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HANGARSDE LA A. I. ROOTO, DANSLESQUELSEST EMMAGASINÉ
POUR UNEVALEUR
DE 250,000
FRANCSDE BOIS.

PARTIEDES CHANTIERSDE BOIS.


DE CHEZLES FERMIERSAVOISINANTS
BOISDE TILLEULARRIVANTDIRECTEMENT

VUEPARTIELLEDES USIXESDE LA A. I. ROOTC° (COTÉSUD).


1809.
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teurs et contrôlés ensuite par un travail
pratique dans nos propres ruchers.

Par A. I. ROOT.
Revu et re-écrit entièrement à nouveau par E. R. ROOT.
100memille (86meédition Anglaise).
f

Traduction française de E. BONDONNEAU.


Tous droits réservés.

1re ÉDITION.

PARIS.
1905.
Jî\ la multitudede nos frères et de
nos sœurs, qu'intéresseeq tous les pays
la culture de l'abeille,ce livre est spécia-
lement dédié.
Xes Buteurs.
de 1877
1 PKFACE

En préparant cet ouvrage je me suis beaucoup inspiré des livres de Langstroth, Quinby,
Prof. Cook, King et quelques autres, aussi bien que de toutes les Revues Apicoles. Mais encore
plus qu'à ceux-ci, je suis redevable aux milliers d'amis dispersés un peu partout, qui m'ont si
aimablement fourni une quantité de renseignements concernant toutes les méthodes nouvelles,
qu'ils ont poussées, de notre si chère branche d'industrie rurale.
Ceux qui, il y a quelques années, m'interrogeaient tant sur ce sujet, se sont acquittés en
m'envoyant de si longues et aimables lettres en réponse aux quelques questions que je leur
avais posé, que je me suis trouvé honteux en pensant aux maigres renseignements que
j'avais pu leur donner en des circonstances semblables. Une grande partie de cet A. B. C. est
vraiment l'ouvrage du monde apicole et ma tâche s'est résumée à rassembler, condenser,
vérifier et utiliser ce qui s'était trouvé dispersé dans des milliers de lettres depuis plusieurs
années. Mon propre rucher a été complètement consacré à la vérification scrupuleuse de
chaque invention nouvelle ou procédé, lorsque j'en avais connaissance ; ce travail a été pour
moi fort intéressant; et si la lecture des pages qui suivent peuvent vous procurer autant de
plaisir, j'en suis largement récompensé.
A.I. ROOT.

MÉPACES de 1900, 1903 et 1905


Il y a maintenant28 ans que la première édition de cet ouvrage est parue. — Le rêve
de A. I. ROOT était bien petit, quand il lança le premier volume, portant le titre
modeste, d'A. B. C. de l'Apiculture, qui depuis a eu tant d'éditions. — Chacune d'elles a
été développée et revisée, jusqu'au jour où le livre eut atteint 500 pages, et le nombre
d'exemplaires tirés, atteint ce jour le chiffre énorme ds 100.000 (tirages en anglais). Mais
depuis ces dernières années la tâche de reviseur est échue complètement à un autre. —
Depuis environ 10 ans, A. I. ROOT ne s'est occupé que très peu des abeilles. De santé
maladive, et d'autres occupations l'ont obligé d'abandonner l'Apiculture, de sorte qu'il
réserva ses écrits pour d'autres sujets l'intéressant plus particulièrement, et avec lesquels
il est plus activement en rapport. Il advint donc naturellement que le travail d'édition
de notre revue demi-mensuelle « Gleanings in Bee Culture» dans tout ce qui regarde
l'Apiculture, ainsi que la réédition et revision de ce livre incomba à son fils.
Une quantité d'articles nouveaux ont été spécialement ajoutés à l'édition de 1905. Quel-
ques-uns ont trait à la conduite des ruches: d'autres montrent des procédés nouveaux;
enfin les plantes mellifères qui sont d'un commerce important, particulièrement celles du
Sud, ont été complètement revues. Presque tous les vieux articles ont reçu des change-
ments et des additions. — La partie biographie, à la fin du volume, a reçu sa bonne part
de travail et vous y trouverez la moitié de nos principaux apiculteurs, morts en ces
derniers temps. En résumé, on peut dire sans se tromper, que l'une dans l'autre, les édi-
tions de 1900, 1903 et 1905 contiennent plus de nouveautés dans leur ensemble que n'im-
porte quelle autre, même celle de 1899, qui avait été revue avec un tel soin et si éten-
due que plus de 2.000 exemplaires avaient été vendus, avant même qu'elle ne soit sortie
de dessous presse.
Mais dans bien des cas, les rapides progrès faits par l'apiculture ont forcé le revlseur,
d'intercaler de nouveaux sujets et d'en récrire d'autres presque dans leur entier. — Quel-
ques petits articles, et notamment ceux concernant les plantes mellifères, ont été laissés
tels que A. I. ROOT les avait écrits il y a une vingtaine d'années; ils sont ce qu'ils
devaient être, et resteront ce qu'ils sont. — Mais, quant aux autres sujets se rapportant
aux méthodes, procédés, instruments, abeilles et la façon de les manipuler, ils ont été
dans bien des cas complètement refaits, et d'autres revisés et élargis. — En outre de
PRÉFACE.
ces revisions étendues, il a été à chaque fois incorporé un grand nombre de
nouveaux sujets. — Et c'est pourquoi tout cet ensemble fait de l'A. B. C. d'aujourd'hui un
livre nouveau à tous les points de vues, portant sur sa couverture la marque de 1905.
L'écrivain ayant étudié l'Apiculture dans presque tous les États-Unis, il peut donc être
lu avec profit aussi bien dans le Nord que dans le Sud, dans l'Est que dans l'Ouest.
1 Les
progrès de l'Apiculture ont été tels que les méthodes qui furent en vogue il y
a quelques vingt-cinq ans, ont été complètement abandonnées ou ont subi de très gran-
des modifications. Il est vrai, par exemple, que le miel liquide s'extrait à l'aide de l'ex-
tracteur, comme il y a vingt ans, mais combien d'heureuses modifications les extracteurs
ont-ils subi depuis cette époque ? Depuis ces dernières années, la méthode pour l'élevage
des reines et la fabrication de la cire gaufrée ont été complètement changées. — Les
rayons de miel, construits cependant dans des sections il y a 20 ans, et comme mainte-
nant cependant, les types de hausses, de sections, de séparateurs actuels sont absolu-
ment différents, si différents même qu'ils exigent des méthodes nouvelles. — Les ruches
actuelles, comparées aux anciennes sont plus simples comme forme, plus chères, plus
transportables, et d'un maniement plus rapide. — Les maladies, précédemment inconnues,
ont été découvertes et dénommées. Par suite de tous ces changements survenus en Api-
culture, les 3/4 de ce volume sont maintenant l'œuvre de E R. ROOT.
ARTICLES ÉCRITS PARA.I. ROOT.
Age des abeilles; Asclépiade ; Chardon Bleu; Dent-de-Lion;Dépopulation du printemps
i Désertiondes
essaims;Eau; Essaimagesecondaire; Fureurdes abeilles; Helianthe;Hybrides; ftalianisation
; Moutarde;
Navet; Pâturages artificiels; Robinier;Sumac;Trèfle;Tulipier; Turnep ; Ventilation; Verged'or.
ARTICLESÉCRITS PARE. ROOT.
; Abeillesprises à bail
Abeilles ; Abeillessans aiguillons
; Abeilleset le raisin ; Abeillesnuisibles
; Adul-
térationdu miel Anatomiede l'abeille
; du ; Blanchiment
; Barriques des rayons; Cadres fixes; Cadres;du Cam-
pêchej Chardondu Canada;Cire; Contraction;C ouvain(et ses maladies); miel;
Développement couvain; Débutsen apiculture; Division; Elevage de Clochette;
reines;
Colportage
Entrees des ruches;
Enfumoirs ; Espacementdes cadres ; Excès de population; Expositionde miel ; Extracteur; Eucalyptus;
Fécondationartificielle;Fleursdes arbres fruitiers; Fondations;Introduction;Localité; Loque; L uzerne:
LanguedesMielen ; Maladiesdes abeilles
abeilles
Miel ; ; Mielet ses couleurs
Miel
Nourrissementet ; Miel de fleurs d'orangers ; Miel
véneneux; rayons
; granulé; nourrisseurs; Nucleus Organisationd'apicul-
; Poids des abeilles; Profits avec les abeilles; Pain d'abeilles; Paralysie
teurs de ruches
des abeilles; Ruches;
Rucher; Rayon artificiel ; Renversement ; Roséede miel ; Souci ; Supports
et ; Tenuedes
; Tilleul
des
ruches; Transfert; Transport abeilles;Voiles;Vinaigre ; etc., quelquesbiographies.,
ARTICLES ÉCRITS CONJOINTEMENT PARA. 1. ROOT ETE. R. ROOT.
Abeilles; Aiguillons;Bourdons;Candi pour abeilles; Chasseaux abeilles; Dyssenterie;Ennemisdes
; Essaimage;Fausse-Teigne;
abeilles Fourmis;Hivernage; Italiennes;Miel extrait; Ouvrièrespondeuses;
Pollen; Propolis; Pillage; Rayon miel; Réunion;Reines; Sauge; Scrofulaire;IrèfIe.
de
ARTICLES ÉCRITS PARLEDR.C.C. MILLER.
Mielcommenourriture ; Plantesmellifères ; Ruchersannexes
; Phacelia ; plusieursbiographies.
ARTICLES ÉCRITS PARW.S. HART.
Manglieret Palmier.
L'oeilCompoundde l'abeillea été écrit par le Dr. E. F. Phillips, de l'Universitéde Pensylvanie
Philadelphie. E. R. ROOT.
PflÉFACE DU T^AÛUCTEUI?

- En traduisant cet ouvrage, le traducteur s'est efforcé de conserver en son


entier l'ensemble et la forme de l'édition anglaise si réputée et si répandue. Il
s'est appliqué à suivre le texte aussi près que possible.
Cette édition étant depuis longtemps réclamée par tous les Apiculteurs
Européens parlant la langue Française, il n'a pu consacrer tout le temps
désirable nécessaire à un semblable travail. Bien des erreurs ont pu se glisser,
impressions ou autres. Aux lecteurs, auxquels ce livre est dédié, à vouloir bien
nous faire connaître celles qui auraient pu nous échapper.
Il recevra également avec plaisir de ses lecteurs Européens, toutes les
communications intéressantes, descriptions de plantes, vues de ruchers, etc.,
qu'il insérera avec plaisir, suivant le cas, dans les éditions suivantes.
Si ce livre a pu rendre service à l'Apiculteur qui jusqu'ici cultivait les
abeilles avec les anciens systèmes, et si la lecture de ses pages a pu répandre
et développer le goût de l'Apiculture moderne chez ceux qui jusqu'alors
n'osaient entreprendre cette branche d'industrie, si intéressante en nos
contrées, le traducteur de cet ouvrage sera alors heureux d'avoir atteint le but
qu'il s'est proposé.
LE TRADUCTEUR.
INTflOJSUCTION.

Pendant le mois d'Août de l'année 1865, un essaim d'abeilles passa dans les airs au-
dessus de l'endroitoù nous travaillions; mon compagnon, en réponse aux quelques ques-
tions que je lui posais sur les habitudes des abeilles, me demanda combien je lui en don-
nerais s'il réussissait à capturer cet essaim. — J'étais si loin de penser qu'il pourrait s'en
emparer, que je lui en offris un dollar, et il partit à sa poursuite. — A mongrand éton-
nement, il revint peu après me rapportant sa prise renfermée dans une boîte grossière
qu'il s'était empressé de ramasser dans un coin, et c'est à partir de ce moment que je
commençai à apprendre mon A B C de l'Apiculture. Le même soir, j'avais non seule-
ment questionné mes abeilles, mais encore, tous ceux que je savais pouvoir m'apprendre
quelque chose au sujet de mes étranges et nouvelles acointances. Le soir nous examinâ-
mes nos livres et nos papiers; mais le peu que j'y découvris, m'embarrassait encore plus
et m'excitait à explorer et à suivre cette idée.
Les fermiers qui possédaient des abeilles m'assuraient que cela rapportait quand la
contrée était neuve, mais que depuis quelques années on n'en retirait aucun profit, et que
tous abandonnaient ce genre d'affaires. — J'avais sur ce sujet des idées bien arrêtées, et
quelques jours après je visitais Cleveland, ostensiblement pour d'autres affaires, qui avaient
pour moi réellement peu d'intérêt. — Je visitais alors les librairies et cherchais des
livres d'Apiculture. — J'en trouvais bientôt deux, et choisis vivement Langstroth. Que
Dieu récompense et bénisse à jamais M. Langstroth pour la manière aimable et char-
mante avec laquelle il dévoile à ses lecteurs les vérités et les merveilles de la création
que l'on peut trouver à l'intérieur d'une ruche.
Quelle mine d'orme parut renfermer cet ouvrage, car je le lisais à mes moments libres.
Jamais roman ne me séduisit davantage, non, pas même Robinson Crusoé; et, le plus inté-
ressant de tout, c'est qu'aussitôt chez moi, je pouvais vérifier par moi-même toutes les
choses merveilleuses que renfermait ce livre. Comme la saison était avancée, je cons-
truisis une ruche d'observation, et avant l'hiver j'élevai des reines prises d'œufs d'ouvriè-
res, et achevai de me monter en achetant une reine $: 20.00 (105.00 fr.) à M. L. En fait,
si je n'avais pas été si près de la Noël, j'aurais pu me procurer toutes ces choses, reine
et tout, et plus efficacement, d'un fermier auprès de chez moi, — avec son assistance, après
m'être procuré encore quelques abeilles, je leur fis passer l'hiver victorieusement. Par
l'intermédiaire de M. L., je pus étudier auprès de M. Wagner; peu de temps après il
reprit la publication de 1'« American Bee Journal »; et par lui je me rendis compte
mensuellement de mes bévues et de mes succès occasionnels.
En 1867, la nouvelle de l'invention allemande de l'extracteur, passa les Océans; et
avec une simple machine faite à la maison, j'extrayais 100 livres de miel de 20 colonies,
que je portais alors à 35. Ceci fit sensation, et quantité de gens s'adonnèrent à cette
industrie nouvelle; mais sur mes 35 colonies, j'en perdis 24 l'hiver suivant, et beaucoup
disaient: « Je vous l'avais bien dit que cela devait se terminer ainsi! ! »
Je ne dis rien, mais travaillais tranquillement, et portais le nombre de mes colonies,
pendant cette saison, de II à 48, en ne me servant pas du tout de l'extracteur. Les
48 ruchées passèrent l'hiver sans aucune perte, et je pensai surtout que j'arrivai à ce
résultat, grâce aux soins que je pris de chacune d'elles en particulier. De ces 48 colonies,
j'extrayai 6.162 livres de miel et vendis ma récolte entière au prix de 1.25 fr. la livre.
Ceci me fit monter un échelon, et des demandes de renseignements au sujet de cette
industrie nouvelle me parvinrent de tous les côtés; leî comTienpants étaient anxieux de
INTRODUCTION.
savoir le type de ruche qu'ils devaient adapter et où ils pourraient se procurer un extracteur.
Comme les ruches alors en usage me semblaient très mal adaptées pour l'usage de l'extrac-
teur, et les machines que l'on offrait en vente étaient lourdes et peu propres au but
demandé, quoiqu'elles fussent « brevetées », il me sembla que je n'avais pas d'autre
parti à prendre, que de fabriquer moi-même ces instruments. Si je ne le faisais, je me
verrai forcé d'entreprendre une grande correspondance qui m'occuperait une forte partie
de mon temps, tans m'apporter aucune compensation. Les seules manières que je connais-
sais pour construire une ruche simple, etc. étaient publiées de temps en temps par
« l'American Bee Journal» ; mais il m'arriva tellement de demandes, que je fis paraître
une circulaire imprimée, et dont, peu de temps après, je fis paraître une seconde édition;
puis une autre, et encore une autre. Ceci, avec l'intention de répondre à la plus grande
partie des demandes de renseignements; et d'après les mots encourageants que je reçus
à leur sujet, il me sembla que l'idée était bonne.
Jusqu'en 1873, toutes ces circulaires avaient été envoyées gracieusement; mais à cette
époque il me parut plus profitable de les éditer au prix de 1.25 par an, et paraissant tous
les trimestres. Le premier numéro fut accueilli avec une faveur telle, que je le changeai
immédiatement en publication mensuelle au prix de 3.75. — Son nom fut « Gleanings in
Bee Culture» et elle fut agrandie graduellement, jusqu'au moment, en 1876, son prix fut
porté à fr. 5.00. — Durant ce temps, ils servirent à répondre à toutes les questions,
nouvelles et anciennes qui m'étaient posées; et lorsqu'un nouvel abonné désirait être
- renseigné au sujet d'une question qui avait été déjà discutée tout au long, mais peu de
temps auparavant, il était facile de le renseigner, ou de lui envoyer le numéro traitant
le sujet en question.
Quand les « Gleanings » commencèrent à paraître pour la 5me année, les interro-
gateurs trouvèrent que les questions posées ressemblaient souvent à celles qui avaient
parues au début; pourtant les réponses avaient été modifiées suivant les besoins du temps
présent. Cependant, si nous avions répétés tous ces sujets chaque année, ou même tous les
deux ans, pour le bénéfice de nos abonnés nouveaux seuls, nous aurions fait une injustice
à nos souscripteurs du début, car ils auraient été en droit de se plaindre, et avec juste
raison, que les « Gleanings » étaient toujours la même répétition, d'une année sur l'autre.
Vous pouvez voir maintenant la nécessité de cet ABC, son but, et la place que nous
l'espérons voir remplir. En l'écrivant, j'ai étudié moi-même chaque sujet traité, non
seulement en consultant les livres et les journaux s'occupant d'apiculture, et que j'avais
toujours sous la main, mais en allant moi-même dans les champs, écrivant à tous ceux qui
pouvaient me fournir des informations dans cette partie spéciale, ou encore en sacrifiant
une colonie d'abeilles, si besoin était, jusqu'à ce que je sois pleinement satisfait. — Allons
plus loin: ce livre a été imprimé sur un type resté constamment le même ; ses feuillesen ont été
tirées aussi rapidement que possible, et si plus tard, on y découvre quelques erreurs, on pourra
les rectifier promptement. C'est pour la même raison, que toutes les inventions nouvelles
ou découvertes qui peuvent venir — et il en vient constamment — pourront être incor-
porées dans un tel ouvrage dès qu'elles auront été suffisamment expérimentées. En un
mot, j'ai l'intention que jamais ce livre ne soit en retard sur son époque. — Décembre 1878.
A. I. ROOT

La CIMaison des Abeilles, et l'Industrie Apicole.

Lesgravures placées en titre de cet ouvrage, montrent les bâtiments et les chantiers
de la « Maison des Abeilles» qui couvrent une superficie de plus de 2 hectares 95 ares,
peuvent donner une idée des besoins des Apiculteurs; et si l'on veut se rappeler que la
A.L ROOT Co., qui dans son genre est la plus grande fabrique du monde, quoique
n'étant pas la seule, on pourra se donner une idée de l'amplitude de l'apiculture dans
son entier.
En une seule année, on fabrique et vend de 40 à 60 millions de sections dans les
Etats-Unis. En estimant la section vendue une livre en moyenne, il y a environ 50
millions de livres de miel ensections mis sur le marché gux Etats-Unis ; et comme on
produit environ le double de miel extrait, on arrive à un total variant entre 100 à 125
millions de livres de miel, représentant une valeur de 8 à 10millions de dollars.
INTRODUCTION.

Il serait sans doute fort intéressant de pouvoir montrer une manufacture en détail :
une usine où l'on fait tout ce dont un apiculteur peut avoir besoin, dans tous les genres,
depuis une cage à reine, jusqu'à l'extracteur de 2, 4, 6, 8 et même 25 cadres, actionnés
par la vapeur, des ruches fabriquées par 25000, des enfumoirs par dizaines de millions,
le tout faisant des millions de tonnes de transport par an.
Ainsi qu'expliqué au début de cet ouvrage, le début de cette entreprise, fut un
essaim d'abeilles passant au-dessus de la boutique d'ortévrerie de A. I. Root en 1865. De
ce seul essaim, sortit un petit rucher de 50 à 60 colonies; et un homme qui était destiné
à influencer l'apiculture dans le monde entier. Cet homme commença à écrire dans
1' « American Bee Journal» sous le nom de plume de « Novice »; et le résultat fut
que de toutes les parties des Etats-Unis, vinrent des demandes, sur la façon de construire
les ruches, les extracteurs, et où l'on pourrait se les procurer. A cette éqoque, il n'exis-
tait pas dans le monde d'usine s'adonnant exclusivement à la fabrication des articles
d'Apiculture; mais dans sa boutique de bijouterie, A. I. Root possédait un petit moulin à
vent dont il se servait souvent pour actionner une scie; et je me rappelle encore fort
bien le temps où nous attendions et attendions encore sur la plus incertaine des choses,
le vent, juste un peu de vent, pour terminer les ordres de ruches et autres articles
d'apiculture; et je me souviens combien mon père et moi, nous en profitions pour dormir
dans la boutique, car nous étions certains d'être réveillés par le ronflement de la cour-
roie quand le vent s'élevait, et nous pouvions ainsi fabriquer des ruches à la lumière de
la lampe tant que la force durait, car dans ces jours-là, la brise pouvait tomber, il
n'était pas prudent d'attendre après la lumière du jour.
Plus tard, nous fîmes l'acquisition d'une scie à pied pour nous aider. Les commandes
nous arrivant, nous dûmes acheter une machine à vapeur de 4 1/2 chevaux ; et si jamais
un gamain arriva au plus haut de ses ambitions, ce fut bien l'écrivain de ces lignes,
lorsque, étant environ âgé de 15 ans, il fut installé comme conducteur de la petite
machine.
Petit à petit, notre machine commença à plier sous son fardeau, car elle avait à
actionner deux scies et un raboteur, et nous dûmes travailler jour et nuit dans notre
petite boutique d'orfèvrerie, qui avait été convertie en fabrique de ruches pour abeilles.
Il était évident que nous allions nous voir forcés d'établir un nouveau local près du
dépôt, et nous dressâmes les planches pour une construction à deux étages, couverte de
zinc, d'une superficie de 40 X 12 mètres. Le vieux fonds de bijouterie fut vendu aux
enchères.
L'entreprise comprenant l'acquisition d'un bon terrain de 7 hectares, et la construc-
tion d'un si grand bâtiment était hasardée à cette époque ; et le bon crédit de Root fut
presque épuisé à payer ses dettes, et il voulait alors se lancer en cachette dans de
nombreuses spéculations qu'il n'entreprit cependant pas. On installa la machine de
40 chevaux, ainsi qu'une douzaine de scies, raboteuses, etc., et nous pûmes alors
suffire aux demandes qui avaient plus que quadruplées. Ceci se passait en 1880.
Vers cette époque, ainsi que nous l'avions pensé, cette industrie commença à prendre
d'énormes proportions. Deux dactylographes étaient constamment employées, munies de
machines à écrire du dernier modèle. Les affaires continuèrent à progresser et de telle
sorte que le propriétaire lui-même était démoralisé par leur affluence.
La petite abeille semblait devoir nous donner plus de travail que dans tout le reste
du monde, et en 1886, on ajoutait une nouvelle construction de 20 X 13 mètres. La
vieille machine de 40 chevaux fut à son tour supplantée par une plus moderne de
90 chevaux vapeur. En outre se montait une transmission de 70 mètres, et tout son
ensemble de machines. A nouveau en 1888, les travaux continuèrent à progresser et on
érigea une petite construction. En 1889, une autre chaudière de 60 chevaux tut adjointe
ainsi qu'une cheminée de 30 mètres, que l'on peut voir dans les différentes photographies
du début de cet ouvrage, et de plus on ajouta une quantité de nouvelles machines-outils.
En 1890, les affaires avaient doublées sur les années précédentes, et nous fûmes forcés,
pour étendre notre travail, d'ajouter un corps de bâtiment en briques, avec rez-de-chaus-
sée et d^ux étages de II X 28 mètres. Pendant la même année quelques perfectionne-
ments furent apportés, tels la lumière électrique, les extincteurs automatiques d'incendie
Grinnel, une énorme pompe à incendie, et une très grande et nouvelle chaudière. Pendant
ce temps, une ligne de chemin de fer s'installait, traversant en somme notre exploitation,
INTRODUCTION.
ce qui donna une plus grande et meilleure facilité pour nos transports. A nouveau en
1891, on construisit un magasin à trois étages, pour les marchandises. Trois ans plus tard,
on surmontait d'un troisième étage nos bâtiments où l'on travaillait le bois.
En 1896, on monta un hangar de 18 X 36 mètres couvert en tôle, pour abriter les
planches. Cette construction, la plus grande du groupe entier, est suffisante pour contenir
3.000.000 de mètres de planches de tilleul servant à la fabrication des sections, et encore
aussi grand soit-il, nous avons usé tout ce stock en trois mois, rien que pour les sections.
En 1897, nous fûmes obligés de travailler jour et nuit, et nous ne pouvions malgré
cela fournir toutes les demandes qui étaient considérables. Nous devions retourner les
ordres et l'argent et refuser nombre de commandes ; nous croyions alors fortement que
nous allions être obligés de travailler nuit et jour toute l'année, et de fait en 1898, nous
avons eu deux équipes d'ouvriers travaillant ainsi jusqu'au milieu de juillet.
Il nous parut évident à cette époque de faire de plus importants agrandissements et
d'avoir plus de machines, si nous voulions suivre la proportion rapide de nos affaires.
Pour ce fait, nous installâmes dans la dernière partie de l'année 1898,environ pour 100.000fr.
de perfectionnements et de locaux. Une nouvelle machine de 400 chevaux vapeur et les
chaudières de même force, de nouvelles conduites d'eau pour l'incendie, une installation
de transmission électrique de135 chevaux de force, cette dernière destinée à transporter
la force dans toutes les parties de nos ateliers. Ceci avec l'installation électrique que nous
possédions déjà, nous coûta plus de 30.000 francs. L'installation complète comprenait deux
dynamos, l'une de 100 chevaux de force, l'autre de 35, répandant leur force dans
ai réceptrices dans les différentes parties de nos usines. Les dynamos commandés direc-
tement par courroie par notre grosse machine, font que nous possédons actuellement une
installation de force la mieux équipée que l'on puisse trouver.
Tous ces changements on nécessité la reconstruction, l'élargissement et la modification
Ue nos salles de chauffe et de machines. Une annexe actionnée intérieurement par
l'électricité, fut ajoutée à l'un des bâtiments. On y installa la grosse raboteuse, et quel-
ques machines spéciales.
Une douzaine d'employés sont occupés constamment dans nos bureaux, prenant soin
des affaires générales, répondant aux lettres, tenant les livres de comptabilité et faisant en
général tous les travaux de bureaux. Trois à quatre sténographes sont occupés à prendre
sous la dictée les lettres des membres de notre Compagnie et six dactylographes sont
employées la plupart du temps.
Dix succursales portant le nom de A. I. ROOT Co. sont disséminées dans les différentes
parties des Etats-Unis. En plus de celles-ci, nous avons 14 à 15 sous-agences qui reçoivent
nos marchandises par wagon, sans parler des autres plus petites qui les tiennent en quantités
moindres. Toutes ces succursales ou sous-agences sont en dépendance directe de notre
maison mère.
En 1894, les anaires ayant pris une extension si grande, que la direction fut changée
en Compagnie. The A. I. ROOT Co. ayant versé un capital de 500.000 francs, avec A. 1
Root, le fondateur, comme président, E. R. Root, son fils, comme vice-président, J. T. Calvert,
un gendre de A. I. Root; trésorier, et plus tard A. I. Boyden, un autre gendre fut nommé
Secrétaire.
Cette reconstitution n'apportat aucun changement aux affaires qui continuèrent comme
auparavant, dirigées par les mêmes hommes. A. I. Root, ayant déjà donné à l'affaire une
grande partie de ses forces actives, en partie malade, et en partie attiré par d'autres
affaires, laissa la direction aux « jeunes gens ». J. T. Calvert, directeur général des
affaires, a la haute main sur la partie fabrication, il est l'acheteur général, en un mot,
il a la charge complète des affaires commerciales. A. L. Boyden, secrétaire, assiste
Af, Calvert, cependant donnant son attention plus particulière au travail général du
bureau, et des rapports de la maison avec toutes les succursales et sous-agences. E. R.
Root, Vice-Président est l'éditeur de « Gleanings in Bee Culture» et avec les deux
précédents, il a le soin de la correspondance. Il est aussi plus ou moins chargé des
modifications apportées J aux marchandises qu'on peut lancer d'une saison à une autre.
En 1904,juste 10 ans après, la Compagnie fut constituée au capital de 1 500.000 francs
($ 300.000) entièrement versés. La partie administrative est restée la même qu'auparavant
avec les mêmes agents. Pendant la même année on a construit 7500 m*, de hangar,
pouvant abriter et tenir au sec, lès planches de bois, et pour une valeur de 360.000 fr.
INTRODUCTION
La longueur est assez grande pour qu'une locomotive avec un train entier puisse la
? traverser et nous être déchargé.
Nous avons ajouté une force auprès de la salle des machines. Egalement on a
augmenté le nombre des ascenceurs, ainsi que celui des machines nouvelles.
Jusqu'à présent, je n'ai pas encore fait mention de notre journal « Gleanings in Bee
Culture» une revue illustrée semi-mensuelle, d'environ 36 pages. Chaque numéro contient
un certain nombre de jolies photogravures reproduites directement de la photographie,
qui montrent les différents états de notre industrie, depuis A jusqu'à Z. Nous en avons
incorporées beaucoup dans le corps de cet ouvrage ; mais après que l'on aura parcouru ce
livre, on en comprendra facilement les principes primordiaux, et le lecteur trouvera un
grand appui dans son travail par le journal qui le remboursera de son prix chaque
année, par le temps qu'il lui fera gagner.
Janvier 1905. E. R. ROOT.
A.

Note.- Il deestétrangequequelques-uns denoslecteurs en grappes au cadre que l'on retire pour


dans l'ordreoùils
aientessayé prendrechaquesujet c'est une ency- retomber en masses sur le sol, où elles con-
ont étéécritsdans cet ouvrage.Comme
clopédied'apiculture, onne doitpasla lireà la suite,pas tinuent leurs mouvements désordonnés dans
plusqu'onne leferaitavecun dictionnaire,ou uneautre
encyclopédie quelconque. toutes les directions, grimpant même aux
Conpme les
guidepour débutants, j e leur recommande
délireleschapitressuivantsdansl'ordrenommé : DÉBUTS jambes de l'opérateur si elles en ont l'occa-
MNATICULTURI, RUCHES, CADRES, COMMENT LESMANI-
DESABEILLES, PIQURES, PILLAGE, Ru- sion. Leurs reines sont plus difficiles à dis-
PULER,
ratii, FUREUR NUCLÉUS, NOURRISSEMENT, ESSAIMAGE leurs ouvrières manquent de dou-
LOCALITÉ,
KTDÉSERTION DESESSAIMS, MIELEN RAYON, MIELtinguer,
„ MÎMES.
EXTRAIT, SECTIONS, REINES, ELEVAGE DESceur et, le pis, est qu'elles ont la méchante
MIEL
RÉUNION, ENHIVERNAGE. habitude de poursuivre de ruche en ruche
Onjpeat l ire lesautres sujets à volonté, c ar alorsle
lecteursera capable delire enconnaissance decausetout l'apiculteur d'une manière très agaçante.
le couteaude celivré. 305,(,. Cette habitude qu'elles ont de tournoyer
devant vos yeux en volant d'une façon me-
ABfiELIiES. Tout cet ouvrage a trait naçante est extrêmement fatiguante, car
Italiennes et aux si on ne les tue pas elles peuvent vous pour-
partleûlfè^èmeût aux
abeilles1ûôires èommunes en ce pays, ainsi suivre une journée entière. Pour nous en
qu'aux efôisements opérés entre ces deux débarrasser nous les écrasons, ou bien nous
espècègtparce que ce sont celles qu'utilisent les abattons à l'aide de petites palettes que
pfeîsqué exclusivement les apiculteurs de nous gardons sousla main. Inutile de frapper
nos r ons. Lés - déolsements donnent les ces bestioles individuellement tant qu'elles
désigne souvent d'une ma- volent, car on risque plus souvent de les
abeilles qu'on sous le nom d' hybrides » ; manquer que de les atteindre. Le meilleur
nière lncijrreete
M061cojhmeCest le nom adopté pour elles moyen est de prendre les deux planchettes
en servirons aussi. dont nousparlions tout à l'heure, une dans
en ffénérak-nous nous
Pour tou^, ce qui concerne ces dernières, le chaque main, et de les faire manœuvrer
lecteur se reportera au chapitre intitulé rapidement à hauteur du visage, comme on
RTBRÏDES. koiis parlons de même spéciale- ferait de deux éventails par un jour de
ment des ITALIENNES,plus loin dans cet grande chaleur. Ce mouvement rapide des
ouvrage. planchettes excite la colère des abeilles, qui
AUBtLLBSNOIRESOUALLEMANDES. se précipitent dessus; et en moins de temps
qu'il n'en faut pour le raconter elles tombent
commeces abeilles sont connues presque frappées à mort et leurs cadavres
jonchent
partout dans nos régions,nous n'avons guère bientôt le sol.
besoin de les décrire. Elles sont noires, Si le miel en rayons des abeilles noires
comme leur nom l'indique. Une autre va- diffère en quelque chose de celui des Ita-
riété qu'on rencontre dans le sud est d'un liennes, c'est seulement par son apparence
brun-noirâtre, une troisième distinctement plus blanche, parce qu'elles emplissent
noire, et plutôt un peu plus petite que la moins les cellules et laissent un vide plus
précédente. grand pour l'air entre le miel et
SI l'on compare les Allemandes avec les Mais cette différence de blancheur l'opercule. de l'oper-
Italiennes, les premières sont plus portées cule est si peu de chose qu'elle ne compte
au pillage et ne sont pas aussi laborieuses: même
pas sur le marché. Au moment de
elles valent pourtant les secondes quand le l'extraction les mouches noires sont aussi
nectar est abondant, ou au moment de la
réêolte du miel foncé comme celui du sarra- toutes plus faciles à chasser des rayons, dont on a
les peines du monde à détacher les
sin. Elles sont plus nerveuses aussi; lors-
ouvre une de leurs elles Hybrides et les Italiennes pures et cette
qu'on ruches, fuient raison seule les ferait préférer à ces der-
en désordre d'un coin de la ruche à l'autre, nières
par certains apiculteurs.
mettent la confusion partout, se suspendent LESCARNIOLIENNES.
Les Carnioliennes, qui sont évidemment
(*)Quandlelecteurtrouverace petitsigneil estprié une variété de mouches noires [auxquelles
de se reporterà lafindece livre,au N*correspondant
auxcommentaires de Doolittleet de.Miller. elles ressemblent beaucoup, furent, intro-
1
ABEILLES. 2 ABEILLES.
dultes en nos pays vers l'année 1884. On les des jeunes abeilles, est un peu plus blanche
dit très douces; mais les quelques colonies que de coutume, mais c'est à peine si on le
que nous avons essayé de cultiver ne le remarque, il faut que votre attention soit
sont pas plus que nos Italiennes, et dans une attirée pour que vous vous en aperceviez.
certaine occasion elles se sont montrées Les reines sont très jaunes, mais les ou-
beaucoup plus irritables et méchantes que vrières, pour ce qui regarde la récolte du
les Chypriotes. Comme on l'a déjà remar- miel, sont décidément inférieures, même
qué, elles ressemblent beaucoup aux abeilles celles d'une seconde génération; de sorte
noires avec lesquelles on peut aisément les que, si vous n'y faites attention, vous ris-
confondre. Il existe pourtant une différence: querez d'avoir, en choisissant des abeilles
elles sont plus grosses, et leur abdomen est et des reines de pâle couleur plusieurs
d'une nuance plus bleuâtre, les fines anne- générations de suite, une race d'ouvrières
lure très distinctes. Elles sont plus douces défectueuses sous le rapport de l'activité et
en général et ne se livrent pas à des mouve- de l'endurance. Par la sélection nous pou-
ments désordonnés lorsqu'on ouvre leur vons obtenir tout ce que nous voulons, car
ruche, ce qui est arrivé pourtant à l'une de il nous est possible de produire si besoin est,
nos colonies de Carnioliennes. Elles n'ont pas plusieurs familles en une seule saison.
la fixité de caractère des Italiennes, colonies RACESDIVERSESD'ABEILLESORIENTALES.
de même espèce différant cependant com- Les Chypriotes, les abeilles de la Palestine
plètement. Elles ont la réputation d'essai- etles Syriennes sont mentionnées ci-après au
mer à l'excès, et ce seul trait suffirait à les
dans les à chapitre des Italiennes. En ce qui concerne
ranger espèces négliger. les autres races de l'Orient, nous ne pouvons
La grande ressemblance qu'elles ont avec mieux faire
que de citer ce que le Prof.
les abeilles noires empêchent de recon- Frank
naître aisément les croisements Benton, expert en Apiculture du
qui se Département de l'Apiculture aux Etats-
produiraient entre les deux races; ce fait, Unis, nous en dit, dans une revue spéciale
joint à leur tendance à l'essaimage nuit à la de 118 pages, intitulée:
faveur générale avec laquelle on aurait pu Honey-Bee ».
Le Prof. Benton passa quelques mois dans
les accueillir.
Mais les Carnioliennes pourtant ont une de l'Inde, parcourant les jungles à la recherche
nouvelles espèces d'abeilles. Quand ce ne
bonne qualité à leur actif, c'est qu'elles serait que pour cette seule raison, il a donc
déposent moins de propolis que toutes les toute l'autorité voulue pour nous en parler.
autres espèces connues. Les colonies que De la revue ci-dessus mentionnée, nous
nous avions n'en déposaient pour ainsi dire
extrayons les passages suivants:
pas. Ce fait est d'importance dans la produc- L'ABEILLE COMMUNE DESINDES ORIENTALES.
tion du miel en sections; et pourtant, mal- (ApillIndica.Fab.)
gré tout, leur penchant à essaimer vient EndiversespaitiesdesIndesAnglaiseset Hollandaises
contrebalancer dans l'esprit des apiculteurs on élèveen très petit nombreet avectrès peude profit
les avantagesqui feraient pencher la balance dansdesvasesde poterieset destroncs d'arbrescreux,
l'abeillecommunedu Sudde l'Asie.On la trouveaussi
en leur faveur. à l'état sauvage,et dans cetétat elle établitsa demeure
On a tenté sérieusement de cultiver les dans le creux des arbres et les fentesdes rochers.Les
abeilles Egyptiennes dans notre pays, mais rayons,composésde cellulesde cire hexagonales,sont
outre qu'elles sont beaucoup plus méchantes disposésparallèlement les uns aux autres commeceux
""ue les Italiennes, elles leur sont aussi, del'A. mais les cellulesà couvaind'ouvrières
mellifica,
sont plus petitesque cellesde nos abeillesordinaires
croyons-nous, bien inférieures. puisqu'onen compte36 au poucecarré au lieu de 29
Nous parlerons plus loin des abeilles de de même,le rayon où est élevéle couvaind'ouvrières
l'Ile de Chypre et de celles de la Terre- au lieud'avoircommeceuxde l'A. mel/ificauneépaisseur
n'a que 10.601/01(Fig. 1).
Sainte, en même temps que des ABEILLES de20.2"/™ Les ouvrières.— Le corps de celles-ci,de 9.5 "/•
ITALIENNESet en les comparant les unes aux de longquand il est vide, mesure 10.3 lorsqu'il
Autres. est dilaté par le miel. Le thoraxest couvertde duvet
ALBINOS. brunâtre,et le bouclierou croissant,placé entre les
Les albinos sont, ou une variété de l'Ita- ailes,est grandet jaune.Le dessousde l'abdomenest
jaune.Dessus,il paraît annelé; la partie antérieurede
lienne, ou plutôt, ce qui est plus générale- chaquesegmentest d'un jaune orange, tandisque la
ment le cas, le résultat de croisements entre partie postérieuremontre des bandesbrunes plus ou
les abeilles de la Palestine et les Italiennes; moinslargeset couvertesde poilsd'un brunblanchâtre;
mais après les avoir mises à l'épreuve dans l'extrémitéestnoire.Ellessont lestesen marchantet en
et activesà récolterle miel.
notre propre rucher,nous les avons trouvées volant, Les reines.— Les reinessont grandesen proportion
peu différentes des Italiennes. La frange, ou de leurs ouvrières,et très fécondes ; leur couleurest
duvet, qui revêt les anneaux de l'abdomen celledu cuir ou cuivre foncé.Lesmâles.—Ceux-cine
ABEILLES. 3 ABEILLES.
sont que très peu plusgrandsque les ouvrières; leur orangée. Lescoloniesde ces abeillesaccumulent trop
couleurest un noir bleu de jais, sans jaune, et leurs peu de mielde surpluspour donnerlieu d'espérerque
fortesailesont desteinteschangeantescomme cellesdes leur élevagepuisseêtreprofitable.
guêpes. ABEILLESGÉANTESDE L'INDE.
(Ais dorsata Fab.)
Il y a quelques années on parlait beaucoup
des abeilles géantes» des Indes Orientales,
ou Apis dorsata et de la possibilité de les

FIG.I. —CELLULES D'OUVRIÈRES D'ABEILLES COMMUNES


DESINDES (GRANDEUR NATURE) INDICA
APIS
ORIENTALES.
Cesabeillessontfacilesà maniersi l'on fait usagede
- la fumée; et bienqu'ellessoientplusexcitables que les
abeillescommunes de nosruches,cette particulariténe
lesrend paspluspromptesà piquer,maissembleplutôt
provenirde la frayeur. Leur piqûre est aussimoins
douloureuse.
Avec lesméthodesgrossièressuiviesjusqu'icipour
l'élevagede cetteabeille,lesrécoltesde mielobtenues
n'ontpu être très abondantes,puisqu'onne parle guère
de plusde 10à 12livrescommeproduction d'une seule
ruche. Il est probable,qu'importéedans notre pays,
elle rapporteraitdavantage.Ces abeillesvisiteraient
sansdoutebiendes petites fleurs,que ne frequentent
pasles nôtres,et dontle nectar se trouveainsiperdu;
maisil est probableaussiqu'ellesne supporteraient pas
les hiversrigoureuxdes provincesdu Nord, moinsà
-d'êtreprotégéescontrele froidd'unemanièrespéciale,
commeonle pourraitfairedansdescavestrès chaudes
ou des endroitsparticulièrement affectésà leursbe-
besoins. s MIGNONNES
FIG.3. — RAYON D'ABEILLJ. DESINDES
Suivent des détails extrêmement intéres- ORIENTALES (APIS
FLORÉA) AU1/3DESAGRAN-
sants touchant la plus petite espèce d'abeilles DEUR NATURELLE.
du monde entier. Jetez un coup d'œil sur la
importer et de les acclimater dans ce pays-ci,
taille des cellules que montre en grandeur Bien des vérités et bien des sottise ont cir-
naturelle la tlg. 2, puis comparez-les en culé sur leur
avec les de votre compte évidemment. Le Prof,
esprit rayons propre Benton, ayant été les étudier sur place dans
rucher. Or, voici ce qu'il a à nous dire: leur pays natal, nous pouvons nous en rap-
L'ABEILLE MIGNONNE DESINDES ORIENTALES porter à ce qu'il nous en dit ici.
(Apisflorea,Fab.)
Cettegrandeabeille,à laquellele nomd'abeillegéante
Cetteabeille,native aussi de l'Estde l'Inde,est la del'Est de souslequelonla désigne,esttrèsbien
pluspetiteespèceconnue.Ellebâtit en pleinair, atta- approprié,l'Inde,
a sa demeureen Extrême-Orient —tantdans
chantunseul rayonà unepetitebranche,unarbrisseau,l'Asiecontinentale
ouun jeunearbuste.Cerayonest à peuprèsde la taille existe que dans les îles adjacentes.Il en
d'unemaind'hommeet estexcessivement probablementplusieursvariétésplus ou moins
délicat,ayant distinctes
de chaquecôté 100cellulesd'ouvrièrespar surfacecarrée etsansdouteparviendra-t-on à prouver,après
de 25.4/ decôté(Fig.2et 3).Lesouvrières,pluspetitesque plusamples informations,queVApis sonatade Guer,des
Iles Philippines,qu'on dit être plusgrandemêmeque
l'Apisdorsata,n'estautrequ'unevariétéde la dernière.
Lesdifférentesespèces,de ce genred'abeillesconstrui-
sent d'immensesrayons de cire très pure — ayant'
souvent1.50à 1.80mètresde long sur 0.90à 1.20de'
large,qu'ellessuspendentau bord de. rochersen sur-
plombou aux grossesbranchesd'arbres très élevés
des forêts primitivesou des jungles. Lorsqueleurs
rayonssont attachésaux branchesdes arbresils sont
construitsun à un, et offrenten beaucoupde pointsla
mêmeapparenceque ceuxde l'abeillemignonne des
IndesOrientales,que l'on voitdans la gravureprécé-
FIG.2.—CELLULES D'OUVRIÈRES D'ABEILLES MIGNONNES dente(Fig.3).L'abeillegéante,cependant,contrairement]
DESINDES ORIENTALES (APISFLOREA GRAN- à touteslesautresespècesd'abeillesici mentionnées, ne
DEUR NATURE). construitpas de cellulesplusgrandespourses mâles,
la mouchede nos maisons,bienqu'ayantle corpsplus ceux-ciet lesouvrièresétantélevésdansdes cellulesde
allongé,sontd'un noir bleu,avecletiers de l'abdomen,mêmetaille.On a racontéd'étrangeshistoiressur ces
(comprisdansla partieantérieure),d'unebellecouleur abeilles,qui longtempsont été regardéescommeune
ABEILLES. 4 ABEILLES.
sortede mythepar les apiculteursde l'Amériqueet de l'empêchademettre cette fois-làson projetà exécution.
l'Europe.On prétendaitqu'elles construisaientleurs Des abeillesaussigrandesseraientaptes sans aucun
rayonshorizontalement, à la manièredes guêpescar- douteà recueillirlemielde certainesfleursdont les nec-
tonnières;qu'ellessonttellementadonnéesau vagabon-tairessontplacéshorsdel'atteintedesabeillesordinaires,
dage,qu'ilest impossibledelesconserver enruches,et que notammentcellesdu trèfle incarnatque les bourdons
leur férocitéen fait des insectesredoutables.L'auteur visitentseulsjusqu'àprésent : il estpermisde penserque
mêmedecetarticlea étéle premierà éclaircirces diffé- lesabeillesdesIndesOrientalespourraienten butinant
rents points,et à donnerles premiersrenseignementscetteplantecontribuer à safécondation, en transportant
précisconcernantl'abeillegéante.En i88o-Siil fit un lepollend'unecorolleà l'autre,et êtreainsi lacaused'une
voyagedans l'Inde, dansle but de se procurer des production desemences plusabondante. Et même,ne fus-
coloniesde 1' Apisdorsata.Il lesrecueillitdanslesjungles sent-ellespas utilisablesautrement,elles pourraient
détachales rayonsdes branchesoù ils avaientété sus- devenirl'un des agentsproducteursles plusimportants
pendusoriginairement, et s'assurade cette façonque desÉtatsduSudpar lesquantitésdecirequ'ellespeuvent
(comm'?t.E le pouvaitattendrede touteespèced'Apis), fournir, étant donnésurtout le prix élèVéqu'atteint
leursrayonssonttoujoursconstruitsperpendiculairement aujourd'huicet article.
aupointoùilsserattachent ; il reconnutaussique lescolo- Il ya bien dans ce pays-ci quelques per-
nies placéesdansdesruchesà cadres,et auxquelleson
laissaittoutelibertéde fuir, ne désertaientpas ceshabi- sonnes qui craignent que l'introduction de
tations;et que, loind'êtreféroces,en prenantles précau- l'abeille géante donne des résultats désas-
tionsvoulues, onlesmanipulait aisémentsansmêmeavoir treux pour l'apiculture; elles prétendent
recoursàla fumée.La quantitédemielet decirecontenueque, de même que le moineau d'Angleterre
danslesrayonsluiprouvadeplusqu'ellessontactivesà la
récolte.Il avaitvoulurapporterdecessortesd'abeillesaux a chassé quelques-uns de nos oiseaux chan-
États-Unis, maisunegravemaladiecontractéedansl'lnje teurs, l'Apis dorsata fera disparaître les Ita-
liennes et les abeilles noires; qu'elles s'em-
pareront du nectar qui autrement revien-
drait à YApismeliiftca, et fera tort dé cette
façon à l'apiculteur. On a fait croire awsl
que l'Apis dorsata ne pouvait être dgïP$$- -
tiquée, et qu'elle vivrait à
se répandrait dans tout le pays ;
les diverses Informations que .- l'état si«Ni|^èij
,.'
recueillies nous ne redoutons
voir ces craintes réalisees.. LM c !h~
pour prouver que les abeilles géaôrtSiflÉlif
chassé ni l'Apis Indicn, ni Y Apis ni
les autres abeilles de l'Orient, de leurs pays
respectifs; de plus, il est douteux qu'eues
puissent supporter les variations de tempé-
rature de notre climat, même dans le Sud,
car 11faut bien entendre que Flade et les
Philippines ont un climat beaucoup plus,
chaud que nos Etats du Sud. Qu'on Importe
ici un jour ou l'autre des abeilles géantes et
qu'on les mette à l'épreuve, cela est hors de
question; mais de là à ce qu'on arrive àleur
reconnaître une valeur commerciale quel-
conque ou une utilité pratique. Il y a loin
Elles sont trop grandes pour la florede notre
pays; et ce fait à lui tout seul suffirait pour
les empêcher ne nous être avantageuses au
point de vue de la fécondation de certaines
plantes qui ne sont visitées aujourd'hui que
par le vulgaire bourdon; et c'est pourtant
cette dernière possibilité qui a le plus de
poids aux yeux de ceux qui tiennent à assu-
rer leur Introduction en ce pays.
Dans les éditions prochainesde cet ouvrage
nous espérons être en mesure de donner un
avis définitifsur toutes ces questions.
MÉTAMORPHOSES DESABEILLES.
Après avoir consacré tantdeplaceà l'étude
nmsim - CKYLAMJGRIIIPAMT AUNARBRE FOUR des différentes
ALLER CHERCHER^DES APISDORSATA. espèces d'abeilles, Il est bien
-1ABEILLES. 5 ABEILLES.

juste maintenant d'étudier les diverses trans- rature que celle de la ruche. Le roseau mon-
formations qu'elles subissent avant d'arriver tré dans la gravure ci-contre permet au
à l'état d'insecte parfait. liquide laiteux de pénétrer l'enveloppe de
Durant les chaleurs, tandis que vos abeil- l'œuf de façon à fournir le nourrissement à
les sont occupées à récolter le miel, ouvrez la jeune abeille juste au moment où son
votre ruche au milieu de la journée,et placez besoin le réclame. Les vers sont en réalité
au centre un cadre contenant une feuille de les jeunes abeilles à leur état de larves, et
fondation; examinez-le chaque jour, le soir, c'est par cette dernière expression que nous
le matin et à midi, jusqu'àceque vous aper- leB-désignerons à l'avenir. Elles croissent et
ceviez des œufs dans les cellules. Si vous le se développent très rapidement, comme
placez entre deux rayons contenant du cou- vous le verrez si vous les considérez souvent,
vain, vous trouverez très probablement des grâce au régime de pain-et-lait auquei on les
œufs le jour suivant. soumet. En une seule demi-journée elles
SIvous n'avez jamais vu d'œufsproduits par grossissent de plus du double, et dans le court
une abeille, vous aurez besoin de toute votre espace de 12jours elles atteignent, de simple
- attention la première fois pour les découvrir petite tache blanchâtre qu'elles étaient au
car ils sont blancs comme de l'Ivoire poli, et commencement (la larve qui vient d'éclore),
à peine plus gros à la première période que à la taille pour ainsi dire d'une abeille au
celui représenté dans la gravure ci-contre. terme de sa croissance, de telle sorte qu'elles
On les voit au centre de la cellule, attachés emplissent complètement la cellule. Cela
au rayon par une de leurs extrémités. L'œuf peut paraître Incroyable, mais elles sont là,
vuau mlscroscoperessemble beaucoup àcelul directement sous vos yeux pour que vous en
représenté ci-après. Il est couvert, ainsi que jugiez. 11est à présumer que leur croissance
si rapide est due uniquement à la nature
fortement concentrée de ce même nourris-
sement de Ilpain-et-lait » que les ouvrières
leur donnent sans interruption. Si vous
éloignez un instant les rayons des abeilles
vous verrez tontes les larves ouvrir la
bouche, comme une nichée de jeunes oiseaux
pour recevoir précisément leur nourriture.

UNŒUF DE REINE SOUSLE MISCROSCOPE.


vous pouvez le remarquer d'une sorte de
tracé reproduisant le réseau d'une dentelle,
on dirait même d'un travail au filet. Aussitôt
que vous découvrez des œufs, inscrivez-en
la date. Sile temps est favorable, ces œufs
écloront au bout de trois jours environ, 3 4 5 6 9 12 15
quelquefois un peu plus tard; et en place de LA CROISSANCE JOURNALIÈREDE LA LARVE.
l'œuf, vous verrez, si vous regardez d'assez
près, un ver blanc microscopique nageant les figures ci-dessus représentent le cou-
dans une minuscule goutte de liquide laiteux. vain à ses différents âges, à partir de la
Si vous surveillez les manœuvres des abeil- ponte de l'œuf, avec le nombre de jours
les, vousles verrez continuellement plonger qu'il met à subir chacune de ses métamor-
leur tête à l'Intérieur de ces cellules, et il phoses. On volt d'abord la larve au moment
est à croire que le liquide laiteux est déposé même où elle vient de briser la coquille de
sur l'œuf et autour de lui un peu avant que son œuf, c'est-à-dire le troisième jour; puis,
son locataire en ait brisé l'enveloppe pour la larve le quatrième jour. Pendant le cin-
sortir. Nous suggérons cette idée, parce que quième et le sixième jour elle grossit très
nous n'avons jamais pu faire éclore des œufs rapidement, mais il est difficile de donner
enlevés aux abeilles (*), bien que nous les une Indication précise relativement à sa
ayons soumis exactement à la même tempé- taille. Le neuvième jour la larve s'est
(0) Depuisque ces lignesont été écrites, il a été redressée dans sa cellule, que les abeilles-
prouvé que des œufsenlevésd'une ruche et soumisà ouvrières ont alors operculée. Nous avons
une températureconvenable,peuventéclore,si onleur étudié ce point de très près, et c'est exac-
tbnmit artificiellementla nourriturelaiteuse; autre- tement six jours et sept heures après
ment,non. que l'œuf est éclos qu'elles achèvent de
ABEILLES. 6 ABEILLES.
clore la cellule. 329.Nous n'avons pu déter- vons, en ouvrant une ruche, des rayons
miner le moment précis où les pattes et les entiers de jeunes nymphes ayant l'air
yeux de la larve commencent à se montrer; d'autant de cadavres immobilisés, offrant de
mais nousavons reconnu que ce sontles ailes longues rangées de têtes blanches presque
qui couronnent le travail de transformation. au niveau du rayon. A cette dernière phase
Relativement a ce dernier point, Frank de leur développement elles sont immobiles,
Cheshire, dans son ouvrage sur le "Beesand naturellement et c'est pourquoi l'apicuteur
Bee-keeping", dit: jeune dans le métier nous envoie une carte
Le chorionde l'œuféclatehabituellement après trois postale, nous disant que tout le couvain de
jours la durée varie (suivantla température) et une ses ruches est mort. D'autres se sont
imagi-
larve dépourvuede pattes,présentanttreizesegments,
sans compterla tête, redresseet repliealternativementnés que l'extracteur l'avait tué, d'autres
son corpspour se libérer de cette enveloppe.Il est encore qu'ils se trouvaient en
extrêmementcurieuxd'observerque, avant d'éclore,la présence de
larvepossède desrudimentsde pattesqui disparaissentla loque; ce qui nous fait songer souvent en

ensuite fait considérépar quelquespersonnescomme
un signe« d'atavisme » remontantà un type originairelisant ces lettres, à la famille qui, quittant la
dontla larveétait pourvuede pattes; maiscette hypo- ville
thèsenenoussemblepasêtreacceptable, pour desraisons pour demeurer à la campagne, croit,
quiseraientlestroplongues à expliquerici. Verslafindesa lorsque ses fèves commencent à pointer
trois
croissance, de segments q ui suiventla tête de la
larveprésentent petitesécaillessousla peaudu côté que les pauvrettes se sont trompées et
du ventre,qui ne sontautresque le commencement des
et quon ne peutapercevoirqu'aprèsavoir poussent du mauvais côté; ils les arra-
pattes, dansl'alcool ducôtéopposé,surlesecond
l'insecte plongé
etle
troisièmesegment,les ailes naissantes,sont rendues chent donc toutes, et les replantent, la
visiblespar le même traitement,de même qu'appa- future tige dans le sol et les racines véri-
raissentles rudimentsde l'aiguillondanslalarvede la tables s'étalant à l'air. Mon
reineetde l'oùvrière,et les organesmâlesdanscelledu ami, demeurez
faux-bourdon.Aprèsque la cellulea été operculée,le bien assuré que les abeilles presque tou-
quatrième segmentcommence
en
à se contracteretlecin-
à
quièmearrive
s'atrophier partie,de sorteque, bientôt,le jours savent mieux que vous quand il est
premier à neconstituerqu'uneenveloppe partielle
la base du thoraxen
pour étroitereliantcethoraxà formation et la pétiole ou bon de laisser à leurs enfants la tête décou-
partie devient le l'abdomen, tandisquele verte. 331.
dernier premiersegment a bdominal q ui est
étroit. Il a étédit queledernierdestroissegments dispa- Comme il est souvent très important de
raitenformantl'aiguillon; vientensuitelequatrièmequi savoir au juste quand une ruche a
formele pétiole,il nerestedoncplusque neuf segments perdu sa
sur les treize qui existaientà l'origine, et de cesneuf reine, ou quand une colonie a essaimé, il
segments, troisvontauthoraxet sixà l'abdomen.
vous faut bien retenir ces données énoncées
Lorque la larve est âgée de six jours, ou plus haut, et pouvoir dire, par exemple: 3
entre le 9meet le 10mejourà partir de celui jours dans l'œuf, 6 à l'état de larve, et 12
où l'œuf a été pondu, vous verrez les jours emprisonnée à l'état de nymphe.
abeilles clore d'un opercule la cellule de L'opercule du couvain d'ouvrières est à
quelque-unes des plus avancées. Cet oper- peine bombé, presque plat; celui des mâles
cule est fait d'une certaine subsistance est soulevé ou plutôt convexe; si bien que
ressemblent a du papier; et tout en empri- nous pouvons d'un coup d'œil reconnaître
sonnant la jeune nymphe, elles lui laissent lorsque des mâles sont élevés dans des cel-
encore le moyen de respirer par les ouver- lules d'ouvrières, comme il arrive quelque-
tures imperceptibles ou pores de l'opercule. fois.
On a donné à la nymphe son dernier nourris- Lorsque le moment est venu pour la jeune
sement, et les abeilles-nourrices semblent abeille de ronger le couvercle de sa cellule
lui dire: "Làl On vous a assez nourrie; pour en sortir, elle commence à frotter ses
filez votre cocon, maintenant, et tirez-vous mandibules l'une contre l'autre, à étirer ses
d'affaire comme vous pourrez ». ailes, puis elle s'ouvre un chemin au milieu
Après cela, les abeilles laissent générale- de la foule affairée de ses sœurs, qui se
ment la nymphe enfermée jusqu'à ce qu'elle réjouissent sans doute de voir leur répu-
ronge son couvercle et sorte de la cellule blique s'augmenter d'une nouvelle recrue.
insecte parfait. Ceci se produit environ 21 Personne ne lui fait accueil, et même en
jours après que l'œuf a été pondu, ou quel- apparence, personne ne semble la remar-
quefois 20 si le temps a été très favorable; quer; mais malgré cela, toutes, nous en
la nymphe reste donc emprisonnée 11ou 12 sommes bien convaincus, se sentent encou-
jours. Or, il y a parfois des exceptions à cette ragées, et se réjouissent à leur manière, de
dernière règle, ce qui a donné souvent voir la population de leur demeure se
bien du trouble et des inquiétudes aux renouveler ainsi. Qu'une colonie se trouve
apiculteurs novices. Pendant les plus privée de jeunes abeilles pendant quelque
grandes chaleurs de l'été, les abeilles se temps, et vous verrez comment une nou-
décident, pour une raison ou une autre, à velle énergie semble s'infuser dans tous ses
laisser une partie de leurs nourrissons membres sitôt que de jeunes abeilles com-
"tête nue". et c'est ainsi que nous trou- mencent à percer leur opercule.
ABEILLES. 7 ABEILLES.

SI vous diversifiez vos expériences en reprend son vol, puis s'élance tout d'un
mettant un cadre de couvain d'Italiennes trait dans la ruche, bouscule les nourrices,
dans une colonie d'abeilles communes, vous les mâles et peut-être la reine aussi, et
serez plus à même de suivre la jeune abeille semblent clairement dire à tous: Tenez !
à mesure qu'elle acquiert de la maturité. Le mevoici. J'ai ramassétout cela à moi toute
premier jour elle ne fait que se traîner sur seule. N'est-ce pas gentil? »
les rayons; mais le jour suivant déjà on la Nous pouvons alors imaginer entendre
voit se plonger avidement dans les cellules une vieille abeille qui a recueilli dans sa vie
de miel non operculées, et de même pen- des milliers de charges semblables lui
dant huit jours à peuprès; vers le premier
répondre d'un air bourru: Il Eh bien? met-
jour aussi elle commence à veiller aux tant même que vous ayez ramassé tout ce
besoins des jeunes larves, et se met très pollen, qu'est-ce après tout? Vous feriez
vite à fournir le nourrissement laiteux qui bien mieux de le déposer dans une cellule et
eur est nécessaire. Ace moment-là il se d'aller en chercher d'autre, plutôt que de
fait une grande dépense de pollen, ce qui faire tout ce tapage et de perdre votre
- fait supposer que ce nourrissement spécial
temps, quand il y a tant de bouches à nour-
aux larves est du pollen et du miel en partie rir. » Nous disons qu'on peut imaginer une
digérés par les jeunes abeilles ou nourrices. scène semblable, parce que, pour nous,
Les abeilles de cet âge, ou un peu plus nous n'avons jamais découvert aucun signe
âgées, fournissent la gelée royale destinée de malveillance à l'intérieur d'une ruche.
aux cellules de mères, et qui est la même, Personne ne gronde, personne ne trouve à
croyons-nous, que le nourrissement donné redire à ce que font les autres, et les enfants
aux larves au début de leur développe- ne sont jamais forcés au travail qu'ils ne le
ment.42. Plus tard, jusqu'au moment où on veuillent. 'Si les jeunes sont imprévoyants
les emprisonne dans leurs cellules, les et que la famine s'ensuive, toutes les abeil-
larves d'ouvrières et de mâles reçoivent les de la ruche en souffriront avec eux et,
une nourriture plus grossière et moins par- comme nous le croyons bien, sans que cet
faitement digérée faite d'un mélange demiel état de choses excite un seul mauvais senti-
et de pollen. Les jeunes abeilles sont pâles ment ou suggère une seule parole de blâme
de couleur et toutes couvertes de duvet contre qui que ce soit. Elles agissent d'un
jusqu'au huitième jour, et tant qu'elles ne commun accord, juste comme la main droite
sont pas vieilles de quinze jours, elles ont vient en aide à la main gauche; et si l'on
un nous ne savons quoi de particulier qui veut saisir l'économie intérieure d'une
les fait renaître comme jeunes. Vers
cette époque-là ce sont elles généralement ruche, il est bon de garder ce point-là pré-
sent à l'esprit.
qui mènent activement la construction des
rayons de la ruche. Lorsqu'elles ont huit ou Peu de temps après que l'instinct de la
dix jours elles font leur première sortie, et jeune abeille l'aportée à la récolte du pollen
nous ne connaissons pas de spectacle plus le même instinct la pousse à la récolte du
joli dans le rucher qu'une foule de jeunes miel, et lorsqu'elle est vieille d'un mois elle
Italiennes folâtrant en plein air, devant doit être, comme ouvrière, dans toute la
leur ruche; leur gaîté, leurs gambades vous fleur de sa beauté et de sa force. A cet âge-
font songer à une troupe de jeunes agneaux là, elle est capable,tel un homme de 40 ans,
en train de prendre leurs ébats. de voir à tout, de prêter la main à n'importe
quels travauxde la ruche; mais si la ruche
Il est aussi fort Intéressant d'observer ces est bien pourvue d'ouvrières de tout âge,
petites créatures lorsqu'elles rapportent elle rendra probablement des services plus
des champs leur première charge de pollen. effectifs en allant aux champs. (Voir : AGE
S'il y a en grand nombre dans la ruche des DES ABEILLES).
abeilles de l'âge voulu, les jeunes ne se
livrent habituellement à ce travail qu'au Si une colonie est entièrement composée
bout de quinze jours environ. La première de jeunes abeilles, elles vont quelquefois
charge de pollen est à une jeune abeille ce dans les champs à la récolte du pollen quand
qu'est à peu près la première culotte à un elles n'ont que 5 ou 6 jours d'existence. De
petit garçon. Au lieu de se rendre directe- même, lorsqu'une colonie est entièrement
ment à la ruche avec sa charge, comme le formée d'adultes, celles-ci bâtissent les
font ses aînées, elle décrit d'abord de rayons, nourrissent les larves, construisent
grands cercles autour de l'entrée; et même les cellules de reines, et font en somme tout
après s'être posée une première fois elle le travail habituellement réservé aux plus
ABEILLES SANS AIGUILLON. 8 ABEILLES PRISES A BAIL

jeunes abeilles: innis il est sans doute de envoyée un jour du Mexique. Nous les gar-
meilleure économie d'avoir dans la ruche dïmes dans notre rucher pendant deux ou
des abeilles de tout Turc. trois mois en été. Elles étaient un peu plus
SANS AIGUILLON. grandes que des mouches ordinaires,et nous
ABEILLES semblerentfort tranquilles.Leur nidressem-
C'est une autre variété d'abeilles répandue
blaitplus comme nature à celui du bourdon
dans les pays chauds. On les trouve principa- commun
à qu'à d'autres. Aussitôt que vinrent
lement au Mexique, au Honduras anglais, les froids, elles succombèrent rapidement
Cuba et généralement dans le centre de
quoi que nous fîmes. Elles n'auraient pu être
l'Amérique. Quelques-unes construisent leur d'un rapport commercial dans ces climats.
nid dans des troncs d'arbres, d'autres dansle —
ABEILLES PRISES A BAIL.
sol, et d'autres font un nid en forme de cône
Dans quelques localités, notamment en Cali-
qu'elles suspendentaux branches des arbres. dans le Colorado et tout le grand
Quelques-unes de cette espèce, emmaga- fornie,
sinent environ quelquefois 2 litres de miel; Ouest, les abeilles sont souvent prises à bail
maisen règle générale, cllestravaillent juste moyennantune part dans les profits.Bienque
cette méthode ait donné jusqu'ici des résul-
pour se nourrir, de même que les natifs de
ces contrées. tats avantageux et satisfaisants pour les
Dans l'Amérique Centrale, Il en existe deux parties en cause, elle a suscité quelque-
fois cependant des querelles et des ennuis
plusieurs variétés, ou à plus proprementpar-
ler plusieurs espèces. 1° Les grossesabeilles par l'absence peut-être d'un contrat passé
les grises et les jaunes. 2°les grosses abeilles entre le bailleur et le preneur; ou, si ce
contrat a existé, parce qu'il ne s'y trouvait
noires, qui sont de la même grandeur que le
mâle Italien commun; leurs poches à pollen pas une clause spéciale relative au point en
sont énormes. 3° une petite abeille noire litige. Il s'ensuit de là, qu'il peut être bon
appelée cymbra qui est souvent plus petite les que nous Indiquions ici d'une façon générale
conditions auxquelles on peut s'associer
qu'une mouche commune des habitations.
On prétend que ce sont de pauvres travail- pour l'élevage des abeilles, de' façon à ce
leuses et qu'elles construisent leurs nids qu'aucune des deux parties ne se trouve
dans les trous de murs en briques ou dans de lésée. Formuled'un contratou bail à cheptel
vieux troncs d'arbres. 4° c'est une abeille Entre les soussignés
:
verte,ainsi appelée parles Mexicainsà cause M. X. propriétaire d'unepart.
de sa couleur. Elle élit domicile dans les et M. Z. propriétaire d'autre part.
troncs d'arbres. A côté de celles-ci qui sont Il a étéconvenuce qui suit
M.X. donnepar cesprésentesetà cheptelsimplepour
les principales il en existe une quantité de annéesconsécutives qui ont commencéà courirle
variétés, mais qui ne valent guère la peine un rucher, comprenantabeilles,ruches,matériel,
d'être mentionnées. outillageet emplacement nécessaires, letoutd'unevaleur
de détailléen un état estimatifci-annexéet dont
L'abeille sans dard du Honduras Anglais a M.Z. se reconnaîten possession.
la réputation de mordre avec une furie ter- Le présentbailest fait aux chargeset conditions sui-
rible ; les indigènes ont souvent dit qu'elle vantes:
avait un aiguillon, tellement sa morsure 1°Le preneursera tenud'exécutertousles travauxet
de donnertous lessoinsnécessaires la conservation
est dure. Toutes ces variétés peuvent mor- du rucher,l'élevagedes abeillesetpour la récoltedumielet
dre et si leur demeure est menacée, elles de la cire.
feront une grosse démonstration comme si Il s'occuperanotamment de l'extractiondumiel,de sa
elles allaient faire quelque chose deterrible. miseen boîtes,bocauxou caisses, de son emballage, en
unmotdesa préparationpourlaventeet l'expédition.
Lamorsure qu'elles peuvent infliger est suffi- A Ja findelasaisonle preneurdevra veillerà ce que
sante pour faire sauver l'intrus; elles sont touteslesruchessoientenferméesdansunesecondecaisse
donc capables de se protéger toutes seules. ou raisonnablement calfeutréesde façonà les préserver
et ceci empêche leur extermination absolue. du froid,qu'ellessoientpourvuesde provision enquantité
Ces abeilles sans aiguillon résistent aux suffisante, prêtesenfinpourl'hivernage.Si par la suite
lescoloniesrequièrentun supplémentde nourriture,le
pluies et au temps sec de ces contrées chau- bailleurdevrafournirles nourrisseursainsi que lesucre
des, beaucoup mieux que, probablement, nécessaireà lafabricationdu sirop,qui sera fait par les
l'abeille ordinaire qui nous est familière. soins du preneurlequelsera chargéde le donneraux
abeilles.
Quelques voyageurs pensent que quelques 2°Lesfraisde paquetagedu miel,comprenantcaisses
espèces de ces abeilles sans aiguillon pour- pourexpédition,sections,boîtesde fer-blanc,emballage,
raient être rendues commerciales, dans les serontsupportésparmoitiépar chacunedesparties.
Lesfrais de transportà la stationla plus procheou aq
mains d'un apiculteur Européen ou Améri- marchéseront
supportés dansla mêmeproportion; —
cain, tousautres frais de matérielet d'outillageserontà la
Une colonie d'abeilles sans dard nous fût chargedu bailleur.
ABEILLES PRISES A BAIL. 9 ABEILLES ET LE RAISIN (LES).

3*Le bailleurprofitera de tout le croitdu rucher, L'usage de prendre les abeillesàbail est très
essaimages(tantnaturelsqu'artificiels) et enresterapro- répandu dans le Colorado et la Californie. Il
priétaire,maisà la chargedefournirtoutesles ruches, le arrive très souvent qu'un apiculteur ayant
supports de ruches, planchers et hausses, et tout
matérielnécessitépar ce croît. habité dans l'Est désire se rendre compte si
4*Si dansle coursdel'hiver les abeillesdépérissentet l'air d'une autre localité conviendra à son
meurent,la perteenserasupportéepar le bailleurseul,à tempérament et s'il aura avantage ou non à
moinsqu'ellenesoitcauséepar la négligenceconnueet élever des abeilles. Il va donc trouver un
prouTée du preneur.Danscecasle bailleurpourraexiger y
uneindemnité, dontlemontantn'excéderapastoutefoisla propriétaire d'abeilles ayant d'autres occu-
sommenécessaire pourremplacerlesabeillesetles reines pations qui l'absorbent, et qui soit à la
perdues. recherche de quelqu'un de compétent pour
5* La récoltedu miel et de la ciresera partagéepar
chacunedes parties. prendre soin de son rucher. Mais pour celui
6*Danslecasoù larécolteseraitnulleousi la quantité qui est bien établi dans une localité et qui
demielrécoltéest inférieureà dix livrespar colonie,le a le moyen d'acheter des abeilles, celui-là
prenenraura droitdela partdubailleurà uneindemnitéfera mieux de s'arrêter à ce dernier parti —
n'excédantpas dollarspourle nombrede joursdépen- dût-il même s'endetter
sésensoinsdonnésauxabeilles. pour cela; mais en ce
Faitendoubleà dernier cas, pour donner toute sécurité au
Signature, propriétaire il faudrait convenir avec lui
Signature, que, au cas où la récolte de miel serait insuf-
Témoin, fisante pour rembourser la moitié au moins
Témoin,
du prix des abeilles, il voudra bien se con-
La formule précédente règle les termes tenter alors de la moitié de la récolte de miel
essentiels d'un contrat; mais certaines con- aux conditions énoncées plus haut.
ditions locales peuvent y rendre nécessaires
quelques modifications. ABEILLES DE LA PALESTINE. Voir
La dernière clause du contrat ci-dessus y ITALIENNES.
a été insérée par mesure d'équité envers le
preneur. Admettant que la récolte du miel ABEILLES ET LE RAISIN (LES).
soit nulle, le preneur peut avoir en toute Presque chaque année les apiculteurs re-
bonne foi rempli les engagements à lui çoivent des plaintes de leurs voisins qui
imposés parle contrat, et de plus avoir contrl. accusent les abeilles de dévorer le raisin.
bué à l'amélioration des ruchées — peut-être Or, il a été bien établi que jamais les abeilles
même en a-t-il accru la valeur — de telle ne s'attaquent aux fruits parfaitement sains;
sorte que les abeilles pourront se trouver il n'y a pas longtemps pourtant que les pro-
l'année suivante en meilleur état de fournir priétaires de vergers et même quelques
une bonne récolte de miel. Il est donc de apiculteurs supposaient encore que les
toute justice que le bailleur reconnaisse abeilles faisaient une petite piqûre dans les
d'une façon ou d'une autre cette améliora- raisins à peau tendre comme le NIAGARA,et
tion, soit par le paiement d'une somme con- même en perçaient d'autres à grains plus
venue quel qu'en soit le montant, soit, si on fermés comme le CONCORDS. Mais tout récem-
le préfère, par l'abandon d'un certain nom- ment nous sommes parvenus à découvrir le
bre de colonies. On se rendra compte très vrai coupable, sous la forme d'un oiseau-
vite que sans cette précaution, si la saison mouche, à vol très vif, qu'on ne voit presque
de la miellée vient à manquer tout-à-fait, le dans les vignes quand il s'y trouve
jamais
preneur subira une perte totale; tandis que un être humain. Cet oiseau, de la taille à
le bailleur aura toujours pour lui. ses abeil- peu d'un moineau, au plumage strié,
les, son matériel, tout ce quilui est néces- et appelé le CAPE-MAY WARBLER(Dendroica
saire enfin pour profiter d'une autre saison Tigrina), a le bec en forme d'une longue
plus favorable. près
aigulllg pointue. Il se pose sur une
Il sera de l'intérêt des deux parties liées grappei de raisins, et, presque aussi vite
par le contrat précédent de veiller a ce que qu'on eji pourrait compter les grains, il les
le rucner ne s'accroisse pas en de trop gran- perce tous les uns après les autres. Lorsqu'il
des proportions. Si le preneur est un apicul- a fini ses dégâts il s'envole, et c'est alors
teur pratique, il saura que: Plus la popu- que surviennent les innocentes abeilles, qui
lation d'un rucher est nombreuse, moindre achèvent l'œuvre de destruction en pom-
est la récolte de miel; et par conséquent pant le suc dont la pulpe est remplie, et ne
tous ses efforts et toute sa science ten- quittent la place que lorsque celle-là est
dront à maintenir les colonies dans les tout à fait desséchée. Tandis que les oiseaux
meilleures conditions possibles, pour pro- ne sont presque jamaisIl pris sur le fait J,
duire une abondante récolte de miel- les abeilles, toujours présentes tant que
LES ABEILLES ET LE RAISIN. l() AGE DES ABEILLES.
dure la lumière dujour, sont accusées à tort ou Juin, nous n'aurons à l'automne rien que
d'être les auteurs du délit. des abeilles italiennes; et si nous prenons
Les raisins écrasés pendant la cueilie en note l'époque où les dernières mouches
reçoivent la visite des abeilles. Indépen- noires éclosent, et le moment où il n'en
damment des attaques répétées de la gente reste plus dans la colonie, nous aurons une
emplumée, et à ce moment-là les abeilles se idée aussi précise que possible du temps que
montrent souvent des plus désagréables. vivent les abeilles.14.
Mais on peut ajouter pour leur défense que Dans les mêmes circonstances les Ita-
les grappes abîmées sont Invendables, et liennes pourront durer la moitié plus de
qu'ainsi le dommage qu'elles causent, s'il temps. Si nous Introduisons la reine Ita-
existe, est très minime. Le seul tort qu'elles lienne dans le courant de Septembre, nous
puissent faire, c'est d'exciter la crainte de se trouverons des abeilles noires dans la ruche
voir piquer quand on dépose les grappes jusqu'au mois de Mai suivant — elles
dans le panier. pourront disparaître soit plus tôt, soit
Mais le CAPE-MAYWARBLERn'est pas seul plus tard, suivant le moment où elles
coupable d'attaquer les raisins. Beaucoup commencent à élever le couvain en grand.
d'autres oiseaux ont cette habitude mau- Les abeilles peuvent vivre un temps con-
vaise, et parmi eux on peut citer le moineau; sidérablement plus long si elles n'ont pas de
ce n'est pas lui pourtant qu'il faut accuser couvain à élever, comme cela a été démontré
le plus souvent,attendu que dans la majorité maintes fois sur de fortes colonies privées
des cas il ne semble pas instruit de cette de reines. Il est aussi clairement établi que
ruse. les abeilles noires vivent plus longtemps au
Un autre oiseau qui s'attaque aux raisins printemps que les Italiennes; probablement
presque de la même façon que le CAPE-MAYparce que ces dernières sont plus portées
WARBLERest l'espèce connue sous le nom de à se pousser dehors lorsque la température
IlLoriot de Baltimore» — doux chanteur au est encore trop froide pour elles et avant
brillant plumage — appelé quelquefois oi- qu'elles le puissent faire sans inconvénient.
seau balanceur 9, de son habitude de sus- Elles s'en abstiennent pourtant en général,
pendre son nid aux branches retombantes si ce n'estquand elles ont une grande quan-
des arbres. Il perce, les grains comme fait tité de couvain à élever, et qu'elles souf-
le CAPE-MAYWABLER,et comme lui laisse frent d'un manque de pollen ou d'eau.
aux abeilles le soin d'achever son œuvre de Pendant les mois d'été, la vie de l'abeille
destruction. Il y a d'autres oiseaux, tels que ouvrière est probablement beaucoup rac-
le rouge-gorge, le verdier, le pivert, qui courcie par le surmenage de ses ailes; et l'en
dévorent les raisins; mais leurs dépréda- peut, à la fin d'une chaude journée, rencon"
tions sont si prononcées qu'on ne peut accu- trer de ces pauvres malheureuses lourde-
ser les abeilles du tort qu'ils causent, comme ment chargées, les ailes en lambeaux, rega-
on le fait avec le Cape-maywarbler et le gnant péniblement leur ruche, tandis que
Loriot de Baltimore. les jeunes abeilles aux ailes fraîches et vi-
Pour plus amples informations concernant goureuses butinent encore allègrement. Si
les oiseaux qui s'attaquent aux fruits, écrire nous examinons à la tombée de la nuit le
au Dr Merriauw, du département de l'Agri- terrain avoisinant le rucher, nous voyons
culture aux Etats-Unis, Washington, D. C. un grand nombre de ces abeilles voleter à
ras de terre, reconnaissant elles-mêmes sans
AGE DES ABEILLES. Il est plutôt doute leur propre incapacité à se rendre
difficile de déterminer combien de temps désormais utile à la communauté. Nous les
pourrait vivre une abeille ouvrière, si on avons plus d'une fois ramassées pour les
l'empêchait de s'épuiser par une activité poser à l'entrée de leur ruche, mais chaque
trop grande à butiner dans les champs. Les fois elles se traînaient à l'écart, ayant l'air
ouvrières durent six mois, certainement, de chercher un endroit où mourir sans nuire
peut-être une année entière ; mais la à la génération naissante.
moyenne de leur vie pendant l'été ne dé- AGEDESMALES.
passe guère trois mois et même, au plus Il est quelque peu difficile aussi de déter-
fort de la floraison du trèfle, six à huit se- miner la durée de la vie desmàles, parce que
maines peut-être au plus. La question est ces pauvres malheureux sont trop souvent
facilement réglée par l'introduction d'une maltraités et chassés des ruches, pour laraU
reine Italienne, à différentes époques de sonbien simple qu'on n'en aplus besoin; mais
l'année, dansune ruche composée d'abeilles nous ne' croyons pas nous tromper en affir-
noires. Si cette Introduction a lieu en Mal mant que leur vie est un peu plus courte
AGE DES ABEILLES. 11 ANATOMIE DE L'ABEILLE.

que celle des ouvrières. Si on les gardait recueille sa nourriture à l'aide du délicat et
constamment dans une ruche sans reine, Ils merveilleux petit instrument qu'est sa
pourraient vivre peut-être trois ou quatre langue. Cette nourriture passe alors dans un
mois. 15. petit conduit situé juste au-dessous du point
AGEDESREINES. A de la gravure, et appelé 1' œsophage» ou
Comme la reine ne travaille que peu ou la gorge ». Nous trouvons dans le corps
point au dehors de la ruche, et qu'elle est humain un organe similaire, mettant en
rarement tirée violemment comme le sont communication directe la bouche et l'esto-
les bourdons, nous pouvons compter la voir mac. Cet œsophage traverse le milieu du
vivre jusqu'à un âge assez avancé; ce qui corselet ou thorax de l'abeille, ainsi qu'on
lui arrive malgré ses pénibles devoirs de le nomme, dans toute sa longueur et va
pondeuse. Quelques reines meurent de vieil- retrouver la poche à miel G dans l'abdomen.
lesse, semble-t-il, la seconde année; mais C'est dans ce petit sac, ou jabot, bien qu'il ne
elles traversent, en général, la seconde et la puisse contenir qu'une goutte minuscule à
troisième année, et nous en avons eues qui la fois, que des milliers de livres de nectar
pondaient encore très bien même la qua- sont transportées chaque année et emmaga-
trième année. Elles se rendent à peine sinées dans nos rayons. Ce sac 0 est placé
utiles après la troisième année, et les Ita- dans l'avant-partie de l'abdomen.
liennes ont quelquefois une jeune reine Il y a plusieurs années nous eûmes la cu-
aidant sa mère" dans satâche de pondeuse riosité de savoir ce que les abeilles étaient
avant que celle-ci soit devenue tout à fait en train de butiner. Nous les soupçonnions
inutile. d'aller recueillir le jus des fruits trop mûrs
Si l'on trouve une grande quantité de d'un framboisier. Pour satisfaire notre cu-
couvain dans une seule ruche, il n'est pas riosité, Il nous suffit de saisir une abeille et
rare aussi d'y trouver deux reines active- de séparer la partie thoracique de l'abdo-
ment occupées, et ce point est à considérer men. dont sortit aussitôt le petit sac à miel.
lorqu'on cherche à Introduire des reines Celui-ci contenait un liquide rougeâtre, cou-
d'une certaine valeur. leur de vin. La taille de ce petit sac était, si
nous nous en souvenons bien, d'un bon hui-
ANATOMIE DE L'ABEILLE. Bien tième de
pouce; et nous pûmes juger que
que nous ayons passé beaucoup de temps, l'abeille avait tout ce qu'elle pouvait conte-
microscope en mains,à disséquer des abeilles nir dans cette poche minuscule. Cheshire a
et à étudier leur merveilleuse structure,
prétendu, qu'une fois pleine, la poche à miel
nous sommes redevable pourtant des points a 1/7 de
de cet au pouce de diamètre (2;5).Ce qui s'ac-
principaux article, petit ouvrage corde avec nos propres observations.
admirable et si plein de science TheHoney-
bee », de Thos. Wm. Cowan, savant de pre- LA BOUCHEDE L'ESTOMAC.
mier ordre et de plus éditeur du Brltish L'organe qui attire ensuite notre attention
Bee Journal ». M. Cowan est si prudent, si est une sorte de valvule, que l'on a appelée
réservé dans ses conclusions, et en si bonne la bouche de l'estomac, et qui est située
situation pour être au courant des décou- entre la poche à miel et l'estomac propre-
vertes d'autres microbiologistes éminents, ment dit (voir enH). C'est un des organes
que nous n'avons aucune hésitation à accep- les plus intéressants, et nous pensons qu'au-
ter ses dires. Tout ce que nous essayerons cune partie de l'anatomie interne de l'abeille
de faire sera de condenser ses observations n'a été autant étudiée, disséquée, examinée,
et de les présenter sous une forme acces- n'a donné lieu à autant de dissertations, que
sible à tous, en y ajoutant quelques rensei- cette délicate et merveilleuse petite valve.
gnements supplémentaires puisés à d'autres En S. on ne peut apercevoir sa véritable
sources. structure. On l'a comparée au bouton d'une
Nous voulons d'abord appeler votre atten- fleur sur le point de s'entr'ouvrir. C'est une
tion sur le canal alimentaire, c'est-à-dire sorte de valvule, frangée à l'intérieur de
surles organes de digestion et d'assimilation. soies, ou de poils, dont l'office paraît être de
Or, qu'est-ce que la digestion? CIest, - dit séparer le nectar des grains de pollen,
l'auteur déjà cité -la séparation de la partie ceux-ci tombant directement dans l'esto-
nutritive de la nourriture de la partie non mac I. 313.
nutritive, et la conversion de la partie nu- L'ESTOMAC PROPREMENT DIT.
tritive en un liquide capable de se mêler au Cette partie de l'organisme des abeilles
sang, et de nourrir ainsi le corps de l'in- correspond à notre propre estomac, et rem-
secte". Nous savons tous comment l'abeille plit les mêmes fonctions, au point de vue de
ANATOMIEDE L'ABEILLE. 1% ANATOMIEDE L'ABEILLE.
la digestion, à savoir : de convertir en sang d'unecouleurbrunfoncé; unmielinférieur,unalimentde
les particules nutritives de la nourriture mauvais aloidonnéenguisedemiel-telquelaglucose;--en
fournissentune plusgrandequantité,tandisque debon
absorbée. Les parois intérieures de l'esto- miel,unbonsirop enproduisentmoins,parcequel'insecte
mac sont garnies de cellules, dont chacune les digère,selesassimileenplusgrandeproportion.!! est
a son office particulier; mais Il,-est impos- doncfortimportantque lesabeillessoientbiennourries,
sible de les décrire en détail sans en avoir la attendu qu'enbonnesantélesouvrièresnesedébarrassent
jamaisde leursexcréments danslaruchemême,
sous les mais en
reproduction yeux. volant.En hiver ellesles conserventjusqu'àleur pre-
L'organe qui vient ensuite est l'intestin mièresortie.
grêle, ou, comme on l'appelle quelquefois, On voit donc par ce qui précède qu'une
Il l'iléon n. Dans le corps
humain les intestins
grêles sont beaucoup
plus préparés. C'est la
que la nourriture passe
après avoir été digérée,
et là que, par dissolu-
tion,les particules nu-
tritives qui ne sont pas
déjà assimilées se ré-
pandent dans le sang, et
de là pénètrent dans
tout le système.
Qu'on veulllebien aus-
si remarquer, en L, ces
petits filaments rayon-
nants que représente
lagravure.Onlesappelle
les tubes malpighlens.
Leur office n'a pas
encore été bien déter-
miné, mais on croit gé-
néralement que ce sont
les organes urinaires.
L'extrémité de l'in-
testin grêle, K, on peut
le remarquer, va en
augmentant de volume.
Cette partie dilatée M,
est ce qu'on appelle le
côlon. Bien qu'en appa-
rence le côlon del'abellle
diffère de celui de l'or-
ganisme humain, ses
fonctions sont de beau-
coup les mêmes; et si
ces, fonctions sont arrê-
tées (par exemple par la ABEILLEDISSÉQUÉE.
constipation durantl'hi-
ver), cet arrêt dans les
fonctions est capable de provoquer une nourriture de mauvaise qualité est nuisible
maladie chez l'abelUe,-juste comme U ferait aux abeilles, comme à l'homme, et que c'est
chez l'homme. Mr Cowan, l'auteur du livre le côlon qui emmagasine le surplus de ma-
déjàcité, dit: tières fécales durant l'ni ver.
Du côlon,ce qui n'a pas été assimiléde la nourriture COMMENT LES ABEILLES FABRIQUENT »
eatévacuépar l'orifice du rectua. A cet effet,il existe LE MIEL.
de* musclestrès forts qui agissentsur le côlonet le Le nectar, après avoir été recueilli dans le
compriment,etde cette façon rejettent les matières sein des fleurs, passe de la langue dans l'œ-
fécales. à G. Des
C'estla natursmême dela nourritureabsorbéequi sophage et de là dans la poche miel,
'MglrMi quantitédecesmatièresévacuées,habituellementexpériences répétées ont démontré qu'il y
ANATOMIE DE L'ABEILLE. 18 ANATOMIE DE L'ABEILLE.
On admetgénéralement quela grosseurdu cerveauest
a beaucoup plus de grains de pollen dans le proportionnéeau développementde l'intelligenceet
nectar que dans le miel; delà la nécessité Dujardin,qui a étudiécette questionà fond, donneles
que le petit orifice de l'estomac Hentre en : La cervellede l'abeilleouvrièreest le
chiffressuivants
jeu pour séparer les graines du miel. A son 1/174de son corps; celle de la fourmi,1/286; cellede
arrivée à la ruche, l'abeille se décharge de
l'ichneumon, ; celledu hanneton,1/3920
1/400 ; celledu
dytique,insecteaquatique,1/4200.
son miel, c'est-à-dire qu'elle dégorge par la
bouche le contenu de son petit sac dans les Celle de l'homme est, croyons-nous, dans
cellules. Mais pendant son séjour dans la la proportion de 1 à 40; mais nous savons
poche à miel, le nectar a subi une transfor- tous que, dans la création l'homme tient le
mation ; c'est-à-dire qu'il a été converti, dit rang le plus élevé au point de vue de
Mr Cowan, de sucre de canne en sucre de l'intelligence. Cependant, c'est sans beau-
raisin qu'est le miel, par l'entremise d'une coup de surprise que nous apprenons que
certaine glande. Ceci vient à l'appui du prin- l'abeille a, de tous les insectes, le cerveau le
cipe soutenu avec tant de persistance par le plus développé, et qu'il excède même de
Prof. Cook, et sa manière de voir est sans beaucoup celui de la fourmi dont nous avons
aucun doute exacte. admiré si souvent l'intelligence.
Matsl'abeille n'est pas toujours forcée de SYSTÈMERESPIRATOIRE.
dégorger le miel, car il peut passer directe-
ment dans l'estomac à chyle. Nous voyons, Il est également intéressant de savoir
comment respirent les abeilles. En nous
par conséquent, que quand les abeilles
essaiment, après avoir rempli le plus possi- reportant de nouveau à la gravure donnée,
ble leur poche à miel (qui ne contient qu'une nous remarquons l'existence de deux grands
sacs à air, appelésu sacs trachéens », corres-
goutte minuscule), elles peuvent emporter
de la sorte avec elles une provision de nour- pondant en quelque sorte à nos poumons.
riture capable de les soutenir plusieurs Ces sacs sont placés de chaque côté de l'abdo-
joursi et, même en volant, par la petite men, comme on le voit en T. Ils se divisent
valve, H, placée à l'orifice de l'estomac, elles et se subdivisent en trachées plus petites,
peuvent prendre leur nourriture. De même qui se ramifient à leur tour dans toute
l'étendue du corps. Mais au lieu que l'air
pour le canal alimentaire, son office dans la
digestion, etla poche à miel. soit aspiré par la bouche, comme chez nous,
il pénètre par 14 petites ouvertures appe-
LE SYSTÈME
NERVEUX. lées Il stigmates », 10 de ces stigmates
appartiennent à l'abdomen — 5 de chaque
Portons à présent notre attention sur le côté — et sont situés juste au bord des
système nerveux. En se reportant à la gra- écailles, au point de raccord des segments
vure, on découvre une double ligne médiane du dos à ceux du ventre. Quatre autres se
coupée d'un certain nombre de lignes paral- partagent les deux côtés du thorax au cor-
lèles, qui traverse le corps de l'abeille dans selet. On peut donc décapiter une abeille
toute sa longueur, pour aboutir au cerveau, sans qu'elle cesse pour cela de respirer. Si
A. Tout du long, à intervalles irréguliers, on l'on place un crayon trempé dans l'ammo-
aperçoit des petites masses épaisses appe- niaque près de l'insecte décapité, on voit ce
lées ganglions". Ce sont en réalité de pauvre corps sans tête faire des efforts pour
petits cerveaux qui président au jeu des s'en éloigner; et sile crayon vient à toucher
muscles. Le ganglion le plus important est une de ces pattes, l'un des ganglions dont
la cervelle, en A, qui est le siège de la volon- nous avons déjà parlé communique la sensa-
té et de l'intelligence. En lisant les chapitres tion aux autres ganglions, et l'on voit aussi-
10et 11du livre de Mr Cowan, on est surpris tôt toutes les pattes se réunir pour repous-
de voir avec quelle minutie les savants ont ser l'agresseur, ou chercher peut-être à le
étudié le système nerveux tel qu'on le saisir pour que l'aiguillon absent puisse faire
trouve dans l'abeille. Jusqu'au cerveau son œuvre. D'autre part, si l'on enduit des
minuscule qui a été disséqué, et ses fonctions abeilles de miel elles ne tardent pas à mourir
diverses signalées — c'est-à-dire, quelle étouffées, parce que leurs bouches à air ou
partie correspond aux antennes, quelle stigmates sont bouchées. Qu'une abeille
autre aux yeux, etc. Les comparaisons vienne à tomber dans l'eau, elle se noiera
établies, entre la grosseur de la cervelle inévitablement, sa tête fut-elle entièrement
de différents insectes, nous ont grande- hors du liquide, parce que ses stigmates ou
ment intéressé, et nous voulons citer ici un orifices respiratoires se trouvent submergés.
paragraphe de la page 70 du livre de De mêmeJpar un jour de grande chaleur, si
Mr Cowan. l'entrée de la ruche est bouchée, les abeilles
ANATOMIEDE L'ABEILLE. 14 ASCLEPIADE A LA OUATE.
transpirent ; et leurs stigmates délicats se APICULTEUR. Celui qui élève des
trouvant ainsi baignés, ils se bouchent et les abeilles-, et l'endroit où il les
élève, y compris
abeilles ne tardent pas à mourir. le terrain, les ruches, les insectes eux-
LA PATÉEOUGELÉEROYALE. mêmes, etc., s'appelle: l'apier ou rucher.
APICULTURE EN TANT QUE SPÉ-
Cheshire prétendquec'est la sécrétiond'une CIALITÉ
des glandes; mais le Prof. Cook maintien (LI). Voir au chapitre DÊBUTSEN
APICULTUREet aussi ESQUISSESBIOGRA-
qu'elle est un produit de l'estomac; et Mr PHIQUESà la fin de
Cowan résoud la question en disant, avec l'ouvrage.
preuves à l'appui, que cette dernière ASCLÉPIADE A LA OUATE.
manière de voir est la seule exacte. (AsclepiasCornuti). — Cette plante est cé-
Le chyle est sécrété dans ce que nous lèbre, non pour son nectar, bien qu'elle en
appelons l'estomac proprement dit, repré- fournisse de bonnes provisions, mais pour
senté en Z, sur la figure; les larves d'ou- ses masses polliniques accouplées par paires
vrières reçoivent pendant trois jours ce comme des ailes, qui se collent aux pattes
genre de nourriture concentrée, après quoi de l'abeille et alourdissent son vol, si elle
elles sont sevrées. IlLe quatrième jour cette ne périt pas faute de pouvoir s'en débar-
nourriture est changée et on sèvre la larve; rasser. Chaque automne de nouveaux abon-
car la première nourriture qu'on lui a don- nés s'informent auprès de nous touchant cet
née renferme une proportion de miel, mais étrange phénomène. Quelques-uns d'entre
nul pollen. Comme l'a fait remarquer le Prof. eux prennent ces masses polliniques pour
Leuckart, les larves de mâles sont aussi un parasite, d'autres pour une protubérance
sevrées, mais d'une manière différente; car qui pousse à la patte de l'abeille, d'autres
à partir du quatrième jour, pour lui, on encore pour un insecte ailé ennemi de notre
ajoute au miel, une forte quantité depollen ». mouche à miel. Nous donnons ci-après
Et nous ne pouvons mieux faire ici .que de l'image de cette singulière agglomération
citer ce que dit Mr Cowan à ce propos: de pollen grossie en A; et aussi la réunion
L'examen au microscope a montréquedansles larvesde de plusieurs attachées à la patte d'une
reineset d'abeillesouvrièreson ne trouvepas un seul abeille.
grain de pollenindigeste,tandisque dansles larvesde
mâlesonentrouveungrand nombre.Aprèsle quatrième
jour; onn'en a pas comptémoinsde 15,000 dansun seul
milligramme, et ces grains provenaientde plusieurs
espècesde plantes. Le calcul,fait par le Dr Planta,
prouvevictorieusement, croyons-nous, que la nourriture
donnéeaux larvesn'est pas une sécrétion,et que les
nourricespeuventen varier les parties constituantes
suivantlesbesoinsdeleursnourrissons.La geléeroyale
est doncunnourrissement de chyle,et c'estaussivraisem-
blablementla nourriturespécialedonnéeà la reine.
Schoenfelda aussi démontrétout récemmentque les
mâlesrequièrentde mêmecettenourriture,qui leurest POLLEND'ASCLÉPIADE
donnéepar les ouvrières,et qu'ilsmourraient après trois ATTACHÉA LA PATTED'UNEABEILLE.
jourss'ilsvenaientà enmanquer,malgrédumielen abon-
dance.Cettecirconstance, expliquela manière
pense-t-il,
paisibledont les mâlespérissentà la finde la saison.On C'est à ce même phénomène que le Prof.
comprendalors aisémentque si le sevragedeslarves Riley faisait allusion lorsqu'il recommandait
d'ouvrièresn'a pas lieuau momentvoulu,et que le pre-
mieralimentsi substantielleursoitcontinuétrop long- de planter l'asclépiadë pour tuer les abeilles
temps,ce peutêtre la caused'un développement inusité qui se montreraient gênantes à ceux qui
desovairesqui les rendra fécondes,de mêmeque la cultivent les arbres fruitiers. La folie d'un
nourritureplussubstantielle continuéetout le tempsde conseil pareil - car songez au travail et à
sonexistencede larvedéveloppelesorganesde lareine; la culture de
et mêmesienl'absencedetoutelarvede reine,deslarves la dépense qu'entraînerait
d'ouvrièresétaientpourvuesdecerichealiment,lemême plantes inutiles sans autre but que de servir
effetse produiraitsur ellesindubitablement. Voilàdonc de piège aux abeilles —paraît encore davan-
résoluela questionde la geléeroyaleet de la nourriture tage quand on sait que ce ne sont que les
du couvain. abeilles âgées et affaiblies qui ne par-
Pour le développement plus complet de cet viennent pas à se débarrasser de ces appen-
intéressant sujet, que l'on consulte l'ou- dices: d'où il suit que l'asclépiade peut à
vrage de Cowan, u The Honey-bee »; le peine être considérée comme nuisible. On
u Manual of Aplary », de Cook, ou bien encore observera que cet appendice ressemble à
Bees and Bee-keeping x, de Cheshire, une paire d'ailes, et qu'il s'attache à l'abeille
vol. I. par une substance visqueuse durcissanttrès
ASPERSION DESTRUCTIVE DU COUVAIN.15 BOURRACHE
(LA).

vite, de sorte que l'insecte ne s'en dégage Dans les endroits où les asters et les
que très difficilement s'il ne le fait de gerbes d'or croissent en abondance, on peut
suite. différer de donner du nourrissement aux
abeilles jusqu'à ce que ces plantes aient
ASPERSION DESTRUCTIVE DU COU-
VAIN. Voir FLORAISONDES ARBRESFRUI- cessé de fournir du nectar, c'est-à-dire à la
fin de Septembre.
TIERS. Dans quelques contrées, notamment des
ASTERS. Sous ce titre nous possé- Pays-Bas, l'aster produit pendant quelques
dons une importante collection de fleurs années, des quantités considérables de miel,
d'automne, dont la plupart sont des melli- couleur ambre, de corps solide, mais de
fères; on peut les distinguer de l'hélianthe saveur ordinairement peu considérée pour
ou soleil, de l'artichaut et de la famille des la table. On doit s'en servir en pâtisserie et
tournesols, parla couleur de leurs rayons. en boulangerie. Commercialement il n'est
Les rayons sont les folioles extérieures colo- presque pas connu sur le marché. Comme je
rées de la fleur, qui se dressent autour du l'ai dit plus haut, les différentes sortes d'as-
cœur comme une auréole: de fait, le mot ters sont très nombreuses. On a estimé qu'il
ASTERveut dire étoile r, parce que les y en avait déjà plus de 120 variétés rien
pétales de la fleur rayonnent comme la lueur qu'aux Etats-Unis et environ 60 dans les
scintillante d'une étoile. Beaucoup dejleurs parties du nord-est de l'Amérique du Nord.
jaunes de l'automne sont désignées sous le Sur tout ce nombre une douzaine environ
nom d'asters, mais c'est là une erreur car sont pourpres ou bleus.
Les familles sont si nombreuses et les va-
riations entre les espèces différentes sont si
légères, que les botanistes souvent sont
embarrassés pour les distinguer.
Une variété très connue est l'ASTERPA-
TENSavec d'étroites feuilles pourpres bleu-
tées. Elle croît très bas, avec des branches
développées, et de petites branches se ter-
minant par une tête de fleur solitaire. Elle
pousse sur les bords des rivières à sec au
commencement d'Août.
L'Aster New England, NOVOE ANGLIOE,a des
tiges fortement échevelées d'environ 2m40
de haut, avec des larges fleurs violet pourpre
ou quelquefois rosées. Elles poussent tard
dans l'été.
Un autre type est une haute variété maré-
cageuse, avec de longues fleurs brillantes
rayées lavande pâle.
Un des asters les plus connus est l'ASTER
CORDIFOLIUS. Comme son nom l'indique, les
feuilles ont la forme d'un cœur; mais il
ASTER. n'est pas le seul qui dans cette nombreuse
famille ait des feuilles semblables. Il a des
les asters ne sontjamais jaunes, sauf le cœur. fleurs bleu-pâle ou presque toujours blan-
Les pétales ou rayons sont mauves, roses ou ches.
blancs. On en peut rencontrer souvent une Un beau spécimen est le "Bord delamer".
demi-douzaine de variétés différentes pous- Un aster pourpre l'ASTERSPECTABILIS. C'est
sant presque côte à côte. Là où plusieurs une plante basse avec de larges têtes ayant
acres de terrain en sont plantés, ils donnent des fleurs ordinairement rayées pourpre.
parfois une miellée considérable, mais quel- Il pousse sur les sols sablonneux près des
quefois aussi les abeilles semblent les dé- côtes.
daigner. Il vaut donc mieux transporter vos En général nous pouvons dire que l'aster
abeilles dans les lieux où l'aster croît natu- comme la Verje d'or (Solidago), est remar-
rellement, après vous être rendu compte, quable pendant la fin de l'année dans presque
parla mise à l'épreuve d'une seule ruche, tous les Etats-Unis; et ainsi que la Verje
qu'il fournit du miel en quantité suffisante d'or, il doit être classé comme notre fleur
pour que vous trouviez un bénéfice. nationale.
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BLANCHIMENT DU MIEL. — Voir MLEL croît si rapidement qu'on peut obtenir une
EN SECTIONS. belle quantité de fleurs, rien qu'en semant
la graine dans un terrain dont on a arraché
BOURRACHE (LA). ( BORRAGO OFFICI- les pommes de terre au commencement de
NALISJ.— En diverses occasions on a recom- la saison. Si on en veut cultiver des champs
mandé la Bourrache comme plante mellifère, entiers, on la sèmera vers la même époque
mais comme ceux qui ont tenté d'en semer et à peu près de la même manière que le
plusieurs acres n'ont pas renouvelé leur blé, au semoir ouà la volée.
expérience les années suivantes, nous pou-
vons sans doute conclure de là qu'ils n'en En 1879nous en cultivâmes un demi-acre.
avaient pas retiré tout le profit qu'ils en Les abeilles vinrent y butiner en nombre
attendaient. Nous en avons nous-mêmes cul- raisonnable pendant plusieurs semaines,
tivé dans notre jardin, et certaines années mais leur récolte fut de beaucoup inférieure
les abeilles ont semblé butiner dessus avec à celle qu'elles avaient faites sur la mellifère
activité. Elie a une petite fleur bleue, et Simpson.

UN RUCHERA CUBA.
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CADRES. — Voir CADRESFIXES, REN- centre à centre; mais la grande majorité


VERSEMENT DESCADRES,et RUCHES. des apiculteurs, s'appuyant sur les meil-
leures des raisons, préfèrent un espacement
CADRES A ESPACEMENT AUTOMA- de
— 35 millimètres.
TIQUE- Voir CADRES FIXES, RUCHES. Les cadres fixes sont donc ceux qui, une
— On entend
CADRES FIXES. par fois mis dans la ruche, s'espacent automati-
là des cadres maintenus à une certaine dis- quement, soit à 35 millimètres, soit à 38mil-
tance mathématique et régulière par un limètres de centre à centre. Les cadres
système quelconque, faisant partie soit du libres diffèrent" des premiers en ce qu'ils
cadre lui-même soit de la ruche. Sous les n'ont pas de séparateur qui les fixe exacte-
titres ESPACEMENT DESCADRESet CONSTRUC- ment et que pour cette raison, lorsqu'on les
TIONDESRUCHES,ailleurs dans cet ouvrage, pose dans la ruche, on est obligé de les
nous avons étudié la distance à laquelle les espacer à vue d'œil — ou, comme quelques
cadres devaient être placés les uns des personnes disent, par supposition ». Un
autres. Les uns disent à 38 millimètres de tel procédé a pour résultat un plus ou moins

FiG. 1. — COMMENT LE CADREQUINBYS'ATTACHEAU PLANCHER.


grand nombre de rayons inégaux, dont les cadres libres objectent qu'avec les cadres
commençants, règle générale, se tirent très fixes on risque d'écraser ou de blesser les
mal. Les défenseurs des cadres fixes pro- abeilles. Dans l'été de 1890, nous vîmes
clament qu'ils en obtiennent de beaux rayons P.H. Elwood, propriétaire de 1300colonies
bien réguliers, jamais de rayons accolés ni qu'il dirige lui-même, manier ses cadres à
de bavures et que, sans tâtonnement leurs côtés fermés avec facilité et prestesse, sans
rayons sont espacés exactement à égale dis- écraser ses abeilles. Nous fûmes témoins
tance les uns des autres. Les cadres fixes aussi de l'aisance égale avec laquelle M. Ju-
peuvent supporter sans inconvénients les lius Hoffmann manipulait les siennes, dont
transports de ruches d'un endroit à l'autre nous donnons plusloin l'ensemble etle détail;
en plein air, ou bien de l'apier dans la cave et pendant les dix années dont nous en avons
et vice versa, oupour les transmutations habi- fait usage nous-mêmes, c'est à peine si nous
tuelles rendues nécessaires pour la bonne avons écrasé un petit nombre d'abeilles. Il
direction du rucher. Les cadres libres, au est certain que si l'on manie ces cadres
contraire, n'étant jamais régulièrement brusquement, sans précaution, on estro-
espacés, on ne peut souvent pas transporter piera ou l'on écrasera ses abeilles. Le Capt.
des ruches à un apier éloigné en passant par J. E. Hetherington, qui poursuit avec succès
de mauvaises routes sans les séparer par des l'élevage de 3000 colonies, ne se sert pour
bâtons ou par tout autre chose qui les toutes que des cadres Quinby fermés aux
empêche de vaciller. On reconnaît aussi que deux bouts.
les cadres fixes peuvent être manipulés plus Il y a un grand nombre de systèmes de
rapidement. (Voir MANIPULATIONDES CÂ- cadres fixes; mais il n'y en a que de deux ou
PRES) D'autre part. les défenseurs des trois genres qui soient réellement bons et
CADRES FIXES. 20 CADRES FIXES.

dignes d'exciter l'intérêt de l'apiculteur pra- font qu'une très petite ligne de contact, tan-
tique. Ce sont les Quinby fermés sur les dis que les cadres ordinaires à bouts fermés
côtés, le Danzenbaker, le Heddon, le Hoff- maintenus avec du métal au plancher de la
man, celui à barre supérieure large et à ruche, écrasent beaucoup d'abeilles. Ils ont
crampons d'espacement et le cadre réver- également l'avantage que s'il y aune réduc-
sible Van Deusen (voir CADRES RÉVERSIBLES).tion, due au rétrécissement dans la profon-
Le Quinby clos aux deux bouts est. comme deur, de la ruche, l'espace d'abeilles au-des-
son nom l'indique, un cadre dont les barres sus et au-dessous des cadres sera moitié
de côté ont 38 millimètres d'épaisseur sur seulement moindre qu'avec des cadres atta-
toute la longueur. Les barres du haut et du chés autrement.
bas, ont 25millimètres 1/3. Ces cadres fermés
de haut en bas, ou clos aux deux bouts,
quand on les rapproche l'un de l'autre,
espacent régulièrement de centre à centre
les rayons qu'ils contiennent (A de la flg. I
montre un cadre de cette espèce) Presque
tous les cadres fermés aux deux bouts sont
faits pour demeurer en place, et sont appe-
lés très souvent pour cette raison cadres
permanents ». M. Quinby, pour les empê-
cher de tomber en avant, inventa le cram-
pon de fer dont ils sont munis dans un angle,
comme le montrela gravure ci-jointe repro-
duite de Cheshire.k est le crampon de fer qui
LESCADRES A BOUTSFERMÉSDANZENBAKER.
s'engage dans la partie ip du plancher; gr
est une gorge, une partie évidée pour rece-
voir la courbure du crampon, et lui per- La grande majorité des apiculteurs préfè-
rent ce qu'on appelle le "cadre suspendu M.
mettre de s'accrocher sous le plancher.
Ces crochets passent sous la ruche propre- Celui-là a de grands avantages sur le cadre
ment dite et, par conséquent, n'écrasent pas permanent, et c'est pour cette raison sans
doute qu'on se sert si généralement du cadre
les abeilles; celles-ci, pour la même raison,
mais le cadre suspendu est parfois aussi
n'y amassent pas de propolis comme elles le libre;
un cadre fixe.
feraient s'ils se trouvaient à l'intérieur de la
ruche. A et B sont respectivement le cadre
et l'un des panneaux de côté, bien qu'ils ne
soient pas tout à fait dessinés de proportion.
Avec un de ces panneaux devant et derrière,
un toit et un plancher, la ruche Quinby-
Hetherington est complète; les côtés des
cadres formant les côtés du corps de ruche,
bien que pour mieux protéger les abeilles
au printemps, M. Elwood et M. Hetherington
revêtent tous les deux le tout d'une caisse
extérieure. Cet ensemble composeune ruche
très bon marché, et qui, à bien des points,
a son avantage.Pour plus amples détails con-
cernant le cadre Quinby et la manière de le
construire, nos lecteurs sont priés de se
reporter à Quinby's New Bee Keeping ».
Mais le cadre qui promet de renverser
tous ceux de cette sorte et qui probablement
est actuellement le plus répandu aux États- CADRESHOFFMAN
Unis est le cadre Danzenbaker qui est décrit On remarque que l'on peut employer ce
aux articles RUCHES,CADRES,LEURMANIPU-
LATION. cadre avec la simple ruche Langstroth; et
les barrettes des côtés ne les ferment que
Lesbarres des extrémités pivotent sur leur sur 50millimètres environ à partir du som-
centre, les pointes reposent sur des supports met. Le reste du côté, c'est-à-dire les deux-
fixés sur les côtés des ruches. Ces pivots ne tiers environ est réduit à 22 millimètres. Les
CADRES FIXES. 21 CADRES FIXES.

barres supérieures s'élargissent au contraire grande quantité de propolis que les abeilles
aux deux bouts, et sont encochées dans le y recueillent, c'est pourtant le seul cadre
milieu des côtés sur presque toute leur lon-
gueur d'un pouce environ (25 m/m).
Après avoir employé le cadre Hoffman
avec barre supérieure s'élargissant aux
deux extrémités, nous commençâmes à nous
servir de barres supérieures entaillées aux
deux bouts (voir la figure) et reposant sur la
bande de fer-blanc clouée dans la rainure de
la ruche. Après nous être servis plusieurs
années de suite de ce dernier, nous lui don-
nons toutes nos préférences. La disposition
des côtés est beaucoup plus parfaite et donne
moins chance d'écraser les abeilles. Et vrai-
- ment, avec des précautions suffisantes, il n'y
a aucune raison pour que cela arrive.
Un point encore qui distingue ces cadres
est le crochet métallique cloué sous la partie
en projection de la barre du haut et qui butte mobile dont on fasse usage en cet endroit.
contre la bande en fer-blanc montré en 6 Il y a très peu de localités aux Etats-Unis où
de ia gravure. Les extrémités des barres l'on ne puisse l'employer.
supérieures sont évidées pour laisser tout CADRESFIXES. — LEURS AVANTAGES.
autour un passage d'abeilles. Avec l'ancien
Ils donnent de beaux rayons bien droits et
système de cadres les abeilles mastiquaient bien
de propolis les parties en projection de la réguliers; sont, en pratique, à l'abri des
barre supérieure à la bande de fer-blanc. Ce rayons de surplus que construisent les abeil-
dernier inconvénientest évité avec la modifi- les pour remplirles vides-peuvent être trans-
cation dont nous venons de parler. portés tels que sur des voitures sur les plus
Quandlesbarres supérieures se prolongent mauvaises routes; on peut retourner les ru-
asséz pour atteindre etse trouver, pour ainsi ches qui les contiennent sens dessus dessous
ou les culbuter sans gâter les rayons. Ils per-
dire, en contact avec le côté des rainures les
abeilles remplissent de propolis tous les mettent, jusqu'à un certain point, de mani-
Interstices qui se trouvent entre les buttoirs puler les ruches plutôt que les cadres.Sous le
de la barre supérieure et la bande de fer- titre MANIPULATION DESCADRES,on montre
blanc de la rainure. Quand les extrémités de comment on peut les soulever, les trans-
—bien mieux, par
TOUSles cadres sont ainsi propolisées, il est porter par deux, par trois
moitié de ruche à la fois. On peut aussi les
quelque peu difficile d'enlever un cadre ou
tourner de bas en haut, obtenant ainsi que
l'autre, parce qu'il faut les dégager tous
pour parvenir à enlever ceux qu'on désire; les rayons soient attachés solidement à la
mais lorsque les barres du haut sont raccour- barre de fond; et quand Ils sont ainsi com-
cies, comme dans 6 de la gravure, et qu'on plétés, on peut leur faire reprendre leur
fait usage des crampons, la propolisation est position première. Ils peuvent être manipu-
nulle, n'existant qu'entre les bords verticaux lés aussi rapidement que les cadres libres.
des barres de côté elles-mêmes; et ce genre A dire vrai, M. Julius Hoffman, de Canajoha-
de clmentage dans la plupart des localités, rie, New-York, qui possède près de 600
loin d'être un inconvénient, est un avantage colonies logées en cadres Hoffman, prétend
en ce qu'il maintient les cadres ensemble qu'il peut travailler avec son cadre, un nom-
dans les transports de ruches, sans les fixer, bre double de colonies, qu'avec tout autre
de telle façon qu'il est aisé de les séparer. cadre qui ne soit pas espacé automatique-
Pour les détails relatifs à leurs manipula- ment ou exactement clos et ajusté, aussi
tions, voir COMMENT ONMANIELESCADRES.s'est-il servi de ces deux genres de cadre.
D'autres apiculteurs encore préfèrent les Mais tout le monde ne serait pas capable
cadres à espacements par crampons sur les d'en dire autant, et il est très probable que
côtés. Dans les endroits où la propolis est certaines personnes les manieront beaucoup
lentement que des cadres libres. 427.
abondante, ce cadre peut en effet avoir des plus
avantages sur le cadre Hoffman. Mais bien CADRES FIXESPOURPETITSAPICULTEURS.
qu'on ait supposé d'abord qu'on ne pouvait Il est de toute évidence que les apiculteurs
employer l'Hoffman à Cuba, en raison de la expérimentés ont tout avantageà se servir
CADRES FIXES. 22 COMMENTON MANIPULELES CADRES.
des cadres Hoffman; mais quoique nous trouvons leurs rayons parfaits, parce qu'en
ayons pu dire à ce sujet, nous sommes cer- effet le système d'espacement fixe leur indi-
tains, que, dans presque tous les cas, les que exactement à quelle distance les rayons
cadres fixes sont les meilleurs pour les doivent être les uns des autres.
commençants et la plupart des fermiers
apiculteurs; de tous ceux enfin qui ne se pro- COMMENT ON MANIPULE LES CA-
posent pas de faire leur spécialité de l'éle- DRES. — Sous le titre CADRESFIXES »,
vage des abeilles, mais désirent seulement nous avons dit qu'on emploie deux sortes de
en cultiver quelques colonies pour fournir cadres — les cadres fixes et les cadres libres;
de miel eux et leurs voisins. De telles per- et comme ces derniers sont ceux dont on se
sonnes peuvent être moins minutieuses que sert le plus généralement, c'est de ceux-là
d'autres, et, en se servant des cadres libres, que nous allons nous occuper en premier

FIG. 1. COMMENT
S'ASSEOIRSUR LE TOITDE LA RUCHE.
les mal espacer. Il est rare qu'en examinant lieu. Et tout d'abord, nous présumons que
l'intérieur des ruches de cette classe d'api- notre lecteur est pourvu d'un enfumoir et
culteurs, nous ayons trouvé leurs cadres d'un voile. L'enfumoir doit bien marcher.
libres à distance convenable les uns des Pour son allumage, voir ENFUlVIOIRS. Appro-
autres. Parfois les rayons sont si près les chez de la ruche que vous voulez ouvrir et
uns des autres que les abeilles, pour pouvoir soufflez un peu de fumée à l'entrée. S'il n'y a -
passer entre eux, sont obligées d'en ronger pas de toile cirée sous le toit il est nécessaire,
les surfaces opposées: d'autres fois il y a naturellement, que vous ledctachiczavecun
tant d'intervalle de l'un à l'autre que pour couteau ou un tournevis, en guise de levier,
remplir le vide les abeilles y construisent car il doit être collé avec de la propolis. Au
des parties de rayon de surplus, parce que moment même où le couvercle se trouve
c'est chez elles une règle invariable de ne dégagé,soufflez dela fumée par l'ouverture;
jamais laisser entre les rayons qu'un passage et tandis que vous l'enlevez tout à fait
d'abeilles. Tandis que chaque fois qu'ils se envoyez encore plus de fumée sur le dessus
servent de cadres Hoffman, ou de tout autre des cadres. N'eu envoyez pas en trop grande
modèle à espacement automatique, nous quantité, mais seulement assez pour forcer
COMMENTONMANIPULE LES CADRES. 23 COMMENTON MANIPULELES CADRES,
les abeilles à se tenir tranquilles. Si vous Fig. 2, que nousallons dénommer la première
avez affaire à des hybrides il vous faudra position.
comme de juste en envoyer plus que pour des Peut-être n'apercevrez-vous pas la reine
Italiennes pures. Lorsque votre toit est de ce premier côté, il peut donc être néces-
enlevé, posez-le sur le côté et asseyez-vous saire de retourner le cadre pour examiner
dessus, comme sur un tabouret à traire les l'autre. Si le rayon est lourd de miel, vous
vaches, ainsi que le montre la fig. 1. 431. pouvez le tourner sur lui-même la barre de
fond exposée horizontalement. Mais une
meilleure manière, dont l'habitude est
bonne à prendre, et que les bons apiculteurs
adoptent habituellement, est celle-ci: Rele-
vez la main droite jusqu'à ce que la barre du
dessus soit perpendiculaire, comme le mon-
tre la Fig. 3.
Alors faites tourner le cadre sur lui-
même, comme une porte sur ses gonds ou
le feuillet d'un livre, de façon à ce que
FIG. 2. PREMIÈREPOSITION. l'autre côté se présente à vous. Il faut à ce
mouvement un peu de dextérité, aussi pour
vous le rendre familier, prenez un cadre
dégarni d'abeilles, et retournez-le plusieurs
fois, jusqu'à ce que vous vous soyez familia-
risés avec ce mode de manipulation. 4S5.

FIG. 3. DEUXIÈME
ET TROISIÈMEPOSITIONS.
COUTEAUA OUVRIRLES RUCHESDE
Pour atteindre au cadre du milieu, refou- ENGLAND.
lez un à un vers les bouts de la ruche, ceux
qui sont les plus proches, ce qui vous don-
nera de la place pour soulever celui que vous
voulez avoir. Les commençants sont assez
portés à retirer le cadre du milieu sans
éloigner les autres. Ils roulent ainsi les
abeilles les unes sur les autres, les irritent
et les tuent, sans compter qu'ils courent le
risque d'écraser la reine. Soulevez le cadre
avec précaution, et faites attention de n'en
pas cogner les barres des côtés contre les
parois de la ruche. Lorsqu'on en est à son
coup d'essai il arrive qu'on s'émotionne un
peu et qu'on se hâte trop. Les abeilles vous MANIÈREDE S'EN SERVIR.
en récompensent en vous perçant de leur
dard, ce qui ne contribue pas à vous calmer. Après avoir examiné le premier cadre,
Pour éviter cela, agissez avec précaution posez-le parterre contre la ruche, et soule-
mais que vos mouvements soient précis. vez le suivant. Examinez-le de la même
Ayant enlevé le cadre, maintenez-le à la manière. Posez-le également contre un des
hauteur de vos yeux, comme vous le voyez angles de la ruche, ou bien remettez-le à sa
COMMENTONMANIPULE LES CADRES. 24 COMMENTON MANIPULELES CADRES.

place. Retirez-en alors un troisième, et il nous faut les espacer avec soin, le plus
ainsi de suite jusqu'à ce que vous les ayez près possible les uns des autres, à 35 milli-
tous examinés les uns après les autres. Or, mètres de centre à centre. Nous ne pouvons
peut-être n'avez-vous pas encore découvert calculer cette mesure qu'approximative-
la reine. Recommencez à visiter les cadres, ment,mais 11nous faut le faire le mieux pos-
et examinez bien surtout autour de l'extré- sible. Avec les cadres libres nous sommes
mité du bas des rayons. obligés de les mettre chacun séparément en
Lorsqu'une colonie n'est pas très popu- position. Si nous n'espaçons pas nos cadres
leuse il peut être sage de reviser à nouveau avec soin certains de nos rayons seront
les cadres; mais très souvent il vaut mieux ventrus et d'autres tout rétrécis ; puis,
refermer la ruche et attendre une heure ou entre d'autres, les abeilles se mettront à
deux, puis recommencer sa visite comme la construire des bouts de rayons de surplus.
première fois. La colonie alors aura repris Tous ces inconvénients peuvent être évités
sa tranquillité, et lareine, selontouteproba- par l'emploi des cadres fixes ou des cadres
bilité aura quitté le fond ou les côtés de la Hoffman, dont nous allons expliquer main-
ruche pour revenir sur l'un des cadres. tenant la manipulation.
Neuf fois sur dix vous la trouverez sans
peine à votre seconde révision des cadres. COMMENT ONMANIPULELES CADRES
Si l'on ne découvre pas la reine la première HOFFMAN.
fois, nous conseillons vivement en général Il est commode et pour ainsi dire néces-
de ne pas la rechercher plus longtemps, saire d'avoir un tournevis. Celui-ci, ou (ce
parce qu'on risquerait de perdre un temps qui vaudrait encore mieux) l'un des outllsre-
précieux à lui faire la chasse; il vaut donc présentés à la page précédente, peuvent être
mieux, par conséquent, attendre qu'elle
quitte d'elle-même sa cachette pour repren-
dre sa position sur les cadres.
Au cas où l'on aurait affaire à une colonie
d'abeilles noires, et si cette colonie surtout
est très populeuse, il est quelquefois néces-
saire de soulever la ruche de son support fabriqués par le premier serrurier venu;
et de la mettre sur le côté. Placez sur le ils sont pratiques aussi bien pour gratter
support une ruche vide, pourvue d'un garde- que pour détacher les cadres.
entrée. Voir MALES.A présent enlevez un à Des trois outiJs montrés ici, c'est l'England
un les cadres de l'ancienne ruche et secouez- que nous préférons. Il sert à la fois de croc,
les devant l'entrée de la nouvelle établie de tournevis, de grattoir et de levier pour
sur l'ancien support; les abeilles noires
tombent très facilement des rayons, et tan-
dis qu'elles se traînent vers la nouvelle
ruche on découvre aisément la reine; mais
si elle échappe à votre regard scrutateur elle
sera arrêtée par le zinc perforé, où vous la
verrez promptement essayant de passer au
travers des trous. Si, après avoir secoué tous
les cadres, vous n'êtes pas parvenus à la
trouver, prenez alors l'ancienne ruche, vide
maintenant, et tambourinez dessus de façon
à en faire sortir toutes les abeilles devant
le garde-entrée. Vous ne tarderez pas à
voir la reine essayer de franchir cette
barrière.
Nous venons d'expliquer comment on
recherche la reine, mais il ne faudrait pas
s'imaginer qu'elle est chaque fois aussi ouvrir les ruches. La lame large et mince
difficile à trouver. Laplupart du temps on d'un bout aide à séparer les deux parties
la découvre sur les cadres du milieu; et d'une ruche sans entailler le bois comme
avec les Italiennes spécialement, en général, le fait un tournevis, ou tout autre outil du
on la trouve sur le premier ou le second même genre. nous détachons le toit plat de
qu'on retire. la ruche à tenons, après avoir soufflé d'abord
Lorsque nous remettons les cadres libres, un peu de fumée à l'entrée.
COMMENTONMANIPULELES CADRES. 25 COMMENTONMANIPULELES CADRES
Le toit enlevé, nous le posons de même qui plaide en faveur des cadres Hoffman. Si
par terre et nous nous en servons de tabouret, nous ne trouvons pas la reine sur le cadre
à la manière de ceux qui traient les bes- qui reste dans la ruche, nous séparons le
tiaux, comme on le voit à la page suivante, cadre extérieur d'un des groupes de trois
dans la gravure 4. On remarquera que ce appuyés contre la ruche. Si on ne l'aper-
toit nous fait un siège avec lequel nous çoit pas sur celui-là on en sépare un autre,
et ainsi de suite.
Si les cadres sont lourds de miel, nous
ne pouvons les enlever que par un à la fois.
Après avoir examiné la surface de deux ou
trois rayons, un œil expérimenté a vite fait
de se rendre compte de l'état de la colonie
et de la manière dont la reine se comporte.
Si nous voyons des œufs et des larves de
tout âge, ainsi que du couvain operculé,
nous ne nous arrêtons pas habituellement
à rechercher la reine; par conséquent nous
remettons en place la seconde paire de
cadres enlevée, et réintégrons de même les
trois qui restent, comme on le voit dans les
Fig. 4 et 5. Nous ne refoulons généralement
pas tout de suite ces cadres les uns contre
les autres. Nous envoyons un peu de fumée
contre les barres de côté de tous les cadres;
puis, d'une poussée vive, nous les rappro-
Fm. 5. — MANIÈREDE SERRERLESCADRES chons de nouveau tout contre les uns des
HOFFMANENTRE EUX. autres.
Nous n'avons ici
pouvons nous pencher en avant et en ximatifs commepas avecd'espacements appro-
les cadres libres
arrière. Nous voyons là une grande commo- —
dité en ce sens qu'on peut se pencher au- ni l'inconvénient de doigts gros ou petits
ou
dessus de la ruche ou s'en éloigner à pour mesurer des distances trop larges
étroites. Il n'y a pas besoin d'enseigner
volonté; et, les coudes reposant sur les trop
genoux, on peut aussi soulever un poids
très lourd comme celui que représentent
deux ou trois cadres Hoffman réunis.
Envoyez un peu de fumée sur le dessus des
cadres. Enlevez ensuite la planche annexe,
ou planche de partition, et appuyez-la contre
la ruche du côté opposé à celui où vous êtes
assis. A l'aide de notre outil nous séparons
des autres les deux ou trois premiers
cadres, que nous enlevons ensemble s'ils ne
sont pas trop lourds et que nous appuyons
contre un des angles de la ruche comme on
le volt fig. 5. En agissant ainsi nous
pouvons presque manipuler le nid à couvain
par moitiés et par quarts.
Nous nous apercevons que ces cadres sont
réunis ensemblepar de la propolis, etque les
abeilles qui recouvrent les deux surfaces FIG.6. -
intérieures sontà peine inquiètes. Les cadres MANIÈREDE PRENDRELES CADRES
HOFFMANPAR DEUXOU TROIS.
libres, au contraire, lorsqu'ils sont en
dehors de la ruche, doivent reposer contre aux commençants à quelle distance
précise
les autres, éparpillés de fait un peu par- les rayons doivent être
placés; et l'on n'a
tout et livrés aux déprédations des pillar- pas à craindre de trouver ensuite
que, les
des; et, en outre de cela, on court beaucoup rayons ayant été trop espacés, des rayons de
plus de risques de tuer des abeilles ou la surplus aient été construits là où il ne devait
reine. Cet inconvénient est un grand point pas y en avoir. Avec les
simples cadres
COMMENTONMANIPULELES CADRES. 26 COMMENTONMANIPULELES CADRES.
Hoffman, les cadres ne peuvent qu'être Peut-être, en raison de la longueur de nos
méthodiquement espacés, et les rayons ont explications, la manipulation des cadres
une épaisseur fixe et déterminée; et nous Hoffman va-t-elle paraître une longue
n'hésitons pas à dire qu'on peut les faire opération à exécuter; qu'on se détrompe, il
alterner aussi bien, et même mieux, qu'un n'en est rien; nous pouvons le certifier à nos
grand nombre de cadres libres. Expliquons- lecteurs. M. Hoffman prétend qu'avec son
nous. Pendant la récolte du miel, espacez cadre il peut manipuler plus du double de
vos cadres libres de 35 à 38 ou même 44 colonies qu'il ne pourrait avec n'importe
millimètres de centre à centre; puis, la quel cadre libre; et nous ajouterons ici qu'il
miellée finie, essayez de les alterner avec s'est servi de cadres libres pendant de
d'autres cadres un peu plus rapprochés les longues années, jusqu'à ce que la nécessité,
uns des autres, et voyez où vous en êtes. qui est la mère de l'industrie, l'ait forcé à
Peut-être direz-vous que vous êtes capables inventer son propre cadre.
de rapprocher vos cadres juste au point Un autre point encore en faveur de
voulu. Et, bien que nous ayons visité bon celui-ci: Après avoir enlevé deux ou trois
nombre de ruchers importants, jamais dans cadres d'un seul mouvement, on n'a pas
ceux où l'on employait les cadres libres, besoin de soulever ceux qui restent dans la
nous n'avons vu ceux-ci espacés convena- ruche. Il suffit de les glisser d'avant en
blement tout en restant très près les uns arrière, et d'examiner la surface de chacun
des autres, à l'exception de ceux de Mr d'eux. Cependant si la bande en fer-blanc sur
Manum. Mr Manum est un de ces hommes laquelle reposent les cadres est chargée de

FIG. 4. — POURENLEVERLES CADRESHOFFMAN.

méticuleux chez qui tout est fait avec pré- propolis, les cadres ne glisseront pas aisé-
cision. ment.
A présent donc, nous replaçons la planche Dans quelques localités la propolis est
de pression, et refoulons les cadres bien beaucoup plus abondante que dans d'autres.
serrés les uns contre les autres. S'il se En de tels endroits le cadre Hoffman ne
trouve des abeilles sur le dessus des cadres, donnepas autant de satisfaction à l'usage
une bouffée de fumée en a vite raison géné- que le cadre à espacement automatique par
ralement, puis nous remettons le couvercle crampons. Ce genre de cadres peut être
en le glissant de côté, de ce mouvement que manié comme les cadres Hoffman, à ce
nous avons déjà expliqué. détail près qu'on ne peut les enlever par
COMMENTONMANIPULELES CADRES. 27 CAMPÊCHE.

groupe de deux ou trois. Chaque rayon doit cadres, si les barres de côté sont couvertes
être manipulé séparément. Sous ce rapport par les abeilles, glissez de haut en bas les
il est un peu inférieur au cadre Hoffman.439. bouts des montants du cadre contre les mon-
tants de l'autre. En opérant ainsi les abeilles
COMMENTENLEVERLES CADRES sont poussées du chemin sans être écrasées
DANZENBAKER. ou pincées. Avec un peu de pratique et
Comme il est montré au chapitre RUCHES, d'expérience, on peut opérer sans tuer une
les cadres Danzenbaker peuvent pivoter sur seule abeille.
leur centre et restent suspendus par les Faites très attention de ne pas laisser
planchettes-supports aux extrémités de la seuls les cadres détachés de telle sorte qu'ils
ruche. puissent tomber les uns sur les autres
comme le montre la figure ci-dessous.
S'ils sont séparés seulement de quelques
centimètres ils culbuteront les uns sur les
autres, les abeilles se répandront naturelle-
ment sur les extrémités des barres de côté.

Lorsque vous ouvrez la ruche pour l'ins-


pecter, maintenez solidement les cadres
ensemble, sans aucun espace entre eux. Il
est inutile au début de séparer les cadres.
Cassez les attaches de propolis qui tiennent
le ou les cadres que vous désirez enlever,
laissant les autres collés entre eux de façon
à pouvoir les soulever en masse d'un bloc
de deux, trois ou quatre, comme Il est mon-
tré dans la gravure ci-dessus.
Si vous voulez examiner la surface de l'un
des cadres, rompez les connections de pro-
polis, et sortez-le comme le montre le dessin MAUVAISE MANIÈRE
ci-dessous. D'ENLEVERLES CADRESDANZENBAKER.
Ordinairement l'inspection du couvain
d'un seul cadre suffit pour donner à un œil et si l'on veut rapprocher les cadres entre
habitué quelque Idée sur la valeur prolifique eux on écrasera les abeilles, les rendant fu-
de la reine, de la quantité du couvain dans rieuses et prêtes à piquer.
la ruche et des provisions. Rappelez-vousbien que les cadres Danzenbakei
doivent toujours se manierpar groupes de deux ou
de trois; ne jamais laisserun cadre tout seul
reposant sur sespivots.
CAGES POUR L'INTRODUCTION DES
REINES. Voir INTRODUCTION.
CAMPÊCHE. On a coutume de dire
que notre tilleul d'Amérique fournirait, sur
une étendue donnée, plus de miel que tout
autre arbre ou toute autre plante du monde1
mais, d'après les meilleures preuves que
nous ayons en mains, nous pensons devoir
donner lapriorité au Campêche de Jamaïque.
S'ilest nécessaire d'examiner un autre ca- Malheureusement sa culture est confinée
dre, placez le premier que vous avez enlevé, aux Indes Occidentales, particulièrement à
en dehors sur un côté de la ruche; soulevez- la Jamaïque, dans la partie anglaise de l'Hon-
en .un autre et remettez-le. De cette façon duras et à Haïti.
vous pouvez examiner tous les autres cadres; C'est un arbre dont la hauteur atteint de
mais lorsque vous aurez à remettre tous les 6 à 12 mètres et dont les branches tortues
CAMPÊCHE. 28 CANDI POUR ABEILLES.

Irrégulièrement enchevêtrées sont armées de I. R. Good, de Nappanee, Ind., qui l'intro-


de fortes épines. Les feuilles sont opposées duisit en notre pays. Il avait cependant été
et petites. Pendant et après une tempête Inventé d'abord par un Allemand du nom
accompagnée de fortes ondées ellesforment de Scholz, bien des années avant que
une sorte de coupe, qui recueille et retient M. Good l'ait fait connaître (voyez Lang-
une grande quantité d'eau, et il est à présu- stroth, « Honey-Bee », page 274, de 1875). Et
mer que cette eau est absorbée par l'arbre c'est pourquoi les Européens l'appellent
lui-même. Si l'on secoue une branche peu encore le candi de Scholz.
après que la pluie a cessé, il s'y trouve assez
d'eau amassée, disent les natifs, pour vous COMMENTON LE PRÉPARE.
tremper jusqu'aux os. Mêlez ensemble du miel de première qua-
Il y a plusieurs espèces de campêche;
lité et du sucre en poudre et travaillez-les
mais celle qui exsude du nectar est l'Hœma-
bien de façon à en former une masse homo-
toxylon Campechimum, dont le bois est em-
ployé pour la teinture, et fournit un astrin- gène. Telles sont les seules indications qui
avaient été données tout d'abord, mais il
gent pour la médecine.
L'espèce de Jamaïque fleurit quelquefois semblerait, d'après la différence entre les
en Septembre, donnant une miellée très résultats obtenus, que quelques informa-
tions plus précises dussent être nécessaires.
faible; mais le principal afflux de nectar ne M. J. D.Fooshe réussit toujours parfaitement
commence guère que vers la Noël, et se con-
son candi. Voici sa méthode: Prenez un
tinue tout le long de Janvier. Il cesse alors,
bon miel épais et mettez-le à chauffer (sans
et l'arbre peut encore, en Mars, donner une
miellée peu abondante. bouillir) jusqu'à ce qu'il soit bien liquide,
Le miel, en tant que couleur, épaisseur et puis ajoutez-y du sucre blanc écrasé(*) bien
fin en remuant constamment. Après avoir
saveur, est égal au miel de table le plus
extra qui se trouve au monde; à la vérité, bien mêlé en tournant tout le sucre que le
il a presque la blancheur de l'eau. En raison miel peut absorber, retirez le mélange de
des droits de douanes on en vend très peu l'ustensile dans lequel vous l'avez préparé
aux Etats-Unis, et le gros de la récolte est et pétrissez-le entre vos mains. Le pétris-
envoyé en Angleterre et sur le continent sage rend la pâte plus liée et plus coulante,
de sorte qu'elle absorbe ou plutôt réclame
Européen.
Au commencement, le miel de campêche du sucre de nouveau. Comme nourrisse-
avait acquis une très mauvaise réputation ment d'été ce candi sera d'autant plus tra-
de ce fait qu'on le recueillait selon les vaillé, en y mêlant un peu plus de sucre
vieilles méthodes, puis on l'emmagasinait et encore jusqu'à ce que la pâte soit si ferme
on l'expédiait dans des barils à conserves. qu'on ne puisse la manier qu'avec effort,
Mais ces derniers temps, après que les mé- puis on la laisse reposer un jour ou deux;
thodes modernes de cultiver les abeilles et si alors elle se trouve de nouveau trop
commencèrent à se répandre à la Jamaïque, liquide on recommence à la pétrir en y ajou-
le prix du miel de campêche s'éleva subite- tant encore du sucre. Le tout dépend de la
saison pendant laquelle le candi est pré-
ment, et avec le temps il pourra entrer en
compétition sérieuse avec les mielsde sauge, paré. Dans une pièce chauffée ou pendant
de luzerne, de trètle et de tilleul des Etats- les grandes chaleurs Il faudra plus de sucre
en proportion 'de la quantité de miel em-
Unis, car cet arbre sécrète le nectar en si
grande quantité que la moyenne de la ré- ployé, que dans une pièce sans feu ou par
colte à Jamaïque est partout de 100 à 200 un temps froid. Il ne devra pas être telle-
livres par colonie. Même avec les droits en mentdur en hiver que les abeilles nepuissent
le prendre, pas plus qu'il ne devra être si
plus, il se peut qu'il rivalise un jour avec
le produit américain. mou en été qu'il puisse couler et barbouiller
les abeilles.
Pour cette raison, le miel, avant d'être
CANDI POUR ABEILLES. Il n'y a
mélangé au sucre, sera mis à chauffer jus-
qu'une seule espèce de candi qui soit géné-
ralement employé par les apiculteurs. Bien
s'en servent en (*) Lesucre desconfiseurs—sucre en poudre spé-
qu'ils particulier pour nour- cial — ne
rir les reines emprisonnées dans des cages, peut convenirparcequ'il contient presque
toujours de l'amidon. Cet amidon, qui fait très bien
ils l'emploient aussi comme nourrissement pour glacer les gâteaux, est mortel pour les abei-
d'hiver ou alimentation du printemps. Ce lles. Assurez-vousde la pureté de votresucre.Si vous
produit n'est autre que celui désigné sous le ne pouvez vous en procurer de la qualité voulue,
terme populaire de Candi de Good, du nom écrasezdu sucrecristallisédansun mortier.
CANDI POUR ABEILLES. 29 CATNIP.

qu'à ce qu'il forme un liquide clair. Pour vous êtes ainsi occupé, songez aux enfants
l'exportation des abeilles, la chose princi- qui sans nul doute s'intéressent vivement à
pale à observer est que le candi ne puisse ni ce que vous faites, surtout la petite der-
couler ni trop durcir. Le point délicat est de nière. Nous faisions autrefois notre candi
lui donner juste la consistance voulue. Ne d'abeilles ferme et transparent; mais en cet
vous Imaginez pas qu'un miel de qualité état il était facilement poisseux,ou bien nous
inférieure puisse convenir. Employez tou- risquions de le voir brûler, tandis qu'en le
jours le plus fin que vous ayez. Nous avons remuant nous obtenons un candi sec et dur,
obtenu les meilleurs résultats avec du miel de ce qui n'aurait été que de la cire si nous
surfin detrèfle. Le miel de sauge a, nous ne l'avions refroidi subitement sans le remuer.
savons pourquoi, la propriété de rendre à la De plus nous avons beaucoup plus d'humi-
longue le candi aussi dur que la brique, et dité dans le sucre candi tourné pendant la
pour cette raison il ne doit pas être em- cuisson, et nous avons besoin de toute l'hu-
ployé. midité que nous pouvons obtenir, et qui se
Aveclecandi de GoodetlacageBenton,nous traduit par une facilité plus grande à
avons pu expédier des reines non seulement employer le candi.
sur le continent et dans les îles, mais encore Si votre candi est brûlé, vous aurez beau
en Australie, dont le voyage dure 37 jours. le faire bouillir vous ne pourrez le faire
On n'a pas beaucoup d'ennuis en expédiant solidifier, et la meilleure manière de vous en
des reines en Australie, si l'on ne parvient à servir sera de l'employer à la cuisine ou à
donner au candi juste la consistance voulue nourrir les abeilles en été. Le sucre brûlé
pour qu'il ne devienne ni trop dur ni trop les fait mourir si on les en nourrit pendant
coulant durant le voyage. S'il reste un peu les froids.
farineux, légèrement humide, on peut être GARNIOLIENNE8. (Voir ABEILLES).
jcertain que les abeilles arriveront dans de
bonnes conditions. (Voiru cage Benton », au
CATCLAW. C'est une des plantes ou
chapitre Introduction). un arbre des plus importants, comme pro-
CANDIEN MORCEAUX COMME NOURRISSEMENT ducteur de miel au Texas. Il produit des
quantités énormes de miel excellent, qui
Peut-être quelques personnes aimeront- prend rang avec les miels blancs ordinaires
elles à savoir comment on prépare le candi du Nord des Etats. Il ne peut se mettre en
en morceaux. Les Indications que nous don- ligne avec notre miel de trèfle, et cependant
nons ci-après sont celles qui ont paru dans il est très hautement apprécié pour la table,
les premières éditions du présent ouvrage. dans les localités où on le produit, aucun
Le candi répond très bien au but qu'on en autre miel ne pouvant se classer plus haut
attend, mais on a beaucoup plus de mal à le que le Il guajilla Yy.
préparer, et Il ne peut servir que comme Le Catclaw est un arbre très touffu avec
nourrissement d'hiver ou du printemps. des branches très étendues atteignant une
hauteur d'environ 4.50à & mètres. Son nom
COMMENT ON PRÉPARELE CANDI vient de ce que ses fleurs ressemblent à la
EN MORCEAUX.
griffe d'un chat domestique.
• Mettez dans une casserole de fer-blanc du L'illustration qui suit montre une petite
sucre granulé avec un peu d'eau. Faites le branche grandeur nature. Les feuilles
bouillir en le remuant constamment; et sont petites et en grappes. Les fleurs
lorsqu'il est assez cuit pour» granuler » semblent être couvertes de coton ou de
lorsqu'on l'agite dans une soucoupe, enle- duvet et l'enveloppe de la graine, après que
vez-le aussitôt du fourneau. Pendant la la fleur en est est représentée dans le
cuisson ne laissez pas le feu atteindre direc- coin supérieur sortie,
gauche de la gravure.
tement le fond de la casserole, mais placez L'arbre est en ffçups vers le Ie* Mal et
la casserole sur le bout du fourneau, et vous produit durant tout ce temps une quantité
n'aurez pas à craindre de cette façon de voir considérable de miel. Laflore cesse en Juil-
brûler votre sirop. Couvrez de journaux let et donne une seconde récolte. Pareil au
la table de cuisine afin de n'avoir pas d'en- Guajllla et au Mesquite il pousse dans les
nuyeux barbouillages à nettoyer à la fin du régions à demi désertes du Texas et de lrArl-
travail. zona, d'où 11 est impossible de l'acclimater
Pour juger du degré de cuisson vous dans les fermes sans irrigation.
n'avez qu'à laisser tomber quelques gouttes
du sirop sur une soucoupe; et tandis que CATNIP. (NepataCatarla). Cette plante
CATNIP. 30 CHALEUR ARTIFICIELLE.
estproche parente du LIERRE TERRESTRE que portaient constamment, durant plusieurs
nous verrons plus loin. Quinby a dit, que s'il mois de l'année; et pourtant personne,
voulait cultiver une plante exclusivement croyons-nous, ne pourrait affirmer positi-
pour le miel qu'elle peut produire, ce serait vement qu'il soit avantageux de cultiver le
le Catnip; et vraisemblablement il est loin Catnip dans ce seul but.
d'avoir tort. Mais comme nous n'avons en-
core jamais entendu parler de personne qui CHALEUR ARTIFICIELLE. —
en ait fait l'essai sur une étendue suffisante, Comme les fortes colonies sontles seules qui
et ait pu nous fournir des données précises récoltent du miel au printemps, demêmeque
ce sont elles qui fournissent les
premiers essaims, et qu'en fait
elles sont la véritable source de
profits de l'apiculteur, il ne faut
point s'étonner de la grande
dépense de temps et d'argent
consacrés à la découverte des
voies et moyens propres à
amener à temps les colonies au
degré voulu de force pour la
première miellée de trèfle. De
même que les maraîchers et
tant d'autres obtiennent des
primeurs par la chaleur arti-
ficielle, ou en tirant parti des
rayons du soleil au moyen des
serres, il semblerait qu'on puis-
se agir de même façon pour
l'élevage des abeilles.
De fait, nous sommes arrivés à
élever de jeunes abeilles sous
verre, en nous aidant de la cha-
leur d'un poêle, à toute époque
de l'année, même lorsque le
thermomètre était descendu de-
hors à zéro et au-dessous; mais
autant que nous pouvons le sa-
voir, toutes les tentatives qui
ont été faites dans ce sens ont eu
pour résultat l'Insuccès, au point
de vue, du moins, du profit. Les
abeilles à la vérité apprenaient
à voler sous leur cage de verre
et à rentrer dans leurs ruches ;
mais pour chaque abeille élevée
en serre nous en perdions bien
deux ou trois qui mouraient pour
une cause ou une autre, et nous
décidâmes à la fin qu'il valait
FLEURSDE CATELANE
FEUILLES,RAMEAUXETNATURELLE. mieux attendre l'été et en tirer
GRANDEUR alors tout le parti possible.
quant à la qualité ou à la quantité du miel Plus tard nous renouvelàmea nos tenta-
que cette plante peut fournir, nous ne sa- tives d'application de la chaleur artificielle
.,
vons guère plus aujourd'hui à son égard au moment où, d'elles-mêmes, les abeilles
qu'à l'époque où Quinby énonça sa proposi- commençaient à sortir; mais bien que ce
tion, il y a de longues années. Plusieurs procédé semblât produire d'abord l'effet
l'ont cultivée Sur de petites pièces de terre voulu, à l'égard, du moins, de l'élevage
et ont dit que de cette façon elle fournissait hâtif du couvain, en ûn de compte le ré-
apparemment du miel en plus grande abon- sultat fut le même: lesnbeilles éclorent en
dance qu'L l'état sauvage, car les abeilles s'y plus grand nombre, muld en raison de leur
CHALEUR ARTIFICIELLE. 31 CHASSE AUX ABEILLES.

activité hors de saison ou bien pour toute portent, et par tonnes vos récoltes de mie],
autre cause, il en mourut deux fois plus qu'il vous pourrez alors vous permettre d'essayer
n'en fut élevé, etles colonies traitées suivant l'élevage en serre; mais les commençants
les bonnes vieilles coutumes tinrent encore feront bien de s'abstenir momentanément
la tête. Depuis, nous avons essayé, au con- de pareils moyens, à moins qu'ils n'aient
traire, de réprimer toute éclosion trop assez de fortune pour pouvoir acheter de
hâtive du couvain, et avec de meilleurs nouvelles abeilles. 28.
résultats, croyons-nous.
CHARDON BLEU. — (Echium vul-
Quelques expériences relatives à l'emploi
de la chaleur artificielle ont apparemment gare).Cette plante, à proprement parler, n'est
réussi, et il se peut qu'elles donnent par la pas un chardon, mais une proche parente de
suite d'excellents résultats; mais à notre labourrache, à laquelleelle ressemble beau-
avis, nous ferions bien mieux de tourner coup. Elle pousse en profusion dans la plu-
nos efforts vers un moyen plus pratique pour part des Etats du Sud et du Centre, mais
obtenir une température régulière. Garnir surtout, à ce qu'on dit, dans l'Etat de Virgi-
les ruches de balle d'avoine, de sciure de nie et la vallée du Shenandoall. Comme sa
bois, ou de tout autre matière chaude, pleine floraison dure quatre mois de l'année
et qu'elle fournit un beau miel blanc, elle
sèche, poreuse, de façon à économiser la
chaleur naturelle du groupement de la semblerait devoir être mise en bon rang
colonie, semble répondre beaucoup mieux parmi les plantes mellifères à cultiver. A
au but proposé, et ce moyen ne semble avoir vrai dire, elle n'aurait pas besoin d'être
aucun des inconvénients qu'on reproche à beaucoup aidée pour couvrir des champs
l'emploi de la chaleur artificielle. La balle entiers; et nous apprenons que dans l'Etat
d'avoine doit être placée aussi proche des de Virginie, elle occupe de larges espaces,
abeilles que possible; et à cette fin il nous croissant à l'état sauvage, comme une mau-
faut enlever tousles rayons à l'exception de vaise herbe.
ceux qui renferment leurs provisions. Les On a dit que dans un été, une seule
abeilles ainsi préparées semblent échapper colonie avait récolté 200 livres de miel
aux mauvais effets causés par la froidure blanc sur cette plante. Un beau champ de
des nuits de printemps, et nous nous trou- chardons bleus offre sans nul doute; un coup
vons obtenir pour l'élevage du couvain toutf d'œil très plaisant à l'apiculteur, mais
ce que nous attendions de l'emploi de la qui doit être beaucoup moins agréable au
chaleur artificielle. cultivateur qui considère cette plante comme
Pour le bénéfice de ceux qui seraient une calamité. Nous n'avons vraiment pas
tentés de renouveler l'expérience, nous di- le droit de rendre notre exploitation une
rons que nous avons recouvert au printemps cause d'ennuis pour tout le voisinage en y
presque toute l'étendue de notre apier avec cultivant des mauvaises herbes; de sorte
du fumier, d'après le procédé de la culture qu'on fera mieux de transporter ses abeilles
sur couches, et que nous avons eu le désa- là où cette plante croît en profusion, plutôt
grément de voir presque toutes nos abeilles que de chercher à s'en procurer de la
périr par la dépopulation de printemps. semence.
Une autre fois nous essayâmes de maintenir P. S. — Les derniers renseignements reçus
pendant plusieurs semaines dans notre ru- nous apprennent que le chardon bleu n'est
cher couvert une température d'été à l'aide pas une herbe plus mauvaise que la bour-
d'une grosse lampe à huile, rien que pour le rache. C'est une plante annuelle, dont les ra-
plaisir d'en voir les ruches l'emporter sur cines et les tiges se dessèchent et meurent
celles du dehors. Cette façon d'opérer n'eut à l'automne; et qui n'a aucun rapport par
d'autre résultat que de faire périr presque conséquent avecle redouté chardon du
toute la population du rucher couvert de la Canada.
diarrhée du printemps, parce que nous
avions mis trop d'empressement à veiller CHASSE-ABEILLES. — (Voir MIEL EN
sur elle n, comme nous disions alors; tandis rayons et aussi EXTRACTION).
que les colonies en plein air se tinrent tran- CHASSE AUX ABEILLES. Nous
quilles dans leurs ruches, comme des abeilles avons si souvent mis en garde contre l'incon-
qui se respectent, en attendant qu'une tem- vénient de laisser des sucreries quelconques
pérature régulière les appelât au dehors. aux alentours du rucher, et du soin qu'il fal-
Elles se portèrent très bien.Lorsque vous au- apporter à ne pas donner aux abeilles
rez assez d'expérience pour pouvoir comp- l'occasion de se piller mutuellement, qu'on
ter par centaines les colonies qui vous rap- lait
pourra trouver étrangetle notre part d'in-
CHASSE AUX ABEILLES. 32 CHASSE AUX ABEILLES.

diquer Ici le meilleur moyen d'encourager donnant, et bientôt elle découvrira le miel
et de développer ce penchant au pillage que et en prendra une provision. Surveillez-la;
possèdent au plus haut degré nos petites sitôt qu'elle se met réellement à l'oeuvre
amies. sur le miel, soulevez doucement le verre et
La seule époque où nous puissions tendre éloignez-vous de façon toutefois à pouvoir
des pièges aux abeilles, c'est lorsqu'elles suivre ses agissements. Aussitôt qu'elle
viennent pratiquer leurs larcins chez nous; reprendra son essor, vous la verrez tour-
car, lorsqu'elles trouvent du nectar en abon- ner en cercle autour du miel, comme font
dance sur les fleurs, elles ne daigneront les jeunes abeilles à l'entrée de leur ruche,
même pas remarquer nos amorcer, fussent- pour bien reconnaître l'endroit et pouvoir
elles de miel dans des rayons. Avant de vous y revenir; car un plein gâteau de miel,
mettre en chasse, il sera de bonne politique durant les disettes de l'automne, vaut à ses
de vous Informer des abeilles qu'on élève yeux une petite mine d'or, étant donné que
dans votre voisinage, car autrement vous là-bas, dans la demeure feuillue de la forêt,
pourriez perdre beaucoup de temps à suivre il peut se trouver, autant que nous pouvons
une voie qui vous conduirait à l'apier de l'estimer, un millier et plus de petites
vos voisins. Pour commencer vos opéra- bouches affamées à nourrir.
tions, vous devez être à un mille au moins SI vous êtes assez vif pour suivre des yeux
de tout propriétaire d'abeilles, et deux son vol concentrique et ses oscillations,
milles vous donneraient même plus de sécu- vous verrez que les cercles qu'elle décrit
rité. Nous ne voulons pas dire par là qu'il s'élargissent de plus en plus, et qu'à chaque
ne se trouve jamais d'arbres porteurs d'a- mouvement de retour Ils portent davan-
beilles près des ruchers Importants, car un tage d'un côté; c'est-à-dire qu'au lieu de
certain nombre de ceux-là, au contraire, faire du miel le centre de ses lignes circu-
ont été découverts à un demi-mille du laires, elle finit par passer presque directe-
nôtre, et un homme expérimenté n'aurait ment au-dessus de lui d'un côté, de sorte
sans doute pas eu beaucoup de mal à en que, lorsque son vol l'y ramène les dernières
trouver bien d'autres; mais ceux qui en fois, elle semble revenir simplement sur ses
sont à leurs débuts deviendraient certaine- pas après avoir pris son essor vers sa
ment très perplexes et bien ennuyés en demeure et lancer une boucle, pour ainsi
voyant des abeilles domestiques se mêler dire, autour du miel pour s'en assurer une
à leurs abeilles sauvages. dernière fois. Or, dès les premiers circuits
Le moyen le plus prompt peut-être de qu'elle fait, vous pouvez savoir avec certi-
lever une piste, est de saisir les abeilles que tude de quel côté se trouve sa demeure,
l'on trouve sur les fleurs, surtout aux pre- car en esprit elle ne la perd pas de vue un
mières heures du jour. Forcez-les à pomper seul instant, et son vol l'en rapproche de
une goutte du miel que vous avez apporté plus en plus.
avec vous dans cette Intention, et, fidèles à Si vous pouvez la suivre des yeux jusqu'à
leur instructif amour du gain, elles se préci- ce qu'elle ait pris définitivement la vole
piteront vers leur demeure avec leur des abeilles, vers sa demeure, vous pour-
charge pour venir bientôt en rechercher rez vous féliciter, car c'est à peine si un
une autre. Pour découvrir l'arbre qu'elles débutant peut y parvenir. Lorsqu'elle a
occupent, vous n'avez qu'à les surveiller disparu vous n'avez plus. qu'à attendre son
et voir de quel côté elles se dirigent. C'est retour, et elle reviendra certainement si le
très simple, n'est-ce pas? Ce l'est certaine- nectar est rare. Si sa demeure est proche
ment sur le papier, mais quand on passe à elle reviendra vite naturellement: et pour
la pratique, on s'aperçoit que celle-ci com- déterminer à quelle distance cette demeure
porte une assez rude besogne. Vous pouvez se trouve par le temps que l'insecte reste
vous mettre en campagne avec très peu de absent, il est un point très Important à
chose, mais si votre temps est précieux considérer. Le nectar que les abeilles
vous pourrez gagner beaucoup à être recueillent dans les fleurs est des plus légers:
complètement équipé. Un petit verre sans de fait, c'est plutôt de l'eau sucrée que du
pied, par exemple, sufflt très bien pour véritable miel; or, si vous voulez que
attraper les abeilles, et dès que vous en votre abeille chargée de butin vole à son
tenez une vous n'avez qu'à poser le verre allure" ordinaire, il ne faut lui donner
sur un morceau de rayon; couvrez ensuite que son miel délayé dans de l'eau dans une
le tout de votre mouchoir pour calmer proportion approximative à celle du nectar
l'agitation de l'insecte et l'empêcher de des fleurs. Sans cette précaution, l'abeille
donner contre la paroi du verre en bour- nop-seulempnt mettra beaucoup plus de
CHASSE AUX ABEILLES. 33 CHASSE AUX ABEILLES.
bouteille et remplissant ensuite celle-ci
temps à recueillir son butin, mais de plus,
d'eau chaude, le mélange aura à peu près le
comme le miel épais est très lourd, elle
degré voulu. En automne c'est dans la
chancellera sous le poids et la ligne qu'elle
suivra pour retourner matinée que vous aurez plus de chance de
à sa demeure
trouver des abeilles en train de butiner les
décrira de nombreuses courbes. Il lui faudra
aussi beaucoup plus de temps pour se
fleurs. Arrivé sur le terrain proche d'une
décharger. Quelquefois, après avoir décrit
forêt où vous soupçonnez la présence
quelques cercles, elle s'arrêtera d'abeilles sauvages, versez un peu de votre
pour
reprendre haleine avant de s'élancer défini-
miel dilué dans le nourrisseur, et, avec
tivement, ce qui peut mettre le chasseur
précaution, approchez votre boîte de la
inexpérimenté sur une fausse piste. Tandis
première abeille que vous voyez sur les
que vous évitez tout cela si vous avez soin
fleurs. Sitôt que la boîte est bien au-dessus
de remplir votre rayon d'eau miellée, au
de la fleur, fermez-en le fond de votre main
lieu de miel pur. et l'abeille se mettra aussitôt à bourdonner
Or, il faut très peu de temps pour attra-
et à se cogner contre la glace. Emparez-vous
per une abeille et la mettre à l'ouvrage, et
d'autant d'abeilles que vous pourrez, elles
pour nous tenir en haleine nous en lance-
se mettront bientôt à pomper le miel. Avant
ronsn plusieurs à la fois; et pour le faire
que la première soit complètement chargée
d'une façon expéditive, nous nous servirons
et prête à s'envoler, posez votre boîte sur
de la boîte spéciale que montre la figure
un point élevé quelconque, une souche par
suivante. exemple dans un espace découvert, et faites
glisser la feuille de verre dans sa rainure.
Baissez-vous ensuite, et tenez-vous prêt à
suivre des yeux l'une de vos abeilles, quel
que soit le chemin qu'elle prenne. Si vous
tenez votre tête très bas, vous aurez plus
de chance de voir l'insecte se détacher sur
le ciel. Si vous ne parvenez pas à suivre la
première, vous avez la ressource de la sui-
vante; et sitôt que vous êtes sûr de la ligne
que suit l'une d'elles, comme cette ligne con-
duit indubitablement à leur demeure,
marquez-la d'un indice quelconque qui vous
aide à vous en souvenir. Si vous êtes
curieux de savoir combien de temps elles
s'absentent, vous pouvez, avec un peu de
peinture blanche contenue dans une petite
fiole et un pinceau, en marquer une sur le
dos(*). Ce moyen vous aide beaucoup lorsque
vous avez plusieurs lignes aboutissant à la
même amorce. Quand une abeille revient
BOITESPOURLA CHASSE
AUXABEILLES. vous la reconnaissez à son bourdonnement

C'est une simple boîte de bois léger d'en-


(*) Depuisque ces lignes ont été publiées, un lec-
viron 12 c/mcarrés; le fond est ouvert, et le
teur del'A B C nous écrit: La rapidité du vol des
dessus clos d'une feuille de verre qui glisse
abeillesest très variable. J'ai découvertcependant
dans des traits de scie pratiqués près desqu'en moyenneellesparcourentun mille en cinq mi-
bords supérieurs. A un demi-poucc environ nutes et demeurent environ deux minutes dans la
plus bas que la feuille de verre est un petit
rucheouleur arbre. Elles passentnaturellementplus
nourrisseur, en tout semblable à celui de tempslorsqu'elleshabitent un arbre où il leur faut
représenté setraîner un longboutdecheminpour atteindrele nid
au chapitre: Nourrissement et
Nourrisseurs. à couvain; d'où nous pouvonsdéduire la règle sui-
vante: Otez deux du nombrede minutes qu'elles
restent absentes,et divisez-lepar dix. Le quotientest
COMMENT ONSE SERTDELABOITE le nombrede millesqui séparentl'endroitoù l'on s'est
DE CHASSE. arrêté de l'arbre-ruche.(VoirGLEANLNGS 1887,p. 431)
Cecis'applique à un pays en partie boisé. Peut-être
Prenez avec votre boîte une bouteille pourraient-elles mieuxemployerleur temps dansune
contenant environ une pinte de miel coupé éclaircie.Il leur faut plus de temps pour accomplir
d'eau. En mettant du miel à, moitié de la leurstrajets un jour de grandvent ».
3
CHASSE AUX ABEILLES. 34 CHASSE AUX ABEILLES.

particulier : elle semble s'enquérir, comme vez vous porter sur un des côtés de la voie
les pillardes devant une ruche qu'elles ont qu'elles ont suivie et lever une piste cou-
pantlapremière (*).L'arbre se
trouvera tout naturellement
au point de rencontre de ces
deux lignes. Lorsque vous
approchez de l'endroit où
vous pensez qu'elles doivent
être, examinez les arbres
minutieusement, surtout
dans les trous des nœuds ou
toute autre place qui puisse
donner aux abeilles accès
dans une cavité. Si vous vous
placez de telle sorte que les
abeilles soient entre vous et
le soleil, vous les verrez dis-
tinctement, même si elles ont
établi leur demeure parmi les
branches les plus hautes. Sou-
venez-vous qu'il vous faut
examiner minutieusement et
avec beaucoup d'attention
tous les arbres sans excep-
tion, les gros comme les petits,
le tronc aussi bien que les
branches, dussiez-vous même
y attraper un torticolis. Si un
examen attentif des arbres
ne vous suffit pas pour décou-
vrir le nid, allez chercher vo-
tre piège, mettez-le au point
déterminé et donnez du nour-
rissement à vos futures vic-
times jusqu'à ce que vous en
ayez un quart et plus bien
affairées dessus. Il vous est
facile alors de voir où elles
se rendent. Si vous ne les
trouvez pas le premier jour,
vous les lancerez très vite de
UN ARBREA ABElLljEM DA.NSLEb buJ.:::'Dt, LRUJIIU.

déjà dévalisée. Si l'arbre est tout proche, (*).Le mêmecorrespondantajoute: "C'est perdreson
chacune en ramènera d'autres dans son tempsque de chercher l'arbre habité [par les abeilles
ou d'établir des lignes de traverse, tant qu'onn'a pas
sillage, et bientôt votre boîte sera remplie
d'une foule bourdonnante si empressée qu'il dépasséle bon arbre. Quand le vol des abeilles les
porte derrière vous, c'est une preuve que vousvous
vous faudra charger de nouveau le nourris- trouvezau-delàde l'arbre cherché. Quevosdeux der-
seur du contenude la bouteille. nièreshaltessoientplus rapprochéesl'une de l'autre
Dès que vous vous êtes bien assuré de la que les précédentes(et bordant soigneusementla voie
direction qu'elles prennent, remettez la suiviepar les abeilles)de façonà ce qu'il n'y ait pas
glace en place et rapprochez-vous des bois plus de 50à 75mètres d'écart entre elles. Or, comme
sur leur ligne. Ouvrez de nouveau la boite, vousavezdesabeilles qui volent-de deuxdirectionsà
la fois dansl'arbre, vousdevrezdécouvririmmédiate-
vous les verrez bientôt aussi affairées qu'au- ment ce dernier. Mais si malgrécela vousavezencore
paravant, marquez la ligne à partir de ce quelquedifficultéà le trouver, portez-vousde côté à
point, avancez-vous encore une fois et vous 40ou 50mètresde ce premierpoint, et faitescouperà
arriverez très vite de cette façon jusque vosabeillesla premièrepiste. C'est la seule place où
chez elles. Pour vous aider à déterminer le je trouve qu'un croisementde piste puisse être de
point exact où se trouve leur nid, vous pou- quelqueavantage». ( VoirG-LEANINGS vol.\VX-page771).
CHASSEAUX ABEILLES. 35 CHASSEAUX ABEILLES.

nouveau une autre fois, car elles ne sont ou des arbrisseaux, et sa chute s'en trouver
pas longues à se mettre en train fut-ce tellement amortie qu'elle ne cause aucun
même plusieurs jours plus tard, quand une
fois on les a mises à l'œuvre.
On parvient quelquefois à lancer les abeil-
les en brûlant ce que l'on appelle un
," smudge rI. Procurez-vous de vieux débris
de rayon contenant du pollen et du miel, et
brulez-les sur un petit plat de métal, en les
plaçant au-dessus d'un feu modéré. Les
abeilles seront attirées par l'odeur de miel
et de cire brûlés, et si Leur demeure est
proche elles arriveront parfois en très
grand nombre. On se sert aussi quelquefois
d'huile d'anis dont le parfum très fort les
attire également. Le moyen que nous avons
Indiqué plus haut nous a donné les meilleure
résultats.
Une longue-vue est très commode pour
découvrir l'endroit où se rendent les abeil-
les, surtout lorsque l'arbre choisi par elles
est très élevé ; même les longues-vues très
ordinaires vendues à raison de 2.50 ou de 5
francs rendent service quelquefois. Les plus
utiles, cependant, sont les lorgnettes achro-
matiques qui coûtent de 15 à 25francs. Avec
celles-là nous nous servons de nos deux
yeux, et le champ qu'elles embrassent est si
vaste que nous ne tardons pas à en diriger
les verres directement sur l'endroit voulu.
De fait, à l'aide de ces lorgnettes, nous
pouvons voir les abeilles nichées au sommet
des plus hautsarbres, presque aussi distinc-
tement que celles qui rentrent dans les
ruches posées à ras de sol.
Après que vous aurez découvert l'arbre,
vous aurez hâte sans nul doute de vous
emparer des abeilles que vous savez l'habi-
ter, et de tout le miel que leur nid peut
renfermer. Ne comptez pas trop cependant
sur ce que vous y trouverez, car vous pou-
vaz très bien n'en pas tirer une seule livre
de miel. De deux arbres que nous avons
visités 11y a quelques années, l'un conte-
nait à peine la même quantité de miel que
nous avions donnée comme amorce aux
abeilles, et l'autre n'avait pas une seule
cellule visible pleine! Le premier renfer-
mait de belles hybrides et le second des
Italiennes bien marquées. Si l'arbre est sans
valeur et se trouve dans un endroit où le
bois de charpente est bon marché et abon-
dant, peut-être le moyen le plus simple
est-il de l'abattre. Il peut résulter de cette
opération un monceau de ruines, où les
rayons, le miel, les abeilles seront écrasés
et mêlés de détritus et de poussière; ou
bien l'arbre peut tomber sur ses branches GRIMPANT ARBRE
ArAUN AABEILLES M.DUSOL,
A.311
CHASSE AUX ABEILLES. 36 CHASSE AUX ABEILLES.

préjudice ni à la ruchée, ni à la forêt. Mais la partie recourbée. Les crocs de ce double


les chances sont plutôt en faveur du pre- éperon sont très acérés, et affectent la forme
mier cas, et pour bien des raisons il est plus de ciseaux pour s'enfoncer solidement dans
sûr de grimper à l'arbre et de descendre le le tronc des arbres. On comprend très vite
nid au bout d'une corde. Si la cavité habitée l'emploi des courroies rien que par l'examen
par les abeilles se trouve à l'intérieur même de la gravure. Pour fixer les crampons
du tronc ou placée de telle sorte qu'on ne
puisse détacher le rayon ni par en-dessus ni
par en-dessous, on enlève les rayons un à
un et on les descend dans un seau ou.un
panier; pour les rayons à couvain, comme
pour ceux qui ne contiennent que peu de
miel, le panier sera préférable. La première
chose à faire, pourtant, est de grimper à
l'arbre; et comme nous serions très-fâchés
de donner à nos lecteurs d"el'A.B. C. un con-
seil qui puisse les porter le moins du monde
à risquer leur vie, nous les engagerons tout
d'abord à ne pas tenter l'ascension des
arbres s'ils n'ont déjà ou ne parviennent à
acquérir une grande prudence. Un vieux
monsieur nous a raconté qu'il avait connu
autrefois un homme qui grimpait aux arbres
avec une agilité surprenante ; il avait
déniché les abeilles de tous les arbres d'un
mille à la ronde, mais un beau jour, en vou-
lant atteindre à uu gros nœud de branches.
ses mains glissèrent, il tomba et se tua sur
le coup. Nous ne voulons pas courir le ris-
que de mettre la vie d'un homme en cause.

CRAMPONS
POURCHASSEURS
D'ABEILLES.

Pour escalader les arbres de 12 à 18 mtres


et de 30 à 45 c/mde diamètre, on se sert d'une
paire de crampons comme ceux représentés
ci-dessus.
Le crampon proprement dit est une barre
de fer de 45 c/mde long, 2 c/mde large et6 m/m
d'épaisseur. L'extrémité inférieure en est
recourbée pour bien maintenir le pied, et
le double éperon - fait de J'acier le meil- UN AUTREARBRE^AABEILLESDE 3 M. 40 DE
- - est,
leur, soudé solidement et avec grand soin à DIAM.ESCALADÉ PARGREENDERRINGTON.
CHASSE AUX ABEILLES 37 CHASSE AUX ABEILLES.

aux jambes, on passe les crochets de l'épe- jusqu'au coucher du soleil, et toutes les
ron B dans l'anneau A de la courroie infé- abeilles auront retrouvé leur ruche et y
rieure, puis on boucle solidement les deux auront pénétré. On couvre alors l'entrée
courroies. Si l'arbre est très gros, celui qui d'une toile métallique, et on emporte la ru-
l'escalade se munit d'une corde, d'un osier cliée chez soi.
ou de toute autre branche souple et verte, Quelques arbres cependant sont si gros
en entoure le tronc et en tient les extrémi- qu'il serait impossible de les escalader en se
tés dans chacune de ses mains. A mesure contentant des moyens que nous venons
qu'il grimpe, il fait glisser cette amarre le d'indiquer. Un procédé très ingénieux a été
long du tronc où elle s'accroche aux rugo- mis en pratique par M. Green Derrington,
sités. S'il s'y cramponne ferme, et fait de Poplar Bluff, Missouri. Nous en donnons
mordre profondément en même temps les ici l'explication accompagnée de deux gra-
crocs de ses éperons dans le tronc, il pourra vures tirées d'après des photographies qu'il
escalader très vite et en toute sécurité les nous avait envoyées.

11
UN ARBREA ABEILLESABATTUMONTRANT LACAVITEOCCUPEE
PRÉCÉDEMMENTPAR LES ABEILLES.

cimes les plus inaccessibles. Il nouera autour Je vousenvoiela photographie de grosarbresquej'ai


de sa taille une corde légère, un cordon de escaladésau moyend'épieuxet de crampons.Pour pré-
toile par exemple, pour soutenir les outils venirtoutechutepossibleje m'étaispasséunecourroie
sousles bras,et à cette courroiej'attachaideuxchaînes
dont 11pourra avoir besoin. Ces outils sont munieschacuned'un crochet.Or, voicicommentj'opère
une hache bien affilée, une cognée, une scie, monascension : Après avoir grimpé à l'échelleaussi
et une tarière pour sonder à quelle profon- hautqueje lepuis, j'enfonceun grosépieudans letronc
deur la cavité atteint. Si l'on doit épargner de l'arbre, assezavant pour qu'il puissesupporterle
poids de mon corps.Un peuplus haut j'en enfonceun
les abeilles, la branche, l'arbre seront coupés second.Entrelesdeuxépieuxj'enfonceunpremiercram-
au-dessus de leur nid et on laissera tomber pon,auquelj'attachel'une deschaînespar soncrochet,et
cette partie supérieure. On noue alors une je monteen m'aidant de mes piedset de mesmains
forte corde autour de la souche-ruche, on aussihaut que la chaînemele permet. Je plantealors
un autre crampon,j'y attache la secondechaîneet dé-
la passe autour d'une branche en surplomb, crochela première.Aprèsavoir plantéd'autresépieux,
puis l'extrémité ramenée en bas est attachée je continuemonascencionaussihaut que la chaîneveut
à un autre arbre, jusqu'à ce que la partie du bienme le permettre,et j'attachel'autreà un.nouveau
tronc qui contient les abeilles soit sciée et crampon.De cette manière je puisgrimperen toute
sécurité
prête à être descehdue. Une fois à terre on L'arbreque l'onvoitdansla premièregravurea 2'"20
l'y abandonne une heure ou deux, ou môme de diamètreà la base.Sivoussuivezle troncdesyeu-c
CHASSE AUX ABEILLES. m CHASSE AUX ABEILLES.
dans sa hauteur,juste au-dessusde la fourche,contre avait entre ces hommes expérimentés pro-
la branchede droite, vousdécouvrirezvotre serviteur un voile et ces enfants le visage
pwcké à 35mètresau-dessusdu sol.Cet arbrecroît sur tégés par
le bord de la Black River, dansun cimetière,et j'y ai découvert, que — lorsque l'appareil photo-
recueilli50livresdemiel. graphique eût fait son œuvre. Le fait est que
Vfefcresystème de cramponsà courroiesest parfait les voiles étaient nécessaires au moment de
pour les petitsarbres,c'est-à-direceux de deuxoutrois de la chute de l'arbre, mais qu'ils ne le
pieds dediamètre maisl'arbrereprésentéici a l'écorce furent plus quelques minutes après.
si rugueuse,si inégale,etil est si gros,qu'il serait diffi-
cile de l'escaladersans l'aide des épieuxet des cram- Lorsque l'arbre est à bas et qu'on peut
pons que j'ai mentionnés.En raisonausside ses gros arriver aux rayons, on n'a plus qu'à suivre
nœuds,il serait impossiblede se servir d'linecordaou le
de quelque chose de similaire, pour s'y amarrer en procédé habituel pour opérer leur trans-
grimpantpar les crampons,commevousl'expliquezdans fert. L'apiculteur qui s'intéresse auxtravaut-
l'A. B.'C. Lesnœudsdu troac ne me gênentpas lorsque rustiques pourrait dresser la souche dans
je fais usagede pics et de mes crampons.
GREEN DERRINGTON son propre rucher rien que pour montrer
PoplarBluff,ButlerC.., Missouri. le contraste qui existe entre l'ancienne mé-
thqde pour élever les abeilles et les nouveaux
Si vous voulez ne vous emparer que du procédés apicoles. La chasse aux abelllee
miel, ne vous souciant pas des abeilles, vous peut fournir aux observateurs des tatu très
pouvez entailler un des côtés de la cavité, intéressants. Un des arbres que nous abat-
détacher les rayons et les descendre dans tîmes un jour contenait des rayons dé près
un seau. On peut très souvent aussi s'empa- d'un mètre de long sur 20 centimètres de
rer des abeilles de cette fàçon aussi bien que large dans les parties les plus étendues. On
du miel. Déposez les rayons à couvain dans a prétendu que les abeilles à l'état sauvage
un seau ou un panier en mettant à peu choisissent les cavités les mieux adaptées
près entre eux l'espace voulu; au bout de à leurs besoins. Nous sommes portés à croire
quelque temps les abeilles se rassembleront que ce raisonnement n'a pas grande valeur.
dessus, et vous pourrez vers le soir les em- Si les cultivateurs comptaient sur la nature
porter tranquillement chez vous. Beaucoup seule pour les aoinsà donner à leurs champs,
de chasseurs d'abeilles asphyxient ces in- Ils n'obtiendraient que de bien pauvres ré-
sectes avec une mèche souffrée; mais nous coltes; et d'après la manière dont nous
sommes si contraires à toutes ces méthodes avons vu les abeilles logées dans les arbres,
pour tuer les abeilles, que nous ne voulons nous avens pu juger que les pauvres mal-
même pas nous donner l'ennui de les dé- heureuses ont presque autant besoin de
crire. Quelquefois la cavité est en-dessous soins entendus que les céréales. Nous obte-
des branches; en ce cas, celui qui a grimpé nons souvent 100 livres de miel en rayons
se passe sous les bras une ceinture dont 11 d'une seule ruehe mais nous n'avons jamais
entoure également l'arbre, et dans cette po- entendu dire qu'une ruche en arbre en eût
sition enlève le nid à coups de hache. Nous donné une telle quantité comme produit
n'avons parlé ni d'enfumage ni de voile, car d'une seule saison. Nous trouvons parfois à
selon nous, la nécessité ne se fait sentir ni la vérité une belle provision de miel dans
de l'un ni de l'autre. Les abeilles se trouvent un arbre, mais c'est habituellement du
si effrayées des coups de haches qu'on en est vieux miel, et souvent les récoltes accumu-
parfaitement maître, et qu'elles cessent de lées de plusieurs années.
prendre l'offensive.
Nous avions abattu une fois un arbre por- Il y a plus d'abeilles peut-être dans les
et particu-
teur d'abeilles; l'école se trouvant toute bois que nous ne le supposons,
une d'écoliers attirés par la lièrement dans le voisinage de ruchers Im-
proche, troupe
curiosité arriva sur nous en courant. Et, bien portants. Dans l'un de nos premiers essais
ces enfants tournassent autour de l'arbre, de chasse aux abeilles, nous levâmes une
que
nous conduisit vers les bois;
que l'essaim d'abeilles volât de tous côtés et belle piste quivain
en tous sens la place qu'avait mais c'est en que nous cherchâmes les
parcourut avoir suivies, 11nous fallut
jusqu'ici occupée leur demeure, pas une abeilles; après les
d'elles ne songea à les piquer. Elles étalent y renoncer. Quelques jours après nous char-
si démoralisées qu'on pouvait les manier geâmes un homme entendu de nous les dé-
tout comme d'autres mouches. Si l'une se couvrir, et lui presque aussitôt nous désigna
trouvait serrée de trop près, naturellement dans un espace découvert un arbre parfai-
elle ne manquait pas de se servir de son tement visible de l'endroit où l'amorce avait
dard. Dans la gravure ci-dessous les opéra- été posée. Comme cet arbre contenait de
teurs, les chasseurs plutôt, portent des vieux miel très épais 11est à présumer qu'on
Toiles. On ne s'aperçut de l'anomalie qu'il y avait négligé de l'observer plusieurs annéèw-
- CHASSE AUX ABEILLES. 39 CHOU-PALMIER.

durant, et pourtant Il était bien en vue. feriez chez vous. L'abattage des arbres à
Bientôt après le même chasseur en décou- abeilles a donné lieu à bien des querelles,
vrit un autre à une petite distance du pre- des ennuis, des ressentiments. SI nous som-
mier; et quelques jours plus tard, Il en mes bien informés, les abeilles sont la pro-
trouvait encore deux autres dans la même priété de quiconqueles découvre le premier,
localité. 3fl. et pour cette raison le dénicheur d'essaim a
l'habitude de graver ses Initiales et la date
LA CHASSEAUXABEILLESEST-ELLE de sa découverte sur le tronc même de
PROFITABLE
? l'arbre ; mais vous n'avez pas plus de droit
de couper le bois de votre voisin que vous
Si vous pouvez gagner un dollar par jour n'avez le droit de récolter son froment. Per-
à un emploi-permanent, croyez-nous: règle sonne, à notre connaissance, n'a jamais refusé
générale la chasse aux abeilles ne rapporte son consentement à quiconque demandait
guère. Il est possible, cependant, que dans polimentl'autorisation d'enlever ses abeilles
certaines localités un homme expérimenté d'un arbre. Quoi d'étonnant que les gens
parvienne à en tirer un profit raisonnable à se montrent fâchés parfois en voyant leurs
la fin de l'année. Avec les facilités que nous arbres mutilés par des vagabonds pares-
avons aujourd'hui pour élever les abeilles, seux ? Pouvons-nous les blâmer de don-
l'apiculteur peuplera beaucoup plus vite un ner de temps en temps aux coupables une
rucher en cultivant ces insectes, qu'en rap- salutaire leçon capable de leur apprendre
portant des essaims des bois et les transfé- que les lois de notre pays sont faites pour
rant dans ses ruches. Dans le premier cas il la protection des propriétés ? Nos lecteurs,
aura de beaux rayons bien réguliers, sur- nous l'espérons, n'ont jamais songé à violer
tout s'il s'est servi de fondations, mais les les droits de personne et ils trouveront
rayons rapportés des bols lui causeront toujours les gens — même ceux du ca-
d'abord beaucoup d'embarras et de travail, ractère le plus difficile, le plus pointilleux
puis, même après cela, ils ne seront jamais — très aimables et fort accommodants,
aussi beaux que ceux construits sur fonda- dès qu'ils iront les trouver en toute
tions. Ceci dit en vue de calmer les imagi- franchise, comme on fait entre bons voi-
nations trop enthousiastes; nous aj outerons sins.
d'autre part qu'une excursion dans les bois
comme en fournit la chasse aux abeilles est CHOU-PALMIER- - Le chou-palmier
une des distractions les plus salutaires, les (Sabat-palmetto) pousse à une très grande
plus saines que nous connaissions; elle pro- élévation, puisqu'il atteint souvent une
cure l'occasion d'étudier, non seulement les hauteur de 70 pieds et plus. On le trouve.
mœurs des abeilles, mais les fleurs aussi, parfois à l'état sauvage aussi, loin dans le
car en suivant une abeille à la piste, nous Nord sur la côte de la Caroline du Sud;
découvrons bien des plantes curieuses et mais son véritable pays est le Sud de la
d'autres que nous n'aurions pas su fréquen- Floride, où, au point de vue du nombre,
tées par les abeilles. c'est à peine si on peut le ranger après
Dans une de nos courses nous avons été fort tiges ligneuses, des arbres à bois dur.
surpris de voir que la Simpson, plante La grosseur de sa stipe ne varie guère
mellifère dont on a tant parlé au verso de l'instant où, devenu arbre, il possède de
de nos quodltlens, croissait dans nos en- vingt à trente palmes de plusieurs pieds de
virons, et que les abeilles pompaient le long, portées sur de fortes tiges couronnant
liquide sucré contenu dans ses petits récep- son sommet.
tacles globuleux, ou plutôt dans sesjleurs en Du pied même de la tige, de six ou huit
formede cruchons. de ces palmes s'élancent en Mai des pous-
ses d'un aspect particulier qui, vers le
POURÉVITERLES QUERELLESAU SUJET milieu de Juin, deviennent d'immenses
D'ARBRESPORTEURSD'ABEILLES.
grappes composées chacune de milliers
Lorsque vous avez découvert votre arbre de petites fleurs d'un blanc-crême, dont
allez aussitôt trouver le propriétaire du la réunion forme une masse de quatre à
terrain où il est situé, et obtenez de lui sept pieds de long, et de quelquefois deux
l'autorisation d'enlever vos abeilles. Quels pieds de large.
que soient les droits que la loi vous accorde, La gravure no 22, à la fin de cet ouvrage,
ne faites rien en son absence que vous ne reproduit bien l'aspect du chou-palmier
voudriez faire lui présent, et agissez chez en pleine floraison, et au verso on voit
lui avec autant de conscience que vous le l'un de ses rameaux de fleurs dont le pied
CHOU-PALMIER. 40 CIRE.

repose sur le sol, l'extrémité s'Incline et coûteuses que la paraffine ou la cérésine il


retombe au-dessus de la tête de la per- n'y a pas lieu de craindre qu'on les emploie
sonne qui le tient. Ses fleurs qui s'épa- pour falsifier la cire d'abeilles.
nouissent depuis les premiers jours de
Juillet jusqu'au 10 du mois d'Août, pro- CIRE D'ABEILLES.
duisent spontanément du nectar et du
pollen, et c'est le premier qui presque tous Aucun produit n'a jamais été découvert
les ans fournit une bonne partie de la qui puisse remplacer, pour les abeilles et
récolte de miel de table. pour les apiculteurs, celui que les abeilles
On a peine à distinguer le miel prove- elles-mêmes fournissent. La véritable cire
nant du chou-palmier de celui du palétu- d'abeilles garde sa ductilité et sa ténacité
vier, auquel d'ailleurs 11est habituellement sous de plus grands écarts de température
mélangé, étant donné que les abeilles bu- que toutes les autres cires minérales, végé-
tinent simultanément les deux espèces d'ar- tales ou provenant d'autres insectes. Les
bres quand toutes deux secrètent ensemble rayons faits avec de la cire gaufrée conte-
le nectar. nant de 25 à 50o1° de paraffine ou de cérésine
sont très exposés à fondre dans les ruches
parles temps chauds. Bien que la paraffine
CIRE. — C'est le nom qu'on donne à de soit assez ductile pour faire de belles fonda-
nombreuses substances se ressemblant beau- tions, elle ne supporte pas la chaleur de la
coup les unes aux autres par leurs caractè- ruche. D'autre part: la cérésine, bien que
res extérieurs, mais fort peu chimiquement. se rapprochant davantage de la cire d'a-
La cire du commerce peut se diviser en qua- beilles véritable sous le rapport de la den-
tre grands groupes : la cire des abeilles qui sité et du point de fusion est trop dure et
nous est familièreà tous; la cire minérale, trop cassante, en certaines conditions, pour
sous-produit du pétrole; la cire des plantes, que les abeilles puissent la travailler. La
et la cire des insectes autres que les abeil- travailler ? Oui, les abeilles la travaille-
les. Mais les deux premières sont de beau- ront en effet et construiront des rayons ;
coup les plus Importantes au point de vue et en Allemagne nous savons qu'on a vendu
commercial dans ce pays. Dans les cires et qu'on vend encore aujourd'hui des quan-
minérales nous avons celles qui sont les tités considérablesde fondations en cérésine;
plus communes, savoir: la paraffine et la mais notre expérience nous porte à croire
cérésine. que c'est une mauvaise économie et que
La cire des abeilles, la plus précieuse, a tôt ou tard les apiculteurs ou les pauvres
une densité variant de 960à 972, et son point abeilles auront à regretter. Nous pouvons
de fusion -est entre 100 et 105. Les cires donc affirmer positivement que la cire d'a-
minérales varient tant de dureté, de point beilles véritablement pure est le seul produit
de fusion,et de densité,qu'il serait inutile de qui puisse ou doive être employé pour faire
chercher à donner des chiffres exacts. Règle des fondations, et nous sommes heureux de
générale, cependant, on peut dire que le reconnaître que c'est le seul article dont
point de fusion de la paraffine est beaucoup les fabricants de fondations de ce pays fas-
plus bas que celui de la cire d'abeilles, sent usage.
tandis que celui de la cérésine peut être soit
plus élevé, soit plus bas, ou bien exactement COMMENTLES ABEILLES FABRIQUENT"
le même; et le point de fusion peut aussi se LA CIRE.
rapprocher beaucoup ou être le même que
celui de la cire d'abeilles. Nous pouvons Si vous observez de près les abeillesaufort
dire qu'en général la densité, tant de la pa- de la miellée, ou ce qui vaut même peut-
raffine du commerce que de la cérésine, est être mieux, si vous alimentez fortement une
moindre que celle dela cire d'abeilles, ce colonie de sirop de sucre pendant environ
qui rend facile à découvrir la falsification 3 jours durant les chaleurs, à la fin du 2meou
dela cire d'abeilles opérée soit avec la pa- du3mejour, en regardant attentivement, vous
raffine, soit avec la cérésine par un procédé verrez de petits disques de cire blanchâtre,
que nous expliquerons plus loin sous le ressemblant quelque peu à des écailles de
titre: Falsification de la cire. poisson, sortir d'entre les annelures de la
On connaît aussi dans le commerce les face inférieure de l'abdomen de l'abeille;
cires de Chine et du Japon qui peuvent être et si vous les examinez avec une loupe, vous
ou non, le produit d'insectes ou de plan- trouverez que ces petits gâteaux de
tes; mais comme elles sont beaucoup plus cire sont d'une rare beauté. Quelquefois,
CIRE. 41 CIRE.

particulièrement quand les abeilles sont pressée hors des sacs, le poids se trouvera
copieusement nourries, ces écailles de cire au-dessous de la surface du liquide; s'il n'y
tombent sur le plancher de la ruche où on est pas, ajoutez de l'eau ou faites-le enfoncer
peut les ramasser en quantités considé- davantage. La cire, naturellement, surna-
rables, comme si pour une raison quel- gera à la surface d'où vous pourrez la re-
conque les abeilles n'auraient pu les utiliser. tirer. Plus la cire est tassée dans les sacs,
Durant les saisons où la cire est secrétée moins il faudra de sacs 619.
naturellement, si la colonie habite une
lui fournit de de Quand on a des opercules provenant de
ruche qui grands espaces
nous ces écailles de l'extracteur, on ne doit pas les mettre avec
surplus, pensons que les vieux rayons noircis, mais les traiter à
cire sont rarement gaspillées ainsi. Au
il semble ait part, car c'est de la cire pour ainsi dire
temps de l'essaimage, qu'il y
pure. Pour ceux-là rien ne vaut même
un nombre inusité d'abeilles pourvues de
l'extracteur solaire. Nous avons vu les oper-
ces écailles de cire; car si elles sont restées cules de nouveaux blancs, donner de
minutes rayons
posées sur une branche quelques la cire si peu jaune qu'on l'aurait vendue
seulement, on y trouve attachées ces par- facilement comme cire blanchie
celles de cire, comme si les abeilles avaient par des
commencé à construire un rayon. Quand les moyens chimiques.
abeilles sont domiciliées dans leur nouvelle La cire de commerce, quand on l'achète
ruche, le moment vient pour elles, si la en grande quantité, est composée de pains
ruche leur plaît, de montrer leur adresse de toutes tailles et de toutes couleurs,
et leur étonnante dextérité à fahriquer des depuis le presque blanc, jusqu'au brun
rayons à miel. presque noir, les nuances intermédiaires
Voilà pour ce qui regarde les différentes comprenant presque toute la gamme des
sortes de cire et les sources d'où elles pro- jaunes. Quand elle renferme beaucoup de
viennent; mais ce qui intéresse l'apiculteur rebut, on peut l'améliorer en la mettant
c'est de savoir comment transformer de dans les extracteurs solaires décrits plus
vieux débris de cire, de vieux rayons, etc., loin, et de fait, presque toutes les cires
en de beaux pains, propres à la vente, et peuvent être rendues plus pures et plus
c'est à ceci que nous allons donner mainte- belles en passant deux ou trois fois par
nant toute notre attention. l'extracteur. Mais le meilleur moyen, c'est
COMMENT PRÉPARERLA CIRE SANS de la raffiner à l'aide de l'acide sulfurique
EXTRACTEUR. comme nous l'expliquons plus loin.

Ayez une cuve à lessive ordinaire qui EXTRACTEURS SOLAIRES.


puisse entrer dans le foyer du fourneau.
Mettez quelques baguettes de bois en On a dit que le premier extracteur solaire
travers pour empêcher les sacs de cire de à cire fut inventé en Californie vers 1863.
rester au fond et de brûler. Ces baguettes A cette époque on s'en servait pour extraire
doivent avoir une longueur telle que leurs le miel des rayons. L'extracteur à miel d'au-
bouts reposent sur le rebord du fond de la jourd'hui était alors inconnu, c'est pourquoi
lessiveuse: nous en avons employé un on rapporte que les pionniers Californiens
fait de toile métallique, mais c'est à peine extrayaient le plus souvent leur miel au
assez rigide. Ayez quelquessacs faits detoile moyen de la chaleur solaire. Ils plaçaient
grossière à filtrer, comme celle que l'on ap- simplement leurs gâteaux de miel dans de
pelle, en termes de laiterie, de la mous- grandes auges recouvertes de verre, et le
seline à fromage. Ces sacs doivent avoir àpeu vieux Père Soleil, par le seul rayonnement
près les dimensions des sacs à grains, de sa figure, faisait tout l'ouvrage. A me-
quoique pas aussi longs. Pétrissez votre sure que les rayons fondaient, le miel et la
cire en boules dans les mains, la tassant au- cire s'écoulaient, ensemble dans un réci-
tant que possible, et mettez-la dans les pient. Le soir, la cire se durcissait et, en
sacs. Ayez assez de sacs pour contenir raison de son plus de légèreté, flottait à la
toute la cire. Ces sacs coûtent très peu surface du miel. Les Californiens obtenaient
de chose puisque la toile ne se vend que ainsi un double résultat d'une seul etmême
quelques sous le mètre. Quand vons avez opération: l'extraction du miel et celle de
autant de cire dans votre cuve, que celle-ci la cire — cette dernière déjà sous une
en peut contenir, tandis que l'eau bout, forme vendable. Quant à la qualité du miel
mettez dessus une planche portant un lourd ainsi séparé des rayons, il est beaucoup
poids de fer. Quand toute la cire fondue est meilleur qu'on ne le supposerait quoiqiJln-
CIRE. 42 CIRE.
férieur au miel extrait ordinaire. Depuis tir sans tarder en un produit vendable.
peu on a restreint l'usage de l'extracteur Mais ces petits appareils sont Insuffisants
solaire à la fonte de la cire seulement. pour fondre des rayons. En ce cas il faut
Pour un observateur d'occasion, il semble faire usage d'un appareil d'aussi grande di-
presque incroyable que la cire puisse être mension qu'est l'extracteur Boardman dé-
fondue à l'aide du vieux Père Soleil. Les api- crit plus loin.
culteurs savent bien qu'en été de petits L'EXTRACTEUR SOLAIREA CIRE DE
fragments de cire fondront sur le couvercle RAUCHFUSS.
d'une ruche exposée aux rayons directs du Mr Frank Rauchfuss, deDenver, Colorado,
soleil. Si donc nous couvrons une boîte peu aapporté un perfectionnement. Aulieu quela
profonde d'une feuille de verre et que nous cirefondedansunseulbassincommedansrex-
plaçons dedans un morceau de rayon, le tracteur Doolittle, son bassin à lui est disposé
dit morceau profitera d'un pourcentage de façonà ce que son bord soit tourné vers la
beaucoup plus fort de chaleur emmagasinée droite et déverse la cire dans un second ré-
là. A plus forte raison, si nous concentrons cipient. Le premier retient les impuretés,
une plus grande quantité de rayons solaires, et comme il est plus haut, 11déborde dans le
et que nous les projettions dans la boîte à bassin no 2. Quand le n° 2 est plein il déborde
l'aide d'un réflecteur (une feuille d'étain à son tour dans le no 3. Quand la cire est re-
par exemple), nous pouvons compter sur froidie, elle se trouve moulée convenable-
un accroissement proportionné de tempé- ment pour la vente, sans avoir besoin d'être
rature. Le réflecteur, cependant, n'est pas refondue de nouveau; et si elle ne renferme
absolument nécessaire, puisqu'on obtient pas d'impuretés en premier lieu, celle même
sans lui une chaleur déjà suffisante. du bassin no 1 est en bonne condition pour
la vente; et quand même 11se trouverait
L'EXTRACTEUR SOLAIRE ACIREDEDOOLITTLE.quelques impuretés, elles seraient toutes
dans le bas du pain, on n'a qu'à les gratter
Cetappareil s'est beaucoup vendu. Le pro- et le
en a été fait un modèle construit pain est alors aussi propre que les deux
jet d'après autres. Les apiculteurs de Denver et du
et employé par l'apiculteur bien connu G.
ont essayé cet extracteur et beau-
M. Doolittle. La seule objection qu'on puisse voisinage
est est un peu petit ; coup le préfèrent au premier que nous
y faire, qu'il plutôt avons représenté.
mais il est juste assez grand pour recevoir
les morceaux de rayons d'étals, ou d'autres L'EXTRACTEUR SOLAIREDEBOARDMAN.
débris de cire qui s'accumulent par le tra- Celui-ci est établi presque sur le plan gé-
vail journalier du rucher. Les accumulations néral de celui que nous venons de décrire,

EXTRACTEURSOLAIREDE CIRE
« DOOLITTLE
N EXTRACTEURSOLAIREDE CIRE
"BOARDMAN
n
peuvent être jetées dans l'appareil chaque
fois qu'on se trouve passer auprès, et au mais il est plus grand. Ses supports à bascu-
lieu d'avoir une foule de débris éparpillés le donnent facilité pour le transporter, et
ça et là dans le rucher, pour les faire fon- aussi pour Incliner l'appareil sous le meil-
dre à un moment donné, on peut les conver-1 IUP solaire. Un châssis - ordinaire de
CIRE. 43 CIRE.

serre peut être employé; mais une grande à presser) n'est entouré ni d'eau chaude,
vitre de 0.75 X 1.50, vaut mieux par la raison ni de vapeur. Avec cette dernière les
que les barres du châssis défournent une rayons sont fondus dans l'eau chaude, mis
grande partie des rayons solaires, et font des dans un sac de mousseline à fromage, intro-
lignes d'ombre, sous lesquelles la cire ne duits vivement dans la presse et comprimés
peutfondre(1). La dimension des verres qu'on à l'air libre avant que la masse ne soit re-
est à même de se procurer, décidera na- froidie.
turellement de celle de l'extracteur ; la pro-
fondeur de la boîte ou plateau sera environ PRESSE A CIRE A VAPEURALLEMANDE.
de'0.15 à 0.20. Le fond est formé de bois bon Les presses allemandes sont toutes du
marché. Cette boîte ou plateau sera doublé même modèle, et celle reproduite Ici s'est
de tôle noire ordinaire. L'étain ne sera beaucoup vendue en Amérique.
pas employé parce qu'il renverrait trop, par Dans la vue en coupe, H représente le fond
réflection, de lumièresolaire. Tout l'appareil, extérieur proprement dit du réceptacle,
y compris le châssis pour le verre sera peint lequel peut être mis sur un fourneau de
en,nolr à l'extérieur, et quand on se servira cuisine. L'eau est versée dans le bec de côté
de l'extracteur, on tiendra la vitre scrupu- F jusqu'à ce que le compartiment G soit
leusement propre. presque plein. G est un double fond en for-
me d'entonnoir renversé qui sépare le com-
LES EXTRACTEURS SOLAIRESA CIRE NE CON-
partiment de dessus de celui de dessous. Au
VIENNENTPAS POURLES VIEUXRAYONS.
centre, ou au sommet du cône G est un petit
Les extracteurs solaires à cire ont leur trou, et soutenu au-dessus de ce trou est un
emploi propre. Tandis qu'ils servent à trai-
ter les rayons neufs, les parcelles fraîches
decire, les fragments de rayons d'étais ou
tous autres débris semblables, et bien qu'ils
puissent servir à clarifier et à blanchir dans
une certaine mesure la cire déjà mise en
pains, Ils ne sont pas propres à traiter les
vieux rayons noircis qui renferment les
cocons de plusieurs générations de nym-
phes. Les grands extracteurs solaires,
comme celui de Boardman, permettent de
recueillir le gros de la cire de ces rayons,
mais ne peuvent l'en extraire toute. Si l'on
profite de la chaleur du soleil pour la fonte,
le résidu sera ensuite traité à l'eau chaude,
puis soumis à une pression; ou mieux en-
core on le met dans une des presses à cire
que nous allons décrire,ou dans l'extracteur
cen trifuge..
PRESSESA CIRE DE MODÈLESVARIÉS.
Il y a différents genres de presses: cha- PRESSE A VAPEURDE ROOT.
cune a ses partisans; mais on peut les divi- autre disque conique qui empêche les
ser en trois grandes choses : Primo, les ma- gouttes de cire de passer dans l'eau. Un tré-
chines à presser les rayons tandis qu'ils sont pied d'acier est rivé aux côtés du récipient de
enveloppés de vapeur chaude; secondo, les façon à supporter l'énorme effort exercé
machines opérant la pression voulue des par la vis de pression sur le fond du panier.
rayons, ceux-ci baignant dans l'eau chaude; Le plateau plongeur s'enlève avec la vis. Le
tertio, celles construites d'après les prin- panier de toile métallique est doublé d'une
cipes généraux des presses à fromage, serpillière préalablement trempée d'eau. Il
mais dans laquelle le fromage (les résidus est alors rempli des morceaux de vieux
rayons,' par dessus lesquels la serpillière
(i) Si nousne pouvionsnousprocurerunevitre assez est rabattue. La vis est détournée de façon
grandenousachèterions3 feuilles de verre de 0.50X à ce que le plateau plongeur remonte
0.75et nousles placerionsen travers dans le cadre, contre l'entretoise qui est alors mise en
les fouilles
ieng£es de près l'une contrel'autre. position et boulonnée de chaque côté
CIRE. 44 CIRE.
de la cuve. L'appareil est ensuite mis sont remplis modérément en premier lieu,
sur le fourneau avec un bon feu. Quand leur contenu pressé jusque la dernière limi-
la vapeur se dégage, elle monte à travers le te, n'aura pas beaucoup plus de 0.025 d'épais-
double fond G, passe par le trou central et seur et ne contiendra rien de plus que les
arrive sous le plateau. A mesure que la va- cocons, sans le moindre atome de cire.
peur monte elle passe à travers la masse Un moyen plus rapide peut-être est de
des rayons,les fond, et lacire fondue s'égoutte faire fondre les vieux rayons dans une
sur le double fond, et sort finalement par chaudière de tôle galvanisée remplie d'eau
la gouttière. Quand la cire a presque cessé en partie, en y entretenant la chaleur par
de couler, la vis de pression est mise en un foyer placé en-dessous. La cire, à mesure
action,le plateau s'enfonce et force sur la qu'elle fond, monte à la surface, d'où on la
massede résidus jusqu'à ce qu'elle n'ait plus retire. Le résidu est alors mis dans la
que de 0.025 à 0.050 d'épaisseur, mais pas presse à vapeur, au moyen de laquelle on
plus de 0.037si possible. On ne doit pas mettre en extrait la moindre parcelle de cire.
tout d'abord dans le panier plus de vieux Le second type de presse à cire est, au
rayons que ce qu'il en faut pour ne laisser point de vue de l'ensemble de la construc-
qu'une masse ou gâteau de résidus de 0.037 tion, exactement le môme que l'appareil à
d'épaisseur, après avoir été pressés. Quel- vapeur, excepté qu'il n'y a pas de double
fond ni de gouttière d'écoulement. Le
récipient peut être rempli d'eau bouillante.
aux deux tiers de sa hauteur. Les vieux
rayons sont alors mis dans des paniers
comme nous l'avons expliqué pour l'appa-
reil à vapeur, et la pression est opérée

comme précédemment. Mais la grande


objection à faire au pressurage à l'eau 1
chaude est que la cire fondue III JUte sur
l'eau où il est difficile de la recueillir. Les
appareils à eau chaude ne sont en rien supé-
rieurs à ceux à vapeur, et sont beaucoup
plus incommodes àmanœuvrer; en principe
ils ne devraient pas retenir l'attention à
cause du travail supplémentaire qu'ils
nécèssttent. Cependant, il est des moments
et des circonstances où l'eau chaude devra
être employée; par raison d'économie sur-
tout. On peut se servir en cepeas d'un baquet
ou d'une cuve, d'un plateau plongeur de
bois, et d'un levier long de 12 pieds, au
PRESSE A CIRE A EAU CHAUDE. lieu de vis pour opérer la pression néces-
saire. La gravure montre comment un tel
(Explication de la figure) 4. — Levier de 12 appareil peut être établi avec des matériaux
pieds de long — B. demi-baril— C. console— D. pris à la maison Le baquet ne devra pas
disque de pressionmuni de ses traverses— E. point avoir plus de 0.60 de haut. Sous le pla-
d'appui du levier, fixé au mur — F. gouttière pour teau plongeur on clouera perpendicu-
l'écoulementde la cire à la surfacede l'eau. Les lignes lairement une série de lattes carrées de
pointillées indiquentla hauteur de l'eau chaudeet de 0.009 de côté et distantes de 0.012 de
la cire — H. pièce de bois détachéepour empêcherle à ce que la cire fondue, à mesure
fondde cédersousla pression— G. enversdu plateau- façon
qu'elle s'échappe de la mousseline, puisse
plongeurmontrantles lattesclouées. remonter à la surface de l'eau. Le fond
ques personnes commettent la faute d'en sera cannelé de la même façon. Etendez à
mettre trop. En pareil cas le rebut a plu- l'intérieur du baril un grand morceau de
sieurs pouces d'épaisseur et toute la force mousseline à fromage. Versez dedans les
possible de pression ne saurait suffire à en débris de rayons jusqu'à ce que la cuve
extraire complètement la cire. Silespaniers ju le baquet soit environ aux deux
tiers.
CIRE. 45 CIRE.

plein. Rabattez dessus les bouts de la presse à portée de la main.Une toile à sac ou
mousseline. Insérez le plateau plongeur D une sorte de mousseline à fromage grossière
muni de sa console verticale C. Approchez est plongée dans l'eau chaude, puis étendue
le baril près du mur, et versez dedans deux à l'intérieur du cadre. Cette enveloppe,
ou trois seaux d'eau chaude. Attendez quelle qu'elle soit, doit être assez grande
quelques minutes, puis opérez la pression pour recouvrir le fond et les côtés. La
à l'aide du levier de 3m,60. Accrochez cire, alors fondue dans la cuve, est enle-
un sac de sable, ou tout autre objet pesant vée à la louche et versée dans la presse.
à l'extrémité du levier. Pour finir pesez Quand le cadre récipient en bois esta peu
vous-même de tout votre poids sur le le- près plein des résidus, les coins de la mous-
vier, après quoi vous pourrez enlever le seline sont noués ensemble, le plateau plon-
levier, la console C. et le plateau D. geur est descendu aussitôt avant que lamasse
Recueillez ou faites couler la cire et l'eau, ait eu le temps de se refroidir ; la cire, à
car elles seront mêlées ensemble, dans un mesure qu'elle est pressée, s'écoule entre
autre récipient pour les faire refroidir. les baguettes-rainures, et s'échappe par la
Quand la cire sera durcie vous pourrez gouttière L.
l'enlever de l'eau en une masse solide.
Mais lorsque vous remplissez de nouveau
le baquet de rayons, n'en mettez pas de
façon à ce que le résidu, après la pression,
offre plus de 0.037 d'épaisseur. C'est très
important. Si ce résidu à 0.10 ou 0.12 d'épais-
seur après que vous aurez ajouté votre
propre poids au levier en plus de celui du
sable, vous apercevrez qu'une assez grande
quantité de cire est restée dans la masse de
rebut. Pour bien extraire toute la cire il
ne faudrait jamais que ce résidu ait plus
de 0.025 d'épaisseur.
LA PRESSEA CIRE DE HATCH-GEMMILL.
Le croquis ci-joint représente une presse
qui a été souvent employée. L'explica-
tion imprimée en fins caractères sous la
gravure en fera comprendre le mécanisme.
Lavis de pression est une vis ordinaire de
charpentier que l'on peut se procurer dans PRESSEA CIRE HATCH-GEMMILL.
toutes les quincailleries. Le plateau réci-
pient en tôle galvaniséeT, peut être fabri- Explication de la gravure 398.Fig. 1. A plateau,
qué par un étameur. Le cadre intérieur I est un peuplus haut à l'arrière; B traversepour supporter
un bord de bois de 0.009 d'épaisseur, sans la vis et les consoles;C visà mainet levier
; JJ.plaque
fond ni couvercle, haut de 0.15 environ et métalliquepourle plateaudépendant ; Eenverscannelé
de grandeur telle qu'il puisse entrer dans le du plateaude pression:Fcôtésàrainuresdu cadreréci-
cadre I. A l'intérieur de ce cadre de bois sont pient; G mousselineà fromageou toile d'emballage;
clouées de minces pièces de bois munies de H fonddu récipientgarni de lattes; ; J réci-
cadre
cannelures ainsi qu'on le voit en F. Le fond pient en tôlegalvanisée
; K charpentemassiveservant
de fondations; L gouttière; MMcramponspénétrant
est formé de lattes clouées côte à côte,
comme on le voit dans la fig. 3; il s'enfonce ; -
dansKKet servantà fixerl'appareil sur leplanuher
Fig. 2.Fragmentdu plateau de pressiontourné à l'en-
aisément dans le cadre de bois I. verspourmontrerla cannelureE. Fig. 3. Détail d'une
Le dessous du plateau plongeur E est latté partie du fondmontrantla dispositiondeslattes H.
de la même façon. Le but des cannelures
Beaucoup de personnes préfèrent cette
ainsi formées est de permettre à la cire de machine à toute autre; mais notre propre
sortir de la toile, de couler au fond et enfin
expérience nous a prouvé qu'en enlevant la
de s'en aller par la gouttière L. cire fondue de la cuve pour la mettre dans
On se sert de l'appareil ainsi: Les vieux la presse, on faisait beaucoup de gâchis. En
rayons sont fondus dehors dans une mar- outre, la masse de cire tend à se refroidir,
mite de fonte, ou à la maison dans une les- ou comme disent quelques-unes à se con-
siveuse, Dans les deux cas, on placera la geler" avant même de pouvoir être sou-
CIRE. 46 CIRE.
mise à la pression. D'autres prétendent centre de la traverse entretolse inférieure
aussi que la cire jaillit de la masse qu'on s'insérant dans l'armature du fond d'un ex-
pressure, éclaboussant l'opérateur et salis- tracteur à miel et. l'autre raccordée à la ma-
sant la pièce dans laquelle l'appareil est nivelle de l'extracteur.
placé. Mais ceux qui ont plus l'habitude de De vieux rayons furent mis dans de l'eau
manœuvrer cette machine affirment qu'il bouillante; et sitôt que le tout forma une
n'y a pas de raison pour que la cire se soli- masse en fusion, on la versa par grandes
difie ou éclabousse partout. cuillerées dans le panier, auquel on Im-
Nous les avons essayé toutes, mais fina- prima un mouvement de rotation rapide
lement c'est la Presse Allemande qui nous a pendant deux ou trois minutes. Pres-
donné le plus de satisfaction, si nous en ex- que toute la cire fondue fut lancée con-
ceptons l'extracteur centrifuge que nous tre les parois de la cuve. Le résidu, fut en-
allons faire connaître tout à l'heure. La cire suite trituré rudement pour le désagréger
qui est fondue à l'eau chaude et monte à la et on lui fit faire un autre tour. L'effet du
surface, est sujette à rester spongieuse, et mouvement centrifuge est de faire jaillir la
le pain à être sali en dessous. Pour cette cire par les perforations du panier cylin-
raison nous ne recommandons pas les pres- drique, et de les lancer contre les parois de
ses à eau chaude, si ce n'est pour ceux qui la cuve; et plus rapidement on fait tourner
ne peuvent se procurer les presses à la va- la manivelle, plus la masse de détritus
peur,et sont contraints,s'il leur faut extraire grimpe le long du panier; car, on s'en
la cire, defaire usage d'un appareil primitif souvient, ce dernier est plus large vers le
consistant en un baquet garni de traverses haut.
de bois, et d'un levier comme celui que Les quelques essaispréliminairesque nous
nous avons décrit. fîmes nous démontrèrent que l'extraction
Mais une objection à faire à la presse à par la force centrifuge était beaucoup plus
levier, est que lavis ordinaire des autres rapide et plus complète que la pression
presses a quatre ou cinq fois plus de puis- opérée directement au moyen d'une ma-
sance qu'un levier de 6m,00 de long. chine à vis; mais quand la masse de cire est
Avec le levier, le plancher ainsi que la enlevée de l'eau bouillante et mise dans l'ex-
pièce de bois fixée au mur ont un effort tracteur froid, le rapide mouvement dp ro-
considérable à supporter, et nous sommes tation qu'on lui imprime, a tendance à la
persuadé qu'en raison de la plus grande refroidir encore, avec le résultat que quel-
force de pression qu'on obtient avec la vis, ques parcelles de cire s'attachent aux rési-
celle-ci permet, en bien des circonstances, dus. C'est pourquoi nous trouvâmes qu'il
d'extraire plus complètement la cire que le était meilleur de lancer un jet de va-
levier. La question est alors de savoir si l'on peur dans l'extracteur de façon à y en-
doit se contenter de l'appareil primitif à tretenir la chaleur. Mais comme la plu-
levier, quand la presse à vapeur peut four- part des apiculteurs n'ont pas de vapeur
nir un excédent de cire assez fort pour cou- à leur disposition, nous construisîmes fina-
vrir en une année ou deux, ses frais d'acqui- lement sur le modèle de la presse à cire
sition. Allemande,une machine pourvue d'un géné-
rateur de vapeur. A vrai dire, la cuve est
COMMENTON EXTRAIT LA CIRE AU MOYEN
identiquement la même, ayant à la base un
DE LA FORCECENTRIFUGE.
compartiment pour l'eau, et un double fond
En 1904, M. T. J. Pennick, de Williston, à travers lequel la vapeur qui se dégage de
Tennesse, a suggéré l'idée de soumettre à l'eau, quand celle-ci bout, monte par la
l'action de la force centrifuge les résidus, cuve dans le panier cylindrique, vient fon-
au moment même où on les sort de l'eau dre son contenu s'il est froid, et y entretenir
bouillante. Son opinion était que la cire fon- la chaleur s'il vient d'être sorti de l'eau
due tandis qu'elle est encore chaude, serait bouillante.Le support de lamanivelle comme
par ce moyen facilement et très vite sépa- on le voit sur la gravure, peut être détaché
rée des matières solides, et il nous pria d'en en desserrant deux boulons àécrous,desorte
faire l'essai pour voir si ce moyen donne- que le cylindre s'enlève aisément pour le
rait les résultats qu'il en attendait. Nous nettoyage.
construisîmes donc un panier cylindrique La machine complète est très semblable à
légèrement plus étroit à la base, garni un extracteur à miel de petite dimension,
d'une entretoise traversée à ses deux ex- si ce n'est que la partie qui tourne est cy-
trémités, et propre à être inséré dans un au lieu d'avoir des consoles-paliers
extracteur supportant deux paniers. L'entretoise infé-
à miel ordinaire, le pivot du lindrique
CIRE. 47 CIRE.
rieure du cylindre est montée sur un pivot L'extraction de la cire s'opère alors presque
qui vient s'insérer dans l'armature fixée de la même façon qu'avec la presse à cire
juste au-dessus du double fond de la cuve. Allemande, car la vapeur passe à travers la
Au sommet du cylindre est boulonnée une masse jusqu'à ce que la cire fondue s'écoule
autre entretoise au centre de laquelle vient en raison des lois de la pesanteur. Quand
s'insérer le carré du pignon; ce dernier est les détritus sont bien échauffés, on tourne
entraîné par une roue d'engrenage qui se rapidement la manivelle, faisantjaillir hors
raccordeàl'arbre horizontal de la manivelle. du panier la totalité pour ainsi dire de cire
En basculant le support de la manivelle de fondue. La matière solide qui reste remonte
gauche à droite suivant son axe, on dégage le long des parois du panier cylindrique,
les deux boulons des ferrures recourbées exposant une large surface à l'action de la
dans lesquelles ils sont encastrés, de sorte force centrifuge; et c'est sous ce rapport
qu'on peut enlever le tout. L'entretoise du que, selon toute apparence, l'extracteur

EXTRACTEUR
DEiCIREA^FORCE CENTRIFUGE,
panier porte en son centre un trou carré centrifuge"est supérieurà la presse, attendu
dans lequel le carré du petit pignon est- in- que les détritus ne sont pas écrasés au point
troduit librement. Quandon enlève le sup- de former un fromage, emprisonnant une
port dela manivelle, le carré du pignon petite partie de lacire aucentred'une masse
glisse hors du trou, laissant le panier libre; solide, où, en raison de la pression exercée
on peut alors enlever celui-ci pour le net- de toutes parts, elle ne parvient pas à s'é-
toyer. chapper. Sitôt que la cire jaillissante à ces-
Quand on est prêt à extraire, on verse un sé de frapper les parois de la cuve, on en-
peu d'eau dans le bec entonnoir du compar- lève les deux couvercles, et à l'aide d'un
timent du fond de l'extracteur. On le met bâton on triture les résidus du panier pour
ensuite sur le fourneau, ou, de préférence, les désagréger; on replace alors les couver-
sur un poêle à pétrole à un seul brû- cles, puis on fait de nouveau évoluer la
leur, à hauteur du plancher. Quand l'eau machine avec la plus grande rapidité. Sitôt
bout et que la vapeur se dégage, les vieux que la cire cesse de sortir, on enlève la ma-
rayons et les détritus sont versés dans le nivelle en desserrant les boulons des deux
panier, puis on metle couvercle en place. bouts du support et en basculant légère-
CIRE. 48 CIRE.
ment celui-ci. Le panier est alors nettoyé, pains de cire jusque ce que le récipient soit
puis remis en place, on assujettit de nou- à peu près plein. Faites alors bouillir l'eau
veau la manivelle, et la machine est prête à jusqu'à ce que toute la cire soit fondue, puis
recevoir une nouvelle fournée de débris de versez-y une certaine quantité d'acide sul-
rayons. furique du commerce, et continuez l'ébulli-
L'opération peut être beaucoup facilitée tion jusqu'à mélange complet. Faites-la
en mettant à fondre les débris dans une cesser alors et laissez déposer.
grande cuve. Sitôt que la cire fondue a été Pour un détail plus complet du travail,
recueillie à la surface, les résidus peuvent nous croyons bon d'expliquer notre propre
être mis dans l'extracteur centrifuge et on méthode de railinage de la cire. Notre cuve
leur imprime un mouvement de rotation. a un peu plus de3 112pieds de diamètre et
La vapeur se formera dans le comparti- environ 5 pieds de haut. L'eau est versée à
ment inférieur pour maintenir la chaleur une hauteur de 0.30m. puis nous jetons de-
dans lés détritus toutle temps qu'un les sou- dans 1500livres de cire, ce qui remplit la
mettra à la force centrifuge. cuve presque complètement. La masse est
Bien que les expériences conduites jus- alors chaufféeau moyen d'un jet de vapeur
qu'ici ne soient pas encore tout à fait con- projeté d'en haut par un tuyau qui descend
cluantes, elles semblent pourtant indiquer jusque sous l'eau. Quand toute la cire est
au moment où nous écrivons (1904),quela fondue,on y verse l'acide sufurique.Sila cire
méthode centrifuge est de beaucoup supé- est si foncée, qu'elle ne soit bonne qu'à faire
rieure, en principe, aux nombreuses presses des fondations à couvain, on emploie 7 pintes
à cire que nous avons déjà fait connaître, d'acide; mais si elle est assez claire pour des
tant au point de vue dela rapidité que de fondationsderayonsdesurplus,on ne metpas
la suppression de l'embarras causé par les plus de 3 pintes d'acide. Si la cire est déjà de
détritus bouillants fondus à la vapeur et en- belle qualité 2 quarts seulement d'acide
veloppés dans une mousseline a fromage. peuvent sullire. Nous employons, en
L'appareil centrifuge et la presse sont moyenne par conséquent,3 quarts d'acide
vendus tous deux chez les fabricants de dans 80 gallons d'eau pour 1500 livres de
matériel apicole, et il est probable que la cire. Sitôt presque qu'on a versé l'acide, on
plupart des apiculteurs jugeront profitable voit la cire en ébullition prendre une teinte
de faire l'acquisition d'une machine cons- plus claire, et au bout d'une minuta envi-
truite spécialement pour faire une extrac- ron, on supprime le jet de vapeur.
tion complète. Ce serait folie que de fabri- On recouvre alors la cuve d'un morceau
quer un appareil qui ferait perdre même de drap ou de tapis, puis on laisse reposer
un faible pourcentage de cire. tant que la cire demeure liquide, c'est-à-
dire 24 heures environ. Au bout de ce temps
COMMENT ON RAFFINELA CIRE l'eau et l'acide se déposent au fond en raison
PAR L'ACIDESULFURIQUE. de leur poids spécifique plus fort; et l'acide,
Les pains de cire mis en vente, sont habi- à son tour, pesant plus que l'eau tombe tout
tuellement de couleurs et de qualités au fond. La conséquence en est que la cire
variées. La différence de coloration est duc elle-même après avoir été purifiée se sépare
surtout à la proportion d'impuretés que la de tout restant d'acide,et les impuretés s'ac-
cire renferme. Depuis tant d'années que cumulent en-dessous de la couche de cire et
nous sommes dansce genre d'affaires nous dans l'eau. Ou recueille alors la cire fondue
n'avons pu trouver un moyen pratique et montéeà la surface, et on la verse dans des
satisfaisant de donner a la cire une belle récipients à parois polies. Quand on arrive à
couleur jaune — c'est-à-dire de la ramener à la fin de la cire, ou qu'on a la preuve qu'on
sa condition primit'ive de pureté — autre touche aux impuretés, 011laisse reposer ce
que celui de la traiter par les acides. qui reste. Sitôt qu'il s'est solidifié dans la
G. M. Doolittle recommande d'employer cuve, on enlève le gâteau, puis on gratte les
une pinte de fort vinaigre mêlée à un quart impuretés attachées au fond.
d'eau pour dix livres de cire. On peut se ser-
vir de vinaigre en place d'acide sulfurique, ON EMPLOIEL'ACIDESULFURIQUE
COMMENT
mais lorsqu'on a une grande quantité de SANSJET DEVAPEUR.
cire à traiter, l'acide sulfurique est beau-
coup moins coûteux. Mais supposons que vous n'ayez pas de
Voici en deux mots la méthode à suivre: vapeur à votre disposition, ni que vous puis-
Remplissez dleau au quart de sa hauteur un siez avoir accès facilement à une chaudière.
cuvier de bois ou un baril, et ajoutez des Vous pouvez vous servir en ce cas, d'une
CIRE. 49 CIRE.

façon moins large, d'une marmite en terre. mlques; mats après quelques essais, aucun
Mettez dedans une petite quantité d'eau, et ne nous ayant réussi, nous avons découvert
après qu'elle sera parvenue à ébullition, qu'en fin de compte, pour l'usage journalier
mettez-y un pain de cire. Quand celle-ci sera de l'apiculteur, la cire gaufrée, faite avec
fondue ajoutez l'acide. de la cire blanchie n'était pas meilleure, si
Si ce procédé semble trop long et trop même elle est aussi bonne, que celle ayant
fastidieux, on peut se servir d'une grande sa teinte jaune naturelle, et raffinée au
cuve en fonte pouvant contenir sept à huit moyen de l'acide sulfurique ainsi que nous
seaux d'eau. Remplissez d'eau à moitié cette l'avons expliqué. La cire jaune est plus duc-
cuve. Allumez du feu dessous et quand l'eau tile, et par conséquent plus facilement tra-
bout, mettez la cire dedans. Quand celle-ci vaillée par les abeilles, et même si on les
est fondue ajoutez-y une quantité propor- emploie pour des sections, les rayons de cire
tionnée d'acide, entretenez la chaleur pen- jaune se trouvent être presque aussi clairs
dant quelques minutes, puis laissez le feu de teinte que ceux de cire blanchie au préa-
s'éteindre sitôt que les impuretés seront lable: et quand ils sont operculés, personne
tombées dans l'eau; avecune écuelle. retirez n'y peut trouver de différence. Mais très
la cire qui flotte librement à la surface, en souvent les commerçants peuvent recevoir
ayant grand soin de ne pas remuer le fond des commandes de cire d'abeilles blanche,
de l'eau. et le seul moyen pratique de l'obtenir est de

USINE ET CHANTIERDE BLANCHIMENT


DE WILL & BAUMER,SYRACUSEN. Y.

Bien que le métal de la cuve puisse convertir le produit en feuilles minces ou -


être attaqué légèrement par l'aride, il n'est en petits morceaux,puis de les soumettre à
pas sérieusement endommagé. Lorsque l'action de la lumière polaire pendant le
vous l'aurez vidée, nettoyez-la à l'eau bouil- temps convenable. Quand la cire est suffi-
lante et frottez-la de graisse. samment décolorée on peut alors la faire
BLANCHIMENT DE LA CIRE D'ABEILLES. fondre et la mettre en pains.
Il y a plusieurs manières de blanchir la La gravure ci-dessus montre comment on
cire d'abeilles par l'emploi de produits chi- opère dans une grande usine qui s'est faite
CIRE. 50 CIRE.
du blanchiment de la cire une spécialité. dans la bouche pendant quelques Instants,
Nous voulons parler de l'ancienne maison s'émietteront enfines particules; mais lacire
Eckermann de Will, de Syracuse, New-York, contenant une faible proportion de paraflne
dont la raison sociale est aujourd'hui Will, et de cérésine se mâchera comme la cire à ca-
Baumer et Cie. La cire est réduite en lamel- cheter ou comme la gomme ordinaire.
les ou fragments, ou comme on le fait sou- Mais l'épreuve la plus simple et la plus
vent, on, la laisse tomber après avoir été sûre, est ce que nous appelons l'épreuve du
fondue sur un cylindre mobile où elle forme flottage, ou pour parler plus exactement
en petites masses, des gouttes qui se re- l'épreuve ou l'examen de la densité. Nous
froidissent pour ainsi dire, immédiatement, avons déjà établi que le poids spécifique de
Ces particules de cire, ou lamelles, sont alors la paraflne et de la cérésine ordinaires du
répandues sur des châssis garnis de toile, et commerce est moindre que celui de la cire
exposés aux rayons du soleil jusqu'à ce qu'el- d'abeilles. Comme la cire d'abeilles pure est
les aient blanchi. Quand-la cire vient d'être plus légère que l'eau (la cire pesant 965 et
exposée les parcelles s'amassent ensemble l'eau 1000)un morceau mis dans l'eau flottera
plus ou moins, et il faut les asperger d'eau naturellement à la surface. Dans un vase
fréquemment, ou les ratisser, pour les sé- rempli d'eau en partie, nous verserons alors
parer de façon à ce que l'air et la lumière de l'alcool jusqu'à ce qu'un petit morceau
puissent les pénétrer Si le procédé est ap- de cire d'une pureté reconnue tombe au
pliqué comme il convient, le travail achevé, fond, ayant soin de ne pas mettre plus d'al-
la cire une fois mise en pain sera d'un blanc cool qu'il n'en faut, car nous n'avons besoin
de nacre. A cette usine Will, Baumer et Cie, que de faire tomber tout juste la cire au
de grandes quantités de cierges sont fabri- fond; c'est-à-dire que nous désirons que le
qués pour les besoins de l'Eglise catholique liquidealcoollsé et la cire aient la mêmeden-
romaine; car tout le monde sait que cette sité. Mettant alors un morceau de cire falsi-
Église préfère la pure cire d'abeilles. Quel- fiée, contenant par exemple 50°/ode paraflne
ques uns de ces .cierges sont d'immenses ou de cérésine : 11flottera à la surface du
proportions. Mais tous les cierges ne sont liquide. Nous prenons ensuite un autre
pas faits avec de la cire d'abeilles pure. La morceau de cire contenant seulement 10 Olo
paraflne est aussi beaucoup employée et les de matières étrangères; il flottera encore
petits cierges dont on fait usage pour les mais aura une tendance à disparaître pres-
fêtes champêtres et pour la Noël, teintés de que sous l'eau. Si nous prenons un autre
diverses nuances, sont probablement fabri- échantillon contenant seulement 5 olo, Il
qués avec de la paraflne pure, parce que cet pourra flotter ou s'enfoncer graduellefltent
article coûte moitié moins que la cire au fond du vase, ou peut-être Il ne reposera
d'abeilles. qu'en un seul point.
vue pratique, nous avons re-
COMMENT ONRECONNAIT LA CIREFALSIFIÉE. Au point de
connu qu'on pouvait se fler entièrement à
J'ai déjà parlé de la possibilité de falsifier cette épreuve du flottage; c'est-à-dire
la cire avec de la paraflne ou de la cérésine qu'elle nous a jusqu'ici permis de reconnaî-
ou même quelquefois avec des graisses ordi- tre tous les échantillons falsifiés. Nous nous
naires ou du suif. Quelques apiculteurs, pro- rappelons particulièrement d'une fois où
priétaires de ruches en boîtes et peu scru- un chargement important de cire nous avait
puleux, après avoir soufré leurs calottes,, été adressé. Cette cire était très belle; les
et fondu la cire (*) ajoutent juste assez de pains étaient tous d'égales dimensions; mals
suif pour augmenter le poids de l'article, le prix en était très minime. Cette circon-
parce que la graisse est bon marché com- stance éveilla nos soupçons et eja consé-
parée au produit sorti de la ruche. Mais de quence la cire fut soumise à l'épreuve du
telles fraudes sont très aisément décou- flottage. Il est très certain qu'un petit mor-
vertes. Les pains contenant du suif ont une ceau de cire séjourne fort bien et sans hési-
odeur de graisse très marquée et sont gras tation à la surface du liquide servant à
au toucher ; et quand on les soumet à l'é- l'épreuve. Nous le mîmes alors dans un
preuve du flottage, que nous allons expliquer autre liquide permettant à un échantillon
tout à l'heure, Ils surnagent. Les adultéra- contenant 25 °/o de cérésine de s'enfoncer.
tions à la paraflne et à la cérésine ne sont pas Après s'être balancé quelque temps à
si faciles à reconnaître mais presque toutes la surface il enfonça graduellement et se
les cires d'abeilles pures, si on les mâche comporta comme un morceau de cire que
nous savions contenir 25 olode céréline. Nous
(*) VoirRocnfeni BOIT"N auomtan. FAILLI. écrivîmes au courtier que nous n'avions pas
CIRE. 51 CLÉOME.

besoin de cire fraudée; qu'il nous fallait un tout espoir d'être jamais heureux, nulle per-
article pur; qu'il pouvait venir reprendre sonne certainement ne vous recherchera
sa marchandise. Ce qu'il fit sans tarder et en ce monde, et nous ne sommes pas sûr
sans même essayer de se défendre, autre- qu'on vous accepte au ciel, si par négli-
ment qu'en disant que nous n'y regarderions gence vous marchez sur tout, poissant, bar-
pas de si près. Il savait bien le contraire bouillant de miel ou de cire n'importe où
mais avait cru pouvoir se débarrasser quand vous allez.
même de sa marchandise en notre faveur.
CIRSE DES CHAMPS OU CHAR-
NETTOYAGE DE LA CIRE ADHÉRANTAUX DON DU CANADA. — Cette plante
USTENSILES.
qui est considérée comme une peste par
les agriculteurs, condamnée par leurs
Le moyen le plus rapide est peut-être de
bouillante travaux expérimentés et mis hors la loi
plonger les ustensiles dans l'eau
partout, est cependant une plante à miel
jusqu'à ce que toute la cire soit bien fondue, très dans quelques parties
importante
puis d'égoutter au chaud, jusqu'à ce que du Canada. C'est
toute la cire qui adhérait encore lorsqu'on a pourquoi les apiculteurs ne
feront rien pour l'étendre, mais mettront au
sorti les objets de l'eau soit entièrement
être enlevée avec du contraire tout leur pouvoir à la détruire.
fondue,et puisse papier
de journal doux. Si l'objet ne peut être fa- Ce chardon est presque pareil au chardon
commun du centre de l'Amérique du Nord
cilement immergé,labenzine ou une solution mais un
de potasse dissoudront rapidement la cire, peu plus petit, avec les têtes de
de sorte qu'on n'a plus qu'à le frotter avec fleurs pourpre bleutées.
un linge. La benzine dissout la cire presque Le miel qu'il produit est d'une qualité
aussi vite que l'eau dissout le sucre. vraiment très fine, de belle couleur et
prend rang avec les miels de meilleurs
PRÉCAUTIONS A PRENDREEN TRAVAILLANTtrèfles ou de tilleul de tous les marchés.
LA CIRE. Il n'est d'un bon rapport que pour l'apicul-
teur.
Nous avons parlé de l'ordre, du soin, de la
propreté qu'il fallait avoir pour manipuler CLOCHETTE, appelée aussi campanilla
-le miel, le candi, etc. ; or, amis, c'est une à Cuba (car elle ressemble à de petites clo-
chose bien peu sérieuse que de répandre de ches) ou aguinaldo, est une source très
la cire fondue dans la maison, sur les tapis ou importante de miel. Sur un emplacement
sur les vêtements, que de tout barbouiller donné, elle produit probablement plus de
de miel ou de candi. Nous savons par expé- miel qu'aucune autre plante connue excepté
rience qu'on peut très facilement abîmer un le Campèche de la Jamaïque, parait-il, ou le
vêtement d'un dollar, en manipulant pour tilleul de nos contrées. C'est une plante
10sous de cire. Quand vous commencez, pre- basse, rampante, avec des fleurs en forme
nez la résolution d'avoir toujours tout pro- de cloches, d'un très joli effet par une belle
pre et net, quoi qu'il vous en coûte. Les matinée. C'est assez joli lorsque les fleurs
journaux sont très bon marché et il suffit s'ouvrent à ce moment et couvrent de
d'une minute pour en étendre dans toute grandes étendues de terrains. Il en existe
la pièce où la cire pourrait faire des taches; une variété qui est blanche, vient dans les
que tout, à chaque deg'ré de l'opération soit premiers jours de Novembre, et dure quel-
dans un ordre tel que vous n'ayez pas à quefois jusqu'à la fin de Décembre. Mais
rougir de votre travail, des visiteurs arri- celles dont les fleurs sont roses contiennent
veraient-ils inopinément. beaucoup plus de nectar, avec depluspetites
Nous n'avons jamais eu plus de mal à ensei- fleurs qui viennent un peu plus tard et
gner l'ordre et la propreté aux petits gar- qui durent encore après la flore de la blan-
çons et aux petites filles, qu'à ceux qui sont che.
précisément occupés dans le laboratoire à
cire: Ils laissent toujours tomber quelques CLÉOJME (LA). (Cléome integrifolia).
fragments de cire et marchent dessus.Aussi, C'est une superbe plante pour les jardins,
si vous ne pouvez éviter d'écraser des pour ne rien dire du nectar qu'elle produit.
abeilles sous vos pieds, de laisser tomber Elle atteint de deux à trois pieds de hauteur,
de la cire ou du miel sans marcher dessus, et porte de belles grappes de fleurs (d'un rose
en travaillant, vous ferez mieux de ne pas vif, comme le montre la gravure), elle est
persister à vouloir être apiculteur. Peut- de la même famille que la Cléomepungens,
être aussi ferez-vous bien de renoncer à que nous verrons plus loin. Elle croît
CLÉOME. 52 CLÉOME.
sur les montagnes rocheuses, et dans l'Etat Au printemps de 1878,M" Mollle 0. Large,
de Colorado, où elle passe pour fournir de de Pine HI11,Apiary, Millersville, Christian
grandes quantités de miel. Quoiqu'on puisse Co Illinois nous envoya quelques graines
facilement la cultiver dans notre région, de cette plante que nous fîmes germer
nous ne croyons pas qu'elle ait donné des dans un pot à fleurs, dans la maison, mais
nous transplantâmes ensuite lesjeunes sujets
dans le jardin vers les premiers jours de
Mai. Le 16 Août les plantes étaient en pleine
floraison et les abeilles butinaient; mais,
chose extraordinaire, les fleurs ne s'ou-
vraient que vers le coucher du soleil; c'est
donc seulement après l'heure où les abeilles
cessent ordinairement leurs sorties, qu'on
les voyait voltiger avec ardeur autour de
cette étrange mais magnifique plante.
Les pétales, qui sont d'une jolie rose fon-
cée, sont tous placés sur le côté de la fleur;
et de l'autre côté s'élèvent les étamines qui
font songeraux pattes longuesdes araignées.
Le feuillage est assez ornemental.
En Septembre de la même année, Mr
Large écrivait ce qui suit :
Voicile résultatde nos observationsde cette année
sur laCléome : Ellea commencé
pungens à fleurirvers
le 25Juin,et depuisles abeillesn'ont pasmanquéun
seuljour de la butiner.Elless'y mettentvers5 heures
dusoiretcontinuentà travaillerjusqu'àla nuit. J'avais
cru jusqu'icique les abeillesse couchaient avecle
soleil,maisje lesai entenduesbourdonner encoresur la
plantealorsqu'il faisaittropsombrepourqueje lespuisse
voirencore,et les ai retrouvéeslà le lendemain matin
à l'aurore et mêmequelquetempsaprès le lever du
soleil.
Si vousenveloppez d'un tulle, dans l'après-midi, une
desbranchesetque vousexaminez celle-civerslecoucher
résultats pécuniaires avantageux. De plus, du soleil, vouspourrezdécouvrirvous-même le nectar
avec cette plante comme avec beaucoup danslesfleurs.
d'autres il ne faut pas oublier, que pour MOLLIE O. LARGE.
obtenir assez de miel pour en juger de sa PineHill Apiary,Millersville.
Illinois,11Septembre 1878.
valeur d'une manière effective, il faudrait
la cultiver par acres et non en simples carrés Agissant d'après ce conseil nous avons
dans les jardins. noué un morceau de tulle sur l'une de nos
Le croquis ci-dessus a été reproduit d'a- tiges de fleurs, pour en tenir les abeilles
près une gravure plus grande donnée dans éloignées et la goutte de nectar qui se forma
le Manuel du Rucher» parle prof. Cook. fut assez considérable pour nous permettre
Pendant l'année 1879nous avons eu beaucoup d'en saisir le goût.
de ces plantes dans notre jardin mellifère. Un jour, c'était vers le il Octobre, nous
Elles étaient cependant si inférieures, tant nous levâmes avant six heures. En appro-
d'apparence que sous le rapport de la pro- chant du jardin nous fûmes surpris d'en-
duction du nectar, à la Cléome pungens, que tendre aussitôt un fort bourdonnement. Il ne
nous ne prîmes pas la peine d'en recueillir s'agissait pas de pillage: c'était un murmure !
les semences. Les deux plantes se ressem- joyeux. Quelle chose étrange, que les 1
blent beaucoup, mais la dernière est beau- abeilles fassent entendre ce murmure de sa- !
coup plus forte et a un bien plus bel aspect;tisfaction sur le nectar des fleurs, et jamais
elle est d'une végétation beaucoup plus sur les sirops quelconques qu'on met dans
luxuriante que la Cléomeintegrifolia. les nourrisseurs! Le bruit nous conduisit
vers la Cléome. Elle avait fourni du nectar
CLÉOME(LA). (Cléomepungens).Cette pendant une couple de mois, le soir et le
plante appartient à la même famille que la matin de bonne heure, mais nous ne nous
Cléomeintegrifolia des montagnes rocheuses, souvenions pas de les avoir jamais entendu
à laquelle elle ressemble beaucoup. faire autant de bruit autour que ce matin là.
CLÉOME. 53 CLÊOME.

Nous approchâmes à loisir et quelle ne fut d'explication. D'un côté on voit la belle
pas notre surprise de voir que chaque fleu- feuille de la plante; de l'autre une des tiges
rette contenait une grosse goutte liquide, florales comme il y en a de 12à 20 sur chaque
si grosse, en effet que nous pensâmes que ce plante. Comme les fleurettes, vues au cen-
devait être de la rosée et non du nectar. tre, s'épanouissent chaque soir, la tige s'al-
Nous y goûtâmes, merveille ! C'était du beau longe par le milieu, atteint parfois plus de

CLÉOME.

miel, d'un goût et d'une limpidité admirable, deux pieds de haut, et est garnie tout du
et vous comprenez alors la cause du joyeux long d'une quantité de graines. Ces graines
bourdonnement que nous avions entendu. quand elles sont mûres, éclatent et les se-
Comme une abeille venait de se poser et se mences doivent être recueillieschaquejour,
glissait entre les étamines,nous la guettâmes sans quoi elles seraient perdues. Chaque
pour la voir allonger sa langue délicate, fleurette s'ouvre deux fois, mais le nectar
pointue comme un crayon et commencer à n'est exsudé qu'à la première.
pomper le nectar. Une seule abeille certai- Nos plantes poussent sur un terrain formé
nement ne pouvait absorber une goutte de gazons entassés pris aux emplacements
aussi grosse; et c'est ce qui arriva. Elle des factoreries, ce qui peut, en partie, con-
la lapa aussi longtemps qu'elle pût puis se tribuer à l'abondance du nectar sécrété.
reposa un peu; elle reprit encore de cette
"ambroisieétlncelante" comme ditle poète, ENCOREUN MOTSUR CETTEMERVEILLEUSE
puis s'arrêta encore. Finalement elle éten- CLÉOMEpungens.
dit ses ailes, et essaya de s'envoler; mais
Un soir nous fîmes nos observations à la
elle avait été trop avide: en partant, elle lumière d'une lampe; avant 9 heures les
buta contre un simpson-plant,dont la floraison
était passée, et tomba sur le dos dans la globules du nectar étaient aussi gros que du
gros plomb de chasse. Nous fûmes le lende-
poussière. main sur pieds un peu après cinq heures, et
Cette plante ressemble étonnamment à la nous servant d'une cuillère à café, nous
cléome integrifolia des montagnes rocheuses recueillîmes surtrois ou quatre plantes assez
dont nous avons déjà donné le croquis. Notre de nectar pour remplir à un peu plus de la
dessinateur a reproduit ici la feuille et la moitié une fiole, d'une contenance de deux
fleur dela cléomepungens, ce qui dispense petits verres, pareille à celles que l'on em-
CLÉOME. 54 COLPORTAGE.

ploie pour les cages de reines. Dans quelques sant de cette façon on peut se rendre très
fleurettes il s'était amassé entelle quantité importun, et faire qu'une seconde visite soit
qu'il se répandait en dehors, et tombait tout à fait inutile. Notre ami Dan White de
réellement à terre. A l'aide d'une lampe New London. dans l'Oliio, apiculteur pratique
nous fîmes évaporer le nectar pour l'amener et ami du progrès, a imaginé un nouveau
à l'état de miel épais. Vous pourrez vous plan qui réduit à néant toutes les objections

CLÉOMEAGRANDIE.

figurer le travail que les abeilles ont à faire possibles. Et puisqu'il a si bien réussi nous
quand nous vous aurons dit que nous obtin- voulons le laisser exposer lui-même sa
mes un volume de miel égal au cinquième manière de faire.
du nectar que nous avions en commençant. LE COLPORTAGE DU MIELRENDUFACILE.
Après des essais plus complets, il nous fut Je fis monpaquet, je pris avecmoideuxbidonsde
permis d'établir que la Cléome pungens ne mielde 12livres chacunet memisen route.Unebonne
fournit du miel à profusion que sur un sol provisionde ces prospectuséditéspar la A.I. RootC°,
était à peu près tout ce que j'avais dansma sacoche,
riche et profond. Sur les bords de notre sans compterune cinquantainede cartespostalespor-
crique les tiges ont une croissance prodi- tantmonadresse.
gieuse, et les fleurs sont pleines de nectar; J'arrivai à la ville juste à l'heuredu dîner ; etaprès
mais dans une autre plantation, en terrain un bonrepaspris à une table-d'hôte,je remplismes
pochesde prospectus,pris un de mesbidonset com-
plus élevé, elles n'en sécrètent comparati- mençaimatournée.Je descendisunerue et nemanquai
vement que très peu; et pendant une période pas de m'arrêterà chaquemaison.Je sonnaiou je
de sécheresse, c'est à peine si on en trouve. frappais,unepersonnevenaitm'ouvrir et me dévisageait
La mellifère de Sempson (?) donne lieu aux d'un air plusou moinsdéfiant. Je disais : « Je fais la
place, et viens vous demandersi votrefamilleaime
mêmes phénomènes. le miel».
En généraltoutesmerépondirentoui,ajoutantqu'elles
COLPORTAGE DU MIEL. - Sous n'avaientpourtantpas l'intentiond'en acheter.
le titre MIELEXTRAITnous avons déjà dit
« Fortbien», répondais-je; « d'ailleurs,je n'en vends
pas aujourd'hui.Aujourd'huij'en donne, et je serai
quelques mots au sujet de la vente faite heureuxde vousen verserdans une soucoupe».
directement aux consommateurs. Cependant Beaucoupme regardèrentfort étonnées ; d'autres
Il y a beaucoup d'apiculteurs qui objectent à riaienten disant: « C'estassezdrôle»,maischaquefois
cela qu'ils n'ont pas assez de malice ou onm'invitaità entrer.Je versaismonmiel,puisje leur
tendaisun prospectusen leur recommandant de le lire
d'aplomb pour offrir ainsi aux gens leur d'un boutà l'autre. «C'esttrès intéressant,vousvoyez;
marchandise", et qui préfèrent s'éviter ce on y parle de tout ce qui a trait au miel,commentet
genre d'expérience peu agréable. Mais il y a pourquoinous l'extrayons,etc. Puis voiciune carte
moyen de faire le commerce de cette façon postaleportantmonadresse ; si vousjugezavoirbesoin
d'unbidonde 12livres,mettezici votrenom,aveccelui
tout en conservant sa dignité et sans que de votrerue et votre numéro,jetezensuitela carte
l'amour-propre ait à souffrir en rien. Un à la poste et quandje livreraimes commandes,dans
courtier p&ut, il est vrai, se présenter à des une dizaine de jours environ, vous recevrezvotre
bidon».
heures inopportunes, ou faire perdre un Eh bien,dans les cinqjours qui suivirent,je reçus
temps précieux à un client en perspective assezde cartes pour formerune commandede trente
en essayant de pousser à la vente, En agis- bidonsde miel.
COLPORTAGE. 55 COLPORTAGE.

Je me hâtai d'en fairela livraisonau tempsvoulu, se


miel à vendre et qu'il offre de le faire goûter
prenantde plus avecmoivingt autres bidons qui
vendirentpresqueaussivite queje pouvais lestendre ; aux dames présentes. Il élève le bocal pour
et depuislors j'ai reçu de la mêmeville la commandemettre en lumière la belle transparence de
de 50 nouveauxbidons. Je vous le dis, la nouvelle son produit, dit qu'il est apiculteur de son
toutela ville qu'un apiculteury est métier et ne vend que du miel très pur; 11
s'pst répandueparmiel
venuvendre du vrai, à un dollarles 12 livres. explique comment il l'obtient et finalement
Je suis certainque dansce seulendroitonm'en pren- en donne le
dra pourle moinsaooolivres,le touten un bidond'un prix. Si la maîtresse de la maison
galon.Or,voyez: 10livresde mieldistribuéde maison est disposée à en acheter, il prend sa com-
en maison,50 cartes postales,200prospectuslaissés mande et la lui livre le lendemain. Règle
chezles genqou donnésaux passantsdans la rue, et générale 11prend une commande.
un jour de tournéedansune portiontrès restreintede Il
la fille, m'ontfait trouver le placementd'au moins parcourt de cette façon une certaine
aooolivresde miel. Songezalors à ce que je pourrai partie de la cité. Au début il prenait un
fairel'annéeprochaine,si je puism'assurerunebonne jour les commandes et livrait le lendemain;
récolte.Tout ceque j'aurai à faireserade prendreavec mais ses affaires augmentèrent si rapide-
moiun groschargementavant de me rendre & cette
ment qu'il fut obligé de se faire aider d'abord
- villeet de l'y distribuer.Le mielvendu là, entre paren-
thèse,avait été extrait de rayonsbienpropreset bien par son frère, puis un peu plus tard de pren-
blancs sur chaque pouce de la surface desquelsle dre encore deux hommes avec lui, et enfin
couteauA désoperculeravait eu à se promener..Il un homme encore et sa femme. Ces deux
pesait is bonneslivresau galon,commele meilleurdes derniers lavent les bocaux et les
mielsenrayons;la seuledifférenceétaitqu'il étaithors remplis-
des rayons.Il va de soi que je puis merendredans sent. Les deux autres hommes font les
cettevilleaussisouvent que je le voudrai(oui,vraiment)livraisons, pendant que lui et son frère vont
et queles gensseronttoujourscontentsdemevoir. prendre les commandes. Ils vendent de la
DAX.WHITE.
NewLondon,Ohio. sorte d'énormes quantités de miel; et
Il appert de ce qu'on vient de lire qu'une comme ce miel est toujours de qualité extra
des premières choses requises est que l'ar- et garanti pur, Ils se sont fait une très forte
ticle proposé soit un miel extrait parfaite- maison. Depuis MrMoore a quitté Cleveland;
ment mûr. Beaucoup justement se trompent et bien qu'Attorney aujourd'hui, il fait
-
- sur ce point, et l'on comprend que sile miel encore des affaires considérables, en s'adres-
est de qualité inférieure, on aura peu de sant soit directement aux consommateurs,
chance d'en vendre une seconde fois. Le soit aux épiciers.
système de M. White est que son miel soit Voici encore une autre manière de faire,
T si bon au goût, que, lui une fois loin, les bon- possible seulement pour ceux qui peuvent
nes gens n'aient rien de plus pressé que de échanger leur miel contre d'autres articles
mettre à la poste la carte à son adresse pour de première utilité, trop nombreux pour
lui en redemander, et ils ne chicaneront pas être énumérés. Même si l'on ne vend pas
sur le prix, la marchandise coûterait-elle beaucoup de cette façon on se paye une
plus. journée d'un plaisir vraiment royal. Mais
De façon similaire Mr Herman F. Moore, voici le plan de VinaI:
autrefois de Cleveland, Ohio, aujourd'hui de
Chicago, vend au détail de grandes quanti- VENTE DUMIELCONTRE DESCANARDS, DESPORCS,
tés de mtel. Son système, comme celui DESPETITS CHIENS, ETC.
de son ami Mr White, consiste à faire Danstousles livrestraitant desabeilleset du miel,
une tournée en quête de commandes. Dans onnousinviteà développer le commercelocal. Agissant
ce conseil,ma tournéeordinaire finie,je me
les villes de Cleveland et de Toledo, ou d'après
même dans celles de moindre importance,
11s'en va et les parcourt à pieds, présen-
:,' tant partout un échantillon de son miel dans
,., un bocal Mason d'un quart. La raison qui l'a
décidé à adopter ce genre de récipient est
que dans presque toutes les familles on
accepte volontiers de prendre un objet de
cette espèce par la raison toute simple
qu'ayant son utilité dans un ménage, on
n'aurait pas à le jeter alors qu'il ne contlen-
dra plus de miel.
Muni de son bocal de miel, Mr Moore se
présente dans toutes les maisons les unes rendisce dernierautomne,dans une nouvelle
aprèsles autres, et demande une soucoupe Aprèsavoiradmiréle paysageet joui du beau localité.
soleil,
ou une cuiller, en disant qu'il a d'excellent durant une course d'environ cinq milles en voiture
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COLPORTAGE 57 COLPORTAGE
j'arrivai devantune fermeet m'informaiauprès de la accorder.Je dirai seulementque c'est à ce momentque
bonnedamede céanssi elle avait besoinde miel. le babil commença.
Répondantà sa questionje lui fis
—« Maisoui je voudraisbien en avoir, maisje n'ai en moinsde deuxminutesune conférencequi auraitpu
pas d'argent». 1
Apercevantdescanards,j'offris de luivendredu miel
pour des canards et contreune paire de volatilesje
luidonnaiquatrebocauxde mield'unepinte chaque.
Passantà une autre habitation,je vendispour 2 dol-
lars de mielcontreargent comptant; et tandisque je
causaisavec monclient les canardsse mirent à faire
entendreun couacformidable les gens'de la maison,
s'informèrentaussitôt et je leur dis que je venaisde
vendredu mielcontredes canards.
« Maisalors,écoutezdonc ne pourrais-jevousdonner
despoulescontredumiel ? »
Je conclusle marchépourunedemi-douzaine de nou-
veauxvolatiles, et fis, j'en suis certain, la joie des
enfants.(Heureux, je l'étais).Je passaimajournéedecette
façonet en retournantchezmoilesoir je fis le calculdes
profits que j'avais réalisés. J'avais disposé de deux
grossesde bocauxd'unepinte, et de 120livresde miel MONMIELEST-ILPUR
en rayons.Pour chaquebocal d'unepintereçu j'avais ? ECOUTEZ MAINTENANT.
1ir.25,demême que pour chaquesectionde miel.J'avais remplirune bonne demi-heure,essayant de la con-
eu unejournéederoyalplaisir et en écoutantlescouins- vaincrede la pureté et de toutesles bonnesqualitésde
couinsdescanardset d'une oie,le caquetdespoulesetle mon miel. Pendant ce temps les passantss'arrêtaient
cri des porcs, en contemplantla grande boite d'oeufs
rangée dansma voiture, je songeaisqu'il me faudrait
envoyerchercherchezle D' Masonde son produitpour
conserverles œufs. Arrivé à la maisonje fis le compte
de monstock.J'avais54dollars40(272')en argentcomp-
tant, 108douzainesd'oeufs,8 canards,1 oie, 2 cochons,
ampouleset 1 petit chien bull. (Le petit chienest à
vendre).
GEO.L. VINAL.
CharltonCity,Mass.
Dtun autre côté G. C. Gremer, de La Salle,
New-York, nous donne le récit suivant
d'une expérience qu'il a faite.
Le colportagedu miel a, commetouteautre chose,ses
hauts etses bas. Nousne le jugeonspas toujoursd'un
bon rapport. Parfoisles affairessemblentterriblement
dures, difficiles,tandis que d'autresfoisl'argentroule,
rente par poignées.Pour en donnerun exemple,et la
preuveque la dernièreexpressionest à proprement
parler littéralementvraie, permettez-moi de vousfaire HOLA ! OUESTLEMARCHAND DEMIEL.?
le récitd'uneexpérienceque j'ai faiteun jour.
pour écouter; et quand la bonne dame fut prêteà
m'acheterun de mesbocauxd'unquart j'avaisunevraie
fouleautourde moi. Bref, durant quelquesminutesje

A lafin de l'automnedernierj'eusl'occasionde faire


un petit voyage à Niagara Falls (Chutesdu Niagara)
dansle but d'étaler mes produitsau marchéde la ville.
D'abordles chosesallèrenttrès mal. Lesacheteursne
s'attroupaientpas devantmonétalagecommeje l'avais QUELLE GARANTIE DONNEZ-VOUS?
espéré.Aprèsquelquesminutesde patienteattente, une délivraidesbocauxd'unquart principalement, sansavoir
dame qui passait demanda,examinantma marchan- le tempspour ainsidire de rendrela monnaie,et beau-
diser » Votremiel est-ilréellementpur? « Il faut coupde mesacheteursmepromirentd'en prendredavan-
imaginerque la réponseque je lui fis, carelletiendrait tage la prochaine fois qu'ils me retrouveraientsur le
plus de place ici que notre éditeur ne voudraitm'en marché,si mon miel valaittout ce quej'en avais dit.
COLPORTAGE. 58 COLZA.
Lorsquelemarchéprit fin,à II heures,il neme restait articles de première qualité sous une forme
quequelquesbocaux.Aveccela je merendis dansMain agréable et appétissante. Il fait
Street,etj'attachaimonchevaldevantundesmagasinsoù beaucoup de
j'avais affaire.J'étais là depuisquelquesminutes, cau- publicité, et tout le monde le connait à
sant avec le commerçant,lorsqu'unhommeouvritla Philadelphie comme l'Apiculteur». Il a
porte et s'informa : joint à son rucher, un laboratoire pour
« Holà! oùest le marchand de miel
? »
Je m'avançaiet il me pria de lui montrer ce que mettre le miel en flacons qu'on voit dans
j'avaisà vendre.Il ne fallut pas très longtemps pourle le haut de la gravure. Dans une pièce de la
convaincreque monarticle n'était pasfalsifié; et ce qui bâtisse (dont on a la vue à droite) il met
tout son miel extrait dans des bocaux Muth.
Voir MIEL EXTRAIT. Dans cette pièce se
trouve un énorme chaudron chauffé à la
vapeur et qui contient peut-être deux ou
trois barils de miel à la fois. Dans ce chau-
dron il verse plusieurs genres de miels de
choix extraits, granulés ou non. Il les soumet
à une chaleur douce pour les ramener à
l'état liquide. On fait alors monter la tempé-
rature à 150 ou 180 degrés Farenheit, après
quoi on met le miel en flacons qu'on cachète
tandis qu'il est encore chaud. Cela, on le
sait, empêche le miel de se granuler pen-
CAISSE ÉCHANTILLON GRENIER. dant un espace de temps considérable. Les
bouchons, avant d'être mis aux flacons, sont
meplutdavantageencore,c'est qu'ilme fitla commande
de deuxbidonspourla pharmaciedu coin,enface. trempés dans un mélange de cire et de
Quandj'en fis la livraisonlescommiset quelquesautres résine, puis introduits dans le goulot, pro-
personnesprésentesexaminèrentmonproduittrès minu- curant ainsi un bouchage absolument her-
tieusementavecbeaucoupd'attention,et l'undeSitcommis métique.
medemanda :
« Quellegarantieavons-nousde la pureté de votre Lorsque plusieurs grosses de flacons sont
miel ! » préparés, M. Selser charge tout ce qu'il en
Ici, autre conférencesousformede conversationet peut emporter dans une voiture spéciale,
trop longuepour être répétée,dont la substancepeutse qu'on voit sur la gauche et dans le milieu
résumerdansma réponse : la Il visite alors les mai-
« Primo,les motsmielpur imprimésavecmonnomet du bas de gravure.
monadressesur chaquerécipient ; et secondo,derrière sons de détail de la ville et complète
celaest la loi de l'Etat de New-Yorkqui prohibetoute leurs approvisionnements. Après avoir ainsi
falsificationdemiel.» pourvu toutes les maisons de détail dela
Avantde quitterla placeje vendisencoredeuxautres ville, 11 parcourt le pays voisin, visite les
bidonsà ces autres personnesprésentesdontj'ai parlé
plus haut. cités suburbaines, et se rend même jusqu'à
C'estunegrandeaide pour vendrele mielsursaroute la ville de New-York, fournissant quelques
qued'être équipécommodément ; cela maisons dans cette métropole.
poursontransport
vouspermet de présenter vos produitssousun aspect
engageant,propre,soigné.Je sais par mapropreexpé- COLZA (Brassicaï. — Cette plante est
rience que le quart au moinsdes ventes de mielque
j'ai faitesont eu pour origine directe ce trait que je de la même famille que le navet, le chou, la
viensd'énoncer. moutarde, etc. Toutes, si la culture en est
suffisamment étendue, fournissent du nectar
COLPORTAGE DU MIEL DANSLES ÉPICERIES en grande abondance. Comme le colza est la
ET AUTRESMAISONSDE DETAIL. seule dont la semence soit utilisée autrement
M. W. A. Selser, de 10 Vine Street, Phila- que pour la reproduction, il tient une place
delphie, n'est pas seulement un apiculteur toute particulière dans la culture et l'exploi-
pratiquant, il achète aussi du miel en grande tation apicole. De fait il semble être la seule
quantité. Pour ajouter au montant du pro- plante à mettre sur le même rang que le
duit de ses différents ruchers, il achète SARRAZIN,et peut-être même à un rang
chaque année celui de plusieurs autres plus élevé, car le miel de colza est de beau-
apiers importants, et il en colporte latotallté, coup supérieur à celui de sarrazin. La prin-
consistant principalement en miel extrait, cipale chose qui soit contre lui est le
dans une voiture spéciale, à tout le com- manque de robustesse des jeunes sujets à
merce de détail. leur sortie de terre.
Le secret du succès de sa vente et de la Dans notre localité on est presque certain
facilité qu'il a d'obtenir un bon prix de ses d'en voir dévorer les feuilles vert tendre
marchandises, est qu'il ne présente que des par l'orckestia agilis dès qu'elles commencent
COLZA. 59 COLZA.

à pointer. A plusieurs reprises nos voisins vaises herbes qui salissent le terrain. On
ont tenté de semer de colza des champs de peut le cultiver presque tout le long de
grande étendue: la graine germait admira- l'année. Il supporte la sécheresse de façon
blement, mais bientôt cet insecte détruisait remarquable et fournit une récolte pour
presque tous les pieds. On nous a rapporté ainsi dire dans n'importe quel sol. On le
qu'en d'autres endroits on obtenait d'abon- sème à la volée à la moyenne de 5 livres par
dantes récoltes de la graine. et du nectar acre, ou en sillons éloignés de 3 pieds les
en quantité suffisante pour que les abeilles uns des autres à la moyenne de 3 livres par
remplissentparfaitementbien les réservoirs acre. Il est un peu de la même famille que le
de surplus. De même que le sarrazin. le chou. et. pour cette raison, il a quelquefois
colza commence à fleurir la plante étant à souffrir du même ennemi — le puceron du
encore très jeune, et11 continue jusqu'à ce chou. Une graine mise en terre tous les
qu'elle ait atteint son complet développe- 8 ou 10centimètres par rangs alignés font le
ment. Comme il fleurit 20 jours après avoir champ assez épais, et il faut beaucoup d'at-
été mis en terre, on peut le semer, pour tention pour empêcher la plante de monter
ainsi dire. à n'importe quel momentdel'été; en graine tant qu'elle n'occupe pas et ne
et l'on prétend qu'il échappe beaucoup mieux couvre pas tout le sol, ce qu'elle arrive à
aux ravages de Vorchestiasi on le sème tard. faire plus vite même que le maïs.
Nous l'avons vu fournir du nectar en assez On cultive le colza Essex à notre station
grande abondance le semis ayant été fait le d'expérience de l'Ohio depuis près de douze
1erjour d'Août. Le champ doit être parfai- années, et on l'y recommande encore. Il est
tement hersé, les mottes de terre bien bri- quelquefois nécessaire d'affamer un peu
sées, car la semence est des plus petites. les moutons pour qu'ils se décident à le
On la sème à la volée, à trois livres de paître; mais après qu'ils s'y sont accoutu-
semence par acre de terrain. La vente més il faut les surveiller de près sans quoi
de la graine, pour la nourriture des serins ils en pourraient manger trop. Il est pros-
ainsi que pour la fabrication de l'huile est père dans l'Ohio et le Michigan quand on
constante et bonne. Les apiculteurs devront le sème aussi tard que le mois d'Août; mais
s'utiliser, à convaincre les marchands de d'habitude on le sème un peu plus tôt.
semences de faire cultiver leur colza pour Aprèslapremière coupe,11repousse,et con-
la graine à proximité d'eux ou sur leurs tinue ainsi jusqu'à ce que la terre ait été ge-
propres terrains. léeplusieurs fols. Quandsa croissance est très
Les marchands de graines pour les oi- luxuriante, il est nécessaire de surveiller les
seaux devront être aussi Invités à faire de moutons et les agneaux et de les éloigner du
même, car ce genre de graine est souvent champ de colza, car ils sembleraient portés à
cultivé en grandes quantités, dans des en- en manger plus qu'il ne leur est bon. Il est
droits où, s'il y a des abeilles pour recueillir plus sûr même pour prévenir les désordres
le nectar, elles sont rares. D'après ce que causés par l'indigestion de les retenir une
nous avons dit au sujet du POLLEN,on com- partie du temps à paître sur une prai-
prendra que les deux partis trouveront un rie ancienne. Une fois qu'ils s'y sont ac-
avantage à un tel arrangement. coutumés pourtant, il n'y a plus à crain-
Tout ce qui précède a trait à ce que nous dre beaucoup. Les agneaux mis à paître
pourrions appeler le colza d'été, cultivé sur du colza Essex ont gagné de 7 à 12 livres
principalement pour les fabriques d'huile. par tête et par mois. Un acre de colza nourrit
Ces dernières années une autre variété plus de trente moutons pendant deux mois.
appelée le colza nain ou Essex a pris rapide- Nous supposons que la plupart des apicul-
ment le premier rang. teurs s'y Intéressent surtout en tant que
mellifère, et nous ne pouvons mieux faire
COLZANAIN DIT ESSEX. que de citer un passage écrit à ce propos
par l'un de nos clients du Sud-Ouest du
Celui-ci est cultivé tout particulièrement
Michigan:
pour la nourriture des moutons et des
La variétéde colzadite colza-nainou Essex fleurit
agneaux, et l'on en use depuis un certain et sa grainemûriten tout à fait bonnesconditionsdans
nombre d'années. La croissance en est telle- la partieméridionaleduMichigan.Je le sais, parceque
ment rapide. qu'en de favorables circonstan- j'ai récoltéplusieursboisseauxde semencesd'unebande
cesil peutproduirepar acre (40areset demi), de terre que j'avaisensemencéeen colzal'an dernier.
à dix semaines des semailles 25à 30tonnes J'ai semé
la graineversla fin d'Août,je crois.Elle avait
de fourrage vert. Il atteint une hauteur de pousséde 20à 25centimètresquandvint l'hiver que la
plantesupportatrès bien, puisqu'auprintempstout le
trois pieds et plus, et étouffe toutes les mau- champétait frais et vert commeun champde seigle
COLZA. 60 CONSTRUCTION.

d'hiver. Aussitôtque la températures'échauffeleoffrait


colza ayons une bonne colonie et au plus fort de
se mità grandir,et pendantlemoisde Juillet,il la miellée. Si la colonie est faible, elle se
des multitudes de fleurs jaunes qui durèrent un long-
temps. J'ignorequels sont ses méritesau point devue conduira beaucoup mieux si on la met dans
de la productiondu miel, maismes abeilles ont butiné une ruche assez petite pour que les abeilles
dessusdepuislecommencement jusqu'àla fin. Il poussa puissent la remplir à peu près ou complè-
à trois ou quatre piedsde haut, lançantses rameauxde tement, économisant ainsi leur chaleur
touscôtéscommede la moutarde. Je le coupaipour la animale et
qu'elles puissent de cette façon
graineen Août,longtempsavantles gelées. On l'appré-
cie beaucoupici commepâturagepour les moutonset maintenir la température au degré voulu
les pourceaux,en ce qu'il reste fraiset vert jusquetrès pour l'élevage du couvain, et le travail
tard dans l'automne.Il est bonaussi pourles bestiaux, de la cire. De même, les abeilles viendraient-
mais il fautfaire grandeattentionde ne les pas laisser elles à remplir jusqu'au bord leur baril de
en mangertrop tant qu'ils n'y sont pas accoutumés,
car il y a tendanceà les faire gonfler. miel, il en résultera une perte considérable
S. H. MALLORY. de leur produit sucré, si on ne s'arrange pas
Decatur,Michigan,3 Nov.1900. à leur fournir un surplus d'espace juste au
moment voulu. Les minces parois du baril
CONSTRUCTION DES RUCHES. ne seraient guère de bonne économie pour
A moins qu'on ne soit établi dans un endroit une ruche d'hivernage, pas plus d'ailleurs
situé de telle sorte que les frais de transport que pour une ruche d'été, à moins qu'on
soient d'un prix fort élevé, à moins aussi ne l'abrite des rayons directs du soleil.
qu'on appartienne à la classe ouvrière, ou P. H. Elwood, de Starkville, New-York,
qu'on soit naturellement adroit de ses mains, propriétaire de plus de 1500 colonies, a dit
on fera mieux de renoncer à construire ses dans les Glaenings r, du 15avril 1891, "Une
ruches soi-même 443.On peut ordinairement bonne ruche doit remplir assez bien deux
acheter les ruches, en comptant le transport, conditions pour être digne de cette appel-
à un prix beaucoup moindre que celui auquel lation: 1° Elle doit être une demeure con-
reviendraient les ruches fabriquées par la fortable pour les abeilles; 2° Elle doit de plus
plupart des apiculteurs, si nous considérons être construite de façon à ce qu'on puisse
tout le bois gâché, les doigts entamés, et la accomplir commodément les opérations
dépense occasionnée parles scies. Outrecela, variées qu'exige l'apiculture moderne. Une
les ruches fabriquées dans de grands établis- bonne ruche en planche ou en paille répond
sements, où elles sont faites au mille, avec parfaitement à la première de cesconditions.
des machines spéciales conduites par Les abeilles emmagasineront autant de
d'habiles ouvriers, sont en général beaucoup miel dans ces ruches que dans tout autre, et
mieux ajustées. Mais on a grand plaisir à dans le Nord elles passeront aussi bien
faire les choses soi-même, fussent-elles l'hiver et le printemps dans une ruche en
même moins bien conditionnées; et il y a paille que dans une autre' plus compliquée.
dans l'année des jours d'hiver ou des jour- De telles ruches, cependant, ne répondent
nées pluvieuses où, si l'on est cultivateur, pas à la seconde condition; et c'est pour les
par exemple, on peut, sans perdre beaucoup réunir toutes les deux qu'on a Inventé la
de temps, fabriquer quelques ruches et ruche à cadres mobiles.
autres accessoires. De même, si l'on habite Au chapitre RUCHES,nous montrerons les
en pays étranger on n'a pas toujours le moyen modèles différents et les caractères spéciaux
de se procurer les modèles que nous recom- qui distinguent chacune d'entre eux. Mais il
mandons plus loin. n'y aqu'une seule ruchedont l'usage aoittrès
UNE BONNE répandu dans tout le territoire des Etats-
CONDITIONSREQUISES POUR
Unis, et c'est la Lang'stroth — c'est-à-dire
RUCHE. les dimensions de
celles qui réunissent
Bien qu'il soit de grande importance Langstroth. Partant du cadre, nous voyons
d'avoir de bonnes ruches, bien construites qu'il y a 425X215 millimètres dans œuvre.
et la
pour loger les abeilles, nous ne voulons pas Ces mesures établissent la longueur
la largeur, elle
pourtant encourager dans l'idée que c'est la hauteur de la ruche. Quantà
ruche en elle-même qui assure la récolte de dépend du nombre de cadres qu'on emploie.
miel. Nous pensons, comme Mr Gallup avait Certains apiculteurs, et peut-être sont-ils
coutume de le dire, qu'un bon essaim em- en majorité, préfèrent la ruche huit cadres;
d'autres en-
magasinera à conditions égales presque d'autres la ruche dix cadres, et
autant de miel dans un demi-baril que dans core vont jusqu'à douze cadres. Pour ceux
une ruche fabriquée la plus compliquée et qui cherchent à produire du miel extrait, la
la préférence,
la plus coûteuse, qu'il soit possible de trou- largeur dix cadres doit avoir
ver. Ceci, en supposant toutefois, que nous surtout dans le Sud. Si l'on produit seule-
CONSTRUCTION 61 CONTRACTION

ment durisiêl en rayons la ruche huit cadres Un autre parti de contractionnistes procla*
doit être choisie, particulièrement dans le malt l'avantage d'enrucher les essaims dans
Nord où la miellée est de courte durée, et un très petit nid à couvain.
ést fournie principalement par le trèfle et le Ils ne croyaient pas qu'il fût bon de réduire
tilleul. Le choix des cadres et leur nombre à la chambre à couvain d'une colonie établie;
la ruche, déterminent donc les dimensions et, par conséquent, lorsqu'ils appliquaient
de la ruche elle-même. par hasard le système de contraction, c'était
Nous avons dit que le modèle Langstroth seulement durant le temps des essaimages.
est le plus répandu aux Etats-Unis; récem- Cette forme de contraction est certainement
ment pourtant nous avons pu noter une meilleure que l'autre; mais à mesure que
tendance vers un cadre de même longueur les années s'écoulent, nous entendons de
mais de deux pouces plus haut. Il y a aussi moins en moins parler de contraction, et
une tendance au sens contraire dans l'adop- bien davantage au contraire d'extension
tion d'un cadre de la longueur du Lang- dans le but d'obtenir de fortes colonies, des
stroth, mais de deux ou trois pouces moins populations bien fournies, actives, vigou-
haut, en employant deux étages de ces ca- reuses. Un nid à couvain de huit cadres est
drer pour un seul nid à couvain. d'ordinaire suffisamment petit, et, à vrai
En raison des opinions diverses des api- dire, un dix cadres peut n'être pas trop
culteurs et des particularités relatives aux grand. Voir GRANDEURDES RUCHES,pour
différentes localités, peut-être n'est-il guère plus amples considérations sur ce sujet.
utile de donner des indications générales CORÉOPSIS. Cette plante fournit des
pourla construction d'une ruche quelconque quantités énormes de nectar le long des
d'autant plus que ces indications écrites ne terrains en contre-bas qui bordentles rivières
donneront jamais une idée aussi juste de Mississippi et Illinois. L'extrait suivant, em-
leur fabrication qu'une ruche même. Pour
prunté aux GLEANINGSp. 162, vol. XVI est
ces raisons, et d'autres encore, il serait bien de l'honorable J. M. Hambaugh; il nous dit
plus sage que celui qui a J'intention de cons- tout ce qui concerne cette plante, et fait
truire ses ruches, s'adresse à un fabricant connaître les immenses quantités de miel
et lui demande une ruche complète d'échan-
qu'elle péut souvent produire :
tillon. S'il ne trouve pas exactement une ru- Il y a unpeuplus d'un an j'ai écrit une lettre pour
che à son Idée, il se rend compte naturelle- les Gleanings,annonçantque le miel recueillisur cette
ment, ou se figure voir en esprit» ce qu'il planteest supérieurà celui produitpar lesautresfleurs
veut faire; mais en ce cas nous lui conseil- tardivesd'automne,qu'il peut prendrerangparmi ceux
lerons de faire un modèle ou deux avant de qualitéextra, se vendreau mêmeprix que lesmiels
de trèfle oude tilleul. La situationde ma résidence
d'exécuter un grand nombre de ruches. Car particulièrem'a heureusementmis en mesure d'appré-
neuf fois sur dix — oui, quatre-vingt-dix fois cier la valeur de cette plante,et la qualitédu miel
sur cent — il mettra de côté généralement qu'elle produit. S'étendantau prix des coteaux qui
la ruche qu'il a imaginé pour adopter un bordentla rivière Illinois,elle est limitéeà l'Est et au
Sud une grande étenduede terrains bas, marécageux
modèle quelconque exécuté par un fabricant de trois à cinq milles de largeur. Ces terres sont
- ce par quoi il aurait dû commencer. exposéesà être inondéespar la rivière une foispar an,
généralementau commencement du printemps. Cela
rend une grandepartie du terrainimpropreaux labou-
CONTRACTION ou réduction du nid rages,et par conséquentle Coréopsisy a prispied pres-
à couvain. Il y a qùelques années le système que à l'exclusionde toute autre plante; au commence-
de réduire autant que possible le nid à cou- ment de septembre elles commencent à ouvrir leurs
bellescorolleset en peu de tempsdesdistrictsentiers
vain faisait rage partout. On arguait, en se couvrentdes plus vives couleurset la splendeur
faveur de ce système, que la plupart des éblouissantede ce parterre naturel fait songer à des
colonies, et les Italiennes surtout, après feuillesd'or bruni. C'est alors, étant donné qne le
avoir amassé un peu de miel dans le nid à tempssoit favorable,que les abeillesse réjouissentde
toute cette luxuriance,et que le miel peut s'amon-
couvain, mettaient peu d'empressement à celerdans les ruches.Et ce qu'il y a de remarquable
monter dans les hausses; aussi, pour les dans ce miel, c'estqu'il a peu besoind'être concentré
forcer à monter, quelques apiculteurs enle- par inopération,et les abeilles ont à peine rempli
vaient trois ou quatre cadres du bas, rédui- les cellulesque celles-cisonten état d'être operculées.
C'est là un grand avantage,qui épargneaux abeilles
sant ainsi le nid à couvain, puis Ils mettaient
beaucoupde travail et rend plus rapide l'approvi-
les hausses. Ce procédé, charmant en théorie, sionnement.J'ai eu une coloniequi a emmagasiné
avait en effet des résultats dans la pratique: 63 1/2litres de miel en six jours; un autre 86 livres
Il forçait bien les abeilles à monter dans les en neuf jours, et 43 coloniesme donnèrent2021livres
en dix jourssoit en moyenne47 livres par colonie.Ce
hausses, c'est vrai, mais le plus souvent miel, quoiquepas aussi clair peut-êtreque celui de
aussi les forçait à essaimer. tilleul ou de trèfle, est d'une teinte dorée, d'une
CORÉOPSIS. 62 COTON.
laveur exquise,d'une pâte très fine, pesant largement seul capable de faire manquer la récolte de miel
12 liTresau gallon,et ainsi que je l'ai dit précédem-provenantde cette plante.
ment, je ne vois pas pourquoionne le classeraitpassur
le mêmerang et au mêmeprix que les mielsdetilleul COTON. Le coton est le nom populaire
et de trèfle.
Pour ce qui est de ma venteparticulière,je n'ai pas donné à plusieurs plantes textiles qui sont
demielplus universellement appréciépar lesconsomma-communes aux deux hémisphères et se trou-
teurs que mon miel de «coréopsisdoré», et en effet vent entre les limites du 36 degré nord et
pas une plainte ne s'est élevée contre ce miel, sauf sud de l'équateur. Toutes les espèces durent
dans un cas. Un voisinayant cessé d'en acheter,on toute l'année.Elles ressemblent tant soit
lui demandepourquoicette abstention ; et il répondit: peu
« mes enfants le finissent trop vite en consommantà des arbrisseaux, mais en culture ordinaire
trop» je le vendsen colportageà présent, et monven- elles sont traitées comme des plantes an-
deur m'annoncequ'il peut vendre plus de miel dansla nuelles, et on les plante chaque année au
région où il l'a fait connaître, que s'il essayait de printemps.
nouvellestournées.Ceci prouve certainementen faveur
de cette sorte de miel.J'en ai vendu plus de 400livres Les espèces qui produisent le coton com-
cette annéerien qu'à mon domicileparticulier et la mun sont: G. Darbadeuse, comme le coton des
demandesemblealler toujoursen augmentant. Je crois îles, G. Herbaclwri produisant le coton de mon-
que tant que des apiculteursétabliront leurs abeilles
de façon à bénéficier de ces grandes étenduesde tagne ou coton courte-soie; et le G.Al'bm'eum.
coréopsis,ils ne rendront pas seulement service à la Le coton du Sud des Etats-Unis est intéres-
société,mais ils y trouverontaussipoureux unebonne sant pour l'apiculteur parce que depuis plu-
récompensepécunière.Un dernier mot en faveur du sieurs années on s'est aperçu qu'il produit
miel de coréopsis; il a peu tendanceà se granuler,et du miel en
au momentoù j'écris, il ne présente pas encore de quantité considérable à certaines
trace de granulation,tandis que mes deux barils de époques. Il est de couleur claire de bonne
miel de tilleulsont aussi durs quedusucre dela Nou- consistance, mais de goùt indifférent. En
velle-Orléans.
J. M. HAMBAUGH. règle générale il est préférable de s'en ser-
Sprin,BrownC°.Ellinais,21Janvier1884. vir pour des usages manufacturiers. On en
offre des quantités considérables sur le
En 1891 Mr Hambaugli écrivit un autre marché à certaines années, et à d'autres pas
article sur le même sujet; nous en extrayons du tout.
le passage suivant : Le miel de coton a ceci de particulier,
Le <coréopsisdoré» ou spanishneedletient la tête c'est que lorsqu'il est enfermé, il brise le ré-
parmi toutesles plantes mellifèresque j'ai pu expéri- ceptacle qui le contient.
menter jusqu'ici.Ce n'est pas seulementla plus riche On n'a pas encore pu déterminer définiti-
en nectar, mais le miel est d'une qualitéextra, et se
vend chezmoi,autant si ce n'est plus que le miel de vement s'il fermente ou produit des gaz. Il
trèfle. Son poids est largementde 12 livres au gallon peut être mis dans des barriques, mais dans
et il semble que lorsqu'il est récolté les abeilles ce cas on doit laisser un espace d'air suffi-
n'aient guèreà le travailler. Je n'ai jamais encore vu sant pour son expansion.
du miel de coréopsisqui ne fut pas suffisamment mûri
bien que je l'aie extrait des mêmeshaussestrois fois COUPAGE DES AILES DE LA REINE.
desuiteen quinzejours, et en uneoccasionmêmedeux —
fois en cinq ou six jours. Une coloniem'a donné au (Voir REINE).
produit net de 73 livres en cinq jours, et le rucher COUVAIN. — (Voir ABEILLESet aussi la
entier comptant43coloniesen activité, en 8 jours à
produit2033livres, c'est-à-direun peu plusde 47livres LOQUE).
; et ce chiffrene s'appliquepas seulement LE COUVAIN AU POINT DE VUE DE
par colonie
à cette année-ciil est prouvéaujourd'huique le coré-
opsisest la meilleureplante mellifèreque nousayons SON ACCROISSEMENT. (Voir EXPAN-
dans cette contrée-ci.Un hiver froid et pluvieuxest SIONDU COUVAIN].
D.

EN APIOULTURE. — fonds d'informations qu'il mettrait des


DEBUTS
Le commençant qui aurait quelques diffi- semaines et même des mois à trouver en
cultés à comprendre les différents articles feuilletant bien des livres. S'il ne connaît
de ce livre, devra visiter un apiculteur de sa pas d'apiculteur progressiste, il peut aller
région. S'ille peut, il aura avantage à visi- voir un apiculteur cultivant encore l'abeille
ter un apiculteur progressiste, même s'il en dans les vieux systèmes; mais il lui sera de
est un peu éloigné, et de passer un jour com- beaucoup plus instructif de visiter le pre-
plet pour apprendre les tours de mains et un mier, qui lui apprendra à reconnaître la

CELLIERA ABEILLES.

reine, les abeilles, et les mâles, et illustrera de démonstration, tout ce qui est écrit ici
son modùsoperandi en lui ouvrant une ru- expliquera suffisamment le pourquoi de toute
che, maniant les cadres, en un mot lui fera chose.
une démonstration pratique de tout ce qui
est expliqué dans cet ouvrage. Il suivra Nous engageons vivement a dépenser le
attentivement les instructions envoyées possible, pour commencer, car rien
avec les ruches; alors avec les abeilles il lira n'est plus décourageant, lorsqu'on a fait les
et étudiera son A. B.c. Si l'on ne peut avoir choses largement, et peut-être à l'aveu-
moins
DÉBUT EN APICULTURE. 64 DÉBUT EN APICULTURE.
glette, que de perdre un grand nombre d'a- expliqué au chapitre Le rucher». Dix ou
beilles, par un mauvais hivernage ou pour vingt ruches peuvent produire un certain
quelque autre cause —tout cela par manque rendement, donner un bénéfice beaucoup
de pratique ou simplement d'une science plus considérable par colonie, que ne le
théorique suffisante. Bien des gens qui ont ferait un nombre de colonies dix fois plus
entrepris la culture des abeilles sur une trop fort 333.(Voir PROFITSAVECLES ABEIL-
grande échelle d'abord n'ont éprouvé que LES N.
des désastres. On leur avait offert par exem- Après avoir considéré les difficultés et les
ple tout un rucher, comprenant 25 ou 30 co- incertitudes qu'offre l'apiculture, on s'inter-
lonies d'abeilles avec tout le matériel tel que roge, on se demande si l'on veut risquer
ruches, enfumoirs, etc., à un prix tellement l'aventure. Sachant que 10 ou 20 colonies
minime qu'elles s'étaient laissées tenter. peuvent presque toujours être entretenues
Jamais nous ne conseillerons un tel marché, avec succès et rapporter un bon bénéfice,
à moins que l'acquéreur puisse se mettre en le commençant voudra naturellement en
rapport avec un apiculteur expérimenté ca- courrir la chance. Comment débutera-t-il ?
pable de l'instruire des éléments de la cul- S'il a l'occasion de passer un jour ou deux
ture des abeilles. Peut-être cet acheteur avec un apiculteur expérimenté, il se rendra
pourrait-il, s'il est jeune, intelligent, dé- maître de la sorte de bien des petits secrets
gourdi et qu'il lise avec attention cet ou- du métier. Il en apprendra assez pour
vrage, parvenir à se tirer d'affaire sans pouvoir lire et méditer le présent livre avec
apprentissage préalable, mais c'est très profit comme il n'aurait pu le faire autre-
rare. ment; et nous conseillons vivement à tous
ceux qui le d'aller voir un apicul-
Nous avons toujours été d'avis qu'il faut teur entendupeuvent et de lui acheter une ou deux
commencer modestement; et, après avoir colonies. Pour ce qui regarde le prix, une
consacré une première somme à l'achat du forte colonie d'abeilles Italiennes, avec reine
matériel indispensable, de s'abstenir de met- à dans une ruche neuve à tenons
l'épreuve,
tre d'autre argent dans l'affaire tant que les ou dans tout autre ruche de construction
abeilles n'auront pas donné un rendement
moderne, peuvent valoir en tout 50 francs.
quelconque: en d'autres termes, qu'il faut C'est le prix le plus élevé qu'on puisse faire.
faire en sorte que les abeilles remboursent Car les abeilles
leurs frais d'installation. Il n'est pas rare de ordinaires, c'est-à-dire les
ou les noires, en ruches à cadres
voir de belles sommes d'argent risquées à hybrides
mobiles, sont vendues partout d'occasion de
l'aventure fondre au soleil sans rapporter 15 à 25francs
de hénéflees ; car, en tant qu'exploitation, la par famille y compris la ruche.
Si l'on ne connaît pas d'apiculteurs dans le
culture des abeilles est peut-être celle qui on peut acheter une ou deux
est le plusa la merci des variationsdela tem- voisinage,
ruches en planches avec les rayons solides
pérature; et c'est pourquoi nous n'engage- ment attachés et bien
garnis d'abeilles
à
ronsjamais personne compter sur les abeil- RUCHESEN PLANCHES). Le prix de ces
les comme seuls moyensd'existence.Bien des (Voir
si ce sont des noires ou des
individus à la vérité ont fait de l'apiculture dernières,
sera partout de 10 à 15 francs par
leur spécialité; mais ce sont (les gens qui hybrides,
ruche. Mais ceux qui élèveront des abeilles
petit à petit ont augmenté leurs affaires, qui dans de telles ruches ne sont
avaient sans nul doute un emplacement par- guère capables
de donner des indications précises sur les
ticulièrement favorable pour leur rucher, la seule
et qui entretenaient de 500 à 1000 colonies méthodes modernes d'apiculture, et
chose qu'aura à faire celui qui achètera
Mais la culture des abeilles réussit mieux leurs ruches sera d'étudier avec soin le
en général quand elle est pratiquée de con- présent ouvrage.
cert avec une autre occupation. Beaucoup Pour mettre les abeilles noires dans une
de personnes occupées ont besoin de se ruche en planches, tournez la ruche sens
changer les idées, et quelques abeilles leur dessus-dessous, puis nouez au-dessus de
procurent juste le genre de distraction qu'il l'ouverture un paillon comme ceux qu'on
leur est nécessaire. Les fermiers, les met sous les fromages. L'opération doit être
maraîchers, les horticulteurs, ceux qui ont faite le soir, ou au moins par un jour frais.
un verger, peuvent entretenir de 50 à 100 Les abeilles doivent être ensuite portées à
colonies sans que cela nuise beaucoup à une distance d'au moins un mille, et demi,
leurs autres occupations; et dès qu'on a autrement beaucoup d'entre elles retourne-
une cour ou unjardin, qui empêche d'élever raient à l'ancienne place qu'elles occupaient.
quelques colonies ainsi que nous l'avons (Voir TRANSFERTDESABEILLES).
DÉBUTS EN APICULTURE. 65 DÉSERTION DES ESSAIMS.

lï est possibleque dans quelques localités tenter quelques essais d'élevage de reines.
on ne trouve pas d'abeilles à acheter. En (Voir REINESET ELEVAGEDESREINES).
pareil cas 11faut s'adresser au marchand le Pour éviter les ennuis causés. par lespli-
pïtrs proche et lui demander un ou deux lardes il lira avec soin les articles concernant
e&dfeff de nucleus. Si l'on ne se soucie pas de les AIGUILLONS et le PILLAGE.Vers latOBde
fitlifede grosses dépenses, qu'on se contente la saison 11passera au chapitre HIVERNAGE"
d'acheter quatre ou cinq nuclei puis de pro- qu'il trouvera en suivant l'ordre alphabé-
Éféfctëfà leur formation en ruche comme nous tique, etle lira de même ave&beaucoup d'at-
Piffltëergttonsaux chapitres NUCLÉIET NOUR- tention; car en apiculture les désastres qu'on
ftiSSBStENT. éprouve proviennent plus souvent des er-
Mais avant d'acheter des abeilles on devra reurs commises en préparant les abeilles
se procurer auprès d'un marchand ou d'un pour l'hivernage que de toute autre cause.
Hîbricant cinq à dix ruches modernes démon- On peut se procurer facilement des nuclei
tées et à plat. Comme il se vend plusieurs d'un ou deux cadres chez presque tous les
sortes de ces ruches et toutes assez bonnes, marchands. Ces nuclei sont placés dans de
- un commençant peut se trouver embarrassé légères caisses d'emballage, et contiennent
de savoir lesquelles choisir. Tout bien consi- habituellement de 500à 1000 abeilles, un ou
deré, nous recommanderons pour la plupart deux cadres de couvain et un peu de miel.
déslocalités la ruche à tenons à huit cadres, Comme les frais d'expédition de ces abeilles
avec cadres Hoffman à espacement automa- envoyées en grande vitesse sont assez éle-
tique. (Voir RUCHES). Ces cadres sont vendus vés, il est toujours plus avantageux et meiln
par tous les fournisseurs de matérielapicole, leur d'acheter des abeilles communes comme
et comme les ruches indiquées plus haut on le peut dans son voisinage, et, après avoir
sont employées en très grand nombre par opéré le transfert, d'introduire dans les co-
iles hommes expérimentés, cultivant les lonies des reines Italiennes.
abeilles surunetrès grande échelle et qui en DÉPÉRISSEMENT DE PRINTEMPS. -
ojbtiënnént d'excellents résultats, l'apicul- (Voir HIVERNAGE).
teur novice ne risquera pas defaire fausse —
route en les adoptant. DÉSERTIO. DES ESSAIMS.
Rien n'est plus navrant peut-être en apicul-
Aussitôt que vous avez reçu les ruches,
montez-les,clouez-les, car chaque corps de ture que de voir les abeilles sortir de leur
ruche est démonté et accompagné des clous ruche et fuir on ne sait où, sans prendre
qu'il faut et en nombre suffisant pour la même le temps de vous faire un petit signe
mettre en- état, puis peignez-les. Si vous d'adieu, ou de vous remercier des bontés
n'avez pas le temps de faire ce travail vous- que vous avez eues pour elles, les logeant,
même, adressez-vous à un ouvrier, qui, en leur fournissant un abri et tout ce dont elles
suivant point à point le petit guide imprimé avaient besoin. Aucune créature peut-être
envoyé en même temps que le colis et don- ne sont plus attachées que les abeilles à leur
nant la marche à suivre pour le montage, demeure, si modestes, si peu engageants
assemblera les différentes pièces avec l'habi- qu'en paraissent les entours; et la vigilance
leté d'un professionnel. avec laquelle elles montent la garde à l'en-
Ayant les ruches toutes prêtes, de cinq à trée de leur ruche après une journée de dur
dix suivant les cas, vous pouvez avec vos labeur montre bien le sentiment profond,
deux ou trois nuclei les peupler en fournis- qu'elles ont de leurs droits de propriétaires,
sant un nourrissement à ceux-ci que vous et qu'elles sont toutes prêtes à donner leur
subdiviserez ensuite en petites colonies vie si besoin est pour défendre leurs provir
comme nous vous le recommandons aux sionssi péniblement amassées. On a même
chapitres NucLEi et NOURRISSEMENT. peine à comprendre que certaines puissent.
Si le débutant réussit dans l'accomplisse- se décider si vite et avec tant d'ensemble
: ment de ces diverses opérations, il peut à quitter tout cela. N'agiraient-elles jamais
alors acheter avec assurance une ou deux vu le tronc creux d'un arbre, vivraient-elles
reines Italiennes qu'il introduira dans les depuis de longues générations à l'état do-
nuclei. (Voir INTRODUCTION). En subdivisant mestique dans des ruches faites de mains
essaims ou en formant des nuclei, il doit d'homme, n'importe; elles n'en possèdent
mettre la reine pas moins ce désir instructif qui les pousse:
achetée avec les abeilles qu'on vient de faire à chercher la forêt sitôt qu'elles peuvent
orphelines. Après avoir acquis un peu d'ex- secouer les chaînes de la domesticatioa.
périence en observant et ennouvellement
naturellement étudiant de tout] en butinant,
les près les mœurs des abeilles, il pourra alors Peut-être
ont-elles cherché du regard les endroits les
les abeilles,
5
DESERTION DES ESSAIMS. 66 DÉSERTION DES ESSAIMS.

plus favorables pour dresser de nouvelles de- ration est très simple, car une minute suffit
meures, peut-être aussi ont-elles choisi leur pour ouvrir une ruche et en sortir le rayon
tronc d'arbre bien avant de se décider à qu'il nous faut, et de plus si par malheur on
abandonner la ruche. On a raconté mille avait manqué d'introduire la reine en met-
petits Incidents qui prouveraient clairement tant l'essaim en ruche, les abeilles auraient
que c'est bien là le cas. de cette façon le moyen d'en élever une
Pour nous, nous avons une fois vu nos autre.
abeilles butiner avec ardeur dans une loca- Cette méthode de donner aux abeilles du
lité située à un mille et demi de notre ru- couvain non operculé réussit très bien
cher, oùle trèfle blanc en pleine fleur crois- lorsqu'on tient celles-ci dans la ruche, mais
sait avec une abondance peu commune. Peu il est certain qu'elle vaut un peu celle
de temps après une colonie essaima, et les d'attraper les oiseaux en leur mettant un
abeilles après avoir quitté la ruche se diri- grain de sel sous la queue; comment
gèrent en droite ligne sur un arbre qui obvier à la perte d'un essaim qui quitte la
poussait au milieu du champ de trèfle, sans place sans même se grouper, ou de ceux
même prendre la peine de se former en qui s'enfuient sans qu'on s'en aperçoive,
grappe. Ne s'étaieot-elles pas rendu compte et quand personne ne se trouve dans le
de l'avantage qu'elles auraient àn e faire qu'un rucher? Nous sommes heureux de pouvoir
court trajet pour transporter leur butin pa- dire qu'il y a un moyen parfait et très
tiemment recueilli de fleùr en fleur, plutôt sûr de réussir à tous les essaimages pri-
que de parcourir un milleet demi avec leur maires: c'est de couper les ailes de la
charge? Il est bon sans doute de faire reine pour qu'elle ne puisse s'envoler.
observer ici qu'il est rare de voir un essaim Cette méthode est d'un usage très général
s'enfuir vers les bois sans se mettre en et réussit fort bien pour les essaimages
grappe; les abeilles restent habituellement primaires; mais, hélas ! les essaims qui se
suspendues en cet état de 15 minutes à une forment en cours de saison sont les plus
heure, souvent plusieurs heures de suite; aptes à déserter, et nous ne pouvons
pour notre part nous les avons vues demeu- couper les ailes de leurs reines, à eux,
rer deJa sorte la nuit durant; mais peut-être puisque celles-ci n'ont pas encore accompli
vaut-il mieux s'assurer de l'essaim dans les leur vol nuptial. Que ferons-nous en ce
,16"ou 20 minutes qui suivent sa désertion, si cas? A vrai dire, nous ne connaissons pas
l'on ne veut pas risquer de le perdre. Les de meilleur moyen que d'exercer sur le
ruches doivent être préparées longtemps rucher une surveillance active lorsqu'on
avant que soit venu le temps des essaimages peut s'attendre à les voir se former,- puis
et dressées près de l'endroit où la nouvelle de les poursuivre, de grimper aux arbres
colonie doit être établie. Celui qui veut avoir pour les rattraper, etc., jusqu'à ce qu'on
un rucher modèle ne doit pas attendre que les tienne en sûreté dans les ruches.
les abeilles essaiment pour en dresser le Ceux qui trouveront que c'est se donner
plan; 11doit au contraire saisir l'occasion trop de peine devront prévenir les essai-
aux cheveux, et avec une prudente résolu- mages en cours de saison comme nous le
tion décider la place que devra occuper leur conseillons ici.
chaque ruche avant qu'elle soit peuplée On prévient, il est vrai, la perte des
d'abeilles, s'il veut en rester maître et éviter essaims primaires en coupant les ailes de
de les voir prendre la clef des champs. la reine, mais on n'évite pas toujours par
Mais, dira-t-on, elles désertent quelquefois ce moyen la perte de la reine elle-même.
même après avoir été soigneusement enru- Elle sort eomme de juste avec les abeilles,
chées. Nous savons parfaitement qu'elles et, après avoir sautillé, voleté quelques
agissent souvent de cette façon et parfois temps devant la ruche, elle s'empresse d'y
s'enfuient le jour même ou le lendemain de retourner en même temps parfois que les
celui où elles ont été mises en ruches; mais abeilles qui se sont aperçues qu'elle
sommes-nous bien sûr d'avoir soigneuse- n'était pas dans leur foule. Même se trou-
ment opéré leur transfert ? Pour nous, nous verait-elle alors à quelque distance de la
ne sommes satisfaits qu'après avoir pourvu ruche, le fort bourdonnement de ses subor-
le nouvel essaim d'un rayon au moins de données revenant sur leurs pas la guide
couvain non operculé, et c'est à peine si presque toujours vers sa demeure; maisà
nous avons vu un essaim déserter une ruche moins que l'apiculteur se trouve là juste à
ainsi pourvue, ou entendu dire par d'autres point pour mettre ordre aux affaires, bien
qué cela soit arrivé. Avec le modèle de des reines se trouveront perdues, de cette
ruche que nous décrirons parla suite, l'opé- façon, les abeilles en élèveront une quan-
DÉSERTIONDES ESSAIMS. 67 DÉSERTION DES ESSAIMS.
tlté de nouvelles et s'en Iront pour tout les quitter que parce qu'elles en sont presque
de bon cette fois, "faisant de cette façon complètement dépourvues. Pour remédier à
de l'essaimage primaire un essaimage un tel état de chose, ou plutôt pour le préve-
secondaire ». Un allemand de nos amis, qui nir, la méthode est si simple que nous avons
sfy connaît peu en apiculture, prétendit une à peine besoin de l'analyser. Dès qu'on les a
foi* quenosabeilles étaient entrain d'essai- ramenées dans la ruche, après la tentative
mer et que si nous ne sonnions pas les clo- d'essaimage, nous leur donnerions si c'était
ches, etc., elles s'enfuiraient certainement possible un lourd rayon de provisions opercu-
dans les bois. Nous saisîmes tranquillement lées; sinon, nous leur donnerions un nour-
lareine en passant devantla ruche, puis dîmes rissement, très peu à la fois, jusqu'à ce
à notre ami que, si elles se mettaient en qu'elles soient abondamment pourvues, puis
route, nous saurions bien les rappeler. Elles nous nous assurerions qu'elles ont du cou-
prirent en effet la direction des bois et vain dans les rayons. S'il nous semble néces-
allèrent si loin que l'inquiétude fut près de saire, nous leur donnerions un rayon de
nous gagner; quand au loin à l'horizon larves découvertes enlevé sur une autre
- nous les vîmes soudain revenir précipi- ruche, puis nous les nourririons jusqu'à ce
tamment et rentrer dans la ruche qui se qu'elles aient une grande abondance de pro-
trouvait à nos pieds. Tandis qu'il nous visions. Il est honteux d'avoir des abeilles
faisait crédit d'un certain pouvoir surna- qui désertent faute de nourriture.
turel sur les abeilles, nous nous félicitions .t
de notre côté d'avoir eu la précaution de DÉSERTION AU DÉBUTDUPRINtEMPS.
couper quelques jours plus tôt les ailes de Les essaimages semblent se produire juste
toutes nos reines. Après cet incident nous au moment où nous pouvons le moins nous
éprouvâmes quelque orgueil de l'empire permettre de perdre des abeilles, et, pis en-
que nous avions sur ces insectes fantas- core, quand nos populations étant en géné-
- -:..
ques, mais un beau jour un bel essaim de ral affaiblies, nous ne pouvons nous faire à
mouches Italiennes s'enfuit en semblables l'idée d'en perdre une partie en ce cas, les
,- circonstances, et, en dépit de nos assu-
abeilles ne paraissent généralement pas avoir
rances réitérées qu'elles ne tarderaient pasde préférence marquée pour les bois, leur
à revenir, elles disparurent et demeurè-
- rent au loin. Dans une disposition d'esprit caprice les pousse au contraire vers les ru-
ches adjacentes, et parfois un rucher entier
plus humble et, nous osons le dire, plus semble tellement pris de folle que ses habi-
sage, nous nous informâmes, et nous décou- tantes se démoralisent complètement.
vrîmes que nos abeilles s'étaient jointes à Un voisin, dont la manie était de n'avoir
un petit essaim tertiaire de mouches noires
que des ruchettes —de moins de la moitié de
qui venait justement de sortir des ruches la taille habituelle — s'aperçut un beau jour
d'un voisin. Il fallut nous expliquer» avec
d'avril que 40 de ses colonies avaient quitté
leur propriétaire, mais il nous en coûta un
leurs ruches respectives et se réunissaient
billet de cinq dollars pour rendre nos
en groupes confus et divers. Dire que leur
explications assez claires pour qu'il nous
fût permis de remporter notre bel essaim propriétaire était perplexe serait exprimer
de façon très atténuée son état.
de mouches jaunes, et le séparer de la
On parle de temps en temps de cas sem-
reine noire inféconde pour qu'elles puis-
sent accepter leur propre reine. Vous blables, bien que moins graves peut-être,
voyez donc, amis, combien en apiculture quise produisent, depuis presque toujours
il y a loin de la coupe aux lèvres, et quand les novices commencent à étudier la
combien il est important, si l'on permet science de l'apiculture ; et bien que ces
l'essaimage naturel, d'avoir l'œil ouvert essaimages printaniers ne se soient pro-
et de choisir dans ou près du rucher un duits qu'une fois par hasard avant les récen-
tes améliorations apportées à l'élevage des
poste d'observation assez sûr, si l'on ne
veut pas voir ses visions dorées — et ses abeilles, Ils n'étalent rien en comparaison
abeilles — prendre leur essor et s'envoler de )a folie qui semble s'emparer de ruchées
au loin. entières — en ruchettes — depuis qu'on pra-
tique l'essaimageartificiel, qu'on fait usage
DÉSERTION POURMANQUE DENOURRITURE. des extracteurs à miel, etc. Nous ne voulons
nullement nous élever contre les progrès
Si les abeilles désertent leurs ruches, accomplis, mais seulement prévenir les
c'est plus souvent parce qu'elles sont àcourt commençants contre leur trop de hâte à
de provisions que pour tout autre cause; et s'enrichir. Nous ne commencerions à diviser
bien des fois au printemps elles ne semblent nos populations que lorsqu'elles sont assez
DÉSERTION DES ESSAIMS* 68 DESERTION DES ESSAIMS,
fortes et nombreuses. Elles ne doivent tout alla bien; mais bientôt des plaintes
prendre leurs quartiers d'hiver que pour- s'élevèrent, on prétendit que les abeilles
vues en abondance, autant que possible, de quittaient leurs ruches en corps à la suite
miel operculé dans de vieux rayons durcis; de leur reine, toutes les fois que celle-ci
avoir des ruches à parois rendues épaisses prenait son essor à la rencontre des mâles.
et chaudes à l'aide de matières poreuses On conseilla donc de donner aux abeilles des
telles que la balle d'avoine ou la paille, larves en cellules ouvertes, pour les dis-
et une bonne épaisseur de la même matière traire et les consoler pendant son absence,
sur le dessus, et nous aurons ainsi peu de et ce procédé réussit assez bien pendant
raisons de craindre de voir les abeilles fuir un temps; mais, <àl'occasion, les apiculteurs
le rucher au printemps. se mirent à déclarer les uns après les autres
qu'ils ne se servaient pas dans leur rucher
FUITE DESESSAIMSEN NUCLEUS.
pour l'élevage des reines, de cadres plus
Cet essaimage, comme le précédent, petits que le cadre à couvain ordinaire.
paraît être une conséquence de la culture Depuis ce temps ils se sont plaints rare-
forcée des abeilles, telle qu'on la pratique ment de cette sorte d'essaimage. Lorsqu'on
ale temps d'étudier ces pe-
tites colonies, il ya des choses
bien amusantes et bien inté-
ressantes à observer dans
leur conduite. Nousles avons
vues se comporter dans la
perfection pendant plusieurs
semaines, et elles n'avaient
guère plus qu'une bonne
pinte d'abeilles peut-être. Le
travail d'une seulejournée à
l'époque (le la floraison du
trèfle remplissait complète-
ment la rucliette, et la jeune
reine, après avoir commencé
à pondre, avait souvent fini
de garnir les rayons dès le
second jour; alors, si le troi-
sième jour elle venait à man-
quer, nous nous demandions
avec etonnementcequi avait
bien pu se passer. Nous re-
trouvions quelquefois ces pe-
tits essaims suspendus aux
branches d'un buisson de gro-
seillers ou de framboisiers,
aussi calmes, aussi paisibles
que si c'avaitété là lanianière
dont iesal teilles secomportent
toujours d'autres fois,, après
avoir été à leur recherche
dans tous les endroits où une
colonie en rupture .de ban
pouvait aller se posel', re-
nonçant en désespoir de cause
à les retrouver, nous les
SORTIEAPRÈSLA FUITEDE L'ESSAIM. voyions revenir tout a coup en tournoyantet
se grouper tranquillement sous notre nez,
aujourd'hui, et spécialement de l'élevage alors bien dépourvu d'expérience
des reines en nuclei composé de deux ou trois
cadres de cinq ou six pouces carrés chacun. 11se produit encore un autre genre (l'es-
saimage qui ne semble pas avoir d'autre
Ce système de ruchettes était très en vogue
vers l'année 1865.Pendant un certain temps cause qu'un dégoût subit des abeilles pour
DÉSERTION DES ESSAIMS. 66 DÉSERTION DES ESSAIMS.

leur ruche ou ses alentours, et, quelquefois parce qu'elles sont à court de provisions, et
aussi, il est plutôt difficile d'assigner une rai- c'est ce qui arrive généralement le premier
son quelconque à leur désertion soudaine. jour de printemps chaud et ensoleillé. Nous
Nous avons vu une colonie essaimer et dé- en avons connu qui essaimaient parce que
serter sa ruche parce que celle-ci était trop l'entrée de leur ruche était trop grande,, et

UN PETITESSAIMSECONDAIRE.
froide et trop découverte, d'autres déser- d'autres, si nous ne nous trompons pas,
taient la leur parce que les rayons en étaient parce qu'elle était trop petite. D'autres fois
malpropres, remplis d'ordures a cause de enfin parce qu'elles étalent si envahies par
la dyssenterie. Elles essaiment très souvent les habitantes d'une fourmilière voisine, -=
-DÉSERTIONDES ESSAIMS. 70 DOMMAGESCAUSÉSPAR LES ABEILLES,

Voir FOURMIS— qu'elles avaient cessé de malpiqué est près demourir. Des dommages
considérer la patience comme une vertu. et intérêts sont demandés, des poursuites
Elles essaiment souvent au printemps sim- s'ensuivent, et il en résulte tin ressenti-
plement parce qu'elles se sentent faibles et ment général contre l'apiculteur. Mais ce
découragées, et dans ces cas-là elles cher- n'est pas tout. Quelquefois, l'apiculteur a son
chent presque toujours à se joindre à d'au- rucher sur le devant de son champ bordant
tres colonies. Bien qu'il ne soit pas toujours en général la route; un nucléus a été volé;
possible d'assigner une raison plausible à les abeilles sont alors sur le chemin de la
une telle conduite pour les colonies de force guerre, et piquent tous les passants. Une
moyenne ou de bonnes conditions, nous pou- paire de chevaux est attaquée; une course
vons rester bien assurés que de bonnes et folle s'ensuit. Dans ce qui précède j'ai sup-
fortes colonies abondamment pourvues de posé des cas possibles. Il est bon de dire que
provisions de miel operculé, se laissent ce ne sont là que quelques exemples de ceux
rarement aller à de telles sottises, si même qui arrivent ou peuvent arriver, et II est
cela leur arrive jamais. donc nécessaire pour l'apiculteur d'être soi-
Pour nous résumer, nous dirons: Si vous gneux.
ne voulez pas perdre vos abeilles par les es- Dans le premier des cas mentionnés (le
saimages naturels, coupez les ailes de toutes linge sali par les abeilles affectées de dys-
vos reines sitôt qu'elles commencent à pon- senterie) il sera bon pour l'apiculteur d'en-
dre, veillez ensuite souvent a elles, et soyez voyer quelques belles sections de miel, ou
au courant de ce qui se passe chaque jour d'offrir de payer le dommage fait au linge.
dans le rucher à l'époque de l'essaimage; si Rien ne rend une femme plus furieuse que
vous ne voulez pas voir vos essaims déserter d'avoir son beau linge souillé par de vi-
au printemps et tandis que s'opère la fécon- laines taches brunes après qu'elle l'a nettoyé,
dation des reines, faites vos expériences sur rincé et suspendu au dehors pour qu'il sè-
de fortes colonies au lieu que ce soit une che. Mais si notre ami l'apiculteur veut bien
poignée d'abeilles. prendre la peine d'aller s'excuser avant que
la femme se plaigne, et montrer de bonnes
DOMMAGES CAUSÉS PAR LES dispositions pour tout arranger, 11 est
ABEILLES. — Certaines difficultés s'é- probable que l'affaire n'aura pas de suite.
lèvent parfois entre les propriétaires d'a- Et laissez-moi Ici vous dire ceci. SI vos abeil-
beilles et leurs voisins. Il se peut que les les ont hiverné en cave, ne les sortez ja-
abeilles après un long confinement hivernal, maisunjour de lessive; si elles sont de-
aient pris leur vol et aient sali le linge sus- hors et que le soleil commence à donner,
pendu sur la limite d'une propriété voisine. et qu'elles commencent à voler assez vi-
Des enfants ont peut-être été piqués; peut- goureusement, envoyez un mot à votre
être les voisins à un moment donné ont été voisin et demandez-lui de ne pas placer
troublés dans la jouissance de leur propriété son linge, si c'est jour de lessive, seulement
parles abeilles arrivant sur leurs propres pendant quelques heures. Envoyez-lui quel-
terres, sentant alentour comme cela arrive ques sections ou pots de miel et laissez-le
à l'époque de la cueillette des fruits, quand sous l'impression. Quatre-vingt-dix-neuf
l'arôme du sucre où le jus des fruits passe voisinssur cent diront: Oh ! c'est très bien 1
par la porte et la fenêtre de la cuisine; peut- Ce ne sera pas long Ú,rincer le linge à nou-
être à ce moment le voisin offensé tenait des veau ».
poulets. qui,-avec les membres de leur tribu, Prenons comme exemple le cas plus sé-
onttraverséle champde l'apiculteur. De tout rieux où des animaux (vaches ou chevaux)
ceci résulte de mauvaises discussions. Plainte auront été piqués.
est portée auprès du maire du village; une SI vous avez été assez simple pour pla-
ordonnance est rendue déeiarant les abeil- cer vos ruches près de la route ou de la
les en groupement comme nuisibles et re- barrière de votre voisin où se trouvent
quérant leur propriétaire de les enlever ses animaux, vous pourriez le payer chè-
Immédiatement ou d'avoir à subir un em- rement. Le remède est d'aller au devant.
prisonnement ou une amende, quelquefois Placez donc toujours vos abeilles dans un
les deux. endroit éloigné et pas trop près de la li-
Dans la plupart des cas, ce sont des ani- mite de la propriété voisine. Faites égale-
maux qui ont"été piqués; une vache ou un ment attention de prévenir le pillage.
cheval ont pu s'approcher trop près de l'en- Voyez si les entrées de vos faibles colonies
trée de la ruche qui se trouvait à quelques ne sont pas trop grandes. Aussitôt que la
pieds de la propriété voisine. Parfois l'ani- flore cesse, réduisez-leur leur entrée. SI
DOMMAGESCAUSÉSPAR LES ABEILLES. 71 DYSSENTERIE.

vous extrayez après la floraison, prenez de par là qu'elles ont la dyssenterle, ou la


grandes précautions. Le laboratoire sera maladie ordinairement connue pour telle,
bien fermé et garni de chasse-abeilles. S'il SI le temps se met au chaud et au beau,
vous est possible, servez-vous de chasse- elles s'en remettent très vite, après leur
abeilles pour enlever vos hausses, plutôt sortie en masse. Si au contraire on en
que de les secouer. Voyez PILLAGEET EX- découvre les symptômes quand le temps
TRACTION. — Mais admettons que vous avez est encore froid et qu'elles n'aient pas
causé quelque dommage. Que faire alors? l'occasion de sortir, malades et n'ayant
Nous supposons qu'une ordonnance de la plus la force de retenir leurs excréments,
ville ou du village a été rendue, et que vos elles en couvrent les rayons et finissent
abeilles ont été déclarées nuisibles. Ne chan- par mourir dans l'humidité et dans l'or-
gez pas vos abeilles si vous avez pris des dure.
précautions raisonnables, mais écrivez im- CAUSEDE LA DYSSENTERIE.
médiatement au Président de l'Association
- Ou de la Société à laquelle vous appartenez, La cause la plus commune de la dyssen-
et dont vous pourrez, en tant que membre terie est la mauvaise nourriture, à laquelle
demander la protection, et peut-être le tout viennent s'ajouter une ruche froide et
ou une partie des frais de justice. Cependant découverte, une quantité insuffisante d'a-
l'Association n'entend pas défendre ses mem- beilles. Nous avons peine à croire que la
bres, lorsqu'il y a faute grave de leur part, nourriture à elle seule puisse être cause
-par manque de soin ou tout autre chose de la maladie, puisque nous voyons rare-
déjà décrite; mais lorsque l'apiculteur a pris ment les abeilles souffrir de ce qu'elles ont
toutes les précautions nécessaires, alors la pu récolter, pendant les chaleurs de l'été.
Société doit protéger les droits de ses Le nectar recueilli sur des fruits pourris.
• membres.
si nous pouvons appeler cela du nectar,
Nous disons donc que le juge de paix a re- est très apte à donner la diarrhée aux
tenul'affaire et que l'Association a pris vos abeilles, et le jus de pommes qu'elles
lieu et place. recueillent autour des presses à cidre est
Des quantités d'arrêts ont déjà été pronon- presque toujours cause de la mort des
cés. déclarant que les abeilles ne sont pas abeilles aux approchesdu froid. Nous avons
des animaux nuisibles lorsque toutes les pré- connu une dame quigavait fait bouillir des
cautions ont été prises. Il ya plusieurs précé- pommes douces pour.les donner en nour.
dents d'arrêts de Cours différentes, mon- rissement à ses abeilles, parce que celles-
trant que les abeilles peuvent être tenues ci étaient à court de provisions et que
en nombre comme tous autres animaux do- ses moyensne lui permettaient pas d'ache.
mestiques ; ainsi donc tout arrêt contraire ter du sucre pour elles. Elles moururent
peut être déclaré anticonstitutionnel. Tou- toutes de la dyssenterie longtemps avant
tes les ordonnances semblables, déclarant la venue du printemps. Lorsque la vapeur
le&abellles animaux nuisibles ont été rap- d'eau produite par la respiration des abeib
portées. les s'accumule et retombe sur leerayons,
DIVISION dont elle dissout le miel, elle est très
(LA) On applique habituel-
de provoquer la maladie. Le sirop
lement ce terme à l'opération qui consiste capable
de Sorgho lui a donné un caractère plus
:à augmenter le nombre des colonies, en et le sucre ou le candi brûlé est un
mettant la moitié des abeilles et des rayons grave,
d'une population forte dans une nouvelle véritable poison pour les abeilles, bien
leur en donner avec Imput.
ruche à l'époque des essaimages. En réa- qu'on puisse
Le sucre
Uté. nous n'avons là qu'un procédé d'essai- nlté dans le courant de l'été.
ou caramel, est sujet à moisir très
mage artUlciel. Si vous avez une reine brûlé,
les temps humides, et
extra-féconde à donner à la portion orphe- rapidement par
à croire que c'est la
line, tout ira bien; autrement c'est un nous sommes portés
moisissure qui engendre la maladie.
moyen ruineux d'augmenter vos popula-
Il est très certain qu'on n'en découvre ja-
tions, et qui est presque partout aban-
donné. Voir NUCLEUS. mais les symptômes pendant les chaleurs,
mais il est certain aussi qu'une forte colonie
DYSSENTERIE. 3X1- Lorsque nous enfermée dans une ruche bien garnie d'un
voyons nos abeilles couvrir l'entrée de calfeutrage moelleux, chaud, fait de ma-
Jeur ruche de taches rondes d'un brun tlères sèches et poreuses, prendra sans In-
Jaunâtre et d'une odeur désagréable, qui convénient une certaine quantité de aour"
pont leurs excréments, nous pouvons juger rlture mauvaise qu'une colonie faible ou
DYSSENTERIE. 72 DYSSENTERIE.
exposée à des courants d'air froid ne sau- miel du début de la saison a été extrait des
rait supporter. Nonsavons connudesabcillos rayons à couvain, et qu'il ne soit resté aux
qui. avec de fortes provisions recueillies abeilles que ce miel de mauvaise qualité
sur du cidre, passaient très bien l'hiver. à recueilli vers la fin de l'automne, la chose
condition toutefois que leur colonie fut assez n'en est que plus mauvaise ; et l'on nous a
forte pour maintenir tout l'intérieur de la parlé de bien des cas où les colonies de
ruche à une température sèche et normale. ruches où l'extracteur avait passé étaient
Si on laisse la ruche d'une puissante colonie toutes mortes, tandis que celles qu'on avait
sans l'abriter pendant une forte pluie, les laissées en repos n'avaient pas été atteintes
abeilles se sécheront vite d'elles-mêmes, par la maladie. La morale de cette histoire
comme un vigoureux limonier qui tout en est: abstenez-vous d'extraire trop près du
secouant l'eau de son poil, se sèche de lui- nid à couvain. Nous voudrions laisser au
même par la chaleur interne qu'il dégage. moins les abeilles remplir la chambre à cou-
Tant que les abeilles ont la santé et sont en vain de miel de trèfle ou de tilleul, juste
nombre suffisant pour empêcher la moisis- avant que cesse la miellée, n'opérant l'ex-
sure de s'implanter chez elles, elles sont traction que vers la fin de la récolte et sur
fortes contre presque tout. Mais pour les les rayons seulement de l'étage supérieur,
aidera, entretenir cette chaleur intérieure, à moins que nous préférions leur fournir à
11leur faut une demeure confortable et bien l'hiver un nourrissement de sirop de sucre
close, comme nous en avons nous-mêmes ou de candi. Comme d'un ou deux points
besoin, pour nous rendre capables de passer différents il nous est venu des rapports-favo-
une nuit glacée d'hiver dans le bien-être et rables sur une nourriture d'hiver reposant
sans que notre santé en souffre. Les ruches toute surdumiel de pucerons, nous pouvons
dont on fait usage souvent sont si grandes, cependant conclure de là que ce miel n'a pas
tellement ouvertes à tous les vents en ce propriétés délétères qu'on lui reproche.
qui regarde l'hivernage du nid à couvain,
qu'il ne peut être question de confort, car les POUR PRÉVENIRLA DYSSENTERIE.
un calfeutrage de paille, de foin, etc., à De tout ce que nous venons de dire on va
l'extérieur des ruches a bien peu d'action, si conclure probablement que nous voulons
le groupement des abeilles, à l'intérieur, que l'essaim soit plus fort ou la ruche plus
n'est pas abrité du tout. Si elles étaient petite pendant la saison d'hiver. Sans doute,
dans le creux d'un arbre d'un diamètre assez mais en ajoutant à cela: que les côtés de la
petit pour qu'elles puissent le remplir com- ruche soient calfeutrés avec une matière
plètement, elles y seraient beaucoup plus poreuse propre à entretenir la chaleur, à
confortablement, surtout si les côtés de leur absorber d'humidité et à sécher ensuite
nid étaient faits de vieux bois pourri, sec promptement, alors, on aura notre idée au
et friable: Nous avons vudes glaçons presque complet. Et peut-être les coussins de balle
aussi gros que le bras, dans des ruches en d'avoine et les planches de partition sont-Ils
planches grandes et trop fermées; ces gla- les meilleurs moyens à notre portée pour
çons n'étaient autres que le résultat de la remplir ce but391.
vapeur produite par la respiration des Bien que les abeilles puissent très bien se
abeilles, qui s'était, condensée. Or, que ces tirer d'affaire avec n'importe quelle nourri-
glaçons arrivent à fondre pendant un dégel ture quand elles sont ainsi préparées pour
de telle façon que toute l'eau coule sur les l'hivernage, nous ne voudrions sous aucun
abeilles et leurs provisions désoperculées, prétexte manquer de leur donner autant
cela suffirait pour rendre la ruche insalubre, que possible de bonnes provisions bien
pour ne rien dire de plus. saines. Le miel récolté en plein milieu de la
saison est généralement sain; car au
LES PUCERONSCAUSEDELA DYSSENTERIE. moment de l'hiver, il est complètement
De toutes les causes qui provoquent la mûri par le même pouvoir desséchant dont
dyssenterie. le miel provenant des puce- nous avons parlé plus haut — la chaleur
rons (voir ROSÉEDEMIEL) a le plus d'action, concentrée qui se dégage du groupement
ou du moins c'est ce genre de miel qui a des abeilles. Le miel recueilli à l'automne,
donné naissance au plus grand nombre de s'il est operculé, est généralement bon;
plaintes. Comme les abeilles le recueillent à mais certaines fleurs d'automne fournissent
peine, excepté durant une grande séche- un miel qui semble formé d'une partie
resse ou dans les saisons peu favorables à liquideet d'une substance granuleuse qui
une miellée d'autre sorte, il a été sans nul rappelle le miel cristallisé. Nous ne sommes
jdoute la cause de tout le mal. Si tout le pas assuré que ce genre de miel provoque la
DYSSENTERIE. 73 DYSSENTERIE.

dyssenterie, mais en de certaines saisons on façon à ce que les abeilles puissent le


pourrait croire qu'il en est la cause. Un sirop remplir. Une telle opération cependant ne
fait avec du sucre blanc ou du sucre cristal- doit jamais être faite par une froide jour-
lisé est, à notreavis, toujours sain; et quand née — on doit choisir au contraire un beau
les abeilles sont à court de provisions, c'est jour ensoleillé, comme nous l'avons déjà
certainement le nourrissement le plus sûr expliqué.
et le meilleur marché que nous puissions Mais l'apiculteur pratique de nos jours
donner à la fin de l'automne. n'a pas l'habitude de se troubler beaucoup
Nous hivernâmes une fois une colonie en pour des colonies atteintes de la dyssen-
la fournissant de provisions de sucre, et terie; car il sait parfaitement que, sitôt que
cette population sortit si vigoureuse, si bien la température s'adoucira, le mal dispa-
portante au printemps que les abeilles ne raîtra de lui-même, dans les colonies qui
tachèrent même pas la neige d'une manière ne sont pas trop fortement attaquées ni
visible, quand elles se vidèrent durant leur trop faibles pour se remettre.
premier vol du printemps. Ceci, croyons- DYSSENTERIE EN CAVE.
nous, peut être considéré comme une
munitéparfaite de tout signe de dyssenterie.im- Après un hiver très long et rigoureux,
Un de nos amis, apiculteur de l'ancien temps, si la température en cave descend plus
du temps des ruches en paille, prétend que bas que 8 degrés centigrade et si les pro-
c'est lé pollen qui fait qu'elles tachent la visions sont de pauvres qualités, il se peut
neige; que si elles sont hivernées sans pol- qu'il y ait quelques colonies affectées par
len, elles ne feront pas de taches percep- la dyssenterie. Le mieux est de la prévenir.
tibles. Il peut y avoir quelque chose de vrai Le cellier doit être sec, et la température
dans cette assertion, car les abeilles qu'on doit rester le plus près possible de 13
hiverne sans pollen ne paraissent tacher la degrés; elle ne doit pas descendre plus bas
neige que très peu. La neige salle n'est pas que 8 degrés pendant une période de 10 à
toujours un Indice dont nous devons nous 12 heures au plus. SI vous ne pouvez con-
alarmer, surtout si les abeilles semblent server la température, employez un four-
prendre sans peine leur essor, et revenir neau à pétrole, ou encore mieux un poêle
à la ruche en bon état; mais si elles salis- avec cheminée. Vous pourrez donc ainsi
sent l'entrée et l'intérieur de leur ruche, arriver facilement au point désiré.
puis tombent en nombre considérable La dyssenterie en cave provient souvent
autour de l'entrée, incapables de prendre de l'entrée trop réduite de la ruche. Les
leur vol, on peut dire, sans crainte de se abeilles meurent et obstruent l'entrée
tromper, que s'il ne survient pas un temps complètement. Si la cave a des tendances
très beau et très chaud, elles se démorali- à s'échauffer facilement on doit laisser une
seront très vite et dépériront complète- èntrée très large. Beaucoup d'apiculteurs
ment. enlèvent complètement le plancher laissant
ouvert tout le fond de la ruche. D'autres
REMÈDECONTRELA DYSSENTERIE. conservent le plancher en laissant seule-
Si les ruchées atteintes par la maladie ment l'entrée réduite ordinaire mais enlè-
sont en plein air. le seul remède presque vent le toit, et mettent à sa place une
effectif est le retour du beau temps. Un légère mousseline. D'autres vont plus loin
seul jour de chaleur suffit même souvent et enlèvent toute couverture. Si la eave a
à diminuer la force du mal, en ce qu'il des tendances à devenir trop froide on doit
donne aux abeilles l'occasion de se débar- les toits et donner une entrée large
rasser de leurs excréments à l'air libre, pour laisser aux abeilles une grande ven-
loin de la ruche et des rayons. Autrement laisser
tilation.
une réclusion continuelle, prolongée encore Quelques apiculteurs autorisés pensent
par un redoublement de froid, contraint que l'humidité n'a rien à voir dans les
si longtemps les abeilles à garder leurs causes de la dyssenterie dans les caves,
matières fécales ou excréments dans leur mais l'humidité combinée avec une tem-
abdomen, qu'elles finissent par être obli- pérature au-dessus de 8 degrés pendant
gées de se vider comme elles peuvent et plusieurs semaines, j'en suis certain, est
salissent alors les rayons et la ruche. En une des causes principales de la dyssente-
pareil cas, si l'on a de bons rayons propres rie. Nous avons une cave qui est parfaite-
de miel operculé, on n'a qu'à les mettre ment sèche et dans laquelle nous réglons
en place de ceux qui ont été souillés. En la température. Dans celle-ci nous n'avons
même temps on réquit le nid à couvain de que très peu de dyssenterie — en fait pas
DYSSENTERIE. 74 DYSSENTERIE.
du tout. Dans nos ruchers annexés nous bien que sur ce point je suis en désaccord
avons des celliers humides et où la tempé- avec quelques autorités; mais notre propre
rature descend plus bas que 8 degrés. Nous expérience nous en a démontré d'une
avons tant eu de dyssenterle dans ces manière concluante, encore une fois, le
endroits que nous avons décidé de les aban- grand avantage. Si les abeilles souffrent
donner. Mais que faire si les abeilles - sont d'une sur-accumulation de matières fécales
atteintes de dyssenterie? empoisonnées pourquoi ne seraient-elles
Supposons que la nourriture soit mau- pas instantanément soulagées aussitôt qu'el-
vaise et qu'il ne soit pas facile d'obtenir les se sont vidées? Il y a quantités de rai-
de chaleur artificielle, comme dans un sons pour qu'elles le soient. Si la nourriture
rucher annexé. SI pendant le milieu de a été défectueuse donnez-leur en de meil-
l'hiver il y a des jours où les abeilles leure l'année suivante.
peuvent voler (et dans bien des endroits Plusieurs recommandent d'exclure tontéa
on a souvent un jour ou deux semblables) les provisions mauvaises et de les rempla-
mettez dehors les colonies atteintes, lais- cer par du sirop de sucre. ,};
sez-les prendre leur vol et à la nuit Pour plus amples explications sur -ce
remettez-les dans la cave. Un vol de net- sujet voir HIVERNAGE. {.¡
toyage leur fera beaucoup de bien. Je sais v :i
,:: V
E.

EAU POUR LES ABEILLES.— d'auge, de crique ou d'étang à portée facile


Que les abeilles aient besoin d'eau, c'est ce il peut être bon de donner aux abeilles deux
quia été suffisamment démontré; mais le ou trois abreuvoirs, dans l'apier même ou
meilleur moyen de leur en fournir n'a pas proche de lui. Le meilleur arrangement est
été donné d'une façon satisfaisante. La quan- une planche à rainures, sur laquelle on
tité d'eau nécessaire dépend beaucoup de la peut retourner un bocal de verre ou de
quantité plus ou moins considérable de cou- faïence, comme on le voit dans la gravure
vain, qu'elles élèvent et si leurs aliments ci-jointe. L'eau s'écoule et remplirais rai-
sont du vieux miel épais, peut-être candi, ou nures aussi vite que les abeilles la prennent,
du miel nouveau récemment récolté dans d'aprèsles lois atmosphériques, mais comme
les champs. Ce dernier contient ordinaire- il est difficile de faire cette planche à rainu-
ment une grande proportion d'eau qu'il faut res, on peut, à sa place, employer une as-
en expulser pour que le miel soit considéré siette de table ou une soucoupe. Remplissez
comme mûr. Voir: Miel; et aussi: Ventila- le bocal d'eau: posez en travers de l'ouver-
tion. Tandis que les abeilles butinent le ture deux lames de bois de 0,003d'épaisseur
nectar clair, brut, elles n'ont naturellement et larges de 0,002. Là-dessus posez l'assiette
pas besoin de beaucoup d'eau, si même il à l'envers, placez la main droite sur le fond
leur en faut, en plus de ce que le nectar leur de l'assiette, de la gauche, saisissez le bocal,
en fournit. Ce nouveau miel est fréquem- puis retournez le tout. L'eau jaillira immé-
ment si liquide qu'il découle des rayons com- diatement au dehors et remplira l'assiette à
me de l'eau sucrée quand on tourne ceux-ci une hauteur de 0,003, ou suivant l'épaisseur
horizontalement et quand onle goûte, il res- des baguettes. Placez l'appareil en lieu con-
semble en réalité à de l'eau sucrée. L'excès venable à portée du rucher; et pour empê-
d'humidité est probablement — nous disons cher les abeilles de s'y noyer mettez de pe-
probablement car nous ne savons pas qu'on tits morceaux de bois dans l'eau. Si cette
ait des preuves certaines àcesujet-expulsé eau a été un peu salée à l'avance elle n'aura
par les forts courants d'air dont les abeilles qu'un attrait de plus. Plusieurs bocaux peu-
entretiennent la circulation dans les ruches, vent être disposés dans l'après et auxalen-
qui font évaporer les particules d'eau, et tours.
réduisent rapidement le miel à une consis-
tance qu'il ne peut surir. Si vous examinez
une ruche de très bonne heure le matin au
fort de la miellée, vous verrez que le souf-
fle d'air qui sort par l'entrée est très forte-
ment chargé d'humidité ; et quandle temps
est un peu frais, cette vapeur se condense et
s'accumule sur la planche de vol. jusqu'à
former une petite flaque d'eau. Quand la
planche de vol est disposée de telle façon
qu'elle retient cette eau, nous avons vu la
flaque assez profonde pour que les abeilles
S'y notent en passant. Celles-là du moins,
gemble-t-il,n'en avaient pas besoin d'autre.
Admettant que les abeilles aient be-
soin d'eau, en d'autres circonstances,
comment leur en donnerons-nous? S'il y a NOURRISSEUR
DE PLEIN AIR.
une crique ou une mare à peu de distance
du rucher, nous ne nous tracasserions pas à Mais qu'on veuille bien comprendre qu'il
faire un abreuvoir pour les abeilles, car neuf est parfaitement inutile de prendre toute
fois sur dix, elles ignoreront que nous cette peine, si les abeilles peuvent puiser de
J'avons préparé pour elles. Mais s'il n'y pas l'eau en abondance d'une fontaine, d'une
ENFUMOIRSET FUMÉE. 76 ENFUMOIRS ET FUMÉE.
anse ou d'une mare quelconque, comme Cependant tous ces objets sont de misé-
nous l'avons dit. Si, cependant, on a des voi- rables pis-allers en comparaison des enfu-
sins qui se plaignent de ce que les abeilles moirs actuellement en usage.
s'amassent autour de leurs pompes ou de
leurs mares, il sera bon d'offrir aux abeilles
une contre-attraction sous forme de bocaux
contenant de l'eau légèrement salée, pour
les retenir chez soi. De plus prenez un seau
d'eau et mettez dedans une pleine cuillerée
à soupe d'acide phénique du commerce. Mé-
langez bien le tout, puis aspergez de cette
eau tout autour de la pompe du voisin qui
s'est plaint. Ainsi que nous l'avons expliqué
au mot Pillagei les abeilles semblent avoir
une grande aversion pour l'acide phénique;
et là où une solution en a été répandue elles
ne reviendront plus.
ENFUMOIRS ET FUMÉE. Nous
pouvons conduire des bêtes à cornes et des ENFUMOIRB1NUHAM.
chevaux, et dans une certaine mesure, con-
duire même des porcs, avec un fouet; mais Il appartenait à Mosses Quinby de nous
celui qui entreprendrait de conduire les donner un enfumoir d'abeilles à soitflet.
abeilles de la même façon découvrirait, à son Ce fut un grand progrès sur les anciennes
grand déplaisir, que tous les autres animaux méthodes suivies pour envoyer de la
sont faciles en comparaison de ces insectes, fumée sur les abeilles. En principe son
en ce qui concerne l'obstination et l'audace. premier enfumoir ne différait pas sensi-
— Vous pourrez les tuer par milliers; vous blement de ceux de Bingham et do L. C.
pourrez essayer même de les contraindre Root, qui furent connus plus tard. Il avait
parle feu, mais l'agonie de leurs compagnes cependant un sérieux défaut ; c'était, do
paraît seulement doubler leur fureur et s'éteindre trop facilement, son brûlot ou
les pousser à lutter sans relâche. Nous chambre de combustion n'étant pas suffi-
pouvons mieux les comparer alors qu'à une samment ventilé pour assurer un bon
nuée de guêpes déterminées à mourir en ne tirage. Quelques années plus tard, M™ Q.
faisant auparavant le plus de mal possible189. F. Bingham, de Farwell, Michigan, et Mr
C'est ici que le pouvoir de la fumée inter- L. C. Root, gendre de Mr Quinby. alors de
vient; et à quelqu'un qui n'est pas fami- Mohawk, New-York, mais aujourd'hui do
liarisé avec les effets qu'elle produit, 11peut Stamford, Connecticut, introduisirent le
sembler surprenant que les abeilles s'écar- commerce des enfumoirs construits sur le
tent en battant en retraite avec le plus principe de l'enfumoir à soufflet d'origine,
grand effroi, la frayeur la plus vive devant celui de Quinby, mais ayant subi de réels
une ou deux bouffées de fumée provenant perfectionnements. En même temps les
d'un méchant morceau de bois allumé. brûlots furent agrandis et pourvus d'un
Que pourrions-nous faire des abeilles, nous système de ventilation capable d'entre-
autres apiculteurs, à certains moments si tenir un tirage continu, même quand
l'on ne connaissait le pouvoir de la fumée l'enfumoir ne sert pas, empêchant ainsi
sur elles. le bois de s'éteindre comme cela arrivait
On a inventé des appareils variés pour avec le premier appareil de Quinby.
enfumer les abeilles, tels que un simple tube Des deux enfumoirs précités celui de
de fer-blanc par exemple avec embouchure à Bengham est le meilleur, celui sur les
l'un des bouts, et un couvercle mobile à effets duquel on peut le mieuxcompter et,
l'autre bout avec issue pour la fumée. En le plus solidement construit. Tandis qu'on
soufflant par l'embouchure, la fumée peut ne fabrique plus l'enfumoir de L. C. Root,
être projetée au dehors. D'autres person- celui de Bengham continue à se vendre
nes se sont servies d'une poële en fer- beaucoup. Il a été récemment perfectionné
blanc dans laquelle elles plaçaient du bois par l'addition d'un bec courbe mobile pour
pourri allumé. On pose l'appareil dans le empêcher le combustible de tomber, et
vent à côté de la ruche de façon à ce que d'un appareil de sûreté (une pince en fil de
la fumée soit envoyée sur les cadres. fer au moyen de laquelle on peut soulever
ENFUMOIRS ET FUMÉE. 77 ENFUMOIRS
ET FUMÉE.

le couvercle pour regarnir de combus- bien sur le barillet de FenfumoIr.'Uné poi-


tibles sans se brûleries doigts. gnée faite d'un gros fll de fer galvanisé
Les deux appareils marchent à l'aide de roulé très régulièrement en ressort et qui
ce qu'on appelle le principe du courant se conserve froid en n'importe quelles cir-
chaud -w-c'est-à-dire que le courant d'air constances, est rivée solidement au dos du
du soufflet est projeté au travers du feu — bec, à l'endroit le plus commotle pour soule-
cette disposition occasionne un grand ver ou refermer le couvercle. Ce couvercle
volume de fumée- volume assez considé- s'ouvre si aisément qu'il n'est pas néces-
rable, si le combustible est bien choisi, saire de peser sur la cheminée pour y par-
pour mettre à la raison les pires espèces venir. Les supports, ou jambes de force, sont
hybrides. faits de tôle d'acier découpée, d'un poids
L'enfumolr perfectionné Corneil avec sa extrêmement léger, mais très forte et très
cheminée nouveau modèle est très soigné rigide. Ils sont rivés aubrûlot, et boulonnés
et très solide. Les anciens systèmes de becs sur la planchette du soufflet. SI brusquement
trop lourds du haut, avaient tendance à que soit manié l'enfumoir, ces boulons et
- retomber, à s'ouvrir brusquement aux ins- ces rivets ne peuvent céder. Le bouclier
tants les plus mal choisis. ou garde-feu a été supprimé, l'expérience
ayant démontré que le cylindre formant le
corps du brûlot se consume sous le bouclier
détruisant ainsi l'appareil.
La fabrication de cet enfumoir repose sur
le principe bien connu sous le nom de prin-
cipe Corneil, qui consiste dans l'emploi d'un
tuyau supplémentaire au moyen duquel le
courant d'air est augmenté de volume. Le
soufflet lui-même est garni dé bandes de
métal (voir en A), amélioration très appré-
ciée pour plusieurs raisons. Ces bordures
de métal contribuent à augmenter la durée
du soufflet, en garantissant le cuir de l'usure;
elles empêchent absolument le bois même
des planchettes du soufflet de gauchir, et le
bandeau de cuir est combiné de façon très
pratique pour retenir le_»u de ces planches
ENFUMOIRCORNEIL. pendant qu'on se sert de l'enfumoir.
Celui qu'on voit représenté ici n'est pas Cette disposition réduit la force de résis-
seulement solide en apparence, il reste bien tance, et permet d'obtenir un souffle d'iine
fixé au brûlot, sans qu'on ait à craindre de le très grande puissance répondant à la plus
voir retomber en avant, si brusquement légère des pressions.
qu'on s'en serve. Il n'y a pas de raison pour Ces en fumoirs sont de trois tailles, com-
que le bec ou cheminée soit très volumineux prenant des brûlots de 100, 85 et 62 milli-
et très lourd, d'une capacité rarement em- mètres de diamètre.

LES TROISDIMENSIONS
DESENFUMOIRSCORNEIL.
Ployeesi elle l'est jamais. La charnière est Les becs de ces trois enfumolrs à air chaud
une mincejferrure en fonte, malléable, cédant qui sont les plus répandus, sont, inclinés
juste assez pour que la cheminée s'emboîte, extérieurement dans le but d'empêcher le
ENFUMOIRS ET FUMÉE. 78 ENFUMOIRS ET FUMEE.
feu de tomber à terre. Dans les anciens enfu- enverrait un courant d'air frais sur les
moirs 11 était nécessaire en soufflant sa abeiMes. Mais nous BOUSdemandOBSsi après
fumée d'incliner l'appareil d'arrière en avant tout cette dernière particularité est réelle-
sous un angle suffisant pour empêcher les ment un avantage. Les appareils à air froid
cendres allumées de tomber sur les rayons sont surtout employés par des apiculteurs
à emvais et Sur les abeilles. Le nouveau
bec recourbé permet de tenir l'enfumoir
dans une position presque horizontale et
cependant d'envoyer le courant de fumée
sur les rayons.
ENFUMOIRSA AIR FROID.
Tous les appareils décrits précédemment
sont du type à air chaud — c'est-à-dire que
le vent chassé par le soufflet doit passer par
la chambre de combustion. Les enfumoirs à
air froid sont à peu près construits sur le
principe d'un éjecteur: l'air est conduit di- ILLUSTRATION
DU PRINCIPEDEL'AIR FROID.
rectement au moyen d'un tube, du soufflet
dans la boîte à feu, mais en avant de la n'ayant qu'un petit nombre de cOlOnies;
chambre à combustion qu'il ne traverse pas; ceux qui ont des ruchers importants pré-
le résultat est que le courant d'air froid se fèrent des enfumoirs à air chaud.
charge de fumée. En d'autres termes, le
courant d'air qui est envoyé avec force par COMBUSTIBLES A EMPLOYERPOURLES
lebec de l'appareil entraîne avec lui la fumée ENFUMOIRS.
Il n'est pas n écessaire d'expliquer comment
on se sert des enfumoirs (à air chaudou à air
froid) car des notices imprimées accom-
pagnent tous les appareils expédiés par les
fabricants; mais il peut être utile ce faire
connaître les différents combustibles dont
on peut se servir. Le bois pourri est bon
accessible à tous, mais il se consume trop
vite. Dans l'appareil Clark nous préférons
une sorte de sciure de bois, filamenteuse,
fortement comprimée qui provient des
entailles fraisées dans l'épaisseur du bois
en fabricant les ruches. M. Bingham recom-
mande le bon bois dur pour son enfumoir.
DrMiller et quelques autres préfèrent des
ENFUMOIRCLARKA AIR FROiD. copeaux obtenus par le travail du tour sur
un bois dur, ou si on ne peut se procurer de
qui se trouve produite en arrière par les ceux-là, des copeaux ordinaires. Dans cer-
matières en combustion. Ce genre d'en u- taines localités on peut se procurer de la
moir fut inventé presque simultanément tourbe à peu de frais, et cela fait un excel-
en 1879par M. J. G. Corez, de Santa-Paula, lent combustible. Quelques personnes em-.
Californie et Norman Clark, de Sterling, ploient des vieux chiffons; d'autres de
Illinois, chacun Ignorant ce que faisait l'autre. vieilles couvertures de ruches effilochées
Des deux enfumoirs, celui de Clark est de qui sont couvertes de propolis. Ces der-
construction plus^ soignée. nières donnent une fumée très âcre, très
MÉRITESRELATIFSDESENFUMOIRS calmante.
A AIR CHAUDET A AIR FROID. Dans quelques parties du Sud, on emploie
Pour obtenir de grandes quantités de fu- des aiguilles de pins sèches. Les ressources
mée épaisse, l'enfumoir à air chaud tient la de votre localité et votre propre Intelli-
tête. Il fut un temps cependant où l'enfu- gence vous guideront pour le choix du
moir àair froid parut sur le point de détrô- combustible dont vous devez faire usage.
ner l'autre. On pensait que l'appareil à air Vous emploierez ce qui vous donnera une
froid aurait l'avantage d'être moins coûteux, bonne fumée et ne se consumera pas trop
consumant plus lentement le combustible et vite.
ENFUMOIRET FUMEE. 79 ENNEMIS DES ABEILLES.

W. L. Coggshall, un des plus gros apicul- Une demi-livre de vieux sacs, dit M.Cog-
teurs qui existent, se sert d'un combustible gshall, est une quantité très suffisante pour
spécial fait de vieux sacs à phosphate enrou- l'usage de la saison, et ce combustible don-
lés sur une baguette de 12 millimètres nera une fumée durable sans aucune
d'épaisseur, liés d'une ficelle à intervalles étincelle. Il affirme de plus que prenant
réguliers, puis séparés par bouts d'une lon- un enfumoir froid, au bout de dix secondes
gueur commode à l'aide d'une hache bien il peut avoir toute la fumée dont il a besoin,
tranchante. Les rouleaux obtenus doivent étant donné que le salpêtre s'enflamme
naturellement être de diamètre et de lon- instantanément.
gueur appropriés à la taille de l'enfumoir Lorsqu'on ne peut se procurer de vieux
qu'on emploie. La toile ne doit pas non plus sacs, on peut certainement employer en
être roulée trop serré, ni les roulèaux place, de vieux tapis ou des vieux burla/p.
s'ajuster trop étroitement dans le barillet Duiwtapneuf même n'entraînerait pas à une
de l'enfumoir, sans quoi le courant d'air ne grosse dépense. M.Coggshali prétend cepen-
pourrait passer et l'enfumoir s'éteindrait. dant que l'étoffe en partie gâtée donne
Nous conseillons donc au lecteur de faire les meilleurs résultats. Il laisse ses vieux
quelques rouleaux d'essai avant d'en prépa- sacs à phosphate exposés à l'air pendant
rer 4eur provision pour la durée de la environ trois mois, avant de les utiliser.
saison.
Pour faciliter l'allumage avec-une allu- COMMENT
ON ALLUMEL'ENFUMOIR.
mette, on trempe un des côtés du rouleau,
sur 12millimètres environ, dans une solu- Pour aller plus vite à allumer l'enfumoir,
nos domestiques emploient unspring-top oiler
tion de salpêtre, puis on laisse sécher. Si
l'on répand un peu de poudre de crayon ordinaire. Celui-ci est rempli de kérosène
(pétrole). Après avoir placé le combustible
rouge dans la solution il sera facile plus tard
de distinguer lequel des deux bouts du rou-dans l'enfumoir nous envoyons quelques
leau on peut allumer. gouttes d'huile de pétrole dessus, l'allu-
mons et obtenons bientôt ainsi, un feu
brillant.
Le Dr Miller emploie du bois pourri pré-
paré à cet usage et des chiffons de coton.
Ce genre de combustible s'allume facile-
ment et brûle en des circonstances où
d'autres matières s'éteindraient.
Voici la manière de les préparer :
Dans un gallon d'eau, il dissout une livre
de salpêtre. Dans ce mélange il plonge des
débris de bois ou des vieux chiffons, jus-
qu'à ce qu'ils soient imbibés complète-
ment. Il les retire alors et les met à
sécher à l'air. Par ce moyen le salpêtre
pénètre dans les fibres du bois ou de
l'étoffe, qui, en conséquence, sont rendus
inflammables. Le Docteur jette alors dans
l'enfumoir quelques fragments de bois ou
COMBUSTIBLE|POUR ENFUMOIRDECOGGSHALL- de chiffons salpétrés, en approche une
Pour faciliter le roulage de la toile, allumette enflammée, et sans attendre que
M. Coggshall recommande d'enfoncer quatre ces débris aient brûlé complètement il
clous dans une baguette et de fixer la remplit son enfumoir de copeaux secs de
dite baguette — la pointe des clous tour- débris de bois, de déchets de coton gras,
née en haut — par deux autres clous sur ou d'autre chose, — et il obtient ainsi et
un établi. On accroche une des extrémités presque instantanément une bonne fumée
du sac sur les premières pointes, et sur en faisant vivement marcher le soufflet.
l'autre extrémité on pose le bâton — rond
ou carré — d'un demi-pouce d'épaisseur. ENNEMIS DES ABEILLES. Les
Sur ce baton on roule la toile, qu'on ennemis des abeilles sont, autant que nous
décroche ensuite des clous et qu'on lie à le pouvons savoir, les FourntiSj les Fausses-
intervalles réguliers avec de petits bouts teignes, les oiseaux (les gobe-mouches), les
de ficelle. souris, les parasites, les putois, les crapaud*
ENNEMIS DES ABEILLES 80 ENNEMIS DES ABEILLES
(et les grenouilles) et les guêpes. Peut- On a fait bien des rapports contradictoires
être devrions-nous ajouter, les enfants au sujet du gobe-mouches, les uns préten-
malfaisants aussi, et les hommes, qui, dant qu'il avale sa proie, d'autres qu'il ne
ceux-ci, respectent si peu les droits et les l'avale pas. Certains observateurs ont affir-
fruits du dur labeur de leurs semblables, mé qu'ils avalent d'abord les abeilles, puis
qu'ils dévalisent parfois le rucher sans rejettent ensuite les débris du corps. A une
recueillir autre chose que des ruines qu'ils station d'expérience on tua un certain
laissent généralement derrière eux, qu'une nombre de gobe-mouches, et après avoir
fàible quantité de miel écrasant les abeil- examiné le contenu de leur estomac on peut
les, démolissant les rayons. On a dit, avec conclure qu'ils ne mang'eaient pas les abeil-
beaucoup de vérité, que les apiculteurs les; mais d'après des observations faites
ignorants sont les pires ennemis des abeil- depuis, on a reconnu que le gobe-mouches
les. Si à l'ignorance se joint la four- n'avale pas en réalité les ouvrières. Il les
berie préméditée et la fraude, nous ne saisit, les emporte dans son bec; puis,
saurions faire autrement que d'être de cet après s'être perché quelque part, il les
avis; mais comme les ignorants deviennent déchire pour s'emparer du miel ou du
rapidement des apiculteurs intelligents et nectar qu'elles portent avec elles, rejette
entendus, nous ne pouvons leur jeter la alors leurs cadavres et se met à la poursuite
pierre. L'homme qui met de l'opiniâtreté d'une autre qu'il traite de la même façon.
à faire le mal et le fait à dessein, n'est Quelques- personnes ont dit avoir vu des
pas le pire ennemi dels abeilles seulement, cadavres d'abeilles amassés sur le sol aux
mais aussi de l'humanité tout entière, sans endroits où ces oiseaux aimaient à se per-
en excepter lui-même; et dans cette classe cher; et si ce rapport est vrai, ceux de la
nous pouvons ranger la plus grande partie station d'expérience mentionnée ci-dessus
de ceux qui reçoivent de l'argent pour ne prouvent rien.
leurs prétendues inventions de ruches La perte des quelques abeilles que les
perfectionnées. Ce que nous disons là est oiseaux peuvent tuer ne compte pas pour
Mir, nous en avons conscience; mais lors- grand chose; mais dans les apiers où
que depuis nombre d'années on est au se fait en grand l'élevage des reines si l'on
courant, comme nous, des déceptions de ne fait pas la chasse aux oiseaux on a de
ceux qui s'étaient adonnés à l'apiculture grandes chances de perdre pas mal de
avec un naïf enthousiasme, qui d'après des jeunes reines; car les oiseaux choisiront
conseils intéressés y ont dépensé beaucoup sans nul doute les abeilles les plus grasses
de temps et d'argent en pure perte, qui et les moins vives qui, naturellement,
ont été tenus à dessein dans l'ignorance seront les reines et les mâles. En pareil cas,
de tout ce que l'on sait aujourd'hui rela- le propriétaire de ruchées d'élevage de
tivement aux abeilles, à qui on a dit que reines fera bien d'user de son fusil jusqu'à
la teigne est un grand ennemi dont per- ce qu'il n'entende plus parler dans sa
sonne ne parvient à se débarrasser, on ne région de gobe-mouches.
peut s'empêcher de penser, et vous le LES SOURIS.
penserez comme nous, que les coquins qui Les souris ne font de tort aux abeilles
font pareillement métier de tromper les que lorsqu'elles parviennent à pénétrer
gens sont de pires ennemis que les phalènes dans les ruches; et cette partie de notre
de teignes, les oiseaux et les crapauds sujet sera traitée en détail sous le
combinés, qui infestèrent jamais le voisi- titre ENTRÉES.Il peut être bon de remar-
nage des ruches. quer ici que les souris font de fâcheux
Nous avons déjà parlé des Fourmis et des ravages dans les rayons de surplus, quand
Teignes à leur place respective dans des on les amis de côté en y laissant quelques
chapitres particuliers. traces de miel 73. Les rayons seront com-
399 en un
LES OISEAUX. plètement mis à jour, rongés,
Les gobe-mouches et quelques autres hiver, si on laisse aux souris la facilité d'y
oiseaux insectivores, font leur proie des atteindre. Pour cette raison le magasin à
abeilles. Nous avons vu une fois un gobe- miel doit être à l'épreuve des souris: et
mouches attrapper au vol six ou huit abeil- dans la crainte qu'une d'entre elles puisse
les en autant de voyages. Perché au faîte s'y égarer par occasion il est bon d'y
avec
d'une grange près du rucher, il prenait son entretenir une souricière amorcée
Si vous n'avez
élan, saisissant une abeille au vol, retournait une tartine de fromage. une
sur son toit pour disposer de sa proie, puis pas une pièce suffisamment close, ayez
replongeait et en attrappait une autre. caisse bien fermée, assez grande pour
ENNEMIS DES ABEILLES. 81 ENNEMIS DES ABEILLES.

contenir tous les rayons de surplus dans revenues de leur étonnement, décident d'un
lesquels il reste du miel. (Voir ENTRÉES). seul accord que la place n'est plus tenable
pour les gens qui veulent ne pas recommen-
PARASITES. cer deux fois leur travail.
Le seul parasite que nous ayons jamais Nous sommes tentés de croire que beau-
vu est le Braula, ou le pou des abeilles coup de ces prétendus ennemis ne détruisent
Italiennes, et nous ne l'avons jamais vu les abeilles que par hasard, sans prémédita-
que sur des abeilles importées d'Italie. On tion et sans compter toujours sur une si
nous dit cependant en avoir vu sur les abeil- bonne aubaine. Les poules quelquefois pren-
les communes. Nous ne croyons pas nous nent l'habitude de manger leurs propres
tromper en disant qu'il n'y a pas lieu de le œufs,mais c'est si peu commun chez e) tes. que
redouter, si l'on conserve les abeilles en nous ne considérons pas ce défaut comme
fortes colonies dans des ruches propres très important. De même il peut être bon de
et bien closes, et qu'on veille aussi à ce qu'il temps en temps, de jeter un coup d'œil aux
ne s'accumule autour ni débris, ni ordures insectes et aux animaux qui font des abeilles
d'aucune sorte. On nous a fait savoir qu'en leur proie; mais en général, nous croyons
un ou deux endroits on avait trouvé des celles-ci très capables de tenir tète à leurs
poux dans notre pays, mais ce sont des ennemis si nous leur donnons les soins et les
exceptions. ruches voulus.
C'est M. L. L. Langstroth qui, très peu de
LESPUTOIS.(*)
temps, avant sa mort démontra combien les
On sait que les putois s'approchent des araignées pouvaient être précieuses pour
ruches la nuit, et, en grattant sur la planche l'apiculteur. Si, —a-t-il dit, — elles ont libre
de vol, attirent les abeilles au dehors pour accès dans les rayons des ruches protégées
pouvoir les gober tout à leur aise. Il peut en hiver par des bottes de paille, nous
paraître étrange que ces animaux ne n'avons plus à craindre que la larvede teigne
redoutent pas l'aiguillon de leurs victimes, y cause aucun dommage, car les araignées
mais ils sont sans doute guidés par une sorte les détruiront en un très court espace de
d'instinct, quileur fait deviner comment ils temps.
doivent se saisir de l'abeille et de son petit
sac plein de miel pour éviter la piqûre de LES GUÊPES.
l'aiguillon. Les guêpes et les frelons capturent quel-
LES ARAIGNÉES. quefois et entraînent les mouches à miel;
mais tant qu'ils ne sont pas en grand nom-
Les araignées comme les crapauds pa- bre, nous n'avons pas à nous tourmenter à
raissent apprécier tout particulièrement leur suj et.
l'abeille lourdement chargée qui retourne à Une grosse mouche, appelée la buse à miel
sa ruche; nous devons donc faire attention ou libellule, nous a été indiquée par nos
de brosser toutes les toiles d'araignées qui voisins méridionaux, mais on prétend qu'elle
feraient leur apparition dans les ruches, et se laisse facilement effrayer lorsqu'on lui
de veiller à ce que ces mêmes ruches n'aient fait la chasse avec des fouets et des bâtons.(*)
ni recoins ni crevasses où ces insectes
puissent se loger. Soyez certain qu'il n'y a LES VOLEURS.
pas d'endroits que le balai ne puisse net- Les voleurs sont parfois fort gênants dans
toyer d'un seul coup; et quand on a une cen- les ruchers
taine de ruches on ne peut vraiment passer éloignés et quelquefois aussi.
dans ceux qui sont proches de chez nous. La
beaucoup detemps surchacune d'entreelles. meilleure
Sous ce rapport le rucher couvert est tout façon de mettre fin à leurs dépré-
dations est de faire poser un placard ou deux
spécial, et nous gagnons un fort bon appétit offrant cinquante à cent dollars de récom-
à aller tête nue, faire disparaître les toiles
du pense à celui qui découvrira le coupable et
d'araignées nôtre avec un bon vouloir si le convaincra de son méfait. Le voleur est
réel, que les pauvres araignées, une fois immédiatement averti
que sa tête est mise
(*) Une correspondantedes, Gleaningsin BeeCul- à prix, et qu'il fera mieux, s'il est bien dans
turepage 866,nous écrit qu'elle est parvenueà se ses affaires, de cesser ses déprédations. Il
débarrasserdesputoisen se servantde la - Mort aux
Rats n mêléeà un œuf.Cemélangefut placéà l'entrée Pourplus amplesrenseignements,et aussipour la
des ruchesprécédemment visitéespar les putois.Après descriptionde l'Asilus illissoui-iceisis,
du J/allophora
avoirrenouveléla dosedeux soirsde suite on ne vit orcina,du Mallophorabornboïdes, et autres insectes
plusreparaîtreaucunde cesanimaux. ennemisdesabeilles,consulterle manuelduProf.Cook.
6
ENTRÉE DES RUCHES. 82 ENTRÉE DES RUCHES.
est rare qu'on vienne jamais réclamer la et tombent en entrant dans leur ruche.
récompense, et l'on est ainsi délivré d'in- Ainsi, une entrée qui est commode aux
quiétudes à venir. abeilles, est aussi la meilleure pour l'api-
culteur.
ENTRÉE DES RUCHES. — Nous
ne savons pas s'il est de très grande impor
tance, tant pour les abeilles que pour la
quantité de miel à récolter, que le trou de
vol soit placé à la partie la plus basse de la
ruche ou tout au sommet.Nous avons vu les
abeilles très bien se comporter avec l'entrée
de leur ruche dans toutes les positions. Pour
beaucoup de raisons, l'entrée au niveau du
plancher de la ruche ou un peu en-dessous,
est celle qui vaut le mieux.Cette disposition
donne aux abeilles toute facilité pour porter
au dehors, les ordures, les abeilles mortes
qui pendant les froids embarrassent souvent
la ruche et les rayons, ainsi que les déchets
de cire,les opercules détachées des cellules,
la poussière,etc., car tout cela tombe au fond
de la ruche, et est naturellement entraîné
vers l'entrée par les allées et venues des
habitantes. De même, si la partie supérieure
de la ruche est bien close et bien chaude,
cette chaleur que dégage le groupement des
insectes, plus légère en comparaison de l'air PLANCHETTEDE VOL G,
froid du dehors, tend à s'élever et a par con- ENBONNEPOSITION
séquent plus de chance de se perdre et de ET ENTRÉESUFFISAFTEPOUR
s'échapper si l'entrée est trop près du toit L'HIVERNAGE.
de la ruche. Si l'entrée est placée un peu
plus bas que le plancher, les vents froids ou Comme conséquence de la tendance des
ceux qui soufflent en tempête pénètrent
abeilles à se refroidir parles temps froids
moins facilement et moins vite.
elles retournent à leur ruche, on doit
Ona dit qu'une entrée à moitié de hauteur quand
placer une large planche de vol si la ruche
de la ruche était moins sujette à être encom-
est placée directement sur le sol, cette plan-
brée parles cadavres des abeilles. Nous vou-
che sera inclinée du sol à l'entrée de la
lons bien l'admettre; ceci est probablement ruche. On enlève toute l'herbe et le bois
vrai mais d'un autre côté celles qui sont à environ 30 cm. de la ruche, et ce serait
vivantes ne seront pas capables de faire sor- encore mieux si elle était sur un bon mètre
tir aussi aisément celles qui sont mortes, si bien clair. Les abeilles qui rentrent
les côtés d'espace
elles ont à les tirer avec effort sur lourdement chargées sont souvent jetées à
perpendiculaires jusqu'à ce qu'elles rencon- terre parce qu'elles heurtent quelques mor-
trent l'entrée, et l'apiculteur ne peut les y ceaux de bois ou tiges de gazon. C'est pour-
aider. quoi elles se supportent sur leurs ailes le
Lorsque l'entrée de la ruche est de niveau plus loin possible faisant d'autres tentatives
avec le fond de la ruche,celui-ci peut attein- et finalement entrent dans la ruche. Toutes
dre avec un fil de fer recourbé et tirer les obstructions si elles embarrassent les
au dehors toutes les abeilles qui sont mortes abeilles sont donc également inutiles à l'api-
et se trouvent accumulées sur le plancher à culteur; dans le plus fort de la miellée il ne
la fin de l'hiver. Il faudra il est vrai si cette faut pas qu'il y ait un seul moment de perdu.
accumulation est assez forte pour boucher
l'entrée, faire cette opération une ou deux Beaucoup se servent d'une faux ou d'une
fois pendant l'hiver. Il y a encore une autre tondeuse pour couper le gazon ou d'une
objection à faire aux entrées des ruches trop faucille ordinaire; d'autres prennent une
larges. Pendant le temps froid, quantité poignée de sel qu'ils répandent à l'entour de
d'abeilles qui volaient en retournant à leur l'entrée de la ruche. D'autres préfèrent au
ruche, se refroidissent dans leurs efforts contraire se servir d'une pièce de bois de
du devant de
pour grimper sur les côtés perpendiculaires 4 cm. et plus, et de la largeur
ENTRÉE DES RUCHES. 83 ENTRÉE DES RUCHES.

la ruche. Une planche très simple non de l'hiver laissant les courants d'air mortels
rabotée fera mieux l'affaire que tout autre souffler dans leur ruche, que de laisser les
bien aplanie, car les abeilles peuvent s'y portes de nos habitations ouvertes. Mais une
accrocher et du fond de la ruche se diriger ruche d'abeilles est supposée hermétique-
directement sur le sol. Il ne poussera plus ment close de partout sauf l'entrée (dissem-
d'herbe quand cette planche sera en place; blable en cela à nos habitations) qui doit
et la pratique montre en général qu'il est avoir une petite ouverture, sans quoi les
préférable de se servir de semblables plan- abeilles périront sûrement avant le prin-
ches que d'employer du sel, et de couper temps suivant. Une ruche ordinaire Langs-
toutesles cinq semaines l'herbe qui aurait troth 8 cadres doit posséder une entrée pas
pÓdssé sur le devant de la ruche. plus large que 12cm. de long sur 6 min. de
haut. Quelques très fortes colonies auront
DIMENSIONS DE L'ENTRÉE. de 15à25 cm. mais avec ces entrées réduites,
Elle dépend beaucoup de l'époque, de l'apiculteur devra enlever au moins une fois
4 l'WE)t)tée< de remplacement de la colonie, et durant l'hiver avec un crochet en fer les
- si lesabeilles sont hivernées au dehors ou abeilles qui seraient mortes, sans quoi les
- ;;Í8'¥8JPendant le plus fort de la miellée corps des abeilles mortes obstrueraient
l'ouverture doit avoir la même largeur que l'entrée.
le planchersi la ruche le permet et jamais Beaucoup ont l'habitude d'avoir une sorte
être moins haute que 22mlm5,dans la largeur de taquet pour fermer l'entrée laissant une
dé la ruche. ouverture de 25 m/m sur 12à 15c/m. Lorsque
L'expérience a démontré qu'une entrée ce taquet est posé il ferme suffisamment
trop réduite ne donne pas une ventilation l'entrée des ruches hivernant au dehors. On
suffisante; car alors une grande quantité l'enlève complètement pour faire sortir les
-; d'abeilles sont forcées de rester au dehors abeilles mortes laissant ainsi à l'entrée son
de la ruche où elles augmentent de jour en ouverture toute entière. Celles qui sont
jour, ne faisant rien. accumulées sont raclées, et on repose le
Quand elles ont ainsi commencé à prendre taquet.
l'habitude de se mettre en grappe, elles sont Si on s'aperçoit que la colonie a faibli, on
très sujettes à essaimer, pour ne pas parler réduit l'entrée de 3 c/m; au même moment
de tout le précieux temps perdu à une épo- on réduit les cadres au nombre d'abeilles
que de l'année où elles rapporteraient de qui peuvent raisonnablement les occuper
l'argent, en retour de tout le travail qu'elles ou les couvrir. Si elles sont contraintes de
feraient. Les fortes colonies ainsi que les tenir chaude une grande chambre, plus
colonies faibles ne doivent pas avoir des en- grande qu'elles n'ont besoin, elles périront
trées plus grandes que celles qu'elles ne par le froid.
peuvent défendre aisément. Elles doivent
être aussi réduites que possible après que la
miellée régulière est passée, sans quoi les
pillardes seraient très capables de se préci-
piter pêle-mêle et de déborder les gardes de
la petite colonie, les dépouillant des
maigres provisions qu'elles pourraient
avoir, (voir PILLAGE).
Un nucléi de deux cadres, devra donc
avoir une entrée qui ne puisse laisser passer
que 2 ou 3 abeilles à la fois pendant la saison
du pillage. Lorsque la flore reparaît, on peut
l'agrandir mais on doit la réduire aussitôt ENTRÉECONVENABLEMENTRÉDUITE
qu'elle faiblit. POURL'HIVER.
Lorsqu'arrivent les temps plus froids, on
réduira les entrées de toutes les colonies Si un temps frais ou froid survient subite-
faibles ou fortes, et on les conservera ainsi ment le printemps suivantaprès une période
toute la durée de l'hiver si elles le passent de chaleur pendant laquelle les abeilles ont
dehors. On dit souvent qu'on doit laisser déjà commencé l'élevage d'une grande quan-
toute l'entrée mais l'expérience a montré tité de couvain,celui-ci est exposé à êtreper-
que c'était une erreur sérieuse. Il n'y a pas du si l'on ne réduit pas à temps et tempo-
plus de raison pour que les abeilles aient rairement l'entrée de la ruche. M.W. L. Cog-
leur entrée toute grande ouverte au milieu gshall, de_West Groton, N. Y. le plus grand
ENTRÉE DES RUCHES. 84 ÉPILOBE.

apiculteur du monde, possesseur d'un peu il est facile d'introduire dans l'ouverture un
plus de 3000 ruches, recommande à cette petit morceau de bois de 10 m/md'épaisseur
occasionde réduire l'entréeavec de la sciure et de la longueur suffisante pour la réduire
de bois. Il la transporte dans un seau, et à la dimension désirée.
comme il se promène entre les rangées de
ses ruches il en met une poignée çà et là sur ENTRÉESPOURL'HIVERNAGE
EN LIEUCLOS.
le devant de chaque ruche. L'entassement
de la sciure confine la chaleur du groupe- Lorsque les abeilles hivernent en lieu clos
ou en cave. elles doivent avoir la plus
ment, sauvant ainsi les abeilles et le couvain.
Quand la chaleur revient. les abeilles grande entrée possible, la plus large est la
meilleure. Certains enlèvent les planchers
repoussent elles-mêmes facilement la sciure
désormais inutile, sans aucune perte de complètement laissant le fond ouvert, d'au-
tres conservent le plancher mais enlèvent
temps ou d'efforts de la part de l'apiculteur. le toit. Le problème est de conserver assez
On peutemployeravec avantage cette même
de fraîcheur aux abeilles. Si dans la cave la
méthodeen hiver pendant unepériorle exces-
sivement froide. Aussitôt que la chaleur température ne descend pas au-dessous de
revient les abeilles repoussent en arrière 7 ou 8 degrés centigrades et est sujette à
la sciure qui fait obstruction. monter à 16 degrés, on doit enlever les
couvercles et les remplacer par une couver-
turc mince; mais si le mercure descend à
4 degrés, il y a danger de dyssenterie. Il
arrive alors que les entrées sont obstruées
par les corps des abeilles mortes et des
mourantes et l'apiculteur devra les en re-
tirer trois ou quatre fois durant l'hiver. Il
sera préférable de se garantir d'une telle
inutilité en plaçant un petit poêle dans la
cave, apportant la chaleur suffisante si la
température descend au-dessous de 7 degrés.
Si l'on craint que les abeilles n'amènent
quelques troubles, il sera bon de clouer une
toile métallique sur l'encrée suffisamment
large pour laisser passer les abeilles mais
maintenir les rôdeurs au dehors.

EPILOBE souvent appeléeu fireweed i, -


herbe à feu, quelquefois Rose Indienne ou
Rose bay; son nom scientifique est Epilobium
anfJustifolium. Elle ne croît que dans les
régions boisées du Wisconsin septentrional,
du Minnesota du Canada et du Maine,
sur toutes ces étendues où la végétation
a été détruite par l'incendie des forêts, d'où
son nom de fireweed ». Après que tout
PLANCHETTEDE VOLDÉTACHABLE a brûlé l'Epilobe semble croître spontané-
ET COMMENTON DOIT S'EN SERVIR POUR
ment accaparant tout le sol.
VARIERLES DIMENSIONS DE L'ENTRÉE.
It C'est une belle plante ayant une jolie
Les Illustrations ci-dessus montrent le fleur rose; elle n'a habituellement qu'une
plancher à tenons moderne et la planchette seule tige de deux à six pieds de haut.
mobile Danzenbaker avec un taquet cloué Les fleurs sont d'un rose foncé et disposées
en permanence. Lorsque la planchette est en grappes le long de la tige.
enlevée complètement elle laisse une entrée A mesure que la saison avance, les pre-
de 38 m/mde haut sur toute la longueur de la mières fleurs montent en graines : et
ruche. Quand la planchette est introduite comme la tige s'allonge, de nouvelles fleurs
dans les rainures, l'entrée est réduite à apparaissant it la suite des premières, de
22 m/m. Quand on place dessus le taquet sorte que la floraison dure depuis Juillet
affleurant le côté de la ruche. l'ouverture jusqu'aux gelées. Chaque tige offre ainsi
se trouve réduite à 15 "lmX 10 mm de haut; en même temps des boutons, des fleurs et
et si plus tard il est encore utile de la réduire des graines à une seule et même époque.
ÉPILOBE. 85 ÈPILOBE.

L'Epilobe ou fireweed, fournit de grandes dans son voisinage ont la possibilité de


quantités de miel blanc. Il y en a de si peu faire 51e grosses récoltes de beau miel'
coloré qu'il parait aussi clair et aussi lim- blanc. Un autre avantage remarquable de
pide que de l'eau, et sa saveur est tout cette plante est qu'elle sécrète le nectar
simplement exquise — du moins c'est ce chaque année — ou du moins si réguliè-
- rement que même les personnes les plus
que nous avions pensé après en avoir goûté
à l'un des congrès du Michigan auquel âgées vivant dans le voisinage de son
nous assistâmes aux Grands Rapides. habitat, ont peine à se souvenir qu'elle ait
M. Hutchinson le qualifie le plus blanc et manqué une fois.
le plus sucré qu'il ait jamais goûté, et il M. Hutchinson estime qu'il y a des mil-
prétend que sa saveur, bien que peu liers d'acres dans la partie nord du Michi-
prononcée, rappelle celle des épices. La gan où cette plante croit, où nulle abeille
qualité du miel d'épilobe, les provisions n'existe pour recueillir son délicieux nec-

CHAMPD'ÉPILOBE(DE LA BEE-KEEPERS'REVIEW).
-assorties qu'elle en fournit chaque année, tar. Mais cette situation ne peut certai-
tout de suite après le trèfle et le tilleul nement durer longtemps: car quand on
d'Amérique, et sa floraison qui dure à peut produire n'importe où de 100 à i25
de Juillet jusqu'aux gelées, font de livres de miel en rayons par colonie, lés
- partir
cette plante une des plus précieuses mel- champs Inoccupés sont bientôt envahis par
- les apiculteurs à la même façon dont les
Jlfères connues. Malheureusement elle croit
presque exclusivement dans les régions chercheurs d'or ont fondu sur le Klondikpr
pù les incendies de forêts se produisent. Nous sommes redevables de la belle gra-
;Mals peureusement les apiculteurs établis vure qui accompagne cët article à' l'qbHr
ESPACEMENT DES CADRES. 86 ESPACEMENT DES CADRES.

geancede l'éditeur de la Bee-Keeper'sRerview. en réalité,dont les cadres fixes conservaient


La photographie a été prise quand les une distance invariable de 0.038, ont fait
épilobes étaient dans toute leur beauté. l'énorme dépense de les transformer pour
A l'arrière-plan on voit les troncs noirs et les avoir espacés de 0.036. Les avantages de
droits des sapins morts qui se dressent ce dernier espacement sont si évidents que
isolés comme les derniers survivants de rares sont les personnes qui nient en avoir
leur espèce épargnés par le feu. Bien que obtenu de meilleurs résultats.On a calculé
HOUSne puissions que déplorer la dispa- que les rayons à couvain ont en moyenne
rition des sapins qui nous fournissent le 0.022 d'épaisseur; le rayon a couvain oper-
seul bois cenvenable pour la construction culé, 0.025sur un espacement de 0.036il reste
des ruches, nous devons nous réjouir de donc 0.012 d'intervalle entre les rayons non
les voir remplacés par une mellifère si pré- operculés, et 0.009 lorsque le couvain est
cieuse. operculé.
Tous les essais qui ont été faits pour Nous empruntons le paragraphe suivant à
cultiver cette plante hors de son habitat un article publié par les Qïeanings in Bee
naturel ont échoué. Culture, page 673. Vol. XVIII, et écrit par
Mr Julius Hoffman, Il corrobore exactement
ESPACEMENT DES CADRES. — ce que nous venons de dire:
Dans la nature nous trouvons unpeu partout Si par exemple nous espaçons les rayons
les rayons espacés de 0.0360.0370.041 etquel- de centre à centre de façon à avoir entre eux
quefois 0.050 de centre à centre. Dzierzon, une distance de 0.038au lieu de 0.036 nous
le premier qui conçut l'idée du cadre nous trouvons avoir un espace libre de 0.017
mobile indiqua 0.037 comme étant l'écarte- à 0.018entre deux rayons de couvain, au lieu
ment exact à mettre entre les rayons, puis de 0.012 à 0.013 qu'il devrait y avoir; et 11
Wyprecht, s'étant livré à des calculs précis faudra certainement plus d'abeilles pour
sur des ruches en paille garnies des rayons remplir une espace de 0.017 à 0.018 et y
droits qui y avaient été construits par les entretenir la chaleur qu'il n'en faudrait pour
abeilles, conclut, après 49 mesures prises, une intervalle de 0.012 à 0.013.Dans une
que la distance moyenne était de 0.036. Le espace de 0.012 1/2 les abeilles éleveuses du
Baron Von Berlepsch, par 49 mesurations couvain de deux rayons contigus se touchent
nouvelles, vérifia les calculs de son confrère. par leur dos, et closent ainsi l'espace resté
Aux Etats-Unis, des apiculteurs éminents libre entre ces deux rayons; si cet espace
ont constaté que la distance moyenne des est élargi les premières abeilles ne parvien-
rayons construits par les abeilles livrées à dront pas à donner le résultat et un plus
elles-mêmes était de 0.037ou 0.038de centre grand nombre d'insectes deviendra néces-
à centre. On a observé que, vers le milieu saire pour maintenir la température dont
du nid à couvain, les rayons sont un peu le couvain a besoin. Il est facile alors de
moins espacés que ceux des côtés, ces der- comprendre quel mécompte cela ferait pen-
niers s'alignant partout de 0.040 à 0.050 de dant un printemps glacIal, quand les colonies
distance les uns des autres. sont déjà peu nombreuses, et que l'élevage
On a prétendu qu'on suivait la nature forcé est d'autant plus désirable.
dans l'espacement des rayons à couvain. Lorsqu'un g-rand espacement est adopté,
Mais il nous semble que la nature en pareil il ya chance d'avoir plus de miel emmaga-
cas n'est qu'un guide très peu sûr puisque siné dans les rayons, moinsde couvain d'ou-
nous trouvons tant de diversité dans ses vrières, mais plus de couvain de mâles. Une
espacements. L'apiculteur serait obligé distance assez rapprochée au contraire
d'adopter l'espacement qui lui donne les (1p. 3/8) tend à encourager l'élevage de plus
meilleurs résultats, savoir: une plus grande de couvain d'ouvrières, à l'exclusion de celui
quantité de couvain, ainsi que de miel de bourdons, et l'emmagasinage de moins de
porté dans les magasins de surplus. Ils sont provisions dans le corps de ruche. C'est
assez nombreux les apiculteurs qui conser- exactement ce que l'on souhaite. Nous avons
vent une intervalle de 0.037 entre leurs dit qu'il y aurait un vide de 0.012 entre les
cadres. Leur principale raison pour ce faire rayons de couvain non operculé; les abeilles
est qu'ils ont adopté cette distance au début. ont besoin d'un peu plus d'espace pour pou..
Mais ceux qui ont prêté toute leur attention voir entrer dans les cellules et en sortir lors-
à cette question, qui ont essayé des diverses qu'elles nourrissent les larves qu'il ne leur
mesures ont reconnu presque tous que la en faut lorsque ces cellules sont operculées
distance convenable est de 0.036 ou, s'il y a sur le couvain. Le couvain operculé récla-
quelque chose.une idée moindre. Beaucoup, mant moins de soin de la part des abeilles
ESSAIMAGE. 87 ESSAIMAGE.
chassa d'une
et plus de chaleur de leur groupement, une struire une ruche d'observation
la tambourinant le
distance de 0.005 entre les rayons suffit de ses vieilles ruches en
abeilles qu'elle renfer-
amplement pour obtenir ce résultat. Pour quart environ des
de détails sur ce point, voir: CADRES mait. Comme il n'avait pas de reine à leur
plus
FIXES, CONSTRUCTION DESRUCHES,et aussi donner il nous pria de lui fournir une reine
RUCHES. noireprovenant d'une ruche que nous avions
achetée à une assez grande distance. Nous
— Tous les êtres ani- mentionnons ceci pour faire remarquer que
ESSAIMAGE.
més semblent posséder un moyen quelconque cette reine n'était jamais sortie de la ruche
de reproduire des êtres semblablesà eux- et qu'elle ignorait la localité dans laquelle
mêmes,afln que les espèces ne disparaissent elle avait vécu. Un jour ou deux après, le
pas; et c'est particulièrement dans les diffé- voisin nous avisa que nous lui avions joué
rentes tribus des insectes que noustrouvons un vilain tour, car notre reine l'avait quitté
une grande diversité de voies et moyens pour retourner à son ancienne demeure
propres à l'accomplissement de cette œuvre. amenant avec elle les ouvrières qu'il lui
Dans le micro-organisme nous voyons que avait données. Nous répondîmes que la chose
les formes les plus simples de la vie animale nous semblait impossible puisque la reine
se contractent par leur milieu jusqu'à se n'était jamais sortie encore.si ce n'est quand
sectionner en deux parties; au bout de quel- nous la lui avions portée dans la cage-Nous
que temps chacune des parties de ces allâmes regarder dans la ruche d'où elle pro-
nouveauxêtres, se subdivise à son tour, et venait, et elle était la a la vente, avec les .-
ainsi de suite. — Chez les abeilles un phéno- abeilles, mais percée à mort à l'entrée de la
mène presque semblable se produit. Quand ruche sur le bord du plateau. Il est possible
une colonie devient excessivement forte, les que les abeilles du voisin aient essaimé les
habitantes de la ruche, par une sorte d'en- premières; mais même en fut-il ainsi, il est
tente mutuelle et préconçue se divisent en certain qu'elles avaient ensuite suivi la
deux groupes: l'un reste dans la ruche reine retournant à son ancienne demeure.
l'autre part chercher fortuneailleurs. 202Nous Nous savons aussi que les abeilles suivent
avons soigneusement observé ce procédé quelquefois une jeune reine quand celle-ci
avec le désir d'en découvrir la cause: c'est- sort pour son vol d'accouplement.
à-dire,savoir si c'est parce qu'une partie des Nous pensons donc que ce n'est ni la reine
abeilles ne se trouvant plus bien dans leur seule, ni les ouvrières seules qui prennent
ruche,cherchent à améliorer leur situation; l'initiative du départ, mais que toutes s'en-
ou bien si c'est parce que la reine quitte la tendent et agissent de concert,
ruche pour une raison à elle connu (parce
qu'elle n'a pas assez de place pour déposer POURQUOILESABEILLESESSAIMENT-ELLES.
ses œufs par exemple) et alors les abeilles la
suivent simplement par une sorte d'instinct Si nous essayons de diminuer la capacité
naturel puisqu'elle est la mère de la colonie, d'une ruche quand le flux de miel est très
et une condition absolue de sa prospérité. abondant, les abeilles sont très capables de
Apres avoir vu sortir un grand nombre prendre leurs mesures pour essaimer dès
d'essaims et avoir constaté que la reine était que les rayons regorgeront de couvain,
des dernières à quitter la ruche, nous en d'œufs, de pollen et de miel. Elles attendent
Ilvons conclu que les ouvrières marchaient souvent plusieurs jours après que la ruche
de l'avant et que la reine suivait comme par est pleine, et cette circonstance peut les dé-
ordre de service, dans la mêlée générale. 5$3 terminer à ne pas essaimer du tout. mais il
Supposez cependant qu'il prenne à la reine est très vraisemblable que ce soit là la raison
l'idée de refuser de se joindre à la nouvelle qui les y pousse. Sitôt qu'elles ont reconnu,
(expédition. Il arrive parfois que des essaims décidé, que la ruche est devenue trop
portent sans emmener de reine, ceux-là petite, et qu'il n'y a plus possibilité d'em-
reviennent habituellement à la ruche pour magasiner un supplément de miel que l'on
recommencer une sortie le lendemain. Si puisse retrouver en hiver s'il en est besoin,
alors la reine ne suit pas encore, ni la fois les abeilles commencent des cellules de
d'après, lesabeilles attendent souvent d'avoir reine. Avant d'entreprendre ce travail nous
élevé une nouvelle reine, puis elles partent les avons vu parfois aller iusau'à emma-
avec celle-là.Après nous être-bien convaincu gasiner leur miel au dehors au dessus du
que ce devait être là leur façon de procéder, portique et même sous la ruche, indiquant
une petite circonstance vient compromettre très clairement leur besoin d'agrandisse-
oon conclusipns. Un voisin, désirant con- ment sous forme de magasins de surplus
ESSAIMAGE. 88 ESSAIMAGE.
dans lesquels elles puissent encore surveil- leur ruche, et peut-être amassent aussi un
ler leurs richesses. surplus qui. en moyenne, vaudra largement
Nous croyons que le manque d'espace est un dollar, l'ancien prix d'une cuillère en
la cause la plus générale de l'essaimage, argent; tandis que ceux qui sont assez
bien que ce ne soit pas la seule; car des prévoyants pour partir en mal ont la
abeilles essaiment souvent quand leur ruche saison entière devant eux. et s'ils ne se lais-
n'est qu'en partie pleine. Les premiers sent pas affaiblir avant la floraison du trèfle
essaims quittent ordinairement la ruche
blanc, Ils feront très probablement un sur-
pour la raison que nous avons mentionnée; plus valant environ 5 dollars, le prix sur le
mais les ESSAIMSSECONDAIRES sont souvent marché d'une charge de foin. Dans quel-
dus à une sorte de folie des abeilles qui, en
ques régions les abeilles semblent essai-
apparence, essaimentsans motifraisonnable. mer vers la fin de juillet et en août, et l'on
A QUELLESAISONLESABEILLES paraît dire qu'elles agissent ainsi quand
ESSAIMENT-ELLES ORDINAIREMENT. il y a peu ou point de nectar à recueillir,
ou quand elles sont disposées au pillage;
Le vieil adage dit: mais ce n'est pas le cas Ici, car les abeilles
«Essaimd'abeillesen mai,vautunechargede foin; renoncent à tous préparatifs d'essaimage
Essaimd'abeillesen juin,vautunecuillerd'argent;
Essaimd'abeillesenjuillet,nevautpasunemouche àmiel.» très peu de temps avant que la récolte du
miel ait cessé. Nous ne nous souvenons pas
Il y a beaucoup devrai dans ce dicton, sur- avoir jamais vu Ici un essaim naturel sor-
tout lorsqu'on fait de l'apiculture selon les tir plus tard qu'en juillet; mais dans
vieilles méthodes; mais avec les méthodes quelques contrées les essaims de sarrasin
nouvelles, un essaim de juillet peut bien sont chose très commune. Quand l'apicul-
valoir une cuiller d'argent ou même une teur a beaucoup de rayons de surplus pleins
charge de foin ; peut-être même les deux de provisions, il lui est facile de les utiliser
ensemble. Voir: ESSAIMSSECONDAIRES. Une pour former des colonies de valeur des
colonie qui était très nombreuse à l'au- essaims qui sortent à n'importe quelle
tomne, et qui a bien hiverné, peut donner époque.
son premier essaim en mal sous notre lati-
tude; mais la chose s'observait très rare- SYMPTOMES D'ESSAIMAGE.
ment avant l'introduction des A. Italiennes.
Ces dernières essaiment souvent pendant Quoiquenouspulssionsquelquefoisprévolr
la floraison des arbres fruitiers, et dans quand les abeilles se proposent d'essaimer,
certains cas, même un peu plus tôt. Dans nous ne croyons pas prudent, néanmoins,
notre localité, les essaims ne sortent pas d'affirmer que nous le pouvons toujours. On
habituellement avant le milieu ou la fin de a dit que les abeilles qui se sont formées en
juin, Si la saison est un peu tardive, le plus grappe à l'extérieur de la ruche, rentrent
grand nombre d'entre eux se forment quel- à l'intérieur pendant toute la matinée du
quefois en juillet et nous avons presque jour où elles ont projeté d'essaimer, mais 11
toujours eu des essaimages plus ou moins n'en doit pas être toujours ainsi, car nous
nombreux au moment de notre fête na- avons vu un essaim sortir pendant que les
tionale. A ce moment, la miellée de Tilleul vagabondes se tenaient suspendues dehors
d'Amérique est à son plus haut point, et comme d'habitude; et au bruissement par-
nous avons fréquemment une véritable ticulier Indiquant l'essaimage, elles prirent
miellée de trèfle, après que celle de Tilleul leur vol et se joignirent à l'essaim. Quand
a cessé, Pour cette raison, les essaims qui une colonie projette d'essaimer, les abeilles
sortent durant la première semaine de juil- qui doivent quitter ne travaillent pas comme
let, recueillent encore assez de provisions les autres en général, et très vraisemblable-
pour l'hiver, et ils valent par conséquent ment, au jour fixé pour l'essaimage, on voit
autant que n'importe quels autres essaims. comparativement très peu d'allées et
-= Nous savons que le vieil adage, fait sur- venues d'abeilles à la ruche m. Avec les
tout allusion à la quantité de miel que rayons mobiles nous pouvons ordinairement
les abeilles peuvent emmagasiner. Si les en ouvrant la ruche nous rendre très bien
essaims de juillet n'en amassent pas assez compte de la disposition à essaimer. Règle
pour passer Phiver, et sont exposés à périr générale les abeilles n'essaiment pas avant
de faim, ils ne valent pas la peine d'être que leur ruche soit très pleine et qu'elles
pnrucliés et c'est alors qu'on peut ne pas les aient des multitudes d'ouvrières qui éclo-
estimer à plus d'une valeur d'une mouche 205. sent chaque jour. La présence de plusieurs
-- L^sessaims qui sjrtçnt en juin remplissent cellules de reine est ordinairement considér
ESSAIMAGE. 89 ESSAIMAGE.

rée comme indication de la fièvre d'cssai- donner aux abeilles une section ou deux
mage. construites en partie, comme nous l'avons
Beaucoup pensent que quand les abeilles déjà expliqué sous le titre: MIELEN RAYONS.
sont suspendues en grappe à l'extérieur de Nous élargirions en même temps l'entrée.
la ruche c'est un signe qu'elles vont essai- Si vous n'employez pas le support Danzen-
mer. Ceci peut être vrai dans une certaine backer décrit au chapitre ENTRÉES,placez la
mesure, mais ce n'est nullement l'indication ruche sur quatre petites cales de 0,022
que l'essaimage se produira tout de suite. d'épaisseur. Il y aura ainsi un espace libre
Nous avons vu une colonie, appartenant à tout autour de la ruche, mais ce ne sera pas
un voisin, se suspendre en lon-
gues grappes pendant près d'un
mois avant que les abeilles ne
soient sorties. Sa nouvelle ruche
était toute prête, et il restait
chez lui surveillant l'essaim jour
par jour, jusqu'à ce que le trèfle
et le tilleul furent presque dé-
fleuris; enfin, les abeilles lan-
cèrent un essaim vraiment gros,
superbe.

NEJAMAISLAISSERLESABEILLES
SE SUSPENDRE EN GRAPPE
A L'EXTÉRIEURDELARUCHE.
Cet essaim s'était groupé à
l'extérieur de la ruche pendant
la forte miellée de la saison; et
comme ce n'est pas une chose
extraordinaire devoir une colo-
nie emmagasiner 10 livres de
provisions par jour au fort de la
saison, on pouvait par cette inac-
tion des abeilles avoir perdu
100 livres de miel, puisque l'es-
saim était très fort et très beau.
Nous pensons que les abeilles
auraient pu facilement emmaga-
siner pareille quantité si elles
avaient travaillé, mais il n'est
nullement certain qu'on aurait
pu les décider à travailler com-
me elles l'ont fait après avoir
essaimé et qu'on les eut mises
dans une nouvelle ruche. En
deux ou trois semaines après
leur installation, si nous avons
bonne mémoire, elles emplirent
leur ruche et donnèrent 25 li- COMMENT TROUVEZ-VOUS MA PRISE? ,,
vres de miel de surplus. Que
faire avec de telles abeilles?
Ce groupement des abeilles au dehors peut un mal. Si la cause première qui porte les
avoir pour cause le manque de place; dans abeilles à se grouper à l'extérieur est le
ce cas il est évident qu'une hausse d'extrac- manque de ventilation, oula trop grande
tion ou de miel en rayons devra être placée chaleur, ce soulèvement de la ruche déter-
sur la ruche; car si les abeilles prennent minera les abeilles à rentrer, et peut-être
l'habitude de flâner ainsi il pourra devenir les empêchera d'essaimer. Voir: ENTRÉES,
très difficile de les décider à monter dans et aussi MIELEN RAYONS,pour plus amples
les hausses. En ce cas nous conseillerions de détails.
ESSAIMAGE. 90 ESSAIMAGE.
PRÉPARATIFSD'ESSAIMAGE,
A FAIRE un rayon de couvain à mettre dans la ruche
PARL'APICULTEUR. fraîche pour empêcher le nouvel essaim de
Tout apiculteur, n'eut-il qu'une paire de déguerpir. Tout cela prend du temps,et plus
d'un essaim s'estenfui tandis qu'on préparait
ruches, doit faire certains préparatifs pour
recueillir les essaims; car, même lorsque la ruche propre aie recevoir. SI vous avez
la division (voir NUCLÉUS) est pratiquée, et la précaution de couper les ailes de vos rei-
qu'on met le plus grand soin à prévenir nes comme nous vous l'avons conseillé, Il
vous faudra avoir des cages à reines sous la
l'essaimage naturel, Il y a toujours quelque
chance de voir sortir des essaims au moment main, qui vous permettent de vous emparer
où on s'y attend le moins. La première chose de celles-ci au premier avertissement, car Il
à faire, et ce avant la saison des essaimages, est des moments où il vous faut agir avec
c'est de couper les ailes de toutes les reines presque autant de rapidité que sile feu était
et d'avoir des ruches vides toutes prêtes. à la maison, et Il vaut mieux dans ces cas-là
Des rayons disponibles seront préparés dans ne pas s'ennuyer à courir après tout ce dont
le laboratoire de façon à les avoir à on a besoin.
la portée à tout moment. Il est bon aussi
d'avoir quelques ruches sur lesquels on PIÈGE A REINE DE MILLER.
puisse prendre au besoin sans beaucoup de Le meilleur piège à reine, ou plutôt la
peine un rayon de larves non operculées; meilleure cage pour retenir ou enfermer la
c'est-à-dire, qu'il vous faut noter soigneuse reine pendant la saison de l'essaimage, est la
ment la ruche à laquelle vous devez aller, cage d'introduction de Miller qu'on verra
au cas où vous aurez besoin d'un rayon de représentée au chapitre INTRODUCTION. —
cette sorte dans un moment de presse. Les Supposant qu'un essaim vient de sortir
abeilles essaiment souvent le dimanche, et et que votre reine à ailes rognées sautille
comme nous ne voulons pas les manipuler devant l'entrée de la ruche: votre femme
le jour du sabbat, plus qu'il n'est absolu- ou votre aide, éprouvant quelque hésitation
ment nécessaire, il importe que nous soyions à prendre par les ailes soyeuses un objet si
prêts à tout moment à recueillir un essaim, frêle, peut prendre une cage de cette espèce
s'il en sort, avec le moins de peine'possible. et en placer l'ouverture juste au-dessus de
l'insecte. La reine se trouvant ainsi confinée,
ne tarde pas à grimper dans la cage, on
Insère alors la petite cheville de bois en
place et on peut mettre la reine captive au
milieu des abeilles voltigeantes, puis en-
rucher l'essaim comme Il est dit ci-après.
— La cage dont il est question peut aussi
servir à l'Introduction des reines. ( Voir
INTRODUCTION. )

COMMENTON METEN RUCHEUNESSAIM


AVECREINE AUXAILESÉCOURTÉES
:
NOTREMÉTHODE PRÉFÉRÉE.
Sous le titre général de REINES, au sous-
titre ECOURTAGEDES AILES, nous allons
exposer comment on peut se rendre maître
jusqu'à un certain point de l'essaimage en
rognant les alles des reines. Là où l'on ne
met pas en pratique la méthode qui consiste
CESPETITESCHÉRIES,, à forcer l'essaimage prématurément en
brossant ou secouant (*) les abeilles, l'usage
Nous nous souvenons d'avoir eu des essai- d'écourter les ailes est devenu presque uni-
mages le dimanche ; la nécessité s'imposait versel chez les producteurs de miel en
alors de faire la chasse à une ruche vide, de rayons, car lorsque les ailes des reines sont
décider de son emplacement, de faire la coupées, ou qu'on les empêche de quitter la
chasse à des rayons secs,puis d'examiner les ruche au moyen des pièges Alley ou des
autres ruches pour en trouver une qui n'ait
pas de magasins de surplus sur le dessus, (*)Cetteméthodeest décritequelquespagesplusloin
afin d'y pouvoir prendre sans trop de mal au sous-titrePoux PBÉVENIB LESESSAIMAGES.
ESSAIMAGE. 91 ESSAIMAGE.

garde-entrées (Voir MALES ou FAUX- Cette méthode de manipuler les essaims


BOURDONS) une grande somme de travail là où l'on permet l'essaimage naturel, se
est économisée. recommande d'elle-même, tout spéciale-
Supposons que toutes les reines du rucher ment aux femmes de service qui sont géné-
aient les ailes rognées et qu'un essaim se ralement à la maison. Tout ce qu'elles ont
présente. Allez à la ruche d'où il sort, et à faire est de rechercher la reine aux alles
tandis que les abeilles s'échappent enfouie, rognées, de s'en emparer avec une cage,
emprisonnez la reine que vous trouverez et ensuite de mettre une ruche vide con-
selon toute probabilité, en train de sautiller tenant des cadres de fondation en place
dans l'herbe aux alentours de l'entrée et de l'ancienne. Comme 11pourrait n'être pas
s'efforçant en vain de prendre son essor avec commode à des femmes de changer cette
les ouvrières. Mettez-la en cage, et glissez vieille ruche de place, elles peuvent sim-
temporairement cette cage dans un sac ou plement la pousser de côté, et changer
dans un endroit frais. Enlevez la hausse ou l'entrée de façon qu'elle soit par derrière.
les hausses sur lesquelles les abeilles avaient Quand le mari» rentre, il peut enlever
déjà commencé à travailler et mettez-les sur les hausses de l'ancien support et les por-
le sol à côté de la ruche. La chambre à cou- ter au nouveau, et transporter aussi l'an-
vain doit alors être transportée telle qu'elle cien nid à couvain à un autre endroit.
sur un tout autre emplacement. Mettez à sa Tout ceci peut être fait en un seul jour;
place sur l'ancien support une ruche conte- ou bien si on le préfère, on peut laisser
nant des cadres de fondation ou des rayons l'ancien support à côté du nouveau, pourvu
secs et sur le tout un protège-magasins. que l'entrée en soit retournée.
Quelques personnes préfèrent mettre seu- Si deux pu plusieurs essaims sortent en
lement des rayons amorcés. Ajoutez ensuite même temps, et que l'un d'eux ait une
les hausses, déposées temporairement sur le reine-vierge, il est probable que toutes
sol, sur la nouvelle ruche contenant les les abeilles se réuniront à l'essaim ayant
cadres de fondation ou les rayons. Posez une reine et le plan fondé sur le retour
alors la cage dans laquellela reine est empri- des abeilles sera naturellement réduit à
sonnée devant l'entrée. néant. Mais dans un rucher bien adminis-
Tout ceci peut être exécuté pendant tré il se produira peu de cas semblables
que les abeilles sont en l'air, et il ne s'écou- et 99 essaims sur 100 seront recueillis en
lera pas longtemps avant qu'elles ne s'aper- ruche aussi facilement que nous venons
çoivent que la reine n'est pas avec elles; de le dire, sans le moindre ennui.
elles retourneront donc pêle-mêle à leur
ancienne demeure et se précipiteront dans ZINCPERFORÉPOURRETENIRLES REINES.
la ruche nouvelle. Quand elles ont bien Au chapitre MALES ou FAUX-BOURDONS
commencé à y entrer on peut délivrer la nous avons fait allusion incidemment au
reine, et elle pénétrera dans la ruche à leur moyen de prendre la reine au piège lors-
suite. qu'elle sort avec un essaim. L'emploi du
Le travail, déjà commencé dans les haus- zinc perforé n'empêche pas positivement
ses sera repris et poussé avec plus de cou- l'essaimage, mais 11 empêche les abeilles
rage et d'activité qu'auparavant, car. un d'accomplir leur dessein de s'enfuir en
nouvel essaim travaille toujours avec une entraînant la reine avec elles. En d'autres
nouvelle énergie. Si on lui a donné seu- termes, le zinc perforé remplace tout sim-
lement des cadres avec des amorces de plement l'écourtage des ailes de la reine.
rayons, ce qui est apporté de miel est placé En certains cas il peut être bon de se
dans les hausses car les abeilles n'ont abso- servir de zinc au lieu de pratiquer le
lument pas d'autre place pour l'emmaga- rognage des ailes. D'après l'expérience que
siner, du moins jusqu'à ce que les fon- nous avons acquise, nous dirons qu'habi-
dations données dans le corps de ruche tuellement 11 est préférable de couper les
aient été allongées: et aussitôt qu'elles le ailes de la reine, plutôt que de forcer les
sont, la reine les occupe. abeilles à passer par des perforations étroi-
La vieille ruche, contenant les rayons de tes et incommodes, durant la continuité
couvain et des cellules royales, qui se d'un afflux de nectar, sans autre but que
trouve maintenant dans un autre endroit, d'empêcher la reine de quitter la ruche au
peut fournir un second et un troisième cas où un essaim sortirait.
essaim; mais si l'on soustrait les cellules Tout en recommandant d'écourter les
royales on peut même couper court à ailes de la reine au lieu de se servir d'un
l'essaimage secondaire, zinc perforé, nous dirons pourtant qu'aveq
ESSAIMAGE. - 92 - ESSAIMAGE.
de très fortes colonies au plus fort d'un flux cile de recueillir les essaims quand les rei-
de miel, surtout si de telles colonies sont nes ont le moyen de les suivre. Mais comme
dans des ruches de deux étages, il est plus certaines personnes n'aiment pasIl défi-
-pratique de mettre des garde-entrées ou gurern ou "mutiler" leurs reines, etcomme
des pièges Alley: En premier lieu, parce dans certains cas les essaims peuvent sortir
que la pose des pièges peut être faite en dix avec une reine vierge, nous croyons bien
fois moins de temps qu'il n'en faut pour faire de décrire les divers appareils propres
trouver la reine; en second lieu, parce que à capturer les essaims avec reines dont les
enlever la hausse pour faire la chasse à sa ailes sont restées intactes (Voir REINES,au
majesté cause plus ou moins d'interrup- sous-titre: ECOURTAGE DESAILES).
tion dans le travail. Presque chaque apiculteur a ses notions
personnelles sur la façon dont doivent être
LE PIÈGE ALLEY DANS L'ENRUCHAGE construits les cueille-essaims. Certains de
DES ESSAIMS. ces appareils sont très ingénieux et reaieit
Lorsqu'un essaim sort (voir la gravure des services appréciables durant la saison
-au chapitre MALES),les abeilles passent par de l'essaimage. Leur but principal est de
-le garde-entrée; mais la reine, en décou- s'emparer de l'essaim quand il s'est formé
vrant qu'elle est prisonnière, monte dans en grappe pour le placer dans la ruche qui
- le haut du piège comme le font les mâles. lui est assignée de façon à ce qu'il adopte sa
Quelquefois, pourtant, au lieu de monter, nouvelle demeure. Le premier outil sur
elle retourne dans la ruche. Au bout de cinq lequel nous appelons l'attention, non parce
ou dix minutes, les abeilles, découvrant qu'il est le meilleur, mais parce qu'il
l'absence de leur reine, retournent à la est le plus simple est une sorte de filEt à
ruche. On ne doit pas leur permettre de faire papillon.
de cette façon plus d'une tentative d'essai-
mage, car, l'essaimage manquant une se-
conde fois avec la reine, il est probable -
qu'elles tueraient celle-ci.
Les abeilles peuvent cependant se grou-
per en essaim sans la reine.
Si la reine entre dans la partie supérieure
du piège, on peut détacher celui-ci de la
ruche, le fixer à un râteau ou tout autre
objet, puis le soulever au milieu desabeilles Le cercle est fait d'un gros fil métallique
en fuite. Elles se grouperont naturellement et a environ 20 pouces de diamètre. Les
autour du piège, ce qui permettra de les extrémités sont soudées dans une douille
mettre en ruche; mais, conserver un piège d'étain qui reçoit un manche de râteau, ou
Alley sur toutes les ruches qui ont chance pour les grands arbres,quelquechosodeplus
de faire sortir un essaim durant les dix ou long. La poche doit être placée sous l'essaim
vingt jours suivants, serait plutôt coûteux et le cercle est alors dirigé doucement de
en raison non seulement du prix du piège façon à détacher la grappe pour que les
lui-même, mais encore àcause de l'incommo- abeilles tombent dans le sac. L'appareil est
dité, pour les ouvrières chargées, de rentrer alors tourné de côté de telle sorte que
- dans la ruche. On peut obtenir un résultat l'essaim reste enfermé pendant qu'on le
semblable ou presque en rognant les ailes descend et qu'on le transporte à la ruche.
de la reine, sans la moindre dépense; et en Comme la poche est faite d'une mousseline
même temps les abeilles ont, jusqu'au mo- claire (mousseline à fromage) les abeilles y
ment mêm de l'essaimage, libre accès dans ont tout l'air qu'il leur faut. Pour les en
leur ruche, sans que l'entrée soit obstruée faire sortir il n'y a qu'à la retourner. La
en aucune façon. poche aie même diamètre que le cercle et a
environ 60 centimètres de profondeur.
DE MODÈLES
CUEILLE-ESSAIMS DIVERS.
DE A. E. MANUM.
ATTRAPE-ESSAIMS
Tout apiculteur engagé à la production
du miel devrait très certainement veiller à Celui-ci consiste en un récipient de toile,
- ce que les ailes de toutes ses reines soient métallique fait en forme de pyramide ren- !
coupées. Il ne peut absolument se permettre versée, pivotant sur les deux branches d'une
d'éviter cela qu'en employant le zinc perforé fourche de façon à pendre toujours tout
(Voir BOURDONS). Il est beaucoupplus diffi- droit, "l'ouverture en haut. Quand un essaim
ESSAIMAGE. 98 ESSAIMAGE.

est capturé on peut saisir le récipient par épaisses. Au bout de deux ou trois minu-
l'anneau de la pointe et le chavirer pour tes le reste des abeilles est posé sur lé
plonger les abeilles dans la ruche qui leur a côté de l'appareil. A cette phase de l'opéra-
été préparée. tion l'apiculteur revient, rabat les deux
LaFig. 1. représente les récipients ou pieds courts contre la perche, saisit celle-
cages en toile métallique; la Fig. 2. le cueil- ci à son centre de gravité (voyez Fig. 1.).
le-essaim en position recevant les abeilles à et se rend à la ruche qu'il a préparée
mesure qu'elles se groupent à l'extérieur de d'avance. La fourche métallique est en acier,
elle est légère et flexible. La marche de l'api-
culteur ne cause donc aucune secousse
capable de jeter les abeilles hors de la cage.
Un des traits principaux de l'agencement
de l'appareil Manum est que le récipients
peut être réglé dans presque toutes les po-
sitions à une hauteur de 2 à 10 pieds au-des-
sus du sol. Il suffit de déployer les jambes de
support du trépied, de les fixer au sol, et
de laisser le tout en place. En attendant, si
la ruche n'est pas préparée, l'apiculteur a
tout le temps voulu pour la disposer. Après
quoi il peut retourner à l'essaim actuelle-
ment en grappe. La plupart des cueille-es-
saims demandent à être tenus en l'air jus-
qu'à ce que l'essaim soit capturé. C'est une
ennuyeuse corvée que de tenir une perche
à bras tendus et le nez en l'air. Si l'essaim
se groupe très haut un autre agencement
quelconque serait peut-être plus pratique
que celui de Manum ; mais pour les arbustes
ATTRAPEESSAIMS MANUM ,, peu élevés il convient parfaitement. L'autre
trait spécial de ce cueille-essaim est que,
laçage; la Fig. 3. montre le récipient ouvert. après que vous vous êtes emparés de la 1/2
Aussitôt que la grappe en formation est à ou des 2/3 des abeilles dans la cage, elles ne
moitié ou tout-à-fait complétée, soulevez le peuvent s'échapper et retourner 4 leur
récipient à la hauteur du cône formé par les premier point d'attache.
abeilles et entourez-les en. Un aide, s'il y en
a, donne une secousse à la branche de LE CROCHET POURCUEILLIRLESESSAIMS.
façon à détacher les abeilles dans le réci-
Avec la plupart des cueille-essaims repré-
pient. Au cas où personne ne serait là pour
donner de l'aide, un mouvement glissant sentés ici, on peut employer parfois avec
ce que nous appellerons un
précipitera la grappe dans l'appareil qu'on grand avantage
abaisse alors vivement. Pendant cette ma- crochet à enrucher. C'est tout simplement
un crochet de fer, assez large pour entourer
nœuvre, l'appareil descendant contre les
une branche ordinaire sur laquelle l'essàim
branches, celles-ci relèvent le couvercle de
toile métallique qui se ferme avec fracas. se pose, fixé au bout d'une longue perche,
Au cas où il ne se serait pas fermé, l'api- ressemblant ainsi quelque peu pour cela à
culteur avance et le ferme lui-même. Lamoi- une houlette de berger. On glisse un cueille-
tié ou les deux tiers des abeilles sont essaim sous la grappe d'abeilles, on passe
généralement captives. Selon toute proba- le crochet par-dessous, on l'accroche à la
bilité la reine l'est aussi. Comme les abeilles branche sur laquelle l'essaim est groupé,
ne peuvent sortir, celles qui voltigent puis, par une ou deux fortes seoousses on
encore en l'air se groupent sans tarder fait tomber les abeilles dans le récipient,
ou boîte, suivant le cas.
beaucoup sur la toile métallique, environ- panier, poche
nant la majorité de leurs compagnes de
l'intérieur. Pour rendre l'opération plus ECHELLEPOURLA CAPTUREDESESSAIMS.
expéditive, le trépied est mis en place, Ordinairement les essaims se posent à une,
et le cueille-essaim reste suspendu en l'air assez faible
hauteur, de sorte qu'avec les
comme le montre la Fig. 3., juste à l'endroit appareils
précédemment décrits, on les at-
où les abeilles volent en masses plus teint
facilement. Mais parfois ils s'établlsr
ESSAIMAGE. 94 ESSAIMAGE.
sent sur des branches très élevées. C'est POMPE-SERINGUE D'ARROSAGE,
alors qu'on fait usage d'une échelle. SI elle POURARRÊTERLESESSAIMSDANSLEURVOL.
n'arrive pas jusqu'à l'essaim, elle conduit du Un des instruments les plus utiles pour
moins le grimpeur dans les hautes branches,
de sorte qu'en passant de l'une à l'autre, il l'apiculteur, pendant la saison de l'essai-
mage, est une bonne pompe-seringue à
peut finir par atteindre aux abeilles. Mais il main. Par ce moyen, on peut faire qu'un
est difficile d'appuyer une échelle ordinaire essaim d'abeilles accompagné d'une reine
contre un arbre de façon à grimper avec
qui autrement tournerait en cercles dans
sécurité, en raison de l'inégalité des bran- l'air pendant 15 ou 20 minutes, se forme en
ches. Un Bohémien, nommé R. Strimpl, de un groupe habituellement au bout de 2 à 5
Seltzschau, Bohême, nous a envoyé le cro- minutes. Nous ne saurions dire si c'est que
quis d'une échelle dont on peut loger l'ex- les petites gouttelettes d'eau mouillant les
trémité supérieure avec solidité contre une ailes des abeilles, gênent ainsi leur vol, ou
branche élevée. La figure ci-dessous donne si elles font croire à celles-ci qu'il pleut, et
le principe de son application.
que par conséquent elles n'ont rien de
mieux à faire que de se poser; mais ce qui
est certain, c'est que cette pluie artificielle
produit un effet instantané. De cette façon
une personne peu expérimentée même
pourra non seulement faire poser les abeil-
les, mais les contraindra à se grouper sur un
point facilement accessible aux appareils
ordinaires de capture précédemment dé-
crits. Il peut arriver que l'essaim se dirige
vers la cime d'un grand arbre. Avec la
pompenous les délogeons et les amenonsà
s'établir sur une branche basse. Même
quand un essaim est posé à 20 ou 30 pieds
du sol, en dirigeant le bec d'arrosage et en
envoyant l'eau directement sur la grappe,
nous pouvons parfois déloger les abeilles,
les forcer de reprendre leur vol, et finale-
ment le conduire vers un point mieux à
notre portée. De plus, plusieurs essaims
pouvant sortir simultanément, quelques-
uns d'entre eux ont chance de se grouper
en même temps: Par un emploi opportun
ÉCHELLEA ESSAIMDE STRIMPL. de la pompe chaque essaim peut être tenu
isolé en dirigeant le jet de façon à ce que les
ailes des traînardes des divers essaims soient
Les deux bras latéraux du bas, ou four- également trempées. Très souvent un es-
ches, empêchent l'échelle de tourner sur saim sur le point de s'enfuir peut être
elle-même; on observera que cette échelle ramené et forcé à se poser; de fait pendant
se termine en une simple perche, qui peut l'été de 1889 nos domestiques conduisaient
être très aisément appuyée dans une bran- un essaim comme ils auraient amené un
che fourchue, ce qu'on ne pourrait faire troupeau. Il est très ennuyeux et très regret-
avec une échelle à deux montants. Les trois table de voir un essaim passer de notre
pieds du bas de l'appareil pointus à leur propriété dans celle du voisin. Durant l'été
extrémité, sont enfoncés solidement dans le de 1889, nous eûmes une semaine 8 ou 10
sol; et l'appui bien choisi de l'extrémité essaims qui sortaient chaque jour, et sauf en
supérieure dans la fourche d'une branche, un cas ou deux ils ne purent quitter le
fait de l'échelle ainsi disposée un excellent voisinage immédiat du rucher; sans le
moyen d'ascension. En outre de cela cette secours de la pompe, selon toute probabilité,
échelle est très légère. Mais il est désirable nous aurions eu à les pourchasser au loin,
d'empêcher les abeilles de se grouper au- sans compter que nous aurions eu à grim-
delà de notre portée — du moins de se poser per à leur poursuite sur de hauts arbres (*).
sur des branches trop élevées. Le moyen ailes des reines
suivant devient indispensable, surtout lors- (*) Nousne rognionspas alorsles
commenousle faisonsaujourd'hui.Nousnoustrouvons
que Les ailes des reines n'ont pas été rognées. actuellement -deeette chasse.
-dispensés
ESSAIMAGE. 95 ESSAIMAGE.
Dès qu'un essatIl commence à se poser en n'a pas encore été fait, puis on porte la cage
un lieu convenable, cessez de faire marcher contenant les abeilles et on les introduit
la pompe dans cette direction. Ecartez-vous, dans la ruche, on replace ce chapiteau et
conduisez seulement les traînards vers ce l'essaim est pris sans avoir pu se réunir
point, mais faites bien attention de ne plus dans l'air, sans même avoir eu la moindre
lancer d'eau là où les abeilles se forment en chance de se répandre dans le voisinage, et
grappe. Règle générale, deux ou trois pe- peut-être de se percher sur une branche
tites grappes se formeront à la fois. Serin- d'arbre à quarante pieds au-dessus du sol!
guez celles qui vous offrent moins de Mais il faut bien se mettre dans l'esprit que
confiance et continuez ainsi jusqu'à ce le piège à essaims n'est seulement utile que
qu'elles aient abondonnéleurpoint d'attache. quand l'apiculteur est présent, juste au
Durant la saison d'essaimage, c'est une moment où les abeilles commencent à sortir.
bonne méthode de garder plusieurs barils
ENRUCHAGE AUTOMATIQUE D'ESSAIMS.
d'eau, aux alentours du rucher afin d'en avoir
constamment sous la main. Si vous courez Depuis bon nombre d'années, les apicul-
à la pompe chaque fois que vous avez besoin teurs d'un esprit inventif ont fait un grand
d'un seau d'eau, un essaim pourra vous effort pour trouver un agencement capable
échapper, ou aller se grouper à la cime d'un d'enrucher automatiquement les essaims en
grand arbre. l'absence de l'apiculteur ou de son aide; et
PIÈGESPOURESSAIMS. depuis que les ruchers annexes ont pris une
telle importance dans les endroits où la pro-
C'est tout simplement une grande cage duction du miel est menée sur une très
en toile métallique, en forme de boite grande échelle, un appareil quelconque
rectangulaire d'environ 3 à 4 pieds de haut, capable d'enrucher automatiquementl les
sur 0.30 ou 0.37 carrés. Un bout de la cage essaims, ou qui fasse le travail aussi bien
est ouvert et disposé de façon à s'adapter que si l'apiculteur lui-même était présent —
sur le devant d'une ruche ordinaire. est une chose des plus souhaitables. Un grand
nombre de projets ont été présentés mais
on a reconnu que la plupart d'entre eux
étaient plus ou moins erronés.
Dans l'idée générale il fallait que le plan
conçu comportât une ruche vide placée
près de celle d'où l'on comptait voir sortir
un essaim, Cette ruche vide peutse trouver
côte à côte, ou devant, ou en-dessous de
l'autre. Dans le premier cas des garde-
entrées sont posés devant chacune des
ruches, et un conduit en toile métallique ou
en zinc perforé met en communication les

ATTRAPE-ESSAIM.
Il arrive très souvent quel'apiculteur soit
présent juste au moment où l'essaim quitte
l'entrée de la ruche comme un feu roulant;
s'il a alors un de ces attrape-essaims sous la
METTEUREN RUCHEAUTOMATIQUE
D'ALLEY.
main, il se contente d'en attacher l'ouver-
ture devant l'entrée de la ruche, les abeilles garde-entrées l'un avec l'autre. Lorsque
émigrantes montent ainsi pêle-mêle au l'essaim sort, la reine se trouve empêchée
sommet de la cage, et s'y trouvent captives. de le suivre par le métal perforé. Elle longe
Si l'apiculteur réussit à recueillir les 2/3 le garde-entrée jusqu'à ce qu'elle rencontre
des abeilles, le reste se posera par lui-même le conduit qui communique au garde-entrée
à l'extérieur de l'appareil. La cage est pla- de l'autre ruche. Dans ce tube elle se bute
cée aussi près que possible de la porte de contre un chasse-abeilles au cône de toile
sortie des abeilles, l'ouverture en bas. Pen- métallique. Elle passe par ce cône; mais
dant ce temps on prépare la ruche, si cela devant l'impossibilité de revenir par cette
ESSAIMAGE. 96 ESSAIMAGE.
voie, elle est forcée de pénétrer dans le ces rayons commencent à appeler leurs
garde-entrée de l'autre ruche. Les abeilles compagnes. Aussitôt que quelques-unes
sitôt qu'elles découvrent que la reine n'est d'entre ces dernières ont découvert l'entrée
pas avec elles, reviennent précipitamment à de la ruche, elles font connaître aux autres
leur ancien support; une partie d'entre elles la découverte qu'elles ont.faite d'un asile
découvrent la reine devant la nouvelle
ruche; mais l'autre partie, très importante,
ne la retrouvant pas entrent naturellement
dans l'ancienne demeure. Celles qui sont
avec la reine élisent domicile" dansla nou-
velle ruche. Mais le plan ne réussit pas com-
plètement. parce que l'essaim n'est capturé
qu'à moitié dans une autre ruche.
Nous avons essayé de toutes ces méthodes
assez largement, mais, tout bien considéré,
celle qui consiste à recueillir les essaims on
ruche au moyen de récourtage des ailes de
la reine est le moins coûteux et le plus pra-
tique; il vaut encore mieux cependant
réunir l'essaim devant la ruche, ainsi que
nous l'avons précédemment, expliqué.
COMMENT ONMET LESESSAIMSEN RUCHK
SANSAPPAREILSSPECIAUX.
Si l'apiculteur habite une localité où il n'y
a pas de grands arbres, mais seulement des
arbrisseaux,ou tout au plus des petits arbres
fruitiers; ou mieux encore si les ailes de
toutes les reines ont été coupées, les instru-
ments spéciaux que nous avons déjà décrits
ne seront pas absolument nécessaires, pas
commodes même, peut-être si nous eu ex-
ceptons l'appareil de Manum. Notre propre
rucher, représenté en même temps que MISEEN RUCHEBIFFICLLE
quelques autres donnés dans l'lntroductiull. (DU BRITISHBEE JOURNAL»)•
n'a pas, vous le remarquerez, d'arbres aux
alentours des ruches. En bas donc, il y a seu- par un battement d'ailes particulier. Une
lement quelques lignes de buissons toujours toile-cirée peut être placée àu-dessus de
verts. Il n'y a donc absolument pas place l'essaim. Puis avec une poignée d'herbe on
pour que les abeilles aillent se former en balaye les abeilles du passage afin de pou-
grappes dans le voisinage immédiat du voir fermer le toit sans les écraser. On
rucher, si ce n'est sur ces arbrisseaux de laisse alors la ruche au même endroit jusqu'à
bordure ou sur l'un des ceps de vigne qui ce que toutes les abeilles y soient entrées,
se trouvent dans le rucher même. Nos mais avant qu'elles aient eu le temps de
essaims se groupent rarement ailleurs s'habituer à cet emplacement provisoire,
que là. Si un essaim se pose en l'un ou on les transporte à leur poste définitif dans
l'autre de ces deux endroits, nous choisis- le rucher.
sons un rayon de couvain non operculé Vous n'apprécierez guère l'absence des
dont l'usage, en ce cas, a été déjà exposé. grands arbres et la présence des arbris-
Comme l'essaim est rarement à plus de 4 seaux que quand vous aurez eu un rucher
ou 5 pieds au-dessus du sol, ce rayon est ainsi conditionné. L'essaimage n'inspire
doucement glissé au milieu des abeilles. pas alors à l'apiculteur les craintes qu'il fait
La très grande majorité de celles-ci s'y éprouver quand les essaims ont possibilité
loge très vite. Ce rayon avec les abeilles d'aller se poser dans des endroits élevés.
qu'il porte, est alors placé dans une ruche La méthode que nous venons de décrire
préparée du côté de l'ombre projetée par s'applique surtout quand les ailes des reines
les arbrisseaux toujours verts ou la vigne, ne sont pas rognées, soit que nous ne vou-
en compagnie de 3 ou 4 autres. lions pas nuire à leurs belles proportions,
Les abeilles qui se sont déjà groupées sur soit que nous ayions affaire à une jeune
ESSAIMAGE. 97 ESSAIMAGE.
reine. Mais beaucoup d'apiculteurs pré- qu'on aille le chercher; mais comment le
fèrent écourter les ailes de leurs reines. rapportera-t-on chez soit en perdant le
Nous pouvons dire peut-être que la majorité moins de temps possible quand les abeilles
agit ainsi, parce que cela dispense de l'em- sont au rucher dans la fièvre de l'essai-
ploi d'instruments coûteux, de grimper mage? Chez nous, nous avons pris l'habitude
dans les arbres, et pour beaucoup d'empê- d'envoyer un de nos hommes de l'apier sur
cher les essaims de se réunir. une bicyclette, et pourvu d'un sac de
grosse toile, d'un sécateur et d'un enfer-
COMMENT RAPPORTERCHEZSOI UN ESSAIMmoir, le tout attaché au cycliste. La bicy-
CAPTURÉ A PRÈSD'UNMILLEDEL'APIER. clette lui
permet de faire vite le trajet, et
Un essaims'échappe quelquefois, et on le à son arrivée il glisse tranquillement son
suit à la trace jusqu'à une distance de près sac autour de l'essaim d'abeilles, si ce der-
d'un mille 'de l'apier. D'autres fois un fer- nier est fixé à une branche, puis il lie son

TRANSPORTEMENT
A BICYCLETTE
D'UNESSAIMGAPTURE.

mler voisin vient avertir qu'un essaim est sac. A l'aide du sécateur 11coupe la branche,
suspendu à l'un de ses arbres et que, si suspend le sac et son contenu à son guidon,
l'apiculteur veut venir s'en emparer, il le ou bien ille porte d'une main tandis que de
peut. Un bon essaim vaut toujours la peine l'autre il guide sa machine,
6
ESSAIMAGE. 98 ESSAIMAGE.

QUANDDEUXOUUN PLUSGRANDNOMBRE chaque ruche un rayon contenant des œufs


D'ESSAIMSSORTENTET SERÉUNISSENT. et des larves comme nous l'avons dit ci-des-
sus, et procurez-vous une reine pour
Quand on entend dans Papier la note par- chacune d'elles, si vous le pouvez. En divi-
ticulière indiquant l'essaimage, elle semble sant l'essaim, si vous avez mis deux ou
produire autour d'elle comme une conta- plusieurs reines dans la même ruche,
gion; c'est peut-être erreur de notre part, les abeilles formeront une pelote autour
mais nous ne pouvons expliquer cette sortie d'elles, ainsi que nous l'avons déjà dit, et
des essaims les uns après les autres, pen- vous pourrez de cette façon facilement les
dant que le premier est en l'air, autrement retrouver. S'il y a plus d'une reine dans
que parce que ayant entendu le bruissement une ruche, vous trouverez une pelote
ils se hâtent de faire de même. (210).Ils se d'abeilles de la grosseur peut-être d'une
réunissent naturellement en un seul et on noix ou d'un œuf de poule, autour de cha-
en a vu jusqu'à une douzaine sortir de cette cune d'elles, que vous pourrez donner à la
manière, et atteindre les bois comme une colonie qui n'en a pas. Si vous ne pouvez
grande armée d'abeilles avant qu'on ait pu reconnaître à première vue les colonies
faire quoi que ce soit pour les arrêter. Si sans reine, vous les découvrirez quelques
vos reines ont les ailes coupées, et si vous heures plus tard aux cellules royales qu'elles
vous pressez de les recueillir à la ronde » auront commencé à construire. SI vous
dans des cages placées devant les ruches, tenez plus au miel qu'aux abeilles, vous
les essaims seséparerontettouteslesabeilles pouvez mettre deux essaims à travailler
iront à leur ruche respective591,211. A moins ensemble; et si vous leur donnez suffisam-
d'avoir beaucoup d'aide, vous ne pourrez ment d'espace, vous aurez probàblement
changer de place toutes les ruches et en une forte récolte de miel; mais règle gêné"
établir une nouvelle pour chaque essaim rale ce mode de faire n'est pas avantageux,
avant que les abeilles ne reviennent. En ce parce que le surplus d'abeilles périra bien.
cas elles retourneront à leur ancienne tôt de vieillesse, et votre colonie ne sera
ruche, et si la reine est remise en liberté, pas plus forte que si la reine n'avait eu que
se remettront quelquefois au travail; mais son nombre ordinaire d'ouvrières.
plus souvent elles réessaimeront au bout de
quelques heures ou le lendemain; et si vous SUPPRESSION DEL'ESSAIMAGE.
les ramenez une seconde fois, elles ne tarde- Si nous pouvons entièrement empêcher
à
ront pas attaquer et à tuer la reine, se
l'essaimage, et garder toutes les abeilles à
masseront ça et là jusqu'à ce qu'elles en du miel la saison durant, nous
alors elles emmagasiner
aient élevé une nouvelle, et obtiendrons de ruche d'énormes
essaimeront de nouveau. m. C'est de mau- récoltes. Savoir sichaque nous obtiendrons davan-
vaise politique et nous devons éviter par de cette façon de l'ancien stock et de
tous les moyens possibles d'avoir un tel tage son accroissement quand on permet les
résultat. Si elles essaiment par manque de et secondaire, c'est
de suite se remettre au essaimages primaire
place, elles peuvent une chose qu'on a encore à peine pu décider.
travail, après qu'on leur a donné de l'es-
une seconde SI un essaim doit sortir en mal et que les
pace. 595.Si elles sortaient fois, reines se mettent à pondre dans leurs
nous donnerions un nouvel emplacement, jeunes ruches vers le 1er juin, leurs ouvrières
les diviserions, et ferlonstout pour satisfaire seront la floraison du Tilleul
leur désir insatiable de fonder une prêtes pour
ardent, en juillet et II est très probable
nouvelle colonie, autrement elles pourraient d'Amérique les ouvrières de 3 reines et plus récol-
se masser encore et leur que
temps, teront
gaspiller
même si elles n'essaient pas d'essaimer à plus de miel que celles de la vieille
reine toute seule. Mai-sun autre point est à
nouveau. les deux ou trois nouvelles
considérer:
Pour revenir à ce que nous disions en colonies doivent avoir des provisions pour
commençant, supposons qu'elles aient une l'hiver, et comme il en faut près de 25 livres
reine ou des reines pourvues d'ailes, et pour conduire une colonie jusqu'à ce que le
qu'elles se réunissent en fort groupe. En ce nectar afflue de nouveau on économisera
cas vous devez séparer des abeilles de la pareille quantité parla suppression desessai-
grappe avec le sac à essaim, une casserole mages. Pour celui qui aurait un nombre
de fer blanc, ou une cuiller à pot, selon la considérable d'abeilles et qui rechercherait
commodité, et répartir les lots, faits autant le miel plutôt que l'accroissement, un
que possible de la force moyenne d'un es- rucher sans essaimage serait des plus désU
saim, entre diiïérentos ruches. Donnez à rable,
ESSAIMAGE. W ESSAIMAGE.
- Ce sujet est encore à discuter et quel- danger d'essaimage. Les partisans de ce
qu'uns de nos meilleurs et de nos plus procédé prétendent que les abeilles qui sor-
— le Dr Miller tiraient des œufs pondus au moment où la
expérimentés apiculteurs
entre autres — confessent qu'ils ont été reine est mise en cage ou déplacée, vien-
déjoués dans leurs efforts pour maintenir draient trop tard pour rendre aucun service
l'essaimage dans des limites raisonnables. et concourir à la récolte, et par cela même
Ordinairement il n'est pas à souhaiter qu'on elles ne feraient que des consommateurs de
empêche les essaims primaires. Les essaims plus.
secondaires et les essaims hors de saison D'autre part, il y a ceux qui se deman-
sont les seuls sur lesquels nous aimerions dent si les abeilles travaillent avec autant
avoir de l'influence. Quelques apiculteurs de courage sans une reine pondeuse dans la
éminents pratiquent la suppression de toutes ruche. Une difficulté à ce procédé est qu'il
les cellules royales sauf une, huit jours est à peu près Impossible de s'assurer qu'au-
après le départ du 1er essaim; c'est-à-dire cune cellule royale n'a pas été oubliée; et
- qu'ils laissent operculer toutes les larves une cellule royale oubliée donne lieu à des
qui pele sont pas. onne donnant aux abeilles complications regrettables.
aucune occasion (ln construire ultérieure- Souvent les abeilles essaiment parce que
ment des cellules royales nouvelles. Sion ne la place réservée à l'élevage du couvain est
garde qu'une cellule royale dans la ruche, trop restreinte. La contraction et le pro-
une seule reine naturellement sera élevée. tège-magasin destiné à empêcher la reine
SI elle est heureusement fécondée la colonie d'aller pondre dans les rayons de miel, ne
se remettra généralement à l'ouvrage. L'es- lui laissent qu'un trop faible espacé, et l'es-
salmage excessif est souvent dû à ce qu'un saimage en est la conséquence. Pour cette
certain nombre de jeunes reines arrivent à raison il est à désirer qu'on ne réduise pas
maturité vers la même époque. Ces reines trop le nid à couvain. Mais que la contrac-
stériles sont très aptes à entretenir l'essai- soit pratiquée ou non, on peut modérer
mage dans ia ruche tant qu'il y en a de beaucoup la fièvre d'essaimage, et peut-
surplus. être même la calmer tout-à-fait en donnant
ESSAIMS SECONDAIRES OU un espace'de surplus par l'addition de
Voyez : magasins, Ne laissez jamais en aucun temps
SÉORS DB SAISON.
la colonie être gênée faute d'espace. Un
P AR LA MISE empilage judicieux de magasins, comme
SUPPRESSION DE L'ESSAIMAGE
EN CAGEOULE DÉPLACEMENT DELAREINE. nous l'avons décrit aux mots : MIEL EN
RAYONS,assurera non seulement plus de
Hetherington, Elwood et quelques autres miel, mais il découragera largement l'ac-
ont pratiqué la mise en cage ou le déplace- croissement naturel au moment où il n'est
ment de la reine pendant la récolte du pas à souhaiter. Si on ne vise qu'à produire
nectar. Naturellement, aucun essaim ne du miel extrait, le problème est beaucoup
sort régulièrement sans une reine dans la plus facile. M. E. France, de Platteville,
ruche; et si l'on ne permet à aucune cellule Wisconsin, qui obtient d'énormes récoltes
royale d'éclore, la suppression de l'essai- de miel, dit que l'essaimage excessif ne lui
mage est réalisé. Quand la récolte du miel cause que très peu d'ennuis. Il ne pratique
est commencée, avant de donner aux abeilr pas la contraction, mais donne à la reine et
les le moyen d'essaimer, la reine est mise en aux abeilles tout l'espace voulu. Si la reine
cage dans la ruche, ou peut-être donnée, veut monter, on lui accorde ce privilège.
ce qui est préférable, à un nucléus. Si Charles Dadant et son fils possèdent environ
les abeilles n'ont pas déjà commencé la 500 colonies dans de grandes ruches Qulnby.
construction des cellules royales, elles s'y Ces ruches sont si grandes que les abeil-
mettront certainement au moment de l'en- les ne sont que peu portées à essaimer.
lèvement de la reine; et si la reine est De fait, M. Dadant a dit dans V American
emprisonnée il est certain qu'elles commen- Bet Journal, p. 331, vol. XXV : Pendant
ceront au bout d'un temps très court. Dans plus de quinze ans nous nous sommes dis-
tous les cas ces alvéoles doivent être pensés de surveiller les abeilles du rucher
retranchés avant tout danger possible de proche de notre habitation et comptant de
voir éclore la reine. SI toutes les cellules 80 à 100colonies. Comme le nombre annuel
royales sont détruites au moment de l'en- des essaims naturels ne dépasse pas 2 ou
lèvement de la reine, puis une seconde fois, 3, la dépense occasionnée par leur sur-
huit jours plus tard, et une 3efois huit jours veillance serait bien plus forte que le pro-
plus tard encore, il n'y aura plus aucun fit." Tandis que les grandes ruches pleines
ESSAIMAGE. 100 ESSAIMAGE.

de rayons ou de fondations de cire gaufrée sur la nouvelle ruche; puis la colonie mère
tendent à prévenir si ce n'est à décourager est portée soit sur un nouvel emplacement,
tout afait l'essaimage: pour d'autres raisons, ou bien on la laisse à côté de la nouvelle
d'autres apiculteurs semblent préférer les ruche avec l'entrée orientée dans le même
ruches de petites dimensions, telles que la sens. Dans l'un ou l'autre cas l'entrée sera
Langstroth. Voir la ruche Dadant, au mot réduite.
RUCHES. Le secouage ou le brossage des abeilles
en face de la nouvelle entrée, les forçant
DE LA SUPPRESSIONDE L'ESSAIMAGE PARLE à y pénétrer précipitamment, leur donne
SECOUAGE OU LE BROSSAGE DESABEILLES, apparemment l'impression qu'elles ont es-
QUAND ON CHERCHEA PRODUIRE saimé. Si le travail est déjà commencé
DU MIEL EN RAYONS. dans la hausse, les abeilles s'y remettront
et s'empresseront d'y porter le miel. En
Le contrôle à exercer sur l'essaimage, certains cas il sera utile d'employer le
quand on travaille à obtenir du miel extrait, zinc perforé entre la hausse et le nid à
spécialement si l'on fait usage de grandes couvain pour retenir la reine en bas.
ruches (ou de petites ruches avec une ou Ce procédé sera bienacceuilli, spéciale-
deux hausses), est relativement facile; mais ment par ceux qui habitent des localités
si on se propose de poursuivre la production où la saison est courte et la miellée rapide,
du miel en rayons et qu'on soit contraint et sans doute il permettra à beaucoup qui
d'employer de petites chambres à couvain n'obtiennent pas du tout du miel en rayon,
par suite du peu de durée de la saison dans de s'assurer une forte récolte.
la localité qu'on habite, la solution du pro- On pourra demander: Que fait-on de la
blème n'est pas aussi aisée à trouver. Mais ruche mère et de tout son couvain? » Si on
en Allemagne, et dernièrement en Amé- la laisseà côté de l'autre, le couvain àjnasure
rique, un procédé qui semble devoir nous qu'il sort des cellules est secoué, à son tour
donner satisfaction a été mis en vogue. En devant la nouvelle ruche, de façon à ce que,
tous cas ceux qui l'ont essayé sont très à la dernière expulsion, toutes lés abeilles
enthousiastes dans leurs éloges, et pré- qui seraient nées dans la colonie originaire
tendent que, pour eux du moins, la question soient données à l'essaim brossé, -après
douteuse est résolue pour l'avenir. En résu- quoi la ruche elle même est emportée vide.
mé le procédé est celui-ci : Sous ce rapport, un essaim brossé ou
Après que la miellée a commencé, peut- secoué v, comme disent quelques-uns,
être 3 ou 4 jours avant (pas plus tôt *) qu'on assurera plus de miel en rayons qu'un
puisse s'attendre à voir la colonie envoyer essaim naturel, parce qu'il a la force
un essaim, la ruche est portée à côté de son additionnelle des abeilles nouvellement
support, et une ruche vide, toute pareille, écloscs.
est mise à sa place. Dans cette ruche sont Bien que cette méthode de forcer l'essai-
placés dr-s cadres ayant des amorces de fon- mage avant le temps au gré de l'apiculteur
dation, ou des cadres de fondations entières donné généralement satisfaction à ceux-ci,
de cire gaufrée, mais de préférence des certains d'entre eux ne parviennent pas à en
amorces. Mais si les uns ou les autres res- tirer profit; mais tant d'autres l'ont vantée
tent incfficaces, on pourra employer des par la voie des journaux apicoles que nous
rayons secs. Les abeilles de la colonie mère sommes convaincu que, si on s'applique à la
sont alors expulsées par tapottement ou suivre dans tous ses détails avec beaucoup
brossage devant l'entrée de la nouvelle ruche de soin, la plupart des gens réussiront très
établie sur l'ancien support. Quelques per- bien avec elle.
sonnes vont jusqu'à brosser toutesles abeilles
hors dela ruche primitive, ce qu'on ne peut SUPPRESSIONDEL'ESSAIMAGE PAR L'EMPLOI
faire que si le temps est chaud et les nuits DE L'EXTRACTEUR.
tièdes, car le couvain naissant séra bientôt à
même de soigner le couvain à naître. Les Sans aucun doute, la véritable raison de
hausses de la ruche mère sont alors placées l'essaimage est que les abeilles ont rempli
toute leur ruche de miel, et que faute de
(*) Desrapportsont démontréque si l'on secoueou place elles ne peuvent travailler davantage;
si l'on brossela coloniehuit ou dix jours avant que en elles construisent des
l'essaimsorte,rien ne serafait et que les abeillesessai- conséquence
Le n e doit cellules royales, font encore d'autres pré,
meront très vraisemblablement, gecouage
être avant les abeilles et témoi- paratifs, et sont prises comme nous disons,
pas opéré que éprouvent
gnent le désird'pssatmel', 4e la fièvre d'essaimage. Or, si on leur entèvp
ESSAIMAGE. 101 ESSAIMAGE.

leur miel et qu'on leur donne plus d'espace table de miel est en vogue peut-être depuis
avant qu'elles aient commencé à se sentir des siècles. Si la pièce est petite et parfai-
à l'étroit, elles seront rarement saisies partement obscure, que la ruche soit placée à
cette fièvre d'essaimage. Ill. On peut leur quelques pieds en arrière de l'entrée pra-
donner l'espace voulu en retirant des rayons tiquée dans le mur, les abeilles essaimeront
garnis de miel operculé et en les remplaçant rarement. On soustrait généralement un ou
par des rayons secs ou des cadres de fonda- plusieurs côtés de la ruche et les abeilles
tions, ou bien en extrayant le miel. Ce construisent leurs rayons à l'extérieur de
dernier moyen est, croyons-nous, le plus leur demeure, ou contre les murs de la
efficace puisque le miel peut être enlevé pièce, ou leur propriétaire peut aller avec
presque jusqu'à la dernière goutte par l'ex- son couteau, son assiette et son enfumoir,
traction. Nous l'extrayons des rayons à en couper un fragment pour la table, sans
couvain aussi bien que des autres, et cela ouvrir une ruche ou sans déranger per-
— le cou-
sonne. De fait il peut considérer cette pièce
peut se faire sans dommage pour
vain si l'on fait attention de ne pas faire comme sa soute au miel, et le laisser
- manœuvrer l'extracteur trop vite pour que emmagasiné là d'une année sur l'autre si
celui qui n'est pas operculé ne soit pas rej été
cela lui plait. Quand un ami vient il peut lui
hors des cellules. Nous ne voudrions cepen- direIl voulez-vous un gâteau de miel nou-
dant faire cela que dans les cas extrêmes, veau? en voulez-vous de l'année dernière ?
quandiles abeilles refusent absolument de ou d'il y a deux ans? "Rien ne l'empêche
travailler et sont déterminées à essaimer. d'en avoir de dix ou douze ans, s'il a du goût
Le miel quise trouve autour du couvain est pour le miel très vieux. Un tel magasin ne
généralement nécessaire là, et il vaudrait serait-il pas agréable! Tout en écrivant
Il faut bien se rap-
ceci, il nous vient à l'idée qu'une réserve
mieux ne pas l'enlever.
pelër que ce moyen de prévenir l'essaimage de ce genre aménagée avec tous les per-
n'est pas infaillible, mais nous ne savons pas
fectionnements modernes, serait une chose
qu'aucun le soit en tous temps. Nous avons très-utile et très-agréable. Avec l'expé-
vu sortir un essaim le lendemain du jour où rience que nous avons acquise des ruchers
nous avions enlevé d'une ruche tout ce que en bâtiment, nous serions cependant portés
nous avions pu y prendre, mais les abeilles à croire qu'ayant tant de place les abeilles
avaient été probablement saisies de la fièvre seraientaprès disposées à flâner, à se grouper
d'essaimage avant que l'extraction ne fût dans l'ombre le long des murs de la pièce,
faite. Une autre fois les abeilles essaimèrent
au lieu d'aller à leur travail. Parlons main-
, au moment même où nous extrayions leur tenant des inconvénients.
miel. Si la ruche et le miel sont près de l'entrée
lm les abeilles essaimeront autant que dans le
RUCHESN'ESSAIMANTPAS. rucher en bâtiment. Si elle est à un mètre
Il y a quelque années on parlait couram- au plus du mur, les abeilles, ne pouvant
ment de ruches n'essaimant pas, et bon prendre leur vol dans l'obscurité, se traîne-
nombre d'inventeurs annoncèrent avoir ront toute cette distance sur leurs pattes,
obtenu le but désiré. La plupart de ces ce qui occasionnera pour elles une grande
ruches étaient brevetées, et elles ont suivi perte de temps et de force et par consé-
le même chemin que la plupart des ruches quent de miel. Si le procédé réussit, vous
brevetées, si non de toutes. Donner large- aurez chaque année une bonne récolte de
ment de la place aux abeilles tant au-dessus miel, c'est la vérité; mais vous n'aurez
du groupement que sur les côtés, fait beau- affaire tout le temps qu'aux efforts d'une
coup pour empêcher la ruchée d'essaimer ; seule et même reine. Tandis que votre miel
mais malgrétout, elle essaimera à l'occasion. augmentera, votre force de butineuses ne
Garder la ruche bien ombragée, ou proté- sera pas plus importante au bout de dix ans
ne l'était la première année. Si une
ger entièrement les parois contre les rayons qu'elle
du soleil fera aussi beaucoup pour détourner seule colonie vous suffit, c'est très-bien. La
les abeilles de l'essaimage. Une entrée large reine ne peut vivre plus de trois ou quatre
et haute a aussi quelque action. Voir ENTRÉE. ans et à son décès une autre doit être éle-
vée et fécondée. Pour une raison quelcon-
CULTUREDES ABEILLESAUXÉTAGESSUPÉ- que, nous ne savons laquelle, on perd très-
RIEURSDESMAISONSET SUR LES GRENIERS. souvent la reine dans ces greniers, et la
colonie s'éteint par suite d'orphelinage. Le
Cette méthode d'entretenir une seule pire de tout, est que les abeilles essaiment
colonie, rien que pour approvisionner la souvent et continuent l'essaimage jusqu'il
ESSAIMAGE. 102 ESSAIMAGE.
ne reste plus une seule d'entre elles; mais des ruches si attrayantes que celles en-
nous pensons qu'en ce cas, l'essaimage soit voyées en éclaireurs, choisiraient la rési-
plutôt l'exception que la règle dence et ses alentours» qui répondront le
mieux à leurs goûts puis, quand elles l'au-
LES ABEILLESCHOISISSENT-ELLES UN GITE ront préparée toutes, s'y "transporteront ».
AVANTD'ESSAIMER ? Quand ce désir se réalisera, nous auront
découvert la mise en ruche automatique.
Nous avons des preuves nombreuses
qu'elles agissent ainsi parfois; mais autant RUCHESAMORCES.
que nous en pouvons juger nous n'avons
aucun moyen de déterminer positivement Beaucoup de nos amis ont mis en pratique
si c'est ou non toujours le cas pour elles. l'idée émise ci-dessus, en disposant des
Notre opinion est que, bien qu'elles agissent ruches dans les forêts, dans les arbres et
ainsi habituellement, il ya beaucoup d'ex- ces ruches ont été, en beaucoup de cas, rapi-
ceptions. Quand un essaim d'abeilles est dement acceptées par les abeilles qui se les
atteint de la fièvre du départ attendant le sont appropriées. Nous croyons que c'est à.
bruissement d'une colonie voisine, il semble défunt Mr J.-H. Martin, que nous sommes
difficile d'admettre qu'elles puissent avoir redevables de nous avoir le premier sug-
déjà choisis leur arbre, et pris pour s'établir géré cette idée. Les ruches posées sur le
les mêmes mesures de prévoyance que le sol dans le rucher ont été bien des fois choi-
premier essaim. La preuve en a été donnée sies parles essaims, et si nous ne faisons
plusieurs fois dans nos journaux. Un de nos pas erreur, les abeilles en ce cas, sortent
voisins vit une fois des abeilles entrer dans souvent de la ruche mère et se rendent
un arbre et en ressortir, et supposant directement à ces ruches sans se former du
tout naturellement que celui-ci renfermait tout en grappe.
une colonie, allait l'abattre le jour suivant Un de pos apiculteurs de Californie, par
avec ses fils. L'arbre ne portait pas trace des ventes ou autrement, avait quelque-
d'abeilles. Tandis qu'ils étaient encore là chose comme une douzaine de ruches vides.
étonnés de cet étrange état de choses, N'ayant pas leur emploi immédiat il les em-
les fils plaisantant sans doute leur père de pila en deux groupes de six ruches chacune.
ce qu'il avait vu des abeilles là où il n'y en Chaque ruche renfermait quatre ou cinq
avait pas, merveille! un essaim apparut rayons espacés de façon à empêcher les ra-
dans l'air. Il vint à l'endroit même où l'arbre vages de la teigne. Un jour il découvrit par
aujourd'hui abattu se dressait auparavant hasard quelques abeilles qui se rendaient
et manifesta la même consternation qu'une dans l'une de ces ruches vides. En l'exa-
colonie dont la ruche aurait été déplacée. minant il vit qu'un essaim en avait pris
Après avoir volé quelques temps en cercle possession. Sa curiosité éveillée, Il se mit
les abeilles formèrent en grappe sur un à examiner quelques autres ruches vides,
arbre voisin d'où elles furent mises en ruche. et continuant ainsi il trouva jusqu'à six
11semble qu'elles avaient choisi cet arbre bons essaims, tous parfaitement logés, sans
comme demeure, et que dès la veille une aucun effort ni aucune dépense de sa part.
troupe d'entre elles étaient venues déter- Quelques jours plus tard, les autres ruches
miner, nettoyer, préparer le creux pour vides étaient envahies à leur tour par des
l'essaim, et c'était ces éclaireurs que notre essaims en fuite, errants, et quand la saison
ami avait vu à l'œuvre. Nous avons cité ce d'essaimage prit fin il se trouvait avoir 17
fait 11ya quelques années dans les Gleanings, colonies. Il faut remarquer ceci: il avait
et un grand nombre d'exemples à l'appui par hasard empilé ses ruches vide les unes
nous ont été fournis par nos lecteurs. Le sur les autres, de sorte qu'elles rappelaient
nombre d'abeilles qui vont reconnaître un quelque peu les arbres de la forêt. Contenant
gîte n'est pas grand ordinairement, mais des rayons et ayant leur entrée libre, elles
on peut les voir souvent vers l'époque des formaient un gîte attrayant pour l'essaim
essaimages rôder autour des vieilles ruches voyageur. Notre frère, Mr. M, S. Root, de
et des creux d'arbres comme si elles cher- Californie, fit une expérience semblable et
chaient quelque chose. Quelque temps après, nous croyons qu'ailleurs d'autres person-
les essaims viennent prendre possession des nes soient devenues possesseurs d'essaims
lieux, s'ils semblent devoir leur convenir, par un même procédé. En prévision de cela
et dernièrement on a émis dansles journaux, nous conseillerions d'avoir quelques ruches
à
l'espoir que nous prendrions avantage de dispersées dans un verger, par exemple
cette disposition des abeilles en leur offrant l'ombre des arbres, chacune de ses ruches
ESSAIMAGE. 103 ESSAIMAGE.

étant garnies de rayons secs, et l'entrée non fécondée, sont appelés essaims secon-
largement ouverte, toutes prêtes à recevoir daires; et tous les essaims, qui quittent la
un essaim possible. Peut-être serait-il bon ruche dans les huit ou quinze jours qui
d'avoir une ou deux ruches perchées entre suivent l'essaimage primaire, sont accom-
les branches ou dans la fourche des grands pagnés de ce genre de reine. Leur nombre
arbres. Si les rayons sont espacés de 0.050 peut varier de un à six et même d'avantage,
les uns des autres il n'y a aucun danger de suivant l'abondance de la miellée, la quan-
les voir envahir par la teigne, au cas où les tité de couvain ou de larves que contient
ruches n'auraient pas la chance de se voir la ruche, ou encore selon le temps qu'il fait;
utilisées par un essaim. mais quel qu'en soit le nombre, ils sont
toujours conduits par une des reines éle-
SONNERIEDE CLOCHES, ETC., POURFORCER vées à part dans le lot de cellules qui leur
LES ESSAIMSA SE POSER. sont réservées, et le nombre des abeilles qui
accompagnent ces reines est forcément
Au temps des vieilles ruches faites-d'une moindre à chaque fois. Il arrive fréquem-
caisse, la sonnerie des cloches et les bruits ment que le dernier ne contient pas plus
obtenu en tapant sur des casseroles étaients d'une pinte d'abeilles, et si on le mettait en
considérés comme une chose essentielle ruche suivant l'ancienne méthode, il n'au-
pour engager un essaim à se poser. Ceux rait presque aucune utilité dans la plupart
qui se livraient à ces coutumes du vieux des cas et pourtant, si on fournit à ce petit
temps Ignoraient probablement que les nombre d'abeilles des rayons déjà bâtis et
abeilles se groupent presque invariablement remplis de miel, que tout apiculteur éclairé
avant de s'envoler d'une manière définitive, tient toujours en réserve, on peut en faire
qu'on fasse du bruit ou non; mais parce la meilleure des colonies, parce qu'elle a à
qu'elles s'étaient posées sur un arbre après sa tête de jeunes reines vigoureuses, et
chaque battement de casseroles, on en a elles ont souvent autant de valeur l'année
déduit que ces battements de casseroles suivante que n'importe quelle autre colonie
étaient absolument indispensables. du rucher.
A un moment on a cru que cette ancienne
Les essaimages secondaires donnent lieu
coutume n'était qu'un reste de vieille à un fait assez amusant. Lorsque les abeilles
superstition; maison sait aujourd'hui qu'un ont décidé de ne plus
ancien roi d'Angleterre avait proclamé un sent essaimer, elles chas-
de la ruche toutes les reines nouvelle-
édit disant, que chaque fois qu'un essaim
ment ou leur permettent peut-être,
sortirait, son propriétaire devrait sonner de se écloses, au dernier
les cloches, tambouriner sur des casseroles joindre essaim; de sorte
durant la saison
ou des chaudrons pour avertir que ses que presque chaque jour,
nous recevons des lettres
abeilles étaient parties, et empêcher ainsi des essaimages,
de novices en apiculture nous relatant la
qu'un autre les réclamât. Ce qui n'était fait découverte
autrefois que pour obéir à une ancienne loi, étonnante, qu'ils ont faite de
s'est perpétué dans un but tout différent de trois, quatre, ou même d'une demi-douzaine
de reines dans un seul essaim. Une fois, un
générations en générations, au point d'en ami
avoir perdu le sens qu'on lui attribuait au qui ne pesait pas moins de 200, grimpa
au sommet d'un pommier par une chaudejour-
début.
Mais quelques personnes soutiendront née dejuillet pour s'emparer d'un très petit
qu'il est nécessaire de faire du tapage pour essaim tertiaire. Bientôt il redescendit, sans
étouffer le bruit que fait la reine en volant, prendre la hâte de souffler, pour nous racon-
et empêcher les abeilles de la suivre. Il est ter que l'essaim était uniquement composé
très probable que les abeilles ne la suivent de reines; et comme preuve il' nous en rap-
pas, bien qu'elle s'assurent si elle est au portait deux ou trois dans sa main fermée.
milieu d'elles. Tout le monde sait bien que Il y a quelques années, les essaimages
des éclaireurs sont très souvent envoyés en secondaires étaient considérés comme une
avant pour trouver un gîte; et ce sont ces sorte de mal nécessaire qu'il fallait tolérer
abeilles qui. selon toute probabilité, guident parce qu'on ne pouvait y obvier; mais
l'essaim dans sa course. La reine suit tout aujourd'hui ils ne sont admis dans aucun
simplement. rucher bien conduit. La tactique est bonne
de permettre un essaimage — le premier;
ESSAIMAGES SECONDAIRES. — Pour mais ensuite tous les autres doivent être
les définir, nous dirons que tous les essaims réprimés. On peut prévenir un essaimage
qui sortent, ayant à leur tête une jeune reine secondaire en supprimant de la ruehe toutes
ESSAIMAGE. 104 ÉTAT DES RUCHES(REGISTRE POUR L').
les cellules de reines, sauf une; mais cet tir maîtresse de la ruche, détruire les autres
usage a ses inconvénients. dont le premier cellules; ou si elle ne le fait pas, et que les
est, qu'on ne peut être assuré de n'en avoir autres larves éclosent à leur tour, elle peut
laissé qu'une seule. Si deux cellules sont lutter contre elle pour conserver sa sou-
demeurées, l'occupante de l'une d'entre veraineté.
elles peut toujours, lorsqu'elle éclôt, pro-
voquer la sortie d'un essaim; et l'on peut MÉTHODEDE HEDDONPOURPRÉVENIR
dire, en vérité, que tant qu'il ya des larves LES ESSAIMAGES
SECONDAIRES.
de reines à éclore on a à craindre un, trois,
Une autre méthode mise en pratique par
quatre et jusqu'à cinq essaimages quelque-
fois. un grand nombre d'apiculteurs, est celle
Mais de nos jours les producteurs de miel qu'on appelle la méthode de Heddon. On
considèrent que la suppression des cellules laisse sortir l'essaim primaire, et tandis
de reines pour éviter des essaimages répé- qu'il est en l'air, on enlève la colonie mère
de son support et on la transporte à quel-
tés, est une perte de temps Inutile. Voici le
moyen qu'ils ont en général adopté. ques pas plus loin, l'entrée tournée à an-
Ils coupent les ailes des reines de tout le gle droit de sa position première. SI l'an-
cienne ruche, par exemple était tournée
rucher, ou bien ils mettent des garde-
entrées à chaque colonie. Dès que le premier face à l'est, elle doit alors regarder droit au
essaim s'échappe, si la reine à les ailes nord. On place sur l'ancien support une
autre ruche rempile de cadres avec fonda-
coupées on la trouve par terre, devant la
ruche qu'elle vient de quitter, tandis que tions soutenus par des fils étamés. On met
les abeilles sont en l'air. l'essaim dans cette ruche, et au bout de
Cette reine est mise en cage, l'ancienne deux jours la ruche-mère est retournée de
ruche est enlevée de son support, et une façon à ce que l'entrée s'en trouve dans la
même direction que la ruche qui contient
autre, contenant des cadres de fondations à présent l'essaim. Sitôt que les larves de
ou des rayons vides, est mise en sa place.
Un protège-magasins en zinc perforé est jeunes reines de la colonie-mère sont sur le
ensuite placé sur la ruche, puis les hausses, point d'éclore, on la transporte sur un
le tout sur l'ancien support. La reine dans emplacement nouveau, en plein milieu du
sa cage est posée devant l'entrée, et l'an- jour ou quand les abeilles reviennent à la
cienne ruche est alors transportée dans un ruche qui contient l'essaim. Ét cette mé-
tout autre endroit; à un certain moment thode, comme la précédente, dépeuple si
l'essaim revient pour chercher sa reine à bien la ruche-mère que toute tentative
son ancienne place et lorsque les abeilles d'essaimage est annihilée efficacement, et
mettent un certain empressement à péné- que les reines n'ont plus qu'à mettre en
trer dans la nouvelle ruche, on délivre la pratique leur moyen pour décider de la
reine et on la laisse entrer avec elles. La survivance de la plus forte d'entre elles.
plupart des abeilles vieilles ou qui étaient
aux champs au moment de l'essaimage et ÉTAT DES RUCHES (REGISTRE
celles qui se trouvent être demeurées dans POUR L'). Presque chaque apiculteur à
l'ancienne ruche, ne tardent pas à revenir sa méthode particulière d'enregistrer l'état -
à la place qu'elle occupait auparavant et à d'une ruche au moment où 11la visite, de
renforcer l'essaim; ceci dépeuple si bien la façon à pouvoir plus tard, sans avoir à
colonie-mère, que c'est à peine s'il y reste recourir à sa mémoire, connaître tout de
assez d'abeilles pour produire un nouvel suite dans quelle condition elle se trouvait -
essaimage. Les jeunes reines de surplus la dernière fois qu'il l'a examinée. Il existe
n'ont plus alors qu'à régler entre-elles en plusieurs systèmes assez bons, mais nous
champ clos la question de la survivance de nous contenterons d'en faire connaître deux
la plus forte» — et c'est cette dernière qui, ou trois, choisis parmi les meilleurs.
tout naturellement, demeure seule maî- Beaucoup des plus grands producteurs, le
tresse. La fécondation s'opérera ensuite à la Dr Miller entre autres, ont ce qu'ils appellent
manière habituelle, et les quelques abeilles un aide-mémoire n. C'est un livre dont
qui sont avec elle ne là suivront naturelle- chaque page est consacrée à une seule colo-
ment pas, attendu qu'il n'en reste pas assez nie, le nombre des pages correspbndant à
pour composer un essaim convenable. celui des colonies. Ce livre est assez peu
Par ce moyen on n'a pas à faire la chasse volumineux pour pouvoir tenir dans la poche
aux cellules de reines. La première qui du pantalon, et il est solidemment relié. On
éclôt peut, sitôt qu'elle commence à se sen- doit toujours l'avoir sur soi quand on va
ÉTAT DES RUCHES(REGISTRE POUR L'). 105ÉTAT DES RUCHES(REGISTRE POUR V).
rentes, et nous avons recouru à l'usage que facilement par la pluie, c'est pourquoi nous
travailler au rucher. Chaque page est appe- préférons en général le crayon mine de
lée à enregistrer les faits importants con- plomb qui nes'efface qu'en frottant l'ardoise
cernant une colonie l'année durant, quand avec le doigt mouillé. En l'inclinant un peu
elle est devenue orpheline, quand elle a des du côté de la lumière, on lit très distincte-\
cellules de reines ou de couvain, quand elle ment ce qui est écrit. Sur celle montrée ci-
a essaimeret, aux approches de l'hiver, la dessus nous donnons un exemple des indica-
force et la quantité des provisions qu'elle tions que nous y marquons. Peut-être ne
avait à la dernière visite. La page peu paraîtront-elles pas très Intelligibles au lec-
contenir quelques autres mémorandum, teur. Ceil6lig, signifie que le 19 de juin on
mais on ne doit y inscrire rien qui ne con- a donné une cellule de reine provenant
cerne pas directement la colonie d'une des meilleures mères importées;
Il y a un avantage à cette méthode, c'est « Ht.22, Il que la reine est éclose le 22 du
que, ce livret peut être consulté quand on même mois; u Laying 7/2, „ quelle pondait
est chez soi, et qu'on peut faire ainsi le plan le 2 juillet, et Tested 8115, que le 15 août
- de sajournée avant de se rendre au travail. on avait eu la preuve qu'elle était une Ita-
Si l'aide-mémoire appartient à un rucher lienne de race pure. On remarquera aussi le
annexe, on peut dresser ses plans quand on grand 9 tracé sur le tout. Il signifie que le
s'y rend pendant le trajet, et les mettre à 9 Septembre la reine était vendue. La gra-
exécution sitôt arrivé. Nous savons ainsi à vure suivante donne un nouvel exemple de
l'avance où nous prendrons des alvéoles à quelques autres indications, dont la signifi-
donner aux colonies orphelines; quelles cation est que le 18 juin une reine de choix
colonies ont chance d'avoir des reines pon- a été donnée en cage, que le 20 elle était
deuses ; celles qui sont sur le point d'essai- délivrée et pondait, et que le 10 du mois sui-
mer; celles enfin qui peuvent avoir besoin vantelle était vendue.
de plus d'espace sous forme de sections ou de
rayons de surplus. Il ya pourtant un repro-
che à faire à ce calepin, c'est qu'on risque de
l'égarer, ou de l'endommager en le laissant
dehors à la pluie; et s'il est perdu, on n'a
plus rien qui rappelle les faits intéressant
l'apier, si ce n'est ce qui a pu en rester dans
la mémoire de l'apiculteur. Autre chose Chaque apiculteur peut avoir sès signes
encore,une personne seulement à la fois peu conventionnels particuliers compris seule-
se servir de ce livre; et si l'on est deux à ment de lui et des gens qu'il emploie. Cela
s'occuper de l'apier ce peut être parfois prendrait trop de temps d'inscrire les indi-
fort incommode. cations en entier, il vaut donc mieux se ser-
vir d'un système d'abréviations, qui, de plus
ARDOISES POURINSCRIREL'ÉTATDESRUCHES.économise la place. Afin de ne pas perdre de
Nous préférons donc le système qui con- temps non plus à courir à une ardoise pour
siste à Inscrire sur la ruche elle-même les voir ce qu'elle porte inscrit, il est bon de
faits la concernant, ou mieux encore, sur pouvoir reconnaître, aussi clairement possi-
une ardoise spéciale. Ces ardoises ne coû- ble, la dernière indication tracée sur l'ar-
tent que quelques francs le cent, et si l'on doise par la position de celle-ci sur le toit.
écrit en abrégé, elles sont assez grandes Le diagramme ci-joint montre quelques-
pour contenir toute l'histoire de la colonie uns des sens dans lesquels on la peut met-
pendant l'année. Un avantage encore, c'est tre ; rien n'empêche de les variera l'infini
que la position de l'ardoise sur le toit ou le l'ardoise se présentant de biais, en long,etc.,
côté de la ruche indique deloin à l'apiculteur comme on le voit ici. Mais il est bon néam-
l'état de la colonie, sans même qu'il ait à lire moins d'en réduire le nombre autant que
ce qui est inscrit. Ces ardoises ont 70 mili- possible, sans quoi on pourrait s'y perdre,
mètres sur 45,et sont percées d'un trou de fa- soi ou les aides qu'on emploie. *
çonàpouvoir être suspendues sur le côtédela Le système représenté Ici est celui que
ruche. La lre gravure ci-après en montre nous employons dans notre apier, et dont
une. Pour inscrire dessus on se sert indiffé- on peut faire usage dans la plupart des ru-
remment d'un crayon à ardoise, d'un crayon chers. Pour qu'il soit réellement pratique,
mine de plomb ordinaire, ou bien d'un il est nécessaire de se souvenir exactement
crayon à mine rouge. Les indications écrites de la signification de chaque des positions.
au crayon à ardoise sont lavées un peu trop Le diagramme ci-après en montre 10 diffé-
ÉTAT DES RUCHES (REGISTRE POUR V). 106ÉTAT DES RUCHES (REGISTRE POUR LM

pour lesquels quelque chose va toujours de non plus de mère, car les abeilles peuvent
travers. Pour la commodité, nous allons con- avoir l'idée de tuer celle que nous cherchons
sidérer une colonie qui n'est pas dans sa à leur donner sitôt qu'elle leur sera délivrée.
condition normale, comme allant de travers. La condition de cette ruche n'est donc pas
Une colonie orpheline, par exemple, estapte tout à fait anormale. Pour le représenter
à donner plus de contrariétés qu'une autre nous mettons alors l'ardoise de biais, et la
ayant une reine. Règle générale, une colo- position No6 Indique que cette colonie vient
nie semblable ne se comporte jamais aussi de recevoir une reine en cage. Le. No 7
bien que celles qui ont leur reine. Il est vrai signifie que, un jour ou deux plus tard elle
ces 10 positions répondaient à nos besoins. était sortie de sa cage. Quelques jours après,
Pour le fixer dans l'esprit nous allons faire si elle pond, on remet l'ardoise dans la posi-
usage d'un moyen en némonique. Nous avons tion 4. Mais, supposons qu'on ne la retrouve
tous entendu parler de gens qui ont l'esprit plus. L'ardoise est alors tournée dans la
mal tourné, qui ne sont jamais contents, et position 8. En général, la position 8 signifie

POSITIONDESLLAQUESPOURINDIQUERL'ÉTATDE LA COLONIE.
i. Orpheline;2. Cellule;3. Éclosion
; A4. Reine pondeuse;5. Reine éprouvée
; 6. Reineen cage prête pour
l'introduction;7. Reine sortiede cage;8. surveiller;9. Ruchedemandant des hausseset plusd'espace;10.Pas
de plaque,r ucheavec des rayonspleins,prêtepourun essaim.
aussi de dire qu'à un degré moindre, la co- qu'il y a quelque chose de positivement
lonie qui n'a qu'une reine vierge ne se com- défectueux dans la colonie: soit qu'elle ait
porte pas aussi bien qu'une autre ayant une une ouvrière pondeuse, soit quelle soit tout
pondeuse. à. fait à court de provisions, et réclame un
Or, partons du No 1 du schema ci-dessus. nourrissement immédiat.
L'ardoise est mise en travers des veinesdu bois Nous avons jusqu'ici suivi pas à pas les
et au milieu de la ruche, ce qui signifie phases par lesquelles une colonie peut pas-
que la dite ruche est orpheline. Au no 2, l'ar- ser en ce qui regarde l'élevage et l'Intro-
doise est encore en travers mais au bord de duction des reines. Mais quand 11 y a un
la ruche; ce qui veut dire que celle-la a un afflux de miel, il est bon de connaître aussi
alvéole, Au no 3, la reine est éclose mais par la position des ardoises celles.des colo-
non fécondée, et par conséquent la colonie nies qui vraisemblablement auront bientôt
n'a pas encore retrouvé sa condition nor- besoin de hausses. En 9, l'ardoise est de
male; c'est pourquoi l'ardoise repose une nouveau parallèle au toit; ce qui signifie
fois de plus en travers du bois mais au bout que la ruche regorge d'abeilles et de miel,
du couvercle. Huit ou dixjours plus tard, si et aura besoin dans un jour ou deux, sinon
tout se passe dans l'ordre, la reine pondra, immédiatement, de plus d'espace, sous
et nous mettrons alors l'ardoise dans un forme de sections ou de rayons de surplus.
sensparallèle au fil du bois, comme on le voit Le No 10, est sans ardoise du tout, ce.qui
en 4. Si la reine vierge se perdait durant veut dire que la ruche en question est vide,
son vol de fécondation, nous remettrions n'ayant que des cadres de fondation ou des
l'ardoise en travers du toit, comme elle est rayons secs, et qu'elle est prête par consé-
représentée au no 1. Mais nous supposerons quent, à recevoir un essaim,
que notre reine pond aujourd'hui et que Un des grands avantages des ardoises sur
dans un mois de temps elle aura fait ses le dessus des ruches pour Indiquer l'état de
preuves et affirmé son origine Italienne. ces mêmes ruches, est que, sitôt que nous
L'état de la colonie s'est amélioré, en ce qui pénétrons dans l'apier, nous pouvons distin-
regarde la valeur de la reine, c'est pour- guer des autres celles qui réclament tout
quoi l'ardoise est ramenée au centre du toit d'abord notre attention, et cela sans perdre
et mise parallèlement au fil du bois. de temps à les rechercher. Mettons par
Jusqu'ici ces cinq premières positions ont exemple qu'aujourd'hui, 19 juin, nous re-
rapport à l'élevage de la reine. Mais en marquions des abeilles suspendues en grap-
admettant que nous voulions en Introduire pe à l'extérieur d'une grande ruche calfeu-
une, comment l'indiquerons-nous ? La colo- trée. "Ne songent-elles pas à essaimer?» nous
nie ayant une reine enfermée dans une cage demanderons-nous aussitôt. La ruche est
n'est pas orpheline mais elle ne possède pas peut-être à trente mètres de l'endroit où
EXPANSION DU COUVAIN. 107 EXPANSION DU COUVAIN,

nous nous trouvons. Jetant un coup d'œil saire à l'écloslon du couvain qui vient ap-
sur le dessus du toit, nous voyons que porter du contingent au groupement; et
l'ardoise est posée en travers près du bord, quand la force du groupement s'est ainsi
ce qui indique que la colonie n'a qu'une accrue, elle élargit — graduellement les cer-
reine; Il n'y a donc pas grand danger qu'elle cles de couvain pour les garder proportion-
taue sortir un essaim ce jour là. En mon- nés à la masse des abeilles.
tant debout sur une des ruches on peut ainsi Mais très souvent la reine est soucieuse à
juger de l'état de chacune des colonies d'un l'eccès; elle pêche par excès de prudence, et
apier d'environ 450 ruches d'élevage de quand la saison chaude est bien revenue, elle
reines, et cela sans faire un seul pas. pond quelquefois moins d'œufs qu'elle ne le
Quelques apiculteurs, au lieu de se ser- devrait au gré de l'apiculteur, c'est pourquoi
vir de tablettes d'ardoises, écrivent avec il insère un rayon sec au centre du nid à cou-
un crayon mine de plomb sur le toit même vain. Sur ce rayon la reine se met aussitôt à
de la ruche; et comme ces toits sont re- pondre afin de réunir, pour ainsi dire, les
peints à peu près tous les deux ans, les deux moitiés de couvain; et quand elle a bien
- Indications se trouvent alors effacées et garni d'œufs le dernier rayon inséré, on peut
l'on recommence à en tracer de nouvelles, lui en donner un autre. Si la reine a rempli
le premier rayon donné, elle ira vraisem-
CARTESPOURCONSTATER LA CONDITION
blablement, si le temps n'est pas froid, sur
DELAREiNE. le second et le garnira d'œufs des deux cô-
Un système d'Indications très apprécié de tés; car des cellules vides, bien propres la
quelques personnes est ce qu'on appelle les tentent fort. En un mot on appelle cette opé-
cartes de constations. Le tracé ci-joint mon- ration qui consiste à introduire des rayons
tre l'usage qu'on en peut faire. Pour indi- secs dans le nid à couvain Expansion du
quer la date, on fait tourner l'épingle sur couvain» — et son objet est d'accroître la
elle-même jusqu'à ce qu'elle pointe vers quantité de couvain, et d'assurer ainsi un
l'endroit voulu. On n'a rien à écrire, rien à plus grand nombre d'ouvrières pour quand
faire qu'à tourner les aiguilles dans le bon viendra l'heure dela récolte. Cette expan-
sens. W. Z. Hutchinson et d'autres apicul- sion de couvain tout en pouvant être opérée
teurs préfèrent ce système d'indication à avec avantage par des apiculteurs praticiens
tous les autres. 563 et expérimentés, parce qu'elle stimule la
ponte de la reine, est cause ordinairement
Livret de la Reine. de plus de mal que de bien, quand elle est
pratiquée par des débutants ou dans de mau-
ŒUFS. vaises conditions! Un élève de l'A. B. C, sans
No.
DISPARUE. COUVAIN. expérience acquise pourrait croire, dès
GARANTIE. 0 ALVEOLE.qu'au début du printemps se présente une
belle est grand temps de glis-
Garantiede CHOIX. Éclose. ser unjournée, qu'il
rayon sec au centre du nid de cou-
PONDEUSE. vain, se disant que la reine, va l'occuper im-
médiatement et le garnir d'œufs. Mais pour

INSTRUCTION. Clouezla
carteà unendroittrès visiblede la soigner les jeunes abeilles et faire éclore les
rucheoude la ruchette ; puis,avec œufs, il faut naturellement une grande force
une paire de pincesenfoncez une d'abeilles
épingle au milieude chacun des pe- nourrices. Un retour des froids
tits ronds,repliez-laensuitede ma- est
nièreà ce que la tête appuie très toujours à craindre, dont le résultat est
fortementsur le chiffreoule mot la contraction du groupement; le couvain
verslequelonla dirige.
qui a été repoussé sur les côtés latéraux
par suite de l'introduction d'un cadre se
DU OOUVAIlI. — trouve à découvert, et reste ainsi exposé au
EXPANSION
Ainsi qu'on le sait déjà, les reines pondent froid et voué à la mort. Les abeilles qui for-
les œufs en cercles sur chaque rayon, le cer- ment la partie extérieure du groupement
cle étant plus grand sur les rayons du cen- dans l'effort qu'elles font pour garantir ce
tre, et plus petit sur les rayons latéraux. La couvain, sont glacées à l'entour avec le
masse entière des œufs et de couvain peut résultat que l'extension de la colonie est
ainsi pratiquement être comparée à une suspendue, qu'elle diminue même de force,
sphère que les abeilles sont capables de cou- ce qui est pire que de l'avoir laissée livrée
vrir pour y entretenir la chaleur. Quand à ses propres ressources.
la reine a formé cette sphère de couvain et On peut dire qu'ordinairement l'expansion
d'œufs elle ralentit la ponte, le temps néces- du couvain ne peut-être pratiqué avec suc-
EXPOSITIONS (LES). 108 EXPOSITIONS (LES).

cès que lorsque les jours chauds sont bien portanets, se sont fait construire de char-
revenus. Le débutant, s'il désire donner des mants pavillons pour ces expositions, et sou-
rayons supplémentaires pour activer la vent les apiculteurs qui s'y rencontrent y
ponte, surtout au printemps, fera bien de ont des réunions très intéressantes.
mettre ces rayons sur les côtés latéraux ; De telles exhibitions ont une influence
mais quand la saison est suffisamment chau- très-manifeste sur l'éducation du public en
de, et que la température ne s'abaisse plus général. On lui montre commentle miel est
au-dessous de 5° la nuit, ou à tout autre produit, et de plus qu'on peut le récolter à
moment de la journée, on peut sans crainte la tonne et au wagon. En raison de tous les
insérer un rayon sec au centre du nid de canards publiés dans les journaux, la croyance
couvain. populaire parait être que le miel en rayons
Mais il faut toujours se rappeler que l'ex- est fabriqué artificiellement, et que le miel
pansion du couvain est un procédé qui est extrait est falsifié avec de la glucose. Il est
presque complètement abandonné aujour- aussi impossible de fabriquer un rayon, de
d'hui, même par les apiculteurs les plus le remplir de miel et de l'operculer avec des
expérimentés. Si la reine a suffisamment de appareils spéciaux, qu'il est impossible de
place quelquepart dans le nid de couvain, fabriquer des œufs. Pendant plusieurs an-
et ce quelquepart doit se trouver justement nées nous avons fait une offre permanente
sur les bords de la sphère de couvain les de 1000dollars à quiconque ferait savoir où

abeilles et la reine élèveront ordinairement le miel en rayons est fabriqué, ou présente-


autant de couvain qu'elles en peuvent soi- rait seulement un simple échantillon fabri-
gner avec sécurité et profit. qué articiellement et qu'on ne puisse dis-
EQUIPEMENT POUR MANIPULATIONS tinguer du rayon naturel. Bien que cette of-
D'ABEILLES. — (Voir VOILES). fre ait été publiée dans les journaux quoti-
diens répandus à profusion, personne n'y a
EXPOSITION (LES). — Commentel- répondu, Nous en avons fait aussi imprimer
les peuventservir à dévoiler au public l'industrie les conditions sur une jolie petite carte, que
des abeilles et le travail du miel. Depuis quel- les apiculteurs distribuaient dans les foires
et partout où se faisait une exposition de
que temps on a fait de grands progrès dans
cette voie en présentant des abeilles, du miel, de façon à ce que si la chose était pos-
miel, tout ce qui concerne le matériel api- sible, et si la A. I. Root Co était solvable,
cole aux expositions et dans les foires loca- quelqu'un puisse y gagner.
les. Quelques sociétés, parmi Ie(plus im- Quand au miel extrait, il est plus souvent
EXPOSITIONS (LES). 109 EXPOSITIONS (LES).

falsifié peut-être que nous ne le voudrions. doivent affecter toutes espèces de forme. A
(Voir FALSIFICATION DUMIEL,). côté du miel exposé dans un assortiment
En outre des moyens que les apiculteurs complet de récipients différents, on doit
donnent au public d'apprécier la qualité mettre bien en vue une petite partie du
naturelle, l'authenticité de leurs produits, ils matériel apicole, de façon à ce que quand
peuvent en même temps augmenter leur les curieux s'avanceront avec leur enfilade
clientèle. Règle générale, il est permis aux de questions, on puisse leur faire suivre pas
exposants de vendre leur miel, de distribuer à pas la marche de la production du miel,
des prospectus, de se faire en un mot une pour arriver à l'empaquetage pour la vente
publicité très profitable. qui est la conclusion du travail. Bien des
Ces expositions rendent donc service aux questions seront posées au sujet de l'extrac-
apiculteurs pris Individuellement, mais teur: les uns l'appelleront une baratte,
encore à toute la corporation et à la profes- d'autres une lessiveuse, ou tout autre chose
sion, elle-même. encore excepté ce qu'il est réellement. Enfin,
La gravure ci-jointe donne le modèle de la et ce qui n'est pas le moins important, il
façon dont doivent être disposés les produits doit y avoir une ou plusieurs ruches d'ob-
dans une exposition. Celle-ci a faite sous la servation pour montrer aux gens comment

surveillance directe du Dr A. B. Mason. à les abeilles agissent chez elles. Beaucoup


l'Exposition centennale de Columbus, Ohio. chercheront à voir, le roi. » Dites leur que
On y dépose des rayons formant des pyra- ce n'est pas un roi mais la reine qui est l'âme
mides, des octogones en demi cercles, etc. de la ruche.
Le miel y est mis en récipients de verre et On peut faire beaucoup avec une ruche
métal, dans de grands et petits vases, et le en verre, contenant des abeilles vivantes,
tout doit être Il paré» d'étiquettes appro- ayant son entrée communiquant avec l'exté-
priées. Règle générale, les vases de verre rieur de la construction où on fait l'exposi-
ne doivent avoir qu'une très petite éti- tion. Ce qui est également bien c'est d'avoir
quette, de façon à laisser voir autant que un cadre en nucléus dans une ruche d obser-
possible le miel liquide. Les récipients de vation. Elle peut contenir un cadre de beau
métal, au contraire en doivent avoir qui couvain bien sain, un rayon régulier et par-
fassent tout le tour. Le miel en rayons est fait, avec des abeilles finement marquées et
présenté dans des cartons et dans des caisses reine jaune brillante. Des centaines de
,,"'expédItions, et les gâteaux de cire jaune personnes s'arrêteront pour examiner et
une
EXPOSITION
D'ARTICLES
D'APUTLTI'UK
A L'EXPOSITION
TUAN'S-M
lSSlî>MPI.
EXTRACTEURS (LES). 112 EXTRACTEURS (LES).
vous poseront une quantité de questions que l'appareil tout entier tournait sur lui-
sur les abeilles et la reine. On peut à cette même, et le miel extrait coulait en dessous
occasion, inculquer aux consommateurs par un trou pratiqué au milieu du fond,
quelques notions sur les abeilles, sur la
façon dont on extrait le miel, et cela peut
vous créer indirectement quelques de-
mandes, Après quel'exposant a intéressé
son interlocuteur, il peut lui donner sa carte
de réclame et en même temps un petit
échantillon de miel à goûter. Ceci peut être
fait très vivement en ayant tout prêts quel-
ques petits bouts de papier manille de 8 à 10
c/m de long. Roulez-les de façon à leur
donner la forme de petites cuillers; trem
pez-les dans un bidon de beau miel, et priez
le futur client de vouloir bien y goûter.
On jette ensuite la cuiller en papier.
Ceci a l'avantage d'être toujours propre,
et vous évite de les nettoyer. Ensuite les
gens n'aiment pas goûter les uns après les
autres. De cette façon, chacun a sa petite
cuiller à échantillon. ORIGINALDE BRUSCHKA
L'EXTRACTEUR
Mais songez surtout à tout le bien que
vous pouvez faire dans les foires locales; et mais ce système répondait malaux besoins de
si ceux qui vous touchent de près s'adonnent l'apiculteur. En 1869, A. I. Root construisit
trop aux jeux et aux courses, arrangez- un nouvel appareil qu'il appela l'extracteur
vous de façon, à intéresser les petits gar- à miel Le Novice ».
çons qui vont là, à leur enseigner ce que
vaut un travail honnête et salutaire

EXTRACTEURS (LES). — L'ex-


tracteur, comme les cadres mobiles, a révo-
lutionné l'apiculture. Il fut inventé en 1865
par le major Francesco de Hruschka, de
Venise, qui mourût à l'âge de 75 ans, en
l'année 1888. Comme bon nombre d'autres
inventions, celle de l'extracteur est due au
hasard. Le petit garçon du major avait mis
un morceau de rayon dans un panier auquel
11 avait attaché une corde, Tout en jouant,
il saisit la corde et se mit à faire tourner le
panier au dessus de sa tête. En vertu de la
force centrifuge quelques gouttes du miel
furent projetés en l'air autour de lui, et le
père, voyant cela, eut l'esprit assez prompt
pour saisir qu'en ce fait reposait unprincipe,
le point de départ d'une importante décou- LE PREMIEREXTRACTEUR VENDU
verte, et que désormais il ne serait plus DANSCETTECONTREE.
nécessaire d'écraser les rayons et d'en expri-
mer le miel comme on l'avait fait jusque-là. Il représentait un tel progrès sur tous
Il ne tarda pas à construire un extracteur ceux qui l'avaient précédé, qu'il trouva
très primitif qui démontra l'utilité pratique aussitôt acquéreur. Les paniers intérieurs
de son Invention, et que peu de temps après destinés à recevoir les rayons étaient faits
11perfectionna. Le résultat de son travail fut de barreaux étamés, repliés et de toile mé-
l'appareil représenté dans la gravure sui- tallique également étamée, à quatre mail-
vante. Ions au pouce. La manivelle était à engre-
Au nombre des premiers extracteurs qui nages, de sorte qu'en lui imprimant un seul
furent construits dans ce pays, notons celui tour elle faisait faire trois révolutions
de J. S. Peabody. Il était fait de telle sorte successives aux paniers.
EXTRACTEURS (LES). 113 EXTRACTEURS (LES).

LESEXTRACTEURS
REVERSIBLES. 375 m/m de plus de largeur que celle du
Novicen 50 c/m diamètre extérieur. La
Avec1
le panier fixe de l'extracteur Le de l'axe central — remplacé par
suppression
Novice », après avoir extrait le miel d'un
côté des rayons, on est contraint de les

EXTRACTEURAVECESPACEPOURLE MIEL
SOUSLES CADRESQUI TOURNENT. LE COWANA 2 PANIERSRÉVERSIBLES.
ressortir du panier pour en présenter le une forte cage - destinée à soutenir les
second côté face à face à la cuve. Cette deux paniers mobiles, permet de se servir
manière de faire est un embarras et cause d'une cuve relativement petite.
en même temps une grosse perte de temps.
Vers l'époque où A. I. Root s'essayait à EXTRACTEURS A QUATREET SIX CADRES.
perfectionner les extracteurs, Thos. Wm.
Cowan, éditeur du British Bee Journal, con- Peu de temps après que le Cowan » à
struisit celui qu'on appela alors l'Extracteur deux cadres fut introduit en ce pays (1890),
réversible Cowan, nom sous lequel on le les apiculteurs de l'Ouest qui produisaient
connaît encore aujourd'hui. assez de miel pour l'expédier par wagons.
Pour remédier à l'inconvénient d'avoir à réclamèrent des machines qui puissent faire
retourner les rayons, les poches ou cages de le travail plus rapidement encore que le
toile métallique, sont montées sur des Cowan» à deux cadres réversibles. Pour
gonds, comme une simple porte, boulonnés les satisfaire on inventa des machines sys
sur un tourniquet dépourvu d'axe central. tème Cowan mais à quatre et six cadres.
On mettait les rayons dans ces poches; et Elles reposaient sur le même principe de
quand le miel de l'un des côtés était extrait, paniers supportés par une cage tournante,
on faisait tourner la poche sur ses gonds comme on le voit dans la gravure ci-après.
présentant ainsi l'autre face du rayon à La machine à quatre cadres diffère de
l'extraction sans même arrêter la machine, celle à deux cadres, 1) en ce que le méca-
ralentissant seulement son mouvement de nisme repose sur un axe central, 2) en ce que
façon à ce que la main gauche puisse attra- les paniers s'engrènent les uns aux autres.
per le bord de chaque poche et la fasse Ce résultat est obtenu par l'emploi de sec-
tourner sur elle-même. La figure ci-jointe, teurs dentés et de chaînes, un secteur étant
bien que ne représentant pas le modèle fixé au gond du bas de chaque panier: et
original créé par M. Cowan, montre son comme chaque secteur ou roue dentée est
système tel que l'ont reproduit les Améri- relié aux autres au moyen de chaînons rac
cains. Le mécanisme en a été grandement cordés par des tiges, le renversement d'un
perfectionné, tant au point de vue du prin- panier entraîne forcément le renversement
cipe de la construction que de la main- simultané des autres, de sorte que, bien
d'œuvre; et la vente de ce nouvel appareil que les machines à quatre et six cadres
a déjà dépassé celle du Novice », meilleur soient plus grandes, les paniers ou cages
marché cependant. Il coûte un peu plus cher, peuvent être tournés plus vite que les deux
mais épargne le temps et la peine ainsi du Cowan plus petit, qu'on est obligé de
que l'embarras de sortir les rayons à demi- - manœuvrer séparément. 3) Enfin les grands
extraits. La cuve du Cowan » n'a que extracteurs diffèrent des autres en ce qu'ils
8
EXTRACTEURS (LES). 114 EXTRACTEURS (LES).
sont munis d'un frein à bande et que tout le BONSPRINCIPESETPRINCIPESVICIEUXDANS
mécanisme est supporté sur un palier à LA CONSRUCTION DESEXTRACTEURS.
billes. Donc, facilité de mise en mouvement
Quelques-unes des premières machines
reposaient sur le principe d'une cuve opé-
rant un mouvemement rotatoire sans
engrenage. C'était une erreur. Ces vingt
dernières années les extracteurs ont été
construits avec des cuves fixes, à l'intérieur
desquelles les paniers à rayons, réversibles
ou non, tournent, le mouvement leur étant
Imprimé au moyen d'une manivelle à engre-
nages, de sorte que pour un seul tour donné
à la manivelle, on compte deux ou trois
tours des paniers. Les Systèmes d'aujour-
d'hui avec leurs cuves fixes, leurs engre-
nages, leurs paliers à billes, leurs paniers
réversibles et munis de freins, approchent
autant que faire se peut de la perfection.
On les a soumis aux épreuves les plus rudes
et les plus sérieuses; et, comme la bicyclette
ils ont subi des perfectionnements, en ce
sens que dans les parties sur lesquelles ne
portait qu'un effort médiocre on a allégé
le mécanisme, reportant ce surplus de
INTÉRIEURDU COWAN4 CADRES. métal dans les parties plus sujettes à l'usure.

et arrêt instantané, qui sont deux points PLUSDEMIELEXTRAITQUEDEMIEL


importants que requiert une grande ma- EN RAYONS.
chine. Quelques-uns des avantages et des désa-
vantages de l'emploi de l'extracteur à miel
EXTRACTEURAUTOMATIQUELE STANLEYo. dans l'apier ont été étudiés au chapitre
C'est l'extracteur réversible importé dans MIEL EXTRAIT.Tout le monde s'accorde à
ce pays avant le Cowan. Cette machine bien dire qu'on obtient une plus grande quantité
qu'elle soit automatique, les paniers se de miel en se servant de machines, qu'en
cherchant à produire du miel en rayons au
moyen des boîtes à sections ;mais on ne s'en-
tend pas sur la quantitéqu'on en obtient enplus.
Si on le laisse parfaitement operculer,
comme il doit l'être avant d'être extrait,
nous ne pensons pas qu'on en puisse recueil-
lir de surplus une moyenne de plus de la
moitié, malgré les chiffres supérieurs que
beaucoup de personnes prétendent nous don-
ner. Un commençant a chance d'obtenir plus
de miel extrait que s'il compte sur le zèle de
ses abeilles à travailler en sections; 11 est
aussi plus poussé à en extraire trop et à
être cause ainsi que ses abeilles meurent de
faim. Ce dernier trait est un de ceux qu'on
renversent simultanément par une action se croit autorisé à faire valoir contre l'usage
Inverse Imprimée au mouvement, n'a jamais de l'extracteur, surtout si l'apiculteur est
donné grande satisfaction. Quand rien ne se imprévoyant et négligent. Pour s'assurer les
détraquait, le renversement s'effectuait sans meilleurs résultats avec l'extracteur, 11faut
peine et automatiquement. Mais la machine être approvisionné de rayons vides en
n'avait aucune stabilité, si bien qu'on finit quantités considérables, afin de pouvoir
par l'abandonner pour le Cowan, et c'est fournir aux abeilles des magasins de surplus
pour cette rr/r-on que le Cowan a remplacé au cas où les ruches seraient pleines avant
le Stanley sur le marché. que le miel soit assez mûr pour être enlevé.
EXTRACTEURS. (LES) 115 EXTRACTEURS (LES).

Si un second étage n'est pas suffisant, il faut la cuve, et à peu près de même hauteur
en ajouter un troisième à une population qu'un seau ordinaire, c'est-à-dire que l'ex-
très nombreuse pendant une bonne miellée. tracteur doit être suffisamment surélevé
pour que son robinet puisse déverser le
miel dans un seau ordinaire, comme le mon-
tre la figure ci-jointe. La caisse et l'extrac-
teur doivent être naturellement bien calés
par terre. A mesure que le miel est extrait
on le soutire seau à seau, puis on le verse
dans les caques, les estagnons, ou tout autre
grand récipient destiné à le contenir. Le
remplissage et ce vidage continuel de seau
peut paraître impliquer un certain labeur ;
mais nous savons qu'un des plus grandspro-
ducteurs de miel du monde entier, M. W. L.
Coggshall, ne procède pas autrement.
Quelques personnes préfèrent établir leur
extracteur sur un support plus haut, de fa-
çon à ce que Te robinet puisse correspondre
au trou de bonde d'un tonneau, faisant ainsi
en sorte que le miel découle directement du
rayon dans le récipient dans lequel il sera
vendu. Mais pour y parvenir il faut suréle-
ver l'extracteur à une si grande hauteur
qu'il devient incommode de le manœuvrer,
et embarrassant d'y mettre et d'en retirer
les rayons. Il est donc à souhaiter que l'appa-
reil soit aussi près du sol que possible sur
un support bas, assez haut cependant pour
que le miel puisse tomber dans un seau ou
directement dans les estagnons ; mais si l'on
reçoit d'abord le miel dans un seau, on a
l'avantage de pouvoir jugerde sa qualité,
puisdevoirs'il ne s'y trouve pas des cadavres
d'abeilles avant de l'introduire dans les ré-
EXTRACTEUR EN TRAVAIL. cipients destinés à la vente.
1 Pour filtrer le miel, un sac de toile gros-
COMMENT EXTRAIRE. sière attaché au robinet peut très bien faire
l'affaire, mais quand on se livre à l'extrac-
Tout dépend beaucoup de la quantité de tion du miel sur une très grande échelle, on
miel qu'on a à extraire, ou si, étant novice est obligé d'avoir une organisation mieux
dans le métier, on désire se servir seule- appropriée, plus complète. On se sert alors
ment des appareils les plus simples, les meil- d'une passoire offrant une grande surface,
leur marché. Si l'on ne cultive les abeilles de pas moins de trois ou quatre pieds carrés.
que sur une petite échelle, et qu'on n'ait Oubienon conduit le miel dans de grandes
pas l'espoir d'extraire plus d'un millier cuves, où les parcelles de rayon peuvent re-
de livres de miel par saison, le simple monter à la surface; on n'a plus ensuite qu'à
extracteur le "Novice" peut suffire parfai- écumer le miel, puis à le soutirer dans les
tement ; mais comme on ne sait jamais si estagnons ou les fûts.
l'exploitation ne prendra pas une certaine Lorsque la production du miel extrait se
extension, il vaut mieux se procurer tout compte par wagons, ou par des mille livres,
de suite l'extracteur à deux cadres réversi- nous conseillons d'avoir un bâtiment d'ex-
bles, puis qu'il ne présente qu'une très fai- traction situé au flanc d'une colline. Cette
ble différence de prix. Un de ces deux appa- construction aura un étage dont le plancher
reils épargne du travail, le fait plus vite et se trouvera de niveau avec le sommet de la
en fournit une plusgrande somme. colline, et sa fondation sera de plan avec la
Ayant choisi la machine qui répond aux base. Les rayons enlevés aux ruches sont
besoins, on la place sur une caisse retournée transportés sur une voiturette spéciale
de la même mesure environ que le fond de jusqu'à l'extracteur, qui dans ce cas repose
EXTRACTEURS (LES). 116' EXTRACTEURS (LES.
sur le sol de la pièce supérieure de la con- mée, et à l'abri des abeilles. La porte s'ou-
struction. Dans la pièce du bas, juste au- vrira extérieurement pour laisser sortir les
dessous de l'extracteur, et communiquant abeilles qui auraient pu entrer.
avec lui par un tuyau passant au travers du
plancher, on dispose une grande cuve pou-
vant contenir de 5000 à 10.000livres de miel
à la fois. Le jmiel coule directement de
l'extracteur dans cette cuve à mesure qu'il
est enlevé des rayons, et de la cuve on le
soutire alors dans des estagnons, qui sont
chargés à leur tour sur un fourgon au bas Les fenêtres seront garnies de toile métal-
de la colline. lique avec des chasse-abeilles semblables
Les gravures ci-jointes donnent une idée au Porter» montré ci-dessus pour que les
de ce genre de construction, telles qu'on abeilles puissent sortir. D'autres apiculteurs
les établit en Californie. Ailleurs on se sert construisent un tout petit laboratoire que
d'un tuyau fixé au robinet de l'extracteur et l'on peut placer sur un chariot et transpor-
mettant celui-ci en communication directe ter d'un rucher à un autre. Il arrive quel-
avec une grande cuve placée plus bas, et sur quefois que les localités changent et alors il
le côté. Dans ces deux cas l'extracteur est est utile d'avoir un laboratoire que l'on
fixé au sol ce qui permet à l'opérateur d'user puisse déplacer. Celui dont se sert M. Chalon
de toute sa force pour le manœuvrer avec Fowls,d'Oberlin, O., est très bien construit,
le plus grand profit. et peut être transporté très promptement.

LES RUCHERSDE M. M. HITCHINGET M. CLURE,MONTRANTLES RÉSERVOIRSA MIEL


PLUSBAS QUELE LABORATOIRE, PRÈS BURBANK(CAL).

pour la construction en elle-même on se D'autres préfèrent un laboratoire véri-


sert souvent de structure bon marché, table qui est monté sur roues de façon
comme on peut le voir dans les Illustrations ; permanente. La petite illustration montre
mais de toute façon elle doit être bien fer- celui dont se sert M. W. D. Jefferson, de
TROUVE
SE

L'EXTRACTEU

LABORATOIR
DESSOUS,
AU
AU

RAYONS
LES
RESERVOIR
LES
ET
D'EMPORTER

SUPERIEURE
MANIERE
LA

CHAMBRE
LA
MONTRANT
DANS

I)'EXTRACTIO

MIEL

¡'Olî{

Rl'CllEK
UN
EXTRACTEURS (LES). 118 EXTRACTEUR^ (LES).

Safford, Arizona; c'est un des mieux que La porte s'ouvre extérieurement et Le


nous ayons jamais vu. Il s'est servi de quatre laboratoire est garni de chasse-abeilles Por-
roues basses en fer, et d'un plancher assez ter. L'ensemble est assez grand pour sub-
large dépassant les bords des roues. Au- venir à une journée entière d'extraction,
dessous du plancher, se trouve une large mais pour éviter les cas fortuits, une autre
voiture pouvant contenir 900litres de miel,
a un réservoir monté assez bas pour que le
miel qui se trouve dans le réservoir du
laboratoire puisse y descendre.
Ce laboratoire est transporté de rucher en
rucher etle miel aussitôt pris est emporté à
la maison, et ne reste jamaisau rucher, d'où
on pourrait lo prendre.
Nous allons voir maintenant comment on
sort les rayons des ruches, comment on les
cuve galvanisée soutenue entre les essieux porte a l'extracteur, et la manière de les
des roues d'arrière et de devant. Cette cuve désoperculer.
peut contenir 900 litres. La caisse est faite Une brouette nous est nécessaire ou bien
d'une légère armature et la partie supé- une voiture à bras — cette dernière de pré-

DE M. riIALONFOWLS.
PORTATIFD'EXTRACTION
LE LABORATOIRE

rieure est recouverte de toile métallique. férence. parce que les roues en sont grandes
Ce laboratoire sur roues, est garni d'un et que la charge porte sur lo corps même de
extracteur et de tous les accessoires, cuve à la voiture. On voit plus loin celle que nous
désoperculer, couteaux, etc. La cuve est recommandons.
placée juste au-dessous de l'extracteur; et Comme on peut le remarquer cette voi-
aussitôt que le miel est extrait il tombe ture à bras n'a pas de caisse, ce n'est qu'une
dedans. sorte de petit haquet carré. Le plateau ou
EXTRACTEURS (LES). 119 EXTRACTEURS (LES).

fond est garni tout autour de traverses porter au bâtiment d'extraction, les ex-
clouées sur les bords extérieurs, pour traire, les ramener vides et les remettre
empêcher les corps de ruches ou les maga- sur la ruche. Ou bien il peut amasser dans
sins posés dessus de glisser. Cette voiture, le bâtiment, à peu près une douzaine de
chargée des hausses, est amenée tout contre hausses, puis les extraire ensemble. On peut
une ruche. Sur les quatre hausses, ou bien varier les manières de faire suivant les
conditions particulières dans les-
quelles on se trouve; mais dans
tous les cas, permettez-nous d'in-
sister sur l'importance de bien
rentrer les jambes du panta-
lon dans les bottes, ou bien, si
l'on porte des souliers, dans le
haut des chaussettes; car pen-
dant qu'on secoue les abeilles
des rayons, on peut être sûr
qu'ils y en aura qui grimperont
le long des jambes du pantalon.
BROUETTE
D'EXTRACTION
COGGSHALL. C'est également une sage précaution de por-
ter des bouts de manches auxquels sont cou-
sur chacune séparément, on a étendu une sus des gants dont tousles bouts dedoigts sont
ou des toiles mouillées, pour les mettre à coupés. On les met sur la veste ou les
l'abri des pillardes qui pourraient rôder aux manches de chemise, ce qui empêche les
alentours; car les abeilles sont tout-à-fait abeilles de grimper le long des bras ou de
éloignées de s'introduire de force sous une s'attaquer à vos poignets,ou encore mieux
toile mouillée. Nous ouvrons [alors une ruche des gants à longues manches, comme ceux
ci-dessous.Mais on peut s'éviter, l'ennuides
abeilles grimpant dans les jambes, d'avoir à

BROUETTE
"A RAYONSOSBURN.
nous en sortons un rayon que nous secouons
vivement devant l'entrée. A l'aide de la
brosselà abeilles Coggshall attachée par une
ficelle à notre ceinture (Voir VOILE) nous
brossons les abeilles qui restent, puis nous les secouer et à les brosser, éviter aussi les
plaçons le cadre dans une des hausses qui aiguillons, les abeilles pillardes, etcien se ser-
sont sur la voiture. On enlève alors le cadre vant (le chasse abeilles. Si l'un a une centaine
suivant; mais au lieu de le secouer devant de hausses à extraire, on place dessous une
l'entrée, on le secoue dans la ruche même.Les centaine de chasse-abeilles la veille au soir;
abeilles qui restent sont ensuite chassées
avec la brosse, comme nous venons de
l'expliquer. On remplit de celte Üu;on de
rayons les quatre hausses qui sont sur la
voiture, et on la tire alors vers le bâtiment
d'extraction, ou deux aides s'en emparent
et en prennent soin. Nous reprenons av&c
nous quatre nouvelles hausses vides, que CHASSE-ABEILLES
PORTER.
nous remplissons comme les autres; et
ainsi de suite. Mais lorsqu'on se livre à puis le jour suivant, on peut se rendre aux
l'apiculture d'une façon limitée, une simple ruches le matin ou dans l'après-midi et en-
brouette portant deux hausses à la fois peut lever les hausses les unes après les autres',
très bien suffire. En ce cas un seul et même sans y trouver pour ainsi dire une seule
opérateur peut enlever les rayons, les abeille, et sans exciter non plus la colère.
EXTRACTEURS (LES). 120 EXTRACTEURS (LES).

des colonies. Unpeu de fumée envoyéeàl'en- cette vis présente une pointe sur laquelle
trée empêche les abeilles de garde de sortir on fait reposer un des montants du cadre,
et de vous attaquer pendant que vous enlevez ce qui permet de le faire pivoter très rapl-
la hausse. On peut alors transporter ces
centaines de hausses par six ou huit à la fois,
sur la voiture à bras, au bâtiment d'extrac-
tion, sans découvrir une seule pillarde, fut-
ce même durant un tempsde disette : et si le
bâtiment à extraction est aussi bien clos
qu'il doit l'être, on pourra extraire chaque
fois qu'on le voudra avec facilité et plaisir.

Mais il est quelquefois impratiquablc de se


servir de chasse-abeilles dansles ruches éloi-
gnées, à moins de faire deux voyages, l'un
pour poser les chasse-abeilles, l'autre pour
récolter le miel. Quelques apiculteurs trou-
vent que l'ennui de faire deux voyages com-
pense largement celui de brosser les abeilles
et de les secouer des rayons.

CUVESA DÉSOPERCULER.
Dans quelques localités on peut enlever
les rayons des ruches quand ils ne sont qu'à
moitié operculés; mais c'est une règle bien
plus sûre d'attendre jusqu'à ce que les
cellules soient à peu près toutes fermées
avant de se mettre à extraire. Le miel sera LA BROSSECOUGSHALL.
MANIÉRED'EMPLOYER.
plus épais, plus riche, il se vendra mieux, et
quand on aura commencé à vous en pren- dement, pour présenter tour à tour ses deux
dre de celui-là on continuera sans inter- faces au couteau désoperculeur. Les oper-
ruption. Pour le désoperculage nous ne cules en tombant passent entre les bras
connaissons rien de plus pratique que la du cadre et viennent s'accumuler sur le
cuve à désoperculer Dadant, et l'on voit la tamis circulaire que l'on voit dans la cuve
manière de procéder dans la gravure ci- inférieure. Une petite vue en grisaille, en
après. haut à droite sur le cliché, montre l'utilité
Cette cuve a de grands points de ressem- des bras du cadre pour nettoyer la lame du
blance avec celle de l'extracteur, si ce n'est couteau à désoperculer, sans l'émousser.
qu'elle est faite de deux parties s'emboîtant
l'une dans l'autre. Une toile métallique ten- DE MC. INTYRE.
CAISSEA DÉSOPERCULER
due en travers de celle du bas, retient les Les figures ci-contre donnent l'ensemble
opercules, comme on le voit surla gravure, et le détail du système dont se sert avec
à mesure qu'elles tombent, et le miel coule beaucoup de succèsM. J. F. Me.Intyre, l'un des
au fond de la cuve d'où on le soutire par le
ayiculteurs possédant les ruchers les plus
robinet. On retirera de cette cuvele miel le importants de lu Californie et qui compte sa
plus fin, attendu qu'ila. été operculé, et bien production de miel par wagons. Suit,la des-
mûri sur la ruche. Un cadre en bois massif, cription qu'il en donne, publiée. dans les
formé d'une table et de deux bras en pro- Gleanings» paye 770, vol. XVIJI:
jection formant pont, repose en haut du Cetappareilse compose d'unecaisse,de 60- de large
corps supérieur à hauteur commode pour le sur60«/ de haut et i,8ude longextérieurement,faitede
travail. Sur la table est fixée une vis spéciale, planchesdeboisde0,022 bienrabotéessurleursdeuxfaces.
que l'on peut-lever et baisser à volonté; Le fondest plus creuxde 57™danslemilieuquesurles
EXTRACTEURS (LES). 121 EXTRACTEURS (LES).

côtés,etpstdoubléde fer-blanc pourquelemielne pénè- versdu tamis,et metlehautdelà caisseà 8o*/"environdu


re dansles joints.Onzepiècesdeboisde25X 25X560 sol, c'est-à-direà bonnehauteurpourmepermettred'ac-
sontposéesentraversdu fondà 15clmdedistancelesunes compliraisémentle travaildu désoperculage. Une per-
sonnepluspetitepeutfairefaireunecaissemoinsprofonde
ou bienposerune planchesur le sol poursesurélever
à bonnehauteur,cequeje faispourmafemmepuisqu'elle
m'aideà désoperculer. Je sais que biendes personnes
prétendrontquemonagencement estbeaucouptropgrand.
Je vais vousdire pourquoije ne suis pas de cet avis.
Quandvousopérezle désoperculage au-dessusd'unecuve
rondecommecellede Dadant,lesderniertoperculesdéth-
chés s'amassentdansle milieu,au-dessusde ceuxqui
étaienttombésau débutdu travail ; et quandvotrecuve
est à moitiépleine,le miela traversétoutce monceau
d'opercules,cequi lui demandebeaucoupde tempspour
s'écoulertoutà fait; de plus,lorsquevousmettezcesmê-
mes operculesdans l'extracteursolaire,ilssontencore
touschargésde miel.Avecmonsystème,quandlesoper-
culesse sontaccumulés sousle travail du couteau,nous
prenonsunefouchetted'étainà 4cranset nouslesrepous-
sons à l'autre bout,oùelle peuventrestejrà égoutter
pendant4ou5jours.Unpetitcourantde miel s'échappe
delacaissenuitet jour, tout le tempsquedurele travail
dedésoperculage, et quandlesoperculesvontdans l'ex-
tracteursolaireil sont pourainsidiresecs.Je penseque
cerésultatcompense bienl'embarrasd'un appareilunpeu
tropgrand,attenduquelemielquipasseparl'extracteur
solairen'estplusvendable.
J. F. Me.Intyre.
Monsieur E. E. Atwater, de Boise, IdaJjo,
emploie comme cuve à désoperculer de sim-
ples baquets, comme il suit :
Prenez un assez large baquet en fer gal-
vanisé. Coupez en le fond à environ 2 cm. de
--- .;" -. circonférence et mettez en sa place une
.-: ÇUYEA^DÉSOPERCULEIt DADANT. pièce circulaire de crible en fort fil de fer
galvanisé. Ceci fera ta partie supérieure de
des antres,etsoutiennent le tamissur lequeltombentles votre cuve à désoperculer.
opercules.Cettedispositionpermetau mieldecoulersous
letamisversunedesextrémitésoùil ressortpar untube
de fer-blanc.
Deuxtraversesdeboisde22mlm X75"lmXIm80
sontclouéessurlesbordsdu dessus,unede chaquecôté,
pourréduirele hautdelacaisseà unelargeuréquivalente
à la longueurintérieured'une rucheLarrgstroth. Deux
autrespiècesde boisde 22ml"X 22mlm X 46 clouéesau
boutdes deuxdernièrespiècesmentionnées, les metde'
niveauaveclescôtés.Unetraversede22mlm X 75mlmX46c/m
formepontausommetdela cuveà 35--¡m environde l'un
desbouts,et porte un pivotdemétalde 4"1"dehautsur
lequelon faitreposerles rayons.Pourdésoperculer, vous

posezun descôtésdu rayonsurce pivot,vousdésopercu-


lez une des faces,vousfaitespivoterle rayonsur lui-
mêmeet désoperculez l'autre côté,puis vousrangezle Maintenant prenez un autre baquet légè-
rayonà l'extrémitéde la caisse,comme onle voitd'après rement plus petit qui servira pour la partie
le schema.Quandona desrayonsde surpluson les sus- Inférieure pour recevoir le miel coulant
pend à l'autreboutde l'appareil,commele montreaussi des opercules. Fabriquez 4 crochets en fer
leschema;C est l'amasd'opercules, etD l'espaceréservé de
pourpermettreaumieldes'écoulerau-dehors. 3m/mx 25m/mx lOc/mpliés comme il est
Lefonddela caisseestà ISm/," du plancher,cequilaisse montré dans la figuré en B. Suspendez-les-
aumielde lajplacepours'écouleraprèsavoirpasséautra- sur le bord de la cuve Inférieure de.façon
EXTRACTEURS (LES). 122 EXTRACTEURS (LES).
qu'ils supportent la cuve inférieure. Prenez désoperculer, et penchez-le en avant,
un morceau de bois de sapin de 25 x 50m/mcomme vous l'indique la figure de la
page
et d'environ 15m/mplus long que-le dessus précédente; puis, commençant parle bas du
de la cuve supérieure. rayon, glissez la lame de votre couteau le
Enfoncez dans le centre de cette pièce une long des opercules, le manœuvrant de droite
longue vis et limez la pointe jusqu'à ce et de gauche, comme vous feriez avec une
qu'elle soit effilée. Soulevez les poignées, scie, en remontant. A mesure que le couteau
et passez-y dedans la pièce de bois. On peut monte, les opercules se détachent et du
si on veut, Souder une vanne au baquet cadre et de la lame, et quand 11 est arrivé
inférieur. Une semblable cuve à désoper- au haut, la feuille entière d'opercules tombe
culer, est bon marché, et suffisante spécia- dans la caisse ou la cuve à désoperculer.
lement pour les ruchers moyens. Faites pivoter alors le rayon sur la vis de la
tablette et opérez de même de l'autre côté.
COUTEAUX A DÉSOPERCULER. Essuyez chaque fois la lame du couteau con-
On fait usage de deux genres de couteaux tre l'un des deux bras du cadre de la cuve à
à désoperculer. L'un, le Novice" à la lame désoperculer, ou si c'est une caisse contre
mince et flexible faite toute en acier. L'au- le bord. De temps en temps changez votre
couteau pour celui qui trempe dans l'eau
chaude et poursuivez votre travail. Pour
faire un travail propre, rapide, parfait, le
couteau doit être assez chaud, propre et ajflé.
QUELESPACEMENT DOIVENT AVOIRLES
COUTEAU
A DÉSOPERCULER
LE NOVICE». RAYONS?
tre, Il le Bing-ham", a une lame épaisse et La majorité des producteurs de miel
large en forme de truelle, rigide, et dont les espacent les rayons de 33 à 45 m/mde centre
bords sont taillés en biseau de côté de à centre. Les cadres Hoffman peuvent être
dessous.Le premier peut servira désoper- espacés aussi bien que n'importe quels
culer, et est très pratique pour gratter les cadres. Le rayon plus épais contient plus de
planchers ou retrancher les bavures de miel et par conséquent on en a moins à
rayons à l'intérieur de la ruche. Etant mince manier. Si le couteau à désoperculer coupe
et flexible il se prête aux surfaces convexes profond il y aura plus de cire et la cire est
toujours d'un bon prix. Les gâteaux épais
doivent toujours être coupés à la dimension
normale en les désoperculant avant de les
rendre à nouveau aux abeilles.
Un jour après la desopercuiation les oper-
cules seront egouttés et séchés. On doit les
COUTEAU
A DÉSOPERCULER
BINGHAM
enlever avant que de mettre dessous un
ET HETHERINGTON. nouveau lot d'opercules. Pour obtenir des
ou concaves; mais pour le désoperculage opercules complètement sèches metlez-les
dans un sac de mousseline suspendu sur un
seulil n'est pas à comparer avec le Bin-
pot devant un fourneau. Ceci est bien pour
gham». une petite extraction. Si jtexploitatlon W
ON SE SERT D'UN COUTEAUA
COMMENT plus grande. les operculcsaprèsavoirégout-
DÉSOPERCULER. té une journée seront placées dans la
presse a cire et. pressés à froid. On applique
La lame doit-être affilée comme celle d'un ensuite la vapeur, et fait. rendre la cire.
rasoir avant de commencer le travail. Non N. 15.Ne faites pas la faute de remettre
loin de la cuve ou de la caisse à désoperculer les rayons dans les ruches aussitôt qu'ils
doit se trouver un petit fourneau à pétrole sont extraits, ou vous donnerez le signal du
à une seule mèche, supportant une casse- pillage et rendrez le travail d'extraction
role d'eau chaude assez grande pour qu'on très désagréable. Rendez les rayons vers le
puisse y mettre à tremper les lames d'un ou soir, et le matin suivant tout sera tranquille.
deux Bingham; car là où 11y a beaucoup à
CADRESD'EXTRACTION ENTIERS
désoperculer il doit toujours y avoir au OUDEDEMI-HAUTEUR.
moins deux couteaux. Saisissez le rayon par
un des côtés; appuyez-le sur la pointe de la On nous demande souvent, si les demi-
vis qui dépasse de la tablette de la cuve à cadres d'extraction mentionnés dans les
EXTRACTEURS (LES). 123 EXTRACTEURS (LES).

catalogues de marchands de matériel api- caces. Voici un article à ce propos, écrit


cole, valent mieux que les autres. Cela pour les Gleanings JI, que nous prenons
dépend beaucoup de la miellée et des con- plaisirà reproduire. Il est dû à la plume de
ditions générales dans lesquelles on se M. Me. Intyre, auquel nous avons déjà fait
trouve. Si le cadre entier est aussi profond allusion. j
que le Çuinby, le demi-cadre d'extraction J'ai été si satisfaitcetteannéedemes450zincsprotège^
devient une nécessité, car ces grands rayons magasin,que je suissûr d'obligermescollèguesen leot
disantlesservicesqu'ilsm'ontrendus.Mesruches,comme
donnés par le Quinby sont très incommodes presquetoutescellesdu VenturaCounty,d'ailleurs,ont
à manier tant pour le désoperculage que unpassaged'abeillesménagédanslebaset lehauttantde
pour l'extraction. Mais les rayons bas ont cet la haussequedelachambreà couvain,cequilaisse,quand
la hausseest en place,un espacede 3/4de pouceentrela
avantage spécial que les abeilles entrent hausseet les cadresà couvain.J'avaistoujourscru que
plus volontiers et plus vite dans une hausse c'étaitune faute;maislorsquej'ai songéà meservirde
qui les contient que dans une à cadres protège-magasins, j'ai vu que en mettantentrele nid à
entiers. Il leur est en même temps moins couvainetla hausseunsimplezincperforésansentourage,
difficile d'entretenir la chaleur dans un tailléà la mesurepriseà l'extérieurdela ruche,lespas-
sagesd'abeillesétaientjustede la mesurequi convenait.
magasin bas, et elles couvriront volontiers Je commandaidonc 480zincs protège-magasins (N*i
par conséquent une rangée de rayons de de Root)sansentouragesassezgrandspourmesruches.
demi-hauteur, qu'elles daigneraient à peine A monsensc'estle N°1 qui vaut le mieux,parcequ'il
entrer dans une hausse en contenant d'en- laisseplusdefacilitéauxabeillespourpasserdu magasin
dansle nid à couvainque les zincsentourés.Après
tiers. Bon nombre d'apiculteurs pratiques avoir essayé450de ces zincssans entouragetout une
ont assez la coutume d'avoir pour l'extrac- saison,j'ai reconnuqu'ils valentmieuxde toutesfaçons
tion des cadres des deux sortes. Lorsque queleszincsencadrés.Onenlèvefacilement le magasinde
les abeilles sont bien entraînées à monter, surle zinc,eten prenantcezincpar un bout,onlesoulève
etonl'ôte,toutcommes'il n'était qu'unmorceaude chif-
ils se servent des cadres entiers. Ils peuvent fon;et s'il gondoleunpeu,il suffitde letournerdedessus
tesr employer également sur les fortes colo- en dessousau momentoù onle remetsur laruchepour
nies; maisaux plus faibles populations on ne rétablir l'ordre. J'avais acheté mes protège-magasins,
90ft donner que des demi-cadres. C'est ainsi parceque les rayonsde meshaussesavaientbonnombre
decellulesdemâles;maisaujourd'huije nem'enpasserais
qu'il est possible d'obtenir même de celles-là pluslescellulesde mesrayonsfussent-elles toutesouvriè-
du miel extrait, res. On estsatisfaitenouvrantunehausseau moment des
essaimages, detrouverun pied carréenvironde cellules
demâlesbiennettoyéespourquelareiney puissedéposer
EMPLOIDUZINCPERFORÉPOUR ses oeufs; il est tellementplusagréablede se jouer des
L'EXTRACTION. abeillesde cettemanièrequede couperlatêteauxlarves
demâle.Vousnevoustrouvezpastoujours là justeà point
Si l'on ne met pas un zinc perforé pour pourraser la tête aux mâles,et quellequantitéde miel
empêcher la reine de monter dans la hausse, perdueà lesélever!
Quandvousn'avezpas de protège-magasins sur une
elle viendra y déposer des œufs en nombre rucheLangstroth dixcadres,lareineremplità un-peuprès
plus ou moins grand, de sorte que nos 7 rayonsdu corpsde ruche de son couvain,puis elle
abeilles se trouveront élever du couvain là grimpedanslahausseaulieudefinirdegarnirlachambre
oùnous le désirons le moins. Aussi les efforts à couvain.Ce couvainquisetrouvedansla hausseestun
de l'apiculteur pratique tendent-Ils à con- grandennuiau momentde l'extraction.En Californie
nouslaissonsnosmagasinssurlesruchestoutel'année;et
finer la reine et le produit de sa ponte, dans si le magasinest pleinde mielau printemps,les abeilles
ce qu'on appelle justement le nid à couvain. construisent plusvitedansleshausses que silarucheavait
été diminuée.Unautre pointencoreque je n'avais pas
découvert avantd'avoirmissur mesruchesdes protège-
magasins : Lorsqu'onlaisseles reinesmonterdansles
hausses,onen fait tomberbeaucoup, qu'onperd,en bros-
sant les abeillesdes rayons.J'ai trouvémoinsdu quart
decoloniesorphelinescetteannéeaprès l'extractionque
lesannéesprécédentes. Quelquesreinesavaientpupasser
nutraversdeszincsperforés,maispasennombresuffisant
pourcauserdesennuissérieux.
J. F. Mc.INTYRE.
L'emploi du zinc perforé promet de révo-
lutionner d'ici peu toutes les méthodes
suivies jusqu'ici pour la production du miel
extrait.
DIRECTIOND'UNESERIEDE RUCHERS
Dans les années 1889 et 90 nous avons eu D'EXTRACTION EN NE FAISANTQUEQUATRE
plusieurs exemples que des zincs d'exclusion VISITESPAR AN.
placés entre le nid à couvain et la hausse Le traitement général de ce sujet de l'ex-
d'extraction, donnaient des résultats effi- traction ne serait pas complet si j'omettais
EXTRACTEURS (LES). 124 EUCALYPTUS.
de parler des remarquables succès atteints une abondance d'emplacement Il y a très
par Mr. E. D. Townsend, de Remus, Mich. en peu ou pas d'essaimage et de tels essaima-
tenant une série de ruchers annexes, et ne ges ne compteraient pas beaucoup.
leur accordant que quatre visites par an. En fait Mr. Townsen dit que cela ne rap-
Comme 11ne fait pas un secret de sa mé- porte rien de conserver un homme a un
thode, il est bon que nous la décrivions rucher pour s'en occuper continuellement
Ici. car il peut acheter des abeilles quand il en a
Il croit d'abord aux fortes colonies et aux besoin à 15francs lacolonie pour remplacer
chambres à couvain pas plus petites que la les quelques pertes, et cela lui coûte moins
Langstroth de 10cadres. A la fin de l'année il. cher que de payer un liummepour surveiller
fait un voyage pour les nourrir et leur met- ses essaims.
tre des caisses d'hivernage. Aux colonies En désoperculant il plonge son couteau
un peu faibles en nourriture, il leur donne profondément jusqu'à l'épaisseur normale.
assez pour qu'elles aient en tout de 12 à 15 Cela lui donne la cire dont il trouve toujours
kilog. de nourriture. Les abeilles sont ainsi un bon prix, et plus de miel dans ses oper-
laissées jusqu'au 1erJuin suivant. Comme sa cules; quandelles sont égouttées,il mélange
dernière visite a lieu en octobre. C'est tout son miel et fait fondre en même temps
une période de 7 mois pendant laquelle il les opercules avec sa cire. Il pense que les
ne s'en occupe pas. abeilles pendant le fort de la miellée sont
Il dit qu'il a travaillé les abeilles au prin- forcées de construire des rayons, et s'il n'y
temps avec beaucoup d'ennui, pour égaliser ena pas de provisions défaites, elles atta-
leurs provisions et réduire la chambre à cheront ensemble les bouts des gâteaux.: si
couvain à la dimension nécessaire, pour que les cadres sont à espacements larges, leur
les abeilles puissent les occuper vivement ; instinct naturel pour la construction des
mais les colonies ainsi traitées n'ont pas rayons sera satisfait et la profondeur sup-
donné une moyenne meilleure que celles plémentaire du rayon sera convertie en
dont il n'avait pas pris soin. cire, ce qui est aussi bon que de l'argent
Quand il les visite en Juin il donne à cha- comptant.
que forte colonie deux hausses à 10 cadres Naturellement lorsqu'il rendvisite à ses
de rayons vides extraits, mais au lieu de met- ruches il prend un aide avec lui, un aide
tre 10 cadres dans les hausses il n'en met bon marché, qui avec un bon directeur, peut
que 8 les espaçant suffisamment et égale- faire beaucoup et même plus de travail
ment pour remplir la hausse, Il ne va plus qu'un homme sans expérience payé très,
voir ces abeilles jusqu'à son 3mevoyage: cher.
(en Juillet). Celui-ci pour extraire tout le Un autre fait à enregistrer c'est que
miel de trèfle, car il ne désire pas avoir de M. Townsend obtient 2 sous de plus de son
miel de tilleul mélangé à son miel de trèfle ; miel sur le marché. La raison en est qu'il le
(c'est seulement pour cette raison sans quoi laisse sur la ruche après la saison, où il est
il les laisserait continuer jusqu'à la fin dela complètementIlZUri)lui donnant une richesse
saison pour l'extraction finale). Il dirige donc et une qualité que les consommateurs
ses ruches avec trois visites par an. Comme demandent et désirent quand ils y ont
il sépare son miel, cela lui occasionne quatre goûtés une première fois.
visites. Dans cette 3mevisite, tous les rayons
de miel de tilleul sont extraits et il les re- EXTRACTEUR SOLAIRE DE
place à nouveau sur les ruches. CIRE. — Voir CIRES.
Enfin il fait son 4mevoyage enlevant tous
les rayons pleins et en extrayant le miel. — Eucalyptus est un
Les abeilles sont laissées jusqu'à ce qu'il EUCALYPTUS.
les hiverne ce qui sera sa première visite de nom donné a plusieurs espèces d'arbres;
l'année suivante. mais celle qui intéresse les apiculteurs de
Le secret de la réussite vient du fait qu'il Californie est la Schinvs/uulli souvent appe-
est un apiculteur habile, et possède un très lée arhre à poivre, et originaire du Pérou.
grandnombrede rayonsdéjàbatis, assez pour Dans certaines localitésc'est comparative-
donner deux hausses de surplus à des colo- ment un petit arbre, mais il atteint une
nies très fortes. Les rayons étant largement hauteur considérable en Californie. J'ai vu
centrale des
espacés, 8 cadres pour contenir la capacité de ces arbres dans la partie
de 10 ; ils sont construits plus épais, et oper- Etats-Unis, âgés seulement de Il uns qui
culés par-dessus. atteignaient une hauteur de 30 mètres avec
Comme les abeilles ontàtoutes les époques un tronc de 90 cm. de diamètre. Deux ou
EUCALYPTUS. 125 EUCALYPTUS,
trois ans suffisent pour en faire d'excellents mettre au rang de la sauge de montagne
poteaux pour barrières. comme quantité; jusqu'à ce moment du
moins, il produit pendant les années sèches
Ces arbres en raison de leur rapidité à assez de miel pour maintenir les abeilles en
croître ont été introduits dans beaucoup de bonne condition. Le miel est noir et d'un
contrées irriguées, spécialement en Cali- goût poivré. Les fleurs sont petites et blan-
fornie; et comme le bois de construction n'a ches et se terminent en grappe. Elles se
pas encore de grande valeur les arbres développent dans une sorte de graine ou
apportent une bonne ombre, et en même baie. Les graines et les feuillages, ont tous
temps ce qui est important pour l'apicul- deux une odeur poivrée très distincte, d'où
teur, un peu de miel. On peut encore le le nom d'arbre à poivre.

SAUGEDE CALIFORNIE,
F.

FALSIFICATION DU MIEL. — La glucose est presque la seule drogue qui


11fut un temps où le miel falsifié était une serve à la falsification, et, très heureuse-
rareté; mais ces dernières années, on s'est ment, les chimistes sontauj ourd'hui capables
servi de glucose pour le frelater — produit de reconnaître sans crainte de se tromper,
dérivé-dela fécule ou de l'amidon, et qui se la présence de ce produit dans le miel, en si
vend de 10 à 15 centimes la livre -, et le petite quantité qu'il s'y trouve. Dans les
montant de l'article inférieur ainsi obtenu Etats comme l'Ohio, où la loi veille à la
occupe sur le marché de 33 à 75 pour cent pureté des denrées, et où l'on a affaire à des
sur la vente totale. Le miel foncé par exem- commissionnaires Intègres et courageux,
ple — qui n'est invendable qu'en raison de les falsifications ne sont pas fréquentes.
sa couleur- est journellement falsifié par Dans les autres Etats où les conditions ne
une addition suffisante de glucose pour en sont pas les mêmes, la fraude s'exerce sur
faire un miel blond. Et la tentation est si une grande étendue, au grand détriment de
grande pour le marchand, et parfois aussi, l'apiculteur et du consommateur. Les efforts
nous avons le regret de le dire, pour les api- tendent aujourd'hui à obtenir qu'une même
culteurs, de réaliser d'énormes bénéfices loi propre à tout le pays soit décrétée; et
-etde rendre plus plaisantai'œil un miel foncé certains de nos Etats, voyant ce qu'on a pu
en y ajoutant de la glucose, qu'une quantité faire dans l'Ohio sont sur le point d'accéder
beaucoup trop grande de ce miel de mau- à cette idée.
vaise qualité a trouvé place sur le marché. Il est à espérer qu'on remédiera à ce mal
d'une façon ou d'une autre, car il n'y a pro-
La glucose par elle-même est une sub-
bablement rien qui contribue à faire baisser
stance mucllagineuse, presque incolore, et le prix du miel, et à en dégoûter les consom-
n'ayant qu'une très fine -dose de principes mateurs, que cet horrible glucosequi avilit,
sucrés. Pure, au sortir de l'usine où elle est
dépréciele miel pur autrementbon etsain.475.
fabriquée, elle a un goût de métal des plus
désagréable, et ne convient pas à l'estomac
de l'homme, fut-elle même, mélangée de QUELQUESDÉTAILSPRÉCISAU SUJETDE LA
miel par parties égales. Mais ce n'est pas GLUCOSE,PAR UN CHIMISTE.
tout: la glucose tend à faire baisser de prix Un article du Prof. E. N. Eaton a été
tous les miels en mettant en regard d'un publié dans VAmérican BeeJournal, au sujet
produit pur un article frelaté. du miel et de la cire soumis à l'examen de la
Une autre substance employée aussi commission Alimentaire de miinois. En ce
quelquefois pour falsifier le miel est le sirop qui regarde la glucose, ce savant nous dit:
de sucre. Mais il coûte beaucoup plus cher On obtient la glucoseen soumettantde l'amidonà
que la glucose; de plus les frais occasionnés l'actiondesacidessulfurique,oxaliqueouchlorhydrique,
parle travail de mixtion, sans compter la dansun vaseouvertoufermé,en le comprimant ounon.
crainte de voir la fraude découverte, sont Cesontlesconditions dusirop.Si l'opérationestconduite
probablement cause queles falsifications au dansunrécipientouvert,une partie seulement de l'ami-
don est convertieen dextrose,les résidusformantla
sirop de sucre sont très-peu fréquentes. dextrine.La premièrefournitce quel'on appellele sirop
En 1893une seule usine a fabriqué, au dire de glucosedu commerce. Si la manipulation
estfaitedans
d'unjournal, 150.000.000livres de glucose,de un récipientcloset soumisà une certainepression,la
presquetotalitédel'amidonest convertieendextrose,et
sirop, etc. ; et bien qu'une petite quantité c'estceproduitqui,aprèsavoirété traitéet évaporédans
seulement sans doute de ces produits ait le vide, formel'articleconnudansle commercesousle
été jointe au miel, il n'en est pas moins vrai nomde dextroseou glucoseproprementdite. C'estle
que c'est vraiment trop. La question pour les liquideainsi obtenu,qui seulsert à lafalsification du
miel.
apiculteur est de savoir comment ils peu- EnAllemagne lespommesdeterre fournissent la fécule
ventlutter contre cet état de choses. Nousne propreà la fabricationdela glucose,
maisaux Etats-Unis
voyons rien de mieux que de faire analyser onnesesertqued'amidondeblé.
les échantillons suspects, de faire connaître Aprèsquel'amidona étéconvertien«glucose», l'acide
n'existeplus.Si cesontlesacidessulfuriqueou oxalique
le fraudeur au public et de le poursuivre qu'onemploie,Ony ajoutede la chaux,onobtientainsidu
conformément à la loi sulfatedecalcium(gypsum) oude l'oxalatede calcium, et
FALSIFICATION DU MIEL. 128 FALSIFICATIONDU MIEL.
ses produits étant insolublesdansl'eau peuvent étqe sodium, substance qui n'influe en rien
ensuiteséparésparun filtrage.Cesdernièresannéeson nature sur la
s'est servi le plus généralement dansce paysd'acidte plus ou moins saine des aliments
chlorliydrique pourla fabricationde la glucose,l'acide auxquels elle est combinée.
étantanéantiaumoyendelalessivede soude,qui formele A l'assemblée Nationale des
chloruredesodiumousel commun, lequel,ne pouvantêtre tenue a apiculteurs
séparéduliquideenraisonde sasolubilité,est cependant Chicago en lyoo, 011a lu un article
parfaitementinoffensif,et ne s'y trouvepasen quantité de Thos. W. Cowan, Directeur du British
suffisante pournuireau goûtdusirop. Bee Journal, et savant distingué, sur La
du miel, et comment
L'aciflr- chlorliydrique est. é.cralonrent.supé- composition chimique
reconnaître s'il est falsifié „. Nous avons
rieur à l'acide sulfurique, en ce qu'il risque extrait
moins d'être mélangé (l'arsenic. Le récent tendant plusieurs paragraphes de cet article
à indiquer les caractères généraux
empoisonnement général survenu derniè- de la glucose et à démontrer combien elle
rement en Angleterre a été attribué à la convient
la peu à l'alimentation.
présence d'arsenic dans glucose employée
à la fabrication de la bière. Pour fabriquer L'amidon oula partiesucréedu blé,connucommerciala-
la gluoose, les Anglais se servent d'acide mentsous lenomde glucose, diffèrepresqu'en touspoints
du miel.Traitéepar la soude,lessolutionsde bariumet
sulfurique extrait de pyrites, source habi- souventparl'alcool,elleformedes précipitésabondants.
tuelle d'où l'on tire l'arsenic. Ellenefermentepascomplètement, maisdéposeunrésidu
Il y a plusieurs qualités de glucose, déter- gpmmeux non fermentable,représentantun cinquième
environdesonpoids ; etexaminée au polarim~tre,ellefait
minées d'après leur degré de conceotration dévierle rayonlumineuxavecbeaucoup de forcevers
et leur couleur. La glucose des confiseurs la droite.
est la meilleure, et elle est presque blanche. La glucoseest extraiteen granddel'amidon,dontla
est habituellement effectuéeen le faisant
Récemment, un sucre de raisin composé décomposition bouilliravecde l'acidesillfuriqueétendud'eau.On fait
de dextrose presque pure et très blanche, a disparaîtrel'excédentd'acideentraitantpar la chaux,et
paru sur le marché et a été mis en vente. en filtrant.Onfaitensuiteévaporerlessolutionsfiltréesà
Ce produit, sous saformegranuléc, est appelé la consistance d'unsirop,misenventeensuitesouslenom
à être beaucoup employé en place du sucre de glucose ou siropde blé; oubienonlesréduità l'état
solide,et cedernierproduitest connudansle commerce
de canne pour la pâtisserie, et pour être souslenomde«dextrose ».
mélangé (je ne crois pas que ce soit une Sidansletraitementdel'amidonpar l'acidesulfurique
fraude) avec le sucre de canne. Il peut servir la décomposition n'est pascomplète (cequi est générale-
à frelater le miel. mentle cas),le produitobtenun'est qu'un mélangede
dextrose, demalioseet dedextrine.Il est habituellement
Le principe sucrant de la glucose a moitié très faciledereconnaîtrel'acidequia servià décomposer
moins de force que celui du sucre de canne. l'amidon englucose. Enlaboratoire onparvienttrèsbienà
Elle a ungoût de métal très caractéristique, obtenirdela glucosepureetà fairedisparaîtretoutetrace
et est miscible en toutes proportions avec d'acide. Maisdansle commerce il est pratiquementimpos-
siblepar la seuleprécipitation du produitdesedébarras-
l'eau et les solutions de sucre provenant serdecetacide,qui,enconséquence, apparaîtdanslemiel
d'autres sources. Elle se cristallise difficile- falsifiéau moyende la glucose;et par l'additiond'une
ment. Elle prend aisément le goût des subs- solution dechloruredebariumà unesolutiondemielclair
tances auxquelles elle est mêlée. Son bas contenant ce genrede glucose,on obtientaussitôtun
un nuageblanchâtre dontladensitévariesuivantla qualitéde
prix et ses propriétés en font en général glucoseemployée et sondegrédepureté.
excellent falsifiant pour les autres sucres.
Elle entre probablement pour les neuf- Notez ce que dit M. Cowan. queIl dans
dixièmes dans le frelatage des miels et des l'amidon soumis à l'action de l'acide sulfu-
sirops. rique, la décomposition n'est pas complète.
La glucose se rencontre dans la nature qu'il est généralement très facile de recon-
combinée à d'autres sucres dans beaucoup naître l'acide qui a servi à convertir l'ami-
de fruits et de végétaux. Des recherches don en glucose ». Et plus loin, que En
faites sur les instances du Département des laboratoire il est tout à fait possible d'obtenir
Revenus intérieurs des États-Unis, il est de la glucose pure, et. de faire disparaître
résulté qu'on a découvert que la glucose toute trace d'acide; mais que dans le commerce
telle qu'elle est fabriquée dans ce pays n'est la choseest pratiquementimpossible „. C'est nous
nullement préjudiciable à la santé; bref elle qui le mettons en italiques. Des milliers de
constitue à elle seule un aliment. dollars ont été dépensés en expériences pour
On peut encore mentionner que la glu- faire débarrasser de toute trace d'acide le
cose de nos jours est supérieure au produit produit vendu dans le commerce, mais jus-
examiné par la présente Commission. Cer- qu'ici sans succès.
taines qualités de glucose, spécialement Laquantité de poisonsviolents, acides sul-
celle destinée aux transactions du midi, sont furique, chlorhydrIque, chaux, arsenic et
décolorées et conservées par le sulfite de autres drogues malsaines qui entrent dans
FAUSSE TEIGNE (LA). 129 FAUSSE TEIGNE (LA).

la fabrication de la glucose, est telle, que si causer le moindre dommage si les abeilles
on savait comment on l'obtient et ce qu'on sont nombreuses, et la ruche propre et bien
est appelé à absorber en même temps que close. Si la ruche est construite de telle sorte
ce produit, personne n'en voudrait jamais qu'il s'y trouve des fentes qui permettent au
goûter. Chimiquement parlant, la glucose ver de s'introduire, mais non à l'abeille de le
entièrement épurée n'est pas malsaine par chasser, ce ver pourrait mettre le trouble
elle-même; mais la glucose ordinaire, la dans toute colonie quelle qu'elle soit; et
seule qui serve pour la falsification du miel, nous ne pouvons nous souvenir d'avoir
est la dernière des qualités qui sortent des jamais vu de ruche brevetée soi-disant à
fabriques de ce produit. L'acide qui sert à l'épreuve de la teigne, qui ne fut plus mau-
décomposer l'amidon ne semble pas avoir vaise sous ce rapport, qu'une modeste ruche
été totalement neutralisé, ou bien pour le faite d'une simple caisse de bois. Une simple
neutraliser tout à fait on a recours à la caisse est, de fait, tout ce qu'il nous faut
strychnine. Sans le commerce de la bière et pour une ruche; mais comme nous avons
en général les falsifications, Il n'y aurait de besoin que les rayons en soient mobiles, Il
par le monde ni fabriques, ni trafic de glu- nous faut avoir des cadres pour les soutenir;
cose ; et en ce qui concerne la fabrication de et, si ces cadres sont fabriqués de telle façon
la bière, nous pouvons observer que le Prof. que les abeilles puissent tourner autour et
Eaton fait allusion à un empoisonnement les parcourir facilement, nous avons fait
général en Angleterre, attribué à la pré- tout ce qui était dans nos moyens pour
sence d'arsenic dans la glucose qui avait établir une ruche à l'épreuve de la teigne.
servi à fabriquer la bière;, et une grande
Il arrive naturellement que les colonies
partie de la bière Américaine, paraît-il,
s'affaiblissent parfois; et malgré les soins les
(non la bière de houblon) n'est qu'une décoc-
tion de poisons violents. Il faut que ceux qui mieux entendus, il se peut qu'on trouve
avaient ces soi-disant" décoctions de miel, quelquefois des vers dans les rayons, surtout
si l'on a affaire à des abeilles communes. Or,
qui nesont pour ainsi dire composées que de si vous avez une ruche toute simple comme
glucose, aient un estomac de fer ou d'airain
celle que nous vous recommandons, vous
pour pouvoir les supporter.
pouvez sans grand peine sortir très vite les
Mais 11 y a un autre point encore d'un rayons, puis de la pointe de votre couteau
grand intérêt, car le Prof Eaton dit plus enlever les galeries soyeuses, les larves,
loin: u Le principe sucrant de la glucose a gratter les débris qu'elles ont laissés, et vous
moitié moins de force que celui du sucre de aiderez beaucoup les abeilles de cette façon.
canne. Elle a un goût de métal très caracté- Si vous apercevez des amas d'excréments
ristique, et est miscible en toutes propor- sur le plancher de la ruche, enlevez tous les
tions avec l'eau et les solutions de sucres rayons, brossez le plancher avec soin, et
provenant d'autres sources. » assurez-vous bien d'écraser tous les vers qui
se trouvent dans ces ordures, car, si vous
vous contentiez de lesj eter dehors, ils retour-
FAUSSE TEIGNE (LA). — Lorsque
vous entendez quelqu'un se plaindre que le neraient directement dans la ruche dont
vous les avez délogés.
ver de cire a fait mourir ses abeilles, vous
pouvez conclure de là que cette personne Si vous ne possédez que des Italiennes, ou
n'entend rien aux abeilles, et si l'on vous fait même seulement des hybrides, vous visite-
l'article pour des ruches munies de pièges riez cent colonies que vous ne découvririez
pour attraper ou tuer les phalènes de tei- pas une seule trace de fausse teigne. Au bas
gnes, vous pouvez considérer le vendeur prix auxquel on vend aujourd'hui les mères
comme un homme manquant de probité; car Italiennes, il semblerait que nous sommes
celui qui engage sa responsabilité de com- sur le point d'oublier que la teigne ait jamais
merçant à faire la place pour des ruches, existé; et nous ne connaissons pas de moyen
sans savoir un mot de ce qui se dit dans nos plus prompt de débarrasser, des larves, dela
livres et nos journaux apicoles, n'aura que teigne, les rayons les plusfortementinfestés,
ce qu'il mérite si on le met à la porte, ou si que de les Introduire un à un dans une ruche
on l'engage à parler de ce qu'il connaît. pleine de mouches Italiennes. En une couple
Lorsqu'une colonie est tellement affaiblie d'heures vous verrez tous les vers et les
qu'elle ne peut plus recouvrir ni protéger toiles joncher l'entrée de la ruche, et votre
ses rayons, il va de soi que les pillardes et rayon sera nettoyé bien plus à fond que vous
les fausses teignes s'y attaquent aussitôt; n'auriez pu le faire, fussiez-vous demeuré
tandis qu'il est rare de voir ces dernières la journée entière acharné à cette tâche.
9
FAUSSE TEIGNE (LA). 130 FAUSSE TEIGNE (LA).

COMMENTON GARDE DE LA TEIGNE LES s'y Introduisent exactement de la même


RAYONSVIDES. façon que dans les rayons enlevés d'une
ruche pendant les fortes chaleurs. La phalène
Si vous n'avez que des Italiennes, vous a dû se promener dans toute la ruche, car
pourrez, sans prendre les moindres précau- elle peut passer partout où passent les
tions, n'éprouver aucun ennui sous ce rap- abeilles, et déposer ses œufs dans tous les
port; mais si ce sont des mouches noires, au rayons, comptant bien que ses jeunes larves
contraire, que vous avez élevées d'après surtout, àpelne écloses, trouveront le moyen
les vieilles méthodes ou dans des ruches d'échapper aux abeilles. Une telle explica-
brevetées, vous risquerez d'être très en- tion, nous le sentons bien, peut paraître au
nuyé si vous ne les suivez pas de très près. premier abord n'avoir pas le sens commun,
Supposons, par exemple, que vous avez mais c'est la seule cependant que nous puis-
enlevé un rayonà vos abeilles pendant l'été sions donner. En examinant des ruches
et que vous ayez laissé ce rayon plusieurs d'abeilles communes, nous avons souvent vu
jours dans votre laboratoire sans vous en des phalènes s'échapper des fentes avec la
occuper; si la température est élevée, vous rapidité de l'éclair, et d'autres fois y entrer
le trouverez littéralement envahi par de et en sortir avec les abeilles. Peuvent-elles
petits vers, et en quelques jours le rayon dans un laps de temps si court déposer leurs
sera complètement détruit. Les rayons qui œufs? C'est ce que nous serions Incapables de
renferment en partie du pollen semblent dire. En prenant dans une ruche les rayons
avoir la préférence de ces pestes voraces, contenant des alvéoles royaux, destinés à la
malpropres, et nous avons pensé parfois ruche nourricière chauffée à la lampe, on est
que peut-être ne causeraient-elles que très presque toujours ennuyé par des fausses
peu de dégâts, n'était le pollen qu'elles teignes en nombre plus ou moins considé-
trouvent à manger dans ses rayons II ya rable. La température élevée de ces nourri-
quelques années, nous éprouvions les mêmes cières, sans compter l'absence des abeilles,
ennuis avec le miel en rayons récolté sur les est des plus favorables à leur éclosion et à
ruches au commencement de la saison; puis, leur développement, et après trois jours on
nous en avons eu de moins en moins. Les trouve Invariablement les larves en train de
dernières années c'est à peine si noutravons filer leurs cocons. Si on les enlève prompte-
découvert une seule teigne dans notre miel ment, vers le huitième jour on n'en aperçoit
en rayons, et cela sans avoir fait une seule plus aucune: ce qui prouve clairement que
fois de fumigation dans notre laboratoire à les œufs avaient été déposés dans les rayons
miel. Nous attribuons ce fait à ce que le avant que ceux-ci aient été enlevés de la
nombre des Italiennes s'est augmenté, soit ruche.
dans notre rucher, soit autour de nous, car Lorsque les reines devenues Insectes par-
aujourd'hui, les abeilles qu'on rencontre faits sont prêtes a sortir de leur alvéole
dans les bois sont en grande partie des Ita- royal, si l'on approche le rayon de son oreille
liennes. Ces abeilles ont si bien chassé les on les entend souvent ronger leur cellule
teignes que l'espèce en semble sur le point pour sortir. On entend de même, et par un
de disparaître tout-à-fait. Peut-être le soin moyen semblable,les larves de teignes creu-
que nous avons eu, de mettre à l'abri de ser leurs galeries à travers le rayon, et
leurs atteintes la moindre parcelle de rayon, plus d'unefois il nous est arrivé de confondre
a-t-il été pour beaucoup dans l'obtention de leurs grignottements avec ceux des reines.
ce résultat; car nous n'avons jamais laissé Car elles dévorent, ce sont des êtres voraces,
amasser dans le rucher des détritus propres etlebruit qu'elles fontlorsqu'ellessontàl'œu-
à leur donner asile, et sitôt que nous avons vre rappelle les grognements de satisfaction
trouvé des ordures en contenant quelques- d'un troupeau de pourceaux.'Comme elles
unes, nous les avons brûlées aussi prompte- s'effraient facilement, il faut soulever les
ment que possible. Ceux qui enlèvent le rayons avec grande précaution si l'on veut
miel en rayons de ruches renfermant des les entendre ou les voir travailler.
abeilles communes, sont presque toujours Leurs galeries soyeuses sont souvent
certains d'y trouver tôt ou tard des vers creusées au beau milieu d'un rayon de cou-
bien vivants. vain operculé, et elles accomplissent alors
Comment les vers parviennent-Ils à se leur œuvre meurtrière sur les abeilles non
mettre dans des boites de miel, dont les moin- écloses. Un seul ver, avant d'être délogé,
dres fissures ont été hermétiquement bou- peut mutiler une vingtaine de nymphes. On
chées à la colle sitôt après avoir chassé les retrouve généralement ces dernières, le ma-
abc'Hos des rayons? Nous présumons qu'ils tin à l'entrée des ruches, et c'est ainsi que
FAUSSE TEIGNE (LA). 131 FAUSSE TEIGNE (LA).

de nombreuses lettres nous ont étéadressées livre environ de soufre sur une pelletée de
par des apiculteurs novices, qui nous charbon dans une vieille bouilloire. Le tout
demandaient pourquoi leurs abeilles arra- fut placé dans la pièce dont les portes et les
chaient les larves de leurs cellules et les fenêtres furent soigneusement closes. Le
entraînaient hors des ruches (*).Nous présu- lendemain nous trouvâmes morts la plupart
mons que la fausse teigne est la cause pre- des vers; quelques-uns, réfugiés dans d'épais
mière de toutes ou presque toutes ces fourreaux tapissant leurs galeries, vivaient
plaintes. Si vous examinez avec soin le cou- encore, mais une nouvelle et plus rigoureuse
vain operculé, vous verrez de légères bigar- fumigation en eut bientôt raison et nos
rures rayer les rayons où sont creusées ses rayons furent sauvés. L'extrait suivant du
galeries soyeuses; et une épingle ou la Materia Medica de Burt contient quelques
pointe d'un canif délogera très vite sa sei- Indications capables d'intéresser tant les
gneurie la teigne, de la retraite qu'elle s'est apiculteurs que les médecins.
tissée. Comme les mouvements du ver sont Sousformede
très rapides, il est à présumer que les œufs désinfectants, vapeurou gaz,le soufreest, detousles
de tous les antiseptiquesconnus,le plus
- ont été déposés sur le cadre ou au bord du puissant.Pourdésinfecterunechambre oudesvêtements
rayon. Il est un peu plus difficile de com- demaladesatteintsd'uneaffectioncontagieuse, commela
vérole par exemple,bouchezhermétiquement la
prendre comment les vers peuvent péné- petite puiscollezdes bandesde papiersur toutesles
trer dans une boite de miel pourvue seu- cheminée, fissuresdes porteset desfenêtrespar lesquellesles gaz
lement d'une petite ouverture, c'est pour- pourraients'échapper.Soulevezensuitetousles-tapis et
quoi nous pensons que c'est la phalène qui suspendez les vêtements,de façonà cequelesvapeursde
a pondu sur le rayon tandis que celui-ci soufreen puissentpénétrerlesmoindresreplis.Cecifait,
au milieudela pièceun baquetayant15•/" d'eau;
placez
était encore dans la ruche. au milieudu baquetposezunepierrequidépasseà peine
Vous avez peut-être remarqué que la leniveaude l'eau ; surcettepierremettezunvasede métal
tausse teigne tend habituellement ses fils contenantdeuxlivresde soufreréduiten miettes ; versez
d'un rayon à l'autre, et que les dégâts qu'elle dessusqmettezle
uelquesoncesd'alcoolquile ferontbrûlerrapide-
feuà l'alcool,et quittezla pièceen fer-
ment;
cause sont à peine appréciables si les rayons mantla portederrièrevous. Il estbonderenouvelercette
ne se touchent pas. Or, si l'hiver, en mettant fumigation 3ou4foisdesuite.
de côté vos rayons de réserve vous les éloi-
gnez d'au moins cinq centimètres les uns des Lorsque les abeilles d'une ruche sont
on ne doit jamais laisser cette ruche
dutres, vous n'aurez pas d'ennuis pour ainsi mortes,
à la merci des insectes pillards ni des tei-
dire, pas même avant le mois de Juillet
suivant. Les vers ne sontfà craindre en aucun gnes; on doit au contraire la rentrer aussi-
cas ni en automne, ni en hiver, ni au prin- tôt ou en boucher hermétiquement toutes
les ouvertures. Si, pour en employer les
temps, car les larves ne peuvent se déve- avant les chaleurs, vous ne pouvez
lopper qu'à la chaleur de l'été, bien qu'elles rayons
vous procurer d'abeilles par essaimages soit
puissent demeurer longtemps engourdies soit artificiels, il vous faut les
par le froid, s'il n'est pas assez rigoureux naturels,
surveiller de très près, car en très peu de
pour les tuer. Nous avons conservé des Ils pourraient subir de grands dégâts.
rayons dans une grange pendant plus de jours
deux ans; mais ils n'étaient enlevés des Nous nous souvenons d'avoir retiré d'une
ruches qu'à l'automne, et pendant les mois ruche, en août, quelques rayons chargés de
d'été ils étaient renfermés dans une boîte miel, et pensant que les vers ne s'y met-
hermétiquement close où les teignes traient pas en raison de la saison avancée,
n'avaient pas possibilité de pénétrer. Il nous nous tardâmes quelque temps à nous en
est arrivé plusieurs fois de trouver des vers occuper. A un mois de là nous vimes le miel
dans ces rayons, mais c'est que nous avions couler sur le plancher, et, essayant de soule-
ver un des rayons, nous n'y pûmes parvenir
manqué de soin et que nous les avions laissés
Toute la masse vint à la fois, et en place de
exposés à l'air pendant la saison chaude; une miel et de
année même nous trouvâmes près de 1000 rayons de cire, nous étions en
d'un amas de cocons et de toile
rayons tellement Infestés de cette engeance, présence comme une tête d'homme. Tel fut le
qu'en moins de huit jours ils auraient été gros
bons à jeter. Nous les suspendimes dans résultat de notre négligence.
notre laboratoire, puis nous répandimes une Mais ces dernières années, pour détruire
les teignes, on a pris l'habitude de se servir
(*) Ellessortent de la ruche de la mômefaçonle de sulfure de carbone, ce même produit
couvainqui se trouvegelé au débutdu printemps et dont nous parlerons au chapitre FOURMIS.
celui qui meurt étouffépar un excès de chaleur Les rayons à désinfecter sont placés
provenantd'unecauseou d'uneautre. dans une caisse bien close ou une pièce
FAUSSE TEIGNE (LA). 132 FAUSSE TEIGNE (LA).

étroite. On met alors dans un vase découvert aussi à l'Intérieur; mais il faut alors s'as-
posé au-dessus des rayons, suivant la gran- surer qu'il ne se trouve dans la pièce ni
deur de l'espace clos, une pinte ou un quart lampe allumée, ni foyer d'aucune sorte qui
du liquide ci-dessus désigné. Comme c'est puisse communiquer le feu au gaz explosif.
un produit extrêmement volatil, il s'éva-
pore avec rapidité; mais comme les vapeurs COMMENT
ON CONSERVE
LES RAYONSVIDES.
qui s'en échappent sont plus lourdes que
l'air, elles retombent en pénétrant autour et Lorsque des rayons sont abandonnés au
au travers des rayons. printemps, par suite de la mort d'une ruchée
Nous n'avons jamais fait l'essai pour notre entière, il n'y a pas de moyen plus sûr de les
propre compte du sulfure de carbone; mais conserver que de les confier à une bonne
ceux qui en font usage prétendent qu'il est et forte colonie. Brossez toutes les abeilles
de beaucoup supérieur au soufre; car lors- mortes et mettez les rayons dans une ruche
qu'on s'est servi de ce dernier pour dési n propre posée sur le support d'une forte
fecter des rayons, on les retrouve encore colonie; placez ensuite la colonie au-dessus
tout pleins de vers après l'opération. Tandis de la ruche de rayons vides, de manière à ce
que si on les soumet ensuite à un nouveau que les abeilles soient forcées de passer par
traitement au sulfure de carbone, employé cette nouvelle ruche pour entrer et sortir.
comme nous l'avons dit plus haut, toute En d'autres termes, ne donnez aux abeilles
cette peste est détruite, les vers comme d'autre accès dans leur propre ruche que
les œufs. l'entrée de celle du bas, puis établissez une

ÉTAGÈRESPOURRANGERLES CADRES,DE M. GREINER.

On ne saurait être trop vigilant en mani- libre communication entre les deux. Les
pulant ce produit; il faut avoir grand soin rayons seront préservés de la sorte, et des
aussi de ne pas en respirer les émanations. vers et de la moisissure, sans autre travail
Quelques aspirations ne causeraient pro- de votre part que de garder d'abord l'entrée
bablement qu'un petit accès de vertige. assez petite, durant les deux ou trois pre-
Mais Il vaut mieux préparer tout d'avance, miers jours, pour empêcher les pillardes
verser le liquide dans le vase, puis fermer d'y causer des dégâts.
aussitôt la porte de la pièce ou le couvercle Lorsque la température devient plus
de la caisse. Et même, en raison de la nature chaude, on peut empiler ainsi trois ou quatre
particulièrement explosive du sulfure de étages de rayons vides sur un support de
carbone, Il est sage de l'employer dans une ruche ne contenant qu'une seule colonie, en
grande caisse ou une armoire amenée ayant soin toutefois de mettre un zinc per"
dehors. On peut naturellement s'en servir foré entre eux, pour confiner la reine dans la
FAUSSE TEIGNE (LA). 133 FAUSSE TEIGNE (LA).
chambre à couvain, et un cadre à couvain à colonnes. Et les croquis qui l'accompagnent
l'étage supérieur pour s'assurer que les sont faits avec une habileté toute spéciale.
abeilles traverseront tous les rayons infé-
rieurs. Les papillonsde rucheson faussesteignes,dont on
trouvecommunément deuxespècesdistinctesen Australie,
M. G. C. Grenier, de La Salle, N. Y. emploie sont si bien connus,ont été si souventreprésentéset
une sorte de porte-rayons placé dans un des décritsqu'il ne noussemblepasfnécessaired'en donner
coins de son laboratoire. L'illustration en ici une descriptiontrès détailléeoutroptechnique.Mais
montre la contruction. Les rayons sont nousavonsreçu cesdernièresannéesunsi grandnombre
de lettresd'apiculteurs-amateurs s'informantdeces insec-
rangés et espacés d'environ 25 mim les tes nuisibles,qu'ilnoussembleutilenéanmoins de publier
uns des autres. Une fumigation de soufre les quelquesnotesquenousavonsrecueilliesà leursujet,
les garantit jusqu'à ce qu'on en ait besoin. notesconcernantleurshabitudeset leurs métamorphoses
Pour nous résumer, nous dirons donc: successivesen Australie.Et je me crois d'autant plus
autoriséàle fairequ'ilm'estpossibled'y ajouterquelques
Employez de simples ruches communes d'un avisutilessurles moyensà employerpourla suppression
prix peu élevé; procurez-vous des Italiennes decespestes,moyensquidéjàontdonnétoutesatisfaction
dès que vous le pourrez; entretenez la force à desapiculteurs,hommesd'expérience.
- Le plusgrandde ces papillonsconnuspécialement sous
de voscolonles; veillez à ce qu'aucune nesoit
lenomde Galleriamellonella, de Linné,maisappeléaussi
d'une façon ou d'une autre privée de sa
quelquefoisle Galleriacereana,deFabr.—sembleêtrede
reine, et vous n'aurez pas à vous tourmenter beaucouple plusdestructifdesdeux.Leurespèceesttrès
de la présence des fausses teignes au milieu répandue,puisqu'onles rencontreen Europeet dansle
de vos abeilles. Si vous avez des rayons de Nordde l'Amérique,dans les Indes,et mêmedans les
réserve, ou du miel en rayons enlevé aux régionsglacéesdunorddela Sibérie.
De fait, sa race paraît s'étendreparallèlementà celle
abeilles durant la saison chaude, veillez sur des abeilles.Dansles pays chaudsil est beaucoupplus
tout cela, détruisez les vers sitôt qu'ils y abondant,et par conséquentcauseplus de ravagesque
apparaissent, ou bien asphyxiez-les comme souslesclimatsfroidsou tempérés;cefaitestdû probable-
nous vous l'avons indiqué. Lorsque votre ment au nombreplus ou moinsgrandde pontesqui se
succèdentenuneseulesaisonsousdes climatsdifférents.
œil sera exercé, dès qu'un ver fera son appa- Pour nous,dans la NouvelleGallesdu Sud, la première
rition vous en reconnaîtrez la présence à ses pontea lieuauprintemps,faitepar les papillons provenant
excréments qui affectent l'apparence d'une de larvesqui ont passél'hiver à demi engourdiesdans
fine poudre blanche. Nous leur faisons quel- leursfourreauxsoyeux,et quine se sont transformées en
chrysalidesqu'auxapprochesd'unesaisonplus chaude.
quefoisaussi la chasse et nous les détruisons Ceschenillesd'hiver(ouhivernantes) prennenttrès peude
quand ils sont si petits qu'on les découvre à nourriture,et confinenthabituellement leurscoursesaux
peine à l'œil nu. En exposant vos rayons à canauxde soieblanchequ'ellesse sonttissésavantque le
une bonne gelée de 15à 20 degrés au-dessous tempsse soitmisau froid.Dèsle retourd'une chaleur
suffisante, leschenilles
setissentuncoconcomplet,passent
de zéro, vous obtiendrez les mêmes résultats à l'état de chrysalidesou nymphes,et au boutde 10à 15
qu'avec une fumigation. Il vous faudra jours l'insecteparfait fait son apparition.Ce papillon
ensuite les enfermer dans une caisse ou dans déposealorsdesœufsdanstouslesendroitsoù ila commo-
ditéde lefairetelsque lesmontantset les traversesdes
des ruches bien closes, pour les mettre à cadres,les paroismêmesde la ruche,ou biendansles
l'abri des fausses teignes jusqu'à ce que vous rayons.Chaquefoisquej'ai eul'occasion de les observer,
en ayiez besoin à nouveau. j'ai remarquéquele papillonchoisitles côtésdescadres
lesplusrapprochésdesrayonsà couvain,lesjeuneslarves
deteigneayantunepréférencemarquéepourcessortesde
'LA TEIGNEA DEHAUTES
ALTITUDES. rayons.Lorsqueces jeuneslarvesfontleurapparition,ce
(luiarrived'habitudehuit à dix joursaprès la pontedes
Dans le Colorado, ou du moins dans la œufs,leur croissanceest extrêmementrapide,puisquele
région de Denverdont l'altitude est bien d'un tempsquis'écouleentreleuréclosionetle moment oùelles
setransforment en chrysalides estd'uneduréemoyenne de
mille au-dessus du niveau de la mer. la tei- 30jours.Celuioùellesdemeurentà l'étatde chrysalides
gne commune est inconnue, Elle ne semble étantd'unequinzainede joursenviron,onse rend facile-
pas pouvoir supporter les altitudes élevées. ment comptede la rapidité avec laquelleces insectes,
On y rencontre cependant un très petit ver contrelesquelsnousavonsà lutter,peuventsereproduire.
Lenombrede pontesoude générations qui sesuccèdentet
de cire, mais autre que celui qui cause ordi- se développenten une seulesaison,c'est-à-diredu com-
nairement des ennuis à l'apiculteur. mencementdu printempsà"la fin de l'automne,varie,
L'entomologiste du Gouvernement, pour commenousl'avonsdit, suivantleslocalitésetles climats,
la Nouvelle Galles du Sud, l'Australie, maisil peut être bondesavoirquedémontrer,avecpreu-
Mr Sidney Olliff, a écrit un article au sujet vesà l'appui,qu'entempsordinaire,dansle districtde
Sydney,nousavonsquatrepontessuccessives. J'ai élevé
des teignes dans l'Agricultuml Gazette de la pourmonproprecomptetroisgénérations, produitsd'au-
Nouvelle Galles du Sud. Cet article est si tantde pontes,surun rayonreçuau débutdu printemps
intéressant, au point de vue surtout de la dela Richmond River;et je suisconvaincu quej'enaurais
manière précise dont il décrit une même pu obtenirune quatrièmede la mêmesource,sansun
accidentsurvenuaux œufs ponduspar ma troisième
peste d'insecte que celle que nous avons ici, famille. 1 -
que nous tenons à le reproduire en ces La larve,lorsqu'ellevientd'éclore,est d'un jaunepâle
i,A ..1 - 1. 11:i<>i..
FAUSSE TEIGNE (LA). 135 FECONDATION ARTIFICIELLE.
avecla têtelégèrement ; et lorsqu'ellea atteint
plusfoncée FECONDATION ARTIFICIELLE. —
ton completdéveloppement, elleestd'ungrissale,avecla Après avoir lu les chapitres consacrés aux
tête brun-rougefoncé.Sa taille moyenneest d'un pouce aux reines et à Vélevage
environ,et, commela majoritédes chenillesde papillons,mâlesou faux-bourdons,
elle a huit paires de pattes. La chrysalidede la plus des reines, le lecteur comprendra pleinement
grandeespècede faussesteignesestdu modèleordinaire, que l'accouplement naturel du mâle et de
et est enferméedans un coconcompactd'épaissesoie l'abeille-mère ne peut avoir lieu qu'en
blanche,tissé habituellement dansl'une des galeriessoy-
eusescreuséespar lalarveet auxquellesnousavonsdéjà plein air et au vol, puisqu'il ne se produit
faitallusion.L'insecteparfait,oule papillon,a lesailesdu jamais à l'intérieur de la ruche. Le dessein
devantd'un gris-bruntirant sur le rouge,distinctementde la nature semble avoir été que, pour
plusclairversla partiepostérieure.Ondistinguetrès vite éviter les accouplements consanguins, les
lesmâlesdes femellesà la formedes ailes,commeon 1*
peut voirpar un simplecoupd'oeiljeté sur la gravure rencontres nuptiales puissent avoir lieu en
accompagnant cetarticle. plein air, où, selon toute probabilité, la reine
La secondeespècede fausseteigneest connuesousle aura plus de chance de rencontrer un mâle qui
nom à!Achr(tagrissella,de Fabr.,le pluspetitdespapillonsne soit pas de sa parenté directe. Mais à
à cireoupapillon&miel,etc.Bienqu'ilnecausepasà beau-
- coupprèsautant de ravagesque la plusgrandeespèce,il différentes époques on a tenté d'obtenir la
fait dèsdégâtsconsidérables danslesvieillesruchesnégli- fécondation des reines à l'intérieur de la
gées.Son papillonest bien plus petit que celui de la ruche ou dans une petite tente mise en con-
ÇaUeria mellonella,aveclequel,entreparenthèses, je l'ai
vus'associerdansla mêmerucheen plusd'uneoccasion.tact avec l'entrée de la ruche. Mais aucun
Il est d'unvilaingrisfadeavecla tête jaune.Cette espèce de ces essais n'a réussi, car sitôt que les
n'eatpM à beaucoup prèsaussidélicatedansle choixdesa mâles et les reines découvraient qu'ils
nourri — —
tore que la première G. mellonella et on la étaient renfermés dans un petit espace, ils
rencontrefréquemmentsur les détritus qui s'amassent
d'ordinairesurle plancherdesruchesmalentretenues. se heurtaient contre la moustiquaire ou le
C'est (m tait reconnuque les faussesteignesne s'atta- grillage qui les emprisonnait, cherchaient
quentpasaux abeillesItaliennes(Liguriennes) demanière vainementà s'échapper.
sérieuse,
- lesquelles,à la vérité, ne se laissentque très On a bien raconté
rarement attaquer. C'est l'abeille noire ordinaireou qu'en certains endroits
abeillecommune qui ensouffrele plus. on avait obtenu des résultats satisfaisants;
Qu'il me soit permispour conclured'exprimermes mais ces récits semblaient émaner de
remerciements au D"DagnellClark,au Rév.JohnAyling personnes peu autorisées qui Ignoraient
et à MM.Abram et Riddle qui, parmi tant d'autres
aimables correspondants, onteula bontéd'envoyerà notre sans doute que les reines sortent souvent
départementale nombreuxspécimens etdesrenseignements.plusieurs fois avant de réussir à rencontrer
Autantque je le puissavoir,il n'a été publiéjusqu'ici un mâle. On peut donc mettre une cage
quetrès peudereproductions exactesdela teigne,desorte grillagée sur une ruche,
puis l'ôter: la reine
la
que je compteque planche due
ci-jointe, au crayon de
M' E.M.Grosse,sera des mieuxaccueillie.A l'exceptionet les mâles retournent a la ruche; mais
d'uneexcellentegravuresur boisdu « DieInsecten» du comme ils ressortiront à la première occa-
D*Taschenberg(Brehm'sThierleben,Vol.ix, page432) sion pour une nouvelle course nuptiale,
représentantlesplusgrossesespèces,je n'aipuparvenirà notre ami l'expérimentateur pourra con-
découvrirunseuldessinindiquantles méthamorpboses et
le travailde cespapillons. clure que l'accouplement avait eu lieu dans
sa cage, quand en vérité il n'a pu se pro-
EXPLICATION DELAPLANCHE. duire que plus tard dans l'air.
TEIGNES. Au printemps de l'année 1901l'éditeur dela
FIG.1.—Larveouchenillede la plusgrandeespècede Bee-keepers 'RevietlJ, Mr W.-Z. Hutchinson,
faussesteignes(Galleriatnellonellade Linné)vuedeprofil dépista un homme dont les tentatives avaient
(fortement grossie). apparemment réussi, et le moyen qu'il avait
FIG.2. —Lamêmevuede dessus(fortement grossie). employé fut décrit tout au long dans la Review.
FIG.3.—Coconde la mêmeenlevéd'un rayonde cire Le procédé paraissait si judicieux dans son
(grossi). ensemble et son auteur si candide dans les
FIG.4.—La phalènedela plusgrosseespècede fausses
teignes(GalleriaMellonella) mâle(fortement grossie). explications qu'il en donna, que personne ne
FIG.5.—Ailesde la femelle. se sentit tenté de les traiter d'hérésies; car,
FIG.6.—Larveouchenillede la pluspetiteespècede en vérité, MrJ.-S. Davitt, d'Aragon, Ga,affir-
faussesteigaes^Achrœagrissella) vuede profil(fortementmait avoir réussi à obtenir la fécondation
grossie). d'une centaine de reines par un certain nom-
FIG.7.—Chrysalide delamême(fortement grossie). bre de mâles de choix.
FIG.8.—Phalènedela pluspetiteespècede faussestei- Nous dirons en deux mots
gnes(fortement que le procédé
grossie). de ce monsieur comporte l'érection d'une
Dansle fond,en haut, on voitun fragmentde rayon,
montrantles galeriescreuséespar la plusgrosseteigne tente couverte d'un moustiquaire d'environ
(Galleriamellonellade Linné)au milieudu couvain. y mètres de haut et de diamètre semblable.
La taillenaturellede cesinsectesest indiquéepar un Des ruchées contenant les mâles de choix
trait sont placées sur le sol autour de cette tente,
FÉCONDATIONARTIFICIELLE. 136 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA),

chaque ruche ayant deux entrées, l'une don- élèvera d'énormes cages semblables à celle
nantà il Intérieur de la tente, l'autre ouvrant décrite ci-dessus; et si le procédé réussit,
à l'air libre. Cette dernière est garnie d'un ce sera un grand pas de fait en faveur de
zinc perforé de façon à ne laisser passer que l'industrie apicole. Jusqu'ici dans l'élevage
les ouvrières, gardant les reines et les mâles des reines, ou n'avait pu contrôler que la
à l'intérieur de la ruche. L'entrée communi- parenté de l'un des conjoints, celle de la
quant avec l'intérieur de la tente, ou cage mère. Quelque choisie que pût être la reine,
géante, est tenue close ou dans l'ombre quelque excellente la race d'où elle prove-
durant une semaine environ; puis, par un nait, elle risquait toujours de s'accoupler en
jour propice, on l'ouvre de il heures à plein air à un mâle de race très inférieure.
1 h. 1/2, et l'on permet aux mâles de voler à L'élevage des animaux domestiques permet
travers la tente. Dès qu'ils ont appris à d'accoupler un mâle de choix à une femelle
connaître les limites de leur prison, Ils sem- de race pure. Un grand pas serait donc tait
blent satisfaits, dit Mr Davitt, et se familia- en faveur de l'amélioration des races si l'on
risent très vite à en toucher le sommet. » pouvait aussi contrôler l'ascendance mâle
Lorsqu'ils y sont bien habitués on permet des abeilles; et il nous semble que les accou-
aux reines retenues dans les ruches de sortir plements consanguins, grâce aux méthodes
à leur tour dans la tente; et, neuf fois sur pratiquées aujourd'hui pour la production
dix, la reine n'a pas encore atteint le sommet d'espèces parfaites, pourraient assurer à
de la tente qu'elle est déjà l'objet des pour- l'apiculture une race d'abeilles de beaucoup
suites et des attentions les plus assidues. supérieure à celles que nous avons connues
Une reine quitte l'ouverture de la ruche, et jusqu'ici.
y revient cinq minutes environ plus tard, Pour le moment ce qu'on semble souhaiter
apparemment fécondée, et au bout de trois le plus vivement, c'est que l'élevage procure
ou quatre jours elle commence à pondre; et des abeilles munies d'une trompe plus lon-
la progéniture des mères ainsi fécondées gue, de façon à ce qu'elles puissent attein-
présente les mêmes signes que les ouvrières dre au nectar dans les profondes corolles du
des colonies d'où proviennent les mâles. » trèfle Incarnat, de la menthe sauvage du
Mr Davitt, on l'a remarqué, habitue les Texas, et des sauges qui croissent dans les
ouvrières à sortir à l'air libre; elles se fami- montagnes de la Californie, de même que
liarisent ainsi avec la sortie extérieure et ne de cent autres espèces de plantes. Des mil-
se servent que de celle-là. De sorte que, lions de kilogrammes de miel pourraient
lorsqu'elles volent en masses compactes, être ainsi récoltés qui se perdent Inuti-
c'est-à-dire entre 11 et 2 heures, la sortie lement. (Voir: LANGUEDES OUVRIÈRES).
Intérieure est ouverte et les mâles ont toute
facilité de se joindre aux reines dans la tente. DES ARBRES pam-
FLEUR
M. Davitt Insiste particulièrement sur le TIERS (LA). — Dans les provinces du
fait qu'une des conditions nécessaires à la nord des États-Unis où l'on cultive beaucoup
réussite de ces accouplements est que les d'espèces de fruits, et particulièrement les
mâles soient d'âge voulu. Trop jeunes, ils ne pommes, les poires, les pêches, Il arrive
serviraient de rien. Il dit aussi qu'il ne faut parfois qu'au printemps les abeilles ne
pas laisser les ouvrièresaller à l'intérieur de peuvent récolter que très peu de miel sur
la tente, car, peu semblables aux mâles, les fleurs. Presque chaque année, s'il ne fait
elles ne se soumettraient pas paisiblement pas trop froid, les arbres fruitiers four-
au confinement, elles donneraient la tête nissent un peu de miel, au moment juste où
contre le filet, cherchant vainement à nous en avons le plus besoin pour stimuler
s'échapper, démoraliseraient ainsi les mâles. l'élevage du couvain; et bien que les abeilles
Tout le secret de la réussite semble donc n'en puissent emmagasiner beaucoup, elles
consister à avoir une tente assez grande, à en trouvent cependant assez pour que tout
empêcher les ouvrières d'y pénétrer, et le rucher en reçoive une nouvelle Impul-
d'avoir aussi des mâles habitués à considérer sion de sorte que, dans les réglons où la
l'espace dans lequel Ils sont renfermés culture des fruits a reçu une grande exten-
comme la seule limite accordée à leur vol, sion, les apiculteurs y trouvent souvent un
et à s'en contenter par conséquent. profit considérable.
Autant que nous le pouvons savoir, per- Au point de vue de la qualité, le miel
sonne n'a essayé ce moyen si ce n'est M. recueilli sur les fleurs d'arbres fruitiers
Davitt; mais on projette l'établissement compte au nombre des meilleurs. Il est de
d'une ou deux stations d'expérience, où l'on couleur claire, a du corps, et sa saveur res-
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 137 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
semble beaucoup au riche parfum qui la fleur (les étamines et le pistil) sont
s'échappe d'un verger en fleurs. Si un miel détruits ou endommagés. Dans les stations
de telle valeur pouvait être récolté en expérimentales ci-dessus mentionnées, on
quantités suffisantes, il serait sans nul doute porta au laboratoire quelques grains de pol-
beaucoup demandé; mais c'est à peine si len qu'on mêla à un sirop léger d'une con-
l'on en peut obtenir assez pour engager les sistance à peu près semblable à celle du
abeilles à l'emmagasiner dans les hausses ou nectar et à ce mélange on ajouta une cer-
dans les sections. taine quantité du liquide d'arrosage et de la
même force que celui qu'on envoie sur les
fois
ASPERSIONSSUR LES ARBRES FRUITIERSarbres fruitiers. On découvrit chaque
DURANTLE TEMpSDE LEUR que le pollen ne s'était pas développé. En un
FLORAISON, CAUSEDE DESTRUCTION mot ceux qui ont été chargés de faire ces
DESABEILLESET DUCOUVAIN. observations ont donné un grand nombre
de preuves tendant à démontrer que, indé-
Aujourd'hui que la coutume d'asperger pendamment des Intérêts l'apiculteur, le
- les arbres fruitiers de liquides chargés de
producteur de fruits ne peut pas se permettre
poison est devenue presqueuniverselle, une d'asperger ses arbres à l'époquede leur floraison,
question se pose: Illes arrosages doivent-Ils parce que les substancesvénéneusesdontil se sert,
être pratiqués durant le temps que les si ellessont assezpuissantes pour tuer lesinsectes
arbres sont en fleurs, ou bien avant et nuisiblessont égalementdangereusespour la déli-
après? » catessedes organes réproducteurs et le pollen des
S'ils sont pratiqués quand la fleur porte fleurs mêmes.
encore ses pétales, il est presque certain que Certains producteurs de premier ordre qui
les abeilles seront empoisonnées. Une grande soutenaient une opinion contraire et asper-
quantité de couvain périra à son tour, et geaient leurs arbres pendant la pleine
souvent on perdra de cette façon des reines floraison, se sont aperçusdepuis, à leur grand
de valeur. La première chose pour ainsi dire chagrin, de leur méprise. Ils ont avoué à
que l'on remarque pendant la floraison des l'occasion avoir perdu près d'un millier de
arbres fruitiers, si ces arbres sont aspergés dollars. Il y a cependant des gens qui, ayant
tandis qu'ils sont chargés de fleurs, c'est Intérêt à vendre le matériel qui sert à cette
qu'une grande partie du couvain meurt; opération, semblent portés à recommander
et l'on se demande alors au couvain noirci ou d'asperger à l'époque de la floraison des
au couvain aigre, si l'on a affaire à la loque, arbres fruitiers, et qui par une publicité
à moins que la "Vérité ne se fasse jour très coûteuse, font un très grand tort à
et que l'on reconnaisse que les abeilles ont l'apiculture. Mais il n'est pas de pires aveu-
charrié des liquides empoisonnés recueillis gles que ceux qui ne veulent pas voir.
sur les arbres qui venaient d'être aspergés. Dans quelques-uns de nos Etats certaines
Des études expérimentales faites dans toute lois édictées ont mis au nombre des délits
l'étendue du territoire des États-Unis ont justiciables ces aspersions à l'époque de la
démontré qu'il est tout-à-fait inutile — et floraison ; mais il y a beaucoup- de produc-
même nuisible souvent aux fruits en forma- teurs Ignorants — et têtus par-dessus le
tion — d'asperger les arbres qui sont en marché — qui persistent à asperger de mé-
pleine floraison; et elles ont prouvé mille et langes vénéneux les fleurs mêmes sur les-
mille fois qu'on peut obtenir certainement quelles les abeilles recueillent le pollen et le
des résultats aussi bons et même meilleurs nectar. Celles-ci périssent naturellement,
en faisant ces aspersions tant avant qu'après sans compter une grande quantité de cou-
la floraison, losqu'on n'a plus à craindre de vain qu'elles ont contribué à empoisonner.
voir les abeilles visiter les arbres en quête La seule chose qu'on puisse faire, lorsqu'il
de pollen et de nectar. Quelques expériences n'y a pas de loi en vigueur, est de s'efforcer
faites aux stations expérimentales de Cor- de faire entendre raison à ses voisins et à ses
nell et de Geneva, dans le New-York, ont été amis, ignorants des droits des autres ou qui
particulièrement concluantes en ce qu'elles s'en montrent Indifférents. Montrez-leur
ont prouvé que les aspersions faites en que l'emploi des arséniats durant la floral-
pleine floraison sont décidément nuisibles son des arbres est du temps et des produits
aux fleurs elles-mêmes, sans parler du tort dépensés en pure perte, et qu'il fait un
immense qu'elles font à l'apiculteur. Le très grand préjudice aux abeilles et aux api-
poison tel qu'on l'emploie ordinairement culteurs, s'ils ne risquent pas même d'em-
nuit à la formation et au développement du poisonner les êtres humains qui peuvent se
pollen. De plus les organes délicats de trouver manger du miel mélangé des subs-
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 138 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
tances vénéneuses recueillies sur les arbres que leurs Industries respectives dépendent
par les abeilles. On obtient souvent beaucoup l'unede l'autre. Et même, s'il y a quelquecho-
plus par l'influence morale que par de se, le producteur de fruits tirerait un bien
grands discours, des paroles violentes, des plus grand bénéfice de la présence des abeil-
menaces de poursuites en dommages-inté- les que l'apiculteur lui-même; car on sait
rêts. aujourd'hui, et nous le montrerons tout à
La première chose à faire pour les api- l'heure, que certains fruits sont non-seule-
culteurs d'un Etat où il n'y a pas de loi en ment redevables de leur développement,
vigueur pour empêcher les arrosages au mais qu'en bien des cas sans elles le fruit ne
moyen de substances vénéneuses, est de parviendrait même pas à se nouer. Il y a
veiller à ce qu'on en édicte une aux pro- quelques années un apiculteur du Massa-
chaines assises du corps légistatif. Les divers chusetts fut obligé de transporter ses abeil-
membres des chambres, tant hautes que les dans une autre localité, en raison des
basses, doivent être Inondés des rapports plaintes portées contre elles par les pro-
provenantdes stations expérimentales; puis, priétaires de vergers; mais ceux-ci après
quand le projet est à l'étude, quelqu'un une ou deux années furent bien heureux de
d'influent doit être présent pour veiller à les voir revenir, car leurs arbres avalent
ce qu'il ne soit pas "tué parla commission" porté très peu de fruits en proportion de la
comme on dit, ni exposé à un vote contraire grande quantité de fleurs dont ils avaient
parle pur manque d'intérêt qu'il provoque été couverts. Le résultat de cette expé-
ou parce qu'on ignore l'importance de la rience fut que l'apiculteur fut rappelé; et,
mesure proposée. Démontrez clairement comme on pouvait s'y attendre, les arbres,
que la loi professée n'entend pas prohiber une fois les abeilles de retour, non seulement
totalement les liquides vénéneux, mais portèrent plus de fruits, mais ces fruits
seulement à empêcher qu'on les répande furent aussi plus parfaitement développés.
aux instants où ils mettent en danger la vie
et la propriété. Ona de même rapporté que le trèfle rouge,
Le couvain empoisonné ressemble beau- après son importation en Australie, n'avait
pas donné de semence; finalement les abeil-
coup en apparence au couvain aigre et au les furent importés à leur tour et alors la
couvain noirci. Il n'est jamais visqueux, et
sa couleur varie du blanc au brun, en pas- semence se développa.
sant par le gris. Plus récemment encore des expériences
C'est par le microscope seul qu'on peut très complètes et préparées de loin avec
distinguer à quel genre de mort a succombé beaucoupde soinpar des hommes de science,
ce couvain, ou en s'adressant à un chimiste ont été faites simultanément par eux, par
qui analyserales substances liquides de la des apiculteurs et des producteurs defruits ;
larve morte et déterminera par ce moyen et de leurs témoignages réunis on peut con-
la présence du poison, s'il y en a. clure que les industries de ces deux der-
niers dépendent jusqu'à un certain point
UTILITÉDES ABEILLESDANS LA l'une de l'autre.
FÉCONDATION DESFLEURSDES ARBRES On a beaucoup écrit à ce sujet dansIl Qlea-
FRUITIERS. nings in Bee Culture" toutes ces dernières an-
Des conflits se sont élevés, à différentes nées; mais dans les numéros des 15 janvier
reprises, entre les apiculteurs etles pro- et 15février 1894, parut un symposium dans
priétaires de vergers. Ces derniers pré- lequel quelques faits furent collationnés. Il -
tendaient queles abeilles s'attaquaient aux nous serait Impossible de les reproduire Ici
fruits mûrs, sans compter qu'elles viennent en entier, et nous sommes par conséquent
vous tourmenter tandis qu'on les emballe; obligés d'en citer seulement quelques pas-
et les apiculteurs, en conséquence, ont été sages. 11pourrait paraître inutile de donner
Invités en certains cas à déménager leurs de nouvelles preuves de ce que nous savons
abeilles sous prétexte qu'elles portaient déjà être la vérité; mais bien des fois l'igno-
préjudice aux voisins. Mais les possesseurs rance et les préjugés de certains horticul-
d'arbres fruitiers se doutaient peu qu'en teurs ont été cause de grands ennuis, par
agissant ainsi Ils tentaient d'éloigner un des ce qu'ils ne peuvent ou croient ne pas pou-
agents les plus nécessaires à la fécondation voir se permettre de lire les journaux; mais
de leurs arbres. Nous sommes heureux si l'apiculteur peut leur mettre sous les
cependant aujourd'hui de pouvoir dire que, yeux des faits et des chiffres, ils ne pourront
depuis quelques années,les deuxfractions en faire autrement, s'ils sont loyaux, que de
présence commencent à se rendre compte reconnaître leur erreur.
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 139 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
Voici donc les faits! Dans lesIl Gleanings Dans le symposium auquel nous en réfé-
in Bee Culture. ydu 15 septembre 1891,parut rions au début, le premier article de la série
un article de valeur, dû à la plume de émanait de J. C. Gilliland, qui, dans l'été de
A. J. Cook, alors professeur d'entomologie à 1893, sur un grand champ de trèfle rouge
l'École d'agriculture du Michigan, donnant moyen qui venait à 30 pieds de sa porte,
le détail des expériences qui avaient été enveloppa quelques têtes d'un réseau, et en
faites en cet endroit au sujet de la féconda- entoura d'autres non couvertes d'un fll fin.
tion des fleurs à fruit. Il poursuit en disant Le mois d'Août suivant il recueillit de la
que bien que des insectes isolés puissent graine sur les fleurs couvertes, ainsi qu'une
aider au transport du pollen d'une fleur à petite quantité de plantes non couvertes;
l'autre, le travail qu'ils accomplissent n'est et en comptant avec soin ces graines, il
pour ainsi dire rien en comparaison de celui reconnut que les dernières en avaient ren-
des abeilles, parce qu'à l'encontre des dues 21°/ode plus que les autres. Il renou-
abeilles qui passent l'hiver, ils ne sont pas vela une - seconde
..- fois son expérience - - avec
-
- présents au début du printemps, quand les les mêmes résultats. Comme les bourdons
arbres fruitiers sont en fleurs. Après avoir avalent visité le champ cette année-là en
insisté sur ce fait, qu'il est important qu'on grande quantité, il paraît bien évident que
apprenne, par des expériences définitives, le nombre supérieur de graines n'était que
combien les abeilles sont nécessaires à la le résultat des croisements opérés par les
pollennisation des plantes, il ajoute: Insectes. Mais ceci suffit à montrer ce que
faire les bourdons. Quand on en
J'ai faitpasmald'expériences au printempsdernier.J'ai peuvent
comptéles fleurssur deuxbranchesséparées,d'un pom- arrive aux abeilles ordinaires, le pourcen-
mier,d'un cerisier,d'un poirier,d'un framboisier, ainsi tage en faveur des fleurs découvertes
quecellesdedeuxfraisierset dedeux piedsde trèfle.Je contre les couvertes est beaucoup plus fort.
couvrisl'unedesdeuxbrancheschoisiesde chaquearbre,
ainsi que l'unedesdeuxplantes,en guise d'expérience,Ayez-en pour preuve l'extrait de l'article du
d'unegazelégèreau momentmêmeoùlesfleursallaient Prof. Cook donné plus haut, par exemple.
"'ouTrir,et je les gardaienveloppées jusqu'àce qu'elles
testaitflétries. C. J. Berry, dont le verger couvre 440
La branchede poirier,cellede pommieret de cerisier
furentvoiléesle 4 mai, et découvertesle 19et le 25du acres, et qui est commissionnaire horticole
mêmemois.Le nombrede fleurscomptéesvariaitde 32, pour Tulare County, la province de l'in-
nombrele moinsfort,à 300au plus.J'examinailesarbresle térieur qui a fait de grands progrès dans
11juin,pourvoirle nombrede fruitsqui s'étaientnoués. la culture des fruits, nous rend ce témoi-
Un peuplusde 2 pourcentde fleurscouvertess'étaient
développées, tandisque presque20*/.de cellesnoncou- gnage précieux :
vertesavaientdéjàle fruitformé.Pasuneseuledesfleurs
couvertesdu poiriernes'était développée, tandisque5*/. Les abeilleset les fruits vont ensemble.Je ne puis
desnoncouvertesavaientnouéleursfruits.Surle cerisier, obtenirdefruitssanslesabeilles.Certainsgaillardsdisent
3 seulementdesfleurscouvertess'étaientdéveloppées,queje suismoi-même ungaillardéveillé
; maisjeremarque
tandisque40•/.desfleursà l'air libreavaientportéfruits. quepar iciil y ena beaucoup quisuiventmonexemple,et
Lesfleursdu fraisierfurentvoiléesle 18mai,et dévoiléestravaillentà enamenerd'autres.
le 16juin. Le nombrede fleurspour chaqueexpérience Oui,Monsieur. J'ai desabeillespar toutmongrandver-
variaitde 60à 212.Ici une boiterecouverted'unegaze ger.Deuxannéesde suite j'ai enveloppéd'unegazecer-
environnait les plantes.J'examinaicelles-cile2juin.Onze tainesbranches, et bienquecelles-ciaientportédes fleurs
pour cent d esfleurscouvertess'étaientdéveloppées contre ce qu'ellesdevaient,pasl'ombrede fruits ; tandisquesur
17•/• desnoncouvertes.Pourentrer davantagedans le lemêmearbre,lesbranchesexposées à l'actiondesabeilles
détail, e nune occasionje reconnus60fleurssurlesquelles 9 en portèrentdes quantités.
de l'ensemblecouvertet 27du groupedécouvertse déve-
loppèrent;c'est-à-dire,que sur le nombrede fleursaui
s'étaientnouées,les 3/4s'étaienttrouvéesà l'air libre.
Dansun autrecas,sur212fleurs,ses fruitsse comptèrent Il y a quelques années, des horticulteurs et
par 80et 104.Dansun autre casencoresur 123fleurs,le des apiculteurs de l'Etat de Michigan s'as-
nombredefruitsfutdansla proportionde 20à 36.
Nosexpériencessur le trèfle portèrentsur le trèfle semblèrent, dans le but de discuter leurs
blancet l'alsike.Tandisque les têtes découvertes furent propres intérêts; et la généralité des pro-
toutessemences,les couvertesfurent complètement dé- ducteurs de fruits reconnut que le voisinage
pourvuesde graines.Ceciexpliqueclairementlesremar- des abeilles était pour leur verger un facteur
quesfaitespar lesapiculteursà l'occasionde ces plantes.
Unmonsieuravaitdit avoir un ami danscette province important de la production des fruits. Aux
lequelaussientreprit,il y a quelquesannées,la culture diverses réunions de l'Association des Api-
desarbresfruitiers.Il s'établità 35millesde touteautre culteurs de l'Etat de Michigan, les apicul-
exploitationsemblableet aussiloinde toutétablissementteurs qui étaient en même temps proprié-
apicole.La premièreannéeque ses arbres fleurirent,il taires de
comptaitbientirer quelqueprofitdesonvergermaisn'eut vergers, démontrèrent d'une façon
au résultatqu'uninsuccèscomplet.Onlui conseillade se tout à fait concluante, que les abeilles
procurerdesabeillespouraiderà la fécondation desfleurs, établies dans le voisinage des vergers con-
et depuissonvergera été-productif. tribuent à faire produire aux arbres, non
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 140 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
seulement une plus grande abondance de de New-Yorkoù cette planteest cultivée— si peu,que
fruits, mais encore des fruits plus beaux, pour la premièrefois,&monsouvenir,nousvîmeslemiel
de sarrasinse vendrepresque,sinontout-à-fait,au même
plus succulents. prix que le mielde trèfle N*1, tandisqu'il ne se vend
A son tour, Chas. A. Green écrit pour le habituellement qu'à peuprès les deuxtiers du prix, de
Fruit Orower, publié à Rochester, province celuide trèfle.Et quelena été la conséquence? C'estque,
de New-York, un article duquel, en raison chosedontjamaisonn'avaitouiparler, le blénoiratteignit
le prix de 3,75le boisseau,en raisondesa rareté,tandis
du manque de place, nous ne pouvons que le meilleurfromentest venduseulement3,10!En
extraire que les deux passages suivants : générallesarrasinportela moitiéou lesdeuxtiersdu prix
du blé.Qu'il se soitvenduprès du quart en plusque le
Il est aujourd'huidémontréqu'ungrand nombred'es- meilleurdes froments,proclametrès hauten cescircon-
pècesd'arbresfruitiers,sinontoutes,profitentbeaucoupstances, le rôlejouépar les abeilles.
des visitesdes abeilles,et qu'unegrandepartie de nos
.arbres,telsque les pommiers,les poiriers,et particulière- Mr H. A. March, de Puget Sound, Washing-
mentles pruniers,resteraientstérilessansl'assistancedes ton, un des plus grands producteurs de
mouchesà miel.Nousdevonsprincipalement cette décou-
verte au Prof. Waite, du Départementde l'Agriculturesemence de la côte du Pacifique, atteste
de Washington.Waite recouvritles fleursde quelques qu'il a reconnu le secours précieux que
variétésde pommiers, d'unegaze,en excluantles abeilles, donnent les abeilles, et que la semence est
et reconnutque les fleursainsi protégéesde plusieurs beaucoup plus abondante lorsqu'on laisse les
variétésde pommierset de poiriersne donnèrentaucun
fruit. Pour certainesvariétésil n'y eut pasd'exceptionà abeilles butiner sur les fleurs; et il prétend
la règle,etil futconvaincu quelespoiriersBartlettplantés que les fruits à noyau sont pour ainsi dire
dans de grandsvergersà distancedes autres variétés, incapables de se féconder d'eux-mêmes,
resteraient complètementstériles sans l'entremisedes comme il lui a été donné d'en juger en
abeilles,et que mêmeen ce cas, ils ne pourraientêtre
cultivésavec profitqu'en intercalanttoutesles troisou essayant de cultiver des pêchers en serre.
quatre rangées de ces arbres une rangée de Clapp's L'éditeur du Rural Hm Yorker, sans qu'on
Favorite,outouteautre espècecapablede féconderles l'en ait prié, a mis dans son journal ce court
fleursdu Bartlett.End'autrestermes,il découvritque les si plein de force:
fleursde poirierBartlettnepouvaientpasplusseféconder passage
entre-ellesque cellesdesfraisiersCrescent.Noussavons Danscesgrandesserresétabliesprèsde Boston,oùl'on
déjàque lesfleursde certainesespècesde prunierstelles cultiveles concombreshâtifs,il est toujoursnécessaire
quele WildGoose,etc.,nesefécondentjamaisentre-elles.d'avoirune ou deuxruchespourquelesabeillesaidentà
Les producteursde fruits de notre contréesont très féconderles fleurs.Sansabeilles,pas de concombres, à
redevablesau Prof.Waite,pourladécouvertequ'ila faite. moinsque deshommesne se promènentunebrosseà la
Elleenseigneauxhorticulteursà s'intéresserdésormaisà mainet fassenttomberle pollend'unefleursuruneautre.
l'apiculture,et je ne doutepas que d'ici un petitnombre
d'annéesil deviennedifficiledetrouverunproducteurde Au printemps de 1892, le défunt Allen
fruits, qui n'élèvepas en mêmetempsquelquesabeilles, Pringle, de Selby, Ontario, un des principaux
dansle but spécialde voircelles-ciporterle pollend'une
fleurà l'autre,tant dansles champsde petits fruitsque apiculteurs du Canada, raconta qu'il avait
dansles vergersde grosfruits. invité à comparaître devant une commission
législative de l'Assemblée du Parlement
Mr F. A. Merritt, de Andrew, la., porte le d'Ontario, pour rendre témoignage de l'ac-
témoignage suivant : tion des abeilles dans la dissémination du
pollen. Le Ministre de l'Agriculture avait
LESDEUX COTÉS D'UN ARBRE. invité non seulement les principaux apicul-
Notrevergerde pommiersest situéde telle façonqu'il teurs mais aussi ceux qui s'adonnent à te
est exposéen mêmetempsaux ventsdu Nordet duSud. culture des fruits, à présenter à la commis-
Il y a environquatreans,commeles arbres de la rangée sion des faits positifs, résultat de leurs
sud (des Transcendenterals qui poussentune massede propres expériences, à faire connaître le
feuillesen mêmetempsque les fleurs)commençaient à
fleurir,unfortventdusuds'élevaqui dura près de cinq pour et le contre de la question mise à
jours.Je notaique,pendantce laps de temps,les abeilles l'étude. Et non seulement ceux-là mais les
ne parent toucherauxfleursducôtésuddes arbres,mais savants aussi furent convoqués de Ottowa
butinèrentjoyeusement surles branchesplusabritéesdu et de
côténord.Quelfut le résultat de cettemanœuvre ? C'est Guelph. Mr Pringle poursuit en disant
que les branchesdu côténordfurentbelet bienchargées queIl les horticulteurs, à l'exception d'un
de fruits,tandisque ducôtésudon n'en aperçutpresque seul, admirent les services précieux et indis-
aucun.Ceci prouve-t-ilque ces arbres dépendentdes pensables rendus par les abeilles au point de
insectespour la fécondationde leursfleurs ? Au lecteur
d'enjuger. vue de la fécondation de fleurs à fruits. Et ce
point fut corroboré et confirmé par les
MrG. M. Doolittle,à son tour, en terminant entomologistes. Le Prof. James Fletcher,
son article pour le symposium duquel nous Entomologiste des Etats réunis, a dit, que les
avons déjà fait allusion, dit: abeilles ne visitent pas les fleurs quand le
tiensde à faire au de vuede temps est mauvais, et que, en conséquence,
Je plus observer, point
l'histoire,que durant l'annéepassée,1893,on ne récolta nous n'avons que très peu de fruits ces
quetrès peudemielde sarrasindans les régionsdel'Etat années-là. Quant aux abeilles attaquant les
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 141 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
à cinqmillesd'ici,oùl'onne cultivepas d'abeilles,
fruits, on n'en a aucune preuve directe K. nous, n'ontproduitquedefaiblesrécoltes».
M. Pringle dit aussi :
et cultivé J. E. Crane écrit à son tour dans ce même
J'ai entretenudesabeilles 30ansdurant j'ai
desarbresfruitierset du trèfleconcurramment pendant symposium un article si important et si plein
30ans.J'ai aussifait des étudeset desexpériences ence de qualités qne nous ne pouvons résister
senset dansbeaucoupd'autres.A proposde certaines au désir de le publier en entier ici sans y
espècesde fruits —principalement des pommes— j'ai rien changer.
observéquesi,pendantla floraison, le tempsétaittel que
nilesinsectesailés,ni le vent(humide et froid)neremplis-COMMENT LESFLEURS SONT CER-
saientpas leur fonctionauprèsdes fleurs,le fruit ne se TAINES FÉCONDÉES; POURQUOI
FLEURS SONT PLUS ÉCLATANTES QUED'AUTRES J
nouaitpas.Lorsqued'autresfois,le tempsétantfavorable EXPÉRIENCES DECHARLES DARWIN.
etlesfleursabondantes, j'ai exclulesabeillesde certaines
partiesdesarbres,cen'a étéquepourconstaterl'absence Ona édité un grand nombrede volumesen —
langues
defruits—maisseulement danscespartiesauxquelles les différentes surlafécondation desfleurs dontle premier
visitesdesabeillesavaientétéépargnées. futécrit par ChristianConradSpringelen 1793 ; maisce
Les producteursde fruitss'accordentà dire que « les sujetn'attiraguèrel'attentiondupublicquetrenteouqua-
abeillesjouentunrôletrès importantdanslafécondation,ranteannéesplus tard, et depuisbiendes botanistesse
par lecroisement desespèces,et que,pourcetteraison,on sont occupéssérieusementde cette question.Nosbota-
nedoitpsfiHés détruire; »que«en généralnousdépendonsnisteslesplus éminentspartagentaujourd'huiles plantes
desinsectespourlafécondation denosarbresfruitiers;et à fleurssousle rapportde lafécondation endeuxgrandes
quelesdétruireseraitfairedutortauxhorticulteurs ». classes : les Anémophiles et lesEntomophiles —littérale-
Le consensus de la réunionfut,que«lesapiculteurset mentlesamiesduventetlesamiesdesinsectes.Lesfleurs
les producteursde fruits se rendentmutuellement de fécondées par le vent sontde couleurpâle,et à peuprès
grandsservices,et quemêmeils ne peuventse dispenser dépourvues de parfumet demiel.Lesorganessexuelssont
lesunsdes autres,si chacundespartischercheà obtenir fréquemment séparés,soitsur la mêmeplanteousur des
lesmeilleursrésultatsdesontravail». plantesséparées.Ellesproduisentenabondance un pollen
légeret sec,quetransportefacilementl'air oule vent.
Lespins,les sapins,et les autresconifères,en sontdes
M. Frank Benton, employé au département exemples familiers,qui parfoisremplissentune forêtde
de l'agriculture de Washington, D. C., leurs«aversesdesoufre » lorqu'ilrépandentleurpollen.
recommendant, dans l'un des Bulletins du Nosarbresà noyauxsontdesexemples deplantesdioïques.
Gouvernement, année 1894,page 254, l'action Lesherbes Un
etlesgraminéessontfamilières à toutlemonde.
de blépeutpousseraussibienisoléqu'aumilieu
des abeilles dans la fécondation des fleurs à d'ungrain champ ; mais«l'épirestera vide » à moinsqu'il ne
fruits, dit: reçoivele pollenenlevéau champvoisinpar un capricedu
vent.D'autrepart, cellesdes plantesqui semblentrécla-
Lesfaits,qu'ona portésà notreconnaissance se répan- mer le secoursdesabeillesoud'autresinsectespourtrans-
dentdeplusenplusparmiles horticulteurset les apicul- porterleurpollend'unefleurà l'autre, ontdesfleursplus
teurs,et denouvellespreuvess'y ajoutentde jourenjour. éclatantes,descouleursplusbrillantes,ou bientouteblan-
Ona appelél'attentionde l'auteursur unecirconstanceches,qu'ondiscerneaisémentau crépuscule,oubienelles
quidémontretrèsclairementceque vautla présencedes répandentun parfumsubtiloudonnedu nectar,quelque-
abeillesdansunverger,etsonauthenticitéa étéconfirméefoisl'unet l'autre.Les grainsde pollensonthumidesou
par unesérie de lettresprovenantde gensqui ont une gélatineux,glutineuxou bienmunisde poils,oudisposés
grandeexpérience enhorticultureet queleursconcitoyensenfindetellesortequ'ilspuissents'attacheraux insectes
considèrent comme desautoritésdansleurpartie,au point quivisitentlesfleurs,etêtreainsiportésdel'uneà l'autre.
de vuesurtoutde la culturedescerises.Voicilesfaits: Dans cette classede plantes oude fleurs,la naturea
Pendantplusieursannéesla récoltede cerisesde Vaca assuréles croisements par diversarrangements fort ingé-
Valley,à SolanoCo.,Cal.,n'apasétébonne,bienqu'autre- nieux.L'organemâlesetrouvedansunefleur et l'organe
foisellefut absolument assurée.Onattribuacesinsuccèsfemelledansuneautre,sur la mêmeplante,commedansla
completsou partielsauxventsdu nord,aux pluiesgla- courgeet danslesmelons.Dansd'autresespèceslesfleurs
ciales,et à d'autresinfluencesclimatériques ; mâleset les fleursfemellessontsurdesplantesséparées,
similaires
mais,à l'idéedeMM.Bassford, deCherryGlen,cescauses commedans les saules.Dans certaines,les pistilsappa-
n'expliquaient pas suffisamment un insuccèstant de fois raissentd'abord,et sontfécondésavantque le pollendes
renouvelé. étaminessoitmûrpour la fécondation.Dansd'autresles
Ces messieursse souvinrentqu'autrefois,lorsquela étaminesrépandentleur poussièrefécondanteavantque
récoltede cerisesétait abondante,les abeillessauvageslesstigmatesdu pistilsoientprêtsà larecevoir.
étaienttrèsnombreuses dansla vallée,et ils songèrent que Le framboisier rougecommun mûritsespistilsd'abord,
peut-êtrela stérilitérécentedesarbresprovenaitd'une de sorte que son fruit est incompletsi les abeillesou
distribution imparfaitedu pollendansles fleurs,puisque d'autresinsectesne lui apportentpas le pollend'autres
la plupartdes abeillesétaientdisparues.Pour éprouver fleurshâtives.
la valeurde leur idée, ils établirentplusieursruchées La partridge-berryest très intéressante.Les fleurs
dansleurvergeren 1890. Le résultatfut frappant,car le d'environla moitiédesplantesproduisentd'abordleurs
vergerdesBassfordfournitunebonnerécoltede cerises, étamines ; l'autremoitié,le pistil.Auboutde huit oudix
tandisque celledesautres producteursde la valléequi joursl'ordreestintervertidansles mêmesfleurs.
n'avaientpasd'abeillesmanquaentoutouen partie.Cette Biendesfleursqui attirentlesinsectesparaissentcapa-
année-ci(1891), MM.Bassfordétablirent soixante-cinqblesdesetéconderd'elles-mêmes, et c'est ce qui arrive
ruchéesenvirondansleur verger,et M' H. A. Bassfordsouvent maisle pollend'uneplante voisinede même
écritaujourd'hui à l'Entomologiste« Notrerécoltea été espèceparait avoiruneactionplus puissante.Certaines
bonnecetteannée-ci, et nousattribuonscelaauxabeilles». fleurssontfaite de telle sorte que leur pollenne peut
Et plus loin il ajoute : « Depuisque nousélevonsdes tombersurle stigmatede la mêmefleur,maisellesoffrent
abeilles,notrerécoltede cerisesest beaucoup plus forte une adaptationspécialepourle transportdu pollend'une
qu'auparavant, tandisque les vergersles plusprochesde fleurtt l'autrepar lesinsectes.Unecurieuseplanteproduit
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 142 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA)
audébutde la saisonde petites fleurs peu marquantes Surlesquelques125plantesqu'il expérimenta,plusde
maiscapablesdeseféconderd'elle-mêmes ; plustard, elle la moitié,lesinsectesétant exclus,restèrentabsolument
donnedes fleurs plus brillantesmaisqui ne peuvent stérilesou produisirentmoitiémoins de grainesque
devenirfécondesque par l'entremisedesinsectes. lorsqu'onlaissaitlesabeilleslesvisiter.Aunombrede ces
Un grandnombrede plantesdemeurentconstammentplantescataloguées,je note le trèfleblancet rouge.Les
stérilestantqu'ellesnereçoiventpaslesvisitesdesinsectes. expériences qu'ilfitsurcedernierontbeaucoup derapport
Beaucoupde noslecteursont sansdoute remarquéque aveccellesde Cook,en dernierlieu Professeurà l'Ecole
lesfuchsiaset lesbégonias nedonnentpasdesemencedans d'Agriculture du Michigan. Page361,ildit dutrèflerouge:
une pièce close ; et pourtantlorsqu'ilssontdehorsen été, « Unecentainede têtes defleurssurun pied recouvert
ilsportentdes grainesen abondance.D'autresplantesà d'untullenefournitpas un seulegraine,tandisque 100
leur tour ne portentjamaisde semencesparceque les têtessur des plantes croissantlibrement,et qui furent
insectesquipuisaientleurnourrituresur leursfleursn'ont butinéespar les abeilles,fournirent68 grains(0,04406264
pasété importésavecelles. grammes) de semenceset comme 80grainespesaientdeux
Maiscesujet est d'unegrandeimportance,et pourmoi grains,lescenttêtes se trouvèrentavoirdonnéenviron
d'unhautintérêt,puisqueje faismonétudedesnombreux2720 graines.Sonexpérience sur le trèfleblancdonnades
moyensemployés par l'Auteurdela naturepourpouvoir résultatspresquesemblables.
auxbesoinsdetousles êtresqu'ila créés.Ona donnédéjà Unautrerésultatdesplusintéressants quelui fournirent
un grandnombred'exemplesd'abeillesconsidérées commesesexpériencesfut,queles plantesobtenues au moyende
agentsde la productiondes fruits et des graines,mais grainesprovenantde fleursquis'étaientfécondées d'elles-
j'en veuxencoreajouterunoudeux. mêmes,lorsqu'onles cultivaientà côtéd'autres graines
M.H.A.March,de Puget Sound,tandisqu'il était ici provenantde fleursfécondéespar croisements, étaient,
l'étédernier,m'informa qu'ilobtenaitdegrandesquantités règlegénérale,beaucoupmoinsvigoureuses que ces der-
de semencesde choux-fleurs, et s'était aperçuque les nières,bien que souslesautresrapportsles conditions
abeillesétaienttrès précieuses,encesensqueles graines fussentaussisemblables qu'onles pouvaient obtenir.A la
étaient beaucoupplusabondanteslorsquelesinsectesen page371,il dit: «Le simplefait qu'enbeaucoupde casla
étaientvenusbutinerlesfleurs. nécessités'imposed'unsecoursétrangerpourle transport
Les fruits à noyauxparaissentincapablespour ainsi du pollen,et les multiplescombinaisons qui tendentà ce
diredese féconderd'eux-mêmes, commeon l'a souvent but, rendenttrès probablequ'onobtientparce moyende
prouvéen essayantdecultiverdespêchersenserre ; onne très grandsavantages : et cetteconclusion est aujourd'hui
semblaitobtenirde fruits qu'enintroduisantdes abeilles confirmée parledéveloppement pluscomplet, etla vigueur,
lorsquelesarbres étaienten fleurs.Les horticulteurs de lafertilitédesplantesobtenuespar croisement, sontsupé-
ce paysse sont trouvés,depuisun certainnombred'an- rieuresà cellesproduitespar unefécondation entresujets
nées,en présenced'un problèmeassezcurieux,quelques provenant d'unemêmesouche.»
variétésdeschickasawplutn refusantde porter du fruit
danslesprovincesdu Nord,à moinsd'être plantéesdans Dans les Oleanings in Bee Culture" du
levoisinage d'uneautrevariétéd'arbresoud'autresespèces 1erJuin 1894,le Prof. Cookajoute encore à ce
de pruniers,de façonà ce que lesinsectespuissenttrans- qui vient d'être dit:
porterle pollende l'uneà l'autre.J'aperçoisdemafenêtre Le Prof.Bailey,l'horticulteursi capablede l'Univer-
tandis que j'écris un arbre de cette sorte, qui tousles
: «Lesabeillessont,pournosfruits,
sitéde Cornell,a écrit
printempsn'est qu'un bouquet,maisqui jamais,à ma des agentsbeaucoup plusefficacesde pollenisation quele
connaissance, n'adonnélemoindrefruit.
soitvrai touslesarbres ou toutes vent,etleurabsencenuit toujours».
Or,supposons qu'il que
les plantesqui produisent d esfruitsou des grainespré- deLaDivisiondelavientPathologieVégétaledu Département
justementde publierunebrochure
cieusesà l'hommepuissentêtre fécondéssansle secours de l'Agriculture grande valeursurla « Pollenisation ofPear-flowers »,
des abeilles ou d'autres insectes, c ela prouverait-ilque par NormanB.Waite.M.Waitedit: « Ona mentionné
cesinsectesn'ontaucunevaleur?Pas dutout.Ona suffi- incidemment la visitedesinsectes.Nousnevoudrionspas
samment é crit pour montrer que le Créateur a voulule sansinsisterd'unefaçonparticulièresur l'im-
croisementdes espècesdansles fleurs,et qu'il y a sage- poursuivre portancede ces visites.L'abeillecommune est l'insecte
mentpourvud'unemultitudede façons et les hasards dontles visitessontles les plusimpor-
d'une telle fécondationparaissentaussigrandspour les tantes, les plus propresplusrégulières,à la fécondation,et elle rend
plantesque pour nos abeilles, e n faveur desquelles u ne
tellement a été prise. Nous pouvons probablement plus de servicesqu'aucuneautre espèce
disposition s péciale d'insectes».Il ajoute,plusloin,que le froidet la pluie
les considérercommeprécieuxou nécessaires,mêmesi mettenttrèssérieusement obstacleauxvisitesdesinsectes.
nousn'en voyonspas la raison.Noussavonstousqueles Beaucoupde variétés(22sur 364qu'il a étudiées),dit
volatileset les animauxdomestiques peuventse repro- M.Waite,ontbesoindu pollenprovenantd'autresfleurs
duire pendantuneou plusieursgénérations,malgréles et cepollendoitêtre pris sur unevariétédifférente.Les
accouplements entremembresd'unemêmefamille;wais abeilleset lesautresinsectessontles agentspar lesquels
l'expérience universellea démontré,je crois,quedetelles s'opèrele transportdu pollen.Pourse résumer,M.Waite
alliancessonttoutcequ'ily a de moinssage,et générale-dit,etceciaprèsdesexpériences contradictoires décisives
;
mentmêmepréjudiciables. « Plantezvos vergersd'essencesdifférentes, oudu moins,
Il y a quelquevingt-cinq ou trenteansCharlesDarwin, évitezde planter uneseulevariétéen massetrop com-
en étudiantcettequestion,et considérantla prévoyancepacte. Assurez-vous qu'il y a assezd'abeillesdans le
de la nature pour la fécondationpar croisementsdes voisinage pourbutinerlesfleursautantqu'ilenestbesoin.
fleurs,y prit un si grand intérêt qu'il commença u ne Toutesles foisquevousle pourrez,tentezdefavoriserles
longue série d'expériencespour juger de la valeurdes visitesdes insectesen choisissantdes situationsbien
insectesdansles croisements, et leseffetsproduitssurles abritées,ouen plantantdescoupe-vent ».
plantespar leur fécondation propre ou celle obtenue par
croisement. Il dirigeases expériences grandavec soinet E.-C. Green, de la Station d'Expériences de
lespoursuivitplusieursannéesde suite; et sonlivresur l'Ohio, écrit à son tourpour le N° du 1erJuin:
leseffetsde la «Crossand Self Fertilization",racontant
cesexpériences et contenantplusieurscentainesde pages, J'ai ététémoincethiverd'unfaittrèsintéressantrelatif
estunelecturedesplusattrayantespourne rien dire de àla cultureforcéedestomates.Nousavionsdansuneserre,
plus. souschâssis,environ200piedsde DwarfChampions qui
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 143 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.
avaientétéplantésaumoisd'Août; et quandvint l'hiver insectes jouent un rôle des plus importants
ilsétaientaussibeaux,aussiprospèresquenouspouvions le dans la
nouaientde très bonne pollenisation de la plupart des arbres
désirer,et leurs fruits se façon.
Nousnousréjouissons à la penséede la bellerécoltede fruitiers.
tomatesquenousallionsavoir,maislorsqueJanvierarriva FONDATIONS POUR LES RAYONS. —
et queleursfruitscommencèrent à mûrir, ils n'étaient
guèreplusgrosqu'unenoixet sansla moindre graine. N'est autre chose que ce que son nom indique,
La tomate,comme vousle savezest une planteà fleur c'est-à-dire une amorce, une feuille de cire
bissexuelle, maisen ce cas, il est évidentque le pollen gaufrée, sur chaque surface de laquelle les
d'unemêmefleurétaitce qu'on appelle« irritant à soi- abeilles construisent leurs cellules. Si nous
même. » Silesabeillesoutoutautrecauseavaientcharrié
le pollend'unefleursurl'autre,oud'une planteà l'autre, prenions un morceau de rayon et que nous
nousaurionseu unebonnerécolte.J'ai tenté des croise- en retranchions les deux côtés, glissant le
mentssur les tomatescet hiver,et j'ai été surprisde la couteau à la base même des cellules, nous
facilitéavec laquelleellesse sont croiséesentre elles. obtiendrions une sorte de cloison médiane
J'avais fait mesessaissurdesPotato-leaf,Dwarf Champion,
Ponderosa, Peach,et plusieursautresespècescommunes,qui est justement ce qu'en pratique veut
opérantentoutenviron40croisements. Je necroispasque reproduire la fo ndation.
- je manquerai d'obtenirdela graine,si cen'est detrès peu A l'origine, les fondations consistaient
d'entreelles.Je compteobtenirensuitedesgrainestoutun
lot de « métis », commeun des correspondants des simplement en une feuille de cire laminée
« Gleanings » appelleces croisements ; maisje préfère sans saillies; mais bientôt après les saillies,
lesnommer, moi,desvariétéscroisées, attenduquele terme ou rudiments de cellules, furent ajoutées
«hybrides»a unesignification toutedifférente. pour donner du raide et renforcer la feuille
A son tour encore, le Prof. V. H. Love, et aussi pour amorcer les cellules.
de la Station d'Expériences de Geneva, New- Depuis l'introduction des fondations, in-
ventées seulement depuis un petit nombre
York, en 1899,couvrit une rangée de petits
— car il n'était d'année bit-r, des difficultés ont été résolues
poiriers pas pratiquable
omme d'obtenir des rayons
d*eûcapuclionner la tête des gros — d'une complètement; ou de mâles
mousseline. Ce capuchon était assez grand droits, des cellules d'ouvrières
suivant le besoin, de fourn ir aux abeilles la
pour envelopper complètement l'arbre ; cire
estait en somme une sorte de bourse dont qui leur est nécessaire sans qu'elles
la partie Inférieure était attachée au -tronc soient .obligées d'user le miel pour la sécré-
même de l'arbre. Le but de cet encapuchon- ter.
nage était d'éloigner les insectes, fourmis, MACHINES A GAUFRERLES FONDATIONS.
abeilles, tous ceux enfin qui auraient pu
contribuer de façon quelconque à la pol- Il y a deux sortes de machines différentes
lentsatlon des fleurs. L'un des arbres ainsi et distinctes les unes des autres pour faire
couvert portait un grand nombre de bou- ce travail. La première consiste en deux
tons; il était autrement dans les conditions
les plus favorables pour fournir une belle
récolte, si ce n'est qu'il était complètement
privé du vol des insectes. A présent, voyons
les résultats: de l'ensemble des arbres cou-
verts, on recueillit tout juste un fruit.
D'une autre rangée de même sorte et de
mêmetaille,mais dontlesarbres n'étaient pas
couverts, on en récolta 145. Dans un autre
cas où il n'était pas possible d'envelopper
l'arbre entier, on enferma dans un sac une
grosse branche, par exemple, en haut l'ouver- MACHINEA GAUFRER.
ture du sac serré autour du bois de la bran-
che. En cette occasion il y avait 2483boutons plaques ou matrices, qui communiquent
sur le pommier recouvert ainsi d'une mous- leur empreinte au moyen d'une presse.
seline. Sur ce nombre, un fruit tout juste L'autre est faite de deux cylindres imprimés
parvint à maturité. Il y en eut des quantités en relief, ajustés l'un au-dessus de l'autre, de
sur les autres parties de l'arbre dont les telle façon, que leurs empreintes entrent
branches n'étaient pas couvertes. Dans un exactement l'une dans l'autre. On glisse les
autre cas où l'enveloppe s'était déchirée de feuilles minces de cire entre ces rouleaux
façon que les insectes purent y pénétrer, il comme du linge entre les rouleaux d'une
y eût 13 fruits parfaits sur 818boutons qu'on essoreuse. Les premières machines à gau-
y avait comptés. Tout ceci démontre donc frer les fondations, mises en œuvre, étaient
clairement, que les abeilles et les autres des presses avec matrices à plat, mais on
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 144 FONDATIONS POUR LES RAYONS.

découvrit bientôt que pour obtenir des fon- Et comme tous les fabricants de machines à
dations propres à la vente en gros il fallait gaufrer la cire donnent les indications né-
les fabriquer au moyen de cylindres. car cessaires pour les manœuvrer, nous n'en-
alors la cire pouvait être gaufrée d'un mou- trerons pas ici dans des détails inutiles.
vement continu en longues feuilles, et le
prix de la fabrication s'en trouvait matériel- LES FONDATIONS
ET LEUR EMPLOI.
lement beaucoup réduit. Bien que les ma- Les fondations de rayons peuvent être
divisées en deux grandes classes: celles des-
tinées au couvain et celles qui recevront le
miel de surplus. Chacune de ces classes se
subdivisent à leur tour. Nous avons, par
exemple, ce que nous appelons la cire flne
pour cadres d'extraction » environ 10 à
11 pieds carrés à la livre; l'a extra-fine », 12
à 13 ; la cire mince, qu'on emploie seu-
lement dans les cadres à couvain, allant des
des 8 à 9; enfin la cire moyenne n, 7 à 8. La
La cire fine est généralement employée pour
les sections, et la cire moyenne pour les ca-
dres à couvain.

CIRE ACOUVAIN. CIRE


MOYENE ACOUVAIN.
MINCE

PRESSEA GAUFRER.

trices à plat dussent produire les fondations


beaucoup plus parfaites, elles augmentent EXTRA POUR
FINE
dans de telles proportions le prix de la fabri- FINE
CIRE HAUSSE. CIRE
POUR
SECTIONS.
cation que presque toutes les fondations
fabriquées aujourd'hui sont faites au moyen Les quatre figures montrées ci-dessus
de cylindres. La meilleure presse qui ait été représentent les différentes qualités. La cire
inventée dans les conditions ci-dessus est moyenne porte l'empreinte à cellules rondes,
celle de Given*;mais elle ne se vend plus commeon l'appelle. Onemploi e généralement
aujourd'hui, et les machines à cylindres sont ce genre de fondation pour le nid à couvain,
presque les seules employées. en ce qu'il a moins de tendance à fléchir sous
La fabrication de la cire gaufrée est deve- le poids des abeilles occupées à le transfor-
nue pour ainsi dire une industrie spéciale. mer en rayon: il est plus fort parce qu'il y a
plus de cire dans les angles des hexagones.
(*) Il existe une autre machine vendue enAlle- On a découvert que les abeilles utilisaient
magne,composéede matricesà plat sans presse. Les toute la cire de ces fortes saillies et l'allon-
deuxparties du moulesont tenues l'une à l'autre par geaient pour en construire les parois des
des charnières et s'ouvrent commeun livre. La cire cellules. La cire fine, donnant 8 à 9 à la
liquide est verséesurla matricedudessoussur laquelle livre a ce qu'on appelle le rudiment de
on abaissecelle du dessus, commeon fermerait un
avant la cire refroidisse. cellule hexagonale régulier. Comme on le
livre, que L'impression les deux figures, il
obtenue est très rudimentaire très informeen com- peut voir en comparant
cire dans les saillies, et la
paraison de celle produite par des cylindresou une y a moins de
bonnepresse. feuille laminée est elle-même plus mince.
FONDATIONSPOUR LES RAYONS. 145 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.

En raison de cela on ne doit pas mettre de tainementfait plus d'expériences et dépensé


fondation de cire mince dans les cadres à plus de temps et d'argent pour examiner
couvain sans la soutenir par des fus de fer cette question sous toutes ses faces, que
étamé. La cire fine a des saillies encore plus tout autre au monde. Il est en vérité l'in-
fines que celles de la cire mince, et l'extra- venteur de ce qu'on connaît aujourd'hui
fine les a plus minces encore. sous le nom de Nouveau procédé Weed»
On choisit généralement la cire fine ordi- pour la fabrication des fondations de rayons
naire parce que les abeilles sont moins por- et dont Je trait caractéristique est de four-
tées à la ronger pour l'amincir de leurs nir automatiquement des feuilles continues
de cire de toutes les longueurs désirées.
dents; et que lorsqu'elles commencent à la
travailler elles l'étirent plus rapidement. Après une longue série d'expériences, il
D'autres préfèrent l'extra-fine parce qu'ils constata que dans les fondations habituel-
lement vendues dans le commerce il y avait
prétendentqu'elle laisse moins sentir la cloi-
son centrale, comme disent une ou deux per- trop de cire au fond des rudiments des
cellules et pas assez sur les côtés; que
sonnes, dans le miel en rayon. Lorsqu'on
emploie une fondation trop épaisse dans les lorsque le fond est plus épais que les abeilles
sections, surtout quand on se sert de feuilles n'ont l'habitude de le faire elles prennent
entières, on remarque en mangeant le rayon rarement la peine de l'amincir; mais que
de miel construit dessus, une sorte d'arrêté, quelle que soit l'épaisseur des côtés, elles
une base épaisse, et quelques personnes vont lui donnent en les allongeant la même épais-
seur ou presque que dans leur construction
jusqu'à prétendre que le rayon est artificiel naturelle. Allant sur cette théorie — théo-
parce qu'elles ne le trouvent pas aussi mince rie queM. Weed démontra pratiquement-
et aussi friable que le miel en rayon qu'elles
ont mangé autrefois dans la ferme de leur il construisit des rouleaux et des matrices
père II. Il y a quelque chose de vrai dans capables d'entraîner dans leur mouvement
cette affirmation, et pour cette raison seule circulaire des fondations à base mince.
la cire fine ou extra-fine devrait toujours Celles-ci ressemblent à toutes les autres
être employée ; et lorsqu'on désire que le vendues dans le commerce; mais quand on
feuillet central soit aussi mince que possible, les met dans du plâtre et qu'on les entaille
et qu'on ne se soucie pas que les abeilles transversalement, cette opération démontre
acceptent la fondation et achèvent le rayon qu'elles sont toutes différentes. Si l'on prend
un couteau et qu'on essaye de couper en
plus ou moins vite, l'extra-fine devrait être
toujours choisie. travers une feuille de fondation, on ne peut
se rendre compte, en examinant le bord, de
En raison de la tendance de la fondation à
former une arrête au centre du rayon, quel- l'épaisseur relative du fond et des sailles,
par la raison que le couteau laisse des
ques personnes se sont imaginées qu'en se bavures. Pour remédier à cela, on encastre
servant d'une simple amorce elles remédie-
la fondation et le rayon à soumettre à l'ana-
raient à cet inconvénient; parce qu'elles
lyse entre deux couches de plâtre à mouler,
prétendent que le rayon doit être presque puis à l'aide d'un couteau bien effilé on pra-
en entier naturel, et qu'en employant ce
tique des sections bien nettes qui montrent
moyen elles l'obtiendront aussi délicat et les épaisseurs relatives des diverses parties
aussi friable que les anciens rayons de miel
de la ferme. Mais on a démontré dans la composant le rayon.
Pour mieux vous faire comprendre ces
majorité des cas que la construction natu- différents points nous avons fait mettre
relle ne donnera que des cellules h provisions
dans du plâtre plusieurs morceaux de rayon
ou des cellules de mâles, les cellules étant
et de fondation. Puis, après les avoir coupés
plus larges, de façon à ce que les abeilles à l'endroit voulu avec un couteau affilé
puissentles bâtir plus promptement. Quel- comme un rasoir, nous les avons fait photo-
ques expériences récentes semblent démon- graphier et graver en demi teinte. Les deux
trer que le rayon de mâles de construction
naturelle a autant et plus de cire au pouce figures ci-après montrent ces spécimens
tels qu'ils sont.
cubique que le rayon d'ouvrières. SI les Les figures 15et 16 (*) montrent les fonda-
abeilles, d'autre part, voulaient faire leurs tions ordinaires de cire fine et de_cire mince,
rayons tout d'ouvrières, nous aurions de cette et les cellules qui ont été construites par les
façon un rayon dont la délicatesse et la fria- abeilles. On remarquera que le fond n'en a
bilité ne laisseraient rien à désirer.
Mr.E. B. Weed,autrefois de Détroit, puis de C*)Les figures15 et 16 sont du« CanadienBee
Medina, et aujourd'hui de Cleveland, a cer- Journal.»
10
FONDATIONSPOUR LES RAYONS 146 FONDATIONS POUR-LES RAYONS
pas été aminci l'une rr.anière appréciable. figure 7 ont été tra nsformés par les abeilles
La figure 6 montre un rayon construit sur en de profondes cellules très délicates;
une fondation dont la coupe transversale est démontrant que quelle que soit la différence
s'il y en a d'épaisseur, des côtés, les abeilles

les réduisent à la même proportion ou pres-


lue, que dans leurs constructions naturelles.
Languie 12 représente la fondation extra-
surfine, donnant environ 12 pieds a la livret

1,
et les figures 11 et 13 respectivement les
cires fines et extra-fines ordinairement ven-
FiG.15. dues dans le commerce, et allant de 11 à
13 pieds à la livre. Dans ces deux dernières
donnée en figure-7. On verra que le fond clef
cellules est à peine plus épais, s'il l'est

le lecteur voudra bien remarquer que les


rudiments de cellules sont à peine visibles
tandis que les bases sont très lourdes; tan-
dis que dans le"no 12 los côtés sont le trait

dominant et le fond est si léger, si pareil à


une mousseline que c'està peine si on l'aper-
çoit.
.: FIG.18. La figure 1 donnée plus loin, montre un*
rayon d'ouvrières construit naturellement;
même,.quedans.la fondation d'origine; tan- et bien que le rayon montré en figure 6 prp*
dis que les lourds côtés qui font saillies en Tienne d'une fondation assez lourde par elle-
j
FONDATIONSPOUR LES RAYONS. 147 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.

même pour donner seulement 0 pieds à la ces moulages dans le plâtre, est que laclolson
livre,le rayon qui en résulte est aussi léger et
centrale, ou feuille médiane des rayons de
aussi délicat que le produit naturel montré enconstruction naturelle augmente en épais-
figure l.Mais le rayon entièrement construit seur de la base du sommet. La raison en est
extrêmement simple. Il est évident que la
partie supérieure est appelée à supporter le
poids de tout ce qui se trouve en-dessous,
et la cloison centrale augmente d'épaisseur à
mesure qu'elle approche du point d'attache.
On ne peut faire autrement que d'admirer
la magnifique harmonie qui règne dans les
lois de la nature établies par Dieu lui-môme
par abeilles n'est pas toujours aussi léger et qui se manifestent pour nous dans la cons-
queA0iul montré en figure 1.Dans les mêmes truction des rayons des abeilles. Des milliers
- circonstances les abeilles le bâtissent beau- de petites créatures sont engagées à la cons-
coupplus lourdement, comme le rend évi- truction d'une certaine partie de leur
demeure, elles travaillent au hasarden appa-
rence, comme je l'ai dit d'ailleurs, et pour-
tant lorsque le rayon est terminé c'est un
tout complet, plus fort près du sommet qu'à
la base.

LA FONDATION
FAITE D'APRÈSLE NOUVEAU
PROCÉDÉDE WEED. n
COMMENTELLEESTFABRIQUÉE.
Peut-être les trois quarts des fondations
dent un regard jeté sur la figure 2. qui est fabriquées dans les Etats-Unis, et la moitié
aussi un spécimen d'un rayon de construc- de celles faites dans le monde entier, sont un
tion naturelle. produit de ce qu'on nommeu New Weed
La figure 3 montre un rayon de mâles Process !i.La fondation faite par ce nouveau
procédé fut pour la première fois mise en
vente en 1890, et sa qualité fut trouvée si
supérieure, tant au point de vue de la soli-
dité que de la transparence, qu'elle rem-
porta aussitôt toutes les faveurs. Elle se
trouvait être tellement plus forte,-en vérité,
que des fondations beaucoup plus légères
pouvaient être mises en usage avec elle sans
lui nuire en aucune façon. Le nouveau pro-
cédé non seulement produisait un article de
naturellement construit. En comparant cette beaucoup supérieur aux autres, mais encore
figure avec la figure 1 il sera aisé de voir réduisait de beaucoup le travail du laminage,
comment le rayon naturel de mâles peut être de l'impression et du parage de la marchan-
beaucoup plus lourd que le rayon élevé sur dise. L'ancienne méthode consistait à trem-
per une planchette mince dans une grande
cuve de cire, assez de fois pour obtenir une
feuille de chaque côté dela planchette. Le
tout était refroidi ensuite dans l'eau et la
feuille de cire détachée de la planche. On les
glissait ensuite une à une entre les cylin-
dres de la machine, et chaque fols on était'
obligé de les tirailler par un bout, par un
autre, parce que ces feuilles adhéraient aux
cylindres en passant entre eux. Cette-opéra-
la fondation ordinaire de cire fine, en raison tion n'arrangeait pas les empreintes des
du surplus de cire qui se trouve dans le fond rouleaux pas plus que les fondations., Après
et sur les côtés. que les feuilles étalent gaufrées, Il fafiâtt les
Unautre fait Intéressant mis en iumlôre par empiler l'une sur l'autre et les couper à la
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 148 FONDATIONS POUR LES RAYONS.

main à la mesure voulue, ce qui causait des cadres plus profonds, ou avec certains spé-
déchets montant de 25 à 33 1/3 pour cent cimens de cire naturelle, le fléchissement
qu'il fallait ensuite refondre. Enfin les est suffisant pour permettre aux abeilles
feuilles de cire étaient enveloppées de d'élever des mâles dans les cellules supé-
papier à la main et préparées pour l'embal- rieures. On a essayé le papier, et il donne
lage. des résultats merveilleux tant que les
Aujourd'hui celui qui aurait l'occasion de abeilles récoltert le miel; mais pendant une
jeter un coup d'œil dans une maison où le sécheresse, ou lorsqu'elles n'ont rleh à faire,
l' Nouveau Procédé» est appliqué, verrait elles sont très capables de mettre en pièces
un employé soulever un pain de cire jaune de beaux rayons pour en arracher le papier
(60 livres) le mettre tel qu'il est dans la qu'elles s'Imaginent être les toiles de la
machine, l'y abandonner, puis aller s'occu- teigne. Dans notre apier nous avons de
per d'autre chose. Lorsque cette cire sort magnifiques rayons bâtis sur de minces
du laminoir elle est convertie en une lon- feuilles de bois; mais comme le fond des cel-
gue feuille continue enroulée sur une lules est plat, elles sont forcées d'user de la
bobine. Cette bobine est placée ensuite sur cire à combler les Interstices, et la dépense
une autre machine automatique par le de ce surplus de cire rend tout-à-fait hors de
même ouvrier ou un autre; la machine est question, il nous semble, cette base de bois.
mise en mouvement, et quand la feuille de Nous n'aimons pas les fondations avec fil de
cire commence à se dérouler, elle se trouve fer étamé Inséré dans le laminage, en raison
prise entre les rouleaux matrices et coupée de l'augmentation de dépense d'abord, et
sans perte à la mesure. Un tic-tac, et la ensuite parce que nous ne pouvons les fixer
feuille de cire parée est déposée carrément dans les cadres aussi sûrement que lorsque
sur une feuille de papier de même gran- les fils de fer sont tendus sur les cadres
deur, puis saisie; un autre tic-tac, un saut, mêmes.
un bond et un hop 1 elle vient s'empiler sur Avant l'invention de la barre supérieure
les précédentes; et des doigts presque épaisse, nous garnissions tous nos cadres
humains, comme Ils recouvriraient un livre, de fils de fer tendus perpendiculairement et
enveloppent et plient aussi régulièrement et pris dans les barres du haut et du bas. C'était
avec autant de précision que le pourrait un travail considérable, et de plus très peu
faire la main de l'homme. praticable avec les cadres Hoffman décrits
au chapitre CONSTRUCTION DESRUCHES.,
CIRE GAUFRÉEA FONDPLAT.
FILS DE FER POSÉS HORIZONTALEMENT.
On a fait des fondations à fond plat que
Dans nos premières tentatives pour gar-
quelques personnes croient être les meil- nir les cadres de fils de fer horizontaux, la
leures pour fondations des hausses. Ce n'est
fondation bombait entre les fils, et pourtant
qu'une feuille de cire portant l'empreinte les Dadant, Hilton et autres, nous certi-
gaufrée de cellules hexagonales à fond plat. fiaient qu'en posant les fils de la sorte Ils
Tout en concourant à fournir du miel en
rayon excellent, au témoignage de beaucoup
d'entre ceux qui l'on essayée, elle est dIffi-
cilement acceptée par les abeilles, et par
conséquent elle cause la perte d'un temps
précieux. Nous savons parfaitement qu'elles
refondent la cire et reconstruisent les cel-
lules à leur guise avant de les étirer

FLÉCHISSEMENTDES FONDATIONSET
COMMENTL'ÉVITER.
- Bien des moyens ont été tentés pour ROULEAUPOURFIXER LES FILS.
empêcher les fondations de fléchir et d'occa-
sionner par conséquent un léger allon- assuraient de beaux rayons parfaits et bien
gement des cellules dans la partie supé- droits. Nous avons appris depuis que c'était :
rieure du rayon. Avec les cadres Langstroth la tension trop forte donnée à nos -nls qui .1
cet allongement est si peu prononcé qu'avec nous occasionnaient cet ennui. La fondation
la plupart des cires du commerce il ne pro- doit aussi être taillée un quart de pouce ou
voque aucun ennui sérieux; mais avec des environ plus courte que la mesure intérieure
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 149 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.

du cadre. Nos derniers essais nous ont prouvé venable, échauffer les fils à une température
qu'on obtenait par ce moyen les plus magni- de 130° Farenheit, par exemple, point
fiques rayons. Les côtés du cadre sont percés auquel, en les appliquant bien, ils s'enfon-
de trousà5c/m de distanceles uns des autres ceront dans la fondation; puis, le courant
et à 2 c/m de la barre de fond et 12m/mde celle coupé, les fils se refroidissent Immédia-
du sommet. Ce qui fait quatre fils de fer tement, et restent fixés au milieu de la
horizontaux, le nombre voulu pour les cadres feuille de cire. Avec les batteries ordinaires
Langstroth. il n'est pas possible de chauffer les quatre
Le fil de fer est le no 30, c'est du fil de fer fils à la fois, pour cette raison on est obligé
étamé. Après que les fils ont été posés dans de chauffer les fils l'un après l'autre, comme
le cadre et bien tendus, on coupe la fondation le montre la figure d'ensemble ci-contre.
de manière à ce qu'elle remplisse l'intérieur La fig. 4 est une poignée de bois, aux extré-
du cadre et on insère les fils dans la cire au mités de laquelle sont montés deux fils de
moyen de l'un des nombreux instruments fer rigides, G et c, renflés aux extrémités.
Inventés à cet effet. Pendant cette opération A chacun de ces fils est attaché le pôle d'une
- la fondation est soutenue par une planche batterie. Quand le courant est établi, c et G
bien nivelée et taillée dans de telles condi- sont appuyés sur les extrémités d'un des
tions qu'elle puisse glisser à l'intérieur du fils étamés tendus, tandis que de la main
cadre et venir toucher aux fils de fer. La restée libre on presse la feuille de cire con-
planche a un certain degré d'humidité, au tre le fil jusqu'à ce qu'il y pénètre à moitié.
moyen d'un chiffon trempé dans l'eau, pour Le courant est coupé rien qu'en soulevant
empêcher la cire d'y coller. On peut se servir, l'instrument par la poignée H. Les autres
pour fixer le fil de fer dans la fondation fils étamés sont traités chacun à leur tour
d'une "roulette à patron» ordinaire, telle de la même façon.
-que celles que les dames emploient. Pour
que les dents de la mollette enfourchent le Lorsqu'on a un courant d'éclairage élec-
fil, onles tord légèrement de deux en deux trique à sa disposition, en intercalant une
comme les dents d'une scie. Posez la fonda- résistance suffisante il peut chauffer les qua-
tion sur la planche dont nous avons parlé tre fils à la fois, et l'on accomplit ainsi le
tout à l'heure, placez dessus le cadre garni fixage des fils d'un seul coup et du mêmemou-
de fils de fer, ajustez la mollette de votre vement. Mais la majorité des apiculteurs
outil sur l'un des fils, et faites-la rouler sur ne sont pas dans des conditions favorables,
toute sa longueur en appuyant légèrement. et ils se voient forcés, par conséquent, de se
Si la fondation est chaude, le fil s'insérera servir de batteries simples. Les piles sèches
dans la cire. Un moyen plus net et plus ordinaires, comme celles qu'on peut se pro-
prompt est de faire cette opération à curer chez tous les marchands de fourni-
l'électricité. tures pour l'éiectricité, et vendues au détail
1.25 pièce, remplissent parfaitement le but.
L'ÉLECTRICITÉ
EMPLOYÉE POURINSÉRER Cinq ou six réunies en batteries , donnent
LES FILS DE FER. un très fort courant. Sur chaque pile sèche
il y aura deux contacts — l'un au centre de
Si un fil de fer est trop mince pour trans- la batterie, appelé le poste d'attache du
mettre un courant donné d'électricité, il charbon et l'autre pareil au bord extérieur.
s'échauffe; et si le courant est trop fort, le L'un est appelé le pôle négatif, et l'autre le
pôle positif. Pour former les batteries
mettez les piles en rangs; prenez un fil de
laiton non couvert; attachez-en une des
extrémités au centre de l'une des piles, puis
allez rattacher son autre extrémité au poste
extérieur de la pile qui vient à la suite en
ligne. Prenez un autre fil de cuivre et reliez
le centre de la pile précédente au poste exté-
rieur de la suivante, et ainsi de suite jusqu'à
la dernière. Si vous vous y êtes bien pris,
vous aurez un fil de laiton conduisant de
tous les postes extérieurs et aboutissant à
la pile d'un des bouts, et un autre fil condui-
fil se fond. Prenant avantage de ce principe, sant des postes d'attache du centre à la pile
nous pouvons, avec un courant de force con- de l'autre bout de la batterie. Ces deux fils
*
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 150 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.
sont tout prêts alors à être mis en contact en bas et sur les côtés. Même avec une
avec l'instrument à fixer les fils de fer amorce aussi grande, les abeilles quel-
étamés montré à la page précédente. quefois s'abstiennent de fixer le rayon aux
Les piles sèches sont ce qu'on désigne
sous le nom de batteries à circuit ouvert »
ou courant continu — c'est-à-dire qu'elles
donnent un fort courant pendant un temps
donné, puis la force diminue graduellement,
et il faut alors les laisser reposer» pour
qu'elles récupèrent leur force première.
Après s'être servi des cinq ou six piles de la
batterie pendant une heure ou une heure et
demie, il est prudent de les laisser reposer
pendant deux ou trois heures avant de s'en
servir à nouveau.

ROULEAUFIXE-FONDATIONS
LE "DAISY" FIXAGEDESAMORCES
DANSLES CADRES.
Lorsque les fils étamés ont été fixés dans côtés et au bas. Il est à désirer cependant
une centa!ne de cadres, par exemple, nous
nous servons du rouleau fixe- fondation le qu'il soit fixé dans le bas, pour éviter qu'il
se brise pendant les expéditions; mais fut-
"Daisy".Laroulette de boispassée fortement elle même assez longue pour toucher le
deuxou trois fois le longdu haut du cadre fera cadre dans le bas, les abeilles ne l'achèvent
toujours pas de ce côté. Un moyen plus sûr
estpeut.-êtred'établir dans le basuneamorce
de 3/4 de pouce de haut, puis d'en fixer une
autre au sommet de 3 pouces 1/4 de long. Cela
donne la certitude d'avoir le rayon fixé à la
barre du bas.

FIXE-FONDATIONS
LE "DAISY".
Des centaines d'api-
culteurs répandus un
peu par tout le pays,
après un essai sérieux
de ce fixe-fondations, le
ROULEAUFIXE FONDATION
DAISY. proclament, en raison
de tous les avantages
adhérer la fondation à la barre de support et qu'il présente, le meil-
de direction du rayon. leur des instruments.
Une autre méthode très populaire chez les Le principe de cet ap-
apiculteurs, pour fixer la fondation a la pareil repose sur ceci:
barre supérieure, est celle que montre la Une plaque de métal ou
figure ci-contre. La plupart des fabricants languette est chaufiee
de matériel fournissent ces sortes de barres au moyen d'une lampe
aujourd'hui parce que les apiculteurs les placée en-dessous.Cette
préfèrent en général aux autres. Elles por- plaquette, par une lé-
tent une double gorge dont l'une est au gère pression des mains,
centre même de la partie inférieure de la tandis qu'elles sjutiennent la fondation, se
barre. Dans celle-là on Introduit la feuille de trouve passer directement sur celle-ci
fondation, comme enD. On pousse alors la et est mise en contact avec le bord infé-
baguette de bois C en forme de coin dans rieur de l'amorce. A l'instant le bord fond;
l'autre gorge; elle refoule la petite cloison la pression étant relâchée, la languette
centrale avec force contre la fondation qui se retire, on laisse l'amorce retomber
se trouveainsi maintenue. dans la section, où refroidie aussitôt elle
Beaucoup d'apiculteurs désirent que se maintient fermement. Cette méthode
l'amorce remplisse autant que possible la de fixer les fondations est non-seulement
section,ne laissant qu'un espace de 10 à 12' plus rapide, mais elle donne un travail
FOURMIS (LES). lM FOURMIS (LES).

beaucoup plus net et en même temps juger de l'empressement qu'elles mettraient


économiseles fondations. La méthode pré- à l'emporter chez elles, mais à notre grand
cédente où ie bord de la fondation est noyé étonnement, elles parurent plutôt recher-
dans la barre de sommet de la section en cher les ruches qui contenaient encore des
-perd chaque fois quelques millimètres. abeilles que celles qui ne renfermaient que
Cette perte monte toujours de 10 à 12 rn/m. du miel. C'étaient donc la chaleur produite
Elle est évitée avecle fixe-fondationsa le Daisy» par le groupement des abeilles qu'elles
les figures représentent le détail de la cons- recherchaient; et comme les ruches étaient
truction de ce fixeur. posées directement sur le sol, les fourmis se
rendirent bientôt dans plusieurs qui ne con-
tenaient qu'un petit essaim et pendant quel-
que temps les abeilles et les fourmis se
servirent d'une entrée commune. A mesure
que le nombre des abeilles augmenta, elles
témoignèrent une aversion de plus en plus
marquée pour le partage de leur demeure;
les fourmis pourtant se montraient d'humeur
assez pacifique, jusqu'au jour où les abeilles,
essayant de liquider définitivement l'affaire,
les fourmis se mirent sur la défensive et se
montrèrent capables de maintenir leurs
positions. Les abeilles parurent délibérer
FIXE FONDATIONS PARKERPOURSECTIONS. quelque temps, puis un beau jour nous les
vîmes saisir les fourmis une à une, les
Il a pour principe de presser le bord de la emporter dans les airs, et les laisser retom-
cire sur le bois de la section. Le mouvement ber à une distance telle de la ruche qu'il n'y
de l'appareil aplatit la cire et la fait adhérer avait pas a craindre de les voir y retourner.
au bois. On voit ci-dessus l'apparcil Parker, C'est ainsi que les abeilles, à mesure
dont on se sert beaucoup; de fait, on en a qu'elles redevinrent de fortes et bonnes
vendu plusieurs milliers. Il fait un travail colonies, se débarrassèrent des fourmis; et
très net; mais lorsqu'on a des milliers notre conviction fut dès lors, qu'il n'y a pas
d'amorces à poser,il finit par fatiguer un lieu de craindre qu'une bonne colonie soit
peu les mains, et d'autre part il n'économise jamais tourmentée par les fourmis. Une
pas autant les fondations que le (ixeur le colonie faible, après avoir lutté quelque
Daisy. temps contre une puissante fourmilière,
essaim^; mais elle aurait pu en faire autant
FOURMIS (LES). —Bien que nous pour toute autre cause, de sorte que nous
ayons étudié ce sujet avec une scrupuleuse ne rendîmes pas les fourmis responsables de
attention, nous ne sommes pas parvenus à cet incident.
découvrir que les fourmis fussent capables Mais les fourmis se montrent fort gênantes
de quoi que ce soit, ici dans le Nord, qui put dans les ruchers où l'on essaye de maintenir
autoriser l'apiculteur à entrer en guerre l'herbe rase au moyen de faucheuses. Les
contre elles. Il ya quelques années, une per- petits monticules dont elles parsèment le
sonne nous effraya en nous disant que les terrain nuisent à son nivellement, et oppo-
fourmis qui fréquentaient notre rucher sent aussi des obstacles plus ou moins nom-
s'emparaient du miel aussi vite que nos breux à la faucilleou à la faucheuse. Bien que
abeilles pouvaient le recueillir. En consé- les fourmis ne causent que peu dédommagé,
quence, nous préparâmes nous-mêmes une comme nous l'avons dit, dans les apiers du
bouilloire d'eau bouillante, et tuâmes non- Nord, si même elles se rendent coupables
seulement les fourmis mais en même temps d'aucun, il est si facile de s'en débarrasser
quelques ceps de vigne qui croissaient près que nous croyons bon de passer en revue les
de lit. Quand vint le printemps, les abeilles, diverses méthodes propres à leur extermi-
réduites tout au plus à onze colonies, dépé- nation.
rirent et moururent; et leurs ruches bien
pourvues de miel, disséminées sur le rucher COMMENT ON DETRUITLES FOURMILIÈRES
sans protection, semblaient offrir une belle
occasion, telle qu'elles la pouvaient désirer, A l'aide d'un levier ou d'un bâton pointu
auxfourmisqui, elles, n'avaient pas diminué et d'un maillet, creusez un trou d'un pouce
d'un iota. Nous montâmes la garde pour de diamètre à peu près et d'un pied environ
FOURMIS (LES). 152 FOURMIS (LES).
de profondeur, au beau milieu du nid de tout, de fait, où le climat est chaud, que dans
fourmis. Autour de ce premier trou faites le Nord.
en deux ou trois autres semblables, ou même Les fourmis y sont si grosses, si fortes,
davantage si la fourmilière est Importante. qu'elles tentent parfois de détruire les colo-
Procurez-vous pour 55 centimes environ nies. La première chose à faire est de décou-
de sulfure de carbone: c'est un produit très vrir la fourmilière et de procéder à sa des-
volatil, très violent et dont l'emploi exige truction en se servant d'huile lourde ou de
de grandes précautions; il faut éviter que gazoline. Si ces produits n'ont pas une action
ses vapeurs se condensent dans une pièce assez forte, usez de sulfure de carbone, en
où de la gazoline soit allumée, où brûlent unpratiquant trois ou quatre trous par 30 c/m
poële ou une lampe. Versez la valeur d'une carré de nid; mais au cas où vous emploieriez
cuillerée à bouche de ce produit dans cha- ce dernier produit, veillez bien à boucher
cun des trous; bouchez-les «CUssitôtavec hermétiquement chacun des trous avec dela
une motte de terre, car il faut que les terre bien tassée, sans quoi les gaz s'échap-
vapeurs de soufre pénètrent dans toutes les peraient et presque tout l'effet du produit
galeries de la fourmilière, détruisant ainsi serait perdu.
non seulement les fourmis mais les larves et Mais il ya dans les climats chauds certaines
jusqu'aux œufs. Au bout d'un jour ou deux, espèces de fourmis dont les nids, creusés
tout ce que le nid contenait de vivant à dans le trou des arbres, sont inaccessibles.
l'intérieur et aux alentours est mort et bien D'autres fourmis sont si petites, et viennent
mort. de points si éloignés, qu'il est pour ainsi dire
Mais si les nids de fourmis ne sont pas Impossible de découvrir leur nid. En pareils
très gros, on peut obtenir presque d'aussi cas, on recommande de placer à leur portée
bons résultats en se servant d'huile lourde un sirop quelconque ou du miel mélangé
ou de gazolineen place de sulfure de carbone, d'arsenic ou de strychnine. Inutile de dire
à condition toutefois d'en verser deux ou que les vases contenant de tels mélanges
trois fois plus dans chaque trou. Récemment empoisonnés doivent être mis dans uneboîte
nous avons employé simultanément l'huile couverte d'une toile métallique assez fine
lourde et la gazoline, elles ont été aussi effec-
pour empêcher les abeilles d'y pénétrer, mais
tives l'une que l'autre pour la destruction des
assez grosse cependantpour en laisser l'accès
fourmis. Des deux pourtant, l'huile lourde libre auxfourmis. Ces dernières travailleront
semble préférable, mais soit qu'on se serve sur ces mélanges empoisonnés, lesporteront
de sulfure de carbone, d'huile lourde ou de à la fourmilière,àleur couvain, donnantpour
gazoline, il faut veiller à n'en pas répandrerésultat que les larves ainsi que les insectes
sur le dessus de la fourmilière, car ces parfaits seront détruits, n'importe où se
différents produits brûleraient l'herbe jus- trouvera situé le nid. M. G. H. Schoeffie, de
qu'à la racine, laissant une place brune et Murphys, Californie, qui prône cette méthode
dénudée là où Il y aurait dû en avoir une la dit très efficace et prétend que les fourmis
fraîche et verte. L'action du sulfure de car-ne tardent pas à cesser leurs visites. Mais 11
bone, étant beaucoup plus puissante que recommande de placer la boîte renfermant
celle d'huile lourde ou de la gazoline, est le poison directement sur la voie suivie par
aussi beaucoup plus apte à faire mourir les fourmis.
l'herbe. Tout bien considéré, nous recom- Lorsque la destruction complète de ces
mandons de préférence l'usage de l'huile pestes d'insectes ne semble pas réalisable,
lourde. on peut les éloigner pourun tempsdu rucher
La meilleure époque pour détruire les nidsen répandant de l'huile lourde sur un étroit -
de fourmis est au commèncement du prin- espace, rien qu'une ligne autour de la ruche
temps, avant que ces insectes n'aient eu ou des ruches. Arrivée à cette ligne d'huile,
l'occasion de multiplier leurs petits monti- les fourmis s'arrêteront net.
cules; il y a moins à risquer aussi d'abîmer Quelques apiculteurs se sont aperçus que
les gazons à ce moment-là, ou plutôt l'herbe cette peste d'insectes causait des dégâts si
aura plus de facilité à se remettre, grâce considérables qu'ils ont été obligés de poser
aux averses du printemps,dela médication»
les ruches sur des tréteaux, puis de plonger
forcée à laquelle on l'aura soumise. les pieds des tréteaux dans des vases d'eau
ou d'huile lourde.
LES FOURMISDANSLE SUD. Mais si des ennemis aussi redoutables de-
vaient visiter notre rucher, nous ne regar-
Le voisinage de ces insectes est beaucoup derions pas à nos efforts pour découvrir leur
plus Incommode dans les Etats du Sud et par- nid, et nous leur administrerions une bonne
FRAMBOISIER(LE). 153 FUREUR DES ABEILLES.

dose de sulfure de carbone, ce qui les ferait fleurs commencent à exsuder du nectar en
tenir tranquilles pour un bout de temps. juin, et la floraison se continue plus ou
Si dans un gros arbre se trouve un énorme moins abondante jusqu'aux premiéres ge-
nid de fourmis des bois, injectez dans le creux lées.
de cet arbre une pinte environ de sulfure de Comme le dit Langstroth, le miel de fram-
carbone, à l'aide d'une seringue. Bouchez boisier est de la qualité la plus fine, et prend
les ouvertures et nous pouvons vous garan- rang sur presque tous les marchés à côté
tir qu'elles ne vous tourmenteront plus des miels de trèfles les meilleurs. Et vrai-
désormais. ment, les connaisseurs le proclament supé-
rieur à tous les autres miels de table du
FRAMBOISIER (LE). — Dans les monde, car il participe en quelque sorte du
endroits où le framboisier est cultivé en parfum délicieux du fruit mûr, sans compter
les autres qualités qui sont tellement pri-
grand pour la vente de son fruit, il a une
sées dans le miel de trèfle.
grande valeur mellifère; cependant il ne
serait pas sage de n'en faire la culture que Les fruits du Michigan mûrissent en juin,
et se succèdent sans interruption restant
pour le nectar seul. Les abeilles en recueil-
lent la moindre goutte, et le miel qu'il four- bons à cueillir jusqu'aux gelées.
nit est de la plus flne qualité. Si des apicul- Le seul reproche à faire au framboisier
teurs et des cultivateurs de petits fruits sauvage est que le fruit ne se conservant
pouvaient s'établir les uns près des autres, pas ne peut être expédié, et qu'il faut, par
Ils y trouveraient probablement chacun conséquent, le consommer le jour même
leur avantage. Langstroth dit du miel pour ainsi dire qu'il a été cueilli.
de framboisier: Il au point de vue de la
saveur 11est supérieur à celui de trèfle blanc, FUREUR DES ABEILLES. Nous avouons
et--son rayon délicat fond pour ainsi dire en toute sincérité que nous n'admettons pas
dans la bouche. Quand le framboisier est en cette expression de Fureur» appliquée aux
fleurs, les abeilles ne tiennent plus même le abeilles, et que nous nous sentons nous-
trèfle blanc qu'en très faible estime559. Les mêmes pris de colère en entendant les gens
grappes retombantes mettent le nectar à parler de la folie» de ces insectes, comme
l'abri de l'humidité, et les abeilles les buti- s'ils étaient toujours possédés de la rage, et
nent quand le temps est si pluvieux qu'elles prenaientplaisir à infliger la douleur cuisante
ne pourraient rien obtenir des têtes toute de leur aiguillon à tout être ou toute chose
droites du trèfle blanc. qui lesapproche.Lesabeillessontau contraire
Dans notre localité il fleurit juste après les les plus agréables, les plus sociables, les plus
autres arbres fruitiers et avant le trèfle, de gaies, les plus douces petites créatures qui
sorte que de grands terrains plantés de soientau monde,pourqui sait les comprendre.
framboisiers seraient une belle acquisition Que nous mettions en pièces sous leurs yeux
pour un apier. Ce sont les variétés rouges leurs magnifiques rayons si bien construits,
(spécialement la Cuthbert) qui, dit-on, elles n'en auront pas le moindre ressen-
nissent le plus de nectar. timent; avec une patience admirable, au
four- contraire, elles se mettrontaussitôtàréparer
LES FRAMBOISIERS SAUVAGES DU NORD le dommage sans un seul reproche. Si vous
DUMICHIGAN. les ennuyez, elles vous piquent, mais quin'en
ferait autant ayant assez d'énergie pour se
Ces framboisiers méritent une mention défendre et étant possesseur d'une arme
toute particulière, par la raison qu'ils pro- semblable?
duisent de grandes quantités de miel dans Nous ne savons encore que peu de choses
le nord du Michigan où ne croissaient autre- comparativement au sujet des abeilles ; et
fois que de vastes forêts de pins. Ces plus nous apprenons à les connaître, plus
terrains sont très bon marché, et, pour ainsi nous voyons qu'il est facile de leur laisser la
dire, impropres à toute autre culture que paix et de ne pas se mettre aux prises avec
celle des arbres capables de fournir du bois elles pour savoir qui restera maître du ter-
de charpente; et, comme dans les conditions rain. Défait, nous nous emparons aujourd'hui
actuelles on n'en pourrait pas planter, une de tout leur miel, à mesure presque qu'elles
entreprise apicole devient là pour cette rai- le récoltent; et même, fussions-nous assez
son une affaire productive et raisonnable- imprévoyants pour les laisser mourir de faim,
ment sûre, car il est probable, que le fram- elles ne feraient entendre aucune plainte.
boisier continuera d'y prospérer, puisqu'il Très rares sont les occasions où les abeilles
n'existe rien qui puisse le remplacer Les se montrent désagréables» ; et bien que
FUREUR DES ABEILLES. 154 FUREUR DES ABEILLES.
nous ne puissions pas nous rendre compte ainsi après une forte pluie, ou quand la
toujours de ce qui provoque leur mauvaise récolte de miel est peu abondante, sinon
humeur, avec un peu d'attention nous en nulle, ce serait risquer de causer la ruine de
pouvons éviter les effets. Il ya peu d'années plusieurs colonies, et de se faire considérer
un Intelligent ami se procura quelques abeil- soi et ses abeilles comme la peste du voisi-
les Italiennes, un extracteur, etc., et com- nage.
mença l'élevage des abeilles. Il apprit très Chaque année, presque, nous recevons
viteà les manipuler et y réussit parfaitement ; des lettres dans lesquelles nos corres-
quand vint le moment d'extraire le miel, pondants se plaignent que leurs abeilles sont
l'opération se flt si aisément qu'il s'étonna devenues subitement si désagréables qu'ils
qu'on lui ait dit que ce genre de travail ré- n'en peuvent plus venir à bout, pour ainsi
clamait une grande expérience. Il avait l'ha- dire; et ces lettres nous arrivent en juillei,
bitude de faire cette opération vers le milieu alors que la récolte du trèfle et du tilleul
du jour, comme nous le lui avions recom- commence à se ralentir. Le caractère des
mandé, tandis que le plus grand nombre des abeilles, après tout, n'est pas si dissemblable
abeilles était aux champs; mais en pleine de celui des hommes, et tout ce que vous
miellée de trèfle, les ruches étant pleines à avez à faire est d'éviter pendant quelques
en déborder, il fut arrêté dans son travail par jours d'ouvrir les ruches, jusqu'à ce qu'elles
un orage épouvantable. Ceci, naturellement, aient pris leurs richesses avec tant de faci-
ramena les abeilles à leurs demeures et en lité, subitement taries. Au bout de huit ou
même temps nettoya si bien le nectar des dix jours elles recueillaient un demi-gallon
fleurs qu'elles n'eurent rien de mieux à faire de miel par jour, si vous avez seulement la
que d'attendre chez elles qu'il en soit denou- précaution de ne pas laisser les ruches
veau exsudé. 11n'en fut pas de même de leur ouvertes trop longtemps, ou de ne pas lais-
énergique propriétaire trop plein d'ardeur. ser de miel ou des morceaux de rayon.
Sitôt que la pluie eut cessé, il ouvrit de nou- Un jeune homme qui était à notre service
veau les ruches et essaya d'en enlever les et qui riait de la crainte que peuvent inspi-
cadres comme il avaitfait peu d'heures aupa- rer les abeilles, se mit aux travaux du rucher
ravant; mais les abeilles qui s'étaient mon- avec tant d'ardeur et de bon vouloir que
trées si douces alors, semblèrent possédées nous fondions de grandes espérances sur
toutàcoup de l'esprit du mal, et s'attaquèrent lui. Un beau matin qu'il clouait des ruches
à ceux qui venaient les troubler; et quand devant la porte dulaboratoire, il sifflait avec
toutes les mains furent très piquées, le pro- autant d'entrain que les abeilles bourdon-
priétaire et ses aides conclurent que la pru- naient autour de lui. Nous vîmes bientôt du
dence est le meilleur contingent de la valeur miel et des morceaux de rayons tomliés
et cessèrent leur opération pour ce jour-la,. d'une ruche, épars autours de lui. Nous l'en
Tant que le miel était venu en abondance et avertimes aussitôt, lui disant d'arrêter son
que les abeilles s'en réjouissaient, aucune travail pour les faire disparaître, sans quoi
n'était disposée à se montrer désagréable ; il allait être piqué; comme les abeilles
mais après l'orage, elles étaient toutes là à paraissaient très calmes en lèchant ce miel,
ne rien faire, aussi, dès qu'une ruche fut il pensa mieux faire de la leur abandonner,
ouverte, chacune étant prête à aller piller sa en dépit de nos avertissements ; mais lors-
voisine, il en était résulté bientôt un combat qu'elles l'eurent tout recueilli, elles se
général. montrèrent menaçantes; et n'en trouvant
Nous ne savons rien au monde qui incite plus, elles se mirent à piquer le malheureux
plus les abeilles à piquer avec violence et jeune homme en reconnaissance de sa bonté.
méchanceté que de leur donner l'occasion Cette leçon si sévère eut plus d'effet sur lui
de se quereller sur des rayons à découvert, que nous ne l'espérions, car elle le tint éloi-
quand elles sont inoccupées. Il suffit d'un gné du rucher non seulement ce matin-là,
peu de négligence à cet égard, et nous avons mais pour toujours; car bien que plusieurs
vu un rucher entier si bien démoralisé, que années se soient écoulées depuis cet Inci-
les gens étalent piqués rien qu'en passant dent, il a toujours décliné depuis tout rap-
le long de la rue à plusieurs mètres de dis- port avec les abeilles. Nous regrettons
tance. Les abeilles étant activement occu- d'autant plus qu'il n'ait pas reconnu à ce
pées à butiner les fleurs durant une bonne moment-là la folle qu'il y avait à n'en vou-
miellée, nous avons fréquemment laissé des loir faire qu'à sa tête.
rayons tous garnis sur le toit d'une ruche, Nous ne pouvons dire, à présent, pourquoi
depuis midi jusqu'au coucher du soleil, sans les abeilles piquent avec tant de froide
qu'une abeille songeât à y toucher; mais agir méchanceté et d'une manière si vindicative
FUREUR DES ABEILLES 155 FUREUR DES ABEILLES.
sitôt qu'elles ont goûté du miel volé, et qu'elles s'étalent gorgées de miel dérobé,
pourtant tous les exemples que nous avons les voyant rentrées dans la tranquillité,
eu à cet égard n'avalent pas d'autre cause. nous tentâmes de leur donner du sucre sec;
Les abeilles des colonies qui ont l'habitude les abeilles querelleuses se disputaient
de dérober leurs provisions, bourdonnent à d'abord quelques minutes autour, mais
vos oreilles, menacent vos yeux plusieurs bientôt elles revinrent à leur besogne pre-
heures de suite20, ayant l'air de trouver mière, de se suspendre aux ruches bien
plaisir à vous tourmenter, à vous énerver ; garnies, essayant de pénétrer par les moin-
et non seulement elles menacent de leur dres fentes, les plus petites crevasses, à se
dard mais infligent les plus cuisantes bles- rendre enfin désagréables de toutes ma-
sures, puis bourdonnent de plus belle, nières. Si nous avions à ouvrir une ruche,
comme furieuses de ne pouvoir piquer elles y étaient entrées avant même que
encore après avoir perdu leur aiguillon. Les le toit en fût ôté, et alors c'était un combat
colonies qui possèdent ce genre d'abeilles furieux entre elles et les habitantes; l'opé-
sontgénéralementdes hybrides, ou peut-être rateur pouvait être certain d'être piqué
- des abeilles noires n'ayant qu'un faible croi- par l'un ou l'autre parti, et bientôt les gens
sement de sang Italien. Ces abeilles parais- de la maison accouraient en s'informant
sent avoir un penchant particulier pour de ce qui rendait les abeilles tellement
vous poursuivre, bourdonner de droite et méchantes, car elles entraient jusqu'à l'In-
de gauche devant vos yeux (si bien que vos térieur et menaçaient tout le monde de leur
yeuxfiniraient par loucher à vouloir suivre dard. Or, qui les empêchait de butiner
leur vol désordonné), d'une manière impa- paisiblement le sucre comme elles l'avaient
tientante. Une colonie de cette espèce nous fait de la farine, ou sur le trèfle au mois de
agaçait tellement tout le temps de l'ex- juin? Nous essayâmes d'asperger le sucre
jtractlon que nous tuâmes sa reine, bien d'un peu d'eau avec un vaporisateur; les
qu'elle fut des plus fécondes, et nous lui en abeilles qui y étaient occupées se portèrent
substituâmes une autre de pur sang Italien. vers leur ruche, lourdement chargées; puis
Rarement une pure Italienne vous poursuit le bourdonnement aigu annonçant le pillage
comme nous venons de le dire, cependant, commença à se faire entendre, à peine
à l'occasion, une colonie peut contenir perceptible d'abord puis augmentant de
des abeilles qui agissent ainsi; nous en force de minute en minute, si bien que nous
avons vues du moins dans ce cas, et leurs fûmes bientôt effrayés en pensant au dom-
ouvrières pourtant avaient toutes les Irois mage qui pourrait résulter de notre expé-
bandes jaunes qui caractérisent les Italien- rience.
nes. Nous avons démontré plusieurs fois Quand l'humidité sirupeuse fut toute
qu'on peut avoir un rucher dépourvu de ces recueillie, elles ne tardèrent pas à revenir
mouches désagréables; mais pour en être à leur condition habituelle. Le miel donné
complètement débarrassés, il vous faudra en plein air a de bien plus mauvais effets
souvent sacrifier quelques-unes de vos meil- que toute espèce de sirop, et le sirop de
leures récolteuses de miel. sucre blanc incite beaucoup plus les abeilles
Avec un peu de pratique un apiculteur au pillage que celui de cassonade; elles
peut savoir sitôt qu'il approche du rucher goûtent si peu ce dernier qu'elles n'en
s'il s'y trouve des abeilles en colère, par la usent seulement lorsqu'elles n'ont guère
note aiguë qu'elles lancent en volant. On autre chose à trouver. C'est avec de la
sait qu'avec un nourrissement de farine cassonade mouillée que nous nous débar-
nous les gardons en parfaite tranquillité, rassons du plus grand nombre d'abeilles
bien que les abeilles de chaque ruche puis- désignées habituellement sous le terme
sent être à travailler sur un mètre carré de d'abeilles furieuses, ou des rôdeuses qui
farine. Or, si nous substituions du miel à la aiment mieux piller et blesser de leur
farine, nous provoquerions une tumulte aiguillon, plutôt que de récolter du miel
incroyable; car le goût du miel trouvé en tout le jour comme l'ensemble de la popula-
plein air pendant une disette de nectar, ou tion du rucher. Le sucre doit être placé à
lorsque les abeilles ont appris à le voler au quelque distance, bien abrité de la pluie,
lieu de l'obtenir par un honnête travail, mais de manière à ce que les abeilles y
semble avoir pour effet d'exciter leur folie. puissent avoir libre accès. Quand il n'y aura
Quelques essais que nous fûmes pour décou- pas de fleurs, elles travailleront dessus en
vrir le comment et le pourquoi d'un tel grand nombre; mais quand il y a du nectar
état de chose, nous donnèrent une grande à recueillir, vous ne verrez que les pillardes
expérience des abeilles en furie. Après rôder autour. Celles-ci, vous le remarque-
FUTAILLES. 156 FUTAILLES.
rez bientôt, sont pour la plupart des abeilles paspercerde part en part. Enlevezalorstousles cercles,
communes ou celles qui n'ont que très peu excepté celuidu sommet.Ils peuventégalementrecevoir
chacuns'ilen est besoin,unemarqueparticulière,afinde
de sang Italien. Nous avons vu des Italiennes les replacerdanslamême position.Quequelqu'unalors
amasser du miel en sections, tandis que les voussoutiennele fondà l'aidede la vrillejusqu'àceque
abeilles communes ne faisaient que travail- lederniercerclesoitôté. Et quand lefûtest nettoyé,re-
ler dans les barils de sucre. Lorsque vous mettezle dessusdanssa positionpremière.
travaillez sans voile, il est plus appréciable Après avoir nettoyé, le baril doit être mis
d'avoir ces ennuyeux Insectes au loin; et, dans un endroit sec afin de sécher lui-même
appartinsent-elles même au voisin, nous parfaitement tant à l'intérieur qu'à l'exté-
préférons de beaucoup leur fournir du sucre rieur. Et ceci nous rappelle qu'il ne faut
bon marché à lécher, que de les avoir près jamais se servir de vieux barils, dont le bois
de nous. a été imprégné d'eau; car le miel a la pro-
Toutes ces observations n'ont été faites priété d'absorber l'humidité du bois, ce qui
-qu'en vùe des ruchers importants. Quand revient à dire qu'un baril humide rempli de
on n'a qu'une seule ruche et pas de voisins miel sèche rapidement; mais alors les dou-
qui élèvent des abeilles, on est à peu près ves se resserrent et le miel fuit de toutes
comme Robinson Crusoé dans son île : pas parts. Ceux qui font sur une grande échelle
d'occasion de pillage, et par conséquent pas l'exportation du miel en fûts doivent tou-
de raison d'être ennuyé. Les abeilles sont jours acheter des tonneaux neufs. Les dou-
rarement désagréables ou furieuses, à moins ves doivent être faites de bois dur séché au
d'une erreur ou d'un manque d'attention four, et cerclées de fer, non de bols. Ces
de votre part.(Voir PILLAGE,et aussi AIGUIL- futailles seront conservées dans des endroits
LONS). secs, et, au moment de s'en servir les cer-
cles étant bien assujettis, on s'assurera qu'ils
FUTAILLES. — La taille courante em- n'ont aucune fuite, comme nous l'explique-
ployée pour l'emmagasinage et l'expédition rons plus loin.
du miel est partout de 140à 145 litres. Les
grands fûts, d'une capacité de 200à 225litres, CAQUES.
sont un peu trop lourds. Etant très pesants, On se sert dans quelques pro-
ils sont sujets à être brisés ou bousculés par vinces de l'Estbeaucoup de barillets de bois d'une con-
les hommes d'équipe dans les transports. tenance de 100 à 150livres. Ils sont
habitu-
Quand à la sorte de baril à employer, les fûts ellement faits de cyprès, et
à alcool ou à eau-de-vie achetés d'occasion bien lorsqu'ils sont
fonttrèsbien l'affaire, pourvu qu'ils ne soient conditionnés, ils sont très propres à
l'expédition du miel. Les indications données
pas brûlés intérieurement. Le baril à alcool au sujet des futailles s'appli-
ord i naire est enduit à l'intérieur d'unecouche précédemment de tous points au choix et à l'entretien
de gélatine ou de colle forte qui ne se dissout quent
les fûts à eau-de-vie des caques.
pas. Règle générale,
sont brûlés, et ne conviennent pas par con- LES FUTAILLES,CAUSESFRÉQUENTES
séquent, et avant de prendre un tonneau quel DE PLAINTES.
qu'il soit, il est très nécessaire de bien déter-
miner la nature de ce qu'il a contenu. Les On peut dire que les apiculteurs négli-
tonneaux à mélasse ouà sirop peuvent servir gents, peu soigneux ou malpropres, ne
après avoir été nettoyés à fond: mais les devraient jamais employer des tonneaux.
barils qui sentent l'aigre ou le moisi doivent Ils sont trop négligents pour s'apercevoir
être absolument rejetés. Même nettoyés, ils si le bois en a joué. Ils y mettent leur miel et
risqueraient de communiquer leur odeur au les expédient tels que, et selon toute proba-
miel qu'ils gâteraient infailliblement. bilité les barils fuiront en route; les lettres
MM. Charles Dadant et fils, de HamlltoD, de plaintes des destinataires pleuvront disant
Illinois, grands producteurs de miel extrait, que" le miel est arrivé en mauvais état o,
recommandent la méthode suivante pour que la moitié s'en est perdu en route".
nettoyer les futailles lorsqu'on veut le faire Une négligence aussi Impardonnable ou
comme il faut: l'ignorance des précautions à prendre pour
Marquezd'abordle dessuset l'extrémitédes douves, expédier le miel en fûts, ont été cause de
avecun ciseauou tout autre instrumenttranchant,de plus de désaccords et de mauvais propros
façonà ceque vouspuissiezretrouverla positionexacte échangés, que toute autre chose ayant trait
qu'occapaitle dessuslorsquevousle remettrezen place. au commerce du miel. Si l'on suit ponctuel-
en deuxendroitspourplusde sûreté.Enfoncez
Marquez-les
ensuiteune fortevrilleen guisede poignéedanslemilieu lement les indications que nous avons don-
decedessuspourpouvoirle soulever,en veillantà nele nées, et si l'on choisit de bonnes futailles, on
FUTAILLES. 157 FUTAILLES.

s'épargnera bien des inquiétudes et des baril en absorberait l'humidité, et celui-ci


ennuis. se mettrait à fuir à l'instant où l'on désire le
Une autre source de plaintes fréquentes plus éviter cet inconvénient, c'est-à-dire à
estle trop plein des barils. Le volume du mi-route de sa destination.
miel augmente en proportion de sa granu-
lation. S'il est mis en fût longtemps avant SUR LA NÉCESSITÉ
D'ENDUIREDEPARAFFINE
d'être cristallisé, il ne faut pas remplir le fût OUDECIREL'INTÉRIEURDESFUTAILLES.
complètement. On rajoute du miel s'il le
faut, avant de l'expédier. Nous avons reçu Quelques-uns de nos meilleurs produc-
plusieurs fois des lettres de nos correspon- teurs, nous le savons, prétendent qu'il n'est
dants à l'étranger, nous avisant que notre pas nécessaire d'enduire l'intérieur des
miel en barils s'était cristallisé. Les fûts futailles de paraffine ou de cire; mais notre
avaient été trop remplis, et le miel en se propre expérience nous a prouvé que cette
cristallisant avait fait éclater les douves, précaution avait une très grande importance,
-donnant comme résultat beaucoup de gâchis non pas en vue de boucher les fuites possi-
dans notre dépôt. bles que pour empêcher le bois des barri-
ques de s'imprégner de miel ou le bois lui-
COMMENTON RÉVISE LES FUITES D'UN même d'altérer le miel. On n'a pas idée dela
TONNEAU. quantité de miel que peut absorber un baril
non enduit de cire, et il faut songer que
Les fûts destinés à l'emmagasinage du c'est la compagnie de transport qui est res-
miel doivent être conservés en cave mais en ponsable de sa perte. C'est après avoir
lieu sec. Avant de les remplir, glissez les cherché les fuites du tonneau, en soumettant
cercles en place en les forçant un peu. Pour ce dernier à l'épreuve expliquée plus haut,
eti découvrir les fuites, M. N. E. France, et l'avoir bien clos de partout, qu'on cire
Platteville, WIsconsin, apiculteur distingué, ou paraffine l'intérieur. Mais ne comptez
recommande la méthode suivante: jamais surtout sur la cire pour clore les
Retirez une des bondes, puis, collant votre fuites — les douves du tonneau doivent bien
bouche à l'orifice, soufflez à l'intérieur du joindre de partout avant qu'il reçoive la
tonneau jusqu'à ce que l'air y exerce une couche de cire.
pression. Pour y arriver, après avoir collé La paraffine est beaucoup moins chère que
votre bouche sur le trou de bonde, soufflez la cire, et fond à une température moins
tout l'air que contiennent vos poumons; élevée, c'est pourquoi on recommande son
renouvelez la provision par le nez, exhalez- emploi de préférence. Faites-en fondre 10 à
la de nouveau par la bouche, et ainsi de suite 12 livres, et quand elle est bien chaude
jusqu'à ce que vous ayez fait entrer à l'inté- versez-là à l'intérieur de la futaille à l'aide
rieur du fût le plus d'air possible. Approchez d'un grand entonnoir enfoncé dans l'un des
tout contre votre bouche la paume de votre trous de bonde. Mettez vivement la bonde
main et glissez-la en sa place, de façon à en place, Imprimez au tonneau un mouve-
clore hermétiquement l'ouverture. Il ne ment de rotation, tournez-le de haut en bas
vous reste plus qu'à écouter si l'air sort par pour quelefondetle dessus en soientgarnis,
quelque fuite. S'il s'en trouve, l'air s'échap- faites-le rouler de nouveau de façon à ce
pera avec un sifflement. Déposez là un peu que les douves du tour en soient parfaite-
d'eau que vous puiserez avec votre main ment enduites. Cette opération chauffe si
restée libre, et si l'eau bouillonne c'est la bien l'air qui se trouve à l'intérieur du ton-
meilleure preuve qu'une fuite s'est pro- neau, qu'il force la cire liquide à pénétrer
duite sur ce point-là. Marquez-en la place et dans tous les joints. Dès que la totalité de la
pasez à un autre endroit. Mais pendant tout surface intérieure est bien enduite, lâchez
ce temps la paume de votre main doit conti- la bonde en vous aidant d'un marteau, et, si
nuer à clore le trou de bonde. Partout où le travail est bien fait, celle-ci doit être
l'air s'échappe, glissez les cercles jusqu'à ce projetée dans l'airavec une forte détonation.
qu'ils bouchent les fentes. Recommencez le Renversez le liquide resté, remettez-le à
manège jusqu'à ce que vous n'entendiez chauffer, et traitez les autres fûts de la
plus aucun sifflement, et vous pourrez alors même manière.
être certain que votre baril est en bon état. Cette opération ne prend que très peu de
Ne cherchez en aucun cas les fuites de vos temps à faire: et lorsqu'on a pris la peine
barils avec de l'eau, car cette eau ferait de bien clore le tonneau de partout, l'enduit
gonfler le bols, bouchant momentanément de paraffine dont on garnit l'intérieur donne
es fuites. Le miel placé ensuite dans le une double sécurité. Les fûts d'occasion
FUTAILLES. 158 FUTAILLES.
surtout doivent être paraffinés, et même aussi presque toujours davantage sur le
les barils neufs, pour éviter une grande marché, car l'acheteur peut en prendre
perte de miel en empêchant celui-ci de autant ou aussi peu que ses affaires l'obli-
pénétrer le bois. gent; et là où le commerçant craindrait de
n'avoir pas l'écoulement d'un baril entier, il
SEAUXOUBOITESENFER BLANCCARRÉS. se laissera volontiers aller à prendre une ou
plusieurs boites de 60 livres suivant l'impor-
En Californie, dans le Colorado, et les tance de sa vente locale.
autres provinces des Etats-Unis où la tem-
pérature est très chaude et très sèche, on COMMENT ON SORTDES TONNEAUX LE
ne se sert jamais, ni de futailles ni de caques. MIEL SOLIDIFIÉ.
Les boites ordinaires de fer blanc d'une
contenance de 60 livres, décrites au chapitre Le miel de bonne qualité se solidifie habi-
Miel BflJtrait, sont celles qui conviennent le tuellement aux approches du froid, et le
mieux pour l'exportation. A vrai dire, c'est moyen le plus prompt peut être de le sortir
le seul mode d'emballage dont les neuf- du tonneau en pareil cas, est de faire sauter
dixièmes des apiculteurs d'Amérique puis- un des fonds et de le prendre avec une cuil-
sent faire usage en toute sécurité. S'il est ler. Comme il présente une surface tout à
d'un prix de revient plus élevé, du moins on fait dure, vous pouvez croire à première
n'a jamais eu à se plaindre que le miel vue qu'il est difficile d'y Introduire votre
exporté par ce moyen fut arrivé à destina- cuiller; mais si vous appuyez résolument
tion en mauvaises conditions. Admettant la cuiller sur la masse durcie avec un petit
même qu'en bousculant les boîtes, l'une mouvement tournant, vous la verrez péné-
d'elles soit percée d'un trou, ce n'est jamais trer bientôt dans toute l'épaisseur du miel.
que 60 livres de miel de perdu; tandis que Si la futaille est mise près d'un poêle ou
si pareil accident arrive à une futaille ou une pièce très chauffée, le miel se liquéfie
que celle-ci soit brisée, c'est une quantité suffisamment pour qu'on le puisse tirer au
cinq à huit fois plus grande qui se trouve moyen d'un robinet particulier de grande
perdue. Dans tout l'Ouest — et c'est là que taille.
le commerce du miel extrait se fait sur la Le moyen employé le plus couramment
plus grande échelle — on se sert exclusive- dans la vente en gros pour sortir le miel
ment de boites carrées en fer blanc, embal- solidifié d'un tonneau ou d'une caque, est
lées par caisses de deux; et nous enga- de mettre ceux-ci dans une cuve de bois
gerions la plupart des apiculteurs à les pleine d'eau. Cette dernière est maintenue
employer de préférence aux futailles. Le à une température assez élevée à l'aide d'un
commerce du miel en boîtes de fer blanc conduit de vapeur. En 24 ou 36 heures le
tout en occasionnant une mise de fonds un miel du baril est fondu et peut être tiré à la
peu plus forte au producteur, lui rapporte manière habituelle.
G.

LES TOMIE DE L'ABEILLE; aussi PEINES.


GANTS POUR MANIPULER
AHBIT.T.F5S. — Une grande quantité — Voir MALES.
d'apiculteurs travaillent avec les mains et GARDE-ENTRÉES.
les poignets nus; quelques-uns préfèrent
employer des gants avec de longues man- GLUCOSE. — Voir FALSIFICATION
ches, mais la plus grande partie se servent DU MIEL.
et le pouce
- de gants qui ont les doigts
coupés. GRANULATION DU MIEL. — Tout miel
Si ce sont des abeilles hybrides et que le
miel est transporté pendant la saison du liquide, et certaines espèces de miel en
pillage, Il est préférable d'avoir les mains et rayons, se troublent parfois et se solidifient
les poignets protégés laissant les doigts nus, en partie aux approches du froid; c'est-à-
mais on travaille aussi bien avec ou sans dire, qu'il prend un aspect mat et granulé,
comme de la farine de maïs mélangée d'eau
protection. Voir EXTRACTION. ou mieux encore comme du sucre blanc cris
Les femmes qui s'occupent d'apiculture
et les hommes timides ainsi que le très tallisé mouillé. Les granulations du miel
cristallisé ont à peu près la grosseur des
petit nombre de ceux qui sont très sérieu-
sement affectés sur une seule piqûre, et, grains du sel de table, mais peuvent être
auquels deux ou trois piqûres peuvent beaucoup plus fines suivant la qualité du
devenir sérieuses, sinon fatales, trouveront miel. Le miel en rayons se solidifie très peu
un grand avantage à se servir de ces der- et après un temps beaucoup plus long que le
niers. miel extrait. Et bien que le froid tende à
occasionner la granulation du miel, cepen-
dant, dans quelques localités, et sur certains
miels, les temps chauds surtout se trouvent
produire le même résultat. Quelques miels
se solidifient un mois après avoir été extraits
des rayons, d'autres restent liquides deux
années de suite. Le miel le plus sujet à se
granuler est celui de luzerne, et cet effet se
produit en trois ou cinq mois. Le miel de
sauge des montagnes de la Californie peut
rester liquide une année entière, et quelque-
fois plus longtemps; mais eh tous cas, n'im-
porte de quelle plante Il provienne, plus le
miel est épais — c'est-à-dire plus 11est mtlr,
Pour ces sortes de gants, on emploie du plus longtemps 11met à se granuler. Le miel
tissu ou de la peau de chien avec des man- en section ordinaire, si on le laisse bien mûrir
ches cousues au poignet et un caoutchouc dans les ruches avant de l'enlever, reste
s'ajustant au bout, et venant s'adapter au liquide habituellement une année. Au bout
dessus du coude. Il existe encore une sorte de ce temps, surtout s'il a été soumis au
de gants fait en gros coutil que l'on imbibe froid durant l'hiver précédent, il peut se
pour cet usage d'huile de lin ou de peinture produire quelques granules dans chaque
au blanc de plomb. On peut également s'en cellule. Ces granules augmentent en nom-
servir sans qu'ils soient enduits; mais bre jusqu'à ce que le miel arrive à former
lorsque les abeilles sont spécialement mau- avec la cire du rayon une masse presque
vaises il est bon de les renforcer avec de la solide. Ende telles conditions 11n'est bonni
peinture ou de l'huile de lin. pour le marché, ni pour la table, ni pour
Pour plus de détails concernant les équipe- être rendu aux abeilles afin qu'elles s'en
ments: Voir VOILES. nourrissent et 11 devra être traité suivant
la méthode que nous allons Indiquer tout à
GELÉE — Voir ANA- l'heure.
ROYALE.
GRANULATIONDU MIEL. 160 GRANULATIONDU MIEL.
LA GRANULATION
PROUVE-T-ELLE de fer blanc et le fermer pendant qu'il est
LA PURETÉDU MIEL
? encore chaud.
En général, aux yeuxdu public, le miel gra- Quoique cette méthode soit très bonne,
nulé n'est pas du miel pur; certains préten- nous pensons qu'il est encore mieux de
dent qu'il a été mélangé de mélasse ou de fondre le miel granulé très légèrement et
sucre blanc. Mais le fait même de sa granu- de le maintenir pendant trois jours à la
lation est une des meilleures preuves de sa température de 60 degrés centigrades et ne
63 degrés.
pureté. Sile miel ne granulait qu'en partie, pasCedépasser
par lignes, par couches pour ainsi dire, ce procédé est un peu long, mais une
chaleur continue agit si bien sur le miel
peut être une preuve qu'il a été mélangé de
qu'il reste liquide beaucoup plus longtemps
glucose. Cependant le miel pur lui-même que
offre parfois cet aspect; seulement du miel lorsqu'on applique la chaleur plus rapi-
contenant de deux tiers àtrois quarts de glu- dement et qu'elle monte à un degré plus
élevé.
cose negranuleraque très peu. Mais toutefois
11ne faut pas encore prendre comme preuve Il ya encore une autre méthode d'opérer
certaine de la falsification du miel, le fait et qui réussit assez bien, c'est d'ajouter£ °/o
qu'il refuse de granuler ou ne granule qu'en de glycérine commerciale dans le miel pen-
partie. Un expert en apiculture qui a analysé dant qu'il est à l'état liquide et de le mettre
toutes les variétés de miel, et connait la sa- en bouteilles, Il serait peut-être préférable
veur particulière à chacune, peut habituelle- de chauffer le miel légèrement et d'y bien
ment déterminer rien qu'en le goûtant si un mélanger la glycérine.
miel est pur ou non. Mais ici de nouveau, le Nous n'avons essayé ce procédé que sur
goût même peut quelquefois se trouver en une petite échelle; en conséquence, nous ne
défaut. Les doutes ne peuvent être complè- pouvons le recommander comme le premier
tement dissipés qu'en soumettant un ou plu- et le second. Quelques personnes prétendent
sieurs échantillons à un expert-chimiste. que la glycérine change légèrement l'odeur.
Pour tous les renseignements concernant
POUREMPÊCHER LA GRANULATION DUMIEL. la mise en bouteilles de miel liquide, voir
MIEL EXTRAIT.
De méthode pour empêcher complètement Pour liquéfier du miel à l'état solide, ou le
le miel de granuler, il n'en existe pas; mais chauffer pour l'empêcher de granuler, on le
parle moyen que nous allons indiquer, on place dans une chaudière double — c'est-à-
peut reculer la granulation du miel d'une ou dire une cuve à doubles parois dont l'espace
deux années. Mais même après avoir subi le laissé libre entre les parois est rempli d'eau.
traitement, si le miel est soumis à une tem- On peut placer cet appareil sur un poële et
pérature glacée pendant plusieurs jours, on remplir la cuve intérieure de miel. On voit
peut être presque certain qu'il se solidifiera la cuve à doubles parois dont se sert la
de nouveau. Un froid continu de quelques maison Rauchfuss Frères, de Denver, Colo-
degrés au-dessous de zéro n'est pas aussi rado, dans la gravure suivante, ainsi que la
favorable qu'une alternative de froid et de manière dont est construit son appareil.
chaud. Maislorsqu'on n'apasun appareil sembla-
Les premiers jours, le miel commence ble, et qu'on ne peut pas s'en permettre un, on
par se troubler légèrement; puis l'aspect peut lui substituer une simplecuveà lessive.
trouble s'accentue et la granulation se pro- Dans cette cuve on place quelques morceaux
duit plus rapidement alors, jusqu'à complète de bois d'un pouce carré environ, puis sur -
solidification. Mais en aucun cas on ne peut ces morceaux de bois trois ou quatre 2eaux
être excusable de laisser du miel soit de fer blanc ou même davantage, autant
extrait, soit en rayons soumis à une tempé- enfin qu'en peut contenir la cuve. Si l'on a
rature de zéro et au-dessous; et pour tous quelque chose de plus grand encore qu'une
besoins journaliers nous pouvons empêcher cuve à lessive, ce n'en sera que mieux. On
le miel de se solidifier en moyenne pendant verse alors le miel dans les seaux. S'il pré-
une année. senteune massesollde, onse sertd'unepelle.
H existe plusieurs méthodes pour empê- Onremplit alors la chaudière d'eau, de façon
cherla granulation du miel. On place le miel à ce que cette eau arrive à deux pouces du
une double cuve ou bassin et on fait bord supérieur des seaux. Le tout peut
température graduellement de ensuite être placé sur le fourneau et chauffé
6$âk^b
monterla degrés et on la maintient à ce point lentement et progressivement. Quand l'tau
jusqu'à ce que le miel soit fondu. On peut a atteint la température de 70°ou presque, -
alors le mettre en bouteilles ou en aident on éteint le feu; on ne doit pu chauffer au-
GRANULATIONDU MIEL. 161 GRANULATIONDU MIEL.

dessus de la température Indiquée ci-dessus, assez souvent pour exciter notre curiosité.
sans quoi on risquerait de gâter la saveur du Un autre fait intéressant est que, tandis
miel aussi bien que sa couleur. On ne doit que le miel peut se solidifier six mois après
jamais faire bouillir le miel si ce n'est pour avoir été retiré des rayons, si on le garde
faire périr les germes de la dyssen'terie, et dans les mêmes boites et dans les mêmes
tout miel dans ces conditions peut être rendu conditions durant une période de deux ou
aux abeillespourvu qu'il ait bouilli au moins trois ans, un changement s'y produira petit
pendant deux heures. (Voir DYSSENTERIE) à petit vers cette époque, ou du moins cela
est arrivé déjà. On nous montra une fois du
CAUSEDELAGRANULATION. miel de luzerne qui avait été mis dans des
bocaux de verre sept ans auparavant, et
Comme nous l'avons déjà dit, la cause l'on nous dit qu'il s'était solidifié quelques
première est le froid. Mais, comme au point mois après avoir été tiré sur une cuve dans
de vue chimique certains miels diffèrent laquelle on l'avait extrait. A l'époque où
entre eux, il peut être permis de supposer nous le vîmes (c'est-à-dire sept ans après),
"que d'autres causes concourent à l'amener il redevenait à l'état liquide. Quelques
à l'état solide. Quelles sont ces causes? nous bocaux étaient presque entièrement liqui-
l'ignorons; mais ce que nous savons bien, des, d'autres avaient des stries de miel
c'est que remuer le miel en tournant ou granulé s'étalant par tout le flacon comme
l'agiter violemment hâte sa granulation; et les branches d'un arbrisseau. Ces mêmes
nous savons aussi que si l'on mêle du miel flacons sont surveillés avec soin dans l'es-
granulé avec du miel extrait liquide, ce poir que le miel se liquéfiera de nouveau
dernier se solidifiera beaucoup plus vite; car tout à fait un jour ou l'autre. Mais il est peu
lorsque le miel se met agranuier, ce travail probable qu'il aura le même goût qu'avant
8e-fa.lt très rapidement, bien qu'il faille d'avoir granulé. En vérité, tout tend à
encore dans ces conditions un à deux mois prouver que chimiquement le miel subit
au miel pour passer de l'état liquide à l'état une légère altération, mais nous ne savons
demi-solide. si ce changement est dû à l'effet continu de
la lumière sur les granules.
CAPRICESDELLA GRANULATION DUMIEL.
LA SCIENCEDE LA GRANULATION.
Cette question de la granulation (lu miel
est vraiment intéressante. Il arrive quel- Tout en ne sachant que très peu de choses
quefois que de deux parties de miel prises touchant la manière dont la granulation du
sur le même baril ou la
même boite, et placées
dans deux réceptacles sou-
dés, l'une se solidifie tan-
dis que l'autre reste liqui-
de,bien queles deuxrécep-
tacles aient été soumis à la
même température et trai-
tés de la même façon. Si
telle chose n'arrivait que
pour les boites soudées,
nous pourrions supposer
que la soudure avait clos
l'une moins hermétique-
ment que l'autre; mais le
fait même que, ces deux
parties de miel n'étant pas
enfermées dans des boîtes
soudées, l'une devienne so- CHAUDIÈRE DOUBLEPOURLA LIQUÉFACTION DU MIEL.
lide tandis que l'autre res-
te liquide, montre bien que la granula- miel se produit, nous savons cependant ceci:
tion ne dépend pas complètement d'un c'est que le nectar des fleurs est chimique-
bouchage hermétique. Nous devons consta- ment dusucre de canne, toutefois, après qu'il
ter cependant que de tels exemples ne sont a été emmagasiné dans les ruches par les
nullement fréquents, qu'ils sont très rares abeilles, digéré, travaillé commenous l'avons
au contraire; mais Ils se produisent juste expliqué ailleurs au chapitre MIEL,la science
11
GRANULATION DU MIEL. 162 GRANULATIONDU MIEL:

le considère comme un sucre décomposé. Le cristalliseribeaucoup plus rapidement que la


miel ordinaire est un composé de glucose, de glucose". Au congrès des apiculteurs du Co-
saccharose et d'eau en proportions approxi- lorado, il montra des échantillons de saccha-
mativement égales. Il Le miel se granule en rose et de glucose pures. La première res-
vieillissant » dit le Dr Headden, de la Station semblait à une jolie cassonade de couleur
d'expérience du Colorado à Fort-Collins, » en claire, la seconde affectait l'apparence d'une
raison de la capacité de la saccharose à se mélasse foncée de qualité Inférieure. Le doc-

DU MIEL80DIDiyliw
BACCBN PAPIER DB M. AIEIK POURL'EMPAQUETAGE
j: j
GRANULATIONDU MIEL. 163 GRANULATIONDU MIEL.

teur poursuivit en expliquant que, si le miel granulé, mais jusqu'à l'année 1901,on n'avait
granulé était soumisà une pression suffisante, pas fait de réels progrès. A cette époque
on pourrait en extraire de cette façon la plus R. C. Aikin, de Loveland, Colo, commença à
grande partie de la glucose, qui laisserait placer son miel dans des seaux à saindoux.
ensuite une masse solide composée principa- Il le laissait solidifier et le vendait ainsi
lement de saccharose. La glucose, tout en se directement au consommateur. Cet embal-
granulant légèrement, a cependant une ap- lage étant bon marché, il pouvait fournir des
parence toute différente de la partie de sac- produits qui, sur le marché rivalisaient
charose qu'elle contient. comme prix avec le sucre ordinaire.
Un peu plus tard. l'idée lui vint d'em-
COMMENT ONPEUT ENLEVER
LE MIEL GRANULÉDES RAYONSA COUVAINployer des sacs ou fort papier paraffiné, au
ET GARDERINTACTS lieu de petits seaux, et il en a obtenu un
TANTLESRAYONSQUELE MIEL. succès complet.
S'il arrive par hasard quele mielse granule Le miel d'alfalfa du Colorado, comme tout
dans le rayon à couvain, ce n'est habituelle- le monde le sait, granule très rapidement.
ment qu'en partie. Après avoir désoperculé Aussitôt que la 'granulation commence à
les rayons, MM. Baldridge, de S^Charles, paraître, il verse son miel dans les sacs et
Illinois, recommande de placer ces sortes de les met en lieu frais de façon à ce qu'il soit
rayons dans l'extracteur, et d'en extraire rapidement solidifié.
toute la partie liquide du miel. Il dépose en- La grande gravure montre les sacs pleins
suite les rayons au fond d'une
cuve propre à faire la lessive,
puis, en s'aidant du plongeur
d'un réservoir d'eau, il verse
lentement de l'eau dans les cel-
lules. Il retourne alors le rayon
et traite de même façon l'autre
côté. A mesure que les rayons
sont éclaboussés d'eau, il les place
dans une ruche ou une hausse.
Lorsque tous sont lavés, il les
emporte et les met sur de fortes
colonies. Les abeilles se servent
de l'eau pour liquéfier les granu-
les, achèvent de nettoyer les
rayons et sauvent, de la sorte,
et les rayons et le miel.
Il est difficile de traiter de la
sorte du miel en section qui s'est
granulé, attendu que la désoper-
culation des cellules serait im-
praticable. Il vaut donc mieux
placer celui-ci dans un extrac-
teur solaire (voir CIRE)et l'y lais-
ser jusqu'à ce que le soleil ait
achevé de fondre et la cire et le
miel. La cire naturellement s'é-
lèvera à la surface dans les bas-
sins-récepteurs, et le miel res-
tera au fond. La première sera
de la cire surfine, tandis que le
miel ne sera bon qu'à rendre aux SACEN PAPIERDE M. AIKIN POURLA TABLE.
abeilles pour nourrir le couvain,
parce que sa couleur ainsi que sa saveur et fermés. Le miel ainsi candi sera aussi
auront un peu perdu. solide qu'une brique et pourra subir même
de durs traitements, et la dépense pour ces
EMPAQUETAGE DUMIELGRANULÉ. sacs est minime. On a pensé cependant un
Il y a quelques années on a essayé d'em- moment que les miels de trèfles et de tilleuls
ployer de petits empaquetages pour le miel ne se solidifieraient jamais pour être empa-
'GRANULATIONDU MIEL. 164 GRANULATIONDU MIEL.

quetés. Mais l'expérience a démontré que mérite de pouvoir contenir du miel solide
l'on pourrait aussi bien le manier dans des ou liquide sans crainte de fuites. On peut
saes que le miel d'alfaifa ou luzerne, en également les manier sans précaution, si le
s'assurant d'abord qu'il commence à granu- miel qu'il renferme est granulé.
ler; ou en le mélangeant s'il est encore Mais le miel mis en bidons de 60livres,
liquide, avec une petite quantité d'ancien quand il est solidifié, demande à être
miel déjà granulé pour en activer sa granu- traité de certaines façons, avant de le faire
lation. Ceci est de la plus grande importance, sortir du bidon, de le mettre dans les sacs,
pour tous les miels qui doivent granuler et de le solidifier à nouveau. En premier
dans des seaux ou des sacs. lieu, on trempe le bidon dans t't.,.-êdYld'Mu
Les plus petites illustrations montrent chaude à environ 28 degrés CeÓe. eler.,
comment on dépouille le papier, laissant un laisse environ 4 heures;
beau bloc de miel. Sur le papier est imprimé fondu pour couler. Ceci U sera alors aasez
demandedu, ctoauf-
la manière de rendre le miel liquide et on fage et du temps. M. J, A<
k
peut y lire: Médina, qui s'occupe ilmnlnl
«La granulation de cemielenprouvela pureté.Si vous l'Idée de dépouiller le miel de ~M
le préférezliquide,placez-le
dansunseauquevousplonge-conservant ainsi la forme d'un. E~!~
rez dansde l'eau pas trop chaude,que vouspuissiezy Avec une paire de
ciseaux ~i
cisailles à zinc, il découpe le fond
du bidon, fend l'un des coins t~~
dépouillé rapidement. Il prend ei!~ t!',')Íi
brin de fil de fer ou de ligne de pèch#, atta-
chant un morceau de bois à chaque bout. A
passe le fil sous le bloc de miel à èaviron
5 cm. Le fil de fer est replié par dessus, les
deux bouts se croisant. D'un mouvement de
chaque main, l'opérateur tiré 'dout^ft&jQt
de façon à faire entrer le fil dans
les quatre côtés. En cont inuai)t iil|^m
fil passe au travers. On introdutt
'ÉjâHpty.
lame d'un couteau dans la fente JM
fil, et l'on obtient ainsi une plaque, M~
il est montré dans la figure sulv»oté^ pi
coupe de même d'autres plaques. Cetï~t~t~
sont ensuite découpées elles-mènwj--- t-
forme de briques, de 500 grammes à lkgf<
en opérant de la même façon. On les
loppe alors de papier paraffiné.
Vous ne ferez probablement qu'un travail
Irrégulier à vos premiers essais, en coupant
tenir lamain.Nelalaissezjamaisbouillir,carl'ébullitionvotre miel; mais avec un peu de pratique,
enlèvelasaveurdumiel.Pourenleverle sac,coupez-le du vous arriverez à la perfection.Il se peut que
hauten bas,et dépouillez-letoutautour. voire fil casse, car Il est quelquefois néces-
tension considérable.
EMBALLAGE DANSDESSACS,DESSEAUX. saire d'exercer une
Lorsque nous avons une assez grande -
Un autre emballage, quelque peu sem- quantité à couper, nous employons un cou-
blable au sac de M. Aikln, est le sac à huître rant électrique suffisant d'environ 130 volts
ordinaire. Quand le miel commence à gra- provenant d'un fil quelconque de lampe
nuler, on le verse dans les sacs de dimension électrique, ce qui nous facilite grandement,
désirée, on rabat le couvercle et le miel est et faisant des coupures beaucoup plus nettes
ainsi .maintenu. Dans l'espace de deux ou et beaucoup plus droites. Mais l'apiculteur
trois semaines,avec un temps froid, Il devient qui lit ces pages, n'a pas toujours à sa portée
tout à fait solide, mais on doit se rappeler un courant suffisammentfort pour chauffer
que par les températures excessivement un gros fil. Il peut cependant se servir de
buses le miel ne granule pas. Il doit passer six, huit ou dix piles sèches d'automobiles;
alternativement du chaud au froid. L'avan- mais les types ordinaires moyens seront
tage de cet emballage, est que l'apiculteur difficilement assez forts pour en couper
peut ,sten procurer partout et à aussi bon beaucoup.
compte que les sacs Alkln. Il a aussi le N'essayez pas de couper le fer-blanc des
GRANULATIONDU MIEL. 165 GRANULATION DU MIEL,

bidons de miel granulé à moins que le miel préférable qu'une température approchant
soit très solidifié. S'il est trop doux, vous près du point de gel, tantôt gelant, tantôt
aurez des ennuis, ainsi que le montre la dégelant. Sile temps reste continuellement

figure page 167.La masse de miel s'écrasera froid, le miel étant dans un seau ou un sac,
els'étendra partout. C'est Inutile d'essayer placez-le dans une pièce où la température
de couper en briques du miel en cet état. On

GATEAUDE MIELSOLIDEMONTRANT
COMMENTON LE DÉPOUILLEDE LA
BOITEEN FER BLANC.
le fera fondre, ou on le versera dans des sacs
si l'on ne peut employer le procédé du bidon
solidifié.
Il peut être question de savoir si cela
rapporte de couper ainsi un bidon pour débi-
ter son miel en briques solides. Pour faire
fondre le miel et le remettre à l'état solide,
cela demande du chauffage et du temps. Si
l'on a un ordre pressé de miel candi, on peut
l'expédier plus rapidement en coupant le
bidon.
COMMENCANT A COUPERUN PAVE DE MIEL
COMMENT SOLIDIFIERRAPIDEMENTLE MIEL. AVECLE FIL DE FER.
Comme je l'ai déjà dit, la température con- soit un petit peu au-dessous du point de
tinue de zéro degré est loin d'être aussi congélation, l'y laissant pendant un jour ou
GRANULATION DU MIEL. 166 GRANULATIONDU MIEL.

deux et l'emportant après dans une chambre quine connaît ni l'expéditeur, nile caractère
chaude. Après qu'il se sera suffisamment réel d'un tel miel; celui qui envoie le miel,
réchauffé remettez-le en chambre froide, le ou le producteur, doit l'introduire en pre-

PLAQUEDE MIEL PRÈS D'ETRECOUPÉEPAR LE FIL.

changeant ainsi continuellement de tempé- mier auprès de ses propres clients, ceux qui
rature. Remuez-le à l'occasion et mélangez-y le connaissent. Il devra expliquer la nature
toujours un peu de miel solide, si vous dumiel; comment il l'a empaqueté; que le
voulez l'y amener vivement au même point. mielle plus pur et le meilleur, peut seul
On peut se demander ,si la vente du miel se solidifier de cette manière: qu'on peut le

PLAQUEDE MIEL COUPÉE.

ne de semblables conditions est profitable. rendre liquide à nouveau en le mettant dans


On peut difficilement estimer s'il est à. pro- un seau que l'on plonge dans de l'eau pas
pos de fournir de semblables marchandises trop chaude, etc. En un mot, il doit faire
à l'acheteur ou à la maison de commission l'éducation de son acheteur. Le fait est que
GRANULATIONIDUMIEL) 167 GUAJILLA (LE).

le miel qui n'est pas mûr ou celui qui con- qué pour pouvoir acheter le miel sous cette
tient de la glucose ne peut être ainsi mis en forme, il n'y aura pas beaucoup d'efforts à
sacs ou en briques, ce sera un de ses grands faire pour le vendre ainsi. L'emballage ne

DE MIEL SOLIDE DÉCOUPÉS


GATEAUX. EN BRIQUESDE DEUXLIVRES,AVECUN FIL DEFElî.

points de raisonnement pour expliquer la coûte presque rien et toutes les manipula-
pureté du miel. Quand ces faits sont une fois tions que l'on a pour transformer le miel sont
connus, le vieux préjugé s'en va. payées. L'acheteur sait que le miel ainsi
Nousavonsmis le mielsous ces deux formes transformé est pur.
en sac et découpéau fil de fer, en briques pe- Letemps viendrabientôt oùle miel granulé
sant 142 grammes, que nous vendions 0,25. sera connu sur les marchés comme un article
Elles s'enlevèrent tellement vite que nous commercial, surtout quand le public com-
n'avons pu fournir tout le monde. Comme prendra que le miel sous cette forme est de
expérience, nous essayâmes de couper les la meilleure qualité et absolument pur, il
bidons de27kilosen 160petits cubes. Lemiel n'hésitera pas a l'acheter.

GRANDEUR DES CADRES. Voir


RUCHES.

GUAJILLA(LE). -C'est une mellifère


très importante, un arbuste qui croit au
Texas, dans les régions les plus arides, où
rien ne pousse, pour ainsi dire à l'exception
des mesquite, catelam, et autres plantes du
désert. Le fait que sa croissance ne dépende
pas d'irrigation, et qu'elle n'ait besoin que
d'un peu de pluie au début de la saison enfait
unemellifère des plus précieuses pour l'api-
culteur de ces régions où elle croît et fournit
de grandes quantités d'un beau miel aussi
MIELCANDITROPDOUXPOURPOUVOIR blanc que de l'eau pure. A la vérité, c'est le
ÊTREDÉCOUPÈ
EN BRIQUES. plus beau qui soit récolté au Texas, et sa cou-
leur est si claire, qu'on le prendrait volon-
coûtait 0,35 la livre. Nous avons détaillé ces tiers pour del'eau pure. C'està Uvalde, Texas,
cubes à raison de 0,25 chaque ou 0,75 la livre, qu'il réussit le mieux.
doublant ainsi notre argent. Ses feuilles ressemblent à celles d'une pe-
Aprèsque l'acheteur est suffisamment édu- tite fougère délicate, et participent à la nature
GUAJILLA (LE). 168 1 GUAJILLA (LE).
et
de la sensitive, car lorsqu'on les touche elles ci-dessous montre la feuille photographiée
se referment Immédiatement. La gravure de grandeur naturelle.
H.

HIVERNAGE. — Si le lecteur a fidèle- 5 livres chacun (1). Quand les abeilles et les
ment étudié ce que nous avons dit dans les provisions sont de tous côtés entourés de
coussins de paille d'avoine, la ruche est
pages qui précèdent, il est pour ainsi dire
à hiverner, en ajoutant simplement
prêt à résumer ce qui concerne l'hivernage, prête
en y ajoutant seulement quelques remar- un épais coussin de même paille sur les
ne vaut pas la
ques supplémentaires. Sous le titre de : cadres. Cet arrangement
ESSAIMS EN FUITE ou DÉSERTION, nous véritable ruche calfeutrée, mais il a parfaite-
avons prévenu le lecteur contre les divi- ment suffi pendant bien des années. Si l'hiver
est très rigoureux, une colonie qui recouvre
sions, et les tentatives à hiverner de faibles
colonies. Voir DÉSERTIONAU DÉBUTDU complètement 5 ou 6 rayons sera dans de
PRINTEMPSau titre mentionné plus haut. meilleures conditions qu'une colonie plus
En ce qui concerne. la possibilité de préser- petite Le principal est d'avoir une chambre
ver les abeilles du froid durant l'hiver au a couvain bien garnie d'abeilles et beaucoup
de bonnes provisions operculées. Ces deux
moyen de CHALEUR ARTIFICIELLE, con-
sultez le chapitre traitant de ce sujet. Pour seules conditions suffisent pour que les
les différentes sortes d'aliments ou de pro- abeilles franchissent l'hiver, fussent-elles
visions propres à assurer le bien-être des même dans une ruche faite en planches de
abeilles en hiver, voir DYSSENTERIE, 0,025m., mais ce sera au détriment de beau-
NOURRISSEMENT et NOURRISSEURS, coup d'abeilles, qui autrement auraient pu
vivre. Si les insectes ne sont pas assez
CANDI POUR AREILLES. En ce qui con-
nombreux pour couvrir tous les rayons,
cerne la grandeur des entrées ou trous de réduisez
voir ENTRÉES DES VEN- l'espace jusqu'à ce qu'ils rem-
vol; RUCHES, la ruche. On se sert ordinairement
plissent
TELATIONïQuelques avis très importants pour cela d'une planche de partition ou
sont donnés au chapitre ENTRÉES, et les
plateau diviseur. Si les parois de cet appar-
lecteurs judicieux feront bien de relire tement d'hiver sont faites de bois
mince, les
l'article avant derien décider sous ce rapport. abeilles entretiendront la chaleur tout l'hi-
Pour ce qui regarde la dimension et la forme ver entre ces
parois minces, de même que
des cadres pour l'hivernage, voir RUCHES. dans leur
groupement, et nous éviterons
Et pour ce qui regarde les ruches à doubles ainsi la
ou perte causée souvent par les abeilles
parois ruches calfeutrées, voir également
RUCHES. qui se glacent continuellement sur les
rayons extérieurs. C'est ce que nous cher-
chons à obtenir avec la ruche calfeutrée.
QUANDIL FAUTCOMMENCER A PRÉPARER
LESABEILLESPOURL'HIVERNAGE.
LA NEIGECONSIDÉRÉE COMMEABRI CONTRE
Si les abeilles ou les provisions manquent, LE FROID.
on doit y pourvoir pendant la saison chaude,
assez longtemps avant que les froids aient Sous les climats les plus froids, il y a une
faits leur apparition, de façon à ce que tout grande quantité de neige, et cette neigenous
soit tranquille et prêt au moment oit l'en- fournit la meilleure protection pour les
gourdissement imposé aux abeilles par la ruches. Plus elle est épaisse, mieux cela
nature en hiver ou qu'il s'empare d'elles. 623. vaut. Vous arriva-t-elle même à la taille
Nous n'entreprendrions comme on la voit sur la gravure, qu'elle ne
pas d'hiverner
une colonie qui ne puisse couvrir au moins causerait aucun dommage. Tout le monde
4 cadres Langstroth. sait que la neige protège les végétaux, pré-
Si nous avons les quatre cadres pesant en serve la terre de la gelée, pourvu naturel-
moyenne environ cinq livres chacun, nous lement qu'il n'ait pas été gelé avant la chute
aurons les certitudes de notre côté. Si notre de neige. Elle abrite les ruchées d'abeilles de
colonie est assez forte pour occuper six la même façon; et si nous pouvions être
rayons, jusqu'au cadre, durant une nuit (1)Ceschiffressontapplicablesà l'hivernageà l'air;
fraîche, les abeilles auront peut-être besoin pour l'hivernage en bâtiment on peut les réduire
de six rayons garnis pesant en moyenne d'environun tiers.
HIVERNAGE. 170 HIVERNAGE.

certains d'avoir de la neige épaisse tout LAVENTILATION


ET SESRAPPORTSAVEC
l'hiver, les ruches à simples parois vau- LAGELÉEET L'HUMIDITÉ.
draient toutautantpeut-êtrequeles ruches à
doubles parois. Mais malheureusement la Revenons sur ce sujet du calfeutrage et
neige est exposée à fondre pendant les de la ventilation qui ne doivent pas être
dégels, et après les dégels le thermomètre encore bien clairs dans l'esprit du lecteur.
peutdescendreàplusieursdegrés au-dessous Les abeilles souffrent de l'humidité parceque
de zéro sans qu'il tombe de neige. Il Importe les murs de la ruche sont si froids que la
donc pour nous, d'avoir des ruches à doubles vapeur d'eau provenant de la respiration
parois et calfeutrées de façon à être parées des insectes se condense à l'intérieur. Si ces
à tout événement. Mais nous devons dire, parois ne se refroidissaient pas, la vapeur
que plus il y a de neige, mieux les abeilles ne se condenserait pas et l'humidité ne
passent l'hiver, et moins vite les provisions s'accumulerait pas dans la ruche. Par les
sont consommées. nuits froides de l'hiver, le givre s'accumule
On demande souvent si avec de telles sur nos vitres au point d'avoir une épaisseur
épaisseurs de neige, il n'y a pas à craindre de 0.006 parfois. La quantité de glace dépend
que les abeilles soient asphyxiées. Nous de la différence des températures des deux
pouvons répondre que non, à moins que la côtés du verre. Si l'air extérieur est au-
"3

RUCHERDE A. E. MANUMEN HIVER.

neige ne fonde, puis gèle de nouveau, de dessous de zéro tandis qu'il est à 70°ou 800F.
telle sorte qu'elle bouche l'entrée par des à l'intérieur, et qu'il soit en même temps
glaçons. Mals c'est très rare. Quelques api- chargé d'humidité, comme c'est fréquem-
culteurs se donnent beaucoup de peine pour ment le cas les jours où on lave, ou même
dégager delà neige le tour de l'entrée, mais par le fait de la respiration d'un grand nom-
ce n'est pas ordinairement nécessaire. Les bre de personnes, la formation du givre sur
abeilles hiverneront tout aussi bien, sinon les vitres sera très rapide. Si la pièce est
mieux avec de la neige partout devant la maintenue chaude, la glace fondra et l'eau
ruche; car en sait bien que la neige libre coulera sur le plancher au point de le trem-
contient une grande quantité d'air et que per. Ayant fait marcher une petite machine
cet air filtre et passe à travers. Si cependant à vapeur un hiver dans une chambre qui
la neige est assez fondue pour être de la avait de grandes fenêtres vitrées, l'eau
bouillie, et qu'elle recommence alors à s'accumula si rapidement sur le verre que
geler, il vaudra mieux visiter soigneuse- nous dûmes attacher une gouttière en fer-
ment toutes les entrées. blanc sur le rebord de la fenêtre pour la
HIVERNAGE. 171 HIVERNAGE.

recueillir, et en peu de temps nous en vant des caves, ou par quelque autre motif.
eûmes un plein seau. La cause en est celle- Nous avons à peine besoin de dire que les
ci: L'air chaud absorbe et garde en suspen- mêmes faits se produisent dans une ruche,
sion une grande quantité de vapeur d'eau. spécialement si les parois sont minces et la
Cette vapeur est naturellement Invisible et ruche mal close. Si le haut de la ruche est un
nous n'avons presque aucun moyen de la mince protège-magasin, avec de l'air froid
découvrir, tant que la température de l'air par-dessus et de l'air chaud par-dessous, des
ne s'abaisse pas par le contact de corps plus glaçons se formeront sûrement au-dessus du
froids, ou de courants d'air à température groupe d'abeilles, et les mouilleront en fon-
plus basse. SI les murs de la pièce restent dant. Les côtés de la ruche seront couverts
chauds, Il n'y aura pas d'humidité percep- de givre, et peut-être même d'une épaisse
tible ; refroidlgsez-les, comme le sont natu- couche de glace, par la circulation des cou-
rellement les vitres de la fenêtre, et l'air rants d'air ainsi que nous l'avons expliqué.
chaud condensera sa vapeur à l'instant Reprenons maintenant notre comparaison
même où il se trouvera en contact avec une de la fenêtre et plaçons un des coussins de
- surface froide, cette eau se déposera en paille que nous avons conseillés pour l'hiver-
gouttelettes exactement de la même façon nage, tout contre la vitre du dehors. La cir-
que la rosée se dispose par une chaude culation extérieure s'en trouvera arrêtée et
journée d'été sur l'extérieur d'une cruche la lame de verre sera bien vite échauffée à ce
contenant de l'eau froide. Le phénomène de point que ni glace, ni rosée nes'y condensera.
la fenêtre se produit parce que les courants Pour compléter encore la protection, suppo-
d'J,lr isont établis sur les deux faces de la sons que nous ajoutions un verre ou une
vitre, par la chaleur qui passe à travers le planche à l'extérieur du coussin, pour faire
faire comprendre ceci, supposez en réalité une double paroi, avec la paille à
la figure ci-contre soit la vitrel'extérieur comme dans la ruche calfeutrée.
-q» danti
raur.jPoar
dtJ.., être. Une bonne colonie d'abeilles échauffera sutft-
samment les parois minces les plus rappro-
Les flèches représentent la chés d'elle, pour empêcher le givre ou l'hu-
marche des courants d'airs. Plus
midité de s'accumuler. Or, si les parois tout
grande est la différence de tem- autour des abeilles sont ainsi protégées par
pérature entre l'extérieur et
des coussins de même paille, Ils ne peuvent
l'intérieur, plus rapides seront être couverts extérieurement de glace et ne
ces courants, et plusfort le dépôt
de rosée ou de givre sur la sur- condensent pas ainsi l'humidité à l'intérieur.
face Intérieure du verre. Commepreuve de ce quenous avançons, nous
avons hiverné dans de bonnes conditions une
1.COMMENT colonie, en la recouvrant d'une toile cirée
LES RUCHESD'ABEILLES absolument Imperméable à l'air. Il est vrai
< DEVIENNENT HUMIDES. qu'un épais coussinde menuepaille était par-
dessus la toile Imperméable, car elle aurait
Dans une pièce chaude vous verrez que été mouillée très rapidement par l'humidité
l'air est refroidi quand il frappe les vitres de condensée;de fait, plusieurs colonies avaient
la fenêtre, et alors il s'abaisse parce qu'il est souffert de l'humidité pendant des nuits gla-
plus lourd; ceci fait de la place à une nou- cées d'automne, avant que les coussins de
velle quantité d'air chaud et entretient la paille eussent été placés. Donc, si les abeilles
circulation. A l'extérieur, l'air froid près de sont appelées à maintenir autour d'elles les
la fenêtre s'échauffe et s'éloigne parce qu'il parois assez chaudes pour que l'humidité ne
devlent.plus léger, ce qui provoque un phé- s'y puisse déposer, les parois doivent être
nomène semblable à celui de l'intérieur, la toutes proches du groupement d'abeilles, et
direction des courants étant contraire. Quand les matériaux dont on les fait, doivent être de
la températurede l'air s'abaisse, il abandonne mauvais conducteurs de la chaleur et si
de-l'humidité. Quand la température s'élève, minces qu'elles puissent s'échauffer promp-
la capacité de l'air pour retenir la vapeur tement de part en part. Quoiqu'il ne soit pas
augmente dans la même proportion. Vous absolument nécessaire que les parois et la
voyez ainsi comment la vapeur d'eau de l'air couverture soient de mêmes matières poreu-
se coiidense sur les fenêtres et descend dans ses, qui absorbent toute trace d'humidité
le seau. L'air dela pièce perdrait vite son provenant de la respiration des abeilles, il
humidité si celle-ci n'était remplacée par la vaudra peut-être mieux qu'elles soient de
respiration des êtres vivants, par les bouil nature semblable et plusieurs expériences
lottes mises sur le feu,par l'air humide s'éle- semblent Indiquer que la paille ordinaire ou
HIVERNAGE. 172 HIVERNAGE.
la balle d'avoine sont les meilleurs calfeu- alors hiverné avec succès. Mais parce que
trages à employer. Pour des raisons déjà ce moyen nous réussit un an, deux ans, et
Indiquées, l'ancienne ruche en paille qui a plus, ce n'est pas une raison pour que nous
été si longtemps l'emblème de l'abeille, sem- engagions les débutants et les autres à
ble être bien près de ce qui est bon pour attendre jusqu'à ce moment. Pour les dé-
protéger les abeilles dans le sens où elles ont tails concernant l'alimentation, vous pouvez
besoin de l'être. La paille qui les touche, est vous reporter à l'article spécial NOURRIS-
chaude,et par celàmêmeà l'épreuve de toutes SEURS.
condensations; elle est déliée, mince, et par
COMBIENFAUT-ILDELIVRESDE PROVISIONS
conséquent facile à échauffer; elle est mau- POURL'HIVERNAGEAU DEHORS?
vaiseconductricede la chaleur, etbien qu'elle
Avant le calfeutrage final, nous devons
permetteàl'air de passer lentement à travers
les parois poreuses qu'elle forme, elle s'op- veiller à ce que chaque colonie ait de 20 à
pose à la circulation de courants froids à 25 livres de provisions operculées, et que
l'intérieur de la ruche, comme ne le fait pas ces mêmes provisions occupent de quatre à
une ruche en bois mal construite, ou une six rayons. Quelques colonies sont assez
ruche qui a des crevasses ou des fissures de fortes pour en occuper huit, mais habituel-
tous côtés. Voir RUCHES EN PAILLE ou lement la plupart du temps on contracte le
RUCHES A CALOTTES. groupement sur six cadres Langstroth.
Règle générale, donnez à vos abeilles autant
COMMENT ON HIVERNELES ABEILLES de rayons operculés qu'elles en peuvent
AU DEHORS,EN LES CALFEUTRANT DANSDES couvrir au
RUCHESA DOUBLESPAROIS. temps où nous avons des nuits
glacées, et où les jours sont juste un peu
Une des choses requises pour l'hivernage,
trop frais pour que les abeilles puissent sor-
bien qu'elle ne soit pas absolument essen- tir
beaucoup — au moins vers la fin de
tielle, est de tout préparer de bonne heure.
Si les choses se faisaient à notre Idée, nous l'après-midi.
Placez une planche de partition comme
aurions toutes nos colonies prêtes àhlverner celle dont nous avons parlé sous ce tjtre
dès le ler Octobre, sous notrelatitude de 41°;
pour réduire l'espace des rayons occupés; et
pour les ruchers un peu plus au Nord, vers ce plateau diviseur sera mis avant qu'on ait
le milieu ou à la fin de Septembre. Beaucoup tout à fait fini d'alimenter les ruchées du
d'apiculteurs font leurs préparatifs sitôt côté nord du couvain si c'est possible.
que la saison du miel est passée, c'est-à-dire
vers la mi-Août. Cette préparation com- ETENDRONS-NOUS LE NID A COUVAIN
prend l'alimentation hâtive pour activer Beaucoup de ceux qui hivernent avec suc-
l'élevage du couvain, de façon à ce que la cès, engagent avant de terminer le calfeu-
colonie puisse commencer à supporter les trage, à écarter les cadres à
viron 0.044au lieu de les laisser à
régulière, c'est-à-dire à 0.034oucouvain 'l'e-
iadUBice
0.037„jP
jfen-
fois nous écartions nos rayons à eduvain,
mais ces dernières années, après avoir
essayé des deux méthodes, nous n'avons pas
vu de différence dans les résultats. Nous
laissons maintenant les cadres espacés exac-
tement comme ils le sont en été.
AVECQUOION RECOUVRE LES CADRES.
Quelques personnes autorisées préfèrent
et recommandent une planche mince juste
assez grande pour couvrir le dessus de la
RUCHEA DOUBLES PAROISOU D'HIVERNAGE.ruche, et que naturellement les abeilles
rigueurs de l'hiver avec une grande force scelleront hermétiquement par en-dessous
d'abeilles, dont la majorité seront probable- avec de la propolis. Sur cette planche on
ment jeunes, et non de vieilles ouvrières place un coussin ou un plateau peu profond
qui mourront peut-être au bout d'un mois contenant de la paille, des feuilles, des
environ. Souvent les circonstances sont copaux ou d'autres matières calfeutrantes.
telles que nous ne pouvons commencer nos Mais d'autres apiculteurs aussi autorisés, et
préparatifs qu'en Novembre. Nous avons peut-être la majorité d'entre eux, profèrent
nourri nos ruchées jusqu'au 1er Novembre, les absorbants, Ils placent un ressort Hill,
puis nous les avons calfeutrées, et elles ont au faite des rayons à couvain, ou s'ils n'en
HIVERNAGE. 173 HIVERNAGE.
ont pas. deux ou trois petits hiocs où épis de abrité et tenu chaud. Un cadre de 0.025 à
maïs ou tasseaux — ou quoi que ce soit qui 0.150 de profondeur et juste assez large pour
puisse maintenirla matière absorbante assez rentrer dans le couvercle télescope est fait
loin au-dessus des cadres à couvain pour en planches de 0.009 d'épaisseur. Sur son
laisser place à un groupement. Sur le tout fond est cloué un morceau de toile d'embal-
est placé un morceau de toile d'emballage, lage ou de tissu quelconque à bon marché.
et par-dessus encore un coussin de menue Ce plateau est alors rempli de feuilles ou de
paille. Tout ceci absorbe l'humidité des toute autre matière calfeutrante et il est
abeilles ou la u sueur» comme disent quel- alors prêt à être posé sur la ruche et à ser-
ques-uns, laissant le nid à couvain sec. Mais vir, soit avec un couvercle scellé, soit avec
au cours du printemps, ces matières calfeu- quelque produit absorbant comme ceuxdont
trantes s'humidifient tellement qu'elles nous avons parlé plus haut. La gravure
deviennent souvent en réalité un inconvé- montre la ruche moderne à doubles parois
nient, et c'est pourquoi les partisans du avec le cadre en position sous le toit téles-
couvercle scellé trouvent à objecter aux copé; sous le cadre est le ressort Hill placé
absorbants, car ils veulent avoir le dessus sur les matières absorbantes.
du nid à couvain clos hermétiquement.
LES MEILLEURESMATIÈRESCALFEUTRANTES
Nous avons très bien réussi l'hivernage
avec les deux moyens; et après avoir essayé La paille de blé ou d'avoine était autrefois
les deux procédés simultanément, nous n'a- recommandée comme la meilleure matière
vons pu réellement déterminer lequel est à employer. Bien qu'elles soient toutes deux
le meilleur; quoique, tout bien considéré. certainement bonnes et peut-être les plus
11 semblerait que le couvercle scellé ait avantageuses pour la plupart des fermiers,
l'avantage, car alors les matières calfeu- nous savons aujourd'hui que d'autres calfeu-
ifantes au-dessus du nid a couvain restent trages donnent des résultats tout à fait aussi
toujours lèches, et l'humidité, sil y en a. bons; il convient d'ailleurs de remarquer
est forcée de se condenser et de s'écouler que la menue paille de blé est préférable à
par l'entrée. celle d'avoine. On se sert aussi beaucoup de
copeaux tel que ceux qu'on trouve chez les
menuisiers, et nous ne savons si nous ne les
préférerions pas à toute espèce de pailles.
Une autre matière isolante et qui a donné les
meilleurs résultats, ce sont les feuilles sèches
des essences forestières. On peut les ramas-
ser et ies emmagasiner dans un endroit sec,
et plus tard quand les abeilles sont prêtes à
hi vcrnc'r,on les a sous la main.Mais quand on
se sert de feuilles sèches, Il en faut plus que
des autres matières parce qu'elles ne don-
nent pas un calfeutrage aussi dense. La
sciure de bois des scieries ordinaires est uno
autre matière qu'on utilise parfois, mais si
l'on peut lui reprocher quelque chose, c'est
d'être plutôt un peu trop dense et les cous-
sins qu'on en fait sont très lourds. Cepen-
Avec les ruches modernes calfeutrées, il
nous eu ferions usage à défaut d'autre
n'est pas pratique d'employer des coussins, dant,
chose.
car il est très dilficlle de placer quelque
CE QU'IL FAUT FAIRE QUANDLES COLONIES
SONTA COURTDE PROVISIONS.
Supposons que, pour une cause ou une
autre, une colonie se trouve à court de
provisions. Vous allez demander, sans doute:
comment pouvons-nous reconnaître celles
-W qui sont dans ce cas?" Quelquefois, pour
RESSORTHILL POURCOUVRIRLES CADRES répondre aux commandes qui nous sont fai-
ENHIVER. tes d'abeilles et de reines, vers la fin de
chose de cette espèce sans un couvercle l'automne, nous sommes obligés de laisser
télescope, puis d'entrer celui-ci suffisam- nos colonies en liberté jusqu'aux approches
ment pour que le nid à couvain soit liien de Novembre et il nous faut les alimenter
HIVERNAGE. 174 HIVERNAGE.
en un court espace de temps. Quand le construite à meilleur compte que quatre ou
temps froid arrive, et que nous n'avons plus cinq ruches séparées, et c'est un facteur
la possibilité de donner du nourrissement, important en faveur de ce système. Un autre
nous plaçons une petite pierre sur le toit de avantage est qu'une ou plusieurs fortes
la ruche, ou une marque quelconque pour colonies y entretiennent la chaleur. Mais
indiquer que telle ou telle colonie peut se l'objection à faire à ces grosses ruches, c'est
trouver un jour ou l'autre à court de provi- leurs dimensions et leur poids,ce qui les rend
sions. Au premier jour ensoleillé du milieu peu commodes pour les travaux des ruchers
de l'hiver, quand il fait assez doux pour que annexes, à cause de la difficulté qu'on a à les
les abeilles puissent sortir, nous parcourons déplacer. C'est pour cette raison qu'un si
le rucher. Nous soulevons simplement le petit nombre d'apiculteurs comparative-
plateau, écartons la toile d'emballage et ment emploient la ruche-appartement.
regardons dans le groupement, s'il paraît L'abri Orton, représenté dans la figure ci-
tranquille, et qu'il semble y avoir du miel contre est construit pour recevoir dix colo-
operculé en abondance, nous refermons nies. Il est à doubles parois et a un toit ordi-
Immédiatement la ruche et nous continuons naire incliné. Ce toit est un simple pignon
notre visite jusqu'à ce que nous trouvions plan, fait de voliges, et porté sur des char-
soit une colonie faible qui demande à être nières, afin qu'on puisse l'incliner enarrière
réunie à une autre dans les mêmes condi- pour atteindre l'une ou l'autre des colonies,
tions, soit une forte population ayant et sous ce rapport 11 va sans dire, qu'un
consommé tant de provisions pour l'élevage couvercle si grand doit être muni de char-
du couvain qu'ellesaientbesoin d'un nourris- nières, car 11 est hors de question, qu'une
sement. Comme la température peut s'abais- seule personne puisse enlever pareille
ser subitement, nous prenons en magasin masse, et la remettre ensuite. Les maté-
un bon rayon de miel operculé, et nous le riaux complets pour construire l'abri Orton
posons horizontalement au-dessus des ca- peuvent coûter environ 25 francs; et quand
dres, avec un appareil Hill par-dessous, de on sait manier les outils on peut faire une
façon à l'empêcher de clore le passage au- ruche, d'hivernage pour 10 colonies, pour un
dessus des cadres. Nous recouvrons le tout prix très minime. La forme générale de
d'un morceau de toile d'emballage, repla- l'abri Orton est telle, qu'en mettant une
çons le coussin et attendons une autre belle allonge de surplus au chariot, après en avoir
journée tiède pour venir l'examiner à supprimé la caisse, onpeuty mettre laruche-
nouveau; si la population est encore un peu appartement dessus, la pourvoir ainsi de
à court d'aliments, nous retournons le rayon, roues d'emprunt et la traîner très facile-
donnant aux abeilles l'occasion de profiter ment à un rucher annexe. Il y a donc moins à
de l'autre côté du gâteau. Si nous ne disposons obj ecter à celle-là qu'à d'autres trop grandes
pas de miel operculé, nous donnons un pour tenir entre les côtés d'un chariot
morceau de sucre d'érable ou de candi ordinaire.
(voir CANDI),placé au sommet des rayons de Un défaut de cette ruche Orton. avec son
couvain, et tout irabien ainsi; mais comme toit sur gonds tel qu'il est représenté, est
nous l'avons dit plus haut, il ne doit pas être que, quand on la travaille, l'opérateur doit
nécessaire de nourrir les colonies au milieu nécessairement se tenir devant les trous de
de l'hiver. Elles doivent avoir assez de vol. Ceci peut parfois Irriter les abeilles,
provisions, savoir, 20 ou 25 livres, pour les jusqu'à un certain point, de même qu'à les
conduire d'Octobre jusqu'au commencement porter à se tromper d'entrée, et on risque
ou au milieu de Mai. alors de les voir tuer une reine de valeur.
Mais heureusement on peut facilement
HIVERNAGEDES ABEILLESDANSDES remédier à ce défaut en plaçant les char-
RUCHES-APPARTEMENT.
nières du couvercle de l'autre côté, mettant
Quelques apiculteurs, parmi lesquels il ainsi les trousde vol à l'opposé à l'opérateur.
faut nommer particulièrement E. et N. E.
France, de Wisconsin, ainsi que W. L. RUCHE-APPARTEMENT DE E. FRANCE.
Coggshall, de New-York, hivernent leurs Celle-ci futlnventée par E. France, et c'est
abeilles dans des ruches-appartement à ce qu'il appela sa rucheIl quadruple". Lui
doubles parois. Comme leur nom l'indique, et son fils l'ont employée depuis de longues
oes ruches consistent en une longue caisse années et ils s'en servent encore. Ils en font
capable de réunir deux ou plusieurs ruchées usage dans leurs ruchers annexes et les
sous un même toit. Une seule ruche à dou- laissent en place toute l'année, en été comme
bles parois, assez vaste pour recevoir quatre en hiver. Si les quatre colonies se groupent
pu cinq colonies, peut naturellement être au centredela ruche, elles peuventalnslcon-
HIVERNAGEà 175 HIVERNAGE.

DE RUCHEDE ORTON— VUEDE FACEET FERMÉE.


LOGEMENT

LOGEMENT
DE RUCHEDE ORTON— VUEARRIÉREET OUVERTE
HIVERNAGE. 170 HIVERNAGE.

serverleurcllalcur, et à cetégarduneruche- ment, et hiverner sur les mêmes supports;


appartement a l'avantage sur les ruches et quandon peut, se le permettre, un rucher
ordinaires calfeutrées et a doubles parois annexe avec ruches calfeutrées supprime le
destinées à ne loger qu'une seule colonie. transport des abeilles au printemps et à
Bien que les ruches-appartement revien-l'automne. ''F)' La ruche calfeutrée est tou-
nent moins cher d'acquisition que les autres jours préférable, même pourles jours froids
et offrent des avantages très marqués, une de la fin du printemps et du commencement
très grande majorité d'apiculteurs cepen- de l'été; tandis que les ruches à simples
dant pratiquent l'hivernage, dans des ruches parois donnent quelquefois une protection
calfeutrées, d'une seule colonie ou bien ren-plutôt insulllsante une fois qu'elles sont
trent leurs abeilles dans une cave. établies dehors. Les colonies mises à hiver-
ner en plein air dans des ruches calfeutrées
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE L'HIVER- ont pu résister aux rigueurs de l'hiver,
NAGEEN PLEIN AIR. tandis que les colonies en local clos, après
avoir été remises dehors vers la mi-avril ou
(1) Les colonies laissées dehors peuvent le commencement de jnai. souvent éprou-
être préparées pour l'hiver en octobre, on vent un retard par un coup de froid inatten-
ne les visite plus avant le commencement du, et il leur faut l'été tout entier pour le
de mai, si on les a préparées comme il faut, réparer.

LUGEJIEXTDR RUCHEDE E. FRANCE.

étant donné qu'on n'a pas à répondre à des Les inconvénients de l'hivernage en plein
'commandes d'abeilles et de reines à l'au- air sont: '1) Le prix d'achat des ruches. Les
tomne. (2; Si les abeilles, après une longue débutanis. ne sachant pas s'ils réussiront
série de froids, ont contracté la dyssenterie, ou non dans leur entreprise, veulent aller
le premier jour de beau temps leur donne d'abord aussi économiquement que possible,
l'occasion d'un vol de purification 24u.-3) Les et par conséquent hésitent pour savoir s'ils
débutants et ceux qui ne peuvent posséder doivent se décider à faire une plus grosse
l'habileté voulue pour pratiquer l'hivernage dépense et acheter des ruches calfeutrées,
en local clos, réussiront d'ordinaire mieux ou bien se montrent plus modestes en ache"
l'hivernage en plein air. (4; Les colonies du tant seulement des ruches à simples parois,
rucher principal peuvent rester indéfini- (2) Il semble admis généralement que les
HIVERNAGE. 177 HIVERNAGE.

colonies en local clos consomment moins de pourrait charger 25 à 30 ruches à parois


provisions que celles du dehors - combien? simples sur sa charrette; et quand le flux
personne ne paraît le savoir exactement : a cessé, les transporter à une autre place.
les uns estiment qu'il leur en faut un peu Avec cette mode de ruchers annexes, les
plus de la moitié moins, les autres, un tiers ruches calfeutrées ont le très désagréable
La dernière estimation est probablement la Inconvénient de n'être pas transportables,
plus correcte. (3) Les ruches calfeutrées, ou du moins ce n'est pas commode de le
comme nous l'avons déjà dit, sont plutôt faire. Lorsque le climat est assez froid,
lourdes et peu transportables; et pendant les apiculteurs compétentsmettent leurs colo-
l'essaimage, il est souvent nécessaire de nies à hiverner dans la cave ou dans un cel-
les changer d'emplacement. Une personne lier convenablement construit, avec une
seule peut à peine déplacer une ruche moins grande perte d'abeilles et une con-
calfeutrée sans le secours d'une brouette, sommation moindre de provisions, si toute-
tandis qu'on peut avec une facilité relative, fois la construction de cette cave répond à sa
transporter une ruche à parois simples destination; et ceci nous amène à parler :
partout où l'on veut. Il arrive parfois qu'un
DE L'HIVERNAGEEN CAVE
apiculteur découvre qu'un certain district OU DANS DES DEPOTSSPÉCIAUX.
peut fournir pendant un certain temps une
quantité considérable de nectar, tandis Jadis, les abris pour l'hiver ne donnaient
qu'au rucher les abeilles ne font rien. 11 que très peu de satisfaction pour ne pas dire

LOGEMENT
DE RUCHESDE COGGSHALL.

songe donc à transporter aussitôt que pos- davantage. Ces dernières années cependant,
sible bon nombre de ses colonies à l'endroit on en a obtenu de meilleurs résultats. Les
en question afin de profiter du flux. S'il a des journaux et les congrès apicoles ont si bien
ruches calfeutrées, il ne peut guère enchar- répandu les connaissances, que l'hivernage
rier plus de cinq ou six à la fois; tandis qu'il des abeilles dans des dépôts clos réussit au-
12
HIVERNAGE. 178 HIVERNAGE.

jourd'hui avec certainement une moindre portes et les fenêtres à la nuit si le temps
dépense de provisions, qu'avec les ruches est chaud ou lourd dehors, et de les refermer
à doubles parois en plein air, que les apicul- les
au petit jour. Les abeilles sont mal à l'aise,
teurs perdent beaucoup moins d'abeilles sortent et rampent sur le sol de la cave, l'air
chaque hiver, et souffrent moins des ennuis n'étant pas convenablement rafraîchi. Quand
causés par la dyssenterie. Au nombre des JIOSabeilles s'agitent, nous pouvons les cal-
premiers qui purent annoncer au monde mer, d'habitude, en ouvrant les portes le soir
apicole qu'ils hivernaient leurs abeilles et, en laissant l'air pénétrer dans la cave. Mais
chaque année sans subir de perte sensible, la nuit, il ne faut pas aérer lorsque la tem-
furent MM. H. R, Boardman, deE. Town- pérature s'abaisse à 10° Fahrenheit au-des-
send, 0. La nouvelle, à ce moment-là, sus de zéro, ou plus bas encore.
parut un peuextraordinaire. Bientôt après, Ayant esquissé sommairement quelques-
d'autres firent part également de leurs suc- unes des conditions essentielles de l'hiver-
cès. Il convient donc de rechercher quels sont nage en local clos, nous allons entrer main-
les éléments qui contribuent à assurer la tenant dans plus de détails. Comme avec
réussite de l'hivernage en local clos, et en l'hivernage en plein air,il est très Important.
même temps d'examiner brièvement les de compléter de bonne heure les provisions.
causes des échecs subis auparavant. Il n'est pas nécessaire d'en donner aux abeil-
Une des premières etdes plus importantes les une grande quantité. Dix ou quinze
de ces causes est qu'on sortait trop tôt les livres suffiront parfaitement; bien que, si
abelllenau printemps. Les plus grosses pertes on le pouvait, nous préférerions qu'on leur
se produisaient$0 général après la sortie des en donnât davantage. Si l'hiver reste doux,848
ruches, qui se faisait ordinairement à peu quelques-unes desplus fortes colonies élève-
près en Mars-ret Mars est dans notre région ront beaucoup de couvain au printemps et
un mois qui offre des variations de tempéra- consommeront alors tout ou presque toutes
ture, tftuie claire et tiède journée d'été à leurs provisions.
unfroid rigoureux. Lesabeilles qui onthiver-
né heureusement, et ont été mises dehors QUANDIL FAUTMETTREEN CAVE.
trop tôt, sont assez exposées par conséquent C'est en novembre que, sous la latitude de
à succomber avant que les chaleurs probables 40 à 41°, les abeilles devraient être prêtes à
de Mai soient bien établies. La raison pour être mises en cave au premier avertisse-
laquelle on mettait les abeilles tôt dehors, ment. Les couvercles serontbien propolisés,
c'est que les apiculteurs ne parvenaient pas rendant alors le haut de la ruche Imperméa::.-
à calmer leur agitation dans la cave; et ble à l'air. Il n'est pas nécessaire de mettre
dlkllleurs,SI elles semblaient offrir des symp- un ressort Hill ou toute autre chose sur les
tômes de dyssenterie, la seule chose à faire cadres pour ménager un passage — le cou-
était en effet, de les sortir. Le problème vercle reposant directement sur les rayons
consistait donc à trouver un moyen de tenir à couvain est tout à fait suffisantua. Un petit
les insectes tranquilles jusque vers le milieu nombre d'apiculteurs l'enlèvent et le rem-
d'Avril oulespremlersjoursdeMai. On admet placent par une toile cirée ou par une
généralement qu'il y a trois ou quatre con- couverture. Si les abeilles fixent bien cette
ditions essentielles à réaliser pour parvenir toile cirée ou cette couverture avec la pro-
à ce but. Primo: une température d'environ polis, elle conviendra peut-être tout aussi,
450Fahrenheit et ne s'écartant pas beaucoup bien. Mais pour des raisons que nous allons,
de ce point pendant tout l'hiver, ceci est très donner tout à l'heure, nous placerions le
important; seconde, une bonne ventilation couvercle par-dessus. — Donc, vers le 25
paruneentrée large ethaute,voir ENTRÉES novembre, dans notre localité, nous rentrons
et'VEBnrôLATfON; tertio, des provisions nos abeilles dans la cave, l'époque pouvant
operculées, quoique ce point soit moins Im- varier, naturellement, selon les particula-
portant que les autres; quarto, une cave rités de la saison. Quand le temps tourne au
relativement sèche. Peu,très peu de person- froid, qu'il commence à neiger, et que cet
nes affirment qu'elles ont pu hiverner leurs état de choses semble devoir durer, nous
abeillesavec succès dans des locaux où l'humi- ouvrons notre cave et commençons à ren-
dité suintait des murs, si seulement les ali- trerlesruehes250.623. Mais auparavant, cepen-
mentsétaient ce qu'ils devaient être w; mais dant, nous allons à chaque ruche, envoyons
un endroit sec doit être recherché de préfé- un peu de fumée à l'entrée, et avec un
rence. Enfin, mais non la dernière chose, de tourne-vis ou un ciseau à froid nous déta-
l'air pur circulant dans la cave. Pour assurer chons le corps de ruche du plateau auquel Il
cette dernière condition, il convient d'ouvrtp est toujours collé par de la propolis. Il vau-
HIVERNAGE. 179 HIVERNAGE.
dralt mieux pourtant, faire cette opération passer par les portes. La seule difficulté est
un jour à l'avance, car elle agite parfois de l'installer, de se charger et de se déchar-
les abeilles, et il faut un certain temps pour ger. Pour les petites distances, nous préfé-
qu'elles reviennent au calme. Avec un aide
et une paire de crochets porte-ruches nous
procédons alors au déménagement des
abeilles dans la cave.

MANIÈREDE TRANSPORTER
LES RUCHES
AVECLES SUPPORTS.

Qu'on veuille bien remarquer que nos


porte-ruches sont tout simplement deux
bouts de fil de fer pliés en forme de V, avec
une poignée de seau en bois ordinaire, dans
son milieu. Les deux bouts sont rabattus
ainsi que le montre le détail qui accompagne
la gravure. Les extrémités sontalors recour- rons les moyens Indiqués plus haut. Quand
bées en crochets et aiguisées de façon à une fois, on est harnaché et chargé, l'appa-
reil M. C. Farland est excellent.
supporter le fond.
Le Dr Miller emploie une corde comme on Ayant ainsi pris la ruche ou les ruches,
le voit dans la figure ci-contre. Naturelle- nous nous dirigeons vers la cave, et posons
la ruche près de l'endroit où nous comptons
ment, cette corde ne peut être employée
que quand les côtés des ruches débordent.

INTÉRIEURDE LA CAYEDE M. BOARDMAN.

SUPPORTSDE RUCHESA CORDESDE MILLER. l'installerpour l'hiver. Lelongdes deux côtés


de la cave, nous avons auparavant placé des
Quand les ruches sont portées à quelque madriers à une distance de 0,355 à 0,375, sui-
distance et qu'on a difficulté à se faire aider, vant naturellement la
longueur des ruches.
le joug Farland sera préférable. Un homme Nous reprenons alors laruche(celle quenous
peut ainsi transporter deux lourdes ruches venons d'apporter) par les poignées, la déta-
assez facilement, monter un escalier de cave, chons de son plateau et la
plaçons sur le bout
HIVERNAGE. 18D HIVERNAGE.

des deux madriers, puis, nousportonsle pla- nous n'aurions pu empiler aussi bien les
teau dans un coin de la cave. Nous apportons ruches les unes sur les autres.
une autre colonie de la même fa^-on,la sépa- Avant d'aller plus loin, nous voulons par-
rons de son plateau, et la déposons à côté de ler d'une autre méthode de transport des
la première, avec un intervalle de 0,10 et ruches au dépôt, quand on est seul pour
ainsi de suite. Nous rentrons les autres colo- faire ce travail. La gravure ci-dessous suffit
nies jusqu'à ce que les madriers soient cou- pleinement cependant à la faire saisir.
verts de ruclies distantes l'une de l'autre de D'après cette gravure on voit clairement
0,10. Nous sommes prêts alors à recommen- qu'il suffit d'avoir l'essieu et les deux
cer une autre rangée par-dessus.La première roues d'une charrette. Là-dessus sont fixés
qu'on rapporte est mise à cheval sur deux commeon le voit,deuxmadriersde 0.050X0.10.
autres, de telle manière que son fond recou- L'opérateur soulève les brancards, les
vre l'espace laissé entre les deux premières, pousse doucement sous les bords de la ruche
et nous empilons ainsi une seconde rangée et, en faisant peser ses mains, la soulève. Il
de ruches. Celle-là est suivie d'une autre la charrie alors à la porte de son dépôt
disposée de la même façon jusqu'à ce que d'hiver, où il la pose ensuite à l'endroit où
nous ayons 3 ou 4 rangées superposées, elle doit séjourner. Ce même appareil peut
chaque ruche occupant le dessus de l'espace être appliqué au transport de ruches à poi-
libre laissé entre les deux du dessous. Quand gnées si cela est nécessaire.

VOITUREPOURTRANSPORTDE RUCHESDE UOARDMAN.

nous avons fait visite à H. R. Boardman en Après cette digression, retournons à nos
1889,nous avons pris la photographie de son abeilles déposées dans la cave.
dépôt d'hiver, dont nous donnons la repro- Les ruches ont été empilées comme nous
duction à la page précédente. l'avons expliqué, et pourvues d'une ample
On voudra bien remarquer que ses ruches ventilation par le fond. Les plateaux, à me-
sont empiléesainsi que nousPavons expliqué; sure qu'on les a apportés, ont été empilés
savoir: chaque ruche recouvrant l'espace dans la cave à un endroit commode où on les
laissé libre entre les deux au-dessous. La laissera jusqu'au printemps suivant. Beau-
raison de cette disposition est d'abord la coup de personnes, cependant, laissent les
commodité; ensuite, d'assurer une ventila- plateaux sur les supports d'été toute l'année.
tion au fond de la ruche. Vous allez com- Les ruches sont transportées sans leurs
prendre maintenant pourquoi nous avonsfait plateaux et empilées comme nous l'avons
conserverles toits; si nous lesavions enlevés dit. Mais quelques-uns se plaignent que les
HIVERNAGE. 181 HIVERNAGE.
abeilles sortent et donnent des ennuis. Bien à couvain, avec une entrée
large de 0,050
que nous ayons parfaitement réussi à ren- sur toute la largeur de la ruche. Le Docteur
trer les ruches sans leurs plateaux, nous
préférons cependant de beaucoup trans-
porter le tout ensemble; d'abord parce que
les abeilles ont moins de facilité de sortir et
d'ennuyer; ensuite, par ce que ces fonds
préservent les abeilles des effets de la
température. PLANCHERRÉVERSIBLEDU DRMILLER.

DOIT-ON,AU PRINTEMPS,REPLACER apprécie beaucoup ce genre de plateau et en


LES RUCHESSUR LEURSANCIENSSUPPORTS ? a obtenu plein succès. (Voir: ENTRÉE OU
TROUDEVOL).
Voilà l'avantage qu'il y a à laisser les pla-
teaux dehors: M. H. R. Boardman marque
d'une lettre chaque rangée de ruches dans CONSTRUCTIONS SPÉCIALES
son apier, et numérote chacune d'elles, POUR L'HIVERNAGE,BATIESSURLE VERSANT
chaque corps de ruche et son plateau por- DE COLLINES.
tant le numéro et la lettre correspondant
à ceux de son support. Au printemps, lors- Les caves servent plus généralement
que les constructions au-dessus du sol. La
qu'il reporte ses abeilles dehors, il peut
c'est qu'on a presque
déposer chacune d'elles juste à la place principale raison,
à toujours une cave sous sa maison. Si cette
qu'elle!* occupaient l'automne précédent.
» par exemple, Indique qu'il faut aller
- xftreetesment à la rangée c et là replacer la
piv le support No 6. M. Boardman
'1 une très grande importance
P®8
lUes soient remises sur leurs
, iPINtegfr supports; cependant, s'il lepcutfaci-
é faire ainsi, car il ya tou-
Vieilles abeilles qui retour-
.<' lieS
ù& - : elles étaient à l'automne
Doncf tout bien considéré, nous
üft'-i-to' ruches sur les supports
00 S JWlses, surtout si l'on doit
abeilles l'occasion d'un vol de
purification au milieu de l'hiver, ainsi que
c -:::;;
Vflftfèl'expliquerons
t ; :..:. ci-après.
-*
- ,"
MOYENSD'ASSURERL'AERATION
- 9S.--.- - PAR
LE FONDDES RUCHES.
Nous avons déjà fait connaître notre
procédé pour l'hivernage des abeilles en
cave Peut-être est-il bon maintenant d'indi-
quer quelques méthodes employées avec
succès par d'autres. Feu le Capitaine J. E.
Hetherington, de Cherry Valley, N. Y., le
plus grand apiculteur du monde, proprié-
taire de quelque 3.000 colonies,
pratiquait
une ouverture carrée dans le plateau de ses
ruches. Le DrC. C. Miller emploie un
plateau
réversible, reproduit dans la figure
contre. ci-
Le croquis ci-après fait très bien saisir sa FIG.1. — VUE EXTÉRIEUREDU CELLIER
A ABEILLESDE M. DOOL1TTLE.
disposition. En l'employant d'un côté, il a
simplement un espace de 0.009 sous les
rayons à couvain, suffisant pour l'été. Pour pièce peut être rendue obscure, si le
thermomètre n'y dépasse guère 50° dans les
l'hiver, le plateau est retourné, ce qui donne
0,050 ou à peu près de vide, sous les cadres jours chauds ni ne descend jamais, s'il y
descend même jusque là au-dessous de 400
HIVERNAGE 182 HIVERNAGE

Fahrenheit, si l'endroit est bien sec, et peut refermederrière moi cette dernièreporte.On peut se
être séparé de la partie où l'on conserve les rendrecomptequ'ainsil'airesttrès peu refroidipar mon
entrée,surtoutquandj'ajouteraique tout le dessuset les
légumes, nous aurons un excellent local côtésducaveausontrecouverts'de terre, à l'exceptiondu
d'hivernage 151'6r7. Mais bien souvent on n'a vestibule.
qu'une cave humide; ou bien celle qu'on a
est si petite que c'est à peine si l'on peut y
ménager une place pour les abeilles. Des
constructions spéciales sont en ce cas bâties
au-dessus du sol ou en partie seulement, en
sous-sol. Les figures ci-contre montrent le
dépôt dont Mr Doollttle s'est servi depuis de
nombreuses années avec grand succès. Il
est situé sur le flanc d'un coteau. Une palis-
sade est établie en arrière, de façon à ce que
la neige en s'amassant l'enfouisse jusqu'au
toit. La flg. 2 montre exactement la dis-
position intérieure. On remarquera que M.
Doollttlea 3 portes. Deux sans doute, suffi-
saient. La cheminée d'appel disposée en 6
assure la ventilation dont on a besoin 254.En
voici la description due à la plume de M.
Doollttle.
La Fig.i représentel'aspectextérieurdela cavevuedu
S.-E.Lesols'élèvegraduellement depuisle premierplan
jusqu'àla palissade,le faitedu toit à l'arrièreétantplus
basque leterrainquise trouvede chaquecôté,ouà son
niveau.Ledessusdutoit est recouvertde voligesen pin
du Canada.Dansla Fig.2, 1 représentela fenêtredansle FIG.3. —VUEAVEC U TOITMMMYT,
pignondu vestibule,quimedonneun peudejour quand
je suisentréet que j'ai referméla r porte.Dansceves- La Fig.amontrel'intérieurdu caveau.1 représentele
tibule(VoyezFig.s et 3)où j'allumema chandelle, j'ai de sol,lefonddela pièce.Celui-ciest toujourssec,puisqu'il
la sciurede boispourrépandresur le sol, etc. Dans la y a un conduitpourles eauxsousle muret sou te sol,
Fig. 3,4estunetranchéeouunfossépourl'écoulement des tout autourde la pièce ; cedrainse trouveêtreà 0.- de
eauxvenantdutoit oud'ailleurs,et faiten formede large profondeur àl'extrémitéS.-O.et à 0.50de profondeur &
écope en livrant passage à laboue la
pour diriger entre l'extrémitéN.-E.ouà sondébouché. 2représentele mur
les deuxtoits,commeonle voiten Fig.1.Onvoitla palis- du côtéS. Lesruchessont disposéesau longdes deux
sadeenarrière. Ellearrête la mursN.et S. et toutautondà l'Ouest,surquatre rangées
neigequis'amoncelle surletoit. enhauteurcomme onlevoitaun*8; et aussien H.H. etc.,
Dansla Fig.3,6 indiqueleven- dansla Fig.2.
tilateur placé versle fonddu Dansla Fig.3,3 estletoit intérieurquejl'on faitavec
caveau. solivesde 0.050X 0.15(à un pied lesunesdes autres)
La Fig.a représentela vue desavecdesplanches(1)de0.025 clouéesdessus.Ausommet, —
de faceetaussile vestibuleet 4 estlerevêtement deterre de 3
le jeudes portes,vusen plan. lesdeux toits,y représentantle piedsd'épaisseur, entre
toitextérieur,—6estle
r estle cadrede la porteexté- ventilateur,formantdeux coudesafin d'excluretoute
; 2 est cettemêmeporte lumière.Sonouverturecarréeestde0.15X0.00,7estleven-
rieure
extérieurequi s'ouvreàl'inté- tilateursouterrainqui a 4 piedsde hauteur,autantque
rieuret du côté Suddu vesti- possibleet 100piedsde long; maiscomme je l'ai dit plus
bule; 3 est la premièreporte haut,cesdeuxventilateurssontfermés&l'arrière-saison,
d'entrée du caveau;en l'ou- pourl'hiver,pendantque lesabeillessontdansle caveau.
vrant,elleva s'appliquersur la Comme je l'ai souventdit, je croisquece dispositifsou-
paroi Norddu vestibule, d ans terrainconstituele meilleur moyend'hivernerlesabeilles,
où elleestreprésen- et j'ai essayéde le décriretrès clairement,afinqu'on
la position
tée; 4 est la portesuivante,à puisseen faire construirede semblablessi onle désire.
deux pieds plus loin, et qui Lemienm'estrevenuà pasloinde 80dollars,maisnatu-
s'ouvreaussi dansladirection rellementle prix du bois,de la pierreet de la main-d'œu-
no. 2. —VUEENPLAN. du vestibule,recouvrantpar- vrevarientselonleslocalités.
tiellementla porte n*3; y est G.M.DOOLITTLE.
enfin la véritable porte du Borodino, N.Y.le 7Janvier1888.
caveau,elles'ouvresur le murcôtéSud,aussi,lorsquela M. H.-R. Boardman emploie un magasin à
caveest pleinede ruches,onmet un taquetpourquela
portene viennepaslesheurter. ruches semblable à celui que l'on voit dans
En entrantdansle caveau,je pénètredans l'anti-cham- Pendantl'étéde 1890lesplanchesétaientsi pourries
lire et je fenaela portecommeje l'ai déjà dit; j'ouvre que (1)tout s'esteffondré.Pour le retour de cet
prévenir
des dallesde en
aJor*Illeporteln*3 et 4, et je traversele dernierentre- accident,M. Doolittleemploie couverts pierre
d essuset
porte,fermantle.. 4derrière moi,maislaissant3ouvert. place des bardeaux.Si ceux-ciétaient
dessousde papiergoudronné, ils rempliraient tout aussi
J'ouvreenfinle n* 5, j'entre vivementdansla caveet bienlebuteten mêmetempscoûteraient moinscher.- Ed.
HIVERNAGE. 183 HIVERNAGE.

la gravure représentant le chariot à ruches. plancher au-dessus de la cave est épais de


Le diagramme ci-dessous donne le plan de 0.050, composé de madriers secs de 0.025.
la construction. Il est divisé en trois compar- On a accès dans cette citerne, car en réalité
timents. A est un passage d'entrée; B-B sont c'en est une, au moyen d'une trappe de
les pièces où les ruches sont déposées. Il est même épaisseur que le plancher, avec un
à doubles parois de 50 pieds sur 12, à un seul escalier facile, menant au fond. Une bonne
étage, les murs ayant 0,35 d'épaisseur cal- couche de sciure de bois recouvre entiè-
feutrée. C, est la porte d'entrée. Pour rement le plancher, mettant absolument la
entrer, nous franchissons C,fermons la porte, cave à l'abri dufroid.
et entrons alors dans les compartiments M. Bingham prétend que le prix tolal de
spéciaux par D-D. L'entrée est carrée 10 x 10, sa construction, telle qu'elle vient d'être
laissant à chacun des compartiments B 24 décrite, varie de 50 à 55 dollars, et qu'elle
peut contenir de 175 à 200 colonies. Il y a
hiverné 90 colonies avec un succès extra-
ordinaire, la mortalité ne représentant que
2 livres d'abeilles par mois pour ces
90 colonies.
VUEEN PLAN.

pieds de long, sur 10 de large et chacun


pouvant recevoir de 75 à 100colonies. Le
diagramme donné ci-dessus reproduit la
disposition Intérieure de l'un des compar-
timents. W-W-Wetc., sont les fenêtres de
telle façon que, en les renversant dans un
plan horizontal, les abeilles qui sont réunies
à l'intérieur puissent facilement sortir
dehors. Unejalousie intérieure en bois et
bien close permet d'obscurcir la pièce
et de la garantir contre les froids exces-
sifs. Mais une objection à faire aux dépôts Un appareil de ventilation (mal représenté
construits au-dessus du sol est, qu'ils sont dans la coupe),est formé d'un tuyau de 0.040
trop soumis aux écarts de la température. qui traverse le plafond de la cave et sort par
Un dépôt comme celui de M. Doolittle, ou le faîte. Les abeilles n'ont d'aération que
même encore comme celui que nous allons par lui. M. Bingham ajoute qu'on appréciera
décrire, serait préférable, pourvu qu'on mieux la valeur de la chambre supérieure,
puisse le tenir sec. quand on saura qu'elle fait bien réellement
LA CAVEA ABEILLESDE BINGHAM. parti du cellier, et pas seulement du toit.
Mais le trait principal de ce cellier, c'est
La gravure ci-jointe et aussi la coupe qui qu'il est entièrement souterrain. Les caves
l'accompagne montrent le détail presque ordinaires, surtout quand elles sont sous les
complet de ce caveau. La construction coûte maisons, sont de deux pieds au-dessus du
très bon marchéet c'est peut-être le meil- sol, juste assez pour admettre des soupi-
leur des lieux d'hivernage que nous ayons raux. La portion de mur non protégé par la
montrés jusqu'ici. La surface de la cave est terre, et restant en contact direct avec l'air
dans ce cas de 12 pieds carrés (quoiqu'elle extérieur, exerce une influence sur la tem-
puisse être de toute autre dimension), etles pérature intérieure, à ce point, que dans les
deux côtés s'élèvent en pente, de façon à ce très grands froids, cette température
que le plafond, au niveau du sol, ait 16 pieds s'abaisse plus qu'on ne le voudrait, et dans
carrés. Les poutres sur lesquelles toute des temps très doux, elle s'élève trop.
la construction repose, sont 0.050x o.30, sur M. Bingham prétend que sa cave à abeilles,
18 pieds de long, et portent à plat sur le entièrement sous le sol, et protégée comme
mortier dont le fond et les parois de la cave elle l'est avec un plancher couvert de
sont faites. Le toit, simple pignon à bon mar- sciure de bois et une chambre Isolante au-
ché, fait de planches riches de 0.025 d'épais- dessus, ne varie jamais de plus de 40 durant
seur, se continue jusqu'au-dessous du niveau tout l'hiver, restant au-dessus de 50 tout le
du sol et déverse les eaux dans deux tran- temps et ne descendant pas au-dessous de 45.
chées qui les conduisent, en contre-bas. Le Ceci est Important pour un caveau à abeil-
HIVERNAGE. 184 HIVERNAGE.

les, surtout dans les régions à climats chaude, où le soleil soit bien clair, et l'air
excessifs. suffisamment tiède. Alors nous sortons
toutes les abeilles dehors, remettant chaque
QUANDPEUT-ONSORTIRLESABEILLES ruche a son ancienne place. Pendant qu'elles
DELACAVE. sont dehors, elles ont un vol de purification,
SI les abeilles ne s'agitaient pas trop, nous car les fèces accumulées dans leurs intestins
conseillons de les laisser jusqu'à ce que les les gènent beaucoup; leurs intestins débar-
érables à sucre, les saules et les aunes rassés, elles oublient leur malaise quand on
commencent à fournir du pollen. Ramenez- les rapporte dans la cave. Aussi ne laissons-
les dehors de très bonne heure le matin, nous les abeilles dehors que le jour; et le
d'une belle journée tiède, si vous pouvez soir, quand le temps se rafraîchit, les rucher
prévoir que la matinée sera suivie d'un bel sont rentrées à nouveau.
après-midi. Portez chaque ruche dehors si Ceci implique, il est vrai, un travail con-
doucement qu'aucune des autres n'en soit sidérable, et quelques apiculteurs éminents
troublée si c'est possible 258.631. croient que ce n'est que du temps de perdu.
Quand toutes sont dehors, et bien repla- Mais notre propre expérience nousa prouvé
cées comme elles l'étaient à l'automne le contraire. Il ne faut pas plus d'une demi
précédent, veillez soigneusement à ce que journée en tout pour mettre 50 ou même
les plus faibles n'essaiment pas, comme elles 100 colonies hors du cellier et pour les y
sont souvent disposées à le faire après un rentrer. Mais supposons que cette double
long confinement 259-635. opération prenne tout un jour. Nous avons

CELLIERA ABEILLESDE BINGHAM.

CE QU'ILFAUTFAIREQUANDLESABEILLES la certitude, d'après nos propres observa-


S'AGITENTDANSLACAVE. tions, qu'elle suffit pour sauver un grand
nombre de colonies. Nous avons sorti une
En février ou mars, peut-être un peu fois la moitié de nos abeilles pour ce vol de
plus tôt, quand les abeilles ont tendance à purification, puis les avons rentrées; celles
s'agiter, nous avons reconnu que c'était une qui avaient profité de ce vol furent ensuite
coutume excellente de laisser pénétrer tranquilles dans la cave, tandis que celles
copieusement de l'air frais pendant la nuit, qui ne l'avaient pas, en restèrent inquiètes
en fermant les portes et les fenêtres avant et continuèrent à voleter à terre età mourir
l'aube, car il ne faut pas laisser venir trop tant que. nous ne leur eûmes pas donné
de lumière longtemps dans la cave. Mais l'occasion d'un vol de purification: mais
quand la fraîcheur ne suffit pas, et qu'il est alors, presto! toutes redevinrent paisibles.
encore trop tôt pour sortir définitivement Sous des climats plus froids. 11peut n'être
les abeilles, nous attendons une belle journée pas nécessaire de fournir aux abeilles l'occa-
HIVERNAGE. 185 HIVERNAGE.

slon de ce vol au milieu de l'hiver; mais peuvent être agées de plus d'un an; mais si
dans notre région l'air se réchauffe par elles sont malades d'avoir retenu trop long-
moments, rendant les abeilles plus ou moins temps leurs fèces, le remède à appliquer se
Inquiètes dans leur dépôt. L'agitation résul- trouve tout indiqué ci-dessus. Si vous voyez
tant de l'embarras de leurs intestins les par terre des abeilles dont l'abdomen est
pousse à consommer leurs provisions. Pour gonflé, distendu, c'est une preuve qu'elles
cette raison Il faut donner aux abeilles ont la dyssenterie, ou sont malades d'une
- l'occasion de se vider. Donc, la question de façon quelconque.
sacvoirsi l'on donnera aux abeilles l'occasion QUELLETEMPÉRATURE DOIT-ONENTRETENIR
dhnr vol dans le courant de l'hiver et aux DANSLES CAVES?
approches du printemps, dépendra surtout Nous considérons la question de la tempé-
dela région qu'on habite. rature dans les dépôts d'hivernage comme

VUEINTÉRIEURED'UNEPARTIEDU CELLIERDE HOLTERMAN


BRANTFORD
CAN.
ABEILLESMORTESDANSLA CAVE. la plus importante des conditions qu'Us
Ne vous alarmez pas si vous trouvez des doivent remplir, si importantemême, quesi
abeilles mortes sur le sol de la cave. Elles on ne peut la contrôler, on fera mieux de
peuvent s'y accumuler sur une épaisseur de mettre à hiverner ses abeilles dehors dans
0,012 environ, et peut-être plus même, si des ruches à doubles parois, car on aura plus
vous les y laissez. Nous conseillons de de chance ainsi de leur faire passer l'hiver.
balayer leurs cadavres deux ou trois fois La température convenable est d'environ
pendant l'hiver260.639.Ces abeilles qui sortent 45°Fahrenheit. Elle ne doit jamais descendre
HINERNAGE. 180 HIVERNAGE.
au-dessous de 40°, si peu de temps que ce sage de la faire monter dans la cave, si elle
soit, ni monter plus haut que 55°, bien qu'en atteint moins de 4", au moyen de la chaleur
certaines conditions on puisse la laisser artificielle. Comme il serait incommode pour
s'élever à 60°. Lorsqu'une cave n'est pas à beaucoup d'employer un poêle ordinaire dans
l'abri de la gelée — c'est-à-dire si la tempé- leur cave, un poêleà pétrole ou une paire
rature y descend a zéro, ou même au-dessous de grosses lampes pourront en tenir lieu.
pendant une période de deux ou trois Les lampes ou poëles à pétrole seront voilés
semaines de gelées très fortes, les abeilles par quelque chose, de tous côtés, de façon à
sont menacées d'y souffrir considérable- cacher la lumière. Au lieu d'employer des
ment de la dyssenterie, et au printemps, lampes, certaines personnes emploient des
l'on trouvera probablement un grand nom- bidons carrés ordinaires remplis d'eau chau-
bre de colonies dépeuplées, et les autres de. Sion les dispose dans le milieu de la pièce
fort affaiblies. Sile mercure monte à 60 ou pendant lanuit, ils feront quelquepeu remon-
65 degrés, et est exposé à demeurer à ce ter le thermomètre.
point, les abeilles deviendront inquiètes,
agitées. Lorsqu'on peut assurer une très VENTILATIONDES CAVESA ABEILLES.
forte aération à 60°, et tenir la cave obscure,
on peut laisser la température s'élever à 60° Notre propre expérience nous a conduit à
et demeurer à ce point pendant une semaine penser qu'on ne fait pas assez attention à la
environ, si l'on se trouve vers la fin de ventilation des caves en elles-mêmes. Quant
l'hiver; mais alors la cave devra être aérée à la manière d'y renouveler l'air, un bon
toutes les nuits. Cependant, quand lé mer- moyen est d'ouvrir la porte ou la fenêtre la
cure monte à un si haut degré dans la cave, nuit, et de refermer au petit jour. Quelques
on fait mieux de sortir les abeilles par une apiculteurs ont prétendu qu'on devait enfer-
journée tiède, pour qu'elles se livrent à un mer les abeilles dansle lieu d'hivernage, sans
vol de purification, puis, de les rentrer ouvrir les portes oules fenêtres, ou du moins
quand leur bourdonnement très rarement. Dans de telles conditions, on
Inquiet, si
perceptible d'abord, cessera de se faire trouvera par terre un grand nombre d'abeil-
entendre; si le thermomètre indique uneles mortes sur le sol de la cave; les abeilles
température tout l'opposé de la première, vivantes sont agitées, la cave est sale, et tout
on peut chauffer la cave au moyen d'un suinte en raison de larespiration des insectes.
petit poêle. Mais très souvent les dépôts Nous avons essayé d'enfermer des abeilles
d'hivernage ne sont pas au-dessous d'une dans nos caves sans les aérer du toutplusieurs
habitation, ils sont établis dans les ruchers jours consécutifs. Nous avons aussi essayé
annexes. En pareil cas, si la température de renouveler l'air, et nos conclusions sont
descend au-dessous de zéro, et y reste, les décidément en faveur d'une abondante aéra-
pertes pourront être sérieuses, car il n'est tion, mais seulementquand le temps est chaud
pas praticable de chauffer ces sortes de ou tiède dehors. Si les abeilles sont suffisam-
caveaux avec un poële au moment voulu. ment calmes, et que la température exté-
rieure soit très basse, au-dessous du point
LA CHALEURARTIFICIELLE de gelée, nous ne conseillerions pas d'ouvrir
DANSLES CAVES D'HIVERNAGE. la cave plus de deux fois par semaine, etpeut-
être même moins souvent. Maintenez l'air
Autrefois, beaucoup d'apiculteurs se ser- aussi doux que possible; et alors, si les abeil-
vaient de poëles pour chauffer leur cave les sontagitées, voletant sur le sol de la cave,
d'hivernage. G.M. Doolittle etleDrC. C.Miller et mourant en grand nombre au premier
s'en servaient tous deux presque constam- jour tiède qui se présente, sortez-les et lais-
ment.M. Doolittley arenoncé complètement, sez-les voler, puis, rentrez-les le soir comme
parce qu'il peut se rendre maitre desa telll- nous l'avons recommandéplus haut. Sllacave
pérature.LeDr Miller en emploie encore un643, est construite comme celle de M. Bingham
et sans aucun doute, c'est une nécessité (précédemment décrite), avec une grande
chez lui, autrement la température descen- cheminée d'appel, Il peut n'être pas néces-
drait à zéro. Cet état de choses, s'il durait saire d'ouvrir les portes ou les fenêtres.
plusieurs jours, amènerait la dyssenterie. Il y a des caves où l'on peut assurer une
Quand la température descend à plusieurs température uniforme de 40 à 4Su pourvu
degrés au-dessous de zéro, en plein air, qu'il y ait peu ou point d'aération. L'ex-
comme c'est le cas dans la localité habitée périence a démontré qu'un degré de fraî-
par le Dr Miller, et que le froid se prolonge cheur uniforme est plus important que la
pendant une semaine et même plus, il est ventilation, avec une trop grande élévation
HIVERNAGE. 187 HIVERNAGE

de température, surtout si elle ne descend généralement aujourd'hui qu'ils sont une


pas à zéro et au-dessous, mais reste égale. dépense Inutile; et bien qu'ils puissent
L'Introduction du froid du dehors dans la avoir parfois des avantages, ils offrent
cave a tendance à modifier la température encore plus d'inconvénients.
intérieure, et à la rendre égale à celle du
TROUBLE-T-ON LES ABEILLESEN ENTRANT
dehors; et Il est des cas où le trop d'air est DANSLEUR LIEU DE DÉPOTAVEC
plus nuisible que profitable. Pour déter- UNE LAMPEALLUMÉE ?
miner ces questions de température et
On nous pose souvent cette question. Il est
d'aération, on est obligé de se régler beau-
évident que parfois cela les agite un peu;
coup sur les conditions cllmatérlques de la mais le plus souvent, si vous entrez posément
localité qu'on habite. Lire le paragraphe
relatif à la TEMPÉRATURE A ENTRETE- dans la pièce, si vous avez soin d'éviter de
NI8 DANS LES CAVES A ABEILLES dans faire Inutilement du bruit, de parler fort, et
si vous n'y restez que peu de temps, 11n'en
ce même chapitre traitant de PtMVER- résultera pas grand dommage, si même vous
- NAGE.
en causez. Nous ne voudrions jamais entrer
DE
- LAVENTILATION ET DESESRAPPORTS dans la caveou le dépôt d'abeilles sans néces-
AVECLAGRANDEUR DELACAVE sité. SI la température extérieure est à zéro
ET LE NOMBREDESABEILLESENFERMÉES. ou à peu près, nous nous inquiéterons de la
La grandeur des caves devrait être pro- température existant dans le dépôt d'hiver-
portionnée au nombre d'abeilles à y loger. nage; car, si elle se trouvait être descendue
Une pièce carrée de 12 x 12 et haute de à 35°, nous chercherions à l'élever au moyen
7 pieds hivernera beaucoup mieux 50 colo- de la chaleur artificielle. S'il fait très chaud
nies que 100. Dix colonies y passeraient dehors, que la température de la cave soit à
"'même l'hiver en de meilleures condition s que plus de 50°.et siles abeilles semblent s'agiter,
50. La raison en est tout simplement la ventilez la nuit pendant qu'il fait plus frais.
-
question de la pureté de l'air. Dans certains COMMENT
DANSLECELLIERONPEUTEXAMINER
cas on dispose d'une pièce plus grande LESCOLONIES
PRIVÉESDELEURPLATEAU
dans d'autres. SI ces der- SANSOUVRIRLESRUCHES
?
- communiquant
nières ne servent pas, laissez-en les portes Avec un petit miroir et une lampe, entrez
ouvertes, de façon à ce que tout l'air de la
cave soit profitable aux abeilles. Si on ne posément dans le cellier. Tenez la glace sous
la ruche que vous voulez examiner vers le
dispose que d'une cave de 10 x 10, et de devant. De l'autre main, soulevez la lampe,
7 pieds de haut, il ne faut pas essayer d'y
de façon à ce que la lumière frappe le fond
hiverner plus de 100 colonies, et on obtien-
drait de meilleurs résultats en n'en mettant de la ruche. Inclinez alors la glace sous un
que 50. Sion en possède davantage, on peut angle tel que le fond de la ruche se reflète
naturellement les entasser les unes sur les sur le miroir. L'état dans lequel se trouvent
les abeilles sera ainsi facilement discerné. Si
autres, et elles hiverneront cependant bien
si on peut les ventiler suffisamment pendant elles forment un groupe compact, soyez assu-
le jour, et surtout la nuit, et si, également, ré qu'elles sont pour le mieux. Le plus géné-
on peut y entretenir une température de ralement, vous les trouverez bien en vue, sur
seulement 45° Farenheit environ. les cadres du centre, juste au-dessus des ou-
vertures. Quelquefois, le groupe sera sus-
VENTILATEURS
SOUTERRAINS. pendu un peu au-dessous. Avec une lampe à
main et un miroir, nous arrivons le plus sou-
Le ventilateur souterrain doit avoir de vent à voir jusqu'aux moindres recoins de
0,10 à 0,15 de diamètre, être fait en poterie, l'intérieur de la ruche. Une lanterne sourde
d'environ 100 pieds de long et être de 4 à 6 vaut encore mieux qu'une lampe à main, car
pieds au-dessous de la surface du sol. L'ex- avec celle-là, vous pouvez diriger la lumière
trémité supérieure sort à la surface du sol juste où vous en avez besoin, et comme celle-
et l'extrémité inférieure s'ouvre au niveau ci converge vers un seul point, il y a moins
du sol de la cave. L'air froid entrant dans ce de danger de troubler les abeilles quise trou-
conduit s'échauffe à son passage sous terre ; vent en dehors de ce point-là.
et quand Il arrive dans la cave, il ne fournit
pas seulement de l'air pur, mais en même QUELLESORTEDE NOURRITURE
temps il élève la température de plusieurs ON DOIT PRÉFÉRER.
degrés. Cependant, presque tous les apicul- Nous préférons comme provisions, le sirop
teurs qui avaient usé de ventilateurs sou- de sucre granulé, operculé ; mais de beaux
terrains les ont abandonnés.-On considère rayonsde mlel 'bianc operculé sont presque
HIVERNAGE. 188 'HIVERNAGE.

aussi bons. Règle générale, les abeilles hiver- partie ile PhKver. Les abeilles supportent
neront avec du miel brun, s'il est bien mûr une bien "plus forte élévation de tempéra-
et operculé. Nous ne ferions pas certainement ture en plein air qu'en local clos, parce que
la dépense de l'extraire et de nourrir ensuite l'alrlextérieur est absolument pur.
les abeilles avec du sirop. Le miel brun est
un peu plus apte à donner la dyssenterie, BTTPBRISSEMENT
DEPRINTEMPS.
mais généralement, cela ne se produit pas.
Nous ne savons il nous devons nommer
ceci une maladie, ou si c'est une consé-
QUANDON DOIT PRATIQUERL'HIVERNAGE
EN PLEIN AIR ET QUANDON DOIT quence naturelle du froid et du retard du
HIVERNEREN LOCALCLOS. 'Printemps. Nous Inclinerions vers cette
dernière bypdthèse, si les ravages étalent
Tout dépend des conditions climatériques moins irréguliers : tantôt, le mal affecte une
dans lesquelles on se trouve. Sion habite une partie du rucher et ne touche pas à l'autre ;
localité où les froids durent presque tout parfois Il détruit tout un rucher, tandis
l'hiver, avec seulement de temps à autre une qu'un autre, situé à quelques milles, est
journée où le thermomètre monte-un peu au- complètement indemne. Il est certain que
dessus de zéro, nous recommandons de toutes règle générale, il s'attaque aux faibles colo-
nos forces l'hivernage en local clos; ou si les nies plutôt qu'aux fortes, mais on rencontre,
conditions climatériques sont telles qu'il y même ence cas, des exceptions. Il cause bien
ait un mois de froid variant de lOo au-dessus plus de désastre après un hiver long et
à 10°au-dessous de zéro, puis une passe plus rigoureux, et il disparaît toujpurs à l'ap-
chaude un peu au-dessus du dégel, durant proche des beaux jours et quand le nectar
trois ou quatre jours, suivies ensuite d'une nouveau lait son apparition. Bien qu'il ne
reprise du froid, la température demeurant semble pas affecter les populations avant
aussi variable jusqu'au printemps, nous con- mars, nous les avons vues en souffrir de
seillons de même l'hivernage à l'intérieur. février jusqu'en juin. Nous avons méJne
Mais si, d'autre part, les hivers sont plutôt connu des -colonies qui demeurèrent décou-
peu rigoureux, qu'il y ait peut-être un mois ragées et privées de vigueur sous son
à zéro, suivi d'un autre mois doux et ainsi flnOuence, tandis que d'autres du même
tout l'hiver, les abeilles seront misesà hiver- rudherfaisaient sortir déjà de beaux essaims.
ner en plein air dans des ruches à doubles Les fortes colonies qui élèvent un couvain
parois. Notispouvom avoir dans notre région abondant semblent à peine souffïir de^e
un mois de grand froid, mais souvent le froid mal; mais nous supposons, qu'en réalité,
ne dure que deux semaines environ, puis elles souffrent plus ou moins, soit du dépé-
nous avons une saute brusque, le dégel, et rissement lui-même, soit des conséquences
en résultent, mais elles ont assez de
parfois des pluies. Cela dure à peu près trois qui — de chaleur animale,
ou quatre semaines, puis nous avons line vigueur et de force
— pour se maintenir
autre série de froid, durant environ un mois. si vous almez mieux
Ces variations de température se continuent jusqu'à l'apparition du beau temps chaud,
du nouveau pollen et du nectar nouveau.
jusqu'en avril. Sous pareil climat, le débutant
obtiendra de bien meilleurs résultats en em. Le dépérissement de printemps de ces
années n'a pas été, à beaucoup
ployant la méthode d'hivernage en plein air. dernières
Tout ce que nous venons de dire se rap- près aussi néfaste que celui des annéesIl 80».
- porte à la température extérieure. Si le lieu TRAITEMENTCONTRELE DÉPÉRISSEMENT
d'hivernage est si mal construit que sa DEPRINTEMPSENPLEINAIR.
température descende à zéro et au-dessous,
et se tienne à ce point durant deux ou trois Comme nous venons de le dire, nous ne
semaines, nous recommanderons l'hiver- connaissons pas de traitement plus sûr que
nage en plein air quelles que puissent être le temps chaud, et avec lui, le dépérisse-
les conditions climatériques de la région ment cesse entièrement : sans quoi, nous
habitée; car il est Impossible d'hiverner hésiterions à parler de ce grand mécompte
Ivec succès dans une cave où le thermo- de l'apiculture, au chapitre de l'hivernage.
mètre ne puisse descendre plus bas que 40°, La question alors se pose: Ne pouvons-nous
ou qu'on ne puisse chauffer artificiellement pas, par l'emploi de la chaleur artificielle,
pendant les froids les plus rigoureux de créer le même état de choses que produisent
l'hiver; de même dans un cellier où le ther- les. jours chauds? En d'autres termes, ne
momètre ne s'élèverait pas à plus de60° avec pouvNls-nous pas. quitte à en faire la dé-
une ventilation considérable la dceniêne pense et à en prendre la peine, sauver nos
HIVERNAGE. 189 HIVERNAGE

reines et nos abeilles, quand la belle saison moins bien résister au dépérissement que
tarde à paraître? Bien des expériences ont les secondes.
été faites à ce sujet, et il semble que quel- Les personnes qui élèvent des reines et
ques-unes aient réussi; mais par contre, des abeilles en grand, tard dans la saison.
beaucoup ont échoué. Nous avons réussi sont plus exposées à souffrir du dépérisse-
à exciter l'élevage d'un couvain vigoureux ment au printemps, que celles qui aban-
tous les mois de l'année au moyen de la donnent leurs abeilles à elles-mêmes après
chaleur artificielle; mais quant à reconsti- la récolte du miel, pourvu que les colonies
tuer tout un rucher qui dépérit au mois soient bonnes et fortes en Août et en Sep-
d'avril, à empêcher les colonies d'essaimer, tembre. Beaucoup soutiennent qu'on doit
et les reines de déserter leur poste et de prendre les quartiers d'hiver avec de jeunes
mourir, c'est une chose que nous n'avons abeilles. Si ce sont les vieilles abeilles qui
jamaLs réussi à faire. meurent si rapidement en raison de dimi-
nution de vitalité chez elles (quenousdevons
QUEFAIRE QUANDLES ABEILLESSONT avoir de jeunes abeilles), alors l'avis est
ATTEINTESDE "DÉPÉRISSEMENTDE bon. Nous avons fait bien hiverner rien que
n EN PLEINAIR.
PRINTEMPS des vieilles abeilles, et cela avec 200 colonies,
Examinez-les à de fréquents intervalles, un hiver, sans en perdre une seule. Mais
s'il est nécessaire, et rapprochez les plan- l'hiver était favorable, et par conséquent
ches de partition, en enlevant tous les cette circonstance ne peut avoir aucune
cadres que le groupement ne peut pas valeur d'argument dans un sens ou dans
recouvrir. Nous recommandions toujours l'autre. Cependant, nous croyons qu'il est
de faire des réunions quand les colonies plus sûr d'avoir, pour prendre les quartiers
devenaient si faibles; mais nous avons d'hiver, autant de jeunes abeilles qu'il est
reconnu que la réunion de plusieurs colonies possible. Celles que nous qualifions" jeunes a
faibles ne donne guère de résultats. Le sont celles qui n'ont pas supporté les fati-
Dr Miller et G.-M.Doolittle s'accordent tous gues de la saison, si ce n'est pendant les
deux sur ce point, ainsi que vous le verrez derniers temps.
par les commentaires. 262-635.Si nos popula-
tions sont réellement atteintes du dépéris- CEQU'ONDOITFAIREDESRAYONSDES
sement, vous trouverez des cellules de RUCHESDONTLES ABEILLESSONTMORTES.
reines commencées et les reines manquant, Placez-les en sûreté hors de la portée des
à presque chaque visite que vous ferez à abeilles, soit dans des ruches closes, soitdans
vos ruches. C'est parce que les colonies sont une pièce où les abeilles ne puissent péné-
décourag'ées, démoralisées; et la seule chose trer; et si vous n'avez pas assez d'abeilles
qui puisse les aider à surmonter cette démo- pour les utiliser vers la mi-j uin, ou qu'à
ralisation est de contracter leur groupe-
ment jusqu'à ce qu'elles se suffisent pour cette époque vous y trouviez des teignes,
veillez à ce que tous les rayons soient sus-
combattre le froid.
On peut se demander: pendus à 0,050 au moins les uns des autres,
Que deviennent ainsi qu'il est recommandé au mot TEIGNE.
les abeilles pendant le dépérissement des
colonies? Nous croyons que le plus souvent Mais, quelque autre précaution que vous
elles sortent de la ruche et n'y rentrent pas. preniez, vous devez,de temps à autre, voir à
Durant de froides journées ensoleillées on, ces rayons secs. Ils ont beaucoup de valeur,
et il ne faut pas les laisser détruire. Un bon
peut les voir sur les clôtures et les chemins,
sur l'herbe ou dans d'autres endroits, sou- moyen de les garder, c'est de les mettre dans
vent chargées de pollen, montrant claire- des ruches à tenons vides, empilés les uns
ment qu'elles essaient de reprendre goût à sur les autres. Ces ruches les garantissent
la vie, et faisantdumieux qu'elles peuvent.263 parfaitement, et en même temps vous pou-
Nous avons quelquefois pensé qu'elles vez y jeter très vjte un coup 4'œil, même
étaient si glacées chez elles au milieu dans une fois par semaine, jusqu'à ce que vous
leurs méchants les employiez. Mais supposons qu'ils moisis-
groupements, qu'elles
n'avaient plus une vigueur suffisante pour sent, ou que les vers s'y mettent; que ferez-
vous en ce cas?
supporter les bises glacées du printemps,
comme le fait l'abeille d'une colonie puis-
sante et prospère. Comme les Italiennes QUEFAIRE DESRAYONSQUI SONTROUILLES.
sont plus avides de provisions que les abeil- MOISIS,OUREMPLISD'ABEILLES
MORTES.
les communes, il se peut que ce soit la Quand nous avons écrit l'article Dysscntcric:
raison pour laquelle elles passent pour nous avons oublié de dire ce qu'on devait
HIVERNAGE. 1U0 HIVERNAGE.

faire des rayons après que les abeilles sont aucun dommage, et, durant le temps le plus
mortes. Souvent vous trouverez les cellules froid, elles peuvent sauver un peu de cou-
remplies d'abeilles mortes; et ceux qui l'ont vain; mais 11 est douteux que la dépense
essayé savent seuls quel travail intermi- supplémentaire causée par la double paroi
nable c'est de vouloir les en retirer. Eh et le calfeutrage soit compensée par la perte
bien, n'essayez pas; mais prenez ces rayons légère de couvain et d'abeilles occasionnée
et mettez-les de côté jusqu'à ce que vous par quelques jours froids. Bien que nous
ayez besoin de rayons secs pour créer une recommandions les simples ruches pour les
nouvelle colonie, et alors suspendez-les, portions méridionales de notre pays, et
un seul à la fois, au centre d'une colonie pour quelques provinces de l'Ouest, nous
nombreuse. Quelques heures plus tard, engagerons toujours à les placer dans un
jetez un coup d'œil sur ce rayon et voyez ce endroit entouré d'arbres, d'une haute palis-
qu'en ont fait les abeilles. SI c'est à une sade de planches très rapprochées, d'unehaie
époque où le nectar afflue, il aura subi une ou d'un genre de construction quelconque
telle transformation que vous pourrez à qui fasse office de coupe-vent contre les
peine en croire vos yeux quand vous le vents dominants. L'établissement de coupe-
verrez. Nous avons ainsi mis dans des vents est une chose des plus importantes,
ruchées des rayons pleins d'abeilles mortes, soit dans les parties Nord, soit dans les par-
tout souillés par les effets de la dyssenterie, ties Sud du pays.
et de plus moisis, et nous les avons trou- Bien qu'on n'ait guère l'habitude d'hiver-
vés d'ans l'après-midi du même jour, pro- ner les abeilles dans ces localités comme on
pres, brillants, et odorants, avec les trous le fait dans la Floride, la Carolinedu sud, la
réparés, et remplis en partie d'œufs, de Louisiane, le Texas, la Géorgie, l'Alabama,
miel et de pollen. Une fois nous fouillâmes on doit cependant veiller soigneusement à
toute la ruche pour y trouver notre mauvais ce que les abeilles ne soient pas à court
rayon, et nous étions tout prêts à déclarer de provisions, car c'est un fait généralement
que quelqu'un l'avait enlevé, car nous n'a- reconnu que les abeilles hivernées dans le
vions sous les yeux aucun rayon que nous Sud, consomment un bien plus fort pourcen-
puissions Identifier avec celui que nous tage de provisions, proportionnellement à
avions introduit. N'extrayez pas le miel, la force de la colonie, que celles hivernées
n'enlevez pas les abeilles mortes, ni ne pre- dans le Nord. Celles sous un climat froid,
nez la peine de laver ce genre de rayons; sont forcées de se rapprocher en un très
laissez les abeilles faire à leur fantaisie, et petit groupement, dans le but de concentrer
contentez-vous de regarder. Ne leur donnez leur chaleur animale; et tandis que dans ces
pas trop de mauvais rayons à la fois, car conditions, elles tombent dans un demi-
elles pourraient se décourager et essaimer. engourdisseirient, par cela même elles
Donnez-leur en un; puis, quelques heures consomment une quantité de nourriture
après, un autre, et vous les aurez tous bien- relativement faible. Par contre, les abeilles
tôt en bon état. Comment arrivent-elles à dans le Sud, particulièrement dans les pro-
les nettoyer en si peu de temps? Eh bien, vinces les plus chaudes, occupent toutes les
chaqueabeille s'empare d'une cellule, et parties de la ruche et élèvent plus ou moins
quand elle a fini sa cellule, toutes les autres de couvain; la conséquence en est que,
sont faites aussi. quand les fleurs ne sécrètent pas encore de
nectar, elles sont exposées à manquer de
L'HIVERNAGEDANSLES ETATSDU SUD. provisions et à mourir de faim. Que l'apicul-
Les indications qui ont été données jus- teur du midi, nous permette de l'avertir
qu'ici se rapportent particulièrement aux que la famine est le plus grand danger qui
régions qui sont sujettes de temps a autre à menace ses colonies, et à la suite vient le
des températures de zéro, qui ont plus ou pillage qui pourrait se produire durant une
moins de neige, et où, durant la majeure disette de nectar. En réalité, et tout bien
partie de l'année, le sol gèle à une profon- considéré, nous croyons que les abeilles du
deur qui atteint parfois jusqu'à deux pieds Sud ont besoin d'être plus surveillées que
environ. les abeilles du Nord.
Quand les abeilles peuvent sortir presque Dans des contrées comme la Virginie, le
tous les jours de l'année, et que pendant dix Tennessee et autres situées sous la même
mois elles peuvent récolter du miel et du latitude, il serait prudent d'employer des
pollen, l'hivernage au dehors des ruches à ruches à doubles parois; mais nous savons
simples parois est à recommander. Les que la plupart des apiculteurs sous cette
ruches à doubles parois ne peuvent causer latitude, hivernentavec succès leurs abeiiies
HIVERNAGE. 191 HYBRIDES.

dans des ruches simples; mais nous croyons plus de quelques heures; un changement
que c'est la pratique générale de placer sur brusque se produit alors, le thermomètre
là ruche une hausse contenant même de la remonteà 60° ou 70°Fahrenheit, et les abeilles
paille, des feuilles, des copeaux ou quelques recommencent à sortir. Dans de telles con-
bonnes matières calfeutrantes et chaudes; ditions les ruches à doubles parois, et des
puis, si la colonie n'est pas très forte, il est quantités excessives de matières calfeu-
sage de placer un plateau diviseur calfeutré trantes n'ont pas été du tout reconnues
de chaque côté du groupement. En tous cas, nécessaires.
Il ne faut pas donner aux abeilles un plus
- Tous ceux qui ont eu
grand espace cubique que celui qu'elles HYBRIDES.
peuvent raisonnablement occuper, comme des Italiennes très longtemps, savent proba-
elles le font dans un jour où la température blement ce que sont les Hybrides, surtout
n'ait pas descendu au-dessous de 70° Fahren- s'ils ont vu leurs abeilles à l'œuvre quand,
heit. à l'automne durant une sécheresse, 11 se

CELLlER:AABEILLESDE JAMESHILBERT,BINGHAM,MICH.
Dans le Colorado il est d'usage':d'hiverner produit un arrêt subit dans la production du
les abeilles dans des ruches à parois simples. nectar. Le terme hybride a été appliqué aux
Un auget peu profond ou plateau contenant abeilles résultant d'un croisement entre
une épaisseur de 0,025 environ de matières Italiennes et abeilles communes. (*) Celui
calfeutrantes est placé sur la ruche. Très qui achète une reine Italienne de race pure,
souvent, pour plus de protection, on con- peut aussitôt,s'ille veut, selivreriL l'élevagé
struit une sorte d'appentis ou de toit. comme des reines, malgré le grand nombre d'abeil-
celui que montre la gravure ci-dessus, avec les communes qui peuvent l'entourer; et
son arrière faisant face aux vents dominants, s'il pratique l'élevage de ses reines comme
au-dessus des rangées de ruches. Les api- nous l'avons indiqué aux chapitres NUCLEI
culteurs du Colorado sont souvent inquiétés et ÉLEVAGE DES REINES,il peut profiter en
par des trombesde sable et des vents violents ce qui concerne la récolte du miel, de tous
et aigres; et, bien que la température
puisse baisser au-dessous de zéro, il n'y a (*) Pourlescaractèresqui constituentl'hybride,voir
pas à craindre do la voir demeurer à ce point ITALIENNES.
HYBRIDES. 102 HYBRIDES.
les avantages que lui offrent les Italiennes, même, ceux-ci passant de mains en mains,
exactement comme s'il n'y avait pas d'autres sans témoigner la moindre méchanceté, la
abeilles autour de lui, dans un rayon de moindre inquiétude. Les abeilles noires ou
plusieurs milles. Ceci peut paraître un para- communes, au contraire, s'effrayent facile-
doxe à la plupart des commerçants, car ment, soit qu'elles se précipitent dans tous
nous recevons d'eux journellement des les coins de la ruche, soit bourdonnent avec
lettres nous demandant si c'est la peine fureur, menaçant la tête et les yeux de celui
d'acheter des Italiennes, étant donné qu'on qui les manie, comme jamais ne le font les
élève partout autour d'eux d'autres abeilles. Italiennes. Ce n'est pas parce qu'elles crai-
Si vous cultivez les abeilles rien que pour gnent d'attaquer que les Italiennes demeu-
leur miel, vous avez à notre avis d'autant rent tranquilles, car une pillarde vient-elle
plus de chance de réussir si vous avez des à s'approcher, elles la percent de leur aiguil-
abeilles noires dans le voisinage. Les reines lon avec tant de froide méchanceté, que
que vous élèverez seront de race pure celui qui n'a vu que des abeilles communes
comme leur mère; mais après leur ren- en pareille circonstance en est positivement
contre avec des mâles d'espèce commune, étonné. Une race d'abeilles-aussi promptes à
les ouvrières qu'elles engendreront seront repousser les envahisseurs de leur espèce,
naturellement de sang croisé moitié noir, devraient être promptes aussi, semble-t-il,
moitié Italien. C'est ce que nous appelons à repousser l'intervention de l'homme;
des hybrides. D'apparence elles ressemblent mais tel n'est pas le cas: elles ne paraissent
beaucoup aux Italiennes, si ce n'est qu'elles jamais s'inquiéter quand on ouvre leur
sont un peu plus foncées. Quelquefois la ruche et qu'on en retire un cadre. Or les
reine donnera naissance à des abeilles pres- abeilles de demi-sang héritent à la fois de la
que toutes semblables; c'est-à-dire ayantune hardiesse des Italiennes et du caractère
ou deux des bandes jaunes, et la seconde, qui vindicatif des abeilles noires; soulever le
est la pluslarge, presque aussi nette, aussi chapiteau d'une ruchée de métisses sans
distincte que dans les insectes de race pure. faire usage de l'enfumoir pendant une
D'autres reines produiront des abeilles disette de nectar, serait presque folie même
rayées différemment, depuis l'abeille noire de la part d'un vétéran. Sans bourdonnement,
pure jusqu'aux plus belles des Italiennes à sans un signe d'alarme, une de ces filles de
triples bandes. Nous avons eu des reines la guerre, s'élance sur vous avec résolution
noires fécondées par des mâles Italiens, et et vous perce de son dard avant même que
les ouvrières résultant de cet accouplement vous vous rendiez compte qu'elle songe à
nous ont paru être des hybrides tout vous attaquer; puis une autre vient à sa
comme les autres; nous n'avons pas distin- suite, et une autre encore, jusqu'à ce que
gué entre celles-ci etles premières la moin- rendu fou par leurs cuisantes piqûres, vous
dre différence. laissiez retomber le couvercle de leur ruche
Comme butineuses, ces abeilles de sang et ne vous vous enfuyiez; et elles s'achar-
croisé sont, croyons-nous, et tout bien con- neront à votre poursuite, non seulement le
sidéré, toutà fait égales aux pures Italiennes. long du chemin, mais jusque chez vous, ou
Il arriV£ _parfois, à vrai dire, que celles de à l'endroit où vous vous rendrez, comme
sang pur paraissent tenir la tête; mais nous jamais, encore une fois, on 11el'a vu faire à
pensons vraiment qu'en d'autres circon- des abeilles de race pure. Parfois, quand
stances le mélange de sang noir est un avan- une de leurs ruches est ouverte, elles s'atta-
tage au point de vue de la quantité de miel chent à la jambe de votre pantalon, s'agitant
recueilli, qui rétablit complètement l'équi- si peu que vous ne songez guère qu'elles
libre entre elles; et c'est pourquoi nous puissent être là; mais bientôt vous les
disons, que sile miel est le seul objet que voyez enfoncer leur dard avec fureur, et
vous vous proposiez, vous réussirez aussi vous avez la preuve qu'elles donneraient
bien en laissant vos reines s'accoupler à tels plutôt vingt fois leur vie que de s'abstenir
mâles qu'elles se trouveront rencontrer. de se venger. Mais leur méchanceté, leur
Pourquoi donc, alors, direz-vous, les reines disposition à se servir de leur dard à tout
hybrides se vendent-elles à si bas prix, envi- propos n'est pas leur seul défaut: si vous
ron le quart de celui qu'atteignent les pures essayez d'introduire une reine ou une cel-
Italiennes? En raison de leur irritabilité et lule de reine dans une ruchée de métisses,
de leur caractère vindicatif. 114 il est probable qu'elles détruiront tout, cel-
Les Italiennes, telles qu'on les connaît, lule ou reine; tandis qu'une colonie de
demeurent tranquilles, câlines quand leur n'importe quelle race pure acceptera sans
ruche est ouverte, restent sur leurs rayons, difficulté tout ce que vous lui donnerez. Au
HYBRIDES. 193. HYBRIDES.

moment de l'extraction, ou quand vous mes tout le temps que nous garnîmes leur
enlevez le miel de surplus, elles ne vous ruche de coussins de paille d'avoine, pour les
causeront aucun ennui pourvu que vous mettre en état de bien passer l'hiver 495.La
travailliez pendant que la miellée dure reine était extrêmement féconde, et jamais,
encore; mais malheur à vous si vous laissez croyons-nous, nous n'eûmes de reine ayant
Je miel sur les ruches une fois la miellée engendré de si nombreuses familles d'abeil-
passée!116 les. Beaucoup de ces reines hybrides sont
En préparant nos populations d'hybrides d'une fécondité extraordinaire.
pour l'hivernage, nous les avons vues parfois
si mauvaises, une fois excitées, qu'il était Nous croyons les hybrides plus portées au
presque Impossible d'approcher des ruches; pillage que les Italiennes, mais moins cepen-
én voulant les prendrepar surprise, enfumoir dant que les abeilles communes; et nous
en main, et cet enfumoir marchant bien, disons cela pour avoir remarqué, en travail-
elles ont foncé sur nous avec tant de promp- lant dans le rucher, que les abeilles qui bour-
titude, ont pris possession dé l'enfumoir en donnent autour des ruches, essayant de dé-
bourdonnant avec furie et introduites dans rober, à l'occasion, une part de butin, sont
la cheminée avec tant de folie que nous nous presque invariablement des abeilles de pur
sommes vu forcés de battre en retraite, !a!s- sang noir. Il se peut qu'elles aient un faible
sant en leur pouvoir le champ de Il bataille » croisement d'hybrides, mais impossible d'en
ainsi quenotre "artillerie". Nous nous étions juger, attendu que les hybrides et les Ita-
adressé là à une très forte colonie, et qui liennes sont souvent à butiner quand les
avait été tout particulièrement excitée: et abeilles noires rôdent ainsi autour des ru-
bien que le froid fût déjà rigoureux, elles ches, essayant de pilier. Njus avons vu une
restèrent suspendues à l'extérieur de la ru- forte colonie d'hybrides accumuler lente-
--cbe, pour nous guetter sans doute jusqu'au ment des provisions à l'automne, quand des
lendemain matin. Il nous fallut alors les pren- abeilles de race pure, appartenant au même
dre par surprise, à grand renfort de fumée, rucher, laissaient les jours se suivre sans
»Ue les nuages de laquelle nous les gardâ- rien faire. Voir ABEILLES ITALIENNES.
13
I.

INTERVERSION. — Voir RENVER- Très souvent, après plusieurs jours de


SEMENT. voyage, il se trouve que les abeilles enfer-
mées dans la cage ont consommé les deux
INTRODUCTION DES REINES.— tiers ou les trois quarts du candi. Si les
La plupart des cages expédiées par ceux abeilles de la ruchée dans laquelle la reine
doit être introduite avaient directement
qui pratiquent l'élevage des reines sont accès au candi, elles dévoreraient le peu
accompagnées d'une notice indiquant la ma-
nière d'opérer le transfert de ces dernières; qui en reste en cinq ou six heures, libére-
et il est d'ordinaire plus sûr que l'apiculteur raient la reine et la massacreraient selon
novice s'en rapporte aveuglément à ces toute probabilité. Pour opérer cette intro-
indications. duction d'une façon plus certaine, on mettra
La cage d'expédition et d'introduction la cage sur les cadres (où les abeilles feront
.'un usage courant dans notre pays est la connaissance de la reine), pendant au
moins 24 heures, plus longtemps si la chose
appelée la Benton ; la gravure ci-dessous la
est praticable. Comme il faut toujours de 12
à 24heures aux abeilles pour ronger complè-
tement le carton avant d'accéder au candi,
et de 6 à 24 heures pour dévorer le candi,
nous sommes assurés d'avoir devant nous
18 heures au moins avant que les abeilles
délivrent leur nouvelle mère; et règle
générale, il leur faut plus longtemps —de
24 à 48 heures environ. Le carton a un autre
avantage, qui est de rendre cette intro-
duction entièrement automatique. La reine
arrivée à destination, le destinataire ouvre
d'une simple pression le couvercle qui
protège le grillage de la cage, puis, à
représente telle quelle est. Elle consiste en l'envers de ce couvercle, il lit qu'il n'a qu'à
un morceau de bois percé de trois trous qui déposer la cage sur l'espace vide ménagé
le traversent presque de part en part; celui entre deux cadres à couvain de la colonie
de l'une des extrémités est rempli de candi orpheline, et que les abeillesJerontle reste. Il
Good (Voir CANDI),et les deux autres sont n'a même pas à ouvrir la ruche pour libérer
réservés pour la reine et les abeilles de la reine: à vrai dire, il fera mieux de n'y pas
sa suite. Les indications à suivre pour toucher avant trois ou quatre jours, car
l'introduction de cette reine sont imprimées l'ouverture des ruches trouble les abeil-
à l'envers du couvercle, et à chaque bout de les, les ennuie à un tel point que très
la cage est un petit trou perforé dans le fil souvent ellesseformenten boule et étouffent
du bols. L'un de ces trous (celui du côté des la reine au centre de leurs rayons, semblant
abeilles), est couvert d'un morceau de toile la rendre responsable de ce qui serait pour
métallique, que deux petites vis de cuivre elles une très grande cause de confusion:
servent à maintenir en place. L'autre ouver- leur demeure réduite en pièces.
ture (c'est-à-dire celle du côté candi), est 11y a plusieurstailles de ces cages Benton-
recouverte d'un morceau de carton, perforé les plus grandes sont utilisées pour les
d'une rangée de petits trous occupant tout expéditions aux distances les plus longues.
le milieu. Le but de ces trous est de donner Celle montrée plus haut est bonne pour les
aux abeilles le moyen de goûter au candi envois par la poste à une distance de
à travers le carton; et, en ayant goûté, elles 10UOmilles.bien qu'on l'utilise souvent pour
ne manqueront pas, pour élargir les trous, des distances deux fois plus grandes.
de rogner le carton qu'elles finiront par On peut dire de cette cage représentée
arracher complètement. plus haut qu'elle est combinée à la fois pour
INTRODUCTIONDES REINES. 1PG INTRODUCTIONDES REINES.

l'expédition et l'introduction. D'ordinaire le plus petit modèle de cage Benton, dont


pourtant, quand nous avons beaucoup de l'affranchissement est d'ordinaire de 0.05 c.
reines à introduire, nous lui préférons un
modèle spécialement adapté à ce dernier CAGED'INTRODUCTION
SYSTÈME MILLER».
usage; nous avons adopté pour cette raison
la cage représentée plus loin et qui nous Il est très utile d'avoir dans l'apier de
a donné beaucoup de satisfaction. petites cages pour les introductions, de
Comme un grand nombre de nos lecteurs même que pour emprisonner et retenir les
s'occuperont peut-être d'expédition de rei- reines qui s'en vont avec des essaims,
nes, il n'est pas mauvais sans doute que jusqu'à ce qu'on puisse les réintroduire dans
nous disions quelques mots au sujet du
candi employé pour les cages Benton. Celui-
ci doit être préparé comme nous l'avons
expliqué au chapitre CANDI. On le fera
quelques jours à l'avance, car lorsqu'il vient
-d'être confectionné, il s'amollit et devient la ruche ou en disposer autrement. Celle
poisseux. Si on le mettait dans les cages en présentée ci-dessus est la meilleure. Elle
cet état, il causerait la mort des abeilles et est tout particulièrement
de la reine avant que celles-ci aient accompli pratique pour
l'Introduction des reines vierges m. Elle est
la moitié de leur voyage. Au bout de plu- si plate qu'on peut la glisser dans l'entrée,
sieurs jours il a chance de s'amollir de sans même enlever le chapiteau de la ruche,
nouveau; on y ajoute donc encore du sucre et les abeilles en libèrent la captive par le
qu'on pétrit avec soin avec la première
système du candi. Mais pour Introduire une -
pâte. Il est sage de le laisser reposer encore reine fécondée ou de valeur, nous recom-
deux ou trois jours, puis d'y pétrir encore
manderons de l'insérer entre doux rayons,
s'il est nécessaire une plus grande quantité
de sucre, jusqu'à ce que la pâte ait atteint qu'on rapprochera de façon à ce qu'ils sou-
tiennent la cage. La reine de cette manière
la consistance voulue,c'est-a.dlre qu'elle soit
s'imprègne de l'odeur des rayons, du. cou-
ferme, moite, et granuleuse. Ce point est très vain, du groupement, ce qui lui donne plus
important. On entasse alors la pâte dans le de chance d'être acceptée une fois libérée.
trouà» candi, au bout du candi comme nous
l'appelons, puis le trou de l'extrémité sur Cette cage, comme la Benton, donnera des
lequelle carton doit être cloué légèrement, résultats beaucoup meilleurs si l'on cktue
est rempli à son tour de candi bien entassé, sur le bout un morceau de carton. Les al ell-
les rongeront le carton pour atteindre au
tamponné, après quoi on y cloue le carton.
Pour préparer la cage pour l'expédition, on candi, qu'elles consommeront. Nous avons
la saisit de la main gauche de telle façon que compté que, depuis que nous avons décou-
le pouce recouvre le trou sur lequel a été vert la valeur du carton employé comme
clouée la toile métallique; pour introduire nous venons de l'indiquer, soit avec la cage
les locataires dans la cage, on glisse le pouce Benton, soit avec la Miller, nous sommes
de côté ou bien on le soulève complètement. parvenus à Introduire99 pour cent de reines,
Onsaisit d'abord la reine par les ailes, puis pourvu que la colonie n'ait pas été orpheline
on lui Introduit la tête dans le trou aussi plus de quatre ou cinq jours. Une colonie
loin que possible. Elle y pénètre et on rabat orpheline depuis plus de temps peut comp-
lé pouce sur l'ouverture. On saisit alors une ter sur les cellules de reine qu'elle a cons-
ouvrière de la même manière qu'on pousse truites; et quandson travail en est arrivé à
à sontour dans la cage. On en ajoute ensuite ce point, les abeilles sont capables de dé-
truire la reine d'origine étrangère et d'atten-
d'autres, choisissant celles qui viennent de
vider une cellule pour remplir leur petite dre l'éclosion d'une de leurs reines vierges.
poche, jusqu'à ce qu'il y en ait une douzaine. Comme cage d'introduction, celle-ci tient
SI la cage est plus grande, on peut y mettre le premier rang parmi toutes celles que nous
deux-douzaines d'abeilles, et si elle est de la connaissons. C'est d'elle que nous nous ser-
plus grande taille, quatre a cinq douzaines. vons exclusivement dans tous nos ruchers.
SI les cages doivent être expédiées par un Un autre caractère quilui donne de la valeur
temps froid, on y entasse un plus grand pour les commençants est qu'elle peut ser-
nombre d'abeilles, pour aider à ce qu'elles vir à attraper les reines. On peut la poser
entretiennent dans leur groupe la chaleur sur la reine après avoir ôté le couvercle, et
animale; mais pendant la saison chaude il quand elle a grimpé en haut, on y replace le
ne doit pu y avoir plus de douze abeilles dans tampon.
INTRODUCTIONDES REINES, 197 INTRODUCTIONDES REINES

CAGEM'INTYRE. laiton dans la cire du rayon jusqu'à la


hauteur où la trame recommence. Les
Une autre cage d'introduction excellente jeunes abeilles, à mesure qu'elles éclosent,
est celle imaginée par I. F. Me. Intyre. Nous
copions la manière de la construire sur un

traitent la reine avec et elle à


article publié par M. Me. Intyre, dans les son tour commence complaisance, à pondre dans les
"Glcanings in Bee Culture,, de 1890,page 880: cellules devenues vacantes. Si les abeilles
Je prendsunmorceaude toile métallique de 137milli- du reste du rayon paraissent en favorable
mètres1/2carrésauquelj'enlèveà chaqueanglede petits disposition, la cage est retirée au bout de
carrésde 19millimètres etdontje replieles quatre côtés
1 anglesdroits,cequien faituneboitede 10centimètresdeux jours, et si elles la traitent encore bien
carréset de 19millimètres de profondeur.Dans l'unde une fois la cage enlevée, on peut remettre
-sesanglesjefixe un tubede boisou de zincde 12milli- le rayon dans la ruche et refermer celle-ci.
mètresde diamètre,et de50millimètres de long,remplide Si les abeilles au con-
candiGood,que les abeillesmangentpour délivrerla
reine. traire montrent lamoin-
Je ne mesers absolumentque de cette cagedansmon dre disposition à étouf-
Itpierpourtransférerles pondeuses d'unerucheà l'autre. fer la reine entre leurs
Je tuemesvieillesreineslorsqu'elles ont deuxans d'exis rangs pressés, on l'em-
tence,et j'introduisà leurplacedejeunesreinesfécondées.
J'ai coutumedemerendreau nucleusrenfermantla jeune prisonne de nouveau
reine fécondée, desouleverle rayon sur lequelelle est dans sa cage, mais cette
poséeet d'enfoncerune de ces cagesdansle rayon à fois on soustrait autour
l'endroitoùse trouvela reine,l'enfermant ainsielleet les d'elle toutes les larves
abeillesquipeuventl'entourer.349Je portecerayonà la
rucheoùsetrouvelavieillereine,je cherchecelle-ciet la quine sont pas opercu-
tue,puisje placele rayonportantla jeunereine empri- lées, et l'on veille à ce
sonnéeaucentredela ruche,dontje prendsundesrayons qu'il ne reste aucun
pourleremettredansle nucleusen placedu précédent.alvéole royal à quelque degré qu'il soit.
Auboutd'unesemaineje vaisenleverla cageet trouvela
jeune reineentrain de pondre.Quandje reçois d'un De trois à cinq jours plus tard on peut la libé-
endroitéloignéune reinede valeur,je luidonneaussitôt rer de nouveau, avec la presque certitude
la libertésur un rayonde couvainprêtà écloreauquel cette fois qu'elle sera acceptée.
j'ajoute quelques abeilles naissantes; et lorsqu'elle La différence qui existe entre cette cage
commence à pondreje procèdeà sonintroductioncomme
je l'aidit plushaut. et celle de Me Intyre est que l'apiculteur a
Fillmore,Cal. 21OctobreJ. F. MEINTYRE. à relâcher la reine lui-même, au lieu qu'avec
le système Me Intyre les abeilles en
Le détail d'une cage populaire chez beau- mangeant le candi la délivrent automati-
coup d'apiculteurs et assez semblable a la quement. Cette dernière méthode est pré-
précédente, est donné dans les deux croquis férable, parce que l'ouverture de la ruche
ci-après. On enlève sur chaque angle d'un trouble quelquefois si fort les abeilles qu'elle
morceau de toile métallique d'environ 15 les porte à s'attaquer à la reine.
centimètres carrés un petit carré d'environ
31 millimètres de côté, comme on le voit en COMMENT ON DÉCOUVRE SI UNE COLONIE
fig. 2. On effile alors quelque peu la toile ESTORPHELINEOU NON
qu'on replie comme le montre la fig. 3. Pour
l'introduction, on attend que la reine se Après avoir discuté les systèmes de cages
trouve sur un endroit du rayon portant du d'introduction et d'envoi, Il peut être à pro-
couvain près d'éclore et quelques cellules pos de faire connaître un des points essen-
de miel. Lorsqu'elle a atteint le point voulu, tiels concourant au succès d'une introduc-
on pose la cage sur elle, enfonçant les fils de tion de reine. Avantdefaireaucunetentative
INTRODUCTIONDES REINES. 198 INTRODUCTIONDES REINES.
en ce sens, la première chose à déterminer abeilles aient reconnu la perte qu'elles ont
est si votre colonie est réellement orpheline. faite, mais pas assez longtemps cependant
Le fait que vous ne trouviez ni œufs, ni lar- pour qu'elles puissent nous couper la route
ves dans la ruche, et que vous ne parveniez avec des alvéoles royaux. Des cellules dont
pas à découvrirla reine, n'est pas une preuve la constructiou est assez avancée déjà, ou
évidente de son absence, bien que cet état même qui sont peut-être operculées, sont
de choses tende à l'indiquer. Au début de très aptesà donnerà la colonie la sensation
l'été, il doit y avoir du couvain ou des œufs qu'il lui faut une reine tirée de son pro-
à des degrés divers si la reine existe. Oui, pre fonds; et si on essaye de lui donner une
certainement, il doit y avoir des œufs ou du pondeuse, les abeilles témoignent quelque-
couvain jusqu'à la toute dernière partie de fois par leurs actes, qu'elles ne veulent pas
l'été; mais quand vient l'automne, il arrive d'une mère d'origine étrangère.
très souvent que la reine cesse de pondre,
et diminue si bien de grosseur qu'un com- CE QU'IL FAUT FAIRE QUANDLES ABEILLES
CHERCHENT A ÉTOUFFERLA REINE.
mençant peut fort bien en conclure que la
colonie est devenue orpheline, et se croire Quand nous Introduisions des reines sui-
obligé d'acheter une autre reine. vant l'ancienne méthode — c'est-à-dire
avant que les cages fussent construites de
Essayant d'introduire celle-ci, il n'y réussit
naturellement pas, et selon toute probabi- façon à ce que la délivrance de la reine
lité, la nouvelle venue est frappée à mort et s'opère automatiquement — nos abeilles,
traînée hors de la ruclie. Si vous ne parvenez lorsque nous la leur délivrions, se massaient
à découvrir ni œufs, ni larves, à l'époque de toujours en boule autour d'elle pour l'étouf-
l'année que nous venons d'indiquer, quand fer lorsqu'elles n'étaient pas prêtes à l'ac-
d'autres colonies élèvent encore du couvain, cepter,cequi nous causait beaucoup d'ennuis.
et si la ruchée supposée orpheline construit Mais un fait se présente Ici qu'il est bon de
des cellules de sau veté sur un cadre de larves noter: quand les abeilles délivrent la reine
non operculées que vous lui donnez, vous elles-mêmes,il est rare qu'elles cherchent à
pouvez en conclure que votre colonie est l'étouffer sous leur nombre; mais s'il est
privée de sa mère, et vous réussirez alors nécessaire que l'apiculteur fasse cette opé-
à lui en donner une nouvelle. Si vous décou- ration, l'ouverture de la ruche, le trouble
vrez des œufs, des larves et du couvain général qui s'ensuit, est très capable d'In-
d'ouvrières operculé, la présence des cellules duire les abeilles à se grouper en boule
de reines indique tout simplement que les autour de la nouvelle mère sitôt qu'elle est
abeilles se préparent à remplacer leur reine libérée. Or, supposant qu'elles agissent
ou bien à essaimer. Voir ESSAIMAGE. — ainsi, vous n'avez qu'à sortir la boule telle
quelle de la ruche et à envoyer dessus de la
COMBIENDE TEMPSUNE COLONIEDOIT-ELLEfumée jusqu'à ce que les abeilles s'en soient
ÊTRELAISSÉEORPHELINEAVANT détachées l'une après l'autre. Dès que vous
D'ESSAYER D'Y INTRODUIREUNEREINE?
apercevez la reine, saisissez-la par les ailes
La colonie la moins apte à accepter une et séparez-la du reste des abeilles en prenant
reine pondeuse est celle qui est demeurée également celles-ci par les ailes. Gardez
assez longtemps orpheline pour qu'il soit votre sang froid pendant cette opération, et
possible qu'une ou plusieurs reines vierges vous parviendrez à la délivrer pour la
se trouvent dans la ruche. Il est assez dif- remettre en cage. Ajoutez du candi dans
ficile en tous cas de décider quand de telles l'ouverture, et renouvelez l'épreuve. Quel-
colonies sont orphelines. Les jeunes reines qu'un — nous ne nous souvenons pas qui —
vierges, lorsqu'elles n'ont que trois ou conseillait de plonger la boule que forment
quatre jours, peuvent très bien être prises les abeilles autour de la reine, dans un
pour des ouvrières, surtout par un com- vase plein d'eau. Les abeilles irritées s'en
mençant. Il n'est pas toujours pratique éloignent immédiatement, de sorte qu'il est
d'attendre que la ruchée ait construit des facile de la sortir de l'eau et de la remettre
cellules de reines, surtout si vous vous en cage. Nous n'avons jamais essayé ce
trouvez avoir sous la main un joli surplus moyen, mais nous croyons qu'on «doit lui
de pondeuses dont vous désirez trouver le préférer la première méthode 503.
placement. Nous préférons les colonies qui
ne sont pas demeurées orphelines plus de CE QU'ONDOITFAIRE QUANDLA REINE
deux jours-juste le temps voulu pour que VOUSÉCHAPPE
des cellules royales soient mises en train, et Il arrive parfois qu'un commençant pas
le temps nécessaire aussi pour que les bien sûr de ses mouvements manque un
INTRODUCTIONDES REINES. 199 INTRODUCTIONDES REINES.

peu d'adresse et laisse échapper la reine les cadres. Si vous êtes attentif, et si vous
de la ruche où Il veut l'introduire, soit que surveillez bien vos reines jusqu'à ce qu'elles
la reine s'envole directement du cadre, soit soient acceptées, c'est à peine si vous en
qu'elle s'inquiète de ne pas voir d'abeilles perdrez une seule en employant la méthode
autour d'elle et s'enfuie à leur recherche. ci-dessus.
Dans l'un et l'autre cas ouvrez la ruche, Voici encore un autre moyen que l'on
écartez-vous aussitôt, et quinze ou vingt préférera sans doute. Nous ne pouvons
minutes plus tard il est probable qu'elle y mieux pour le faire connaître que de citer
reviendra; vous ne devrez donc pas vous l'extrait d'un article d'un des rédacteurs des
étonner de l'y retrouver. Si vous ne la Oleanings,page 539, Vol. XXI.
découvrez pas dans la ruche près de laquelle Nousvenonsderecevoirdirectement d'Italie,engrande
vous vous tenez, examinez au bout d'une vitesse,unenvoide 30reinesindigènes. Chacuned'elles
demi-heure les ruches les plus proches. SI est arrivéevivanteet en bonnesconditions,et nousles
quelque part sur les cadres de celles-ci vous avonsintroduites dansleruchersansen perdreuneseule.
des abeilles massées en boule, vous Nousn'avionsjamaisessayéjusqu'icisurunsi grandnom-
- voyez bredereines,laméthoded'introduction que nousavons
pouvez être certain que la reine fugitive suiviepourcelles-là.Nousprimesquatreou cinq fortes
est là et qu'elle s'est trompée de ruche. colonies et lesdivisâmesen30nucleid'unseulcadre.Cette
opérationfut faite dans l'après-midi. Dans l'après-midi
égalementnoustransférâmes lesreinesimportées,sans
D'INTRODUCTION.
SUREMÉTHODE aucunesuivantedans des cagesd'introductionMiller.
Nousen plaçâmesalorsunedanschacundesnucleimen-
Voici un moyen très sûr d'introduire une tionnésplus haut, où nousles laissâmespendantdeux
reine de grande valeur, une reine d'importa- jours.La plupartdesreinesétaienten libertéà l'expira-
tion par exemple, si vous observez rigoureu- tionde ceterme,enbonnesconditions, etellessonttoutes
sement nos indications. Prenez sur plusieurs libéréesaujourd'hui.
Maisveuillezconsidérer que laraisondenotreréussite
ruches des cadres de couvain près d'éclore, résideenceci : Quecesnucleinouvellement formésontde
et secouez-en toutes les abeilles; mettez vieillesetde jeunesabeilles,et plusou moinsde couvain
ces cadres dans une ruche vide, dont vous prèsd'éclore.Avantquelareinesoit relâchée,lesvieilles
réduirez l'entrée autant que possible, et si abeillessontretournées à laplaceoccupée parleurancienne
demeure,et ce-sont toujoursces vieilles-làqui vous
le temps n'est pas très chaud placez le tout donnentdes ennuispendantlesintroductions. Aumoment
dans une pièce chaude. Lâchez la reine et oùlareineestdélivrée,il ne resteavecelleque dejeunes
ses suivantes dans cette ruche, et les jeunes abeilles,comprenant cellesquiontété introduitesdansle
nucleuset cellesqui sontsortiesdes cellulesdepuis.Ces
abeilles, à mesure qu'elles écloront, forme- dernières,naturellement, étant toutesjeunes,acceptent
ront bientôt un essaim. Comme plusieurs sansdifficultéleurnouvellemère.Cetteméthodenousa
d'entre ceux qui ont essayé ce procédé ont donnétant de satisfactionque nousavonsl'intentionde
eu la négligence de laisser l'entrée ouverte l'employer désormais pourtoutesnosreinesdevaleur.
et la reine s'échapper, nous ne saurions trop
vous recommander de réduire si bien l'en- AU BOUTDE COMBIENDE TEMPSUNE REINE
trée qu'aucune abeille n'ait la possibilité de NOUVELLEMENT INTRODUITE COMMENCE-
sortir. (*) SI les cadres que vous avez choisis T-KLLKA TONDUE ?
ne contiennent pas de couvain non oper- Nous pouvons compter en général la voir
culé, vous n'éprouverez que très peu de
pondre le lendemain de son introduction ;
perte: autrement, les larves, n'ayant pas mais
d'abeilles pour leur donner du nourrisse- quelquefois, surtout si la reine a été
mourront de faim la longtemps empêchée de pondre, comme
ment, pour plupart. c'est le cas avec une reine
Sitôt qu'une centaine d'abeilles seront éclo- importée, elle
ne pas pondre avant trois ou quatre
ses elles ne tarderont pas à se grouper et la peut
ou même avant »ne semaine. Si l'intro-
reine se tiendra au milieu d'elles; si les jours
duction a lieu durant l'automne, elle peut
rayons ont été pris sur de fortes colonies, ne commencer à
où la reine pond des centaines d'œufs par pondre que vers le prin-
l'essaim sera très beau au bout d'une temps, à moins que la colonie soit nourrie
jour,
semaine ou deux. Trois cadres peuvent fort régulièrement chaque jour pendant une
bien suffire pour commencer, et l'on peut en semaine ou davantage. Ce nourrissement
ajouter un ou deux dans le courant de la bien peut toujours mettre en train une reine
semaine ou même plus tard. Souvenez-vous conditionnée.
de ne donner à la reine aucune abeille vivante
provenant des ruches d'où vous avez pris INTRODUCTION DE REINESNON FÉCOXDÉES.
l Une jeune reine nouvellement éclose. cou-
(*) On peut les mettre dehorset leur donner la verte de duvet, encore faible et délicate,
libertéde sortirau boutde deuxou troisjours. peut habituellement être Introduite dans
ITALIENNES (ABEILLES). 200 ITALIENNES (ABEILLES).

une colonie orpheline sans qu'onait besoin dans l'autre, les pures Italiennes, lorsque la
de la mettre en cage, et être acceptée sans race n'a pas été affaiblie par le choix d'abeil-
difficulté. Mais une qui aura de deux à six les de nuance claire pour la reproduction,
jours d'existence, sera, règle générale, beau- sont supérieures à toutes les métisses.
coup plus difficile à introduire qu'une reine On avait tendance jusqu'ici, avec les abeilles
pondeuse: et une reine de 10jours —plus comme avac toute autre chose, à attacher
vieille qu'il ne faut pour être fécondée — plus d'importance à l'apparence extérieure
offrira plus de difficulté encore. On peut les qu'à leur valeur considérée au point de
introduire, cependant; mais plus jeunes vue de la quantité de miel qu'elles récoltent,
elles sont, mieux cela vaut. Nous Introdui- de la fécondité de leurs reines, de leur
sons des reines vierges âgées de cinq ou six Intrépidité, etc.; et nous pensons que de cette
jours au moyen de la cage Titoff (voir ELE- tendance ont résulté en majeure partie les
VAGEDESREINES),pourvu qu'elles restent pertes énormes que nous avons éprouvées
emprisonnées pendanttroisjours (72heures). les hivers passés.
Pour les garder confinées ce temps-là, la Même s'il était vrai que les hybrides
petite glissière de fer-blanc doit recouvrir rapportent autant de miel que les pures Ita-
le candi au moins deux jours durant, puis on liennes, chaque apiculteur devrait avoir
la repousse. En un jour à peu près, les abeil- une reine au moins de race pure éprouvée
les mangeront le candi et délivreront la et absolue; car bien qu'un premier croise-
reine. Toute autre cage commode pour con- ment puisse donner de très bons résultats,
finer la reine non fécondée pendant 3 jours s'il n'a pas cette unique reine de race pure
peut être mise en usage. pour fournir aux cellules de reines, il arri-
verait bientôt à avoir des abeilles de tous
Quelquefois, nous plaçons une cage ren- les degrés, depuis celle n'ayant qu'un très
fermant une reine vierge dans une ruche
contenant une pondeuse, trois jours avant faible mélange de sang Italien, jusqu'aux
de soustraire cette dernière. Lorsque celle- insectes de valeur.
ci est enlevée pour répondre à une com- L'objection à faire à ceci est, que les
abeilles noires à une seule bande (à l'excep-
mande, nous faisons glisser la plaque de fer- tion des croisements de sang Oriental), sont
blanc couvrant le candi, de façon à ce que les
abeilles puissent le dévorer et délivrer la les Insectes les plus prompts à piquer, en ce
jeune reine. Durant les trois jours précédant qu'ils ont le caractère beaucoup plus Iras-
la soustraction de l'ancienne reine, la nou- cible que tous les autres de race pure; ces
velle s'est Imprégnée de l'odeur de la ruche abeilles ont aussi la coutume très désa-
et des abeilles; et nous avons pour résultat gréable de se précipiter complètement démo-
ralisées en tumulte dans tous les coins de
qu'elle est facilement acceptée, et qu'en la ruche, dès qu'on ouvre celle-ci — si ce
plus, la colonie ne reste privée de reine n'est au plus fort de la miellée — et de faire
qu'un petit nombre d'heures. Les abeilles ne un vacarme épouvantable, quand la fumée
s'aperçoivent pas plus tôt de la disparition les inviterait, au contraire, à se conduire
de leur mère, qu'une autre vient prendre sa
convenablement.
place. Cette dernière n'est pas malmenée, Nos colonies de pures Italiennes peuvent
car elle est demeurée assez longtemps au
avoir leur ruche ouverte en tous temps et
milieu de la colonie pour faire partie de la
leurs reines enlevées, sans que leur grou-
famille, c'est-à-dire en partager l'odeur.
Avant ou après qu'elle commence à pondre, pement en soit à peine troublé, sans qu'on
fasse usage même de la fumée, si celui qui les
nous Introduisons une autre reine vierge
manie est bien familiarisé avec leurs habi-
mise en cage, et l'opération recommence
tudes. Bon nombre d'hybrides ne repousse-
comme devant.
ront pas la teigne, comme le feront les
abeilles de demi-sang et les pures Italiennes.
ITALIENNES (ABEILLES). Les Ita- Pour cette raison et plusieurs autres, nous
liennes sont à présent les abeilles qui nous voudrions que toutes les reines fussent
donnent de beaucoup le plus de profit; et les engendrées par une de pureté reconnue. En
hybrides mêmes se sont montrées tellement agissant ainsi, nous pourrions nous assurer
supérieures aux abeilles communes, que nous le bénéfice en tant que butineuses d'une
croyons pouvoir considérer comme super- race d'Italiennes, bien que nous n'ayons
flue, toute discussion à ce sujet. Très sou- autour de nous que des mouches noires.
vent nous nous apercevons que des colonies Les signes distincts des reines, et des
d'hybrides surpassent en qualités l'espèce mâles provenant de reines importées direc-
pure; mais en général, mettant une année tement d'Italie, sont très variables, mais
ITALIENNES (ABEILLES). 201 ITALIENNES (ABEILLES)

l'ouvrière a une particularité qui ne trompe bandes de duvet sont très brillantes chez les
jamais: ce sont les trois bandes jaunes dont jeunes abeilles, mais peuvent être tellement
on a tant parlé. Malheureusement ces trois usées chez l'insecte vieilli, que parfois elles
liandes jaunes ont suscité bien des contro- disparaissent complètement, surtout si l'a-
verses,et pour contribuer à rétablir l'accord, beille a eu l'habitude du pillage. Ceci expli-
nous avons fait quelques frais de gravures. que la teinte foncée et le corps lustré des
Toutes les ouvrières, que ce soit des abeil- pillardes qu'on voit souvent rôder autour
les communes ou des Italiennes, ont l'abdo- des ruches. Peut-être est-ce à force de se
men composé de six anneaux ou segments, pousser au travers de petites ouvertures
rentrant l'un dans l'autre à la manière que l'abeille a vu son duvet s'user pareille-
dJun télescope. Quand l'ouvrière est gor- ment, ou peut-être est-ce l'habitude qu'ont
gée de miel, ses anneaux sortent l'un de ces insectes de se presser les uns contre les
l'autre et l'abdomen considérablement autres en masse dense; car nous voyons sou-
allongé dépasse les ailes, qui ordinairement vent ce genre d'abeilles si noires et si bril-
sont à longueur égale avec le corps. Parfois lantes en grand nombre dans les colonies

COMMENT
RECONNAITRE
LES HYBRIDESDESITALIENNESPURES

nous voyons des abeilles gonflées par la longtemps confinées dans leurs ruches, du-
dyssenterie, dont les anneaux s'étendent rant un voyage ou autrement. Ces bandes de
dans toute leur largeur, et en cet état, des duvet diffèrent souvent de couleur, ce qui
personnes Inexpérimentées les prendraient est le cas pour l'abeille commune, de même
volontiers pour des reines. que pour les Italiennes.
Au contraire, à l'automne, quand l'abeille On voit au moyen d'une loupe ordinaire
se prépare à s'engourdir pour l'hiver, les que ces bandes sont tout simplement de
anneaux de son abdomen sont si bien ren- petits poils très fins et très doux, une
trés l'un dans l'autre, qu'on a peine à la pren- sorte de fourrure, et c'est cela qui donne
dre pour le même insecte. La figure de principalement aux Italiennes à la robe
gauche représente l'abdomen seul de l'abeil- claire, leur belle apparence. Peut-être nos
le, où l'on aperçoit clairement les bandes ou lecteurs ont-ils tous observé la progéniture
signes particuliers qui distinguent les Ita- d'une reine quelconque lorsqu'elle prend
liennes des abeilles communes. Or, nous ses ébats pour la première fois, et
vous prions de remarquer en particulier, ont-ils proclamé ces jeunes abeilles les plus
que toutes les abeilles, l'espèce commune belles qu'ils aient jamais vues; mais celles-là,
comme les Italiennes, ont une bande de du- au bout de quelques mois, ne feront pas
vet clair, sur quatre des segments du corps, meilleure figure que les autres, et cela tout •
soit en J, K. L, M, mais qu'il n'en existe ni simplement parce qu'elles auront semé les
sur le premier anneau, ni sur le dernier. Ces lambeaux de leur brillant plumage - aux
ITALIENNES (ABEILLES). 202 ITALIENNES (ABEILLES).
austères réalités » d'un travail pénible tière, nous sommes satisfaits d'avoir vendu
dans les champs. On trouve à l'occasion une aussi pour hybrides des reines qui étaient
reine dont la progéniture a des bandes pres- en réalité de sang pur. Un très faible mé-
que blanches au lieu de jaunes qu'elles lange de sang noir cause la disparition de la
devraient être, et c'est ce qui a fait dénom- bande C sur quelques abeilles;130 mais en de
mer ces abeilles d'albinos. Lorsque leur telles matières nous devons avoir grand
duvet est tombé, elles sont toutes pareilles soin de nous assurer si les abeilles en ques-
aux autres Italiennes. Or, ces bandes de tion sont réellement écloses dans la ruche;
duvet n'ont rien à faire avec les bandes car les abeilles de ruches adjacentes se
jaunes qui sont la caractéristique des Ita- mélangent souvent les unes aux autres en
liennes; car après que le duvet a disparu, nombre considérable. Si vous examinez une
les bandes jaunes sont beaucoup plus visibles colonie d'abeilles noires et une d'hybrides
qu'avant. A, B, C,sont ces bandes dont on a établies côte à côte, vous trouverez beau-
tant parlé, et qui ne sont ni duvet, ni plu- coup d'Italiennes parmi les noires, et beau-
mage, ni rien de cette espèce, comme vous coup de mouches noires au milieu des
en jugerez par l'examen attentif d'une Ita- Italiennes. Prenez de jeunes abeilles que
lienne posée sur une fenêtre. Les anneaux, vous êtes certain d'avoir vu éclore dans la
ou substance cornée dont le corps est com- ruche, et vous serez sûr de votre affaire;
posé, sont jaunes et presque transparents, mais vous ne pourrez discerner la troi-
non noirs et opaques comme sont les seg- sième bande tant qu'elles ne seront pas
ments de l'abeille commune, ou les anneaux vieilles de plusieurs jours.
inférieurs du même insecte. ITALIENNESA QUATREET CINQ BANDES.
La première des bandes jaunes, A., suit
En 1890 et les années suivantes, on avait
immédiatement le corselet. A présent, faites
la rage des Italiennes à quatre et cinq ban-
attention; la chose est très simple une fois des. Celles-là ne sont rien de plus que des
qu'on sait ce que l'on doit chercher; un Italiennes obtenues par sélection pour
enfant même ne s'y tromperait pas. leurs bandes. Prenons par exemple un lot de
Au bas de ce premier anneau est la pre-
mière bande noire; ce n'est souvent poulets noirs; de l'un d'eux ayant quelques
plumes blanches nous pouvons, par sélection,
qu'une ligne fine et bien tranchée. obtenir des poulets tout à fait blancs, en
La seconde, B, est la plus large des trois
choisissant à chaque couvée les poulets les
bandes jaunes, et peut être visible habi-
tuellement même dans les hybrides les plus plus blancs pour la reproduction. Quelques
Italiennes ont une tendance à la quatrième
Inférieures. On voit la première bande de
bande. Peut-être certaines d'entre leurs
duvet à l'endroit où le noir et le jaune se
filles montrent-elles dans les abeilles
réunissent; mais elle est si peu apparente une tendance plus
qu'elles engendrent
que c'est à peine si vous la distinguerez
chez quelques sujets. marquée vers cette quatrième bande. Nous
élevons la progéniture deces dernières, et
Nous avons au bord Inférieur de cet
nous y choisissons une nouvelle reproduc-
anneau-ci une étroite ligne noire comme au
trice dont les abeilles offriront à la vue la
précédent; quand le duvet a disparu cette
dernière parait presque aussi large que la quatrième bande avec une lueur de la
bande jaune. cinquième. En poursuivant ce procédé de
Lorsque nous arrivons aux hybrides, nous sélection, nous sommes capables d'arriver à
découvrons une plus grande diversité; car obtenir la cinquième. Mais après tout,
tandis que les abeilles provenant d'une quand nous aurons des abeilles à quatre et
certaine reine sont marquées uniformément cinq bandes jaunes, nous risquons de ne les
de deux bandes, la progéniture d'une autre avoir que pour la couleur et non pour
sera de tous genres; les unes très belles et II nous est possible de développer
l'utilité. 129
le moindre trait que nous désirons voir
marquées comme des Italiennes, d'autres devenir caractéristique dans nos abeilles.
de pur sang noir, d'autres encore ne por-
tant qu'une ou deux bandes. Quelques-unes De la même manière, par exemple, nous
feront des piqûres très douloureuses, tandis pouvons obtenir des abeilles particulière-
ment énergiques. Mais règle générale, il
que celles à une ou deux bandes seulement nous faudra en ce cas renoncer aux colora-
seront aussi paisibles que nos Italiennes les
meilleures. Sans doute on a expédié comme tions fantaisistes.505
pures bien des reines qui n'ont produit que CHYPRIOTESET PALRSTINIENNES.
des hybrides: mais depuis les récentes En 1882,on fit beaucoup de bruit autour de
études que nous avons faites en cette ma- deux nouvelles races d'abeilles importées
ITALIENNES (ABEILLES). 203 ITALIANISATION.

du vieux monde par D. A. Jones, de Beeton, gier dans la cave..Nous lui rachetâmes sa
Ontario, Canada, apiculteur occupant le reine; et après l'avoir gardée quelques se-
premier rang dans la profession. On les maines, ses abeilles commençant à éclore,
appelait Chypriotes et abeilles de la Terre- nous découvrîmes qu'il n'était pas sage de
Sainte, des lieux d'où il les avait rap- les conserver dans l'apier. Elles devenaient
portées. Les premières, provenant de l'Ile si féroces parfois quela colonie entière s'élan-
de Chypre, semblent avoir été isolées pen- çait contre vous en bataille rangée. Bien
dant un grand nombre d'années, et offrent que la progéniture de cette reine fut d'une
une race très distincte et uniforme. méchanceté exceptionnelle, les Chypriotes
Bien qu'elles ressemblent aux Italiennes et les abeilles de la Palestine sont en géné-
et puissent être classées comme telles par ral si difficiles à manier, qu'elles sontaujour-
certains apiculteurs peu familiarisés avec d'hui tout à fait abandonneés des apiculteurs
leurs particularités, elles ont cependant cer- des Etats-Unis.
tains signes quiles caractérisent. Les abeilles Le seul point en leur faveur est, qu'elles
de la Palestine présentent des annelures sont de bonnes éleveuses de couvain; mais
- elles poussent l'élevage à l'excès après la
moins nettes et plus blanches, et leur abdo-
men est plus délié que celui des Italiennes miellée,consommant toutes leurs provisions
ordinaires. Elles tirent plus sur l'albinos. de surplus à la nourriture des larves, quand
De folt, la plupart des albinos vendues jadis les Italiennes au contraire conservent toute
étalent d'origine Palestinienne. Les Chypri- leur force et se réservent assez de miel pour
otes ressemblent beaucoup aux Italiennes à l'hiver.
quatre et cinq bandes. Leurs bandes sont Au point de vue de la production des
d'un jaune orange plus foncé que celles des alvéoles royaux, les Chypriotes comme les
Italiennes, légèrement plus larges, et quel- abeilles de la Terre-Sainte, élèvent plus de
quefois en nombre supérieur à trois. Juste à reines que toutes les Italiennes, les carni-
la base du thorax et entre les ailes, elles por- oliennes,les abeilles communes ou hybrides,
tent une petite tache jaune très distincte, que nous vîmes jamais. Nous avons jusqu'à
très accentuée, qu'on appelle l'écussonu ou cent alvéoles royaux sur un seul cadre; et
le bouclier «. On peut voir quelquefois cette nous eûmes aussi sous les yeux l'exemple
même marque surles Italiennes jaunes, mais de 25 alvéoles peuplés par une seule reine
elle est moins prononcée. de la Palestine dont les habitantes éclorent
Quand les Italiennes sont croisées de Chy- à peu de minutes les unes des autres; et si
priotes ou de Palestiniennes, il est difficile vigoureuses étaient ces jeunes reines, qu'el-
de les distinguer, si ce n'est par leur irrita- les se mirent à voler sitôt de leur berceau.
bilité. Et ceci nous amène à parler du
ITALIANISATION. - On nous de-
CARACTÈRE DES ABEILLESDE L'ORIENT.
mande souvent: Comment Italianiserai-je
Elles sont plus irascibles, surtout les Chy- mon rucher, et à quelle époque le ferai-je ?
priotes. Parfois, la fumée ne semble avoir Il y a toujours perte à enlever une reine
aucune action sur elles. Elles sortent de la pour lui en substituer une autre, même si
ruche à vingt ou trente à la fois, et percent nous avons des pondeuses sous la main; et si
l'apiculteur de leur aiguillon, avant même nous nous servons de la même colonie pour
qu'ilait pu prévoir leur intention. Plus on élever la remplaçante, la perte est encore
envole de fumée, plus elles s'irritent. plus grande. Sous les titres NUCLEIet ELE-
Les Chypriotes particulièrement sont les VAGEDE REINES, ces questions ont été
abeilles les plus méchantes qui aient été étudiées à fond. Quand on possède un rucher
Importées en ce pays — si méchantes en d'abeilles communes, le moyen le moins
vérité que c'est à peine si aux Etats-Unis il coûteux, surtoutsi l'on a beaucoup de temps
y a un apiculteur qui en élève pour la à sol, est d'acheter une reine de choix
vente. Le même reproche est à faire aux éprouvé, et d'en obtenir les reines dont on
Palestiniennes, bien qu'à un degré moindre. a besoin après la miellée. Si l'on a une dou-
Nous vendîmes une fois une reine d'im- zaine de colonies, et qu'on se propose d'en
portation Chypriote; notre client, après augmenter le nombre, le moyen le plus sûr
l'avoir gardée quelque temps, nous la ren- et le meilleur, est d'acheter une reine
voya, en disant que sa progéniture était si spécialement choisie pour la reproduction.
vicieuse qu'en une certaine occasion les Si nous l'achetions au printemps ou durant
abeilles perçaient de leur aiguillon tout ce l'été, nous ne supprimerions pas les ancien-
qui se trouvait à leur portée, au point de nes reines tant que la récolte d'été ne serait
forcer la famille de cet apiculteur à se réfu- pas terminée; mais au lieu de permettre
ITALIANISATION. 204 ITALIANISATION.

que nos colonies essaiment, nous prendrons au moment de la récolte. Quelques apicul-
naturellement, à chacune, à l'époque des teurs trouvent plus commode d'opérer la
essaimages, deux ou trois cadres dont nous substitution des reines durant la saison des
ferons des nuclei, donnant à ces nuclei du essaimages,1° dans le but de couper court aux
couvain de l'Italienne pour que les jeunes essaimages, 2° parce qu'à ce moment-là on
abeilles
- en élèvent leur reine a généralement des quantités de cellules
Lorsque ces nouvelles reines sont écloses royales provenant de populations de choix.
et commencent à pondre, transformez les Voirle protège alvéoles royaux de West au
nuclei en ruches véritables, par l'addition chapitre ÉLEVAGEDESREINES.
de nouveaux cadres de couvain donnés par Après que vos populations ont été bien
un à la fois, jusqu'à ce que la ruchée soit pourvues de reines Italiennes, au moyen de
complète. Par une telle méthode vous avez l'une ou l'autre des méthodes énoncées plus
tout le bénéfice de la ponte de vos anciennes haut, si vous désirez n'avoir plus pour abeil-
reines durant la miellée, jusqu'à ce que les les que des Italiennespures,vousdevez com-
nouvelles soient prêtes à les remplacer. mencer par remplacer toutes les reines re-
Lorsque la récolte commence à se ralentir, connues pour hybrides, sitôt queles jeunes
vous pouvez supprimer les vieilles reines, abeilles sont écloses en nombre suffisant
et donner aux colonies-mères, alors très pour vous permettre de vous décider. Voir
réduites, des alvéoles royaux, comme vous ABEILLESITALIENNES.Cependant, si vous
l'aviez fait pour les nuclei. C'est ainsi que n'avez en vue que la production du miel,
vous pratiquez l'essaimage cette année-là nous ne vous conseillons pas de remplacer
et l'itaHanisation en une seule et même ces hybrides avant qu'elles soient âgées
opération. d'un ou deux ans; car elles vous rapporte-
Si vous avez plus d'argent que de temps à ront presque autant sinon tout à fait comme
dépenser,et que vous désiriez que le travail butineuses, et elles produiront des mâle&
se fasse promptement, achetez autant de aussi purs que le feraient de pures Italien-
reines que vous avezde colonies, et introdui- nes. Si vous trouvez les abeilles provenant
sez-les à l'époque de l'année qui vous plaira, de n'importe quelle reine trop méchantes
comme nous l'expliquons an chapitre INTRO- pour pouvoir les supporter, remplacez-la
DUCTIONDESREINES.VOUSpouvez vous pro- par une autre, quelle que soit l'époque.
curer rien que des reines garanties si vous le Veillez cependant naturellement à ce que
voulez, mais nous vous conseillerons de ces colonies hybrides n'essaiment pas, car si
n'acheter vos Italiennes éprouvées que pen- elles élevaient une reine, celle-ci engen-
dantles mofs de juillet et d'août où elles sont drerait des mâles hybrides (*); et c'est une
moins chères, et ces mois sont aussi la meil- des choses dont nous devons nous garder
leure époque de l'année pour italianiser. Si avec le plus de soin. Il vaut bien mieux éle-
l'opération était faite au printemps, vous ver toutes vos reines vous-même, et former
risqueriez en changeant de reines, d'inter- des nuclei tandis que vous cherchez à italia-
rompre l'élevage du couvain, et, par lil, niser. et plus spécialement encore si vous
vous provoqueriez un manque d'ouvrières avez des abeilles noires dans votre voisinage,

DECOUVAIN
TLKÇA.DRK REMARQUABLEMKNTHIEN IMPORTÉE
REMPLIPARUNEREINEITALIENNE
3
L.

LANGUE DE L'ABEILLE OU- assez pour remplir les deux canaux latéraux,
ainsi que la rainure centralu, toutes ces
VRIÈRE. - De toutes les pièces si délica-
tement construites de son organisme, la pièces entrent en jeu. En pareil cas, on voit
la langue, à mesure qu'elle sort de son four-
langue d'une abeille est dans son plan géné- reau, pour ainsi parler, se tendre, recourber
ral et dans sa disposition, une des choses les
mieux conçues, les plus compliquées que
nous trouvions dans toute la création. Si
- merveilleux que soit l'aiguillon, si complexes
que soient les yeux composés, si belles que
soient les ailes soyeuses, le petit appareil
avec lequel l'abeille prend sa nourriture,
les surpasse tous. Il n'y a probablement pas
plus d'un apiculteur sur dix mille qui pense
que la langue d'une ouvrière puisse être
- autre chose qu'un petit tube flexible à tra-
vers lequel elle aspire le nectar des fleurs;
d'il est assez naturel qu'on s'arrête à cette
conclusion, après avoir observé une de ses
petites favorites avec une loupe, tandis
qu'elle pompe le liquide sucré, avec cette
merveilleuse petite trompe tannée jaunâtre.
Mais, chose étrange, cette trompe n'est pas FIG. 1. — LANGUEDE L'ABEILLE(FORTEMENT
un tube à proprement parler, mais une com- GROSSIE).
binaison de quatre faux tubes formés par le
recouvrement et le repliage de ses parties. en arrière, passant rapidement de côté sur
Le petit organe entier, délicat, menu comme la surface qui porte le sucre liquide378.Quand
Il est, consiste exactement en une langue l'abeille désire avaler d'un seul trait une
enfermée dans une autre, et les deux parties grande quantité de liquide, elle fait usage
— Internes et externes — sont ainsi dispo- du tube le plus grand, formé tout à la fois
sées, qu'un large tube peut se former autour par les maxillaires et les palpes labiaux. On
du plus petit. Dans la flg. 1, nous voyons la pourrait demander: u Pourquoi le Créateur
langue telle qu'elle est, séparée de la tête de tout sage a-t-il fait à l'abeille une trompe si
l'abeille. Les deux grandes branches des compliquée? Un simple tube n'aurait-il donc
côtés, c. e., sont appelées les maxillaires ; pu suffire ?» La langue de l'abeille, si com-
les deux plus petites, vers le centre, palpes pliquée qu'elle soit, et si grande qu'elle pa-
labiaux. Ces quatre pièces se réunissent, raisse sur notre gravure, est en réalité si
les premières en-dessus, les secondes en- petite qu'on peut à peine la voir à l'oeil nu.
• dessous, formant un tube par lequel la lan- S'il y avait un canal percé dans loute la lon-
gue proprement dite, peut se retirer ou s'al- gueur de la langue, ce canal serait nécessai-
longer. Voyez les coupes transversales fig. 2, rement si délié, qu'il s'obstruerait comme
respectivement en C. D. et E. La trompe ou l'indique Cheshire, et le miel épais ainsi que
langue proprement dite, a, fig. 1, a une rai- les particules de pollen n'y pourraient pas-
nure très menue courant en avant sur toute ser. Puis, si l'abeille était sous la dépendance
sa longueur, ou sur le dessus selon sa posi- de cette petite ouverture du tube, Il lui fau-
tion, tandis que nous la regardons sur chaque drait un temps considérable pour approvi-
bord de cette petite rainure, il y a une sorte sionner sa poche à miel, la remplir de nectar
de bande ou de repli qui fait deux canaux ou de miel, étant donné qu'une grande quan-
latéraux (Voyez 6. flg. 2). Quand une petite tité de l'un ou l'autre fut nécessaire. C'est
quantité de nectar doit être recueillie, la pourquoi Dame Nature entre en jeu et pour-
rainure centrale delà langue doit suffire pro- voit l'abeille de quatre faux tubes ou pseudo-
bablement à la pomper. S'il y en a davantage, tubes — un grand et trois beauéoup plus
LANGUE DE L'ABEILLE OUVRIÈRE. 206 LANGUE DE L'ABEILLE OUVRIÈRE.

petits-ce dernier placé à l'intérieur des par lequel de grandes quantités, quand 11le
autres, chacun restant indépendant et pou- faut, sont absorbées, c. d. en Gmontre la
vant s'ouvrir de façon à ce que l'intérieur rainure à laquelle nous avons déjà fait allu-
en soit nettoyé avec soin; puis, une fois sion, et par laquelle les faibles quantités
nettoyées, les différentes parties se réunis- sont prises. s. d. en G., indique un des
sent de nouveau en un clin d'oeil, et l'opéra- canaux latéraux par lesquels les plus gran-
tion du pompage des sucs savoureux se des lippées sont aspirées. Cestrois gouttières
poursuit. dont les bords se rejoignent, forment des

FIG. 2. — COUPESPAR SECTIONS


DE LA LANGUEDE L'ABEILLE(D'APRÈSCHESHIRE).

Dans la flg. 2, empruntée à Cheshire, on tubes. En B. nous avons une partie de la


yoit des coupes transversales et longitudi- langue proprement dite montrant comment
nales de même qu'une langue entière. En elle s'attache au menton En A nous avons la
C. D.E. nous avons des coupes transversales même pièce, mais avec la langue gonflée,
montrant l'assemblage Intérieur et exté- suivant Cheshire,par un afflux de sang, de
rieur .des tubes: m.x. en maxillaires en sorte qu'en un sens le fond de la langue
connexion avec l. p., les palpes labiaux, revient à la surface dans le but de la net-
s'emboîtent les uns dans les autres à la toyer. En K, nous avons le bout de la langue
manière indiquée, formant le grand tube, ou ce qu'on appelle aussi la cuiller. Des poils
LOCALITÉ (LA). 207 LOCALITÉ (LA).

délicats (Ils ne semblent pas très fins sur une période de trois ou quatre mois, se
notre gravure) servent à aider la langue à produisant très lentement, sont toutes con-
ramasser les sucreries et à permettre aux ditions que l'apiculteur doit étudier avec
liquides par l'attraction capillaire de monter soin et être à même d'affronter telles
dans la gouttière centrale et dans les con- qu'elles se présentent. Une miellée peu
duits latéraux dont nous avons déjà parlé. abondante, mais se continuant durant une
Nous avons donc quatre canaux pour le pas- période de quatre ou cinq mois, peut exiger
sage du nectar dans la trompe; savoir C.D. un système de ruche tout à fait différent.
B. ftg. 2, quand de grandes quantités doivent Elle peut rendre la production du miel en
en être absorbées, puis c. d. et s. d. pour sections impraticable, par la raison que les
des quantités moindres. rayons seraient tout salis par le passage des
Pour tous les détails ci-dessous nous avons abeilles, et par conséquent incapables de
eu recours à Cowan et à Cheshire qui, rivaliser avec les rayons provenant d'autres
semble-t-il, ont puisé eux-mêmes à d'autres localités. D'autre part, une miellée courte
sources, sans compter les études approfon- et abondante, comme dans les régions du
dies qu'ils ont faites sur ce sujet unies àleursTilleul d'Amérique, et quand le miel est
propres observations. principalement blanc et de bonne saveur,
rend généralement la production du miel en
— sections plus profitable que celle du miel
LIERRE TERRESTRE (LE). extrait. Puis la localité aussi, a rapport avec
(Nepeltl lJlecoma). Cette plante fournit du la manière de traiter les abeilles. S'il n'y a *
miel; et dans certains endroits favorables à plus de nectar après les premiers jours ou
son accroissement, comme le bord des vers le milieu de juillet, et que l'apiculteur
rivières très riebe en humus, elle a donné soit établi dans une région où la neige
tant de nllel qu'on a pu en extraire des tombe en hiver, et où le froid règne pendant
--:
QMOttftés considérables. cinq ou six mois, il doit dresser ses plans
te miel du Lierre Terrestre est plutôt pour faire cesser l'élevage du couvain sitôt
*
foncé, et, nous croyons un peu fort; mais si la miellée passée, et s'arranger pour que
on lui laisse le temps de mûrir parfaitement, ses abeilles soient dans les meilleures con-
ce goût passe sans doute très bien. Mais le ditions possibles pour supporter les froids.
plus grand bénéfice peut-être qu'on en Il devra probablement leur fournir de la
puisse retirer, est qu'il permet aux abeilles nourriture, puis, au printemps, il sera con-
d'élever du couvain sans interruption, en traint de stimuler au plus haut point la
attendant que le trèfle et le robinier com- production du couvain aussitôt que les
mencent à leur fournir des provisions. abeilles pourront voler, de façon à s'assurer
Cette plante est une très proche parente de fortes populations pour le commence-
du catnip, dont il se rapproche beaucoup par ment de la miellée. Si, cependant, on est
la forme de la feuille. Elles sont toutes deux établi dans le Sud, on devra veiller à ce que
originaires de Nepeta en Allemagne, d'où les abeilles aient une grande quantité de
leurs noms latins, Nepeta Cataria et Nepeta provisions; car dans les climats chauds, elles
Glecoma.Nous présumons qu'il serait facile consomment plus que dans le Nord. où les
d'obtenir cette plante par semis, mais nous .froids prévalent. Tandis que l'apiculteur des
hésiterions quelque peu à en vendre de la régions froides fera tous ses efforts pour
graine, parce que c'est une véritable mau- empêcher ses abeilles de mourir pendant
vaise herbe. A vrai dire, il est impossible l'hiver, celui qui habite le Sud essayera de
de s'en débarrasser. prémunir les siennes contre la disette jus-
qu'à la miellée suivante.
LOCALITÉ (LA). — C'est un point
qui a une très grande Influence en apicul- ETATSLES PLUSPROPICESA L'ÉLEVAGE
ture. Bien des manipulations recommandées DESABEILLES.
dans une certaine localité ne conviendront
pas dans une autre. Un modèle de ruche On nous demande souvent quel est le
bien appropriée pour un endroit ne donnera meilleur endroit dans les Etats-Unis pour
que des résultats médiocres dans un autre faire de l'élevage des abeilles sa profession.
offrant des conditions différentes. La durée Nous conseillons habituellement de demeu-
de la miellée, l'époque où elle a lieu, si le rer où l'on est. Car si l'apiculture dans les
nectar arrive à flots durant trois ou quatre bonnes années peut être très profitable en
semaines de suite comme il fait dans l'Est, Californie, l'expérience a prouvé que les
ou bien si l'exsudation se prolonge pendant producteurs de miel du Pays de l'Or n'ont
DU COUVAIN.
LOQUE(LA) OUPOURRITURE 208 LOQUE
LA: OUPOl 'RRITURE DUCOUVAIN.

qu'une bonne année sur trois ou cinq. Tout DU COUVAIN. - Sous ce titre pris
bien, considéré ils ne récoltent pas plus en dans son sens le plus large, nous croyons
moyenne que leurs confrères de l'Est, où la pouvoir comprendre le couvain gelé, le
vente est certainement plus productive. Le couvain étouffé par un excès de chaleur,
Colorado, l'Arizona, le Nouveau Mexique, celui mort de faim ou bien empoisonné, le
l'Utah, l'Idaho, les régions irriguées, donnent couvain aigre et le couvain noir, tout le
de merveilleux résultats en miel; mais dans couvain en un mot qui se trouve périr pour
tous les Etats sus-nommés, où l'apiculture une raison quelconque, parce que, en un
est avantageuse, le pays est envahi par les certain sens, il est toujours pourri; mals
abeilles et les apiculteurs, et c'est à peine si techniquement parlant, chaque fois qu'on se
l'on peut s'établir dans une de ces provinces sert de cette expression"la. loquG», plie *
sans avoir à désintéresser quelqu'un de la trait à une maladie particulière qui provient
profession. - d'un genre de bactérie connue sous le nom
Le Texas, comme tous les pays où les de Bacillus alvei. La Loque étant P&ffécâoa
abeilles se présentent partout à la ronde, la plus répandue et la mieux CORBU"
est un des meilleurs Etatsapicoles de l'Union. elle que nous allons décrire tout «P&tHMSfefr
Il n'est pas encore surchargé de population, ~!~~
etil. y. a un grand nombre d'emplacements SYMPTOMES. ). ".,.;:-
appréciables dans ses limites. On peut dire
la même chose de l'Idaho et de l'Utah. Le Les larves écloscs soni rnss^EtiU^^B
Kansas et le Nebraska sont de bons Etats tains opercules sont ~ep~ ~M
apicoles, fournissant habituellement de bon- dans le milieu. 90 En OM~~&~j~~M
nes miellées d'automne; mais parfois l'un Iules que celles-là rode-,
ou l'autre, quand ce ne sont pas tous les une larve collée' d'un ci&fC~!B M N
deux à la fois, ont d'effroyahles sécheresses masse informe d'une co~M~~t
qui font périr toute espèce de végétation, au brun foncé. A un ofii^^pj^H
ruinant pour ainsi dire ces années-là l'agri- couleur devient c el 1 e
culture autant que l'apiculture. Parmi les brûlé. Au début
Etats de l'Est, le New-York est un des meil- eUe~MM
nous buvons mélangé ~j~N
leurs parce qu'il a, en plus du trèfle et du Mais à vrai dire, le c~LJ~~M
tilleul d'Amérique, des champs immenses mort de faim ou le couyàMjê^j^^SHj
de sarrasin, qui sur ses hauteurs fournis- les mêmes symptômes/
sent des quantités considérables de miel, ~HHt
cependant si vous 4tèÏ ra|H|
LeWIsconsinetleMinnesotaétaientautrcfois présence de la Loque,.
de bonnes localités pour le tilleul ; mats cet dans la iarve morte, 'plo^e'z^MB
arbre. sLrecherché tant pourle bois de char- retirer de la cellule avec n'rfea^œiBBB
fente que pour le miel qu'il fournit, dispa- masse visqueuse adhère, âiiçyj&HwtB
raît rapidement en raison de coupes répé- elle cède en longs fliaméiatf. i^|^|
tées, et la ressource principale de l'apicul- environ comme de la salivé, etq^ jjpf
ture sera, comme dans les autres Etats, le ments très fins se rompen-t
trèfle blanc, sans compter de grandes lon- le cure-dent, vous êtes prbbàlbl^jplfM^^
gueurs de mélilot parsemées ça et là au. présence d'un cas de loque. Cette
quanddisp
bord des routes et des lignes de chemin de à filer n'apparaît pas dans les autres formas-
fer. La plupart des Etats du nord central sur de maladie du couvain, à l'exception péttiw
une étendue allant du Minnesota au Maine, être du couvain noir (*); maisdans la Loque
et continuant jusqu'à la rivière l'Ohio et à la on la rencontre toujours. Un autre symp-
baie de Chesapeakesont dans des conditions tôme encore auquel Il est impossible de se
semblables. Bien que la quantité de miel tromper est l'odeur que dégage la rucliée
récoltée en ces localités par colonie soit malade, et qui, si elle n'est pas exactement
moindre, le prix en est plus élevé, parce que celle de la pourriture, ressemble beaucoup
dans cette partie des Etats-Unis les centres à celle du pot à colle d'un ébéniste; et quand
de population sont fixes. Dans tout le Sud, à la maladie est à un degré assez avancé,
Peat du Mississippi, le miel récolté est très cette odeur se manifeste rien qu'en soulé-'
bûnir««tarait pour la plupart, et la miellée est vant le chapiteau de la ruche ou la couver-
de très longue durée; mais la qualité du
produitjréçd lté ne vaut pas tout à fait celle (*) Le couvain noir, arrivé à un certain degré
du miel du Nord. d'avancement,file très légèrement,maistes filaments
n'ont jamais plus de à m/m,et la masse informe
LOQUE (LA) OC POURRITURE qu'il présentea la consistanced'unegelée.
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.209LOQUE(LA)OUPOURRITURE
DUCOUVAIN.

ture, avant même d'avoir découvert le qui ont découvert cet état de choses sans
couvain. Si d'autres colonies sont attaquées s'informer davantage, ont conclu aussitôt
et que la maladie se propage, il n'y a plus à qu'ils avaient affaire à la Loque.
douter qu'on ait affaire à la Loque. Nous disons cela pour prévenir toute
Nous donnons ici la reproduction exacte erreur possible. La reproduction ci-dessous
d'un spécimen de rayon attaqué de la Loque est tellement caractéristique, que si l'on
à un degré avancé. Les opercules sont d'un trouve dans son rucher un rayon aussi mala-
brun sale, affaissés, et leurs perforations au de que celui-là, rempli de larves mortes
lieu d'être régulières, ont des brèches pro- offrant une masse uniforme de couleur bru-
fondes. Il semblerait que les abeilles, se ren- ne, d'aspect visqueux et s'étirant en filan-
dant compte que les choses vont de travers, dres, on peut être sûr, sans autres investi-
essayent d'ouvrir les cellules, et d'en arra- gations, qu'on se trouve en présence d'un
cher la larve morte; mais évidemment, leurs véritable cas de Loque, et le traiter en consé-
sens délicats ne peuvent supporter l'odeur quence. Néanmoins, la masse filamenteuse

APPARENCE AFFECTÉ.— PHOTOGRAPHIE


DE COUVAIN DEM. THOS.W. M. COWAN.

qu'elle dég'age et elles renoncent à ce travail — les fils se tirant pour le moins à un quart
dès qu'elles ont percé l'opercule. Mais il ya de pouce de longueur — peut avoir pour
une sorte de perforation, affectant l'appa- cause la maladie qu'on appelle le couvainnoir,
rence d'un trou d'épingle, parfaitement nor- mais, en ce cas, elle n'aura pas l'odeur du pot
male, le couvain étant sain et qu'il ne faut à colle. Si elle s'étire en courts filaments (de
pas confondre avec celle delaLoque.Il arrive 3 m/m)et sent l'aigre, ou peut être en pré-
que pendant les chaleurs, les abeilles laissent sence du couvain noir. Un ou deux opercules
leurs nymphes la tête découverte, c'est-à- déchiquetés dans une ruchée, sont habituel-
dire que les opercules présentent de petites lement un signe certain que cette ruchée
ouvertures; mais ces ouvertures sont circu- est atteinte de la Loque. Si l'on néglige un
laires et au centre de la cellule: et si l'on rayon portantde telles cellules, on ne tardera
regarde au travers, on verra que le ver est pas à voir un grand nombre de ces opercules
blanc et en bon état. Mais les commençants percés.
14
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.210 LOQUE(LA)OUPOURRITUREDU COUVAIN.
TRAITEMENT GUERISON dans leur sac spécial. Sitôt qu'un petit nom-
ET
DELALOQUE. bre d'abeilles commentaient à tomber des
Il y a quelques années cette maladie s'im- cadres, affaiblies par la faim, nous leur don-
nions un nonrrisscment.
planta dans notre rucher avant même que Toutes les colonies traitées de la sorte
nous nous fussions rendu compte qu'elle
furent successivemeut guéries, et- jamais
avait fait son apparition, et si nous avions
eu à cette époque une gravure ou une pho- depuis, à notre souvenance, nous n'y avons
découvert une seule trace de loque.
tographie comme celle que nous vous pré-
sentons, nous l'aurions découverte plus tôt LA MÉTHODE DE MC.EVOY
nous ne l'avons fait. Quoi qu'il en soit, ; DÉSINFECTION
que DESRUCHES.
nous eûmes quelque chose comme quatre-
vingts colonies à soigner cet été-là, à notre Nous avons dit que nous brûlions les
grand désavantage. Nous en brûlâmes quel- ruches ou que nous les passions à l'eau
ques-unes sur le champ, corps de ruches, bouillante; mais Vm, Me. Evoy, Woodburn,
abeilles, cadres, rayons et tout. Nous en Ontario, Can., inspecteur de la loque pour
traitâmes d'autres à l'acide salicylique ou au l'Ontario, aux gages du gouvernement, a
phénol, sans résultats très satisfaisants, à rapporté qu'il avait réussi à guérir des
la vérité, si nous avions traité toutes les co- centaines et peut-être même des milliers de
lonies dès le début par ce que nous avons colonies en les remettant dans la mêmeruche
appelé le jeûne forcé (ou par fondation), d'où elles avaient été retirées.
nous nous serions rendu maître du mal et Il explique ainsi lui-même sa méthode :
nous n'aurions probablement pas eu tout en Aumomentdela miellée,quandlesabeillesvontlibre-
gros plus de deux douzaines de colonies at- mentaux champs,enlevez-leurle soir leursrayonset
teintes. La méthode qui nous vint enfin en secouez-en lesabeillesdansleur proprecorpsde ruche,
aide fut la suivante: Sitôt que nous décou- donnez-leur descadresamorcéset laissez-les
en bâtir des
vrions une ou deux cellules infestées dans une rayonspendant quatrejours.Ellesemmagasineront dans
cesnouveaux rayonstoutle mielinfectéqu'ellesavaient
ruche, celle-ci était immédiatement fermée prisavecellessur les anciens.Puis,versle soirduqua-
et son toit chargé d'une brique ou d'une trièmejourenlevezces rayons,et donnez-leur descadres
pierre. Un peu avant la nuit, toutes les abeil- defondations entièrespourqu'ellesen allongentlescel-
et lacureseracomplète.
les de l'apier étant rentrées dans leur ruche lules,
respective et tout danger de pillage n'étant M. Mc. Evoy a probablement de la loque
plus à craindre, nous enlèvions la ruche une expérience plus grande que qui que ce
attaquée de son support, et nous en met- soit, son opinion est sans doute que toutes
tions une autre toute semblable à sa place. les drogues employées habituellement font
Cette nouvelle ruche contenait des cadres plus de mal encore qu'elles ne sont utiles,
garnis de feuilles de fondation entières. Les et que c'est une simple perte de temps de
abeilles étaient alors secouées de sur les désinfecter les ruches. Le fait qu'il a traité
rayons atteints de la maladie, soit au-dessus avec succès des milliers de colonies sans
des cadres, soit devant l'entrée de la nouvelle rien faire du tout aux corps de ruches, sem-
ruche. Aussitôt que les anciens rayons blerait indiquer eu effet l'Inutilité de la
étaient débarrassés des abeilles on les re- désinfection de telles ruches. Et pourtant,
mettait dans l'ancien corps de ruche, puis quand nous avons eu la loque chez nous,
on emportait le tout près du fourneau de la nous avons, à titre d'expérience, réunis les
chaudière (*) où l'on brûlait les cadres au abeilles d'un petit nombre de colonies dans
feu vif. En certains cas les corps de ruches leurs mêmes ruches sur des cadres de fon-
mêmes étaient brûlés aussi, mais le plus dation. Mais la maladie reparut chez plu-
souvent nous en bouchions l'entrée et les sieurs. Bien que M. Me. Evoy puisse avoir
mettions de côté: puis quand nous en avions raison, il nous paraît sage de désinfecter les
une certaine quantité, nous les échaudions ruches dans les cas de maladies aussi séri-
à l'eau bouillante. Nous ne donnions aucun euses que la loque et le couvain noirci. M.
aliment aux abeilles établies sur leurs nou- Thos. Wm. Cowan, rédacteur en chef du
veaux cadres de fondation durant trois ou British Bee Journal, qui a une grande autorité
quatre jours; elles étaient contraintes au en cette matière ayant fait de la loque une
contraire d'en allonger les cellules, et de étude spéciale, engage fortement à désin-
dépenser à ce travail tout le miel contenu fecter toutes les ruches atteintes de la con-
Quand onn'a de onallume
chaudière, un feu tagion. 11les échaude ou bien il étend au
(*) pas
de joie et on y brûle les royons,dont on enterre les pinceau à l'intérieur une forte solution
condreaAla charrueouà la bêche. d'acide phonique.
(LA) OUPOURRITUREDU COUVAIN.
DUCOUVAIN. 211 LOQUE
LOQUE(LA) OUPOURRITURE
On remarquera que M. Me Evoy change de ce que nous venons de dire, nous en réfé-
deuxfois les cadres de fondation sur lesquels rons au savant Européen, M. Genonceaux ;
il remet les abeilles détruisant les premiers au Dr W. 0. Howard, de Texas; au Prof.
dès qu'illes a retirés. Nous ne pouvons dire C.F.Hodge,de Massachusetts ; au savant An-
s'il est bien nécessaire de les changer une glais Brice; au bactériologue I. J. Mc.Kenzie
seconde fois comme il le fait, mais puisque de Ontario, et Tlios. Wm. Cowan, rédacteur
nous n'avons éprouvé aucun ennui en lais- en chef du British Bee Journal. Et pour ajou-
sant les premiers, il est permis de croire ter encore aux expériences faites par ces
que cela suffisait à enrayer la maladie; hommes éminents, J. A. Buchanan, de Holli-
seulement, nous veillons bien à ce que tout days Cove, W. Va. essaya de donner en nour-
le miel infecté soit dépensé à la construction rissement, du miel pris sur une ruche lo-
des rayons. queuse et qu'il n'avait fait bouillir que dix
minutes seulement ; le résultat qu'il obtint
PEUT-ONSERESSERVIRSANSCRAINTE de ce traitement fut qu'il communiqua la
DUMIELETDELACIREDESRAYONSATTAQUESmaladie à toutes les colonies alimentées de
APRÈSLESAVOIRFAITBOUILLIR. ce miel.
Certains de nos correspondants paraissent LASIROPMÉDICAMENTEUX POURPRÉVENIR
trouver que c'est une perte inutile de- LOQUE : LES DROGUESET LEUR EMPLOI.
brùler les cadres et les rayons; il suffit à Nous avons déjà dit que nous n'avions pas
leur idée d'extraire le miel et de le faire obtenu des résultats très satisfaisants de
bouillir, defaire fondre les rayons et d'échau- l'emploi des produits pharmaceutiques
der les cadres à l'eau bouillante, puis de quand la loque attaqua notre apier 11 y a
redonner aux abeilles le miel. et la cire à quelques années. Nous avons constaté ce-
l'état de fondation. Mais, pour un commen- pendant qu'ils arrêtaient Invariablement la
maladie dans son cours; mais, aussitôt qu'on
tant, outre qu'une telle manière de procé- cessait
der est extrêmement risquée, elle ne sauve leur emploi, elle reprenait avec vi-
Nous avons expliqué aussi que les
pas grand chose en fin de compte. La quan- gueur.
tité de cire que l'on retire d'un vieux rayon œufs de la loque sont difficilement tués par
n'est pas grande, et il faut faire bouillir le les drogues de même que par une forte
miel deux heures et demie au moins pour ébullition. Mais on fait très aisément périr
être certain que les bacilles de la loque sont les bacilles, le germe vivant lui-même, après
qu'il a éclos, pour ainsi dire, c'est-à-dire
complètement détruits. Une telle opéra- l'état d'œuf, à l'aide des antiseptiques
tion gâte le miel, le fonce, le rend d'une quitté
ou avec 100°de chaleur. Tout en ne conseil-
qualité très inférieure; et comme une qua- lant pas de
lité une de miel extrait n'atteint déjà qu'un compter exclusivement sur les
comme auxiliaires dans un
prix comparativement peu élevé, le même antiseptiques,
article après avoir été passé à l'ébullition traitement régulier, ils peuvent être et sont
probablement très efficaces. Ils sont égale-
ayant perdu beaucoup de sa saveur et sa ment très utiles comme
couleur se vendra forcément moins cher moyen préventif,
encore. si pour empêcher la maladie d'éclater on en
à tous les sirops qui servent à ali-
Un apiculteur habile et soigneux ne peut mélange
extraire le miel, le faire bouillir et rendre menter les abeilles. Ils ne leur font certai-
ainsi
la cire aux abeilles avec- avantage que lors- nement aucun mal, ne coûtent pour
dire rien, et peuvent épargner des centaines
qu'il a un très grand nombre de rayons
atteints. de dollars.
La loque existe sous deux formes: lo Les Deux antiseptiques sont spécialement re-
commandés : l'un est l'acide phénique et
bacilles, ou le germe vivant de la maladie;
2° Les spores, ou les œufs, comme nous pou- l'autre ce que l'on appelle le naphtol Bêta.
vons les appeler. Sous sa première forme, on Le premier a une odeur si forte que les
s'en rend très facilement maître par l'ébulli- abeilles ne prennent pas aisément le sirop
tlon ou-l'antisepsie. Quant à la seconde, étant dans lequel on l'a introduit, si même elles
donné que les spores sont enfermés dans une ne refusent pas tout à fait d'y toucher;
double membrane, une ou deux heures mais elles ne font aucune difficulté pour
d'ébullition ne suffisent pas aies faire mou- s'alimenter du sirop mélangé de naphtol
rir. L'analyse même a démontré que ces Bêta.
spores se développent et passent à Fétat de COMMENT ONPRÉPARELE SIROPDENAPHTOL.
bacilles, après une heure et même deux heu- Videz dans une bouteille d'une demi pinte
res passées dans l'eau bouillante, A l'appui une once de naphtol Bêta sous forme d'une
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.212 LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN
fine poudre blanche. Ajoutez-y la quantité bouteilles de 500 grammes ou sous forme
d'alcool nécessaire pour dissoudre la pou- solide en paquet d'une once. Ceci est plus
dre, puis emplissez d'eau la bouteille. Cette concentré et meilleur marché, une once
solution donne juste la quantité convenable équivalantà 11,500de liquide;on emploie sou-
de médicament pour 140 livres de sucre vent ce produit pour désinfecterles cham-
mélangées d'eau à volume égal. Mettez l'eau bres où il ya eu des maladies contagieuses,
d'abord dans un extracteur ordinaire, ajou- et Il est considéré comme l'un des désin-
tezensuitele sucre, poignéepar poignée, sans fectants le plus puissant, et le plus pénétrant
cesser de tourner la manI velle de l'extracteur, connus.
de façon à lui Imprimer un mouvement très La méthode pour traiter les colonies
rapide. Quand tout le sucre est mélangé, atteintes de la loque est la sutvante:
continuez de tourner jusqu'à ce qu'il soit Les abeilles sont secouées dans une ruche
complètement dissout; et, pour terminer contenant de nouveaux cadres avec fonda-
versez à son tour la solution de naphtol tions. Les rayons garnis de couvain sont mis
Bêta préparée en premier lieu. Continuez dans un compartiment étanche et soumis au
enfln d'agiter le mélange en entretenant le gaz de formol de 24à 48 heures, suivant les
mouvement rotatoire de l'extracteur quel- cas, mais pour être complètement sûr de les
ques minutes encore. snuver, on recommande de laisser les rayons
En maniant la solution de naptol, veillez à Soumis à l'action du gaz pendant au moins
ne pas vous en tacher les doigts; mais après 2 jours et deux nuits complètes. On peut
qu'elle est mélangée au sirop elle est abso- enfermer les rayons dans une boite en métal
lument Inoffensive tant pour les hommes hermétiquement close. Une ruche ordinaire
que pour les abeilles. Le naphtol Bêta avec une fermeture appropriée n'est pas
es1; à si bas prix que tous les apiculteurs considérée comme suffisamment étanche.
pourront se permettre de s'en précau- La boîte doit être en communication avec le
tionner. générateur que l'on remplit de formol au fur
Nous recommandons pour le sirop de et à mesure de son évaporatton. Une lampe
mettre le sucre et l'eau froide par parties ordinaire peut en faire évaporer assez pour
égales. Il n'est pas utile de chauffer le mé- une nuit, mais on doit la remplir à nouveau
lange pourvu qu'on le remue constamment, le lendemain matin. Après une fumigation
soit avec un bâton dans une bassine, ou d'un jour ou deux, on peut rendre les rayons
mieux dans un extracteur comme nous aux abeilles, dit-on, mais je n'essayerais ce
l'avons expliqué. système que sur une culonie Isolée com-
La dépense occasionnée par le médica- plètement des autres abeilles.
ment ajouté au sirop est très faible, et Le rayon possédant du miel operculé ou du
cependant il peut empêcher et empêche couvain operculé peut être désinfecté ou
réellement la maladie <ie»e déclarer, en ce non; tout dépend de savoir si le gaz est
qu'il tue les microbes a mesure qu'ils capable de pénétrer les opercules, et d'at-
passent de l'état de spores à celui de bacilles, teindre chaque portion du rayon.
ainsi que nous l'avons expliqué; et nous Comme je l'écrivais en Mal dernier, le
conseillons vivement à l'apiculteur ayant eu traitement au formol ne réussit pas suffi-
déjàla loquedans son rucher,ou chez qui elle samment sur le couvain operculé et le miel
réapparaîtrait par hasard, de médicamenter operculé pour me permettre de le recom-
tous les sirops dont il alimente ses abeilles. mander aux lecteurs de cet ouvrage mais
Ceci ajouté au traitement prescrit, qui con- ils peuvent, en en sauvant beaucoup, désin-
siste à remettre les abeilles sur des cadres fecter les rayons secs s'ils sont libres de
de fondation indemnes, ne peut que délivrer couvain ou de miel. La loque desséchée se
du pire ennemi auquel l'apiculteur ait trouvant dans les cellules est capable de
affaire. communiquer la maladie même après avoir
été traitée, et jusqu'à présent nous conseil-
TRAITEMENT
AU FORMOL. ions au lecteur de se servir du traitement
Mac Evoy ou traitement des fondations. Je
En 1903et 1904, un certain nombre d'api- recommande comme précaution supplémen-
culteurs obtinrent un succès en traitant taire de traiter tous les cadres de caractère
leurs colonies avec du formolou du gaz. C'est douteux avec les gaz de formol. Cela ne
un puissant désinfectant; le gaz étant pro- causera aucun préjudice mais peut faire
duit en chauffant la drogue sur une lampe à également un très grand bien.
alcool. On peut se le procurer chez tous les
pharmaciens sous forme de liquide, en A PRENDRE.— Ne manipuler
PRÉCAUTIONS
LOQUE(LA)OUPOURRITURE DUCOUVAIN. 213LOQUE(LA) OUPOURRITUREDU COUVAIN'

les colonies malades pendant la journée, tion.En de certainesconditions,la bactérieloqueusea


pas possibilité d'engendrer des spores; en pareilcas, une
om quand les pillardes sont sur le qui-vive. tachese produiten un point donnédu bacille cette
Ne cherchez pas à satisfaire la curiosité tache s'élargit,se développeprogressivement, se trans-
d'autres apiculteurs qui voudraient voir ce formeen un corpsrésistantde formeovale,plusépais
maispluscourtquele bâtonnetprimitif.La sporese dé-
que représente la loque, ce qu'elle sent, etc. veloppe au détrimentdu protoplasme de la cellulequi la
Si vous vous servez d'une brosse quelcon- renferme,quidisparaîtcomplètement à unmomentdonné,
que pour brosser les abeilles des rayons libérantainsila spore.Cettedernièreopérationclotle
dans de nouvelles ruches, brûlez-la ou bien cycle del'histoiredela viedu Bacillusalvei.Lesspores
—qui représententla semence—conserventle pouvoir
tenez-la un certain temps dans l'eau bouil- dedonnernaissance à autantde bacilles,dèsqu'ellessont
lante avant de vous en servir de nouveau introduitesdansun bouillonnourrissant,soumisà une
pour des colonies en bonne santé. Ne faites températureconvenable, mêmeaprès un assezlonglaps
usage que d'un vieil enfumoir pour travail- de temps.Durantle tempsde la germination, l'enveloppe
ler sur les ruches loqueuses. Vous pouvez dela sporeperd d'aborddeson brillant,ellese gonfleet
elleéclatedansle milieu.L'intérieurde la spore
avec une forte parfois,
passer au pinceau avantage estalorsprojetéau-dehorspar l'ouvertureet donnenais-
solution d'acide phénique sur les planchet- sanceà un nouveaubâtonnet.
tes du soufflet; mais après avoir débarrassé Les sporessont égalementcapablesde supporterles
le rucher de la loque, brûlez votre enfumoir plusgrandesvariationsde la températuresans quecela
sans rémission. Désinfectez autant que pos- nuiseenrienà leur vitalité,au pointde vuedela germi-
fussent-ellessoumisesà des influencesfatales
sible, tout ce qui a pu se trouver en contact nation, aux bacilleseux-mêmes. Ces dernierssontdétruitsà la
avec les rayons ou les ruches contaminés, températurede l'eau bouillante,tandisqueles sporesne
par une immersion dans l'eau bouillante. Il semblentên souffriraucundommage. La geléetue aussi
peut n'être pas nécessaire d'échauder les lesbacilles,maisnonles spores.De mêmedes réactifs
ruches; mais si on le peut faire sans trop tement puissants,qui agissentsur les bacillesde façoncomplè-
mauvais. destructive,n'affectenten rien la vitalité des
grande dépense, cela ne sera pas spores.L'acidephénique,le phénol,le thymol,l'acide
On se lavera bien les mains dans de l'eau salicylique,le naphtolBêta,le perchlorurede mercure
assez fortement additionnée d'acide pho- et tant d'autressubstances,mêmetrès diluées,nuisent
à la croissancedes bacilles,maisn'ontaucuneffetsur
nique, sans que le mélange toutefois fasse les spores.La résistance des sporesaux températures
peler les mains. Une solution au 500 mil- élevéesou très basses,aux acideset aux autres subs-
lième, c'est-à-dire la proportion recomman- tances,est due à l'épaisseurde la double membrane
dée pour le traitement au phénol, est à peu épaissedans laquelleelles sontenfermées.
près ce qu'il faut. Certainessubstanceschimiquess'évaporentà la tem-
Voilà ce qui concerne la loque considérée pérature ordinairede la ruche, et leurs vapeurs,bien
ne tuant pas directementles bacilles,arrête leur
à un point de vue pratique; considérée à son que croissance ouleur développement. Parmicelles-là,citons
point de vue scientifique, aussi intéressant l'acidephénique,le phénol(oucreolin)le lysol,l'euca-
qu'ila d'importance, nous ne pouvons mieux Iyptus,le camphre,la naphtalineet plusieursautres.
faire que de citer ce qu'a écrit à ce sujet Prenantunelarveen bonnesanté,si nousrépandonsle
l'habile entomologiste, le savant, auteur et le liquideque son corpsrenfermesur uneglaceet quenous
soumettions au microscope, nousy distinguerons des
apiculteur auquel nous en avons déjà référé globulesde graisseet des particulessphériquesdu sang
à propos de l'Anatomie de l'Abeille, Thos, (fig.2),parmilesquelles lesmolécules sonten mouvement
William Cowan, rédacteur-gérant du British continuel. Sid'autrepartontraitedela mêmemanièreune
Bee Journal. De son ouvrage: jeunelarvemalade,maisnonmorteencore,en soumettant
Foui Brood les partiesliquides desoncorpsà semblable examen,ony
and its Treatment n, nous extrayons ce qui découvriraun grand nombrede bâtonnetsactifsnageant
suit: decidelà parmiles molécules de sanget les globulesde
graisse,ces dernières,ainsiqu'onle remarquera(fig.3),
HISTORIQUE étanten nombrebeaucoup moindreque dansle liquidede
DELAVIEDESBACTÉRIES DELALOQUE. lalarvebienportante.Amesuredesprogrèsdela maladie,
Il est nécessairede donnerune courte esquissede nousdécouvrirons

égalementque les enchaînements

de
l'histoirede la viedu Bacillusalvei pournousaiderà bacilles à l'étatde leptothrix semultiplient. EnFig.4
comprendre la naturede cettemaladie. la maladienousest représentéeà sondernierdegré,au
La Bacillusalveiest une affectionpathogénique, ou moment oùla larvemortecommence à se décomposer. Ici
maladieprovenantd'organismes vivants,deformecylin- laet
graisseet lesalbuminoïdes
lesabeillesont à
ont complètement
l'étatde
disparus,
dri%ueou semblables à des bâtonnetsqui se reprodui- passé spores. Fig.8,nous
E n
sent par le sectionnement. Lesbâtonnetsaugmentent voyonslamaladieà sondegréextrême
de faction : la larveen putré-
longueursansdevenirplusgros ; arrivésà un certain couleurdn'offre plus qu'une massemolle et visqueuse
e café,oubienelles'estdesséchéeet est réduite
point, il s'y forme des annelures,ils se sectionnentà l'état d'écaille. Les particulesde sang,les globulesde
en Jeux, pours'accroîtreencore,s'anne'eret seséparer
dé nouveau.Parfois,dansdes bouillonsconvenablement graisseet lesmouvements moléculairesontdisparu,on re
nourrissants, l'allongementprogressifdes bâtonnetsn'est voit plusqu'unpetitnombrede bacilles,eten dernierlieu,
passuividu sectionnement; lesanneluresse multiplientàdemeurent
mesurequelasubstance
seuls.
nourrissante s'épuise,lesspoies
seulement,deviennentdeschaînesdelongueurvariéedu
bacillefiliformeou leptothrix.Les bâtonnetssontaussi Ondoitcomprendre à présent,qu'enraisondela grande
pourvusd'un flagellum,une sortede longcil,à l'unede forcederésistancedesspores,lessubstances chimiques ne
leursextrémités,et sontdouésdu pouvoirdela locomo-puissent avoiraucuneactionsur elles,à moinsd'être
DUCOUVAIN.214LOQUE
LOQUE(LA) OUPOURRLTURE (LA) OUPOURRITURE DUCOUT
AIN.
administrées de façontellequ'ellesferaientpérirenmême salicylique, et de leurs similaires. Car
tempslesabeilles.On peut voir d'après celala grande étant donné que nous fassions périr les
difficultéqu'ily a à guérirles coloniesde la loquesi l'on
ne s'attaquepasà lamaladiedèsle début. hacilles eux-mêmes à l'aide des antisep-
tiques, ces derniers n'ont aucun effet sur
les spores, qui écloront par la suite, et
donnent lieu par conséquent à, une recru-
descence de la maladie. C'est pourquoi
nous jugeons absolument nécessaire de
brûler les rayons, les cadres, et parfois les
ruches elles-mêmes, lorsque le cas est très
grave et les rayons sérieusement conta-
minés.
Les rapports de M. Cowan, basés sur les
analyses qu'il a faites à l'aide d'un des
meilleurs microscopes, s'accordent exac-
tement avec l'expérience assez étendue que
nous avons acquise il y a quelques années,
de la Loque et des ravages qu'elle cause.

COUVAINAIGRE.
Il existe un autre genre de maladie du
couvain, ressemblant en bien des points à la
FIG. 2 JJG.3
Loque, mais qui s'en éloigne par deux de
ses caractères principaux: 1) la viscosité, la
nature filandreuse du sujet mort, 2) l'odeur
infecte qu'il répand. En d'autres points et
suivant certaines circonstances les deux
maladies sont très similaires. Mais le cou-
vain aigre ressemble encore davantage au
couvain noirci, tellement même qu'il est
souvent difficile de distinguer les deux
maladies l'une de l'autre. Le couvain aigre
est en apparence une affection intermit-
tente, à peine contagieuse, et ne peut être
réellement considérée comme très dange-
reuse; c'est-à-dire que les abeilles la trai-
tent habituellement elles-mêmes; sinon,
avec un peu d'attention l'apiculteur en
vient facilementà bout. Il n'y a pasà douter
qu'elle n'ait été souvent confondue avec Iii
Loque; et c'est pourquoi certains remèdes
FIG.4 FIG.5 employés avec succès contre la première,
d'un caractère très bénin et qui souvent
Nousavonsdit plushaut que lesabeillesadultessont disparaît d'elle-même, ont été proclamés à
parfoisatteintes.Il suffitpourle prouverde prendreune tort des spécifiques assurés contre la
abeilledela semainesurle pointdemouriret d'examiner
au microscopece qui reste des substancesfluidesqui seconde beaucoup plus désastreuse.
entrentdans sa composition; on y découvreun grand
nombrede bacillespleinsd'agilité.Cesabeillesmalades SYMPTOMES QUE PRESENTE
quittentla ruchepourmourir,tandisque les larvescon- LECOUVAIN AIGRE.
taminéesdemeurentdanslescellulessi l'onn'emploiedes
désinfectantspourensuspendrela décomposition, auquel Les rayons atteints de la maladie à un état
caslesabeillesendébarrassentlaruche. avancé paraissent moisis. La larve meurt
La lecture attentive des passages précé- couchée sur le dos, ses deux extrémités se
dents nous fait comprendre pourquoi, avec rejoignant; elle enfle souvent, et, au dire
la grande expérience que nous avons de la de M. W..1. Stahmann. dans le Americav Bee
Loque, nous ne parvenons pas à débarrasser Journal, de Waverly. Minnesota, qui a beau-
nos ruchées de la maladie d'une façon coup étudié ce genre d'affection, elle est
permanente, par la seule application des désin- blanche d'abord, et en cet état difficile à
fectants sous forme d'acide phénique, d'acide distinguer du reste du couvain vivant n. A
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.215LOQUE(LA)OUPOURRITURE DU COUVAIN.
ce moment, dit-Il, les abeilles la font géné- qué précédemment au sujet du traitement
ralement disparaître. Si elles ne l'arrachent de la loque. En tous cas, lorsqu'on ne peut
pas de la cellule, elle jaunit, et en peu de déterminer avec certitude à quel genre de
jours passe du brun foncé au presque noir. maladie on a affaire, il vaut mieux pencher
En certains cas les abeilles la laissent se vers le moyen le plus sûr et secouer aussi-
dessécher dans sa cellule. Son corps pré- tôt les abeilles sur de nouvelles fondations.
sente, après avoir pris couleur, une masse Ne hasardez rien, et souvenez-vous que le
aqueuse, mais qui n'est ni visqueuse, ni couvain aigre a beaucoup plus de ressem-
filamenteuse, et qui n'émet aucune odeur. blance avec le couvain noir qu'avec la
Une colonie peut avoir quelques cellules loque.
enfermant une larve morte que les abeilles COUVAINNOIR.
se hâtent d'enlever, de sorte que c'est à
peine si parfois on se doute de la présence En 1898-1899et 1900parut une forme par-
de la maladie; puis il arrive qu'elles chan- ticulière de maladie ressemblant aussi bien
gent d'Idées et ne les enlèvent plus. En ce au couvain piqué qu'à la loque. Mais elle se
-cas la maladie s'étend avec rapidité, et le développa avec une violence terrible sur
couvain meurt en bien plus grande quantité toute laportion Est de l'Etat de New-York. On
quesi les larves contaminées étaient enle- crut à première vue que c'étaitlaloque ; mais
vées à mesure. Quelques-unes de mes comme il lui manquait quelques-uns de ses
colonies ont eu du couvain mort en grande caractères importants, on la considéra
quantité tout l'été, sans que la contagion ait comme une autre maladie. Dans quelques-
- crû ou décrû de façon perceptible. Je croi- unes de ses phases elle ressemble au couvain
rais assez que quand les abeilles ont con- aigre, mai s dissemblable en cela, elle rapporte
tracté cette maladie, elle demeure dans la une dévastation terrible dès son apparition.
îiichée à l'état latent. Je pense que mes Le couvain a ses opercules perforés; mais
colonies en sont atteintes depuis plusieurs la matière morte retirée au moyen d'un
années sans que j'y aie fait attention, et que cure-dents ou d'un brin d'herbe, au lieu

UN SPÉCIMENTYPIQUEAFFECTÉPAR DU COUVAINAIGRE.

je l'ai étendue à tous mes ruchers en chan- d'être gluante et visqueuse comme dans la
geant les rayons. Pour mes expériences loque, a un caractère gélatineux sur une
tendant à une guérison, je choisis une colo- longueur de 25m/met plus. La larve morte ou
nie sérieusement contaminée, je lui enlevai la lymphe qui meurt tournera au jaune,
tous ses vieux rayons et lui en donnai d'au- ensuite au brun noir, et finalement au noir,
tres ne contenant qu'une amorce de cire. d'où son nom. L'odeur n'en est pas appré-
Depuis je n'ai trouvé aucune trace de ciable. Cela ressemble à l'odeur sûre et fer-
maladie ». mentée émise par les pommes qui se gâtent.
Quand les abeilles ne parviennent pas à se En conséquence, au point de vue de la
guérir toutes seules, on peut faire dispa- viscosité et de l'odeur elle diffère totalement
raître promptement la maladie par ce pro- de la loque.
cédé, ou bien en soumettant les abeilles à Les bactériologistes ne sont pas encore
un jeûne forcé, comme nous l'avons expli- certains sur le microbe qui apporte cette
LUZERNE. 216 LUZERNE.
maladie. Les uns croient que ce n'est ni tantes du grand Ouest- et particulièrement
plus, ni moins que le bacille alvei alors quede ces régions arides où des irrigations sont
d'autres prétendent qu'il en est tout à fait nécessaires. Sa culture est très répandue
différent. dans le Colorado, le Wyoming, l'Arizona, le
Ce qui ne fait aucun doute, c'est que le Nevada, l'Utah, le Kansas, le Nebraska, le
germe de la loque apparaît dans les plus Nouveau-Mexique, la province de Washing-
ton et l'Orégon, et elle fait à présent de
mauvais cas de couvain noir. Il sepeut qu'il y
ait deux microbes qui ensemble produisent la rapides progrès en Californie.
maladie du couvain noir; ou il est encore On l'a cultivée, sous forme expérimentale,
possible que le germe de la loque sous des dans bon nombre des Etats de l'Est; mais en
conditions différentes produise des symp- dehors des régions irriguées, et dans quel-
tômes différents. C'est l'impression du pro- ques parties non irriguées de l'Ouest., on la
fesseur A. 1. Cook. Mais j'ai moi-même connaît comme ne donnant pas de miellée.
examiné des centaines de spécimens de Tout en fournissant un excellent fourrage
de cette maladie, et la différence en est sidans un petit nombre de localités de l'Est,
grande que je crois toujours que nous où elle donne une ou deux coupes, elle est
sommes en présence d'une nouvelle mala- cultivée comme foin, particulièrement dans
les Etats de l'Ouest mentionnés plus haut;
die. Mais si c'est la loque véritable ou non,
si sous une forme anodine ou violente c'est car aucune autre plante fourragère ne peut
la même maladie, nous pouvons donc pour la rendre à l'acre le même tonnage de four-
mieux distinguer, appeler l'une la loque » rage ou de foin dans les régions qui ont
et l'autre couvain noir ». Ces deux termes besoin d'être irriguées. Elle fournit partout
quoique d'un usage général ont cependant de 3 à 5 tonnes à l'acre (40 ares), et donne
une réelle différence dans les symptômes de 3 à 5 coupes par saison; on prétend même
extérieurs. qu'en des circonstances favorables on a pu
en faire jusqu'à 6 ou 7. Car pour obtenir le
Que ce soit la loque ou le couvain noir, le
traitement de M. Me. Evoy pour la loque est meilleur foin il faut couper la luzerne au
le seul qui paraisse donner des résultats. début de sa floraison; mais, malheureuse-
Quelques-uns vont plus loin et désinfectent ment pour l'apiculteur, cela coupe court
aussi à la production du nectar au moment-
la ruche en la tenant sur les flammes d'un feu
même où il exsuderaità flots: carla luzerne
de joie, juste assez pour en roussir l'intérieur
et l'entrée comme il est indiqué au chapitredans les régions irriguées est peut-être la
LaLoquen. Si une colonie est sérieusement plus riche inellifère du monde entier. Mais
nonobstant les intérêts de l'apiculteur, les
atteinte, je suis d'avis de brûler complète-
ment la ruche. fermiers, peu respectueux du fait qu'ils
tuent la poule aux œufs d'orn de l'apicul-
La plus grande difficulté en traitantla loque
teur, coupent leur luzerne dès qu'elle com-
ou le couvain noir (en principe toutes les mence à fleurir. La coupe terminée, on met
maladies de caractère contagieux) est la l'herbe en meules en plein champ (*), et les
négligence de l'apiculteur s'il laisse con- meules ont partout lu à 100tonnes de capa-
taminer son enfumoir ou si ses doigts vien- cité.
nent en contact avec le matériel infecté ou Lorsqu'on parcourt les régions irriguées
encore s'il laisse les abeilles piller, il reten-
de l'Arizona, de la Californie, de l'idaho, de
dra à tout son rucher. Heureusement la l'Utah et du Colorado, dans une voiture
maladie du couvain noir est presque confinéePullman allant à une allure de rv)à G:)milles
dans la partie Est de l'Etat de New-York. à l'heure, on aperçoit sur sa route des mil-
Jusqu'ici elle a déjoué tous les efforts desliers de meules semblables; et lorsqu'une
inspecteurs de quatre Etats; mais elle est meule a été entamée sur le côlé ou au
très surveillée et il n'y a pas de doute quesommet,au lieu do laisser voir un méchant
sous peu elle sera radicalement chassée de foin brun-grisâtre comme celui de l'Est.
la plupart des ruchers où jusqu'alors elle ac'est unbeau foin de luzerne fraîche et verte
fait de si terribles ravages. que l'entame met a découvert: et, si an-
cienne que soit la récolte, il semble conser-
LUZERNE (Medicagosatila). - Cette plante ver sa verdeur tant que le soleil intense qui
est très proche parente du Mélilot — avec darde ses rayons implacables sur le Grand
lequel elle a beaucoup de rapport —quenous
décrivons plus loin sous le titre TREFLE. ('i') Dan- Le- régions irriguéesoù il ne pleut pour
Laluzerne estdevenue,ces dernières an nées, ain-i (lirujamais, il n'est pa* nécessaire(l'avoir de
une des plantés mellifères les plus impor- va^te-grande-pour emmagasinerle foin.
LUZERNE, 217 -LUZERNE.
Désert Américain n'est pas venu le dessé- les deux espèces, mais pour le reste, il n'a
cher. Mais ce sont seulement les couches du pas son supérieur, bien que dans quelques
sommet qui sont pénétrées par ses rayons. provinces de l'Ouest, il soit rangé au nombre
A quelques pouces plus bas, le foin reste de des miels ambrés. Dans les provinces les
cette belle couleur verte que nous avons plus chaudes des Etats-Unis, il tènd à être
dépeinte. plus foncé que dans les localités plus froides
L'irrigation que nécessite la culture de la En général, le miel de luzerne du Colorado
luzerne en fourrage rend pour ainsi dire la est le plus clair.
récolte assurée; et ceux des apiculteurs qui Le nectar exsudé par la luzerne est si
sont établis dans le voisinage des champs abondant pendant la floraison de cette fleur,
de luzerne, peuvent compter avec la même qu'il peut suffire partout à l'entretien de
certitude presque sur la récolte du mielle 100 à 500 colonies, sur une étendue donnée.
plus beau, le plus riche, le plus épais du Dans le Colorado, cependant, on trouve plus
monde entier. De tous les miels que nous profitable d'avoir des ruchers ne contenant
ayons jamais goûtés, nous n'en connaissons pas plus de 100 à 150 colonies, en raison de
pas qui le puisse égaler, même dans les miels leur nombre multiplié dans beaucoup des
te trèfles (qui tenaient autrefois le premier meilleures localités. Les apiculteurs ont
rang). 11donne de 12 à 13 livres au gallon, envahi cette terre de l'or et du miel doré
(4 1. 543,)tandis que la plupart des miels de en nombre tel, que dans les grands centres
l'Est ne donnent pas plus de 11 à 12 livres. de culture de la luzerne, les ruchers sont
Cette différence de poids est due à la séche- très proches les uns des autres, distants à
resse de l'atmosphère dans laquelle il est peine d'un demi-mille à un mille, de sorte
sécrété; car là où.la luzerne croît dans les qu'il y a peu de profit à avoir plus d'une
meilleures conditions, les ruches faites du centaine de colonies chez soi. Dans d'autres
bois de pin le mieux dessévé, se contractent, localités moins envahies, on peut élever de
jouent, se disjoignent d'une manière vrai- 2o0 à 300 colonies dans un seul apier.
ment étonnante. Une atmosphère sèche et Sur une étendue donnée de terrain,
légère à un mille au-dessus du niveau de la aucune plante, aucun arbre, si ce n'est le
mer, dans les régions du Denver, presque tilleul d'Amérique, ne peut fournir la nour-
entièrement dépourvues de rosées et de riture à autant de colonies. Dans plusieurs
gelées, un ciel sans nuages, des courants de localités du Colorado et de l'Arizona, de deux
vent chaud par occasion, un soleil brillant sept mille colonies sont établies couram-
dont les rayons ne sont obstrués, ni par les ment, dans un rayon de cinq milles, ce qu'on
nuages, ni par le brouillard, tout cela con- ne trouve nulle part au monde, très
tribue à dessécher toute chose, et mcmeà certainement.
faire si bien épaissir le miel, qu'il devient Il n'.est pas de coup d'œil plus char-
fort difficile à détacher des rayons, malgré mant qu'un champ de luzerne en fleurs.
le secours du meilleur genre d'extracteurs. Ses grappes innombrables teintées de
Nous avons connu, à la vérité, des apicul- bleu ou de violet s'étendent à perte
teurs qui étaient obligés de placer leurs ex- de vue, en une masse nuancée d'un
tracteurs dans des pièces chauffées, et même effet saisissant pour ceux qui n'ont encore
de chauffer quelquefois les rayons pour en rien vu de semblable: et les champs qu'elles
extraire le miel, tant celui-ci était épais. couvrent se mesurent, non à l'acre, mais au
Puis, pour tâcher d'obtenir un résultat à peu mille carré. Parcourant une fois les terres
près passable, il leur fallait imprimer aux ittenant à une ferme, en un Pullman Car«
paniers de l'extracteur, un mouvement de qui couvrait probablement ses 50 mides à
rotation des plus rapides, ce qui, nécessai- l'heure, il nous fallut bien 40 minutes pleines
rement, fatiguait beaucoup la toile métalli- pour les traverser — c'était non des acres,
que et les gonds de l'extracteur. mais des milles, et des milles plantés de
Nous avons déjà parlé de la qualité supé- luzerne qui s'étendaient à perte de vue
rieure du miel de luzerne. Si chacun y pre- de chaque côté de la voie, puis, des meules
nait goût comme nous, on n'en pourrait plus de foin, et dont chacune contenait 100tonnes
supporter d'autre. 11est parfois si épais et de fuin accumulées. Imaginez, si vous le
si beau qu'on le pourrait mâcher presque pouvez, l'effet que peut produire une telle
comme un délicieux gâteau. La saveur de ce étendue en pleine floraison, etles faucheuses
miel est presque semblable à celle du miel mécaniques avançant de leur mouvement
de trèfle blanc, assaisonnée d'une légère automatique et abattant ces masses bleu-
pointe de menthe des plus agréables 303.La- âtres. Imaginez aussi le bourdonnement
couleur est, pour ainsi dire, la même dans joyeux de milliers d'abeilles butinant cette
LUZERNE, 218 LUZERNE.

quantité de fleurs. et dites si ces champs en fleurs. On prétend qu'en coupant la lu-
immenses ne sont pas la fortune de l'api- zerne très tôt, le foin est de meilleure
culteur et du cultivateur. qualité. Quoi qu'il en soit, si cette cou-
Il n'y a pas de temps de perdu. Le cultiva- tume se généralisait, les abeilles seraient
teur est pressé de voir sa luzerne coupée privées d'une des meilleures plantes mel-
partout aussi vite que possible: l'apiculteur, lifères. En tous cas, privilégié est l'api-
de son côté, fait des vœux pour que son culteur établi dans le voisinage des champs
collaborateur le fermier ne puisse exécuter où l'on cultive spécialement la luzerne
son travail que leplus lentement possible, car pour en recueillir la semence; car celui-là a
à mesure que les faucheuses avancent au le bénéfice de l'entière floraison, depuis
cœur de l'étendue bleue, il voit décroitre l'instant ou pointe la première grappe
graduellement la quantité de nectar re- jusqu'à celui où les siliques se dressent à
cueillie par ses abeilles. Au train dont vont leur place. C'est dans ces régions principale-
les machines, il peut dire à un jour près à ment que chaque rucher peut entretenir
quelle époque la fenaison sera terminée, et un plus grand nombre de colonies.
quand le miel ou le nectar cessera d'affluer Les apiculteurs se sont emparés de la
dans ses ruches. Pour la pruductiou du plupart des meilleurs champs de luzerne

MANIÈRE DONTON ENTASSELE FOIN DE LUZERNEDANS LES FERMES


DE 1000 A 5000 ACRES, DANSL'OUEST.
miel en rayon, il veille à ne pourvoir ses du Colorado ; età moins qu'on puisse prendre
colonies que de juste assez de sections pour rang au milieu d'eux par suite d'un décès
que ses abeilles puissent les avoir toutes ou autrement, ou par un achat, ils se font
remplies à la fin de la miellée, dont il con- un point d'honneur d'empêcher les nouveaux
naît la date d'avance à unjour près. Quand venus de réussir; quelques-uns de ces
la fenaison est terminée, il n'a plus qu'à derniers pourtant se contentent d'abord
attendre la nouvelle pousse, la nouvelle d'élever un petit nombre de colonies, puis
floraison. Et alors recommence la lutte ils empiètent peu à peu sur le terrain, tant
entre l'apiculteur et ses abeilles d'une part, et si bien que c'est à peine s'il reste assez
et le fermier de l'autre, les premiers pour pour chacun.
recueillir le plus de miel possible, le second
ASPECTDE LA LUZERNE.
pour faire ses foins avant que la luzerne
soit trop vieille ou que les fleurs en aient Pour un novice, ou pour les habitants de
passé. l'Est., In luzerne a beaucoup de ressemblance
Depuis quelques temps les fermiers ont avec le mélilot; et lorsque ces deux plantes
une tendance de plus en plus prononcée à sont petites et jeunes, un expert même
faire leurs foins avant que les champs soient aurait peine à les distinguer; mais à mesure
LUZERNE. 219 LUZERNE.

de l'âge, la luzerne affecte les localités où les pluies sont modérées


qu'elles prennent relativement humide.
une apparence buissonneuse, tandis que le et où le sol n'est que
ressemble à un arbuste Une terre légère et sablonneuse avec
mélilot plutôt
sous-sol poreux ou sans trop de consistance,
mignon.

LUZERNEET SESRACINES.

CULTUREDE LA LUZERNE. semble être ce qui vaut le mieux pour la


luzerne, dont les raciaes pénètrent à
La luzerne, tout en paraissant mieux se profondeur de 1.20 à 3.60 mètres — 1.50 uneà'
plaire dans les régions arides mais arrosées 1.80 mètre peut-être, en moyenne. Sa
par des canaux d'irrigation, croît aussi dans semence peut être lancée à la volée, ou
LUZERNE. 220 LUZERNE.
mise en sillons espacés de 35 cfm,La quan- est qu'on ne parvient pas à la faire partir.
tité de semence voulue par acre de terrain Le jour où on aura pu la mettre en train,
est très variable. Quelques cultivateurs elle croîtra d'année en année sans donner
prétendent que 10 livres peuvent suffire, beaucoup d'ennuis.
tandis que d'autres soutiennent que trente
livres sont nécessaires. La moyenne paraît La durée moyenne de cette plante en
être de 15 à 20 livres. Si l'on répand une temps ordinaire semble être d'environ
trop faible quantité de semence, les plantes douze années, bien que quelques personnes
poussent avec vigueur, couvrent le sol de affirment qu'elle peut durer cinquante
fortes et dures ramilles; tandis que si la années consécutives; mais les gens auto-
semence est mise en plus grande abondance, risés paraissent douter de cette affirmation.
il en résulte un plus grand nombre de plan- Nous sommes redevables des données
tes dont les tiges plus fines donnent un précédentes, et du spécimen représenté à
meilleur fourrage. la page 219, au bulletin n° 35, intitulé La
La luzerne est une plante vivace, c'est-à- Luzerne «, appartenant à l'Ecole d'Agricul-
dire qui vit plusieurs années de suite; et la ture de Fort-Collins, Colorado, par le Dr.
grande difficulté de sa culture dans l'Est, W. 1'. Iloadden, Chimiste.
M.

MALADIES DES ABEILLES. — Une autre précaution très sage est de tenir
11y a quelques années, on se figurait que les les outils, les vêtements, tout enfin ce qui
abeilles étaient mieux à l'abri des maladies a pu se trouver en contact avec une colonie
que peut-être tout autre classe de créatures attaquée, éloigné des ruchées bien portantes.
animées, par la raison que chacun des indivi- Lorsqu'on ignore le caractère de la maladie
dus qui composent les populations cédait si en présence de laquelle on se trouve, il est
constamment la place à d'autres individus sage de procéder comme si la colonie atta-
plus jeunes. Mais depuis on a prouvé que quée était atteinte de la plus grave des affec-
cette manière de voir était absolument tions connues en apiculture.
fausse, car l'apiculteur se trouve aux prises
avec sept ou huit maladies qui déciment ses DEUXSORTESDE MALADIES.
pensionnaires, et il est bon que les commen- Les maladies contre lesquelles l'apiculteur
çants aient au moins une idée de ce qu'elles a à lutter: peuvent se diviser en deux sortes:
sont; car le moment propice pour porter celles qui s'attaquent à l'insecte parfait, et
remède à un mal d'un caractère contagieux celles qui déciment le couvain. Ces dernières
est de le prendre au début, ou mieux encore, sont les plus sérieuses et l'on trouvera les
de prendre des mesures préventives pour détails concernant leur traitement sous le
éviter tout à fait son apparition. titre LOQUE. Au nombre des maladies du
MOYEND'ÉVITERLESMALADIES. couvain, on peut nommer d'abord, la loque,
qui est une des plus sérieuses et des plus
Les maladies contagieuses se répandent répandues. Une autre maladie, moins répan-
aussi rapidement parmi les abeilles, que due mais peut-être aussi grave, est ce qu'on
dans les centres très populeux de la famille appelle le couvain noir, ou la maladie des
humaine. Pour leur malheur, les abeilles sont abeilles du New-York. Le couvain aigre, qui
portées -à se piller mutuellement pendant a beaucoup de rapport avec cette dernière,
une disette de miel — voir PILLAGE ; et si est d'un caractère moins grave, mais récla-
l'infection, a sa source dans le miel, toute me une prompte médication. Toutes ces
maladie contagieuse peut envahir la totalité maladies du couvain, en raison de leurs ca-
de Papier en l'espace de quelques jours. Une ractères similaires, sont, dans le but de les
colonie malade est naturellement affaiblie et comparer entre elles, analysées sous le titre
découragée, et 11en résulte que les abeilles LOQUE. Il y a encore une autre forme d'af-
ne se défendent pas avec la même vigueur fection du couvain qui ressemble beaucoup
que dans des conditions normales. Pendant aux maladies mentionnées ci-dessus. On ne
une disette de miel les abeilles bien por- peut l'appeler réellement une maladie, puis-
tantes répandues dans l'apier sont toutes qu'elle n'est qu'un empoisonnement du cou-
disposées à piller les colonies faibles ou vain par les produits chimiques liquides,.
malades, et c'est ainsi que l'affection se dont on asperge les arbres fruitiers à l'épo-
répand de droite et de gauche. que de leur floraison. Pour les détails, voir
Un des meilleurs préservatifs contre les ARBRES FRUITIERS. (P. 136.)
maladies est de n'avoir que des colonies Au nombre des maladies qui s'attaquent
fortes et de leur fournir une bonne nourri- à l'abeille arrivée à son complet développe-
ture. Un homme bien portant est plus capa- ment, citons le dépérissement de prin-
ble de résister aux atteintes d'une maladie temps». C'est à peine peut-être si on
qu'un être complètement épuisé: le pre- pourrait considérer cela comme une mala-
mier, par exemple, à moins de chance d'être die, mais c'est un mal en tous cas avec
abattu par la fièvre typhoïde, tant que tout lequel nous nous trouvons aux prises. Pour
son système n'est pas grandement affaibli; les détails, voir HIVERNAGE.Une autre
c'est alors seulement que les germes typho- cause de trouble encore est la dyssenterie;
ïques, qui peuvent toujours exister à l'état et en ce cas encore nous pouvons nous
latent, s'emparent de Jui et commencent demander si nous sommes réellement en
leur œuvre insidieuse. présence d'une maladie, à moins, il est vrai, -
MALADIES DES ABEILLES. 222 MALADIES DES ABEILLES.

qu'on puisse dire d'un enfant qui a mangé de la reine produise grand effet. On a recom-
des pommes vertes, qu'il est malade. Un cas mandé d'asperger les rayons avec une
semblable réclame pourtant une médication solution d'eau et de sel, ou bien d'acide
spéciale, dont nous avons parlé précédem- phénique et d'eau; mais, autant que nous le
ment sous le titre DYSSENTERIE.La seule pouvons savoir, ceci ne donne aucun ou
maladie un peu importante qu'il nous reste très peu de résultat. Un de nos correspon-
à étudier est la paralysie des abeilles. dants conseille d'enlever, la ruchée malade
de son support et de la remplacer par
PARALYSIEDES ABEILLES. une forte population en bonne santé. La
ruchée malade est alors emportée sur
Cette maladie règne d'ordinaire et avec l'emplacement occupé précédemment par
le plus de violence dans les climats chauds les abeilles bien portantes. Il raconte qu'il
que dans les froids. Presque tous les apicul- a essayé ce moyen en bien des cas, et qu'il
teurs du Nord ont eu peut-être par hasard en a obtenu chaque fois une guérison radi-
dans leur rucher une ou deux colonies cale. La raison de ce traitement paraît être
ayant des abeilles atteintes de cette affec- que la colonie renfermant des abeilles
tion; mais c'est à peine si elle se répand et paralysées est trop découragée pour
elle ne cause jamais de grandes inquiétudes. mettre les malades dehors, en conséquence,
Il est loin d'en être ainsi dans le Midi. On la source de l'infection - c'est-à-dire les
sait qu'elle s'attaque à des ruchers entiers, abeilles enflées et brillantes — a toute
et affecte un caractère infectieux. Si on ne liberté de se répandre par toute la ruche.
la traite pas sérieusement d'une manière ou Mais après la permutation des colonies, les
d'une autre, elle peut causer presque abeilles vigoureuses et bien portantes de la
autant de dégâts que la loque elle-même. ruchée forte chassent totalement de la
ruche les abeilles atteintes. Les malades et
SYMPTOMES. les mourantes éloignées, la colonie se
Au début on découvre à l'occasion une remet.
abeille qui s'échappe de la ruche, l'abdomen M. 0. 0. Poppleton, de Stuart, Fia, en a une
gonflé, le corps paraissant plus noir et légè- grande expérience. L'un de ses moyens est
rement graisseux. Ces abeilles malades, celui-ci :
bien qu'elles puissent être éparses dans la Il saupoudre de soufre les abeilles et rayons
ruche, finissent toujours tôt ou tard par affectés, mais pas avant que le couvain de la
gagner l'entrée, désireuse ce semble de colonie n'ait été changé et mis dans une
débarrasser la colonie de leur malheureuse colonie forte et saine; car M. Poppleton dit
présence. Les autres abeilles de côté parais- que le soufre tue tout le couvain non oper-
sent ne plus les considérer nécessaires à la culé et les œufs; qu'il ne résulte aucun pré-
future prospérité de la colonie. De fait, elles judice de placer le couvain au milieu d'abeil-
les poussent, les tirent dehors comme elles les saines et il pense que la maladie n'est pas
feraient du cadavre d'une abeille morte jus- dans le couvain ou les sections, ayant placé
qu'àce qu'elles soient parvenues à les rejeter maintes fois des rayons de colonies malades
dansl'herbe, où les pauvres malades semblent dans des ruches saines, et jamais la maladie
heureuses de se réfugier pour mourir en ne s'y est développée quoiqu'y restant sou-
paix. Un autre symptôme encore est que les vent un an. Au début, la maladie semble
'abeilles ont une allure tremblante, vont par empirer et la colonie s'affaiblit, mais au bout
saccades. Cette particularité, autant que je de deux semaines, il y a une amélioration
puis m'en souvenir, ne se montre pas au décisive, et graduellement la colonie se
début; mais par la suite elle se manifeste guérit et reste bien guérie. Dans beaucoup
très sensiblement. de cas, M. Poppleton pense qu'il est néces-
saire de répéter les applications de soufre
TRAITEMENTET MÉDICATION. environ 19 jours après la première. Ceci
assure que chaque abeille a reçu une quan-
Dans beaucoup de cas on obtient la gué- tité curative suffisante de soufre, même si
ri son en détruisant la reine de la colonie elle n'était pas dans la ruche à la première
malade, et en introduisant une autre d'une dose. N'employez le soufre que le soir.
ruchée bien portante. Ce qui indiquerait Quoique cette première application ait
que l'affection est constitutionnelle et vien- bien produit son effet, elle est suivie d'une
drait de la reine; mais dans le Midi où le rapide réduction en force de la colonie ainsi
mal domine et cause bien plus de dom- traitée, et comme la maladie a une tendance
mages, Il ne semble pas que la destruction à frapper certaines races qui en sont très
MALADIES DES ABEILLES. 223 MALADIES DES ABEILLES,

susceptibles, M. Poppleton préfère lors- vous pourrez être certain qu'elle est due à
qu'elle est très étendue, se servir de la mé- la maladie ou au poison.
thode suivante. Il forme avec des colonies Une autre affliction de la maladie très
saines autant de nuclei qu'il a de colonies possible et probablement due au poison,
malades à traiter. Aussitôt que les nuclei ont affecte les abeilles d'une manière spéciale.
de jeunes reines, il leur donne un ou deux On en trouve sur le sol des milliers ayant
cadres du plus ancien couvain operculé pro- leur abdomen en moins. Celles qui ne >ont
venant des colonies paralytiques, jusqu'à ce pas démembrées semblent souffrir atroce-
qu'il ait employé ainsi tout le couvain de cesment. Une fois pendant la floraison d'arbres
colonies. Il détruit alors les abeilles et la fruitiers nous en découvrîmes un nombre
reine malades avec de la fumée de soufre, inaccoutumé: une recherche minutieuse
en faisant des fumigations à la ruche en nous montra que toutes les abeilles tiraient
même temps. avec effort leur train de derrière (si nous
Des expériences ont montré que la para- pouvons nous exprimer ainsi) et à force de
lysie n'est jamais transmise par du couvain presser et de pousser, elles se démem-
ou des rayons, mais qu'elle est transportée braient elles-mêmes. Je crois que le démen-
par les abeilles mortes ou atteintes. brement se produit le plus souvent en
En donnant les rayons au nuclei, il est ce- plein air.
pendant important de veiller à ce qu'il ne se Un chimiste américain, en examinant le
trouve pas d'abeilles mortes dans les cellules.contenu des entrailles de quelques abeilles
M. Poppleton préfère cette méthode à que je lui avais envoyées, trouva des traces
celle du soufre parce qu'elle le débarrasse d'empoisonnement par le cuivre, démon-
complètement des abeilles et de la reine qui trant que si les abeilles avaient souffert,
pourraient transmettre la maladie à leur c'est qu'elles avaient puisé du nectar qui
descendance, et qu'il obtient ainsi de jeunes avait été mélangé avec de la solution
reines vigoureuses dans de fortes colonies, dont on se sert pour tuer les insectes sur les
plus fortes que s'il s'était servi de soufre, arbres; et leurs souffrances avaient été
qui n'exclut pas radicalement la tendance telles, que faisant de grands efforts dans la
héréditaire qui peut rester avec la vieille source de leur mal, elles se coupaient en
reine. deux. Il est évident que le poison ne peut
Si ce moyen ne vous semble pas commode, être toujours rendu responsable, car j'ai
replacez la vieille reine et employezle soufre.vu fréquemment des abeilles avec leur
corps séparé dans la saison des fleurs. Nous
CRAMPESDE LA REINE. pouvons cependant conclure que la plupart
des cas d'abeilles séparées de leur abdomen,
Ceci a seulement rapport à la reine. Par- résultent de ce qu'elles se démembrent elles-
fois lorsqu'on saisit la reine par les ailes, mêmes, comme il est expliqué plus haut.
elle se recourbe de telle façon qu'elle paraît
avoir une entrave. En cette condition elle AUTRESMALADIES.
semble tout à fait paralysée et presque
dépourvue de vie; mais si on la place dans Il est peut-être bon de mentionner que
une cage ou au milieu des abeilles, elle se lorsqu'une abeille est estropiée ou malade
remet très vite et reprend toute sa vitalité. d'une façon quelconque, elle se traîne hors
Les commençants, très souvent alarmés du groupement de ses sœurs, sort de laruche
de l'effet produit, concluent aisément que et débarrasse la communauté de sa présence
la reine est morte ou mourante; et nous aussi vite que possible. Si les abeilles
en avons connus qui la lançaient au loin ou étaient capables de raisonnement, nous
l'écrasaient pourmettrefin à ses souffrances. pourrions appeler cela une heroïque leçon
Il suffit de la laisser une minute ou deux, et de sacrifice de soi au bien de la communauté.
alors elle se remettra d'elle-même. Si vos abeilles sont malades pour une cause
Quelquefois, pendant ou après la miellée, autre que celles que nous avons mention-
il y a des milliers d'abeilles se traînant sur nées, nous vous conseillerons d'en placer
les brins d'herbes dans et autour du rucher. ensemble un nombre assez grand pour en
Elles sont incapables de voler et semblent faire un bon groupe, de les entourer de
en détresse. On pourrait supposer qu'elles coussins remplis de balle d'avoine, placés
se sont fatiguées à porter de lourdes char- tout contre leur groupement, et de leur
ges et qu'elles succombent. Mais cette donner une bonne provision de miel oper-
manière de ramper sur le gazon est seule- culé, également placé au centre même de
ment occasionnelle dans cette époque, et de leur groupe. Si vous n'avez pas de miel
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 224 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).

et que la température soit fraîche ou froide,des œufs dans de grandes cellules, vous
donnez-leur du candi. Si le groupe est petit,pouvez être certain que ce sont des œufs de
n'en donnez qu'un petit morceau à la fois, mâles. Nous n'entendons pas dire par là que
placé au-dessus même du groupe sous les les œufs qui produisent les mâles aient une
coussins. apparence différente de celle des autres
Les colonies faibles ont quelquefois la œufs que pond la reine, car extérieurement
manie de détruire leur reine au printemps; Ils sont tout à fait les mêmes. Ils sont en
c'est à peine si l'on peut appeler cela une effet les mêmes de toutes façons, car la
maladie, et pourtant une telle colonie est, seule différence qui existe est que les œufs
jusqu'à un certain point démoralisée, et appelés à produire des ouvrières sont
aussi peu dans son état normal, que les enduits au moment de la ponte d'une subs-
tance visqueuse, tandis que les autres ne le
abeilles qui essaiment, ainsi que nous l'avons
expliqué au chapitre DÉSERTION. L'ordre sont pas: mais à part cela rien. L'œuf, comme
se rétablit généralement si on les nourrit celui qui produit l'ouvrière, est couvé par
avec soin et judicieusement. Les abeilles les abeilles jusqu'à ce qu'il soit vieux de
sont prospères quand elles amassent des trois jours, et alors par une de ces merveil-
provisions, et elles sont aptes à moins bien leuses transformations si communes dans la
se conduire d'une façon ou d'une autre, si nature, l'œuf disparaît, et l'on voit à sa
elles restent très longtemps sans moyen place un ver minuscule, une simple tache,
au fond de la cellule.
fond de
d'augmenter journellement leur
marchandises disponibles, » excepté durant Les abeilles continuent à nourrir ce ver
l'hiver où, règle générale, elles se reposentpendant une semaine environ, puis elles
ferment sa cellule d'un opercule, comme
pour la plupart. On peut mettre arrêt à
presque toutes espèces d'Irrégularités de elles font pour les cellules d'ouvrières, si ce
leur part par un nourrissement journalier n'est que l'opercule est cette fois beaucoup
ordinaire de sirop de sucre granulé, ou en plus bombé. De fait, l'ensemble des cellules
leur donnant des rayons de bon miel blanc. de mâles rappelle beaucoup une réunion
Pour l'étude du dépérissement de prin- de petites billes rangées côte à côte sur uue
temps, voir HIVERNAGE. La question des planche. Ils commencent à couper les cou-
vercles de leur cellule au bout de 24 ou 25
maladies, Loque ou Pouniiure du couvain
est traitée plus loin, sous le titre LOQUE. jours, et ces couvercles se détachent sous
forme d'une petite pièce ronde, très sem-
blable en cela à ceux des cellules de reines.
MALES OU FAUX-BOURDÔNS Le corps du mâle est à peine aussi long
(LES). — Ceux-ci sont de gros insectes que celui de la reine, mais 11est beaucoup
bruyants qui bourdonnent beaucoup, mais plus trapu, si bien qu'il est difficile de con-
ne piquent jamais personne, pour la bonne fondre le mâle soit avec la reine ou les
raison qu'ils n'ont pas d'aiguillons. L'api- ouvrières. Il n'a pas de corbeilles sur les
culteur qui a appris àles reconnaître, aussi pattes pour rapporter le pollen, et sa langue
bien à la vue que par l'ouïe, ne fait jamais est si peu propre à récolter le miel des
attention à leurs bourdonnements, qui fleurs qu'il mourrait de faim au milieu d'un
effraient toutefois beaucoup les visiteurs champ de trèfle.
de passage. Nous allons prendre ces mâles, il est à supposer que les jeunes mâles sont
comme nous l'avons fait pourles ouvrières, prêts à quitter la ruche une quinzaine de
dès l'œuf, et nous verrons ce que nous pou- jours environ après leur naissance, et ils en
vons apprendre à connaître deces pension- sortent un peu après midi, par une belle et
nalres lnoffenslfs et sans défense de la chaude journée. Ils se joignent aux jeunes
ruche. abeilles sorties pour prendre leurs ébats, et
Si vos colonies sont prospères, vous s'essayent d'abord à voler; mais leurs mou-
pouvez trouver des œufs dans les cellules vements sont loin d'être aussi gracieux et
de mâles d'une de vos meilleures ruchées aussi pleins d'aisance que ceux de leurs jeu-
dès le mois de Mars, mais en généralil est nes sœurs; ils sont si lourds, au contraire, si
rare qu'il y en ait avant le mois d'Avril. gauches, que lorsqu'ils viennent donner de
Il est facile de distinguer les cellules de l'aile contre votre visage, vous pouvez les
mâles de celles d'ouvrières à première vue croire Ivres ou un peu fous. Nous ne pouvons
(même si vous n'en avez jamais vu) à la guère déterminer quel âge doit avoir un
grandeur, comme vous vous en rendrez mâle pour accomplir la seule fonction qui
compte en parcourant le chapitre RAYON donne raison à son existence, savoir: la fé-
DE MIEL. Toutes les fois que vous voyez condation de la reine j mais nous supposons
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 225 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).

que ce doit être de trois semaines à autant manière son abdomen, l'organe mâle en est
de mois. Peut-être est-il très rare qu'ils projeté au dehors, comme le grain de blé de
vivent trois mois, mais nous croyons pour- l'épis mûr — ce même organe que nous
trouvons attaché à l'abdomen de la reine —
et l'insecte meurt instantanément.
La manière dont s'opère l'accouplement
du mâle et de la reine n'avait pas eu de
tèmoins avant 1888383. Un correspondant des
Gleaningsin Bee Culture décrit leur rencontre
nuptiale comme il suit:

ACCOUPLEMENT
D'UNEREINEET D'UNMALE,
DURANTLE VOL,
RACONTÉPAR UN TÉMOIN.
Le 21 juin 1888,je fus témoin de cet accou-
plement. La reine s'élança hors de la ruche,
elle fit deux tours dans les airs à cinq pieds
de ma figure, et là fut rencontrée par un
mâle. Ils parurent d'abord se faire face l'un
à l'autre, cramponnés l'un à l'autre par leur
pattes de devant, leurs deux corps dirigés
perpendiculairement, et dans cette position
ils disparurent à mes yeux. Cet Incident
s'était produit d'une façon si Inattendue
qu'à peine avais-je compris ce qui se passait
-: MALEABEILLEGROSSI7 FOIS. qu'il était déjà trop tard pour les suivre.
J'aurais pu aisément les serrer de près. J'ai
raconté ceci parce que votre livre prétend
tant quecela arrive. Bien des faits paraissent
Indiquer qu!Ds s'envolent, comme la reine, qu'on n'a vu ces Insectes qu'au moment où
à de longues distances de la ruche — peut- ils tournoyaient autour l'un de l'autre. J'ai
être à deux milles et plus. — Nous avons au- vu ces deux-là s'accoupler; ils évoluèrent
jourd'hui des preuves évidentes que la ren- d'abord, s'éloignant l'un de l'autre pour se
contre des reines et des mâles n'a pas lieu à rapprocher ensuite au même niveau en
une très grande hauteur au-dessus du sol. posture de combat; et lorsqu'ils s'éloignè-
Plusieurs observateurs ont dit avoir été rent d'un vol rapide leurs deux corps n'en
témoins, la saison dernière (1889), de cette faisaient plus qu'un incliné à peu près
rencontre à. peu de distance des ruches, à comme ceci /, et chaque Insecte se servait
l'époque des essaimages. Les reines et les de ses ailes. Myrtle, Pa.
E. A. PRATT.
mâles s'élancent dans les airs vers le milieu
dujour, c'est-à-dire vers midi, et au bout de Peu de temps après, un autre correspon-
quinze minutes à une heure, peut-être après dant nous écrivit pour nous expliquer un
deux heures, la reine revient seule portant fait qui n'avait pas encore été observé,
à l'extrémité de son abdomen un appendice savoir: la manière dont se séparent la refne
blanchâtre, qu'un examen au microscope a et le mâle. Voici ce qu'il dit à ce propos:
prouvé être les organes génitaux du mâle.
Ces faits ont été observés par des centaines SÉPARATION DELAREINE ETDUMALE APRtsL*ACCOUPLE-
d'apiculteurs, et leur authenticité est au- MENT, TELLE QUE L'AVUUNTÉMOIN.
jourd'hui prouvée. Dans nos tentatives pour J'allaisvisitermesabeillesun jour, quanddeuxde ces
obtenir la fécondation des reines à l'intérieur insectesvinrentau-devantde moien tournoyantet tom-
bèrentsur unefeuillede citrouille.Je reconnuquec'était
de cages grillagées, nous rendions la liberté unereineet unmâle.Lemâleagissaitcomme s'ilavaitété
à ces Insectes au bout d'un certain temps et percépar le dardd'uneouvrière.Il seretenaitde toutesa
nous avons vu alors les mâles les poursuivre, forcepar les pattesà la feuille,et la reinede son côténe
si loin, que les uns et les autres ont disparu cessaitde tournoyersurelle-même, à peuprèscommeline
à nos yeux. Une nouvelle observation à ajou- moucheprise dansune toile d'araignée;tant et si bien
ter aux précédentes: Si vous enfermez un qu'ellefinitparselibérer,s'élançadans lesairs et disparut
a mesyeuxen un instant.Le mâle,lui, demeurasur la
foux-bourdon dans votre main, quand, par leuille,etau boutdetroisminutesil ne donnaplu sâ&»
un chaud après-midi, Il s'est élancé hors de de vie.
la ruche, et que vous pressiez d'une certaine S.R. FLETCHER.
OnawaCity,Iowa.
13
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 226 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).

Le travail de la fécondation a donc pu être l'insecte auquel elle est accouplée et qu'elle
observé depuis le commencement jusqu'à laisse mourant, puis retourne à sa ruche
la fin. n'ayant été absente que quelques minutes.
Durant l'automne de 1876,nous vîmes une
fourmilière de fourmis noires qui prenaient LE MALE N'A-T-IL QU'UNSEUL PARENT?
leurs ébats au soleil. En les examinant de Une des choses les plus extraordinaires
près nous reconnûmes que c'était des mâles de l'existence des faux-bourdons,ou abeilles-
et des femelles; et comme leurs couples mâles,c'est qu'ils éclosent d'un œuf qui n'est
retombaient sur le sol l'un après l'autre, pas
tout le d'observer les imprégné. Ce fait est en vérité tellement
nous eûmes temps extraordinaire que pendant des siècles on
moindres circonstances. En ce cas, les mâles l'a
d'abord mais après débattu, et que la discussion se continue
semblaient paralysés, encore aujourd'hui entre gens qui n'ont
que les reines avaient repris leur vol, ils
à pas étudié la question ou examiné les
reprenaient leurs sens et s'envolaient
Un Ici nous intéressa vive- preuves à l'appui. En disant que leurs œufs
leur tour. point ne sont pas Imprégnés, nous voulons faire
ment: Les fourmis des deux sexes étaient entendre que des reines n'ayant pas eu
en quantités tellement Innombrables qu'il l'occasion de se rencontrer avec des mâles
fallait qu'elles soient venues de tous les nids pondent quand même, que leurs œufs
d'alentour, dans un rayon de plusieurs éclosent, mais qu'ils ne donnent nais-
milles, dirions-nous; ce qui rendait à peine sance qu'à des mâles et jamais à des
possible, vous pouvez le comprendre, la ren- ouvrières. Les gens qui sont chargés du
contre entre insectes d'une même famille. soin des volailles savent très bien que les
Or, existe-t-il un autre moyen plus efficace poules sont capables de pondre des œufs
d'obtenir un croisement de races entre toute leur vie, même s'il n'y a pas de coq
membres de colonies très éloignées les unes dans la basse-cour; et, si nous ne nous
des autres, que par cette immense agglo- trompons pas, une poulette serait peut-être
mération d'insectes des deux sexes? capable de commencer la ponte et de don-
Les reines des fourmis, comme les reines ner son nombre rationnel d'œufs sans avoir
d'abeilles, ne quittent pour ainsi dire plus jamais rencontré un mâle. Or, c'est pres-
leur demeure par la suite, et si, comme par que la même chose en ce qui regarde la
une entente préconçue, elles se recontrent reine-abeille. Si elle ne parvient pas à ren-
et se mêlent en grand nombre, c'est selon contrer un mâle les premiers 30 jours de
toute apparence dans le but même de pré- son existence, elle commence habituelle-
venir efficacement les accouplements con- ment à pondre au bout de ce temps; mais
sanguins ou entre très proches parents, les c'est à peine si elle pond la même quantité
« noces consanguines", comme on les d'œufs, et avec la même régularité, qu'une
désigne habituellement lorsqu'ils s'appli- reine fécondée. Les œufs que pond la poule
quent à un ensemble de plusieurs familles. vierge ne produisent jamais de poulets,
Les reines et les mâles chez les abeilles se même si on lui permet de les couver. Les
rencontrent-ils de même en grand nombre? œufs pondus par la reine-abeille dans les
Bien des circonstances sembleraient indi- mêmes circonstances ne produisent jamais,
quer que c'est leur cas, mais cette question, ainsi que nous l'avons déjà dit, que des
comme beaucoup d'autres, manque de preu- mâles. Il existe un rapport de plus entre les
ves positives. On a vu des mâles dans des poulets et les abeilles: que le coq soit réuni
endroits écartés en plus grand nombre qu'il un jour seulement à la poule, cette poule
n'en pourrait sortir, croyons-nous, d'une donnera de bons œufs fécondés durant un
seule ruche; et beaucoup de personnes qui grand nombre de jours, et possiblement
ne les ont pas vus ont entendu leur fort tout le temps de sa ponte. Qu'un coq noir
bourdonnement. Il paraît assez singulier Espagnol soit réuni à toute une troupe de
que la reine puisse être fécondée en un si poules blanches pendant un seul jour, et
court espace de temps après avoir quitté la tous les œufs pondus par ces poules donne-
ruche, à moins qu'elle ne soit attirée vers ront longtemps par la suite naissance à des
l'essaim des mâles par leur fort bourdonne- poulets au plumage plus ou moins mélangé
ment, que son Instinct l'aide à distinguera de plumes noires. Les assertions que nous
une distance considérable. S'élançant au donnons ici sont le résultat d'observations
milieu d'eux, elle rencontre son poursui- journalières. Le point sur lequel nous
vant face à face, tombe avec lui sur le sol, désirons attirer votre attention est, que les
parvient en tournoyant, à se détacher de œufs de la poule commune sont fécondés au
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 227 MALES OU FAUX-BOURDONS (LES).

moment même où la poule les pond, ou peut- venons d'indiquer, dans cette partie du
être quelques jours avant. Au sujet de la domaine de la science, aussi fermé aux
volaille, une seule rencontre de la femelle explorations que les réglons polaires. Qui
avec le mâle suffit à la fécondation d'un œuf parmi nous se prépare à en découvrir les
quotidien, pendant une semaine ou davan- mystères et mènera son œuvre à bien?
tage: pour la reine-abeille, un seul accouple- Les mâles proviennent aussi d'œufs pon-
ment suffit à la féconder pour toute sa vie dus par les ouvrières. Ces mâles sont d'ordi-
qui dure trois et même quatre ans. naire de taille plus petite que ceux
Nous ne savons si la poule a le pouvoir provenant d'une reine, parce que, en
de pondre des œufs fécondés ou non à général, ils sont élevés dans des cellules
volonté; peut-être pas; mais nous savons d'ouvrières; et la question de savoir s'ils
avec certitude que la reine-abeille pond sont capables de féconder les reines, et par
alternativement et en succession rapide, conséquent d'être de même valeur que les
des œufs fécondés et d'autres qui ne le sont autres mâles, est, croyons-nous, une de
pas. D'habiles entomologistes ont disséqué celles qui n'ont pas encore été décidées.
avec soin des œufs provenant de cellules Quelques faits amenés au jour sembleraient
d'ouvrières, et y ont trouvé de vivants des preuves assez bonnes en faveur de la
spermatozoaires en nombres allant de un à question considérée à ses deux points de
cinq. Ces spermatozoaires vivants étaient vue différents; mais, autant que nous
précisément identiques à ceux qu'on avait pouvons le savoir, rien n'a encore été
découverts en disséquant un mâle complè- bien déterminé. Nous avouons ne pas dési-
tement développé. Ajoutons de plus que: rer faire l'épreuve de ces insectes engen-
Chaque œuf que pond la reine passe près de dres par des ouvrières, même fussent-ils
la bouche d'un petit sac contenant une bons, car nous recherchons touj ours les
minime quantité d'un certain liquide; le mâles les plus forts, les mieux portants, le s
microscope a démontré que ce liquide con- plus gros que nous puissions avoir. Pour
tient des milliers de ces mêmes spermato- plus ample connaissance des mères de ces
zoaires. N'est-11 pas merveilleux que ces mâles particuliers, voir OUVRIÈRES PON-
spermatozoaires puissent vivre quatre an- DEUSES.
nées et plus dans un sac minuscule, atten- Après ce que nous avons dit,peut-être com-
dant leur tour de se développer à un degré prendrez-vous combien il est clair que les
plus élevé de la vie animale, toutes les fois mâles ne participent en rien de la féconda-
qu'ils sont appelés à féconder l'œuf capable tion de la reine; ou, en d'autres termes, que
de produire une ouvrière? Or, l'œuf enlevé toutes les filles d'une reine Italienne fécon-
d'une cellule de mâle ne présente aucune dée par un mâle de race pure, produiront
trace de spermatozoaires. Cet œuf n'étant des mâles 70absolument purs, qu'elles aient
pas plus fécondé, que celui de la poule été fécondées ou non par une abeille mâle
vierge, ne devrait jamais éclore, par con- noire.
séquent. Et pourtant, mes amis, il éclot en Avant l'invention de la fondation, et avant
vérité, et donne naissance au mâle. La pre- qu'on l'ait adoptée d'une manière générale,
mière lueur de vie que nous découvrions il ne nous était pas facile de réprimer la
dans une aussi infime partie de la nature production des mâles, qui s'étendait dans
animée, est cet atome vivant dans le fond des proportions beaucoup plus considérables
de la cellule. Est-il un produit du néant, qu'il n'était à souhaiter. Depuis l'introduc-
sans parenté, du moins du côté paternel ? tion de la fondation, au contraire, il est
SI sa mère était Italienne il est aussi Italien; reconnu absolument facile de faire de pres-
si c'était une reine noire, il est noir aussi. que toutes les cellules d'une ruche, des
Peut-être devons-nous conclure alors qu'il cellules d'ouvrières. D'autre part, nous pou-
est le fils de sa mère et rien de plus. L'œuf vons, si nous le voulons, avoir une ruche
qui n'a pas été Imprégné à la manière habi- remplie entièrement de rayons de mâles,
tuelle, doit posséder cependant, un germe et nous pourrions, sans aucun doute, Induire
de vie qui lui a été octroyé au moment de sa une reine bien féconde à donner naissance
formation, et ce germe ne peut provenir à un plein quart de mâles à peu près à la
que de la mère. La délicate dextérité, la fois. Par ce moyen il nous est possible d'ob-
science à manier le microscope, nécessaire tenir des mâles de telle race qu'il nous plaît
pour mener à bien des études aussi minu- de choisir et nous pouvons aussi sauver,
tieuses, est telle, qu'un ou deux savants économiser pour nous l'immense quantité
seulement sont parvenus à pousser leurs de miel dépensée à élever et à nourrir des
Investigations jusqu'au point que nous mâles dont nous n'aurions pas besoin. Pen-
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 228 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
dunt l'extraction, nous avons trouvé jusqu'à gênentpas le libre passage des ouvrières;
plusieurs livres de larves de mâles dans une aussi pour obtenir ce double résultat faut-il
seule ruche; et pour nous réserver le miel calculer avec soin la largeur des trous per-
qu'ils auraient consommé une fois éclos,
nous avons pris l'habitude de leur raser la
lôteavec une lame bien affilée. Ces larves
nous avaient déjà trop coûté, car il faut plus
d'une livre de miel, sans compter le pollen,
pour élever une livre de couvain operculé.
Si tout ce matériel. et ce travail dépensés
avaient été appliqués à la production de
couvain d'ouvrières, nous aurions eu au
résultat fi, peu près l'équivalent d'un essaim. ZINCPERFORÉl'OURL'EXCLUSION
DESMALES.
Un rayon tout d'ouvrières nous aurait
assuré ce résultat sans peine. forés. La première feuille de zinc perforé
11est probable que le nombre de mâles importée ici avait été taillée en Angleterre.
habituellement requis, sera élevé, sans qu'il Ses perforations avaient 0.18 de pouce de
soit besoin de prendre des mesures spéciales largeur. Cette mesure répondait parfaite-
en leur faveur; et pourtant, ce peut être ment au but qu'on s'était proposé, et pour-
une bonne Idée de consacrer une ruche à la
production de mâles de choix, dans un apier
de 50 à 100 colonies.

POURRETENIRA PART
PAS.
LES MALESQUI NE CONVIENNENT
On peut empêcher les mâles, d'une espèce
autre que celle que l'on désire voir parti- ZINCAVECPLUSPETITESPERFORATIONS.
ciper à la fécondation des reines, d''aller à la
rencontre de celles-ci, soit en les gardant à tant quelques apiculteurs prétendirent qu'à
l'intérieur de la ruche, soit en leur donnant l'occasion la reine passait au travers. Pour
accès dans une cage dont les ouvrières puis- obvier à cet Inconvénient, le zinc fut per-
sent sortir, mais eux, non. Pour y parvenir foré comme ci-dessous, avec des ouvertures
on peut prendre avantage de ce que les un peu plus étroites.
ouvrières passent volontiers par des ouver-
tures étroites pratiquées dans une plaque
de métal, lesquelles perforations ne pour-
raient livrer passage aux mâles. Dans la
figurecl-jointe nous montrons ce que repré-
sente ce métal perforé.
C'est de zinc généralement qu'on fait
usage, parce que ce métal est bon marché
et qu'il ne rouille pas. On a tenté de perforer
dufer-blancde la même façon, mais les résul-
tats n'ont pas été satisfaisants.

PIMENSIONQUEDOIVENTAVOIRLES La mesure de ces dernières était de 4 m/m.


PERFORATIONS. Elles ne pouvaient certainement livrer pas-
sag'e à aucune reine, mais certains rapports
LesI:Paus rectangulaires, tels qu'ils sont renforcés par nos propres essais, nous con-
représentés ci-dessus, doivent être assez vainquirent que ces ouvertures étaient
grands pour laisser passer aisément les trop rétrécies. L'expérience prouva qu'elles
ouvrières, mais arrêter court, non seule- étaient une gêne pour les ouvrières, non-
ment les mâles mais aussi la reine (Voir seulement lorsque leur poche à miel était
MIEL EN RAYONS et ESSAIMAGE). On n'a vide, mais à plus forte raison, quand celles-el
pas grand peine à empêcher les mâles de revenaient, gorgées de nectar; Il leur était
passer par les perforations, mais Il est plus alors difficile, pour ne pas dire impossible,
difficile defaire en sorte qu'elles retiennent de passer au travers. Tout récemment, on a
J, reine et pn même temps qu'elles ne fabriqué dans ce pays-ci, un zinc perforé
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 229 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).

d'un modèle différent, et dont les perfora- à angles droits. Chaque extrémité est fermée
tions ont exactement 165/1000de pouce de d'une pièce de bois maintenue en place par
large, c'est-à-dire une idéeplus petite que deux clous à double-pointe. Pour s'en servir,
celles de l'étranger. Peut-être, amis, trou- il n'y a qu'à le fixer tout contre l'entrée,
-
verez-vous que c'est vouloir diviser un che- comme le montre la figure.
mais quand nous en arrivons à baser
- distinction à faire entre
Mne calculsdesurpetite taille et une ouvrière, il
Ï; la
n" 'tàujjtftt d'uas.préclsion extrême. Les
On-dit, lé même que notre expérience per-
touchant les zincs perforés, nous
oclf^tliieiié à croire que ceux de ce genre
scppellct
sont justes.

GARDE-ENTRÉE.

Lorsqu'on souhaite de débarrasser com-


plètement la ruche des mâles sans permet-
tre àaucund'eux de rentrer, on aj uste legar-
de entréeau trou de vol, puison secoue toutes
les abeilles devant la ruche. Les ouvrières
retourneront naturellement retrouver les
rayons vides, mais les mâles seront obligés
de rester dehors, ainsi que la reine, à moins
que nous la surveillions et que nous la
remettions dans la ruche. Au matin, quand
- 1 - les mâles seront raidis par le froid, on
PROTÈGE-MAGASIN.
pourra s'en emparer pour les donner aux
Les zincs à perforation de 0,165 sont fabri- poulets, ou les détruire autrement.
Si l'on a des objections à faire à ce procédé
qués aujourd'hui à la machine automatique, sous prétexte qu'il donne trop de peine, on
qui fait un meilleur travail que toute autre
machine construite jusqu'ici dans ce but. Les peut essayer d'un autre. Par un jour
ensoleillé, une grande partie des mâles
perforations sont plus longues et plus rap- sort vers 1 heure de l'après-midi, ou un peu
prochées les unes des autres, nous donnant
une meilleure ventilation au pied ou au plus tard. C'est le moment de placer le garde-
entrée; et, lorsque les mâles veulent ren-
pouce carré. Ce zinc vaut tellement mieux
sous ce rapport, et est d'une perfection telle- trer, ils ne le peuvent plus. Le soir, on n'a
ment plus grande, qu'on s'en sert presque plus qu'à faire des mâles ce que nous avons
dit précédemment.
exclusivement pour retenir les mâles à l'in-
Mais le système que nous venons de
térieur des ruches et pour les pièges à mâles
ainsi que comme protège-magasin. Pour ces décrire n'est pas automatique. En raison de
derniers, nous pouvons avoir des ouvertures cela, M. Henry Alley, de Wenhann, Massa-
chussett, a Inventé celui montré ci-dessous.
plus longues, et en nombre double, comme
onlle peut voir d'après la figure.

GARDE-ENTRÉE
POURRETENIRI.ESMALES.
Si nous mettons une bande de ce zinc per-
foré à l'entrée d'une ruche, les ouvrières ont
liberté de sortir, mais les mâles ne le peu- GARDE-ENTRÉE
ALLEY.
vent pas; mais comme.une simple bande de
zinc serait capable d'être vite encombrée Il est à remarquer que ce dernier est
s'il y avait beaucoup de mâles dans la ruche, semblable au premier décrit précédem-
on se sert habituellement d'un petit agen- ment, si ce n'est qu'il est muni, au-dessus
cement comme celui que montre la figure d'un cône en toile métallique. Les mâles,
ci-après. après de vains essais pour passer à travers
C'est un simple morceau de métal perforé les trous du métal,. pénètrent dans le cône
de 35 x 40 cirode long, plié comme on le voit, grillngé du dessus et s'échappent au-dehors;
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 230 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
mats aucun n'a l'idée de rentrer par le centre même du nid à couvain, la reine, en
môme, et Ils se pressent en désordre autour de favorables conditions, ne tardera pas à y
de l'entrée, attendant leur destinée. pondre. Mais le nourrissement doit être
Si l'on souhaite retenir les mâles dans une continué sans interruption, car les abeilles
boîte de façon à pouvoir les transporter se découragent vite et facilement, et s'il se
ailleurs, dans un autre rucher, par exemple, produisait un arrêt dans la nourriture quo-
on prépare une cage pourvue d'un étage tidienne, elles n'hésiteraient pas à arracher
supérieur, auquel deux de ces cônes grilla- les larves de mâles de leurs cellules et à les
gés conduisent les mâles. Si par hasard des sacrifier sans miséricorde.
ouvrières y montaient aussi, elles ne tarde- Il est un peu probable qu'une reine pro-
raient pas à s'échapper à travers le zinc duise jamais de mâles avant d'avoir atteint
perforé. Ce dernier agencement est repré- l'âge d'un an à peu près, un rayon à cellules
senté dans la gravure suivante. de mâles fut-il placé au centre même de la
Chambre à couvain.

DESTRUCTION
DESMALESA L'AUTOMNE.
Ce n'est pas toujours seulement à l'auto-
mne que les mâles sont exterminés, Il arrive
même qu'ils soient supprimés pendant le
cours de l'été; et ce n'est pas une fois mais
plusieurs fois que nous avons vus les mâles
tués entre la floraison des pommiers et celle
GARDE-ENTRÉE ALLEYET PIÈGEA MALES du trèfle blanc, tout simplement parce
ET REINESCOMBINÉS. qu'un arrêt dans la récolte avait causé du
découragement aux abeilles, et qu'elles
Pour se rendre compte de la manière dont renonçaient de ce fait aux essaimages à
on se sert de ce piège, voir ESSAIMAGE. venir. Nous ne connaissons pas d'avertisse-
ments plus certains que la mielléea-prio fin,
MANIÈRED'ÉLEVERDESMALES que la conduite des abeilles vis-à-vis de
HORSDE SAISON. leurs mâles. Quand au milieu de la saison du
miel nous voyons une ouvrière bourdonner
C'est une tâche assez difficile à accomplir, sans arrêt sur le dos d'un mâle qui semble
surtout au printemps; et bien des fois, gratter le sable» pour se sauver de la
après avoir donné du nourrissement à cer- ruche, nous pouvons déduire de là que la
taines colonies rien que dans ce but, nous miellée tire à sa fin, et nous ferons bien en
avons vu des mâles s'envoler d'autres colo- ce cas de mettre arrêt à nos essaimages
nies en même temps que ceux auxquels nous artificiels, et à préparer notre nourrisse-
avions donné nos soins, et cela sans aucun ment, si nous avons l'intention d'en donner.
secours artificiel. On peut garder des mâles Nous n'avons jamais vu les abeilles percer
aussi longtemps qu'on veut en rendant les mâles de leur dard, mais on a prétendu
orphelines les ruchées qui les contiennent, parfois qu'elles agissaient ainsi: pour nous,
ou en les mettant dans des ruches orphe- nous croirions plutôt à une feinte de leur
lines. Par les temps chauds et secs de l'été part pour effrayer les mâles et les faire fuir
ou de l'automne, on peut se procurer des plus vite. Dans ces occasions, le pauvre
mâles en fournissant un nourrissement aux mâle. après avoir cherché en vain à rentrer
colonies, mais il faut que ce nourrissement dans la ruche, s'envole quelquefois et prend
soit régulier et le renouveler tous les jours son essor dans les airs, mais seulement pour
durant plusieurs jours ou plusieurs semai- revenir au bout d'un moment et se voir
nes. En fournissant une colonie d'un baril de repoussé de nouveau; jusqu'à ce que déses-
sucre ta nourrissement à l'automne, nous péré, et affaibli peut-être par un jeûne pro-
avons réusfT à obtenir un joli lot de mâles longé, il finisse par se débattre dans la
en octobre. Naturellement tous les rayons poussière, se soumettant au destin que
avalent été enlevés de la ruche et remplacés l'inexorable nature semble lui avoir
par des rayons vides, pour donner assez réservé.
d'espace4. la reine. Pour avoir des mâles, En vue de nous garder des mâles pour la
Il nousfaut cPabffWi-unebonne mise en train fécondation des reines élevées tardivement,
de couvain d'ouvrières, et alors, si nous nous avons coutume de transporter tous les
mettons un rayon à cellules de mâles au cadres renfermant du couvain de mâles dans-
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 231 MANGLIER OU PALÉTUVIER.

une ruche orpheline, sachant bien qu'il y Un fait assez singulier relativement à ce
sera en sûreté aussi longtemps que nous en sujet, est que nous trouvons beaucoup de
aurons besoin, fut-ce même tout le long de ces mâles à tête colorée dans une seule ru-
l'hiver. Nous sommes presque certain que che; c'est-à-dire que lorsque nous y trou-
dans ces circonstances, des mâles ont pu vons un mâle à tête rouge, nous en trouve-
durer tout l'hiver; mais furent-ils en ce cas rons probablement d'autres; et la reine, qui
de quelque valeur au printemps, c'est ce en produit une fois, en produira de nouveau
que nous serions Incapables de dire, et selon par la suite. Si nous ne nous trompons pas,
nous, au moment où il fut possible d'élever nous avons vu des ruches où tous les mâles
des reines, il est probable qu'ils n'ont plus étaient colorés de cette étrange façon, et
été bons à rien. Nous avons habituellement leurs têtes étaient toutes semblables, toutes
des mâles dans certaines de nos colonies dès d'une seule et même couleur.
le mois d'Avril, et en temps ordinaires nous
ne nous soucierions guère d'entreprendre —
MANGLIER OU PALÉTUVIER.
plus tôt l'élevage des reines. Nous avons
élevé des reines plusieurs années de suite Surla liste des plantes et des arbres du Sud
et elles ont été fécondées avec succès, bien de la Floride, qui fournissent du nectar, le
queles mâles s'en fussent allés parfois aussi Palétuvier tient la tête. La question semble
loin que l'oeil pouvait les suivre; et comme se poser parmi les autorités reconnues pour
nous eûmes des preuves que ces reines savoir si oui ou non cet arbre est vraiment
avaient été purement un manglier. Il a l'apparence et les traits
fécondées, cette
circonstance n'a pas contribué à dissiper caractéristiques du gaïac, et l'on dit qu'il est
notre perplexité. de la même famille. C'est un arbre vert, et 11
a été désigné par la nature pour suivre le
, MALEA TÊTEBRILLAMMENTCOLOREE manglier rouge (qui n'est pas un arbre mel-
DE DIVERSESCOULEURS. lifère) dans la formation des côtes, le long
des courants tropicaux et semi-tropicaux.
Ce trait est une des singularités de Dans ce but, il est pourvu d'un grand nom-
l'histoire naturelle. Presque tous les étés bre de sortes de pointes qui s'élancent des
on nous Informe qu'on a vu des mâles dont diverses parties du système de la racine et
la tête était de diverses couleurs, et se dressent à la hauteur de 30 c/m et plus
certains de nos correspondants nous en- au-dessus du sol, arrêtant et retenant les
voient même des spécimens de ce genre. débris et la boue rejetés par la marée.
Ce fait a été rapporté et commenté à Cet arbre, qui ressemble souvent de
plusieurs reprises dans les Gieanings.Non seu- forme à un pommier, varie de taille; simple
lement nous avons trouvé parfois des mâles buisson vers la limite septentrionale de la
dont la tête était blanche, mais nous en région où il croît spontanément, juste au-
avons trouvé aussi avec la tête d'un rouge dessus du 29meparallèle, il peut devenir un
cerise, d'autres l'avaient d'un beau vert géant au tronc de 1.50 à 2.00 mètres de dia-
clair, et d'autres encore, jaune. Nous avou- mètre sur les bords de l'Indian River inférieur
ons humblement qu'il y a Ici pour nous et plus loin encore dans le Sud. Son écorce
quelque chose de merveilleux qui touche est de couleur foncée; ses feuilles épaisses,
presque au mystère. Quelle nouvelle singu- d'un vert sombre et brillant dessus, plus
larité de Dame Nature l'a décidée à choisir clair en-dessous, de forme ovale, et leurs
la tête des mâles pour s'en jouer de cette bords adoucis se renversent légèrement en
fàçon. C'est un fait qu'il nous semble assez arrière. La fleur est blanche, petite, a qua-
difficile d'expliquer. Pourquoi cette particu- tre pétales et pousse en corymbes de 10à 30
larité chez les mâles plutôt que chez les corolles groupées à l'extrémité de trois
reines ou les ouvrières? et pourquoi encore pédoncules d'un pouce de long qui termi-
est-ce la tête qui est sujette à présenter nent chaque petite branche. Voir la repro-
ces couleurs brillantes comme celles de duction à la page suivante. Ces fleurs
l'arc-en-ciel? serait-ce dans un but parti- qui s'épanouissent du 15 juin environ au
culier qu'elle a été choisie? ou faut-il sim- 1er août, où la floraison est dans toute sa
plement en accuser le hasard? Peu de nos force, offrent souvent de grosses gouttes de
lecteurs, sans nul doute, voudront prétendre nectar tout le long du jour à la facile portée
qu'il y a là un dessein caché; et la question des abeilles des grands apiers: (ne fait, il
suivante à poser serait dans quel but ce paraît presque impossible à cette 1 époque-là;
dessein a été conçu. Aux savants à en qu'une bonne plantation de cet arbre puisse
décider.385 donner lieu de craindre de surcharger de
MANGLIER OU PALÉTUVIER. 232 MANGLIER OU PALÉTUVIER.

population l'espace qu'elle couvre, et la tuvier de sérieux désastres sur une étendue
récolte manque rarement bien qu'on ait eu de 50 milles, à partir de sa limite septentrio-
des exemples que pareille chose soit arri- nale, où la sécrétion du nectar semble plus
vée; ce qui paraît d'autant plus remar- abondante et plus constante qu'en redescen-
quable, quand on sait que deux fois le jour à dant vers le Sud; mais il se remet très rapi-

MANGLIERNOIR DE FLORIDE.

marée montante les racines de cet arbre dement de cet assaut, et promet de recom-
sont en grande partie submergées, — fait mencer bientôt à donner les récoltes
qui, semble-t-il, devrait éloigner toute complètes d'autrefois.
possibilité qu'il souffre de la sécheresse. En 1S94, l'année d'avant le froid excessif,
En 1895 et 1899. le froid fit subir au palé- 20 tonnes 1/2 de miel extrait furent recueil-
MARRUBE. 233 MIEL (LE).

lies dans un apler de 116 colonies, sur porter cette plante en tant que mellifère à
lesquelles 15 tonnes, au moins, provenaient la connaissance du publie, et à cette époqueon
du palétuvier. Sur 200tonnes récoltées sur en vendit la semence danstoute l'étendue du
une étendue de 15 milles du même apier, pays. Puis les apiculteurs la négligèrent, et
130 tonnes au moins provenaient de la elle était presque tombéedans l'oubli, lorsque
même source, et avaient été butinées sur le bruit se répandit quede cette source seule
un mince cordon d'arbres longeant le bord on avait obtenu d'énormes récoltes de miel.
des rivières. C'est d'abord sur les terrains d'alluvion
Le miel pur de palétuvier est blanc et qui bordent le Mississippi qu'elle attira
plus clair que celui de trèfle blanc, et d'une l'attention; puis des rapports merveilleux
saveur légèrement plus agréable, sans que furent faits à son sujet de différentes parties
le goûtde menthe y domine aucunement". du Texas — un homme accusant jusqu'à
Il n'apas énormément de corps, cependant, 700 livres de miel recueillies par une seule
et a une tendance à fermenter si on ne le colonie en une seule année. Les abeilles qui
laisse pas mûrir entièrement et que, avaient accompli ce prodige étaient des Chy-
bouché hermétiquement, on ne le mette pas priotes, ou, du moins, croisées de Chypriotes.
à l'abri de toute humidité. Sous forme de La monarde, ou menthe sauvage, au Texas,
miel en rayon il n'en peut exister de plus commence à fleurir en mai ou juin, le miel
beau, mais il faut le conserver dans une en est de bonne couleur, il a du corps et
pièce sèche et chaude, pour l'empêcher de possède une saveur spéciale. Le goût en est
suer et de claquer quand les froids sur- un peu fort, et c'est pourquoi on l'a comparé
viendront. à celui du tilleul du Nord. La monarde est
M.M. Langstroth, Hasty, Ch. F. Muth, et une des meilleures mellifères du Texas.
tant d'autres ont chanté les louanges du Une des particularités de safleur est que ses
miel de palétuvier, et l'ont classé au rang tubes de corolle en son très profonds — plu-
des trois miels de table que fournit tôt plus profonds que ceux du trèfle rouge,
l'Amérique. de sorte que les abeilles à longues trompes
sont à souhaiter au Texas, de même que
dans les régions du Nord où croît le trèfle
MANIPULATION DES CADRES.
— Voir CADRES, COMMENT LES MANI- rouge. (Voir gravure P. 234.)
PULER; ainsi que CADRES REVER- -
SIBLES (OU RENVERSEMENT DES MESQUITE. C'est une herbe ou
un arbre, tous deux de très grande impor-
CADRES).
tance au Texas et dans l'Arizona au point de
vue de la miellée. Il croît dans les lieux
— (Marrubium
MARRUBE. Vulgare).- arides, et est essentiellement un arbre des
Cette plante (famille des labiées), est une climats secs. Il fournit d'immenses quantités
mellifère de grande importance au Texas. d'un miel légèrement ambré de qualité
Sa miellée commence parfois en février, et la moyenne; mais quelques-uns de nos amis
fleur continue à fournir du nectar assez tard du Texas le considèrent comme extra;
dans la saison, ou jusqu'à l'apparition des cependant sur les marchés du Nord il est
fortes chaleurs. Le miel qu'elle fournit est rangé au nombre des miels ambrés et de
d'un beau jaune d'or,il n'apas mal de corps, seconde qualité.
mais ce n'est pas un bon miel de table. On a Il couvre à l'état sauvage des milliers
dit qu'il n'était pas bon à manger en raison d'acres de terrain, sur lesquels ne peuvent
de sa grande amertume; mais Louis Scholl, croitre avec lui que le catclam et le guajiUa.
de Texas, prétend que cette amertume Il atteint tout son développement dans le
n'existe pour ainsi dire pas dans la localité Comté d'Uvalde, Texas, où ces arbres ont
qu'il habite, que ce miel a une saveur très quelquefois jusqu'à deux pieds de diamètre;
douce, assez goûtée de quelques-uns, mais mais ceux que nous avons vus n'avaient pas
qui répugne à d'autres. On lui attribue des plus que la longueur d'un bras. La gravure
propriétés médicinales très prononcées, et placée à la page 235 montre les plus gros
nous croyons qu'il compte au nombre des que nous avons vus.
produits pharmaceutiques.
MIEL (LE). — Tous les lecteurs d'un
MENTHE SAUVAGE OU MO-
ouvrage du genre du nôtre sont censés
NARDE FISTULEUSE (JfonardaFistu- savoir ce que-c'est que le miel; et pourtant,
losa). — Il y a quelques années on essaya de comme bon nombre d'entre eux sans doute
MIEL (LE). 234 MIEL (LE).
n'ont de notre produit sucré qu'une idée degré dans l'action de l'assimilation, puis-
superficielle, peut-être n'est-il pas mauvais que la saccharose empoisonne positivement
de faire un court exposé des principes qui le sang, tandis que la glucose, en s'y assimi-
entrent dans sa composition chimique. lant, est un agent producteur normal de
Il nous faut d'abord distinguer le nectar chaleur et de force n. Cette manière de voir
des fleurs d'avec le miel. Le premier est un vient corroborer l'opinion du Prof. Cook
liquide clair et sucré qui contient plus ou touchant la digestion du nectar, et tend à
moins d'eau, un mélange de sucres de expliquer pourquoi tant de médecins con-
natures diverses, et peut-être aussi parfois sidèrent le miel comme beaucoup plus sain
une petite quantité de pollen. Le miel, que le sucre de canne (*).
d'autre part, est ce même nectar des fleurs,
mais décomposé, digéré par les abeilles, DÉCOMPOSITION.
comme le suppose le Prof. Cook, de façon
à ce qu'il puisse servir d'aliment à l'homme. Outre la transformation chimique, il se
Une sorte de sécrétion salivaire n, suivant produit dans le miel un épaississement pro-

MENTHESAUYAGE DU TEXAS.

Cheshire, s'ajoute au nectar récolté, et gressif, pendant lequel 70à 95 pour cent de
cette sécrétion, ayant en cela la même action l'eau que renfermait le nectar s'évapore. Un
que notre propre salive, convertit le sucre bon miel, épais parce qu'il est mur, ne doit
de canne ou saccharose en sucre de raison ou pas contenir plus de 15 0/°d'eau, et un miel
glucose, et ce changement est, probable- clair en contient jusqu'à 30 0/°,
ment aussi Pcomme chez [nous, le premier e') Voir LEMIEL
AUPOINT DEVUEDEL'ALIMENTATION
-MKMJ
r I 1 K!•; NAKIJKK.
UVAL1)K.TKXAS.
MIELS&LEURSDIFFÉRENTES COULEURS.236MIELS&LEURSDIFFÉRENTES COULEURS.
Les savants ne sont pas tous d'accord sur de cette plante comme fourrage. Le miel de
ce que les abeilles font au juste du nectar en trèfle rouge est légèrement plus foncé que
le convertissant en miel. On ne peut douter les deux précédents, mais il a bon goût.
qu'il ne s'y opère un changement, et même Le miel de luzerne du Colorado et des
un changement très marqué. Presque tous autres états de l'Ouest ressemble beaucoup
les liquides sucrés, même le sirop léger de
par sa couleur, à celui detrèfle blanc de l'Est,
sucre, si on les donne par petites quantités. et sa saveur est considérée par beaucoup
sont convertis en une sorte de miel; bien comme étant meilleure que celle de tout
qu'on ne vende jamais pour miel du sirop de autre miel, sans en excepter celui de trêtle
sucre donné en aliment aux abeilles, emma- blanc. Mais le miel de luzerne des États de
gasiné par elles dans les cellules et operculé. l'Ouest, comme celui de l'Arizona et du Nou-
Il est positif que, chimiquement parlant, ce
veau-Mexique, par exemple, doit être mis
produit operculéest une sorte de miel; pour- plutôt au rang des miels absorbés bien que
tant, ce serait tromper le consommateur sa saveur soit bonne. Le miel de chardon du
que de le lui donner comme tel, car il ne Canada si renommé, produit sur les confins
manquerait pas de dire qu'il pouvait acheter du territoire, est un autre miel très beau, de
du sirop de sucre pour quatre ou cinq sous couleur blanche et de goût exquis. Celui de
la livre, tandis qu'on lui fait payer quinze ou
fleurs de pommier, que l'on croyait être
dix-huit sous le même article, après qu'il a
autrefois un miel foncé, est aujourd'hui
été travaillé par les abeilles et operculé dans classé dans les blancs; et bien qu'on puisse
les rayons. obtenir ce genre de miel dans tout le terri-
Mais tout le nectar ne subit pas de la part toire des États-Unis, la quantité qu'on en
des abeilles le même travail de manipulation recueille de cette source est très limitée.
ou de transformation. Celui qui est récolté Le miel de framboisier est encore un autre
très vite est emmagasiné dans les rayons, article de première qualité, très blanc et
n'étant parfois qu'en partie décomposé, c'est- d'un goût très fin. Nous trouvons plus parti-
à-dire digéré, tandis que d'autres fois, le culièrement ce miel dans les régions où l'on
changement peut être absolument complet- cultive les fruits. Parmi les autres miels du
Pourplus amples considérations touchant Nord, nous avons celui de mélilot dont la
ce sujet, voir MIEL EXTRAIT, ROSÉE nuance bien que blanche, tire légèrement
DE MIEL, LE MIEL CONSIDÉRÉ COMME sur le verdâtre. Il a une délicate saveur de
ALIMENT. menthe qui de beaucoup de personnes est
fort appréciée. Le miel de concombre, dans
MIELS ET LEURS DIFFÉRENTES les régions où l'on cultive les condiments,
est blanc aussi et d'un bon goût.
COULEURS (LES). — La couleur des
miels d'espèces différentes varie toutà fait Au nombre des miels blancs du Midi, nous
du brun, pour ainsi dire, au blanc de l'eau avons les suivants: ceux d'oranger, de
presque. Bien quela couleur d'un mêmemiel manglier, de nyssa multiflora et de chou-
mais provenant de localités différentes, palmier, de la Floride; celui de monarde et
puisse varier légèrement, sa saveur reste de mesquite, de catclaw, — miel Incolore — et
en pratique toujours la même. celui du cotonnier, au Texas; ceux de sauge
Dans les miels blancs du Nord, et suivant de montagne, de Cleome (integrifolia), et de
leur degré de hlancheur, nous pouvons citer luzerne, dans la Californie et le Colorado.
celui de l'Osier Saint-Antoine, du Michigan, Dans les Etats de la Caroline, nous avons
et celui de guajilla, du Texas, qui sont tous celui d'andromède (oxydendrum arboreum)
deux presque incolores. A leur suite, sous le et de gall-berry. A Cuba, il y a celui de cam-
rapport de la blancheur, vient celui de sauge panule, dont la réputation est faite. A
de montagne, puis, tout proche dece dernier, Jamaïque, nous avons celui de campêche.
le miel de tilleul de tous les Etats du Nord. Tous ces miels sont blancs et de goûts très
Nous avons ensuite celui de trèfle blanc, différents. Quand nous disons blancs» nous
produit sur une étendue plus grande encore. voulons faire entendre qu'ils sont de couleur
comprenant presque tous les Etats du Centre claire. Strictement parlant, il n'y a pas de
et de l'Est, et même quelques-uns du Sud. miel positivement incolore, pas plus qu'un
Le miel d'alsike est même de teinte un peu noir d'encre; mais, dans le blanc, les grada-
plus claire, s'il y aquelque chose, que le miel tions vont du jaune d'or clair au presque
ordinaire de trèfle blanc; maison n'obtient le blanc, incolore comme de l'eau. La couleur
miel de trèfle alsike que dans les régions où de ceux désignés jusqu'ici, varie d'un
les fermiers ont appris à apprécier la valeur extrême à l'autre. Au point de vue du goût,
MIEL EXTRAIT. 237 MIEL EXTRAIT.

ceux du Nord sont généralement regardés il a été mis directement en vente, et que ce
comme les meilleurs. Il ne nous faut pas genre de miel n'a pas cessé depuis, de tenir
oublier, d'autre part, que dans le Sud, les le marché, nous avons eu occasion on doit
miels blancs sont estimés à l'égal de nos le comprendre, de nous mettre au courant
miels de trèfle blanc, de tilleul et de sauge. de tout ce qui s'est dit à son sujet.
Au nombre des miels ambrés nous avons Si tout le miel extrait mis sur le marché
ceux de verges d'or, d'hélianthes ou tourne- était toujours aussi bon que certains que
sols sauvages, de persicaire, d'aster, de nous avons produits ou achetés, on n'aurait
sumac et d'asclépiade, recueillis dans le pas à craindre de se tromper en affirmant
Nord; de magnolia, dans la Floride, et de que le miel en rayons ne peut soutenir la
gaillardes, dans le Texas. comparaison avec lui. On a beaucoup parlé
Parmi les miels foncés, le plus réputé de sa falsification et avec quelque raison.
est celui de sarrasin récolté dans l'Est. 11 On a abusé pour ainsi dire de la glucose,
compte également au nombre des produc- mais 11 est facile d'en découvrir la présence
tions de presque tous les Etats du nord du par une analyse chimique, et même rien
centre, mais plus particulièrement du qu'au goût. La glucose pure, c'est-à-dire
New*York. celle qu'on emploie pour la falsification a un
Dans cette dernière province bien des goût de fer assez fort pour provoquer par-
gens le classent à un rang aussi élevé que le fois des nausées. Celui qui une fois a goûté
meilleur des miels de trèfle blanc, auquel cette substance la reconnaît vite danslemiel
beaucoup le lui préfèrent; il est d'une belle lorsqu'elle s'y trouve en une portion excé-
couleur purpurine et d'un goût très fort. dant 25010(Volr FALSIFICATION DU MIEL).
Pour celui qui est habitué au miel de trèfle Un miel extrait de qualité réellement bon-
ou de tilleul 11n'pst rien moins qu'agréa- ne montera plus vite à 0,35 ou 0,40 centimes,
ble, m et il se vendrait à très bas prix si qu'un miel de qualité inférieure n'atteindra
dans l'Est 11n'était pas tellement patronné 0,15ou 0,20,et nous en avons vu,oui, et cher-
par des personnes qui préfèrent à toute ché à vendre aussi, qu'en consciencé nous
autre chose le miel foncé et de haut goût de savions nepasvaloir plusde 0,10centimes, car
leurs ancêtres. Le miel de peuplier et celui il n'était bon qu'à donner en nourrissement
de tulipier sont encore des miels foncés, aux abeilles. Ladifférence de qualité des miels
mais d'une saveur quelque peu Inférieure. vient-elle seulement de la source d'où on l'a
Voir ROSÉE DE MIEL. recueilli? Nullement; car tout le miel que
Nous pouvons dire d'une manière générale nous récoltons Ici, la plupart du temps, est
que la plupart des miels du Midi sont des du miel de trèfle ou de tilleul. Alors en quoi
miels foncés et ambrés, tandis que la pres- consiste une différence aussi grande? Tout
que totalité des miels du Nord sont de? simplement, autant que notre expérience
miels blancs. Plus nous approchons de nous permet d'en juger, de ce qu'on l'a
l'équateur,plus le miel devient foncé et plus enlevé ou non des ruches avant qu'il soit
son goût s'accentue, bien qu'à cette règle il mûr. Nous n'avons jamais cru qu'un miel
y ait des exceptions très marquées, ainsi fût bon à extraire avant d'être complète-
que nous l'avons vu déjà. ment operculé. Bien plus, nous ne croyons
On vend généralement le miel extrait sur pas que, même complètement operculé, il
échantillon, dans de petits bocaux ou de puisse être aussi bon que lorsqu'il demeure
petites fioles expédiées par la poste. Trois dans la ruche trois ou quatre semaines après
éléments concourent à en déterminer le qu'il a été operculé. Comme preuves à
prix, savoir: la source d'où il provient, son l'appui de ce que nous avançons, nous allons
plus ou moins de corps, sa couleur. vôus faire part de quelques expériences
que nous avons faites.
MIEL EXTRAIT. — Le En 1870, nous récoltâmes plus de 3 tonnes
miel liquide,
enlevé des rayons à l'aide de l'extracteur, a de miel extrait d'un rucher de moins de
été soumis au jugement du public dès l'an- 50 colonies. Ce miel fut mis en flacons d'une
née 1865, et l'on a beaucoup discuté depuis livre, et plus de la moitié en fut vendu à
le pour et le contre de ses qualités, com- raison de 1.25la livre, au moment où le miel
parées à celles du miel en rayons, et du extrait était coté très haut. Au début de la
choix à faire de l'un, de préférence à l'autre saison on avait laissé tout le temps aux
pour la table. SI nous ne nous trompons pas, abeilles de bien l'operculer; mais pendant la
c'est nous qui les premiers avons extrait la miellée de tilleuls, l'abondance nous faisant
première tonne de miel récoltée dans un perdre un peu la tête à tous, elles n'emma-
rucher, à l'aide d'un extracteur; et comme gasinèrent qu'une sorte de liquide, presque
MIEL EXTRAIT. 238 MIEL EXTRAIT.
de l'eau sucrée, que nous nous hâtâmes d'ex- même l'operculage ne suffit pas toujours à
traire, de mettre en flacons et d'expédier faire disparaître tout à fait sa saveur parti-
pour répondre aux commandes, avec l'espoir culière trop prononcée, à moins que les
qu'il s'améliorerait sitôt la venue des froids. rayons n'aient été laissés ensuite quelques
Le froid venu, 11granula, car presque tous semaines de plus dans la ruche. Nous nous
les miels granulent; ou du moins une partie souvenons qu'ayant enlevé une fois d'un
se cristallise, laissant l'autre partie liquide; bocal acheté sur le marché un morceau de
et cette dernière, si elle n'aigrit pas, acqui- rayon de belle apparence, en découvrant les
ert avec le temps un goût de saumâtre, cellules nous nous aperçûmes qu'il avait un
pareil à celui des liquides restés dans de goût de tilleul tellement prononcé que ce
vieux fûts. A ce degré il a tendance à faire goût nous fût désagréable, à nous qui
éclater les douves des tonneaux, à faire sau- cependant avons une préférence très mar-
ter les bouchons des bocaux, à se répandre quée pour le miel de tilleul. Très blanc, le
sur les planches et les tables, au grand miel en rayon nouveau est loin d'avoir le
ennui de ceux qui aiment la propreté. goût fin, délicat, suavement parfumé d'uq
Lorsque 6 mois plus tard nous goûtâmes miel longtemps operculé, comme celui que
un des flacons qui nous étalent restés, nous l'on trouve dans les rayons de couleur
ne fûmes plus étonnés de l'arrêt survenu brune. Que doit-on préférer — l'aspect plus
dans la vente, et nous décidâmes de n'en appétissant ou le goût meilleur? Dans un
plus jamais proposer un seul. Tous les fla- moment de presse, 11nous fut Impossible de
cons en furent vidés, et le produit de leur nous occuper d'extraction; soulevant doncij
contenu vendu à un débitant de tabac. L'as- les magasins remplis, nous plaçâmes en-
pect de tous ces bocaux n'était pas absolu- dessous d'autres boîtes de surplus contenant
ment semblable, car la partie claire et des rayons vides et touchant au nid à cou-!
liquide du miel a tendance à monter à la vain. Il nous fallut très peu de temps pour'
surface. Une année que nous avions com- cette opération, et les abeilles ne furent pas
mencé à vendre au détail le contenu d'un retardées dans leur travail. Jamais
baril que tout le monde reconnaissait pour n'avons vu des abeilles amasser aussi nous vite
du miel de trèfle extra, un client nous rap- leurs provisions. Quelques colonies rem-1
porta celui qu'il venait d'acheter prétendant pllrent jusqu'à quatres hausses à pleins
qu'il n'était pas de même qualité que celui bords, et la récolte entière fut laissée sur
qu'il avait eu précédemment. On lui assura les ruches jusqu'à la fin de l'été. De fait,
qu'il avait été tiré au même baril, et pour notre Intention en la laissant sur les ruches
le convaincre nous allâmes en tirer de nou- avait été de la mettre à l'abri des dépréda-
veau. Jugez de notre stupéfaction ! ce n'é- tions des teignes, car nous voulions détacher
tait que de l'eau sucrée comparé au premier. les rayons des cadres pour les vendre sous
Le miel clair ayant monté à la surface avait cette forme ou bien en extraire le miel,
été le dernier tiré. suivant ce qui nous semblerait le plus
Le miel nouveau a de plus très souvent avantageux pour la vqnte. Ces rayons furent
une odeur, un goût forts et désagréables. On détachés des cadres et vendus l'hiver sui-
nous a dit que dans les provinces de l'Est vant, et fournirent le miel le plus fin, le
on récolte beaucoup de miel de champs où plus riche que nous ayons jamais goûté. A
des oignons sont cultivés pour le marché, notre grand étonnement, la partie liquide:
et que ce miel, quand on vient de le recueil- qui avait coulé quand on avait coupé les
lir, a un goût d'oignon si fort qu'on ne peut rayons, ne voulut pas granuler, même après
s'en servir. Au bout de quelques semaines avoir été exposée à une température de -
cependant cette saveur désagréable dispa- zéro. Le miel était si épais qu'on put retour-
raît, et le miel est très clair. Peu de per- ner complètement une soucoupe qui en
sonnes peuvent supporter le goût fort et avait été remplie, sans que le miel
aromatique du miel de tilleul quand 11vient égouttât.
d'être récolté, et certains des bocaux que Le miel extrait, si on l'enlève tandis qu'il
nous avons mentionnés, quand on les ouvrit, est vert» (comme nous désignons souvent
donnèrent l'impression qu'on avait mêlé au le miel non mûri), a une teinte verdâtre que
miel de la térébenthine. Cela venait de ce le miel bien mûr n'a pas (*). Certains échan-
qu'on l'avait bouché hermétiquement sitôt tillons paraissent troubles, et nous croyons
récolté et mis en flacons ; si on l'avait laissé que de tels miels ne peuvent Jamais avoir
dansles rayonsjusqu'à ce qu'il soit operculé,
songpùt déplaisant aurait disparu en grande (*) Le miel pur de cléomeest une exception.On
partie, Nous disons en grande partie, car nousdit quelorsqu'ilest mllril est- tout à fait voit's.
MIEL EXTRAIT. 239 MIEL EXTRAIT.

bon goût. Nous avons conscience de con- au moyen d'une lampe ou d'une flamme
damner en disant cela certains miels vendus de gaz. L'eau chaude passe du bouilleur
par nous, mais nous ne pouvons faire autre- et traverse successivement chacun des
ment. Si nous avions à présent du miel plateaux pour émerger dans le compar-
extrait recueilli de rayons bien mûrs, nous timent A, d'où elle est ramenée ensuite
sommes sûr qu'il faudrait l'acheter de pré- dans la chaudière. Le miel vert , est
férence à 0,50 centimes, à celui qui est versé en B. De là il passe sur la surface
vendu couramment 0,25 ou 0,30 centimes. supérieure du plateau a, qu'il traverse en
Mûri convenablement, le miel de trèfle ou allant de droite et de gauche suivant le
de tilleul est d'une transparence, d'une mouvement que lui imprime les sépara-
teinte légèrement jaunie et sa saveur est tions, jusqu'à ce que, ayant atteint le bas de
exquise et fine. Jamais nous n'avons vu de l'appareil, il se déverse dans H, puis de là
miel en rayons qui le vaille, car on demande dans l'entonnoir F, pour retomber enfin
toujours sur le marché du miel en rayons dans la cuve C. Le miel suit de la sorte un
blanc et qui par conséquent ne soit pas parcours de 30m. sur la surface de chauffe, et
resté longtemps sur la ruche. Nous ne vou- obtient par ce moyen l'épaisseur voulue. M.
lons pas dire par là que le miel extrait doit Cowan considère que le miel mûri par ce
être incolore, comme de l'eau; car il est au moyen est juste aussi bon que le miel mûri
contraire de teinte ambrée, parfois même par les abeilles. L'appareil qu'on voit ci-des-
tout à fait jaune; mais il doit être assez sous est employée par L. C. Root, de Stam-
transparent pour qu'on puisse lire sans ford, Ct.
peine l'écriture imprimée au travers d'un C'est un simple appareil de fer-blanc,
bocal plein de miel. Après qu'il a granulé, ayant le dessus incliné. La surface du dessus
s'il se granule,il doit être épais et dur, sans porte des barres de fer-blanc disposées de
la moindre partie liquide, comme en aurait
le miel non mûri. C'est la partie claire et
liquide qui se gâte habituellement et donne
au miel un mauvais goût. De fait, si l'on
décantait la partie liquide, on pourrait
mettre à fondre la partie coagulée, et l'on
jugerait que ce miel fondu ressemble beau-
coup à celui mûri dans les ruches.

MIELMURIPARDESMOYENSARTIFICIELS.
APPAREILPOURÉVAPORERLE MIEL FIN.
A différentes époques, on a eu l'idée de champ et de façon à conduire le miel de
faire évaporer le mielliquide sansle secours l'une à l'autre, puis de là en dehors de l'ap-
des abeilles et à l'aide de machines. L'avan- pareil, dans le sens indiqué par les flêches.
tage qu'on a en agis- Le miel est naturellement extrait avant
sant ainsi est d'en d'être operculé, c'est-à-dire à mesure que
obtenir une bien plus les abeilles le recueillent. Dans cet état on
grande quantité en lui fait parcourir le plateau de l'évapora-
l'enlevant des ruches teur; le versant par le tube A, il ressort par
chaque jour et aussi B, absolument mûr. Le tube Csert à rem-
vite qu'il est récolté: plir la cuve d'eau; il renferme aussi un
ou du moins c'est ce thermomètre chargé d'indiquer la tempé-
que prétendent les rature. L'appareil est maintenu en état de
partisans de ces ma- chauffe au moyen d'un poële à pétrole.
chines à évaporer. M. W. S. Hart, de Hawks Park, Fia., mûrit
L'appareil ci-con- son miel artificiellement à la chaleur du
trc a été inventé par soleil. Il se sert d'une sorte de bassin garni
Mr. Thomas William de séparations posées de champ et d'un côté
Cowan, de Londres. à l'autre (comme dans l'évaporateur de
Les 6 plateaux, a, b, c, L. C. Root) de telle façon que le miel se
d, e, f, munis de travers, sont à doubles trouve avoir à parcourir un assez long
fonds distants l'un de l'autre d'un pouce, chemin, sous une vitre exposée à un soleil
pour le" passage de l'eau bouillante. Les tropical, avant d'arriver à se déverser dans
plateaux communiquent entre eux par un tonneau. Cette méthode, au dire de
un tuyau. D est un bouilleur chauffé M. Hart, donne un beau miel épais et riche)
MIEL EXTRAIT. 240 MIEL EXTRAIT.

et nous ne doutons pas que la chaleur du et il peut monter aussi haut que le lui
soleil puisse être utilisée avec avantage en permettrait la chaleur ordinaire de l'été —
Californie et peut-être dans nos Etats du c'est-à-dire même jusqu'à 32 ou 38 degrés
Nord, pour mûrir le miel artificiellement. centigrades à l'ombre. Le miel extrait, si on
Autant que nous le pouvons savoir, au- le conserve, doit être renfermé dans de
cune de ces machines n'est employée cou- grands bidons de fer-blanc, ou, mieux encore,
ramment. La seule chose qu'on fasse pour dans une seule cuve assez grande pour con-
obtenir l'évaporation du miel qui n'est pas tenir de huit à dix barils, si l'apiculteur
suffisamment mûr, est de le mettre dans de élève les abeilles en nombre suffisamment
grandes cuves, recouvertes d'une toile semi- grand pour risquer d'avoir cette quantité
perméable attachée très serrée sous les de miel à la fois sur les bras. Lorsque les
bords de la cuve pour empêcher les pillardes cuves contiennent plus de 500 livres, on a
d'y atteindre. En Californie, ces cuves sont, coutume de les faire en tôle galvanisée; et
en général, d'une contenance de 20 à 30 bien qu'on fasse quelques objections à ce
tonnes. Parfois elles se rétrécissent du haut, métal sous prétexte qu'il est sujet à empoi-
ne laissant qu'une ouverture de 48c/m x 70c/m. sonner son contenu, on n'a eu à noter
D'autres fois, elles sont très grandes, ayant cependant aucun dommage causé au miel
un diamètre d'environ 2,80, et seulement par les cuves de grandes dimensions; et
1,40de haut. Le miel offrant ainsi une large c'est la coutume en Californie, dans l'Ari-
surface, son évaporation s'opère par con- zona, le Colorado et d'autres provinces de
séquent beaucoup plus rapidement. Ces l'Est, où la production du miel extrait se
grands réservoirs à miel sont ordinairement fait sur une grande échelle, de le conserver
exposés en plein air, et couverts comme dans d'énormes cuves de tôle galvanisée,
nous l'avons expliqué. Comme 11pleut rare- dont quelques-unes assez semblables à des
ment, sinon jamais, en Californie durant la citernes de bonnes dimensions posées au-
maison des sécheresses, le miel s'évapore, dessus du sol. Dans ces climats très chauds
prend du corps, devient bien épais, fut-il le miel reste à l'état liquide pendant un
même un peu vert quand on l'a extrait. certain temps, et peut être conservé par-
Nous doutons cependant qu'un miel mûri faitement clair jusqu'à ce que viennent les
de cette façon vaille jamais celui qui mûrit premiers froids ou la gelée. Si le miel
entlèremement sur les ruches. Nous avons montre une tendance à se granuler peu
goûté des échantillons des deux espèces, après qu'il a été extrait, nous ne conseil-
sans savoir d'abord lequel avait été évaporé lerons pas de l'emmagasiner très longtemps
naturellement et lequel artificiellement, et dans ces grandes cuves dont nous venons
chaque fois nous les avons pu distinguer. de parler. Il faudra le tirer dans ces seaux de
Mais leur différence est si peu sensible fer-blanc si pratiques pour la vente, que
qu'un apiculteur seul, ayant le sens du goût nous avons décrits au chapitre MIEL GRA-
particulièrement développé, est capable de NULÉ, et lui laisser prendre de la consis-
les discerner l'un de l'autre. Et certaine- tance.
ment le consommateur achètera indifférem- Dans ces conditions, 11peut être conservé
ment l'un ou l'autre.
un an ou deux sans Inconvénient ; et chaque
fois qu'on voudra l'employer, on pourra le
COMMENT ON CONSERVE LE MIELEXTRAIT. rendre liquide en suivant les Indications qui
accompagnent le récipient.
Si la récolte a été faite de bonne heure, il
vaut mieux s'en défaire aussitôt, quand la Nous ne conseillerions pas ordinairement
vente bat son plein; mais il est quelque- d'emmagasiner le miel pendant un temps
fois à conseiller de garder son miel jusqu'à considérable dans des tonneaux; mais quand
ce que le cours soit en hausse, ce qui a on n'a pas d'autres récipients pour le con-
chance d'arriver après la fin des vendanges, server, on peut se servir de barils, mais on
ne se
quand chacun songe aux vacances de Noël devra les surveiller pour voir qu'ils
et du Jour de l'An; car c'est alors que les mettent pas à fuir dans le magasin à miel; et
commandes se renouvelleront, et que le à l'occasion, on redescendra les cercles pour
marché devient plus ferme. remédier aux légères contractions qui au-
Le miel extrait, comme le miel en rayons raient pu s'opérer dans le bols; car il est de
d'ailleurs, doit être gardé dans une pièce fait que le bols de douves des tonneaux se
ayant autant que possible une température resserre quelque peu dans les pièces chaudes
se rapprochant de celle de l'été. Le mercure et sèches, même quand ces tonneaux sont
ne doit Jamais descendre au-dessous de 13°, remplis de miel; et qu'arriye-t-l1, c'est que
MIEL EXTRAIT. - 241 MIEL EXTRAIT

le miel fuit, donnant" aux abeilles l'occasion Une autre forme de récipient fabriqué
de piller. (Voir FUTAILLES.) tout spécialement pour contenir du miel et
dont l'usage est fort répandu, est le flacon
DIVERSRÉCIPIENTSPOURL'EXPÉDITION
ET LA VENTEDUMIELEXTRAIT.
Les variétés, les formes, les genres de
récipients dont on a fait usage pour contenir
le miel extrait destiné à la vente au détail,

Muth. L'image d'une ancienne ruche de


paille et les mots Miel pur» sont moulés
dans le verre même. Ces flacons sont de
forme carrée, et très commodes pour expé-
dier et vendre au détail de petites quantités.
La plus petite taille est faite spécialement
pour contenir un quart de miel, et, tout
bien considéré, est une grandeur vraiment
gentille.
Un autre récipient encore très employé
est le pot à confitures, qui, comme le bocal

sont pour ainsi dire innombrables. C'est la


coutume d'employer le verre pour tout
récipient d'une capacité au-dessous de 3
livres; et pour toute quantité supérieure, Mason, a l'avantage d'être très utile dans
les bidons et les seaux de fer-blanc. Les une maison.
récipients en verre les plus populaires sont Chacun d'eux est habituellement garni
peut-être les bocaux Mason dont nous avons d'un petit rond de papier paraffiné. Après
déjà parlé. Ils sont populaires parce qu'on avoir rempli le vase de miel, on pose dessus
les trouve chez tous les épiciers, et personne le papier, puis on recouvre le tout du cou-
ne regarde à les payer en plus du miel, vercle en fer-blanc qui force un peu, for-
parce qu'ils ont toujours leur utilité dans mant de cette façon un bouchage pour ainsi
un ménage. dire hermétique.
16
MIEL EXTRAIT. 242 * MIEL EXTRAIT.

Un autre récipient très recherché, sur- RÉCIPIENTSDE FER-BLANC


tout pour l'étalage, est celui qu'on connaît POURLE MIEL.
comme le bocal No 25. Son couvercle se Bien que des récipients de fer-blanc con-
tenant 1/8, 1/4, 1/2,1 livre et ainsi de suite
jusqu'à 5 livres, soient très employés pour

visse, à peu près comme celui des boîtes de


fer-blanc .M,ason. Il est d'une apparence
agréable et d'un prix peu élevé. Il est d'un
emploi très répandu. Mais le marchand qui le miel, iis sont loin de valoir lë,#*-r ffllïnto
vend son miel surtout en vases de verre ne de verre. Le miel d'un blanc de erittat eat
doit pas s'en tenir à une seule grandeur ou joli de lui-même, et c'est une erreur de vou-
à un seul genre de récipents. Pour l'étalage, loir le cacher par du fer-blanc et une éti-
quette fantaisiste. La personne qui n'achète
qu'une petite quantité, aime à voir ce qu'on
lui donne; et quand le récipient de ihétal et

le vase de verre d'égale grandenr sont mis


côte à côte sur le comptoir, l'expérience
prouve généralement qu'on ne doit pasfaire
usage du fer-blanc pour des quantités au-
dessous de 5 livres pour le moins. Comme
ON LES
EMBALLE NO25.
BOCAUX récipients d'une capacité supérieure, on
COMMENT
emploie fIes seaux à saindoux et les seaux

les épiciers doivent avoir un assortiment de


flacons Muth, de bocaux Mason, de pots à
gelée, et quelques échantillons aussi duno25.
Un assortiment de cette sorte peut être
disposé avec goût dans la montre. Quelque-
fois on peut se servir avec avantage d'une
sorte de support fait de dalles disposées en assortis de grandeur. Les premiers sont plus
gradins. Celui qu'on volt ci-après est celui larges du haut que du bas et peuvent si bien
- dont se sert Georges F. William, de New- s'intercaler les uns.dans les autres, dans un
- B»lla<ielphle,Ohio.Voilà pour ce qui regarde très petit espace, qu'on peut loger 100seaux
: les récipients de verre. Voir COLPORTAGE d'une contenance de 7 livres 1/2 dans un seul
PU MIEL. tonneau. Mais de tels récipients ne convlen*
MIEL EXTRAIT. 243 MIEL EXTRAIT.

nent pour l'expédition du miel extrait que ce n'est d'aucun avantage; mais si les barils
quand celui-ci a granulé. Voir MIEL GRA- ne sont pas clos hermétiquement avant
NULÉ. Ils conviennent fort bien pour la d'être paraffinés ou enduits de cire à l'inté-
vente courante au détail et pour les épice- rieur, ils ne sont pas propres à renfermer
ries. Il en est de même pour les seaux de du miel. Mais on ne peut faire usage de récl-
tailles graduées que l'on voit ci-dessous.
Le plus petit contient une pinte de miel et
le plus grand quatre quarts. Une des raisons
peut-être qui font que ces seaux sont vendus
en si grande quantité, est qu'ils sont d'une
grandeur extrêmement commode pour tous
les usages domestiques. Ceux qu'on voit ci-
dessoussont bas, et contiennent facilement le

j&aer d'un petit garçon ou d'une petite fille,


sans compter beaucoup d'autres emplois. Ce
'genre de récipient n'économise pas cepen-
dant la matière première autant qu'il le
faudrait; il n'indique pas non plus la mesure
graduée de sajcontenance, comme ceux que
l'on voit ci-dessus. LE BIDONA MIEL DE 60 LITRES.
La gravure suffit à faire comprendre le
grand point qui plaide en faveur de ceuxci, pients de bois que dans les provinces du
à savoir qu'ils servent à mesurer exacte- centre ou de l'Est. Dans les états de l'Ouest,
ment n'importe quel liquide, puisqu'ils et spécialement dans l'Arizona, le Colorado,
descendent jusqu'à une demi-pinte, et mon- le Nouveau Mexique et la Californie, les
tent à un gallon, dès qu'on a l'assortiment bidons de fer-blanc contenant environ 60
complet. Quand ces seaux sont remplis de livres de miel sont à peu près les seuls réci-
miel. on y colle une étiquette adaptée, et pients propres à l'expédition dont on puisse
dans cet état ils ne peuvent être tournés faire usage; car la sécheresse du climat
sens dessus dessous sans couler, à moins contracterait les barils ou les caques de
que le miel soit si bien granulé, si ferme, façon à ne les rendre d'aucun service maigre
qu'il ne puisse couler en plein hiver, ce qui tous les traitements qu'on pourrait leur
est souvent le cas avec un article bien mûr. faire subir.
Ce sont ces marchands au détail principale- Les bidons de fer-blanc de l'Ouest sont
ment qui achètent leur miel en barils et le devenus si populaires, qu'ils tendent à
mettent en seau à mesure de la vente, qui supplanter aujourd'hui jusqu'à un certain
usent de ces sortes de récipients. Ils sont point les tonneaux de l'Est; car les récipients
faits cependant pour porter dans le voisi- de bois ont la fâcheuse habitude de fuir, de
, nage, plutôt que pour être expédiés à de couler partout sur le haquet, ne cessent pas
grandes distances. de causer des ennuis aux commissionnaires
Pour de grandes quantités allant de 200 à et aux commerçants; et il y a de plus à
500 livres, on peut se servir de caques ou craindre que le bois n'altère le miel. SI les
bien de tonneaux. Quelques personnes insis- récipients de métal sont bien clos au début,
tent pour que l'intérieur des récipients de ils resteront toujours bien clos, et n'importe
bois soit revêtu de paraffine, comme nous quel degré de sécheresse n'aura d'influence
l'avons expliqué au chapitre FUTAILLBS. sur eux; et bien qu'ils soient un peu plus
D'autres affirment que c'est inutile et que dispendieux par livre de miel, ce déoavan.
MIEL EXTRAIT. 244 MIEL EXTRAIT.

tage est compensé par la commodité d'en qu'une petite quantité de miel, quand un
vendre au détail ou en gros des quantités client vient avec un seau et en demande
inférieures à 100 livres. Si un marchand un peu ». En soulevant légèrement sur
achète un wagon de miel extrait en bidons
de fer-blanc, il peut les détailler en lots de 60,
120 ou 1000 livres, comme il lui plaît, sans
rien défaire, sans rien ouvrir, sans rien
déballer.
Il y. a encore un point de plus en faveur
des bidons, c'est que jamais aucune partie
du miel ne se perd, n'est absorbée par son
contenant. Avec les barils et les caques au
contraire la perte du miel absorbé par le
bois monte quelquefois jusqu'à deux et
même jusqu'à cinq pour cent du poids total
du miel, et cette proportion est très con- l'un de ses angles pour laisser couler le miel,
sidérable. Après s'être bien mis dans l'esprit il est si lourd qu'ily a quelque difficulté à le
combien le bois des barils doit être desséché tenir en balance, à éviter qu'il ne coule du
jusqu'au cœur et le baril lui-même parfaite-
ment clos de partout, on peut se rendre
compte encore de la quantité de miel qui
peut pénétrer dans tous les pores du bois.
Il est possible naturellement de parer à ce
dernier inconvénient en paraffinant l'in-
térieur, mais cela comporte aussi un labeur
considérable.
Les bidons carrés doivent naturellement
être mis en boîtes — habituellement deux
par boîte — comme le montre la gravure.
ILs sont quelquefois mis dans des boîtes
séparées.
On voit à droite en-dessous de la figure
la plus grande le détail de la fermeture à glis-
sière d'un bidon. Il est fait d'un épais mor-
ceau de fer-blanc de 64 x 76 m/ra.Un morceau
de cuir épais maintenu au fer-blanc par
quatre rivets. Le cuir a 51 x 76 rnlm,de sorte miel en dehors ou en trop, ou de barbouiller
que le métal le dépasse d'un quart de pouce le seau etle bidon.
sur deux côtés. Repliez le fer-blanc qui M. G. C. Greiner, de La Salle, N. Y. nous a
dépasse de manière à retenir la glissière,
comme on le voit sur la figure. A l'aide d'un
emporte-pièce, faites une ouverture ronde
traversant le miel et le cuir. De la même
manière percez le couvercle vissé et sou-
dez-le au fer-blanc comme le montre la
gravure. Ce travail nous donne une ferme-
ture qui peut s'adapter à tous nos bidons de
miel si bien que l'épicier n'a besoin d'en
avoir qu'une seule, qu'il attache à ses
bidons à mesure qu'il les détaille. Ces glis-
sières ne reviendront à guère plus de fr. 0,75
pièce.
POURVIDERLES
INVENTIONINGÉNIEUSE
ESTAGNONS.
Un estagnon ordinaire carré de 30 Kgr. envoyé un dessin d'une invention très ing-é",
lorsqu'il est plein est une chose difficile à nieuse et si simple, que chacun peut l'exécu-
manier, surtout quand on désire ne prendre ter avec des bois ordinaires quelconques
MIEL EXTRAIT. 245 MIEL EXTRAIT.

Les Illustrations en montrent la construc- des bidons carrés d'un gallon, d'un demi et
tion et également la manière de s'en servir. d'un quart de gallon sans compter d'autres,
Quand un bidon pivote sur un centre de d'une capacité de 12, 6 et 3 livres de miel,
chaque côté, on le retourne très facilement que l'on voit dans la gra-
sous l'angle qu'on désire.Lorsqu'il est plein, vure ci-jointe. Les bidons
le bidon peut être Instantanément placé d'un gallon sont mis dans
perpendiculaire. Quand il est vide, on le des boîtes de dix chacun,
remplace par un autre, et on répète l'opé- et sont vendus 7 fr. 50 la
ration. boîte, ou 60 fr. le cent non
La vis du dessus doit toujours se trouver mis en boîte. En bien des
,
dans le coin supérieur droit, pour laisser cas, il peut être sage que le
rentrer l'air aussi vite que le miel s'écoule commerçant fasse sa com-
sans quoi le miel ne descendrait que par mande de miel extrait, par-
glous-glous. tie en bidons carrés et en
BIDONCARRÉ caques de 60 livres, partie
- - COMMBNT ESSAYERLES FUITESDES DE 12 LITRES. en bidons de 12 livres, de
BIDONS ? façon a pouvoir fournir a
ses clients, suivant leur besoin, un grand ou
Monsieur A. I. Hill, de Floride, recom- un petit récipient de miel.
mande la manière suivante: placez la bou-
I cheàur l'ouverture, aspirez l'air dans les MISEDUMIELENRÉCIPIENTSDEVERRE.
L poumons et exhalez-le par les narines. En
répétant l'opération qui deviendra de plus Sous le titre FUTAILLES nous avons déjà
en plus courte, un vide partiel se fera dans donné quelques Indications générales au
le-Jtrtâon. Arrêtez une minute et écoutez sujet de la façon de mettre le miel en fûts
les fuites. S'il y en a vous entendrez un pour qu'il soit en bonnes conditions pour la
aisément et la pression de l'air augmen- vente. Ici nous voulons consacrer quelques
tant à l'intérieur permettra aux côtés de lignes à expliquer la marche à suivre pour
reprendre leur place. On écartera donc ce renfermer dans les récipients de verre, de
bidon qui sera réparé plus tard. façon à ce qu'il ne s'y granule pas. Au cha-
pitre MIEL GRANULÉ nous avons déjà dit
BIDONS D'OCCASION : quelque chose à ce sujet, mais ici nous
COMMENT LES NETTOYER. entendons insister sur certains détails qui,
si insignifiants qu'ils paraissent en eux-
Les bidons carrés sont employés à l'exclu- ont pris collectivement, une impor-
sion d'autre chose, pour expédier la gazoline mêmes, tance suffisante pour concourir au succès ou
et les huiles lourdes sur la côte du Pacifique. à la non réussite d'une maison. Celui
qui sait
Après qu'ils sont vidés, on les vend moitié mettre le miel en flacons sous une forme
prix environ des neufs, et en bien des cas, pratique et attrayante, et de façon à ce qu'il
, les apiculteurs qui ont voulu s'en servir, ont ne se granule pas avant un an pour le mpins,
à peu près gâté leur miel. Les plus soigneux
peut obtenir un bon prix de sa marchandise
ont tenté d'en faire disparaître l'odeur. Celui et arriver à se faire une
maison de premier
quia le mieux réussi, et qui proclame que ordre.
ces bidons d'occasion sont aussi bons que des Un tuyau amenant la vapeur d'une chau-
neu&, quand on les traite par le moyen qu'il dière est de tous les systèmes de chauffage
va nous dire, sans compter qu'ils coûtent le
plus commode que nous puissions emplo-
i moitié prix, est M. S. S. Butler, de Los Gatos, yer; mais comme la plupart de nos lecteurs
Californie. Il nous écrit : n'ont sans doute pas l'occasion d'employer
Je faisfondreen mêmetempsles faussetsde quatre la vapeur, il leur faut trouver un autre
bidons,en formantunseul groupedes quatreanglesqui moyen. Bien que les fourneaux de cuisine
portentces faussets,eten mettantune pelletéede char- ordinaires à charbons ou à bois
bonsallumésau milieu.Un bonouvrierpeut nettoyer puissent
environ100bidonspar jour, en mettantdanschacunune servir pour mettre à chauffer le miel avant
poignéedechauxvive,avec3ou 4quartsd'eaubouillante.de l'enfermer dans les bocaux, un poële à
Agitezlesbidonsentoussens,rincez-lesbien ; rincez-les à trois brûleurs vaut beaucoup
ensuitedeuxfoisà l'eau froide,aprèslesavoirdeuxfois, pétrole
lavésàla chaux.Decettefaçon,onlesnettoieparfaitement.mieux en ce que la chaleurpeut être exacte-
ment réglée. Un feu de bois ou de charbon a
Tout récemment, pour répondre au besoin chance de brûler trop fort à un moment et
qu'on avait d'un récipient plus petit de ce de baisserà d'autres. Si le miel est surchauffé
même modèle, les fabricants ont présenté cela le gâte — c'est-à-dire qu'il est brûlé, ou
MIEL EXTRAIT. 246 MIEL EXTRAIT.
bien que sa saveur est tellement altérée grand bidon dans d'autres bidons plus petits
qu'on ne peut le vendre qu'à un prix infé- ou dans des vases de verre, puis de le
rieur; de toute façon, il n'est plus propre à chauffer une fois mis dans ces derniers.
mettre dans des récipients de verre; il faut L'autre est de mettre à fondre la totalité du
donc se déterminer à le mettre en fûts et à miel dans la cuve; on le tire ensuite dans
le vendre à bas prix à de grandes maisons les flacons tandis qu'il est chaud, puis on
de pâtisserie ordinaire qui puissent se servir le bouche aussitôt. Tout dépend beaucoup
de miel inférieur ou non classé. C'est pour- des conditions, des circonstances dans les-

LES CUVESPOURFONDRE,LU SIPHONET LE FOURNEAUA PÉTROLEDE M. FOWLS.


j
quoi nous disons, qu'en raison de l'irrégu- quelles on se trouve. La plupart de ceux
larité de température des fourneaux à bois qui ont un fort courant d'affaires suivent,
ou à charbon, vous devez vous servir absolu- de préférence, le second procédé.
ment d'un fourneau à pétrole, si vousne pouvez Comme on le voit dans la gravure ci-jointe,
employer la vapeur. M. Chalon Fowls fait usage du fourneau à
Il y a deux méthodes en usage pour pétrole dont nous avons déjà parlé, et met
chauffer le miel, afin de le mettre en vases. une grande cuve sur chacun des deux
La première est de le transvaser froid, d'un brûleurs du haut. Ces cuves sont en partie
MIEL EXTRAIT. 247 MIEL EXTRAIT.

remplies d'eau, de façon à submerger un comme plus simple, plus sûre pour la plu-
grand bidon carré de miel. Quand le miel part des personnes qui ont à mettre du miel
est complètement fondu, on plonge dans en flacons. A vrai dire, c'est celle que nous
l'eau un thermomètre, et lorsque le mer- pratiquons nous-même, à l'exclusion de toute
cure est monté à 72° cent. environ (il ne autre, et c'est par plusieurs milliers que
doit pas dépasser 83°),on soutire le miel, au nous expédions chaque année les bocaux
moyen d'un siphon, dans la cuve de remplis- de miel.
sage qui repose à un degré plus bas du Nous visons tout d'abord à faire un mélange
fourneau. Ce. siphon peut être en verre, de-miel que nous puissions reproduire exac-
comme le montre la gravure, ou fait d'un tement chaque année. Il n'est pas pratique
simple tube de caoutchouc ordinaire. Ce dans notre localité de fournir soit du miel de
-dernier même peut être préféré parce qu'il trèfle,soit du miel de tilleul strictement pur.
plus pratique, plus commode à mani- En général, presque tout notre miel est un
P#aler. Le miel étant chaud, on attache une mélange de trèfle et de tilleul; mais comme
"acbaque bout du tube, qu'on y plonge parfois l'un et l'autre sont rares, nous aug-
entent jusqu'à ce qu'il soit rempli. On mentons le produit de notre récolte en y
alors une des extrémités qu'on mêlant une qualité extrn de miel de luzerne
.ber dans la cuve de remplissage, ou de sauge. Pour notre commerce direct
pinsbas. Le miel chaud, se met aussi- nous faisons un mélange des meilleures qua-
goutte à goutte, et à mesure lités de miel, dont nous envoyons la formule
-
|||Pp| ~-~t;'K'
couler

EN BOUTEILLES DU MIEL, PRATIQUÉE PAR LES AUTEURSDE CELIVRE.


|||l|t> j I MISE -1
§|§Ép$lé bldoûse vide, il est indispensable de à nos clients. Le public apprend à l'appré-
': :;t!éa.uQ.ui l'entoure, sans cela il cier, ce miel lui convient, et nous nous trou-
'ait à la surface et se retournerait vons à même de lui en fournir chaque année
dessus dessous. De la cuve de remplis- de presque absolument semblable. Tandis
lemlel est alors soutiré tandis qu'il est que celui qui livrera une année du miel de
*Y,.JII'ié
encore chaud, c'est-à-dire à une tempé- trètle pur, l'année suivante du miel de tilleul,
rature aussi proche de 72° que possible, une autre année encore un autre genre de
dans les pots de verre, les bocaux Mason, miel, si la quatrième année, n'en pouvant
les flacons Muth, en un mot dans l'un ou récolter de ces trois-là, il en livre de sauge
l'autre des récipients dont nous avons parlé ou de luzerne, ses clients se plaindront que
plus haut. Aussitôt qu'ils sont remplis on son miel est falsifié, attendu que le dernier
les bouche encore tout chauds, après quoi, article envoyé était d'un tout autre goût
en ayant lavé l'extérieur à l'eau chaude, on que le premier
colle dessus l'étiquette voulue, et ils se Ayant déterminé la formule de votre mé-
trouvent alors prêts pour la vente. lange à mettre en bocaux, versez dans un
C'est là le procédé suivi pour mettre en grand bidon la proportion du miel de chaque
récipients de verre le miel chauffé en grande espèce qui doit le composer, et mêlez-les
quantité. A présent, parlons de la seconde bien ensemble. Le récipient qui doit les re-
méthode, de celle que nous recommandons cevoir, ne doit pas contenir moins de 200 li-
MIEL EXTRAIT. 248 MIEL EXTRAIT.
vres (500livres môme vaudraient beaucoup Itque, les flacons de miel qu'on vient de rem-
mieux) et doit être pourvu d'un robinet qui plir à la grande cuve dont nous avons parlé
puissese fermer vivement. En l'absence de précédemment. Lorsque le fond du bassin est
quelque chose de mieux,la cuve d'un extrac- couvert de ces flacons posés côte à côte, l'eau
teur peut parfaitement convenir, en suppri- atteint à peu près à la hauteur d'un pouce
mant les paniers, l'entretoise, tout le méca- de leur sommet. Laissez les flacons dans le
bassin d'eau chaude jusqu'à ce
que le contenu de l'un d'eux
accuse une température de 72°.
On peut alors les enlever et les
boucher aussitôt. On les rem-
place alors par de nouveaux
dans le bassin, et ces opérations
simultanées du chauffage et du
bouchage peuvent se continuer
indéfiniment. En suivant cette
méthode, deux personnes peu-
vent aisément parvenir à rem-
plir et boucher un millier envi-
ron de flacons Muth par jour.
Mais pourquoi préférons-nous
ce proccédé à celui qui con-
LA CUVEDE CHALEUREN USAGEA LA A. I. ROOTC°. siste à chauffer le miel par gran-
des quantités? Envoici la raison:
nisme intérieur. Directement sous le robinet 1° On est toujours prêt, à n'importe quel
et à un degré plus bas que la cuve, mettez moment à répondre à une commande peu
un plateau ou un bassin; c'est sur ce plateau importante; et il n'est pas nécessaire de
ou dans ce bassin que les flacons, que l'on faire chauffer une bien grande quantité de
remplit, reposent, là que sont recueillies les miel pour remplir une douzaine ou deux de
gouttes de miel qui pourraient découler. flacons. Si l'on met à chauffer un grand
Tous nos apprêts sont terminés, nous pou- bidon de miel, on ne peut faire autrement
vons commencer le travail. Il nous faut bien que de le garder chaud un temps assez long.
comprendre que le miel de la cuve est froid. Et plus longtemps le miel se tient chaud,
Si la cuve, cependant, peut être placée près plus Il est apte à perdre couleur et saveur.
du fourneau ou des tuyaux de vapeur, cela 2° Les flacons plongés dans l'eau chaude
n'en vaudra que mieux, car le miel coule peuvent être facilement essuyés avec un
plus vite étant échauffé. linge, et sitôt bouchés ou cachetés, ils sont
Nous avons besoin à présent d'un bassin prêts à recevoir leur étiquette.
carré ou rectangulaire en tôle galvanisée, de 30 Le miel qu'on vient de soutirer froid ou
même mesure que le dessus du fourneau, et chaud dans des vases a absorbé de l'air au
dont les rebords perpendiculaires aient envi- passage, et ce sont ces particules d'air qui
ron six ou sept pouces de hauteur. Si c'est ont tendance à faire hâter la granulation.
d'un poële à pétrole dont on se sert, le bassin Si l'on échauffe le miel graduellement dans
peut être de longueur et de largeur égales les flacons après le remplissage, à mesure
au-dessus du fourneau, et si les trois brû- que la chaleur augmente elle chasse les
leurs se trouvent au même niveau, tant petites bulles d'air, et lorsque le miel est
mieux. Le bassin peut avoir juste la hauteur tout à fait liquide il est prêt à être cacheté
des bocaux ordinaires Mason, ou plutôt celle et à recevoir son étiquette.
des récipients de verre les plus hauts qu'on 40 Si du miel se met à granuler chez vous
a dessein de remplir. On ajoute à ce bassin un avant d'être expédié, vous n'avez qu'à le
double fond de toile métallique grossière, décacheter, h disposer les flacons dans le
maitenu à un demi-pouce du premier sur des bassin d'eau chaude, et quand le miel est
supports particuliers, dans le but d'obtenir fondu, à reboucher les flacons sans les avoir
une circulation d'eau sous les flacons, vidés. Tandis que si l'on veut au contraire
qui sans cela risqueraient d'éclater. Rem- mettre le miel à chauffer en totalité, il faut
plissez d'eau à moitié le bassin, et posez-le vider les bocaux — ce qui n'est pas facile
sur le fourneau. Quand l'eau accuse au ther- quand le miel est granulé — les laver, puis
momètre une température de 82°, posez les remplir à nouveau quand le miel est
dans le bassin, sur le faux-fond de toile métal- fondu
MIEL EXTRAIT. 249 MIEL GRANULÉ.
POURLAVERET NETTOYER LESFLACONS. avoir bouché le vase, il est important de
recouvrir d'une couche de paraffine le des-
Préparez plusieurs baquets d'eau — dont
l'un rempli d'une forte eau de savon — et sus du bouchon. Quelques commerçants
procurez-vous d'autre part quelques onces trempent même le bouchon dans la paraffine
de plomb de chasse — le N° 6 est à peu près chaude, puis, après l'avoir introduit dans le
ce qu'il vous faut. Si des parcelles de verre goulot du bocal, ils recouvrent le tout d'une
ou de la poussière colle à l'intérieur des nouvelle couche de la même cire. D'autres
flacons, versez-y une petite poignée de vont encore plus loin. Après avoir paraffiné
grains de plomb et secouez fort dans tous les bouchons, ils les recouvrent d'un chapeau
les sens, ce qui détache toutes les petites fait d'une jolie feuille d'étain. Si le miel a été
saletés; après quoi vous pouvez reverser chauffé a72° et plus, cacheté tandis qu'il était
le plomb dans un autre vase que vous traite- encore chaud, et que le bouchon ait été
rez de la même façon. Pour le rinçage, rendu imperméable, le miel restera liquide
servez-vous d'eau claire, d'eau douce. Une pendant plusieurs mois. Nous avons eu en
eau calcaire est sujette à déposer, à laisser main des échantillons de miel renfermés en
des traces de sédiments. Les récipients de flacons Muth, qui avaient été tenus pendant
verre qu'on emploie pour le miel destiné à six mois dans un appareil réfrigérant, et qui
la table, doivent être d'une propreté rigou- tout ce temps-là, étaient demeurés parfaite-
reuse. ment clairs. Mais ne conseillez jamais à vos
clients les épiciers de mettre leur miel dans
COMMENT
ON BOUCHELES FLACONS. des endroits trop froids. On ne doit pas tou-
cher aux bocaux plus qu'il n'est nécessaire,
Il y a deux ou trois méthodes pour cela. mais on doit les tenir dans une pièce chaude,
Pour la première, on se sert d'un maillet de d'une température aussi uniforme que
caoutchouc qu'on peut acheter chez tous les possible.
marchands d'articles de ce genre. Les bouts Le bouchage des récipients pourvus d'un
du maillet étant élastiques, un bouchon à couvercle garni d'un anneau de caoutchouc
peine enfoncé peut être entré d'un seul à l'intérieur, ne demande aucune explica-
coup dans l'orifice du flacon. tion spéciale. Nous dirons seulement:
Un autre procédé consiste à se servir d'un Pour votre sécurité personnelle serrez-les
levier, comme ceux que l'on voit en D sur autant que possible. En ce qui concerne les
la figure. Ce levier présente en-dessous une bocaux Mason, enfoncez les couvercles en
tournant, vissez-lrs en forçant unpeu.
Pour couvrir les pots, coupez des carrés
de papier-(de papier paraffiné de préférence),
à peu près de la largeur du dessus du pot.
Quand celui-ci est rempli, posez le papier
dessus et abaissez-en les bords tout autour
avec la main, en serrant assez fortement.
Si ce travail se fait trop aisément, employez
un papier plus épais ou deux épaisseurs du
premier.

DUMIELENRECIPIENTS
L'ÉTIQUETAGE
DE VERRE.
Règle générale, employez des étiquettes
circulaires. Les très grandes qui recouvrent
la totalité du vase ne produisent pas d'ordi-
naire un aussi joli effet, que de petites
étiquettes simples et de bon goût qui laissent
au client toute facilité de voir le miel. C'est
le miel que l'on vend; et s'il est d'une
qualité fine. engagez l'épicier à le disposer à
son étalage de telle façon que la lumière
puisse briller au travers, et nous pouvons
vous garantir qu'il se vendra bien.
saillie, qui, forçant sur le bouchon, le con-
traint d'entrer dans le goulot du flacon à une MIEL GRANULÉ. — Voir GRANU-
profondeur d'un seizième de pouce. Après LATIONDU MIEL.
MIEL EN SECTIONS. 250 MIEL EN SECTIONS.

MIEL EN SECTIONS. — Nous ne Elles n'étaient pas appétissantes de tous


croyons pas qu'unautre sujet (si ce n'est celui points, et sur le marché elles étaient tou-
de l'hivernage) ait donné lieu à autant de jours plus ou moins souillées de bavures de
discussions et d'améliorations que celui-ci. rayons et de propolis. Comme chacune con-
Nos ancêtres, avec leurs anciennes cloches tenait de dix à quinze livres de miel, c'était
de paille et leurs ruches en planches, plus que les familles ne désiraient en acheter
croyaient avoir eu un très beau résultat à la fois. Pour obvier à ces inconvénients,
quand ils obtenaient une méchante récolte
de dix ou vingt livres de miel en boîte.
Dans les conditions où nous nous trouvons
aujourd'hui il nous est possible de récolter,
dans une bonne saison, une moyenne de 30 à
soixante livres de miel en sections; et cer-
tains rapports ont démontré que parfois on
avait pu en obtenir jusqu'à 300ou 400livres.
Sur la quantité, une bonne qualité de miel
en rayon est beaucoup plus estimée qu'une
qualité égale de miel extrait. (Voir MIEL
EXTRAIT).Bien que ce dernier puisse valoir
et vaut en vérité, entre les mains d'un pro-
ducteur expérimenté, le meilleur miel en
rayon, en tant que corps, couleur, saveur, on inventa ce que tout le monde connaît
comme le miel en rayon se conserve pour- aujourd'hui sous le nom" Sections à miel».
tant mieux, il se trouve être un peu supé- Ce qu'il nous fallait, c'était un réceptacle
rieur au miel extrait sous le rapport des de petite dimension pour le miel en rayon.
qualités que nous venons de mentionner. C'est ainsi que se produisit l'introduction
Le miel en rayons ne peut être falsifié d'un récipient pour le miel en rayon, plus
et par conséquent, les consommateurs le petit, mais attrayant et prêt pour la vente.
Le marchand au détail se trouva capable de
fournir, à son client, une petite quantité de
miel en rayon sans se barbouiller et sans
embarras d'assiettes. La bonne ménagère, à
son tour, n'avait qu'à déposer la sectionTsw
une assiette, à passer un couteau ordinaire
autour du rayon pour le séparer de lasection
proprement dite, et le miel était prêtà être
mis sur table, sans qu'il coule.
CADRESDE GJIANDEDIMENSION
ET HAUSSES.
Ils sont destinés à maintenir les sections
tandis qu'elles sont sur la ruche et que les
abeilles les remplissent. Il y avait une
vingtaine de sortes de compartiments, de
cadres, de plateaux, de boîtes, de systèmes
d'emboîtement, dont tous avaient leur car-
prennent avec plus de confiance. Pour ces ractère spécial. Il serait impraticable de
raisons, parmi tant d'autres, cette friandise montrer tous systèmes différents; mais pour
de la Nature, dans sa forme originale, est mieux faire comprendre quelques-uns des
beaucoup plus demandée, et de là garde son principes sur lesquels Ils reposaient, il est
prix plus élevé. Pour compenser ceci, il bon, croyons-nous, de mentionner ceux dont
coûte aussi davantage à produire, et il faut l'usage était le plus répandu.
de même plus d'habiletéetdes arrangements Ce que l'on connaissait comme grand cadre
de hausses beaucoup plus compliquées pour à double rangée, fut peut-être le premier
obtenir un article hgrs ligne. Autrefois, tout moyen de maintenir les sections sur la
le miel en rayon était produit dans des ruche. Il consistait en un cadre de même
sections vitrées. Celles-ci avaient environ hauteur que la section, comme le montre la
cinq pouces carrés, quinze ou seize pouces figure placée à la page suivante. Son usage
de long et étaient vitrées aux deux bouts. fut très répandu à un moment donné; mais
MIEL EN SECTIONS. 251 MIEL EN SECTIONS.
avec le temps on découvrit qu'il avait plu- divisé transversalement par des cloisons —
sieurs Inconvénients. D'abord une pleine celles-ci évitant naturellement l'emploi de
ruche de ces cadres donnait trop d'espace à séparations; mais ceux qui ont fait usage de
couvrir aux abeilles,ce qui les décourageait et
les empêchait decommencer leur travail. De

plus ils ne permettaient pas d'augmenter CASIERDE HEDDON.


avec avantage le nombre des rangées. Enfin ce genre de casiers, et qui s'en servent en-
ils n'étaient pas commodes à enlever de la
core, affirment qu'ils s'en contentent très
ruche, et il était moins praticable encore bien sans séparations, qu'ils n'ont aucune
d'enlever les sections des cadres ou casiers, difficulté à mettre leur miel en panier pour
ne contenant qu'uneseuterangéle de sections. le marché. Mais la grande majorité des api-
La disposition du magasin de surplus de culteurs sont décidément opposés aux porte-
Doolittle consiste en une série de casiers sections dépourvus de séparateurs, parce
que, tout en pouvant se dispenser de ces der-
niers, on est obligé de manier le miel avec
des précautions infinies, en l'emballant pour
la vente, sans quoi les rayons se meurtri-
raient mutuellement et leurs surfaces se-
raient endommagées. Et d'ailleurs, il est vrai
que les rayons de miel produits sans sépa-
rateurs, ne sont jamais aussi unis, aussi
beaux que ceux avec séparations. C'est pour-
quoi les commissionnaires ne les aiment pas,
et pour cette raison, la hausse à T et les
autres formes de casiers avec séparateurs
ont décidément les préférences.
LA HAUSSEA T.
Cette hausse est une des formes les plus
populaires de magasins à sections qui aient
été inventés, et un très grand nombre d'api-
culteurs la préfèrent à toutes les autres.
MAGASINS
DE SURPLUSDE DOOLITTLE.
à simples rangées, sans saillies à là barre
supérieure, bien que des casiers peu pro-
fonds aient été pourvus de ces sortes de
saillies.
Les porte-sections à une et deux rangées
que l'on voit ici avaient des séparations de
fer-blanc clouées d'un côté des casiers;
mais l'arrangement montré ci-dessous n'est
pas disposé pour recevoir de séparations.
CASIERDE MOORE(OU HEDDON).
HAUSSEA T.
Comme le montre la figure, ce porte-sec-
tions consiste simplement en un plateau peu On les nomma ainsi à cause des T en fer-
élevé, de même profondeur que les sections blanc qui supportent les sections. Les bandes
avec en plus un passage pour les abeilles, et de fer-blanc sont pliées en forme de T ren-
1
MIEL EN SECTIONS. 252 MIEL EN SECTIONS.

versé, ce qui fait un appui très ferme et très ainsi que les sections unies, ne peuvent être
rigide. employées aussi avantageusement dans ces
Quelques personnes, comme le Dr Miller, hausses, que celles d'autres formes que je
préfèrent que les T de fer-blanc reposent décrirai plus loin.
librement sur un petit lien de fer, autant
pour la commodité de garnir les hausses, que HAUSSESA TENONSAVECPORTE-SECTIONS.
de vider celles-ci après que les sections ont C'est la forme de hausse la plus répandue
été remplies. Mais il y en a d'autres, comme peut-être. Elle tient, en quelque sorte, le
GeorgeE. Hilton, de Fremont, Michigan, qui milieu entre l'ancien casier à sections et la
trouvent à redire aux pièces non fixes, et qui hausse à T. Elle consiste en une série de
préfèrent que les T soient cloués aux bords porte-sections ouverts au sommet. Les
intérieurs du fond de la hausse. porte-sections sont soutenus aux deux bouts
On remarquera aussi qu'il préfère qu'un par une bande de zinc clouée sous les
système de pression soit établi sur les sec- planches de côté des hausses et en dépassant
tions — ce qu'il obtient au moyen de vis de intérieurement, comme le montre la figure
bois agissant à la main sur une planchette ci-dessous.

HAUSSEA T DE HILTON.

mobile. On ne peut nier le fait que dans tout HAUSSEA TENONSAVECPORTE-SECTIONS.


système d'arrangement des hausses, les sec-
tions et les séparateurs doivent être serrés Chaque porte-sections en tient quatre,
le plus possible les uns contre les autres maintenues bien carrément et serrées l'une
pour réduire les accumulations de propolis. contre l'autre, sans laisser de vides entre
S'il y a des fentes ou des espaces libres les rangées, comme c'est le cas dans les
entre les sections, on peut être sûr que les hausses à T. Lorsqu'on se sert de sections
abeilles les rempliront de leur mastic. à passages d'abeilles, les barres du fond des
Avec tous les genres de hausses à T, on
peut se servir de séparateurs de fer-blanc,
de bois, ou bien des cloisons décrites plus
loin. La saillie des T est juste assez pro-
noncée pour soutenir les séparateurs au
point voulu,
Mais la hausse à T, si parfaite qu'elle soit,
a ses inconvénients. Si les sections ne sont
pas parfaitement d'équerre, qu'elles pren-
nent des formes de losanges, quand elles
sont pliées, elles ne pourront être établies porte-sections sont entaillées pour corres-
bien carrées dans la hausse à T, à moins pondre aux passages d'abeilles. Entre chaque
qu'on ne pose d'autres T en fer-blanc ou des rangée de.sections, on glisse une séparation
barrettes de bois, pour remplir les vides au en huis, telle que la planchette D, que l'on
sommet des rangées qu'elles forment. Et, voit sur la figure d'enscmble. Lorsqu'elles
de plus, il devient impossible de déplacer sont toutes en place, on place iLleur suite
ces rangées. Quelquefois, quand la miellée une planchette mobile F, puis, dans l'espace
est peu abondante, il est bon de pouvoir étroit laisse entre cette planchette et le
déplacer les sections, reportant celles du côté de la hausse, on glisse une baguette G.
centre aux extrémités, et vice-versa. De en forme de trapèze et faisant office de coin,
plus, les sections à quatre passages d'abeilles, à laquelle on donne un tour, ce qui refoule
MIEL EN SECTIONS. 253 MIEL EN SECTIONS.

la planchette contre les sections et les (de même largeur de tous les côtés, sans
presse les unes contre les autres. passages pour les abeilles) nécessitaient un
système quelconque qui ménageât entre
BOITESA SECTIONS. elles, étant sur la ruche, un écartement
suffisant pour permettre aux abeilles de
Cette boîte est très appréciée des cultiva- passer. Dans ce but, on imagina un sépara-
teurs. On en place quatre sur la ruche teur ou cloison à claire-voie, muni de tra-
contenant les douze sections sans sépara- verses fixées de chaque côté à intervalles
teurs. Quand elles sont pleines on les enlève réguliers et reliant les lattes de la claire-
sans en ôter les sections, et on les porte sur voie — traverses espacées de telle sorte,
le marché telles que. C'est un moyen expé- qu'elles s'opposent aux montants des sec-
tions elles-mêmes — disposition clairement
démontrée par la figure suivante. On remar-
quera, à première vue, que le nouveau

ditif, — quelques sections ne sont pas


entièrement remplies — mais qui convient
au cultivateur qui n'a pas le temps de trier
ses sections, de les gratter, de les parer système comporte des sections à côtés plus
enfin pour le marché; et pour la vente locale, étroits, et pourtant ce genre de section
cette boîte fait très bien l'affaire. contient autant de miel qu'une autre plus
large de 9 m/m5, parce que ce surplus de
LES SÉPARATEURS A CLAIRES-VOIES largeur est compris dans les minces tra-
ET LESSECTIONS UNIES. verses de la cloison, comme on le voit en
Les sections et les hausses à sections A A A de la figure précédente, ou dans les
montrées jusqu'ici étaient toutes du type parties non évidées des anciennes sections
à passages d'abeilles. Les cadres à couvain, à deux passages d'abeilles de 5m/mchacun.
dans les ruches, doivent être placés de façon La figure suivante montre des spécimens
à laisser un passage aux abeilles: il en est de sections avec ou sans passages d'abeilles,
ainsi des sections. Les réceptacles à miel, ces dernières appelées généralement sec-
qui ont été présumés, ont eu, dès le début tions droites ou unies. On peut voir qu'elles
presque, des évidements pratiqués au haut ne comportent que très peu d'épaisseur de
et au bas des sections elles-mêmes, de sorte bois et que par conséquent elles tiennent
qu'on pouvait les mettre directement en un peu moins de place dans les caisses
contact entre elles ou avec le séparateur. d'expédition. En d'autres termes, les caisses
d'emballages de 12 à 24 livres peuvent être
d'une dimension un peu moindre, parce qu'il

Ce genre de section a toujours continué à


être employé jusqu'à aujourd'hui, pour ainsi n'est pas nécessaire de réserver entre les
dire, mais en 1897, on présenta une section rayons qu'on emballe pour la vente un
sans passages d'abeilles. dont les côtés passage pour les abeilles, comme on le fait
étaient taillés tout droits, sans évidements. sur la ruche. De plus, les côtés droits et
Elle avait été mise en usage quelque dix unis des nouvelles sections offrent des avan-
ou douze années auparavant par certains tages spéciaux au point de vue du grattage.
apiculteurs, auxquels elle avait donné en- Elles n'ont pas de raccords, souvent faits
tière satisfaction. Mais les sections droites grossièrement (comme dans les sections à
MIEL EN SECTIONS. 254 MIEL EN SECTIONS.

évidements), autour età l'intérieur desquels caractère principal de cette haie, est qu'elle
Il faut faire passer le couteau pour en laisse des ouvertures transversales directe-
enlever la propolis. En passant le couteau ment opposées aux champs des sections, lais-
une seule fois sur leur quatre faces on les sant ainsi une communication à travers les
en débarrasse entièrement; et même, si le faces des sections différentes, aussi bien qu'à
couteau a la lame assez longue, on en peut travers les rangées, comme les haies ordi-
gratter deux à la fois. Poids pour poids, et naires.
de même contenance, un rayon en section
unie est plus appétissant, a meilleure façon
qu'un autre en section à évidements. Les
figures de la page suivante montrent des sec-
tions à passage d'abeilles dans une. caisse
d'emballage, et des sections unies dans une
autre. Comparez ces deux caisses entre elles
et aussi avec celles représentées à quel-
ques pages plus loin.
Mais il ya encore un autre point à consi-
dérer. Les séparations à claires-voies sont
composées d'un certains nombre de lattes
ayant entre elles un étroit passage pour SECTIONSA COINSOtfVEEtfS»j
les abeilles, et, comme les traverses ou
supports sont d'un demi-pouce moins hauts On prétend qu'elles sont meilleures et
que la section, le passage à abeilles est assureut beaucoup plus souventle remplis-
beaucoup plus large. Au lieu de n'être sage des sections, parce que cette barrlête
qu'une ouverture étroite au sommet, comme rend les conditions plus semblables à celles
dans l'ancienne section, l'ouverture court des cadres à couvain ordinaires, où on ne
sur toute la largeur du haut, et divise de bas trouve aucune obstruction. Les lattes de la
en haut chacun des côtés. Cette disposition haie sont maintenues entre elles par des
donne aux abeilles une bien plus grande bandes de métal estampé, ayant des projec-
liberté de communication, et, en consé- tions ou des bosses au-dessus ou au-debsous
quence, tend à réduire les vides dans les des ouvertures transversales, pour laisser un
angles des sections. Puis vient cet autre passage d'abeilles entre les sections et les
facteur, à savoir les ouvertures horizon- lattes ou la haie proprement dite. Les traits
tales entre les lattes. Ceci établit la libre caractéristiques de cette haie sont très inté-
communication d'une section à une autre, ressants, si la dépense peut être surmontée.
non seulement dans le travers de la hausse, Dans des conditions identiques,les sections
mais encore enlong. La théorie et la prati- unies ne seraient pas mieux remplies que
que s'unissent donc Ici pour prouver que, celles à passages d'abeilles. S'il existe une
dans des conditions normales, cette disposi- différence dans le remplissage, c'est parce *
tion donne pour résultat que les boîtes sont que les premières ont l'avantage particulier
mieux remplies. Bon nombre d'apiculteurs de communiquer plus librement entre elles;
ont déjà attesté qu'ils obtiennent des rayons car dans l'ancien système ordinaire, avec
mieux et plus complètement remplis en séparation pleine, chaque section pour ainsi
sections unies qu'avec l'ancien système à dire, se trouve séparée des autres, ne forme
séparations pleines, que les abeilles s'en qu'un petit récipient isolé, et les faits ont
emparent plus vite, et que, sur quelques prouvé que les abeilles n'aiment pas à tra-
marchés on les vend à meilleur prix. Si la vailler dans des petits compartiments tout à
colonie n'est pas forte, l'ancien type de fait isolés les uns des autres. Une section à
hausse pourra être mieux rempli. angles entaillés, comme celle que l'on voit
en haut de cette page, séparée des autres au
moyen de lattes non maintenues par des træ.
verses, doit être et serait en effet aussi par-
faitement remplie que des sections unies
séparées par des cloisons à claire-voie ; car
elles se trouveraient précisément les unes
et les autres dans les mêmes conditions, en
La gravure et-dessus montre un autre type ce que les passages d'abeilles, faisant partie
deliâtes. Il a été présenté par MM. Hyde et de ces sections et y donnant accès, corres-
SebOU. du Texas, il y a quelques années. Le pondent exactement aux passages d'abeilles
MIEL EN SECTIONS. 255 MIEL EN SECTIONS.

(les traverses) obtenus sur les cloisons à chose, une séparation à claires-voies, placée
claire-voie. entre les rangées extrêmes et les côtés de
Mais on perdrait beaucoup des avantages la hausse, donne pour résultat que ces ran-
des sections unies si l'on adoptait le systèmegées de sections extrêmes sont, en bien des
à angles encochés. Bien également remplies, cas, aussi bien garnies que celles du centre.
ces dernières n'auraient pas, à beaucoup près,La raison en est qu'elle donne occasion à un
aussi bon aspect que les premières. groupement d'abeilles de chaque côté de la
claire-voie, entre le miel en rayon et le côté
HAUSSESPOURSECTIONSUNIES. de la hausse; et ces murailles d'abeilles,
pour ainsi parler, aident à entretenir la cha-
En général, elles diffèrent très peu de la leur, de sorte, qu'elles peuvent allonger le
hausse porte-sections, montrée et décrite rayon et compléter les sections des extré-
mités aussi bien que celles du milieu. La
théorie et la pratique tendent à soutenir
cette proposition.
Dans les hausses d'à présent, et spéciale-
ment dans celles destinées aux sections
unies, on fait usage, au lieu de coins et de
vis à pression, de ressorts en acier qui por-
tent en partie contre le centre de la parti-
tion à claire-voie et en partie contre les
côtés de la hausse, comme le montre en S
la flgure placée à la page suivante. Les coins,
les baguettes en forme de trapèze et les vis
-^précédemment, pour les anciens modes de de bois, causent quelquefois des ennuis par
sections. Les porte-sections sont de même les temps très humides où tous ces accessoi-

largeur que les sections elles-mêmes. Dans res peuvent gonfler très vite; mais les res-
chaque rangée de sections contenues dans sorts assurent par tous les temps, une pres-
un porte-sections on place une haie à claire- sion constante; et, ce qui est un point Impor-
voie, les supports des extrémités de la tant, ils ne sont pas attaqués par la propolis ;
cloison reposant sur la hande de tôle clouée et en même temps, Ils contribuent à boucher
en-dessousau bord Intérieur des extrémités. tous les petits interstices par lesquels l'air
On met une cloison à claire-voie à l'exté- pourrait passer entre les sections et les sépa-
rieur de chacune des rangées extrêmes des rations à claires-voies.
sections, parce que S. TiP-ettlt a démontré, PRODUCTION DU MIELEN SECTIONS.
qu'une division percée d'outre en outre, ou Les apiculteurs ne s'entendent pas tout
ce qui en principe est exactement la même exactement quant aux méthodes à employer.
MIEL EN SECTIONS. 256 MIEL EN SECTIONS.
Tout dépend tellement tant de l'homme que de couvain, dans la chambre à couvain du
de te localité, qu'on peut se permettre quel- bas, puis mettez alors les hausses à miel en
que écart. On peut constater cependant que rayon. Si nous pouvons obtenir une colonie
assez forte, les abeilles se précipiteront dans
la hausse sitôt qu'on l'aura mise en place.
Mais toutes ces méthodes seront réduites à
ncant, si la reine n'est pas bonne.

QUANDDOIT-ONMETTRELES HAUSSES ?
Si la colonie est dans un simple corps de
ruche et que les abeilles commencent à
revenir des champs bien chargées, si les
rayons sont blanchis au sommet par les
opercules et que les cadres soient bel et
bien remplis de couvain et de miel, alors
nous mettons les hausses. Si nous avons des
tous s'accordent à dire qu'il faut être en
hausses contenant des rayons d'extraction
possession d'une bonne et forte population de
en de tenue toute demi-hauteur, nous préférons les mettre
d'ouvrières, âge travailler,
le moment même où l'on peut d'abord, même si nous voulons produire du
prête pour miel en sections, car les abeilles s'en empa-
compter sur une récolte de nectar. Il est reront et
et sot de laisser les beaucoup plus promptement,
peu sage grandement commenceront à y emmagasiner leurs pro-
abeilles à court de provisions au printemps, visions dans le haut.
à cette époque de l'année où l'élevage du Puis, lorsqu'elles sont
bienmises en train, nous soulevons la hausse
couvain doit être stimulé à l'extrême. S'il
est nécessaire, on doit même donner aux d'extraction et mettons en-dessous une
abeilles un nourrissement pour les stimuler. hausse à sections contenant des sections
garnies de feuilles entières de fondation (Voir
Fondation de rayon).
La méthode habituelle est de mettre la
hausse à sections au début; mais nos expé-
riences nous prouvent que les Italiennes
surtout ont de la répugnance à entrer dans
les boîtes. Si au contraire, elles ont pris
d'abord l'habitude de monter, elles continue-
ront, même la hausse fut-elle changée. La
hausse à extraction peut demeurer au som-
met de la même ruche sur laquelle elle a été
mise en premier lieu, mais nous préfére-
rions la porter sur une autre colonie afin de
communiquer à celle-ci la fièvre des
hauteursn, après quoi nous la remplacerions
par une hausse à sections. Au bout de peu
RESSORTSDE HAUSSE,COMMENT LES PLACER. de temps, nous aurions des hausses d'extrac-
tion remplies ainsi que des hausses à rayons.
Si la température n'est pas froide, on peut En procédant de la sorte, nous avons décou-
pousser à la production du couvain avec vert que nous pouvions produire exacte-
avantage. On y parvient en insérant un rayon ment autant de miel d'extraction que si
vide entre d'autres remplis*. Mais on ne peut nous avions mis les hausses à sections en
faire cette opération, si la population de la premier lieu, avec en plus l'avantage, que le
ruche est faible, ou sile temps est froid. Si miel extrait que nous obtenons ainsi, est un
les abeilles sont trop à l'étroit, comme il gain tout net et tout gratuit. Lisez d'ailleurs
arrivera certainement à quelques colonies, ce qu'une des correspondantes des Gleanings
ajoutez alors un étage à la ruche. Si la colo- in Bee Culture nous dit à ce propos:
nie est assez forte, laissez-la s'en emparer, annéesje mesuisamuséà essayeret il
même après avoir mis une hausse de sec- Depuis p lusieurs
comparer les différentesméthodespratiquéespourfaire
tions. Si elle n'est pas assez forte, enlevez produireauxabeillesdu mielen sections.Voilàhuitans
l'étage supérieur, réunissez tous les cadres queje m'intéresseà cettequestion, et j'ai obtenudebons
résultats.Lescinqpremièresannéesont donnélieu cha-
* VoirEXPANSION DUCOUVAIN. P. 107 cuneàunenouvelleexpérience. Il ya troisans,J'ai essayé
MIEL EN SECTIONS. 257 MIEL EN SECTIONS,
uneméthodequia telletne.itbie.ire.i3H,iiî j: l'ai ojiti- extrait, ou qui, peut-être, n'ont de hausses à
nuée jusqu'ici,et je suis parvenu,dans une certaine extractions d'aucune sorte. Et il se
mesure,à triompherdes deuxgrandesdifficultéscontre peut
: le groupementdesabeilleset aussi que la localité, les abeilles ou l'apicul-
lesquellesj'avais à lutter
l'essaimage.Nousnousservonsdesruchesà tenonshuit teur ne se trouvent pas dans des conditions
cadresavecporte-sections poursectionsde 107X 107.Nos favorables, pour que la manière de procéder
abeillescommençaient toujourspar semasserou se sus-
expliquée précédemment, puisse donner des
pendre extérieurementdevant la ruche, dès que nous résultats
mettionsles sections,et la plupartd'entre elles,au bout aussi bons que la méthode plus
seulementde plusieursjours,semettaientà travaillerun directedemettre, dès le début, sur lesruches
peudanslessections,puisellesessaimaient, perdantainsi les hausses à miel en sections. Dans ce cas,
plusieursjoursde la premièremielléede luzerne.
J'avaissoixantecoloniesd'Italiennesdans monrucher vous n'aurez qu'à procéder comme nous
de pleinair, et en tentantmes expériences, je voulusle vous l'indiquons ci-après.
taire loyalement.Je pris 30 haussesde cadresd'extrac-
tion de demi-hauteur, garnis de rayons de monrucher
couvert,et les mis sur 30 ruches de l'apier en même CEQU'IL FAUTFAIRE LORSQUE LES ABEILLES
tempsque dessectionssurles 30autresruches.Quatreou REFUSENTDE TRAVAILLER
cinqjoursplustard,lesrayonsd'extractionétaientpleins DANS LES SECTIONS.
de miel nouveau,les abeillesexcitéeset affairées,tandis
que la plupartde cellesayantdessections,étaientmassées Parfois les abeilles montrent des disposi-
à l'entrée des ru.:heset que quelquescoloniesavaient
essaimé. tions à se grouper extérieurement et par
Je soulevaileshaussesà cadresen mettant entre elles conséquent, sont peu portées à pénétrer
et lenidà couvainunehausseà sections.Auboutde deux dans les sections. Elles se suspendent en
semainesà partir du jour où j'avais mislesrayons,les grosses
sectionsplacéessouscesrayons étaient mieuxremplies grappes aux alentours de l'entrée,
que cellesplacéessur les ruchesqui n'avaientpas de tandis que l'appartement de surplus reste
haussesà cadres.Aussitôtqueles rayonslurentoperculés,presque entièrement vide, pour ne rien dire
je lesportaiaulaboratoirepourles extraire,ayantensur- des fondations qui ne sont pas mises en
plusla totalitédumielqu'ilsdonnèrent,et les abeillesse œuvre. Cette disposition peut provenir d'un
mirentàl'œuvredeboncoeur.Je n'eusqu'untiersenviron
de cesruchesqui essaimèrent, en comparaison de celles retard dans la saison. Durant ces années
qui ne portaientquedeshaussesà sections. (peu fréquentes) où les abeilles n'ont pas
Cetteméthodemeplutsi fort,que l'annéedernièreje fis encore rempli leur nid à couvain, la saison
ensorted'avoirun nombresuffisantde ces pelits rayons du miel
construitspourenfournirunehausseà touteslescolonies presque terminée, et, où, à mesure
appeléesà produiredumielen sections. que le temps marche, augmententà peine, si
J'essayaide faire de mêmecette année,et de mes 75 elles l'augmentent, leur provision de miel,
coloniesde monrucher deplein air,je récoltai8uoosections règle générale, nous ne pouvons compter
belles, bien à
operculées,et propres la vente,environ que les abeilles monteront dans les hausses
500livresde sectionsimparfaiteset non terminées,1500
livresde mielextrait,60livresde cire, et deux barilsde avant que toutes les cellules nécessaires du
vinaigre.Nousnoustrouvâmesà courtde matériel,et je corps de ruche aient été remplies. Quand
me vis obligé de detruiie quelques-unsde mes petits celles-ci portent mesure comble, s'il y a
rayonset de les redonnerà construireaux abeillespour une
les entretenir d'ouvrage.J'oubliaisde mentionnerque poussée de nectar, elles commenceront
nousvendîmesune quantitéde ces rayonsaux familles à travailler dans les sections. Supposons que
d'alentourpour différentsusages,attenduque nouspou- nous ayons une bonne miellée moyenne, que
vonsvendrecesrayonsmoinscherque lessections.Ceux quelques colonies emmagasinent du miel
quenousdétruisîmes, nousne le fîmesqu'aprèsextraction, dans les
hausses, tandis que d'autres s'en
le lavagedes déchetsdonnade bonvinaigreet la cire
passadansl'extracteursolaireet futde qualitéextra-fine.abstiennent. Dans le second cas, la faute en
Nouslaissâmesun poucede rayon au haut du cadre est, soit à laruche,soit aux abeilles. Certaines
pourn'avoirpas à y mettre de fondation. Je ne croispas abeilles sont beaucoup plus lentes à monter
quenousparviendronsjamaisà triomphercomplètementdans les hausses que d'autres. Si le miel
de l'essaimage,maisje pense que ma méthodearrête
mieuxquetoutautreque je connaisse, la miseen grappe vient abondamment dans la ruche, elle peu-
desabeilles.Nouseûmescetteannée-ci 57 essaimages, mais vent être excitées, habituellement, en
pasdegroupements d'abeillesdansnotre rucherde plein plaçant une ou deux sections non finies de
air. Nousavionsachetéun extracteurpour cerucher-là. l'année
Nouscontinueronsà nousattacherà cette méthodepour précédente, au centre de la hausse.
lamiseen trainde nosabeillesà l'ouvrage.Dès que la Quelquefois un petit morceau de rayon à
premièrehausseà sectionest bienmiseen train,il n'y a couvain de mâle peut être disposé de la
plusde groupements à redouter.Les abeillesde mesvoi- même façon avec avantage, mais j'oserais à
sins se formèrenten grappeset essaimèrentdurant la
meilleurepartie de la saison, tandisque les miennes peine recommander ce moyen, qui peut
étaientà l'œuvreet affairées, être cause d'une décoloration des sections
Mancos, Colorado, 17novembre 1898. proches de ce couvain. 58 Si l'emploi de
MM.A. J. BARBER, sections à demi-construites, que nous venons
d'expliquer, ne parvient pas à exciter les
Mais II peut se trouver des personnes qui abeilles au travail, allez à une ruche où les
ne se soucient pas de produire du miel abeilles sont déjà occupées dans les sections,
17
MIEL EN SECTIONS. 258 MIEL EN SECTIONS.

si vous pouvez y avoir accès, enlevez-en les résultat, qu'une quantité de sections non
sections, abeillesactivesàallonger les rayons, terminées. Quand la miellée tire à sa lin, et
et tout ce qui s'ensuit, et placez cette que vous vous apercevez que la quantité de
hausse sur la ruche qui ne veut pas nectar exsudé commence à décroître, ne
monter: Ce moyen excitera toute ruche donnez plus de hausses vides à votre ruche.
contenant déjà assez d'abeilles en âge à Forcez les abeilles à compléter celles qu'elles
travailler dans les sections. Les sections ont déjà, ce qu'elles feront certainement si
contiendront des feuilles entières de fonda- vous êtes assez heureux dans vos calculs
tion, parce qu'il a été démontré mille et pour prévoir le moment précis où la miellée
mille fois, que les abeilles sont beaucoup cessera tout à fait. Lorsque vous n'êtes pas
plus disposées à accepter des feuilles certain s'il est besoin ou non que vous
entières que des amorces. Si vous vous ajoutiez une hausse vers la fin d'une récolte,
êtes conformés à cela, peut-être la ruche il est souvent sage d'en mettre une au-dessus
n'est-elle pas assez ombragée, et, en consé- de toutes les autres 57.Il est peu probable
quence, la hausse est surchauffée par les que les abeilles commenceront celles-ci
rayons directs du soleil. En cette occurrence, avant qu'elles n'en aient réellement besoin.
si vous ne pouvez improviser un abri Il est impossible de donner des règles pré-
quelconque, servez-vous d'une planche cises de superposition; mais en vous aidant
d'abri, et chassez les abeilles en haut avec de ce qui précède, vous pourrez exercer
l'enfumoir. (Voir RUCHER). votre propre jugement.
Si toutes ces méthodes ne contribuent pas QUAND ET COMMENT ONDOITRETIRER
encore à forcer vos abeilles à occuper les LES SECTIONS.
sections, bien que vous ayez fidèlement suivi Habituellement, il n'est pas pratique d'at-
toutes nos instructions, l'ennemi peut venir tendre pour les enlever que toutes celles
de ce que la sécrétion du nectar ne se fait d'une hausse soient achevées; c'est-à-dire
pas assez rapidement, de ce que le nid à jusqu'à ce que toutes les cellules en soient
couvain n'est pas encore rempli, ou de ce operculées. Celles des sections qui risquent
que la colonie est trop faible. Quelles que le plus de n'être pas finies sont celles des
soient les conditions dans lesquelles se fait deux extrémités, et celles-là les abeilles
la récolte, il faut de fortes colonies, en tous mettront du temps à les compléter. Si la
temps, pour que beaucoup de travail soit fait miellée est terminée nous n'attendrons pas
dans les hausses. La ruche doit regorger que les abeilles les achèvent, nous enlève-
d'abeilles. rons tout de suite au contraire la hausse
DE HAUSSES. entière. Plus elles restent sur la ruche, plus
SUPERPOSITION
le miel est sali par les allées et venues des
Si le nectar donne en bonne proportion,
vous pouvez espérer, (si les abeilles ont été abeilles, et plus elles seront souillées de
bien entraînées à monter) que la hausse, ou propolis. Les abeilles ont une façon de se
promener dans leurs appartements avec des
magasin à sections, sera bientôt remplie de
miel, à moitié ou à peu près, les rayons des pattes sales, qu'elles partagent plutôt avec
leurs propriétaires. Cependant, si vous vou-
sections se trouvant à différents degrés
lez avoir un miel en rayon réellement extra
d'achèvement. Lorsque la hausse est à moi-
et délicieux, un miel qui plaise au goût plus
tié remplie de miel, soulevez-la et mettez-en
une autre vide dessous. Vers l'Instant où peut-être qu'aux yeux, et que vous ne soyez
celle-ci sera, à son tour, à moitié finie, pas très exigeant quant à la blancheur des
soulevez les deux hausses et mettez-en une opercules qui en font un article mieux ven-
autre vide entre elles et le corps de ruche. dable, laissez la hausse sur la ruche pendant
deux ou trois mois. La plupart des apicul-
Ce procédé de superposition ou d'étage-
teurs s'accordent à dire que du miel en
ment» des ruches, comme disent les Anglais,
peut se continuer jusqu'à trois ou quatre rayon laissé sur la ruche acquiert une cer-
taine richesse de saveur, qui n'existe pas
magasins de surplus, suivant le temps que dans le miel nouvellement operculé. Bien
dure la miellée et la quantité de nectar
recueillie journellement. En attendant, la qu'un tel miel soit réellement meilleur, Il
n'est pas aussi bon à présenter sur le
maturation du miel des hausses supérieures
marché.
se poursuit. Habituellement, 11 n'est pas
pratique desuperposer plus de deuxhausses. COMMENT ON FAIT SORTIRLES ABEILLES
DES SECTIONS
AVERTISSEMENT. SANSLE SECOURS DE CHASSE-ABEILLES.
Il faut être très prudent en pratiquant ces Il y a un inconvénient à laisser du miel sur
superpositions, ou sans cela on n'aurait, au la ruche après la miellée finie. Sitôt que
MIEL EN SECTIONS. 259 MIEL EN SECTIONS.

vous ouvrez la ruche, les abeilles, surtout Après avoir chassé autant que possible
les hybrides, sont capables de désoperculer les abeilles des sections, prenez le ou les
quelques-unes des cellules et d'en emporter casiers, avec les abeilles qui y adhèrent
le miel en bas. Que vous le laissiez sur la encore, et posez-les sur le côté sur le sol.
ruche ou que vous l'enleviez sitôt operculé, Si vous en avez beaucoup empilez-les l'un
la méthode d'en chasser les abeilles et de les sur l'autre en les contrariant. Prenez ensuite
en tenir éloignées, est, pour ainsi dire, la la tente pliante (voir Tmnsfert) et étendez-la
même. Dans le premier cas certaines haus- sur les casiers. Auparavant cependant, faites
ses peuvent n'être pas pleines de miel, bien un trou plus long que large (s'il n'y en a pas
qu'un coup d'oeiljeté sur le haut des hausses un déjà) dans la barre de la moustiquaire
aient pu montrer de beaux rayons avec près du sommet de la tente. Les abeilles, en
opercules bien blancs. Levez-en un pour quittant les casiers, iront donner de la tête
plus de sûreté et regardez le bas. S'il est contre les parois de la tente, jusqu'à ce
operculé jusqu'en bas, on peut l'enlever. qu'elles arrivent à la pointe, où elles
Pourôter les sections,(*)envoyez de la fumée s'échapperont par ce trou; mais aucune
sur le dessus de la hausse pendant quelque n'aura assez d'intelligence pour rentrer par
temps pour en chasser le plus grand nombre le même chemin. De cette façon les casiers
des abeilles; enlevez la hausse, et posez-là de sections seront bientôt libérés de toutes
de côté près de l'entrée (non comme elle est les abeilles; et comme aucune autre abeille
placée sur la ruche, sans quoi vous tueriez ne rentrera par le trou pratiqué au sommet
les abeilles). Si le nectar donne abondam- de la tente, il n'y aura aucun danger de
ment, vous n'aurez pas à craindre le pillage pillage.
et en deux ou trois heures les abeilles Le Dr Miller, développant cette idée de
auront quitté la hausse et seront rentrées tente à abeilles, alla un peu plus loin et
dans la ruche. inventa une tente miniature à poser direc-
Peut-être, sera-t-il plus sage pour vous tement sur la pile de hausses remplies.
de ne pas poser de hausse près de la ruche
tant que vous n'aurez pas acquis une cer- SECOUEUR DE HAUSSEDE MARTIN.
Une autre invention excellente pour faire
évacuer les abeilles des hausses sans chasse-
abeilles, est expliquée par M. John H. Martin,
sous le pseudonyme de Rambler » dans les
Gleanings in Bee Culture. C'est tout simple-
ment un châssis de grandeur convenable
dont les quatre traverses sont chevillées
ensemble, ayant quatre forts pieds,assujettis
par des crampons et des taquets de façon à
pouvoir soutenir une hausse de sections
juste au-dessus du plateau de toile placé en
dessous. La hausse, le châssis et tout, ou le
"Secuueur" comme l'appelle M. Martin, sont
soulevés et reposés sur le sol d'un mouve-
ment vif et sec qui les fait s'entrechoquer.
Ce secouage est répété plusieurs fois succes-
sivement jusqu'à ce que toutes les abeilles
soient tombées sur la toile, dans laquelle on
peut les ramasser pour les rapporter devant
la ruche. Le travail se fait en moins de temps
CHASSE-ABEILLES
A TENTEDE MILLER.
qu'il n'en faut pour l'expliquer.
taine expérience. Quelquefois on peut les Ceux qui sont assez forts et des bras et
laisser là tout le jour, lorsque les abeilles des reins peuvent secouer toutes les abeilles
ont plus d'occupation qu'il ne leur en des hausses sans l'aide d'un secoueur; mais
faut c'est une opération très fatigante pour la
sur les fleurs; mais, encore une fois, ces
rayons à découvert peuvent provoquer plupart d'entre eux et qui leur donne des
tout d'un coup le pillage et démoraliser tout tours de reins.
un rucher. CHASSE-ABEILLES.
(*) Le procédéicidonné,estcelui que recommandele Les premiers chasse-abeilles étalent en
DocteurC.C. MILLER, de Marengo,Illinois. forme de cônes verticaux detoile métallique
MIEL EN SECTIONS. 2Ô0 MIEL EN SECTIONS.
comme le piège"d'Alley, ainsi qu'on le voit au qui montre le chasse-abeilles Lareese. Les
chapitre des MALES; mais comme ces appa- deux planches qui composent l'appareil pro-
reils prenaient trop de place dans les hausses prement dit sont distantes de deux pouces

SECOUEUR
DE HAUSSEMARTIN. SECOUEUR
DE HAUSSEMARTIN.

on dut Inventer d'autres systèmes dont les environ. De chaque côté sont clouées, com-
cônes étaient, pour ainsi dire, renversés sur me on le voit, des bandes de toile métallique,
le côté. On voit un de ces systèmes dans le et entre ces bandes sont placés bout à bout
chasse-abeilles horizontal de Reese. des cônes horizontaux également en toile
métallique. D'autres bandes de toile métal-
lique, disposées en Y, sont fixées entre les
bandes clouées des deux côtés de l'appareil.
Ces Y sont formés en repliant la bande de
toile métallique en une sorte d'auget. Le
fond de l'auget est alors fendu au milieu
d'un côté. Les deux extrémités de la bande
sont écartées, puis clouées aux deux bords
de l'écartement des planches. On en fixe de
CHASSE-ABEILLES HORIZONTAL DE REESE. cette façon six, indiqués par des lignes légè-
res. C'est làle chasse-abeilles à cônes hori-
Le même système légèrement perfec- zontaux de toile métallique que John H.
tionné est représenté dans la figure suivante Larrabee a perfectionné à son tour, Le seul
MIEL EN SECTIONS. 261 MIEL EN SECTIONS.

fait que W. G. Larrabee récolta avec son d'un couteau, soulevez la hausse de façon à
aide, en une seule saison, plusieurs mil- ce que tous les joints mastiqués à la propolls
liers de livres de miel extrait, sans secouer se séparent. D'une main inclinez alors la
hausse d'un côté de manière à faire un vide,
puis soufflez de l'autre quelques bouffées de
fumée à l'intérieur de la ruche pour y
chasser les abeilles. Soulevez ensuite le côté
de la hausse et maintenez-le dans cette
position à un angle d'environ 45° avec le
corps de ruche. De la main gauche, qui a
déposé l'enfùmoir, saisissez le chasse-
abeilles. que vous aurez placé précédem-
ment à portée de votre main. Établissez-le
sur la ruch3 aussi loin qu'il pourra aller, le
passage d'abeilles tourné au-dessus. Reposez
CHASSE-ABEILLES LA REESE. la hausse doucement sur le chasse-abeilles,
et, en dernier lieu, alignez l'appareil et la
ou brosser un seul rayon, est une preuve hausse avec la ruche.
évidente qu'il opère avec succès. Ce procédé, vous le verrez, vous évitera
CHASSE-ABEILLES DE PORTER. de soulever de lourdes hausses, d'exciter la
colère des abeilles et de les tuer.
Le chasse-abeilles représenté à la page Le meilleur moment pour placer le chasse-
suivante, tient sans nul doute le premier abeilles de Porter est le soir. Si l'on en pose
rang parmi tous ceux qui ont été présentés trente ou quarante, le lendemain matin vers
jusqu'ici. Les systèmes à cônes grillagés neuf heures on aura trente ou quarante
n'empêchent pas toujours les abeilles de hausses prêtes à enlever, et qui contien-
rentrer par le même chemin qu'elles sont dront à peine une abeille. S'il en est resté
sorties. Mais le principe d'après lequel le trois ou quatre, disons même une douzaine,
elles s'envolent généralement dès qu'on
découvre la hausse. Sinon, une ou deux
bouffées de fumée, une secousse et les voilà
délogées.
AVANTAGES DESCHASSE-ABEILLES.
En enfumant le plus grand nombre des
abeilles et en laissant le reste s'échapper par
Porter est construit empêche efficacement le sommet des tentes et retourner à leur
tout] retour d'abeilles. Les abeilles ont à demeure (si elles le peuvent), il y a encore
passer les unes après les autres entre les les jeunes abeilles qui n'ont pas la force de
extrémités de deux ressorts très sensibles voler à leur ruche, et celles-là sont exposées
qui cèdent aisément au passage de chacune, à être perdues. La fumée porte aussi quel-
mais qui se referment aussitôt prévenant
absolument leur retour. Au moyen de cet quefois les abeilles à désoperculer le miel.
Avec un quelconque des quatre appareils
appareil on peut débarrasser les hausses des précédents, ces inconvénients sont bel et
abeilles, très facilement et sans beaucoup bien évités. Lesjeunes abeilles redescendent
de travail. dans le corps de ruche, et tout se fait si
paisiblement qu'on n'a pas à redouter ledéso-
perculage. ni de voir cesser les allées et
venues des abeilles par l'entrée, et que le
travail de l'apiculteur est également ménagé.
L'un destrois derniers nommés peuvent
servir pour Vextraction, que nous verrons
plus loin.
Le Porter, comme on le voit. est monté
sur un plateau, ménageant d'un côté un LE GRATTAGEDES SECTIONS
passage d'abeilles, et qui est aussi grand Afin de donner aux sections une apparence
que le dessus de la ruche. nette et les rendre propres à la vente, 11en
Voici notre méthode, pour placer ces faut gratter toute la propolis. Quelques
chasse-abeilles: A l'aide d'un tourne-vis, personnes se servent pour cette opération
MIEL EN SECTIONS. 262 MIEL EN SECTIONS.
d'un couteau de vitrier ou spatule; d'autres, endroits, on peut dire à peu de jours près
d'un couteau ordinaire émoussé. Mais quel quand la miellée cessera; il est alors pos-
que soit l'outil dont vous vous serviez, sible de disposer l'ensemble des sections sur
grattez les sections de façon à les vendre les ruches de façon à n'en avoir que très peu
nettes et propres. Faites attention de ne de non achevées, quand la saison est défini-
pas faire de balafres dans les opercules. tivement terminée.
Avant de commencer l'opération, vous ferez
bien de mettre de vieux habits, en raison de COMMENT
LE DrMILLER
la fine poussière de propolis qui salirait ÉVITELE TROPGRANDNOMBREDESECTIONS
cetainement des habits frais. NONFINIES.

TABLEA GRATTERLES SECTIONS Le Dr Miller retire ses hausses aussitôt


DEBOOMHOWER. que la majorité des sections sont operculées.
Ces dernières sont mises de côté pour être
M.Frank Boomliower, de Gallupville, New- grattées et mises en caisse pour la vente,
York, a une table à gratter les sections tandis que celles qui ne sont pas finies sont
comme celle montrée ci-dessous. Comme on remises dans les hausses, qu'on remet immé-
diatement sur les ruches, par conséquent
avant que la miellée cesse. En procédant de
cette façon il arrive à n'avoir que très peu
de sections non finies. à la fin de la saison.
Celles qui doivent être remises sur les
ruches il les appelle avec esprit les
refusées n. Celles-là, à mesure qu'elles
s'accumulent dans le laboratoire, sont pla-
cées dans les hausses appropriées. Une
partie de ces hausses de refusées» peuvent
être mises sur les colonies qui ont une
aptitude spéciale [*}pour achever le travail
déjà commencé dans les sections, et une
autre partie sur les colonies déjà à l'œuvre
sur leurs propres sections. Le grand avan-
TABLEPOURNETTOYERLES SECTIONS. tage de cette méthode est qu'elle permet
d'enlever les sections avant que toutes
le voit deux personnes peuvent travailler à celles de la hausse soient finies, et par con-
la fois, les côtés de la caisse, ou plateau, séquent avant que celles du centre aient
étant entaillés detelle sorte qu'il permet- perdu leur blancheur virginale.
tent au couteau de dépasser le bord de la Une telle manière de procéder n'est pos-
section. Chaque section, à mesure qu'elle sible que dans les localités où la miellée
est grattée, est déposée dans la caisse dure suffisamment, non seulement pour
d'emballage. Nous avons vu opérer sur cette remplir les deux tiers des sections placées
table et nous avons reconnu qu'elle est dans les hausses, mais encore pour per-
juste ce qu'il faut pour le grattage à la mettre d'achever les hausses de refusées »
main. mises ensuite sur les ruches.
En tous cas, on a toujours sur les bras à la
NONFINIES.
SECTIONS fin de la saison quelques sections non finies;
Plus les ruchées sont manipulées avec car si tout le miel de surplus doit être
prudence pour la production du miel en emmagasiné dans des sections, il n'est pas
rayons, moins grand sera le nombre de sec- possible de prévoir exactement le nombre
tions non terminées; mais ces dernières ne de sections qui seront achevées de remplir.
Si le miel est coté au cours de 60 ou 75
sont pas toujours le résultat d'un manque
d'habileté dans la direction des colonies. centimes, ces sections non finies ne monte-
ront pas à plus de 40 centimes la livre. Il va
Malgré les plus grands soins un arrêt subit sans dire qu'elles n'ont pas l'air fini. Quel-
dans la miellée met sur le dos de l'apiculteur
un grand nombre de ces sections; car per- ques cellules sont operculées, et celles qui
sonne ne peut prévoir dans certaines loca- ne le sont pas ne peuvent faire autrement
lités des interruptions semblables dans la C*)Quelquescoloniesvalent mieux pour terminer
sécrétion du nectar. Dans les régions où un travail commencéque pour le mettre en train en
pousse la luzerne et dans quelques autres partant d'unesimpleamorce.
MIEL EN SECTIONS. 263 MIEL EN SECTIONS.

que de barbouiller et la caisse et les sections que sur une petite échelle, de peser le miel
elles-mêmes. En si bon état qu'elles soient, donné, ainsi que le produit du miel en
elles sont de mauvaise vente, et Il vaut rayon récolté, depuis, et en comparaison de
mieux, soit les faire compléter sur la ruche celui qui avait été remis sur les ruches en
à l'aide d'un nourrlssement après la miellée, sections non finies.
soit en disposer autrement.
CEQU'ONPEUTFAIREDESSECTIONS
NOURRISSEMENT A DONNER NONFINIES.
APRÈSLAMIELLÉEPOURFAIRECOMPLÉTER Quelques apiculteurs préfèrent disposer
LESSECTIONS NONFINIES. des sections non finies en les vendant un
On ne doit naturellement donner que du prix moins élevé dans leur entourage, ou
miel extrait de toute première qualité, les garder exclusivement pour leur propre
comme nourrlssement. En aucune circon- consommation. Le miel, comme nourriture,
stance, Il ne faut songer au sirop de sucre. est très bon et très sain; et c'est la coutume,
Les hausses contenant des sections non dans bien des familles d'apiculteurs, de
-
terminées sont mises sur les ruches, puis consommer ces sortes de sections autant
sur ces hausses un grand nourrisseur, quel- quelles le peuvent, réservant seulement
que chose se rapprochant du Miller, décrit pour la vente celles qui sont bien finies et
et représenté au chapitre NOURRISSE- en bon état 359.
MENT. Le miel doit être délayé et avoir à D'autres considèrent ces sections incom-
peu près la consistance du nectar brut, c'est- plètes comme très-précieuses pour amorcer;
à-dire dans la proportion d'environ dix c'est-à-dire qu'ils en placent une au centre
livres d'eau pour une de miel. Le mélange d'une hausse pour y attirer les abeilles,
est mis à chauffer, puis placé dans de grands comme nous l'avons déjà expliqué. D'autres
HOurrisseurs vers le soir. A ce moment-là encore, usant d'un stratagème, les désoper-
le pillage est moins à redouter; car chaque culent puis les mettent dans des hausses
fols que les abeilles reçoivent un nourrisse- empilées à quelques mètres du rucher. Ils
ment elles sont prêtes à se précipiter pêle- ménagent une très petite ouverture au bas
mêle hors de leur ruche et à causer un de la pile, ouverture juste assez grande pour
tumulte général. permettre aux abeilles de passer une ou
Bien que quelques personnes aient obte- deux à la fois. Au moyen de cette lente
nu plein succès du nourrissement en méthode de pillage, les abeilles vident les
rendant vendables des sections non finies. sections du miel qu'elles renferment et le
la majorité des apiculteurs, croyons-nous, transportent dans leur ruche, à bien meil-
ont renoncé à cette méthode parce qu'elle leur compte que ne pourrait le faire l'api-
ne leur a pas donné satisfaction. En premier culteur lui-même en se servant d'un extrac-
lieu, le travail est à faire à une époque de teur. Ce lent pillage, tout en mettant un peu
l'année ou le pillage est le plus à craindre. de tumulte dans le rucher, ne cause pas de
Les opercules paraissent baignés dans dommages particuliers. Mais notez bien ceci,
l'eau, et d'autres fois' sont salis par les ne laissez jamais au bas, un large passage.
allées et venues des abeilles. Pendant une Il doit être seulementjuste assez grand pour
disette de miel, les abeilles n'ont rien de qu'une ou deux abeilles puissent y passer à
mieux à faire que d'amasser de la propolis, la fois. C'est ce que l'on connaît sous le nom
d'en salir tout ce qui vient à se fendiller, de u Méthode Miller» parce qu'elle a été
d'en remplir les moindres fentes et les imaginée, à l'origine, par le Dr C. C. Miller.
crevasses, et la conséquence est que le miel Tout bien considéré, c'est la plu, sùre à
résultant du nourrlssement aura une vilaine mettre en pratique; mais pour un apicul-
apparence comparé à celui qui a été fait teur expérimenté ayant une grande quantité
durant une miellée naturelle. de sections non finies à faire vider par les
Le nourrissement peut être profitable abeilles, le procédé imaginé par le défunt
dans des circonstances et avec des organisa- B. Taylor est peut-être encore meilleur. Le
tions favorables; mais malgré cela on n'ob- Dr Miller, qui le suit aujourd'hui, en parle
tiendra que 3 livres de miel en rayon pour ainsi:
5 livres données en nourriture. D'autres Depuisuncertainnombred'années,j'ai employéle pro-
fois la perte n'est pas appréciable. Tout cédéTaylorà la finde chaquesaison.Touteslessections
dépend beaucoup de la manière dont l'opé- qui sontmoinsd'à moitiérempliessont misesdansdes
ration est faite et de l'époque où elle est haussesempiléesdansla cave.Les haussessont posées
deboutsurundescôtésde à être toutesdécouvertes,
faite. Nous conseillerions au commençant ou empiléesles unessurfaçonles autres en s'entrecroisant.
de n'essayer de donner du nourrlssement Lorsqu'ilneresteplusrien d'autreà pillerdansla CSTC.
MIEL EN SECTIONS. 264 MIEL EN SECTIONS.
j'ouvrela porteet dis aux abeilles : «Entrez». Et elles satisfaction, nous sommes forcés de nous
entrent,je vousassure.L'ouverturedela porte estnoire ranger du côté de la majorité.
d'abeilles,et ellesarriventplusoumoinsà tire d'ailesde
tout le voisinage.Quelquefois elles abîmentun peu les
sections,maispasbeaucoup. Il y a unesurfacetropgrande SÉPARATION DE BOISOUDE FER-BLANC?
à couvrirpour elles. Graduellement, ellesrenoncentau
travail à mesure que cessentles provisions,maison On a objecté aux séparations de fer-blanc
n'enlèvepasles haussesavantunesemaineoudeuxaprès leur froid de métal. On a émis
que lesabeillesont fini d'y travailler.Aubesoinonpour- queles surfaces
raitlesmettreen pleinair, maisellessontmieuxà couvert polies des séparateurs de métal étaient désa-
dela pluiedans la cave.Rappelez-vous quecetteopération gréables aux abeilles, et que, deplus, la dé-
estcellequeje faisà la finde chaquerécolteaprèsquela pense de ces séparations de fer-blanc était
mielléeestterminée.
Lefaitest que je suis plus souventla méthodeTaylor plus grande que ce que les apiculteurs peu-
quele procédéMiller.Celadépenddunombredesections vent se permettre, étant donné le prix mo-
qu'ilyaà viderenproportiondunombredesabeilles.Qu'il dique de leurs produits. En partie pour ces
y enait peuoubeaucoupà vider,je n'ai pasà craindrela raisons et en partie pour d'autres, on a fabri-
démoralisation. Queje placeune haussede sectionssur qué des séparateurs de bois qui ne coûtent
une rucheet que je laisseles abeillesles piller, ellesne
ferontpasd'extravagances. Maisj'ai grandsoinde ne pas presque rien. Ils sont quelquefois taillés à
enleverla hausseavantquetoutle mielsoit nettoyé,et l'aide d'une raboteuse et ne sont réellement
au moins 24 heuresaprèsque lesabeillesont cesséd'y qu'une mince feuille de bois, coupée de la
trouverla moindreparticulede miel.Enlevezla hausse de la séparation. Celles découpées
pendantque les abeillesy sontaffairées,et il s'en suivra àgrandeur
la scie valent beaucoup mieux, parce que
unedestructiontotale.
le fil du bois n'est pas détruit par le rabot.
EMPLOIDES SÉPARATEURS. Leur épaisseur varie de 0,3 à 0,5 m/menviron.
La préférence semble tourner en faveur des
Depuis quelques années, on discute beau- plus épaisses.
coup pour savoir si l'on peut ou non se
dispenser de séparateurs pour la production QUELLEGRANDEUR DE SECTION
du miel en sections; lequel serait le plus EMPLOYER.
profitable aux apiculteurs ? Quelques-uns Pour repondre à cette question avec intel-
d'entre eux soutiennent fortement qu'on le
ligence, il est bon de consulter les compte-
peut, et d'autres, avec autant d'ardeur, affir- rendus de la vente du miel.
ment le contraire. Les premiers mettent en Règle générale,
avant que, pouvant récolter plus de miel les sections contenant une livre juste de
sans séparateurs, ils peuvent par conséquent miel sont recherchées de préférence par les
l'ennui de quelques rayons bom- consommateurs, et, naturellement, restent
supporter
bés vers les extrémités de la hausse. Les d'un prix plus élevé. Nonobstant cela, un
nombre d'apiculteurs pensent qu'on
derniers, tout en étant disposés à admettre petit est à même d'obtenir plus de miel dans des
qu'on peut obtenir, peut-être, un peu plus sections de deux
de miel en ne se servant pas de séparateurs, livres, que dans celles de
tailles. La plupart des apicul-
affirment qu'ils récoltent tant de rayons Im- plus petites
à et se butent à tant teurs, cependant, ne sont pas absolument
possibles emballer, certains que les abeilles y trouvent une
d'ennuis,en essayant de disposer les sections et bien qu'un fait constant soit,
de façon à les avoir construites régulière- différence;
que dans la plupart des marchés, celles-là se
ment, qu'ils n'entendent plus se dispenser vendent de un à deux sous de moins la livre,
de séparateurs. Nous devons faire remar-
les sections à que celles d'une livre, il convient à chaque
quer ici, qu'avec passages de réfléchir sérieusement, avant
étroits d'abeilles, 45, 38ou 35 rn/m,les sépara- apiculteur,
de se décider à adopter les sections de deux
teurs ne sont pas aussi nécessaires qu'avec livres. La
les sections plus larges, telles que la 48 ou grandeur de section qui semble
entières de fondation dans avoir la préférence, est celle de 107 mJm
50 m/m.Les feuilles
carrés et 47 m/m de largeur pour le type
tous les cas, rendent beaucoup moins leur à
Mais les sections unies passage d'abeilles, et 38 de large pour la
emploi nécessaire. section unie.
doivent toujours être employées avec des cloi-
sons à claire-voie ou séparateurs. Aujour- SECTIONSRECTANGULAIRES.
d'hui cependant, la plus grande majorité des
producteurs de miel en rayon prônent et se Il est nécessaire quelquefois quela caisse
servent beaucoup des cloisons à claire-voie, d'emballage soit plus petite. Au lieu de faire
séparateurs et autres choses semblables: et la dépense de sections plus petites, les mar-
comme nos tentatives des premières années chands de matériel ont l'habitude de faire
sans séparateurs ont été loin de nous donner les sections ordinaires 107 plus étroites, 32,
MIEL EN SECTIONS. 265 MIEL EN SECTIONS.

35, 38, 41. La 107x 35 ou 38 contient environ Le Capt. J. E. Hetherington, qui a la réputa-
une livre anglaise. tion d'avoir eu le rucher le plus important
Il y a donc un grand avantage pour cette (6000ruches) se servait de sections 98 x 127.
raison à diminuer l'épaisseur de la section D'autres apiculteurs de l'État de New-York
plutôt que sa taille: Elles s'adaptent mieux en ont d'un peu plus grandes ou d'un peu
ainsi au matériel de surplus qu'on possède plus petites, mais dans la même proportion.
et peuvent être expédiées aisément dans les (Voir RUCHES)
caisses d'emballage ordinaires, sans beau- Voici quelques-unes des raisons qui ont
coup d'ennuis. Au Canada, les sections été émises en faveur des sections rectan-
rectangulaires obtiennent la préférence. gulaires:
1° Poids pour poids, et pour la même
SECTIONS épaisseur de rayon, unesection rectangu-
A QUATREPASSAGES D'ABEILLES. laire présente une plus grande surface que
la plupart des sections carrées. Dans la
Il y a un petit nombre d'années, on parlait section unie de 102x 127X 35 par exemple,
beaucoup de ce genre de sections; et l'on nous avons environ la même contenance
constatait, à ce moment-là, que les abeilles que dans la section unie 107X107X38; et
s'en emparaient rapidement, qu'elles étaient comme on peut le voir sur la
cependant,
plus pleines et avaient meilleur aspect pour figure, la première paraît plus grande. Nous
la vente. On ne leur prêtait que peu d'atten- avons donc comme
résultat, que la section
tion dans ce pays-ci, bien qu'on s'en soit
servis continuellement en Angleterre, dès rectangulaire rapporte sur quelques mar-
chés de un à deux sous de plus par livres, et
l'origine; mais depuis que les sections unies dans d'autres elle ne rapporte pas davan-
et les séparateurs à claire-voie ont démon- Si c'était là la seule raison qui fasse
tré les avantages de la libre circulation des tage.
donner la préférence à laboîte rectangulaire,
abeilles en long et en large de la hausse, on nous n'aurions rien à en
dire; mais il y en a
parlera encore plus maintenant des sections d'autres.
ouvertes sur les côtés, qu'on ne l'avait fait 2° Par une longue association nous en
jusqu'ici; mais comme les sections unies, sommes venus à aimer la
elles demandent un genre de séparateur proportion des
objets qui nous environnent et qui sont tous
spécial; et les boîtes, pour les contenir, que larges. Les portes et les
coûtent juste autant. Ceux donc, qui comp- plus longs
fenêtres avec la forme oblongue qu'elles ont
teraient changer quelque chose à leur orga-
elles-mêmes nous sont beaucoup plus
nisation auront avantage à adopter la section par
unie qui ne leur reviendra pas plus cher. agréables que si elles étaient carrées.
Presque tous les paquets, tels que ceux de
et d'épicerie sont également de
LES SECTIONSRECTANGULAIRES COMPARÉESpharmacie
forme oblongue, c'est-à-dire
AUX SECTIONSCARRÉES plus longs
que larges. Pour répondre encore davan-
La section type depuis bon nombre tageà ce goût prononcé, résultat de rapports
d'années est, et a été la section carrée de prolongés avec les objets habituels qui nous
107 X 107; mais malgré cela, pendant tout ce environnent, on a présenté la section
rectangulaire: et sans compter l'apparence
relativement plus grande que lui donne sa
comparaison avec la boite carrée, beaucoup
considèrent la boite rectangulaire comme
étant plus plaisante au regard.
3° M. R. C. Aikin, l'un des observateurs
les plus attentifs de la gente apis, a donné
comme règle que dans la construction des
rayons le travail en hauteur excède celui en
largeur dans la proportion d'environ deux pour
trois. Si donc, la construction d'un rayon
progresse en ce sens, une section aussi
DIMENSIONS COMPARATIVES D'UNE SECTION large que longue sera terminée au centre
LONGUEET D'UNESECTIONCARREE. avant de l'être sur ses bords extérieurs ».
Une section rectangulaire est donc plus
temps, bon nombre d'apiculteurs, princi- conforme à l'instinct naturel des abeilles.
palement dans l'état de New-York, se sont 4° Un plus grand nombre de sections
servis de sections plus longues que larges. contenant approximativement une livre,
MIEL EN SECTIONS. 2n6 MIEL EN SECTIONS.

peuvent trouver place sur une surface CARTONS POURSECTIONS D'UNELIVRE


donnée: sur le dessus d'une ruche. DE MIELENRAYON.
5° Une section allongée supportera mieux Ce genre d'emballage est pourvu d'une
les transbordements parce que les points de anse en lacet de fil fixée par deux cachets de
contact du rayon lui-même avec la boîte qui cire rouge et qui permet son transport
le contient sont plus prolongés que dans le facile à la main. C'est un emballage attrayant
modèle carré 361. et offrant toute sécurité pour une seule
Nous ne pourrions dire exactement par section, très commode pour le client qui
expérience ce qu'il peut y avoir de juste désire l'emporter, soit à la main, soit dans sa

MÊMEPOIDS
DE MIELEN SECTIONSCARRKESET ALLONGEES.

dans ces diverses propositions: mais il y a valise ou sa malle, suivant son besoin. Il est
une chose bien certaine, c'est que les sec- fermé par une patte repliée, et peut être
tions 102 x 127 deviennent aujourd'hui de ouvert rapidement. Joliment décorés, Ils
plus en plus populaires chez les apiculteurs peuvent recevoir une
et les commissionnaires, surtout sur les étiquette sur chaque
marchés de l'Est. face.
M. J. E. Crane de Mid-
SECTIONSVITRÉES.
(llelmry,yt.. met pres-
Les sections vitrées sont tout simplement que tout son miel dans
des sections de miel en rayon avec un carré des cartons. ('es cartons
de verre ajusté entre les bords saillants de sont mis dans des caisses
la section. Ce verre est tenu en place soit d'expédition non vi-
avec de la colle-forte, des pointes, ou bien BOITE POUR trées, ces dernières dé-
TRANSPORTER
des bandes de papier collées au haut et en LEMIEL. corées, en peinture au
bas de la section et empiétant un peu sur le patron, d'une ruche en
verre. Lorsque la section est vendue au paille d'ancien modèle, puis marquées au
détaillant, le prix du verre est compris dans nom du producteur. Lorsque nous visitâmes
le prix du miel. Le producteur peut naturel- son exploitation, nous ne pûmes faire autre-
lement se permettre de vendre le verre ment que d'admirer ses hautes piles de
de GOà 75 cent. la livre: mais quelquefois caisses toutes prêtes pour la vente. Le bois
les clients ont refusé de leur côté, et avec de peuplier tout blanc des caisses faisait
justice, d'accepter ces conditions. Malgré ressortir très agréablement la peinture, et
tout, les sections vitrées ont parfois fait les nuances brillantes des cartons apparais-
fureur dans l'état de New-York et sur les sant sur les côtés des caisses, n'ajoutaient
autres marchés de l'Est, et occasionnelle- pas peu à l'effet produit.
ment, elles ont été aussi demandées dans M. Crane trouve la vente de tout son miel
l'Ouest. présenté en cette forme, et les demandes
MIEL EN SECTIONS. 267 MIEL EN SECTIONS.

dépassent même de beaucoup la production; depuis qu'il était presque impossible de dé-
sa production pourtant se compte par nommer exactement les différentes qualités,
tonnes. Son voisin, établi à dix milles à de façon à ne pas donner prise aux interpré-
peine de lui, M. A. E. Manum, met, lui, son tations les plus variées de la part du produc-
miel dans des sections non vitrées, mais teur. En raison de cela, quelqu'un suggéra
dans des caisses garnies de vitres, et il l'idée d'établir des références illustrées. M.
trouve aussi à écouler tout ce qu'il peut S. A. Niver, de New-York, commerçant en
produire. D'autres emploient les sections miel, et qui a beaucoup réfléchi sur ce sujet,
vitrées pour leurs produits, et les vendent choisit trois échantillons que nous ayons fait
de même. Ce qu'il nous faut est donc d'abord photographier: ce sont des sections rectan-
de nous faire des relations commerciales, gulaires, représentées dans la figure ci-
puis de nous tenir prêts à fournir à toutes contre. Mais comme on prétendit que la dif-
les commandes, que la marchandise soit férence n'était pas assez sensible, entre le
vitrée, non vitrée ou emballée dans des rayon surfin et le No 1, on choisit et on photo-
cartons. graphia un autre ensemble de sections, qui
sont celles représentées sous les précédentes.
POURSECTIONS.
CARTONSDANZENBAKER Chaque spécimen choisi doit être un peu
inférieur en qualité aux sections auxquelles
Cescartons sont un peu moins chers que il est destinéà servir de type. "De cette façon,
les précédents et remplissent parfaitement — dit M. Niver, —sile miel vendu est supérieur
toutesles conditions voulues. On les expédie
au Numéro de la référence auquel il corres-
tout pllés, et tout ce qu'on a à faire est de
resserrer les deux coins opposés, quand la pond, personne ne songera à s'en plaindre »
En général, la qualité surfine est parfaite-
ment remplie et offre une surface régulière.
La qualité N° 1 présente une operculation
bien régulière, mais le remplissage n'est pas
aussi parfait dans les angles. On compte com-
me No2, toute section Inférieure au N° 1, ou
défectueuse de quelque manière. Tout ce
qui est au-dessous du N° 2 n'est bon qu'à
vendre comme miel de rebut, ou mieux à
être désoperculé et extrait, et les sections
employées comme" amorces" l'année sui-
vante. Ce système de gradation permet de
se servir des expressions blanc, ambré, sar-
CARTONSA SECTIONSDANZENBAKER. razin et foncé. Il y a par exemple, le sarrazin
surfin, ou No1 ambré; le foncé surfin» ou
Il No2 blanc,,. La clef des subdivisions Indi-
section affecte une forme rectangulaire
comme celle montrée ci-dessus. Ce carton quées ci-dessus est simplement celle-ci: Les
est fait spécialement pour les sections unies, expressions surfin» IlNo 1» «N° 2» indi-
comme on le peut voir sur la figure. quent le degré de remplissage, la régularité
des rayons, et les conditions dans lesquelles
TRIAGEDESSECTIONS. se trouve l'operculage. Les qualificatifs —
blanc, ambré, sarrazin et foncé -.n'ont pas
Afin d'obtenir le meilleur prix possible d'autre signification que celle des termes
du miel en rayon, il est nécessaire de le employés, c'est-à-dire qu'ils Indiquent là
trier; et plus ce triage est fait honnêtement qualité du miel. En combinant les deux ex-
et avec minutie, plus le prix du miel sera pressions, nous parvenons à établir dans les
élevé. Si l'on fait ce triage avec négligence, produits douze degrés au moins de qualités
des sections inférieures se trouveront mê- différentes.
lées à des sections de plus de valeur; et si le Ceci est, en un mot, la méthode adoptée
commissionnaire ou l'acheteur s'en aperçoit, par les apiculteurs du New-York pour
il pourra très bien réduire le prix de tout le déterminer la qualité de leurs miels, et de
contenu de la caisse à celui des sections infé- fait, cette méthode est très répandue dans
rieures. Il est donc très important de com- toutes les provinces à l'est du Mississippi,
poser les caissesde sectionsde même qualité. et mêmejusqu'à un certain point dans celles
Il y a quelques années, on parla beaucoup de l'Ouest. Dans le Colorado on s'en réfère
d'établir des références et de forcer tout le aux règles suivantes:
monde à s'y soumettre; mais on a reconnu N*i - Lessectionsdoiventêtrebienremplies
; lemielet
MIEL EN SECTIONS. 268 MIEL EN SECTIONS.

le rayon doiventêtreblancs;le rayonne doit pas faire miel dans de telles conditions soit présenté
saillieen dehorsdu bois; le boisdoit être bien net et dans les expositions lorsqu'on concourt
propre les sectionsne paspeser moinsde 21livres,poids un prix.
net, par caissedez\sections; mais l'ensembledes caisses pour
doitdonnerunemoyenne de 22livres,poidsnet. SECTIONSSALIESOU TACHÉESPAR LES
N°2- Il comprendtous les mielsambrésnon compris et ALLÉES ET VENUESDESABEILLES.
dansleN*1; il doitoffrir dessectionsbien operculées
de Il y a en réalité quatre classes de sections,
ne pas peser moinsde 18 livres net, par caisse 21
dont la coloration soit défectueuse. La pre-
sections.

"T~
TSTO
srol~~
NI».1
"-
« N°° 2 n.
N
SURFIN
,*

dans la gravure mière est celle qu'on appelle la vraie section,


es sections présentées Comme son nom
ce qu'on appelle le souillée par les voyages.
Page 269, seraient les sont souillés par
surfin blanc », d'après le système de grada- l'indique, opercules

u N° 2J. N° 1». SURI"


IN».

du miel les allées et venues des abeilles dont les


tion employé dans l'Est, car c'est
sont salies363.
blanc mis en sections unies, qui, comme le pattes a d'un autre genre, qui sont salies
montre la figure, sont bien et régulièrement U ven
Si les cellules qui touchent au bois de poussières ou de propolis, parce qu'elles
remplies. été dans le voisinage de
étaient toutes ou presque toutes opcrculées. ont operculées
comme extra- vieux rayons. Si la surface de ces sortes de
on aurait pu le désigner examinée de près, on décou-
ce est l'excep- sections était
surfin»; mais comme degré-là
les taches qui les déparent et
tion plutôt que la règle, il y a très peu vrirait que
le les changent de couleur, pénètrent au tra-
d'extra-surfin sur le marché, bien que
vers des opercules. Ces changements dans
* ILfMt bien se rappelerque les cellulesnon rem- la couleur proviennent de ce que les abell-
plies présentent ici un contrastebeaucoupplus frap- de la vieille cire:noircie, déjà.
réalité dansles sections. les emploient
pant qu'en
MIEL EN SECTIONS. 269 MIEL EN SECTIONS.

propolis, ou tout autre chose qui puisse être BLANCHIMENT DUMIELEN SECTIONS.
substitué à la cire pure, pour fermer les M. Byron Walker, marchand de miel de
cellules. Nous avons vu les opercules de Chicago, avait tout à fait par hasard mis
sections semblables, être remplis de frag- quelques sections jaunies ou sections salies
ments de cordes, de charpie, de journaux, de de pollen à son étalage, où elles étaient
fines particules durcies de propolis, de min- directement exposées aux rayons du soleil.
ces échardes de bois, — en un mot, de tout ce Au bout de quelque temps il remarqua que
qui c'est trouvé à portée des abeilles. Les la surface de ces sections tournées du côté
sections de cette classe ont souvent la même du jour avait pâli, tandis que celle du côté
apparence que celles de la première, et c'est opposé avait conservé l'ancienne couleur.
pourquoi on les confond fréquemment. Mettant aussitôt à profit cette découverte, il
-1 plaça d'autres sections de même espèce dans
la montre, et eut la satisfaction de les voir
blanchir comme les premières; mais autant
que nous pouvons le savoir, M. Walker ne
parvint à faire blanchir que les rayons à
surfaces jaunies ou à opercules mêlés de
pollen, et fut obligé de reconnaître qu'il ne
pouvait renouveler l'aspect de ceux dont les
opercules baignaient ou qui portaient les
traces du passage des abeilles. 11reconnut
qu'il lui fallait de deux à trois jours pour
blanchir les sections jaunies, suivant l'état
du temps et la force du soleil. M. A. E. White,
de Pala, Californie, fit un pas de plus dans
Dans la troisième classe se trouvent celles cette voie, car parallèlement à la lumière
dont les opercules sont souillés de pous- du soleil il se servit de soufre, qui, on le sait.
sière, de pollen, ou tachés d'une couche est un agent des plus puissants pour blan-
mince de propolis. chir. Voici comment il procède:
La quatrième et dernière classe comprend « Nouscommençons
ou par passerles rayonsà la vapeur
celle qu'on dénomme graisseuse * —
de soufre, dit-il,—puis nousles plaçonsde façonà ce
imbibéed'eau et dontles opercules repo- qu'ilsreçoiventdirectementles rayonsdu soleil
; c'esten
sent sur le miel. Le couvercle de chaque celaque consistetoutnotreprocédé.
ou « J'ai élevéune sorte de cadrede charpente,du côté
cellule est plus ou moins transparent, suddemon magasinà miel,cadrequi supporteune toile
Imbibé d'eau — la partie transparente, de coton.Uneporteouvredu magasinsur cettesorted'an-
affectantla forme d'une demi-lune, ou d'un
anneau encerclant un noyau central blanc,
opaque, ou non graisseux. Toute la surface
de telle section est marquetée de petits
croissants ou de cercles transparents, sur
bon nombre des cellules 365.
Si le lecteur veut examiner le stock de
marchandises non vendues d'un épicier, il
pourra y trouver des échantillons de ces
diverses classes, et la fin de l'année est une
bonne époque pour les découvrir, car elles
sont les dernières à s'écouler.
Le procédé pour rendre blanches des
sections No 1foncées ou souillées, et de leur LABOKATOIRE
POURBLANCHIR DEMIEL
LESRAYONS
faire tenir ainsi la tête du marché, peut DEM.WHITE.
valoir des centaines de dollars pour certains
apiculteurs; et bien qu'il ne soit proba- nexe.J'ai posédes tablettessurle côtéet aux deuxbouts
blement pas possible de blanchir les sections de cette annexe,et la tablettedu bas est une planche
assezlargepourservir de table.Je rangeles rayonssur
Imbibées d'eau en apparence, ou souillées lestablettes,de façonà cequele soleilfrappedirectement
par les voyages des abeilles, Il y a toute dessus.Les rayonsfoncésexigentplusieursheures,mais
probabilité qu'on peut parvenir à rendre parcetteméthode,on parvienttrès bienà les blanchirici
No l,une très grande quantité des boîtes en Californie.Exposezquelquesrayons à la fuméedu
à opercules salis d'une manière ou d'une soufre,placez-lesensuitesur un appuide fenêtreoù ils
puissentrecevoirles rayonsdu soleiletTOUS serez con-
autre. vaincus.
MIEL EN SECTIONS. 270 MIEL EN SECTIONS.
« En disposantles sectionssur les tablettesle matin, moins, Il faisaient descendre» le cours du
j'ai obtenude bonsrésultats,delamanièresuivante : Sur miel d'un ou
deux sous par livre.
les tablettes,des bouts&l'est et à l'ouest de la pièce,je
metsles sectionsboutà bouten longsurles planches,sur En raison de la grande fragilité des rayons
deuxrangs,auxbordsextérieuret intérieurde latablette. de miel qui risquent toujours d'être brisés
dans les transports, les nouvelles caisses

ASOUFRE
BOITES POUR
LEBLANCHIMENT,
DEM.WHITE.

Le soleildu matinles frapped'uncôté,et celuide l'après-


midide l'autre.Sur les tablettesdu devant,je les place
dansle travers et assez éloignéesl'une de l'autre pour
qu'ellesne aefassentpas ombremutuellement.
« Je les enveloppele soir ; maisje réexposele matin
suivantcellesqui nesontpastoutà fait.blanches. Leblan- CAISSED'EMBALLAGE ÉTANCHE.
chimentde certainesne s'opèreque très lentement,mais
avecun peude persévérance, j'arriveàfairequelquechose d'emballage ont le fond garnt d'unesôftejte
mêmedesplusvilaines.»
plateau, fait en papier Manille- de-togwe-
COMMENT ESTFAITE LABOITE A SOUFRER. qualité. Ce papier est coupé 2 pouces de plus
« Peut-êtrevos lecteursaimeraient-ilsconnaître une en longueur et en largeur que la mesure
orgdnisation commodepourfumigerlemieloules rayons. Intérieure de la caisse. A l'aide d'une plan-
J'ai construitune boiteen formed'auge,dont le fondest chette un peu plus petite en tous sens que
aussilargequemarucheest longue.Je retournecetteauge l'intérieur de la caisse, on glisse cettéfeulllé
le fonden-dessus,là oùje comptem'en servir.L'undes de
boutsest munid'uneporte qui me permet de glisserà papier en place, puis on en replie les
l'intérieur,un plat de métalcontenantle soufre.A envi- angles très nettement. Sur ce plateau de
rondeux pieds de cette extrémité,je perce un trou de papier on cloue des traverses de bois de
deux pouces ; je répète des trous semblables,espacésde 1/2 à 3/8 de pouce de large, et de 118Ul8
la largeurd'uneruche,toutdu longde la boite.Je place
les magasinssurcestrous,je les y empile,puisje recouvre d'épaisseur. Ces traverses sont espacées de
celuidusommet.Si mesrayonssont tachés,je lessoufre façon à soulever les sections à une petite
entièrement,les gardantau-dessus dusoufreallumé,deux distance du papier.
ou troisheuresde suite.Si cette boiteestmisedansun
bAtiment, lesruchespleinesde rayonspourrontêtrepré-
servéesdesfausses-teignes enles fumigeantà l'occasion.»

POURLE MIEL
CAISSESD'EMBALLAGE
EN RAYONS. -
Aussitôt que la récolte de miel est faite et
les sections raclées, on le3 met dans des
caisses d'expédition, à moins qu'on ait un
magasin à l'abri des abeilles où l'on puisse
les ranger. Ces caisses sont vitrées d'un
côté, pour qu'une fois remplies, les débar-
deurs, les marchands, les consommateurs,
puissent se rendre compte de la fragilité de
leur contenu.
Il est plus fou que sage de vouloir faire
soi-même ses caisses d'emballage. Elles
reviennent au même prix que celles fabri- LES TROISDIMENSIONS TYPESDE CAISSES
quées par un spécialiste, et sont forcément D'EMBALLAGE.
plus gauches, plus grossièrement faites que
les secondes. Un grand commissionnaire Le but de cette disposition est de préser-
nouftidisait que toutes ces choses faites par ver les sections de tout contact et de les
_a-même, dans son centre d'affaires du maintenir sèches, et en même temps de
MIEL EN SECTIONS. 271 MIEL EN SECTIONS.

laisser place au miel qui pourrait couler, de de la saison—Adam Grimm,page86,Vol.I. —«GLEA-


NINGS ».
façonà ce qu'il ne fasse pas coller les sec-
tions au papier, ou, en l'absence de ce Pour écouler rapidement sa marchandise
dernier, au fond de la caisse. En ce dernier aujourd'hui; il faut la présenter sous une
cas le miel suinte de partout, fuit d'une forme nette, propre, attrayante; jusqu'aux
caisse à l'autre, et, par conséquent enduit houes qui ont besoin d'être dorées sur
tout, barbouille tout ce qui est placé au- tranche, car nous en avons remarqué de
„ dessous de lui. C'est pourquoi il faut tou- cette sorte dans une quincaillerie, et celles
jours employer les plateaux de papier dont qui étaient dorées, ou simplement peut-être
nous parlions tout à l'heure. Les caisses qui bronzées, étaient achetées avec beaucoup
sont pourvues de ce que nous appelons les plus d'empressement que celles de simple
traverses contre le coulage* coûtent acier. Nous avons entendu parler de certains
naturellement un peu plus cher que les beurres dorés sur tranche qui se sont ven-
autres, mais les commissionnaires et les dus à des prix fabuleux, mais nous ne sau-
acheteurs paieront généralement le miel rions conseiller sans doute d'orner le miel
ainsi présenté un prix assez élevé pour de cette façon, bien qu'il soit désirable de
compenser la différence. le présenter toujours sous une forme aussi
attrayante que tous les autres produits de
la ferme.
Pour obtenir un bon prix de votre miel, 11
vous faut connaître les cours des marchés.
Pour être au courant de cette question, Il
faut vous abonner à un ou plusieurs jour-
naux apicoles. Par leur intermédiaire vous
saurez si la récolte promet d'être minime
ou considérable, ce que vous ne sauriez
déterminer d'après votre propre localité.
Si vous avez recueilli une bonne provision
de miel, et que vous appreniez qu'en géné-
CAISSESDE 12 ET 24 LIVRES. ral la récolte n'a pas été abondante, vous ne
devez pas vous hâter de vous défaire de
La taille courante des naisses d'emballage votre miel en faveur du premier acheteur
est celle de 24 livres sur une seule rangée, qui se présente. Il vous faut toujours d'abord
qui tient le milieu dans l'ensemble présenté vous former un jugement personnel.
P.270. Puis vient celle de 48 livres qui
lui est semblable, si ce n'est qu'elle est à COMMENT POUSSERA LA VENTEDU MIEL
double rangée et fermée par deux vitres DANSLES MARCHÉSLOCAUX.
séparées par une traverse de bois. Cette Fournissez à votre épicier une certaine
caisse de 48 livres n'avait d'abord qu'une quantité de votre miel extrait le plus choisi,
seule grande vitre; mais outre que cette en pots et en bocaux, et aussi de vos plus
grande glace était beaucoup plus coûteuse, beaux rayons en boîtes vitrées. Quelques
le miel a meilleur aspect quand une barre sections seront enfermées aussi dans des
de bois cache le haut et le bas des sections, cartons et d'autres en sections vitrées 367.
ne laissant que la plus belle partie du rayon Lorsque les clients se présentent, ayez sous
à découvert. Une autre caisse très appréciée la main des bandes de papier d'environ 4 c/m
est celle de 12 livres sur une seule rangée, sur 5 ou 8 c/mde long. Trempez un de ces
montrée au sommet de la pile. bouts de papier plié en forme de cornet,
Les caisses de 12 livres à 3 sections de dans le miel extrait. Tournez le vivement
front, et celles de 24 livres à double rang en jusqu'à ce que le miel n'égoutte plus, et
hauteur mais également à 3 sections de passez-le vite à votre client, pour qu'il
front, sont préférées à toutes les autres par goûte l'échantillon. S'il veut le goûter une
quelques apiculteurs et sur certains mar- seconde fois, passez-lui un autre morceau
chés. Mais ces caisses ont un inconvénient : de papier qu'il repliera le mieux possible en
c'est qu'elles ne se rangent pas, c'est-à-dire forme de cuiller. Si le miel est mûr — c'est-
ne s'empilent pas aussi bien que les caisses à-dire s'il est bon et épais — votre client en
plus larges et plus plates. achètera certainement. Tout ceci est de
VENTE DUMIEL ENSECTIONS. grande importance. Il vous faut quelque
Riennesatisfaitplusunapiculteurqu'unbénéficeneten chose qui attire la foule. Préparez un nucléus
bonnesespècessonnantespoursonmielde surplusà la fin dans une ruchede verre, et mettez-la dans la
MIEL EN SECTIONS. 272 MIEL EN SECTIONS.

montre de façon à ce que la foule puisse voir ment de sa vente que vous trouverez votre
les abeilles travailler. Il arrivera parfois que bénéfice.
cette foule, cherchant à découvrir la reine Si après avoir réussi dans un endroit,
ou le roi des abeilles », sera si nombreux le procédé perd un peu de sa nouveauté,
qu'elle interceptera la circulation; mais renouvelez-le dans une cité avoisinante,
l'avantage sera de votre côté, puisque c'est et complétez ainsi le cercle de ville en ville.
votre miel que la foule entoure. En agissant de cette façon, vous n'aurez
Pendant un jour ou deux il est bon d'avoir guère besoin d'expédier votre production
avec soi un hommeentendu qui puisse causer dans les marchés centraux, évitant ainsi
du miel, dire comment il est produit, com- de payer des commissions, des transports;
bien il est bon pour la santé, etc., et vous aurez votre miel à quelques milles
pour démontrer aussi que c'est le bonbon, seulement de l'endroit que vous habitez,
la friandise la plus saine qu'on puisse offrir avec facilité de veiller à son écoulement,
aux enfants. Il renforcera ensuite ses argu- sans être à la merci d'une maison de com-
ments en passant des prospectus, qui don- mission dont l'honnêtete pourrait vous
nent des recettes pour l'emploi du miel, qui inspirer des doutes. Voir COLPORTAGE
expliquent pourquoi les docteurs le recom- DU MIEL.

ENVOIDUMIELA DESMAISONS
DE COMMISSION.
Nous croyons vraiment que les maisons
de commission sont d'un grand secours pour
aider les apiculteurs à se défaire de leur
miel; néanmoins nous voulons mettre nos
lecteurs en garde contre un trop grand
empressement à accumuler leurs produits
dans ces maisons. Ils pourront arguer qu'ils
n'ont pas le temps de disposer de leur miel
par petites quantités; mais bien des apicul-
teurs, à leur grand chagrin, se sont aperçus
trop tard de la méprise qu'ils avaient
commise en contribuant à fournir de miel en
trop grande abondance certaines malsons de
commission. La conséquence d'une telle ma-
nière de- faire est que, la marchandise
affluant sur le marché en un seul endroit
on est obligé de s'en défaire à très bas prix.
Règle générale, nous croyons qu'on a tou-
jours plus d'avantage à vendre un peu
partout, avant de se décider à expédier ses
produits dans un grand centre.
Mais 11arrive très souvent qu'on puisse en
obtenir un prix plus élevé en les envoyant
aux commissionnaires. Les commerçants
POURMIEL
VITRINED'EXPOSITION s'adressent généralement pour leursapppro-
DE M. STURWOLD. vlsionnements, à ces derniers, dont c'est le
rôle d'aller au-devant des affaires.
mandent de préférence au sucre de canne, Mais n'adressez jamais vos marchandises
ou pourquoi les malades peuvent en man- en commission ou pour la vente courante à
ger, lorsque les autres douceurs leur sont une maison nouvelle, malgré toute la publi-
défendues. Peut-être serez-vous plus à mê- cité que celle-ci pourrait faire, quels que
me que tout autre de faire l'article; et soient le capital qu'elle annonce ou les
par conséquent vous feriez bien de passer avantages qu'elle puisse vous offrir, sans
un jour ou deux chez votre épicier ou, du vous être rendu d'abord à la banque la plus
moins de rester à sa disposition pour l'ins- proche et vous être informé de la solvabilité
tant où 11 serait envahi par les clients. Ne de votre --correspondant. Demandez-lui
demandez aucune rétribution à ce commer- ensuite, à ce commissionnaire, de vous en-
çant pour les services que vous lui rendez voyer la liste des apiculteurs qui ont fait
ainsi, lui disant que c'est dans l'accroisse- affaire avec lui. Nous ne voudrions même
MIEL EN SECTIONS. 273 MIEL EN SECTIONS.
pas encore vous engager à considérer la dans les comptes remis à l'apiculteur,
réponse qu'il vous enverra comme une. icomptes sur lesquels on a basé les remises
preuve de sa bonne foi. Nous prendrions le à lui faire. De cette façon, les commission-
temps d'écrire aux fournisseurs en question naires se trouvent toucher une double
pour leur demander si les rapports leur ont commission. Supposant, par exemple, que
donné toute satisfaction, et s'ils nous conseil- le miel ait été vendu 60 centimes: si le
lent d'adresser nos produits à la dite maison commissionnaire en rend compte à l'api-
de commission. Dans la commission les culteur à raison de 50 centimes et qu'il
tentations sont très grandes, et si votre retienne sur ce prix 10 °/o de commission,
homme n'est pas d'une probité à toute il se trouvera de ce fait toucher d'abord
épreuve il pourra abuser de votre confiance. les 2 sous par livre qu'il a retenus injuste-
Les commissionnaires prélèvent de 5 à 10 ment, puis les 10 °/o qui lui reviennent
pour cent de commission sur la vente; et à de droit.
cette commission viennent s'ajouter pour le Dans ce qui précède nous avons essayé de
producteur les frais de transport, de cami- mettre au jour quelques-unes des super-
onnage, sans compter le bris dont il est seul cheries pratiquées par certains commis-
responsable, tout cela diminuant d'autant le sionnaires peu scrupuleux. Mais nous avons
bénéfice qu'il pourrait tirer de la vente de la satisfaction de pouvoir dire que tous, ou
ses produits. presquetous ceux qui publient les cours dans
Beaucoup de maisons de commission don- lesj ournauxapicoles sont des hommes probes
nent des arrhes au reçu du miel; quelques- et consciencieux; car aucun commission-
unes en remboursent le prix complet à naire aujourd'hui ne peut avoir son nom cité
mesure de la vente; mais la majorité des dans les colonnes d'un journal apicole
commissionnaires ne font aucune remise de sérieux si des apiculteurs ont fait entendre
fonds tant que le miel n'est pas vendu, et des plaintes contre lui. Et sous ce rapport,
quelquefois même, pas avant que l'apicul- nous tenons à dire qu'il ne suffit pas que
teur n'ait écrit des lettres de réclamation et votre maison de banque vous Informe qu'un
se soit informé, à plusieurs reprises, de certain commissionnaire a un bon capital
ce qu'il advenait de son miel ou de son déposé chez elle, pour que ceci vous soit
argent. une preuve de la loyauté de ce commission-
Nous avons dit que les commissionnaires naire. Nous aurions plus confiance en un
devaient être d'une probité à toute epreuve; honnête homme sans crédit, que dans un
mais quelques-uns d'entre eux cèdent par- autre, sûr sous le rapport du capital, mais
fois à la tentation de coter le miel dans les versé dans toutes les ruses du commerce ».
journaux apicoles à un prix plus haut que Si le miel est expédié par petites quan-
celui qu'ils obtiennent dans leurs ventes tités, c'est-à-dire par une, deux, six, douze
courantes. 371.Si l'apiculteur se plaint en douzaines de boîtes de sections par exem-
touchant le montant de ses remises, ou lui ple, nous enfermerions ces boîtes dans une
reproche alors que son miel était de qua- caisse d'emballage comme celle représentée
lité Inférieure, et qu'il a fallu le vendre dans la gravure suivante.Les boîtes seraient
en conséquence; ou que les rayons étalent disposées de façon à ce que leur fragile con-
arrivés brisés, qu'on en a fait un bloc et tenu pût être visible à travers la glace; et
qu'on l'a vendu au prix de celui des ruches en les chargeant sur le wagon, les rayons
communes; on peut lui dire encore que seraient placés parallèlement aux rails.
le cours est subitement baissé" ( ce qui Tant qu'il vous sera possible, tâchez de
peut être vrai) et que la maison n'a pas charger vous-même votre miel, et si vous
en possibilité, par conséquent, de faire ses avez all'atre à un commissionnaire conscien-
opérations au prix annoncé dans le journal cieux il veillera à s'adresser à un camion-
apicole. Une supercherie assez commune de neur soigneux, qui prendra soin de votre
la part des commissionnaires sans probité, miel à son arrivée. SIle transport du miel
consiste à forcer le taux du cours s'ils doit se faire par wagons complets, disposez
peuvent faire mettre leur nom dans le jour- les caisses sur le wagon sur une mince
nal apicole, puis de vendre à un prix plus couche depaille qui amortisse les cahots;
bas pour se défaire de leur stock. Mais mais ayez soin de placer les rayons dans la
nous avons tout lieu de croire, d'après les longueur du wagon. Les caisses seront
plaintes qui nous sont parvenues et d'après attachées solidement et bien serrées les
certaines preuves que nous avons en unes contre les autres, en piles pas trop
main, que parfois le miel est vendu quel- hautes.
ques sous de plus la livre que le prixannoncé Au moment de l'expédition, envoyez un
18
MIEL EN SECTIONS. 274 MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE).
connaissement à la maison de maison de banque que votre homme est
chargée de recevoir vos articles, commission]
et indiquez, absolument solvable; car en ce cas, mais en
le plus bas prix au-dessous duquel le miel ne ce cas seulement, si vos engagements mu-
pourra être vendu. Le commissionnaire n'a tuels sont mis par écrit, vous aurez chance
pas le droit de le vendre à un prix moindre d'obtenir votre dû en justice; tandis que
sans un ordre de vous. Avant d'emballer vos s'il n'était pas solvable, vous jetteriez pas
articles, pesez-les soigneusement de façon mal d'argent par les fenêtres avant d'en
à connaitre exactement la quantité de miel tirer quelque chose.

CONSERVEZ
DUMIELEN SECTIONS.
Il est bon quelquefois de se réserver du
miel en rayons pour le vendre à meilleur
compte, ou pour en avoir une provision sous
la main tout le long de l'année. Or, pour que
sa saveur ne s'altère pas, il faut le tenir dans
un lieu sec. Si l'humidité vient à se condenser
à la surface du rayon, elle ne tarde pas à
délayer le miel, qui aigrit, se détériore, etc.
Pour cette raison, le miel ne doit jamais être
mis dans une cave ou toute autre pièce hu-
HARASSED'EXPÉDITION. mide. Mieux vaudrait le ranger au grenier ;
et pour que l'air puisse y circuler librement
que vous avez envoyée. Ne faites pas de sans que les mouches oules abeilles y aient
grands envois pour commencer. Si ayant
accès, les fenêtres seront garnies d'une toile
expédié du miel à une maison de commission
celle-ci tarde à vous en envoyer le montant métallique peinte. Nous avons coutume de
ou refuse de le faire, elle commet un acte cri- garder du miel en rayon l'année durant, et
rarement il se détériore. Les mêmes obser-
minel. Aucune maison n'a le droit de s'ap-
vations peuvent s'appliquer aux réserves de
proprier votre bien sans vous en tenir miel extrait. Par les temps humides ou plu-
compte; mais n'acceptez jamais en paiement vieux, on gardera les portes et les fenêtres
un billet émanant d'une maison ou d'un indi- du magasin à miel hermétiquement closes,
vidu non solvable, sans cela vous seriez sans
recours contre votre débiteur; attendu que pour ne les rouvrir que par les tempsnaecs.
Jamais on n'emmagasinera le miel en rayons
légalement un billet est un règlement de dans un endroit exposé à la gelée, attendu
comptes. que la gelée contractesi bien la cire que les
VENTEAUCOMPTANT. rayons finissent par se fendre et le miel à
couler. On tendra aussi des souricières pour
Si vous pouvez vendre au comptant, et
attraper les premières souris qui se présen-
que votre débiteur soit de bonne paye, faites teraient.
le sans hésiter, pourvu que vous vendiez Sous le titre MIEL BXTRAIT, vous trou-
au cours. Informez-vous des maisons qui verez des Indications pour le colportage et
désirent acheter au comptant sans escompte. la vente du miel en général. Voir aussi COL-
Pour votre sécurité personnelle envoyez le PORTAGE DU MIEL.
miel à destination sous votre nom à vous,
puis adressez le connaissement à une maison ALI-
de banque quelconque de la ville, avec ordre MIEL EMPLOYÉ COMME
de remettre ce connaissemenl à l'acqué- MENT (LE). — En moyenne 60 livres de
reur en échange du montant de votre envoi. sucre environ sont consommées chaque
La maison de banque vous demandera une année par tout homme, femme ou enfont
petite remise pour se charger de l'affaire, habitant les Etats-Unis. Beaucoup, naturel-
mais vous serez tranquille. La loi accorde lement, en consomment une quantité moin-
au producteur une protection plus efficace dre, mais pour faire compensation, beaucoup
lorsqu'il vend son miel en commission plu- aussi en consomment deux ou trois fois plus.
tôt qu'au comptant, pourvu qu'il n'en ait On ne connaît le sucre que depuis un très
pas reçu le prix avant que le miel ait changé petit nombre de siècles, et c'est seulement
de main. Mais pour en revenir à ce que depuis la dernière génération que le sucre
nous avons dit: Ne traitez jamais une affaire raffiné est tombé à si bas prix qu'il a pu
avec un commissionnaire devenir d'un usage courant dans les tamlllei
avant de vous être assuré auprès, d'une
définitivement les plus pauvres. Autrefois le miel était la
MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE). 275 MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE).

, principale denrée qui tenait lieu de sucre, manger de bon miel bien mûri sans en
et il prit place au nombre des envois faits éprouver aucune difficulté. »
par Jacob, pour se le rendre favorable, à Le Dr I. H. Kellogg, de Battle Creek,
celui qu'il Ignorait être son fils, au ministre Michigan, dont l'autorité est reconnue dans
puissant qui gouvernait l'Egypte, trois mille l'Univers entier, dit du miel ce qui suit:
ans avant que la première raffinerie de
sucre fut construite. Je considèrele miel commepréférablede beaucoup
au sucre de canneen tant qu'aliment.C'est, en prati-
La santé générale de la génération pré- que, une véritableglucoseet déjà prête à être absor-
sente gagnerait beaucoup à ce que le miel bée. Mangéen quantitésmodérées,il devrait mettreà
reprit, du moins en partie, le rang qu'il sucre contributionles organesdigestifsbeaucoupmoinsque le
de canne,et il mérite, pour cetteraison, d'être
occupait jadis dans les denrées alimentaires. recommandé.
Le goût presque universellement répandu Beaucoupde personnesqui ne peuventfaire usage
pour les sucreries de quelque nature qu'elles de sucrede canneou saccharosedevraientavoirla pos-
soient, témoigne qu'elles sont au nombre sibilitéd'utiliser le miel. Les adultes, souvent, n'ont
- de notre pas la force de digérerla saccharose.La saccharose
-des réels besoins organisme; mais provienten grandepartie d'herbesou de racines.C'est
un usage excessif du sucre entraînerait à sa un sucre qui convientaux animauxherbivores.
suite une longue liste de maladies. Outre les L'undes quatre estomacsdes ruminantssécrèteunfer-
désordres variés qu'il peut causer dans le ment capablede digérerla saccharose.Par la digestion
canal alimentaire, on donne comme un des le sucrede canneest convertien miel, et par consé-
quent, le miel est, en pratique,un sucrede cannedéjà
résultats de l'abus du sucre, ce fléau redou- digéré.
table qu'on nomme le diabète. Lorsque la
saccharose est Introduite dans l'estomac, Non seulement, le miel est la plus saine
elle ne peut être assimilée à l'organisme de toutes les friandises, mais elle est encore
la plus délicieuse. Pour plus amples considé-
qu'après avoir été transformée d'abord en
glucose par la digestion. Seulement, il arrive rations touchant ce sujet, voir MIEL.
trop souvent que l'estomac fatigué par des En vérité, ce peut être en bien des occa-
excès quelconques, n'opère qu'imparfaite- sions une question d'économie dansun mé-
ment ce travail de la digestion, et de là nage, de diminuer la dépense du beurre, et
proviennent les aigreurs et les diverses de le remplacer en partie par du miel.
pfiases de la dyspepsie. Le Prof. A. J. Cook Une livre de miel dure aussi longtemps
dit: Si la saccharose est absorbée sans qu'une livre de beurre; et, les deux articles
avoir subi de stransformation, entraînée étant de la meilleure qualité, entre eux,
par les reins, elle peut provoquer un arrêt c'est le miel qui coûtera le moins cher. Sou-
dans leur fonctionnement; et les docteurs vent, on peut avoir un miel extrait de pre-
peuvent avoir raison en assurant que mier choix, égal de toute façon au miel en
l'énorme consommation que l'homme du rayon si ce n'est en apparence, pour moitié
19e siècle a faite du sucre de canne est prix du beurre, et même moins. Le beurre
nuisible aux grands éliminateurs —les reins n'est bon que lorsqu'il est frais» ; tandis
—et par conséquent menace la santé et la que le miel conservé en bonnes conditions
longévité de notre génération". Voir MIEL. reste bon indéfiniment — il n'est pas besoin
Or, dans le merveilleux laboratoire qu'est de se hâter de l'employer sous peine de le
la ruche se trouve une sucrerie qui n'a pas voir rancir.
besoin de subir le travail de la digestion, Le Prof. Cook dit: Nous connaissons tous
ayant été entièrement préparée par d'admi- le goût des enfants pour le sucre candi. Ce
rables petits chimistes, les abeilles, pour une goût témoigne d'un besoin, il est une nou-
prompte assimilation ne mettant à contri- velle preuve de la nécessité du sucre dans
bution ni l'estomac, ni les reins. Comme le notre alimentation. Il faut donner du miel
dit encore le Prof. Cook: Il n'y a pas à dou- aux enfants à tous les repas qu'ils doivent
ter qu'en mangeant du miel, nous n'épar- prendre. Il est plus sain que les autres frian-
gnions ànotreappareil digestif le travail qu'il dises et mettra fin à tous les désirs déréglés
aurait à accomplir si nous mangions du sucre qu'ils en ont; et ce désir étant moindre,
véritable; et en cas d'épuisement ou de moindre aussi, sans aucun doute, sera la
faiblesse de sa part, ce moyen peut être quantité de sucre de canne absorbée. De
justement le répit nécessaire pour rétablir cette façon, sile sucre doit causer des trou-
son bon fonctionnement. A. I. Root dit à son bles dans leur santé, le mal sera prévenu II.
tour: u Bien des gens qui ne peuvent man- Demandez à la plupart des enfants ce qu'ils
- ger du sucre sans que de désagréables symp- préfèrent, ou du miel seul sur leur pain ou
tômes s'ensuivent, s'apercevront, par des du beurre seul, et presque invariablement,
expériences faites avec soin, qu'ils peuvent Ils vous répondront sans hésiter: Du miel».
MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE). 276MIEL EMPLOYÉ COMMEALIMENT (LE).

Cependant, c'est à peine si on consulte avec ils ne donnent au résultat que quelque
sagesse les besoins ou les goûts de l'enfant. chose d'inférieur. Les recettes que nous
Le vieillard réclame des aliments gras; ceux- donnons ci-après ont été éprouvées, et
ci répugnent à l'enfant. Il a besoin de sucre- chacune d'elles est garantie. La recette du
ries, non de graisse. Il fait ses délices du honeyjumble par exemple, est tout spéciale-
miel; le miel est pour lui un aliment sain et ment bonne, de même que celle des gâteaux
il n'est pas coûteux. Pourquoi ne lui en don- au miel par Maria Fraser.
nerait-on pas?
On emploie beaucoup de sucre pour les DIFFÉRENTESRECETTESl'OUR L'EMPLOI
boissons chaudes, comme pour le café et le DU MIEL.
thé. En substituant au sucre, en pareils cas, HONEY-GEMS. —2 quartsde farine,3 cuilleréesà soupe
un miel d'une saveur très douce, très miti- desaindouxfondu,3/+depintedemiel,1/2pintede mélasse,
gée, la santé pourra y trouver un très 4 cuilleréesà soupedébordantesde cassonade,1 cuille-
grand profit. A la vérité, la santé gagnerait rée 1/2à ras, de soude,1cuillerà caférasde sel, 1/2pinte
cuillerà caféd'extraitde vanille.
beaucoup si la seule boisson chaude dont on d'eau,1/2 GATEAU AU COOKIES OUPAIND'ÉPICE sanssucre
fasse usage était ce qu'on appelle en Alle- ni mélasse.—MIEL, 2 tassesà thé de miel une de beurre ; 4
magne le thé de miel — une tasse d'eau œufs(mélangercommeil faut) une tasse de petit lait
bouillante à laquelle on ajoute une ou deux (agitezà nouveau) ; un bonquart de farine; unecuillerée
cuillerées de miel extrait. On a fréquem- àla caférase de soudeou de bicarbonatede soude.Si
est trop claire,ajoutez-yun peu plus de farine
ment attribué le grand âge que certaines en pâte tournantbienle mélange,qui manquantde fermeté,
gens ont atteint en ce pays à l'usage qu'ils retomberaità ]a cuisson.Il n'a pas besoind'être aussi
ont fait toute leur vie du thé de miel. clair que pour les sugar-cakes.J'emploiedu miel très
Sans compter l'usage qu'on fait du miel à épais. Faitesattentionde bienTousservirde la même
tasse,pourmesurerles ingrédients.Veillez à bien mêler
l'état naturel, comme simple accompagne- ensemble le miel, le beurre et les œufs.Vous pouvez
ment du pain ou du biscuit, les pâtissiers rendreencore,siTOUS le voulez,
le gâteauplusdélicieuxen
s'en servent pour fabriquer quelques-uns employant dela crèmecailléeau lieude petit lait.Cuisez-
de leurs produits les plus choisis. Des le à fourdouxcaril brûletrès aisément.Pourfaireles
cookiesemployez un peuplusde farine,de façonà pouvoir
wagons entiers de miel extrait à bon marché bienroulerla pâte sans qu'ellecolleà la planche.Tout
sont mis à profit par les plus grands confi- les genresd'aromatespeuventconvenir.J'emploiede
seurs pour la confection de leurs gâteaux au l'écorced'orangerâpéequej'y mêleen petitesquantités.
Celafaitdetrèsbonpaind'épice.
miel, pains d'cpice, etc. Ces genres de MARIA FRASER.
gâteaux se conservent des mois entiers, et
même des années. Il y a quelque chose dans GATEAU AUMIEL, DEHOWELL. —(C'estungâteausec.)
la miel qui empêche les pâtisseries dans la sucre, Prenez6 livresde farine,3 livresde miel,1livre 1/0de
1livre1/2de beurre,6 œufs,1/2oncede bicarbonate
composition desquelles il entre de se dur- de sojde du gingembre, suivantvotrepropregoût.
cir (*). Les pâtissiers se servent de miel Manièred'opérerle mélange:—Mettezla farinedans
et ils réclament qu'il soit d'une pureté uneterrine ousur un plateau.Faitesun creuxdansle
extrême — parce que pour certains de leurs -1 milieu.Battezbienensemble lemieletle jaunedes œufs.
Battezen crêmcle beurreetle sucre,puisversez-les dans
produits rien ne peut le remplacer. Le miel, lecreuxpratiquéau milieudela farine; ajoutezalorsle
disent-ils, ne demande pas à être mélangé mielet les jaunesd'oeufs.Pétrissezbienle tout avecla
de glycérine comme les autres substances main,ajoutantà mesureet par petitequantitéà la fois,
durantle pétrissage,le 1/4d'oncede bicarbonate desoude
sucrées, et par conséquent revient moins dissoutdansl'eau bouillantejusqu'àcequevousl'yayez
cller. Ils préfèrent aussi les miels les plus incorporécomplètement. Ajoutezle gingembre à la pâte,
foncés, ceux qui ont un goût très accentué, puispourfinir,les blancsdes6oeufsbienbattusen neige,
en raison de la tendance de ceux qui n'ont pétrissezdenouveau la pâteavec la main,jusqu'àcequ'elle
à la soitbienlisse.Divisez-laensuiteen 7partieségales,que
qu'une saveur peu prononcée perdre vousmettrezenformeau rouleau,commedu paind'épices.
tout à fait dans le gâteau. Mettezles gâteauxaufourdansdesmoulesà pâté ordi-
Le miel entre aussi dans les médications, naire carrés,de 10X 14fer-blanc. Aprèslesavoirmisdans
il est la base de beaucoup d'onguents et de les moules,rayezle dessusde striesde 1/2pouceavecun
instrument ointuquelconque. Mettez-lesaufourpendant
remèdes contre la toux. Pour la fabrication uneheureàpune températuremodérée.Veillezà ce qu'ils
du sucre candi, le miel est beaucoup plus cuisentbienmaisne brûlentpas.Faitesfondreensuitedu
sain que le sucre de canne. sucrepour glacerle dessusdes gâteaux.Pourles con-
Un grand nombre des soi-disant recettes server, mettez-lesdeboutdansune caissede chêne,une
boitedefer-blancouunatonecrock,(vasedeterre)—c'est
pour l'emploi du miel valent moins que levasede terre qui vautle mieux—de façonà ce qu'ils
rien, car lorsque les différents ingrédients ne se touchentpaspar leurs plats.Couvrez-les herméti-
sont mêlés ensemble et composent le gâteau, quement.Placezle récipientdansunendroitfraiset sec.
Nemangezpas les gâteauxavantqu'ils aient au moins
(*) Le gâteauviendrait-ilmêmeà se dessécher,qu'il troismoisd'existence.Ils s'améliorenten vieillissantet
suffiraitde l'enfermeruncertaintempsdansuneboîte resterontbonsindéfiniment. J'airemarquéqueles gftteasx
« en fer-llr.ncpeur le vairredevenir fraiset mou. sucrésaumielne sedessèchentpascommeceuxmélangés
MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE). 277 MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE).
de sacreonde mélasse,et que le tempsaccentue,déve- miel ; écumezle mélangeet ôtez-ledufeu. Mettez-y lesnoix,
loppele goût du miel. les épiceset les fruitsconfits.Ajoutez-y a utantde farine
E. D. HOWELL. que vousen pourrezintroduiredansla pâte en tournant
— miel avecune cuiller.Mettezle mélangede côté pourqu'il
COOKIES AUMIEL DEAIKIN. Unetasseà théde refroidisse,puis ajoutez-yen tournantla soude(ne faites
i
extrait, pinte de crème aigrie, i faible cuilleréeà café une pâtetropferme).Couvrezla pâteet laissezreposer
de soude,des aromatessi on les aime, de la farine en pas lanuitdurant,puispétrissez-laavecde la farinede façon
quantité suffisante pour faireune pâte moêlleuse. à enfaireunepâteferme.Mettez-laau fourlorsqu'elleest
GATEAU DEMIEL MOU. — 1tassede beurre,2 de miel, préparée.Il estboncependantde la laisserreposerquel-
a œlfs, i tassede petit lait, 2 cuilleréesà caféde soude, quesjours,cequi l'empêchede collerautant.Abaissez-la
1 cuilleréeà caféde gingembre,i cuilleréeà caféde ca- aurouleaumaislaissez-la un peu plusépaissequ'uncooky
nelle,4 tassesdefarine. et taillezles croquetsde toutesles formesque
ChatonFowls. ordinaire,
vousvoudrez.
GINGEMBRE. —1 tasse de miel, 1/2 tasse de beurre Cetterecetted'origineallemandeesttrèsancienne ; elle
ou de graisse de rôti, une cuilleréeà soupede cidre a été essayéebiendesfois,et les gâteauxpeuventse con-
bouilli,la moitiéd'une tassed'eaubouillante(qu'une serverunanet plus. MM.E. SMITH.
1fg tassede lait
petit remplace bien).fort M ensemble
ettez
touscesingrédientssurle feu,ajoutez-yalors1cuilleréeà HONEY DROP CAKES. —1tassede miel,1/2 tassede sucre,
de e t
soupe gingembre une cuillerée café à de soude 1/2tassede beurreoude saindoux,1/2tassede petit-lait,
passée au tamisavecde la farineen quantité suffisante 1 œuf,1/2cuilleréeà soupede soude,4 tassesde farine
une à
pouren faire pâte beignets.Mettez cuireau à four tamisée.
surune plaquedetôleoudefer-blanc.
ChalonFowls. GATEAU CROUSTILLANT AUMIEL. —3 tassesde farine,
— 2 cuilleréesà caféde levain, carbonatede soudeou
GATXAU AUX ET D E
FRUITS AUMIEL FOWLS.Unedemi- tout autre, unecuilleréeà caféde sel, unetasseet demie
tasse de beurre, 3/4 tasse de miel,1/3tasse de gelée de lait doux.Passezvivementau rouleauet faitescuire
de pommeou de cidre bouilli,deux œufs bien battus, à fourchaud.Cela fait,brisezle gâteauen deux,étendez
une cuilleréeà café de soude,une cuilleréeà café de surla moitiédu dessousunemincecouchede beurre,et
cannelle, de cloude girofleet de muscade,1tassede rai- surcelledudessus1/2livredu mieldumeilleurgoût.(On
sins(deMalaga) et de raisinsde Corinthe.Mettezà feu cetusagelemielgranulé.S'il est tropduret
préfère
doux,le beurre,lemielet la geléede pomme, ajoutez-yles s'étendpour on le fait légèrementchauffer,ou bienon
-ceak battus, puis la soudedissoutedans un peu d'eau l'enlèvemal, par couchesmincesavecun couteau).Attendez
tiède;mêlez-y les épiceset la farineen quantitésuffisantequelques minutes,et le miel fondra graduellementet
pour enfaireune à
pâte beignetsépaisse,ajoutez-y alors desasaveurdélicatetoutlegâteau.A prendre
éa tournantlesfruits,puismettezle gâteauà cuireàfour imprégnera avecdulait.
modéré.Conservezdans un vaseclos durant plusieurs
semainesavantdele manger. GATEAU POUR LETHÉAUMIEL. —Unetasse de miel.
GATEAUX AUMIELDEMUTH. —Un gallon de miel unedemitassede crèmeaigre,2œufs,unedemitassede
beurre,2tassesde farine,une faible 1/2cuilleréeà café
(le mielfoncéest le meilleurpourcet usage),15 oeufs,de soude,1 cuilleréeà soupede crèmede tartre. Faites
3 livresde sucre(un peu plus de miel en place peut cuireà fourdoux pendanttrente minutes.
être. meilleur),une onceet demiede soudede boulan-
ger,e oncesd'ammoniaque, 2 livresd amandeshâchées, Miss.M.CAUDLER.
elivresde citron,4oncesde cannelle,2oncesde clousde GINGEMBRE CROQUETS AUMIEL.— 1 pinte de miel,
girofle, 2 oncesdefleur de muscade, 1 8livresde farine.
Laissezle mielarriverpresqueà ébullition,puis laissez-legembre. 3/4 de livre de beurre, 2 cuilleréesà café de gin-
et les autres Mettezle tout à bouillirensembledurant quel-
refroidir, ajoutez-y ingrédients. D ivisezl a quesminutes,retirezdu feu, et lorsquele mélangeest
pâte en morceaux et faitescuireau four. Les gâteaux froid,ajoutez-yde la farinejusqu'àce que vous
serontensuiteglacésavecdusucreet desblancsd'oeufs. presque obteniezune pâte bien ferme.Amincissez-la au rouleau,
GATEAUX FOURRÉS AUMIEL, DEFOWLS. —2/3de tasse et mettezau fouraussitôt.
de beurre,une tassede miel,3 œufsbattus, unedemi- GATEAU DEFRUITS AUMIEL. —Unetasseet demiede
tasse de lait. Battezen crèmeensemble,le miel et le
beurre,ajoutez-yensuiteles œufset le lait, puis deux miel, 2/3de tasse de beurre,unedemi-tassede lait sucré,
tassesde farinecontenantune cuilleréeet demieà café de 2œufsbienbattus,3 tassesde farine,2 cuilleréesà café
d'un levain quelconque,qu'ony aura bien mélangéen de carbonate de soude,2tassesde raisins,cuilleréeà café
-
tournant.Battezbienletoutpourenfaire unepâteferme. clousde girofleet de cannelle.
Mettezau four dansles moulesà gelée. Lorsque les BOULETTES DEMAÏS AUMIEL. —Prenezune pintede
gâteauxsont froids,prenezdumielgranuléd'unesaveur miel extrait, mettez-ledansune poêleà Sauter en fer,et
en
fine,et aprèsl'avoirbattu crème,étendez-leentre les faites-lebouillirjusqu'àcequ'ilsoit très épais ; ajoutez-y
tranchesdu gâteau. alors en remuantdes grainesde blé frais et, quand le
COOKIES AUMIEL DEFOWLS. —3cuilleréesà soupede mélangesera froid,modelez-en de petitesboules.Cesbon-
soudedissoutedans 2 tassesde miel préalablement mis bonsferontsurtoutla joie des enfants.
à chauffer,1tasseshorteningcontenant du sel,2cuillerées CARAMELS MOUS AUMIEL. — 1 tassede miel extrait
à cafédegingembre, 1tassed'eaubouillante, dela farineen du goût le meilleur,1 tasse de sucre cristallisé,3 cuille-
quantitésuffisantepourpouvoirpasserla pâteau rouleau. rées à soupede crèmeou de lait. Faitesbouillirle tout
CROQUETS AUMIEL. — 8 tassesde sucre,2 tassesde au «grand boulé», c'est-à-direjusqu'àce qu'unegoutte
miel,4tassesde lait oud'eau, 1 livred'amandes,1 livre jetéedansl'eau froidey durcisse,maispasau pointd'être
de noixd'Angleterre,pourquinzecentimesd'écorcede cassante— juste de façon,à ce que, lorsque vousla
citron et d'orangeconfite,pour 25 cents,de citron, prenezentre vos doigts,elle s'y rouleen une boulette
(cestroisderniersingrédientscoupésen fineslamelles),molle.Versezle mélangedansun platgraissé,sitôt après
2grandescuilleréesà soupede soude,2 cuilleréesà café y avoir ajouté une cuilleréeà caféd'extrait de vanille.
de cannelle,ecuilleréesà cafédeclousde giroflemoulus.Donnez-lui, dansle plat, une épaisseurde 2 à 15milli-
Mettezà bouillirpendant15minutesle lait, le sucreet le mètres ; et lorsqu'ilest froid coupez-lepar petits carrés
MIEL DE FLEUR D ORANGER. 278 MIEL VÉNÉNEUX.
queTOUS envelopperezdansdescarrésdépapierparaffiné,cle n'est obtenu que dans des régions très
comme celuidanslequellesépiciersenveloppent lebeurre.
Pourfaire des caramelsau chocolatajoutezaux ingré- limitées, tandis que les mélanges de miel de
dientsprécédentsunecuilleréeà soupedechocolatfondu fleur d'oranger avec quelques autres du Sud
justeaumomentde retenir le mélangedu feu,remuant sont assez fréquents.
bien le tout ensemble.Pourles caramelsau chocolat,il Bien que les abeilles paraissent butiner
n'est pasaussi importantque lemielsoitde lameilleureavec une
qualité. grande activité sur les fleurs des
C. C. MILLER. orangers, elles ne semblent pas recueillir
POMMES AUMIEL. —4 livres 1/2de bonnespommesà une grande quantité de nectar. C'est à
cuire,un litre de miel,i litre de vinaigredemiel,i cuil- croire que l'intention de la nature est que
lerée à cafédébordantede cannellemoulue.Faitescuire le délicieux liquide sucré que l'arbre a la
plusieursheures,remuantsouventpourempêcherle mé- capacité de secréter soit réservé aux fruits
langedebrûler.Sile vinaigreesttrès fort,le couperd'eau.
MM.R. C. AIKIN. d'or qui se formeront par la suite. Pour
cette raison il est rare que le pur miel de
SIROPCONTRE LATOUX, AUMIEL ETAUGOUDRON. — fleur d'oranger atteigne les marchés un peu
Mettezdansun vasede ferblanci cuilleréeà soupede car ce qu'il y en a est consommé
goudronliquide,et placezle vasedansl'eau bouillanteéloignés,
jusqu'à ce que le groudronsoit chaud. Ajoutez-yune sur place.
pinte demielextraitet remuezbienle tout pendantune
demi-heure, eny mêlantunecuilleréeà caférasede borax MIEL VÉNÉNEUX. — Certains
rap-
pulvérisé.Gardezle sirop dans une bouteillebouchéeports, apparemment
hermétiquement. Dose
: i cuilleréeà cafétoutesles une, authentiques, tendent
deuxou troisheures,suivantlaforcedurhume. à démontrer que le miel provenant de fleurs
BOISSON D'ÉTÉAUMIEL. —1cuilleréede jus de fruitet vénéneuses par elles-mêmes est un poison
unecuilleréede mieldansun 1/2verre d'eau; ajoutez-yaussi, soit pour l'homme, soit pour les abeil-
en tournantautantde soudequ'il en peut tenir sur une les, quand ce n'est pas pour tous les deux.
piècede 50cents.,et moitiéautantd'acidetartrique,puis Xénophon nous dit comment pendant la
buvezaussitôt.
CAFÉDECÉRÉALES AUMIEL. —Sonfraisde froment, célèbre retraite des dix-mille soldats Grecs
vers la mer, quelques-uns d'entre eux
; mêlezà 2livresdefarinedeseigle2livresdemiel
5 livres
de luzerne,mélangez lemieldans3pintesd'eaubouillante.furent malades sérieusement pour avoir
Aprèsque le mielet l'eauont faitun bouillon,versez-lesmangé du miel empoisonné. Ce fait est
dansle mélangede son.Remuezle tout ensembleà fond raconté avec tant de soin et des détails si
et pétrissezjusqu'àce que vousobteniezune pâte très
ferme.Faitespasserpar unepresseà viandepourla divi- précis qu'on n'a plus à douter de la qualité
ser.Faitessécherau fourchaud.Brûlezcommedu café. vénéneuse de certains miels.
Poury donnerle goûtdu café,ajoutez-y2livresdumeil- On a prétendu que le miel sauvage re-
leur mokaet caféde Java. Moulezle tout ensembleet cueilli dans un ou deux des Etats du Sud et
enfermezdans des boîtes de fer-blanchermétiquementdans un
closes,pourlesbesoinsfuturs. petit nombre de localités isolées,
W. L. PORTER. cause des indispositions, et ces indisposi-
SUCRE D'ORGE AUMIEL. —Mettezdansl'eaufroidedu tions sont parfois assez soudaines et assez
mielextraitet faitesbouillirjusqu'àce qu'il épaississe.violentes pour donner des inquiétudes.
Agitezjusqu'àce que le mélangesoit blanc.N'importeDans certaines régions de l'Etat de Virginie
quellequantitéconvient.Pourunelivrede mielil faut et particulièrement près d'Halifax Court-
environ20minutesdecuissonenbouillantsansarrêt. House,on fait la culture en grand, dans les
MARY C. PORTER.
montagnes, du laurier rose et blanc. Les
COLLE DEPATE AUMIEL POUR COLLER DESÉTIQUETTES abeilles paraissent les rechercher beaucoup,
SURLEFER-BLANC. —Prenezdeuxcuilleréesde farinede et bien
et unedemiel. letoutet de que leur nectar n'en semble avoir
seigle Mélangez ajoutez l'eau aucune Influence sur elles, il est dangereux
bouillantejusqu'àépaisseurvoulue.Cette colleest supé-
rieure pourles étiquettesou pourlespapiersde tenture, pour l'homme, ou du moins on le prétend.
et en généralpartoutoù la collede pâte ordinairene La plante en elle-même est un narcotique
parvientpasà faireadhérerle papier. extrêmement puissant dont les effets varient
suivant la quantité qui est absorbée par
MIEL DE FLEUR D'ORANGER. l'estomac. Le Dr Grammer, de Halifax
- Ce miel commence à être connu dans le Court-liouse, raconte que, durant la der-
commerce; mais, malheureusement, une nière guerre civile,lui et un certain nombre
grande partie du miel qui se vend sous ce de ses camarades furent empoisonnés par
nom retentissant, ne provient pas du tout de du miel provenant du laurier cerise (?). Oir
l'oranger. éprouve, dit-il, un picotement, un fourmil-
Le pur miel d'oranger est d'un goût lement singulier partout le corps, la vue se
exquis, de couleur claire, et est très épais. trouble, la tête tourne et paraît vide, sans
Mais tandis que sous le rapport de la qua- compter d'horribles nausées que ne peuvent
lité il est supérieur, sous celui de la quantité atténuer le moindre vomissement. Ces trou-
il laisse quelque peu à désirer. Le pur arti- bles lui durèrent à lui et ses compagnons
MOUTARDE. 279 MOUTARDE.

à peu près une heure, mais les effets ne les cultive par acres dans un autre but que
cessèrent de se faire sentir qu'au bout de le miel qu'elles peuvent donner. Il vous sera
plusieurs jours. difficile de déterminer laquelle est d'un
Uneautre plante dontondit le nectar véné- meilleur rapport dans votre localité, sans
neux est le jasminde la Caroline; on le trouve les essayer toutes. Informez-vous des dé-
en certaines localités de la Georgie, princi- bouchés que vous pouvez avoir pour la
palement dans les environs d'Augusta. Les vente de la graine, puis agissez comme si
racines, les feuilles, les fleurs, contiennent vous comptiez seulement sur cette graine
une mince quantité de poison; et le Dr. pour couvrir vos frais de culture. Dans le
J. P. H. Brown, apiculteur, dit que le miel cas où vous en retireriez une bonne récolte
qui en provient est également vénéneux, de miel, ce serait autant de gagné pour
car il connait plusieurs personnes qui se vous, et vous n'avez guère à craindre de
virent sur le point de perdre la vie pour en pertes sérieuses.
avoir mangé. D'après lui les abeilles ne buti-
nent pas cette plante par choix, attendu que On prétend que le miel fourni par la
lorsque d'autres fleurs exsudent en même moutarde est très clair, qu'au point de vue
temps du nectar, elles visitent à peine le du goût il en vaut d'autres, et qu'il se vend
jasmin jaune. au plus haut prix sur le marché: La graine
Nonobstant les cas d'empoisonnement qui doit en être semée de bonne heure au prin-
ont été rapportés, le Prof. A. J/Cook, du Col- temps, soit en minces sillons aussi espacés
lège de Pomona, Claremont, Californie, émet que le cultivateur pourra se le permettre,
des doutes sur la nature vénéneuse du miel soit à la volée. La première méthode est
provenant de certaines plantes. Il y a quel- naturellement la meilleure pour presque
ques années on a raconté qu'en différentes toutes les mellifères, mais elle coûte plus
occasions des apiculteurs avaient non seule- de travail aussi. Il faut de 6 à 10 livres de
ment pris du miel provenant de plantes semence par acre, si le semis est fait en
vénéneuses, mais qu'ils en avaient mangé sillons, et de 15a 20 s'il est fait à la volée. Si
sans ménagement et sans en ressentir le l'on veut récolter la graine il ne faut pas
moindre inconvénient. Mais la question se semer plus tard que le premier juillet.
pose de savoir s'ils avaient en effet Quand la plus grande partie des siliques sont
mangé du miel provenant des plantes mûres, on coupe la moutarde et on la fait
susnommées ou de quelque autre inoffensive, sécher avec soin. Pour la récolte, on étend
qui se trouvait en fleurs à la même époque; une toile au fond de la charrette destinée à
mais, où la santé et peut-être la vie sont en la transporter, car la semence s'égrènera
jeu, il paraît sage de ne rien risquer - c'est- considérablement, si elle est en bonne
à-dire de s'abstenir complètemeut du miel condition pour être battue en grange. Nous
de laurier-cerise, de jasmin de la Caroline pensons qu'il doit se faire des machines
ou de toute autre plante vénéneuse. Si ce spéciales pour battre et vanner la moutarde,
miel n'est pas mortel pour les abeilles, qu'on mais nous avons toujours vu faire usage
le leur laisse pour la nourriture de leur cou- d'un fléau et d'un van ordinaire. Le battage
vain; mais qu'on n'en fasse pas usage doit se faire sur un sol bien battu naturelle-
autrement, ment, ou bien pour empêcher que la graine
MISE EN BOCAUX DU MIEL. - Voir ne se mêle aux poussières, on étend par
Miel extrait et aussi Colportage du miel et Miel terre une grande toile. La semence des'
granulé. espèces communes de moutarde vaut 5,75
les cent livres. Nous ne savons combien de
MOUTARDE (Sinapisarvensis). — Cette boisseaux on en retire à l'acre. On a beau-:
plante appartient à la même famille que le coup vanté la variété Chinoise pour les
navet, les choux, le colza, etc., celle des abeilles; mais nous avons découvert que la
crucifères, dont tous les spécimens, croyons- moutarde noire ordinaire, qui pousse d'elle-
nous, fournissent presque invariablement même pour ainsi dire, réussit beaucoup
du nectar durant leur floraison. Nous avons mieux, et est beaucoup plus visitée par les
d'excellentes occasions d'éprouver la valeur abeilles. Qui nous fera connaître les résul-
de ces plantes, parce que autour de nous on tats d'expériences personnelles ?
N.

NAVET (LE). — Le navet, la moutarde, mis obstacle à l'utilisation du sol pour


le choux, le colza, etc., appartiennent tous d'autres productions.
à la même famille (les Crucifères) et si nous M. Kaye recommande aussi le feuillage
ne nous trompons pas, toutes ces plantes comme Il légume» et dit qu'il sème le navet
fournissent du nectar quand les circonstan- dans son jardin pour s'en servir au prin-
ces sont favorables. Le grand ennemi de la temps et en hiver. Nous avons essayé d'en
plupart de ces crucifères (surtout du colza) faire un plat pn Décembre et l'avons trouvé
dans nos régions, c'est l'altlre. Le navet excellent. Nous avions fait notre semis très-
échappe à ce fléau parce qu'on le sème à épais, en sillons distants d'un pied. Ce genre
l'automne; et n'était qu'il fleurit presqu'- de navet fournit seulement des tiges; sa
en même temps que les arbres fruitiers, racine n'est pas charnue, n'a pas de renfle-
nous le considérerions comme une des ment.
melllfères donnant le plus d'espérance.
Si on le sème dans un champ de maïs à la
Dans l'été de 1477, M. A. W. Kaye, de dernière culture, les plantes acquerrons une
Pewee Valley, Kentuky, nous adressa des bonne prise avant J'hiver, et au printemps
semences de ce qu'il appelait le navet à elles fleurirontà profusion. Sion les retourne
sept têtes» disant que ses abeilles en avaient juste avant que la floraison soit tout à. fait
recueilli plus de pollen au printemps que passée elles feront un engrais vert des plus
sur toute autre chose. Nous mîmes cette précieux.
semence en terre vers le 1er octobre dans
un champ d'où l'on venait de déterrer des NOURRISSEMENT ET LES
pommes de terre hâtives. En décembre, les NOURRISSEURS. (LE) — On donne du
navets offraient aux yeux un mignlflque et nourrissemerit à une ou deux fins: soit pour
luxuriant feuillage vert, et au mois de mai stimuler l'élevage et la production du cou-
suivant des vagues de fleurs jaunes, qui en vain à une époque de l'année où les abeilles
faisaient une des plus joliesu parterres fleu- ne peuvent puiser du nectar à ses sources
ris» que nous ayons jamais vus, et le bour- naturelles, soit pour fournir des provisions
donnement harmonieux autour des rameaux aux approches de l'hiver aux colonies qui en
mettait dans le Il ravissement" tous ceux sont à court. Autant que possible on doit
dont l'oreille savait apprécier pareille éviter d'en donner, car si bien qu'on s'y
mélodie. prenne on fait du gâchis et c'est un aliment
M. Kaye recommandait particulièrement dispendieux, qui, avec les commençants,
cette plante pour son pollen; mais nous peut donner lieu au pillage. Dans les régions
sommes portés à croire qu'elle donne en fertiles 11 est possible d'éviter complète-
outre une grande quantité de miel par acre. ment de donner du nourrlssement; ceci est
Nous avons beaucoup de mal chez nous à vrai surtout des endroits où se trouve beau-
cultiver la navette et la moutarde à cause coup de sarrasin ou de fleurs d'automne. Il
de l'altlre ou puce; mais ces planches de est très coûteux d'acheter des barils de
navets n'ont jamais été touchées; est-ce dû sucre à chaque automne, et l'apiculteur doit
à l'époque tardive où le semis a été fait à s'organiser pour éviter cela autant que faire
l'automne, parce que l'altire n'a pas de goût se peut. En beaucoup de cas, c'est parce
pour cette crucifère, nous ne saurions le qu'on a extrait trop de rayons, jusqu'à ceux,
dire: La plante est vigoureuse, le feuillage même parfois qui sont tout proches du nid à
est des plus abondants, beaucoup plus même couvain, que le nourrlssement d'automne
que celui de la navette où de la moutarde de est rendu nécessaire. C'est une mauvaise
Chine, à laquelle elle ressemble beaucoup, méthode et décidément une triste économie.
avec seulement des fleurs plus grandes. Mais il y a des cas où Il est absolument
Comme notre terrain avait été ensemencé nécessaire de donner un aliment aux abeil-
après le 1er octobre, et que la récolte put les, soit pour entretenir ou stimuler l'éle-
être faite très aisément vers le milieu de vage du couvain, soit pour les empêcher de
juin, la miellée se trouva assurée sans avoir mourir de faim.
NOURRISSEMENT (LE). 231 NOURRISSEMENT (LE).

Si le miel qui se trouve dans les ruches à quelconque, étant donné qu'il est Inpratlca-
l'automne est de bonne qualité, et les rayons ble de donner aux abeilles un aliment liquide
bien operculés, ce serait de la folie d'extraire au cour de l'hiver. Si l'on ne peut avoir de
ce miel pour le vendre, d'acheter du sucre, provisions operculées, nous leur donnerions
et d'en faire du sirop pour en alimenter les en place des morceaux de candi, comme ceux
abeilles. On gagnera très peu par ce procédé, que nous avons mentionnés au chapitre
le miel fut-il vendu même au plus haut prix, CANDI.
et le sirop de sucre fut-il très bon marché.
Mais si l'approvisionnement naturel des CE QU'ONDONNEEN ALIMENT.
abeilles est du miel foncé et de pauvre Il est de mauvaise économie de donner en
qualité, ou bien cette substance sucrée aliment une chose sucrée quelconque sous
évacuée par les pucerons et qui ne vaut rien,
il vaut mieux extraire les rayons et donner prétexte que celle-là est moins chère que
les meilleurs sirops granulés. Certaines
en place du sirop aux abeilles. Pourtant ces
dernières années nous avons pris l'habitude qualités de mélasses et de sorgho peuvent
- de laisser aux abeilles ce qu'elles avaient être employées; mais, comme nous l'avons
expliqué, Ils ont tendance à stimuler les
récolté, de quelque source que proviennent abeilles mal à propos, c'est-à-dire à les
leurs provisions, pourvu qu'elles fussent
rendre Inquiètes et agitées pendant l'hiver.
bien mûries dans le rayon et bien opercu-
On semble s'accorder à dire que prix pour
lées; et c'est à peine si nous avons perdu
des abeilles pour cause de nourriture de prix, le sucre granulé, quand il est converti
en sirop de bonne qualité, est pour les abeil-
qualité Inférieure des ruchées qui ont les un aliment aussi bon marché qu'on en
hiverné en plein air.
Naturellement le sirop de sucre est meil- peut avoir; et non seulement bon marché,
mais relativement sain.
leur que certains miels recueillis par les
abeilles, et à une goutte près ce miel revien-
dra plus tard en aliment à la ruchée. Quel- ON FAIT LE SIROP.
COMMENT
ques expériences faites il y a un petit Il y a deux manières de lé préparer. Tan-
nombre d'années ont démontré que pour tôt on le fait à froid, tantôt on emploie ce
les colonies alimentées avec du miel, la
consommation moyenne de nourriture a été qu'on appelle l'ancienne méthode, c'est-à-
dire la chaleur artificielle. Pour cette der-
de 14 à 18 livres, tandis que celles qui ont
nière on a coutume de prendre une machine
été alimentées avec du sirop de sucre n'en à lessiver ou tout autre réceptacle qui puisse
ont consommé que de une à 7 livres. On en
contenir 50. ou 180 livres de sirop à la fois,
conclut que, si la livre de miel a moins de
force que la livre de sucre, elle est plus qu'on met sur le feu. Dans cette cuve on
verse du sucre granulé et de l'eau à mesure
stimulante et porte les abeilles à en consom- ou à poids égal. Chauffez le mélange douce-
mer davantage. Mais dans tous les cas
ment en le tournant continuellement, mais
probables cette expérience établissait une
ayez soin de ne pas le chauffer à plus de 27°.
trop grande différence en faveur du sirop de A vrai dire on peut l'amener à bouillir sans
sucre. Dans les circonstances ordinaires, le gâter, mais s'il est trop chauffé 11risque de
quand le miel est de première qualité, roussir ou de brûler, et le sucre brûlé est la
comme celui de trèfle ou de tilleul, par mort des colonies en hiver. On doit remuer
exemple, cette différence n'existe pour constamment le sirop jusqu'à ce que toutes
ainsi dire pas. les granules de sucre soient dissoutes. Le feu
La différence de prix entre une qualité est alors éteint, et quand le sirop est refroidi
fine de miel extrait et le sirop de sucre il est-prêt à donner aux abeilles.
après qu'il est operculé dans les rayons est
si minime, que, si nous avions des rayons
pleins de bonnes provisions naturelles, nous POURPRÉPARERLE SIROP
MÉTHODE
A FROID.
les mettrions de côté plutôt que de les
extraire, puis nous donnerions ces rayons en En raison de la tendance du sirop à brûler,
automne à celles des colonies qui n'auraient à se répandre sur le fourneau ou dans la
pas de provisions suffisantes. Mais en aucun cuisine, on prépare aujourd'hui le sirop à
cas nous ne voudrions employer de tels froid parce que c'est beaucoup plus pratique.
rayons, parce qu'au cœur de l'hiver il est Voici en deux mots comment on s'y prend:
quelquefois très utile de les avoir sous la Mêlez du sucre et de l'eau par parties égales
main, attendu qu'on peut les mettre juste et remuezjusqu'à ce que tout le sucre soit
au centre du nid à couvain d'une colonie dissout.
NOURRISSEMENT (LE). 282 NOURRISSEMENT (LE).
Si l'on doit fabriquer le sirop en certaine NOURRISSEMENT POURSTIMULERL'ÉLEVAGE
quantité, versez le sucre et l'eau tout DU COUVAIN.
simplement dans un extracteur, dans les Pendant le printemps ou l'été nous pou-
proportions Indiquées, mais c'est l'eau qui vons faire usage d'une qualité de sucre de
doit être versée en premier. Mettez l'appareil
prix moindre, ou bien de miel bon marché,
en mouvement, et tandis qu'il tourne, de ces miels de qualité inférieure qui ne se
versez une cuiller à pot de sucre à la fois. vendent ordinairement pas. Si c'est du miel
Ce qui donne au sucre le temps de fondre et que nous donnons, 11 faut légèrement
de se mêler à l'eau à mesure qu'il est versé. l'éclaircir avec de l'eau chaude; mais s'il
Ne commettez surtout pas l'erreur de nous faut acheter de quoi préparer le nour.-
verser le sucre tout à la fois d'abord et rissement, nous recommanderons alors,
l'eau ensuite, car le mélange ne serait pas comme nous l'avons déjà fait d'ailleurs, de
aussi parfait. n'acheter que du sucre granulé, parla raison
Lorsque la cuve est suffisamment remplie, toute simple qu'il ne vaut pas plus cher que
continuez à tourner la manivelle jusqu'à ce tout autre produit sucré, et qu'il est bien
que tout le sucre soit dissout. Le mélange plus sain pour les abeilles. Règle générale,
aura d'abord l'air un peu trouble, mais cette les nuclei réclament une nourriture sti-
apparence est due aux bulles d'air qui mulante avant ou après la miellée, si l'on
disparaîtront au bout d'une heure ou deux, veut qu'ils remplissent bien leur rôle, car
et le sirop alors sera clair et limpide. une reine ne pondra plus guère après la
On recommande de mettre le sucre et saison de la miellée, si l'on ne donne pas aux
l'eau par parties égales parce qu'il vaut abeilles un aliment quotidien en quantité
mieux donner aux abeilles le sirop clair plu- régulière. Pour avoir des colonies fortes en
tôt qu'épais, car alors elles le mûriront; et état d'amasser les provisions au temps de la
quand le sirop est épaissi et mûri par les récolte, ou pour engager les nucléi, ou
abeilles il ne granule pas et constitue au con- même les vraies colonies en ce cas, à bâtir
traire l'alimentle plus délicat et le meilleur. des cellules propres à l'élevage des reines,
on doit mettre en pratique le nourrisse-
Mais, si pour une raison quelconque, ayant
différé de donner le nourrissement, la saison ment quotidien d'une livre de sirop. -
soit assez avancée, les nuits glaciales et les
NOURRISSEURS
POURALIMENTSTIMULANT.
journées plutôt froides, il peut être sage d'en
composer le mélange de 4 parties de sucre Il y a des centaines de nourrisseurs qu'on
pour 3 d'eau; seulement, mettez-vous bien a inventés et mis sur le marché. Quelquès-
dans l'esprit que lorsque le sirop sera oper- uns d'entre eux sont très compliqués, et
culé dans les rayons, il ne sera probablement plus ils le sont, moins ils rendent de services.
pas aussi bon que le premier. Le sirop épais Celui qui désire mettre le moins d'argent
a plus de tendance à tourner en sucre dans possible dans son affaire n'a qu'à se servir
les rayons. de casseroles de fer-blanc ordinaires. On
SI l'on n'a pas d'extracteur, on peut se ser- place celles-ci à l'étage supérieur, de la
vir d'une simple cuve à lessive, en s'armant ruche, et on les remplit de sirop. Sur le
d'une grosse palette ou d'un bâton pour sirop même on étend avec soin un morceau
remuer le mélange autant qu'il est néces- de toile grossière mouillée d'eau. Les abeil-
saire. Mais l'extracteur tient la tête parmi les se posent sur la toile, et s'emparent du
toutes les autres combinaisons, et l'on ne sirop sans risquer de se noyer. Mais ce qu'on
devrait jamais essayer de s'occuper d'api- peut reprocher aux casseroles c'est que le
culture sans en avoir un. sirop les salit beaucoup, et, quand iL n'en
Si l'on n'a qu'une petite quantité de sirop à reste plus, la toile a des chances de coller
préparer — un litre environ — on peut le au fond, retenue qu'elle est par les cristaux
faire dans un vase quelconque, en se servant de sucre séché. Un peu d'eau bouillante, il
d'une cuiller de bois ou d'un fouet à battre est vrai, les nettoie très vite.
les œufs; mais en ce cas nous mettrions Un autre nourrisseur d'un usage très ré-
d'abord le sucre, puis nous verserions dessus pandu est le petit plateau ordinaire, sur
de l'eau bouillante, sans cesser de tourner lequel est vendu le beurre qu'on achète chez
tant que nous ajouterions l'eau. On peut éga- les épiciers. Une centaine de ces plateaux
lement employer l'eau bouillante au lieu peuvent se ranger les uns dans les autres,
d'eau froide avec l'extracteur, mais nous n'occupant ainsi qu'un très petit espace, et
pouvons vous certifier que le sirop n'en sera le prix en est Insignifiant. Il n'est pas néces"
pas meilleur. salre de se servir d'une toile avec le plateau
NOURRISSEMENT (LE). 283 NOURRISSEMENT (LE).

à beurre. Posez-les sur le dessus des cadres, apicole, on peut nourrir un grand nombre de
et remplissez-les de sirop. colonies à la fois.
Un nourrisseur dont on a fait un très grand Les bocaux mêmes une fois retournés
usage est" le Slmplex" ou nourrisseur en entrent par un trou pratiqué dans une sorte
forme d'auget. C'est un nourrisseur excel- de boîte fermée de tous côtés, le devant
excepté. Les deux côtés de la boîte sont
taillés de telle sorte, qu'ils projettent deux
bras en avant; ces deux bras s'enfoncent
directement dans l'entrée de la ruche, sans
laisser aux pillardes le moyen de pénétrer
NOURRISSEUR
SIMPLEX. dans la boîte. Le dessus de la boîte a un trou
juste assez grand pour soutenir le bocal
lent, bon marché, et qui tient très peu de Mason à 6 m/mdu fond intérieur. L'apiculteur
place sur les cadres à couvain. qui possède une provision de bocaux Mason,
n'a plus qu'à commander au fabricant la
boîte, et le couvercle spécial qui permet
aux abeilles de ne prendre qu'une petite
quantité de sirop à la fois. Ce nourrisseur
étant destiné à l'entrée des ruches est tou-
jours en vue, et d'un seul coup d'œil on peut
se rendre compte si les bocaux sont pleins ou
vides.
NOURRISSEUR
HILL. On peut parcourir le rucher, traînant une
Un autre nourrisseur estla boîte à poivre. brouette remplie de bocaux garnis des
e'"èst une boîte de fer-blanc, d'une contenance couvercles spéciaux, et, dès qu'on en décou-
d'un demi litre ou d'un litre, dont le couver- vre un vide à l'entrée d'une ruche, on
cle est percé de petits trous. On le remplit l'enlève de la boîte et on le remplace par un
de sirop, on le retourne et on l'établit direc- autre rempli de sirop. L'avantage de ce
tement au-dessus des cadres à couvain dans nourrisseur est, qu'on peut voir d'un seul
le haut de la ruche. coup d'oeil donné à une rangée de ruches
Un autre nourrisseur encore est celles des colonies qui ont épuisé leurs
le
Boardman n. Pour celui-ci on se sert d'un vivres, et leur en fournir de nouveau sans
bocal Mason — ce bocal d'une si grande utilité troubler les abeilles et sans ouvrir les
ruches. Mais il a un défaut, c'est d'inciter
parfois les abeilles au pillage; pourtant avec
un peu d'attention, en veillant à ce que les.
couvercles soient bien ajustés, on n'aura
que très peu d'ennuis si même on en a. Nous
devons dire aussi que pour les colonies
faibles ce nourrisseur ne donne pas grande
satisfaction.

NOURRISSEUR
DOOLITTLE.

Celui que nous recommandons et dont


nous nous servons de préférence aux autres
NOURRISSEURD'ENTRÉE LE BOARDMAN ». est le Cadre Doolittle ». La gravure ci-
dessus montre que ce n'est ni plus ni moins
déjà dans tous les ménages. On remplit les qu'un grand cadre à couvain fermé d'un
bocaux de sirop, et, grâce au couvercle spé- panneau de bois sur les deux faces. Ayant
cial fourni par le fabricant de matériel la même forme et les mêmes dimensions
NOURRISSEMENT (LE). 284 NOURRISSEMENT (LE).

qu'un plateau diviseur ou qu'un cadre à à reprendre leur niveau, le sirop passe sous
couvain, il s'emploie comme eux à même le les deux séparations B légèrement soule-
corps de ruche; et comme il est complète- vées au-dessus du fond; et les abeilles,
ment enfermé dans le nid à couvain, n'exi- pour atteindre au sirop, pénètrent par le
geant ni un étage de plus ni une hausse couloir E, et puisent le nourrissement dans
pour le contenir, c'est le nourrisseur le les deux chambres qui longent ce couloir
plus commode que nous ayons jamais em- sous le petit toit .Â. Avec la plupart des
ployé, celui qui donne les meilleurs résultats nourrisseurs de cette sorte, les abeilles sont
— bien aussi pratique que le Boardman M. obligées de passer aux deux extrémités,
Il suffit de glisser le toit d'un pouce en c'est-à-dire de sortir du nid à convain; et
arrière environ, puis à l'aide d'une cafetière parfois, pendant les grands froids, refusant
de verser le sirop dans la partie supérieure. de quitter le centre du nid à couvain, elles
Refermez ensuite la ruche, et opérez de la ne peuvent atteindre au sirop. Le grand
même façon sur la suivante. Pour stimuler point en faveur du nourrisseur le Millern
les colonies faibles ou les nuclei en vue de est que le couloir qui conduit au nourrisse-
l'élevage des reines, tout le monde recon- ment est situé directement au-dessus du
nait que ce nourrisseur est à tous les points centre du nid à couvain, et que la chaleur
de vue le meilleur qui existe. dégagée par le groupement se condense
Il existe pourtant encore un autre genre dans le couloir et dans les chambres sous le
de nourrisseur, excellent celui-là; c'est le toit A. Cette particularité, jointe au fait que
Miller n. Isous nous en servons presque ce nourrisseur est fabriqué en bois, donne
la possibilité d'alimenter les abeilles par
les froids les plus rigoureux.
Suivant les circonstances, on peut donner
le nourrissement en grandes ou en petites
quantités. Les nourrisseurs dont nous nous
servons, contiennent 12 kilos, quand le sirop
atteint à un pouce du bord du haut. Si nous
nous apercevons que certaines colonies ont
besoin de 4 kilos, d'autres de 2 kilos 1/2, d'au-
tres encore de 12 kilos, pour compléter la
NOURRISSEUR MILLER. quantité voulue de provisions nécessaires
pour l'hivernage, nous remplissons les nour-
exclusivement pour donner aux colonies risseurs proportionnellement aux besoins de
leurs provisions d'hiver. Il est de très ces diverses colonies. Quelquefois, nous ne
grande capacité, avec lui on peut donner de remplissons qu'un seul des réservoirs, ce
4 à 12 kilos de nourriture à la fois. Quand qui fait 6kilos de sirop. Pour 2 kilos de nour-
pour une raison quelconque on a tardé à riture, nous en versons de façon à remplir
donner des aliments aux abeilles, c'est de ce un seul réservoir à un peu moins de la moi-
nourrisseur qu'il faut se servir. Les petits tié. Nous avons un moyen expéditifde répar-
nourrisseurs décrits précédemment sont tir le nourrissement : avant de donner à une
conçus simplement dans le but de donner colonie son aliment final, nous allons par tout
une nourriture stimulante, et ne contien- le rucher, examinons chaque nid à couvain et
nent au plus qu'un quart de sirop; mais estimons (*) le nombre de kilos de provisions
nous ne nous servons du Miller que quand dont chaque colonie a besoin, que nous mar-
nous voulons donner une grande quantité quons sur une ardoise, ou à la craie sur le
de nourriture à la fois. toit de la ruche. Nous allons ensuite à la

(e) Un rayon de ruche Langstroth,dontles cellules


sontpleines de miel oude siropoperculé,contienten
moyenne2 kilosde provisions.Pour connaîtrele mon-
tant desprovisionsd'unecolonie,estimezla contenance
d'im seul rayon,et en la multipliantpar le nombrede
La gravure ci-dessus montre ce genre de rayonsremplis,vous aurezle chiffreque vousdésirez
connaître. Ce chiffreretranchéde la quantité totale
nourrisseur propre à une ruche Langstroth nécessairepourl'hivernage,vousdonneranaturellement
huit cadres; sa capacité est de 12 kilos de la quantité denourritureqn'il vousfaut donner.Quel-
sirop. Dans la coupe ci-dessus on voit qu'il y ques personnespèsent chaque rayon ; maisun peu de
a deux réservoirs d'alimentation. D'après le pratique vous permettra d'en apprécierle poidsassez
principe que les liquides cherchent toujours exactement.
NOURRISSEMENT(LE). 285 NOURRISSEMENT(LE).
ronde et posons les nourrisseurs, puis vers feutrées, bien serrées les unes contre les
le soir, armé d'un grand bidon de sirop, nous autres; en faisant un trou dans la couver-
soulevons le toit de la ruche, versons la ture ou dans les coussins juste au-dessus de
quantité de sirop indiquée sur notre ardoise leur groupement, et en introduisant le
ou sur le toit, et la refermons aussitôt. Nous nourrisseur dans cette couverture de façon
continuons de même sur toutes les colonies. à ce qu'elle la bouche complètement, le
Le lendemain matin, nous enlevons les nour- résultat est très bon, mais ce procédé n'est
risseurs, garnissons les ruches de balle pas, après tout, aussi sûr que celui d'ali-
d'avoine, et les voilà prêtes à hiverner. menter par le bas de la ruche. Comme ali-
mentation au début du printemps, nous
ALIMENTATION
PROMPTEOULENTE. préférons, surtout si la population est faible,
le candi, ou des rayons bien remplis de pro-
Nous n'avons pu nous rendre compte si, visions operculées.
rien que pour l'hivernage, la nourriture
donnée petit à petit, ou bien toute en une QUANDIL y A DU PILLAGEDANSL'AIR.
fois, faisait grande différence au résultat; ALIMENTERA LA NUIT.
mais pour l'élevage du couvain il est certai- Au début de l'automne de 1887,tout notre
nement meilleur de ne fournir aux abeilles apier fut sur le point de mourir de faim,
qu'une petite quantité d'aliment à la fois, l'été précédent ayant été très sec. Les pil-
disons 1/2 litre chaque nuit. Durant de lardes étaient aux aguets, et il était pour
grandes sécheresses, nous avons obtenu des ainsi dire impossible de faire le moindre tra-
reines, du couvain, nous avons eu de beaux vail dans les ruches sans les voir se préci-
rayons construits, en employant cette der- piter en foule dans le nid à couvain. Donner
nière méthode. du nourrissement aux abeilles était absolu-
ment hors de question, et cependant les
ALIMENTATION
PENDANTLES FROIDS.
ruchées avaient besoin d'être alimentées de
Bien que certaines colonies aient parfai- provisions pour l'hiver. En raison de cela,
tement passé l'hiver après avoir été nour- et pour circonvenir les pillardes, la nuit
ries par des tempsfroids, pendant la gelée, venue, nous donnâmes les provisions à la
nous pensons que la méthode la plus sûre lumière des lanternes. Contrairement à
est de leur fournir leurs provisions quand notre attente, les abeilles loin de voltiger,
le temps est encore chaud et sec, afin de se heurter contre les lanternes, ne nous
qu'elles puissent les bien mûrir et les oper- causèrent que très peu d'ennuis. Et comme
culer complètement. Si le temps n'est pas elles épuisaient la nuit les nourrisseurs, et
trop froid vous pouvez les alimenter avec que les pillardes n'avaient pas eu l'occasion
le nourrisseur Miller, comme nous vous de faire leurs investigations dans les ruches
l'avons expliqué plus haut. Si par votre pendant que nous avions posé ceux-là, tout
négligence vos abeilles manquent de provi- fut relativement tranquille dans le rucher
sions au commencement de l'hiver, nous le lendemain matin et le jour suivant. Nous
vous conseillons les cadres de miel operculé donnâmes successivement de cette façon
si vous pouvez en avoir; et si vous.ne le trois ou quatre barils de sucre. Et bien que
pouvez pas, employez le CANDI (voir ce qui nous ayons recommandé dans de précédents
a été dit sous ce titre). Si vous recouvrez ce paragraphes de donner le nourrissement
candi de chauds coussins de balle d'avoine aux approchesde la nuit, nous le donnâmes en
ou de quelque chose d'équivalent, vous pou- ce cas de 7 heures à 101/2 heures du soir.
vez le donner en tout temps, bien qu'il ne Ajoutons que s'il ne vous est pas commode
procure pas en toutes circonstances des de travailler à la nuit, vous pouvez choisir
résultats aussi satisfaisants que les provi- pour les nourrisseurs le premier jour de
sions operculées dans leurs rayons. pluie, en vous vêtant de caoutchouc des
En alimentant les ruchées par le fcoid ou pieds à la tête. Tant que durera la pluie, les
pendant les gelées, vous risquez de décou- abeilles ne vous inquièteront pas.
vrir le groupement d'abeilles, ou de laisser Pour les détails concernant le nourrisse-
des ouvertures par lesquelles puisse ment donné pour l'achèvement des sections,
s'échapper leur chaleur concentrée. Nous voir MIEL EN SECTIONS.
avons eu plusieurs fois des colonies qui sont
mortes au printemps, et nous nous imagi- ALIMENTATION DEPRINTEMPS
nons que leur mort n'avait pas d'autre ALA BOARDMAN.
cause. Au printemps, au début de l'élevage M. H. R. Boardman, de East Townsend,
du couvain, elles ont besoin d'être bien cal- Ohio, met en pratique une méthode qui lui
NOURRISSEMENT (LE). 286 NUCLEUS.

assure souvent une récolte de miel, même de défendre elles-mêmes l'entrée de leur
durant les mauvaises années. Elle consiste ruche.
en ceci: 11nourrit toutes ses colonies sitôt Nous conseillons à ceux qui n'ont jamais
que le beau temps est venu, qu'elles man- employé cette méthode, d'en faire l'essai sur
quent de provisions ou non. Il leur donne le quelques colonies: nourrlssez-en, par
sirop à petite dose pour exciter la produc- exemple, 25 ou 30 sur cent qui se trouve-
tion du couvain, et continue ainsi jusqu'au raient dans votre apler, et laissez les autres
moment de la miellée; au plus fort de la continuer d'agir à leur guise. Tenez un
miellée, naturellement, 11cesse. Le résultat compte soigneux des produits nets, déduc-
de ce procédé est que les ruches regorgent tion faite des dépenses; et si les ruchées
d'abeilles et de couvain, et les moindres alimentées ont au grand livre un actif
cellules restées libres dans le nid à couvain plus fort quecelles qui n'ont pas été nourries,
sont pleines jusqu'au bord de miel de sucre vous pourrez être assuré d'un bénéfice
operculé. Sitôt que la miellée commence Il l'année suivante en nourrissant toutes vos
ajoute les hausses; et avec ce considérable populations à la Boardman.
renfort d'abeilles qu'il s'est assuré par une Mais il est bien entendu naturellement
nourriture stimulante, au moment de la qu'il ne faut pas continuer le nourrissement
miellée, s'il y en a une, le nid à couvain assez longtemps pour contraindre les abeilles
débordant déjà de provisions, les abeilles à porter le sirop de sucre dans les sections,
sont contraintes d'emmagasiner leur récolte ce qui serait une véritable fraude vis-à-vis
dans les hausses, parce qu'il n'y a plus de du public. On ne doit vendre pour miel que
place ailleurs. le nectar des fleurs distillé et mûri par les
abeilles. Í
M. Boardman fut entraîné à procéder de
cette manière par suite de disettes de miel PRUDENCEA OBSERVERTOUCHANT
LE NOURRISSEMENT.
qui se succédèrent d'années en années. Cal-
culant que le sirop de sucre ne coûte que le Avant déterminer, nousne saurions trop
tiers environ du prix de la meilleure qualité recommander aux personnes inexpérimen-
de miel, il raisonna qu'en prenant aux tées d'être bien attentives à éviter le pillage.
abeilles le produit de leur récolte en échange Si ce n'est avec le nourrisseur Boardman,
du sucre qu'il leur donnerait, il pouvait nous avons conseillé de ne fournir des provi-
faire avec elles un trafic légitime, et tripler sions aux abeilles que vers le soir pour
pour ainsi dire son capital dépensé. éviter tout danger; car essayer de les nour-
rir en plein jour pourrait avoir pour résultat
Nourrir les abeilles de cette façon repré- le pillage et la destruction de fortes popula-
sente une dépense assez considérable, et tions. Quand des provisions leur arrivent en
pourtant il faut croire que M. Boardman se telles quantités et d'une façon si anormale,
sent assuré du succès puisqu'il continue à elles semblent oublier de poster leurs senti-
employer cette méthode; et alors si l'année nelles comme elles le font d'habitude; et
se trouve être bonne il y gagne une récolte avant qu'elles aient le temps de se recon-
formidable de miel. Pendant une année de naître, des abeilles les envahissent de toutes
disette où nous le visitâmes, 11 en avait les parties du rucher. Nous ne savons qui
obtenu une assez belle de chacune de ses nous devons le plus plaindre en de pareils
colonies; tandis que ses voisins n'avaient moments, des abeilles, de leur malheureux
recueilli aucun miel de surplus, trop heu- propriétaire, ou bien des voisins Innocents
reux encore si leurs corps de ruches étaient et des passants. Parfois, tout ce que vous
tous remplis. Les chambres à couvain de pouvez faire est de laisser votre colonie
M. Boardman étaient pleines aussi de pro- s'écouler en souhaitant que la nuit vienne,
visions; mais au lieu de miel c'était du sirop pour obliger ces lutins voraces» à retour-
de sucre qu'elles contenaient: le miel, lui, ner chez elles. Et puis quand vous recom-
était dans des sections d'une valeur de 0,50 mencez à donner du nourrissement, souve-
à 0.60 cent. la livre au moins, prix de gros, nez-vous que ma dernière parole à ce propos
tandis que le sirop de sucre ne lui avait est: u tenez-vous sur vos gardes ».
coûté que 0,20 cent. environ.Il est certain Pour l'alimentation en plein air, voir
qu'il avait fait là une bonne affaire. EAU POUR LES ABEILLES.
Le nourrisseur le plus propre à ce mode — Ce terme, appliqué à
d'alimentation est le Boardman, déjànommé, NUCLEUS.
pM'eeque les colonies nourries de cette l'apiculture, signifie une petite colonie
façon sontsupposéês fortes, et sont capables d'abeilles, du quart environ au dixième
NUCLEUS. 287 NUCLEUS.

d'une ruchée complète. Le pluriel de ce de chance d'essaimage, à moins que la ruche


mot est nuclei; et il est bon de le bien que nous leur avons donnée soit trop
retenir, car on fait souvent confusion dans petite. Une reine très ambitieuse et très
l'emploi de ces deux termes, même dans les féconde peut remplir toutes les cellules
prospectus imprimés. Si vous prenez une qui lui ont été préparées par ses abeilles
douzaine d'abeilles sur une ruche, que vous une première fois, puis une seconde, comme
les emportiez si loin qu'elles se trouvent elles le font quelquefois, et alors essaimer.
dépaysées, puis que vous leur rendiez la Mais avec un quart d'abeilles — ce qui fait
liberté, elles reviendront au bout d'un environ 3200, si nous avons bien compté, les
certain temps à l'endroit d'où vous les avez choses vont généralement à la perfection.
enlevées; mais si elles n'ont pas de reine Si nous voulons que ce quart d'abeilles
avec elles, elles erreront toute désorientées opère de la manière la plus profitable, la
et finalement se perdront. Si vous leur réussite dépend beaucoup du modèle de
donnez une reine elles reviendront où elles ruche dans laquelle nous les avons domi-
- l'ont laissée et y resteront probablement ciliées. Un seul rayon long et bas sur lequel
avec elle, à moins que celle-ci ne s'éloigne à les abeilles se groupent en enfilade, est
sontour. La reine, comme ses compagnes, de très mauvaise économie. Deux rayons
doit avoir le moyen de s'acquitter de la tâche feraient beaucoup mieux, mais trois con-
qui lui incombe, sans quoi elle quitte la viendront fortement mieux encore. C'est
place; nous la pourvoirons donc d'un rayon comme lorsqu'on éparpille des tisons: un
où elle puisse déposer ses œufs. Les abeilles tout seul s'éteint très vite; deux placés
construiraient elles-mêmes le rayon si elles l'un contre l'autre brûlent jusqu'au bout;
étaient en nombre suffisant, et si elles et trois font presque un foyer. C'est pour
ayalent de la nourriture en abondance. Une cette raison que nous voulons un nucleus de
douzaine d'abeilles ne peuvent construire trois cadres plutôt que d'un ou deux. Les
de rayon; elles ne tenteront pas non plus abeilles cherchent tout naturellement à se
d'élever et defaire écIÓre du couvain, un placer entre deux rayons, et c'est à peine si
rayon entier leur en fût-il donné. Peut-être la reine va jamais sur le rayon extérieur
une centaine d'abeilles mises dans une d'une ruche, si ce n'est quand elle y est
boîte suffisamment petite, avec une reine obligée par le manque de place.
féconde, pourront-elles servir de début à
une colonie, et c'est ce que nous appelons FORMATIONDE NUCLEIPOURAUGMENTER
un nucleus. 145 C'est le noyau autour LE NOMBREDES COLONIES;
COMMENT ONS'Y PREND.
duquel, avec le temps, on peut arriver à
former une colonie. Cette colonie sera Diviser les colonies en nuclei, dans le seul
formée par les œufs déposés par la reine but d'augmenter le nombre des ruches ren-
dans les rayons, œufs qui, soignés par les fermant des abeilles, est habituellement
abeilles nourrices (voir ABEILLES), se très mauvais, surtout quand ce sont des
convertissent en larves, puis au bout de commençants qui accomplissent cette opé-
21 jours quittent les cellules à l'état d'in- ration. Quand on travaille à récolter du
sectes parfaits. Ces abeilles aident alors les miel, les colonies ne sont jamais trop fortes.
cent du début, et la reine couvre une plus Mais il est des occasions, après un hiver
grande étendue de rayon de ses œufs, qui très rigoureux par exemple, pendant lequel
éclosent de la même façon que les premiers; beaucoup de colonies ont péri, où il est sage
et ainsi de suite. La difficulté, pour parvenir d'augmenter le rucher par quelque moyen
à obtenir une ruchée complète, partant d'un artificiel. Il y a plusieurs méthodes pour
si faible .commencement, est que la reine cela; en voici une que nous avons pratiquée
pond tous les œufs dont une centaine d'abeil- avec succès. Nous débuterons par une seule
les peuvent s'occuper, en une heure ou colonie.
deux environ, puis il lui faut s'arrêter et Sitôt les chaleurs venues, nous divisons
errer à l'aventure 21 jours entiers pour notre colonie en quatre nuclei de deux
avoir une nouvelle occasion de pondre. Il cadres chacun. A chacun de ces nuclei nous
est probable qu'avant les 21 jours écoulés donnons une reine Italienne éprouvée, au
elle s'ennuiera de toutes ces lenteurs, et moment de faire la division, puis nous dimi-
s'enfuira, ou du moins engagera les abeilles nuons l'entrée de façon à ce qu'une ou deux
à essaimer avec elle. Voir DÉSERTION. Si abeilles seulement puissent passer en même
nous augmentons le nombre des abeilles à temps. Nous donnons alors un peu de nour-
500 ou 1000, nous obtiendrons des résultats rissement chaque jour. Il est bon, si on le
beaucoup meilleurs, et nous aurons moins peut, de calfeutrer d'un coussinle dessus dès
NUCLEUS. 288 NUCLEUS.

cadres, et d'en mettre de même de chaque nombre des abeilles dans les ruches placées
côté, plaçant le nucleus au centre de la sur les nouveaux supports, n'en laissant
ruche, car 11est de toute importance d'en- que très peu sur l'ancien. La colonie de ce
tretenir dans une bonne chaleur le petit dernier se trouve bientôt complétée par
groupement d'abeilles. les abeilles venues des autrps ruches.
Quand la reine a garni le ou les cadres
d'œufs, et qu'il y a suffisamment d'abeilles CONFINERLES ABEILLESPOURLES FAIRE
pour les couvrir, nous en ajoutons un nou- DEMEURERDANSLES NUCLEI.
veau à la suite des premiers. A mesure que
le temps devient plus chaud, il peut être bon Une autre méthode que M. W. W. Somer-
d'en ajouter encore un autre, plaçant ce der- ford fit connaître le premier au monde api-
nier au centre même du groupement, et four- cole, donne, dit-on, de si bons résultats que
nissant chaque jour aux abeilles un nourris- nous prenons plaisir à le communiquer aux
sement modéré. Un très bon nourrisseur en lecteurs de cet ouvrage.
cette occasion est le Boardman. Voir NOUR- Soustrayezvosreinespourcommencer, oubienmettez-
RISSEURS. Celui-là peut être appliqué sur lesen cagedansvotrenourricerie.Lenidà couvainétant
bien de couvain(plusil y en a mieuxcelavaut —
l'entrée, et en vissant plus ou moins son 8 ourempli io cadrespar ruchesi possible)laissezpasserdix
couvercle perforé, on peut régler la quantité joursaprès avoir enlevévos reines;au boutdecetemps
de nourriture à donner pour les besoins les abeillesont en général des alvéolesroyaux sur
journaliers. chaquerayon,et attendent,tristes et indolentes,l'éclo-
Nous faisons le sirop en mélangeant le su- sion d'unenouvellesouveraine.Divisezvotre nid, enle-
vez-enles cadresavec donnantà chaquenouvelle
cre et l'eau en égales proportions. Nous re- ruchedeuxcadresde calme, couvainavec les abeillesqui y
muons bien le mélange, puis nous le versons adhèrentet un boncadregarni de miel,vousservantde
dans le nourrisseur. ce dernier commeplanchede partition (disons,entre
Sitôt que les nuclel ont quatre ou cinq ca- parenthèse, que les planchesde partitiondecetteespèce
sontlesmeilleuresqui soientau monde);mettezlesdeux
dres de couvain de tout âge, œufs, larves, cadreschargésde couvain et d'abeillestout contrela
nymphes operculées, prenez un cadre ou paroide la ruche, et le rayon de miel en troisième.
davantage sur chacun, et formez-en un nou- Veillezà ce que chaquenouvelleruchepossèdeaumoins
veau. L'opération peut être continuée jus- unelecellule royaled'apparencebien mûre, et n'oubliez
cadrede provisions.Sitôtque vos divisionssont
pas
qu'à ce qu'on possède 15et même 20 petites faites,bouchezles entréesen y entrant à force de la
colonies; mais il faut cesspr les divisions moussefraiche.Si vousn'avez pas de mousse,servez-
00 jours au moins avant l'apparition des nuits vousd'herbes ou de feuillesvertesquevousfaitesatten-
tionde bientasser—autantque si vousne désiriezpas
froides, glaciales. voir vosabeillesles ronger—et assurez-vous qu'ilnese
Si l'on ne peut se permettre d'acheter des trouveaucunefissure,aucuntrou par où uneseuleabeil-
reines, on est obligé de les élever soi-même, le puissepasser : car s'il s'en trouvaitvotrenucleus
et dans ce cas l'augmentation du rucher sera seraitdétruit par toutesles abeilles,ou presquetoutes,
diminuée de moitié au moins très probable- qui pourraients'en échapper.Chaquecolonie-mère peut
fournirquatreou cinq nuclei,qui 40 ou 50 jours plus
ment. tard formerontde bourdonnantes ruchées;detellescolo-
En 1892,nous élevâmes nous-mêmes sans niessont devenueslesmeilleuresde monapierenmoins
beaucoup de difficultés toutes nos reines, et de temps.Laissez, ourelâchezl'anciennereine(siellen'est
accrûmes le nombre des colonies d'un ru- pas trop vieille)sur l'anciensupport,et les abeillesde
cette ruche se mettrontaussitôtau travail, puisqu'il
cher, dont quelques-unes n'étaient pour n'est pas besoinde les emprisonner pourles faire tenir
ainsi dire que des nuclel, de 10 qu'elles à leurruche.
étaient à 85 bonnes et fortes qui prirent Nevoustourmentezpas descoloniesen nucleiqui se
trouventenfermées,exceptési vousen avezmalbouché
leurs quartiers d'hiver. Elles n'avaient pas les entrées, car les abeillesn'en étoufferontpas, elles
eu de rayons vides, mais nous leur avions s'acharnerontau contraireà rongerlamousseoul'herbe,
donnédes feullles entières de fondation. Nous et cela pendantdeux ou trois jours, quatre ou cinq
ne les avions pas nourries; nous les avions mêmesi vousaveztasséà l'excèsles herbageschargés
de clore hermétiquement les entrées.Au bout de ce
abandonnées complètement à leurs sources tempselles se seront ouvert avec leurs mandibulesun
naturelles pourles provisions à amasser. Les passagesuffisantpour leur permettred'aller et venir.
eussions-nous nourries une fois la miellée A ce momentvouspouvezretirer assezde votre calfeu-
passée, et leur eussions-nous donné des trage pourdonnerau troudu vold'un pouceet demià
l'accroissement du rucher deuxpoucesde large ; et en examinantvosessaimsvous
rayons vides, que serezétonnéde la quantitéd'abeillesque renfermecha-
-eût été doublé. que ruche,abeillesbienactiveset satisfaites,car elles
Mais Il y a une objection à faire au procédé ont été si longuesà se rongeruneouverturequelareine
ci-dessus énoncé: c'est que quelques-unes a eu le temps d'écloreet de massacrerses rivales,si
se trouve prête pour le vol nuptial au
des abeilles retournent généralement à la bienqu'elle momentmêmeoù l'entrée est redevenuelibre. Ce qui
ruchée-mère. Pour remédIer en partie à cet. fait qu'au lieud'avoirau boutde huitjoursde tempsun
Inconvénient, nous mettons le plus grand faibleessaimnucleusde peudevaleurpourvud'unereine
NUCLEUS. 289 NUCLEUS.
inférieureet refroidie,commec'est le casavecle vieux connaître,tandisquela questionextensionest &l'ordredu
modededivisionoùlesneufdixièmesdesabeillesretour- jour.
nentà leurancienneruche,vousavezunereine forte,vi- Avecla méthoded'accroissementci-dessusindiquée,
goureuseet unjoli petitessaimd'abeillesen bonétatd'es- vousn'avezpasdereinesà acheterni de pillardesà crain-
l'il, touteprêtesà allongerla cire des fondationsavant dre,sanscompterpeude tempsà perdre,puisqu'unapi-
d'êtrevieillesde troissemaines. peutopérer20divisionsà l'heure.
culteur,expérimenté
J'ai réussidix-neuf s ur
divisions, vingtopérées suivant Navasota,Texas.
laméthodeci-dessus, sansmêmeavoireul'occasionde les
visiterpendanttroissemainesaprèslesavoirdivisées.Et
pourla plupartdes apiculteursayant des apiers un peu Pour tous détails touchant l'emploi depetIts
partout,je pensequ'il n'est pas au mondede meilleur nuclel pour l'accouplement des reines, voir
moyende les accroître.S'il en existe,j'aimeraisà les ÉLEVAGE DE REINES.
0.

ODORAT DES ABEILLES. - contre elle de leur aiguillon en cherchant à


Tous ceux qui ont observé les abeilles ont l'étouffer, car nous l'avions délivrée très
reconnu qu'elles se dirigent en grande par- vite et depuis nous ne l'avions pas perdue
tie par leur odorat. On a vu des abeilles de vue. Bien qu'il y ait eu du candi dans la
couvrir en volant plus d'un mille au-dessus cage, elle n'avait pas, selon toute évidence,
de l'eau pour atteindre à des fleurs qui reconnu que ce fut là un aliment; l'odeur
croissaient sur la rive opposée, et vers n'avait pu l'attirer puisqu'elle était privée
lesquelles elles ne pouvaient être conduites du sens de l'odorat, et en raison de la perte
que par leur odorat. de ses antennes les abeilles ne l'avaient pas
Le célèbre entomologiste, Huber, décou- nourri à travers le grillage de la cage.
vrit le premier que les organes du flair dans Lorsque les ouvrières sont privées de
l'abeille se trouvent dans les antennes, et 11 leurs antennes, elles demeurent Inactives
pratiqua quelques expériences fort intéres- dans la ruche, et la désertent bientôt parce
santes en retranchant les antennes et pri- que la lumière seule les attire. Nous
vant ainsi les abeilles de leur pouvoir de retranchâmes les antennes à plusieurs
discerner les odeurs. Nous avons récem- ouvrières et après avoir marqué celles-ci
ment répété quelques-unes de ces expé- sur le thorax pour qu'il nous fut plus facile
riences sur des ouvrières, des bourdons et de suivre leurs mouvements, nous les
des reines, avec quelques modifications, et replaçâmes dans la ruche d'observation
toutes nos observations ont confirmé ce que d'où nous les avions prises. Les autres
Huber avait reconnu. abeilles reconnurent aussitôt qu'il y avait
En ce qui concerne la reine, Huber dit: en celles-là quelque chose de contraire aux
Lorsqu'on l'ampute d'une de ses antennes, règles habituelles, elles se réunirent autour
aucun changement ne se produit dans sa d'elles un peu comme elles entourent la
conduite. Si vous retranchez les deux an- reine, et essayèrent à plusieurs reprises de
tennes, les coupant tout près de leur racine, les nourrir; mais les ouvrières mutilées ne
cette mère, qui auparavant était tenue en si surent pas diriger leur langue, et en consé-
haute estime par tout son peuple, perd toute quence prirent avec difficultéla nourriture
son Influence, et chez elle l'instinct mater- présentée. Une ouvrière dont les antennes
nel même disparaît. Au lieu de pondre ses avaient été supprimées ayant été déposée
œufs dans les cellules, elle les laisse tomber par nous sur la planche de vol de sa ruche,
çà et là ». Une reine vierge, en condition fut aussitôt repoussée, entraînée dehors
normale, est, on le sait, acceptée sans diffi- par une abeille de sa propre colonie.
culté par toute colonie qui a été privée de Les mâles agissent d'une manière très
reine assez longtemps pour avoir reconnu similaire, mais sont très fréquemment
qu'elle était orpheline. Poursuivant nos repoussés dehors par les ouvrières dès
expériences dans ce sens, nous coupâmes qu'on les met dans la ruche. Huber rapporte
les antennes d'une reine vierge âgée de que sitôt qu'il eût rendu obscure sa ruche
3 heures environ, et l'ayant mise sur le d'observation, bien que l'après-midi fût
rayon d'une ruchette d'observation, les avancé, et qu'aucun mâle ne volât plus
abeilles se massèrent en boule autour d'elle. dehors à cette lieure-là, ceux dont les
L'expérience fut répétée sur une autre antennes avaient été emportées quittèrent
ruche avec le même résultat. Arrachée à la la ruche, puisque la lumière était la seule
fureur des ouvrières, cette même reine fut chose qui les attirât.
remise dans la ruchette dans une cage d'in- D'après ces diverses observations 11paraît
troduction contenant du candi, mais au bout clair que les abeilles se reconnaissent entre
de très peu de temps elle mourut, de faim elles en grande partie à l'odeur, mais aussi
très probablement; nous sommes certain en par attouchement. Les ouvrières et les
tous cas que les abeilles ne se servirent pas mâles mutilés furent rendus à leurs ruches
ŒIL COMPOUNDDE L'ABEILLE (L'). 291 ŒIL COMPOUNDDE L'ABEILLE (V).

respectives, et nous supposons qu'ils gardè- La partie supérieure déjà mentionnée, est
rent l'odeur de cette ruche; mais n'ayant la lentille (a) et est composée de chitin,
plus la possibilité d'étendre leurs antennes comme l'est le reste des parties extérieures
vers les autres abeilles, celles-ci reconnu- couvrant l'abeille.
rent aussitôt qu'ils différaient d'elles d'une Le sectionnement le représente coupé de
façon quelconque, et leur accordèrent un telle sorte qu'on ne volt que deux des côtés
autre genre d'attention. Langstroth dit à de l'hexagone, mais la plus petite figure le
son tour, faisant allusion à ses expériences : montre en son entier. Cette lentille est
IlLa conclusion de tout ceci est évidemment,
sécrétée par deux petites cellules (b) que
que l'abeille privée de ses antennes perd l'on voit beaucoup plus clairement dans
l'usage de son intelligence;" mais il nous celle de la lymphe avant que le chitin soit
faut modifier quelque peu cet énoncé, car
formé, car elles deviennent de plus en plus
l'Intelligence de l'abeille n'est nullement petites à mesure que l'abeille grandit, jus-
influencée parla mutilation. L'abeille conti-
qu'à ce que finalement elles restent très
nue à iépondre normalement à toutes les petites.
"sensations qu'elle peut recevoir par les
La structure plus basse est le cône cris-
organes qui lui restent, car nous voyons que tallin (c) qui est composé de quatre cellules
la lumière l'attire tout comme avant; mais
en raison de la privation d'un de ses organes et dont deux seulement sont visibles dans la
stimulateurs, la sensation reçue est incom- coupe en long. Dans l'état de lymphe les
plète et de là ses mouvements deviennent lignes en sont de beaucoup plus visibles, et
anormaux. les nuclei plus grands que ceux des yeux
Reste à savoir maintenant à quelles arti- d'adultes. Ce cône est clair, comme la len-
culations des antennes s'adressent les diver- tille qui se trouve au-dessus de lui, il s'aug.
aes-odeurs, car il est probable que les sensa- mente aux rayons lumineux de telle sorte
tions varient dans toute la longueur. Pour les qu'il agit sur le nerf en-dessous, comme
fourmis on a découvert qu'aux différentes dans l'œil humain.
articulations de leurs antennes correspond Directement en ligne avec le cône on
la sensation des différentes espèces d'odeurs, trouve une sorte de longue baguette qui
et la même chose doit se produire très pro- descend jusqu'au bout de l'ommatidium, et
bablement chez les abeilles. appelée le "rhabdome» (d). Celui-ci contient
probablement le bout des nerfs sensibles à
ŒIL COMPOUND DE L'ABEILLE la lumière.
(L'). — Un examen des grands yeux de Autour du rhabdome » sont huit cellu-
l'abeille montrera que la partie extérieure les de la rétine (e) qui émettent une sécré-
est composée de plusieurs milliers de sur- tion avec laquelle la lymphe forme le
faces hexagonales. Chacun de ces hexagones rhabdome o. Dans la figure 2 on voit le
formé la partie extérieure d'un autre hexa- u rhabdome » comme formé d'une seule
gone, éléments desquels l'œil Compound est partie et les cellules de la rétine viennent
composé ; et comme Ils sonttous semblables, en-dessous. Autour du cône et des cellules
la description de l'un d'eux servira pour de la rétine se trouvent les cellules du
tous les autres. Chacun deces éléments est pigment» qui retiennent la lumière pas-
appelé un ommatidium. Si nous prenons à sant d'un ommatidium à l'autre, et faisant
travers l'un de ces yeux,une section parallèle ainsi une image confuse, de même que l'in-
avec le haut de la tête de l'abeille, nous en térieur des chambres photographiques sont
obtiendrons une coupe en long et cela nous peintes en noir pour éviter la réflexion.
en montrera la structure; il est également Dans l'œil humain nous trouvons aussi les
nécessaire de couper une autre section à "pigments" qui sont placés juste derrière
angle droit, avec ce plan pour en obtenir les nerfs qui terminent et remplissant le
l'aspect de quelques-unes des parties dans même objet. Il y a deux sortes de cesIl pig-
un autre sens. Les flgures ci-après mon- ments n. Les uns à la base du cône plgm. 1
trent l'ommatidium coupé en long et les au nombre de deux, et ne s'étendent pas
petites figures sur les côtés montrent les plus bas que la base du cône. Les autres
sections à angles droits des parties corres- pigments, pigm. 2 s'étendent de la lentille à
pondantes au pointillé. L'autre figure mon- la base de l'ommatidium, et sont au nombre
tre un ommatidium d'une larve operculée. de 12. Les pigments de ces dernières cel-
ou plus proprement appelée nymphe, car le lules sont principalement logés dansla par-
mot de larve ne peut être appliqué qu'au tie la plus élevée de l'œil; les cellules de la
couvain non operculé. rétine contiennent. aussi dès pimenta tat.
OUVRIÈRES PONDEUSES. 292 OUVRIÈRES PONDEUSES.
sant une gaine de pigments tout autour du nerf et des
extrémités des nerfs qui se trouvent au milieu.
Les lignes de nerfs dans l'œil s'étendent en bas parmi
les huit cellules de la rétine et se réunissent ensemble
en bas et le nerf ainsi uni s'étend à travers le cerveau.
Ces huit nerfs sont montrés en pointillé dans la coupe
mais n'ont pas été marqués dans la coupe longitudinale
pour ne pas faire une figure trop confuse en plaçant trop
de lignes parallèles.
Les petites cellules triangulaires (f) qui sont dans
leur projection ne sont pas des nerfs, mais forment le
fond de l'œil.
Les petits dessins au bout de la flgure 1 sont les sec-
tions de l'ommatidium se croisant aux points indiqués
par les lignes pointillées.

OUVRIÈRES PONDEUSES. - Ces sortes de


pensionnaires de la ruche, extraordinaires, ou plutôt
occasionnelles, sont des ouvrières qui pondent des œufs.
Des œufs, oui, et des œufs ijul éclosent; mais qui ne
donnent naissance qu'à des mâles, et jamais à des ou-
vrières. Ces mâles sont plutôt plus petits que ceux en-
gendrés par une reine, mais ce sont des mâles néan-
moins sous tous les rapports, autant que nous en avons
pu jug'er. Il est bon de remarquer en passant, que les
ouvrières ordinaires ne sont pas des neutres, comme
on les appelle quelquefois: on les considère plutôt
comme des femelles dont les organes génitaux ne sont
pas développes. Un examen
au microscope découvre
dans l'ouvrière le rudiment
de presque chacun des orga-
nes existant chez la reine, et
ces organes peuvent se déve-
lopper suffisamment, à l'occa-
sion, pour permettre à l'abeil-
le de pondre des œufs, mais
jamais assez pour permettre
sa fécondation par l'accouple-
ment aux mâles, comme elle
a lieu chez la reine. Voir
REINES.
CAUSEDE LA PONTEDES
OUVRIÈRES.
On a suggéré maintes et
maintes fois que les abeilles
capables d'accomplir le devoir
de la ponte sont celles qui ont
été élevées dans le voisinage
des alvéoles royaux, et qui,
par un moyen quelconque,
ont reçu un peu de cette gelée
royale, nécessaire à leur dé-
veloppement en tant que mè-
res. Cette théorie a été, croy-
FlG.
2. FIG. I.
ons-nous, entièrement réfu- FIG.2.—Ommatidium deJ'œild'unenymphed'abeille.Le"lettressontles
tée par des expériences ré- mêmes q ue
— dansla Fig.i. Echelledeuxfoisplusgrandequedansla Fig.i.
FIG.I. Ommatidium d'unœild'abeilleadulte a,lentilles;b,lentilles
i dela sé-
pétées; et on admet géné- çrétantl es cellules;
c,cône;d,rhabdome; e,Cellules rétine;f ,fond de l'oeil.
OUVRIÈRES PONDEUSES. 293 OUVRIÈRES PONDEUSES.

ralement aujourd'hui que les ouvrières pon- y avoir dans la ruche plusieurs abeilles du
deuses peuvent faire leur apparition dans même genre à la fois. Si vous leur donnez
toute colonie ou nucleus privé de reine de- un petit morceau de rayon contenant des
puis longtemps, et sans moyens de s'en pro- œufs et du couvain, l'alvéole royat qu'elles
curer une autre. Non-seulement une abeille construiront, si elles se décident à en
peut remplir les devoirs de la mère, mais construire, ne vaudra pas grand chose; car
beaucoup d'entre elles peuvent faire de mê- dans la majorité des cas une colonie renfer-
me dans la même ruche; et toutes les fois mant des ouvrières pondeuses semble tout
que l'apiculteur a eu la négligence de laisser à fait démoralisée, et l'on n'en peut obtenir
ses abeilles privées de couvain ou de reine. un travail régulier.
pendant dix à quinze jours, il risque de trou- Il est presque Impossible d'introduire une
ver des preuves de la présence d'ouvrières vraie reine pondeuse dans de telles colonies,
pondeuses sous forme d'œufs déposés sans car sitôt délivrée elle est percée à mort.
ordre: on volt des cellules qui n'en ont qu'un On n'obtiendrait pas de meilleurs résultats
elles en ont une demi- de l'introduction d'une reine vierge; mais
- main le plus souvent,
douzaine. Si cet état de choses dure un peu le don d'un alvéole royal, si la colonie n'a
de temps, il apercevra de temps en temps pas entretenu trop longtemps d'ouvrières
une larve de mâle, et quelquefois deux ou pondeuses, amène très souvent un change-
trois serrées l'une contre l'autre dans leur ment en mieux. En pareil cas la cellule sera
cellule unique; parfois la population élève acceptée, et en son temps une reine pon-
un alvéole royal autour de cette larve de deuse prendra la place de l'ouvrière ou des
mâle: il semble que ces pauvres orphelines, ouvrières pondeuses; mais il arrive souvent
comprenant que les choses ne marchent pas que les cellules soient détruites aussi vite
comme elles doivent, cherchent à se raccro- que données. La seule chose à faire alors est
cher, comme un homme qui se noie, à un de distribuer le couvain et les abeilles entre
simple fétu. plusieurs autres colonies, mettant environ
COMMENT ON SEDÉBARRASSE DES un ou deux cadres dans chacune d'elles. De
OUVRIÈRESPONDEUSES. chacune de ces mêmes colonies prenez un
Nous nous sentons portés à redire ici cadre ou deux de couvain avec les abeilles
qu'il vaut mieux prévenir le mal que de qu'ils portent, et mettez-les dans la ruche à
chercher à y remédier. Lorsqu'une colonie, ouvrière-pondeuse. Les abeilles de cette
pour une cause quelconque, devient orphe- dernière ruche qui ont été disséminées de
line, assurez-vous qu'elle a du couvain de part et d'autre y reviendront pour la plu-
l'âge voulu pour élever une reine; et part; mais les ouvrières pondeuses y seront
quand cette reine est élevée, veillez à ce restées et selon toute probabilité auront
qu'elle soit fécondée. On ne peut jamais été massacrées dans ces autres ruches. Les
faire de tort a une colonie orpheline en lui colonies privées de leur bon couvain souffri-
donnant des œufset du couvain, et ce peut ront quelque peu, naturellement, mais si
être son salut. Mais supposons que- vous c'est après la miellée, cela ne leur fera pas
ayez été assez négligent pour laisser votre grand tort. Elles procéderont au nettoyage
colonie devenir orpheline et s'affaiblir, que des rayons, et si elles n'ont pas besoin des
ferez-vous? Si vous essayez de lui donner mâles elles les détruiront à mesure qu'ils
une reine, une ouvrière féconde étant écloront.
présente, vous pouvez être certain que Quelquefois on peut se défaire d'une
votre reine sera massacrée; il est, de fait, ouvrière pondeuse en transportant les ray-
souvent presque Impossible de faire accep- ons qui la contiennent dans une ruche vide,
ter à la ruchée même une cellule de reine. placée à une petite distance de la première ;
Les pauvres orphelines ont pris l'habitude es abeilles retourneront presque toutes
de considérer une des ouvrières pondeuses dans leur ancienne demeure, mais la reine,
comme leur reine, et elles n'en veulent pas ou plutôt celle qui se croit telle, restera sur
d'autres tant qu'on ne les a pas privées de les rayons. Les abeilles alors accepteront
cette dernière; cependant vous ne pouvez une reine ou un alvéole royal. Quand tout
la découvrir parce qu'elle n'a rien qui la est rentré dans l'ordre on peut restituer les
distingue des autres; il est parfois possible rayons à la première ruche, et l'ouvrière
de s'en emparer, en remarquant la manière pondeuse — après tout, nous ne savons au
dont les autres abeilles se comportent en- juste ce qu'il adviendra d'elle, mais nous
vers elle,ou bien en la saisissant au moment- supposons qu'elle se remettra à sa besogne
même de la ponte. Mais souvent, même ce légitime, ou bien qu'elle sera tuée.
moyen ne donne aucun résultat, car il peut Veillez à ce que chaque ruche contienne
OUVRIÈRES PONDEUSES. 294 OUVRIÈRES PONDEUSES.

en tous temps, ou du moins au printemps et être certain d'avoir une ouvrière pondeuse.
pendant les mois d'été, du couvain propre à Un peu plus tard vous verrez les cellules
l'élevage d'une reine, et vous ne verrez d'ouvrières fermées de hauts opercules
jamais d'ouvrières pondeuses. convexes, Indiquant clairement qu'elles ne
livreront jamais passage à des ouvrières.
COMMENT ONRECONNAIT LA PRÉSENCE La découverte de deux ou d'un plus grand
D'OUVRIÈRES PONDEUSES. nombre d'œufs dans une seule cellule n'est
SI vous ne découvrez pas la reine, et que jamais concluante, car la reine en dépose
vous voyez des œufs disséminés ça et là souvent ainsi dans une population faible
confusément, certains dans des cellules de n'ayant pas assez d'abeilles pour recouvrir
mâles et d'autres dans des cellules d'ou- le couvain. Les œufs déposés par une reine
vrières, quelques-uns suspendus aux parois fécondée sont rangés régulièrement, comme
de la cellule au lieu d'occuper le milieu du on planterait un champ de blé; mais ceux
fond où la reine les dépose toujours, à des ouvrières pondeuses, et habituellement
plusieurs dans une seule cellule tandis que aussi des reines pondeuses de mâles, sont
la suivante en est dépourvue, vous pouvez disséminés ça et là confusement515.

> QU'ONAPPRECIELE GOUTDE CE PUDDING.


CEN'EST QU'EN MANGEANT
.-,
p.

PAIN D'ABEILLES. -C'est le terme: l'apiculture Américaine a résolu, en coup de


employé communément pour désigner le, maître, le problème qui avait inquiété;
pollen emmagasiné dans les rayons. Autre-, l'esprit des apiculteurs depuis des siècles.
Dans ces dernières années, les fabricants
fols, lorsqu'on croyait devoir tuer les abeilles;
de ruches ont été forcés de reconnaître ce
par le soufre pour avoir leur miel, on trou-j
vatt habituellement celui-ci mêlé de pollen grand principe, que certaines parties doi-
en plus ou moins grande quantité; et vent avoir un passage les unes entre les
- comme ce pollen a quelque peu le goût du autres, ou sans cela elles seraient remplies
et collées les unes aux autres, de telle sortè
pain,de là vient probablement ce nom qu'on
lui a donné. Dépuis l'invention de l'extrac- qu'elles seraient pratiquement inséparables.
teur et des sections, il est très rare de Par exemple, le dessous de la hausse conte-
trouver du pollen dans le miel destiné à la nant les sections doit avoir un espace de
table. (Voir POLLEN). 6 m/m5 au-dessus des cadres à couvain. Il
doit également y avoir un passage d'abeilles
PARALYSIE DES ABEILLES. — Voir entre les sections et les séparateurs ou haies
Maladies des Abeilles, à claire-voie.
C'est presque d'une pratique générale de
PASSAGE D'ABEILLES. Ce terme
laisser un passage d'abeilles sur le plancher,
s'applique aux espaces laissés par les abeilles laissant le bas des cadres à couvain effleurer
entre les rayons qu'elles construisent ou
presqu'avec le bas de la ruche. Il est néces-
entre les rayons et les parties de leur ruche. saire d'avoir les côtés et les extrémités de la
Ces passages où espaces varient presque ruche d'environ 5m/men projection au-dessus
toujours de 5 m/mà 9 m/m; mais 7 m/msont du niveau général des cadres: dans le même
considérés commeune j uste moyenn e. Cepen- ordre d'idées, les hausses ont un passage sur
dant dans la construction des ruches on a le dessus et non au fond. Si on doit déplacer
trouvé qu'un passage de 6 m/m5 ne sera libre une hausse et la remplacer par un toit, il
de construction, de petits morceaux de existera toujours ainsi un passage d'abeilles
rayons,et de dépôts de propolis que lorsqu'il entre le toit et les cadres à couvain.
est espacé un peu plus large.
La distance ne doit pas être moindre que PATURAGES ARTIFICIELS. Bien
5 rn/m,sans quoi elle serait bouchée de propo- qu'il se fasse aujourd'hui un véritable com-
lis
, ou de cire. merce de graines et de plantés cultivées
Le Père Langstroth, dans la grande inven- exclusivement pour le nectar qu'elles peu-
tion qu'il a donnée au monde (le premier vent fournir, nous ne croyons pas devoir,
cadre mobile pratique), découvrit que les encourager ceux qui compteraient rétirer.
abeilles reconnaissaient et protégeaient les un bénéfice de tels placements.Il y a bien
chemins que nous appelons maintenant plus besoin certainement de veiller k tout
"Passages d'Abeilles». Prenant avantage le miel qui se perd constamment ^cçe
de ce fait, il construisit un cadre. pour pou- qu'on manque d'abeilles pour le recpiter.
voir enlever les rayons, ayant un passage Un champ de blé noir donnera peut-être a '*
d'abeilles tout autour. Tous ceux qui l'occasion une miellée suffisante pour Rou-
l'avaient précédé s'étaient heurtés à ce que vrir les frais d'ensemencement, comme -
les abeilles ne. pouvant vivre avec de tels cela arrive parfois en beaucoup d'endroits
espacements, les remplissaient de cire ou quand les abeilles n'ont presque pas autre
de propolis. Avant l'époque de Langstroth, chose à récolter; et si ce champ ne rapporte
il était nécessaire d'arracheurs cadres-qui pas en miel, il rapportera certainement en
étalent attachés solidement à la ruche avec grains. Lorsqu'on a de l'argent et qu'on
de la propolis, ou de mettre en pièces les peut se permettre de couvrirle risque d'un
rayons, ou de les couper avec un couteau insuccès, il est bon dé faire quelques essais
avant qu'on puisse les avoir pour les in- bien compris, et il se peut qu'un terrain de
specter. cent ou de deux cents acres de superficie
En apportant cette invention, le Père de judicieusement fourni de plantes, d'arbres,
PATURAGES ARTIFICIELS. 206 PERSICAIRE.
de semences mellifères, soit un placement bénéfice en miel. (Voir PLANTES MELLI-
financier avantageux. On l'a dit bien des fois, FÈRES.
mais personne jusqu'ici, à notre connais-
sance, n'a mis cette idée en pratique. Aux PENSÉE SAUVAGE. (Polygonum per-
commençants, nous dirons: plantez, semez, sicaria) — Cette plante fait partie d'une
tout ce que vous voudrez, qui devra vous grande famille de mellifères dont le sarrasin
rapporter un bénlfice quelconque en plus de commun est un échantillon. La pensée sau-
la récolte de miel, et alors, si cette dernière vage, connue quelquefois sous le nom de
est abondante, ce sera autant de gagné pour renouée ou centinode et (peut-être à tort)
vous; mais ayez soin de ne pas placer trop celui de persicaire, (*) est répandue dans
d'argent dans des semences de plantes qui certaines provinces de l'Ouest, particulière-
ne devront vous rapporter que du miel. ment dans l'Illinois, le Kansas et le Nebraska.
L'alsike, le trèfle blanc hollandais, le sarra- Dansces dernières, elle atteint une hauteur
zin, le colza, la luzerne et tant d'autres, sont de trois à cinq pieds, et croît en abondance
d'un très bon rapport; mais la catnip. le sur les terrains en friche et les éteules. Les
réséda, la Rocky mountain, plante mellifère, fleurs en grappes sont généralement d'un
etc., etc., nous n'en voudrions user qu'avec violet bleu, et, dans de rares occasions, blan-
beaucoup de réserve. Il faut bien se mettre ches. Dans le Nehraska et les autres Etats de
dans l'esprit qu'on ne peut guère apprécier cette partie des Etats-Unis, elle fournit d'im-
la valeur d'une plante sans en avoir un ou menses quantités de nectar. Un apiculteur,
plusieurs acres en pleine floraison, et que de M. T. R. Delong, à l'assemblée des Etats du
petites pièces à titre d'échantillon ne peu- Nord, tenue à Lincoln, en Octobre 1896, rap-
vent servir qu'à démontrer si les fleurs porta que deux de ses colonies lui donnèrent
contiennent du miel, tout en ne donnant une récolte de 450 livres de miel extrait, et
que de faibles indices sur sa qualité ou la que la moyenne fournie par tout son rucher
quantité qu'on en peut récolter. Les abeil- fut de 250 livres par colonie — tout miel de
les butinent les fleurs, et parfois avec une pensée sauvage. — Bien que ces miellées
grande activité apparente, lorqu'elles sont fussent peut-être d'une force exceptionnelle,
obligées de répéter cent fois leurs visites et un certain nombre d'apiculteurs prétendi-
de passer beaucoup de temps pour ne rent, a la mêmeassemblée, avoir récolté une
recueillir qu'une seule charge de miel; il moyenne de 200livres provenant de la même
faut donc bien connaître l'état de l'intérieur source. Lorsque nous nous rendîmes derniè-
de la ruche, ainsi que la source d'où les rement dans le Nehrnska, nous vîmes cette
abeilles tirent leur miel, avantde pouvoir mellifère couvrir des plaines entières aussi
décider quelle plante il est avantageux de loin que l'œil pouvait atteindre; et comme
cultiver en tant que mellifère. elle fournit du nectar depuis le mois d'août
jusqu'aux gClées, on n'est pas surpris des
On a souvent posé cette question: Com- énormes miellées qu'elle donne.
bien faut-il d'acres d'une bonne plante melli-
fère pour entretenir l'activité d'une centaine La couleur du miel extrait varie du jaune
de colonies?» Si dix acres de sarrazin peu- pâle à l'ambre foncé, et sa saveur, tout en
vent suffire, tandis que cette plante est en n'atteignant pas celle du miel blanc, est très
agréablc. Le miel en rayon de pensée sau-
pleine floraison, nous aurons peut-être
besoin de dix autres champs similaires semés vage, sous le rapport do la couleur, est
de colza, de moutarde, de catnip, etc., fleuris- presque aussi blanc que celui de trèfle.
Le miel extrait granule en cristaux très
sant à autant d'époques différentes, pour les
Uns, et rappelle beaucoup tous les autres
entretenir tout le temps de la saison chaude. miels blancs candis. Il faut faire une grande
Il semblerait que 500 acres puissent donner attention en le liquéfiant, car le miel de
un joli rendement., même si les abeilles ne
pensée sauvage est gâté plus aisément et à
trouvaient à puiser à aucune autre source, un degré pins fort, par un excès de chaleur,
mais ce ne sont ici que des conjectures. Une
que n'importe quoi autre miel.
colonie d'abeilles fera fréquemment ses frais
en dix jours pendant une bonne miellée de — Voir PENSEES
PERSICAIRE.
pâturages naturels; et si nous pouvons pro- SAUVAGES.
longer cet état de choses tout le cours de
l'été, ce sera autant de gagné pour nous. Le (-£) C'est pourtant plutôt la jierxicuire,car cette
blé noir, le colza et le trèfle alsikc sont les plante est uno mellifcreconnue,et que lesfloursde la
seules plantes cultivées qui, sans aucun pcn.-éesauvagene se présententpas en grappes.
doute, aient donné, à ce qu'on nousa dit, un (Note du traducteur.)
PILLAGE (LE). 297 PILLAGE (LE).
lation d'une ruche est affaiblie et que les
PRACÉLIE (Tanacetifolia). — On a fait
abeilles en soient trop vieilles pour bien
grand bruit en Europe autour de cette défendre leurs provisions, à peine le fait
plante qui donne tout à la fois fourrage et est-il signalé que les abeilles des autres
du miel, depuis qu'elle nous a été importée colonies s'élancent, terrassent les senti-
de la Californie. Certains, pourtant, nient
sa valeur en tant que plante fourragère, et nelles, dépouillent avec le plus parfait sans-
même avant 1904, aucun Californien ne la gêne la demeure envahie, de la moindre
considérait comme telle. Personne, d'autre goutte de ses provisions, puis elles se ré-
part, n'a mis en doute qu'elle soit une melli- jouissent dans leur propre demeure distante
fère de premier ordre, et sa belle fleur d'un mètre à peine peut-être, tandis que
leurs voisines frustrées sont si affaiblies par
bleue qui ressemble beaucoup à celle de
la faim qu'elles tombent sur le plancher de
l'héliotrope, et sur laquelle on peut voir leur ruche, et ont tout juste la force de se
les abeilles travailler en foule, la rend digne
traîner péniblement dehors pour y mourir.
de prendre rang au nombre des fleurs de
Ces malheureuses eussent-elles fait partie
jardin. de la famille des premières, que le cas eût
44 été tout différent; car sitôt qu'une abeille
PILLAGE (LE). — St-Paul a dit : membre d'une colonie affamée a pompé
L'amour de l'argent est la source de tous les assez de nourrissement fourni pour avoir la
maux n. Nous serions tentés de modifier force de se traîner jusqu'à ses compagnes,
l'aphorisme de cette façon: la tendance à se elle leur porte à la ronde de ce même
procurer de l'argent sans en rendre l'équi- nourrissement.
valent est la source de tous les maux. En Supposons donc que l'abeille, dont il est
tous cas, la disposition des abeilles à se pro- fait mention plus haut, en rôdant ça et là dans
curer du miel sans donner un échange, est l'apier à une heure quelconque de la journée,
la source de bien des maux en apiculture. ait découvert une colonie si affaiblie ou des
un de nos élèves de VABCa dit qu'il avait sentinelles si négligentes qu'elle soit parve-
vu des abeilles visiter plus de 100têtes de nueàse glisser inaperçue dans cette demeure
trèfle avant d'avoir obtenu une charge suffi- étrangère, à puiser un chargement dans
sante pour la rapporter à leur ruche. Il est quelqu'une des cellules non operculées, puis
très possible qu'une grande partie dela sai- à ressortir. Après avoir passé les sentinelles
son les abeilles restent absentes une heure de l'extérieur elle n'a généralement pas
entière, et même deux heures pleines, par grand chose à redouter de celles de l'inté-
les temps très favorables, pour amasser une rieur, car celles-ci paraissent considérer
seule charge. Est-il donc si étrange après comme convenu que toute abeille entrée
tout, qu'ayant travaillé si péniblement dans la ruche est une des leurs. Elle court
le matin, l'abeille ait l'idée de voir dans un danger pourtant; car si elle trahit un
l'après-midi si elle ne pourrait trouver empressement trop grand en se dirigeant
plus aisément sa subsistance? en agissant vers les rayons de miel, les autres flaireront
ainsi, est-elle beaucoup plus criminelle que quelque chose de suspect dans ses manières;
certains invidus de l'espèce humaine? Or, aussi assure-t-elle une Indifférence qu'elle
tandis qu'elle voltige autour des autres est loin d'éprouver; elle va de côté et
ruches, elle respire le parfum du nectar de d'autre comme si elle était de la maison,
trèfle que les abeilles ses sœurs ont re- puis, de l'air assuré de quelqu'un qui
cueilli avec autant de difficulté qu'elle, et, songe à prendre son repas, elle se dirige
dans sa petite tête elle calcule que si, sans vers une cellule et commence à remplir sa
qu'on s'en aperçoive, elle pouvait en déro- poche à provisions. Très souvent, quand
ber quelque peu et le mettre en sûreté elle est bel et bien gonflée comme une
dans sa propre ruche, sa colonieen serait cosse pleine" par son chargement, une
enrichie d'autant. Elle ne s'inquiète pas cer- abeille approche apparemment pour voir si
tainement de savoir si les abeilles volées tout se passe bien de ce côté. Mais quand la
risqueront ou non de mourir de faim. Ce pillarde a commencé à mettre la tête dans
n'est pas son affaire. une cellule, elle semble perdre tout sens,
Avec l'instinct merveilleux que possèdent toute raison; et si dans cet état on la recon-
les abeilles, nous n'avons jamais remarqué nait pour une étrangère et une pillarde, on
que celles d'une ruchée quelconque mani- fond souvent sur elle et on la perce à mort
festassent la moindre lueur de sollicilude sans la moindre cérémonie. Comment, étant
pour le bien-être de leurs voisines. Si, en si nombreuses, les abeilles parviennent-elles
raison de la disparition de la reine, la popu- à distinguer que celle-là est étrangère à la
PILLAGE (LE). 298 PILLAGE (LE).
colonie? On dit qu'elles la reconnaissent à remarquée, elle la porte bien vite dans sa
l'odeur ; ce peut être la principale raison, demeure, et sous l'influence du désir
mais nous pensons que cela dépend aussi des extrême, qui s'empare d'elle de remplir
actions, de la manière dont se comporte sans peine sa ruche de la friandise convoitée,
l'abeille, comme nous jugeons de la confiance elle se précipite à nouveau dehors avec une
que nous devons accorder à quelqu'un violence qu'on ne lui voit jamais en tout
d'après sa conduite. Nous pouvons fort bien autre circonstance. Elle retourne d'où elle
deviner ce qu'est la personne à laquelle vient et renouvelle l'opération, ayant sur
nous avons affaire rien qu'à son air, à ses ses talons plusieurs de ses camarades. Leur
manières d'être, ou mêmeau genre de lettres a-t-elle annoncé où elle va? Qu'on nous
qu'elle écrit. Si la pillarde est soupçonnée, et permette de dire Ici que nous ne croyons
qu'une abeille s'approche à dessein de la pas qu'il existe entre les abeilles, pas plus
reconnaître, le moment est des plus criti- que chez les animaux en général d'ailleurs,
ques, et malgré soi l'on prend un violent une manière positive de s'exprimer autre
intérêt au drame qui va se dérouler. La que certains sons assez simples qu'elles
pillarde, si elle est rompue au jeu, soutient font entendre et que nous sommes à même
son personnage, et se laisse examiner avec d'apprendre à interprêter, aussi bien qu'el-
une indifférence extraordinaire ; mais lors- les pour ainsi dire. Lorsqu'une abeille
qu'on a déjà observé de telles scènes de près rentre dans sa ruche avec une hâte si peu
on discerne chez elles un certain malaise, habituelle, l'abdomen distendu par son
une tendance à se diriger petit à petit vers chargement, d'une manière également peu
l'entrée, pour être mieux à portée de commune si elle l'eût recueilli aux sources
s'échapper prestement lorsqu'elle verra ordinaires, ses compagnes le remarquent
que la situation chauffe trop pour elle à aussitôt, et, soit de souvenir, soit par ins-
l'intérieur. Si l'abeille qui l'a soupçonnée tinct, elles sont saisies aussitôt de la même
d'abord la reconnait positivement pour une passion, de la même excitation. Ceux qui
intruse, elle se met à la mordre, elle saisit ont l'expérience du jeu, ou de spéculations
ses ailes de ses mandibules pour la retenir déréglées d'autres sortes, peuvent compren-
jusqu'à ce que d'autres soient venues à son dre l'agitation, la fièvre qui s'empare de ces
aide. Il reste alors à la pillarde deux occa- petits insectes. Les ruches patentées, breve-
sions de s'échapper, et quelquefois elle tées peuvent fort bien Illustrer la chose.
semble réfléchir pour savoir laquelle des Un homme, qui plus tard devint rédacteur
deux elle adoptera : la première est de d'un journal apicole, nous mettait une-fols
braver en face la colère de ses adversaires sous les yeux un brevet relatif à la construc-
et d'obtenir peut-être ainsi qu'elles la lais- tion d'un certain modèle de ruches et il
sent tranquille, puis de se glisser dehors nous dit:
inaperçue. La seconde de se faire jour dans M. Root, chaque brevet de ce genre me
les rangs de ses ennemies et de ne s'en fier rapporte 5 dollars, et il ne me coûtent que
ensuite qu'à la rapidité de ses pattes et de le papier sur lequel ils sont imprimés, c'est-
ses ailes. Le dernier moyen est celui qu'elle à-dire moins d'un demi-sou pièce. n
adopte le plus généralement, à moins qu'elle L'idée qu'on pouvait toucher 5 dollars
ne soit très vieille, une pécheresse endur- aussi facilement, comparée à la lenteur avec
cie» dans le métier. L'abeille qui s'est trou- laquelle nous gagnions pareille somme, nous
vée souvent en pareil embarras profite frappa de telle manière que nous en per-
habituellement du dernier moyen, et par- dîmes presque le sommeil; mais après
vient à s'échapper par une suite adroite de que nous eûmes reçu pareille somme de
tours, de détours et de dégringolades, trois plusieurs de nos amis et de nos voisins en
ou quatre abeilles à la fois se fussent-elles échange des fameux" hrevets n, nous con-
même saisies d'elle au début. Quelques unes clûmes que l'argent seul ne peut suffire au
de ces effrontées se libèrent parfois d'une bonheur et qu'il le faut accompagné d'une
manière également surprenante, par une conscience pure. Mais pouvons-nous blâmer
poussée soudaine et Inattendue qu'elles les pauvres abeilles d'avoir pareils traits de
donnent à leurs adversaires, puis, comme ressemblance avec la nature humaine. Or,
pour faire parade, témoigner de leuraudace, quand elles voient une de leurs com-
elle font une conversion, et reviennent se pagnes revenir chargée d'une manière inu-
planter sous le nez de celles qui les rete- sitée, elles ont l'air de comprendre fans
naient prisonnières une minute plus tôt. avoir besoin d'autre explication, que ce
Mais si l'abeille après avoir pris sa charge butin est volé. Désireux d'avoir leur part
de miel parvient à ressortir sans avoir été du gâteau n, elles se précipitent hors de la
PILLAGE (LE). 299 PILLAGE (LE).

ruche, cherchent partout, écoutent peut- n'avaientpas encoredécouvertl'accident k l'heureindi-


quée.Malheureusement la compagniene tint pasparole,
être aussi, pour découvrir d'où le butin et nous l'ignorions,lorsqu'onvint nous avertir que
peut provenir. Si à un moment donné, elles quelquechose devaitaller de traversà en juger par la
ont eu l'occasion de piller une ruche quel- quantitéd'abeillesqui s'étaient masséesautour des fe-
conque, elles se rendent tout d'abord à nêtres et des portes de la factorerie.Nousallâmesfaire
une incursionde ce côté-là.Prenantavecnousun tuyau
celle-là; mais si elles découvrent que la d'arrosage,nous inondâmesle fourgon,le nettoyantà
dite ruche est bien gardée, celles qui sont grandeeaudu mielqui y avait coulépartout,depuisles
coutumières du fait procèdent alors à l'exa- roueset les essieuxjusqu'auxferrureset mêmeau-des-
men de toutes celles du rucher l'une après sousdu plancher,de façonà ce que les abeillesfussent
bien assuréesqu'il n'y avait plus là rien à prendre.
l'autre. Malgrétout ellescontinuaientencoreà rôder en grand
nombre.Pour les empêcherd'atteindreau mielquiétait
INTELLIGENCE DONTL'ABEILLEFAITPREUVE. à l'intérieurdu fourgon,noshommesde peinerecouvri-
rent tout le plancherde sciurede bois.Vers trois heu-
Un jour, la porte de notre magasin à miel res la locomotivearriva et l'emmena.Un peu après
heuresdeshommesqui chargeaientdes sacs de
étant demeurée ouverte par mégarde, les quatre blé vinrentse plaindreque nos abeillesleur causaient
- abeilles firent de véritables réquisitions », beaucoupd'ennui.Nousenconclûmes aussitôtquela com-
avant que le pillage put être arrêté. Après pagnie,au lieud'emmenerle fourgonau loin, commeil
qu'on eût fermé la porte, pour qu'elles se était convenu,s'était contentéede le garerquelquepart,
massent toutes sur les fenêtres, on la et que c'était lui qui attirait nos abeilles. Nousnous
rendîmesà l'endroitindiqué,et voyantde la sciure de
rouvrit, et ce manège fut répété plusieurs boisrépanduesur le plancherdu fourgondanslequelon
fois jusqu'à ce qu'elles fussent toutes sorties. entassaitles sacsde blé,nouscrftmesquec'étaitle nôtre;
Mais tout le reste de l'après-midi elles con- maiscommenousnoustorturionsl'esprit à chercherla
raison les essieuxne portaienttrace ni de
tinuèrent à voltiger autour de la porte. Vers mielnipourlaquelle d'eau,un employénous appela et nous indiqua
le- soiril n'en restait plus une seule, quand un autre fourgonenvahipar desessaimsd'abeilles.Nous
jnous descendîmes au coucher du soleil pour comprimes alors.Saisissez-vous aussi,amis
? Il n'y avait
essayer d'un nouveau nourrisseur. Nous pas le moindeatomede miel à l'intérieurou à l'exté-
rieur desdeuxcamionsque j'examinais.Celuiqui avait
plaçâmes le nourrisseur devant une ruche à contenudu mielayantété emmenéloin de la ville, les
l'extérieur de laquelle les abeilles étaient abeilles,refusantde se rendre à l'évidence,remuaient
suspendues en grappe. Aussitôt qu'un petit encorecielet terte pourle retrouver,visitant tous les
nombre d'entre elles eurent goûté au nour- fourgonsdontla porte était ouverte, par ce que, dans
rissement et rempli leur poche à miel, elles leur jugement, ceux-là pouvaientbien être le leur.
Lorsqu'elleseurentdécouvertla sciuredeboisrépandue
rentrèrent naturellement dans la ruche pour sur le plancherde l'un, elles furent naturellementper-
se décharger; et nous comptions bien que suadéesque celui-làmêmeétait bienla voiturequ'elles
nous allions voir sortir les autres en foule. cherchaient,et se jetant à genouxpar terre (au figuré)
Elles sortirent en effet, mais notre surprise elles se mirentactivementà chercherdes pattes dans
la sciurepoury retrouverle miel.Le reste desabeilles
fut grand de les voir se précipiter en masse les voyant ainsi affairées,conclurentà leur tour que
aussi compacte et aussi empressée que si c'était l'endroit cherché.D'autres ayant appris qu'un
elles avaient dessein d'essaimer; elle fut fourgonfermécontenaitune si riche trouvaille,déci-
plus complète encore, lorsque nous décou- dèrentqu'en fouillantbientousles fourgonsréunis au
ellesauraientpeut-êtrela chancede se voir ré-
vrîmes que dans leur hâte elles négligeaient garage compensées de leurs peines; et ce fut seulementla fraî-
le nourrisseur et prenaient leur essor pour cheurde la soiréequi les décidaà cesserleurs recher-
se rendre — où, s'il vous plait? — vers le chesdansla sciure,et les convainquitqu'il n'y avait
magasin à miel, naturellement. Comment plusde fourgonsà mieldansle voisinage.
pouvaient-elles supposer autrement, que la distinguent Or, mesamis,s'il peut n'être pas vrai que lesabeilles
lesdifférencesde couleur,elles se rendent
porte en avait été laissée ouverte de nou- comptecertainementde la forme généraledes objets.
veau, et que c'était là que les arrivantes Ellesne sont pas seulementcapablesde reconnaîtreune
avalent puisé leur riche butin? La trouvant rucheentre d'autres,maisellesreconnaissenl à premiè-
re vueun fourgonfermé ; et l'entraîneriez-vousmêmeà
close, elles revinrent à la ruche et recom- différentes placesqu'ellesse rendraientcomptede son
mencèrent la manœuvre mille fois. Comme apparenceextérieurede façon à pouvoirle distinguer
autre preuve de la merveilleuse intelli- partout.Je n'entendspasprouverici qu'ellessoientcapa-
gence et même de la puissance de raisonne- blesde lire lesgrosseslettres BigFour ,, tracéessur le
ment des abeilles, nous citerons un article côtédu wagon,pasplusqu'elles e n
nesesouviennent
de la
qu'un4
du
énormesedétachait blancsurle rouge porte
de A. I. Root, publié dans les Gieanings in fourgonqu'ellesvoulaientretrouver;maisje vousaffirme
Bee Culture. qu'ellesen.sontbienpr^s.
Le 12septembre,une cargaisonde mielnousfutlivrée, Il est bien convenu que les abeilles font
sur laquelledeuxbidonsde 60livreschacunavaientété entendre des sons particuliers, capables d'ex-
tellementendommagés, que leur contenus'était répandu primer leur joie, leur tristesse, la colère, le
sur le plancherdu wagon.La compagniedu cheminde
fer avait convenude nousdébarrasserdu fourgonà dix désespoir, etc., sons qu'elles produisent avec
heureset demie ; et, le temps étant froid, les abeilles leurs ailes, lorsqu'elles sont au vol généra-
PILLAGE (LE). 300 PILLAGE (LE).

lement; mais nous sommes très sûrs qu'elles qué au chapitre FUREUR DES ABEILLES.
sont totalement incapables de se communi- Dès que la saison s'avance, vous pouvez
quer l'une à l'autre plus d'une seule idée à la vous attendre à voir vos abeilles mettre à
fois. En d'autres termes, elles n'ont pas la l'épreuve chacune des colonies du rucher.
faculté de dire à leurs compagnes que l'occa- Règle générale, toute colonie en bonne
sion se présente pour elles de s'emparer condition a des sentinelles postées à l'en-
d'une bonne provision du miel contenu dans trée, sitôt que pareille précaution est néces-
un nourrisseur placé à l'entrée de la ruche, saire. L'abeille qui avait compté y pénétrer
et que si elles ne se dépêchent pas de le ren- pour piller est reconduite dehors par les
trer, d'autres abeilles pourront le découvrir. oreilles" si nous pouvons nous exprimer
Une abeille sort au printemps, et, en flairant ainsi, et cela jusqu'à ce qu'elle soit bien
les boutons des fleurs, découvre du nectar convaincue qu'il n'y a pas occasion de se
et du pollen; lorsqu'elle rentre dans la ruche livrer à des spéculations déshonnètes dans
les autres voient son butin, sortent à leur cette demeure. A la fin de la miellée nous
tour, et se mettent en chasse de semblable devons nous assurer qu'il n'y a pas de ruchée
manière. faible qui puisse être renforcée,car unetelle
Pour plus amples détails touchant ce sujet, ruchée peut mettre le pillage de mode, et
voir ESSAIMAGE. faire que pareille tendance soit d'autant
Si vous voulez bien revenir un peu en plus difficile à réprimer. La démoralisation
arrière et lire FUREUR (OU COLERE) peut se mettre si bien dans un rucher,
comme dans toute société, que la manie du
DESABEILLES, vous aurez une idée à peu vol s'empare de toutes les colonies. Il Un
près complète de ce qui porte les abeilles au point fait à propos en épargnera» en ce cas
pillage. Lisez aussi le chapitre CHASSE beaucoup plus que neuf. Assurez-vous que
AUX ABEILLES, NOURRISSEURS, etc. chaque colonie ait son entrée réduite, et
En général les abeilles ne se livrent pas au faites que l'espace occupé par les abeilles
pillage tant qu'elles trouvent le nectar en le soit aussi en proportion de leur nombre.
quantité considérable dans les champs. Donnez-leur autant de rayons qu'elles en
Durant une miellée abondante, nous avons pourront couvrir, si vous voulez les voir se
essayé en vain d'attirer leur attention sur défendre comme il faut des teignes ainsi que
du miel laissé à découvert dans l'apier. des pillardes. Les colonies sans reine ni
Dans ces moments-là nous pouvons nous couvain ne sont pas aptes à lutter vigou-
servir de l'extracteur en plein air, tout à reusement pour défendre leurs provisions,
côté des ruches-mêmes, si besoin est. Nous aussi sera-t-il bon de s'assurer qu'elles
nous souvenons d'avoir laissé une fois un aient une reine, ou même reine et couvain,
rayon de miel non operculé sur une ruche, pour le cas où une attaque serait dirigée
depuis le matin jusqu'à midi, et pas une contre elles. Il est à peine nécessaire de
seule abeille n'y avait touché. Elles avaient répéter ici ce que nous avons dit au sujet
préféré, parait-il, restant dans l'ordre, aller des Italiennes, qu'elles sont plus capables de
butiner les champs de trèfle, plutôt que do défendre leur demeure que les abeilles
s'emparer de plusieurs livres de miel sur le communes. Un petit nombre d'Italiennes
toit d'une ruche voisine de la leur. Il nous défendent souvent mieux une ruche que
est permis de supposer qu'elles n'ont pas, en tout un essaim d'abeilles noires.
cours de saison, à visiter une centaine de
fleurs à peu près pour recueillir une seule
LESPILLARDES.
ONRECONNAIT
COMMENT
charge; peut-être leur sufllt-il d'en butiner
environ une demi-douzaine. Pareil état de
choses n'est pas très habituel dans notre Les commentants sont parfois bien emhar-
localité. Il arrive très rarement, même en rassés de savoir si les abeilles qui sortent
cours de saison, que nous puissions faire d'une ruche sont des pillardes, ou les habi-
usage de l'extracteur un jour entier en tantes ordinaires de la ruche.
plein air avec sécurité; lesaheilles,générale- Une abeille voleuse qui s'approche d'une
ment, s'attachent à suivre les rayons qui ruche a l'air sournois, des allures furtives,
viennent d'être désoperculés, et trouvent suspectes, et vole les pattes étendues d'une
cela plus facile que de se rendre dans les façon anormale, comme pour se préparer à
champs. Le premier signe que vous aurez fuir par tous les moyens mis àsa disposition :
d'un pillage à craindre, sera probablement pattes ou ailes. Elle se l'approche prudem-
l'usage froidement cruel qu'elles feront de ment de l'entrée, s'esquive rapidement sitôt
leur aiguillon, comme nous l'avons expli- qu'elle voit une abeille venir vers elle. Si à
PILLAGE (LE). 301 PILLAGE (LE).

peine entrée, elle est saisie violemment, tation déjà mentionnée dont font preuve
vous n'avez pas à craindre de vous tromper. les voleuses.
Quand une abeille entre dans une ruche et
que vous ne pouvez distinguer si c'est ou non COMMENT
ARRÊTERLE PILLAGE.
une pillarde, vous n'avez qu'à suivre atten-
tivement les mouvements de celles qui sor- Quant au meilleur moyen à employer
tent de cette ruche. C'est un très sûr moyen pour arrêter le pillage, il dépend beaucoup
de reconnaître quand le pillage est organisé, des circonstances. Si toutes les abeilles du
ne ferait-il même que commencer. Une abeil- rucher se livrent au pillage du magasin à
le qui part pour les champs, soit sans se pres- miel, ou de quelqu'autre endroit où l'on
ser, prend son essor sans peine, parce qu'elle garde en provision du miel ou du sirop, il
ne porte rien. Son corps est svelte aussi, car est évident que le meilleur moyen d'éviter
sa poche est vide de miel. Une abeille qui a le dommage est de fermer la porte du bâti-
pillé est généralement grosse, replète, et, à ment ou de faire disparaître les provisions.
sa sortie, elle a un air louche» hâtif; en Si les abeilles pénètrent dans un baril par le
outre, elle s'essuie presque toujours la bou- trou de la bonde, on a chance de trouver,
che, comme le ferait un homme sortant d'une quand on fera sauter le fond du baril, une
brasserie. Elle a surtout difficulté à prendre foule d'abeilles nageant dans le miel. Si le
son essor comme les autres abeilles, en rai- pillage est très prononcé, nous remettrions
son de la charge qu'elle porte. Au chapitre la bonde au baril, puis, le calme revenu,
CHASSE AUX ABEILLES, nous avons dit retirant la bonde, nous ferlons couler le
comment une abeille chargée de miel non miel par le trou à travers une passoire
coupé d'eau, chancelle plusieurs fois sous sa Les abeilles cessent promptement de pil-
charge avant de pouvoir s'envoler pour re- ler si l'on met toutes les sucreries hors de
tourner à sa demeure. De même l'abeille. leur atteinte, ou si on garantit si bien celles-
quand elle sort de la ruche portant le miel ci qu'elles ne puissent s'en emparer; mais
qu'elle vient tout juste très probablement de même alors la démoralisation demeure à
désoperculer, a d'instinct le sens qu'elle l'état latent dans le rucher pour le reste du
pourrait trébucher, si elle ne s'envolait d'un jour, et plus ou moins durant les deux ou
point élevé, et c'est pourquoi elle grimpe le trois jours qui suivront, car les abeilles
long des parois de la ruche avant de s'élancer essayeront de retrouver où elles peuvent se
dans l'air. Son vol fléchit d'abord sous le procurer d'autres sucreries.
poids de sa charge, avant qu'elle se soit bien Le pillage est quelquefois excité par le
rendue maîtresse de ses ailes, et par consé- fait d'une voisine qui prépare des conser-
quent, au lieu de partir tout droit comme ves dans le sucre, des fruits à l'eau-de-
elle le fait d'ordinaire, elle décrit une courbe vie, ou tout autre chose répandant une
touchant presque au sol avant de s'élever forte odeur sucrée ou acide pendant la pré-
définitivement et sûrement. Avec un peu de paration: et la seule chose à faire pour l'api-
pratique, vous pourrez d'un coup d'œil re- culteur est de fermer d'un grillage toutes
connaître une abeille pillarde à sa manière les ouvertures de la maison; ou bien, si le
de quitter la ruche, surtout à cette mode cas est très grave, et que les abeilles conti-
qu'elle a de grimper le long des côtés, avant nuent à vouloir mettre le nez dans les
de prendre son vol, comme nous venons de affaires des autres », nous recommanderons
vous le dire. d'envoyer de la fumée de tabac dans l'en-
trée de toutes les ruches; Une demi-dou-
COMMENT
RECONNAITRE D'OUVIENNENT zaine de bouffées dans chaque entrée
LES PILLARDES. successivement. La dose sera renouvelée au
bout d'une demi-heure. Ce moyen contri-
Si vous êtes chasseur d'abeilles il est pro- buera à faire tenir les abeilles tranquilles
bable que vous saurez déduire sans beau- jusqu'à ce que la préparation des fruits à
coup de peine la piste qu'elles suivent l'eau-de-vie ou des conserves soit terminée
jusqu'à leur ruche; mais si vous ne l'êtes dans la maison où les abeilles se montraient
pas, vous pourrez aisément découvrir de trop familières ».
quelle ruche elles proviennent en les sau- Le meilleur remède à un pillage général
poudrant de farine à leur sortie de la ruche dans le rucher est de le prévenir. Les portes
pillée. Surveillez alors les autres ruches, et grillagées et les autres ouvertures du maga-
voyez où se rendent les abeilles enfarinées. sin à miel se fermeront automatiquement,
Nous pouvons généralement les reconnaî- sans quoi il est presque certain que quel-
tre en très peu de minutes, rien qu'à l'exci- qu'un d'oublieux en laissera au moins une
PILLAGE (LE). 302 PILLAGE (LE).

ouverte. Si les portes ne sont pas à ferme- passage que pour une ou deux abeilles à la
ture automatique, tout le miel emmagasiné fois. Ne bouchezjamais entièrement l'entrée,
dans le bâtiment sera mis dans des ruches, quelle que soit l'Importance du pillage
des caisses d'emballages, des bidons, des commencé. Si la journée est chaude, le
barils ou tout autre récipient d'où les grand nombre des pillards entrés dans la
abeilles ne puissent s'en emparer; alors si ruche, joints aux habitantes qui doivent s'y
on laisse la porte ouverte par hasard il n'en trouver régulièrement, serait sûre de
résultera aucun dommage. s'étouffer mutuellement tandis que si
l'entrée est seulement réduite, quand la
PILLAGEDES NUCLEIOU DES chaleur devient par trop forte dans la ruche
COLONIESFAIBLES. les abeilles peuvent s'échapper et la situa-
Mais il y a un autre genre de pillage beau- tion se modifie heureusement. Si le pillage
coup plus fréquent et qui est capable, plus est très actif, au lieu d'eau claire pour
quetoutautre chose,d'exciter les perplexités asperger l'herbe prenez une solution d'acide
du débutant: ce sont les assauts livrés phénique et d'eau — 500 parties d'eau pour
souvent aux colonies faibles, ou celles qui ne 1 d'acide; ou mieux encore versez un peu
sont pas portées à se défendre. Les nuclei de kérosène ou huile lourde sur la planche de
avec de grandes entrées sont particulière- vol. Ces produits sont très redoutés des
ment exposés aux attaques des abeilles des abeilles, qu'elles tiendront éloignées Jusqu'à
colonies populeuses, et pourront souvent ce que celles de l'intérieur soient parvenues
être dévastés à fond avant que l'apiculteur à se ressaisir. 1
ne s'en soit aperçu. A ce moment-là le Un autre bon moyen d'arrêter le pillage,
rucher tout entier sera dans un tumulte c'est de placer une tente à abeilles ou un
complet; et sitôt que la provision de miel grillage sur la ruche, comme celle que nous
aura été épuisée dans un des nuclei, les décrivons plus loin. Celle-ci est fixée au sol,
pillards voltigeront tout autour des autres et les voleuses, à mesure qu'elles sortent de
entrées, et si elles en trouvent une faible- la ruche, pénètrent dans la tente. En atten-
ment défendue, elles y pénétreront et dant, d'autres pillardes ne peuvent s'intro-
s'engageront dans de mauvaise besogne. duire parce que la ruche se trouve fermée
Pendant une disette de miel, Il ya toujours à toutes les abeilles du dehors. Une demt
quelques abeilles occupées à flairer deci heure plus tard environ, la tente sera soule-
delà, et c'est toujours une sage précaution vée pendant quelques Instants, tournée
de tenir les entrées des nuclei réduites à sans dessus dessous, et alors les pillardes pri-
une largeur telle qu'une ou deux abeilles sonnières s'envoleront vers leurs demeures.
seulement puissent passer à la fois. Mais Mais mieux encore, nous recommanderons
supposons qu'une ruche se soit laissée de faire un trou au sommet de la tente; il
subjuguer, et que ses propres abeilles ne la en serait certainement pas plus mauvais
défendent plus, se rendant compte sans d'avoir deux ouvertures. Les pillardes mon-
doute que toute résistance est inutile. Si tent graduellement vers le sommet, et en
l'on tente quelque chose pour sauver sa allant d'un bout à l'autre, découvrent l'ou-
colonie Il faut le faire de suite. Prenez une verture et repartent chez elles; mais d'après
poignée de longues herbes, répandez-la le principe du chasse-abeilles, aucune d'elles
autour et tout près de l'entrée, puis ne songera à revenir à ce trou par où elles
aspergez cette herbe avec de l'eau. Jetez sont sorties, elles se précipiteront tout droit
une nouvelle provision d'herbe et arrosez vers l'entrée défendue maintenant par les
encore. Le plus souvent les envahisseuses réseaux du tulle de la tente. En place d'une
renonceront à passer sur cette herbe tente, un grand morceau de tulle pourrait
humide pour se glisser dans la ruche, et être jeté sur la ruche et maintenu dans le
d'Autre part, pendant ce temps les abeilles bas au moyen de quelques briques ou pier-
qui avaient déjà pénétré ressortiront et res posées sur les bords. Règle générale,
retourneront à leurs demeures. En même nous préférons employer la tente, parce
temps les habitantes ordinaires de la ruche qu'on peut ensuite se dispenser de surveiller
menacée, sitôt qu'elles se sentiront aidées, étroitement la colonie. On la laisse sur la
reprendront la défensive. L'herbe sera ruche jusqu'à la tombée de la nuit; alors on
maintenue humide pendant une heure ou peut examiner la colonie; et si le couvain
deux au moins, et s'il est possible jusqu'au n'a pas été détruit et qu'il reste un nombre
coucher du soleil: mais avant de répandre suffisamment d'abeilles pour la défense, l'en-
J'herbe devant l'entrée, nous conseillons de trée sera réduite de façon à ne laisser passer
Qçetracter celle-ci de façon à ne laisser de qu'une seule abeille. Le lendemain
)
matin,
PILLAGE (LE). 303 PILLAGE (LE).

soyez sur pieds de bonne heure et voyez quelque part, on était sûr que les hybrides
comment les abeilles se défendent. Si elles en étalent les auteurs. Après avoir essayé
ne suffisent pas à cette tâche, replacez la de toutes les méthodes recommandées, ces
tente sur la ruche et laissez-la en place tout voisins Incommodes continuant à envahir
le jour jusqu'à ce que les abeilles aient sur- chaque nouvelle colonie que nous établis-
monté leur démoralisation passagère. sions, Il nous vint à l'idée que, d'après le
Parfois, lorsqu'une colonie a été pillée principe d'employer un fripon pour prendre
presque complètement, il vaut mieux laisser un autre fripon, Il pouvait être bon de voir
les pillardes achever leur besogne; car il comment ces hybrides s'opposeraient au
est certain que quand l'entrée est fermée pillage. Nous prîmes simplement la plus
ou quand une nouvelle invasion est rendue grande partie des rayons des pillardes, abeil-
Impossible par l'emploi d'une tente ou au- les et tout, que nous emportâmes dans le ru-
trement, ces mêmes pillardes se jetteront cher couvert où elles prirent la place d'une co-
sur d'autres nuclei d'un voisinage immédiat, lonie qu'elles étaient en train de piller.L'effet
parce que l'emploi de la tente ou de l'herbe fût instantané. Chaque pillarde chargée de
"humide changeant dans une certaine mesure butin en revenant à sa demeure, voyant que
l'aspect de la ruche cause du pillage, fera la reine et le couvain ne s'y trouvaient plus,
croire aux abeilles qu'elles se trompaient et témoigna la plus vive consternation, et la
quecelle qu'elles pillaient était la suivante ou passion du vol flt place Instantanément à la
une autre toute proche. Le Dr Miller et douleur et aux lamentations en raison de la
beaucoup d'autres éminents apiculteurs perte de leur demeure. La colonie faible qui
prétendent que quand une colonie a été avait été pillée et qui n'avait qu'une cellule
presque complètement saccagée, il faut la de reine, fût réunie aux premières, qui l'a-
laisser tranquille. Sitôt le miel enlevé, et doptèrent bien vite et se remirent à l'ouvra-
jsttlne reste plus rien à prendre pour les ge. Les pillardes nouvellement Installées au
pillards, elles se retireront paisiblement et rucher couvert repoussèrent toutes les en-
retourneront chez elles persuadées d'avoir vahlsseuses avec une telle énergie, une telle
pris tout le miel; mais si la provision au pil- détermination, que les autres parurent re-
lage leur est soudain supprimée, ces mêmes noncer à l'idée qu'elles avaient eu d'abord
abeilles sachant bien qu'elles n'ont pas tout sans doute, savoir que le rucher couvert
pris, se diront qu'il existe un moyen d'accé- était une ruche monstre, n'ayant qu'une fai-
der au reste et c'est ainsi qu'elles poursui- ble garnison; — et par la suite nous n'eû-
vront leurs recherches chez une autre colo- mes plus aucun ennui. Avant de les changer
nie à même de leur offrir des provisions comme nous venons de le dire, nous avions
pour remplacer les premières. pensé sérieusement à détruire la reine, rien
Supposons que,la colonie ayant été pres- que pour les désagréments que ces pertes
que complètement pillée, la nuit est venue, nous causaient; mais l'anhée suivante, cette
et que tout dans le rucher a repris son colonie nous donna dans son rucher couvert
aspect ordinaire. S'il ne reste pas assez plus de 100livres de miel en rayons.
d'abeilles dans la ruche pour refaire une co- TENTEPLIANTEA ABEILLES.
lonie ou même un beau nucleus, enlevez les Un appareil presque Indispensable dans
anciens rayons, balayez dehors les abeilles les ruchers bien aménagés, c'est une tente à
mortes, et donnez un cadre contenant un abeilles quelconque, une sorte de grande
peu de miel : réduisez l'entrée à un passage cage formée d'une moustiquaire que l'on
d'abeille, puis guettez le lendemain matin peut étendre au-dessus de sol et d'une
si les abeilles sauront se défendre. Comme ruche, le temps d'examiner celle-ci. Il
précaution supplémentaire 11peut être bon faut qu'elle soit légère pour être d'un
de jeter un peu d'herbe humide devant l'en- maniement facile; avoir au moins six pieds
trée de la ruche. Règle générale, les abeilles de haut intérieurement et être assez longue
auxquelles on accorde un peu de repos, et et assez large pour recouvrir tout à la fois la
le moyen de surmonter leur décourage- ruche et l'apiculteur pendant son travail.
ment, reprendront la lutte avec autant de Dans notre rucher nous avons deux sortes
fermeté qu'avant; et très probablement de tentes - l'une est une chambre carrée
après avoir été aidées, elles se montreront faite de toile métallique; on peut plier
&même de soutenir leur droits. l'autre, comme le montre la gravure, quand
En essayant de peupler notre rucher cou- on ne s'en sert pas. Avec l'une ou l'autre,
vert à l'automne, lorsqu'il venait d'être bâti, mais surtout avec la dernière, on peut, à
nous eûmes des ennuis avec une certaine l'époque où les pillages se commettent,
colonie. SI quelque pillage se produisait même quand les abeilles y sont les plus éxoi-
PILLAGE (LE). 304 PILLAGE (LE).

tées, se livrer à tous les travaux nécessaires 25 X 10 rn/mà l'autre bout, avec les angles
dans la ruche, tels que: enlèvement des abattus pour les rendre aussi légères que
cellules royales, Introduction, etc., sans possibles. A L'endroit où elles se recourbent
qu'une abeille pillarde puisse approcher des passe le lien, elles sont un peu plus amincies.
rayons. Naturellement les abeilles sortent Dans le petit croquis ci-dessus, on voit en
envolant, donnent de la tête contre la toile A comment l'anneau vient se boucler sur les
métallique de la tente, et finissent par gagner têtes devis et juste au-dessous, on découvre
le haut; mais sitôt qu'elles découvrent le bout d'un clou de métal de 56 millimètres.
qu'elles sont prisonnières, elles essaient im- courbé de façon à agir (quand la pointe est
médiatement de trouver le trou existant au tournée en bas) à la manière d'une ancre
sommet,par où elles s'échappent au plusvite. pour empêcher la tente d'être emportée par
le vent. Si les batons sont un peu étendus,
ON FABRIQUELA TENTE.
COMMENT quand les ancres sont fixées au sol, la tente
est très solide.(*)
Prenez quatre baguettes de bois léger,
d'environ 8 1/2 pieds de long, et assemblez- COMMENT ATTRAPER
les deux à deux en forme d'X avec un écrou LES ABEILLESPILLARDES.
solide au point de rencontre. Un bout de fi- M. Mac. Intyre, de Californie, et quelques
celle goudronnée, ou de petite corde, sert autres qui ont écrit dans les Gleaningsin Bee
d'attache comme le dessin le montre; Culture, emploient un piège à pillardes. M.
cette même ficelle relie les deux X à leurs Mac. Intyre décrit le sien et la manière de
extrémités supérieures. Le tulle est cou- s'en servir, de la façon suivante :

TENTEPLIÉE. TENTEOUVERTEPRÊTE A SERVIR.

su en forme de sac, ayant une même ficelle L'an dernier,après la miellée,j'élevaiset introduisis
tout autour des bords, dans le plusde300reines et étant très ennuyépar une nuéede
passée pillardesmalignes,quien avaitapprisassezpoursuivre
bas, de même qu'aux quatre angles. A ces l'entumoir,je résolusd'essayerde les prendreau piège.
angles sont également cousus des anneaux La méthodequi consisteà les tenir occupées par un pro-
de métal, et ces anneaux, quand on tire sur cédéde pillage,n'étaitpas encoreconnu.Aprèsplusieurs
essaisinfructueux,
viennent s'accrocher à des têtes de vis je tombaissurunquimeréussit.J'em-
eux, ployaiune hausseà extractiondela Langstroth10cadres
placées à l'extrémité Inférieure des quatre ordinaire,maissans cadres;je clouaiun plateauaufond,
piquets. Quand Ils sont ainsi agraffés, les etuntroude 75millimètres fut perforésurlescôtésetaux
deuxbouts dufond.J'enfonçaiun petitcônedetoile
piquets sont inclinés ou recourbés, de façon métalliquedprès anschaquetrou.Un orificede 31millimètres
à développer en largeur le sommet de la futménagéausommet de chaquecôneet unprotège-cellule
tente. L'appareil complet ne pèse pas plus de West, vissépourfinir ce cône.Je fis le couverclede
de cinq livres, et cependant il recouvre un deuxtoilesmétalliques clouéesde chaquecôtéd'uncadre
espace suffisant pour donner place à une ru-
che et permettre de faire le travail néces- (#) L'artiste a représentéle borddela toile métalli-
que de la tente commeune toile ordinaire
saire. Les baguettes en tilleul ont 25 X 29 m/m pourtant ; ce bord
n'est que la continuationdesréseauxde la
A l'extrémité Inférieure, et seulement toile métallique.
PILLAGE (LE). 305 PILLAGE (LE).

ayantles dimensions dudessusdelaruche : cecipourem- CE QUI ARRIVESI LE PILLAGEN'EST PAS


*
pêcherles pillardesde l'intérieurde s'emparerdu miel ARRÊTÉ.
offerten amorceaux voleursdu dehorsà traverslatoile
métallique. Al'intérieurje suspendis un rayonde mielen Lorsque le pillage est réellement établi,
pise d'amorce.Il estnécessairequele jourtombeen plein tout le miel d'une forte colonie pourra
mfcle cadrepourattirerlesabeilleshorsdescônesplacés disparaître en un temps variant de 2 à 12
en-dessous; maisonnedoitpaspourtantlaisserunsoleil
ardentdonnersur lesabeillescarilles tuerait.Enplaçant heures; les abeilles mourront alors de faim
cepiège dehors,avecunenfumoirallumédessus,j'attire dans la ruche, ou se mêleront aux pillardes,
très vite toutesles abeillesqui ont l'habitudede suivre ou se disperseront aux alentours et mour-
l'enfumoir, et je lestue. ront 571.Et ce n'est pas tout: quand la passion
Je ne voudrais pas tuer au printemps ou à tout autre
époquedes abeillesqui auraientune valeurquelconque,du vol est ainsi excitée chez elles, les pillar-
mais lésvieillespillardesauduvetusén'ontaucunevaleur des n'hésitent pas à attaquer les plus fortes
populations, et vous trouverez vos abeilles
blessées à mort amassées devant les entrées.
Cela peut parfois, la surexcitation calmée,
arrêter le pillage, mais nous avons vu des
pillardes poursuivre leurs méfaits jusqu'à
mettre tout le rucher en révolution, et il
semblait que chaque abeille fût saisie de
folie. Parfois les pillardes s'attaquent aux
passants dans les rues, et même s'aventu-
rent à attaquer des chats, des chiens, oui,
et même des poules et des dindons. De
même que les Indiens de l'Amérique étaient
saisis de folie furieuse à la vue du sang,
chaque abeille semble trouver un plaisir
PIÈGE APILLARDES. démoniaque à donner sa vie pour infliger
tous les tourments possibles qu'elle peut
iLcemomentD'autresfoisj'ai pris les abeilleset les ai causer, et, ne regrette qu'une chose, c'est
gardéesprisonnièresjusqu'aucrépuscule,ellesse mon- de ne pouvoir faire plus de mal encore.
traientalors empresséesde rentrer tranquillement chez
elles.Unjourd'automnequej'avais terminémontravail Le récit suivant, emprunté aux Oieanings
avecelles,je sortisdurucheret trouvaisune coloniefai- in Bee Culture, montre très nettement ce que
Më'eatahie. Les pillardesse culbutaientles unesles nous avons essayé de décrire :
autre»et tontle rucher étaitdansun tumulteeffroyable.
Monmagasinà mielétantpourvude chasse-abeilles aux Je vousenvoieun journal,le ValleyHérald,publiédans
fenêtres,j'eusl'idéede porterlarucheen pillageà l'inté- notrepays,quipublieunarticleintitulé«Abeilles atteintes
rieurei de mettremonpiègeà la placequ'elleoccupait.de foliefurieuse».Je seraisheureuxde connaîtrevotre
Auboutdietrès peu de tempsj'avais presquetoutesles manièrede voirsur la causequia portécesabeillesà agir
pillardesprisesaupiège,je lesgardaijusqu'aucrépuscule,ainsi,etc.
oùeltetne demandèrent qu'à rentrerchezelles,et lelen- Looney'screek,Tennessée. —JohnW. Hoodenpyle.
demaintoutétaittranquille.
Fillmore,Californie.—J. F.MACINTYRE. - ABEILLES EXTRAVAGANTES OUAFFOLÉES.
Uneautre méthode quelque peu similaire deM.Elisha Tate,qui habiteà environ15millesd'ici,près
BattleCreek, unesingulièreaventure.Il a, ou
est celle que voici: Chaque fois que le pil- avaità cettedate,éprouva environ20ruchéesd'abeilles,et cejour-
lage d'une colonie quelconque est à son là,toutle mondeétant absentde la maisonà l'exception
comble, ouvrez l'entrée tout au large; et dela filleet deson bébé,lesabeilless'affolèrentpourune
causeouune
quand les pillardes sont presque toutes breuses,et seautre, quittèrentles ruchesen troupesnom.
mirentà poursuivretousles êtres vivants
entrées, fermez-la et tenez-la ainsi close présentssur les lieux.Ellesattaquèrentla jeunefillequi
pendant quatre ou cinq jours. Au bout de ce s'enfuitlaissantle bébédanssonberceau.Un beau por-
temps rouvrez l'entrée, et les abeilles prises celetpéritsousl'effetdes piqûresdans l'étable;tousles
demeureront avec les autres. Si l'on se sert poussins furenttués, et un moutonquiétait auprèsde la
fut piquésifortementaunezque cet agneauenfla
d'un chasse abeilles de façon à ce que toutes maison, démesurément, amenantlamortpar suffocation. Les cris
les pillardes soient prises dans la ruche de la jeunefillerappelèrentM.Tate chez lui et il s'em-
qu'elles venaient saccager, et qu'on tienne pressade secourirsonbébéqu'iltrouvalittéralementCou-
celle-ci close plusieurs jours de suite, les vert ; et nous pensonsbienque ce nefut pas-
d'abeilles
sansde
résultats seront encore meilleurs. Mais en Le soirgrandes
difficultésqu'on le préservade la mort.
M.Tate essayade détruireles abeillesen en-
emprisonnant les abeilles de cette manière, tassantdu fourragesurlesrucheseten y mettant le feu,
Il faut faire bien attention qu'elles n'étouf- maiscelane fit quelesirriter davantage desorte qu'elles
fent pas. En temps de grande chaleur la réattaquèrent lafamilleet la forcèrentà quitter
la tMisM
seréfugierchezun voisin.
ruche sera mise dans la cave durant le con- pour Personnene peut expliquercet étrangeaccident.Oa *
finement. pensequ'unserpent a dûs'introduiredaasles rbcfaes; car
20
PILLAGE (LE). 306 PILLAGE (LE).
onsaitquelesabeillesont la plusgrandeantipathiepour 11y a plus: si en désoperculant du couvain
lesserpents. de mâles, ou en détachant du couvain pour
Il est très probable que les faits ont été élever des reines, vous laissez trainer les
beaucoup exagérés,. ainsi qu'il arrive sou- opercules ou des fragments de rayou, les
vent en pareil cas, avant d'être publiés dans abeilles prendront goût au nourrissement
les journaux, mais néanmoins ils renferment laiteux du couvain, et il semble les surex-
une excellente leçon, en montrant l'incon- citer plus encore,si la chose est possible,que
vénient de laisser les abeilles prendre l'ha- le miel. Voici une lettre qui le prouve.
bitude de se piller les unes les autres, ou de
laisser du miel. Nous avons essayé de le ABEILLES DÉSAGRÉABLES.
faire comprendre en traitant de LA FU- J'ai eucet étéles abeillesles plusdésagréablesquise
REUR DES ABEILLES, mais le fait ci- soientjamaisvues.
Ellesluttèrentcontreuntuyaude cheminee quisortaitdu
dessus contribue encore mieux à le prouver. toitd'un hangar : ellesétaient là 50 ou 100abeillesà la
La saison la plus néfaste paraît être quand la fois,donnantde toute leur forcecontrece tuyauet beau-
miellée du tilleul a pris fin; les abeilles couptombèrentdedanset furentbrûlées.Ellespénétraient
semblent s'affoler plus fortement alors rien aussidansmonenfumoiret certainess'y brûlèrent;d'au-
tres allaientpiquerles genssurla route.Impossible avec
qu'à l'odeur de cemiel aromatique, laissé par celadedécouvrirla causede leursurexcitation. A la fin
mégarde dans le voisinage des ruches. Quel- pourtant je songeaique j'avais détruit un couvainde
qu'un qui ne l'a jamais vu àcemomcnt-là, ne bourdonset queje n'avaispu parvenirà secouerhorsdes
peut se faire qu'une faible idée de la fureur rayons les larvesqui en étaientencoreau nourrissement
laiteuxet labouilliequi en était résultée
; les abeillesen
avec laquelle elles s'attaquent à tout et atout avaient dû mangeretc'estcequilesavaitsansdouterendues
le monde. Le remède est d'avoir un bon enfu- si méchantes. Or, commeil fauttoujoursque je merende
moir et de le charger d'assez de chiffons ou comptede tout,je retirai lesrésidussoupçonnés, et elles
de copeaux pour en obtenir une fumée très redevinrentpaisibles.Enleur redonnantensuiteaccèsau
couvainécrasé,l'agitationrecommença.
épaisse; d'une main on fait marcher le CarsonCity,Michigan. D. GARDNER.
soufflet, et de l'autre on ferme toutes les
ruches qui semblent menacées de pillage.
MANIPULATION DES ABEILLESA LA LUMIÈRE
Enfermez tout morceau de rayon là où les
D'UNELAMPE QUANDLES PILLARDESSONT
abeilles ne pourraient accéder, et faites-le
INQUIÉTANTES PENDANTLE JOUR.
soigneusement, car en de tels moments elles
s'efforceront si bien de pénétrer partout, Nous croyons avoir déjà parlé des ennuis
par les moindres fentes, les plus petites que nous avons eus lorsque nous avons
crevasses, que l'on serait tenté de croire tenté de peupler le rucher couvert à l'au-
que des parois d'un pouce d'épaisseur, tomne. Les reines étaient déjà écloses dans
tout juste, sont à peine suffisants à les pro- la nourricerie à lampe, et à moins de diviser
téger. Avant la nuit, laissez les pillardes les colonies sans tarder pour les utiliser,
rentrer chez elles et soyez debout dès la toutes allaient être perdues. Les rayons de
première heure le lendemain, pour vous surplus propres à donner à ces essaims tar-
assurer que toutes les entrées sont fermées difs étaient au grenier, et les pillardes le
ou très petites, que toutes les ruches enfin savaient; car sitôt qu'un opercule était
gont à l'abri de leurs atteintes. Un homme soulevé, nous les avions sur le dos; et avant
expérimenté ramènera ainsi la paix et la que nous ayions pu placer les rayons à cou-
tranquillité en très peu de temps dans un vain dans leur demeure, (nous voyions bien
rucher des plus démoralisé. Les abeilles que les abeilles ne tenaient guère à leurs
noires sont plus méchantesque les Italiennes, propres rayons, sauf à ceux contenant du
car ces dernières défendent même leurs ma- couvain non operculé), le tumulte était
gasins contre de nombreux assaillants; de général. La nuit vint: Nos rucliées et nos
bonnes ruches, solides, bien faites, remplies reines étaient toutes dans un piteux état.
d'Italiennes, renfermant beaucoup de cou- Nous étions satisfaits croyez-le, que la nuit
vain, redouteront peu ces razzias", bien vint, car il nous tardait de voir les pillardes
que nous ayons vu les mortes et les bles- contraintes de retourner chez elles par l'ap-
sées s'empiler en tas avant que les pillardes proche de l'obscurité. Beaucoup d'entre
aient renoncé à leur dessein de forcer vous, sans doute, ont eu à se repentir d'avoir
l'entrée. tenté de manipuler les abeilles à une heure
L'amour exagéré du miel, ami, est une avancée, mais l'idée s'était Implantée dans
cause de trouble beaucoup plus puissante notre esprit, qu'avec quelques bonnes lam-
dans un rucher que les serpents ». Nous ne pes munies d'abat-j ours, nous pourrions
pensons pas que les abeilles aient la moindre continuer notre travail. Nous allâmes donc
inimitié pour eux 186. chercher une lampe, et en revenant nous
PILLAGE (LE). 307 PILLAGE (LE).

donnâmes un coup-d'œil aux habitantes de Le fait, que le pillage ne se produit par


différentes ruches groupées devant les quand il ya afflux de nectar, suggère l'Idée
entrées, bourdonnant gaîment au souvenir du remède à apporter; savoir: Donner hors
sans doute du riche butin qu'elles nous du rucher un sirop clair (de la consistance
avaient soustrait une heure plus tôt. C'est du nectar naturel), composé de sucre
à peine si une abeille s'envola; nous nous granulé et d'eau par parties égales, et
aventurâmes alors à ouvrir une ruche, fabriqué comme nous l'avons dit au
ayant mis la lampe sur un des poteaux du chapitre Nourrissement. Ce sirop sera mis
treillage, nous acquîmes bien vite la certi- dans un grand bocal de verre ou un récipi-
tude de pouvoir manipuler leurs colonies ent en terre, retourné sur une planche
presque aussi facilement qu'en plein jour, rayée de rainures, tel qu'on le voit repré-
et à notre grand soulagement nulle abeille senté dans la figure qui accompagne
ne quitta sa ruche, quelque tentation que l'article EAU POUR LES ABEILLES.
pussent leur offrir tous ces rayons remués Le nourrisseur sera établi à cent mètres
- tous leurnez. Il nous fut donc possible de tra- environ du rucher, et rempli à mesure que
vailler, de diviser nos ruches, d'attraper les les abeilles le videront. Tout le temps que
reines, et même de nous occuper des ce nourrisseur sera en activité, les condi-
hybrides (toujours vicieuses) avec moins de tions seront en beaucoup de points sembables
piqûres que nous n'en aurions eu en plein à celles qui existent durant un afflux
jour (*) 187. naturel de miel. Toutes les abeilles sont
Nous expérimentâmes ce travail à la affairées autour du nourrisseur. L'élevage
lumière à -une époque où, n'étant que du couvain recommence, des alvéoles
débutants,nous ne savions pas comment nous royaux sont mis en train et achevés de
rendre maître, ou plutôt, prévenir le pillage construire, les mâles obtiennent le droit de
enpleinjour. Prévenir cependant vaut mieux demeurer dans les ruches, et les opérations
que d'apporter remède. Gardez réduite l'en- particulières à l'élevage des reines peuvent
trée des colonies faibles et des nuclei, et se continuer tout comme durant un afflux
toutes les sucreries dans une chambre close de nectar.
ou dans des bidons cachetés où les abeilles On peut alimenter tout un rucher de cette
lie puissent y goûter, et vous n'aurez pas façon pour l'hiver s'il n'ya pas d'autres
d'ennuis. Mais si vous êtes obligé d'ouvrir abeilles appartenant à un voisin, et beau-
beaucoup les ruches durant une disette de coup d'apiculteurs préfèrent ce procédé à
nectar, comme dans le cas d'élevage de celui d'alimenter les ruches séparément.
reines, alors suivez la méthode que nous Les fortes populations s'empareront naturel-
allons vous expliquer à.présent. lement d'une quantité de nourrissement
COMMENT RÉPRIMERLA TENDANCE proportionnée à leur nombre; mais leurs
AU PILLAGEPAR UN NOURRISSEMENT rayons de surplus pourront être donnés aux
DONNÉHORSDU RUCHER. colonies plus faibles, et l'on équilibrera
ainsi les provisions dans tout le rucher.
Que le nectar se produise peu à peu ou S'il y a d'autres abeilles dans le voisinage,
soit exsudé en grande abondance, il n'y on s'arrange habituellement avec leur
aura pas de pillage naturellement ; mais
propriétaire pour qu'il paye sa part de la
quand la miellée cesse tout à fait, les abeilles dépense. SI l'on ne peut arriver a s'entendre
fouilleront partout pour voir ce qu'elles à la satisfaction des deux partis, on se voit'
peuvent voler. En pareil cas, si vous ouvrez
des ruches pour les examiner, les pillardes obligé naturellement d'alimenter les colo-
nies individuellement, comme nous l'avons
sont à vos trousses; et si les rayons sont mis
expliqué au chapitre Nourrissement.
beaucoup àdécouvert pour la manipulation,
elles se jetteront en grand nombre sur la PRUDENCEA OBSERVERAVEC
ruche et sur les rayons, puis dirigeront leurs L'ALIMENTATION FAITEEN
attaques vers l'entrée lorsque la ruche sera DURUCHER.
DEHORS
refermée. Si l'on essaye d'élever des reines,
le résultat sera déplorable. Les abeilles N'employez pas de miel à cet usagé à
moins qu'il soit dissout dans l'eau à la'
seront désagréables, refuseront de commen- consistance approximative du nectar dès
cer des cellules royales, ou, si elles en ont
fleurs; même à ce degré, Il est plus sûr
construit, elles les détruiront, tueront les d'employer du sucre, moins apte que le
mâles, saccageront le couvain des bourdons. miel a surexciter les abeilles., Quand,
(*) Depuisque cecia été écrit, nousavons reconnu l'alimentation est commencéc., foutg la.
qu'unebonnelanterne était préférableà une lampe. continuer jusqu'à ce quetoutes les colonies
PILLAGE (LE). 308 PIQURES-AIGUILLONS.
soient pourvues dela quantité de provision sent au pillage, comme nous l'avions si sou-
dont elles ont besoin, ou que le travail des vent lu dans les ouvrages d'apiculture. Une
ruches soit terminé. Donner un jour du après-midi de mai, nous vimes un grand
nourrissement, puis le cesser le jour sui- nombre d'abeilles entrer dans une ruche, puis
vant, est capable de porter les abeilles, les en ressortir aussitôt, et plus nous les exami-
jours où il manque, à aller rôder dans la nions, plus nous étions convaincus qu'elles
cuisine des voisins, au grand ennui de étaient entrain de piller. Nous diminuâmes
ces derniers. l'entrée, sans obtenir grand résultat. Finale-
ment, nous crûmes bien faire de la clore
COMMENT DONNERENNOURRISSEMENT presque complètement, forçant ainsi les
DES SECTIONSNON FINIES OU DES abeilles à se presser les unes contre les au-
RAYONSD'EXTRACTION HUMIDES.
tres, d'une façon des plus incommode assu-
Si les ur es ou les autres sont éparpillés rément, pour entrer ou sortir. Au bout d'un
en plein air, le résultat sera certainement instant, elles étaient calmées et il n'y avait
un pillage effroyable et des piqûres plus qu'une quantiténormale d'abeilles allant
d'abeilles sans nombre, dès que la provision et venant par l'entrée. Ainsi donc, pensâ-
en sera épuisée. Pour le prévenir, mettez mes-nous, si nous n'avions pas étudié les
les rayons et les sections dans des ruches ou traités d'apiculture, nous aurions perdu nos
des hausses, empilées les unes au-dessus des abeilles. » et nous nous croyions très sages,
autres sur un plateau de ruche ordinaire, assurément, si nous n'en avions pas l'appa-
puis réduisez l'entrée de façon à ce qu'elle ne rence. Tournant la tête, hélas! nous vîmes
laisse passer qu'une ou deux abeilles à la fois. les pillardes acharnées sur une autre colonie;
La laisser plus large donnerait lieu à des nous opérâmes suivant le même programme
combats et au pillage des colonies faibles du pour celle-là ; mais une nouvelle s'offrit à
rucher On couvrira naturellement le dessus nous dans les mêmes conditions, puis uneau-
de la pile de ruches ou de hausses. Bien tre encore; et nous en conclûmes qu'une
qu'on puisse se servir pour cet usage d'un nuée de pillardes était venue, nous ne sa-
toit de ruche ordinaire, un grillage de toile vions d'où, et opérait une razzia dans notre
métallique est de beaucoup préférable, en rucher, et que si nous n'avions pas été là,
ce qu'il empêche les abeilles d'être toutes les colonies auraient été détruites.
asphyxiées. L'énervement, l'impatience s'était emparée
On fait beaucoup usag'e de ces ruches em- de nous, et quand le jour suivant,nous vîmes
pilées à entrées réduites pour le nettoyage lesmêmes faitssereproduire.nous commen-
des fragments de rayons, des rayons extraits çâmes à trouver que l'apiculture était une
ou pour faire vider les sections non-finles- entreprise très occupante. Depuis, nous
volrMIBLENSECTIONS. Ce lent procédé de avons reconnu que nous n'avions pas eu du
pillage a aussi l'avantage d'attirer les pillar- tout affaireà des pillardes, mais seulement à
des loin des nuclei et des colonies faibles, et de jeunesabeilles se livrantàleurs exercices
par conséquent, 11répond à un double but. de l'après-midi.

EMPRUNT! - AIGUILLONS. Il est


PIQURES
vrai que les abeilles ne peuvent pas mordre,
Avant de finir ce chapitre du pillage, nous ni donner des coups de pied comme les che-
avons encore quelques points à signaler. 11y
a par exemple une sorte de pillage que l'on vaux, ou se défendre avec les cornes comme
le bétail; mais beaucoup de personnes, après
peut appeler: emprunt, oùles abeilles d'une avoir souffert une fois des piqûres d'abeilles,
ruche vont posément dans une autre ruche,
et en emportent les provisions à mesure pensent qu'il voudrait mieux être mordu,
recevoir des coups de pied et des coups de
qu'elles sont amassées; ceci n'arrive ordi- corne tout à la fois, que de risquer une
nairement que quand la ruche pillée n'a pas
de reine, ou que sa reine est stérile. Aussitôt seconde fois de supporter cette ang'oisse
pénétrante et afl'reuse qu'on éprouve quand
qu'il y a des œufs et du couvain, les abeilles on a reçu tout le contenu du sac à venin
veillent à assurer la fin d'un tel état de cho-
d'une hybride vigoureuse, au plus fort de la
ses. Il est rare qu'il-dure longtemps. Il a pour
miellée. Cependant, les piqûres ne sont pas
résultat soit un pillage en règle, ou bien les toutes les mêmes, certes; et tandis que nous
abeilles elles-mêmes y mettent fin.
essuyons le plus grand nombre sans même
CONSEILS AUX DÉBUTANTS, - La premIère sourciller ou quitter notre ouvrage, il arrive
année que nous eûmes des abeilles, nous à l'occasion qu'on en reçoive une qu'il semble
craIgnions constamment qu'elles se livras- Impossible de supporter, Mais comme on se
PIQURES-AIGUILLONS. 309 PIQURES-AIGUILLONS.
trouve naturellement forcé de les garder, se rase de si près qu'un peu de sangjaillit —
Il faut essayer le faire de son mieux. voilà ce qui me fait frissonner rien que dTy
Nous avons souvent remarqué que la dou- penser; mais les coupures qu'on se fait par
leur est toujours plus vive si l'on s'y arrête, mégarde avec son couteau de poche ne
ou si, après avoir été piqué, on se reporte retiennent pas plus l'attention que de fèr-
aux premières fois où on l'a été; à cette seule mer la plaie pour empêcher le sang de tacher
pensée, la partie blessée vous lance d'autant l'ouvrage.
plus. Pourquoi, nous n'en savons rien, peut- Donc, il faut considérer les piqûres d'abeil-
être n'est-ce qu'un effet de l'imagination : les comme nous prenions les coupures que
S'il en est ainsi, nous arrivons à cette déduc- nous nous faisions avec notre couteau de
tion que les douleurs, même imaginaires, poche quand nous étions enfant. Inutile natu-
sont bien pénibles à supporter. Il nous est rellement de courir au-devant du danger;
arrivé parfois, par motif d'expérience, de mais s'il se présente, prenons-le philosophi-
fixer notre attention sur la douleur de la quement. Arrachons l'aiguillon aussitôt, mais
- piqûre au moment où elle venait de nous saisissons-le de façon à éviter autant que
être Infligée, et l'accroissement de sensibi- possible d'exprimer le contenu de la poche à
*lité était tel que nous en aurions presque venin dans la plaie. Si vous enlevez l'aiguil-
crié. SI vous doutez de l'influence du moral, Ion avec le pouce et l'index dans le sens où Il
la première fois que vous aurez très froid se trouve naturellement, vous avez ehancede
aux pieds, figurez-vous que vous circulez recevoir une nouvelle dose de venin, et ce
pieds-nus dans la neige, à une température sera là quelquefois le plus pénible de toute
de zéro. Peut-être notre imagination est- l'opération, parce que cela déterminera une
elle exceptionnellement vive, car elle nous enflure qui peut-être ne se serait pas pro-
rend parfois le froid Insupportable pour ainsi duite autrement.
dire quand nous sortons à cheval par un jour Nous avons pensé souvent qu'il vaudrait
de gelée, tandis que nous supportons très presque mieux laisser l'aiguillon dans la plaie.
,-bien cette même température si nous pen- On le retrouve fréquemment en se lavant les
sons à autre chose. Eh bien, faites la même mains, et sa présence est alors parfois la pre-
expérience, et vous comprenez alors pour- mière indication qu'on a été piqué; mais
quoi nous n'avons si souvent indiqué d'autre nous présumons que sur le moment nous
remède aux piqûres d'abeilles, que de con- avions senti quand même qu'une piqûre
tinuer tranquillement son travail, sans prê- nous avait été innigée.
ter la moindre attention à ces piqûres.
Naturellement, si l'on est piqué d'une façon LE MEILLEURMOYENPOURSE
assez malheureuse pour que l'œil enfle par DÉBARRASSERDE L'AIGUILLON
D'UNR
sonexemple,de manière àse fermer complète- ABEILLE.
ment,onest bien obligé, en ce cas, de quitter La lame d'un canif, si Fon en a un sous là
ouvrage pendant quelque temps; mais, même main, peut être glisée au-dessous de la
alors, nous conseillons de faire le moins d'at- poche à venin, et l'aiguillon est extrait sans
tention possible à la chose, et d'éviter autant exprimer la moindre particule de poison
qu'on le peut de frotter et d'irriter la partie dans la plaie. Quand on n'a pas de canif sous
atteinte. Nous avons vu des piqûres devenir la main, on pousse l'aiguillon dehors de la
très douloureuses parce qu'on les avait frot- même manière avec l'ongle du pouce ou
tées, et nous avons de bonnes raisons de d'un autre doigt. Il est à souhaiter que
croire qu'elles n'auraient causé autrement l'aiguillon soit enlevé aussi tôt que possible,
que peu d'ennui. Vous savez tous que quand car si les barbes (qui seront décrites plus
vous êtes très actionnés, une meurtrissure, loin) prennent pied dans la chair, les
un coup, une légère blessure ne vous cause contractions musculaires le feront raphJe-
qu'une douleur très peu sensible; mais s'as- mentpénétrer deplus en plus profondément-
seoir posément et entailler sa propre chair Quelquefois l'aiguillon se brise, et une de
'Ptoduit une douleur crucifiante. Dans notre ses parties — une de ses esquilles, pourrait-
jeunesse nous nous faisions de temps à autre on dire,reste dans la blessure; oh a conseillé
de grandes balafres aux doigts avec notre d'extirper avec le plus grand soin chacun
couteau sans en ressentir aucun mal pour de ces minuscules débris; mais après l'avoir
ainsi dire; mais quand il a fallu supporter un essayé plusieurs fois pour juger l'effet que
coup de lancette pour retirer une épine du cela ferait, nous avons conclu que les laisser
pied, ou faire ouvrir une meurtrissure pro- ne faisait pas grand tort, et que la .chose
duite par un coup reçu, la douleur était plus essentielle est d'enlever la partie où se
intense qu'on ne pouvait l'imaginer. Quand on trouve le réceptacle du venin, avant qu'il
PIQURES-AIGUILLONS. 310 PIQURES-AIGUILLONS.
se soit vidé dans la blessure. Quand nous nous, nous poursuivrions notre travail,
sommes très occupés, ou si quelque chose tirant le meilleur parti possible du seul œil
nous empêche de nous servir de notre qui nous reste. Si les deux étaient pris à la
main pour extraire l'aiguillon avec un fois, nous attendrions quelque temps qu'ils
couteau ou avec l'ongle, nous avons pris se soient réouverts. Mais certainement
l'habitude de frotter la piqûre contre notre nous n'aurions recours ni aux médecins, ni
vêtement, de telle façon que la poche à auxIl charlatans* même en ce cas, et laisse-
venin se trouve poussée et rejetée dehors; rions nos yeux se rouvrir tranquillement
et quoique par ce frottement l'aiguillon se d'eux-mêmes.
trouve souvent brisé et laisse des débris Si la blessure est enflammée ou qu'on ait
dans la plaie, nous n'en éprouvons pas plus reçu en même temps un grand nombre de
de souffrance que d'ordinaire191. piqûres, une application d'eau fraîche ou de
linges mouillés d'eau froide, peut procurer
REMÈDES CONTRELESPIQURESD'ABEILLES. du soulagement; mais, même en usantdeces
nous poserions le linge
Depuis de longues années déjà nous som- simples moyens,
mes persuadés que les remèdes de toutes très doucement sur la plaie, évitant soigneu-
sortes sont de si peu d'utilité — si même ils sement de la frotter, d'irriter. Nous avons
en ont — qu'on n'a rien de mieux à faire, que souvent trempé nos mains dans l'eau froide
de les négliger. Cette proposition a soulevé après avoir reçu une piqûre douloureuse,
mais comme cette main nous faisait tout
beaucoup d'argumentations, nous le savons, autant de mal sous
et l'explication des remèdes qui nous ont été l'eau (peut-être plus
même parce que nous n'avions rien à. faire
envoyés et que leurs auteurs savaient bons
attendre et à y penser), nous avons
pour les avoir essayés, auraient suffi à rem- qu'à
plir les pages de ce livre. Nous en avons an également abandonné ce remède. Il y a un
ou deux, on a conseillé le kérosène
essayé beaucoup, et pendant quelque temps
nous avons cru qu'ils u faisaient du bien» ; (pétrole) comme remède, et deux de nos
mais après les avoir mis davantage à amis lui reconnaissaient une telle impor-
tance se sont presque disputés pour
l'épreuve, nous avons été forcés de conclure déciderqu'ils
qu'aucun n'avait d'action. Bien plus: non auquel des deux revenait l'honneur
de la découverte. Donc, ayant reçu une très
seulement Ils ne font pas de bien, mats si forte
les Instructions pour l'emploi du remède piqûre à la main, nous allâmes cher-
disent d'en frictionner la blessure, ils peu- cher le bidon à huile de kérosène et nous en
vent faire un mal positif; car la friction fîmes tomber quelques gouttes sur le point
active l'effet du venin dans la circulation, meurtri : comme le kérosène pénètre et
et cause une enflure-douloureuse dont on facilite le jeu d'un verrou ou d'un écrou
aurait à peine eu à souffrir, si on avait laissé rouillé, ce que rien autre ne peut faire, et
semble avoir un merveilleux pouvoir
lq, blessure tranquille. Veuillez graver dans qu'ilde suinter par toutes les fissures et toutes
votre esprit que le poison est Introduit dans les
les chairs par une piqûre si petite que la croire crevasses, nous nous laissions aller 'à'
plus fine pointe d'aiguille n'y pourrait pas- qu'il pourrait suivre l'aiguillon de
et les chairs se referment si com- l'abeille, et par ce chemin aller neutraliser
ser, que le venin. Nous eûmes la satisfoction de
plètement dessus qu'il est pratiquement souffrir comme nous n'avions
jamais souffert
Impossible au remède d'y pénétrer; donc, et plus longtemps qu'il ne nous était jamais
eussiez-vous même un remède capable de arrivé.
neutraliser le venin, comme l'alcali par
exemple, qui neutralise un autre acide, QUEFAIRE QUANDONEST PIQUÉAU
comment le mettrez-vous en contact avec le MÊMEMOMENTUN GRANDNOMBREDE FOIS.
venin ? Nous ne connaissons aucun moyen
d'y parvenir si ce n'est par une opération Les cas sérieux de piqûre sont générale-
Chirurgicale; et si vous voulez essayer cette ment le résultat d'un manque de soin, soft
sbrte de u charlatanerie» pour une piqûre qu'onaitlaissé traîner des rayons,ce qui cause.1
d'abeille, vojus ne voudrez plus y recourir le pillage, soit qu'une ruche ait été bousculée
ttWeautre fois. Croyez-nous qu'il n'y a pas dans une manœuvre brusque, ou par quel-
au monde d'autre remède que de laisser que animallaisse en liberté dans le rucher.
vôtre piqûre tranquille, et "de continuer On connait nombre de cas où des chevaux
votre travail comme si de rien n'était. Mais ont été piqués, poursuivis à mort par les
supposons que vous ayez une piqûre sous abeilles, et il faut éviter de laisser ces ani-
maux en liberté dans le rucher, bien qu'il
l'œllet que cet œil s'en trouve fermé: con-
encore vos travaux? Quant à n'y ait aucun inconvénient à le faire avec
iâfoufcrez-vous
PIQURES-AIGUILLONS. 311 PIQURES-AIGUILLONS.
des vaches ou des moutons, M. Chalon des applications froides furent employées
Fowls, d'Oberlin, 0., laissa son cheval atta- avec presque autant de succès en apparence
ché près de ruches qu'il croyait peuplées de que les chaudes. Dans de telles circon-
douces Italiennes; mais, de quelquemanière stances, on enveloppe le patient dans un drap
que ce soit, le cheval bouscula une des ru- de lit trempé dans l'eau froide, puis essoré;
ches, ce qui irrita les abeilles, lesquelles on le couche ensuite et on renouvelle les
s'élancèrent furieuses pour le piquer. Natu- compresses froides jusqu'à ce qu'un soula-
rellement le cheval s'agita, rua de telle gement se produise. Quant à nous, qui
sorte qu'il démolit toutes les ruches à sa n'avons jamais été sérieusement piqués
portée. M. Fowls dit que le cheval, quand il cependant, nous croyons que le traitement
put parvenir jusqu'à lui, était littérale- chaud est plus efficace que le traitement
ment couvert de piqûres. Il le détacha et froid, et nous recommanderions de l'essayer
Immédiatement demanda de l'eau chaude. en cas de piqûres nombreuses et graves.
On en fit chauffer aussitôt. Des linges et des Pendant l'été de 1902, dans un de nos ru-
couvertures trempés dans cette eau, pres- chers annexes nous fûmes témoin d'un acci-
- que bouillante, furent tordus pour les esso- dent qui faillit être fatal à la fois à un homme
rer, puis étendus sur l'animal, qui souffrait et à un animal. Il se produisit à peu près de la
alors dans les tortures d'une véritable ago- façon suivante: Un de nos voisins qui avait
nie. Dès l'instant où M. Fowls eut appliqué un champ de fléole près de notre apier, y

EFFET'D'UNEPIQURED'ABEILLEPRÈS DE L'ŒIL.

les couvertures, le cheval se calma. Durant avait laissé son cheval à paître pendant que
cette escapade, M. Fowls lui-même fut terri- iui-même allait à l'autre bout delà pièce de
blement piqué à la figure et aux mains; on terre surveiller un travail quelconque. Le
lui appliqua à. son tour des linges chauds sur cheval manœuvra de telle sorte qu'il se
le visage et il ressentit un soulagement trouva bientôt au milieu des abeilles. Il
presque instantané. Les linges chauds furent renversa cinq ruches, et était littéralement
appliqués sur toutes les parties du cheval couvert de piqûres quand son maître revint.
qui avaient été piquées, et M. Fowls eut la Celui-ci, qui tout en étant amateur de che-
satisfaction de voir qu'il pouvait sauver son vaux, pratiquait l'apiculture, se précipitait
cheval, lequel ne tarda pas à redevenir aussi dans la mêlée, délivra son cheval et l'em-
bien portant qu'avant l'accident. mena à l'écurie. L'animal commençait à
On rapporte des cas dans lequels des êtres enfler d'une façon inquiétante et son maître,
humains furent sérieusement piqués et où craignait de le voir mourir avant d'avoir eu
PIQURES-AIGUILLONS. 312 PIQURES-AIGUILLONS.
le temps de faire venir un vétérinaire. Il eut intestins libres. En trois ou quatre heures le
donc l'idée de mettre dans un rouleau de cheval fut complètement remis.
papier une livre de sel de cuisine; il ouvrit
d'une main la bouche de l'animal, de l'autre Notre voisin n'avait pas appliqué de com-
Il lui saisit la langue qu'il tira autant que presses d'eau chaude; mais le vétérinaire,
possible, puis il lui versa alors le sel dans que nous avons consulté par la suite, nous a
le gosier jusqu'au delà de la courbure. Ceci dit que le sel était la meilleure chose à
fait, il referma vivementla bouche du che- donner, et il ajouta qu'on aurait dû néan-
val, et lui tint la tête levée jusqu'à ce que le moins envelopper l'animal dans une couver-
paquet de sel fut descendu dans le conduit ture mouillée d'eau chaude. Si à cette eau
œsophagien. Au bout de peu de temps le on ajoute un peu d'ammoniaque, cela n'en

l-, 1 1"

cheval parut éprouver du soulagement, le vaut que mieux. Nous conseillons donc, si
sel neutralisait sans doute dans une certaine un cheval est gravement piqué, de lui
mesure l'effet du poison acide des abeilles. donner une dose de sel commun, et de le
11agit aussi comme une médecine: car si Irailer avecdes applications de compresses
un cheval souffre de l'estomac, il ne peut pas chaudes souvent renouvelées.Si on ne peut
vomir, et il est nécessaire alors de lui se procurer d'eau chaude, qu'on en emploie
donner quelque chose qui lui garde les de la froide.
PIQURES-AIGUILLONS. 313 PIQURES-AIGUILLONS.
COMMENT ON DEVIENTENDURCIAUXPIQURESjour, les choses restant dans les mêmes
Quand nous avons commencé à faire de proportions, 30 à 40 piqûres seraient plus
l'apiculture, les piqûres enflaient si bien sur qu'elle ne pourrait supporter. Or, amis, nous
nous, et étaient si douloureuses, que nos croyons pouvoir emmener l'un quelconqùe
mains et nos yeux étaient enflés la plupart de vous dans un rucher de 100 colonies, et
du temps, nous songions sérieusement à vous faire nous aider toute la journée sans
abandonner l'affaire, rien que pour cette que vous receviez une seule piqûre. Bien
raison. Quand nous avons acquis un peu plus mieux: si vous êtes très craintif et que
de pratiqua, nous avons découvert qu'on vous ne puissiez vous faire à l'idée d'une
pouvait n'être pour ainsi dire pas piqué du seule piqûre, en prenant quelques précau-
tout en faisant attention de ne jamais pro- tions, vous pourrez venir travailler tous les
voquer la colère des abeilles. Nous avons jours, sans être piqué. Il faut donner au
constaté ensuite que les piqûres devenaient rucher des soins entendus, tout pillage doit
de moins en moins douloureuses, et à la fin être prévenu, empêché, et vous devez pour
du premier été, c'est à peine si nous res- cela faire exactement ce que nous vous
sentions les effets d'une piqûre le lendemain indiquons. Voir: FUREUR DES ABEILLES.
du jour où nous l'avions reçue. Au début, 11est peut-être un peu difficile de dire dans
si notre œil était enflé de façon à se trouver un livre comment il faut se conduire pour
fermé sous l'effet d'une piqûre, il nous fallait ne pas être piqué, mais nous allons essayer.

VOULEZ-VOUS
VOUSSAUVER,ABEILLES
»
souvent attendre au troisième jour pour En premier lieu, évitez de rester bebout
que la guérison fut complète. Les débutants, en face des entrées des ruches. Nos visi-
les personnes qui en sont à 1' a. b. c. de teurs nous causent souvent beaucoup de
l'apiculture, pourront tous sans exception soucis (quelques-uns sont cependant des
renouveler cette expérience. apiculteurs qui devraient savoir mieux),
COMMENT ÉVITERD'ÊTREPIQUÉ. parcequ'ils s'éjournent en face des trous de
vol; un véritable essaim les environne bien-
6n peut s'imaginer, d'après ce qui pré- tôt, car les abeilles se trouvent gênées dans
cède, que ceux qui cultivent les abeilles sont leurs allées et venues, et ils s'étonnent
forcés d'accepter de se voir piquer plusieurs alors de voir tant d'insectes bourdonner
fois par jour. Il y a peu de temps, une dame autour d'eux 193.Si vous alliez dans une
nous disait qu'elle ne consentirait pas à ce manufacture et que vous restiez dans le
que son mari ait une centaine de ruches; passage des ouvriers de façon à ce qu'une
car puisqu'avec une douzaine seulement douzaine d'entre eux soient arrêtés par
elle était piquée quatre ou cinq fois par votre présence, ayant dans les bras des
PIQURES-AIGUILLONS. 314 PIQURES-AIGUILLONS.
matières premières ou du travail achevé, on coups si on n'en tient compte. Quand une de
vous prierait bientôt de vous écarter. Il en ces abeilles approche de vous, commencez
est ainsi du rucher.En observant les abeilles, par baisser la tête, ou mieux, rabattez le
vous pouvez voir de suite la direction bord de votre chapeau en avant, car celles-
qu'elles suivent, et c'est à vous de ne pas là, presque toujours, s'attaquent aux yeux.
vous mettre dans leur chemin. Directement Elle se montrera souvent satisfaite et re-
derrière les ruches, c'est la meilleure place tournera dans sa ruche si vous vous reculez
pour séjourner. un peu; mais il faut agir de façon à ne pas
lui laisser croire que vous êtes un voleur ou
un ennemi, et qu'elle vous a fait peur. SI
elle se montre très menaçante, et que vous
soyez craintif, enfermez-vous quelque part,
vous ferez bien. En pareil cas, nous ouvrons
la porte du magasin à miel et nous prions les
visiteurs de rentrer là, quand une abeille
furieuse persiste à les suivre. Très souvent
nous avons peine à obtenir d'eux ce que
nous leur demandons, car ils ne voient pas
pourquoi l'abeille ne les y suivrait pas, et
nous en avons aussi qui se blottissent dans un
coin quelconque où Ils deviennent la proie
assurée de l'insecte. Nous ne savons pas
pourquoi, mais les abeilles ne s'aventurent
très rarement à poursuivre quelqu'un dans
un bâtiment. Si nous ne nous trompons, une
abeille isolée ne le fait jamais; mais il y a
tant à craindre d'une colonie d'hybrides très
vicieuses, quand elles sont bien surex-
citées. 195

QU'Y-A-T-ILA FAIRE QUANDUNESEULE


Une des premières choses à savoir est de ABEILLEVOUSPOURSUIT
pouvoir reconnaitre si l'abeille est furieuse LONGTEMPS.
ou non, par le bruit qu'elle fait. Il nous sem- Il arrive fréquemment,, surtout dans un
ble que vous devriez tous savoir par le rucher où il y a des hybrides, qu'une abeille
bourdonnement de l'abeille, que lorsqu'elle (de cette race) vous suive tout autour du
recueille du miel dans les champs sur les rucher pendant des heures entières, se
fleurs de trèfle, elle n'a aucune malice contre balance devant vos yeux, en vous faisant
les êtres vivants; c'est le bourdonnement croire qu'elle va vous piquer. On n'a pas
heureux du travailleur honnête'et content. avantage à user de charité avec de telles
Les gens tressautent quelquefois quand une abeilles. Tandis que la délinquante vole
abeille bourdonne sans songer à mal en pas- menaçant votre figure, écrasez-la en
sant près d'eux, et il nous semble qu'on ne frappant vivement vos mains l'une contre
devrait pas s'y tromper: mais voilà, c'est l'autre, ou avec un bâton donnez-lui un
que les Insectes ne se livrent pas au même coup sec; mais faites attention à ne pas la -
genre d'industrie qu'eux, et qu'ils ne con- manquer, car elle cesserait de badiner et
naissent rien à leur Il langage ». vous piquerait sans rémission. 186L'usage du
Or, quand vous allez vers une ruche, ou si bâton, contre les abeilles isolées au vol, est
vous vous approchez de ruches qui ne sont absolument sans effet. Notre méthode est
pas habituées à être visitées fréquemment, d'avoir une baguette, ou tout autre chose
l'une'des deux^sentinelles prendra son vol, pratique qui ait un ou deux pouces) de
et par un fort bourdonnement de colère elle large et un ou deux pieds de long. Avec deux
vous Invitera de vous éloigner m. Le bruit de ces objets quelconques, un dans chaque
qu'elle fait entendre n'est pas du tout sem- main, nous faisons le moulinet devant notre
blableà celui d'une abeille visitant les fleurs, figure, les faisant aller et venir continuelle-
ou d'une travailleuse ordinaire au vol. Il est ment. Cette manœuvre excite la colère des
d'un ton plus élevé, et, pour nous, très sem- abeilles tourmentantes, elles se précipitent
blableà celui d'une mégère ou de quelqu'un sur les bâtons en mouvement, qui les
bien certain de faire suivre ses menaces de frappent aussitôt de gauche et de droite.
PIQURES-AIGUILLONS. 315 PIQURES-AIGUILLONS.
Nous avons eu parfois des centaines d'abeil- NE PASJETERLES MAINSEN ARRIÈRE
les bourdonnant autour de notre tête, et SION EST MENACÉ.
nous les. avons tuées toutes, de la manière Assez souvent, surtout si les abeilles sont
que nous venons de dire, en moins de temps portées à se montrer désagréables, il arrive
qu'il n'enfaut pourl'écrire. De telles abeilles, que trois ou quatre se jettent sur vos mains
si on n'en tue pas, vous harrasseront peut- comme si elles allaient vous piquer, quand
être pendant plus d'une heure. vous soulevez les cadres. On a tendance na-
ÉVITERUNAIGUILLON. turellement à rejeter les mains en arrière.
COMMENT C'est le pis que vous puissiez faire, et vous
Quelquefois vous voyez une abeille en pouvez être presque certain alors de vous
train d'insérer son aiguillon dans votre faire piquer, tandis que, si vous laissez vos
main. Si l'autre main est libre, venez au mains immobiles, et faites comprendre aux
secours de la première en écrasant l'abeil- abeilles que les objets nouveaux pour elles
le avant qu'elle ne réussisse à vous piquer. ne les craignent pas, elles persisteront rare-
- Si, comme ce peut être souvent le cas, ment dans l'idée de faire usage de leurs ar-
l'autre main est occupée, claquez vivement mes. Nous sommes persuadés qu'on peut
la main attaquée contre votre personne. attribuer un grand nombre des piqûres que
En vous y prenant bien, vous pouvez à la les débutants reçoivent aux mains, aux mou-
fois écraser l'abeille et faire sortir l'aiguil- vements brusques que la crainte leur fait
lon, si sa propriétaire avait déjà réussi à faire. On pourrait en dire autant pour la fi-
le faire pénétrer dans votre chair. Ne laissez gure lorsqu'elle n'est pas protégée par un
jamais directement la main contre vous, voile. Les neuf dixièmes des abeilles qui font
mais faites-la en quelque sorte glisser. Vous ces démonstrations ne piquent pas, quand
obtiendrez ainsi le double résultat indiqué. on sait maîtriser ses nerfs, et montrer à ces
Si une abeille vous touche derrière le cou et petits bourreaux qu'on n'a pas peur d'elles.
que vous n'ayez pas de voile, et qu'elle se
Joge dans vos cheveux, écrasez-la par une COMMENT
OUVRIRUNE RUCHE
tape légère donnée en glissant un peu la SANSÊTRE PIQUÉ.
main. Nous conseillons de tuer les abeilles
de cette façon, quand elles sont en train Ayez votre enfumoir allumé et en bon état
d'enfoncer leur dard, parce qu'elles sont et placez-le par terre près de la ruche que
alors, autant que nous avons pu en juger, vous allez examiner. Mais nous n'employons
déterminées à mourir, plutôt que de ne pas jamais de fumée avec une ruche quelconque
accomplir leur dessein. Tant que nous en d'abeilles, à moins que celles-ci n'aient be-
avons le pouvoir, nous préférons ordinaire- soin d'être calmées; car, pourquoi troubler
ment la première solution, car lorsqu'une et ennuyer ces petits insectes, si nous n'y
abeille en est là, si on déjoue ses projets, sommes pas obligés, quand ils remplissent
elle poursuivra avec persistance l'applica- tranquillement leurs devoirs de ménagères?
tion du principe: Il Quand on ne réussit pas Il nous arrive fréquemment d'ouvrir nos
une première fois, etc ». Voir FUREUR DES ruches l'une après l'autre, sans aucun besoin
ABEILLES. du tout de les enfumer, et néanmoins, nous
Quand il n'y a pas de pillage en cours, on voyons souvent des apiculteurs repousser
se trouve ordinairement averti du danger, les pauvres petites bestioles vers le fond des
assez à temps, pour pouvoir prendre des ruches avec de grandes masses de fumée,
précautions. Quand lesabeillessont tranquil- quand elles n'ont encore montré que les dis-
lement à l'ouvrage, c'est-à-dire en cours de positions les plus amicales. Il est vrai que,
saison,les abeilles qu'on voit en l'air sont peu si les colonies sont très fortes, les abeilles
dangereuses. Si vous travaillez sur une ru- s'empilent quelquefois dans les passages, sur
che, penché au-dessus des rayons à décou- les rainures et les bouts des cadres, de telle
vert, vous êtes relativement en sûreté contre façon qu'il devient utile de les sortir de là
les abeilles des autres ruches; car lorsque le pour leur propre sûreté. Encore ne faut-il
pillage n'est pas déclaré, les abeilles sem- pour obtenir ce résultat que très peu de fu-
blent n'avoir aucune disposition à s'intro- mée ; et si vous n'êtes pas trop pressé, vous
duire dans les demeures de leurs voisins. n'avez, pour qu'elles débarrassent la place,
C'est peut-être pour cette raison que les qu'à les caresser doucement sur le dos avec
passants et les personnes étrangères, qui une herbe ou un boutde feuille107.Si les abeil-
séjournent àpeu de distance des ruches, sont les sont disposées à se montrer désagréables
plus fréquemment piquées que l'apiculteur, et à livrer combat, vous le verrez bien vite
qui est toujours au milieu d'elles. dès que vous soulèverez le premier coin de
PIQURES-AIGUILLONS. 316 PIQURES-AIGUILLONS.
la couverture ; et s'il faut de la fumée pour les, par des soins entendus, peut être amenée
les amener à demander pardon, donnez-leur à la douceur et devenir très facile à gouver-
de la fumée, mais seulement par petites ner — et vice-versa.La colonie placée en face
quantités jusqu'à ce que vous jugiez qu'il de la porte du rucher ou bâtiment, fut tou-
n'en est plus besoin. Voir: CADRES, COM- jours paisible d'année en année; on peut
MENT LES MANIPULER. l'expliquer par la raison que les abeilles s'en
étaient accoutumées aux continuelles allées
QUELLESSONTLES ABEILLES et venues de l'apiculteur devant leur ruche
QUI FONTLES PLUS MAUVAISES
PIQURES. et qu'elles avaient appris à se garer de ceux
qui circulaient si souvent devant elles. Au
L'opinion générale est que les Italiennes contraire, les abeilles qui sont dansles coins
pures sont d'habitude, les plus faciles à ma- reculés du rucher sont très disposées à vous
nipuler (*). Non seulement elles piquent piquer lorsque vous venez leur jeter -
moins, mais comme elles restent en place coup d'œil. On dit que les abeilles Egyptien-
sur les rayons, sans s'exciter quand les ru- nes sont pires que toutes les autres races.;
ches sont convenablement ouvertes, on a et comme elles ne cèdent pas à la tuN"
moins à craindre de les voir se glisser sous comme les autres, elles ont été abmdoiR4
les vêtements comme les abeilles communes. nées principalement pour cette méchante
Beaucoup de piqûres sont faites par des disposition. (*)
abeilles qui ne sont pas disposées du tout à la
méchanceté, mais simplement parce qu'elles LE VENIN DE L'ABEILLE.
sont gênées accidentellement pendant qu'el-
les sont posées sur l'apiculteur lui-même. Quand les abeilles sont très en colère et
On peut manipuler les Italiennes pures relèvent la partie de leur abdomen qui rea- -
toute lajournée sans encombre; mais après ferme le dard, vous pouvez voir souvent une
avoir opéré sur des noires et des hybrides, minuscule gouttelette de liquide transpa-
nous en trouvons souvent plus d'une dou- rent à la pointe de l'aiguillon. Ce liquide est
zaine dans nos vêtements, jusqu'au haut des leur venin. Il a un goût âcre et piquant ; et
manches, si elles ont pu y arriver, et, le pire quand on le reçoit dans les yeux, comme il
de tout, dans le pantalon, si on n'a pris la arrive souvent, on éprouve un picotement,
précaution de l'entrer dans les bottes, ou une irritation comme celle que produirait
dansles chaussettes quandon porte des chaus- un mélange de poivre de Cayenne, de jus
sures basses. Voir: VOILES. Rien que cette d'oignon et de raifort; et si l'on goûtera
seule raison, peut-être, nous déciderait en l'on reçoit ce liquide dans les yeux, on
faveur des Italiennes, étant donné qu'elles comprend qu'une telle substance Introduite
valent les noires sous d'autres rapports. Les dans la circulation puisse produire une
hybrides, ainsi que nous l'avons déjà dit, sont douleur aussi vive. On a démontré que le
plus redoutables pour les piqûres que les venin de l'abeille ressemble, au point de vue
autres abeilles de races pures. Les abeilles de la composition, à celui de la vipère ou du
de Chypre et de la Palestine cependant sont scorpion; mais en écrivant ces lignes nous
bien pires encore, et quelquefois la fumée ne pouvons savoir si un chimiste queiCM-
n'a aucune action sur elles. Voir: Abeilles que a jamais donné une analyse capable de
de Chypre,au chapitre ITALIENNES. nous faire comprendre ce qu'est au juste le
Il peut être bon d'ajouter que nous trou- venin. L'acide extrait des fourmis est appelé
vons beaucoup d'exceptions à ces règles ; acide formique et nousne serions pas étonnés
une ruchée d'abeilles noires peut quelque- que celui des abeilles fut très semblable, si
fois être plus facile à manier qu'une ruche non exactement le même. C'est probable-
d'Italiennes du même apier, et la progéni- ment un acide végétal, extrait du miel ou du
ture d'une reine que nous avons des raisons pollen dont les abeilles préparent leur nour-
de considérer comme pure, peut être aussi riture, et l'on sait que ce poison est bien
détestable que les pires hybrides. Il y a plus plus cuisant quand les abeilles travaillent.
même: Une très méchante colonie d'abeil- aux champs, et accumulent de grosses pro-
visions, que quand elles sont au repos pen-
dant les mois d'hiver. C'est ordinairement à
(*) Les abeilles panqreine I!ontpresque toujours l'époquede lafloraison du tilleul d'Amérique
beaucoupplus méchantes; celapeut tenir à ce qu'elles que nous attrapons ces piqûres sérieuses
n'ont guère d'énergie pour le travail, et n'ont pour
cette raisonque peu de provisionsen magasinquandle (*) Lesabeilles de la Carniole ont la réputation
contrairecontribue tellementà les mettre de bonne d'être très douces,mais nous ne croyonspas qu'élis
lttows*. - - le soientplusque lesItaliennes.
PIQURES-AIGUILLONS. 317 PIQURES-AIGUILLONS.

qui font couler le sang et forment une grosse manœuvre. La tentation est parfois très
auréole blanche autour de la partie blessée. forte, tandis qu'on supporte la douleur
Intense qu'elle vous cause, de lui donner une
COMMENT ESTFAITELA PIQURE. bonne tape en disant: Venez, petite
à mieux
C'est une expérience assez intéressante à gueuse, attrapez cela et apprenez
à l'avenir ».
faire que de laisser une abeille vous piquer vous conduire
la main et de suivre froidement l'opération Mais, comment les abeilles savent-elles
en tour-
sans la troubler. Quand un gamin veut qu'elles peuvent retirer leur dard
sauter un ruisseau, il recule ordinairement nant sur elles-mêmes. On nous dira que c'est
un peu et prend son élan; eh bien, l'abeille instinct chez elles. Admettons-le; mais il
tout que cet instinct ne
quand elle cherche à Introduire la pointe de nous semble après
son dard, préfère aussi prendre son élan, lui vientIl par tradition » pour ainsi dire,
carelle pourrait manquer de loger les barbes ses ancêtres ayant opéré de la même façon
de l'aiguillon dans la chair. Nous ne croyons depuis les temps les plus reculés.
- pas.que l'abeille trouverait en elle l'énergie
nécessaire pour piquer si elle n'était pas ODEURDU VENINDES ABEILLES.
sous l'influence d'une excitation. Il nous est Quand vous avez été piqué par une abeille,
arri vé parfois, en essayant de juger combien si vous vous servez de la main qui a été
de temps nous pourrions travailler une
piquée pour manipuler la ruche, l'odeur du
colonie d'abeilles en colère sans les enfumer,
venin, si vous n'y preniez garde, ou quel-
d?en voir une nuée s'élancer subitement sur qu'autre chose semblable, vous attirera
notre visage; mais comme nous restions
presque sûrement de nouvelles piqûres. De
parfaitement tranquille, elles s'envolaient même quand on a reçu une piqûre on a
sansavolr piqué. Mais, le plus léger mouve-
beaucoup plus de chances d'en recevoir
ment, et même une respiration un peu d'autres, si l'on reste dans le rucher.
saccadée, se traduiraient aussitôt par des M. Quinby a émis l'idée qu'on pouvait le
piqûres sérieuses; si on reste froid et calme devoir à l'odeur du venin et que l'emploi de
et. qu'on s'éloigne lentement, on peut les la fumée est capable d'en neutraliser l'effet.
éviter complètement. Très souvent une Ce doit être la réalité, mais nous n'en
abeille isolée s'excite assez pour essayer de sommes
pas très sûrs.
piquer; mais si l'on reste tranquille, on lui
rend cette tâche très difficile; et bien que LE VENINDE L'ABEILLEUTILISÉ COMME
parfois elles piquent légèrement, en ce cas REMÈDE.
envoient une Idée de poison, 11 est rare
qu'elles blessent avec violence sans repren- Pendant ces dernières années, on a pu
dre vol. Pour en revenir à notre début: lire dans les journaux pas mal d'articles
Quand l'abeille a entamé la chair et poussé traitant de l'emploi des piqûres d'abeilles
l'aiguillon assez profondément pour se mon- pour la cure de certains genres de maladies,
trer satisfaite, elle s'aperçoit qu'elle est faite spécialement des rhumatismes. D'après les
elle-même prisonnière, et cherche les faits rapportés, quelques lecteurs naïfs
moyens de s'enfuir. C'est ordinairement à auront admis sans doute que des piqûres
cet instant qu'on l'écrase, à moins qu'elle ne fréquentes puissent soulager en effet dans
réussisse à s'échapper, laissant son dard, la certaines formes de rhumatisme, de para-
poche à venin et tout dans la blessure; si on lysie et peut-être d'hydropysie. L'exercice
lui laisse toute latitude cependant, il est au grand air, 11 est vrai, peut contribuer
rare qu'elle agisse ainsi, car elle sait que pour quelquechose à ce résultat; mais à
cette manière de procéder l'estropierait notre avis, le venin de l'aiguillon à lui seul,
pour la vie, si même elle n'en meurt pas. peut souvent procurer quelque soulage-
Après avoir tiré un peu sur l'aiguillon pour ment. dans les maladies ci-dessus mention-
voir s'il ne sortirait pas de la blessure, elle nées. Ajoutons même que les homœopathes,
semble réfléchir un peu, puis elle tourne on le sait, emploient le venin des aiguillons
lentement sur elle-même, comme on ferait d'abeille comme remède, sous le nom de
pour dévisser une vis d'une planche. Si vous Apis méllifica. Dans leurs mains, c'est un
êtes patient et que vous la laissez faire, elle des remèdes les plus utiles dans le traite-
parviendra ainsi à retirer son aiguillon et ment des œdèmes et des épanchements
s'envolera au loin sans avoir été, elle-même, séreux du tissus cellulaire, de la peau, des
blessée. Point n'est besoin de vous dire qu'il membranes muqueuses et séreuses, et du
faut faire preuve de quelque courage pour système glandulaire. Défunt C, F. Muth, de
se soumettre patiemment à toute cette Cincinnati, a vendu un. grand noiabre.d#
PIQURES-AIGUILLONS. 318 PIQURES-AIGUILLONS.
colonies d'Italiennes vivantes aux médecins, vrai que nous parvenions à les chasser vers
dans le seul but d'en extraire le venin. Si le bas; mais dès que nous cessions d'enfumer
nous ne faisons pas erreur, on extrait ce pour toucher un rayon, elles étaient saisies
venin par l'alcool. Nous avons aussi vendu de folie furieuse: et bien qu'à plusieurs
des abeilles au poids pour le même objet. reprises nous les eussions refoulées avec de
Pendant l'été de 1889, nous avons fourni lafumée,elles ressortaient, prêtesà l'attaque,
jusque 10.000aiguillons à un important éta aussitôt que l'enfumoir n'était plus tourné
blissement pharmaceutique. dans la ruche. Nous finîmes par les laisser
tranquilles, sans les avoir examinées, moitié
L'ABEILLEMEURT-ELLE
QUANDELLE A de ce que nous voulions faire. Le lendemain,
PERDUSONAIGUILLON? en passant, nous eûmes l'idée de visiter à
nouveau cette ruche pour voir si les abeilles
On a prétendu que la perte de l'aiguillon étaient encore dans les mêmes dispositions.
causait en très peu de temps la mort de Nous n'avions pas d'enfumoir, aussi soulevâ-
l'abeille; mais cette assertion n'a que très mes-nous la toile qui recouvrait les cadres
peu de vraisemblance. Nous avons des colo- avec d'infinies précautions. Elles continuè-
nies dont les abeilles ont été saisies d'une rent à travailler, sans paraître s'inquiéter le
telle folie, qu'elles s'attaquaient à tout ce moins du monde de notre intrusion. Nous
qui se trouvait à leur portée, au point d'en- enlevâmes alors complètement l'étoffe, sou-
foncer leur dard, même dans des potaux de levâmes les cadres les uns après les autres
palissades ou tout autre objet inanimé; ces et pas une abeille ne montrale moindre signe
colonies, pourtant, durent encore et pros- d'hostilité. Pleins de surprise, nous portâmes
pèrent. Un de nos correspondants nous com- à la maison pour le montrera notre visiteur,
munique en particulier l'incident suivant : un cadre avec la reine dessus, en lui disant
Par suite de négligence, il avait laissé une que c'était le même essaim qui s'était mon-
de ces colonies devenir si furieuses que les tré si intraitable la veille. La seule explica-
abeilles perçaient de leur aiguillon tout ce tion à ceci semble devoir être que les abeil-
qu'elles pouvaient atteindre, bêtes ou gens. les s'opposaient à voir leur ruche inondée
Il déclara, après un examen fait ultérieu- de fumée désagréable, et nous sommes per-
rement, que c'est à peine si dans toute colo- suadés qu'en effet une telle quantité de
nie il y avait une seule abeille qui ne portât fumée doit leur être très pénible. Ce fut une
la preuve indéniable qu'elle avait perdu son leçon pour nous et nous avons souvent cons-
dard dans le tumulte ci-dessus mentionné. taté depuis que nous pouvions nous occuper
Or, le plus singulier, c'est que ces abeilles beaucoup mieux même du rucher sans enfu-
recueillaient le nectar et se trouvaient dans moir. Ayez votre enfumoir tout prêt; mais
une condition prospère. si vous êtes obligé d'y avoir recours, n'en-
Que quelquesabeilles meurent après avoir voyez que très peu de fumée, suivant les cir-
perdu leur aiguillon, cela peut être vrai; constances. Il arrive parfois qu'on ne puisse
mais qu'elles meurent toutes, c'est une rien faire sans enfumer fortement, mais il ne
erreur qui n'a plus cours. faut jamais le faire sans nécessité. 201

LA FUMÉEN'ESTPAS COMMENTEST FAIT L'AIGUILLON


TOUJOURSUN PRESERVATIFCONTRE ET COMMENT IL AGIT.
LES PIQURESD'ABEILLES.
Quand une abeille vous a piqué, et s'est
Quoique la fumée nous soit d'un grand envolée en laissant sonaiguillon dansla plaie,
secours comme préservatif contre les piqû- si vous l'examinez de près, vous remarque-
res, lorsque nous travaillons au milieu des rez, dans le bout opposé àla pointe qui a
abeilles, 11y a parfois des colonies — peut- pénétré dans la chair, un paquet de muscles
être en certaines saisons de l'année, nous ne enveloppant partiellement la poche à venin.
savonspas au juste — pour lesquelles l'on Or, le plus curieux, c'est que pendant un
fait mieuxde ne pass'en servir. Nous nous temps assez considérable après que l'aiguil-
souvenons avoir essayé d'ouvrir une colonie lon a été détaché du corps de l'al'eille, ces
d'hybrides à l'automne, pour la montrer à muscles continuent d'agir à la manière d'un
quelqu'un. Par mesure de précaution, nous piston exécutant un mouvement de pompe,
leur donnâmes d'abord un bon enfumage; poussant la pointe de l'aiguillon plus avant
mais à notre grande surprise, cette fumiga- dans la plaie, comme s'ils avaient une exis-
tion causa une panique complète; les abeil- tence propre, raisonnée, et brûlaient du
les, en grand nombre, s'élancèrent hors de désir de tirer vengeance de l'ennemi atta-
la ruche, toutes prêtes à combattre. Il est qué. Il y a plus même: après que l'aiguillon
PIQURES-AIGUILLONS. 319 PIQURES-AIGUILLONS.

a été retiré de la plaie, si on le jette et qu'il dit est formé de trois choses: l'enveloppe
se colle à votre vêtement de façon à se trou- extérieure ou gaîne, Z), et deux harpons
ver en contact avec votre épi derme, il recom- barbelés qui glissent en partie à l'intérieur.
mencera à agir, pénétrant à nouveau dans
votre chair, vidant le poison dans la blessure,
exactement comme si l'abeille le faisait en-
core mouvoir. Nous avons été souvent piqués
par des aiguillons sans qu'il y eut d'abeilles
du tout, sans pouvoir faire de calculs précis à
ce sujet. Nous dirons cependant qu'un aiguil-
lon peut garder assez de vitalité en lui-même
durant 5 minutes environ et peut-être même,
en quelques cas, pendant dix minutes, pour
infliger une blessure assez douloureuse.575(*)
Ce phénomène est surprenant, et, souvent,
tout en examinant un aiguillon en train de
s'enfoncer dans le rebord de notre chapeau
de feutre, nous avons médité sur cette chose:
la vie animale. Pourquoi cet aiguillon isolé
agit-Il ainsi, quand l'abeille à laquelle il
appartenait est déjà bien loin peut-être et
bourdonne dans les airs? Pourquoi ce paquet
de fibres et de muscles agit-il comme si sa
vie était en jeu? Nous l'ignorons. Voici une
chose que nous savons cependant: Quand
vous retirez un dard de la blessure, vous
devez le jeter assez loin pour qu'il ne puisse
plus se retrouver en contact avec votre
figure ou vos mains, ou pénétrer dans
vos cheveux, sans quoi il vous piquerait de
nouveau. AIGUILLOND'ABEILLES(GROSSI).
Pour la description qui suit l'aiguillon
de l'abeille, nous avons eu recours au La flg. 2 représente les harpons. Les barbe-
croquis et à la description donnée par J. R. lures sont tout à fait semblables à celles
Bledsœ, de Natchez, Mississippi, dans d'un harpon de pêche; et quand la pointe
VAmericanBeeJournal d'août 1870.Nous avons d'un des harpons, A, pénètre assez avant
aussi consulté l'excellent manuel du profes- pour qu'il y ait une barbelure sous la peau,
seur Cook. l'abeille a de la prise, et n'a plus de difficulté
Vu au microscope,l'aiguillon pour enfoncer l'aiguillon sur toute sa
paraît être longueur dans la blessure; car le mouve-
un instrument poli et très joliment modelé
ment de piston se produit alors, et l'autre
dont la pointe délicate et fine fournit un
contraste bien surprenant avec n'importe harpon, B, descend un peu au-dessous de
quel instrument fabriqué par la main des A, puis A redépasse B, et ainsi de suite. La
hommes. Au premier abord il paraît de manière dont manœuvrent ces harpons,
forme cylindrique, mais il est ovale en autant que nous pouvons le comprendre,
réalité; de couleur rouge foncé mais assez rappelle le mouvement d'une pompe à
transparent pour que nous puissions suivre balancier, mue par des muscles petits mais
des yeux le nid ou le canal qui le traverse puissants. Nous vous donnons en J et en K,
d'un bout à l'autre. fig. 1. la disposition de ces manettes autant
Ces vides assurent probablement sa du moins que nous avons pu la déterminer
légèreté et sa force. par nos études au microscope. Ces muscles
Nous donnons ici le détail des trois parties travaillent à tour de rôle pendant quelque
différentes dont se compose l'aiguillon, avec temps après que l'aiguillon a été abandonné
des lettres indiquant les différentes pièces. par l'abeille, ainsi que nous l'avons expliqué.
Rappelez-vous que l'aiguillon proprement Leur action a assez de force pour enfoncer
l'aiguillon à travers un chapeau de feutre,
(*) Les contractionsmusculairesd'un aiguillon ou dans un gant épais de peau de daim.
placédansle champdu microscope ont duré20 minutes Nous avons souvent surveillé les abeilles
aprèsqu'ilavait été détachéde l'abeille. tandis qu'elles essayaient de faire pénétrer
PIQURES-AIGUILLONS. 320 PIQURES-AIGUILLONS.
leur dard dans l'épiderme assez épais de et l'on voit se former une gouttelette relati-
l'intérieur de la main. Les harpons glissent vement grosse sur les points des harpons,
souvent diagonaleffient à la surface, de sorte lorsqu'on fait des observations à l'aide du
qu'on peut se rendre compte de la manière microscope. L'ami Bledsœ découvrit une
dont ils pénétreraient par ce mouvement valve qui laissait passer le poison de la
alternatif. Le creux du canal de ces harpons poche dans ce merveilleux petit piston,
se voit en G et F. fig. 2. et 3; 0, 0, sont de mais l'empêchait de revenir en arrière.
petits conduits venant de G et F. Nous ne sommes pas parvenusaie voir nous-
Nous ne sommes pas certains de l'office mêmes mais nous ne doutons pas de son
qu'ont en réalité ces conduits 0. 0. Nous existence. La goutte de poison, si on la laisse
avons pensé quelque fois qu'ils servaient à sur le verre pendant quelques minutes,
déverser le poison des canauxG et F dans sèche et semble se transformer en une sorte
la blessure, ces canaux G et F communiquant de gomme, qui se cristallise dans d'étranges
directement avec la poche à venin. En et belles formes. Nous avons essayé de vous
réalité, Frank Cheshire dit qu'ils constituent donner une idée de ce qu'elle représente
-
la seule issue du poison, et il a probable- alors par la fig. 4.
ment raison. Nous ne pouvons clore ce sujet de l'ai-
guillon sans parler de l'étonnante ressem-
La fig. 3 est une coupe transversale, faite blance qu'il y a entre le mécanisme de
en travers des trois pièces de l'aiguillon, à
l'aiguillon de l'abeille et l'appareil dont sont
la hauteur de la ligne pointéeD. A et Bsont
pourvus beaucoup d'insectes pour scier et
les harpons barbelés; F et G les vides qui creuser le bois ou d'autres substances, à
leur donnent la légèreté et la force: H. H. l'elfet de déposer leurs œufs. C'est presque
les barbelures ou crénelures. On observera identiquement le même appareil qu'ils
que la gaîne Dne les recouvre que sur un possèdent, mais les barbes des extrémités
peu plus du tiers. Donc, le but de la gaîne sont des scies au lieu d'être des hameçons
est de maintenir les harpons en place, et de aigus. En considérantle croquis, vous verrez
leur permettre de glisser facilement de qu'il n'y aurait que trèspeu à changer pour
haut en bas, de même que de les diriger convertir ces crénelures en dents de scie,
dans ce mouvement. Pour tenir le tout et alors nous aurionsunoutil pour couper et
ensemble, chacun des harpons porte une creuser des trous, lequel pourrait être aisé-
rainure comme celle pratiquée dans le ment breveté si Dame Nature le demandait.
manche d'un couteau de poche, avec une Et maintenant, écoutez: si l'insecte n'avait
saillie correspondante émergeant de dans qu'une scie, même s'il était doué d'une
la gaîne, faits l'un pour l'autre, comme on force suffisante pour la faire aller et venir,
le voit dans la figure. Ce qui permet aux son petit corps ne lui donnerait pas assez de
harpons de s'allonger pour faire leur beso- prise pour en obtenir beaucoup de travaU.
gne et cependant de se maintenir avec une Il est vrai qu'il pourrait s'arcbouter sur
solidité passable. Nous disons une solidité ses pattes », se retenir par leurs crochets,de
passable, car ces harpons sont très aisément telle manière à pouvoir fournir un certain
arrachés dela gaine; et quand l'aiguillon travail; mais alors il ne saurait changer de
est ôté, ils restent souvent dans la blessure, positionà chaque moment selon sontravailà
comme les esquilles microscopiques dont faire, etc. Quand la scie serait mise en mou-
nous avons parlé précédemment. Quand on vement par l'insecte, au lieu d'aller et de
les arrache à leur tour et qu'on les pose sur venir dans le bois dur, c'est le corps si léger
une plaque de verre, ils sont a peine visibles de l'insecte lui-même qui glisserait decLde-
à l'œil nu. Mais avec le microscope on les là; mais avec deux scies, semblables aux
détaille tels que le montre la fig. 2. harpons barbelés de l'aiguillon de l'abeille,
Les aiguillons n'ont pas tous le même travaillant simultanément dans un fourreau
nombre de crénelures. Nous en avons vu qui les maintient l'une contre l'autre, l'in-
qui n'en avaient que 7 et d'autres qui en secte peut maintenir sa position et consa-
avaient jusqu'à 9. Les deux harpons sont crer une énorme force musculaire à faire des
collés l'un contre l'autre comme l'Indique la coupes rapides, son corps ne pesat-il qu'un
flg. 3, et vous observerez que la forme et la grain (0.064798,)ou même moins encore.
disposition des trois parties laisse un vide, Quand une de ces scies va de l'avant, l'autre
E, dans le centre. Les vides sont des canaux va en arrière, et la rapidité avec laquelle
destinés au passage de ce surprenant poison ces Insectes travaillent, leur permetde faire
végétal. Le mouvementdepiston desharpons très vite leur besogne, même dans des sub-
chasse en même temps le poison dans la chair, stances si dures qu'on ne pourrait supposer
PISSENLIT. 321 PLANTES MELLIFERES.

qu'ils puissent les entamer. Ici je présente nous laissions nos bestiaux paître notre fleur
de nouveau cette loi merveilleuse de la jaune, cela nuirait sans nul doute à sa beauté
nature à laqu elle nous avons déjà fait si sinon à son utilité au point de vue de la pro-
souvent allusion dans ces pages: l'insecte duction du miel.
qui possède les outils les plus efficaces et les Nous ne pouvons en réalité vanter beau-
plus parfaits déposera plus d'œufs et les coup le miel de pissenlit, car à vrai dire, nous
mettra mieux à l'abri des déprédations de n'avons pu nous servir du tout de celui que
l'ennemi, et aura plus de chance de voir son nous avons extrait et que nous avons dénom-
esp'èce se perpétuer, que les individus ou les mé de pissenlit, en raison de son goût pro-
classes, ayant des outils moins perfectionnés. noncé. Il était si foncé et d'un goût si fort
En donnant constamment la préférence aux qu'il nous fut difficile de nous en défaire. Ce
meilleures d'entre les ouvrières, et tenant miel pouvait aussi bien provenir de l'écorce
compte des jeux et des variations de la du noyer blanc d'Amérique après tout, car la
nature, est-il étrange qu'après des siècles miellée de cet arbre se produit vers la même
écoulésle résultat soit cette œuvre d'un fini époque.
si merveilleux que nous découvre le micros-
cope ? Nous ne croyons pas que les aiguil- PLANTES MELLIFÈRES. -
Ions d'abeilles puissent se changer en scies, Toutes les plantes qui donnent des fleurs ne
oules scies en aiguillons; mais si l'on voyait nous aident pas à emplir nos ruchers. Les
un insecte se servir de son oviductecomme superbes fleurs des jardins dont la culture a
moyen de défense, de même que pour dépo- doublé la corolle ne fournissent pas le moin-
ser ses ouf,,z.il semblerait que la chose fut dre nectar. Elles ne produisent pas de
possible. Nous ne sommes pas entomolo- semence, donc point de nectar qui attire les
giste, et nous ne savons pas si un tel insecte abeilles chargées d'aider à leur fécondation.
existe; mais qui nous éclairera sur ce point? Lorsque vous lirez l'article relatif au pol-
len, vous comprendrez mieux ce que nous
PISSENLIT. - (Tm'axacum.) Nous vous disons ici. Certaines fleurs fournissent
sommes portés à croire que cette plante a des quantités de pollen, et peu ou point de
une importance plus grande qu'on ne le sup- nectar, d'autres fournissent une miellée
pose en général, car elle fleurit sitôt après considérable, mais le nombre de leurs sujets
les arbres fruitiers ; et comme elle fournit est si minime, qu'elles ne valentpas la peine
et du miel et du pollen, elle excite la produc- qu'on les fasse entrer en ligne de compte.
tion et l'élevage du couvain au moment mê- L'Euphorbe en est un exemple. Nousavons vu
me où il nous est important qu'ils se conti- sur un pied d'euphorbe de grosses gouttes
nuent85.ïr5. Nous ignorons l'avantage qu'on de nectar auxquelles l'évaporation avait
pourrait avoir à semer un champ de pi ssenlits donnée la consistance du miel; mais qu'im-
rien que pour les abeilles; mais comme cette porte la quantité du miel qu'on peut obtenir
fleur croit en grande abondance dans les jar- d'un seul sujet, si la plante est tellement
dins, lorsqu'on lui laisse la liberté de prendre rare qu'on n'en rencontre qu'un seul pied çà
racine et de fleurir, nous sommes presque et là dans les serres.
sûrs qu'une petite pièce de terre semée de Certaines encore sécrètent du nectar,
pissenlits fournirait une grande quantité de mais les corolles sont ainsi conditionnées,
miel.Et queljoli spectacle ceserait au milieu que les abeilles ne peuvent y atteindre, bien
de notre apier. Ils ne fleurissent d'ordinaire que d'autres insectes y réussissent.
que la seconde année.mais peut-être, comme Malgré tout, la liste des fleurs qui ont
le catnip et le trèfle, fleuriraient-ils la pre- pour nous une valeur plus ou moins grande,
mière si on les semait de bonne heure et si est encore assez longue. si longue même.
on les cultivait avec soin. Comme dans notre que nous reculons à la donner complète.
voisinage, le pissenlit parait s'étendre dans On trouve dans le cours de cet ouvrage,
les champs et sur le bord des routes, nous par ordre alphabétique, quelques détails sur
croyons pouvoir en conclure que plus on les principales plantes d'un intérêt spécial
élèvera d'abeilles, plus nous aurons de ces pour l'apiculteur. Il est commode pourtant
plantes; car les abeilles, en contribuant à la de pouvoir d'un seul coup d'œil se rendre
fécondation de chaque floraison nouvelle, compte de ce qu'elles sont, c'est pourquoi
sont cause que les fleurs produisent une nous en donnons la liste ici.
quantité peu ordinaire de bonne et forte se- Dans cette liste, sont comprises certaines
mence. Nous ne pensons pas quele pissenlit plantes considérées parfois comme melll-
puisse servir à d'autres usages, si ce n'est fères, mais dont l'importance est trop mi-
comme herbe potagère au printemps; si nime pour qu'on leur accorde beaucoup
21
PLANTES MELLIFÈRES. 322 PLANTES MELLIFÈRES.

d'attention; delà vient, que nous n'en fai- d'érablesont très précieusesen ce qu'ellesfournissent
unebonnemielléede printempspropre à l'élevagedu
sons pas mention dans le corps du livre. premiercouvain.
Eucalyptus(Eucalyptusglobulus) Californie.
Abricotier(PrunusArmeninca). Eucalyptusnoir(Eucalyptusrostrata); Californie.
Abutilon(Abutilon)ou érableà fleurs ; fournit du Eupatoire(Eupatoriumperfoliatum) ; mellifèred'une
on
miel en immensequantité,mais ne peut compter importanceconsidérable.
raisonde sa rareté. Euphorbe(Euphorbiapulcherina).
Acacia(Acaciaconstricta); dansle Sud. Faux indigotier(Galegaofficinalis).
Actinomère(ActinomerisSquarrosa),ou plante don- Fèves(Favasativa).
un
nant mieldoré. Févier d'Amérique(Gleditschiatriacanthos).
Agripaume(Leonuruscardiaca). FleursdesArbresfruitiers.
Ailanthe(Ailanthus),voirVERNIS DUJAPON. Fraisiers(Fragnravesia).
Airelle ponctuée(Vacciniumvitis idœa) ; voir SCRO- Framboisier(Rubusidoeu,).
FULAIRE. Gaillardie(Gaillardiapulchella).
Alsike (Trifoliumhybridum)ou Trèfle de Suède ; Gaura(Gauraoccinea) ; on en dit beaucoupde bien
voirTRÈFLE. dansl'Arkansas.
Arbrede Judée (CercisCanadensis). Germandrée(Teucrium);ou Saugedes bois.
Asclépiadeà la ouate(Asclepiascornuti). Glycinede Chine(GlycineChinense).
Asperge(AsparagusofficinalE). Glycine(Glycine).
Aster(Aster). Gobeagrimpant(Cobeascandens).
Aubépine(Cratoegus oxyacantha). Gombo(Hibiscusesculentus).
Anthemis(Anthémis)voirMARUTE. Gourdes(Araliaspinosa).
Baguenaudier(Coluteaarborescens). Griotiernoir (Prunuscervium).
Balsamine(Impatiens)ou baume des marais ; voir Groseiller(Ribes).
POLLEN. Groseillerà Maquereau(Ribesuva.crispa).
Balsaminesauvage. Guajilla(Acaciaberlanderi).
Bananier(Musa). Helianthe(Helianthus).
Bardane(Lappamajor)dontle pollenest blanc. Helianthesauvage.
Basilic(Ocymum basilicum). Herbesde St-Jean(Hypericum).
Bergamothe(Monardafistulosa). Hysopegéant (Hysopus).
Bident(Bidensfrondosa)procheparente de la Bidens Jacobéeou herbede St-Jacque3(SeneçonJacobea) ;
bipinatta. voirPOLLEN.
Bluet (Centaureacyanus). Laurier(Kalmialatifolia); cette plante a la réputa-
Boisde fer (Eucalyptussideroxilon). tion de donnerdumiel qui produitde graves troubles
Bourrache(Boragoofficinalis). organiques; voirMIELVÉNEXEUX.
Boutond'or (Ranunculusrepens). Lentillles(Ervum).
Bruyère(Erica vulgaris);sourceabondantede miel Lierreterrestre(Nepetaglechoma).
en Europeet dansles Iles Britanniques. Lis duCanada(LiliumCanfldense).
Caféier(Coffea);Californie. Lobélia(Lobeliacardinalis).
Camomille(Anthémisnobilis). Lupin(Lupinusperennis).
Campèche ( Hœmatoxylon). Luzerne(Medicagosativa).
Cardère(Dipsasusfullonum). Lyciet(Luciumvulgare).
CassésfCa<?siachamœcrista). Lysimaque (Lythrumsalacaria) ; bonne mellifère,
Cataire (Nepeta cataria) ou herbe aux Chats; voir maispas assezabondantepourpouvoircompter.
OATNIP. Maïs(Zea).
Catalpa(Catalpa). Magnolia(Magnolia).
Catclaw(Acaciagreggii; Marjolaine(Origanummarjorena).
Cephalanthe(Cephalanthu3 occidentalis) mellifère Marrube(Marrubium vulgare); ona parlé de bonnes
assez importante dans les terrains marécageux qui mielléesfourniespar cette plante,maisle mielprove-
bordentle Mississippi. nant de sonnectarest si amer, qu'ilne peut servirque
Cerisier(Prunuscerasus),voir FLORAISON DESARBRES pourla médecine.
FRUITIERS. Marute; voir ANTHÉYISE.
Cerisiersauvage(Prunus). Matricaire(Heleniumautumnale).
Chanvre(Canuabis). Manglier(Avicenniatormentosa) ; l'une des princi-
Châtaignier(Castaneaprumda). palesmellifèresde la Floride.
Chèvrefeuille(Lonicera). Manglier(Rhizophora) ; Floride; Mellifèreprécieuse.
Chicorée(Cichorium). Mauve(Malva).
Chou(Brassica). Mélilotblanc(Melilotusalba).
Choupalmier (Arecaou Chamoerops palmetto)
; une Mélilotjaune (Melilotu*arvensis).
Ô93principalessourcesdenectardansle Sud. Mélisse(Melissa)et (Meliisaofficinalis).
Citrouille(Cucurbitamaxima'. Melon(CuL-umis Melo).
Cléome(Cleomeintegrifolia et Cleome Menthe
pungens).des Menthepoivrée(Mentha.piperita).
Concombre (Cucumissativus)
; dan3le voisinage sauvage (Monarda ifstulosa) ou monarde
fabriquesde conserves de cornichons,cette plante four- fistuleu"e.
nit pour ainsi dire, une véritable miellée après que Mimeuse(Acacia scleroxylon) et Moubin,genrede
celle dutrèflerougea cessé. térébinthacées.
Coréopâs(Bidensbipinnata). Mousse(Lippiamodiflora)appréciéedans la Califor-
Ooriope(Coreopsis). nie et le Texas.
Cotonnier(Gossypiumherbaceum) ; Sud ; certains Moutardeblanche(Sinapisalba).
prétendentqu'onpeut le mettre au mêmerang que le Moutarde(Sinapisnrvensis).
trèfle. Moutardenoire (SinapisNigra).
Courge(Cueurbitapepo). Muflier(Anthirrimnm).
Cuscute(Cuscutaepithymum). Mûriersauvage(Rubus)ouRonces.
JSchinops (Echinopssperocephalus). Navet (Brassica depressa).
Eglantine(Rosaarvensis). Navette (Brassicacampestris).
Epilobe à
(Epilobium) épi; osierfleuriou laurier de Negundo (AcerNegundo),ou érable à feuillescen-
St-Antoine. ; meUifèred'assez grande importancedansles
drées
Epilobe(Epilobium angustifolium);dansles terraim lieuxoùcesarbrescroissenten abondance.
nouvellementdébarrassésde toute végétation,prin- Nerprun(Rhamnus) ; dansle Sud.
cipalementdansle Norddu Michigan,onobtientpar- Noisetier(Corylus).
foisbeaucoupde mielde cette plante. Noixde Galle(Quercus infectorin); Sud.
Epine-Vinette(Barberisvulgaris.) Oeilde bœuf(Buphthalmum).
Erable (Acer cllmpestris)les différentesespèces Oignon(Alliumcepa); on parle de récoltesde nectar
POIDS DES ABEILLES. 323 POIDS DES ABEILLES.

, obtenuesde champsd'oignonscultivéspourln semence, vue de déterminer le poids des abeilles, et


ce nectardégageanttrèsfortementl'odeurparticulière la
à l'oignon,maisqui cependantdisparaîtavecle temps. quantité de miel qu'elles peuvent porter.
Oranger(Citrusaurantium) ; considérécommetrès Les résultats de ces expériences ont été
précieuxencertaineslocalités.
Orme(Ulmus); les ormes, lorsqu'ilssonten grande donnnés dans les Gleaningsin Bee Culture, et
abondance,sont d'une importanceconsidérable,en l'article a tant de valeur, que nous avons cru
raiaônde l'aide qu'ilsapportentà l'élevagedu premier bien faire de le
couvain. reproduire en entier :
Orpin(Sedumpulchellum);Sud. «Il y a environdeuxans,dansuneheurede loisir, je me
Oseille aeetosa)
PanaisPanastica). rendis à monrucher et capturaisur chaquerucheune
Pêcher(Rumex peraica). abeille au moment de sa sortie, puis je les soumis
Perce-neige
(Amygdalus
(Symphoricarpus ; voirSYM-aux vapeurs du cyanure de potassiumpendantquel-
racemosus)
raosnns. ques moments, pour lesendormir,et je pesaialorschacune
Persicaire (Persicaria mite); ou grande renouée ;
surles terrains marécageuxdes bordsdu Mississippi,sur de petitesbalancesde laboratoire—d'unetellesensi-
c'est une meilifèred'automneprécieuse.Le miel en bilitéqu'ilestfacilede peserla 1/1.000.000 d'unelivre, ou
est de couleur presque claire et d'une bonnesaveur. le 1/1.000 dupoidsd'uneabeille.D'aprèsle poidsde chaque
Unede sesparticularitésest que la chaleur l'abîme,de abeillepeséeà part, cefutuntrès simpleproblèmed'arith-
sortequ'il est gâtéà la températurede l'eau bouillante. métiquede calculerle nombred'abeillescontenudansune
Peupliers(Populus); voir TULIPIER. livre.Lesrésultatsme montrèrentque les miennes,qui
Phacélie(Phacéliatanatecifolia); bellefleur
cultivée. sontpeut-êtred'unebellemoyennecommetailleet comme
Plantain(Plantagomajor)a le pollenblanc. à 5669à la livre(8).Cesrésultats
Poisà vaches(Pisum) ; Sud. poids,variaientde 4141
Polygala(Polygala). furentpubliésdansles Gleartitigs et vousy avezexpriméle
Pommier (Pirus malus) ; voir FLEURS DESARBRES désir de me voir détermineraussi la quantitéde miel
rEVITIKBS. apportéepar une abeillerentrantà la ruche. Dansmes
Prosopis(Prosopisvolutma) ; Texas. recherchessur le poidsdesabeillesj'avaispris cellesqui
Prunier(Prunusdomestica). quittaient justement la ruche,et que, naturellement,
Bactit(Raphanussatinus). devaientreprésenterles poidsnormauxdes insectes,puis-
ReinedesPrés(Spirœaulmaria). qu'ellesne portaientavecellesni miel,ni pollen.
Renoncule(Ranonculus). « Cet été, pendantque lesabeillesétaienttrès actives,
Renouée(Polygonum aviculare).
Réséda (Resedaodorataet grandiflora). j'ai entreprisde satisfaireà votre requête au sujet du
Robinier(Robiniapseudo-acacia). poidsde miel charrié par les abeilles.Ma méthodefut
Rotinou Rotanz(Calamusrudeutum). : au laboratoirede chimie,j'ai prisdeuxfiolesde
celle-ci
ou
Sabal Corypha(SabalSerrulata);Sud. verre très fin et des bouchons, et les ai marquésA et
Safran (Crocussativus); fleurissantde très bonne B. Je très soigneusement et j'inscrivisleur poids.
heure,cette planteseraitunemellifèretrès importante, J'allaipesaialorsà unerucheetà l'aide d'une pairede petites
n'étant sarareté.
Sainfoin ou Esparcette (Onobrychissativa); voir pinces,je pris un certainnombred'abeillesau momentde
Tsiixi. leurretouret les glissaidansle flaconA..Je misalorsun
Sarrasin(Polygonum fagopyrum). nombreà peu prèségal d'abeillesprises,au momentde
Saugenoire(Salvia). — — leurdépart,dansleflaconB. Lesfiolesfurentportéesde
Sauges (Salvia officinale) verticilée Sauge suiteau laboratoire,et peséesà nouveau,après quoi les
d'Ethiopieà fleursblanches—éclatantedesprés. comptéespuis remisesen
Saules(Salix).Les Saules formentune classetrès abeillesfurent soigneusement
Cette opérationfut répétéeplusieursfois,nonle
importante,neurissants,commeils le font, de bonne liberté. s'en présentaitet
heureau printemps,et fournissanttant du nectarque mêmejour,maisà mesurequel'occasion
du pollen. quandlesabeillesapportaientdunectar enabondance.Je
Scrofulaire(Scrofularianodosa). capturaisde20à 45abeillespour chaqueflacon,à chaque
Sénésauvage(Coronillaamara). voyage,cherchantà avoirautantque possiblechaquefois
Soleil(Heltanthus). le mêmenombredansles deuxflacons.J'ai toujoursposé
Sorbier(AmélanchierCanadensis). lesflaconsavant de sortir,de peurque la moindresouU.
Sumac
Symphorine (Symphoricarpusvvulgaris
(RhusV ulgaris).
) lure, ou l'humiditédéposéesur le verre, putrendre les
Tilleuld'Amérique(TiliaAmericana). résultatsmoinsexacts;j'ai toujoursaussifait évaporerla
Trèflealsike(Trifoliumhybridum);voir ALSIKE et vapeurcondensée à l'intérieurdesflaconset provenantdu
Tainu. séjourdesabeilles,avant de lespeserpourunnouvelessai.
Trèfleblanc(Trifoliumrepens). Je calculaialorsmesrésultatscommesuit: du poidsdu
Trèfleincarnat(Trifoliumincarnatus). flacongarni d'abeilles,je déduisisle poidsdu flacon ; je
Trèfledu Japon. divisaila différence lenombred'abeillescapturéesà
Trèfledesprés(Trifoliumarvense) ; bonne au Texas. chaquevoyage; ce par qui me donnele poidsmoyendes
Trèflerouge(Trifoliumpratense).
Troène(LigustrumJaponicum). abeillescapturéesà cemoment-là. Le poids moyendes
Tulipier(Liriodendrum tulipifera). abeillespourleflaconA, c'est-à-diredesabeilleschargées,
Tupelo(Tupa) (NyssamultiBora). fut toujoursplusforte,commeil devaitl'être, quele poids
Valériane(Valeriana). moyendes abeillesdu flaconB, c'est-à-diredes abeilles
Verge d'Or (Solidago). prisesau départ. La différenceentre cesdeux poidsme
Vernisdu JaponouAilanthe(Ailanthus). donnala quantitémoyennede nectar charriépar celot
Verveine(Verbena). d'abeilles.
Vesce(Visciasatina).
Vigne(Vitisvinifera). « MesabeillessontdesItaliennesetdesHybrides,mais
Vignevierge(Ampélopsis hederacea). je n'ai pas essayéde déterminerla différencedans la
Viperine(Echium vulgare). quantitédemielcharriépar lesdifférentsessaimsoules
différentesraces.Je n'ai pasmarquélesessaimsvisités,si
ce n'est quej'ai évité de retournerdeux foisà la même
POIDS DES ABEILLES. - Quelques ruche poury prendreunesecondefournéed'essai.Une
expériences très intéressantes ont été faites différence considérable apparaît,maisellevientprobable-
mentde l'abondanceou de la rareté du nectarle jour
par le professeur B. F. Koons, du Collège
d'agriculture de Storrs, Connecticut, en (*)Moyenne 104aau Kar.
POIDS DES ABEILLES. 324 POLLEN (LE).
mêmeoùles coloniesfurentvisitéesrespectivement. Mon ges. Avec la même base de calcul, une
butétaitde m'assurerdes chiffresaussiexactsquepossi- colonie d'égale force qui apporterait
ble,représentantle poidsmoyendumielcharriépar les 5 livres de nectar ferait le
abeilles. quart de ces sor-
«Les chiffresquisuiventsontlerésultatdu poidsdonné ties, c'est-à-dire dix. Ce qui donne pour
chaquefois par plusieurs centainesd'abeillesrentrant chaque sortie une heure sur dix; ou dans le
des champsous'y rendant.Le plus faiblenombred'abeil- cas de 20 livres par jour, 20 minutes seule-
les nécessairespour porter une livre de nectar est de
end'autrestermes,uneabeillepeutporterla 1/10.154 ment par sortie.
10.154;
(ladixmille centcinquantequatrième)partie d'unelivre Les professeurs Gillette et Lazenby, le
de miel ; et, d'aprèsmes calculs,le plus grandnombre premier de la Station expérimentale du
requis est de 45.642;la moyennegénéralede toutesles Colorado etle second dela Station expéri-
sériespeséesétant de 20.167. Il est doncpeut-êtreà peu
mentale de l'Ohio, se sont livrés tous deux
près correctde dire quela chargemoyenned'uneabeille
est de 1/20.000 (un vingt millième) ; en d'autres à des séries d'observations qui donnent des
de livre
terme-,si une colonieestforméede 20.000 abeilles,et que chiffres approximatifs se rapprochant beau-
chacuned'elles fasseun voyagepar jour,ellesajouteront coup de ceux du Prof. Koons, de sorte que
unelivre de mielà leursprovisions. Naturellementtoutes nous sommes sûrs
les ouvrièresne sortentpas de la ruche, les nourrices que ceux donnés plus haut
restent au logis,delà la nécessitépourcellesqui «vont sont corrects.
auxchamps », de faireunplusgrandnombrede voyages.
«J'ai aussirenouvelémesobservations d'il y a deuxans (LE). - Vous avez tous cer-
surle poidsdes abeilles,et j'ai trouvéque mesnombres POLLEN
variaientde 3.680à 5.495à la livre, avecune moyennetainement entendu les abeilles bourdonner
d'environ4.800,la mêmeque dansmes premièresexpé- autour des fleurs de roses trémières; mats
riences.De mamej'ai réuni les notessuivantessur le peut-être beaucoup d'entre vous ont-ils
poidsdesbourdons : sur unedouzaineà peu prèsque j'ai
passé outre, ne trouvant rien d'extraordi-
pesés il enfallait d
1.808 es plusgrospour-faire u nelivreet
2.122des pluspetits, d'où une moyenned'environ 2000naire à ce fait, puisque les abeilles bourdon-
mâlesdansunelivre,contreà peuprès5000 ouvrières. nent toujours autour des fleurs. Veuillez ce-
B. F. KooNs. pendant vousarrêter uneminute etexamlner
Collèged'agriculture,Storrs,Connecticut. un peu la chose avec nous.
3 Septembre1895.
L'abeille, bien qu'elle continue à faire aller
En un mot, et en employant des nombres ses ailes, demeure presque Immobile en pla-
ronds, nous pouvons dire qu'il faut 4.500 nant au-dessus de la poussière du cœur des
abeilles pour faire une livre; et que, bien fleurs, et si nous y regardons de près, nous
que 10.000 abeilles puissent apporter une pouvons voir que sa langue est développée à
livre de nectar, deux foisce nombre ou20.000 une longueur considérable. Cette langue
se rapproche plus vraisemblablement de la ressemble assez à un pinceau délicat, tandis
moyenne. Durant la floraison du tilleul qu'elle manœuvre au milieu des grains de
d'Amérique, le premier nombre serait con- pollen; et comme le pollen y adhère et qu'en
sidéré comme plus exact parce que les d'autres moments il s'en détache, nous som-
abeilles s'abattent à l'entrée de la ruclie; mes portés à en conclure que cette langue
mais pour presque toutes les autres sources doit être imprégnée d'une substance quel-
de nectar, le chiffre de 20.000 est celui qu'il conque qui l'y retient. Il est probable que
faut adopter. l'abeille, lorsqu'elle part à la récolte du pol-
Considérons maintenant ces chiffres inté- len, doit se charger d'un peu de nectar si elle
ressants d'une autre façon: une abeille peut en trouve dans les fleurs.
porter la moitié de son poids de nectar; et Supposons donc qu'elle a enduit de miel
peut-être, en certaines circonstances, un peu cette long-ne langue flexible et en forme de
plus; mais le plus g-énéralement,la moyenne pinceau, qu'elle la développe et la passe au
de la charge présente le quart du poids de milieu des grains de pollen, que va-t-il se
l'insecte. On a vu une seule forte colonie produire ? Quelques figures explicatives
apporter en un jour la bagatelle de 20 livres vont nous aider à vous le faire comprendre.
de nectar de tilleul d'Amérique, mais un Lafig. 1 nous montre des grains de pollen
apport journaller de quatre à cinq livres est considérablement grossis, et A est exacte-
considéré ordinairement comme une récolte ment l'image de ceux que l'abeille trouve
remarquablement forte. Si nous calculons dans les roses trémières. Le dessous des
qu'il y avait dans le premier cas (de 20 livres pattes de devant de l'insecte est pourvu de
par jour) 8 livres d'abeilles, cela ferait 3G.000 poils formant une sorte de brosse juste en
abeilles 4.500 x 8 = 36.000. Si 20.000 de ces avant des pinces. L'abeille, quand sa langue
abeilles étaient des butineuses (estimant est bien chargée, la glisse entre ses deux
que 10.000 sont nécessaires pour apporter pattes de devant, et les poils, agissant de
une seule livre de nectar de tilleul d'Amé- concert avec les pinces ou crochets, d'une
rique), elles auront dû faire quarante voya- manière que nous ne pouvons déterminer à
POLLEN (LE). 325 POLLEN (LE).
- notre entière satisfaction, entraînent le pol- faire passer le pollen dans les corbeilles. De
len avec une prestesse qui rend des points à sa langue, de sa patte du devant et de celle
celle des faiseurs de tours de passe-passe. du milieu, l'abeille pétrit le pollen et le
miel, de manière à en former une petite
masse, puis d'un preste mouvement, elle
glisse la boulette, à peine aussi grosse
qu'une fine tête d'épingle, entre la patte du
milieu et celle de derrière, puis de là dans
la corbeille. Une fois en place, la patte du
milieu l'y presse fortement, puis l'égalise
proprement, avec autant d'adresse qu'une
marchande de beurre donne la dernière
touche à ses petits rouleaux. Il semble que
chez elle ce mouvement soit en quelque
sorte automatique; car pendant ce temps
elle s'occupe avec ardeur, tant de sa langue
que de ses pattes du devant, à ramasser
dans les fleurs du nouveau pollen. Vous
pouvez facilement suivre l'opération en
FIG. I. — GRAINSDEPOLLEN. prenant sur votre doigt une abeille en train
de recueillir de la propolis d'un vieux
Nous pensons que l'abeille balaye sa langue coussin de ruche ou d'une ruche même. A
d'un seul coup avec ses deux pattes de devant, mesure qu'elle recueille ou arrache les
et ce mouvement, vu à travers un verre, est morceaux de cire avec ses mandibules, elle
des.plus comiques. Ayant donc ramassé le les fait passer dans ses corbeilles beaucoup
pollen de sur sa langue, d'un autre tour de plus à loisir tant qu'elle demeure tran-
passe-passe, elle le fait glisser dansies cor- quille, et vous pouvez suivre aisément
beilles de ses pattes postérieures. toute l'opération. Même par un jour froid,
ltappellez-vous que l'abeille a six pattes lorsque ses mouvements sont un peu
les deux premières détachent le pollen de la alanguis, vous serez étonné de la célérité,
langue, les deux dernières portent les cor- de l'adresse avec laquelle agissent ces
beilles à pollen. Ces corbeilles se trouvent amusantes petites pattes. Quand eljejuge
dans la partie élargie du tibia des deux pattes sa charge suffisante, elle étend ses ailes et
de derrière, et elles consistent en une surface prend son essor; mais si le champ est
plane ou une légère dépression sur le côté nouveau, elle décrit des cercles et prend
de la patte, entourée d'une frange de poils ses points de repère, allant et revenant sans
destinés à retenir le pollen. La gravure ci- cesse, pour ne pas se tromper lorsqu'elle
jointe vous donne bien l'idée de ce qu'elles retournera, et, tout ce temps la petite
sont. Remarquez que le pollen est transporté pelote de pollen reste parfaitement visi-
dans la partie supérieure du creux du tibia. ble.
Vous comprendrez que si l'abeille ne fai-
sait pas du pollen, une sorte de pâte ou de Quand elle arrive dans la ruche, si c'est
maetic, elle ne parviendrait jamais aie faire une jeune abeille, elle commence par se
adhérer à cette place. D'ailleurs, il en tombe réjouir de son butin auprès de ses sœurs —
quelquefois, surtout si l'insecte en prend voir ABEILLES ; mais si elle est vieille déjà
une très lourde charge ou bien si l'entrée de dans le métier, elle procède immédiatement,
sa ruche est incommode. Nous en avons vu ou du moins sitôt qu'elle a repris haleine
des morceaux amassés devant une ruche (car pour elle une grosse charge de pollen
dont l'entrée était si mal comprise que le est aussi lourde à. porter que pour les
pollen était raclé des pattes des abeilles lors- épaules d'un maçon un oiseau de mortier à
que celles-ci cherchaient à pénétrer dans monter au troisième étage d'une construc-
leur demeure. C'est pour cette raison que tion), à déposer le pollen dans les cellules.
tous les pièges, tous les systèmes destinés à Cette opération se fait très vivement; elle
empêcher les mâles et les reines d'aller et croise ses deux pattes à pollen après les
venir comme les ouvrières, sont défectueux.' avoir enfoncées à l'intérieur d'une cellule,
Maisentre les pattes rainasseuses de pollen puis elle donne une secousse pour faire
et celles qui portent les corbeilles, il s'en tomber sa charge, à peu près de la même
trouve encore une autre paire. Celles-ci façon qu'un bébé secoue ses petits pieds,
jouent un rôle très important en aidant à pour en faire tomber les chaussons, quand
POLLEN (LE). 326 POLLEN (LE).
la fantaisie lui prend de les avoir nus. 583 sont capables de se livrer à ce travail:
Une fois débarrassé de sa charge, Fin- tandis que si dans la ruche les jeunes abeil-
secte repart sans y prêter plus d'atten- les sont en grand nombre, l'Insecte juge
tion. On nous pose souvent cette question: probablement qu'il n'a pas besoin de s'en
L'abeille qui apporte une charge de pollen occuper autrement.
ne s'arrête-t-ellejamais pour le tasser dans Le pollen déposé dans les cellules tombe,
les cellules, ou pour en préparer la nourri- si vous retournez le rayon sens dessus des-

LES POCHESA POLLEN


LES DEUXPATTESD'ARRIÈRED'UNEABEILLEMONTRANT
AUXJOINTURESMÉDIÀNES.

tUte des jeunes larves? Nous sommes sous; et quand les érables commencent à
convaincusque ce n'est pas son habitude; donner au printemps, nous avons entendu
mal» lorsque la ruche est dépourvue de dire et nous avons vu par nous-mêmes les
jeunes abeilles, nous pensons que toutes petites balles de pollen rouler et s'échapper
POLLEN (LE). 327 POLLEN (LE).

comme du petit plomb, rien qu'en tournant essayant en vain de sortir. A ce moment,
les rayons horizontalement pour rechercher leur cage répandait une odeur des plus
les reines. Très peu de temps après que le désagréables, et pour cette raison on leur
pollen a été ainsi déposé, les abeilles-nourri- laissa leur libre essor. L'élément farineux
ces s'approchent et le pétrissent, en font une ne leur eût-il pas été donné, nous présu-
pâte ferme; mais nous n'avons pu découvrir mons qu'elles auraient encore supporté le
comment elles s'y prennent. confinement pendant plus d'un mois. Dans
Dans notre localité, c'est sur les érables une autre occasion, nous préparâmes une
au printemps, et sur le maïs à la fin de belle colonie d'abeilles pour l'hivernage
l'été et en automne, que nos abeilles font avec des provisions de sirop de sucre pur,
leurs principales provisions de pollen 525. et quand elles sortirent pour un vol au
Presque toutes les fleurs qui fournissent printemps, la neige autour de leur ruche ne
du nectar fournissent également du pollen portait aucune tache perceptible. Elles
en quantité plus ou moins grande, et lorsque n'avaient pas de pollen, et sans lui, naturel-
l'abeille revient chargée du premier, elle lement, elles ne purent procéder à l'élevage
a presque toujours un peu de l'autre 150.Le du couvain. Il y a plusieurs années, nous
trèfle rouge donne un pollen tout particulier fimes quelques expériences sur des abeilles
vert foncé qui Indique avec certitude quand enfermées sous verre dans une grande
les abeilles recueillent le nectar de cette pièce. Comme l'automne était assez avancé,
plante. Leur charge en nectar est souvent l'élevage du couvain avait cessé, et nous
considérable, pour une très petite seule- n'étions pas sûrs de réussir à le provoquer
ment de pollen; et à moins de les examiner de nouveau. Après avoir fourni ces abeilles
très minutieusement, vous seriez portés à d'aliment pendant une semaine environ,
croire qu'elles n'ont pas recueilli de pollen nous découvrîmes des œufs dans les cellules,
du tout». 151. mais aucun de ces œufs ne se métamor-
--~~Ïje pollen du maïs est généralement ré- phosa en larve. Un tas de farine de seigle
colté le matin de bonne heure; au début de fut placé au milieu de la pièce près du
sa doialson, nous avons vu les abeilles com- nourris^ement, et anxieusement nous atten-
pencer leurs courses avant le jour, comme dîmes que les abeilles en aient pris connais-
ejîegfê font pour le sarrasin. sance. Au bout de plusieurs jours d'attente,
Poqr glus^.mples détails touchant le rôle nous vîmes une d'entre elles voltiger autour
qfcéjoùela récolte du pollen par les ruchées, du tas. Retenant notre respiration, nous
voir FLORAISONDESARBRESFRUITIERS. suivîmes ses mouvements, et elle finit par
allonger sa langue dans la farine qu'elle se
NÉCESSITÉ DUPOLLENPOURL'ÉLEVAGE mità entasser dans ses corbeilles. Elle porta
DUCOUVAIN. une petite charge à sa demeure. Sitôt
qu'elle fût au milieu de ses sœurs, nous
Le pollen a de l'intérêt pour nous, parce ouvrîmes la ruche et sortîmes le cadre pour
que sans lui ou toute autre chose qui le étudier la conduite du reste de la bande à
remplace, les abeilles ne pourraient élever son arrivée. L'abeille,sans plus tarder,déposa
leur couvain. Des abeilles tenues empri- son butin dans une cellule, et s'empressa
sonnées, et nourries exclusivement d'eau et d'aller reprendre une autre charge. Presque
de sucre purs, gonfleront et n'évacueront aussitôt d'autres la suivirent, bourdon-
que peu ou point d'excréments; mais aussi- nèrent autour de la chambre, jusqu'à ce
tôt que du pollen ou une nourriture conte- qu'elles aient découvert où leur sœur pui-
nant l'élément farineux leur est donné, leur sait cet élément nouveau, et bientôt toutes
abdomen se dégonfle; et au lieu d'émettre se mirent à l'œuvre sur la farine, aussi joy-
un fluide transparent, elles évacuent une eusement qu'elles l'auraient fait au prin-
matière liquide de couleur foncée, qui salit temps Nous ne tardâmes pas, naturellement,
leur ruche et répand une odeur nauséa- à voir les œufs transformés en larves, puis
bonde. Nous gardâmes une fois en cage leurs cellules operculées, et, après le temps
environ 300 abeilles avec leur reine, sans voulu, des jeunes abeilles éclosaicnt à la
leur donner autre chose que de l'eau et du lumière en plein mois de Décembre.
sucre purs. Elles construisirent un rayon, Nous avons reconnu aussi, qu'en chauffant
très satisfaites en apparence, la cage n'émet- la chambre avec un poêle pendant plusieurs
tant aucune odeur. Pour exciter l'élevage jours de suite, nous pouvions provoquer si-
du couvain, nous leur donnâmes du sucre multanément une récolte de pollen artifi-
candi mêlé d'un peu de farine, et très vite cielle et l'élevage du couvain, même au mois
elles se montrèrent inquiètes et agitées, de janvier. Il est bonde dire ici que, bien
POLLEN (LE). 328 POLLEN (LE).

qu'après avoir réussi à élever des abeilles charge, puis retourner si vite chez elles
au milieu de l'hiver, abeilles aussi fortes, qu'elles n'ont pas eu le temps de se refroi-
aussi vigoureuses en apparence que celles dir.
obtenues dans le courant de l'été, notpe ex- Y a-t-il à craindre de les alimenter de
périence, après tout, peut être difficilement farine en trop grande quantité? Dans notre
considérée comme un suceès; car le même apier particulier, nous ne les avons jamais
nombre à peu près d'abeilles qu'il en était vues en prendre qui ne fût immédiatement
écloses, moururent de ce que nous supposons employée à la nourriture des larves ; mais
être les effets du confinement. L'expérience nous avons acheté d'un voisin un certain
pourtant, réussit en ce sens qu'elle déter- nombre de ruches, dont les rayons conte-
mina pour nous bien des points que nous naient de la farine desséchée, et formant
Ignorions au sujet des mœurs des abeilles, une masse si dure que les abeilles furent
sans compter le rôle que joue le pollen; et obligées de l'arracher à l'aide de leurs man-
nous présumons que, la chose fut-elle néces- dibules avec la partie des rayons qui la
saire, nous parviendrions à triompher des contenaient, pour parvenir à s'en débarras-
difficultés que présente la culture des abeilles ser. Nous supposons que la cause de cet
enserre. encombrement fût l'apparition soudaine du
pollen naturel, après qu'elles avaient
AU POLLEN.
CE QU'ONPEUTSUBSTITUER de bonnes provisions de farine. Car amassé
on sait
que sitôt que les abeilles peuvent récolter
On sait aujourd'hui et depuis longtemps le pollen à ses sources naturelles, elles aban-
déjà qu'au printemps les abeilles recher- donnent aussitôt tout ce qu'on avait pu y
chent la farine blutée ou non de diverses substituer. Nous ne pensons pas qu'il y ait
espèces de grains, et beaucoup d'apiculteurs grand dangerà leur donner en abondance de
la leur donnent chaque année par boisseaux. la farine de seigle et d'avoine mêlées ensem-
Celle qu'elles semblent préférer est la farine ble, mais nous ne nous risquerions pas à leur
de seigle; et comme elles risquent de s'y livrer de trop grandes quantités de fine fleur
noyer, nous avons pris l'habitude de faire de farine de froment.
moudre la nôtre avec une égale quantité Un grand nombre de nos lecteurs, sans
d'avoine. On a inventé bien des systèmes doute. ont été étonnéset pcrplmwspeut-Ótre,
pour en alimenter les abeilles sans perte; de voir les abeilles au début du printemps
mais après bien des expériences, nous avons s'emparer de sciure de bols, avec autant
reconnus qu'il n'y a pas plus d'inconvénient d'avidité qu'elles en mettent à ramasser la
à donner la farine en tas sur le- sol que de farine de seigle. Nous les avons vues dans
toute autre manière 535.11 faut naturelle- nos scieries en masses si compactes sur la
ment la protéger contre la pluie; et comme sciure fraîche, qu'cllcsën attlraicntla foule;
au printemps on a souvent de grands vents, et si nous en saisissions une et que nous
fort désagréables aux abeilles, pour ne pas goûtions les pelotes de ses corbeilles, nous
dire pernicieux, il est bon de la placer dans étions étonnées de les trouver sucrées et
un endroit bien abrité, et de l'exposer tou- très semblables au pollen qu'elles recueil-
jours autant que possible en plein soleil. Par lentdansles fleurs. Il est à présumer qu'elles
motif d'expérience, nous avons concentré, avaient de grandes quantités de miel et pas
par un système de miroirs, les rayons du so- de pollen, et que ces fines parcelles de bois
leil sur un tas de farine, pour que les abeil- contenaient assez d'azote pour en tenir lieu,
les y puissent venir travailler par des jour- mêlées au miel, comme elles se trouvaient
nées autrement trop froides pour elles; l'être une fois entasséesdans leurs corbeilles.
nous avons aussi établi desabris couverts de la sciure de bois vert contient une huile
vitres dans le même,but, et entretenu la essentielle, sans compter un principe rési-
farine au moyen d'une lampe à nourricerie; neux, dont l'odeur rappelle sans doute aux
toutes ces méthodes nous ont réussi, mais il abeilles le parfum des boutons qui s'entrou-
nous est permis de douter que les popula- vrent. Et non-seulement elles recueillent
tions excitées par ces moyens artificiels à la sciure de bob, pour nous fade et insipide,
l'élevage du couvain, aient eu en réalité mais encore on les a vu fréquenter en diffé-
beaucoup d'avance sur celles livrées à leurs rentes occasions les substances les plus
propres ressources. Il est seulement amu- variées. Un de nos amis du Michigan les a
sant de voir les petits Insectes s'élancer de trouvées une fois butinant la terre noire des
leurs ruches par des jours si froids qu'autre- marais, et nous avons appris qu'elles re-
ment elles ne pourraient sortir, arriver en cueillent même de la poussière de charbon;
bâte sur la iarine chaude, en prendre une mais le fait le plus extraordinaire nous a été
POLLEN (LE). 329 POLLEN (LE).

rapporté par un fabricant de fromage, notre qui portent les ovules ou semences poussent
proche voisin. On avait remarqué chez lui vers le bas de la tige, et leurs longs pistils
des abeilles qui voltigeaient au-dessus des filiformes sont ce que nous appelons com-
planches de son magasin, et, leur nombre munément les stigmates de maïs. Les fleurs
augmentant, on avait découvert qu'elles qui portent le pollen sont disposées en pani-
entassaient dans leurs corbeilles la fine cule terminale, et le pollen, lorsqu'il est
poussière de fromage accumulée là. En mûr et secoué par le vent, tombe sur les
examinant cette poussière au microscope, stigmates des pistils placés en-dessous; ou,
on reconnut qu'elle n'était qu'un composé ce qui vaut encore mieux, le vent l'entraîne
d'embryons de vers de fromage, de sorte sur les stigmates des fleurs voisines, préve-
que les abeilles s'étaient réellement servies nant ainsi la fécondation et refécondation
d'animalcules vivants en guise de pollen. entre fleurs d'un même sujet, d'une manière
S'il est permis de faire des théories en cette analogue à celle qu'ont les bourdons de s'en-
matière, pareille substance peut sembler voler très haut dans les airs, pour que le
peu commune pour pousser l'élevage du hasard favorise leur rencontre avec des rei-
- couvain à sa dernière limite. Cependant, nes autres que celles de leurs propres ruches.
comme on achète ici le fromage en gros, 6 Vous nous objecterez peut-être, que les stig-
ou 8 sous, on ne peut dire après tout que ce mates de l'épis de maïs ne sont pas à propre-
soit un aliment si coûteux pour les abeilles. ment parler une fleur, nous allons donc vous
C'est ainsi qu'on parvient à enseigner aux donner un exemple plus frappant encore. La
abeilles à faire usage d'une grande variété Jacobée, si commune, Ambrosia artemÍsiœfolia,
de substances lorsqu'elles sont à court de appelée aussi quelquefois herbe de St-Jac-
pollen; et, par conséquent, l'histoire du ques, porte deux espèces de fleurs distinctes
poulet rôti qui fut donné à une ruchée pour et tout à fait dissemblables.
contribuer à son bien-être, pourrait n'être
A l'extrémité de ses longues grappes de
pas un mythe. L'orge broyée, telle qu'on
l'emploie dans les fabriques de bière, a été fleurs, représentées en B, on voit très dis-
hautement recommandée en place de farine tinctement celles qui portent le pollen et
de seigle; mais comme nous n'avons jamais
réussi à nous en procurer, nous n'en pouvons
parler par expérience.

ACTIONDES ABEILLES
DANSLA FERTILISATIONDESPLANTES,PAR
LA TRANSPOSITIONDUPOLLEN.
Nous avons déjà discuté cette question au
chapitre FLORAISON DESARBRESFRUITIERS ;
mais nous tenons à donner ici quelques nou-
velles preuves à l'appui.
La fleur parfaite porte des étamines et des
pistils, organes mâles et organes femelles de
reproduction; mais il arrive parfois que nous
trouvions des fleurs ayant seulement des
étamines et d'autres, que des pistils; et ces
deux genres de fleurs peuvent s'épanouir
sur le même pied ou bien sur des sujets dif-
férents. beaucoup d'entre vous auxquels cette herbe
Si nous ne nous trompons pas, la féconda- est familièrc, ne se sont jamais imaginés
tion de la plante s'opère au moyen du pollen peut-être qu'elle en put avoir d'autres; si
tombant des anthères sur le stigmate du pis- vous êtes de ceux-là, veuillez les examiner à
til. Sans cette fécondation, la plante ne donne nouveau. Tout contre la tige principale, là
pas de semence. La nature a de multiples où prennent les tiges ramifiées, vous décou-
méthodes pour opérer le transport du pollen vrirez une petite fleur tout à fait gentille;
d'une fleura l'autre, et celle qui nous inté- qui n'a d'autre désavantage que d'être verte;
resse principalement ici est l'action des c'est là que la semence se développe, comme
abeilles dans cette opération. Le maïs est un vous le pouvez reconnaître sur les branches
exemple de ces plantes qui portent les deux qui en ont de mûres. Or, si vous vous levez
genres de fleurs sur le même pied. Les fleurs le matin de bonne heure, vous verrez que
POLLEN (LE). 330 POLLEN (LE).
ces plantes, quand on les secoue, laissent réussir, le moyen le plus effectifP Ce sera,
échapper un petit nuage de fine poussière naturellement, de leur présenter du candi,
verte qui n'est autre que le pollen de la fleur. du sucre d'érable, ou toute autre chose sembla-
Avant de savoir ce que c'était, nous trou- ble pour les tenter. Et c'est justement ce que
vions cette poussière désagréable parce fait la plante; elle fait plus même, car elle
qu'elle salissait les vêtements clairs. Comme met au pillage pour ainsi dire, son magasin -
la Jacobée ne dépend en aucune façon des à provisions, elle envole ses racines au loin
abeilles pour la fécondation de ses fleurs, ces dans la terre pour y puiser sans cesse et par
fleurs ne renferment pas de nectar; ou du des efforts constants, un nectar toujours
moinsnous n'avons pu en découvrir, bien que plus délicieux, plus tentant, plus exquis,
deux années de suite nous ayons vu les abeil- mille fois que le sirop de sucre le plus pur,
les fort affairées dessus à recueillir le pollen. le plus transparent qui fut jamais distillé ou
On prétend que le maisleur fournit quelque- réduit par l'ébullition, par la main de l'hom-
fois aussi bien du nectar que du pollen, mais me, dans le seul but d'engager les abeilles à
nous n'avons pu en avoir la preuve. Ces deux venir et à se couvrir de leur précieuse pous-
plantes, ainsi que nous l'avons fait observer, sière pollinique, ou bien à leur apporter
semblent assurer leur croisement avec quelques grains de celles dont leurs ailes ont
d'autres de leur espèce, en portant leurs été saupoudrées sur une autre fleur. Or, ce
fleurs mâles à l'extrémité supérieure de leur nectar est précieux, et la plante doit mettre
tige flexible — de même qu'en fournissant à contribution toutes ses forces vitales pour
en plus grand nombre ce genre de fleurs, parvenir à le produire. C'est pourquoi la na-
pour la même raison précisément qu'on élève ture qui ménage ses ressources avec la sa-
dans la ruche plus d'un millier de mâles con- gesse la plus grande, non seulement ne le
tre une seule reine. Une tige qui parvient à distribue qu'àtrès petites doses,mais encore
pousser plus haut que ses voisines, et à se elle le place dans les renfoncements, les
couvrir d'une profusion de fleurs mâles, creux les plus inaccessibles, de manière à ce
sera la cause génératrice pour ainsi dire, que l'abeille soit obligée, pour y accéder, de
d'une multitude de nouveaux sujets, et ce se tourner et de se retourner sur elle-même
procédé, répété indéfiniment, contribuera au milieu des étamines, et que tout son corps
justement à développer encore la tendance se trouve ainsi couvert de la poussière polli-
du maïs et de la Jacobée, à dresser vers le nique. Veuillez remarquer que la fleur ne
ciel leur longue tige garnie d'une exubé- sécrète pas de nectar, tant que les masses
rance de fleurs chargées de pollen. Comme polliniques ne sont pas mûres pour accom-
les plantes sur la tige desquelles existe une plir leur œuvre de fécondation ; quele liquide
plus grande distance entre les fleurs du bas sucré est exsudé lentement dans les nectaires
(ou femelles) et celles du haut, sont appelées où les abeilles peuvent venir le pomper à
vraisemblablement à répandre leur pollen toute heure du jour; et que l'afflux de nectar
sur leurs voisines, ce fait contribue aussi à cesse sitôt que le pollen parvenu à maturité,
entretenir la tendance déjà mentionnée. s'est échappé des anthères. Une dame adonné
Mais que feront les milliers de plantes pri- l'idée d'une magnifique expérience à faire,
vées d'une tige élancée qui leur permette pour déterminer la quantité de nectar sécré-
de secouer leur pollen à tous les vents ? C'est tée par la Cléome. Elle a enveloppé la tige
là que les abeilles entrent en scène et rem- d'un tulle pour éloigner les abeilles qui ne
plissent la tâche qui leur a été assignée dans cessaient de visiter cette plante. Le nectar
'œuvre de la nature. Elles visitent, à la vé- s'amassa de manière àformer une très grosse
rité, bien des plantes pour le pollen seul; goutte. Nous pensons qu'on pourrait déter-
mais en beaucoup plus grand nombre sont miner par un procédé semblable la quantité
celles qu'elles butinent, en n'accordant au fournie par beaucoup d'autres plantes. Nous
pollen qu'un Intérêt secondaire, ou même avons vu les petits calices de la Scrofulaire
sans le rechercher du tout. En rivalisant remplies de nectar jusqu'au bord, lorsque
entre elles à qui mieux mieux, dans la lutte nous la trouvions isolée dans les bois. Il est
qu'elles soutiennent pour perpétuer leur donc vrai de dire que:
espèce, que feront les plantes pour offrir Il Beaucoup de fleurs sont nées pour s'épa-
aux abeilles un plus grand attrait, qui les nouir loin des regards, et gaspillent leurs
engage à les visiter, et à transporter le pré- parfums dans les solitudes de l'air ».
cieux pollen d'une fleur à l'autre, dans le but Avez-vous jamais remarqué sur le dos de
que nous avons indiqué? A supposer que l'abeille, juste entre les ailes, une tache de
nous voulions attirer à nous une troupe duvet, une sorte de fourrure? Quelquefois
^écoliers, quel sera le plus sûr moyen d'y les chasseurs d'abeilles mettent une goutte
POLLEN (LE). 331 POLLEN (LE).

de peinture blanche à cet endroit, pour pou- toute la poussière blanchâtre, qu'elle trans-
voir reconnaître une abeille lorsqu'elle re- porte sur la fleur suivante, pour recommen-
viendra.11 y a quelques années, les abeilles de cer le même manège sur celle qui vient
beaucoup de nos ruchées revenaient de leurs après, et ainsi de suite.
courses avec cette tache de duvet blanchie D'un bout à l'autre du règne animal et vé-
comme par une peinture. Plusieurs saisons gétal semble régner une lutte constante
de suite nous les poursuivîmes en vain pour pour la perpétuation des espèces, et dans
voir où elles se blanchissaient de la sorte. les végétaux cette perpétuation n'est assu-
Nous crûmes une fois que c'était en allant rée que par la maturation de semences par-
butiner les chardons; mais nous fûmes obli- faites. Remarquez combien les mauvaises
gés de renoncer à cette idée, parce que la herbes de votre jardin travaillent et luttent,
même tâche se reproduisit sur les abeilles pour ainsi dire, pour y prendre pied jusqu'à
durant une année où elles négligeaient ce qu'elles soient parvenues à mûrir une
totalement cette plante. Un essaim de su- certaine quantité de graines, puis observez
perbes Italiennes avait bien approvisionné les multiples moyens qu'elles adoptent pour
- leur ruche en septembre, et presque toutes répandre ces graines aussi loin que possible.
les abeilles portaient ce dos blanchi. Nous les Si les plantes étaient des êtres animés, nous
suivîmes à la piste à partir de leur ruche. pourrions les accuser de duperie et d'arti-
Elles se dirigèrent vers une forêt-vierge, et fices; certaines graines ont des ailes et s'é-
nous scrutâmes en vain le sommet des ar- lancent comme des sauterelles; d'autres ont
bres; finalement, plus loin entre les hau- des crochets et s'attachent à nos vêtements
teurs, le long d'un ruisseau, nous découvrî- ou au poil de divers animaux, dans l'espoir
mes des acres entiers couverts de balsami- d'être emportées dans des endroits plus
nes sauvages, de cette espèce appelée favorables à leur germination. Les fruits, les
laquelle nous nous amusions
- Impatiente,avecà cause
baies, au lieu de revêtir les sobres couleurs
étant enfants, de la manière dont les du feuillage qui les entoure, affectent les
petites valves de son fruit mûr se roulent nuances les plus brillantes quand leur graine
," tout-à-coup sur elles-mêmes, dès qu'on y est tout à fait mûre, tout justement pour
touche, et projettent la graine au loin. Le engager les oiseaux à les dévorer de préfé-
nectar est sécrété dans l'éperon de la fleur, rence aux fruits des autres arbres. Pourquoi
Indiqué en B. ces fruits cherchent-ils à être mangés par
L'abeille ne peut y accéder qu'en s'y plon- les oiseaux, si leur but est d'assurer une
geant au point d'y disparaître presque com- place à leur semence? Si vous examinez ces
plètement: et lorsqu'elle s'est emparé du semences, vous découvrirez qu'elles sont
enfermées dans une enveloppe cornée à
l'épreuve des organes digestifs de l'oiseau;
et ces graines, ces noyaux sont ainsi fré-
quemment, sinon invariablement évacués
par l'oiseau au vol, dans des conditions pro-
pices pour prendre racine dans le sol n'im-
porte où ils peuvent être lancés. Retenez
bien tout ceci tandis que nous retournons
un peu à l'action des abeilles sur les fleurs.
Nous avons émis l'idée que le nectar est
FLEURDE BALSAMINElsAUV AGE MONTRANTproduit dans les fleurs pour attirer les abeil-
LA PLACEOUL'ABEILLERÉCOLTE
LE POLLEN. les; après qu'une abeille en a trouvé dans
une fleur il est très probable qu'elle exa-
trésor convoité, elle se retire à reculons par mine les autres d'espèce ou d'apparence
sacçades en s'aidant très-drôlement de ses similaire. Si les fleurs étaient toutes vertes,
pattes, et dans ce mouvement le duvet de comme leurs feuilles, les insectes auraient
son dos se trouve frotté à rebrousse-poils. beaucoup plus de peine à les découvrir,
Or, ce sera déjà un sûr moyen que ce duvet tandis que le contraste qu'opposent leurs
entraîne le pollen; mais, pour rendre l'opé- couleurs, tel que le blanc ou le rose des
ration plus certaine, la nature a planté la trèfles, les met en évidence. Si vous revoyez
petite houppe qui porte la poussière poilini- ce que nous avons dit au sujet du maïs et
que juste à la partie supérieure de l'orifice de la jacobée, vous remarquerez que les
de la corolle, en A, et, dans ses efforts pour fleurs de ces deux plantes sont franchement
en sortir, l'abeille entraîne avec les poils de vertes, car elles n'ont pas besoin des abeil-
son dos et de la manière la plus effective les pour assurer leur fécondation.
POLLEN (LE). 332 POLLEN (LE)

Il est facile à prouver que les yeux des liennes; et au lieu de manquer de pâturage
abeilles sont conformés de telle sorte qu'ils pendant plusieurs mois à l'automne, non
leur permettent d'apercevoir les objets à seulement nous avons assez de nectar pour
de longues distances. Lorsqu'une abeille que les abeilles se montrent très peu désa-
sort de sa ruche le matin, elle commence gréables dans les maisons et les épiceries,
par s'élever en traçant des cercles, em- mais de plus, elles amassent des provisions
brasse l'étendue d'un coup d'œil, puis part en quantité suffisante pour que l'hiver nous
en chasse. Si un champ de trèfle est plus en n'ayons que très peu de nourrissement
vue qu'autre chose, il est probable qu'elle à leur fournir, quand nous leur en
lui donnera la préférence — quand ce ne fournissons. Nous en avons autant à dire des
serait que pour l'étudier. —Sile jour précé- pissenlits; et leurs grandes fleurs d'un jaune
dent l'abeille a travaillé avec profit sur un éclatant qui s'épanouissent aujourd'hui sur
pâturage quelconque, elle s'élancera sans le bord de nos routes et les terres Incultes,
doute dans sa direction sans autre préam- au lieu de nous paraître de laides mauvaises
bule. Que les abeilles recherchent le nectar herbes, nous rappellent plutôt combien les
et se mettent en chasse pour le découvrir, abeilles d'un apier contribuent à la féconda-
c'est ce dont nous nous sommes assurés à tion des plantes.
notre entière satisfaction; et nous sommes
bien convaincus que souvent, ce que nous Or, nous ne pouvons affirmer positivement
appelons Instinct chez les animaux — sans que leurs brillantes couleurs soient données
chercher plus loin, — n'est que le fait d'une aux fleurs par le choix que font les abeilles
des plus éclatantes, des plus faciles à discer-
expérience acquise d'une excellente mémoi-
re d'événements passés, presque en tous ner, engageant par ce moyen colles-là à
points semblables à celle de l'être humain. produire des semences de préférence aux
Nous disons que les abeilles vont d'instinct autres qui portaient des parures moins
butiner les fleurs pour le nectar qu'elles y fastueuses, pas plus que nous ne reconnais-
trouvent. Mais nous les avons observées au sons que les cerises deviennent rouges,
printemps quand les fleurs commencent à parce que les oiseaux ont recherché celles
s'épanouir, et beaucoup d'entres elles, très qui montraient de plus en plus et depuis des
probablement des jeunes qui n'ont jamais siècles, des dispositions pour cette couleur;
encore vu des fleurs, examinent les feuilles, nous ne pourrions davantage prouver que
les branches, voir même le tronc rugueux les mâles des oiseaux aient revêtu avec le
de l'arbre, fort appliquées à sentir, à renifler temps de brillants plumages, pour la simple
tout en voltigeant, jusqu'à ce qu'elles aient raison que les femelles encourageaient les.
découvert où le trésor qu'elles convoitent avances des plus beaux, et témoignaient à
se trouve exactement. Et après s'être plon- ceux-là une préférence marquée. Nous nous
contentons de suggérer l'idée que les
gées dans la corolle d'une fleur et avoir
goûté au nectar, elles savent parfaitement oiseaux, les abeilles, les fleurs et les fruits,
oùle chercher désormais. par leurs manières d'être, tendraient à nous
donner pareille opinion. Tout le monde sait
avec quelle facilité on parvient à obtenir
L'Impatiente a appris, par des siècles d'ex-
des fleurs de nuances les plus fantaisistes,
périence, à produire une fleur d'une belle
couleur orangée, à sécréter du nectar dans dans les abeilles, des reines de plus en plus
l'éperon, à placer les étamines en un point où l'aunes, des oiseaux de presque toutes les
les abeilles soient obligées de s'y frotter pour variétés de couleurs, par de minutieuses
atteindre au nectar, et contribuer de cette sélections faites durant plusieurs généra
tions de suite. Les abeilles n'ont-elles pu de
façon à la formation de ces slllques extraor-
dinaires qui éclatent et lancent la graine au la même manière contribuer à colorer les
loin, pour qu'elle puisse y germer et mul- fleurs, les oiseaux, les cerises, etc., bien
tiplier l'espèce. Nous pouvons juger de la qu'ils aient fait tout cela inconsciemment?
manière dont elle y réussit dans un grand Ainsi, avant de vous mettre à gémir
terrain boisé proche de notre habitation, car lorsque vous trouverez une ou deux cellules
on compte maintenant par acres l'étendue de pollen ou pain d'abeilles dans votre rayon
qu'elle couvre, poussant à hauteur d'hom- plein de miel, méditez plutôt sur l'influence
me; et ce champ est une acquisition pré- merveilleuse que ces simples grains de
cieuse. pour notre apier. Autant que nous pollen exercent sur la vie des plantes qui
pouvons nous en rendre compte, la plante sont encore à venir et qui paraîtront bien
s'est beaucoup accrue, comme on pouvait des annéespeut-être, après que nous-mêmes
s'y attendre, depuis l'Importation des Ita- serons flétris et aurons quitté la terre. J j
POLLEN (LE). 333 POLLEN (LE).

LE POLLENDANSLES SECTIONSET DANS que la reine a de l'éloignement pour les


LES RAYONSDE MIEL. petits bouts de rayons, ou les rayons proches
de trop de bois. Dans notre apier particulier
Nous n'entendons pourtant pas émettre nous n'avons jamais vu la reine déposer
l'idée qu'on doit se montrer satisfait de ren- d'œufs dans ce genre dé sections ainsi pré-
contrer du pollen dans les rayons de miel, parées, fussent-elles même placées tout
car une chose, si bonne et si utile qu'elle contre les rayons à couvain; mais d'autres
soit, peut devenir très désagréable quand personnes nous ont écrit que, même prépa-
elle est hors de place. Quand le pollen ou la rées ainsi, elles les ont eu remplies, parfois,
farine sont apportés dans la ruche, ils sont et de couvain et de pollen. Si nous pouvions
déposés aussitôt tout près du couvain; de voir les ruches dont on nous a parlé, il est
fait, Ils sont placés dans le rayon qui se probable que nous découvririons la cause
trouve en face, si possible. En ouvrant les d'un pareil ennui; toutefois aussi, il peut y
ruches au printemps, nous trouvons du avoir des exceptions. Les cadres ou les
pollen éparpillé un peu partout sur les sections employés dans le corps de ruche
rayons à couvain; mais les deux rayons qui risquent plus de recevoir du pollen que ceux
viennent à la suite des deux derniers chargés de la hausse; car si les sections et les
de larves, n'offrent souvent qu'une solide grands cadres sont ainsi faits qu'ils ne lais-
masse de pollen. Qu'il arrive pourtant quel- sent aux abeilles qu'un passage de 6 milli-
ques jours de mauvais temps, et tout ce mètres environ pour y monter, il est très
pollen disparaîtra si vite, que ceux qui n'ont peu vraisemblable que la reine essaiera de
pas été témoins déjà de la rapidité avec s'y rendre. Peut-être y trouvera-t-on quel-
laquelle il est dépensé à la nourriture des quefois par hasard une cellule de pollen, ce
larves, pourront se demander ce qu'il est qui est d'autant plus regrettable que de tels
devenu. Quand Il a disparu, il ya naturelle- rayons risquent plus que les autres que les
ment arrêt dans l'élevage du couvain, même vers s'y mettent, si on les sort des ruches
la reine continua-t-elle àpondre. La quantité pendant les chaleurs. Sans cette petite
de larves qu'on peut exciter une ruchée à quantité de
pollen déposée là par hasard,
élever, en lui fournissant du pollen artificiel nous ne sommes pas certains qu'on trouve-
pendant une saison défavorable, est un rait jamais des vers dans le miel enrayons.
appoint fort important là où l'accroissement Voir : FAUSSE-TEIGNE.
rapide de la population est à désirer.
L'emploi de morceaux de candi avec 1/4 ou LE POLLENDANSLES SECTIONS
1/5 de farine de froment, est le moyen le
RÉSULTATD'UNETROPFORTERÉDUCTION
plus sûr d'obtenir pareil résultat. Voir: DELACHAMBRE A COUVAIN.
CANDIPOURABEILLES.
Un de nos amis a un rucher couvert, où Les abeilles sont forcées de porter le
les cadres sont assez profonds, et où il ne pollen dans la chambre à surplus si la cham-
fait pas usage de hausses. Son miel en rayon bre à couvain a été trop restreinte. (Voir
est emmagasiné dans des cadres contenant RÉDUCTIONOU CONTRACTION DE LA CHAM-
des sections et placés à côté du couvain. BRE A COUVAIN).Le nid à couvain d'une
Comme nous lui demandions si les abeilles ruche Langstroth 8 cadres ne devrait jamais
ne déposaient pas de pollen dans les sections être réduit, étant déjà très petit par lui-
disposées de cette façon, il nous répondit : même ; mais une ruche plus grande peut
Jamais, si l'on interpose un rayon sec à l'occasion être réduite du tiers. Une année
entre la chambre à couvain et le miel. » La où l'afflux de nectar était plutôt pauvre
raison en est que les abeilles toujours ont désirant attirer dans les sections tout le
besoin d'avoir le pollen tout proche des miel que récoltaient les abeilles, nous
larves. Or, nous obtenons le miel en rayons avions restreint le nombre de cadres de
en plus grande quantité si nous l'avons près deux ou trois de nos meilleures colonies,
du couvain que par n'importe quel autre à deux ou trois. Cela, naturellement, ne lais-
moyen; queferons-nousdonc pour empêcher sait aux abeilles que très peu de place pour
qu'il soit mêlé de pollen, et pour empêcher emmagasiner le miel dans le corps de ruche,
aussi la reine de venir déposer ses œufs et. comme nous l'avions prévu, elles por-
dans nos sections de miel de surplus? Le tèrent le surplus directement dans la hausse.
moyen que nous avons adopté, et que nous Elles se mirent à l'œuvre dans les sections
conseillons dans le courant de cet ouvrage, sans la moindre peine, et leurs hausses
est l'emploi des séparations à claire-voie, furent toutes remplies, tandis que les ru-
avec les sections; car tout le monde sait chées dont les nids à couvain avalent été
POLLEN (LE). 334 PROFITS.
restreints plus modérément ne firent pas la dit d'attendre au printemps, avant que les
moindre démonstration en ce sens. Cepen- abeilles aient accès au pollen naturel, et
dant, quand à la fin de la saison le moment qu'alors elles s'en empareront. Il faitce qu'on
fut venu de récolter le miel des colonies lui dit, mais, pas plus qu'avant, les abeilles
mentionnées en premier lieu, nous décou- ne semblent remarquerla farine. On l'engage
vrîmes qu'il contenait du pollen en plus ensuite à en mettre un morceau au soleil, à
ou moins grande quantité; et c'étaient les quelques mètres de distance des ruches.
sections de la ruchée qui n'avait que deux Cette fois, il peut réussir; mais il ne faudrait
cadres à couvain qui en renfermaient le pas s'étonner non plus qu'il rapportât encore
plus. Les abeilles d'une bonne colonie moy- une fois que ses abeilles n'ont rien trouvé à
enne rapportent du pollen en proportion de en faire. Finalement on lui conseille de pren-
leur nombre, et il leur faut le mettre quel- dre un morceau de miel, d'attirer dessus
que part. Elles préfèrent l'emmagasiner au quelques abeilles, puis de le poser sur le tas
milieu et dans l'entourage du couvain; mais de farine. Les abeilles bientôt s'y réunissent
si elles en sont empêchées, elles le montent en grand nombre; celles qui retournent
dans les hausses, juste à l'endroit où nous chargées en ramènent d'autres à leur suite,
désirons le moins l'avoir, surtout si nous qui fyrettent partout alentour pour décou-
cherchons à produire du miel en rayons. vrir où se trouve le trésor. Le bourdonne-
N'eussions-nous pas placé des protège-ma- ment de celles qui s'affairent sur le miel les
gasin entre la hausse et le corps de ruche, attire bientôt, et, tout en reniflant le long du
que la reine, sans nul doute, eût également tas de farine, l'une d'entre elles découvre
déposé des œufs dans les sections, car son qu'on pourrait s'en servir en guise de pollen;
champ d'action, à elle aussi, était considé- les autres ne tardent pas à faire la même dé-
rablement restreint. Des rapports nous ont couverte; en un moment, les abeilles et leur
été faits. A la vérité, des gens qui avaient propriétaire sont satisfaits, et la farine dis-
réduits leurs nids à couvain à l'excès sans paraît rapidement. Par la suite, ce dernier
employer de protège-magasin, ont eu n'aura plus jamais de peine à décider ses
comme résultat des œufs déposés dans les abeilles à butiner la farine, car il sait désormais
sections. Pour l'éviter et pour obtenir que comment il doit s'y prendre. Les abeilles et
le couvain et le pollen demeurent dans la leur propriétaire ont acquis une nouvelle
partie de la ruche qui leur est assignée, ne connaissance, très précieuse, touchant le
réduisez pas cette dernière; en général, pollen. Est-Il une grande différence dans la
d'ailleurs, ce procédé n'est plus de mode manière dont elle leur a été enseignée? Ne
aujourd'hui. l'ont-ils pas acquise les uns et les autres par
leur expérience personnelle? 539
LES PROTÈGE-MAGASINS PROPRES
A EN EXCLURELA REINE N'EMPÊCHENT PAS PROFITS QU'ON PEUT TIRER
NÉCESSAIREMENT LE POLLEN DES ABEILLES. — Cette question est
D'Y ÊTRE INTRODUIT. assez difficile à résoudre car tout dépend
et du
On a prétendu queles bandes de zinc perfo- beaucoup de la localité, de l'apiculteur,
ré des protège-magasinsempêchaient d'une nombre de ruchées établies sur un espace
donné.
façon appréciable l'emmagasinage du pollen En moyenne, peut-être, dans les Etats du
dans les hausses. D'après notre expérience ac-
nous sommes enclins à qu'elles Nord, dans ce qu'on reconnaît comme la
quise, penser on peut espérer recueillir
le préviennentjiisqulàun certain point;mais région des pluies,
de 25 à 50 livres de miel
du fait rapporté plus haut, on peut déduire à peu près partout
est en rayons, et peut-être de 25 à 50 pour cent
que si la réduction du corps de ruche de plus de miel extrait. Il y a des années où
poussée trop loin, les abeilles mettront le
l'on peut récolter jusqu'à 100 livres en
pollen où il leur plaira, malgré tous les zincs
leur moyenne, et d'autres à l'occasion où l'on
qu'on pourrait opposer. n'obtient ni miel extrait, ni miel en rayons, et
où les abeilles exigent une alimentation. Bon
COMMENT DÉCIDERLES ABEILLES
an mal an, un petit apiculteur doit avoir un
A S'EMPARERDE LA FARINE DE SEIGLE.
revenu approximatif de 35livres de miel en
Un commençant entend chaudement re- sections, à supposer qu'il soit d'une habileté
commander la farine d'avoine comme ali- raisonnable et qu'il s'intéresse à son entre-
ment à donner en remplacement du pollen. prise. Le miel en sections peut lui donner un
Il en met à l'entrée de ses ruches, mais il ne bénéfice net de 8 à 12sous, déduction faite des
voit pas une seule abeille y toucher. On lui frais de vente: le miel extrait, de 4 à 7 sous.
PROFITS. 3?5 PROFITS.

, Dans ces chiffres ne sont compris ni le tra- mais lorsqu'elles en augmentent le nombre
vail du producteur, ni les dépenses d'installa- et veulent arriver aux centaines, elles n'a-
tion. La dépense du matériel, non compris boutissent qu'à l'insuccès et aux désastres.
les sections et les fondations, doit être suffi- Certains de nos amis se sont comportés d'une
sante pour n'avoir pas besoin d'être renou- manière remarquable avec un faible nom-
velée avant 10 ou 20 ans, si l'on n'augmente bre de ruchées seulement; mais quand Ils
pas l'importance de son rucher. Supposons ont tenté de doubler ou de tripler ce nom-
que la récolte de miel en rayons soit de 35 bre, Il s'est trouvé quel'affaire était devenue
livres en moyenne, et que le prix net qu'on trop considérable pour eux.
en retire soit de 10 sous, l'apiculteur pourra Il y a pas mal d'années, un de nos voisins
toucher du commissionnaire ou de l'épicier retira un millier de dollars d'un champ d'oi-
17fr.50 environ par colonie; mais la-dessus il gnons qu'il avait. Il en perdit la tête et
lui faudra déduire une certaine somme pour acheta dix autres champs qu'il planta de la
ses heures de travail, et 10 pour cent sur le même espèce d'oignons, s'endettant pour
-prix du matériel, pour que la balance soit cette affaire dans l'espoir de toucher 10,000
juste. dollars l'année suivante. Quand il cultivait
Avecun petit nombre seulement d'abeilles son champ unique, il faisait tout le travail lui-
le travail ne comptera pour rien, caril peut même. Pour les dix autres, il lui fallut pren-
être fait par un membre quelconque de la dre des ouvriers à gage. Ces ouvriers n'y
famille ou par le chef qui, à ses moments entendaient rien ou bien il ne sut pas les
perdus,peut s'occuper des abeilles ou des diriger. Tant et si bien que le prix des
soins à donner au jardin. Si le nombre des oignons baissa et qu'à la fln de l'année il se
ruches s'élève à cent, deux cents, trois cents, vit sur le dos unfort stock d'oignon, de pau-
JçHeftlffredes heures de travail doit être cal- vre qualité, sans personne pour les lui ache-
culé. Plus grand est le nombre de colonies ter. Ces oignons se gâtèrent. L'homme se
occupant le territoire utilisable, moindre est découragea, perdit tout ce qu'il avait, et
le bénéfice rapporté par chaque ruche. même ce qu'il n'avait pas, puisqu'il demeura
Approximativement, pour un apier situé endetté.
dansune localité non surchargée de popula- Bien des gens, par manque d'expérience ou
tions, sur les 17fr 50 touchés pour le miel de capacité en affaire, n'ayant pas la noi ion
vendu, Il doit rester, non compris le prix du exacte de leurs propres ressources ou de
travail, un bénéfice net d'à peu près 15fr. Ce celles de leur localité, entreprennent l'api-
calcul est basé sur le fait d'une localité qui culture sur une trop grande échelle et
ne forcerait pas à donner beaucoup de nour- aboutissent à un désastre. Il y a sans nul
rlssement à l'automne. SI la nécessité d'une doute, des personnes qui peuvent cultiver
alimentation prolongée se fait sentir, il faut plus d'abeilles en les dissimulant dans des
encore déduire 2fr. 50,qui réduisent le profit apiers différents; et si elles ont les connais-
net à 12fr. 50. Partant de là, on peut voir que sances nécessaires, sans compter une cer-
le profit d'une seule année doit couvrir ou à taine entente des affaires, elles parviendront
peu près en un an la dépense des ruches et à en tirer un plus gros profit. Mais pour une
des hausses,et les fonds employés à cette personne que nous rencontrerons capable
dépense restent placés à un bon taux pour de diriger 500 colonies et même plus avec
dix années et plus. Si nous le calculons de succès, nous en trouverons des douzaines
cette façon, nous n'avons pas besoin de faire qui ne pourront dépasser le chiffre de 2 à
entrer les dix pour cent en compte. Pour un 300. La même règle s'applique à tous les
homme de profession libérale ou qui dirige autres genres d'affaires.
d'autres affaires, le rapport même n'est pas Mais considérons un peu à présent l'autre
mauvais; car ne récolterait-il du miel que côté de la question — à savoir l'extension de
pour l'usage de sa famille, la diversion qu'il l'entreprise. Voici un apiculteur qui a 300
trouve à cette occupation repose son cer- colonies. Durant la saison d'activité Il est
veau fatigué, et cela encore doit entrer en suffisamment occupé; mais pendant les six
compte. autres mois de l'année il n'emploie pas son
On se demande souvent si l'on doit cultiver temps d'une façon très profltable - ce qui
les abeilles en grand ou bien se contenter est une perte appréciable; car Il ne lui faut
d'un petit nombre de ruchées. Tout dépend que quelques jours pour préparer ses haus-
de pas mal de conditions, dont la principale ses pour la saison suivante, clouer ses
est la capacité de celui qui veut entrepren- ruches, les repeindre, ou se livrer à tous
dre l'affaire. Beaucoup de personnes élève- ces travaux préliminaires qui peuvent être
ront quelques poulets avec debons résultats ; facilement faite à l'intérieur ; et pendant ce
PROFITS. 33G PROPOLIS.

temps son loyer continue à courir, de môme Admettant que cet apiculteur cultive le
que ses frais d'existence. Supposons, par miel en sections, et qu'il en récolte une
exemple, que cet apiculteur ait 600 ou 1000 moyenne de 35 livrer par colonie, si chaque
colonies; qu'il a une bonne entente (les livre lui rapporte un produit net de lu sous,
affaires, et des terrains propres à la culture ses 300 colonies lui donneront un bénéfice
des abeilles en quantité. Supposons qu'il de 5250 fr. Et s'il a luoo colonies, en ajoutant
divise son nombre de ruchées en 15 apiers seulement5900 fr. à l'ensemble des dépenses,
différents, mais éloignés de plus de 15 milles son revenu approximatif sera de 17500fr.
de son habitation, et qu'une bonne partie Tout cela n'est qu'une supposition mais
d'entre eux même ne soient pas à plus de qui n'a rien d'inadmissible. Nous ne voulons
4 ou 5 milles de distance. En pleine saison il démontrer qu'une chose d'ailleurs, c'est
aura naturellement à se faire aider. S'il a le que la manutention elle surcroît de dépen ie
genre de capacité qui est nécessaire, il n'augmenteront pas en proportion du nom-
veillera à tirer parti de ses ouvriers d'une bre doublé ou triplé — à supposer toujours
façon profitable. Le moment de presse passé, naturellement que notre apiculteur possède
il pourra s'occuper de la vente de-sa récolte, les capacités et l'entente commerciale
faire prendre à ses abeilles leurs quartiers nécessaires.
d'hiver, y veiller lui-même avec l'assistance Nous ne nous déciderons àcultlverun plus
d'un homme et à l'occasion, d'un homme et grand nombre de colonies qu'avec beaucoup
d'un chariot. De cette façon il pourra em- de prudence: nous ne les augmenterons pas
ployer tout son temps pendant les froids, tout d'un coup, mais petit à petit, faisant en
d'une façon profitable, à se préparer pour sorte que les abeillespayent leurs frais d'instal-
la suivante. Or, tandis qu'il opère avec ses lation. Généralement parlant, ce serait le
1000colonies il ne lui coûte pas un sou de plus grand acte de folie qu'on puisse ima-
plus pour vivre; le même cheval et la même giner que d'emprunter de l'argent et tripler
voiture qui le conduisaient à ses deux ou son équipement d'abeilles et de ruches en
trois cents colonies, le mèneront également une seule saison.
bien vers les sept ou huit cents autres. S'il
ne fait que du miel extrait, le même extrac- PROPOLIS. — C'est la
gomme ou la
teur, les mêmes couteaux à désoperclller, résine que les abeilles ramassent pour en-
les mêmes enfumoirs pourront lui servir à duire l'intérieur de leur ruche, boucher les
chaque apier. Il a de cette manière la pos- plus petites fentes, les moindres fissures,
sibilité de placer son capital là où il peut lui cimenter ensemble les pièces mobiles,
rapporter sans interruption pendant la saison et, d'une manière générale, clore et fixer
d'activité, au lieu de manger dessus une toutes choses. Avec le temps cette propolis
partie du temps. A supposer qu'il perde s'amasse dans les vieilles ruches et sur les
quelques essaims, à supposer de même que vieux rayons, de façon à en augmenter très
certaines opérations ne soient. pas faites sensiblement le poids. Les abeilles ne la
aussi bien que quand il n'avait que 300 colo- recueillent généralement en assez grande
nies, d'autre part sa récolte peut avoir quantité qu'à la fin de la saison, et elles ne
triplé, et ses frais d'exploitation n'ont aug- semblent l'amasser à ce moment-là que
menté que des journées de travail de ses pour répondre à une sorte d'instinct qui les
ouvriers supplémentaires, du surplus de pousse à se garantir contre le froid. Nous
ruches, et du sucre pour alimenter les voudrions pouvoir vous dire positivement
abeilles. Deux hommes et un enfant, pendant d'où elles la tirent: on a prétendu qu'elles
trois mois de l'année — en comptant les la recueillaient sur les bourgeons résineux
journées d'homme 5 francs et celles de du marronnier ou d'arbres de cette nature;
l'enfant 2 francs — font une dépense de mais, à dire vrai, nous ne nous souvenons
630 fr. A cela nous ajouterions 250 fr. pour pas d'avoir jamais vu les abeilles recueillir
le charriage des ruches. Le prix des 700 de nouvelle propolis. Nous les voyons pres-
colonies de surplus, avec leurs ruches et que chaque jour ramasser celle des vieilles
leurs hausses, divisé par dix (comptant que ruches, des vieux coussins, sans compter les
le tout durera dix années) élèveront encore débris de cire de rebut, quand nous sommes
la dépense de 1250 fr., soit 3400 fr. Mais nous assez gâcheurs et assez désordonnés pour
devons ajouter encore 1250fr. de sucre pour en laisser traîner un peu partout. Que la
l'alimentation des abeilles, et 1250fr. pour plus grande partie en provienne d'une
les sections, les fondations et les caisses espèce ou d'unefamille particulière déplan-
d'emballage, ce qui donne 5900fr. de dépense tes ou d'arbustes, nous en sommes bien
de surplus pour les 700 colonies ajoutées. persuadés, car elle dégage presque partout
PROPOLIS. 337 PROPOLIS.

la même odeur aromatique et résineus e semblent ne pouvoir souffrir un écart ou une


quelle que soit la localité ou l'époque de fente. Mieux nous serrerons un agencement
l'année. Les abeilles ramassent la propolis de hausse, de façon à ne laisser que très peu
avec leurs mandibules, l'entassent et la d'écarts ou de points de contact accessibles
transportent dans leurs corbeilles comme aux abeilles, moins elles déposeront de pro-
elles le font du pollen. Elles ne l'emmaga- polis. Certains agencements de hausses sont
sinent cependant jamais dans les cellules, ainsi faits, qu'une pression est exercée de
mais l'appliquent sans plus tarder à la place cette façon sur les sections, réduisant par
où.elles la jugent nécessaire. Elles la mêlent conséquent au minimum l'espace compris
souvent à la cire, pour solidifier leurs entre les champs des sections et les sépara-
rayons, et en enduisent les cellules comme tions. Quelques apiculteurs préfèrent que
elles feraient d'un vernis, dans le même l'extérieur des sections soit couvert entiè-
but. Lorsque les abeilles ne peuvent s'en rement. On obtient cela soit avec les grands
approvisionner aux sources naturelles, elles cadres, soit avec les hausses dont le dessus
se rejettent fréquemment sur les substances et le fond sont disposés de façon à recouvrir
les plus variées, telles que peintures, ver- l'extérieur .des sections. Pour détacher la
nis, résines, poix, et autres choses du même propolis des sections, se reporter au chapitre
genre; et l'idée superstitieuse, assez répan- MIEL EN SECTIONS.
due en certains endroits, que les abeilles,
après la mort de leur propriétaire, le suivent COMMENT ENLEVERLA PROPOLISQUI
jusqu'à sa tombe, a pris naissance probable- S'ATTACHEAUXDOIGTS.
ment dans la croyance populaire par la vue
d'abeilles affairées sur le vernis du cercueil. On a conseillé l'emploi de différents pro-
Pour éviter aux abeilles la peine de boucher duits. L'alcool est peut-être le plus propre,
les fissures de leurs ruches, on a imaginé de mais il est plutôt trop coûteux; la benzine
faire couler un mélange de cire et de résine et l'essence, ou bien la potasse qui sert à la
dans la ruche le long des joints et des fentes. fabrication des savons, donnent d'aussi bons
Ce moyen peut être bon; nous nous imagi- résultats, et sont meilleur marché; le savon
nons toutefois que les abeilles peuvent faire lui-même fait bien si l'on s'est d'abord frotté
le travail mieux et à bien meilleur compte les mains avec un corps gras, mais n'a que
que nous. Notre principal tourment est très peu d'action autrement. Un apiculteur
d'ailleurs de nous débarrasser du surplus de du sud nous apprend qu'il a une paire de
propolis; nous admettrions donc beaucoup gants de coton clair qu'il enfile pour manipu-
mieux qu'on découvrit un procédé pour ler les cadres propollsés, et ses mains se
nous en préserver plutôt que pour en ajou- trouvent nettes quand il cesse de travailler.
ter davantage. Pour détacher la propolis du verre, l'alcool
est peut-être ce qu'il ya de meilleur. Quand
COMMENT GARANTIRDE LA PROPOLIS nous avons beaucoup de glaces salles,
LE MIELDE SURPLUS. nous les nettoyons souvent avec la plus
Le moyen le plus pratique est naturelle- grande rapidité en les faisant bouillir dans
ment d'enlever toutes les sections dès une cuve d'eau avec une certaine quantité
de cendres de bols, ou mieux, de potasse.
qu'une d'entre elles est entièrement oper-
Nous ne pouvons mieux faire que de repro-
culée; et comme les abeilles n'amassent que
très peu de propolis durant une forte miel- duire Ici un article de Miss Wilson, auxiliai-
lée.. on n'en découvrira également que très re du Dr. Miller, paru dans les Qleaningsin
peu sur les sections, à moins qu'on ne les Bee Culture:
laisse sur les ru<;hes jusqu'après que la En nettoyant les T de fer-blancavecde la potasse
miellée aura cessé. Et si on les laisse trop concentrée,j'acquisla certitudeque les ruches,leshaus-
longtemps, non-seulementles abeilles recou- ses, les séparations,etc., pouvaientêtre nettoyéesde la
même maisj'étais si occupéeà cemoment-là queje
vrent de propolis tout le cadre de bois, mais ne pusfaçon,
trouver le tempsd'en faire l'expérience,et me
elles en enduisent aussi la surface des blan- décidai parconséquentà neriendire à ce sujettantque
ches opercules, l'abîmant de façon à nuire je n'auraispu enfairel'essai.Cematin,5Mai,une occa-
presque à la vente du miel. sionse présentantpour la premièrefois,je tentai ma
Il est pourainsi dire impossible de garantir petiteexpérience.
Je misma lessiveusesur le feu avecde l'eauet dela
tout à fait les sections de la propolis. Les potasse,puisj'allaidansle magasinchoisirleshausseset
abeilles en déposeront au moins toujours un les séparationslesplus fortementpropolisées que je pus
peu dans les Interstices qui existent entre trouver, lesjugeantlessujetsles pluspropresà servirà
les sections. De même que la Nature a les une expérience.Je plongeaiquelquesséparationsdansla
cure, l'eau étant encorefroide,pourvoir l'eiiet qu'elle
vides en horreur, à son exemple les abeilles aurait sur elles.Je n'y découvris riendechangétant que
22
PROPOLIS. 338 PROPOLIS.
l'eau n'eutpas atteintà peu près au degréd'ébullition ; d'avis qu'il faut en grande partie en accuser
maislàla propolisdisparut. le de ruche que nous avons donné. La
Ce que je craignaisle plus était,que les séparations genre
mouilléescollassent tellementensembleque la lessivene toile cirée dont nous nous servions autrefois
pût enatteindretoutesles partiesetqu'elles ne fussent pour recouvrir les ruches, est aussi imper-
pasparfaitement de voirqu'ensi méable ii l'air et à l'humidité que la propolis
nettoyées.Je fussatisfaite
petit nombreellesne me donnaientaucun ennui, et que les abeilles ramassent avec tant de
sortaientdela lessiveuse toutàfaitpropres.Je les remuais
avec le tisonniertandisqu'ellesbouillaient ; mais je ne peine et de fatigue. Si la surface extérieure
sachepasque cela fut nécessaire,car j'essayaid'unautre de cette toile vient à se couvrir de glaçoons,
lot sansle remuer,et elles sortirent tout aussi nettes. il est certain que l'haleine des abeilles se
J'attachai alorsensemble59séparations,cenombreétant condensera à l'intérieur; et si l'extérieur
celuiqui me semblaitcommode. Je les plongeaidans la n'est
cuve,unefortecorde passéeau milieudu paquetpour que faiblement protégé contre le froid,
pouvoirles sortir. Je les laissaibouillir deux ou trois des glaçons se formeront assurément a
minutes, puis je les retirai; 32 d'entre elles étaient l'intérieur et ne feront plus des abeilles
parfaitementpropres.Les autres, placéesau milieudu qu'un seul bloc gelé. D'autre part, nous
paquet,avaientencoreun peude propolis,dontunenou- Saurions aucune crainte de voir les abeilles
velleimmersion eut raison.
En plofigeantà la fois une très grandequantité de boucher toutes les fentes de leur ruche
séparations, on peutavoirplusde peinequeje ne suppose aussi hermétiquement qu'elles le vou-
à lesobtenirnettes,maisje ne pense pas que pareille draient. si on leur fournissait une demeure
chosearrive si l'eauest suffisamment chaude,et si l'on hivernale si
metassezde potasse.Je necroispasnonplus qu'unedose petite qu'elles puissent la rem-
depotasseplusforteque cellenécessairepuissecauserle plir complètement-si complètement même
moindredommage qu'elles s'en trouvassent massées à l'entrée,
J'essayaiensuitede plongerles haussesà T.La gran- si ce n'est par les froids rigoureux — et que
deurde malessiveuse ne me permettaitde nettoyerque
la moitiéd'une hausseà la fois ; j'eus doncà tremper l'extérieur soit entièrement calfeutré avec
d'abordla premièremoitié,à reto-irncrlahausse,puisà une matière mauvaise conductrice du froid.
plongerlasecondemoitié.Eussé-jeeu la possibilitédeles de façon à permettre aux abeilles d'entre-
plongercomplètement en uneseule fois,j'aurais pu en tenir une chaleur régulière à l'intérieur
nettoyerune par minute.Et elles sont supérieurementdes murs de la ruche. De cette manière, on
nettoyées.Je ne sachepas qu'il existeun autre moyen
de les rendre aussi propres, presqueaussipropres,je n'aura pas à craindre d'humidité, pensons-
crois,quesi ellesétaientneuves.Nousgrattionstoutesnos nous. Avec un calfeutrage et des coussins
haussesavantd'avoirsongéà lalessive et bien qu'elles de paille d'avoine, nous avons obtenu de si
gagnentbeaucoupau grattage,le travailest loind'être bons résultats,
aussiréussiqu'avecla lessive,et le grattagedonneplusde que nous laissons très volon-
peine. tiers les pauvres petites barbouiller à leur
Je n'avaispas decuveassezgrandepour y plongerune aise pour l'hiver tout l'intérieur de leur
ruche,maislesruchesnaturellement senettoieraientaussi ruche.
bienqueles hausses.Avecunappareilde grandenrconve-
nablepouropérer,onpourraitnettoyerà la foisun grand
nombred'accessoires, tels quedes séparations,avecune VALEURDE LA PROPOLIS.
très petitefatigue.C'estsi agréablequandtoutest propre : la-résine en certaine quantité
Lesséparationsdeboissontsi bon marché,que nousne On emploie
de même pour la prépa-
pensionspasqu'ellesvalussentla peined'être nettoyées. pour la médecine;
Nousdécideronsdésormaisle contraire,je crois,à ration de certains vernis pour le cuir. On
conditiontoutefoisque nouspuissionsles faire sécherà affirme que pour cet usage la propolis à des
notresatisfaction etsansqu'ellessedéforment.
Mareigo,Illinois. EMMA WILSON. propriétés résines. qui la rendent supérieure à la
poix et aux
I.APROPOLISEST-ELLENECESSAIRE NETTOYAGE A LA VAPEURDE TOUSOBJETS
AUXABEILLES ? TACHÉSDE CIUEOUDE PROPOLIS.
On a. beaucoup discuté sur l'habitude Un ami nous fait part du procédé suivant
qu'ont les abeilles, de bouclier toutes les qui pourra rendre service à ceux qui auront
ouvertures avec de la propolis. En théorie, une chaudière à vapeur appropriée :
si on les laissait suivre cette tendance, ou J'ai cssayé.detousles moyenspréconiséspourenlever
instinct, elles finiraient par s'asphyxier la cire qui s'ailacheaux ustensiles,et l'expériencem'a
complètement. En pratique, elles arrivent. démontréquela potasseconcentrée nettoiecesobjetsplus
parfois du moins, à si bien empêcher l'éva- vileet pluscomplètement quetouteautrechose.Tousles
poration de l'humidité d'eau qu'elles déga- procédéssont ennuyeuxet longs,surtoutquand il s'agit
de rendrenettes lesouverturesperforées.Pournettoyer
gent, que cette humidité se condense et à cire,je mesersde deuxtuyaux
le panierde l'extracteur
forme des glaçons, des moisissures, etc. : ou à gaz,d'un piedde longchacun,juste assezlargespour
pouvoirs'adapter à la lanced'une pompe.Fixezune la
du moins, c'est ce qui se produit dans les
ruches que nous leur fournissons, et elles lanceà l'undesboutsd'undes tuyaux,procurez-vous
valvesphériqueet vissez-la ; entrezdemême
à l'autrebout
en souffrent. Qui a raison, de l'abeille ou de à la forceen tournantl'autre côtéde la valvedans le
l'apiculteur éclairé? Eh bien, nous sommes secondboutde tuyau,dont vousintroduirezl'extrémité
PROPOLIS. 339 PROTÈGE-MAGASINS.

opposéedansla chaudièreà environun ou deux pouces PRIORITÉ DES DROITS. — Voir SUR-
duniveaudel'eau.Ouvrezlavalveetaspergez CHARGE
au-dessous DEPOPULATION.
devapeuret d'eaubouillantelesustensilescouvertsde
cire. Vousserezétonnéde la rapiditéavec laquellece
procédéleurrendral'aspectduneuf. A. PRITCHARD. PROTÈGE-MAGASINS. — Voir MIEL EN
J. RAYONSet RUCHES.
La.,
Ste-Gabrielle, 8Août1 879.
R.

RAYON A MIEL. —Tout le monde que ces cellules sont si bien rapprochées les
sait que les cellules des rayons à miel sont unes des autres, qu'elles ne laissent entre
hexagonales, et nous présumons que le plus elles aucun vide à reuiplir. Les abeilles, par
grand nombre des gens savent aussi pour- conséquent, peuvent faire les parois de leurs
quoi elles ont cette forme. Si elles étaient cellules si minces, que la cloison qui sépare
carrées, l'abeille naissante y trouverait un chacune d'elles de sa voisine ait à peine plus
berceau beaucoup moins confortable pour y de l'épaisseur d'une feuille de papier de soie
subir ses métamorphoses, et pour loger un ordinaire. Il faut se souvenir aussi que
nombre donné d'abeilles,il faudraitun espace l'abeille, lorsqu'elle est dans sa cellule, est
beaucoup plus grand. Cette dernière raison assez comprimée, si nous pouvons nous ex-
suffirait à elle seule à faire comprendre primer ainsi, pour occuper moins d'espace
pourquoi la forme carrée a été rejetée: car que si elle était dans d'autres conditions; et
pour prrïûurer au-couvain la-plus forte eest pourquoi la chaleur animale combinée
accumulation de chaleur animale, il faut du groupement est tellement mieux écono-
qu'il soit entassé en groupe serré. Et ce misée en hiver, si les abeilles n'ont qu'un
n'est pas seulement aux larves que ce grou- petit cercle de cellules vides à couvrir, et
pement fortement tassé est nécessaire, mais sont entourées partout de provisions oper-
aux abeilles d'une colonie entière en hiver. culées. 479
Quand toutes ces abeilles sont bien enfon-
cées dans des cellulles serrées les unes con-
tre les autres, elles occupent beaucoup
moins de place qu'elles ne le pourraient
faire en toute autre disposition 107.
Si les cellules étaient rondes, elles pour-
raient être groupées ensemble de la même
façon qu'elles le sont à présent, savoir: une COMMENT ESTFAIT LE FONDDE LA CELLULE.
dans le milieu et 6 tout autour, à égale dis-
tance les unes des autres et de la cellule Mais, mes amis, ce n'est ici que la moitié
centrale, comme on le voit dans la figure A; de l'ingéniosité quia présidé à la disposition
mais même alors leurs circonférences réu- de la cellule de l'abeille. Ces cellules hexago-
nies laisseraient entre elles des vides que les nales doivent avoir une sorte de mur ou de
abeilles auraient à combler avec de la cire. cloison, qui sépare les locataires des cellules
d'un côté du rayon, de celles des cellules du
côté opposé. Si nous avions une cloison abso-
lument plate, dans toute la hauteur du rayon
et formant angles droits avec les parois des
cellules, ces cellules auraient un fond plat
qui ne conviendrait guère au corps arrondi
de l'abeille, sans compter que ce fond plat
formerait les angles inutiles qui auraient
existe, si les cellules avalent été construites
de forme ronde ou carrée. Eh bien, ce pro-
POURQUOI LES CELLULESDESRAYONSAMIEI. blème a été résolu de la même façon, pour
SONTHEXAGONALES. ainsi dire, que le premier, en composant le
fond de la cellule de trois petites pièces en
En B nous voyons des cellules presque forme de losanges. Dans la figure ci-dessus,
aussi confortables pour l'abeille naissante nous donnons une de ces petites pièces, et
que le seraient des cellules rondes — h. notre nous montions aussi la manière dont trois'
point de vue, bien entendu, car il est proba- d'entre elles sont assemblées pour former le
ble que les abeilles savent exactement et fond de la cellule.
beaucoup mieux que nous ce qui convient à Or, si ces petites pièces en losange étalent
leurs besoins; et nous voyons en même temps carrées, nous aurions la même disposition,
RAYON A MIEL. 341 RAYON A MIEL.

mais le fond serait alors trop pointu, pour avec la moindre dépense de travail et de
que la même économie préside à l'emploi de matériaux? Certaines personnes se conten-
la cire et pour que le corps de la jeune abeille tent de dire c'est leur Instinct qui les guide,
s'y place commodément. Si au contraire le et ne vont pas plus loin. Enétudiant avec soin
losange était plus aigu, nous aurions, pour les ruches nombreuses d'un apier important,
que la cire soit employée avec la meilleure nous voyons que toutes les abeilles ne con-
économie et pour le confort de l'abeille au struisent pas leurs rayons exactement sem-
berceau, un fond de cellule trop plat. Ces blables, et que toutes les colonies ne sont pas
également habiles à donner à la cire cette
merveilleuse ténuité. Certaines abeilles per-
dent leurs moments si précieux- et leur cire
non moins précieuse — à faire de gros blocs
informes de cire, à construire des cellules
grossières et sans régularité, des rayons bos-
sués, inégaux,etc., aussi mal entendus peupla
production du couvain que pour l'emmaga-
deux extrêmes sont défectueux, et il y a un sinage de miel; tandis que d'autres font un
point précis, ou plutôt une exacte propor- travail si égal, si proportionné, et perdent si
tion que doit avoir la largeur du losange par peu de cire, que c'est merveille de voir la
rapport à sa longueur. Il a été décidé depuis régularité et la précision avec laquelle ces
longtemps que cette proportion devait être pauvres petits Insectes ont parfait leur œu-
telleique si la courte diagonale A Cdu losan- vre. Or, il n'est pas nécessaire d'avoir une
ge est égale au côté d'un carré, la diagonale grande sagesse pour prétendre que ces der-
D devra égaler exactement la nières, laissées à l'état de nature, ont beau-
jgljus longueB
- diagonale de ce même carré. coup plus de chance de bien supporter l'hi-
ver que celles qui ont été gâcheuses, désor-
DODÉCAÈDRE
RHOMBOÏDAL. données dans leur manière d'agir. Si c'est
bien là le cas, celles d'entre les reines dont
Siles angles obtus de trois de ces rliombes la progéniture est la plus laborieuse, celle
fiu losanges" se rencontrent, comme en C, qui travaille la cire avec le plus d'adresse et
nous aurons la figure exacte du fond d'une qui fournit aussi les butineuses les plus em-
pressées, les plus actives, sont sûres de voir
se perpétuer leur race, tandis que la race
des autres s'éteindra tôt ou tard. Nous avons
constaté chez les abeilles plus de tendance à
la dissipation ou à des particularités bizar-
res, que dans tout autre quartier du règne
animal ou végétal. Elles varient de couleur,
de forme, de grosseur, en disposition*,en
énergie; et, si on étudiait de près chaque
colonie séparément, peut-être découvrirai t-
onque chacune a sa manière, son petit sys-
tème de faire le-* choses, tout différdfiVde
celui de ses voisines.Or,si nous faif onsentrer
en ligne de compte que bon nombre de géné-
1 rations peuvent être élevées en un seul été,
DODÉCAÈDRE
RHOMBOÏDAL. nous voyons combien, en favorisant, en
encourageant les moindres caractères, les
cellule d'abeille. Si douze de ces rhombes ou moindres dispositions désirables des abeil-
surfaces sont réunies ensemble, comme il est les, nous pouvons arriver rapidement à
démontré par A, B, C, D, nous aurons le modifier leur nature à notre fantaisie. L'œuJf
solide appelé dodécaèdre rhomboïdal que pondu aujourd'hui par la reine peut être
l'on voit représenté ci-dessus. amené, par des soins entendus, à donner
Comment se fait-il que les abeilles aient naissance à une autre reine qui en engen-
résolu avec tant de précision un problème drera de nouvelles à son tour de même
aussi embarrassant, et qu'elles sachent juste espèce qu'elle, dans un court espace de
de quelle manière et sous quelle forme elles temps, en 25 jours, ainsi que nous l'avôss
doivent employer leur précieuse cire, de expliqué précédemment. Or, étant donné
façon à renfermer le plus de miel possible, que nous choisissions une reine dont la pro-
RAYON A MIEL. 342 RAYON A MIEL.
g.énlture construise les rayons les plus min- qu'à remplir au mieux un espace donné; et
ces, et que nous en élevions d'autres engen- c'est ainsi que nous en trouvons de toutes
drées par elle qui fassent la même chose plu- les grandeurs, allant de celle des ouvrières
sieurs générations de suite, nous arriverons à d'autres beaucoup plus grandes, ayant
très probablement à avoir une race dont les presque plus de (3.25m/mde large. Dans ces
rayons se briseront sous le poids du miel. A cellules de taille particulière, les mâles sont
l'état de nature, ce cas extrême se corrige- élevés sans peine et l'on y emmagasine
rait de lui-même, aussi bien d'ailleurs que aussile miel; mais si elles sont de largeur
l'excès contraire. excessive, les abeilles se voient forcées d'en
relever le bord, sans quoi le miel en coule-
CELLULES D'ESPÈCES DIFFERENTES rait. Comme il n'est retenu dans les cellules
DANSLESRAYONS. qu'en raison de l'attraction capillaire de
si la grandeur de la cellule dépasse
Les abeilles construisent deux grandeurs celles-ci, une certaine mesure, sa propriété attrac-
distinctes et constantes de cellules: celles de tive à
mâles et celles d'ouvrières. On compte en l'égard du liquide sucré n'est plus
suffisante pour le retenir en place. Si des
moyenne sur les rayons d'ouvrières à peu mâles sont
appelés à être élevés dans ces
près cinq cellules aux 25 rn/m,La moyenne de très
grandes cellules, les abeilles en rétré-
quelques spécimens est un peu plus forte, cissent l'orifice en
et celle d'autres, un peu plus faible: mais y ajoutant un bord épais.
A titre d'essai, nous fîmes faire quelques
quand le rayon ne présente aucune irrégu- moules destinés à de petites
larité, ce nombre est très à
apte augmenter. feuilles de fondation produire
Les plus beaux spécimens de rayons d'ou- n'ayant que 3 cel-
lules 1/2 au 25 m/m. Les abeilles commen-
vrières, les plus réguliers, présentent géné- cèrent à
ralement 5 cellules dans l'espace de 25 rn/m, allonger les rudiments de cellules
de quelques-unes de ces fondations et les
et c'est pourquoi on a adopté cette mesure
fondations de 109.S'il munirent de ce rebord dont nous venons de
pour les rayons y a
parler, mais il est à croire que l'idée ne leur
cinq cellules aux 25 rn/m,les 25 m/mcarrés convenait
donneront une moyenne de 25 (*) cellules en- pas, car bientôt elles essayèrent
de transformer quelques autres en cellules
viron, et avec les 25 cellules du côté opposé, ce leur fut toutefois une telle
cela fera 50 jeunes a.beilles qui écloront d'ouvrières;
de travail que, découragées
sur chaque 5 c/mcarrés de rayon à couvain. complication
sans doute, elles finirent par abandonner
Les fondations sont tellement plus régu-
le rayon commencé. Les
lières que les rayons naturels, que nous complètement
le manque de
obtenons un bien plus grand nombre d'abeil- abeilles, quelquefois, quand
les y oblige, élèvent du couvain d'ou-
les sur une surface donnée de rayons, et. en place
vrière dans des cellules de mâles, et tou-
cela, du moins, nous pouvons nous vanter
d'avoir beaucoup gagné sur la nature. jours elles diminuent l'orifice des cellules
par de la cire, comme nous l'avons dit plus
haut, laissant à la jeuue abeille une large
place pour croître et se développer. Par
contre, des mâles sont élevés à leur tour
dans des cellules d'ouvrières, mais leur
croissance s'y trouve tellement entravée,
que c'est à peine si, lorsqu'ils les quittent, Ils
ont l'air d'insectes parfaits.
On a prétendu a plusieurs reprises que
RAYONDE MALES. RAYOND'OUVRIÈRES. nous pouvions obtenir une race d'abeilles
plus grosses en leur fournissant des cellules
On compte sur les rayons de mâles 4 cel- plus larges; et certaines circonstances ont
lules environ au pouce, mais les abeilles paru prouver qu'ily avait quelque chose à
paraissent être moins attentives à leur faire en ce sens, quoique, à vrai dire, nous
donner toujours la même largeur que lors- ayons peu d'espoir qu'un tel accroissement
qu'elles construisent des cellules d'ouvri- de taille pût être permanent; à moins toute-
ères. Elles semblent souvent ne chercher fois do choisir, pour le perpétuer, la. plus
des calculs grosse espèce d'abeilles, ainsi que nous
(») D'après mathématiques rigoureuse-
mentexacte,Cesnombre3s'éléveraientrespectivementl'avons expliqué précédemment. En faisant
à 29, 29 et 58,maisce sontordinairementles nombres les cellulesplus petites qu'à l'ordinaire, nous
que nous avons donné dans le contextequi se rap- pouvons obtenir sans peine de petites abeil-
prochentle plus de la réalité. 4S3. les. et nous avons vu tout un nucleus rem-
«

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Nmi.V.
RAYON A MIEL. 344 RAYON A MIEL.

pli d'abeilles tellement petites que c'était boîte de surplus, elle a une certaine façon
rlsible de les voir, et cela tout simplement de la prendre que nous ne pouvons mieux
parce que le rayon dans lequel elles avaient expliquer qu'en disant qu'elle la glisse sous
pris naissance était concave d'un côté et de son menton. Lorsqu'elle est ainsi chargée,
l'autre convexe. C'est du côté concave que on ne se douterait jamais que quelque chose
les abeilles provenaient. Leurs mouvements l'encombre; et si la lamelle échappe à son
légers, leur vivacité tandis qu'elles pre- étreinte, elle la repousse alors très adroite-
naient leurs ébats à l'entrée de la ruche ment sous son menton avec une de ses pattes
était un spectacle vraiment joli et amusant de devant. Le petit morceau de cire est si
pour les amateurs. Les ouvrières élevées échauffé de ce séjour sous le menton, qu'il
dans des cellules de mâles sont, si nous ne est très malléable. Arrivée à la cellule en
nous trompons pas, d'une grosseur extraor- construction, l'abeille pose la lamelle et la
dinaire, mais nous avons peine à croire presse contre le rayon. On s'imaginerait
qu'on en puisse obtenir par ce moyen d'aussi qu'elle va s'arrêter un moment et la mettre
grosses d'une façon permanente. La diffi- en place: nullement. Elle s'éloigne en cou-
culté qui se présente à nous actuellement, rant et tourne sur elle-même de tant de
est la tendance des abeilles à élever une façon que vous ne pourriez croire qu'elle
grande quantité de mâles inutiles. En gar- fait partie du groupe des travailleuses. Une
nissant une ruche rien que de rayons d'ou- autre vient après elle, un peu plus tôt, un
vrières, nous pouvons si bien empêcher la peu plus tard, donne une pincée à la cire, ou
ponte des mâles qu'on peut dire que nous la bien la gratte, la polit avec ses mandibules;
prévenons complètement. puis une autre encore, et ainsi de suite, et
le résultat total de toutes ces manœuvres
COMMENT LES ABEILLESBATISSENT est que le rayon paraît grandir tout seul.
LES RAYONS. Cependant, jamais aucune abeille ne fait
Aujourd'hui, en ce siècle où les abeilles et seule une cellule entière.
le miel ont pris une telle importance, il Le rayon est le produit des efforts réunis
semblerait que chacun dût pouvoir dire de la population, mouvante sans arrêt, et le
comment les abeilles construisent leurs plus surprenant, c'est qu'un travail si mer-
rayons, avec autant de facilité qu'on expli- veilleux soit le résultat de mouvements si
que comment les bestiaux et les chevaux désordonnés à la vue, si dénués de suite. Dès
paissent les herbages; malgré tout, nous que les cellules sont partiellement construi-
manquons de recueils de patientes et mi- tes, elles reçoivent des œufs ou du miel, et
nutieuses observations comme celles aux- lesabeilles en augmentent la longueur, quand
quelles Darwin se livra il y a bon nombre elles le jugent convenable, ou peut-être
d'années. Nous avons là dans notre rucller,h quand elles se trouvent de ce côté-la,n. Il se
l'heure présente, des douzaines de ruches peut qu'il leur soit plus facile de travailler
d'observations où les abeilles ne cessent de dans les cellules, les parois étant basses, car
travailler; et, pour nous rendre compte de elles peuvent plus aisément accéder au cou-
leur manière de faire, nous n'avons qu'à vain en cecas, et même emmagasiner le miel;
prendre une chaise et à nous asseoir devant etcomme elles laissent un anneau épais de
elles, mais ces petits insectes ont les mouve- cire au bord de la cellule, elles ont sous la
ments si prompts, de tels tours de passe- main les matériaux nécessaires pour l'allon-
passe enagissaht, que c'est à peine si nous ger quand elles le jugeront à propos. Cet
savons comment elles viennent à bout de anneau épais sert aussi à donner aux pattes
leur construction. des ouvrières un appui solide, carles côtés
Si nous les surveillons de près pendant la des cellules sontsi minces qu'ils risqueraient
récolte et la construction des rayons, nous de se briser, même sous le faible poids d'une
en trouverons beaucoup ayant des lamelles abeille. Quand le nectar donne avec abon-
de cire visibles entre les anneaux de leur dance, si elles manquent de place pour l'em-
abdomen, et ces lamelles proviennent soit magasiner, leur empressement est si visible
de leur propre corps, soit du bas de la ruche, et elles pressent tant l'ouvrage qu'on les
soit du fond des boites de surplus dans les- croit voir trembler d'excitation. Néanmoins
quelles-elles construisent. Quand une abeil- elles passent d'une cellule à l'autre, comme
le veut porter une de ces lamelles à courte nous l'avons dit plus haut, la même abeille
distance, elle la prend entre ses mandibules ne travaillant pas plus d'une minute ou deux
semble aussi affairée qu'un charpentier à la même place. Très souvent, quand l'une
portant une planche sur son épaule. S'il faut d'ellcsaplié une lamellede cire dans un sens,
et une autre la plie dans un sens opposé et ainsi
qu'enta transporte du fond de la ruche à la
RAYON A MIEL. fî4ô HAYONSARTIFICIELS.

lusqu'à la fin; mais après que toutes l'ont du rayon naturel augmente d'épaisseur
tordue, tirée en tous sens, la cire se trouve à mesure qu'elle se rapproche de la
être placée juste au bon endroit. Autant que ligne sur laquelle porte tout le poids du
nous en avons pu juger, elles humectent les rayon et qu'elle se termine en pointe vers le
lamelles, les minces rubans de cire avec une bas. On en comprend facilement la raison.
sorte de salive. Comme les abeilles maintien- Mais que cette épaisseur diminue graduelle-
nent toujours épais le bord ou anneau de la ment de haut en bas semble merveilleux,
cellule sur laquelle elles travaillent, on pour- quand on songe au travail sans suite, décou-
rait supposer que celle-ci a des murs d'une su, hasardeux, auquel ont pris part un si
épaisseur considérable; mais si on dérange grand nombre d'abeilles différentes.
l'insecte et qu'on casse ce rebord, on verra Pour les détails touchant l'épaisseur des
que ses mandibules se sont tellement rappro- rayons et l'espace qu'il faut laisser entre
chées en travaillant, que les côtés de cellule eux; voir: DISTANCESFIXES, ESPACEMENT
sont aussi minces que du papier de soie. En DES CADRES, et aussi FONDATIONDES
bâtissant le rayon naturel, elles amincissent RAYONS.
comme de juste, dela même façon, le fond
des cellules à mesure du travail, avant d'es- RAYONS ARTIFICIELS. On a fait
quisser même les parois de côté. autrefois diverses tentatives pour obtenir
Quand on ne leur fournit de fondation du miel purayon par des moyens artificiels ;
d'aucune sorte, elles commencent la cons- mais on n'était parvenu à produire rien de

GATEAUXNATURELSCONSTRUITS
EN PLEIN AIR.

truction du rayon en suspendant de petits présentable, jusqu'au jour où E. B. Weed,


morceaux en différents points, comme on le autrefois de Détroit, aujourd'hui de Cleve-
voit sur la gravure. Puis, à mesure que ces land, Ohio, étudia le problème à son tour. Ses
parties s'élargissent, elles les réunissent les premiers échantillons avaient les parois des
unes contre les autres avec tant de perfec- cellules aussi délicates que les abeilles les
tion qu'il est parfois difficile, une fois le pouvaient faire; mais le fond en était plat,
rayon achevé, de déterminer où se trouvent et les abeilles ne semblèrent pas s'en empa-
les raccords. Il peut arriver cependant rer aussi volontiers que des leurs. D'ailleurs,
qu'elles établissent une rangée de cellules on découvrit bientôt qu'elles épaississaient
irrégulières ou de mAles le long de la ligne ce fond, de sorte que, en mangeant le rayon,
de réunion. la cloison médiane se révélait très percep-
Au chapitre FONDATIONDE RAYONnous tible.
avons déjà expliqué que la cloison médiane Finalement, M. Weed songea à fabriquer
REINE (LA). 346 REINE (LA).
le même article avec fonds naturels, ce qu'il Si nous privons une ruchéc de sa reine,
accomplit à la perfection; c'était en vérité les abeilles se mettent à l'œuvre pour en
une merveille d'adresse et demain-d'œuvre, élever une autre, si toutefois elles ont dans
Ces rayons étaient presque aussi délicats et la ruche une larve d'ouvrière qui puisse
aussi parfaits que le produit naturel, et bon répondre à leur dessein. Telle est la règle;
nombre de livres de miel furent obtenus par mais il y a quelques exceptions. si peu nom-
leur moyen; c'est-à-dire qu'ils furent mis breuses à la vérité, qu'on peut se dire en
dans les sections comme s'ils avaient été con- toute certitude, toutes tes fois que les
struits par les abeilles. Dans la plupart des abeilles ayant des larves (1tilige voulu refu-
cas, elles les remplirent promptement et les sent de construire des cellules de sauvcté,
operculèrent; mais en d'autres occasions, on qu'une reine quelconque se trouve dans la
s'aperçut qu'elles n'acceptaient guère ces ruche.
rayons avec plus d'empressement que des
fondations qui pouvaient être fabriquées à REINESIMPARFAITEMENT DEVELOPPEES.
bien meilleur marché. Les prix des matrices
pour la production deces rayons artificiels Certaines reines sont petites, habituelle-
était tout simplement excessif; et même ment de couleur foncée; cellcs-là sont
après qu'elles furent établies, le travail de fécondées parfois et pondent des œufs pen-
— soit durant une
fabrication des rayons restait très lent. De dant quelques temps
ce fait que les abeilles acceptaient avec semaine seulement, soit plusieurs mois de
— mais elles ne sont jamais avanta-
presque autant d'empressement les fonda- suite
tions à cellules profondes mais à fond mince, geuses. Il arrive même qu'elles ne pondent
du tout, mais elles demeurent inutiles,
telles que celles dont nous parlons dans pas
dans la colonie tout le long de la saison: et
cet ouvrage au chapitre FONDATIONS,
autre
M. Weed renonça à tous les essais précé- ne permettant pas néanmoins qu'une
soit introduite ou élevée. Une reine sans
dents qu'il avait faits pour obtenir des y
ailes, ou en ayant de défectueuses, produit
rayons artificiels en faveur de son nouveau le même résultat. Le seul remède est de
produit. faire la chasse à celles-là et de les tuer.
REINE (LA). — La personnalité la Elles sont si semblables aux ouvrières qu'il
plus Importante de la ruchée est la reine est difficile parfois de les distinguer: on
ou abeille-mère. On l'appelle abeille-mère peut cependant les reconnaître à la manière
parce qu'elle est, en réalité, la mère de dont les abeilles se comportent envers elles.
toutes les abeilles d'une ruche. Nous en Voir au chapitre INTRODUCTION DESREINES,
et aussi la gravure ci-contre. A l'automne,
quand la reine a cessé de pondre, elle
diminue ordinairement de grosseur et prend
une apparence insignifiante, fut-elle même
de premier choix. Mais si pendant, la saison
de la ponte, quand toutes les reines fé-
condes s'y IINI-erit.,une d'clitre-('Iks paraît
trop petite, on l'enlève immédiatement, et
une autre, une vraie pondeuse, est mise à
sa place.
COMMENT D'UNŒUFD'OUVRIÈRE,
ON PARVIENTA PHOIJUIIŒUNE REINE.
C'est, une quesiion qu'on fait, souvent, et
à laquelleil nous est difficile de répondre,
comme à tant d'autres que posent, les visi-
teurs d'un rucher. Nousne pouvons AOUS
promettre de vous satisfaire complètement,
LA REINE ET SA SUITE, mais nous allons vous faire part de tout ce que
nous savonsa ce sujet. Nous allons prendre
avons déjà tant dit à son sujet aux chapitres tout d'abord un cadre garni d'oeufs, comme
MALES et ELEVAGEDES REINES, que sa nous l'avons fait pour étudier les ABEIL-
majesté M,comme on la désigne fréquem- LES ; mais cette fois nousle mettrons dans
ment, ne doit plus être une inconnue pour une colonie n'ayant de reine d'aucune sorte.
les lecteurs de notre ABC. Les œufs microscopiques donnent naissance
REINE (LA). 347 REINE(LA).
à des larves comme précédemment; mais taillent les côtés à facettes, comme on le
dès qu'Us commencent à éclore, si nous exa- voit en C. Quand on examine de près ce
minons le rayon de près, nous verrons que bossellement, on s'aperçoit qu'il est l'Image
quelques-unes des cellules ont reçu en plus d'un rayon très réduit. Ici se présente un
grande abondance que les autres le nour- fait que vous ne manquerez pas d'observer:
rlssement laiteux. Plus tard, les abeilles Les abeilles, comme le reste des créatures,
commenceront à élargir ces cellules au commettent parfois des méprises; car lors-
détriment de leurs voisines. Celles-là qu'elles n'ont pas d'autres larves que des
sont les cellules de reines; elles affec- larves de mâles dans le rayon, elles ne voient
tent la forme d'une cupule de gland de rien de mieux que de s'en servir pour
chêne, et occupent habituellement la place élever une reine.
de trois cellules ordinaires. Dans le croquis Or, il est très utile de pouvoir reconnaître,
ci-dessous vous voyez des cellules à diffé- à peu de chose près, quand les alvéoles
rents degrés:d'accroissemen t. royaux, qu'on trouve parfois Inopinément
dans les ruches, ont chance d'éclore; et les
abeilles sont d'ailleurs très accomodantcs
pour vous renseigner sur ce point; car la
veille à peu près du jour où la reine doit
éclore, deux jours peut-être avant, elles
vont arracher cette longue pointe de cire
qu'elles avalent ajoutée au bout de la
cellule, et n'y laissent qu'un couvercle très
mince, semblable aux autres opercules de
la surface du rayon, comme le montre la
gravure ci-après. Nous ne savons pourquoi
elles font cela, si ce n'est parce qu'elles sont
Impatientes d'apercevoir leur nouvelle
mère. On a prétendu que c'était pour lui
donner facilité de percer l'opercule; mais
---.-' elles s'abstiennent parfois complètement
DE REINES,D'APRÈSCHESHIRE.
CELLULES d'enlever la surcharge de cire, et nous ne
nous sommes pas aperçus que la reine ait
EnA est une cellule qui vient d'être eu la moindre difficulté cependant à déta-
convertie en cellule de reine; en B, une dont cher le couvercle de sa cellule. SI l'alvéole
les minces parois ont été allongées de façon est construit sur un rayon neuf ou une
à former un véritable alvéole rayai, tout feuille de fondation, et qu'on le tienne
prêt pour ainsi dire à être operculé : ce qui devant une très forte lumière, vers le
arrive juste 9 jours après celui où l'œuf a quinzième jour, ou un peu après, on y voit
été pondu. 7 jours plus tard, c'est-à-dire la reine se mouvoir. Un peu plus tard, en
16 jours à partir de la ponte de l'œuf, la prêtant, bieir l'oreille, on l'entend ronger
reine sort de sa cellule insecte parfait. C est l'opercule pouit couvrir un chemin. Bientôt
une cellule de reine que sa locataire vient après on voit, percer les pointes acérées de
de quitter. Or, retenez bien ce que nous ses puissantes mandibules, tandis qu'elle
allons vous dire, ou vous vous embrouille- ronge d'une ligne mince le tour de la cel-
riez. SI, au lieu d'oeufs, on donne aux abeilles lule. Comme elle tourne sur elle-même
des larves de 3 jours, la reine qu'elles élé- pendant cette opération, elle coupe le bout
veront en ce cas quittera sa cellule dix de l'alvé de en un cercle si parfait qu'on
jours seulement après que les larves auront le croirait découpé à l'aide d'un com-
été données. Ces reines de dix jours ne sont pas. Or, remarquez que la substance dont
probablement pas aussi bonnes que celles est,faite cette cellule- est rigide et coriace, et
provenant de larves plus jeunes; et nous que par conséquent, avant qu'ellpait achevé
croyons, qu'en général, il est bon de leur le cercle, le bout fait ressort sous la poussée
en substituer une autre. qu'elle lui donne, et s'ouvre comme le ferait
Il se passe des choses très extraordinaires le couvercle d'un vase sous l'impulsion d'un
avec des alvéoles royaux, comme vous le petit chat qui voudrait en sortir. Nous les
pourrez constater. Après que l'alvéole est avons vues souvent pohsser cette porte et
operculé, les abeilles vont le surcharger regarder dehors avec le même air de curio-
d'une quantité excessive de cire, lui don- sité étonnée que montre,le petit enfant qui,
nent la forme d'un cône allongé, et en par un matin d'été, se traîne pour la pre-
REIÏNE (LA). 348 REINE (LA).
mière fois à la porte. Puis souvent, après ouvert des alvéoles royaux à tous les degrés
avoir jeté un regard dehors, elles se rejet- après qu'ils avaient été operculés, jusqu'au
tent dans leur berceau et attendent quelque moment où la reine fut prête à en sortir.
temps. Ce fait se produit surtout quand Le lendemain du jour où ils ont été oper-
d'autres reines éclosent à leur tour, et qu'il culés, les reines ne sont que de simples
doit y avoir lutte pour décider qui aura la larves ordinaires, bien que plutôt plus
souveraineté. grosses que les larves d'ouvrières du même
Nous allons examiner à présent qu'elle âge; après deux ou trois jours, une tête
substance extraordinaire est la gelée royale, se dessine" petit à petit, si nous pouvons
La nourriture laiteuse qui est donnée aux nous exprimer ainsi, et, plus tard, on aper-
jeunes larves, et qu'on suppose être un çoit dos pattes recroisées; en dernier lieu,
mélange de pollen et de miel en partie une paire de délicates ailes sortent, on ne
digéré, est très similaire, sinon
identique en composition, à la,gelée
royale. Les abeilles ne sont pas le
seul exemple que nous ayons dans
le règne animal, de parents faisant
passer la nourriture par leur esto-
mac pour la digérer partiellement,
avant de la distribuer à leur progé-
niture. Les pigeons nourrissent
précisément leurs petits de cette
façon, tant qu'ils ne sont pas capa-
bles de digérer eux-mêmes les ali-
ments. On a aussi constaté que les
abeilles ont une nourriture plus
grossière à l'usage des larves d'ou-
vrières, lorsque celles-ci sont âgées
de quelques jours, de même que
pour les mâles, tout le temps de
leur existence iarvale. Nous enten-
dons par nourriture plus grossière,
un aliment digéré de façon moins
parfaite; de fait, on dit que lenour-
rissement des mâles est un mélange
de pollen et de miel à l'état naturel
pour ainsi dire. Cela peut être,
mais nous n'avons pas les moyens
de nous en assurer à notre entière
satisfaction. On a aussi prétendu
que les larves de reines reçoivent
le nourrissement le plus délicat, le
plus parfaitement digéré, le plus
concentré que les abeilles puissent
préparer. Ceci, nous n'avons pas de CELLULESDE REINES.
peine à le croire, car la gelée royale par W.Z. Hulchisun.
Photographiées
a une saveur tout à fait succulente
— participant de la crème, de la gelée de sait d'où ni comment. Deux jours avant
coing, du miel — avec quelque chose de qu'elles dussent érlore, nous avons sorti des
légèrement acide et un goût de lait, fort,reines de leur cellule, qui ont achevé leur
accentué, qui écœurerait si on en prenait métamorphose et sont devenues insectes
beaucoup. Voir GELÉE ROYALEau chapitre parfaits, rien qu'en étant exposées à la
ANATOMIE DEL'ABEILLE. chaleur. Nous en avons aussi sorties à un
degré moins avancé de leurs métamor-
CEQUEFAITLA NYMPHEDEREINE phoses, nous avons tenu dans nos mains
TANDISQU'ELLEEST CLOSE leur chrysalide blanchâtre immobile, sans
DANSSACELLULE. mouvements, sorte de cadavres, que nous
A dire vrai, nous ne sommes pas très avons examinés à loisir, puis remisen place,
instruits à. ce sujet, bien que nous ayons refermant la cellule d'un morceau de cire
REINE (LA). 349 REINE (LA).

rendu malléable à la chaleur des doigts; et contenant du miel non operculé, elle en
trois jours après ces reines éclosaient, prend une lampée qui indique, pour le moins,
aussi belles que tout autres. M. Langstroth que ce genre de nourriture nelui déplaît pas.
raconte qu'il a pu suivre la métamorphose Son repas pris, elle commence à parcourir
en plaçant dans l'alvéole un mince tube de les rayons en partie, pour jouir de l'usage
verre, ouvert aux deux bouts, de façon à ce des longues pattes vigoureuses, et peut-être
qu'il puisse contenir la reine, et qu'il laissa aussi parce qu'elle sait qu'il est de son devoir
operculer par les abeilles comme d'habitude. de détruire les cellules de reines qui pour-
Cette expérience avait été faite déjà par raient s'y trouver. Si d'autres reines sont
Huber. Avec plusieurs de ces alvéoles de écloses avant elle, son premier devoir, celui
verre, nous pensons qu'on pourrait suivre qui prime tous les autres, est de les recher-
la métamorphose depuis le commence- cher et d'affirmer sa suprématie ou de mou-
ment jusqu'à la fin. rir dans cette tentative. 543.162. Si toutes les
autres cellules de reines ont été soustraites,
MÉTHODE DE DAVIS.
DE TRANSPOSITION comme il arrive habituellement lorsqu'on a
besoin des reines qu'elles renferment, elle
Au mois d'août 1874,après que nous eûmes n'a autre chose à faire que de parcourir son
découvert le moyen d'expédier parla poste
des larves propres à l'élevage de reines à de royaume, reine et maîtresse dans toute son
étendue. Si elle se baisse pour se reposer,
courtes distances, J. L. Davis, de Delhi, ou prend du repos dans tout autre position,
Ingham Co., Michigan,nous écrivit qu'il allait la première semaine de son existence, c'est
augmenter largement le nombre de ses rei- ce que nous n'avons jamais été capable de
nes au moyen du sujet que nous lui avions découvrir.
envoyé, car il comptait prendre des larves Mais en supposant qu'elle découvre une
dans leur cellule et les placer dans les alvéo- autre cellule de reine, qu'arrivera-t-il? Quel-
les royaux commencés dans ses ruches -
quefois, elle en fait le tour en courant pen-
après en avoir soustrait naturellement les dant un moment;
larves qui s'y trouvaient. Nous nous empa- quelquefois les abeilles y
râmes aussitôt de l'idée, et nous rendant pratiquent une ouverture, ou bien c'est la
reine elle-même qui la déchire, de ces mê-
vers des ruchées d'hybrides qui détruisaient
avec persistance tous les alvéoles que nous mes mandibules puissantes qui lui ont servi
leur donnions, et en construisaient d'autres d'abord pour s'ouvrir un chemin hors de la
sur leur propre couvain, nous enlevâmes les sienne. Elle fait ordinairement la déchirure
larves de toutes les cellules, leur en substi- sur le côté de l'alvéole, comme on la volt en
E sur la gravure de la page 347.
tuant d'autres provenant d'une reine d'im-
On a prétendu que la reine perçait aussi-
portation. Pour opérer cette transposition,
nous fimes usage d'un cure-dents de plume. tôt de son dard sa sœur sans défense à l'état
encore de chrysalide, pour s'assurer de sa
Presque tous les alvéoles furent achevés et
operculés,juste comme s'ilsavaient contenus mort; mais de cela nous ne sommes pas cer-
le couvain de la ruchée d'hybrides. Au temps tains, car nous ne l'avons jamais saisie dans
révolu, nous eûmes tout un lot de superbes l'accomplissement de cet acte meurtrier.
reines jaunes, aussi beau que tous ceux que Nous avons bien vu sur le côté de la chrysa-
nous avions élevés jusque-là. Depuis, nous lide de reine des marques qui ressemblaient
avons mis presque chaque année cette mé- acsez à la piqûre d'un dard, mais nous avons
thode en pratique; c'est ce que nous appe- aussi sauvé d'une destruction complète des
lons aujourd'hui le greffage M.Voir ÉLE- cellules de reines et nous les avons mises en
VAGEDESREINES. cage de nourriceries après qu'elles avaient
été ouvertes et déchirées, et arrivées à
CE QU'IL ADVIENTDE LA REINE maturité, elles nous ont fourni de belles
APRÈSQU'ELLEA QUITTÉSA CELLULE. reines. Comme la substance de ces nymphes
de reines est très molle, très tendre, les
Nous sommes heureux de pouvoir vous ouvrières ont tôt fait de les arracher pièce
faire connaître, d'après nos observations à pièce de la cellule; et nous avons parfois
personnelles, les moindres mouvements placé ces membres rudimentaires, ailes,
d'une reine après-qu'elle a poussé le couver- pattes ou n'importe quelle autre partie
cle à charnière dont nous vous avons parlé, déchirée par la méchante ouvrière, dans la
et que vous verrez représenté au chapitre nourricerle, où nous les avons vus se déve-
ÉLEVAGEDESREINES.Elle commence géné- lopper. D'après bien des observations aussi
ralement par fourrer sa tête dans toutes minutieusement faites, nous pensons que la
les cellules, puis, quand elle en a trouvé une reine pratique une ouverture dans l'alvéole
REINE (LA). 350 REINE (LA).

ennemj, ou le déchire de ses mandibules, de les habitantes éclore. puis après, elles lè-
telle façon, que les ouvrières se saisissent de glent ensemble leurs "petits différends", soit
son habitante, l'en arrachent et la rejettent, par l'essaimage, soit par la rencontre corps
comme elles le feraient de toute autre larve à corps, jusqu'à la mort de l'une d'entre
mutilée ou de toute partie brisée d'un rayon elles. Nous recherchâmes une fois une reine,
183.Lorsqu'on découpe des cellules de reines et, ne la trouvant pas, notre conclusion fut
sur un rayon, toutes les larves qui se trou- qu'elle était perdue. Un autre alvéole fut in-
vent atteintes d'une façon ou d'une autre, séré, et après le temps voulu, Il en sortit une
sont aussitôt rejetées dehors par les abeilles reine. Quelle ne fut pas notre surprise de
qui ne réservent que les cellules en parfait voir notre nouvelle reine pondre dès le len-
état. Les abeilles ne s'embarrassent jamais demain de sa naissance ; mais un autre exa-
d'invalides, ni n'essayent de soigner une de menplus attentifnousles flt découvrir toutes
leurs sœurs blessée ou mutilée. Elles éprou- les deux sur le même rayon. Dans les Intro-
vent pour leurs semblables le même senti- ductions de reines, bien des pertes ont ré-
ment que celui qu'on peut attendre d'une sulté de la présence de deux reines dans une
locomotive pour l'homme qu'elle a écrasé. même ruche; l'apiculteur se croyait certain
Elles ne refusent pas de lutter, il est vrai, que sa ruche était orpheline parce qu'il
contre tout ce qui pourrait menacer l'exis- Pavait privée d'une reine—mais il en restait
tence de la colonie; mais nous ne les avons une autre.
jamais vues s'inquiéter de l'une d'entre elles SONSÉMISPAR LES REINES.
ou même avoir compassion de leur couvain
impuissant, quandil souffre d'une façon quel- Les reines font entendre deux sortes de
conque. SI une déchirure est faite dans une sons ou d'appels, qu'elles émettent dans des
cellule de reine, par la reine elle-même ou occasions différentes.Il est presque impos-
par qui que ce soit., on est presque certain de sible de décrire ces sons. L'un est une
voir les abeilles en arracher la nymphe pour espèce de z-e-ep, z-e-ep, zcep, zeep. Cer-
la mettre dehors. Lorsqu'une reine vient taines le désignent du nom de pépiement..
d'éclore, les alvéoles royaux qui restent ne Quoi qu'il en soit, il conslte en un son pro-
tardentpas. en général, à être détruits ; Il y a longé suivi de plusieurs autres de plus on
cependant pas mal d'exceptions M7.Quand plusbrefs. C'estla reine sortie de sa cellule
deux reines éclogent en même temps, elles qui fait entendre ce pépiement., qu'elle soit
essayent aussi habituellement de s'entre- vierge ou fécondée. Les jeunes seules s'y
tuer; mais nous n'avons jamais entendu dire livrent; les plus âgées ont trop de dignité
que les deux eussent péri. Cela vient proba- ou de nous ne savons quoi pour faire enten-
blement de ce qu'elles ne peuvent percer dre pareils cris; elles orient, parfois, cepen-
leurs rivales de leur dard que dansune cer- dant, et rigoureusement quand les abeilles
taine position; et celle qui, par sa vigueur se forment en boule autour d'elles et les
ou grâce au hasard, prend cette position pro- tiraillent par les pattes et les ailes. Elles
pice dans le combat, est sûre d'en sortir victo- lancent un appel,comme nous le ferlons,si en-
rieuse. Ce qui explique comment une reine vironnés de tous côtés par des ennemis, la
non fécondée et très inférieure peut sup- crainte nous faisait pousser un cri d'alarme.
planter, parfois, une pondeuse plus âgée. L'autre son que les reines sont connues
Deux reines mises ainsi en présence ne tar- pour faire entendre, est ce qu'on appelle
dent généralement pas à combattre l'une leur kouak kouak, c'est la seule combinai-
contre l'autre, mais ce n'est pas toujours le son de lettres qui rendent au mieux le cri
cas. On a rapporté qu'en plusieurs occasions qu'elles émettent, si nous ne nous trom-
on a vu vivre en bon accord, pendant plu- pons pas, étant encore emprisonnées dans
sieurs mois, deux reines, même écloses vers leur cellule, mais sur le point d'éclore, en
le même temps, et Il n'est pas extraordinaire réponse au pépiement ou zeep, zeep, d'une
de voir une jeune reine aider sa mère dans vierge déjà éclose et qui essaye d'affirmer
la ponte, spécialement quand la mère est sa souveraineté. Le kouak, n'est entendu
âgée de deux ou trois ans. Si la saison est par conséquent que quand il reste des cel-
bonne et la ruche populeuse, très souvent, lules de reines dans la ruche. Autrement le
au lieu de se combattre, elles divisent leurs son produit n'est qu'une série de z-e-ep.
forces d'une façon ou d'une autre, et c'est z-e-ep, zeep, prolongés, suivis de cris plus
ainsi que nous avons les ESSAIMAGES SE- brefs, comme nous l'avons expliqué.
CONDAIRES. Lorsqu'on introduit une reine jeune, elle
Quelquefois, la reine ne prête nulle atten- jette fréquemment un cri d'alarme, un
tion aux alvéoles restants 549 ; elle en laisse zeep, zeep, etc.; presque toujours les abell-
REINE (LA). 351 REINE (LA).

les se montrent irritées de ces notes aigües cadre ayant quelques larves non operculees,
lancées par la reine, et souvent elles se venant même de sortir de l'œuf. Ce cadre
précipitent sur elle, se -massent en boule est mis là dans un triple but. Il permet de
autour de cette souveraine d'emprunt, tan- juger d'un seul coup d'œil si la reine est
dis qu'elles n'y auraient pas fait attention si dans la ruche on non, car dès l'instant
elle n'avait pas poussé ce cri trop connu. qu'elle serait perdue,les abeilles commence-
Après l'avoir entendu une fois, vous ne raient sur ce rayon de larves la construc-
pourrez manquer de le reconnaître toujours tion de nouveaux alvéoles royaux; il permet
par la suite. Les reines, si on les met les aux abeilles de s'élever une autre reine, au
unes près des autres dans des cages, s'ap- cas où la première succomberait à un acci-
pellent souvent et se répondent, par des dent pendant son vol nuptial, ce qui arrive
accents que nous supposons devoir être fréquemment; enfin, Il fait office de nucleus
des défis à un mortel combat. pour retenir ensemble les abeilles, et les
Quelques reines que W. P. Henderson, de empêcher de suivre la reine dans son vol
Murfreesboro, Tenn., nous avait envoyé en nuptial, ce à quoi elles sont assez disposées
été, criaient si fort quand nous les dépo- si elles se trouvent dans une ruchette ne
sâmes sur la table, qu'on pouvait les enten- contenant pas de couvain. Du couvain non
dre distinctement d'un bout à l'autre de la operculé dans une ruche est une sauve-
pièce. Une voix lançait une note haute, garde contre des accidents de toute nature,
algue, une seconde était unebasse profonde, et nous avons souvent occasionné le dé-
tandis que d'autres restaient dans le mé- but de la ponte d'une jeune reine, rien
dium. En les examinant déplus près, nous qu'en confiant aux abeilles quelques œufs
remarquâmes que chaque fois que les cris et du couvain non operculé. Nous ne pou-
se répétaient, les ailes deces reines avaient vons dire si ce couvain l'excitait à se livrer
un tremblement, d'où l'on pourrait déduire à son vol nuptial, ou bien, ce vol ayant eu
que le son n'est produit que par le mouve- lieu, à secouer une certaine paresse qui
ment des ailes; mais il n'en est rien très s'était emparée d'elle; mais ce dont nous
probablement. Quelqu'un croyons-nous, a sommes certains, c'est que de jeunes reines
rapporté qu'il avait entendu les cris d'une qui n'ont pas encore pondu a l'âge de
reine dont, les deux ailes avaient été cou- quinze jours, s'y décident souvent après
pées entièrement 550.Que ces notes aiguës qu'on a donné des œufs et des larves à leur
émises par la reine influent d'une certaine colonie. Il se peut que la vue de ces œufs et
façon sur les mouvements, nous en som- de ces larves lui suggère l'idée du devoir
mes persuadés, mais ce que nous ignorons, qu'il est temps pour elle de remplir, ou que
c'est comment ou jusqu'à quel point cette les premiers engagent les ouvrières à lui
Influence se fait sentir. donner, comme elles le font aux pondeuses,
une quantité extraordinaire de nourriture.
REINESVIERGES.
On appelé reines vierges celles nouvelle- AGEAUQUELLESREINESVIERGES
ment écloses, pour les distinguer des reines SE LIVRENTA LEUR VOL NUPTIAL.
qui ont été fécondées par les rpâles et qui Les ouvrages traitant d'apiculture parais-
pondent. Les reines vierges, au moment- sent différer considérablement sur ce point,
même où elles viennent d'éclore, sont par- "et nous craignons que les auteurs trouvent
fois presque aussi grosses que les reines plus facile de copier ce que d'autres ont dit
fécondées, mais leur taille diminue graduel- que de se livrer à des expériences pratiques.
lement, et lorsqu'elles atteignent l'âge de Les dires varient beaucoup; suivant les uns
trois ou quatre jours, elles paraissent c'est du deuxième au dixième jour de son
souvent si petites, si insignifiantes, qu'un existence que la reine sort pour son vol
apiculteur novice, trop prompt dans ses nuptial; certains vont jusqu'à prétendre
jugements, les déclarerait bonnes à rien. que dès le lendemain du jour où elle a quitté
Durant la première semaine de leur exis- sa cellule, elle part à la rencontre des mâles.
tence,elles se trouvent sur les rayons comme Il est assez probable que les différences
le font les ouvrières toutes jeunes, et il est d'avis proviennent de ce que les reines
souvent très difficile, sinon impossible, de restent souvent dans leur cellule un jour ou
les découvrir, à moins d'y passer plus de deux avant d'être assez fortes pour se
temps qu'on ne peut souvent se permettre promener sur les rayons (*). Quelquefois on
d'en perdre si on est très occupé. Nous ne
conseillons donc pas de les chercher, mais (*) Des rapportsrécents ont constatéque lesreines
demeuraientconfinéesdansleur cejlule4 ou 5 jours
d'insérer tout simplement dans la ruche un aprèsqu'ellesauraientddéclore.
)¡O{'IU)();\.

INI-:.
RE

1UIKK
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REINE (LA). 353 REINE (LA).

trouve, se promenant sur les rayons, une d'allées et venues, nous nous sentions tentés
reine si jeune qu'elle en est presque blan- de lui dire:
che; nous avons souvent vu des commen- C'est bon ! c'est bon ! Mademoiselle;
çants se réjouir de leurs belles reines, vous savez certainement bien où vous
qu'ils disaient jaunes de partout, pans une demeurez à présent; supp osez-vous qu'un
pointe de noir; mais en les examinant de homme puisse rester là tout l'après-midi,
nouveau, ils ont dû les trouver aussi foncées négligeant ses propres affaires, à attendre
que le sont la plupart des reines. D'autres que vous vous décidiez à partir pour votre
fois, lorsqu'elles quittentla cellule, on dirait, premier voyage dans la vie? n.
à voir leur couleur et leur taille, qu'elles Bientôt elle s'aventure à élargir ses cer-
sont vieilles de trois ou quatre jours. Les cles, revenant toujours très vite, mals
reines de notre apier commencent générale- mettant chaque fois un intervalle deplus en
ment à se traîner à l'entrée de la ruche, et plus long entre son départ et son retour.
peut-être à jeter de temps en temps un coup Elle rentre quelquefois satisfaite dans sa
d'œil dehors, quand elles ont 5 ou 6 jours. Le ruche, sans qu'on l'ait perdue de vue un
lendemain,à supposer naturellement que le seul instant; mais en ce cas on peut être
temps soit beau, elles sortent généralement certain que le lendemain ou une demi heure
pour essayer un peu leurs ailes. Cette sortie plus tard elle reprendra son vol et demeu-
a lieu habituellement aux heures les plus rera dehors plus longtemps. A ces moments-
chaudes de l'après-midi. Nous ne connais- là elle paraît tellement absorbée par l'idée
sons pas de plus joli spectacle, et de plus qu'elle a dans sa petite cervelle que tout ce
Intéressant pour l'apiculteur, que le pre- qui l'entoure ne compte plus pour rien, et,
mier vol d'une reine. Quelques heures plus au lieu de s'effrayer, quand vous ouvrez la
tôt peut-être, l'ayant aperçue, il s'était vu ruche, comme elle le fait d'habitude, elle ne
désappointé par sa petitesse et son aspect fait pas attention à vous; mais si vous soule-
insignifiant; mais à présent, tandis qu'elle vez le rayon sur lequel elle se trouve, elle
s'aventure avec prudence sur la planche de s'envole de là comme elle le ferait de par-
vol. les ailes légèrement soulevées, son tout ailleurs. En pareils cas, nous les avons
corps pointu allongé et extraordinairement prises dans nos mains sans qu'elles mani-
augmenté de grosseur, il s'étonne, ayant festent la moindre crainte; mais sitôt qu'on
peine à croire que ce soit le même insecte. les laissait aller, elles partaient comme si
Elle court deci delà, comme le fait une rien ne s'était passé. Quand la reine est
jeune abeille, beaucoup plus excitée seule- bien certaine de reconnaître sa ruche, elle
ment en apparence à la perspective de s'envole hardiment; et du fait que les cer-
prendre son essor dans l'air tiède de l'été. cles qu'elle trace se dirigent tout droit dans
Elle étale enfin en tremblant ses longues les airs, nous avions supposé jusqu'à ces
ailes soyeuses, et d'un gracieux mouve- derniers temps que sa fécondation avait
ment qui selon nous n'a pas son égal dans lieu hors de portée de l'œil humain. On a
toute la nature animée, elle se balance un démontré depuis que c'était là une erreur.
moment sur ses pattes puis prend son vol, Si sa course a été effective, elle revient
son long corps oscillant ramené légèrement avec les organes du mâle attachés à son
sous elle, tandis qu'elle voltige autour de abdomen. Voir MÂLES.C'est une substance
l'entrée de la ruche. blanchâtre, fréquemment assez volumineuse
Une abeille-ouvrière voltige en cercles pour qu'on l'aperçoive distinctement tandis
autour de l'entrée de sa ruche et prend que la reine est au vol. Nous croyons qu'elle
soigneusement ses points de repère quand reste habituellement partie une demi heure
elle essaye ses ailes pour la première fois: à peu près, cependant nous en avons vues
mats la reine, elle, qui sent Instinctivement revenir fécondées après une absence qui
qu'elle est plus précieuse à la colonie que n'avait pas duré plus de 10 à 15 minutes.
des milliers et des milliers d'ouvrières, note Ceci fait, elle rentre tranquillement dans sa
avec la plus scrupuleuse exactitude les ruche. Les abeilles sont très portées à la
moindres détails, les moindrestraits caracté- poursuivre alors, et elles tirent quelquefois
ristiques de l'extérieur de sa demeure, y sur les sortes de membranes qui sortent de
revenant à plusieurs reprises et reprenant son abdomen comme si elles voulaient les en
à nouveau son vol, pour être bien certaine arracher. Il est parfaitement prouvé aujour-
de De pas se tromper à son retour. Nous d'hui, croyons-nous, qu'elles y parviennent.
nous souvenons que quand pour la pre- Jusqu'à ces derniers temps, la croyance
m'ière fois nous en vîmes une se livrer à générale était que la reine ne rencontrait le
toutes ces manœuvres, Impatientée de tant mâle qu'une seule fois, nonobstant ce que
23
REINE (LA). 354 REINE (LA).

François Huber avait énoncé, dans son livre certains de les trouver prêtes à être expé-
ayant; pour titre New Observations M, diées. Entre la fécondation et le momentoù
édité en 1814,que les reines pouvaient, selon le premier œuf est pondu, un changement
le cas, se livrer à une ou plusieurs sorties remarquable se manifeste dans l'insecte.
nuptiales avant de commencer à pondre. Sitôt après que la reine est sortie et a été
Mais cette assertion a été révisée mainte et fécondée, son aspect est à peu près le même
mainte fois jusqu'à 1904, où des preuves qu'auparavant. Elle s'enfuit et se cache sitôt
considérables se sont ajoutées pour démon- qu'on ouvre la ruche, et paraît si petite et
trer qu'une même reine avant de pondre si InsIgnIfiante qu'onlaconsldérerattdlfflclle-
(pas après) peut non seulement partir plu- ment comme une mère fécondée. Quelques
sieurs fois pour un vol nuptial, mais revenir heures avant la ponte de son premier œuf
à différentes reprises portant la marque pourtant, son abdomen aug'mente de gro-
certaine de sa rencontre avec un mâle. seur d'une façon remarquable, et, si c'est
Chez les animaux, l'accouplement ne signi- une Italienne, prend une couleur plus
fle pas toujours la fécondation; mais dans le claire; et, au lieu de courir par toute la
cas de l'abeille Il en est tout autrement, et ruche comme avant, sa démarche devient
là accouplement est synonyme de fécon- lente et posée, elle paraît avoir renoncé aux
dation ou d'Imprégnation. Pourquoi alors la caprices, aux fantaisies de sa jeunesse, pour
se livrer aux occupations sérieuses de la vie
reine se- rencontrerait-elle plus d'une fois
avec les mâfes ? C'est assez difficileà dire. Il en approvisionnant d'œufs les cellules.
se peut qu'elle ne reçoive pas dans un pre-
mier accouplement la liqueur séminale en JUSQU'AQUELAGEUNE REINE PEUT
ÊTREFÉCONDÉE.
assez grande quantité pourqu'elle lui dure le
reste de ses jours. Comme nous l'avons dit plus haut, nos rei-
nes
Bien qu'il soit parfaitement prouvé que à habitil ellement, commeiicent en moyenne
la reine puisse se livrer à plus d'un vol pondre à l'âge de 8 ou 10jours; mais pen-
dant une sécheresse de pâturage, ou lors-
d'accouplement antérieurs à sa ponte, on
que les mâles sont rares, elles peuvent ne
doute beaucoup qu'elle prenne jamais l'es-
pas pondre avant d'avoir trois semaines. La
sor une seconde fois pour rencontrer un
plus longue période de temps que nous
mâle après avoir pondu; quoique certains
ayons vu s'écouler entre la naissance de la
faits aient paru être une Indication en ce reine et le moment de sa
ponte, où elle pro-
sens. A rencontre de cette dernière Idée, duisit des œufs d'ouvrières, fut 25
jours.
d'une nouvelle rencontre de la reine avec le Nous serions d'avis de détruire toutes
mâle après qu'elle a commencé à pondre, reines
qui ne pondraient pas à l'âge de
vient cet autre fait, qu'elle peut recevoir 20
l'un vols jours, étant donné que la saison, l'afflux
dans de ses d'accouplement assez de miel, le vol des mâles, etc., tout soit favo-
de spermatozoalres — plus qu'il ne lui en rable. Il
— y a une exception Importante à
faut à la vérité pour féconder tous les cette règle. Maintes fois les reines ne pon-
œufs qu'elle voudra, dût-ellc même vivre dent pas du tout à l'automne, à moins qu'un
cinq ou six années. Le nombre des sperma- afflux de miel se produise, soit naturelle-
tozoalres a été évalué de deux à vingt ment, soit, artificIellement. Les reines intro-
millions. En se contentant même du chiffre duites à l'automne ne pondent souvent pas
le plus faible, une bonne reine ne pouvant avant le printemps suivant, à moins que la
guère pondre plus de deux cent mille œufs colonie ne soit régulièrement nourrie cha-
dans une saison, même sons un climat que jour et pendant huit à dix jours. De
chaud, Il lui faudrait vivre dix années, ce même de jeunes reines fécondées tard dans
qui n'arrive jamais, pour parvenir à épuiser la saison, ne donnent souvent pas de signes
le nombre de spermatozoalres qu'elle reçoit de leur fécondation, tant que la colonie
dans un seul accouplement. n'est pas nourrie comme nous l'avons Indi-
Pour plus amples détails touchant ce sujet qué. Nous avons soumis une fois à l'hiver-
de l'accouplement, voir MALES. nage, justement pour en faire l'expérience,
Règle générale, dès le lendemain d'un heu- tout un lot de jeunes reines que nous
reuxaccouplement, on découvre la reine en croyions bien devoir être fécondées; et bien
train de déposer des œufs. Nous présumons qu'elles aient pris leurs quartiers d'hiver,
que l'âge moyen auquel les reines commen- très petites en apparence, comme l'auraient
cent àpondreest9 jours.Nousattendonsgéné' été des reines vierges, presque toutes se
ralement 10joursà partir de la date de leur montrèrent de très bonnes pondeuses au
éclosion, et nous sommes alors presque printemps.
REINE (LA). 355 REINE (LA).
REINESPONDEUSES DE MALES. avec la reine dans leurs nouveaux quartiers.
Si une reine n'est pas fécondée dans les Voir ESSAIMAGE.S'il n'est pas là, lui ou
quinze jours qui suivent sa naissance, elle quelqu'un d'autre, pour en prendre soin,
commence souvent à pondre sans êtrp aucun malheur n'arrive, car les abeilles avec
fécondée du tout. C'est ce que nous appe- la reine rentrent chez elles tout simplement.'
lons alors une reine pondeuse de mâles. Ses Celui qui ne pratique pas le coupage des-
œufs habituellement ne sont pas déposés ailes est presque sûr d'avoir des contra-
régulièrement en ordre comme ceux d'une riétés de toute sorte, avec les essaims qui se
reine fécondée, Ils ne sont pas non plus groupent dans des endroits Impossibles,
aussi nombreux; mais à ces marques nous inaccessibles, les essaims en fuite, pour ne
ne pouvons conjecturer qu'une chose, c'est rien dire des ennuis qu'on donne aux voisins
qu'elle n'est pas dans une condition anor- et à soi-même pour rentrer en possession
male, et il nous faut attendre qu'une cer- des fuyards et les ramener en fin de compte
taine quantité de son couvain soit operculé; au logis.
alors la convexité excessive des opercules, Certaines personnes, au lieu du coupage
comme nous l'avons expliqué au chapitre des ailes, préfèrent avoir recours aux garde-
des MALES,dira toute l'histoire. Parfois, entrées ou pièges d'Alley. (Voir MALES).
cependant, les œufs sont déposés si régu- Elles préviennent par là la perte possible
lièrement que nous y sommes trompés, et dans l'herbe de reines de valeur, et évitent
la reine peut être vendue comme étant de gâter leur apparence symétrique. Mais en
fécondée, bien qu'elle ne soit qu'une pon- dehors de toute considération sentimentale,
deuse de mâles sans valeur; mais nous ne si nous pouvonsnous exprimer ainsi, l'emploi
manquons pas de nous en apercevoir après des garde-entrées évite une heure ou deux
que le couvain est operculé, et en ce cas nous de chasse après la reine (dans le desséin de
en envoyons toujours une autre à notre lui couper les ailes), surtout si l'on a affaire
client. Ceci se présente peut-être une fois à des abeilles communes ou à des hybrides,
sur mille. ou bien si la colonie est très populeuse. Il ne
Savoir si ces pondeuses de mâles sont faut qu'un instant pour placer les garde-
capables de fournir à Papier des bourdons entrées, et on ne met guère en moyenne
aussi bons que ceux provenant d'une reine moins de cinq à dix minutes, suivant les co-
fécondée, est un point qui, croyons-nous, lonies, pour trouver la reine et lui couper
reste à élucider; mais si vous voulez notre les ailes.
opinion, nous vous dirons que, pour nous, Mais on reproche aux garde-entrées de
ces bourdons, s'ils ont été pondus dans des mettre plus ou moins obstacle aux allées et
cellules de mâles, et s'ils sont grands, beaux, venues des ouvrières; et l'on met en avant
vigoureux, sont tout aussi bons que les l'argument qu'au fort de la saison cela
autres. Nous ne voudrions pas cependant diminue quelque peu la quantité de miel
nous servir de bourdons provenant d'ou- récolté. Nous avons peine à le croire, mais
vrières fécondées,ou élevées dans des cellules cependant nous voulons bien admettre que
d'ouvrières, comme Il arrive parfois avec la différence puisse être appréciable.
les reines pondeuses de mâles. Très peu d'apiculteurs croient ou font
profession de croire que le coupage des
COUPERONS-NOUS
LES AILESDESREINES
? ailes puisse être nuisible à la reine. Le fait
que les reines, après avoir eu les ailes
La majorité des apiculteurs pratiquent le coupées, paraissent bien s'acquitter de leur
coupage des ailes; c'est-à-dire que les deux office pendant deux, trois et parfois même
ailes d'un côté sont mutilées, qu'on n'en quatre années, et cela en aussi bonnes con-
laisse que les tronçons. Le but de cette muti- ditions que celles qui n'ont pas été mutilées,
lation est d'empêcher les essaims de s'éloi- semblerait devoir prouver que cette opé-
gner en ôtant toute possibilité à la reine de ration ne leur cause aucun détriment.
les suivre.
Dès qu'un essaim sort, 11vole en cercles, COMMENT ONCOUPELESAILESDESREINES.
naturellement, pendant quelques minutes, Il y a plusieurs moyens de s'y prendre. Le
puis, découvrant l'absence de la reine, il re- premier est de saisir la reine par les ailes
tourne à la ruche où il la trouve probable- de la main droite, à la manière habituelle,
ment, sautillant près de l'entrée. Si l'apicul- comme on le voit d'après en 1. Puis, on la
teur est sur les lieux, 11 change la ruche prend par le corselet ou le thorax, entre le
pendant que les abeilles sont encore en l'air, pouce et l'index de la main gauche, comme
et lorsqu'elles reviennent, elles pénètrent en 3. De cette façon, on la tient en sécurité
REINE (LA). 3315 REINE (LA).
et sans la blesser, ses pattes et ses ailes alors le pouce sur les ailes contre la lame
demeurant complètement libres. Avec une qu'on fait manœuvrer à la façon d'une scie.
paire de ciseaux à broder à pointes fines (ou Si le canif coupe bien, il suffit de le faire
tout autre espèce de ciseaux si l'on ne peut glisser deux ou trois fois pour que le bout
se procurer ceux-là), on coupe les deux ailes des ailes soit détaché. S'il est mal affilé,
d'un côté, ne leur laissant que 2 à 4 milli- tenant toujours l'insecte entre le pouce et
mètres, et faisant attention de ne les pas l'index de la main gauche, onle pose sur le
couper de trop près. Ceci fait, on la lâche dos, de façon à ce que ses ailes portent
doucement entre deux cadres de couvain, directement sur un toit de ruche ou tout
mais en aucun cas il ne faut la laisser autre pièce de bois, puis on appuie légère-
tomber de plus de 25 millimètres de haut; ment la lame dessus et cela suffit pour les
car une reine, au fort de la ponte, est apte séparer.
à être blessée si on la manie trop brus- En employant l'un ou l'autre de ces
quement. Certains préfèrent, après avoir moyens, faites bien attention de ne tenir
attrapé la reine, la tenir par les pattes, la reine que par les ailes ou par le thorax.

comme le montre la fig. -. 22;; mais on


or risque de En vous y prenant de cette façon, si vous
les lui arracher en cherchant à s'en emparer, avez un tant soit peu d'adresse, vous n'avez
si on ne les saisit pas tout de suite comme il pas du tout à craindre de la blesser. Mais
faut, et c'est pourquoi nous recommandons veillez bien touj ours à ne pas appuyer sur
de préférence la méthode 3. l'abdomen de l'insecte.
Il arrive quelquefois que dans un rucher 11y ades commentants qui peut-être éprou-
éloigné on ne puisse se procurer de ciseaux; veront quelques hésitations à s'emparer
nous nous servons en ce cas de la lame affilée d'une chose aussi délicate et précieuse que
d'un canif, que nous passons sous les deux l'est une abeille-reine, dans leur crainte de
ailes, de façon à ce que celles-ci portent la blesser d'une façon quelconque. Pour ceux-
directement sur le trancaant, On appuie là ona inventé un petit instrument appelé
REINE (LA). 357 REINE (LA).

l'appareil mouette, pour couper les ailes des arrêter la mère-abeille et lui couper les ailes
reines. Il consiste en une sorte de cage à la manière représentée ci-dessous.
conique faite de fil galvanisé tourné en spi- C'est M. R. D.Willis, de Montrose, Colorado,
quia eu le premier l'idée de cet appareil; et

MANIÈREDECOUPERLESAILESD'UNEREINE
AVECUN CANIF.

Pale. On pose cette cage sur la reine, qui, se


trouvant emprisonnée, s'empresse de mon-
ter vers le sommet. On glisse une plaque de SYSTÈMEWILLIS POURCOUPERLES AILES
fer-blanc au-dessous d'elle, de sorte qu'elle DES REINES; MANIÈREDE S'EN SERVIR.
est confinée dans un espace de même lon-
gueur et de même largeur qu'elle. On passe après en avoir essayé un semblable, nous
une paire de ciseaux au point voulu, entre avons reconnu qu'il donnait toute satis-
les rangs de la spirale, et l'on coupe les ailes. faction.
L'appareil est alors reposé sur le rayon et on L'attouchement des doigts communique
laisse la reine retourner sur son terrain quelquefois à la reine une odeur qui engage
habituel, sans l'avoir touchée, même du bout les abeilles à l'étouffer au milieu de leurs
du doigt. Pour plus amples détails touchant masses serrées, après qu'elle a eu les ailes
le coupage des ailes, voir ESSAIMAGE. coupées. Ce petit appareil prévient tout
Un autre appareil très simple, et que tout ennui sous ce rapport-là.
le monde peut fabriquer, est représenté dans
la gravure ci-dessous. Il consiste en un mor- COMMENTLES REINES PONDENTDES ŒUFS
ceau de planchette à faire les sections de DE DEUXESPÈCESDIFFÉRENTES.
3 millimètres d'épaisseur, entaillé comme
on le voit. On pratique une petite fente aux Que les reines pondent deux sortes d'œufs,
deux bouts de la fourche, et on y ajuste un c'est une chose que peu de personnes sont
mince caoutchouc à la manière indiquée. tentées de discuter, depuis que les expérien-
ces pratiquées à l'aide du microscope ont fait
Ce caoutchouc doit être juste assez tendu la lumière sur ce point, comme nous l'avons
pour que, lorsqu'on pose l'appareil à cali- dit au chapitre MALES.Supposant donc qu'une
fourchon sur le dos de l'abeille, il la retienne jeune reine sorte à la rencontre des mâles si
en place. Pour en déterminer le degré de tard dans l'automne ou sitôt au printemps,
tension, on essaye l'instrument sur des abeil- qu'elle n'en rencontre aucun, quelle en sera
les communes pendant qu'elles parcourent la conséquence? Quelquefois elle ne pondra
les rayons. S'il ne retient pas une d'entre pas du tout; mais souvent elle se mettra à
elles, on tend le caoutchouc un peu plus serré pondre au bout de 3 ou 4 semaines, et ses
et si cela n'est pas encore suffisant,on en met œufs ne produiront que des bourdons. A la
un plus fort. Après un dernier essai sur des vérité, elle ne peut rien produire d'autre
ouvrières, on s'en sert définitivement pour puisqu'elle n'a pas été fécondée. Comment
REINE (LA). 358 REINE (LA).

distinguerons-nous de telles reines des rei- l'été peut-être en découvrlra-t-on une


nes fécondées? Nous ne connaissons à ce autre. Il se peut que celle-là n'ait pas été
sujet aucun moyen sur, tant que le couvain fécondée suffisamment, si nous pouvons
n'est pas près d'être operculé ; à ce moment- nous exprimer ainsi, et que sa provision de
là les opercules convexes, bombés, sembla- -spermatozoaires se soit épuisée, la rédui-
bles à de petites balles rangées sur une plan- sant ainsi à la condition de reine vierge;
che, comme nous l'avons expliqué au chapitre bien qu'étant encore en pleine vigueur, une
des mâles, nous Instruiront à cet égard. Nous ou deux fois du moins l'examen au micros-
pouvons déjà deviner assez bien ce qu'il en cope a révélé l'absence complète de sperma-
est par la manière dont elles déposent leurs tozoaires, dans des reines de cette espece
œufs: s'ils sont en petit nombre et éparpillés qu'on avait disséquées. Des expériences
parfois ou bien souvent dans des cellules de similaires, rapportées par Langstroth, dé-
mâles, cet indice, joint au fait qu'elles ne montrent que les spermatozoaires peuvent
commencent à pondre qu'à l'âge de 15jours être gelés sans rémission en soumettant la
et plus, nous invite à ne pas les expédier reine à une température de glace, et que
avant que quelques cellules de leur couvain celle-ci pourtant puisse être rappelée à la
aient été operculées. Unejeune reine, si ellea vie. 11 est probable que les fatigues d'un
été fécondée en bonnes conditions, ne dépose long voyage, quand on les expédie au loin,
jamais ou que très rarement un œuf dans produisent les mêmes résultats. Ne croyez
une cellule de mâle; et quand elle commence pas que nous voulions excuser ici ceux qui
à pondre, elle remplit les cellules les unes vendent des reines à peu près stériles,
après les autres en ordre régulier, comme ni les mettre à couvert du blâme, bien au
les hommes labourent avecla houe un champ contraire; à notre avis, ces gens feraient
de blé; son travail a cette apparence nette, mieux de rendre l'équivalent de la somme
ordonnée, qui fait dire aussitôt à qui s'y qu'ils ont reçue. Si une reine se montre
connaît: ma fille, tout va bien de votre côté". pondeuse de mâles avant que son acquéreur
enait tire le moindre profit, nous prétendons
A présent, amis, ne croyez pas que nous
nous contredisions, en vous faisant savoir qu'on doit lui en envoyer une autre. Nous
ne prétendons naturellement pas donner
qu'en de rares occasions unejeune reine ne une règle invariable pour traiter de telles
dépose d'abord que des œufs de mâles, ou
matières, mais nous désirons ardemment
presque, et qu'au bout de quelque temps, que chacun essaye d'agir envers les autres
elle ne pond plus absolument que des œufs comme il voudrait qu'on agit envers lui, et
d'ouvrières avec toute la régularité désira-
ble. (*) Nous ne savons trop pourquoi; peut- soitpre'tà supporter un peu plus que sa part
être n'est-elle pas encore habituée à sa mé- des pertes de ce genre qui pourraient se
canique r>.Une fois de plus, 11 faut nous présenter.
excuser si nous vous disons que toute reine, Oui, non seulemeut les reines peuvent
si bonne soit-elle, est apte à un instant ou à soudainement se changer en pondeuses de
un autre de sa vie, à pondre tout à coup des mâles, mais elles produisent quelquefois un
œufs de mâles, uniquement ou à l'occasion. nombre à peu près égal d'œufs de chaque
Une belle et jeune pondeuse, enlevée sur espèce. En pareil cas, si la reine pond des
une ruche et expédiée au loin, peut se mon- œufs de mâles avec l'Intention évidente d'en
trer pondeuse de mâles dès son arrivée à pondre d'ouvrières, ils sont déposés dans
destination ou très peu de temps après. des cellules d'ouvrières; et aussi le nombre
Pareilles choses ne sont pas fréquentes, mais des œufs pondus décroît habituellement
elles arrivent. Dans un apier de 50 à 100 ru- avec rapidité. Les abeilles, ainsi que la
ches, nous pouvons nous attendre à trouver reine, jugent aussitôt que les choses ne vont
en moyenne à chaque printemps au moins pas comme elles devraient et sans plus tarder,
une pondeuse de mâles. Dans le cours de des alvéoles royaux sont élevés, et dès que
la nouvelle reine est éclose et fécondée, elle
se met à aider sa mère. Mais comme toute
(*) Ona prétenduque ce phénomènepouvaitn'avoir
d'autre cause que la présenced'ouvrières-pondeuses la communauté trouve sans doute qu'une
dansla rucheavantque la jeune reineait commencé à reine quelconque vaut mieux que pas de
pondre; que lesœufsde mâlesne sont pas ceux de la du tout, jamais pour ainsi dire on ne voit les
reinemaisceuxdes ouvrièresfécondes,et que, quand abeilles arracher une reine de sa ruche
la reinecommenceà pondre,elle déposedesœufsd'ou- parce qu'elle est souffrante, comme elles le
vrières dès le début, et les ouvrièresfécondes sont feraient d'une abeille-ouvrière.
; de là la disparitiondes œufsde mâles.
massacrées
Nousvoulonsbienadmettreque celasoitpossible. De très bonne heure au printemps, tard
REINE (LA). 359 REINE (LA).

dans l'automne, ou à n'importe quelle épo- ment. Nous savons que les abeilles ont
que de l'année où les provisions ne sont pas assez d'adresse pour changer déplacé soit
abondantes, une reine passe les cellules de des œufs, soit des larves, car nous avons su à
mâles, sans y faire la moindre attention. plusieurs reprises qu'elles avaient porté des
Nous avons essayé souvent de les y attirer œufs et du couvain sur de vieux rayons secs,
par de la nourriture et nous pouvons seule- nulle reine n'était présente dans la ruche.
ment conclure de là que les reines savent On trouve à l'occasion une reine qui ne se
parfaitement quand leur œuf devra pro- décide pas à pondre du tout; de plus, on a
duire un1mâle, et qu'elles n'ignorent pas rapporté plusieurs fois que des reines
quels"flls elles doivent tirera pour que avaient pondu des œufs dont il n'était jamais
celui déposé dans une cellule de mâle ne sorti de larves. Nous en avons eu plusieurs
produise pas une ouvrière. Il est très de ce genre-là, qui avalent pourtant l'appa-
probable sans doute que les ouvrières en rence de belles et bonnes reines.
font un peu aussi leur affaire, mais nous Après vous avoir fait ainsi connaître tous
n'avons jamais pu découvrir par quels les défauts, toutes les imperfections que
moyens elles signifient à la reine quand il peuvent avoir les reines, nous ajouterons,
est bon qu'elle dépose des œufs dans les cette fois à leur louange, qu'une fois bien
èellules dë mâles ou même dans des cellules Installées dans une forte colonie, elles sont
de reines. Il semble qu'une entente par- d'un rapport aussi sûr que tout autre chose,
faite règne constamment dans la ruche, que car dans la grande majorité des cas, elles
tout le monde sache ce qui doit être fait, et vivent et prospèrent pendant plusieurs
c'est pourquoi on n'y est jamais aux prises années. Nous n'avons jamais entendu parler
les uns avec les autres. Nous souhaiterions de reines atteintes de maladies, et, tandis
vivement que tous les membres de la qu'une ouvrière vit quelques mois seule-
Jamllle humaine puissent se comprendre ment, les reines, elles, durent souvent 3 ou
aussi bien. Dans notre apier, un accord pa- 4 ans. Unereine importée d'Italie, par Dadant,
raît exister entre les populations fortes, nous fournit de couvain et d'œufs pour
accord suivant lequel des œufs sont déposés l'élevage des reines quatre étés de suite.
dans les cellules de mâles vers la fin de Mars; Nous la vendîmes alors 10frs., et elle mou-
jaims avons ainsi au commencement d'Avril, rut dans le trajet à une distance de moins de
des bourdons tout prêts pour les premières 50 milles. Elle était très grosse et très
reines qui par hasard feraient leur appari- lourde, et il est probable qu'étant si vieille,
tion. Ceux qui s'entêtent à dire qu'il n'y a elle ne parvint pas à se cramponner aux
qu'une seule espèce d'œufs, peuvent s'as- parois de sa cage, commel'aurait fait une
surer très facilement du contraire en en reine plus jeune. 553Nous n'avons jamais
prenant un soit dans une cellule de mâle, entendu parler que des reines aient souf-,
soit dans une d'ouvrière, et en le posant fert d'autre chose que d'un parasite Italien
dans une autre de nature opposée. Ils auront et ces parasites disparurent rapidement
un mâle dans la cellule d'ouvrière, ou une quand les reines eurent été Introduites dans
ouvrière dans la cellule de mâle. De plus, si nos ruchers particuliers. Voir ENNEMIS
vous donnez à une jeune reine pondeuse DESABEILLES.
une ruche garnie seulement de rayons de
LA PERTEDESREINES.
mâles, elle élévera du couvain d'ouvrières
dans ces cellules de mâles. Les abeilles se Il est très important de pouvoir savoir dès
contenteront d'en rétrécir l'entrée avec de qu'une reine s'est-perdue. Durant les mois
la cire, comme nous l'avons mentionné au de mai et de juin, si unereine est absente de
chapitre RAYONS. sa ruche un seul jour, une diminution très
Lorsqu'elles sont prêtes à essaimer, elles appréciable dans la récolte du nectar se fait
bâtissent des cellules de reines peu pro- sentir aussitôt. Étant donné que le nombre
fondes, où la reine vient déposer un œuf d'œufs qu'une reine peut pondre par jour
d'ouvrière. Bien que nous ne l'ayons jamais s'élève à 3000, si elle quitte sa ruche un seul
surprise en train de pondre dans un alvéole, jour, nous pourrons nous trouver par là
nous sommes persuadés qu'elle le fait à la suite à court justement d'un nombre égal
façon dont l'œuf s'y présente. Comme tous d'abeilles durant un afflux de nectar. Pour
autresoeufs,Il est fixé au milieu du fond de rester dans des termes modérés.nous dirons,
la cellule par l'un de ses extrémités, et que la ruche peut être privée d'un bon
nous supposons qu'au moment oùil touche quart d'abeilles rien qu'en emprisonnant la
le fond, il est recouvert d'une sorte de reine un seul jour dans une cage. Les com-
matière agglutinante qui l'y colle solide- mençants devraient bien, s'en souvenir, car
REINE (LA). 360 REINE (LA).

leurs raccommodages faits mal à propos, ou lequel la reine s'est agrippée, agittera aussi-
plutôt, de façon inconsidérée, juste au mo- tôt les ailes en signe de joie, et bientôt vous
ment où le flux de nectar se produit, réduit aurez presque tout l'essaim suspendu à la
souvent leur revenu d'un taux très considé- cage ou a,u couvercle. Lorsqu'elles se sont
rable. Quelque travail que vous fassiez, comportées de cette manière, nous n'avons
veillez bien à ne pas laisser tomber la reine jamais eu aucun ennui en leur délivrant la
des rayons, quand vous manipulez ceux-ci à reine tout de suite. Pareil cas se présente
pareil moment de l'année, et ne l'inter- généralement quand au printemps on dé-
rompez pas non plus inutilement dans sa couvre qu'une colonie est sans couvain.
besogne, en changeant les rayons de façon L'odeur d'une reine pondeuse a quelque
à exposer le couvain ou à bouleverser les chose de très particulier. Après en avoir
petites affaires domestiques de la ruche. tenu une entre nos doigts, nous avons vu les
Avec un peu de pratique, vous serez capable abeilles nous suivre et se réunir dans la
de découvrir si une ruche est orpheline, main. même si nous nous étions rendus à une
rien qu'à la manière dont les abeilles se certaine distance du rucher. En raison de
conduiront en dehors. Si elles se tiennent cet instinct extraordinaire qu'ont les abeil-
autour de l'entrée sur la planche de vol, d'un les, elles voltigent souvent pendant des
air en quelque sorte découragé, et qu'au- heures, et quelquefois même, un ou deux
cune ne rentre avec du pollen, quand celles jours de suite. Lorsque des reines ayant les
des autres colonies reviennent ainsi char- ailes coupées tombent dans l'herbe et se
gées, il est bon d'ouvrir la ruche et d'y traînent quelquefois à une distance consi-
jeter un coup d'œil. Si vous trouvez des dérable de la ruche, nous les retrouvons
œufs et du couvain d'ouvrières, vous pou- souvent, en suivant les mouvements des
vez être assuré que la reine y est; mais abeilles qui se traînent à leur tour le long
dans le cas contraire, cherchez sans tarder du chemin que les reines ont parcouru.
si une reine quelconque, ne pondant pas, Quand des cages ayant contenu des reines
n'est pas présente. Si vous n'en découvrez sont emportées, les abeilles viennent fré-
pas, arrangez-vous pour donner tout de quemment se poser dessus, en secouant
suite à la ruche un cadre contenant du cou- leurs ailes de cette façon particulière qui
vain et des œufs, et voyez à ce que les exprime leur joie d'avoir trouvé une reine.
abeilles mettent en train des cellules de Voir ODEURDES ABEJLLES.
reines. Vous devez pouvoir en trouver des
rudiments au bout d'environ 12 heures, si la AIGUILLONDE LA REINE.
ruchée a été quelque temps orpheline. Il est assez étrange que les reines se ser-
Aussitôt que vous en voyez, donnez une vent très rarement de leur aiguillon, mal-
reine à la colonie si possible. Si vous ne gré les plus fortes provocations, et même
pouvez vous en procurer, laissez-la s'en contre une reinerivale. Onles serrerait entre
élever une, pourvu toutefois que le nombre les doigts,on leur arracherait les membresles
d'ouvrières soit suffisant. Si elles ne sont uns après les autres, qu'elles ne manifeste-
pas assez nombreuses, il vaut mieux réuuir raient pas la moindre intention de faire agir
cette ruchée à une autre. leur dard; mais sitôt que vous les mettez en
ODEURD'UNEREINEPONDEUSE. cage, ou sous un verre, en présence d'une
autre reine, vous êtes presque certain de la
Quand les abeilles sont restées quelque voir faire usage de ce dard fatal 555.Nous
temps privées de reine, si des ouvrières croyons voir en ceci une mesure de pré-
fécondes ou pondeuses (voir OUVRIÈRESvoyance des plus sages; car si la reine se
PONDEUSES)ne se montrent pas, la colonie servait de son aiguillon à tout propos.
témoigne un désir ardent d'en retrouver comme le fait l'ouvrière, la prospérité de la
une; et nous ne pouvons mieux faire com- colonie serait presque constamment com-
prendre son impatience, si nous pouvons promise. Il est vrai qu'on a des exemples de
parler ainsi, qu'en décrivant un autre moyen reines ayant piqué les doigts de ceux qui les
de mettre à l'épreuve une ruchée qu'on a maniaient; mais ces cas sont si rares, qu'on
ses raisons de croire orpheline. Prenez une peut dire sans crainte de se tromper, que
- cage ou boîte contenant une reine pondeuse, les reines ne piquent jamais. Nous serions
et tenez cette cage ou simplement son cou- tentés de croire que les exemples mention-
vercle au-dessus des abeilles, ou bien de nés, ont trait (ce n'est qu'une conjecture
façon à ce qu'un de ses angles touche aux de notre part, naturellement) à des reines
cadres. Si la colonie est orpheline, la pre- qui n'étaient pas complètement dévelop-
mière abeille qui saisira l'odeur du bois sur pées: car nous avons vu des abeilles commu-
REINES (ÉLEVAGE DES). 361 REINES (ÉLEVAGE DES).

nes, moitié reines moitié ouvrières, dont on par la poste, par la raison toute simple que
a fait mention il y a quelques années, sortir le voyage a dû être trop fatigant pour elle.
leur dard quand on les maniait comme on Il semblerait donc que tout apiculteur dût
manie habituellement les reines. On a vu, élever lui-même la majorité des reines qu'il
paraît-il, une reine pondre après avoir emploie, n'achetant juste que celles néces-
perdu son aiguillon; mais comme autant que saires pour renouveler son stock, ou amé-
nous le pouvons savoir, elles ne perdent liorer ses races. Celui qui n'a dans son
jamais leur aiguillon, du moins quand elles entourage que des abeilles communes ou
s'en servent contre une rivale, nous devons des métisses, aura difficulté à obtenir des
considérer cela comme un fait extrêmement reines de race pure; et habituellement en
rare. Quand vous saisissez une reine sur un pareilles circonstances, il est plus pratique
rayon, vous pouvez le faire avec autant de les acheter presque toutes.
d'assurance et de sécurité que si vous pre-
niez un bourdon. La reine, il est vrai, mord CONDITIONS FAVORABLES ETDÉFAVORABLES
souvent de ses mandibules puissantes, et A L'ÉLEYAGEDESREINES.
elle met tant de méchanceté dans cette Quand pour une raison ou une autre une
action, qu'un novice est presque excusable colonie devient orpheline, les aheil'es se
dans son épouvante, de la laisser s'enfuir. mettent en devoir de s'élever une nouvelle
reine.
PRÉCAUTIONS A PRENDREAVANTDE Dans la nature, les meilleures reines sont
DÉCIDERQU'UNERUCHESOITORPHELINE. celles qui sont élevées à l'époque des essai-
Nous pouvons dire que, règle générale, mages ou quand les abeilles sont sur le point
l'absence de couvain ou d'œufs est une de remplacer une vieille reine épuisée. En
detelles occasions, nous voyons de grands et
preuve certaine d'orphelinage; mais il faut beaux
bien se rappeler que, règle générale aussi, alvéoles royaux, rappelant assez de
toutes les ruches sont sans œufs et sans cou- grosses pistaches, se projeter sur le côté du
vain à l'automne et dans les premiers mois rayon. Les larves qui occupent ce genre de
cellules sont fournies avec prodigalité de
d'hiver, et, de fait, toutes les fois qu'il y a
une disette considérable de pâturage. A ces l'aliment royal; et quand les reines éclosent
elles sont en général grosses
moments-là, les commençants sont des plus définitivement,
et vigoureuses.
aptes à croire que leurs ruches sont orphe-
Nous avons dit qu'il y avait un genre de
lines, parce que les reines sont beaucoup
cellules que les abeilles construisent lors-
plus petites que quand elles pondent abon-
damment. Dans les colonies faibles, les rei- qu'elles se préparent à remplacer une vieille
nes cessent de pondre tout le long des mois reine. Quand une reine atteint l'âge de deux
d'hiver. Voir INTRODUCTION. ou trois ans,elle commence à montrer des
signes de décrépitude. Les abeilles ont cons-
cience que leur mère va mourir, ou du moins
REINE (COMMENT ON TROUVE a besoin d'être aidée dans sa ponte; elles se
LA). — Voir MANIPULATION DESCADRES.mettent alors à construire très à loisir un
certain nombre d'alvéoles, et logent dans
REINES (ELEVAGE DES). — tous une larve
qu'elles nourrissent avec la
Tout apiculteur doit savoir élever les rei- même prodigalité que celles élevées sous
nes dont il a besoin. En certaines occasions l'impulsion des essaimages.
Il est préféraide de les acheter, mais il en Mais nous ne pouvons jamais déterminer à
est d'autres où l'on a certainement meilleur l'avance quand les abeilles construiront des
compte à les élever soi-même. A valeur cellules de substitution, et il se peut que la
égale, une reine qui n'a pas voyagé, qui n'a reine qu'elles se préparent à remplacer ne
pas été enfermée dans les boites de postes, soit pas d'une race qu'on désire pei pétuer.
secouée d'un côté, secouée de l'autre, pen- En ce dernier cas,les alvéoles ne doivent pas
dant un espace de temps de trois ou qua- être utilisés. Pour une semblable rai. on, les
tre jours, ou même peut-être d'autant de alvéoles construits pendant la fièvre des
semaines, doit forcément vivre plus long- essaimages,devraient être également reje-
temps et donner de meilleurs résultats tés; car de façon ou d'autre, ce senit folie
qu'une autre soumise aux traitements énon- que d'élever des reines qui ne fussent pas de
cés plus haut. Il arrive très souvent qu'une la race la meilleure et la plus choisie. - Mais
reine qui s'est parfaitement comportée d'autre part, toutes les cellules roy:"es for-
pendant une année environ, meure au bout mées à l'époque des essaimages do:ns les
de très peu de jours après avoir été expédiée ruches ayant une bonne reine, seront con-
REINES (ÉLEVAGE DES). 362 REINES 'ÉLEVAGE DES).
servées. Nous conseillons alors de les placer est de fortes et vigoureuses populations; la
dans des protège-cellules de reines de West; seconde, un afflux facile de nectar, ou ce qui
de faire ensuite la chasse aux reines âg'ées lui est presque analogue, savoir, un aliment
de deux ou trois ans, de leur couper la tête, stimulatif si le flux de nectar n'a pas lieu.
puis de donner une de ces cellules à leurs Les reines élevées durant une disette de
colonies. Mais peut-être direz-vous que vos miel, ou en nuclei, risquent d'être petites, et
reines, bien qu'âgées de deux ou trois ans les cellules d'où elles proviennent,peudéve-
sont encore bonnes. D'accord; mais la majo- loppées et inférieures. Les mères qui don-
rité de nos producteurs de miel trouvent nent les plus beaux sujets sont celles qui
profitable de remplacer toutes les reines sont grosses, et capables de pondre à peu
vieilles de trois ans, et un bon nombre d'en- près de 2000à 3000œufs par jour. Une reine
tre eux prennent l'habitude de renouveler qui n'arrive pas à ce chiffre ne doit pas être
les mères de deux ans et plus dans toutes conservée. Par exemple, une colonie ayant
leurs colonies. une bonne reine, peut rapporter à son pro-
Bien que les alvéoles du temps des essai- priétaire 25fr. d'argent comptant, si la saison
mages fournissent les meilleures d'entre les est bonne. La même année, la même colonie
reines, il peut n'être pas de bonne économie (ou pour parler plus exactement, la même
de renouveler les mèresal'époque des essai- ruche), avec une reine plus inférieure, ne
mages ; et dans certaines localités cette épo- rapportera que la moitié. Une reine qui peut
que serait peut-être la plus mal choisie, en pondre 2 ou 3000œufs par jour quand la saison
raison de l'interruption que le changement de la ponte est venue, de façon à ce qu'il y ait
de reine apporterait dans la production une grosse force d'abeilles prêtes à récolter
régulière du miel; car on sait très bien que le nectar dès que celui-ci commencera à
bon nombre de colonies mettront moins d'ac- affluer, est la sorte de reine qu'il nous faut
tivité à recueillir le nectar étant orphelines élever.
que lorsqu'elles ont une bonne reine dans la L'ancien procédé pour reproduire des
ruche. Mais même alors de telles cellules reines était de rendre une colonie ou une
peuvent être données à des ruchettes, car ce ruchette orpheline, d'attendre que les abeil-
serait dommage de les perdre. les se soient construit des alvéoles, puis de
Il existe plusieurs méthodes pour élever distribuer ceux-ci dans les autres colonies
les reines: mais comme celle que M. Doolittle orphelines. Mais ce procédé est très lent,
a fait connaître pour la première fois il y a très ruineux, et, le pis, c'est qu'il a pour
un certain nombre d'années, sert de base à résultat l'élevage de reines de qualité infé-
quelques-uns des meilleursprocédés aujour- rieure. M. Doolittle prend si bien avantage
d'hui en vogue, nous allons la décrire comme de la conduite de la nature, qu'il parvient à
étant fort simple, et n'exigeant pas de maté- produire un grand nombre de reines engen-
riel spécial autre que celui qu'on peut drées par une mère de choix, en ce qu'il
improviser soi-même; et alors, le lecteur, donne la possibilité d'augmenter le nombre
après s'être bien rendu compte du procédé, des alvéoles ordinairement construits; car
sera en état de tirer profit, de développer les le premier point requis dans l'élevage des
idées plus avancées émises par Samuel Sim- reines estd'avoir des cellules,—en quantité-
mins, E. L. Pratt, Henry Alley et tant d'au- qui puissent fournir des mères fécondes,
tres. grosses et vigoureuses.

ÉLEVAGEDESREINESD'APRÈSLA FAIRE LES CUPULES


COMMENT
MÉTHODEDOOLITTLE. DEDOOLITTLE.
Bien que le système mis en pratique par Bien des fois, quand unapiculteur parcourt
M. Doolittle soit artificiel en un sens, cet son rucher, il a l'occasion de couper des cu-
apiculteur essaye autant que possible de se pules royales, tels que les abeilles les
rapprocher des moyens employés par la construisent. Il peut greffer ces cupules
nature. La première chose d'une importance plus tard quand il trouve à les utiliser; mais
toute spécialedans l'élevage des reines, est une fois recueillies, elles sont fragiles à l'ex-
• de reproduire autant
que faire se peut, les cès, de forme irrégulière, et ne supportent
conditions existant durant la saison des guère les manutentions; et puis, la plupart
essaimages, à une époque où les abeilles du temps, on n'en trouve pas assez.
prodiguent dans les alvéoles la nourriture M. Doolittle fut le premier qui eut l'idée
royale. Une des premières conditions requi- de fabriquer des rudiments d'alvéoles arti-
ses, donc, pour la construction des alvéoles, ficiels, non-seulement de forme régulière,
REINES (ÉLEVAGE DES). 363 REINES (ÉLEVAGE DES).

mats de plus, assez solides pour supporter cellule de reine bien fournie de gelée royale
un maniement raisonnable. Contrairement à nous trouvons assez pour garnir 20 cupu-
ce qu'on pouvait craindre, de telles cupules les. SI nous mettions dans chaque une
sontaussi facilement acceptées par les abeil- quantité égale en volume à un petit plomb
les que celles qu'elles font d'après leur bonne B B, il nous faudrait le contenu 4e deux ou
vieille méthode, et, chose d'une Importance trois alvéoles prêts à être operculés, attendu
considérable, elles peuvent être fabriquées que ce sont ceux-là qui en contiennent le
en telle quantité qu'on veut et par toute per- plus. On la remue pour qu'elle ait partout à
sonne d'intelligence ordinaire. peu près la même consistance, après quoi
M. Doolittie prend une dent de rateau en on la fait couler des alvéoles au moyen d'un
bols, en taille la pointe, la passe au papier de bâtonnet taillé comme un cure-oreilles ordi-
verre, de façon à lui donner la grandeur et naire, ou un cure-dents plié à cette forme.
L'opération suivante consiste à prendre
un cadre de jeunes larves à peine sorties de
l'œuf, et provenant de notre meilleure
reine. Les larves auraient-elles deux ou
trois jours, que cela n'y ferait rien. Cha-
la forme du fond d'une cellule de reine (voir que petit ver est enlevé avec le cure-oreil-
la figure). Deux ou trois autres bâtons sont les, dont nous avons parlé plus haut, et
alors façonnés de la même manière et sur le déposé délicatement sur l'aliment royal pré-
même modèle. Comme autres préparatifs paré dans les cupules. On donne une larve
pour la fabrication de ces cellules, M. Doolittle de cette manière à chacune des cupules, et
a un petit poëlon rempli de cire, tenue quand toutes sont garnles,on les met dans la
chaude au moyen d'une lampe, et aussi une colonie chargée d'achever la construction
tasse d'eau. Assis devant une table, il est prêt des cellules de reines.
maintenant àopérer. Prenant un des moules Alors, après que nous avons monté dans
à alvéoles, il le plonge dans l'eau d'abord, un cadre, notre traverse garnie de cupules
puis dans la cire fondue sur 14millimètres notre part de travail est terminée et c'est le
environ, Il le relève alors et le fait rouler tour des abeilles de commencer le leur. SI
entre ses doigts, le bout garni de cire tourné l'on est à l'époque des essaimages, on choi-
verslebas. Quand la cire est froide, il trempe sit une forte colonie pourvue d'une reine,
de nouveau le bout, mais pas tout à fait on place sur le corps de ruche un protège-
aussi loin que la première fois et fait rouler magasin pour l'y retenir, et par dessus une
encore le moule entre ses doigts. Il continue hausse garnie de quelques rayons de cou-
ainsi, trempant son moulejusqu'à sept ou vain. Si la ruche est déjà faite de deux éta-
hUIj. fois, mais chaque fois un peu moins ges, on Insère un zinc perforé entre le corps
profondément que la précédente de 3/4 de de ruche et le magasin. Dans le magasin on
millimètres environ. Le principal est de place le cadre avec ses rudiments de cel-
produire une cupule à fond épais, mais dont lules entre deux cadres de couvain et
le bord, au point où les abeilles sont suppo- d'abeilles. Si la population est suffisamment
sées devoir commencer leur travail, soit nombreuse,les abeilles se mettront à l'œuvre
aussi mince et aussi délicat que le fil d'une sansdélai, allongeront les cellules, les fourni-
lame de canif. Après que la dernière couche ront du surplus nécessaire de gelée royale,
de cire est refroidie, on détache un peu la et finalement les compléteront.
cupule par une pression légère du pouce. On On peut s'assurer un plus grand pourcen-
la plonge alors une fois encore dans la cire, tage d'alvéoles, et tout aussi bien que les
et avant qu'elle soit refroidie on la colle sur précédentes, à l'aide d'une forte colonie
un rayon ou une traverse destinée à la qu'on prive de sa reine, de larves et d'œufs,
recevoir. quatre ou cinq jours avant de lui donner les
cupules préparées. Mais Il est de toute
LE GREFFAGEDES CUPULES. importance, de donner pour commencer à
cette colonie orpheline chargée d'achever.
L'opération suivante consiste àinsérer une la construction des cellules, un aliment stl-
petite parcelle de gelée royale dans chaque mulatif quotidien d'une demi-pinte de sirop.
rudiment de cellule ainsi préparé. La quan- Après un laps de temps de quatre ou cinq
tité à mettre équivaut en volume à un jours, quand les abeilles gémissent, pour
grain de petit plomb de chasse, dit M. ainsi dire, d'avoir perdu leur reine et de
Doolittle. Nous avons reconnu qu'une plus ne pas avoir la possibilité d'en élever une
faible quantité fait tout aussi bien. Dans une autre, on leur donne le cadre de cellules art-
REINES (ÉLEVAGE DES). 364 REINES :ELEYAJiE DES).

flcielles préparées comme nous l'avons little; et si l'on n'en désire qu'un petit
expliqué plus haut. En de telles circon- nombre pour son propre usage, on le trou-
stances elles les acceptent immédiatement vera plus pratique que celui que nous allons
et les allongent, leur fournissent copieuse- décrire. Mais au cas où on aurait besoin d'un
ment l'aliment royal, et les alvéoles qui en plus grand nombre de reines, on préférera
résultent valent à tous les points de vue de beaucoup suivre la méthode que nous
ceux construits dans la fièvre des essai- allons faire connaitre à présent.
mages. Au lieu de mouler ses cupules une à une à
Unautre genre de colonie, excellente pour l'aide d'un bâton, ou de plonger plusieurs
la construction des alvéoles en dehors de la bâtons à la fois pour les faire, on se sert des
saison des essaimages, est celle qui cherche cupules fabriquées à la machine d'après un
à remplacer sa reine. Dans les grands apiers, procédé découvert par E. L. Pratt. Avec
on trouve toujours une ou plusieurs colonies une presse bien conditionnée, on peut enle-
de cette espèce, mais règle générale, il ne
vaut rien de se servir de la reine épuisée
pour la reproduction. Ayant découvert
notre colonie, nous commençons par l'ali-
menter régulièrement tous les jours, cette
alimentation étant une des premières con-
ditions pour obtenir de beaux alvéoles de
toute colonieorpheline ounon. Cette colonie,
prête à construire des cellules de substitu- COUPED'UNBLOCDE BOISSUPPORTANT
tion, allongera et complétera non seulement LA CUPULE:LA MÊMEMISEPARTIELLEMENT
une rangée de cupules mais plusieurs s'il le EN PLACE.
faut; ii vaut mieux cependant ne jamais
donner à des colonies de cette espèce plus ver à l'emporte-pièce des cellules, beau-
d'une douzaine ou une douzaine et demie coup plus régulières qu'on ne les obtient
de cellules artificielles à la fois. Laissez-les par le lent procédé décrit plus haut, et au
d'abord en terminer une fournée, puis
donnez-leur en une autre si c'est nécessaire.
A l'une de nos colonies substitutionnelles,
comme nous les appelons, nous donnâmes
une fois l'une après l'autre plusieurs four-
nées de cupules Doolittle, si bien qu'elle
compléta et opercula 300 beaux alvéoles;
mais nous eûmes soin, naturellement, de
soustraire chaque série avant qu'une reine
ait pu en éclore, car une reine nouvelle-
ment éclose aurait eu vite fait de saccager
les autres cellules, et aurait en outre ôté
à la colonie l'idée de chercher à remplacer
sa vieille reine.
Pendant combien de temps une colonie
substitutionnelle qui a reconnu l'épuise-
ment de sa reine, continuera-t-elle à trans-
former en alvéoles royaux les séries de
cupules qui lui sont fournies, c'est ce que
nous ne saurions dire; mais si on leur donne
journellement un nourrissement d'une demi
pinte de sirop, il semble qu'elles soient
disposées à continuer ce travail indéfini-
ment, dans l'espoir de parvenir un jour ou
l'autre à s'élever une jeune reine capable
de supplanter l'ancienne donnant des signes MANIÈRED'INSÉRERLES CUPULESDE CI1:E
de décrépitude. DANSLES BLOCSDE BOIS.
ELEVAGE EN GRANDDESREINES. nombre de 2000 à l'heure. On trouve ces
Jusqu'ici nous avons étudié le vieux sys- cupules chez les marchands de fournitures
tème primitif d'élevage de reines de Doo- apicoles, et, la plupart des lecteurs de cet
REINES (ÉLEVAGE DES). 365 REINES (ÉLEVAGE DES).

ouvrage auront plus d'avantage à les ache- chands de matériel apicole. On recueille
ter toutes prêtes que d'essayer de les fabri- la gelée royale en quantité suffisante sur
quer eux-mêmes d'après le procédé Doo- un certain nombre de cellules de reines,
little.
Pour en faciliter la manipulation, le
système modifié de Doolittle, il faut avoir
des porte-cupules en bois, qui peuvent, en

LACELLULEG ESTCOMPLETEMENT TERMINÉE


;
LA CELLULEH EST EN PARTIE FINIE, MAIS
OUVERTEPOURPOUVOIRPRENDRE
BLOCEN BOISGARNIDE CIRE, EN PLACE. DE LA GELÉEROYALE.

certaines circonstances, être employés com-


puis on la mêle bien avec une cuillère
me de véritables rudiments de cellules. Ces spéciale. On en prend alors une cuillerée de
porte-cupules ne sont autre chose qu'un la main gauche qu'on distribue à l'aide du
cylindre de bois de 18 millimètres environ greffoir. De la palette incurvée de ce der-
de diamètre, et de 14 à 15 millimètres de
nier,on prend une parcelle de gelée royale —
à peu près la grosseur d'une tête d'épingle-

CADREHOFFMANAVECBARRESMOBILES MANIÈREDEREMPLIRLESCELLULES
POURTENIR LES BLOCSA CELLULES. DE GELÉEROYALE.

haut. A l'.aide d'un foret approprié on per- qu'on dépose à mesure dans le fond des
fore l'un des bouts du cylindre à la mesure cupules, jusqu'à ce qu'on les ait toutes
des cupules fabriquées à la presse. Ces pourvues.
porte-cupules se vendent également au Si l'on se trouve à court de cupules, on
mille. peut, avec une lame bien affilée, détacher
Les cupules sont introduites à force dans l'ancienne cellule d'oùlareinevient d'éclore,
la cavité du cylindre au moyen d'un petit y compris même le bois, puis avec le bâton-
Instrument en bois dont l'extrémité s'adapte net à introduire les cupules dans les cylin-
exactement à leur mesure intérieure. Lors- dres, on alèse la cavité de ce dernier. Cette
qu'on en a préparé un certain nombre cavité peut être greffée à la manière déjà
dans leur cylindre respectif, et qu'on a expliquée; mais on verra qu'il est préférable
assujetti sur une traverse au moyen d'une d'employer les cupules, attendu qu'on assure
pointe qu'ils portent à leur base, elles sont de la sorte de meilleurs résultats.
prêtes à être greffées, opération qui se L'opération qui suit consiste à prendre un
rapproche beaucoup de celle pratiquée avec rayon de très jeunes larves, au moment où
le système Doolittle. si ce n'est qu'on met elles viennent d'éclore, et provenant d'une
une quantité de gelée royale beaucoup mère de choix. A une température de pas
moindre, et qu'on emploie pour cela des moins de 23 à 26 degrés (plus chaude elle est,
Instruments spéciaux vendus chez les mar- mieux cela vaut) on enlève avec la palette
REINES (ÉLEVAGE DES). 366 REINES (ÉLEVAGE DES).

du greffoir, une jeune larve d'une cellule cupules greffées, on le place dans la hausse
d'ouvrière et on la dépose sur la gelée royale d'une forte colonie, qu'on sépare du corps de
d'une des cupules; on fait de même pour les ruche par un zinc perforé, ou bien on les
donne à une colonie qu'on prive de sa reine
et de couvain durant trois jours, pendant
lesquels on lui fournit une petite alimenta-
tion. On continue le nourrissement jusqu'à
ce qu'elle soit en parfaite condition pour se
mettre à l'œuvre sur les cupules. Peut-être
les commençants réussiront-ils mieux d'a-
bord avec les abeilles privées de reine et de
couvain; mais par la suite, il faudra qu'ils
apprennent à s'approvisionner d'alvéoles
royaux au moyen dela hausse. Si dans l'un ou
l'autre cas les abeilles reçoivent chaque jour

MANIÈRED'ENLEVERUNELARVED'UNE
CELLULED'OUVRIÈRE.

autres, jusqu'à ce que toutes les cupules


soient greffées. Et il est bon de faire remar-
quer ici que cette gelée royale remplit un
double but. Elle procure une couche moel-
leuse à la larve qu'on y dépose, et en même GREFFAGEDESCELLULES
PREPAREESET
temps lui fournit du nourrissement, en MONTÉESSUR BARRES.
attendant que les abeilles lui en donnent une
nouvelle provision. Certains affirment que du nourrissement, étant donné qu'il n'y ait
la gelée royale n'est pas nécessaire, mais pas d'afflux de nectar, elles se mettront sans
avec elle nous avons un plus grand nombre tarder à compléter les cellules, leur donnant
de cupules acceptées. la forme de grosses pistaches émergeant des
Quand un cadre est garni suivant le cas porte-cupules en bois; et au bout de dix
d'une ou deux traverses de bois portant des jours, on pourra donner ces alvéoles à des

TERMINEES.
CELLULESDE REINESCOMPLETEMENT
REINES (ÉLEVAGE DES). 367 REINES (ÉLEVAGE DES).

colonies orphelines dans des cages Titoff; ou qu'on puisse la suspendre entre les deux
bien, s'il y a plus d'alvéoles qu'il n'y a de barres parallèles d'un cadre-nourricerle, ou
populations orphelines, après avoir placé les entre deux rayons. L'ouverture circulaire du
premiers dans des cages Titoff, on établira
celles-ci dans des cadres-nourriceries et on

POURMAINTENIR
CADREDENOURRICERIE
LES CAGESTITOFF.

sommet a juste la mesure voulue pour rece-


voir une cellule de reine. Une fois la reine
éclose, on soustrait la cellule, et l'on pousse
sur l'ouverture la glissoire de fer-blanc,
emprisonnant ainsi la reine jusqu'à ce que
l'apiculteur soit prêt à s'en servir. Le fond
est fait d'une pièce de bois à charnières et
percée d'un petit trou. Ce trou est rempli de
candi à l'usage de la reine; et pour que les
CAGETITOFFEN POSITIONPOUR abeilles ne puissent pas le manger par l'ex-
L'INTRODUCTION.

les confiera à une forte colonie, juqu'àce qu'-


on en ait l'emploi. Sitôt écloses, les reines
vIerges seront distribuées dans des ruchet-
tes orphelines et introduites à la manière
habituelle.
Mais peut-être ferions-nous bien, avant
d'aller plus loin, de décrire la cage Titoff, qui
est tout à la fois une nourricerie de reines, CAGETITOFFVUEEN DESSOUSET MONTRANT
LA FERMETUREENFER-BLANC
LAISSANT
LE SUCREEXPOSÉ.

térieur de la cage et délivrer la reine préma-


turément, on glisse sur l'ouverture une
petite plaque de fer-blanc. Quand l'apicul-
teur est prêt à introduire la reine, il pousse
la plaque de fer-blanc dans l'autre sens, et
laisse les abeilles manger le candi et la déli-
vrera la manièreiiabitueile. Si la provision
de candi est épuisée avant l'heure, il est très
facile de retourner la pièce de bois, d'y pous-
ser un autre bouchon de candi, et de remet-
ire le tout en place. Tout ceci peut se faire
très rapidement, la reine étant dans la cage.
Cette cage si commode et qui peut servir à
des usages si multiples et si variés, en fait
l'invention la plus pratique que nous con-
naissions pour tout ce qui a rapport à l'éle-
CAGETITOFFAVECCELLULEROYALE;
LA MiME AVECLE BOUCHON vage des reines.
DE SUCREP.ETOURNÉ. Ayant nos reines ou nos alvéoles en cages
Titoff, nous sommes prêts maintenant à
une protection pour les alvéoles royaux, et donner les reines à des nuclei d'accouple-
une cage d'introduction. Au lieu d'être ment. Ces nuclei peuvent être créés comme
ronde, elle est rectangulaire, de façon à ce nous l'avons indiqué déjà à. propos de la
REINES (ÉLEVAGE DES). 368 REINES (ÉLEVAGE DES).
méthode Doolittle, ou au chapitre NUCLEUS.de 25 millimètres de large. Une feuille de
Quand on fait usage de grands nuclei d'un fondation est fixée dans la section; puis Gde
ou deux cadres — cadres modèles — il faut ces cadres ainsi garnis, sont disposés dans
un grand nombre d'abeilles: et en attendant
que la reine ait atteint l'âge de s'accoupler,
ou plutôt jusqu'au moment où elle commen-
cera à pondre, cette grosse force d'abeilles
perd un temps précieux. Mais nous avons
très bien réussi à remédier en partie à cette
perte, en introduisant deux et même trois
reines vierges à la fois avec la cage Titoff; de
sorte que entre la soustraction d'une reine
pondeuse et le début de la ponte d'une
autre, les abeilles ne perdent guère plus de
trois ou quatre jours. Nous prenons avan-
tage de ce que les abeilles reconnaissent
leur mère uniquement à l'odeur; nous
mettons par conséquent pour le moins deux
reines vierges à la fois. Au bout de deux ou
trois jours, nous repoussons la glissoire
protégeant le candi d'une des cages, de
sorte que les abeilles peuvent le manger et
délivrer la reine vierge N° 1. Sitôt qu'elle
pond, elle est vendue, etla reine vierge No2 NUCLEUS MINIATUREDE PRAAT.
est délivrée à son tour. On ne perd pas de
temps à la faire accepter aux abeilles, un cadre Langstrotb. Ceux-ci sont alors
parce qu'elle partage déjà la mêmeodeur. Aussi- suspendus dans une colonie entière entre
tôt qu'elle a pris connaissance de la ruche et deux cadres de couvain. Les rudiments de
de ses entours, elle prend son vol, car elle a fondations des cellules sont allongés, des
tout à fait l'âge voulu pour cela; puis ce œufs y sont déposés ensuite, et le couvain en
n'est plus qu'une question de trois ou est élevé. On enlève deux petits cadres sur
quatre jours pour qu'elle commence à les six contenus dans le grand, on les fixe
pondre. Mais au moment où nous soustra- alors au toit d'une ruche en miniature au
yions la reine N° 1, nous avions mis en cage moyen de crampons recourbés. Cette
la reine No3, encore vierge; et tandis que ruchette ne contient que 100 à 200 abeilles,
la reine No2 se prépare à pondre — c'est-à- car de cette façon une colonie bien com-
dire, se livre à son vol nuptial — la reine plète peut fournir une population à 30 en-
N° 3 aquiert l'odeur de la colonie. De cette viron de ces ruchettes, tandis qu'elle n'en
manière, si l'on a bien pris ces dispositions, peuplerait que trois ou quatre avec la mé-
le nucleus peut fournir un assez grand thode habituelle. Les ruchettes sont alors
nombre de reines, sans trop de perte de distribuées à la ronde en différentes parties
temps. Ce procédé a donné d'admirables de Papier, et mises toujours à Nombre. Elles
résultats dans nos apiers. et dans beaucoup sont pourvues de très petites entrées; et si
de cas il peut être meilleur à appliquer que les abeilles y sont tenues prisonnières pen-
celui dont nous allons donner connaissance dant 72 heures pour le moins, elles y reste-
à présent. ront sans chercher à retourner à la ruche
mère. Ainsi établies on leur donnehabltuelle-
NUCLEID'ACCOUPLEMENT MINIATURES. ment un alvéole ou une jeune reine qui
Un très petit nombre d'éleveurs de reines vient d'éclore, et on les abandonne à, leur
ont obtenu du succès de l'emploi des nuclei propre destin. S'il n'y a pasd'afflux de nectar.
miniatures, dont la possibilité avait été; on leur donne nécessairement un petit
démontrée à l'origine par M. E. L. Pratt, de: nourrissement clair; niais il faut faire bien
Swarthmore. Pa. Ces nuclei se composent attention de ne pas provoquer le pillage, et
généralement de deux cadres, mais Ipso c'est pourquoi l'entrée sera juste assez
cadres employés par M. Pratt sont couper grande pour permettre à une ou deux abeil-
sur telle mesure que six d'entre eux peu-: les seulement de s'échappera la fois. Pour
vent tenir à l'Intérieur d'un cadre Langs- que ces petits nuclei travaillent, Ils ne doi-
troth à mince barre supérieure. Ils ne sont vent pas être enfumés comme les colonies
rien de plus que des sections de 106 X 141et ordinaires; à la vérité, Ils n'exigent pas
RENVERSEMENT DES CADRES. 369 RENVERSEMENTDES CADRES.

l'emploi de la fumée. 'Si on laisse la reine parfait en théorie, et dans la pratique, le but
vierge dix jours environ, elle commencera à cherché paraît avoir été atteint, car bon
pondre. On peut alors l'enlever et mettre nombre d'apiculteurs nous ont rapporté
une autre reine non fécondée à sa place. que, une fois les rayons culbutés, les abeilles,
Bien que certains éleveurs de reines aient plutôt que d'avoir leurs provisions de miel
tiré bon parti de ces nuclei miniatures à les dans le bas de la ruche, près de l'entrée, et à
faire fonctionner, d'autres n'y sontpas parve- portée des pillardes, le désoperculaient et
nus; selon toute probabilité donc, la plu- le transportaient dans les sections. Seule-
plart des commençants feront mieux de se ment, il appert qu'au résultat final, du miel
servir du grand nucleus à un cadre décrit foncé et de qualité inférieure fut souvent
précédemment, et d'introduire une ou ainsi monté; plus souvent néanmoins, croy-
plusieurs reines non fécondées à la fois. ons-nous, les abeilles laissèrent le miel dans
Lorsqu'ils seront parvenus à faire fonction- le bas de la ruche, et le seul avantage réel
ner cesgrands nuclei, Ils pourront alors,très qu'on dût obtenir fut d'avoir des rayons
probablement, se servir des petits. remplis partout, depuis les barres de fond
Il y a encore d'autres bonnes méthodes jusqu'aux barres supérieures.
pour l'élevage des reines; mais le procédé Un petit nombre d'apiculteurs procla-
expliqué plus haut est celui que les auteurs mèrent que le renversement des cadres
de cet ouvrage ont suivi avec le plus de pratiqué au moment propice occasionnait
succès; ils se croient donc autorisés à le la destruction des cellules de reines et
recommander en conscience. Pour un traité contribuait par conséquent à combattre
complet donnant avec détails les particula- l'essaimage. Mais ces apiculteurs ont fait
rités concernant le dit procédé, nous ren- erreur — chez nous du moins, jamais le ren-
voyons le lecteur à la brochure écrite par versement des cadres n'a provoqué la des-
Geo.W. Phillips, apiculteur en chef de nos truction des alvéoles royaux.
ruchers u Elevagemodernedesreines
Après tout, l'avantage réel et direct que
Prix franco, 50 c. (édition française). procure le renversement des cadres, est
d'avoir les rayons des cadres à couvain rem-
RENVERSEMENT DES CADRES. plis de façon à devenir aussi solides qu'une
C'est, comme le mot l'indique, le procédé planche. Lorsqu'on fait la chasse à la reine, il
par lequel on intervertit le sens des rayons, est beaucoup plus facile aussi de la trouver
c'est-à-dire qu'on les retourne de haut en quand il n'existe pas de vides horizontaux
bas; et cette opération peut se faire soit en entre la partie inférieure du rayon et la
retournant chaque cadre séparément, soit barre de fond, et qu'il n'y a pas non plus de
toute la ruche d'un seul coup. On a com- trous dans lesquels elle puisse se cacher. De
mencé à discuter l'opportunité de cette plus, les rayons complets sont plus solide-
opération en 1884, et pendant les trois ou ment attachés aux cadres et augmentent la
quatre années suivantes on continua d'en capacité de la ruche, en proportion de la
débattre le pour et le contre. Bien des quantité de parties de rayons ajoutées après
choses furent dites à ce sujet. Les systèmes le renversement. Presque tous les cadres-
de ruches renversables et les cadres renver- qui ne sont pas culbutés sont sujetsà offrir
sables furent inventés à la douzaine. Cer- des espaces vides de 9 à 12 millimètres: et
tains projets étaient fort ingénieux, d'autres ces vides sont certainement de la place
tout à fait mal compris et des moins pra- perdue qu'il faut chercher autant que pos-
tiques. sible à utiliser. Ces vides peuvent être
Considérant que les abeilles emmaga- évités jusqu'à un certain point dans les
sinent leur miel juste au-dessus du couvain, cadres non renversables par l'emploi de
et qu'en raison de cela, leurs rayons sont feuilles de fondation allant de la barre de
dans ces parties beaucoup mieux remplis fond à la barre supérieure, et maintenues
qu'ailleurs, certains apiculteurs conçurent par des fils galvanisés placés perpendicu-
l'idée de retourner leurs cadres de haut en lairement; mais de tels rayons ne sont pas
bas de temps à autres. Car, disaient-Ils, aussi bien remplis dès le début que ceux
quand les cadres sont retournés, les barres retournés.
de fond se trouvent remises en haut, les On a présenté plusieurs bons modèles de
rayons sont achevés de construire tout du cadres renversables; mais nous ne voudrions
long de cette barre de fond, et le miel qui se en adopter aucun qui n'offrit pas d'autres
trouve alors au bas des rayons est emporté qualités que sa réversibilité. Un cadre ren-
dans les hausses, juste à l'endroit où nous versable qui n'est bon autrement, ne peut
désirons l'avoir o. Ce raisonnement semble offrir aucun avantage.
24
RÉUNIONDE COLONIES. 370 RÉUNION DE COLONIES.
Un cadre renversable-des plus pratiques donner de règle fixe pour tous les cas qui
est le Van Deusen, muni de cornières ou se présentent. C'est chose très simple que
angles de repos en métal. C'est essentielle- d'enlever les cadres d'une ruche, abeilles et
ment un cadre fixe de fond, qui peut être tout, pour les remettre dans une autre.
aussi bien mis d'un côté que de l'autre. quand les deux sont établis côte à côte.
Ordinairement on n'aura pas de combats, si
on opère quand le temps est trop froid pour
que les abeilles sortent, mais ce n'est pas
toujours le cas m. Si une colonie est placée
d'un côté de la ruche, et l'autre de l'autre
CADRERÉVERSIBLEYAN DEUSEN. côté, et si elles sont toutes deux assez faibles
pour qu'on puisse mettre un ou deux rayons
L'espacement de ces cadres est réglé auto- vides entre elles, elles se battront très
matiquement par les cornières débordantes, rarement. Au bout de deux ou trois jours,
et ces cornières offrent de plus certaines on verra que les abeilles se sont réunies
commodités pour le manipulage. Ce modèle très paisiblement, vous pourrez rapprocher
de cadre est beaucoup employé par l'apicul- en un groupe compacte le couvain et les
teur le plus éminent peut-cire du monde provisions et mettre les coussins de mince
entier, Capt. I. E. Hetherington (voir aux paille de chaque côté. S'il y a des rayons
Biographies), de même que par son frère du contenant un peu de miel, que vous ne
Michigan;et en outre de sa réversibilité, il puissiez mettre à l'intérieur, vous les place-
offre un avantage très marqué, savoir: la rez dans une hausse et vous laisserez les
facilité arec laquelle on peut le manipuler abeilles le descendre dans le corps de
comme on le ferait pour ainsi dire des ruche 228.Vous devez toujours voir à vos
feuillets d'un livre. Après avoir enlevé un abeilles 20 minutes ou une demie heure
ou deux cadres, on peut changer les autres après avoir réuni des colonies, pour vous
de place sans les sortir du tout de la ruche. rendre compte si tout se passe à l'amiable
Deux autres modèles excellents de cadres entre les deux côtés de la demeure". SI
renversables sont le Danzenbaker et le vous trouvez des abeilles en train de se
Heddon (voir RUCHES),qui tous deux peu- battre, ou d'autres les unes sur les autres
sur le plateau, donnez-leur un enfumage tel
qu'elles ne puissent se distinguer les unes
des autres,,; 15 ou 20 minutes plus tard, si
elles se battent de nouveau, donnez-leur
une nouvelle dose» de fumée, et répétez
l'opération jusqu'à ce qu'elles soient toutes
ensemble en bons termes. Nous n'avons
jamais manqué de ramener la paix après 2 ou
3 enfumages.
Si vous désirez réunir deux colonies trop
fortes pour qu'une ruche à un seul étage
puisse les contenir toutes deux, ce qui entre
parenthèse est toujours une mauvaise chose,
ou si leur miel est dispersé sur les dix
CADRESRÉVERSIBLES rayons de chaque ruche, faites comme précé-
DANZENBAKIÏR.
demment, en mettant seulement une ruche
vent être mis aussi bien ("un côté que de sur l'autre. Si vous opérez par une journée
l'autre; de fait, tout cadre fixe et fermé aux froide, et que les abeilles restent enfermées
deux bouts peut être employé comme cadre là pendant deux ou trois jours, quelques-
renversable. Dès qu'il est possible de pro- unes seulement, si même il y en a, retour-
fiter des avantages du renversement sans neront à leur ancien support. Si les deux
qu'il en coûte rien, il est certainement ruches n'étaient qu'à six pieds l'une de
judicieux de retourner ses cadres au moins l'autre, elles reviendront toutes sans peine
une fois pour que les rayons soient tout à au logis commun, car elles entendront
fait complétés. l'appel de leurs compagnes qui auront dé-
couvert ou compris le nouvel état des
RÉUNION DE COLONIES. — La choses. Quelquefois, vous pourrez même
réunion des colonies est comme l'introduc- prendre deux colonies à l'heure du butina-
tion des reines, en ce sens, qu'on ne peut ge, et les mettre ensemble sans difficulté,
RÉUNION DE COLONIES. 371 RÉUNION DE COLONIES.

en faisant appeler les abeilles perdues par à plaindre et le remède est de supprimer
par leurs compagnes. Seulement, ce n'est tous les modèles sauf un.
que par une pratique réelle et la connais- Pour conclure, nous conseillerions de
sance des mœurs des abeilles, que vous retarder la réunion des abeilles jusqu'à ce
pourrez y arriver; si vous n'avez pas cette qu'on ait plusieurs journées froides et plu-
science, Il vous faudra l'acquérir par expé- vieuses, en octobre par exemple, alors que
rience. Prenez une couple de colonies sans les abeilles ne sortent pas23#.Alors, procédez
grande valeur, et exposez-vous avec celles- comme nous l'avons indiqué. Si vous avez
là ; comme nous l'avons dit à plusieurs suivi le conseil que nous avons donné, vous
reprises, méfiez-vous des pillards, sans quoi, aurez peu de réunions à faire, sauf en ce qui
de vos deux colonies Il ne restera bientôt concerne les nuclel d'élevage de reines; et
rien, au lieu d'en avoir fait une seule. pour ceux-ci vous n'avez qu'à supprimer
les ruchettes et à mettre les cadres dans la
ruche du dessous et vous en avez fini avec
QUE FAIRE DESREINES
?
elles. Si la ruchée du dessous est forte,
"SI l'une des colonies à réunir est restée comme elle doit l'être naturellement, mettez
plusieurs jours orpheline, tout est pour le les cadres des nucleus dans la hausse
mieux; car une colonie sans reine abandon- jusqu'à ce que le couvain soit éclos SI vous
nera souvent sa résidence et en acceptera désirez faire une colonie de plusieurs nuclel,
une nouvelle, ne flt-on même que la secouer rassemblez-les par une journée froide et
devant une ruche contenant une reine mettez-les tous dans une seule ruche. SI
pondeuse. D'une ruche ne contenant ni reine, vous avez des abeilles de 3 ou 4 ruchettes,
ni couvain, nous avons fait sortir toute la elles s'uniront mieux que si elles ne prove-
population pour rejoindre une colonie voisi- naient que de 2, et vous verrez rarement
n.e:--ensecouant simplement quelques-unes une abeille en ce cas retourner à son an-
desabeilles en face de cette dernière. Elles clenne demeure. Un débutant, doit éviter
étaient si joyeuses de trouver une reine d'avoir à réunir beaucoup de faibles colonies
qu'elles appelèrent leurs compa- à l'automne. Il vaut bien mieux les avoir
- pondeuse, toutes fortes et prêtes pour l'hivernage,
gnes à cette nouvelle demeure et toutes se
mitent à travailler, charriant jusqu'à la der- longtemps avant l'arrivée des temps froids.
nière goutte leur miel dans la ruche où était
la reine féconde. Prenant avantage de cette RÉUNIONDE JEUNESESSAIMS.
disposition, nous pouvons souveht faire des Cette réunion se fait si facilement qu'il est-
réunions un travail très rapide. Si vous à peine nécessaire d'entrer dans les détails ;
êtes pressé, ou s'il vous est Indifférent de de fait, si deux essaims sortent en même
garder l'une ou l'autre reine, vous pouvez temps, on est presque sûr qu'ils se réuni-
réunir sans faire attention à elles et l'une ront, et nous ne nous souvenons pas avoir -
des deux sera tuée; mais comme une entendu parler que deux essaims de cette
reine, même hybride, vaut actuellement espèce se fassent querelles. Une des reines
au moins un franc, nous ne pensons est bientôt tuée, mais vous pouvez facile-
pas qu'on ait avantage à les voir tuer. Attra- ment trouver celle de surplus en cherchant
pez la moins féconde et gardez-la en sécu- la pelote d'abeilles que vous trouverez
rité dans une cage, jusqu'à ce que vous soyez collées autour d'elle, très peu de temp&
certain que l'autre a été bien reçue par les après que les essaims différents auront été
abeilles. SI celle-là est tuée, ce qui arrive mis ensemble. Un essaim peut presque tou-
quelquefois, vous aurez la première pour la jours être réuni sans Inconvénient à un
remplacer 2". Quand les populations sont autre sorti de la veille, et si vous prenez la
distantes de plusieurs mètres, on les rappro- peine de les surveiller un peu, vous pourrez
che souvent de quelques centimètres envi- toujours réunir un essaim à un autre,
ron chaque jour, tandis que les abeilles nouveaur même si le premier est sorti une
volent avec animation, jusqu'à ce qu'elles se semaine et pjus avant. Enfermez-les s'ils ont
trouvent côte à côte, puis on les réunit tendance à se battre, comme nous vous
ainsi que nous l'avons dit. Mais ce moyen l'avons dit plus haut, et rendez les premières
donne tant de peine, que nous préférons abeilles bienveillantes pour les nouvelles
attendre une journée froide. Si vos abeilles venues Bl.
eontdans des ruchesen boîtes, nous dirons
que la première chose à faire est de les RÉUNIOND'ABEILLBSAU PRINTEMPS,
transférer. SI vous avez plusieurs sortes de Comme nous l'avons fait remarquer ail-
ruches dans votre rucher, vous êtespresque leurs, les réunions de printemps sont géné-
ROBINIER OU FAUX ACACIA. 372 ROSÉE DE MIEL.

ralement peu profitables. Quand on a deux tous les ans, un bouquet de ces arbres serait
petites colonies faibles ou desnuclei, l'un des une addition très profitable à Papier.
deux ayant une reine, il semblerait que ce La feuille du Robinier ressemble beaucoup
soit la chose la plus naturelle du monde de à celle du trèfle, si ce n'est que le pétiole
mettre les deux ensemble pour augmenter porte un grand nombre de folioles, tandis
la chaleur du groupement, et pourvoir que celui du trèfle n'en porte que trois; la
toutes les abeilles d'une reine: mais mal- fleur se rapprochebeaucoup de celle du pois,
heureusement la théorie ici n'est pas justi- aussi bien par la forme que par la grosseur.
fiée par les faits. Nous avonsréuni sans choix Il est intéressant de remarquer que le robi-
au printemps, nuclei après nuclei: au nier, le pois et le trèfle appartiennent à la
moment même de la réunion, ils semblaient même famille, celle des légumineuses.
laisser une belle et bonne colonie, mais au
bout de deux ou trois jours, on aurait cru ROSÉE DE MIEL. - Ainsi nom-
qu'il n'y avait pas plus d'abeilles qu'au mée parce qu'on supposa d'abord qu'elle
moment où avait eu lieu la réunion. L'ennui tombait du ciel sous forme de gouttelettes
est que, si le temps est propice aux sorties, saccharifères, s'arrêtant sur les feuilles des
les abeilles déplacées retournent à leur arbres et sur les arbrisseaux bas. On sait
ancienne demeure et y meurent, et le résul- aujourd'hui qu'elle a pour principe les
tat est naturellement qu'après 3 ou 4 jours aphides ou pucerons, et les coccids ou sorte
il n'y a plus que le petitgroupement primitif d'hémiptères, insectes à écailles. On trouve
là ou se trouvait avant une colonie raison- parfois ces insectes sur les branches les
nable. La réunion, quand on veut en tirer plus hautes de l'arbre, et la substance sucrée
quelque avantage, doit être faite tard dans qu'ils évacuent est lancéeau loin sous forme
l'automne. Mais s'il n'est pas profitable de de gouttelettes qui retombent sur les basses
faire des réunions, que fera-t-on? Concentrez branches, sur le chemin (*) ou sur l'herbe.
chaque petite population sur un ou deux Des observateurs superficiels ayant vu. les
cadres, et préservez-la bien du froid. Ces feuilles des branches basses des arbres et le
petits groupements peuvent être sauvés gazon couverts d'une sorte de vernis saccha-
souvent par un bon calfeutrage. rifère, en conclurent naturellement que
Une exception pourrait être faite peut- cette substance était une véritable rosée de
être au sujet des réunions de printemps et miel, de là le nom qu'on lui a donné.
c'est, si on peut, apporter un nucleus d'un Les feuljles de certaines plantes, dans
rucher annexe et l'unir à unautre du rucher certaines conditions, exsudent une sorte de
prochede l'habitation ou d'un autre apier nectar, mais qui, strictement parlant, n'est
quelconque. Il n'y a pas alors de retour pas la rosée de miel. La substance ordinaire
d'abeilles à leur ruche d'origine, les deux portant ce nom et recueillie par les abeilles,
populations restent ensemble, chacun n'est rien qu'une sécrétion évacuée par les
de puce-
profitant respectivement de la chaleur de pucerons. Il y a plusieurs espèces
l'autre et jouissant du privilège d'avoir une rons à miellée, parmi lesquels nous cite-
reine régnant sur leur ensemble. rons : le Lecanium tiUm, qui s'attaque aux
tilleuls; le Lecanium tulipifera du tulipier,
appelé souvent peuplier Y,, et le pou
ROBINIER OU FAUX ACACIA. d'écorce ou écailleux qui s'attaque aux éra-
Cet arbre est tellement connu que nous bles, Pulvinaria innumerabilis,(Rath.) Le Prof.
avons à peine besoin de le dépeindre. Il croît
Cook, de l'École d'Agriculture du Michlpan,
très rapidement et fleurit très jeune; et et aujourd'hui de celle de Clare-
autrefois,
fussions-nous assurés d'avoir chaque année
mont, Californie, Professeur d'entomologie,
tout le miel que le robinier fournit (à peu et d'une expérience acquls:e de
apiculteur
près une fois en cinq ans), nous en plante- longue date, décrit ainsi ces insectes.
rions sans tarder rien que pour le nectar. Il
se couvre de fleurs en profusion presque Le pou d'écorceou écailleuxde l'érable(Pulvinaria
Rath.)se présenteencettesaison(1884)sous
tous les ans, mais souvent les abeilles ne les innumerabilis,
forme d'une écaillebruned'environcinq huitièmesde
butinent pas du tout. Leaux de nectar a poucede long,oblongue, ayantsa partiepostérieurelégè-
lieu à un moment où le besoin s'en fait gran- rementéchancrée.Ledosdel'écailleportedesdépressions
dement sentir, car le robinier fleurit un peu transversalesindiquantles segments.La partie posté-
tard les arbres fruitiers, et un rieuredel'insecteestsoulevéeparunegrossemasseserrée
plus que peu
plus tôt que le trèfle blanc. Si par une sélec- (*) Parfoisdansnotre voisinage,en Juillet et Août,
tion de différentes variétés, ou par la culture, les cheminssont partout, au pied desarbres,couverts
on parvenait à lui faire donner du nectar de cetterosée.
ROSÉE DE MIEL. 373 ROSÉE DE MIEL.
de matièrefibreused'apparence cotonneuse, danslaquelle e*Nous avons desraisonsdecroirequedansl'économie
on découvreprès de 800petits œufsblancs.Lorsqu'ondelanature,iln'estpasd'énergiedépenséeparla planteou
laissetombercesoeufssurunesurfacede couleursombre, par l'insectedont le bénéficene leur reviennepas de
enles prendraità l'œilnupourdela farine ; maisavecune façonoud'autre.Nouspouvonsnousrendrecompteaisé-
lampeon s'aperçoitqu'ilssontallongés,et tout le monde mentdu profitquelesinsectes,retirentde la sécrétionde
à premièrevueles reconnaîtrait pourdesœufs.Ce récep- ce nectar.Ils leurrentpar ce moyensur leur présence
tacleà œufsd'aspectcotonneuxest souventsi épais,qu'il immédiatelesabeilles,lesfourmis,les guêpes,etc.,qui à
soulèvel'écaillébrunâtreà prèsd'un quart de pouce.On leur tour éloignentles oiseauxqui autrementse nourri-
trouvecesécaillessouslesbranchesdesarbres,et souvent raientdesinsecteset lesanéantiraient.
en massses si compactes qu'ellesse recouvrentl'unel'au- J'eusunefoisdansle Michigan, un exemplesi frappant
tre. Il y ena souventdescentainessur une seulegrosse decerôlejoué par les différentsinsectesqueledouteme
branche. Je lesai trouvéessurle tilleul,surdeuxvariétés fut impossible. LeLecaniumtilia —un grospoud'écorce,
d'érables,sUrdesvignes,bienqu'enplusgrandeabondanceétait enmassescompactes suruntilleulqui croissaitprès
toujourssutes érables. de la fenêtrede monbureau.Audébutdu printemps,le
Un autretrait de cet insecte,parvenucommeici à sa beausangsporoucommença de picorerles jeunesinsectes
maturité,estla grande quantitéde nectarqu'ilsécrète.Ce qui couvraientles feuilles.Soudainles abeillesel les
nectartombésurlesfeuillesquisontau-dessous de lui,de autresinsectesfriandsdesubstancessucrées,se mirent1
visiterlesmêmesfeuillesenraisonde la mielléeévacuée
par lescoccids,et lesoiseauxcessèrentaussitôtde fondre
surcesderniers.Quelquesjoursplus tard,lefroidou plu-
tôt la présencedunectarend'autresendroits,retinrentles
abeillesetleurscompagnons loinde l'arbre,et lesoiseaux
recommencèrent avec entrainleur carnage.Ces visites
alternéesd'oiseauxou d'insectesse renouvelèrentplu-
sieursfois.
Detelsexemplesprouventclairementce quevaut,pour
la sécuritédes pucerons,la sécrétiondont ils font les
frais.
D'autrepart,laroséedemielfinittoujourspar segâter,
parsecouvrirdecettemoisissure noirâtreouchampignon
quis'attaqueauxsubstancessucréesqu'on rencontresur
les arbreset lesarbrisseaux.
On ne peutdouter que la présencede ce champignon
soit très mauvaisepour les plantes,et l'on a peine au
contraire à découvrirle bien qu'ellesen pourraient
retirer.
Pourmoi,je le croistout1 fait nuisibleàla végétation,
et c'estpourquoije suiscertainque les plantesn'iraient
pasluidonnernaissanceà leur propredétriment.
façonà les enduireentièrement,commesi ellesavaient infecte J'ai fait allusionplus haut à une certaine larve qui
reçuune couchede verdis,très appréciédesabeillesqui jamaisvu, lesglandsde chêneet sécrètedunectar.Je n'enai
visitentles feuillages par essaimsnombreux. S'ilest aussi maisj'enai souvententenduparler—les rap-
agréableau goûtquequelques-uns l'affirment,je ne crains ports sur leur comptemeviennent principalement du

Missouri si souventmêmequ'elledoitêtre autrechose
pasdevoirlés abeilleslerécolter.
pu milieude juin,jusqu'àla fin de ce mois,l'éclosionqu'unmythe. Pourtant,je doisdire,queje seraisbeaucoup
des oeufscommence et se poursuitdurantplusieurssemai- pluscertaindesonexistencesi je l'avaisvuedemesyeux,
nes,detelle porteque nouspouvonsnousattendreà voir carje sais combienles puceronsdu chêne,qui ne sont
éclorede jeunespousdepuisla findejuinjusqu'enaoût. nullementunerareté,peuventdonnerlieuà uneerreur.
Lesjeunespous sontjaunes,demoitiémoinslargesque L'ergot- champignon qui attaquele seigleet d'autres

terminésen pointeversla partieposté- plantes sécrèteaussidit-onune sortede miellat.Si la
longs,légèrement
rieure. Les septsegmentsabdominaux apparaissenttrès choseest vraie,je suisen cecas persuadéquele champi-
distinctement. Lespatteset lesantenness'aperçoivent du gnon doiten tirerun avantagequelconque. S'il ne béné-
dessus.Comme danstouslesjeunesdecegenred'insectes,ficiepasdirectementdela sécrétionsaccharifère, je crois
la trompeou appareilde succion,est longueet filiforme,devoirégalementdonnerà cette dernièreuneautre ori-
et demeurerepliéesousson corpstantque le jeunepou gine.
n'est pasdisposéà s'acquitterdesa tâchede pompeur de En Californie, oùles insectesà écailleset les pucerons
sève. Deuxappendices,commedeuxsortesde poils on sont si communs, il est très faciled'étudierla roséede
setoe,qui disparaissent bientôt,terminentle corps. mieletsonhorriblechampignon noirâtreque monjardi-
nier dénomme« charbon ». Les nqyers ont été presque
Le même auteur, dans VAmerican Bee touscetteannéeinfectésdepucerons,dont la présencea
de a donné les raisons toujoursétéaccompagnée de la roséedemielet du char-
Journal, janvier 1899, bon.
qu'il a de douter de l'origine végétale de la On ne doit pasconçlure de cequenousvenonsde dire
rosée de miel. Il a dit: que cemiellatsoitle moinsdumondemalsain.C'estune
sécrétion,nonune excrétion.Il a la mêmeoriginequele
i*Voicimaintenantplusieursannéesquej'examineavec mielet peutêtreaussidélicieux.Beaucoup desmiellatsde
soincettesécrétion,chaquefoisque je l'ai découverte,et puceronssontmêmefort agréables,et le mielqui en pro-
chaquefoisj'ai reconnuque c'étaitsoitd'aphides—puce- vientestdequalitésupérieure.D'autrepart,la plupartdes
rons, de coccids— insectes écailleux,soit d'autres miellatsde coccids,sinontous,sontfoncéset ontmauvais
hémiptères,on encorede larvesd'insectes(de cesder- goût,et leurprésencedans lemielestdespluspréjudicia-
nièresonm'aseulement parlé)travaillantsouventde con- bles : jamaisle mieldecoccidne peut êtrevendupourIM

cert queprovenaitcenectar.Cequidonneraitfortementtable. Je l'ai venduau baril pour l'industrie.On s'ep
à penserque telleest toujoursla sourcede la roséede servaitpourfairedescookies, (gâteaux d'originefrançaise)
MML et le fabricantprétenditqu'il faisaittrès bienson affaire!
t
RUCHER OU APIER, 374 RUCHER OU APIER.
Je luienexpliquaila provenance,maisil endonna quand EMPLACEMENT.
mêmele prix le plusélevé.
Cetterosée de miel est souventfournieen quantités Il est à peine d'endroits sur la surface de
considérables, et je l'ai vue se cristallisersur les plantes, la terre
spécialement surles pinsetles mélèzes, qu'ellecouvraitde qui ne puissent jusqu'à un certain
lasorted'une croûteblanchefacileàdiscerner. point, l'homme y trouvant sa subsistance,
Nosconclusions, auxquellesnousnesommespasarrivés nourrir des abeilles, bien que celles-ci puis-
sans tâtonnements,sontdonccelles-ci : La roséede miel sent mieux réussir dans certaines localités
est toujours sécrétée par des insectes487.Elle peut
être produiteen quantitésconsidérables,et devenirla que dans d'autres. On croyait, il ya quelques
sourced'une grosse récoltede miel.En pareil cas, le années, que les localités les mieux favorlsées
mielde coccidspeut être souventfort, avoir une saveur pouvaient seules fournir de fortes récoltes
désagréable,et doit être autant que possiblerécoltéà de miel; mais depuis l'introduction des
part, pour être venduautrement que pour la table. Le
miellatévacuépar lesinsectesleursert à attirer lesabeil- Italiennes, et l'application des nouvelles
les,les fourmis,etc., qui à leurtour éloignentles oiseaux méthodes pour la conduite du rucher, nous
ennemisdesinsectesproducteursde nectar. sommes surpris chaque année d'entendre
parler de miellées importantes sur tous les
Le professeur Cook dit que beaucoup de points du globe. Il est certain que, n'importe
miellats de pucerons sont fort agréables et où on habite, en élevant une colonie ou deux
que le miel qui en provient est de qualité d'abeilles à titre d'essai, on rentrera toujours
supérieure.,,4111 Celui qui est évacué sur les dans ses frais.
feuilles du noyer d'Amérique est d'une Les abeilles sont d'un très bon rapport
saveur toute spécialement fine, et souvent même au sein de nos
plus grandes villes.
les abeilles en recueillent de grandes quan- Le rucher, en ce cas, est généralement
tités qu'elles emmagasinent. Celui que établi sur le toit de la maison, de façon à ce
nous avons dans l'Ohio, et celui que nous
que les abeilles risquent moins d'exciter les
avons vu dans d'autres localités, est habi- craintes des
personnes nerveuses et de
tuellement foncé de couleur et d'un goût celles leurs habitudes. Un tel
qui Ignorent
fort, à nous très désagréable et qui nous rucher, dans toutes ses parties essentielles,
tourne sur le cœur, et, comme le dit le est établi exactement comme ceux
que l'on
Prof. Cook, il n'est bon qu'à vendre à des forme sur le sol.
pâtissiers ou autres fabricants de friandises
Il ne nous est pas toujours possible de
qui n'emploient que des miels Inférieurs et
d'une saveur prononcée. Bon nombre des choisir pour notre rucher l'emplacement
survenues dans les ruchers durant que nous souhaiterions, et nous sommes par
pertes de
un hiver rigoureux ont été attribuées dans conséquent forcés de nous contenter
le passé au fait que, les abeilles ayant celui que nous pouvons avoir; mais, les
nous le vou-
recueilli du miellat d'insectes à la fin de circonstances le permettant,
d'un village; ou, si
l'été ou au début de l'automne, cette miel- drions sur les confins
nous nous trouvions dans une ferme, der-
lée de pauvre nature ne leur avait fourni
rière les bâtiments, dans un verger. Le
qu'un aliment malsain qui, cause de dyssen- terrain en serait nivelé, bien passé au rou-
terie, avait produit au résultat la mort de façon à ce que la faucheuse ne
des abeilles. Qu'un miellat de pauvre qua- leau,
rencontre d'obstacles nulle part, car l'herbe
lité ait été en certain cas la cause du
doit être maintenue rase autour des ruches.
dépérissement des colonies en hiver, on n'en De plus, un sol uni rend plus facile, plus
peut guère douter. Nous l'avons reconnu le maniement de la brouette ou de
à l'occasion sur les rayons, mais ces der- agréable,
la voiture à bras destinées à transporter les
nières années où nous avons donné ces
fardeaux. Pour nous, l'emplacement idéal
sortes de rayons à nos abeilles, elles ne s'en
serait un verger de vieux arbres, à soixante-
sont pas plus mal trouvées; donc s'il y a
de miellat dans quinze ou cent pieds du chemin ou de la
beaucoup les rayons, nous
et grand'route. Habituellement les confins
l'extrayons nous donnons à sa place du
et le derrière de la maison sont
sirop de sucre granulé. Un peu de ce miel d'un village ce qu'il faut. Sil'on est forcé d'établir
mélangé à celui de trèfle ou de tilleul ne juste
cause aucun dommage. le rucher au bord d'une grand'route, Il
faut faire élever une haute palissade de
planches de ce côté. entre les abeilles et la
RUCHER OU APIER. Commevous ne rue. Une haie d'osage-orange ou d'arbustes
pouvez aspirer raisonnablement au titre verts, un treillage supportant tout espèces
d'apiculteur tant que vous ne possédez pas de plantes grimpantes, des arbres, des
d'apler, nous allons commencer par étudier arbrisseaux, tout enfin ce qui peut forcer
la disposition de ce dernier. les abeilles à voler à une hauteur de 3.00 à
UN RUCHERMODÈLEEN CALIFORNIE,PROPRIÉTAIREM. M'JNTYRE,VENTURA.

UN AUTRERUCHER MODÈLEDE 500 COLONIESEN CALIFORNIE,


PROPRIÉTAIREM.H. MENDLESON,
PRÉSPIRUCITY.
RUCHER OU APIER, - 376 RUCHER OU APIER.
3 mètres 50 au-dessus du va et vient de la fera-t-on ? On n'a qu'à choisir entre les
route, peut être mis à profit. En tous cas, il quatre moyens suivants : 1° Employer
faut toujours faire en sorte que les abeilles des ruches à doubles parois; 2° des
ne puissent aller directement de leurs ruches à parois simples couvertes dp- plan-
ruches sur une voie fréquentée par des clies-abris; 3° des ruches à parois simples
voitures ou des piétons; sans quoi leur mais abritées du côté du sud par des plantes
propriétaire pourrait avoir de perpétuels sarmenteuses qui puissent être élevées en
procès sur les bras pour dommages causés un an ou deux. Un treillage de 2 m50 de haut
par les piqûres. sur 3 m 00 à 3 111 50 de long, par exemple,
SI le verger où doivent être établies les allant de l'est à l'ouest, peut protéger par-
abeilles est composé de vieux arbres, quatre tout de cinq à dix ruches. On y fera grimper
ou cinq ruches peuvent être groupées au- des pieds de vignes ou de toute autre plante
tour de chacun d'eux. Si, au contraire, il sarmenteuse à croissance rapide, qui verse-
n'y a que de jeunes, on ne doit alors mettre ront leur ombre sur les ruchées pendant la
qu'une ou deux ruches à chacun, et en ce cas, chaleur. Le quatrième et dernier moyen est
toujours du côté nord, pour qu'elles soient de faire des sortes d'allées couvertes, à
ombragées. Les ruches doivent être aussi treillagés, en se servant de pailles,
disposées qu'elles puissent recevoir les d'herbes sèches ou de broussailles en guise
rayons du soleil le matin jusqu'à huit ou de couverture, comme on en fait usage
toits

LE RUCHERSUR LESJTOITSDE M. C. H. W. WEBER,CINCINNATI,OHIO.

neuf heures, et dans l'après-midi à partir de presque partout dans l'Arizona. (Voir les
trois ou quatre heures jusqu'à son coucher. gravures). Ces abris treillagés sont d'en-
Le trop d'ombre est préjudiciable, et le trop viron 7 pieds, et vont de l'est à l'ouest, de
de soleil ne vaut pas mieux. Si l'apiculteur sorte que le soleil, presque toujours au
met un peu d'habileté à disposer ses ruches zénith, comme il l'est dans l'Arizona, du
et à tailler les branches les plus basses de matin au soir, ne frappe jamais sur les
ses arbres, les rayons directs du soleil ruches. Ces sortes d'abris sont indispen-
pourront être évités durant les heures les sables dans les chaudes localités, à défaut
plus chaudes de la journée, mais ils auront d'arbres. Ils protègent parfaitement les
toute facilité de répandre automatiquement abeilles, empêchent la cire des rayons de
leur bienfaisante Influence au commence- fondre, et rendent agréable le travail de
ment et à la fin du jour. l'apiculteur. La dépense occasionnée par
Mais, supposant qu'il ne se trouve sur ces abris est minime, puisqu'ils peuvent
le terrain d'arbres d'aucune sorte, que être faits de matériaux qu'on trouve dans le
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RUCHER OU APIER. 378 RUCHER OU AP1ER.

pays. Pour la réduire encore, on peut se des plantes sarmenteuses qui poussent dans
servir de fils de fer bien tendus d'arrière à l'espace d'une annéee' qui lui donneraient
l'avant au-dessus de la charpente; les her- toute l'ombre dont il a besoin.
bages secs sont ensuite étendus sur ce COUl'E-VE:\T.
treillage primitif, que d'autres fils de fer
allant de droite et de gauche viennent main- Lescoupe-veutIesplus p;irfaits sontencore
tenir en place. un entourage de buis de trois côtés, avec une
Mais quelques apiculteurs préfèrent l'u- clairière avant au du côté Sud. Tout le
sage des-planches-abris. Celles-ci consistent monde, cependant. 11epeutse permettre un
en de grandes couvertures, faites de deux emplacement conditionné de cette façou.
ou trois planches maintenues aux deux Un rucher disposé de telle sorte qu'LLsoit
bouts par une traverse, planches de reluit abrité d'un côté par un bouquet de buis et
les meilleur marché qu'on puisse se procu- par des constructions des deux autres, lais-
rer. Elles doivent être assez grandes pour sant un espace libre seulement au midi, est
faire saillie d'un pied en avant et en arrière, bien protégé contre les vents régnante. Eu
et à une égale distance de chaque côté. l'absence de tout abri naturel ou acuiilentel,

UN HUCHERA CUIiA.

Elles sont alors tenues en place par une il est essentiel de le pourvoir d'un coupe-
grosse pierre pesant de 15 à 20 livres. vent quelconque. Comme chose résistante,
Mais chaquefois qu'ona besoin de manipu- qui ne puisse pourrir ni entraîner à de con-
ler les ruches, il faut d'abord soulever cette stantes réparations, nous ne voyons rien de
lourde pierre, puis enlever une couverture mieux que de border le rucher de rangées
encombrante avant de faire quoi que ce suit d'arbustes verts très rustiques,commeceux
aux abeilles. que l'on voit dans notre propre rucher aux
Tout bien considéré, nous ferions un effort, pages suivantes. Ces arbustes, les toutes
de surcroit pour obtenir un abri naturel premières années, n'offrent qu'une très
quelconque, qui puisse donner du confort faible protection; maiseu 10ans de temps,
tant aux abeilles qu'à l'apiculteur; et celui ils répondent admirablement au but qu'on
qui ne se [soucierait pas d'attendre la crois- s'est proposé. Nous plantâmes les nôtres en
sance des arbres, pourrait touj ours avoir 1879. Ils ont grandi très rapidement, puis-
DEJ. .
WEBSTER, JOHNSON,TEMPE,A M
RIZONA, ONTRANTLA FAÇONDE SE
RUCHER
PROCURER DE L'OMBREAU MOYENDE TREILLIS.

VUEDE COTÉET UN BOUTDU MÊMERUCHER.


RUCHER OU APIER. 380 RUCHER OU APIER.

qu'aujourd'hui (1904) ils se trouvent être D'autres apiculteurs emploient des vieux
des arbres de belle taille d'une auteur de morceauxde bois ou des planchettes coupées
10m50. D'lei quelques années leurs bran- à la largeurde la ruche, et nivelées comme les
ches se rejoindront, seront toutes entre- briques.Mais les briques et ces morceaux de
mêlées, et opposeront aux vents contraires bois laissent les ruches trop près du sol,pour
la barrière la plus solide, la plus durable donner assez d'humidité, qui souvent, lors-
qu'on puisse souhaiter. Très peu de nos que les briques s'affaissent, pourrit la partie
lecteurs seulement se sentiront disposés inférieure du plancher.
à faire la dépense qu'ils occasionnent, sur-
tout qu'on ne peut obtenir de bénéfices
d'une telle mise de fonds avant un certain
nombre d'années, et qu'on n'est pas certain
de faire encore à dix ans de là sa profession
de l'apiculture. A ceux-là, nous recomman-
derons donc une palissade faite de planches
aussi serrées que possible. Elles entoure-
ront le terrain sur lequel est établi le rucher
au Nord et à l'Ouest, du moins, pour le
garantir des vents les plus froids; et si cette M. R. C. Hollins, de Sladenvllle, Ky.,
palissade peut être assez solide pour résis- enfonce quatre pieux entaillés ayanlr75 m/m
'ter aux vents régnants, elle n'en vaudra de large, 25 m/md'épaisseur et 65 r/m de long.

RUCHERDE M. M. THORNET ERCANBRACK, NEVADA.


PRES DE LOVELOCKS,

que mieux si elle peut atteindre une hau- La partie enfoncée dans le sol peut être
teur de 2 50. enduite de créosote, d'huile de lin, ou encore
mieux, decarbonyle, matière employée par
SUPPORTSDE RUCHES. les chemins de fer pour préserver les tra-
Nous verrons plus loin si les ruches doi- verses. L'illustration ci-dessus est suffi-
vent être posées sur le sol directement, ou samment expliquée. Les pièces sortent du
un support quelconque. Beaucoup d'apicul- sol de 15 cIro.Dix centimètres suffisent ordi-
teurs emploient quatre 1/2 briques qu'ils nairement comme hauteur. Dans ce cas, il
placent sous les quatre coins du plancher. n'est pas nécessaire d'avoir des pieux de
On prend une bêche ou une pioche pour plus de 45 cIrode large. Cependant, leur lon-
mettre les briques bien de niveau par rap- gueur dépendra du sol et des préférences
port les unes aux autres. Il est cependant de l'opérateur, s'il désire avoir une ruche
nécessaire de laisser les briques qui sont à haute ou basse.
l'arrière légèrement plus hautes, pour faci- Les pieux seront tous enfoncés en ligne
liter l'écoulement des eaux vers l'entrée. mesurée et nivelée au plus juste, avec un
RIVHKhh M. COGGSHALL
A LOSMANGOS.
CUBA.

lU CHKK
DKM.l-LEN. E. MORE'S.
A ( l"IiA.
RUCHER OU APIER. 382 RUCHER OU APIER.

plancher et un niveau. Si les pieux sortent a un certain nombre, on peut les espacer et
de 15 c/m du sol, cela facilitera beaucoup les mettre de niveau dans le rucher, prêts à
pour manipuler les abeilles, mais par les recevoir une paire de ruches, ou mieux,
temps frais au printemps, il sera utile de
mettre une planchette allant du sol à l'en-
trée de la ruche, de façon que les abeilles
qui seraient prises par le froid puissent se
traîner du sol jusqu'à leur ruche.

trois si cela est nécessaire. Cet arrangerait


se recommande de lui-même. On peut avoir
les ruches par groupe de 2 ou 3, permettant
de les travailler à une distance raisonnable
du sol. Il facilite aussi le secouage des

Un autre arrangement très en usage est


celui qui est connu sous le nom de support
Heddon. Il est fait de quatre morceaux de
bois ou planches bon marché de 10 à 15 c/m
de large et 25 mlmd'épaisseur. Les dimen-
sions sont les mêmes que celles du plancher.
La manière de les réunir est montrée par la
gravure ci-dessus. Ce support est préféré
par un grand nombre d'apiculteurs.
essaims, comme il est expliqué au chapitre
ESSAIMAGE, pour former des nucleus ou-les
réunir suivant le cas. Admettons qu'il y ait
deux ruches sur le même support et qu'elles
soient toutes deux trop faibles pour passer
l'hiver. Placez tous les cadres et les abeilles
dans une seule ruche, et mettez-la exacte-
ment au milieu de la place occupée par les
deux autres.Enlevez complètement celle qui
est vide. Les abeilles du dehors des deux ru-
ches,retourneront àcelle qui se trouveà cali-
Une forme modifiée, et une des meil- fourchon sur la place occupée précédem-
leures, est celle montrée par la figure ci- ment par les deux. Mais un trait Important
dessus. Ce support a l'avantage d'être en de ce support est qu'il permet le déplace-
pente du sol jusqu'au plancher de la ruche. ment d'une ruche à une autre sans avoir de
Un autre arrangement qui est également pieux à enlever; un seul stand qui supporte
très en faveur est le support double montré deux ou trois ruches est moins cher que
dans l'illustration suivante. Les pieds n'ont deux ou trois stands séparés. Si les entrées
pas moins de 5 c/mcarrés et les bouts en con- des. ruches se trouvent à plus de 30 c/mdu
tact avec le sol doivent être enduits de créo- sol, il est préférable d'avoir une autre plan-
sote ou de quelqu'autre préservatif pour le chette de vol mais de bonne longueur,
bois. Les côtés, si les pieds ont 30 cirode long, comme dans la gravure, auquel cas les
ont de 75 m/mà 150 m/mde large, 10 c/mseront abeilles pourront rentrer dans leur ruche
un juste milieu. Le tout sera convenable- sans difficultés.
ment cloué et mis d'équerre. Lorsqu'on en Ayant décidé l'emplacement qu'occupera
RUCHER OU APIER- 384 RUCHER OU APIER.

notre rucher, la manière dont nous l'abrite- croîtraient entre chaque et il serait alors
rons contre le soleil et contre le vent, difficile de les enlever, et si on ne les coupait
comment y disposerons-nous les ruchers? pas, elles seraient en voie de passer par
On ne peut mieux résoudre cette question dessus les hausses. Les groupes de ruches
qu'en étudiant les divers plans adoptés par peuvent être distants de 3 à 6 mètres
les apiculteurs les plus éminents. Là où l'on les uns des autres; mais si on les établit
ne peut avoir d'ombrage naturel, la dispo- exactement à 4 mètres50 de distance, les
sition présentée à la page 385est parfaite. ruches de chaque groupe étant espacées de
45 centimètres entre elles, un rucher de 80
PLANSDERUCHERS. colonies trouve facilement place sur une
surface de 25 mètres carrés, ou dans la cour
C. A. Hatch,de Itbaca, Wisconsin, apicul- d'une maison de ville ordinaire. L'un des
teur éminent et distingué, dispose ses ru- avantages du groupage de ce dernier plan
ches d'après le plan ci-dessous. est, que l'apiculteur peut s'asseoir sur l'une
des ruches tandis ou'il travaille dans une
autre, et que ses outils, tels que: enfumolr,
couteaux à (lésoperculer, brosses a abeilles,
etc., sont à portée de sa main pour les cinq
ruches à la fois. Tandis que là où les ruches
sont rangées une à une, l'opérateur est
obligé de transporter son matériel de l'une
à l'autre.
La gravure que l'on voit à la page 386
représente une partie de notre rucher, au
UN COINDE RUCHERINSTALLÉPAR moment même oùil vient d'êtreramené d'un
RANGÉESDROITES. endroit planté de tilleuls d'Amérique et
placé dans un coin de notre propriété, le dit
Les astérisques que l'on voit sur le schéma coin étant abrité au nord et à l'ouest par des
précédent indiquent l'entrée de chaque arbustes verts qui, depuis que cette photo-
ruche. Deux sortes d'allées séparent ces graphie a été prise, sont devenus de grands
dernières, les unes de 1 mètre 80 de large et beaux arbres, dont les branches s'entre-
pour les abeilles, et une de 3 mètres de croisent si bien que toute la force du vent
large, pour le passage de l'apiculteur, de vient s'y briser. On y voit aussi l'apiculteur
son cheval, de sa clairette, etc. Veuillez assis sur l'une des ruches d'un groupe et
remarquer que les ruches se présentent opérant sur une autre. Tout cet ensemble
deux par deux, et de telle façon qu'elles se est aussi agréable en pratique qu'en théorie,
font face les unes aux autres, mais avec un et c'est un fait reconnu que l'on peut grou-
espace de 1 mètre 80 entre elles. Elles se per un plus grand nombre de rucliées sur un
trouvent par conséquent se tourner le dos espace donné — touten laissant plus de place
mutuellement dans l'allée suivante. Un entre les ruches pour le passage des char-
rucher établi sur ce plan peut être aussi rettes ou voitures à bras — qu'en suivant
vaste qu'on le voudra. tout autre place à nous connue315.
Le rucher que l'on voit ici est cependant
PLANDERUCHERDEM.S. E. MILLER. privé d'un élément Important —l'ombre des
arbres—n'en ayant d'autre que celle don-
Le plan de M. S. E. Miller que l'on voit née dans l'après-midi par les arbustes, et
ensuite est similaire à celui de M. Hatch, dont profitent seules les ruches du côté
mais il est disposé en vue d'économiser ouest qui en sont les plus proches.
encore davantage la place, sans perdre de Le plan deMiller convient tout particu-
vue pourtant l'idée de réserver un passage lièrement aux ruchers établis sur un terrain
spécial pour les abeilles, et une allée pour boisé: mais comme les arbres varient sou-
l'apiculteur. Au lieu d'être disposées deux à vent de taiile, le feuillage de certains est
deux, les ruches se présentent par groupes quelquefois maigre ou élagué, et à cause de
de cinq. Les petits cercles tracés devant cela il n'est pas toujours possible d'établir
chaque ruche en Indiquent l'entrée. Les cinq ruches au pied de chacune. Nous avons
ruches sont espacées entre elles de 45centi- coutume de n'en mettrequ'uneseule devant
mètres, afin de laisser la place pour la fau- les plus petits, deux devant ceux qui sont
cheuse. Il ne vaudrait rien de ne les distan- un peu plus forts, et ainsi de suite, n'en
cer que de 30 pouces, car de hautes herbes mettant cinq selon le plan Miller, quelors-
RUCHER OU APIER. 385 RUCHER OU APIER,

que les arbres sont de belle taille. Mais en terre battue, nivelée comme une cour. On
arrangeant les ruches de cette façon, que peut dire en faveur de ce dernier arrange-
chaque groupe d'une, deux, trois ou cinq, ment que les reines s'y retrouvent plus faci-
selon le cas, ait son individualité propre qui lement, et que, lorsque le sol est complète-
donne meilleure chance aux abeilles de ment dénudé, on n'a plus qu'àen arracher les
distinguer leur groupe particulier ; en tous mauvaises herbes avec une binette ou un
cas, il faut toujours faire en sorte de placer sarcloir à mesure qu'elles poussent. En
les ruches du côté nord de l'arbre. Lorsque entretenant ainsi le sol et en le recouvrant
le groupe est composé de deux ou trois d'une mince couche de sciure de bois bien
ruches, lestrous de vol peuvent être orien- égalisée avec un rateau, nous avons un ter-
tés au midi; ou s'il n'y en a que deux dans rain idéal, et c'en est un de cette sorte que
le groupe, l'entrée de l'une peut pointer l'on voit dans la reproduction du rucher de
vers l'ouest et l'autre vers l'est. En tout H. R. Boardman représenté ici. Des terrains
cas, évitez de tourner les ruches face au ainsi entretenus, tout en étant agréables et
nord. Le schéma suivant montre comment plaisants à regarder, représentent une
les ruches par groupes de trois et de deux grande somme de labeur et une certaine
peuvent être disposées, étant donné natu dépense, attendu que la guerre à faire aux
Tellement que l'arbre se trouve juste au sud mauvaises herbes est presque constante.
de la ruche, et à un, deux, trois ou quatre Elles percent au travers de la sciure de bois;
pieds d'elle. et au bas prix auquel on vend le miel aujour-
d'hui, on peut se demander si l'on rentrera
dans ses frais, si l'on sera payé de sa peine.
Aussi, la grande majorité des apiculteurs,
Nous avons fait nous-mêmes l'épreuve de après avoir nivelé le sol, laissent croître
ce plan pour rucher, ménageant un passage l'herbe et se contentent de la faucher fré-
spécialement réservé aux abeilles et un pour quemment. SIle fauchage a lieu une ou deux
l'apiculteur; bon nombre d'apiculteurs com- fois la semaine, non seulement l'ensemble du
pétents ont fait de même. Les abeilles sem- terrain est agréable à voir, mais encore une
blent reconnaître pour la leur,
l'allée la plus étroite qui leur est
réservée; et quand elles travail-
lent activement, les dites allées
sont littéralement remplies d'a-
beilles, tandis que les voles les
plus larges en sont moins encom-
brées. Dans quelques apiers de
la Californie nous avons vu les
ruches disposées sur deux rangs
et séparées par une double allée,
qui. au lieu de courir parallè-
lement, partaient d'un commun
centre et allaient en sens diver-
gents, comme les rayons d'une
roue. Le magasin à miel ou labo-
ratoire, en ce cas, doit naturel-
lement occuper la place du
moyeu ou centre du système.
TENIRL'HERBERASEAUTOUR
DES RUCHES.
Après avoir décidé l'emplace-
ment du rucher et le plan d'après PLAN D'UN RUCHERDE M. S. E. MILLER'S.
lequel on veut le disposer, la
question qui s'élève naturellement est de herbe courte n'offreen pratique aucun incon-
savoir, si on laissera l'herbe croître autour vénient; et, à notre avis du moins, un apier
des ruches, quitte à l'égaliser ensuite gazonné est beaucoup plus plaisant et pres-
à la faucheuse, ou'si le gazon sera entière- que aussi commode de toutesfaçons que celui à
ment arraché et les ruches posées sur la sol battu.
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RUCHER OU APIER. 387 RUCHER OU APIER.

TENIRL'HERBE RASE apier où deux ou trois moutons broutaient


A L'ENTRÉE DES RUCHES. la saison durant, et pendant tout ce temps
ils ne furent guère piqués qu'une ou deux
Il n'est pas possible de faire arriver la
fois, et cependant chaque pied carré de l'a-
fiiucheuse à plusde 5 centimètres environ pier l'herbe se trouva automatiquement
d'une ruche. de sorte que nous avons cou- tondue.
tume de saupoudrer du sel à l'entrée et
autourdes ruches. Ce sel tue toute végétation On pourrait supposer que les déjections
jusqu'au pointoùpeutatteindre lafaucheuse. liquides des moutons fussent invisibles; il
n'en est rien, nous assure notre voisin,
Maisbon nombre d'apicultcnrs n'ont, même
attendu que leur fumier sèche très vite au
pas le temps de se servir d'une faucheuse. soleil et qu'il n'est pas de nature à causer le
Comme ce serait un grand travail de raser
l'herbe autour des ruches, où elle gênerait moindre dommage.
les abeilles de retour des champs et lourde- Nous nous demandons si beaucoup d'api-
nu'nt chargées, c'est la pratique assez com- culteurs n'auraient pas avantage à acheter
mune de se servir d'une planche un peu plus un ou deux agneaux au commencement de
longue que le trou du vol. et large de 30 à la saison,et à les laisser grandir au milieu
45 c/m.Cette planche est munie de taquets à des abeilles. A la fin de l'année leur provision
l'envers et attachée au corps de ruche, de de miel serait accompagnée d'une autre de
façon àccquelesabeilles accèdentfacilement laine et aussi de viande de boucherie.
àl'entrée. Ces planchespeuventètrerabotées
et peintes, mais nous conseillons ordinaire- RUCHERCOUVERTOURUCHER
EN BATIMENT.
ment des planches gToBsièreset non rabotées
— moins elles sont coûteuses, meilleures Règle générale, un rucher en plein air est
moins cher et donne plus de satisfaction
elles sont. Celles-Ih donnent bien prise aux
qu'un autre en bâtiment. Le capital à dé-
pattes des abeilles, et économisent en même penser pour la construction du rucher en
temps la dépense. bâtiment doit être fourni dès le début, et le
rucher capable de renfermer 50 colonies
LES MOUTONS EMPLOYESA TONDREL'HERBE coûtera
beaucoup plus que le même nombre
D'UN RUCHER. de ruches destinées à être établies en plein
Un de nos voisins lâche de temps en temps air. Mais il est certaines conditions dans
uil troupeau de moutons dans son rucher, lesquelles le rucher couvert peut être et est
car on sait.bien que nosamisatuisonstondent employé avec avantage lorsqu'il est de fait,
l'herbe de plus près que ne le feraient, les le seul moyen possible d'élever des abeilles.
meilleures tondeuses. Si l'on eu introduit un Ils sont nécessaires, par exemple, là où les
petit nombre dans le rucher un jour ou deux, terrains sont,cliers. comme à l'intérieur ou
Ils raseront de près toute espèce de végéta- aux abords d'une cité, ou bien dans les loca-
tion, sans en laisser un seul brin. On suppo- lités livrées souvent aux déprédations des
serait tout naturellement que les abeilles voleurs et où les abeilles, le miel et tout ce
dussent piquer ces animaux de leur dard, qui s'ensuit doivent être gardés sous clef.
quilteà voir ensuite teurs ruches retournées; Une petite construction capable de recevoir
mais il nlezt, résulté en pratique aucun ennui 3:>à 40 colonies, même lorsqu'on ne se
de ce moyen. Une fois par hasard, un mouton trompe pas dans les conditions énoncées ci-
est bien piqué, mais au lieu de courir, de dessus, peut souvent aussi être employée
bêler éperdument.ou de se démener folle- avec avantage — de concert avec l'apier
ment comme le feraient beaucoup d'autres habituel établi en plein air. Quand les pillar-
animaux, les moutons se dirigent tranquille- des sont excitées,ou si le tempsest pluvieux,
ment,vers un buisson, s'y plongent la tète, l'apiculteur peut poursuivre son travail,
et restent là jusqu'à ce que la souffrance attendu qu'il laisse les abeilles au dehors et
soit passée. Une abeille n'a possibilité de les fait toutes ses manipulationsà l'intérieur, à
blesser qu'autour des yeux et au museau. l'abri du pillage d'une part, et de la saison
Mais il est si rare qu'elles les attaquent, Inclémente. de l'autre.
qu'on ne peut considérer comme une Jusqu'à présent les apiculteurs pratiques
cruauté de se servir de ces animaux pour ne considéraient pas les ruchers couverts
tondre l'herbe. avec beaucoup de faveur, en raison de leur
Ceux qui ne se soucient pas de les voir construction défectueuse et parce que les
piquer n'ont qu'àles Introduire à la tombée chasse-abeilles n'étaient pas comme lorsque
de la nuit et de leur faire quitter l'apier les ruchers en bâtiment commencèrent à
avantle Jour. Mais nous avons été dans un être mis en usage dans certains endroits;
RUCHER OU APIER. 388 RUCHER OU APIER.
mais depuis l'apparition de cette dernière bois et mesurant 30 centimètres carrés, et
invention qui simplifie tellement le travail, disposé de telle sorte qu'on puisse le fermer
les ennuis occasionnés par lesabeilles quittant à volonté. Pendant l'été, l'enfumoir serait
les ruches, se traînant sur le parquet pour y placé directement au-dessous de l'ouver-
mourir, ou qui, si elles n'étaient pas mortes, ture, et le ventilateur ouvert pour permet-
risquaient d'être écrasées à la première tre à la fumée de s'échapper. On le ferme-
visite de l'apiculteur, ont disparu totale- rait toujours avant de quitter le rucher,
ment. Ces ennuis, sans compter d'autres in- attendu qu'il est toujours à souhaiter que la
convénients, ont été presque entièrement pièce demeure parfaitement dans l'ombre
écartés, et la seule raison peut-être qui sans recevoir d'autre jour que celui qui
empêche que les ruchers en bâtiment de- lui vient par les petites ouvertures où
viennent d'un usage plus courant, est la seront placés les chasse-abeilles, comme
dépense, la première mise de fonds qu'ils nous allons bientôt l'expliquer.
exigent. Quant aux fenêtres, il n'y en aura qu'une.
opposée à la porte, afin de permette d'établir
COMMENT ON CONSTRUITUN RUCHER directement entre les deux un courant d'air
COUVERT.
parce que la constuction, si bien comprise
Le bâtiment peut être carré, rectangu- soit-elle, devient étouffante pendant les
laire, rond ou octogonal. Les constructions grandes chaleurs. Laporteest une porte or-
rondes et octogonales épargnent peut-être dinaire, fermant bien, montée sur les gonds
des allées et venues durant l'extraction, habituels. Al'extérieur du cadre de laporteon
attendu que si le bâtiment n'a que 3m50 ou mettra une imposte grillagée entoile métalli-
4 mètres de diamètre, l'extracteur peut que. La toile métallique dépasserale haut
être placé au centre de la pièce, chaque comme le montre la figure ci-dessous; c'est-à-
ruche se trouver à une distance à peu près
égale, et les rayons peuvent être transférés
de la ruche à l'extracteur et vice versa, sans
qu'il en coûte plus d'un pas; tandis que si la
construction est rectangulaire, quelques
ruches se trouveront plus éloignées que les
autres du centre d'opération. Le rucher
couvert dont nous nous servons est octogo-
nal; mais 11nous est revenu très cher et un
toit ayant partout des fuites nous a causé dire qu'elle doit être clouée à l'extérieur
beaucoup d'ennuis; le seul moyen que nous du cadre et se prolong'er de 4 ou 5 pouces
ayons trouvé de le rendre étanche avec la au-delà de la ligne Intérieure du cadre, lais-
quantité d'angles qu'il présente, a été de le sant un passage entre le cadre et la toile par
recouvrir de zinc. Nous voudrions donc un où les abeilles puissent sortir: ceci, pour
simple bâtiment carré, de 3 m 50 de long et permettre aux abeilles qui se rassemblent
de large, par exemple, avec un simple toit à dans la pièce pendant qu'on y travaille, com-
pignons couvert de bardeaux. En vue de me par exemple au moment de l'extraction
l'hivernage, la bâtisse doit être faite à du miel, de s'échapper suivant leur instinct
doubles parois, et elle ne sera que mieux naturel qui les porte toujours à se traîner
conditionnée si l'on introduit de la sciure de vers le haut. Lafenêtre aura une toile métal-
bois ou tout autre calfeutrage entre les lique clouée extérieurement de la même
doubles cloisons. Notre propre construction manière et seprolongeantégalementau-des-
est doublée à l'intérieur de p ipier goudron- sus de l'entourage, comme dans la figure.
né recouvert de papier manille; mais nous Un bien meilleur agencement, et qu'on
ne voudrions pas conseiller à d'autres ce organise à peu de frais, est les fenêtres gril-
genre de revêtement, à cause des trous qui lées ordinaires. Aux deux angles supérieurs
s'y percent continuellement. Un revêtement de la fenêtre on fixe un chasse-abeilles
de bois serait beaucoup meilleur — des Porter, comme le montre la figure ci-après.
planches à parqueter bon marché seraient Cette disposition donnebien plus de sécurité,
très suffisantes. Si les joints sont bien faits, car les pillardes n'ont aucune possibilité de
de façon à ce que le calfeutrage ne puisse rentrer par le Porter, tandis qu'elles
sortir nulle part, de simples voliges feraient apprennent aisément à le faire avec le gril-
parfaitement l'affaire. Traversant le toit, et lage simplement projeté au-delà du cadre.
occupant le milieu du plafond, nous vou- En plusieurs points, et à hauteur du sol,
drions avoir un système de ventilation en des trous de 25 m;m de large doivent être
RUCHER OU APIER. 389 RUCHER OU APIER.

pratiqués, à l'extérieur desquels on place confiner strictement les abeilles à l'intérieur


d'autres chasse-abeilles Porter. Le but de des ruches. Au lieu de toit, une planche
ces nouvelles ouvertures ainsi garnies est mince 3/8, ou tout autre chose du même
de permettre aux abeilles, qui sont rentrées genre, peut remplir le but; mais autant que
à l'intérieur une foi le travail fini, de se possible nous voudrions aménager tout l'in-
térieur du rucher, de telle façon qu'il soit
prêt à recevoir tout ce qui est dehors, et
vice versa, chaque fois que le besoin l'exige.
Les dimensions intérieures du rucher cou-
vert doivent donc être juste assez grandes
pour recevoir une rangée de ruches sans
qu'il y ait de place perdue.
Pour donner de l'extérieur accès aux ru-
ches, les murs sont percés de trous ronds de
deux pouces, doublés d'un tubede fer-blanc
qui a été peint d'abord, puis saupoudré à
l'intérieur de sablefin, la peinture étant en-
core fraîche, de façon à le rendre assez ru-
gueux pour que les abeilles puissent s'y
agripper de l'extérieur. Ces tubes de fer-
blanc doivent être insérés au moment de la
construction du bâtiment, et avant que les
matières calfeutrantes aient été introduites
entre les doubles parois, et être assez longs
pour que l'extrémité en arrive au niveau
des planches de revêtement intérieur de la
bâtisse. Il n'est pas difliciiealors de mettre ce
tube en contact avec l'entrée de la ruche.
Comme les ouvertures pratiquées dans
PORTERPOUR
CHASSE-ABEILLES les murs du rucher ont 5 c/m de diamètre,
LABORATOIRE. Il devient nécessaire de les garnir d'un re-
bord de 5 c/m d'épaisseur, et de mêmes lon-
traîner vers la lumière; et une fois dehors, gueur et largeur que la ruche que vous em-
à l'exception de quelques jeunes peut-être, ployez. Le côté du rebord qui touche au bâ-
elles rentreront dans leurs propres ruches. timent doit recevoir une encoche de 2 pou-
et elles seront acceptées àtoutes les entrées. ces de large pour correspondre à l'entrée,
ou bien tout le côté doit être supprimé en-
Il ya quelques années, on ne jugeait pas tièrement. Ce rebord, est ensuite cloué dans
nécessaire d'avoir autre chose que des la position qu'il doit occuper.
planches de côté pour soutenir les cadres.
Ces planches reposant sur le sol ou une Ce rebord prend naturellement la place du
tablette, étaient assujetties aux murs de la plancher habituel. Il n'est pas absolument
bâtisse. Il ne restait plus alors qu'à fermer nécessairede lui donnerdeuxpouees d'épais-
le quatrième côté avec une planche de par- seur ; il peut avoir un pouce seulement si on
tition parfaitement ajustée, et le dessus le préfère. L'entrée alors, au lieu d'être à
avec une couverture. Mais la pratique l'extrémité des cadres, sera sur les côtés, ou
démontra qu'il y avait beaucoupà redireà ce bien on établira une entrée de côté.
système,et ceux qui possèdent des ruchers Pour manier commodément les cadres, il
couverts préfèrent aujourd'hui ne s'y servir est nécessaire que le côté de la ruche se
que de ruches de plein air, primo, parce que trouve à la paroi du bâtiment.
les- abeilles peuvent y être plus facilement Or, pour mieux économiser la place encore,
retenues, et secondo, parce que les ruches une autre rangée de ruches sera établie à
de l'intérieur et du dehors étant de même 4 pieds environ au-dessus du sol, et celles-là
et unique mode de construction, sont seront supportées par une tablette qui se
Intercbangeables. prolongera tout autour de la pièce. Pour les
L'entrée de chaque ruche est disposée de entrées des ruches inférieures, on observera
telle sorte qu'elle communique avec une ou- les mêmes dispositions que décrites précé-
verture pratiquée dans les murs du bâti- demment.
ment, puis on se sert des toits ordinaires pour Mais permettez-nous d'insister encore
RUCHER OU APIER. 390 RUCHER OU APIER.

sur ce que nous avons déjà dit. Ne vous Ima- de long,dontl'extérieurest peinten blanc.Dansle milieu
de chaquecouleurs'ouvreunefenêtresans vitres,mais
ginez pas que vous puissiez construire vos pourvuede voletsde 35X 50quipeuventêtre assujettis.
ruches à meilleur marché et qu'elles fassent Lescharnièresetlesbutoirsdontonse sertsontlesmêmes
partie du bâtiment, car vous vous trompe- quepourles jalousies.Aufaitede la bâtisseestuneouver-
riez étrangement. Les ruches ordinaires de turequi suitpresquetoutela longueurdutoit surunelar-
geurde 30cent. Elleestcouverted'unetoiture,et lorsque
plein air sont de toutes façons beaucoup plus lesbardeauxqui la formentsontposéset soutenuspar un
commodes. Et. autre chose encore, ne vous entourage,il resteen haut de chaquecôtédecette sorte
contentez pas de recouvrir le dessus des de coupoleuneouverturede 75m/m.courantdanstoutela
cadres d'une simple couverture. Il est abso- longueur.A chaquebout du bâtimentest ménagéeune
lument nécessaire que les abeilles soient porte.Lestrousdu volde lem/m.X 110 c/m.sontpratiqués sur
lescôtés,et une tablettede 5m/m.X 35c/mestclouéejuste
confinées strictement dans leurs ruches par- au-dessous des ouvertures,faisant pourainsi dire corps
ticulières, autrement elles se traîneraient avecelles,pourpermettreauxabeillesde se poseravant
de l'une à l'autre, tueraient les reines à l'oc- d'entrerdansleurruche.
casion, envahiraient le plancher, risque- Dansl'intérieurily ade chaquecôtédeuxtablettes,celle
dubasà 20c/m.du plancher,et la plus hauteà 83qro.
raient d'être écrasées, sans compter les in- Les portessontà 38c/m.des tablettes.Sur ces tablettes
convénients qui en résulteraient pour l'api- les ruchessontposéesà 60c/m.de distancéles unesdes
culteur quand il travaille à l'intérieur du autres.
rucher. Le fonddesruches ou la partie de la tablettequi en
tientlieuestfaitde telle façonque le milieude.chaqi»
LE RUCHERCOUVERTDE F. A. SALISBURY. rucherepose surunespaceouvert(voirla tabletteduboaà
droite).Danscet espacelibre on peut glisser une plan-
chettequi en feraun plancherbienclos ; oubienpendant
L'apiculteur qui fait peut-être le plus l'étéle mêmeespacepeut être remplipar un cadre garni
grand usage des ruchers couverts depuis de toile métallique.Cette toile métalliqueen guise de
quelques années est M. F. A. Salisbury, de plancher,rendle séjourdela ruchebienplusagréableaux
abeilles les grandeschaleurs,et j'ai tout lieude
Syracuse, dans l'Etat de New-York, qui habi- croire pendant
te un des faubourgs de cette ville où les ter- Pendant qu'elle a tendanceà empêcherles essaimages.
la saisonde 1894nousavonseu seulement11colo-
rainssont d'un prix trèsélevé.Pourpouvoir, niesquiontessaimésur lOI ; et cettesabOIl-ci,seulement1
habitant une ville comme il le fait, réunir le sur 114.Onpourraitcroirequelesabeillessoientportéesà
plus de colonies possible, il a construit sonru- sommes couvrirla toile métalliquede propolis;maisnousnous
servisde cesgrillagesdeuxsaisonsde suite,et île
cherd'après ses idées personnelles,etcomme sontaussi propresaujourd'huiquelorsquenous les avons
ce rucher semble être jusqu'Ici le plus prati- mispourla premièrefois.Nousavionscru qu'il faudrait
que peut-être de cette espèce qui ait jamais lesnettoyera la finde chaquesaison,maisnousavonsété
été conçu, nous nous permettons de vous satisfaitsde constater qu'ellesn'en avaientpas besoin.
mettre sous les yeux l'article qu'il écrivit sent Remarquez que ducôté gauche,des planchettesremplis-
les espacesvides
; ous'enserten hiver,à l'automiîie et
pour notre journal, Oleanings in Bee Culture au printemps.
du lep Septembre 1895. Aujourd'hui, Avril Pendantla miellée,nousles remplaçons par les cadres
1899, il se sert toujours de la même bâtisse, à toile métallique.En regardantavecattention,vousdis-
à laquelle il n'a apporté que peu ou point tinguerezdesrainuresdansles tablettesle longde chaque
de modifications. Voici ce qu'il a trouvé à ouverture ; ellessontdestinéesaunourrissement. Ellesont
nous en dire : 15m/m.dehauteur et 19m/m.de largeur.Avantde s'enservir,
on les vernitpourles empêcherde fuiret des'imbiberdu
A lafinde l'année1893,je construisismonpremierrucher sirop, qu'ellesrestentbienétanchesenfin,propreset en
couvert,et il medonnaune telle satisfactionpendant la bon état. Les ruchessont poséessur les tablettes,les
saisonde 1894,que j'en établis un autreà trois milles cadres dirigés dans le sens mêmede la tablette; e.
de là,près de Split Rock. Il est élevé sur fonda- commelesruchesont50c/m.de long,ilresteenvironloc/mt
tions en pierre avec cinq bouches de ventilationde entreleurscôtés.Lestablettesont70c/m.de largeà partir
75c/m. X 45 c/m. Au-dessusle mur est encastrédans dela paroi.Lesrainures pourlenourrissement sontassez
une couchede mortierde 5 X 250c/m. longuespourtraverserpresquela ruche,partantde 5 c/m.
; là-dessusviennent environdu
reposerles solivesde 5 X zStc/m.espacéesdedeuxpieds verrede 2 litres bordintérieur.En se servantde bocauxen
lesunes des autres.En prenant de chaqueextrémité,la pour conservesde fruits, vouspouvez
secondedoit étreàioclm. de l'extrémitéau centrede vousrendre compteà premièrevue, étant au boutdu
l'entretoise.Leresteestà60c/m.de centreà centre. bâtiment,dans quellemesurela nourritureest prise.Au
Commencez la posedu plancherde chaquecôté,plaçant momentde vousservirde ces rainures,si vousmettezun
environdeuxplanches ; mettezensuiteles montants ; sur morceaude toile métalliquetout contrela ruche,aucune
les montantsl'entretoise,puis les poutres.Les montants abeillene pourrapénétrerdanslebâtiment.Lanourriture
sont poséssur les solives,et les poutressurles montants. donnéedans cesconditionsn'éveilleaucuneinquiétude,
L'eatretoise est faite de deux piècesde charpentede et le pillagen'est pas à redouter.Lenourrisseuresttou-
5X10 poucespourquele plafondretombeenpentesurles jours prêt à fonctionnerau premieravis.Deuxrainures
cotes.Le bâtimentest peintde cinqcouleurs.Commençantsont sous chaqueruche, et avec deux bidonson peut
au deuxbouts,chaquecouleurcouvreunesurfacede six donner6 livresde nourrissement à la fois.Nousavons
piedt allantde la cornicheausoubassement. Ily a d'abord reconnuqu'unseulbidonparcolonieestsuffisanten temps
à chaqueextrémitédu rouge,puisdu blanc,puisdu bleu ordinaire.Unbidonpeutêtre misà chaquerainure,cequi
dujauneet enfindu vert. 317. donneraunensemblede 12livresà chaquecolonie.Il vaut
Aumilieuestunechambrede 3 m. de largeet de 3- 60. beaucoupmieuxque les tablettessoient taillées à la
RUCHER OU APIER. 391 RUCHER OU AP1ER.

mécanique;et si voussongezà construire,à votreplace, bienqu'ellespénétraientdans la ruchedu laleurdans


côténordqui
la
je donneraisma commande àla A.I. RootC..C'està eux occupaitrelativement la mêmepositionque
que je me suis adressé;et en faisantvotre commande,partiejaune,et nondansuneautre».I. A.SALISBURY.
mentionnez, « les mesuresdonnéesdans la commande
N*26.542, avecdeuxblocspourchaqueruche,de 5c/m.de Syracuse,New-York, 7août1805.
long,15m/m.d'épaisseuret 15m/m.de large.Lacommande
N* 26.54sétait pour100colonies.Lesblocsremplacentles La seule modification à apporter à ce
nourrisseursquand on ne s'en sert pas pour clore les
ouverturessous les rucheset empêcherles abeillesde rucher, il nous semble, est que nous le
sortir.Au milieudu plafond,vousvoyezdes ouvertures voudrions voir construit à doubles parois; et
qui se répètenttoutle longdubâtiment,avecdespanneauxl'espace compris entre ces doubles cloisons
à coulissepourles fermerquandonn'ena plusbesoin. rempli de sciure de bois, de copeaux, ou de
Cesbouchesde ventilationrestentouvertes : en hiver, quelque autre chose semblable. Cela n'ajou-
pourentretenirla sécheresseà l'intérieur;en été, pour terait que très peu à la dépense, et pourrait
abaisserla températureet permettreauxfuméesdel'en-
fumoirde s'échapper.Durantle printemps,laissez-lesépargner des pertes considérables comme
closes. celles que M. Salisbury a éprouvéesau cours
Le premierrucherque je construisisn'avaitque trois d'hivers très rudes. Sous tous les autres
- ouverturesd'environ20 c:/m.carréschacune.Leur petit rapports, la construction est absolument
nombreempêchaitla fuméede s'échapperassezvite,et parfaite. Le travail se fait à l'intérieur du
c'estpourquoi,dansle modèleprésenté ici, le système
de ventilationa été pluslargementétabli.Chaqueouver- bâtiment à toute heure du jour, à l'abri des
ture a 60 c/m.de longsur 254m/m.de largeet ellessont rayons trop chauds du soleil; de même, la
espacéesde60c/m.Lafuméemontedirectement verscette pluie peut tomber à verse au-dehors, sans
voiequi lui est ouverteet s'échappeavecrapidité.Un
secondplancherde 56c/m.de largeestélevéà 30c/m.au- que du moins l'apiculteur en soit gêné.
dessusdupremier.Dechaquecôtésontpratiquéestousles Peut-être est-il bon de faire
t-Sodesouverturesde 56c/m.de longsur 15c/m.de large. remarquer
Cetteplàte-forme commence à Im80de la porteet se pro- ici qu'avec la ruche ordinaire à tenons
longejusqu'à1'"80du magasinà mielquioccupele centre décrite dans le courant de cet ouvrage, 11
-de-bâtiment.Le sol n'est pasparquetéau-dessous de ce serait nécessaire d'ajouter des rebords aux
planchersurélevé.Le magasinà mieldoitêtre parfaite- planches destinées à supporter les ruches,
mentcloset est pourvud'uneporte à chaqueextrémité.
Chaquecôtédu bâtimentpeut recevoir60colonies.Les de façon à y ménager un passage d'abeilles.
montantssontà 60 c/m les uns des autres de centre Cet espace pourrait être tout du long de
à centre,exceptélessecond;à partirde chaqueextrémité 18 clrn à 25 c/md'épaisseur suivant l'idée de
qui.sont placésà 70 c/m du bout de la bâtisse.Cette l'apiculteur.
dispositiondonnede la placepourmanipulerles ruches
des angles.Les poutresont 5 X 10m/mcarréset sont
poséesexactement au-dessus de chaquemontant.Le colde
chacunese trouveà é85 du plancher,et à également RUCHERCOUVERT
5 X 10m/m.Au-dessus des tablettes,et clouéesauxmon- DESFRÈRESRAUCHFUSS.
tants sontdesplanchesépaisses.Enhiveronen placeune
autreau bordintérieurdelatabletteet cesdeuxplanches Les frères Rauchfuss possèdent un rucher
formentun passagedans lequelon peut entasserde la ressemblant beaucoup à celui de F. A. Salis-
balled'avoineoudes copeaux.La constructionest lam-
brissée.Sa longueurtotale est de 2 mètreset sa largeur bury. La disposition générale en est cepen-
de 3"5o;le prix est de 25francsles 30c/m courantsou dant beaucoupmoins coûteuse,car Ilestfaitde
1747fr. pour la construction entière,comptantla main- simple bois de charpente lambrissé, et dou-
d'œuvre.Si vousfaitestout le travail vous-même, vous blé à l'intérieur de papier pour construc-
réaliserezuneéconomie de 468francs.
tions. Dans le Colorado, les doubles parois ne
LESABEILLES DISTINGUENT-ELLES LESCOULEURS ? sont pas nécessaires; il suffit de donner aux
tablettes un arrangement spécial, comme
Lesabeillesse guidenttrès bien par les couleurs,très l'ont
peu vontdansune ruchequi n'est pas la leur ou d'une fait, du reste, les frères Rauchfuss.
couleurdifférente.Il m'estarrivéde voiril y a quelques
joursunechosequim'aconvaincu quelesabeillespeuvent COMMENT ON TRAVAILLEDANSLE
discernerles couleurs.La partienorddu ruchern'a pas
d'abeilles,maisily ena 46à l'extrémitésud.Je remarquai RUCHERCOUVERT.
une allée et venued'abeillesdansla couleurjaunede
l'extrémiténord,et celameparutplutôtétonnant.Je crus Aussitôt que vousêtes entré, levez la jalou-
qu'unnouvelessaimétait venus'établirlà.Je remarquai sie de la fenêtre afin de laisser pénétrer la
alors du côtésudune coloniequi volaiten masse—de lumière. Ouvrez
jeunesabeillessortiespourprendrede l'exercice.Elles laporte intérieure, assurez-
appartenaientà la premièreruchedujauneversle nord. vous que la porte grillagée est bien close.
Quelquesabeilles,de cellesquirevenaientdeschamps,se Un petit tabouret ou un banc peut rester à
dirigeaientaussià la premièreentréeverslenorddansla demeure dans le milieu de la pièce. Sur
partiejaunede l'extrémiténord.Aprèsquelesabeillesdu celui-ci on pose les outils dont on
côtésudsefurentposées,je n'envisplusaucunesortir ni peut avoir
rentrerducôténord.Lesentréesdesdeuxruchesétaient besoin: tournevis, couteaux à désoperculer,
distantesde 27mètres.Cefaitmeprouvaclairementque etc. Ouvrez le ventilateur de façon à ce que
lesabeillespeuventdiscernerles couleurs;et remarquezla fumée s'échappe par le toit, et vos pré-
RUCHER OU APIER. 392 RUCHER OU APIER.

paratifs sont terminés. Nous avons déjà CE QU'ONPEUTFAIREDESCOLONIES


donné quelques avis relatifs à l'extraction ; DÉSAGRÉABLES.
il reste seulement à dire que l'extracteur
doit être assujetti sur un support ou une Nous avons toujours observé que les abeil
caisse au milieu dela pièce, de façon à ceq ue les les plus désagréables ne sont que peu
le robinet à miel arrive directement au- portées à se servir de leur dard à l'intérieur
dessus de la bande du tonneau. L'autre d'un bâtiment. Lorsqu'elles s'échappent des
tabouret portant les outils peut être placé rayons que vous manipulez, elles se sentent
à côté. Or, au lieu de brosser ou de secouer emprisonnées, et cela les déconcerte si
les abeilles comme on le pourrait faire en fort qu'elles volent immédiatement vers la
plein air, il vaut mieux ici faire usage de fenêtre et s'échappent parle chasse-abeilles.
chasse-abeilles. Ceux-ci ont été mis sur les Aussi James Heddon a-t-il dit: SI vous
ruches la veille au soir, comme il est expli- avez une coloniedésagréable, mettez-la dans
qué aux chapitres Extractions et Miel en le ruchercouvertet vous verrez comme elle
Rayons.Il reste alors tout simplement à déso- s'apprivoisera bien n.
perculer les rayons, à en extraire le miel,
RUCHERSCOUVERTS l'OUI{L'HIVERNAliE.
puis à les remettre dans les hausses. Aussitôt
que le miel d'une hausse est extrait, ôtez le Comme la construction està doubles cloi-
plateau qui porte le chasse-abeilles et vos sons, et est (ou doit être) calfeutrée, les
insectes pourront se remettre au travail. colonies ont, moins qu'au dehors, besoin
Si votre production est du miel en sec- d'être protégées contrelefroid.La seuleclio-
se presque qu'il suit nécessaire de leur faire
tions, vous pouvez enlever celles-ci en vous
servant des chasse-abeilles, de la manière lorsqu'elles prennent leurs quartiers d'hiver,
est d'ajouter sur les ruches une hausse bien
décrite ci-contre. Avant l'invention de cet
garnie de miel operculé, enveloppée d'un
accessoire, l'ennui d'avoir à faire- sortir les coussin rempli de balle d'avoine, de remet-
abeilles des sections ou des rayons a l'inté- tre le toit en place, et de cette façon les
rieur du rucher, pour ne rien dire de ces abeilles sont prêtes à passer l'hiver. Par les
insectes se traînant sur le plancher ou s'ac-
crochant aux jambes du pantalon de l'opéra- plus grands froids pourtant,peut-être fera-
t-on bien d'entretenir un petit feu ou une
teur, faisait du rucher couvert l'endroit le grosse lampe allumée dans le rucher; mais
plus détestable pour y élever des abeilles. il ne faut faire usage en hiver de la chaleur
Aujourd'hui, tout ceci a disparu. Il est cer- artificielle que le moins possible, car le plus
tain que pendant l'extraction quelques souvent elle peut causer plus de mal que de
abeilles parviennent à s'échapper et vont se bien.
poser sur le grillage de la fenêtre; mais
elles n'y restent pas longtemps, car elles TRANSFERTDE RUCHERSENTIERS
montent le long de ce grillage et s'échap- DANSLES LOCALITÉSSEPTENTRIONALES
pent au-dehors. Si les pillardes sont à ENVUEDEPROFITERDELAFLORAISON
redouter en plein air, l'extraction du miel DU TILLEULD'AMÉRIQUE.
ou l'enlevage des rayons peut se faire avec On a beaucoup parlé pendant la saison de
impunité à l'intérieur, et l'on n'est pas obligé 1884de transporter les abeilles pour profiter
d'aller à la recueillette des rayons par tout de la miellée; et plusieurs expériences
le rucher, éveillant à chaque pas le goût du furent faites à cette époque qui semblèrent
miel chez des petites gueuses irritantes.
L'économie des pas, la sécurité contre les prouver que par ce procédé on obtenait
sans peine d'excellents résultats. Nousavons
pillardes, l'immunité contre les variations eu par exemple une colonie qui à elle seule
de la température, sont des avantages
récoltait jusqu'à 43 livres de miel de tilleul
appréciables qui plaident en faveur des d'Amérique en un jour. Or, une miellée
ruchers couverts. aussi forte ne dure que quelques jours. Si
Enfin, après avoir terminé vos manipula- l'on pouvait la prolonger de plusieurs mois,
tions, rétablissez l'ombre dans le rucher ou même de quelques semaines, on obtien-
en baissant la jalousie et fermez la fenêtre. drait des résultats merveilleux. Après que
Les quelques abeilles qui restent à l'Inté- la colonie mentionnée plus haut eut don-
rieur se dirigeront vers les petites ouver- née 43 livres de miel en un jour, la miellée
tures précédemment décrites, pratiquées diminua graduellement, et finalement cessa
dans les murs de côté, et s'approcheront tout à fait. Au bout de 15 jours environ,
sans difficulté par les chasse-abeilles placés quand la floraison du tilleul avait complète-
à l'extérieur. ment pris fin et que nos abeilles essayaient
RUCHERS ANNEXES. 393 RUCHERS ANNEXES.

mutuellement de se piller, j'eus l'occasion de tèur lui-même, que, ayant réussi avec un
me rendre dans la partie nord du Michigan. seul apier, il puisse trouver profit à en
Là je rencontrai un confrère qui se réjouis- avoir un second. Mais quand il s'est déter-
sait de la pleine miellée du tilleul. Or, en miné à avoir un ou plusieurs ruchers établis
transférant les colonies tous les dix ou dans le voisinage, Il n'a aucun avantage à
quinze jours, de façon à embrasser succes- tirer d'un excès de population dans chacun.
sivement tous les points où le tilleul fleurit SI 100 colonies prospèrent dans chaque
en abondance, il nous semble qu'on se pour- apier, il est probable que 75 donneront de
rait assurer une récolte de miel consi- meilleurs résultats encore; et dès qu'il a
dérable. autour de lui des territoires inoccupés, il
Ces dernières années, on a fait quelques vaut mieux pour lui, mettre tous les atouts
progrès en ce sens, mais il semble à présent dans son jeu, et ne garder dans chaque
que ceux qui ont une expérience suffisante endroit que juste le nombre nécessaire pour
peuvent promener avec succès leur rucher éviter un excès de population. Avant de se
du Sud au Nord aux époques voulues, pour décider, il doit consulter aussi sa propre
„tirer profit du trèfle et du tilleul d'Amérique. commodité. S'il a par exemple 300 colonies
en tout et pense que 100 peuvent trouver
RUCHERS ANNEXES. — assez à faire dans un endroit, si d'autre part
Depuis
quelques années on donne ce nom à des il n'en peut manipuler que 75 en une jour-
apiers établis à une certaine distance de l'ha- née, il vaudra mieuxpourluidediviserses300
bitation, comme à deux ou trois milles par en 4 apiers de 75 colonies chacune, plutôt
exemple. C'est un fait bien connu que qu'en 3 apiers de 100.Car il aura moins à se
seulement un nombre limité de colonies peut déplacer s'il a dans chaque apier juste la
trouver à subsister sur un territoire quel- somme de travail qu'il peut faire en une
conque, et que ce nombre peut différer seule journée. S'il ne peut manipuler que 50
beaucoup d'une localité à l'autre. colonies par jour, il peut tout aussi bien en
avoir 100en deux apiers qu'en un, puisqu'il
NOMBRE
DECOLONIES lui faudra toujours faire deux voyages pour
UNAPIER.
QUECOMPORTE
s'en occuper.
Le nombre de colonies d'abeilles que l'on
DISTANCEA METTREENTRELES APIERS,
peut entretenir avecprofit dans une localité ET DE L'EMPLACEMENT A LEUR CHOISIR.
quelconque est déterminé par l'étendue et
la valeur des pâturages convenables. Ces Un rucher annexe doit être naturellement
dernières années, un grand nombre d'api- assez éloigné de celui adjoint à l'habitation
culteurs ont établi un ou plusieurs apiers pour qu'ils ne puissent se nuire l'un à l'au-
dansleur voisinage, pour pouvoir cultiver tre; mais il n'est pas facile de décider au
plus d'abeilles que leur propre territoire juste quelle distance est la bonne. Peut-être,
n'était capable d'en entretenir. Il est pro- à tout bien considérer, une distance d'envi-
bable qu'on ne s'est jamais rendu compte ron trois milles est-elle ce qu'il faut. Etant
à combien de ruchées une seule localité donné que l'étendue couverte par le vol des
pouvait fournir, et il est probable aussi abeilles est renfermée dans une circonfé-
qu'on ne le calculera jamais. Un seul champ rence, pour occuper entièrement tout le
peut entretenir cinq fois plus d'abeilles territoire adjacent à celui du rucher princlor
qu'un autre, et le môme champ suffira à un pal, leur situation idéale de ruchers annexes
nombre cinq fois plus grand de colonies une seraientqu'ils soient contenus dans un hexa-
année que la précédente. La plupart des gone régulier, dont chaque pan renferme-
apiculteurs, cependant, ne trouvent pas rait une circonférence, ces six circonfé-
sage d'entretenir plus de 70 à 100 ruchées rences formant cercle autour de celle ayant
dans un seul apier, bien que quelques-uns pour centre le rucher principal, soit celui
jugent leur emplacement si bon, qu'ils pen- proche de l'habitation.
sent que 200 colonies et môme davantage y Dans le diagramme ci-après, A représente
pourraient être élevées avec profit. Celui le rucher proche de l'habitation, et B, C,D,
qui n'a qu'un petit nombre de colonies de E, F, G. les ruchers annexes, à égale distance
plus que celui qu'il juge sage de conserver de A et les uns des autres. S'il est besoin
dans un seul apier, préfère souvent les con- d'en avoir plus de sept, on commence alors
server près de lui, quitte à ce qu'elles y une nouvelle série, telle que l'indiquent les
soient un peu à l'étroit, avant de se décider lettres K, L, M. Les cercles représentant la
à faire la dépense de les établir ailleurs. A surface de vol de chaque apier empiètent,
la vérité, il dépend quelque peu de l'apicul- on le voit, les uns snr les autres; mais ceci
RUCHERS ANNEXES. 394 RUCHERS ANNEXES.
se produit à la partie extérieure moins occu- REDEVANCES A PAYERPOURL'ÉTABLIS-
pée que le reste, et ce doublement sur un SEMENTDESRUCHERSANNEXES.
même terrain est compensé par la commo- Les contrats passés entre les apiculteurs
dité d'avoir une moins grande distance à et leurs propriétaires, pour les conditions
parcourir pour aller d'un rucher à l'autre. des locations, sont aussi variés que les
Mais ce plan idéal, quoique très bon pour circonstances dans lesquelles Ils se font.
servir de base, a peu de chance de pouvoir Certains payent une somme fixée d'avance,
être suivi en tous points. Bien des raisons de cinq à dix dollars par an; d'autres con-
peuvent rendre nécessaire d'y apporter un viennent de donner tant pour cent sur la
changement, comme la direction des routes récolte; d'autres encore s'engagent à payer
une certaine somme pour chaque essaim
recueilli par un membre quelconque de la
famille du propriétaire, et ainsi de suite;
mais il en est qui ne peuvent parvenir à
faire accepter la moindre redevance à leur
propriétaire. En ce dernier cas, il est de toute
justice qu'on veille à pourvoir la famille de
celui-ci d'une bonne provision de miel
pendant toute l'année. En toute occasion,
veillez toujours à faire un peuplus que ce
qu'on attend de vous.

POURDEPLACER
LES RUCHES.
Quand vous avez décidé d'établir un
second apier, vous devez porter votre atten-
tion vers les conditions dans lesquelles
s'effectuera le transport des abeilles. SI vous
hivernez vos ruchées sur leurs supports
tracées, par exemple, qui ne concordentpas; d'été, vous avez moins de chemin à leur
ou bien la difficulté de trouver un bon faire faire que si vous les amenez l'hiver
emplacement pourun rucher à l'un ou l'au- dans votre cave pour les reporter dehors au
tre des points indiqués; et tant d'autres. printemps. Si vous employez les ruches.
Disons aussi que la surface de vol n'occupe calfeutrées, vous pouvez avoir des catsses
pas toujours une circonférence. Le champ légères propres à transporter simplement
de vol d'un apier situé dans une vallée entre les cadres à couvain avec les abeilles qui y
deux rangées de collines peut être oblong, adhèrent. La première chose à faire est de
les abeilles volant parfois deux fois aussi bien vous assurer qu'en vérité nulle abeille
loin dans le sens où s'étend la vallée que ne pourra s'échapper pour piquer le cheval
dans l'autre. Si l'on ne doit établir qu'un seul ou les chevaux. Vous avez la certitude natu-
rucher annexe, il vaut probablement mieux rellement que vous êtes très prudent et
se diriger vers le meilleur pâturage — chose que vous n'avez rien à craindre de ce côté-
pas toujours facile à déterminer. Il arrive là; mais attendez, et vous verrez. Il y a toute
parfois qu'une situation se trouve être probabilité pour que, malgré toute votre
d'années en années meilleure qu'une autre, attention, une de vos premières tentatives
bien qu'on n'en puisse découvrir la raison. de transport d'abeilles aboutisse à votre
On ne doit pas craindre même de changer cheval piqué; et vous devrez vous féliciter
l'emplacement d'un rucher d'un mille et beaucoup si vous vous en tirez sans avoir à
même davantage dans le seul but d'avoir déplorer l'emportement de votre cheval et
affaire à des gens complaisants. Mais vous l'écrasement général de vosabeilles. Quelque
pouvez contribuer beaucoup à rendre les ouverture imperceptible peut avoir échappé
gens d'un commerce agréable en vous mon- à votre examen, par laquelle les abeilles se
trant vous-même facile à vivre. Veillez à ne sont échappées; ou bien vous avez conduit
causer aux autres que le moins de désagré- votre cheval trop près des ruches; enfin
ment possible, et soyez plus attentif encore d'une façon quelconque, vous vous êtes mis
que chez vous à éviter tout ce qui pourrait dans une telle impasse, que vous désireriez
Inciter vos abeilles au pillage, car le pillage presque n'avoir jamais eu affaire aux abeil-
est cause que les abeilles se rendent désa- les. A. E. Manum met sur ses chevaux une
gréables à tout l'entourage. housse de toile de coton, qui enveloppe
RUCHES ANNEXAS. 333 .RUCHSRS ANNEXES.

complètement et la tête et le corps de chariot à deux chevaux. Pour une voiture


ces animaux; on leur laisse cette housse légère attelée d'un seul cheval, un châssis
jusqu'à un demi-mille de l'apier. est suffisant, et pour un camion à deux
Vous pouvez vous servir pour le transport chevaux, Il est beaucoup plus commode d'en
de vos abeilles de n'importe quel véhicule. avoir deux moitié moins grands.
Quelques apiculteurs emploient des chariots Quel que soit le genre de ruche que vous
sur ressorts; d'autres une fourragère garnie ayez adopté, il faut vous arranger de façon à
dans le fond de deux ou trois pieds de foin, ce que les abeilles, tout en étant bien closes,
tandis que d'autres se servent d'un camion aient une aération suffisante pendant leur
ordinaire, ou d'une charrette sans foin ni transport. Sile transport alleu au printemps
ressorts, et sans assujettir les cadres autre- ou en automne, cependant, la ventilation a
ment qu'ils ne le sont par la propolis et les besoin d'être moins forte que pendant les
rayons d'étais. chaleurs. L'entrée ordinaire, admettant
Sur de belles routes unies cette dernière qu'elle ait 35 millimètres sur P, convient
manière de faire donne toute satisfaction, très bien une fois garnie de toile métallique,
-et étant donné que la plupart des secousses attendu qu'elle donne une surface de venti-
données - aux ruches, ont pour cause le lation de 125 millimètres absolument suffi-
mouvementdéambulatoire même du chariot, sante, bien qu'une entrée plus grande puisse
11peut être préférable que les rayons à cou- valoir mieux, et qu'il puisse être mauvais
vain soient placés par le travers du véhicule, qu'elle soit si petite si la journée doit être
tandis qu'une route inégale peut faire qu'il chaude. Il faut s'abstenir naturellement de

CLAIEPOURTRANSPORTER
LES RUCHES,DE MILLER.

soit meilleur d'établir les rayons parallèle- clore la ruche durant le vol des abeilles, et
ment à la voie. Si les rayons sont assez bien au printemps, il est bon de clore le soir tou-
assujettis, peu Importe qu'ils soient disposés tes celles qui doivent être charriées le lende-
de façon ou d'autre. Pour transporter des main. En automne, la température peut être
colonies sans encombre, il est nécessaire telle qu'on n'ait pas à craindre de voir sortir
d'avoir une sorte de grande claie. N'étant les abeilles de la journée, autrement Il vous
pas cultivateur nous-mème, il nousa fallu en faudrait vous rendre au rucher de très bon-
Improviser une appropriée à notre chariot ne heure le matin pour enfermer les abeil-
à un cheval. Elle est faite de ces planches les que vous auriez l'intention de transpor-
employées ordinairement pour les palissa- ter le jour même. Si vous devez charrier
des, et telle qu'on la voit plus haut. Les des abeilles durant le printemps à un rucher
ruches sont retenues dans un sens par les annexe, plus tôt vous vous y prendrez, mieux
taquets ou arrêtoirs que l'on peut voir sur cela vaudra, attendu que les pâturages ris-
les traversés, dans l'autre par l'entretoise quent fort à -cette époque d'être plutôt
du milieu et des côtés qui soutiennent tout maigres. Si vous devez ramener les abeilles
le bâti. Nous mettons habituellement bout à chez vous pour les hiverner en cave, vous
bout deux châssis semblables, sur notre pouvez tout aussi bien opérer leur trans-
RUCHERS ANNEXES. 396 RUCHERS ANNEXES.

port sitôt que les froids rigoureux survien- Cette enveloppe est excessivement prati-
nent, ou sitôt qu'elles cessent de butiner; il que pour être jetée vivement sur la ruche
est bon du moins qu'elles soient ramenées ou la hausse que vous avez besoin de pré-
assez tôt pour avoir un bon vol avant de server momentanément. Vous pouvez saisir
prendre leurs quartiers d'hiver. On peut d'une main les lattes d'un côté, et, d'un seul
rendre la liberté aux abeilles sitôt après les mouvement, recouvrir votre ruche qui se
avoir déchargées du haquet, soit en leur trouve instantanément à l'abri des abeilles.
envoyant un peu de fumée, soit en leur lan- Si quelques-unes d'entre elles se trouvent
çant un peu d'eau froide; ou bien, si le prises sous cette enveloppe, elles ne sont
déchargement a lieu trop tard dans la soi- pas tuées pour cela. Même une de vos mains
rée pour qu'elles puissent sortir, on peut étant occupée, vous pouvez couvrir et décou-
les laisser jusqu'au lendemain matin où, vrir de l'autre promptement la ruche. Nous
n'étant plus agitées, si l'on dégage leur nous sommes vu quelquefois travailler nos
entrée avec précaution, on n'aura même pas
besoin d'employer la fumée.

OUTILLAGEPOURRUCHERSANNEXES
ET OU L'ON DOITLE RANGER.
Cruels que soient les outils que vous
employez pour l'apier proche de votre habi-
taiion, il y a des chances pour que vous ayez
besoin des mêmes dans chacun de vos
ruchers annexes. Si des personnes différen-
tes en sont chargées, elles doivent avoir
chacune leur outillage particulier; et même,
la même personne dut-elle s'occuper de ces
rue hers l'un après l'autre, qu'il lui serait
plus commode de trouver un assortiment
d'outils dans chacun d'eux. Au sujet des
outils nécessaires dans les ruchers annexes,
nous ne pensons pas qu'il y en ait aucun
qui ne soit également indispensable pour
l'apier attenant à l'habitation, si ce n'est une MAGASINA INSTRUMENTS,
ENFUMOIRS,
ETC.,
enveloppe de toile pour préserver les DE WESLEYDIBBLE.
ruches du pillage. Un tel accessoire est
utile déjà dans le rucher proche de l'habita- colonies quandles pillardes étaient tellement
tion, mais il est précieux surtout dans les excitées qu'elles se précipitaient par la
ruellCrs annexes, où parfois, nonobstant les moindre ouverture ; mais une enveloppe
pill irdes qui vous harcèlent, vos plans sont comme celle dont nous venons de parler,
réglés de telle sorte qu'il vous faut vous recouvrant les cadres de tous les côtés, nous
livrer quand même à certains travaux. Avec permettait cependant (l'atteindre à celui
deux ou trois de ces enveloppes, nous avons que nous désirions retirer ; mais, naturelle-
pu quelquefois poursuivre notre travail, ment, nous tâchons en général, de nous
quand, sans elles, nous aurions été obligé d'y arranger de manière à ne pas travailler les
renoncer. Voici comment vous pouvez en abeilles quand elles sont en mauvaises
fabriquer une. Procurez-vous un mètre positions.
carré environ de forte cretonne ou (le toile Mais pour en revenir à notre sujet,
de coton; il en faut moins si vos ruches si vous avez à vous rendre d'un apier à
sont petites. Tendez un des côtés qui ne soit l'autre, il vous serait très commode d'avoir
pas la lisière sur un morceau de latte d'en- dans chacun un petit réduit pour y ranger
viron la longueur de votre ruche. Posez une vos outils. Nous ne sommes pas sûrs pour-
latte semblable par dessus, et clouez le tout tant qu'il vous compense ses frais de
avec des clous de laiton distants de 75 milli- construction. Une ruche ou une boite avec
mèlres les uns des autres. Ces clous doivent couvercle inperméable (nous nous servons
être assez longs pour traverser les deux d'un toit de ruche couvert de zinc) convient
lattes de part en part et pouvoir être rivés encore très bien. Nous conseillons, en tous
sous celle du dessous. Traitez de même cas. d'avoir une ou plusieurs de ces boîtes
façon le bout opposé de votre toile, et dans chaque apier, car il est certaines
votre enveloppe à ruches est prête. choses que vous avez besoin d'avoir tou-
RUCHERS ANNEXES. 397 RUCHERS ANNEXES.

jours sous la main, comme l'enfumoir, par homme compétent à la tête de cha-
exemple. Des allumettes doivent aussi se que apier, et qui y a sa demeure fixe, tandis
trouver là à l'abri, dans une boite de fer- que d'autres ont un personnel assez nom-
blanc. breux pour aller d'un rucher à l'autre, pour
On peut y garder dans les mêmes condi- y accomplir la besogne nécessaire aussi sou-
tions, des chapeaux pour protéger des abeil- vent qu'il est bon de le faire, une fois par
les, des enfumoirs, etc., en un mot, un semaine s'il le faut et même plus souvent.
assortiment complet de toutes sortes de Dans les Gleaningsin Bee Culturea paru un
choses. article de M. E. France, de Platteville,
Wisconsin (voir Esquisses Biographiques);
Il est possible, cependant, de réussir très et comme il contient bon nombre d'idées
bien en emportant chaque fois ses outils
avec soi, pourvu qu'on n'oublie rien. Nous intéressantes, nous le reproduisons ici: en
entier, avec le diagramme qui' l'accom-
allâmes un jour à l'apier d'Hastings,
sans le moindre enfumoir, et nous nous pagne.
Jerne suis efforcédetracer un diagrammecorrectdu
rendîmes compte alors de l'importance de territoirequenousoccuponsavecnos abeilles,et je dois
cet ustensile. Ne vous fiez jamais à votre direque je suissurprismoi-même en considérantla posi-
mémoire. Inscrivez sur votre carnet de tionexactede chacunde nosapiers.Ilssont plusgroupés
poche la liste des choses que vous avez que je ne le supposais.Le diagrammeci-jointmontre
comment ilssontdisposéspar rapportlesunsaux autres,
besoin généralement de prendre avec vous, et je veuxdonnerici deschiffreset citer quelquesfaits
et lisez-la tout haut, au moment de monter qui seront une étude intéressantesur la questiondes
en voiture, en vous assurant que tout y ruchersannexeset celled'une accumulation de colonies
est bien; les chapeaux, par exemple, les surunseulpâturage.
enfumoirs, le déjeûner (nous n'oublions Il est naturellementimpossibled'établirunensemble de
jamais1P déjeûner), le ciseau, etc. Pour ruchersannexesencercleà unedistanceégaledurucher
nous, notre méthode est une sorte de com- principal,chacunà la placequi lui convient,aussibien
qu'onle pourraitfairesur le papier.Noussommesforcés
promis entre Fusage d'avoir un assortiment denouscontenterdesendroitsquenouspouvonsavoir,et
complet de tous les ustensiles à chaque apier beaucoup desendroitsquenouspouvonsavoirne convien-
et celui d'emporter tout avec soi. &i l'on nent pas du tout, pouruneraisonou pourune autre; et
fait la course en buggy, il n'est pas com- unefoisquevousavezsixouhuitapiersétablis,vousavez
chancede découvrir,commec'est notre cas, certains
mode d'emporter un gros bagage. Disons, d'entreeuxtrès chargésde population.trop mêmepour
entre parenthèse, qu'une saison mauvaise que vousen puissieztirerlemoindreprofit.
n'est pas sans avoir ses compensations. Les circonférences tracées sur le diagrammecom-
Nous en avons eu une si détestable deux prennenttroismilleschacune,oui mille1/2ducentreà la
années de suite, que nous avons pu faire limiteextérieure,cequi estunedistancetrès courtepour
l'abeilleenquêtede nectar.Si lesabeillesvolentjusqu'à.
presque chaque voyage en buggy, car il n'y troisouquatremilles,comme je pensequ'ellesle fontles
avait pas de miel à transporter, et très annéesstériles,il estfacilede voir cequiarrivequandla
peu de chose sous le rapport des provisions. saisonest mauvaise.Lesrucherssituésen dehorsducer-
clepeuventfacilement trouverleursubsistance,
tandisque
MANIÈREGÉNÉRALE ceuxde l'intérieursont reduitsà la famine.Dansles
DECONDUIRE
LES annéesfertiles,quandlenectarsurabondepartoutet que
RUCHERSANNEXES. très peud'abeillesont à s'éloignerde plusd'un mille,il y
a suffisamment pour toutes.Je donneici le nombrede
Les manières de conduire les ruchers colonies querenfermaitchaqueapierceprintemps-ci, avec
annexes sont aussi diverses que les gens qui la quantitédemielrecueilli,ainsique le totaldunourris-
en sont chargés; mais la méthode habitu- sementqu'il a falludonnercet automnepour mettreles
elle est pour-ainsi dire la mème que celle abeillesenétatde passerl'hiver.
qu'on pratique au rucher attenant à l'habita- ApierAtkinson, Colonies,compte de printemps100
» » » » 90
tion. On aura toujours l'avantage de pouvoir » Cravin,
Kliebenstein, »» » » 96
transporter en tout temps une colonie ou » Waters, » » 88
» » » » 811
une partie de colonie d'un apier à un autre, » Jones,
Gunlauch, » » » SiO
avec la certitude que les abeilles resteront » principal, » » » 105
où on les aura mises. Le plus intéressant Total. 019
dans les ruchers annexes est d'être apte à Pasd'augmentation quivaill»la peined'en parler.
prévenir les essaimages: et si vous aviez MIEL EXTRAIT.
l'habitude d'hiverner vos colonies en caves, ApierAtkinson, 190
un rucher annexe vous conduira à examiner » Cravin, 2^0
» Kliebenstein, 740
si vous ne pouvez trouver un moyen » Waters, 49"
a Jones, C00
quelconque de les hiverner en plein air » Gunlauch, 350
sans qu'il leur en nuise. Certains api- » principal, 540
culteurs ont essayé de mettre un Total. 8U7
RUCHERS ANNEXEE. 398 RUCHERS ANNEXES.
NOURRISSEMENT DONNÉ. d'acresde terrainde sarrazinqui les ont aidésquelque
ApierAtkinson, peu.Le rucherJoness'est trèsbiencomporté,étantdonné
000 ses
Cravin, 336 environnements.Il avait moinsd'abeillesque les
f00 autres,dutilleulen abondance &proximité,sans compter
»» Waters,
Kliebenstein,
<00
» Jones, 210 onzeacresde sarrazinjusteà saclôture.
» Gunlauch, 488 Examinonsmaintenantl'apierprincipal.Ilse composait
» principal, 900 de 106colonies.Le rucherJones est plutôttrop proche.
Total. 1932Puisil estvoisind'un autreapierde 20coloniesà un petit
Surplusaprèslenourrisscment: 1185demi-milleà l'Est, au pointmarquéBeihls;d'un autre
encoreà 1mille1/2à l'EstdésignéNails,et de 30colonies;
Or,,veuillesreirarquer coirirent est situé l'apier Klie- puisd'un troisièmeau Sud-Est,indiquéd'un IV,et d'en-
benstein, qui se trouveisolé, et à une distanceassez viron 40colonies.Un quatrièmeapierse trouveplusloin
grandedesautres.C'est pourluiungrandavantage,et de encorevers l'Est.tzais un peuplusau nord; ilest égale-
plusil a du tilleulen abondancedansson voisinage.Nulle ment marqued'un W et renfermeenviron40colOJi-
abeilleappartenant à d'autrespropiiétairesLe fiéquente Vousvoyezdoncque le territoiredurucherprincipalest
son territoire, Il rapporte le plus de miel,ne nécessite plussurchargéde populationsque tous les autres,et il a
aucunnourrisscment, et est dans de meilleuresconditionsfallu donnerà ce rucheren nourrissement 360livresde
que tous les autresau pointde vuedes provisionspour mielde plusqu'onn'ena vait,obtenu. Entrelous,c'estluiqui
l'hiver. a le meilleurpâturagede trèfie,maisle tilleulest MM.
Passonsmaintenantà l'apierAtkinson.Il estbienlimité dansun rayonde deuxmilles.Enexaminantle diagramme,
au Nordetà l'Estpar les autresapiers,maisà l'Ouestil a ceuxqui ne connaissent pas le paysne manquerontpas de
devantluiuneétenduesansbornesde bonpâturage.Nous dire: Pourquoine profitez-vous pas de l'espacelibreqtà
ne recueillonslà que très peude mie),maisce rucherest s'étendau Sud-Estde l'apierptincipal? „ C'est qu'il est
en bonneconditionpourl'hivernage,sans que nousayons tout céréales.Le fromentet l'avoinene fournissentjms
à lui fournirdenourrissement. beaucoupdenectar. ",',

four LESRUCHERS
systImk DEr. FRANCE ANNEXEE.

Testà fait &l'Est,Juste& l'opposédu précédent,nous Nous allons nous reporter maintenantaux compta
avonsl'apierWaters.11est à deuxmillesdu tilleul,maisà d'une annéed'abondance,1886,et voir la moyenneque
portéed'un champsuperbede trèf:eblanc. sanscompter chacundesapiersrapportaitalors.
da tilleulen quantité&deuxmillesau Nordet à l'Est.Ce
nectarrapporteun peu de mielde surplus,etnenécessite PRINTEMPSDE tMf.
peu de nourrissement pour l'hiver. Viennentalors les
apiersOavin et Gunlauch, coirposéschacun au printemps
Apier Atkir.son, 72cet.
: moyenne par co7„106lir.
dé 90colonies, 1à trille i/e seulement l'un de l'autre — » Cravin, 80 » » 1061.1/4

beaucouptropprès par conséquent et n'ayantpour eux » Waters, » Khebenstein, 60» » t'tttt.
ontreçu 72» » » J07.. ,
qae trèspeu de tillea.l88Nord.Cesdeuxapiers » Gunlauch, 40» » .U. 1/'
phi de niai ennourrissement qu'ils no nousenontrap- ~cip8J, 11If » » lot 14V.
porté, Il mtrosvoduu 1ma JMMIétit pa.
ptttttMXttort f» e incipel, Mr. éttMi
,..,.ti<M.
RUCHERS ANNEXES. 399 RUCHERS ANNEXES.
POUR1885. soyonsà mêmede jeter plusde lumièresurla question,
Apier Atkinson, 56col. ; moyenne p ar col., 80liv. maispar ce quenotreexpérienceen matière de ruchers
» Cravin, sa» » » 74» annexes,expériencequi remonteà 1871,vientconfirmer
» Kliebcnstein, 46» a » 62 » quedu DrMillersur ce sujet,
» Waters, 57 » » » 57» lesvuestantdeM.France
» Gunlauch, 46» » » 771.1/2 et ajouteencoreà leurexposé.
» principal, 62» » » "11.1/2 En circonstances ordinaires,il n'est pas à conseiller
d'établirlesruchersà plusde quatremillesdedistanceles
POUR 1884. unsdesautres; mais leDrMillera sans nul douteraison
Apier A tkinson, 51c o],
i moyenne p ar col., 107liv. de dire que de la configuration du terrain dépendbeau-
» Cravin, 41» » » 113 » couple plusoumoinsd'étendueque lesabeillesparcoure-
» Kliebenstein, 51» » » 1°3 »
» -» - Waters, 41» » » 130» rontdanscertainesdirections.
Gunlauch, 41» » »» If 6 1. li2 Dansle diagrammeci-jointvousremarquerezque ces
» principal, 61» » 1131. 1/2 apierssonttoussituéssur les terrainsquidescendenten
penteversla rivière du Mississippi, et sontséparésles
POUR1883. unsdesautres par des anses,et par des terrainsboisés.
Quatreapiers ; moyennepour leurensemble 195 l ivres. L'apier Grubbappartientà D.W.McDaniel,à qui nous
Nombredes colonies ; 35,48,33,60. avonségalementconfiél'entretiende nosruchersdurant
En 1887,nous n'avons pas tenude comptes. Lasaison fut quelquesannées.De tousces apiers,le Sherwoodest le
- très mauvaise, et nousnerécoltâmes que très peu de miel. meilleurau pointde vue de la récoltetantde printemps
f ut
L'année1884 égalemen't pauvretrès en récolte. que d'automne,bienqu'il y ait parfoisdesannées,comme
Nombredescol.au printemps. Moyenne p ar col. la dernière, par exemple,où la récolte d'automney
ApierAtkinson, 76 ,. 21liv. manquecomplètement.
» Cravin, 75 20 » situé
» Kliebcnstein, 67 81 » L'apier Villemainestle plusdésavantageusement
m Waters, 69 32 » suivanttouteapparence;maisil toucheàla seule plan-
» 77 211.1/2 tationde tilleulsqui existedansle pays,et a aussipour
It Gunlauch,
principal, 66 371.1/2 ainsi dire un pâturaged'automnedans les fleurs qui
POUR1889. croissentdanslesliesqui l'avoisinent.Maisquepenserez-
Nombredescol.au printemps. Moyenne par col. vousde l'apierSacksituéà un peuplusde deuxmillesau
Apier Atkinson, 72 40 liv. sud del'apier Lamet,lequelen a un autre tout proche
» 79 4. qu'onne voitpassur le diagramme, et à unmilleun quart
-It' Waters,
Kliebcnstein, 87 63 » seulementau nordd'un quatrièmeapier de 60colonies,
» Gunlauch, 79 47 »
» Cravin, 78 49 » appartenantà A. Dougherty? Cet apierSack,pourtant,
» Whig, 52 40 » nousdonneunemoyennede récolteplusforteque tousles
,JO principal, 84 52 » autres,à l'exceptiondu Sherwood.La raisonen est que
A présent,mesamis,vousconnaissez la situationde nos sonbordent pâturages'étendtout versl'ouestdansles bas-fonds
la rivière,et esttrèsabondant.Il est probable
rucherset le chiffredenosrécoltessuccessives : faites-en qui lesabeilles de ceruchervolentvers l'ouestaussiloin
votreprofit. Maissivousétablissezdes ruchersannexes, que
ne lesmettezpasà moinsde cinqmilleslesunsdesautres que la rivière, qui se trouveà troismillesenviron,tandis
ne s'éloignentpeut-êtrepas à plusd'un mille à
si vousen avez la possibilité.Si vousdevezavoir un qu'elles l'est surles falaises.Leurscoursesaunordet au sud,dans
hommeà chaqueapier,spécialement préposéà leur direc- la directiondes autres apiers, les conduisent sur des
tion, six millesde distancesont suffisants ; puis, si le hauteursplusou moinsboiséesquioffrentà leur volplus
pâturage est bon,vouspouvezéleverde 100à 150colonies de difficulté.
dans chaqueendroit.Si au contrairevousdevezvous Les deux
rendreavecvotre employésuccessivement d'un rucher petits cerclesque l'on voit tracésdans la
à unautre,il vousfautalorscalculerlenombredecoloniesavionsautrefoisdespartienorddu diagramme marquentdesendroitsoù nous
que vouspouvezy conserver, de façonà pouvoirfairetout apiers établis,apiers qui, vous le
voyez,étaient éloignésdurucherprincipalque ceux
le travaildanschacunen une seulejournée ; ou bien,si d'à présent.Enplus ce temps-là,l'apier Sherwoodn'existait
vousn'avezen toutquetrois ouquatreapiers,vousaurez pas,nonplusquel'apier Grubb;et pourtantnouspouvons
le tempsde passerdeux journéesdans chacun.Maisne affirmer
courezpaslesroutespourmoinsd'une pleinejournéede tiondansla que nousne nousapercevonsd'aucunediminu-
travailquandvousvousdérangez récoltede notrerucherprincipal.Noussom-
; et lors-
rappelez-vous, mesconvaincusque les abeillesdu Grubbvontbutiner
que vous songez à établirun apier,qu'une foisen route, à l'est, cellesdu Sherwoodet du rucher principal-au
il vautmieuxavoirdeuxmillesde plus&parcourirquede nord-est. nousdisonsque lesabeillesvontdansune
surchargerdecoloniesvotrepâturage.C'estcequ'ily ade directionQuand quelconque, nous n'entendonspas dire que
plusdésavantageux.
FitANcr. toutes volentdans cettedirection,maisseulementla plus
F. FRANCE.
E.
Platteville,Wisconsin. grande partie d'entre elles. Noussommesà mêmede
donnerune preuveconvaincante de l'exactitudede cette
Peu de temps après que le diagramme proposition.
de M. France avait été puhllé. parut dans En examinantle diagramme,vous pouvezremarquer
las Oleanings in Bee Culture un autre article que l'apier principalsetrouvejusteà unmilleet demide
l'extrémiténordd'un Ilot dansla rivière. Il arrive cer-
do valeur dû à la plume de C. P. Dadant,, de tainesannéesque le groupedontcet Ilotfait partiesoit
la maison C. D,lrlant: et Fils (voir Esquisses submergéen juin; aprèsque leseauxsesontretirées,ces
Biographiques). 11 ajoute une preuve de liesse couvrentd'unevégétationluxuriante,et la récolte
de nectar qui en provientest considérable.Unede ces
pius à l'appui de ce que M. France avait années-lànoustrouvâmesune colonie,appartenantà un
dit, et montre le rapport qui existe d'un voison,établieà mi-chemin entrenouset la rivière,recueil-
apier à l'autre, le long des rives du Missis- lant une grande abondancede nectar de cette source,
sippi. tandis que nosabeillesne récoltèrentrien. N'est-ilpas
évidentque nos abeillesn'avaientpas été jusqueUk?Et
Le très intéressantarticlede M.Franceau sujet des pourtantnous le* avonsvu volerà deuxmilleset plu dans
ruchersannexes,nous engageà vousfaire connaîtrele uneantredirection,
réMlfatde aoapropre*tentatireaence teniinenquenoua Haoiltos, Illinois, CI Pl DADA".
RUCHERS ANNEXES. 400 RUCHERS ANNEXES.
En 1890,puis en 1897,nous allâmes rendre Manum sont aussi établis au milieu de colli-
visite à un certain nombre de grands apicul- nes, et dans certains cas sur le flanc même
teurs des États de New-York et de Vermont, de la montagne; mais, à l'inverse de M.
et parmi eux à M. P. H. Elwood, qui, avec son Elwood, il n'a pour lui de tilleuls croissant
ensemble de ruchers annexes, occupe un sur la pente de ces montagnes.
territoire situé à quelques milles seulement
de celui occupé autrefois par M. Quinby. RUCHERSMOBILES.
M. Elwood cultive environ 1000 colonies En beaucoup de cas, l'expérience a démon-
réparties entre huit ou dix apiers, établis tré qu'un apier qui dans un temps rappor-
dans les vallées qui s'étendent entre les col- tait du miel par tonnes, a perdu en pratique
lines de l'État de New-York. Ces collines ont la plus grande partie de sa valeur, sinon
partout de 500à 1000pieds de haut, et sont toute, et que le transport des abeilles sur
couvertes de tilleul et de trèfle. Comme les un emplacement plus favorable eimpose.
apiers sont disséminés sur le penchant des Prenons pour exemple un apier ayant fourni
collines, du sommet à la base, la durée de la il ya quatre ou cinq ans, du miel de tilleul
miellée est considérablement prolongée. Au en abondance; depuis les tilleuls ont été
lieu que celle du tilleul ne dure que de 10 à abattus. Il n'y a pas de Irèfle, et les champs
15 jours, elle se prolonge quelquefois un qui restent ne valent rien. Un autre exem-
mois entier. Les premiers arbres qui fleuris- ple encore: une localité a fourni autrefois des
sent sont ceux qui croissent au pied des hau- quantités considérables de miel de trèfle

LE SYSTÈMEDE M. DADANTPOURSESRUCHERSANNEXESLE LONGDUMISSISSIPPI.


teurs; à mesure que la saison avance, ceux blanc; mais la culture Intensive a fait son
qui poussent à mi-côté donnent successive- apparition et les pâturages de trèfle ont fait
ment leurs fleurs, et la mielléene cesse que place à d'immenses champs de blé. Les
lorsque les fleurs des arbres qui occupent le envahissements de la civilisation détruisent
sommet sont complètement flétries. Les parfois complètement les sources du nectar
abeilles commencent par voler suivant un dans une localité, et, réciproquement les
plan horizontal, puis à mesure que la saison augmentent dans d'autres.
avance, elles s'élèvent progressivement, j us- Quelques parties du New-York ne don-
qu'à ce qu'elles aient atteint le haut des col- naient autrefois que très peu de miel; mais
lines. Les agriculteurs établis sur un terri- les fermiers tout récemment, ont entrepris
toire de ce genre, ou dans des terrains maré- la culture du sarrazin à un degré tel que ces
cageux, occupent au point de vue du miel localités offrent aujourd'hui de superbes
les meilleures des localités. Il peut être bon étendues toutes couvertes de sarrazin ; et la
de faire observer sous ce rapport, que l°.s récolte de ce miel foncé si succulent joue
hauteurs constituent d'excellents coupe- une part considérable dans les profits nets
vent pour les apiculteurs de la vallée. Dans de la saison. En un mot, Il faut que nos apiers
le Vermont, dans des climats plus froids, ce soient conditionnés de telle façon que nous
point est à considérer. Les apiers de M. puissions les changer dans le plus bref délai
uroiiKit

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M.
J.

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RUCHERS ANNEXES. 402 RUCHERS ANNEXES.
et les transporter à très peu de frais dans d'avoir leurs ruches agrandies, et qu'elles
tout nouvel endroit qui peut nous sembler sont suj ettes aussi à essaimer; mais s'ils accu-
plus favorable. Nous ne pouvons toujours sent au contraire une baisse de plusieurs
juger à première vue si l'emplacement sera livres, il en déduit que l'apier entier est
favorable ou non. S'il ne répond pas à ce que également en baisse et que quelques colo-
nous en attendions, nous pouvons plier ba- nies peuvent avoir besoin de nourrissement.
gages de nouveau et aller essayer ailleurs. La ruche sur bascule doit contenir naturelle-
Comment rendrons-nous nos ruchers mobi- ment une bonne population moyenne. En
lisables? Tout d'abord, en nous servant beaucoup de cas 11n'est pas toujours possi-
do cadres fixes, bien certainement. Ni M. ble de visiter les apiers régulièrement; c'est
Elwood, ni le captain Hetherington, ni M. pourquoi M. Manum s'arrange de façon à
Hoffman ne se donnent l'embarras d'attacher avoir quelqu'un qui réside à proximité de
leurs cadres. Quand il devient souhaitable son apier, et qui puisse surveiller la bascule
de déménager un apier, Ils n'ont rien autre et l'avertir par une carte postale de tout
chose à faire que de clore les entrées et de changement imprévu accusé par le fléau.
charger les abeilles sur une voiture. (Voir
CADRESFIXES). AVIS A CEUXQUI VEULENTENTREPRENDRE
L'ÉTABLISSEMENTDERUCHERS
ANNEXES.
RUCHESURBASCULE
POURRUCHERS
ANNEXES.
Nous avons déjà examiné à fond la question
C'est un fait bien connu et bien établi qu'un des ruchers annexes au point de vue général,
apier peut fournir une véritable récolte de et dit ce qui contribuait àle faire réussir.

SYSTÈMEDE M. MANUMPOURSESRUCHERSANNEXES.
miel, tandis qu'un autre, situé à quelques Bien que beaucoup d'apiculteurs aient assez
milles de distance seulement du premier, de capacité et d'intelligence pour diriger un
réclamcradunourrissement. Il estdOllCd'une certain nombre de ruchers annexes, il y en a
très haute importance d'être à même de sa- beaucoup aussi qui auraient mieux fait de ne
voir exactement comment les abeilles se songer jamaisàse lancer dans pareille entre-
comportent à des époques fixées d'avance prise. Diriger avec succès plusieurs ruchers
durant la saison. M. Manum aune ruche sur annexes signifie un grand esprit de persévé-
bascule dans chacun de sesapiers; et toutes rance et beaucoup de méthode, sans compter
les fois qu'il les visite, il consulte les une certaine habiletéàgouverner non-seule-
plateaux. S'ils indiquent une augmen- ment les abeilles, mais le personnel appelé à
tation de poids de plusieurs livres, il sait leur donner leurs soins. Si vous ne tirez
alors que les abeilles de son apter ont besoin aucun profit de cinquante ou soixante colo.
RUCHES
(LES). 403 RUCHES (LES).
nies réunies en un seul endroit, ne vous ima- diagramme de ces cadres de tailles variées,
ginez pas que vous en pourrez tirer davan- on verra qu'ils peuvent se diviser en deux
tage en établissant une série de ruchers classes — les carrés et les rectangulaires.
annexes. Celui qui ne peut obtenir de béné- Comme, tant en théorie qu'en pratique, les
fices d'une petite affaire, ne réussira proba- résultats obtenus à l'aide des Gallup, des
blement pas à en faire rendre à une plus American et des Adair n'offrent que très
Importante. Si vous dirigez avec succès un peu de différence, nous allons examiner
apier attenant à votre habitation, il peut brièvement les arguments qui ont été émis
vous être profitable,dès qu'il a suffisamment en faveur du cadre carré.
augmenté, d'en transporter une partie dans
un autre endroit. EN FAVEURDESCADRESCARRÉS.
ARGUMENTS
RUCHES (LES). — Nous avons dit au Livrées à elles-mêmes, les abeilles ont
dernier chapitre relatif à la CONSTRUCTION tendance à construire le nid à couvain de
DESRUCHES,que les ruches basées sur les forme ronde; et la reine est plus portée à
dimensions de la Langstroth avaient servi de pondre en cercle qu'en carré ou en long.
type. Ily a une trentaine d'années, les cadres Théoriquement donc un cadre rond devrait
American, Gallup, Langstroth, Adair et être le meilleur; mais il ne serait pas pra-
Quinby étaient en usage. Tous, naturelle- tique en raison de la difficulté à construire
ment, réclamaient des ruches de dimensions tant le cadre lui-même que la ruche. Ce
différentes. Entre les Adair, les Gallup et les cadre carré est évidemment celui qui s'en
rapproche le plus en se conformant à la
nature et en faisant rie la ruche un cube
parfait. Il va de soi qu'un cadre carré
demande une ruche exactement cubique. Si,
par exemple, le cadre a 33 centimètres sur
33, mesure extérieure, la ruche, si les ray-
ons sont espacés de 35 centimètres 3/4 de
large intérieurement, contiendra juste 9
cadres American. Une ruche ainsi con-
ditionnée, prétendit-on, entretient la cha-
leur dégagée par les abeilles pour leur plus
grand avantage, donne un cube intérieur le
plus grand pour la quantité de bois em-
ployée — admettant naturellement que la
sphère parfaite ne puisse être acceptée. Et
comme cette ruche économise la chaleur,
elle permet d'hiverner les abeilles mieux
qu'une autre à cadres rectangulaires.
Tout cela parait charmant en théorie, et
certains de ceux qui emploient les cadres
carrés prétendent encore que cette théorie
est justifiée par des expériences de tous les
jours. Mais la grande majorité des apicul-
teurs, après avoir essayé des cadres rectan-
gulaires et des cadres carrés, se sont décidés
en fin de compte pour le cadre Langstroth
en donnant les raisons suivantes:

LA RUCHEETLE CADRELANGSTROTH,
ET POURQUOI
ILSSERVENT
DE TYPES.
American, cette différence était compara- 1° Un cadre plus long que haut permet
tivement minime, attendu qu'ils étaient l'usage de ruches basses et plates qu'on
carrés et de taille à peu près semblable. Le peut empiler par deux, trois, quatre les
Langstroth était long et bas —le plus bas qui unes au-dessus des autres: ce qui constitue
ait jamais été présenté au public — et le un grand avantage pour celui qui cherche à
Quinby, à peu près de mêmes proportions, produire le miel extrait, car lorsque ses
était le cadre le plus grand. En examinant le abeilles manquent de place, 11n'a rien de
RUCHES (LES). 404 RUCHES (LES).

plus à faire qu'à ajouter une nouvelle hausse large, avec le résultat qu'à présentles trois
à mesure du besoin. A la fin de la saison, il quarts au moins des cadres employés dans
peut extraire à loisir. On ne peut empiler les Etats-Unis, ont les dimensions du Lang-
au contraire beaucoup de ruches hautes ou stroth; et quels que soient les avantages qui
carrées les unes sur les autres, car celles plaident en faveur du cadre carré, l'apicul-
du sommet pourraient devenir trop lourdes teur peut se procurer les bons modèles à
et difficiles à atteindre pour l'opération. 2° tellement meilleur marché, qu'il adopte le
Le cadre long et bas est plus aisément déso- cadre modèle Langstroth.
perculé parce que la lame du couteau peut
se promener sur toutes les parties de la CADRESMOINSOUPLUSPROFONDS QUE
surface du rayon. 3° La forme Langstroth LE LANGSTROTH.
favorise l'emploi d'un extracteur de propor-
tions commodes. 4° Un cadre haut n'est pas Unetendance s'est accusée ces derniers
enlevé facilement d'une ruche; en sortant temps."en faveur d'un cadre plus bas encore
ou en le remettant on risque d'écraser plus que le Langstroth, et qu'on appelle le
d'abeilles qu'avec les autres. 5° Le cadre Heddon; mais comme huit ou dix de ces
bas convient mieux pour le miel en sections. cadres, ou unesection, font un trop petit
nid à couvain, on réunit deux des caisses qui
Personne n'ignore que la reine pondant les contiennent
en cercle, les abeilles sont portées à garnir pour loger la colonie entière.
Nous aurons à revenir plus tard sur ce sujet
de provisions les cellules placées juste au-
de la ruche Heddon.
dessus du couvain. Avec un cadre bas comme
Une autre catégorie d'apiculteurs juge
le Langstroth. il y aura moins de miel dans
de son côté que le cadre Langstroth n'est
le nid à couvain et plus dans les boîtes de
pas assez haut, et lui préfère pour cette
surplus; car les abeilles, si elles ont une raison le
reine bien féconde, la repoussent petit à ces Quinby. Ils prétendent que dix de
cadres, de même longueur que les
petit, la forçant à pondre, pour compléter Langstroth et de cinq centimètres plus
les cercles de leur couvain, presque jusqu'à sont nullement trop grands pour
la barre supérieure du cadre; de sorte que, hauts,'ne
une reine prolifique, et que de fortes colo-
quand vient le moment de la miellée, elles
nies, comme celles qu'ils contiennent, essai-
amassent le nectar dans les hausses ou dans ment
moins, récoltent plus de miel, et
les sections, c'est-à-dire là où l'on désire le mieux l'hivernage. Nous repar-
supportent
plus l'avoir. 6° Au moment de se grouper lerons de ces dernières à propos des gran-
pour l'hivernage, les abeilles sont aptes à des et des petites ruches
concentrer leurs provisions près du'sommet
de la ruche, près du toit, en raison de LA RUCHELANGSTROTH A L'ORIGINE.
l'accumulation de chaleur qui se produit
sur ce point, l'air chaud ayant toujours ten- L'ancienne ruche Langstroth, celle que le
dance à monter. Or, il arrive parfois Père Langstroth conçut à l'origine, conte-
qu'avec les cadres carrés, les abeilles ayant nait dix cadres de 446 m/mx 232 m/m.Chaque
consommé tout le miel et les provisions ruche avait un portique et des bandes de
amassées vers le haut de la ruche, si les bois clouées tout autour du dessus pour
froids se prolongent, elles meurent tout recevoir un toit télescopant, sous lequel
simplement de faim, leur groupe refusant étaientplacéeslesboîtes à miel en rayons, ou
ou n'ayant pas la force de descendre vers le d'épais coussins pour l'hiver. Il fut un temps
bas de la ruche plus froid mais où se trou- où ce type de ruche était seul en usagej
vent des provisions. Avec le cadre Lang- mais étant donné le manque de simplicltq
stroth, les abeillesse groupant indifférem- de sa construction, que son portique four-
ment un côté ou de l'autre du rayon, à me- nissait un merveilleux asile aux araignée^*
sure que les provisions à leur portée s'épui- et à leurs toiles, et qu'il encourageait aussl
sent elles peuvent se mouvoir vers d'autres les abeilles à se grouper dehors pendant les
rayons mieux garnis, sans quitter pour cela chaleurs au lieu de se livrer à leurs travaux
la partie la plus chaude de la ruche. d'intérieur, on chercha une ruche de forme
Mais avec l'expérience acquise aujour- plus simple. La Simplicity, la première qui
d'hui, on parvient à hiverner les abeilles fut mise sur le marché par A. I. Root, et qui
aussi bien sur un cadre que sur un autre; conservait les proportions de la Langstroth,
et comme le cadre bas est mieux adapté à remplit les conditions qu'on se proposait.
la production du miel en sections, les apicul- Au lieu d'avoir un couvercle télescopant,
teurs, tout naturellement, font pencher la côtés de la ruche se continuaient jusqu'au
balance du côté du cadre moins haut que les haut, taillés en biseau, de façon à laisser
RUCHES
(LES). 405 RUCHES
(LES).
l'eau s'épandre et produire ainsi l'effet du dimensions de la Langstroth, mais avec huit
toit télescopant. Le toit et le plancher de cette cadres au lieu de dix, car au moment où elle
ruche étaient exactement semblables, l'en- parut, presque tout le monde donnait la
trée n'étant formée que par l'espace laissé préférence aux ruches àhuit cadres. Laruche

à tenons d'origine avait un toit plat, et un


plancher de même, qui ne se distinguait du
premier que par ses côtés en relief destinés
LA RUCHELANGSTROTH A L'ORIGINE. à soulever le corps de ruche au-dessus du
plateau.
entre le plancher et la ruche: en avançant Depuis nous avons encore apporté d'autres
ou en reculant celle-ci sur le plancher, on modifications à cette ruche, dont la taille
rendait l'entrée plus large ou plus étroite varie de huit à dix, douze et jusqu'à seize
cadres. L'assemblage du corps de ruche est
fait à tenons, et le plancher est devenu
réversible, un des côtés donnant une entrée
de 22 millimètres, et l'autre une de 9 milli-
mètres. En hiver, on dispose le plateau, de
façon à ménager une ouverture de 9 milli-
mètres. En été, on utilise l'autre face qui

suivant le besoin. Le plancher étant exacte-


ment semblable au toit, on pouvait les inter-
vertir sans inconvénient. L'étage supérieur
ou hausse était exactement semblable à
l'étage inférieur ou nid à couvain — ce qui
fait que, du tout au tout, cette ruche était la
simplicité, même. Mais elle avait un défaut
sérieux, et ce défaut était son bord en
biseau. Il devenait parfois impossible, en
raison d'une accumulation de propolis, de
séparer la hausse du nid à couvain sans
briser le biseau du bord ou en faire tomber
des éclats. Finalement on produisit une
ruche semblable à la Simplicity dans ses prin-
cipaux caractères, mais avec des bords
carrés tout droits; puis vint le nouveau
perfectionnement de l'assemblage à tenons
que montre la ruche ci-dessous. fournit une vaste entrée, car on a découvert
Cette ruche fut présentée au public en 1889 que l'entrée ordinaire a tendance à encou-
et parut recevoir l'approbation de la majo- rager les abeilles à essaimer ou à se suspen-
rité des apiculteurs. Elle comportait les dre en grappe à l'extérieur de la ruche.
RUCHES (LES). 406 RUCHES (LES).

Un autre type de plancher est le combiné, de dix et de douze cadres. Les hausses pour
qui peut servir en même temps de support ces ruches sont les mêmes que nous avons
de ruche; la gravure ci-dessous le représente montrées aux chapitres MIELENSECTIONS.
employé, et 11est devenu un des planchers Telle qu'elle est construite aujourd'hui, la
favoris à mettre en usage avec la ruche à ruche marque les derniers progrès qui se
tenons. Il consiste en des pièces de côté de soient accomplis pour la rendre pratique et
22 millimètres d'épaisseur sur 10centimètres à l'usage et au point de vue de sa fabrication.
de large, avec des rainures à l'intérieur On peut la manipuler rapidement, et elle
courant de biais pour recevoir des planchers est particulièrement adaptée pour le travail
de 9 millimètres d'épaisseur. Quand les en plein air, où il est nécessaire de la trans-
planchers sont en place et que l'on pose par- porter souvent d'un endroit à un autre. Elle
dessus le poids de la ruche, leur réunion est devenue classique; elle est faite de
forme à l'arrière un passage d'abeilles de matières premières irréprochables à l'aide
9 millimètres, qui va en augmentant jusqu'à d'un outillage des plus perfectionnés, et est
22millimètres qu'il atteint à l'avant: M. S. J. en vente partout. Les joints à tenons sont
Pettit, M. Vernon Burt, et d'autres apicul- particulièrement bien compris pour les cli-
teurs éminents, préfèrent de beaucoup un mats chauds ; et partout ailleurs ils sont de
fond de ruche à plan incliné — d'abord, beaucoup supérieurs à l'usage que ceux qui
parce qu'il donne une bonne entrée bien ne sont faits qu'à l'aide de c)ous. Les joints
large; ensuite, parce que les sections les ordinaires à onglets ou à feuillures ont ten-
plus éloignées du centre sont mieux rem- dance à s'écarter dans certaines parties de la
Californie, du Texas, de laFloride et d'autres

plies. Un autre caractère encore en sa faveur


est que le corps de ruche s'y pose parfaite- provinces encore soumises à de très fortes
ment d'aplomb, puis que l'eau s'écoule vers chaleurs et à des courants de vent secs et
l'entrée pendant des pluies torrentielles. Un brûlants.
autre point encore, est que sa forme particu- L'une des conditions les plus Importantes
lière rend inutile l'emploi d'un support de d'une bonne ruche est un bon toit. Bien que
ruche, étant donné que les côtés de 10 cen- le toit plat — composé d'une seule planche à
timètres de haut soulèvent le corps de plat et de deux traverses — soit bon, cepen-
ruche au-dessus du sol, contre l'humidité dant, en raison dela largeur que doit avoir
duquel il le met à l'abri et l'élève assez pour l'unique planche quile compose, Il a tendan-
faciliter la manipulation des cadres. Lors- ce à jouer dans les climats chauds, et par
qu'on se sert au contraire d'un autre modèle conséquent celui qui est fait de deux ou
de plancher, le Danzenbaker, par exemple, trois planches étroites doit valoir beaucoup
on se voit forcé de le placer sur un support mieux. C'est pourquoi l'Excelsior a été
tel que celui qui est représenté au chapitre inventé. Il consiste en deux planches dont
ENTRÉES. la largeur n'excède pas 150 millimètres, car
On emploie presque exclusivement, avec des planches étroites ne se resserrent ni ne
la ruche à tenons, les cadres Hoffman à jouent autant sous l'influence de températu-
espacements automatiques que nous avons res variées que de plus larges. Le faîtage, de
décrits aux chapitres CADRES FIXES, MANIPU- 75 millimètres environ, est évidé à sa partie
LATIONDESCADRES,ainsi qu'à celui relatif à inférieure, comme on le voit en H, de maniè-
la CONSTRUCTION DESRUCHES.La ruche com- re à ménager de chaque côté un épaulement
porte habituellement huit cadres, bien qu'il qui vient télescoper sur les saillies corres-
semble se produire une tendance vers celles pondantes G, qu'offrent les deux panneaux
RUCHES (LES). 407 RUCHES (LES).

du dessous; de telle sorte, que par une pluie pour savoir ce qu'elles valent. Mais il y a
battante l'eau ne peut pénétrer entre les d'autres ruches qui, tout en n'étant pas d'un
planches, pour la bonne raison qu'elle tend modèlehorizontal, peuvent être aussi bonnes,
toujours à s'écouler plutôt qu'à remonter sinon meilleures: et comme elles expliquent
un obstacle. L'espace vide qui se trouve certains principes sur lesquels se base la
construction des ruches, que chacune a son
caractère spécial qui la fait apprécier, nous
allons tenter de les décrire d'une manière
générale en indiquant les points qui font
leur mérite, aussi loyalement, avec autant
de précision que nous le pourrons, sans
leur donner toutefois en aucun sens notre
approbation complète. Nous nous occupe-
rons d'abord des ruches à cadres fermés sur
les côtés.

RUCHESACADRESFERMÉSSURLESCOTÉS.
Sous le titre CADRESFIXES, nous avons
parlé du Quinhy comme étant celui en usage
dans le New-York Central, particulièrement
dans les comtés de Herkimer et Otsezo. Mais
ici nous allons traiter plutôt des cadres à,
entre les deux panneaux de côté est rempli côtés fermés, de quelques principes de leur
par une planchette étroite de 9 millimètres construction, et de leur disposition dans
et le tout est renforcé par deux pièces de plusieurs des meilleures ruches.
bois rainées placées à chaque extrémité, qui Les cadres fermés peuvent se diviser en
suffisent à donner au couvercle une solidité, deux catégories —les feuillets et les cadres
une rigidité absolue. En mettant un clou, suspendus. Le Quinby, dont nous avons déjà
comme nous l'indiquons, au milieu du bout parlé à propos des CADRESFIXES, le Bin-
de chacune des planches de côté, il n'y a
gliam et le Heddon font partie de la premiè-
aucun risque de les voir éclater ou gondoler
re; le Danzenbaker, dont nous allons nous
à l'endroit des clous. à présent, appartient à la dernière.
occuper
Pour les climats très chauds, on se sert On admet
toit double à c'est-à-dire à deux qu'en général les cadres à mon-
d'un pignon, tants pleins, tout en n'étant pas aussi com-
versants inclinés. Le dessous du couvercle modes
peut-être que les autres pour les mani-
pulations habituelles, conviennent mieux
pour l'hivernage. Les cadres clos en partie,
comme le Hoffman, ou bien ouverts dans
toute leur hauteur comme la plupart des
cadres suspendus ordinaires, permettent
la libre circulation de l'air autour des deux
extrémités, et en conséquence, les abeilles
sont moins portées à étendre leur couvain
jusqu'au contact des montants, ce qui
arrive toujours lorsqu'on fait usage des
cadres à montants pleins. S'il y a quelque
chosede juste dans cette réflexion, nous ne le
est absolument plat, et les deux panneaux pouvons dire, n'ayant pas eu l'occasion d'en
du dessus sont placés en pente, comme on faire l'expérience, et nous doutons que sous
le voit dans la figure ci-dessus. 467 ce rapport la différence soit très sensible,
bien qu'en hiver et au printemps les cadres à
LESRUCHESQUENOUSRECOMMANDONS. montants pleins puissent assurément mieux
abriter les abeilles. Il y a en ces dernières
Les ruches dont nous avons expliqué jus- années une tendance marquée vers les ca-
qu'ici le détail sont celles dont nous nous dres clos aux deux bouts, mais il serait diffi-
servons et que nous croyons pouvoir recom- cile de dire si cette tendance est due à leur
mander, parce que nous les avons éprouvées supériorité réelle ou supposée. C'est le
nous-mêmes sur une assez grande échelle temps qui en décidera.
RUCHES (LES). 408 RUCHES (LES).
LARUCHEBINGHAM. La hausse est comme toutes les hausses
Une des premières ruches inventées pour ordinaires destinées au miel en rayon, si ce
faire usage des cadres fermés fuT ln Min- n'est que pour obtenir la pression nécessaire
on se sert de ressorts à boudin.
gham, qui fut présentée au public un 1:0:1)7. Bien
sous une forme qui depuis a été quelque que M. Bingham ait fait usage de
modifiée. Elle n'offrait très cette ruche durant de longues années, et
peu que peu
avec succès, personne autre que lui ne
de différence avec le modèle représenté
semble en avoir tiré grand parti; mais nous
dans la gravure ci-jointe. M. Quinby fut
le à faire de en voyons une modification dans la Danzen-
probablement premier usage baker et la Heddon, lesquelles, dans quel-
barres de côté perpendiculaires et pleines
localités sont devenues des favorites.
dans toute leur hauteur. A peu près à, la ques
même époque, M. Bingham se saisissant de LARUCHEDANZENBAKER.
la même idée, fit une ruche qui se composait La ruche Danzenbaker à montants pleins,
de cadres fermés aux deux bouts, pourvus est une des meilleures: il est certain
qu'elle
d'une barre supérieure mais sans barre de fait petit à petit son chemin dans la con-
fond. Mais le caractère particulier de cette fiance des Elle consiste en
apiculteurs.
ruche était qu'on y employait des cadres bas une chambre à couvain de la
longueur et de
n'ayant guère plus de 13à 14 centimètres de la largeur de la ruche à tenons 10 cadres
hauteur, réunis ensemble par un fil de fer Langstroth, mais dont la
profondeur ne
s'engageant sous la tête d'une vis placée sur permet que des cadres de 17 cent. dans
les portes de côté et formant une boucle.

œuvre. La feuillure, au lieu de se trouver


près du bord supérieur, est pratiquée à
mi-hauteur, ou pour mieux dire, une tra-
verse de bois ou une planche est clouée à
l'intérieur de chaque côté de la ruche, com-
me on le voit en F F dans le schéma ci-joint.
Sur ces planches ou traverses, les cadres
sont suspendus au moyen de pivots placés
au centre des montants et rivés àl'intérieur,
comme on le voit en I du schéma. Dix de
ces cadres remplissent la ruche; et lors-
Un morceau de bois placé entre les deux qu'ils sont pressés les uns contre les autres
fils de la boucle les tendait, comprimant à l'aide d'une planche de côté, nous avons,
ainsi fortement les uns contre les autres les à proprement parler, une ruche à doubles
cadres compris entre les deux des extré- parois — les bouts des cadres à montants
mités qui portaient les vis. (Voir la figure). pleins formant une paroi par leur réunion,
Sept de ces cadres réunis dans la ruche et le corps de ruche, la seconde paroi ou
formaient le nid à couvain, qui, pour être cloison extérieure; la planche de pression
complet, pouvait se composer d'une ou deux sur l'un des côtés, et le côté de la ruche
rangées de ces cadres. La barre supérieure même. la cloison extérieureoudouble paroi.
étant placée un peu au-dessous du sommet Ces cadres pivotant au centre, comme on le
du montant, laisse un passage d'abeilles, voit en C, peuvent être renversés, et ce
tandis que les barres du bas sont de niveau détail, quand il ne coûte rien,est appréciable,
avec le bas des montants. Avec une barre en ce qu'il nous permet d'avoir des rayons
inférieure de 9 millimètres évidée sur les solidement attachés de partout aux cadres
côtés, un passage d'abeilles est réservé tout et en faisant pour ainsi dire partie inté-
le long des divisions de la ruche. grante.
RUCHES (LES). 409 RUCHES (LES).

Le fond ou plancher de ces ruches est le LA RUCHEHEDDON.


même que nous avons expliqué pour la Cette ruche a été brevetée et présentée
ruche à tenons précédemment décrite; ou, par M. James Heddon, de Dowagiac, Michi-
pour parler plus exactement, la ruche à gan, en 1885.Le caractère spécial qui la dis-
tenons s'est appropriée le plancher de la tingue est que la chambre à couvain est
divisée en deux parties dans sa hauteur ;
chaque partie renfermant une rangée de
huit cadres à couvain, ou feuillets fermés
aux deux bouts, de 13 centimètres 1/2 de
haut sur 45 et s'ajustant dans la ruche. Les
montants, nous l'avons déjà dit, s'ajustent
exactement, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas
plus de jeu dans la ruche qu'il n'en faut
pour permettre de les sortir et de les
replacer sans difficulté. Au bas et à l'inté-
rieur des côtés de chaquecorps de ruche,
des bandes de fer-blanc sont clouées pour
soutenir les cadres, et des vis de pression
en bois, qu'on peut tourner avec les doigts
et qui traversent le côté de la boîte, per-
mettent de presser fortement l'un contre

Danzenbaker. La hausse pour le miel en


rayon emploie des sections unies 102 x
127 x 35, avec séparateurs à claire-voie.
Les sections sont contenues dans une boîte;
en un mot, cette hausse est absolument dis-
posée comme la hausse à sections déjà
décrite au chapitre MIELEN SECTIONS. l'autre, les huit cadres réunis. Sous le titre
MIELEN SECTIONS, nous avons expliqué déjà
Cette ruche est spécialement adaptée à a de produire une forte
la production du miel en rayons, et M. Dan- l'avantage qu'il y
pression sur les sections dans leur boîte ou
zenbaker préfère ne faire usage que d'une sur leur
seule chambre à couvain à la fois, bien que large cadre. Plus les divisions sont
serrées l'une contre l'autre, moins les abeil-
dans certaines localités il puisse être meil- les ont chance d'amasser de la
leur d'en mettre deux l'une sur l'autre. les interstices. propolis dans
Le cadre ordinaire Langstroth est juste
assez profond pour permettre aux abeilles Le plancher de cette ruche est très sem-
d'emmagasiner des provisions sur chaque blable à celui dont on fait usage pour les
cadre, sur un espace de 25 à 35 millimètres ruches ordinaires, en ce qu'il comporte un
autour du couvain. Le cadre de M. Danzen- rebord sur les deux côtés et les deux bouts
baker est assez étroit au contraire pour ne destiné à laisser un passage d'abeille au-
former presque qu'une masse de couvain, dessus du plateau de fond, et à ménager en
et le miel qui serait enfermé dans la cham- même temps une entrée par devant. Le
bre à couvain est porté forcément dans les toit est le toit plat ordinaire, composé d'une
sections, là où nous désirons le plus le voir seule planche renforcée aux deux bouts par
emmagasiné et d'où il atteindra son prix le une traverse.
plus élevé. Comme nous l'avons constaté déjà, le trait
RUCHES
(LES). 410 RUCHES (LES).

particulier qu'offre cette ruche, est la divi- de cette ruche, n'en ont pas été satisfaits. Ils
sion de sa chambre à couvain, composée non prétendent qu'ils ne l'ont pas trouvée prati-
de deux corps de ruche superposés, mais de que, lorsqu'ils ont voulu secouer les abeilles
deux moitiés formant un corps de ruche de sur les sections pour découvrir la reine,
entier. Le but de l'inventeur, en sectionnant surtout avec des Italiennes; que la ruche
ainsi sa ruche, était d'obtenir une manipu- par elle-même est trop coûteuse, et quelque-
lation plus rapide, et de la rapetisser ou de fois trop longue à manipuler, parce qu'il est
l'agrandir rien qu'en enlevant ou en ajou- parfois nécessaire d'examiner chacune des
tant à la partie renfermant le couvain une surfaces des rayons contenus dans les 16petits
section ou plus. L'avantage de sa disposition cadres composant le nid à couvain. Mais,
suivant ceux qui la prônent, est encore de nonobstant ces inconvénients, certains au-
culbuter ou de changer de place les ruches tres apiculteurs prétendent qu'aucune ruche
elles-mêmes, et non les cadres, de trouver la ne vaut celle-là.
reine en secouant les abeilles des feuillets
étroits sans séparer ceux-ci. Le passage CADRES FERMÉSAUXDEUXBOUTS ET
d'abeille horizontal du centre au nid à S'AJUSTANTDANSDESRUCHES
PROFONDES.
couvain est considéré comme un nouvel
avantage pendant l'hivernage, en ce que les Sous le titre CADRESET LEUR MANIPU-
abeilles peuvent traverser les rayons en LATION,nous avons déjà démontré comment
tous sens. on peut manier les cadres fermés Quinby
Un avocat très enthousiaste de ces ruches, sans risquer d'écraser les abeilles. On verra
et qui les emploie beaucoup, est M. W. Z. par la gravure ci-contre, comment on peut
Hutchinson, rédacteur en chef de la BeeKee- insérer un cadre fermé ordinaire dans la
pers' Review, et auteur de YAdvanced Bee Cul- ruche sans tuer une seule abeille, les mon-
ture. De ce dernier ouvrage nous extrayons tants en fussent-Ils littéralement couverts.
le passage suivant relatif à la ruche Heddon. La figure représente une ruche à tenons
huit cadres de hauteur complète, à huit
Je n'hésitepasàdirequ'àmonopinionlanouvelleruche cadres fermés et s'ajustant dans le corps de
Heddonest, de toutescellesque je connais,cellequi se ruche. C'est-à-dire
rapprocheleplusdela perfection. Elleestà lafoislaruche que ces cadres ont juste
la plusgrandeoula pluspetite,suivantqu'ony ajouteou assez de jeu sur les côtés dans la ruche pour
qu'onluienlèvedesdivisions.Il n'y a demaniement nide permettre de les en retirer ou de les y
cadres,nide«corpsmorts»ouplanchesdepartition.Quand mettre sans difficulté. Voici comment on
lenidà couvainestcontracté,lasurfacede la haussereste
la même.Aucune despartiesn'estabandonnée «aufroid» procède: on prend un des cadres posés par
pourainsiparler,n'ayantpasau-dessous d'ellesdes« corps terre, et on l'approche du dernier cadre
morts» au lieudecouvain.«L'extension » ducouvainpeut laissé dans la ruche, dans la position indi-
être pratiquéetoutesles foisqu'onle souhaite,par une quée par la gravure. On le glisse, alors
simpletransposition dessections.Aucune manipulation de
rayonpendantl'opération. C'estuneruchelégère,facile- doucement en place et il écarte de lui-
menttransportable, à paroi simple,et sescadresfermés même les abeilles à mesure qu'il descend.
auxdeuxboutsenfontunerucheparticulièrement adaptée Les trois autres cadres sont ensuite insérés
aux exigences desruchersde pleinair, où
l'onestsouventobligéde transporterd'un
endroità unautrepourassurerauxabeilles
un meilleurpâturage.Onasouventrecom-
mandécetteruchecomme parfaitement con-
ditionnéepourla productiondu miel en
Elle estégalementbonnepourla
sections.
récoltedumielextrait.Sescadresbascon-
viennentparticulièrement à la méthodede
superposition deshausses, aussiappréciable
pour la productiondu miel extrait,que
pourcelledumielensections.Deshausses
de rayonsbas peuventêtre empiléesles
unessurlesautreset laisséessurla ruche
sansinconvénient, pourdonneraumielle
tempsd'ymûrir,caronpeutles débarras-
ser des abeillesaussifacilementque si
c'étaitdescasiersdesections,onlesmani.
pulesansplusde peine,etunefoisdansle
laboratoire,il suffitde culbuterla hausse,dedesserrerles à la fois de la même manière. La
vis etde glisserles cadreshorsdu casierpouravoirles principale
rayonstout prêts pourl'extraction.Cesrayonsbassont difficulté paraît être, que des cadres de cette
plusfacilement désoperculés quedesrayonsplushauts. hauteur dussent coller et causer de l'ennui
Quelques apiculteurs, après avoir essayé par conséquent, lorsqu'on veut les introduire
RUCHES
(LES). 411 RUCHES
(LES).

dans le corps de ruche; mais on s'explique n'a pas excédé deux pour cent, et cette moy-
bien d'après la gravure, comment on peut enne a été maintenue pendant de longues
parvenir à Insérer des cadres des types années. Les colonies logées dans ces grandes
Danzenbaker et Heddon sans écraser une ruches paraissent avoir moins de désirs
seule abeille. Il est certain qu'il faut du d'essaimer; mais lorsqu'elles essaiment, les
temps pour y arriver, pas plus de temps essaims sont prodigieux. A propos de ce
cependant qu'il n'en faut pour apprendre à dernier point, C. P. Dadant, dans un article
Introduire des cadres libres. publié dans les Gleanings in Bee Culture du
1 Novembre 1898. nous dit:
LARUCHEDADANT. Neme faitespas dire qu'avecde grandesruchesvous
Une ruche dont le principe et l'ensemble n'aurezpasd'essaimages, carceseraitincorrect
; maisque
delà construction sont pour ainsi dire l'op- sivousvoulezprévenirautantquepossibleles essaimages,
il vousfauttoutd'abordavoirdegrandesruches.D'autres
posé de la Heddon, est la ruche Dadant. chosessontencorenécessaires, commela soustraction des
Tandisque M. Heddon divisela chambre à cellulesde mâleslorsqu'ellessont trop nombreuses,une
couvain en une, deux ou trois parties sépa- abondanteventilation,des rayonsde surplusen nombre
rées, M. Dadant a voulu que la sienne suffisant,etc.,maispournous,le grandpointest d'abord
d'avoirde grandesruches.
formât tin grand tout bien complet. Les Avecun peu de soin, il n'est pas difficilede réduire
cadres ont 46 X 28,5 — c'est-à-dire qu'ils ont l'essaimage à unpointtel que lesessaimsnaturelsdédom-
les dimensions du Quinby, et il en met neuf magentà peinedes pertesde l'hiver.Pour nous,ils nous
ontétéinsuffisants, et il nousa fallurecourirà l'essaimage
artificieletlla divisionde colonies,ceà quoinoustrouvons
beaucoupplusd'avantage,car nouspouvonsobtenirles
racesquenouspréféronsau moyende reinesde choix,et
en mêmetemps,gardernos meilleurescoloniespour la
production dumiel.Tousles apiculteurspratiquess'accor-
derontà direquecesontlesgrossespopulations quidonnent
lesfortesrécoltes,quellequesoitleuropinionrelativeà la
grandeurderuchenécessairepourobtenircerésultat.
Maiss'il nousfaut de forts essaims,avec de grandes
ruchesilsseronténormes;je vousendonnemaparole.
Les Dadant ont prétendu que les ruches
ordinaires huit et dix cadres nesont pas assez
grandes pourde bonnes reinesbien fécondes;
que le cadre à couvain de Langstroth n'est
pas assez haut; que nous ne pouvons savoir
ce dont une bonne reine est capable, tant que
nous ne lui avons pas donné une grande ru-
che et un grand cadre. Dans un autre de ses
articles pour les Gleaningsin Bee Culture, celui
duler Octobre 1898,M.C.P. Dadantdit encore:
COMMENTON PEUT ÉVITERDE TUER
DES ABEILLESAVECLES CADRES Avecles grandesruches,nousavonstrouvédesreines
capablesde pondre4.500 œufspar jour.Cesontdesexcep-
A EXTRÉMITÉSFERMÉES. tions,direz-vous.
Certainement, maisilesttrèsagréablede
donner1 de tellesexceptions,uneoccasiondese produire.
ou dix à la ruche. Une telle ruche a une Et je maintiensquevousn'ypouvezpasaussibienarriver
capacité à peu près équivalente à celle de la avecuneruchehuitcadresà deuxétagesqu'avecuneruche
douze cadres Langstroth, à hauteur égale. qui puisseêtre agrandied'un cadreà la fois,jusqu'àce
qu'elleoffretoutela placedontla reinea besoin.Votre
Les Dadant ont toujours prétendu que ruchehuitcadresluidonnetrop d'espacetout enune fois,
leur dix-cadres Quinby, comparée à la dix- quandvousladoublezde grandeur.Si la saisonest un peu
cadres Langstroth, en calculant la moyenne froide,vousrisquezdevoirla production ducouvainretar-
d'une année sur l'autre, donnait de bien déepar le refroidissement des rayons.Les abeilles,ence
cas,se concentrerontsurlecouvaineten limiterontainsi
meilleurs résultats, tant en miel qu'en éco- la production,car il y a peu de chancede voirla reine
nomie de travail. Cette opinion n'est pas quitterleurgroupement pourallerpondreailleurs.
basée sur l'expérience de deux ou trois an-
nées, mais sur celle d'une période de temps Sous le rapport de l'hivernage, ces ruches
beaucoup plus longue. De grandes ruches, profondes paraissent offrir des avantages
proclament-ils, sont moins sujettes aux exceptionnels. M. Dadant, dans un de ses
essaimages, procurent une plus forte récolte articles cités plus haut, dit ;
de miel, et sont meilleures pour l'hivernage. Les faits sur lesquelsje m'appuie,pour affirmerque
Si nous ne nous trompons pas, l'essaimage, l'hivernageréussitmieuxavecunegranderucheprofonde,
sontceuxquenousavonsjournellement sousles yeux.Par
au rucher du moins quiavoisine leur maison, cemoyennousobtenonsde piMfortes colonies, cequi, en
RUCHES (LES). 412 RUCHES
(LES).

soi-même, estun très grandavantage,attenduquelenom- Langstroth hui(cadres, les seuls rayons du


bre desabeillesfait beaucouppourlesaiderà entretenir bas qui soient utiles seront remplis de cou-
la chaleurde la ruche,et leur capacitéà maintenirune vain; et le miel, quand il donne et si peu
chaleurégalecomptepourbeaucoup dansla consommation
beaucoupqu'il donne,est forcément emmagasiné parles
qu'ellesfontdumiel.UnecoloniefaiblesouffreMais
plusdu froidetestforcéeà manger davantage. pour abeilles dans les hausses. Dans le choix qu'on
moi,le plusgrandavantaged'un grandcadreprofond est fait d'une ruche, tout dépend donc beaucoup
quelesabeillesontplusdefacilitéà parvenirjusqu'aumiel et de la localité qu'on habite, et si on se pro-
et à segrouperenunemassepluscompacte.
pose de faire du miel extrait ou du miel en
LES GRANDESRUCHES ; OUET DANSQUELLESsections.
CIRCONSTANCES IL FAUT EN FAIRE USAGE. LES GRANDESRUCHESNE DONNANT PASLIEU
AUXESSAIMAGES.
Les Dadant ont beaucoup de gens dans
leur voisinage qui suivent le conseil, et en Mais un autre trait important en faveur
la Dadant-Quinby est devenue pour de la ruche, est la réduction ou même la
France, de l'essaima-
ainsi dire, le modèle courant. Mais il faut se suppression presque complète

LA RUCHEDADANT-QUINBY.

souvenir que les Dadant sont des produc- ge. On n'a proposé aucune méthode satisfai-
teurs de miel extrait, et en France c'est le sante pour arriver à ce résultat avec la
miel liquide qui a plutôt la préférence. Il n'y Lang-stroth huit cadres à un seul étage lors-
a pas à douter que ces ruches aient certains qu'on l'emploie pour la production du miel
avantages sur les petites pour la production en sections; et un grand nombre d'apicul-
du miel extrait; mais lorsqu'on en vient a la teurs ont renoncé à résoudre le problème,
production du miel en sections, une question disant qu'il vaut mieux laisser les abeilles
se présente qui est de réelle importance; une essaimer une fois, puis de tâcher ensuite
ruche aussi grande vaut-elle en ce cas au- de diriger de quelque manière que ce soit
tant qu'une plus petite? Dans certaines loca- les essaimages secondaires, prétendant
de
lités les abeilles ne pourront remplir que le qu'on obtient une plus grande quantité
nid à couvain d'une telle ruche, tandis que miel en sections de la colonie mère et de
si on en emploie une plus étroite, comme la son essaim qu'avec toutes les autres métho-
RUCHES (LES). 413 RUCHES (LES).

des employées. Mais si on permet les essai- FORTESPOPULATIONS EN RUCHESLANG-


mages naturels, que fera-t-on dans les ru- STROTHHUIT CADRESA DEUXÉTAGES.
chers éloignés? S'il faut avoir un employé Nous avons fait quelques expériences sur
constamment sur le qui-vive pendant les deux colonies logées chacune dans deux
heures du jour où les essaimages se produi- ruches Langstroth huit cadres étagées l'une
sent d'ordinaire, cela nécessitera une grosse sur l'autre, et élevant du couvain dans les
dépense qui, dans les mauvaises années, deux corps de ruche. Lorsqu'on a une bonne
pourra contrebalancer le produit entier de reine, des colonies logées dans de telles con-
la récolte. Si, d'autre part, on laisse les es- ditions deviennent d'une force extraordinai-
saims aller se loger dans les bois, alors il y re, et elles montrentmoins d'inclination pour
aura perte. Il est vrai que les essaims ne l'essaimage, de cela il n'y a pas à douter; et
s'échapperont pas si l'on a pris soin de cou- de plus, ayant placé en quelques occasions
per les ailes des reines; et jusqu'àun certain des hausses pour miel en sections au-dessus
point le coupage des ailes prévient une perte deces mêmes colonies, nous avons eu de
de ce genre. (•) cette façon deux ou trois hausses remplies.
Mais la plupart du temps les colonies ne sont
Mais il vaut mieux — il vaut beaucoup pas de force suffisante pour remplir deux
mieux enlever aux abeilles, si on en a le étages et travailler dans des hausses par;
moyen, tout désir d'essaimer. Pour la pro- dessus le marché; par conséquent, après
duction du miel extrait du moins, les Da- avoir amené les colonies à une bonne force
dant ont démontré que, avec leurs grandes raisonnable, et juste à l'approcha ou durant
ruches, Ils sont en pratique maîtres de la miellée, nous ôtons un des étages et le
l'essaimage, attendu que leurs ruches sont remplaçons par une ou deux hausses a sec-
en vérité si grandes que les abeilles et les tions. Une très grande quantité d'abeilles s'y
reines souffrent rarement du manque de précipite naturellement, et s'il y a assez
place. Mais M. Dadant prétend qu'il se ser- le nectar dans les champs, les hausses sont
virait de grandes ruches, voulut-il môme remplies et complétées en un très court
poursuivre la production du mielen sections, espace de temps. Nous sommes ainsi parve-
car avec une planche de partitions il peut nus à obtenir de plus fortes colonies par ce
réduire la chambre à couvain à la grandeur moyen qu'avec un seul nid à couvain huit
qu'il désire. Et alors, s'il aune reine prolifi- cadres. Par cet élevage en doubles ruches
que qui puisse remplir de couvain tout une de bonnes reines fécondes, ou peut-être, ce
ruche Quinby, c'est autant de gagné sur les qui vaudrait encore mieux, en faisant tra-
autres apiculteurs, attendu qu'étant donnée vailler les colonies dans une ruche huit
la taille de sa ruche, la colonie qu'elle con- cadres, de hauteur régulière mais pourvue
tient renferme plus d'abeilles en état de d'un second étag'c de moitié de hauteur,
travailler qu'il n'yen aurait dans une ruche nous avons les abeilles dans les sections
pluspetite; et il n'y a pasànier le fait que ces sitôt celles-ci mises. Pour les détails tou-
énormes colonies ont une certaine activité et chant cette dernière organisation, se repor-
une certaine énergie - que nousn e trouvons ter à la méthode Barber, dont nous avons
pas dans les populations moins fortes. Nous parlé au chapitre MIEL EN SECTIONS.
avons foi personnellement dans les puissan-
tes colonies; et nous espérons que le temps REPROCHES AFAIRIC AUXGRANDESRUCHES.
viendra bientôt où nous connaîtrons le
moyen de faire produire à ces fortes ru- Leur grandeur même les rend lourdes et
chées du miel en sections, tout en continu- difficiles à manier. Elles coùtent davantage,
si elles
ant à leur ôter, comme aujourd'hui. le désir environ deux fois le prix des autres
ruche Dadant que
d'essaimer; mais jusqu'à présent, (Janvier sont faites comme la en pre-
1903)la ruche Langstroth huit cadres à un montre la gravure. Il est difficile,
seul étage, est en général préférée pour le mier lieu, de se procurer du bon bois régu-
miel en sections: et cette préférence semble lier, sans nœuds, en planches assez larges
se faire sentir dans presque tout le territoire pour fabriquer ces ruches profondes; puis,
du nord de notre pays — là où la totalité lorsqu'elles sont faites et qu'elles sont plei-
sont pour ainsi
pour ainsi dire du miel» récolté provient du nes d'abeilles et de miel, elles
trèfle et du tilleul. dire Impossibles à mouvoir. Les Dadant, par
exemple, laissent ces grandes ruches sur
leur support, été comme hiver, aussi bien
(#) VoirCOUPAGE DESAILESDESREINES POUR PRi. chez eux qu'à leurs ruchers de l'extérieur.
VENIRLESESSAIMAGES. Ils trouvent plus pratique de s'arranger
RUCHES (LES). 414 RUCHES
(LES).
ainsi, et même lorsque leurs ruchées hiver- a proposé, qu'en vue de réduire la dépense,
nent sur les supports de l'été dans leur logis au lieu de faire une ruche d'après les
à paroi simple, les pertes qu'elles subissent dimensions Quinby mais sur le modèle
sont compensées par la légère augmentation de celle de Dadant, la première étant d'une
de population qu'ils obtiennent l'été par les taille excessive et la seconde coûteuse à
essaimages. fabriquer, on construise une ruche d'après
Ces cadres énormes ne sont pas à beau- le modèle de la ruche ordinaire à tenons dix
coup près aussi faciles à manipuler que les cadres, sur les dimensions de la Langstroth,
cadres bas Langstroth. Ils demandent plus saufen une mesure, — cellede la profondeur.
de temps à sortir de la ruche, et pendant Il voudrait ajouter à la ruche et au cadre
l'opération on a plus à craindre d'écraser des 53 millimètres.
abeilles. Les Dadant et autres apiculteurs Comme les Dadant mettent d'ordinaire
qui emploient la Quinby, jugent nécessaire neuf cadres dans leurs ruches Quinby, dix
d'y ajouter comme cadres d'extraction ceux cadres plus hauts de 53 millimètres, avec la
qu'ils nomment leurs cadres bas ou de demi- barre supérieure Langstroth, donneraient à
hauteur et qui ont 136 millimètres sur 460. la ruche une capacité égale. Sur une telle
Ceux-ci sont dans des hausses qu'ils placent ruche s'adapteraient très bien les plancher,
sur le nid à couvain et qu'ils empilent par toit, hausses, protège-magasins, caisse d'hi-
une, deux, trois, quatre à la fois. On est tenté vernage, en un mot, toutce qui convient à la

COMPARAISON
D'UNELANGSTROTHHUIT CADRES
AVECLA JUMBO(DADANT)DIX CADRES.

de se demander pourquoi un compromis ruche ordinaire a tenons dix cadres de


entre les grands cadres Quinby etces cadres Langstroth. Comme la ruche dix cadres est
d'extraction ne seraient pas meilleurs; pour-une de celles sur lesquelles on se base, il
quoi on ne choisirait pas un cadre qui puissesemble raisonnable de supposer que si une
servir toutàlafois pour l'élevage du couvain grande ruche est réellementmeilleure, celle
et l'extraction, comme le Langstroth, par proposée serait plus simple et coûterait
exemple; puis, quand le besoin se feraitmoins que si l'on adoptait les dimensions du
sentir d'une grande ruche, n'empilerait-on cadre Quinby ordinaire, et qu'on, fasse la
pas une chambre à couvain par-dessus une ruche comme les Dadant la représentent
autre ? sur la gravure. A vrai dire, on nous a rap-
porté que les Dadant favoriseraient une
LA RUCHELANGSTROTH DIX CADRESMAIS ruche ainsi conçue de préférence à celle
DEPROFONDEUR PARTICULIERE.
qu'ils ont adoptée, si c'était à recommencer
A. N. Draper, de Upper Alton, Illinois, pour eux. Notre fournisseur de matériel
l'un des partisans du système de M. Dadant, compterait la chambre à couvain environ
RUCHES (LES). 415 RUCHES(LES).
25 °/o de plus que la Langstroth dix cadres on pourra soulever sans peine tout ce que
ordinaire, à tenons; les hausses, toit et comporte la force d'un homme. Le tasseau
plancher, ne reviendraient naturellement seul n'offrirait pas assez de prise pour que
pas plus cbers. l'effort portesur les joints du milieu, comme
Pour ceux donc, qui enraison de la localité on le voit en A; mais quand le côté même
qu'ils habitent ou par goût personnel, préfè- de la ruche présente un renfoncement qui
rent d'aussi grandes ruches, la dix cadres s'ajoute à l'épaisseur du tasseau, les doigts
Langstroth, mais ayant la profondeur que ont une plus grande largeur de prise, indis-
propose Draper, et sur laquelle peuvent pensable si l'on veut faire usage de lourdes
s'ajuster tous les accessoires fixes ou mobiles ruches. La dépense est insignifiante, et l'on
de la dix cadres type. serait la ruche à choisir. y trouve un grand avantage.

ENCOCHES
SURMONTÉESDETASSEAUX
POUR RUCHES CALFEUTRÉES OU A
AIDERA SOULEVER
LESRUCHES. DOUBLESPAROIS.
En se reportant au dessin de la ruche Les ruches décrites jusqu'ici sont celles
Langstroth originaire, page 405, et aussi à la que nous pouvons nommer à parois simples;
reproduction de la ruche Dadant, page 412, c'est-à-dire que l'enveloppe extérieure ou
on verra que l'une et l'autre ont des. traver- corps de ruche est faite d'une seule épais-
ses ou plutôt des rebords courant tout seur de planche. Règle générale, des ruches
autour de laruche près du bord supérieur, de cette sorte, à moins d'être aussi grandes
les rebords sont posés dans le double but de que les Dadant, ne suffisent guère sur leur
supporter le toit télescope et d'aider à sou- support d'été pour l'hivernage en plein air.
lever la ruche; mais en raison de la dépense Il faut les rentrer aux approches du froid
supplémentaire occasionnée par ces traver- dans une cave, ou bien leur ajouter une
ses de bois, on y a renoncé ces dernières caisse extérieure; car de simples cloisons
années, et on les a remplacées par des enco- n'offrent pas àla moyenne des colonies la
ches fraisées dans l'épaisseur des côtés. protection dont elles ont besoin pour traver-
Mais ces encoches, tout en étant très propres ser l'hiver saines et sauves, et sans leur faire
et bon marché, n'offraient pas la même prise éprouver de grandes pertes tant en abeilles
qu'un rebord de près de 18 centimètres. Une qu'en provisions. Moins leur logis est confor-
disposition beaucoup meilleure encore que table, plus elles dépensent de nourriture.
tout cela est la combinaison d'une encoche Une ruchée en plein air et mal abritée
et d'un tasseau la surmontant, comme celle consommera deux fois autant qu'une autre
qu'on voit dans la seconde reproduction de suffisamment protégée contre le froid.
la ruche à tenons, page 407. Un petit tasseau
de forme spéciale et de 22 millimètres
d'épaisseur est cloué juste au-dessus de
l'encoche, offrant dela sorte à la main une
double épaisseur de prise. Dans les schémas
ci-joints le lecteur pourra juger des avanta-

ges de cette disposition. En-se reportant au


premier, on voit enD, que lorsqu'on essaye
de soulever la ruche par l'encoche seule,
tout le poids porte exclusivement sur le RUCHESD'HIVERNAGE A DEUXÉTAGES
bout des doigts, qui se contractent dans un DE HILTON.
effort pénible et souvent très douloureux.
Mais si le poids porte au contraire sur le Il n'est naturellement pas nécessaire dans
point du milieu des doigts, comme on le le Sud, de rentrer les ruches à parois simples -
voit en A, et par le bord arrondi du tasseau, dans des caves ou dans des locaux-spéciaux,
RUCHES (LES). 416 RUCHES (LES).
mais à 40° de latitude nord, les ruches entre les deux cloisons, pour y entasser les
n'ayant qu'une seule épaisseur de planches matières calfeutrantes. Ce calfeutrage de
doivent être ramenées au rucher couvert 0m054 semble répondre très bien aux besoins
oubien abritées par une caisse d'hivernage. de notre localité. La paroi intérieure n'est
Ceux qui par nécessité ou par goût laissent autre qu'une simple ruche de planches de
leurs colonies passer l'hiver dehors, doivent 0 m 009, qu l'on introduit à l'intérieur de la
faire usage de ce qu'on appelle les ruches à première, et qui est réunie à celle-ci au
doubles parois ou calfeutrées. Elles ont moyen d'un rebord en pente, d'une sorte de
intérieurement les mêmes dimensions que cadre, pour permettre à l'eau de s'écouler.
les ruches à simples cloisons, et sont géné- Entre la cloison extérieure et la cloison
ralement faites pour s'ajuster sur le même intérieure, des planchettes réunies forment
support et recevoir les mêmes accessoires un passage couvert, que montre la figure,
Intérieurement. Les premières ruches à et qui sert d'entrée.
doubles parois dont nous finies usnge étaient
à deux étages; mais elles étaient" embar-
rassantes et lourdes, comparées aux ruches
d'aujourd'hui. Celle que montre la figure ci-
contre représente une Langstroth huit-
cadresàun seui étage eUtdoublescloisons; et
comme elle est en somme le modèle le plus
simple de ruche d'hivernage, nous allons la
décrire seule, laissant au lecteur le soin d'en
adapter les combinaisons aux grandeurs de
cadres dont il se sert quelles qu'en soient
les dimensions.
Le cadre en pente qui sert à l'écoulement
RUCHESHUITCADRESA TENONSETA des eaux, permet eu même temps l'emploi
DOUBLESCLOJSONS. de la hausse d'une ruche à tenons huit

Elle peut être grande ou de petites dimen-


sions; de même la distance entre les cloisons
peut être augmentée ou réduite suivant les

RUCHEA TENONSHUITCADRES
A DOUBLES
PAROIS.
RUCHEDE 8 CADRESDOUBLES PAROIS
besoins de la localité qu'on habite. La cloi- SURMONTÉE D'UN CORPSA SIMPLESPAROIS
son extérieure consiste en une caisse faite SERVANTDE HAUSSES.
de planches de 9 millimètres d'épaisseur,
avec joints des angles faits à tenons. Le cadres, ou de tout aui re boîte de surplus ou
fourreau extérieur doit être fait Juste assez couvercle de cette ruche; et en été, on peut
large pour laisser 54 millimètres de vide ajouter un second corps de ruche sur le
1
RUCHES (LES). 417 RUCHES (LES).

premier, comme le montre la gravure, ner leurs colonies sur leur support d'été,
p. 416; et en hiver on dispose le tout autant qu'ils le peuvent. Pour satisfaire
comme nous l'indiquons au chapitre HIVER- ceux-là,on a combiné une caisse d'hivernage
NAGE. faite en planches de 9 millimètres d'épais-
Nous préférons dans notre propre apier seur, et juste assez grande pour réserver
cette ruche à doubles cloisons à la ruche tout autour, entre elle et la ruche à ménager
simple, parce qu'elle est presque aussi un espace de 54 millimètres pour les ma-
légère, et parce que dans notre localité les tières calfeutrantes. Après avoir placé ce
colonies peuventdemeurer dans ces sortes de revêtement par-dessus la ruche plus petite,
ruches hiver comme été. Il n'y a donc pas on bouche dans le bas le vide existant entre
à les porter dans les caves, pour les sortir la ruche et son fourreau extérieur avec des
ensuite, et après avoir donné aux colonies baguettes de bois de 22 millimètres, rem-
leurs provisions d'hiver, les préparatifs à bourrées de façon à s'ajuster exactement
faire pour les abriter du froid pendant leur dans le bas de l'ouverture, comme on le voit
long engourdissement, se réduisent à très dans le schéma. On remplit alors de copeaux
peu de chose, demandent à peine deux ou ou de paille tout le pourtour de la ruche, on
trois minutes par ruche. De plus, cette en couvre aussi le toit, puis on recouvre le
double cloison fournit aussi un excellent tout du toit en télescope.
abri contre les chaleurs excessives, de la
même manière que les matières calfeu-
trantes amassées entre les deux cloisons
d'un appareil réfrigérant empêchentla glace
de l'intérieur de fondre trop rapidement.
LESMATIÈRESDONTON SESERTPOUR
LESRUCHESA DOUBLES
CALFEUTRER PAROIS.
Nous nous servions autrefois de paille ou
balle de froment et d'avoine; mais comme
nous avions de la difficulté à nous en pro- Les ruchées protégées par ces caisses et
curer, nous en arrivâmes petit à petit à ce calfeutrage hivernent parfaitement, et
employer des petits copeaux que nous pou- sous ce rapport nous n'hésitons pas à les
vions avoir plus aisément. Ces copeaux, recommander. Mais lorsque vient le mo-
nous l'avons remarqué, remplissent toutes ment de les dégager au printemps, on s'a-
les conditions voulues, et nous en faisons perçoit que cette organisation est tout au
usage aujourd'hui exclusivement. De vieilles moins incommode; car il faut enlever à la
feuilles, si elles sont bien sèches, convien- main tout le calfeutrage et le mettre dans
draient sans doute aussi bien, et auraient des paniers, puis enlever le couvercle pour
l'avantage de ne pas alourdir beaucoup la voir si les abeilles sont vivantes. La sciure
ruche une fois entassées - ce qui veut dire ou la paille tombe entre les cadres, au grand
qu'elle serait plus facile à soulever et à ennui de l'apiculteur et pour l'incommodité
mouvoir. encore plus grande des abeilles. Pour cette
raison nous préférons de beaucoup la ruche
ordinaire a doubles cloisons, telle qu'elle a
été combinée. Si la localité est assez froide
cependant pour justifier l'hivernage en local
clos, nous ferions alors usage exclusivement
de ruches à parois simples, naturellement.

RUCHES D'OBSERVATION.
Cen'est ni plus,ni moins que des ruchesgar-
nies de glaces vitrées devant, derrière et aux
deux bouts. Elles ne renferment habituelle-
ment qu'un seul rayon,dont les deux côtés
CAISSED'HIVERNAGE. ainsi que les boutspeuventêtre decette façon
promptement examinés. Lorsqu'il y a plus
Un grand nombre d'apiculteurs, ayant en d'un rayon, on a difficultéà découvrir très
leur possession un nombre assez Important vite la reine. Aux expositions, pour pré-
de ruchesà parois simples, préfèrent hiver- senter une colonie complète, on offre sou-
27
RUCHES (LES). 418 RUCHES A CALOTTES.

vent aux regards des visiteurs une ruche Une ruche d'observation dont on renou-
vitrée de huit ou dix rayons, de même vellerait les abeilles tous les huit ou quinze
qu'un nuclei d'un seul rayon également jours, et qu'on mettrait à l'étalage d'un
vitré. La hausse a aussi ses deux côtés et épicier' vendant du miel, stimulerait beau-
ses extrémités garnis de glaces, de sorte coup les clients à en acheter. Exposées
qu'on peut se rendre compte aisément du dans les foires, elles provoquent l'intérêt et
travail des abeilles dans les sections sans donnent lieu à un grand nombre de ques-
avoir à ouvrir la ruche. tions. Si le commerçant met à la portée des
Les ruches que représentent nos gravures passants sa carte, donnant le prix des diffé-
ont le plancher et le toit faits de bois plein. rents miels — garantis purs, produits des
Les montants des angles ont 31 à 32 mlmde abeilles — il aidera beaucoup à ses affaires.
RUCHES A CALOTTES. - Ce terme de
u calotte » est souvent employé par les
apiculteurs vieux jeu pour désigner le réci-
pient en terre, en bols, en vannerie ou en
paille dont ils coiffaient tout espèce de
ruche; mais il s'applique plus exactement
au chapiteau des ruches en bois et en paille
- cette dernière très rare en ce pays-ci.
En Angleterre, et dans un grand nombre
d'autres pays de l'Europe, on emploie encore
beaucoup la ruche en paille vieux modèle.
Le bois est coûteux, la paille, bon marché,
diamètre, et partout des rainures longitudi- et, par conséquent, on volt très peu de
nales faites à la scie et à angles convenables ruches en bois dans ces contrées; mais on
pour recevoir les vitres — une aux deux ne se sert jamais de cadres mobiles ou très
bouts et une autre sur les côtés. Le diamè- rarement dans les ruches de paille. Les
tre des deux extrémités de ces montants est abeilles ne peuvent y construire leurs ray-
diminué, ménageant un épaulement. Ces ons autrement que nous ne l'avons Indiqué
parties amincies sont enfoncées dans des en traitant des RUCHESENBois. Assez sou-
trous percés dans la planche de fond aux vent. sur ces ruches de pailleon ajpute des
endroits voulus. On glisse les glaces dans les hausses nouveau modèle contenant des
rainures des montants, puis les cadres sont sections.
posés sur des crampons de cuivre enfoncés La fabrication des calottes de paille par
dans la planche de fond et qui les soutien- les cultivateurs est une chose assez facile
nent en place. Il ne serait pas praticable en elle-même — demandant pourtant un
d'appliquer ici les bandes en fer-blanc em- certain degré d'habileté comme on le voit
ployées pour les autres ruches, c'est pour- en jetant un coup d'œil sur la gravure
quoi on les supprime. Les cadres mis en ci-jointe. Nous ne savons pas combien ces
ruches en paille peuvent coûter, mais on
nous a dit qu'on les vendait beaucoup moins
cher que les ruches modernes à cadres
mobiles.
Les ruches de paille ne sont jamais em-
ployées ici. au moins à présent, et si ce
n'était par les gravures du bon vieux
temps » nous autres Américains n'en con-
naîtrions pas grand'ehose.
RUCHES EN PLANCHES OU EN PA-
NIERS. — Il semblerait que la description
d'une ruche de cette espèce, dans un ou-
vrage destiné à enseigner l'apiculture mo-
derne, dût être déplacée; mais comme il
peut se trouver des personnes qui n'ont
on les ensemble par le haut, jamais entendu parler des ruches à, cadres
place, assujettit allusion
de façon à ce qu'ils conservent leur position. mobiles, et comme nous faisons
Les cadres Hoffman sont particulièrement quelquefois à cet ancien modèle de ruche,
bien adaptés pour cet usage. dans le cours de cet ouvrage, nous croyons
RUCHES EN PLANCHES. 419 RUCHES EN PLANCHES.
bon d'en donner ici une courte description. A la fin de la saison, l'apiculteur allait par
Ces ruches, comme leur nom l'indique, le rucher soupesant ses ruches l'une après
sont de simples boîtes ne renfermant à l'autre. Les plus lourdes étaient marquées
l'intérieur ni cadres à couvain, ni autres pour être soufrées, et les plus légères
agencements mobiles. Elles consistaient étaient réservées pour la saison suivante, à
habituellement en une caisse grossièrement condition toutefois qu'elles pussent passer
construite d'environ un pied carré, et de 18 l'hiver. Les abeilles des premières ruches
à S24 pouces de hauteur. Deux baguettes étaient détruites? aulmoyen des vapeurs de

FABRICATION
DES PANIERSEN PAILLEEN ANGLETERRE.

posées en croix en Iraversaient le milieu soufre, puis le pain d'abeilles, le miel, tout
dans les deux sens, en vue d'aider à soutenir enfin était enlevé au couteau.
les rayons trop lourds que les abeilles sus- Dans les ruches en planches les plus
modernes il y avait des boîtes de verre que
l'on retirait de la partie supérieure, laissant
la partie inférieure intacte. En ce cas-là les
abeilles n'étaient pas détruites. Mais jamais
on n'avait l'occasion (ni la facilité) d'inspec-
ter les rayons, de faire la chasse aux reines,
de diviser les ruches, en un mot, d'accomplir
les mille et une opérations qui constituent
l'apiculture moderne.
Lorsqu'on compare la rusticité des an-
ciennes méthodes avec celles qui sont indi-
quées dans ce livre, on peut se rendre
pendaient Irrégulièrement par toute la compte des merveilleux progrès qu'a faits
ruche. l'apiculture.
S.

SARRASIN (LE). - Le Sarrasin est, énoncées plus haut sont bien loin de n'être
dans certaines parties de notre pays, une des que du miel de sarrasin, mais c'est de cette
plantes mellifères les plus importantes. On plante qu'en provient une bonne partie.
le cultive principalement sur le versant des Mais la culture du sarrasin n'est pas confi-
collines dans l'est de l'Etat de New-York et née dans l'Est. On le cultive sur une petite
dans la Pennsylvanie; et dans ces localités échelle, dans des terrains de 1 à 5 acres
oùdes milliers d'acres sont renfermés dans d'étendue, dans la plupart des Etats du Cen-
un rayon de quelques milles, la production tre, ceux situés les plus au Nord. Sa culture
annuelle du miel de sarrasin atteint une est également productive, tant en miel qu'en
proportion considérable. Au sommet d'une grain, dans le Sud, où elle est largement
colline, à Schoharie Co, New-York, près de répandue dans la Caroline du Sud et le Texas
Gallupville. oùje metenais, on me raconta Mais c'est dans le New-York Oriental, sur le
que dans un rayon de trois milles, les abeilles penchant des collines qu'il semble prospérer
avaient accès sur 5000 acres de sarrasin, et le mieux. Les tiges de la célèbre variété
j'avais à portée de ma vue cet espace Japonaise qui ne mesureraient que 60 c/m
immense qui s'étendait devant moi. La cul- de haut dans l'Ohio, atteignent jusqu'àlm50 à
ture du Sarrasin est faite sur une si grande lm80de haut dans les localités les plus favo-
échelle dans l'Etat de New-York que dans risées de l'Etat de New-York. Il y a quelque
quelques contrées, cette seule plante suffit chose dansle climat etle sol de ses hautes col-
à entretenir jusqu'à 2 et 3000colonies: et ce lines qui rend la culture de cette plante beau-
nombre de colonies représente des cen- coup plus profitable dansl'Est que dans l'Ou-
taines d'apiculteurs, spécialistes ou fer- est, bien qu'elle donnetoujours en grains une
miers, dont la plupart possèdent au moins récolte abondante dans presque toutes les
quelques ruchées. Le raisonnement de ces localités où l'on peut cultiver les céréales.
derniers est: que la culture de sarrasin est
une des branches les plus profitables de QUALITÉET COULEUR DUMIELDE SARRASIN.
l'agriculture : que le nectar fourni par leurs Le miel de sarrasin est d'un brun pourpré
champs leur appartient en propre, et que foncé, et ressemble beaucoup àla mélasse de
s'ils élèvent quelques colonies d'abeilles, ils la Nouvelle-Orléans ou au sorgho. Il est habi-
se trouveront en somme faire deux récoltes tuellement très épais, et a une saveur qui,
d'un seul champ — celle du miel et celle du pour les amateurs de miel de trèfle et de
sarrasin. tilleul et pour les personnes peu habituées
Nous avons parcouru à bicyclette toute la au miel de sarrasin, peut paraître plus ou
région de l'Etat de New-York où l'on cultive moins rance; et cependant, celies qui n'ont
le sarrasin, et, voyageant toute la journée, jamais mangé que du miel de sarrasin, ou du
nous avons eu continuellement sous les yeux moins un bon nombre de ces dernières, le
des champs entiers de cette plante, qui sem- préfèrent à tous les autres, même au miel de
blait occuper jusqu'au moindre espace culti- trèfle et de tilleul.
vable des deux côtés de la route. L'étendue Une dame venue de l'Est passa un jour chez
de ces champs est tellement considérable nous et s'informa du miel que nous avions à
que l'atmosphère est lourdement chargée du vendre. Nous lui présentâmes plusieurs
parfum qui s'échappe des multitudes de échantillons de miel choisi de trèfle et de
corolles qui nous entourent, et pour celui tilleul, en rayons,
qui n'est pas amateur de miel de sarrasin, Je n'aime pas ces sortes de miel, dit-elle.
leur odeur finit par monter à la tête. On dirait qu'ils ont été traités à la glucose.
Un apiculteur qui habite au centre même N'avez-vous pas du miel de sarrasin ?
de la région du sarrasin (\V. L. Coggshall, de Pardon, mais nous ne supposions pas que
West Groton) près du Lac de Cayuga, récolta vous en désiriez, parce que ce miel-là ne se
une année avec ses 1000colonies 78.000livres vend guère dans notre localité. »
de miel; une autre année 50,000 livres: et Nous plaçâmes alors devant elle plusieurs
durant bon nombre d'années, ses récoltes ont sections de miel de sarrasin, qui firent exac-
été de plusieurs wagons. Les quantités tement son affaire.
SARRASIN (LE) 421 SARRASIN (LE).

"Voilà ce qu'on peut appeler du miel véri- DIFFÉRENTESVARIETESDE SARRASIN.


tablen dit-elle avec un air de satisfaction; et Les premières espècesdeblénoirlesmieux
elle nous en prit plusieurs sections. connues furent d'abord divisées en deux
Ce qui nous ferait croire que son père avait sortes, le noir et le gris: plus tard, le sarrasin
été apiculteur et qu'elle n'avait vu pour ainsi à,akènes argentés fut mis au premier rang.
dire que du miel de sarrasin ; tous les miels Mais ces deux variétés furent bientôt détrô-
qui n'avaient pas le goût prononcé et la cou- nées presque entièrement par le célèbre
leur foncée avec lequel elle s'était familia- Japonais. Cette dernière espèce donne non-
risée dans son enfance, lui semblaient être de seulement un rendement plus considérable,
la contrefaçon, et il se trouve dans l'Est des mais de plus, son grain est beaucoup plus
milliers de personnes qui pensent comme gros ..- tellement plus gros, à la vérité, que
celle-là. les meuniers chargés de le moudre, ont été
Oui, dans certains endroits,les préférences obligés de faire usage de cribles à trous plus
de l'acheteur vont au miel de sarrasin; et larges. Le sarrasin Japonais est presque
cette préférence est si marquée que sur le exclusivement cultivé aujourd'hui. Larepro-
marché de New-York, il atteint un prix aussi duction que nous donnons ici de cette plante
élevé que les meilleures qualités de miel est parfaite; et bien que les grains montrés
blanc; mais sur les marchés de l'Ouest, et ici soient un peu plus gros que nature (l'im-
principalement sur celui de Chicago, ce pro- pression exagère souvent les proportions),
duit ne trouve guère d'acquéreur et se vend ce grain est cependant beaucoup plus gros
comme miel de qualité inférieure, comme
que celui donné par les anciennes variétés
miel de rebut. de sarrasin gris et à akènes argentés.
Mais bien qu'en elle-même la couleur du Le sarrasin Japonais donne une récolte
miel de sarrasin soit pourprée, les opercules excessivement abondante, et l'on prétend
des rayons sont d'un blanc presque nacré. Le qu'il fournit en moyenne 80 boisseaux de blé
miel en rayons du sarrasin — ou du moins noir par acre de terrain, et il profite si bien
certaines qualités — est appétissant, surtout dans les localités les plus favorables à son
lorsqu'il est présenté par des apiculteurs qui développement, qu'il n'est pas rare de voir
s'y entendent, et qui savent rendre de pre- un fermier tirer de ses champs de 500à 1000
mière qualité toute espèce de miel. boisseaux de grains (boisseau =36134),
PEUT-ONCOMPTER SURLE SARRASIN LA CULTUREDU SARRASINAVANTAGEUSE
POURLA PRODUCTIONDU MIEL
?
EN QUELLESOCCASIONS
? POUR LE FERMIER.
Nous avons déjà établi comme règle dans
Dans l'Est, et presque tous les ans, on peut cet ouvrage que la culture d'une plante
compter sur le sarrasin pour fournir une mellifère n'est profitable que si cette
récolte de miel; mais dans l'Ouest, cette
plante doit donnerpar elle-même un rende-
récolte est plus éventuelle -la miellée étant ment quelconque. Le sarrasin est donc en
nulle certaines années, tandis que dans d'au- ce cas, ainsi que nous l'avons démontré,
tres elle est abondante. Mais quand le sarra- une des plantes les plus avantageuses que
sin donne, les abeilles ne le butinent presque l'on puisse cultiver, car, en outre de tout
que dans la matinée, la quantité de nectar le miel qu'elle peut fournir, il y a pas mal
exsudée allant en décroissant et cessant vers
dix ou onze heures. Il y a cependant des d'argent à en tirer. Dans notre localité, par
exemple, la miellée du sarrasin est si irrégu-
exceptions à cette règle. lière et tellement insuffisante d'une année à
Dans l'Est, si nous ne nous trompons pas,
en raison de l'immense étendue des champs l'autre, que la récolte sousce rapport est
dans lesquels on cultive le sarrasin, les pourainsi direnulle; et cependant, quand
le nectar donne,il fournit une excellente
abeilles s'occupent activement de recueillir
diversion aux abeilles, les empêchant de
le miel depuis le matin jusqu'au soir; et
se piller les unes les autres dans un moment
comme, la récolte du tilleul ou du trèfle vien- de disette du miel exsudé par les fleurs ou
drait-elle à manquer, on a la quasi certitude
d'une miellée de sarrasin, l'apiculteur est venant de tout autre source; mais même
dans l'Ohio il est avantageux de le cultiver.
toujours sûr de faire au moins ses frais et
même d'y trouver un bénéfice. De fait, les COMMENT ONPRÉPARELESOLPOURLA
années où le miel blanc vient à manquer CULTURE DUSARRASIN
presque totalement, les producteurs de l'Etat ET ÉPOQUE DESSEMAILLES.
de New-York peuvent réaliser un beau béné- On pourrait au besoin faire deux récoltes
fice rien qu'avec le miel de sarrasin. de blé noir en une seule saison, mais l'avan-
SARRASIN (LE). 422 SARRASIN (LE).

tage qui résulte habituellement d'une telle fenaison.D'autres disent, labouré immédiate-
manière de faire est très minime, car en ment après avoir semé l'avoine oule fro-
pareil cas il faudrait le semer de très ment. Le sarrasin demande beaucoup
bonne heure —de si bonne heure qu'il d'humidité: et en travaillant le sol de bonne
risquerait de souffrir beaucoup des premiè- heure il se tasse et retient l'humidité; et le
res gelées sitôt après avoir percé. Les plus résultat est que la semence gonfle mieux.
ortes chaleurs survenant au temps de sa Après avoir été labourée, la terre doit être
pleine floraison ne sont pas favorables pour entièrement passée à la herse, puis la
amener les graines à maturité. On doit ordi- semence est répandue à l'aide d'un semoir.
nairement semer le sarrasin sitôt après la Si l'on fait usage d'un engrais, il doit être
récolte d'une tout autre plante, c'est-à-dire employé au moment même du semis et

SARRASINDUJAPON.

du 1erJuilletà la mi-Août suivant les locali- passer par le semoir. Un cultivateur de


tés. Presque tous les terrains peuvent grande expérience prétend que la semaine
convenir à ce genre de culture; mais tout doit être faite dans un sol sec et poussiéreux
naturellement, plus le sol est bon plus la et jamais immédiatement après des pluies.
récolte est abondante. Quelques personnes Le champ ensemencé, on le passe aussitôt
recommandent un sol léger et mou, ou un au rouleau pour tasser la terre; de cette
champ de trèfle bien retourné après la façon la graine germe plus vite, et perce
SARRASIN (LE). 423 SARRASIN (LE).

quelquefois le sol en moins de quatre puis ils retournent profondément le sol. De


jours. fait, plusieurs hommes éminents recom-
M. J. H. Kennedy, de Quenamo, dans le mandent d'enterrer ainsi et l'une après l'au-
Kansas, nous parle d'une récolte de 116 tre, deux et même trois pousses successives
boisseaux de sarrasin Japonais qu'il a faite de sarrasin, lorsqu'on se trouve à court
et qui ne lui avait coûté presque rien. Après d'engrais et qu'on désire maintenir ce
avoir bien retourné les chaumes d'avoine en errain dans un état propre à la haute
Juillet, comme il était trop tôt pour mettre culture.
en place du froment, il ensemença au semoir La meilleure récolte de sarrasin que nous
son champ de sarrasin. Celui-ci poussa si ayons jamais faite, fut dans un champ
vite que le champ était en apparence en retourné sens dessus dessous de trèfle rouge
presque aùssi bonnes conditions pour semer incarnat. Sous l'influencedu fumier de trèfle
le froment que la première fois. Il se servit et de pluies abondantes, le grain arriva à
donc de nouveau du semoir sur le chaume maturité juste 65 jours après l'ensemence-
même du sarrassin, et raconta que la sai- ment; et comme la semence n'avait été
son suivante le froment semé dans ce mise en première place qu'après le 15 du
chaume avait exactement aussi bonne appa- mois d'août, notre expérience démontra
rence qu'un autre semé dans d'autres que, en de favorables circonstances, le sarra-
champs. Il est probable qu'une plante aussi sin est d'une culture très rapide. Il n'y eut
différente du froment doit prendre au sol pas d'ailleurs de gelées mortelles avant la
peu ou point des éléments nécessaires au fin d'octobre; mais ceci, naturellement, est
développement de ce dernier: et l'on a fait exceptionnel.
en général la remarque que rien ne pré-
pare mieux un champ pour une culture SEMEREN MÊMETEMPSDU SARRASIN
d'autre sorte, que le sarrasin. ET DU TRÈFLEROUGE.
Quant à la quantité de semence exigée Durant ces deux ou trois dernières années,
par acre de terrain, elle varie suivant les nous avons obtenu d'excellents résultats en
localités. Dans un bon sol on prétend que semant ensemble du trèfie incarnat et du
201. l/2par40aresestune quantité suffisante; sarrasin, spécialement lorsque nous avons
mais dans les sols pauvres, il faut au moins fait nos semailles vers la fin de juillet ou le
30. litres. Suivant ce même, W. L. Coggs- commencement d'août. Ils germent parallè-
hall, de West Groton, New-York, auquel lement; mais le sarrasin, étant le plus fort,
nous avons déjà fait allusion, on peut aug- s'empare du terrain, et le trèfle incarnat se
menter la production d'un sol maigre en y montre à peine tant que le sarrasin n'est
ajoutant 50 livres de phosphate et 50 livres pas moissonné. Alors, le trèfle incarnat, pro-
de plàtre mêlés ensemble et lancés au fitant des temps froids et humides de l'au-
semoir. Ce même correspondant, auquel tomne, couvre rapidement le sol à son tour.
nous reconnaissons une grande autorité, Si la gelée vient à faire mourir le sarrasin,
estime que le sarrasin est une des plantes le trèfle s'élève au-dessus de lui et dissimule
les plus propres à améliorer un terrain les laideurs noirâtres du premier en un
aride, et qu'elle laisse toujours le sol en con- très court espace de temps; et l'espèce de
dition favorable pour y planter des pommes fumure que produisent les tiges desséchées
de terre, de l'avoine ou tout autre chose du sarrasin semble être justement ce dont
excepté du blé. le trèfle avait besoin. Le plus beau champ de
Le sarrasin est un des meilleurs fertili- trèfle incarnat que nous ayons jamais cul-
sants. Il arrive quelquefois qu'après des tivé avait été semé dans ces conditions, et il
semailles tardives les premières gelées en fut retourné ensuite (en juin 1900) pour y
brûlent la tige. Nous recommanderons tou- planter des pommes de terre. Quant aux
jours en pareil cas de labourer profondé- apiculteurs, dont le but principal est de
ment le champ avant que la plante ne récolter du miel, ils peuvent mêler au trèfle
s'étiole tout à fait. Ce procédé de fertili- incarnat une petite quantité de graines de
sation rapportera en proportion de ce qu'il navet. De cette façon nous nous trouvons
a coûté, et nous avons même compris que semer d'un coup trois sortes de plantes
quelques agriculteurs amendent très sou- mellifères. Le sarrasin donne une première
vent leurs champs de cette façon, sans récolte en automne; puis viennent les
même attendre que les gelées soient venues navets, qui, demeurant ensevelis dans la
griller leur récolte en herbe. En cecas, ils terre tout l'hiver, se mettront à fleurir au
attendent pour labourer jusqu'après la flo- printemps, et seront presque les premières
raison, afin de profiter du miel à recueillir, plantes de l'année à fournir une miellée;
SAULE. 424 SAULE.

enfin, la floraison du trèfle se produisant tandisque ceuxqui sécrètentdu nectardeviennentpres-


presque aussitôt après la précédente, nous que de grandsarbres,atteignantparfois six pieds de
circonférence.
nous trouvons avoir recueilli d'un seul Le saulemarceau(salixdiscolooucaprea)poussegéné-
champ, du blé noir d'abord, une petite pro- ralementdansdes terrains bas, marécageux, maisavec
vision de navets ensuite, sans compter du quelquessoinsau débutil croîtra rapidementdansdes
trèfle de fourrage qui peut servir d'engrais terrainssecs.Cessaules,commetoutesles autresespèces,
se reproduisentfacilement de bouturesmisesen terre de
si on laboure par-dessus, ou encore sa se- bonneheureau printemps.Ils sont souventmentionnés
mence que nous réserverons pour la saison comme« melliières»,maisd'aprèsQuinbyet d'aprèsmes
suivante. (Voir TRÈFLE INCARNAT). propresobservations,ils ne produisentpas de nectar.
Commeils poussenten abondanceaux environsd'ici,j'ai
pu fairede nombreuses observations à leur sujet. Il est
SAULE. — Comme nous n'avons guère certain que l'abeilleplongecontinuellement sa trompe
de connaissances relativement à cet arbris- parmiles fleurscommeelle le fait quandelle pompedu
miel; maisaprès avoir tué et disséquéde nombreuses
seau, et puisqu'il fournit dans certaines abeilles,je n'ai jamaispu trouverla moindretracedemiel
localités beaucoup de miel et de pollcn, dansleurssacs.Lamêmeopération,si onla tait quandles
nous ne pouvons mieux faire que de donner abeillesbutinentsur n'importequ'elles autres fleurs
l'article et les gravures dus à G. M. Doo- mellifères, nemanquejamaisde révélerdesaccumulations
de nectardansleursac.
little, et paru dans les Gleanings in Bee Cul-
ture, p. 486, vol. XVII: SAULES PRODUCTEURS DEMIEL.
Parmi les végétauxà pollen,nousavonsplusieursva-
riétés de ce qu'onappelleici « saule marceau» (Salix) Deceux-cinousavonstroissortes : lesauledoré,le saule
: quelquesunesun blancet
qui fleurissentassezirrégulièrement lesaulepleureur,etleur valeurcommemellifères
moisplus tôt que les autres, et certainsbourgeonsd'un est suivantl'ordre où nousles avonsnommés, bieL_que
mêmesujet dix jours après les autres. Les espècesqui le saule pleureurfleurissetrois jours plus tôt que les
semblentle plus attirer lesabeillessontle saulenoir,sur autres.Cettecirconstance
luidonneraitplusd'importance
lequelle kilmarnockest greffé,et cellesqui produisent
un long chaton coniquepareil à celuidu saule noir, la
figureci-aprèsest une bonnereproductiondecedernier,
unesemaineenvironaprèsqu'il est en fleurset que les
grainesse sontforméesen partie.De cesdeuxsortesles
abeillesretirent de grandesquantitésde pollen,mais
autant que j'ai pu m'en assurer,pas de miel.Commece
pollenvientle premierde tous,j'estimequ'il a grande
valeurpourlesabeilles.Le choufourrager (?)donneson
pollenun peu plus tôt, mais nousn'en avonspas assez
pour monterbeaucoup,comparéà ce que ces saulesen
donnent.Lesfleurssontd'unebellecouleurorangeet sont

mêmelenectarmoins
par rapportaux abeilles,sécréta-t-il
profusément, si les arbresétaientasseznombreuxpour
entretenirl'activitédesouvrières;maiscommeil y a tiès
peud'arbresde cetteespècedansnosenvirons,onne peut
guèreentenircompte.Je n'ai jamaispu découvrirqu'au-
cunedes troissortesde saulesmentionnés ici,donnâtdu
pollen,car nulledesabeillesaffairéessurcesarbresn'en
portedanssescorbeilles. S'il y a quelqueespècedesaule
produisantà la foisdu mielet du pollen,je neleconnais
pas.Lesfleurssontdisposéescommecellesdu bouleauet
du peuplier,en chatonsallongéscommedes aiguillettes,
pasplusgrandesqu'uncrayonà ardoise,et de 0,025 à 0,050
forméesd'un organe central duquels'élancentdes cen- de long.Leschatonsdusauledoresontles plusgrands,et
tainesde petits filets soyeux,qui portentle pollen.Il est exsudentdumielenabondance.
très intéressantde voirlesabeillesbutinerces fleurs,car La gravureci-dessusreprésenteassezbienlesauledoré
vouspouvezsuivretrèsaisémentleursmouvements, puis- Toutle mondelereconnaîtà sonécorcejaune,qui letdis-
que l'arbre ou l'arbrisseaune croit pas si haut que les tinguedesautresespècesdesaules puisqueous
mellifères,
branchesbassesne puissentêtreà peuprès au niveaude les autres,autantqueje sache,ontuneécorcevert-tendre.
votreœil.C'estuneparticularitédessaules,quetousceux Quandcessaulessonten fleurs,et que le tempsest chaud,
de ce groupequi donnentdu pollensontdesarbrisseaux,lesabeilless'élancentdèsl'aubehorsdeleursruches,etbu-
, SAULE.. 425 SAUGE (LA).
fe&arbres
t-lne-nt, "toutlelongdujouravecautant d'ardeur ques-uns decesarhrejplantésautour
d'une petitecrique41a:
qttêle trèfleonle tilleuld'Amérique. Lesfleurssécrètent voisinage,etunefoiselles en ontrecueilli 16livres. Ce
souvent le nectarensi grandequantitéqu'onpeutle voir printemps-ci, certainesdemesmeilleures coloniesont ré-
rfslàireausoleillevant,en tenantla fleurentresoi et cet colté8livres,tandisqu'autempsde lafloraisondespom-
&#Wt;&We que lesarbresbruissentdumatinjusqu'ausoir miersellesn'ontrecueilliquejustedequoivivre,bienque,
pa bourdonnemcat sourd et continu,si souvententendu lesvergersfussentblancsdefleurstoutalentour.Le miel
quand les abeillesrecueillentle nectar.Comme le nectar desauleestpresquepareilà celuide pommier'et d'une
â^'-s£uté est'Ie tout premierde l'année,je le considèreagréablesaveuraromatique. Comme lessaulesdonnentle
oM- Ontit1, plus-grandevaleurpour les abeilles,car premierpollen,et aussile premiermielde l'année,on
£> du couvainest alors pousséavec beaucoupde peutvoirde quel secoursilssont pour ceuxqui en ontà
|t£tpfpj
lesabeillesquiex- profusionprèsde leurrucher.Le seulregretqu'onpuisse
attenduque lenectar aide sou- avoirestquele tempsleursoitsi défavorable,car je ne
viguer b»eaûcoup
pfoiieront
tient"" à prolonger
lequelcouvain
lètréfleblanc, nous les
donnera raréfiéesde la crois pas que plus d'une annéesurtrois la saisonsoit
provisions
rtrijS&iCesI Oitttesfleurissentunpeuavantl'érableétdu- 'proprice auxsaulestoutle tempsde leurfloraison.Autant
temps que lui; etde cefaitque quandjetue quejesache, Je mielet le pollense rencontrenttoujours
'~S'~ .t~

SAUGEDE CALIFORNIE.
meabeillebutinantlessaulesje trouvetoujoursdu miel sur lesdifférentesvariétésde sautesquandils sont en
danssonsac,tandisque je n'entrouvejamaisdanscelui fleurs,maislemalheurestque s'il fait froid,pluvieux,s'il
d'uneabeillequitravaillesurl'érable,je suisportéà croire y a desnuagesouduvent,lesabeillesne visitentpastant
quepeut-êtrenousnoustrompons en pensantquel'érable lesarbresà cetteépoquede l'année,qu'onpuisseabsolu-
fournit'dumieltandisquecenectarvient réellementdes mentcomptersurlemielet le pollenprovenantde cette
saules.Deplus,l'érablene fleuritque tousles deuxans source:
cheznous,tandisquelesfleursdessaulesne manquentja- Borodino, (New-York) G. M.DOOLITTUE..
; et voilàlongtemps
mais queje recueilleautantdemielles
annéesoù l'érablene fleurit pasque danscellesoù il — Nom générique de
fleurit.Mesabeillesontsouvent ramassédesixà dixlivres SAUGE (U).
de.mielaumoment oùlessaulessonten fleurs:Sur.quel- la sauge blanche, de la sauge noire et dfela
SAUGE (LA). 426 SAUGE(LA).
sauge à boutons(?) de Californie. Ces plantes qu'elle a fournies ces 25 dernières années
mellifères appartiennent aussi à la grande ont été si abondantes que le miel de sauge
famille des Labiées,ou famille de la Menthe. se trouve maintenant dans le commerce de
Labiée veut dire en forme de lèvres, et si presque toutes les villes importantes du
vous y regardez de près, vous verrez que monde, et de beaux échantillons de miel de
les plantes de cette famille ont leurs fleurs Californie bien mûrs, soit en rayons, soit
avec une sorte de lèvre sur un côté. quel- extraits, suffisent pour provoquer des
quechose comme le bord d'une cruche. exclamations de surprise et de satisfaction de
Beaucoup de végétaux de cette famille, la part de ceux qui savent assez apprécier
comme le Catnip,la Cardiaque, la Scrofulaire, ce qui est bon à manger, et plaisant au goût,
le Lierre terrestre, ont été déjà mentionnés pour se commettre ainsi. Nous nous rappe-
comme plantes mellifères, et leur nombre lons très bien la première fois que nous
avons goûté du miel de sauge de montagne.
M. Langstroth nous rendait visite à ce
moment-là et ses exclamations valaient les
nôtres; il déclara seulement que la saveur
de ce miel était presque identique à celle du
fameux miel de l'Hymette, dont Il avait reçu
un échantillon quelques années plus tôt. Or,
ce miel de l'Hymette qui a été célébré tant
en poésie qu'en prose dans l'antiquité, était
recueilli sur le thym de montagne, et la
botanique nous apprend que le thym et la
sauge n'appartiennent pas seulement à la
même famille, mais qu'ils sont étroitement
apparentés. Par cela même il n'y a rien
d'extraordinaire dans l'appréciation de
M. Langstroth, déclarant que notre miel de
Californie était très semblable binon iden-
tique en saveur au miel du mont Hymette.
La sauge de Californie croît aux flancs de
la montagne et fleurit successivement à
mesure que la saison s'avance; ce qui fait
que les abeilles commencent à butiner cette
plante dans les vallées, puis montent gradu-
ellement plus haut, à mesure que la florai-
son s'avance elle-même sur les versants, ce
qui donne une miellée beaucoup plus longue
que celle que nous avons dans les réglons
non montagneuses.
John H. Martin, de Californie, sous le
pseudonyme de Rambler n. qui a beaucoup
circulé en Californie, nous dit ce qui suit
des sauges de montagne; la manière dont
les abeilles ont appris à ouvrir la lèvre de
la fleur est particulièrement intéressante :
Lasaugequi fleuritla première,portelesnomsdifférents
desaugenoire,desaugeen bouton,de saugeà capsule.
TIGEDE SAUGEDE CALIFORNIEAVEC Surces boutonsou capsules, le petit tubeformépar la
SES FLEURS. partie inférieurede sa corolleapparaît il ressemble
beaucoup à celuide la fleurdu trèfle rouge.Les inflo-
rescences ramifiéesmettentplusieurs semaines à se déve-
pourrait être accru presque indéfiniment. lopper,les fleursdu bordextérieurs'épanouissant les
premières. Lebuissonqueforme la plantea environcinq
La sauge dont nous avons à nous occuper piedsde haut, porte un grand nombred'inflorescences,
tout particulièrement, est la sauge blanche avecplusieursboutons à fleursà chaqueramification, la
des montagnes de Californie, et nous ne ramification la pluslargeayantun peu plusd'un pouce
dediamètreet les autresallanten diminuantde taille
croyons pas être loin de la vérité en disant jusqu'auboutdelatigeflorale.Enpressantle tubede la
que c'est une des mellifèresles plus impor- corolle,onenfaitjaillirunepetitegouttedenectarcomme
tantes du monde. Les récoltes de miel cellequ'onobtientenpressantunecorolledetrèflerouge.
SAUGE(LA). 427 SAUGE(LA).
Quandlafloraisonest passée,les boutonsprennentune avancéequise recourbeunpeuen S. et de telle manière
teintepresquenoire,et restentadhérentsaux branches quel'entréesetrouveréellementclose.Quandj'observai
jusqu'àl'annéesuivante. cesfleurspourla premièrefois,cefutavecbeaucoupd'in-
Leportet l'aspectde la saugeblanchesont complète-térêtqueje medemandaicommentl'abeilleaurait accès
mentdifférents;sespartiesligneuseset les feuillessont aunectar.Bientôtune abeilleempressées'élançaparmi
lesfleursense posantsurla partieavancéedela bûre en
formed'S;ellelafitpliersousson poids,ouvrantainsila
portede la chambredu trésor,qu'ellesoulageade son
contenu.Audépartdel'abeille,lalèvrese refermaimmé-
diatement, pourêtreouverteetréouvertepar denouvelles
visiteuses. Si la pluieestpeuabondante, la saugeblanche
fleuritavecmoinsde profusion, et,d'ailleurs,la lèvrede
lafleurestrabougrieetsicourtequel'abeillene peut s'y
poser;et aprèsavoirvainementtenté de pénétrerdans
la fleur, elle cherche- commeà regret un autre rameau
portantdes fleurs mieuxdéveloppées. La lèvre de ces
; delàsonnom.La tige loralea une fleurscèdesous l'abeille,qui recueilleson butinaussi
presqueblanches
croissancerapide,deplusieurspiedsen une saison,et Ja vitequedusimpletubedela button-sage. C'estquandles
plantedéveloppe unedouzaineauplusdeces tiges,ayant saugessontenfleurs,enMaiouJuin,quel'apiculteurdoit

TIGEET FLEURDE SAUGEDE CALIFORNIE.

toutesde troisàhuitpiedsdehauteur.Chaquetige florale sepresserde mettresesrécipientsen[bonnesconditions.


seramifie,desorteque lafloraison
dureplusieurs semaines.
La descriptiondelasaugeblancheneseraitpascomplète Une des particularités de ce miel est qu'il
si on ne disaitle moyenqu'emploientles abeillespour ne
s'emparerdunectardesfleursdecetteespèce.L'ouvertureles granule pas, mais reste limpide pendant
dela corolleest presqueassezlargepour que l'abeille hivers les plus rigoureux. Nous en avons
puissey entrerla tête
; mais,comme si lafleurétaitjalouse pris un échantillon si épais que le bocal qui
desontrésorsucré,elle est pourvued'une longuebûre le renfermait pouvait être" mis sens dessus
SCROFULAIRE. 428 SCROFULAIRE.
dessous sans que le miel coule; et, l'ayant minute. La fleur étant visitée pendant la
placé dehors dansla neige,aucours del'hi ver, première minute, ne l'était pas les deux
nous ne pûmes obtenir sa granulation. C'est minutes suivantes; puis elle était de nou-
là, une qualité très précieuse, maisil ne doit veau visitée, mais deux fois, la quatrième
cependant pas invariablement rester clair. minute. De minutieuses observations ont
La plus grande partie du miel de sauge
blanche, comme on l'appelle, provient de la
sauge noire et de la button-sage. Le miel de
ces deux dernières plantes est tout à fait
l'équivalent de celui de la sauge blanche
comme corps et comme couleur; et étant
donné qu'il est pour ainsi dire incolore, on
peut fort bien le désigner du nom de miel de
sauge blanche, sous lequel on le connaît sur
les plus grands marchés.

SCROFULAIRE. (Serofularia Vernalis.


)
— Cette plante est connue en Amérique
sous les noms de Square-stalk, Heal-all,
Carpenter's-square, Rattleweed, etc., indi-
quant certaines de ses particularités, ou ses
propriétés médicales réelles ou supposées.
La gravure présentée ci-contre en donne
une idée très juste, et permettra delà recon-
naître à quiconque en rencontrera dans sa
localité- Sa charmante petite fleur à corolle
de forme globuleuse, munie d'une lèvre com-
me la népenthe, est habituellement remplie
de nectar exsudé, à moins que lesabeilles ne
s'y portent en nombre si grand qu'elles en
empêchent l'accumulation. Ce miel est natu-
rellement très-clair, comme celui de trèfle
et d'autres plantes, sitôt qu'il vient d'être
recueilli, on dirait même que ce n'est que
de l'eau sucrée, mais c'est pourtant du miel
pur. On nous a parlé d'une seule plante de
cette espèce soumise à la culture, et, ainsi
qu'on pouvait s'y attendre, la quantité de
nectar qu'elle sécréta était de beaucoup démontre qu'après que les abeilles ont
augmentée; elle croissait à une très grande pompé tout le nectar des fleurs, les nec-
hauteur, et continua de fleurir et de fournir taires mettent une ou deux minutesà en
du nectar pendant quatre mois entiers. Sa exsuder un nouveau globule. A un moment
fleur mignonne, quand on l'examine de près, donné cette plante fit fureur, et l'on pensait
est tout à fait jolie. que comme pâturage artificiel elle pourrait
A l'état naturel elle croît parmi les brous- exceller tout autre fourrage connu; car,
sailles, dans les clôtures et dans les haies, fournissant tant de fleurs et une telle quan-
où elle atteint de 0m90 à lm 80. On recueille tité de nectar, elle ne pouvait que donner
aisément sa graine en Septembre et Octobre. de merveilleux résultats. Malheureuse-
En 1879nous avions tout un champ de cette ment elle est très coûteuse à cultiver. Il.lui
plante sur nos terrains cultivés en melli- faut un sol profond et très riche, et il faut
fères, et bien que cette pièce deterre ne l'établir et la cultiver comme le blé. Elle
fut pas grande, elle offrait un spectacle coûte si cher de culture que le produit de
remarquable. Les abeilles furent affairées la ventedu miel ne couvriraitpasla dépense.
sur les fleurs depuis le matin jusqu'au soir C'est une plante qui n'a aucune valeur en
tputle temps de la floraison.Par un calcul dehors de l'apiculture, et il en faudrait
effectif, pour savoir le nombre des abeilles probablement des centaines d'acres pour
qui visitaient une certaine fleur pendant un entretenir l'activité des centaines de colo-
laps de temps donné, nous reconnûmes nies. Bien qu'elle croisse en réalité à l'état
qu'on en pouvait compter environ une par sauvage en certaines localités, elle couvre
SOUCI. 429 SOURWOOD.
un espace si limité, ses pieds sont tellement l,savoir, elle ne fournit pas une grande quan-
disséminés, que ces dernières années. c'est tité de miel, exceptédans le Texas, oùelle est
à peine si nous en avons entendu parler; et considérée commeune des mellifèresles plus
l'on a depuis longtemps renoncé à en ense- importantes. La miellée commence en Mai ou
mencer les terrains réservés aux mellifères. en Juin, donnant un miel succulent, couleur
Comme nous l'avons dit ailleurs en cet d'or. Bien qu'il soit hautement prisé de beau
ouvrage, nos terrains de ce genre ont à coup de connaisseurs dans le Sud, 11occupe
contenir tout d'abord l'alsike, le sarrazin, le dans le Nord un rang plutôt inférieur à celui
colza et peut-être le stock pois du Midi, et de trèfle et de tilleul. Le miel en rayons est
telles autres plantes qui puissent rembour- d'un jaune d'or au lieu d'être blanc.
ser leurs frais parla récolte qu'elles donnent
en plus du miel. Voir PATURAGES ARTIFI- SOURWOOD. (Oxidendi 'um arboreum).
CIELS.
(Genre d'Ezicacées). Cette plante est considé-
rée dans quelques endroits comme pouvant
SECTIONS. - VoirMIELENSECTIONS. fournir beaucoup de miel, spécialement vers
le Sud; mais comme nous ne la connaissons
SOCIÉTÉS DAPICULTUITE. - pas personnellement, nous nous contentons
Voir SYNDICATD'APICULTEURS. de transcrire la description qui nous en a été
communiquée par un de nos amis qui nous a
SOLEIL. (Helanthus) — Ce nom sert à fourni en même temps des spécimens de
désigner une nombreuse famille de plantes; feuilles et de fleurs d'après lesquels notre
mais les principales espèces mellifères sont gravure a été tirée.
le soleil commun et l'artichaut de Jérusalem. L'Oxydendrum, quelquefoisappelésarrel, est un bel
Certaines années, dans quelques localités, les arbrede 40à 60piedsde haut,et d'environ1pied de dia-
abeilles semblent réellement très affairées mètre,bienqu'il atteigneparfois70piedsdehauteti pied1/2
toute la journée sur ces plantes. Le soleil de diamètre.Sonnomvulgaire,de sourwood, estdérivéde
son odeur et dela saveuracideparticulièredesfeuilleset
russe géant porte desfleurs d'énormes di- desramilles.
mensions; et d'après la manière dont les Il diffèreabsolument du black-gumet du sour-gum,ou
abeilles se pressent les unes sur les autres pepperidge, au rangdesquelsil a étéclassépar erreur par
autour des nectaires, on peut supposer quelques auteurstraitantdesplantesmellifères,ce quiest
uneinjusticepourle sourwood, qui leurestsupérieur.Les
qu'ils exsudent beaucoup de nectar 579.La premiersproduisentdunectarenpetitequantité,mais ne
semence, produite en grandes quantités, méritentpasd'être comparésau sourwood,qui, nous en
semblerait presque pouvoir couvrir les frais sommesconvaincu, aprèsavoirvécudansdesendroitsoù
de culture. Le passage suivant est extrait à letilleuld'Amérique,le peuplier,le trèfle,le sarrasin,les
la page 36, des Gleanings,Vol. III : vergesd'or, le persimmon (Diospyros et l'aster
virginiana)
abondent,n'a passonsupérieurparmi les plantesmellifères
Monfilsavaitunepetite boîterempliede grainsde so- d'Amérique, ni pourle montantde la récolte,ni pourson
leil,qu'ilgardaitpours'enamuser.Auprintempsdernier, magnifique aspect.Le tilleula plusd'importance,mais
il lesrépanditaccidentellement dansle jardinauprèsd'une seulementparcequ'il est beaucoupplusrépandu. Nous
haie,ettoutesvieilles qu'ellesétaient,elleslevèrentenpro- écrivonscetarticlepourappelerplus directementl'atten-
au point de vuede la productiondu
fusion.Les jeunesplantesparaissaientsirobustesque je tionsurle sourwood
memisdanslatêtedelesrepiquer.Je les plaçaitout au- miel.Lesmaîtresenapiculture sont familiarisés avecd'au-
tourde laclôture,endehorsdu passage,làoùrienne réus- tresfloresqui abondentlàoù résidentceuxqui ont écrit
sissait,et vousmecroirezpeut-être,larécoltefuténorme. nosouvrages surlesabeilles,maispeude personnessavent
lesméritesdusourwood, en dehorsdesrégions
Quandlessoleilsfleurirent,lesabeillesvinrentlesbutiner apprécier où
activement, et aprèsqu'ellesen eurenttiré tout le parti onlerencontre.
qu'ellespouvaient,il y eutencoreplusieursquartsde se- Nousnmeconnaissons pasl'importance desonaire géogra-
menceàrécolter.J'envendispourundollarà mondroguis- phique, aisnoussavonsceci : Il abondedans les forêts
te, et je donnailereste à mespoules,et commeun auteur viergesdelaIlPennsylvanie méridionale,enGeorgieet au
être plus abondantdans toute la
ancienl'a dit,je n'airien vudemeilleuretdesi nourrissant Mississippi. paraît du pays, sur les deux versantsdes
pour les poulespondeusesque ces semencesde soleil. partiemontagneuse et de la chaînedes Montagnes-Bleues, attei-
Alorsj'ai coupéles capitulesvides,je lesai placéesprès Alleghenies
desruchesenlesremplissantde sucre mêléd'eau,et ils gnantpar places,d'un côté jusqu'àla mer et de l'autre
remplirentl'officede T pourles abeilles.Vousvoyezque jusqu'au Tennesseecentral.Dans beaucoupd'endroitsoù
parconséquentmesfrais furent très largementcouverts. les peupliers abondentet où l'on cultivebeaucoupde
• J'écrisceci pourque d'autrespuissenten profitercommesarrasin,le Sourwoodestnéanmoinsconsidérécommela
moi. mellifèrepar excellenceet fournitla plusgrande partie
D.R. HITCHCOCK. dumieldesurplus. Il sembleplusflorifèresurles terrains
SouthNorwalk,Connecticut, 2février1875. secs,élevés,et souventse montretrès nombreuxsur de
pauvrescroupesde montagnescouvertesde landesqui
pourraientêtre achetéespourun prixinsignifiant ; cepen-
SOUCI. (GailarcLiapulchella). — On la dantlesforêtssituées au long des rivières, dansdes sols
richementcultivés,sont souventémailléesde ses fleurs
trouve dans toute l'étendue des Etats- blanchespendant le moisde Juillet. Arbre, il croit très
Unis, mais autant que nous le pouvons hautetiontroncestgénéralement dépourvude branches
SOURWOOD. 430 SURCHARGEDE POPULATIONS.
exceptéquandil croîtà lalisièredes champs,où il pro soientencoresuffisamment froidspourgranulerlemielde
duitla plusforteproportiondenectar.Le troncconservesourwood.
sonuniformité de grosseurjusqu'àune certainedistance Lincoln,Tennessee. J. F. MANTGOMMERY.
dusol.Leboisenest blanc,à veinestoutesdroites,et se Vous
fendaisément.Il est fragile,cassant,d'ungraintoutà fait verrez aux chapitres MIELEXTRAIT
beau; on l'emploie pour faire des colonnettes,en etSAUGEquenous neprétendons pas que tous
ébénisterie. les miels purs granulent. Sile miel de Sour-
Les fleurs(voyezla gravure)sont portéesen épis de wood ne
cinqà sixpiedsde long,et pendentengrappesau boutdes en sa faveur granule jamais, c'est un grand point
ranches.Beaucoupdecesépis florauxsontles ramifica- et nous donnerions maintenant
un bon prix pour en avoir un baril, pour cette
seule particularité. Nous avons l'échantillon
en main, il est d'une belle couleur et son
goût est exquis, et bien qu'il soitmoins clair
que les miels de trèfle et de tilleul, son arô-
me est parfait et rappelle l'odeur si agréable
des bois et des forêts.
SUMAC (Rkus). C'estune sorte d'arbuste
ou d'arbrisseau, bien reconnaissable à ses
bouquets de fruits rouges éclatants, qui ont
une saveur acidulée très développée. Cette
saveuracide semble cependantn'exister qu'à
la surface du fruit dans l'enveloppe rouge
que l'on peut enlever. Nous n'avons pas l'ex-
périence du miel que les abeilles récoltent
parfois en quantités énormes sur ses petites
tionsd'unépicentral,et forment des chapelets declochettesfleurs vcrdâtres, mais nous croyons devoir
blanchesrichesennectar.Commeapparencelafleurtient donner le passage suivant des Gleanings de
le milieuentre la fleur d'airelleou myrtilleet celledu 1874, page 96:
muguet.Amoinsd'unaccidentdansla floraison,on peut 22Juin1874.—Contrairement à ce que l'on supposait,
êtrecertaindel'abondance dela miellée,car l'arbrecrois- noussommes encemomentau fortd'unemielléemcrveilleu,
sant danslesboiset ayant de bonnesracines,l'affluxde sedusumac,qui cesdernièresannées 'avaitsécrétéquepeu
sèven'estpasdiminuéparlessécheresses ordinaires,et les denectar.Lescorpsdesruches,lesnhausses, toutest plein
pluiesnelaventpasnonplusle nectardesfleursen forme jusqu'auxbords,et je suistrès occupéà recueillirdes es-
de couperenversée.Souventnousnoussommesrégalés, saims,caril y aurait à fairepourempêcherles colo-
avoircassé un bouquet d e fleurstout en nous trop
pro- niesd'essaimerensoustrayantles cadresdecouvain.
après
menantà chevalsur les routes,en secouantle délicieux G. F. MERRIAM, Topeka,Kansas.
nectardanslamainet enle léchant.L'arbrene porte pas
de fruits maischaquefleur se desséchant, produitune SURCHARGE DE POPULA-
capsulebrunâtredela tailled'unfortgrainde blé, qui se TIONS. — Par ce terme, nous entendons
sépare,lorsqu'elleest mûre,encinqpartieset permetà la
semencetrèsfinedetomberà terre. qu'on a établi sur un espace donné plus de
Nousavonsoubliéde dire que l'arbre commence àfleu- colonies que la localité n'en peut nourrir de
rir versla finde Juinet quela récolteprovenantde cette façon profitable. En se reportant au chapitre
sourceseprolongejusqueversla mi-Juillet, concernant les ruchers annexes, on verra
Noussommes portésàcroire que cetarbre pousserait fort
bien sousnoslatitudes Septentrionales peut-êtrepartout qu'il n'est pas sage ordinairement d'entre-
et
dansnotre pays.Onletrouveenabondance dansbiendes tenir plus de 60 à 75 colonies dans un seul
endroitsdes MontsAlleghenies, là oùil faittrès froid,le apier. Bien qu'il puisse être possible d'en
thermomètremarquant souvent plusieursdegrésau- cultiver
dessousdezéro. davantage dans certains endroits,
LibertyCorner,New-Jersey. JAMES W. SHEARER.il vaut mieux, si le surcroît de population
est suffisant pour former un autre apier de
Ce qui suit est emprunté aux Gleanings in 60 à 75 colonies, transporter ce surplus sur
Bee Culture: un autre emplacement à deux milles, ou
MIELDESOURWOOD, ETC. mieux encore, à trois et même quatre milles
Je vousadresseaujourd'hui un échantillondemielde du premier 511.Mais si ce nombre de 75 est
Scrurwood. Examinez-le,et faites-nous savoirce que vous juste ce qu'il est sage de conserver dans un
pensezdesa qualité.J'enai plusquedetoutesautressor- certain apier, Il serait peu avantageux, si
tes.L'andernierj'ai récoltéenviron800livresde mielde
et un peuplusde1200 l ivresde sourwood
; le tout l'on a 100 colonies, de transporter les 25 de
peuplier
extrait. surplus sur un nouvel emplacement; mais
Or, M. Root, voustous presque,apiculteursdu nord, si l'on en a 50 de plus que le nombre requis,
prétendezquetouslesmielspursgranulentpar lestemps Il est plus profitable alors de mettre en
froids.Je désiredoncque vousgardiezl'échantillon queje train un nouveau rucher.
WMenvoie,pendanttoutl'hiveret que vousmedisiezsi
le froidle tait granuler.Je saisque vouaavezdeshivers Si dix colonies seulement recueillent tout
plusrigoureuxque lot nôtres,maisje nepentepas qu'ils le nectar d'une localité quelconque, elles
SURCHARGEDE POPULATIONS. 431 SYRIENNES.

peuvent fournir par colonie une quantité tituent un surcroît de population qui donne
de miel vraiment surprenante, 200 ou 300 pour résultat que l'apiculteur N° 1 voit
livres peut-être en moyenne. Si le nombre diminuer considérablement la moyenne de
de colonies est triplé ou quadruplé, la récolte qu'il obtenait par colonie. Le pâtu-
moyenne de la production par colonie sera rage ne peut fournir qu'une certaine quan-
diminuée de moitié. La localité doit être tité de nectar; or, si toutes les colonies
étudiée avec soin, et, l'on ne doit y conser- viennent y puiser proportionnellement, il se
ver que le nombre de populations qui, en trouve qu'en pratique l'apiculteur No 2
moyenne, et bon an mal an, donnera la plus frustre l'apiculteur N° 1 d'un important
forte récolte de miel, avec le minimum de pourcentage de miel, dont il aurait eu le
travail et de dépense. Si 75 colonies, du- bénéfice si d'autres abeilles n'avaient été
rant une saison ordinaire, fournissent une amenées dans la localité pour partager le
moyenne de 150livres par ruchée, il est clair butin. Mais il n'y a aucune loi édictée contre
que le nombre de ces colonies peut être pareil procédé, et le premier, en droit, n'a
porté à 100ou même 150. Si, d'autre part, la d'autre recours que la morale non écrite
moyenne était par exemple de 50 livres mais observée par les apiculteurs de pre-
seulement de miel extrait et que l'apier ne mier ordre, à l'effet que personne ne vienne
fut composé que de 50 colonies, il est évident loger un apier si près d'un de ses voisins
cette fois que 50colonies serait le maximum qu'il puisse priver ce voisin d'une quantité
de population à conserver en cet endroit quelconque de nectar du champ qui est le
pour pouvoir en tirer un bénéfice; et reste sien par droit de priorité. Nous avons le
encore à savoir si35 seulement ne rapporte- regret de dire que sous ce rapport la mora-
raient pas exactement le même profit, tout lité s'est très relachée dans bon nombre de
en ménageant quelque peu la dépense et la localités du Colorado et de ses entours. Les
somme de travail nécessaires pour tirer emplacements qui fournissaient autrefois
parti de la récolte. une moyenne de 100à 150livres par colonie,
Mais dans certaines localités, notamment ne donnent plus aujourd'hui, en raison du
en Californie, dans le Colorado, Cuba, et surcroît de populations, que de 50à 75 livres.
quelques parties de la Floride, on peut avoir D'autre part, on peut dire à propos de
jusqu'à 300,400 colonies, et même 500 en de cette question de la priorité des droits, que
très rares occasions, en un seul apier. Le l'apiculteur établi le premier n'a nullement
célèbre apier Sespe, dans la Californie méri- pris à bail ou acheté le terrain où croissent
dionale, qui appartient à I. F. M'Intyre, a les plantes qui sécrètent le nectar; que tout
réuni en un seul endroit, quelque chose le monde et chacun a droit au produit
comme 600 ruchées; mais ce sont les hautes exsudé par les fleurs. Légalement, le dernier
montagnes de tous côtés, la vallée fertile et venu a exactement les mêmes droits sur le
la grande abondance de mellifères, qui ren- champ que son voisin.
dent pareil nombre possible. (Voir APIERS). Nous ne prétendons pas venir tracer ici
un beau code de morale capable de brouiller
SURCHARGE DEPOPULATIONS un peu plus la question, non plus que d'éta-
ET PRIORITÉDESDROITS. blir que si grâce au hasard, un. examen
Une nouvelle phase des surcharges de attentif, ou bien à grands frais, un apicul-
populations s'est développée ces dernières teur a découvert une localité qui produit de
années, soulevant une question assez sé- grandes quantités de nectar, on doive lui en
rieuse et plutôt difficile à élucider. Dans les laisser la paisible jouissance et la libre pos-
bonnes localités, telles que les régions irri- session, au point que personne ne puisse
guées du Colorado, par exemple, l'apicul- venir établir un apier à moins d'un mille et
ture est beaucoup plus profitable, ou du demi des siens. Il nous semble qu'ici, pour
moins elle l'était autrefois, que dans quel- régler de telles questions le principe, les
ques endroits moins favorisés des Etats du règles d'oru ne faites pas aux autres ce que
Centre et du Nord de l'Union. Il est arrivé vous ne voudriez pas qu'on vous fit" dût être
récemment que certains apiculteurs, ayant appliquée; car il est certain, qu'en pratique,
entendu parler des merveilleux afflux de l'apiculteur No2 qui vient sur un pâturage
miel du Colorado, dans les régions Irriguées occupé déjà, pour en partager les profits, ne
où fleurit la luzerne, ont établi des apiers considérerait pas avec beaucoup de faveur
à moins d'un mille de l'endroit où un autre celui qui agirait comme lui s'il était à la
apiculteur entretenait de 100à 200colonies. place de celui qui a la prioriété des droits.
Quand le nouveau venu crée un nouvel apier
de 100colonies, ces dernières colonies cons- SYRIENNES. - (Voir ITALIENNES).
T.

TILLEUL - A la ches durant la plus grande partie de l'été,


D'AMERIQUE.
seule exception du trèfle blanc, le tilleul est leurs petites boules disposées en corymbes
peut-être de toutes les plantes et de tous les montés sur le pédoncule porte-graines,
arbres connus celui qui fournit le plus de soudé lui-même dans sa partie inférieure à
miel. Il est vrai qu'il ne donne pas de récolte la foliole singulière qui leur donne leur
tous les ans, mais quel est donc l'arbre ou la physionomie spéciale; et elles ont pour ainsi
plante qui le fait? Il nous fournit parfois une dire même apparence avant comme après
miellée si abondante que nous pouvons sans la floraison. Les fleurs sont petites, d'un
peine attendre un an ou deux si besoin est, jaune très pâle et plutôt gentilles; le nectar
plutôt que de dépendre d'autres plantes qui est secrété par les pétales charnus à leur
donnent des miellées plus régulières mais surface interne. Lorsqu'il est très abondant,
moins considérables. L'apiculteur qui ac- il suffit d'exposer au soleil quelques fleurs
cepte d'attendre dix ou quinze ans, par pour le voir exsuder et briller comme des
exemple, pour voir se réaliser ses espé- gouttelettes de rosée.
rances, ou qui a quelque intérêt à préparer Les influences climatériques ont beau-
la fortune d'une génération suivante, aura coup d'effet sur les tilleuls. Surles collines de
tout avantage à planter des tilleuls. Un de l'Etat de New-York ses feuilles affectent des
ces arbres qui avait été planté il y a une propori ions colossales. Nous en avonsmesuré
dizaine d'années dans une de nos rues est une qui n'avait pas moins de 35 ci- de long.
aujourd'hui couvert presque chaque année 323 Celle-là, il est vrai, comptait parmi les
d'une profusion de fleurs; et à l'ardeur que plus grandes, mais les autres, détaillé moy-
mettent les abeilles à le butiner, nous pou- enne, avaient à peu près le double de
vons juger de la quantité de miel qu'il doit grandeur de celles de notre propre localité.
leur fournir. Une centaine d'arbres de cette Nous avons remarqué que les tilleuls de
espèce dans le voisinage d'un rucher serait l'Illinois semblent moins prospères que ceux
sans nul doute d'un grand profit. (Voir Pâtu- de l'Oliio. Les feuilles sont plus petites, et
rages artificiels). Nos 400 arbres ont été plan- l'écorce de l'arbre est d'un aspect un peu
tés au printemps de 1872, et en 1877 beau- différent. La gravure déjà citée présente
coup d'entre eux portaient déjà une belle bien les caractères types de l'espèce. Le
quantité de fleurs. Nous avons tenté de tilleul d'Europe est une variété à feuilles
semer de la graine de tilleul, mais nos essais plus petites et diffère du Tilia Amerieana
nous ont donné peu de satisfaction, comme par quelques autres détails insignifiants.
presque tous ceux d'ailleurs dont nous Il est à regretter que cet arbre ne soit pas
avons entendu parler. La méthode la meil- plus abondant. Il est, dans les lieux où il croît,
leure et la moins coûteuse aussi, est de se une des principales ressources de l'apicul-
procurer de jeunes arbustes poussés dans teur, et comme bois à ouvrer, celui qu'il
une forêt. On peut s'en procurer presque fournit est un des plus précieux. Il ne
autant qu'on en veut, de toute futaie qu'on pourrait servir exposé à l'air; mais il con-
éclaircit en enlevant de jeunes sujets. Les vient admirablement pour les caisses d'em-
bestiaux paissent avec une grande avidité
ballage, et les fabricants de meubles
les pousses des jeunes tilleuls; mais laisser l'erllploient en quantités énormes pour les
paître les terrains boisés, c'est ruiner l'ave- fonds et les côtés de tiroirs, les dos de bu-
nir de ces jeunes arbres et de beaucoup reaux, les nécessaires de toilettes, etc. Les
d'autres rejetons de même valeur qui sont manufactures de papier en font également
l'espoir de nos forêts. Les arbustes que un usage considérable: de fait, on prétend
nous avons plantés avaient de 0m50à 3mètres que la "pâtc" dont sont fabriquées les
de haut; mais, règle générale, ce sont les enveloppes émanant de notre maison, pro-
plus grands qui prennent le mieux. vient du tilleul.
La gravure ci-jointe aidera quiconque On a souvent dit que nous nous coupons
rencontrera un tilleul à le reconnaître à nous-mêmes les vivres en nous servant.du
première vue. On voit, pendillant aux bran- tilleul pour nos sections d'une seule pièce
TILLEUL D'AMIQUÉRE. 433 TILLEUL D'AMÉRIQUE.

—que nous tuions notre poule aux œufs Mais après tout, l'équilibre se rétablit tout
d'orM. Or, Il se peut que le tilleul entre de même, car le tilleul croît avec rapidité.
pour un peu dans la fabrication des matériels Nous croyions à un moment donné avoir
apicoles; mais ce peu est bien insignifiant épuisé tout le tilleul de notre localité, sans

TILLEULD'AMÉRIQUE.
en comparaison de ce qu'en consomment les parler des énormes quantités qui en avaient
fabricants de meubles, les fabricants de été expédiées au Michigan et dans d'autres
parler et les emballeurs. Etats, quand au bout de quelque temps les
94
TILLEUL D'AMÉRIQUE. 434 TRANSFERT.

fermiers nous apportèrent de beaux bois de arbres forestiers peut-être, demandent à


charpente qui n'était autre que du joli être ahrité, surtout lorsqu'il est-jeune; et,
tilleul bien blanc; de quelle partie de notre à notre grande stupéfaction, quelques
voisinage pouvait-il provenir, c'est ce que arbustes de cette espèce, qui avaient été
nous nous demandions avec surprise. Une plantés directement sous de grands chênes
certaine partie de ce bois provenait tout blancs, vinrent mieux que le reste. Qui n'a
simplement d'une nouvelle coupe faite sur remarqué l'air de prospérité de certains
de vieilles souches, qui nous en avaient tilleuls qui poussent au milieu de ronces et
fourni dix années auparavant. Si les tilleuls de broussailles? Nous ne voudrions pas placer
Teulentbien se renouveler en dix ou même ces arbustes à plus de 3m50 l'un de
vingtans, defaçon à pouvoir fournir du bois l'autre, car il est toujours facile d'éclaircir
de charpente au bout de ce temps, il y a leurs rangs dès qu'on les trouve trop rap-
espoir qu'ils puissent longtemps encore être prochés. Un de nos voisins n'a planté que
une bénédiction pour l'apiculteur. tilleuls autour de sa ferme, en bordure le
long des routes; ils contribuent au bien-être
des voyageurs, charment la Tue et fourni-
ront sans nul doute à un moment donné du
miel en quantité suffisante pour couvrir les
frais qu'ils ont occasionnés.
La meilleure miellée que nous ait jamais
donné une de nos ruches à elle toute seule,
et en un seul jour, provenait des fleurs du
tilleul; le total fut de 43 livres en trois
jours. 31 Les plus fortes que nous ayons
tirées du trèfle blanc n'ont jamais dépassé 10
livres par jour. Le miel du tilleul a un fort
goût aromatique, rappelant celui de la
menthe, et nous pouvons dire, au parfum
qui s'échappe des ruches, quand ces arbres
sont en fleurs. Le goût du miel avertit aussi
l'apiculteur du jour même où les abeilles
commencent à les butiner. Lorsque la
miellée du tilleul est abondante, si l'on
extrait des rayons le liquide sucré avant
qu'il soit operculé, son goût distinctif est
tellement fort qu'il est désagréable. Certains
assimilent ce goût à celui de la térébenthine
ou du camphre dont Il a l'odeur, et le détes-
tent quand il vient d'être recueilli; mais
lorsqu'il est operculé et a bien mûri dans
la ruche, ils le trouvent, comme presque
tout le monde, absolument délicieux.

TRANSFERT. — Faites tous vos


préparatifs plusieurs jours à l'avance si
possible, de façon que les abeilles puissent
être accoutumées aux entourages et soient
toutes à butiner; rappelez-vous qu'il est
TILLEULD'AMÉRIQUK. bon de choisir le moment où le plus grand
nombre possible d'abeilles sont occupées
N'empêche qu'à tout ce que nous venons dehors, car alors vous êtes débarrassé d'au-
de dire s'oppose le fait indéniable que le tant. Le meilleur moyen sera probablement
tilleul disparait, et très rapidement encore, vers 10 heures du matin, si le temps est
de notre pays. En 1899, où il y eut une si chaud et calme. Disposez tous vos ustensiles
forte hausse sur le sapin, le tilleul fut em- à votre portée, tout ce dont vous pensez
ployé en très grande proportion pour la devoir avoir besoin et peut-être quelques
construction des maisons, ce qui fit que des autres choses encore. Vous devez avoir une
jnillions de pieds en furent consommés. scie à dents fines, un marteau, un ciseau
Le tilleul, comme la plupart des autres pour couper les clous dans la vieille ruche,
TRANSFERT. 435 TRANSFERT.

des petits clous, de la ficelle, comme celle qui sera retirée sitôt que la majorité des
que les épiciers emploient, une grande abeilles y auront pénétré, et mise sur le côté.
planche pour poser les rayons dessus (le Vous pouvez alors détacher le côté de la
couvercle d'une ruche à tenons convient caisse formant l'ancienne ruche, pratique-
très bien), une nappe ou un drap replié ment débarrassée cette fois des abeil-
pour mettre sous les rayons et éviter de les. Posez sur une planche unie cha-
choquer trop rudement la tête des nymphes que rayon ou feuille de couvain, à
non encore écloses, un ou deux couteaux à mesure qu'ils sont détachés et sur ces
désoperculer (si vous n'en avez pas, ayez rayons le cadre dans lequel vous devez les
deux couteaux à lame longue et mince, cou- transférer. Avec un couteau à tranchant bien
teaux à pain ou couteaux de boucher); enfin affilé, marquez sur le rayon la grandeur du
un vase plein d'eau et une serviette pour cadre, c'est-à-dire, ses dimensions inté-
pouvoir laver et nettoyer tous les obj ets. rieures. Enlevez les cadres et coupez le
Or, comme nous l'avons dit précédemment, gâteau le long de la marque, après quoi
ces apprêts sont en réalité pour la plupart glissez le cadre dessus. SIle gâteau n'y peut
affaire de femme, et si vous ne pouvez per- tenir sans attaches, tournez deux fois la
suader à votre femme ou à votre sœur, ou à ficelle autour et liez-la. Nous recommandons
une bonne amie quelconque du sexe faible la ficelle de préférence aux agrafes et aux
de vous aider, vous n'avez pas ce qu'il faut fils métalliques, ou tout autres choses de ce
pour être apiculteur. genre, pour la raison que, si vous oubliez
Un bon enfumoir sera très commode ; mais d'enlever les ficelles, les abeilles le feront
si vous n'en avez pas, faites de la fumée elles-même?, morceau par morceau, une
avec quelques débris de bois pourri dans fois qu'elles auront fixé le rayon au cadre.
une poêle; envoyez un peu de fumée à l'en- Continuez ainsi jusqu'à ce que vous ayez
trée de la ruche, faites tomber la vieille tiré parti de tout le couvain et de tous
ruche en arrière et envoyez encore un peu les bonsrayons, attendu qu'on n'aplus d'avan-
de fumée pour chasser les abeilles en bas tage, aux prix actuels de la cire gaufrée,
dans les rayons; laissez-la là, et placez la d'employer les petits morceaux. De tels
nouvelle ruche de façon à ce que l'entrée débris devront être mis à l'extracteur so-
soit exactement à la place de celle de l'an- laire à cire. (Voir CIRE).Les fragments de
cienne ruche; mettez un grand journal rayons contenant du couvain peuvent être
devant la nouvelle ruche et laissez un de ses mis dans les cadres; mais de manière ou
bords passer sous l'entrée. Les abeilles qui d'autre, nous nous arrangerions pour caser
reviennent chargées de pollen et de miel, se le plus de couvain possible dans un cadre,
posent et rentrent dans la ruche et ressor- en un seul grand morceau; et les plus petits
tent précipitamment, épouvantées de la débris qui resteraient seraient abandonnés
trouver vide; nous allons donc leur cher- et consignés dans l'extracteur à cire. Si
cher un rayon pour leur faire croire que après avoir transféré tous les bons rayons,
c'est leur ancienne demeure. Tirez la vieille il y a encore de la place dans la ruche pour
ruche un peu plus en arrière, afin qu'elles des cadres supplémentaires, ajoutez des
s'amassent toutes autour et donnez aux cadres de cire gaufrée pour la remplir.
abeilles un peu plus de fumée encore si elles Vous pouvez maintenant, si vous ne l'avez
semblent disposées à se montrer turbu- pas déjà fait, renverser votre boîte d'abeil-
lentes ». Quelques apiculteurs détachent le les que vous avez mise de côté, sur le
côté de la ruche et procèdent alors au dessus des rayons transférés et en face de
découpage des rayons, avec les abeilles qui l'entrée; et alors votre tâche est achevée
courent partout. Beaucoup d'abeilles natu- après que vous aurez emporté tous les
rellement périssent dans cette opération, rebuts et que vous vous serez assuré qu'il
sans compter l'ennui de les voir ramper sur n'y a plus de débris de rayons répandus sur
le sol, monter dans les jambes de pantalon, le sol. Si après le transfert il reste quelques
etc. Un meilleur moyen est de placer une bons débris de gâteaux, mettez-les dans un
petite boîte sur la ruche retournée, assez plat, pour les servir à table. Tout le reste
grande pour recevoir le groupement en- sera consigné dans l'extracteur solaire à
tier des abeilles. Tambourinez alors sur cire, comme nous l'avons dit.
les côtés de la ruche avec deux bâtons, ou Peu importe dans le transfert commentles
avec les paumes des mains, jusqu'à ce que rayons sont tournés. Placez-les par le tra-
les abeilles soient montées dans la boîte. vers de la position qu'ils occupaient à l'ori-
Presque toutes peuvent être amenées à gine, ou bien de bas en haut, selon ce qui
abandonner leurs rayons pour cette boîte, vous sera le plus commode.
TRANSFERT. 436 TRANSFERT.
QUANDFAUT-ILOPERERLE TRANSFERT ? saisissez-la aux points d'intersections des
Plusieurs personnes nous demandent si branches, et étendez-la vous-même, pour
ainsi dire, au-dessus de vous et de votre
nous leur conseillons d'opérer le transfert
des abeilles au mois de juin, de juillet. ouvrage. Vous! apparaîtrez alors comme
l'apiculteur représenté ci-dessous.
d'août, etc. Nous ne voyons réellement pas
comment nous pourrions répondre à ces
questions, n'en connaissant pas les auteurs.
Parmi nos voisins, Il en est qui travaillent
avec tant de précaution qu'ils seraient
presque sûrs du succès: et de même il s'en
trouve d'autres qui seraient presque cer-
tains d'échouer, car les gens soigneux
opèrent sans poser de questions, et trans-
fèrent en toute saison, s'ils sont très im-
patients de voir cette opération faite. Les
abeilles peuvent être toute l'année trans-
férées d'une ruche dans une autre. Si c'est
enjuin ou en juillet que nous nous livrons
à cette opération, nous aurons besoin d'un
extracteur pour enlever le miel des mor-
ceaux de rayons les plus lourds, avant de
les assujettir dans des cadres. On a reconnu
le meilleur moment au printemps, ou plus
exactement au temps de la floraison des
arbres fruitiers, parce qu'il y a alors très TRANSFERTDESABEILLESAVECLA TENTE.
peu d'abeilles et moins de miel, en général,
qu'à toute autre époque. Les abeilles res- L'opérateur enferme à l'intérieur avec
souderont mieux les rayons, quand il y a lui, l'ancienne ruche de laquelle il va trans-
assez de nectar à butiner pour les Inviter à férer les abeilles, la nouvelle demeure, et
en construire de nouveaux en assez grand tous les instruments nécessaires pour fixer
nombre, et la période de la floraison des les rayons dans les cadres. Il a de plus une
arbres fruitiers semble nous assurer tous scie, un ciseau, un couteau à désoperculer,
les avantages ci-dessus Indiqués, mieux que un enfumoir, une brosse à abeilles, une
n'importe quelle autre saison. grande poêle pour recueillir les découlures
de miel et des cadres propres garnis de
TRANSFERTD'ABEILLES fils métalliques. Pour faire ce travail aussi
QUANDELLESSONTDISPOSEES A PILLER. facilement que possible, Il s'asseoit sur sa
boîte à outils. Au cas où il aurait besoin d'un
Nous avons recommandé l'époque de la cadre ou d'un outil que par inadvertance il
floraison des arbres fruitiers, parce qu'en se trouve ne pas avoir pris, un aide, qui
pareil temps, les abeilles, ordinairement. peut être occupé ailleurs dans le rucher,
trouvent assez de nectar pour que nous lui apporte, a son appel, ce qu'il désire. Dans
évitions le pillage. S'il était nécessaire la gravure ci-dessus on voit l'aide en train
cependant de le faire un peu plus tard, de passer un rayon sec sous la moustiquaire.
entre la floraison des arbres fruitiers, par On peut croire que de transférer sous
exemple, et celle du trèfle, il faudrait em- cette tente c'est opérer dans un espace trop
ployer la tente pliante faite d'une mous- restreint, mais nous l'avons fait de cette
tiquaire décrite au mot PILLAGE. manière nombre de fois facilement et avec
Apportez cette tente et tous les outils plein succès; et la tente ne gêne réellement
nécessaires au transfert, et placez-les auprès en rien les mouvements.
de la vieille ruche en boîte. En tambouri-
nant, chassez vos abeilles dans une boîte, MOYENRAPIDEDE TRANSFÉRER.
comme nous l'avons expliqué précédem-
ment. Mettez sur le côté la ruche à trans- Un peu avant le temps de l'essaimage
férer et avec un ciseau à froid, coupez les détachez avec un ciseau le dessus de la
clous de façon à pouvoir enlever une des ruche ou caisse, et mettez en place une
parois 611.226.
Après l'avoir soustraite, dispo- ruche à un seul étage, en veillant à ce que
sez le tout dans un espace aussi restreint les joints ne puissent livrer passage aux
que possible. Ceci fait, entrez sous la tente, abeilles. Suspendez alors des cadres garnis
TRANSFERT. 437 TRANSFERT.

de cire gaufrée dans cette même ruche et découvrez pas, regardez à l'intérieur de la
les abeilles ne tarderont pas à monter y vieille ruche. Si vous ne l'y apercevez pas
travailler. Quand la reine se mettra à pon- non plus, recommencez à tambouriner jus-
dre dans ces rayons, toutes les abeilles s'y qu'à ce qu'elle en soit sortie, car le succès
rendront bien vite, et vous pourrez l'enlever, de cette opération dépend entièrement de la
puis transférer, et faire ensuite ce que vous présence de la reine dans la nouvelleruche.
voudrez de la vieille ruche et des vieux Revenez à la ruche primitive, remettez-
rayons. Si vous êtes pressé, ce procédé vous la dans le bon sens et placez-la à deux pieds
permet de faire entrer graduellement votre en arrière de la nouvelle avec l'entrée:tour-
population dans des ruches perfectionnées, née àangles droits de laposition qu'elle occu-
sans beaucoup de tracas, et sans le gâchis pait. Vous avez maintenant dans cette vieille
produit par des coulures de miel. ruche environ un tiers de sa population
primitive, les rayons et tout le couvain.
MÉTHODE RAPIDEDE TRANSFERT Laissez-la ainsi pendant 21 jours au moins,
DE HEDDON. et au bout de ce temps le couvain sera éclos
Le découpage du couvain pour le trans- à l'exception d'un peu de couvain îde mâles
fert, le découpage d'un des côtés de la sans valeur. Retournez la ruche sens dessus
ruche, qui fait encourir le risque d'un pil- dessous, et recommencez à en tambouriner
lage, et toutes les autres difficultés possibles les abeilles qui restent dans la boîte à trans-
de l'ancienne manière d'opérer, ont suggéré fert comme précédemment. Mettez ensuite
à M. James Heddon une autre méthode — un garde-entrée de zinc perforé (voir
qui se recommande d'elle-même, surtout MALESou FAux-BOURDONS) à l'entrée de la
aux débutants — à ceux qui redoutent "les nouvelle ruche. Enfermez les abeilles de la
piqûres et l'affreux tripotage des rayons ruche, puis celles de la boîte à transfert,
poisseux". Comme la cire gaufrée est main- après quoi versez le contenu de celle-ci
tenant fort bon marché et que les rayons devant l'entrée de la nouvelle ruche, comme
construits avec elle sont de beaucoup supé- précédemment. L'enfumage a pour but
rieurs aux autres bâtis naturellement, d'éviter les batailles que livreraient les
comme de plus les rayons construits - dans abeilles de la seconde fournée à celles de
les ruches en boîtes sont presque toujours la première, et le garde-entrée permet
tordus, .défoncés, nous croyons que mes d'arrêter au passage la reine ou les reines
lecteurs feront mieux, après tout, de suivre qui ont été élevées pendant ce temps dans
la méthode rapide de Heddon. De -l'ait, l'ancienne ruche. Ces reines, si elles sont
chaque fois que nous avons l'occasion de vierges, seront prises sur le métal perforé,
faire un transfert, c'est elle que nous sui- puis données à des colonies, orphelines. Si la
vons exclusivement. reine qui est dans la nouvelle ruche a de la
Admettons que la ruche ou les, ruches, valeur, elle doit être mise en cage au mo-
après avoir été reçues démontées, sont ment de faire pénétrer la seconde fournée
assemblées et peintes, et contiennent des d'abeilles. Si aucune des deux reines (celle
cadres garnis de leurs fils métalliques et de de l'ancienne ruche et celle de la nouvelle)
fondations de cire gaufrée, toutes prêtes n'a de valeur, inutile de faire usage du zinc
par conséquent à recevoir les abeilles. perforé.
Allumez l'enfumoir et mettez votre voile. Le travail du transfert est terminé là, et il
Reculez l'ancienne ruche à 1 mètre ou ne vous reste plus qu'une vieille caisse
lm50 en arrière, et mettez la nouvelle contenant de vieux rayons difformes, avec
à sa place. Préparez une petite caisse de 0m20 peut-être un peu de miel et du couvain de
de profondeur et couverte d'un côté qui bourdons. Le miel peut être extrait ou servi
recouvre exactement (sans l'emboîter) le en rayon sur la table, si sa qualité le permet.
fond de la ruche en boîte. Retournez celle-ci La cire, du reste, peut être mise à fondre et
sens dessus dessous; placez la boîte à trans- la ruche elle-même fera du bois à brûler de
fert par-dessus et alors tambourinez sur les première qualité, parce que tout l'intérieur
parois de la ruche avec deux hâtons jusqu'à est enduitde propoliset defragments decire.
ce que les deux tiers des abeilles soient La méthode que nous venons de décrire
montées dans la boîte. Soulevez alors déli- est celle connue sous le nom de Méthode
catement cette boîte contenant les abeilles rapide de Heddon n. Comme elle est plus
et videz-la devant l'entrée de la nouvelle propre, plus rapide, et nous pouvons le dire,
ruche. Assurez-vous que la reine soit parmi moins coûteuse et certainement plus satis-
les abeilles, en surveillant l'entrée pour la faisante dans ses résultats, nous la recom-
voir passer avec le reste. Si vous ne la mandons de préférence aux ancien s procédés.
TRANSPORT DES ABEILLES. 438 TRANSPORT DES ABEILLES.

Il y a cependant une difficulté avec la de leur premier vol de lasatsonaprès le confi-


méthode de Heddon: Quand on opère d'après nement de l'hiver, voltigent dans l'air autour
ce procédé peu après la saison de la meillée, de l'entrée, examinant soigneusement les
les rayons risquent d'être remplis de miel. entourages de la ruche, formant des cercles
Comment l'en retirerons-nous? Après que déplus en plus grands-, embrassantdu regard
la dernière fournée d'abeilles a été expulsée, chaque fois de nouveaux objets au moyen
nous pouvons détacher les rayons en mor- desquels elles puissent reconnaître leur
ceauxet en extraire le miel. Mais le meilleur demeure par la suite. Lorsqu'elles ont une
moyen c'est d'établir la ruche en boite à fois bien remarqué l'emplacement, elless'en
100 mètres environ du rucher, sur un pla- éloignent et y reviennent, sans la moindre
teau et de réduire l'entrée de façon à ce attention aux objets environnants. En con-
qu'une seule abeille puisse passer à la fois, séquence, lorsque la ruche est portée seule-
comme il est expliqué à la fin de l'article mentà quelques pas de l'endroit qui leur
PILLAGE.Un peu de pillage pourra se pro- est familier, le trouble et la consternation
duire d'abord, mais il s'apaisera bientôt et s'emparent d'elles.
au bout de quelques jours les abeilles On ne peut, pour cette raison, porter ses

MIKE WALL, TEMPE,ARIZONA,ET UNE PILE DE VIEILLESRUCHESAVECLES RAYONS


COUPÉSDONTIL A GARNIDES RUCHESLANGSTROTH.

auront emporté paisiblement tout le miel abeilles à quelques pas ou à] un [quart de


des rayons. Il ne s'en suivra aucun trouble mille de distance sansque la grande majorité
dans le rucher, par la raison que les abeilles d'entre elles reviennent sur l'ancien em-
s'emparent du miel lentement, à peu près placement, à moins d'employer la méthode
comme si elles le puisaient aux sources natu- que nous allons décrire; autrement elles
relles. Aussitôt que la ruche en est vidée, périraient, ou peut-être, entreraient dans
les abeilles cessent naturellement de la visi- quelque autre ruche proche de leur ancien
ter, et vous pouvez alors couper les rayons, support, et le résultat serait un combat
les mettre dans un extracteur solaire à cire dans lequel bon nombre d'abeilles] péri-
et porter la vieille ruche au bûcher. raient.

DES ABEILLES. - Si l'on désire changer ses abeilles de


TRANSPORT
Les jeunes abeilles, lorsqu'elles sortent pour place, et qu'on veuille les porter pour le
la première fois, ou les plus vieilles, lors moins à un mille et demi ou deux milles,
TRANSPORT DES ABEILLES. 439 TRANSPORT DES ABEILLES.

le problème est des plus faciles à résoudre; les abords de l'avant de l'apier ou de leur
car alors elles demeureront partout où onles ancienne place. Lorsque les abeilles ont
aura installées. Sitôt qu'elles sont établies achevé le temps de confinement aul leur
dans un nouvel endroit, elles remarquent avait été assigné, mettez-les en arrière dans
la situation de leur ruche avec autant de l'apier. Peut-être quelques-unes des abeil-
soin et de précision que lors de leur pre- les retourneront-elles à leur ancien support,
mier vol. Après quoi elles s'en éloignent et mais la grande majorité d'entre elles
y reviennent, comme si c'était toujours accepteront leur nouvel emplacement. A
leur ancienne demeure. celles qui sont retournées à l'ancienne
Mais il n'est pas aussi aisé de mouvoir les place, vous donnerez un cadre de couvain
abeilles de l'avant à l'arrière de l'apier, ou dans une ruche; et lorsqu'elles se seront
bien, disons, à un quart ou à un demi-mille groupées sur ce cadre, portez-les devant le
de distance. Elles sont familiarisées avec nouveau support et secouez-les à l'entrée
tout l'espace qu'elles ont couvert dans leur de la ruche. Si l'on confine les abeilles par
vol dans le rayon d'un mille de leur an- des jours froids ou pluvieux,oùellesne peu-
cienne demeure; et quand elles parcoure- vent sortir, on n'aura pas à déplorer la
ront de nouveau leur ancien terrain de perte du butin qu'elles auraient pu recueil-
chasse, pour ainsi parler, au lieu de revenir lir dans les champs; mais tandis qu'elles
à la ruche qu'elles viendront de quitter, sont enfermées dans la cave, surveillez-les
elles retourneront à l'ancien emplacement. bien pour voir à ce qu'elles n'étouffent pas,
Comment donc, les ferons-nous demeurer ne soient pas asphyxiées; .et, si la chose est
où nous les avons établies? Un moyen, et praticable, recouvrez le dessus dela ruche
le meilleur de tous, est d'attendre jusqu'à d'un grillage. Mieux vaut trop d'aération
l'automne ou l'hiver. Lorsqu'elles ont que pas assez.
renoncé à sortir pour le reste de la saison, Pendant les jours froids, il n'est pas néces-
portez-les à l'endroit où vous les désirez. saire de mettre les abeilles en cave; et
SLelles sont confinées parle froid pendant après qu'on a cloué la toile métallique sur
plusieurs semaines ou plusieurs mois, elles l'entrée, la ruche peut être aussitôt portée
remarqueront à leur première sortie leur sur son nouveau support. Les abeilles se-
nouvel emplacement et y reviendront ront retenues prisonnières durant cinq
- comme à leur demeure régulière et perma- jours au moins, ou même aussi longtemps
nente. Si on peut les confiner pendant plu- qu'elles demeureront paisibles. Si elles se
sieurs mois dans une cave, cela vaudra massent en foule autour de l'entrée, de façon
encore mieux; puis, lorsque vous les remet- à empêcher la circulation de l'air dans la
trez dehors au printemps, vous les placerez ruche, il faut leur rendre aussitôt la liberté".
à l'endroit choisi; car tout le monde sait Mais ne songez jamais à confiner une forte
que les abeilles qui ont hiverné en cave colonie pendant les chaleurs sans la mettre
peuvent être portées n'importe où le prin- dans une cave où règne la fraîcheur, et sans
temps suivant, sans respect pour leurs aérer la ruche autant que faire se peut.
anciens supports. Partout où vous les éta- Ordinairement on peut transporter facile-
blissez, elles remarqueront leur place, et ment un faible nucleus d'un endroit à un
cette place devra rester fixe tout le long autre, sans danger d'asphyxie. Comme nous
de la saison. l'expliquons plus loin au chapitre NUCLEI,
Mais supposez que vous vous trouviez au nous avons coutume d'en confiner les abeil-
milieu de l'été, et que pour une raison ou les pendant au moins trois jours. Au bout de
une autre vous soyez obligé de porter vos ce temps elles se montrent généralement
-abeilles à quelques mètres de distance. satisfaites de conserver leur nouvelle situa-
Peut-être s'est-on plaint que les abeilles tion,sans chercher à retourner à leur ancien
établies en avant de l'apier ont gêné les emplacement. Cette méthode ne doit pas
passants sur la route, et pour éviter des être mise en usage s'il est possible, de quel-
ennuis, on juge bon de les placer plus en que façon que ce soit, de laisser les abeilles
arrière. Dans un cas de cette espèce, on où elles sont jusqu'à l'automne ou l'hiver.
peut employer la méthode suivante: Il existe encore un autre procédé; et
Clouez unetoile métallique sur les entrées, toutes les fois qu'il est possible de le mettre
descendez les ruches à la cave et tenez-les en pratique, nous le recommandons de pré-
y renfermées pendant au moins cinq jours, férence à celui d'enfermer les abeilles en
et même plus longtemps si elles vous parais- cave; et c'est de transporter les abeilles à
sent calmes. Pendant que les abeilles sont une distance d'au moins un mille et demi à
dans la cave, ^changez autant que possible deux milles de leur ancien emplacement.1
TRANSPORT DES ABEILLES. 440 TRANSPORT DES ABEILLES.
Mais cette méthode Implique un labeur con- tre l'autre au sommet de la ruche, de façon à
sidérable, de sorte que la plupart des gens produire une très forte tension.
ne lajugeront pas pratiquable. Un autre procédé, quelque peu similaire,
On peut craindre que les abeilles rendues consiste à n'employer qu'une corde, en la
à la liberté après avoir été confinées à la passant autour de la ruche et la nouant assez
cave, retournent à leur ancien support.
Ceci est particulièrement vrai des abeilles
communes; et il serait sage pour cette rai-
son, avec elles, de remettre à l'hiver tout
changement à une courte distance. Règle
générale, nous sommes contraires à tout
transport de ruchées complètes à une
courte distance en plein été; mais en cas de
nécessité ou en raison d'une circonstance
imprévue, on peut les confiner en cave,
comme nous l'avons expliqué, pour que
l'opération réussisse. MANIÈREDE FICELERLE PLANCHER
ET LE TOIT.
COMMENT ON TRANSPORTELES ABEILLES lâche. On
glisse alors dans la corde un bâton
A DE LONGUESDISTANCES.
auquel on fait faire un demi-tour, de façon
Les remarques que nous avons faites jus- à serrer la boucle qui l'entoure autant que
qu'ici s'appliquent seulement au transport possible.
des abeilles à de courtes distances; mais Mais pour nous, le meilleur moyen et cer-
lorsqu'elles doivent être charriées à une tainement le plus sûr, celui que nous avons
distance considérable et cahotées sur de adopté pour nos propres transports, est de
mauvaises routes, les abeilles ont besoin se servir d'un crampon spécial (qu'on trouve
que leur ruche soit plus largement aérée chez tous les fabricants de ruches) que mon-
qu'on ne peut le faire d'ordinaire par l'en- tre la gravure ci-dessous.
trée habituelle. Si la ruche est close au
milieu du jour, les abeilles qui sont au
champs risquent d'être perdues. On ne
ferme habituellement la ruche qu'à la nuit
ou bien de très bonne heure le matin —
mais 11vaut mieux le soir.
Si vous voulez transporter les abeilles
pendant la journée, tandis que beaucoup
d'entre elles sont aux champs, vous pouvez
les retenir presque toutes en leur envoyant
un peu de fumée de temps en temps pendant
une demi-heure. Ceci donne à celles qui
sont sorties le temps de revenir, et la
fumée empêche les autres de quitter la
ruche. Si la colonie est très forte, laissez
une ruche avec un rayon de couvain sur
l'ancien support, et vous aurez la meilleure
occasion de former un nucleus des abeilles
qui y retourneront.
La plupart des apiculteurs fixent les plan-
ches à leurs ruches de façon permanente, de
sorte qu'en pareilcas ils n'ont plus qu'à assu-
jettir le toit et à mettre un grillage de toile Un des bras du crampon est enfoncé dans
métallique sur l'entrée. On voit dans la gra- le plancher, l'autre dans le corps de ruche.
vure ci-après un très bon moyen d'assujettir Un crampon de chaque côté et un à l'arrière
le plancher et le toit à l'aide de deux cordes. suffisent pour maintenir le plancher. (*)
Une des cordes est passée autour d'un des (*) Tousnos plancherssontassujettisde façonper-
bouts de la ruche et serrée autant que faire manente par ce moyen,et l'on enlèveles crampons
se peut, puis l'autre est serrée de même à touteslesfoisqu'il est nécessaire,sansavoir à retour-
l'autre bout. On les ramène enfin l'une con- ner la ruchesensdessusdessouspourenlever le3 clous
TRANSPORT DES ABEILLES. 441 TRANSPORT DES ABEILLES.

Pour le toit 11en faut quatre — deux de beilles, et à l'occasion même celle de l'apicul-
chaque côté. On les fait sauter très facile- teur et du conducteur. En route, faites mar-
ment à l'aide d'un tournevis de 30 cm. de cher l'enfumoir de temps en temps pour
long au moins, s'ils ne sont pas enfoncés trop vous assurer qu'il va toujours. Nous empor-
avant. On voit, en 1, l'outil introduit d'un terions aussi avec nous un seau d'eau et une
côté, tout contre un des bras du crampon, grosse éponge. Si l'une ou l'autre des co-
et auquel on a fait faire un quart de tour, lonies parait souffrir du manque d'aération,
puis on l'a amené, en 2, de l'autre côté et on lancez un peu d'eau contre le grillage de
l'a tourné de nouveau sur lui-même. Le l'entrée. Règle générale, évitez de charrier
crampon se trouve alors suffisamment sou- vos abeilles pendant les fortes chaleurs.
levé pour pouvoir passer sous lui le tour- Transportez-les le soir quand l'atmosphère
nevis (en 3) qu'on manœuvre comme un est un peu rafraîchie.
levier et qui le fait aisément sauter.
EXPÉDITIOND'ABEILLESA DE LONGUES
COMMENT ONEMPÊCHELESABEILLESD'ÊTRE DISTANCESEN GRANDEVITESSE.
ÉTOUFFÉES.
Pendant les chaleurs, il faut prendre les
Des dispositions doivent être prises pour plus grandes précautions pour que les abeil-
empêcherque lesabeilles ne soient étouffées. lesne soient pas asphyxiées, ni leurs rayons
Même par les plus fortes chaleurs nous ne fondus par la haute température qui se
mettons plus de toile métallique sur la ruche. dégage lorsque leur ruche n'est pas suffi-
Quatre petits morceaux de bois de 13milli- samment aérée durant un embarquement.
mètres environ de largeur et n'ayant guère
plus de 3 millimètres d'épaisseur, sont pla-
cés aux quatre coins entre le chapiteau et
la ruche, puis on enfonce les crampons. Ceci
laisse une ouverture de 3 millimètres entre
le corps de ruche et le toit, qui joint au
grillage de l'entrée, établit une ventilation
suffisante, pourvu qu'onnesoit pas trop long-
temps en route. Mais, même en ce cas, on
peut encore empêcher que les abeilles ne
soient suffoquées en lançant un verre d'eau
contre le grillage de l'entrée. Ce moyen éloi-
gnera les abeilles de la toile métallique, ce RUCHEA TENONSPRETEPOURL'EXPÉDITION
que la fumée n'aurait pu faire. La fumée
d'ailleurs n'aurait contribué qu'à aggraver D'ABEILLES.
la situation, tandis que l'eau procure un sou- Nous clouons toujours un grillage sur un
lagement instantané. Elle rafraîchit les cadre de 37 millimètres environ d'épaisseur
abeilles et éloigne celles qui empêchaient et de même mesure que le dessus de la ru-
la circulation de l'air.
che, où nous le fixons au moyen de deux vis
Si l'eau ne parvient pas à faire quitter le à bois. On peut au besoin se servir de clous
grillage aux abeilles, enlevez ce dernier et pour assujettir ce cadre si on le préfère,
laissez-les sortir. Si les ruches sont en route mais les vis sont beaucoup plus faciles à en-
depuis un demi-mille pour le moins, 11 n'y a lever. Le toit est ensuite assujetti à environ
guère à craindre que les pauvres s'envolent 5 centimètres au-dessus du grillage, de sor-
après les cahots qu'elles ont supportés. te qu'il fait office de planche d'abri au cas où
Pour transporter nos abeilles aux ruchers la ruche serait placée en plein soleil. L'éta-
éloignés, nous nous servons habituellement blir ainsi, ce peut être le moyen de sauver
d'un chariot à deux chevaux et d'une sim- la vie de ses abeilles.
ple fourragère. La gravure de la page sui- Pour assuj ettir les cadres de façon à ce
vante donnera une idée de la manière dont qu'ils ne s'entrechoquent pas, nous em-
les ruches y sont empilées. Il faut se munir ployons une baguette de bois entaillée ré-
d'une grande quantité de corde, d'un mar- gulièrement, comme celle que l'on voit en
teau, de pointes, d'un tournevis et d'un en- A A dansla gravure ci-jointe; chaque entail-
fumoir allumé. Veillez à ce qu'il ne s'étei- le emboîte exactement le sommet d'un ca-
gne pas durant la route. Un peu de fumée dre et les extrémités de la baguette viennent
envoyée juste à tempspeut sauver la vie de reposer sur la bande en fer-blanc qui sou-
chevaux coûteux, d'une charge entière d'a- tient les cadres dans l'autre sens.
TRANSPORT DES ABEILLES. 442 TRANSPORT DES ABEILLES.

Deux vis de cuivre l'assujettissent. Une bois solide et léger de 4 millimètres 1/2
même baguette, pareillement entaillée, est seulement d'épaisseur. Les bouts ont un peu
clouée transversalement au milieudu plan- plus de 9 millimètres. Le fond est garni d'un
cher, les reliefs des entailles remontant en- grillage, puis on cloue une traverse de bols
tre les cadres, ce qui empêche ces derniers à chaque bout pour soulever le nucleus au-
dessus du plancher. Pour la commodité, le
grillage du dessus est fixé sur le couvercle

de heurter les uns contreles autres et d'im-


primer des secousses aux abeilles. Quand on
a cloué la toile métallique sur l'entrée, les
rayons mis dans la ruche et maintenus par
les baguettes munies d'encoches, une fois le
cadre grillagé vissé sur le sommet, la ruche
est prête à être expédiée.
Si vos abeilles sont sur des cadres fixes —
c'est-à-dire sur le cadre Hoffman,ou le cadre
fermé aux deux bouts dont nous avons parlé
aux chapitres LES CADRESET LEURMANI-
PULATION,CADRESFIXES, ET CONSTRUCTIONS
DESRUCHES— la baguette d'espacement
n'est pas nécessaire, naturellement. Les ca-
dres se trouvent déjà assujettis dans les ru-
ches, et celles-ci prêtes pour le transport et la
navigation; et leur grand avantage est qu'on
n'a pas à perdre son temps à les aménager
dans ce dessein.
Il est presque de nécessité absolue de .WÏBOITE D'EXPÉDITIONPOURNUCLEUR.
maintenir les rayons eux-mêmes aux cadres
par un fil delaiton, ou du moins de veiller à spécial représenté ci-dessus, lequel, une fois
ce qu'ils soient vieux et solides, et bien atta- mis en place, conserve un espace de 25 mil-
chésà la barrette du fond si on ne leur met limètres entre le couvercle proprement dit
pas de laiton. C'esttrès risqué, cependant, et legrillage. La mince planche placée au-
que defaire voyager des rayons non sou- dessus de ce grillage le garantit des rayons
tenus par des fils de fer 144.Il est impossible directs du soleil, et contre les heurts qu'il
de prévoir 13 genre de traitement qu'ils pourrait subir. Elle offre aussi une place
auront à subirde la part d'employés brutaux, commode pour attacher l'adresse, et mettre
peu soigneux, indifférents, dans la presse l'avertissement: Il Manier avec précaution."
d'un transport en grande vitesse; et tout On paye cher pour l'expédition des abeil-
en donnant tort aux employés de chemin de les en grande vitesse, de là, la nécessité
fer pour leur inattention, leur brutalité en que les colis soient aussi légers que possi-
chargeant et déchargeant les colis, nous ble; et pour cette raison les rayons ne doi-
devonsprendre de notre côté toutes les pré- vent pas contenir plus de miel que juste ce
cautions possibles pour que notre envoi se qu'il en faut aux abeilles pour les conduire
fasse en bonnes conditions. Il suffit générale- jusqu'à destination. Des indications nette-
ment du bourdonnement des abeilles contre ment imprimées à l'extérieur expliqueront
la toile métallique de l'entrée pour avertir l'aliment stimulant à donner aux insectes
du contenu du colis et obtenir qu'il soit pour obtenir qu'un nucleus puisse devenir
manié avec précaution. une forte population.
Il se fait un commerce très étendu d'abeil-
les expédiées en nucleus de un, deux, trois et COMMENT ON PRÉPAREUNEEXPÉDITION
même quatre cadres. La gravure ci-dessus D'ABEILLESPAR WAGON.
représente une caisse légère d'emballage, Si vous faites usage de cadres libres,
dont les parois et le dessus sont faits d'un simplement suspendus,assuj ettlssez-lesavec
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TRÈFLE
(LE). 444 TRÈFLE(LE).
les baguettes encochées représentées à la des Etats-Unis, et elle a su même faire son
page précédente. Si vos cadres sont du mo- chemin dans nos provinces du sud. Qu'un
dèle fixe, ces baguettes d'espacement ne insecte quelconque vienne à détruire en
sont naturellement pas nécessaires. Enlevez une année tout le trèfle qui croît aux Etats-
le toit et recouvrez le dessus de la ruche Unis, et l'apiculture pratiquée dans plus de
d'une toile métallique. Le meilleur moyen la moitié des localités sera virtuellement
est de fabriquer un cadre de 50 millimètres ruinée, sans compter qu'un des miels les
d'épaisseur et de clouer dessus la toile plus fins (et considéré par beaucoup comme
métallique, comme nous l'avons expliqué le meilleur) sera pour jamais banni des
plus haut. Il doit rester entre les cadres à marchés. Ce qui veut dire que la récolte
couvain et le grillage un espace libre d'envi- annuelle de miel, comprenant le miel vendu
ron deux pouces de hauteur. Avant de char- et celui qui est consommé sur place, pour
ger les ruches sur le fourgon, garnissez le les Etats-Unis seuls, subiront une perte de
fond de la voiture d'une couche de paille de 50 pour cent.
quatre à cinq pouces d'épaisseur, puis pla- Tandis qu'on semble se fatiguer à la
cez-y vos colonies en laissant entre elles une longue de presque toutes les sortes de miel,
distance de quatre à cinq pouces. Tout le on ne paraît pas plus se lasser de celui de
fond étant garni d'un premier rang de ru- trèfle qu'on ne se lasse du pain et du beurre,
ches, séparez celles-ci du rang suivant par car il tient toujours sur le marché; et si le
des pièces de bois de 5 X 10 d'épaisseur
producteur peut dire que tout son miel n'est
placées en travers, puis, sur ces pièces de que le produit du trèfle blanc, il n'aura pas
bois, calez votre second rang de ruches. besoin de faire autrement l'article.
Pour faciliter le chargement, laissez un
Si nous suivons les cours des marchés,
passage dans le milieu du fourgon; de sorte nous voyons que cette sorte de miel est
que, si vous accompagnez vos ruchées, vous
aurez toute facilité d'atteindre à chacune généralement vendue au taux le plus élevé.
Il peut se trouver d'autres miels qui soient
d'entre elles. La paille a pour but d'amortir
les chocs violents. Un autre point est encore aussi bons, sinon meilleurs, au goût; mais la
très-important : Veillez à disposer le char- réputation de celui-là est tellement géné-
rale que dans tout le pays, quand un client
gement de façon à ce que les cadres soient
demande la meilleure qualité, c'est toujours
placés parallèlement aux rails; et n'empilez le miel de trèfle blanc qu'il entend désigner.
pas les ruches par plus de deux ou trois
rangs en hauteur. Autrefois, le trèfle blanc était considéré
comme fournissant du nectar sans jamais
AVIS. manquer; mais depuis dix ou quinze ans,
pour des causes que nous ne pouvons défi-
Avant de terminer, permettez-nous un nir, notre grande plante mellifère, notre
dernier conseil. Avant de transporter des soutien, est devenu quelque peu Irrégu-
abeilles, assurez-vous que toutes les entrées lière. Tout en croissant profusément, tout
sont si bien disposées que nulle abeille n'ait en portant des fleurs en abondance et parais-
la possibilité de s'échapper. Ne taillez pas sant dans les meilleures conditions pour
votre toile métallique trop juste, et repliez- l'exsudation du nectar, il lui arrive pour-
en les bords tout autour. Veillez à ce qu'elle tant à l'occasion de nous refuser son liquide
ait exactement la longueur voulue. Pour sucré; et le pis, c'est que durant trois ou
plus amples détails, voir RUCHERSANNEXES. quatre saisons successives, il ne nous fournit
quelquefois que très peu de miel. C'est alors
TRÈFLE (LE). (Trifolium).- Nous croy- que l'apiculteur peut apprécier ce que sont
ons pouvoiraffirmer en toute certitude qu'en les temps difficiles" surtout s'il a mis tout
raison de ses nombreux avantages, le trèfle ce qu'il possédait dans son exploitation.
est la plante mellifère la plus importante de La réduction dans la récolte du trèfle
tout le Nord du continent Américain et trouve en partie son explication dans le
peut-être même du monde entier. Elle fait que les terrains en friches et les pâtu-
occupe une telle place, que si elle vient à rages, qui autrefois étaient couverts de
manquer de fournir le nectar d'une manière cette plante qui poussait très drue, ont
générale, la récolte de miel est perdue pour cédé la place à la culture intensive. Ce que
tout le pays. C'est la façon dont elle est nous disons là est surtout vrai près des
répandue sur tout le continent qui lui donne grands centres de populations où chaque
pareille importance. On la cultive dans le pouce de terrain doit être mis à profit pour
Sud du Canada, dans le Nord et dans l'Est payer les impôts. Mais même, en tenant
TRÈFLE
(LE). 445 TRÈFLE (LE).

compte largement de toutes ces raisons, forte miellée en certaines saisons, mais pas
certaines conditions ont encore influé par- d'une manière aussi générale que le blanc,
fois pour empêcher le trèfle de sécréter son et les abeilles ne le butinent pas aussi long-
nectar. temps49. En butinant le trèfle rose des prés,
les abeilles rapportent de petites pelotes
DIFFÉRENTESVARIÉTÉSDE TRÈFLE. d'un pollen vert foncé tout particulier; et en
tenant compte de cette circonstance, nous
U:La plus importante est le trèfle blanc
ordinaire (Trifolium repens), que tout le pouvons dire avec certitude quand elles
recueillent du miel de trèfle rose. Les
monde connaît. Nous aimerions mieux per- Italiennes travaillent souvent avec activité
dre l'une des autres espèces, pour ne pas sur le trèfle des prés, tandis que l'abeille
dire toutes les autres mellifères, plutôt que noire commune ne semble même pas y
prêter attention. Sa culture est presque
semblable à celle du trèfle alslke, mentionné
plus loin; mais le meilleur moyen pour un
commençant de savoir comment la diriger,
est de consulter un fermier intelligent de
son voisinage, attendu que cette culture
diffère légèrement suivant les localités.
De même pour savoir comment recueillir la
graine, qui ne peut guère être récoltée
avec profit autrement qu'avec un écossoir
spécial.

TRÈFLEBLANC. LE PEAVINEOUTRÈFLEROUGEGÉANT.

de voir disparaître notre trèfle blanc, qui C'est, comme son nom l'indique, la plus
croit en si grande abondance, qu'on l'a grosse espèce de trèfle rose; et 1*1fournit
remarqué presque partout. Mais on a fait chaque saison une très grande quantité de
miel. Règle générale, cependant, comme le
peu de tentatives pour le cultiver en semis, trèfle rose mentionné précédemment, il est
à cause de la difficulté qu'on a à recueillir
à peine butiné par les abeilles communes;
sa graine.
mais presque chaque saison les Italiennes le
visitent plus ou moins et même parfois dans
les endroits proches de grands champs,
plantés de cette fleur, les abeilles recueillent
de cette source seule de très grandes quan-
tités d'un miel surfin. Comme elle fleurit
principalement durant les mois d'août et de
septembre, c'est une mellifère très impor-
tante M. Bien que le foin qu'elle donne ne
vaille pas celui du trèfle des prés, c'est
peut-être la meilleure plante fourragère
connue à faire enfouir par le soc de la char-
rue. Elle peut croître dans presque tous les
terrains si elle est semée en de bonnes con-
ditions; et lorsqu'on s'est assuré de cette
façon un bon dessous et que le labour l'a
enfouie dans le sol déchiré, le terrain se
trouve en excellent état pour faire produire
une belle récolte à presque toutes les
TRÈFLEROUGEGÉANT. plantes.
TRÈFLEALSIKE.
Une autre variété Importante connue
sousTle nom de trèfle blanc Hollandais, est On a cru d'abord que cette fleur était une
assez vendue dans le commerce. Nous hybride, puisqu'elle tient si bien le milieu
n'avons pu acquérir la certitude qu'il fut entre le trèfle blanc et le trèfle rose; de là
supérieur à l'espèce commune 341.Le trèfle son nom de Trifolium hybridum de Linné. On
rose des prés — T. pratense — fournit une sait aujourd'hui qu'il forme une espèce dis-
TRÈFLE
(LE). 446 TRÈFLE(LE).
tincte. Non seulement 11 fournit autant de dentqu'ilsohtiennent les meilleurs résultats
miel que le trèfle rose, mais de plus, ses d'un semis, en même temps que les avoines
pétales sont si courts que les abeilles n'ont fait au printemps. Bien que l'alsike. n'im-
aucune peine à atteindre au fond de la corol- porte comment on le cultive, puisse pro-
le. Imaginez une grosse tête de trèfle blanc duire du miel, il est nécessaire pourtant
dont l'extrémité des pétales serait trempée de bien préparer le terrain, si nous voulons
dans une belle couleur rose, le tout égal en obtenir une récolte abondante, soit en foin,
beauté à la fleur du dahlia mais trop com- soit en miel. Avec un sol bien ameubli, bien
mune pour être appréciée, et vous aurez une passéà la herse, nous pouvons le faire croître
juste idée de ce qu'est le trèfle alsike 343.La à une hauteur de 3 pieds et obtenir uae
feuille ressemble beaucoup à celle des profusion de belles têtes de fleurs de cou-
autres trèfles, si ce n'est qu'elle est d'un leur éclatante qui ne manqueront pas
vert frais et doux sans les auréoles qu'on d'étonner ceux qui n'ont pas encore vu un
voit dans le trèfle blanc et le trèfle des prés. tel spectacle, surtout si le champ est tout
Sile trèfle alsike fleurissait à une époque rempli du bourdonnement affairé des labo-
où les abeilles n'ont presque rien à butiner, rieuses Italiennes. Comme il peut être
comme il arrive pour le sarrasin, je le place- difficile de faire pousser la plante drue par
rais, au lieu du sarrasin, en tête de la liste des temps humides, on fera bien de semer
des plantes propres à semer en pâturages en même temps qu'elle une petite quantité
artificiels. (*) Là où le trèfle blanc ne croît de graines de phléole des prés. Sile semis
pas spontanément, l'alsike marche sans nul est fait tôt dans la saison, la plante peut,
doute en tête de toutes les autres plantes dans un bon sol, donner des fleurs en nombre
connues. Il fournit non seulement du miel considérable dès la première année, mais
en grandes quantités, mais déplus, la qualité il ne faut pas trop en attendre avant la
de ce miel n'est surpassée par rien au mon- seconde année, où la floraison est à son
de. Il est vrai que beaucoup de personnes comble. Elle donnera une belle récolte la
lui préfèrent celui de tilleul, de sauge de troisième année; mais après cela. si nous
montagnes et d'autres d'un parfum aroma- voulons entretenir la production du nectar,
tique, mais elles se lassent de ces derniers nous devons le semer de nouveau. Ce
au bout de quelque temps, et le miel de trè- semis peut être fait au printemps sur le
fle tient presque seul le marché, comme la blé d'automne, mais lorsque la phléole a
grande base de la nourriture de chaque jour, été semée avec le blé en automne, elle peut,
à côté et à l'égal de notre" pain etbeurre».345 dans certains sols, étouffer l'alsike.
CULTUREET MANIÈREDE FAIRE L'ALSIKECULTIVÉPOUR SONFOIN.
LES SEMAILLES.
Si l'on cultive l'alsike pour son foin et son
La culture du trèfle alsike n'est pas telle-
ment semblable à celle du trèfle des prés, miel, sans chercher à en recueillir la semen-
ce, il peut donner au moins deux bonnes
que ce qui convient à l'une puisse convenir récoltes chaque année; en ce cas on le coupe
à l'autre. Comme la graine de l'alsike est
en pleine fleur. Dans notre localité il fleurit
beaucoup plus petite, il en faut une moins habituellement à lafin de juin, et fournit
grande quantité; il en faut généralement
quelquefois une grande quantité de miel
quatre livres par acre. Comme il ne fleurit avant que le trèfle blanc soit fini. Tout le
que la seconde année, outrès peu la pre- monde reconnaît que son foin vaut les
mière, en culture ordinaire il peut être
autres fourrages en usage, 347et que les
semé à n'importe qu'elle époque, et en fait
on le sème souvent sur le blé, sur la neige champs qui en sont plantés fournissent les
meilleurs des pâturages pour tout espèce de
en Mars. De cette manière nous pouvons
nous rendre parfaitement compte si nous troupeaux, après que le trèfle a été coupé.
Ce qu'il vaut pour les vaches laitières est
répandons la graine avec régularité sur le démontré parle passage suivant extrait des
sol. Les fermiers proches de nous qui nous 01
fournissent la meilleure semence, préten- Oleanings in Bee Culture ,. Vol. XIII.,
page 161:
(*)Si l'on coupe l'alsike, ou même qu'on le fasse ENTANT QUEFOURRAGE.
paître aux animaux,juste avantsa floraison,il fleurira Il est
de nouveausitôt après le trèfleblanc,et donnera une d'un lait supérieurà tout,et produitun afflux
très prononcé
fortriche.Le 15juin, date à laquelleje chassai
récoltede miel de trèfleau momentmême oùonen a mesbêtesdesurl'alsike, je les laissaiprendreleursébats
le plus besoin.Un denos maîtresen apiculturenous dansun champde trèfle rosedes prés dont la floraison
a affirméque la seule connaissance de ce fait, acquise commençait justement,et à lafindu troisièmejour,latota-
durantun congrès,lui a rapportéplus de 60dollars. lité de lait fourniepar les cinq vachesavait diminuédo
TRÈFLE
(LE). 447 TRÈFLE(LE).
0quartschaquefoisque l'ontrayait.PuisenOctobre,pour leversantsudde la colline.L'annéeétait sèche,"etmon
jugerencoreunefoisde cequ'il valaitpourla nourriture alsikenedépassapasun pieddehaut et commeonm'avait
(les bestiaux,commele champen était tout couvertde dit que la graine devaitêtre recueilliesur la première
feuilles,je permisà mesvachesd'y retourner.Vouspouvez récolte,je le coupaipour la graine, et je fus tellement
jugerde nia surpriselorsqueje constatai,au boutd'une désappointé envoyantlapetitequantité quej'en recueillais
semaine,quenousavionsregagné10quartssurla totalité queje traitaila chosede conte,et labouraitoutmonchamp
dulait à chaquetraite. le mêmeautomne.Quelquesannées plustard, je vis un
Millin^ton,Michigan. M.D. YORK. boisseaude cette graineà la foire du Dane County,à
Madison.Je m'informaiauprès du propriétaire, M.
RÉCOLTEDE LA GRAINE. Woodward,de ce qu'il en pensait,et si elle était d'une
cultureavantageuse. Il meréponditqu'il récoltait quatre
La graine est toujours récoltée des pre- boisseauxde semencepar acre,et lavendait10dollarsle
mières lleurs, et l'alsike, en ce cas, doit être boisseau;quele foin,aprèsquelades graineenavaitétésépa-
était supérieureaumeilleur foinsde trèflerose,et
laissé sur pieds 15 jours de plus que pour rée, que sesbestiauxs'ennourrissaientde préférenceà tousles
la récolte du foin. Si vous voulez vendre autres.J'achetaidoncdeuxboisseauxde cettegraine,etla
votre semence un bon prix, il faut qu'elle semai,comptantenvironunboisseaupourdouzeacres,mé-
soit très bien nettoyée. Elle est débarrassée langeantuntiersdephléolepar mesure,làoùje ne voulais
d'une batteuse lecultiverquecommepâturageet pourlefoin,età peuprès
des siliques à l'aide spéciale lamêmequantitéd'alsikepur làoùje voulaisle cultiver
pour le trèfle, puis on la nettoie dans un pourla graine.Il nedonnepasde semencesl'annéemême
van de moulin ou dans un-tarare muni de oùil a été planté,maisseulementl'annéesuivante,comme
cribles appropriés. Comme la graine de le trèflerosedes prés. Je l'ai seméavecle blé, l'orgeet
de la même l'avoine.C'estaveclebléet l'orgede printempsqu'ilréussit
phléole est presque grosseur le mieux.
que celle de l'alsike, il est difficile de les J'ai recueillino boisseauxde grainescetteannéesur
séparer complètement, à moins que le van 20acresde terrain.Je comptelesvendre7 dollarsle bois-
du moulin soit organisé dans ce but. Comme seau,et il m'estresté après le battage25tonnespourle
l'alslke pèse 60 livres au boisseau, et la moinsde bonfoin,qui suffiraità luiseulà rembourserle
a prix dela fenaisonet du battage.Il y a quelquesannées,
phléole 45 seulement, il n'y pas grande j'ai vendumarécolteentièreà la Chambrede Commerce
difficulté à obtenir un résultat efficace. de Chicagoà 11dollarsle boisseau.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter que M.GeorgeHarding,deWaukesha,quiélèvedesmoutons
Costwoldetdesbœufsà courtescornes,et qui estl'undes
quiconque récolte la graine pour en faire le fermiersles plus intelligentsdu Wisconsin, memontraun
commerce doit éviter scrupuleusement petit champappartenantà l'un de ses voisins.Ce champ,
d'expédier de mauvaises semences; et dans m'affirma-t-il, rapportesept boisseauxde grainesd'alsike
les lieux où prévalent le chardon du Canada par acre, que son propriétairevenddans le Milwaukee
ou toutes autres mauvaises herbes de cette 12dollarsle boisseau.J'ai quatre-vingtsacresplantésen
; ettantqu'ilsmerapporterontautantqu'ilsl'ontfait
alsike
espèce, il ne faut en aucun cas songer à jusqu'àprésentje continueraià ensemer.
cultiver les plantes pour la semence, sur- L4 premièrerécoltede l'annéequi suit l'ensemencement
tout si celle-ci est destinée au commerce. est cellede la graine.On peut couperla plante pourla
S'il se trouve des chardons dans le voisi- graine plusieursannéesde suite.Cen'est pas une plante
bisannuellecommeletrèflerose,maisune plante vivace.
nage, cultivezl'alsike pour le foin et le miel, Ellea uneracinepivotanteavecunequantitéde radicelles,
et laissez quelque autre personne, en une et nesesoulèvepaspar la gelée,comme le trèflerose qui
situation plus propice, fournir les semences. n'a qu'uneracinepivotante.
Je le préfèreau trèflerose pourplusieursraisons.Lors-
PROFIT QUE RAPPORTEUNE RÉCOLTE. qu'onlesèmeavecla phléole,ilarriveà maturitéenmême
tempsquela phléole.(Letrèflerose moyenmûritavantque
Depuis plusieurs années, le cours de la la phléolesoitbonneà couper).Je le coupeduioau15juillet ;
semence varie de 5 dollars 50 à 8 dollars le la le trèflerosedoit être vers
coupé(ici) le20juin. Pendant
fenaison,laroséeoude petitespluiesgâtentdifficilement
boisseau, et la la
récolte moyenne de graine l'alsike.Il nese divisepasen particuleslégèresquivolent
est d'environ quatre boisseaux par acre. autourde vouscommele trèfle des prés, ce qui rendce
Elle est vendue au détail 75 à 90 centimes la derniersi désagréable à manierenfoinouengraine.La tige
n'estnisi nisi creuse,etellea plus de tigettesde
livre, et l'on compte 60 livres au boisseau, feuillesetgrosse, defleurs.La fleurest rose pâle.Il fautcouperle
(Voir TRÈFLE). trèfledes présau momentoùnotreblénousoccupele plus.
Le passage suivant, extrait de The Farmer, Oncoupel'alsikeaprèsque le travail dublé est terminé,
de Saint-Paul, Minnesota, montre non seule- cequiestungrandavantagepourunerégionoùl'oncultive
le blé.
ment le bénéfice qu'on peut réaliser en Après larécoltede la graine,l'alsikefaitencoreun bon
cultivant l'alsike, mais est une nouvelle pâturaged'automne. Mes bestiaux le paissentde préférence
preuve de sa valeur comme fourrage. Le au trèflerose,à la phléoleouà la bluegrass.Labluegrass
lecteur voudra bien observer que l'écrivain ou,commeonl'appellesouventence pays,l'herbede juin,
est unebonnepetiteplanteau débutet àla findela saison,
ne s'intéresse nullement aux abeilles. maisquise dessècheen plein été et sansle trèfle, nous
LACULTURE DEL'ALSIKE, SANS ÉGARD A L'APICULTEUR, aurionsété bien dépourvusde pâturageuneannéeaussi
EST-ELLE AVANTAGEUSE AUXFERMIERS ? sècheque celle-ci.
DaneCountry,Wisconsin. (Hon.)MATT. ANDERSON.
Il y a une vingtained'annéesenviron,j'achetaipourla
premièrefoisdela grained'altike,que je semaifeulefur L'extrait suivant, des Gleanings in Bee
TRÈFLE
(LE). 448 TRÈFLE(LE).
nation.Nesemezpasdansunterrainsec,sablonneux, car
Culture, Vol. XIV, page 327, a une si grande l'alsikese plaitinfiniment
mieuxdansun solhumide.
importance concernant la culture de l'alsike Uneméthodesi simpled'augmenter lavaleurd'unpâtu-
ou d'autres plantes mellifères, que nous le ragenedoitpasêtrenouvelle, maisjenel'aijamaisentendu
donnons en entier. mentionner, bienquesansdouteplusieursl'aientessayée.
Danville,Québec,Canada. GEO.O.GOODHUE.
IDÉESUGGÉRÉE AUXAPICULTEURS POUR OBTENIR
DESFERMIERS QUILESAVOISINENT Nous avons à peine besoin d'ajouter que la
QU'ILS CULTIVENT L'ALSIKE. méthode ci-dessus peut être appliquée au
Je suis parvenuà augmenterles sourcesnaturelles sarrasin, au colza, et à toute autre plante
d'approvisionnement de mesabeillescescinqousixder- mellifère qui ait également de la valeur aux
nièresannées,commesuit: J'ai d'abordessayéle mélilot
avectrès peu de succès,je me suisalorsdécidépourle yeux des fermiers.
trèflealsike,et voicicomment je m'yprends.
Versl'époquede l'annéeoùnousnoustrouvons,j'achète MÉLILOT.
de 200à 400livresdelameilleuresemencede trèflealsike,
&Montréal,au prixde gros.Cetteannéeje pourrail'avoir Depuis quelques années cette plante,
à 60centimes, peut-êtreà moins.Je comptefairemonachat considérée jusqu'ici comme une mauvaise
lasemaineprochaine.Il me coûtera1/2cent.de transport herbe
par bateau,et je le vendraiprobablement auxfermiersqui par les conseils municipaux en géné-
setrouventdansun rayondedeux millesdemon rucher, ral et par les fermiers ignorants, commence
àraisonde 30cents.la livre.Asi bas prix, tousceuxqui à se répandre sur tout le territoire des
diminuentlerendementde terres propresà la culturede Etats-Unis. Nous nous souvenons qu'il y a
l'alsikeen y semantde moinsbonnesplantes,s'en empa- d'années le mélilot était inconnu autour
reront,attendu que chezles marchands,il vautici 16à peu
18cents.Troislivresmélangéesde phléolesuffisenttrès de nous. Et les premiers pieds que nous
bienà ensemencer un acre,desortequevouspouvezvous en vîmes, causèrent une grande sensation
rendrecomptequeje mecréeunesourced'approvisionne-parmi nous, apiculteurs, et dans la masse de
ment pourla meilleurequalitéde miel,et qui durerade la
deuxà cinqans,pourla modestesommede37francs50par population, parce que durant le temps de
centacres.Je neconnaispaspourmoideplacement meilleur leur floraison, ils étaient absolument cou-
qui exige une moindremisede fonds,medonnemoins verts d'abeilles. Bien loin d'être une herbe
d'ennuis,ouqui me rapportedes bénéficesplus prompts nuisible, elle donne un fourrage très appré-
ou plus certains.Je pourraisdéjà obtenirqu'onsèmeune ciable dans certaines localités349; et tandis
bonnequantitéde grainesrien qu'enles vendantau prix
coûtant maisje m'aperçoisquela diminutionde prixde que le trèfle blanc, pour une cause inexpli-
deux ou trois cents par livre augmentede beaucoupla cable, nous refuse sa miellée, comme il fit 11
quantitéquienestsemée.Comme letrèfleblancet letrèfle y a un petit nombre d'années, le mélilot,
alsikesontlesmellifèressur lesquellesou puisselemieux merveilleuse mellifère, semble vou-
compter i ci— il est rare queleurrécolte manque t outà fait plante
—j'ai mêmeobtenudes résultatstrès marquéset fort loir nous compenser cette perte en se
satisfaisants. répandant d'une extrémité du territoire à
Aceuxquivoudraienttenterce moyen,je dirais : Traitez l'autre. Il se plait principalement dans les
l'affaireen personne ; adressez-vous aux fermiersquise landes
trouventdansun rayonde deux milleset plus de votre incultes, même dans les terrains les
rucher(ceuxqui habitentà plusdedeuxmillespaieraient plus arides, les plus argileux, le long des
la grainele prix coûtant),montrez-leur un échantillon de routes poussiéreuses et des voies de chemin
votre semence,indiquezles avantagesqu'elleoffre,etc. de fer. La graine s'attache aux roues des
Bienque le foinde trèflealsikene pèsepas aussilourd, chariots, les routes sont boueuses, et
que celuide trèflerose,il est beaucoup plusfinetmeilleur quand
et touslesbestiauxle préfèrentcomme nourriture.Deplus, c'est ainsi que la plante se trouve croître
unelivrede semenceéquivautà près de deuxlivresde partout le long de presque toutes les grandes -
trèfle rose, attenduque les grainessont beaucoupplus routes du pays. Surles voies de chemin de fer,
petites. loin la vapeur, dans
C'esttoutdesuitequ'ilfautallervoirlesfermiersetleur les trains qu'emporte au
fairevos offres,car un bon fermierdresseses plansde leur mouvement rapide, entraînent dans un
cultureetachètesessemencesde bonneheure.Aprèsque coup de vent les graines recueillies au
votretournéeestterminée,faites le totaldevoscommandes,passage, et les sèment à mesure tout le long
adressez-vous à un marchanden qui vouspuissiezavoir du de cette façonsur leur
livrezvotre t ouchez-en le vous en voyage, les disperse
confiance, graine, prixet
avezfinipourlasaison maisil vousfaudrarecommencerparcours d'une extrémité du pays à l'autre ;
chaqueannéeafin d'étendre autantque possiblevotre mais le mélilot n'aura jamais les bonnes
«sourced'approvisionnement ». Vousaureznaturellementterres arables, car il est très facile de le
unanà attendreavantquel'alsikeportedesfleurs. dans
Dansleslocalitésoù plusieursapiculteurssont proches détruire. De ce fait même qu'il pousse sitôt
lesansdesautres,sivousfournissez lasemenceau-dessousdes lieux arides où toute autre plante
de sonprix coûtant,lesautresapiculteursvousrembour-germée, ne tarderait pas à périr, nous pou-
serontlemontantde la différenceau pro rata, suivantle vons déduire en vérité qu'il ajoute à la
nombrede coloniesqu'ils entretiennent. richesse du pays. Dans quelques localités, il
AVISPRUDENT TOUCHANT LESEMIS DEL'ALSIKE. se trouve être la seule plante fourragère qui
Procurez-vous d'abordla toutemeilleuresemenceque puisse croître, et comme telle 11est très pré-
Toutpuissieztrouver.Unesemencepauvreestuneabomi. cieux. Dans d'autres, où il pousse le long des
TRÈFLE (LE). 449 TRÈFLE(LE).

routes etdesvoiesdechemin de fer, il fournit meilleuredes qualités.Il ne fleurit généralementpas la


un peu de miel aux abeilles durant cette premièreannée ; mais la seconde,il commencevers le
i" juilletetrestecontinuellement couvertdefleursjusqu'à
époque de l'année où le nectar ne peut être cequ'ilpérissede froid,permettantauxabeillesdebutiner
obtenu d'aucune autre source, et s'il pouvait habituellement depuisle milieude juilletjusqu'auxder-
couvrir de grandes surfaces, au lieu de ne niersjoursdumoisd'août.
On se sert quelquefoisdu mélilotcommepâturage,et
former que de minces lignes d'un mille ou aussicommefourrage,si on le coupequandil est jeune,
de cent milles de long, il pourrait tenir une bienqu'ilsoitde beaucoupinférieurà laluzerneencecas.
place beaucoup plus importante comme Peude fermierslesèmentpourservirdenourritureà leur
plante mellifère; mais comme les abeilles ne bétail,quoiquecelui-ciy prennegoûtquelquefois. Il peut,
dansune certainemesure,faire enflerles vachessi on le
volent guère plus loin ordinairement qu'à leurdonneà mangervert,et il vautmieuxn'enpasnourrir
un ou deux milles, les espaces occupés par leslaitièressi l'onveutavoirde bonlait et de bonbeurre,
cette plante à portée de leur vol sont forcé- car il leur communique un goût très désagréable.Si les
ment très limités. bestiauxle paissent,il repoussepresqueaussitôtet recom-
menceà donnerdesfleursen abondancepourles abeilles.
Il y a deux sortes de mélilot, le blanc et le Lemélilotétantuneplantebisannuelle, ce n'estpasune
jaune. Le blanc se rencontre pour ainsi dire mauvaiseherbedure à déracineret ellenuità peine dans
partout, tandis que le jaune ne pousse que leschampscultivés,bienqu'elles'ysèmequelquefoiselle-
deci delà. Le premier est plus grand, plus même ; et lorsqu'unchampdanscesconditions nedoitpro-
duire de récolte que l'annéesuivante,le mélilotpousse
fort et croît plus rapidement que le second,
tranquillementet n'est coupéque par la moissonneuse.
qui possède presque Identiquement les mê- L'annéed'après,si onlaisselemêmechampen triches,il
mes caractères, si ce n'est qu'il est plus seracouverttrès probablement de mélilotquipoussequel-
mignon et que ses fleurs sont jaunes. quefoisà hauteurd'homme.Si le champest cultivécomme
il doit l'être pendantdeux années,le mélilotdisparaîtra
entièrement.Cette planteréclameun peu d'humiditéla
QUALITÉ DU MIELDE MÉLILOT. premièreannée,maisensuiteellecroitsanscela.Pourma
Il y a sur ce point une grande divergence part, je considèrequ'ilest beaucoupplusagréablede voir
dumélilotsurleborddes routes,plutôtquedestournesols
d'opinion. Quelques personnesafllrment qu'il qui croissentgénéralement en pareilsendroits.
est de qualité supérieure ; mais dans les Or,pourmerésumer,je diraique lemélilotestla princi-
environs de certaines villes on le considère paleplante mellifère de notre localité;qu'il nousdonne
comme un pauvre produit, un miel grossier. notremeilleur miel,et que ledit miel, soit dit sansnous
soutenirfavorablement la comparaisonavec
vanter,peut
Bien qu'on admette qu'une petite quantité tousles mielsde premièrequalitéconnus.
dece miel mélangée à d'autre est agréable, Je ne pensepasqu'il puisseêtre profitablede semerle
à l'état pur il n'est pas apprécié; on semble mélilotpourlemielseul,à moinsque cesoit dans un ter-
rainsansvaleur;maisen ce casje penseque ceseraitren.
pourtant admettre qu'en général, lorsqu'il dreservice àun telterrain,
est bien mûri, son goût n'est pas mauvais.
Quantàla quantitédenectarqu'il puisseproduirepar
Mats le mélilot des grandes villes n'est pro- acrede terrain,je suis incapablede le dire; maisje crois
bablement pas pur; c'est-à-dire que les qu'ilsoutiendraitavantageusement la comparaison avecle
abeilles en ont sans doute mêlé le nectar à trèfleblanc i de fait,il entrebien,à monsens,pourlesdeux-
tiersdansla de mielde notrelocalité,etsionle
d'autre recueilli sur de mauvaises herbes. détruisaitici,production notrepayspourraitêtre considéré,je crois,
Nousavonsgoûté un certain nombre d'échan- commeun pauvrepaysmellifère;maistel qu'il est à pré-
tillons venus de diverses localités où l'on ne sent, il nousdonnegénéralementunerécolte,c'est-à-dire
cultive rien que le mélilot. La couleur de ce que les abeillesont presquetoujoursdumielde surplus.
miel est un peu verdâtre, il a du corps et très
SaitLakeCity,Utaq, J. C. SWANER.
bon goût, et nous osons prétendre que ses II, R, Boarùrnao, dans les Gleanings,
qualités devraient le mettre au même rang Vol, XXII, on parle de son côté comme il
que le miel blanc,bien qu'à notre avis cepen- suit ;
dant, il ne vaille pas tout à fait le miel de Je suisgrandementsjjrprisde voir que des apiculteurs
trèfle blanc, ni celui de luzerne.353 expérimentés, ayanteades occasions suffisantesdemettre
Le mélilot est une plante mellifère tout à lemélilotà l'épreuve,ne le proclamentpas une mellifère
faitimportante dansl'Utah. Un denos abonnés quepremière
de classe;et pourtant,je saisdesourcecertaine,
desrapportscontraires,venantde sourcesautorisées,
M. J. C. Swaner, l'a expérimenté en grand. ont étéfaitssur lui.
Dans un article qu'il nous écrivit pour les Je suisabsolumentcertain— oui, d'après mespropres
Gleanings in Bee Culture, du 1er Janvier, Vol. expériences etmesobservations surcetteplantequiremon-
il dit: tent à plus de douzeans —qu'aucunene la surpasse,et
XVII, qu'elleest égaléeseulementpar la luzernerenommée i et
L. mélilotcroiticile longdesruisseaux,danslesterrains maconviction estencoresoutenuepar l'opinionde quel-
humidespt incultes,sur le borddes cheminset dansles quesapiculteursles pluspratiqueset les plusdignesde
champstu friches.Il atteintunehauteurdesix poucesà confiance de maconnaissance.
autant de pieds,suivantles endroits,et il est couvertde L'année1893fut la premièrede plusieurspendantles-
fleuri en abondancedepuisle sommetjusqu'àla racine, quellesle trèfleblancseulne medonnaaucunmieldesur.
fournissantla plupartdu tempsune grandequantitéde plus,bienqueles champsfussenttout blancsdeses fleurs
qui,aprèsavoirétérecueilliet misen cellulespar danstoutesles directionset aussiloinquelesabeillespou*
jfioctui,
los»beilles,produitdu mjelde très jolie couleuretde la vaientvoler; et pourtantjp ne sprfljspasgutorisé à diro.
?9
TRÈFLE (LE). 450 TRÈFLE(LE).
queletréfleblancn'estpasunebonneplantemellifère.Sa lui-mêmeet qu'onarriverabientôtà l'apprécierpour ce
réputation est inattaquabledans l'universentier. S'il qu'il vautdansdesoccasionssemblables. Il est pluschétif
n'était pasplus abondamment répanduque son cousinle la premièreannéeque la seconde;c'esten cet état qu'il
mélilotilauraiteu peinepourtantà gagner cette réputa- donneun foinde meilleurequalité,et sionle coupeonne
tionenviable—surtoutcesdernièresannées. metpasobstacleà sa croissancede la secondeannée.La
Je croisquedesapiculteurspratiquesnousont,en géné- secondeannéeil pousseplusgros et plus fort, fleurit,
ral, concédéqu'il ne seraitpas avantageuxde le cultiver monteen graines,puis se dessècheet meurtjusqu'àla
pourle mielseulqu'ilpeutfournir.C'estlà sansnuldoute racine.Sionle coupepourlefoinlasecondeannée,il faut
unavistrès sage.Il nousfautdoncavoirenvueautrechose le faire juste à l'instantoù il commence à fleurir.Une
que le miel,pour pouvoirrecommanderaux fermiersla secondecoupepeut être faite plustarddansla saison.Il
culturedumélilot. fautle faire bien sécher,et l'on a besoinde très beaux
tempspoury parvenircomplètement. Sion le coupepour
ENTANT QUEFOURRAGE. la graineonle batet onle vanneà la machine,commele
trèfledesprés,oubienonsèmela grainesansla vanner.
Je m'imaginaisautrefois, c omme d e
beaucoup personnes Or,ne soyezpastenté,aprèsl'agréablepeinturequeje
le font aujourd'huiencore,que le mélilotne valait rien viensde vousfairede cette plante,d'ensemencer toutes
commefourrageà donnerauxanimaux—qu'aucunn'en vosterresde mélilot,car vousn'y réussirezpas,j'en suis
voudraitmanger;maisj'ai reconnudepuis,à ma grande sûr, et n'en tireriezaucunbénéfice.Maissi vousvoulez
satisfaction,que les chevaux,le grosbétail,les moutons,vousrendrecomptedecequ'ilvaut,faites-enl'expérience
apprenaientnonseulementà le mangermaisse jetaient sur une petiteéchelle,avecun acre ou deuxde terrain,
dessusavecavidité,aussibiensur le pré que secet sous maisfaites-lacomplètement J'ai découvertqu'ilétaitdiffi-
formede foin,et que les pourceauxensontfriandsà l'état cilede réussirà le faire pousser en prairies,et je vous
vert. Je disque lesanimauxapprenaient à le manger,parce conseille de ne pasépargnervospeinespourle fairelever.
la
que plupart ont besoin d'en le
acquérir goût et ne Une foisqu'il a pris possessiondu terrain,il tiendrasi
l'adoptentpas tout d'abord. Je l'ai en
éprouvé pâturage vouslelaissezmonteren graineet que cesgrainesmûris-
l'été dernieravecsuccès.Meschevauxet mesvachess'en sent tard dansla saison.Semez-leau printempsavecle
sont nourris presque exclusivementpendantles séche- fromentou le seigled'hiver, tout commeles diverses
ressesde l'été.Ilssontdevenusgrasavecunbeaupoillui- espècesde trèfles.
sant,sansl'aidede grainoude touteautre nourriture.Le East Townsend. H. R. BOARDHAN.
lait et le beurrede mesvachesn'en prit aucunesaveur
particulièreou désagréable.Le montantde nourriture Il est bien établi maintenant que le bétail
qu'ila fourniest inimaginable. Il émetcontinuellement de
nouvellespousseset son feuillageet ses fleursse renou- se nourrit quelquefois du mélilot vert, bien
vellentcontinuellement; de même,lorsqu'onle coupeou que quelques personnes prétendent qu'il
que lesanimauxs'enrepaissent,il garde continuellementne vaut pas grand'chose comme pâturage.
sa fralcheur.Aprèsavoir pousséà quatreou cinqpiedsde Le Prof. Tracy, de l'école d'agriculture du
haut en massesépaissesdans ma prairie, mon bétaille
mangeaentièrement,mêmeles liges les plus dures,de Mississippi et le Prof. Charles E. Tborne. du
sorte que, à la fin de la saison,il n'en restaitrien. La champ d'expérience de l'Ohio, Wooster, le
semencefut naturellement détruite ; maisdansmondésir vantent beaucoup comme plante fourragère,
de soumettreà une épreuvesérieusela valeur de son mais ils disent, comme tant d'autres, que le
fourrage,je laissaicepointde vuedecôté.
Le mélilot,commela luzerne,enfonceprofondément ses bétail a besoin d'apprendre à s'en repaître.
longuesracinesdanslessolsles plusdurs,les plussecs,ce Le catalogue de Livingstone l'a dit pré-
qui lui permetde supporterlessécheressesles plusfortes cieuse pour y mettre les animaux au vert ».
auxquellestouteautre plantenepourraitresister.Cecilui Sa réputation comme plante mellifère est
donneune grandevaleurau pointde vuede l'assolement ;
et poussantcommeil lo faitsur lesterrainsles plusarides, désormais bien établie, et elle peut valoir
les pluspauvres,il se recommande de lui-maniedansles la peine qu'on lui accorde une sanction défi-
sols trop pauvrespour jr cultiverd'autres fourrages.Il nitive. Sur quelques terrains salins de
prend possessiond'ordinairedes terres inoccupées et du
l'Ouest, c'est la seule plante qui puisse vivre
borddesroutes,cequi a causéquelqueinquiétude à ceux
et prospérer.
qui ne leconnaissaientpas,et qui ont craintde le voirse
répandredansles champset devenirredoutable.Je puis Le Bulletin des Fermiers, N° 18 duGouver-
vousassurerqu'il n'arrive rien de semblable.Danstous nement Général, après avoir dit comhien le
mes rapportsavec lui je ne l'ai jamaisvu envahirles mélilot est précieux dans les sols pauvres,
champscultivésou occupés.Je ne l'ai empêcheen rien de ajoute : Pour l'assolement des terrains
répandre sa grainesurmes propres terreset s'ilavaitdû y
avoir quelque danger de ce côté-là,je l'aurais bien argileux ou crayeux, cette plante est supé-
découvert. rieure à toutes, et pour les prairies, elle n'a
Une fois,.tout à la fin de l'été (1893) je fis unetournée pas son égale n.
dansunepartiede l'état vil régnaitune très forteséche-
resse.Lesbestiauxet lesmoutonsétaientmaigreset afia- TRÈFLEINCARNAT.
méspt erraient par les prairiesajoutantà l'air de déso-
lationqu'avaittoutle pays.En certainsendroitsonavait Si cette espèce était cultivée en grand,
mené paître les vachesdans les blés en herbes,seule elle aurait certainement un avantage spé",
verdure qu'on put découvrir.Plus j'allais,plus je me
demandaiscomment les animauxparviendraientà échap- cial sur tous les autres genres de trèfle, en
per à la famine.Unchampde mélilqt,avecson feuillage ce qu'elle fleurit avant tous les autres et
vert-toncéauraitétéun spectaclerafraîchissantau milieu très vite après les pommiers; de fait, ce
de cettenaturedésolée.Il auraitétémieuxqu'unspectacle. entre
Il aurait fournide provisionsdeslieuxoùil aurait été genre de trèfle comble le vide laissé
accueilliavecjoieet appréciéà savaleurdansunecircon- la floraison des pommiers et celle du trèfle
stanceaussi critique.Je pensequ'ilse recommandera de blanc. La couleur de sa fleur est tout à fait
TRÈFLE (LE). 451 TRÈFLE (LE).

distincte de celle du trèfle rose des prés; de dans le courant de septembre. Quel-
fait, il ressemble plus à une grosse fraise ques-unes de nos meilleures récoltes ont
allongée, qu'à toute autre chose. Presque été obtenues en le semant à la volée au
chaque année, quand le nôtre est en fleurs.
les gens arrêtent leurs attelages pour le
contempler et s'informer de ce que c'est:
et pour la Decoration-day (*) on vient quel-
quefois de plusieurs milles à la ronde pour
cueiHir de gros bouquets de ces magnifiques
fleurs écarlates dont la beauté et l'éclat sur-
prennent En faisant visite à d'autres apicul-
teurs qui avaient aussi réussi à le cultiver,
on nous a fait des rapports semblables; et
ceux qui n'ont jamais vu de champs de trèfle
incarnat en fleurs, en peuvent à peine Ima-
giner la beauté, à laquelle contribuent non
seulement ses fleurs magnifiques, mais
aussi son feuillage d'un
vert frais éclatant qui
le distingue de même
que la couleur de ses
fleurs.
Bien que cette variété
(Trifolium incarnatum)
ne soit pas absolument
nouvelle, l'idée de la
semer en juillet ouaoût,
de même que la con-
naissance qu'on peut la
conserver tout l'hiver
dans des contrées aussi
septentrionales que la
province de l'Ohlo, est
une découverte com-
parativement nouvelle.
Dans les états situés
au sud de la rivière
Ohio, on peut le semer
en septembre, octobre
et même novembre.
Dans notre localité nous
obtenons d'excellents
résultats en le semant
en même temps que le
sarrasin (pour les détails
voir SARRASI,) ; il peut
être encore semé avec
toutes sortes de plantes
de jardin, spécialement
celles de peu de durée
qui doivent être arra-
chées dans le courant
des mois de juillet et
d'août. Avec un très bel
automne il peut réussir. TRÈFLEINCARNAT.
en tout ou en partie.
milieu du blé de printemps, juste avant
(*) C'estle jour anniversaire
o ùl'on décorede fleurs
les tombesdessoldatset desmarinsde l'Union, qui qu'on le plante pour la dernière fois. Si
tombèrentauxEtats-Unispendantla guerrecivile. vous voulez élever de bons navets, sans
TRÈFLE
(LE). 452 TRÈFLE (LE).
dépense supplémentaire, mélangez une qu'une quantité de graines suffisante pour
once de graines de navet à cinq livres (le faire un nouveau semis, sortit de terre et
trèfle incarnat. Pour semer cette graine au demeura sur le sol. Cette semence se mit à
milieu du blé, comme nous l'avons dit plus germer à l'automne, poussa avec tant de
haut, nous nous servons d'un semoir, et vigueur, qu'il dépérit avant l'hiver, promet-
l'opérateur s'asseoit sur le dos d'un che- tant une nouvelle pousse pour l'année
val pour dominer les tiges du blé. et lance la suivante. Or, le trèfle incarnat avait été
semence à la volée. semé directement sur le chaume de blé, au
mois d'Août; et quandleblé déclina, formant
DOIT-ON SEMERLETRÈFLEINCARNAT une couche de paillis, le trèfle perça au
AUPRINTEMPS. travers et fut ainsi bien garanti durant
Comme le trèfle est une plante d'hiver l'hiver. La conséquence de tout ceci est que
très vigoureuse, le semer au printemps ne nous avons aujourd'hui,25 Avril, une formi-
donne pas, autant que nous le pouvons dable croissance de trèfle et de blé poussant
savoir, de bons résultats. L'ennui est que, ensemble. Nous nous proposons de retour-
s'il est semé au printemps, même de très ner tout ce champ aussitôt que le trèfle
bonne heure, le temps de la floraison peut sera en pleine floraison — c'est-à-dire vers
survenir juste au moment où il fait sec et le milieu ou à lafin de Mai. Nous avons
très chaud, et une forte sécheresse lui est cultivé d'excellentes pommes deterre sur
presque toujours contraire. Si pourtant la du trèfle incarnat labouré de cette façon,
semence est mise en terre de très bonne depuis plusieurs années, et de fait, nous
heure, que le printemps se trouve être avons obtenu un pré de trèfle incarnat
froid et que de grandes pluies surviennent splendide enle semantaprès que des pom-
en pleins mois deJuillet et d'Août, il peut mes de terre plantées comparativement
donner alors quelquefois une excellente tôt avaient été déterrées. Une année, nous
récolte. Dans le premier cas, il fournit semâmes le trèfle sitôt que les pommes de
naturellement unegrande quantité d'engrais terre furent retirées du sol; c'est-à-dire,
vert, comme tous les autres trèfles; et sur qu'à mesure que nous en avions déterré
quelques-uns de nos champs d'expérience quinze à vingt rangées, nous retournions le
on a estimé qu'un bon dessous de trèfle sol avec une charrue, nous le passions en-
labouré, retourné en pleine floraison, équi- suite à la herse et nous semions le trèfle.
vaut à dix tonnes par acre du meilleur Le premier mis en terre (enAoût) se con-
fumier de ferme. serva tout l'hiver splendidement. Celui qui
Comme 11fleurit unpeu plus tôt que les fut plantéen Septembre et le commencement
autres trèfles (après avoir passé l'hiver) d'Octobre, le trèfle manqua presque com-
on peut s'en servir pour amender la terre plètement. Peut-être une autre raison de
pour toutes sortes de culture. Chez nous, notre succès est que nous recueillons notre
nous en semions quatre ou cinq acres cha- semence sur nos propres terres. Il est facile
que année, et nous n'avons éprouvé aucun de cultiver le trèfle incarnat pour sa graine;
insuccès. Pour être franc, nous devons cons- et dans les lieux où elle ne vaut que 12 francs
tater cependant que dins notre localité, la 50 le boisseau, cours présent, nous pensons
partie septentrionale de l'Ohio, le trèfle qu'on peut la produire avec profit dans
incarnat n'a pas réussi en beaucoup d'en- notre localité — c'est-à-dire, si l'on a un bon
droits. Défait, l'un de nos écrivainslemieux terrain et que la culture soit faite dans les
au courant de l'agriculture, prétend que les conditions ci-dessus mentionnées.
agriculteurs ont dépensé des milliers de
dollars en pure perte en essayant de cultiver QUALITÉ DUMIELDE TRÈFLEINCARNAT.
le trèfle incarnat. La raison de notre succès Le miel detrèfle incarnat peut être mis
est, croyons-nous: premièrement, que nos avec justice au même rang que celui des
terres sont en tièremeut drainéesau moyen de autres sortes de trèfle. Quelques-uns le
canaux souterrains; deuxièmement, qu'elles disent supérieur. Nous n'en avons pas eu
ont été fortement amendées avec du fumier assez dans notre localité pour en percevoir
d'écurie, et que le sol en est comparative- la différence dans la miellée; mais lorsqu'il
ment riche. Le meilleur stand que nous est en fleurs, les abeilles le visitent en aussi
ayonsjamais eu, est, croyons-nous, celui que grand nombre, à étendue égale, que nous
nous avons ce printemps-ci, 1899. Nous les avons vu faire sur d'autres plantes,
avions eu l'année dernière plusieurs acres même sur le sarrasin. Comme nous retour-
semés du froment où la semence s'était nons le pré tandis qu'il est en pleine fleur,
mallogée on terre. La conséquence en fut les abeilles se massent à mesure sur les
TULIPIER. 453 TULIPIER.

dernières têtes restées debout: et après de l'arbre, en réfléchissant que nous n'étions
que le dernier pied a été enfoui dans la plus un adolescent, mais un homme de 40
terre, une foule d'abeilles couvrent la sur- ans, ou que nouqleserloiis sous peu. Qui sait,
face du pré, qui se demandent sans doute peut-être, pourrions-nous atteindre pour-
ce que sont devenues, en un si court espace tant à cette première branche. Après pas
de temps, les fleurs nombreuses qu'elles mal d'efforts et tout haletant, nous y arrivâ-
butinaient avec tant d'ardeur. Nous n'avons mes. La suivante fut encore plus pénible à
pas encore entendu parler que des centaines atteindre, mais ensuite les autres étant plus
d'acres de trèfle incarnat fussent en fleurs multipliées, nous commençâmes à grimper
en même temps, comme il advient souvent vers le sommetavec à peu pres autant defaci-
pour la luzerne, le trèfle blanc et quelque- lité que notre fillette d'un an et demi monte
fois le trèfle rose. Un rucher de belle éten-l'escalier quand elle peut échapper à la sur-
due a besoin de bon nombre d'acres plantés veillance maternelle. En haut, tout en haut,
d'une plante quelconque pour donner une nous montâmes jusqu'à ce que jetant un
bonne récolte de miel. regard en bas, nous nous demandâmes ce
que ferait la chère petite aux yeux bleus et
TULIPIER. — (Lù'iodendron Tulipi,¡em). sa maman si notre pied glissait maladroite-
—Cet arbre tire sans doute son nom de la ment, ou si unebranche morte cassait ino-
forme en tulipe de ses fleurs. pinément. Or nous étions à la cime même de

ET FLEURDE TULIPIER.
FEUILLE, BOURGEON

Après avoir écrit ce qui précède, nous l'arbre, et quelle chose merveilleuse nous
avions constaté que nous ne savions pas vîmes dans ces fleurs de tulipier qui poin-
grand'chose au sujet du tulipier, et surtout, taient tout autour de nous dans le vert
de sa floraison. — Nous nous rendimes par feuillage ? Il n'était pas étonnant qu'on
conséquent dans les bois. Après bien des entendit tant de bourdonnements, bourdons,
recherches, nous en trouvâmes enfin un, guêpes aux couleurs brillantes, Italiennes
mais il n'y avait que des boutons de visibles, jaunes, et enfin, mais non les moins beaux,
et pas une seule fleur. Il devait être trop tôt des oiseaux au riche plumage, gazouillant à
dans la saison; mais, écoutez! d'où viennent qui mieux mieux, tous se réjouissant au
ces bourdonnementsd'abeilles et ces gazouil- milieu d'un océan de nectar. De temps en
lements d'oiseaux? D'où viennent aussi ces temps un de ces derniers se posait juste
parfums exquis? Nous regardâmes plus haut devant notre figure, se balançait dans l'air
et là-bas, sur la cime embrumée de l'arbre, il comme une pendule, clignait ses petits yeux
nous sembla distinguer à la clarté du soleil brillants comme pour dire: Mais, que
couchant, une multitude d'abeilles voltigeant pouvez-vous bien faire ici, vous, dans notre
de toutes parts. Oh que n'étions-nous là- domaine? »
haut! Nous examinâmes le tronc rugueux Nous cueillîmes de ces grandes fleurs
TULIPIER. 454 TULIPIER.

moirées, d'une belle nuance orangée et nous jardins, nous donnons l'extrait suivant, em-
y cherchâmes le nectar 240.Nous présumons prunté à Fuller's Forest-Tree Culturist.
que le moment était mal choisi pour en
trouver beaucoup, mais l'intérieur de ces LIRIODENDRON TULIPIFERA (Tulipier).
larges pétales semblait distiller une sorte Feuilleslisses,à pétiolemince,en partie à trois lobes,
de roséebrune que les oiseaux et les insectes celuidumilieuayantl'aird'êtreéchancré ; fleurs d'environ
venaient puiser. Elle avait plus de goût de 0,050de large en formede cloche,d'un jauneverdâtre.,
mélasse que de miel. Dans la gravure notre tachetéesd'orange ; graines ailées, formantune forte
dessinateur a essayé de reproduire ce que grappeconique,qui se détacheen automne.La figure
représenteunesemence isoléetellequ'onla voitlorsqu'elle
nous vîmes au sommet de notre arbre. est séparéede lamasse.L'arbrefleuriten mai et juin, et
lesgrainesmûrissentà la findel'étéouau commencement
Comme le soleil avait baissé, nous com- de l'automne;ellesdoiventêtre seméesaussitôtqu'elles
mençâmes à descendre à notre tour d'une sontmûres,dans un sol modérémentsec. Elles peuvent
manière plutôt peu majestueuse, puis après resterencouche,pendantdeuxanssionle désire,maisen
nous être reposés un moment, nous regagnâ- lesabritantlégèrement dufroidle premierhiver.Arbrede
mes la maison. Quoique nous fussions légè- grandetaille,pouvantatteindreparfoisjusqu'à I30 pieds
de haut,avecunetigetrès droite; bois peucoloré,blanc
rement meurtris et raidis, nous rapportions verdâtre,tendreet léger,pas assezdui pourpouvoirêtre
une brassée de fleurs de tulipier pour éton- ciré.Onl'emploiebeaucouppourl'ébénisterie,pour faire
ner les bonnes gens qui, probablement ne les panneauxde voitureet pour tousles travauxd'inté-
rieuroùla soliditéouunesurfacedurene sont pasnéces-
se doutaient pas des merveilles qu'on décou- saires.Il n'y a peut-êtrepasde boisindigènesqui se con-
vre à la cîme des arbres. tracteplusen vieillissantque le tulipier,caril nese con-
Nos amis du Sud ne cessent de parler de tractepasseulementenlargeur,mais aussien longueur;
maislorsqu'ilestbiensec,il ne travailleplus et ne joue
ce qu'ils appellent le miel de peuplier» ;
pas,ne setord pascommele font beaucoupde bois plus
mais, si nous ne nous trompons pas, leur durset plussolides.Il y a aussi beaucoupde différence
u peuplier» est l'arbre que nous appelons entrelesboisprovenantde différentespartiesdu pays et
Tulipier. Il fleurit chez eux en Avril ou Mai. lesartisansqui sont familiarisésavecles espècesprove-
nantde différenteslocalitésvousdironttrès vite si les
Nous savons à quelle époque il fleurit ici, échantillons viennentdel'Estoudel'Ouest.Ledernierest
car ce devait être vers le 27 Mai, que nous d'unecouleurlégèrementverdâtre,le grain n'est pas si
nous laissâmes glisser de notre tulipier. lissenisi tendre,et parfoisil est plutôtdur.Onne faitque
Peu après, nous reçûmes quelques abeilles peuusagedece bois,sicen'estdanslescasmentionnés ci-
dessus,et parconséquentles grandsarbresontseulsbeau-
envoyées par G. W. Gates, de Bartlett, coupde valeur.C'estunedes espècesles plus ornemen-
Tennessee. Les rayons étaient pleins, bour- talesquenouspossédions, croissanten formede côneet
rés de miel brun, tel que le nectar que nous produisant<înprofusionau printempsdesbellesfleursen
avons décrit et les abeilles avaient construit formedetulipe.Lesracinessonttendreset commespon-
des étais de rayons blancs comme la neige gieuses,et il fautbeaucoup desoinspourtransplanterl'ar-
breavecsuccès.
sur le couvercle de leur boîte d'emballage.
De ceci nous concluons que le nectar peut On pose souvent cette questionIl Le tuli-
être recueilli en grande abondance dans ces pier est-il bon pour faire les ruches d'abeil-
contrées. On prétend que les larges fleurs les?" Il peut convenir pour les sections et les
du tulipier exsudent parfois chacune une cadres à couvain, mais il ne vaut rien pour
cuillerée de nectar. Comme l'arbre est sou- la ruche elle-même, pour les raisons expo-
vent employé pour l'ornementation des sées ci-dessus.
v.

VENTILATION. — Les abeilles ont Par une température de plusieurs degrés


ordinairement toute l'aération voulue, par au-dessous de zéro amassez de la neige contre
le trou de vol, et les fissures et crevasses qui l'entrée, ou, à son défaut, de la sciure debois
existent même dans les ruches les mieux non tassée, car parles froids très rigoureux les
construites; il importe seulement que ces abeilles n'ont pas besoin de beaucoup d'air;
ruches conviennent sous les autres rapports mais quand le temps s'adoucit, dégagez l'en-
quenous avons étudiés au mot: HIVERNAGE.trée de la sciure et des abeilles mortes avec
Nous ne faisons pas allusion aux ouver- un fil de fer recourbé. Trop d'aération en hi-
tures pratiquées en différentes parties ver, c'est le contraire d'une trop bonne chose
de la ruche, et fermées de toile métalli- pour les abeilles. Les coussins de paille pla-
que, parce que les abeilles recouvrent cés en hiver au-dessus des abeilles, sont con-
avec persistance cette toile métallique de servés sur les cadres de surplus pendant la
cire, tout aussitôt qu'elles se sentent assez plus grande partie de l'été pour y confiner
fortes pour le faire. Si nous supprimons la la chaleur pendant les nuits froides; et en
toile métallique, elles boucheront ces ouver- raison de leur nature poreuse, ils permettent
tures, avec beaucoup de peine, par des murs au plus ou moins d'air qui pénètre lentement
de propolis, jusqu'à ce qu'elles aient fait par le trou de vol de :s'échapper, les maga-
cesser d'une manière effective ces courants sins de surplus n'ayant d'autres couvertures
d'air gênants que les ventilateurs perfec- queles larges cadres qui portent les sections,
tionnés (?) entretiennent en tout temps et ces coussins de menues pailles. : Nous
dans la ruche. Pendant une saison extrême- avons obtenu plus de miel de surplus avec ce
ment chaude, une forte colonie peut avoir système qu'avec tout autre, et nous sommes
besoin de plus d'air que ne peut lui en four- intimement persuadés qu'une grande perte
nir un trou de vol ordinaire, surtout si la de miel résulte souvent de ce qu'on laisse
ruche est placée en plein soleil. Dans ce cas, circulertant d'air dansla ruche que les abeil-
nous préférerions de beaucoup donner de les ne peuvent pas travailler la cire, du
l'ombre_aux:abeilles plutôt que de pratiquer moins pendant les chaleurs excessives. Pour
des trous d'aération, dont les abeilles se nous en assurer, nous avons couvert une
serviraient bien vite comme entrées, et forte colonie du rûcher en bâtiment avec
quand la période chaude est passée, et qu'il des couvertures de laine pendant que les
vous faut fermer ces ouvertures, vous trou- abeilles récoltaient le nectar sur les trèfles,
blez et vous tourmentez les abeilles. pour les engager à rester dans les sections
Pour cette raison, nous donnerions toute même après queletempsredeviendraitfroid.
la ventilation dont une forte colonie peut Tant que les couvertures furent laissées,
avoir besoin pour la retenir au travail dans les abeilles restèrent à travailler la cire dans
les magasins, rien qu'en agrandissant le trou les sections, mais sitôt que ces couvertures
de vol. On peut le faire très rapidement avec furent enlevées, et chaque fois que l'expé-
les ruches à tenons ou les ruches Danzen- rience fut renouvelée, elles se retirèrent
baker, et en été nous prenons l'habitude dans le corps de ruche. La même chose se
de donner de larges entrées. Voir ENTRÉESproduisit avec desruches à parois minces en
ou TROUS DE VOL.^ La ruche en paille plein air. 233
avec son entrée de 0m30 sur 0m025,a
toujours eu toute la ventilation qu'elle sem- ASPHYXIE DESABEILLES
blait nécessiter, parce que le soleil ne peut CAUSÉEPAR LAFERMETURE DUTROUDEVOL.
jamais frapper directement sur les parois de Quoique les abeilles se décident à pour-
l'appartement renfermant les abeilles et le suivre leurs travaux comme si de rien
miel. Pour l'hiver ces Om30sur 0m025 de- n'était, même avec une très petite entrée,
vraient être ramenésàOm15sur 0m009si laco- nous devons faire attention de ne pas fermer
Ionie est d'une bonne moyenne de force. Sila entièrement le trou de vol dans les temps
population est faible, nous contracterions chauds, ne serait-ce même que pendant
l'entrée à une largeur de 0m025. quelques minutes. Nombreux sont les récits
VENTILATION. 456 VERGE D'OR (LA).

rapportés chaque année, de la destruction les se tenir autour de l'entrée, et à l'inté-


de colonies causée tout simplement par la rieur de la ruche, leur tête tournée toutes
fermature de leur trou de vol, les quelques du même côté, et toutes agitant leurs ailes
minutes durant lesquelles on essayait d'ar- d'une façon particulière ainsi qu'elles font
rêter leur essaimage, pendant qu'on s'occu- en volant; mais au lieu de s'enlever elles
pait d'une autre population. Voir ESSAIMAGE,chassent le vent qu'elles produisent ainsi
ENTRÉES et PILLAGE, surtout au dernier derrière elles, occasionnant un assez fort
sous-titre: Commentarrêter le pillage. éventagea, comme vous pouvez vous en
assurer en approchant votre main. Or, si
Quand les abeilles sont atteintes de la l'air
fièvre d'essaimage, elles sont, règle géné- est très chaud et très lourd dans la
ruche, à ce point qu'il y ait danger que les
rale, gorgées de miel et dans un état de
surexcitation. Elles sont comme un homme rayons fondent, elles s'arrangent de façon à
un violent exercice un envoyer des courants d'air frais jusque dans
qui, ayant pris après les parties les plus reculées. Cette idée n'est
repas copieux, a besoin de plus d'air que nouvelle du tout; et ceux qui ont
d'habitude. Leurs trachées sont en diffé- pas
inventé des ventilateurs brevetés nous di-
rentes parties du corps, sous les ailes et de
ront, avec grand étalage de raison, combien
chaque côté de l'abdomen (voir ANATOMIEd'abeilles sont ainsi
DE L'ABEILLE); et sitôt que l'entrée est employées à éventer
la ruche, qui pourraient être tout aussi
fermée, elles s'y rassemblent en foule; et utilement
occupées à butiner le nectar dans
quand la chaleur dégagée par leur masse les
devient suffocante, comme elle l'est au bout champs. Nous avons pensé une fois aussi
les ventilateurs étaient nécessaires;
de quelques minutes, elles dégorgent invo- que
mais après avoir étudié la chose plus longue-
lontairement leur miel, en inondant elles-
nous avons conclu que le dommage
mêmes et leurs voisins, et ce miel, bouchant ment,
causé par une chaleur exagérée était bien
leurs voles respiratoires, la mort s'ensuit
moindre que celui des courants d'air froid
rapidement. Nous avons connu de gros ils sont inutiles, et qu'il vaut mieux
essaims qui ont péri en quinze minutes de quand un
laisser petit nombre d'abeilles perdre
temps à peine, quand la ruche avait été leur dans le milieu de la journée,
ainsi close sur eux. La chaleur dégagée par temps
de voir cesser complètement le soir,
la masse d'abeilles qui s'étouffent près de que la construction des
l'entrée est parfois assez forte pour faire courants d'air créés rayons par la faute des
au travers des ruches
fondre les rayons, qui ne forment bientôt
ventilées à fond. La colonie la plus prospère
plus qu'une masse bouillante enveloppant nous ayons jamais possédée était si
les abeilles, le couvain, le miel et tout. Les que de coussins de
abeilles sont quelquefois étouffées de cette complètement enveloppée
menue paille, que les abeilles envoyaient au
manière, par les temps extrêmpment chauds, dehors de la ruche pendant les nuits froides
même quand elles ont de très grandes de mars un courant d'air chaud
pour faire
ouvertures recouvertes de toile métallique. fondre le sur l'un des côtés de l'entrée.
De fait, nous avons eu une ou deux fois des givre
Naturellement un courant d'air pénétrait à
abeilles, expédiées par chemin de fer, en juil- l'intérieur du côté
en la chaleur a opposé, aussi vite que
let ou août, que asphyxiées l'air chaud sortait.
Quandnouspouvons avoir
bien que tout le haut de la ruche fut recou- une ruche dansces la population
conditions,
vert de toile métallique. Cela nous a servi et c'est pour ces motifs
de leçon et nous mettons une prospère toujours:
aujourd'hui nous ne voulons d'autre système de ven-
toile métallique sur le dessus comme au que
tilation que celui fourni par le trou du vol
fond de la ruche, puis des traverses de bois lui-même.615 Voir HIVERNAGE.
de 0m025,de façon à ce quelaruchenepuisse
être posée de telle manière que son fond — (Solidago).
VERGE D'OR (LA).
porte directement. Ainsi préparées, nous four-
avons expédié les plus fortes colonies, pen- Cette plante, dans certaines localités,
Elle croît
dant les grandes chaleurs de l'été, avec des nit une forte miellée d'automne.
des Etats-
ruches pleines de miel, sans le moindre sur presque tout le territoire
ennui. Voir TRANSPORTD'ABEILLES. Unis, et il y en a tant de variétés différentes
qu'il est presque hors de question d'essayer
de les dépeindre toutes; la botanique en
COMMENT LES ABEILLESSE VENTILENT
décrit 53 variétés diverses, et on en trouve
ELLES-MÊMES.
communément une demi-douzaine poussant
Son nom in-
Si vous épiez une colonie -pendant, une à quelques mètres de distance.
de sorte que presque
journée chaude, vous verrez desfiles d'abeil- dique ce qu'elle est,
VERGE D'OR (LA). 457 VINAIGRE.

tout le monde est capable de la reconnaître. son arôme particulier, comme de beaucoup
SI vous voyez des fleurs d'automne, jaunes d'autres sortes de miel, et l'on revient au
comme de l'or, et croissant sur de hautes miel de trèfle comme à la seule qualité dont
tiges, vous êtes presque certain qu'elles l'usage soit à mettre sur le même rang que
appartiennent à cette famille. Ses fleurs sont le pain et le beurre. Une petite pièce de
très petites mais très multiples aussi, for- verge d'or pourrait avoir sa place sur nos
mant parfois de longues grappes, ou réunies terrains plantés de mellifères, et peut-être,
encore en gros bouquets serrés. Leurs par la culture, cette plante pourrait-elle
caractères généraux sont tels, qu'avec un gagner et donner partout une récolte plus
peu de pratique vous reconnaîtrez prompte- assurée; mais comme chez nous ce n'est
ment les plantes de cette famille; mais pour qu'une simple mauvaise herbe, c'est à peine
vous aider, nous vous présentons la gravure si nous voudrions favoriser une distribution
ci-dessous. plus générale de la semence.

VENTE DU MIEL EN COMMISSION. —


Voir MIEL EN SECTIONS.

VINAIGRE DE MIEL. — Voir VINAIGRE.

VINAIGRE. — C'est un des produits


les plus naturellement dérivés du miel: et
quand il est bien fabriqué il est d'une qua-
lité supérieure àcelle de tant d'autres vinai-
gres, spécialement pour la préparation des
picklesn. Il ne s'évente pas et ne perd pas
de sa force comme les autres vinaigres, et
on peut l'avoir clair ou foncé en se servant
pour le faire de miel blanc ou brun - c'est
du moins ce que dit R. R. Murphy, de
Fulton, Illinois, qui a fabriqué et vendu de
grandes quantités de vinaigre' de miel. —
Parlant des« pickles» préparés avec le
vinaigre de miel, M. G. W. Gates, de Bart-
lett, Tennessee, dit: nous n'en avons pas
employé d'autre depuis deux ans; et pres-
En certaines localités, les abeilles bour- que tous ceux qui goûtent nos pickles
donnent presque sans arrêt au-dessus des demandent à ma femme sa recette pour les
verges d'or; en d'autres, elles semblent faire. Quand on leur dit qu'on n'emploit
passer auprès sans même les remarquer. que du vinaigre de miel, il sont tout sur-
Nous en avons rencontré sur lesquelles les pris. » M. E. France, de Platteville, Wis-
apiculteurs de l'endroit prétendaient n'avoir consin, demandait à la femme d'un des
jamais vu une seule abeille. Chez nous, on commerçants pourquoi elle lui achetait
voit les abeilles les butiner à l'occasion, toujours son vinaigre; et elle répondit que
mais nous ne pensons pas qu'elles en reti- le vinaigre vendu par son mari dévorait
rent assez de miel pour que, en saisons toujours sesIl pickles,,; tandis que quand
ordinaires, on puisse le percevoir dans la elle se servait pour les préparer de vinai-
ruche. gre de miel, ils. se conservaient et avaient
Le miel en est habituellement très épais, une saveur plus fine.
et d'une belle couleur d'or presque pareille Bien que le vinaigre de miel soit le plus
à celle des fleurs. Lorsqu'on vient de le fin du monde, le très bas prix auquel sont
récolter, il a, comme le miel de la plupart vendus les produits similaires provenant du
des autres fleurs d'automne, une odeur et cidre, fait qu'il estimpossihlede vendre très
un goût plutôt désagréable de mauvaises cher le premier. Le temps qu'il faut, et la
herbes; mais lorsqu'il est complètement quantité de miel nécessaire pour le faire,
mûr, il est très beau et plait au goût. Lors- élèvent trop son prix de revient pour qu'on
qu'on en mange pour la première fois, on puisse le mettre en concurrence sur le
s'imagine qu'on n'en pourra plus jamais marché avec les autres articles. Mais tous
prendre d'autre; mais on se fatigue vite de les apiculteurs ont toujours quelques miels
VOILES. 458 VOILES.
extraits Inférieurs de qualité, quelques Le voile de beaucoup le plus agréable, bien
rayons brisés, des eaux sucrées provenant qu'il soit un peu plus coûteux que les
du lavage des barils de miel, des bidons, autres, est fait entièrement de tulle de
etc., qui seraient positivement perdus si on soie 232.Le tissu est si fin qu'un voile entier
ne les employait à de certains usages, peut être plié de façon à tenir dans le gous-
comme la fabrication du vinaigre. M. E. set du gilet. Nous en avons un constamment
France, de Platteville, Wisconsin, emploie sur nous pendant toute la saison de travail
toujours ainsi ses rinçures de barils, et c'est des abeilles, pour l'avoir toujours prêt pour
l'eau sucrée qu'il en retire qu'il convertit l'occasion. Il ne gêne ni la vue, ni la libre
en vinaigre. Chaque fois que nous pouvons circulation de l'air danslesjournées chaudes.
utiliser du miel qui autrement serait gas- Un voile meilleur marché, mais beaucoup
pillé, et le convertir en argent, c'est au- moins léger et moins frais aussi, est celui
tant de gagné pour nous. de grenadine avec fronton de tulle de soie
cousu après. C'est un voile plus fort, mais
VINAIGREDE MIEL; COMMENT pas aussi frais que celui fait entièrement de
ON LE FAIT. tulle de soie. La grenadine est forte et, le
réseau du tulle de Bruxelles du fronton,
L'eau miellée et les rinçures sucrées n'obstrue que peu la vue, si même il la gêne.
seront mises dans un ou plusieurs barils L'ampleur du haut du voile est réunie par
dont le dessus est enlevé. Pour savoir si un caoutchouc, de façon à ce qu'on puisse le
l'eau est assez sucrée, mettez un œuf frais. tenir serré autour de la calotte du chapeau.
Si l'œuf flotte assez pour que son bout sorte Nos domestiques portent des chapeaux à
au-dessus du liquide, à peu près sur la
larges bords. Ces chapeaux sont très légers,
largeur d'une pièce de dix sous. "tout va vont à toutes les têtes, et peuvent se plier
bien., selon E. France. Un autre apiculteur
pour être mis dans une poche de vêtement.
M. G. D.Black, de Brandon, la. emploie un Le dessous des bords est vert: le dessus de
hydromètreordinaire qu'il ditavoiracheté35 la calotte est, de couleur gris-brun. Le large
sous .Quandcelui-ci s'enfoncejusqu'au point bord est supporté et maintenu au moyen
Il de l'échelle;c'est quele liquidealaconsis- d'un cercle d'acier: et quand le voile est
tence voulue. On couvre ensuite le haut du
baril d'une mousseline claire et on le met placé sur le chapeau, s'il est bien tiré par en
dans un endroit chaud où il puisse travailler bas, il ne peut toucher ni la figure, ni le cou,
et pour cette raison ne laisse aucun risque à
et aigrir. En hiver, on le met dans.la cave. courir de piqûres possibles. Pendant les
Il faut toujours un à deux ans pour faire de
bon vinaigre. Mais la fabrication peut être journées chaudes, quand les abeilles récla-
ment le plus d'attention de l'apiculteur, une
beaucoup activée si ony ajoute du" ferment" veste, un gilet sont simplement intolérables;
provenant d'un autre baril. en leur absence les coins du voile sont pas-
— sés sous les bretelles; ou, si une élastique est
VOILES. La nécessité de se protéger cousue au bas, on peut la passer autour des
la figure dépend pour beaucoup de la race épaules, et retenir le voile à mi-chemin du
d'abeilles qu'on a à manipuler. Si l'on a corsage ou du plastron de chemise avec une
affaire à des hybrides, à des Chypriotes ou épingle double, comme on le voit sur la figu-
à des abeilles de la Palestine, nous recom- re; ou bien par un bout de ruban de fil,
manderons de porter un voile. Avec les Ita- muni d'une boutonnière, qu'onvient passer
liennes pures c'est moins nécessaire, et sur le premier bouton du pantalon, comme
pourtant nous préférons toujours en avoir le montre la figure suivante. On a beaucoup
un sous la main. Son emploi donne, en tous moins chaud ainsi qu'avec l'élastique autour
cas, à l'apiculteur un sentiment de sécurité du col de l'habit comme on le portait jadis,
qui lui permet de travailler avec plus et tout autant de sécurité contre les atta-
d'avantage que s'il avait continuellement à ques des abeilles. Quand celles-ci sont rede-
redouter les abeilles désagréables qui lui venues paisibles, on n'a qu'à lever son voile.
bourdonnent devant les yeux. L'apiculteur vient-il, par un mouvement
Il y a deux grosses objections à faire à trop brusque, à provoquer la colère de ses
l'usage des voiles; la première est qu'ils petites amies, il abaisse de nouveau son
gênent nécessairement plus ou moinsla vue, voile, le passe sous ses bretelles, ou l'accro-
et l'autre, qu'ils empêchent la libre circula- che à sa ceinture ouau devant de sachemise.
tion de l'air, par les temps chauds, et ten- Un de nos garçons a eu toute satisfaction
dent ainsi à mettre l'apiculteur en nage et avec une sorte de sphère de paille coupée en
mal à son aise. deux, ou de panier retourné. C'est un cha-
VOILES. 459 VOILES.

peau qu'on porte aux Indes et dans d'autres qu'alors il a tendance à se couvrir de la
pays chauds et on l'adopte peu à peu mainte- buée de la respiration, et le pire de tout
nant dans notre pays, surtout vers le Sud. c'est qu'il risque de se casser. Aucun de ces
Il est fait de feuilles de palmier et se soutient
sur la tête comme on le voit ci-contre. La
gravure dispense d'en faire la description.
Comme les moindres brises peuvent circu-
ler tout autour de la tête. c'est peut-être le
meilleur parasol qui ait été décrit ou repro-
duit jusqu'ici. Si vous ne pouvez vous en
procurer un, et que vousteniez à son systè-
me d'aération, prenez un chapeau ordinaire
en feuilles de palmier beaucoup plus large
qu'il ne vous le faudrait. A l'intérieur de la
calotte, fixez 4 ou 5 bouchons de 9 millimè-
tres, coupés en deux dans la longueur. Ces
bouchons, s'ils sont espacés à égales distan-
ces, tiendront le chapeau éloigné de la tête, reproches n'est à faire au tulle de Bruxelles
et permettront ainsi l'aération. et il est presque aussi transparent que le
Nous avons déjà fait observer quel'objec- verre lui-même.

VOILESA ABEILLES.

tion à faire contre les voiles, estqu'ils gênent Feu M.J. H. Martin, dans les Gleanings du
la vue. Pour y remédier, M. John, C. Cape- 1er Mars 1889,a publié le croquis non-seule-
hart de Saint-Albans, Virginie Occidentale, ment de son cha-
peau de rucher
mais aussi de son
équipement spé-
cial. Nous les re-
produirons ci-
après et voici la
description qu'il
en donne:
Chez un marchand
d'habit j'ai trouvéce
qu'onappelle un costu-
medemécanicien —sa-
a collé un morceau de verre en avant du lopetteet bourgeronou
voile. L'inconvénient de ce verre est qu'il blousefaited'étoffede
est difficile de le faire toujours tenir à la cotonbleuet blanc,le
toutpesant11. 1/4.- L'avantagede cevêtementestlacer-
hauteur des yeux, à cause de son poids, et titudeabsoluequevousavezde préservercomplètement
VOILES. 460 VOILES.
voshabitsdu dimanche s'ilvousplaîtde les porter des- Onpeutserendrecomptede cequ'estmonvoiledansla
; et le prixvouspermetd'enacheterdeuxsemblables,gravureci-contre.
sous C'estsimplementun chapeaude paille
pour les faire laver souventet être toujourspropre.Ils d'Italieà largesbordsraides.Envoicilesdimensions
: le
sontmunisde quantitéde poches,en avantet en arrière, borda 10cent.de large,le voile,du hauten bas28cent.;
pourle crayon,les couteaux, les tournevis,les cure-dents,il estentullenoirfabriquéauxfuseauxouà lamachine.
Je
etc.Ily adespersonnes quicritiquerontl'idéed'approprier
ou d'adapteruncostumed'ouvrierpour fairede l'apicul-
ture;mais,mesamis,si unmortelquelconque,hommeou
femme,dirigeantun apierdedeuxcentscoloniesn'estpas
un ouvrier,qui donc porteracenom ? Pourextrairele
miel,oupourtoutautretravailoù je suis sûr de poisser
mes manches,j'ajoutedes boutsde manchessupplémen-
taires.

VÊTEMENT
POUR
ABEILLES
DEJ. H.MARTIN.
Commecouvre-chef, je préfère un chapeaude paille
raide, avecdes bordsde omo87 sur lequelj'appliqueun VOILE AABEILLES DrTORTER.
voiledetulledesoiedeBruxelles. Pourtenircevoileserré
autourdu cou,je préfèreuneforteficelleavecun nœud
coulant. l'ai coususousle borddu chapeau,à 50dubordextérieur
lui-même quiproduitainsiuneombreportéesur le voile,
en toustemps
; carsi le
Dans la Bee Reepers' Revient d'avril 1894. desorte queje voisparfaitement
soleilfrappaitsurle voile,je ne pourraisplusapercevoir
M. Hutchinson, décrit ainsi le voile Porter, les œufsdansles cellules.J'emploieun lacetde soulier
et comment M. Porter, si connu pour son plat pour remonterle voileautour du cou et chasser
chasse-abeilles, en fait usage. Le portrait l'empleursursurle les côtéset en arrière.Je coudsle voileà
lacet.Celacetest assezlongpourse
est celui de M. Hutchinson lui-même, le grandspoints nouersouslecolletdel'habitdesortequenulleabeillene
Directeur de la Revient: peutatteindreà la figure.Il n'y a pasbeaucoupde plis en
avantpourne pasgênerla vue.
Dansunourletfaitaubasduvoileest passéeuneficelle Quand je ne suis pas dansmonapier,ouque je ne vais
laissantle devantduvoilelibre,c'est-à-direque la ficelle pasdurucherà un autre,je délieet repliele voiledansla
entredansl'ourletà environ15centimètresà droite du calottedu chapeau,et decettefaçonil ne gêneplusmais
milieudu devant; passe derrière le cou et ressortà restetoutprêtpourle moment voulu,cequi,nouslesavons
15 centimètres à gauchedu milieudu devant. Les deux tous,est trèscommode parfois.
extrémitéslibresdela ficelledoiventêtre assezlongues Pourlesgantsoupousses-manches, j'emploieuneetoffe
pour qu'onpuissepasser sousles bras, les croiser par de cotonde couleur.Unefoistailléset cousus,trempez-les
derrièreet lesramenersur la poitrineoù onles attache. dansl'huilede lin; faites-lessécherau soleil,et alorsles
Laficelleappliquecomplètement lebordduvoilesurles abeillesne pourrontpiquerau travers.J'ai passéun élas-
épaules,et siona donnéà la partielaisséelibrelamesure'tique à ces boutsde manchedans le haut au-dessusdu
voulue,cettepartie duvoilese trouveà sontour tendue coude,demêmequedansle basautourde lamain.Faites
surla poitrine. une ouverturepourle pouceau-dessusde l'élastique,de
façonà ce que votre mainsoitcouverteentièrementà
M. W. L Coggshall de West Groton, Etat l'exceptiondes doigtset du pouce,commedans une
de New-York, apiculteur distingué, ayant mitaine,si ce n'est que les doigtsne sont passéparés.
3000 colonies, décrit un arrangement sem- Avec desmanchesfaitesainsi,lesabeilles11egrimpentpas
le longde mesbras,megênantet risquantde mefairedu
blable, dans les Gleanings du 1er juin 1889. mal.
Voici ce qu'il en dit: WestGroton,N.Y.21avril1889.
VOILES. 461 VOILES.

M. Martin et M. Coggshall font tous deux bande de toile borde le bas du voile et est
usage de fausses manches protectrices. juste assez longue pour tenir serrée autour
Tous deux les trouvent très utiles pour pro- des épaules. Deux courroies de toile passées
téger les mains et les
poignetset les empê-
cher d'être poissés.

VOILEA RESSORT.
C'est un voile qui
s'est beaucoup ven-
du et que beaucoup
préfèrent parce qu'il
est assez grand pour
englober un chapeau
ordinaire ou une cas-
quette, et il est ainsi
fait qu'il ne peut en
aucun point toucher
la figure. Il arrive CHAPEAUA ABEILLESDE MmeR. H. HOLMES.
parfois qu'un voile
ordinaire touche le sous les aisselles sont boutonnées devant et
nez ou bien le cou derrière. Bien que cet arrangement soit
lpar derrière. Là une commode, l'élastique et l'épingle double
iabeille peut, s'il lui sont plus pratiques.
en prend la fantai- Cette figure représente un tablier recom-
sie, passer son aiguil- mandé par Miss Emma Wilson, de Marengo,
vtTEMENTPOUR ABEILLES lon àtravers les mail- Illinois. Il a deux grandes poches. On peut se
DECOGGSHALL. les du voile. Le voile
à ressort est fait de
telle sorte qu'on peut le plier sous un petit
volume et le mettre ainsi dans la poche. Si
l'on a à manipuler des abeilles désagréables,

VOILEA RESSORTS.

ce voile, en raison de tous les avantages,


vaut mieux que tous les autres.

CHAPEAU
DERUCHERDEMmeR. H. HOLMES, TABLIERA ABEILLESPOURDAMES.
MmeR. H. Holmes, de Shoreham, Vermont, procurer le patron, No 3696, à la Butterick
se sert d'un chapeau de rucher dont nous Publishing, C°, de New-York. Ce tablier est
donnons le croquis ci-après. C'est simple- assez grand pour couvrir toute la robe,
ment un chapeau de paille avec large bord, excepté les manches. Mais des manches
le voile étant fait de toile à moustiquaire, Indépendantes, assez semblables à celles
et le devant de tulle de Bruxelles, Une dont font usage M.Y. H. Martin, et M. Coggs-
VOILES. 462 VOILES.

hall, représentées plus haut sont préfé- des muscles de votre figure aussi parfaite-
rables. Miss Wilson metdes gants comme ment que si vous n'étiez pas averti de sa
M. Harrisson. Les gants qui paraissent être présence. Lemoindresourcillement, le moin-
les plus commodes sont en chevreau ou en dre mouvement de la joue, excitera sa dispo-
peau de chien. Les gants de caoutchouc ne sition combattive. D'autre part un air indiffé-
semblent pas très bien remplir le but. rent, insouciant, lui prouve que vous n'avez
pas peur d'elle, et delà elle conclutavecbeau-
OPÉRERSANSVOILE.
COMMENT coup de sens qu'il n'y a pas lieu pour elle
de perdre un aiguillon pour rien. Quelque-
C'est une très grande commodité de pou- fois nous portons les mains à la figure quand
voir se dispenser tout à fait d'un voile, un de ces coquines persiste à nous menacer.
quand les circonstances l'exigent ou le per- Si elle commence à piquer, nous l'écrasons.
mettent. Le seul obstacle en ce cas est la Dans votre commune vous êtes connu pro-
crainte toute naturelle qu'une abeille puisse bablement pour un apiculteur et comme
vous piquer la figure si elle en a l'occasion. tel, si un voisin vous appelle soudain pour
Cette crainte disparaît à mesure que vous recueillir un essaim d'abeilles sans prépa-
vous accoutumez à manipuler les abeilles, à ratifs, il serait déplacé et peut-être un peu
travailler au milieu d'elles. Quand vous humiliant pour vous, de montrer des signes
êtes sans voile, si une abeille survient et de frayeur. Vous apprendrez à étonner les
que par son bourdonnement vous recon- naturels de l'endroit , en opérant figure et
naissez qu'elle est furieuse, ne fuyez pas, mains nues, et vous n'aurez même pas de
ne la chassez pas, mais rendez-vous maître risques à courir, si vous vous y prenez bien.
Cotrtmenfcaipes de Doolittle SUfI l'A. 6. C.

En 1880,nous confiâmes à M. G.M.Doolittle passé l'hiver,et cela dans des ruchesqui avaientde
le soin de réviser l'A B C, d'indiquer les bonnes reines bien fécondes.La saison précédente
erreurs qui pouvaient s'y être glissées, et avaitétési abondanteen nectar que les abeillesde
quelquesruchesn'avaientpaséprouvéle désirde tuer
d'ajouter tout ce que sa grande pratique de leursmâlesà l'automnecommeellesle fonthabituelle-
l'apiculture pourrait lui inspirer. Il accepta ment.Le bourdonnement de ces mâles,par de tièdes
cette tâche, et ses remarques ont tant de journéesdefévrieretde mars,était vraimenttrès plai-
valeur que nous tenons à les publier Ici. Les santà entendrepourne pasdire davantage.Quandles
erreurs flagrantes qu'llnousaslgnalees, nous ne chaleursfurentvenuespourtoutdebon,cesvieuxmâles
n'avons eu rien de mieux à faire que de les encore tardèrent pas à disparaître.Dece fait, et d'autres
corriger, et nous n'aurons pas besoin par ici,je crois quele manquedeplacem'empêche de rapporter
pouvoir déduireque, se trouvant dans les
conséquent d'y revenir. Nous le chargeâmes conditionsquelesouvrières,les mâlesvivraient
de nouveau de réviser entièrement l'édition mêmes à peuprèsaussilongtempsqu'elles,si lespremièresne
de 1891.Nous avons répondu en certains cas lesprivaientpasprématurément de la vie.
à ses objections, mais il a en général ou 19—p. 154. N'avez-vous faiterreurquelquepart
reconnu l'exactitude de nos remarques, ou ici? Durant pas
unetrèsfortemiellée,nosabeillessemblent
bien il a
leur opposé de nouvelles insinua- prendreun peu de reposavec plaisir,et 24heuresau
tions ou de nouveaux faits qui nese trouvent moinss'écoulentavantqu'ellessongentà piller après
pas dans le corps du livre. A ceux-ci, nous un miel
affluxcompletdenectar.Nous avonsfaitla récoltedu
nous sommes naturellement abstenu de aprèsuneaverse,commevousle racontez,quand
abeilleétaitsipleinedemielquesi on laserrait
répondre. Les chiffres placés àgauche corres- chaque un peule liquidesucrelui revenaitsur la langue;et si
pondentà ceuximprimés en petits caractères on la pressaitun peu plus fortement,la pocheà miel
ça et là au-dessus de certains mots dans le (rempliede miel)sortait par lescôtésdo l'abdomen.
courant de l'ouvrage. Le chiffre de droite Unefoisles24heuresécoulées,ou quand1. saisontire
donne la page à laquelle le commentaire se à sa fin,noussommesd'accordavec vouspour toutoe
rapporte, afin de faciliter la recherche du fait quevousdites.
ou de l'expression qui l'a provoqué. Lorsque [ Nousavonspeineà croirequenous ayons pu nous
notre opinion diffère, nous l'insérons entre tromper quantau fait lui-même,ami D.; mais il est
deux crochets, en la signant" A.I.R." ou bien probablequ'un temps plus long que celuiquenous
E. R. n avonsénoncés'étaitécouléaprès la pluie.Nousavons
3—Amonavis,lesabeillesquitravaillentlaborieu- observé toutce quevousrapportez,immédiatement
unetrèsforte m aistantd'autres ont
après
parlé des
sementtoutela journée ne "paradent" pas devant grandsennuismiellée, avaientéprouvésen essayantd'ex-
l'entréeunefoisla nuitvenue.Cesont les gardiennestraire aprèsunqu'ils quenoussommespersuadéde la
delaruche qui s'en chargent.Cesgardiennes, lorsqu'ellessagessedel'avisorage,quenousavonsdonné.A. I. R.]
sont appeléesàremplircedevoir,nefontrienautre que
deveillerà ce quenulinsecteimportunnes'introduise 20—p.155. J'approuvecomplètement tout ce que
dansla ruche.Cessortesdesentinellessontâgéesde20 vousditesau sujetdu soinqu'il faut avoird'éviteraux
à 30joursd'aprèsla croyancede quelqu'unqui a étudié abeillesl'occasiondo sentir l'odeurde mieldansun
deprèslesabeilles. tempsde disette,et je eaisquerien quecette odeursuffit
8— Je mesuisaperçuquela pluralitédesreinesest souvent à lesrendreinsupportables ou àles irriter.Mais
aussifréquentedanslesessaimssecondairesque dans lesabeilles s'irritentsouventpourunrien quandelles
lesessaimstertiaires;et j'en ai eu jusqu'à une demi- vousbourdonnent pendantdes heures dans la ifgure,
douzainedansun premieressaim,enraisondela perte comme vousle racontez.Quellequesoitla causequiait
lesabeillesà vous poursuivrede cette façon,il
del'anciennereinemortedixoudouzejoursauparavant. porté fautles tuersans hésitation: car, si j'en croismon
Durantlefortdel'essaimage lesalvéolesroyauxsontmal expérience, si onleurlaissela vieellescontinueront«\
gardés, e t lesjeunes reines à
parviennentainsi s'enfuir. agir de la mêmefaçonpendantdes semainesentières,
14-page 10. Ellesdoivent vivre 4 5jours, d'aprèstrois et mêmesi le mauvaissort s'en mêle,leur vie durant,
expériences que ce qtridiminueleur valeur,pourne pas dire que l'ela
j'ai faites.D'autrepart danslescircon- la leurfait
stanceslesplusfavorables,les abeillesnoiresou les perdretoutà fait, commebutineuses.
métisses,n'ayantquetrèspeude sangitalien,viventdu Detellesabeillessontdangereuses pour les omisqui
premierseptembre du
jusqu'auquatre moisde juillet viennentvousfairevisite dans votre apier, et pour
del'annéesuivante. Le 9 août 1888j'introduisisune cette raisonje les tue toujours,et de cette façonje
reineItaliennedansunecolonied'hybridestrèsfaible- m'évitedesennuisjusqu'àce qu'un nouveaucontre-
mentmarquées,et je viséclorela premièreabeillejau- tempssurvienne.Afind'êtretoujoursprêt contre sem-
ne le 1er septembre,bien que peu d'abeillesjaunes blableoccurence, je porteavec moi dans ma boiteest à
eussentécloscet automne-là.Commeles abeillesde outilunepetiteraquette
cettereineItalienneétaienttrèsjaunes,je lesmontrais garnidotoilemétallique.de bois dont le milieu
Cettetoilepermetà l'air de
avecorgueilà beaucoupde personnesqui vinrentme passerlorsqu'onfrappe l'abeillede la raquette,ce qui
fairevisitel'annéesuivante;je suivisdoncavec plus assurechaquefoisla mortdel'insecte; tandisquesi la
de soinqu'onnele faitd'habitudeles progrèsde cette palette était faite de bois l'air déplacépar le
colonie-là.Le4 juillet 1889elle renfermaitau moins mouvement plein,
chasseraitl'abeilled'un côtéoude l'autre,
1000hybrides;et commedansl'apierje n'avais pas desortequ'il faudrait à fois
d'autresmétissesque celles-là,ellesdevaientêtre les avantdel'atteindre. s'y reprendre plusieurs
mêmesqui avaientéclosau moisd'aoûtdel'annéepré-
cédente. 28-p. 31. A ceci je réponds « amen n'ayant
renQontré que l'ineucoèschaquefoisque j'ai tente la
16—p.11. Par deux fois j'ai eu dosmâlesqui ont chose.
464 COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C.
SI-p,434. Pendant unepéirodedo22an?, je n'ai d'avoirune quantitéde sectionsnonfiniesà la findeln
jnmnis vule tilleul manquerde fournir du nectar, les saison.Lorsqu'unapiculteur aura empilé trois ou
mielléeslespluscourtes, duranttrois jours et les plus quatrehaussesles unessurles autreset n'auratrouvé
2 9
longues, jours.Au pointdevuede l'abondance dela danschacune d'elles à la findo la saisonque dessec-
miellée,je metsle tilleul nu premierrnng tions remplieson partie seulement,commej'en ai
desarbresoudes plantesd'Amérique
mellifcres.J'en obtins une connuen plusieursoccasions,il est probablequ'il
fois HClivres de miel en trois jourset d'imeseule mettra toujours par la suite les haussesvidesau som-
A
ruche. considérerdans son emcmhle,il se peut, metdesautre-.
commevousle dites,que le trèfle blnncfournisse plus
de mielque le tilleuld'Amérique ; maisil est impos- [La majoritéùe, producteursdo miel en rayonne
sible qu'une étendue donnéeseméede trèfle,blanc partageront j ias votre avis.Il y a naturellementtou-
puissefournirla mêmequantitédemiel que la même jours des excesdanslesdeuxsens,et l'excellentterme
étendueplantéede tilleuls. moyen estco qui vaut le mieux.—E. R.].
32—Voici une peinture dont vous pouvezavec couvain 58-p. 257. J'ai employébien,biendesfoisde co
justice être fier; carjamais meilleure descriptionne de mâles, et j'en suis encoreà chercherla
fut donnée,capablede fairesaisirexactement a l'esprit première sectionqui ait été le moinsdu mondeabî-
ce quevaut le tilleul. mée par ce voisinage,si co n'est celle mêmequi
renfermaitlo couvain.
36—p. 39. Vous n'avez pas indiqué le meilleur \des
moyens d e fairela chasse aux abeilles
; à savoir, celui G5—p. 321. Cheznous,cetteplante f leurit en mémo
dese promenerpar les bois,les premiersjours tièdes tempsque lesarbresfruitiers,otne comptepar consé-
du printemps,tandis que la neige couvreencorela quent,pourainsidirepas,si con'est pourle peuqueles
terre, et dedécouvrirlesarbresporteursd'abeillesen et abeillesy butinentavantet après,au commencement,
se dirigeantsurle bourdonnement decesinsectessortis bout à la fin. Lo miel de Dent-de-lion{pissenlit),au
leur voldepurification,et surlescadavresrejetés d'unan ou deux,est absolument superbe.
'pour
horsdu nid pendantle nettoyageet qui sedétachent 08—p.225. Fults, de Muscatine,Iowa, dit, dans
sur la neige.J'en ai découvertdeuxdecette façonune 1 AmeriamLee Journal, do Janvier 1880,que les
foisen une heure, et, une autre fois, trois en deux mâles viventseulement24jours, tandis quej'affirme
heureset demie. qu'ils vivraientà peuprès aussi longtempsque les
37—p.129.Pasjusqu'aujugementdernier,toutefois; ouvrières, si les abeilllesle leur permettaient.Voir
caril y aura toujoursdes apiculteursnégligents,ainsi en 15, ce que j'ai dit sur la duréede la vie des
que desarbresdansles boisoùles teignesse multiplie- mâles.
rontassezpourrappelerqu'ellesexistentà l'apiculteur 70—p.
le plus parfait.Je ne croispas qu'il existeau monde je n'auraisrien 227. Si vous aviez dit« pur en pratique,»
à en mais quand vousdites
d'npier,dans lequelon puisseempilern'importecom- « absolumentpur, » objecter; je nopuis m'empêcherdo vous
mentdes rayonspendantla.saisond'été, sansen voir dire, "je n'en crois rien.. Pour connaître mon
quelques-uns devenirbientôtunenourriceriedeteignes. opinion,à co sujet, vous n'avez qu'à consultermon
40-p. 2.ChezmoilesCarniolicnncs sontdeséleveusesouvrage surl'élevagedes reines,en commençant, à la
horsde saison,commeles Syriennes,et de la vient page307.
-qu'ellessontde mauvaisesbutineuses.Ceci,ajoutéaux 73—p.80. L'expériencem'a prouvéquela cause
imperfections que vousavez énuniérées,m'a engagéà n'en est pas lestraînéesmêmede miel,maisle pollen
m'en débarrassercomplètement. demeuréfOUS le miel.Lessourissonttrèsfriandesdu
42-p. 6.auVousnementionnezpas l'eau commeétant pollennouvellement dégagédu mielqui le conservait.
mélangée mielet au pollenpour le nourrissement. 90—p.20S. Oui, et bien des fois les opercules
SIl'enu n'entrepas dansle mélange,pourquoiest-elle paraissentdéprimésavecun trouminuscule,et cepen-
recherchéeavectant d'ardeurau printempset en été, dantle couvainesten bon état. Il on estainsi, je le
et pas dutout durantlesjournéeschaudesd'Octobreet sais,carj'ai trouvé descontainesde cellulessembla-
doNovembro?Or,jesoutiensque biendeschosesindi- bles dans mon apier personnelet dans d'autres où
quentquel'eau constitueun des élémentsdecenour- je savais le couvainbienportant. Leseul moyende
; et l'on peut voir dansce livre que vous s'en assurer est, comme vous lo dites,d'ouvrirles
rissement
parlez du couvainqui pâtit en raisondu manquede cellule,. Si la nymphoou chrysalideest blancheou
pollen, ou d'eau, l'indicationd'un de ces- signes blanchâtre,avec les yeux formesou colorés, nous
avertisseurs n. pouvonsêtre certainsquo la colonieest en bon état,
49-p. 445.Si je vouscomprendsbien ici, nousno quellequesoitl'apparencedescellules.
nousaccordonspas dutoutsurce sujet. Je n'ai jamais 107-li. 140. Autant que j'ai pu m'en assurer,
arrachélesfleursd'unetêtedetrèflerouge, sans trouver au"uno des cellules quo le groupementd'abeilles
de nectar dans la corolle.Maisj'ai souventvu cette entourene sontjamaisremplies exceptéen
corollesi longueque l'abeillene pouvaitatteindreau casde disotto.En toutautrotemps d'abeilles,
cesont seulement
nectar.Je ne pensepas qu'il y ait au monderien qui les cellules les plus prochesdes bordsdu groupe
sécrèteautantdenecrar plusieursannéesdesuite, que masséqui en contiennent. Cesabeillesse mettent
le trèflerouge ; et cependantil est de peu d'utilité,si ainsi dans les cellules pour formerune sorte de
ce n'est au Dourdon. Toutce qui nous manque,c'est murailleou de croûtevivanteautour du groupement,
uneabeilleayantunetrompeassezlonguepourpouvoir de façon à conserverla chaleur dégagée par les
atteindreau nectaret le recueillir.Et tant que celte abeillesactivesou comparativement activesgroupées
longueur de trompemanquera,le trèflerougefleurira en masse.AprèsNoël la plupart des ruchesont leur
et sécréteradunectarla plupart du tempsvainement,couvain—plus ou moinsétendu à l'intérieur du
en ce qui nousconce. ne du moins,nouset nosabeilles. groupement, et certainementlesabeillesn'iraient pas
Et sije dis « la plupart du tempsn, quoje s'enfoncerdans des cellules écartéescontenant du
croisvraimentque.ur 1000bonneslivresdenectar
c'estparce qui couvain.
sontsécrétées,uneseuleestrécoltéepar l'abeille. essayéd'améliorerl'aboiIle
« 109—p.342. Nousavons
50-p. 445. Bien que ce qualificatifde géantn de façonà faire accepter aux nôtresdes rayonsayant
exprimequecette-sortede trèfledevraitavoirunefleur 4cellules1/2au pouce, maisil nousa falluy renoncer,
plus grandeque l'autre trèfle rouge, cependant,je et nouscroyonsquela naturesavaitmieux quenousco
m'aperçois q ue la corolleesten réalitémoinsprofondequi leurestbonquandelle leur a enseigneque cinq
que celle de la.petite espèce,d'où il s'ensuitque les cellulesau pouceest lamesureexacte.
abeillesle butinentavesbeaucoupplusde profit.Pres- 192. Et parcequetoutun chacunpeut éle-
que toutle miel detrèfle rougequej'aie jamais obtenu 114-p.
d e versoi-même d es quantitésde reineshybrides,s'il a
provenait l'espècegéante. une italiennepour débuter ; mais si c'est une-reine
57—p.258.Je dis, mettezla haussevideen-dessusproduisant desouvrièreshybrides,qu'onpossède,on
toutesles fois.Onpeut obtenirexactementautant de sera bientôtréduit à n'avoir plus que des abeilles
miol de cette façon,et. l'on ne court nu la risque noires.
COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C. 465

116-p. 193. J'ai eude pures Italiennes qui, habi- mais permis d'en douter que c'est décidémenttrès
tuellementcalmeset paisibles à l'origine, sont deve- risqué pournous.]
nuessi irritablesqu'ellesblessaientde leur dard avec 145-p. 287. Nouseûmesunefoisunecolonietelle-
plus de méchancetéque ne l'avait jamais fait une ment réduite que, tout bien compté,elle n'était plus
hybride. que de 81 abeilles et la reine; elles se maintinrent

[Peut-être,maisc'est l'exception. E. R.] jusqu'aux chaleurs, et là, sans aide, la coloniese
Italiennes ne reconstituasi bien, qu'ellenous donna en sectionsun
129-p. 202. J'ai eu des qui présen- de cinq livresdemielde sarrasin,etse trouvaen
taient pas la moindreparcellede noir sur A, B, C, et surplus excellentecondition pour l'hivernage.L'annéesuivante
sur L seulementautantde noirqu'il y en a ordinaire- cette colonie autant de miel en rayons que
mentsur B, tandis que Mprésentaitpresque autant de touteautredeproduisit l'apier. Je veuxdoncmedéfairedel'idée
jaune sursonannelure cornée la
que plupart des Ita-
liennesen ont en C. D'aprèsvotrethéorie ces abeilles qui prévaut, que la reine d'une coloniequi a souffert
du« de n'est plus bonne à
auraientdûêtre peu laborieuses ; mais, choseétrange, rien.dépérissement printemps
ellesétaient au nombredesmeilleuresbutineuses.
n'est ce nousvoulions dire.Nous voulons [Eh bien,ami D., il noussembleque nosabeillesne
[Ce pas que seconduisentpas exactementcommeles vôtres, mais
seulementfaire entendreque la rage aveclaquelle on peut-etre sommes-nous l'un et l'autre quelque peu
tient à la couleurest si grandequ'elle est apte à faire prévenus.—A. I. R.]
négligerles autresqualités. Cen'est pas la couleur de
l'abeillequi rapporte, c'estle miel qu'elleproduit.— 150-p. 327. Si je ne me trompe pas, le tilleul
E. R.] d'Amériquene donnepas dutoutde pollen. L'orme,le
202. m e à dire à hêtre et les peupliers,parmi les arbres, de même que
130—p. ne L'expérience porte non, le bouton-d'or,etc., parmi les plantes, four-
moins qu'il disparaisseaussien B. En d'autrester- l'oseille,
nissent de grandes quantités de pollen, mais pas de
mes,s'il y a unebandejaune en B, il y aura toujours miel.
plusoumoinsdejaune en C, siAl'abeille est gorgéede
mieletmisesurune fenêtre. l'automneles segments 151—p.327. Pour moi, quand les pissenlits, la
télescopent lesunsdansles autresde telle façonque le vignesauvageet l'oseille sont en fleurs,la moitiéau
jaune de C disparaithabituellementdansles spécimens moinsdesabeillesrentrent danslesruchesohargéesde
médiocres,d'où le terme" abeilles une ou deux pollen,tandis que durant la mielléedutilleul d'Amé-
à
bandes.» riquepas une abeillesur 200 n'a de pollen dans les
141- Voussavezque nousne nousaccordonspas du corbeillesde sespattes.
tout ici, attendu queje prétendsqu'elles vontà une 161-p. 348. Non. C'est le coconque la reine file
distancede 5 à 10kilomètrespar choix.L'annéepassée qui est" dur et semblableà du cuir x, La substance
mesabeillesfirent6 ou8 kilomètrespour butiner les dontla celluleest faiten'est que très peu plus forte,si
oardères,sansqu'il se trouvâtun seulde ces chardons elle l'est même, que la cellule ordinaired'ouvrière.
le long des6 premierskilomètreset demie de leur Maisil estune choseextraordinaireque je ne sache
Je saiscela,attenduqu'uneabeillequi butine pasqu'onait jamais mentionnée.La larve d'ouvrière,
parcours. est toujourscouverteen partie d'une pous- lorsqu'ellefilesoncocon,attache celui-ci au fond et
lescardères
sièreblanchâtre,commeelles le sonttoutes de jaune aux paroisde la cellulede telle sorte,qu'à l'endroitoù
quandellestravaillentsur lespotironset les courges. elle percerade sesmandibulesle couvercledela cellule
; mais nous avons à pour en sortir,il n'y a qu'une faiblecouchede la ma-
[Mille remerciements
croireque nousayonsindiquéune trop courte distance peine tièrodontse compose le cocon,si mêmeil yen a, tandis
pourla généralitédescas. - (*) A. I. R.] que la larvede reinefilesoncocond'unemanièretoute
opposée,la partie la plusépaissese trouvantjustement
142- Voioiune choseque je ne puis comprendre.à l'endroitoù elles'ouvrirasoncheminpour sortir, le
J'ai souventtransportédescoloniestout-à-fait vers la fonddela cellule n'ayant pas de cocon du tout. Or,
finde l'automne, et je n'ai jamais éprouvéd'ennuis. j'ignore si cette dispositiona pour but de créerune
Lesabeillessemblent disposéesà remnrquerde nouveau difficultéà la reinerivale qui chercheraità percer la
leur emplacement si ellesont la chanced'avoir un vol cellule pour endétruire l'occupante, ou bien si c'est
en décoinbreou dansla secondemoitiéde novembre, seulementpour que la larve de reine puisse encore
de sortequeje prendsavantage de cet état de chose prendrepart à la distributionde la geléeroyaletandis
pourtransportermesabeillesoùje veux les avoir, et ce qu'elletile soncocon;maisje saispertinemmentqu'en
spécialementen doublantlesnuclei. Un petit nombre qui concernela positiondescoconsdans lescellules
d'abeillesvonttoujoursrôderquoiquetemps autour de de différentesnaturesleschosessonttelles queje viens
l'ancien emplacementau premier beau jour; mais de lesdire.
d'aprèsle nombredesabeilleséventant de leurs ailes
l'entrée de la.ruchechangéede place,et la disparition comme 162-p. 349. La premièrereine éclose est reconnue
de cellesqui avaientfréquentél'emplacementqu'elle elle n'est - Souveraine"de la colonie,et par conséquent
occupaitprécédemment, sans compter la constatation en aucune façon molestéepar la reine à
quej'ai pu fairequ'ellesn'avaient nullementdiminué laquelle on permet d'éclore ensuite, qui selon vous
en nombre, tout m'a porté ;1 croire qu'elles avaient les cherchela premièrepourla détruire.Il esttrès rareque
parfaitementretrouvéleur chemin. abeillespermettentà unesecondereine d'éclore, à
moinsqu'ellesn'aient l'intentiond'essaimerdenouveau,
144—p.442. J'ai expédiépar bateaux bon nombre auquelcasla secondereinenesortdesacellulequ'après
decoloniesdes cinq dernièresannées;et bien qu'aucun que la première a quitté la ruche avec le premier
desrayonsn'ait été maintenupar desfilsgalvanisés,je essaim.Parfois,maistrèsrarementencore,les abeilles
n'ai jamais entendudire qu'un seulfut abîmé. Commelaissentune quantitéde reinessortirà la fois de leur
mes rayonssont plus profondsque ceux des cadres cellule et parcourir les rayons; mais en pareil cas,
Langstroth,ils devraientcependantplus que ces der- autant quej'ai pu l'observer,la premièrereine ne fait
nierscourirle risqued'être endommagés. nulleattentionà cesdernièresqui sontchassées,traînées
de forcehorsde laruche les ouvrières,et la première
[Peut-être n'expédiez-vouspas vos abeilles par reineen titre restemèrepar de la colonie.
bateauxà d'aussilonguesdistancesque nous. On peut
certainementexpédierdesnuelei et des coloniessans 163-p. 350. Autant que je puis m'en rapporter à
garnir les rayonsde fil de fer, mais des expériences monexpériencesur ce point, ce sont les ouvrièresqui
répétéesnousont démontrésansqu'il nous soit désor- opèrentce travail de destructiondes cellules.Je sais
que les reinesdéchirentles cellulespour les ouvrir,
(*)Unarticle parudansleN*des Gleantngs d'Avril 1882,maisje croisque lesouvrièresfontle plus fort du tra-
prouved'unetaçcnconcluante que lesabeillesItaliennes, vail quand elles n'entretiennent pas l'idée d'essai-
en de iarorables circonstances, s'envolentloind'une lie mer. il
jusqu'à,septm illes mêmede distance.Nousavensreçu
depuisdes temoignages qui sont venus corroborerle* 164—p.350. Danstous les cas d'essaimage.secon-
rapports faits
s ur desvolsaussi éloignés. daire. il n'y pas chance de lutte, puisquetouteslu
4M. COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C.

reines,à l'exceptionde la premièreéclose,sontgardées ou 7j de ces inse'tcs dansmon laboratoire(la lutte


pWâbnnières dansleur cellule. ayant pris fin seulementaprèsque j'eus tué jusqu'àla
dernière, s'acharnaientà me suivreà
186—p.306. J'ai eu une année des quantités de l'intérieurparcequ'elles
et à 111emenacerde leur dard), que je
serpentsvivantsousmesrucheset l'idée que les abeil- déculîu de les renvoyer,car, de toutes les espèces
lesont poureuxde l'aversionesttouteimaginaire.J'ni d'r.beilles,cellesde
vu des serpents ramper à l'intérieur de différentesteusesdemiel. Chypresont les meilleuresrécol-
ruches et en ressortir,mais les abeillesn'y faisaient
aucuneattention. ] DB-p. 314. Je porte avec moi dans ma boîte
d'ustensilesune« raquette" faite de boiset do toile
; mais les serpentsfont attentionaux abeilles. métallique;et si uneabeilles'acharneà
[Oui me poursuivre
Ils détruisirentune fuischeznousune colonieentière, à
sanscompterles incursionsqu'ils firent dansun grand avec plus de deux mètresde sa ruche,je la tue toujours
nombre.d'autres.Il se peut que lesabeillesn'aient pas cette raquette, et de cette façonmon apier est
d'aversionpour les serpents,maisles serpentsont cer- parfaitement affrnnchi d'abeilles irritées. La toile
tainementdu goûtpourles abeilles.— E. R.] métallique est insérée dans un entourageen bois, ce
qui donnela certituded'atteindrel'abeillechaquofois,
187-p. 307. Vousne ditespas un mot des abeilles au lieu de la refoulerde côté,commec'estsouventle
qui grimpentpartout après vous, quand vous les tra- cas lorsqu'onemploieune palette de boisplein.
vaillez à la lumièred'une lampe ou d'une lanterne. [Cetteraquette est une très bonnechose ; et depuis
C'estpourtant de leur part un inconvénientqui m'est que Doolittle nous en a donné l'idée, nousen avons
tout-à-faitdésagréable. toujoursuncertainnombreà portéedenous. E. R.l. —
[Sivousvousy prenez commeil faut, ellesne grim- 197-p. 315. Quelqu'unde bien occupén'a pas le
pentpaspartout aprèsvous.Nemettez
— pas la lampeou temps pour cela. Enlevezle chapiteaude la ruche,
la lanternetrop près de vous. E. R.] soulevezun coin de la couverture,et à mesureque
M9—p.76. La fumée chasserales guêpes et les vousla détachezavec votre couteau,envoyezdeuxou
bourdonsbeaucoupplus vite que les abeilles, et par trois petites boufféesde fuméedessouset surle dessus
conséquentils quitteront leurs nids entièrement—les descadres. Vouspouvezalorsvouslivrer à votre tra-
guêpesy retournant rarement, mais les bourdonspour vail sur la colonieavec rapidité ; tandis que si vous
y revenir. essayezd'opérersansfumée,vousne pourreztravailler
que très lentement;et, dix foispourune, malgrétoute
191—p. 310. C'estla façondontje m'en débarrasse; votre attention la colonie sera excitée, et il vous
et si l'on apprend à se frapper la main commed'un faudrafaire usagede dix foisplus de fuméequ'il n'en
mouvementinstinctif,contreson vêtementau moment aurait fallu au début commejo viensde vousle dire;
mêmeoù.l'on sent pénétror l'aiguillon,on peut, dans en outre des quantités d'abeillesfurieusesvoussui-
presquetousles cas,retirer de cettemanièrel'aiguillon vront partout,si vousne les tuez pas. Ne faisonspas
entier, et ne souffrirpour ainsi dire pas. Je porte'tou- trop de sentiments lorsqu'il s'agit de travailler dans
joursun voile, car je n'aime pas sentir les abeillesse lesrucheset par l'apier.
posersur ma figure,ne mepiqueraient-ellesmêmepas. 201-p. 318. J'envoie toujours un peu de fumée
L'abeilleest obligéetoujoursde u s'agripper» pour sousla couvertureà mesure que je la soulève,et je
ainsi dire, de ses pattes avant de pouvoirpiquer; et n'en faisplus usageensuiteà moinsque les abeillesne
ayant pris l'habitude de frotter vivementmes mains montrentl'intention de piquer. De cette façonon ne
sur mesvêtementspour en ôter les aiguillons,depuis perd pas de temps à les chasserde sur le haut des
des années,cemouvementest devenuchezmoi comme cadres.On peut se rendre maître de toute colonieen
une secondenature, de sorteque, sitôt que je sens cet soufflantun peu de fuméeà l'entrée, en la fermant,et
agrippage», ma mainou tel autre domes membres tambourinantensuite quelquetemps sur la ruche.
sur lequel l'abeille est posée, ce membrese porte au Deuxou trois minutesplus tard vousen pouvezfaire
vêtementsansquej'y songe,si bien qu'il n'est pas une tout ce que vousvoulez.
abeille sur cinq ayant l'intention de me qui 202-p. 87. Pourqnoi ne pas dire que les abeilles
parvienne à y réussir. Quandje me rends piquer
a l'apier
sansvoile,le mêmeinstinct,ou secondenature, amène essaimentparce qu'il est dans les dosseinsde Dieu
ma manchecontrema figurelorsqu'uneabeilles'y pose d'empêcher l'extinctionde leur race, de mêmequ'il a
pourme piquer,de sortequeje puis dire en toute cer- temps,décidéque lesoiseauxnousreviendraientchaqueprin-
titude queje ne suisplus piqué aujourd'huiune seule Avecune s'accoupleraientet élèveraient leur couvée?
fois,pour dix fois queje l'étais il y a une quinzaine saisons, demeure appropriéeà leursbesoinsen toutes
qui ne soitni agrandie,ni réduitepar
d'années. Je sais aussià l'instant si l'abeille qui se les abeillesessaimentinvariablement l'homme,
sur moi a l'intention ou non de me piquer; et si la saison est
lorsquecen'est pas sonintention,je ne me sensnulle- propice,
pose et toutes les idées combinéesdes hommes
mentporté à frotterla placepour la chasser. n'ont pas suffià produireuneruchequi permetted'évi-
ter l'essaimageet sur laquelleon puissecompter lors-
193-p. 313. C'est la chose qui m'impatiente le qu'on s'en sert pourla productiondu miel en rayons.
plus, et je suis parfoistenté de dire à de telles per- 205-p. 88. Et le rayonqu'ellesauraientconstruit?
sonnesqu'elles devraientavoir un peu plus de sens; Au il pourrait
maisaulieu de celaje lesinvite à veniren arrièreprès avoir prix où se vend la cire aujourd'hui,en
de moi, je renouvellema requête quandj'ouvre la cette plus de valeur- qu'unemoucher, raisonde
ruche suivante, et de mêmeà chacune.N'est-il pas cire.
étrangeque certainespersonnesne puissentse rendre 206-p. 88. Je n'ai jamaispu constater dedifférence
compte de rien ? quant au travaild'unecolonieet j'ai étudiéla chosede
314. Cociest avecles abeilles prèspour en découvrir,quandje savais qu'unecolonie -
194-p. plusfréquent
communeset les hybrides,les Italiennesne bourdon- avait un alvéoleroyaloperculé.
nant ainsi avecfureur que très rarement. Les Chy- 210-p. 98. Il n'y a pas à s'y tromper autant que
priotes sont les abeilles les plus irritables quej'aie j'en ai pu juger par moi-meme.
jamais maniées;mais,choseétrange,ellesvouslaisse- 211-p. 98. La ruche qui commencela premièreà
raient demeurerdes heures entièresdevantl'entrée « attirern les abeilles se trouve habituellementen
mêmede leur ruche,vous tourneraientpour sortir et avoir bientôt la plus grandequantité. Pour obvierà -
supporteraientn'importe quelle autre incommoditécela j'use de deux moyens,dont le premier est de
ans ces bourdonnementsfurieux et sans piquer le recouvrird'un
moinsdu monde;maisque vouscommettiezla moindre sontentréesd'abord, drap la ruchedans laquelle les abeilles
maladresseon ouvrant la ruche, et une multitude d'abeilles sitôtqu'ellerenfermela — proportion-

qu'elle doit avoirà seouà peuprès ce qui
d'abeillesirritéesserasurvousen un moment. forcele restede cesinsectes rendre dans l'autre.
195-p. 314. Je n'ai jamais eu que des ChypriotesS'il y a plus de deux ruchespréparées,un drapest mis
qui m'aient suivi à l'intérieur; maiscelles-làle font, surla secondedès qu'il y est entré une quantité suffi-
et vous piquent aussi cruellementdansune chambre sante d'abeilles,et ainside suite jusqu'à ce que je les
que partoutailleurs Cefut aprèsavoir lutté contre 60 aie toutesoïlje lea veux.Le secondmoyen de eatplacer
COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C. 467
unereineenferméedansune cage au fort du groupe- cesboutonspar le milieu,de façonà accéderau nectar
mentpourle retenirjusqu'àce quetouteslesdipositions avant que la fleur ne s'ouvre ; et après qu'ilsen ont
Soientprises, puis je faispréparer les ruches, et c'est pompé tout leur comptant,lesabeillesenlèventlero:!tc".
alorsqueje plongeun certainnombrede mesuresplei- J'ai vusouventjusqu'à une cuilleréeà cafépleine de
nesd'abeillesdanschacunedes ruches, en donnantà nectarliquide dansun seulboutonde tulipier.
chaqueessaimunedesreinesemprisonnées, et de cette
245-p. 174. Lecandi de Goodest meilleurcomme
façontoutesles abeillessontoùet commeje les veux. nourrissement d'hiver; et il est très commoded'avoir
212—p. 98. Je n'ai jamaisvu qu'un-essaimprimaire sur le dessusdescadresun grillage,unmorceaude toile
sortir la secondefois le même jour j'entends un métalliquepourretenirles abeillesdansla ruchepen-'
essaimrevenuune premièrefoisà sa ruche. dant que vousplacezle candiet metteztouteschosesen
ordre. "j
216—p.101. Je ne suispas de votre avis; votre ex-
actionles réduit pour.le présent à la disette, comme 246-p. 176. Si ce jour tiède survient.Nousavons
le feraitune grandesécheressedétruisantles fourrages,fréquemmentici de 120à 160jourspendantlesquelsles
de là vient qu'ellesrenoncentà toute idée d'essaimageabeillesne peuventsortir ; et en pareils cas elles sont
commeellesle fontquandles fleursn'exsudentpas de mieuxrenferméesdansla cave.
nectar, en vertu du principepar la bonneraisonque
Dieuleura donnéassezd'intelligencepour savoir que 247-p. 178. Si la températureestconvenable.Une
leur coloniene pourraitprospéreren dehorsdelavieille cave humiden'a pas besoind'avoir une température
ruchesansuneproductiondenectar.Le moyen énoncé élevéequ'unecavesèche,pour hivernorles abeil-
plushaut est bonlorsqu'onemploiede petites ruches. lesavecsuccès.
plus
Degrandesruchesrempliesde rayonsoude fondations 248-p. 178. Si la cave est bien conditionnée,ln
derayonstendentà preserverdesessaimages, qu'on ait douceurde l'hiver n'y changerarien, et c'est pourquoi
recoursounonà l'extracteur. je ne voispasque cette phrasesoitlogique.Si lesabeil-
226—p. 436. Nemettezpas du tout la ruche sur le lessont à courtdeprovisionsauprintemps, il estfacilude
leur
côté,maisplacez-lal'ouvertureenhaut.Docette façon de la cave. donnerdu nourrissementaprès les avoir sortie;:
vouspouveztout aussibien couperlesclous sans ris-
querd'endommager les rayons
; et, encouvrantentout
ouenpartie d'uneboîtel'ouverturede la ruche, tandis de249—p. 178.Je mesersde coussinsremplisdesciure
bois les ruchesqui sontmisesdansla cave,exac-
que vous vous livrez à cette opération,les abeilles tementpour de même que pourcellesqueje laissedehors,
monterontprécipitammentdansla boîteet laisseront et cescoussins.Peut-être devrais-
la place libre. j'appréciebeaucoup
je ajouterque lesruches qui sont mises,dans la cuve
227-p. 370. Alternez les cadres, et mêlant ainsi sontaussi desruchescalfeutrées. -
complètement les abeilles, elles ne se combattrontà
nulle époquedel'année. 250—p.178. N'attendezpasqu'il neige.Rentrez-les
paruntomps calmele mercure avant atteint do 0 à
[Maischeznous,amiD., ellesse battent néanmoins 5 degrés.
quelqúefois.Je voudraisvousvoir— tenter de réunirdes
abeilles de Chypredecette façon. A. I. R.] 252-p. 182.Je considèreque les abeilles ont eu
meilleuresconditionsdehorssur leur supportd'été, que
228-p. 370. Le miel sera enlevé beaucoupplus dansune cavedontla températurepourrait varier de
tôt si onle met en-dessous desabeilles. 10°degrés.De telles variations dans la, température
tendent rendre les abeilles inquiètes et agitées,
229-p. 371. Je n'en ai jamais perdu une de ma excitentàà la du couvain, et ont souvent
vie. production
pourrésultatsla diarrhéeet le dépérissementde prin-
230-p. 371. Je ne suis pas de votreavis. Août est temps.Macaved'hivernagen'a pas varié de quatre
l'époquedel'année propre aux réunions.La première degréscesquinzedernièresannéesentre les temps Jes
de septembrepeut conveniraussi, la où les plus froidset les plus chauds,tandisque lesabeilles y
quinzaine
fleurs d'automnesonten abondance.IL est beaucoup étaient renfermées,la température y demeurant,habi-
plus facilederéunirles abeillessousformede couvain tuellementde5 à 6 degrés.
en août, que sousforuied'insectes parfaitsen octobre,
car c'estle couvaindela fin d'aoûtquidonneles abeil- 254—p.182, En recouvrant mon cellier de dalles
les dumoisd'octobre. je n'ai pourvuen rien à la ventilation,par conséquent
le ventilateurmontréen 6 n'est pas sur le cellier d'à
231-p. 371. Le meilleurmoyenest de secouerl'es- présent.Je ne voispas dans la conduite
saim,qui a été mis en ruche pendantdeuxjours à une desabeilles,aujourd'hui différence
deque le ventilateurestsoustrait.
semaine, hors desn ruche, devantl'entrée même ; et
tandisque les abeilles y rentrentprécipitamment, de 258-p. 184. De mêmeque votreconseild'attendre
secouerl'essaimau milieu d'elles. De cette façonje que le pollensoitabondantest bon, l'heure que vous
n'ai jamaiseu connaissanceque ces insectesse soient indiquezpourla sortiedesruchesest mauvaise,attendu
combattus ; au lieu que,en dépit de toutes précautions que cetteneure est si chaudedéjà à pareille époquede
prises, j'ai eu presquetout un essaim massacré,en l'année qu'il en résulteraitprobablementdu pillagodu
laissantle derniervenurentrer avecceluiqui avait été la part desabeillesmisesdehorspréalablement,uude
enruchéquelquesjours avant, parcequeje n'avais pas cellesqui ont hivernésur leurssupportsd'été.
troublé les abeilles établies dans la ruche avant Commencez doncla sortie des ruches par un juur
d'essayerd'y fairepénétrerle nouvelessaim. tièdeversquatreheuresdu matin, cessezl'opération,
n'enmettez uneseuledehorsune heure après que
232-p. 458. Je le porte d'une manière générale le soleilseraplus levé, et les abeillesauront un bon volet
tout le tempsqueje travaille les abeilles. saurontse défendrele matinsuivant.
233-p. 455. Ceciest absolumentexact, et ce que 259-p. 184. Toutemon expérienceacquise m'en-
vousditeslà est un grandsecretde réussitepour obte-
nir du mielen sections.Pour conserverla chambreà seigne que de faibles coloniesà leur sortie du local
surplus aussi chaudeet aussi confortable,plaisante, clos, ne sontpas plus sujettes à essaimerque celles de
agréablequ'ellepeut l'être, une sorte de cloche, de mêmeforcehivernéessurleurs supportsd'été.
capuchonplacé sur chaque ruche est presque une 260-p. 185. Je couvrele sol de mon local d'une
nécessité. J couchede sciure de boisdetilleul bien sèche, d'un
240-p. 454. La raison pour laquelle vousn'avez demi-pouoedce 'épaisseur,et je renouvelletous les mois
pas vu cette- cuillerée n de nectarest quevousn'avez d'hivernage, qui vautbeaucoupmieux de balayer
les
pas cherchéau bon endroit.Si vousaviezpris un bou- en bonnes cadavresd'abeilles,combatl'humiditéet quegardetout
ton un peu plus avancé que celui que l'on voit à conditions.
gauchedansla gravure,un qui fut tout prêt à fleurir, 262-p. 189. Laréunionde coloniesquisontaffaiblies
et quevousl'ayezouvert,vousauriez trouvéle nectar. le dépérissement deprintempsne vautrien. Si elles
Danacettelocalité-ci,les guêpeset les frelonspercent par doiventreprendreleur vigueurmêléesà d'autres, elles
468 COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C.
le feronttout aussibien séparément.J'ai réuniensem- Ami Root : Bienque très pressépar le tempset sans
blejusqu'à huit coloniesainsi affaiblies,et au boutde savoircommentj'y pourrais parvenir,j'ai lu jusqu'au
quinzejours ellesn'étaient pasplus fortesque les colo- boutvotre ouvrage,et critiquéce quejejugeaiserroné.
nies laisséesà elles-mêmes,qui n'étaient pas à l'ori- Peut-ctre n*ai-jepas revêtu mon langage de formes
gine plus vigoureusesque ne l'avaient été quinze suffisamment obligeantes,commed'autresl'auraient su
joursplus tôt cellesquej'avais réunies. faire; mais,croyez-moi,je n'ai pas voulu vous être
désagréable,et si voustrouvezquoi que ce soit qui
263-p. 189. Je croisque cesabeillesmeurentd'une vousparaissetrop sévère,veuillezmele pardonner.Je
vieillesseprématurée,causéepar une trop fortedépense n'ai eu que de bonnesintentions.
de forcepourretenirsi longtempsleurs excréments.Si
vous voulez bien réfléchir, vous verrez que tout le Borodino,N. Y. G. M. DOOLITTLE.
prouve.
COtI)me:nhaitres du 1D1 Millett sUtr J'A. fi. C.

Les commentaires de M. Doolittle se trou- n'ayez jamais songé à celui très simple d'avoir des
de quatre ruches adosséesdeux à deux, à
vèrent avoir tant de valeur que nous ne groupes 3 poucesde distance les une3desautresdansles grou-
pûmes nous adresser à un apiculteur moins pes, les groupesétant espacésrégulièrementde trois
pratique et moins éminent que lui pour piedstout du longdela rangée,et unealléede 16 pieds
faire faire une nouvelle révision, un com- de largeséparant les rangées.J'ai employéce procédé
mentaire semblable. Il les écrivit en 1880et de longuesannéesdurant, et je l'apprécie
1900. Comme nous l'indiquons dans la pré- Par sonmoyen vouspouvez, sur un emplacement beaucoup.
de
75pieds carrés,disposer96ruchesau lieu de 80, sans
face, les éditions de 1899 et 1900 furent qu'une seuleruchesetrouveà moinsde 5 pieds de la
tellement remaniées qu'un ensemble entiè- Avec3 pouces seulemententreles ruches—
rement nouveau de commentaires a palissade.
été l'écart pourraitn'être que de1 pouce1/2—l'herbe ne
préparé. Quoique nous différions sur un peutpousser.
petit nombre de points, il sera intéressant
pour le lecteur de remarquer combien l'opi- selonle [Si les ruches des divers groupesétaient placées,
de S. E. Miller,à 3 pouces seulementde
nion de notre commentateur et la nôtre, distanceplan lesunesdes autres, et l'espacegagné déter-
concordent, se rapprochent sur tous les minéentreles différentsgroupes, n'est-il pas vrai que
principes fondamentaux de l'apiculture. II le plan de S. E. rendrait possibled'accommoderun
est bon d'observer que les commentaires plus grandnombrede ruches sur un espace donné que
de M. Doolittle sont numérotés de 1 à 205, et le vôtre'! — E. R.]
que ceux du DrMiller commencent à 305 et 317-p. 390. Peut-être les couleursseraient-elles
comprennent, tous les numéros suivants. plus distinctesen omettantle vert, ou du moins en ne
Comme précédemment, les chiffres de druite l'ayant pas près du bleu ou du jaune, couleurs qui,
indiquent la pa.ne. commentée. Les paragra- combinées,fontvert.
phes enfermés entre deux crochets et signés 323-p. 4:i2. L'âge da tilleul d'Amériquecompte
E. R. s sont les répliques de l'auteur. pour beaucoupdansla grandeur de la feuille. Chez
1. Leconseildonné relativement à la ma- moi,surdesarbresdontlestroncsont moinsd'un pied
305—p.
nièrede consultercet ouvragee,t parfait. Il faudrait de diamètre,lesfeuillesontde4 à 6poucesde longueur;
sur de vieuxarbresellessont beaucouppluspetites, et
ajouter,cependant,que le débutant qui voudrait par sur des rejetons leur longueur est de 9 pouceset plus.
la suite prendreplaceau premierrang des apiculteurs, Je me demandesi tousleslecteurs ont remarquéque
n'y parviendraqu'après avoir lu ryaltment tout le les feuillesdanscette excellentereproduction se font
livred'un boutà l'autre, au moinsunefois, si ce n'est vis-à-vis— ellessont alternes, commedisentles bota-
plusieurs.S'il ne le fait pas,peut-être se trouverait-il nistes.Toutesles feuillesde tilleul se présententainsi.
ne jamais lire, certaines parties qui pourtant lui
seraienttrès précieuses. [Vousavezparfaitementraison en disant que l'âge
dutilleul d'Amérique contribue pour beaucoupà la
307—p.104. Une variante à cette méthodepeut grandeurde la feuille. — E.R.]
rendre l'opération plus facile et donner un résultat
tout aussibon.Enruchezl'essaim sur l'ancien support 325—p.133. Votre conseilest excellent— pas de
et placezl'ancienneruchetout à côté de la nouvelle, meilleurplacepour les rayonssansemploi que de les
lesdeuxentréestournéesdansle même sens. Au iiout confierauxabeilles, maisil peut être désirableparfois
d'une semaine,la plupart des abeillesétant dciiors, de mettrequelquedélai avantde lesleurdonner.Ran-
enlevezla vieille ruche et portez-la sur mi nouveau gés à part dansune cavefroide.ils peuventêtr2 gardés
support. Ce qui laisse l'ancienne colonie tout aussi là asseztard dans la raison sans que les teignes les
affaiblie,dépeupléeque le procédéplus lent: et le endommagentbeaucoup.Maisil faut lessurveillerde
dépeuplementse produisantd'une manière plus sou- très près quandles chaleurscontinuent.
daine dé ourago plus complètementles abeilles do
touteidéed'essaimerà l'avenir. 329-p. 6. Etait-ce dans une coloniecomplète ?
Cowanaccorde5joursde nourrissementpour l'ouvrière
308-p. 217. Pour sucrer lu café ou toute autre et la reine, mais dansun nucleus le tempspeut être
boissonchaude,aucunautre miel ne m'a jamais plu plus long.
autant que celui de luzerne,probablementà cause de
songoût très peu prononcé. [C'étaitune coloniecomplète ; maisle temps et les
circonstancespeuvent être cause d'une différence ;
313—p. 1 1. Cettemerveilleuseb ouchede l'estomac cependant A. I. R. prétend que ses calculs ont été
résoutun problèmetrèsdifficile.Le miel ou le nectar vérifiés par d'autres,- qui étudiaient la question en
absorbépar l'abeille passedirectementdansla pocheà mêmetempsque lui. E. R.]
miel.oùil peut demeurercommedans un flaconde
verrependantplusieursjours sanssubir aucun change- 331—p.6. J'ai observé la chosed'assez près pendant
ment. Lorsquel'abeille le désire, elle fait passerle plusieursannées,et je pense que ces nymphesont la
nectaroule pollende la pocheà miel dansl'estomacà tête découverteparce que les teignesont mangé les
chyle,oùle tout est décomposé en chyle. Les abeilles- opercules.
nourricesdonnentce chyleennourrissement au couvain,
de mêmequ'à la reine et auxmâles.Maiscommentle 333-p. 64. Vous vous exprimez la chose d'une
"hylepeut-ilpasserde l'estomacà chyle par la poche façon très modérée.Dans une localité ordinaire les
à mielsansêtre mélangéd'une quantité de nectar non abeillestrouventgénéralementquelquechoseà récolter
'? La bouchede l'estomacrésoutle problèmeen tous
digéré les jours depuis le commencement d'avril jusqu'à
remontantpourvenirrejoindrel'œsophage,supprimant la find'octobre.Abandonnerle pâturage entier à une
complètement tout accèsdansla pocheà miel. seule colonie,et durantsix moisenviron,cette colonie
:: recueillera journellementce qu'il lui faut pour son
315—p. 390. Si vouspensezquecoprocédéest celui propre entretien et un surplus par-dessusle marché.
qui économisele mieuxla place,je crains que vous Portez-enle nombreà 10colonies,etlamoitiédu temps
470 COMMENTAIRES DU Dr MILLER SUR L'A. B. C.
le pâturage suffiraseulementà pourvoir aux besoins pas mûries ; mais au lieu d'être obligéde lesvendre
journaliers desabeilles. P ortezle nombreà 100, et le de 5 à 7 sous au-dessousdu cours dessections termi-
nombre des jours d'approvisionnementsera réduit à nées,je peuxgénéralementles céder pour 2 ou3 sous
30 ou 40,tandis que le reste du temps c'est à peine si de moinsseulement.
les abeillestrouverontà se nourrir, si même elles ne
sont pas forcéesd'avoir recours aux provisionsdéjà [Sansnul doute,vousavezraison.— E. R.]
emmagasinées. , 361-p. 226. Votreraisonnementne manque-t-ilpas
un peu de justesse ici? Porton-leschosesà l'extrême.
[Oui,monintention était de metenir dansune juste Supposons deux sections 10 centimètresde largo
limite; maisles localitésvarient tellemententreelles chacune, mais l'une de de 25 centimètresde haut et
queje ne croispas être demeuretrop loin de la vérité l'autre de 25 millimètresseulement. Vousimaginez-
avec leschiffresquej'ai donnés.—E. R.] vous que la sectionde 25 centimètresde haut
tera mieuxle suppor-
835-p. 65. «Si l'on ne craint pas la dépense transportque celle de 25 millimètres?
pourquoi ne pas demandertrois ou quatre colonies Et cependant d'après votre raisonnementelle lq
entières? Avecun peu d'expérienceon peut très bien devrait.
tirer parti desnuclei,maisil ya quelque danger qu'un [Voilà le quej'aurais dû faireconnaîtrecon-
commençant n 'en puisse faire du
que gâchis. point
a la
jointement
allusion: propositionà laquelle vous fuitos
[Certainement,maisce serait aller d'un extrême à est Quelleque soit la mesurede la section,elle
l'autre. Les compagniesdescheminsde fer font payer vides apte toujours à avoirdans les anglesdu bas des
un et demie(?)de la valeur desabeilles de plus ou moinsgrande importance.Le bord
; si doncon se perpendiculaire
faisait envoyerquatreou cinq coloniesd'une certaine sans point d'attache du rayon est la
'distance,lesfraisde transport reviendraientplus chers plupart du temps,danscesangle, de1/4à 3/4de ponce
que les abeillesne valent. —E. R.] de haut, les sections fussent-ellesrectangulairesou
carrées.Le point de contactdu rayon perpendiculaire-
339—p.161. Bien que cecine puisses'expliquer en mentà la sectionsera doncplus prolongéen proportion
certainscas, en d'autreson en a l'explication dans le de la hauteur dans le modeleélevé que dansl'autre.
fait que dans un grand vase le miel qui est sur le Prenonsun exemple : Supposons unesectionde 50c/m.
dessusdiffèrede celui qui est au fond.Un récipient de haut et une autre de 10 centimètres,et que les
rempli de miel pris sur le dessusdifféreradoncnaturel- vides des angles du bas aient dans l'une et l'autre
lementd'un autre rempli dumiel du fond. 12millimètresde côtédansle borddu rayon non joint
à la paroi de la section.Lo point d'attache de notre
341—p.445. Je suispersuadéque vous découvrirez rayon, en proportionde sa hauteur totale, setrouvera
.quele trèfleblancHollandaisest précisémentle même être cinq fois plusprolongédansl'une quedansl'autre,
.quele trèfleblancordinaire.En de favorablescircons- do même deux autres sections, l'une de
,tances,le trèfleblanccommuncroît très haut. Supposons
100 X 125centimètreset l'autre de 30millim.sur 30,
343-p. 446. L'alsike mériteune place au nombre toutesdeux ayant le rayonparfaitementscelléau bois
.des plantes d'agrément. Un bouquet d'alsike est dans œuvretout autour; le point de contactperpen-
superoe et délicieusementodomnt. Commed'autres, roncontre100 diculairede la premièresera de 118millimètresenvi-
cependant,je n'ai pas réussià le cultiver d'une façon millimètresdans la seconde.—E. R.].
profitable. 363-p. 268. J'ignore ce qui se produit dans les
345—p". 446. Peut-être se lassera-t-ondu miel de autres localités,mais dans celle que j'habite la souil-
luzerne de même que de celui de trèfle, en partie lure dessectionspar les alléeset venuesdesabeillesne
parce que l'un et l'autre, n'ont pas un goût vaut pas la peine d'être mentionnée.Je doute qu'on
assezprononcé.Maisvous pourriezrépondreà cela que puisseen découvrirune sur mille salie par le passage
le mielde luzerneest du mielde trèfle. desabeilles.
347—p.416. Contrairementau trèfle rouge, les 20365-p. 269. Strictementparlant,pas une seulesut
tiges du fourrageprovenantdu trèfle alsike sont com- de mes sectionsdont la surfacea foncéne pourrait
plètementdévoréespar les animaux. être classéedans l'une ou l'autre de ces quatrecaté-
gories.Lorsque autrefoisj'avais dessectionsdans de
349-p. 448. Le nombre des localitésoùle mélilot largescadresoperculéesen regarddesrayonsa couvain,
est appréciécomme plante fourragèresembleaugmenter j'en avaisquelques-unesde la secondecatégorie;mais,
tousles jours. N'est-il pas possiblequ'il prenne dela avec les barres6paissesdu hautdescadresséparantles
valeurpartoutsi l'on enseigneau bétail à s'en nourrir? rayonsà couvaindes hausses,je n'en ai plus aucunede
449. On de la floraison ce genre.Presquetoutesmessectionsà surfacefoncée
prétendque l'époque
du351—p.
jaune variede deuxsemainesaveccelledu blanc. le deviennentcommeil suit: Elles sontd'abordd'un
blancde neigequand elles viennentd'être operculées,
353-p. 449. J'ai mangédu miel ayantlegoût rance puissi onleslaisseassezlongtempsdansla ruclieelles
dumélilottellementprononcéqu'ilne m'apasconvenu. prennentune teinte foncée.Je pense, moi, que cette
Peut-êtren'etait-il pas suffisammentmûri. Lemiel en teinte brunâtrequ'elle-!prennentprovientde débrisdo
rayonle plus délicatquej'aie jamais goûté,fut à mon rayon noirci entraînésdes rayonsà couvainet qui se
opinionet sansaucuneexception, une certaineespèce collentsur les operculesblancs.Il est do règleque, si
qui paraissaitavoirun légergoût de vanille. Je crois l'on enlèvelessectionssitôt qu'ellessont finiesd'oper-
que c'était un mielde trèfleblancmélangé en faible culcr,onait n'a pas de sectionsfoncées.Je ne crois pas
quantité de mélilot. qu'il y d'exceptionavec le miel de trèfleblanc.
Certains miels d'automnesemblent avoir une sorte
[J'ai justement goûté du miel semblableà celui d'aspectverni lorsqu'ilsviennentd'être operculés.
dont vousparlez, et sur le moment, je l'ai considéré [Il y a danscette questionquelquechoseque je ne
commeétant le plus beau,celui ayant la saveurla plus comprendspas. Le changementde couleuroula souil-
délicatequ'on m'eûtjamais soumis,mais je n'ai pas lure des neuf-dixièmesdes sections salies par le
soupçonné alors la présencede cette petite quantité de passagedes abeillesque j'ai examinéespénètretoute
mélilotqui donnaità l'échantillon son goût délicieux. l'épaisseurdesopercules,et je seraisportéà croireque
—E. R.J les neuf-dixièmesde vossectionsà vous,saliespar le
355-p.449.Aujourd'huij'empilemeshaussesles unes passage desabeilles,pourainsi appartiennentà
sur les autres,sanslaisserde passage aux abeilles, au de la secondecatégorieque j'ai décritedans
parler, le courant
nombrede 5à 10haussesà la fois,et je metspar-dessus soient cet ouvrage.Maisje ne puis m'expliquerqu'elles
unetente chasse-abeillecommedansle croquis blanchesà l'origine,puis que leur coloration
où celle changeaprèsqu'elles
de Millerest représentée. sontrestéesun certain temps sur
la ruche. Je serais plus enclin à penserque de telles
359—p. 263. Monexpériencesur ce point diffèreun section! pont réellementsalies par les voyagesdes
peu de lavôtre. Jene trouve pas cessectionsnonfinies abeilles.Vous pouvezvousen rendre compteaisément
tout à fait aussibonnesà mangerque celles complète- en lavant la surfacede ces sectionsavec Une éponge
ment opereulées,les cellules non operculéesn'étant saturéede pétrole.Si, après ce lavage, elles blanchis-
COMMENTAIRESDU Dr MILLER SUR L'A. B. C 471

sent, nous pourronsalors les classertout naturelle- peinesi j'en eusuneseuleattaquée,parceque du miel
mentdansla premièrecatégorie.—E. R.]. extraitavaitété répandusur le plancher. C'était du
271.Il être de fournird essections manque de soin,maiscela m'épargnabon nombrede
367—p. peut sage
Titréeslà oùla vente les rend nécessaires;maisje ne dollars.
voudraispas songerà les introduiredansles endroits 431-p. 23. Ceuxdont la forcephysiqueest exces-
-oùellesne sontpas en vogue.La dépenseduverrecon- sive,et ceuxqui travaillent les abeilles seulementà
stituesurtoutuneperte sèche,et il faut que quelqu'un l'occasion,peuventaimer un siège de cette espèce ;
la supporte,cette perte. Si les sectionssont vitrées, ceuxqui ont besoinde ménagerleurs forces,ou qui
votre client n'a pas autant de miel pour un dollar travaillenttout le jour, ont besoinde quelquechose
qu'aveclessectionsnonvitrées — mauvaiseaffaireet de plusstable. Avecun siège aussipeud'aplomb,cer-
pourlui et pourvous. tainsmusclessontà l'œuvretout le temps du travail
[Dansl'Est la questionde surplusde dépensen'entre pour qu'onse maintienneen équilibre,et celacaisseàfatigue
beaucoup.Une boîte quelconque, c ommeune
pasen considération. Le client paraît vouloirquelque verreordinaire
parexemple,faitunsiègetrèscommode.
chosequ'il puissemaniersansprécaution, et mettredans
son panier en même temps que d'autres fournitures [Maisl'avantagede cette sorte de siège est qu'on
d'épiceries.Il y a certainementde bonsargumentscon- peut se pencherde l'avant à l'arrière, commesur un
tre l'emploidu verre;mais on ne peut fairesemblant tabouretà traire les vaches.Je ne suis pas de règle
il'ignorerou chercherà détruire une coutumebien invariablepour manipulerles abeilles.Je m'asseois
établie. Si TOUSétiez dans l'Est, et que la vente une partie du temps,ou bienje travaille à genoux,et
demandâtdes sectionsvitrées, vous fourniriezcette d'autres fois je reste debout,me baissantseulement
sorte de marchandises. Si le bon public insiste pour pourretenir lescadres.- E. R.]
payerle doubledu prixpour duverreà tant par livre
de miel,dennez-luice qu'il demande.—E. R.] 435-p. 23. Lorsque je commençaià manipulerdes
cadres,quelquesrayonséclatésfurent de merveilleux
371-p. 273. J'ai vu faire l'inverse, ce qui, bien excitateurs pour m'apprendreà les retournerde la
que pas si mauvais,n'est pas encoretrès bien. Le façondontvousl'indiquez-C'estla longue habitudeque
mielétaitcotéunoudeuxsousde moinsque le cours, j'en ai qui me fait les maniercommevousle dites,
le montait desremisesétait alors honneteinentétabli, maisje medemandesi c'estbienla peineque les com-
et chaqueapiculteurse flattait d'avoirobtenuun ou mençantsapprennentcette manièreavecleurs rayons
deuxsousde plus quele cours. aussisûrementattachésdanslescadres qu'ils le sont
375-p. 321. Vousaveztout à fait raison de dire seul aujourd'hui.Chavireruncadresensdessusdessousd'un
que les pissenlitsaugmententd'importa'ce; et une moins coup et sans circonlocution,prendtout juste un peu
.chosecurieu&e à leur proposest que leur miellée,en faireéclater de temps.Le commençant risque autantde
cettelocalité-cidu. moins,paraît s'être prolongéede sesrayonsen les posant contre la ruche
beaucoup.Ils fleurissentplusou moinstout le Ions;de qu'en les maniant.Illes posedans un sens trop hori-
la saison;et au momentoùj'écris ceci,29octobre1900, zontal, et commeils sontchaudset mous,ils fléchissent
onvoitautantdefleursde pissenlitqu'onen voyaitau et sedétachent petit à petit ducadreavant mêmeque
novicel'ait pu remarquer.Ayant acquis
printempsil y a 25ans. Maisles abeillesne semblent l'apiculteur
travaillerbeaucoupdessussi tard dans la saison. de l'expérienceàses dépens,il les poseplus perpendi-
Leurvaleurau printempsest grande,étant donnéque culairementpar la suite.
pas
leurmielléedurepluslongtempsquecelledesarbresà [Lamajoritédesapiculteursne garnissentpas leurs
fruits.Quelquespersonnesse plaignentqu'ils augmen- cadrerde filsétamés,si nousen pouvonsjuger par les
tent tellementd'abondanceque le miel foncé qui en commandesqui noussont faites ; par conséquentle
provient setrouvemêléau miel de trèfleblanc
; maisle conseildemanierlescadrescommenous l'expliquons
gainqu'ils procurent probablementbeaucoupplus est,pourdirele moins,unesécurité.- E. R.]
est
fort que la perte dontilssontcause.
439-p. 27. Heureusement quecelanevousrestreint
383-p. 225. Le 8 juin 1860,vingt-huit ans à l'usagedu Hoffmann, car je puis manipulermes
tôt quela date indiquéepar vous, le mêmefaitplus fut pas
cadres au moyende clouspar deuxou par trois
observé par W. W. Cary et R. C. Otis. Le père sansle espacés moindreinconvénient.
Langstroth le racontedans l'AmericanBee Journal,
Vol.I., page66. 467-p. 395. Une niche inoccupéeest un toit-de
rucheexcellent.Untoit de cettesortedoit être imper-
385-p. 231. Silessavants s'attaquent à des pro- méable,ne pas gauchir,ne pasjouer, et dans certaines
blèmesae cette espèce,ils en aurontà foison.Pourquoi être is,lé de la ruchepar danslequel
y a-t-il desgensqui ont les cheveuxroux? Pourquoi parties l'air puisseséjourner,de façonà êtrechauden
un espace hiveret
y en a-t-il qui ont le nezépaté? fraisen été. Letoit que vousdécrivezest bon, maisil
387—p.71. Lemet- diarrhée" est plus souvent joueraeet ne gardera pas ainsila ruchehermétiquement
employéaujourd'huique le terme dyssenterien et close, t il manqued'espacevide.
peut-êtredevrait-iltout à fait remplacerce dernier, [Maisle toit que nousdécrivonsjoue-t-il beaucoup
carla maladieopèredeseffetsplus semblablesà ceux plusque tout autred'un modèledifférent?Je ne sais
de la diarrhéesur un être humainque ceux de la commenton pourraitobtenirun toit ne gauchisse
dyssenterie. pas, à moinsde le fairede pierreoude quifer. Quant au
391-p. 72. Unebonnecaveaménagéeconvenable-vide queest construit vous réclamez, chapiteaureprésentéen
le
mentn'est-ellepasun moyenaussiprompt d'arriverà page395, spécialementdans le but de le
ce résultat et qui estau pouvoirde certainesgens? ménager.Cet espacepeut être fait pour que l'air y
séjourne, oubienouvertpourla ventilation.— E. R.]
[Une bonnecaveest sansdoutetout aussiconvenable
là où l'onjuge bonde conseillerl'hivernageencave. - 479-p. 140. Il esttrès possibleque la formehexa-
E. R.] gonale offreune prise plus commodeaux pattes des
( abeillespour circuler, entrer dans les cellules et en
399-p. 80. Les souris ont moinsde tendanceà sortirque si cesdernièresétaientexactementrondes.
des
grignoter rayons surplusde dans lesquelsaucun el
p.onvain n'a été élevéque de vieux rayons à couvain 483-p. 342. Il paraît clair que nousnousservons
noircis,de ceux-cielles ne laissentpas grand'chose, defondationsayantmoinsde 5 cellulesau pouce —
en raison peut-être des cocons,(ne peuvent-ilspas dansle casci-dessusenvironde4.6à 4.8au pouce.Je
contenirun riende miel '!) et je pense que dans de ne suispascertaind'être du mêmeavisque le confrère
tels rayonsje préféreraisavoir plutôt de temps en Doolittle dans son commentaireoù il prétend que,
tempsquelquespartiesgarniesde miel,oudu miel non parceque Dieua créél'abeilleavecl'instinct de cons-
loin de là auquelces animauxpuissentavoir accès, truire 5 cellulesau pouce,A.»I. Rootfaisait erreur en.
dansl'espoirqu'ilsgrignotentmoinsles rayons. Une essayantde faire4 cellules1/2 au pouce. Dieua créé
annéelessourispullulaientdansmonmagasinà miel, les fraisespetite: ; mais nouspensons- que c'est plutôt
où se trouvaientdes milliersde sections,et c'est à une bonnechose que l'hommeles obtiennesi grossM
472 COMMENTAIRESDU D' MILLER SUR L'A. B. C.
aujourd'hui que le poids d'une seule fraise cultivée masséesautour d'elles pourlesétoufferen immergeant
surpassecelui de 50 fraisessauvages.Il est tout aussi dansl'eau la bouleque ces insectesformaient,procédé
possible qu'une abeille plus grosse soit une bonne habituellementen usage avant que les enfumoirs
chose, et des cellulesplus grandes être un fussentinventés.La fuméeest préférableà l'eau, mais
élémentpours'enassurerdetelles.LeDr peuvent
J. P. Murdock il faut s'en servir avec précaution.Si vous tenez
m'envoyaquelques abeillesde taille peu communes,et l'enfumoirtropprès de la bouled'abeilleset que vous
du rayonqu'ellesavaient construit,selontoute évidence leur envoyiez de la fuméetrès chaude,la reine sera
sansombrede fondation ; on comptait 4 cellules 1/2 massacréepromptement.Tenez le bec de l'enfumoir
d'ouvrièresau pouce, et quelques-unesétaient plus à une certainedistancede leurmassede façonà ce que
grandes encore. la fuméeleur arriverefroidie,puis continuezà souffler
487—p.374. Le prof. Cookest une autorité, mais patiemment jusqu'à ce que les abeilles aient toutes
d'autres également compétentssont aussi affirmatifs lâchéprise.
que lui en prétendantque la roséede miel n'est pas 505—p.. Vousavez parfaitementraison. Doo-
toujours unesécrétion d'insectes.Si mamémoirene me little de même.Lesabeillespeuventêtre desbutineuses
trompepas,j'ai lu que des branchesd'arbres apportées particulièrementbonnesmalgréleurcouleurjaune d'or.
à l'intérieurd'une maisonavaientsécrété de nouveau Maisil faut plus desoin et d'attention pour entre-
une rosée de miel après que la première avait été tenir chezlesouvrièreslesbonnesqualités de travail
essuyée, sans la moindrepossibilitéque des insectes quepourobtenirla couleursanscesmêmesqualités,et
pussentêtre causede la seconde. tousles éleveursne sedonnentpas autant de peineque
le confrèreDoolittle.
491-p. 374. Il est très probable que l'effet varie
suivantleslocalités.Dansnotre régionje crois que la [Je ne suispas devotreavis, ainsiM.; c'est-à-dire,
roséede mielest toujoursun inconvénient. du momentque vous avez une bonne et vigoureuse
populationau plus fortde la saison.Une telle colonie,
495-p. 193. Leshybrides ici sontpeintes decouleurs je crois, peut élever une centainede reines,et les
si foncéesquel'apiculteur noviceoseraità peine deve- obtenirtout aussibonnesque si elleen élevait seule-
nir propriétaire d'une coloniede ces abeilles, put-il ment une demi-douzaine.Même avec l'essaimage
mêmeles avoirpourrien. Il estjuste seulementde dire naturelj'ai vu jusqu'à quinzeouvingtreinessuivreun
qu'une largeproportiondes abeilles appartenant aux essaimsecondaireou tertiaire; et par manièred'expé-
apiers des apiculteursreconnuspour tels en ce pays rimentationcet essaimfut diviséen nucleide manière
sontdes hybrides,et que ces apiculteurssont encoreen à sauverpresquetoutesles reines,et toutespar la suite
vie après avoirmanipulédes hybrides depuis nombre setrouvèrentêtre excellentes.— E. R.]
d'années.A l'occasionles abeillesd'une colonied'hy- 294.J'ai vu desouvrièrespondeusesremplir
bridespeuventêtre si désagréablesqu'il soit impossible 515—p.
de la supporter ; et la reine d'une ruchée de cette normale; d'œufs les cellulesaussi régulièrementqu'une reine
espècedoitêtre décapitéepromptement. c'est-à-dire,seulementlorsqu'ellessontstric-
tement limitées à des cellulesd'ouvrières.Habituelle-
[Peut-être les hybrides sont-ellespeintes un peu ouvrière ment le premier signe qu'on est en présenced'une
trop foncé. Ce paragraphefut écrit il y a quelques tandis pondeuse est un œuf dansun alvéoleroyal,
vingt anspar A. I. R., commeil venaitde faire quel- mâlesrenferment qu'ils sonttrèsrares ailleurs.Si les cellulesde
quesessaisfort désagréablesavec les hybrides.Depuis deuxœufset mêmedavantage,vous
nousavonsété à mêmed'apprendreque les abeilles de pouvezdire en toute assurance : - ouvrièrepondeuse».
l'île de Chypre,cellesdela Palestine et les Syriennes Une quantité d'œufs dansun alvéoleroyal est aussi
laissent les hybridesbien loin derrière elles sous le unepreuvecertaine.
rapport de la méchancetéde caractère.—E. R.] [Maisil n'estpas extraordinairedevoirlesœufsd'une
ouvrière
499-p. 195. Unetrès jeune reinen'a pas besoinde lules? - pondeusedéposés régulièrementdansles cel-
E. R.]
cage. Si elle n'a pas été retenue prisonnièredans sa
cellulepar les abeilles,au momentoù elleen sort, elle 519-p. 430. Quandvousêtes forcéde vousrendre
sera bienaccueilliedansn'importequelle colonie,mê- à un apier éloignéde l'habitation,un milleoudeux de
me dans une ayant une bonnereine pondeuse.Mais plus ne fait pas grande différence,et vouspouvezne
si unereine pondeuseest présente,la reine vierge ne pas risquer davantageà avoirvos apiers distants de
continuerapas à être en faveur lorsqu'elleaura acquis 5 milleslesunsdes autres,si cela convientmieux.De
un certain âge, à moinsque les abeillesne songenta la cette façon ils ne se nuiront pas les unsles autresà
substituerà la vieille reine. moinsque les abeillesne s'éloignentde leur rucheà
2 milleset demiede distance,et voussavezqu'il est
501—p.196. Depuisnombre d'années je faisceci: très possibleque le confrère Doolittleait raison,en
Lorsqu'unecoloniemontrequ'elle s'est reconnueorphe- disantque les abeillesparcourentjusqu'à 3 milleset
line en commençant la constructiond'alvéoles royaux, leursatisfaction.
ces alvéolesfussent-ilsmêmeassez avancés. J'enlève pluspar goûtpour 326. Frank Cheshireprétendqu'un éperon
simplement un cadre du nid à couvain et je place la 523—p.
reine au beaumilieudesabeilles sur le couvain, sans placé à l'extrémitédutibia dumilieude la patte agit
nulle précaution ni préparation d'aucune sorte. Il commeun 327. leviersur la massede pollen,qu'il détache.
m'arrivesi rarementd'en perdreunede cettefaçon que chez 525—p. Je ne m'étonneraispas qu'il en soit
vouspresquecommechez nous.Nousavonsun
je préfère de beaucoupcette méthodeà celle de la grandétalage de d'érableet de fromentrapporté
cage,bien qu'elle puisse ne pas toujours réussir aussi dans les ruchespollen et sans aucundoute il y arrive en
bien lorsqu'iln'ya pas affluxdenectar.Depuisquelque maisje soupçonne les provisions
tempsj'emploiegénéralementun procédé encore plus grandequantité; font les abeillesproviennentque plus du
sûr, quej'ai imaginé,mais que d'autresont découvert qu'en beaucoup
de toute autre source,ence que le temps
en mêmetempsde leur côté. Il consistetout simple- trèfle que surle trèfleest tellementplus pro-
mentà enleverdunucleusle cadrecontenantla reine, qu'ellesdemeurent sur les autres plantes, bien que les pelotes,
et à le mettre,abeilleset tout,dansla ruche orpheline. longéque momentoùellesles rapportent,en soient beaucoup
Les cagesvalent probablementmieux pour M. Root, au moinsvisibles.Deplus, le pollende surplustransporté
parcequ'il reçoitsesreines du dehors déjà mises en l'hiverest entièrementde la nuancebrune du
eages. pollende trèfleblanc.
presque
[J'ai essayé les deux méthodesque vousdécrivez 531—p. Je puis m'être trompéà sonsujet,et,
pour l'introduction des reines; mais une fois par commele327. solestcouvertde neige,je ne puis doncme
hasard, bien que très rarement, elles sont sujettes renseignerauprès ainsi que ma
toutes deux à ne pas réussir.Les non réussitessont mémoireme le des abeilles; mais, d'une abeillesur
pourtant si rares, que je laisseraiscommevous la rappelle, j amaisplus
ne rapportedu pollenà la ruche,et souventpas
liberté à toute reine qui ne coûterait pas plus d'un troisd'uneabeillesur
dollar.—E.B»]. , plus cinq ou dix. Peut-être avaient-
elles de petites pelotesde pollen quand je croyais
603—p. 198. J'ai délivrébiendesreinesdesabeilles qu'ellesn'en avaientpas dutout.
COMMENTAIRESDU Dr MILLER SUR L'A. B. C. 473

535—p.328. J'ai donné en nourrissementaux pu fairele voyagesansaccident.Celalui auraitpermis


.abeillesbiendesboisseauxdegrains(généralement du dese déchargerde sesoeufsde sorte qu'elle efttété à
fromentou de l'avoinemoulue),maisje ne n'aurais mêmedes'accrocherauxcôtésdesa cage.
jamaissongéà répandrelaest farinesurle sol.Lemeilleur
moyenque j'ai essayé de prendre des toits de 555-p. 360. Ceciest vrai desreinesnonfécondées,
ruches,ae"15 à 211centimètresde profondeur,et de maisnullement si vraides reinespondeusesenfermées
mettre une pierre souschacund'eux versle milieu; dans la inètnecage,et je n'ai jamais vu de combat
et, à mesurequelesabeillesen travaillant surla farine immédiat.L'une d'elle a deschancesd'être trouvée
la fontglisseren bas,de pencherle toit dans^l'autremorteau bout de 24 heures, maisj'en ai vu rester
sens de façonà ce' que le nourissement se présente ensembleplusieursjours de suite dans une paix
toujourssurla partie la plusélevée. apparente.
539.-p. 334. Il y a quelques 559—p.153.
années,faisant tout à s'assurerde Une des chosestrès difficileest de
fait commevousl'indiquez,je ne pouvaisobtenir de la naturedu mielprovenantd'unesource
mes abeilles qu'elles touchassentà la farine; queV onque, à moinsqu'il ne provienne de cette source
maiscestemps derniersje n'y ai eu aucunedifficulté,en très grandequantité. VouscitezLangstrothcomme
sansmeservirde miel,et simplementen exposantla prétendantque la saveurdu miel de framboisesur-
farinedehors.Laraisonen est que,avecun trèspetit passe celle du miel de trèfle sauvage; tandis que
nombrede colonies,les abeillestrouvent assez de F. Greiner,dit, dans les Gleaningsdu 15Juin 1900,
pollen naturel et n'ont pas besoinde l'aliment des page472: Il y a bonnombrede champstrès étendusde
chevaux;aujourd'huiellessontsi nombreuses que le framboisiers noirsà la portée de mesabeilles,et ces
pollense fait rare, et qu'elles sontheureusesd'avoir champs sont pleinsde bourdonnements au momentde
-n'importe quoiquipuissele remplacer. la floraison. L'apport dansles ruchesest remarquable,
et quelquefoisles sectionssont rempliesd'un miel
543—p.349. Mespropres observations neconcordentfoncéplutôtinférieur.
pas entièrementavec cellesdu confrèreDoolittlo.Si
les abeillesont l'intention de fairesortir un essaim autre 503—p.107.Un des avantages du livre sur tout
secondaire, la secondereinen'attend pas pour éclore, nence.Il moyende tenir registrede faits est sa perma-
commeil le prétend,que l'essaimait quitté la ruche; estbonquelquefois dese reporterà desnotes
maislescriset lestremblements ontcontinuéde plus prisesdixansplustôt. Pourtracerla généalogied'une
belle; uneouplusieursreinesdanslesalvéolesroyaux reine il est utile de tenir un registrepermanent,
ont leur couverclerongétoutesprêtesqu'ellessont à indiquantla quantité de miel provenantde chaque
émergerde leur berceau,dans lequelcependantelles colonie, et lestraits caractéristiques principaux.Tout
sontretenuesprisonnières par lesouvrières;et je crois moded'indicationmobilesurunerucheest susceptible
aussiquela reinelibreest égalementretenue par les d'être égaré, mais non un livre. Le registreque je
ouvrièresloindecesmêmescellulesdont elle essaye préfèrea 30centimètresenvirondeest longsur12à 15de
par tousles moyenspossiblesdeserendremaîtresse.Si ne large,a troiscoloniespar page.Il importantqu'il
lesabeillesn'ont pas desseind'essaimerde nouveau, soit conçuqu'en une fois; c'est-à-dire, que la
au lieu que cesoit« choserare qu'on permetteà la premièreet la dernièrepage du livrene soientqu'un
secondereined'éclore » c'est ce qui arrivecommune-mêmefeuillet,la secondeet l'avantdernièrede même,
ment chezmesabeilles,carje découvrefréquemmentet ainsidesuite.Untel livre,aveclesentréesfaitesau
deux reines viergesà la foissurlesrayons,ou même crayon,n'est pas beaucoupendommagé si on le laisse
davantage.Cesreinessontsansaucundoutepourainsi dehorsà la pluie.
dire du mêmeâge,et je suisobligéde m'emparertrès 305. Sil'on s'aperçoità tempsdu pillage,
promptement de cellesqueje neveux pas qui soient il 571-p.
n'est pas bonde permettrequ'il continuependant
tuées.Au lieu de dire, commedansle texte, que le de2 à 12heures.A mesurequ'il se poursuit,de nou-
premierdevoird'unereinenouvellementsortie do sa vellesabeilles sejoignentaux et pluslong-
celluleestdefairelachasseà la reineécloseavantelle,
je forceraisencorel'achose,et dirais que- un deses plus tempsil dure,plusellessont excitées.
premières;
Il estdit un peu
premiers et principauxdevoirs" est de rechercherplètement haut que- Lorsqu'unecoloniea été presquecom-
partout,avec l'intentionde la détruire, tout ce qui vrai, maisil pillée,lesabeillesl'abandonnentn. Celaest
n'estpassaged'y laisserunequantitécon-
pourraitlui faire ombrage,soit sousformede reine sidérabledemiel.Sivousne
éclosesoit sousformede nymphedans un alvéole ter le jugezpasmeilleurd'arrê-
royal.Je lesai vuesaffairéesà lacérer pourlesouvrir miel oupillagepar tout autre moyen,enleveztout le
les cellulesde leurs royalessœurs,et lorsquedeux abeillescessent presque tout le miel, de façonà ce que les
reinesviergesse trouventencontactcela finittoujours d'elles-mêmes le pillageaussivite que
par un combat, possible,maisne changez rienà l'aspectextérieurde la
mc{¡e.Sivousla faisiezdisparaîtreles abeillesen se
547-p. 350. Il y a une particularitéà proposde mettantà sarecherche fonceraientsur les coloniesles
cettedestructiondescellulesque je ne me souviensplusrapprochées. Si la rucheestlaisséeavec quelques
pasavoir vujamaisimprimée.Sidesalvéolesroyauxà rayons vides,leur attentioncontinuerad'être concen-
touslesdegrésse trouventprésents,et quelesabeilles trée sur cette rucho,.et elles ne pourrontcalculersi
décidentqu'ellesne veulentd'aucunedesreinesqu'ils c'estvousqui avezenlevéle miel ou si ce sont elles
renferment,les cellulesnonoperculéessout vidéesde qui l'ont pris.Cetétéje trouvaidespillardesacharnées
leurslarves,et lesalvéolesoperculésdont la nymphe sur une colonieorpheline.J'enlevai la ruche de son
estsurle pointd'écloresontla.:crés; Quantaux autres supportla et j'en misà sa placeuneautreayantextérieu-
qui sontoperculés on n'y touchepas jusqu'aumomentrement mêmeapparence,maisqui ne contenaitque
oùla jeunenympheest prèsd'ensortir. des rayonsvideset très peu de miel, J'enfermaila
colonieorphelinedansune cavetrès sombreet je lui
549-p. 350. Aulieu dene faire attentionaux donnaiunereine en cage.Troisou quatrejours plus
alvéolesroyauxen pareilscas,pasla reine n'essaye-t-elletardje ramenaila colonie à sa place et tout se passa
pas au contrairede les détruirebien qu'elle en soit très bien, les pillardesayant dansl'intervalleaban-
empêchée par lesouvrières? donnéla ruchevide.Donnerunereineà une colonie
c'est à résisterauxpillardes.
[Je ne croispasla reineessayemêmededétruireles orpheline l'encourager
cellulesde surplusdansle casquej'ai mentionné.Une 575-p. 319. Trèsvraisemblablement, l'actionmus-
fois, devant uneruched'observation, nousctiuns tous culaire peut cesser en cinq ou dix minutes,mais
à surveillerla reine pour la voir détruirel'alvéole; nullement
maisnousnela vîmespas y fairela moindreattention, Un hiver,leaux pouvoirdefaireuneblessuredouloureuse.
approchesdu printemps,ma femme
bien qu'elle passât souventdirectementsur lui. — nettoyaitde larges cadres,et elle vint a moiavecun
A.J. R.] aiguillond'abeille desséché,me disant que, sortant
550—p.350. Voirplus loinau No567. d'un grand cadre, il était entré dans son doigt, et
l'avait blessée.Pour juger jusqu'à quel point son
553—p.359. Il est possibleque, si elle avait été imaginationl'influençait, je m'enfonçai le darddansla
miseen cage24heuresavantd'être expédiée,elle eût main,et je susà quoi m'en tenir.J'éprouvaisla vraie
474 COMMENTAIRES DU Dr MILLER SUR L'A. B. C.
douleur,sino'n-purede la piqûre d'abeille—pas très plat pour recueillir la cire, et soulevezdans le four
vive, bien certainementà ne s'y pas méprendre.La l'angleopposépourpermettreà la cire de s'écouler.La
souffrance que ressentaitma femmeétait probablementchaleurdu fourneauferale reste.
plus forte que la mienne,et je ne voispasque ce dard
ait pu appartenirà une abeille vivante plus tard que 623-p. 169. «
Je suisde l'avis duconfrèreDoolittle
danslessix moisprécédents. en disant: N'attendezpas la neige n. Danscette
est extraordinaireen vérité. Je suis heureux région-ciil arrive qu'onait à supportertroisou quatre
[Ceci semainesde froid très rigoureuxavant que la iic^e
que vous l'ayez mentionné, a mi M., car quelque chose et que lesabeillessoienten mauvaisétat
de semblableestarrivéil y a quelquetemps,et j'avais tombe, être rentrées.Pouruneraison quojeno suis pas pour cer-
certifiéaux parties en cause qu'elles se trompaient, tain de biencomprendre,lorsquelesabeillessontmises
quel'aiguillon devait
— provenirtout récemmontd'une en cavependantqu'il neigeelless'excitenttrop après
abeillevivante. A. I. 11.]. avoirété rentrées.Sij'étais à mêmede le Jéterrn-iner,
, lesmettraisen cavele lendemaindu jour où elles
579—p.429. Une annéej'eus environle quart d'une je
acreplantée d'héliantesde Rùssieen un massifserré, ont eu un bonvolsansavoirchancede pouvoirprofiter
parfaitementcultivé.Les abeillesne parurent du rait d'un nouveauavantun mois.Cumomentse présente-
tout les apprécier; et bien que ces plantesrendissent pas peut-etre, commevous le dites, veis la fin de
davantageen semence,les grainesétaient principale- novembre, maisdansl'Illinois septentrionalce serait
ment composéesd'écales avec très peu de chair. Je souvent plus tôt.
soupçonneque la variété commune est de plus de 627—p.1S2. Il est certain,que ceseraitune excel-
valeur. lente chose si la température de tous les caveirix,
583-p. 87. D'une façon ou d'une autre ceci ne comme dansceluide M. Doolittle,ne variait pas plus
prouve rien. La reine peut pousser les ouvrièresà de quatredegrés;cependant,soutenirqu'une variation
essaimersans quitter du tout elle-mêmela ruche.Elle de dix degrésdansla températured'un l'avenule rond
peut mêmeles exciterà un tel point dansce-sensque merait impropreà contenirlesabeillesdurant l'hiver, suppri-
le mouvementsecontinuerapendantuncertain temps, sans aucun doute l'emploides neuf-Jixl':lIIes
la reinefut-elleenlevéede la ruche. Je dis seulement descavesqui serventaujourd'huià rentrerlesabeilles.
que cela se peut, car je ne mis rien de positif à ce D'ailleursil se peutqu'à Borodino,à Marengo,on uit
sujet. Il y a là un champ d'étudeimportant pourles lieude s'attendreà ce que la mortalitésoit cinq fois
élèvesde l'A B C. plusgrande sur les supportsd'été que dans une cave
dontla températurevariede dix degrés.Marestriction
587-p. 87. J'eus une foisun essaim quisortit d'une seraloind'être aussientièrequeceltedem'tre
,ruchedanslaquelleil n'y avait pas dutout de reine. pourtant car je prétendsque les abeillespeuventfort
Je l'en avaisôté peut-êtreune heure avant, et je pré- auteur, bienhivernerdansunecaveen-compagnie de légumes,
sumeque lesabeillesn'avaient pas encore remarqué si la cavec,;tdanslesconditionsvoulues ourla bonne
sonabsence.En ce cas la reine n'était certainement conservationdes légumos.Toutefoisil pvaut mieux
pas la cause directeet immédiatede l'essaimage, b ien avoirune pièceà part pour cesderniers.
ait
qu'elle pu en faire naître la fièvreavant de quitter
la ruche. [N'attribuez-vouspas à mes paroles un sens plus
l restreint celui que j'ai eu l'intention de leur
591-p. 98. Tropsouventune ruche peut recevoir donnerVJeque recommandeseulementque la température
la plusgrandepartie dosabeilles. ne varie pas plus que de 10 degrés,et ne dis pas que
lesabeillesne hivernerdansune cave offrant
595-p. 9S. J'ai moins de foi en ceci queje n'en de plus grandspeuvent écartsde température.Maisen donnant
avaisautrefois.Lorsqu'unecolonieen arriveau point des conseilsaux débutantsil est bon de leur faire
où elle se décide à essaimer,il faut joliment lui saisir les conditions
donnerdé la place pour la satisfaire;et plus souvent établissement qui se rapprochentle plus d'un
on entraveses desseins,plus déterminéeelle parait en ce sens: idéal, afin qu'ils dirigent leurs efforts
être à les accomplir.J'eus une foisuuo coloniequi inconvénient car tandis que vous,en vouspouvezsans
essaima,et je ramonailes abeillesdans la ruche en écarts considérables pratiquer l'hivernage caveavec des
leur donnantun cadre ou deux de fondation.Le len- de température,un commençant
demainelle essaimade nouveau,et je lui donnaiun risqued'avoirà affronterau désastre.—E. R.]
nouveau cadre de fondation.Le jour suivant la même
chosese produisit,elle entra avecun cadrede fonda- rémentavectant 631-p. 184. Leconseildemanierles ruches sépa-
n'aient
tion de plus. Lorsqu'ellessortiront de nouveauje les de lesautres
précautionsque à la mise en
ramenaiet décidai de m'en rendre maître en ne lais- pas lieu d'en souffrirse rapporte plutôt
santdans la chambreà couvainrien que des fondations cavedes d'été. abeilles qu'à leur transport dehorssur les
vides.Itylpis ellesétaient surexcitéeset elles sortirent, supports Il importe peu au momentoù on les
laissantlesfondationssansy avoirtouchéà l'exception sort qu'ellessoientplus ou moinsexcitées, tant ou à
que
se
d'une cellule de reine ayant un œuf dedans! Je me cela ne les portepas à s'élancer pour piquer
rendis.Je les mis dansune ruche occupantun nouvel perdre avantd'avoir été remisessur leurs supports.
e t tout alla n. s ec- Pourles empêcherde quitter la rucheon peut se servir
emplacement, joliment Quelques la fuméeau momentoùon leur fait quitter la cave,
tions de miel se trouvaientdansla hausse,et je pense de bienque celasoitrarement nécessaire.Le conseilde
que, avec ces sections, elles n'auraient certainement M.Doolittlede commencerà les sortir à 4 h. est bon,
pas essaimé la dernièrefois. seulementje voudrais que ce soit à 4 h. du matin.
611-p. 436. Posezla rucheen boîte ducôté voulu Si l'on en a un grandnombreà sortir,onn'aurait pas
pourque lès rayons se tiennent deboutaussiprès que le temps de le faireen unefois.Unecoloniesortieune
possiblede la ligneverticale, et nonà plat; car si on heureseulementavantle coucherdu soleila d e
trop peu
la
lesmettaità plat ils pourraientsebriser. de tempspour un vol, et l'abaissement tempé-
rature peut êtrecauseque lesabeilles seront gelées.Je
615-p. 456. Pour le miel en rayonje ne voudrais comptesur l'avantagequ'on leur procured'un temps tout
pas établirde ventilationen été ailleurs qu'au fondde suffisantpour un vol completpourcontrebalancer
la ruche; pourle miel extrait, une ouverturede ven- dangerde pillage.
tilation à chaque étage de hausses.Cette disposition
aideà éviterl'essaimage. [Tout en reconnaissantl'importance de manier les
ruches avec précautionlorsqu'onles met en cave,
619—p.41. Voiciun moyenfacile de faire rendre permettez-nousde vous rappeler que ce livre est àà
uns petite quantitéde cire: Prenezune vieille lèche- l'intention des commençants qu'il est bond'engager
frite, pratiquez-yune fented'un côté,oubien percez-y la prudencelorsqu'ilsmettent leurs abeilles dehors.
un trou dansle fondd'un côté. Mettezles débrisde Les moinsbravespourraientêtre piquésentransportant
rayonsdansla léche-friteet celle-ci dans le four de une lourde ruchée d'abeilles, lâcher leur ruche, et
votre cuisinière,dont vous laissez la porte ouverte. alors. ? ?! ! —E.R.] t
Laissez-sortix.-du.foui- l'angle de la lèche-frite "percé
d'une ouverture,en mettant BOUS cette ouvertureun 635-D. 184. J'ai eu très rarement à souffrirdep
COMMENTAIRESDU Dr MILLER SUR L'A. B. C. 475

essaimages qui se lorsqu'onsort les abeilles entretenirla puretéde l'air.Onpeut combinerles deux
y a des cas où les ennuis qui en moyens
de la cave,maisilproduisent : mettreun demi-poucede sciurede boissur le
résultenttouchentau désastre.E. D. Godfrey,de Red solunefoispar mois,et balayerle tout deux ou trois
Oak,Iowa, m'a racontéqu'une foisau printempslors- foispendantl'hiver; maissi l'on ne peut en employer
que sesabeillesvenaient d'être remisesdehors(il en qu'un,que cesoitsurtoutle balayage.
avait, je crois, plus de 50 colonies)presque toutes 655—p. 189. Commebeaucoupd'autres j'ai reconnu
désertèrentleur ruche commed'un communaccord. la réunionde deux coloniesou plus, affaibliespar
Ellesse mirentà voleren l'air formantun grosnuage, que la dépopulation,ne duraient pas plus longtempsque
puis elles revinrent à l'apier, plusieurscoloniesse celles demeuréesisolées, de sorte que je ne réunis
réunissantdans la mêmeruche, tandis que d'autres lescoloniesen pareillesconditionsà moins que
ruchesétaient complètement abandonnées. L'apicul- jamaisn'aie la certitudequ'unereinene soit perdue autre-
teur se mit au lit, malade,et il ne fautpass'en étonner. je
ment. Les reinesdeces coloniestrop faibles,pourêtre
639—p.185. Le moyenemployépar M.Doolittlede conservées,sont mises en cages sous la couverture
couvrirle solde la cavede sciurede boisest plusagré- placéesur lescadresà couvaind'une forte population.
able que desentir qu'onécrasedes cadavresd'abeilles Le procédépeut causerla perte de la reine de cette
à chaquepas sousses pieds. Maissi un grand nombre dernièrecolonie,maislesreinesmisesen cagepeuvent
de cadavresétaient étendussur le pî/incherde mon être conservéesen bonnesconditionspar ce moyen
petit salon,j'ai peine à croire qu'en répendantdessus jusqu'à ce qu'on en ait bosoin pour de nouvelles
de la sciurede boisunefoispar moisje parviendraisà ruchées.
GLOSSAIRE.

, Abaomerde l'Abeille.-Partie inférieurede l'insecte, ChaleurArtificielle.—Chaleur produitepar des moyens


composée d 'un nombre variabled'anneaux. et
spéciaux appliquéeauxabeilles.
, Abeille.-Insectede l'espèceApisIlcllifica. Chasse-Abeilles—Appareil inventé pour laissersortir
, Abeilles dt la Palelilille.-Une race d'abeilles origi- les abeillesdes hausses d'un endroit quelconque
ou
naire de ce pays. Elles sont très prolifiqueset de sansleur permettrede rentrer(voirmielen sections).
bonnesréeolteusesde miel; maiscommeelles sont Chrysalide.—Etattransitoire de la larve à l'état
très vindicativeset ne travaillent pas plus que les d'abeille complètement développée, appelée aussi
Italiennes, ellesne sont pas généralement très en ou
pupe nymphe.
faveur. Abeilles natives de l'ile de
oCllllin.ioleli.-(abeilles)
>AbeillesEgyptienneç. -Elles diffèrentdesItaliennesen Chypre.
ce qu'elles sont plus clairescemmecouleuret très Ci¡'c.-;:;écrétion onctueusenaturelledesabeillesfumée
méchantes. en éciiilledélicatedans les S pochesà cire sous la
vAbeilletNoires.-Variétéou genre Apis Mellificadont pniLioinférieure de l'abdomen. Elle est sécrétéeà
le couleurvarie du brun foncéau noir. Ellessont l'activité et au repos, mais en bien plus grande
originairesd'Allemagne. quantitélorsqueles abeillessontconfinéesà l'inté-
, AbeillesSaliVa!ieli.-Tenlle a ppliquéà la mouche à rieur de la ruche.La productionde chaquelivrede
miel qui vit dansles forêts,dansle creuxdesarbres, cire demandede 10 à 20 livres de miel. Elle est
ou dansle?cavitésrocheuses,loinde l'habitationde employéepar les abeillespour la constructiondes
l'homme. rayons.
, J. iúuillull.-Instrument de défensese trouvant à la ,Co/M;ie.—Une réuniond'abeillesconsistantprincipa-
partiepostérieuredel'abdomende l'ouvrièreet de la lementen ouvrières;mais qui lorsqu'elleest com-
reine, composéde 3 parties dont deux sont bardées. renfermeune reine et un certain nombrede
, AlIlurce.-Hayonou fondationattachéà la partieupé- plète
bourdons.
rieure de? cadresoudessectionspour y inciter les Couteaua Désoperculer.—Lame d'acier à deux tran-
abeillesà y travailler. chantsavecmancheincliné,servantpourdésopercu-
• Apiculteur.—Celui qui s'occupe de la culture des ler les rayonsde mielavant l'extraction. à
abeilles. ,Colwaill.-Appliquéà l'apiculture, larves tous ses
, ATlicliltul'e.-La culturedesabeilles. degrés;n'est jamaisappliquéaux abeillesune fois
,Apida;.- (latin) Familleà laquelle appartiennentles qu'elles sontsortiesde leur cellule.
abeilles. CouvainAiy¡'c.-lliuladiequin'est quelégèrementcon-
Apis.—(latin)Genreauquelappartientles abeilles. tagieuse(voyezLoque,dansle corpsde l'ouvrage.)
.Arbres à Abeilles.-Arbre dans lequel un essaim Couvainnon ()Jle"culé.-J eunes abeillesà l'état de
d'abeillesa établi sa demeure. larveset nonencorerecouvertes.
*Bourdon•—Gros insectebruyantdu genreBombus. Couvain()¡Je¡'r'ulé.-Couvain dontla celluleest re -ou-
Boule.-(l\1ettreen) Façon dont les abeillesse refer- verte d'une légère couchede cireou opercule.
ment en boule sur une reine en s'ctibrcantde la Cupule—Amorce decelluleartificielled'où lescellules
piquerde leur dard. l'oralessontallongées.
.Cadl'e.-Un arrangementmobile de lattes en bois, Couvain JSoir.—Maladiemaligneet contagieuse(voir
ayantgénéralement4 coins,dans lequel les abeilles Loque.)
construisentleurs rayons,et que l'on peut par ce Couvainen helosion.-Couvainqui sortde sa cellule.
moyenchangerde placeouenleverà volontéhor<de Dépérissementde Printemps.—Lente décroissancede
la ruche. Il a été rendu pratique pour la première la capacitédescoloniesau commencementdu prin-
foispar le Rev.L. L. Langstrothen 1851. temps.
*CadreFixe.-(Voir cadres). L)ivision.-Action de séparerune colonieen deuxou
'Cadre rucheset cadres). pLus,en prenant les rayons ou les abeilles,ou les
-CageàIJlobile.-(Voir
Reili- space closen filde fer, ouen fil de fer deux.
et bois, dans lequel on confineln.reine soit pour Dodtcacdrclihomboïdal.—Unsolideayant12facesde
l'introduction,soit pour l'expédition. formerhullluuïde.
.Cage d'lizt?-odiictio?z. -Cage construitepour pouvoir Dyxxenterie-—Maladie désastreuseaffectantlesabeilles
introduire des reines. notamment au printemps; unediarrhée.
«Carnioliennes.—Une race d'abeillesnoiresdela région bubnjr;Il.-Lc rudimentd'existencede touteplantoou
de Carniolée(Autriche).A beaucoupde points de lmillln1.
ressemblance aveclesabeillesnoiresou allemllndcs; Lit pour produireet projeter de la
ellessontcependantpeut-êtreun peu plusgrosseset fuméesurlegabeilles.
on les dit très douces(voirCarnioliennesdanscet Espaceou l¡{¡'\,\('ljl: d'Abeilles-—Unespace qui laissele
ouvrage). passage d'une nbeilie. et dans lequel les abeilles
Cellule.-Endroit hexalonal
hexagonal servant de dopât
d~l)ôt ou sont moinsaptesà construiredesétais.Salimite est
magasinà miel,ainsique de logementpourl'élevage de 6 iiini6.
du couvain,et eGn-truiten cirepai les abeilles.Elles &Mt)ce.—Une ouverturedansune ruche pour le pas-
sontde deuxgrandeurs(voirabeilles;. sage des abeilles.
» Cellule!/,'effée.-Cellnlt:royale dontona rempLacéla Essaim-—Grande quantitéd'abeillesquittant en même
larve déposéepar une reineordinaire,par une larve temps la rUl"hcmè;e ou souche,avec l'intention de
provenantd'unereinede choixou d'élevage. prendre uu nouveautoëinent. Estessaimou
accompagnépar
essaim
CellulesRoyaleï.—Cellules allongées dans lesquelles unereine lorsquec'estle premier
somtélevéesles reines. primaire,et par une ou plusieurs,lorsquecesontdes
GLOSSAIRE. 477
essaim!! secondaires. éclosde l'œufjusqu'àl'operculagede la cellule, en
» EssaimAi-ti.liciel.-Unecoloniefondéepar la division un motdu couvainnon operculé.
d'une autre. Ligned'Abeilles-—Ligne tracéepar la directionde leur
» Estairn brosséon "erow:.-Essaimartificiel forcéou vol.
une coloniequi a été secouéeou brosséedes rayons Ligurienne.—Nom donnepar les Anglaispour désigner
devantl'entréed'uneruche, contraignantles abeil- l'abeilleItalienne. (VoirItalienne).
lesà sa précipitersur de nouveauxcadresgarnis de Loque.—Maladie contagieusedu couvain.(VoirLoque).
fondation.Les abeillesainsi traitées no sont pas Jiathirie à chine consistantprincipale-
sujettes à essaimer(voir Essaimage.) ment en deux rouleauxgravéset combinésde telle
• Essaim Naturel.—Essaim qui sort spontanémentde la fortoqu'unemincefeuillede cire passantentre eux,
ruche inère. elle prend la forme du fond des cellules. Désigne
Essaim Secondaire. -Celui qui sort après un premier égalementune pressequi remplit.le mêmebut.
essaim. Mâleou Faux Bourdon.—Abeille mâle, maisplusgros
Etais.-Constructionde ciro réunissantle dessusdes que l'ouvrièreordinaire,n'est seulementutile que
cadresà couvainavecla partie inférieuredss cadres lorsqu'ilremplitsonofficesexuel.
d'extractionfait ordinairementpar les abeillespen- ¡Un,¡dihLs.-Mlichoircsdo l'abeille qui travaillent
dantla miellée. obliquement,au liou d'enhaut et en bas commeles
Etouffage.—Action de tuer les abeillespouren récolter animauxpluî grands.
le miel.Méthodequi décroîtmaintenantrapidement. IIliel.-Lonoctr.,rrécoltésur lesfleurspar les abeilleset
Extensiondu Couvain.-Actionde placerau printemps amenéà l'état visqueuxpar évaporationdans l'in-
un rayon vide entre doux cadrespouraugmenterle térieur de la ruche, aprèsqu'il a été disposé dans
couvain(voirExtensiondu Couvain). lescellules;
*Extracteurà âliel. -Combinaison très avantageusepar Mielcandiou solidifié.-(VoirGranulationdu Mièl).
laquelle on emploiela forcecentrifugepourprojeter Miel Ex/mil.-Miel enlevé des rayons au moyende
le mieldescadresoudesrayonsdésopcrculés. l'extracteur.
Extracteurde CiI'e.-Appareilau moyenduquella cire MielG..anulé.-Mielqui se formeen grains,passant de
est récupéréeparl'applicationde la chaleur. l'état liquideà l'état solide.
Extracteursolairede Cire.—Appareil pourfairefondre MielMur.—Celui quipar évaporationest suffisamment
la cireà la chaleursolaire. épaispourpouvoirêtre
Fausse Teigne.-Papillongris de 19 m/m de lona; Miel Ope,'culé.-Mieldontles operculé. sont ferméesou
cellulessont
environ, d ont la larve se nourrit dansles rayons et couvertespar une très fine couchede cire ou oper-
les détruit. cules.
Fêce.v.-Excréments de l'abeille. MielVe,'t.-Mielnonencorecomplètementmûr.
FécondationArtificielle.-Fécondation de la reinepar Neclnire.-Partie la plusbasse des fleursoù est sécrété
confinement ou par tout autre moyenmécanique. le nectar.
• Fondationde Rayon.-Mince feuille de cire qui est Neut,'es.-VoirOuvrières.
passéeentredeuxrouleauxd'unemachineà gaufrer, Nid à coMM:K.—L'espace au milieude la ruchequi est
eu fait dansune presseà fondations,et qui a la forme occupépar les œufset le couvain,et s'étenddans
hexagonaledufonddes cellules ; les côtés dépassent touteslesdirectionsà partir du centre.
en partie. Une base artificielle sur laquelle les rNow','ices.-Abeillesqui prennent soin du couvain,
abeillesconstruisentleursrayons. généralementcelles qui ne sont pas plus âgéesque
* Fumigel..-Actiond'exposerà la fumée ; application de de 2 semaines.
la fuméede soufreoutoute autrematière. pour donnerde la nourriture
* Gâieuude IITielou Rayonde lI-liel.-Mielqui n'a pas NOlu"is.çew'.ç.-Appa.reils
auxabeilles.
été retirédesrayons ; mielà sonétat naturel. nuelei). Une colonie miniature
Gelée ou Pâtée Royale.-Nourriturede larve-reine. 'IlVucleu.ç.-(Pluriel
d'abeillesemployéegénéralementpourl'élevagedes
(VoirElevagede Reineset Anatomiede l'abeille). reinesou pourformerde nouvellescolonies.
Greffage des Cellule,f.-Un procédéd'échange de larve
dantune cellule royale,pour en contenirune reine Nymplle.-(Voir
OEuf de
Chrysalide).
BOUl'don.-Œuf non imprégné. Peut être
de choix(voirElevagede Reines). pondu par une reine vierge,une reine fécondée,ou
GhtCMe.—Une substancesaccharinemoins douceet par uneouvrièrepondeuse.
solublequellemere decanne,tirée principalementdu OEuf d'OltV,'iè,'e.-Unœuf qui a été imprégné,et est
maïs; estsouvent appeléesucrede raisincar elle est ponduseulementpar une reine fécondée;peut pro-
identique avec le sucretrouvédans lesraisins. duiresoitune ouvrière,soitunereine.
Haie ou Séparateur à Claire-Voie.-Séparateur Ope,'cule,-Mincecouchede cire recouvrantle miel
formé de lamelles réunies par des montants sur oule couvain.
chaquecôté,pourlaisserun passaged'abeillesentre O,'pheline.-Sedit d'unecoloniesansreine.
lessectionsunies(voirMielen Sections). faussement neutre ; c'est une
» Hausseou IIlalJnsill.-Toutréceptablepour le miel de ,Ouvl'ièl'e.-Appelée
femelle incomplètementdéveloppéepossédant les
surplusappliqué ordinairement à l'étage supérieur, germes de chaqueorgane de la reine qui sontsuffi-
soit,pour le miel extrait, soit pour le miel en sec- samment développéspour lui permettre de pondre
tions. des œufs, mais de tels œufsne produisentque des
Hybride.—Croisement entre deux races.En apiculture mâles.Lesouvrièresfonttout le travail de la ruche,
ce terme est généralementemployé au croisement saufla ponte.
entrelesabeillesnoireset les Italiennes. OuvrièrePondeuse.-Uneouvrièrequi pond des œufs
de
Hymttte•—Montagne Grèce,fameusepar la qualité ne produisentseulementque des bourdons(voir
supérieure du miel l'on y récoltait est d'une qui
couleur dorée clair,que et récolté sur le quithym de la
uvrière).
Pain d ,Abeilles.-(Voirpollen).
montagne. Parraffine.— Subtance blanche,translucidecrystalline,
Intel'el'sion.-Voir Réversion. sansgoût ni odeur,obtenuepar la distillationdugou-
lnti-otluction. -Méthodepom présenterunereineétran- dronminéralet végétal ; elle ressembleau sperma-
gère à une colonie de
d'abeilles, façonà oe qu'elle ceti. Son nom dérive de sa remarquablerésistance
soit acceptée. à l'action chimique.(Webster).Onla substituequel-
• ltalianisation.-Changementd'une autre race d'Apis quefoisà la cire d'abeillespourenduireles barriques
avecl'Italienne. du miel.
- Italienne ou Ligurienne.—Unerace native d'Italie et autresustensilesdevantcontenir affectantles abeilles
caractériséepar 3 bandesjaunesà travers la partie ParalysiedesAbeilles.—Maladie
adultes(voirMaladiedesAbeilles).
inférieurede l'abdomendesouvrières. : la vie est conféréepar la mère
Laboiatoireà Miel.-Une constructionemployéepour Parthenogenese.—Loi
indépendamment, et quechaqueœuf, ainsi qu'il est
le
emmagasiner miel, les rayons, les rucheset les développédans les ovaires, est du sexe mâle, mais
accessoiresdu rucher; sert aussipourextrairelemiel que s'il est fécondéil subit une transformationet
et faireles autrestravauxdu rucher. devient femelle.
• Larlll.-Etat de l'abeille depuis le momentoù elle Partition.—Planchette de mêmedimensionen longueur
4r78 GLOSSAIRE.
et en hauteurdo l'intérieur de la ruche, servantà Rayonà COflllain.-Rayon servant soit pour l'élevage
resserrerla dimensionintérieuredela ruche. desouvrières,soitpourl'élevagedesbourdons; plutôt
PâturageArtificiel.—Arbreset plantes cultivéspour appliquégénéralementà ceuxd'ouvrières.
le miel qu'ilsproduisent. Récupérerla Cil'e,-Actiondeséparerlacire par fusion'
Pillage.-Action par les abeilles de dépouillerles detoutesles substancesétrangèresqu'ellerenferme.
approvisionnements desautresruches,au lieu de les S'appliquegénéralementà l'opérationde convertir
obtenirpar le moyenordinairedansles champs.Se les rayonsencire.
produit ordinairementlorsqu'il n'y a plus rien à Réducteurcl'Enll'ée.-Pièceen boisrectangulairepour
récolterdansles champs. régler les dimensions de l'entrée.
Plancher.—Fond dela ruche. Reme.-La seulefemellecomplètementdéveloppée de-
Planchette de Vol.-Planche placée à l'entrée de la la colonie.L amèrede tout l'ensemble.
rucheet d'où lesabeillesprennentleur vol. ReineEp¡'u!wée.-Reine donton a examinéla progéni"
1:>
Plantesà Abeilles.— Plantes qui sont intéressantes ture et qui a été trouvéepure.
pour le miel qu'elles produisent. Reine Eplllsée.-Cellequi, vu son âge, ne peut plus
Pochesa CiI'e.-Les 8 dépôtssous les anneauxde la pondre d'œufsou seulementen petite quantité, et
inférieurede l'abeilleouvrièredanslesquelles qui ne produisentque desbourdons.
partie
la cireest sécrétée. Reinel'ie,'ge.-Reinequi n'a pas encoreété fécondée
Pochesou coi-beilles à pollen.-Cavitépeu profondeà par l'accouplement avecun bourdon.
l'extérieur, juste après le secondjoint de chacune Réversion.—Action de tourneroud'intervertirl'ordre
- des deux pattespostérieures,danslaquellele pollen des rayonspour en obtenircertainsrésultats(pour
est transporté. plus de détails voir: Cadresréversibles,dans le
Pollen.-Poudrefécondantede la partie desanthères corpsde l'ouvrage.)
desétaminesdesfleursrécoltéeparles abeilles,et qui Roséede Jlliel.-Unesubstancedoucesaccharinetrou-
lorsqu'elleest mélangéeavecdu miel,sert de nour- véesurles feuillesdesarbres ou desplantestonpetites
riture pourles jeunes abeilles.Aprèsqu'elle a été gouttes,telle de la rosée.Deuxsubstancessontéga-
mélangéede miel et emmagasinéedansles cellules, lementdésignéessousce nom;l'une sécrétéepar les
est égalementappelée « Paind'abeilles*. plantes, et l'autre sécrétéepar de petits insectes
Pollenai-zijiciel.-.LNourriture de grain outouteautre appeléspucerons(aphides)(Webster.)
substancenourrissantepourlesabeillessubstituéeau Ruclie.-Uneboîteoutoutautre réceptaclefait par la
pollennaturel. mainde l'hommepourservirde demeureaux abeil-
f!.qrte;sectioll.ç.-Cadre poursouleverles sectionsquand les, et en contenantordinairement unecolonie.
elles sontsur la ruche. RucherCOlillel'l.-Construction à doublesmursdeforme
Presseà cire.-—Iustrument pour récupérerla cire par ordinairementoctogonale ou rectangulaire dam
- compression. laquelle on tient les abeillesété commehiver, en
P,:ôpoli.ç.--':Subtance résineuserécoltéepar les abeilles, ruchesséparéescommeau dehors.Cesconstructions
probablementsurles bourgeonsde certainsarbres,et ne sontquepeuemployéesmaintenant. - -
qui leur sert pour recouvrirles endroitsraboteux, RucheDoublesPOI'ois.-Ruchepossédantdes parois
ainsiquepourcimenteret remplirtoutesles fissures doublesentre lesquelleson introduit de la balle
dela ruche. d'avoineou toutautreisolant. £
Protège-Magasin-—Un arrangementpour séparer le Rucher ou Apie¡'.-Endroit o ù l'on groupeles ruches
: nid à couvaindes magasinouhaussesde surplus,il d'abeilleset touslesaccessoires.
"est ordinairementfait d'unesériede lattes,ou d'une Ruched'Observation-—Ruche construiteen partie en*
planche, mais assez large pour couvrir toute la verre pourpermettre l'examendu travail intérieur
rucheoula chambreà couvain.Sonbut est d'empê- sans dérangerles abeilles.
cher les abeilles de réunir par des morceauxde Saison des Essaunayes.-Epoquede l'année pendant
rayons les parties supérieuresou inférieuresdes laquelleles abeillessontle plussujettesà essaimer. 1
cadres.Il doit avoir dessousun passaged'abeillesSection-—Unepetite boîte pour le miel de surplus
(voir: Passaged'abeilles). ouvertesurdeuxcôtés.
Puce¡'on.-(Aphidiens)Genrede des arbres SectionUnie.-Sectionsans découpuresou passages
qui émettent un parasiteparfois par d'abeilles,ayant des côtés droits. (Voir miel en
récolté
lesJabeilles, et appelé liquide
« Rosée de miel (voir section).
Pucerons). Séparatew'.-Languettesde fer ou dela bois placées
construction
Rayon à ¡mel.-Une feuillede celluleshexagonales, entre les sections pour en assurer
pareilledes deux
il
côtés,ayantunmur au milieu ou droite.
estneuf il pèse environ30 grammes SoucheouRllche-1I1¡h'e.-Rnche d'oùsortun essaim.
base.Quand
par 10 c/mcarrés,et demandepoursa productiondo Soufrage.—Fumigation au soufre.
450à 2 Kg:100de miel.Lesrayonsà couvainsontde Spe,'matozorIÍl'es.-Ammalcules contenusdansle fluide
20m/m à cellule
25m/m d'épaisseur,maisvula formeladu fond, générateurdesbourdons.
^chaque est un peuplusprofondeque moitié Surchargede POPlllalion.-Plusd'abeilles dans une
=de1 épaisseurdu rayon.Lesrayons de cette profon- localitéque les pâturagesne peuventen supporter.
- deur peuvent contenir lKg.359de miel par 30,5 SyriennesVoir abeillesde la Palestine.
carrés; maislescellulespeuventêtre allongéespour Théorie de Dzierzon.—La théoriede Dzierzon, formulée
pouvoircontenir4Kg.530au 30,5carrés.Les rayons en 13propositions, traitantprincipalement desreines,
'd'ouvrièrescontiennent28cellulespar 256-i- carrés de leur virginité,de leurfécondation et utilité.
sur chaquecôté,les rayonsde mâles16 cellulespar , TI'(fIl.çfe/'l.-Changement des abeilles et des rayons
256 m/rocarrés,sur chaquecôté ; ces2 sortesde cellu- d'uneruchedansune autre; changementd'un rayon
lessont de mêmeprofondeur.Lescôtéset le fonddes avec un autre. Terme ordinairementappliqué à
cellulesquand le rayonestneufont3:1000de pouce l'opérationqui"consisteh changerles abeilleset les
d'épaisseur. Lefondde chaque cellule est forméde rayons d'une ruche en boîteou en paille avecune
-3 rnombesréunisà la partiela plus bassepourformer rucheà cadresmobiles.
-le centrede chaquecellule, et ce point est le point Vêtements pour Abeilles.-Vêtements adoptéspour se
-deréunionde3 cellulesde lapartieopposée.Le fond prémunircontrelespiqûresd'abeilles.
de chaque celluleformeainsi la quatrièmepartie Vol¡Vupliol.-Volde la reineviergepourlarencontre
d'un rhombedodécaèdre,et une tierce partie du dubourdon.
fondde chacunedes3 cellulesopposées.Le rayon à Zincpel'fm.é.-Feuillede métalperforéde trous longs.
miel est fait par lesabeillesavecdesécaillesde cire. juste as'M larges pour l'abeille,maisempêchantde
(voirOire.) passerla reineoules bourdons.
Biographies des apicCiltECIrS

14* lES plûS éroiocots.


fiioQfaptiies des Apiculteurs les plus éminenfes.

Pensant que la plupart de ceux qui étudient l'A B C seraient Intéressés à voir
les portraits et à lire les esquisses biographiques de quelques apiculteurs éminents -
— hommes qui se sont distingués dans l'élevage des abeilles — c'est avec un réel
plaisir que nous allons maintenant les présenter, autant qu'il est possible de le
faire sur le papier.
- Le docteur Miller qui en raison de son aptitude naturelle pour cette tâche,
et qui pendant de longues années a suivi les écrits et les actes de ces hommes
a été désigné pour écrire quelques-unes de ces esquisses.
Les autres sont tirées de plus longs articles parus dans les Gleanlogs ln
Bee Culture ».
Les portraits à la photo-gravure sont par la nature mémo du procédé
d'exécution, fidèles àla nature et ont été reconnus tels par ceux qui connurent intime-
ment les modèles. Ceux exécutés par la gravure sur bois sont également bons.

.- .- - LORENZO LORRAINELANGSTROTH. facilementl'exnminerdan3toutes se? parties. Il fit


LorenzoLorraineLangstrothnaquit à Philadelphie,l'ejsai de touslesmodèlesqui av.tientétéimaginésen
ce sens,barres,
s éparateurs,et la « rucheà feuillets*
de
Pensylvanie,le 25décembre1810,Il fut diplouij de Huloer.Aucuncependantnoluidonnasatisfaction
l'Universitéen 1831,au Collègede Yates,collegedani à la finil j
il fut de lSj4 à connut l'idée d'entourerchaquerayond'un
hqueJ d e
proiusseur mathématiques
1830.Aprèsavoirpris ses degrés,il fit ses étudesde
théologie,et enmai 1836,devintpaUeurde la Second
Clturchà Andover
Coujirejiutional Massachusetts,fonc-
tion quesa mauvaisesantéle forçaderésigneron1S38.
Il devintprésidentdel'académieféminined'Abloit,à
Andover,1833-V, et en 163itil se retira à Greenfield,
Massachusetts, où il fut nomméprincipalde l'école
secondaire dejeunes filles,de 1839à 1344.En 1814il
devintpasteurde la SecondCongreijattonal Churclide
Greenfield; et aprèsquatreannéesde labeurpasséeslà,
samauvaisesantéle forçade résignerses fonctions.En
1848il seretiraà Philadelphie, où il fut nomméprin-
cipal d'une écolede jeunes fillésde 1848à 1852.En
1852,il retournaà Greenfield;se rendit ensuite à
Oxford,Ohio,en 1853,puisà Dayton,Ohio,en 1887.
De bonneheurele jeune Lorenzomontra un goût
prononcépour l'entomologie ; maisles« habitudesde
tianerie» qu'il prenait en observantles mœursdes
infectesne furentpasencouragées par sesparentstrop
tere-à-terro.C'esten 1838qu'il commença réellement
à s'intéresserà l'alliculture,aprèsavoirfait l'acquisi-
tion de deuxcoloniesOnn'avait pas alorstoutesles
facilités d'aujourd'hui,le premier journal apicole
publiéen Amériquen'ayant paruque 20 annép?plus
tord, et M. Langstroth.à l'époqueprécitée,n'avait
jmnaisentenduparler d'un ouvragesur l'apiculture;
m.lisavant la tin de la secondeannéede sese-;a;.s
apicolesil lui tombaentrelesmainsun traité de cette
e pôee dont l'auteur doutait de l'existencede La
re,ne1 Mais l'étude des mieursdes abeille; le fas- LORRKM LORRAINE LANCSTROTH ASAANS.
cinaitet lui fournissaitla distractionen pleinair dont
il avaitbesoinpour poursuivreFe3travauxlittérales, cadre de ho:" entièrementdétn"h6des parois de ln
et peu à peu s'emparade lui l'idéedela poisibilitéde ruche,!fnsantde foutosp'-rts,si ce n'e"t à îeî poinh
con«truirouneruchecomprisedetelle sorte qu'on pût de support,un espAueeuffîsajitpour la patsAge des
BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS ÉMINENTS. 483

abeilles entrele cadreet la ruche.En 1852l'invention sonespritavaittoutelibané d'actionpour se livrer à


dola rucheà rayons mobilesfut achevée,et la ruche sesopérations, et il s'adonna
avec promptitudeà l'étude
brevetéele 5 octobredela mêmeannée. desabeilleset deleurshabitudes.Tousles livres qu'il.
Il est bienreconnuque paun les très nombreusesput obtenirfurent étudiés avec empressement, et il
ruchesen usage,aucunen'est pluspopulaireque la vérifiaavecsointout ce qu'ils lui enseignèrent.Les
Langstroth,mais ce qu'on sait peut-êtremoinsbien, nombreuses erreurs,lesinexactitudesqu'ils contenaient
c'est que, en certainsens,toutesles ruchesen usage furentécartéspar lui commedemenuepaille,et après.
chez les apiculteursintelligentssont des Langstroth: 17 annéesde pratique acquise en manipulantet en
c'est-à-direqu'ellescomportentletrait le plus impor- étudiantdirectementles abeilles,aussibien que par
tant de la Langstroth,"àsavoir — le cadre mobile. les livres, il devintnon pas seulementun apiculteur.
Ceux quiont entreprisla culturedesabeillesdepuisun émérite mais un maît e en apiculture ; et avec cet
petit nombred'annéespourront peut-être imaginer
maisaumtatpeineà se rendre compteen réalité,ce que
serait.'aujourd'huil'apiculture, si dans le monde
entier,les rayonsde tontes les ruches devenaient
de pouvoirjamais les
, trement qu'en les brisantou les
t!)SB M ieu Etpourtantcetétat de choses
durant legsièclespassés,jusqu'au
itif de M. Long'trothfitnaître ln
~de retirer tous les rayonsde la ruche, puis
t à la colonie sans qu'ils fussent
élevé.
on the iiive and RoneyBee, publié en
fttètsiqae ; et tout article,da à la
teuparaferont dansles colonnesdes
siewt ta* ares empressement.Au
e que de l'avis de tous il
Langstrothmourutn'ayantpas un
~aNa -d'autresrécoltèrent.A l'époque
de M uche il possédaitenviron20colo-
r nombre ne dépasa jamais125.
~:1! 1895à Dayton.
Mre
Iis epoir
Lanrstroth tient unrang
f
- MOSESQUINBY.
1IOSESQUINBY.
Mo*tft Quîïfby naquitle 16avril 1810à Westchesteresprit de philantropiequi l'engageaittoujours&faire
Co,nt encoreenfantil alla à GreeneCo., profiter,les autres de ce qu'il savait, leur donnant
eten 185Îde Uk"à St-Johnsville,Montgomery Co., l'occasiond'acquériren quelquesheures de lecture
New-York, où il demeura
- jusqu'à la date de sa mort, attentive,cequiluiavaitcoûtédesannéesà apprendre,
27mai1875. et en 1853,la premièreéditiondes« MysteriesofBee-
M.Quinbyfut élevéparmilesQuakers.Il ne profita KeepingExplainedft fitsonapparition.D'uncaractère
d'aoeunavantagespécialsousle rapport de l'instruc- toutà fnitpratiqueet écritdansun stylevigoureux,ce
tion, irnis il avait une nature réfléchieet ce tour livreobtintdèsl'abordunegrandepopularité.A partir
d'espritinvestigateur quipermettoujoursdes'intruire de l'année1853,à l'exceptionde l'intérêt qu'il portaà
soi-méme, même Ranqlivres ou sans l'enseignement de ,es fruits et à son vivierà truites,il donnatouteson
l'école.Versl'âge de 20nnsil réunitpourln première attentionauxabeilles,etdevintpropriétaireen toutou
foisun capitalsuffisantpourpouvoirse rendre IIcqué-par moitiéde600à 1200coloniesdontil retiraitde for-
reur d'unecolonied'nbeilles,et sans nul doute fut tesrécoltesdemiel.Lescadresmobileset les abeiues
saisid'enthousiasme en prévoyant,plein d'espoir,les Italiennesfurent adoptéspar lui dèsquelesunset les
- chances » successives qui se présenteraientà lui sous autresfurentmisdansle commerce, et en 1862il réduis
formed'essaims,et à la penséequ'il pourrait bientôt sit le nombredesescolonies,et tournaplus particuliè-
« s'emparer » desprovisionsde quelques-uns au moyen rementson attentionsur l'élevage et la vente des
d'un soufrage.Mais - tuer la poule aux œufs d'or» reineset des abeillesItaliennes.En 1865il publiaune
n'était pasà son idéeun procédérecommandable, et éditionrevueet corrigéede son livre,qu'il compléta
il netardapasa adopterla méthodemeilleuredeplacer de tout ce qu'une expériencede 12années lui avait
desbottessur la ruche,boîtesmuniesdetrousdonnnnt fait acquérir.Il écrivit beaucouppour des journaux
passageaux abeillespour monter,et il perfectionnaagnco'eset autres,sesarticlesoffranttoujoursle même
ces bottes.en substituantdes vitresauxplanchesde caractèrejudicieuxet pratique.L'Association desApi-
côté,faisantainsifaireun pasconsidérable à la scienceculteursdu Nord-Est,dontles délibérationsont tou-
de présenterde façonavantageuse lesproduitsdestinésjours été de grande importance,doit son-origineà
à la vente.Avecpeu de secoursextérieurs,mais de M. Quinby,qui en fut pendantplusieurs "Annéesle
largeschampsinexplorésouvertsà ses investigations;présidenthonoré- peub-êtrsserait'il pins Jute de
484 BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS ÉMINENTS.
dire quel'honneurde cette présidencerevenait à ln s'adonnerà cette branchede l'histoirenaturelle,le
société,car cen'était paspeude chose,mêmepourune Dr Dzierzonse décidaà entrerdansle clergé,et ence
associationaussiimportante,d'avoirunhommedetelle sensencoresonchoixoffreune similituderemarquable
valeurpour président.En 1871,M.Quinbyfut nommé avecla carrièresuivieparLangstroth.
présidentdela N. A. B. K. A. Les ruchesen voguelorsquele Dr Dzierzonétait
Il n'estnullementimpossibleque le fait de trouver enfantétaient simplement desboitesà quatrecôtés,et
un aussigrandnombred'apiculteursintelligentsdnns aveccelles-làil commença à cultiverles abeillesavec
le New-York, fut dilen grandepartie à la présenceau ardeuren 1835,au momentmêmeoù il faisait ses
milieud'euxd'unhommecommeM. Quinby.Le grand débutscommepasteurà Karlsmarkt.Ilalla trèsviteà
respectdanslequellesapiculteursl'ont toujourstenu, découvrirce quepareillesruchesavaientdedéfectueux,
en particulierceux qui l'ont le mieuxconnu,parlent et la premièrechosequ'il fit fut d'inventerunecouver-
beaucoupen faveur,nonseulementdu maîtreen api- ture do paille qui remédiaità la grande^quantité
culture,maisde l'homme. d'humiditéqui se produisaitdanslesruchescouvertes
A l'occasionde la premièreassemblée tenuepar la de planchesseulement.Pourciterunauteurallemand,
sociétédu Nord-Est,aprèsla mort de M. Quinby,le » Afinquece capuchonde paille put être enlevésans
Capt. J. E. Hetherington,dans l'éloge bien mérité endommager lesrayons,il établitsur ceux-ciautantde
qu'il fitde M.Quinby,dit: « surtout le labeurvolon- baguettesde 0,025,espacéesles unes desautresde la
trtire qu'il s'est imposé,pour le développement de la largeurd'un doigt,qu'il en fallait pour recouvrirla
sciencede l'apiculture,l'associationdanssonensembleruche.Cecifait, et les abeillesayant construitrégu.
ne saurajamais ni mêmene pourraimaginerl'ensei- lièrementsurcesbaguettes, il attacha à chacuned'elles
gnementfournipar lui aux nombreuxapiculteursqui un morceaude rayon enlevésur de vieillesruches..
venaienten foule le voir personnellement, surtout C'était le premierpas fait versl'inventiondesrayons
pendantla saisonde travail. mobiles,carce moyenpermettaitau maîtred'enlever
IlSaviea été de toutefaçonune vie utile ; il ne se dela ruchechacunde.:'rayonsséparément..,
dévouapas seulementà l'apiculture,car il prit aussi
un vif intérêt à tout mouvementdontn sonjugement
la sociétédevait bénéficier;et en soutenantde ses
paroleset de ses ressourcesl'œuvrede la tempérance,
il ne lui rendit pas unminimeservice.Il possédaitla
vraiebontédu cœur,et considéraitcommeun devoir
de religionde contribuerà l'améliorationmoraleet au
bonheurde tousceuxavec lesquelsil se trouvait en
contact: à sesyeux la vie était inutileet manquéesi
l'ayantvécuonne laissaitpasderrièresoile mondeen
meilleurecondition

Dr JOHNDZIERZON.
Une partie considérablede cet ouvrageétant con-
sacréeà l'explicationde la genèsede l'abeille,comme
cettequestionembrassenécessairement la théoriequia
rendule nomde cethommefameuxentous temps,bien
plus commenaturalisteque commeapiculteur,nousne
voulonspasnousarrêterà ce que l'on appelleaujour-
d'hui la théoriede Dzierzon—théoriesi bien établie
qu'elle n'est pas plus une théorie aujourd'hui,que
nel'est la rotonditéde la terre.
Cet hommeéminentnnquit à Lokowitz,dans la
Haute Silésie,le Iii janvier 1811,troissemainesjuste
après M. Lnngstrotb.Nous voyonsainsi ces deux V JfiiiNnZICKZON.
grandesvies sortir du n?nntla mêmeépoquecomme
deuxrivières,et s'écoulerpresqueparallèlementpen- L'idéedes-Adresmobilesétantmiseà exécution,le.
dant85années,toutesdeuxdignesde servird'exempleDr. Dzierzonne se donnapas de reposqu'il ne soit
pour les temps à venir. Le Dr Dzierzon,commeparvenuà exécutersondésirdedécouvrirlesses mystères
M.Langstroth,montradèssa primejeunesseun grand cnchMdela ruche;et tandisqu'il travaillait abeil-.
nmourpour toutes les œuvresde la nature ; et entre lesil leurjetait un coupd'œiltoutesles foisqu'il le
toutes,cellequi lui parut la plusintéressanteà étudier pouvait.« Par cesrecherches beaucoupd'autresmys-
fut celle concernantles mœursdes abeilles,dontson tèro5furentdévoilés— au premierrangdesquelsil en
père cultivait un petit nombred'essaimsdans des est un qui révolutionnal'enseignement de l'histoire
ruchesgrossièresfaitesd'un troncd'arbre.Il manifestannturelledecertainesclassesdela géologie.» Enéta-
de bonneheure une tendanced'esprit profondémentblissant cette théorie, l'abeille Italienne était le,
religiente,quesonpèrecultivaavecsoin,l'envoyantà facteur principal,sa couleurelle-même formantune,
l'écolepubliquedePitschen. dospreuvesà l'appuidela ditethéorie.Commela plu-
pMf avoir aJu de temps et plus de moyensdo part des vérités,unodoctrinotout opposéeayant été
BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS EMINENTS. 485
soutenuejusque-là, cette théorierencontraune vive MissJurine, qui aimaitl'histoirenaturelle plus que
opposition;maisen finde compteellefut établiedéfi- touteautrechose,aidasononcleautant qu'ellele put,
nitivementaprèsqu'oneutfait appelau scalpelet au ne craignantpas de manierle couteaudedissectionet
microscope. Le triomphedu Dr. Dzierzonfut si com- de faire usagedu microscope. Elle fut la premièreà
plet quebientôtil fut décoré par divers potentatset démontreraprès Swammerdam que les abeilles ou-
reçut des médaillesadresséespar différentesassocia- vrièressont desinsectesfeme'les ; la premièreaussi
tions;maissa modestienaturellele portaplutôt à les qui, avec Huber,fondales principessur lesquelsles
cacherqu'à en faireparade. sagesde notre siècle se sont basés pour établir la
doctrinede la parthénogenèse. En outre,MissJurine
servitdesecrétairede Huber,secrétairepleine debonne
FRANCIOHUBER. volontéet de dévouement. Chaquejour elle notait les
[En égardaux nombreuses et ardentesdiscussionsrésultats de leurs dernières investigations,et elle
soulevéesau sujet du peu d'avantagespécuniairesécrivaitaussi les lettres qu'Huberadressaità Charles
résultant des découvertesdo Huber, nous croyonsBonnetet à ses amis, pour leur communiquerles
devoirrappelerici quesesétudes,commele faitremar- résultatsde ses travaux,et appelerleur attentionsur
lesnombreuses questionsrelativesauxabeilles.
querl'auteurdu présentarticle,furentdirigéesprinci- L'intérêt qu'Huberporta auxabeillesfut fortement
palementversla connaissance desmœursdes abeil'es
excitépar lesrechercheset lesécritsde Swammerdam,
"plutôtque versune méthodeparticulièrequelconqueRéaumur, Schirach,et probablementaussi ceux du
des'assurerde largesrécoltesde miel; mais ses tra-
vaux,néanmoins seronttoujourstenus en très grande célèbreapiculteurSuisse,Duchetde Remauffens et de
estimepar le mondeentier.L'esquisseci-dessousa été MM. Gelien.Commeconclusionaux étudeset aux
Vriteen Allemandpar M.T. Kellen,de Luxembourg,observations de ceshommeséminents,il eut la possibi-
et a paru d'aborddans l'Illustraled Bee JOl/malde lité, malgré son infortune, d'ajouter beaucoupau
Gravenhorst. —Ed.] domainede l'apiculture; partant de là nous ne pou-
FrançoisHuber,par ses observations et sesrecher- vonsoublier qu'il encourageapartout et soutint les
cher en apiculture,fit plus pour le progrèsde cette autrespar la noblessede sa vie.
tieiencequetousceuxde sesprédécesseurs qui s'étaient
livrés à l'étude d'un insecteaussi intéressantque
l'abeille.Cesont.sesdécouvertes seulesquimarquer en1
.tans l'histoirede l'apiculture,cet âge d'or appelé à
demeurerdurant tous les siècles. Les observation-
d'Huber nesont pas seulementde la plus grandeim-
portanceen elles-mêmes, elles sont encoremerveil-
leusespar la manièredontellesfureut toutesfaites:
car Huberétait aveugle.
Cet hommedistinguénaquit à Genèvele 2 juillet
1750.Il descendaitd'une famillerespectableet floris-
'¡ante,dontlesmembresdèsle 17mesiè(le étaient déjà
fameuxpour leursconnnissrnccs dans les arts et le-
-wienf'cs,Son père, Jenn Huher(1722-1790) fut eonni-,
pour son attachementau célèbrephilosophe français.
Voltaire.
Dèsson plus jeune AgeHubert témoignaun goû;
llM;icDtlépourl'histoirenaturelle, et il s'appliquai
l'clte étuileavecunzèleextraordinaire, nu point d'en
îtettiosavio en danger; si bien qu'à l'âge de là an.
la îÉfra-tionde la lumièresur la neize (')¡loui--nn:e
lui fitperdrela vue.Si jamais hommeeut à déplorer
."nèrcmcnt la pertedelavu;.',cefut lluber. Mnisson
malheurnol'empêchapas des'adonner à l'étudedoces FRANCTO HUBER.
insectespourlesquelsil avait unepréférencemarquée,
nvoir lesabeilles.Cefurentces petites bestiolesqui Durant ces derniersjours il vécut retiré, mais en
changèrent,pour celui qui se livrait sur elle? à de paix,à Lausanne,oùil mourutle 22décembre1831,à
1atienlesinvestigations, la nuit en jour; car Huber l'âgode81ans.
fut le premierà voir clairdnnsce domainedemeuré Les dérouvertesd'Huberfurent communiquées an
jusqu'àla obscure,pourlesyeuxle-meilleurs. mondedesétudiantspar seslettresà CharlesBonnet ;
Jluber ne perdit pas sa vigueur d'esprit, car il et elles rendirentsonnomsi célèbrednnstoute l'Eu-
poursuivitsesétudesdesmœursdes abeilles;mais il rope, et même en Amérique,que pendant nombre
ne put s'y livrerquegrâceà l'aidequelui apportèrent d'annéeson le reconnutcommele plus grand génie
si femmeMarieAiméeLullin;sa nièceMi-sJurine.et dnns la sciencede l'apiculture ; et même encore
par-des-ustout, son domestiqueBurneus.Il manifestaM. llamet le nommele pins grand des apiplliles,
lui-mêmela persévérance la plus inlassableet la plus Ce fut en 1790que le premierde sesouvragesqui fit
grandeintelligence,desorteque,grâce à la sagacitéde époquefut mis en lumière; il portait commetitre:
Burneus,toutce qu'Huberfit connaîtredesabeille*,il Nouvelles observa
lions surlesAbeilles.Sonfils,Pierre
ne l'avançaqu'aprèsen avoireu l'expériencepratique. Huber,publia l'ouvrage en deux éditionsen 1814,
480 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS EM1NENTS.
éditionsauxquellesil ajouta un appendicetraitant de so vit lui-mômepossesseurd'un petit nombrede colo-
la sourcedela cire. nies.Il émigraaux Etats-Unisen 1849,et s'é ablità
L'ouvraged'Hubern'a passonparallèledansla litté- Jefferson,Wisconsin,dans une fermeoù il demeura
rature scientifique,non-seulementen raison de son jusqu'àsa mortqui survint le 10 avril 1876.Peu de
contenu,mais encore des circonstancesparticulières tempsaprès avoir établi sa demeureà Jefferson,il
dans lesquellesil a été pour la premièrefois mis en obtint quelquescoloniesd'abeilles,et réussitsi bienà
lumière.Lareconnaissance qu'ilreçutfut universelle,de en tirer parti que, à un momentdonné, toutes les
sorteque, dès sa premièreapparition,Iluber fut reçu autresrécoltesayantmanqué,sesabeilleslesauvèrent
membrede l'AcadémiedesSciencesde Francoet d'au- et lui vinronten aide à l'époquela plus critique de
tres corpsscientifiques. sa vie.
Lesnouvellesobservationsfurenttrès vite traduites En 1863sonapioravaitsi bienprospéréqu'il possé-
dans toutes les langues du continent Européen.Le dait soixantecoloniesd'abeillescommunesdanstoutes
commissariatSaxonReim, de Dresde,le traduisit en sortesde ruchosen boîtes,et en 1864il commençaa
allemanden 1798,et le pasteur Kleine, de Lucthorst, faire usage des ruches à cadres, dans lesquellesil
le traduisitdenouveauen 1856,et en publiauneautre transférabientôttoutessesabeilles. La mêmeannée,
éditionavecnotesen 18G9. 1864,il acqnitsespremièresItaliennes,et aussi rapi-
Huber,par sesobservationsdessecretsde la vie dos dementque possibleitalianisason apier, puis vendit
abeilles,mitau jour ce que les observateursles plus alorsun grand nombrede reinesItalienne*dans tout
savants et les plus judicieux, depuis Aristote et le pays.
Aristomaque jusqu'à Swammerdam et Réaumur,avaient
cherché en vain; et il est à regretterque quelques
apiculteursallemandsdo grande influence,tels que
Spitzneret Matuschkn,par exemple,aient refuséde le
reconnaître.
Il donna d'intéressantesexplicationstouchant les
mœursdes abeille?,leur respiration,la source d'où
provient la cire, la constructiondes rayons,etc. Il
confirmala propositiondes Schirach,que, par un
changementdansle modede traitementet de nourri-
ture des larves d'abeilles,on pouvait obtenir d'œuf
d'ouvrièresdes reines, et démontraégalementl'in
fluenceqùe le genre de celluleexercesur l'insecte.
Il prouva de plus, que non seulement la reine ma'
certainesespècesd'ouvrièrespouvaientpondredesœuf
fécondés,et démontrade mêmela fonctiondes faux
bourdons.Contrairementà Braw, Hattorf, Contllrd:
Réaumur,et d'autres, qui soutenaientdes opinion
très particulièrestouchantle mortede fécondationdo
reines, Huber démontra que la fécondationa lie.
en dehorsde la ruche, au momentoù les mâlessi ADAM IUUM,
livrent au vol, quel'accouplement s'effectue dan
l'air, et que la reine, au retour de son vol nuptial
porte,adhérantà sonabdomen,les preuvesde safécon Vers1869ou70 il importa peronnellomentlOOreines
dation, et que sa pontecommence46 heures environ Italiennes,et surce nombre60étaientencorevivantes
après.Il donnasouventdansses ouvragesdes preuves à leur arrivéeà New-York.Decesdernièresil intro-
des plus exactesà l'appui des faits précités et d'un duisit40danssespropresruchers.Il augmentalenom-
grand nombred'autres qu'il avait expérimentés;il bredesespopulationschaqueannée, sans égard pour
fournitparticulièrementles principesles plus impor- la dépense,que d'ailleursles profitsqu'ilretira de la
tants et les plus intéressantstouchantle nourrisse- ventedu mielet des abcillessurpa^èront, surtoutdans
mentà donneraux abeilles,leur méthodedo construc- lesdernièresannées.Il jugeaque l'élevage des reines
tion des rayons,la ruche à feuillets,la maladiedu ne rapportaitrien. L'apicultureexcitait chez lui un
couvaincauséepnr l'humidité,etc., dansses lettresà enthousiasmeintense, et il se fatigua tellement au
un apiculteuréminentde la Suisse,M.C.F. P.Dubied. travail de l'apier que sa vieen fut probablement abré-
Ces dix-huit lettres fort longues d'Huber, dont la gée. Ses succèsfurent cause que beaucoupd'autres
premièreestdatéedu 12octobre1800,et la dernièredu s'adonnèrentà l'élevagedesabeilles.
12 août 1814,furentécritesen partie par Huberlui- Il fonda une banquoà Jefferson,dont il fut le
même,en partiepar sa femmeou sa fille à qui il les caissier(ses abeilles ayant fourni le capital); mais
dicta. Autant que je le puis savoir,ces lettres n'ont durantla récoltedu mielil abandonnait sa banqueaux
jamaisététraduitesen Allemand. soinsd'employéset allait d'unde Fesruchersà l'autre,
surveillanten personnetout le travail qui s'y faisait.
Le chiffredesescoloniesmontajusqu'à 1400.
ADAMGRIM. M. Grimmétait très méthodique,et tenait exacte-
AdamGrimmnaquit en Allemagneen 1824.Son ment les comptes de son exploitation. Ses livres
pèveélevait quelquesruchéesqui excitèrentun si vif prouvèrent qu'en uneseuleannéeil avaitretiré 10.000
intérêt chez Adam,qu'il nefut content que lorsqu'il dollarsde sesabeilles.
BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS EMINENTS. 487

JOHNS. HARBISON. unedesmodifications quelconques de cette dernière


Parallèlementà l'inventionde sa ruche,M.H. fit un
M.JohnS.Harbisonqui, depuisl'année1857a tenu grandpas dans la voiedu progrès en présentant au
une place si importantedans le monde apicole, et publiclesboîtesà sections.Elles furent exposéespour
acquisune importancetoute spécialeen développantla premièrefois à la grande Exposition-foireCali-
les ressourcesmellifèresde la Californie,naquit à forniennetenue à Marysvilleen septembre1858,et
BeaverCo.Pensylvanie,le 29 septembre1826. excitèrentbeaucoupd'intérêt.M.H. appor:aquelques
Les premières années de la vie de M. Harbison perfectionnements moinsimportantsà sa ruche, mais
s'écoulèrentdansune ferme; et son père étant grand ne tentajamaisde l'adapter à l'usage de l'extracteur,
apiculteur, cultivant les abeilles à l'anciennemode car il mettait seulementtoute sa confiancedans la
dansdesruchesen boiset en paille, le filsse familia- productiondumielen rayon.
risade bonneheureavecle bourdonnement et l'activité
industrieusede la moucheà miel, et y puisa l'amour
qu'il lui porta par la suite.
Des pertes causéespar l'hiver et peut-êtreaussila
* fièvrede l'or» qui s'était emparée desesprits avec
tant deviolenceaumomentdes premièreset merveil-
leuses découvertesfaites en Californie,engagèrent
M. H. à aller chercherfortunesous un climatplus
propice, et il arriva en Californieen 1851.Peu de
tempsaprèssonarrivéenousle trouvonsà CampoSeco,
rn AmndorCo.campementdes mineurs.
Il fit venir bientôtde l'Est une colonied'abeilles.
lille ne renfermaitqu'unpetit nombred'insectesà son
arrivée; maisla formationen ruchéede cette faible
populationentre les mainsexpérimentée--: de M II.,
sonaccroissement rapideet la grandequantité de miel
recueilli, démontrèrentque la Californieétait une
mined'or pourl'apiculteur ; eten1S57 M.II. se ren-
dit dansl'Est poursefaire expédiersousses yeux un
grand approvisionnement de colonies.Soixante—opt.
p:'ovenantdesespropresruchersde Pensylvanie, furent
préparées,et, après un voyageà travers l'Isthme, à
Snn-Franciseo,puis jusqu'à la rivière Sacramento,
c'est-à-dire une distanceparcourue de 59UOmiles,
9.500 kilomètres le voyagede plus longuehaleine
qu'aientjamais fait des abeilles,cinq coloniesseule-
mont avaient péri sur l'ensemble de l'expédition. JOHN S. IIAUCTSON.
D'autrespopulations étaient à la vérité si affaiblies,
que,aprèsqu'onleseût réunies,il ne resta sur l'envoi La floremellifèredela Valléedu Sa"ramentonynnt
que cinquantefortes colonies.D'autres expéditions été écrasée,détruite, enraisonde l'envahissement,par
d'abeilles,plus impôt tontes et mieux réussiesfurent la culture des céréaleset desarbresfruitiers,dester-
faites par la suite, et provenantde celles-Iii.et de rains couvrait,M. Harbison,ne parvenantplus
leurs accrois^ettenijsuccessifs, 210 coloniesfurent qu'elle
à s'assurerles grandes récoltesde miel qui récom-
100
venduesau touxde dollarsla colonie.
pensaientautrefoisles plus faiblesefforts,s'associaen
I:e succèsà,rra une in'l ulfionà l'importationde> 1809,avec M. R. G. Clark, pour l'exploitation des
abeillesenCfciitr.rcu: et à l'automnede ]";10plus de étenduesde mellifèresencoreviergesdu comtéde San
10(10 roirlotictz +uieD1expédiéesdnn = cet étnt; innis Diego.Un grand succèscouronnaleurtentative, et en
en raiscnde 1 icespéTietcede l'expéditeur, il n'en 1S73la premièrecargaisoncomplètede miel en rayon
survécutpbsmène 2(0. fut envoyéepar le continent, donnant au miel de
Lorsque 1èîe de 1îrtf ort&lkn fut devenueune Californieune îenonnréeuniverselle.M.Clark vendit
chcsedu pas?4,M H denna tCutesoi attentionau sa part d'associationen 1&73.A un momentdonné
perfocticiiHirçcûfala rucV.eDurantfts voyagesdans M.H. sevit à la tète dé fOOD colonies,et l'une de ses
l'Ert, en 1VÎ.7,il avait été attiré far la ruche que récoltesles plus importantesfut de 60,000livres de
Lai.astrcthavait nouvellementir.vemèu;mais après mielen rayons,productionde 300coloniesd'abeilles
l'avoir examinée,jugeatt qu'elle ne répondaitpas ce seulement.
qu'il attendait d'une ruche,à sonreiourenCalifornie M. H.eut quelquesdémêlésavec les arboriculteurs
il inventale modèlebien connufousle nomde ruche (producteurs de fruits), et le résultatdela querellefut
Harbison.Le fait que l'usase de la rucheHarbisonne la destructioncomplètede tout un rucher. On brûle
s'est jamais répanduau-delàde la Californiea suffi- habituellementun rusheren saturantchaqueruche de
sammentdémontréque M.H. s'était trompédansson pétrolepoury mettreensuitele feu; mais dansle cas
raisonnementet dans les conclusionsauxquellesce ci-dessus,touteslesruchesfurententasséesles unessur
raisonnement l'avait conduit;et mêmeen Californiela les autreset brûléesen masse.
rucheHarbisonse voit aujourd'huirapidementaban- En 1861, M. Harbisonpublia son ouvrage Il The
donnéepourla Langstrothautrefoisrepoussée,ou pour Beekeeper'sDirectoryo, de 440pages.Lesillustrations
488 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS
sont de premierordre,et le sujet est traité à fond
; de ble, ont été finalementadoptéespar les apiculteurs,et
sortequ'au lieu d'être un simple livre de publicitéà sont devenuesd'un usagecourantaux Etats-Unis.
l'adresse de la ruche Hnrbison,c'est un ouvragede Le capitaine n'a. d'aucune façon suivi le sentier
valeur que tout apiculteurpeut avoiren sa possession.battu par les fabricantide fourniture3apicoles;mais
L'éditionest pourtantépuisée,et cet ouvrageest diffi- il reconnaitavecgrandplaisirqu'il est plus redevable
cile à trouver aujourd'hui. — (Rémméd'un article au père Quinbyqu'à tout autre pour fes débuts en
paru dansles Gleaningtin BeeCulture du Ir mai 189.3; apiculture,et ce fut le systèmedo rusheset de cadres
écrit par J. H. Martin(Rambler).

CAPITAINEJOHN G. HETHERINGTON.
L'hommequi dansle mondeentier a possédéet diri-
gé le plusgrand nombrede ruchers, est probablement
John S. Harbison,puifqu'à un momentdonnéil a eu
jusqu'à 6000colonies.Maisce ne fut quepourun temps
trèscourt. Depuisle CapitaineHetheringtona tenu la
tête; durantune période de près de 20 annéesil a eu
l'exploitation la plus importantequi soit au monde,
possédantla plupart du temps quelquechosecomme
3000colonies.Surces entrefaites,M.W.L. Coggshalla
porté le nombredessiennesà S200.Quoiqu'il en soit,

CAT-ITATNF
jonxc. rrr.xiirriNCTCN.

à couvaindo Quinbyqu'il adopta et perfectionnapar


la suite. Aun certninmomentle capitaineeut prenne
toutessesnbeillo,sur le cadre Ho:hcrisi^tim-Quinby—
cadroclos aux deux boutsou ferméen rensverticalj
maisà présent,si nousne fnisonspas erreur, ses Colo-
nies sont distribuéessur dosQuinby,et lecadroconnu
commoétant lo VnnDcu?en,ouvertauxextrémitéset
à supportsdo métal. Pour los climatsplus froid) le
capitainopréfère,croyons-nou*, les cadresformasaux
deux bouts; iiitis dansse3ruehcr;do Virginieil fait
usagede préférencedescadresouvertsVan Deiiscn.
On no Fait pns assez généralementquo la cni:'o
étnnchod'expédition,nlljr'lIrtl'hliid'un ira^o ptcqae
universeld.ins le mondo npiff.lo, lui doit son oiiï:ne
Loisque nous présentâmes retto c«i-,;oait publie, il y
a cinq années,ello fut recomninndro à l'ntlcnlinn des
fabricants,par les maisonsdo cou.missions qui firent
rcsorfr à cetix-,i l'it(• necdofabriquer désormais
leurs< nisscs d'aprèsle systèmeétam-he.
do la mémofaçonque la setion plus
C'ef-t]>te.-quo
hnutcquelargeacquitsa popularité.D'oltelle venait,
LECAPITAINE HETHERINGTON ENTEMTS DEGUFRRE. personne no paraissaitle ravoir; niaisM. Danzcnbnkcr,
lorsqu'ilvint à Medina,prétendit l'avoir vue pour la
le cap. Hetheringtona été une figureuniqueau monde premièrefoisà la Centonnniedo Philadelphieen 1876,
- non par sesécrits parusdans les journaux apicoles, rempliede rayonssuperbes.Il apprit par la suite que
; non parcequ'il a pris part à c'était le miel 'exposépar le capitaineHetherington.
puisqu'ils cont rares
de nombreusesréunions, puisqu'iln'a siégéque dans Quelo capitainefiit le premierà l'avoir présentée,on
très peu; mais parce qu'il a ménagé avec succès ne peut en douterpuisquetoutesles prouvesviennent
3000coloniespendantplusde vingt ans: et parce qu'il à l'a; pui de cesenz.
a introduit beaucoupd'améliorationsprécieuses,amé- M. Hetheringtonfut lo premierà rendreréellement
liorationsqui, aprèsun lapsde temps assez considéra- oratiquele cadreà montantspleins. A la vérité c'est
BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS EMINENTS. 489
M.Quinbyqui l'avait inventé,et avaitété bienprèsde cadresà sa Lanquille manièredepuisdixoudouzeans.
lui donnerla touchefinale.Mais commeau début Il nousdit que,grâceà eux, il pouvaitmanipulerdeux
M.Quinbys'enservaitdanssa formede ruchespéciale, ou trois fois plus de coloniesavea la mêmesommede
ses cadresétaient loin d'être d'un maniementaussi travail,qu'il ne le pouvaitfaireavecle vieux système
aiséquedansle systèmeparticuliermis en usagepar de cadre3Langstrothsans espacements fixes; et pour
le capitaineHetherington;et c'estdelà quele cadreet nousen donnerla preuveil nousmontracommentil
la ruche Hetherington-Quinby, d'un usnge tellement manipulait les premierspar séries de deux, trois,
répanduaujourd'huidans certainesparties du New-
York,tirentleur origine.
Denosjours,oùla questionde la transparencedans
lesfondationsestsi hautementappréciée,il peut être
bonde sesouvenirque M.Hetheringtonfut probable-
mentle premierà obtenirla véritablefondationdia-
phane.Ceuxdenousqui ont achetéil y a des années
l'articleà fondplat de Van Deusenvoudrontbiense
souvenirqu'il n'yen avaitpas de plus clairni de plus
beau; maisnoussaurionsdires'il avait la mêmeflexi-
- bilité quela fondationdiaphaneWeed.
Ce fut aussi le capitaineHetheringtonqui eut le
premierl'idéo d'incorporerun fil de fer tenu dansla
fondationelle-même.Un brevet lui fut accorda,et
pendant des annéesles Van Deusenfabriquèrentce
qu'onappelaleurfondationà fondplat et garnie de fil
dofer,sous la suprématiede M.Hetherinj; on.
Sousle rapportde l'nrêtede cire dans le miel en
rayons,ce fut le Cupt.Hetheringtonqui le premier
compritla nécessitéderéduirela proportionde cire n
lajbasede la cellulepouren donnerautantquepossibb
auxparois.
Les ressortsdes hausses,n'ayant pas exactement
peut-êtrela formede ceuxquenousemployons aujour-
d'hui,maiscapablesnéanmoins d'exercerunepression
surlessectionstandisqu'ellessontdansla hausse,sont
dusà l'inventiondu Capt.J. G. Hetherington— du
moinsil a commencéà en faireusagedès1872et s'en JULIUS HOFFMAN.
estservisansinterruptionjusqu'àce jour. Ceseul fait
prouveen faveurde leur utilité pratique; et il es; quatre,qu'il enlevaitd'un seulmouvement ; comment
les
singulierque npieulteurs Ïle notre époque n'en aient illes glissaitd'uncôtéà l'autre dela ruche: comment
pas reconnu l,lus tôt la valeur.— E-R, lloot. il pouvaitmanierses colonies par moitiés ou par
quartsnulieudo par un seulcadreà la fois.
A cette époque (1890)les apiculteursmodernes
JULIUSHOFFMAN. n'employaientpresque excluivement que le cadre
Julius HotTmnn, l'inventeurducadrequi porte son Langstrothsans espacementfixe, à l'exceptionpeut-
nom,et dontla venteest si répanduedans tous les être du Quinbyà montantsdroitset pleins dont on
Etats-Unis,naquit à Grottknn.provincede Silésie, faisaitusagedans certaineslocalitésdu New-York ; et
Prusse,le25octobre1838,à quelquesmillesseulement l'idée d'un,cadre .à espacementautomatiquesemblait
de l'endroitoù le Dr Dzierzonpassa la plus grande une choseabsolumentimpraticableà l'c'prit de la
partie de sa vie nu milieudesabeilles.A la vérité,il moyennedes apiculteurs ; mais au point de vue de
visitale docteurdanssajeunesse,et il nppritbenucoupl'économiede travail, l'importanceet la valeur du
de ce grrnd maître en apiculture.Il ne faut pas cadreHoffmanà espacementautomatiquenous frappa
s'étonnerdoncsi aux lumièresd'un tel Gamnliel,le si vivement,qu'à notre retour mêmede la visiteque
nom d'Hofmnna pénétré dans p<;-que toutes les nousavionsfaite à cethommeéminent, nousle dimei
demeures oùl'on s'intéresseà l'apiculture. dansnotrejournal,les Glennlivjs in BeeCI/lll/te,Nous
En 1862M. Hoffmanquitta son | ays natal et alla ne tardàmesPli.,à adopterce systèmede cadresdans
s'établirà Londres.Quatreansplustardil se renditen nos propresapiers; et l'expérience nous démontra
Amérique,et s'établit à Brooklyn,New-York,où il qu'onpouvaitle manierrapidementet avec facilité,
acceptaun emploi dans une affaire de pianos et quedansun grand nombred'opérationsà faire dans
d'orgues;maisil lui fallait desabeilles,car soncœur lerucheronpouvaitépargnerbeaucoupdetemps fort
et sonâmeétaientà l'apiculture.Comme on a peineà précieuxbienmieuxqu'avec les anciensmodèlesde
trouverplacepoureleverbeaucoup d'abeillesdansune cadressansespacement fixe.Lemondeapicolequi ne
cité aussi fopllleuse,il se transportaà Fort Plain, partageaitpas notreenthousia?me, ne mit d'abordque
New-York, où il s'instnlla au printempsde 1873.Au fortpeud'empressement à accueillirl'Hoffman
; mais
boutde peu d'annéesle nombrede ses coloniesavait aujourd'hui,(1902)c'est-à-direaprèsdouzeannées,ce
atteintle chiffrede400.En1890il en avaitenviron700, cadre a pris le premierrangdans presquetoutes les-1
toutessur descadresHoffman,et il se servaitde ces ruchesmisesenventepar lesprincipauxfabricantsde3
490 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS EMINENTS.
Etats-Unis. Pour tous détails concernant le cadre une heure un quart, c'est-à-dire à la moyennede
Hoffman,voirCADRES FIXES.Il serait peut-etre bonde 1000livresà l'heure; et dansl'opérationétaient com-
remarquerque le cadreHoffmand'aujourd'hui tout en pris l'enlevage des rayons de la ruche, le brossage
différantdanssesdétails de celui d'originea conservé des abeilles,le désoperculage,l'extraction,la mise du
sontraitessentiel,c'est-à-direson espacementautoma- mieldansles barilletset la remiseen place desrayons.
tique. Cerecordest le plus remarquable,étant donné surtout
M. Hoffmanest encore un apiculteur de quelque que les paniersdml'extracteuremployésne se renver-
importance,poursuivantsonaffaired'une façon paisi- sent pas d'eux-mêmesque « l'opérateur * est de faible
ble, etn'écrivantqu'à peinepour lesjournauxapicoles. constitutionet que lesaidesont au-dessousde 16 ans.
Lesautresrecordssont,,900livresen une heureà deux
hommes;et 2500livresen un jour, à un opérateuret
deuxaides.
W. L. COGGSHALL.
W. L. Coggshallpossèdeet manipule lui-même de
3000à 3200colonies— il n'en sait pas exactementle
nombre.Ces colonies sont distribuées dans quinze
apiers différentsdont lo plus éloigné està environ
40 millesde celuioù il réside.Ils sont disséminéspar-
mi leshauteurssituéesentre les la' s Caynzaet Ska-
neateles,etl'ontrouveraitàpeinedanstoutela province
une meilleuresituation pour une exploitationapicole
de cette importance.Ila aussides apiersdans l'Arizo-
na, le Coloradoet Cuba.Sonfrère, David C., autrefois
son associé,es-t propriétaire aujourd'hui de quelque
chosecomme600colonies,et à eux deux ils couvrent
presquetout le territoire entrelesdeuxlacs,avecleurs
apiersqui s'alignentà deuxou troismillesde distance
les uns des autres.
Il n'y a probablementau mondenul hommequi
recueillede chaquecolonieun aussi grand nombrede
livres de miel avec aussi peu de labeur, que W. L.
Coggshall.il est vrai que la rapidité avec laquelle lui
et ses aides extrnyent le miel est phénoménale.Un
magasin à extrnire, un extracteur et toutes autres
dépenilan-es,sont installées dans chaque apier: et
M. Cojrgshall a l'habitudede prendreaveclui deux ou
trois hommes,ainsi qu'un chargementde barillets,de
futailles et de demi-barils.Arrivésau rucher, les
hommesrevotenttous leur costumespécialde travail,
sorte d'armure,parceque nul équipementà l'épreuve
despiqûres d'abeillesne répondraità leur besoin.Ils W.L. COGCM1ALL.
commencentalors à extraire, non d'après la méthode
orthodoxe:leur manièred'opérerferait dresserles che- M. Coggshall placeen premierla localité,l'apiculteur
veux sur la tête de la plupart des apiculteurs.Les en second,lesruchesen dernier.Deuxchosesattestent
ruches sont ouvertes brusquement— oui, on donne qu'il croit fermementcc qu'il dit: la premièreest
mêmeun coupde pied s'il est nécessairepour que In qu'il a un desl,lu; beause emplacements du monde,au
chosese fasseplus vite —ils lancentdesflotsde fuu>ét cœurmêmede la granderégiondu sarrasin,si fameuse
entre les cadres,ils donnentune secousseaux riyons pour ses récoltesimmenses; In secondequ'il est lui-
pour les sortir, et les agitant nerveusementd'un mou- mêmeun homine alerte, tout à son affaire,toujours
vementparticulier,dont M. Coggshallet ses aidesont en mouvement,toujoursétudiant les moyenst*<splus
acquisl'habitude, ils en secouentpresque entièrement rapides,et toujoursà l'aft"îtdesdernièresméthodes.Ses
lesabeilles.Le peuqui en reste est balayé des rayons ruches— bah!moinsonen parlera mieuxcela vaudra.
au moyen de deux ou trois coupsde brossedonnés Elles sont n'importe quoi et elles sont tout, mais
avecune fougueverjrettede menusbrins de joncs,que généralementdu modèlede la Langstrothhuit cadres
l'apiculteur porte attachée à sa personne.L'air peut - celles qu'ila eu l'occasiond'acheter de ses voisins
être remplid'abeilles prêtes à se servir de leur dnrd, moinsheureux,qui avaienttenté la culturedesaboilles
peu importe; l'opération continue quand même,Les et n'étaient pas parvenusà leur fairerendreun profit.
rayons,à mesurequ'ils sont débarrassésdes insectes Il a coutumede prendre ces mêmesabeillesdans les
sont déposésdansleshausseshabituellesplacéessur la mêmesrucheset sur l'emplacementmêmeoù ellesse
* voitureà bras.Gitôt
quequatrehaussessont pleinesde trouvent, et fait en sorte qu'elles lui rapportent un
rayonsla
des garçons amènela voiture à bras au gros intérêt ; prouvantainsi qu'il y a quelquechosede
magasinaextraire, oùles rayons sont désoperculéset plusque la localitépourvousfaireobtenirdu miel.
extraits avecune rapiditéqui défietoute concurrence. M. Coggshallest, en un certain sens,l'apicultenr le
Un des Ilopérateurs-éclairs* de Coggshallet deuxaides plus remarquabledesEtats-Unis.Bien que la majorité
enlevèrentune foisdes ruches 1400livresde miel en d'entre nous se rendent compteque nous ne pouvons
BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS EMINENTS. 491
nous permettre de faire usage des ruches et des dans leurstentativesdu début,ses succèsexcitèrent
méthodes(lescoupsde piedset lesmenacesde piqûres) l'enviede tout le voisinage.Chacunvouluts'embar-
employéespar lui, cependanton ne peut nier qu'il quer dansl'affaire,Et de fait, un si grandnombrede
obtientde grandsrésultatsen dépit desaiguillons,et compétiteurs s'élevaqu'ilsruinèrentsonemplacement.
malgréle pillageet les équipements grossiersqu'il se Quelquesarticlesqui lui tombèrentsous les yeux,
faitlui-même.— E.R. Rout,dansles- Gleaninys* du soit dans notre journal, soit dans l'Arnerican Bee
1erdécembre 1899. Journal,en particuliercertainssignésdeE. Gallup,lui
inspirèrentl'idée que la Californieétait la contrée
propicepourunhommedésirantse faire une spécialité
J. F. M'INTYRE. de la culturedesabeilles ; en conséquence le 7 décem-
bre 1881,il prit congédesa familleet de sesamiset
J. P. M'Intyre naquit le 1er novembre1857,à partitpourle paysdel'or et du miel, mais non, nous
Ontario,Canada,à huit millesde Brantford.Commedit-il, sans quelquesregretsde sa part, lorsque,se
beaucoupd'autresfilsdoleursœuvres,il fut élevédans retournant,il vit sa mère deboutsur lo seuilde la
une ferme,et n'alla à l'écoleque l'hiver, pnrce que maisonet tenantsonmouchoir surses yeux.Il atteignit
l'été il aidait aux travauxdes champs.Il était l'aîné LosAngelos,et arrivajusteà tempspour y assister à
d'une famillede sixenfantsdonttroisgarçonset trois uneséancetenuepar l'Association des Apiculteurs.La
- filles.Il avait l'esprit investigateur,aimait le jar- il fit connaissance d'un grand nombrede vieuxpion-
dinage,mais détestaitles travauxde la ferme.Son niersde l'apiculture; c'est à qui d'entreeuxlui ferait
père n'élevait pas d'abeilles,bien que ses voisins le meilleuraccueilet ilsle nommèrent.membrehono-
s'adonnassent à cette culture.Intéresséet charmépar raire de leur association.Ayant été informé que
ce qu'il en voyait,le jeuneM'Intyre,à l'âge de15ans, M. Gallup désirait vendreun apicrde70 coloniesà
avecun capitalde12dollarssur lesquelsil en consacraVentura,Californie, il l'acheta, ainsi qu'un autre de
7 à l'acquisitiond'unecolonied'abeilles,fitsesdébuts 40colonies.Il se construisitune petite maisonsur les
en apiculture.Plus tard, la publicitélui ayant fait terrainsdugouvernement, et la premièreannée,qui ne
connaîtreles traités apicolesde Quinbyet de Langs- fut pastrès bonne,il retira encore800dollarsde sa
trolh, il achetale premierpnrcequ'il expliquait les récolte.Unpeuplus tard il épousala filled'un autre
mitxtères de la ruche,et bientôtaprèsil construisitune M.Wilkin,et en 1SS6,aidédesa femme,il
- -:------fucheil cadresmobiles—la premièrequ'il eut jamais apiculteur,
retira 42,000livresde miel de 240colonies,dont le
produit fut vendu2000dollars.En 1883,À. Wilkin
transférantunepartiede sonrucherprincipalde Sespe
Creekà Ventura,laissasonancien emplacement à son
beau-fils.Celui-civint s'y établir,acheta des abeille3
dansle voisinage, et enfità sontourson apierprincipal.
Il avaitaussiun rucherannexede 150colonies,surles
terrains du gouvernement, à troismillesde distance,
qu'il venditparlasuite à M.R.A.Ilollcy.M.MeIntyre
a aujourd'hui500coloniessurl'ancien emplacement
Wilkin,à SespeCreek.Il prétendque c'est toutce que
l'endroit en peut supporter.Il sembleremarquable
qu'aucunendroitdesEtats-Unisne puissesnlllreà un
aussigrand nombre.Dece faitnouspouvonsnousren-
dre somptedes immensesressourcesen nectar que
renfermentquelquesemplacementsde la Californie.
M. MeIntyre travailletoutes ses abeilles lui-même,
avecl'aided'unseul hommeau magasinà miel,pour
extrairelesrayons.
M. Me Intyre a l'honneurd'avoir été nommépour
sa provinceinspecteur enchef dela maladiedu couvain
connuesouslenomde loque.Enoctobre1884,investi
des pouvoirsnécessaires,il débarrassale comté de
300coloniesmalades.Deux ruchers entiers furent
trouvésravagés par la maladie.Tous deux furent
détruitspar le feu. Ondit qu'aujourd'huile comtéest
presqueentièrementdébarrasséde la contagion.—
Gleanings in BeeCulture,du lr juillet 1800.
J. F. M'INTYRE.

vuedece modèle.Parla suiteil devint]po«esseurdu M. H. MENDLESON.


Cook'sManualet decelivre il s'abonnaaux Gleaninq M. H. Mendlesonnaquità Kerhonkson,Ulster Co,
in BeeCultureet à l'AmericanBee.fourmi Il acheta New-York,de parents Allemands,le 22 février1853.
alorsun extracteurà miel. Par son aide il retira en Sonpèreétait engagédansdegrandesaffairesde toutes
moyennedejsonapier150livrer dejmiel par colonie. sortes,maisonsde commerce,fermes,etc.
arrivé à tant d'autresapiculteursheureux Çn 1809,M, Mendlesonpère prit deux colouiei
Comme4il_e3t
492 BIOGRAPHIES DES AP1CULTEUKSLES PLUS EMINENTS.
d'abeillesen ruchesen bottes,pour se rombourserde M. M'Intyre la manièredo travailler la t610 et te
marchandisesqu'on lui devait.Il les abandonnaà son fer-blanc.A Venturail rabattaitles douxboutsdoplus
fils; maisjugeant que le profità retirer des abeillesne do 3000bidonspar jour — c'était quelquescentaines
valait pas la poinodos'en donnerl'embarras,il refusa de plusqu'il n'en repliait chezM. Wilkin.
d'aidor dans cette voiele jeune Mendlesonen toute En 1882M. Mendlesonacheta un rucherdo partà
autre manière, Cependantla« fièvre des abeilles demieavecun desplusgrandsproducteursde miel do
s'était déjà fortementemparéede celui-ci,et ces deux la régionde New-IIall.Deuxannéesplus tnrdil vendit
coloniesfurent l'originod'une entreprisequi l'a placé sa part d'associationet retournaà Vontura,où il eut
aujourd'huiau nombredes apiculteurs les plus émi- unebonnepositionpendantl'hiver. En 1881il acheta
nent*Je l'Amérique. un apier à Coleta,à 40 millesdesa résidenceprésente.
Il vendit son premiermiel à raisonde fr. 1,25 ou Transportantle3 abcillos dans son propre eomtéil
fr. 1,50la livre, en sectionsdo deux livres,et le miel extraya 17,000livrer qu'il venditau prix do 6 et 7
extrait 1 fr. Il dit que par nos conseils,il a toujours sous,tandisque sesvoisinsdo Ventur*étaient obligés
hiverné se? abeilles avec succès en calfeutrant les do vendrele leurà 3 et 4 FOIn,Il transportanlots ce
ruches.Il fut atteint de sa passionpourla Californie rucherà « l'Avenue». L'année 1885fut miuvui-o En
en entendantpailer de la récoltedo 48.000livres faite 1S8ÎÎ il extrnya17,000lirros. LAfoliodo piquera em-
vu 1878par R. Wilkin, L'année suivante 1S79fut para alors do ses abeilles, elle* pirp-ucnt tout ce
néfaste pour la Californie.En 1880 M. Mendlesonqu'ellesvoyaient bouger,ot s'uttiirpiinonimémoaux
s'embarqua pour cet Etat son jour de naissance poteauxdo palissado.Cette dispositionoMtgoia les
22février.Ayant laissédo la neigoet de la bouodan' transférer,bien qu'ellesn'nlontpas recueilliplii3de la
moitiéde la récolte.Onn'obtint quuna petite récolte
en lSf7,Fn 1888il s'assuraltf.00'1livre.dotnol Nou-
vel insuccèsen 1889.En IS90il rocuoillii12.000livrer
10,000en 1S91;l'annéo IS92fut pe* fertile II com-
mença1893avec700colonieset en porta le noinhroà
1000,récoltant38.000livresde miel de *aut:e.Mobili-
sant son npicr aux champs de fèves, il en vhllnt
8,500livres de plus. I:'eiinstructionsn'ayant pas tté
suivies,il perdit deux extmetions cette annéeIV.La
mêmean*u-e1893il recueillit«tinsle rucherortil rési-
dait, seulement14.000livres de miel. te total do ses
extractionsen 1893fut d'environ *5 tonnes-Cesgros
chiffres montrent le cours irênér.ildes Eu'et'<!Je
Al.Mendie-oncommeapiculteur,ut «ontau nombie le»
ilus fortsque nousayonsjaunis eu a enregistrer.

CHARLESDADANTEr SON PyLq-


ChnrlosOid»nt naquitduns un villogalîChnmpignï
(Département doIlaute-Mamo)le 22mil 1817,etin^i-
rut lo Iftjuillet 1902.Etiint ieuin homimil voy'£«*
pourunemaisondo mcrcerisot nouvevi'é*,et foo(4
lui-mêmeunemaisondi gro-i,qu'il céli par 1%"l,t..
pour s'associeravocson hem père pour 11Jirectija
d'une tannerie. En 18IVÏil vint aux Elat-UnisOtt-03
l'intention de so livrer à li culture in»«ncivedn la
vigne,cultureaveclaquelleil était familinri'é.tPI"Ji'
M.Il, «r.vni..soN. sonplusjeune Age,puisquec'était la principaledo son
pnys natal. Il ne savait pas un seul mot d'Anglaisà
-
le New-Yorlt,et trouvantle" p"-<--hcrset les amandier cette époque,maisavocl'aided'un dictionnaireil f'en
en fleur3à Sacramento,Californie, en mnrs>, ce eban rendit mnitrobientôt, de façona pouvoir,quntroannées
gementlui fit la meilleureimpression.Il prit alorslf plus tard, écrire en cette languedes articlespour les
vapeur pour se rendre à Venturll.Là M. WiJkinle journaux;maisil ne parvintjamaisà prononcerl'An-
reçut et lui fit le meilleuraccueil-Chezlui il trouva glaiscorrectement.
tout en ordre et arrangé avec soin — les ruches En 18fi4,un amourpourlesabeilles qui s'était déjà
repeinteset disposéesen pilescarrées Letrnvnilétait révélé dnns son enfance,s'nfl'ermitde nouveauchez
régléd'nvnncc,pour éviter tout retard Ln Técoltede lui,et il obtint deux ruehées d'un ami. Aprèsavoir
M. M'ilk'inpour l'nnnéeISSUfut do 48,000 livres, qu'il essayéln ruchoacadresmobilesparallèlementnuvieux
vendità unemaisonde gros de LivPTrool, Anileten-e. modèle Européen» allongé» et diviséhorizontale-
Pouroccupcr tout sonpersonneldumnil'hiver.M.WiJ- ment, il renonça définitivementà cette dernière,'et
kin achetades machiner à fabriquerles bidonsde une. en F68 tenta d'engager les apiculteurs français à
deuxet dix livres,et n ce trnvnil il em^loyiM.Mend- essayerde la Lnngstroth ; mais M. BDIIIOt, rédacteur
lemn. Après bon nombre d'e^ms infructueux,on d'un journal apicoleFrançais,qui n'ajamais cesséde
parvint à faire de très bonsbidon*.Aprèsavoirbien lutter contreles progrèsenvahissantsdes cadresmobi-
• apprisAr souder, M. Mendlesonalla enseigner à les, bien que d'autres magazinesparas depuis ea
BIOGRAPHIESDES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS 493

Franceaientaccomplil'œuvrequ'il aurait pu' si bien pratique,qui a tant combattupour l'introductionen


faire,lui fitunevive opposition.Vers cettemêmeépo- Franceet en Europe de l'Apiculture Moderne, telle
que M.D. essayad'importerdes abeilles de l'Italie. qu'elle est pratiquée,et qu'il lau pratiqe lui-même
En 1873il serendit en personnedans ce pays, mais
il n'obtintun pleinsuccèsqu'en 1874,où il parvint à
importer250reines. Cesimportationsse continuèrent
plusieursannéesde suite. En 1871il avait commence
à établirun rucher annexe,et tugmenté rapidement
le nombredesescoloniesd'annéeen année.En1874il
prit pour associé son fils Camille P. Dadant, alors
âgéde 23an3,qui avait été élevéau milieudesabeil-
les.Depuis1876ils dirigèrentà eux deux, cinq apiers
de 60à 120colonieschacun.Ils font en grandlecom-
mercedumielextrait—la productionde leursabeilles
ayantété en 1884de 36,000livres. MM.Dadantet fils
sont au nombredes plus grandsfabricantsde fonda-
- tionsderayonsdu monde,si même leur maisonn'est
pas la plus importante.Débutantavec 500livres de
mielen 1878,ils ontatteinten 1884le chiffreénorme
de 59,000livres et en 1904,110,000livres.Le pèreet
le filsontbeaucoupécrit pourlesjournnuxAméricains.
M.C. Dadantest plus connudans les revues Euro-
péennes,et a été un desprincipauxécrivainsqui nient
fait connaîtreen EuropelesméthodesAméricaines ;
et la ruche Langstroth—Quinby— Dadant, qu'il a
introduitau vieuxmonde,est beaucoupemployéesous
- , le nomde rucheDadant.Il publiaen France,en 1874,
un Petit Coursd'Apiculturepratique,C'est à lui que

CAMILLE
P. DADANT
aux Etats-Unisdepuis de longuesannées,ainsiqu'à
l'hôtesi affableet si charmant.—E. B.]

LE Dr C. C. MILLRR.
Un de ceux qui en très petit nombreont fait de
l'apiculturedes abeillesleur seule occupatione.t le
Dr C. C. Miller, de Marengo,Illinois. Il naquit le
10juin 1831,à Ligonier,Pen^ylvanie. Avesun grand
esprit d'indépendanceet une forte dosed'abnégation
frisantparfoisl'austérité,le jeune Miller poursuivitle
coursde ses études,et prit ses degrésau Collegede
l'Union,à Sîhenectady,New-York,à l'âge de 22 ans.
Contrairementà beaucoupde jeunesgensqui s'entre-
tenant eux-mêmesdurant leurs années de collège
arriventendettésà la fin de leurs études,notre jeune
ami prit ses degrés avec un surplus de quelques
CHARLESDADANT. 70 dollarsd'appoint,qui lui restaientsursesdépenses
courantesà l'école; maiscommenousallonsle voir
tout à l'heure,ce fut au dépensde sa constitution,qui
fut confiéela tâchedepréparer une édition revue et autrementaurait été forte. Il ne savait pas alors,
corrigéedu livrede Langstroth,et il a traduitégale- commeaujourd'hui,l'importancequ'il y a à observer
mentcelivrepourle fairepublieren Français. les règlesd'une bonnehygiène.Aulieude se reposer,
[Le traducteurdecet ouvrage,lors de son dernier il commençaimmédiatementsa médecine,et prit ses
voyageauxEtats-Unis,a eu le plaisir de passerquel- degrésà l'Universitéde Michigan,à l'âge de25ans.
ques jours chez MM.Dadantqui s'est actuellementAprèss'être adonnéà la pratique,sa santé précaire,
associésonfilsaîné. jointe au tourmentcausépar l'idée qu'il n'était paa
Il » plait à rendrehommageici an grandApioulteur danssa voie,l'engagèrentà abandonnerle champde
494 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LESIPLUS ÉMINENTS.
bataille au bout d'un an de combats.Il devint alors GILBERTM. DOOLITTLE.
commis,voyagea,se fit professeur.Il avait un talent GilbertM. Doolittlenaquit le 14avril 1846à Onon-
naturel pour la musique,que par un travail assiduil
daga Co., New-York,non loin de l'endroitoù il vit
développasi bien qu'il est aujourd'hui un des plus ictuellement (Borodino,New-York).Durant son en-
agréablesmusiciensdece pays.Connaissantsestalents fanceil avait été souventemployéde 10à 3 heuresà
exceptionnelsdanscet art, il est permis de se deman. surveillerla sortiedesessaimset à l'âge de huit anson
der pourquoiil a portéuniquementfon attentionvers lui donnaun essaimsecondairepour l'enrucherà sa
; et l'étonnement redoublera qunnd on
l'apiculture guise.Un voleur,cependant,vidasa ruchedeson con-
apprendraque del éditeurs de musique lui avaient tenu ; et commela maladiedu couvaindénomméela
offert des situations capables d'éblouir la plup:rt « loque « avait sévi danscette régionplusieursannées
de suite, ce ne fut guèrequ'auprintempsde 1869qu'il
put établir les fondementsde son exploitationd'au-
jourd'hui par l'achat de deux colonies d'nbeillep.
Commebeaucoupd'autres il débuta avec un ardent
snthousiasme,étudiant avec diligencetous les livrer
touslesjournauxtraitant de questionsapicoles ; mais,
peu semblableen celaà beaucoupd'autresaussiil ne
laissa jamais son enthousiasmese refroidir,et il est
oujoursaujourdhuiun observateurattentif desmœurs
le l'active abeille.Au pointde vue affaires,M. D. n'a
m quo des succèsen rpiculture — Lien que n'ayant

LEDrC.C.MILLER.

d'entre nous. Maisle Dr Miller a préféréun revenu


plus petit au milieu des abeillesavecla jouissance
d'un air pur, d'une bonnesantéet d'un bonappétit, à
de plusgrandssalairesdans l'intérieur des villes avec
la mauvaisesanté pourcompagne.
Commepour beaucoupd'autres,c'est le hasard qui
mit pour la premièrefois le docteuren présencedes
abeilles; en 1861sa femmecapturaun essaimqu'elle
enrucha dans un tonneau à sucre. Poursuivant des GILBERTM.DOOLITTLE.
dadaapar nature, les abeillesexcitèrentaussitôt son du ScientificBee-Keeping.
- intérêt. Tout en les étudiant et les manipulant,il
devint petit à petit véritable apiculteur,contrel'avis
et le désirde sesamis.En 1878il se consacraunique- j'mais un grandnombrede colonies— la raisonprin-
ment à la culturedes abeilles.Il élèveaujourd'huide cipaleen est pourainsidire qu'il n'a jamais vouluen
200à 400coloniesréparties en quatreruchersannexes. élever plus qu'il n'en pouvaitmanipulerà lui tout
Letravail desesruchéesest tout dirigédansle sensdu seul.En 1686il écrivaitdansYAmerican BeeJournal:
miel en rayons,et sa productionannuellese compte « Demoinsde50 colonies,d'abeilles(comptedu prin-
par tonnes.Il est essentiellementpratique,et enthou- temps)j'ai tiré en moyenne1000dollarstous les ans,
siastepourtout ce qui toucheà sa professionchoisie. ces13dernièresannées.Je n'ai pas eu à payer pendant
Son livre lAYear Amongthe Bees », sa multiple ce lape de tempsplus de 13journées d'ouvriersdans
correspondance pourlesjournauxapicoles,sesesquisses mon ru"ber, ni n'ai eu d'apprentis ou d'élèvespour
biographiquesqui précèdent,de mêmeque les articles m'aiderdansmontravail, bienqu'on m'ait fait beau-
de lui publiésdanscet ouvrage,donnenttout le carac- coup d'offrespourvenirpasserla saisonavec moi.En
tère de ton style. - B.R. Root. outredu travail que medonnentmesabeillef,je Woo-
BIOGRAPHIES DES?APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS. 495
cupede monjardin et d'une petite ferme(29acres); Il a accompliet poursuitnne œuvreunique en soi,
je suis chargé en outre de veilleraux propriétésde car il enseigneaux étudiants tout ce qui concerneles
mon père, de m'occuperde ma boutique et de ma insectesen général,et lesabeillesen particulier.Cha-
machineà vapeur,préparantdes sections,des ruches, que élève qui travaille à l'obtention d'un diplôme,
descaissesà claire-voie,etc., pour moi-mêmeet mes doit parcouriren sonentier la théorie des abeilles,
voisins; j'écris dans sept journaux différents, et étudierla structurede l'abeille depuis l'extrémitéde
répondsà unemultitudede lettres». M.D. produitdu sa languejusqu'à la pointe extrêmede son aiguillon,
miel en rayonset s'occupe aussi d'élever des reines et passerpar toutesles manipulationsdu rucher — si
pour la vente.Bienqu'écrivantbeaucoup,son fond de du moinson lui en fournit l'occasion : manier les
renseignementsne semblejamais épuisé, et il reste abeilles,couperles ailesdesreines,préparer et mettre
toujourspratiqueet intéressant. lessectionsen place,extrairele miel, etc. Il est pro-
En 1889il publia son livre, «ScicntificQueen-Rea-bableque dansmilleautresinstitutionsdu pays, sinon
ring », ouvragequi s'est beaucoupvenditet est pre-que dumondeentier,on ne fait de même.
universellement reconnucommele meilleurtraitant de Le Prof. Cookétait membreeffectifet influentde
l'élevagedes reines. Pour le détail de ses m'-thode*l'AssociationdesApiculteursde l'Amériquedu Nord,
, voirau chapitre» ELEVAGE
- particulière
DESRKIXKS » dontil a été président : il fut l'un despromoteursde
dansle courantde notreouvrage. l'Associationdes Apiculteursde l'Etat de Michigan,
dont il fut le président durant un certain nombre
d'années,et aida à formerla Sociétéd'Horticulturedu
LE PROF. A. J. COOK. Michigan,dontil fut membredu bureau pendant plu-
sieurs années.Il est très connu commeécrivain.Son
Albert J. Cooknaquit le 30 Août 1842,à Owosso,« Manual of the Apiary« a vu le chiffrede sa vente
Michigan.A l'âge de 15 ans il entra à l'Ecole d'Agri- atteindre19,000exemplaires,et les« Injurious Insects
cultureduMichigan, où il passa ses examensde pro- of Michigano, 3000exemplaires.Il est aussi l'auteur
à. 20ans. Après avoirobtenuses diplômesil de « Maple-augar
felleur; and the Suzar-busho, dontl'édition
alla enCalifornie, où, pendanttrois nns, il enseigna a été de 5000exempfaire«.Il a beaucoupécrit pour
lesjournauxapicoles,de mêmeque desarticlesd'inté-
rêt en général.
Dansla luttesoutenuecontrelesennemi'des insectes,
il a rendude précieuxservices.Lesremèdesqu'il a le
premierindiquéssont aujourd'huid'un emploijourna-
lier, et il a été probablementle premier à démontrer
l'efficacitéet la sécuritéde l'usage du vert de Paris
(PARIS GREEN), Mélangede plusieurssels d'acétate et-
d'arséniatede ouvre, pour la destructiondes teignes.
En décembre1893,le Prof. Cookquitta le Michigan,
pour se rendreà Claremont,Californie,où il occupe
aujourd'hui la chaire d'Entomologieau Collègede
Pomona.

FRANCISDANZENBAKER.
FrancisDanzenbakernaquit le 8 janvier 1837,près
je Bridgeton,New-Jersey.Songoûtpourles abeillesse
manifestade bonneheure.D'untour d'esprit inventif,
il semit à l'oeuvreexpérimentantdes modèlesvariés,
perfectionnés;mais ce ne fut qu'après avoir cultivé
lesabeillespendantplus de trente annéesqu'il attei-
gnit au rang éminentqu'il occupeaujourd'huidansle
nonde apicole,et ce fut dans l'été en 1888.A cette
époqueil appela l'attention de A. I- Root Co,sur la
valeur des assemblagesà queue d'aronde— ou pour
parler plus correctement,à tenons— dansla construc-
tiondesruches ; joint que la compagniea adoptépar
la suite.Acette mêmeépoqueonreconnutque cejoint
[ LEPROF.A.J. COOK. pourrait donner satisfaction pour l'assemblage des
caissesd'emballage,bien qu'oncraignitqu'il supportât
avecbeaucoupdesuccès.Puisil entracommeétudiant malles variationsde la température.Maisl'expérience
à l'Universitéd'Harvardet au CollègeMédicald'Har- a prouvédepuisque nonseulementilles supportetrès
vard,oùil suivitles enseignementsde Agassez,Bazen bien, mais de plus qu'il forme l'assemblagele plus
et duDr. 0. W. Holmes.En 1866il fut nommérépéti- résistant qu'on ait pu imagineren dehorsde la vraie
teur à l'Ecole d'Agriculturedu Micbignn,et en 1868 queue d'aronde,impraticableen soi pour ainsi dire
Professeurd'Entomologie et de Zoologiedansla même dansnotrecasen raisonde la dépensequ'elleoccasion-
école. nerait.
496 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS.
Et c'est ainsi que M. Danzenbakerprit de l'impor- plushautesquelarges.Bienqu'âgéde 65ans,à l'heure
tance,non parce qu'il avait une exploitation étendue où les faeultés du plus grand nombredes hommes
ou recueillait de fortesrécoltesde miel, mais parce commencentà baisser,notre ami est encoreplein de
qu'il a apporté de précieux perfectionnementsà la vigueuret d'enthousiasme. — E. R, Root.
constructiondes rushes en dehorsde celui déjà men-
tionné—l'assemblageà tenons.
Confiantdans les rayons minces,il défenditd'abord R. WILKIN.
lessectionsde 112carréset de 43 millimètresd'épais- R.
seur contrecelles de 106carrés et de 41id'épaiseur: Wilkin,dont la mort arriva en 1901fut un des
pionniersde l'apiculturesur la côte du Pacifique;il
mais après avoir fait visite au Capt.J. E. Hethering- s'était renduen 1875en Californieavec une cargaison
ton, il fut convaincuqu'une boîte plushaute quelarge d'abeilles,et
était nonseulementplus artistique, et p'Ui!en rapport par la suiteil s'établit dans la valléede
avec le3 objetsqui nom entourent, mais économisaitSespe. Ln premièreexpériencequ'il eut des abeillesfut en
encorel'espace dansla ruche, de sorte qu'on pouvait aidantà en préparerune cargaisonpour M. Harbison,
mettre plus de sectionsà la linusfe.Ce sont ces der-
nièresqu'il adoptapoursa ruche. qui était sur le point de quitter la Pensylvaniepourla
Californie.Cecise passaitvers 1850;et le résultat de
:ette opéiation, ainsi que la manière dont Harbison
'Icvintjpnrla fuite le roi d'abeilles de Californie,où
il possédaet dirigea à la fois jusqu'à 6000colonies,
sontaujourd'huifaitsd'histoire.
Larésidencede M.Wilkinétait à l'origine à Cadix,
dnns l'Ohio. Là il atteignit à une grande célébrité
commemaître en apiculture: et si nombreuxétaient
les conseilsqu'on lui demandaitqu'à la fin, pour
répondreà touteslesdemandesd'unseul coup,il écri-
vit une brochured'une centaine de pages,intitulée

FRANCIS
DANZENBAKER.

Plus tard il présenta sa ruche à chambreà couvain


pauprofonde,et par la suitela dédaignapour ce qu'il
nomme aujourd'huila Danzenbaker,pour laquelle il
fait usa.^ede cadresfermésaux deuxbouts,de sections
droites,et de séparateursà claire-voie.Cetteruche est
décrite en détail au chapitreRucHEs,chapitreauquel
nousrenvoyonsle lecteur.
M. Danzenbakeraccordele plus ferme crédit aux
sectionsdo 102X 125,et a prouvé à sa propresatis.
faction, et à celle de ses amis et de sei partisans, R.WILKIN.
qu'elle est de meilleureventeque la sectionordinaire
108,paraît plus belle, et court moinsle risque de se « Hand-look on Dee Culture.., qui à cette époque,
briserdurantl'expédition.VoirMIELENRAYON. 1871,eut uneventeconsidérable.
à se rendreen
Ila énormémentvoyagépar tout notre pays,a visité Onne sait pas ou juste ce qui l'engagea
beaucoupd'apiculteurs de marque, dana le but do Californie.Peut-êtreles succèsd'Harbison,qui l'avait
perfectionnerencoresa ruche s'illui était possible.Il précédé furent-ils pour beaucoupdans sa décision;
a pris part à nombrede congrès,est éminentdans ses maisaprèsqu'il se fut établisurla côte en 1875,avec
diaenssions,et persistetoujoursà défendreles cadres sa familleet un chargementd'abeilles,et eut produit
etoaaux deux bouts,1Mruchesbassetet les sections ces énormesrécoltes de miel de sauge, diu l'apte*
BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS. 497

aujourd'huicélèbrede Sespe,sa réputationquijusque M. Portera acquisson expérienceen apiculturede


là avait été toute locale,devint universelle.Làil pro- façontrès variée. Nédans la VirginieOccidentaleen
duisitde véritablescargaisonsdomielet lesvenditsur 1850,il émigraver3 le Nord, dans le Michiganavec
les marchésde Londrespendantde nombreusesannées. sesparents, en 1864.Ses parents se mêlèrentà la vie
Saplusforterécoltefuten 1884,oùrienquedeson rucher des pionniers,défrichantles forêts. Le jeune Porter,
de Se-peil obtint 60,000livresde miel.Le plus grand commele reste des enfants, fut contraint de laisser
nombredocoloniesqu'il ait eu à la foisdanscet apier l'écolepouraidersonpèr~>,et la conséquenceen fut
fut de 700.Pareil nombrecultiv; avec profit dans un que leur instruction des premières années fut très
seul apier, peut paraître, à un apiculteur de l'Est, limitée.
presqueincroyable.Maisà ceuxqui ont visité son em- Quelquestempsaprèsnoustrouvonsle jeune homme
placementavecses hautes montagnesde chaquecôté, à l'Ecole d'Agriculturedu Michigan,suivant le cours
et les bo?age3d'orangersde la vallée,un tel chiffrene du Prof. Cook.Ses aptitudespour tout ce qui concerne
paraît pas aussiimpossibleà accepter. l'apicultureeurentpour résultat qu'il se vit chargé de
Cesdernièresannées l'apier de Sespen été occupé la directiondurucherdel'Ecole.Il profitabiende cet
par le gendrede M.Wilkin,J. F. M?Intyre ; et depuis avantage,et devintà sontour propriétairede quelques
cette exploitation ne renferme qu'une moyenne de colonie3.Il eut à souffrirdesvicissitudesde la fortune,
- 600colonies. mais sesabeilleslui procurèrentdes ressourcespécu-
M.Wilkina été deuxfoisélu Présidentde l'Associa- niairespourcontinuerses études.La mauvaisesantéet
tion des apiculteursde Californie,et dans toutes les le manquede fondsle forèrent finalementd'y renon-
entreprisesde cette sociétéil a été une des liguresles cer avant d'avoirobtenucesdiplômes.
plusimportnntos,les plusmarquantes. Le hasardle conduisitensuitedansle Visconsin,où
il s'associaavecune dame.Bientôtil s'adonnade nou-
veau à l'iipi-uUurcavecsonsuccèshabituel.Maisune
W. L. PO:,T¡,:P'. foisdo plus sa mauvaisesant > le contraignità se ren-
dre an pnysde l'or, du soleilet du miel de luzerneen
M. Porter est ce qu'on peut appeler un spécialiste et ,là il ajeté le3 fondementsde sonavenir et de
dansle sensle plus strict du mot —c'est-à-dire qu'il 1881,
sa fortune.
fflréee.9ieula moyens d'existencedes abeilles. Il a eu
jusqu'à 700 colonies,mais il n'opère aujourd'huique
A. I. ROOT.
Tant que leséditions du présent ouvragen'ont pas
eu atteint leur75e mille, elles n'ont contenu aucune
esquissebiographiquede la viedeA.I. Root.Aujourd'-
hui que d'autres ont revuet corrigé l'A B Cdel'apicul-
ture, il nous paraît convenablequ'une courte esquisse
au moinsde la vie de son auteur, en soit publiée dans
celivra auquelil a donné son titre et qu'il lui doit
sonorigine.
A. I. Root naquit dans une maisonfaite de troncs
d'arb--oien décembre1839;à peu prèsà deuxmillesau
Nord de l'endroit où est établie aujourd'huil'usine
A. I. Root Co,C'était un frêle enfant,et ses parents
avaient peu d'espoir de l'élever, bien que quelques
voisins prétendissent qu3 sa mra si dévouéene
le laisser.litj munismourir.En avançant en âge son
goût pour le jardinage et la mécaniquese manifesta.
Aunombrede res première m.lrotesétaient des mou-
lin* n vent. des horloges,des volaille.,l'électricit
s, la
chimie — en un mot tout ce que dam la mécanique
pouvait in'éres er un j?tnc garçon ayant un golt
prononcépour lesmarhinc. Plustard nousle trouvons
se livrant à des exp-riencc3en électricitéet en chi-
mie; et à 18ansil se met en route pour apprendrela
vie avec un équipementcomplet,imaginéet confec-
lionnrpar lui-même.
Nous trouvonsensuite M. Root apprenantle com-
mode de la bijouterie,et il ne tarda à vouloirs'établir
à sontour.En conséquenceil se rendit chez un vieux
monsieurqui prêtait de l'argent, et le pria de vouloir
bienlui confierunecertainesommependant un temps
w.L.rOItTErt. donné.Cet ami ne refusa pas d'accéderà son désir,
maisil l'engageavivementà attendre, et à gagner lui-
sur 500,distribuéesdans cinq ou fi ruchersdifférent£. mêmepar sontravail l'argent dontil avait besoinpour
Il produit une quantité à peu près égale de miel en s'établir. Ce conseilpratique qui lui fat ainsi donnéau
rayonset demiel extrait. début mêmede sftcnrrière,fat pour Root commeau
498 BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS ItMINENTS,
ordredu ciel, et contrairementà d'autresjeunesgens, environ50.000.000. (,*)Il construisitle premierextrac-
il décidad'en faire son profit.Plein d'amourpour son teurà mieltouten métal, machinequ'il désignamo-
travail et doué d'une énergieinfatigable,il ne tarda destementdu non de "Novice*, et donton fabrique
pas à avoirgayuésuffisamment pourfonderune maison, encore aujourd'hui des milliers. Parmi ses autres
sans empruntermême un dollar. Ges affaires pros- inventionson peut,citerla rucheSimplicity,le couteau
pérèrentsi bien quela maisonA.I. Rootet O, devint à désoperculcr, le « Novicen, plusieurscadrçspropres
bientôt la plus grande fabrique de bijouxd'argent à culbuter,et lecadreà crochetmétallique.Cedernier
contrôlédu pays. On fabriquaitchaque semainedes fut la seuleinventionpourlaquelleil prit un brevet,
bagues et des chaînespour une valeurde 200à 500 et il la laissa tomberdans le domainepublic bien
dollars, et la maisonemployaitde 15à 20 ouvriers, avantquele brevetfut expiré.
hommesoufemmes. Pour l'usage deshorticulteursil imaginaun.grand
Ce fut vers cette époque,ou en 1805,qu'un essaim nombredepetitsinstrumentsfort utiles qu'il livra au
d'abeillespassaau-dessusdela boutique.Peude temps public.Maislesdeuxinventionsqui à ses yeuxont le
aprèsA.I. Root se mit lui-mêmeà l'A B Cen apicul- plusde valeur,sont : un appareilpouremmagasiner la
ture et commençaà écrire pour VAmericanDecJour- chaleur,commeon emmagasinel'électricitédansun

A.'I. ROOT
TARMI
SESPLANTES
DAN6SASERRE.

nal sousle nomde plume de "Xovice". Dans ses aci-uinulatour; et unautre pourl'emploides matières
articles il faisait part de sessuccèset de beaucoupfécalesdans les districtsruraux. Le premier est un
aussidesesmécomptesaveclesabeilles.Le francaveu systèmeservantà emmagasiner dans la terre, la oha-
de ses erreurs, sa manièred'écriresi simple,si claire, leur provenantde la vapeur de telle façonque les
si nette, le plaça dès l'abord au premier rang des serreset les maisonsd'habitationcontinuentd'en pro-
écrivainsdece genre.Onlui adressatant de demander fiter, mêmela nuit lorsquela machineétait éteinte,
tant de conseils,qu'il en fut amenéà fonderun journal mêmependantplusieursjoursaprès.L'autreinvention
apicoleintitulé GleaningsinBeeCllllm'e,Aujourd'huia trait à un procédépourdisposerdes matièresprove-
son exploitationa pris une telle extensionque les nant des fossesd'aisances,de telle sorte que« notre
ateliers seuls couvrentune surfacede cinq acres et Mèrela Terre*, commeil l'appelle,s'en empareauto-
emploientplusieurscentainesd'ouvriers.
CommeinventeurM.Rootoccupeun rangunique.Il (4)Il n'intentapasprécisément la sectionà contenirle
fat le premierà introduirel'usagedela boîteà section miel, maisseulementuneboitede106X 106,c'est-à-direde
la justemesurepourpouvoir e n mettre8 dans un cadre
d'unelitre, donton fabriqueaujourd'huia nnuellement Langstroth.
BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS. 499

- matiquementet les convertisseen engrais propreà de plus en plus étendue,laissantau vieillard toute
provoquerlavie dansles plnntes, et celasansle inoin- libertéde selivrer à songoûtpour le jardinage et les
dre dangerpour la santéou la vie, et de mêmepour travauxdes.champs.Il a beaucoupécrit sur des ques-
unnombred'annéesillimité, sansnécessitéde l'emploi tions relatives à l'horticulture et à l'agriculture; à
de h forcehumaine. vrai dire, il est probablequ'il a encoretraité plussou-
Pourdonneren un motle secretdessuccèsen affaires ventcessujetsqu'il ne l'a jamais fait des abeilles.
de A. I. Root,nousdironsqu'il s'est appliquécons- E. R. ROOT.
tamtnentà livrer ses marchandisesau reçu descom- Avant que cesquelqueslignesprécédentesaient été
mandes, et à répondre aux lettres par retour du donnéesà l'impression,monfilsErnestme pria de vou-
courrier, bien qu'à mesureque ses affairesaugmen- loir bien y jeter un coupd'œil; et je n'y ajouterai
taient une telle mesuredevint de moins en moins qu'unechose.
praticable. Depuisque les« jeunes gens »m'ont aimablement
La fatigue excessiveprovoquéepar de longues relevédes affaires,et m'ont permis d'aller visiter les
heuresde travail ajoutéeà unesantétoujoursprécaire, jardiniers, les horticulteurset apiculteurséminents,
forçaM.Rootà se déchargerd'une partie de ses res- j'ai profité de m^s vacancesplus que je ne l'avais
ponsabilitéssur ses fils et ses gendres.Cecise passa jamaisfait dansau?untravailou jeu dansmajeunesse.
entre1886et 1890,Onne peut dire que la directionde Ainsi donc, tous mes remerciementsaux jeunes
l'usine et du départementdes abeillesaux (iïeaningi membresdo notre Compagnie;non seulementà mes
ait changéde mains d'une manièredéfinitiveà une deuxfils,maisencoreégalementà mesdeuxgendres.
époqueprécisequelconque,non ; maispetit à petit les A. I. ROOT.
utfantsde M. Rootont pris dansla maisonuneautorité
VUES DE f*UCHEiSS ET D'EXPOSITIONS.

Depuis l'époque où notre journal Gltanings in Bee C'ilturr. a commencé à paraître,


nous avons présenté à nos lecteurs un grand nombre de jolies et belles vues de ruchers
ainsi que d'expositions de miel et d'abeilles. Ces gravures ont coûté très cher à établir;
mais comme elles sont instructives et peuvent suggérer de nombreuses idées au point de
vue des ruchers et des expositions, j'ai pensé qu'il était préférable d'en mettre la meilleure
partie, sous forme permanente après nos notices biographiques. — Plutôt que de s'entraîner
à des dépenses pour visiter différentes ruches, on pourra ainsi se rendre compte de la
façon dont certains apiculteurs disposent leurs ruches, et de l'apparence des apiers. Le
rucher ci-dessus est très curieux à cause de sa situation sur le flanc d'une colline. Le
propriétaire, M. A. E. Manum. peut de chaque partie du dit rucher voir si des essaiios
sortent, ou si les pillardes attaquent une colonie faible. On trouvera dans chaque gravure
quelque idée ou quelque forme distinctive qui aura, j'espère, sa valeur. Comme nous sommes
limités par l'espace, je donnerai une brève description de chaque gravure par numéro. —
Ces esquisses non signées ont été écrites par W. P. Root.

No, 1. — KUCHEIiA FLANCDE COTEAUDE A. E. MANUM-


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DE GEO.F. llILTON, BliNZICCO., MICHIGAK.

KO. 12. — RUCHJiKDE THOUNEEÏJiKCAMBKACK.


- (VOIR NOS.32, 33).
NO. 13. —RUCil 10 UDIOSFK10H10
S WKSSl.Mi.
l'KTOSNICULAIS (Al..

NO. 14. —urciliou l'io J.-H.. EltlCK. MCOLAL'S.


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DUMIELA LAGRANGE
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lexplicatio-S des illustrations précédentes.

No. t.—Cettegravurereprésentele rucher de A. E. No.S.-Cette photographie nousmontrel'auteurde ce


Manum, installésur le penchantd'unecolline;il a choisj livre (E. R. Root)lorsqu'ilétait dansun ruchersitué à
cet emplacement à causedela pentedu sol qui rend plus 9 kilomètres1/2au Nordde LosAngelos;contréeadmi-
facilel'écoulement deseaux.—M.Manumpense,en outre, ra.blement propiceà l'hivernage.Le piedde la montagne,
que cettedispositionpermetaux abeillesde reconnaîtreainsiqu'onpeutle voirau secondplan,est semblableaux
plusaisémentleursroches,surtoutence qui concerneles terrains incultes; entre la montagneet le rucher on
jeunes reineslorsqu'elles sortentpourl'accouplement, et aperçoitlarécolte de luzerne
encoresur pied.Lesarbresà
commechaque ruche est en vuedu laboratoire,l'apicul- gauchesontdesorangers.Chaquerucheformelecentrede
teur peut, tout en travaillant,surveillerla sortie des huitautresdisposéesautourd'elle,et ellessontsuffisam-
essaims—ne croyezpas que le versantde la collinesoit mentespacéesles unesdes autres, pourque l'on puisse
trèsen pentecommela gravurepourraitle donnerà tourner librementautour de chacune.Le laboratoire
penser.maisla penteenest, au contraire,très douce.— d'extractionconsisteen unetenteen toile.Un tuyauen
Les.ruchesnesontpasnonplusinstalléesen amphitéâtre,fer reliecelaboratoireà lacuved'emmagasinage dumiel.
maisdisposéespar rangéesdroites.M. ManumpossèdeLa plusgrandequantitédemielextraitpar M.McCarroll
troisruchersinstallessur s01platet il trouvequeleseaux a étéde 200livrespar colonie.
provenantde làfontedesneigesprocurenttropd'humidité No.7.-Voiciunevued'Arizona,prisepar E. R. Root
aux abeilles;de Msa préférencepour les terrainsen pendantla visite qu'il y fit en 1901.Elle' représente
pente. M.J. M.J secrétaireetdirecteurde Il« Arizonahoney
No.2.—Celte illustration présenteundoubleintérêt.- exchange» ; uneorganisation quirecueille
la plusgrande
__EUe montré Je rucher —
R. G.Hawn,Thorpe,Washington. partiedu mielproduitdansce pays,M.J est assisprès
-*Il est placédansun plan de pommierset la gravurefait d'un immensecactus, une étrangepiècede végétation
remarquerla grosseurvraimentincroyableet la quantité caractéristique de cettecontrée.La températureétaitde
- extraordinairedefruitsque produit la naturelorsqu'elle 110quandl'imagefut prise.
estassistéeparsesaides,lesabeilles.Unsi grandnombre No. 8.—M.ChalonFowls,d'OherHn.O., fut pendant
de bellespommes ne peut être obtenuque si les abeilles 20ans un grandapiculteurpratique;maisil sespécialisa
ontp!einaccèsaux fleurspourlesféconderà la perfection.en ces dernierstemps dans la miseen vente du miel
Cette gravure, nous donneunebonneleçonde chosesen extraitdetoutepremièrequalité,soiten bouteilles, soiten
abeilleset fruits. —
potq. Sesproduitsdevinrentalorsarticlesdeluxeet se
No.3—Cetamas de mielest la récoltede Walter présentaient si bienquede partoutà larondelesacheteurs
L. Womble,Raleigh.N.C.,quinousdit à proposde cette accouraientlui offrirde son mielun prix double.Le
illustration«Cettegravurereprésentela façondontj'em- premierpointessentielà sonavis,est que lemieldoitêtre
ballemonmieldansde jolies enveloppesbleuesportant épais bienmûr;qu'ilaitétérécoltésurle trèfleou sur le
monnomet monadressepourla ventelocale.Lessections tilleul,sonpoidsdoitl'trede1k200.Ondoitle porterà une
nonenveloppées nesontpasles plusbellesde marécolte, températurede 70"cent.,et le mettreen potslorsqu'ilest
cesontlesNo.2: —J'ai vendulesmieuxfiniesàraisonde encorechaud.Pourle chaufferil préfèreun réchaudà
1.05fr.la pièceet lesNo2au mêmeprix, maisplus tard, l'alcoolqui peut donnerune températureuniforme,ce
alorsqué les sectionsà 050dansla contréeavaientété qu'onnepeutohteniravec un fourneau decuisineordinaire.
complètement vendues.Je vendisainsi le total de ma Si le mielest en bidonscarrés il les immergedansdes
récolteail prixde 1.05fr.,tandisquelesautresne parvin- seauxd'eauen chauffantl'eau qui est autour et porte
rentà l'écoulerqu'à raisonde 0.507 et m"'memoins.» ainsile mielà la températurevoulue.Unefoisfondu,un
leconduitdans que l'onvoitdans
la cuve la gravure.
No.4.—Ceci représenteun laboratoiretransportable,siphon C'e-sdeuxjeunesfillessontalléestranquillement
montésurroues,et comme tel nousn'avonsjamaisrien vu Nn.9.—
demieux.Aveccettesorte deroulotteon peutprocéder à à la découverteet ont faitune <•bonneprise».Cellequi
l'extractiondumieldanstouteunesérie de ruchersavec tient l'essaimd'abeil'esparaitavoirunaird'inconsciente
le même extracteur et lesmarnesaccessoires, et emporter sécurité,cequi est nécessaireaux besoinsde la cause,si
avecsoilarécolteafinqu'ellenesoit pas dérobéedansles l'onconsidèretouteslesdifficultésde l'opération.Ondoit
endroitspeu sûrsoù^onfpaifoisétab'is les ruchers.En également ailnirer l'autrejeunefillequiselientsicalme
allantd'unrucherà l'autreleshommesà l'intérieurde la à côté.
voiturepeuventnettoyerles appareilset tenir tous les No.10.- Cesquatregravuresreprésententlesrucbersen
instruments prêtsà serviraussitôtarrivesà l'exploitationpleinair de Fréd.M.Hart.d'lhnford, Cal.qui estundes
suivante.Lacuvepeutcontenirenviron455litres. rares apiculteursdesEtats-Unisqui fontde l'apiculture
- No.5.— Celte gravurede J II. Martin,représentel'un leurseulmoyend'existence.M liait est inspecteurdes
des ruchersen pleinair deO. W. Steams,Selma,Cal. maladiesdu couvainpource district.Commeil y a sur-
Cet apiculteurpossèdeenviron500colonieset n'a ni abondancede ruchesdans sa contréeil a réparti ses
laboratoire,ni instruments desesexploitations,abeillesen cinqapiersdifférents.
dansaucune
maisil transportetoutson matéiicl,y comprissa tente, No. Il-Cette photogravuremontreun rucher situé
dansun chariot.Aussitôtarrivéà J'unde ses ruchers,il -dansle Norddu Michigan, appartenantà GeorgeE.Hil.
dressesatentesouslaquelle,dit 1>1. Martin,il a fait une ton, qui en possèdeencoredeux autres près d'ici. Au
chaleurviaiirentétouffantelorsquela température exté- milieusetrouvele propiiétaiiede l'exploitation; à droite
rieuredépasse40degrésceirt.M Stcai1s a récoltéjusqu'à I. T.Calverl, de A. I. Root C",et à gauchele fils du
23,000kilosdemieldansunefeulesaison.Il e-tconsidérédirecteurdu ru.her ette contréejouit d'une floraison
comme l'undesplemierséleveurs d'abeiilesdanscetEtat, continuellependantla saisonet les abeillesont succes-
déjàci peupléde grandsApicuJtèurl, civement auxtilleuls, auxcolzas,sans
accèsauxgroseillers,
530 EXPLICATIONS DES ILLUSTRATIONS PRÉCÉDENTES.
oublierle trèfle blancqui complètecette collectionde:Lesola étédisposéen terrassessur lesquelles reposentles
mellifères. ruches.La figureinférieurelereprésenteAcôtéd'unepile
debellessectionsde mielfortbienremplies. VoirBiogra-
No.12.—Cette gravurereprésenteunevuedurucherde phies.
Thorneet Ercaabrack,dans ses quartiersd'hiver, près
Lovelocks, Nev.—Cetteexploitationcomprend300colo- No.20.-Cettephotoreprésenteunrucherde M.Martin,
niestouteslogéesen ruchesLangstroth8cadresHoffman.dit« Rambler», quelquestempsavantsamort.Onl'aper-
Lesruchessont par rangsfaceà face,espacéesde 1*25çoitduresteà la gauchedela gravure.(VoirBiographies).
chacune,et les rangéesdistantesentre elle?de 2*50Ce Cefut un apiculteurdévouéet dontmalheureusement la
rucherne produitque du miel extrait. Plus loin nous viefut tropcourte.Leterrainest très baset marécageux,
verronscommenton rentre la récolte.Un hommeseul et l'athmosphère y estsouventinsalubre;maiscesennuis
suffit,pourla préleverdescoloniespendantqu'unenfant étaientenpartiecompensés par uneabondance très grande
tournel'extracteur. de nectar.M.Martinmourutquelquesmoisaprèss'être
No.13.—Ceci estunevuedurucherdesfrèresWessing,installédanscetterégion.
près Nicolaus, Cal., prise par E. R. Root, en 1901.La No.21.—Ce rucherest peut-êtrele plusremarquable que
grandeélévationdes ruchesest due de la hauteur des nous puissionsprésenterà noslecteursIl setrouveplacé
eauxà certainesépoques. à Delanson, Schenectady C",N.Y.,etrenferment 725colo-
No.14.— Lagravuresuivantenousmontrele rucherde nies.C'estune destrèsraresrégions,pourne pas direla
J. li. Erick,vude côté.En prévisiondes inondationson seuleen dehorsde Cuba,qui permetteune telleagglo-
remarqueral'élévationdes colonies.Les inondationsles mération de rucheset dontla productionfut en 1904de
kil.M.Abraham
plusterriblessontoccasionnées par ce qu'on appelleles 30.000 Titoff,le directeurprincipal denos
« Placermining». Labouecharriéecomblel'ancienlit ruchers, a aidéà cette énormerécoltedemielextrait,et
de la rivière,la furçantà quitter son courset semantla confirme entièrementleschiffresci-dessus. Vula dimen-
destructionet lamortdanssonsillage. sionrestreintede l'appareilphotographique, onne peut
voirqu'unepartiedesruchesexistantes.
No.15.—Cette gravurereprésenteunevuegénéralede
l'exploitation apicolede J F.McIntyre,situéeà 5kilomè- No.22—Cetableaunousmontreun coinde l'un des
tres environde Ventura,Cal.,sur la rivièrede « Big plusgrandsruchersactuellement établisen Floride,et qui
Sepse ». Leslecteursquionteuentrelesmainsleséditions appartientà M S. W. Hart. A gaucheon peutvoirun
précédentes de cetouvrage,se rappellerontune gravure hangarqui a commecouvertureun toit en vignes.Cette
decerucherappartenantalorsau beau-père deMcIntyre, espècede vignecroitdansdesproportions extraordinaires
R. Wilkin, unnom bie.iconnudumondeapicole.McIntyre et elle grimpejusqu'au-dessus des branchesde palmiers,
suitl'évolution detoutesdescoloniesà l'aided'unregistre empêchantde voirau travers.Cettevuea été priseen
sur lequelilconsigne le* différentsétats dechacuned'elles. juillet1890. Sonbutprincipalestde montrerles palmiers
Toitessesruches soat peintesen blancet ce qui fait res- en pleinefloraison.A gauchevousverrezM.Harttenant
semblersonruchera unevilleenminiature. au-dessusde sa tête une branchefleurieet vousremar-
Les montagnes qîi l'encadrentdonnentà la scèneun querez sa formeet sadimension. Le rapportque M.Hart
aspectdes pluspittoresque. obtientde son rucherest vraimentétonnant.En 1894il
Unedescription très complètedecetteinstallation,très retira 554livresd'uneseulerucheet une moyennede
351livresparcoloniepourl'ensemble de ses116colonies.
probablement lamieux organisée e -.
l a plus importante en
Californie, a été donnée dansle iiedu r octobre1891,de No.23-Cecireprésenteunrucherannexede95colonies,
« Gieanin^s in BeeCulture ». près de la rivière Murray,Mildura,Australia.— tfôns
No.18.—Vae d1Tacherda D' Miller,montrantles colo- n'avons pas de renseignements particuliersà sonsujet,
maisnousdevonsattirer J'attentionsur la beautéde
nisa sur leur emplacementmomentanéavant d'être l'emplacement, où apparemment des milliersd'hommes
transportéesdansleursquartiersd'eté. pourraient serassembler. L'apiculture modernefaitactllel.
ses
No.17.-Ponlaitunde voyages Colorado, au M.Root lementdegrandsprogrèsdanscetteliesuperbe.
fiten 1900, unevisiteà M.PhilipLarge,Lougmont,et fut
frappéparla vued'un grand extracteursolairede cire, dant No.21.-Leledeur demanderanaturellement en regar-
surélevécommelemontrela gravure,de façonà ce que la cettegravure« Pourquoide si grossespierressur
chaleursupplémentairepuisseêtre utiliséeen-dessous.chaqueruche ? ». Probablement parcequ'ily a desvents
Derrièresetroaveune po:tecommaniquant aveccompar-très violentsprès de Reno, qui rendent leur usage
timentétaochià l'air; SOJS le plan inclinéde l'extracleur nécessaire.M.Aitkinplacedirectementsur le dessusde
on placeunegrosselampe.M.Largeétaittrèssatisfaitdu ses cadres,un rembourrage ou couverture;et commeles
travailde SO.l appareil: Pour d- plusamplesrenseigne-abeillespropolisenten-dessous cettecouverture, lestoits
Plontssur lesextracteurssolaires,voircetarticledansce nelesontpas,et il se trouvedoncdansla nécessitéde
livre. placerdespierresau-dessus. Il est probablequelesarbres
No.18-Ceci représentedifférentes vues,soitintérieuresque l'onvoità gaucheserventplusà la production dumiel
soitextérieures,de lamaisondu DrC C.Miller,Marengo.qu'ilsde ne coupentla violencedu vent La régularitédes
111, —Decettemaisonil est probablement rangs ruchesest à observer.Sonemploienestdiscuté
sorti plusde dansle
littératureapicolequed. n'importequelle autredanscette corpsdecelivresousletitrede «Rucher».
contrée.Vous pouvezvoir le Docteurtravaillantà sa No.25.-La personne quinousenvoiecettevuenousdit
machine à écrireetentourédetoutcequi, dansunintérieur, que M.Laneest en excellentstermesavecses voisins,
rendlavieagréableAubasdelapageà droite se trouve quoiqueceux-ciaientsouventeuà souffrirdudarddeses
1. claire-voiesurlaquelleil posesesruches,quandà l'aide abeilles,car il leur envoiegracieusement d'importantes
d'unchariot,il lestransportede placeen place. Dansle quantitésdemielen dédommagement.
coinsupérieurà gauchefigurentquelquescadresà couvain No.26.-Cette vue
représenteM. W. O. Victor,de
provenantde son exploitation.Le reste de la gravure Wharton,Texas,tenantsursonbrasunessaim
s'expliquede lui-même. Voir,pourplusamplesrenseigne-sansavoirreçula moindrepiqûre.Cecimontre d'abeilles,
mentsauxesquissesbiographique;, jusqu'où
peuts'étendre le pouvoir d el'homme qui a sumaltriser un
No.19.-Cettevuefutprise1ar Z.R.Rootpendantsavisi- insecteaussiirascibleque l'abeille,etmêmeà conquérir
te en 1901,
à J'exploitation deM.H. Mendleson, prèsPiru, ses bonnesgrâces.Danssa maindroiteil tient quelque
Cal.Lapartiesupérieurereprésentetonrucherdu Lime- chosequisembleattachéavecunfil.C'esttoutsimplement
kinauLimpston Canyon,qui comprend fortescolonies;la poireen caoutchouc
500 correspondant 1 l'appareilphoto*
EXPLICATIONSDES ILLUSTRATIONSPRÉCÉDENTES. 531
graphique.JustederrièreM.Victoronpeutvoirdespiles propriétaire.M.Jenkinsy est représenté,assis commodé-
deruchespournuclei. mentsuruneruche,entiain de regardervolerlesabeilles.
No.27.- Vuedurucherde J. J. Rap,Matilija,Cal.—La Lesgrandsarbresquel'onaperçoitsontdespins.
montagne, derrièrelerucherest du plusbel aspect,et est No.32et 33.-Ces deux vues donnentune idée de
recouverte detaillistoujoursvertsdanslequelprédomine le l'extensionque prend l'apiculturedans la région de
lilasdeCalifornie.
Il commence à fleuriraupieddelamon- Nevada,prèsLovelocksdanslesmainsdeMM.Thorneet
et lazônebleues'étendenmontantde jour en jour Ercanbrack.
tagne, Sousles cotonniers, danslapremièregravure,
jusqu'ausommetqu'elleatteint.Cecinereprésentequ'une setrouventempiléesplusde 20tonnesde miel,prêtespour
petiteportiondu rucherde J. J. Rapp,et à l'époqueoù la vente,ainsiquedans la gravureinférieure.Sur chaque
cettevuea été prise,en 1892, il avaiteuviron320colonies.estagnon et caisse,uneétiquetteest collée,et porte les
L'auteurdecelivrevisitacetteplacependantl'hiver1891 motssuivants:« Mielpur de luzerne,récoltépar les
No.28-M. W.T. Richardson, de Simi,est un des plus abeilles,et extraitmécaniquement par Thorneet Ercan-
grandsproducteursde mielduSudde la Californie. L'un brack».La gravureinférieuremontreun chargement de
de sesruchersest représensépar cettegravure.L'aspec. ce mêmemiel, au momentoù onle rangedansune
que luidonnentles pierresposéessurles toits,est assez grange, la plusgrandedela contréeet qui peut contenir
bizarre.CettevuefutpriseparM.Martin,danssonvoyage la récolte complèted'une exploitationde 13,000 acres.
qu'ilfità traverslesruchersde Californie. M.Richardson(5261 hectares)Auchapitre « Luzerne » onverrala métho
- possède1200 ruchesrépartiesenquatreendroits,et toutes de employée pourmettreleurrécolteenstock,et ala page
sontdans SimiValley.Tousles détailsont été donnés 508une vuedu célèbrerucher.Vul'extrêmesécheresse
dansles « Gleaningsin BeeCulture » de l'année1898,de cettecontréeilestimpossible d'employer lesemballages
page720,ainsiquele portraitde cet apiculteurrenommé.enbuispourlemiel.Onne peutseservirquede ferétamé.
No.29.-Nousavonsiciunefort jolie gravurede l'une No.34.—Cette vuereprésenteles ruchersde Hitchings
des plusgrandes,sinonla plusgrandeexploitation d'éle- Mc Clureet les cuvesà miel.Ontrouvedesdouzaines
vagedereinesdansl'hémisphère Sud.Elleest dirigéepar d'exploitations semblables enCalifornie.La construction
M. H. L. Jones,de Goodna,Queensland,Australie.Ce estjusteassezgrandepourpouvoircontenirl'extracteur,
rucherest composéd'environ300colonies;quoiqueson unecuveà désoperculer etlesaccessoires nécessairespour
agencementsoit remarquableet qu'il noussemblevéri- flanc travailler.Onremarqueraque lesruchessontinstalléesà
tablement bienentretenu,sonpropriétaireprétendaitqu'il de coteau.La plupartdesexploitations enCalifornie
n'était pas « préparépourl'opération» car l'opérateur sontinstalléesde tellesorte que le mielune foisextrait
jStaitvenuà l'improviste. Il esttrèsraredevoirunrucher descendtoujoursà un niveauplus bas, facilitantainsi le
ensibonordreen tempsordinaire.On voitfréquemmentchargement soitsur voiture,soitsurbrouette.
dans une exploitationquelquesruches plus ou moins No.35-M. Harris, qui est undesapiculteursles plus
inclinées de côté,un peu en dehorsdes pointsassignésenrenomdanssacontrée,a débutétrès modestement. Il
pourune symétrieparfaite,lesunesnonpeintes,d'autres vintauColorado enl'an 1899.eta agrandison exploitation
abîméespar le temps,poséessur de vieuxplanchersou jusqu'àcequ'ilpossède350colonies.Ce rucher djitdébut
couvertesde toits en mauvaisétat, enfinde quantité luidonnala premièreannéeunrevenunet defr. if,000,et
d'autreschosestrop longues,fastidieusesà mentionner.troisansaprèsil possédait950colonies:M. E. R. Root,
Cecin'incrimine enaucunefaçonnosapiculteurs, et neveut qui visitaM.Harris en 1901, dit qu'iln'est pas dans une
pas dire qu'ils soientdésordonnés; maisau momentoù bonnecontrée,matequec'estun apiculteurexceptionnel.
la saisonbat son plein,et danslafièvredu moment, nous No.36.-Cettevue
sommes exposésà ne pasavoirtoutenordre,commepour représenteuneexposition des articles
desauteurs de celivre,à l'expositiond'Omaha.
uneparade,prft à poserdevantl'a ppareilphotographique.d'apiculture
Touslesarticlesen usagechezlesapiculteursy sontexpo-
No.80.-Cettevuefut prise par E. R. Root,en 1901,sés, et la photographie parle d'elle-même,sans avoir
pendantqu'il rendait visite à M. J. M. Jenkins,de à s'étendrepluslonguement surcesujet.
Wetumpka, Alaska. La construction représentele labora-
toired'extraction.
Il estfaitavecdespanneaux detellesorte No.37.-Cettegravurereprésenteunétalagedemielen
qu'onpeut le démoliren quelquesinstants,et ses diffé. sectionsfait par Chas.McCullochet C., marchandsde
rentespartiesmisessurchariot,sil'ondésireletransporter mielà Albany,N.Y.en1891Cestandétaitcarréen forme
à unantrerucher.Ceruchercomprend environloocolonies;de maisonde 4"50 de haut. Sa constructiona nécessité
lespanneauxontdesjoints si parfaitsqu'ilest tout à fait 400caissesde miel,pesanten tout 4,000kilos.La pièce
impossible delesvoirsur la gravure.M.Jenkinsest un intérieureétait confortablement meubléedechaises,d'une
desapiculteurs duplusgrand mérite,dans le Sud,et recon. tablecentrale,de glaces,tentures,et les fenêtresétaient
nupartouscommetel. derideaux de dentelle Ce fut le rendez-vous
garnies
No.81.-Cesvuesontété priseségalementpar E. R. detousles producteurs demielquivisitaientl'exposition.
RootpendantunvoyageàAlabama. La gravuresupérieure No.IS.-Vueen piedduPèreLangstroth,sepromenant
représenteundesruchersauprèsde lamaisonde H. Fitz dansleparc de Dayton,Ohio.Al'époqueoùcette photo-
Hart,et installésousun longhangarà côtésouverts.La graphiefut prise L. L. Langstrothétait Agéde 81ans.
secondevueestun rucherannexeappartenantau même Pourplusamplesdétails, voir EsquissesBiographiques.
INDEX.

Abeilles.
— Anatomie., Aiguillon. 308 Cadres d'extraction.
— Espacement 1 lit
— Carnioliennes , 11 descadres Il
1 — 19
— de la Palestine 9 — et fermés
cadres fixes.
410
(Dommage causéparles) 70 — fixes; leursavantages si
- (Ennemis des) 79 — Ren versement. , 369
- Hybrides ouMétisses 191 Calfeutrage desruches(matièrescalfeutrantes).
— Intelligence * 2a9 Campcche. 4U
Z?
-- Italiennes. 200 Candipoura ci
Langue 20', l'introduction desreines 27
- et lesraisins 9 Cages p our
Cartonspourl'emballage dumielensections SU
Leur métamorpbose 4 Carnioliennes (abeilles). »- 1
- (Maladie des) 221 Calclaw - Il
- NoiresouAllemande, 1 Catnip 29-
- (Odorat 290
— (Œit desdes) ) * Caves
- - Chaleurpour artificielle.
hivernage 191188
-- Orientales. - - Iii
- (Œil des) ï9I 2113
29."Cagespourl'introduction Temperature.
- (Pain des)
PrisesAbail • 8 Chaleurartihcielle.
desreinessytèmeTitoff 167
M
- (Profits — — encave 188
- sans aiguillon avec les) 334
8 Chardon bleu. - 81
-- (Venin des) 316 81,259
- ( - ) Utilisationcommenl,k',!. 317 Chasse-abeilles
- auxabeilles 81
—: Venin. Son odeur 817 Chou-Palmier 89
Accouplement de la reiue 225 Cire. 40
Aération des ca ves pour l'hivernage 181 — (Blanclilment de - , 49
Agedes abeilles 11 — (Extraction de la) 41
—de
- des la técondation de la reine 351 - (lo'alsilication de la,.JO
mâles. , 10 — (Pressesà)
—des reines 11 CirseouchardonduCailada "II,
Aiguillon ou piqûre 303 Cire (Rallillagc de la). 48
- -- Comment 51
-p — elle est faite. 31i Cleome
— (La)Cleome
— integrifolia
- — il les
est fait
eviter
318
311315 Colère ouFureur dPungens
es abeilles 52 158
- - — ons'endurcit 313 Colonies (Reunion des,. 870
- - s'en débarrasser 309 - — au printemps. 871
- — de la reine 300 — - dejeunesessaims 871
Aiguillon ou Piqûre.L'abeillemeurt-elle aprèsavoir 318 - - Que fairedes reines 811
piqué ¡" Col portage du miel. 54
- - La Fumèè commepréservatif 818 Colza. 58
- — Les abeilles qui fontles plus 316 Conservation dumielextrait .., 240
mauvaisespiqûres Construction des ruches 80
- - Ouverture d'uneruclicsansêtre Contraction dunidà couvain 61
piqué. 315 Coreopsis 81
- - Que faireau casde nombreuses Coton 82
piqûrèt 310 Couleur ch miel .,.. tsa
- - Que taire lorsqu'une a beille Coupage îles ailes de la reine » 82,355
vous poursuit 310 314 Couvain
- - Symptômes aigre 14 214

- — - Remcdes 107
Veninde l'abeille 316 - (Expansion du)
Alsike (Trèfle) 445 - (Nécessité du pollenpourl'élevagedu) 827
Apiculteur. comme , ., 14 - noir 215
Apiculture (1') spécialité 14 — Nourrissement stimulant pourl'élevage 282
Apier oo Rucher 374 378 - Pourriture loqueou 208
- - Coupe-Vent Crampe de la renie 228 219

—' Emplacement
- 374 Culture de la luzerne 868
- - Plans divers 384 Cupules (Grellagc des).
Supports de ruches 380 14 Cupulespourélevagedereines362
Asclépiade., Cuves et caisses à dèsoperculer 1*0118
Aspersion destructivedu couvain., 15 Dard de l'abeille 318
Asters. 15 Dard de l'abeille Commentil est fait 63
Aspbyxie des abeilles. 455 Débutsen apiculture.
Araignées (les) 81 Dépérissement de printemps 85,188 188
Arbres fruitiers 139 de printemps. Sontraitement
Avantages des cadres fixes. 21 Dépérissement
Desertion desessaims 65
67
Bactéries dela loque. 213 Désertiondesessaimsau débutduprintemps 68
Blanchlmc:nt de la cire. 49 — - -ri) nucleus.
— du miel 17 - — pourmanque d enourriture 67
Bottes 253 Désinfection desruchesaprèsdescasdeloque 210
— ou A bidonssections.
carrés 258 Destruction des mâles 230
82
Bouclaede l'estomac de l'abeille. Il Diminution deJ'entréedes ruches. 71
tteanfMoe<h~ 17 Divi..ion(La).
OMtrMtMptcemenntjttematiqne. 19 L>omma¡e. 'BIUé.poIrlOIAbeille., , , , 71
71
,. Comment onlos!n<oip)t!e tt D/SMnterlo (La) , , , , , , , , ,
1
533 INDEX.
Dyssenterte (La) en uic 73,
—- Prévention 72 - en pleinair, avantageset inconvénients 176
Remède 73 — en pleinair oulieu clos 188
- Sescauses 71 -• en ruchesdoublesparois 172
jiaupourlesabeilles 75 .-
Hivernage(Entrée desruches en pour 1')
cave 177 84
Elevàge des mâ]es.. , 230 — La
— Lanourriture neige 169
- reines 361 187
- - Cage Titoff 3«7 — La ventilation 170
- — Comment fairelescupules 363 - L'humidité. 171
- - Gonditions favorableset - (Matières calfeutrantes pour 1') 173
défavorables 361 - Température d es caves 185
- — Greffages descupules 361 - Ventilation descaves 186
- — MéthodePhilippspourélevage - (Provisions pour1) .172
en grand 361 - (Préparation pour1') 169
- — Nucleienminiature 368 Hybrides
- — par la Méthode Doolittle 362 Installationderuchers.Plansdivers 191 384
- du couvain.(Nécessitédu pollendans1') 32? Intelligence de l'abeille 299
- — Nourrissement stimulant 282 Intervention (voirRenversement)
Enfumoir & air froid 78 Introduction desreities 195
— (AHumagedel'). 79 — Cages Miller 196
— Bingham etCorneil 76 Ce qu'il faut taire 198
— (Combustible 78 - - Colonie
— et fumée. pour) 76 - - - - Tempsqu'il 197
orpheline
Ennemis des abeilles 79 faut la laisser 198
81 - M'Intyre 197
-- -- —Araignées.. 81 -- -Méthode 199
- - -- Guêpes (les)
Oiseaux(les) 80 - - non fécondées. 1"
- - Parasites (les) 81 - Titoif 367
- - Putois(les, 81 Italianisation 203
- - Souris(les) 80 Italiennes (Abeilles) 200
- - Voleurs(les) 81 - ( — de l'Orient) 203
Entrée des roches 82 -
- - Dimension 8J Languede àl'abeille cinq commune bandes 202
205
pour l'hivernage Si Lierre(Le) , 207
Epitobe. b5 Localité (La) .,. du 207
Equipement pourmanipuler l esabeilles (VoiTes) Loque ou
(La) pourriture cour:"n 208
Espacement des cadres 86 -- Couvainaigre 214
EsMim(Désertiondet') : 65 — — noir 215

t Falsification Réuniondesjeunes essaims 371 — Désinfection des ruches 210
de la cire 51 - Historiquedesliacteri-es 213
du miel 127 -- Médicaments. 211
- -,/ - - Emploide la glucose 127 - Symptômes 208
Fausse 129 -
-- — Teigne à dehautesaltit(La) 133 - Traitement
- au to,mot au naphtol 211
212
- -' Préservationde rayonsvides 13--l
— — et guerjson 210
Faux Acacia ou Robinier 3~2 Luzerne 216
Faux Bourdons ou Mâles 224 — (Culture de la) 219
Fécondation artificielle J3."> Machines à gaufrerlesrayons 143
Fertilisation desplantespar le pollenif>0 329 Magasins à hausses. Quand Hoit-on l es mettre 256
Fixe-fondations MamlierouPaliluvicr 231
Fleurs des arbres fruitiers. 136 Maladies - des abeilles 221
Fleursdesarbresfruitiers(Aspersion des) 137 - Différentes maladies 221,223
- — Utilité des abeilles 138 — - Moyeu de leséviter 221
Fondation - — La paralysie. Traitement 222
- —à des fondsplats rayons
ts 143 148 - -- - Symptômes 222
- --d'a d'après
rèsfe le1laprocédéSec,: 14' - - Crampe d e
la reine 223
- Fil de fer. 148 Mâles. Accouplement avecla reine 225
- — (Fléchissement des) 148 — à tête colorée 231
- - (Machine pourla) 143 - (Elevage des) 230
Formoldansletraitementde la loque 212 — (Destruction des) 230
Fourmis(Les) , , laI - Garde-entrées 229
Framboisier (Le) 153 - N'a-t-il
Forauroucolèredesabeilles 153 - Pour les qu'un retenirparent 228 226
Futailles .157 - Protège-magasins 229
Gants (Les) , 159 - (Age des) .: : :: : : : : : 10
Garde-Entrées (voirMâles) 22J - ou FauxBourdons.,. 224
Gelée ou Pâtée royale 14 Manipulation des cadres 22
Glucose (La) .127 Marrube 233
Grandeurdescadres(voirRuches) Matières calfeutrantes. 173
Granulation du Miel 159 Médicaments contrela loque 211
-- Comment le faire Granuler. 165 Mélilot 448
163 — , 449
-Empaquetage — - en sacs,etc. 164 Menthe (QualitéduMiel
sauvage
de)
ouMonarde 233
- -- (La Science de la) 161 Mesquite 233
- -- Mielgranuléen rayons 163 Métamorphose de l'abeille. 4
- -
- -- Pour l'empêcher
Preuve de pureté 160
160 MéthodeDoolittlepourl'élevagedesreines
— Philippspourl'élevage d es reines
S62
364
- - Métissesou hybrides(abeilles) 191
- — Ses Ses causes caprices 161
161 Méthodedetransfert de Heddoll. 437
d es
Greffage cupulespourélevage de reines 363 Miel (Le) 2S3
Guajilla(Le) • 167 -- IColportage du) 54
Guêpes(Les) 81
Hausse deHilton 252 - (Falsification
.Granulation du) .1M
du) 127
— deM 251 - granulé.Comment l'enleverdesrayons 163
— pour sections unies 255 - — Son empaquetage 163,164
— Quanddoit-on lesmettre 256 - et sesdifférentes c ouleurs. 188
- à Tenons 252 - Décomposition. 184
- àT 252 - comme aliment 274
Historiquedesbactériesde la ]oque. 213 — de trèfle incarnat 452
Hivernage 1«9 - (Roséede) 872
— Aération en cave 181 — defleurd'oranger , 178
- Chaleur a rtificielle e ncave. 186 — vénéneux 278
- Constructions spéciales 181 -- extrait. m
- dans — Comment le conserver 240
- dansledes Sud
ruches-appartements 174 — -
190' - les
nettoyer bidons. 145
- — de printemps 65,188 - - - viderles estagnons 144
- — Sontraitement 188 - - Etiquetage desflacons. 249
584 INDEX.
Miel-extraitBouchage desflacons. 249 Population.Prioritédesdroits 481
— - - Miseen bouteilles 245 — (Surcharge
- - muripar moyensartificiels 239 Pourritureducouvain(Laloque) de) 434 208
- - desflacons 249 Presse à cire 48
— - Nettoyage divers 241 — à gaufrer les fondations 148
- - Récipients - - fer-blanc 241 Prévention de la dyssenterie 78
- en sections 250 — de l'essaimage secondaire 104
- - Boites àsections 253 Printemps(Le dépérissement) 65,188
- —Cartons divers 266 -- - Sontraitement 188
- —Classification dessections 267 (Réunion descoloniesau). 811
- - Différentesformesde sections 265 Profitsavec les abeilles 884
- - Grattagedessections 262 Protège-Magasins 229
- - Haussede Hilton 252 Provisions pour l'hivernage 178
- - - de Moore 251 Pucerons(Les).Causede dyssenterie 78
Putois(Les) 81
=
— =
— -= àpoursections
T. unies 255 Propolis.
25t ,. 336
- - - à tenons 252 - Comment en garantir lemielde 887
- - Pouren fairesortirlesabeilles 258 -- —enlever la propolis surplus.. 887
- - Poury fairetravaillerléàabeilles 257 Est-ellenécessaire 888
- - lesretirer 258 - (Valeur de la) 888
- - Quandmettreles hausses 256 Reine(La) 846
- - Secouement
Quand deshausses 259 Agedela fécondation 314
- - Sectionsnonfinies 262 -- Comment ellespondentdesœufsdifférents 857
- - Séparateursà claire-voies 253 - Leurperte. , 359
Moutarde 279 Odeurd'unereinepondeuse 381
de) contrela loque 211 olndeuse de màles 855
Naphtol
Neige(La) (Sirop
en nivernage 169 —
- S'assurer desa présence 861
Nourrissement au candi 29 Son aiguillon. 880
— au dehors(Répression du pillage) 307 Reines
- (Elevage des). 361
— Ce qu'on doitdonner 281 — Cage Titoff 867
—pendant le froid, la nuit 285 - — Comment faireles cupules
—r pourstimuler l'elevage 182 Doolittle 392
—Prudence danslenourrissement 307 - — Conditions favorablesetdéfavo-
- Sirop et sa préparation 281 rables. » * bel
881
en
Nourriture hivernage. 287 — — e n
Elevage grand. Méthode
Nucleiminiature. 868 Phifîpps ( 864
— (Pillagedes) 802 -=
Nucleus. 287 — -= Greffagedes
Méthode descupules
cupules =
868
— (Formationd'un) 288 US — Nucleiminiature
Odoratdesabeilles 290 888,
Odeurduvenindesabeilles 317 Réunion
Renversement
- des colonies
— au printemps des cadres
1 369 870
— d'unereine 360 811
Œil compound pondeuse
de l'abeille 291 - — de jeunesessaims. 8Ï1
Oiseaux(Les) 80 - — Que fairedesreines 371
Orpheline (colonie) la
Comment découvrir 197 Robinier ou Faux Acacia. 872
- ( —) Tempspourla laisser 198 Roséede miel M
Ouvrières pondeuses 292 Rucherou Apier. , 874
- - Causedela ponte 292 - -- - 878
- - Comment les reconnaltre 294 - Coupe-vent.
Emplacement 874
- - Moyendes'en débarrasser 293 - - Lesmoutonsemployéspourtondre
Paind'abeilles 295 - l'herbe. 887
Palétuvierou Manglier 231 - Plansdiversde ruches 884
Paralysie desabeilles.Symptômes 222 — de ruches 380
- - Traitement 222 - —Support - Tenirl'herberase 885,387
Parasites -.,. 81 Ruchers
-
annexes.Conduite
-
396
d'abeilles 295 desruches V-895
Passage
Pâtéeougeléeroyale 14 - - Déplacement
Distances 398
Persicaire 296 - - L'outillage 896
Penséesauvage , 296 - - Nombre decolonies 393
Phacelie 297 Raisins(Les) et les abeilles. 9
Pillage(Le) 297 Rayons
— artificiels 845
attraper demiel garnis de pollen ass
=- —
— = Comment
Gomment l'arrêterles pillardes 304 — Machinepourfondations
301 141
- - Comment reconnaîtreles pillardes 301 Rayon à miel 840
- - - - — d'où - — Comment lesabeilleslesbâtissent 844
ellesviennent 301 - - — desdifférentes e spèces 342
- - de nucleietcoloniesfaibles. 32 moisi 189
- - Manipulation à
desabeilles lanuit 306 Récipients pour le miel extrait 242
- - Nourrissement lanuit 285 Réductionoucontraction dunidà couvain 61
- - Prudencedanslenourrissement 307 Registrepourl'état desruches 104
- - Répression nourrissement au dehors 307 Reme (La' 346
- - Suitedu pillage par 305 Reines(Agedes) 11
Piqûres. Aiguillon 308 Reine. Accouplement aveclemâle 225
- Comment elleest faite. 317 -- Age du vol nup,tial. 351
- —est fait l'aiguillon. 318 Reines.(Cagepourl'introduction des) 27,196
- —les éviter. 313,315Reine.Ceque faitla nymphe 848
- —on s'endurcit 313 - Comment produire unereine 346
- - s'endébarrasser. -
309 - Coupage ailes d es 355, 62
- L'abeillemeurt-elleaprèsavoirpiqué 318 imparfaitement développée 346
- Lafuméecommepréservatif. 318 - d e la) 223
- Les abeillesqui fontles plus mauvaisespi- - (Crampe
La pâtpée ougeléeroyale 14
qQres. d'uneruchesansêtre 316 - MéthodeDa vis. 349
- Ouverture piqué 315 Reines(Introduction des) 195
- faireau casde nombreuses piqûres 310 — nonfécondées. Leurintroduction 199
- Que fairelorsqu'uneabeillevouspoursuit 310 314 Reine. devient l areine après sonéclosion 349
- emèdes.
Que fairepourlesretenir 91
- Veninde l'abeille -
316 Reines. Que
(Sonsémispar les) 350
Pissenlit. 321 - vierges 351
Plansdiversd'installationde ruchers 384 Ruchersmobiles 400
Plantes mellifères 321 Ruches à calottes 418
— —Fertilisation parle 328
Poids des abeilles pollen 323 — Dadant
323 appartements pourl'hivernage 174 411
Pollen ( Le) 324 — doublesparois.Description 415
- - danslesrayonset lessections 333 - - - (Les)au pointdevuede
- - Fertilisationdesplantes. 328 l'hivernage 172
— - - Sa nécessitépour 337 - - - (Matièrescalfeutrantes) 417
Pondeuses (Ouvrières) l'élevage 293 293 - d'observation 417
INDEX. 533
Ruches(Entrées 82 Tente à abeilles 303
— (Construction des) des) 60 Tilleuld'Amérique. 432
— en panierset 418 Traitement de la loque 210
- grandes etéviter enplanches
quand les employer 412412 Transfert.,. au formol 212
- grandes pour l'essaimage 434
- grandes. Reproches à leur faire 413 — lorsquelesabeillesveulentpiller.. 436
- Langstrothmodifiées Jumboà la 414 — opérer 436
Sarrasin 420 — Quand
Méthode de Heddon 437
- -(Le)
comme c ultureavantageuse 421 -- Moyen rapide 436
- -- dans la production du miel. 421421 Transport des abeilles 438 44)
- japonais. — - à de longues d istances
- - Préparation dusol pour les semailles 421 - - Comment empêcher l'étouffe-
- - Semailles avec le trèfle 423 ment 441
Sauge (La) 425 - - Expeditionpargrandevitesse 444
Saule(Le). 424 - - parwagons 444
Scrofulaire 428 Trèfle(Le) 414
Seaux pour le miel 158 - Alsike 445
Sectioas 429 - - - — comme fourrage 446
Secoueurde hausses 259 — - Culture
- et fourrage 446
Sections à 4 passages 265 265 - Différentes variétés 445
— carréeset rectangulaires (comparaison) - Méli]ot - 44a
— remplies de pollen 333 - - Profit de la récolle 447
— Cartons d'emballages.. 166 - Récoltede la graine 447
— (Miel en) 250 - — Trèfle rouge géant 445
— Triage des sections 267 264 - - - incarnat. 450
- — rectangulaires. - -
— unies 253 - - — ualitéQuandde sonmielle semer 452 452
— vitrées 366 Tulipier(Le) 453
Séparateurs à claires-voies 253,
264 Venm de l'abeille. 316
- (leur emploi) 264 281 — - - (Odeur du) 317
Sirop. Safabrication pour lenourrissement — Utilisation c omme remède 317
— de naphtolcontrela loque 211 Ventilation des caves à abeilles 186
— Préparation à froid 281 — en
(La) hivernage 170
Société d'Apiculture 429 - souterrainedescaves 187
Soleil., 429 — (La) 455
Solidification du miel 165 - - Asphyxiecauséeparla fermeture 455
Souci. 429 - - par les abeilles 456
Souris(Les) 80 Verge d'or - .,.. 456
Sourwood 429 Volnuptialde la reine 351
Sons émis par les reines 350 Voleurs (Les) 31
Sumac 430 Vinaigre(Le) 457
---Siipports
- de ruches 380
Suppression de l'essaimage 98 Voiles
— —Sa fabrication -. « 458 458
Syriennes 431 — (Comment opérer [ .N. 462
Système nerveux de l'abeille 13 Zinc perforépour mâles san • 228
Système descaves respiratoire 13 Zincperforépourreines.7^ V 91
Température pourl'hivernage 185
NOS EXT
.i 1
Nos extracteurs, cette année, ont subi de très grandes]
substitue à la fonte. ;
Les paniers sont encore renforces, mais notre grq
paniers qui a remplacé le type Cowan 27.
Le renversement des paniers qui se faisait à la ma)
appuyant sur le levier du frein qui donne également le ij
soit à la main soit au moteur, et c'est ce dernier mode ci

photographies ci-jointes donnent une idée exacte de l'appar


Tous nos extracteurs sont, du reste, parfaits coma
loin derrière eux les appareils quelconques à bas prix.

Emile BONDONNEAU
LCTEURS

et perfectionnements. En bien des cas, l'acier embouti a été


.ations

! a été le Nouvel extracteur automatique de Root à 4 et 8


pour

ce dernier type, se produit maintenant automatiquement, en


Binent nécessaire ou l'arrêt complet. J1 peut être manœuvré
d'une certaine Les
dopté par toute exploitation importance.

îouplé avec un moteur à pétrole.


i notre matériel. Ces appareils durent la vie et laissent

3nt général de A. 1. ROOT Co, pour l'Europe et Colonies.


142, FAUBOURG ST-DENIS. — PARIS (FRANCE).
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F s
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p des Pays de Langue Française et de leurs colonies. :
p N'achetezrien sansnousavoirécrit et demandénotre cataloguede ruches, extracteurs,cérifi-
cateurssolaireset à vapeur,machinesà gutfrer,à cylindres,chasse-abeilles, enfumoirs,Toiles,gants,«
P couteauxà cire gaufréeet à désoperculer,znw perforé,attrappe-essaims, cagesd'expédition,d'intro-
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nos Usines. Dans notre fabrication, nulle autre maison n'est aussi bien équipée
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cAgent Général pour l'Europe et les Colonies de A. I. ROOT Co,

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du livre anglais « Fact about bees » dj E. Danzenbaker donne une description com-
plète de sa ruche si renommée, ainsi que la façon de s'en servir. Donne également
quantité d'informations autres, est envoyée franco par poste au reçu de Fr. 0,50 en
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CE QU'ON PENSE DE LA RUCHE DANZENBAKER.
UnionBridgeM.D.Feb.9 1904.
Ala A.I. RootC°MedinaO.
Messieurs,
J'emploie laruche Danz.e t veux vousen donnermonimpression, car le peude ruchesordinairesdont
je me sers, ne peuventse comparer.Uneseulede lIIescolonies me donneplusde100livresde miel en
sections, i" choix,e t lesautrescnviion 60livres.
J. B.IIOLLOPETU.
Mallet-Orcck O.Sept.251902.
J'ai actuellement 250colonies d'abeilles,sur lesquelles170sonten ruchesDanzenbaker, et le printemps
prochainje mettrait outesmescolonies d ansde- ruchessemblables.Pendantla dernière et pauvre saison
une d emescolonies dans lesruches Dan/,m'ontdonneplus de JO.)
livresde Avec celles.
ci jequarantaine
récoiteplusdudoublede mielqu'aveclesanciennes surplus.
ruchesoïdinairesi doublesparois. Avecuntoit
de
teiescopant 17c/111 lesabeilles h ivernent
mieuxen ruchesDanz.qu'en ruches doubles parois. l
F VERNON BURT.
) J ni employépendantcinqansdanstou- mesruchers,lessections X 127concurremment
f 1aveclessectionscarrées107X 107.et j'ai acquisla certitudeabsolue est102
qu'ilclaIres-voies.
allongées préférable d'écarterles
1 sectionscarrées,et de n'employerque les sec;io,isDanz.avecles haiesà Ellesont assez
) 1 rap|ioitéla premièreannée jour paverlesruches.J'ai tait plus ruchecettesaisonqueje ne l'ai
jamaisfaitles auueesprécédentes, depuisplusde 15ansqueje iit'occtjl)e
d'argent
par*al)iculturepetc.
j J. D. MATTHENS.
!
{ ValleyN.Y.Feb.221901.
> Mesalciles n'ontplusrécoltéaprèsle1" juillet.J'ai eu seulement1200livresmaisj'ai obtenuun prix
1Rock
excellentpourtoutesmessectio.isDan/.,f.1ite~dansles ruchesalorsque dessectionscarréesje n'en ai
obtenuqu'unprixmoyen.LesruchesDanzenbaker avecdeuxchambres
doublées, à couvain, sontenexcel-
lentecondition, si non mieuxquemesrudlesà doublesparois.J'ai l'intentiondemeconstruire un cellierà
1abeilles et medébarrasserde mesdoublesparoisaussitôt quepossible,et demeservirdorénavant que des
1ruchesDanzenbaker.
J. L. HAINGT.
Jedois iliie combien j'adniiievoshaussesAsectionsDanz.En18_\8 je desiraisunesectionplusallongée
que la 107.contenant un 1ayonlIIoinsèpais, et en mometempsune inie complète, car je penseque c'est
pour consommateur,égalementpour pioducleur. poidspluslégersoccasionnent
le et le Les une
préleiable
dépense supplémentaire avecmoinsde profits.
M.H. Mendleson, Ventura,Cal.D.Y. 1897.
(M.Mendleson est l'undesplusgrandsproducteursdemielde Californie,récoltantenviron50tonnes
par année.Il acheta130 ruchesDanzenbaker, complètes, et 525haussesVauz.dontil seservitavecsesdix
< cadres Langstroth. 1eut 3000 a
sectionsDanz.complètement
lors les rempliesqu'il
et
venditaux épiciersde Los
au
Angelos, prix de11 1/2 cents., que sections
c arrées sevendirent
8 9 cents.).
Lemêmeécrivaitle 1"septembre1898 :
«En mainsvotrelettredu 24écoulé. DixruchesDanz.m'ontrapportéchacune6 haussesDanz.,soit
192sectionschaque.Unede mesruchesDallz.m'a rapporté7 hausses(224sections)et une autre 8,
(256sections).CinqruchesDanz.necents, m'ontrapportéque3 haussesseulement. De12ruchesDanz.j'ai eu
2400 s ections quej'ai vendues i l 1/2 soit: 276,00 à 15cents. 360(frs.
(fis. 1435,20);
t par ruche (frs.156,00).

Emile nONDONNEA U : 1872,00)


ou: 30,00
AGENT GÉNÉRAL POUR L'EUROPE ET LES COLONIES
142, Faubourg Saint-Denis, PARIS 10e j
L (France).
Reines & Abeilles.

Nous expédions nos reines directement de nos ruchers des Etats-


Unis, dans le monde entier. Nous possédons plusieurs types de reines.
L'ABEILLE TRÈFLE ROUGE. — Race excellente très douce, butinant I
le trèfle avec ardeur et qui sont élevées dans nos propres ruchers de
Médina, et dans 5 ruchers éloignés de ce rucher principal de 5 à 6 milles;
dans deux de nos ruchers dans l'Etat de New Jersey, et un dans l'Etat
de Pensylvannie.
De ces ruchers nous expédions également l'abeille importée direc-
tement d'Italie; voici les différentes graduations pour les abeilles
TRÈFLE ROUGE.
Reine non éprouvée (untested queen).
Reine non éprouvée de choix (select untested queen).
Reine éprouvée (tested queen).
Reine éprouvée de choix (select tested queen).
Reine d'Elevage (breeding queen)
Reine d'Elevage de choix (select breeding queen).
de choix, d'un an (extra select breeding queen,
Reine1 d'Elevage
year old).
De nos ruchers du Sud, notamment de Pensylvannie et de nos 2 ruchers
de Cuba, nous expédions également les CÉLÈBRES ABEILLES DORÉES(golden I
bees) et qui ont un si grand succès. Elles ne sont pas meilleures récol-
teuses que les italiennes importées, mais elles sont beaucoup plus jolies.
Voici la graduation s'appliquant également aux Italiennes Importées
comme aux abeilles dorées.
Reine non éprouvée Commune Italienne
Reine non éprouvée de choix »
Reine éprouvée »
Reine éprouvée de choix »
Reine meilleure qualité Italienne importée
Reine bonne qualité »
Nous expédions franco par poste dans le monde entier tous ces diffé-
rents types et races d'abeilles.
N'attendez pas le moment venu pour nous passer vos ordres, car
ceux-ci étant collationnés et expédiés suivant leur ordre d'arrivée, vous
risqueriez d'attendre ou de les recevoir trop tard.
Ecrivez directement pour renseignements et prix à

Emile Bondonneau

Agent général pour l'Europe et les Colonies de A. 1. ROOT Co.

142, Faubourg St-Denis, 142, PARIS


Emballages pour Miel.
1 Tout ne réside pas dans la production; mais après avoir obtenu une bonne •
récolté ce serait folie de l'emballer dans des empaquetages quelconques, caisses
mal faites, etc., vous dépréciez votre marchandise, et c'est une très
mauvaise économie.
POUR LES SECTIONS. — Nous ne saurions trop vous engager à employer
nos caisses d'emballage étanches; les sections y sont bien rangées, ont un
coup d'œil agréable, et si quelques gouttes de miel viennent à suinter, elles
sont récoltées dans le fond de la caisse, évitant ainsi son contact salissant
avec le bois.

Egalement pour la vente au détail, nos cartons Danzenbaker brevetés,


sont supérieurs à tous les genres de boites mises en vente jusqu'ici. Ils sont
propres, bon marché, ne tiennent pas de place, et ne pèsent presque rien.
POUR LE MIEL LIQUIDE. — Les pots simples en verre, sont évidemment
les plus Interessants, mais ont le grand défaut de revenir très chers, d'être lourds,
d'augmenter donc sensiblement les prix, et surtout d'être empombrants.
Nos sacs Starkeys, en carton parraffiné intérieurement, sont excessivement
pratiques. On y place le miel liquide dès qu'il est récolté; ce sac est absolument
étanniic et de forme gracieuse. Une anse en permet son transport facilement. Une
simple bande de papier ou cachet de l'Apiculteur suffit à le fermer et à en rendre
l'ouverture impossible.
Ils ont la forme d'un cube conique tronqué ce qui permet de les placer dlrec-
tement les uns sur les autres sans perdre de place, soit de les gerber en pyramides.
POUR LE MIEL GRANULE. — L'usage du miel granulé se répand de plus en
plus, et pour plusieurs raisons. C'est une preuve de sa pureté.-.et 11est d'un
emballage facile. Aussi nous avons mis cette année sur le marché nos CARTONS
PLIANTS.
Après avoir mis le niIci en petites briques de 62 X 62 X 113,ce qui fait environ
550 grammes de miel, comme il est expliqué au chapitre u Granulation du Miel"
de not'o A. B. C.. on enveloppe ces petits blocs dans un papier ciré, puis dans un
papier parrafflné, et on les Introduit dans le carton pliant que l'on referme. Ensuite
on enveloppece carton dans un superbe papier glacé, contenant en lettres d'or
Pure Honey M.Sur les deux bouts viennent se coller 2 cachets de sûreté, sur
lesquels sont imprimés une reine dorée. Ces petits paquets sont destinés alors
directement à la vente, et sont d'un emballage facile, de par leur forme cubique.
NOS BOITES RONDES EN FER-BLANC ont obtenu également un très grand
succès. On peut y mettre soit le miel liquide en attendant sa granulation, soit tout
granulé. Sans soudure aucune, vernies au four extérieurement, ces boites sont un
article de luxe et peuvent être mises sur toutes les tables. Une fois vide, les mé-
nagères en trouvent facilement l'emploi, pour y ranger bonbons, confiserIes. etc..
Sur fond bleu avec semis d'abeilles, une branche d'Eucalyptus dorée y est jetée,
et ressort avec les mots Mielsurfin » également en or.
Voyez notre nouveau catalogue, et essayez tous ces articles. Votre miel aura
un meilleur aspect, et vous en retirerez un meilleur prix.
Présentez bien vos produits, c'est le véritable moyen de les répandre, et d'en
créer la demande.

> Emile BONDONNEAll, , Agent Généralde TL


A. 1. ROOT
les C cm*
v 142, Faubourg Saint-Denis, 142, PARIS.
; ELEVAGE DE REINES DE SWARTHMORE (Pratt).

Nousavonsacquistousles droitsde fabricationet de ventede tout l'outillageet publicationsdes


éèritsde M.W. Pratt, plus connusouslenomde Swarthrnore, concernantl'Elevage de Reines,
et noussommesmaintenanten mesurede fournirtout l'outillagespécial. J
I Il y a 3 sortesd'équipements que nousoffronsau publicet qui comprennent :
» Equipement n. 1 Equipement n* 3 1
4 PROFESSIONNEL. I
I EXPÉRIMENTAL.
1 barre à cellulesà 16trous. 2barres à cellules.
1 cadresupport. 2 barres pleines. |
* 12cagesi. transfertSwarth m ore(sanscupules) 3cadres support. (
<, le bouchons cupulesgarnis decirede Swarth- 1cage à incubationSwarthmore.
more. 1cage poche. <
11 compresseur de celluleGrâce.
Equipement n. 9 grefleur bouchon.
Ec_q.u.iipneamme»n>»t +n à
10boites fécondationminiature(mêmeque
i AMATEUR. les nôtres). J
de barre.
11 2 barresà cellules. épingleà transfert.
11support »
1 cadresupport. 1bâton pourcuputes.
cagesi transfert(sanscupules). 21 cages a transfert(sanscupules).
18
35 bouchons cupuJes garnis de cire. 100bouchons cupules,nongarnis de cire. #|
: Pour tous renseignements, s'adresserdirectementà M
Emile lîONDONNEAU 1
€ AgentGénéralpourl'Europe et les Colonies de A. 1. ROOT Co.
142.FaubourgSuni-Denis,14a,PARIS. t

, NUCLEUS
'LEUS MINIATURE. }
LW. ~~j
N. B. —Danslecoursdecetouvragelelecteurtrouveraà plusieursreprisesles mesuresanglaises,le
traducteurayantomisdelestranscrireauxmesuresdu systèmemétrique.Ci-dessousnousdonnonsdonc
lesrapportsdes principalesmesures,poids,etc.
MESURES. Yard cubic,0,7645mètrecube.
Pouce,25,à99 millimètres. Pinte 0,5679litre.
Pied(12pouces)30,479 centimètres. Quart, litre.
(2 pintes)1,1359
Yard(3 pieds)0 mètre91438. Gallon(4quarts)4 litres 5435.
Mile,1809mètres3149. Peck (2gallons)9 litres0869.
Poucecarré,6,501centimètrescarrés. Boisseau(8 gallons)36 ht<es 34760.
Piedcarré(144poucescarrés19décim.carrés29. Quarter(8 boisseaux) 2 hectolitresJIBTc-j^»,^*^.
Yardcarré(9piedscarrés),umètrescarré836.
Acre,0.40167
Milecarré, hectare.
2,5899kilomètrescarrés. Livre (pound)0,453
Poucecubic.16cent.cubic38618. Tonne,1,015 grammes •/A - X- 1
Pied cubic,28décim.cubic3153.
Dollard, frs. 5.25. I
kilogrammes.£ | ») 1i «

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