mefurg Rc- tivement à la férie de confonances
»gL-,&cc."y> Traduction :de l'Ou- dont il fait partie
ou bien le
vrage de Ly-Koang-ty Prélimi- tuyau qui rend ce même n font
naires, cahier^ page i^. l'un & l'autre la régie le /.?/,
Les Chinois admettent douze le modèle d'intonation pour tous
Lu comme on le verra à l'arti- les re qu'on peut former foit ci la
cle i de Sa féconde Partie. Ces voix ioit fur des inïtmmens. Il ca
De tout tems encore ces mêmes Chinois ont diftinguc huit
efpeces différentes de fons & ont penlé que, pour les pro-
duire, la nature avoit formé huit fortes de corps fonores fous
lefquelles tous les autres pouvoicnt fe claffer. Ces huit fortes
de corps fonores font la peau tannée des animaux la pierre
le métal, la terre cuite la foie, le bois le bambou & la calc-
baffe. Cette divifion difent les Chinois, n'eft point arbitraire;
on la trouve dans la nature quand on veut fe donner la peine
de l'étudier. Elle découle comme naturellement ajoutent-
ils, de la doctrine des trigrammes de Fou-iù (£). Ainfi que
ces trigrammes elle a ion principe dans le nombre 3 qui défigne
ici les trois principaux règnes de la nature l'animal le végé-
tal & le minéral & elle eft limitée par le nombre 8 nombre
qui Gompofe aufîi la totalité des trigrammes. Comme tout ce
qui eft dans la nature difent encore les Chinois tient aux
trigrammes de même chacune des huit efpeces de fons eft
engendrée par un trigramme particulier & eft analogue à
tout ce que ce trigramme repréfente. Voye^ dans les Planches
la figure 1 & fon explication,
C'eft ainfi qu'en voulant tout rapporter aux trigrammes &
tout expliquer par leur moyen les Chinois plus modernes
ont tellement obfcurci les principes de la Muiique, qu'il feroit
difficile d'en retrouver les traces fi une certaine claffe de
Lettrés, par un attachement inviolable pour tout ce qui venoit
des anciens ne nous eût confervé ces mêmes principes fous
leur premiere forme.
eft de même des autres Lit qui de trois caraôeres ou fignes qui
font toujours le type des intona- ne confiaient qu'en de {impies bar-
tions préciles de chaque intervalle res, fou entières comme –
muiical ibit ton loit demi-ton i'oit coupées 3 dont on
lbit tierce &c. verra l'uiage dans la i'ecende Par-
(Z>) Ces trigrammes font com- tie de cet Ouvrage,
poiés comme leur nom le porte
Le défordre général que firent naître dans 1 Empire les guer-
res prefque continuelles dont il fut agité pendant près de quatre
fîecles après l'extinftion des Han les mœurs des Tartares
que ces mêmes guerres introduifîrent dans les Provinces les plus
voulues de ces Peuples, & la préférence qu'on y donnoit aux
armes fur les Lettres firent négliger l'étude des anciens prin-
cipes de laMufique. Mais dans lesProvinces méridionales quel-
ques Lettrés du premier rang s'attacherent à conferver les an-
ciens ufages dans toute leur pureté & comme IaMufique tenoit
à la plupart de ces ufages, ils la conferverent pareillement telle
qu'ils l'avoient reçue de leurs ancêtres. Ils ne changerent rien
aux Inftrumens ils s'appliquerent au contraire à développer
la méthode fuivant laquelle ils etoient conftruits & en les
comparant avec ce qui en efl dit dans les Livres les plus au-
thentiques, avec les descriptions faites dans les premiers tems
j.
& avec ce qu'une tradition non interrompue leur afluroit avoir
eté déterminé par Hoang-ty lui même ils fe convainquirent
qu'en fait de Mufique comme en toute autre chofe ce qui
leur venoit des anciens etoit préférable à ce qu'introduifoient
chaque jour les modernes. Si en fouillant dans les Livres &
dans les Mémoires particuliers qui traitoient des lu ils n'y
découvrirent point encore ce principe qui en eft la bafe & fur
lequel les premiers inventeurs avoient appuyé tout l'édifice
mufical, ils mirent du moins par leurs écrits ceux qui de-
voient venir après eux dans la voie qui pouvoit les conduire
à cette découverte.
Après l'extinction de toutes ces petites dynafties qui régne-
rent depuis l'an de Jefus-Chrifl 265 jufqu'à l'an 61 8 l'Empire
réuni fous la domination d'un feul Souverain fembla vouloir
reprendre fon ancienne fplendeur. Les illuftres Princes de
la race des Tang en accordant aux Lettres une proteclio^
dont elles avoient été privées pendant les quatre fîecles pré-
cédens, les firent renaître pour ainfi dire en les tirant de
cette efpece d'oubli dans lequel elles etoient comme ensevelies.
Parmi les Lettrés qui s'appliquèrent à débrouiller le chaos de
l'antiquité deux favans, Sou-fieou-fun 8c Tchang-ouen-cheou
s'occupèrent de Mufique. Ils donnèrent par extrait ce qu'il y
avoit de plus effentiel dans les ouvrages des Auteurs qui les
avoient précédés & en particulier de King-fang qui floriffoit
vers l'an 48 de l'ère chrétienne, & de Lin.-tchcou-k.Uou con-
temporain & ami de Confucius.
Sous les cinq petites dynafties poftérieures qui gouvernerent
l'Empire après les Tang c'efl-à-dire depuis l'an 907 jufqu'à
l'an 960 la Chine redevint guerriere & la Mufique fe cor-
rompit ainfi que les moeurs.
Vinrent enfuite les Soung. Sous les Empereurs de cette illuftre
race les fciences reprirent une nouvelle vigueur. On ecrivit
fur tous les genres ? mais félon les faux principes qu'on s'étoit
faits. La. plupart des Lettrés rejetterent tout ce qu'ils n'ente n-
doient pas, ou dédaignèrent ce qui leur parohToit trop iimple
parmi les découvertes & les travaux des anciens. Pour faire
parade d'érudition quelques Auteurs parlerent avec emphafe
de divers Inilrumens des anciens mais fans toucher à rien qui
eût trait aux principes fur lefquels ces Inïîrumens avoient été
conftruits. D'autres ont décrit fort au long les dimenfions des
divers lu mais tout ce qu'ils en ont dit ne fauroit faire con-
noître le principe de ces dimenfions le principe des lu. Auffi
ont ils paiTé fous filence ce qui concerne le fon conhdéré
comme ton muucal comme circonfcrit dans telles ou telles
limites par le principe des lu.
Laiffant à part ce principe ce tronc du grand fyftême je
veux dire la progreflion triple pouffée jufqu'à douze ter-
mes (c) ils ne s'attachèrent qu'à des petites branches fépa-
rées, à des fyftêmes particuliers & même à des parties de
fyitêmes parce qu'ils pouvoient en déduire avec plus de faci-
lité tous les rapports qu'ils croyoient devoir fe trouver entre
les trigrammes de Fou-hï & tout ce qui eft dans la nature. C'eft
ainfi qu'en voulant faire honneur aux anciens de leurs propres
idées, ils travaillèrent, fans le favoir., à leur ravir la gloire
d'avoir trouvé le vrai fyftême de la Mufïque.
Quelques Lettrés fe préferverent de la contagion & laif-
fant aux anciens leurs combinaifons leurs allégories, non feu-
lement ils ne leur en fuppoferent pas de nouvelles mais ils
prouvèrent que celles dont les anciens avoient fait ufage
n'etoient, à l'égard des principes, que des acceffoires & des
objets de furérogation. C'eft à ce petit nombre de Savans que
la poftérïté eft redevable de plufieurs monumens antiques qui
ont été confervés fans altération tels font en particulier quel-
ques Livres fur la Mufique qu'ils ont arrachés à la faulx du
tems, en les faifant réimprimer tels qu'ils etoient fans vouloir
s'en faire.accroire en les interprétant à leur maniere.
C'eft dans ces fources, ainfï que dans les Livres claffiques &
dans les Mémoires qui ont fervi pour la compofition de
ARTICLE SECOND.
Du SON DE LA PEAU.
JL^és les premiers tems de la Monarchie Chinoife avec la
peau tannée de quelques quadrupèdes on conftruiibit divers
Inftruraens que je ne faurois déligner en François que
par le nom général de tambour. Ces Infïrumens etoient de
piufïeurs efpeces & différaient les uns des autres tant par
leur forme que par leurs dimensions.
Le plus ancien tambour qu'on connoifïe cit le tou-kou de
chen-noung. On l'appelloit tou-kou qui lignifie tambour ds
terre parce que ce qui en formoit la caiiTe etoit en effet de
terre cuite, 6c l'on tendoit fur fes deux extrémités la peau dont
on devoit tirer le ion.
Un Infiniment aufli fragile etoit encore néceffairenient lourd
& difficile à manier pour peu qu'il 'fût gros. Aufli ne tarda-
t-on pas de fubftituer le bois à la terre cuite. L'on conftruiiit
des tambours dont on varia la groffeur & la forme fuivani
les différens ufages auxquels on les deftinoit.
Les anciens n'ont rien laiffé par écrit iur l'efpece de bois
qu'on employoit dans les premiers tems pour la conftruftion
des tambours mais on fait par tradition que dans les Pro-
vinces du Midi, le cèdre, le fandal &c tous les bois odoriférante
etoient choiiîs de préférence à tous les autres, & que dans les
Provinces du Nord on failbit ufage du mûrier ou de quelque
autre bois fembiabie.
Comme on ne trouve aucun monument authentique tou-
chant la forme des premiers tambours je ne parlerai ici que
de ceux qui ont cté employés foit dans la Muflque foit dans
les cérémonies, fous les trois premières dynafties depuis Yu
le grand jufqu'aux Tckeou inclurivement c'eil-à-dire depuis
le règne de Pharaon Apophis dans la baffe Egypte jufque
vers le tems où les Héraclides s'établirent à Lacédémone &
dans le Péloponefe ou fi fon veut depuis le tems du Patriar-
che Jacob, jufqu'à l'établiffement des Rois Saiil & Davido L'un
des objets que je me fuis propofé en compofant ce Mémoire
étant de prouver que les Chinois n'ont emprunté leurs feiences
& leurs
arts d'aucun autre Peuple je dois quand l'occaiîon
s'en préfente les rapprocher des plus anciens Peuples connus,
9
afin qu'on puiffe comparer les uns & les autres entre eux &
ne pas refufer l'honneur de l'invention à ceux qui le méritent
à jufte titre. Je n'avancerai rien dont je ne puiffe fournir les
preuves & ces preuves je les tirerai des Livres Chinois les
plus authentiques & dont l'autorité ne fauroit être révoquée
en doute.
Comme le Chou-king, le Ché-king, le Ly-ki & autres anciens
Livres claffiques ne font aucune mention des tambours des pre=
miers fiecles je me bornerai comme je l'ai déjà annoncé
à ne parler ici que des tambours en ufage fous les trois dynaf-
ties Hia Chang & Tcheou les feuls dont parlent ces Livres
claffiques.
On compte huit efpeces de ces tambours ou pour mieux.
dire on donnoit huit noms différens à des tambours conftruits
à peu près de méine mais qui différoient en quelque chofe
foit dans leurs formes particulières, toit dans leurs dimenfions.
Ceux du tems des Hia, dont le fondateur fut affocié à l'Em-
pire par Chun l'an avant Jefus-Chriir. 2224 etoient appellés
Tfou-kouk leur forme etoit à peu près femblable à. celle de
nos barils. Une piece de bois ayant un pied fait en forme de
croix fans aucun ornement, traverfoit, par le milieu, le corps
de l'Inftrument pour le foutenir. Voyez figure 2.
Cette forte de tambour portoit encore le nom de pen-kou
comme qui diroit tambour lourd & c'eft fous cette dénomi-
nation qu'il en eft parlé dans le Ché-k'ng.
Après l'extinction de la dynaftie des Hia, c'eft- à-dire vers
ce tems où le Peuple de Dieu tombé dans l'anarchie pour la
troifieme fois fut de nouveau réduit en fervitude fous les
Moabites, l'an 1756 avant l'ère chrétienne, fuivant le P. Pezron
5
la dynaftie des Chano monta fur le trône de la Chine. Cette
dynaflie fit quelques changemens aux cérémonies Si comme
les tambours fervoient dans les cérémonies, elle changea auffi
quelque chofe à leur forme. On les appella Yn-kou & on ne
parla plus des Tf&u-kou fous cette dynaftie.
h'yn-kou etoit, comme le tfou-kou traverfé par une piece
de bois equarrie mais cette piece de bois etoit fans pied j
on Fenfonçoit dans la terre affez, profondément pour que le
tambour ne pût vaciller lorfqu'on le frappoit. Cette forte de
tambour portoit encore le nom de kao-kou, &: c'eil fous cette
dénomination qu'il en eft parlé dans le Ché-king. Voyez fig. 3.
L'an 11 22 avant l'ère chrétienne Ou-ouang fe trouva
3
par la mort de Tcheou-Jîn feul maître de l'Empire & fonda
ia troifieme dynaftie dite des Tcheou. Il laiffa fubfifter l'ufage
de Y yn-kou mais le tambour employé dans les cérémonies
particulieres de fa dynaiie fut le hiuen-kou fa forme etoit à
peu près la même que celle du tfou-kou des Hia on y avoit
joint deux petits tambours fufpendus à fes côtés. Voyez fig. 4,
Ces deux petits tambours avoient des noms différens fuivant
qu'ils etoient placés à l'eft ou à l'oueft c'eff-à-dire à la droite
ou à la gauche de celui qui devoit en tirer le ion. Les uns
s'appelloient cho-yng les autres eulh-pis mais ils etoient com-
pris fous le nom du kiuen-kou dont ils formoient l'accompa-
gnement.
Le kin-kou à peu près femblable au tfou-kou avoit diffé-
rens noms il s'appelloit kien-kou quand il etoit fans aucun
ornement extérieur & on lui donnoit les noms de lei-kou
de linçr-kou & de lou-kou félon ce que repréfentoient les
peintures qui décoroient fa circonférence. Voyez fig. 6.
Le tao-kou etoit diftingué en grand & petit. Voyez fig. 7.
Le grand tao-kou fervoit à donner le fignal pour commencer
le chant; & le petit tao-kou etoit pour avertir quand une ftance
une ftrophe ou une partie de la piece qu'on chantoit étoit
finie.
Le ya-kcu & le po-fou l'un fait en forme de baril l'autre
fait en cylindre voyez les figures 1 o & 11, avoient cela de
particulier qu'ils etoient remplis de ton de ri^'c'eft-à-dire de
cette enveloppe que quitte le riz quand on le monde. La peau
tendue fur ces tambours devoit non feulement être tannée
mais il falloit encore qu'on, l'eût fait bouillir dans une eau fans
mélange. Le fon de ces deux Inftrumens etoit doux. Uya-kou
etoit placé hors de la faile des cérémonies & celui qui en
jouoit fe tenoit debout. Au lieu que le po-fou devoit être dans
la falle même il fervok à accompagner les voix, & celui qui
en jouoit étoit afïïs tenant le po fou fur tes genoux. Il le
remettoit enfuite fur la table qui fervoit de fupport à cet Inf-
trument, lorfque la mufique etoit finie. Le nom de po fou
donné à cette forte de tambour défigne plutôt la maniere
dont on le frappoit, que le tambour lui-même il s'appelloit
po lorfqu on le frappoit de droite à gauche & fou quand on
le frappoit de gauche à droite ou fi l'on veut po c'étoit le
frapper de la main droite & fou de la gauche.
Au refle ce qu'on a avancé clans quelques ouvrages tou-
chant: les tambours à quatre fix & huit faces, ne mérite pas
qu'on y fafîe attention. Il n'y a jamais eu de tambours à plus
de deux faces. Voici ce que penfe à ce fujet un excellent
Auteur dont j'ai actuellement l'ouvrage fous les yeux Quand,
à l'occafion des tambours il cfl parié dans les anciens mo-
numais de
quatre, fix oïl huit j 'aces, c.lci fignifie feulement quil
y avoit quatre, fix, ou huit tambours de même efpece fur une
même face cejl-à-dire fur un même rang.
C'eft-là à peu près tout ce que je trouve de plus elTentielà
dire fur les Infrrumens construits pour faire entendre le fon
propre de la peau.
Si les détails dans lefquels je viens d'entrer paroifïent trop
minutieux on doit faire attention crue ce n'eft que par ces
même que je puis mettre fous les yeux du Lecleur
«détails
les occupations des hommes dans ces tems heureux où la race
humaine étoit pour ainfi dire encore dans fon enfance. Or
cette enfance, loin d'avoir rien de puérile pour les Philofo-
phes fera pour eux un fujet de réflexions.
ARTICLE TROISIEME.
Du SON DE LA_PI£JIRE.
J_/
'a*
a s. T de faire fervir les pierres même à l'ufage de la
Mufique eft je penie, un art particulier aux Chinois du
moins je n'ai lu nulle part que les Grecs, les Egyptiens, les
Chaldccns, les Arabes ni aucun des anciens Peuples connus
l'aient pratiqué ou en aient eu feulement l'idée. Il falloit
pour l'inventer un peuple naturellement pbuloiophe fi je
puis parler ainfi un peuple curieux de connoître les produc-
tions de la nature accoutumé à les contempler & aiTez in-
rlu&ieux pour en tirer parti. Tel a été cet ancien peuple qui
dès les premiers fiecles du monde vint habiter la Chine.
Nous liions dans le Chou-king que du tems même d'Yao &
de Chun les Chinois avoient déjà obfervé que parmi les
différentes fortes de pierres il s'en trouvoit qui rendoient un
fon propre à la mélodie que ce fon tenoit un milieu entre le
fon du métal & celui du bois qu'il etoit moins fec & moins
aigre que le premier, plus eclatant que le fecond plus bril-
lant & plus doux que l'un & l'autre; que déjà ils avoient taillé
ces pierres fuivant les règles des lu pour leur faire rendre de
véritables tons & en avoient fait des Inftrumens qu'ils appel-
loient kieou & auxquels on donne aujourd'hui le nom de
king. Voyez fig. 13.
Nous trouvons encore dans le Chou-king que vers ce même
tems d' Ya o de Chun, c'eft-à-dire plus de 2200 ans avant
&
(* ) Ces pierres fonores fe trou- rence fur les autres pierres fonores qui
vent fur la fuperficie de la terre fe trouvent dans lefein de la terre ou
près des bords de la riviere Sic. dans le fond des eaux fait qu'elles
Les Phyficiens Chinois qui ont y /oient ifolécs ou qu' 'elles foient erz
interprété le Chou-king difent bloc, ou par couches dans les carrie-
que ces pierres expofées au foleil & res. ( Extrait du texte du P. Amiot, )
a toutes les variations de l'air, acquiè- (**) H faut remarquer dit L'm-
rent une dureté qui fait qu'elles ren- chl que iorfqu'il eu parlé, dans
dent un Jon plus clair plus net 6" les anciens Livres du Nio-king
plus terminé. C'efl pourquoi ajou- & du Kieou-king on entend les
lent-lls j o?i leur donnait la préfé- King faits de pierre deju, &qne
Sous le regne de Tcheng-ty dixième Empereur de la dy-
naftie des premiers H an vers l'an 3
avant Jefus-Chrift on
trouva dans le fond d'un étang un ancien king compofé de
feize pierres.
L'un 247 de l'ère chrétienne on 1. -éfenta à l'Empereur un
yu-king, c'eft-à-dire un king fait de pierres de Yu compofé
de feize pierres. Cet Inftrument fut trouvé près àcHlué-tcheng
dans le diftriér. de Su-tcheou. Les Dofteurs les plus habiles de
ce tems-là convinrent tous que /à forma etoit celle des plus an-
ciens king. Ils reconnurent qu'il donnait quatre fons au-dejjiis
des dou^e lu & que tous fes tons étaient de la denuere juj-
tejfe (/")• Ils fervirent de modèle à Tcheng-ché lorfqu'ii voulut
fixer les lu fupérieurs.
Sous le nom général de king on difiingue le ifé-king & le
pien-king. Le tfê-king confiftoit en une feule pierre fonore
3
qui ne rendoit par conféquent qu'un feul ton il fervoit ainfi
que le gros tambour & la grande cloche, à donner le fignal
pour commencer ou pour finir. Le pien-king eftun affortiment
de feize pierres formant le fyftême de fons qu'employoient
ARTICLE CINQUIEME.
Du SON DE LA TERRE CUITE.
JLj e
shommes n'eurent pas plutôt trouvé l'art de durcir la
terre par le moyen du feu qu'ils découvrirent dans cette
terre, ainfi durcie des qualités qu'on croyoit auparavant lui
être abfolument etrangeres. Celle qui la rendit propre à l'har-
monie fut obfervée en particulier par les Chinois. Ce fage
peuple qui n'employa d'abord la Mufique que pour rendre
hommage au Chang-ty ( l'Etre fuprême ), & honorer les Ancê-
tres, crut devoir faire concourir toute la nature à la perfection
d'un art, au moyen duquel il rempliffoit ce double objet. La
terre defféchée & durcie au feu ne rendit d'abord que des
fons trop bruyans, dans fon choc avec quelqu'autre corps dur.
On modéra peu à peu l'eclat de ces fons foit en tendant une
peau tannée fur quelque vafe de terre cuite, foit en façonnant
diverfement ces mêmes vafes pour les mettre à l'uniffon pour
ainfi dire de quelqu'autre infiniment.
Tous ces effais n'avoient abouti qu'à faire un instrument
monotone, dont le fon n'avoit ni la douceur, ni le brillant de
ceux que rendoient les autres corps fonores & l'on vouloit
que la terre qui renferme elle-même dans fon fein les principes
des autres corps, figurât dans la Mufique d'une manière qui
ne fût pas indigne de fa qualité de mère commune de toutes
chofes l'on vouloit qu'elle pût compofer un infiniment dont
les tons renfermaient éminemment toutes les qualités des autres
fons, & qui par fa matière fût l'allégorie des bienfaits dont
cette mère commune comble les hommes.
Après bien des tâtonnemens on parvint à faire un infiniment
à vent qui, dans fon principe, dans fa matière dans fa for-
me, dans. fon aftion & dans ies effets, rempliffoit toute l'éten-
due de ce qu'on s'etoit propofé. On prit une certaine quantité
de terre la plus fine qu'on pût trouver on la raffina encore
en la lavant dans plufieurs eaux 6k on lui laiffa prendre la.
confiftance d'une boue encore liquide voilà la matière. Pour
ce qui eft de la forme, deux œufs l'un d'oie l'autre de
poule, furent le modèle de l'inftrument, L'oeuf de poule don-
noit les dimenfions de fa furface intérieure celui d'oie donnoit
celles de fa furface extérieure & i'efpace entre l'œuf de poule
& celui d'oie en les fuppofant l'un dans l'autre, faifoit
l'epaiffeur de l'inftrument. On fit une ouverture à la pointe
de cette forte d'ceuf de terre on fotiffla dans l'ouverture & il
en réfulta un fon mélodieux & affez grave, qui fut le koung
de hoang-tchoung, ç'eft-à-direle ton fondamental le principe
des autres tons,
Pour obtenir ces autres tons, on perça cinq trous, c'eft-à-
dire, trois fur la partie de l'inftrument qui devoit être en
devant & deux fur la partie oppofée qui devoit être en
derrière. Les trois de devant formoient un triangle renverfé
c'eft-à-dire ayant la pointe en bas eet.x de derriere etoient
en ligne horizontale, & diamétralement oppofés aux deux qui.
formoient la bafe du triangle. Par cet arrangement on eut
cinq fons différais & pour qu'ils formaffent les cinq tons
koung chang kio tché yu {fa fol-, la re) on ne fit
ut
qu'agrandir ou retrécir les trous, fuivant qu'il falloit hauffer ou
baiffer les fons pour leur donner la jufteffe requife ( /).
Cette opération finie, on mit l'inftrument dans un fourneau
& on l'y laiffa jufqu'à ce qu'entiérement pénétré par le feu,
il.eût acquis la folidité qui lui etoit néceffaire. Oeil cet infini-
ment qu'on connoît aujourd'hui fous le nom de Hiuen. Sou
antiquité le rend refpe&able aux yeux des Chinois il date
de plus d'un fiecle avant le règne de Hoang-ty dont la
foixante-unieme année comme je l'ai déja dit, eft fixée a
l'an 2637 avant l'ère chrétienne fa forme & tout ce qu'il
repréfente fymboliquement le font admirer des Antiquaires.
Cet infiniment fut perfectionné enfuite fous les T~c~eoM il
(Z) Il paroît que les Auteurs re comme feroit fi ou fi-bimol
Chinois qu'a fuivis ici le P. Amiot, entre la & ut ou mi au-deffus de
ont oublié que rinftrument fans re. Mais comme il n'eft fait men-
trous donnoit déjà comme on l'a tion ici que des cinq tons il faut
vu le Koung de Hoang-tckoung croire que ce cinquieme trou don-
c'eft-à-dire fa. Or le premier noit l'octave du Koung c'eft-à-
trou ouvert pour fuivre ici l'or- dire, de/à, & qu'on n'avoit pas
dre des cinq tons des Chinois, doit encore trouvé alors le moyen
donner fol; le fécond trou, la; d'obtenir cette octave en rebou-
le troifieme, ut; le quatrième m chant tous les trous, & foufflant
& il refle encore le cinquième plus fort, comme on le fait fur la
trou qui peut donner ou l'oâave flûte &£ comme l'ont fait dans la
«Se /à, ou un nouveau (on hors la fuite les Chinois eux-mêmes fui'
elaffe des cinq tons fa ,fo! la ut les leurs.
a
y en avoit de deux fortes, le grand & le petit /7~<M & l'ún
& l'autre etoit percé de fix trous fans compter l'embouchure.
Le grand Hiuen dit YEulh-ya efi comme un œuf d'oie &
le petit Hiuen comme un œuf de poule fa figure efl comme le
poids de la balance il a fix trous pour les tons } & un feptieme
trou pour l'
embouchure 3 &c. Le Tcheou-ly le Ouen-hien-
toung-kao & le Fong-fou-toung parlent également du Hiuen.
comme d'un inftrument à fix trous parce qu'ils ne font men-
tion que du Hiuen perfectionné par les Tcheou (m*). Ceux des
Anciens n'avoient que cinq trous. Voyez les figures 19 & zoa
ARTICLE SIXIEME.
J\.
Du
v
son d. e la Soie.
aN que les Chinois eurent inventé l'art de travailler
T
la foie & de l'employer à la fabrication des étoffes, ils avoient
trouvé le fecret de la faire fervir leur Muiîque & d'en tirer
les plus doux & les plus tendres des fons. Du tems même de
Fou-hi ils fir ent un inftrument qui ne coniiîtoit qu'en une
fimple planche d'un bois fec & léger fur laquelle ils avoient
tendu plusieurs cordes, faites de fils de foie qu'on avoit joints
enfemble en les tordant entre les doigts. Peu-à-peu ils façon-
nerent la planche elle fui courbée envoûte & on y obferva
certaines dimenfions. Les cordes furent filées plus exactement
(m) Ces Hiucn à fix trous vien- complet. Par exemple fi le fon
nent à l'appui de ce que j'ai obier- grave eâfii le premier trou don-
vé dans la note nrécédente. Avec nera fol le iecoîid la le troi-
ces fix trous le (on grave que
& fieine (iowf-blmol le quatrième
donne l'inftrument tous les trous lit le cinquième, rc le fixieme
étant bouchés, on a les fept fons mi & en rebouchant tous les
différens qui condiment une gam- trous & fouftîant plus fort on
me, & qui forment un iyftCme aura l'oftave de/r.
Se avec plus d'art les fils de foie qui les compofoient furent
comptés & l'on en détermina le nombre félon les différentes
groffeurs qu'on vouloit avoir. Ces cordes, pincées légèrement
rendirent ainfi tous les tons, graves aigus ou moyens, félon
le degré de tenfion qu'on leur donnoit, & le nombre des fils
dont elles etoient compofées.
Telle eiî en fubftance l'origine du Kin & du Ché. Je joins
ces deux inftrumens, parce qu'ils font de même date de même
nature & qu'ils rendent l'un & l'autre le fon propre de la
foie. On en attribue l'invention à Fou-ki. Voyez les figures
ai 22.
A l'égard du Kin, Fou-hi dit le Clze-pen employa le
Toung-mou ( forte de bois ), & en fit V infiniment de Mufi-
que que nous appellons aujourd'hui Kik. Il l'arrondit fur fa
partie fupérieure pour repréjenter le Ciel y il l'applanit dans fa
partie du defjous pour reprêfenter la terre. Il fixa à huit pouces
la demeure du dragon (3) pour reprêfenter les huit aires (le vent
& donna quatre pouces au nid du FouNG-HO AN g pour reprê-
fenter les quatre faifons de V année. Il le narrât de cinq cordes
I J~
pour reprêfenter les cinq planetcs & les cinq démens & déter-
mina fa longueur totale à fept pieds deux pouces pour repré-
fenter l'univerj "alité des chujes.
9
un calqué fur le modelé des plus de droit à ceux qui font leur prin-
anciens Kin qu'on connoiffe (/> ) cipale étude de la littérature Se de
la fajïeffe. ( Extrait du
car c'eft cette efpece en particulier texte du P.
qui fait les plus cheres délices des Amiot. )
Amateurs de l'antiquité. Notre {<?) Il faut entendre icil'o£lave
Empereur lui-même n'a pas dédai- diviïce en douze femi-tons com-
gné de (e faire peindre plusieurs me le défigne i'expreffion du P.
fois dans l'attitude d'un homme AmSot tous lis fons qui font renfer-
profondément occupé à tirer des més &c. Le Klun n"e/i pas pro-
ions d'un infiniment qui paire prement une ocîave mais Faflem-
dans ion Empire pour ctre dévolu blagede treize ionsà un demi-tonIl
{p ) Ce Kin a été envoyé il eft dans
l'un de l'autre. Ainfi, en comptant
le cabinet de M. Bertin, par demi-tons, on trouvera que 15 <;
avoit fon appui ou chevalet particulier, élevé fur la furface
du Chê, de deux pouces fept lignes. Ces chevalets, entre eux
tous repréfentoient les cinq couleurs. Les cinq premiers
etoient bleus les cinq qui fuivoient etoient rouges les cinq
du troifieme rang etoient jaunes, les cirq du quatrième etoient
blancs, & les cinq derniers etoient noirs.
Du refte tous ces chevalets etoient mobiles afin de pou-
voir rendre les cordes plus longues ou plus courtes fuivant
qu'il etoit néceffaire car il paroît que les cordes du Ckê
p
depuis le tems de Fou-hi jufqu'aux Tcheou etoient toutes
compofées de 8 1 fils de foie crue fans qu'il y eût par confé-
quent aucune différence entr'elles de groffes & de petites.
La, plupart des Auteurs qui ont écrit fur l'antiquité n'ont
pas manqué de faire mention du Chê comme d'un infini-
ment auffi ancien que la Monarchie, puifqu'il doit fon origine
à Fou-hi mais plufieurs de ces Auteurs en ont parlé d'une
maniere qui n'eft rien moins qu'exacte. Les uns difent que
parmi les différens Chê il y en avoit qui n'etoient montés
que de cinq cordes d'autres prétendent que le grand Chê de
Fou-hi fut réduit par Chen-noung à %j ou à 23 cordes, &
le petit CM à 1 5 &c &c.
Ces Auteurs peu infiruits dans la Mujlque félon le Prince
Tfaï-yu, dont j'emprunte ici les paroles, n'ont pas compris
les exprejjions des anciens quand ils ont lu que pour tel YA
pour tel SouNG pour telle autre pièce il y avoit accompa-
gnemcnt du Chê à 5 z 5 19 23 cordes &c ils ont cru
bonnement qu'il s'ag/ffoit d'un ChÊ de 3 de ib tg ou 13 cor-
cordes ne font que deux Kiun Amiot ne dife pas que les 15 cordes
tandis que ce que nous appelions du CT^etoierit accordées à un demi-
une oftave ne contenant que 8 ton l'une de l'autre la manièree
degrés, il ne faut que 15 de ces dont il s'exprime & ce que j'ob»
degrés pour former deux de nos fcrve ici, doivent le taire conclure,-
Graves, Au refte quoique le P,
des tandis qu'il n'etoit quejîion que du nombre des cordes
employées pour V accompagnement de tel YA de tel SouNG l~-
LE bois eft
une des productions de la nature dont l'hom-
me retire les plus grands avantages. C'eft un préfent du ciel s
difent les Auteurs Chinois qui exige de notre part les aftions
de graces les plus finceres & ce ne fut que pour laiffer un
monument eternel de fa reconnoiflance que le faint hom-
me {Fou-hi} détermina que dans la munque en l'honneur
du ciel il y auroit toujours quelques inftrumens propres à
rappeller le fouvenir de cet infigne bienfait.
Ces inftrumens font le Tckou le Ou & le Tcnoung-tou.
Voyez les figures 23, 24 2 & 26.
Le Tckou repréfente les avantages que les hommes fe pro-
curent les uns aux autres depuis qu'ils font unis entre eux
par les liens de la fociété. Cet infiniment a eu de toute anti-
quité la forme de cette forte de boiffeau qui fert à mefurer
les denrées qui nous font vivre & au moyen defquelles nous
prenons notre accroiffement. Il etoit placé au Ncrd-Eft des
autres infoumens & on le jouoit en commençant la mufique.
Le Ou a la forme d'un tigre couché qui fe repofe il eft
par cette attitude, le fymbole de l'empire que les hommes
ont fur tous les êtres qui jouiflent comme eux de la vie. Il
etoit placé au Nord-Oueft des autres inftrumens & on le jouoit
en firiffant la mufique. Anciennement on tiroit du Ou juf-
qu'à fix tons pleins, au moyen des chevilles qu'il a fur ton
dos on ne frappoit pas fur la tête comme on l'a fait dans
la finte ious les Tang 6k tes Soung, on fe contentoit de
racler légèrement les chevilles avec le Tcken ou baguette •.
ARTICLE H U l'T I E M E.
Dv son r> u Bambou.
Des Koan-tfee.
JlL
paroît d'abord que le bambou qui eft une efpece de
rofeau, ne devroït pas être diftingué du bois. Il y a cepen-
danr félon les Chinois une très-grande différence entre le
bambou & le bois. Le bambou difent-ils n'eit proprement
fur-tout à Marfeille &C à Aix. Cet miers fons felon les trous qu'on,
infiniment dont le fon grave eft tient ouverts ou fermés. Si i'on
communément re ne donne, par fouffle un peu plus fort, on obtient
fa conftruâion que quatre fons l'oftave & enfin la douzième par
confécutifs qui font, ri mi, fa un fouffle beaucoup plus fort. Ainf^
fol%. Or, pour obtenir les autres après un fon grave donne le pre-
ions qui doivent completter la mier fon obtenu par la différence
gamme de cet infiniment c'eft-à- du fouffle efl la quinte vient
dire les fons la ,f, ut il faut enfuite Toftave & en dernier lieu
en fouillant un peu plus fort, faire la douzième. C'efl: à quoi fe réduit
qtunter rinftrument. Ainfi le re par la gamme du Flutet que M. Clia-
ce moyen donne fa quinte La; le mi teauminois a bien voulu me donner
donne fi, et lefa^ donne !W%. par ecrit. Cette gamme efï pour
Quant aux oftaves on les obtient un Flutet en mi-bémol mais c'efi:
en fouillant encore plus fort que toujours le même phénomène pour
pour la quinte. le Flutet en re. La différence du
J'ai confulté fur cela M. Cha- fon fondamental ne change en
teauminois, Muficien, & excellent rien l'opération de la nature com-
Maître de Flutet, à Paris. Il a eu me on le voit d'ailleurs par le yo
la bonté de me donner tous les dont le fon grave cû.fa.
eclairciffemensquejelui ai deman- (.r) II refaite de ce paffage, que
dés. En embouchant moi-même le le yo donne en premier lieu, Se
Flutet, j'ai eté filrpris de l'extrême par la manière dont il ett percé
facilité avec laquelle, en fortifiant les quatre fons confécutifs fa
tant foit peu le fouftle on obtient fol la ,fi; qu'enfitite les trois pre-
la quinte de l'un des quatre prc- miers de ces fons ,fa, fol &C la,
Les fentimens font partagés fur le nombre des trous dont
on perça l'ancien Yo. Les uns /'& c'eft le plus grand nom-
bre, croient qu'il n'avoit que trois trous au moyen defquels
on obtenoit différens tons les autres, au contraire prétendent
qu'il avoit fix trous pour former les douz^ Lu mais cela revient
au même dit le Prince Tfai-yu car en ajoutant un trou entre
le premier & le fécond entre le fécond & le troijieme, & un autre
plus bas que le premier on a les Jîx trous qui donnent les dou^e
Lu 3 ou les dou^e demi-ions de l'oclave de la manière que je
vais dire (y)., &C. Voyez la figure 36, B.
fournit comme les autres fa propre il n'a qu'à fouffler un peu plus fort,
axûnte fa-dùjï. D'où il eft aifé de la nature lui tait entendre elle-
Leyo etoit au rang des înftrumens itables on ne pouvoit s'en
fervir pour moduler indifféremment fur divers tons. Il avoit
/;, ;.
vjtjcljist: j
t-' er: e.i
f:e::s. ylvec :;i:
obtenu du moins de pouvoir le confi.dérer à
pr:s ewiclement la figure t-' toutes les dunen-
Je B .im hou j'en ai me/ure le contour, j'ai'. &
-e
rrv.v;' fa circonférence et'ott la me/ne que celle des monnaies
cil'v; pjrtcv.c l errifrcuitc des deux Caracle/'ds Kai-
y us y (7). Q:o;^e de ces pièces de monnaie placées de j une
(-)
M.s.
À.1 .•;
r.-x:j:
eit le nom eue
aurreir.cnt dit
Chrirt 713 jiifqu'à l'an 741 niciiL-
iivemenr. Hiucn-tjon/ig d\ un des
rl:x:h;. : z • iaiiine E!î"ijNereur plus ^rancis Princes qui ait occupe
de<
'.l:i
T.ç don::?. ?.u>: amice:; tle le Trône Chinois,
ic:\ regiio depuis I.:i1
1 V ~iïl~tils CA~ ~LÂt\v~
i an de Jclus-
l'une contre l'autre donnaient exactement. \a. longueur. Joui le
mon Je fait que le diamètre des monnaie, tnjcnies /{ Ai-rur.N
doit d'un pouce de l'ancien pied.; par conféquem /</ lomnicur
de f ancien T'eut-: croit de quatorze pouces ou d'un pied quatre
qui revient: même. I.'epaiJJeur du /l.unlxiu noir,
pouces cc au
d'une H'jne & demie Le diamètre de fou mhnuclmre de. trois
Ho nés. Sur la partie inférieure de I. infiniment et oient l'iavés trois
caractères anciens des plus extraordinaires. Les caractères je
Lifeiu HoANC-TcirouNG-rcitÉ c'cTr-a-dire TcuA du
H.OANG-TCJIOUNG. Du rcjlc je Jais Jûr amant qu'on peu/,
l'être que le Tcif que j 'ai eu cuire les mains & que /'ni exa-
miné avec foin cfl véritablement un antique. Il efl conforma à.
toutes les dejcnpiLons que fai. lues 6' dans le Tchequ-lv
& dans des frainnens plus anciens encore.
Je me fuis trop étendu fans cloute fur ce qui. regarde les
inftrumens qui donnent le Ton du Bambou; mais on doit faire
attention que ces fortes d'inftrumcns ayant contribué plus que
tous les autres à Fetabliffement des règles de la Mufique j'ai
dû entrer dans quelques détails a cet égard. En effet, c'efr. au
moyen des tuyaux de Bambou que Lin g- Lan. vint à bout
félon les Auteurs Chinois, de trouver les douze demi-tons qui
font renfermés dans les limites d'une octave &: qu'on appelle
les douze Lu. Or ce Ling-lun etoit un des Grands de la Cour
de Moang-ty & la foixante-unicme année duregne de Hoang-
jty répond a l'an 2637 avant l'ère chrétienne. Qu'on juge par
cette époque de l'ancienneté de la Mufique chez les Chinois»
ARTICLE NEUVIEME.
J
Du son de
E
la Calebasse.
l'ai déja dit, & je le répete avec plaisir les anciens Chi-
nois ces hommes qui les premiers donnèrent des loix dans
cette portion de la terre, qu'on appelle la Chine ont eté les
inventeurs de cette Mufique qui a eu cours de tout tems chez
la nation qu'ils formerent. Le premier ufage qu'ils en firent
fut pour chanter des Hymnes en l'honneur du Ciel & en l'hon-
neur des Ancêtres. Ces deux fortes de cultes, quoique très-
différens entr'eux & rendus dans des lieux féparés n'ont
jamais eté à la Chine l'un fans l'autre. Par le premier, les
anciens Chinois rendoient grace au Ciel de tous les bienfaits
dont il ne ceffoit de les combler & par le fécond, ils remer-
cioient leurs Ancêtres de leur avoir donné la vie & les avoir
mis ainfl en etat de pouvoir jouir de tous les dons du Ciel. En
s'acquittant de ce double devoir, ils vouloient, dans la Mufi-
que qui accompagnoit l'une & l'autre cérémonie avoir fous
leurs yeux les différentes matieres qui pouvoient exciter leur
reconnoiffance en leur rappellant le fouvenir de ce qui fer-
voit à leur nourriture, à leur entretien & à leur bien-être
dans l'ufage ordinaire de la vie.
Déjà dans leurs inftrumens de mufique ils employoient la
peau & la foie comme un figne de leur fupériorité fur les
animaux & de leur prééminence fur ce qu'il y a de plus pré-
cieux dans la nature. Déjà d'autres inftrumens de terre de
pierre & de métal etoient l'emblème & de la terre qu'ils
habitoient & de l'ufage qui leur avoit eté accordé de tout ce
que cette même terre contient fur fa furface, ou de ce qu'elle
renferme dans fon fein. Déja le fon des inftrumens de bois,
a
& celui des tuyaux de Bambou, leur rappelloient les avanta-
ges fans nombre qu'ils retiroient de toutes les productions des
forêts & de la campagne. Il leur manquoit un huitieme ton
pour completter le nombre qui, félon eux, etl fixé par la
nature & que désignent les huit ko a ou trigrammes deFou-hi,
Sans s'écarter de leurs habitations ils le trouvèrent ce ton
particulier, dans l'enceinte de leurs jardins.
Parmi ces plantes annuelles qui pourvoient aux befoins de
la vie, il en eft une de la claffe des courges, dont le fruit a
une ecorce mince liiïe & dure qui par la direction l'arran-
gement & le tiffu des fibres qui la composent, nous fait affez
connoître que la nature ne l'a ainfi travaillée que pour la
mettre au rang des corps fonores. Ce fruit, auquel nous don-
nons, enfrançois, le nom de calebafïe, eft appelle Pao par
les Chinois; fa figure eft comme celle de nos gourdes de Pèle-
rins. C'eft cette efpece que choifîrent les1 anciens Chinois pour
repréfenter dans leur Mufique les légumes & les herbages dont
le Ciel a accordé à l'homme la connoiffance & Tufage libre
& c'etoit pour accompagner les Hymnes qu'on chantoit en
reconnoiflance d'un pareil bienfait qu'ils fe fervoient d'un
inftrument dont la partie principale etoit faite avec le Pao
c'eft-à-dire la calebaffe.
Cette partie etoit le corps même de l'inftrument différens
tuyaux de Bambou etoient adhérens à ce corps & c'eft ce
corps même qui, recevant immédiatement le fouffle de l'hom-
me, le diftribuoit aux tuyaux & leur faifoit produire divers
ions, félon les regles des Lu. J'oie le dire les anciens Egyp-
tiens, avec leurs hiéroglyphes, n'ont été que des enfans en
comparaifon des anciens Chinois. Dans le feul inftrument dont
il s'agit ici que de merveilles n'aurions-nous pas a découvrir
Son origine ion antiquité, fa matière fa forme ton ufage
tout eft allégorie, tout eft myftere en lui. Que ne puis-je
entrer dans quelque détail à ce fujet niais continuons;
Dans l'intention de faire entrer dans leur Mufique des gran-
des cérémonies un infiniment qui pût repréfenter pour la
nombreufe claffe des légumes les lnftituteurs Chinois imagi-
nèrent un moyen qui ne leur réuïïit pas d'abord mais qui les
mit fur la voie qui devoir leur faire trouver ce qu'ils fouhai-
toient ils prirent une calebaflc de médiocre groiTeur la per-
cerent à cette partie par où elle tient à la plante pour avoir
une embouchure & ils firent un certain nombre de trous dans
différens points de fa panfe pour avoir les différens tons. Le
fon lourd & mat qu'ils tirerent de ce nouvel infiniment le leur
fit abandonner ils penferent à un autre expédient ils coupe-
rent rouie la partie fupérieure qui forme le cou de la calebafTe
& en ne réiervant que la partie inférieure de manière à pou-
voir y adapter un couvercle de bois ils percèrent ce cou-
vercle d'autant de trous qu'ils vouloient avoir de tons différens.
Ils placerent dans chaque trou un tuyau de Bambou plus ou
moins long, félon le ton qu'il devoit donner.
La conftruction de ces tuyaux fut toute différente de celle
des tuyaux dont j'ai parlé dans les articles précédens. Ceux-là
rendoient leur fon propre lorfquJon fouffloit à travers l'echan?
crure du bout fupérieur au lieu que les nouveaux tuyaux ne
devant être que comme le canal du fon de la calebaffe ne
fervoient qu'à modifier ce for par leurs différentes longueurs,
de manière à lui faire rendre tel ou tel ton. Le bout inférieur
de ces mêmes tuyaux celui qui enrroit dans le corps de la
calebaffe etoit exactement fermé avec un tampon; mais une
echancrure d'environ cinq ou fix lignes de long fur trois ou
quatre de large faite à quelque diitance du tampon tenoit
lieu d'ouverture. On y avoit appliqué une feuille très-mince
d'or fin battu, au milieu de laquelle etoit découpée une lan-
guette de la longueur d'un peu plus des deux tiers de celle de
la
la feuille. Cette languette, ne tenant à la feuille très-mince,
dont elle faifoit partie, que par l'une de fes extrémités pou-
voit être agitée en tout fens par le moindre fouffle & laiffoit
unpafîage libre à l'air, foit qu'on voulût le pouffer ou l'attirer à
foi par le moyen d'un ruyau de bois qui ivoh la forme du cou
d'une oie & qu'on avoit adapté au corps même de la cale-
baffe pour fervir d'embouchure. Voyez la figure 45.
Les Chinois comme on peut bien le penfer ne manquent
pas de raifons très-myftiques touchant la figure de ce tuyau
mais comme elles ne font pas à mon fujet, je me contenterai
de dire pour ne pas fruftrer en entier la curiofité du Lefteur
que cet infiniment, plus parfait qu'aucun autre forti jufqu'alors
de la main des hommes, en ce qu'il pouvoit lui feul rendre
de la manière la plus exacte, tous les Lu & tous les tons
devoit encore exprimer allégoriquement les divers fons que
fournit la nature dans les principales productions de fes trois
regnes l'animal le végétal & le minéral. CJeft ce que fait
cet infiniment, au moyen des différentes matieres qui le com-
pofent, & par la maniere dont il en: conftruit. Le cou d'oie
repréfente, pour le regne animal; le bois le Bambou & la
courge pour le végétal & la languette d'or fin battu, pour le
minéral.
L'infrrument ainfi conftruit par les premiers Chinois, pour
rendre le ton propre de la calebafle n'a pas toujours porté le
même nom. Les Lettrés les plus verfés dans l'antiquité pré-
tendent que le plus ancien nom cru'il ait eu efl celui de fu 6k
que les noms de Tchao de Ho & de Cheng ne lui 'ont eté
donnés que fucceflïvement, à mefure qu'on changeoit quelque
1
chofe foit à fa matière foit à fa forme. D'autres Lettrés &
c'eft aujourd'hui
i le plus grand nombre, difent qu'il y en avoit
de trois ordres différens v que dans le premier ordre etoient les
1
être (quoique le texte dife par toujours les Auteurs Chinois dit
un bonheur inefpéré) fur le même ici Il fépara des autres Us do;rLe
ton du tuyau ouvert par fes deux tuyaux qui donnoient tous les fons
bouts, & du fou rendu par le de ïoclave. J'ai eté obligé de chan-
bouillonnement de la fource du ger cet endroit parce que pour
Hoang-ho fon qui ne peut cepen- avoir tous les fons d'une o£tave
dant être qu'un bruit. Néanmoins divifée par demi-tons il faut
d'après toutes ces indications treize tuyaux. J'aurois pu fubfhtuer
Lyng-lun coupe douze tuyaux, les le mot treize à celui de dou^e fi
prépare & après les avoir accor- le plan de cet article, comme on
dés, dit le P. Amiot, avec les l'a déja vu à la note précédente
douzefons du chant de l'un & n'etoit de trouver dans douze
l'autre foung-hoang de la maniere, objets l'origine des douze lu. IL
ajoute-t-il avec raifon que tout le eft certain qu'il ne faut que douze
monde petit bien imaginer il s'en tuyaux pour former douze lu
retourna vers l'Empereur pour lui mais il en faut treize pour avoir
rendre compte de la découverte. douze demi-tons parce qu'un lu,
Dépouillons ce récit continue le un fon quelconque n'eft ni un
P. Amiot de tout ce qu'il peut avoir ton ni un demi-ton. Ce qu'on
de fabuleux &c. C'eft ici que j'ai appelle ton ou demi-ton eft l'in-
repris fon texte. tervalle entre un lu & un autre
Au refte les Chinois ne font entre un fon & un autre fou. Par
pas le feul peuple dont les Ecri- exemple, l'intervalle entre ut 8; ra,
vains qui n'entendoient rien à la eft un ton l'intervalle entre mi
icience des fons aient inventé 6cfa, eft un demi-ton. Mais ni
des fables pour honorer, à leur fut, ni le mi dans ce cas ne font,
manière, les instituteurs des prin- ni un ton ni un demi-ton bien
cipes de la Mufique. Voyez dans que plufieurs perfonnes l'entendent
mon Mémoire fur la Mujique des ainfi. On pourroit néanmoins fou-
Anciens, la note a de l'avant-propos, tenir à ces perfonnes, d'après leurs
page 2, & la note 37, 5
page 22.1. idées mêmes, que l'ut n'eft qu'un
(£) Le P. Amiot en fuivant demi-ton 3 que le mi eft \m ton;
&
3
11 talloit donner un nom à chacun de ces tuyaux; il falloit
en fixer les proportions réciproques il falloir en mefurer toutes
les dimenfions. La fécondité de fon génie lui fournit
un expé-
dient facile pour venir à bout de tout cela.
Parmi les différentes fortes de grains que la nature produit
pour la nourriture & les autres befoins de l'homme il en eft
d'une efpece qui prefque tous femblables entr'eux &
par
leur forme, & par leur poids, & par leurs dimenfions, font
dcfignés par un caractère qui fe lit chou. Je crois que nous
pourrions Fappelier du nom de gros millet mais laiffons-lui fon
nom chinois pour ne pas nous tromper. C'efr. aux grains de
chou que s'attacha Lyng-lun pour exécuter ce qu'il avoit
imaginé.
Il s'en fît apporter de toutes les couleurs; car il y en a de
jaunes, de noirs, de cendrés, & de prefque rouges. Il choifït
les noirs préférablement aux autres parce qu'ils lui parurent
en général d'une figure plus régulière plus uniformes entre
eux, plus durs & moins fujets à être altérés foit par les
il n'y auroit pour cela qu'à faire les fept notes conjointes fa fol
une autre fuppofition que la leur la fi ut,re, mi, ils ont cinq tons
c'eft de monter à'ut à rc-bcmol &C & deux demi-tons. Or, il eft ai{é
de rni à fa-diefe. On voit par-là de voir par ma remarque que
qu'un ut un. re un mi un fon pour bien entendre ce que veulent
quelconque en un mot n'eft pas dire les Chinois par leurs tons &
plus un ton qu'un demi-ton, ou leurs demi-tons, il faut fous ces
bien il eft ce qu'on veut fi on expreffions, n'envisager autre chofe
prend la choie dans un iens ab- que des fons. En eftet dans leurs
ilirde. cinqtons, par exemple fa fol
Cette remarque feroit peut-être la ut rc il n'y a réellement que
51
ARTICLE SECOND.
D E S • Lu EN PARTICULIER.
jLj
ESLu font au nombre de douze, dont fix font yang ou
parfaits, & les fix autres yn ou imparfaits cela veut dire que
parmi les douze demi-tons qui partagent roc'ta-ve ( h ) il y en
(A) Les douze demi-tons qu'on tuyaux dis-je rangés par ordre il
peut placer dans une octave ne felon leurs diférentes longueurs
font qu'une combinaifondes douze c'eft-à-dire par demi-tons com-
lu rangés par quintes. Voyez ci- me le font les cordes de nos cla-
devant note e page cji. C'eft vecins, ôntpu jetter dès long-tems
néanmoins cette combinaifon que les Chinois dans cette erreur &c
les Chinois modernes regardent ils ont appliqué à cette fuite de
comme l'ordre naturel des Lu. Les demi-tons, les noms que les an-
tuyaux qui repréfentent ces lu &c ciens Chinois avoient impoiés à
qui font des lu eux-mêmes ces une fuite de confonnances comme
a fix qui répondent aux nombres impairs premier, troifieme 9
cinquieme &c. ce font les yang; s fix qui répondent aux
&
on le verra dans la feconde Obfer- (/) J'ai fupprimé ici les mots
vation, à la fin du Mémoire. En de majeur Se de mineur, par lefquels
attendant il faut fe mettre au point le P. Amiot défigne ces deux fortes
où en font les Chinois modernes de lu. Voyez les raifons que j'ai
fi l'on veut entendre leur doÛrine apportées à ce fujet, note de la
t
fur divers objets. premiere Partie page 66.
lune & le point du ciel par où l'on commence pour régler
l'année l'on entend défigner celui des douze lu d'où dérivent
tous les autres celle des douze lunaifons qui donne commen-
cement à l'année folaire, & le lieu d'où le foleil eft cenfé partir
pour commencer fa courfe annuelle.
Tay-tsou le fecond des yang~lu répond à la lune qui
commence l'année civile appellée communément première
lune & défignée par le caraftere cyclique yn. Comme alors
tout ce que doit produire la terre a déja pris racine, commence
à prendre ton accroiffement & eft encore fans marque dif-
tinéKve de ce qui, de fa nature, doit atteindre à la plus grande
hauteur, ou de ce qui ne doit que ramper fur la terre ou ne
s'elever que très-peu,, on a donné à cette lune, & à fon lu cor-
refpondant, le nom de tay-tfou qui fignifie la grande égalai.
Kou-Sl, le troifieme des yang-lu répond àlatroifieme lune
de l'année civile, défignée parle caraâere cyclique tchen.
Comme alors toute la nature femble reprendre une nouvelle
vigueur on voulut que cette lunaifon & fon lu correfpondant,
euffent le nom de kou-Jî qui fignifie Y ancien renouvelle.
Joui-pin le quatrieme des yang-lu répond à la cinquieme
lune de l'année civile, défignée par le caraftere cyclique ou.
Cette lune & ion lu correfpondant portent le nom de joue-pin
qui Cigmiie peu nécejjaire dont on peut fe pajjir &c.
Y-tsè le cinquieme des yang-lu répond àlafeptieme lune
de l'année civile, défignée par le caraftere cyclique clien. Cette
lune & fon lu correfpondant, portent le nom dey-tfc. PTignifie
tuer mettre à mort &c.; & tfè infiniment de fupphces &C.
Ce lu & cette lunaifon ont été ainfi appellés, parce que c'eft
dans ce tems qu'on coupe les fruits qui font alors tous ou prel-
que tous dans leur maturité.
Ou- Y le fixieme &r le dernier des yang-lit, répond à la
neuvieme lune de l'année civile défignée par le cara&ere
cyclique jîu. Cette lune & fon lu correfpondant portent le
nom de ou-y, qui fignifie non encore fini, parce que dans ce
tems, qui eft celui de l'automne la nature venant de donner
fes productions laiffe cependant appercevoir encore quelques
reftes de cette vertu productrice qui anime tout.
Les yn-lu ont aufli leurs noms fignificatifs & fymboliques
comme les yang-luje vais en fuivre l'ordre comme j'ai fait
de ceux-ci.
TA-LU le premier dcsyn-lu répond à la douzieme lune
de l'année civile défignée par le caractère cyclique tckeou.
Cette lune & fon lu correfpondant portent le nom de ta-lu
qui fignifie grand coopéraieur parce que les deux principes
yn & yang concourent egalement alors à la production des
chofes, en fourniffant Fun & l'autre les vertus qui leur font
propres.
Kia-tchoung, le fecond desyn-lu répond à la féconde
lune de l'année civile, défignée par le cara&ere cyclique mao.
Cette lune & fon lu correfpondant portent le nom de kia-
tc/ioung, qui fignifie cloche fenée des deux côtés, parce qu'alors
tous les germes font encore enveloppés dans les pellicules qui
les renferment mais comme les principes yn & yang agiffent
confhmment fur eux, ils en reçoivent peu-à-peu la force de
pouvoir fe développer quand il en fera tems.
Tchoung-lu le trôifieme des yn-lu répond à la quatrie-
me lune de l'année civile, défignée par le cara&ere cyclique
fee. Cette lune & fon lu correfpondant portent le nom de
tchoung-lu qui fignifie coopérateur moyen parce que c'eft
alors que le principe inférieur (Yyn ) femble pour la feconde
fois reprendre toutes fes forces
pour concourir fuivant fa
nature à la produftion des chofes.
LIN-TCHOUN G le quatrieme des yn-lu répond à la fixieme
lune de l'année civile défignée
par le cara&ere cyclique ouei.
Cette lune & fon lu correfpondant portent le nom de lin-
tckoung, qui fignifie cloche des forêts, parce que c'eft alors que
les forêts font embellies de toute la verdure dont elles font
fufceptibles & qui fait leur principale beauté.
Nan-lu le cinquieme des yn-lu, répond à la huitieme lune
de l'année civile, défignée par le cara&ere cyclique yeou.
Cette lune & fon lu. correfpondant, portent le nom de nan-lu
3
qui fignifie coopératzur du midi parce que c'eft alors que la
terre eft chargée de fruits, & que ces fruits font l'ouvrage de
ïYang-kl, auquel ïYn-kï a prêté fa coopération, pour la croif-
fance & la nutrition.
Yng-tchoung le fixieme & le dernier des yn-lu, répond.
à la dixieme lune de l'année civile, défignée par le caractère
cyclique hai. Cette lune & fon lu correfpondant, portent le
nom de yng-tchoung qui fignifie cloche d'attente parce
qu'alors l'ouvrage commun des deux principes yn tk yang,
etant dans l'attente de fon développement le principe yang,
ou parfait, celle fes opérations, & jouit d'un repos qui doit
lui faire acquérir de nouvelles forces pour recommencer quand
il en fera tems.
ARTICLE TROISIEME.
Dimensions des Lu. S
JLjES
lu font invariables, parce que n'etant par eux-mêmes
que la repréfentation de retendue de Foétave divifée en douze
demi-tons, il eft evident qu'ils confervent toujours entr'eux la
diflance qui leur a eté affignée par la nature. Les hommes ne
peuvent rien contre cette loi éternelle tout au plus ils peuvent
donner des preuves de leurs talens ou de leur mal-adreffe en
affignant bien ou mai, ou par des calculs ou au moyen de
fimples inftrumens les bornes de chaque division. C'eft-là
précifément ce qui efl arrivé aux Chinois, dès les premiers tems
de leur Monarchie.
La divifion de l'oftave en douze demi-tons, fut trouvée
fous Hoang-ty leur Légiflateur. On a vu à l'article premier
de cette féconde Partie, comment on s'y prit pour faire'cette
divifioii. Douze tuyaux, de même calibre mais de différentes
longueurs, furent les premiers moyens dont on fe fervit pour
obtenir les douze lu. Le lu principal donna lieu à l'invention
des mefures & l'on employa les mefures pour affigner une
proportion fixe à chacun des autres lu. Mais comme fous les
trois premieres dynafties, les mefures ont varié, & que les lu,
toujours les mêmes entr'eux n'ont pu varier comme elles, on
s'eft contenté de changer les dimenfions du lu primitif, du
koang-tchoung & par une conféquence néceffaire les dimen-
fions des autres lu ont dû être changées proportionnellement,
à celles de leur générateur. On ne s'attend pas fans doute que.
j'entre ici dans tous les détails des différentes opérations qui
ont occupé en divers tems les Muficiens-Philofophes de la
Chine, lorfqu'il a été queftion d'affigner à chaque lu fa véri-
table mefure. Je me contenterai de donner le réfultat de ce
qui me paroîtra mériter le plus .l'attention de nos Philofophes-
Muficicns..Voyez la figure i de cette féconde Partie, & fon,
explication.
Sous Hoang-ty on commença par affigner, au lu primitif,
des- dimenfions par nombres impairs. Sa longueur fut de 8.1t
parties égales fa circonférence de 9 & fon diametre de 3.
On fubftitua enfuite comme je l'ai dit à l'article premier la
progreffion décuple à celle de c> les nombres pairs eurent la
préférence, & la longueur du hoang-tchoung c'efl-à-dire de
ce lu primitif & fondamental fut divifée en cent parties
égales.
Le grand Yu, plus de quatre cens ans après Hoang-ty reprit
les nombres impairs & redonna au hoang-tchoutig les mêmes
dimensions qu'on lui avoit afiignées d'abord. Mais les Empe-
reurs des Hia, c'eft-à-dire ceux de la dynaftie donc le grand
Yu lui-même eft le chef & le fondateur, revinrent aux nombres
pairs & affignerent au hoang-tchoung pour fa longueur 100
lignes, pour fon diametre extérieur lignes, & pour l'on dia-
mètre intérieur 3 lignes cinq dixièmes & trois centièmes de
ligne.
Les C/iang, qui fuccéderent aux Hia, l'an avant Jefus-Chrift
1783 fixerent la longueur du hoang-tchoung à 80 lignes fon
diametre extérieur à 4 lignes, & fon diametre intérieur à 2
lignes, huit dixièmes & deux centièmes de ligne.
Les Tcheou en prenant la place des Chang, l'an avant Jefus-
Chrift 1 1 22 affignerent au hoang-tchoung pour û\ longueur
un pied 2 pouces 5 lignes, c'eft-à-dire, 125 lignes pour ton
diametre extérieur 6 lignes, deux dixièmes & cinq centiemes
de ligne & pour fon diamètre intérieur 4 lignes, quatre dixie-
mes & un centieme de ligne.
Les 7y?rt, par qui les Tcheou furent détruits, boule verferent
tout. Scus cette dynaflie on fit tous les efforts poffibles pour
abolir le fouvenir de la vénérable antiquité. La Mufique ne fut
pas plus epargnée que les autres fciences, & l'on ne fit rien de
nouveau alors en ce genre qui mérite d'être rapporté, il
fon en excepte quelques Ouvrages publiés fous le nom de
Les Han travaillèrent, de leur mieux & firent tout leur poiTl-
réparefHés'-pé:te,s littéraires qu'on
ble pour avoit faites fous
les TJin. Ils n oublièrent rien en particulier pour raire revivre
l'ancienne Mufique. Calcul, géométrie, inftrumens tout fut
mis en ufage pour tâcher de perfectionner la méthode des lu
qui etoit fort altérée de leur tems. Ils fixerent, comme Hoang-
ty l'avoit d'abord fait la longueur du hoang-tchoung à 9 pou-
ces, c'eft-à-dire 81 lignes, parce qu'ils compoferent le pouce
de 9 lignes, & donnerent au hoang-tchoung pour diamètre
intérieur 3 lignes, quatre dixiemes & fix centiemes de ligne.
Ce diametre fut le même pour tous les lu, dont ils proportion-
nerent les longueurs à celle du hoang-tchoung.
Depuis les H an jufqu'aux Ming exclulivement c'eft-à-dire
depuis environ l'an avant Jefus-Chrift 179 jufqu'en 1573 de
l'ère chrétienne, premiere année du regne de Ouan-ly on
gâta plutôt qu'on ne perfectionna la Mufique. Les dimenuons
des lu etoient devenues comme arbitraires, & ceux qui les
déterminoient ne manquoient pas de dire que c'etoit d'après
les préceptes & la méthode des Anciens qu'ils avoient fait tou-
tes leurs opérations.
Enfin, fous le même Ouan-ly le Prince Tfal-yu dont j'ai
déjà parié fi fouvent, aidé de tout ce qu'il y avoit de plus
habile dans l'Empire, entreprit de rendre à la Mufique fon
ancien luftre en la rétabliflant dans l'état où elle etoit lors de
fon origine fous Hoang-ty. Il préféra les mefures des Hia à
toutes les autres par la raifon felon lui que celles des Chang
etoient trop longues & celles des Tcheou trop courtes. Celles
des HW dit-il encore tiennent un milieu entre les unes les
autres; les HiA étaient d'ailleurs plus voifins du tems de
Hoang-ty & il ejl à préfumer qu'ils n avoient point encore
oublié tout ce qui s' etoit fait fous ce grand Prince.
Tfai-yu confulta tous ceux qui etoient en etat de l'inflruire
ou de l'eclairer. Il fouilla dans tout ce qu'il y avoit de plus
ancien & de plus authentique en fait de monumens & pour
fruit de toutes fes recherches, il trouva que le pied dont fe
fervoient les Hia, devoit être le même quant à fa longueur
abfolue, que celui du tems de Hoang-ty &c que le pied
employé fous Hoang-ty devoit être tel que celui dont il avoit
trouvé la defcription dans des anciens fragmens de Livres &
dont il avoit vu l'empreinte fur: quelques vieux monumens. II
en fit conflruire un femblable, & y employa tous les foins &
toute l'exactitude dont il etoit capable. Voici en abrégé quelles
furent fes opérations.
Au lieu d'or pur dont fe fervoient les Anciens & qui pro-
bablement fut employé par Hoang-ty, il prit fix onces de cui-
vre rouge auxquelles il ajouta une once d'etain fin & mit
le tout en fonte. Sur la furface du creufet s'eleva d'abord une
vapeur noire; à cette vapeur en fuccéda, quelque tems après,
une autre d'un jaune foncé; vint ensuite une vapeur bleuâtre
& enfin une vapeur blanche qui ne changea plus. Il jugea que
la matiere etoit fuffifamment préparée, & la jetta en moule.
Il en fortit le pied qui eft repréfenté dans fa grandeur natu-
relle, à la figure 4, a. Voyez cette figure.
•Ce pied a quatre faces ou côtés qui font egaux entr'eux.
L'intérieur eft creux & parfaitement rond, il a 9 lignes de cir-
conférence fon diametre eft celui du hoang-tchoung & fa
capacité eft la mefure dnyo, qui contient 1 200 grains de chou,
ou gros millet; fon poids eft de 12 tchou. On infinue les grains
de millet par l'ouverture A qui eft à l'un de fes bouts. En
fouillant dans cette même ouverture, on obtient le koung du
hoang-tchoung, c'eft-à-dire le ton fondamental, le premier
& le générateur de tous les autres tons. Celui des côtés du
1 à côté des
etant relatif à celui des lunes 9 3 ions Jî Jî\?
Tjee Tchcau Yn Mao & la la h fol, &c., ou fa, fa
&c.
à la progreffion triple, employée fol ,fol%, la &c. ? Voyez ci-
par ies Anciens n'eût pas appli- devant note h page 95.
Ta-lu. Sa longueur eft d'un pied 8 pouces 8 lignes fept
dixiemes & fept centiemes de ligne. Son diametre extérieur
eft de 6 lignes, fix dixiemes & fix centiemes de ligne. Son
diamètre intérieur eft de 4 lignes, huit dixièmes & cinq cen-
tiemes de ligne.
TAY-TSOU. Sa longueur eft d'un pied 7 pouces, 8 lignes
Tô> t!f de ligne. Son di.ametre extérieur eft de 6 lignes –“
de
ligne. ligne. Son diametre intérieur eft de 4 lignes j~o de
ligne.
Nan-lu. Sa longueur eft d'un pied i pouce 8 lignes
~?5) tÎ~6 de ligne. Son diametre extérieur eft de lignes -~s.}
de ligne. Son diametre intérieur eft de 3 lignes T^ de
ligne.
Ou-Y. Sa longueur eft d'un pied r pouce, 2 lignes ~'f
rfô- de ligne. Son diametre extérieur eft de lignes, £0 de
ligne. Son diametre intérieur eft de 3 lignes de
ligne.
YNG-TCHOUNG. Sa longueur eft de 10 pouces,lignes
y
~rs-> rtô de ligne. Son diametre extérieur eft de 5 lignes
T^ de ligne. Son diamètre intérieur eft de
lignes, y§5
de ligne.
S. IL
Lu moyens ou naturels.
Lu aigus ? ou demi-lu.
ARTICLE QUATRIEME.
Formation du système musical DES Chinois.
JLi e
s lu ainfi que j e l'ai déjà dit, font des fons qui ne différent
l'un de l'autre, en montant ou en descendant par degrés con-
joints, que de l'intervalle que nous appelions un demi-ton. Ce
fut d'abord avec ces demi-tons que les anciens Chinois formè-
rent leur fyftême. Ils ne notoicnt leurs airs, ils ne déiignoient
les intervalles que par les noms des douze lu. Cette méthode
9
toute facile, toute commode toute exafte même qu'elle etoit,
leur parut n'être pas fuffifante pour embraffer toute l'étendue
d'un fyftême accompli. Ils joignirent Xyn à Yyang, c'eft-à-dire
l'imparfait au parfait, un lu du fecond ordre à un lu du pre-
mier ordre, & ces deux fons réunis furent appellés tons.
Après avoir combiné de bien des manieres, pour pouvoir
faire de ces tons un arrangement qui pût repréfenter l'ordre
harmonique des lu ils firent une echelle de cinq tons & de
deux dêmi-tons (o). Ils donnerent aux tons les noms de koung.,
auroient-ils eue de faire entrer auflî fi vous voulez, & ils n'auront plus
des demi-tons dans cette echelle, à combiner de bien des manières ni
d'y placer des fons ifolés & non à rechercher fi des tons feuls peu-
accouples comme les autres ? vent former une echelle ou s'il
Pourquoi n'attroient-ils pas com- faut la mêlanger, & comment la
pofé tout de fuite leur echelle mélanger, de tons & de demi-tons.
EXEMPLE.
FA, ut, fol, re, la, mi, fi, fa, ut, fol, re, la, mi, fi, fa, ut, fol, re, la, &c.
(/> ) C'eft comme nous dirions peut voir ce que j'ai dit ce
fujet,
kia-tchoung eft premier degré note k de la premiere Partie p. 47.
tchoung-lu fecond degré lin- Voici le rapport des tons Chinois
ichoung troifieme degré, &c. On avec ces degrés.
E X E M P L E.
1er, degré. 2me. 3me. 4me. jme. éme. 7me. octave.
Kou/ig Chang Kio Pkn-tclû Tchê Yu Picn-koun.g Koung.
III.
IL
Hoang-tchoung
Ta-lu, fa*.
fol.
fol*.
la.
72.
Kia-tchoung
Kou-fi 64.
V. Joui-pin
IV. Tchoung-lu la
•
VI.
IX.
X.
n.
Lin-tchoung
VII. Y-tfê
Ou-y 48.
VUI. Nan-lu
Yng-tçhoung
fi.
ut.
ut*.
re
ml
54.
(43 ),
» La premiere lune engendre, en descendant la huitieme
» lune où fe trouve le nan-lu, dont le nombre eft 48.
» La huitieme lune engendre, en montant la troifieme lune,
» où fe trouve le kou-fi dont le nombre eft 64.
» La troifieme lune engendre, en defcendant, la dixieme
» lune, où fe trouve yng-tchoung dont le nombre eft 43.
» La dixieme lune engendre en montant la cinquieme
» lune, où fe trouve joui-pin dont le nombre eft 57.
» La cinquieme lune engendre en montant, la douzieme
» lune qui eft la place naturelle de ta-lu, dont le nombre
» eft 76.
» La douzieme lune engendre en defcendant, la feptieme
» lune, où fe trouve y-tfê dont le nombre eft 51.
» La feptieme lune engendre en montant, la Seconde lune,
» où eft le kia-tchoung dont le nombre eft 68.
» La féconde lune engendre, en defcendant la neuvième
» lune, place naturelle du 011-y dont le nombre eft 45.
» La neuvieme lune engendre en montant, la quatrieme
» lune où eft le tchoung-lu dont le nombre eft 60 ».
Telle eft la génération des douze lu, donnée par Hoai-nan-
tfée, plufieurs fiecles avant l'ère chrétienne & en expofant
ainft cette génération, ce favant Auteur ne prétend donner
qu'un précis de la doctrine des plus anciens Ecrivains de fa
nation (y).
(y ) C'eft un vrai malheur pour dant l'exemple de la note précé-
les Chinois. La génération dont il dente, d'après le texte font 81,
s'agit ici n'embrafle que leurs cinq 71 64 54 48. De ces nombres,
tons fa fol la ut re donnés, le feul 8 1 eft radical les autres
comme on Fa vu, par les lu fa font les différentes oûaves des
ut fol re la. Tous les autres lu radicaux 27 9 3 & i donnaht,
font irrationnels & abfolument avec 81 la férie de fons
etrangers au principe qui donne les 81. 27. 9.
cinq tons. Les nombres fixés-à ces fa ut Jol rc3. la.
il.
cinq tons & que j'ai transcrits Il eft aifé de vpu; que c'eft ici la
Les
Les figures 9 &
8 o
mettront cette doftrine fous les yeux
du Lefteur. La figure 8 repréfente, i°. le koung du hoang-
tchoung regardé comme fon fondamental & générateur de
ARTICLE SIXIEME.
DE la circulation DU son f o n ij ament al*
I iF.
fon fondamental efl: le koung du hoang-tchoung, c'eft-à-
dire, fa. Ce koung, difent les Chinois ne fauroit ni fe
reproduire ni parcourir l'un après l'autre tous les lu, fans quel-
que fecours. Cefecours lui a eté donné par la nature ( aa), &
( aa ) Les Chinois peuvent bien arbitraire des demi-tons auxquels
s'exprimer ainfi mais cette nature ils font enfuite engendrer les con-
eu l'ouvrage même des Chinois fonnances, comme on le verra
modernes, Elle eft prife de l'ordre dans cet article.
3 le trouve dans les deux lu extrêmes qui ferrent des deux côtés
le hoang-tchoung qui en: la demeure primitive du koung*
Voyez la figure a. Tous les tons qui complettent I'oclave y
ajoutent les Chinois, font liés les uns aux autres par le moyen
du ho, qui eft le pien.-k.oung {mi) & du ,'choung, qui eft le
pien'tche {fi)-
Entre le koung & le chang, il y a le vuide d'un lu~y de même
qu'entre le changlk. le kio mais entre le kio & le tché {la ut)
«
il y a le vuide de deux lu. Le lu le plus près du tché, donne
comme un paffage au tché &le fon qu'il rend eft le commen-
cement du tché ou le fon qui fait vivre le TCHÉ qui le nourrit
& le fortifie. Entre le tché & le yu, il y a le vuide d'un lu
mais fi du yu l'on paffe à la reproduction du koung ( de re à
fa ) il y a le vuide de deux lu. Alors le lu le plus près du
koung prend le nom de pien-koung & eft comme le com-
mencement àukowig, auquel il donne une nouvelle vie en le
faifant changer de demeure ( c'eft-à-dire en le portant à
i'oclave ).
Ce n'eft pas tout le koung de hoang-tchoung en tant que
Son fondamental, eft ioutenu & aidé par tchoung-lu & iin-
tchoung & c'eil par le moyen de ces deux lu qu'il peut engen-
drer fans obftacie tous les autres tons ( bb ).. Voyez la figure 1 3
3
l'ordre des lu à une férie de demi- encore, on voit par les nombres
tons il a fallu enfuite palier par même qui accompagnent les au-
une foule de ces demi-tons pour tres fons, queyô/ym'a d'exigence
trouver les quintes & les quartes. que par ut. 54 dont il eit ennen-
Voyez l'exemple de la note x\ dré cet ut l'ayant été directement
page 1 19 oàponr parvenir feule- par fa. 81 on y voit encore que le
ment de fa à lit, il faut paffer par la 64 elt le produit d'un ion qui eil
fa fol fol M la v la X< fans dé]a au-delà de la route où nous
qu'on fâche pour ainfi dire d'où cherchons Vue, qu'il eft produit par
Tiennent ces ions. Car fans parler re 48 engendre lui-même de fil
dans laquelle en comptant de droite à gauche les tons s en-
gendrent les uns les autres dans l'ordre fuivant koung tché
chaftg yu kio ho tchoung c'eft-à-dire en allant par quin-
tes, fa ut fol rt la mi fi. Mais en comptant de gauche à
droite, c'eft un autre ordre de génération qui procède ainfi:
tchoung ho kio yu chang tché, ho un g c'eft-à-dire en
montant de quartes, fi mi la re fol ut fa.
Dans cette double génération on ne fait ufage que de fept
lu c'eft pourquoi on appelle la figure qui la reprélente Y ordre
des fept réunis ou les fept principes. ICotmg&C tchoung (fa &
fi) y font en oppofîtion & agiffent l'un fur l'autre ( ce ). Les
cinq lu qui font à droite reftent inutiles & on les appelle les
cinq termes ou fins parce que c'eft à ces lu que fe termine l'une
& l'autre génération par/à & par_/r qui ne peut embraffer
que fept ions.
Voici deux paflages, l'un fur le pien-tché l'autre fur le pien-
koung. Le premier eft de Tfo-kieou-ming plus ancien que
Pythagore le fecond de Hoai-nan-tfee qui vivoit dans un
fiecle peu éloigné de celui du Philofophe Grec ( dd).
ARTICLE SEPTIEME.
GÉNÉRATION DES Lu PAR LES DEUX KûA,
KlEN ET KOUEN.
%^J N entend par koa, les trigrammes de Fou-hi & les hexa-
grammes de Cken-noung expliqués d'abord par Quen-ouang
8a par Tcheou-koung plus de mille ans avant l'ère chrétienne
5c enfuite par Confucius, environ cinq cens ans avant Jeius-
Chrilt; ces explications fubnllcnt encore. Les Chinois font
perfuadés de tems immémorial, que tout, foit dans le moral,
foit dans le phyfîque dérive des koa & eft formé myflique-
ment par les koa. Il n'eft donc pas furprenant qu'ils aient trouvé
dans les koa la génération &: des lu & des tons, & tout ce
qui compofe le fyilême mufical.
o 0 0
fant au langage fec & fans images que nous employons
pour mamtefter nos idées il réfulto de tous les rnif.-nncrncns
des Auteurs Chinois que le ion fondamental faengendre fa
quinte ut, que cette quinte, devenue fou fondamental à (on
four, engendre de même fa propre quinte fol laquelle conti-
nue ia génération jufqu'au douzième terme, ou la.1%. comme
il efc ailé de ie voir par les lignes tracées entre les koa & qui
joignent les parfaits avec les imparfaits car, difent les Chi-
nois, il en ejt des koa comme du mile & de la femelle la
première ligne du koa KIEX qui cfl comme le mâle jointe à 1er
première ligne du koa KO VEN qui ejl comme la femelle engendre
la féconde ligne du koa kien laquelle fe joignant à la féconde
ligne du koa kouks engendre la troijieme èc ainfi des autres.
îl n'eit pas néceiîaire de développer" plus au long cette
doftrine. Par l'application des fous aux lignes des hexagiani-
mes, les Lecteurs Muiiciens verront aifément que ces lignes
repréfentent de l'une à l'autre la génération des tons fonda-
mentaux, puifqu'ils trouveront une luire de quintes prenant la
place l'une de l'autre (ec) jufqu'au terme pofé par la nature
(se) Ces quintes iont dites pren- tour générateur & produit >v, &r
dre la place l'une ck TauTrc en ce aini'i de 'mte d'une qu-me à l'au-
([Lie '\l ut engendré de fr devient tre jufqu\;u Li >' qui eit ce terne
lui-même générateur pour pro- P'ifJ p.ir L: n-.iturc dont p.r'e lec,
duire fol. Celui-ci devient à ion P. Amiot mais auciuel le 5 Chi-
1
Tome VL
.J
il
elle-même & les Muficiens Philoibphes y découvriront peut-
être tout le fyftême de la baffe fondamentale du célèbre
Rameau (£[').
nois quand ils veulent font pro- échelle contient de fons differens.
duire le hoiiTi^-tchoung ou fa En un mot, il faut les fept fons
qu'ils prennent alors pour
#
'?< fondamentaux f: ta fol ri la
'/ni, tous' à la quinte l'un de
quinte de Li ^'oyez. ci-aj^rcs
note i"v, p"e 131.
(./)'')Le (yirime de Rameau n'a
l'autre, pour former l'échelle Cl ut-
il L'i manière des Chinois. On peut
d'autre coïMorunrj- avec celui des voir à Tarticle iz de mon Mémoire
Ch:nois crue dnns la m;ir:iere jurlaMujnjUtJc.s Aucuns p'.lijc 84,
dont Yur. clés ibiis engendrés par un plus loua; détail touchant ces
3a bai'ie 'oiidamenvalc cL vient à deux fyflême: Carie fyiléme des
fon tour fondamental pour en Egyptiens & celui des Modernes
engendrer d'autres. Voye*. la note dont je traite dans cet article, ne
précédente. Or en ceci même font autre choie, fous des noms
on apperçoit encore une différence differens que celui des Chinois &
entre ce lyftéme & celui des Chi- celui de Rameau.
nois puisqu'un fon fondamental Il faut obiérver au refte que
dans le lylléme Européen ell la baiïe fondamentale de Rameau
fuppofé porter avec lui fa tierce a deuv objets bien diflincïs l'un
& fa quinte tandis que dans le de fonder la valeur d;s ions qui
fyilême chinois chaque ton fon- compoient le fyitême muiical
damental eit ifolé & ne fujjpoié l'autre de réduire en principes la
dans la réionnance aucun harmoni- pratique de l'harmonie. Rameau
que
qUI! auc::n fon concomitant j)
aucun ion phé-
C peut n'avoir pas réuiTi dans fon
nomène dont heureufement les premier objet, à l'égard de cer-
Chinois n'ont pas même l'idée. tains ions auxquels il attribue les
Mais voici cruelle eu la différence proportions factices dépofées
eiTeiitielie entre ces deux fyitcines. cL:is tous les écrits des Modernes,
Par exemple, pour former îa M;:i-> fon f.cond objet qui cil le
gamme a ut par le fyllême de ieui qui iméreife tes Harmoaifies
Rameau, il ne faut que les trois efi rempli parfaitement, Ce n'cfl
fons fondamentaux fa, ru & fol même que depuis l'époque de la
qui avec leurs tierces & leurs bi'/Te fondamentale que l'harmonie
quintes donnent les trois grouppes (Si devenue une icience. Cette
de ions fii lu ut ut mi fol fol fi obfei vâiiûn pourra n'être pas inu-
rt dont fe forme l'échelle ut m tile ici parce que c'efl pre ci fu-
mi f.i fol la fi ut. Au lieu que ment contre cette partie di: iyÛCrne
pour former la même échelle par de Rameau contre îa bafle .011-
]c fyiîéme chinois il faut autant damentale aue s'elevent les
de ions fondamentaux que cette Compofitears ians principes 6s
A cette explication des lu, par les deux hexagrammes qui
font le fymbole du ciel & de la terre, je vais ajouter dans
l'article fuivant une autre explication, tirée encore de la
combinaiibn des lignes qui compofent ces deux hexagrammes.
Je préviens le Lecteur que lorfque j'emp*. >ie le ligne du diefe
à côté d'un ton, je ne prétends que marquer l'élévation d'un
demi-ton (gg) au-deffus du ton fur lequel il eit placé.
ARTICLE H UI T I E M E,
thode de La
pu faire des Mufkiens de génie
par la connoiffance de cette mé-
baffe fonda-
mentale il efl: bon de l'apprendre
ici aux Amateurs ne coniîile qu'à
c'eft cette lumière qu'en veulent
les Compôhteurs de routine ? Non
tant à cauie qu'elle pcH'rrou les
éclairer, mais parce qu'elle edaire
les autres Iur ce qu'il y a de vicieux
enieigner comment tels & tels dans leurs compoiîrionj.
accords particuliers iur l'emploi (£Tj) -Le P. Amiot entend ici
defquels les Muficiens errent iou- par tlenn-'on une intonation in-
vent ouibntembarfailés, ie rédui- termédiaire entre le demi-ton
fent à trois ou quatre accords nvd]tur èc le c!emi-ton mineur
primitif:; plus connus que Rameau eniurte qu'im I.i-JuJ, par exem-
appelle fo;idamenr;!u\- & dont la ple pir.ile être conçi! comme un
marche n'clt ignorée pour ainii ji-btuiol un mi-.ihj; comme un
dire, d'aucun Écolier. Aufïï a-t-oa f.i, c'vc. clair> les cLvcrj ob]ecss
appelle cette harmoir.e primitive qui cié'pendenc de cette identut
cette bafie fondamentale la boul- iorcOe cic ibjis.
Nous allons voir à prefent un autre ordre de génération
formé par le mélange des lignes qui compofent les deux hexa-
grammes précédens.
Si l'on prend alternativement une ligne de l'un & l'autre
de ces deux hexagrammes c'eft-à-dire une ligne entière &
une ligne brifée en continuant de même jufqu'à ce qu'on ait
employé toutes les lignes qui les compofent, on obtient deux
autres fortes d'hexagrammes l'un appelle ouci-ki l'autre ki-ki.
Le nom du premier fignifie qui n'a pas encore ce qu'il lui
faut qui fe remplît peu-à-peu &c. & ki-ki fignifie à qui il 1
ne manque rien qui ejî rempli &c. Ces expreflions font allu-
fion à la manière dont les Chinois conçoivent la génération
des êtres par le concours de leurs deux principes le parfait
& l'imparfait le mâle & la femelle le mouvement & le
repos Sic. en un mot Yyang & Yyn.
Pour appliquer cette doftrme à la génération des lu & à
la formation du fyftcine mufical, ils diient Les quatre fiexa-
grammei kien koueN ovej-ki & ki-ki donnent le prin-
cipe, [ Liccroijpme.it la perfection ou le complcmera à la
fubhme feience des fons.
On a déjà vu à l'article précédent comment, au moyen
des deux koa kicn & kouen fe formoit la iucceffion fonda-
mentale des fons c'eft-à-dire la mcceiïïon des quintes. Cette
fuccefiioii fuffiroit feule pour le développement de tout le
fyftême mufical puifque dans les fons fondamentaux on a les
différentes combinaifons des degrés plus rapprochés. Cepen-
dant, pour faciliter, & l'intonation, Se Tunige qu'on peut
faire d'une fuite de demi-tons pour paffer d'un mode à l'autre,
les Chinois ont imaginé de réunir les lignes brifées avec les
lignes entières des deux koa kien & kouen de la figure ir ,7?
pour en furmcr les deux autres koa, ki-ki & ouei-ki, de la.
figure 1 5 £ qui préfente leur échelle chromatique mi
a
fa,
re
fa%, fol, foin. i*> l* (°u/ b ), ut, ut% re
ARTICLE N E U V I E M E.
CéxÉRATION DES Lu PAR LES LTCN ES DES HEXAGRAMMES
QUI COMPOSENT DOUZE KO A.
fondamental.
Le ki de ce fon fondamental le porte jufqu'à tchoung-lu là il
9
JlL en es des nombres comme des autres êtres. Ils ont leur
deux principes, le parfait &
yang; & leur yn c'ell-à-dire les
Y imparfait qui par leur union & leur mutuel concours, proclui-
fent clans l'eipece tout ce qui peut être produit. Ainit les
nombres impairs Comyang, ou parfaits; les nombres pairs lont
y/i ou imparfaits. C'eft de l'union des uns (les
autres que
refaite la perfection en tout genre c'eft par la combinaison,
des uns avec les autres que la nature produit les merveilles que
t~ >
nous admirons & c'clt en les aflociant à propos qu'on peur
donner à la ilibiime feience des »
la vertu d'éclairer i'eiprit
(jus ions l~l
des plus vives lumières, d'échauffer le eccur, en l'excitant à
1)
notnl~:es engendrés
des nombres
cies l,
Ainlï 1 premier des nombres générateurs & 6
l,~figure
aus nord de la
emge:zclrés, placés au
premierï~
fgure, à côté
l'un de l'autre font le fymbole de l'eau. Ils défignent le ton
'A.'
yu, ou re qui eft rendu par un tuyau de 6 pouces.
1, le fécond des nombres générateurs, &7, le fécond
des nombres engendrés placés au midi de la figure à côté
l'un de l'autre, font le fymbole du feu. ils défignent le tché ou
ut (ii) qui eit rendu par un tuyau de la longueur de 7 pouces,
( ï ) On lit ici ch;r;s le manuferit P1EN-TCHÈ ( Si ) q;ù efl ren-
dcMBertin Us dîjiyicnt Ur-IEN- du &c.
TCI/É ( cifi notre S] ) qui cji C'eft une faute d;ms le:; deux
ren-
du &c. exemplaires. J*;u cru devoir fubfti-
Le manuferit de la Bibliothèque tuer ici Via au fi,
& le tdic
an
du Roi porte: Ils dcfignmt U pien-tdiL Frank rement parce qu'il
3 le troifieme des nombres générateurs, & 8 le troi-
fîeme des nombres engendrés, placés à l'orient de la figure,
à côté l'un de l'autre font le fymbole du bois. Ils défignent le
kio ou la qui eft rendu par un tuyau de la longueur de huit
pouces.
4, le quatrième des nombres générateurs, & 9 le qua-
trieme des nombres engendrés placés à l'occident de la
figure à côté l'un de l'autre, font le fymbole du métal. Ils
défignent le chang ou fol qui eft rendu par un tuyau de la
longueur de neuf pouces.
5 le cinquième & le dernier des nombres générateurs
& 10 le cinquieme & le dernier des nombres engendrés, font
le complément des nombres ils représentent le principe uni-
5
¡
car 9 muîtiplié par 9 donne 81.a
Ces mêmes grains de chou placés il côté l'un de l'autre
ayant la pointe en haut ou en bas, déjignem l'rx 6' yaxg l
ayant mis le complément à leur ouvrage qui je trouve pj.r-Li
[' ~t,o/z.
<~w fort état de perfection. C'eil
dans C' j' pourquoi ta
pourquoi la longueur
loupucur du
hoang-tchoung étant la même que î'eipace qu'occupent les
c'eft-à-dire, étant
orains ainli rangés c'eit-a-dirc,
gramsaini~rariges, étant del cent lignes, cetta
cette
longueur efî; cenfée dans fon eau de perfection car o iiiulri-
pliés par !0 donnent 100.
Les calculateurs peuvent choiMr
ca cu atcnrs peuvent choirir à vo
volonté une ou ['autre
onte l'une l'autre de
ces «deux manières ils arriveront au même terme parce eue
ARTICLE ONZIEME.
Formation des Lu par les nombres à la manière des anciens
Chinois depuis Hoang-ty jufqu'aux Han.
JLj
A méthoded'opérer fur les fons, par laquelle on fuppofe
la longueur du hoang-idwun^ de 81 parties, félon ce que j'en
l '[
ai dit à l'article précédent eft fans contredit la plus ancienne
de toutes, puifqr.e c'eft celle qui a été employée la première
fous le règne de Hoang-ty. TousTousles raréfient, &
les monumens l'atteftenr.
perfonne à la Chine ne l'a encore révoqué en doute.
Le fameux ïloai-nan-tfec cet iiluftre Prince qui avoit
fait de fon Palais une académie de Savans, prétend c[uc
tout l'artifice de la méthode des Anciens confiftoit à diftinguer
dans le corps fonore deux fortes de générations l'une en.
defeendant c'eft celle que nous appellons la quinte l'autre en
montant c'eft la quarte de la quinte déjà produite {II).
Pour avoir en nombres i'expreflion de la quinte il faut dit
Hoai-nan-tfee multiplier la longueur du corps fonore égal à
Si par 500 on obtient 40500. On divife ce produit par
749, & l'on a pour quotient 54 qui eft le nombre de lin-
tclwuno. Voilà pour la génération defeendante. Ce corps ionore
évalué à Si eft notre fa & le iin-ichoung répond à notre ut
c'eft donc fa 8 1 ut 5 4.
Pour avoir I'expreflion numérique du tay-tfou qui eft la
quarte de im-tchoung c'eft-à-dire pour avoir I'expreflion du
fol, quarte au-deflbus à! ut on multiplie par icco le u:i-
tchoung 54, ou ut. Le produit de cette multiplication eft
^4000 qu'il faut divifer par 749 le quotient fera pour t.v-
(//) La quinte dont parle ici le fortes d'expreiTions lcrfqu'elles fe
F. Amiot, fe prend en montant, rencontrent dans le texte il n'y
& la quarte le prend en defeen- aura qu'à y faire attention. On doit
dant. J'ai dé|a fait obferver à la fe fouvenir que le P. Amior a
note { page 112. que Texprellion averti iouvent que pour bien en-
Ciiinoife, en defandant eft pour tendre ion Mémoire, il tklloit ie
r.ous une marche montante de faire aux idées des Chinoii. En
même que leur cxpreiîion, en mon- effet, lorfqu'il s'agit iuv-ro.i: de
tant s'applique chez nom à des pafiages d'Auteurs chinois ce
ions qui delcendent. C'eft pour ieroit les dénaturer que de vou-
prévenir en quelque manière le loir traduire en idcCb Européenne;.
Leireur cet égard que j'ai fan celles des Chiner,
mettre en ciirafteres italiques ces
/fou ou fol 72. Il n'en pas néccilaire d'avertir ici quon
néglige les fraftions. On n'a qu'à fuivrc cette méthode pour
avoir tous les autres tons (mm). Voyez la figure 9, a dans
laquelle on a marqué, fous chaque lu ton expreillon numéri-
que, & au-deffous du nombre qui la repréfente le produit
qui doit être divifé par 749. Ce divifeur n'eft pas marqué
parce qu'il cil; toujours le même. Je me difpenfe de plus amples
explications parce que je fuppofe que cette partie de mon
Mémoire ne fera lue que par ceux qui entendent ces matieres.
Une méthode encore plus (impie eft celle qui fuppofe le
koang-tcfioung divifé en 9 parties appeliées pouces, à la
manière des Anciens. Ainfi le koung de hoang-tchoung ou fa,
étant fuppofe 9 on double ce nombre & on divifé le produit
par 3. Or le double de 9 eft 18 18 divifé par 3 donne 6
c'efr. donc 6 qui fera l'expreflion numérique de lln-tchoiuig ou
ut. Voilà pour la génération défendante c'eft-à-dire de la
quinte. Quant a la génération montante c'eft-à-dire de la
quarte on quadruple le nombre de lin-tchoung, ou ut, qui eft
6 le produit de ce nombre eft 24. On divifé ce produit par
3^0: l'on a pour quotient 8 qui fera l'expreflion numérique
du tay-tfou ou fol. On procède de la même manière pour
avoir la valeur des autres ions. Voyez la figure 9 b. En lifant
les nombres de cette figure il faut fubftituer 9 à 1 6V aller
de fuite.
Cette même méthode a lieu, en fuppofant le hoang-tchoung
(7/Z/72) Mais ces tons en négli- objet important feroit trop longue.
geant les fractions feront-ils juftes ? Je me propofe d'examiner en par-
On a déjà vu à la note y, page 1 io, ticulier les proportions que pré-
ce qu'on doit penfer durcfultat de fente cette figure, afin de {"avoir
cette méthode donné par Hoai- ce qu'on doit penfer de la méthode
n.m-rj'ii à l'a rude 5 Voyez page de négliger ies fractions. Voyez la
119). Comme la figure 9, <z, expofe première Oblervation à la iln du
ce même rclultat, je n'en dirai pas Mémoire,
davantage ici la dii'çufiion de cet
on fa, egal à i& l'on opere alors fur les fra&ions de la
même manière que l'on a opéré fur les nombres entiers. Les
anciens Chinois n'en ont pas fait ufage. Ils ont fuppofé que t
valoit 10 ils doubloient ceio, & en divifoient le produit par
5 en cette maniere 2 fois ic font 20 20 Jiyifé par 3 donne
6~. On négligeoit la fra£Kon, & fon s'en tenoit au nombre
entier 6 qui etoit la valeur numérique du lin tchoung
ou ut. On quadruploit cette valeur du lin-tchoung c'elt-à-
dire, 6, & l'on avoit 24 ce produit étant divifé par 3 don-
noit 8 valeur du taj-tfou, ou fol. On opéroit de même pour
obtenir la valeur des autres lu {nn ). Voyez la figure 9 b, pour
tordre des lu ainii engendrés l'un de l'autre,
ARTICLE TREIZIEME.
Manière d e p r o u y e ji l £s Lu,
J. OUR éprouver la jufteffe des lu les Chinois ont inventé
un infiniment qui réunit, félon eux, la perfeâlion du kin a
celle du ché ils l'appellent lu-tckun il eil plus grand que le
kin & plus petit que le ché. Sa conftruttion eft toute mvfté-
rieufe il eft en petit l'image de tout ce que reprefente la Mu(î-
que elle-même. On peut le rappeller ce que j'ai dit du kiu &
du chê à l'article 6 de la première Partie, & l'appliquer au
lu-tchun. Ainfi iaiflant à part tout ce que cet inihument a de
myftérieux & de fy mbolique je pafle à ce qu'il a d'efientici
par rapport aux lu, dont il doit éprouver & conilater, pour
ainfi dire la juilefTe,
Les Anciens avoient fait deux fortes de lu-tchur. la premiers
forte etoit de la forme du chë & la féconde reffembloit au
kïn. Les lu-tchun faits comme le ché., etoient longs de dix
pieds les autres n'avoient que fix à fept pieds. Le nombre de
cordes, pour les uns & les autres, etoit indifféremment de
d onze ou de treize. Cet infiniment etoit très en ufage du tems
des Han.
Parmi les Auteurs qui ont parlé du lu-tchun on en compte
quatre principaux. Le premier efl Lïng-tcheou-kleou qui vivoit
fous les Tckeou environ 500 ans avant l'ère chrétienne. Le
fécond efl Kuig-fang il vivoit fous les premiers Han, vers le
commencement de notre ère. Le troifieme eft Tchen-tchoung-
jou il a écrit du tems des Ouci poftérieurs c'eft-à-dire un
peu pius de deux fiecles après Jefus-Chrift. Enfin le quatrieme
nommé Ouang-pou a écrit fous la petite dynaftie des Tcheou
vers l'an 560 de notre ère. Je ne parle que de ces quatre
Auteurs parce qu'ils ont vécu en différens fiecles & qu'ils
jouiffent dans leur pays d'une eftime plus univerfelle.
Il s'en faut bien cependant que ces Auteurs aient traité du
Iu-tchun avec l'exactitude reqnife pour un pareil fujet. Ils ont
cru qu'il fuffifoit pour la pratique de donner des à-peu-pres
fans faire attention que ces à-peu-près devenoient des erreurs
énormes quand on les ramenoit au calcul.
Le Prince Tfai-yu qui a travaillé avec plus de méthode
que tous ces Auteurs & qui avoit les fecours néceffaires pour
le faire avec plus de fuccès; ce Prince, dis-je après avoir
dépouillé tous les Livres tant anciens que modernes qui ont
parlé du lu-tchuii, conclut que cet inflrument pour être exact
& conforme en tout aux vues de ton Inventeur, devoit être
tel que celui qu'il s'en1 donné la peine de conirruire lui-même.
Ii eft repréfenté a la figure zi. En voici une courte defcription
tirée de l'Ouvrage même de Tfai-yu.
Pour avoir un bon lu-tchun dit cet ilkiftre & favant Auteur,
oc pour que ce lu-tchun ait toutes les qualités qu'exigeoient les
,• ciens pour repréfenter la perfection de leur Mufique, il faut
employer le bois appelle loung-mou. On donnera a ce bois une
forme oui tienne un milieu entre celle du kin H< cuic du die.
Car le lu-tchun,
é'~ir
l'autre de
être exactement ni cornais :"[;1) ni
Il-lC Utll, fans être exaccement Jl1 cÙm:11': ï-m
inftrumens doit cependant
nI
reiTembler
comme ces
en quelque chofe à tous les deux. Il faut qu" foit également:
1
méthode.
erzVoici
les fons qu'ils engendrent par V intervalle de huit en défen-
dant & par l'iczrervalle d~~ -jr~c cette
( t) j'ai réuni toutes ces figures faifoit le koung, lorfqu'il etoit pre-
en. un ieul tableau ioit pour dimi- mier degré; modulation en-kio iigni-
nuer le nombre des planches foit fie, modulation de La qui*etoit
pour présenter fous le même kio lôrfque/i etoit premier degré 9
ccup-d'œil -pour ainfi dire les & ainii'du refle. CJeft à-peu-près
ic;>t modulations dont il s'agit ici. comme nous dirions d'une pièce
Pour pouvoir former cette réu- en re ou en mi qu'eUe eft an ton
nion, il m'a fallu fortir ducoftume de la Jiconde note, au ton de la
chinois, mais je ne l'ai fait qu'a médiame, parce que lorfqu'on eft
l'cg-rd de la forme, fans rien chan- en ne ce re eft féconde note ce
ger au rond comme on en jugera mi eu mediante ou, comme difent
par la figure 1 que j'ai répétée affer. férieufemeni quelques per-
pour la mettre la tete des fix au- fon.ncs peu verfées en mufique
5
tres modulations. J'infibU de. quinte, fenjibl; dt fécon-
Les titres particuliers des figures de ( ) &c. ou bien paffer an ton
3,4, &c. que j'ai conferves tels de la dominante ait ton de l.ifoudo-
qu'ils ctoient l'avoir modulation minantt &c. fans faire attention
in chana modulation m lin &r. que cette quinte & cette féconde ne
uourroient peut-être encore embar- font .plus ni cinquième ni fécond
rafie-r le Lecteur, malgré la clartc degré dès qu'on aceufe leurs notes
que j'ai tâché de répandre fur cet fenfibles leurs feptiemes degrés
objet mais voici ce que c'efi. & que cette dominante & cette
Là modulation en koung eïi foudominanu ne lont plus telles
comme on l'a vu à la figure 2 celle dès qu'on parte à leur ton qu'on
oh fa fait le kc;?g. Or modulation en fait des ioniques. Car un Euro-
en chang fignifie ici modulation péen n'efl pas plus en ut quand il
de jol qui etoit cùœng lorfque fa pafie en fol ou en re &c. qu'un
pour principe i°. que les lu font immuables 20. que chacun
des douze lu peut former fucceiîlvement les fept tons qui
constituent ce qu'on appelle les fept principes d'où l'on con-
clura, qu'avec les douze lu & hs fept principes ils ont un
fyftêrne de mufîque çpmplet.
Mais pour que ce fy flâne fait y entablement complut dit le
célèbre Tchou-hi je crois qu'il 'faut prendre ces mots LES
sept principes dans un fais plus étendu, & qu 'aux fept
principes il faut joindre les cinq compléments.
Voici félon cet Auteur, quels font les fept principes & les
cinq complémens.
Premier principe hoang-tchoung & lin-tchoung c'eft-à-
dire, fa ut.
Second principe, lin-tchoung & tay-tfou, ut fol.
Troifieme principe tay-ifou & nan-lu fol re.
Quatrième principe, nan-lu & kou-fi re la.
Cinquième principe, kou-fi & yng-tchoung la mu
Sixième principe yng-tchoung Se joui-pin mi f.
Septième principe, joui-pin fi (d).
ARTICLE TROISIEME.
Si les Chinois connoiffent ou ont connu anciennement ce que
nous appelions Contrepoint.
v3
l'on me demandoit fimplement les Chinois connoiffent-
1
ils ou ont-ils connu anciennement £ harmonie ? Je réponc'roîs
affirmativement & j'ajouterois que les Chinois lont peut-être
la nation du monde qui a le mieux connu l'harmonie & qui
cinq complémens font dans le mê- ifolé & que cejî qui eft le Jep-
me ordre les ions fa M ut tiant principe pourroit ctre regar-
Jbl% ri% > la'ï& tous engen- dé ii on voulo;t comme principe
drés de la fouche commune fa & complimint tout à la fois
par une fuite de lu filiation précé- puifqu'on le rencontre encore dans
dente. Au lieu qu'avec le plan qu'a la claffe des complémc-ns. Voyez
liiivi l'Auteur chinois, il lui arrive la fuite du îe>te,
que le joui-pin ou fe trouve
en a le plus univerfellement obfervl U. loi'VLls quelle oit
cette harmonie ajcuteroit-on dont r:s Cuisis o.t r; ;n
obfervé les loi* ? Je répondrois cette harmonie con-sfe ^,ns
un accord général, entre les choies phyllques nierai js &
politiques, en ce qui coniHtue la Religion 3c le Gouverne-
ment accord dont la feience des tons n'ert qu'une repréfenta-
îion n'eft que l'image. Quel eft donc cet accord, puisqu'il ne
s'agit ici que de Mufique ? A cela les Chinois tant anciens que
modernes, feront la réoonfe iuivante que j'extrais de leurs
Livres. Je l'abrégerai, pour ne pas répéter ce que je puis avoir
dit dans le cours de ce Mémoire.
La Mufique difent les Chinois, n'eft qu'une eipece de lan-
gage dont les hommes fe fervent peur exprimer les fentimens
t
dont ils font affectés. Sommes-nous affligés Sommes-nous
touchés des malheurs de quelqu'un ? Nous nous aurifiions
nous nous attendrirons & les fons que nous formons n'expri-
ment que la trifteffe ou la compafiîon. Si au contraire la joie
eft dans le fond de notre cœur notre voix la manifefie au-
dehors le ton que nous prenons éft clair nos paroles ne font
point entrecoupées chaque fyllabe eil prononcée distincte-
ment, quoiqu'avec rapidité. Sommes-nous en colère ? nous
avons le fon de voix fort & menaçant. Mais h nous fomrnes
pénétrés de refpecl ou d'eirime pour quelqu'un nous prenons
un ton doux affable & modefte. Si nous aimons, notre voix
n'a rien de rude ou de groflîer. En un mot, chaque paillon a
fes tons propres & fon langage particulier.
Il faut par conséquent que la Mufique pour être bonne
toit à l'unifîbn des pallions qu'elle doit exprimer. Voilà le pre-
mier accord.
Il faut outre cela que la Mufique module, en n'employant
que le ton propre car chaque ton a une manier-.» d'être &
d'exprimer qui n'appartient qu'à lui. Par exemple le ton houn?
a une modulation férieufe & grave parce quelle doit
reprefeuter l'Empereur, la fublinu'té de (a dofhine (f), la
ink\']etlé de la contenance & de toutes les actions. Le ton c/ntng,
au contrair j a une modulation forte & un peu acre, parce
qu'elle doit reprefenter le Miniitre & ion intrépidité à exercer
la initiée même avec un peu de rigueur. Le ton kio a une
modulation unie ev douce, parce qu'elle doit rcprélenter la
modeltie la foumiflion aux Loix, cv la coudante docilité que
doivent avoir les peuples envers ceux qui font chargés de les
cTouverncr. Le ton tchcaxmo modulation rapide, parce qu'elle
vepréiente les adirés de l'Empire, l'exactitude & la célérité
avec lefquelles on doit les traiter. Le tonyw a une modulation
haute cv brillante, parce qu'elle représente l'univerfalité des
choies & les difiorens rapports qu'elles ont entr'elles pour
arriver à la même fin.
(
Que ces modulations 1 oient employées à propos en n'ex-
primant que ce qu'elles doivent reprefenter, ce fera le fécond
accord.
Les tons lent comme les mots du lançaore mufical les modu-
lations en font les phrales. Les voix, les inftrumens & les
cianlcs forment le contexte cv tout l'enfemble du difcours.
Lorlque nous voulons exprimer ce que nous fentons nous
employons, dans nos paroles des tons hauts ou bas, graves
ou aie;us torts ou foibles lents ou précipités courts ou de
quelque durée. Si ces tons font réglés par les lu fi les inftru-
mens foutiennent la voix & ne font entendre ces tons ni
plutôt ni plus tard qu'elle fi chacun des huit fortes de ions a
été mis au ton qui lui convient & n'eil employé que lorfqu'i!
ell à propos cm il le ioit; li les danfcurSj par leurs attitudes
{J) II faut ie Convenir que ce font s'agit ici des règles pour faire de !a
k^ Chinois qui parlent & qu'il mulïque en Chine.
& toutes leurs évolutions difent aux yeux ce que les voix &
les inftrumens difent aux oreilles (/) fi celui qui fait [es céré-
monies en l'honneur du Ciel ou pour honorer les Ancêtres
montre par la gravité de fa contenance & par tout fou main-
tien, qu'il cil véritablement pénétré des fentirn >ns qu'expriment,
& le chant ëz les danies voila l'accord le plus parfait; voilà,
la véritable harmonie. Nous n'en connoijjons point & nous n'en
avons jamais connu d'autre.
ïl me femble qu'on ne peut pas réfoudre plus clairement la
queflion. Un exemple achèvera de mettre fous les yeux du
Lecleur quelle efv. la forte d'harmonie dont les Chinois ont
fait ufage dans leur muiîque depuis les tems les plus reculés
jufqu'à celui où nous vivons. Je le tire de ce qu'il y a de plus
facré parmi eux, & en même tems de ce qu'il y a de plus
authentique dans leur cérémonial. C'eftun Hymne qu'on chan-
toit du tems des Tcfieou dans la falle des Ancêtres, lorfque le
Souverain y faifoit les cérémonies refpeftueufes clans tout
l'appareil de fa grandeur. Voyez le Supplément à la fin de cette
troiiieme Partie (g).
(/) Les danies font en même ces deux objets, formoient la lvitc
tems que le chant, comme on le de cet article.J'ai rejette le tout à
verra à la Un de l'Ouvrage. Mais la fin fous le titre de Supplément
cela n'empêche pas quoique la à ce troiiieme article. Cette tranf-
danfe ne vienne chez nous qu'après poiïtion m'a paru néceffaire pour
le chant, que nos Directeurs de rapprocher davantage l'article fui-
fpeftacîes, en Europe, ne puffent vant, & fur-tout la conclufion
beaucoup profiter de cet article. par ou fe termine le Mémoire du.
(g) Cet Hymne fa traduction, P. Ajniot.
&. tous les détails qui concernent
DE LA MUSIQUE
c'eft-à-dire celles où. le Compofiteur n'avoit fait ufage que
des cinq tons, koung, chang, kio te lié yu.
La manière la plus générale de monter le kin etoit celle où
li'on faifoit ufage de fept fons différens, en cette maniere.
tonchcaig
ton koung,
La feconde corde répondant au tay-tfou donnoit le
fol.
la.
La quatrieme corde répondant au joui-pin donnoit le
pien-tché fi.
La cinquieme corde répondant au hn-tchoung donnoit
le ton te hé uu
La fixieme corde, répondant au nan-lu donnoit le ton
yu,1 rt.
La feptieme corde, répondant à yng-tchoung donnoit
le pien-koung mi.
/
Mémoire favoir
81. 27. 9.
111 fol
3.
Iii.
rc
1.
nu, que d'après les idées de Ra- à la page 9 du cahier A, & il pou-
meau, &c fur ce qu'il a rapporté voit voir à la pnge 15 de ce
dans ton Code de l'ancien manuf- même cahier, les cinq tons bien
criî du P. Amiot. Mais je vois au- énoncés koiais; chang k'10 sc/ij,
jourd'hui, par ce même manuf- mots chinois, à la venté,
':)
yu
crit, que Rameau en beaucoup mais à côté de ces noms font écrits
d'endroits, n'a pas voulu fe donner les nombres 177147 19683
la peine d'entendre ce qu'il lifoit. 2187 59°495 6561 qui dévoient
Ce font en effet les opinions de être le langage naturel de Rameau;
quelques particuliers touchant ce font les nombres radicaux des
les cinq tons que le P. Amiot ex- cinq tons (* ). Aujourd'hui que je
poie dans fes Préliminaires fur la puis lire pour ainfi dire dans les
traduction de l'Ouvrage de Ly- îources, le P. Amiot verra par la
koang-ty. Les nombres 3 27 note b de cette troiiîemePartie,pag,
243 Sic. que cite Rameau, font 1 5 9 ce que je penfe des cinq tons,
(*) L'oidre fondamental de ces tons, eft comme à l'exemple de h note b.
pag. 159 pris en rétrogradant, fiivok
177147. 5C049. 19683. 6561. 1187.
fii ut fol ri
SUPPLÉMENT l l'Article III
De cette troifieme Partie.
HYMNE CHINOIS,
En l' honneur DESS
Premiere Partie.
Ancêtres.
i,
Jee hoang rien Tfou,
z. Yo ling yu Tien
3
Yuen yen tfing lieou
4. Yeou kao tay hiuen.
5. Hiuen fun cneou ming
6. Tchoui yuen ki fien
7. Ming yn ché tfoung
8. Y ouan fee nien.
Seconde Partie,
i. Toui yué tché tfing
2. Yen jan jou cheng.
3. Ki ki tchao ming,
4. Kan ko tfai tin g.
5. Jou kien ki hing
6. Jou ouen ki cheng
7. Ngai eulh king tché>
8. Fa hou tchoung tfing.
Troijieme Partie.
i, Ouei tfien jin koung
2.. Té tchao yng Tien.
3. Ly yuen ki yu
(*) Siao-tfee
4. Yuen cheou fang koue
l* ) Ces deux mots fe difent à part & n'entrent point dans ia confïru&ion du vers.
5. Yu pao ki tê,
6. Hao Tien ouang ki.
7. Yn tfin fan hien
8. Ouo fin yué y.
Avant de mettre fous les yeux du Lefteur le chant que
portent ces paroles, je vais donner la traduction de l'Hymne
afin qu'on fe pénètre d'avance des fentimens qu'on doit trouver
dans l'expreffion de la mufîque. Chaque partie de cet Hymne,
comme on vient de le voir, efl compofée de huit vers &
chaque vers compofé de quatre pieds. En le traduifant en
vers François j'ai doublé le nombre des vers j'en ai employé
feize pour chaque partie & ces vers font de différente mefu-
re. On font affez que cette traduction n'eft point littérale il
m'eût été impoffible de la faire telle mais j'ai tâché de rendre
exactement le fens dé l'original. Je dois prévenir d'ailleurs que
je touche à ma foixantierne année, & que depuis vingt-fept
ans que je fuis en Chine, je ne me fuis guere occupé de
Poéiîe.
Pour trouver quelque fatisfa£tion à lire cette pièce il faut
tâcher de fe perfuader que la reconnoiffance envers ceux de
qui l'on tient la vie, efl l'un des principaux devoirs de l'hom-
me, & que ce n'eft qu'en s'acquittant de ce devoir, comme
difent les Chinois, que l'homme fe diftingue de la brute. J'ofe
ajouter que fi l'on veut eprouver une partie des effets que
produit fur les Chinois une mufique au moyen de laquelle
on témoigne fa gratitude envers les Ancêtres il faut, comme
eux être pénétré de tous les fentimens d'amour de refpeft
& de reconnoiffance qu'on doit à ceux à qui l'on efl redeva-
ble & de la vie & de tous les autres biens dont on jouit.
1
Alors on peut fe transporter en efprit dans la falle deftince à
leur rendre hommage.
On trouve d'abord dans le veftibule tous ceux qui portent
1_ f__
les etendards qui annoncent que c'eft dans ce lieu que le
Prince doit fe transporter. On y voit les principales cloches
& les principaux tambours les Officiers des gardes & quel-
ques Mufîciens tous rangés avec fymmétrie & immobiles
dans leurs poftes. En entrant dans la falle on voit, à droite &
à gauche les joueurs du cheng, du king & autres joueurs
d'inftrumens rangés egalement par ordre. Vers le milieu de
la falle font les danfeurs, habillés en uniforme & tenant
à la main les inflrumens qui doivent leur fervir dans leurs
evolutions (p ). Plus près du fond font placés les joueurs du
kin & du c/ië, ceux qui touchent fur le tambour po-fou & les
chanteurs. Enfin dans le fond même de la falle on voit la
représentation des Ancêtres, c'eft-à-dire, ou leurs portraits,
ou de fimples tablettes fur lefquelles leurs noms font écrits
depuis celui qu'on compte pour le Tay-tfon c'eft-à-dire, celui
qui eft reconnu pour avoir commencé la tige, jufqu'à celui
qui a tranfmis la vie & l'Empire au Souverain actuellement fur
le trône. Devant ces repréfentations eft une table garnie de
tout ce qui doit fervir à l'offrande & aux libations ( Voyez la
figure 39). En même tems que les yeux fe repaiffent de ce
fpeclacle & que le cœur difpofé comme je le fuppofe eft
agité des plus douces fenfations on entend le fignal qui avertit
de l'arrivée du Fils du Ciel ( l'Empereur )= Le profond filence
qui fuccede à ce fignal la démarche grave & majeftueufe
du fils du ciel qui s'avance vers la table des parfums com-
Première Partie ( ).
JLiORSQUE je penfe à vous, ô mes fages Aïeux! 1
Seconde Partie.
Trcs4cntcmcnl.
Seconde Partie.
( r) Dans les doubles notes qu'on trouve à la féconde & à la troifieme partie
de cei Hymne le rc inférieur eft pour la voix & celui d'en haut pour les
snitrumsns, d'après ce qu'en a dit le P. Amiot à la page 182. Voyez Ibid, note y.
Jou
Troijleme Partie.
Fin du Mémoire.
OBSERVATIONS
Sur quelques points de. la Doctrine des Chinois.
PREMIERE OBSERVATION.
Examen des proportions expofées à la figure 9 a de la
féconde Partie du Mémoire du P. Amwt.
81. 27. 9. 3. ï.
fa M fol re la.
243. 8i. 27. 9. 3. 1.
fi' ut fol re la mi.
719- 243. SI. 27. 9. 3. T.
fit ut fo1 re la mi fi.
21S7. 24;. gl.
./i ut
72JJ.
fil rc 27.
U mi
9. 3.
fi
1.
fa^
'6561. 21S7. 719.
243. 81. 27.
y^ utt fol re
19683. 6561. 1187. 719. 243.
la mii
81.
9. 3.
/a^ 2/
27.
fa ut fil1 re la ml
g. Ti
fi fa% u:% foi^
3.
En rapprochant alors du fa
1 771 47, les autres fans pa-
les moindres intervalles poffibles, le fyftême chinois fe
trouvoit
exprimé par les nombres fuivans
I77M7- 57464- 147456- 1 399^8. 131072. 114416.
/a /i^
1<>5888-
>/ >m
«r k*|^ //
118098. 110592. 104976. 98304. 93311.
«^ mi.
S E C O N D E O B S E R V A T I O N.
Sur la figure g b de la féconde Partie.
JL our
répandre plus de clarté dans ce que j'ai à obferver
fur cette figure je vais trailfcrire ici un texte qui préfente les
mêmes objets, quoiqu'avec une différence dans l'ordre des lu.
Ce texte eft fous la claffe de ceux que le P. Amiot appelle
Textes de FHifloire dans fa traduction de l'Ouvrage de
Ly-koang-ty cahier B n°. 9 page 282. Je joindrai à ce texte
l'explication de Ly-koang-ty qu'on trouve à h page 2.83du
même cahier B. Les notes qui accompagnent & le texte &
l'explication font du P. Amiot. Je les tranfc/rai ici fous leur;,
i.
mêmes numéros.
TEXTE.
» Tfee
» Yn
» Mao
«
» Tcheou
9.
17.
See
81.
Tchen
» Ou 512.
»
8
Voici les divifions qui conviennent à chaque lune (88)
2.
16
64 Ie
XIIe
IIe
IIIe
Ve
• • IVe
3.
I2&.
XIe. Lune.. Hoang-tchoung.
Ta-lu.
Tay-tfou.
Kia-tchoung.
Kou-fi.
Tchoung-lu.
»
» Ouei VIe
4096. VIIe
102.4.
2.43-
719.
Z187.
Joui-pin.
Lin-tchoung.
8192. Ville
» Chen 6561. Y-tfô.
» Yeou
» Su
» Hai
19683.
Î9°49-
177147.
31768.
65536.
IXe
Xe Nan-lu.
Ou-y.
Yng-tchoung (89 ),
Explication.
Tfal-che des montagnes de l'Oueft dit que le nombre 3
«
» fait les tons hauts ou bas, ielon qu'il eft divifeur ou multipli-
» cateur, qu'il
eft ajouté ou fouftrair. Depuis 3 en haut, tous
» les nombres font pris de la divifion du hoang-tchoung. Le lu
» qui répond à tfee eu le dividende.
» Le lu de yn ( c'eft-à-ciire le tay-tfou ) le divife en pou-
ces (90 ), celui de tchen en lignes celui de ou en dixièmes
:
raiù'inblablomcut d'après les ceins de //iM/h.i/m/.c, ou (i
ces premiers principes ont été les conionnances comme, tout
le demomte ( )-
Voici les exemples que j'.ii .nmoneés à l.i noie A. Le premier
t'it lYxptvlhon du tevte de l.i p.ii',e u)i d'.iprès l'explic.itioii
tle L\ -Ù-. Le (econd prélente le même ol>|ei tn.nscon-
tormemeiu A l'explieanon de la ligure o A uuicliant les
nombres en progrellion double ex" t|iiadnij)lc.
l\iniu les divers moyens que j'ai ellayés, de rendre ces
objets encore plus lenhbles que dans la figure ou dans le texte,
je n'ai rien trouve de plus clair, & qui put dire p'.us de choies
dans un moindre efpaee, que notre manière de noter les ions.
Les Lecteurs tant ioit peu mvilieiens pourront en |Ui^cr.
Au telle je n'écris pas les noms des lu à caule de la diffé-
rence d'ordre entre ceux que porte la ligure eV ceux du texte.
On pourra fur chaque exemple ibus-eureiulve l'un ou l'autre
paru une fcience trompeufe una déjà eté défini confijle. à difeorder
purafallacia puifque ces clavecins tous /- demi-tons qui Je rencontrent
devant avoir leurs quintes juftes entre un fon donné & fon offave, de
e'eft-à-dire dans In proportion de manUre qitaucun de ces demi-tons
3 à 2 telle qu'on l'a vue dans les ne puijfe être dit appartenir ri tel ou.
exemples, pag. 197,1011 Accordeur tel mode ( ). Or, cette action à' al-
n'auroitpas eu la peine de corrom- térer des Ions de les difeorder ne
pre cette proportion. iaia-oit être regardée comme une
En effet, ce qu'on appelle tem- perfection dans la Mulîque encore
pérament à l'égard des mftrurrjens raoins comme un principe iiir
qui n'ont pas tous les tuyaux, lequel on pût jamais eiablir les
toutes les cordes toutes les tou- rc^Ls de cerïc feience (**).
ches qu'il leur faut n'eu que (*) Voyez le Mémoire fur la Mujîque
l'action d'altérer la forme de cha- des Anciens note 34.
que quinte, juiqu'au point nécef- ( ) C'eli (l'p.près le clavecin que l'Au-
faire pour en obtenir des demi- teur DeWOrigiae e:h>lin les règles de la
ions neutres, qui ne loient ni le Miifiqi:£ comme h <lôs !cng-:ems avant
majeur ni le mineur .(Voyez cpie t'Auteur viiir ;u mr-rAie avant qu'il
note de la iecon.de Partie, page
cx;ft;it des clavecin; ou autres in!îrt:mtns
à touches, inventes ti;i:is clcs fiec'.es de
116); ou ce qui eft la même cho- barbarie ia Muiiqjs n'avoir pas eu fes
ie U umpîrammt félon qu'il a redits
chromatiques, ou apotome. Le nombre des uns & des autres
eft toujours le même, de quelque maniere que ces demi-tons
foient formés, c'eft-à-dire foit par des diefes, foit par des
bémols comme dans les deux exemples fuiv.ais où les limma
font défîgnés.par l, & les apotome par «.
a. 1. a. 1. a. t. a.
1. I. a. 1.
ser. exemple, fa fa% fol fol% la ld% Ji ut ut%- re re% rtù fa,
1. a. 1. a. 1. a. 1. 1. a. l. a. 1.
jme, exemple. fa fol]? fol la\; la Jî'v /î ut rt\ re mi1; mi fa.
i-él)
ts.y-:joii à fol &
on d
lin-tchouns; à
à la%,Ji%. Or, dans la férié des
«£ lu de la figure citée on ne trouve
(Voyez la figure 9 a de la fécon- ni rni^ pour être chang, ni fa
de Partie); donc les tons A<«^, pour être kio ni Jî%. pour être
chang & rchc dont il eu parlé ici1 yu; le ieul cchourig-!u comme dit
font/z «?. Exemple le texte ou la pourra faire le
fa fol la J't re. tchL Car hotins-tchoung, ou fa ne
koung, chang, kio, tché, yu. peut tenir heu de mi tay-tjou
(/') Le lu ou-y répond hre%. ou /o/,
peut remplacer faWX
ne
£c tchour.g-lu à lu% voyez la & lin-tclioung, ou «r ne peut être
figure 9 de la féconde Partie. employé pour/i-jsç. Voici le rapport
Àïnfi r& f aifant le koung les au- des ions vrais avec ceux que don-
feront mi% JaWÂ nent les lu de la figure 9 a.
tres tons
E X E M P L E.
Sons donnés par les lu
Sonsvrais 1 Koung, chang,c
Rc%
Rm
fi
miU f"
fol
kio
/<r%
'm
tchc
ut.
yu.
On vient de voir que tchoung- aucun ton de la férié des la ne
(<?)
lu eft /<;#, or fi ld% fait le koung, pourra raccompagner. Exemple
Lg% fa fol,
Sons donnés par les lu
bons yr2.is
Sons vrais
1 < T, Afr
L~~`'
L Koung
lit
chang
le
ur~~s;~
kio,
kio
nre~<
tchc
f%z.3~
J
yu.
» koung}
» kounp après lequel vient le chang & le tché{ r) il reiulte
» de tout cela une véritable
mélodie. Cette mélodie s'évanouira
>»
fi tchoung-lu faifant le koung lin-tchoung tait le c/iarcg- &
» hoang-tchoung le /c/ze ( j) ».
Le feris des trois derniers alinéa de ce texte, en fuppofant
qu'on n'ait pas affez fait attention aux notes qui l'accompa-
gnent, eft i°. Que fi le lu ou-y, ou re fait le koung
J
c'eft-à-dire efl premier degré on ne trouvera dans la férié
des lu ( figure 9, a ou note u ci-après ) que le feul la
pour être le cinquieme degré ou tché ( t ) cette férie ne
foùrniflant, ni le fecond degré, ,mi% ni le troifieme,/à
ni le fixieme Jï% Voyez l'exemple de la note p ci-devant.
i°. Que fi le tchoung-lu ou la eft premier degré, il n'y
aura aucun lu qui ne [oit dérangé, comme dit le texte, puifqu'il
faudroit difeorder ïut ou avoir un autre tuyau, pour en faire
v\n.Ji% difcorder le re pour en faire un m% le fa pour
en faire un mi%i, & le fol pour en faire un fa% Voyez
l'exemple de la note q.
3". Que par la méthode de King-fang, lorfque ce même
tchoung-lu ou la etoit premier degré on avoit par cette
méthode un f^ pour le fecond degré, un ut^^
pour le
troifieme un mi^ pour le cinquième & un/a^^c pour le
fixieme la^ ji% ,m%% mï% fa%%s d'où ré fuit e
félon le texte une véritable mélodie. Or cette mélodie s'eva-
nouit _j fi au lieu dejî vous employez le lu qui forme ut
(a) Fz ut fol
IX345678 9 rc la ml J2 fa% mYi foP& rc% la%,
ÏO II î 2,.
importance qui découle des principes fondamentaux de la
Mufique (x) & qu'on ne faurcit préfenter fous trop de faces
aux Européens, parmi lefquels un grand nombre de tempéra--
teurs &de joueurs d'inftrumens à touches prêchent continuel-
lement le contraire (y).
(x) La différence entre les deux En voici la dcmonftration.
fortes de demi-tons eft donnée On fait que le rapport de la
par une fuite de quintes comme quinte eft comme de 2 à 3 c'eft-
on le verra à la note fuivante. à-dire, comme d'un nombre quel-
(j-) Pour s'affurer de la diffé- conque à celui qui réfulte de l'ad-
rence entre le demi-ton mi fa par dition de ce nombre avec fa moi-
exemple & le demi-ton fa fa% tié, & c'eft ce que les Anciens
on peut former une fuite de quin- appelloient le rapport ffjuialicrc
tes, depuis fi jufqu'à fa M en puifqu'ici le nombre 2 additionné
rapprochant enfuite les trois ions avec 1 qui eft fa moitié, donne 3
mi fa fa% on s'appercevra de valeur de la quinte de 2. Voici une
l'extrême différence qu'il y a entre férié de quintes dans ce même
l'intonation mi fa &c l'intonation rapport
fafa% û les quintes ont eté juites.
iz8. 192. 288. 432. 648. 6 972. 1458. 1187.
fa lit fol re la mi fi fi'^<
Rapprochez du fa les fons mi Il eft aifé de remarquer ici que
&cfa, en les élevant par autant l'intervalle de fa à fa% eft de
d'octaves qu'il fera néceffaire. Or, beaucoup plus grand que celui de
pour avoir l'oâave d'un fon dont mi à fa puifque la différence de
la valeur eft connue il faut dou- fa à fa% c'.eft-à-dire cle 1048 à
bler cette valeur. Ainiî l'octave de 1187, eft de 139, tandis que laa
fa evalué dans cet exemple à différence de mïkfa, ou de 1944
128 fera le double de 128 c'eft- à 2048 n'eft que de 104.
à-dire ,256. Ce nombre étant On voit par-là que la difiinclion
doublé donnera 5 12 celui-ci par de hmrr.ii & <X apotome de demi-
la même opération, donnera 1024, ton diatonique, & demi-ton chro-
& 1024, donnera 2048. Quant au matique qu'admettent les princi-
>
mi 972 il n'a befoin d'être clevé pes de la Muhque entre cts deux
que d'une feule oflave. Le double fortes d'intervalles, ifeit qu'une;
de 972 étant 1944, on aura les luite ncceffaire de la valeur hxJe
deux demi-tons mi fa & fa fa% à la quinte & cette vérité fe dé-
dans le rapport fuivant couvre encore par- la manière dont
1944. 2048. 2187, on accorde l'orgue, le clavecin,
mi fa fa%. &Cc. puifqu'il faut y altérer 1;< 3
DE LA MUSIQUE
QUATRIEME OBSERVATION.
Expojîtion dit principe des proportions authentiques des
anciens Chinois.
Tay-tfou
fa.
fa%.
fol.
d. Kia-tchoung fol%.
e. Kou-fi la.
f. Tchoung-lu la~
g. Joui-pin fi
h. Lin-tchoung ut.
i. Y-tfê ntU.
k.
L Ou-y
Nan-lu
Yng-tchoung
re.
reU.
mi.
m.
11.
o.
p.
Ta-lu
Hoang-tchoung
T
Tay-tfou
ay-ifou
fa.
faM-
-wl.
fol.
q. Kia-tchoung fol-
r. Kou-fi la.
s. Tchoung-lu la^.
Y' --7 x T E du HAN-CHOU.
« Hoang-tchoung eft comme le roi des autres tons. Il n'en
eft aucun qui puiffe lui reflembler. Des trois parties du hoang.
» tchoung ( a, ou fa, dans l'exemple ci-deffus) qu'on en ôte
» une on aura le lin-tchoung d'en bas ( h ou ut ).
» Aux trois parties dont eft compofé le lin-tchoung ( ut )
» qu'on en ajoute une femblable on aura le tay-tfou d'en-hauc
»»
(c- on fol). Des
trois parties du tay-tfou (/<>/) qu'on en
» ôte une on aura le nan-Ki d'en bas ( k, ou rc).
Aux trois parties du nan-lu ( /v) qu'on en ajoute une (cm-
»
*> blable on aura le kou-h d'en haut (f, ou /a). Des trois
»>
parties du kou-h (Aï), qu'on en ôte une, on aura le yng-
w
tclioung d'en bas ( m ou nu ).
» Aux trois parties du yng-tchoung (/«/)
qu'on en ajoute
» une lemblable on aura le joui-pin d'en haut (g, ou/?). Des
m
trois parties du joui-pin ( fi) qu'on en ôte une, on aura le
M
ta-lu d'en bas ( o ou fi ).
v Aux trois parties du talu (fi^) qu'on en ajoute une
Memblable on aura le y-tie d'en haut (/, ou ut%.). Des
>-
trois parties de y-tie ( ut ) qu'on en ôte une on aura le
» kia-rchoung d'en bas (q
oujol^).
Aux trois parties du kia-tchoung (fol%. ) qu'on en ajoute
>~
» trouvé
» Hoang-tchoung cgal à 177147.
» Lin-tchoung d'en bas = 11 8098.
» Tay-rfbn d'en haut = 157464.
>»
Nan-lu d'en bas = 104976.
» Kou-fî d'en haut = 139968,
» "ïng-tchoung d'en bas = 93312,
» Joui-pin d'en haut =:
>
1144 16.
;>
Ta-lu d'en bas = 81944.
» 1 -de d'en haut = 1 10592,
» Kia-tchoung d'en bas = 73728.
» Ou-y d'en haut = 98304.
» Tchoung-lu d'en bas = 65536 »,
Voici
Voici félon notre manière de noter les fous tout le
contenu, tant du texte que de cette note du P. Amiot c'eft-à-
dire, la génération des douze lu, par quintes & par quartes
alternatives avec l'exprefïïoii numérique de chaque fou
calculée par le P. Amiot, & que je ne fuis que transporter
fur les notes (dd).
I77r4V' rtSopd. tj74i?+. ro4j)7<r. lîpyfiB. j>3Jtî. 1144.16. 82544. no;;z. 7i7i*. 5>8;o+. ejyj'î.
PREMIERE PARTIE.
Figure i. L'ordre des huit fortes de fons fe prend dans cette
figure, depuis la cafe du milieu, infcrite fon de la peau, en allant a
celles qui la fuivent à droite :fon de la pierrt fon du métal &c.
De la correfpondance des huit fortes de fons aux trigrammes de
Fou-hi, naiffent d'autres rapports avec tout ce qui eft repréfenté par
ces trigrammes comme les huit points cardinaux du monde les huit
aires de vent, & plufieurs autres objets qui forment une érudition
chinoife mais qui n'intérefferoient guere les Européens.
Les chiffres qu'on voit dans cette figure au-deffous des cinq tons
koung chang kio, cchi y yu désignent les différentes longueurs de la
corde qui donne chacun de ces tons. Koung placé au centre de la
figure, & qui eft le principe le générateur, & le premier des autres
tons eft donné par une corde qu'on fuppofe divifée en 8 1 parties
egales. De ces 8
parties il en faut j-l pour former le ton chang 64
pour le ton kio 54 pour le ton tchi 8c 48 pour le ton yu. Cette
maniere de divifer la corde eft très-ancienne chez les Chinois. On a
ainfi les cinq tons dans la proportion fuivante
81. 71. 64. 54.^ 48.
Koung chang kio tché yu.
(. fa fol la ut rc.
Figure 2. Tambour, nommé tfou-kou. Sa longueur d'<z eft de trois à b
pieds. Le diametre de chacun des deux côtés couverts de peau cil
de 4 pieds le diametre du milieu, de c à d efl de 6 pieds, 6 pouces
6 lignes (<z).
(a) Le P. Amiot ne Ipécifie pas le on le verra à l'article 3 de la féconde
pied fur lequel doivent fe prendre ces Partie de ceMémoire. Néanmoins, d'après
meftires, bien qu'il y eût deux forte de ce qui efl dit dans ce même article nous
pieds chez les anciens Chinois, le pied préfiimons que ce n'eft point le pied nvj-
dit mufical & le pied ordinaire fical qu'il faut entendre ici. ni dans le?
comme
Le tfou-\on eft du tems même du grand Yu, Ainiî ton antiquité
remonte pour le moins julcjifà l'an zzo^ avant Perc chrétienne. C'etoit
le tambour propre de la Dynafhe des &Vz. Il etoit travedé par une
pièce de bois eqiurne dont le bout entroit dans un pied tait en
terme de croix c'eft ce qui l'a iait nppeller tfan-kon. On lui donnoiî
nuiîî \e nom àe pen-kou. lien cji du pen-kou dit le Chc-ki/ig comme
A' Li cloche young (/arz-kou om: youns; Cette efpece de tambour lut
adoptée par les Tchtou.
Fis,u'i j. Tambour nomme yng-kou. Sa longueur de c à d, ell de
douze pieds. Le diamètre de chacun des deux côtés, couverts de peau
eft de 4 pieds le diamètre du milieu, de c à.
cil de 6 pieds 6 pou-
ces 6 lignes.
L'\i;i*-koii eir le tambour particulier de la féconde Dynailie dite
indifféremment ch.i; ou y u 6i dont le Fondateur monta fur le Trône
l'ar. avant J. C. 17S}, Il etoit traverfé par une pièce de bois équarrie,
mais cette pièce de bois n'avoit point de pied on l'enfonçoit dans la
terre, & c'eii ce qui lui a fait donner le nom de yng-koit. On l'appel-
loit encore du nom de kuo-kou. Le ton du tambour kao-kou dit le
ChJ-k.'xg eft le plus fort de tous les ions {kao-kou fou c/icng). La
Dynaftie des Tcheou adopta encore Yy/ig-kou comme elle avok
adopte le tfoit-kou.
Figure 4. Tambour nomme huicn-kon. Ce tambour eft particulier à
la Dynafhe des Tduou il en eft parlé dans le Tcheou-ly fous le nom
de ku7i-koit.
Il y a un autre tambour correfpondant à celui-ci, appelle yng-knu
t
dont le petit tambour regarde le côté oppofé à celui du inucn-kni;.
Le huur:-ko:i dit le Ly-ki doit être place du côté de l'occident, &
Yyrg-kou du coté de l'orient.
Les deux petits tambours qui accompagnent ceux-ci font appelles
l'un chouo-pi l'autre yng-pi. Le premier reffemble au tambour des
exp'icaricvis (Vivantes, mais le pied ordi- rence entre ces deux fortes de pieds ik
nsire > tî ie ifu-chc ou p:sd di compte, confifte que dans leur dividon en 9 ov.
compoiè oc 10 pouces, 6c chaque pouce en 10 pouces. Voyez la figure 4 a de i.i
tic ic lignes, d'autant que c'eft ce même feconde Partie, ou ces deux pieds ("on:
ïj-.ed qui cfi énoncé dans les explications lepréfenrés dans leur grandeur natu-
lies figures 13 & 14 ci-anrès, La diffé- relle,
cavaliers &fe frappe légèrement Yyng-pi eft plus petit, il reffemble
au tambour des fantaffins
& fe frappe un peu fort.
Fi "tire G. Tambour appelle kin-kott. Sa longueur cil de 6 pieds
6 pouces; le diamètre de chacun des côtés eft île 4 pieds celui du
milieu de 6 pieds 6 pouces 6 lignes. En général ce tambour eft le
même que celui qu'on appelloit kkn-kou mais on lui donnoit le nom
de lei-kuu quand on y avoit repréfenté le tonnerre les vents &£ des
nuages on l'appelloit ling-kmt ou lou-kou félon qu'on y avoit
&
Figure 36. Flûte appellée yo. Cet infiniment tel qu'il eu repré-
fenté en A ie dirlingue en grand, moyen &t petit. Il y en avoit douze
de chacune de ces trois efpeces dont les proportions 6i les longueurs
etoient comme celles des trois différentes claii;s dj lu graves
ïnoyens & aigus.
La figure B n'eft que pour fatisfaire au fyftème de ceux qui on:
imagine que le yo avoit lix trous, formant des demi-tons de 1 un à
l'autre.
Figure 10. Flûte appellée /[)-. Cet infiniment tel qu'on le voit en Ay
etl le même que le f a trois'trous il n'en dillere que par l'embou-
chure. On le diltingue de raànc en grand moyen & petit (es dimen-
lions font les mêmes que celles du yo. Voyez, l'explication précédente.
La figure B n'etl encore ici 'que pour reprelenter l'idée de ceux qui
peinent qu'il v avoit anciennement des yo &C des ry à iix trous.
Figure 4-1. Flûte appellée tchc. A reprélente le devant de l'inftru-
menr îs: B le derrière, qui Ht tout uni. On dillingue cet infiniment
en urand cv petit. Le grand :du: a de longueur un pied, quatre pouces
ion diamètre cil d'un pouce. L'embouchure C a trois lignes & demie
de diamètre; les trous qui font fur les deux cotés ont chacun de dia-
metre, une ligne, l'ept dixièmes & cinq centièmes de ligne.
Le petit rchJ a de longueur un pied, deux pouces; (on diamètre
rit de huit lignes Cv demi. L'embouchure a de diamètre trois lignes
& les trous de côté chacun une ligne & demie.
Figure Infiniment nommé ciung C\C anciennement y u conipofb
de 14 tuyaux, dont douze font appareils; les autres iont ûippofés
garnir l'autre moitié de la circonférence. Les chcri* plus petits que
celui-ci avoient la même forme ils n'en difteroient que par le nom-
bre l'ordre îk la longueur des tuyaux.
Dans le cfuna que présente cette figure les 14 tuyaux font cliftri-
bués en iix ordres de grandeurs différentes chaque ordre étant com-
pote de quatre tuvaux deux d'un côté, deux de l'autre, qui font de
même longueur. Les quatre tuyaux les plus longs, ou du premier
ordre ont pieds, 1 pouces de longueur; les quatre du lecond ordre
ont un pied S pouces les quatre du trentième ordre ont un pied
3 pouces ) lignes les quatre du quatrième ordre ont un pieu les
quatre du cinquième ordre ont 7 pouces lignes enfin les quatre
du lixieme ordre ont 5 ponces 5 lignes.
La longueur des tuyaux le prend depuis l'ouverture intérieure 011
eii [a languette juîquà l'ouverture d'en haut.
Chaque nivau comme on voit fur la figure, a un trou dans fa
partie inférieure c'eit par ce trou que le vent s'échappe lorfqu'on
fouffle dans le tuyau recourbé qui fcrt d'embouchure & lu languette,
qui eft dans le corps de l'indrunicnt ne reçoit aucune agitation. Pour
faire parler un tuyau il faut boucher ce trou preeiiéniem au con-
traire de nos initmmens alors l'air, forcé de palier du coté de la
languette, l'agite & fait entendre le ion que doit donner le tuyau.
Chaque tuyau porte le nom du lu dont i'l donne le ton. L:i iigure Si
repréfente le deffus du che/ig avec tous les trous th. is lelquels entrent
les tuyaux qu'il fupporte à la manière d'un fo mimer d'orgue. Le
premier tuyau ou ce qui e!t la même chofe le premier trou de cette
forte de fomniier, eft du côté du bec recourbe le1; autres viennent
par ordre en fiiivant les chiffres marqués dans les trous. Voici les
noms des vingt-quatre tuyaux; qui entrent dans ces trous. Il y en a
qui répondent a des lu graves & d'autres à des lu moyens lelon que
je vais l'exprimer (c).
1. Hoaiiç-tchoiuig grave fa. 13. Kia-ichounç grave Joiy.
2. Kim-j'i grave La.
3. Y-tsd grave
4. Hoiing-tchoung moyen
ut:
fa.
14. l.in-tchoung grave
I<. Yn<r-ichounii «rave
16. Kt\i-icfiou/ig [moyen
/“u:.
Ji.-l.-y,
5. Kou-JL
moyen
~li moyenn
6. 1 -tsJ
lu.
«<$•
17. Lin-:cliiiu;ig moyen
18. I nç-tchou/ig moyen
re. m.
nu.
7. Ou-y moyen
fi^.
Cheng à dix-neuf tuyaux.
Ce cheno- dit anciennement ko, cinq ordres de tuyaux, de lon-
longs chacun d'un pied o Le
gueurs différentes. Le premier ordre eft compofé de trois tuyaux
ietond ordre eu compote de
tuyaux d'un
le le
qur.tre tuyaux d'un pied 4 pouces le trentième ordre de quatre
quatrième ordre, de quatre tuyaux de 7 pouces;
cinquième ordre de quatre tuyaux de 5 pouces.
Ces tuyaux ranges par ordre fur un tond ou ibmmier qui a 19
(c) Nous avons ajouté eux noms les qu'on pu: f; r;prèi'>r.:cr plus aifénienî
iu
faiviias ks noies curopisnr.es alin pofent ces diagrens •r-
tant pour te cheng, qi;c pour less raccord X i'ordrtf cL= myaux qui com-
la.
trous répondent aux lu fui vans en commençant du côté de l'embou-
chure comme à la figure A.
1. IIoj.n-r-r.ihou:ig grave fa. 11. Kui-tchoung grave folïi,
t.. Y-tii fraye
2. Kou-fi grave
4. Hoiing-tchoung moyen
ui; 1 2.
Lin-tckoung grave
13. Yng-cchoung grave
fa. 14. KLi-r.ckoung moyen
tu,
mi,
folYi,
y. Kou-ji moyen
6. Joui-pin
la.
15. Tchoung-lu moyen la%.
fa%.
7. Taj-tfo::
8. Ou-y gra%"e
9. Joui-pin grave
10. T.iy-ifou grave
fi.
moyen
re.
moyen
fol.
16. 7Vr-/« moyen
fol.
17. N.m-lu grave
18. Tchoung-lu. grave
19.
grave
18. Nan-lu grave
19. Y-tsê ut¥i.
10. Lin-tchoung grave ut.
Périt chenp; à 1 3 tuyaux.
Ce a quatre ordres de tuyaux. Le premier ordre eft compofc
c«<vzg
de trois tuyaux longs d'un pied trois pouces le fécond ordre a
quatre tuyaux, longs de 9 pouces le troificnie ordre quatre tuyaux
de 6 pouces le
quatrième ordre, deux tuyaux de 4 pouces.
{d ) Dsnç le cheng précédent le tuyau d'ut, Si le tuyau le plus aigu ed la dou-
}e plus bas eit ie ho.ir:<: tckoung grave ble octave du lio.ing-ichoung grava c'eft-
c'eft-i-clite i au rftiTous de la clef à-dire, fa, au-tleluis de la clsf da /o/,
dut & 1s ti:yau le plus aigu eft le ;c«j- Ainfi ce cheng a du cô: i des ions :;raves.,
p;n moyen, c'uft ;dire
deinib de la clef de Jol au heu que dans
le £«£ dont il s'a = it ici le tuyau le
plus bas eft lejjui pi« grave c'ell- à-dire
/i immédiatement au-dellous de la clef tons,
depuis fa Jiifqu'a fi
du côté des Ions aigus il a fis
plus depuis fi juiau'à fj
de
tierce aii- fis tuyaux de moins que le piécodent
par tljuv-tn:
par demi»
&
Ces tuyaux rangés fuccefîivement comme à la figure A répondent
aux lu luiyans.
3. Y-:sc
lu.
moyen /
1. Hoang-tchoung moyen
2. Kou-ji moyen
4. Hoang-tchoung aigu
fa. 8. Kia-tchoung moyen jhi,i
9. Lui-(ciioufig moyen
utë. 10. ï rt<uhouni' moyen
11. A'. moyen
ut,
nu.
;« ?v.
<j.
6.
Ou-y moyen ré&. 12. Tchoung-h. moyen,
/oui-pin moyen 13. Ta-lu moyt.i
la-X.
fa'Â,
y. Tuy-ifou moyeu fol.
S E C O N DE PARTIE.
JT
xgure i. Tuyaux des douze lu. Ou diftingue les Lu en grave;
moyens & aigus. Les lu graves font, pour la longueur le double des
lu moyens & les lu akï/as en font la moitié. Ainii le premier tuyau
des lu graves, celui qui donne le hoaug-tchoung a de longueur deux
pieds mefure des hïa dont le modèle fera roprefenté à la figure lai–
vante ydont on voit ici le demi-pied. Le lioang-tchouug des lu
&C
Ta-lu
Tay-tfou.
2.
fa.
Noms des lu.
'fol.
1. Koang-tchoung
Heures ck'molfis. Sons.
Tfee
Tcheou
XP1. – minuit.
'fa* I – II.
7.Joui-pin.Ou fi.
III -IV.
4.
3.
5. la."
Kia îchoung Mao
la%.
Kou-îi Tchen
See
Yn
fil%. V– VI.
VII -VIII.
6. Tchoiing-lu
8. Lin-tchoung
9- Y-tle
10. Nan-lu
ut.
'Chen :u^.
rs.
Ouei
Yeou
IX -X.
XI -midi.
I – II.
III-IV.
Vî.
–
{e) >r)i.
V
11. Ou-y Kiu
12. Yng-tchoung Kai n: VII- VIII.
IX – X,
( e) Ce carnûere (c lit également hïu fit ou fa. Voyez le Torac ÏI de ces Mé-
moires pag. 96,
Figure 4, a. Cette figure repréfente l'ancienne inefure nxée par la
longueur J;i tuyau qui foimoit le hoang-tchmins, moyen & par la
capacité intérieure du même tuyau, qui contenoit douze cens grains
de chou dont le poids fut appelle yo. Voyez l'article premier de cette
féconde Partie & particulièrementl'article 3 où tout ce qui concerne
ces deux fortes de pieds eft expliqué, pag. 103 ck fuivantes.
Figure 4 b. Cette figure repréiente le fyftcme mufical des Anciens,
1
fixé a 24 lu douze moyens fix graves &£ fix aigus.
Les Lu aigus difent les Auteurs chinois ne montent au-deflus des
lu moyens ou naturels que depuis efee, jufqu'à fie 5 c'eit-à-dire (/)
depuis hoiing-ichoung juiqu'à tchoung-lu.
Les /«graves, diient-ils encore, ne descendent au-deflbus des lu
moyens que depuis ou jufqu'ù nui (g), ç'eft-à-dire depuis yng-
tekoung jufqu'à Joui-pin.
Figure 8. Le koung écrit au centre de la figure eft le nom du pre-
mier des tons. Ce ton, donné parle hoang-tchoung le premier des
douze lu, en cenfé le principe & le générateur de tous les autres tons.
J'avertis ici afin qu'on ne diie pas que j'explique le iyiïême chinois
à ma manière & non pas tel qu'il eft, que je traduis tous les caractè-
res ( ceux de la planche chinoife ) auiïï littéralement qu'il m'eft poiîi-
ble (A). Le Lefteur fuppléera de lui-même à l'exprefîîon, & fubftituera
la véritable à celle qui pourroit lui paraître barbare.
(/) Noms des canfteres cycliques lin-tchoung on lit S en b.is il faut 6 en
qui répondent au premier lu & au hxieme. haut ;3.a\ c;iles n°. 10, n.i:i-lut & n°. 12,
Voyez l'exemple qui termine l'explica- yng-tchûurrg, on lit S ( tv; /«/)
il faut 6.
tion de la figure 1 page précédente. Les planches chinoifes, comme nous
(?) Caractères cycliques qui répon- l'avons dit, portent les mêmes fautes,
dant au Septième /u &au douzième. Voyez excepté qu'à 1;: qui répond à hn-
café 8
l'exemple' de la page précédente. tchou/ig des deux caractères qui défignenr
Les carafteres cycliques & les lu étant S en h.iut il n'y a que le premier de fau-
intimement liés enfemble, dans le fyftè- tif il faut 6, au lieu de 8. La figure
me mufical les Chinois prennent indif- même nous a fervi à faire dans cette
féremment le nom de l'un, lequel que ce édition, les corrections que nous venons
foit, pour dèfigner l'autre. d'indiquer. Le Lecteur pourra lui-même
(/:) La traduction du P. Amiot eft les vérifier, en le iouvenain que Ven bas
exacle unis b planche chinoife eft fau- fe prend de droite h gnuch.- félon l'ordre
tive dans Se:- dci'.x exemplaires celui de des lu ( ou des chirtres ) & que l'en haut
la Bibliothèque du Roi, & celui de M. i
te prend de gauche droite, kion l'ordre
Bertin. A ia ccfe n°. 2 m- lit dans
lu on rétrograde des lu. Le premier ordre don-
l'un & l'autre exemplaire, S en haut il nant, à l'Européenne des quintes en
jaut 6, au Hiu de S! Aux cifes, n°. 4, montant, & l'ordre rétrograde donnant
kia-tckour.g n°, 6, tchoung lu nJ. 8, des quartes en defeendant.
Figure
Figure ci L'ordre des lu, dans cette figure, va de droite à gau-
che, comme on l'a vu à la figure 8 & commence de même au
caraûere cyclique tfie & au lu hoang-tchoung.
Les nombres qui, dans chaque café, font placés à gauche, 8c fous
lesquels font ecrits les noms des notes délignent la formation des Lu
i
par la progrefllon triple depuis jufqu'à 177 147 Les nombres placés
à droite favoir z 8 16 &c. font en progrefïïon double & cp3-"
druple, pour rapprocher les tons au moyen de leurs ottaves ( ).
Figure 10. Dans cette figure les deux lu du milieu, tclwung-lu &
joui-pin n'engendrent qu'en montant, parce que depuis tchoung-lu en
defeendant on ne trouve que fept lu au lieu de huit & qu'on n'en
trouve plus que fix, en defcendant depuis joui-pin. Or la génération
defcendante, comme on l'a vu fur la planche même fe faifant après
un intervalle de huit, on prend, pour ces deux lu, la génération mon-
tante, qui fe fait par un intervalle de fe.
Figure 12. a. Le ta-lu & le yng-tchoung foutiennent des deux côtés
le hoang-tchoung pour l'aider à marcher de droite à gauche ou de
gauche à droite fiûvant le befoin. C'eft par le moyen du ta-lu. que ce
fon fondamental produit le tay-tfou & que continuant cette marche
il produit les autres tons; &C c'eft par le moyen du yng-tchoung qu'il
fe reproduit lui-même.
Tous les tons de l'octave font formés de l'union de deux lu à l'ex-
ception du tché & de la reproduction du koung, qui font formés par le
concours de trois lu.
On appelle cette figure le hiuen-koung c'eft-à-dire la circulation
du koung.
Figure jj. Le tchoung-lu & le hn-tchoung dit le texte chinois fou-
tiennent hoang-tchoung par le milieu,
En comptant de droite à gauche, & de gauche à droite dans cette
figure, les tons s'engendrent de deux manières comme je l'explique
aux pages 1x5 126.
Outre les noms qu'on donne à cette double génération on l'appelle
encore l'ordre du milieu l'ordre moyen &c. parce que koung &£ tchoungf
en fe regardant dans la figure en occupent le milieu.
i-v /•.
vli'pi! '.•.• 1.0 !o.i ou lu'i;;raiiunc oiu'i-k't (c lil en mont.int
|Uk|ii .'i Ai'••
Liicvi^iYuniiH1
Â: le iit endelct'iul.uit, (.lc[nusrc!ioun>uj 111 t(ii Aon-y.
11 l'ciiiîto ik1 ù'[ .u'i'.u\i;i.>mciit une cclicllc île nos tons uls tjuc |i-
los .11 in.n\|i!cs il ti'ik1 île ehanue lis;nc il es lie\.ii.M\iniincs.
..
•.•
>i,' i. 1'. t et(e figure rc|)rctcntc l.i "^encrai ion îles par il'S
tioii.-c ko.i. Le [>ie!UÏer, ;ippol!J fou cv cjni coifel'poiul à l.i oiv/.icmo
luiu1, tii:eiuhe le premier i;i)ml)ro pail.iil, qui cl! 1. Ce nombre cn-
:e;:eiie le -.o. 1 .0 vlu hoiinfi-tclioitng va |iiic|ii'à tcliotini\-l» '1
pl.iee ..lu koa A:tv.- de l.i i|.i.urieme lu.ie qui en^emlrc les lix lijnics
ei'.t'.eres. C_. e!^ pour cette raikm qu'on lut a ili>nne le nom tle pi-hou
c'cù-.Vvlu'e. qui i\vivi la Jeux !\ui.uis J'unc forte pour /iti[/cr U ptijj'tgt
•v.v-w" O'.iïcr:.
Le k.0.1 Â.iv:/ Je l.i cinquième lune, entendre la ligne imparfaite
ou bniee de laquelle vient /oui-pin dont le ki va julqu'à la dixième
lune [i'a.:e du L0.1 koiw: d'où vient yrig-u-'i.mng qui entendre les iiv.
lignes bniees, appellces les imparfaites. 0a lui a donné le nom de
ho. c ell-à-dire j'ami Ls Jeux l\itc-tm d'une porte parce que tout
Cil complet alors.
f
F:ç.re Le. loix invariables & éternelles de la nature ayant fixe
iû pouces, la longueur du véritable lioan^-rchouns; \vs ci/tij to/is ionî
n.;r.i:\ l'.enicnt rormes par ce ho.i.ng-cchcung de la manière qui iuit.
I -v est deiignc par 1 il cil par un tuyau qui a iix pouces
de Icru.
Te'u- ei'î deligne par 1 il ei\ forme par un tuyau qui a fcpt pouces
ce !o:ic.
A.e eu dcii^né par 3 il eit formé par un tuyau qui a huit pouces
de ion..
ëil défîgné par 4 j il elt formé par un tuyau qui a neuf pouces
de kng.
Kotnig cft dôfigné par 5 il cil formé p.ir'.ii! luyrni qui a di1-. pouce.
de long.
Figure:; /o, 20. Les calculs qui concenvnt ce1; d'-ir-. limin. ont '!é
faits du teins des Mi/it> c'ifi-à-dire loir; la [Jyna'iie qui j^ouvi -.v;it
l'Empire immédiatenieiil av. m! 1rs Ta,
ire1. M.!iitenou>. qui i'<>nt
aujourd'hui iur le Trône. Voici l'évaluai ion 'e1; nr-ure, (Ion; on
fuppofe qu'on devra faire iii'aijc.
E VA I. VA des mcp.:es pour
T ION ['. l'y! I. U A VI r! ,!c, nicf/irc-: /im:i
O
TROISIEME PARTI E.
X1 1 CV re 1.
voit dans cette figure, comment koim<> engendre
On
tcké, c'eft-à-dirc comment de kniur;^ principe des autr_s rons on
paffe à tché ou de r à 3 comment de relié on nafie à cha/i^, ou de
3 à 9 de cluwg 9 àj« 17 & de yu 27 à khi 81 ce cp.ii ir.et fous lt.ï
yeux la progreffion triple 1 3 9 17 8 1 & !aférié de onionnan-
ces /ii nt.jbl.ru la de laquelle le forme In cornîjinaifwn deo ions rappro-
chés, fd fol. la tu n ou kounv cluing /c;o tché yu qui tormer.t Î;ï
cinq tons des Chinois.
Figure 9. Cette figure repréfente le premier vers de rHynric; en
l'honneur des Ancêtres noté à la manière des Ar.cic-r.s Chinois (£)•
(k) Cet Hymne ainfinoti, comprend joignons :i l'oxpllcitlon fucclnre du P.
3.4 planches cluns le mnnnfcrit C.v. P. Am:.c;r l.i i-JLw-- plancha c;:i! préi"e::rs le
Amiot, c'eft-à-(!irc depuis le numéro')~7
;u("qu' 32 chavjiic [j'ianche ne préion-
r:j;i; vers
Lv-u. u:ie idée
pouveût do:i::e.- 2
m-
fnff:f?.:i:s d; !a
tant qu'uu fcul vers du quatre fyliabcs ou c!c norer d;s :cien5 Ch:uis. D'âlïj;
mots chinois. Nous avons cru qu'au nous prifcntor.5 deux ob;î:s de p'us c:s
moyen des dcveloppemetis qv:e nous cette ngure en metisnt dans !e5 qui::ijj
Gg4
Les lu ecrits comme ils le font dans cette forte d'échelle chroraatL«
que font eux-mêmes les notes muficales.
La première note de chaque portion de chant, efl: toujours jointe
à un lu au moyen d'une petite ligne horizontale. De cette note aux
fuivantes il n'y a qu'a fuivre la ligne tracée d'un quarré ù l'autre.
Dans les quarrés à droite, font en caractères chinois les paroles
de l'Hymne fee hoang fien (fou, qui forment le premier vers chaque
mot dans l'écriture chinoife, étant exprimé par un caractère & c'eft
en cela que conlifle cette ancienne manière de noter les fous ou
pour mieux dire, d'indiquer le ton qui répond à une fyllabe car ce
n'eil pas proprement la note qu'on écrit ici fur la parole c'efl au
contraire la parole qu'il faut écrire à côté de la note.
J'ai ajouté à gauche, dans les quarrés correfpondans à ceux des
paroles les notes chinoifes modernes. Ainfi les quatre notes que pré-
fente cette figure & qui répondent aux lu hoang-tchoung lin-tchoung
&c. font koung teke ho koung ielon les Anciens &C ho, tchj
y ho félon les modernes c'eft-à-dire ,fa ut la fa.
Cet Hymne eil dans la modulation koung & n'a pour elémens que
les cinq tons des Chinois fa fol la ut rz fans qu'on y ait fait ufage
des deux pien mi &?(/).
Figure 36'. Le tambour tao-kou eil placé contre le king dans cette
figure, parce que c'eft ordinairement celui qui joue du king qui efl
chargé du tao-kou. Avec cet infiniment il donne d'abord le lignai pour
faire commencer le chant, il pane enfuite au king fur lequel il fait fa
partie avec les autres.
Figure j<?. Ces deux joueurs d'inflrumens l'un duché, l'autre du
po-fau font placés enfemble dans cette figure parce que ces deux
inftrumens accompagnent les voix & qu'ils lonî regardés comme les
à droite & à gauche les carafteres qui ccîonuc des lu il eft aife de fe figurer
leur correfponcleiTt dans la planche cln- que la
planche chinoife porte dans les
noife, au lieu des mots fee hoap.g, &c. mîmes places ou ils font écrits les cara-
& /u, ta'ié Sic. que porte amplement,1 tteres qui (e lifem hoang-Lchoung ta-
dans ces méme^ quarrôs la planche ira- lu tay-tfou &c.
iluite par le P. Amiot. On aura ainii fous (l)
On trouve cet Hymne, noté à
une même figure, le texte original & fa l'Européenne, dans le Supplément à Far'
traduction tant pour les paroles que pour tkle 3 page 184,
les fioles modernes. A l'égard de la
plus effentiels pour l'exécution de la mufique à la manière des An-
ciens ('«)•
Ceux qui jouent de ces inftrumens font repréfentés en aveugles
parce que l'ancienne tradition eft que c'etoient des aveugles qui etoient
les Muficiens dans les premiers liecles de la Monarchie. Le Prince
Tfaï-yu trouve la fource de cette tradition dans l'arention avec laquelle
les anciens Muficiens jouoient de leurs inftrumens. Ils fermaient Us
yeux, dit-il, pour empêcher qu aucun objet ni pût les dijlraiu 5
dt-là
COlîclut-il eft venu le nom d'aveugles qiion leur <z donné.
Figure 39. Cette figure repréfente l'arrangement des Muficiens dans
le tay-miao ou grande falle c'eft-à-dire celle des cérémonies reli-
1
gieufes.
Au fond du côté du midi,' eft la table des parfums, placée devant
la repréfentation des Ancêtres.
A droite c'eft-à-dire, du côté du couchant font rangés par ordre
<i ceux qui frappent fur la cloche b ceux qui battent la mefure c
les joueurs de la ÛCitefïœo d, les joueurs de chang.
A gauche du côté de l'orient, font dans le même ordre e, ceux
qui battent furie tambour; les joueurs du tao-kou g les joueurs
du koan; h, les joueurs du ty.
Figure 40 a. Les divifions qui font marquées fur la circonférence
de cette figure, divifée en Z4 points, désignent les pas de ceux qui
font les évolutions en chantant, c'eft-à-dire des danfeurs. Les chiffres
înferits dans les ronds de l'intérieur de la figure défignent les dan-
feurs de chaque rang, & les points où ils doivent fe placer pour fe
combiner entr'eux. En attendant le F'ds du Cid (l'Empereur ) ils font
rangés comme le défignent les chiffres. Lorfque le Fils du Ciel eft
arrivé devant la table des parfums ils fe rangent comme on le verra
dans la figure fuivante.
A & B font ici les places des porte-étendards.
Figure 40 b, Les danfeurs pendant la cérémonie en l'honneur des
Ancêtres te combinent de trente-deux manières différentes &
{m) Le cht Contient la voix des chan- fnire entendre qu'un fciû fon il ne pe-.iî
teurs & leur fournit le
l'inioiiacion être regardé cumins ifjln'.id pour l'exécu-
pa-fou les dirige pour le mouvement & tion de l.i nmjiquz (nf: l'c^ard de 'a l'no-
la mefure. Car ce taraboiir ue pouvant fure, qui efî en eiiît l'aine de la millions.
iwinn'iït à chaque évolution, ou coinbirl.:i'.o[i des altitudes C|ui
expriment ce que l'on eh. mie.
Cette heure reprcleate l:i première c omlunailon c\ exprime le
premier vers vie
à-d'uv
On
io-i'.nu /
l'H\ mne note .1 la ligure
/v-v/c w; 6 mts Auux.
9 :.Av
].:(.
l-'t'.i/ f^ rj°" •> C'eil-
peut le l'aire une idée des autres continuations lur eélle-u.
A V E R T 1 S S E M E N T.
iS o i' s vivons promis à la note /• île ces explications, p:i£. izt do
(-) Avar: d'cr.rrer dans le détail de tin, des morceaux de cet albâtre figurés
comme les kir.g de pierre noire on
le Dv;;ob'crv; eue !;s Chinois ront r.i:;Vi annonce comrîic lor.ores, iïi;us qui ne
ci» •.– c; Lrvi-.a1,, qui riiiùiùer.: t:ci-
b. pieire de don: les Chinois font
i ïj.-i-3r\ d" !e Csbireî de (
h 1; S:j:ai:e du Roi;
d,
M. de
qu'ils em-
auiïi des !J"c
autre c!:cie qu'une agathe.
oyez pag. 40) n'efîri
"g-i~ir' Nota. Depuis le premier In de chaque colonne jnfcni'à In double ligne, font les In
:,»ciuitn moyens, dits naturels; & depuis certe double ligne en bas, l'ont les lu aigus.
Ta lu
Ta- lu. module en
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r.iv tfou 7ay 'fi"
module' en Tay tfou. module en
Chang. Koukg.
Kia-tchorsag,
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Kia
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Joui ~pm Joui -pin Joui-pin
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Suite de la Figure 6.
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SECONDE 1~. PARTI E.
flp,-c Planche XII. r.
H^r^
Kûun-g.
*,«. Aa-dc«u, d, double ,^e v,ont
aii-dciio^),0.Kics.UJ:Sii5.
les moyens &
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C :i a x G.C-. K. o u v o.
Ii
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Kou.fi. Pirk-koung.
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T^ko:air-i,. n'L'JuL- ci
ClIANi:.
TJ^n»- module en
KOUNG.
I
nv.Hl'.ile en Jo:J-y!\ module en Joui-fli. mouu.e c;i /oti-pn. 1
PlLÏ-TCHÉ. K.o. C.-IAXC-.
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Ul-lïhiui* Ui-uho: Ur.-tchi.ur? L:i.n7.
nniJiiiee.i mo.luleen V r tchonnir module eu Un :chmn?, mo.lu.e en
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36000.
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Tchoung-lu 60 Ui '#.
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3 2.000.
Joui-pin 60000.
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Lin-tchoung 54 57000.
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54000.
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5 1000.
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4543 48000.
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45000.
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43000.
Mcjurcs employées par les anaens Chinois dans le calcul
de leurs dou?e lu.
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-fc/ta ~l,re'It·lz<zrutq. -Friz. _~u,
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~frwarty-to'czrr, Ji-1
Isy?- Orr-
IToany- ~n9_
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Ou- IVem-
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^tCJlOWl()*-u.'flO!(7Ui
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LES DOUZE LU
CALCULÉS PLUS EN DÉTAIL
PAR LES CHINOIS MODERNES.
Hoang-tchoung
Ta-lu
Kouxc .fa 10,000, oco,ooo.
9,438,704,312.
la
Tay-tfou
Kia-tchoung
Kou-fi.
Tchoung-lu
Joui-pin
Chang
Kio
fol 8,908,908,718.
Z
8,408,906,415.
7,937,000,525.
7,491,503,538.
Pien-tciiÉ..Jl 7,071,006,781.
Lin-tchoung TcHÉ ut 6,674,109,927.
Y-tiê 6,299,600,524.
Ntin-lu Yu re 5,946,003,557.
Ou-y 5,612,301,024.
Yng-tchoung PiEN-KOUXG. mi 5,297,301,547.
Ta-lu
NOMS DES S L U. AIR E D E S s- U
Tay-tfou
Kou-fi
9- 2.6. 97. 21. 20.
Kia-tchoung 8.
74-
25,
94-
83.
îi-
83. 74.
71-
Tchoung-lu
Joui -pin 7- 79-
7. 35. 73.
4&- 75- 3 3-
82. 59.
Ou-y 5-y
6. 46-
N<m-lu
Y-tfô 6.
55.
18.
83.
67.
95.
96.
58.
72.
65.
43.
Yng-tchoung )•
51.
10.
18.
24.
9.
55.
20.
12.
Figure 20.
Ta"lu
Hoang-tchounc;
fin.
982. 92.
874- 945-
ly. h.10.
751-
J73-
fei.
647.
)3g-
hou.
982.I.
IO9-
Kou-fi
Tay-tfou
Kia-tchoung
779. 487.
694. 444. 444.
533. 548.
444.
175.
444.
ï-tft
Tchoung-lu 618. 679. 665. 375. 135.
Joui -pin
Lin-tchoung
551,
49 1.
18. 925.
46, 37)-
821.
823.
291.
991.
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Trois Lem&J'ar/ie-
JHemoir&f <rur les C/tâiaùc^
Toim. VLPl, XX PU,
Chant du. premier verj- de l'Hymne, en ITwnneur des^încelrcj-
jHôdulaào/i, e/v Koxrnjr
uMemoirej <rur /cj C/iuwùc
Trûuneme J\irtic Tom. n.PJ.XXrm.
–i
^/otteu/'j' eût King^ du C]ie et du Po-fbn.
_Memow&s j"ut~ /e<t CAinoéj'.
Trowi&ne, Partie
~– ~t
Torrv.VI.lH.XXlX
^Arrangementdos Musiciens pour ùz Cérémonie en l'àonneitr
d&s_s4nce£re<t dcuu le Tay-miao
Troisième!J}arci&
Afemoù^&J jar les CAowcs. T<mt,.P7.Pl.XXX.
sîfrranaement de* JDarureww chantant l'Hymnes
OBJETS
CONTENUS DANS CE MÉMOIRE.
P R E M I E R E PARTIE.
Des huit SORTES de sons.
J% RTICLE
PREMIER. Du fon en général. page ij.
ART. II. Du fon de la peau. 3 ?•
ART. III. Du fon de la pierre. 39-
ART. IV. Du fon du métal. 43-
ART. V. Du fon de la terre cuite, 49-
ART. VI. Du fon de la foie. 5 1-
ART. VII. Du fon du bois. 6i.
ART. VIII. Du fon du Bambou. 63.
ART. IX. Du fon de la calebaffe. 78.
SECONDE PARTIE.
D E s Lu.
ART. I. Des Lu en général. 8).
ART. II. Des Lu en particulier. 95.
ART. III. Dimenfions des Lu. 99.
ART. IV. Formation du fyflême mufical des Chinois; m.
ART. V. Génération des Lu. 1 16.
ART. VI. De la circulation du fon fondamental. 124.
ART. VII. Génération des Lu par les deux koa kien & kouen. 1 17.
ART. VIII. Génération des Lu par les quatre koa, kien & kouen, ki-ki
& ouei-ki. 13 i-·
'Art. IX. Génération des Lu par les lignes des hexagrammes qui com-
pofent douze koa. 133.
ART. X. Génération des Lu par les nombres. 135-
ART. XI. Génération des Lu par les nombres, à la maniere des anciens
Chinois, depuis Hoang-ty jufqu'aux Han. 141.
ART. XII. Dimenfions des Lu calculés plus rigoureufement par les
Chinois modernes. 147-
'_H' _U. -1-
ART. XIII. Manière d'eprouver les Lu.
Tome FI.
.T" _1 _no Tir h
H
rT <1
149.
TROISIEME PARTIE.
D Es TONS.
ART. I. Ce que les Chinois entendent par Ton. 157;
ART. IL Des fept principes. 160.
ART. III. Si les Chinois connoiffent ou ont connu anciennement, ce
que nous appellons Contre-point. 164.
ART. IV. Maniere dont les Anciens accordaient le kin à cinq ou à
fept cordes. 168.
Conclusion. 172.
Hymne Chinois en l'honneur des Ancêtres. 176.
N
Nan-lv. Son fondamental, le dixième dans l'ordre des lu, & le
cinquième
cinquiefiie des yn-lu répond à la huitième lune & au cara&ere cycli-
que yeou, 99 & 2,3 ï.
Nombres fe diftinguent en parfaits & imparfaits. Les nombres im-
pairs font parfaits oxi yang, & les nombres pairs font imparfaits ou
yn } 135' I37- C'éft au moyen de ces deux fortes de nombres que fe
forme le fyflême mufical,
135& fuivantes. Différentes méthodes pour
obtenir la valeur des lu par les nombres, 1 41 celle qui fuppoie le
hoang-tchoung compofé de 81parties, eft la plus ancienne Ibid. &
pages fuivantes. Ce que penfent, en Europe touchant l'exprefiion
numérique des fons & en général, touchant les proportions harmo-
niques, ceux dont les connoiffances riuficales font bornées aux inftru-
niens à touches, 200 notes h i.
o
Orthographe des mots chinois. M. Amiot les ecrit comme
on les prononce à la Cour, & non d'après les Dictionnaires faits dans
les Provinces, 2.1.
Ou. Infiniment de bois qui a la forme d'un tigre 61.
Ozi-y. Son fondamental le onzième dans l'ordre des lu, & le
fixieme des yang-lu répond à la neuvieme lune & au cara&ere cycli-
que /«, 97, 98, &231.
P
Pairs. Les nombres pairs font yn & les impairs font yang, 13^.
La méthode de joindre ces deux fortes de nombres pour le calcul
des fons fuggérée à l'homme par le Ciel lui-même felon le Prince
Tfai-yu 94. Comment au moyen de cette méthode on obtient tous les
fons du fyfieme mufical Ibid. note/ Par quelles caufes les lu juf-
qu'au tems du Prince Tfai-yu ont refté pendant plus de trois mille
ans dans un etat d'imperfeétion qui eût révolté les Anciens 94 etat
dont ce favant Prince n'a pu les tirer lui-même faute -de fentir tout
le mérite de la méthode qu'il dit avoir eté fuggérée à l'homme par le
Ciel Ihid. note g, & page 1 1 6 note q. Voyez encore page 218 & les
notes qq rr, pages 155,156.
Pied. Deux fortes de pieds chez les anciens Chinois le pied mufi-
cal, & le pied de compte voyez lu-tché & tou-tchc. Le Prince Tfai-yu,
pour remettre les lu dans leurs anciennes proportions rétablit le pied
tel qu'il avoit dû être fous les Hia, 102.
Pien, Son auxiliaire. cui précède le koung ou le tché d'où il tire ia
dénomination de pkn-koi.ng ou de pien-tchè voyez tons. Le pien-koung
fe définit: ton qui devient houng &C le pitn-tchc ton qui devient tché.,
117. Le pien-koung répond à notre mi & le plen-tché à notre fi, 115;
le nom particulier du premier efl ho & le nom du pien-tché eft
Tome
'T' VI,
tchovng Ibid. & page 117. Relativement au kin ho lignifie cordi
~~r U t TIi
de r union Se tchoung>à&é corde moyenne 169. L'intervalle entre lé
koirng &c\e pien-koung ou entre le tché & le pien-tché, répond à ce
que nous appellons demi-ton diatonique ou limma; voyez l'exemple
de la page 114.
Pien-king, eft un affortiment de feize pierres fonores 41.
Pien-tchoung affortiment de feize cloches 44.
Pierres fonores. Voyez King &C Calcophonos.
Planchettes de bambou. Voyez Tchoung-tou.
Po-fou. Sorte de tambour ,38.
Po-tchoung. Cloches ifolées, 43.
ProgreJJîon triple. C'eft l'expremon numérique d'une fuite de confort-
nances qui représentent la quinte ,32, note c, & 212. Les propor-
tions authentiques que les Grecs nous ont tranfmifes touchant les
divers intervalles muficaux ne font ainfi que les proportions des
anciens Chinois qu'un réfultaf de la progreffion triple 196, note d,
&C 197.
Proportions. Expofition du principe fur lequel font fondées les pro-
portions des anciens Chinois, ,21a. D'une feule confonnance donnée
comme la quinte ou la quarte découle tout le fyflême mufical, 214.
Texte du Si-lian-chou ou hiftoire des Han occidentaux, qui préfente
tout le fyfïême mufical des Chinois formé par une fucceflion de
quintes & de quartes alternatives, 215 le même texte exprimé par
des notes à la manière des Européens 117 analyiè des nombres
par lefquels M. Amiot repréfente chacun des douze lu enoncés dans
ce texte, Ibid. note ee. Source des proportions factices des Chinois
modernes, 101 & fuivantes. Fauffes proportions qui réfliltent de la
méthode de Huai-nan-tfte 144, à la note, & 187. Les proportions
faûices qu'on- trouve dans tous les Théoriciens Européens depuis
près de deux fiecles ne font qu'une répétition de ce qu'a ecrit Zarlin
dans fes Intitulions 200 note g. D'après ces proportions faôices
quelques Européens ont voulu élever des doutes fur celle de la quinte,
4
fans penier à vérifier auparavant fi leurs proportions de 1 à ï6 pour
le demi-ton, de 5 pour la tierce &c. etoient légitimes, ou fi
elles avoient un principe, 2.13 note (la. Comment on peut s'affurer
fi la proportion de 2 à 3 pour la quinte & celle de 3 à 4 pour la
quarte, font juftes l'une & l'autre 213.
Pythagore. Selon M. Amiot, Pythagoreapu des Indes jufqu'à
la Chine, d'oit il aura rapporté en Grece le fyflcme mufical des Chi-
nois, en l'arrangeant à fa maniere 173 Lits qui appuient cette con-
jeûure lbid. à la note.
Q
Quadrature DU CERCLE. Ce n'eft point par une cuviofitc ftérile
que les Chinois ont cherché la quadrature du cercle, c'eft pour déter-
miner avec précifion l'aire de chaque lu par la connoifTance exacte
du rapport du diametre à la circonférence, 147.
Quarte & quinte. Ces deux intervalles pris dans des fens oppofés
c'eft-à-dire en montant ou en defcendant pour l'un & en defcen-9
dant ou en montant pour l'autre donnent mutuellement l'oftave
9
2 1 3 note ç.
Quaternaire. Ce que les Grecs ont appellé le facré quaternaire de
Pythagore, n'eftpas de ce Philoibphe 136. En quoi confifte ce facré
quaternaire & comment il renferme les principes fondamentaux de
la Mufique, Ibid. à la note.
R
Ram e au. Ce que penfe M. Amiot de la Baffe fondamentale de
Rameau 130. Différence entre ce fyfiême & celui des Chinois 130 9
à la note. Comment la Gamme eft formée par le fyftênie de Rameau
&c comment elle fé forme par celui des Chinois Ibid. La Baffe fonda-
mentale a deux objets très-différens entr'eux l'un de fonder la valeur
des fons l'autre de réduire en principes la pratique de l'harmonie,
Ibid. Pourquoi les compofiteurs de routine s'elevent contre ce fécond
objet, Ibid. pag. 131.
Rapport. Ce mot fe prend dans le fens de proportion. Le rapport
de l'oûave etl comme de 1 à 2 celui de la quinte, comme de 2 à 3
& celui de la quarte comme de 3 à 4 pag. 213. Ainfi l'aggrégation7
des nombres 1,2,3,4, eft la baie des principes fondamentaux de lail
Mufique voyez tjb-k'uou-mïng & quaternaire.
S
Siao, Infirument à plufieurs tuyaux, 68.
Siao. Flûte 237 explication de la figure 39.
Son. Les Chinois distinguent le fon fimplement dit d'avec le foR
confidéré comme ton mufical 27, 28 157 & fuivantes. Ils recon-
noiffent huit fortes de fons produits par autant de corps fonores dilfé-
rens 29 ordre de ces huit fortes de fons 34.
Soung-king. Pierre fonore ifolée 41 & 222.
T
Ta-l v. Son fondpmental, le fecond dans l'ordre des lu, & le pre-
mier des yn-lu, répond à la douzième lune &C au caractère cyclique
uheou, 98 &c 23 1.
Tao-kou. Tambour avec un manche, 38.
Tay-tfou. Son fondamental, le tromeme dans l'ordre des lu & le
fecond des yang-lu répond à la première lune & au caractère cyclique
Yn, 97 & 231.
Iiij
T
TckJ. Le quatrième des cinq tons des Chinois. Ce ton peut répondre
à ce que nous appellerions cinquième degré parce qu'entre le troifieme-
degré & le cinquième il y a le pien-tché au quatrieme rang & qui
ne formant qu'un demi-ton avec le tché n'eft pas compté parmi les
tons. Voyez l'exemple de la page 114, celui de la note o page 208
& le mot tons.
Tché. Sorte de flûte traverfiere, 76.
Tcken. Baguette qu'on paffe fur les chevilles de l'infirument en forme
de tigre, ,61.
Tatou. Instrument de bois en forme de boiffeau ,6 t.
Tchoung. Nom du phn-tché ou quatrieme degré 125. Voyez l'exem-
ple de la page 114, & le mot picn.
Tchmmg-lu. Son fondamental le fixieme dans l'ordre des lu, 8c le
troisième àesyn-Ia répond à la quatrieme lune & au caractère cycli-
que fie, 98 & 13 1.
Tchotmg-tou. Planchettes de bambou fur lefquelles on ecrivoit avant
l'invention du papier en Chine, 62. Ces planchettes, au nombre de
douze, & liées enfèmble en forme de Livre, fervoient battre la
meuire. lbid.
Tempérament. C'eft l'avion de difcorder, fur les inftrumens bornés,
dits à touches, les quintes ou les quartes, afin de pouvoir réduire à
douze les dix-huit fous qui fe rencontrent d'un fon donné à fon octave
202 & xo6. Voyez encore la fin de la note y, pag. 211. Le tempérament
répond à ce qu'un Auteur chinois appelle correctif, relativement à la
progreffion triple qui ne donne que des fons jufles 116, 204.
Tê-tchoung. Cloches applaties de moyenne groiIVur 44.
Texte de l'hijîoire ou les douze lu font repréfentés dans leur jufle
proportion, exprimée par des nombres, 191. Les mêmes lu, notés à
notre maniere & confrontés avec l'exemple de la figure 9 b de la
féconde partie, 197.
Texte du han-chou qui préfente les douze lu engendrés l'un de l'au-
tre, comme quinte ou comme quarte, ii<j; les mêmes tu calculés
par M. Amiot dans une note 2 1 6 ce texte du han-chou & le calcul
de M. Amiot, repréfentés par un exemple de mufique 217 comment
ce calcul fait depuis plufieurs années par M. Amiot, dans fes premiers
manufcrits, fe trouve n'être qu'un réfultat de la progreffion lori triple
e
Jïid. note e.
T exte du toung-tieii touchant la différence entre le demi-ton diato-
nique & le demi-ton chromatique 207 & fuiv.
Tons. Les Chinois admettent, dans leur fytfême cinq fons princi-
paux
répondant à nos fons fa fol la ut re; & deux fons qu'ils
qu'ils appellent tons lavoir kou/ig, clumg kio tché, yu
z
Zod 1 AQif E. Le rapport des fons aux douze lignes du Zodiaque
chez les Egyptiens n'eft qu'une imitation de ce qu'avoient' fait les
Chinois long-tems auparavant, 7, 8. Voyez lunes.
E R R 4 T A.
X A G E 6, ligne 20, s'appuie, lifez appuie.
Pag. 201 notes ligne 14 fuppore lifez fupporre.
Pag. 91, ligne 14, le kié efl la dix-millionieme partie &c. lifez la millionicme
partie &c.
Les deux Manr.fcrits portent dix-millionieme mais c'eil une faute. On peut la
reftifier aifément par l'énoncé même du texte, où l'on voit que les mefures décroif-
fantes vont toujours en décuplant. Ainfi le ly etant la dixieme partie de la ligne
ou fen, le hao en fera la centième partie; le fee, la millième partie; le hou la
dix-millieme le ouei, la cent-millieme, & le kié, par conféquent, la millionieme
partie Se non la dix-millionieme.'
ESSAI
SUR LES PIERRES SONORES DE CHINE.
JLiES pierres fonores ont eté de fiecle enfiecle, un des
inftrumens de mufique les plus eftunés en Chine. Il en eft
fait mention dans les livres appellés King qui font comme
on fait, les plus anciens & les plus précieux monumens qu'aient
les Chinois. L'ancien Dictionnaire Euïh-ya en parle auffi le
Dictionnaire Cnoue-ouen, dit le king efl un infiniment de mujî-
que de pierre. On peut voir en particulier le livre curieux de
Tchin-tfée fur la Mufique.
Il efr. fort difficile de favoir fi la Colonie qui vint en Chine,
y porta l'idée d'un instrument de muGque fait de pierre ou
fi les pierres fonores qu'elle y trouva la conduifirent à cette
belle & curieufe invention. Un vieux commentaire du Chou-
king, dit que les Anciens, ayant remarqué que le courant de
l'eau faifoit réfonner quelques pierres du rivage en fe brifant
contre elles, en détachèrent quelques-unes, & que charmés
du beau ton qu'elles rendoient ils en firent des king.
Selon le Chi-pen ce fut Vou-kïu qui inventa le king. Le
Yo-lou ou la chronologie de la Mutique obfervc que ce
la Chine
premier du
Von-kiu vivoit du tems de Yao fondateur de l'Empire de
mais qu'on ne fait pas avec certitude quel eft. le
king. Voilà à-peu-près tout ce qu'on
trouve de plus plaufible fur l'origine de cet mftrument. Quel-
que fingi-illere cependant qu'en paroiffe l'invention, dès qu'il y
avoit des pierres fonores dans l'antiquité il ctoit fort naturel
qu'on fongeât à en faire des inftrumens de mufique puifqu'on
en avoit déjà en bois, en cuivre & même en terre cuite (a).
Quoi qu'il en foit le king étoit chez les Anciens un des
inftrumens dont on faifoit le plus de cas. C'etoit l'instrument
dominant dans les facrifices au Tien dans les cérémonies en
l'honneur des Ancêtres, & dans le repas des vieillards. Le
Ti-ni le nomme le king de l'Etat ( Kouan-kiag). Les Princes-,
felon le Tcheou-ly en avoient toujours dans la falle des hôtes
on l'appelloit le king des louanges, parce que quand on en
faifoit jouer pendant le repas c'etoit une diftinclion & pour
faire plus d'honneur aux convives ( b ). H ne faut qu'ouvrir les
annales, de Dynaftie en Dynaftie, pour voir qu'on a confervé
au king cette glorieufe destination dans les Yen-yen & autres
feilins publics.
Nous appelions pierres fonores celles qui, par le choc d'un
corps dur rendent un fon diftincT: & de quelque durée. On
peut appliquer aux pierres fonores tout ce qu'on peut dire des
timbres de métal ou de verre. La différence entre les diver-
fes fortes de pierres fonores eft très-grande pour la beauté la
force & la durée du fon & ce qui doit furprendre, c'eft qu'on
ne fauroit déterminer cette différence foit par les divers
degrés de dureté, de pefanteur, de fineffe de grain, foit par
d'autres qualités qui femfcleroient devoir l'occafionner. Il y a
des pierres très-dures, qui font très-fonores & des pierres
tendres qui donnent d'auffi beaux fons. Quelques-unes très-
pefantes, rendent un fon très-doux; d'autres auffi légères que
(a) Le Tou-koit & les Hiuen. tres vertueux, &c, felon les qua~
Voyez les articles 2 & 5 de la lités des convives. Ainfi le king
premiere Partie du Mémoire de M. deftiné à accompagner ces chants
Amiot, pag. 3) & 49. s'appelloit avec raifon le king des
(£) Dans les repas de cérémo louanges c'eft-à-dire le king
nie on exécutoit des chants ou fervant d'accompagnement aux
hymnes dans lefquels on faifoit chants ou hymnes de louanges.
J'eloge des bons Rois des Minif-.
la
la pierre ponce, ont un ton. fort agréable. Les Anciens les
appelloient feou-cke ou pierres jhttante.s d'où eft venu le
nom de feou-king ou kïng flottanu Il ell parlé de cette eipece
de pierres dans le Ckou-king au chapitre Yn-kong. Il y eft dit
qu'on les trouvoit dans la pecite rivière de S de ou Si. Tchin-
tfee & plufieurs autres Commentateurs difent très-clairement
que ces pierres légères & flottantes font propres à faire cksking.
Voyez le Commentaire Impérial du Chou-kinp- liv. 4,s
fol. 36.
Les Anciens diftinguoient leurs pierres fonores en pierre d'or,
pierre de cuivre, pierre de fer. On ignore fur quoi etoit fon-
dée cette dirtinftion. Etoit-ce fur l'analogie de leur ton avec
celui de ces métaux ? Etoit-ce fur la manière, dont elles etoient
montées & fufpendues ? Etoit-ce fur leurs divers degrés de
bonté ou etoit-ce relativement aux cérémonies dans lefquelles
on en jouoit ? On ne trouve rien fur cet objet dans les anciens
livres & tout
ce qu'on en dit dans les nouveaux ne donne
aucune lumière fur la comparaifon qu'il feroit fi curieux de
faire entre les anciennes pierres fonores ôc celles des modernes.
L'Empereur a bien à la vérité quelques kin% qui pafient
pour anciens; mais outre qu'ils font tous en pierre àeyu fort
peu différente de celle qu'on a aujourd'hui, ils ne remontent
pas plus haut que le dixième fiecle.
Cette pierre de yu eft la plus renommée la plus précieufe
& la plus belle des pierres fonores qu'on connoilTe en Chine.
Comme le caractère qui la défigne forme une claffe parmi les
caractères chinois, qu'il fe trouve parmi les plus anciens &
c;z la pierre de yu eit fouvent louée dans les king, on ne peut
guère douter qu'elle n'ait été connue dans l'antiquité. Cepen-
dant à s'en tenir à ce que les Anciens difent de leurs yu s'ils
n'en ont point exagéré ia beauté & la perfection, il faut con-
venir que ceux, qu'on a aujourd'hui leur font fort intérieur.
1
Mais ce qui raffureroit fur la fîncérité des Anciens, dont on
a d'ailleurs tant de preuves c'eft que cette pierre qui paroît
avoir eté affez connue fous les premiers Tcheou dont la
Dynaftie commença Tan 1122 avant Jefus-Chrift etoit fort
rare fous la Dynailie des Han, qui commença en 206*5 c'etoit
alors ce qu'on pouvoit offrir de plus magnifique aux Empe-
reurs. Tching-ty de cette Dynaftie, qui monta fur le trône
37 ans avant l'ère chrétienne regarda comme une époque
glorieufe de fon regne, qu'on eût trouvé au bord d'une rivière
s
feize king anciens, & tous de yu.
Le yu d'aujourd'hui fe trouve dans les ravines torrens
rivieres qui coulent au bas des montagnes du Yun-nan du
Kouei-tcheou, du C/M/z- & fur-tout de celles des pays nou-
vellement conquis, YY-Iy & le Yoquen. Ce yu reffemble exté-
rieurement aux caiHoux qu'on trouve dans les ruiffeaux &
les torrens, qui font dans les gorges des montagnes. Les gros
yu font très-rares. Les plus grands que nous ayons vus au Palais:
Impérial, n'avoient guere que deux pieds & demi,, ou trois,
pieds fur un pied huit à dix pouces de largeur & on les
regarde comme des pieces uniques. On en trouve encore, fous
terre, dans les vallées, auprès des mines 8c dam les crevaffe£,
faites par les ravines fur le flanc des: montagnes. Ceux-ci diffe-
rent des autres en ce que leur furface eft moins polie, & qu'ils
ne font jamais intérieurement 3 ni fi élaborés ni d'un grain
fi fin.
Dans le yu fonore, que nous croyons un caillou mc'taltifié
& cryjîdtifê
comme dit un Naturalifte chinois on remarque
cinq propriétés différentes la dureté la pefanteur la couleur
le grain & le fon.
La dureté des beaux yu eft fi grande-, qu'on les travaille &
les polit comme ragate & les pierres précieufes. L'acier le mieux
trempé gliffe deffus & s'emouffe. Plus la nature l'a préparé
plus il eft difficile à tailler mais le poli qu'on lui donne en a
bien plus d'éclat.
La pefanteur du yu eft proportionnée à fa dureté. Nous en
avons vu, au Palais de l'Empereur, un morceau brut, qu'il
fembloit qu'un homme auroit dû porter il en fallut quatre
feulement pour le remuer. Il n'avoit cependant que deux pieds
& demi de long, fur un demi-pied d'epaiffeur. Il etoit d'une
figure irréguliere & de couleur verte, qui eft celle des _y« plus
communs.
Quant ,à fes différentes couleurs le Chi-king parle d'un bleu
célefte le Li-kl diflingue le couleur de chair le jaune, le
blanc le rouge de cinabre & le marron-foncé. Mais comme
le yu travaillé entroit dans les ornemens des habits impériaux,
& que c'eft à cette occafion que le Li-kl en parle le mot yu
ayant d'ailleurs une fignification fort étendue on peut douter
qu'il y en eût, parmi ces différentes efpeces d'affez grands
pour faire des king ou d'autres inftrumens de mufique. Ce qui
Connrmeroit ce doute c'eft que le rouge de cinnabre qu'on a
appelle enfuite rouge de, crête de coq eft très-rare depuis près
de deux mille ans ainfi que le beau jaune & le marron-foncé.
Il y en a chez l'Empereur de toutes les efpeces connues. La plus
eftirnée aujourd'hui, & qui eft réellement la plus belle eft le
blanc de petit lait, d'une feule teinte. Viennent enfuite le bleu-
clair le bleu-célefte le bleu-indigo, le jaune-citron le jaune-
orangé, le rouge de bois d'Inde le verd-pâle le verd-d'eau,
le verd-foncé le gris de cendre &c. Les Chinois font plus
de cas de celui qui eft d'une feule couleur, fans nuances ni
dégradations, à moins qu'il ne foit marbré agréablement de
cinq couleurs (O, comme celui dont il eft parlé dans le
( c) Au lieu de cinq couleurs couleurs qui dans ce cas font le
prifes indiflinûement peut-être jaune, le rouge le verd, le blanc
ïaut-il entendre ici, marbré des cinq Si le noir; les Chinois, relative-
Tcheou-ly, qui dit, pour le remarquer en payant qu'il y avoit
douze king fufpendus derriere & devant l'appartement de
l'Empereur &que c'etoit en frappant fur les king qu'on l'eveil-
luit à la pointe du jour.
A l'égard du grain des yu le plus dur & le plus pefant eft
celui qui a le grain le plus fin.
Enfin quelle eft la forte de yu la plus fonore ? Nous ne pou-
vons répondre à cette queftion parce que nous n'avons pas
eté à même de faire les comparaifons néceffaires. Il n'y a que
chez l'Empereur qu'on puifle les faire lui feul a .toutes les
efpeces de yu. Encore doutons-nous qu'il y ait divers king,
faits fur les mêmes dimenfions & mefures; ce qui feroit cepen-
dant effentiel pour la comparaifon. Du refle, quoique le grand
king & le pien-king pour les facrifices foient l'un d'un bleu-
pâle, & l'autre verd on n'en peut rien conclure pour le plus
ou le moins de ion, parce qu'il a fallu s'en tenir à cet egard “
à ce qu'avoient régie les Anciens, dont peut-être les yu les
plus fonores etoient de ces couleurs.
ment aux cinq tons de leur raufi- cinq elémens cinq vertus cinq
que n'adr.ictur.t que ces cinq goûrs cinq devoirs cinq princi-
couleurs 3 comme ils admettent paux ufagcSj &c. } &c.
grandes pièces que nous avons vues ctoient ondées de divers
jaunes dont quelques-uns approchoient beaucoup du blanc
de lait ou de petit-lait.
Cette belle pierre vient du Yun-nan. Elle fe. trouve dans la
terre près des mines ou dans les vallées, au bas des monta-
gnes. Sa première furface eft raboteufe, d'une couleur fale
mêlée de marron & de verd; vient enfuite une couche de
blanc de lait caillé, & une autre qui a une teinte jaune. Ce
jaune devient de plus en plus foncé à proportion qu'il appro-
che du centre.
Il feroit curieux d'examiner pourquoi le centre de cette
pierre efl plus travaillé & plus fini plus compacte & plus foncé
que les autres parties. Le yu dorme du feu au briquet, le nieou-
yeou-che n'en donne pas du moins celui fur lequel nous avons
fait cet effai il nous paroît plus approcher de l'agate que lui,
& il pourroit bien n'être qu'une agate particulière à la Chine.
Le beau nicou-yeou-che cû fonore mais il faut pour cela
qu'il foit bien jaune & fans ondes de cryftal (d) nous nous en
fommes afîurés fur un king d'un pied; mais il s'en faut de beau-
coup qu'il foit auffi. fonore que le yu.
La troifieme efpece de pierres fonores, nommée hiang-chz
rend un fon fi métallique que nous la prîmes d'abord pour une
compofinon mais nous nous fommes allures que c'eft une vraie
pierre & l'on n'en doutera pas quand on aura vu les pièces
que les Miffionn aires envoient en France.
Quant à la nature de cette pierre & à la propriété finguliere
du fon harmonieux qu'elle rend, ce n'eft que par l'analyfe
blanc. Les plus noires font les plus fonores; cette pierre fingu-
liere vient d'un lac du Tcke-kiang. Elle remplit parfaitement
l'idée que les Anciens donnent des pierres fonores, & paroît
une efpece d'albâtre, noirci & changé par les eaux dont il a
eté pénétré.
côté *z, b qui en a 18, dans le rentes. Voici ces longueurs, d'après
rapport de Podhive ou de I à 2 la fuite de l'explication déjà citée
3
enfin, que le côté a b de 18 page 2.2.2 de ce volume.
pouces cil encore avec le côté
Côte c, d, deux tiers ou
Cote k, c, un pied, ou
Côte ii, b, deux pieds, ou
.12. 8 pouces.
pouces.
24 pouces.
Côté a fj trois pieds, ou 36 pouces.
On a encore ici de 8 a iz le foient réellement anciennes foit
rapport de la quinte de 12 à 14 qu'elles partent d'une main nour-
celui de l'oûave, & de 14 à 36 rie des principes {impies &c fubli-
celui de la quinte. mes de l'antiquité tandis que les
Si l'on veut comparer, à ces dimenfions des modernes font un
mefures, les dimenfions arbitraires témoignage de leurs différentes
&fans nulle proportion entr'elles erreurs de !,< perte ou de l'oubli
que les Chinois modernes don- des principes c;c des altérations
nent à leurs klng.r depuis plufieurs iurvenues dans le pi'jc! chinois.
fiecles on en conclura aifément Car !cs tVacii/^ns a\ 'iwiiei dixiè-
que celles que nous venons de mes de îi^ne Civiuio-.i.-s &c.
décrire, portent l'empreinte de la au; ;icco!npagiKT:r 1. dini^n fions
plus haute antiquité ibit qu'elles uos .v: mu^:<:y. 5 r;1^ vn: eue
'il
Il faut pourtant convenir que les Chinois etant plus près de
l'antiquité & tenant à elle par mille traditions il eft affez
naturel de croire que les dimenfions modernes font à-peu-près
celles des Anciens (h) & que la manière d'en jouer eft encore
d'anciens king ont eté mefurés côté, dans le foung-king etant de
avec un pied qui n'etoit plus le 8 pouces, on a de 6 à 8 le rapport
même que celui des Anciens &C de la quarte, ou de 3 à 4. De
c'eft ce qui a donné ces tractions. même, le côté h, e eft de 9 pou"
Les Chinois comme tant d'au- ces dans l'un & de 1 dans l'au-
tres peuples au lieu de prendre tre, ce qui donne encore le rapport
pour ainfi dire, l'efprit des ancien- de 3 à 4. Enfin dans le premier
nes inflitutions n'en ont pris que des deux king, le côté a & eu 18,
la lettre. De quelque meiiire que & le côté a c 27 dans l'autre
l'on voulût fe fervir pour les dimen- les deux mêmes côtés font 24 &
fions du king, il falloit comme les 36. Or 18 & 14 2.7 & 36 font
Anciens, prendre pour un des cô- egalement des rapports comme de
tés le double ou les deux tiers de 3 à 4. Ces deux king font donc
l'autre en un mot, la proportion taillés pour être à la quarte l'un
de la quinte & de l'oâave. Pro- de l'autre. Les harmoniftes trou-
portions qui font en même tems la veront encore d'autres rapports
bafe fur laquelle ils ont elevé le foit entre les divers côtés d'un
fyftême muliail ce qui prouve même king, foit entre ceux d'un
l'uniformité & l'extrême fimpli- king à l'autre. Nous nous conten-
cité des principes pofés par les terons d'obferver que les dimen-
anciens Chinois. fions de chacun des king, de
Peut-être avoient-lls fitivi éga- quelque manière qu'on les expri-
lement des proportions confonnan- me ont toujours pour baie, &
tes pour les dimenfions d'autres pour nombres radicaux trois ter-
infrrumens. Nous oibns inviter mes de la progreflion triple com-
l'Auteur de cet EjJ'ai à vérifier me 1 3 9 ou 3 9 27 ou tels
cette conjecture fur les anciens autres termes de la même progref-
monumens de la Chine. fion. On voit par-là que les dimen-
Quoi qu'il en foit, il eft bon de fions des anciens king n'ont rien
remarquer encore que les dimen- d'arbitraire, & quelle diftance il
fions de nos deux king font egale- y a entre les principes fimples des
ment, de l'un à l'autre dans une Anciens & les abfurdités les plus
proportion confonnante. Chaque compliquées des modernes.
côté de l'un eft au côté correfpon- (A) C'eft précifément cet à-peu-
dant de l'autre dans le rapport de prh qui fait qu'elles ne font pas
3 à 4, qui eft celui de la quarte. les mêmes voyez la note précé-
En effet le côté c, d du cheng-king dente. En matiere de proportions
étant de 6 pouces & le même le moindre à-peu-près détruit tout;
la leur. Nous faifons cette obfervation, parce que les cymba-
les des premiers tems, qu'ils ont confervées, & la manière
dont ils en jouent,, font parfaitement reflemblantes à la pein-
ture qu'en ont faite les- Anciens &c s'accordent très-bien avec
leurs defcriptions.
Il eft certain qu'on a donné plufieurs formes différentes aux
king dans la moyenne antiquité. Les Dynasties des Han des
Soûl, des Tang Se autres, en ajoutèrent de nouvelles. Voyez
les figures 3, 5,6,7,8,9,10,, ci-après..
Il auroit été facile de faire copier un plus grand nombre de
figures mais comme les king qu'elles repréfentent etoient faits
d'après des règles qu'on ne connoît plus, ou peut-être félon la
fantaiiïe des ouvriers qui travailloient ainfi une feule pierre de
yu pour montrer leur habileté, ces figures n'inflruiroient l'Eu-
rope de rien. Ce qui eft. plus curieux à favoir, c'eft qu'on a
fait des tambours, des guitares, & diverfes flûtes de yu. On
a même taillé des pierres deyu.en tchong ou cloche.. Voyez
fig. 4.
Quelques Empereurs, par refpe£t pour le Tien, avoient
ordonné que tous les inftrumens de mufique des grands facrifl-
ces, fuffenr enyz~. L'Empereur régnant a biffé aux inilrumens
leur forme & leur matière telles que les avoient déterminées
les Anciens mais il a plufieurs inilrumens en yu pour fon
appartement. Nous avons vu une cythare ou guitare, de
près de trois pieds, d'un beau yu verd. C'eft affurément une
piece magnifique.
Les pierres fonores font fpécialement & principalement
réfervées pour le king, dont le caractère chinois qui repré-
les king en equerre des modernes, fe trouver d'un côté à un autre &
font, au coup-d'œil à-peu-près entre tous les côtés, n'y font pas
les mêmes que c.eux des Anciens même loupconnées.
.mais les proportions qui doivent
fente ce mot, donne dans fon analyfe fon de pierre. Les
Anciens diftinguoient trois fortes de king: le king-kieou fait
en forme d'equerre & fufpendu par un anneau comme
celui de la figure 2. le pien-king compofé de feize de ces
mêmes equerres de différentes epaiffeurs ( voyez fîg. 1 ) le
ko-king, pour accompagner les voix, qu'on dit avoir eté fait
dans le goût de ceux des figures 7, 8,9, «o. On ne fe fert plus
aujourd'hui, dans la muiique impériale, que des deux pre-
miers. Voici les proportions & dimenfions de ceux qui fervent
dans les grands facrifices au Tien. Nous les avons copiées fur
le Hoang-tchao-R-kl-tou liv. 8 imprimé depuis peu au Palais,
par ordre de l'Empereur.
Nous avertirons que le pied chinois eft plus grand d'un cen-
tième que celui de France & que les divifions & foudivifions
font toutes décimales. Le pied fe divife en 10 pouces le pouce
en 10 fen le fen en io ly le ly en 10 hao &c.
La petite branche du king-kieou ou king ifolé fait en
forme d'equerre ng. 2. doit avoir i pied 4 pouces 5 fin & 8
ly de long, fur i pied, 9 fen, 3 ly & 5 hao de large & la grande
branche doit avoir 2 pieds, } pouce, 8 j'ai & 7 (y fur 7
pouces, 2 fen-, & 9 (y de large. L'une & l'autre ont 7 fen &
2. ly d'epaiffeur.
Les feize equerres du pien-king, fig. 1 font tous faits fur
même mcfure. La petite branche a 7 pouces, 6 fen 8 ly
une
de long, fur pouces 1 fen, & 6 ly de large la grande
branche a i pied, 1 pouce, 5 fen, 1 ly fur 3 pouces 8 fen
& 4 ly de large ( O-
( l ) L'auteur ne parle pas ici de nant les tons graves & les plus
l'epaifleur ( il a dit plus haut que epais les tons aigus. Mais il nous
tous ces equerres etoient de diffé- paroît qu'une pierre trop mince
rentes epaijfeurs ) elle
eft propor- pour ià grandeur, doit donner un
tionnée au ton que chaque equerre ion grave à la vérité niais trop
doit rendre les plus minces don- grêle moins plein & moins fort
Il e# effentiel de favoir à l'égard de ces dimenfions, qu étant
absolument impoffible de déterminer les mêmes pour le nieou-
yeou-clze le che-hiang le yu fi l'on veut avoir un certain fon
déterminé, comme pour le grand king, fur lequel on regle tous
les autres inftmmens il faut néceffairement les fubordonner à
la pierre fonore qu'on a pour avoir le ton qu'on cherche &
pour fuivre un diapafon dans le pien-king. Deux yu par exem-
ple, de la même couleur du même grain, font plus ou moins
compactes plus ou moins durs, plus ou moins métallifés &
vitrifiés l'un que l'autre. Ce n'en: qu'à l'effai qu'on peut favoir
lequel fera le plus fonore & le plus harmonieux. Les variétés
fingularités & phénomenes qu'offre la taille des pierres fono-
res, font dignes de l'attention des Naturaliftes & des Phyfi-
ciens. Une bagatelle, ce femble, gâte un king ou le perfection-
ne un petit trou ajouté, ou celui qui fert à le fufpendre étant
changé de place le rendent beaucoup plus fonore félon l'en-
droit où l'on perce ce trou.
Sous la Dynaflie des Han on avoit préfenté à l'Empereur
un king en yu d'une rare beauté, & très-harmonieux. Les
ornemens en bas-relief qu'on y avoit fculptés ne plurent pas
que le fon aigu d'une pierre plus gues & plus égaux entr'eux quant
epaiffe; de même que de grandes à la qualité du fon au timbre
pierres mais très-epaiffes pour pour ainfi dire de chaque equerre
donner les tons les plus aigus en particulier. Il y a donc une
doivent rendre des fons un peu1 forte de fatalité pour que les hom-
fourds moins eclatans & peut- mes, en voulant s'écarter des infti^
être moins agréables que û la pier- tutions des Anciens ne puiffent
re etoit plus petite & moins epaiffe. rien trouver de mieux que ce que
Voyez dans le Mémoire de M. ces hommes plus près de la natu.
Amiot la figure 13 de la premiere re, ont établi fur des principes
Partie oit chaque pierre eft d'une fimples mais profonds, & déga-
grandeur proportionnée au ton gés de toutes les erreurs qui fe font
qu'elle doit rendre. Il eft à croire accumulées dans le monde avec les
qu'un king exécuté d'après ce fiecles.
modèle aura des tons plus analo-
à Sa Majefté elle ordonna de les corriger on le fit & le
king ne rendit plus aucun fon ( k ). Un Lettré muficien fe char-
gea de remédier à cet accident, & y remédia en effet en
diminuant de la longueur & de l'epaiffeur Au yu (/).
Une octave en pierres fonores eft très-difficile à completter:
on y réuffit mieux avec le hiang-che qu'avec leju & le nieou-
y6pz/-c~e j ce qui eft fort naturel, parce qu'on trouve de plus
gros morceaux de hiang-che & que cette pierre fi l'on peut
s'exprimer ainfi eft travaillée plus uniformément par la nature.
Quant à la figure d'equerre il feroit peut-être curieux d'exa-
miner, d'après les proportions que nous avons données quelle
eft la raifon de cette figure & plus curieux encore de faire
quelques recherches touchant la grande queftion des Lettrés
chinois fur la forme la figure & les dimenfions que doit avoir
chaque inftrument en particulier ( m ) & fur les proportions
( k ) Si cette expreffion doit s'en- cien, qui afïiire que le king foit
tendre dans le fens des Chinois refté entiérement muet nous y
le king n'etoit pas muet pour cela; ieufcrivons volontiers bien que
feulement il ne rendit plus aucun la chofe nous paroifle un peu diffi-
fon mufical aucun fon déterminé cile à croire.
par les loix immuables des lu. (/) Pour Y epaij/eur, nous ferions
Voyez dans le Mémoire de M. portes à n'en pas convenir, puif-
Amiot, l'article premier de la troi- que c'etoit pour avoir diminué de
fieme Partie page 1 57. lepaifleur, en corrigeant les orne-
Dans cette fuppofition fi le ton mens, que le kizg avoit eté gâté.
.de ce king etoit /« par exemple Mais fi le Lettré muficien avoit
le fculpteur ne pouvant corriger trop diminué de la longueur il s
les ornemens, qu'en ôtant de la bien fallu diminuer a uffi de Pepaif--
matiere (iir l'epaiffeur de la pier- feur7 & par conséquent faire re-
re, ce king aura baiffé & n'aura toucher aux ornemens à moins
plus donné qu'un fon irrationnel qu'on ne fuppole qu'il y avoit dans
non mufical plus bas que fa,&C ce king quelques endroits où un
trop haut pour être au ton de mi Lettre muficien & non fculpteur
ou de re-diefè. Or le Lettré muficien, pût porter la main fans défigurer
en raccourciffant les branches de l'ouvrage.
ce king l'a fait remonter h fa. Du (m) Cette grande queftion une
refle fi c'eft ici un fait décrit par fois réioiue on pourroit examiner
quelque Auteur chinois non raufi- fi les dimenfions de chaque inftru-
réciproques de tous ces inftrumens foit entr'eux, foit avec la'
voix. Ce n'eftpas tout les Chinois veulent qu'on détermine
par des règles, prifes dans l'ordre de la, nature, combien il
doit y avoir d'inftrumens de chaque efpece pour former un
concert parfait &c.
L'Empereur Yong-lo de la dernière Dynaftie obferve,
dans tes réflexions philofophiques que le king efi de tous
les inftrumens Le plus difficile à accorder avec les autres ce
qui doit s'entendre, fans doute, en ce fens, qu'il faut que tous
les autres infirumens fe mettent à ton ton mais auiîi le king
félon lui, eft admirable pour lier & fondre leurs fons les uns
dans les autres, & il contribue fupérieurement à la beauté d'un
concert. Voilà pourquoi les Anciens comparoient le fage au
king & difoient, en parlant d'une femme vertueufe quelque
mérite au ait une femme elle n'ojc pas faire réformer le king
c'eft-à-dire donner le ton; par allufion à celui qui jouoit du
king & donnoit le ton à tous les autres Mulîciens pour régler
leurs inftrumens.
La plus belle qualité du yu c'eft d'être invariable & de
donner le même ton dans toutes les faifons qualité qu'on
n'attribue pas même aux autres pierres fonores au lieu dit
Ybng-lo. que le froid & le chaud la féchereffe & l'humidité
font changer néceffairement tous les autres inftrumens même
•ceux de métal. A cette occafion il avance la propofition fingu-
liereque le mime: homme n'a jamais entendu deux fois une
même mufîque & 'parfaitement femblable ni deux hommes la
jnêmyjympko.nie^ny.'La. ràifon qu'il en donne, c'eft que le
1 {_ )
1
1,
j\fcmoin\r xvur A\r C/umn.r. Hwe -2-4--
]\erres < ïo/it>e,r. T.mi ri p/ sxxn «/«/?
EXTRAIT d'une Lettre de M. AM10T,à
M* du 2.8 Septembre iyj7.
O BSERVATIONS
SUR le Livre de M. P*intitulé: Recherches pkilofophiqu.es
7~y
Noms des provinces.
Ktarzp-àzt
A~2-~oe~
Nombre des Sieou-tfai.
2496.
1410.
1285.
Kiang-jî 135 <5^
Tche-kiang 1877.
7~
Fou-kicn
Hou-nan
1166.
I i
11 84.
O
Ho-nan 1669.
Chan-tong
“ 1867.
15412,
Noms des provinces. Nombre des Sieou-tfai.
De l'autre part t 2.
C/~a/z-/? 154
1~9'
T~K 1 ·
1127.
°
938.
~e-C/:OM<?/: 1446.
~0(ï/M~ ( Canton ) i 343·
xoan~ f 97~
Yun-nan 11~9'
xonei-tclzeozi ~04.
TOTAL 2470).
Cheou-pei
Dans ces différentes villes il y a des Officiers du titre de
Tfien-tfoung ..250.
Du titre de
5 2.
aurons 74170.
eft à un ajoutant un zero après le nombre des Officiers nous
tout
uns des autres fur toutes les grandes routes tant pour la
fureté des voyageurs que pour donner dans l'occaiion des
fignaux par le moyen du feu je les compterai tous in globo
& je fuppoferai fuivant ma manière d'evaluer toujours en
moins, que tous ces hommes, font aux Officiers quant à
leur nombre comme cent eft à un. Il y en a donc en
741,700.
Joignant ce nombre à ceux qui font marqués ci-,
deflfus ilréfukera pour le total des foldats & des
autres attachés à la milice, y compris les Officiers 813,287.
Je m'arrête ici un moment pour dire que mon Lettré à
qui je viens de faire part de mon calcul fe moque de moi
& affure poùtivement qu'au lieu de huit cens vingt-trois mille
deux cens quatre-vingt-fept je devrois ecrire au moins deux
millions mais comme les preuves qu'il m'apporte pour garan-
tir la vérité de ton affertion font du nombre de celles qu'on
peut chicaner je le laiffe dire & je continue.
Les gens de guerre font ici .chefs de famille comme le
refte des habitans il faut donc multiplier leur nombre nar
cinq & nous aurons pour le total des bouches, qui en vertu
de la milice, ne lont point comptées dans l'enumération qu'on
a faite des contribuables 4,115,325.
Que nous devons ajouter aux 145,545,615.
déjà trouvées & nous en aurons 149,662,050.
Il faut encore plus de cinquante millions pour compléter les
deux
deux cens millions, & plus que j'ai affignés pour être le nom-
bre des habitans de la Chine ? Où les trouverons-nous ? L'Au-
teur des recherches nous permettra volontiers fans doute
de les prendre parmi ces voleurs qui infectent les grandes routes
de l'Empire jufqu'aux environs de Canton ik un Botcmifle
d'Europe, en allant herborifer fut en deux jours attaqué deux
ment dont il eft parlé, eût été fpécifiée. Comme elle ne l'a
pas eté & que nous favons d'ailleurs que la coutume etoit
ci-devant d'annoncer chaque année au Souverain l'etat de la
population de fon Empire nous pouvons fuppofer que ce
dernier dénombrement fut fait la feptieme année du regne de
Kien-long c'eft-à-dire l'an 1742. Mais pour continuer à
prendre en tout le parti le moins favorable je recule ce der-
nier dénombrement le plus loin qu'il foit poffible, en le fup-
pofant fait l'année que Kien-long commença fon regne
c'eit-à-dire l'an 1736; & je dirai, fuivant X Y-toung-tché
3
Dans le Tcki-ly
Dans le Chc~n-ton~
3292.643. 47910.
n.78~81. 152954-
Dans le Kiang-fou 1821146. 96561»
Dans le Ngan-hoei
Dans le
Ho-nan
1407285. 2289875.
28281.
237581.
Dans le Chan-fi 1758635. 352.59»
le Tçhi-kiang
Dans 2937899. 186899.
Dans le Chen-fi 2149890. 44(39.
Dans le Kan-fou
Dans le Kiang-fi
Dans le Hou-nan
1308725. 304149.
368008.
77^3.
X9773«
777 '4.
Dans le Hou-pe 454417- 22771.
Dans le Fou-klcn 1468615. Î9992-
Dans le Koang-toung 1 179630. 21690.
Dans le Koang-Jî 205995. 14695.
Dans le Yim-nan 185865. 52100.
Dans le Kouel-tcheou 37536. I3553«·
Dans le See-tchoiien on ne comptoit autrefois que cent
quarante-quatre mille cent cinquante quatre familles qui
fufTent infcrites pour le tribut. On en compte aujourd'hui trois
millions trente-fix mille trois cens quarante-deux. Cette pro-
digieufe augmentation vient fans doute de l'affluence de ceux
qui lors de la conquête de la Chine par les Mant-choux
s'etoient retirés dans les montagnes & qu'on n'avoit pas jugé
à propos d'y aller forcer. Il en -eft de même de l'augmentation
qui s'efr. faite dans les provinces de Chen-Jî & de Kan-fou,
dont je n'ai marqué que la moindre partie n'ayant point fait
mention de toutes ces familles qui s'y font établies, depuis que
les Mant-choux font les maîtres de la Chine. Cette augmenta-
tion, dont on a tenu un compte exaft pendant bien des
années, donna lieu à une foule de difficultés pour la perception
du tribut. D'ailleurs le grand nombre des exempts des pau-
vres, des ouvriers ambulans des gens de rivières & mille
autres inconvéniens que le Tribunal des fubfides repréfenta à
l'Empereur Yong-tcheng engagèrent ce Prince à abolir le
jin-ting pour lui fubftituer le ry-ting., c'eft-à-dire à changer la
capitation en taille réelle -9 afin que les revenus de i'Etat hiiTem
pci pciueUemont les mêmes du moins quant a 1 ellentiel &
que la perception en tut humus onércuie au peuple plus
i-vaCÎe & d'une plus ^raude tacilué qu'elle no l'.ivoii été, v
jul qu'alors ( i ).
.K<t'?<<f-Y'('
.
Je mis porhude M.
que vous ne trouverez pas mau-
/ .l/
.us que te m écarte m\ inouu'iu vie mon (u|ot pour \ous
l'oinuur.viqHer ee i|ne \c viens d^ apprendre au (ii|el île eeite
taille- réelle. Je ne pom ois eu .lequénv îles eonuoitlauees plus
( î r.1- .
(Ares; puifque ce (ont celles que le 1'riluiual des l'ublides vient.
•
> .{:> U
F.f.V-
Allciîhin VuJ.U:
>>V.
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T." f.
T, ,:Va
OO(H>S8>L.
lS liO-IO.
117MO',O.
K;C"« î.îlCM^Ovj.
•K;c- 1100(1(140,
7. :i/i.- M41kj6>.U.
«.;
l"
F.'r.- 08065671.
/Y.
H.r: oSot-'oOo;.
0SS19310.
H.
l !SlS07',4.
Sa-
16^)1 ^7O.
->
K-r-1. 0970S1S9.
07ÎS7443.
07411014.
-
X~£-
A-V;-
Ii
~C ( C.ur.o:i )
01781976.
06797 ? 97-
C39474M-
O10~$$01.
03401711.
nç: a~z ir.~iz de Chine la pièce originale de ce dénombre-
Cr. 1
~ir_ r^r;e i r_~u-ii ;> Fermes avec la comparaiion de l'année
i; •
c :– :z.ii-z-
rr^r.e ^e A.t-î avec l'année 16. En la première, on
Er. ia itîor.de 5 198^13718, augmentation
de communiquer à riunpcreur à railon de l'année d'exemption
<|iie ce Prince a accordée à l'occ.ilion (le l<i mon de fa mère
dont je parlerai plus l><i.s.
« Lors du dernier Ouan-dicou dit l'Iùiipcrcnr flair, nu
» écrit public » ( c'c(l-a duc lors de relie < '-ré-morue qui fc
fait avec beaucoup dt- pompe, de dix. en dix. air, pour 'a:\k-
Jjrcr le jour <le la naifïancc de la Mère du Souverain cV qu.
llimpereur lit avec le plus jj;raiifl ecl.it il y ;i. cinq :ni', quand
fa Mère eut aitemt la quaire-vin^tierne année de (on 'à'.u; ),
«Lors du dernief Ouan-chcou j'exemptai mes itjjct.'» ri 'une
» année d'impôt fur les terres. Je me lla.ir.ois d.tns le foncl
» du cœur, cjue je pourrois leur accorrler encore une fois ia
» même grâce pour la même rai (on. Mais ma fainte Mère
» étant montée au Ciel plutôt que je ne Pavois compté je me
» trouve privé d'une partie de la fatisfaction que je rn'etoi.
» promife. Je nTetois proposé d'exempter mes Aijets d'une
» année du tribut fur les terres en célébrant un autre Ouan-
» clieou. Je les en exempte ik. c'eft ma Mère qui cil cenf-e
» leur accorder ce bienfait, puifquc c'eft a Ton occafion que
Tchang-kia^keou
Chan-haï-koan
Tien-tjîng-ouei
28,200.
10,000.
40,460.
taëls ou onces d'argent. Cet argent entre dans le tréfor
de l'intérieur du Palais.
Additionnant toutes ces fommes le total de ce qui revient
de la province de Pê-tche-ly pour les droits du Souverain
fera de cinq cens quatre-vingt-onze mille deux cens vingt-
deux taëls ou onces d'argent, qui font la fomme de quatre
le ici 2,123,866.
La province du Kiang-nan formée parles deux provinces
Kiang-fou & Ngan-hoei rend chaque année pour l'impôt fur
générales
Pour les douanes 132,317.
Cet argent entre dans le tréfor du tribunal des fubîîcîes. Celui
qui entre dans le tréfor particulier du Palais provient des
droits impofés fur les marchandifes qui paffent par certains
endroits, pour être portées dans les grandes villes. Ces diffé-
rens pafiages rendent chaque année
Ceux de Loung-kiung & de Si-Jing 33,684. t.
Ceux dcs rivicres 7,666.
Celui d'y~zg-fcAeoM 55 ,7)3.
Foung-yang t
201,960.
194,026.
.,
Celui de 79,830.
Celui de Chang-hai 25,516.
Tous les autres réunis 191,149,
Toutes ces fommes, tant ceiles qui entrent dans le tréfor
du Tribunal des fubfïdes que celles qui entrent dans ie tréior
du Palais font pour le total du revenu de la province du
JCiang-nan 35045,767.
C'eft -à-dire vingt-deux millions huit cens quarante-trois
mille deux cens cinquante-deux livres dix fois de notre mon-
22,843^252 1. îo ù
fur le fel
noie de France
La province du Kiang-ji rend chaque année pour l'impôt
5,150 t.
Pour les douanes générales 38,593.
Cet argent entre dans le tréfor des fubfîdes. Celui qui entre
dans le tréfor du Palais provient des douanes de Kan-tcheou
de Kieou-klang & de Ta-kou-tang qui rendent chaque
année
Celles de Kan-tcheou 46,471 t.
Les deux autres réunies 17~880 t.
de 73 1,31 1
Toutes ces fommes ajoutées font la fomme
qu'à
qui entrent dans le tréfor des fubfides. Il n'y a rien pour le
tréfor particulier du Palais. Les revenus du Hou-koan"- & du
Ho-nan réunis ne vont
Pour
Pour les douanes générales
le feî
La province du Ckan-tonq rend chaque année
120,720:,
70^61 t.
Ces deux fomrnes entrent dans le des fubfides. Ce qui
entre dans le tréfor du Palais fe réduit au provenu de la douane
1 t.
cens fept livres dix fols de France 1,657,207 î. io f.
Pour 507,028
La province du Chin-ji rend chaque année
le fel
Pour les douanes générales 82,940 t,
(lele
qui entre
pailage deC,~2,I"Oli ¡
tréfor du Palais
Cha-hou quireiicl
Total du revenu de
rend
de
Ces deux fommes entrent clans le tréfor des fubfides. Ce
la douane fur le
la province du Ckan-jï
10,919 r.
6co,8u- t,
C'eft-à-dire quatre millions cinq cens fix mille fix cens
cinquante-deux livres dix fols de France 4,506,65 2 1. i o f.
La province du Chen-fi neil fixée qu'à 40,623 t.
Pour les douanes générales, c'eft-à-dire à trois cens quatre
mille fix cens foixante-douze livres dix fols monnoie de
France 304,672!. io£
On n'a point fixé ce que doivent rendre les douanes particu-
lières dont le revenu entre dans le tréfor du Palais parce que
ce revenu eft tantôt fort, & tantôt foible fuivant la quantité
plus ou moins grande des marchandifes que les Tartares font
entrer dans la Chine par cette voie.
La province de K an-fou rend en tout pour les douanes
générales dont le produit entre dans le tréfor des fubfî-
des 100,237 t.
C'eir-à-ciire fept cens cinquante-un mille fept cens foixante-
tout
dix-fept livres dix fols de France 75 1,777 1. 10 f.
t.
cens foixante-quinze livres, monnoie deFrance 1 56 5 3^375 !•
47j5
La province du ICoang-Jî tend chaque année
Pour le fel
Pour les douanes
50
générales 52,660 t.
Total de ce qu'on retire du Koang-Ji 99,81a r,
C'eft-à-dire fept cens quarante-huit mille cinq cens foixan-
te-quinze livres de
256,910!.
•
34,256 t.
C'eil-à-dire deux cens cinquante-fix mille neuf cens vingt
livres de France
La province de Kouei-tcheou rend chaque année
Pour
générales
le fel
Total 33,662
Pour les douanes
four l'une
l'iiiic dos
<
1 Y
J
uri-/u/i e\: du Kouci-tc
fertiies cil mines d'excellent cuivre blanc &
principales riclieiies
1" 1
7-
de l'Etat
['E &
Ces
licou
f
;.>. l'un
['
iont
1"()iit très-
des
1
<
mines
grands l
re, des
Se dont il a tiré les preuves des monumens qui fubfiftent enco-
Recherches malgré ton averiion pour les
longs ongles des Lettrés & pour tout un peuple qui ne lui ell
probablement devenu odieux, que parce que les Millionnaires
qui l'ont affez connu pour être en etat de lui rendre juftice en
ont peut-être dit trop de bien, l'Auteur des Recherches dis-
je, n'auroit pas ofé compromettre fa philofophie, en décidant.
de fa pleine autorité que les Chinois n'ont jamais eté en état
de faire par eux-mêmes un bon Almanach, & que le peu qu'ils
( 1 ) Nous renvoyons à fon Ouvrage même pour ne point trop
alonger lçs détails,
favent
favênt d'agronomie leur a eté appris par des Savans de Balk.
qxd ont calculé après-coup quelques obfcrvations & quelques
echpfes pour être inférées dans les nouvelles editions de leurs
Livres. Il fe fût convaincu que depuis le tems des Han c'efi-
à-dire, un peu avant rere chrétienne & plu de douze fiecles
avant qu'il fût queflioii en Chine des Savans de Balk & de
tout autre pays, les Chinois connoiflbient le mouvement diurne
du foleil & de la lune, la quantité du mois lunaire, foit fyno-
dique, foit périodique la durée des révolutions des planètes,
& avoient donné aux différentes conflellations & aux etoiles
qui les compofent des noms analogues aux ufages qui avoient
lieu chez eux & à des evénemens qui s'etoient paffés dans
les fiecles antérieurs, «Se auxquels leurs ancêtres avoient eu part.
Convaincu de toutes ces vérités, par les preuves qu'il fe"fût
donné la peine de difcuter, il auroit evité l'ecueil contre lequel
ne manquent guere d'echouer ceux qui écrivent trop précipi-
tamment, ou qui ecrivent fur des matieres dans lefquelles ils
donnent lieu de croire qu'ils ne font pas même initiés.
Les Savans de Balk, auxquels M. P attribue la gloire
d'avoir appris aux Chinois le peu d'aftronomie qu'ils favent ne
font venus à la Chine qu'à la fuite des Mongoux quand ceux-ci
la conquirent, & ils n'ont pu y former des ctabliiîemens qu'après
que ces Mongoux s'y furent fixés eux-mêmes. Or ce ne fut
qu'après la mort de Tou-tfowig, dernier Empereur des Soung,
que le grand Kobilai, autrement dit Yuen-che-tfou fut paifi-
ble poflefleur de toute la Chine c'eft-à-dire que ce ne fut que
l'an de Jefus-Chrifr. 1280. Avant cette époque, quels font les
Aflronomes qui ont fait le Calendrier des Chinois qui ont
calculé les lieux des planctes & annoncé les eclipfes ? Et dans
ce même tems, quels font les Savans qui corrigèrent le Calen-
drier, réformèrent l'Aftronomie firent fleurir les Lettres Se
rendirent à l'Empire quelque choie de fon ancien luftre ? Ce
Tome VI.
1
Rrt'
furent des Chinois de ces Chinois à longs ongles que Kobi-
lai fit venir de toutes les provinces de la Chine pour s'éclairer
de leurs lumieres, & fe conduire par leurs confeils. Ce furent
un Yao-chou un Ko-cheou-king un Hiu-heng un Yang-
koung-y un Ouang-fiai un Teou-mou un Ouang-ou un
Lieou-plng-tchoung & un très-grand nombre d'autres dont
les noms les ecrits & les actions font confignés dans l'hiftoire.
Ce fut à l'infiigation de ces grands hommes que le Conquérant
Tartare rétablit tous les colleges chinois, tombés en ruine
par le malheur des tems qu'il fit commencer le fameux
canal appelle Yun-leang-ho pour le tranfport des den-
rées que les provinces envoient chaque année en tribut à.
la Cour & ce canal que l'Auteur des Recherches regarde
avec raifon comme fun des plus beaux & des plus utiles ouvra-
ges qui foient à la Chine, mais qu'il ne prend fur lui de louer
ainli que parce qu'il ie regarde fauffement comme un ouvrage
fait par des étrangers ce canal dis-je a été imaginé, com-
mencé, fini & perfectionné par des Chinois. C'eft fous
Young-lo troifîeme Empereur de la Dynaftie des Ming, qu'il
a été mis dans l'état à-peu-près où on le voit aujourd'hui, &
qu'on le fit communiquer avec le Hoang-ho. Sous Kobilai &
fous fes fucceffeurs Mongoux il portoit le nom de Hoei-
toung-ho & ne s'etendoit que dans une partie de la province
du Chan-ions depuis la ville de Tji-nlng jufqu'à celle de
Lin-tjïng, Ce fut encore a l'infiigation de ces grands hommes,
que le même Kobilai fit faire une recherche exacte de tous les
anciens livres chinois dont il fit faire de nouvelles editions
après les avoir fournis à l'examen & à la critique des Lettrés à
longs ongles, & qu'il fit revivre tous les etablifîemens littérai-
rcs qui avoient eu lieu fous les H an fous les Tang, & fous les
Soung. J'ofe aiTurer fans crainte d'être démenti par aucun de
ceux qui favent l'hiitoire, que Kobilai & tous les Mongoux
à l'exception du mérite militaire qui leur fut propre font
redevables de tout le refte aux Chinois. Eh qu'etoit-ce que
ces Mongoux avant qu'ils vinffent en Chine ? Des barbares
qui n'avoient ni fciences, ni arts, & qui trouvant de quoi fe
nourrir dans le produit de leurs chafles & Je leur bétail, ne
favoient pas même cultiver la terre. On dit que quand ils vin-
rent pour la première fois dans la capitale après avoir fait la
conquête de l'Empire ne comprenant pas à quoi pouvoient
fervir les Palais, ils camperent fous des tentes à leur ordinai-
re, dans les cours, & logèrent leurs chevaux dans les falles;
( en Chine, tous les appartemens font au rez-de-chauffée ).
Mais pourquoi ces mêmes Mongoux, qui outre la Chine ont
conquis tant d'autres pays fe font-ils attachés de préférence
à former les Chinois à leur apprendre un peu d'aftronomie
à faire de nouvelles eclitions de leurs livres pour pouvoir y
inférer des observations calculées après coup, &c. & ont-ils
laiffé tous les autres peuples qu'ils ont fubjugués croupir dans
l'ignorance ? N'avoient-ils pas des Savans de Balk & des autres
villes du Mufulmanifmc qu'ils pouvoient leur donner pour
maîtres
J'avois envie de terminer ici cet article auquel l'Aftrono-
mie a donné occafîon mais il m'a paru que pour l'entiere
farisfa&ion du Lefteur je devois dire un rnotiur l'état où elle
ie trouve aujourd'hui, fous la direction des Européens. Cette
fcience eft cultivée kPc-klng comme on la cultive dans les,
capitales des royaumes de notre Europe. Il y a un Tribunal
ii Tl'
jufqu'auThibet b d'unu. i côté & depuis
& depuis le 1
dont le reiîbrt s'étend fur tout le Ciel vifible depuis la Corée
A' 1 le voiilnage
~ii~ '1
de la SSibérie
-iccb
z.
néceîïaircs pour initruire parfaitement mais ou doit les excu-
ler en failant réllexion que n'étant ni cconomiftes ni méde-
cins, ni initiés dans certaines feiences ni dans les arts ils fe
font exnrimés en hommes ordinaires iur l'iii7 des matières qui
n'eioient pas de leur relTort, Une pareille indulgence eil digne
de tout Lefteur équitable d'un Lecteur iur-tout qui s'annonce
pour philoiophe.
On ne s'attend point que je iiiive pas a pas un homme qui
pour avoir voulu s'écarter de la route ordinaire s'elt égaré
dans les dii+erens détours des l'cntiers feabreux qu'il s'eir lui-
jne;r:i trayés. Il me iuffit de donner quelques eclairciflemens
iur les principaux d'entre les articles qui ont mérité l'animad-
verfion de l'Auteur des Recherches afin qu'on puiffe juger
avcc pleine connoiffance fi cet Auteur cfl: bien ou mal fonde
dans les reproches qu'il fait aux Chinois. Comme on n'a ojé
dit-il dans fa Préface pag. v, les juflijier Jur t infanticide
on a lûc lié, au moins de les juflifier Jur la 7riniere inhumaine
dont ils châtrent' une multitude de garçons.
la
ferme une morale anjlere il prefcnt par-toiu la vertu F atta-
chement le plus inviolable au Souverain comme à une perjonm
facrée7 mife fur le Trône par le Ciel, dont il tient la place fur
la terre un profond refpecl pour le culte plus par-
faite foumijfwn aux loix, une entière obéijfance aux Magiflrats.
Il contient de plus les devoirs de ces Magiflrats & de tous les
Officiers à F égard des peuples regardés comme les enfans du
Souverain & les obligations du Souverain lui-même auqucl
on accorde à peine quelques délaffemens. Un Trône dit le
Chou-king efl le fîegc des embarras & des difficultés.
q C'efl
en confédération de ces loix contenues dans cet ouvragei
que les Chinois etoient anciennement les arbitres des différends
qui arnvoient chez leurs voifins & qu'en général ils ont eté
admirés de toutes les nations qui les ont connus &C.
Je fais dit l'Empereur Kien-long ( dans fa Préface de
l'Eloge de Moukden, pag. xxviij ); je fais qu'une attention
continuelle fur moi-même qu'un refpecl confiant pour le Ciel
qu'une union intime avec mes frères qu'un amour fans bornes
pour les peuples qui me font fournis fort les feuls moyens par
où je puis rendre mon cœur femblable aux cœurs de mes Ancê-
tres à ceux du Ciel & de la terre & que ce ne peut être
qu'autant que mon cœur fera tel que' je gouvernerai ban via
famille & l'Empire & que je procurerai ~f~~yf~ joie
l'abondance & tous les avantages que je voudrais avoir pour
moi-même &c. Eft-ce-ià le langage d'un Defpote? ou plutôt
3 livres.
A 10 heures le thermometre à 3 £ degrés, le poids de la
1
glace z5 livres.
Ii faut remarquer que le vent etoit nord, & plus fort qu'il
n'etoit ci-devant.
A heures, le thermometre à 32 degrés poids de la.
11
glace 19 livres.
A 1 heures, le thermometre à 33 degrés, poids de la
glace 1 5 livres.
A i heure le thermometre à 33^ degrés, poids de la gla-
ce 10 livres.
A 2 heures, le thermometre à 33^ degrés poids de la
glace 7 livres.
A 3 heures le thermometre à 3 3 degrés, poids de la.
glace 5 livres.
A 4 heures le thermometre à 33 degrés poids de la glace
3 livres.
A heures le thermometre à 33 degrés poids de la
glace î + livres.
Il faut remarquer que depuis 4 heures & un quart la glace
s'eft trouvée à l'ombre.
A 6 heures le thermometre à 3 i{ degrés poids de la glace
ï livre, 4 onces.
A 7 heures je n'ai pas pefé à 8 heures il y en avoit encore.
A 9 heures il n'en reiloit plus qu'un morceau de la groffeur
d'une noix il a fallu par conféquent 15 heures de tems pour
que ce quartier de glace pefant o livres, & expofé au vent
& aux ardeurs d'un foleil brûlant ait pu fondre entiérement,
& encore cette glace etoit-elle déjà hors de la glaciere depuis
deux ou trois jours; car je la fis acheter aux environs de notre
maifon chez l'un de ceux qui font payés par l'Empereur,
pour donner gratis de l'eau fraîche à boire à ceux qui en
demandent. La glace fraîchement tirée de la glaciere fond
plus difficilement & on la tranfporte d'un endroit à l'autre
dans les plus fortes chaleurs de l'été, fur des brouettes ouver-
tes, avec auffi peu de précaution que fi l'on tranfportoit de
firnples hriques, ou des cailloux. Elle ne laifle d'autre trace
après elle le long du chemin que quelques gouttes qu'elle
laifle tomber par intervalles. Je crois qu'on peut conclure
t
luivant les principes de la bonne phyûque qu'elle n'eft fi
long-tems à fondre>que parce qu'elle eft chargée de particules
nitreufes qui la confervent dans fon etat de glace, plus long-
tems qu'elle n'y feroit fans cela. Une preuve que cette confé-
quence eft bonne c'eft que les rivieres des environs de
Pe-king dont on la tire commencent à geler vers le milieu du
mois de Novembre & ne dégèlent que fur la fin de Mars.
Quelque tems qu'il faffe dans -l'intervalle de ces deux extrê-
mes, on peutfans danger marcher hardiment fur les eaux.
Au refte toutes les eaux tant des puits que des rivieres
ont ici une qualité qui me paroît finguliere. Elles dépofent une
efpece de tartre dans les vafes où elles féjournent, & dans
ceux où on les fait bouillir. Les Chinois appellent cette efpece
de tartre du nom de kien; ce kien eft blanc quand il eft dépofé
par les eaux qui n'ont pas encore fubi l'action du feu il eft
jaunâtre quand il eft dépofé par les eaux cuites. Il n'a ni odeur,
ni faveur & n'efl propre à rien c'eft un vrai caput mortuum.
La premiere occafion que j'eus de le connoître me fut pré-
fentée par le hafard. Je faifois remplir tous les foirs d'eau fraî-
chement tirée du puits un petit vafe de porcelaine. Ce vafe
avoit un couvercle que je fermois toujours exactement, pour
empêcher que les infectes ou la poufliere ne vmflcnt à faiir
mon eau. Après quelques mois je m'apperçus que dans le fond
& tout autour il s'y etoit formé comme une croûte de
l'epaiffeur d'une feuille de papier. Cette crc Ite etoit u adhé-
rente, qu'il fallut la pointe du couteau pour la détacher. A
cette occafion, voulant faire une leçon de propreté à mon
domeftique, il me répondit que ce que je voyois n'avoit rien
de rebutant, que c'etoit-là le dépôt ordinaire des eaux du
pays, & que je ferois bien plus furpris fi je voyois comment
ce kien tapiffoit tout l'intérieur des coquemars &• autres uften-
files de cuifine dans lefquels on fait cuire l'eau. Je m'en fis
apporter un fur le champ & je me convainquis par mes pro-
pres yeux que mon Chinois m'avoit dit vrai. Une croûte
jaunâtre d'environ quatre ou cinq lignes d'epaiffeur tapiffoit
tout l'intérieur de cet uftenfile de la même manière que le
tartre tapifle l'intérieur d'un vieux tonneau. J'en détachai un
morceau, que je portai au nez à la bouche, & que j'exami-
nai dans tous les fens; je n'y trouvai rien qui pût me fervir à
le définir. Ne feroit-ce pas un fel dépravé ( infatuatum ) ou
un nitre mort qu'on pourroit revivifier par le moyen de l'air
ou du feu ? Je ne fuis point chymifte je m'exprime comme
je le peux, fur une matiere que je n'entends pas. On pourra
faire examiner ce kien par gens experts j'en envoie fous le
nom de choui-kien ou kien d'eau.
Si les eaux de la province du Pe-tché-ly contiennent "'beau-
coup de nitre il n'efl pas moins vrai de dire, que l'air en eft
tout rempli ( t ). Voici quelques preuves de fait qui fuffiront
pour le démontrer i°. malgré les alimens peu fains tels que
la chair de la plupart des animaux domestiques morts de
( i ) Nota, Et c'eil fur-tout à cette féconde caufe qu'on doit rappor-
ter la rigueur du froid & l'epaiffeur des glaces à Pe-king.
vieillefie de maladie &c. dont le peuple de cette province
fait fes délices, malgré la mal-propreté & toutes les incom-
modités d'u.i logement bas, petit, où tous ceux d'une famille
font, pour ainfi dire les uns fur les autres il n'y a jamais de
pefte, & prefque point de ces maladies epidémiques, fi com-
munes dans notre Europe; z°. tout le conserve ici pendant un
efpace de tems affez considérable fans être fujet à la cor-
ruption. Nous mangeons des raifïns frais jufqu'à la Pentecôte 9
des poires & des pommes jufqu'à la S. Jean les fangliers, les
cerfs les daims, les chevreuils, les lapins & les lièvres les
faifans les canards les oies & tout le gibier qu'on apporte
de Tartarie ici dès le commencement de l'hiver les poif-
fons, tant gros que petits qu'on y apporte de même des riviè-
res de Lao-toung fe confervent fans le fecours du fel dans
leur état de congelation, des deux & trois mois de fuite, quoi-
que chaque jour on les expofe au marché & que chaque jour
on les porte du marché dans les maifons particulieres, & des
maifons particulieres au marché, jufqu'au débit total, qui n'a
lieu ordinairement que vers la fin de Mars.
3°. îl n'efi nullement néceffaire d'aller eu Tartarie pour
trouver des terres nitreufes, il ne faut que s'éloigner de Pe-king
ce deux ou trois lieues, n'importe par quel rumb de vent
pour en voir les champs couverts. Tous les matins, au lever
du foleil la campagne dans certains quartiers paroît auffi
blanche que fi une légere couche de neige commençoit à fon-
dre fur fa fuperficie. En ramaffant avec un fimple balai, tout
ce qui eft blanc on en tire beaucoup de kien un peu de nitre
& de fel. On prétend que le fel qu'on en tire peut tenir lieu
de fel ufuel. Il eft certain du moins, qu'à l'extrémité de la
province du côté de Siuen-ho a-fou les pauvres & la plu-
part des payfans n'en emploient pas d'autre. Pour ce qui eft
du kien. on s'en fort pour laver le linge comme nous nous
fervons
fervons du favon. J'en envoie fous le nom de kien de terre
la feule infpeftion le fera mieux connoître que tout ce que je
pourrois en dire.
Quoique les terres foient chargées de parties nitreufes, elles
ne forment pas pour cela de vaftes deferts. On les cultive avec
foin & à force de travail on les rend fertiles. Elles gèlent en
hiver jufqu'à trois ou quatre pieds de profondeur; & une fois
priies, elles ne dégèlent que vers la fin de Mars ce qui fuffit
ce me femble pour expliquer pourquoi la gelée tue aux envi-
rons de Pe-king des plantes que M. Lïnnœus a élevées dans
la Suéde qui eft plus feptentrionale de près de 20 degrés que
ne l'eil la capitale de l'Empire chinois. Je m'arrête ici, quoi-
qu'il y ait encore bien des erreurs & des faux énoncés à éclair-
cir dans le livre des Recherches philosophiques fur les Egyp-
tiens & les Chinois. Je n'y ai trouvé de bonnes remarques que
celles qui me regardent perfonnellement; & l'Auteur a eu
ra:fon de dire qu'en écrivant fur la guerre j'ai ecrit fur des
matieres que je n'entendois pas. Il a eu raifon encore de mee
relever fur ce que j'ai dit, qu' la Chine chaque foldatfait lui-
même fa poudre tant celle qui fen à la charge que celle qui
fert aux amorces. Je me fuis mieux informé, j j'ai appris qu'il
&
tire pour la diftribuer à ceux des foldats qui font ufage des
armes à feu mais on m'a affuré en même tems qu'il n'en etoit
pas ainh avant l'arrivée des Tartares Mantchoux à la Chine
parce qu'il n'y avoit pas des corps de fufiliers ni d'artillerie
en regle. Je remarque à cette occafion & je vous prie de
vouloir bien remarquer avec moi que fi un homme qui fait &
parle la langue & qui a eu une attention extrême a ne rien
ecrire que d'après le témoignage des gens du pays, eft expofé
à recevoir de tems en tems des informations peu exactes
ou
Tome VI, Xx
OBSERVATIONS ET NOTES
même entièrement faillies, que doit-il01 arriver à des
1 t
voyageurs
qui font, pour tout ce qu'ils veulent favoir, à la merci d'un
Interprète fouvent très-ignorant dont ils ne font compris
qu'à demi, qu'ils ne comprennent eux-mêmes pour ainfi
dire qu'en devinant ? Pour ne pas m'cxpoler à parler trop
légèrement une feconde fois de ce qui concerne la poudre à
canon je réferve pour l'année prochaine ce que j'ai à en dire
d'après des mémoires tant manufcrits qu'imprimés que j'ai
acquis depuis peu, & qu'il me feroit très-difficile de pouvoir
débrouiller cette année faute de tems.
MORT ET FUNERAILLES
DE L'IMPÉRATRICE MERE.
J. out effc tranquille aujourd'hui ici & depuis bien des
années l'Empire n'avoit pas joui d'une plus profonde paix.
L'Empereur s'en etoit applaudi aux yeux de fes fujets, comme
d'un bonheur auquel il n'avoit pas lieu de s'attendre fï-tôt &
en commençant cette année 1 777 qui eft la quarante-deuxième
de fon glorieux règne il efpéroit pouvoir la couler toute
entière au milieu des triomphes, & dans le fein de la joie. Le
contraire eft arrive. La mort lui ayant enlevé fucceffivement
fa mère l'aîné de fes fils, & le fage Chouhédé fon premier
Miniïîre il s'eft vu plongé dans une mer de douleur dont il
n'a pas cru devoir encore adoucir un tant-foit-peu l'amertume,
en goûtant quelques-uns des plaifirs les plus permis. Enfermé
dans fon Palais de Yuen-ming-yuen où il ne s'occupe avec fes
Miniftres & ceux de fon Confèil, que de ce qui concerne le
gouvernement; il prend à peine une heure de tems chaque
jour pour parcourir quelques allées de fon jardin, & pour
vifiter les différons atteliers des artiftes qui travaillent pour lui.
La maniere rigoureufe dont il garde tout le cérémonial du
deuil aiguife déjà les burins dont fe fcrviront les Chinois
pour graver fon nom à côté des noms immortels des plus
grands Princes qui aient gouverné leur Ernj.ire depuis Yao
& Chun inclusivement. Vous verrez peut-êtire avec plaifiT une
courte relation de ce qui s'eft paffé ici à l'occasion de la mort
de l'Impératrice mere. Je ne rapporterai que ce qui me paroi-
tra mériter quelque attention de votre part.
Le treizième de la premiere lune de la quarante-deuxième
année de Kicn-long à [heure tcheou la. Tay-heou cfl retour-
née- au Ciel &c. dit l'annonce chinoife c'eft-à-dire le 2
Mars 1777 entre une & trois heures du matin, l'Impératrice
mere eft morte dans fou Palais de Tchang-tchun-yuen dans la
quatre-vingt-feptieme année de fon âge ( ce Palais de Tchanv-
tchun-yuen etoit le féjour ordinaire de cette Princeffe pen-
dant tout le tems que l'Empereur fon fils eteit à Yuen-ming-
yuen, c'eft-à-dire plus des trois quarts de l'année ).
Auffi-tôt qu'elle eut expiré l'un des Grands de la préfence
partit pour faire ouvrir celle des portes de Pe-king par où
l'Empereur devoit entrer; & l'Empereur accompagné de fes
feuls Gardes, le fuivit de près, pour fe rendre dans fon Palais,
&y attendre le corps de fa mere, qu'on devoit y tranfporter
fans bruit & comme il l'Impératrice jouhTant encore de la
vie & de toute fa fanté eût fait d'elle-même ce voyage inco-
gnito pendant la nuit pour eviter le tracas du cérémonial.
Ce ne fut que vers les fix heures du matin que le corps arriva.
Ce même jour, les Mandarins qui préfident à la police
donnerent leurs ordres pour faire difparoître des portes qui
donnent fur la rue les enfeignes qu'on met aux boutiques, &
en général tout ce qui etoit en dorure & en couleur, expofe n
la vue des paffans.
Le lendemain3 Mars tous les Mandarins fans exception
prirent le grand deuil, c'elr-a-dire le revêtirent d'un habit
long, de (impie toile blanche, fur lequel ils mirent un (urtout
de latin noir huilèrent croître leurs cheveux:, oterent les fils
de ioie rouge qui couvrent la partie lupérieure du bonnet &
chauffèrent des bottes de toile. Pendant dix-iept jours entiers,
il ne leur tilt pas permis de le montrer autrement. Ils' durent
fur-tout s'abltenir de tous les divertirTemens, tels que la comé-
die, les concerts les promenades, les fellins entre amis &
autres femblables. Ils durent même s'abilenir de leurs femmes
cv pour ne pas manquer à ce point dîcnticl du cérémonial la
plupart paiîerent les nuits dans leurs Tribunaux reipcclifs
pour v prendre leur repos.
Outre ce deuil rigoureux qui ne regardoit que les Princes
les Grands & les Mandarins de tousles ordres, on en ordonna
un qui fut pour tout le monde dans toute l'étendue de l'Em-
pire, Se dont le terme devoit être le centième jour après la
mort de l'Impératrice. Pendant tout cet efpace de tems il
n'etoit permis à peribnne de quelque état qualité oc condi-
tion qu'il fût de ie taire râler, de jouer des initrumens de
muiique de prendre & de donner aucun repas de cérémonie
ou d'invitation d'appeller chez loi les comédiens les far-
ceurs, Cv autres de cette eipece. On publia auffi la défenfe
des noces iolemnelles mais cette détente n'eut lieu que pour
un mois, à compter du jour non de la promulgation mais
de la mon de la Princeffe. En un mot tout le monde devoit
donner des marques extérieures de douleur. Je puis dire a la
louange des Chinois crue tous ces points ont été obfervés avec
une décence dont j'ai été frappé. Mais ce que j'ai le plus admi-
ré eït que cette décence a eu lieu parmi ceux du plus bas
étage parmi la plus vile populace comme chez les Princes
& les Grands. Dans les rues les plus fréquentées dans les
marchés même les plus tumultueux de cette immenfe vilie (de
Pc-king) il n'y eut, pendant tout ce tems de deuil, ni que-
relles, ni altercations on n'y parlent, pour ainfi dire, qu'à
demi-voix. Il eft vrai que par une politique, dont la An ne
peut être apperçue que par ceux qui ont etu lié ik qui coa-
noiflent le génie de la nation, le gouvernement avoit foin de
réchauffer de tems en tems le cœur du peuple par des affiches
qui lui preientoient fous différons points de vue toute l'aftli&ion
du Fils du Ciel.
La première qui parut fut celle par laquelle l'Empereur
annoncoit lui-même à fes fujets la mort de l'Impératrice fa
mère. On en verra peut-être volontiers le précis. Le voici
« La, vertueufe PrinceiTe dont la perre caufe aujourd'hui
« mes regrets, n'a eu que moi d'enfant. Depuis le moment de
» ma naiffance jufqu'à celui où elle a cédé de vivre j'ai
» toujours été l'objet de tes plus tendres complaifances. Dans
» mon enfance & dans ma jeunefic elle m'a prodigué tous fes
m foins tant pour me procurer le bien-être que pour tâcher
» de m'inculquer les fentimcns dignes de ma naiffance. Je n'ai
M rien oublié, de mon côté, pour lui donner des preuves de
]' à
» vécu de manière à mériter le nom de Sainte iuffiroient
»M l'un joint à l'autre
l'autre pour donner une une idée
idée de ce qu'elle
» été. La pïhé filiale annonce un total de conduite, exempt
l' a
j>
différens ordres tant de Lettres que d'Armes je leur
» préfentai la feuille ou lame d'or, qui contenoit ces titres.
» Tous, fans exception, les ayant approuvés, je proclamai
» folemnellement ma vertueufe mere fous les noms d!Impèra-
»>
trice modele de piété filiale & de faune té de bienveillance
» envers tous d'affcctustife bienjaijance d 'invariable concorde,
» & de fownijjlon refpectueufe. envers le Ciel, qui l'a comblée de
» bonheur & de gloire ( i ). Le vingt-cinq de la quatrieme
» lune, après avoir dépofé le corps dans fon tombeau, &
» avoir fait les dernieres cérémonies je rapportai refpeclueu-
« fement la lame d'or» ( cette lame d'or eft ce qu'on appelle la
tablette quand il s'agit du commun. Elle eft expofée devant
le cercueil tant que le corps n'eft point entré dans la terre.
Après l'inhumation on prend la tablette & on la porte dans
le lieu où l'on doit faire dans la fuite les cérémonies refpe£tueu-
» fes ). « Le premier de la cinquième lune je la portai folem-
» nellement dans
le Tay-mino (c'eft la Salle des Ancêtres)
» & l'ayant placée dans le lieu qui lui etoit particulièrement
» deftiné je lui rendis mes refpeftueux devoirs.
»>
de la fépuiture.
» 3Q. J'eleve auffi d'un degré tous les Mandarins de la pro-
» vince du Tché-ly qui ont donné leurs foins à préparer les
» chemins, & à maintenir le bon ordre pour la facilité & la
» tranquillité du convoi.
» 4°. Tous les Mandarins grands & petits tant du dedans
« que du dehors ( c'efl-à-dire tant de la capitale que des
x provinces, & de tous les lieux qui font fous la domination
» immédiate de Sa Majefté ) dont le pere & les anciens n'ont
s*
point eté Mandarins font réputés de race mandarine ( c'eft
comme s'il difoit j'accorde la nobleffe à tous ceux qui font
actuellement en place. Voici l'ordre dans lequel cet anno-
bliffement s'en: fait. Les Mandarins du premier & du fécond
ordre font réputés de race noble depuis leurs bifaïeuls qui
font faits nobles eux-mêmes. Les Mandarins des trois &
quatrième ordres commencent à compter leurs aïeuls pour
les [premiers nobles de leur race & enfin les Mandarins
des [cinquième & fixieme &c. ordres, font cenfés defeerr-
dre|d'un pere & d'une mere nobles. Cet honneur eft ici
d'un| prix ineftimable parce qu'il eft tout en faveur des
Ancêtres ) » on leur en donnera les lettres authentiques.
» j°. Les Mandarins s'informeront exactement de tous
» ceux tant Mantchoux que Chinois de leurs diftricts
» refpectifs qui fe feront diftingués par leur piété filiale
» ou par des actions qui peuvent honorer leurs Ancêtres. Ils
me rapporteront le précis de ce qu'ils ont fait de plus par-
ticulier Cï-
~>r ticulicr
» 'T '1
& le Tribunalde9 des Rits leur af i~era les titres
affîgnera
» honorables dont il les jugera dignes.
» 6°. Les Ecoliers les Maîtres & tous ceux du collège
» Impérial, font difpcnfés pendant le cours d'une lunaifon
» entière des études des examens, & des autres fonctions
» auxquelles ils s'appliquent par etat.
» 70. J'accorde à tous les gens de guerre tant de la capitale
» que des provinces une amniitie générale pour tous les cri-
» mes qui méritent une punition au-deflous de l'exil. On les
» abaiffera d'un degré & ils feront réputés avoir expié leurs
» fautes.
8°. J'ordonne à tous les Mandarins qui ont un rapport
»
» direct ou indirect au gouvernement du peuple de redou-
» hier d'attention
pour tout ce qui concerne les hôpitaux
dans les villes où il
t> y en a, & de pourvoir à leur entretien
» ( cela s entend aux dépens de i Empereur ). Pour ce qui eft
» des endroits où il n'y a point d'hôpitaux en régie les Man-
!>
darins pourvoiront eux-mêmes à la iubîiitaace des pauvres,
» des veuves des orphelins, des cftropiés Sv de tous ceux
» en général qui font fans reffources.
» 90. J'ordonne encore à ces mêmes Ma idarins d'affigner
w
dans les différens endroits de leurs refforts des cmplacemens
» qui foient à portée & dans la décence qui convient pour
» que les corps de ceux qui n'ont aucune poftérité & à qui il
» ne refte ni parens ni amis puiffent y être enterrés & afin
» que ces malheureux ne foient pas privés des honneurs de la
» fépuiture les Mandarins auront foin de les leur procurer
»' eux-mêmes, de manière à ne pas donner lieu de croire qu'ils
» s'acquittent de ce devoir comme malgré eux.
» En donnant à celle dont ]e tiens 19. vie des titres qui délî-
» gnent fes principales vertus, j'ai foulage mon cœur par le
» léger tribut de ma reconnoiffance en la faiiant entrer dans
» la Salle de mes Ancêtres je lui ai alïuré les honneurs qui lui
» font dus & en contribuant par mes bienfaits au bonheur du
» peuple je me fuis conformé à tes intentions» Que tous mes
» fujets tant du dedans que du
dehors loient inftruits de tout,
» Le fécond de la 5e lune de la 42e année de Rien-long ».
Voilà le dernier afte public par lequel l'Empereur a figiulé
fa piété filiale. Il continue à ne vouloir prendre aucun des diver-
thTemens ordinaires. Les Miniftres & les Grands de fa Cour
n'ont pas même pu lui peruader d'aller pafier au moins quel-
que tems à Gôhoi pour y prendre l'exercice de la chaffe il
a réililé à leurs plus preiTanr.es foliicitations. De tous les che-
mins qui conduifent à l'immortalité chinoiie celui qu'il luit à
préfent, l'y fera parvenir avec moins d'obiîacles que tant d'au-
tres qu'il a déjà parcourus. Il fait tout ce qu'il faut pour y
arriver iuieaient,
NO T E à ajouter à la page Z92. de ce î^olume.
DÉNOMBREMENT
DesS HA BIT ANS de la Chine.
Lomme la grande population de la Chine, ,eft parmi tant d'autres
chofes qu'on raconte de cet Empire, un des points qui etonne le plus les
Européens, & qui leurparoît avoir le plus befoin de preuve, on a cru
faire plaifir auLeâeur de lui en préfenter ici un tableau, tiré du Tribu-
nal même des Fermes de la Chine. On a reçu cette année 1 °. une pièce
originale, authentique, contenant ce dénombrement, en caractères chi-
nois 2°. une copiede cette même pièce, auffi en caractères chinois, dont
une partie ecrite en rouge 30. une explication de ces caractères en
rouge avec les mots chinois que fignifient ces caractères & la tra-
duction de ces mots en françois ainfi qu'on va les voir dans ce qui fuit
TCHONG MIN CHOUf ^– *• –
/.<
I.
F O N G-T I E
Tout le peuple dénombré.
N.
Eul.
t~a,
cinqi~tè
OrzOz~5 1
Che,
ûeux.
f^f
Ching, Province.
La province de Fong-tien c'eji le
Ta, grands Koang-tong ou le Leao tong.
Siao, petits Mougden en ejl La capitale.
Nan hommes
Nui, femmes 1 I.
Kong en tout, TCHE-IY.
{^7;
a Che foixante
100xante Ching, Province.
Léo fix
Ouan dix mille Ta grands
Pa, huit Siao petits
TJîen mille Nan hommes
Pa, huit Niu femmes
Pei, cent. Kong, en touts
1% un
I
S
TJitn mille V.
Ou cinq
“, J-7 vingt
KlANG-SOU,
i Eul, deux
< Ç
Che
Eul
° Ching, Prayince.
Ouan dix mille Ta grands
Eul, deux Siao petits
TJien, mille Nan hommes
Kieou, neuf Mu, femmes
Pei cens Kong en tout
iy Clzi,
Se, dtlarante.
cki, S V™*™- Eul deux
TJîen mille
San trois
Tche-ly ou Pe-tche-ly, c'efl la Pei cens
mime choj'e. c r> lm: 7
? Che, dix. feize,
III. Leou fix. J
N G A N-H O E Y,
Ouan
Y un
Ching, Province. TJien mille
Se quatre
Ta, grands Pei, cens
Siao petits Kieou neuf.
Nân liommes V.
Niu, femmes;.
Kong, en tout, KlANG-SI,
deux
Eul r,
TJîen mille Cking, Province.
Eul, deux
Pu cens Ta, grands
:{Jf;5}feptante
Tf 1 fe tante Siao 1 petits
Nan hommes
Leou fix
x Niu femmes
Ouan dix millee Kong, en tout,
JT, un F, un
mille mille
{^1 trente
Tfuri
2 Che, S
T/fe/z
Y, un
Pei cent
Ouan
La grande province de Kiang-nan Leou fix
Je partage en d'eux Fune s'appelle TJîcn mille
Kiang fou & taure Ngan~ Leou fix
ho ci» Pei cens
Se? q~zarante.
quarante.
Z<MM, fix
Pei cens
1 Glzi
i. v
fL Che fe tante
Y, un.
Che-kiang, fi
province du Hou-koang
Province. Lez
partage en deux. La partie qui eji au
nord s'appelle Hou-pe j
celle lU'-tfi-
Ta, grands au midi Hou-nan.
petits
Sïao
Nan
Niu
hommes
femmes.
vin.
Kon% en tout,
Hoïï-pe.E.
Y, un Cking Province»
TJzen mille
Ou, cinq Ta,
Pei cens Siaot
Se }<iluirante
{al, } Na.71
il
Niu,
Eul, deux Kong en tout
Ouan Pa huit
3
Kieou neuf Pei cens
Ty?£/z mille Pa huit
Leou fix Ouan
Pei cens Leou, fix.
c Kieou
1 CAê,
|
nonante# Pei
San
cens
trois.
V 1 I. I X.
Fou-rien.N. Hou-nan.
Ck'ing y Province.
·
en tout
6
Kong Ta grands
T, un Siao petits
TJien. mille Ncm hommes
it'o/j: fix Aï« femmes
J^c TA Bbb
Kong en tout JL'V.
Tfi, fept
Pei S E-T C H O U EN.
cens
{Eul
fEK/) Ching Province.
Che, S gr
Piî huit Ta grands
Ouari Siao petits
Tfi, fept Nan hommes
Ty?s« mille ./Vot femmes
p
Se quatre Kong, en tout
Pei cens i^7// deux
1 67« I °lUarame Pei, cens
San 5 trois.
{ lt } feptame
'w'Ize
/J<z huit
Si ngan c'e/? la proy'mce du Ouan
Chen-Ii, c Eul, deux
Ty/iOT mille
X I V, Kieou, neuf
Pei cens
K A N- S O 17 { 2;
Tfi } *!«**«
7
Ta, grands X I X,
Siao petits
Nan hommes KOEY-TCHEOU,
Niu femmes
Kong Ching Province.
en tout
San trois
Pd cens Ta grands
{fA'/EOM,)
Kieou
Che, }nonal^
7 Siao petits
Nan, hommes
Se y quatre Niu, femmes
0uari Kong en tout
T/,fcpt San trois
TJien mille Pei, cens
Se quatre {chl,}^mnnte
Pci cens
•< Che Ouan
duatorze Eut, deux
l-Si, J Tfîai mille
1 1 L
T/, fept
X V
PM, cens
ÏCN-SANi Eul
Che
-{
3 Bs
fVin.s.t
P P R O B .fl T 1 p N.
,LL~
~9 '_a l lu,
par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage
intitule 1~l_moi; e.s f<M/7t/M Clrinozs, Tornes ~6' /~7~ &: je n'ai rienl-L
trouve Gui puifiè ,11 empêcher !imprerH.on.APans; le 10 Novem. 1779.
B Ë J 0 T.
U R E L
Les planches depuis le N°, t ju{c¡u"à xxx, tant gra,0e);=éftt'iii~pri-
mees appartiennent au Mémoire 1-ir 1 la Muûque, Se doivent être
placées vis-a-vis la page 1~0. Les planches xxxi & xxxm fur les
Pierres foncres doivent être placées vis-a-vis la page 7-7~