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C DE L'APICULTURE
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) ! r|( Eityclopédie de tout ce qui a rapport à
l*Âbtille, Miel, Ruches, Instruments, Planter
lifères, etc., ren fermant des faits récol-
; Y~J eç sur l'expér ience de milliers -
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teurs et contrôlés ensuite par un travail
pratique dans nos propres ruchers.
Par A. I. ROOT.
Revu et re-écrit entièrement à nouveau par E. R. ROOT.
100memille (86meédition Anglaise).
f
1re ÉDITION.
PARIS.
1905.
Jî\ la multitudede nos frères et de
nos sœurs, qu'intéresseeq tous les pays
la culture de l'abeille,ce livre est spécia-
lement dédié.
Xes Buteurs.
de 1877
1 PKFACE
En préparant cet ouvrage je me suis beaucoup inspiré des livres de Langstroth, Quinby,
Prof. Cook, King et quelques autres, aussi bien que de toutes les Revues Apicoles. Mais encore
plus qu'à ceux-ci, je suis redevable aux milliers d'amis dispersés un peu partout, qui m'ont si
aimablement fourni une quantité de renseignements concernant toutes les méthodes nouvelles,
qu'ils ont poussées, de notre si chère branche d'industrie rurale.
Ceux qui, il y a quelques années, m'interrogeaient tant sur ce sujet, se sont acquittés en
m'envoyant de si longues et aimables lettres en réponse aux quelques questions que je leur
avais posé, que je me suis trouvé honteux en pensant aux maigres renseignements que
j'avais pu leur donner en des circonstances semblables. Une grande partie de cet A. B. C. est
vraiment l'ouvrage du monde apicole et ma tâche s'est résumée à rassembler, condenser,
vérifier et utiliser ce qui s'était trouvé dispersé dans des milliers de lettres depuis plusieurs
années. Mon propre rucher a été complètement consacré à la vérification scrupuleuse de
chaque invention nouvelle ou procédé, lorsque j'en avais connaissance ; ce travail a été pour
moi fort intéressant; et si la lecture des pages qui suivent peuvent vous procurer autant de
plaisir, j'en suis largement récompensé.
A.I. ROOT.
Pendant le mois d'Août de l'année 1865, un essaim d'abeilles passa dans les airs au-
dessus de l'endroitoù nous travaillions; mon compagnon, en réponse aux quelques ques-
tions que je lui posais sur les habitudes des abeilles, me demanda combien je lui en don-
nerais s'il réussissait à capturer cet essaim. — J'étais si loin de penser qu'il pourrait s'en
emparer, que je lui en offris un dollar, et il partit à sa poursuite. — A mongrand éton-
nement, il revint peu après me rapportant sa prise renfermée dans une boîte grossière
qu'il s'était empressé de ramasser dans un coin, et c'est à partir de ce moment que je
commençai à apprendre mon A B C de l'Apiculture. Le même soir, j'avais non seule-
ment questionné mes abeilles, mais encore, tous ceux que je savais pouvoir m'apprendre
quelque chose au sujet de mes étranges et nouvelles acointances. Le soir nous examinâ-
mes nos livres et nos papiers; mais le peu que j'y découvris, m'embarrassait encore plus
et m'excitait à explorer et à suivre cette idée.
Les fermiers qui possédaient des abeilles m'assuraient que cela rapportait quand la
contrée était neuve, mais que depuis quelques années on n'en retirait aucun profit, et que
tous abandonnaient ce genre d'affaires. — J'avais sur ce sujet des idées bien arrêtées, et
quelques jours après je visitais Cleveland, ostensiblement pour d'autres affaires, qui avaient
pour moi réellement peu d'intérêt. — Je visitais alors les librairies et cherchais des
livres d'Apiculture. — J'en trouvais bientôt deux, et choisis vivement Langstroth. Que
Dieu récompense et bénisse à jamais M. Langstroth pour la manière aimable et char-
mante avec laquelle il dévoile à ses lecteurs les vérités et les merveilles de la création
que l'on peut trouver à l'intérieur d'une ruche.
Quelle mine d'orme parut renfermer cet ouvrage, car je le lisais à mes moments libres.
Jamais roman ne me séduisit davantage, non, pas même Robinson Crusoé; et, le plus inté-
ressant de tout, c'est qu'aussitôt chez moi, je pouvais vérifier par moi-même toutes les
choses merveilleuses que renfermait ce livre. Comme la saison était avancée, je cons-
truisis une ruche d'observation, et avant l'hiver j'élevai des reines prises d'œufs d'ouvriè-
res, et achevai de me monter en achetant une reine $: 20.00 (105.00 fr.) à M. L. En fait,
si je n'avais pas été si près de la Noël, j'aurais pu me procurer toutes ces choses, reine
et tout, et plus efficacement, d'un fermier auprès de chez moi, — avec son assistance, après
m'être procuré encore quelques abeilles, je leur fis passer l'hiver victorieusement. Par
l'intermédiaire de M. L., je pus étudier auprès de M. Wagner; peu de temps après il
reprit la publication de 1'« American Bee Journal »; et par lui je me rendis compte
mensuellement de mes bévues et de mes succès occasionnels.
En 1867, la nouvelle de l'invention allemande de l'extracteur, passa les Océans; et
avec une simple machine faite à la maison, j'extrayais 100 livres de miel de 20 colonies,
que je portais alors à 35. Ceci fit sensation, et quantité de gens s'adonnèrent à cette
industrie nouvelle; mais sur mes 35 colonies, j'en perdis 24 l'hiver suivant, et beaucoup
disaient: « Je vous l'avais bien dit que cela devait se terminer ainsi! ! »
Je ne dis rien, mais travaillais tranquillement, et portais le nombre de mes colonies,
pendant cette saison, de II à 48, en ne me servant pas du tout de l'extracteur. Les
48 ruchées passèrent l'hiver sans aucune perte, et je pensai surtout que j'arrivai à ce
résultat, grâce aux soins que je pris de chacune d'elles en particulier. De ces 48 colonies,
j'extrayai 6.162 livres de miel et vendis ma récolte entière au prix de 1.25 fr. la livre.
Ceci me fit monter un échelon, et des demandes de renseignements au sujet de cette
industrie nouvelle me parvinrent de tous les côtés; leî comTienpants étaient anxieux de
INTRODUCTION.
savoir le type de ruche qu'ils devaient adapter et où ils pourraient se procurer un extracteur.
Comme les ruches alors en usage me semblaient très mal adaptées pour l'usage de l'extrac-
teur, et les machines que l'on offrait en vente étaient lourdes et peu propres au but
demandé, quoiqu'elles fussent « brevetées », il me sembla que je n'avais pas d'autre
parti à prendre, que de fabriquer moi-même ces instruments. Si je ne le faisais, je me
verrai forcé d'entreprendre une grande correspondance qui m'occuperait une forte partie
de mon temps, tans m'apporter aucune compensation. Les seules manières que je connais-
sais pour construire une ruche simple, etc. étaient publiées de temps en temps par
« l'American Bee Journal» ; mais il m'arriva tellement de demandes, que je fis paraître
une circulaire imprimée, et dont, peu de temps après, je fis paraître une seconde édition;
puis une autre, et encore une autre. Ceci, avec l'intention de répondre à la plus grande
partie des demandes de renseignements; et d'après les mots encourageants que je reçus
à leur sujet, il me sembla que l'idée était bonne.
Jusqu'en 1873, toutes ces circulaires avaient été envoyées gracieusement; mais à cette
époque il me parut plus profitable de les éditer au prix de 1.25 par an, et paraissant tous
les trimestres. Le premier numéro fut accueilli avec une faveur telle, que je le changeai
immédiatement en publication mensuelle au prix de 3.75. — Son nom fut « Gleanings in
Bee Culture» et elle fut agrandie graduellement, jusqu'au moment, en 1876, son prix fut
porté à fr. 5.00. — Durant ce temps, ils servirent à répondre à toutes les questions,
nouvelles et anciennes qui m'étaient posées; et lorsqu'un nouvel abonné désirait être
- renseigné au sujet d'une question qui avait été déjà discutée tout au long, mais peu de
temps auparavant, il était facile de le renseigner, ou de lui envoyer le numéro traitant
le sujet en question.
Quand les « Gleanings » commencèrent à paraître pour la 5me année, les interro-
gateurs trouvèrent que les questions posées ressemblaient souvent à celles qui avaient
parues au début; pourtant les réponses avaient été modifiées suivant les besoins du temps
présent. Cependant, si nous avions répétés tous ces sujets chaque année, ou même tous les
deux ans, pour le bénéfice de nos abonnés nouveaux seuls, nous aurions fait une injustice
à nos souscripteurs du début, car ils auraient été en droit de se plaindre, et avec juste
raison, que les « Gleanings » étaient toujours la même répétition, d'une année sur l'autre.
Vous pouvez voir maintenant la nécessité de cet ABC, son but, et la place que nous
l'espérons voir remplir. En l'écrivant, j'ai étudié moi-même chaque sujet traité, non
seulement en consultant les livres et les journaux s'occupant d'apiculture, et que j'avais
toujours sous la main, mais en allant moi-même dans les champs, écrivant à tous ceux qui
pouvaient me fournir des informations dans cette partie spéciale, ou encore en sacrifiant
une colonie d'abeilles, si besoin était, jusqu'à ce que je sois pleinement satisfait. — Allons
plus loin: ce livre a été imprimé sur un type resté constamment le même ; ses feuillesen ont été
tirées aussi rapidement que possible, et si plus tard, on y découvre quelques erreurs, on pourra
les rectifier promptement. C'est pour la même raison, que toutes les inventions nouvelles
ou découvertes qui peuvent venir — et il en vient constamment — pourront être incor-
porées dans un tel ouvrage dès qu'elles auront été suffisamment expérimentées. En un
mot, j'ai l'intention que jamais ce livre ne soit en retard sur son époque. — Décembre 1878.
A. I. ROOT
Lesgravures placées en titre de cet ouvrage, montrent les bâtiments et les chantiers
de la « Maison des Abeilles» qui couvrent une superficie de plus de 2 hectares 95 ares,
peuvent donner une idée des besoins des Apiculteurs; et si l'on veut se rappeler que la
A.L ROOT Co., qui dans son genre est la plus grande fabrique du monde, quoique
n'étant pas la seule, on pourra se donner une idée de l'amplitude de l'apiculture dans
son entier.
En une seule année, on fabrique et vend de 40 à 60 millions de sections dans les
Etats-Unis. En estimant la section vendue une livre en moyenne, il y a environ 50
millions de livres de miel ensections mis sur le marché gux Etats-Unis ; et comme on
produit environ le double de miel extrait, on arrive à un total variant entre 100 à 125
millions de livres de miel, représentant une valeur de 8 à 10millions de dollars.
INTRODUCTION.
Il serait sans doute fort intéressant de pouvoir montrer une manufacture en détail :
une usine où l'on fait tout ce dont un apiculteur peut avoir besoin, dans tous les genres,
depuis une cage à reine, jusqu'à l'extracteur de 2, 4, 6, 8 et même 25 cadres, actionnés
par la vapeur, des ruches fabriquées par 25000, des enfumoirs par dizaines de millions,
le tout faisant des millions de tonnes de transport par an.
Ainsi qu'expliqué au début de cet ouvrage, le début de cette entreprise, fut un
essaim d'abeilles passant au-dessus de la boutique d'ortévrerie de A. I. Root en 1865. De
ce seul essaim, sortit un petit rucher de 50 à 60 colonies; et un homme qui était destiné
à influencer l'apiculture dans le monde entier. Cet homme commença à écrire dans
1' « American Bee Journal» sous le nom de plume de « Novice »; et le résultat fut
que de toutes les parties des Etats-Unis, vinrent des demandes, sur la façon de construire
les ruches, les extracteurs, et où l'on pourrait se les procurer. A cette éqoque, il n'exis-
tait pas dans le monde d'usine s'adonnant exclusivement à la fabrication des articles
d'Apiculture; mais dans sa boutique de bijouterie, A. I. Root possédait un petit moulin à
vent dont il se servait souvent pour actionner une scie; et je me rappelle encore fort
bien le temps où nous attendions et attendions encore sur la plus incertaine des choses,
le vent, juste un peu de vent, pour terminer les ordres de ruches et autres articles
d'apiculture; et je me souviens combien mon père et moi, nous en profitions pour dormir
dans la boutique, car nous étions certains d'être réveillés par le ronflement de la cour-
roie quand le vent s'élevait, et nous pouvions ainsi fabriquer des ruches à la lumière de
la lampe tant que la force durait, car dans ces jours-là, la brise pouvait tomber, il
n'était pas prudent d'attendre après la lumière du jour.
Plus tard, nous fîmes l'acquisition d'une scie à pied pour nous aider. Les commandes
nous arrivant, nous dûmes acheter une machine à vapeur de 4 1/2 chevaux ; et si jamais
un gamain arriva au plus haut de ses ambitions, ce fut bien l'écrivain de ces lignes,
lorsque, étant environ âgé de 15 ans, il fut installé comme conducteur de la petite
machine.
Petit à petit, notre machine commença à plier sous son fardeau, car elle avait à
actionner deux scies et un raboteur, et nous dûmes travailler jour et nuit dans notre
petite boutique d'orfèvrerie, qui avait été convertie en fabrique de ruches pour abeilles.
Il était évident que nous allions nous voir forcés d'établir un nouveau local près du
dépôt, et nous dressâmes les planches pour une construction à deux étages, couverte de
zinc, d'une superficie de 40 X 12 mètres. Le vieux fonds de bijouterie fut vendu aux
enchères.
L'entreprise comprenant l'acquisition d'un bon terrain de 7 hectares, et la construc-
tion d'un si grand bâtiment était hasardée à cette époque ; et le bon crédit de Root fut
presque épuisé à payer ses dettes, et il voulait alors se lancer en cachette dans de
nombreuses spéculations qu'il n'entreprit cependant pas. On installa la machine de
40 chevaux, ainsi qu'une douzaine de scies, raboteuses, etc., et nous pûmes alors
suffire aux demandes qui avaient plus que quadruplées. Ceci se passait en 1880.
Vers cette époque, ainsi que nous l'avions pensé, cette industrie commença à prendre
d'énormes proportions. Deux dactylographes étaient constamment employées, munies de
machines à écrire du dernier modèle. Les affaires continuèrent à progresser et de telle
sorte que le propriétaire lui-même était démoralisé par leur affluence.
La petite abeille semblait devoir nous donner plus de travail que dans tout le reste
du monde, et en 1886, on ajoutait une nouvelle construction de 20 X 13 mètres. La
vieille machine de 40 chevaux fut à son tour supplantée par une plus moderne de
90 chevaux vapeur. En outre se montait une transmission de 70 mètres, et tout son
ensemble de machines. A nouveau en 1888, les travaux continuèrent à progresser et on
érigea une petite construction. En 1889, une autre chaudière de 60 chevaux tut adjointe
ainsi qu'une cheminée de 30 mètres, que l'on peut voir dans les différentes photographies
du début de cet ouvrage, et de plus on ajouta une quantité de nouvelles machines-outils.
En 1890, les affaires avaient doublées sur les années précédentes, et nous fûmes forcés,
pour étendre notre travail, d'ajouter un corps de bâtiment en briques, avec rez-de-chaus-
sée et d^ux étages de II X 28 mètres. Pendant la même année quelques perfectionne-
ments furent apportés, tels la lumière électrique, les extincteurs automatiques d'incendie
Grinnel, une énorme pompe à incendie, et une très grande et nouvelle chaudière. Pendant
ce temps, une ligne de chemin de fer s'installait, traversant en somme notre exploitation,
INTRODUCTION.
ce qui donna une plus grande et meilleure facilité pour nos transports. A nouveau en
1891, on construisit un magasin à trois étages, pour les marchandises. Trois ans plus tard,
on surmontait d'un troisième étage nos bâtiments où l'on travaillait le bois.
En 1896, on monta un hangar de 18 X 36 mètres couvert en tôle, pour abriter les
planches. Cette construction, la plus grande du groupe entier, est suffisante pour contenir
3.000.000 de mètres de planches de tilleul servant à la fabrication des sections, et encore
aussi grand soit-il, nous avons usé tout ce stock en trois mois, rien que pour les sections.
En 1897, nous fûmes obligés de travailler jour et nuit, et nous ne pouvions malgré
cela fournir toutes les demandes qui étaient considérables. Nous devions retourner les
ordres et l'argent et refuser nombre de commandes ; nous croyions alors fortement que
nous allions être obligés de travailler nuit et jour toute l'année, et de fait en 1898, nous
avons eu deux équipes d'ouvriers travaillant ainsi jusqu'au milieu de juillet.
Il nous parut évident à cette époque de faire de plus importants agrandissements et
d'avoir plus de machines, si nous voulions suivre la proportion rapide de nos affaires.
Pour ce fait, nous installâmes dans la dernière partie de l'année 1898,environ pour 100.000fr.
de perfectionnements et de locaux. Une nouvelle machine de 400 chevaux vapeur et les
chaudières de même force, de nouvelles conduites d'eau pour l'incendie, une installation
de transmission électrique de135 chevaux de force, cette dernière destinée à transporter
la force dans toutes les parties de nos ateliers. Ceci avec l'installation électrique que nous
possédions déjà, nous coûta plus de 30.000 francs. L'installation complète comprenait deux
dynamos, l'une de 100 chevaux de force, l'autre de 35, répandant leur force dans
ai réceptrices dans les différentes parties de nos usines. Les dynamos commandés direc-
tement par courroie par notre grosse machine, font que nous possédons actuellement une
installation de force la mieux équipée que l'on puisse trouver.
Tous ces changements on nécessité la reconstruction, l'élargissement et la modification
Ue nos salles de chauffe et de machines. Une annexe actionnée intérieurement par
l'électricité, fut ajoutée à l'un des bâtiments. On y installa la grosse raboteuse, et quel-
ques machines spéciales.
Une douzaine d'employés sont occupés constamment dans nos bureaux, prenant soin
des affaires générales, répondant aux lettres, tenant les livres de comptabilité et faisant en
général tous les travaux de bureaux. Trois à quatre sténographes sont occupés à prendre
sous la dictée les lettres des membres de notre Compagnie et six dactylographes sont
employées la plupart du temps.
Dix succursales portant le nom de A. I. ROOT Co. sont disséminées dans les différentes
parties des Etats-Unis. En plus de celles-ci, nous avons 14 à 15 sous-agences qui reçoivent
nos marchandises par wagon, sans parler des autres plus petites qui les tiennent en quantités
moindres. Toutes ces succursales ou sous-agences sont en dépendance directe de notre
maison mère.
En 1894, les anaires ayant pris une extension si grande, que la direction fut changée
en Compagnie. The A. I. ROOT Co. ayant versé un capital de 500.000 francs, avec A. 1
Root, le fondateur, comme président, E. R. Root, son fils, comme vice-président, J. T. Calvert,
un gendre de A. I. Root; trésorier, et plus tard A. I. Boyden, un autre gendre fut nommé
Secrétaire.
Cette reconstitution n'apportat aucun changement aux affaires qui continuèrent comme
auparavant, dirigées par les mêmes hommes. A. I. Root, ayant déjà donné à l'affaire une
grande partie de ses forces actives, en partie malade, et en partie attiré par d'autres
affaires, laissa la direction aux « jeunes gens ». J. T. Calvert, directeur général des
affaires, a la haute main sur la partie fabrication, il est l'acheteur général, en un mot,
il a la charge complète des affaires commerciales. A. L. Boyden, secrétaire, assiste
Af, Calvert, cependant donnant son attention plus particulière au travail général du
bureau, et des rapports de la maison avec toutes les succursales et sous-agences. E. R.
Root, Vice-Président est l'éditeur de « Gleanings in Bee Culture» et avec les deux
précédents, il a le soin de la correspondance. Il est aussi plus ou moins chargé des
modifications apportées J aux marchandises qu'on peut lancer d'une saison à une autre.
En 1904,juste 10 ans après, la Compagnie fut constituée au capital de 1 500.000 francs
($ 300.000) entièrement versés. La partie administrative est restée la même qu'auparavant
avec les mêmes agents. Pendant la même année on a construit 7500 m*, de hangar,
pouvant abriter et tenir au sec, lès planches de bois, et pour une valeur de 360.000 fr.
INTRODUCTION
La longueur est assez grande pour qu'une locomotive avec un train entier puisse la
? traverser et nous être déchargé.
Nous avons ajouté une force auprès de la salle des machines. Egalement on a
augmenté le nombre des ascenceurs, ainsi que celui des machines nouvelles.
Jusqu'à présent, je n'ai pas encore fait mention de notre journal « Gleanings in Bee
Culture» une revue illustrée semi-mensuelle, d'environ 36 pages. Chaque numéro contient
un certain nombre de jolies photogravures reproduites directement de la photographie,
qui montrent les différents états de notre industrie, depuis A jusqu'à Z. Nous en avons
incorporées beaucoup dans le corps de cet ouvrage ; mais après que l'on aura parcouru ce
livre, on en comprendra facilement les principes primordiaux, et le lecteur trouvera un
grand appui dans son travail par le journal qui le remboursera de son prix chaque
année, par le temps qu'il lui fera gagner.
Janvier 1905. E. R. ROOT.
A.
juste maintenant d'étudier les diverses trans- rature que celle de la ruche. Le roseau mon-
formations qu'elles subissent avant d'arriver tré dans la gravure ci-contre permet au
à l'état d'insecte parfait. liquide laiteux de pénétrer l'enveloppe de
Durant les chaleurs, tandis que vos abeil- l'œuf de façon à fournir le nourrissement à
les sont occupées à récolter le miel, ouvrez la jeune abeille juste au moment où son
votre ruche au milieu de la journée,et placez besoin le réclame. Les vers sont en réalité
au centre un cadre contenant une feuille de les jeunes abeilles à leur état de larves, et
fondation; examinez-le chaque jour, le soir, c'est par cette dernière expression que nous
le matin et à midi, jusqu'àceque vous aper- leB-désignerons à l'avenir. Elles croissent et
ceviez des œufs dans les cellules. Si vous le se développent très rapidement, comme
placez entre deux rayons contenant du cou- vous le verrez si vous les considérez souvent,
vain, vous trouverez très probablement des grâce au régime de pain-et-lait auquei on les
œufs le jour suivant. soumet. En une seule demi-journée elles
SIvous n'avez jamais vu d'œufsproduits par grossissent de plus du double, et dans le court
une abeille, vous aurez besoin de toute votre espace de 12jours elles atteignent, de simple
- attention la première fois pour les découvrir petite tache blanchâtre qu'elles étaient au
car ils sont blancs comme de l'Ivoire poli, et commencement (la larve qui vient d'éclore),
à peine plus gros à la première période que à la taille pour ainsi dire d'une abeille au
celui représenté dans la gravure ci-contre. terme de sa croissance, de telle sorte qu'elles
On les voit au centre de la cellule, attachés emplissent complètement la cellule. Cela
au rayon par une de leurs extrémités. L'œuf peut paraître Incroyable, mais elles sont là,
vuau mlscroscoperessemble beaucoup àcelul directement sous vos yeux pour que vous en
représenté ci-après. Il est couvert, ainsi que jugiez. 11est à présumer que leur croissance
si rapide est due uniquement à la nature
fortement concentrée de ce même nourris-
sement de Ilpain-et-lait » que les ouvrières
leur donnent sans interruption. Si vous
éloignez un instant les rayons des abeilles
vous verrez tontes les larves ouvrir la
bouche, comme une nichée de jeunes oiseaux
pour recevoir précisément leur nourriture.
SI vous diversifiez vos expériences en reprend son vol, puis s'élance tout d'un
mettant un cadre de couvain d'Italiennes trait dans la ruche, bouscule les nourrices,
dans une colonie d'abeilles communes, vous les mâles et peut-être la reine aussi, et
serez plus à même de suivre la jeune abeille semblent clairement dire à tous: Tenez !
à mesure qu'elle acquiert de la maturité. Le mevoici. J'ai ramassétout cela à moi toute
premier jour elle ne fait que se traîner sur seule. N'est-ce pas gentil? »
les rayons; mais le jour suivant déjà on la Nous pouvons alors imaginer entendre
voit se plonger avidement dans les cellules une vieille abeille qui a recueilli dans sa vie
de miel non operculées, et de même pen- des milliers de charges semblables lui
dant huit jours à peuprès; vers le premier
répondre d'un air bourru: Il Eh bien? met-
jour aussi elle commence à veiller aux tant même que vous ayez ramassé tout ce
besoins des jeunes larves, et se met très pollen, qu'est-ce après tout? Vous feriez
vite à fournir le nourrissement laiteux qui bien mieux de le déposer dans une cellule et
eur est nécessaire. Ace moment-là il se d'aller en chercher d'autre, plutôt que de
fait une grande dépense de pollen, ce qui faire tout ce tapage et de perdre votre
- fait supposer que ce nourrissement spécial
temps, quand il y a tant de bouches à nour-
aux larves est du pollen et du miel en partie rir. » Nous disons qu'on peut imaginer une
digérés par les jeunes abeilles ou nourrices. scène semblable, parce que, pour nous,
Les abeilles de cet âge, ou un peu plus nous n'avons jamais découvert aucun signe
âgées, fournissent la gelée royale destinée de malveillance à l'intérieur d'une ruche.
aux cellules de mères, et qui est la même, Personne ne gronde, personne ne trouve à
croyons-nous, que le nourrissement donné redire à ce que font les autres, et les enfants
aux larves au début de leur développe- ne sont jamais forcés au travail qu'ils ne le
ment.42. Plus tard, jusqu'au moment où on veuillent. 'Si les jeunes sont imprévoyants
les emprisonne dans leurs cellules, les et que la famine s'ensuive, toutes les abeil-
larves d'ouvrières et de mâles reçoivent les de la ruche en souffriront avec eux et,
une nourriture plus grossière et moins par- comme nous le croyons bien, sans que cet
faitement digérée faite d'un mélange demiel état de choses excite un seul mauvais senti-
et de pollen. Les jeunes abeilles sont pâles ment ou suggère une seule parole de blâme
de couleur et toutes couvertes de duvet contre qui que ce soit. Elles agissent d'un
jusqu'au huitième jour, et tant qu'elles ne commun accord, juste comme la main droite
sont pas vieilles de quinze jours, elles ont vient en aide à la main gauche; et si l'on
un nous ne savons quoi de particulier qui veut saisir l'économie intérieure d'une
les fait renaître comme jeunes. Vers
cette époque-là ce sont elles généralement ruche, il est bon de garder ce point-là pré-
sent à l'esprit.
qui mènent activement la construction des
rayons de la ruche. Lorsqu'elles ont huit ou Peu de temps après que l'instinct de la
dix jours elles font leur première sortie, et jeune abeille l'aportée à la récolte du pollen
nous ne connaissons pas de spectacle plus le même instinct la pousse à la récolte du
joli dans le rucher qu'une foule de jeunes miel, et lorsqu'elle est vieille d'un mois elle
Italiennes folâtrant en plein air, devant doit être, comme ouvrière, dans toute la
leur ruche; leur gaîté, leurs gambades vous fleur de sa beauté et de sa force. A cet âge-
font songer à une troupe de jeunes agneaux là, elle est capable,tel un homme de 40 ans,
en train de prendre leurs ébats. de voir à tout, de prêter la main à n'importe
quels travauxde la ruche; mais si la ruche
Il est aussi fort Intéressant d'observer ces est bien pourvue d'ouvrières de tout âge,
petites créatures lorsqu'elles rapportent elle rendra probablement des services plus
des champs leur première charge de pollen. effectifs en allant aux champs. (Voir : AGE
S'il y a en grand nombre dans la ruche des DES ABEILLES).
abeilles de l'âge voulu, les jeunes ne se
livrent habituellement à ce travail qu'au Si une colonie est entièrement composée
bout de quinze jours environ. La première de jeunes abeilles, elles vont quelquefois
charge de pollen est à une jeune abeille ce dans les champs à la récolte du pollen quand
qu'est à peu près la première culotte à un elles n'ont que 5 ou 6 jours d'existence. De
petit garçon. Au lieu de se rendre directe- même, lorsqu'une colonie est entièrement
ment à la ruche avec sa charge, comme le formée d'adultes, celles-ci bâtissent les
font ses aînées, elle décrit d'abord de rayons, nourrissent les larves, construisent
grands cercles autour de l'entrée; et même les cellules de reines, et font en somme tout
après s'être posée une première fois elle le travail habituellement réservé aux plus
ABEILLES SANS AIGUILLON. 8 ABEILLES PRISES A BAIL
jeunes abeilles: innis il est sans doute de envoyée un jour du Mexique. Nous les gar-
meilleure économie d'avoir dans la ruche dïmes dans notre rucher pendant deux ou
des abeilles de tout Turc. trois mois en été. Elles étaient un peu plus
SANS AIGUILLON. grandes que des mouches ordinaires,et nous
ABEILLES semblerentfort tranquilles.Leur nidressem-
C'est une autre variété d'abeilles répandue
blaitplus comme nature à celui du bourdon
dans les pays chauds. On les trouve principa- commun
à qu'à d'autres. Aussitôt que vinrent
lement au Mexique, au Honduras anglais, les froids, elles succombèrent rapidement
Cuba et généralement dans le centre de
quoi que nous fîmes. Elles n'auraient pu être
l'Amérique. Quelques-unes construisent leur d'un rapport commercial dans ces climats.
nid dans des troncs d'arbres, d'autres dansle —
ABEILLES PRISES A BAIL.
sol, et d'autres font un nid en forme de cône
Dans quelques localités, notamment en Cali-
qu'elles suspendentaux branches des arbres. dans le Colorado et tout le grand
Quelques-unes de cette espèce, emmaga- fornie,
sinent environ quelquefois 2 litres de miel; Ouest, les abeilles sont souvent prises à bail
maisen règle générale, cllestravaillent juste moyennantune part dans les profits.Bienque
cette méthode ait donné jusqu'ici des résul-
pour se nourrir, de même que les natifs de
ces contrées. tats avantageux et satisfaisants pour les
Dans l'Amérique Centrale, Il en existe deux parties en cause, elle a suscité quelque-
fois cependant des querelles et des ennuis
plusieurs variétés, ou à plus proprementpar-
ler plusieurs espèces. 1° Les grossesabeilles par l'absence peut-être d'un contrat passé
les grises et les jaunes. 2°les grosses abeilles entre le bailleur et le preneur; ou, si ce
contrat a existé, parce qu'il ne s'y trouvait
noires, qui sont de la même grandeur que le
mâle Italien commun; leurs poches à pollen pas une clause spéciale relative au point en
sont énormes. 3° une petite abeille noire litige. Il s'ensuit de là, qu'il peut être bon
appelée cymbra qui est souvent plus petite les que nous Indiquions ici d'une façon générale
conditions auxquelles on peut s'associer
qu'une mouche commune des habitations.
On prétend que ce sont de pauvres travail- pour l'élevage des abeilles, de' façon à ce
leuses et qu'elles construisent leurs nids qu'aucune des deux parties ne se trouve
dans les trous de murs en briques ou dans de lésée. Formuled'un contratou bail à cheptel
vieux troncs d'arbres. 4° c'est une abeille Entre les soussignés
:
verte,ainsi appelée parles Mexicainsà cause M. X. propriétaire d'unepart.
de sa couleur. Elle élit domicile dans les et M. Z. propriétaire d'autre part.
troncs d'arbres. A côté de celles-ci qui sont Il a étéconvenuce qui suit
M.X. donnepar cesprésentesetà cheptelsimplepour
les principales il en existe une quantité de annéesconsécutives qui ont commencéà courirle
variétés, mais qui ne valent guère la peine un rucher, comprenantabeilles,ruches,matériel,
d'être mentionnées. outillageet emplacement nécessaires, letoutd'unevaleur
de détailléen un état estimatifci-annexéet dont
L'abeille sans dard du Honduras Anglais a M.Z. se reconnaîten possession.
la réputation de mordre avec une furie ter- Le présentbailest fait aux chargeset conditions sui-
rible ; les indigènes ont souvent dit qu'elle vantes:
avait un aiguillon, tellement sa morsure 1°Le preneursera tenud'exécutertousles travauxet
de donnertous lessoinsnécessaires la conservation
est dure. Toutes ces variétés peuvent mor- du rucher,l'élevagedes abeillesetpour la récoltedumielet
dre et si leur demeure est menacée, elles de la cire.
feront une grosse démonstration comme si Il s'occuperanotamment de l'extractiondumiel,de sa
elles allaient faire quelque chose deterrible. miseen boîtes,bocauxou caisses, de son emballage, en
unmotdesa préparationpourlaventeet l'expédition.
Lamorsure qu'elles peuvent infliger est suffi- A Ja findelasaisonle preneurdevra veillerà ce que
sante pour faire sauver l'intrus; elles sont touteslesruchessoientenferméesdansunesecondecaisse
donc capables de se protéger toutes seules. ou raisonnablement calfeutréesde façonà les préserver
et ceci empêche leur extermination absolue. du froid,qu'ellessoientpourvuesde provision enquantité
Ces abeilles sans aiguillon résistent aux suffisante, prêtesenfinpourl'hivernage.Si par la suite
lescoloniesrequièrentun supplémentde nourriture,le
pluies et au temps sec de ces contrées chau- bailleurdevrafournirles nourrisseursainsi que lesucre
des, beaucoup mieux que, probablement, nécessaireà lafabricationdu sirop,qui sera fait par les
l'abeille ordinaire qui nous est familière. soins du preneurlequelsera chargéde le donneraux
abeilles.
Quelques voyageurs pensent que quelques 2°Lesfraisde paquetagedu miel,comprenantcaisses
espèces de ces abeilles sans aiguillon pour- pourexpédition,sections,boîtesde fer-blanc,emballage,
raient être rendues commerciales, dans les serontsupportésparmoitiépar chacunedesparties.
Lesfrais de transportà la stationla plus procheou aq
mains d'un apiculteur Européen ou Améri- marchéseront
supportés dansla mêmeproportion; —
cain, tousautres frais de matérielet d'outillageserontà la
Une colonie d'abeilles sans dard nous fût chargedu bailleur.
ABEILLES PRISES A BAIL. 9 ABEILLES ET LE RAISIN (LES).
3*Le bailleurprofitera de tout le croitdu rucher, L'usage de prendre les abeillesàbail est très
essaimages(tantnaturelsqu'artificiels) et enresterapro- répandu dans le Colorado et la Californie. Il
priétaire,maisà la chargedefournirtoutesles ruches, le arrive très souvent qu'un apiculteur ayant
supports de ruches, planchers et hausses, et tout
matérielnécessitépar ce croît. habité dans l'Est désire se rendre compte si
4*Si dansle coursdel'hiver les abeillesdépérissentet l'air d'une autre localité conviendra à son
meurent,la perteenserasupportéepar le bailleurseul,à tempérament et s'il aura avantage ou non à
moinsqu'ellenesoitcauséepar la négligenceconnueet élever des abeilles. Il va donc trouver un
prouTée du preneur.Danscecasle bailleurpourraexiger y
uneindemnité, dontlemontantn'excéderapastoutefoisla propriétaire d'abeilles ayant d'autres occu-
sommenécessaire pourremplacerlesabeillesetles reines pations qui l'absorbent, et qui soit à la
perdues. recherche de quelqu'un de compétent pour
5* La récoltedu miel et de la ciresera partagéepar
chacunedes parties. prendre soin de son rucher. Mais pour celui
6*Danslecasoù larécolteseraitnulleousi la quantité qui est bien établi dans une localité et qui
demielrécoltéest inférieureà dix livrespar colonie,le a le moyen d'acheter des abeilles, celui-là
prenenraura droitdela partdubailleurà uneindemnitéfera mieux de s'arrêter à ce dernier parti —
n'excédantpas dollarspourle nombrede joursdépen- dût-il même s'endetter
sésensoinsdonnésauxabeilles. pour cela; mais en ce
Faitendoubleà dernier cas, pour donner toute sécurité au
Signature, propriétaire il faudrait convenir avec lui
Signature, que, au cas où la récolte de miel serait insuf-
Témoin, fisante pour rembourser la moitié au moins
Témoin,
du prix des abeilles, il voudra bien se con-
La formule précédente règle les termes tenter alors de la moitié de la récolte de miel
essentiels d'un contrat; mais certaines con- aux conditions énoncées plus haut.
ditions locales peuvent y rendre nécessaires
quelques modifications. ABEILLES DE LA PALESTINE. Voir
La dernière clause du contrat ci-dessus y ITALIENNES.
a été insérée par mesure d'équité envers le
preneur. Admettant que la récolte du miel ABEILLES ET LE RAISIN (LES).
soit nulle, le preneur peut avoir en toute Presque chaque année les apiculteurs re-
bonne foi rempli les engagements à lui çoivent des plaintes de leurs voisins qui
imposés parle contrat, et de plus avoir contrl. accusent les abeilles de dévorer le raisin.
bué à l'amélioration des ruchées — peut-être Or, il a été bien établi que jamais les abeilles
même en a-t-il accru la valeur — de telle ne s'attaquent aux fruits parfaitement sains;
sorte que les abeilles pourront se trouver il n'y a pas longtemps pourtant que les pro-
l'année suivante en meilleur état de fournir priétaires de vergers et même quelques
une bonne récolte de miel. Il est donc de apiculteurs supposaient encore que les
toute justice que le bailleur reconnaisse abeilles faisaient une petite piqûre dans les
d'une façon ou d'une autre cette améliora- raisins à peau tendre comme le NIAGARA,et
tion, soit par le paiement d'une somme con- même en perçaient d'autres à grains plus
venue quel qu'en soit le montant, soit, si on fermés comme le CONCORDS. Mais tout récem-
le préfère, par l'abandon d'un certain nom- ment nous sommes parvenus à découvrir le
bre de colonies. On se rendra compte très vrai coupable, sous la forme d'un oiseau-
vite que sans cette précaution, si la saison mouche, à vol très vif, qu'on ne voit presque
de la miellée vient à manquer tout-à-fait, le dans les vignes quand il s'y trouve
jamais
preneur subira une perte totale; tandis que un être humain. Cet oiseau, de la taille à
le bailleur aura toujours pour lui. ses abeil- peu d'un moineau, au plumage strié,
les, son matériel, tout ce quilui est néces- et appelé le CAPE-MAY WARBLER(Dendroica
saire enfin pour profiter d'une autre saison Tigrina), a le bec en forme d'une longue
plus favorable. près
aigulllg pointue. Il se pose sur une
Il sera de l'intérêt des deux parties liées grappei de raisins, et, presque aussi vite
par le contrat précédent de veiller a ce que qu'on eji pourrait compter les grains, il les
le rucner ne s'accroisse pas en de trop gran- perce tous les uns après les autres. Lorsqu'il
des proportions. Si le preneur est un apicul- a fini ses dégâts il s'envole, et c'est alors
teur pratique, il saura que: Plus la popu- que surviennent les innocentes abeilles, qui
lation d'un rucher est nombreuse, moindre achèvent l'œuvre de destruction en pom-
est la récolte de miel; et par conséquent pant le suc dont la pulpe est remplie, et ne
tous ses efforts et toute sa science ten- quittent la place que lorsque celle-là est
dront à maintenir les colonies dans les tout à fait desséchée. Tandis que les oiseaux
meilleures conditions possibles, pour pro- ne sont presque jamaisIl pris sur le fait J,
duire une abondante récolte de miel- les abeilles, toujours présentes tant que
LES ABEILLES ET LE RAISIN. l() AGE DES ABEILLES.
dure la lumière dujour, sont accusées à tort ou Juin, nous n'aurons à l'automne rien que
d'être les auteurs du délit. des abeilles italiennes; et si nous prenons
Les raisins écrasés pendant la cueilie en note l'époque où les dernières mouches
reçoivent la visite des abeilles. Indépen- noires éclosent, et le moment où il n'en
damment des attaques répétées de la gente reste plus dans la colonie, nous aurons une
emplumée, et à ce moment-là les abeilles se idée aussi précise que possible du temps que
montrent souvent des plus désagréables. vivent les abeilles.14.
Mais on peut ajouter pour leur défense que Dans les mêmes circonstances les Ita-
les grappes abîmées sont Invendables, et liennes pourront durer la moitié plus de
qu'ainsi le dommage qu'elles causent, s'il temps. Si nous Introduisons la reine Ita-
existe, est très minime. Le seul tort qu'elles lienne dans le courant de Septembre, nous
puissent faire, c'est d'exciter la crainte de se trouverons des abeilles noires dans la ruche
voir piquer quand on dépose les grappes jusqu'au mois de Mai suivant — elles
dans le panier. pourront disparaître soit plus tôt, soit
Mais le CAPE-MAYWARBLERn'est pas seul plus tard, suivant le moment où elles
coupable d'attaquer les raisins. Beaucoup commencent à élever le couvain en grand.
d'autres oiseaux ont cette habitude mau- Les abeilles peuvent vivre un temps con-
vaise, et parmi eux on peut citer le moineau; sidérablement plus long si elles n'ont pas de
ce n'est pas lui pourtant qu'il faut accuser couvain à élever, comme cela a été démontré
le plus souvent,attendu que dans la majorité maintes fois sur de fortes colonies privées
des cas il ne semble pas instruit de cette de reines. Il est aussi clairement établi que
ruse. les abeilles noires vivent plus longtemps au
Un autre oiseau qui s'attaque aux raisins printemps que les Italiennes; probablement
presque de la même façon que le CAPE-MAYparce que ces dernières sont plus portées
WARBLERest l'espèce connue sous le nom de à se pousser dehors lorsque la température
IlLoriot de Baltimore» — doux chanteur au est encore trop froide pour elles et avant
brillant plumage — appelé quelquefois oi- qu'elles le puissent faire sans inconvénient.
seau balanceur 9, de son habitude de sus- Elles s'en abstiennent pourtant en général,
pendre son nid aux branches retombantes si ce n'estquand elles ont une grande quan-
des arbres. Il perce, les grains comme fait tité de couvain à élever, et qu'elles souf-
le CAPE-MAYWABLER,et comme lui laisse frent d'un manque de pollen ou d'eau.
aux abeilles le soin d'achever son œuvre de Pendant les mois d'été, la vie de l'abeille
destruction. Il y a d'autres oiseaux, tels que ouvrière est probablement beaucoup rac-
le rouge-gorge, le verdier, le pivert, qui courcie par le surmenage de ses ailes; et l'en
dévorent les raisins; mais leurs dépréda- peut, à la fin d'une chaude journée, rencon"
tions sont si prononcées qu'on ne peut accu- trer de ces pauvres malheureuses lourde-
ser les abeilles du tort qu'ils causent, comme ment chargées, les ailes en lambeaux, rega-
on le fait avec le Cape-maywarbler et le gnant péniblement leur ruche, tandis que
Loriot de Baltimore. les jeunes abeilles aux ailes fraîches et vi-
Pour plus amples informations concernant goureuses butinent encore allègrement. Si
les oiseaux qui s'attaquent aux fruits, écrire nous examinons à la tombée de la nuit le
au Dr Merriauw, du département de l'Agri- terrain avoisinant le rucher, nous voyons
culture aux Etats-Unis, Washington, D. C. un grand nombre de ces abeilles voleter à
ras de terre, reconnaissant elles-mêmes sans
AGE DES ABEILLES. Il est plutôt doute leur propre incapacité à se rendre
difficile de déterminer combien de temps désormais utile à la communauté. Nous les
pourrait vivre une abeille ouvrière, si on avons plus d'une fois ramassées pour les
l'empêchait de s'épuiser par une activité poser à l'entrée de leur ruche, mais chaque
trop grande à butiner dans les champs. Les fois elles se traînaient à l'écart, ayant l'air
ouvrières durent six mois, certainement, de chercher un endroit où mourir sans nuire
peut-être une année entière ; mais la à la génération naissante.
moyenne de leur vie pendant l'été ne dé- AGEDESMALES.
passe guère trois mois et même, au plus Il est quelque peu difficile aussi de déter-
fort de la floraison du trèfle, six à huit se- miner la durée de la vie desmàles, parce que
maines peut-être au plus. La question est ces pauvres malheureux sont trop souvent
facilement réglée par l'introduction d'une maltraités et chassés des ruches, pour laraU
reine Italienne, à différentes époques de sonbien simple qu'on n'en aplus besoin; mais
l'année, dansune ruche composée d'abeilles nous ne' croyons pas nous tromper en affir-
noires. Si cette Introduction a lieu en Mal mant que leur vie est un peu plus courte
AGE DES ABEILLES. 11 ANATOMIE DE L'ABEILLE.
que celle des ouvrières. Si on les gardait recueille sa nourriture à l'aide du délicat et
constamment dans une ruche sans reine, Ils merveilleux petit instrument qu'est sa
pourraient vivre peut-être trois ou quatre langue. Cette nourriture passe alors dans un
mois. 15. petit conduit situé juste au-dessous du point
AGEDESREINES. A de la gravure, et appelé 1' œsophage» ou
Comme la reine ne travaille que peu ou la gorge ». Nous trouvons dans le corps
point au dehors de la ruche, et qu'elle est humain un organe similaire, mettant en
rarement tirée violemment comme le sont communication directe la bouche et l'esto-
les bourdons, nous pouvons compter la voir mac. Cet œsophage traverse le milieu du
vivre jusqu'à un âge assez avancé; ce qui corselet ou thorax de l'abeille, ainsi qu'on
lui arrive malgré ses pénibles devoirs de le nomme, dans toute sa longueur et va
pondeuse. Quelques reines meurent de vieil- retrouver la poche à miel G dans l'abdomen.
lesse, semble-t-il, la seconde année; mais C'est dans ce petit sac, ou jabot, bien qu'il ne
elles traversent, en général, la seconde et la puisse contenir qu'une goutte minuscule à
troisième année, et nous en avons eues qui la fois, que des milliers de livres de nectar
pondaient encore très bien même la qua- sont transportées chaque année et emmaga-
trième année. Elles se rendent à peine sinées dans nos rayons. Ce sac 0 est placé
utiles après la troisième année, et les Ita- dans l'avant-partie de l'abdomen.
liennes ont quelquefois une jeune reine Il y a plusieurs années nous eûmes la cu-
aidant sa mère" dans satâche de pondeuse riosité de savoir ce que les abeilles étaient
avant que celle-ci soit devenue tout à fait en train de butiner. Nous les soupçonnions
inutile. d'aller recueillir le jus des fruits trop mûrs
Si l'on trouve une grande quantité de d'un framboisier. Pour satisfaire notre cu-
couvain dans une seule ruche, il n'est pas riosité, Il nous suffit de saisir une abeille et
rare aussi d'y trouver deux reines active- de séparer la partie thoracique de l'abdo-
ment occupées, et ce point est à considérer men. dont sortit aussitôt le petit sac à miel.
lorqu'on cherche à Introduire des reines Celui-ci contenait un liquide rougeâtre, cou-
d'une certaine valeur. leur de vin. La taille de ce petit sac était, si
nous nous en souvenons bien, d'un bon hui-
ANATOMIE DE L'ABEILLE. Bien tième de
pouce; et nous pûmes juger que
que nous ayons passé beaucoup de temps, l'abeille avait tout ce qu'elle pouvait conte-
microscope en mains,à disséquer des abeilles nir dans cette poche minuscule. Cheshire a
et à étudier leur merveilleuse structure,
prétendu, qu'une fois pleine, la poche à miel
nous sommes redevable pourtant des points a 1/7 de
de cet au pouce de diamètre (2;5).Ce qui s'ac-
principaux article, petit ouvrage corde avec nos propres observations.
admirable et si plein de science TheHoney-
bee », de Thos. Wm. Cowan, savant de pre- LA BOUCHEDE L'ESTOMAC.
mier ordre et de plus éditeur du Brltish L'organe qui attire ensuite notre attention
Bee Journal ». M. Cowan est si prudent, si est une sorte de valvule, que l'on a appelée
réservé dans ses conclusions, et en si bonne la bouche de l'estomac, et qui est située
situation pour être au courant des décou- entre la poche à miel et l'estomac propre-
vertes d'autres microbiologistes éminents, ment dit (voir enH). C'est un des organes
que nous n'avons aucune hésitation à accep- les plus intéressants, et nous pensons qu'au-
ter ses dires. Tout ce que nous essayerons cune partie de l'anatomie interne de l'abeille
de faire sera de condenser ses observations n'a été autant étudiée, disséquée, examinée,
et de les présenter sous une forme acces- n'a donné lieu à autant de dissertations, que
sible à tous, en y ajoutant quelques rensei- cette délicate et merveilleuse petite valve.
gnements supplémentaires puisés à d'autres En S. on ne peut apercevoir sa véritable
sources. structure. On l'a comparée au bouton d'une
Nous voulons d'abord appeler votre atten- fleur sur le point de s'entr'ouvrir. C'est une
tion sur le canal alimentaire, c'est-à-dire sorte de valvule, frangée à l'intérieur de
surles organes de digestion et d'assimilation. soies, ou de poils, dont l'office paraît être de
Or, qu'est-ce que la digestion? CIest, - dit séparer le nectar des grains de pollen,
l'auteur déjà cité -la séparation de la partie ceux-ci tombant directement dans l'esto-
nutritive de la nourriture de la partie non mac I. 313.
nutritive, et la conversion de la partie nu- L'ESTOMAC PROPREMENT DIT.
tritive en un liquide capable de se mêler au Cette partie de l'organisme des abeilles
sang, et de nourrir ainsi le corps de l'in- correspond à notre propre estomac, et rem-
secte". Nous savons tous comment l'abeille plit les mêmes fonctions, au point de vue de
ANATOMIEDE L'ABEILLE. 1% ANATOMIEDE L'ABEILLE.
la digestion, à savoir : de convertir en sang d'unecouleurbrunfoncé; unmielinférieur,unalimentde
les particules nutritives de la nourriture mauvais aloidonnéenguisedemiel-telquelaglucose;--en
fournissentune plusgrandequantité,tandisque debon
absorbée. Les parois intérieures de l'esto- miel,unbonsirop enproduisentmoins,parcequel'insecte
mac sont garnies de cellules, dont chacune les digère,selesassimileenplusgrandeproportion.!! est
a son office particulier; mais Il,-est impos- doncfortimportantque lesabeillessoientbiennourries,
sible de les décrire en détail sans en avoir la attendu qu'enbonnesantélesouvrièresnesedébarrassent
jamaisde leursexcréments danslaruchemême,
sous les mais en
reproduction yeux. volant.En hiver ellesles conserventjusqu'àleur pre-
L'organe qui vient ensuite est l'intestin mièresortie.
grêle, ou, comme on l'appelle quelquefois, On voit donc par ce qui précède qu'une
Il l'iléon n. Dans le corps
humain les intestins
grêles sont beaucoup
plus préparés. C'est la
que la nourriture passe
après avoir été digérée,
et là que, par dissolu-
tion,les particules nu-
tritives qui ne sont pas
déjà assimilées se ré-
pandent dans le sang, et
de là pénètrent dans
tout le système.
Qu'on veulllebien aus-
si remarquer, en L, ces
petits filaments rayon-
nants que représente
lagravure.Onlesappelle
les tubes malpighlens.
Leur office n'a pas
encore été bien déter-
miné, mais on croit gé-
néralement que ce sont
les organes urinaires.
L'extrémité de l'in-
testin grêle, K, on peut
le remarquer, va en
augmentant de volume.
Cette partie dilatée M,
est ce qu'on appelle le
côlon. Bien qu'en appa-
rence le côlon del'abellle
diffère de celui de l'or-
ganisme humain, ses
fonctions sont de beau-
coup les mêmes; et si
ces, fonctions sont arrê-
tées (par exemple par la ABEILLEDISSÉQUÉE.
constipation durantl'hi-
ver), cet arrêt dans les
fonctions est capable de provoquer une nourriture de mauvaise qualité est nuisible
maladie chez l'abelUe,-juste comme U ferait aux abeilles, comme à l'homme, et que c'est
chez l'homme. Mr Cowan, l'auteur du livre le côlon qui emmagasine le surplus de ma-
déjàcité, dit: tières fécales durant l'ni ver.
Du côlon,ce qui n'a pas été assimiléde la nourriture COMMENT LES ABEILLES FABRIQUENT »
eatévacuépar l'orifice du rectua. A cet effet,il existe LE MIEL.
de* musclestrès forts qui agissentsur le côlonet le Le nectar, après avoir été recueilli dans le
compriment,etde cette façon rejettent les matières sein des fleurs, passe de la langue dans l'œ-
fécales. à G. Des
C'estla natursmême dela nourritureabsorbéequi sophage et de là dans la poche miel,
'MglrMi quantitédecesmatièresévacuées,habituellementexpériences répétées ont démontré qu'il y
ANATOMIE DE L'ABEILLE. 18 ANATOMIE DE L'ABEILLE.
On admetgénéralement quela grosseurdu cerveauest
a beaucoup plus de grains de pollen dans le proportionnéeau développementde l'intelligenceet
nectar que dans le miel; delà la nécessité Dujardin,qui a étudiécette questionà fond, donneles
que le petit orifice de l'estomac Hentre en : La cervellede l'abeilleouvrièreest le
chiffressuivants
jeu pour séparer les graines du miel. A son 1/174de son corps; celle de la fourmi,1/286; cellede
arrivée à la ruche, l'abeille se décharge de
l'ichneumon, ; celledu hanneton,1/3920
1/400 ; celledu
dytique,insecteaquatique,1/4200.
son miel, c'est-à-dire qu'elle dégorge par la
bouche le contenu de son petit sac dans les Celle de l'homme est, croyons-nous, dans
cellules. Mais pendant son séjour dans la la proportion de 1 à 40; mais nous savons
poche à miel, le nectar a subi une transfor- tous que, dans la création l'homme tient le
mation ; c'est-à-dire qu'il a été converti, dit rang le plus élevé au point de vue de
Mr Cowan, de sucre de canne en sucre de l'intelligence. Cependant, c'est sans beau-
raisin qu'est le miel, par l'entremise d'une coup de surprise que nous apprenons que
certaine glande. Ceci vient à l'appui du prin- l'abeille a, de tous les insectes, le cerveau le
cipe soutenu avec tant de persistance par le plus développé, et qu'il excède même de
Prof. Cook, et sa manière de voir est sans beaucoup celui de la fourmi dont nous avons
aucun doute exacte. admiré si souvent l'intelligence.
Matsl'abeille n'est pas toujours forcée de SYSTÈMERESPIRATOIRE.
dégorger le miel, car il peut passer directe-
ment dans l'estomac à chyle. Nous voyons, Il est également intéressant de savoir
comment respirent les abeilles. En nous
par conséquent, que quand les abeilles
essaiment, après avoir rempli le plus possi- reportant de nouveau à la gravure donnée,
ble leur poche à miel (qui ne contient qu'une nous remarquons l'existence de deux grands
sacs à air, appelésu sacs trachéens », corres-
goutte minuscule), elles peuvent emporter
de la sorte avec elles une provision de nour- pondant en quelque sorte à nos poumons.
riture capable de les soutenir plusieurs Ces sacs sont placés de chaque côté de l'abdo-
joursi et, même en volant, par la petite men, comme on le voit en T. Ils se divisent
valve, H, placée à l'orifice de l'estomac, elles et se subdivisent en trachées plus petites,
peuvent prendre leur nourriture. De même qui se ramifient à leur tour dans toute
l'étendue du corps. Mais au lieu que l'air
pour le canal alimentaire, son office dans la
digestion, etla poche à miel. soit aspiré par la bouche, comme chez nous,
il pénètre par 14 petites ouvertures appe-
LE SYSTÈME
NERVEUX. lées Il stigmates », 10 de ces stigmates
appartiennent à l'abdomen — 5 de chaque
Portons à présent notre attention sur le côté — et sont situés juste au bord des
système nerveux. En se reportant à la gra- écailles, au point de raccord des segments
vure, on découvre une double ligne médiane du dos à ceux du ventre. Quatre autres se
coupée d'un certain nombre de lignes paral- partagent les deux côtés du thorax au cor-
lèles, qui traverse le corps de l'abeille dans selet. On peut donc décapiter une abeille
toute sa longueur, pour aboutir au cerveau, sans qu'elle cesse pour cela de respirer. Si
A. Tout du long, à intervalles irréguliers, on l'on place un crayon trempé dans l'ammo-
aperçoit des petites masses épaisses appe- niaque près de l'insecte décapité, on voit ce
lées ganglions". Ce sont en réalité de pauvre corps sans tête faire des efforts pour
petits cerveaux qui président au jeu des s'en éloigner; et sile crayon vient à toucher
muscles. Le ganglion le plus important est une de ces pattes, l'un des ganglions dont
la cervelle, en A, qui est le siège de la volon- nous avons déjà parlé communique la sensa-
té et de l'intelligence. En lisant les chapitres tion aux autres ganglions, et l'on voit aussi-
10et 11du livre de Mr Cowan, on est surpris tôt toutes les pattes se réunir pour repous-
de voir avec quelle minutie les savants ont ser l'agresseur, ou chercher peut-être à le
étudié le système nerveux tel qu'on le saisir pour que l'aiguillon absent puisse faire
trouve dans l'abeille. Jusqu'au cerveau son œuvre. D'autre part, si l'on enduit des
minuscule qui a été disséqué, et ses fonctions abeilles de miel elles ne tardent pas à mourir
diverses signalées — c'est-à-dire, quelle étouffées, parce que leurs bouches à air ou
partie correspond aux antennes, quelle stigmates sont bouchées. Qu'une abeille
autre aux yeux, etc. Les comparaisons vienne à tomber dans l'eau, elle se noiera
établies, entre la grosseur de la cervelle inévitablement, sa tête fut-elle entièrement
de différents insectes, nous ont grande- hors du liquide, parce que ses stigmates ou
ment intéressé, et nous voulons citer ici un orifices respiratoires se trouvent submergés.
paragraphe de la page 70 du livre de De mêmeJpar un jour de grande chaleur, si
Mr Cowan. l'entrée de la ruche est bouchée, les abeilles
ANATOMIEDE L'ABEILLE. 14 ASCLEPIADE A LA OUATE.
transpirent ; et leurs stigmates délicats se APICULTEUR. Celui qui élève des
trouvant ainsi baignés, ils se bouchent et les abeilles-, et l'endroit où il les
élève, y compris
abeilles ne tardent pas à mourir. le terrain, les ruches, les insectes eux-
LA PATÉEOUGELÉEROYALE. mêmes, etc., s'appelle: l'apier ou rucher.
APICULTURE EN TANT QUE SPÉ-
Cheshire prétendquec'est la sécrétiond'une CIALITÉ
des glandes; mais le Prof. Cook maintien (LI). Voir au chapitre DÊBUTSEN
APICULTUREet aussi ESQUISSESBIOGRA-
qu'elle est un produit de l'estomac; et Mr PHIQUESà la fin de
Cowan résoud la question en disant, avec l'ouvrage.
preuves à l'appui, que cette dernière ASCLÉPIADE A LA OUATE.
manière de voir est la seule exacte. (AsclepiasCornuti). — Cette plante est cé-
Le chyle est sécrété dans ce que nous lèbre, non pour son nectar, bien qu'elle en
appelons l'estomac proprement dit, repré- fournisse de bonnes provisions, mais pour
senté en Z, sur la figure; les larves d'ou- ses masses polliniques accouplées par paires
vrières reçoivent pendant trois jours ce comme des ailes, qui se collent aux pattes
genre de nourriture concentrée, après quoi de l'abeille et alourdissent son vol, si elle
elles sont sevrées. IlLe quatrième jour cette ne périt pas faute de pouvoir s'en débar-
nourriture est changée et on sèvre la larve; rasser. Chaque automne de nouveaux abon-
car la première nourriture qu'on lui a don- nés s'informent auprès de nous touchant cet
née renferme une proportion de miel, mais étrange phénomène. Quelques-uns d'entre
nul pollen. Comme l'a fait remarquer le Prof. eux prennent ces masses polliniques pour
Leuckart, les larves de mâles sont aussi un parasite, d'autres pour une protubérance
sevrées, mais d'une manière différente; car qui pousse à la patte de l'abeille, d'autres
à partir du quatrième jour, pour lui, on encore pour un insecte ailé ennemi de notre
ajoute au miel, une forte quantité depollen ». mouche à miel. Nous donnons ci-après
Et nous ne pouvons mieux faire ici .que de l'image de cette singulière agglomération
citer ce que dit Mr Cowan à ce propos: de pollen grossie en A; et aussi la réunion
L'examen au microscope a montréquedansles larvesde de plusieurs attachées à la patte d'une
reineset d'abeillesouvrièreson ne trouvepas un seul abeille.
grain de pollenindigeste,tandisque dansles larvesde
mâlesonentrouveungrand nombre.Aprèsle quatrième
jour; onn'en a pas comptémoinsde 15,000 dansun seul
milligramme, et ces grains provenaientde plusieurs
espècesde plantes. Le calcul,fait par le Dr Planta,
prouvevictorieusement, croyons-nous, que la nourriture
donnéeaux larvesn'est pas une sécrétion,et que les
nourricespeuventen varier les parties constituantes
suivantlesbesoinsdeleursnourrissons.La geléeroyale
est doncunnourrissement de chyle,et c'estaussivraisem-
blablementla nourriturespécialedonnéeà la reine.
Schoenfelda aussi démontrétout récemmentque les
mâlesrequièrentde mêmecettenourriture,qui leurest POLLEND'ASCLÉPIADE
donnéepar les ouvrières,et qu'ilsmourraient après trois ATTACHÉA LA PATTED'UNEABEILLE.
jourss'ilsvenaientà enmanquer,malgrédumielen abon-
dance.Cettecirconstance, expliquela manière
pense-t-il,
paisibledont les mâlespérissentà la finde la saison.On C'est à ce même phénomène que le Prof.
comprendalors aisémentque si le sevragedeslarves Riley faisait allusion lorsqu'il recommandait
d'ouvrièresn'a pas lieuau momentvoulu,et que le pre-
mieralimentsi substantielleursoitcontinuétrop long- de planter l'asclépiadë pour tuer les abeilles
temps,ce peutêtre la caused'un développement inusité qui se montreraient gênantes à ceux qui
desovairesqui les rendra fécondes,de mêmeque la cultivent les arbres fruitiers. La folie d'un
nourritureplussubstantielle continuéetout le tempsde conseil pareil - car songez au travail et à
sonexistencede larvedéveloppelesorganesde lareine; la culture de
et mêmesienl'absencedetoutelarvede reine,deslarves la dépense qu'entraînerait
d'ouvrièresétaientpourvuesdecerichealiment,lemême plantes inutiles sans autre but que de servir
effetse produiraitsur ellesindubitablement. Voilàdonc de piège aux abeilles —paraît encore davan-
résoluela questionde la geléeroyaleet de la nourriture tage quand on sait que ce ne sont que les
du couvain. abeilles âgées et affaiblies qui ne par-
Pour le développement plus complet de cet viennent pas à se débarrasser de ces appen-
intéressant sujet, que l'on consulte l'ou- dices: d'où il suit que l'asclépiade peut à
vrage de Cowan, u The Honey-bee »; le peine être considérée comme nuisible. On
u Manual of Aplary », de Cook, ou bien encore observera que cet appendice ressemble à
Bees and Bee-keeping x, de Cheshire, une paire d'ailes, et qu'il s'attache à l'abeille
vol. I. par une substance visqueuse durcissanttrès
ASPERSION DESTRUCTIVE DU COUVAIN.15 BOURRACHE
(LA).
vite, de sorte que l'insecte ne s'en dégage Dans les endroits où les asters et les
que très difficilement s'il ne le fait de gerbes d'or croissent en abondance, on peut
suite. différer de donner du nourrissement aux
abeilles jusqu'à ce que ces plantes aient
ASPERSION DESTRUCTIVE DU COU-
VAIN. Voir FLORAISONDES ARBRESFRUI- cessé de fournir du nectar, c'est-à-dire à la
fin de Septembre.
TIERS. Dans quelques contrées, notamment des
ASTERS. Sous ce titre nous possé- Pays-Bas, l'aster produit pendant quelques
dons une importante collection de fleurs années, des quantités considérables de miel,
d'automne, dont la plupart sont des melli- couleur ambre, de corps solide, mais de
fères; on peut les distinguer de l'hélianthe saveur ordinairement peu considérée pour
ou soleil, de l'artichaut et de la famille des la table. On doit s'en servir en pâtisserie et
tournesols, parla couleur de leurs rayons. en boulangerie. Commercialement il n'est
Les rayons sont les folioles extérieures colo- presque pas connu sur le marché. Comme je
rées de la fleur, qui se dressent autour du l'ai dit plus haut, les différentes sortes d'as-
cœur comme une auréole: de fait, le mot ters sont très nombreuses. On a estimé qu'il
ASTERveut dire étoile r, parce que les y en avait déjà plus de 120 variétés rien
pétales de la fleur rayonnent comme la lueur qu'aux Etats-Unis et environ 60 dans les
scintillante d'une étoile. Beaucoup dejleurs parties du nord-est de l'Amérique du Nord.
jaunes de l'automne sont désignées sous le Sur tout ce nombre une douzaine environ
nom d'asters, mais c'est là une erreur car sont pourpres ou bleus.
Les familles sont si nombreuses et les va-
riations entre les espèces différentes sont si
légères, que les botanistes souvent sont
embarrassés pour les distinguer.
Une variété très connue est l'ASTERPA-
TENSavec d'étroites feuilles pourpres bleu-
tées. Elle croît très bas, avec des branches
développées, et de petites branches se ter-
minant par une tête de fleur solitaire. Elle
pousse sur les bords des rivières à sec au
commencement d'Août.
L'Aster New England, NOVOE ANGLIOE,a des
tiges fortement échevelées d'environ 2m40
de haut, avec des larges fleurs violet pourpre
ou quelquefois rosées. Elles poussent tard
dans l'été.
Un autre type est une haute variété maré-
cageuse, avec de longues fleurs brillantes
rayées lavande pâle.
Un des asters les plus connus est l'ASTER
CORDIFOLIUS. Comme son nom l'indique, les
feuilles ont la forme d'un cœur; mais il
ASTER. n'est pas le seul qui dans cette nombreuse
famille ait des feuilles semblables. Il a des
les asters ne sontjamais jaunes, sauf le cœur. fleurs bleu-pâle ou presque toujours blan-
Les pétales ou rayons sont mauves, roses ou ches.
blancs. On en peut rencontrer souvent une Un beau spécimen est le "Bord delamer".
demi-douzaine de variétés différentes pous- Un aster pourpre l'ASTERSPECTABILIS. C'est
sant presque côte à côte. Là où plusieurs une plante basse avec de larges têtes ayant
acres de terrain en sont plantés, ils donnent des fleurs ordinairement rayées pourpre.
parfois une miellée considérable, mais quel- Il pousse sur les sols sablonneux près des
quefois aussi les abeilles semblent les dé- côtes.
daigner. Il vaut donc mieux transporter vos En général nous pouvons dire que l'aster
abeilles dans les lieux où l'aster croît natu- comme la Verje d'or (Solidago), est remar-
rellement, après vous être rendu compte, quable pendant la fin de l'année dans presque
parla mise à l'épreuve d'une seule ruche, tous les Etats-Unis; et ainsi que la Verje
qu'il fournit du miel en quantité suffisante d'or, il doit être classé comme notre fleur
pour que vous trouviez un bénéfice. nationale.
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BLANCHIMENT DU MIEL. — Voir MLEL croît si rapidement qu'on peut obtenir une
EN SECTIONS. belle quantité de fleurs, rien qu'en semant
la graine dans un terrain dont on a arraché
BOURRACHE (LA). ( BORRAGO OFFICI- les pommes de terre au commencement de
NALISJ.— En diverses occasions on a recom- la saison. Si on en veut cultiver des champs
mandé la Bourrache comme plante mellifère, entiers, on la sèmera vers la même époque
mais comme ceux qui ont tenté d'en semer et à peu près de la même manière que le
plusieurs acres n'ont pas renouvelé leur blé, au semoir ouà la volée.
expérience les années suivantes, nous pou-
vons sans doute conclure de là qu'ils n'en En 1879nous en cultivâmes un demi-acre.
avaient pas retiré tout le profit qu'ils en Les abeilles vinrent y butiner en nombre
attendaient. Nous en avons nous-mêmes cul- raisonnable pendant plusieurs semaines,
tivé dans notre jardin, et certaines années mais leur récolte fut de beaucoup inférieure
les abeilles ont semblé butiner dessus avec à celle qu'elles avaient faites sur la mellifère
activité. Elie a une petite fleur bleue, et Simpson.
UN RUCHERA CUBA.
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dignes d'exciter l'intérêt de l'apiculteur pra- font qu'une très petite ligne de contact, tan-
tique. Ce sont les Quinby fermés sur les dis que les cadres ordinaires à bouts fermés
côtés, le Danzenbaker, le Heddon, le Hoff- maintenus avec du métal au plancher de la
man, celui à barre supérieure large et à ruche, écrasent beaucoup d'abeilles. Ils ont
crampons d'espacement et le cadre réver- également l'avantage que s'il y aune réduc-
sible Van Deusen (voir CADRES RÉVERSIBLES).tion, due au rétrécissement dans la profon-
Le Quinby clos aux deux bouts est. comme deur, de la ruche, l'espace d'abeilles au-des-
son nom l'indique, un cadre dont les barres sus et au-dessous des cadres sera moitié
de côté ont 38 millimètres d'épaisseur sur seulement moindre qu'avec des cadres atta-
toute la longueur. Les barres du haut et du chés autrement.
bas, ont 25millimètres 1/3. Ces cadres fermés
de haut en bas, ou clos aux deux bouts,
quand on les rapproche l'un de l'autre,
espacent régulièrement de centre à centre
les rayons qu'ils contiennent (A de la flg. I
montre un cadre de cette espèce) Presque
tous les cadres fermés aux deux bouts sont
faits pour demeurer en place, et sont appe-
lés très souvent pour cette raison cadres
permanents ». M. Quinby, pour les empê-
cher de tomber en avant, inventa le cram-
pon de fer dont ils sont munis dans un angle,
comme le montrela gravure ci-jointe repro-
duite de Cheshire.k est le crampon de fer qui
LESCADRES A BOUTSFERMÉSDANZENBAKER.
s'engage dans la partie ip du plancher; gr
est une gorge, une partie évidée pour rece-
voir la courbure du crampon, et lui per- La grande majorité des apiculteurs préfè-
rent ce qu'on appelle le "cadre suspendu M.
mettre de s'accrocher sous le plancher.
Ces crochets passent sous la ruche propre- Celui-là a de grands avantages sur le cadre
ment dite et, par conséquent, n'écrasent pas permanent, et c'est pour cette raison sans
doute qu'on se sert si généralement du cadre
les abeilles; celles-ci, pour la même raison,
mais le cadre suspendu est parfois aussi
n'y amassent pas de propolis comme elles le libre;
un cadre fixe.
feraient s'ils se trouvaient à l'intérieur de la
ruche. A et B sont respectivement le cadre
et l'un des panneaux de côté, bien qu'ils ne
soient pas tout à fait dessinés de proportion.
Avec un de ces panneaux devant et derrière,
un toit et un plancher, la ruche Quinby-
Hetherington est complète; les côtés des
cadres formant les côtés du corps de ruche,
bien que pour mieux protéger les abeilles
au printemps, M. Elwood et M. Hetherington
revêtent tous les deux le tout d'une caisse
extérieure. Cet ensemble composeune ruche
très bon marché, et qui, à bien des points,
a son avantage.Pour plus amples détails con-
cernant le cadre Quinby et la manière de le
construire, nos lecteurs sont priés de se
reporter à Quinby's New Bee Keeping ».
Mais le cadre qui promet de renverser
tous ceux de cette sorte et qui probablement
est actuellement le plus répandu aux États- CADRESHOFFMAN
Unis est le cadre Danzenbaker qui est décrit On remarque que l'on peut employer ce
aux articles RUCHES,CADRES,LEURMANIPU-
LATION. cadre avec la simple ruche Langstroth; et
les barrettes des côtés ne les ferment que
Lesbarres des extrémités pivotent sur leur sur 50millimètres environ à partir du som-
centre, les pointes reposent sur des supports met. Le reste du côté, c'est-à-dire les deux-
fixés sur les côtés des ruches. Ces pivots ne tiers environ est réduit à 22 millimètres. Les
CADRES FIXES. 21 CADRES FIXES.
barres supérieures s'élargissent au contraire grande quantité de propolis que les abeilles
aux deux bouts, et sont encochées dans le y recueillent, c'est pourtant le seul cadre
milieu des côtés sur presque toute leur lon-
gueur d'un pouce environ (25 m/m).
Après avoir employé le cadre Hoffman
avec barre supérieure s'élargissant aux
deux extrémités, nous commençâmes à nous
servir de barres supérieures entaillées aux
deux bouts (voir la figure) et reposant sur la
bande de fer-blanc clouée dans la rainure de
la ruche. Après nous être servis plusieurs
années de suite de ce dernier, nous lui don-
nons toutes nos préférences. La disposition
des côtés est beaucoup plus parfaite et donne
moins chance d'écraser les abeilles. Et vrai-
- ment, avec des précautions suffisantes, il n'y
a aucune raison pour que cela arrive.
Un point encore qui distingue ces cadres
est le crochet métallique cloué sous la partie
en projection de la barre du haut et qui butte mobile dont on fasse usage en cet endroit.
contre la bande en fer-blanc montré en 6 Il y a très peu de localités aux Etats-Unis où
de ia gravure. Les extrémités des barres l'on ne puisse l'employer.
supérieures sont évidées pour laisser tout CADRESFIXES. — LEURS AVANTAGES.
autour un passage d'abeilles. Avec l'ancien
Ils donnent de beaux rayons bien droits et
système de cadres les abeilles mastiquaient bien
de propolis les parties en projection de la réguliers; sont, en pratique, à l'abri des
barre supérieure à la bande de fer-blanc. Ce rayons de surplus que construisent les abeil-
dernier inconvénientest évité avec la modifi- les pour remplirles vides-peuvent être trans-
cation dont nous venons de parler. portés tels que sur des voitures sur les plus
Quandlesbarres supérieures se prolongent mauvaises routes; on peut retourner les ru-
asséz pour atteindre etse trouver, pour ainsi ches qui les contiennent sens dessus dessous
ou les culbuter sans gâter les rayons. Ils per-
dire, en contact avec le côté des rainures les
abeilles remplissent de propolis tous les mettent, jusqu'à un certain point, de mani-
Interstices qui se trouvent entre les buttoirs puler les ruches plutôt que les cadres.Sous le
de la barre supérieure et la bande de fer- titre MANIPULATION DESCADRES,on montre
blanc de la rainure. Quand les extrémités de comment on peut les soulever, les trans-
—bien mieux, par
TOUSles cadres sont ainsi propolisées, il est porter par deux, par trois
moitié de ruche à la fois. On peut aussi les
quelque peu difficile d'enlever un cadre ou
tourner de bas en haut, obtenant ainsi que
l'autre, parce qu'il faut les dégager tous
pour parvenir à enlever ceux qu'on désire; les rayons soient attachés solidement à la
mais lorsque les barres du haut sont raccour- barre de fond; et quand Ils sont ainsi com-
cies, comme dans 6 de la gravure, et qu'on plétés, on peut leur faire reprendre leur
fait usage des crampons, la propolisation est position première. Ils peuvent être manipu-
nulle, n'existant qu'entre les bords verticaux lés aussi rapidement que les cadres libres.
des barres de côté elles-mêmes; et ce genre A dire vrai, M. Julius Hoffman, de Canajoha-
de clmentage dans la plupart des localités, rie, New-York, qui possède près de 600
loin d'être un inconvénient, est un avantage colonies logées en cadres Hoffman, prétend
en ce qu'il maintient les cadres ensemble qu'il peut travailler avec son cadre, un nom-
dans les transports de ruches, sans les fixer, bre double de colonies, qu'avec tout autre
de telle façon qu'il est aisé de les séparer. cadre qui ne soit pas espacé automatique-
Pour les détails relatifs à leurs manipula- ment ou exactement clos et ajusté, aussi
tions, voir COMMENT ONMANIELESCADRES.s'est-il servi de ces deux genres de cadre.
D'autres apiculteurs encore préfèrent les Mais tout le monde ne serait pas capable
cadres à espacements par crampons sur les d'en dire autant, et il est très probable que
côtés. Dans les endroits où la propolis est certaines personnes les manieront beaucoup
lentement que des cadres libres. 427.
abondante, ce cadre peut en effet avoir des plus
avantages sur le cadre Hoffman. Mais bien CADRES FIXESPOURPETITSAPICULTEURS.
qu'on ait supposé d'abord qu'on ne pouvait Il est de toute évidence que les apiculteurs
employer l'Hoffman à Cuba, en raison de la expérimentés ont tout avantageà se servir
CADRES FIXES. 22 COMMENTON MANIPULELES CADRES.
des cadres Hoffman; mais quoique nous trouvons leurs rayons parfaits, parce qu'en
ayons pu dire à ce sujet, nous sommes cer- effet le système d'espacement fixe leur indi-
tains, que, dans presque tous les cas, les que exactement à quelle distance les rayons
cadres fixes sont les meilleurs pour les doivent être les uns des autres.
commençants et la plupart des fermiers
apiculteurs; de tous ceux enfin qui ne se pro- COMMENT ON MANIPULE LES CA-
posent pas de faire leur spécialité de l'éle- DRES. — Sous le titre CADRESFIXES »,
vage des abeilles, mais désirent seulement nous avons dit qu'on emploie deux sortes de
en cultiver quelques colonies pour fournir cadres — les cadres fixes et les cadres libres;
de miel eux et leurs voisins. De telles per- et comme ces derniers sont ceux dont on se
sonnes peuvent être moins minutieuses que sert le plus généralement, c'est de ceux-là
d'autres, et, en se servant des cadres libres, que nous allons nous occuper en premier
FIG. 1. COMMENT
S'ASSEOIRSUR LE TOITDE LA RUCHE.
les mal espacer. Il est rare qu'en examinant lieu. Et tout d'abord, nous présumons que
l'intérieur des ruches de cette classe d'api- notre lecteur est pourvu d'un enfumoir et
culteurs, nous ayons trouvé leurs cadres d'un voile. L'enfumoir doit bien marcher.
libres à distance convenable les uns des Pour son allumage, voir ENFUlVIOIRS. Appro-
autres. Parfois les rayons sont si près les chez de la ruche que vous voulez ouvrir et
uns des autres que les abeilles, pour pouvoir soufflez un peu de fumée à l'entrée. S'il n'y a -
passer entre eux, sont obligées d'en ronger pas de toile cirée sous le toit il est nécessaire,
les surfaces opposées: d'autres fois il y a naturellement, que vous ledctachiczavecun
tant d'intervalle de l'un à l'autre que pour couteau ou un tournevis, en guise de levier,
remplir le vide les abeilles y construisent car il doit être collé avec de la propolis. Au
des parties de rayon de surplus, parce que moment même où le couvercle se trouve
c'est chez elles une règle invariable de ne dégagé,soufflez dela fumée par l'ouverture;
jamais laisser entre les rayons qu'un passage et tandis que vous l'enlevez tout à fait
d'abeilles. Tandis que chaque fois qu'ils se envoyez encore plus de fumée sur le dessus
servent de cadres Hoffman, ou de tout autre des cadres. N'eu envoyez pas en trop grande
modèle à espacement automatique, nous quantité, mais seulement assez pour forcer
COMMENTONMANIPULE LES CADRES. 23 COMMENTON MANIPULELES CADRES,
les abeilles à se tenir tranquilles. Si vous Fig. 2, que nousallons dénommer la première
avez affaire à des hybrides il vous faudra position.
comme de juste en envoyer plus que pour des Peut-être n'apercevrez-vous pas la reine
Italiennes pures. Lorsque votre toit est de ce premier côté, il peut donc être néces-
enlevé, posez-le sur le côté et asseyez-vous saire de retourner le cadre pour examiner
dessus, comme sur un tabouret à traire les l'autre. Si le rayon est lourd de miel, vous
vaches, ainsi que le montre la fig. 1. 431. pouvez le tourner sur lui-même la barre de
fond exposée horizontalement. Mais une
meilleure manière, dont l'habitude est
bonne à prendre, et que les bons apiculteurs
adoptent habituellement, est celle-ci: Rele-
vez la main droite jusqu'à ce que la barre du
dessus soit perpendiculaire, comme le mon-
tre la Fig. 3.
Alors faites tourner le cadre sur lui-
même, comme une porte sur ses gonds ou
le feuillet d'un livre, de façon à ce que
FIG. 2. PREMIÈREPOSITION. l'autre côté se présente à vous. Il faut à ce
mouvement un peu de dextérité, aussi pour
vous le rendre familier, prenez un cadre
dégarni d'abeilles, et retournez-le plusieurs
fois, jusqu'à ce que vous vous soyez familia-
risés avec ce mode de manipulation. 4S5.
FIG. 3. DEUXIÈME
ET TROISIÈMEPOSITIONS.
COUTEAUA OUVRIRLES RUCHESDE
Pour atteindre au cadre du milieu, refou- ENGLAND.
lez un à un vers les bouts de la ruche, ceux
qui sont les plus proches, ce qui vous don-
nera de la place pour soulever celui que vous
voulez avoir. Les commençants sont assez
portés à retirer le cadre du milieu sans
éloigner les autres. Ils roulent ainsi les
abeilles les unes sur les autres, les irritent
et les tuent, sans compter qu'ils courent le
risque d'écraser la reine. Soulevez le cadre
avec précaution, et faites attention de n'en
pas cogner les barres des côtés contre les
parois de la ruche. Lorsqu'on en est à son
coup d'essai il arrive qu'on s'émotionne un
peu et qu'on se hâte trop. Les abeilles vous MANIÈREDE S'EN SERVIR.
en récompensent en vous perçant de leur
dard, ce qui ne contribue pas à vous calmer. Après avoir examiné le premier cadre,
Pour éviter cela, agissez avec précaution posez-le parterre contre la ruche, et soule-
mais que vos mouvements soient précis. vez le suivant. Examinez-le de la même
Ayant enlevé le cadre, maintenez-le à la manière. Posez-le également contre un des
hauteur de vos yeux, comme vous le voyez angles de la ruche, ou bien remettez-le à sa
COMMENTONMANIPULE LES CADRES. 24 COMMENTON MANIPULELES CADRES.
place. Retirez-en alors un troisième, et il nous faut les espacer avec soin, le plus
ainsi de suite jusqu'à ce que vous les ayez près possible les uns des autres, à 35 milli-
tous examinés les uns après les autres. Or, mètres de centre à centre. Nous ne pouvons
peut-être n'avez-vous pas encore découvert calculer cette mesure qu'approximative-
la reine. Recommencez à visiter les cadres, ment,mais 11nous faut le faire le mieux pos-
et examinez bien surtout autour de l'extré- sible. Avec les cadres libres nous sommes
mité du bas des rayons. obligés de les mettre chacun séparément en
Lorsqu'une colonie n'est pas très popu- position. Si nous n'espaçons pas nos cadres
leuse il peut être sage de reviser à nouveau avec soin certains de nos rayons seront
les cadres; mais très souvent il vaut mieux ventrus et d'autres tout rétrécis ; puis,
refermer la ruche et attendre une heure ou entre d'autres, les abeilles se mettront à
deux, puis recommencer sa visite comme la construire des bouts de rayons de surplus.
première fois. La colonie alors aura repris Tous ces inconvénients peuvent être évités
sa tranquillité, et lareine, selontouteproba- par l'emploi des cadres fixes ou des cadres
bilité aura quitté le fond ou les côtés de la Hoffman, dont nous allons expliquer main-
ruche pour revenir sur l'un des cadres. tenant la manipulation.
Neuf fois sur dix vous la trouverez sans
peine à votre seconde révision des cadres. COMMENT ONMANIPULELES CADRES
Si l'on ne découvre pas la reine la première HOFFMAN.
fois, nous conseillons vivement en général Il est commode et pour ainsi dire néces-
de ne pas la rechercher plus longtemps, saire d'avoir un tournevis. Celui-ci, ou (ce
parce qu'on risquerait de perdre un temps qui vaudrait encore mieux) l'un des outllsre-
précieux à lui faire la chasse; il vaut donc présentés à la page précédente, peuvent être
mieux, par conséquent, attendre qu'elle
quitte d'elle-même sa cachette pour repren-
dre sa position sur les cadres.
Au cas où l'on aurait affaire à une colonie
d'abeilles noires, et si cette colonie surtout
est très populeuse, il est quelquefois néces-
saire de soulever la ruche de son support fabriqués par le premier serrurier venu;
et de la mettre sur le côté. Placez sur le ils sont pratiques aussi bien pour gratter
support une ruche vide, pourvue d'un garde- que pour détacher les cadres.
entrée. Voir MALES.A présent enlevez un à Des trois outiJs montrés ici, c'est l'England
un les cadres de l'ancienne ruche et secouez- que nous préférons. Il sert à la fois de croc,
les devant l'entrée de la nouvelle établie de tournevis, de grattoir et de levier pour
sur l'ancien support; les abeilles noires
tombent très facilement des rayons, et tan-
dis qu'elles se traînent vers la nouvelle
ruche on découvre aisément la reine; mais
si elle échappe à votre regard scrutateur elle
sera arrêtée par le zinc perforé, où vous la
verrez promptement essayant de passer au
travers des trous. Si, après avoir secoué tous
les cadres, vous n'êtes pas parvenus à la
trouver, prenez alors l'ancienne ruche, vide
maintenant, et tambourinez dessus de façon
à en faire sortir toutes les abeilles devant
le garde-entrée. Vous ne tarderez pas à
voir la reine essayer de franchir cette
barrière.
Nous venons d'expliquer comment on
recherche la reine, mais il ne faudrait pas
s'imaginer qu'elle est chaque fois aussi ouvrir les ruches. La lame large et mince
difficile à trouver. Laplupart du temps on d'un bout aide à séparer les deux parties
la découvre sur les cadres du milieu; et d'une ruche sans entailler le bois comme
avec les Italiennes spécialement, en général, le fait un tournevis, ou tout autre outil du
on la trouve sur le premier ou le second même genre. nous détachons le toit plat de
qu'on retire. la ruche à tenons, après avoir soufflé d'abord
Lorsque nous remettons les cadres libres, un peu de fumée à l'entrée.
COMMENTONMANIPULELES CADRES. 25 COMMENTONMANIPULELES CADRES
Le toit enlevé, nous le posons de même qui plaide en faveur des cadres Hoffman. Si
par terre et nous nous en servons de tabouret, nous ne trouvons pas la reine sur le cadre
à la manière de ceux qui traient les bes- qui reste dans la ruche, nous séparons le
tiaux, comme on le voit à la page suivante, cadre extérieur d'un des groupes de trois
dans la gravure 4. On remarquera que ce appuyés contre la ruche. Si on ne l'aper-
toit nous fait un siège avec lequel nous çoit pas sur celui-là on en sépare un autre,
et ainsi de suite.
Si les cadres sont lourds de miel, nous
ne pouvons les enlever que par un à la fois.
Après avoir examiné la surface de deux ou
trois rayons, un œil expérimenté a vite fait
de se rendre compte de l'état de la colonie
et de la manière dont la reine se comporte.
Si nous voyons des œufs et des larves de
tout âge, ainsi que du couvain operculé,
nous ne nous arrêtons pas habituellement
à rechercher la reine; par conséquent nous
remettons en place la seconde paire de
cadres enlevée, et réintégrons de même les
trois qui restent, comme on le voit dans les
Fig. 4 et 5. Nous ne refoulons généralement
pas tout de suite ces cadres les uns contre
les autres. Nous envoyons un peu de fumée
contre les barres de côté de tous les cadres;
puis, d'une poussée vive, nous les rappro-
Fm. 5. — MANIÈREDE SERRERLESCADRES chons de nouveau tout contre les uns des
HOFFMANENTRE EUX. autres.
Nous n'avons ici
pouvons nous pencher en avant et en ximatifs commepas avecd'espacements appro-
les cadres libres
arrière. Nous voyons là une grande commo- —
dité en ce sens qu'on peut se pencher au- ni l'inconvénient de doigts gros ou petits
ou
dessus de la ruche ou s'en éloigner à pour mesurer des distances trop larges
étroites. Il n'y a pas besoin d'enseigner
volonté; et, les coudes reposant sur les trop
genoux, on peut aussi soulever un poids
très lourd comme celui que représentent
deux ou trois cadres Hoffman réunis.
Envoyez un peu de fumée sur le dessus des
cadres. Enlevez ensuite la planche annexe,
ou planche de partition, et appuyez-la contre
la ruche du côté opposé à celui où vous êtes
assis. A l'aide de notre outil nous séparons
des autres les deux ou trois premiers
cadres, que nous enlevons ensemble s'ils ne
sont pas trop lourds et que nous appuyons
contre un des angles de la ruche comme on
le volt fig. 5. En agissant ainsi nous
pouvons presque manipuler le nid à couvain
par moitiés et par quarts.
Nous nous apercevons que ces cadres sont
réunis ensemblepar de la propolis, etque les
abeilles qui recouvrent les deux surfaces FIG.6. -
intérieures sontà peine inquiètes. Les cadres MANIÈREDE PRENDRELES CADRES
HOFFMANPAR DEUXOU TROIS.
libres, au contraire, lorsqu'ils sont en
dehors de la ruche, doivent reposer contre aux commençants à quelle distance
précise
les autres, éparpillés de fait un peu par- les rayons doivent être
placés; et l'on n'a
tout et livrés aux déprédations des pillar- pas à craindre de trouver ensuite
que, les
des; et, en outre de cela, on court beaucoup rayons ayant été trop espacés, des rayons de
plus de risques de tuer des abeilles ou la surplus aient été construits là où il ne devait
reine. Cet inconvénient est un grand point pas y en avoir. Avec les
simples cadres
COMMENTONMANIPULELES CADRES. 26 COMMENTONMANIPULELES CADRES.
Hoffman, les cadres ne peuvent qu'être Peut-être, en raison de la longueur de nos
méthodiquement espacés, et les rayons ont explications, la manipulation des cadres
une épaisseur fixe et déterminée; et nous Hoffman va-t-elle paraître une longue
n'hésitons pas à dire qu'on peut les faire opération à exécuter; qu'on se détrompe, il
alterner aussi bien, et même mieux, qu'un n'en est rien; nous pouvons le certifier à nos
grand nombre de cadres libres. Expliquons- lecteurs. M. Hoffman prétend qu'avec son
nous. Pendant la récolte du miel, espacez cadre il peut manipuler plus du double de
vos cadres libres de 35 à 38 ou même 44 colonies qu'il ne pourrait avec n'importe
millimètres de centre à centre; puis, la quel cadre libre; et nous ajouterons ici qu'il
miellée finie, essayez de les alterner avec s'est servi de cadres libres pendant de
d'autres cadres un peu plus rapprochés les longues années, jusqu'à ce que la nécessité,
uns des autres, et voyez où vous en êtes. qui est la mère de l'industrie, l'ait forcé à
Peut-être direz-vous que vous êtes capables inventer son propre cadre.
de rapprocher vos cadres juste au point Un autre point encore en faveur de
voulu. Et, bien que nous ayons visité bon celui-ci: Après avoir enlevé deux ou trois
nombre de ruchers importants, jamais dans cadres d'un seul mouvement, on n'a pas
ceux où l'on employait les cadres libres, besoin de soulever ceux qui restent dans la
nous n'avons vu ceux-ci espacés convena- ruche. Il suffit de les glisser d'avant en
blement tout en restant très près les uns arrière, et d'examiner la surface de chacun
des autres, à l'exception de ceux de Mr d'eux. Cependant si la bande en fer-blanc sur
Manum. Mr Manum est un de ces hommes laquelle reposent les cadres est chargée de
méticuleux chez qui tout est fait avec pré- propolis, les cadres ne glisseront pas aisé-
cision. ment.
A présent donc, nous replaçons la planche Dans quelques localités la propolis est
de pression, et refoulons les cadres bien beaucoup plus abondante que dans d'autres.
serrés les uns contre les autres. S'il se En de tels endroits le cadre Hoffman ne
trouve des abeilles sur le dessus des cadres, donnepas autant de satisfaction à l'usage
une bouffée de fumée en a vite raison géné- que le cadre à espacement automatique par
ralement, puis nous remettons le couvercle crampons. Ce genre de cadres peut être
en le glissant de côté, de ce mouvement que manié comme les cadres Hoffman, à ce
nous avons déjà expliqué. détail près qu'on ne peut les enlever par
COMMENTONMANIPULELES CADRES. 27 CAMPÊCHE.
groupe de deux ou trois. Chaque rayon doit cadres, si les barres de côté sont couvertes
être manipulé séparément. Sous ce rapport par les abeilles, glissez de haut en bas les
il est un peu inférieur au cadre Hoffman.439. bouts des montants du cadre contre les mon-
tants de l'autre. En opérant ainsi les abeilles
COMMENTENLEVERLES CADRES sont poussées du chemin sans être écrasées
DANZENBAKER. ou pincées. Avec un peu de pratique et
Comme il est montré au chapitre RUCHES, d'expérience, on peut opérer sans tuer une
les cadres Danzenbaker peuvent pivoter sur seule abeille.
leur centre et restent suspendus par les Faites très attention de ne pas laisser
planchettes-supports aux extrémités de la seuls les cadres détachés de telle sorte qu'ils
ruche. puissent tomber les uns sur les autres
comme le montre la figure ci-dessous.
S'ils sont séparés seulement de quelques
centimètres ils culbuteront les uns sur les
autres, les abeilles se répandront naturelle-
ment sur les extrémités des barres de côté.
qu'à ce qu'il forme un liquide clair. Pour vous êtes ainsi occupé, songez aux enfants
l'exportation des abeilles, la chose princi- qui sans nul doute s'intéressent vivement à
pale à observer est que le candi ne puisse ni ce que vous faites, surtout la petite der-
couler ni trop durcir. Le point délicat est de nière. Nous faisions autrefois notre candi
lui donner juste la consistance voulue. Ne d'abeilles ferme et transparent; mais en cet
vous Imaginez pas qu'un miel de qualité état il était facilement poisseux,ou bien nous
inférieure puisse convenir. Employez tou- risquions de le voir brûler, tandis qu'en le
jours le plus fin que vous ayez. Nous avons remuant nous obtenons un candi sec et dur,
obtenu les meilleurs résultats avec du miel de ce qui n'aurait été que de la cire si nous
surfin detrèfle. Le miel de sauge a, nous ne l'avions refroidi subitement sans le remuer.
savons pourquoi, la propriété de rendre à la De plus nous avons beaucoup plus d'humi-
longue le candi aussi dur que la brique, et dité dans le sucre candi tourné pendant la
pour cette raison il ne doit pas être em- cuisson, et nous avons besoin de toute l'hu-
ployé. midité que nous pouvons obtenir, et qui se
Aveclecandi de GoodetlacageBenton,nous traduit par une facilité plus grande à
avons pu expédier des reines non seulement employer le candi.
sur le continent et dans les îles, mais encore Si votre candi est brûlé, vous aurez beau
en Australie, dont le voyage dure 37 jours. le faire bouillir vous ne pourrez le faire
On n'a pas beaucoup d'ennuis en expédiant solidifier, et la meilleure manière de vous en
des reines en Australie, si l'on ne parvient à servir sera de l'employer à la cuisine ou à
donner au candi juste la consistance voulue nourrir les abeilles en été. Le sucre brûlé
pour qu'il ne devienne ni trop dur ni trop les fait mourir si on les en nourrit pendant
coulant durant le voyage. S'il reste un peu les froids.
farineux, légèrement humide, on peut être GARNIOLIENNE8. (Voir ABEILLES).
jcertain que les abeilles arriveront dans de
bonnes conditions. (Voiru cage Benton », au
CATCLAW. C'est une des plantes ou
chapitre Introduction). un arbre des plus importants, comme pro-
CANDIEN MORCEAUX COMME NOURRISSEMENT ducteur de miel au Texas. Il produit des
quantités énormes de miel excellent, qui
Peut-être quelques personnes aimeront- prend rang avec les miels blancs ordinaires
elles à savoir comment on prépare le candi du Nord des Etats. Il ne peut se mettre en
en morceaux. Les Indications que nous don- ligne avec notre miel de trèfle, et cependant
nons ci-après sont celles qui ont paru dans il est très hautement apprécié pour la table,
les premières éditions du présent ouvrage. dans les localités où on le produit, aucun
Le candi répond très bien au but qu'on en autre miel ne pouvant se classer plus haut
attend, mais on a beaucoup plus de mal à le que le Il guajilla Yy.
préparer, et Il ne peut servir que comme Le Catclaw est un arbre très touffu avec
nourrissement d'hiver ou du printemps. des branches très étendues atteignant une
hauteur d'environ 4.50à & mètres. Son nom
COMMENT ON PRÉPARELE CANDI vient de ce que ses fleurs ressemblent à la
EN MORCEAUX.
griffe d'un chat domestique.
• Mettez dans une casserole de fer-blanc du L'illustration qui suit montre une petite
sucre granulé avec un peu d'eau. Faites le branche grandeur nature. Les feuilles
bouillir en le remuant constamment; et sont petites et en grappes. Les fleurs
lorsqu'il est assez cuit pour» granuler » semblent être couvertes de coton ou de
lorsqu'on l'agite dans une soucoupe, enle- duvet et l'enveloppe de la graine, après que
vez-le aussitôt du fourneau. Pendant la la fleur en est est représentée dans le
cuisson ne laissez pas le feu atteindre direc- coin supérieur sortie,
gauche de la gravure.
tement le fond de la casserole, mais placez L'arbre est en ffçups vers le Ie* Mal et
la casserole sur le bout du fourneau, et vous produit durant tout ce temps une quantité
n'aurez pas à craindre de cette façon de voir considérable de miel. Laflore cesse en Juil-
brûler votre sirop. Couvrez de journaux let et donne une seconde récolte. Pareil au
la table de cuisine afin de n'avoir pas d'en- Guajllla et au Mesquite il pousse dans les
nuyeux barbouillages à nettoyer à la fin du régions à demi désertes du Texas et de lrArl-
travail. zona, d'où 11 est impossible de l'acclimater
Pour juger du degré de cuisson vous dans les fermes sans irrigation.
n'avez qu'à laisser tomber quelques gouttes
du sirop sur une soucoupe; et tandis que CATNIP. (NepataCatarla). Cette plante
CATNIP. 30 CHALEUR ARTIFICIELLE.
estproche parente du LIERRE TERRESTRE que portaient constamment, durant plusieurs
nous verrons plus loin. Quinby a dit, que s'il mois de l'année; et pourtant personne,
voulait cultiver une plante exclusivement croyons-nous, ne pourrait affirmer positi-
pour le miel qu'elle peut produire, ce serait vement qu'il soit avantageux de cultiver le
le Catnip; et vraisemblablement il est loin Catnip dans ce seul but.
d'avoir tort. Mais comme nous n'avons en-
core jamais entendu parler de personne qui CHALEUR ARTIFICIELLE. —
en ait fait l'essai sur une étendue suffisante, Comme les fortes colonies sontles seules qui
et ait pu nous fournir des données précises récoltent du miel au printemps, demêmeque
ce sont elles qui fournissent les
premiers essaims, et qu'en fait
elles sont la véritable source de
profits de l'apiculteur, il ne faut
point s'étonner de la grande
dépense de temps et d'argent
consacrés à la découverte des
voies et moyens propres à
amener à temps les colonies au
degré voulu de force pour la
première miellée de trèfle. De
même que les maraîchers et
tant d'autres obtiennent des
primeurs par la chaleur arti-
ficielle, ou en tirant parti des
rayons du soleil au moyen des
serres, il semblerait qu'on puis-
se agir de même façon pour
l'élevage des abeilles.
De fait, nous sommes arrivés à
élever de jeunes abeilles sous
verre, en nous aidant de la cha-
leur d'un poêle, à toute époque
de l'année, même lorsque le
thermomètre était descendu de-
hors à zéro et au-dessous; mais
autant que nous pouvons le sa-
voir, toutes les tentatives qui
ont été faites dans ce sens ont eu
pour résultat l'Insuccès, au point
de vue, du moins, du profit. Les
abeilles à la vérité apprenaient
à voler sous leur cage de verre
et à rentrer dans leurs ruches ;
mais pour chaque abeille élevée
en serre nous en perdions bien
deux ou trois qui mouraient pour
une cause ou une autre, et nous
décidâmes à la fin qu'il valait
FLEURSDE CATELANE
FEUILLES,RAMEAUXETNATURELLE. mieux attendre l'été et en tirer
GRANDEUR alors tout le parti possible.
quant à la qualité ou à la quantité du miel Plus tard nous renouvelàmea nos tenta-
que cette plante peut fournir, nous ne sa- tives d'application de la chaleur artificielle
.,
vons guère plus aujourd'hui à son égard au moment où, d'elles-mêmes, les abeilles
qu'à l'époque où Quinby énonça sa proposi- commençaient à sortir; mais bien que ce
tion, il y a de longues années. Plusieurs procédé semblât produire d'abord l'effet
l'ont cultivée Sur de petites pièces de terre voulu, à l'égard, du moins, de l'élevage
et ont dit que de cette façon elle fournissait hâtif du couvain, en ûn de compte le ré-
apparemment du miel en plus grande abon- sultat fut le même: lesnbeilles éclorent en
dance qu'L l'état sauvage, car les abeilles s'y plus grand nombre, muld en raison de leur
CHALEUR ARTIFICIELLE. 31 CHASSE AUX ABEILLES.
activité hors de saison ou bien pour toute portent, et par tonnes vos récoltes de mie],
autre cause, il en mourut deux fois plus qu'il vous pourrez alors vous permettre d'essayer
n'en fut élevé, etles colonies traitées suivant l'élevage en serre; mais les commençants
les bonnes vieilles coutumes tinrent encore feront bien de s'abstenir momentanément
la tête. Depuis, nous avons essayé, au con- de pareils moyens, à moins qu'ils n'aient
traire, de réprimer toute éclosion trop assez de fortune pour pouvoir acheter de
hâtive du couvain, et avec de meilleurs nouvelles abeilles. 28.
résultats, croyons-nous.
CHARDON BLEU. — (Echium vul-
Quelques expériences relatives à l'emploi
de la chaleur artificielle ont apparemment gare).Cette plante, à proprement parler, n'est
réussi, et il se peut qu'elles donnent par la pas un chardon, mais une proche parente de
suite d'excellents résultats; mais à notre labourrache, à laquelleelle ressemble beau-
avis, nous ferions bien mieux de tourner coup. Elle pousse en profusion dans la plu-
nos efforts vers un moyen plus pratique pour part des Etats du Sud et du Centre, mais
obtenir une température régulière. Garnir surtout, à ce qu'on dit, dans l'Etat de Virgi-
les ruches de balle d'avoine, de sciure de nie et la vallée du Shenandoall. Comme sa
bois, ou de tout autre matière chaude, pleine floraison dure quatre mois de l'année
et qu'elle fournit un beau miel blanc, elle
sèche, poreuse, de façon à économiser la
chaleur naturelle du groupement de la semblerait devoir être mise en bon rang
colonie, semble répondre beaucoup mieux parmi les plantes mellifères à cultiver. A
au but proposé, et ce moyen ne semble avoir vrai dire, elle n'aurait pas besoin d'être
aucun des inconvénients qu'on reproche à beaucoup aidée pour couvrir des champs
l'emploi de la chaleur artificielle. La balle entiers; et nous apprenons que dans l'Etat
d'avoine doit être placée aussi proche des de Virginie, elle occupe de larges espaces,
abeilles que possible; et à cette fin il nous croissant à l'état sauvage, comme une mau-
faut enlever tousles rayons à l'exception de vaise herbe.
ceux qui renferment leurs provisions. Les On a dit que dans un été, une seule
abeilles ainsi préparées semblent échapper colonie avait récolté 200 livres de miel
aux mauvais effets causés par la froidure blanc sur cette plante. Un beau champ de
des nuits de printemps, et nous nous trou- chardons bleus offre sans nul doute; un coup
vons obtenir pour l'élevage du couvain toutf d'œil très plaisant à l'apiculteur, mais
ce que nous attendions de l'emploi de la qui doit être beaucoup moins agréable au
chaleur artificielle. cultivateur qui considère cette plante comme
Pour le bénéfice de ceux qui seraient une calamité. Nous n'avons vraiment pas
tentés de renouveler l'expérience, nous di- le droit de rendre notre exploitation une
rons que nous avons recouvert au printemps cause d'ennuis pour tout le voisinage en y
presque toute l'étendue de notre apier avec cultivant des mauvaises herbes; de sorte
du fumier, d'après le procédé de la culture qu'on fera mieux de transporter ses abeilles
sur couches, et que nous avons eu le désa- là où cette plante croît en profusion, plutôt
grément de voir presque toutes nos abeilles que de chercher à s'en procurer de la
périr par la dépopulation de printemps. semence.
Une autre fois nous essayâmes de maintenir P. S. — Les derniers renseignements reçus
pendant plusieurs semaines dans notre ru- nous apprennent que le chardon bleu n'est
cher couvert une température d'été à l'aide pas une herbe plus mauvaise que la bour-
d'une grosse lampe à huile, rien que pour le rache. C'est une plante annuelle, dont les ra-
plaisir d'en voir les ruches l'emporter sur cines et les tiges se dessèchent et meurent
celles du dehors. Cette façon d'opérer n'eut à l'automne; et qui n'a aucun rapport par
d'autre résultat que de faire périr presque conséquent avecle redouté chardon du
toute la population du rucher couvert de la Canada.
diarrhée du printemps, parce que nous
avions mis trop d'empressement à veiller CHASSE-ABEILLES. — (Voir MIEL EN
sur elle n, comme nous disions alors; tandis rayons et aussi EXTRACTION).
que les colonies en plein air se tinrent tran- CHASSE AUX ABEILLES. Nous
quilles dans leurs ruches, comme des abeilles avons si souvent mis en garde contre l'incon-
qui se respectent, en attendant qu'une tem- vénient de laisser des sucreries quelconques
pérature régulière les appelât au dehors. aux alentours du rucher, et du soin qu'il fal-
Elles se portèrent très bien.Lorsque vous au- apporter à ne pas donner aux abeilles
rez assez d'expérience pour pouvoir comp- l'occasion de se piller mutuellement, qu'on
ter par centaines les colonies qui vous rap- lait
pourra trouver étrangetle notre part d'in-
CHASSE AUX ABEILLES. 32 CHASSE AUX ABEILLES.
diquer Ici le meilleur moyen d'encourager donnant, et bientôt elle découvrira le miel
et de développer ce penchant au pillage que et en prendra une provision. Surveillez-la;
possèdent au plus haut degré nos petites sitôt qu'elle se met réellement à l'oeuvre
amies. sur le miel, soulevez doucement le verre et
La seule époque où nous puissions tendre éloignez-vous de façon toutefois à pouvoir
des pièges aux abeilles, c'est lorsqu'elles suivre ses agissements. Aussitôt qu'elle
viennent pratiquer leurs larcins chez nous; reprendra son essor, vous la verrez tour-
car, lorsqu'elles trouvent du nectar en abon- ner en cercle autour du miel, comme font
dance sur les fleurs, elles ne daigneront les jeunes abeilles à l'entrée de leur ruche,
même pas remarquer nos amorcer, fussent- pour bien reconnaître l'endroit et pouvoir
elles de miel dans des rayons. Avant de vous y revenir; car un plein gâteau de miel,
mettre en chasse, il sera de bonne politique durant les disettes de l'automne, vaut à ses
de vous Informer des abeilles qu'on élève yeux une petite mine d'or, étant donné que
dans votre voisinage, car autrement vous là-bas, dans la demeure feuillue de la forêt,
pourriez perdre beaucoup de temps à suivre il peut se trouver, autant que nous pouvons
une voie qui vous conduirait à l'apier de l'estimer, un millier et plus de petites
vos voisins. Pour commencer vos opéra- bouches affamées à nourrir.
tions, vous devez être à un mille au moins SI vous êtes assez vif pour suivre des yeux
de tout propriétaire d'abeilles, et deux son vol concentrique et ses oscillations,
milles vous donneraient même plus de sécu- vous verrez que les cercles qu'elle décrit
rité. Nous ne voulons pas dire par là qu'il s'élargissent de plus en plus, et qu'à chaque
ne se trouve jamais d'arbres porteurs d'a- mouvement de retour Ils portent davan-
beilles près des ruchers Importants, car un tage d'un côté; c'est-à-dire qu'au lieu de
certain nombre de ceux-là, au contraire, faire du miel le centre de ses lignes circu-
ont été découverts à un demi-mille du laires, elle finit par passer presque directe-
nôtre, et un homme expérimenté n'aurait ment au-dessus de lui d'un côté, de sorte
sans doute pas eu beaucoup de mal à en que, lorsque son vol l'y ramène les dernières
trouver bien d'autres; mais ceux qui en fois, elle semble revenir simplement sur ses
sont à leurs débuts deviendraient certaine- pas après avoir pris son essor vers sa
ment très perplexes et bien ennuyés en demeure et lancer une boucle, pour ainsi
voyant des abeilles domestiques se mêler dire, autour du miel pour s'en assurer une
à leurs abeilles sauvages. dernière fois. Or, dès les premiers circuits
Le moyen le plus prompt peut-être de qu'elle fait, vous pouvez savoir avec certi-
lever une piste, est de saisir les abeilles que tude de quel côté se trouve sa demeure,
l'on trouve sur les fleurs, surtout aux pre- car en esprit elle ne la perd pas de vue un
mières heures du jour. Forcez-les à pomper seul instant, et son vol l'en rapproche de
une goutte du miel que vous avez apporté plus en plus.
avec vous dans cette Intention, et, fidèles à Si vous pouvez la suivre des yeux jusqu'à
leur instructif amour du gain, elles se préci- ce qu'elle ait pris définitivement la vole
piteront vers leur demeure avec leur des abeilles, vers sa demeure, vous pour-
charge pour venir bientôt en rechercher rez vous féliciter, car c'est à peine si un
une autre. Pour découvrir l'arbre qu'elles débutant peut y parvenir. Lorsqu'elle a
occupent, vous n'avez qu'à les surveiller disparu vous n'avez plus. qu'à attendre son
et voir de quel côté elles se dirigent. C'est retour, et elle reviendra certainement si le
très simple, n'est-ce pas? Ce l'est certaine- nectar est rare. Si sa demeure est proche
ment sur le papier, mais quand on passe à elle reviendra vite naturellement: et pour
la pratique, on s'aperçoit que celle-ci com- déterminer à quelle distance cette demeure
porte une assez rude besogne. Vous pouvez se trouve par le temps que l'insecte reste
vous mettre en campagne avec très peu de absent, il est un point très Important à
chose, mais si votre temps est précieux considérer. Le nectar que les abeilles
vous pourrez gagner beaucoup à être recueillent dans les fleurs est des plus légers:
complètement équipé. Un petit verre sans de fait, c'est plutôt de l'eau sucrée que du
pied, par exemple, sufflt très bien pour véritable miel; or, si vous voulez que
attraper les abeilles, et dès que vous en votre abeille chargée de butin vole à son
tenez une vous n'avez qu'à poser le verre allure" ordinaire, il ne faut lui donner
sur un morceau de rayon; couvrez ensuite que son miel délayé dans de l'eau dans une
le tout de votre mouchoir pour calmer proportion approximative à celle du nectar
l'agitation de l'insecte et l'empêcher de des fleurs. Sans cette précaution, l'abeille
donner contre la paroi du verre en bour- nop-seulempnt mettra beaucoup plus de
CHASSE AUX ABEILLES. 33 CHASSE AUX ABEILLES.
bouteille et remplissant ensuite celle-ci
temps à recueillir son butin, mais de plus,
d'eau chaude, le mélange aura à peu près le
comme le miel épais est très lourd, elle
degré voulu. En automne c'est dans la
chancellera sous le poids et la ligne qu'elle
suivra pour retourner matinée que vous aurez plus de chance de
à sa demeure
trouver des abeilles en train de butiner les
décrira de nombreuses courbes. Il lui faudra
aussi beaucoup plus de temps pour se
fleurs. Arrivé sur le terrain proche d'une
décharger. Quelquefois, après avoir décrit
forêt où vous soupçonnez la présence
quelques cercles, elle s'arrêtera d'abeilles sauvages, versez un peu de votre
pour
reprendre haleine avant de s'élancer défini-
miel dilué dans le nourrisseur, et, avec
tivement, ce qui peut mettre le chasseur
précaution, approchez votre boîte de la
inexpérimenté sur une fausse piste. Tandis
première abeille que vous voyez sur les
que vous évitez tout cela si vous avez soin
fleurs. Sitôt que la boîte est bien au-dessus
de remplir votre rayon d'eau miellée, au
de la fleur, fermez-en le fond de votre main
lieu de miel pur. et l'abeille se mettra aussitôt à bourdonner
Or, il faut très peu de temps pour attra-
et à se cogner contre la glace. Emparez-vous
per une abeille et la mettre à l'ouvrage, et
d'autant d'abeilles que vous pourrez, elles
pour nous tenir en haleine nous en lance-
se mettront bientôt à pomper le miel. Avant
ronsn plusieurs à la fois; et pour le faire
que la première soit complètement chargée
d'une façon expéditive, nous nous servirons
et prête à s'envoler, posez votre boîte sur
de la boîte spéciale que montre la figure
un point élevé quelconque, une souche par
suivante. exemple dans un espace découvert, et faites
glisser la feuille de verre dans sa rainure.
Baissez-vous ensuite, et tenez-vous prêt à
suivre des yeux l'une de vos abeilles, quel
que soit le chemin qu'elle prenne. Si vous
tenez votre tête très bas, vous aurez plus
de chance de voir l'insecte se détacher sur
le ciel. Si vous ne parvenez pas à suivre la
première, vous avez la ressource de la sui-
vante; et sitôt que vous êtes sûr de la ligne
que suit l'une d'elles, comme cette ligne con-
duit indubitablement à leur demeure,
marquez-la d'un indice quelconque qui vous
aide à vous en souvenir. Si vous êtes
curieux de savoir combien de temps elles
s'absentent, vous pouvez, avec un peu de
peinture blanche contenue dans une petite
fiole et un pinceau, en marquer une sur le
dos(*). Ce moyen vous aide beaucoup lorsque
vous avez plusieurs lignes aboutissant à la
même amorce. Quand une abeille revient
BOITESPOURLA CHASSE
AUXABEILLES. vous la reconnaissez à son bourdonnement
particulier : elle semble s'enquérir, comme vez vous porter sur un des côtés de la voie
les pillardes devant une ruche qu'elles ont qu'elles ont suivie et lever une piste cou-
pantlapremière (*).L'arbre se
trouvera tout naturellement
au point de rencontre de ces
deux lignes. Lorsque vous
approchez de l'endroit où
vous pensez qu'elles doivent
être, examinez les arbres
minutieusement, surtout
dans les trous des nœuds ou
toute autre place qui puisse
donner aux abeilles accès
dans une cavité. Si vous vous
placez de telle sorte que les
abeilles soient entre vous et
le soleil, vous les verrez dis-
tinctement, même si elles ont
établi leur demeure parmi les
branches les plus hautes. Sou-
venez-vous qu'il vous faut
examiner minutieusement et
avec beaucoup d'attention
tous les arbres sans excep-
tion, les gros comme les petits,
le tronc aussi bien que les
branches, dussiez-vous même
y attraper un torticolis. Si un
examen attentif des arbres
ne vous suffit pas pour décou-
vrir le nid, allez chercher vo-
tre piège, mettez-le au point
déterminé et donnez du nour-
rissement à vos futures vic-
times jusqu'à ce que vous en
ayez un quart et plus bien
affairées dessus. Il vous est
facile alors de voir où elles
se rendent. Si vous ne les
trouvez pas le premier jour,
vous les lancerez très vite de
UN ARBREA ABElLljEM DA.NSLEb buJ.:::'Dt, LRUJIIU.
déjà dévalisée. Si l'arbre est tout proche, (*).Le mêmecorrespondantajoute: "C'est perdreson
chacune en ramènera d'autres dans son tempsque de chercher l'arbre habité [par les abeilles
ou d'établir des lignes de traverse, tant qu'onn'a pas
sillage, et bientôt votre boîte sera remplie
d'une foule bourdonnante si empressée qu'il dépasséle bon arbre. Quand le vol des abeilles les
porte derrière vous, c'est une preuve que vousvous
vous faudra charger de nouveau le nourris- trouvezau-delàde l'arbre cherché. Quevosdeux der-
seur du contenude la bouteille. nièreshaltessoientplus rapprochéesl'une de l'autre
Dès que vous vous êtes bien assuré de la que les précédentes(et bordant soigneusementla voie
direction qu'elles prennent, remettez la suiviepar les abeilles)de façonà ce qu'il n'y ait pas
glace en place et rapprochez-vous des bois plus de 50à 75mètres d'écart entre elles. Or, comme
sur leur ligne. Ouvrez de nouveau la boite, vousavezdesabeilles qui volent-de deuxdirectionsà
la fois dansl'arbre, vousdevrezdécouvririmmédiate-
vous les verrez bientôt aussi affairées qu'au- ment ce dernier. Mais si malgrécela vousavezencore
paravant, marquez la ligne à partir de ce quelquedifficultéà le trouver, portez-vousde côté à
point, avancez-vous encore une fois et vous 40ou 50mètresde ce premierpoint, et faitescouperà
arriverez très vite de cette façon jusque vosabeillesla premièrepiste. C'est la seule place où
chez elles. Pour vous aider à déterminer le je trouve qu'un croisementde piste puisse être de
point exact où se trouve leur nid, vous pou- quelqueavantage». ( VoirG-LEANINGS vol.\VX-page771).
CHASSEAUX ABEILLES. 35 CHASSEAUX ABEILLES.
nouveau une autre fois, car elles ne sont ou des arbrisseaux, et sa chute s'en trouver
pas longues à se mettre en train fut-ce tellement amortie qu'elle ne cause aucun
même plusieurs jours plus tard, quand une
fois on les a mises à l'œuvre.
On parvient quelquefois à lancer les abeil-
les en brûlant ce que l'on appelle un
," smudge rI. Procurez-vous de vieux débris
de rayon contenant du pollen et du miel, et
brulez-les sur un petit plat de métal, en les
plaçant au-dessus d'un feu modéré. Les
abeilles seront attirées par l'odeur de miel
et de cire brûlés, et si Leur demeure est
proche elles arriveront parfois en très
grand nombre. On se sert aussi quelquefois
d'huile d'anis dont le parfum très fort les
attire également. Le moyen que nous avons
Indiqué plus haut nous a donné les meilleure
résultats.
Une longue-vue est très commode pour
découvrir l'endroit où se rendent les abeil-
les, surtout lorsque l'arbre choisi par elles
est très élevé ; même les longues-vues très
ordinaires vendues à raison de 2.50 ou de 5
francs rendent service quelquefois. Les plus
utiles, cependant, sont les lorgnettes achro-
matiques qui coûtent de 15 à 25francs. Avec
celles-là nous nous servons de nos deux
yeux, et le champ qu'elles embrassent est si
vaste que nous ne tardons pas à en diriger
les verres directement sur l'endroit voulu.
De fait, à l'aide de ces lorgnettes, nous
pouvons voir les abeilles nichées au sommet
des plus hautsarbres, presque aussi distinc-
tement que celles qui rentrent dans les
ruches posées à ras de sol.
Après que vous aurez découvert l'arbre,
vous aurez hâte sans nul doute de vous
emparer des abeilles que vous savez l'habi-
ter, et de tout le miel que leur nid peut
renfermer. Ne comptez pas trop cependant
sur ce que vous y trouverez, car vous pou-
vaz très bien n'en pas tirer une seule livre
de miel. De deux arbres que nous avons
visités 11y a quelques années, l'un conte-
nait à peine la même quantité de miel que
nous avions donnée comme amorce aux
abeilles, et l'autre n'avait pas une seule
cellule visible pleine! Le premier renfer-
mait de belles hybrides et le second des
Italiennes bien marquées. Si l'arbre est sans
valeur et se trouve dans un endroit où le
bois de charpente est bon marché et abon-
dant, peut-être le moyen le plus simple
est-il de l'abattre. Il peut résulter de cette
opération un monceau de ruines, où les
rayons, le miel, les abeilles seront écrasés
et mêlés de détritus et de poussière; ou
bien l'arbre peut tomber sur ses branches GRIMPANT ARBRE
ArAUN AABEILLES M.DUSOL,
A.311
CHASSE AUX ABEILLES. 36 CHASSE AUX ABEILLES.
CRAMPONS
POURCHASSEURS
D'ABEILLES.
aux jambes, on passe les crochets de l'épe- jusqu'au coucher du soleil, et toutes les
ron B dans l'anneau A de la courroie infé- abeilles auront retrouvé leur ruche et y
rieure, puis on boucle solidement les deux auront pénétré. On couvre alors l'entrée
courroies. Si l'arbre est très gros, celui qui d'une toile métallique, et on emporte la ru-
l'escalade se munit d'une corde, d'un osier cliée chez soi.
ou de toute autre branche souple et verte, Quelques arbres cependant sont si gros
en entoure le tronc et en tient les extrémi- qu'il serait impossible de les escalader en se
tés dans chacune de ses mains. A mesure contentant des moyens que nous venons
qu'il grimpe, il fait glisser cette amarre le d'indiquer. Un procédé très ingénieux a été
long du tronc où elle s'accroche aux rugo- mis en pratique par M. Green Derrington,
sités. S'il s'y cramponne ferme, et fait de Poplar Bluff, Missouri. Nous en donnons
mordre profondément en même temps les ici l'explication accompagnée de deux gra-
crocs de ses éperons dans le tronc, il pourra vures tirées d'après des photographies qu'il
escalader très vite et en toute sécurité les nous avait envoyées.
11
UN ARBREA ABEILLESABATTUMONTRANT LACAVITEOCCUPEE
PRÉCÉDEMMENTPAR LES ABEILLES.
durant, et pourtant Il était bien en vue. feriez chez vous. L'abattage des arbres à
Bientôt après le même chasseur en décou- abeilles a donné lieu à bien des querelles,
vrit un autre à une petite distance du pre- des ennuis, des ressentiments. SI nous som-
mier; et quelques jours plus tard, Il en mes bien informés, les abeilles sont la pro-
trouvait encore deux autres dans la même priété de quiconqueles découvre le premier,
localité. 3fl. et pour cette raison le dénicheur d'essaim a
l'habitude de graver ses Initiales et la date
LA CHASSEAUXABEILLESEST-ELLE de sa découverte sur le tronc même de
PROFITABLE
? l'arbre ; mais vous n'avez pas plus de droit
de couper le bois de votre voisin que vous
Si vous pouvez gagner un dollar par jour n'avez le droit de récolter son froment. Per-
à un emploi-permanent, croyez-nous: règle sonne, à notre connaissance, n'a jamais refusé
générale la chasse aux abeilles ne rapporte son consentement à quiconque demandait
guère. Il est possible, cependant, que dans polimentl'autorisation d'enlever ses abeilles
certaines localités un homme expérimenté d'un arbre. Quoi d'étonnant que les gens
parvienne à en tirer un profit raisonnable à se montrent fâchés parfois en voyant leurs
la fin de l'année. Avec les facilités que nous arbres mutilés par des vagabonds pares-
avons aujourd'hui pour élever les abeilles, seux ? Pouvons-nous les blâmer de don-
l'apiculteur peuplera beaucoup plus vite un ner de temps en temps aux coupables une
rucher en cultivant ces insectes, qu'en rap- salutaire leçon capable de leur apprendre
portant des essaims des bois et les transfé- que les lois de notre pays sont faites pour
rant dans ses ruches. Dans le premier cas il la protection des propriétés ? Nos lecteurs,
aura de beaux rayons bien réguliers, sur- nous l'espérons, n'ont jamais songé à violer
tout s'il s'est servi de fondations, mais les les droits de personne et ils trouveront
rayons rapportés des bols lui causeront toujours les gens — même ceux du ca-
d'abord beaucoup d'embarras et de travail, ractère le plus difficile, le plus pointilleux
puis, même après cela, ils ne seront jamais — très aimables et fort accommodants,
aussi beaux que ceux construits sur fonda- dès qu'ils iront les trouver en toute
tions. Ceci dit en vue de calmer les imagi- franchise, comme on fait entre bons voi-
nations trop enthousiastes; nous aj outerons sins.
d'autre part qu'une excursion dans les bois
comme en fournit la chasse aux abeilles est CHOU-PALMIER- - Le chou-palmier
une des distractions les plus salutaires, les (Sabat-palmetto) pousse à une très grande
plus saines que nous connaissions; elle pro- élévation, puisqu'il atteint souvent une
cure l'occasion d'étudier, non seulement les hauteur de 70 pieds et plus. On le trouve.
mœurs des abeilles, mais les fleurs aussi, parfois à l'état sauvage aussi, loin dans le
car en suivant une abeille à la piste, nous Nord sur la côte de la Caroline du Sud;
découvrons bien des plantes curieuses et mais son véritable pays est le Sud de la
d'autres que nous n'aurions pas su fréquen- Floride, où, au point de vue du nombre,
tées par les abeilles. c'est à peine si on peut le ranger après
Dans une de nos courses nous avons été fort tiges ligneuses, des arbres à bois dur.
surpris de voir que la Simpson, plante La grosseur de sa stipe ne varie guère
mellifère dont on a tant parlé au verso de l'instant où, devenu arbre, il possède de
de nos quodltlens, croissait dans nos en- vingt à trente palmes de plusieurs pieds de
virons, et que les abeilles pompaient le long, portées sur de fortes tiges couronnant
liquide sucré contenu dans ses petits récep- son sommet.
tacles globuleux, ou plutôt dans sesjleurs en Du pied même de la tige, de six ou huit
formede cruchons. de ces palmes s'élancent en Mai des pous-
ses d'un aspect particulier qui, vers le
POURÉVITERLES QUERELLESAU SUJET milieu de Juin, deviennent d'immenses
D'ARBRESPORTEURSD'ABEILLES.
grappes composées chacune de milliers
Lorsque vous avez découvert votre arbre de petites fleurs d'un blanc-crême, dont
allez aussitôt trouver le propriétaire du la réunion forme une masse de quatre à
terrain où il est situé, et obtenez de lui sept pieds de long, et de quelquefois deux
l'autorisation d'enlever vos abeilles. Quels pieds de large.
que soient les droits que la loi vous accorde, La gravure no 22, à la fin de cet ouvrage,
ne faites rien en son absence que vous ne reproduit bien l'aspect du chou-palmier
voudriez faire lui présent, et agissez chez en pleine floraison, et au verso on voit
lui avec autant de conscience que vous le l'un de ses rameaux de fleurs dont le pied
CHOU-PALMIER. 40 CIRE.
particulièrement quand les abeilles sont pressée hors des sacs, le poids se trouvera
copieusement nourries, ces écailles de cire au-dessous de la surface du liquide; s'il n'y
tombent sur le plancher de la ruche où on est pas, ajoutez de l'eau ou faites-le enfoncer
peut les ramasser en quantités considé- davantage. La cire, naturellement, surna-
rables, comme si pour une raison quel- gera à la surface d'où vous pourrez la re-
conque les abeilles n'auraient pu les utiliser. tirer. Plus la cire est tassée dans les sacs,
Durant les saisons où la cire est secrétée moins il faudra de sacs 619.
naturellement, si la colonie habite une
lui fournit de de Quand on a des opercules provenant de
ruche qui grands espaces
nous ces écailles de l'extracteur, on ne doit pas les mettre avec
surplus, pensons que les vieux rayons noircis, mais les traiter à
cire sont rarement gaspillées ainsi. Au
il semble ait part, car c'est de la cire pour ainsi dire
temps de l'essaimage, qu'il y
pure. Pour ceux-là rien ne vaut même
un nombre inusité d'abeilles pourvues de
l'extracteur solaire. Nous avons vu les oper-
ces écailles de cire; car si elles sont restées cules de nouveaux blancs, donner de
minutes rayons
posées sur une branche quelques la cire si peu jaune qu'on l'aurait vendue
seulement, on y trouve attachées ces par- facilement comme cire blanchie
celles de cire, comme si les abeilles avaient par des
commencé à construire un rayon. Quand les moyens chimiques.
abeilles sont domiciliées dans leur nouvelle La cire de commerce, quand on l'achète
ruche, le moment vient pour elles, si la en grande quantité, est composée de pains
ruche leur plaît, de montrer leur adresse de toutes tailles et de toutes couleurs,
et leur étonnante dextérité à fahriquer des depuis le presque blanc, jusqu'au brun
rayons à miel. presque noir, les nuances intermédiaires
Voilà pour ce qui regarde les différentes comprenant presque toute la gamme des
sortes de cire et les sources d'où elles pro- jaunes. Quand elle renferme beaucoup de
viennent; mais ce qui intéresse l'apiculteur rebut, on peut l'améliorer en la mettant
c'est de savoir comment transformer de dans les extracteurs solaires décrits plus
vieux débris de cire, de vieux rayons, etc., loin, et de fait, presque toutes les cires
en de beaux pains, propres à la vente, et peuvent être rendues plus pures et plus
c'est à ceci que nous allons donner mainte- belles en passant deux ou trois fois par
nant toute notre attention. l'extracteur. Mais le meilleur moyen, c'est
COMMENT PRÉPARERLA CIRE SANS de la raffiner à l'aide de l'acide sulfurique
EXTRACTEUR. comme nous l'expliquons plus loin.
EXTRACTEURSOLAIREDE CIRE
« DOOLITTLE
N EXTRACTEURSOLAIREDE CIRE
"BOARDMAN
n
peuvent être jetées dans l'appareil chaque
fois qu'on se trouve passer auprès, et au mais il est plus grand. Ses supports à bascu-
lieu d'avoir une foule de débris éparpillés le donnent facilité pour le transporter, et
ça et là dans le rucher, pour les faire fon- aussi pour Incliner l'appareil sous le meil-
dre à un moment donné, on peut les conver-1 IUP solaire. Un châssis - ordinaire de
CIRE. 43 CIRE.
serre peut être employé; mais une grande à presser) n'est entouré ni d'eau chaude,
vitre de 0.75 X 1.50, vaut mieux par la raison ni de vapeur. Avec cette dernière les
que les barres du châssis défournent une rayons sont fondus dans l'eau chaude, mis
grande partie des rayons solaires, et font des dans un sac de mousseline à fromage, intro-
lignes d'ombre, sous lesquelles la cire ne duits vivement dans la presse et comprimés
peutfondre(1). La dimension des verres qu'on à l'air libre avant que la masse ne soit re-
est à même de se procurer, décidera na- froidie.
turellement de celle de l'extracteur ; la pro-
fondeur de la boîte ou plateau sera environ PRESSE A CIRE A VAPEURALLEMANDE.
de'0.15 à 0.20. Le fond est formé de bois bon Les presses allemandes sont toutes du
marché. Cette boîte ou plateau sera doublé même modèle, et celle reproduite Ici s'est
de tôle noire ordinaire. L'étain ne sera beaucoup vendue en Amérique.
pas employé parce qu'il renverrait trop, par Dans la vue en coupe, H représente le fond
réflection, de lumièresolaire. Tout l'appareil, extérieur proprement dit du réceptacle,
y compris le châssis pour le verre sera peint lequel peut être mis sur un fourneau de
en,nolr à l'extérieur, et quand on se servira cuisine. L'eau est versée dans le bec de côté
de l'extracteur, on tiendra la vitre scrupu- F jusqu'à ce que le compartiment G soit
leusement propre. presque plein. G est un double fond en for-
me d'entonnoir renversé qui sépare le com-
LES EXTRACTEURS SOLAIRESA CIRE NE CON-
partiment de dessus de celui de dessous. Au
VIENNENTPAS POURLES VIEUXRAYONS.
centre, ou au sommet du cône G est un petit
Les extracteurs solaires à cire ont leur trou, et soutenu au-dessus de ce trou est un
emploi propre. Tandis qu'ils servent à trai-
ter les rayons neufs, les parcelles fraîches
decire, les fragments de rayons d'étais ou
tous autres débris semblables, et bien qu'ils
puissent servir à clarifier et à blanchir dans
une certaine mesure la cire déjà mise en
pains, Ils ne sont pas propres à traiter les
vieux rayons noircis qui renferment les
cocons de plusieurs générations de nym-
phes. Les grands extracteurs solaires,
comme celui de Boardman, permettent de
recueillir le gros de la cire de ces rayons,
mais ne peuvent l'en extraire toute. Si l'on
profite de la chaleur du soleil pour la fonte,
le résidu sera ensuite traité à l'eau chaude,
puis soumis à une pression; ou mieux en-
core on le met dans une des presses à cire
que nous allons décrire,ou dans l'extracteur
cen trifuge..
PRESSESA CIRE DE MODÈLESVARIÉS.
Il y a différents genres de presses: cha- PRESSE A VAPEURDE ROOT.
cune a ses partisans; mais on peut les divi- autre disque conique qui empêche les
ser en trois grandes choses : Primo, les ma- gouttes de cire de passer dans l'eau. Un tré-
chines à presser les rayons tandis qu'ils sont pied d'acier est rivé aux côtés du récipient de
enveloppés de vapeur chaude; secondo, les façon à supporter l'énorme effort exercé
machines opérant la pression voulue des par la vis de pression sur le fond du panier.
rayons, ceux-ci baignant dans l'eau chaude; Le plateau plongeur s'enlève avec la vis. Le
tertio, celles construites d'après les prin- panier de toile métallique est doublé d'une
cipes généraux des presses à fromage, serpillière préalablement trempée d'eau. Il
mais dans laquelle le fromage (les résidus est alors rempli des morceaux de vieux
rayons,' par dessus lesquels la serpillière
(i) Si nousne pouvionsnousprocurerunevitre assez est rabattue. La vis est détournée de façon
grandenousachèterions3 feuilles de verre de 0.50X à ce que le plateau plongeur remonte
0.75et nousles placerionsen travers dans le cadre, contre l'entretoise qui est alors mise en
les fouilles
ieng£es de près l'une contrel'autre. position et boulonnée de chaque côté
CIRE. 44 CIRE.
de la cuve. L'appareil est ensuite mis sont remplis modérément en premier lieu,
sur le fourneau avec un bon feu. Quand leur contenu pressé jusque la dernière limi-
la vapeur se dégage, elle monte à travers le te, n'aura pas beaucoup plus de 0.025 d'épais-
double fond G, passe par le trou central et seur et ne contiendra rien de plus que les
arrive sous le plateau. A mesure que la va- cocons, sans le moindre atome de cire.
peur monte elle passe à travers la masse Un moyen plus rapide peut-être est de
des rayons,les fond, et lacire fondue s'égoutte faire fondre les vieux rayons dans une
sur le double fond, et sort finalement par chaudière de tôle galvanisée remplie d'eau
la gouttière. Quand la cire a presque cessé en partie, en y entretenant la chaleur par
de couler, la vis de pression est mise en un foyer placé en-dessous. La cire, à mesure
action,le plateau s'enfonce et force sur la qu'elle fond, monte à la surface, d'où on la
massede résidus jusqu'à ce qu'elle n'ait plus retire. Le résidu est alors mis dans la
que de 0.025 à 0.050 d'épaisseur, mais pas presse à vapeur, au moyen de laquelle on
plus de 0.037si possible. On ne doit pas mettre en extrait la moindre parcelle de cire.
tout d'abord dans le panier plus de vieux Le second type de presse à cire est, au
rayons que ce qu'il en faut pour ne laisser point de vue de l'ensemble de la construc-
qu'une masse ou gâteau de résidus de 0.037 tion, exactement le môme que l'appareil à
d'épaisseur, après avoir été pressés. Quel- vapeur, excepté qu'il n'y a pas de double
fond ni de gouttière d'écoulement. Le
récipient peut être rempli d'eau bouillante.
aux deux tiers de sa hauteur. Les vieux
rayons sont alors mis dans des paniers
comme nous l'avons expliqué pour l'appa-
reil à vapeur, et la pression est opérée
plein. Rabattez dessus les bouts de la presse à portée de la main.Une toile à sac ou
mousseline. Insérez le plateau plongeur D une sorte de mousseline à fromage grossière
muni de sa console verticale C. Approchez est plongée dans l'eau chaude, puis étendue
le baril près du mur, et versez dedans deux à l'intérieur du cadre. Cette enveloppe,
ou trois seaux d'eau chaude. Attendez quelle qu'elle soit, doit être assez grande
quelques minutes, puis opérez la pression pour recouvrir le fond et les côtés. La
à l'aide du levier de 3m,60. Accrochez cire, alors fondue dans la cuve, est enle-
un sac de sable, ou tout autre objet pesant vée à la louche et versée dans la presse.
à l'extrémité du levier. Pour finir pesez Quand le cadre récipient en bois esta peu
vous-même de tout votre poids sur le le- près plein des résidus, les coins de la mous-
vier, après quoi vous pourrez enlever le seline sont noués ensemble, le plateau plon-
levier, la console C. et le plateau D. geur est descendu aussitôt avant que lamasse
Recueillez ou faites couler la cire et l'eau, ait eu le temps de se refroidir ; la cire, à
car elles seront mêlées ensemble, dans un mesure qu'elle est pressée, s'écoule entre
autre récipient pour les faire refroidir. les baguettes-rainures, et s'échappe par la
Quand la cire sera durcie vous pourrez gouttière L.
l'enlever de l'eau en une masse solide.
Mais lorsque vous remplissez de nouveau
le baquet de rayons, n'en mettez pas de
façon à ce que le résidu, après la pression,
offre plus de 0.037 d'épaisseur. C'est très
important. Si ce résidu à 0.10 ou 0.12 d'épais-
seur après que vous aurez ajouté votre
propre poids au levier en plus de celui du
sable, vous apercevrez qu'une assez grande
quantité de cire est restée dans la masse de
rebut. Pour bien extraire toute la cire il
ne faudrait jamais que ce résidu ait plus
de 0.025 d'épaisseur.
LA PRESSEA CIRE DE HATCH-GEMMILL.
Le croquis ci-joint représente une presse
qui a été souvent employée. L'explica-
tion imprimée en fins caractères sous la
gravure en fera comprendre le mécanisme.
Lavis de pression est une vis ordinaire de
charpentier que l'on peut se procurer dans PRESSEA CIRE HATCH-GEMMILL.
toutes les quincailleries. Le plateau réci-
pient en tôle galvaniséeT, peut être fabri- Explication de la gravure 398.Fig. 1. A plateau,
qué par un étameur. Le cadre intérieur I est un peuplus haut à l'arrière; B traversepour supporter
un bord de bois de 0.009 d'épaisseur, sans la vis et les consoles;C visà mainet levier
; JJ.plaque
fond ni couvercle, haut de 0.15 environ et métalliquepourle plateaudépendant ; Eenverscannelé
de grandeur telle qu'il puisse entrer dans le du plateaude pression:Fcôtésàrainuresdu cadreréci-
cadre I. A l'intérieur de ce cadre de bois sont pient; G mousselineà fromageou toile d'emballage;
clouées de minces pièces de bois munies de H fonddu récipientgarni de lattes; ; J réci-
cadre
cannelures ainsi qu'on le voit en F. Le fond pient en tôlegalvanisée
; K charpentemassiveservant
de fondations; L gouttière; MMcramponspénétrant
est formé de lattes clouées côte à côte,
comme on le voit dans la fig. 3; il s'enfonce ; -
dansKKet servantà fixerl'appareil sur leplanuher
Fig. 2.Fragmentdu plateau de pressiontourné à l'en-
aisément dans le cadre de bois I. verspourmontrerla cannelureE. Fig. 3. Détail d'une
Le dessous du plateau plongeur E est latté partie du fondmontrantla dispositiondeslattes H.
de la même façon. Le but des cannelures
Beaucoup de personnes préfèrent cette
ainsi formées est de permettre à la cire de machine à toute autre; mais notre propre
sortir de la toile, de couler au fond et enfin
expérience nous a prouvé qu'en enlevant la
de s'en aller par la gouttière L. cire fondue de la cuve pour la mettre dans
On se sert de l'appareil ainsi: Les vieux la presse, on faisait beaucoup de gâchis. En
rayons sont fondus dehors dans une mar- outre, la masse de cire tend à se refroidir,
mite de fonte, ou à la maison dans une les- ou comme disent quelques-unes à se con-
siveuse, Dans les deux cas, on placera la geler" avant même de pouvoir être sou-
CIRE. 46 CIRE.
mise à la pression. D'autres prétendent centre de la traverse entretolse inférieure
aussi que la cire jaillit de la masse qu'on s'insérant dans l'armature du fond d'un ex-
pressure, éclaboussant l'opérateur et salis- tracteur à miel et. l'autre raccordée à la ma-
sant la pièce dans laquelle l'appareil est nivelle de l'extracteur.
placé. Mais ceux qui ont plus l'habitude de De vieux rayons furent mis dans de l'eau
manœuvrer cette machine affirment qu'il bouillante; et sitôt que le tout forma une
n'y a pas de raison pour que la cire se soli- masse en fusion, on la versa par grandes
difie ou éclabousse partout. cuillerées dans le panier, auquel on Im-
Nous les avons essayé toutes, mais fina- prima un mouvement de rotation rapide
lement c'est la Presse Allemande qui nous a pendant deux ou trois minutes. Pres-
donné le plus de satisfaction, si nous en ex- que toute la cire fondue fut lancée con-
ceptons l'extracteur centrifuge que nous tre les parois de la cuve. Le résidu, fut en-
allons faire connaître tout à l'heure. La cire suite trituré rudement pour le désagréger
qui est fondue à l'eau chaude et monte à la et on lui fit faire un autre tour. L'effet du
surface, est sujette à rester spongieuse, et mouvement centrifuge est de faire jaillir la
le pain à être sali en dessous. Pour cette cire par les perforations du panier cylin-
raison nous ne recommandons pas les pres- drique, et de les lancer contre les parois de
ses à eau chaude, si ce n'est pour ceux qui la cuve; et plus rapidement on fait tourner
ne peuvent se procurer les presses à la va- la manivelle, plus la masse de détritus
peur,et sont contraints,s'il leur faut extraire grimpe le long du panier; car, on s'en
la cire, defaire usage d'un appareil primitif souvient, ce dernier est plus large vers le
consistant en un baquet garni de traverses haut.
de bois, et d'un levier comme celui que Les quelques essaispréliminairesque nous
nous avons décrit. fîmes nous démontrèrent que l'extraction
Mais une objection à faire à la presse à par la force centrifuge était beaucoup plus
levier, est que lavis ordinaire des autres rapide et plus complète que la pression
presses a quatre ou cinq fois plus de puis- opérée directement au moyen d'une ma-
sance qu'un levier de 6m,00 de long. chine à vis; mais quand la masse de cire est
Avec le levier, le plancher ainsi que la enlevée de l'eau bouillante et mise dans l'ex-
pièce de bois fixée au mur ont un effort tracteur froid, le rapide mouvement dp ro-
considérable à supporter, et nous sommes tation qu'on lui imprime, a tendance à la
persuadé qu'en raison de la plus grande refroidir encore, avec le résultat que quel-
force de pression qu'on obtient avec la vis, ques parcelles de cire s'attachent aux rési-
celle-ci permet, en bien des circonstances, dus. C'est pourquoi nous trouvâmes qu'il
d'extraire plus complètement la cire que le était meilleur de lancer un jet de va-
levier. La question est alors de savoir si l'on peur dans l'extracteur de façon à y en-
doit se contenter de l'appareil primitif à tretenir la chaleur. Mais comme la plu-
levier, quand la presse à vapeur peut four- part des apiculteurs n'ont pas de vapeur
nir un excédent de cire assez fort pour cou- à leur disposition, nous construisîmes fina-
vrir en une année ou deux, ses frais d'acqui- lement sur le modèle de la presse à cire
sition. Allemande,une machine pourvue d'un géné-
rateur de vapeur. A vrai dire, la cuve est
COMMENTON EXTRAIT LA CIRE AU MOYEN
identiquement la même, ayant à la base un
DE LA FORCECENTRIFUGE.
compartiment pour l'eau, et un double fond
En 1904, M. T. J. Pennick, de Williston, à travers lequel la vapeur qui se dégage de
Tennesse, a suggéré l'idée de soumettre à l'eau, quand celle-ci bout, monte par la
l'action de la force centrifuge les résidus, cuve dans le panier cylindrique, vient fon-
au moment même où on les sort de l'eau dre son contenu s'il est froid, et y entretenir
bouillante. Son opinion était que la cire fon- la chaleur s'il vient d'être sorti de l'eau
due tandis qu'elle est encore chaude, serait bouillante.Le support de lamanivelle comme
par ce moyen facilement et très vite sépa- on le voit sur la gravure, peut être détaché
rée des matières solides, et il nous pria d'en en desserrant deux boulons àécrous,desorte
faire l'essai pour voir si ce moyen donne- que le cylindre s'enlève aisément pour le
rait les résultats qu'il en attendait. Nous nettoyage.
construisîmes donc un panier cylindrique La machine complète est très semblable à
légèrement plus étroit à la base, garni un extracteur à miel de petite dimension,
d'une entretoise traversée à ses deux ex- si ce n'est que la partie qui tourne est cy-
trémités, et propre à être inséré dans un au lieu d'avoir des consoles-paliers
extracteur supportant deux paniers. L'entretoise infé-
à miel ordinaire, le pivot du lindrique
CIRE. 47 CIRE.
rieure du cylindre est montée sur un pivot L'extraction de la cire s'opère alors presque
qui vient s'insérer dans l'armature fixée de la même façon qu'avec la presse à cire
juste au-dessus du double fond de la cuve. Allemande, car la vapeur passe à travers la
Au sommet du cylindre est boulonnée une masse jusqu'à ce que la cire fondue s'écoule
autre entretoise au centre de laquelle vient en raison des lois de la pesanteur. Quand
s'insérer le carré du pignon; ce dernier est les détritus sont bien échauffés, on tourne
entraîné par une roue d'engrenage qui se rapidement la manivelle, faisantjaillir hors
raccordeàl'arbre horizontal de la manivelle. du panier la totalité pour ainsi dire de cire
En basculant le support de la manivelle de fondue. La matière solide qui reste remonte
gauche à droite suivant son axe, on dégage le long des parois du panier cylindrique,
les deux boulons des ferrures recourbées exposant une large surface à l'action de la
dans lesquelles ils sont encastrés, de sorte force centrifuge; et c'est sous ce rapport
qu'on peut enlever le tout. L'entretoise du que, selon toute apparence, l'extracteur
EXTRACTEUR
DEiCIREA^FORCE CENTRIFUGE,
panier porte en son centre un trou carré centrifuge"est supérieurà la presse, attendu
dans lequel le carré du petit pignon est- in- que les détritus ne sont pas écrasés au point
troduit librement. Quandon enlève le sup- de former un fromage, emprisonnant une
port dela manivelle, le carré du pignon petite partie de lacire aucentred'une masse
glisse hors du trou, laissant le panier libre; solide, où, en raison de la pression exercée
on peut alors enlever celui-ci pour le net- de toutes parts, elle ne parvient pas à s'é-
toyer. chapper. Sitôt que la cire jaillissante à ces-
Quand on est prêt à extraire, on verse un sé de frapper les parois de la cuve, on en-
peu d'eau dans le bec entonnoir du compar- lève les deux couvercles, et à l'aide d'un
timent du fond de l'extracteur. On le met bâton on triture les résidus du panier pour
ensuite sur le fourneau, ou, de préférence, les désagréger; on replace alors les couver-
sur un poêle à pétrole à un seul brû- cles, puis on fait de nouveau évoluer la
leur, à hauteur du plancher. Quand l'eau machine avec la plus grande rapidité. Sitôt
bout et que la vapeur se dégage, les vieux que la cire cesse de sortir, on enlève la ma-
rayons et les détritus sont versés dans le nivelle en desserrant les boulons des deux
panier, puis on metle couvercle en place. bouts du support et en basculant légère-
CIRE. 48 CIRE.
ment celui-ci. Le panier est alors nettoyé, pains de cire jusque ce que le récipient soit
puis remis en place, on assujettit de nou- à peu près plein. Faites alors bouillir l'eau
veau la manivelle, et la machine est prête à jusqu'à ce que toute la cire soit fondue, puis
recevoir une nouvelle fournée de débris de versez-y une certaine quantité d'acide sul-
rayons. furique du commerce, et continuez l'ébulli-
L'opération peut être beaucoup facilitée tion jusqu'à mélange complet. Faites-la
en mettant à fondre les débris dans une cesser alors et laissez déposer.
grande cuve. Sitôt que la cire fondue a été Pour un détail plus complet du travail,
recueillie à la surface, les résidus peuvent nous croyons bon d'expliquer notre propre
être mis dans l'extracteur centrifuge et on méthode de railinage de la cire. Notre cuve
leur imprime un mouvement de rotation. a un peu plus de3 112pieds de diamètre et
La vapeur se formera dans le comparti- environ 5 pieds de haut. L'eau est versée à
ment inférieur pour maintenir la chaleur une hauteur de 0.30m. puis nous jetons de-
dans lés détritus toutle temps qu'un les sou- dans 1500livres de cire, ce qui remplit la
mettra à la force centrifuge. cuve presque complètement. La masse est
Bien que les expériences conduites jus- alors chaufféeau moyen d'un jet de vapeur
qu'ici ne soient pas encore tout à fait con- projeté d'en haut par un tuyau qui descend
cluantes, elles semblent pourtant indiquer jusque sous l'eau. Quand toute la cire est
au moment où nous écrivons (1904),quela fondue,on y verse l'acide sufurique.Sila cire
méthode centrifuge est de beaucoup supé- est si foncée, qu'elle ne soit bonne qu'à faire
rieure, en principe, aux nombreuses presses des fondations à couvain, on emploie 7 pintes
à cire que nous avons déjà fait connaître, d'acide; mais si elle est assez claire pour des
tant au point de vue dela rapidité que de fondationsderayonsdesurplus,on ne metpas
la suppression de l'embarras causé par les plus de 3 pintes d'acide. Si la cire est déjà de
détritus bouillants fondus à la vapeur et en- belle qualité 2 quarts seulement d'acide
veloppés dans une mousseline a fromage. peuvent sullire. Nous employons, en
L'appareil centrifuge et la presse sont moyenne par conséquent,3 quarts d'acide
vendus tous deux chez les fabricants de dans 80 gallons d'eau pour 1500 livres de
matériel apicole, et il est probable que la cire. Sitôt presque qu'on a versé l'acide, on
plupart des apiculteurs jugeront profitable voit la cire en ébullition prendre une teinte
de faire l'acquisition d'une machine cons- plus claire, et au bout d'une minuta envi-
truite spécialement pour faire une extrac- ron, on supprime le jet de vapeur.
tion complète. Ce serait folie que de fabri- On recouvre alors la cuve d'un morceau
quer un appareil qui ferait perdre même de drap ou de tapis, puis on laisse reposer
un faible pourcentage de cire. tant que la cire demeure liquide, c'est-à-
dire 24 heures environ. Au bout de ce temps
COMMENT ON RAFFINELA CIRE l'eau et l'acide se déposent au fond en raison
PAR L'ACIDESULFURIQUE. de leur poids spécifique plus fort; et l'acide,
Les pains de cire mis en vente, sont habi- à son tour, pesant plus que l'eau tombe tout
tuellement de couleurs et de qualités au fond. La conséquence en est que la cire
variées. La différence de coloration est duc elle-même après avoir été purifiée se sépare
surtout à la proportion d'impuretés que la de tout restant d'acide,et les impuretés s'ac-
cire renferme. Depuis tant d'années que cumulent en-dessous de la couche de cire et
nous sommes dansce genre d'affaires nous dans l'eau. Ou recueille alors la cire fondue
n'avons pu trouver un moyen pratique et montéeà la surface, et on la verse dans des
satisfaisant de donner a la cire une belle récipients à parois polies. Quand on arrive à
couleur jaune — c'est-à-dire de la ramener à la fin de la cire, ou qu'on a la preuve qu'on
sa condition primit'ive de pureté — autre touche aux impuretés, 011laisse reposer ce
que celui de la traiter par les acides. qui reste. Sitôt qu'il s'est solidifié dans la
G. M. Doolittle recommande d'employer cuve, on enlève le gâteau, puis on gratte les
une pinte de fort vinaigre mêlée à un quart impuretés attachées au fond.
d'eau pour dix livres de cire. On peut se ser-
vir de vinaigre en place d'acide sulfurique, ON EMPLOIEL'ACIDESULFURIQUE
COMMENT
mais lorsqu'on a une grande quantité de SANSJET DEVAPEUR.
cire à traiter, l'acide sulfurique est beau-
coup moins coûteux. Mais supposons que vous n'ayez pas de
Voici en deux mots la méthode à suivre: vapeur à votre disposition, ni que vous puis-
Remplissez dleau au quart de sa hauteur un siez avoir accès facilement à une chaudière.
cuvier de bois ou un baril, et ajoutez des Vous pouvez vous servir en ce cas, d'une
CIRE. 49 CIRE.
façon moins large, d'une marmite en terre. mlques; mats après quelques essais, aucun
Mettez dedans une petite quantité d'eau, et ne nous ayant réussi, nous avons découvert
après qu'elle sera parvenue à ébullition, qu'en fin de compte, pour l'usage journalier
mettez-y un pain de cire. Quand celle-ci sera de l'apiculteur, la cire gaufrée, faite avec
fondue ajoutez l'acide. de la cire blanchie n'était pas meilleure, si
Si ce procédé semble trop long et trop même elle est aussi bonne, que celle ayant
fastidieux, on peut se servir d'une grande sa teinte jaune naturelle, et raffinée au
cuve en fonte pouvant contenir sept à huit moyen de l'acide sulfurique ainsi que nous
seaux d'eau. Remplissez d'eau à moitié cette l'avons expliqué. La cire jaune est plus duc-
cuve. Allumez du feu dessous et quand l'eau tile, et par conséquent plus facilement tra-
bout, mettez la cire dedans. Quand celle-ci vaillée par les abeilles, et même si on les
est fondue ajoutez-y une quantité propor- emploie pour des sections, les rayons de cire
tionnée d'acide, entretenez la chaleur pen- jaune se trouvent être presque aussi clairs
dant quelques minutes, puis laissez le feu de teinte que ceux de cire blanchie au préa-
s'éteindre sitôt que les impuretés seront lable: et quand ils sont operculés, personne
tombées dans l'eau; avecune écuelle. retirez n'y peut trouver de différence. Mais très
la cire qui flotte librement à la surface, en souvent les commerçants peuvent recevoir
ayant grand soin de ne pas remuer le fond des commandes de cire d'abeilles blanche,
de l'eau. et le seul moyen pratique de l'obtenir est de
besoin de cire fraudée; qu'il nous fallait un tout espoir d'être jamais heureux, nulle per-
article pur; qu'il pouvait venir reprendre sonne certainement ne vous recherchera
sa marchandise. Ce qu'il fit sans tarder et en ce monde, et nous ne sommes pas sûr
sans même essayer de se défendre, autre- qu'on vous accepte au ciel, si par négli-
ment qu'en disant que nous n'y regarderions gence vous marchez sur tout, poissant, bar-
pas de si près. Il savait bien le contraire bouillant de miel ou de cire n'importe où
mais avait cru pouvoir se débarrasser quand vous allez.
même de sa marchandise en notre faveur.
CIRSE DES CHAMPS OU CHAR-
NETTOYAGE DE LA CIRE ADHÉRANTAUX DON DU CANADA. — Cette plante
USTENSILES.
qui est considérée comme une peste par
les agriculteurs, condamnée par leurs
Le moyen le plus rapide est peut-être de
bouillante travaux expérimentés et mis hors la loi
plonger les ustensiles dans l'eau
partout, est cependant une plante à miel
jusqu'à ce que toute la cire soit bien fondue, très dans quelques parties
importante
puis d'égoutter au chaud, jusqu'à ce que du Canada. C'est
toute la cire qui adhérait encore lorsqu'on a pourquoi les apiculteurs ne
feront rien pour l'étendre, mais mettront au
sorti les objets de l'eau soit entièrement
être enlevée avec du contraire tout leur pouvoir à la détruire.
fondue,et puisse papier
de journal doux. Si l'objet ne peut être fa- Ce chardon est presque pareil au chardon
commun du centre de l'Amérique du Nord
cilement immergé,labenzine ou une solution mais un
de potasse dissoudront rapidement la cire, peu plus petit, avec les têtes de
de sorte qu'on n'a plus qu'à le frotter avec fleurs pourpre bleutées.
un linge. La benzine dissout la cire presque Le miel qu'il produit est d'une qualité
aussi vite que l'eau dissout le sucre. vraiment très fine, de belle couleur et
prend rang avec les miels de meilleurs
PRÉCAUTIONS A PRENDREEN TRAVAILLANTtrèfles ou de tilleul de tous les marchés.
LA CIRE. Il n'est d'un bon rapport que pour l'apicul-
teur.
Nous avons parlé de l'ordre, du soin, de la
propreté qu'il fallait avoir pour manipuler CLOCHETTE, appelée aussi campanilla
-le miel, le candi, etc. ; or, amis, c'est une à Cuba (car elle ressemble à de petites clo-
chose bien peu sérieuse que de répandre de ches) ou aguinaldo, est une source très
la cire fondue dans la maison, sur les tapis ou importante de miel. Sur un emplacement
sur les vêtements, que de tout barbouiller donné, elle produit probablement plus de
de miel ou de candi. Nous savons par expé- miel qu'aucune autre plante connue excepté
rience qu'on peut très facilement abîmer un le Campèche de la Jamaïque, parait-il, ou le
vêtement d'un dollar, en manipulant pour tilleul de nos contrées. C'est une plante
10sous de cire. Quand vous commencez, pre- basse, rampante, avec des fleurs en forme
nez la résolution d'avoir toujours tout pro- de cloches, d'un très joli effet par une belle
pre et net, quoi qu'il vous en coûte. Les matinée. C'est assez joli lorsque les fleurs
journaux sont très bon marché et il suffit s'ouvrent à ce moment et couvrent de
d'une minute pour en étendre dans toute grandes étendues de terrains. Il en existe
la pièce où la cire pourrait faire des taches; une variété qui est blanche, vient dans les
que tout, à chaque deg'ré de l'opération soit premiers jours de Novembre, et dure quel-
dans un ordre tel que vous n'ayez pas à quefois jusqu'à la fin de Décembre. Mais
rougir de votre travail, des visiteurs arri- celles dont les fleurs sont roses contiennent
veraient-ils inopinément. beaucoup plus de nectar, avec depluspetites
Nous n'avons jamais eu plus de mal à ensei- fleurs qui viennent un peu plus tard et
gner l'ordre et la propreté aux petits gar- qui durent encore après la flore de la blan-
çons et aux petites filles, qu'à ceux qui sont che.
précisément occupés dans le laboratoire à
cire: Ils laissent toujours tomber quelques CLÉOJME (LA). (Cléome integrifolia).
fragments de cire et marchent dessus.Aussi, C'est une superbe plante pour les jardins,
si vous ne pouvez éviter d'écraser des pour ne rien dire du nectar qu'elle produit.
abeilles sous vos pieds, de laisser tomber Elle atteint de deux à trois pieds de hauteur,
de la cire ou du miel sans marcher dessus, et porte de belles grappes de fleurs (d'un rose
en travaillant, vous ferez mieux de ne pas vif, comme le montre la gravure), elle est
persister à vouloir être apiculteur. Peut- de la même famille que la Cléomepungens,
être aussi ferez-vous bien de renoncer à que nous verrons plus loin. Elle croît
CLÉOME. 52 CLÉOME.
sur les montagnes rocheuses, et dans l'Etat Au printemps de 1878,M" Mollle 0. Large,
de Colorado, où elle passe pour fournir de de Pine HI11,Apiary, Millersville, Christian
grandes quantités de miel. Quoiqu'on puisse Co Illinois nous envoya quelques graines
facilement la cultiver dans notre région, de cette plante que nous fîmes germer
nous ne croyons pas qu'elle ait donné des dans un pot à fleurs, dans la maison, mais
nous transplantâmes ensuite lesjeunes sujets
dans le jardin vers les premiers jours de
Mai. Le 16 Août les plantes étaient en pleine
floraison et les abeilles butinaient; mais,
chose extraordinaire, les fleurs ne s'ou-
vraient que vers le coucher du soleil; c'est
donc seulement après l'heure où les abeilles
cessent ordinairement leurs sorties, qu'on
les voyait voltiger avec ardeur autour de
cette étrange mais magnifique plante.
Les pétales, qui sont d'une jolie rose fon-
cée, sont tous placés sur le côté de la fleur;
et de l'autre côté s'élèvent les étamines qui
font songeraux pattes longuesdes araignées.
Le feuillage est assez ornemental.
En Septembre de la même année, Mr
Large écrivait ce qui suit :
Voicile résultatde nos observationsde cette année
sur laCléome : Ellea commencé
pungens à fleurirvers
le 25Juin,et depuisles abeillesn'ont pasmanquéun
seuljour de la butiner.Elless'y mettentvers5 heures
dusoiretcontinuentà travaillerjusqu'àla nuit. J'avais
cru jusqu'icique les abeillesse couchaient avecle
soleil,maisje lesai entenduesbourdonner encoresur la
plantealorsqu'il faisaittropsombrepourqueje lespuisse
voirencore,et les ai retrouvéeslà le lendemain matin
à l'aurore et mêmequelquetempsaprès le lever du
soleil.
Si vousenveloppez d'un tulle, dans l'après-midi, une
desbranchesetque vousexaminez celle-civerslecoucher
résultats pécuniaires avantageux. De plus, du soleil, vouspourrezdécouvrirvous-même le nectar
avec cette plante comme avec beaucoup danslesfleurs.
d'autres il ne faut pas oublier, que pour MOLLIE O. LARGE.
obtenir assez de miel pour en juger de sa PineHill Apiary,Millersville.
Illinois,11Septembre 1878.
valeur d'une manière effective, il faudrait
la cultiver par acres et non en simples carrés Agissant d'après ce conseil nous avons
dans les jardins. noué un morceau de tulle sur l'une de nos
Le croquis ci-dessus a été reproduit d'a- tiges de fleurs, pour en tenir les abeilles
près une gravure plus grande donnée dans éloignées et la goutte de nectar qui se forma
le Manuel du Rucher» parle prof. Cook. fut assez considérable pour nous permettre
Pendant l'année 1879nous avons eu beaucoup d'en saisir le goût.
de ces plantes dans notre jardin mellifère. Un jour, c'était vers le il Octobre, nous
Elles étaient cependant si inférieures, tant nous levâmes avant six heures. En appro-
d'apparence que sous le rapport de la pro- chant du jardin nous fûmes surpris d'en-
duction du nectar, à la Cléome pungens, que tendre aussitôt un fort bourdonnement. Il ne
nous ne prîmes pas la peine d'en recueillir s'agissait pas de pillage: c'était un murmure !
les semences. Les deux plantes se ressem- joyeux. Quelle chose étrange, que les 1
blent beaucoup, mais la dernière est beau- abeilles fassent entendre ce murmure de sa- !
coup plus forte et a un bien plus bel aspect;tisfaction sur le nectar des fleurs, et jamais
elle est d'une végétation beaucoup plus sur les sirops quelconques qu'on met dans
luxuriante que la Cléomeintegrifolia. les nourrisseurs! Le bruit nous conduisit
vers la Cléome. Elle avait fourni du nectar
CLÉOME(LA). (Cléomepungens).Cette pendant une couple de mois, le soir et le
plante appartient à la même famille que la matin de bonne heure, mais nous ne nous
Cléomeintegrifolia des montagnes rocheuses, souvenions pas de les avoir jamais entendu
à laquelle elle ressemble beaucoup. faire autant de bruit autour que ce matin là.
CLÉOME. 53 CLÊOME.
Nous approchâmes à loisir et quelle ne fut d'explication. D'un côté on voit la belle
pas notre surprise de voir que chaque fleu- feuille de la plante; de l'autre une des tiges
rette contenait une grosse goutte liquide, florales comme il y en a de 12à 20 sur chaque
si grosse, en effet que nous pensâmes que ce plante. Comme les fleurettes, vues au cen-
devait être de la rosée et non du nectar. tre, s'épanouissent chaque soir, la tige s'al-
Nous y goûtâmes, merveille ! C'était du beau longe par le milieu, atteint parfois plus de
CLÉOME.
miel, d'un goût et d'une limpidité admirable, deux pieds de haut, et est garnie tout du
et vous comprenez alors la cause du joyeux long d'une quantité de graines. Ces graines
bourdonnement que nous avions entendu. quand elles sont mûres, éclatent et les se-
Comme une abeille venait de se poser et se mences doivent être recueillieschaquejour,
glissait entre les étamines,nous la guettâmes sans quoi elles seraient perdues. Chaque
pour la voir allonger sa langue délicate, fleurette s'ouvre deux fois, mais le nectar
pointue comme un crayon et commencer à n'est exsudé qu'à la première.
pomper le nectar. Une seule abeille certai- Nos plantes poussent sur un terrain formé
nement ne pouvait absorber une goutte de gazons entassés pris aux emplacements
aussi grosse; et c'est ce qui arriva. Elle des factoreries, ce qui peut, en partie, con-
la lapa aussi longtemps qu'elle pût puis se tribuer à l'abondance du nectar sécrété.
reposa un peu; elle reprit encore de cette
"ambroisieétlncelante" comme ditle poète, ENCOREUN MOTSUR CETTEMERVEILLEUSE
puis s'arrêta encore. Finalement elle éten- CLÉOMEpungens.
dit ses ailes, et essaya de s'envoler; mais
Un soir nous fîmes nos observations à la
elle avait été trop avide: en partant, elle lumière d'une lampe; avant 9 heures les
buta contre un simpson-plant,dont la floraison
était passée, et tomba sur le dos dans la globules du nectar étaient aussi gros que du
gros plomb de chasse. Nous fûmes le lende-
poussière. main sur pieds un peu après cinq heures, et
Cette plante ressemble étonnamment à la nous servant d'une cuillère à café, nous
cléome integrifolia des montagnes rocheuses recueillîmes surtrois ou quatre plantes assez
dont nous avons déjà donné le croquis. Notre de nectar pour remplir à un peu plus de la
dessinateur a reproduit ici la feuille et la moitié une fiole, d'une contenance de deux
fleur dela cléomepungens, ce qui dispense petits verres, pareille à celles que l'on em-
CLÉOME. 54 COLPORTAGE.
ploie pour les cages de reines. Dans quelques sant de cette façon on peut se rendre très
fleurettes il s'était amassé entelle quantité importun, et faire qu'une seconde visite soit
qu'il se répandait en dehors, et tombait tout à fait inutile. Notre ami Dan White de
réellement à terre. A l'aide d'une lampe New London. dans l'Oliio, apiculteur pratique
nous fîmes évaporer le nectar pour l'amener et ami du progrès, a imaginé un nouveau
à l'état de miel épais. Vous pourrez vous plan qui réduit à néant toutes les objections
CLÉOMEAGRANDIE.
figurer le travail que les abeilles ont à faire possibles. Et puisqu'il a si bien réussi nous
quand nous vous aurons dit que nous obtin- voulons le laisser exposer lui-même sa
mes un volume de miel égal au cinquième manière de faire.
du nectar que nous avions en commençant. LE COLPORTAGE DU MIELRENDUFACILE.
Après des essais plus complets, il nous fut Je fis monpaquet, je pris avecmoideuxbidonsde
permis d'établir que la Cléome pungens ne mielde 12livres chacunet memisen route.Unebonne
fournit du miel à profusion que sur un sol provisionde ces prospectuséditéspar la A.I. RootC°,
était à peu près tout ce que j'avais dansma sacoche,
riche et profond. Sur les bords de notre sans compterune cinquantainede cartespostalespor-
crique les tiges ont une croissance prodi- tantmonadresse.
gieuse, et les fleurs sont pleines de nectar; J'arrivai à la ville juste à l'heuredu dîner ; etaprès
mais dans une autre plantation, en terrain un bonrepaspris à une table-d'hôte,je remplismes
pochesde prospectus,pris un de mesbidonset com-
plus élevé, elles n'en sécrètent comparati- mençaimatournée.Je descendisunerue et nemanquai
vement que très peu; et pendant une période pas de m'arrêterà chaquemaison.Je sonnaiou je
de sécheresse, c'est à peine si on en trouve. frappais,unepersonnevenaitm'ouvrir et me dévisageait
La mellifère de Sempson (?) donne lieu aux d'un air plusou moinsdéfiant. Je disais : « Je fais la
place, et viens vous demandersi votrefamilleaime
mêmes phénomènes. le miel».
En généraltoutesmerépondirentoui,ajoutantqu'elles
COLPORTAGE DU MIEL. - Sous n'avaientpourtantpas l'intentiond'en acheter.
le titre MIELEXTRAITnous avons déjà dit
« Fortbien», répondais-je; « d'ailleurs,je n'en vends
pas aujourd'hui.Aujourd'huij'en donne, et je serai
quelques mots au sujet de la vente faite heureuxde vousen verserdans une soucoupe».
directement aux consommateurs. Cependant Beaucoupme regardèrentfort étonnées ; d'autres
Il y a beaucoup d'apiculteurs qui objectent à riaienten disant: « C'estassezdrôle»,maischaquefois
cela qu'ils n'ont pas assez de malice ou onm'invitaità entrer.Je versaismonmiel,puisje leur
tendaisun prospectusen leur recommandant de le lire
d'aplomb pour offrir ainsi aux gens leur d'un boutà l'autre. «C'esttrès intéressant,vousvoyez;
marchandise", et qui préfèrent s'éviter ce on y parle de tout ce qui a trait au miel,commentet
genre d'expérience peu agréable. Mais il y a pourquoinous l'extrayons,etc. Puis voiciune carte
moyen de faire le commerce de cette façon postaleportantmonadresse ; si vousjugezavoirbesoin
d'unbidonde 12livres,mettezici votrenom,aveccelui
tout en conservant sa dignité et sans que de votrerue et votre numéro,jetezensuitela carte
l'amour-propre ait à souffrir en rien. Un à la poste et quandje livreraimes commandes,dans
courtier p&ut, il est vrai, se présenter à des une dizaine de jours environ, vous recevrezvotre
bidon».
heures inopportunes, ou faire perdre un Eh bien,dans les cinqjours qui suivirent,je reçus
temps précieux à un client en perspective assezde cartes pour formerune commandede trente
en essayant de pousser à la vente, En agis- bidonsde miel.
COLPORTAGE. 55 COLPORTAGE.
U'TK
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SA
SKI.S
M.
COLPORTAGE 57 COLPORTAGE
j'arrivai devantune fermeet m'informaiauprès de la accorder.Je dirai seulementque c'est à ce momentque
bonnedamede céanssi elle avait besoinde miel. le babil commença.
Répondantà sa questionje lui fis
—« Maisoui je voudraisbien en avoir, maisje n'ai en moinsde deuxminutesune conférencequi auraitpu
pas d'argent». 1
Apercevantdescanards,j'offris de luivendredu miel
pour des canards et contreune paire de volatilesje
luidonnaiquatrebocauxde mield'unepinte chaque.
Passantà une autre habitation,je vendispour 2 dol-
lars de mielcontreargent comptant; et tandisque je
causaisavec monclient les canardsse mirent à faire
entendreun couacformidable les gens'de la maison,
s'informèrentaussitôt et je leur dis que je venaisde
vendredu mielcontredes canards.
« Maisalors,écoutezdonc ne pourrais-jevousdonner
despoulescontredumiel ? »
Je conclusle marchépourunedemi-douzaine de nou-
veauxvolatiles, et fis, j'en suis certain, la joie des
enfants.(Heureux, je l'étais).Je passaimajournéedecette
façonet en retournantchezmoilesoir je fis le calculdes
profits que j'avais réalisés. J'avais disposé de deux
grossesde bocauxd'unepinte, et de 120livresde miel MONMIELEST-ILPUR
en rayons.Pour chaquebocal d'unepintereçu j'avais ? ECOUTEZ MAINTENANT.
1ir.25,demême que pour chaquesectionde miel.J'avais remplirune bonne demi-heure,essayant de la con-
eu unejournéederoyalplaisir et en écoutantlescouins- vaincrede la pureté et de toutesles bonnesqualitésde
couinsdescanardset d'une oie,le caquetdespoulesetle mon miel. Pendant ce temps les passantss'arrêtaient
cri des porcs, en contemplantla grande boite d'oeufs
rangée dansma voiture, je songeaisqu'il me faudrait
envoyerchercherchezle D' Masonde son produitpour
conserverles œufs. Arrivé à la maisonje fis le compte
de monstock.J'avais54dollars40(272')en argentcomp-
tant, 108douzainesd'oeufs,8 canards,1 oie, 2 cochons,
ampouleset 1 petit chien bull. (Le petit chienest à
vendre).
GEO.L. VINAL.
CharltonCity,Mass.
Dtun autre côté G. C. Gremer, de La Salle,
New-York, nous donne le récit suivant
d'une expérience qu'il a faite.
Le colportagedu miel a, commetouteautre chose,ses
hauts etses bas. Nousne le jugeonspas toujoursd'un
bon rapport. Parfoisles affairessemblentterriblement
dures, difficiles,tandis que d'autresfoisl'argentroule,
rente par poignées.Pour en donnerun exemple,et la
preuveque la dernièreexpressionest à proprement
parler littéralementvraie, permettez-moi de vousfaire HOLA ! OUESTLEMARCHAND DEMIEL.?
le récitd'uneexpérienceque j'ai faiteun jour.
pour écouter; et quand la bonne dame fut prêteà
m'acheterun de mesbocauxd'unquart j'avaisunevraie
fouleautourde moi. Bref, durant quelquesminutesje
à pointer. A plusieurs reprises nos voisins vaises herbes qui salissent le terrain. On
ont tenté de semer de colza des champs de peut le cultiver presque tout le long de
grande étendue: la graine germait admira- l'année. Il supporte la sécheresse de façon
blement, mais bientôt cet insecte détruisait remarquable et fournit une récolte pour
presque tous les pieds. On nous a rapporté ainsi dire dans n'importe quel sol. On le
qu'en d'autres endroits on obtenait d'abon- sème à la volée à la moyenne de 5 livres par
dantes récoltes de la graine. et du nectar acre, ou en sillons éloignés de 3 pieds les
en quantité suffisante pour que les abeilles uns des autres à la moyenne de 3 livres par
remplissentparfaitementbien les réservoirs acre. Il est un peu de la même famille que le
de surplus. De même que le sarrazin. le chou. et. pour cette raison, il a quelquefois
colza commence à fleurir la plante étant à souffrir du même ennemi — le puceron du
encore très jeune, et11 continue jusqu'à ce chou. Une graine mise en terre tous les
qu'elle ait atteint son complet développe- 8 ou 10centimètres par rangs alignés font le
ment. Comme il fleurit 20 jours après avoir champ assez épais, et il faut beaucoup d'at-
été mis en terre, on peut le semer, pour tention pour empêcher la plante de monter
ainsi dire. à n'importe quel momentdel'été; en graine tant qu'elle n'occupe pas et ne
et l'on prétend qu'il échappe beaucoup mieux couvre pas tout le sol, ce qu'elle arrive à
aux ravages de Vorchestiasi on le sème tard. faire plus vite même que le maïs.
Nous l'avons vu fournir du nectar en assez On cultive le colza Essex à notre station
grande abondance le semis ayant été fait le d'expérience de l'Ohio depuis près de douze
1erjour d'Août. Le champ doit être parfai- années, et on l'y recommande encore. Il est
tement hersé, les mottes de terre bien bri- quelquefois nécessaire d'affamer un peu
sées, car la semence est des plus petites. les moutons pour qu'ils se décident à le
On la sème à la volée, à trois livres de paître; mais après qu'ils s'y sont accoutu-
semence par acre de terrain. La vente més il faut les surveiller de près sans quoi
de la graine, pour la nourriture des serins ils en pourraient manger trop. Il est pros-
ainsi que pour la fabrication de l'huile est père dans l'Ohio et le Michigan quand on
constante et bonne. Les apiculteurs devront le sème aussi tard que le mois d'Août; mais
s'utiliser, à convaincre les marchands de d'habitude on le sème un peu plus tôt.
semences de faire cultiver leur colza pour Aprèslapremière coupe,11repousse,et con-
la graine à proximité d'eux ou sur leurs tinue ainsi jusqu'à ce que la terre ait été ge-
propres terrains. léeplusieurs fols. Quandsa croissance est très
Les marchands de graines pour les oi- luxuriante, il est nécessaire de surveiller les
seaux devront être aussi Invités à faire de moutons et les agneaux et de les éloigner du
même, car ce genre de graine est souvent champ de colza, car ils sembleraient portés à
cultivé en grandes quantités, dans des en- en manger plus qu'il ne leur est bon. Il est
droits où, s'il y a des abeilles pour recueillir plus sûr même pour prévenir les désordres
le nectar, elles sont rares. D'après ce que causés par l'indigestion de les retenir une
nous avons dit au sujet du POLLEN,on com- partie du temps à paître sur une prai-
prendra que les deux partis trouveront un rie ancienne. Une fois qu'ils s'y sont ac-
avantage à un tel arrangement. coutumés pourtant, il n'y a plus à crain-
Tout ce qui précède a trait à ce que nous dre beaucoup. Les agneaux mis à paître
pourrions appeler le colza d'été, cultivé sur du colza Essex ont gagné de 7 à 12 livres
principalement pour les fabriques d'huile. par tête et par mois. Un acre de colza nourrit
Ces dernières années une autre variété plus de trente moutons pendant deux mois.
appelée le colza nain ou Essex a pris rapide- Nous supposons que la plupart des apicul-
ment le premier rang. teurs s'y Intéressent surtout en tant que
mellifère, et nous ne pouvons mieux faire
COLZANAIN DIT ESSEX. que de citer un passage écrit à ce propos
par l'un de nos clients du Sud-Ouest du
Celui-ci est cultivé tout particulièrement
Michigan:
pour la nourriture des moutons et des
La variétéde colzadite colza-nainou Essex fleurit
agneaux, et l'on en use depuis un certain et sa grainemûriten tout à fait bonnesconditionsdans
nombre d'années. La croissance en est telle- la partieméridionaleduMichigan.Je le sais, parceque
ment rapide. qu'en de favorables circonstan- j'ai récoltéplusieursboisseauxde semencesd'unebande
cesil peutproduirepar acre (40areset demi), de terre que j'avaisensemencéeen colzal'an dernier.
à dix semaines des semailles 25à 30tonnes J'ai semé
la graineversla fin d'Août,je crois.Elle avait
de fourrage vert. Il atteint une hauteur de pousséde 20à 25centimètresquandvint l'hiver que la
plantesupportatrès bien, puisqu'auprintempstout le
trois pieds et plus, et étouffe toutes les mau- champétait frais et vert commeun champde seigle
COLZA. 60 CONSTRUCTION.
ment durisiêl en rayons la ruche huit cadres Un autre parti de contractionnistes procla*
doit être choisie, particulièrement dans le malt l'avantage d'enrucher les essaims dans
Nord où la miellée est de courte durée, et un très petit nid à couvain.
ést fournie principalement par le trèfle et le Ils ne croyaient pas qu'il fût bon de réduire
tilleul. Le choix des cadres et leur nombre à la chambre à couvain d'une colonie établie;
la ruche, déterminent donc les dimensions et, par conséquent, lorsqu'ils appliquaient
de la ruche elle-même. par hasard le système de contraction, c'était
Nous avons dit que le modèle Langstroth seulement durant le temps des essaimages.
est le plus répandu aux Etats-Unis; récem- Cette forme de contraction est certainement
ment pourtant nous avons pu noter une meilleure que l'autre; mais à mesure que
tendance vers un cadre de même longueur les années s'écoulent, nous entendons de
mais de deux pouces plus haut. Il y a aussi moins en moins parler de contraction, et
une tendance au sens contraire dans l'adop- bien davantage au contraire d'extension
tion d'un cadre de la longueur du Lang- dans le but d'obtenir de fortes colonies, des
stroth, mais de deux ou trois pouces moins populations bien fournies, actives, vigou-
haut, en employant deux étages de ces ca- reuses. Un nid à couvain de huit cadres est
drer pour un seul nid à couvain. d'ordinaire suffisamment petit, et, à vrai
En raison des opinions diverses des api- dire, un dix cadres peut n'être pas trop
culteurs et des particularités relatives aux grand. Voir GRANDEURDES RUCHES,pour
différentes localités, peut-être n'est-il guère plus amples considérations sur ce sujet.
utile de donner des indications générales CORÉOPSIS. Cette plante fournit des
pourla construction d'une ruche quelconque quantités énormes de nectar le long des
d'autant plus que ces indications écrites ne terrains en contre-bas qui bordentles rivières
donneront jamais une idée aussi juste de Mississippi et Illinois. L'extrait suivant, em-
leur fabrication qu'une ruche même. Pour
prunté aux GLEANINGSp. 162, vol. XVI est
ces raisons, et d'autres encore, il serait bien de l'honorable J. M. Hambaugh; il nous dit
plus sage que celui qui a J'intention de cons- tout ce qui concerne cette plante, et fait
truire ses ruches, s'adresse à un fabricant connaître les immenses quantités de miel
et lui demande une ruche complète d'échan-
qu'elle péut souvent produire :
tillon. S'il ne trouve pas exactement une ru- Il y a unpeuplus d'un an j'ai écrit une lettre pour
che à son Idée, il se rend compte naturelle- les Gleanings,annonçantque le miel recueillisur cette
ment, ou se figure voir en esprit» ce qu'il planteest supérieurà celui produitpar lesautresfleurs
veut faire; mais en ce cas nous lui conseil- tardivesd'automne,qu'il peut prendrerangparmi ceux
lerons de faire un modèle ou deux avant de qualitéextra, se vendreau mêmeprix que lesmiels
de trèfle oude tilleul. La situationde ma résidence
d'exécuter un grand nombre de ruches. Car particulièrem'a heureusementmis en mesure d'appré-
neuf fois sur dix — oui, quatre-vingt-dix fois cier la valeur de cette plante,et la qualitédu miel
sur cent — il mettra de côté généralement qu'elle produit. S'étendantau prix des coteaux qui
la ruche qu'il a imaginé pour adopter un bordentla rivière Illinois,elle est limitéeà l'Est et au
Sud une grande étenduede terrains bas, marécageux
modèle quelconque exécuté par un fabricant de trois à cinq milles de largeur. Ces terres sont
- ce par quoi il aurait dû commencer. exposéesà être inondéespar la rivière une foispar an,
généralementau commencement du printemps. Cela
rend une grandepartie du terrainimpropreaux labou-
CONTRACTION ou réduction du nid rages,et par conséquentle Coréopsisy a prispied pres-
à couvain. Il y a qùelques années le système que à l'exclusionde toute autre plante; au commence-
de réduire autant que possible le nid à cou- ment de septembre elles commencent à ouvrir leurs
bellescorolleset en peu de tempsdesdistrictsentiers
vain faisait rage partout. On arguait, en se couvrentdes plus vives couleurset la splendeur
faveur de ce système, que la plupart des éblouissantede ce parterre naturel fait songer à des
colonies, et les Italiennes surtout, après feuillesd'or bruni. C'est alors, étant donné qne le
avoir amassé un peu de miel dans le nid à tempssoit favorable,que les abeillesse réjouissentde
toute cette luxuriance,et que le miel peut s'amon-
couvain, mettaient peu d'empressement à celerdans les ruches.Et ce qu'il y a de remarquable
monter dans les hausses; aussi, pour les dans ce miel, c'estqu'il a peu besoind'être concentré
forcer à monter, quelques apiculteurs enle- par inopération,et les abeilles ont à peine rempli
vaient trois ou quatre cadres du bas, rédui- les cellulesque celles-cisonten état d'être operculées.
C'est là un grand avantage,qui épargneaux abeilles
sant ainsi le nid à couvain, puis Ils mettaient
beaucoupde travail et rend plus rapide l'approvi-
les hausses. Ce procédé, charmant en théorie, sionnement.J'ai eu une coloniequi a emmagasiné
avait en effet des résultats dans la pratique: 63 1/2litres de miel en six jours; un autre 86 livres
Il forçait bien les abeilles à monter dans les en neuf jours, et 43 coloniesme donnèrent2021livres
en dix jourssoit en moyenne47 livres par colonie.Ce
hausses, c'est vrai, mais le plus souvent miel, quoiquepas aussi clair peut-êtreque celui de
aussi les forçait à essaimer. tilleul ou de trèfle, est d'une teinte dorée, d'une
CORÉOPSIS. 62 COTON.
laveur exquise,d'une pâte très fine, pesant largement seul capable de faire manquer la récolte de miel
12 liTresau gallon,et ainsi que je l'ai dit précédem-provenantde cette plante.
ment, je ne vois pas pourquoionne le classeraitpassur
le mêmerang et au mêmeprix que les mielsdetilleul COTON. Le coton est le nom populaire
et de trèfle.
Pour ce qui est de ma venteparticulière,je n'ai pas donné à plusieurs plantes textiles qui sont
demielplus universellement appréciépar lesconsomma-communes aux deux hémisphères et se trou-
teurs que mon miel de «coréopsisdoré», et en effet vent entre les limites du 36 degré nord et
pas une plainte ne s'est élevée contre ce miel, sauf sud de l'équateur. Toutes les espèces durent
dans un cas. Un voisinayant cessé d'en acheter,on toute l'année.Elles ressemblent tant soit
lui demandepourquoicette abstention ; et il répondit: peu
« mes enfants le finissent trop vite en consommantà des arbrisseaux, mais en culture ordinaire
trop» je le vendsen colportageà présent, et monven- elles sont traitées comme des plantes an-
deur m'annoncequ'il peut vendre plus de miel dansla nuelles, et on les plante chaque année au
région où il l'a fait connaître, que s'il essayait de printemps.
nouvellestournées.Ceci prouve certainementen faveur
de cette sorte de miel.J'en ai vendu plus de 400livres Les espèces qui produisent le coton com-
cette annéerien qu'à mon domicileparticulier et la mun sont: G. Darbadeuse, comme le coton des
demandesemblealler toujoursen augmentant. Je crois îles, G. Herbaclwri produisant le coton de mon-
que tant que des apiculteursétabliront leurs abeilles
de façon à bénéficier de ces grandes étenduesde tagne ou coton courte-soie; et le G.Al'bm'eum.
coréopsis,ils ne rendront pas seulement service à la Le coton du Sud des Etats-Unis est intéres-
société,mais ils y trouverontaussipoureux unebonne sant pour l'apiculteur parce que depuis plu-
récompensepécunière.Un dernier mot en faveur du sieurs années on s'est aperçu qu'il produit
miel de coréopsis; il a peu tendanceà se granuler,et du miel en
au momentoù j'écris, il ne présente pas encore de quantité considérable à certaines
trace de granulation,tandis que mes deux barils de époques. Il est de couleur claire de bonne
miel de tilleulsont aussi durs quedusucre dela Nou- consistance, mais de goùt indifférent. En
velle-Orléans.
J. M. HAMBAUGH. règle générale il est préférable de s'en ser-
Sprin,BrownC°.Ellinais,21Janvier1884. vir pour des usages manufacturiers. On en
offre des quantités considérables sur le
En 1891 Mr Hambaugli écrivit un autre marché à certaines années, et à d'autres pas
article sur le même sujet; nous en extrayons du tout.
le passage suivant : Le miel de coton a ceci de particulier,
Le <coréopsisdoré» ou spanishneedletient la tête c'est que lorsqu'il est enfermé, il brise le ré-
parmi toutesles plantes mellifèresque j'ai pu expéri- ceptacle qui le contient.
menter jusqu'ici.Ce n'est pas seulementla plus riche On n'a pas encore pu déterminer définiti-
en nectar, mais le miel est d'une qualitéextra, et se
vend chezmoi,autant si ce n'est plus que le miel de vement s'il fermente ou produit des gaz. Il
trèfle. Son poids est largementde 12 livres au gallon peut être mis dans des barriques, mais dans
et il semble que lorsqu'il est récolté les abeilles ce cas on doit laisser un espace d'air suffi-
n'aient guèreà le travailler. Je n'ai jamais encore vu sant pour son expansion.
du miel de coréopsisqui ne fut pas suffisamment mûri
bien que je l'aie extrait des mêmeshaussestrois fois COUPAGE DES AILES DE LA REINE.
desuiteen quinzejours, et en uneoccasionmêmedeux —
fois en cinq ou six jours. Une coloniem'a donné au (Voir REINE).
produit net de 73 livres en cinq jours, et le rucher COUVAIN. — (Voir ABEILLESet aussi la
entier comptant43coloniesen activité, en 8 jours à
produit2033livres, c'est-à-direun peu plusde 47livres LOQUE).
; et ce chiffrene s'appliquepas seulement LE COUVAIN AU POINT DE VUE DE
par colonie
à cette année-ciil est prouvéaujourd'huique le coré-
opsisest la meilleureplante mellifèreque nousayons SON ACCROISSEMENT. (Voir EXPAN-
dans cette contrée-ci.Un hiver froid et pluvieuxest SIONDU COUVAIN].
D.
CELLIERA ABEILLES.
reine, les abeilles, et les mâles, et illustrera de démonstration, tout ce qui est écrit ici
son modùsoperandi en lui ouvrant une ru- expliquera suffisamment le pourquoi de toute
che, maniant les cadres, en un mot lui fera chose.
une démonstration pratique de tout ce qui
est expliqué dans cet ouvrage. Il suivra Nous engageons vivement a dépenser le
attentivement les instructions envoyées possible, pour commencer, car rien
avec les ruches; alors avec les abeilles il lira n'est plus décourageant, lorsqu'on a fait les
et étudiera son A. B.c. Si l'on ne peut avoir choses largement, et peut-être à l'aveu-
moins
DÉBUT EN APICULTURE. 64 DÉBUT EN APICULTURE.
glette, que de perdre un grand nombre d'a- expliqué au chapitre Le rucher». Dix ou
beilles, par un mauvais hivernage ou pour vingt ruches peuvent produire un certain
quelque autre cause —tout cela par manque rendement, donner un bénéfice beaucoup
de pratique ou simplement d'une science plus considérable par colonie, que ne le
théorique suffisante. Bien des gens qui ont ferait un nombre de colonies dix fois plus
entrepris la culture des abeilles sur une trop fort 333.(Voir PROFITSAVECLES ABEIL-
grande échelle d'abord n'ont éprouvé que LES N.
des désastres. On leur avait offert par exem- Après avoir considéré les difficultés et les
ple tout un rucher, comprenant 25 ou 30 co- incertitudes qu'offre l'apiculture, on s'inter-
lonies d'abeilles avec tout le matériel tel que roge, on se demande si l'on veut risquer
ruches, enfumoirs, etc., à un prix tellement l'aventure. Sachant que 10 ou 20 colonies
minime qu'elles s'étaient laissées tenter. peuvent presque toujours être entretenues
Jamais nous ne conseillerons un tel marché, avec succès et rapporter un bon bénéfice,
à moins que l'acquéreur puisse se mettre en le commençant voudra naturellement en
rapport avec un apiculteur expérimenté ca- courrir la chance. Comment débutera-t-il ?
pable de l'instruire des éléments de la cul- S'il a l'occasion de passer un jour ou deux
ture des abeilles. Peut-être cet acheteur avec un apiculteur expérimenté, il se rendra
pourrait-il, s'il est jeune, intelligent, dé- maître de la sorte de bien des petits secrets
gourdi et qu'il lise avec attention cet ou- du métier. Il en apprendra assez pour
vrage, parvenir à se tirer d'affaire sans pouvoir lire et méditer le présent livre avec
apprentissage préalable, mais c'est très profit comme il n'aurait pu le faire autre-
rare. ment; et nous conseillons vivement à tous
ceux qui le d'aller voir un apicul-
Nous avons toujours été d'avis qu'il faut teur entendupeuvent et de lui acheter une ou deux
commencer modestement; et, après avoir colonies. Pour ce qui regarde le prix, une
consacré une première somme à l'achat du forte colonie d'abeilles Italiennes, avec reine
matériel indispensable, de s'abstenir de met- à dans une ruche neuve à tenons
l'épreuve,
tre d'autre argent dans l'affaire tant que les ou dans tout autre ruche de construction
abeilles n'auront pas donné un rendement
moderne, peuvent valoir en tout 50 francs.
quelconque: en d'autres termes, qu'il faut C'est le prix le plus élevé qu'on puisse faire.
faire en sorte que les abeilles remboursent Car les abeilles
leurs frais d'installation. Il n'est pas rare de ordinaires, c'est-à-dire les
ou les noires, en ruches à cadres
voir de belles sommes d'argent risquées à hybrides
mobiles, sont vendues partout d'occasion de
l'aventure fondre au soleil sans rapporter 15 à 25francs
de hénéflees ; car, en tant qu'exploitation, la par famille y compris la ruche.
Si l'on ne connaît pas d'apiculteurs dans le
culture des abeilles est peut-être celle qui on peut acheter une ou deux
est le plusa la merci des variationsdela tem- voisinage,
ruches en planches avec les rayons solides
pérature; et c'est pourquoi nous n'engage- ment attachés et bien
garnis d'abeilles
à
ronsjamais personne compter sur les abeil- RUCHESEN PLANCHES). Le prix de ces
les comme seuls moyensd'existence.Bien des (Voir
si ce sont des noires ou des
individus à la vérité ont fait de l'apiculture dernières,
sera partout de 10 à 15 francs par
leur spécialité; mais ce sont (les gens qui hybrides,
ruche. Mais ceux qui élèveront des abeilles
petit à petit ont augmenté leurs affaires, qui dans de telles ruches ne sont
avaient sans nul doute un emplacement par- guère capables
de donner des indications précises sur les
ticulièrement favorable pour leur rucher, la seule
et qui entretenaient de 500 à 1000 colonies méthodes modernes d'apiculture, et
chose qu'aura à faire celui qui achètera
Mais la culture des abeilles réussit mieux leurs ruches sera d'étudier avec soin le
en général quand elle est pratiquée de con- présent ouvrage.
cert avec une autre occupation. Beaucoup Pour mettre les abeilles noires dans une
de personnes occupées ont besoin de se ruche en planches, tournez la ruche sens
changer les idées, et quelques abeilles leur dessus-dessous, puis nouez au-dessus de
procurent juste le genre de distraction qu'il l'ouverture un paillon comme ceux qu'on
leur est nécessaire. Les fermiers, les met sous les fromages. L'opération doit être
maraîchers, les horticulteurs, ceux qui ont faite le soir, ou au moins par un jour frais.
un verger, peuvent entretenir de 50 à 100 Les abeilles doivent être ensuite portées à
colonies sans que cela nuise beaucoup à une distance d'au moins un mille, et demi,
leurs autres occupations; et dès qu'on a autrement beaucoup d'entre elles retourne-
une cour ou unjardin, qui empêche d'élever raient à l'ancienne place qu'elles occupaient.
quelques colonies ainsi que nous l'avons (Voir TRANSFERTDESABEILLES).
DÉBUTS EN APICULTURE. 65 DÉSERTION DES ESSAIMS.
lï est possibleque dans quelques localités tenter quelques essais d'élevage de reines.
on ne trouve pas d'abeilles à acheter. En (Voir REINESET ELEVAGEDESREINES).
pareil cas 11faut s'adresser au marchand le Pour éviter les ennuis causés. par lespli-
pïtrs proche et lui demander un ou deux lardes il lira avec soin les articles concernant
e&dfeff de nucleus. Si l'on ne se soucie pas de les AIGUILLONS et le PILLAGE.Vers latOBde
fitlifede grosses dépenses, qu'on se contente la saison 11passera au chapitre HIVERNAGE"
d'acheter quatre ou cinq nuclei puis de pro- qu'il trouvera en suivant l'ordre alphabé-
Éféfctëfà leur formation en ruche comme nous tique, etle lira de même ave&beaucoup d'at-
Piffltëergttonsaux chapitres NUCLÉIET NOUR- tention; car en apiculture les désastres qu'on
ftiSSBStENT. éprouve proviennent plus souvent des er-
Mais avant d'acheter des abeilles on devra reurs commises en préparant les abeilles
se procurer auprès d'un marchand ou d'un pour l'hivernage que de toute autre cause.
Hîbricant cinq à dix ruches modernes démon- On peut se procurer facilement des nuclei
tées et à plat. Comme il se vend plusieurs d'un ou deux cadres chez presque tous les
sortes de ces ruches et toutes assez bonnes, marchands. Ces nuclei sont placés dans de
- un commençant peut se trouver embarrassé légères caisses d'emballage, et contiennent
de savoir lesquelles choisir. Tout bien consi- habituellement de 500à 1000 abeilles, un ou
deré, nous recommanderons pour la plupart deux cadres de couvain et un peu de miel.
déslocalités la ruche à tenons à huit cadres, Comme les frais d'expédition de ces abeilles
avec cadres Hoffman à espacement automa- envoyées en grande vitesse sont assez éle-
tique. (Voir RUCHES). Ces cadres sont vendus vés, il est toujours plus avantageux et meiln
par tous les fournisseurs de matérielapicole, leur d'acheter des abeilles communes comme
et comme les ruches indiquées plus haut on le peut dans son voisinage, et, après avoir
sont employées en très grand nombre par opéré le transfert, d'introduire dans les co-
iles hommes expérimentés, cultivant les lonies des reines Italiennes.
abeilles surunetrès grande échelle et qui en DÉPÉRISSEMENT DE PRINTEMPS. -
ojbtiënnént d'excellents résultats, l'apicul- (Voir HIVERNAGE).
teur novice ne risquera pas defaire fausse —
route en les adoptant. DÉSERTIO. DES ESSAIMS.
Rien n'est plus navrant peut-être en apicul-
Aussitôt que vous avez reçu les ruches,
montez-les,clouez-les, car chaque corps de ture que de voir les abeilles sortir de leur
ruche est démonté et accompagné des clous ruche et fuir on ne sait où, sans prendre
qu'il faut et en nombre suffisant pour la même le temps de vous faire un petit signe
mettre en- état, puis peignez-les. Si vous d'adieu, ou de vous remercier des bontés
n'avez pas le temps de faire ce travail vous- que vous avez eues pour elles, les logeant,
même, adressez-vous à un ouvrier, qui, en leur fournissant un abri et tout ce dont elles
suivant point à point le petit guide imprimé avaient besoin. Aucune créature peut-être
envoyé en même temps que le colis et don- ne sont plus attachées que les abeilles à leur
nant la marche à suivre pour le montage, demeure, si modestes, si peu engageants
assemblera les différentes pièces avec l'habi- qu'en paraissent les entours; et la vigilance
leté d'un professionnel. avec laquelle elles montent la garde à l'en-
Ayant les ruches toutes prêtes, de cinq à trée de leur ruche après une journée de dur
dix suivant les cas, vous pouvez avec vos labeur montre bien le sentiment profond,
deux ou trois nuclei les peupler en fournis- qu'elles ont de leurs droits de propriétaires,
sant un nourrissement à ceux-ci que vous et qu'elles sont toutes prêtes à donner leur
subdiviserez ensuite en petites colonies vie si besoin est pour défendre leurs provir
comme nous vous le recommandons aux sionssi péniblement amassées. On a même
chapitres NucLEi et NOURRISSEMENT. peine à comprendre que certaines puissent.
Si le débutant réussit dans l'accomplisse- se décider si vite et avec tant d'ensemble
: ment de ces diverses opérations, il peut à quitter tout cela. N'agiraient-elles jamais
alors acheter avec assurance une ou deux vu le tronc creux d'un arbre, vivraient-elles
reines Italiennes qu'il introduira dans les depuis de longues générations à l'état do-
nuclei. (Voir INTRODUCTION). En subdivisant mestique dans des ruches faites de mains
essaims ou en formant des nuclei, il doit d'homme, n'importe; elles n'en possèdent
mettre la reine pas moins ce désir instructif qui les pousse:
achetée avec les abeilles qu'on vient de faire à chercher la forêt sitôt qu'elles peuvent
orphelines. Après avoir acquis un peu d'ex- secouer les chaînes de la domesticatioa.
périence en observant et ennouvellement
naturellement étudiant de tout] en butinant,
les près les mœurs des abeilles, il pourra alors Peut-être
ont-elles cherché du regard les endroits les
les abeilles,
5
DESERTION DES ESSAIMS. 66 DÉSERTION DES ESSAIMS.
plus favorables pour dresser de nouvelles de- ration est très simple, car une minute suffit
meures, peut-être aussi ont-elles choisi leur pour ouvrir une ruche et en sortir le rayon
tronc d'arbre bien avant de se décider à qu'il nous faut, et de plus si par malheur on
abandonner la ruche. On a raconté mille avait manqué d'introduire la reine en met-
petits Incidents qui prouveraient clairement tant l'essaim en ruche, les abeilles auraient
que c'est bien là le cas. de cette façon le moyen d'en élever une
Pour nous, nous avons une fois vu nos autre.
abeilles butiner avec ardeur dans une loca- Cette méthode de donner aux abeilles du
lité située à un mille et demi de notre ru- couvain non operculé réussit très bien
cher, oùle trèfle blanc en pleine fleur crois- lorsqu'on tient celles-ci dans la ruche, mais
sait avec une abondance peu commune. Peu il est certain qu'elle vaut un peu celle
de temps après une colonie essaima, et les d'attraper les oiseaux en leur mettant un
abeilles après avoir quitté la ruche se diri- grain de sel sous la queue; comment
gèrent en droite ligne sur un arbre qui obvier à la perte d'un essaim qui quitte la
poussait au milieu du champ de trèfle, sans place sans même se grouper, ou de ceux
même prendre la peine de se former en qui s'enfuient sans qu'on s'en aperçoive,
grappe. Ne s'étaieot-elles pas rendu compte et quand personne ne se trouve dans le
de l'avantage qu'elles auraient àn e faire qu'un rucher? Nous sommes heureux de pouvoir
court trajet pour transporter leur butin pa- dire qu'il y a un moyen parfait et très
tiemment recueilli de fleùr en fleur, plutôt sûr de réussir à tous les essaimages pri-
que de parcourir un milleet demi avec leur maires: c'est de couper les ailes de la
charge? Il est bon sans doute de faire reine pour qu'elle ne puisse s'envoler.
observer ici qu'il est rare de voir un essaim Cette méthode est d'un usage très général
s'enfuir vers les bois sans se mettre en et réussit fort bien pour les essaimages
grappe; les abeilles restent habituellement primaires; mais, hélas ! les essaims qui se
suspendues en cet état de 15 minutes à une forment en cours de saison sont les plus
heure, souvent plusieurs heures de suite; aptes à déserter, et nous ne pouvons
pour notre part nous les avons vues demeu- couper les ailes de leurs reines, à eux,
rer deJa sorte la nuit durant; mais peut-être puisque celles-ci n'ont pas encore accompli
vaut-il mieux s'assurer de l'essaim dans les leur vol nuptial. Que ferons-nous en ce
,16"ou 20 minutes qui suivent sa désertion, si cas? A vrai dire, nous ne connaissons pas
l'on ne veut pas risquer de le perdre. Les de meilleur moyen que d'exercer sur le
ruches doivent être préparées longtemps rucher une surveillance active lorsqu'on
avant que soit venu le temps des essaimages peut s'attendre à les voir se former,- puis
et dressées près de l'endroit où la nouvelle de les poursuivre, de grimper aux arbres
colonie doit être établie. Celui qui veut avoir pour les rattraper, etc., jusqu'à ce qu'on
un rucher modèle ne doit pas attendre que les tienne en sûreté dans les ruches.
les abeilles essaiment pour en dresser le Ceux qui trouveront que c'est se donner
plan; 11doit au contraire saisir l'occasion trop de peine devront prévenir les essai-
aux cheveux, et avec une prudente résolu- mages en cours de saison comme nous le
tion décider la place que devra occuper leur conseillons ici.
chaque ruche avant qu'elle soit peuplée On prévient, il est vrai, la perte des
d'abeilles, s'il veut en rester maître et éviter essaims primaires en coupant les ailes de
de les voir prendre la clef des champs. la reine, mais on n'évite pas toujours par
Mais, dira-t-on, elles désertent quelquefois ce moyen la perte de la reine elle-même.
même après avoir été soigneusement enru- Elle sort eomme de juste avec les abeilles,
chées. Nous savons parfaitement qu'elles et, après avoir sautillé, voleté quelques
agissent souvent de cette façon et parfois temps devant la ruche, elle s'empresse d'y
s'enfuient le jour même ou le lendemain de retourner en même temps parfois que les
celui où elles ont été mises en ruches; mais abeilles qui se sont aperçues qu'elle
sommes-nous bien sûr d'avoir soigneuse- n'était pas dans leur foule. Même se trou-
ment opéré leur transfert ? Pour nous, nous verait-elle alors à quelque distance de la
ne sommes satisfaits qu'après avoir pourvu ruche, le fort bourdonnement de ses subor-
le nouvel essaim d'un rayon au moins de données revenant sur leurs pas la guide
couvain non operculé, et c'est à peine si presque toujours vers sa demeure; maisà
nous avons vu un essaim déserter une ruche moins que l'apiculteur se trouve là juste à
ainsi pourvue, ou entendu dire par d'autres point pour mettre ordre aux affaires, bien
qué cela soit arrivé. Avec le modèle de des reines se trouveront perdues, de cette
ruche que nous décrirons parla suite, l'opé- façon, les abeilles en élèveront une quan-
DÉSERTIONDES ESSAIMS. 67 DÉSERTION DES ESSAIMS.
tlté de nouvelles et s'en Iront pour tout les quitter que parce qu'elles en sont presque
de bon cette fois, "faisant de cette façon complètement dépourvues. Pour remédier à
de l'essaimage primaire un essaimage un tel état de chose, ou plutôt pour le préve-
secondaire ». Un allemand de nos amis, qui nir, la méthode est si simple que nous avons
sfy connaît peu en apiculture, prétendit une à peine besoin de l'analyser. Dès qu'on les a
foi* quenosabeilles étaient entrain d'essai- ramenées dans la ruche, après la tentative
mer et que si nous ne sonnions pas les clo- d'essaimage, nous leur donnerions si c'était
ches, etc., elles s'enfuiraient certainement possible un lourd rayon de provisions opercu-
dans les bois. Nous saisîmes tranquillement lées; sinon, nous leur donnerions un nour-
lareine en passant devantla ruche, puis dîmes rissement, très peu à la fois, jusqu'à ce
à notre ami que, si elles se mettaient en qu'elles soient abondamment pourvues, puis
route, nous saurions bien les rappeler. Elles nous nous assurerions qu'elles ont du cou-
prirent en effet la direction des bois et vain dans les rayons. S'il nous semble néces-
allèrent si loin que l'inquiétude fut près de saire, nous leur donnerions un rayon de
nous gagner; quand au loin à l'horizon larves découvertes enlevé sur une autre
- nous les vîmes soudain revenir précipi- ruche, puis nous les nourririons jusqu'à ce
tamment et rentrer dans la ruche qui se qu'elles aient une grande abondance de pro-
trouvait à nos pieds. Tandis qu'il nous visions. Il est honteux d'avoir des abeilles
faisait crédit d'un certain pouvoir surna- qui désertent faute de nourriture.
turel sur les abeilles, nous nous félicitions .t
de notre côté d'avoir eu la précaution de DÉSERTION AU DÉBUTDUPRINtEMPS.
couper quelques jours plus tôt les ailes de Les essaimages semblent se produire juste
toutes nos reines. Après cet incident nous au moment où nous pouvons le moins nous
éprouvâmes quelque orgueil de l'empire permettre de perdre des abeilles, et, pis en-
que nous avions sur ces insectes fantas- core, quand nos populations étant en géné-
- -:..
ques, mais un beau jour un bel essaim de ral affaiblies, nous ne pouvons nous faire à
mouches Italiennes s'enfuit en semblables l'idée d'en perdre une partie en ce cas, les
,- circonstances, et, en dépit de nos assu-
abeilles ne paraissent généralement pas avoir
rances réitérées qu'elles ne tarderaient pasde préférence marquée pour les bois, leur
à revenir, elles disparurent et demeurè-
- rent au loin. Dans une disposition d'esprit caprice les pousse au contraire vers les ru-
ches adjacentes, et parfois un rucher entier
plus humble et, nous osons le dire, plus semble tellement pris de folle que ses habi-
sage, nous nous informâmes, et nous décou- tantes se démoralisent complètement.
vrîmes que nos abeilles s'étaient jointes à Un voisin, dont la manie était de n'avoir
un petit essaim tertiaire de mouches noires
que des ruchettes —de moins de la moitié de
qui venait justement de sortir des ruches la taille habituelle — s'aperçut un beau jour
d'un voisin. Il fallut nous expliquer» avec
d'avril que 40 de ses colonies avaient quitté
leur propriétaire, mais il nous en coûta un
leurs ruches respectives et se réunissaient
billet de cinq dollars pour rendre nos
en groupes confus et divers. Dire que leur
explications assez claires pour qu'il nous
fût permis de remporter notre bel essaim propriétaire était perplexe serait exprimer
de façon très atténuée son état.
de mouches jaunes, et le séparer de la
On parle de temps en temps de cas sem-
reine noire inféconde pour qu'elles puis-
sent accepter leur propre reine. Vous blables, bien que moins graves peut-être,
voyez donc, amis, combien en apiculture quise produisent, depuis presque toujours
il y a loin de la coupe aux lèvres, et quand les novices commencent à étudier la
combien il est important, si l'on permet science de l'apiculture ; et bien que ces
l'essaimage naturel, d'avoir l'œil ouvert essaimages printaniers ne se soient pro-
et de choisir dans ou près du rucher un duits qu'une fois par hasard avant les récen-
tes améliorations apportées à l'élevage des
poste d'observation assez sûr, si l'on ne
veut pas voir ses visions dorées — et ses abeilles, Ils n'étalent rien en comparaison
abeilles — prendre leur essor et s'envoler de )a folie qui semble s'emparer de ruchées
au loin. entières — en ruchettes — depuis qu'on pra-
tique l'essaimageartificiel, qu'on fait usage
DÉSERTION POURMANQUE DENOURRITURE. des extracteurs à miel, etc. Nous ne voulons
nullement nous élever contre les progrès
Si les abeilles désertent leurs ruches, accomplis, mais seulement prévenir les
c'est plus souvent parce qu'elles sont àcourt commençants contre leur trop de hâte à
de provisions que pour tout autre cause; et s'enrichir. Nous ne commencerions à diviser
bien des fois au printemps elles ne semblent nos populations que lorsqu'elles sont assez
DÉSERTION DES ESSAIMS* 68 DESERTION DES ESSAIMS,
fortes et nombreuses. Elles ne doivent tout alla bien; mais bientôt des plaintes
prendre leurs quartiers d'hiver que pour- s'élevèrent, on prétendit que les abeilles
vues en abondance, autant que possible, de quittaient leurs ruches en corps à la suite
miel operculé dans de vieux rayons durcis; de leur reine, toutes les fois que celle-ci
avoir des ruches à parois rendues épaisses prenait son essor à la rencontre des mâles.
et chaudes à l'aide de matières poreuses On conseilla donc de donner aux abeilles des
telles que la balle d'avoine ou la paille, larves en cellules ouvertes, pour les dis-
et une bonne épaisseur de la même matière traire et les consoler pendant son absence,
sur le dessus, et nous aurons ainsi peu de et ce procédé réussit assez bien pendant
raisons de craindre de voir les abeilles fuir un temps; mais, <àl'occasion, les apiculteurs
le rucher au printemps. se mirent à déclarer les uns après les autres
qu'ils ne se servaient pas dans leur rucher
FUITE DESESSAIMSEN NUCLEUS.
pour l'élevage des reines, de cadres plus
Cet essaimage, comme le précédent, petits que le cadre à couvain ordinaire.
paraît être une conséquence de la culture Depuis ce temps ils se sont plaints rare-
forcée des abeilles, telle qu'on la pratique ment de cette sorte d'essaimage. Lorsqu'on
ale temps d'étudier ces pe-
tites colonies, il ya des choses
bien amusantes et bien inté-
ressantes à observer dans
leur conduite. Nousles avons
vues se comporter dans la
perfection pendant plusieurs
semaines, et elles n'avaient
guère plus qu'une bonne
pinte d'abeilles peut-être. Le
travail d'une seulejournée à
l'époque (le la floraison du
trèfle remplissait complète-
ment la rucliette, et la jeune
reine, après avoir commencé
à pondre, avait souvent fini
de garnir les rayons dès le
second jour; alors, si le troi-
sième jour elle venait à man-
quer, nous nous demandions
avec etonnementcequi avait
bien pu se passer. Nous re-
trouvions quelquefois ces pe-
tits essaims suspendus aux
branches d'un buisson de gro-
seillers ou de framboisiers,
aussi calmes, aussi paisibles
que si c'avaitété là lanianière
dont iesal teilles secomportent
toujours d'autres fois,, après
avoir été à leur recherche
dans tous les endroits où une
colonie en rupture .de ban
pouvait aller se posel', re-
nonçant en désespoir de cause
à les retrouver, nous les
SORTIEAPRÈSLA FUITEDE L'ESSAIM. voyions revenir tout a coup en tournoyantet
se grouper tranquillement sous notre nez,
aujourd'hui, et spécialement de l'élevage alors bien dépourvu d'expérience
des reines en nuclei composé de deux ou trois
cadres de cinq ou six pouces carrés chacun. 11se produit encore un autre genre (l'es-
saimage qui ne semble pas avoir d'autre
Ce système de ruchettes était très en vogue
vers l'année 1865.Pendant un certain temps cause qu'un dégoût subit des abeilles pour
DÉSERTION DES ESSAIMS. 66 DÉSERTION DES ESSAIMS.
leur ruche ou ses alentours, et, quelquefois parce qu'elles sont à court de provisions, et
aussi, il est plutôt difficile d'assigner une rai- c'est ce qui arrive généralement le premier
son quelconque à leur désertion soudaine. jour de printemps chaud et ensoleillé. Nous
Nous avons vu une colonie essaimer et dé- en avons connu qui essaimaient parce que
serter sa ruche parce que celle-ci était trop l'entrée de leur ruche était trop grande,, et
UN PETITESSAIMSECONDAIRE.
froide et trop découverte, d'autres déser- d'autres, si nous ne nous trompons pas,
taient la leur parce que les rayons en étaient parce qu'elle était trop petite. D'autres fois
malpropres, remplis d'ordures a cause de enfin parce qu'elles étalent si envahies par
la dyssenterie. Elles essaiment très souvent les habitantes d'une fourmilière voisine, -=
-DÉSERTIONDES ESSAIMS. 70 DOMMAGESCAUSÉSPAR LES ABEILLES,
Voir FOURMIS— qu'elles avaient cessé de malpiqué est près demourir. Des dommages
considérer la patience comme une vertu. et intérêts sont demandés, des poursuites
Elles essaiment souvent au printemps sim- s'ensuivent, et il en résulte tin ressenti-
plement parce qu'elles se sentent faibles et ment général contre l'apiculteur. Mais ce
découragées, et dans ces cas-là elles cher- n'est pas tout. Quelquefois, l'apiculteur a son
chent presque toujours à se joindre à d'au- rucher sur le devant de son champ bordant
tres colonies. Bien qu'il ne soit pas toujours en général la route; un nucléus a été volé;
possible d'assigner une raison plausible à les abeilles sont alors sur le chemin de la
une telle conduite pour les colonies de force guerre, et piquent tous les passants. Une
moyenne ou de bonnes conditions, nous pou- paire de chevaux est attaquée; une course
vons rester bien assurés que de bonnes et folle s'ensuit. Dans ce qui précède j'ai sup-
fortes colonies abondamment pourvues de posé des cas possibles. Il est bon de dire que
provisions de miel operculé, se laissent ce ne sont là que quelques exemples de ceux
rarement aller à de telles sottises, si même qui arrivent ou peuvent arriver, et II est
cela leur arrive jamais. donc nécessaire pour l'apiculteur d'être soi-
Pour nous résumer, nous dirons: Si vous gneux.
ne voulez pas perdre vos abeilles par les es- Dans le premier des cas mentionnés (le
saimages naturels, coupez les ailes de toutes linge sali par les abeilles affectées de dys-
vos reines sitôt qu'elles commencent à pon- senterie) il sera bon pour l'apiculteur d'en-
dre, veillez ensuite souvent a elles, et soyez voyer quelques belles sections de miel, ou
au courant de ce qui se passe chaque jour d'offrir de payer le dommage fait au linge.
dans le rucher à l'époque de l'essaimage; si Rien ne rend une femme plus furieuse que
vous ne voulez pas voir vos essaims déserter d'avoir son beau linge souillé par de vi-
au printemps et tandis que s'opère la fécon- laines taches brunes après qu'elle l'a nettoyé,
dation des reines, faites vos expériences sur rincé et suspendu au dehors pour qu'il sè-
de fortes colonies au lieu que ce soit une che. Mais si notre ami l'apiculteur veut bien
poignée d'abeilles. prendre la peine d'aller s'excuser avant que
la femme se plaigne, et montrer de bonnes
DOMMAGES CAUSÉS PAR LES dispositions pour tout arranger, 11 est
ABEILLES. — Certaines difficultés s'é- probable que l'affaire n'aura pas de suite.
lèvent parfois entre les propriétaires d'a- Et laissez-moi Ici vous dire ceci. SI vos abeil-
beilles et leurs voisins. Il se peut que les les ont hiverné en cave, ne les sortez ja-
abeilles après un long confinement hivernal, maisunjour de lessive; si elles sont de-
aient pris leur vol et aient sali le linge sus- hors et que le soleil commence à donner,
pendu sur la limite d'une propriété voisine. et qu'elles commencent à voler assez vi-
Des enfants ont peut-être été piqués; peut- goureusement, envoyez un mot à votre
être les voisins à un moment donné ont été voisin et demandez-lui de ne pas placer
troublés dans la jouissance de leur propriété son linge, si c'est jour de lessive, seulement
parles abeilles arrivant sur leurs propres pendant quelques heures. Envoyez-lui quel-
terres, sentant alentour comme cela arrive ques sections ou pots de miel et laissez-le
à l'époque de la cueillette des fruits, quand sous l'impression. Quatre-vingt-dix-neuf
l'arôme du sucre où le jus des fruits passe voisinssur cent diront: Oh ! c'est très bien 1
par la porte et la fenêtre de la cuisine; peut- Ce ne sera pas long Ú,rincer le linge à nou-
être à ce moment le voisin offensé tenait des veau ».
poulets. qui,-avec les membres de leur tribu, Prenons comme exemple le cas plus sé-
onttraverséle champde l'apiculteur. De tout rieux où des animaux (vaches ou chevaux)
ceci résulte de mauvaises discussions. Plainte auront été piqués.
est portée auprès du maire du village; une SI vous avez été assez simple pour pla-
ordonnance est rendue déeiarant les abeil- cer vos ruches près de la route ou de la
les en groupement comme nuisibles et re- barrière de votre voisin où se trouvent
quérant leur propriétaire de les enlever ses animaux, vous pourriez le payer chè-
Immédiatement ou d'avoir à subir un em- rement. Le remède est d'aller au devant.
prisonnement ou une amende, quelquefois Placez donc toujours vos abeilles dans un
les deux. endroit éloigné et pas trop près de la li-
Dans la plupart des cas, ce sont des ani- mite de la propriété voisine. Faites égale-
maux qui ont"été piqués; une vache ou un ment attention de prévenir le pillage.
cheval ont pu s'approcher trop près de l'en- Voyez si les entrées de vos faibles colonies
trée de la ruche qui se trouvait à quelques ne sont pas trop grandes. Aussitôt que la
pieds de la propriété voisine. Parfois l'ani- flore cesse, réduisez-leur leur entrée. SI
DOMMAGESCAUSÉSPAR LES ABEILLES. 71 DYSSENTERIE.
LES TROISDIMENSIONS
DESENFUMOIRSCORNEIL.
Ployeesi elle l'est jamais. La charnière est Les becs de ces trois enfumolrs à air chaud
une mincejferrure en fonte, malléable, cédant qui sont les plus répandus, sont, inclinés
juste assez pour que la cheminée s'emboîte, extérieurement dans le but d'empêcher le
ENFUMOIRS ET FUMÉE. 78 ENFUMOIRS ET FUMEE.
feu de tomber à terre. Dans les anciens enfu- enverrait un courant d'air frais sur les
moirs 11 était nécessaire en soufflant sa abeiMes. Mais nous BOUSdemandOBSsi après
fumée d'incliner l'appareil d'arrière en avant tout cette dernière particularité est réelle-
sous un angle suffisant pour empêcher les ment un avantage. Les appareils à air froid
cendres allumées de tomber sur les rayons sont surtout employés par des apiculteurs
à emvais et Sur les abeilles. Le nouveau
bec recourbé permet de tenir l'enfumoir
dans une position presque horizontale et
cependant d'envoyer le courant de fumée
sur les rayons.
ENFUMOIRSA AIR FROID.
Tous les appareils décrits précédemment
sont du type à air chaud — c'est-à-dire que
le vent chassé par le soufflet doit passer par
la chambre de combustion. Les enfumoirs à
air froid sont à peu près construits sur le
principe d'un éjecteur: l'air est conduit di- ILLUSTRATION
DU PRINCIPEDEL'AIR FROID.
rectement au moyen d'un tube, du soufflet
dans la boîte à feu, mais en avant de la n'ayant qu'un petit nombre de cOlOnies;
chambre à combustion qu'il ne traverse pas; ceux qui ont des ruchers importants pré-
le résultat est que le courant d'air froid se fèrent des enfumoirs à air chaud.
charge de fumée. En d'autres termes, le
courant d'air qui est envoyé avec force par COMBUSTIBLES A EMPLOYERPOURLES
lebec de l'appareil entraîne avec lui la fumée ENFUMOIRS.
Il n'est pas n écessaire d'expliquer comment
on se sert des enfumoirs (à air chaudou à air
froid) car des notices imprimées accom-
pagnent tous les appareils expédiés par les
fabricants; mais il peut être utile ce faire
connaître les différents combustibles dont
on peut se servir. Le bois pourri est bon
accessible à tous, mais il se consume trop
vite. Dans l'appareil Clark nous préférons
une sorte de sciure de bois, filamenteuse,
fortement comprimée qui provient des
entailles fraisées dans l'épaisseur du bois
en fabricant les ruches. M. Bingham recom-
mande le bon bois dur pour son enfumoir.
DrMiller et quelques autres préfèrent des
ENFUMOIRCLARKA AIR FROiD. copeaux obtenus par le travail du tour sur
un bois dur, ou si on ne peut se procurer de
qui se trouve produite en arrière par les ceux-là, des copeaux ordinaires. Dans cer-
matières en combustion. Ce genre d'en u- taines localités on peut se procurer de la
moir fut inventé presque simultanément tourbe à peu de frais, et cela fait un excel-
en 1879par M. J. G. Corez, de Santa-Paula, lent combustible. Quelques personnes em-.
Californie et Norman Clark, de Sterling, ploient des vieux chiffons; d'autres de
Illinois, chacun Ignorant ce que faisait l'autre. vieilles couvertures de ruches effilochées
Des deux enfumoirs, celui de Clark est de qui sont couvertes de propolis. Ces der-
construction plus^ soignée. nières donnent une fumée très âcre, très
MÉRITESRELATIFSDESENFUMOIRS calmante.
A AIR CHAUDET A AIR FROID. Dans quelques parties du Sud, on emploie
Pour obtenir de grandes quantités de fu- des aiguilles de pins sèches. Les ressources
mée épaisse, l'enfumoir à air chaud tient la de votre localité et votre propre Intelli-
tête. Il fut un temps cependant où l'enfu- gence vous guideront pour le choix du
moir àair froid parut sur le point de détrô- combustible dont vous devez faire usage.
ner l'autre. On pensait que l'appareil à air Vous emploierez ce qui vous donnera une
froid aurait l'avantage d'être moins coûteux, bonne fumée et ne se consumera pas trop
consumant plus lentement le combustible et vite.
ENFUMOIRET FUMEE. 79 ENNEMIS DES ABEILLES.
W. L. Coggshall, un des plus gros apicul- Une demi-livre de vieux sacs, dit M.Cog-
teurs qui existent, se sert d'un combustible gshall, est une quantité très suffisante pour
spécial fait de vieux sacs à phosphate enrou- l'usage de la saison, et ce combustible don-
lés sur une baguette de 12 millimètres nera une fumée durable sans aucune
d'épaisseur, liés d'une ficelle à intervalles étincelle. Il affirme de plus que prenant
réguliers, puis séparés par bouts d'une lon- un enfumoir froid, au bout de dix secondes
gueur commode à l'aide d'une hache bien il peut avoir toute la fumée dont il a besoin,
tranchante. Les rouleaux obtenus doivent étant donné que le salpêtre s'enflamme
naturellement être de diamètre et de lon- instantanément.
gueur appropriés à la taille de l'enfumoir Lorsqu'on ne peut se procurer de vieux
qu'on emploie. La toile ne doit pas non plus sacs, on peut certainement employer en
être roulée trop serré, ni les roulèaux place, de vieux tapis ou des vieux burla/p.
s'ajuster trop étroitement dans le barillet Duiwtapneuf même n'entraînerait pas à une
de l'enfumoir, sans quoi le courant d'air ne grosse dépense. M.Coggshali prétend cepen-
pourrait passer et l'enfumoir s'éteindrait. dant que l'étoffe en partie gâtée donne
Nous conseillons donc au lecteur de faire les meilleurs résultats. Il laisse ses vieux
quelques rouleaux d'essai avant d'en prépa- sacs à phosphate exposés à l'air pendant
rer 4eur provision pour la durée de la environ trois mois, avant de les utiliser.
saison.
Pour faciliter l'allumage avec-une allu- COMMENT
ON ALLUMEL'ENFUMOIR.
mette, on trempe un des côtés du rouleau,
sur 12millimètres environ, dans une solu- Pour aller plus vite à allumer l'enfumoir,
nos domestiques emploient unspring-top oiler
tion de salpêtre, puis on laisse sécher. Si
l'on répand un peu de poudre de crayon ordinaire. Celui-ci est rempli de kérosène
(pétrole). Après avoir placé le combustible
rouge dans la solution il sera facile plus tard
de distinguer lequel des deux bouts du rou-dans l'enfumoir nous envoyons quelques
leau on peut allumer. gouttes d'huile de pétrole dessus, l'allu-
mons et obtenons bientôt ainsi, un feu
brillant.
Le Dr Miller emploie du bois pourri pré-
paré à cet usage et des chiffons de coton.
Ce genre de combustible s'allume facile-
ment et brûle en des circonstances où
d'autres matières s'éteindraient.
Voici la manière de les préparer :
Dans un gallon d'eau, il dissout une livre
de salpêtre. Dans ce mélange il plonge des
débris de bois ou des vieux chiffons, jus-
qu'à ce qu'ils soient imbibés complète-
ment. Il les retire alors et les met à
sécher à l'air. Par ce moyen le salpêtre
pénètre dans les fibres du bois ou de
l'étoffe, qui, en conséquence, sont rendus
inflammables. Le Docteur jette alors dans
l'enfumoir quelques fragments de bois ou
COMBUSTIBLE|POUR ENFUMOIRDECOGGSHALL- de chiffons salpétrés, en approche une
Pour faciliter le roulage de la toile, allumette enflammée, et sans attendre que
M. Coggshall recommande d'enfoncer quatre ces débris aient brûlé complètement il
clous dans une baguette et de fixer la remplit son enfumoir de copeaux secs de
dite baguette — la pointe des clous tour- débris de bois, de déchets de coton gras,
née en haut — par deux autres clous sur ou d'autre chose, — et il obtient ainsi et
un établi. On accroche une des extrémités presque instantanément une bonne fumée
du sac sur les premières pointes, et sur en faisant vivement marcher le soufflet.
l'autre extrémité on pose le bâton — rond
ou carré — d'un demi-pouce d'épaisseur. ENNEMIS DES ABEILLES. Les
Sur ce baton on roule la toile, qu'on ennemis des abeilles sont, autant que nous
décroche ensuite des clous et qu'on lie à le pouvons savoir, les FourntiSj les Fausses-
intervalles réguliers avec de petits bouts teignes, les oiseaux (les gobe-mouches), les
de ficelle. souris, les parasites, les putois, les crapaud*
ENNEMIS DES ABEILLES 80 ENNEMIS DES ABEILLES
(et les grenouilles) et les guêpes. Peut- On a fait bien des rapports contradictoires
être devrions-nous ajouter, les enfants au sujet du gobe-mouches, les uns préten-
malfaisants aussi, et les hommes, qui, dant qu'il avale sa proie, d'autres qu'il ne
ceux-ci, respectent si peu les droits et les l'avale pas. Certains observateurs ont affir-
fruits du dur labeur de leurs semblables, mé qu'ils avalent d'abord les abeilles, puis
qu'ils dévalisent parfois le rucher sans rejettent ensuite les débris du corps. A une
recueillir autre chose que des ruines qu'ils station d'expérience on tua un certain
laissent généralement derrière eux, qu'une nombre de gobe-mouches, et après avoir
fàible quantité de miel écrasant les abeil- examiné le contenu de leur estomac on peut
les, démolissant les rayons. On a dit, avec conclure qu'ils ne mang'eaient pas les abeil-
beaucoup de vérité, que les apiculteurs les; mais d'après des observations faites
ignorants sont les pires ennemis des abeil- depuis, on a reconnu que le gobe-mouches
les. Si à l'ignorance se joint la four- n'avale pas en réalité les ouvrières. Il les
berie préméditée et la fraude, nous ne saisit, les emporte dans son bec; puis,
saurions faire autrement que d'être de cet après s'être perché quelque part, il les
avis; mais comme les ignorants deviennent déchire pour s'emparer du miel ou du
rapidement des apiculteurs intelligents et nectar qu'elles portent avec elles, rejette
entendus, nous ne pouvons leur jeter la alors leurs cadavres et se met à la poursuite
pierre. L'homme qui met de l'opiniâtreté d'une autre qu'il traite de la même façon.
à faire le mal et le fait à dessein, n'est Quelques- personnes ont dit avoir vu des
pas le pire ennemi dels abeilles seulement, cadavres d'abeilles amassés sur le sol aux
mais aussi de l'humanité tout entière, sans endroits où ces oiseaux aimaient à se per-
en excepter lui-même; et dans cette classe cher; et si ce rapport est vrai, ceux de la
nous pouvons ranger la plus grande partie station d'expérience mentionnée ci-dessus
de ceux qui reçoivent de l'argent pour ne prouvent rien.
leurs prétendues inventions de ruches La perte des quelques abeilles que les
perfectionnées. Ce que nous disons là est oiseaux peuvent tuer ne compte pas pour
Mir, nous en avons conscience; mais lors- grand chose; mais dans les apiers où
que depuis nombre d'années on est au se fait en grand l'élevage des reines si l'on
courant, comme nous, des déceptions de ne fait pas la chasse aux oiseaux on a de
ceux qui s'étaient adonnés à l'apiculture grandes chances de perdre pas mal de
avec un naïf enthousiasme, qui d'après des jeunes reines; car les oiseaux choisiront
conseils intéressés y ont dépensé beaucoup sans nul doute les abeilles les plus grasses
de temps et d'argent en pure perte, qui et les moins vives qui, naturellement,
ont été tenus à dessein dans l'ignorance seront les reines et les mâles. En pareil cas,
de tout ce que l'on sait aujourd'hui rela- le propriétaire de ruchées d'élevage de
tivement aux abeilles, à qui on a dit que reines fera bien d'user de son fusil jusqu'à
la teigne est un grand ennemi dont per- ce qu'il n'entende plus parler dans sa
sonne ne parvient à se débarrasser, on ne région de gobe-mouches.
peut s'empêcher de penser, et vous le LES SOURIS.
penserez comme nous, que les coquins qui Les souris ne font de tort aux abeilles
font pareillement métier de tromper les que lorsqu'elles parviennent à pénétrer
gens sont de pires ennemis que les phalènes dans les ruches; et cette partie de notre
de teignes, les oiseaux et les crapauds sujet sera traitée en détail sous le
combinés, qui infestèrent jamais le voisi- titre ENTRÉES.Il peut être bon de remar-
nage des ruches. quer ici que les souris font de fâcheux
Nous avons déjà parlé des Fourmis et des ravages dans les rayons de surplus, quand
Teignes à leur place respective dans des on les amis de côté en y laissant quelques
chapitres particuliers. traces de miel 73. Les rayons seront com-
399 en un
LES OISEAUX. plètement mis à jour, rongés,
Les gobe-mouches et quelques autres hiver, si on laisse aux souris la facilité d'y
oiseaux insectivores, font leur proie des atteindre. Pour cette raison le magasin à
abeilles. Nous avons vu une fois un gobe- miel doit être à l'épreuve des souris: et
mouches attrapper au vol six ou huit abeil- dans la crainte qu'une d'entre elles puisse
les en autant de voyages. Perché au faîte s'y égarer par occasion il est bon d'y
avec
d'une grange près du rucher, il prenait son entretenir une souricière amorcée
Si vous n'avez
élan, saisissant une abeille au vol, retournait une tartine de fromage. une
sur son toit pour disposer de sa proie, puis pas une pièce suffisamment close, ayez
replongeait et en attrappait une autre. caisse bien fermée, assez grande pour
ENNEMIS DES ABEILLES. 81 ENNEMIS DES ABEILLES.
contenir tous les rayons de surplus dans revenues de leur étonnement, décident d'un
lesquels il reste du miel. (Voir ENTRÉES). seul accord que la place n'est plus tenable
pour les gens qui veulent ne pas recommen-
PARASITES. cer deux fois leur travail.
Le seul parasite que nous ayons jamais Nous sommes tentés de croire que beau-
vu est le Braula, ou le pou des abeilles coup de ces prétendus ennemis ne détruisent
Italiennes, et nous ne l'avons jamais vu les abeilles que par hasard, sans prémédita-
que sur des abeilles importées d'Italie. On tion et sans compter toujours sur une si
nous dit cependant en avoir vu sur les abeil- bonne aubaine. Les poules quelquefois pren-
les communes. Nous ne croyons pas nous nent l'habitude de manger leurs propres
tromper en disant qu'il n'y a pas lieu de le œufs,mais c'est si peu commun chez e) tes. que
redouter, si l'on conserve les abeilles en nous ne considérons pas ce défaut comme
fortes colonies dans des ruches propres très important. De même il peut être bon de
et bien closes, et qu'on veille aussi à ce qu'il temps en temps, de jeter un coup d'œil aux
ne s'accumule autour ni débris, ni ordures insectes et aux animaux qui font des abeilles
d'aucune sorte. On nous a fait savoir qu'en leur proie; mais en général, nous croyons
un ou deux endroits on avait trouvé des celles-ci très capables de tenir tète à leurs
poux dans notre pays, mais ce sont des ennemis si nous leur donnons les soins et les
exceptions. ruches voulus.
C'est M. L. L. Langstroth qui, très peu de
LESPUTOIS.(*)
temps, avant sa mort démontra combien les
On sait que les putois s'approchent des araignées pouvaient être précieuses pour
ruches la nuit, et, en grattant sur la planche l'apiculteur. Si, —a-t-il dit, — elles ont libre
de vol, attirent les abeilles au dehors pour accès dans les rayons des ruches protégées
pouvoir les gober tout à leur aise. Il peut en hiver par des bottes de paille, nous
paraître étrange que ces animaux ne n'avons plus à craindre que la larvede teigne
redoutent pas l'aiguillon de leurs victimes, y cause aucun dommage, car les araignées
mais ils sont sans doute guidés par une sorte les détruiront en un très court espace de
d'instinct, quileur fait deviner comment ils temps.
doivent se saisir de l'abeille et de son petit
sac plein de miel pour éviter la piqûre de LES GUÊPES.
l'aiguillon. Les guêpes et les frelons capturent quel-
LES ARAIGNÉES. quefois et entraînent les mouches à miel;
mais tant qu'ils ne sont pas en grand nom-
Les araignées comme les crapauds pa- bre, nous n'avons pas à nous tourmenter à
raissent apprécier tout particulièrement leur suj et.
l'abeille lourdement chargée qui retourne à Une grosse mouche, appelée la buse à miel
sa ruche; nous devons donc faire attention ou libellule, nous a été indiquée par nos
de brosser toutes les toiles d'araignées qui voisins méridionaux, mais on prétend qu'elle
feraient leur apparition dans les ruches, et se laisse facilement effrayer lorsqu'on lui
de veiller à ce que ces mêmes ruches n'aient fait la chasse avec des fouets et des bâtons.(*)
ni recoins ni crevasses où ces insectes
puissent se loger. Soyez certain qu'il n'y a LES VOLEURS.
pas d'endroits que le balai ne puisse net- Les voleurs sont parfois fort gênants dans
toyer d'un seul coup; et quand on a une cen- les ruchers
taine de ruches on ne peut vraiment passer éloignés et quelquefois aussi.
dans ceux qui sont proches de chez nous. La
beaucoup detemps surchacune d'entreelles. meilleure
Sous ce rapport le rucher couvert est tout façon de mettre fin à leurs dépré-
dations est de faire poser un placard ou deux
spécial, et nous gagnons un fort bon appétit offrant cinquante à cent dollars de récom-
à aller tête nue, faire disparaître les toiles
du pense à celui qui découvrira le coupable et
d'araignées nôtre avec un bon vouloir si le convaincra de son méfait. Le voleur est
réel, que les pauvres araignées, une fois immédiatement averti
que sa tête est mise
(*) Une correspondantedes, Gleaningsin BeeCul- à prix, et qu'il fera mieux, s'il est bien dans
turepage 866,nous écrit qu'elle est parvenueà se ses affaires, de cesser ses déprédations. Il
débarrasserdesputoisen se servantde la - Mort aux
Rats n mêléeà un œuf.Cemélangefut placéà l'entrée Pourplus amplesrenseignements,et aussipour la
des ruchesprécédemment visitéespar les putois.Après descriptionde l'Asilus illissoui-iceisis,
du J/allophora
avoirrenouveléla dosedeux soirsde suite on ne vit orcina,du Mallophorabornboïdes, et autres insectes
plusreparaîtreaucunde cesanimaux. ennemisdesabeilles,consulterle manuelduProf.Cook.
6
ENTRÉE DES RUCHES. 82 ENTRÉE DES RUCHES.
est rare qu'on vienne jamais réclamer la et tombent en entrant dans leur ruche.
récompense, et l'on est ainsi délivré d'in- Ainsi, une entrée qui est commode aux
quiétudes à venir. abeilles, est aussi la meilleure pour l'api-
culteur.
ENTRÉE DES RUCHES. — Nous
ne savons pas s'il est de très grande impor
tance, tant pour les abeilles que pour la
quantité de miel à récolter, que le trou de
vol soit placé à la partie la plus basse de la
ruche ou tout au sommet.Nous avons vu les
abeilles très bien se comporter avec l'entrée
de leur ruche dans toutes les positions. Pour
beaucoup de raisons, l'entrée au niveau du
plancher de la ruche ou un peu en-dessous,
est celle qui vaut le mieux.Cette disposition
donne aux abeilles toute facilité pour porter
au dehors, les ordures, les abeilles mortes
qui pendant les froids embarrassent souvent
la ruche et les rayons, ainsi que les déchets
de cire,les opercules détachées des cellules,
la poussière,etc., car tout cela tombe au fond
de la ruche, et est naturellement entraîné
vers l'entrée par les allées et venues des
habitantes. De même, si la partie supérieure
de la ruche est bien close et bien chaude,
cette chaleur que dégage le groupement des
insectes, plus légère en comparaison de l'air PLANCHETTEDE VOL G,
froid du dehors, tend à s'élever et a par con- ENBONNEPOSITION
séquent plus de chance de se perdre et de ET ENTRÉESUFFISAFTEPOUR
s'échapper si l'entrée est trop près du toit L'HIVERNAGE.
de la ruche. Si l'entrée est placée un peu
plus bas que le plancher, les vents froids ou Comme conséquence de la tendance des
ceux qui soufflent en tempête pénètrent
abeilles à se refroidir parles temps froids
moins facilement et moins vite.
elles retournent à leur ruche, on doit
Ona dit qu'une entrée à moitié de hauteur quand
placer une large planche de vol si la ruche
de la ruche était moins sujette à être encom-
est placée directement sur le sol, cette plan-
brée parles cadavres des abeilles. Nous vou-
che sera inclinée du sol à l'entrée de la
lons bien l'admettre; ceci est probablement ruche. On enlève toute l'herbe et le bois
vrai mais d'un autre côté celles qui sont à environ 30 cm. de la ruche, et ce serait
vivantes ne seront pas capables de faire sor- encore mieux si elle était sur un bon mètre
tir aussi aisément celles qui sont mortes, si bien clair. Les abeilles qui rentrent
les côtés d'espace
elles ont à les tirer avec effort sur lourdement chargées sont souvent jetées à
perpendiculaires jusqu'à ce qu'elles rencon- terre parce qu'elles heurtent quelques mor-
trent l'entrée, et l'apiculteur ne peut les y ceaux de bois ou tiges de gazon. C'est pour-
aider. quoi elles se supportent sur leurs ailes le
Lorsque l'entrée de la ruche est de niveau plus loin possible faisant d'autres tentatives
avec le fond de la ruche,celui-ci peut attein- et finalement entrent dans la ruche. Toutes
dre avec un fil de fer recourbé et tirer les obstructions si elles embarrassent les
au dehors toutes les abeilles qui sont mortes abeilles sont donc également inutiles à l'api-
et se trouvent accumulées sur le plancher à culteur; dans le plus fort de la miellée il ne
la fin de l'hiver. Il faudra il est vrai si cette faut pas qu'il y ait un seul moment de perdu.
accumulation est assez forte pour boucher
l'entrée, faire cette opération une ou deux Beaucoup se servent d'une faux ou d'une
fois pendant l'hiver. Il y a encore une autre tondeuse pour couper le gazon ou d'une
objection à faire aux entrées des ruches trop faucille ordinaire; d'autres prennent une
larges. Pendant le temps froid, quantité poignée de sel qu'ils répandent à l'entour de
d'abeilles qui volaient en retournant à leur l'entrée de la ruche. D'autres préfèrent au
ruche, se refroidissent dans leurs efforts contraire se servir d'une pièce de bois de
du devant de
pour grimper sur les côtés perpendiculaires 4 cm. et plus, et de la largeur
ENTRÉE DES RUCHES. 83 ENTRÉE DES RUCHES.
la ruche. Une planche très simple non de l'hiver laissant les courants d'air mortels
rabotée fera mieux l'affaire que tout autre souffler dans leur ruche, que de laisser les
bien aplanie, car les abeilles peuvent s'y portes de nos habitations ouvertes. Mais une
accrocher et du fond de la ruche se diriger ruche d'abeilles est supposée hermétique-
directement sur le sol. Il ne poussera plus ment close de partout sauf l'entrée (dissem-
d'herbe quand cette planche sera en place; blable en cela à nos habitations) qui doit
et la pratique montre en général qu'il est avoir une petite ouverture, sans quoi les
préférable de se servir de semblables plan- abeilles périront sûrement avant le prin-
ches que d'employer du sel, et de couper temps suivant. Une ruche ordinaire Langs-
toutesles cinq semaines l'herbe qui aurait troth 8 cadres doit posséder une entrée pas
pÓdssé sur le devant de la ruche. plus large que 12cm. de long sur 6 min. de
haut. Quelques très fortes colonies auront
DIMENSIONS DE L'ENTRÉE. de 15à25 cm. mais avec ces entrées réduites,
Elle dépend beaucoup de l'époque, de l'apiculteur devra enlever au moins une fois
4 l'WE)t)tée< de remplacement de la colonie, et durant l'hiver avec un crochet en fer les
- si lesabeilles sont hivernées au dehors ou abeilles qui seraient mortes, sans quoi les
- ;;Í8'¥8JPendant le plus fort de la miellée corps des abeilles mortes obstrueraient
l'ouverture doit avoir la même largeur que l'entrée.
le planchersi la ruche le permet et jamais Beaucoup ont l'habitude d'avoir une sorte
être moins haute que 22mlm5,dans la largeur de taquet pour fermer l'entrée laissant une
dé la ruche. ouverture de 25 m/m sur 12à 15c/m. Lorsque
L'expérience a démontré qu'une entrée ce taquet est posé il ferme suffisamment
trop réduite ne donne pas une ventilation l'entrée des ruches hivernant au dehors. On
suffisante; car alors une grande quantité l'enlève complètement pour faire sortir les
-; d'abeilles sont forcées de rester au dehors abeilles mortes laissant ainsi à l'entrée son
de la ruche où elles augmentent de jour en ouverture toute entière. Celles qui sont
jour, ne faisant rien. accumulées sont raclées, et on repose le
Quand elles ont ainsi commencé à prendre taquet.
l'habitude de se mettre en grappe, elles sont Si on s'aperçoit que la colonie a faibli, on
très sujettes à essaimer, pour ne pas parler réduit l'entrée de 3 c/m; au même moment
de tout le précieux temps perdu à une épo- on réduit les cadres au nombre d'abeilles
que de l'année où elles rapporteraient de qui peuvent raisonnablement les occuper
l'argent, en retour de tout le travail qu'elles ou les couvrir. Si elles sont contraintes de
feraient. Les fortes colonies ainsi que les tenir chaude une grande chambre, plus
colonies faibles ne doivent pas avoir des en- grande qu'elles n'ont besoin, elles périront
trées plus grandes que celles qu'elles ne par le froid.
peuvent défendre aisément. Elles doivent
être aussi réduites que possible après que la
miellée régulière est passée, sans quoi les
pillardes seraient très capables de se préci-
piter pêle-mêle et de déborder les gardes de
la petite colonie, les dépouillant des
maigres provisions qu'elles pourraient
avoir, (voir PILLAGE).
Un nucléi de deux cadres, devra donc
avoir une entrée qui ne puisse laisser passer
que 2 ou 3 abeilles à la fois pendant la saison
du pillage. Lorsque la flore reparaît, on peut
l'agrandir mais on doit la réduire aussitôt ENTRÉECONVENABLEMENTRÉDUITE
qu'elle faiblit. POURL'HIVER.
Lorsqu'arrivent les temps plus froids, on
réduira les entrées de toutes les colonies Si un temps frais ou froid survient subite-
faibles ou fortes, et on les conservera ainsi ment le printemps suivantaprès une période
toute la durée de l'hiver si elles le passent de chaleur pendant laquelle les abeilles ont
dehors. On dit souvent qu'on doit laisser déjà commencé l'élevage d'une grande quan-
toute l'entrée mais l'expérience a montré tité de couvain,celui-ci est exposé à êtreper-
que c'était une erreur sérieuse. Il n'y a pas du si l'on ne réduit pas à temps et tempo-
plus de raison pour que les abeilles aient rairement l'entrée de la ruche. M.W. L. Cog-
leur entrée toute grande ouverte au milieu gshall, de_West Groton, N. Y. le plus grand
ENTRÉE DES RUCHES. 84 ÉPILOBE.
apiculteur du monde, possesseur d'un peu il est facile d'introduire dans l'ouverture un
plus de 3000 ruches, recommande à cette petit morceau de bois de 10 m/md'épaisseur
occasionde réduire l'entréeavec de la sciure et de la longueur suffisante pour la réduire
de bois. Il la transporte dans un seau, et à la dimension désirée.
comme il se promène entre les rangées de
ses ruches il en met une poignée çà et là sur ENTRÉESPOURL'HIVERNAGE
EN LIEUCLOS.
le devant de chaque ruche. L'entassement
de la sciure confine la chaleur du groupe- Lorsque les abeilles hivernent en lieu clos
ou en cave. elles doivent avoir la plus
ment, sauvant ainsi les abeilles et le couvain.
Quand la chaleur revient. les abeilles grande entrée possible, la plus large est la
meilleure. Certains enlèvent les planchers
repoussent elles-mêmes facilement la sciure
désormais inutile, sans aucune perte de complètement laissant le fond ouvert, d'au-
tres conservent le plancher mais enlèvent
temps ou d'efforts de la part de l'apiculteur. le toit. Le problème est de conserver assez
On peutemployeravec avantage cette même
de fraîcheur aux abeilles. Si dans la cave la
méthodeen hiver pendant unepériorle exces-
sivement froide. Aussitôt que la chaleur température ne descend pas au-dessous de
revient les abeilles repoussent en arrière 7 ou 8 degrés centigrades et est sujette à
la sciure qui fait obstruction. monter à 16 degrés, on doit enlever les
couvercles et les remplacer par une couver-
turc mince; mais si le mercure descend à
4 degrés, il y a danger de dyssenterie. Il
arrive alors que les entrées sont obstruées
par les corps des abeilles mortes et des
mourantes et l'apiculteur devra les en re-
tirer trois ou quatre fois durant l'hiver. Il
sera préférable de se garantir d'une telle
inutilité en plaçant un petit poêle dans la
cave, apportant la chaleur suffisante si la
température descend au-dessous de 7 degrés.
Si l'on craint que les abeilles n'amènent
quelques troubles, il sera bon de clouer une
toile métallique sur l'encrée suffisamment
large pour laisser passer les abeilles mais
maintenir les rôdeurs au dehors.
CHAMPD'ÉPILOBE(DE LA BEE-KEEPERS'REVIEW).
-assorties qu'elle en fournit chaque année, tar. Mais cette situation ne peut certai-
tout de suite après le trèfle et le tilleul nement durer longtemps: car quand on
d'Amérique, et sa floraison qui dure à peut produire n'importe où de 100 à i25
de Juillet jusqu'aux gelées, font de livres de miel en rayons par colonie, lés
- partir
cette plante une des plus précieuses mel- champs Inoccupés sont bientôt envahis par
- les apiculteurs à la même façon dont les
Jlfères connues. Malheureusement elle croit
presque exclusivement dans les régions chercheurs d'or ont fondu sur le Klondikpr
pù les incendies de forêts se produisent. Nous sommes redevables de la belle gra-
;Mals peureusement les apiculteurs établis vure qui accompagne cët article à' l'qbHr
ESPACEMENT DES CADRES. 86 ESPACEMENT DES CADRES.
rée comme indication de la fièvre d'cssai- donner aux abeilles une section ou deux
mage. construites en partie, comme nous l'avons
Beaucoup pensent que quand les abeilles déjà expliqué sous le titre: MIELEN RAYONS.
sont suspendues en grappe à l'extérieur de Nous élargirions en même temps l'entrée.
la ruche c'est un signe qu'elles vont essai- Si vous n'employez pas le support Danzen-
mer. Ceci peut être vrai dans une certaine backer décrit au chapitre ENTRÉES,placez la
mesure, mais ce n'est nullement l'indication ruche sur quatre petites cales de 0,022
que l'essaimage se produira tout de suite. d'épaisseur. Il y aura ainsi un espace libre
Nous avons vu une colonie, appartenant à tout autour de la ruche, mais ce ne sera pas
un voisin, se suspendre en lon-
gues grappes pendant près d'un
mois avant que les abeilles ne
soient sorties. Sa nouvelle ruche
était toute prête, et il restait
chez lui surveillant l'essaim jour
par jour, jusqu'à ce que le trèfle
et le tilleul furent presque dé-
fleuris; enfin, les abeilles lan-
cèrent un essaim vraiment gros,
superbe.
NEJAMAISLAISSERLESABEILLES
SE SUSPENDRE EN GRAPPE
A L'EXTÉRIEURDELARUCHE.
Cet essaim s'était groupé à
l'extérieur de la ruche pendant
la forte miellée de la saison; et
comme ce n'est pas une chose
extraordinaire devoir une colo-
nie emmagasiner 10 livres de
provisions par jour au fort de la
saison, on pouvait par cette inac-
tion des abeilles avoir perdu
100 livres de miel, puisque l'es-
saim était très fort et très beau.
Nous pensons que les abeilles
auraient pu facilement emmaga-
siner pareille quantité si elles
avaient travaillé, mais il n'est
nullement certain qu'on aurait
pu les décider à travailler com-
me elles l'ont fait après avoir
essaimé et qu'on les eut mises
dans une nouvelle ruche. En
deux ou trois semaines après
leur installation, si nous avons
bonne mémoire, elles emplirent
leur ruche et donnèrent 25 li- COMMENT TROUVEZ-VOUS MA PRISE? ,,
vres de miel de surplus. Que
faire avec de telles abeilles?
Ce groupement des abeilles au dehors peut un mal. Si la cause première qui porte les
avoir pour cause le manque de place; dans abeilles à se grouper à l'extérieur est le
ce cas il est évident qu'une hausse d'extrac- manque de ventilation, oula trop grande
tion ou de miel en rayons devra être placée chaleur, ce soulèvement de la ruche déter-
sur la ruche; car si les abeilles prennent minera les abeilles à rentrer, et peut-être
l'habitude de flâner ainsi il pourra devenir les empêchera d'essaimer. Voir: ENTRÉES,
très difficile de les décider à monter dans et aussi MIELEN RAYONS,pour plus amples
les hausses. En ce cas nous conseillerions de détails.
ESSAIMAGE. 90 ESSAIMAGE.
PRÉPARATIFSD'ESSAIMAGE,
A FAIRE un rayon de couvain à mettre dans la ruche
PARL'APICULTEUR. fraîche pour empêcher le nouvel essaim de
Tout apiculteur, n'eut-il qu'une paire de déguerpir. Tout cela prend du temps,et plus
d'un essaim s'estenfui tandis qu'on préparait
ruches, doit faire certains préparatifs pour
recueillir les essaims; car, même lorsque la ruche propre aie recevoir. SI vous avez
la division (voir NUCLÉUS) est pratiquée, et la précaution de couper les ailes de vos rei-
qu'on met le plus grand soin à prévenir nes comme nous vous l'avons conseillé, Il
vous faudra avoir des cages à reines sous la
l'essaimage naturel, Il y a toujours quelque
chance de voir sortir des essaims au moment main, qui vous permettent de vous emparer
où on s'y attend le moins. La première chose de celles-ci au premier avertissement, car Il
à faire, et ce avant la saison des essaimages, est des moments où il vous faut agir avec
c'est de couper les ailes de toutes les reines presque autant de rapidité que sile feu était
et d'avoir des ruches vides toutes prêtes. à la maison, et Il vaut mieux dans ces cas-là
Des rayons disponibles seront préparés dans ne pas s'ennuyer à courir après tout ce dont
le laboratoire de façon à les avoir à on a besoin.
la portée à tout moment. Il est bon aussi
d'avoir quelques ruches sur lesquels on PIÈGE A REINE DE MILLER.
puisse prendre au besoin sans beaucoup de Le meilleur piège à reine, ou plutôt la
peine un rayon de larves non operculées; meilleure cage pour retenir ou enfermer la
c'est-à-dire, qu'il vous faut noter soigneuse reine pendant la saison de l'essaimage, est la
ment la ruche à laquelle vous devez aller, cage d'introduction de Miller qu'on verra
au cas où vous aurez besoin d'un rayon de représentée au chapitre INTRODUCTION. —
cette sorte dans un moment de presse. Les Supposant qu'un essaim vient de sortir
abeilles essaiment souvent le dimanche, et et que votre reine à ailes rognées sautille
comme nous ne voulons pas les manipuler devant l'entrée de la ruche: votre femme
le jour du sabbat, plus qu'il n'est absolu- ou votre aide, éprouvant quelque hésitation
ment nécessaire, il importe que nous soyions à prendre par les ailes soyeuses un objet si
prêts à tout moment à recueillir un essaim, frêle, peut prendre une cage de cette espèce
s'il en sort, avec le moins de peine'possible. et en placer l'ouverture juste au-dessus de
l'insecte. La reine se trouvant ainsi confinée,
ne tarde pas à grimper dans la cage, on
Insère alors la petite cheville de bois en
place et on peut mettre la reine captive au
milieu des abeilles voltigeantes, puis en-
rucher l'essaim comme Il est dit ci-après.
— La cage dont il est question peut aussi
servir à l'Introduction des reines. ( Voir
INTRODUCTION. )
est capturé on peut saisir le récipient par épaisses. Au bout de deux ou trois minu-
l'anneau de la pointe et le chavirer pour tes le reste des abeilles est posé sur lé
plonger les abeilles dans la ruche qui leur a côté de l'appareil. A cette phase de l'opéra-
été préparée. tion l'apiculteur revient, rabat les deux
LaFig. 1. représente les récipients ou pieds courts contre la perche, saisit celle-
cages en toile métallique; la Fig. 2. le cueil- ci à son centre de gravité (voyez Fig. 1.).
le-essaim en position recevant les abeilles à et se rend à la ruche qu'il a préparée
mesure qu'elles se groupent à l'extérieur de d'avance. La fourche métallique est en acier,
elle est légère et flexible. La marche de l'api-
culteur ne cause donc aucune secousse
capable de jeter les abeilles hors de la cage.
Un des traits principaux de l'agencement
de l'appareil Manum est que le récipients
peut être réglé dans presque toutes les po-
sitions à une hauteur de 2 à 10 pieds au-des-
sus du sol. Il suffit de déployer les jambes de
support du trépied, de les fixer au sol, et
de laisser le tout en place. En attendant, si
la ruche n'est pas préparée, l'apiculteur a
tout le temps voulu pour la disposer. Après
quoi il peut retourner à l'essaim actuelle-
ment en grappe. La plupart des cueille-es-
saims demandent à être tenus en l'air jus-
qu'à ce que l'essaim soit capturé. C'est une
ennuyeuse corvée que de tenir une perche
à bras tendus et le nez en l'air. Si l'essaim
se groupe très haut un autre agencement
quelconque serait peut-être plus pratique
que celui de Manum ; mais pour les arbustes
ATTRAPEESSAIMS MANUM ,, peu élevés il convient parfaitement. L'autre
trait spécial de ce cueille-essaim est que,
laçage; la Fig. 3. montre le récipient ouvert. après que vous vous êtes emparés de la 1/2
Aussitôt que la grappe en formation est à ou des 2/3 des abeilles dans la cage, elles ne
moitié ou tout-à-fait complétée, soulevez le peuvent s'échapper et retourner 4 leur
récipient à la hauteur du cône formé par les premier point d'attache.
abeilles et entourez-les en. Un aide, s'il y en
a, donne une secousse à la branche de LE CROCHET POURCUEILLIRLESESSAIMS.
façon à détacher les abeilles dans le réci-
Avec la plupart des cueille-essaims repré-
pient. Au cas où personne ne serait là pour
donner de l'aide, un mouvement glissant sentés ici, on peut employer parfois avec
ce que nous appellerons un
précipitera la grappe dans l'appareil qu'on grand avantage
abaisse alors vivement. Pendant cette ma- crochet à enrucher. C'est tout simplement
un crochet de fer, assez large pour entourer
nœuvre, l'appareil descendant contre les
une branche ordinaire sur laquelle l'essàim
branches, celles-ci relèvent le couvercle de
toile métallique qui se ferme avec fracas. se pose, fixé au bout d'une longue perche,
Au cas où il ne se serait pas fermé, l'api- ressemblant ainsi quelque peu pour cela à
culteur avance et le ferme lui-même. Lamoi- une houlette de berger. On glisse un cueille-
tié ou les deux tiers des abeilles sont essaim sous la grappe d'abeilles, on passe
généralement captives. Selon toute proba- le crochet par-dessous, on l'accroche à la
bilité la reine l'est aussi. Comme les abeilles branche sur laquelle l'essaim est groupé,
ne peuvent sortir, celles qui voltigent puis, par une ou deux fortes seoousses on
encore en l'air se groupent sans tarder fait tomber les abeilles dans le récipient,
ou boîte, suivant le cas.
beaucoup sur la toile métallique, environ- panier, poche
nant la majorité de leurs compagnes de
l'intérieur. Pour rendre l'opération plus ECHELLEPOURLA CAPTUREDESESSAIMS.
expéditive, le trépied est mis en place, Ordinairement les essaims se posent à une,
et le cueille-essaim reste suspendu en l'air assez faible
hauteur, de sorte qu'avec les
comme le montre la Fig. 3., juste à l'endroit appareils
précédemment décrits, on les at-
où les abeilles volent en masses plus teint
facilement. Mais parfois ils s'établlsr
ESSAIMAGE. 94 ESSAIMAGE.
sent sur des branches très élevées. C'est POMPE-SERINGUE D'ARROSAGE,
alors qu'on fait usage d'une échelle. SI elle POURARRÊTERLESESSAIMSDANSLEURVOL.
n'arrive pas jusqu'à l'essaim, elle conduit du Un des instruments les plus utiles pour
moins le grimpeur dans les hautes branches,
de sorte qu'en passant de l'une à l'autre, il l'apiculteur, pendant la saison de l'essai-
mage, est une bonne pompe-seringue à
peut finir par atteindre aux abeilles. Mais il main. Par ce moyen, on peut faire qu'un
est difficile d'appuyer une échelle ordinaire essaim d'abeilles accompagné d'une reine
contre un arbre de façon à grimper avec
qui autrement tournerait en cercles dans
sécurité, en raison de l'inégalité des bran- l'air pendant 15 ou 20 minutes, se forme en
ches. Un Bohémien, nommé R. Strimpl, de un groupe habituellement au bout de 2 à 5
Seltzschau, Bohême, nous a envoyé le cro- minutes. Nous ne saurions dire si c'est que
quis d'une échelle dont on peut loger l'ex- les petites gouttelettes d'eau mouillant les
trémité supérieure avec solidité contre une ailes des abeilles, gênent ainsi leur vol, ou
branche élevée. La figure ci-dessous donne si elles font croire à celles-ci qu'il pleut, et
le principe de son application.
que par conséquent elles n'ont rien de
mieux à faire que de se poser; mais ce qui
est certain, c'est que cette pluie artificielle
produit un effet instantané. De cette façon
une personne peu expérimentée même
pourra non seulement faire poser les abeil-
les, mais les contraindra à se grouper sur un
point facilement accessible aux appareils
ordinaires de capture précédemment dé-
crits. Il peut arriver que l'essaim se dirige
vers la cime d'un grand arbre. Avec la
pompenous les délogeons et les amenonsà
s'établir sur une branche basse. Même
quand un essaim est posé à 20 ou 30 pieds
du sol, en dirigeant le bec d'arrosage et en
envoyant l'eau directement sur la grappe,
nous pouvons parfois déloger les abeilles,
les forcer de reprendre leur vol, et finale-
ment le conduire vers un point mieux à
notre portée. De plus, plusieurs essaims
pouvant sortir simultanément, quelques-
uns d'entre eux ont chance de se grouper
en même temps: Par un emploi opportun
ÉCHELLEA ESSAIMDE STRIMPL. de la pompe chaque essaim peut être tenu
isolé en dirigeant le jet de façon à ce que les
ailes des traînardes des divers essaims soient
Les deux bras latéraux du bas, ou four- également trempées. Très souvent un es-
ches, empêchent l'échelle de tourner sur saim sur le point de s'enfuir peut être
elle-même; on observera que cette échelle ramené et forcé à se poser; de fait pendant
se termine en une simple perche, qui peut l'été de 1889 nos domestiques conduisaient
être très aisément appuyée dans une bran- un essaim comme ils auraient amené un
che fourchue, ce qu'on ne pourrait faire troupeau. Il est très ennuyeux et très regret-
avec une échelle à deux montants. Les trois table de voir un essaim passer de notre
pieds du bas de l'appareil pointus à leur propriété dans celle du voisin. Durant l'été
extrémité, sont enfoncés solidement dans le de 1889, nous eûmes une semaine 8 ou 10
sol; et l'appui bien choisi de l'extrémité essaims qui sortaient chaque jour, et sauf en
supérieure dans la fourche d'une branche, un cas ou deux ils ne purent quitter le
fait de l'échelle ainsi disposée un excellent voisinage immédiat du rucher; sans le
moyen d'ascension. En outre de cela cette secours de la pompe, selon toute probabilité,
échelle est très légère. Mais il est désirable nous aurions eu à les pourchasser au loin,
d'empêcher les abeilles de se grouper au- sans compter que nous aurions eu à grim-
delà de notre portée — du moins de se poser per à leur poursuite sur de hauts arbres (*).
sur des branches trop élevées. Le moyen ailes des reines
suivant devient indispensable, surtout lors- (*) Nousne rognionspas alorsles
commenousle faisonsaujourd'hui.Nousnoustrouvons
que Les ailes des reines n'ont pas été rognées. actuellement -deeette chasse.
-dispensés
ESSAIMAGE. 95 ESSAIMAGE.
Dès qu'un essatIl commence à se poser en n'a pas encore été fait, puis on porte la cage
un lieu convenable, cessez de faire marcher contenant les abeilles et on les introduit
la pompe dans cette direction. Ecartez-vous, dans la ruche, on replace ce chapiteau et
conduisez seulement les traînards vers ce l'essaim est pris sans avoir pu se réunir
point, mais faites bien attention de ne plus dans l'air, sans même avoir eu la moindre
lancer d'eau là où les abeilles se forment en chance de se répandre dans le voisinage, et
grappe. Règle générale, deux ou trois pe- peut-être de se percher sur une branche
tites grappes se formeront à la fois. Serin- d'arbre à quarante pieds au-dessus du sol!
guez celles qui vous offrent moins de Mais il faut bien se mettre dans l'esprit que
confiance et continuez ainsi jusqu'à ce le piège à essaims n'est seulement utile que
qu'elles aient abondonnéleurpoint d'attache. quand l'apiculteur est présent, juste au
Durant la saison d'essaimage, c'est une moment où les abeilles commencent à sortir.
bonne méthode de garder plusieurs barils
ENRUCHAGE AUTOMATIQUE D'ESSAIMS.
d'eau, aux alentours du rucher afin d'en avoir
constamment sous la main. Si vous courez Depuis bon nombre d'années, les apicul-
à la pompe chaque fois que vous avez besoin teurs d'un esprit inventif ont fait un grand
d'un seau d'eau, un essaim pourra vous effort pour trouver un agencement capable
échapper, ou aller se grouper à la cime d'un d'enrucher automatiquement les essaims en
grand arbre. l'absence de l'apiculteur ou de son aide; et
PIÈGESPOURESSAIMS. depuis que les ruchers annexes ont pris une
telle importance dans les endroits où la pro-
C'est tout simplement une grande cage duction du miel est menée sur une très
en toile métallique, en forme de boite grande échelle, un appareil quelconque
rectangulaire d'environ 3 à 4 pieds de haut, capable d'enrucher automatiquementl les
sur 0.30 ou 0.37 carrés. Un bout de la cage essaims, ou qui fasse le travail aussi bien
est ouvert et disposé de façon à s'adapter que si l'apiculteur lui-même était présent —
sur le devant d'une ruche ordinaire. est une chose des plus souhaitables. Un grand
nombre de projets ont été présentés mais
on a reconnu que la plupart d'entre eux
étaient plus ou moins erronés.
Dans l'idée générale il fallait que le plan
conçu comportât une ruche vide placée
près de celle d'où l'on comptait voir sortir
un essaim, Cette ruche vide peutse trouver
côte à côte, ou devant, ou en-dessous de
l'autre. Dans le premier cas des garde-
entrées sont posés devant chacune des
ruches, et un conduit en toile métallique ou
en zinc perforé met en communication les
ATTRAPE-ESSAIM.
Il arrive très souvent quel'apiculteur soit
présent juste au moment où l'essaim quitte
l'entrée de la ruche comme un feu roulant;
s'il a alors un de ces attrape-essaims sous la
METTEUREN RUCHEAUTOMATIQUE
D'ALLEY.
main, il se contente d'en attacher l'ouver-
ture devant l'entrée de la ruche, les abeilles garde-entrées l'un avec l'autre. Lorsque
émigrantes montent ainsi pêle-mêle au l'essaim sort, la reine se trouve empêchée
sommet de la cage, et s'y trouvent captives. de le suivre par le métal perforé. Elle longe
Si l'apiculteur réussit à recueillir les 2/3 le garde-entrée jusqu'à ce qu'elle rencontre
des abeilles, le reste se posera par lui-même le conduit qui communique au garde-entrée
à l'extérieur de l'appareil. La cage est pla- de l'autre ruche. Dans ce tube elle se bute
cée aussi près que possible de la porte de contre un chasse-abeilles au cône de toile
sortie des abeilles, l'ouverture en bas. Pen- métallique. Elle passe par ce cône; mais
dant ce temps on prépare la ruche, si cela devant l'impossibilité de revenir par cette
ESSAIMAGE. 96 ESSAIMAGE.
voie, elle est forcée de pénétrer dans le ces rayons commencent à appeler leurs
garde-entrée de l'autre ruche. Les abeilles compagnes. Aussitôt que quelques-unes
sitôt qu'elles découvrent que la reine n'est d'entre ces dernières ont découvert l'entrée
pas avec elles, reviennent précipitamment à de la ruche, elles font connaître aux autres
leur ancien support; une partie d'entre elles la découverte qu'elles ont.faite d'un asile
découvrent la reine devant la nouvelle
ruche; mais l'autre partie, très importante,
ne la retrouvant pas entrent naturellement
dans l'ancienne demeure. Celles qui sont
avec la reine élisent domicile" dansla nou-
velle ruche. Mais le plan ne réussit pas com-
plètement. parce que l'essaim n'est capturé
qu'à moitié dans une autre ruche.
Nous avons essayé de toutes ces méthodes
assez largement, mais, tout bien considéré,
celle qui consiste à recueillir les essaims on
ruche au moyen de récourtage des ailes de
la reine est le moins coûteux et le plus pra-
tique; il vaut encore mieux cependant
réunir l'essaim devant la ruche, ainsi que
nous l'avons précédemment, expliqué.
COMMENT ONMET LESESSAIMSEN RUCHK
SANSAPPAREILSSPECIAUX.
Si l'apiculteur habite une localité où il n'y
a pas de grands arbres, mais seulement des
arbrisseaux,ou tout au plus des petits arbres
fruitiers; ou mieux encore si les ailes de
toutes les reines ont été coupées, les instru-
ments spéciaux que nous avons déjà décrits
ne seront pas absolument nécessaires, pas
commodes même, peut-être si nous eu ex-
ceptons l'appareil de Manum. Notre propre
rucher, représenté en même temps que MISEEN RUCHEBIFFICLLE
quelques autres donnés dans l'lntroductiull. (DU BRITISHBEE JOURNAL»)•
n'a pas, vous le remarquerez, d'arbres aux
alentours des ruches. En bas donc, il y a seu- par un battement d'ailes particulier. Une
lement quelques lignes de buissons toujours toile-cirée peut être placée àu-dessus de
verts. Il n'y a donc absolument pas place l'essaim. Puis avec une poignée d'herbe on
pour que les abeilles aillent se former en balaye les abeilles du passage afin de pou-
grappes dans le voisinage immédiat du voir fermer le toit sans les écraser. On
rucher, si ce n'est sur ces arbrisseaux de laisse alors la ruche au même endroit jusqu'à
bordure ou sur l'un des ceps de vigne qui ce que toutes les abeilles y soient entrées,
se trouvent dans le rucher même. Nos mais avant qu'elles aient eu le temps de
essaims se groupent rarement ailleurs s'habituer à cet emplacement provisoire,
que là. Si un essaim se pose en l'un ou on les transporte à leur poste définitif dans
l'autre de ces deux endroits, nous choisis- le rucher.
sons un rayon de couvain non operculé Vous n'apprécierez guère l'absence des
dont l'usage, en ce cas, a été déjà exposé. grands arbres et la présence des arbris-
Comme l'essaim est rarement à plus de 4 seaux que quand vous aurez eu un rucher
ou 5 pieds au-dessus du sol, ce rayon est ainsi conditionné. L'essaimage n'inspire
doucement glissé au milieu des abeilles. pas alors à l'apiculteur les craintes qu'il fait
La très grande majorité de celles-ci s'y éprouver quand les essaims ont possibilité
loge très vite. Ce rayon avec les abeilles d'aller se poser dans des endroits élevés.
qu'il porte, est alors placé dans une ruche La méthode que nous venons de décrire
préparée du côté de l'ombre projetée par s'applique surtout quand les ailes des reines
les arbrisseaux toujours verts ou la vigne, ne sont pas rognées, soit que nous ne vou-
en compagnie de 3 ou 4 autres. lions pas nuire à leurs belles proportions,
Les abeilles qui se sont déjà groupées sur soit que nous ayions affaire à une jeune
ESSAIMAGE. 97 ESSAIMAGE.
reine. Mais beaucoup d'apiculteurs pré- qu'on aille le chercher; mais comment le
fèrent écourter les ailes de leurs reines. rapportera-t-on chez soit en perdant le
Nous pouvons dire peut-être que la majorité moins de temps possible quand les abeilles
agit ainsi, parce que cela dispense de l'em- sont au rucher dans la fièvre de l'essai-
ploi d'instruments coûteux, de grimper mage? Chez nous, nous avons pris l'habitude
dans les arbres, et pour beaucoup d'empê- d'envoyer un de nos hommes de l'apier sur
cher les essaims de se réunir. une bicyclette, et pourvu d'un sac de
grosse toile, d'un sécateur et d'un enfer-
COMMENT RAPPORTERCHEZSOI UN ESSAIMmoir, le tout attaché au cycliste. La bicy-
CAPTURÉ A PRÈSD'UNMILLEDEL'APIER. clette lui
permet de faire vite le trajet, et
Un essaims'échappe quelquefois, et on le à son arrivée il glisse tranquillement son
suit à la trace jusqu'à une distance de près sac autour de l'essaim d'abeilles, si ce der-
d'un mille 'de l'apier. D'autres fois un fer- nier est fixé à une branche, puis il lie son
TRANSPORTEMENT
A BICYCLETTE
D'UNESSAIMGAPTURE.
mler voisin vient avertir qu'un essaim est sac. A l'aide du sécateur 11coupe la branche,
suspendu à l'un de ses arbres et que, si suspend le sac et son contenu à son guidon,
l'apiculteur veut venir s'en emparer, il le ou bien ille porte d'une main tandis que de
peut. Un bon essaim vaut toujours la peine l'autre il guide sa machine,
6
ESSAIMAGE. 98 ESSAIMAGE.
de rayons ou de fondations de cire gaufrée sur la nouvelle ruche; puis la colonie mère
tendent à prévenir si ce n'est à décourager est portée soit sur un nouvel emplacement,
tout afait l'essaimage: pour d'autres raisons, ou bien on la laisse à côté de la nouvelle
d'autres apiculteurs semblent préférer les ruche avec l'entrée orientée dans le même
ruches de petites dimensions, telles que la sens. Dans l'un ou l'autre cas l'entrée sera
Langstroth. Voir la ruche Dadant, au mot réduite.
RUCHES. Le secouage ou le brossage des abeilles
en face de la nouvelle entrée, les forçant
DE LA SUPPRESSIONDE L'ESSAIMAGE PARLE à y pénétrer précipitamment, leur donne
SECOUAGE OU LE BROSSAGE DESABEILLES, apparemment l'impression qu'elles ont es-
QUAND ON CHERCHEA PRODUIRE saimé. Si le travail est déjà commencé
DU MIEL EN RAYONS. dans la hausse, les abeilles s'y remettront
et s'empresseront d'y porter le miel. En
Le contrôle à exercer sur l'essaimage, certains cas il sera utile d'employer le
quand on travaille à obtenir du miel extrait, zinc perforé entre la hausse et le nid à
spécialement si l'on fait usage de grandes couvain pour retenir la reine en bas.
ruches (ou de petites ruches avec une ou Ce procédé sera bienacceuilli, spéciale-
deux hausses), est relativement facile; mais ment par ceux qui habitent des localités
si on se propose de poursuivre la production où la saison est courte et la miellée rapide,
du miel en rayons et qu'on soit contraint et sans doute il permettra à beaucoup qui
d'employer de petites chambres à couvain n'obtiennent pas du tout du miel en rayon,
par suite du peu de durée de la saison dans de s'assurer une forte récolte.
la localité qu'on habite, la solution du pro- On pourra demander: Que fait-on de la
blème n'est pas aussi aisée à trouver. Mais ruche mère et de tout son couvain? » Si on
en Allemagne, et dernièrement en Amé- la laisseà côté de l'autre, le couvain àjnasure
rique, un procédé qui semble devoir nous qu'il sort des cellules est secoué, à son tour
donner satisfaction a été mis en vogue. En devant la nouvelle ruche, de façon à ce que,
tous cas ceux qui l'ont essayé sont très à la dernière expulsion, toutes lés abeilles
enthousiastes dans leurs éloges, et pré- qui seraient nées dans la colonie originaire
tendent que, pour eux du moins, la question soient données à l'essaim brossé, -après
douteuse est résolue pour l'avenir. En résu- quoi la ruche elle même est emportée vide.
mé le procédé est celui-ci : Sous ce rapport, un essaim brossé ou
Après que la miellée a commencé, peut- secoué v, comme disent quelques-uns,
être 3 ou 4 jours avant (pas plus tôt *) qu'on assurera plus de miel en rayons qu'un
puisse s'attendre à voir la colonie envoyer essaim naturel, parce qu'il a la force
un essaim, la ruche est portée à côté de son additionnelle des abeilles nouvellement
support, et une ruche vide, toute pareille, écloscs.
est mise à sa place. Dans cette ruche sont Bien que cette méthode de forcer l'essai-
placés dr-s cadres ayant des amorces de fon- mage avant le temps au gré de l'apiculteur
dation, ou des cadres de fondations entières donné généralement satisfaction à ceux-ci,
de cire gaufrée, mais de préférence des certains d'entre eux ne parviennent pas à en
amorces. Mais si les uns ou les autres res- tirer profit; mais tant d'autres l'ont vantée
tent incfficaces, on pourra employer des par la voie des journaux apicoles que nous
rayons secs. Les abeilles de la colonie mère sommes convaincu que, si on s'applique à la
sont alors expulsées par tapottement ou suivre dans tous ses détails avec beaucoup
brossage devant l'entrée de la nouvelle ruche de soin, la plupart des gens réussiront très
établie sur l'ancien support. Quelques per- bien avec elle.
sonnes vont jusqu'à brosser toutesles abeilles
hors dela ruche primitive, ce qu'on ne peut SUPPRESSIONDEL'ESSAIMAGE PAR L'EMPLOI
faire que si le temps est chaud et les nuits DE L'EXTRACTEUR.
tièdes, car le couvain naissant séra bientôt à
même de soigner le couvain à naître. Les Sans aucun doute, la véritable raison de
hausses de la ruche mère sont alors placées l'essaimage est que les abeilles ont rempli
toute leur ruche de miel, et que faute de
(*) Desrapportsont démontréque si l'on secoueou place elles ne peuvent travailler davantage;
si l'on brossela coloniehuit ou dix jours avant que en elles construisent des
l'essaimsorte,rien ne serafait et que les abeillesessai- conséquence
Le n e doit cellules royales, font encore d'autres pré,
meront très vraisemblablement, gecouage
être avant les abeilles et témoi- paratifs, et sont prises comme nous disons,
pas opéré que éprouvent
gnent le désird'pssatmel', 4e la fièvre d'essaimage. Or, si on leur entèvp
ESSAIMAGE. 101 ESSAIMAGE.
leur miel et qu'on leur donne plus d'espace table de miel est en vogue peut-être depuis
avant qu'elles aient commencé à se sentir des siècles. Si la pièce est petite et parfai-
à l'étroit, elles seront rarement saisies partement obscure, que la ruche soit placée à
cette fièvre d'essaimage. Ill. On peut leur quelques pieds en arrière de l'entrée pra-
donner l'espace voulu en retirant des rayons tiquée dans le mur, les abeilles essaimeront
garnis de miel operculé et en les remplaçant rarement. On soustrait généralement un ou
par des rayons secs ou des cadres de fonda- plusieurs côtés de la ruche et les abeilles
tions, ou bien en extrayant le miel. Ce construisent leurs rayons à l'extérieur de
dernier moyen est, croyons-nous, le plus leur demeure, ou contre les murs de la
efficace puisque le miel peut être enlevé pièce, ou leur propriétaire peut aller avec
presque jusqu'à la dernière goutte par l'ex- son couteau, son assiette et son enfumoir,
traction. Nous l'extrayons des rayons à en couper un fragment pour la table, sans
couvain aussi bien que des autres, et cela ouvrir une ruche ou sans déranger per-
— le cou-
sonne. De fait il peut considérer cette pièce
peut se faire sans dommage pour
vain si l'on fait attention de ne pas faire comme sa soute au miel, et le laisser
- manœuvrer l'extracteur trop vite pour que emmagasiné là d'une année sur l'autre si
celui qui n'est pas operculé ne soit pas rej été
cela lui plait. Quand un ami vient il peut lui
hors des cellules. Nous ne voudrions cepen- direIl voulez-vous un gâteau de miel nou-
dant faire cela que dans les cas extrêmes, veau? en voulez-vous de l'année dernière ?
quandiles abeilles refusent absolument de ou d'il y a deux ans? "Rien ne l'empêche
travailler et sont déterminées à essaimer. d'en avoir de dix ou douze ans, s'il a du goût
Le miel quise trouve autour du couvain est pour le miel très vieux. Un tel magasin ne
généralement nécessaire là, et il vaudrait serait-il pas agréable! Tout en écrivant
Il faut bien se rap-
ceci, il nous vient à l'idée qu'une réserve
mieux ne pas l'enlever.
pelër que ce moyen de prévenir l'essaimage de ce genre aménagée avec tous les per-
n'est pas infaillible, mais nous ne savons pas
fectionnements modernes, serait une chose
qu'aucun le soit en tous temps. Nous avons très-utile et très-agréable. Avec l'expé-
vu sortir un essaim le lendemain du jour où rience que nous avons acquise des ruchers
nous avions enlevé d'une ruche tout ce que en bâtiment, nous serions cependant portés
nous avions pu y prendre, mais les abeilles à croire qu'ayant tant de place les abeilles
avaient été probablement saisies de la fièvre seraientaprès disposées à flâner, à se grouper
d'essaimage avant que l'extraction ne fût dans l'ombre le long des murs de la pièce,
faite. Une autre fois les abeilles essaimèrent
au lieu d'aller à leur travail. Parlons main-
, au moment même où nous extrayions leur tenant des inconvénients.
miel. Si la ruche et le miel sont près de l'entrée
lm les abeilles essaimeront autant que dans le
RUCHESN'ESSAIMANTPAS. rucher en bâtiment. Si elle est à un mètre
Il y a quelque années on parlait couram- au plus du mur, les abeilles, ne pouvant
ment de ruches n'essaimant pas, et bon prendre leur vol dans l'obscurité, se traîne-
nombre d'inventeurs annoncèrent avoir ront toute cette distance sur leurs pattes,
obtenu le but désiré. La plupart de ces ce qui occasionnera pour elles une grande
ruches étaient brevetées, et elles ont suivi perte de temps et de force et par consé-
le même chemin que la plupart des ruches quent de miel. Si le procédé réussit, vous
brevetées, si non de toutes. Donner large- aurez chaque année une bonne récolte de
ment de la place aux abeilles tant au-dessus miel, c'est la vérité; mais vous n'aurez
du groupement que sur les côtés, fait beau- affaire tout le temps qu'aux efforts d'une
coup pour empêcher la ruchée d'essaimer ; seule et même reine. Tandis que votre miel
mais malgrétout, elle essaimera à l'occasion. augmentera, votre force de butineuses ne
Garder la ruche bien ombragée, ou proté- sera pas plus importante au bout de dix ans
ne l'était la première année. Si une
ger entièrement les parois contre les rayons qu'elle
du soleil fera aussi beaucoup pour détourner seule colonie vous suffit, c'est très-bien. La
les abeilles de l'essaimage. Une entrée large reine ne peut vivre plus de trois ou quatre
et haute a aussi quelque action. Voir ENTRÉE. ans et à son décès une autre doit être éle-
vée et fécondée. Pour une raison quelcon-
CULTUREDES ABEILLESAUXÉTAGESSUPÉ- que, nous ne savons laquelle, on perd très-
RIEURSDESMAISONSET SUR LES GRENIERS. souvent la reine dans ces greniers, et la
colonie s'éteint par suite d'orphelinage. Le
Cette méthode d'entretenir une seule pire de tout, est que les abeilles essaiment
colonie, rien que pour approvisionner la souvent et continuent l'essaimage jusqu'il
ESSAIMAGE. 102 ESSAIMAGE.
ne reste plus une seule d'entre elles; mais des ruches si attrayantes que celles en-
nous pensons qu'en ce cas, l'essaimage soit voyées en éclaireurs, choisiraient la rési-
plutôt l'exception que la règle dence et ses alentours» qui répondront le
mieux à leurs goûts puis, quand elles l'au-
LES ABEILLESCHOISISSENT-ELLES UN GITE ront préparée toutes, s'y "transporteront ».
AVANTD'ESSAIMER ? Quand ce désir se réalisera, nous auront
découvert la mise en ruche automatique.
Nous avons des preuves nombreuses
qu'elles agissent ainsi parfois; mais autant RUCHESAMORCES.
que nous en pouvons juger nous n'avons
aucun moyen de déterminer positivement Beaucoup de nos amis ont mis en pratique
si c'est ou non toujours le cas pour elles. l'idée émise ci-dessus, en disposant des
Notre opinion est que, bien qu'elles agissent ruches dans les forêts, dans les arbres et
ainsi habituellement, il ya beaucoup d'ex- ces ruches ont été, en beaucoup de cas, rapi-
ceptions. Quand un essaim d'abeilles est dement acceptées par les abeilles qui se les
atteint de la fièvre du départ attendant le sont appropriées. Nous croyons que c'est à.
bruissement d'une colonie voisine, il semble défunt Mr J.-H. Martin, que nous sommes
difficile d'admettre qu'elles puissent avoir redevables de nous avoir le premier sug-
déjà choisis leur arbre, et pris pour s'établir géré cette idée. Les ruches posées sur le
les mêmes mesures de prévoyance que le sol dans le rucher ont été bien des fois choi-
premier essaim. La preuve en a été donnée sies parles essaims, et si nous ne faisons
plusieurs fois dans nos journaux. Un de nos pas erreur, les abeilles en ce cas, sortent
voisins vit une fois des abeilles entrer dans souvent de la ruche mère et se rendent
un arbre et en ressortir, et supposant directement à ces ruches sans se former du
tout naturellement que celui-ci renfermait tout en grappe.
une colonie, allait l'abattre le jour suivant Un de pos apiculteurs de Californie, par
avec ses fils. L'arbre ne portait pas trace des ventes ou autrement, avait quelque-
d'abeilles. Tandis qu'ils étaient encore là chose comme une douzaine de ruches vides.
étonnés de cet étrange état de choses, N'ayant pas leur emploi immédiat il les em-
les fils plaisantant sans doute leur père de pila en deux groupes de six ruches chacune.
ce qu'il avait vu des abeilles là où il n'y en Chaque ruche renfermait quatre ou cinq
avait pas, merveille! un essaim apparut rayons espacés de façon à empêcher les ra-
dans l'air. Il vint à l'endroit même où l'arbre vages de la teigne. Un jour il découvrit par
aujourd'hui abattu se dressait auparavant hasard quelques abeilles qui se rendaient
et manifesta la même consternation qu'une dans l'une de ces ruches vides. En l'exa-
colonie dont la ruche aurait été déplacée. minant il vit qu'un essaim en avait pris
Après avoir volé quelques temps en cercle possession. Sa curiosité éveillée, Il se mit
les abeilles formèrent en grappe sur un à examiner quelques autres ruches vides,
arbre voisin d'où elles furent mises en ruche. et continuant ainsi il trouva jusqu'à six
11semble qu'elles avaient choisi cet arbre bons essaims, tous parfaitement logés, sans
comme demeure, et que dès la veille une aucun effort ni aucune dépense de sa part.
troupe d'entre elles étaient venues déter- Quelques jours plus tard, les autres ruches
miner, nettoyer, préparer le creux pour vides étaient envahies à leur tour par des
l'essaim, et c'était ces éclaireurs que notre essaims en fuite, errants, et quand la saison
ami avait vu à l'œuvre. Nous avons cité ce d'essaimage prit fin il se trouvait avoir 17
fait 11ya quelques années dans les Gleanings, colonies. Il faut remarquer ceci: il avait
et un grand nombre d'exemples à l'appui par hasard empilé ses ruches vide les unes
nous ont été fournis par nos lecteurs. Le sur les autres, de sorte qu'elles rappelaient
nombre d'abeilles qui vont reconnaître un quelque peu les arbres de la forêt. Contenant
gîte n'est pas grand ordinairement, mais des rayons et ayant leur entrée libre, elles
on peut les voir souvent vers l'époque des formaient un gîte attrayant pour l'essaim
essaimages rôder autour des vieilles ruches voyageur. Notre frère, Mr. M, S. Root, de
et des creux d'arbres comme si elles cher- Californie, fit une expérience semblable et
chaient quelque chose. Quelque temps après, nous croyons qu'ailleurs d'autres person-
les essaims viennent prendre possession des nes soient devenues possesseurs d'essaims
lieux, s'ils semblent devoir leur convenir, par un même procédé. En prévision de cela
et dernièrement on a émis dansles journaux, nous conseillerions d'avoir quelques ruches
à
l'espoir que nous prendrions avantage de dispersées dans un verger, par exemple
cette disposition des abeilles en leur offrant l'ombre des arbres, chacune de ses ruches
ESSAIMAGE. 103 ESSAIMAGE.
étant garnies de rayons secs, et l'entrée non fécondée, sont appelés essaims secon-
largement ouverte, toutes prêtes à recevoir daires; et tous les essaims, qui quittent la
un essaim possible. Peut-être serait-il bon ruche dans les huit ou quinze jours qui
d'avoir une ou deux ruches perchées entre suivent l'essaimage primaire, sont accom-
les branches ou dans la fourche des grands pagnés de ce genre de reine. Leur nombre
arbres. Si les rayons sont espacés de 0.050 peut varier de un à six et même d'avantage,
les uns des autres il n'y a aucun danger de suivant l'abondance de la miellée, la quan-
les voir envahir par la teigne, au cas où les tité de couvain ou de larves que contient
ruches n'auraient pas la chance de se voir la ruche, ou encore selon le temps qu'il fait;
utilisées par un essaim. mais quel qu'en soit le nombre, ils sont
toujours conduits par une des reines éle-
SONNERIEDE CLOCHES, ETC., POURFORCER vées à part dans le lot de cellules qui leur
LES ESSAIMSA SE POSER. sont réservées, et le nombre des abeilles qui
accompagnent ces reines est forcément
Au temps des vieilles ruches faites-d'une moindre à chaque fois. Il arrive fréquem-
caisse, la sonnerie des cloches et les bruits ment que le dernier ne contient pas plus
obtenu en tapant sur des casseroles étaients d'une pinte d'abeilles, et si on le mettait en
considérés comme une chose essentielle ruche suivant l'ancienne méthode, il n'au-
pour engager un essaim à se poser. Ceux rait presque aucune utilité dans la plupart
qui se livraient à ces coutumes du vieux des cas et pourtant, si on fournit à ce petit
temps Ignoraient probablement que les nombre d'abeilles des rayons déjà bâtis et
abeilles se groupent presque invariablement remplis de miel, que tout apiculteur éclairé
avant de s'envoler d'une manière définitive, tient toujours en réserve, on peut en faire
qu'on fasse du bruit ou non; mais parce la meilleure des colonies, parce qu'elle a à
qu'elles s'étaient posées sur un arbre après sa tête de jeunes reines vigoureuses, et
chaque battement de casseroles, on en a elles ont souvent autant de valeur l'année
déduit que ces battements de casseroles suivante que n'importe quelle autre colonie
étaient absolument indispensables. du rucher.
A un moment on a cru que cette ancienne
Les essaimages secondaires donnent lieu
coutume n'était qu'un reste de vieille à un fait assez amusant. Lorsque les abeilles
superstition; maison sait aujourd'hui qu'un ont décidé de ne plus
ancien roi d'Angleterre avait proclamé un sent essaimer, elles chas-
de la ruche toutes les reines nouvelle-
édit disant, que chaque fois qu'un essaim
ment ou leur permettent peut-être,
sortirait, son propriétaire devrait sonner de se écloses, au dernier
les cloches, tambouriner sur des casseroles joindre essaim; de sorte
durant la saison
ou des chaudrons pour avertir que ses que presque chaque jour,
nous recevons des lettres
abeilles étaient parties, et empêcher ainsi des essaimages,
de novices en apiculture nous relatant la
qu'un autre les réclamât. Ce qui n'était fait découverte
autrefois que pour obéir à une ancienne loi, étonnante, qu'ils ont faite de
s'est perpétué dans un but tout différent de trois, quatre, ou même d'une demi-douzaine
de reines dans un seul essaim. Une fois, un
générations en générations, au point d'en ami
avoir perdu le sens qu'on lui attribuait au qui ne pesait pas moins de 200, grimpa
au sommet d'un pommier par une chaudejour-
début.
Mais quelques personnes soutiendront née dejuillet pour s'emparer d'un très petit
qu'il est nécessaire de faire du tapage pour essaim tertiaire. Bientôt il redescendit, sans
étouffer le bruit que fait la reine en volant, prendre la hâte de souffler, pour nous racon-
et empêcher les abeilles de la suivre. Il est ter que l'essaim était uniquement composé
très probable que les abeilles ne la suivent de reines; et comme preuve il' nous en rap-
pas, bien qu'elle s'assurent si elle est au portait deux ou trois dans sa main fermée.
milieu d'elles. Tout le monde sait bien que Il y a quelques années, les essaimages
des éclaireurs sont très souvent envoyés en secondaires étaient considérés comme une
avant pour trouver un gîte; et ce sont ces sorte de mal nécessaire qu'il fallait tolérer
abeilles qui. selon toute probabilité, guident parce qu'on ne pouvait y obvier; mais
l'essaim dans sa course. La reine suit tout aujourd'hui ils ne sont admis dans aucun
simplement. rucher bien conduit. La tactique est bonne
de permettre un essaimage — le premier;
ESSAIMAGES SECONDAIRES. — Pour mais ensuite tous les autres doivent être
les définir, nous dirons que tous les essaims réprimés. On peut prévenir un essaimage
qui sortent, ayant à leur tête une jeune reine secondaire en supprimant de la ruehe toutes
ESSAIMAGE. 104 ÉTAT DES RUCHES(REGISTRE POUR L').
les cellules de reines, sauf une; mais cet tir maîtresse de la ruche, détruire les autres
usage a ses inconvénients. dont le premier cellules; ou si elle ne le fait pas, et que les
est, qu'on ne peut être assuré de n'en avoir autres larves éclosent à leur tour, elle peut
laissé qu'une seule. Si deux cellules sont lutter contre elle pour conserver sa sou-
demeurées, l'occupante de l'une d'entre veraineté.
elles peut toujours, lorsqu'elle éclôt, pro-
voquer la sortie d'un essaim; et l'on peut MÉTHODEDE HEDDONPOURPRÉVENIR
dire, en vérité, que tant qu'il ya des larves LES ESSAIMAGES
SECONDAIRES.
de reines à éclore on a à craindre un, trois,
Une autre méthode mise en pratique par
quatre et jusqu'à cinq essaimages quelque-
fois. un grand nombre d'apiculteurs, est celle
Mais de nos jours les producteurs de miel qu'on appelle la méthode de Heddon. On
considèrent que la suppression des cellules laisse sortir l'essaim primaire, et tandis
de reines pour éviter des essaimages répé- qu'il est en l'air, on enlève la colonie mère
de son support et on la transporte à quel-
tés, est une perte de temps Inutile. Voici le
moyen qu'ils ont en général adopté. ques pas plus loin, l'entrée tournée à an-
Ils coupent les ailes des reines de tout le gle droit de sa position première. SI l'an-
cienne ruche, par exemple était tournée
rucher, ou bien ils mettent des garde-
entrées à chaque colonie. Dès que le premier face à l'est, elle doit alors regarder droit au
essaim s'échappe, si la reine à les ailes nord. On place sur l'ancien support une
autre ruche rempile de cadres avec fonda-
coupées on la trouve par terre, devant la
ruche qu'elle vient de quitter, tandis que tions soutenus par des fils étamés. On met
les abeilles sont en l'air. l'essaim dans cette ruche, et au bout de
Cette reine est mise en cage, l'ancienne deux jours la ruche-mère est retournée de
ruche est enlevée de son support, et une façon à ce que l'entrée s'en trouve dans la
même direction que la ruche qui contient
autre, contenant des cadres de fondations à présent l'essaim. Sitôt que les larves de
ou des rayons vides, est mise en sa place.
Un protège-magasins en zinc perforé est jeunes reines de la colonie-mère sont sur le
ensuite placé sur la ruche, puis les hausses, point d'éclore, on la transporte sur un
le tout sur l'ancien support. La reine dans emplacement nouveau, en plein milieu du
sa cage est posée devant l'entrée, et l'an- jour ou quand les abeilles reviennent à la
cienne ruche est alors transportée dans un ruche qui contient l'essaim. Ét cette mé-
tout autre endroit; à un certain moment thode, comme la précédente, dépeuple si
l'essaim revient pour chercher sa reine à bien la ruche-mère que toute tentative
son ancienne place et lorsque les abeilles d'essaimage est annihilée efficacement, et
mettent un certain empressement à péné- que les reines n'ont plus qu'à mettre en
trer dans la nouvelle ruche, on délivre la pratique leur moyen pour décider de la
reine et on la laisse entrer avec elles. La survivance de la plus forte d'entre elles.
plupart des abeilles vieilles ou qui étaient
aux champs au moment de l'essaimage et ÉTAT DES RUCHES (REGISTRE
celles qui se trouvent être demeurées dans POUR L'). Presque chaque apiculteur à
l'ancienne ruche, ne tardent pas à revenir sa méthode particulière d'enregistrer l'état -
à la place qu'elle occupait auparavant et à d'une ruche au moment où 11la visite, de
renforcer l'essaim; ceci dépeuple si bien la façon à pouvoir plus tard, sans avoir à
colonie-mère, que c'est à peine s'il y reste recourir à sa mémoire, connaître tout de
assez d'abeilles pour produire un nouvel suite dans quelle condition elle se trouvait -
essaimage. Les jeunes reines de surplus la dernière fois qu'il l'a examinée. Il existe
n'ont plus alors qu'à régler entre-elles en plusieurs systèmes assez bons, mais nous
champ clos la question de la survivance de nous contenterons d'en faire connaître deux
la plus forte» — et c'est cette dernière qui, ou trois, choisis parmi les meilleurs.
tout naturellement, demeure seule maî- Beaucoup des plus grands producteurs, le
tresse. La fécondation s'opérera ensuite à la Dr Miller entre autres, ont ce qu'ils appellent
manière habituelle, et les quelques abeilles un aide-mémoire n. C'est un livre dont
qui sont avec elle ne là suivront naturelle- chaque page est consacrée à une seule colo-
ment pas, attendu qu'il n'en reste pas assez nie, le nombre des pages correspbndant à
pour composer un essaim convenable. celui des colonies. Ce livre est assez peu
Par ce moyen on n'a pas à faire la chasse volumineux pour pouvoir tenir dans la poche
aux cellules de reines. La première qui du pantalon, et il est solidemment relié. On
éclôt peut, sitôt qu'elle commence à se sen- doit toujours l'avoir sur soi quand on va
ÉTAT DES RUCHES(REGISTRE POUR L'). 105ÉTAT DES RUCHES(REGISTRE POUR V).
rentes, et nous avons recouru à l'usage que facilement par la pluie, c'est pourquoi nous
travailler au rucher. Chaque page est appe- préférons en général le crayon mine de
lée à enregistrer les faits importants con- plomb qui nes'efface qu'en frottant l'ardoise
cernant une colonie l'année durant, quand avec le doigt mouillé. En l'inclinant un peu
elle est devenue orpheline, quand elle a des du côté de la lumière, on lit très distincte-\
cellules de reines ou de couvain, quand elle ment ce qui est écrit. Sur celle montrée ci-
a essaimeret, aux approches de l'hiver, la dessus nous donnons un exemple des indica-
force et la quantité des provisions qu'elle tions que nous y marquons. Peut-être ne
avait à la dernière visite. La page peu paraîtront-elles pas très Intelligibles au lec-
contenir quelques autres mémorandum, teur. Ceil6lig, signifie que le 19 de juin on
mais on ne doit y inscrire rien qui ne con- a donné une cellule de reine provenant
cerne pas directement la colonie d'une des meilleures mères importées;
Il y a un avantage à cette méthode, c'est « Ht.22, Il que la reine est éclose le 22 du
que, ce livret peut être consulté quand on même mois; u Laying 7/2, „ quelle pondait
est chez soi, et qu'on peut faire ainsi le plan le 2 juillet, et Tested 8115, que le 15 août
- de sajournée avant de se rendre au travail. on avait eu la preuve qu'elle était une Ita-
Si l'aide-mémoire appartient à un rucher lienne de race pure. On remarquera aussi le
annexe, on peut dresser ses plans quand on grand 9 tracé sur le tout. Il signifie que le
s'y rend pendant le trajet, et les mettre à 9 Septembre la reine était vendue. La gra-
exécution sitôt arrivé. Nous savons ainsi à vure suivante donne un nouvel exemple de
l'avance où nous prendrons des alvéoles à quelques autres indications, dont la signifi-
donner aux colonies orphelines; quelles cation est que le 18 juin une reine de choix
colonies ont chance d'avoir des reines pon- a été donnée en cage, que le 20 elle était
deuses ; celles qui sont sur le point d'essai- délivrée et pondait, et que le 10 du mois sui-
mer; celles enfin qui peuvent avoir besoin vantelle était vendue.
de plus d'espace sous forme de sections ou de
rayons de surplus. Il ya pourtant un repro-
che à faire à ce calepin, c'est qu'on risque de
l'égarer, ou de l'endommager en le laissant
dehors à la pluie; et s'il est perdu, on n'a
plus rien qui rappelle les faits intéressant
l'apier, si ce n'est ce qui a pu en rester dans
la mémoire de l'apiculteur. Autre chose Chaque apiculteur peut avoir sès signes
encore,une personne seulement à la fois peu conventionnels particuliers compris seule-
se servir de ce livre; et si l'on est deux à ment de lui et des gens qu'il emploie. Cela
s'occuper de l'apier ce peut être parfois prendrait trop de temps d'inscrire les indi-
fort incommode. cations en entier, il vaut donc mieux se ser-
vir d'un système d'abréviations, qui, de plus
ARDOISES POURINSCRIREL'ÉTATDESRUCHES.économise la place. Afin de ne pas perdre de
Nous préférons donc le système qui con- temps non plus à courir à une ardoise pour
siste à Inscrire sur la ruche elle-même les voir ce qu'elle porte inscrit, il est bon de
faits la concernant, ou mieux encore, sur pouvoir reconnaître, aussi clairement possi-
une ardoise spéciale. Ces ardoises ne coû- ble, la dernière indication tracée sur l'ar-
tent que quelques francs le cent, et si l'on doise par la position de celle-ci sur le toit.
écrit en abrégé, elles sont assez grandes Le diagramme ci-joint montre quelques-
pour contenir toute l'histoire de la colonie uns des sens dans lesquels on la peut met-
pendant l'année. Un avantage encore, c'est tre ; rien n'empêche de les variera l'infini
que la position de l'ardoise sur le toit ou le l'ardoise se présentant de biais, en long,etc.,
côté de la ruche indique deloin à l'apiculteur comme on le voit ici. Mais il est bon néam-
l'état de la colonie, sans même qu'il ait à lire moins d'en réduire le nombre autant que
ce qui est inscrit. Ces ardoises ont 70 mili- possible, sans quoi on pourrait s'y perdre,
mètres sur 45,et sont percées d'un trou de fa- soi ou les aides qu'on emploie. *
çonàpouvoir être suspendues sur le côtédela Le système représenté Ici est celui que
ruche. La lre gravure ci-après en montre nous employons dans notre apier, et dont
une. Pour inscrire dessus on se sert indiffé- on peut faire usage dans la plupart des ru-
remment d'un crayon à ardoise, d'un crayon chers. Pour qu'il soit réellement pratique,
mine de plomb ordinaire, ou bien d'un il est nécessaire de se souvenir exactement
crayon à mine rouge. Les indications écrites de la signification de chaque des positions.
au crayon à ardoise sont lavées un peu trop Le diagramme ci-après en montre 10 diffé-
ÉTAT DES RUCHES (REGISTRE POUR V). 106ÉTAT DES RUCHES (REGISTRE POUR LM
pour lesquels quelque chose va toujours de non plus de mère, car les abeilles peuvent
travers. Pour la commodité, nous allons con- avoir l'idée de tuer celle que nous cherchons
sidérer une colonie qui n'est pas dans sa à leur donner sitôt qu'elle leur sera délivrée.
condition normale, comme allant de travers. La condition de cette ruche n'est donc pas
Une colonie orpheline, par exemple, estapte tout à fait anormale. Pour le représenter
à donner plus de contrariétés qu'une autre nous mettons alors l'ardoise de biais, et la
ayant une reine. Règle générale, une colo- position No6 Indique que cette colonie vient
nie semblable ne se comporte jamais aussi de recevoir une reine en cage. Le. No 7
bien que celles qui ont leur reine. Il est vrai signifie que, un jour ou deux plus tard elle
ces 10 positions répondaient à nos besoins. était sortie de sa cage. Quelques jours après,
Pour le fixer dans l'esprit nous allons faire si elle pond, on remet l'ardoise dans la posi-
usage d'un moyen en némonique. Nous avons tion 4. Mais, supposons qu'on ne la retrouve
tous entendu parler de gens qui ont l'esprit plus. L'ardoise est alors tournée dans la
mal tourné, qui ne sont jamais contents, et position 8. En général, la position 8 signifie
POSITIONDESLLAQUESPOURINDIQUERL'ÉTATDE LA COLONIE.
i. Orpheline;2. Cellule;3. Éclosion
; A4. Reine pondeuse;5. Reine éprouvée
; 6. Reineen cage prête pour
l'introduction;7. Reine sortiede cage;8. surveiller;9. Ruchedemandant des hausseset plusd'espace;10.Pas
de plaque,r ucheavec des rayonspleins,prêtepourun essaim.
aussi de dire qu'à un degré moindre, la co- qu'il y a quelque chose de positivement
lonie qui n'a qu'une reine vierge ne se com- défectueux dans la colonie: soit qu'elle ait
porte pas aussi bien qu'une autre ayant une une ouvrière pondeuse, soit quelle soit tout
pondeuse. à. fait à court de provisions, et réclame un
Or, partons du No 1 du schema ci-dessus. nourrissement immédiat.
L'ardoise est mise en travers des veinesdu bois Nous avons jusqu'ici suivi pas à pas les
et au milieu de la ruche, ce qui signifie phases par lesquelles une colonie peut pas-
que la dite ruche est orpheline. Au no 2, l'ar- ser en ce qui regarde l'élevage et l'Intro-
doise est encore en travers mais au bord de duction des reines. Mais quand 11 y a un
la ruche; ce qui veut dire que celle-la a un afflux de miel, il est bon de connaître aussi
alvéole, Au no 3, la reine est éclose mais par la position des ardoises celles.des colo-
non fécondée, et par conséquent la colonie nies qui vraisemblablement auront bientôt
n'a pas encore retrouvé sa condition nor- besoin de hausses. En 9, l'ardoise est de
male; c'est pourquoi l'ardoise repose une nouveau parallèle au toit; ce qui signifie
fois de plus en travers du bois mais au bout que la ruche regorge d'abeilles et de miel,
du couvercle. Huit ou dixjours plus tard, si et aura besoin dans un jour ou deux, sinon
tout se passe dans l'ordre, la reine pondra, immédiatement, de plus d'espace, sous
et nous mettrons alors l'ardoise dans un forme de sections ou de rayons de surplus.
sensparallèle au fil du bois, comme on le voit Le No 10, est sans ardoise du tout, ce.qui
en 4. Si la reine vierge se perdait durant veut dire que la ruche en question est vide,
son vol de fécondation, nous remettrions n'ayant que des cadres de fondation ou des
l'ardoise en travers du toit, comme elle est rayons secs, et qu'elle est prête par consé-
représentée au no 1. Mais nous supposerons quent, à recevoir un essaim,
que notre reine pond aujourd'hui et que Un des grands avantages des ardoises sur
dans un mois de temps elle aura fait ses le dessus des ruches pour Indiquer l'état de
preuves et affirmé son origine Italienne. ces mêmes ruches, est que, sitôt que nous
L'état de la colonie s'est amélioré, en ce qui pénétrons dans l'apier, nous pouvons distin-
regarde la valeur de la reine, c'est pour- guer des autres celles qui réclament tout
quoi l'ardoise est ramenée au centre du toit d'abord notre attention, et cela sans perdre
et mise parallèlement au fil du bois. de temps à les rechercher. Mettons par
Jusqu'ici ces cinq premières positions ont exemple qu'aujourd'hui, 19 juin, nous re-
rapport à l'élevage de la reine. Mais en marquions des abeilles suspendues en grap-
admettant que nous voulions en Introduire pe à l'extérieur d'une grande ruche calfeu-
une, comment l'indiquerons-nous ? La colo- trée. "Ne songent-elles pas à essaimer?» nous
nie ayant une reine enfermée dans une cage demanderons-nous aussitôt. La ruche est
n'est pas orpheline mais elle ne possède pas peut-être à trente mètres de l'endroit où
EXPANSION DU COUVAIN. 107 EXPANSION DU COUVAIN,
nous nous trouvons. Jetant un coup d'œil saire à l'écloslon du couvain qui vient ap-
sur le dessus du toit, nous voyons que porter du contingent au groupement; et
l'ardoise est posée en travers près du bord, quand la force du groupement s'est ainsi
ce qui indique que la colonie n'a qu'une accrue, elle élargit — graduellement les cer-
reine; Il n'y a donc pas grand danger qu'elle cles de couvain pour les garder proportion-
taue sortir un essaim ce jour là. En mon- nés à la masse des abeilles.
tant debout sur une des ruches on peut ainsi Mais très souvent la reine est soucieuse à
juger de l'état de chacune des colonies d'un l'eccès; elle pêche par excès de prudence, et
apier d'environ 450 ruches d'élevage de quand la saison chaude est bien revenue, elle
reines, et cela sans faire un seul pas. pond quelquefois moins d'œufs qu'elle ne le
Quelques apiculteurs, au lieu de se ser- devrait au gré de l'apiculteur, c'est pourquoi
vir de tablettes d'ardoises, écrivent avec il insère un rayon sec au centre du nid à cou-
un crayon mine de plomb sur le toit même vain. Sur ce rayon la reine se met aussitôt à
de la ruche; et comme ces toits sont re- pondre afin de réunir, pour ainsi dire, les
peints à peu près tous les deux ans, les deux moitiés de couvain; et quand elle a bien
- Indications se trouvent alors effacées et garni d'œufs le dernier rayon inséré, on peut
l'on recommence à en tracer de nouvelles, lui en donner un autre. Si la reine a rempli
le premier rayon donné, elle ira vraisem-
CARTESPOURCONSTATER LA CONDITION
blablement, si le temps n'est pas froid, sur
DELAREiNE. le second et le garnira d'œufs des deux cô-
Un système d'Indications très apprécié de tés; car des cellules vides, bien propres la
quelques personnes est ce qu'on appelle les tentent fort. En un mot on appelle cette opé-
cartes de constations. Le tracé ci-joint mon- ration qui consiste à introduire des rayons
tre l'usage qu'on en peut faire. Pour indi- secs dans le nid à couvain Expansion du
quer la date, on fait tourner l'épingle sur couvain» — et son objet est d'accroître la
elle-même jusqu'à ce qu'elle pointe vers quantité de couvain, et d'assurer ainsi un
l'endroit voulu. On n'a rien à écrire, rien à plus grand nombre d'ouvrières pour quand
faire qu'à tourner les aiguilles dans le bon viendra l'heure dela récolte. Cette expan-
sens. W. Z. Hutchinson et d'autres apicul- sion de couvain tout en pouvant être opérée
teurs préfèrent ce système d'indication à avec avantage par des apiculteurs praticiens
tous les autres. 563 et expérimentés, parce qu'elle stimule la
ponte de la reine, est cause ordinairement
Livret de la Reine. de plus de mal que de bien, quand elle est
pratiquée par des débutants ou dans de mau-
ŒUFS. vaises conditions! Un élève de l'A. B. C, sans
No.
DISPARUE. COUVAIN. expérience acquise pourrait croire, dès
GARANTIE. 0 ALVEOLE.qu'au début du printemps se présente une
belle est grand temps de glis-
Garantiede CHOIX. Éclose. ser unjournée, qu'il
rayon sec au centre du nid de cou-
PONDEUSE. vain, se disant que la reine, va l'occuper im-
médiatement et le garnir d'œufs. Mais pour
—
INSTRUCTION. Clouezla
carteà unendroittrès visiblede la soigner les jeunes abeilles et faire éclore les
rucheoude la ruchette ; puis,avec œufs, il faut naturellement une grande force
une paire de pincesenfoncez une d'abeilles
épingle au milieude chacun des pe- nourrices. Un retour des froids
tits ronds,repliez-laensuitede ma- est
nièreà ce que la tête appuie très toujours à craindre, dont le résultat est
fortementsur le chiffreoule mot la contraction du groupement; le couvain
verslequelonla dirige.
qui a été repoussé sur les côtés latéraux
par suite de l'introduction d'un cadre se
DU OOUVAIlI. — trouve à découvert, et reste ainsi exposé au
EXPANSION
Ainsi qu'on le sait déjà, les reines pondent froid et voué à la mort. Les abeilles qui for-
les œufs en cercles sur chaque rayon, le cer- ment la partie extérieure du groupement
cle étant plus grand sur les rayons du cen- dans l'effort qu'elles font pour garantir ce
tre, et plus petit sur les rayons latéraux. La couvain, sont glacées à l'entour avec le
masse entière des œufs et de couvain peut résultat que l'extension de la colonie est
ainsi pratiquement être comparée à une suspendue, qu'elle diminue même de force,
sphère que les abeilles sont capables de cou- ce qui est pire que de l'avoir laissée livrée
vrir pour y entretenir la chaleur. Quand à ses propres ressources.
la reine a formé cette sphère de couvain et On peut dire qu'ordinairement l'expansion
d'œufs elle ralentit la ponte, le temps néces- du couvain ne peut-être pratiqué avec suc-
EXPOSITIONS (LES). 108 EXPOSITIONS (LES).
cès que lorsque les jours chauds sont bien portanets, se sont fait construire de char-
revenus. Le débutant, s'il désire donner des mants pavillons pour ces expositions, et sou-
rayons supplémentaires pour activer la vent les apiculteurs qui s'y rencontrent y
ponte, surtout au printemps, fera bien de ont des réunions très intéressantes.
mettre ces rayons sur les côtés latéraux ; De telles exhibitions ont une influence
mais quand la saison est suffisamment chau- très-manifeste sur l'éducation du public en
de, et que la température ne s'abaisse plus général. On lui montre commentle miel est
au-dessous de 5° la nuit, ou à tout autre produit, et de plus qu'on peut le récolter à
moment de la journée, on peut sans crainte la tonne et au wagon. En raison de tous les
insérer un rayon sec au centre du nid de canards publiés dans les journaux, la croyance
couvain. populaire parait être que le miel en rayons
Mais il faut toujours se rappeler que l'ex- est fabriqué artificiellement, et que le miel
pansion du couvain est un procédé qui est extrait est falsifié avec de la glucose. Il est
presque complètement abandonné aujour- aussi impossible de fabriquer un rayon, de
d'hui, même par les apiculteurs les plus le remplir de miel et de l'operculer avec des
expérimentés. Si la reine a suffisamment de appareils spéciaux, qu'il est impossible de
place quelquepart dans le nid de couvain, fabriquer des œufs. Pendant plusieurs an-
et ce quelquepart doit se trouver justement nées nous avons fait une offre permanente
sur les bords de la sphère de couvain les de 1000dollars à quiconque ferait savoir où
falsifié peut-être que nous ne le voudrions. doivent affecter toutes espèces de forme. A
(Voir FALSIFICATION DUMIEL,). côté du miel exposé dans un assortiment
En outre des moyens que les apiculteurs complet de récipients différents, on doit
donnent au public d'apprécier la qualité mettre bien en vue une petite partie du
naturelle, l'authenticité de leurs produits, ils matériel apicole, de façon à ce que quand
peuvent en même temps augmenter leur les curieux s'avanceront avec leur enfilade
clientèle. Règle générale, il est permis aux de questions, on puisse leur faire suivre pas
exposants de vendre leur miel, de distribuer à pas la marche de la production du miel,
des prospectus, de se faire en un mot une pour arriver à l'empaquetage pour la vente
publicité très profitable. qui est la conclusion du travail. Bien des
Ces expositions rendent donc service aux questions seront posées au sujet de l'extrac-
apiculteurs pris Individuellement, mais teur: les uns l'appelleront une baratte,
encore à toute la corporation et à la profes- d'autres une lessiveuse, ou tout autre chose
sion, elle-même. encore excepté ce qu'il est réellement. Enfin,
La gravure ci-jointe donne le modèle de la et ce qui n'est pas le moins important, il
façon dont doivent être disposés les produits doit y avoir une ou plusieurs ruches d'ob-
dans une exposition. Celle-ci a faite sous la servation pour montrer aux gens comment
LESEXTRACTEURS
REVERSIBLES. 375 m/m de plus de largeur que celle du
Novicen 50 c/m diamètre extérieur. La
Avec1
le panier fixe de l'extracteur Le de l'axe central — remplacé par
suppression
Novice », après avoir extrait le miel d'un
côté des rayons, on est contraint de les
EXTRACTEURAVECESPACEPOURLE MIEL
SOUSLES CADRESQUI TOURNENT. LE COWANA 2 PANIERSRÉVERSIBLES.
ressortir du panier pour en présenter le une forte cage - destinée à soutenir les
second côté face à face à la cuve. Cette deux paniers mobiles, permet de se servir
manière de faire est un embarras et cause d'une cuve relativement petite.
en même temps une grosse perte de temps.
Vers l'époque où A. I. Root s'essayait à EXTRACTEURS A QUATREET SIX CADRES.
perfectionner les extracteurs, Thos. Wm.
Cowan, éditeur du British Bee Journal, con- Peu de temps après que le Cowan » à
struisit celui qu'on appela alors l'Extracteur deux cadres fut introduit en ce pays (1890),
réversible Cowan, nom sous lequel on le les apiculteurs de l'Ouest qui produisaient
connaît encore aujourd'hui. assez de miel pour l'expédier par wagons.
Pour remédier à l'inconvénient d'avoir à réclamèrent des machines qui puissent faire
retourner les rayons, les poches ou cages de le travail plus rapidement encore que le
toile métallique, sont montées sur des Cowan» à deux cadres réversibles. Pour
gonds, comme une simple porte, boulonnés les satisfaire on inventa des machines sys
sur un tourniquet dépourvu d'axe central. tème Cowan mais à quatre et six cadres.
On mettait les rayons dans ces poches; et Elles reposaient sur le même principe de
quand le miel de l'un des côtés était extrait, paniers supportés par une cage tournante,
on faisait tourner la poche sur ses gonds comme on le voit dans la gravure ci-après.
présentant ainsi l'autre face du rayon à La machine à quatre cadres diffère de
l'extraction sans même arrêter la machine, celle à deux cadres, 1) en ce que le méca-
ralentissant seulement son mouvement de nisme repose sur un axe central, 2) en ce que
façon à ce que la main gauche puisse attra- les paniers s'engrènent les uns aux autres.
per le bord de chaque poche et la fasse Ce résultat est obtenu par l'emploi de sec-
tourner sur elle-même. La figure ci-jointe, teurs dentés et de chaînes, un secteur étant
bien que ne représentant pas le modèle fixé au gond du bas de chaque panier: et
original créé par M. Cowan, montre son comme chaque secteur ou roue dentée est
système tel que l'ont reproduit les Améri- relié aux autres au moyen de chaînons rac
cains. Le mécanisme en a été grandement cordés par des tiges, le renversement d'un
perfectionné, tant au point de vue du prin- panier entraîne forcément le renversement
cipe de la construction que de la main- simultané des autres, de sorte que, bien
d'œuvre; et la vente de ce nouvel appareil que les machines à quatre et six cadres
a déjà dépassé celle du Novice », meilleur soient plus grandes, les paniers ou cages
marché cependant. Il coûte un peu plus cher, peuvent être tournés plus vite que les deux
mais épargne le temps et la peine ainsi du Cowan plus petit, qu'on est obligé de
que l'embarras de sortir les rayons à demi- - manœuvrer séparément. 3) Enfin les grands
extraits. La cuve du Cowan » n'a que extracteurs diffèrent des autres en ce qu'ils
8
EXTRACTEURS (LES). 114 EXTRACTEURS (LES).
sont munis d'un frein à bande et que tout le BONSPRINCIPESETPRINCIPESVICIEUXDANS
mécanisme est supporté sur un palier à LA CONSRUCTION DESEXTRACTEURS.
billes. Donc, facilité de mise en mouvement
Quelques-unes des premières machines
reposaient sur le principe d'une cuve opé-
rant un mouvemement rotatoire sans
engrenage. C'était une erreur. Ces vingt
dernières années les extracteurs ont été
construits avec des cuves fixes, à l'intérieur
desquelles les paniers à rayons, réversibles
ou non, tournent, le mouvement leur étant
Imprimé au moyen d'une manivelle à engre-
nages, de sorte que pour un seul tour donné
à la manivelle, on compte deux ou trois
tours des paniers. Les Systèmes d'aujour-
d'hui avec leurs cuves fixes, leurs engre-
nages, leurs paliers à billes, leurs paniers
réversibles et munis de freins, approchent
autant que faire se peut de la perfection.
On les a soumis aux épreuves les plus rudes
et les plus sérieuses; et, comme la bicyclette
ils ont subi des perfectionnements, en ce
sens que dans les parties sur lesquelles ne
portait qu'un effort médiocre on a allégé
le mécanisme, reportant ce surplus de
INTÉRIEURDU COWAN4 CADRES. métal dans les parties plus sujettes à l'usure.
Si un second étage n'est pas suffisant, il faut la cuve, et à peu près de même hauteur
en ajouter un troisième à une population qu'un seau ordinaire, c'est-à-dire que l'ex-
très nombreuse pendant une bonne miellée. tracteur doit être suffisamment surélevé
pour que son robinet puisse déverser le
miel dans un seau ordinaire, comme le mon-
tre la figure ci-jointe. La caisse et l'extrac-
teur doivent être naturellement bien calés
par terre. A mesure que le miel est extrait
on le soutire seau à seau, puis on le verse
dans les caques, les estagnons, ou tout autre
grand récipient destiné à le contenir. Le
remplissage et ce vidage continuel de seau
peut paraître impliquer un certain labeur ;
mais nous savons qu'un des plus grandspro-
ducteurs de miel du monde entier, M. W. L.
Coggshall, ne procède pas autrement.
Quelques personnes préfèrent établir leur
extracteur sur un support plus haut, de fa-
çon à ce que Te robinet puisse correspondre
au trou de bonde d'un tonneau, faisant ainsi
en sorte que le miel découle directement du
rayon dans le récipient dans lequel il sera
vendu. Mais pour y parvenir il faut suréle-
ver l'extracteur à une si grande hauteur
qu'il devient incommode de le manœuvrer,
et embarrassant d'y mettre et d'en retirer
les rayons. Il est donc à souhaiter que l'appa-
reil soit aussi près du sol que possible sur
un support bas, assez haut cependant pour
que le miel puisse tomber dans un seau ou
directement dans les estagnons ; mais si l'on
reçoit d'abord le miel dans un seau, on a
l'avantage de pouvoir jugerde sa qualité,
puisdevoirs'il ne s'y trouve pas des cadavres
d'abeilles avant de l'introduire dans les ré-
EXTRACTEUR EN TRAVAIL. cipients destinés à la vente.
1 Pour filtrer le miel, un sac de toile gros-
COMMENT EXTRAIRE. sière attaché au robinet peut très bien faire
l'affaire, mais quand on se livre à l'extrac-
Tout dépend beaucoup de la quantité de tion du miel sur une très grande échelle, on
miel qu'on a à extraire, ou si, étant novice est obligé d'avoir une organisation mieux
dans le métier, on désire se servir seule- appropriée, plus complète. On se sert alors
ment des appareils les plus simples, les meil- d'une passoire offrant une grande surface,
leur marché. Si l'on ne cultive les abeilles de pas moins de trois ou quatre pieds carrés.
que sur une petite échelle, et qu'on n'ait Oubienon conduit le miel dans de grandes
pas l'espoir d'extraire plus d'un millier cuves, où les parcelles de rayon peuvent re-
de livres de miel par saison, le simple monter à la surface; on n'a plus ensuite qu'à
extracteur le "Novice" peut suffire parfai- écumer le miel, puis à le soutirer dans les
tement ; mais comme on ne sait jamais si estagnons ou les fûts.
l'exploitation ne prendra pas une certaine Lorsque la production du miel extrait se
extension, il vaut mieux se procurer tout compte par wagons, ou par des mille livres,
de suite l'extracteur à deux cadres réversi- nous conseillons d'avoir un bâtiment d'ex-
bles, puis qu'il ne présente qu'une très fai- traction situé au flanc d'une colline. Cette
ble différence de prix. Un de ces deux appa- construction aura un étage dont le plancher
reils épargne du travail, le fait plus vite et se trouvera de niveau avec le sommet de la
en fournit une plusgrande somme. colline, et sa fondation sera de plan avec la
Ayant choisi la machine qui répond aux base. Les rayons enlevés aux ruches sont
besoins, on la place sur une caisse retournée transportés sur une voiturette spéciale
de la même mesure environ que le fond de jusqu'à l'extracteur, qui dans ce cas repose
EXTRACTEURS (LES). 116' EXTRACTEURS (LES.
sur le sol de la pièce supérieure de la con- mée, et à l'abri des abeilles. La porte s'ou-
struction. Dans la pièce du bas, juste au- vrira extérieurement pour laisser sortir les
dessous de l'extracteur, et communiquant abeilles qui auraient pu entrer.
avec lui par un tuyau passant au travers du
plancher, on dispose une grande cuve pou-
vant contenir de 5000 à 10.000livres de miel
à la fois. Le jmiel coule directement de
l'extracteur dans cette cuve à mesure qu'il
est enlevé des rayons, et de la cuve on le
soutire alors dans des estagnons, qui sont
chargés à leur tour sur un fourgon au bas Les fenêtres seront garnies de toile métal-
de la colline. lique avec des chasse-abeilles semblables
Les gravures ci-jointes donnent une idée au Porter» montré ci-dessus pour que les
de ce genre de construction, telles qu'on abeilles puissent sortir. D'autres apiculteurs
les établit en Californie. Ailleurs on se sert construisent un tout petit laboratoire que
d'un tuyau fixé au robinet de l'extracteur et l'on peut placer sur un chariot et transpor-
mettant celui-ci en communication directe ter d'un rucher à un autre. Il arrive quel-
avec une grande cuve placée plus bas, et sur quefois que les localités changent et alors il
le côté. Dans ces deux cas l'extracteur est est utile d'avoir un laboratoire que l'on
fixé au sol ce qui permet à l'opérateur d'user puisse déplacer. Celui dont se sert M. Chalon
de toute sa force pour le manœuvrer avec Fowls,d'Oberlin, O., est très bien construit,
le plus grand profit. et peut être transporté très promptement.
L'EXTRACTEU
LABORATOIR
DESSOUS,
AU
AU
RAYONS
LES
RESERVOIR
LES
ET
D'EMPORTER
SUPERIEURE
MANIERE
LA
CHAMBRE
LA
MONTRANT
DANS
I)'EXTRACTIO
MIEL
¡'Olî{
Rl'CllEK
UN
EXTRACTEURS (LES). 118 EXTRACTEUR^ (LES).
DE M. riIALONFOWLS.
PORTATIFD'EXTRACTION
LE LABORATOIRE
rieure est recouverte de toile métallique. férence. parce que les roues en sont grandes
Ce laboratoire sur roues, est garni d'un et que la charge porte sur lo corps même de
extracteur et de tous les accessoires, cuve à la voiture. On voit plus loin celle que nous
désoperculer, couteaux, etc. La cuve est recommandons.
placée juste au-dessous de l'extracteur; et Comme on peut le remarquer cette voi-
aussitôt que le miel est extrait il tombe ture à bras n'a pas de caisse, ce n'est qu'une
dedans. sorte de petit haquet carré. Le plateau ou
EXTRACTEURS (LES). 119 EXTRACTEURS (LES).
fond est garni tout autour de traverses porter au bâtiment d'extraction, les ex-
clouées sur les bords extérieurs, pour traire, les ramener vides et les remettre
empêcher les corps de ruches ou les maga- sur la ruche. Ou bien il peut amasser dans
sins posés dessus de glisser. Cette voiture, le bâtiment, à peu près une douzaine de
chargée des hausses, est amenée tout contre hausses, puis les extraire ensemble. On peut
une ruche. Sur les quatre hausses, ou bien varier les manières de faire suivant les
conditions particulières dans les-
quelles on se trouve; mais dans
tous les cas, permettez-nous d'in-
sister sur l'importance de bien
rentrer les jambes du panta-
lon dans les bottes, ou bien, si
l'on porte des souliers, dans le
haut des chaussettes; car pen-
dant qu'on secoue les abeilles
des rayons, on peut être sûr
qu'ils y en aura qui grimperont
le long des jambes du pantalon.
BROUETTE
D'EXTRACTION
COGGSHALL. C'est également une sage précaution de por-
ter des bouts de manches auxquels sont cou-
sur chacune séparément, on a étendu une sus des gants dont tousles bouts dedoigts sont
ou des toiles mouillées, pour les mettre à coupés. On les met sur la veste ou les
l'abri des pillardes qui pourraient rôder aux manches de chemise, ce qui empêche les
alentours; car les abeilles sont tout-à-fait abeilles de grimper le long des bras ou de
éloignées de s'introduire de force sous une s'attaquer à vos poignets,ou encore mieux
toile mouillée. Nous ouvrons [alors une ruche des gants à longues manches, comme ceux
ci-dessous.Mais on peut s'éviter, l'ennuides
abeilles grimpant dans les jambes, d'avoir à
BROUETTE
"A RAYONSOSBURN.
nous en sortons un rayon que nous secouons
vivement devant l'entrée. A l'aide de la
brosselà abeilles Coggshall attachée par une
ficelle à notre ceinture (Voir VOILE) nous
brossons les abeilles qui restent, puis nous les secouer et à les brosser, éviter aussi les
plaçons le cadre dans une des hausses qui aiguillons, les abeilles pillardes, etcien se ser-
sont sur la voiture. On enlève alors le cadre vant (le chasse abeilles. Si l'un a une centaine
suivant; mais au lieu de le secouer devant de hausses à extraire, on place dessous une
l'entrée, on le secoue dans la ruche même.Les centaine de chasse-abeilles la veille au soir;
abeilles qui restent sont ensuite chassées
avec la brosse, comme nous venons de
l'expliquer. On remplit de celte Üu;on de
rayons les quatre hausses qui sont sur la
voiture, et on la tire alors vers le bâtiment
d'extraction, ou deux aides s'en emparent
et en prennent soin. Nous reprenons av&c
nous quatre nouvelles hausses vides, que CHASSE-ABEILLES
PORTER.
nous remplissons comme les autres; et
ainsi de suite. Mais lorsqu'on se livre à puis le jour suivant, on peut se rendre aux
l'apiculture d'une façon limitée, une simple ruches le matin ou dans l'après-midi et en-
brouette portant deux hausses à la fois peut lever les hausses les unes après les autres',
très bien suffire. En ce cas un seul et même sans y trouver pour ainsi dire une seule
opérateur peut enlever les rayons, les abeille, et sans exciter non plus la colère.
EXTRACTEURS (LES). 120 EXTRACTEURS (LES).
des colonies. Unpeu de fumée envoyéeàl'en- cette vis présente une pointe sur laquelle
trée empêche les abeilles de garde de sortir on fait reposer un des montants du cadre,
et de vous attaquer pendant que vous enlevez ce qui permet de le faire pivoter très rapl-
la hausse. On peut alors transporter ces
centaines de hausses par six ou huit à la fois,
sur la voiture à bras, au bâtiment d'extrac-
tion, sans découvrir une seule pillarde, fut-
ce même durant un tempsde disette : et si le
bâtiment à extraction est aussi bien clos
qu'il doit l'être, on pourra extraire chaque
fois qu'on le voudra avec facilité et plaisir.
CUVESA DÉSOPERCULER.
Dans quelques localités on peut enlever
les rayons des ruches quand ils ne sont qu'à
moitié operculés; mais c'est une règle bien
plus sûre d'attendre jusqu'à ce que les
cellules soient à peu près toutes fermées
avant de se mettre à extraire. Le miel sera LA BROSSECOUGSHALL.
MANIÉRED'EMPLOYER.
plus épais, plus riche, il se vendra mieux, et
quand on aura commencé à vous en pren- dement, pour présenter tour à tour ses deux
dre de celui-là on continuera sans inter- faces au couteau désoperculeur. Les oper-
ruption. Pour le désoperculage nous ne cules en tombant passent entre les bras
connaissons rien de plus pratique que la du cadre et viennent s'accumuler sur le
cuve à désoperculer Dadant, et l'on voit la tamis circulaire que l'on voit dans la cuve
manière de procéder dans la gravure ci- inférieure. Une petite vue en grisaille, en
après. haut à droite sur le cliché, montre l'utilité
Cette cuve a de grands points de ressem- des bras du cadre pour nettoyer la lame du
blance avec celle de l'extracteur, si ce n'est couteau à désoperculer, sans l'émousser.
qu'elle est faite de deux parties s'emboîtant
l'une dans l'autre. Une toile métallique ten- DE MC. INTYRE.
CAISSEA DÉSOPERCULER
due en travers de celle du bas, retient les Les figures ci-contre donnent l'ensemble
opercules, comme on le voit surla gravure, et le détail du système dont se sert avec
à mesure qu'elles tombent, et le miel coule beaucoup de succèsM. J. F. Me.Intyre, l'un des
au fond de la cuve d'où on le soutire par le
ayiculteurs possédant les ruchers les plus
robinet. On retirera de cette cuvele miel le importants de lu Californie et qui compte sa
plus fin, attendu qu'ila. été operculé, et bien production de miel par wagons. Suit,la des-
mûri sur la ruche. Un cadre en bois massif, cription qu'il en donne, publiée. dans les
formé d'une table et de deux bras en pro- Gleanings» paye 770, vol. XVIJI:
jection formant pont, repose en haut du Cetappareilse compose d'unecaisse,de 60- de large
corps supérieur à hauteur commode pour le sur60«/ de haut et i,8ude longextérieurement,faitede
travail. Sur la table est fixée une vis spéciale, planchesdeboisde0,022 bienrabotéessurleursdeuxfaces.
que l'on peut-lever et baisser à volonté; Le fondest plus creuxde 57™danslemilieuquesurles
EXTRACTEURS (LES). 121 EXTRACTEURS (LES).
SAUGEDE CALIFORNIE,
F.
la fabrication de la glucose, est telle, que si causer le moindre dommage si les abeilles
on savait comment on l'obtient et ce qu'on sont nombreuses, et la ruche propre et bien
est appelé à absorber en même temps que close. Si la ruche est construite de telle sorte
ce produit, personne n'en voudrait jamais qu'il s'y trouve des fentes qui permettent au
goûter. Chimiquement parlant, la glucose ver de s'introduire, mais non à l'abeille de le
entièrement épurée n'est pas malsaine par chasser, ce ver pourrait mettre le trouble
elle-même; mais la glucose ordinaire, la dans toute colonie quelle qu'elle soit; et
seule qui serve pour la falsification du miel, nous ne pouvons nous souvenir d'avoir
est la dernière des qualités qui sortent des jamais vu de ruche brevetée soi-disant à
fabriques de ce produit. L'acide qui sert à l'épreuve de la teigne, qui ne fut plus mau-
décomposer l'amidon ne semble pas avoir vaise sous ce rapport, qu'une modeste ruche
été totalement neutralisé, ou bien pour le faite d'une simple caisse de bois. Une simple
neutraliser tout à fait on a recours à la caisse est, de fait, tout ce qu'il nous faut
strychnine. Sans le commerce de la bière et pour une ruche; mais comme nous avons
en général les falsifications, Il n'y aurait de besoin que les rayons en soient mobiles, Il
par le monde ni fabriques, ni trafic de glu- nous faut avoir des cadres pour les soutenir;
cose ; et en ce qui concerne la fabrication de et, si ces cadres sont fabriqués de telle façon
la bière, nous pouvons observer que le Prof. que les abeilles puissent tourner autour et
Eaton fait allusion à un empoisonnement les parcourir facilement, nous avons fait
général en Angleterre, attribué à la pré- tout ce qui était dans nos moyens pour
sence d'arsenic dans la glucose qui avait établir une ruche à l'épreuve de la teigne.
servi à fabriquer la bière;, et une grande
Il arrive naturellement que les colonies
partie de la bière Américaine, paraît-il,
s'affaiblissent parfois; et malgré les soins les
(non la bière de houblon) n'est qu'une décoc-
tion de poisons violents. Il faut que ceux qui mieux entendus, il se peut qu'on trouve
avaient ces soi-disant" décoctions de miel, quelquefois des vers dans les rayons, surtout
si l'on a affaire à des abeilles communes. Or,
qui nesont pour ainsi dire composées que de si vous avez une ruche toute simple comme
glucose, aient un estomac de fer ou d'airain
celle que nous vous recommandons, vous
pour pouvoir les supporter.
pouvez sans grand peine sortir très vite les
Mais 11 y a un autre point encore d'un rayons, puis de la pointe de votre couteau
grand intérêt, car le Prof Eaton dit plus enlever les galeries soyeuses, les larves,
loin: u Le principe sucrant de la glucose a gratter les débris qu'elles ont laissés, et vous
moitié moins de force que celui du sucre de aiderez beaucoup les abeilles de cette façon.
canne. Elle a un goût de métal très caracté- Si vous apercevez des amas d'excréments
ristique, et est miscible en toutes propor- sur le plancher de la ruche, enlevez tous les
tions avec l'eau et les solutions de sucres rayons, brossez le plancher avec soin, et
provenant d'autres sources. » assurez-vous bien d'écraser tous les vers qui
se trouvent dans ces ordures, car, si vous
vous contentiez de lesj eter dehors, ils retour-
FAUSSE TEIGNE (LA). — Lorsque
vous entendez quelqu'un se plaindre que le neraient directement dans la ruche dont
vous les avez délogés.
ver de cire a fait mourir ses abeilles, vous
pouvez conclure de là que cette personne Si vous ne possédez que des Italiennes, ou
n'entend rien aux abeilles, et si l'on vous fait même seulement des hybrides, vous visite-
l'article pour des ruches munies de pièges riez cent colonies que vous ne découvririez
pour attraper ou tuer les phalènes de tei- pas une seule trace de fausse teigne. Au bas
gnes, vous pouvez considérer le vendeur prix auxquel on vend aujourd'hui les mères
comme un homme manquant de probité; car Italiennes, il semblerait que nous sommes
celui qui engage sa responsabilité de com- sur le point d'oublier que la teigne ait jamais
merçant à faire la place pour des ruches, existé; et nous ne connaissons pas de moyen
sans savoir un mot de ce qui se dit dans nos plus prompt de débarrasser, des larves, dela
livres et nos journaux apicoles, n'aura que teigne, les rayons les plusfortementinfestés,
ce qu'il mérite si on le met à la porte, ou si que de les Introduire un à un dans une ruche
on l'engage à parler de ce qu'il connaît. pleine de mouches Italiennes. En une couple
Lorsqu'une colonie est tellement affaiblie d'heures vous verrez tous les vers et les
qu'elle ne peut plus recouvrir ni protéger toiles joncher l'entrée de la ruche, et votre
ses rayons, il va de soi que les pillardes et rayon sera nettoyé bien plus à fond que vous
les fausses teignes s'y attaquent aussitôt; n'auriez pu le faire, fussiez-vous demeuré
tandis qu'il est rare de voir ces dernières la journée entière acharné à cette tâche.
9
FAUSSE TEIGNE (LA). 130 FAUSSE TEIGNE (LA).
de nombreuses lettres nous ont étéadressées livre environ de soufre sur une pelletée de
par des apiculteurs novices, qui nous charbon dans une vieille bouilloire. Le tout
demandaient pourquoi leurs abeilles arra- fut placé dans la pièce dont les portes et les
chaient les larves de leurs cellules et les fenêtres furent soigneusement closes. Le
entraînaient hors des ruches (*).Nous présu- lendemain nous trouvâmes morts la plupart
mons que la fausse teigne est la cause pre- des vers; quelques-uns, réfugiés dans d'épais
mière de toutes ou presque toutes ces fourreaux tapissant leurs galeries, vivaient
plaintes. Si vous examinez avec soin le cou- encore, mais une nouvelle et plus rigoureuse
vain operculé, vous verrez de légères bigar- fumigation en eut bientôt raison et nos
rures rayer les rayons où sont creusées ses rayons furent sauvés. L'extrait suivant du
galeries soyeuses; et une épingle ou la Materia Medica de Burt contient quelques
pointe d'un canif délogera très vite sa sei- Indications capables d'intéresser tant les
gneurie la teigne, de la retraite qu'elle s'est apiculteurs que les médecins.
tissée. Comme les mouvements du ver sont Sousformede
très rapides, il est à présumer que les œufs désinfectants, vapeurou gaz,le soufreest, detousles
de tous les antiseptiquesconnus,le plus
- ont été déposés sur le cadre ou au bord du puissant.Pourdésinfecterunechambre oudesvêtements
rayon. Il est un peu plus difficile de com- demaladesatteintsd'uneaffectioncontagieuse, commela
vérole par exemple,bouchezhermétiquement la
prendre comment les vers peuvent péné- petite puiscollezdes bandesde papiersur toutesles
trer dans une boite de miel pourvue seu- cheminée, fissuresdes porteset desfenêtrespar lesquellesles gaz
lement d'une petite ouverture, c'est pour- pourraients'échapper.Soulevezensuitetousles-tapis et
quoi nous pensons que c'est la phalène qui suspendez les vêtements,de façonà cequelesvapeursde
a pondu sur le rayon tandis que celui-ci soufreen puissentpénétrerlesmoindresreplis.Cecifait,
au milieudela pièceun baquetayant15•/" d'eau;
placez
était encore dans la ruche. au milieudu baquetposezunepierrequidépasseà peine
Vous avez peut-être remarqué que la leniveaude l'eau ; surcettepierremettezunvasede métal
tausse teigne tend habituellement ses fils contenantdeuxlivresde soufreréduiten miettes ; versez
d'un rayon à l'autre, et que les dégâts qu'elle dessusqmettezle
uelquesoncesd'alcoolquile ferontbrûlerrapide-
feuà l'alcool,et quittezla pièceen fer-
ment;
cause sont à peine appréciables si les rayons mantla portederrièrevous. Il estbonderenouvelercette
ne se touchent pas. Or, si l'hiver, en mettant fumigation 3ou4foisdesuite.
de côté vos rayons de réserve vous les éloi-
gnez d'au moins cinq centimètres les uns des Lorsque les abeilles d'une ruche sont
on ne doit jamais laisser cette ruche
dutres, vous n'aurez pas d'ennuis pour ainsi mortes,
à la merci des insectes pillards ni des tei-
dire, pas même avant le mois de Juillet
suivant. Les vers ne sontfà craindre en aucun gnes; on doit au contraire la rentrer aussi-
cas ni en automne, ni en hiver, ni au prin- tôt ou en boucher hermétiquement toutes
les ouvertures. Si, pour en employer les
temps, car les larves ne peuvent se déve- avant les chaleurs, vous ne pouvez
lopper qu'à la chaleur de l'été, bien qu'elles rayons
vous procurer d'abeilles par essaimages soit
puissent demeurer longtemps engourdies soit artificiels, il vous faut les
par le froid, s'il n'est pas assez rigoureux naturels,
surveiller de très près, car en très peu de
pour les tuer. Nous avons conservé des Ils pourraient subir de grands dégâts.
rayons dans une grange pendant plus de jours
deux ans; mais ils n'étaient enlevés des Nous nous souvenons d'avoir retiré d'une
ruches qu'à l'automne, et pendant les mois ruche, en août, quelques rayons chargés de
d'été ils étaient renfermés dans une boîte miel, et pensant que les vers ne s'y met-
hermétiquement close où les teignes traient pas en raison de la saison avancée,
n'avaient pas possibilité de pénétrer. Il nous nous tardâmes quelque temps à nous en
est arrivé plusieurs fois de trouver des vers occuper. A un mois de là nous vimes le miel
dans ces rayons, mais c'est que nous avions couler sur le plancher, et, essayant de soule-
ver un des rayons, nous n'y pûmes parvenir
manqué de soin et que nous les avions laissés
Toute la masse vint à la fois, et en place de
exposés à l'air pendant la saison chaude; une miel et de
année même nous trouvâmes près de 1000 rayons de cire, nous étions en
d'un amas de cocons et de toile
rayons tellement Infestés de cette engeance, présence comme une tête d'homme. Tel fut le
qu'en moins de huit jours ils auraient été gros
bons à jeter. Nous les suspendimes dans résultat de notre négligence.
notre laboratoire, puis nous répandimes une Mais ces dernières années, pour détruire
les teignes, on a pris l'habitude de se servir
(*) Ellessortent de la ruche de la mômefaçonle de sulfure de carbone, ce même produit
couvainqui se trouvegelé au débutdu printemps et dont nous parlerons au chapitre FOURMIS.
celui qui meurt étouffépar un excès de chaleur Les rayons à désinfecter sont placés
provenantd'unecauseou d'uneautre. dans une caisse bien close ou une pièce
FAUSSE TEIGNE (LA). 132 FAUSSE TEIGNE (LA).
étroite. On met alors dans un vase découvert aussi à l'Intérieur; mais il faut alors s'as-
posé au-dessus des rayons, suivant la gran- surer qu'il ne se trouve dans la pièce ni
deur de l'espace clos, une pinte ou un quart lampe allumée, ni foyer d'aucune sorte qui
du liquide ci-dessus désigné. Comme c'est puisse communiquer le feu au gaz explosif.
un produit extrêmement volatil, il s'éva-
pore avec rapidité; mais comme les vapeurs COMMENT
ON CONSERVE
LES RAYONSVIDES.
qui s'en échappent sont plus lourdes que
l'air, elles retombent en pénétrant autour et Lorsque des rayons sont abandonnés au
au travers des rayons. printemps, par suite de la mort d'une ruchée
Nous n'avons jamais fait l'essai pour notre entière, il n'y a pas de moyen plus sûr de les
propre compte du sulfure de carbone; mais conserver que de les confier à une bonne
ceux qui en font usage prétendent qu'il est et forte colonie. Brossez toutes les abeilles
de beaucoup supérieur au soufre; car lors- mortes et mettez les rayons dans une ruche
qu'on s'est servi de ce dernier pour dési n propre posée sur le support d'une forte
fecter des rayons, on les retrouve encore colonie; placez ensuite la colonie au-dessus
tout pleins de vers après l'opération. Tandis de la ruche de rayons vides, de manière à ce
que si on les soumet ensuite à un nouveau que les abeilles soient forcées de passer par
traitement au sulfure de carbone, employé cette nouvelle ruche pour entrer et sortir.
comme nous l'avons dit plus haut, toute En d'autres termes, ne donnez aux abeilles
cette peste est détruite, les vers comme d'autre accès dans leur propre ruche que
les œufs. l'entrée de celle du bas, puis établissez une
On ne saurait être trop vigilant en mani- libre communication entre les deux. Les
pulant ce produit; il faut avoir grand soin rayons seront préservés de la sorte, et des
aussi de ne pas en respirer les émanations. vers et de la moisissure, sans autre travail
Quelques aspirations ne causeraient pro- de votre part que de garder d'abord l'entrée
bablement qu'un petit accès de vertige. assez petite, durant les deux ou trois pre-
Mais Il vaut mieux préparer tout d'avance, miers jours, pour empêcher les pillardes
verser le liquide dans le vase, puis fermer d'y causer des dégâts.
aussitôt la porte de la pièce ou le couvercle Lorsque la température devient plus
de la caisse. Et même, en raison de la nature chaude, on peut empiler ainsi trois ou quatre
particulièrement explosive du sulfure de étages de rayons vides sur un support de
carbone, Il est sage de l'employer dans une ruche ne contenant qu'une seule colonie, en
grande caisse ou une armoire amenée ayant soin toutefois de mettre un zinc per"
dehors. On peut naturellement s'en servir foré entre eux, pour confiner la reine dans la
FAUSSE TEIGNE (LA). 133 FAUSSE TEIGNE (LA).
chambre à couvain, et un cadre à couvain à colonnes. Et les croquis qui l'accompagnent
l'étage supérieur pour s'assurer que les sont faits avec une habileté toute spéciale.
abeilles traverseront tous les rayons infé-
rieurs. Les papillonsde rucheson faussesteignes,dont on
trouvecommunément deuxespècesdistinctesen Australie,
M. G. C. Grenier, de La Salle, N. Y. emploie sont si bien connus,ont été si souventreprésentéset
une sorte de porte-rayons placé dans un des décritsqu'il ne noussemblepasfnécessaired'en donner
coins de son laboratoire. L'illustration en ici une descriptiontrès détailléeoutroptechnique.Mais
montre la contruction. Les rayons sont nousavonsreçu cesdernièresannéesunsi grandnombre
de lettresd'apiculteurs-amateurs s'informantdeces insec-
rangés et espacés d'environ 25 mim les tes nuisibles,qu'ilnoussembleutilenéanmoins de publier
uns des autres. Une fumigation de soufre les quelquesnotesquenousavonsrecueilliesà leursujet,
les garantit jusqu'à ce qu'on en ait besoin. notesconcernantleurshabitudeset leurs métamorphoses
Pour nous résumer, nous dirons donc: successivesen Australie.Et je me crois d'autant plus
autoriséàle fairequ'ilm'estpossibled'y ajouterquelques
Employez de simples ruches communes d'un avisutilessurles moyensà employerpourla suppression
prix peu élevé; procurez-vous des Italiennes decespestes,moyensquidéjàontdonnétoutesatisfaction
dès que vous le pourrez; entretenez la force à desapiculteurs,hommesd'expérience.
- Le plusgrandde ces papillonsconnuspécialement sous
de voscolonles; veillez à ce qu'aucune nesoit
lenomde Galleriamellonella, de Linné,maisappeléaussi
d'une façon ou d'une autre privée de sa
quelquefoisle Galleriacereana,deFabr.—sembleêtrede
reine, et vous n'aurez pas à vous tourmenter beaucouple plusdestructifdesdeux.Leurespèceesttrès
de la présence des fausses teignes au milieu répandue,puisqu'onles rencontreen Europeet dansle
de vos abeilles. Si vous avez des rayons de Nordde l'Amérique,dans les Indes,et mêmedans les
réserve, ou du miel en rayons enlevé aux régionsglacéesdunorddela Sibérie.
De fait, sa race paraît s'étendreparallèlementà celle
abeilles durant la saison chaude, veillez sur des abeilles.Dansles pays chaudsil est beaucoupplus
tout cela, détruisez les vers sitôt qu'ils y abondant,et par conséquentcauseplus de ravagesque
apparaissent, ou bien asphyxiez-les comme souslesclimatsfroidsou tempérés;cefaitestdû probable-
nous vous l'avons indiqué. Lorsque votre ment au nombreplus ou moinsgrandde pontesqui se
succèdentenuneseulesaisonsousdes climatsdifférents.
œil sera exercé, dès qu'un ver fera son appa- Pour nous,dans la NouvelleGallesdu Sud, la première
rition vous en reconnaîtrez la présence à ses pontea lieuauprintemps,faitepar les papillons provenant
excréments qui affectent l'apparence d'une de larvesqui ont passél'hiver à demi engourdiesdans
fine poudre blanche. Nous leur faisons quel- leursfourreauxsoyeux,et quine se sont transformées en
chrysalidesqu'auxapprochesd'unesaisonplus chaude.
quefoisaussi la chasse et nous les détruisons Ceschenillesd'hiver(ouhivernantes) prennenttrès peude
quand ils sont si petits qu'on les découvre à nourriture,et confinenthabituellement leurscoursesaux
peine à l'œil nu. En exposant vos rayons à canauxde soieblanchequ'ellesse sonttissésavantque le
une bonne gelée de 15à 20 degrés au-dessous tempsse soitmisau froid.Dèsle retourd'une chaleur
suffisante, leschenilles
setissentuncoconcomplet,passent
de zéro, vous obtiendrez les mêmes résultats à l'état de chrysalidesou nymphes,et au boutde 10à 15
qu'avec une fumigation. Il vous faudra jours l'insecteparfait fait son apparition.Ce papillon
ensuite les enfermer dans une caisse ou dans déposealorsdesœufsdanstouslesendroitsoù ila commo-
ditéde lefairetelsque lesmontantset les traversesdes
des ruches bien closes, pour les mettre à cadres,les paroismêmesde la ruche,ou biendansles
l'abri des fausses teignes jusqu'à ce que vous rayons.Chaquefoisquej'ai eul'occasion de les observer,
en ayiez besoin à nouveau. j'ai remarquéquele papillonchoisitles côtésdescadres
lesplusrapprochésdesrayonsà couvain,lesjeuneslarves
deteigneayantunepréférencemarquéepourcessortesde
'LA TEIGNEA DEHAUTES
ALTITUDES. rayons.Lorsqueces jeuneslarvesfontleurapparition,ce
(luiarrived'habitudehuit à dix joursaprès la pontedes
Dans le Colorado, ou du moins dans la œufs,leur croissanceest extrêmementrapide,puisquele
région de Denverdont l'altitude est bien d'un tempsquis'écouleentreleuréclosionetle moment oùelles
setransforment en chrysalides estd'uneduréemoyenne de
mille au-dessus du niveau de la mer. la tei- 30jours.Celuioùellesdemeurentà l'étatde chrysalides
gne commune est inconnue, Elle ne semble étantd'unequinzainede joursenviron,onse rend facile-
pas pouvoir supporter les altitudes élevées. ment comptede la rapidité avec laquelleces insectes,
On y rencontre cependant un très petit ver contrelesquelsnousavonsà lutter,peuventsereproduire.
Lenombrede pontesoude générations qui sesuccèdentet
de cire, mais autre que celui qui cause ordi- se développenten une seulesaison,c'est-à-diredu com-
nairement des ennuis à l'apiculteur. mencementdu printempsà"la fin de l'automne,varie,
L'entomologiste du Gouvernement, pour commenousl'avonsdit, suivantleslocalitésetles climats,
la Nouvelle Galles du Sud, l'Australie, maisil peut être bondesavoirquedémontrer,avecpreu-
Mr Sidney Olliff, a écrit un article au sujet vesà l'appui,qu'entempsordinaire,dansle districtde
Sydney,nousavonsquatrepontessuccessives. J'ai élevé
des teignes dans l'Agricultuml Gazette de la pourmonproprecomptetroisgénérations, produitsd'au-
Nouvelle Galles du Sud. Cet article est si tantde pontes,surun rayonreçuau débutdu printemps
intéressant, au point de vue surtout de la dela Richmond River;et je suisconvaincu quej'enaurais
manière précise dont il décrit une même pu obtenirune quatrièmede la mêmesource,sansun
accidentsurvenuaux œufs ponduspar ma troisième
peste d'insecte que celle que nous avons ici, famille. 1 -
que nous tenons à le reproduire en ces La larve,lorsqu'ellevientd'éclore,est d'un jaunepâle
i,A ..1 - 1. 11:i<>i..
FAUSSE TEIGNE (LA). 135 FECONDATION ARTIFICIELLE.
avecla têtelégèrement ; et lorsqu'ellea atteint
plusfoncée FECONDATION ARTIFICIELLE. —
ton completdéveloppement, elleestd'ungrissale,avecla Après avoir lu les chapitres consacrés aux
tête brun-rougefoncé.Sa taille moyenneest d'un pouce aux reines et à Vélevage
environ,et, commela majoritédes chenillesde papillons,mâlesou faux-bourdons,
elle a huit paires de pattes. La chrysalidede la plus des reines, le lecteur comprendra pleinement
grandeespècede faussesteignesestdu modèleordinaire, que l'accouplement naturel du mâle et de
et est enferméedans un coconcompactd'épaissesoie l'abeille-mère ne peut avoir lieu qu'en
blanche,tissé habituellement dansl'une des galeriessoy-
eusescreuséespar lalarveet auxquellesnousavonsdéjà plein air et au vol, puisqu'il ne se produit
faitallusion.L'insecteparfait,oule papillon,a lesailesdu jamais à l'intérieur de la ruche. Le dessein
devantd'un gris-bruntirant sur le rouge,distinctementde la nature semble avoir été que, pour
plusclairversla partiepostérieure.Ondistinguetrès vite éviter les accouplements consanguins, les
lesmâlesdes femellesà la formedes ailes,commeon 1*
peut voirpar un simplecoupd'oeiljeté sur la gravure rencontres nuptiales puissent avoir lieu en
accompagnant cetarticle. plein air, où, selon toute probabilité, la reine
La secondeespècede fausseteigneest connuesousle aura plus de chance de rencontrer un mâle qui
nom à!Achr(tagrissella,de Fabr.,le pluspetitdespapillonsne soit pas de sa parenté directe. Mais à
à cireoupapillon&miel,etc.Bienqu'ilnecausepasà beau-
- coupprèsautant de ravagesque la plusgrandeespèce,il différentes époques on a tenté d'obtenir la
fait dèsdégâtsconsidérables danslesvieillesruchesnégli- fécondation des reines à l'intérieur de la
gées.Son papillonest bien plus petit que celui de la ruche ou dans une petite tente mise en con-
ÇaUeria mellonella,aveclequel,entreparenthèses, je l'ai
vus'associerdansla mêmerucheen plusd'uneoccasion.tact avec l'entrée de la ruche. Mais aucun
Il est d'unvilaingrisfadeavecla tête jaune.Cette espèce de ces essais n'a réussi, car sitôt que les
n'eatpM à beaucoup prèsaussidélicatedansle choixdesa mâles et les reines découvraient qu'ils
nourri — —
tore que la première G. mellonella et on la étaient renfermés dans un petit espace, ils
rencontrefréquemmentsur les détritus qui s'amassent
d'ordinairesurle plancherdesruchesmalentretenues. se heurtaient contre la moustiquaire ou le
C'est (m tait reconnuque les faussesteignesne s'atta- grillage qui les emprisonnait, cherchaient
quentpasaux abeillesItaliennes(Liguriennes) demanière vainementà s'échapper.
sérieuse,
- lesquelles,à la vérité, ne se laissentque très On a bien raconté
rarement attaquer. C'est l'abeille noire ordinaireou qu'en certains endroits
abeillecommune qui ensouffrele plus. on avait obtenu des résultats satisfaisants;
Qu'il me soit permispour conclured'exprimermes mais ces récits semblaient émaner de
remerciements au D"DagnellClark,au Rév.JohnAyling personnes peu autorisées qui Ignoraient
et à MM.Abram et Riddle qui, parmi tant d'autres
aimables correspondants, onteula bontéd'envoyerà notre sans doute que les reines sortent souvent
départementale nombreuxspécimens etdesrenseignements.plusieurs fois avant de réussir à rencontrer
Autantque je le puissavoir,il n'a été publiéjusqu'ici un mâle. On peut donc mettre une cage
quetrès peudereproductions exactesdela teigne,desorte grillagée sur une ruche,
puis l'ôter: la reine
la
que je compteque planche due
ci-jointe, au crayon de
M' E.M.Grosse,sera des mieuxaccueillie.A l'exceptionet les mâles retournent a la ruche; mais
d'uneexcellentegravuresur boisdu « DieInsecten» du comme ils ressortiront à la première occa-
D*Taschenberg(Brehm'sThierleben,Vol.ix, page432) sion pour une nouvelle course nuptiale,
représentantlesplusgrossesespèces,je n'aipuparvenirà notre ami l'expérimentateur pourra con-
découvrirunseuldessinindiquantles méthamorpboses et
le travailde cespapillons. clure que l'accouplement avait eu lieu dans
sa cage, quand en vérité il n'a pu se pro-
EXPLICATION DELAPLANCHE. duire que plus tard dans l'air.
TEIGNES. Au printemps de l'année 1901l'éditeur dela
FIG.1.—Larveouchenillede la plusgrandeespècede Bee-keepers 'RevietlJ, Mr W.-Z. Hutchinson,
faussesteignes(Galleriatnellonellade Linné)vuedeprofil dépista un homme dont les tentatives avaient
(fortement grossie). apparemment réussi, et le moyen qu'il avait
FIG.2. —Lamêmevuede dessus(fortement grossie). employé fut décrit tout au long dans la Review.
FIG.3.—Coconde la mêmeenlevéd'un rayonde cire Le procédé paraissait si judicieux dans son
(grossi). ensemble et son auteur si candide dans les
FIG.4.—La phalènedela plusgrosseespècede fausses
teignes(GalleriaMellonella) mâle(fortement grossie). explications qu'il en donna, que personne ne
FIG.5.—Ailesde la femelle. se sentit tenté de les traiter d'hérésies; car,
FIG.6.—Larveouchenillede la pluspetiteespècede en vérité, MrJ.-S. Davitt, d'Aragon, Ga,affir-
faussesteigaes^Achrœagrissella) vuede profil(fortementmait avoir réussi à obtenir la fécondation
grossie). d'une centaine de reines par un certain nom-
FIG.7.—Chrysalide delamême(fortement grossie). bre de mâles de choix.
FIG.8.—Phalènedela pluspetiteespècede faussestei- Nous dirons en deux mots
gnes(fortement que le procédé
grossie). de ce monsieur comporte l'érection d'une
Dansle fond,en haut, on voitun fragmentde rayon,
montrantles galeriescreuséespar la plusgrosseteigne tente couverte d'un moustiquaire d'environ
(Galleriamellonellade Linné)au milieudu couvain. y mètres de haut et de diamètre semblable.
La taillenaturellede cesinsectesest indiquéepar un Des ruchées contenant les mâles de choix
trait sont placées sur le sol autour de cette tente,
FÉCONDATIONARTIFICIELLE. 136 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA),
chaque ruche ayant deux entrées, l'une don- élèvera d'énormes cages semblables à celle
nantà il Intérieur de la tente, l'autre ouvrant décrite ci-dessus; et si le procédé réussit,
à l'air libre. Cette dernière est garnie d'un ce sera un grand pas de fait en faveur de
zinc perforé de façon à ne laisser passer que l'industrie apicole. Jusqu'ici dans l'élevage
les ouvrières, gardant les reines et les mâles des reines, ou n'avait pu contrôler que la
à l'intérieur de la ruche. L'entrée communi- parenté de l'un des conjoints, celle de la
quant avec l'intérieur de la tente, ou cage mère. Quelque choisie que pût être la reine,
géante, est tenue close ou dans l'ombre quelque excellente la race d'où elle prove-
durant une semaine environ; puis, par un nait, elle risquait toujours de s'accoupler en
jour propice, on l'ouvre de il heures à plein air à un mâle de race très inférieure.
1 h. 1/2, et l'on permet aux mâles de voler à L'élevage des animaux domestiques permet
travers la tente. Dès qu'ils ont appris à d'accoupler un mâle de choix à une femelle
connaître les limites de leur prison, Ils sem- de race pure. Un grand pas serait donc tait
blent satisfaits, dit Mr Davitt, et se familia- en faveur de l'amélioration des races si l'on
risent très vite à en toucher le sommet. » pouvait aussi contrôler l'ascendance mâle
Lorsqu'ils y sont bien habitués on permet des abeilles; et il nous semble que les accou-
aux reines retenues dans les ruches de sortir plements consanguins, grâce aux méthodes
à leur tour dans la tente; et, neuf fois sur pratiquées aujourd'hui pour la production
dix, la reine n'a pas encore atteint le sommet d'espèces parfaites, pourraient assurer à
de la tente qu'elle est déjà l'objet des pour- l'apiculture une race d'abeilles de beaucoup
suites et des attentions les plus assidues. supérieure à celles que nous avons connues
Une reine quitte l'ouverture de la ruche, et jusqu'ici.
y revient cinq minutes environ plus tard, Pour le moment ce qu'on semble souhaiter
apparemment fécondée, et au bout de trois le plus vivement, c'est que l'élevage procure
ou quatre jours elle commence à pondre; et des abeilles munies d'une trompe plus lon-
la progéniture des mères ainsi fécondées gue, de façon à ce qu'elles puissent attein-
présente les mêmes signes que les ouvrières dre au nectar dans les profondes corolles du
des colonies d'où proviennent les mâles. » trèfle Incarnat, de la menthe sauvage du
Mr Davitt, on l'a remarqué, habitue les Texas, et des sauges qui croissent dans les
ouvrières à sortir à l'air libre; elles se fami- montagnes de la Californie, de même que
liarisent ainsi avec la sortie extérieure et ne de cent autres espèces de plantes. Des mil-
se servent que de celle-là. De sorte que, lions de kilogrammes de miel pourraient
lorsqu'elles volent en masses compactes, être ainsi récoltés qui se perdent Inuti-
c'est-à-dire entre 11 et 2 heures, la sortie lement. (Voir: LANGUEDES OUVRIÈRES).
Intérieure est ouverte et les mâles ont toute
facilité de se joindre aux reines dans la tente. DES ARBRES pam-
FLEUR
M. Davitt Insiste particulièrement sur le TIERS (LA). — Dans les provinces du
fait qu'une des conditions nécessaires à la nord des États-Unis où l'on cultive beaucoup
réussite de ces accouplements est que les d'espèces de fruits, et particulièrement les
mâles soient d'âge voulu. Trop jeunes, ils ne pommes, les poires, les pêches, Il arrive
serviraient de rien. Il dit aussi qu'il ne faut parfois qu'au printemps les abeilles ne
pas laisser les ouvrièresaller à l'intérieur de peuvent récolter que très peu de miel sur
la tente, car, peu semblables aux mâles, les fleurs. Presque chaque année, s'il ne fait
elles ne se soumettraient pas paisiblement pas trop froid, les arbres fruitiers four-
au confinement, elles donneraient la tête nissent un peu de miel, au moment juste où
contre le filet, cherchant vainement à nous en avons le plus besoin pour stimuler
s'échapper, démoraliseraient ainsi les mâles. l'élevage du couvain; et bien que les abeilles
Tout le secret de la réussite semble donc n'en puissent emmagasiner beaucoup, elles
consister à avoir une tente assez grande, à en trouvent cependant assez pour que tout
empêcher les ouvrières d'y pénétrer, et le rucher en reçoive une nouvelle Impul-
d'avoir aussi des mâles habitués à considérer sion de sorte que, dans les réglons où la
l'espace dans lequel Ils sont renfermés culture des fruits a reçu une grande exten-
comme la seule limite accordée à leur vol, sion, les apiculteurs y trouvent souvent un
et à s'en contenter par conséquent. profit considérable.
Autant que nous le pouvons savoir, per- Au point de vue de la qualité, le miel
sonne n'a essayé ce moyen si ce n'est M. recueilli sur les fleurs d'arbres fruitiers
Davitt; mais on projette l'établissement compte au nombre des meilleurs. Il est de
d'une ou deux stations d'expérience, où l'on couleur claire, a du corps, et sa saveur res-
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 137 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
semble beaucoup au riche parfum qui la fleur (les étamines et le pistil) sont
s'échappe d'un verger en fleurs. Si un miel détruits ou endommagés. Dans les stations
de telle valeur pouvait être récolté en expérimentales ci-dessus mentionnées, on
quantités suffisantes, il serait sans nul doute porta au laboratoire quelques grains de pol-
beaucoup demandé; mais c'est à peine si len qu'on mêla à un sirop léger d'une con-
l'on en peut obtenir assez pour engager les sistance à peu près semblable à celle du
abeilles à l'emmagasiner dans les hausses ou nectar et à ce mélange on ajouta une cer-
dans les sections. taine quantité du liquide d'arrosage et de la
même force que celui qu'on envoie sur les
fois
ASPERSIONSSUR LES ARBRES FRUITIERSarbres fruitiers. On découvrit chaque
DURANTLE TEMpSDE LEUR que le pollen ne s'était pas développé. En un
FLORAISON, CAUSEDE DESTRUCTION mot ceux qui ont été chargés de faire ces
DESABEILLESET DUCOUVAIN. observations ont donné un grand nombre
de preuves tendant à démontrer que, indé-
Aujourd'hui que la coutume d'asperger pendamment des Intérêts l'apiculteur, le
- les arbres fruitiers de liquides chargés de
producteur de fruits ne peut pas se permettre
poison est devenue presqueuniverselle, une d'asperger ses arbres à l'époquede leur floraison,
question se pose: Illes arrosages doivent-Ils parce que les substancesvénéneusesdontil se sert,
être pratiqués durant le temps que les si ellessont assezpuissantes pour tuer lesinsectes
arbres sont en fleurs, ou bien avant et nuisiblessont égalementdangereusespour la déli-
après? » catessedes organes réproducteurs et le pollen des
S'ils sont pratiqués quand la fleur porte fleurs mêmes.
encore ses pétales, il est presque certain que Certains producteurs de premier ordre qui
les abeilles seront empoisonnées. Une grande soutenaient une opinion contraire et asper-
quantité de couvain périra à son tour, et geaient leurs arbres pendant la pleine
souvent on perdra de cette façon des reines floraison, se sont aperçusdepuis, à leur grand
de valeur. La première chose pour ainsi dire chagrin, de leur méprise. Ils ont avoué à
que l'on remarque pendant la floraison des l'occasion avoir perdu près d'un millier de
arbres fruitiers, si ces arbres sont aspergés dollars. Il y a cependant des gens qui, ayant
tandis qu'ils sont chargés de fleurs, c'est Intérêt à vendre le matériel qui sert à cette
qu'une grande partie du couvain meurt; opération, semblent portés à recommander
et l'on se demande alors au couvain noirci ou d'asperger à l'époque de la floraison des
au couvain aigre, si l'on a affaire à la loque, arbres fruitiers, et qui par une publicité
à moins que la "Vérité ne se fasse jour très coûteuse, font un très grand tort à
et que l'on reconnaisse que les abeilles ont l'apiculture. Mais il n'est pas de pires aveu-
charrié des liquides empoisonnés recueillis gles que ceux qui ne veulent pas voir.
sur les arbres qui venaient d'être aspergés. Dans quelques-uns de nos Etats certaines
Des études expérimentales faites dans toute lois édictées ont mis au nombre des délits
l'étendue du territoire des États-Unis ont justiciables ces aspersions à l'époque de la
démontré qu'il est tout-à-fait inutile — et floraison ; mais il y a beaucoup- de produc-
même nuisible souvent aux fruits en forma- teurs Ignorants — et têtus par-dessus le
tion — d'asperger les arbres qui sont en marché — qui persistent à asperger de mé-
pleine floraison; et elles ont prouvé mille et langes vénéneux les fleurs mêmes sur les-
mille fois qu'on peut obtenir certainement quelles les abeilles recueillent le pollen et le
des résultats aussi bons et même meilleurs nectar. Celles-ci périssent naturellement,
en faisant ces aspersions tant avant qu'après sans compter une grande quantité de cou-
la floraison, losqu'on n'a plus à craindre de vain qu'elles ont contribué à empoisonner.
voir les abeilles visiter les arbres en quête La seule chose qu'on puisse faire, lorsqu'il
de pollen et de nectar. Quelques expériences n'y a pas de loi en vigueur, est de s'efforcer
faites aux stations expérimentales de Cor- de faire entendre raison à ses voisins et à ses
nell et de Geneva, dans le New-York, ont été amis, ignorants des droits des autres ou qui
particulièrement concluantes en ce qu'elles s'en montrent Indifférents. Montrez-leur
ont prouvé que les aspersions faites en que l'emploi des arséniats durant la floral-
pleine floraison sont décidément nuisibles son des arbres est du temps et des produits
aux fleurs elles-mêmes, sans parler du tort dépensés en pure perte, et qu'il fait un
immense qu'elles font à l'apiculteur. Le très grand préjudice aux abeilles et aux api-
poison tel qu'on l'emploie ordinairement culteurs, s'ils ne risquent pas même d'em-
nuit à la formation et au développement du poisonner les êtres humains qui peuvent se
pollen. De plus les organes délicats de trouver manger du miel mélangé des subs-
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 138 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
tances vénéneuses recueillies sur les arbres que leurs Industries respectives dépendent
par les abeilles. On obtient souvent beaucoup l'unede l'autre. Et même, s'il y a quelquecho-
plus par l'influence morale que par de se, le producteur de fruits tirerait un bien
grands discours, des paroles violentes, des plus grand bénéfice de la présence des abeil-
menaces de poursuites en dommages-inté- les que l'apiculteur lui-même; car on sait
rêts. aujourd'hui, et nous le montrerons tout à
La première chose à faire pour les api- l'heure, que certains fruits sont non-seule-
culteurs d'un Etat où il n'y a pas de loi en ment redevables de leur développement,
vigueur pour empêcher les arrosages au mais qu'en bien des cas sans elles le fruit ne
moyen de substances vénéneuses, est de parviendrait même pas à se nouer. Il y a
veiller à ce qu'on en édicte une aux pro- quelques années un apiculteur du Massa-
chaines assises du corps légistatif. Les divers chusetts fut obligé de transporter ses abeil-
membres des chambres, tant hautes que les dans une autre localité, en raison des
basses, doivent être Inondés des rapports plaintes portées contre elles par les pro-
provenantdes stations expérimentales; puis, priétaires de vergers; mais ceux-ci après
quand le projet est à l'étude, quelqu'un une ou deux années furent bien heureux de
d'influent doit être présent pour veiller à les voir revenir, car leurs arbres avalent
ce qu'il ne soit pas "tué parla commission" porté très peu de fruits en proportion de la
comme on dit, ni exposé à un vote contraire grande quantité de fleurs dont ils avaient
parle pur manque d'intérêt qu'il provoque été couverts. Le résultat de cette expé-
ou parce qu'on ignore l'importance de la rience fut que l'apiculteur fut rappelé; et,
mesure proposée. Démontrez clairement comme on pouvait s'y attendre, les arbres,
que la loi professée n'entend pas prohiber une fois les abeilles de retour, non seulement
totalement les liquides vénéneux, mais portèrent plus de fruits, mais ces fruits
seulement à empêcher qu'on les répande furent aussi plus parfaitement développés.
aux instants où ils mettent en danger la vie
et la propriété. Ona de même rapporté que le trèfle rouge,
Le couvain empoisonné ressemble beau- après son importation en Australie, n'avait
pas donné de semence; finalement les abeil-
coup en apparence au couvain aigre et au les furent importés à leur tour et alors la
couvain noirci. Il n'est jamais visqueux, et
sa couleur varie du blanc au brun, en pas- semence se développa.
sant par le gris. Plus récemment encore des expériences
C'est par le microscope seul qu'on peut très complètes et préparées de loin avec
distinguer à quel genre de mort a succombé beaucoupde soinpar des hommes de science,
ce couvain, ou en s'adressant à un chimiste ont été faites simultanément par eux, par
qui analyserales substances liquides de la des apiculteurs et des producteurs defruits ;
larve morte et déterminera par ce moyen et de leurs témoignages réunis on peut con-
la présence du poison, s'il y en a. clure que les industries de ces deux der-
niers dépendent jusqu'à un certain point
UTILITÉDES ABEILLESDANS LA l'une de l'autre.
FÉCONDATION DESFLEURSDES ARBRES On a beaucoup écrit à ce sujet dansIl Qlea-
FRUITIERS. nings in Bee Culture" toutes ces dernières an-
Des conflits se sont élevés, à différentes nées; mais dans les numéros des 15 janvier
reprises, entre les apiculteurs etles pro- et 15février 1894, parut un symposium dans
priétaires de vergers. Ces derniers pré- lequel quelques faits furent collationnés. Il -
tendaient queles abeilles s'attaquaient aux nous serait Impossible de les reproduire Ici
fruits mûrs, sans compter qu'elles viennent en entier, et nous sommes par conséquent
vous tourmenter tandis qu'on les emballe; obligés d'en citer seulement quelques pas-
et les apiculteurs, en conséquence, ont été sages. 11pourrait paraître inutile de donner
Invités en certains cas à déménager leurs de nouvelles preuves de ce que nous savons
abeilles sous prétexte qu'elles portaient déjà être la vérité; mais bien des fois l'igno-
préjudice aux voisins. Mais les possesseurs rance et les préjugés de certains horticul-
d'arbres fruitiers se doutaient peu qu'en teurs ont été cause de grands ennuis, par
agissant ainsi Ils tentaient d'éloigner un des ce qu'ils ne peuvent ou croient ne pas pou-
agents les plus nécessaires à la fécondation voir se permettre de lire les journaux; mais
de leurs arbres. Nous sommes heureux si l'apiculteur peut leur mettre sous les
cependant aujourd'hui de pouvoir dire que, yeux des faits et des chiffres, ils ne pourront
depuis quelques années,les deuxfractions en faire autrement, s'ils sont loyaux, que de
présence commencent à se rendre compte reconnaître leur erreur.
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 139 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
Voici donc les faits! Dans lesIl Gleanings Dans le symposium auquel nous en réfé-
in Bee Culture. ydu 15 septembre 1891,parut rions au début, le premier article de la série
un article de valeur, dû à la plume de émanait de J. C. Gilliland, qui, dans l'été de
A. J. Cook, alors professeur d'entomologie à 1893, sur un grand champ de trèfle rouge
l'École d'agriculture du Michigan, donnant moyen qui venait à 30 pieds de sa porte,
le détail des expériences qui avaient été enveloppa quelques têtes d'un réseau, et en
faites en cet endroit au sujet de la féconda- entoura d'autres non couvertes d'un fll fin.
tion des fleurs à fruit. Il poursuit en disant Le mois d'Août suivant il recueillit de la
que bien que des insectes isolés puissent graine sur les fleurs couvertes, ainsi qu'une
aider au transport du pollen d'une fleur à petite quantité de plantes non couvertes;
l'autre, le travail qu'ils accomplissent n'est et en comptant avec soin ces graines, il
pour ainsi dire rien en comparaison de celui reconnut que les dernières en avaient ren-
des abeilles, parce qu'à l'encontre des dues 21°/ode plus que les autres. Il renou-
abeilles qui passent l'hiver, ils ne sont pas vela une - seconde
..- fois son expérience - - avec
-
- présents au début du printemps, quand les les mêmes résultats. Comme les bourdons
arbres fruitiers sont en fleurs. Après avoir avalent visité le champ cette année-là en
insisté sur ce fait, qu'il est important qu'on grande quantité, il paraît bien évident que
apprenne, par des expériences définitives, le nombre supérieur de graines n'était que
combien les abeilles sont nécessaires à la le résultat des croisements opérés par les
pollennisation des plantes, il ajoute: Insectes. Mais ceci suffit à montrer ce que
faire les bourdons. Quand on en
J'ai faitpasmald'expériences au printempsdernier.J'ai peuvent
comptéles fleurssur deuxbranchesséparées,d'un pom- arrive aux abeilles ordinaires, le pourcen-
mier,d'un cerisier,d'un poirier,d'un framboisier, ainsi tage en faveur des fleurs découvertes
quecellesdedeuxfraisierset dedeux piedsde trèfle.Je contre les couvertes est beaucoup plus fort.
couvrisl'unedesdeuxbrancheschoisiesde chaquearbre,
ainsi que l'unedesdeuxplantes,en guise d'expérience,Ayez-en pour preuve l'extrait de l'article du
d'unegazelégèreau momentmêmeoùlesfleursallaient Prof. Cook donné plus haut, par exemple.
"'ouTrir,et je les gardaienveloppées jusqu'àce qu'elles
testaitflétries. C. J. Berry, dont le verger couvre 440
La branchede poirier,cellede pommieret de cerisier
furentvoiléesle 4 mai, et découvertesle 19et le 25du acres, et qui est commissionnaire horticole
mêmemois.Le nombrede fleurscomptéesvariaitde 32, pour Tulare County, la province de l'in-
nombrele moinsfort,à 300au plus.J'examinailesarbresle térieur qui a fait de grands progrès dans
11juin,pourvoirle nombrede fruitsqui s'étaientnoués. la culture des fruits, nous rend ce témoi-
Un peuplusde 2 pourcentde fleurscouvertess'étaient
développées, tandisque presque20*/.de cellesnoncou- gnage précieux :
vertesavaientdéjàle fruitformé.Pasuneseuledesfleurs
couvertesdu poiriernes'était développée, tandisque5*/. Les abeilleset les fruits vont ensemble.Je ne puis
desnoncouvertesavaientnouéleursfruits.Surle cerisier, obtenirdefruitssanslesabeilles.Certainsgaillardsdisent
3 seulementdesfleurscouvertess'étaientdéveloppées,queje suismoi-même ungaillardéveillé
; maisjeremarque
tandisque40•/.desfleursà l'air libreavaientportéfruits. quepar iciil y ena beaucoup quisuiventmonexemple,et
Lesfleursdu fraisierfurentvoiléesle 18mai,et dévoiléestravaillentà enamenerd'autres.
le 16juin. Le nombrede fleurspour chaqueexpérience Oui,Monsieur. J'ai desabeillespar toutmongrandver-
variaitde 60à 212.Ici une boiterecouverted'unegaze ger.Deuxannéesde suite j'ai enveloppéd'unegazecer-
environnait les plantes.J'examinaicelles-cile2juin.Onze tainesbranches, et bienquecelles-ciaientportédes fleurs
pour cent d esfleurscouvertess'étaientdéveloppées contre ce qu'ellesdevaient,pasl'ombrede fruits ; tandisquesur
17•/• desnoncouvertes.Pourentrer davantagedans le lemêmearbre,lesbranchesexposées à l'actiondesabeilles
détail, e nune occasionje reconnus60fleurssurlesquelles 9 en portèrentdes quantités.
de l'ensemblecouvertet 27du groupedécouvertse déve-
loppèrent;c'est-à-dire,que sur le nombrede fleursaui
s'étaientnouées,les 3/4s'étaienttrouvéesà l'air libre.
Dansun autrecas,sur212fleurs,ses fruitsse comptèrent Il y a quelques années, des horticulteurs et
par 80et 104.Dansun autre casencoresur 123fleurs,le des apiculteurs de l'Etat de Michigan s'as-
nombredefruitsfutdansla proportionde 20à 36.
Nosexpériencessur le trèfle portèrentsur le trèfle semblèrent, dans le but de discuter leurs
blancet l'alsike.Tandisque les têtes découvertes furent propres intérêts; et la généralité des pro-
toutessemences,les couvertesfurent complètement dé- ducteurs de fruits reconnut que le voisinage
pourvuesde graines.Ceciexpliqueclairementlesremar- des abeilles était pour leur verger un facteur
quesfaitespar lesapiculteursà l'occasionde ces plantes.
Unmonsieuravaitdit avoir un ami danscette province important de la production des fruits. Aux
lequelaussientreprit,il y a quelquesannées,la culture diverses réunions de l'Association des Api-
desarbresfruitiers.Il s'établità 35millesde touteautre culteurs de l'Etat de Michigan, les apicul-
exploitationsemblableet aussiloinde toutétablissementteurs qui étaient en même temps proprié-
apicole.La premièreannéeque ses arbres fleurirent,il taires de
comptaitbientirer quelqueprofitdesonvergermaisn'eut vergers, démontrèrent d'une façon
au résultatqu'uninsuccèscomplet.Onlui conseillade se tout à fait concluante, que les abeilles
procurerdesabeillespouraiderà la fécondation desfleurs, établies dans le voisinage des vergers con-
et depuissonvergera été-productif. tribuent à faire produire aux arbres, non
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 140 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
seulement une plus grande abondance de de New-Yorkoù cette planteest cultivée— si peu,que
fruits, mais encore des fruits plus beaux, pour la premièrefois,&monsouvenir,nousvîmeslemiel
de sarrasinse vendrepresque,sinontout-à-fait,au même
plus succulents. prix que le mielde trèfle N*1, tandisqu'il ne se vend
A son tour, Chas. A. Green écrit pour le habituellement qu'à peuprès les deuxtiers du prix, de
Fruit Orower, publié à Rochester, province celuide trèfle.Et quelena été la conséquence? C'estque,
de New-York, un article duquel, en raison chosedontjamaisonn'avaitouiparler, le blénoiratteignit
le prix de 3,75le boisseau,en raisondesa rareté,tandis
du manque de place, nous ne pouvons que le meilleurfromentest venduseulement3,10!En
extraire que les deux passages suivants : générallesarrasinportela moitiéou lesdeuxtiersdu prix
du blé.Qu'il se soitvenduprès du quart en plusque le
Il est aujourd'huidémontréqu'ungrand nombred'es- meilleurdes froments,proclametrès hauten cescircon-
pècesd'arbresfruitiers,sinontoutes,profitentbeaucoupstances, le rôlejouépar les abeilles.
des visitesdes abeilles,et qu'unegrandepartie de nos
.arbres,telsque les pommiers,les poiriers,et particulière- Mr H. A. March, de Puget Sound, Washing-
mentles pruniers,resteraientstérilessansl'assistancedes ton, un des plus grands producteurs de
mouchesà miel.Nousdevonsprincipalement cette décou-
verte au Prof. Waite, du Départementde l'Agriculturesemence de la côte du Pacifique, atteste
de Washington.Waite recouvritles fleursde quelques qu'il a reconnu le secours précieux que
variétésde pommiers, d'unegaze,en excluantles abeilles, donnent les abeilles, et que la semence est
et reconnutque les fleursainsi protégéesde plusieurs beaucoup plus abondante lorsqu'on laisse les
variétésde pommierset de poiriersne donnèrentaucun
fruit. Pour certainesvariétésil n'y eut pasd'exceptionà abeilles butiner sur les fleurs; et il prétend
la règle,etil futconvaincu quelespoiriersBartlettplantés que les fruits à noyau sont pour ainsi dire
dans de grandsvergersà distancedes autres variétés, incapables de se féconder d'eux-mêmes,
resteraient complètementstériles sans l'entremisedes comme il lui a été donné d'en juger en
abeilles,et que mêmeen ce cas, ils ne pourraientêtre
cultivésavec profitqu'en intercalanttoutesles troisou essayant de cultiver des pêchers en serre.
quatre rangées de ces arbres une rangée de Clapp's L'éditeur du Rural Hm Yorker, sans qu'on
Favorite,outouteautre espècecapablede féconderles l'en ait prié, a mis dans son journal ce court
fleursdu Bartlett.End'autrestermes,il découvritque les si plein de force:
fleursde poirierBartlettnepouvaientpasplusseféconder passage
entre-ellesque cellesdesfraisiersCrescent.Noussavons Danscesgrandesserresétabliesprèsde Boston,oùl'on
déjàque lesfleursde certainesespècesde prunierstelles cultiveles concombreshâtifs,il est toujoursnécessaire
quele WildGoose,etc.,nesefécondentjamaisentre-elles.d'avoirune ou deuxruchespourquelesabeillesaidentà
Les producteursde fruits de notre contréesont très féconderles fleurs.Sansabeilles,pas de concombres, à
redevablesau Prof.Waite,pourladécouvertequ'ila faite. moinsque deshommesne se promènentunebrosseà la
Elleenseigneauxhorticulteursà s'intéresserdésormaisà mainet fassenttomberle pollend'unefleursuruneautre.
l'apiculture,et je ne doutepas que d'ici un petitnombre
d'annéesil deviennedifficiledetrouverunproducteurde Au printemps de 1892, le défunt Allen
fruits, qui n'élèvepas en mêmetempsquelquesabeilles, Pringle, de Selby, Ontario, un des principaux
dansle but spécialde voircelles-ciporterle pollend'une
fleurà l'autre,tant dansles champsde petits fruitsque apiculteurs du Canada, raconta qu'il avait
dansles vergersde grosfruits. invité à comparaître devant une commission
législative de l'Assemblée du Parlement
Mr F. A. Merritt, de Andrew, la., porte le d'Ontario, pour rendre témoignage de l'ac-
témoignage suivant : tion des abeilles dans la dissémination du
pollen. Le Ministre de l'Agriculture avait
LESDEUX COTÉS D'UN ARBRE. invité non seulement les principaux apicul-
Notrevergerde pommiersest situéde telle façonqu'il teurs mais aussi ceux qui s'adonnent à te
est exposéen mêmetempsaux ventsdu Nordet duSud. culture des fruits, à présenter à la commis-
Il y a environquatreans,commeles arbres de la rangée sion des faits positifs, résultat de leurs
sud (des Transcendenterals qui poussentune massede propres expériences, à faire connaître le
feuillesen mêmetempsque les fleurs)commençaient à
fleurir,unfortventdusuds'élevaqui dura près de cinq pour et le contre de la question mise à
jours.Je notaique,pendantce laps de temps,les abeilles l'étude. Et non seulement ceux-là mais les
ne parent toucherauxfleursducôtésuddes arbres,mais savants aussi furent convoqués de Ottowa
butinèrentjoyeusement surles branchesplusabritéesdu et de
côténord.Quelfut le résultat de cettemanœuvre ? C'est Guelph. Mr Pringle poursuit en disant
que les branchesdu côténordfurentbelet bienchargées queIl les horticulteurs, à l'exception d'un
de fruits,tandisque ducôtésudon n'en aperçutpresque seul, admirent les services précieux et indis-
aucun.Ceci prouve-t-ilque ces arbres dépendentdes pensables rendus par les abeilles au point de
insectespour la fécondationde leursfleurs ? Au lecteur
d'enjuger. vue de la fécondation de fleurs à fruits. Et ce
point fut corroboré et confirmé par les
MrG. M. Doolittle,à son tour, en terminant entomologistes. Le Prof. James Fletcher,
son article pour le symposium duquel nous Entomologiste des Etats réunis, a dit, que les
avons déjà fait allusion, dit: abeilles ne visitent pas les fleurs quand le
tiensde à faire au de vuede temps est mauvais, et que, en conséquence,
Je plus observer, point
l'histoire,que durant l'annéepassée,1893,on ne récolta nous n'avons que très peu de fruits ces
quetrès peudemielde sarrasindans les régionsdel'Etat années-là. Quant aux abeilles attaquant les
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 141 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA).
à cinqmillesd'ici,oùl'onne cultivepas d'abeilles,
fruits, on n'en a aucune preuve directe K. nous, n'ontproduitquedefaiblesrécoltes».
M. Pringle dit aussi :
et cultivé J. E. Crane écrit à son tour dans ce même
J'ai entretenudesabeilles 30ansdurant j'ai
desarbresfruitierset du trèfleconcurramment pendant symposium un article si important et si plein
30ans.J'ai aussifait des étudeset desexpériences ence de qualités qne nous ne pouvons résister
senset dansbeaucoupd'autres.A proposde certaines au désir de le publier en entier ici sans y
espècesde fruits —principalement des pommes— j'ai rien changer.
observéquesi,pendantla floraison, le tempsétaittel que
nilesinsectesailés,ni le vent(humide et froid)neremplis-COMMENT LESFLEURS SONT CER-
saientpas leur fonctionauprèsdes fleurs,le fruit ne se TAINES FÉCONDÉES; POURQUOI
FLEURS SONT PLUS ÉCLATANTES QUED'AUTRES J
nouaitpas.Lorsqued'autresfois,le tempsétantfavorable EXPÉRIENCES DECHARLES DARWIN.
etlesfleursabondantes, j'ai exclulesabeillesde certaines
partiesdesarbres,cen'a étéquepourconstaterl'absence Ona édité un grand nombrede volumesen —
langues
defruits—maisseulement danscespartiesauxquelles les différentes surlafécondation desfleurs dontle premier
visitesdesabeillesavaientétéépargnées. futécrit par ChristianConradSpringelen 1793 ; maisce
Les producteursde fruitss'accordentà dire que « les sujetn'attiraguèrel'attentiondupublicquetrenteouqua-
abeillesjouentunrôletrès importantdanslafécondation,ranteannéesplus tard, et depuisbiendes botanistesse
par lecroisement desespèces,et que,pourcetteraison,on sont occupéssérieusementde cette question.Nosbota-
nedoitpsfiHés détruire; »que«en généralnousdépendonsnisteslesplus éminentspartagentaujourd'huiles plantes
desinsectespourlafécondation denosarbresfruitiers;et à fleurssousle rapportde lafécondation endeuxgrandes
quelesdétruireseraitfairedutortauxhorticulteurs ». classes : les Anémophiles et lesEntomophiles —littérale-
Le consensus de la réunionfut,que«lesapiculteurset mentlesamiesduventetlesamiesdesinsectes.Lesfleurs
les producteursde fruits se rendentmutuellement de fécondées par le vent sontde couleurpâle,et à peuprès
grandsservices,et quemêmeils ne peuventse dispenser dépourvues de parfumet demiel.Lesorganessexuelssont
lesunsdes autres,si chacundespartischercheà obtenir fréquemment séparés,soitsur la mêmeplanteousur des
lesmeilleursrésultatsdesontravail». plantesséparées.Ellesproduisentenabondance un pollen
légeret sec,quetransportefacilementl'air oule vent.
Lespins,les sapins,et les autresconifères,en sontdes
M. Frank Benton, employé au département exemples familiers,qui parfoisremplissentune forêtde
de l'agriculture de Washington, D. C., leurs«aversesdesoufre » lorqu'ilrépandentleurpollen.
recommendant, dans l'un des Bulletins du Nosarbresà noyauxsontdesexemples deplantesdioïques.
Gouvernement, année 1894,page 254, l'action Lesherbes Un
etlesgraminéessontfamilières à toutlemonde.
de blépeutpousseraussibienisoléqu'aumilieu
des abeilles dans la fécondation des fleurs à d'ungrain champ ; mais«l'épirestera vide » à moinsqu'il ne
fruits, dit: reçoivele pollenenlevéau champvoisinpar un capricedu
vent.D'autrepart, cellesdes plantesqui semblentrécla-
Lesfaits,qu'ona portésà notreconnaissance se répan- mer le secoursdesabeillesoud'autresinsectespourtrans-
dentdeplusenplusparmiles horticulteurset les apicul- porterleurpollend'unefleurà l'autre, ontdesfleursplus
teurs,et denouvellespreuvess'y ajoutentde jourenjour. éclatantes,descouleursplusbrillantes,ou bientouteblan-
Ona appelél'attentionde l'auteursur unecirconstanceches,qu'ondiscerneaisémentau crépuscule,oubienelles
quidémontretrèsclairementceque vautla présencedes répandentun parfumsubtiloudonnedu nectar,quelque-
abeillesdansunverger,etsonauthenticitéa étéconfirméefoisl'unet l'autre.Les grainsde pollensonthumidesou
par unesérie de lettresprovenantde gensqui ont une gélatineux,glutineuxou bienmunisde poils,oudisposés
grandeexpérience enhorticultureet queleursconcitoyensenfindetellesortequ'ilspuissents'attacheraux insectes
considèrent comme desautoritésdansleurpartie,au point quivisitentlesfleurs,etêtreainsiportésdel'uneà l'autre.
de vuesurtoutde la culturedescerises.Voicilesfaits: Dans cette classede plantes oude fleurs,la naturea
Pendantplusieursannéesla récoltede cerisesde Vaca assuréles croisements par diversarrangements fort ingé-
Valley,à SolanoCo.,Cal.,n'apasétébonne,bienqu'autre- nieux.L'organemâlesetrouvedansunefleur et l'organe
foisellefut absolument assurée.Onattribuacesinsuccèsfemelledansuneautre,sur la mêmeplante,commedansla
completsou partielsauxventsdu nord,aux pluiesgla- courgeet danslesmelons.Dansd'autresespèceslesfleurs
ciales,et à d'autresinfluencesclimatériques ; mâleset les fleursfemellessontsurdesplantesséparées,
similaires
mais,à l'idéedeMM.Bassford, deCherryGlen,cescauses commedans les saules.Dans certaines,les pistilsappa-
n'expliquaient pas suffisamment un insuccèstant de fois raissentd'abord,et sontfécondésavantque le pollendes
renouvelé. étaminessoitmûrpour la fécondation.Dansd'autresles
Ces messieursse souvinrentqu'autrefois,lorsquela étaminesrépandentleur poussièrefécondanteavantque
récoltede cerisesétait abondante,les abeillessauvageslesstigmatesdu pistilsoientprêtsà larecevoir.
étaienttrèsnombreuses dansla vallée,et ils songèrent que Le framboisier rougecommun mûritsespistilsd'abord,
peut-êtrela stérilitérécentedesarbresprovenaitd'une de sorte que son fruit est incompletsi les abeillesou
distribution imparfaitedu pollendansles fleurs,puisque d'autresinsectesne lui apportentpas le pollend'autres
la plupartdes abeillesétaientdisparues.Pour éprouver fleurshâtives.
la valeurde leur idée, ils établirentplusieursruchées La partridge-berryest très intéressante.Les fleurs
dansleurvergeren 1890. Le résultatfut frappant,car le d'environla moitiédesplantesproduisentd'abordleurs
vergerdesBassfordfournitunebonnerécoltede cerises, étamines ; l'autremoitié,le pistil.Auboutde huit oudix
tandisque celledesautres producteursde la valléequi joursl'ordreestintervertidansles mêmesfleurs.
n'avaientpasd'abeillesmanquaentoutouen partie.Cette Biendesfleursqui attirentlesinsectesparaissentcapa-
année-ci(1891), MM.Bassfordétablirent soixante-cinqblesdesetéconderd'elles-mêmes, et c'est ce qui arrive
ruchéesenvirondansleur verger,et M' H. A. Bassfordsouvent maisle pollend'uneplante voisinede même
écritaujourd'hui à l'Entomologiste« Notrerécoltea été espèceparait avoiruneactionplus puissante.Certaines
bonnecetteannée-ci, et nousattribuonscelaauxabeilles». fleurssontfaite de telle sorte que leur pollenne peut
Et plus loin il ajoute : « Depuisque nousélevonsdes tombersurle stigmatede la mêmefleur,maisellesoffrent
abeilles,notrerécoltede cerisesest beaucoup plus forte une adaptationspécialepourle transportdu pollend'une
qu'auparavant, tandisque les vergersles plusprochesde fleurtt l'autrepar lesinsectes.Unecurieuseplanteproduit
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 142 FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA)
audébutde la saisonde petites fleurs peu marquantes Surlesquelques125plantesqu'il expérimenta,plusde
maiscapablesdeseféconderd'elle-mêmes ; plustard, elle la moitié,lesinsectesétant exclus,restèrentabsolument
donnedes fleurs plus brillantesmaisqui ne peuvent stérilesou produisirentmoitiémoins de grainesque
devenirfécondesque par l'entremisedesinsectes. lorsqu'onlaissaitlesabeilleslesvisiter.Aunombrede ces
Un grandnombrede plantesdemeurentconstammentplantescataloguées,je note le trèfleblancet rouge.Les
stérilestantqu'ellesnereçoiventpaslesvisitesdesinsectes. expériences qu'ilfitsurcedernierontbeaucoup derapport
Beaucoupde noslecteursont sansdoute remarquéque aveccellesde Cook,en dernierlieu Professeurà l'Ecole
lesfuchsiaset lesbégonias nedonnentpasdesemencedans d'Agriculture du Michigan. Page361,ildit dutrèflerouge:
une pièce close ; et pourtantlorsqu'ilssontdehorsen été, « Unecentainede têtes defleurssurun pied recouvert
ilsportentdes grainesen abondance.D'autresplantesà d'untullenefournitpas un seulegraine,tandisque 100
leur tour ne portentjamaisde semencesparceque les têtessur des plantes croissantlibrement,et qui furent
insectesquipuisaientleurnourrituresur leursfleursn'ont butinéespar les abeilles,fournirent68 grains(0,04406264
pasété importésavecelles. grammes) de semenceset comme 80grainespesaientdeux
Maiscesujet est d'unegrandeimportance,et pourmoi grains,lescenttêtes se trouvèrentavoirdonnéenviron
d'unhautintérêt,puisqueje faismonétudedesnombreux2720 graines.Sonexpérience sur le trèfleblancdonnades
moyensemployés par l'Auteurdela naturepourpouvoir résultatspresquesemblables.
auxbesoinsdetousles êtresqu'ila créés.Ona donnédéjà Unautrerésultatdesplusintéressants quelui fournirent
un grandnombred'exemplesd'abeillesconsidérées commesesexpériencesfut,queles plantesobtenues au moyende
agentsde la productiondes fruits et des graines,mais grainesprovenantde fleursquis'étaientfécondées d'elles-
j'en veuxencoreajouterunoudeux. mêmes,lorsqu'onles cultivaientà côtéd'autres graines
M.H.A.March,de Puget Sound,tandisqu'il était ici provenantde fleursfécondéespar croisements, étaient,
l'étédernier,m'informa qu'ilobtenaitdegrandesquantités règlegénérale,beaucoupmoinsvigoureuses que ces der-
de semencesde choux-fleurs, et s'était aperçuque les nières,bien que souslesautresrapportsles conditions
abeillesétaienttrès précieuses,encesensqueles graines fussentaussisemblables qu'onles pouvaient obtenir.A la
étaient beaucoupplusabondanteslorsquelesinsectesen page371,il dit: «Le simplefait qu'enbeaucoupde casla
étaientvenusbutinerlesfleurs. nécessités'imposed'unsecoursétrangerpourle transport
Les fruits à noyauxparaissentincapablespour ainsi du pollen,et les multiplescombinaisons qui tendentà ce
diredese féconderd'eux-mêmes, commeon l'a souvent but, rendenttrès probablequ'onobtientparce moyende
prouvéen essayantdecultiverdespêchersenserre ; onne très grandsavantages : et cetteconclusion est aujourd'hui
semblaitobtenirde fruits qu'enintroduisantdes abeilles confirmée parledéveloppement pluscomplet, etla vigueur,
lorsquelesarbres étaienten fleurs.Les horticulteurs de lafertilitédesplantesobtenuespar croisement, sontsupé-
ce paysse sont trouvés,depuisun certainnombred'an- rieuresà cellesproduitespar unefécondation entresujets
nées,en présenced'un problèmeassezcurieux,quelques provenant d'unemêmesouche.»
variétésdeschickasawplutn refusantde porter du fruit
danslesprovincesdu Nord,à moinsd'être plantéesdans Dans les Oleanings in Bee Culture" du
levoisinage d'uneautrevariétéd'arbresoud'autresespèces 1erJuin 1894,le Prof. Cookajoute encore à ce
de pruniers,de façonà ce que lesinsectespuissenttrans- qui vient d'être dit:
porterle pollende l'uneà l'autre.J'aperçoisdemafenêtre Le Prof.Bailey,l'horticulteursi capablede l'Univer-
tandis que j'écris un arbre de cette sorte, qui tousles
: «Lesabeillessont,pournosfruits,
sitéde Cornell,a écrit
printempsn'est qu'un bouquet,maisqui jamais,à ma des agentsbeaucoup plusefficacesde pollenisation quele
connaissance, n'adonnélemoindrefruit.
soitvrai touslesarbres ou toutes vent,etleurabsencenuit toujours».
Or,supposons qu'il que
les plantesqui produisent d esfruitsou des grainespré- deLaDivisiondelavientPathologieVégétaledu Département
justementde publierunebrochure
cieusesà l'hommepuissentêtre fécondéssansle secours de l'Agriculture grande valeursurla « Pollenisation ofPear-flowers »,
des abeilles ou d'autres insectes, c ela prouverait-ilque par NormanB.Waite.M.Waitedit: « Ona mentionné
cesinsectesn'ontaucunevaleur?Pas dutout.Ona suffi- incidemment la visitedesinsectes.Nousnevoudrionspas
samment é crit pour montrer que le Créateur a voulule sansinsisterd'unefaçonparticulièresur l'im-
croisementdes espècesdansles fleurs,et qu'il y a sage- poursuivre portancede ces visites.L'abeillecommune est l'insecte
mentpourvud'unemultitudede façons et les hasards dontles visitessontles les plusimpor-
d'une telle fécondationparaissentaussigrandspour les tantes, les plus propresplusrégulières,à la fécondation,et elle rend
plantesque pour nos abeilles, e n faveur desquelles u ne
tellement a été prise. Nous pouvons probablement plus de servicesqu'aucuneautre espèce
disposition s péciale d'insectes».Il ajoute,plusloin,que le froidet la pluie
les considérercommeprécieuxou nécessaires,mêmesi mettenttrèssérieusement obstacleauxvisitesdesinsectes.
nousn'en voyonspas la raison.Noussavonstousqueles Beaucoupde variétés(22sur 364qu'il a étudiées),dit
volatileset les animauxdomestiques peuventse repro- M.Waite,ontbesoindu pollenprovenantd'autresfleurs
duire pendantuneou plusieursgénérations,malgréles et cepollendoitêtre pris sur unevariétédifférente.Les
accouplements entremembresd'unemêmefamille;wais abeilleset lesautresinsectessontles agentspar lesquels
l'expérience universellea démontré,je crois,quedetelles s'opèrele transportdu pollen.Pourse résumer,M.Waite
alliancessonttoutcequ'ily a de moinssage,et générale-dit,etceciaprèsdesexpériences contradictoires décisives
;
mentmêmepréjudiciables. « Plantezvos vergersd'essencesdifférentes, oudu moins,
Il y a quelquevingt-cinq ou trenteansCharlesDarwin, évitezde planter uneseulevariétéen massetrop com-
en étudiantcettequestion,et considérantla prévoyancepacte. Assurez-vous qu'il y a assezd'abeillesdans le
de la nature pour la fécondationpar croisementsdes voisinage pourbutinerlesfleursautantqu'ilenestbesoin.
fleurs,y prit un si grand intérêt qu'il commença u ne Toutesles foisquevousle pourrez,tentezdefavoriserles
longue série d'expériencespour juger de la valeurdes visitesdes insectesen choisissantdes situationsbien
insectesdansles croisements, et leseffetsproduitssurles abritées,ouen plantantdescoupe-vent ».
plantespar leur fécondation propre ou celle obtenue par
croisement. Il dirigeases expériences grandavec soinet E.-C. Green, de la Station d'Expériences de
lespoursuivitplusieursannéesde suite; et sonlivresur l'Ohio, écrit à son tourpour le N° du 1erJuin:
leseffetsde la «Crossand Self Fertilization",racontant
cesexpériences et contenantplusieurscentainesde pages, J'ai ététémoincethiverd'unfaittrèsintéressantrelatif
estunelecturedesplusattrayantespourne rien dire de àla cultureforcéedestomates.Nousavionsdansuneserre,
plus. souschâssis,environ200piedsde DwarfChampions qui
FLEUR DES ARBRES FRUITIERS (LA). 143 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.
avaientétéplantésaumoisd'Août; et quandvint l'hiver insectes jouent un rôle des plus importants
ilsétaientaussibeaux,aussiprospèresquenouspouvions le dans la
nouaientde très bonne pollenisation de la plupart des arbres
désirer,et leurs fruits se façon.
Nousnousréjouissons à la penséede la bellerécoltede fruitiers.
tomatesquenousallionsavoir,maislorsqueJanvierarriva FONDATIONS POUR LES RAYONS. —
et queleursfruitscommencèrent à mûrir, ils n'étaient
guèreplusgrosqu'unenoixet sansla moindre graine. N'est autre chose que ce que son nom indique,
La tomate,comme vousle savezest une planteà fleur c'est-à-dire une amorce, une feuille de cire
bissexuelle, maisen ce cas, il est évidentque le pollen gaufrée, sur chaque surface de laquelle les
d'unemêmefleurétaitce qu'on appelle« irritant à soi- abeilles construisent leurs cellules. Si nous
même. » Silesabeillesoutoutautrecauseavaientcharrié
le pollend'unefleursurl'autre,oud'une planteà l'autre, prenions un morceau de rayon et que nous
nousaurionseu unebonnerécolte.J'ai tenté des croise- en retranchions les deux côtés, glissant le
mentssur les tomatescet hiver,et j'ai été surprisde la couteau à la base même des cellules, nous
facilitéavec laquelleellesse sont croiséesentre elles. obtiendrions une sorte de cloison médiane
J'avais fait mesessaissurdesPotato-leaf,Dwarf Champion,
Ponderosa, Peach,et plusieursautresespècescommunes,qui est justement ce qu'en pratique veut
opérantentoutenviron40croisements. Je necroispasque reproduire la fo ndation.
- je manquerai d'obtenirdela graine,si cen'est detrès peu A l'origine, les fondations consistaient
d'entreelles.Je compteobtenirensuitedesgrainestoutun
lot de « métis », commeun des correspondants des simplement en une feuille de cire laminée
« Gleanings » appelleces croisements ; maisje préfère sans saillies; mais bientôt après les saillies,
lesnommer, moi,desvariétéscroisées, attenduquele terme ou rudiments de cellules, furent ajoutées
«hybrides»a unesignification toutedifférente. pour donner du raide et renforcer la feuille
A son tour encore, le Prof. V. H. Love, et aussi pour amorcer les cellules.
de la Station d'Expériences de Geneva, New- Depuis l'introduction des fondations, in-
ventées seulement depuis un petit nombre
York, en 1899,couvrit une rangée de petits
— car il n'était d'année bit-r, des difficultés ont été résolues
poiriers pas pratiquable
omme d'obtenir des rayons
d*eûcapuclionner la tête des gros — d'une complètement; ou de mâles
mousseline. Ce capuchon était assez grand droits, des cellules d'ouvrières
suivant le besoin, de fourn ir aux abeilles la
pour envelopper complètement l'arbre ; cire
estait en somme une sorte de bourse dont qui leur est nécessaire sans qu'elles
la partie Inférieure était attachée au -tronc soient .obligées d'user le miel pour la sécré-
même de l'arbre. Le but de cet encapuchon- ter.
nage était d'éloigner les insectes, fourmis, MACHINES A GAUFRERLES FONDATIONS.
abeilles, tous ceux enfin qui auraient pu
contribuer de façon quelconque à la pol- Il y a deux sortes de machines différentes
lentsatlon des fleurs. L'un des arbres ainsi et distinctes les unes des autres pour faire
couvert portait un grand nombre de bou- ce travail. La première consiste en deux
tons; il était autrement dans les conditions
les plus favorables pour fournir une belle
récolte, si ce n'est qu'il était complètement
privé du vol des insectes. A présent, voyons
les résultats: de l'ensemble des arbres cou-
verts, on recueillit tout juste un fruit.
D'une autre rangée de même sorte et de
mêmetaille,mais dontlesarbres n'étaient pas
couverts, on en récolta 145. Dans un autre
cas où il n'était pas possible d'envelopper
l'arbre entier, on enferma dans un sac une
grosse branche, par exemple, en haut l'ouver- MACHINEA GAUFRER.
ture du sac serré autour du bois de la bran-
che. En cette occasion il y avait 2483boutons plaques ou matrices, qui communiquent
sur le pommier recouvert ainsi d'une mous- leur empreinte au moyen d'une presse.
seline. Sur ce nombre, un fruit tout juste L'autre est faite de deux cylindres imprimés
parvint à maturité. Il y en eut des quantités en relief, ajustés l'un au-dessus de l'autre, de
sur les autres parties de l'arbre dont les telle façon, que leurs empreintes entrent
branches n'étaient pas couvertes. Dans un exactement l'une dans l'autre. On glisse les
autre cas où l'enveloppe s'était déchirée de feuilles minces de cire entre ces rouleaux
façon que les insectes purent y pénétrer, il comme du linge entre les rouleaux d'une
y eût 13 fruits parfaits sur 818boutons qu'on essoreuse. Les premières machines à gau-
y avait comptés. Tout ceci démontre donc frer les fondations, mises en œuvre, étaient
clairement, que les abeilles et les autres des presses avec matrices à plat, mais on
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 144 FONDATIONS POUR LES RAYONS.
découvrit bientôt que pour obtenir des fon- Et comme tous les fabricants de machines à
dations propres à la vente en gros il fallait gaufrer la cire donnent les indications né-
les fabriquer au moyen de cylindres. car cessaires pour les manœuvrer, nous n'en-
alors la cire pouvait être gaufrée d'un mou- trerons pas ici dans des détails inutiles.
vement continu en longues feuilles, et le
prix de la fabrication s'en trouvait matériel- LES FONDATIONS
ET LEUR EMPLOI.
lement beaucoup réduit. Bien que les ma- Les fondations de rayons peuvent être
divisées en deux grandes classes: celles des-
tinées au couvain et celles qui recevront le
miel de surplus. Chacune de ces classes se
subdivisent à leur tour. Nous avons, par
exemple, ce que nous appelons la cire flne
pour cadres d'extraction » environ 10 à
11 pieds carrés à la livre; l'a extra-fine », 12
à 13 ; la cire mince, qu'on emploie seu-
lement dans les cadres à couvain, allant des
des 8 à 9; enfin la cire moyenne n, 7 à 8. La
La cire fine est généralement employée pour
les sections, et la cire moyenne pour les ca-
dres à couvain.
PRESSEA GAUFRER.
1,
et les figures 11 et 13 respectivement les
cires fines et extra-fines ordinairement ven-
FiG.15. dues dans le commerce, et allant de 11 à
13 pieds à la livre. Dans ces deux dernières
donnée en figure-7. On verra que le fond clef
cellules est à peine plus épais, s'il l'est
même pour donner seulement 0 pieds à la ces moulages dans le plâtre, est que laclolson
livre,le rayon qui en résulte est aussi léger et
centrale, ou feuille médiane des rayons de
aussi délicat que le produit naturel montré enconstruction naturelle augmente en épais-
figure l.Mais le rayon entièrement construit seur de la base du sommet. La raison en est
extrêmement simple. Il est évident que la
partie supérieure est appelée à supporter le
poids de tout ce qui se trouve en-dessous,
et la cloison centrale augmente d'épaisseur à
mesure qu'elle approche du point d'attache.
On ne peut faire autrement que d'admirer
la magnifique harmonie qui règne dans les
lois de la nature établies par Dieu lui-môme
par abeilles n'est pas toujours aussi léger et qui se manifestent pour nous dans la cons-
queA0iul montré en figure 1.Dans les mêmes truction des rayons des abeilles. Des milliers
- circonstances les abeilles le bâtissent beau- de petites créatures sont engagées à la cons-
coupplus lourdement, comme le rend évi- truction d'une certaine partie de leur
demeure, elles travaillent au hasarden appa-
rence, comme je l'ai dit d'ailleurs, et pour-
tant lorsque le rayon est terminé c'est un
tout complet, plus fort près du sommet qu'à
la base.
LA FONDATION
FAITE D'APRÈSLE NOUVEAU
PROCÉDÉDE WEED. n
COMMENTELLEESTFABRIQUÉE.
Peut-être les trois quarts des fondations
dent un regard jeté sur la figure 2. qui est fabriquées dans les Etats-Unis, et la moitié
aussi un spécimen d'un rayon de construc- de celles faites dans le monde entier, sont un
tion naturelle. produit de ce qu'on nommeu New Weed
La figure 3 montre un rayon de mâles Process !i.La fondation faite par ce nouveau
procédé fut pour la première fois mise en
vente en 1890, et sa qualité fut trouvée si
supérieure, tant au point de vue de la soli-
dité que de la transparence, qu'elle rem-
porta aussitôt toutes les faveurs. Elle se
trouvait être tellement plus forte,-en vérité,
que des fondations beaucoup plus légères
pouvaient être mises en usage avec elle sans
lui nuire en aucune façon. Le nouveau pro-
cédé non seulement produisait un article de
naturellement construit. En comparant cette beaucoup supérieur aux autres, mais encore
figure avec la figure 1 il sera aisé de voir réduisait de beaucoup le travail du laminage,
comment le rayon naturel de mâles peut être de l'impression et du parage de la marchan-
beaucoup plus lourd que le rayon élevé sur dise. L'ancienne méthode consistait à trem-
per une planchette mince dans une grande
cuve de cire, assez de fois pour obtenir une
feuille de chaque côté dela planchette. Le
tout était refroidi ensuite dans l'eau et la
feuille de cire détachée de la planche. On les
glissait ensuite une à une entre les cylin-
dres de la machine, et chaque fols on était'
obligé de les tirailler par un bout, par un
autre, parce que ces feuilles adhéraient aux
cylindres en passant entre eux. Cette-opéra-
la fondation ordinaire de cire fine, en raison tion n'arrangeait pas les empreintes des
du surplus de cire qui se trouve dans le fond rouleaux pas plus que les fondations., Après
et sur les côtés. que les feuilles étalent gaufrées, Il fafiâtt les
Unautre fait Intéressant mis en iumlôre par empiler l'une sur l'autre et les couper à la
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 148 FONDATIONS POUR LES RAYONS.
main à la mesure voulue, ce qui causait des cadres plus profonds, ou avec certains spé-
déchets montant de 25 à 33 1/3 pour cent cimens de cire naturelle, le fléchissement
qu'il fallait ensuite refondre. Enfin les est suffisant pour permettre aux abeilles
feuilles de cire étaient enveloppées de d'élever des mâles dans les cellules supé-
papier à la main et préparées pour l'embal- rieures. On a essayé le papier, et il donne
lage. des résultats merveilleux tant que les
Aujourd'hui celui qui aurait l'occasion de abeilles récoltert le miel; mais pendant une
jeter un coup d'œil dans une maison où le sécheresse, ou lorsqu'elles n'ont rleh à faire,
l' Nouveau Procédé» est appliqué, verrait elles sont très capables de mettre en pièces
un employé soulever un pain de cire jaune de beaux rayons pour en arracher le papier
(60 livres) le mettre tel qu'il est dans la qu'elles s'Imaginent être les toiles de la
machine, l'y abandonner, puis aller s'occu- teigne. Dans notre apier nous avons de
per d'autre chose. Lorsque cette cire sort magnifiques rayons bâtis sur de minces
du laminoir elle est convertie en une lon- feuilles de bois; mais comme le fond des cel-
gue feuille continue enroulée sur une lules est plat, elles sont forcées d'user de la
bobine. Cette bobine est placée ensuite sur cire à combler les Interstices, et la dépense
une autre machine automatique par le de ce surplus de cire rend tout-à-fait hors de
même ouvrier ou un autre; la machine est question, il nous semble, cette base de bois.
mise en mouvement, et quand la feuille de Nous n'aimons pas les fondations avec fil de
cire commence à se dérouler, elle se trouve fer étamé Inséré dans le laminage, en raison
prise entre les rouleaux matrices et coupée de l'augmentation de dépense d'abord, et
sans perte à la mesure. Un tic-tac, et la ensuite parce que nous ne pouvons les fixer
feuille de cire parée est déposée carrément dans les cadres aussi sûrement que lorsque
sur une feuille de papier de même gran- les fils de fer sont tendus sur les cadres
deur, puis saisie; un autre tic-tac, un saut, mêmes.
un bond et un hop 1 elle vient s'empiler sur Avant l'invention de la barre supérieure
les précédentes; et des doigts presque épaisse, nous garnissions tous nos cadres
humains, comme Ils recouvriraient un livre, de fils de fer tendus perpendiculairement et
enveloppent et plient aussi régulièrement et pris dans les barres du haut et du bas. C'était
avec autant de précision que le pourrait un travail considérable, et de plus très peu
faire la main de l'homme. praticable avec les cadres Hoffman décrits
au chapitre CONSTRUCTION DESRUCHES.,
CIRE GAUFRÉEA FONDPLAT.
FILS DE FER POSÉS HORIZONTALEMENT.
On a fait des fondations à fond plat que
Dans nos premières tentatives pour gar-
quelques personnes croient être les meil- nir les cadres de fils de fer horizontaux, la
leures pour fondations des hausses. Ce n'est
fondation bombait entre les fils, et pourtant
qu'une feuille de cire portant l'empreinte les Dadant, Hilton et autres, nous certi-
gaufrée de cellules hexagonales à fond plat. fiaient qu'en posant les fils de la sorte Ils
Tout en concourant à fournir du miel en
rayon excellent, au témoignage de beaucoup
d'entre ceux qui l'on essayée, elle est dIffi-
cilement acceptée par les abeilles, et par
conséquent elle cause la perte d'un temps
précieux. Nous savons parfaitement qu'elles
refondent la cire et reconstruisent les cel-
lules à leur guise avant de les étirer
FLÉCHISSEMENTDES FONDATIONSET
COMMENTL'ÉVITER.
- Bien des moyens ont été tentés pour ROULEAUPOURFIXER LES FILS.
empêcher les fondations de fléchir et d'occa-
sionner par conséquent un léger allon- assuraient de beaux rayons parfaits et bien
gement des cellules dans la partie supé- droits. Nous avons appris depuis que c'était :
rieure du rayon. Avec les cadres Langstroth la tension trop forte donnée à nos -nls qui .1
cet allongement est si peu prononcé qu'avec nous occasionnaient cet ennui. La fondation
la plupart des cires du commerce il ne pro- doit aussi être taillée un quart de pouce ou
voque aucun ennui sérieux; mais avec des environ plus courte que la mesure intérieure
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 149 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.
du cadre. Nos derniers essais nous ont prouvé venable, échauffer les fils à une température
qu'on obtenait par ce moyen les plus magni- de 130° Farenheit, par exemple, point
fiques rayons. Les côtés du cadre sont percés auquel, en les appliquant bien, ils s'enfon-
de trousà5c/m de distanceles uns des autres ceront dans la fondation; puis, le courant
et à 2 c/m de la barre de fond et 12m/mde celle coupé, les fils se refroidissent Immédia-
du sommet. Ce qui fait quatre fils de fer tement, et restent fixés au milieu de la
horizontaux, le nombre voulu pour les cadres feuille de cire. Avec les batteries ordinaires
Langstroth. il n'est pas possible de chauffer les quatre
Le fil de fer est le no 30, c'est du fil de fer fils à la fois, pour cette raison on est obligé
étamé. Après que les fils ont été posés dans de chauffer les fils l'un après l'autre, comme
le cadre et bien tendus, on coupe la fondation le montre la figure d'ensemble ci-contre.
de manière à ce qu'elle remplisse l'intérieur La fig. 4 est une poignée de bois, aux extré-
du cadre et on insère les fils dans la cire au mités de laquelle sont montés deux fils de
moyen de l'un des nombreux instruments fer rigides, G et c, renflés aux extrémités.
Inventés à cet effet. Pendant cette opération A chacun de ces fils est attaché le pôle d'une
- la fondation est soutenue par une planche batterie. Quand le courant est établi, c et G
bien nivelée et taillée dans de telles condi- sont appuyés sur les extrémités d'un des
tions qu'elle puisse glisser à l'intérieur du fils étamés tendus, tandis que de la main
cadre et venir toucher aux fils de fer. La restée libre on presse la feuille de cire con-
planche a un certain degré d'humidité, au tre le fil jusqu'à ce qu'il y pénètre à moitié.
moyen d'un chiffon trempé dans l'eau, pour Le courant est coupé rien qu'en soulevant
empêcher la cire d'y coller. On peut se servir, l'instrument par la poignée H. Les autres
pour fixer le fil de fer dans la fondation fils étamés sont traités chacun à leur tour
d'une "roulette à patron» ordinaire, telle de la même façon.
-que celles que les dames emploient. Pour
que les dents de la mollette enfourchent le Lorsqu'on a un courant d'éclairage élec-
fil, onles tord légèrement de deux en deux trique à sa disposition, en intercalant une
comme les dents d'une scie. Posez la fonda- résistance suffisante il peut chauffer les qua-
tion sur la planche dont nous avons parlé tre fils à la fois, et l'on accomplit ainsi le
tout à l'heure, placez dessus le cadre garni fixage des fils d'un seul coup et du mêmemou-
de fils de fer, ajustez la mollette de votre vement. Mais la majorité des apiculteurs
outil sur l'un des fils, et faites-la rouler sur ne sont pas dans des conditions favorables,
toute sa longueur en appuyant légèrement. et ils se voient forcés, par conséquent, de se
Si la fondation est chaude, le fil s'insérera servir de batteries simples. Les piles sèches
dans la cire. Un moyen plus net et plus ordinaires, comme celles qu'on peut se pro-
prompt est de faire cette opération à curer chez tous les marchands de fourni-
l'électricité. tures pour l'éiectricité, et vendues au détail
1.25 pièce, remplissent parfaitement le but.
L'ÉLECTRICITÉ
EMPLOYÉE POURINSÉRER Cinq ou six réunies en batteries , donnent
LES FILS DE FER. un très fort courant. Sur chaque pile sèche
il y aura deux contacts — l'un au centre de
Si un fil de fer est trop mince pour trans- la batterie, appelé le poste d'attache du
mettre un courant donné d'électricité, il charbon et l'autre pareil au bord extérieur.
s'échauffe; et si le courant est trop fort, le L'un est appelé le pôle négatif, et l'autre le
pôle positif. Pour former les batteries
mettez les piles en rangs; prenez un fil de
laiton non couvert; attachez-en une des
extrémités au centre de l'une des piles, puis
allez rattacher son autre extrémité au poste
extérieur de la pile qui vient à la suite en
ligne. Prenez un autre fil de cuivre et reliez
le centre de la pile précédente au poste exté-
rieur de la suivante, et ainsi de suite jusqu'à
la dernière. Si vous vous y êtes bien pris,
vous aurez un fil de laiton conduisant de
tous les postes extérieurs et aboutissant à
la pile d'un des bouts, et un autre fil condui-
fil se fond. Prenant avantage de ce principe, sant des postes d'attache du centre à la pile
nous pouvons, avec un courant de force con- de l'autre bout de la batterie. Ces deux fils
*
FONDATIONS POUR LES RAYONS. 150 FONDATIONSPOUR LES RAYONS.
sont tout prêts alors à être mis en contact en bas et sur les côtés. Même avec une
avec l'instrument à fixer les fils de fer amorce aussi grande, les abeilles quel-
étamés montré à la page précédente. quefois s'abstiennent de fixer le rayon aux
Les piles sèches sont ce qu'on désigne
sous le nom de batteries à circuit ouvert »
ou courant continu — c'est-à-dire qu'elles
donnent un fort courant pendant un temps
donné, puis la force diminue graduellement,
et il faut alors les laisser reposer» pour
qu'elles récupèrent leur force première.
Après s'être servi des cinq ou six piles de la
batterie pendant une heure ou une heure et
demie, il est prudent de les laisser reposer
pendant deux ou trois heures avant de s'en
servir à nouveau.
ROULEAUFIXE-FONDATIONS
LE "DAISY" FIXAGEDESAMORCES
DANSLES CADRES.
Lorsque les fils étamés ont été fixés dans côtés et au bas. Il est à désirer cependant
une centa!ne de cadres, par exemple, nous
nous servons du rouleau fixe- fondation le qu'il soit fixé dans le bas, pour éviter qu'il
se brise pendant les expéditions; mais fut-
"Daisy".Laroulette de boispassée fortement elle même assez longue pour toucher le
deuxou trois fois le longdu haut du cadre fera cadre dans le bas, les abeilles ne l'achèvent
toujours pas de ce côté. Un moyen plus sûr
estpeut.-êtred'établir dans le basuneamorce
de 3/4 de pouce de haut, puis d'en fixer une
autre au sommet de 3 pouces 1/4 de long. Cela
donne la certitude d'avoir le rayon fixé à la
barre du bas.
FIXE-FONDATIONS
LE "DAISY".
Des centaines d'api-
culteurs répandus un
peu par tout le pays,
après un essai sérieux
de ce fixe-fondations, le
ROULEAUFIXE FONDATION
DAISY. proclament, en raison
de tous les avantages
adhérer la fondation à la barre de support et qu'il présente, le meil-
de direction du rayon. leur des instruments.
Une autre méthode très populaire chez les Le principe de cet ap-
apiculteurs, pour fixer la fondation a la pareil repose sur ceci:
barre supérieure, est celle que montre la Une plaque de métal ou
figure ci-contre. La plupart des fabricants languette est chaufiee
de matériel fournissent ces sortes de barres au moyen d'une lampe
aujourd'hui parce que les apiculteurs les placée en-dessous.Cette
préfèrent en général aux autres. Elles por- plaquette, par une lé-
tent une double gorge dont l'une est au gère pression des mains,
centre même de la partie inférieure de la tandis qu'elles sjutiennent la fondation, se
barre. Dans celle-là on Introduit la feuille de trouve passer directement sur celle-ci
fondation, comme enD. On pousse alors la et est mise en contact avec le bord infé-
baguette de bois C en forme de coin dans rieur de l'amorce. A l'instant le bord fond;
l'autre gorge; elle refoule la petite cloison la pression étant relâchée, la languette
centrale avec force contre la fondation qui se retire, on laisse l'amorce retomber
se trouveainsi maintenue. dans la section, où refroidie aussitôt elle
Beaucoup d'apiculteurs désirent que se maintient fermement. Cette méthode
l'amorce remplisse autant que possible la de fixer les fondations est non-seulement
section,ne laissant qu'un espace de 10 à 12' plus rapide, mais elle donne un travail
FOURMIS (LES). lM FOURMIS (LES).
dose de sulfure de carbone, ce qui les ferait fleurs commencent à exsuder du nectar en
tenir tranquilles pour un bout de temps. juin, et la floraison se continue plus ou
Si dans un gros arbre se trouve un énorme moins abondante jusqu'aux premiéres ge-
nid de fourmis des bois, injectez dans le creux lées.
de cet arbre une pinte environ de sulfure de Comme le dit Langstroth, le miel de fram-
carbone, à l'aide d'une seringue. Bouchez boisier est de la qualité la plus fine, et prend
les ouvertures et nous pouvons vous garan- rang sur presque tous les marchés à côté
tir qu'elles ne vous tourmenteront plus des miels de trèfles les meilleurs. Et vrai-
désormais. ment, les connaisseurs le proclament supé-
rieur à tous les autres miels de table du
FRAMBOISIER (LE). — Dans les monde, car il participe en quelque sorte du
endroits où le framboisier est cultivé en parfum délicieux du fruit mûr, sans compter
les autres qualités qui sont tellement pri-
grand pour la vente de son fruit, il a une
sées dans le miel de trèfle.
grande valeur mellifère; cependant il ne
serait pas sage de n'en faire la culture que Les fruits du Michigan mûrissent en juin,
et se succèdent sans interruption restant
pour le nectar seul. Les abeilles en recueil-
lent la moindre goutte, et le miel qu'il four- bons à cueillir jusqu'aux gelées.
nit est de la plus flne qualité. Si des apicul- Le seul reproche à faire au framboisier
teurs et des cultivateurs de petits fruits sauvage est que le fruit ne se conservant
pouvaient s'établir les uns près des autres, pas ne peut être expédié, et qu'il faut, par
Ils y trouveraient probablement chacun conséquent, le consommer le jour même
leur avantage. Langstroth dit du miel pour ainsi dire qu'il a été cueilli.
de framboisier: Il au point de vue de la
saveur 11est supérieur à celui de trèfle blanc, FUREUR DES ABEILLES. Nous avouons
et--son rayon délicat fond pour ainsi dire en toute sincérité que nous n'admettons pas
dans la bouche. Quand le framboisier est en cette expression de Fureur» appliquée aux
fleurs, les abeilles ne tiennent plus même le abeilles, et que nous nous sentons nous-
trèfle blanc qu'en très faible estime559. Les mêmes pris de colère en entendant les gens
grappes retombantes mettent le nectar à parler de la folie» de ces insectes, comme
l'abri de l'humidité, et les abeilles les buti- s'ils étaient toujours possédés de la rage, et
nent quand le temps est si pluvieux qu'elles prenaientplaisir à infliger la douleur cuisante
ne pourraient rien obtenir des têtes toute de leur aiguillon à tout être ou toute chose
droites du trèfle blanc. qui lesapproche.Lesabeillessontau contraire
Dans notre localité il fleurit juste après les les plus agréables, les plus sociables, les plus
autres arbres fruitiers et avant le trèfle, de gaies, les plus douces petites créatures qui
sorte que de grands terrains plantés de soientau monde,pourqui sait les comprendre.
framboisiers seraient une belle acquisition Que nous mettions en pièces sous leurs yeux
pour un apier. Ce sont les variétés rouges leurs magnifiques rayons si bien construits,
(spécialement la Cuthbert) qui, dit-on, elles n'en auront pas le moindre ressen-
nissent le plus de nectar. timent; avec une patience admirable, au
four- contraire, elles se mettrontaussitôtàréparer
LES FRAMBOISIERS SAUVAGES DU NORD le dommage sans un seul reproche. Si vous
DUMICHIGAN. les ennuyez, elles vous piquent, mais quin'en
ferait autant ayant assez d'énergie pour se
Ces framboisiers méritent une mention défendre et étant possesseur d'une arme
toute particulière, par la raison qu'ils pro- semblable?
duisent de grandes quantités de miel dans Nous ne savons encore que peu de choses
le nord du Michigan où ne croissaient autre- comparativement au sujet des abeilles ; et
fois que de vastes forêts de pins. Ces plus nous apprenons à les connaître, plus
terrains sont très bon marché, et, pour ainsi nous voyons qu'il est facile de leur laisser la
dire, impropres à toute autre culture que paix et de ne pas se mettre aux prises avec
celle des arbres capables de fournir du bois elles pour savoir qui restera maître du ter-
de charpente; et, comme dans les conditions rain. Défait, nous nous emparons aujourd'hui
actuelles on n'en pourrait pas planter, une de tout leur miel, à mesure presque qu'elles
entreprise apicole devient là pour cette rai- le récoltent; et même, fussions-nous assez
son une affaire productive et raisonnable- imprévoyants pour les laisser mourir de faim,
ment sûre, car il est probable, que le fram- elles ne feraient entendre aucune plainte.
boisier continuera d'y prospérer, puisqu'il Très rares sont les occasions où les abeilles
n'existe rien qui puisse le remplacer Les se montrent désagréables» ; et bien que
FUREUR DES ABEILLES. 154 FUREUR DES ABEILLES.
nous ne puissions pas nous rendre compte ainsi après une forte pluie, ou quand la
toujours de ce qui provoque leur mauvaise récolte de miel est peu abondante, sinon
humeur, avec un peu d'attention nous en nulle, ce serait risquer de causer la ruine de
pouvons éviter les effets. Il ya peu d'années plusieurs colonies, et de se faire considérer
un Intelligent ami se procura quelques abeil- soi et ses abeilles comme la peste du voisi-
les Italiennes, un extracteur, etc., et com- nage.
mença l'élevage des abeilles. Il apprit très Chaque année, presque, nous recevons
viteà les manipuler et y réussit parfaitement ; des lettres dans lesquelles nos corres-
quand vint le moment d'extraire le miel, pondants se plaignent que leurs abeilles sont
l'opération se flt si aisément qu'il s'étonna devenues subitement si désagréables qu'ils
qu'on lui ait dit que ce genre de travail ré- n'en peuvent plus venir à bout, pour ainsi
clamait une grande expérience. Il avait l'ha- dire; et ces lettres nous arrivent en juillei,
bitude de faire cette opération vers le milieu alors que la récolte du trèfle et du tilleul
du jour, comme nous le lui avions recom- commence à se ralentir. Le caractère des
mandé, tandis que le plus grand nombre des abeilles, après tout, n'est pas si dissemblable
abeilles était aux champs; mais en pleine de celui des hommes, et tout ce que vous
miellée de trèfle, les ruches étant pleines à avez à faire est d'éviter pendant quelques
en déborder, il fut arrêté dans son travail par jours d'ouvrir les ruches, jusqu'à ce qu'elles
un orage épouvantable. Ceci, naturellement, aient pris leurs richesses avec tant de faci-
ramena les abeilles à leurs demeures et en lité, subitement taries. Au bout de huit ou
même temps nettoya si bien le nectar des dix jours elles recueillaient un demi-gallon
fleurs qu'elles n'eurent rien de mieux à faire de miel par jour, si vous avez seulement la
que d'attendre chez elles qu'il en soit denou- précaution de ne pas laisser les ruches
veau exsudé. 11n'en fut pas de même de leur ouvertes trop longtemps, ou de ne pas lais-
énergique propriétaire trop plein d'ardeur. ser de miel ou des morceaux de rayon.
Sitôt que la pluie eut cessé, il ouvrit de nou- Un jeune homme qui était à notre service
veau les ruches et essaya d'en enlever les et qui riait de la crainte que peuvent inspi-
cadres comme il avaitfait peu d'heures aupa- rer les abeilles, se mit aux travaux du rucher
ravant; mais les abeilles qui s'étaient mon- avec tant d'ardeur et de bon vouloir que
trées si douces alors, semblèrent possédées nous fondions de grandes espérances sur
toutàcoup de l'esprit du mal, et s'attaquèrent lui. Un beau matin qu'il clouait des ruches
à ceux qui venaient les troubler; et quand devant la porte dulaboratoire, il sifflait avec
toutes les mains furent très piquées, le pro- autant d'entrain que les abeilles bourdon-
priétaire et ses aides conclurent que la pru- naient autour de lui. Nous vîmes bientôt du
dence est le meilleur contingent de la valeur miel et des morceaux de rayons tomliés
et cessèrent leur opération pour ce jour-la,. d'une ruche, épars autours de lui. Nous l'en
Tant que le miel était venu en abondance et avertimes aussitôt, lui disant d'arrêter son
que les abeilles s'en réjouissaient, aucune travail pour les faire disparaître, sans quoi
n'était disposée à se montrer désagréable ; il allait être piqué; comme les abeilles
mais après l'orage, elles étaient toutes là à paraissaient très calmes en lèchant ce miel,
ne rien faire, aussi, dès qu'une ruche fut il pensa mieux faire de la leur abandonner,
ouverte, chacune étant prête à aller piller sa en dépit de nos avertissements ; mais lors-
voisine, il en était résulté bientôt un combat qu'elles l'eurent tout recueilli, elles se
général. montrèrent menaçantes; et n'en trouvant
Nous ne savons rien au monde qui incite plus, elles se mirent à piquer le malheureux
plus les abeilles à piquer avec violence et jeune homme en reconnaissance de sa bonté.
méchanceté que de leur donner l'occasion Cette leçon si sévère eut plus d'effet sur lui
de se quereller sur des rayons à découvert, que nous ne l'espérions, car elle le tint éloi-
quand elles sont inoccupées. Il suffit d'un gné du rucher non seulement ce matin-là,
peu de négligence à cet égard, et nous avons mais pour toujours; car bien que plusieurs
vu un rucher entier si bien démoralisé, que années se soient écoulées depuis cet Inci-
les gens étalent piqués rien qu'en passant dent, il a toujours décliné depuis tout rap-
le long de la rue à plusieurs mètres de dis- port avec les abeilles. Nous regrettons
tance. Les abeilles étant activement occu- d'autant plus qu'il n'ait pas reconnu à ce
pées à butiner les fleurs durant une bonne moment-là la folle qu'il y avait à n'en vou-
miellée, nous avons fréquemment laissé des loir faire qu'à sa tête.
rayons tous garnis sur le toit d'une ruche, Nous ne pouvons dire, à présent, pourquoi
depuis midi jusqu'au coucher du soleil, sans les abeilles piquent avec tant de froide
qu'une abeille songeât à y toucher; mais agir méchanceté et d'une manière si vindicative
FUREUR DES ABEILLES 155 FUREUR DES ABEILLES.
sitôt qu'elles ont goûté du miel volé, et qu'elles s'étalent gorgées de miel dérobé,
pourtant tous les exemples que nous avons les voyant rentrées dans la tranquillité,
eu à cet égard n'avalent pas d'autre cause. nous tentâmes de leur donner du sucre sec;
Les abeilles des colonies qui ont l'habitude les abeilles querelleuses se disputaient
de dérober leurs provisions, bourdonnent à d'abord quelques minutes autour, mais
vos oreilles, menacent vos yeux plusieurs bientôt elles revinrent à leur besogne pre-
heures de suite20, ayant l'air de trouver mière, de se suspendre aux ruches bien
plaisir à vous tourmenter, à vous énerver ; garnies, essayant de pénétrer par les moin-
et non seulement elles menacent de leur dres fentes, les plus petites crevasses, à se
dard mais infligent les plus cuisantes bles- rendre enfin désagréables de toutes ma-
sures, puis bourdonnent de plus belle, nières. Si nous avions à ouvrir une ruche,
comme furieuses de ne pouvoir piquer elles y étaient entrées avant même que
encore après avoir perdu leur aiguillon. Les le toit en fût ôté, et alors c'était un combat
colonies qui possèdent ce genre d'abeilles furieux entre elles et les habitantes; l'opé-
sontgénéralementdes hybrides, ou peut-être rateur pouvait être certain d'être piqué
- des abeilles noires n'ayant qu'un faible croi- par l'un ou l'autre parti, et bientôt les gens
sement de sang Italien. Ces abeilles parais- de la maison accouraient en s'informant
sent avoir un penchant particulier pour de ce qui rendait les abeilles tellement
vous poursuivre, bourdonner de droite et méchantes, car elles entraient jusqu'à l'In-
de gauche devant vos yeux (si bien que vos térieur et menaçaient tout le monde de leur
yeuxfiniraient par loucher à vouloir suivre dard. Or, qui les empêchait de butiner
leur vol désordonné), d'une manière impa- paisiblement le sucre comme elles l'avaient
tientante. Une colonie de cette espèce nous fait de la farine, ou sur le trèfle au mois de
agaçait tellement tout le temps de l'ex- juin? Nous essayâmes d'asperger le sucre
jtractlon que nous tuâmes sa reine, bien d'un peu d'eau avec un vaporisateur; les
qu'elle fut des plus fécondes, et nous lui en abeilles qui y étaient occupées se portèrent
substituâmes une autre de pur sang Italien. vers leur ruche, lourdement chargées; puis
Rarement une pure Italienne vous poursuit le bourdonnement aigu annonçant le pillage
comme nous venons de le dire, cependant, commença à se faire entendre, à peine
à l'occasion, une colonie peut contenir perceptible d'abord puis augmentant de
des abeilles qui agissent ainsi; nous en force de minute en minute, si bien que nous
avons vues du moins dans ce cas, et leurs fûmes bientôt effrayés en pensant au dom-
ouvrières pourtant avaient toutes les Irois mage qui pourrait résulter de notre expé-
bandes jaunes qui caractérisent les Italien- rience.
nes. Nous avons démontré plusieurs fois Quand l'humidité sirupeuse fut toute
qu'on peut avoir un rucher dépourvu de ces recueillie, elles ne tardèrent pas à revenir
mouches désagréables; mais pour en être à leur condition habituelle. Le miel donné
complètement débarrassés, il vous faudra en plein air a de bien plus mauvais effets
souvent sacrifier quelques-unes de vos meil- que toute espèce de sirop, et le sirop de
leures récolteuses de miel. sucre blanc incite beaucoup plus les abeilles
Avec un peu de pratique un apiculteur au pillage que celui de cassonade; elles
peut savoir sitôt qu'il approche du rucher goûtent si peu ce dernier qu'elles n'en
s'il s'y trouve des abeilles en colère, par la usent seulement lorsqu'elles n'ont guère
note aiguë qu'elles lancent en volant. On autre chose à trouver. C'est avec de la
sait qu'avec un nourrissement de farine cassonade mouillée que nous nous débar-
nous les gardons en parfaite tranquillité, rassons du plus grand nombre d'abeilles
bien que les abeilles de chaque ruche puis- désignées habituellement sous le terme
sent être à travailler sur un mètre carré de d'abeilles furieuses, ou des rôdeuses qui
farine. Or, si nous substituions du miel à la aiment mieux piller et blesser de leur
farine, nous provoquerions une tumulte aiguillon, plutôt que de récolter du miel
incroyable; car le goût du miel trouvé en tout le jour comme l'ensemble de la popula-
plein air pendant une disette de nectar, ou tion du rucher. Le sucre doit être placé à
lorsque les abeilles ont appris à le voler au quelque distance, bien abrité de la pluie,
lieu de l'obtenir par un honnête travail, mais de manière à ce que les abeilles y
semble avoir pour effet d'exciter leur folie. puissent avoir libre accès. Quand il n'y aura
Quelques essais que nous fûmes pour décou- pas de fleurs, elles travailleront dessus en
vrir le comment et le pourquoi d'un tel grand nombre; mais quand il y a du nectar
état de chose, nous donnèrent une grande à recueillir, vous ne verrez que les pillardes
expérience des abeilles en furie. Après rôder autour. Celles-ci, vous le remarque-
FUTAILLES. 156 FUTAILLES.
rez bientôt, sont pour la plupart des abeilles paspercerde part en part. Enlevezalorstousles cercles,
communes ou celles qui n'ont que très peu excepté celuidu sommet.Ils peuventégalementrecevoir
chacuns'ilen est besoin,unemarqueparticulière,afinde
de sang Italien. Nous avons vu des Italiennes les replacerdanslamême position.Quequelqu'unalors
amasser du miel en sections, tandis que les voussoutiennele fondà l'aidede la vrillejusqu'àceque
abeilles communes ne faisaient que travail- lederniercerclesoitôté. Et quand lefûtest nettoyé,re-
ler dans les barils de sucre. Lorsque vous mettezle dessusdanssa positionpremière.
travaillez sans voile, il est plus appréciable Après avoir nettoyé, le baril doit être mis
d'avoir ces ennuyeux Insectes au loin; et, dans un endroit sec afin de sécher lui-même
appartinsent-elles même au voisin, nous parfaitement tant à l'intérieur qu'à l'exté-
préférons de beaucoup leur fournir du sucre rieur. Et ceci nous rappelle qu'il ne faut
bon marché à lécher, que de les avoir près jamais se servir de vieux barils, dont le bois
de nous. a été imprégné d'eau; car le miel a la pro-
Toutes ces observations n'ont été faites priété d'absorber l'humidité du bois, ce qui
-qu'en vùe des ruchers importants. Quand revient à dire qu'un baril humide rempli de
on n'a qu'une seule ruche et pas de voisins miel sèche rapidement; mais alors les dou-
qui élèvent des abeilles, on est à peu près ves se resserrent et le miel fuit de toutes
comme Robinson Crusoé dans son île : pas parts. Ceux qui font sur une grande échelle
d'occasion de pillage, et par conséquent pas l'exportation du miel en fûts doivent tou-
de raison d'être ennuyé. Les abeilles sont jours acheter des tonneaux neufs. Les dou-
rarement désagréables ou furieuses, à moins ves doivent être faites de bois dur séché au
d'une erreur ou d'un manque d'attention four, et cerclées de fer, non de bols. Ces
de votre part.(Voir PILLAGE,et aussi AIGUIL- futailles seront conservées dans des endroits
LONS). secs, et, au moment de s'en servir les cer-
cles étant bien assujettis, on s'assurera qu'ils
FUTAILLES. — La taille courante em- n'ont aucune fuite, comme nous l'explique-
ployée pour l'emmagasinage et l'expédition rons plus loin.
du miel est partout de 140à 145 litres. Les
grands fûts, d'une capacité de 200à 225litres, CAQUES.
sont un peu trop lourds. Etant très pesants, On se sert dans quelques pro-
ils sont sujets à être brisés ou bousculés par vinces de l'Estbeaucoup de barillets de bois d'une con-
les hommes d'équipe dans les transports. tenance de 100 à 150livres. Ils sont
habitu-
Quand à la sorte de baril à employer, les fûts ellement faits de cyprès, et
à alcool ou à eau-de-vie achetés d'occasion bien lorsqu'ils sont
fonttrèsbien l'affaire, pourvu qu'ils ne soient conditionnés, ils sont très propres à
l'expédition du miel. Les indications données
pas brûlés intérieurement. Le baril à alcool au sujet des futailles s'appli-
ord i naire est enduit à l'intérieur d'unecouche précédemment de tous points au choix et à l'entretien
de gélatine ou de colle forte qui ne se dissout quent
les fûts à eau-de-vie des caques.
pas. Règle générale,
sont brûlés, et ne conviennent pas par con- LES FUTAILLES,CAUSESFRÉQUENTES
séquent, et avant de prendre un tonneau quel DE PLAINTES.
qu'il soit, il est très nécessaire de bien déter-
miner la nature de ce qu'il a contenu. Les On peut dire que les apiculteurs négli-
tonneaux à mélasse ouà sirop peuvent servir gents, peu soigneux ou malpropres, ne
après avoir été nettoyés à fond: mais les devraient jamais employer des tonneaux.
barils qui sentent l'aigre ou le moisi doivent Ils sont trop négligents pour s'apercevoir
être absolument rejetés. Même nettoyés, ils si le bois en a joué. Ils y mettent leur miel et
risqueraient de communiquer leur odeur au les expédient tels que, et selon toute proba-
miel qu'ils gâteraient infailliblement. bilité les barils fuiront en route; les lettres
MM. Charles Dadant et fils, de HamlltoD, de plaintes des destinataires pleuvront disant
Illinois, grands producteurs de miel extrait, que" le miel est arrivé en mauvais état o,
recommandent la méthode suivante pour que la moitié s'en est perdu en route".
nettoyer les futailles lorsqu'on veut le faire Une négligence aussi Impardonnable ou
comme il faut: l'ignorance des précautions à prendre pour
Marquezd'abordle dessuset l'extrémitédes douves, expédier le miel en fûts, ont été cause de
avecun ciseauou tout autre instrumenttranchant,de plus de désaccords et de mauvais propros
façonà ceque vouspuissiezretrouverla positionexacte échangés, que toute autre chose ayant trait
qu'occapaitle dessuslorsquevousle remettrezen place. au commerce du miel. Si l'on suit ponctuel-
en deuxendroitspourplusde sûreté.Enfoncez
Marquez-les
ensuiteune fortevrilleen guisede poignéedanslemilieu lement les indications que nous avons don-
decedessuspourpouvoirle soulever,en veillantà nele nées, et si l'on choisit de bonnes futailles, on
FUTAILLES. 157 FUTAILLES.
dessus de la température Indiquée ci-dessus, assez souvent pour exciter notre curiosité.
sans quoi on risquerait de gâter la saveur du Un autre fait intéressant est que, tandis
miel aussi bien que sa couleur. On ne doit que le miel peut se solidifier six mois après
jamais faire bouillir le miel si ce n'est pour avoir été retiré des rayons, si on le garde
faire périr les germes de la dyssen'terie, et dans les mêmes boites et dans les mêmes
tout miel dans ces conditions peut être rendu conditions durant une période de deux ou
aux abeillespourvu qu'il ait bouilli au moins trois ans, un changement s'y produira petit
pendant deux heures. (Voir DYSSENTERIE) à petit vers cette époque, ou du moins cela
est arrivé déjà. On nous montra une fois du
CAUSEDELAGRANULATION. miel de luzerne qui avait été mis dans des
bocaux de verre sept ans auparavant, et
Comme nous l'avons déjà dit, la cause l'on nous dit qu'il s'était solidifié quelques
première est le froid. Mais, comme au point mois après avoir été tiré sur une cuve dans
de vue chimique certains miels diffèrent laquelle on l'avait extrait. A l'époque où
entre eux, il peut être permis de supposer nous le vîmes (c'est-à-dire sept ans après),
"que d'autres causes concourent à l'amener il redevenait à l'état liquide. Quelques
à l'état solide. Quelles sont ces causes? nous bocaux étaient presque entièrement liqui-
l'ignorons; mais ce que nous savons bien, des, d'autres avaient des stries de miel
c'est que remuer le miel en tournant ou granulé s'étalant par tout le flacon comme
l'agiter violemment hâte sa granulation; et les branches d'un arbrisseau. Ces mêmes
nous savons aussi que si l'on mêle du miel flacons sont surveillés avec soin dans l'es-
granulé avec du miel extrait liquide, ce poir que le miel se liquéfiera de nouveau
dernier se solidifiera beaucoup plus vite; car tout à fait un jour ou l'autre. Mais il est peu
lorsque le miel se met agranuier, ce travail probable qu'il aura le même goût qu'avant
8e-fa.lt très rapidement, bien qu'il faille d'avoir granulé. En vérité, tout tend à
encore dans ces conditions un à deux mois prouver que chimiquement le miel subit
au miel pour passer de l'état liquide à l'état une légère altération, mais nous ne savons
demi-solide. si ce changement est dû à l'effet continu de
la lumière sur les granules.
CAPRICESDELLA GRANULATION DUMIEL.
LA SCIENCEDE LA GRANULATION.
Cette question de la granulation (lu miel
est vraiment intéressante. Il arrive quel- Tout en ne sachant que très peu de choses
quefois que de deux parties de miel prises touchant la manière dont la granulation du
sur le même baril ou la
même boite, et placées
dans deux réceptacles sou-
dés, l'une se solidifie tan-
dis que l'autre reste liqui-
de,bien queles deuxrécep-
tacles aient été soumis à la
même température et trai-
tés de la même façon. Si
telle chose n'arrivait que
pour les boites soudées,
nous pourrions supposer
que la soudure avait clos
l'une moins hermétique-
ment que l'autre; mais le
fait même que, ces deux
parties de miel n'étant pas
enfermées dans des boîtes
soudées, l'une devienne so- CHAUDIÈRE DOUBLEPOURLA LIQUÉFACTION DU MIEL.
lide tandis que l'autre res-
te liquide, montre bien que la granula- miel se produit, nous savons cependant ceci:
tion ne dépend pas complètement d'un c'est que le nectar des fleurs est chimique-
bouchage hermétique. Nous devons consta- ment dusucre de canne, toutefois, après qu'il
ter cependant que de tels exemples ne sont a été emmagasiné dans les ruches par les
nullement fréquents, qu'ils sont très rares abeilles, digéré, travaillé commenous l'avons
au contraire; mais Ils se produisent juste expliqué ailleurs au chapitre MIEL,la science
11
GRANULATION DU MIEL. 162 GRANULATIONDU MIEL:
DU MIEL80DIDiyliw
BACCBN PAPIER DB M. AIEIK POURL'EMPAQUETAGE
j: j
GRANULATIONDU MIEL. 163 GRANULATIONDU MIEL.
teur poursuivit en expliquant que, si le miel granulé, mais jusqu'à l'année 1901,on n'avait
granulé était soumisà une pression suffisante, pas fait de réels progrès. A cette époque
on pourrait en extraire de cette façon la plus R. C. Aikin, de Loveland, Colo, commença à
grande partie de la glucose, qui laisserait placer son miel dans des seaux à saindoux.
ensuite une masse solide composée principa- Il le laissait solidifier et le vendait ainsi
lement de saccharose. La glucose, tout en se directement au consommateur. Cet embal-
granulant légèrement, a cependant une ap- lage étant bon marché, il pouvait fournir des
parence toute différente de la partie de sac- produits qui, sur le marché rivalisaient
charose qu'elle contient. comme prix avec le sucre ordinaire.
Un peu plus tard. l'idée lui vint d'em-
COMMENT ONPEUT ENLEVER
LE MIEL GRANULÉDES RAYONSA COUVAINployer des sacs ou fort papier paraffiné, au
ET GARDERINTACTS lieu de petits seaux, et il en a obtenu un
TANTLESRAYONSQUELE MIEL. succès complet.
S'il arrive par hasard quele mielse granule Le miel d'alfalfa du Colorado, comme tout
dans le rayon à couvain, ce n'est habituelle- le monde le sait, granule très rapidement.
ment qu'en partie. Après avoir désoperculé Aussitôt que la 'granulation commence à
les rayons, MM. Baldridge, de S^Charles, paraître, il verse son miel dans les sacs et
Illinois, recommande de placer ces sortes de les met en lieu frais de façon à ce qu'il soit
rayons dans l'extracteur, et d'en extraire rapidement solidifié.
toute la partie liquide du miel. Il dépose en- La grande gravure montre les sacs pleins
suite les rayons au fond d'une
cuve propre à faire la lessive,
puis, en s'aidant du plongeur
d'un réservoir d'eau, il verse
lentement de l'eau dans les cel-
lules. Il retourne alors le rayon
et traite de même façon l'autre
côté. A mesure que les rayons
sont éclaboussés d'eau, il les place
dans une ruche ou une hausse.
Lorsque tous sont lavés, il les
emporte et les met sur de fortes
colonies. Les abeilles se servent
de l'eau pour liquéfier les granu-
les, achèvent de nettoyer les
rayons et sauvent, de la sorte,
et les rayons et le miel.
Il est difficile de traiter de la
sorte du miel en section qui s'est
granulé, attendu que la désoper-
culation des cellules serait im-
praticable. Il vaut donc mieux
placer celui-ci dans un extrac-
teur solaire (voir CIRE)et l'y lais-
ser jusqu'à ce que le soleil ait
achevé de fondre et la cire et le
miel. La cire naturellement s'é-
lèvera à la surface dans les bas-
sins-récepteurs, et le miel res-
tera au fond. La première sera
de la cire surfine, tandis que le
miel ne sera bon qu'à rendre aux SACEN PAPIERDE M. AIKIN POURLA TABLE.
abeilles pour nourrir le couvain,
parce que sa couleur ainsi que sa saveur et fermés. Le miel ainsi candi sera aussi
auront un peu perdu. solide qu'une brique et pourra subir même
de durs traitements, et la dépense pour ces
EMPAQUETAGE DUMIELGRANULÉ. sacs est minime. On a pensé cependant un
Il y a quelques années on a essayé d'em- moment que les miels de trèfles et de tilleuls
ployer de petits empaquetages pour le miel ne se solidifieraient jamais pour être empa-
'GRANULATIONDU MIEL. 164 GRANULATIONDU MIEL.
quetés. Mais l'expérience a démontré que mérite de pouvoir contenir du miel solide
l'on pourrait aussi bien le manier dans des ou liquide sans crainte de fuites. On peut
saes que le miel d'alfaifa ou luzerne, en également les manier sans précaution, si le
s'assurant d'abord qu'il commence à granu- miel qu'il renferme est granulé.
ler; ou en le mélangeant s'il est encore Mais le miel mis en bidons de 60livres,
liquide, avec une petite quantité d'ancien quand il est solidifié, demande à être
miel déjà granulé pour en activer sa granu- traité de certaines façons, avant de le faire
lation. Ceci est de la plus grande importance, sortir du bidon, de le mettre dans les sacs,
pour tous les miels qui doivent granuler et de le solidifier à nouveau. En premier
dans des seaux ou des sacs. lieu, on trempe le bidon dans t't.,.-êdYld'Mu
Les plus petites illustrations montrent chaude à environ 28 degrés CeÓe. eler.,
comment on dépouille le papier, laissant un laisse environ 4 heures;
beau bloc de miel. Sur le papier est imprimé fondu pour couler. Ceci U sera alors aasez
demandedu, ctoauf-
la manière de rendre le miel liquide et on fage et du temps. M. J, A<
k
peut y lire: Médina, qui s'occupe ilmnlnl
«La granulation de cemielenprouvela pureté.Si vous l'Idée de dépouiller le miel de ~M
le préférezliquide,placez-le
dansunseauquevousplonge-conservant ainsi la forme d'un. E~!~
rez dansde l'eau pas trop chaude,que vouspuissiezy Avec une paire de
ciseaux ~i
cisailles à zinc, il découpe le fond
du bidon, fend l'un des coins t~~
dépouillé rapidement. Il prend ei!~ t!',')Íi
brin de fil de fer ou de ligne de pèch#, atta-
chant un morceau de bois à chaque bout. A
passe le fil sous le bloc de miel à èaviron
5 cm. Le fil de fer est replié par dessus, les
deux bouts se croisant. D'un mouvement de
chaque main, l'opérateur tiré 'dout^ft&jQt
de façon à faire entrer le fil dans
les quatre côtés. En cont inuai)t iil|^m
fil passe au travers. On introdutt
'ÉjâHpty.
lame d'un couteau dans la fente JM
fil, et l'on obtient ainsi une plaque, M~
il est montré dans la figure sulv»oté^ pi
coupe de même d'autres plaques. Cetï~t~t~
sont ensuite découpées elles-mènwj--- t-
forme de briques, de 500 grammes à lkgf<
en opérant de la même façon. On les
loppe alors de papier paraffiné.
Vous ne ferez probablement qu'un travail
Irrégulier à vos premiers essais, en coupant
tenir lamain.Nelalaissezjamaisbouillir,carl'ébullitionvotre miel; mais avec un peu de pratique,
enlèvelasaveurdumiel.Pourenleverle sac,coupez-le du vous arriverez à la perfection.Il se peut que
hauten bas,et dépouillez-letoutautour. voire fil casse, car Il est quelquefois néces-
tension considérable.
EMBALLAGE DANSDESSACS,DESSEAUX. saire d'exercer une
Lorsque nous avons une assez grande -
Un autre emballage, quelque peu sem- quantité à couper, nous employons un cou-
blable au sac de M. Aikln, est le sac à huître rant électrique suffisant d'environ 130 volts
ordinaire. Quand le miel commence à gra- provenant d'un fil quelconque de lampe
nuler, on le verse dans les sacs de dimension électrique, ce qui nous facilite grandement,
désirée, on rabat le couvercle et le miel est et faisant des coupures beaucoup plus nettes
ainsi .maintenu. Dans l'espace de deux ou et beaucoup plus droites. Mais l'apiculteur
trois semaines,avec un temps froid, Il devient qui lit ces pages, n'a pas toujours à sa portée
tout à fait solide, mais on doit se rappeler un courant suffisammentfort pour chauffer
que par les températures excessivement un gros fil. Il peut cependant se servir de
buses le miel ne granule pas. Il doit passer six, huit ou dix piles sèches d'automobiles;
alternativement du chaud au froid. L'avan- mais les types ordinaires moyens seront
tage de cet emballage, est que l'apiculteur difficilement assez forts pour en couper
peut ,sten procurer partout et à aussi bon beaucoup.
compte que les sacs Alkln. Il a aussi le N'essayez pas de couper le fer-blanc des
GRANULATIONDU MIEL. 165 GRANULATION DU MIEL,
bidons de miel granulé à moins que le miel préférable qu'une température approchant
soit très solidifié. S'il est trop doux, vous près du point de gel, tantôt gelant, tantôt
aurez des ennuis, ainsi que le montre la dégelant. Sile temps reste continuellement
figure page 167.La masse de miel s'écrasera froid, le miel étant dans un seau ou un sac,
els'étendra partout. C'est Inutile d'essayer placez-le dans une pièce où la température
de couper en briques du miel en cet état. On
GATEAUDE MIELSOLIDEMONTRANT
COMMENTON LE DÉPOUILLEDE LA
BOITEEN FER BLANC.
le fera fondre, ou on le versera dans des sacs
si l'on ne peut employer le procédé du bidon
solidifié.
Il peut être question de savoir si cela
rapporte de couper ainsi un bidon pour débi-
ter son miel en briques solides. Pour faire
fondre le miel et le remettre à l'état solide,
cela demande du chauffage et du temps. Si
l'on a un ordre pressé de miel candi, on peut
l'expédier plus rapidement en coupant le
bidon.
COMMENCANT A COUPERUN PAVE DE MIEL
COMMENT SOLIDIFIERRAPIDEMENTLE MIEL. AVECLE FIL DE FER.
Comme je l'ai déjà dit, la température con- soit un petit peu au-dessous du point de
tinue de zéro degré est loin d'être aussi congélation, l'y laissant pendant un jour ou
GRANULATION DU MIEL. 166 GRANULATIONDU MIEL.
deux et l'emportant après dans une chambre quine connaît ni l'expéditeur, nile caractère
chaude. Après qu'il se sera suffisamment réel d'un tel miel; celui qui envoie le miel,
réchauffé remettez-le en chambre froide, le ou le producteur, doit l'introduire en pre-
changeant ainsi continuellement de tempé- mier auprès de ses propres clients, ceux qui
rature. Remuez-le à l'occasion et mélangez-y le connaissent. Il devra expliquer la nature
toujours un peu de miel solide, si vous dumiel; comment il l'a empaqueté; que le
voulez l'y amener vivement au même point. mielle plus pur et le meilleur, peut seul
On peut se demander ,si la vente du miel se solidifier de cette manière: qu'on peut le
le miel qui n'est pas mûr ou celui qui con- qué pour pouvoir acheter le miel sous cette
tient de la glucose ne peut être ainsi mis en forme, il n'y aura pas beaucoup d'efforts à
sacs ou en briques, ce sera un de ses grands faire pour le vendre ainsi. L'emballage ne
points de raisonnement pour expliquer la coûte presque rien et toutes les manipula-
pureté du miel. Quand ces faits sont une fois tions que l'on a pour transformer le miel sont
connus, le vieux préjugé s'en va. payées. L'acheteur sait que le miel ainsi
Nousavonsmis le mielsous ces deux formes transformé est pur.
en sac et découpéau fil de fer, en briques pe- Letemps viendrabientôt oùle miel granulé
sant 142 grammes, que nous vendions 0,25. sera connu sur les marchés comme un article
Elles s'enlevèrent tellement vite que nous commercial, surtout quand le public com-
n'avons pu fournir tout le monde. Comme prendra que le miel sous cette forme est de
expérience, nous essayâmes de couper les la meilleure qualité et absolument pur, il
bidons de27kilosen 160petits cubes. Lemiel n'hésitera pas a l'acheter.
HIVERNAGE. — Si le lecteur a fidèle- 5 livres chacun (1). Quand les abeilles et les
ment étudié ce que nous avons dit dans les provisions sont de tous côtés entourés de
coussins de paille d'avoine, la ruche est
pages qui précèdent, il est pour ainsi dire
à hiverner, en ajoutant simplement
prêt à résumer ce qui concerne l'hivernage, prête
en y ajoutant seulement quelques remar- un épais coussin de même paille sur les
ne vaut pas la
ques supplémentaires. Sous le titre de : cadres. Cet arrangement
ESSAIMS EN FUITE ou DÉSERTION, nous véritable ruche calfeutrée, mais il a parfaite-
avons prévenu le lecteur contre les divi- ment suffi pendant bien des années. Si l'hiver
est très rigoureux, une colonie qui recouvre
sions, et les tentatives à hiverner de faibles
colonies. Voir DÉSERTIONAU DÉBUTDU complètement 5 ou 6 rayons sera dans de
PRINTEMPSau titre mentionné plus haut. meilleures conditions qu'une colonie plus
En ce qui concerne. la possibilité de préser- petite Le principal est d'avoir une chambre
ver les abeilles du froid durant l'hiver au a couvain bien garnie d'abeilles et beaucoup
de bonnes provisions operculées. Ces deux
moyen de CHALEUR ARTIFICIELLE, con-
sultez le chapitre traitant de ce sujet. Pour seules conditions suffisent pour que les
les différentes sortes d'aliments ou de pro- abeilles franchissent l'hiver, fussent-elles
visions propres à assurer le bien-être des même dans une ruche faite en planches de
abeilles en hiver, voir DYSSENTERIE, 0,025m., mais ce sera au détriment de beau-
NOURRISSEMENT et NOURRISSEURS, coup d'abeilles, qui autrement auraient pu
vivre. Si les insectes ne sont pas assez
CANDI POUR AREILLES. En ce qui con-
nombreux pour couvrir tous les rayons,
cerne la grandeur des entrées ou trous de réduisez
voir ENTRÉES DES VEN- l'espace jusqu'à ce qu'ils rem-
vol; RUCHES, la ruche. On se sert ordinairement
plissent
TELATIONïQuelques avis très importants pour cela d'une planche de partition ou
sont donnés au chapitre ENTRÉES, et les
plateau diviseur. Si les parois de cet appar-
lecteurs judicieux feront bien de relire tement d'hiver sont faites de bois
mince, les
l'article avant derien décider sous ce rapport. abeilles entretiendront la chaleur tout l'hi-
Pour ce qui regarde la dimension et la forme ver entre ces
parois minces, de même que
des cadres pour l'hivernage, voir RUCHES. dans leur
groupement, et nous éviterons
Et pour ce qui regarde les ruches à doubles ainsi la
ou perte causée souvent par les abeilles
parois ruches calfeutrées, voir également
RUCHES. qui se glacent continuellement sur les
rayons extérieurs. C'est ce que nous cher-
chons à obtenir avec la ruche calfeutrée.
QUANDIL FAUTCOMMENCER A PRÉPARER
LESABEILLESPOURL'HIVERNAGE.
LA NEIGECONSIDÉRÉE COMMEABRI CONTRE
Si les abeilles ou les provisions manquent, LE FROID.
on doit y pourvoir pendant la saison chaude,
assez longtemps avant que les froids aient Sous les climats les plus froids, il y a une
faits leur apparition, de façon à ce que tout grande quantité de neige, et cette neigenous
soit tranquille et prêt au moment oit l'en- fournit la meilleure protection pour les
gourdissement imposé aux abeilles par la ruches. Plus elle est épaisse, mieux cela
nature en hiver ou qu'il s'empare d'elles. 623. vaut. Vous arriva-t-elle même à la taille
Nous n'entreprendrions comme on la voit sur la gravure, qu'elle ne
pas d'hiverner
une colonie qui ne puisse couvrir au moins causerait aucun dommage. Tout le monde
4 cadres Langstroth. sait que la neige protège les végétaux, pré-
Si nous avons les quatre cadres pesant en serve la terre de la gelée, pourvu naturel-
moyenne environ cinq livres chacun, nous lement qu'il n'ait pas été gelé avant la chute
aurons les certitudes de notre côté. Si notre de neige. Elle abrite les ruchées d'abeilles de
colonie est assez forte pour occuper six la même façon; et si nous pouvions être
rayons, jusqu'au cadre, durant une nuit (1)Ceschiffressontapplicablesà l'hivernageà l'air;
fraîche, les abeilles auront peut-être besoin pour l'hivernage en bâtiment on peut les réduire
de six rayons garnis pesant en moyenne d'environun tiers.
HIVERNAGE. 170 HIVERNAGE.
neige ne fonde, puis gèle de nouveau, de dessous de zéro tandis qu'il est à 70°ou 800F.
telle sorte qu'elle bouche l'entrée par des à l'intérieur, et qu'il soit en même temps
glaçons. Mals c'est très rare. Quelques api- chargé d'humidité, comme c'est fréquem-
culteurs se donnent beaucoup de peine pour ment le cas les jours où on lave, ou même
dégager delà neige le tour de l'entrée, mais par le fait de la respiration d'un grand nom-
ce n'est pas ordinairement nécessaire. Les bre de personnes, la formation du givre sur
abeilles hiverneront tout aussi bien, sinon les vitres sera très rapide. Si la pièce est
mieux avec de la neige partout devant la maintenue chaude, la glace fondra et l'eau
ruche; car en sait bien que la neige libre coulera sur le plancher au point de le trem-
contient une grande quantité d'air et que per. Ayant fait marcher une petite machine
cet air filtre et passe à travers. Si cependant à vapeur un hiver dans une chambre qui
la neige est assez fondue pour être de la avait de grandes fenêtres vitrées, l'eau
bouillie, et qu'elle recommence alors à s'accumula si rapidement sur le verre que
geler, il vaudra mieux visiter soigneuse- nous dûmes attacher une gouttière en fer-
ment toutes les entrées. blanc sur le rebord de la fenêtre pour la
HIVERNAGE. 171 HIVERNAGE.
recueillir, et en peu de temps nous en vant des caves, ou par quelque autre motif.
eûmes un plein seau. La cause en est celle- Nous avons à peine besoin de dire que les
ci: L'air chaud absorbe et garde en suspen- mêmes faits se produisent dans une ruche,
sion une grande quantité de vapeur d'eau. spécialement si les parois sont minces et la
Cette vapeur est naturellement Invisible et ruche mal close. Si le haut de la ruche est un
nous n'avons presque aucun moyen de la mince protège-magasin, avec de l'air froid
découvrir, tant que la température de l'air par-dessus et de l'air chaud par-dessous, des
ne s'abaisse pas par le contact de corps plus glaçons se formeront sûrement au-dessus du
froids, ou de courants d'air à température groupe d'abeilles, et les mouilleront en fon-
plus basse. SI les murs de la pièce restent dant. Les côtés de la ruche seront couverts
chauds, Il n'y aura pas d'humidité percep- de givre, et peut-être même d'une épaisse
tible ; refroidlgsez-les, comme le sont natu- couche de glace, par la circulation des cou-
rellement les vitres de la fenêtre, et l'air rants d'air ainsi que nous l'avons expliqué.
chaud condensera sa vapeur à l'instant Reprenons maintenant notre comparaison
même où il se trouvera en contact avec une de la fenêtre et plaçons un des coussins de
- surface froide, cette eau se déposera en paille que nous avons conseillés pour l'hiver-
gouttelettes exactement de la même façon nage, tout contre la vitre du dehors. La cir-
que la rosée se dispose par une chaude culation extérieure s'en trouvera arrêtée et
journée d'été sur l'extérieur d'une cruche la lame de verre sera bien vite échauffée à ce
contenant de l'eau froide. Le phénomène de point que ni glace, ni rosée nes'y condensera.
la fenêtre se produit parce que les courants Pour compléter encore la protection, suppo-
d'J,lr isont établis sur les deux faces de la sons que nous ajoutions un verre ou une
vitre, par la chaleur qui passe à travers le planche à l'extérieur du coussin, pour faire
faire comprendre ceci, supposez en réalité une double paroi, avec la paille à
la figure ci-contre soit la vitrel'extérieur comme dans la ruche calfeutrée.
-q» danti
raur.jPoar
dtJ.., être. Une bonne colonie d'abeilles échauffera sutft-
samment les parois minces les plus rappro-
Les flèches représentent la chés d'elle, pour empêcher le givre ou l'hu-
marche des courants d'airs. Plus
midité de s'accumuler. Or, si les parois tout
grande est la différence de tem- autour des abeilles sont ainsi protégées par
pérature entre l'extérieur et
des coussins de même paille, Ils ne peuvent
l'intérieur, plus rapides seront être couverts extérieurement de glace et ne
ces courants, et plusfort le dépôt
de rosée ou de givre sur la sur- condensent pas ainsi l'humidité à l'intérieur.
face Intérieure du verre. Commepreuve de ce quenous avançons, nous
avons hiverné dans de bonnes conditions une
1.COMMENT colonie, en la recouvrant d'une toile cirée
LES RUCHESD'ABEILLES absolument Imperméable à l'air. Il est vrai
< DEVIENNENT HUMIDES. qu'un épais coussinde menuepaille était par-
dessus la toile Imperméable, car elle aurait
Dans une pièce chaude vous verrez que été mouillée très rapidement par l'humidité
l'air est refroidi quand il frappe les vitres de condensée;de fait, plusieurs colonies avaient
la fenêtre, et alors il s'abaisse parce qu'il est souffert de l'humidité pendant des nuits gla-
plus lourd; ceci fait de la place à une nou- cées d'automne, avant que les coussins de
velle quantité d'air chaud et entretient la paille eussent été placés. Donc, si les abeilles
circulation. A l'extérieur, l'air froid près de sont appelées à maintenir autour d'elles les
la fenêtre s'échauffe et s'éloigne parce qu'il parois assez chaudes pour que l'humidité ne
devlent.plus léger, ce qui provoque un phé- s'y puisse déposer, les parois doivent être
nomène semblable à celui de l'intérieur, la toutes proches du groupement d'abeilles, et
direction des courants étant contraire. Quand les matériaux dont on les fait, doivent être de
la températurede l'air s'abaisse, il abandonne mauvais conducteurs de la chaleur et si
de-l'humidité. Quand la température s'élève, minces qu'elles puissent s'échauffer promp-
la capacité de l'air pour retenir la vapeur tement de part en part. Quoiqu'il ne soit pas
augmente dans la même proportion. Vous absolument nécessaire que les parois et la
voyez ainsi comment la vapeur d'eau de l'air couverture soient de mêmes matières poreu-
se coiidense sur les fenêtres et descend dans ses, qui absorbent toute trace d'humidité
le seau. L'air dela pièce perdrait vite son provenant de la respiration des abeilles, il
humidité si celle-ci n'était remplacée par la vaudra peut-être mieux qu'elles soient de
respiration des êtres vivants, par les bouil nature semblable et plusieurs expériences
lottes mises sur le feu,par l'air humide s'éle- semblent Indiquer que la paille ordinaire ou
HIVERNAGE. 172 HIVERNAGE.
la balle d'avoine sont les meilleurs calfeu- alors hiverné avec succès. Mais parce que
trages à employer. Pour des raisons déjà ce moyen nous réussit un an, deux ans, et
Indiquées, l'ancienne ruche en paille qui a plus, ce n'est pas une raison pour que nous
été si longtemps l'emblème de l'abeille, sem- engagions les débutants et les autres à
ble être bien près de ce qui est bon pour attendre jusqu'à ce moment. Pour les dé-
protéger les abeilles dans le sens où elles ont tails concernant l'alimentation, vous pouvez
besoin de l'être. La paille qui les touche, est vous reporter à l'article spécial NOURRIS-
chaude,et par celàmêmeà l'épreuve de toutes SEURS.
condensations; elle est déliée, mince, et par
COMBIENFAUT-ILDELIVRESDE PROVISIONS
conséquent facile à échauffer; elle est mau- POURL'HIVERNAGEAU DEHORS?
vaiseconductricede la chaleur, etbien qu'elle
Avant le calfeutrage final, nous devons
permetteàl'air de passer lentement à travers
les parois poreuses qu'elle forme, elle s'op- veiller à ce que chaque colonie ait de 20 à
pose à la circulation de courants froids à 25 livres de provisions operculées, et que
l'intérieur de la ruche, comme ne le fait pas ces mêmes provisions occupent de quatre à
une ruche en bois mal construite, ou une six rayons. Quelques colonies sont assez
ruche qui a des crevasses ou des fissures de fortes pour en occuper huit, mais habituel-
tous côtés. Voir RUCHES EN PAILLE ou lement la plupart du temps on contracte le
RUCHES A CALOTTES. groupement sur six cadres Langstroth.
Règle générale, donnez à vos abeilles autant
COMMENT ON HIVERNELES ABEILLES de rayons operculés qu'elles en peuvent
AU DEHORS,EN LES CALFEUTRANT DANSDES couvrir au
RUCHESA DOUBLESPAROIS. temps où nous avons des nuits
glacées, et où les jours sont juste un peu
Une des choses requises pour l'hivernage,
trop frais pour que les abeilles puissent sor-
bien qu'elle ne soit pas absolument essen- tir
beaucoup — au moins vers la fin de
tielle, est de tout préparer de bonne heure.
Si les choses se faisaient à notre Idée, nous l'après-midi.
Placez une planche de partition comme
aurions toutes nos colonies prêtes àhlverner celle dont nous avons parlé sous ce tjtre
dès le ler Octobre, sous notrelatitude de 41°;
pour réduire l'espace des rayons occupés; et
pour les ruchers un peu plus au Nord, vers ce plateau diviseur sera mis avant qu'on ait
le milieu ou à la fin de Septembre. Beaucoup tout à fait fini d'alimenter les ruchées du
d'apiculteurs font leurs préparatifs sitôt côté nord du couvain si c'est possible.
que la saison du miel est passée, c'est-à-dire
vers la mi-Août. Cette préparation com- ETENDRONS-NOUS LE NID A COUVAIN
prend l'alimentation hâtive pour activer Beaucoup de ceux qui hivernent avec suc-
l'élevage du couvain, de façon à ce que la cès, engagent avant de terminer le calfeu-
colonie puisse commencer à supporter les trage, à écarter les cadres à
viron 0.044au lieu de les laisser à
régulière, c'est-à-dire à 0.034oucouvain 'l'e-
iadUBice
0.037„jP
jfen-
fois nous écartions nos rayons à eduvain,
mais ces dernières années, après avoir
essayé des deux méthodes, nous n'avons pas
vu de différence dans les résultats. Nous
laissons maintenant les cadres espacés exac-
tement comme ils le sont en été.
AVECQUOION RECOUVRE LES CADRES.
Quelques personnes autorisées préfèrent
et recommandent une planche mince juste
assez grande pour couvrir le dessus de la
RUCHEA DOUBLES PAROISOU D'HIVERNAGE.ruche, et que naturellement les abeilles
rigueurs de l'hiver avec une grande force scelleront hermétiquement par en-dessous
d'abeilles, dont la majorité seront probable- avec de la propolis. Sur cette planche on
ment jeunes, et non de vieilles ouvrières place un coussin ou un plateau peu profond
qui mourront peut-être au bout d'un mois contenant de la paille, des feuilles, des
environ. Souvent les circonstances sont copaux ou d'autres matières calfeutrantes.
telles que nous ne pouvons commencer nos Mais d'autres apiculteurs aussi autorisés, et
préparatifs qu'en Novembre. Nous avons peut-être la majorité d'entre eux, profèrent
nourri nos ruchées jusqu'au 1er Novembre, les absorbants, Ils placent un ressort Hill,
puis nous les avons calfeutrées, et elles ont au faite des rayons à couvain, ou s'ils n'en
HIVERNAGE. 173 HIVERNAGE.
ont pas. deux ou trois petits hiocs où épis de abrité et tenu chaud. Un cadre de 0.025 à
maïs ou tasseaux — ou quoi que ce soit qui 0.150 de profondeur et juste assez large pour
puisse maintenirla matière absorbante assez rentrer dans le couvercle télescope est fait
loin au-dessus des cadres à couvain pour en planches de 0.009 d'épaisseur. Sur son
laisser place à un groupement. Sur le tout fond est cloué un morceau de toile d'embal-
est placé un morceau de toile d'emballage, lage ou de tissu quelconque à bon marché.
et par-dessus encore un coussin de menue Ce plateau est alors rempli de feuilles ou de
paille. Tout ceci absorbe l'humidité des toute autre matière calfeutrante et il est
abeilles ou la u sueur» comme disent quel- alors prêt à être posé sur la ruche et à ser-
ques-uns, laissant le nid à couvain sec. Mais vir, soit avec un couvercle scellé, soit avec
au cours du printemps, ces matières calfeu- quelque produit absorbant comme ceuxdont
trantes s'humidifient tellement qu'elles nous avons parlé plus haut. La gravure
deviennent souvent en réalité un inconvé- montre la ruche moderne à doubles parois
nient, et c'est pourquoi les partisans du avec le cadre en position sous le toit téles-
couvercle scellé trouvent à objecter aux copé; sous le cadre est le ressort Hill placé
absorbants, car ils veulent avoir le dessus sur les matières absorbantes.
du nid à couvain clos hermétiquement.
LES MEILLEURESMATIÈRESCALFEUTRANTES
Nous avons très bien réussi l'hivernage
avec les deux moyens; et après avoir essayé La paille de blé ou d'avoine était autrefois
les deux procédés simultanément, nous n'a- recommandée comme la meilleure matière
vons pu réellement déterminer lequel est à employer. Bien qu'elles soient toutes deux
le meilleur; quoique, tout bien considéré. certainement bonnes et peut-être les plus
11 semblerait que le couvercle scellé ait avantageuses pour la plupart des fermiers,
l'avantage, car alors les matières calfeu- nous savons aujourd'hui que d'autres calfeu-
ifantes au-dessus du nid a couvain restent trages donnent des résultats tout à fait aussi
toujours lèches, et l'humidité, sil y en a. bons; il convient d'ailleurs de remarquer
est forcée de se condenser et de s'écouler que la menue paille de blé est préférable à
par l'entrée. celle d'avoine. On se sert aussi beaucoup de
copeaux tel que ceux qu'on trouve chez les
menuisiers, et nous ne savons si nous ne les
préférerions pas à toute espèce de pailles.
Une autre matière isolante et qui a donné les
meilleurs résultats, ce sont les feuilles sèches
des essences forestières. On peut les ramas-
ser et ies emmagasiner dans un endroit sec,
et plus tard quand les abeilles sont prêtes à
hi vcrnc'r,on les a sous la main.Mais quand on
se sert de feuilles sèches, Il en faut plus que
des autres matières parce qu'elles ne don-
nent pas un calfeutrage aussi dense. La
sciure de bois des scieries ordinaires est uno
autre matière qu'on utilise parfois, mais si
l'on peut lui reprocher quelque chose, c'est
d'être plutôt un peu trop dense et les cous-
sins qu'on en fait sont très lourds. Cepen-
Avec les ruches modernes calfeutrées, il
nous eu ferions usage à défaut d'autre
n'est pas pratique d'employer des coussins, dant,
chose.
car il est très dilficlle de placer quelque
CE QU'IL FAUT FAIRE QUANDLES COLONIES
SONTA COURTDE PROVISIONS.
Supposons que, pour une cause ou une
autre, une colonie se trouve à court de
provisions. Vous allez demander, sans doute:
comment pouvons-nous reconnaître celles
-W qui sont dans ce cas?" Quelquefois, pour
RESSORTHILL POURCOUVRIRLES CADRES répondre aux commandes qui nous sont fai-
ENHIVER. tes d'abeilles et de reines, vers la fin de
chose de cette espèce sans un couvercle l'automne, nous sommes obligés de laisser
télescope, puis d'entrer celui-ci suffisam- nos colonies en liberté jusqu'aux approches
ment pour que le nid à couvain soit liien de Novembre et il nous faut les alimenter
HIVERNAGE. 174 HIVERNAGE.
en un court espace de temps. Quand le construite à meilleur compte que quatre ou
temps froid arrive, et que nous n'avons plus cinq ruches séparées, et c'est un facteur
la possibilité de donner du nourrissement, important en faveur de ce système. Un autre
nous plaçons une petite pierre sur le toit de avantage est qu'une ou plusieurs fortes
la ruche, ou une marque quelconque pour colonies y entretiennent la chaleur. Mais
indiquer que telle ou telle colonie peut se l'objection à faire à ces grosses ruches, c'est
trouver un jour ou l'autre à court de provi- leurs dimensions et leur poids,ce qui les rend
sions. Au premier jour ensoleillé du milieu peu commodes pour les travaux des ruchers
de l'hiver, quand il fait assez doux pour que annexes, à cause de la difficulté qu'on a à les
les abeilles puissent sortir, nous parcourons déplacer. C'est pour cette raison qu'un si
le rucher. Nous soulevons simplement le petit nombre d'apiculteurs comparative-
plateau, écartons la toile d'emballage et ment emploient la ruche-appartement.
regardons dans le groupement, s'il paraît L'abri Orton, représenté dans la figure ci-
tranquille, et qu'il semble y avoir du miel contre est construit pour recevoir dix colo-
operculé en abondance, nous refermons nies. Il est à doubles parois et a un toit ordi-
Immédiatement la ruche et nous continuons naire incliné. Ce toit est un simple pignon
notre visite jusqu'à ce que nous trouvions plan, fait de voliges, et porté sur des char-
soit une colonie faible qui demande à être nières, afin qu'on puisse l'incliner enarrière
réunie à une autre dans les mêmes condi- pour atteindre l'une ou l'autre des colonies,
tions, soit une forte population ayant et sous ce rapport 11 va sans dire, qu'un
consommé tant de provisions pour l'élevage couvercle si grand doit être muni de char-
du couvain qu'ellesaientbesoin d'un nourris- nières, car 11 est hors de question, qu'une
sement. Comme la température peut s'abais- seule personne puisse enlever pareille
ser subitement, nous prenons en magasin masse, et la remettre ensuite. Les maté-
un bon rayon de miel operculé, et nous le riaux complets pour construire l'abri Orton
posons horizontalement au-dessus des ca- peuvent coûter environ 25 francs; et quand
dres, avec un appareil Hill par-dessous, de on sait manier les outils on peut faire une
façon à l'empêcher de clore le passage au- ruche, d'hivernage pour 10 colonies, pour un
dessus des cadres. Nous recouvrons le tout prix très minime. La forme générale de
d'un morceau de toile d'emballage, repla- l'abri Orton est telle, qu'en mettant une
çons le coussin et attendons une autre belle allonge de surplus au chariot, après en avoir
journée tiède pour venir l'examiner à supprimé la caisse, onpeuty mettre laruche-
nouveau; si la population est encore un peu appartement dessus, la pourvoir ainsi de
à court d'aliments, nous retournons le rayon, roues d'emprunt et la traîner très facile-
donnant aux abeilles l'occasion de profiter ment à un rucher annexe. Il y a donc moins à
de l'autre côté du gâteau. Si nous ne disposons obj ecter à celle-là qu'à d'autres trop grandes
pas de miel operculé, nous donnons un pour tenir entre les côtés d'un chariot
morceau de sucre d'érable ou de candi ordinaire.
(voir CANDI),placé au sommet des rayons de Un défaut de cette ruche Orton. avec son
couvain, et tout irabien ainsi; mais comme toit sur gonds tel qu'il est représenté, est
nous l'avons dit plus haut, il ne doit pas être que, quand on la travaille, l'opérateur doit
nécessaire de nourrir les colonies au milieu nécessairement se tenir devant les trous de
de l'hiver. Elles doivent avoir assez de vol. Ceci peut parfois Irriter les abeilles,
provisions, savoir, 20 ou 25 livres, pour les jusqu'à un certain point, de même qu'à les
conduire d'Octobre jusqu'au commencement porter à se tromper d'entrée, et on risque
ou au milieu de Mai. alors de les voir tuer une reine de valeur.
Mais heureusement on peut facilement
HIVERNAGEDES ABEILLESDANSDES remédier à ce défaut en plaçant les char-
RUCHES-APPARTEMENT.
nières du couvercle de l'autre côté, mettant
Quelques apiculteurs, parmi lesquels il ainsi les trousde vol à l'opposé à l'opérateur.
faut nommer particulièrement E. et N. E.
France, de Wisconsin, ainsi que W. L. RUCHE-APPARTEMENT DE E. FRANCE.
Coggshall, de New-York, hivernent leurs Celle-ci futlnventée par E. France, et c'est
abeilles dans des ruches-appartement à ce qu'il appela sa rucheIl quadruple". Lui
doubles parois. Comme leur nom l'indique, et son fils l'ont employée depuis de longues
oes ruches consistent en une longue caisse années et ils s'en servent encore. Ils en font
capable de réunir deux ou plusieurs ruchées usage dans leurs ruchers annexes et les
sous un même toit. Une seule ruche à dou- laissent en place toute l'année, en été comme
bles parois, assez vaste pour recevoir quatre en hiver. Si les quatre colonies se groupent
pu cinq colonies, peut naturellement être au centredela ruche, elles peuventalnslcon-
HIVERNAGEà 175 HIVERNAGE.
LOGEMENT
DE RUCHEDE ORTON— VUEARRIÉREET OUVERTE
HIVERNAGE. 170 HIVERNAGE.
étant donné qu'on n'a pas à répondre à des Les inconvénients de l'hivernage en plein
'commandes d'abeilles et de reines à l'au- air sont: '1) Le prix d'achat des ruches. Les
tomne. (2; Si les abeilles, après une longue débutanis. ne sachant pas s'ils réussiront
série de froids, ont contracté la dyssenterie, ou non dans leur entreprise, veulent aller
le premier jour de beau temps leur donne d'abord aussi économiquement que possible,
l'occasion d'un vol de purification 24u.-3) Les et par conséquent hésitent pour savoir s'ils
débutants et ceux qui ne peuvent posséder doivent se décider à faire une plus grosse
l'habileté voulue pour pratiquer l'hivernage dépense et acheter des ruches calfeutrées,
en local clos, réussiront d'ordinaire mieux ou bien se montrent plus modestes en ache"
l'hivernage en plein air. (4; Les colonies du tant seulement des ruches à simples parois,
rucher principal peuvent rester indéfini- (2) Il semble admis généralement que les
HIVERNAGE. 177 HIVERNAGE.
LOGEMENT
DE RUCHESDE COGGSHALL.
songe donc à transporter aussitôt que pos- davantage. Ces dernières années cependant,
sible bon nombre de ses colonies à l'endroit on en a obtenu de meilleurs résultats. Les
en question afin de profiter du flux. S'il a des journaux et les congrès apicoles ont si bien
ruches calfeutrées, il ne peut guère enchar- répandu les connaissances, que l'hivernage
rier plus de cinq ou six à la fois; tandis qu'il des abeilles dans des dépôts clos réussit au-
12
HIVERNAGE. 178 HIVERNAGE.
jourd'hui avec certainement une moindre portes et les fenêtres à la nuit si le temps
dépense de provisions, qu'avec les ruches est chaud ou lourd dehors, et de les refermer
à doubles parois en plein air, que les apicul- les
au petit jour. Les abeilles sont mal à l'aise,
teurs perdent beaucoup moins d'abeilles sortent et rampent sur le sol de la cave, l'air
chaque hiver, et souffrent moins des ennuis n'étant pas convenablement rafraîchi. Quand
causés par la dyssenterie. Au nombre des JIOSabeilles s'agitent, nous pouvons les cal-
premiers qui purent annoncer au monde mer, d'habitude, en ouvrant les portes le soir
apicole qu'ils hivernaient leurs abeilles et, en laissant l'air pénétrer dans la cave. Mais
chaque année sans subir de perte sensible, la nuit, il ne faut pas aérer lorsque la tem-
furent MM. H. R, Boardman, deE. Town- pérature s'abaisse à 10° Fahrenheit au-des-
send, 0. La nouvelle, à ce moment-là, sus de zéro, ou plus bas encore.
parut un peuextraordinaire. Bientôt après, Ayant esquissé sommairement quelques-
d'autres firent part également de leurs suc- unes des conditions essentielles de l'hiver-
cès. Il convient donc de rechercher quels sont nage en local clos, nous allons entrer main-
les éléments qui contribuent à assurer la tenant dans plus de détails. Comme avec
réussite de l'hivernage en local clos, et en l'hivernage en plein air,il est très Important.
même temps d'examiner brièvement les de compléter de bonne heure les provisions.
causes des échecs subis auparavant. Il n'est pas nécessaire d'en donner aux abeil-
Une des premières etdes plus importantes les une grande quantité. Dix ou quinze
de ces causes est qu'on sortait trop tôt les livres suffiront parfaitement; bien que, si
abelllenau printemps. Les plus grosses pertes on le pouvait, nous préférerions qu'on leur
se produisaient$0 général après la sortie des en donnât davantage. Si l'hiver reste doux,848
ruches, qui se faisait ordinairement à peu quelques-unes desplus fortes colonies élève-
près en Mars-ret Mars est dans notre région ront beaucoup de couvain au printemps et
un mois qui offre des variations de tempéra- consommeront alors tout ou presque toutes
ture, tftuie claire et tiède journée d'été à leurs provisions.
unfroid rigoureux. Lesabeilles qui onthiver-
né heureusement, et ont été mises dehors QUANDIL FAUTMETTREEN CAVE.
trop tôt, sont assez exposées par conséquent C'est en novembre que, sous la latitude de
à succomber avant que les chaleurs probables 40 à 41°, les abeilles devraient être prêtes à
de Mai soient bien établies. La raison pour être mises en cave au premier avertisse-
laquelle on mettait les abeilles tôt dehors, ment. Les couvercles serontbien propolisés,
c'est que les apiculteurs ne parvenaient pas rendant alors le haut de la ruche Imperméa::.-
à calmer leur agitation dans la cave; et ble à l'air. Il n'est pas nécessaire de mettre
dlkllleurs,SI elles semblaient offrir des symp- un ressort Hill ou toute autre chose sur les
tômes de dyssenterie, la seule chose à faire cadres pour ménager un passage — le cou-
était en effet, de les sortir. Le problème vercle reposant directement sur les rayons
consistait donc à trouver un moyen de tenir à couvain est tout à fait suffisantua. Un petit
les insectes tranquilles jusque vers le milieu nombre d'apiculteurs l'enlèvent et le rem-
d'Avril oulespremlersjoursdeMai. On admet placent par une toile cirée ou par une
généralement qu'il y a trois ou quatre con- couverture. Si les abeilles fixent bien cette
ditions essentielles à réaliser pour parvenir toile cirée ou cette couverture avec la pro-
à ce but. Primo: une température d'environ polis, elle conviendra peut-être tout aussi,
450Fahrenheit et ne s'écartant pas beaucoup bien. Mais pour des raisons que nous allons,
de ce point pendant tout l'hiver, ceci est très donner tout à l'heure, nous placerions le
important; seconde, une bonne ventilation couvercle par-dessus. — Donc, vers le 25
paruneentrée large ethaute,voir ENTRÉES novembre, dans notre localité, nous rentrons
et'VEBnrôLATfON; tertio, des provisions nos abeilles dans la cave, l'époque pouvant
operculées, quoique ce point soit moins Im- varier, naturellement, selon les particula-
portant que les autres; quarto, une cave rités de la saison. Quand le temps tourne au
relativement sèche. Peu,très peu de person- froid, qu'il commence à neiger, et que cet
nes affirment qu'elles ont pu hiverner leurs état de choses semble devoir durer, nous
abeillesavec succès dans des locaux où l'humi- ouvrons notre cave et commençons à ren-
dité suintait des murs, si seulement les ali- trerlesruehes250.623. Mais auparavant, cepen-
mentsétaient ce qu'ils devaient être w; mais dant, nous allons à chaque ruche, envoyons
un endroit sec doit être recherché de préfé- un peu de fumée à l'entrée, et avec un
rence. Enfin, mais non la dernière chose, de tourne-vis ou un ciseau à froid nous déta-
l'air pur circulant dans la cave. Pour assurer chons le corps de ruche du plateau auquel Il
cette dernière condition, il convient d'ouvrtp est toujours collé par de la propolis. Il vau-
HIVERNAGE. 179 HIVERNAGE.
dralt mieux pourtant, faire cette opération passer par les portes. La seule difficulté est
un jour à l'avance, car elle agite parfois de l'installer, de se charger et de se déchar-
les abeilles, et il faut un certain temps pour ger. Pour les petites distances, nous préfé-
qu'elles reviennent au calme. Avec un aide
et une paire de crochets porte-ruches nous
procédons alors au déménagement des
abeilles dans la cave.
MANIÈREDE TRANSPORTER
LES RUCHES
AVECLES SUPPORTS.
des deux madriers, puis, nousportonsle pla- nous n'aurions pu empiler aussi bien les
teau dans un coin de la cave. Nous apportons ruches les unes sur les autres.
une autre colonie de la même fa^-on,la sépa- Avant d'aller plus loin, nous voulons par-
rons de son plateau, et la déposons à côté de ler d'une autre méthode de transport des
la première, avec un intervalle de 0,10 et ruches au dépôt, quand on est seul pour
ainsi de suite. Nous rentrons les autres colo- faire ce travail. La gravure ci-dessous suffit
nies jusqu'à ce que les madriers soient cou- pleinement cependant à la faire saisir.
verts de ruclies distantes l'une de l'autre de D'après cette gravure on voit clairement
0,10. Nous sommes prêts alors à recommen- qu'il suffit d'avoir l'essieu et les deux
cer une autre rangée par-dessus.La première roues d'une charrette. Là-dessus sont fixés
qu'on rapporte est mise à cheval sur deux commeon le voit,deuxmadriersde 0.050X0.10.
autres, de telle manière que son fond recou- L'opérateur soulève les brancards, les
vre l'espace laissé entre les deux premières, pousse doucement sous les bords de la ruche
et nous empilons ainsi une seconde rangée et, en faisant peser ses mains, la soulève. Il
de ruches. Celle-là est suivie d'une autre la charrie alors à la porte de son dépôt
disposée de la même façon jusqu'à ce que d'hiver, où il la pose ensuite à l'endroit où
nous ayons 3 ou 4 rangées superposées, elle doit séjourner. Ce même appareil peut
chaque ruche occupant le dessus de l'espace être appliqué au transport de ruches à poi-
libre laissé entre les deux du dessous. Quand gnées si cela est nécessaire.
nous avons fait visite à H. R. Boardman en Après cette digression, retournons à nos
1889,nous avons pris la photographie de son abeilles déposées dans la cave.
dépôt d'hiver, dont nous donnons la repro- Les ruches ont été empilées comme nous
duction à la page précédente. l'avons expliqué, et pourvues d'une ample
On voudra bien remarquer que ses ruches ventilation par le fond. Les plateaux, à me-
sont empiléesainsi que nousPavons expliqué; sure qu'on les a apportés, ont été empilés
savoir: chaque ruche recouvrant l'espace dans la cave à un endroit commode où on les
laissé libre entre les deux au-dessous. La laissera jusqu'au printemps suivant. Beau-
raison de cette disposition est d'abord la coup de personnes, cependant, laissent les
commodité; ensuite, d'assurer une ventila- plateaux sur les supports d'été toute l'année.
tion au fond de la ruche. Vous allez com- Les ruches sont transportées sans leurs
prendre maintenant pourquoi nous avonsfait plateaux et empilées comme nous l'avons
conserverles toits; si nous lesavions enlevés dit. Mais quelques-uns se plaignent que les
HIVERNAGE. 181 HIVERNAGE.
abeilles sortent et donnent des ennuis. Bien à couvain, avec une entrée
large de 0,050
que nous ayons parfaitement réussi à ren- sur toute la largeur de la ruche. Le Docteur
trer les ruches sans leurs plateaux, nous
préférons cependant de beaucoup trans-
porter le tout ensemble; d'abord parce que
les abeilles ont moins de facilité de sortir et
d'ennuyer; ensuite, par ce que ces fonds
préservent les abeilles des effets de la
température. PLANCHERRÉVERSIBLEDU DRMILLER.
Fahrenheit, si l'endroit est bien sec, et peut refermederrière moi cette dernièreporte.On peut se
être séparé de la partie où l'on conserve les rendrecomptequ'ainsil'airesttrès peu refroidipar mon
entrée,surtoutquandj'ajouteraique tout le dessuset les
légumes, nous aurons un excellent local côtésducaveausontrecouverts'de terre, à l'exceptiondu
d'hivernage 151'6r7. Mais bien souvent on n'a vestibule.
qu'une cave humide; ou bien celle qu'on a
est si petite que c'est à peine si l'on peut y
ménager une place pour les abeilles. Des
constructions spéciales sont en ce cas bâties
au-dessus du sol ou en partie seulement, en
sous-sol. Les figures ci-contre montrent le
dépôt dont Mr Doollttle s'est servi depuis de
nombreuses années avec grand succès. Il
est situé sur le flanc d'un coteau. Une palis-
sade est établie en arrière, de façon à ce que
la neige en s'amassant l'enfouisse jusqu'au
toit. La flg. 2 montre exactement la dis-
position intérieure. On remarquera que M.
Doollttlea 3 portes. Deux sans doute, suffi-
saient. La cheminée d'appel disposée en 6
assure la ventilation dont on a besoin 254.En
voici la description due à la plume de M.
Doollttle.
La Fig.i représentel'aspectextérieurdela cavevuedu
S.-E.Lesols'élèvegraduellement depuisle premierplan
jusqu'àla palissade,le faitedu toit à l'arrièreétantplus
basque leterrainquise trouvede chaquecôté,ouà son
niveau.Ledessusdutoit est recouvertde voligesen pin
du Canada.Dansla Fig.2, 1 représentela fenêtredansle FIG.3. —VUEAVEC U TOITMMMYT,
pignondu vestibule,quimedonneun peudejour quand
je suisentréet que j'ai referméla r porte.Dansceves- La Fig.amontrel'intérieurdu caveau.1 représentele
tibule(VoyezFig.s et 3)où j'allumema chandelle, j'ai de sol,lefonddela pièce.Celui-ciest toujourssec,puisqu'il
la sciurede boispourrépandresur le sol, etc. Dans la y a un conduitpourles eauxsousle muret sou te sol,
Fig. 3,4estunetranchéeouunfossépourl'écoulement des tout autourde la pièce ; cedrainse trouveêtreà 0.- de
eauxvenantdutoit oud'ailleurs,et faiten formede large profondeur àl'extrémitéS.-O.et à 0.50de profondeur &
écope en livrant passage à laboue la
pour diriger entre l'extrémitéN.-E.ouà sondébouché. 2représentele mur
les deuxtoits,commeonle voiten Fig.1.Onvoitla palis- du côtéS. Lesruchessont disposéesau longdes deux
sadeenarrière. Ellearrête la mursN.et S. et toutautondà l'Ouest,surquatre rangées
neigequis'amoncelle surletoit. enhauteurcomme onlevoitaun*8; et aussien H.H. etc.,
Dansla Fig.3,6 indiqueleven- dansla Fig.2.
tilateur placé versle fonddu Dansla Fig.3,3 estletoit intérieurquejl'on faitavec
caveau. solivesde 0.050X 0.15(à un pied lesunesdes autres)
La Fig.a représentela vue desavecdesplanches(1)de0.025 clouéesdessus.Ausommet, —
de faceetaussile vestibuleet 4 estlerevêtement deterre de 3
le jeudes portes,vusen plan. lesdeux toits,y représentantle piedsd'épaisseur, entre
toitextérieur,—6estle
r estle cadrede la porteexté- ventilateur,formantdeux coudesafin d'excluretoute
; 2 est cettemêmeporte lumière.Sonouverturecarréeestde0.15X0.00,7estleven-
rieure
extérieurequi s'ouvreàl'inté- tilateursouterrainqui a 4 piedsde hauteur,autantque
rieuret du côté Suddu vesti- possibleet 100piedsde long; maiscomme je l'ai dit plus
bule; 3 est la premièreporte haut,cesdeuxventilateurssontfermés&l'arrière-saison,
d'entrée du caveau;en l'ou- pourl'hiver,pendantque lesabeillessontdansle caveau.
vrant,elleva s'appliquersur la Comme je l'ai souventdit, je croisquece dispositifsou-
paroi Norddu vestibule, d ans terrainconstituele meilleur moyend'hivernerlesabeilles,
où elleestreprésen- et j'ai essayéde le décriretrès clairement,afinqu'on
la position
tée; 4 est la portesuivante,à puisseen faire construirede semblablessi onle désire.
deux pieds plus loin, et qui Lemienm'estrevenuà pasloinde 80dollars,maisnatu-
s'ouvreaussi dansladirection rellementle prix du bois,de la pierreet de la main-d'œu-
no. 2. —VUEENPLAN. du vestibule,recouvrantpar- vrevarientselonleslocalités.
tiellementla porte n*3; y est G.M.DOOLITTLE.
enfin la véritable porte du Borodino, N.Y.le 7Janvier1888.
caveau,elles'ouvresur le murcôtéSud,aussi,lorsquela M. H.-R. Boardman emploie un magasin à
caveest pleinede ruches,onmet un taquetpourquela
portene viennepaslesheurter. ruches semblable à celui que l'on voit dans
En entrantdansle caveau,je pénètredans l'anti-cham- Pendantl'étéde 1890lesplanchesétaientsi pourries
lire et je fenaela portecommeje l'ai déjà dit; j'ouvre que (1)tout s'esteffondré.Pour le retour de cet
prévenir
des dallesde en
aJor*Illeporteln*3 et 4, et je traversele dernierentre- accident,M. Doolittleemploie couverts pierre
d essuset
porte,fermantle.. 4derrière moi,maislaissant3ouvert. place des bardeaux.Si ceux-ciétaient
dessousde papiergoudronné, ils rempliraient tout aussi
J'ouvreenfinle n* 5, j'entre vivementdansla caveet bienlebuteten mêmetempscoûteraient moinscher.- Ed.
HIVERNAGE. 183 HIVERNAGE.
les, surtout dans les régions à climats chaude, où le soleil soit bien clair, et l'air
excessifs. suffisamment tiède. Alors nous sortons
toutes les abeilles dehors, remettant chaque
QUANDPEUT-ONSORTIRLESABEILLES ruche a son ancienne place. Pendant qu'elles
DELACAVE. sont dehors, elles ont un vol de purification,
SI les abeilles ne s'agitaient pas trop, nous car les fèces accumulées dans leurs intestins
conseillons de les laisser jusqu'à ce que les les gènent beaucoup; leurs intestins débar-
érables à sucre, les saules et les aunes rassés, elles oublient leur malaise quand on
commencent à fournir du pollen. Ramenez- les rapporte dans la cave. Aussi ne laissons-
les dehors de très bonne heure le matin, nous les abeilles dehors que le jour; et le
d'une belle journée tiède, si vous pouvez soir, quand le temps se rafraîchit, les rucher
prévoir que la matinée sera suivie d'un bel sont rentrées à nouveau.
après-midi. Portez chaque ruche dehors si Ceci implique, il est vrai, un travail con-
doucement qu'aucune des autres n'en soit sidérable, et quelques apiculteurs éminents
troublée si c'est possible 258.631. croient que ce n'est que du temps de perdu.
Quand toutes sont dehors, et bien repla- Mais notre propre expérience nousa prouvé
cées comme elles l'étaient à l'automne le contraire. Il ne faut pas plus d'une demi
précédent, veillez soigneusement à ce que journée en tout pour mettre 50 ou même
les plus faibles n'essaiment pas, comme elles 100 colonies hors du cellier et pour les y
sont souvent disposées à le faire après un rentrer. Mais supposons que cette double
long confinement 259-635. opération prenne tout un jour. Nous avons
slon de ce vol au milieu de l'hiver; mais peuvent être agées de plus d'un an; mais si
dans notre région l'air se réchauffe par elles sont malades d'avoir retenu trop long-
moments, rendant les abeilles plus ou moins temps leurs fèces, le remède à appliquer se
Inquiètes dans leur dépôt. L'agitation résul- trouve tout indiqué ci-dessus. Si vous voyez
tant de l'embarras de leurs intestins les par terre des abeilles dont l'abdomen est
pousse à consommer leurs provisions. Pour gonflé, distendu, c'est une preuve qu'elles
cette raison Il faut donner aux abeilles ont la dyssenterie, ou sont malades d'une
- l'occasion de se vider. Donc, la question de façon quelconque.
sacvoirsi l'on donnera aux abeilles l'occasion QUELLETEMPÉRATURE DOIT-ONENTRETENIR
dhnr vol dans le courant de l'hiver et aux DANSLES CAVES?
approches du printemps, dépendra surtout Nous considérons la question de la tempé-
dela région qu'on habite. rature dans les dépôts d'hivernage comme
aussi bons. Règle générale, les abeilles hiver- partie ile PhKver. Les abeilles supportent
neront avec du miel brun, s'il est bien mûr une bien "plus forte élévation de tempéra-
et operculé. Nous ne ferions pas certainement ture en plein air qu'en local clos, parce que
la dépense de l'extraire et de nourrir ensuite l'alrlextérieur est absolument pur.
les abeilles avec du sirop. Le miel brun est
un peu plus apte à donner la dyssenterie, BTTPBRISSEMENT
DEPRINTEMPS.
mais généralement, cela ne se produit pas.
Nous ne savons il nous devons nommer
ceci une maladie, ou si c'est une consé-
QUANDON DOIT PRATIQUERL'HIVERNAGE
EN PLEIN AIR ET QUANDON DOIT quence naturelle du froid et du retard du
HIVERNEREN LOCALCLOS. 'Printemps. Nous Inclinerions vers cette
dernière bypdthèse, si les ravages étalent
Tout dépend des conditions climatériques moins irréguliers : tantôt, le mal affecte une
dans lesquelles on se trouve. Sion habite une partie du rucher et ne touche pas à l'autre ;
localité où les froids durent presque tout parfois Il détruit tout un rucher, tandis
l'hiver, avec seulement de temps à autre une qu'un autre, situé à quelques milles, est
journée où le thermomètre monte-un peu au- complètement indemne. Il est certain que
dessus de zéro, nous recommandons de toutes règle générale, il s'attaque aux faibles colo-
nos forces l'hivernage en local clos; ou si les nies plutôt qu'aux fortes, mais on rencontre,
conditions climatériques sont telles qu'il y même ence cas, des exceptions. Il cause bien
ait un mois de froid variant de lOo au-dessus plus de désastre après un hiver long et
à 10°au-dessous de zéro, puis une passe plus rigoureux, et il disparaît toujpurs à l'ap-
chaude un peu au-dessus du dégel, durant proche des beaux jours et quand le nectar
trois ou quatre jours, suivies ensuite d'une nouveau lait son apparition. Bien qu'il ne
reprise du froid, la température demeurant semble pas affecter les populations avant
aussi variable jusqu'au printemps, nous con- mars, nous les avons vues en souffrir de
seillons de même l'hivernage à l'intérieur. février jusqu'en juin. Nous avons méJne
Mais si, d'autre part, les hivers sont plutôt connu des -colonies qui demeurèrent décou-
peu rigoureux, qu'il y ait peut-être un mois ragées et privées de vigueur sous son
à zéro, suivi d'un autre mois doux et ainsi flnOuence, tandis que d'autres du même
tout l'hiver, les abeilles seront misesà hiver- rudherfaisaient sortir déjà de beaux essaims.
ner en plein air dans des ruches à doubles Les fortes colonies qui élèvent un couvain
parois. Notispouvom avoir dans notre région abondant semblent à peine souffïir de^e
un mois de grand froid, mais souvent le froid mal; mais nous supposons, qu'en réalité,
ne dure que deux semaines environ, puis elles souffrent plus ou moins, soit du dépé-
nous avons une saute brusque, le dégel, et rissement lui-même, soit des conséquences
en résultent, mais elles ont assez de
parfois des pluies. Cela dure à peu près trois qui — de chaleur animale,
ou quatre semaines, puis nous avons line vigueur et de force
— pour se maintenir
autre série de froid, durant environ un mois. si vous almez mieux
Ces variations de température se continuent jusqu'à l'apparition du beau temps chaud,
du nouveau pollen et du nectar nouveau.
jusqu'en avril. Sous pareil climat, le débutant
obtiendra de bien meilleurs résultats en em. Le dépérissement de printemps de ces
années n'a pas été, à beaucoup
ployant la méthode d'hivernage en plein air. dernières
Tout ce que nous venons de dire se rap- près aussi néfaste que celui des annéesIl 80».
- porte à la température extérieure. Si le lieu TRAITEMENTCONTRELE DÉPÉRISSEMENT
d'hivernage est si mal construit que sa DEPRINTEMPSENPLEINAIR.
température descende à zéro et au-dessous,
et se tienne à ce point durant deux ou trois Comme nous venons de le dire, nous ne
semaines, nous recommanderons l'hiver- connaissons pas de traitement plus sûr que
nage en plein air quelles que puissent être le temps chaud, et avec lui, le dépérisse-
les conditions climatériques de la région ment cesse entièrement : sans quoi, nous
habitée; car il est Impossible d'hiverner hésiterions à parler de ce grand mécompte
Ivec succès dans une cave où le thermo- de l'apiculture, au chapitre de l'hivernage.
mètre ne puisse descendre plus bas que 40°, La question alors se pose: Ne pouvons-nous
ou qu'on ne puisse chauffer artificiellement pas, par l'emploi de la chaleur artificielle,
pendant les froids les plus rigoureux de créer le même état de choses que produisent
l'hiver; de même dans un cellier où le ther- les. jours chauds? En d'autres termes, ne
momètre ne s'élèverait pas à plus de60° avec pouvNls-nous pas. quitte à en faire la dé-
une ventilation considérable la dceniêne pense et à en prendre la peine, sauver nos
HIVERNAGE. 189 HIVERNAGE
reines et nos abeilles, quand la belle saison moins bien résister au dépérissement que
tarde à paraître? Bien des expériences ont les secondes.
été faites à ce sujet, et il semble que quel- Les personnes qui élèvent des reines et
ques-unes aient réussi; mais par contre, des abeilles en grand, tard dans la saison.
beaucoup ont échoué. Nous avons réussi sont plus exposées à souffrir du dépérisse-
à exciter l'élevage d'un couvain vigoureux ment au printemps, que celles qui aban-
tous les mois de l'année au moyen de la donnent leurs abeilles à elles-mêmes après
chaleur artificielle; mais quant à reconsti- la récolte du miel, pourvu que les colonies
tuer tout un rucher qui dépérit au mois soient bonnes et fortes en Août et en Sep-
d'avril, à empêcher les colonies d'essaimer, tembre. Beaucoup soutiennent qu'on doit
et les reines de déserter leur poste et de prendre les quartiers d'hiver avec de jeunes
mourir, c'est une chose que nous n'avons abeilles. Si ce sont les vieilles abeilles qui
jamaLs réussi à faire. meurent si rapidement en raison de dimi-
nution de vitalité chez elles (quenousdevons
QUEFAIRE QUANDLES ABEILLESSONT avoir de jeunes abeilles), alors l'avis est
ATTEINTESDE "DÉPÉRISSEMENTDE bon. Nous avons fait bien hiverner rien que
n EN PLEINAIR.
PRINTEMPS des vieilles abeilles, et cela avec 200 colonies,
Examinez-les à de fréquents intervalles, un hiver, sans en perdre une seule. Mais
s'il est nécessaire, et rapprochez les plan- l'hiver était favorable, et par conséquent
ches de partition, en enlevant tous les cette circonstance ne peut avoir aucune
cadres que le groupement ne peut pas valeur d'argument dans un sens ou dans
recouvrir. Nous recommandions toujours l'autre. Cependant, nous croyons qu'il est
de faire des réunions quand les colonies plus sûr d'avoir, pour prendre les quartiers
devenaient si faibles; mais nous avons d'hiver, autant de jeunes abeilles qu'il est
reconnu que la réunion de plusieurs colonies possible. Celles que nous qualifions" jeunes a
faibles ne donne guère de résultats. Le sont celles qui n'ont pas supporté les fati-
Dr Miller et G.-M.Doolittle s'accordent tous gues de la saison, si ce n'est pendant les
deux sur ce point, ainsi que vous le verrez derniers temps.
par les commentaires. 262-635.Si nos popula-
tions sont réellement atteintes du dépéris- CEQU'ONDOITFAIREDESRAYONSDES
sement, vous trouverez des cellules de RUCHESDONTLES ABEILLESSONTMORTES.
reines commencées et les reines manquant, Placez-les en sûreté hors de la portée des
à presque chaque visite que vous ferez à abeilles, soit dans des ruches closes, soitdans
vos ruches. C'est parce que les colonies sont une pièce où les abeilles ne puissent péné-
décourag'ées, démoralisées; et la seule chose trer; et si vous n'avez pas assez d'abeilles
qui puisse les aider à surmonter cette démo- pour les utiliser vers la mi-j uin, ou qu'à
ralisation est de contracter leur groupe-
ment jusqu'à ce qu'elles se suffisent pour cette époque vous y trouviez des teignes,
veillez à ce que tous les rayons soient sus-
combattre le froid.
On peut se demander: pendus à 0,050 au moins les uns des autres,
Que deviennent ainsi qu'il est recommandé au mot TEIGNE.
les abeilles pendant le dépérissement des
colonies? Nous croyons que le plus souvent Mais, quelque autre précaution que vous
elles sortent de la ruche et n'y rentrent pas. preniez, vous devez,de temps à autre, voir à
Durant de froides journées ensoleillées on, ces rayons secs. Ils ont beaucoup de valeur,
et il ne faut pas les laisser détruire. Un bon
peut les voir sur les clôtures et les chemins,
sur l'herbe ou dans d'autres endroits, sou- moyen de les garder, c'est de les mettre dans
vent chargées de pollen, montrant claire- des ruches à tenons vides, empilés les uns
ment qu'elles essaient de reprendre goût à sur les autres. Ces ruches les garantissent
la vie, et faisantdumieux qu'elles peuvent.263 parfaitement, et en même temps vous pou-
Nous avons quelquefois pensé qu'elles vez y jeter très vjte un coup 4'œil, même
étaient si glacées chez elles au milieu dans une fois par semaine, jusqu'à ce que vous
leurs méchants les employiez. Mais supposons qu'ils moisis-
groupements, qu'elles
n'avaient plus une vigueur suffisante pour sent, ou que les vers s'y mettent; que ferez-
vous en ce cas?
supporter les bises glacées du printemps,
comme le fait l'abeille d'une colonie puis-
sante et prospère. Comme les Italiennes QUEFAIRE DESRAYONSQUI SONTROUILLES.
sont plus avides de provisions que les abeil- MOISIS,OUREMPLISD'ABEILLES
MORTES.
les communes, il se peut que ce soit la Quand nous avons écrit l'article Dysscntcric:
raison pour laquelle elles passent pour nous avons oublié de dire ce qu'on devait
HIVERNAGE. 1U0 HIVERNAGE.
faire des rayons après que les abeilles sont aucun dommage, et, durant le temps le plus
mortes. Souvent vous trouverez les cellules froid, elles peuvent sauver un peu de cou-
remplies d'abeilles mortes; et ceux qui l'ont vain; mais 11 est douteux que la dépense
essayé savent seuls quel travail intermi- supplémentaire causée par la double paroi
nable c'est de vouloir les en retirer. Eh et le calfeutrage soit compensée par la perte
bien, n'essayez pas; mais prenez ces rayons légère de couvain et d'abeilles occasionnée
et mettez-les de côté jusqu'à ce que vous par quelques jours froids. Bien que nous
ayez besoin de rayons secs pour créer une recommandions les simples ruches pour les
nouvelle colonie, et alors suspendez-les, portions méridionales de notre pays, et
un seul à la fois, au centre d'une colonie pour quelques provinces de l'Ouest, nous
nombreuse. Quelques heures plus tard, engagerons toujours à les placer dans un
jetez un coup d'œil sur ce rayon et voyez ce endroit entouré d'arbres, d'une haute palis-
qu'en ont fait les abeilles. SI c'est à une sade de planches très rapprochées, d'unehaie
époque où le nectar afflue, il aura subi une ou d'un genre de construction quelconque
telle transformation que vous pourrez à qui fasse office de coupe-vent contre les
peine en croire vos yeux quand vous le vents dominants. L'établissement de coupe-
verrez. Nous avons ainsi mis dans des vents est une chose des plus importantes,
ruchées des rayons pleins d'abeilles mortes, soit dans les parties Nord, soit dans les par-
tout souillés par les effets de la dyssenterie, ties Sud du pays.
et de plus moisis, et nous les avons trou- Bien qu'on n'ait guère l'habitude d'hiver-
vés d'ans l'après-midi du même jour, pro- ner les abeilles dans ces localités comme on
pres, brillants, et odorants, avec les trous le fait dans la Floride, la Carolinedu sud, la
réparés, et remplis en partie d'œufs, de Louisiane, le Texas, la Géorgie, l'Alabama,
miel et de pollen. Une fois nous fouillâmes on doit cependant veiller soigneusement à
toute la ruche pour y trouver notre mauvais ce que les abeilles ne soient pas à court
rayon, et nous étions tout prêts à déclarer de provisions, car c'est un fait généralement
que quelqu'un l'avait enlevé, car nous n'a- reconnu que les abeilles hivernées dans le
vions sous les yeux aucun rayon que nous Sud, consomment un bien plus fort pourcen-
puissions Identifier avec celui que nous tage de provisions, proportionnellement à
avions introduit. N'extrayez pas le miel, la force de la colonie, que celles hivernées
n'enlevez pas les abeilles mortes, ni ne pre- dans le Nord. Celles sous un climat froid,
nez la peine de laver ce genre de rayons; sont forcées de se rapprocher en un très
laissez les abeilles faire à leur fantaisie, et petit groupement, dans le but de concentrer
contentez-vous de regarder. Ne leur donnez leur chaleur animale; et tandis que dans ces
pas trop de mauvais rayons à la fois, car conditions, elles tombent dans un demi-
elles pourraient se décourager et essaimer. engourdisseirient, par cela même elles
Donnez-leur en un; puis, quelques heures consomment une quantité de nourriture
après, un autre, et vous les aurez tous bien- relativement faible. Par contre, les abeilles
tôt en bon état. Comment arrivent-elles à dans le Sud, particulièrement dans les pro-
les nettoyer en si peu de temps? Eh bien, vinces les plus chaudes, occupent toutes les
chaqueabeille s'empare d'une cellule, et parties de la ruche et élèvent plus ou moins
quand elle a fini sa cellule, toutes les autres de couvain; la conséquence en est que,
sont faites aussi. quand les fleurs ne sécrètent pas encore de
nectar, elles sont exposées à manquer de
L'HIVERNAGEDANSLES ETATSDU SUD. provisions et à mourir de faim. Que l'apicul-
Les indications qui ont été données jus- teur du midi, nous permette de l'avertir
qu'ici se rapportent particulièrement aux que la famine est le plus grand danger qui
régions qui sont sujettes de temps a autre à menace ses colonies, et à la suite vient le
des températures de zéro, qui ont plus ou pillage qui pourrait se produire durant une
moins de neige, et où, durant la majeure disette de nectar. En réalité, et tout bien
partie de l'année, le sol gèle à une profon- considéré, nous croyons que les abeilles du
deur qui atteint parfois jusqu'à deux pieds Sud ont besoin d'être plus surveillées que
environ. les abeilles du Nord.
Quand les abeilles peuvent sortir presque Dans des contrées comme la Virginie, le
tous les jours de l'année, et que pendant dix Tennessee et autres situées sous la même
mois elles peuvent récolter du miel et du latitude, il serait prudent d'employer des
pollen, l'hivernage au dehors des ruches à ruches à doubles parois; mais nous savons
simples parois est à recommander. Les que la plupart des apiculteurs sous cette
ruches à doubles parois ne peuvent causer latitude, hivernentavec succès leurs abeiiies
HIVERNAGE. 191 HYBRIDES.
dans des ruches simples; mais nous croyons plus de quelques heures; un changement
que c'est la pratique générale de placer sur brusque se produit alors, le thermomètre
là ruche une hausse contenant même de la remonteà 60° ou 70°Fahrenheit, et les abeilles
paille, des feuilles, des copeaux ou quelques recommencent à sortir. Dans de telles con-
bonnes matières calfeutrantes et chaudes; ditions les ruches à doubles parois, et des
puis, si la colonie n'est pas très forte, il est quantités excessives de matières calfeu-
sage de placer un plateau diviseur calfeutré trantes n'ont pas été du tout reconnues
de chaque côté du groupement. En tous cas, nécessaires.
Il ne faut pas donner aux abeilles un plus
- Tous ceux qui ont eu
grand espace cubique que celui qu'elles HYBRIDES.
peuvent raisonnablement occuper, comme des Italiennes très longtemps, savent proba-
elles le font dans un jour où la température blement ce que sont les Hybrides, surtout
n'ait pas descendu au-dessous de 70° Fahren- s'ils ont vu leurs abeilles à l'œuvre quand,
heit. à l'automne durant une sécheresse, 11 se
CELLlER:AABEILLESDE JAMESHILBERT,BINGHAM,MICH.
Dans le Colorado il est d'usage':d'hiverner produit un arrêt subit dans la production du
les abeilles dans des ruches à parois simples. nectar. Le terme hybride a été appliqué aux
Un auget peu profond ou plateau contenant abeilles résultant d'un croisement entre
une épaisseur de 0,025 environ de matières Italiennes et abeilles communes. (*) Celui
calfeutrantes est placé sur la ruche. Très qui achète une reine Italienne de race pure,
souvent, pour plus de protection, on con- peut aussitôt,s'ille veut, selivreriL l'élevagé
struit une sorte d'appentis ou de toit. comme des reines, malgré le grand nombre d'abeil-
celui que montre la gravure ci-dessus, avec les communes qui peuvent l'entourer; et
son arrière faisant face aux vents dominants, s'il pratique l'élevage de ses reines comme
au-dessus des rangées de ruches. Les api- nous l'avons indiqué aux chapitres NUCLEI
culteurs du Colorado sont souvent inquiétés et ÉLEVAGE DES REINES,il peut profiter en
par des trombesde sable et des vents violents ce qui concerne la récolte du miel, de tous
et aigres; et, bien que la température
puisse baisser au-dessous de zéro, il n'y a (*) Pourlescaractèresqui constituentl'hybride,voir
pas à craindre do la voir demeurer à ce point ITALIENNES.
HYBRIDES. 102 HYBRIDES.
les avantages que lui offrent les Italiennes, même, ceux-ci passant de mains en mains,
exactement comme s'il n'y avait pas d'autres sans témoigner la moindre méchanceté, la
abeilles autour de lui, dans un rayon de moindre inquiétude. Les abeilles noires ou
plusieurs milles. Ceci peut paraître un para- communes, au contraire, s'effrayent facile-
doxe à la plupart des commerçants, car ment, soit qu'elles se précipitent dans tous
nous recevons d'eux journellement des les coins de la ruche, soit bourdonnent avec
lettres nous demandant si c'est la peine fureur, menaçant la tête et les yeux de celui
d'acheter des Italiennes, étant donné qu'on qui les manie, comme jamais ne le font les
élève partout autour d'eux d'autres abeilles. Italiennes. Ce n'est pas parce qu'elles crai-
Si vous cultivez les abeilles rien que pour gnent d'attaquer que les Italiennes demeu-
leur miel, vous avez à notre avis d'autant rent tranquilles, car une pillarde vient-elle
plus de chance de réussir si vous avez des à s'approcher, elles la percent de leur aiguil-
abeilles noires dans le voisinage. Les reines lon avec tant de froide méchanceté, que
que vous élèverez seront de race pure celui qui n'a vu que des abeilles communes
comme leur mère; mais après leur ren- en pareille circonstance en est positivement
contre avec des mâles d'espèce commune, étonné. Une race d'abeilles-aussi promptes à
les ouvrières qu'elles engendreront seront repousser les envahisseurs de leur espèce,
naturellement de sang croisé moitié noir, devraient être promptes aussi, semble-t-il,
moitié Italien. C'est ce que nous appelons à repousser l'intervention de l'homme;
des hybrides. D'apparence elles ressemblent mais tel n'est pas le cas: elles ne paraissent
beaucoup aux Italiennes, si ce n'est qu'elles jamais s'inquiéter quand on ouvre leur
sont un peu plus foncées. Quelquefois la ruche et qu'on en retire un cadre. Or les
reine donnera naissance à des abeilles pres- abeilles de demi-sang héritent à la fois de la
que toutes semblables; c'est-à-dire ayantune hardiesse des Italiennes et du caractère
ou deux des bandes jaunes, et la seconde, qui vindicatif des abeilles noires; soulever le
est la pluslarge, presque aussi nette, aussi chapiteau d'une ruchée de métisses sans
distincte que dans les insectes de race pure. faire usage de l'enfumoir pendant une
D'autres reines produiront des abeilles disette de nectar, serait presque folie même
rayées différemment, depuis l'abeille noire de la part d'un vétéran. Sans bourdonnement,
pure jusqu'aux plus belles des Italiennes à sans un signe d'alarme, une de ces filles de
triples bandes. Nous avons eu des reines la guerre, s'élance sur vous avec résolution
noires fécondées par des mâles Italiens, et et vous perce de son dard avant même que
les ouvrières résultant de cet accouplement vous vous rendiez compte qu'elle songe à
nous ont paru être des hybrides tout vous attaquer; puis une autre vient à sa
comme les autres; nous n'avons pas distin- suite, et une autre encore, jusqu'à ce que
gué entre celles-ci etles premières la moin- rendu fou par leurs cuisantes piqûres, vous
dre différence. laissiez retomber le couvercle de leur ruche
Comme butineuses, ces abeilles de sang et ne vous vous enfuyiez; et elles s'achar-
croisé sont, croyons-nous, et tout bien con- neront à votre poursuite, non seulement le
sidéré, toutà fait égales aux pures Italiennes. long du chemin, mais jusque chez vous, ou
Il arriV£ _parfois, à vrai dire, que celles de à l'endroit où vous vous rendrez, comme
sang pur paraissent tenir la tête; mais nous jamais, encore une fois, on 11el'a vu faire à
pensons vraiment qu'en d'autres circon- des abeilles de race pure. Parfois, quand
stances le mélange de sang noir est un avan- une de leurs ruches est ouverte, elles s'atta-
tage au point de vue de la quantité de miel chent à la jambe de votre pantalon, s'agitant
recueilli, qui rétablit complètement l'équi- si peu que vous ne songez guère qu'elles
libre entre elles; et c'est pourquoi nous puissent être là; mais bientôt vous les
disons, que sile miel est le seul objet que voyez enfoncer leur dard avec fureur, et
vous vous proposiez, vous réussirez aussi vous avez la preuve qu'elles donneraient
bien en laissant vos reines s'accoupler à tels plutôt vingt fois leur vie que de s'abstenir
mâles qu'elles se trouveront rencontrer. de se venger. Mais leur méchanceté, leur
Pourquoi donc, alors, direz-vous, les reines disposition à se servir de leur dard à tout
hybrides se vendent-elles à si bas prix, envi- propos n'est pas leur seul défaut: si vous
ron le quart de celui qu'atteignent les pures essayez d'introduire une reine ou une cel-
Italiennes? En raison de leur irritabilité et lule de reine dans une ruchée de métisses,
de leur caractère vindicatif. 114 il est probable qu'elles détruiront tout, cel-
Les Italiennes, telles qu'on les connaît, lule ou reine; tandis qu'une colonie de
demeurent tranquilles, câlines quand leur n'importe quelle race pure acceptera sans
ruche est ouverte, restent sur leurs rayons, difficulté tout ce que vous lui donnerez. Au
HYBRIDES. 193. HYBRIDES.
moment de l'extraction, ou quand vous mes tout le temps que nous garnîmes leur
enlevez le miel de surplus, elles ne vous ruche de coussins de paille d'avoine, pour les
causeront aucun ennui pourvu que vous mettre en état de bien passer l'hiver 495.La
travailliez pendant que la miellée dure reine était extrêmement féconde, et jamais,
encore; mais malheur à vous si vous laissez croyons-nous, nous n'eûmes de reine ayant
Je miel sur les ruches une fois la miellée engendré de si nombreuses familles d'abeil-
passée!116 les. Beaucoup de ces reines hybrides sont
En préparant nos populations d'hybrides d'une fécondité extraordinaire.
pour l'hivernage, nous les avons vues parfois
si mauvaises, une fois excitées, qu'il était Nous croyons les hybrides plus portées au
presque Impossible d'approcher des ruches; pillage que les Italiennes, mais moins cepen-
én voulant les prendrepar surprise, enfumoir dant que les abeilles communes; et nous
en main, et cet enfumoir marchant bien, disons cela pour avoir remarqué, en travail-
elles ont foncé sur nous avec tant de promp- lant dans le rucher, que les abeilles qui bour-
titude, ont pris possession dé l'enfumoir en donnent autour des ruches, essayant de dé-
bourdonnant avec furie et introduites dans rober, à l'occasion, une part de butin, sont
la cheminée avec tant de folie que nous nous presque invariablement des abeilles de pur
sommes vu forcés de battre en retraite, !a!s- sang noir. Il se peut qu'elles aient un faible
sant en leur pouvoir le champ de Il bataille » croisement d'hybrides, mais impossible d'en
ainsi quenotre "artillerie". Nous nous étions juger, attendu que les hybrides et les Ita-
adressé là à une très forte colonie, et qui liennes sont souvent à butiner quand les
avait été tout particulièrement excitée: et abeilles noires rôdent ainsi autour des ru-
bien que le froid fût déjà rigoureux, elles ches, essayant de pilier. Njus avons vu une
restèrent suspendues à l'extérieur de la ru- forte colonie d'hybrides accumuler lente-
--cbe, pour nous guetter sans doute jusqu'au ment des provisions à l'automne, quand des
lendemain matin. Il nous fallut alors les pren- abeilles de race pure, appartenant au même
dre par surprise, à grand renfort de fumée, rucher, laissaient les jours se suivre sans
»Ue les nuages de laquelle nous les gardâ- rien faire. Voir ABEILLES ITALIENNES.
13
I.
peu d'adresse et laisse échapper la reine les cadres. Si vous êtes attentif, et si vous
de la ruche où Il veut l'introduire, soit que surveillez bien vos reines jusqu'à ce qu'elles
la reine s'envole directement du cadre, soit soient acceptées, c'est à peine si vous en
qu'elle s'inquiète de ne pas voir d'abeilles perdrez une seule en employant la méthode
autour d'elle et s'enfuie à leur recherche. ci-dessus.
Dans l'un et l'autre cas ouvrez la ruche, Voici encore un autre moyen que l'on
écartez-vous aussitôt, et quinze ou vingt préférera sans doute. Nous ne pouvons
minutes plus tard il est probable qu'elle y mieux pour le faire connaître que de citer
reviendra; vous ne devrez donc pas vous l'extrait d'un article d'un des rédacteurs des
étonner de l'y retrouver. Si vous ne la Oleanings,page 539, Vol. XXI.
découvrez pas dans la ruche près de laquelle Nousvenonsderecevoirdirectement d'Italie,engrande
vous vous tenez, examinez au bout d'une vitesse,unenvoide 30reinesindigènes. Chacuned'elles
demi-heure les ruches les plus proches. SI est arrivéevivanteet en bonnesconditions,et nousles
quelque part sur les cadres de celles-ci vous avonsintroduites dansleruchersansen perdreuneseule.
des abeilles massées en boule, vous Nousn'avionsjamaisessayéjusqu'icisurunsi grandnom-
- voyez bredereines,laméthoded'introduction que nousavons
pouvez être certain que la reine fugitive suiviepourcelles-là.Nousprimesquatreou cinq fortes
est là et qu'elle s'est trompée de ruche. colonies et lesdivisâmesen30nucleid'unseulcadre.Cette
opérationfut faite dans l'après-midi. Dans l'après-midi
égalementnoustransférâmes lesreinesimportées,sans
D'INTRODUCTION.
SUREMÉTHODE aucunesuivantedans des cagesd'introductionMiller.
Nousen plaçâmesalorsunedanschacundesnucleimen-
Voici un moyen très sûr d'introduire une tionnésplus haut, où nousles laissâmespendantdeux
reine de grande valeur, une reine d'importa- jours.La plupartdesreinesétaienten libertéà l'expira-
tion par exemple, si vous observez rigoureu- tionde ceterme,enbonnesconditions, etellessonttoutes
sement nos indications. Prenez sur plusieurs libéréesaujourd'hui.
Maisveuillezconsidérer que laraisondenotreréussite
ruches des cadres de couvain près d'éclore, résideenceci : Quecesnucleinouvellement formésontde
et secouez-en toutes les abeilles; mettez vieillesetde jeunesabeilles,et plusou moinsde couvain
ces cadres dans une ruche vide, dont vous prèsd'éclore.Avantquelareinesoit relâchée,lesvieilles
réduirez l'entrée autant que possible, et si abeillessontretournées à laplaceoccupée parleurancienne
demeure,et ce-sont toujoursces vieilles-làqui vous
le temps n'est pas très chaud placez le tout donnentdes ennuispendantlesintroductions. Aumoment
dans une pièce chaude. Lâchez la reine et oùlareineestdélivrée,il ne resteavecelleque dejeunes
ses suivantes dans cette ruche, et les jeunes abeilles,comprenant cellesquiontété introduitesdansle
nucleuset cellesqui sontsortiesdes cellulesdepuis.Ces
abeilles, à mesure qu'elles écloront, forme- dernières,naturellement, étant toutesjeunes,acceptent
ront bientôt un essaim. Comme plusieurs sansdifficultéleurnouvellemère.Cetteméthodenousa
d'entre ceux qui ont essayé ce procédé ont donnétant de satisfactionque nousavonsl'intentionde
eu la négligence de laisser l'entrée ouverte l'employer désormais pourtoutesnosreinesdevaleur.
et la reine s'échapper, nous ne saurions trop
vous recommander de réduire si bien l'en- AU BOUTDE COMBIENDE TEMPSUNE REINE
trée qu'aucune abeille n'ait la possibilité de NOUVELLEMENT INTRODUITE COMMENCE-
sortir. (*) SI les cadres que vous avez choisis T-KLLKA TONDUE ?
ne contiennent pas de couvain non oper- Nous pouvons compter en général la voir
culé, vous n'éprouverez que très peu de
pondre le lendemain de son introduction ;
perte: autrement, les larves, n'ayant pas mais
d'abeilles pour leur donner du nourrisse- quelquefois, surtout si la reine a été
mourront de faim la longtemps empêchée de pondre, comme
ment, pour plupart. c'est le cas avec une reine
Sitôt qu'une centaine d'abeilles seront éclo- importée, elle
ne pas pondre avant trois ou quatre
ses elles ne tarderont pas à se grouper et la peut
ou même avant »ne semaine. Si l'intro-
reine se tiendra au milieu d'elles; si les jours
duction a lieu durant l'automne, elle peut
rayons ont été pris sur de fortes colonies, ne commencer à
où la reine pond des centaines d'œufs par pondre que vers le prin-
l'essaim sera très beau au bout d'une temps, à moins que la colonie soit nourrie
jour,
semaine ou deux. Trois cadres peuvent fort régulièrement chaque jour pendant une
bien suffire pour commencer, et l'on peut en semaine ou davantage. Ce nourrissement
ajouter un ou deux dans le courant de la bien peut toujours mettre en train une reine
semaine ou même plus tard. Souvenez-vous conditionnée.
de ne donner à la reine aucune abeille vivante
provenant des ruches d'où vous avez pris INTRODUCTION DE REINESNON FÉCOXDÉES.
l Une jeune reine nouvellement éclose. cou-
(*) On peut les mettre dehorset leur donner la verte de duvet, encore faible et délicate,
libertéde sortirau boutde deuxou troisjours. peut habituellement être Introduite dans
ITALIENNES (ABEILLES). 200 ITALIENNES (ABEILLES).
une colonie orpheline sans qu'onait besoin dans l'autre, les pures Italiennes, lorsque la
de la mettre en cage, et être acceptée sans race n'a pas été affaiblie par le choix d'abeil-
difficulté. Mais une qui aura de deux à six les de nuance claire pour la reproduction,
jours d'existence, sera, règle générale, beau- sont supérieures à toutes les métisses.
coup plus difficile à introduire qu'une reine On avait tendance jusqu'ici, avec les abeilles
pondeuse: et une reine de 10jours —plus comme avac toute autre chose, à attacher
vieille qu'il ne faut pour être fécondée — plus d'importance à l'apparence extérieure
offrira plus de difficulté encore. On peut les qu'à leur valeur considérée au point de
introduire, cependant; mais plus jeunes vue de la quantité de miel qu'elles récoltent,
elles sont, mieux cela vaut. Nous Introdui- de la fécondité de leurs reines, de leur
sons des reines vierges âgées de cinq ou six Intrépidité, etc.; et nous pensons que de cette
jours au moyen de la cage Titoff (voir ELE- tendance ont résulté en majeure partie les
VAGEDESREINES),pourvu qu'elles restent pertes énormes que nous avons éprouvées
emprisonnées pendanttroisjours (72heures). les hivers passés.
Pour les garder confinées ce temps-là, la Même s'il était vrai que les hybrides
petite glissière de fer-blanc doit recouvrir rapportent autant de miel que les pures Ita-
le candi au moins deux jours durant, puis on liennes, chaque apiculteur devrait avoir
la repousse. En un jour à peu près, les abeil- une reine au moins de race pure éprouvée
les mangeront le candi et délivreront la et absolue; car bien qu'un premier croise-
reine. Toute autre cage commode pour con- ment puisse donner de très bons résultats,
finer la reine non fécondée pendant 3 jours s'il n'a pas cette unique reine de race pure
peut être mise en usage. pour fournir aux cellules de reines, il arri-
verait bientôt à avoir des abeilles de tous
Quelquefois, nous plaçons une cage ren- les degrés, depuis celle n'ayant qu'un très
fermant une reine vierge dans une ruche
contenant une pondeuse, trois jours avant faible mélange de sang Italien, jusqu'aux
de soustraire cette dernière. Lorsque celle- insectes de valeur.
ci est enlevée pour répondre à une com- L'objection à faire à ceci est, que les
abeilles noires à une seule bande (à l'excep-
mande, nous faisons glisser la plaque de fer- tion des croisements de sang Oriental), sont
blanc couvrant le candi, de façon à ce que les
abeilles puissent le dévorer et délivrer la les Insectes les plus prompts à piquer, en ce
jeune reine. Durant les trois jours précédant qu'ils ont le caractère beaucoup plus Iras-
la soustraction de l'ancienne reine, la nou- cible que tous les autres de race pure; ces
velle s'est Imprégnée de l'odeur de la ruche abeilles ont aussi la coutume très désa-
et des abeilles; et nous avons pour résultat gréable de se précipiter complètement démo-
ralisées en tumulte dans tous les coins de
qu'elle est facilement acceptée, et qu'en la ruche, dès qu'on ouvre celle-ci — si ce
plus, la colonie ne reste privée de reine n'est au plus fort de la miellée — et de faire
qu'un petit nombre d'heures. Les abeilles ne un vacarme épouvantable, quand la fumée
s'aperçoivent pas plus tôt de la disparition les inviterait, au contraire, à se conduire
de leur mère, qu'une autre vient prendre sa
convenablement.
place. Cette dernière n'est pas malmenée, Nos colonies de pures Italiennes peuvent
car elle est demeurée assez longtemps au
avoir leur ruche ouverte en tous temps et
milieu de la colonie pour faire partie de la
leurs reines enlevées, sans que leur grou-
famille, c'est-à-dire en partager l'odeur.
Avant ou après qu'elle commence à pondre, pement en soit à peine troublé, sans qu'on
fasse usage même de la fumée, si celui qui les
nous Introduisons une autre reine vierge
manie est bien familiarisé avec leurs habi-
mise en cage, et l'opération recommence
tudes. Bon nombre d'hybrides ne repousse-
comme devant.
ront pas la teigne, comme le feront les
abeilles de demi-sang et les pures Italiennes.
ITALIENNES (ABEILLES). Les Ita- Pour cette raison et plusieurs autres, nous
liennes sont à présent les abeilles qui nous voudrions que toutes les reines fussent
donnent de beaucoup le plus de profit; et les engendrées par une de pureté reconnue. En
hybrides mêmes se sont montrées tellement agissant ainsi, nous pourrions nous assurer
supérieures aux abeilles communes, que nous le bénéfice en tant que butineuses d'une
croyons pouvoir considérer comme super- race d'Italiennes, bien que nous n'ayons
flue, toute discussion à ce sujet. Très sou- autour de nous que des mouches noires.
vent nous nous apercevons que des colonies Les signes distincts des reines, et des
d'hybrides surpassent en qualités l'espèce mâles provenant de reines importées direc-
pure; mais en général, mettant une année tement d'Italie, sont très variables, mais
ITALIENNES (ABEILLES). 201 ITALIENNES (ABEILLES)
l'ouvrière a une particularité qui ne trompe bandes de duvet sont très brillantes chez les
jamais: ce sont les trois bandes jaunes dont jeunes abeilles, mais peuvent être tellement
on a tant parlé. Malheureusement ces trois usées chez l'insecte vieilli, que parfois elles
liandes jaunes ont suscité bien des contro- disparaissent complètement, surtout si l'a-
verses,et pour contribuer à rétablir l'accord, beille a eu l'habitude du pillage. Ceci expli-
nous avons fait quelques frais de gravures. que la teinte foncée et le corps lustré des
Toutes les ouvrières, que ce soit des abeil- pillardes qu'on voit souvent rôder autour
les communes ou des Italiennes, ont l'abdo- des ruches. Peut-être est-ce à force de se
men composé de six anneaux ou segments, pousser au travers de petites ouvertures
rentrant l'un dans l'autre à la manière que l'abeille a vu son duvet s'user pareille-
dJun télescope. Quand l'ouvrière est gor- ment, ou peut-être est-ce l'habitude qu'ont
gée de miel, ses anneaux sortent l'un de ces insectes de se presser les uns contre les
l'autre et l'abdomen considérablement autres en masse dense; car nous voyons sou-
allongé dépasse les ailes, qui ordinairement vent ce genre d'abeilles si noires et si bril-
sont à longueur égale avec le corps. Parfois lantes en grand nombre dans les colonies
COMMENT
RECONNAITRE
LES HYBRIDESDESITALIENNESPURES
nous voyons des abeilles gonflées par la longtemps confinées dans leurs ruches, du-
dyssenterie, dont les anneaux s'étendent rant un voyage ou autrement. Ces bandes de
dans toute leur largeur, et en cet état, des duvet diffèrent souvent de couleur, ce qui
personnes Inexpérimentées les prendraient est le cas pour l'abeille commune, de même
volontiers pour des reines. que pour les Italiennes.
Au contraire, à l'automne, quand l'abeille On voit au moyen d'une loupe ordinaire
se prépare à s'engourdir pour l'hiver, les que ces bandes sont tout simplement de
anneaux de son abdomen sont si bien ren- petits poils très fins et très doux, une
trés l'un dans l'autre, qu'on a peine à la pren- sorte de fourrure, et c'est cela qui donne
dre pour le même insecte. La figure de principalement aux Italiennes à la robe
gauche représente l'abdomen seul de l'abeil- claire, leur belle apparence. Peut-être nos
le, où l'on aperçoit clairement les bandes ou lecteurs ont-ils tous observé la progéniture
signes particuliers qui distinguent les Ita- d'une reine quelconque lorsqu'elle prend
liennes des abeilles communes. Or, nous ses ébats pour la première fois, et
vous prions de remarquer en particulier, ont-ils proclamé ces jeunes abeilles les plus
que toutes les abeilles, l'espèce commune belles qu'ils aient jamais vues; mais celles-là,
comme les Italiennes, ont une bande de du- au bout de quelques mois, ne feront pas
vet clair, sur quatre des segments du corps, meilleure figure que les autres, et cela tout •
soit en J, K. L, M, mais qu'il n'en existe ni simplement parce qu'elles auront semé les
sur le premier anneau, ni sur le dernier. Ces lambeaux de leur brillant plumage - aux
ITALIENNES (ABEILLES). 202 ITALIENNES (ABEILLES).
austères réalités » d'un travail pénible tière, nous sommes satisfaits d'avoir vendu
dans les champs. On trouve à l'occasion une aussi pour hybrides des reines qui étaient
reine dont la progéniture a des bandes pres- en réalité de sang pur. Un très faible mé-
que blanches au lieu de jaunes qu'elles lange de sang noir cause la disparition de la
devraient être, et c'est ce qui a fait dénom- bande C sur quelques abeilles;130 mais en de
mer ces abeilles d'albinos. Lorsque leur telles matières nous devons avoir grand
duvet est tombé, elles sont toutes pareilles soin de nous assurer si les abeilles en ques-
aux autres Italiennes. Or, ces bandes de tion sont réellement écloses dans la ruche;
duvet n'ont rien à faire avec les bandes car les abeilles de ruches adjacentes se
jaunes qui sont la caractéristique des Ita- mélangent souvent les unes aux autres en
liennes; car après que le duvet a disparu, nombre considérable. Si vous examinez une
les bandes jaunes sont beaucoup plus visibles colonie d'abeilles noires et une d'hybrides
qu'avant. A, B, C,sont ces bandes dont on a établies côte à côte, vous trouverez beau-
tant parlé, et qui ne sont ni duvet, ni plu- coup d'Italiennes parmi les noires, et beau-
mage, ni rien de cette espèce, comme vous coup de mouches noires au milieu des
en jugerez par l'examen attentif d'une Ita- Italiennes. Prenez de jeunes abeilles que
lienne posée sur une fenêtre. Les anneaux, vous êtes certain d'avoir vu éclore dans la
ou substance cornée dont le corps est com- ruche, et vous serez sûr de votre affaire;
posé, sont jaunes et presque transparents, mais vous ne pourrez discerner la troi-
non noirs et opaques comme sont les seg- sième bande tant qu'elles ne seront pas
ments de l'abeille commune, ou les anneaux vieilles de plusieurs jours.
inférieurs du même insecte. ITALIENNESA QUATREET CINQ BANDES.
La première des bandes jaunes, A., suit
En 1890 et les années suivantes, on avait
immédiatement le corselet. A présent, faites
la rage des Italiennes à quatre et cinq ban-
attention; la chose est très simple une fois des. Celles-là ne sont rien de plus que des
qu'on sait ce que l'on doit chercher; un Italiennes obtenues par sélection pour
enfant même ne s'y tromperait pas. leurs bandes. Prenons par exemple un lot de
Au bas de ce premier anneau est la pre-
mière bande noire; ce n'est souvent poulets noirs; de l'un d'eux ayant quelques
plumes blanches nous pouvons, par sélection,
qu'une ligne fine et bien tranchée. obtenir des poulets tout à fait blancs, en
La seconde, B, est la plus large des trois
choisissant à chaque couvée les poulets les
bandes jaunes, et peut être visible habi-
tuellement même dans les hybrides les plus plus blancs pour la reproduction. Quelques
Italiennes ont une tendance à la quatrième
Inférieures. On voit la première bande de
bande. Peut-être certaines d'entre leurs
duvet à l'endroit où le noir et le jaune se
filles montrent-elles dans les abeilles
réunissent; mais elle est si peu apparente une tendance plus
qu'elles engendrent
que c'est à peine si vous la distinguerez
chez quelques sujets. marquée vers cette quatrième bande. Nous
élevons la progéniture deces dernières, et
Nous avons au bord Inférieur de cet
nous y choisissons une nouvelle reproduc-
anneau-ci une étroite ligne noire comme au
trice dont les abeilles offriront à la vue la
précédent; quand le duvet a disparu cette
dernière parait presque aussi large que la quatrième bande avec une lueur de la
bande jaune. cinquième. En poursuivant ce procédé de
Lorsque nous arrivons aux hybrides, nous sélection, nous sommes capables d'arriver à
découvrons une plus grande diversité; car obtenir la cinquième. Mais après tout,
tandis que les abeilles provenant d'une quand nous aurons des abeilles à quatre et
certaine reine sont marquées uniformément cinq bandes jaunes, nous risquons de ne les
de deux bandes, la progéniture d'une autre avoir que pour la couleur et non pour
sera de tous genres; les unes très belles et II nous est possible de développer
l'utilité. 129
le moindre trait que nous désirons voir
marquées comme des Italiennes, d'autres devenir caractéristique dans nos abeilles.
de pur sang noir, d'autres encore ne por-
tant qu'une ou deux bandes. Quelques-unes De la même manière, par exemple, nous
feront des piqûres très douloureuses, tandis pouvons obtenir des abeilles particulière-
ment énergiques. Mais règle générale, il
que celles à une ou deux bandes seulement nous faudra en ce cas renoncer aux colora-
seront aussi paisibles que nos Italiennes les
meilleures. Sans doute on a expédié comme tions fantaisistes.505
pures bien des reines qui n'ont produit que CHYPRIOTESET PALRSTINIENNES.
des hybrides: mais depuis les récentes En 1882,on fit beaucoup de bruit autour de
études que nous avons faites en cette ma- deux nouvelles races d'abeilles importées
ITALIENNES (ABEILLES). 203 ITALIANISATION.
du vieux monde par D. A. Jones, de Beeton, gier dans la cave..Nous lui rachetâmes sa
Ontario, Canada, apiculteur occupant le reine; et après l'avoir gardée quelques se-
premier rang dans la profession. On les maines, ses abeilles commençant à éclore,
appelait Chypriotes et abeilles de la Terre- nous découvrîmes qu'il n'était pas sage de
Sainte, des lieux d'où il les avait rap- les conserver dans l'apier. Elles devenaient
portées. Les premières, provenant de l'Ile si féroces parfois quela colonie entière s'élan-
de Chypre, semblent avoir été isolées pen- çait contre vous en bataille rangée. Bien
dant un grand nombre d'années, et offrent que la progéniture de cette reine fut d'une
une race très distincte et uniforme. méchanceté exceptionnelle, les Chypriotes
Bien qu'elles ressemblent aux Italiennes et les abeilles de la Palestine sont en géné-
et puissent être classées comme telles par ral si difficiles à manier, qu'elles sontaujour-
certains apiculteurs peu familiarisés avec d'hui tout à fait abandonneés des apiculteurs
leurs particularités, elles ont cependant cer- des Etats-Unis.
tains signes quiles caractérisent. Les abeilles Le seul point en leur faveur est, qu'elles
de la Palestine présentent des annelures sont de bonnes éleveuses de couvain; mais
- elles poussent l'élevage à l'excès après la
moins nettes et plus blanches, et leur abdo-
men est plus délié que celui des Italiennes miellée,consommant toutes leurs provisions
ordinaires. Elles tirent plus sur l'albinos. de surplus à la nourriture des larves, quand
De folt, la plupart des albinos vendues jadis les Italiennes au contraire conservent toute
étalent d'origine Palestinienne. Les Chypri- leur force et se réservent assez de miel pour
otes ressemblent beaucoup aux Italiennes à l'hiver.
quatre et cinq bandes. Leurs bandes sont Au point de vue de la production des
d'un jaune orange plus foncé que celles des alvéoles royaux, les Chypriotes comme les
Italiennes, légèrement plus larges, et quel- abeilles de la Terre-Sainte, élèvent plus de
quefois en nombre supérieur à trois. Juste à reines que toutes les Italiennes, les carni-
la base du thorax et entre les ailes, elles por- oliennes,les abeilles communes ou hybrides,
tent une petite tache jaune très distincte, que nous vîmes jamais. Nous avons jusqu'à
très accentuée, qu'on appelle l'écussonu ou cent alvéoles royaux sur un seul cadre; et
le bouclier «. On peut voir quelquefois cette nous eûmes aussi sous les yeux l'exemple
même marque surles Italiennes jaunes, mais de 25 alvéoles peuplés par une seule reine
elle est moins prononcée. de la Palestine dont les habitantes éclorent
Quand les Italiennes sont croisées de Chy- à peu de minutes les unes des autres; et si
priotes ou de Palestiniennes, il est difficile vigoureuses étaient ces jeunes reines, qu'el-
de les distinguer, si ce n'est par leur irrita- les se mirent à voler sitôt de leur berceau.
bilité. Et ceci nous amène à parler du
ITALIANISATION. - On nous de-
CARACTÈRE DES ABEILLESDE L'ORIENT.
mande souvent: Comment Italianiserai-je
Elles sont plus irascibles, surtout les Chy- mon rucher, et à quelle époque le ferai-je ?
priotes. Parfois, la fumée ne semble avoir Il y a toujours perte à enlever une reine
aucune action sur elles. Elles sortent de la pour lui en substituer une autre, même si
ruche à vingt ou trente à la fois, et percent nous avons des pondeuses sous la main; et si
l'apiculteur de leur aiguillon, avant même nous nous servons de la même colonie pour
qu'ilait pu prévoir leur intention. Plus on élever la remplaçante, la perte est encore
envole de fumée, plus elles s'irritent. plus grande. Sous les titres NUCLEIet ELE-
Les Chypriotes particulièrement sont les VAGEDE REINES, ces questions ont été
abeilles les plus méchantes qui aient été étudiées à fond. Quand on possède un rucher
Importées en ce pays — si méchantes en d'abeilles communes, le moyen le moins
vérité que c'est à peine si aux Etats-Unis il coûteux, surtoutsi l'on a beaucoup de temps
y a un apiculteur qui en élève pour la à sol, est d'acheter une reine de choix
vente. Le même reproche est à faire aux éprouvé, et d'en obtenir les reines dont on
Palestiniennes, bien qu'à un degré moindre. a besoin après la miellée. Si l'on a une dou-
Nous vendîmes une fois une reine d'im- zaine de colonies, et qu'on se propose d'en
portation Chypriote; notre client, après augmenter le nombre, le moyen le plus sûr
l'avoir gardée quelque temps, nous la ren- et le meilleur, est d'acheter une reine
voya, en disant que sa progéniture était si spécialement choisie pour la reproduction.
vicieuse qu'en une certaine occasion les Si nous l'achetions au printemps ou durant
abeilles perçaient de leur aiguillon tout ce l'été, nous ne supprimerions pas les ancien-
qui se trouvait à leur portée, au point de nes reines tant que la récolte d'été ne serait
forcer la famille de cet apiculteur à se réfu- pas terminée; mais au lieu de permettre
ITALIANISATION. 204 ITALIANISATION.
que nos colonies essaiment, nous prendrons au moment de la récolte. Quelques apicul-
naturellement, à chacune, à l'époque des teurs trouvent plus commode d'opérer la
essaimages, deux ou trois cadres dont nous substitution des reines durant la saison des
ferons des nuclei, donnant à ces nuclei du essaimages,1° dans le but de couper court aux
couvain de l'Italienne pour que les jeunes essaimages, 2° parce qu'à ce moment-là on
abeilles
- en élèvent leur reine a généralement des quantités de cellules
Lorsque ces nouvelles reines sont écloses royales provenant de populations de choix.
et commencent à pondre, transformez les Voirle protège alvéoles royaux de West au
nuclei en ruches véritables, par l'addition chapitre ÉLEVAGEDESREINES.
de nouveaux cadres de couvain donnés par Après que vos populations ont été bien
un à la fois, jusqu'à ce que la ruchée soit pourvues de reines Italiennes, au moyen de
complète. Par une telle méthode vous avez l'une ou l'autre des méthodes énoncées plus
tout le bénéfice de la ponte de vos anciennes haut, si vous désirez n'avoir plus pour abeil-
reines durant la miellée, jusqu'à ce que les les que des Italiennespures,vousdevez com-
nouvelles soient prêtes à les remplacer. mencer par remplacer toutes les reines re-
Lorsque la récolte commence à se ralentir, connues pour hybrides, sitôt queles jeunes
vous pouvez supprimer les vieilles reines, abeilles sont écloses en nombre suffisant
et donner aux colonies-mères, alors très pour vous permettre de vous décider. Voir
réduites, des alvéoles royaux, comme vous ABEILLESITALIENNES.Cependant, si vous
l'aviez fait pour les nuclei. C'est ainsi que n'avez en vue que la production du miel,
vous pratiquez l'essaimage cette année-là nous ne vous conseillons pas de remplacer
et l'itaHanisation en une seule et même ces hybrides avant qu'elles soient âgées
opération. d'un ou deux ans; car elles vous rapporte-
Si vous avez plus d'argent que de temps à ront presque autant sinon tout à fait comme
dépenser,et que vous désiriez que le travail butineuses, et elles produiront des mâle&
se fasse promptement, achetez autant de aussi purs que le feraient de pures Italien-
reines que vous avezde colonies, et introdui- nes. Si vous trouvez les abeilles provenant
sez-les à l'époque de l'année qui vous plaira, de n'importe quelle reine trop méchantes
comme nous l'expliquons an chapitre INTRO- pour pouvoir les supporter, remplacez-la
DUCTIONDESREINES.VOUSpouvez vous pro- par une autre, quelle que soit l'époque.
curer rien que des reines garanties si vous le Veillez cependant naturellement à ce que
voulez, mais nous vous conseillerons de ces colonies hybrides n'essaiment pas, car si
n'acheter vos Italiennes éprouvées que pen- elles élevaient une reine, celle-ci engen-
dantles mofs de juillet et d'août où elles sont drerait des mâles hybrides (*); et c'est une
moins chères, et ces mois sont aussi la meil- des choses dont nous devons nous garder
leure époque de l'année pour italianiser. Si avec le plus de soin. Il vaut bien mieux éle-
l'opération était faite au printemps, vous ver toutes vos reines vous-même, et former
risqueriez en changeant de reines, d'inter- des nuclei tandis que vous cherchez à italia-
rompre l'élevage du couvain, et, par lil, niser. et plus spécialement encore si vous
vous provoqueriez un manque d'ouvrières avez des abeilles noires dans votre voisinage,
DECOUVAIN
TLKÇA.DRK REMARQUABLEMKNTHIEN IMPORTÉE
REMPLIPARUNEREINEITALIENNE
3
L.
LANGUE DE L'ABEILLE OU- assez pour remplir les deux canaux latéraux,
ainsi que la rainure centralu, toutes ces
VRIÈRE. - De toutes les pièces si délica-
tement construites de son organisme, la pièces entrent en jeu. En pareil cas, on voit
la langue, à mesure qu'elle sort de son four-
langue d'une abeille est dans son plan géné- reau, pour ainsi parler, se tendre, recourber
ral et dans sa disposition, une des choses les
mieux conçues, les plus compliquées que
nous trouvions dans toute la création. Si
- merveilleux que soit l'aiguillon, si complexes
que soient les yeux composés, si belles que
soient les ailes soyeuses, le petit appareil
avec lequel l'abeille prend sa nourriture,
les surpasse tous. Il n'y a probablement pas
plus d'un apiculteur sur dix mille qui pense
que la langue d'une ouvrière puisse être
- autre chose qu'un petit tube flexible à tra-
vers lequel elle aspire le nectar des fleurs;
d'il est assez naturel qu'on s'arrête à cette
conclusion, après avoir observé une de ses
petites favorites avec une loupe, tandis
qu'elle pompe le liquide sucré, avec cette
merveilleuse petite trompe tannée jaunâtre.
Mais, chose étrange, cette trompe n'est pas FIG. 1. — LANGUEDE L'ABEILLE(FORTEMENT
un tube à proprement parler, mais une com- GROSSIE).
binaison de quatre faux tubes formés par le
recouvrement et le repliage de ses parties. en arrière, passant rapidement de côté sur
Le petit organe entier, délicat, menu comme la surface qui porte le sucre liquide378.Quand
Il est, consiste exactement en une langue l'abeille désire avaler d'un seul trait une
enfermée dans une autre, et les deux parties grande quantité de liquide, elle fait usage
— Internes et externes — sont ainsi dispo- du tube le plus grand, formé tout à la fois
sées, qu'un large tube peut se former autour par les maxillaires et les palpes labiaux. On
du plus petit. Dans la flg. 1, nous voyons la pourrait demander: u Pourquoi le Créateur
langue telle qu'elle est, séparée de la tête de tout sage a-t-il fait à l'abeille une trompe si
l'abeille. Les deux grandes branches des compliquée? Un simple tube n'aurait-il donc
côtés, c. e., sont appelées les maxillaires ; pu suffire ?» La langue de l'abeille, si com-
les deux plus petites, vers le centre, palpes pliquée qu'elle soit, et si grande qu'elle pa-
labiaux. Ces quatre pièces se réunissent, raisse sur notre gravure, est en réalité si
les premières en-dessus, les secondes en- petite qu'on peut à peine la voir à l'oeil nu.
• dessous, formant un tube par lequel la lan- S'il y avait un canal percé dans loute la lon-
gue proprement dite, peut se retirer ou s'al- gueur de la langue, ce canal serait nécessai-
longer. Voyez les coupes transversales fig. 2, rement si délié, qu'il s'obstruerait comme
respectivement en C. D. et E. La trompe ou l'indique Cheshire, et le miel épais ainsi que
langue proprement dite, a, fig. 1, a une rai- les particules de pollen n'y pourraient pas-
nure très menue courant en avant sur toute ser. Puis, si l'abeille était sous la dépendance
sa longueur, ou sur le dessus selon sa posi- de cette petite ouverture du tube, Il lui fau-
tion, tandis que nous la regardons sur chaque drait un temps considérable pour approvi-
bord de cette petite rainure, il y a une sorte sionner sa poche à miel, la remplir de nectar
de bande ou de repli qui fait deux canaux ou de miel, étant donné qu'une grande quan-
latéraux (Voyez 6. flg. 2). Quand une petite tité de l'un ou l'autre fut nécessaire. C'est
quantité de nectar doit être recueillie, la pourquoi Dame Nature entre en jeu et pour-
rainure centrale delà langue doit suffire pro- voit l'abeille de quatre faux tubes ou pseudo-
bablement à la pomper. S'il y en a davantage, tubes — un grand et trois beauéoup plus
LANGUE DE L'ABEILLE OUVRIÈRE. 206 LANGUE DE L'ABEILLE OUVRIÈRE.
petits-ce dernier placé à l'intérieur des par lequel de grandes quantités, quand 11le
autres, chacun restant indépendant et pou- faut, sont absorbées, c. d. en Gmontre la
vant s'ouvrir de façon à ce que l'intérieur rainure à laquelle nous avons déjà fait allu-
en soit nettoyé avec soin; puis, une fois sion, et par laquelle les faibles quantités
nettoyées, les différentes parties se réunis- sont prises. s. d. en G., indique un des
sent de nouveau en un clin d'oeil, et l'opéra- canaux latéraux par lesquels les plus gran-
tion du pompage des sucs savoureux se des lippées sont aspirées. Cestrois gouttières
poursuit. dont les bords se rejoignent, forment des
délicats (Ils ne semblent pas très fins sur une période de trois ou quatre mois, se
notre gravure) servent à aider la langue à produisant très lentement, sont toutes con-
ramasser les sucreries et à permettre aux ditions que l'apiculteur doit étudier avec
liquides par l'attraction capillaire de monter soin et être à même d'affronter telles
dans la gouttière centrale et dans les con- qu'elles se présentent. Une miellée peu
duits latéraux dont nous avons déjà parlé. abondante, mais se continuant durant une
Nous avons donc quatre canaux pour le pas- période de quatre ou cinq mois, peut exiger
sage du nectar dans la trompe; savoir C.D. un système de ruche tout à fait différent.
B. ftg. 2, quand de grandes quantités doivent Elle peut rendre la production du miel en
en être absorbées, puis c. d. et s. d. pour sections impraticable, par la raison que les
des quantités moindres. rayons seraient tout salis par le passage des
Pour tous les détails ci-dessous nous avons abeilles, et par conséquent incapables de
eu recours à Cowan et à Cheshire qui, rivaliser avec les rayons provenant d'autres
semble-t-il, ont puisé eux-mêmes à d'autres localités. D'autre part, une miellée courte
sources, sans compter les études approfon- et abondante, comme dans les régions du
dies qu'ils ont faites sur ce sujet unies àleursTilleul d'Amérique, et quand le miel est
propres observations. principalement blanc et de bonne saveur,
rend généralement la production du miel en
— sections plus profitable que celle du miel
LIERRE TERRESTRE (LE). extrait. Puis la localité aussi, a rapport avec
(Nepeltl lJlecoma). Cette plante fournit du la manière de traiter les abeilles. S'il n'y a *
miel; et dans certains endroits favorables à plus de nectar après les premiers jours ou
son accroissement, comme le bord des vers le milieu de juillet, et que l'apiculteur
rivières très riebe en humus, elle a donné soit établi dans une région où la neige
tant de nllel qu'on a pu en extraire des tombe en hiver, et où le froid règne pendant
--:
QMOttftés considérables. cinq ou six mois, il doit dresser ses plans
te miel du Lierre Terrestre est plutôt pour faire cesser l'élevage du couvain sitôt
*
foncé, et, nous croyons un peu fort; mais si la miellée passée, et s'arranger pour que
on lui laisse le temps de mûrir parfaitement, ses abeilles soient dans les meilleures con-
ce goût passe sans doute très bien. Mais le ditions possibles pour supporter les froids.
plus grand bénéfice peut-être qu'on en Il devra probablement leur fournir de la
puisse retirer, est qu'il permet aux abeilles nourriture, puis, au printemps, il sera con-
d'élever du couvain sans interruption, en traint de stimuler au plus haut point la
attendant que le trèfle et le robinier com- production du couvain aussitôt que les
mencent à leur fournir des provisions. abeilles pourront voler, de façon à s'assurer
Cette plante est une très proche parente de fortes populations pour le commence-
du catnip, dont il se rapproche beaucoup par ment de la miellée. Si, cependant, on est
la forme de la feuille. Elles sont toutes deux établi dans le Sud, on devra veiller à ce que
originaires de Nepeta en Allemagne, d'où les abeilles aient une grande quantité de
leurs noms latins, Nepeta Cataria et Nepeta provisions; car dans les climats chauds, elles
Glecoma.Nous présumons qu'il serait facile consomment plus que dans le Nord. où les
d'obtenir cette plante par semis, mais nous .froids prévalent. Tandis que l'apiculteur des
hésiterions quelque peu à en vendre de la régions froides fera tous ses efforts pour
graine, parce que c'est une véritable mau- empêcher ses abeilles de mourir pendant
vaise herbe. A vrai dire, il est impossible l'hiver, celui qui habite le Sud essayera de
de s'en débarrasser. prémunir les siennes contre la disette jus-
qu'à la miellée suivante.
LOCALITÉ (LA). — C'est un point
qui a une très grande Influence en apicul- ETATSLES PLUSPROPICESA L'ÉLEVAGE
ture. Bien des manipulations recommandées DESABEILLES.
dans une certaine localité ne conviendront
pas dans une autre. Un modèle de ruche On nous demande souvent quel est le
bien appropriée pour un endroit ne donnera meilleur endroit dans les Etats-Unis pour
que des résultats médiocres dans un autre faire de l'élevage des abeilles sa profession.
offrant des conditions différentes. La durée Nous conseillons habituellement de demeu-
de la miellée, l'époque où elle a lieu, si le rer où l'on est. Car si l'apiculture dans les
nectar arrive à flots durant trois ou quatre bonnes années peut être très profitable en
semaines de suite comme il fait dans l'Est, Californie, l'expérience a prouvé que les
ou bien si l'exsudation se prolonge pendant producteurs de miel du Pays de l'Or n'ont
DU COUVAIN.
LOQUE(LA) OUPOURRITURE 208 LOQUE
LA: OUPOl 'RRITURE DUCOUVAIN.
qu'une bonne année sur trois ou cinq. Tout DU COUVAIN. - Sous ce titre pris
bien, considéré ils ne récoltent pas plus en dans son sens le plus large, nous croyons
moyenne que leurs confrères de l'Est, où la pouvoir comprendre le couvain gelé, le
vente est certainement plus productive. Le couvain étouffé par un excès de chaleur,
Colorado, l'Arizona, le Nouveau Mexique, celui mort de faim ou bien empoisonné, le
l'Utah, l'Idaho, les régions irriguées, donnent couvain aigre et le couvain noir, tout le
de merveilleux résultats en miel; mais dans couvain en un mot qui se trouve périr pour
tous les Etats sus-nommés, où l'apiculture une raison quelconque, parce que, en un
est avantageuse, le pays est envahi par les certain sens, il est toujours pourri; mals
abeilles et les apiculteurs, et c'est à peine si techniquement parlant, chaque fois qu'on se
l'on peut s'établir dans une de ces provinces sert de cette expression"la. loquG», plie *
sans avoir à désintéresser quelqu'un de la trait à une maladie particulière qui provient
profession. - d'un genre de bactérie connue sous le nom
Le Texas, comme tous les pays où les de Bacillus alvei. La Loque étant P&ffécâoa
abeilles se présentent partout à la ronde, la plus répandue et la mieux CORBU"
est un des meilleurs Etatsapicoles de l'Union. elle que nous allons décrire tout «P&tHMSfefr
Il n'est pas encore surchargé de population, ~!~~
etil. y. a un grand nombre d'emplacements SYMPTOMES. ). ".,.;:-
appréciables dans ses limites. On peut dire
la même chose de l'Idaho et de l'Utah. Le Les larves écloscs soni rnss^EtiU^^B
Kansas et le Nebraska sont de bons Etats tains opercules sont ~ep~ ~M
apicoles, fournissant habituellement de bon- dans le milieu. 90 En OM~~&~j~~M
nes miellées d'automne; mais parfois l'un Iules que celles-là rode-,
ou l'autre, quand ce ne sont pas tous les une larve collée' d'un ci&fC~!B M N
deux à la fois, ont d'effroyahles sécheresses masse informe d'une co~M~~t
qui font périr toute espèce de végétation, au brun foncé. A un ofii^^pj^H
ruinant pour ainsi dire ces années-là l'agri- couleur devient c el 1 e
culture autant que l'apiculture. Parmi les brûlé. Au début
Etats de l'Est, le New-York est un des meil- eUe~MM
nous buvons mélangé ~j~N
leurs parce qu'il a, en plus du trèfle et du Mais à vrai dire, le c~LJ~~M
tilleul d'Amérique, des champs immenses mort de faim ou le couyàMjê^j^^SHj
de sarrasin, qui sur ses hauteurs fournis- les mêmes symptômes/
sent des quantités considérables de miel, ~HHt
cependant si vous 4tèÏ ra|H|
LeWIsconsinetleMinnesotaétaientautrcfois présence de la Loque,.
de bonnes localités pour le tilleul ; mats cet dans la iarve morte, 'plo^e'z^MB
arbre. sLrecherché tant pourle bois de char- retirer de la cellule avec n'rfea^œiBBB
fente que pour le miel qu'il fournit, dispa- masse visqueuse adhère, âiiçyj&HwtB
raît rapidement en raison de coupes répé- elle cède en longs fliaméiatf. i^|^|
tées, et la ressource principale de l'apicul- environ comme de la salivé, etq^ jjpf
ture sera, comme dans les autres Etats, le ments très fins se rompen-t
trèfle blanc, sans compter de grandes lon- le cure-dent, vous êtes prbbàlbl^jplfM^^
gueurs de mélilot parsemées ça et là au. présence d'un cas de loque. Cette
quanddisp
bord des routes et des lignes de chemin de à filer n'apparaît pas dans les autres formas-
fer. La plupart des Etats du nord central sur de maladie du couvain, à l'exception péttiw
une étendue allant du Minnesota au Maine, être du couvain noir (*); maisdans la Loque
et continuant jusqu'à la rivière l'Ohio et à la on la rencontre toujours. Un autre symp-
baie de Chesapeakesont dans des conditions tôme encore auquel Il est impossible de se
semblables. Bien que la quantité de miel tromper est l'odeur que dégage la rucliée
récoltée en ces localités par colonie soit malade, et qui, si elle n'est pas exactement
moindre, le prix en est plus élevé, parce que celle de la pourriture, ressemble beaucoup
dans cette partie des Etats-Unis les centres à celle du pot à colle d'un ébéniste; et quand
de population sont fixes. Dans tout le Sud, à la maladie est à un degré assez avancé,
Peat du Mississippi, le miel récolté est très cette odeur se manifeste rien qu'en soulé-'
bûnir««tarait pour la plupart, et la miellée est vant le chapiteau de la ruche ou la couver-
de très longue durée; mais la qualité du
produitjréçd lté ne vaut pas tout à fait celle (*) Le couvain noir, arrivé à un certain degré
du miel du Nord. d'avancement,file très légèrement,maistes filaments
n'ont jamais plus de à m/m,et la masse informe
LOQUE (LA) OC POURRITURE qu'il présentea la consistanced'unegelée.
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.209LOQUE(LA)OUPOURRITURE
DUCOUVAIN.
ture, avant même d'avoir découvert le qui ont découvert cet état de choses sans
couvain. Si d'autres colonies sont attaquées s'informer davantage, ont conclu aussitôt
et que la maladie se propage, il n'y a plus à qu'ils avaient affaire à la Loque.
douter qu'on ait affaire à la Loque. Nous disons cela pour prévenir toute
Nous donnons ici la reproduction exacte erreur possible. La reproduction ci-dessous
d'un spécimen de rayon attaqué de la Loque est tellement caractéristique, que si l'on
à un degré avancé. Les opercules sont d'un trouve dans son rucher un rayon aussi mala-
brun sale, affaissés, et leurs perforations au de que celui-là, rempli de larves mortes
lieu d'être régulières, ont des brèches pro- offrant une masse uniforme de couleur bru-
fondes. Il semblerait que les abeilles, se ren- ne, d'aspect visqueux et s'étirant en filan-
dant compte que les choses vont de travers, dres, on peut être sûr, sans autres investi-
essayent d'ouvrir les cellules, et d'en arra- gations, qu'on se trouve en présence d'un
cher la larve morte; mais évidemment, leurs véritable cas de Loque, et le traiter en consé-
sens délicats ne peuvent supporter l'odeur quence. Néanmoins, la masse filamenteuse
qu'elle dég'age et elles renoncent à ce travail — les fils se tirant pour le moins à un quart
dès qu'elles ont percé l'opercule. Mais il ya de pouce de longueur — peut avoir pour
une sorte de perforation, affectant l'appa- cause la maladie qu'on appelle le couvainnoir,
rence d'un trou d'épingle, parfaitement nor- mais, en ce cas, elle n'aura pas l'odeur du pot
male, le couvain étant sain et qu'il ne faut à colle. Si elle s'étire en courts filaments (de
pas confondre avec celle delaLoque.Il arrive 3 m/m)et sent l'aigre, ou peut être en pré-
que pendant les chaleurs, les abeilles laissent sence du couvain noir. Un ou deux opercules
leurs nymphes la tête découverte, c'est-à- déchiquetés dans une ruchée, sont habituel-
dire que les opercules présentent de petites lement un signe certain que cette ruchée
ouvertures; mais ces ouvertures sont circu- est atteinte de la Loque. Si l'on néglige un
laires et au centre de la cellule: et si l'on rayon portantde telles cellules, on ne tardera
regarde au travers, on verra que le ver est pas à voir un grand nombre de ces opercules
blanc et en bon état. Mais les commençants percés.
14
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.210 LOQUE(LA)OUPOURRITUREDU COUVAIN.
TRAITEMENT GUERISON dans leur sac spécial. Sitôt qu'un petit nom-
ET
DELALOQUE. bre d'abeilles commentaient à tomber des
Il y a quelques années cette maladie s'im- cadres, affaiblies par la faim, nous leur don-
nions un nonrrisscment.
planta dans notre rucher avant même que Toutes les colonies traitées de la sorte
nous nous fussions rendu compte qu'elle
furent successivemeut guéries, et- jamais
avait fait son apparition, et si nous avions
eu à cette époque une gravure ou une pho- depuis, à notre souvenance, nous n'y avons
découvert une seule trace de loque.
tographie comme celle que nous vous pré-
sentons, nous l'aurions découverte plus tôt LA MÉTHODE DE MC.EVOY
nous ne l'avons fait. Quoi qu'il en soit, ; DÉSINFECTION
que DESRUCHES.
nous eûmes quelque chose comme quatre-
vingts colonies à soigner cet été-là, à notre Nous avons dit que nous brûlions les
grand désavantage. Nous en brûlâmes quel- ruches ou que nous les passions à l'eau
ques-unes sur le champ, corps de ruches, bouillante; mais Vm, Me. Evoy, Woodburn,
abeilles, cadres, rayons et tout. Nous en Ontario, Can., inspecteur de la loque pour
traitâmes d'autres à l'acide salicylique ou au l'Ontario, aux gages du gouvernement, a
phénol, sans résultats très satisfaisants, à rapporté qu'il avait réussi à guérir des
la vérité, si nous avions traité toutes les co- centaines et peut-être même des milliers de
lonies dès le début par ce que nous avons colonies en les remettant dans la mêmeruche
appelé le jeûne forcé (ou par fondation), d'où elles avaient été retirées.
nous nous serions rendu maître du mal et Il explique ainsi lui-même sa méthode :
nous n'aurions probablement pas eu tout en Aumomentdela miellée,quandlesabeillesvontlibre-
gros plus de deux douzaines de colonies at- mentaux champs,enlevez-leurle soir leursrayonset
teintes. La méthode qui nous vint enfin en secouez-en lesabeillesdansleur proprecorpsde ruche,
aide fut la suivante: Sitôt que nous décou- donnez-leur descadresamorcéset laissez-les
en bâtir des
vrions une ou deux cellules infestées dans une rayonspendant quatrejours.Ellesemmagasineront dans
cesnouveaux rayonstoutle mielinfectéqu'ellesavaient
ruche, celle-ci était immédiatement fermée prisavecellessur les anciens.Puis,versle soirduqua-
et son toit chargé d'une brique ou d'une trièmejourenlevezces rayons,et donnez-leur descadres
pierre. Un peu avant la nuit, toutes les abeil- defondations entièrespourqu'ellesen allongentlescel-
et lacureseracomplète.
les de l'apier étant rentrées dans leur ruche lules,
respective et tout danger de pillage n'étant M. Mc. Evoy a probablement de la loque
plus à craindre, nous enlèvions la ruche une expérience plus grande que qui que ce
attaquée de son support, et nous en met- soit, son opinion est sans doute que toutes
tions une autre toute semblable à sa place. les drogues employées habituellement font
Cette nouvelle ruche contenait des cadres plus de mal encore qu'elles ne sont utiles,
garnis de feuilles de fondation entières. Les et que c'est une simple perte de temps de
abeilles étaient alors secouées de sur les désinfecter les ruches. Le fait qu'il a traité
rayons atteints de la maladie, soit au-dessus avec succès des milliers de colonies sans
des cadres, soit devant l'entrée de la nouvelle rien faire du tout aux corps de ruches, sem-
ruche. Aussitôt que les anciens rayons blerait indiquer eu effet l'Inutilité de la
étaient débarrassés des abeilles on les re- désinfection de telles ruches. Et pourtant,
mettait dans l'ancien corps de ruche, puis quand nous avons eu la loque chez nous,
on emportait le tout près du fourneau de la nous avons, à titre d'expérience, réunis les
chaudière (*) où l'on brûlait les cadres au abeilles d'un petit nombre de colonies dans
feu vif. En certains cas les corps de ruches leurs mêmes ruches sur des cadres de fon-
mêmes étaient brûlés aussi, mais le plus dation. Mais la maladie reparut chez plu-
souvent nous en bouchions l'entrée et les sieurs. Bien que M. Me. Evoy puisse avoir
mettions de côté: puis quand nous en avions raison, il nous paraît sage de désinfecter les
une certaine quantité, nous les échaudions ruches dans les cas de maladies aussi séri-
à l'eau bouillante. Nous ne donnions aucun euses que la loque et le couvain noirci. M.
aliment aux abeilles établies sur leurs nou- Thos. Wm. Cowan, rédacteur en chef du
veaux cadres de fondation durant trois ou British Bee Journal, qui a une grande autorité
quatre jours; elles étaient contraintes au en cette matière ayant fait de la loque une
contraire d'en allonger les cellules, et de étude spéciale, engage fortement à désin-
dépenser à ce travail tout le miel contenu fecter toutes les ruches atteintes de la con-
Quand onn'a de onallume
chaudière, un feu tagion. 11les échaude ou bien il étend au
(*) pas
de joie et on y brûle les royons,dont on enterre les pinceau à l'intérieur une forte solution
condreaAla charrueouà la bêche. d'acide phonique.
(LA) OUPOURRITUREDU COUVAIN.
DUCOUVAIN. 211 LOQUE
LOQUE(LA) OUPOURRITURE
On remarquera que M. Me Evoy change de ce que nous venons de dire, nous en réfé-
deuxfois les cadres de fondation sur lesquels rons au savant Européen, M. Genonceaux ;
il remet les abeilles détruisant les premiers au Dr W. 0. Howard, de Texas; au Prof.
dès qu'illes a retirés. Nous ne pouvons dire C.F.Hodge,de Massachusetts ; au savant An-
s'il est bien nécessaire de les changer une glais Brice; au bactériologue I. J. Mc.Kenzie
seconde fois comme il le fait, mais puisque de Ontario, et Tlios. Wm. Cowan, rédacteur
nous n'avons éprouvé aucun ennui en lais- en chef du British Bee Journal. Et pour ajou-
sant les premiers, il est permis de croire ter encore aux expériences faites par ces
que cela suffisait à enrayer la maladie; hommes éminents, J. A. Buchanan, de Holli-
seulement, nous veillons bien à ce que tout days Cove, W. Va. essaya de donner en nour-
le miel infecté soit dépensé à la construction rissement, du miel pris sur une ruche lo-
des rayons. queuse et qu'il n'avait fait bouillir que dix
minutes seulement ; le résultat qu'il obtint
PEUT-ONSERESSERVIRSANSCRAINTE de ce traitement fut qu'il communiqua la
DUMIELETDELACIREDESRAYONSATTAQUESmaladie à toutes les colonies alimentées de
APRÈSLESAVOIRFAITBOUILLIR. ce miel.
Certains de nos correspondants paraissent LASIROPMÉDICAMENTEUX POURPRÉVENIR
trouver que c'est une perte inutile de- LOQUE : LES DROGUESET LEUR EMPLOI.
brùler les cadres et les rayons; il suffit à Nous avons déjà dit que nous n'avions pas
leur idée d'extraire le miel et de le faire obtenu des résultats très satisfaisants de
bouillir, defaire fondre les rayons et d'échau- l'emploi des produits pharmaceutiques
der les cadres à l'eau bouillante, puis de quand la loque attaqua notre apier 11 y a
redonner aux abeilles le miel. et la cire à quelques années. Nous avons constaté ce-
l'état de fondation. Mais, pour un commen- pendant qu'ils arrêtaient Invariablement la
maladie dans son cours; mais, aussitôt qu'on
tant, outre qu'une telle manière de procé- cessait
der est extrêmement risquée, elle ne sauve leur emploi, elle reprenait avec vi-
Nous avons expliqué aussi que les
pas grand chose en fin de compte. La quan- gueur.
tité de cire que l'on retire d'un vieux rayon œufs de la loque sont difficilement tués par
n'est pas grande, et il faut faire bouillir le les drogues de même que par une forte
miel deux heures et demie au moins pour ébullition. Mais on fait très aisément périr
être certain que les bacilles de la loque sont les bacilles, le germe vivant lui-même, après
qu'il a éclos, pour ainsi dire, c'est-à-dire
complètement détruits. Une telle opéra- l'état d'œuf, à l'aide des antiseptiques
tion gâte le miel, le fonce, le rend d'une quitté
ou avec 100°de chaleur. Tout en ne conseil-
qualité très inférieure; et comme une qua- lant pas de
lité une de miel extrait n'atteint déjà qu'un compter exclusivement sur les
comme auxiliaires dans un
prix comparativement peu élevé, le même antiseptiques,
article après avoir été passé à l'ébullition traitement régulier, ils peuvent être et sont
probablement très efficaces. Ils sont égale-
ayant perdu beaucoup de sa saveur et sa ment très utiles comme
couleur se vendra forcément moins cher moyen préventif,
encore. si pour empêcher la maladie d'éclater on en
à tous les sirops qui servent à ali-
Un apiculteur habile et soigneux ne peut mélange
extraire le miel, le faire bouillir et rendre menter les abeilles. Ils ne leur font certai-
ainsi
la cire aux abeilles avec- avantage que lors- nement aucun mal, ne coûtent pour
dire rien, et peuvent épargner des centaines
qu'il a un très grand nombre de rayons
atteints. de dollars.
La loque existe sous deux formes: lo Les Deux antiseptiques sont spécialement re-
commandés : l'un est l'acide phénique et
bacilles, ou le germe vivant de la maladie;
2° Les spores, ou les œufs, comme nous pou- l'autre ce que l'on appelle le naphtol Bêta.
vons les appeler. Sous sa première forme, on Le premier a une odeur si forte que les
s'en rend très facilement maître par l'ébulli- abeilles ne prennent pas aisément le sirop
tlon ou-l'antisepsie. Quant à la seconde, étant dans lequel on l'a introduit, si même elles
donné que les spores sont enfermés dans une ne refusent pas tout à fait d'y toucher;
double membrane, une ou deux heures mais elles ne font aucune difficulté pour
d'ébullition ne suffisent pas aies faire mou- s'alimenter du sirop mélangé de naphtol
rir. L'analyse même a démontré que ces Bêta.
spores se développent et passent à Fétat de COMMENT ONPRÉPARELE SIROPDENAPHTOL.
bacilles, après une heure et même deux heu- Videz dans une bouteille d'une demi pinte
res passées dans l'eau bouillante, A l'appui une once de naphtol Bêta sous forme d'une
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.212 LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN
fine poudre blanche. Ajoutez-y la quantité bouteilles de 500 grammes ou sous forme
d'alcool nécessaire pour dissoudre la pou- solide en paquet d'une once. Ceci est plus
dre, puis emplissez d'eau la bouteille. Cette concentré et meilleur marché, une once
solution donne juste la quantité convenable équivalantà 11,500de liquide;on emploie sou-
de médicament pour 140 livres de sucre vent ce produit pour désinfecterles cham-
mélangées d'eau à volume égal. Mettez l'eau bres où il ya eu des maladies contagieuses,
d'abord dans un extracteur ordinaire, ajou- et Il est considéré comme l'un des désin-
tezensuitele sucre, poignéepar poignée, sans fectants le plus puissant, et le plus pénétrant
cesser de tourner la manI velle de l'extracteur, connus.
de façon à lui Imprimer un mouvement très La méthode pour traiter les colonies
rapide. Quand tout le sucre est mélangé, atteintes de la loque est la sutvante:
continuez de tourner jusqu'à ce qu'il soit Les abeilles sont secouées dans une ruche
complètement dissout; et, pour terminer contenant de nouveaux cadres avec fonda-
versez à son tour la solution de naphtol tions. Les rayons garnis de couvain sont mis
Bêta préparée en premier lieu. Continuez dans un compartiment étanche et soumis au
enfln d'agiter le mélange en entretenant le gaz de formol de 24à 48 heures, suivant les
mouvement rotatoire de l'extracteur quel- cas, mais pour être complètement sûr de les
ques minutes encore. snuver, on recommande de laisser les rayons
En maniant la solution de naptol, veillez à Soumis à l'action du gaz pendant au moins
ne pas vous en tacher les doigts; mais après 2 jours et deux nuits complètes. On peut
qu'elle est mélangée au sirop elle est abso- enfermer les rayons dans une boite en métal
lument Inoffensive tant pour les hommes hermétiquement close. Une ruche ordinaire
que pour les abeilles. Le naphtol Bêta avec une fermeture appropriée n'est pas
es1; à si bas prix que tous les apiculteurs considérée comme suffisamment étanche.
pourront se permettre de s'en précau- La boîte doit être en communication avec le
tionner. générateur que l'on remplit de formol au fur
Nous recommandons pour le sirop de et à mesure de son évaporatton. Une lampe
mettre le sucre et l'eau froide par parties ordinaire peut en faire évaporer assez pour
égales. Il n'est pas utile de chauffer le mé- une nuit, mais on doit la remplir à nouveau
lange pourvu qu'on le remue constamment, le lendemain matin. Après une fumigation
soit avec un bâton dans une bassine, ou d'un jour ou deux, on peut rendre les rayons
mieux dans un extracteur comme nous aux abeilles, dit-on, mais je n'essayerais ce
l'avons expliqué. système que sur une culonie Isolée com-
La dépense occasionnée par le médica- plètement des autres abeilles.
ment ajouté au sirop est très faible, et Le rayon possédant du miel operculé ou du
cependant il peut empêcher et empêche couvain operculé peut être désinfecté ou
réellement la maladie <ie»e déclarer, en ce non; tout dépend de savoir si le gaz est
qu'il tue les microbes a mesure qu'ils capable de pénétrer les opercules, et d'at-
passent de l'état de spores à celui de bacilles, teindre chaque portion du rayon.
ainsi que nous l'avons expliqué; et nous Comme je l'écrivais en Mal dernier, le
conseillons vivement à l'apiculteur ayant eu traitement au formol ne réussit pas suffi-
déjàla loquedans son rucher,ou chez qui elle samment sur le couvain operculé et le miel
réapparaîtrait par hasard, de médicamenter operculé pour me permettre de le recom-
tous les sirops dont il alimente ses abeilles. mander aux lecteurs de cet ouvrage mais
Ceci ajouté au traitement prescrit, qui con- ils peuvent, en en sauvant beaucoup, désin-
siste à remettre les abeilles sur des cadres fecter les rayons secs s'ils sont libres de
de fondation indemnes, ne peut que délivrer couvain ou de miel. La loque desséchée se
du pire ennemi auquel l'apiculteur ait trouvant dans les cellules est capable de
affaire. communiquer la maladie même après avoir
été traitée, et jusqu'à présent nous conseil-
TRAITEMENT
AU FORMOL. ions au lecteur de se servir du traitement
Mac Evoy ou traitement des fondations. Je
En 1903et 1904, un certain nombre d'api- recommande comme précaution supplémen-
culteurs obtinrent un succès en traitant taire de traiter tous les cadres de caractère
leurs colonies avec du formolou du gaz. C'est douteux avec les gaz de formol. Cela ne
un puissant désinfectant; le gaz étant pro- causera aucun préjudice mais peut faire
duit en chauffant la drogue sur une lampe à également un très grand bien.
alcool. On peut se le procurer chez tous les
pharmaciens sous forme de liquide, en A PRENDRE.— Ne manipuler
PRÉCAUTIONS
LOQUE(LA)OUPOURRITURE DUCOUVAIN. 213LOQUE(LA) OUPOURRITUREDU COUVAIN'
COUVAINAIGRE.
Il existe un autre genre de maladie du
couvain, ressemblant en bien des points à la
FIG. 2 JJG.3
Loque, mais qui s'en éloigne par deux de
ses caractères principaux: 1) la viscosité, la
nature filandreuse du sujet mort, 2) l'odeur
infecte qu'il répand. En d'autres points et
suivant certaines circonstances les deux
maladies sont très similaires. Mais le cou-
vain aigre ressemble encore davantage au
couvain noirci, tellement même qu'il est
souvent difficile de distinguer les deux
maladies l'une de l'autre. Le couvain aigre
est en apparence une affection intermit-
tente, à peine contagieuse, et ne peut être
réellement considérée comme très dange-
reuse; c'est-à-dire que les abeilles la trai-
tent habituellement elles-mêmes; sinon,
avec un peu d'attention l'apiculteur en
vient facilementà bout. Il n'y a pasà douter
qu'elle n'ait été souvent confondue avec Iii
Loque; et c'est pourquoi certains remèdes
FIG.4 FIG.5 employés avec succès contre la première,
d'un caractère très bénin et qui souvent
Nousavonsdit plushaut que lesabeillesadultessont disparaît d'elle-même, ont été proclamés à
parfoisatteintes.Il suffitpourle prouverde prendreune tort des spécifiques assurés contre la
abeilledela semainesurle pointdemouriret d'examiner
au microscopece qui reste des substancesfluidesqui seconde beaucoup plus désastreuse.
entrentdans sa composition; on y découvreun grand
nombrede bacillespleinsd'agilité.Cesabeillesmalades SYMPTOMES QUE PRESENTE
quittentla ruchepourmourir,tandisque les larvescon- LECOUVAIN AIGRE.
taminéesdemeurentdanslescellulessi l'onn'emploiedes
désinfectantspourensuspendrela décomposition, auquel Les rayons atteints de la maladie à un état
caslesabeillesendébarrassentlaruche. avancé paraissent moisis. La larve meurt
La lecture attentive des passages précé- couchée sur le dos, ses deux extrémités se
dents nous fait comprendre pourquoi, avec rejoignant; elle enfle souvent, et, au dire
la grande expérience que nous avons de la de M. W..1. Stahmann. dans le Americav Bee
Loque, nous ne parvenons pas à débarrasser Journal, de Waverly. Minnesota, qui a beau-
nos ruchées de la maladie d'une façon coup étudié ce genre d'affection, elle est
permanente, par la seule application des désin- blanche d'abord, et en cet état difficile à
fectants sous forme d'acide phénique, d'acide distinguer du reste du couvain vivant n. A
LOQUE(LA)OUPOURRITUREDUCOUVAIN.215LOQUE(LA)OUPOURRITURE DU COUVAIN.
ce moment, dit-Il, les abeilles la font géné- qué précédemment au sujet du traitement
ralement disparaître. Si elles ne l'arrachent de la loque. En tous cas, lorsqu'on ne peut
pas de la cellule, elle jaunit, et en peu de déterminer avec certitude à quel genre de
jours passe du brun foncé au presque noir. maladie on a affaire, il vaut mieux pencher
En certains cas les abeilles la laissent se vers le moyen le plus sûr et secouer aussi-
dessécher dans sa cellule. Son corps pré- tôt les abeilles sur de nouvelles fondations.
sente, après avoir pris couleur, une masse Ne hasardez rien, et souvenez-vous que le
aqueuse, mais qui n'est ni visqueuse, ni couvain aigre a beaucoup plus de ressem-
filamenteuse, et qui n'émet aucune odeur. blance avec le couvain noir qu'avec la
Une colonie peut avoir quelques cellules loque.
enfermant une larve morte que les abeilles COUVAINNOIR.
se hâtent d'enlever, de sorte que c'est à
peine si parfois on se doute de la présence En 1898-1899et 1900parut une forme par-
de la maladie; puis il arrive qu'elles chan- ticulière de maladie ressemblant aussi bien
gent d'Idées et ne les enlèvent plus. En ce au couvain piqué qu'à la loque. Mais elle se
-cas la maladie s'étend avec rapidité, et le développa avec une violence terrible sur
couvain meurt en bien plus grande quantité toute laportion Est de l'Etat de New-York. On
quesi les larves contaminées étaient enle- crut à première vue que c'étaitlaloque ; mais
vées à mesure. Quelques-unes de mes comme il lui manquait quelques-uns de ses
colonies ont eu du couvain mort en grande caractères importants, on la considéra
quantité tout l'été, sans que la contagion ait comme une autre maladie. Dans quelques-
- crû ou décrû de façon perceptible. Je croi- unes de ses phases elle ressemble au couvain
rais assez que quand les abeilles ont con- aigre, mai s dissemblable en cela, elle rapporte
tracté cette maladie, elle demeure dans la une dévastation terrible dès son apparition.
îiichée à l'état latent. Je pense que mes Le couvain a ses opercules perforés; mais
colonies en sont atteintes depuis plusieurs la matière morte retirée au moyen d'un
années sans que j'y aie fait attention, et que cure-dents ou d'un brin d'herbe, au lieu
UN SPÉCIMENTYPIQUEAFFECTÉPAR DU COUVAINAIGRE.
je l'ai étendue à tous mes ruchers en chan- d'être gluante et visqueuse comme dans la
geant les rayons. Pour mes expériences loque, a un caractère gélatineux sur une
tendant à une guérison, je choisis une colo- longueur de 25m/met plus. La larve morte ou
nie sérieusement contaminée, je lui enlevai la lymphe qui meurt tournera au jaune,
tous ses vieux rayons et lui en donnai d'au- ensuite au brun noir, et finalement au noir,
tres ne contenant qu'une amorce de cire. d'où son nom. L'odeur n'en est pas appré-
Depuis je n'ai trouvé aucune trace de ciable. Cela ressemble à l'odeur sûre et fer-
maladie ». mentée émise par les pommes qui se gâtent.
Quand les abeilles ne parviennent pas à se En conséquence, au point de vue de la
guérir toutes seules, on peut faire dispa- viscosité et de l'odeur elle diffère totalement
raître promptement la maladie par ce pro- de la loque.
cédé, ou bien en soumettant les abeilles à Les bactériologistes ne sont pas encore
un jeûne forcé, comme nous l'avons expli- certains sur le microbe qui apporte cette
LUZERNE. 216 LUZERNE.
maladie. Les uns croient que ce n'est ni tantes du grand Ouest- et particulièrement
plus, ni moins que le bacille alvei alors quede ces régions arides où des irrigations sont
d'autres prétendent qu'il en est tout à fait nécessaires. Sa culture est très répandue
différent. dans le Colorado, le Wyoming, l'Arizona, le
Ce qui ne fait aucun doute, c'est que le Nevada, l'Utah, le Kansas, le Nebraska, le
germe de la loque apparaît dans les plus Nouveau-Mexique, la province de Washing-
ton et l'Orégon, et elle fait à présent de
mauvais cas de couvain noir. Il sepeut qu'il y
ait deux microbes qui ensemble produisent la rapides progrès en Californie.
maladie du couvain noir; ou il est encore On l'a cultivée, sous forme expérimentale,
possible que le germe de la loque sous des dans bon nombre des Etats de l'Est; mais en
conditions différentes produise des symp- dehors des régions irriguées, et dans quel-
tômes différents. C'est l'impression du pro- ques parties non irriguées de l'Ouest., on la
fesseur A. 1. Cook. Mais j'ai moi-même connaît comme ne donnant pas de miellée.
examiné des centaines de spécimens de Tout en fournissant un excellent fourrage
de cette maladie, et la différence en est sidans un petit nombre de localités de l'Est,
grande que je crois toujours que nous où elle donne une ou deux coupes, elle est
sommes en présence d'une nouvelle mala- cultivée comme foin, particulièrement dans
les Etats de l'Ouest mentionnés plus haut;
die. Mais si c'est la loque véritable ou non,
si sous une forme anodine ou violente c'est car aucune autre plante fourragère ne peut
la même maladie, nous pouvons donc pour la rendre à l'acre le même tonnage de four-
mieux distinguer, appeler l'une la loque » rage ou de foin dans les régions qui ont
et l'autre couvain noir ». Ces deux termes besoin d'être irriguées. Elle fournit partout
quoique d'un usage général ont cependant de 3 à 5 tonnes à l'acre (40 ares), et donne
une réelle différence dans les symptômes de 3 à 5 coupes par saison; on prétend même
extérieurs. qu'en des circonstances favorables on a pu
en faire jusqu'à 6 ou 7. Car pour obtenir le
Que ce soit la loque ou le couvain noir, le
traitement de M. Me. Evoy pour la loque est meilleur foin il faut couper la luzerne au
le seul qui paraisse donner des résultats. début de sa floraison; mais, malheureuse-
Quelques-uns vont plus loin et désinfectent ment pour l'apiculteur, cela coupe court
aussi à la production du nectar au moment-
la ruche en la tenant sur les flammes d'un feu
même où il exsuderaità flots: carla luzerne
de joie, juste assez pour en roussir l'intérieur
et l'entrée comme il est indiqué au chapitredans les régions irriguées est peut-être la
LaLoquen. Si une colonie est sérieusement plus riche inellifère du monde entier. Mais
nonobstant les intérêts de l'apiculteur, les
atteinte, je suis d'avis de brûler complète-
ment la ruche. fermiers, peu respectueux du fait qu'ils
tuent la poule aux œufs d'orn de l'apicul-
La plus grande difficulté en traitantla loque
teur, coupent leur luzerne dès qu'elle com-
ou le couvain noir (en principe toutes les mence à fleurir. La coupe terminée, on met
maladies de caractère contagieux) est la l'herbe en meules en plein champ (*), et les
négligence de l'apiculteur s'il laisse con- meules ont partout lu à 100tonnes de capa-
taminer son enfumoir ou si ses doigts vien- cité.
nent en contact avec le matériel infecté ou Lorsqu'on parcourt les régions irriguées
encore s'il laisse les abeilles piller, il reten-
de l'Arizona, de la Californie, de l'idaho, de
dra à tout son rucher. Heureusement la l'Utah et du Colorado, dans une voiture
maladie du couvain noir est presque confinéePullman allant à une allure de rv)à G:)milles
dans la partie Est de l'Etat de New-York. à l'heure, on aperçoit sur sa route des mil-
Jusqu'ici elle a déjoué tous les efforts desliers de meules semblables; et lorsqu'une
inspecteurs de quatre Etats; mais elle est meule a été entamée sur le côlé ou au
très surveillée et il n'y a pas de doute quesommet,au lieu do laisser voir un méchant
sous peu elle sera radicalement chassée de foin brun-grisâtre comme celui de l'Est.
la plupart des ruchers où jusqu'alors elle ac'est unbeau foin de luzerne fraîche et verte
fait de si terribles ravages. que l'entame met a découvert: et, si an-
cienne que soit la récolte, il semble conser-
LUZERNE (Medicagosatila). - Cette plante ver sa verdeur tant que le soleil intense qui
est très proche parente du Mélilot — avec darde ses rayons implacables sur le Grand
lequel elle a beaucoup de rapport —quenous
décrivons plus loin sous le titre TREFLE. ('i') Dan- Le- régions irriguéesoù il ne pleut pour
Laluzerne estdevenue,ces dernières an nées, ain-i (lirujamais, il n'est pa* nécessaire(l'avoir de
une des plantés mellifères les plus impor- va^te-grande-pour emmagasinerle foin.
LUZERNE, 217 -LUZERNE.
Désert Américain n'est pas venu le dessé- les deux espèces, mais pour le reste, il n'a
cher. Mais ce sont seulement les couches du pas son supérieur, bien que dans quelques
sommet qui sont pénétrées par ses rayons. provinces de l'Ouest, il soit rangé au nombre
A quelques pouces plus bas, le foin reste de des miels ambrés. Dans les provinces les
cette belle couleur verte que nous avons plus chaudes des Etats-Unis, il tènd à être
dépeinte. plus foncé que dans les localités plus froides
L'irrigation que nécessite la culture de la En général, le miel de luzerne du Colorado
luzerne en fourrage rend pour ainsi dire la est le plus clair.
récolte assurée; et ceux des apiculteurs qui Le nectar exsudé par la luzerne est si
sont établis dans le voisinage des champs abondant pendant la floraison de cette fleur,
de luzerne, peuvent compter avec la même qu'il peut suffire partout à l'entretien de
certitude presque sur la récolte du mielle 100 à 500 colonies, sur une étendue donnée.
plus beau, le plus riche, le plus épais du Dans le Colorado, cependant, on trouve plus
monde entier. De tous les miels que nous profitable d'avoir des ruchers ne contenant
ayons jamais goûtés, nous n'en connaissons pas plus de 100 à 150 colonies, en raison de
pas qui le puisse égaler, même dans les miels leur nombre multiplié dans beaucoup des
te trèfles (qui tenaient autrefois le premier meilleures localités. Les apiculteurs ont
rang). 11donne de 12 à 13 livres au gallon, envahi cette terre de l'or et du miel doré
(4 1. 543,)tandis que la plupart des miels de en nombre tel, que dans les grands centres
l'Est ne donnent pas plus de 11 à 12 livres. de culture de la luzerne, les ruchers sont
Cette différence de poids est due à la séche- très proches les uns des autres, distants à
resse de l'atmosphère dans laquelle il est peine d'un demi-mille à un mille, de sorte
sécrété; car là où.la luzerne croît dans les qu'il y a peu de profit à avoir plus d'une
meilleures conditions, les ruches faites du centaine de colonies chez soi. Dans d'autres
bois de pin le mieux dessévé, se contractent, localités moins envahies, on peut élever de
jouent, se disjoignent d'une manière vrai- 2o0 à 300 colonies dans un seul apier.
ment étonnante. Une atmosphère sèche et Sur une étendue donnée de terrain,
légère à un mille au-dessus du niveau de la aucune plante, aucun arbre, si ce n'est le
mer, dans les régions du Denver, presque tilleul d'Amérique, ne peut fournir la nour-
entièrement dépourvues de rosées et de riture à autant de colonies. Dans plusieurs
gelées, un ciel sans nuages, des courants de localités du Colorado et de l'Arizona, de deux
vent chaud par occasion, un soleil brillant sept mille colonies sont établies couram-
dont les rayons ne sont obstrués, ni par les ment, dans un rayon de cinq milles, ce qu'on
nuages, ni par le brouillard, tout cela con- ne trouve nulle part au monde, très
tribue à dessécher toute chose, et mcmeà certainement.
faire si bien épaissir le miel, qu'il devient Il n'.est pas de coup d'œil plus char-
fort difficile à détacher des rayons, malgré mant qu'un champ de luzerne en fleurs.
le secours du meilleur genre d'extracteurs. Ses grappes innombrables teintées de
Nous avons connu, à la vérité, des apicul- bleu ou de violet s'étendent à perte
teurs qui étaient obligés de placer leurs ex- de vue, en une masse nuancée d'un
tracteurs dans des pièces chauffées, et même effet saisissant pour ceux qui n'ont encore
de chauffer quelquefois les rayons pour en rien vu de semblable: et les champs qu'elles
extraire le miel, tant celui-ci était épais. couvrent se mesurent, non à l'acre, mais au
Puis, pour tâcher d'obtenir un résultat à peu mille carré. Parcourant une fois les terres
près passable, il leur fallait imprimer aux ittenant à une ferme, en un Pullman Car«
paniers de l'extracteur, un mouvement de qui couvrait probablement ses 50 mides à
rotation des plus rapides, ce qui, nécessai- l'heure, il nous fallut bien 40 minutes pleines
rement, fatiguait beaucoup la toile métalli- pour les traverser — c'était non des acres,
que et les gonds de l'extracteur. mais des milles, et des milles plantés de
Nous avons déjà parlé de la qualité supé- luzerne qui s'étendaient à perte de vue
rieure du miel de luzerne. Si chacun y pre- de chaque côté de la voie, puis, des meules
nait goût comme nous, on n'en pourrait plus de foin, et dont chacune contenait 100tonnes
supporter d'autre. 11est parfois si épais et de fuin accumulées. Imaginez, si vous le
si beau qu'on le pourrait mâcher presque pouvez, l'effet que peut produire une telle
comme un délicieux gâteau. La saveur de ce étendue en pleine floraison, etles faucheuses
miel est presque semblable à celle du miel mécaniques avançant de leur mouvement
de trèfle blanc, assaisonnée d'une légère automatique et abattant ces masses bleu-
pointe de menthe des plus agréables 303.La- âtres. Imaginez aussi le bourdonnement
couleur est, pour ainsi dire, la même dans joyeux de milliers d'abeilles butinant cette
LUZERNE, 218 LUZERNE.
quantité de fleurs. et dites si ces champs en fleurs. On prétend qu'en coupant la lu-
immenses ne sont pas la fortune de l'api- zerne très tôt, le foin est de meilleure
culteur et du cultivateur. qualité. Quoi qu'il en soit, si cette cou-
Il n'y a pas de temps de perdu. Le cultiva- tume se généralisait, les abeilles seraient
teur est pressé de voir sa luzerne coupée privées d'une des meilleures plantes mel-
partout aussi vite que possible: l'apiculteur, lifères. En tous cas, privilégié est l'api-
de son côté, fait des vœux pour que son culteur établi dans le voisinage des champs
collaborateur le fermier ne puisse exécuter où l'on cultive spécialement la luzerne
son travail que leplus lentement possible, car pour en recueillir la semence; car celui-là a
à mesure que les faucheuses avancent au le bénéfice de l'entière floraison, depuis
cœur de l'étendue bleue, il voit décroitre l'instant ou pointe la première grappe
graduellement la quantité de nectar re- jusqu'à celui où les siliques se dressent à
cueillie par ses abeilles. Au train dont vont leur place. C'est dans ces régions principale-
les machines, il peut dire à un jour près à ment que chaque rucher peut entretenir
quelle époque la fenaison sera terminée, et un plus grand nombre de colonies.
quand le miel ou le nectar cessera d'affluer Les apiculteurs se sont emparés de la
dans ses ruches. Pour la pruductiou du plupart des meilleurs champs de luzerne
LUZERNEET SESRACINES.
MALADIES DES ABEILLES. — Une autre précaution très sage est de tenir
11y a quelques années, on se figurait que les les outils, les vêtements, tout enfin ce qui
abeilles étaient mieux à l'abri des maladies a pu se trouver en contact avec une colonie
que peut-être tout autre classe de créatures attaquée, éloigné des ruchées bien portantes.
animées, par la raison que chacun des indivi- Lorsqu'on ignore le caractère de la maladie
dus qui composent les populations cédait si en présence de laquelle on se trouve, il est
constamment la place à d'autres individus sage de procéder comme si la colonie atta-
plus jeunes. Mais depuis on a prouvé que quée était atteinte de la plus grave des affec-
cette manière de voir était absolument tions connues en apiculture.
fausse, car l'apiculteur se trouve aux prises
avec sept ou huit maladies qui déciment ses DEUXSORTESDE MALADIES.
pensionnaires, et il est bon que les commen- Les maladies contre lesquelles l'apiculteur
çants aient au moins une idée de ce qu'elles a à lutter: peuvent se diviser en deux sortes:
sont; car le moment propice pour porter celles qui s'attaquent à l'insecte parfait, et
remède à un mal d'un caractère contagieux celles qui déciment le couvain. Ces dernières
est de le prendre au début, ou mieux encore, sont les plus sérieuses et l'on trouvera les
de prendre des mesures préventives pour détails concernant leur traitement sous le
éviter tout à fait son apparition. titre LOQUE. Au nombre des maladies du
MOYEND'ÉVITERLESMALADIES. couvain, on peut nommer d'abord, la loque,
qui est une des plus sérieuses et des plus
Les maladies contagieuses se répandent répandues. Une autre maladie, moins répan-
aussi rapidement parmi les abeilles, que due mais peut-être aussi grave, est ce qu'on
dans les centres très populeux de la famille appelle le couvain noir, ou la maladie des
humaine. Pour leur malheur, les abeilles sont abeilles du New-York. Le couvain aigre, qui
portées -à se piller mutuellement pendant a beaucoup de rapport avec cette dernière,
une disette de miel — voir PILLAGE ; et si est d'un caractère moins grave, mais récla-
l'infection, a sa source dans le miel, toute me une prompte médication. Toutes ces
maladie contagieuse peut envahir la totalité maladies du couvain, en raison de leurs ca-
de Papier en l'espace de quelques jours. Une ractères similaires, sont, dans le but de les
colonie malade est naturellement affaiblie et comparer entre elles, analysées sous le titre
découragée, et 11en résulte que les abeilles LOQUE. Il y a encore une autre forme d'af-
ne se défendent pas avec la même vigueur fection du couvain qui ressemble beaucoup
que dans des conditions normales. Pendant aux maladies mentionnées ci-dessus. On ne
une disette de miel les abeilles bien por- peut l'appeler réellement une maladie, puis-
tantes répandues dans l'apier sont toutes qu'elle n'est qu'un empoisonnement du cou-
disposées à piller les colonies faibles ou vain par les produits chimiques liquides,.
malades, et c'est ainsi que l'affection se dont on asperge les arbres fruitiers à l'épo-
répand de droite et de gauche. que de leur floraison. Pour les détails, voir
Un des meilleurs préservatifs contre les ARBRES FRUITIERS. (P. 136.)
maladies est de n'avoir que des colonies Au nombre des maladies qui s'attaquent
fortes et de leur fournir une bonne nourri- à l'abeille arrivée à son complet développe-
ture. Un homme bien portant est plus capa- ment, citons le dépérissement de prin-
ble de résister aux atteintes d'une maladie temps». C'est à peine peut-être si on
qu'un être complètement épuisé: le pre- pourrait considérer cela comme une mala-
mier, par exemple, à moins de chance d'être die, mais c'est un mal en tous cas avec
abattu par la fièvre typhoïde, tant que tout lequel nous nous trouvons aux prises. Pour
son système n'est pas grandement affaibli; les détails, voir HIVERNAGE.Une autre
c'est alors seulement que les germes typho- cause de trouble encore est la dyssenterie;
ïques, qui peuvent toujours exister à l'état et en ce cas encore nous pouvons nous
latent, s'emparent de Jui et commencent demander si nous sommes réellement en
leur œuvre insidieuse. présence d'une maladie, à moins, il est vrai, -
MALADIES DES ABEILLES. 222 MALADIES DES ABEILLES.
qu'on puisse dire d'un enfant qui a mangé de la reine produise grand effet. On a recom-
des pommes vertes, qu'il est malade. Un cas mandé d'asperger les rayons avec une
semblable réclame pourtant une médication solution d'eau et de sel, ou bien d'acide
spéciale, dont nous avons parlé précédem- phénique et d'eau; mais, autant que nous le
ment sous le titre DYSSENTERIE.La seule pouvons savoir, ceci ne donne aucun ou
maladie un peu importante qu'il nous reste très peu de résultat. Un de nos correspon-
à étudier est la paralysie des abeilles. dants conseille d'enlever, la ruchée malade
de son support et de la remplacer par
PARALYSIEDES ABEILLES. une forte population en bonne santé. La
ruchée malade est alors emportée sur
Cette maladie règne d'ordinaire et avec l'emplacement occupé précédemment par
le plus de violence dans les climats chauds les abeilles bien portantes. Il raconte qu'il
que dans les froids. Presque tous les apicul- a essayé ce moyen en bien des cas, et qu'il
teurs du Nord ont eu peut-être par hasard en a obtenu chaque fois une guérison radi-
dans leur rucher une ou deux colonies cale. La raison de ce traitement paraît être
ayant des abeilles atteintes de cette affec- que la colonie renfermant des abeilles
tion; mais c'est à peine si elle se répand et paralysées est trop découragée pour
elle ne cause jamais de grandes inquiétudes. mettre les malades dehors, en conséquence,
Il est loin d'en être ainsi dans le Midi. On la source de l'infection - c'est-à-dire les
sait qu'elle s'attaque à des ruchers entiers, abeilles enflées et brillantes — a toute
et affecte un caractère infectieux. Si on ne liberté de se répandre par toute la ruche.
la traite pas sérieusement d'une manière ou Mais après la permutation des colonies, les
d'une autre, elle peut causer presque abeilles vigoureuses et bien portantes de la
autant de dégâts que la loque elle-même. ruchée forte chassent totalement de la
ruche les abeilles atteintes. Les malades et
SYMPTOMES. les mourantes éloignées, la colonie se
Au début on découvre à l'occasion une remet.
abeille qui s'échappe de la ruche, l'abdomen M. 0. 0. Poppleton, de Stuart, Fia, en a une
gonflé, le corps paraissant plus noir et légè- grande expérience. L'un de ses moyens est
rement graisseux. Ces abeilles malades, celui-ci :
bien qu'elles puissent être éparses dans la Il saupoudre de soufre les abeilles et rayons
ruche, finissent toujours tôt ou tard par affectés, mais pas avant que le couvain de la
gagner l'entrée, désireuse ce semble de colonie n'ait été changé et mis dans une
débarrasser la colonie de leur malheureuse colonie forte et saine; car M. Poppleton dit
présence. Les autres abeilles de côté parais- que le soufre tue tout le couvain non oper-
sent ne plus les considérer nécessaires à la culé et les œufs; qu'il ne résulte aucun pré-
future prospérité de la colonie. De fait, elles judice de placer le couvain au milieu d'abeil-
les poussent, les tirent dehors comme elles les saines et il pense que la maladie n'est pas
feraient du cadavre d'une abeille morte jus- dans le couvain ou les sections, ayant placé
qu'àce qu'elles soient parvenues à les rejeter maintes fois des rayons de colonies malades
dansl'herbe, où les pauvres malades semblent dans des ruches saines, et jamais la maladie
heureuses de se réfugier pour mourir en ne s'y est développée quoiqu'y restant sou-
paix. Un autre symptôme encore est que les vent un an. Au début, la maladie semble
'abeilles ont une allure tremblante, vont par empirer et la colonie s'affaiblit, mais au bout
saccades. Cette particularité, autant que je de deux semaines, il y a une amélioration
puis m'en souvenir, ne se montre pas au décisive, et graduellement la colonie se
début; mais par la suite elle se manifeste guérit et reste bien guérie. Dans beaucoup
très sensiblement. de cas, M. Poppleton pense qu'il est néces-
saire de répéter les applications de soufre
TRAITEMENTET MÉDICATION. environ 19 jours après la première. Ceci
assure que chaque abeille a reçu une quan-
Dans beaucoup de cas on obtient la gué- tité curative suffisante de soufre, même si
ri son en détruisant la reine de la colonie elle n'était pas dans la ruche à la première
malade, et en introduisant une autre d'une dose. N'employez le soufre que le soir.
ruchée bien portante. Ce qui indiquerait Quoique cette première application ait
que l'affection est constitutionnelle et vien- bien produit son effet, elle est suivie d'une
drait de la reine; mais dans le Midi où le rapide réduction en force de la colonie ainsi
mal domine et cause bien plus de dom- traitée, et comme la maladie a une tendance
mages, Il ne semble pas que la destruction à frapper certaines races qui en sont très
MALADIES DES ABEILLES. 223 MALADIES DES ABEILLES,
susceptibles, M. Poppleton préfère lors- vous pourrez être certain qu'elle est due à
qu'elle est très étendue, se servir de la mé- la maladie ou au poison.
thode suivante. Il forme avec des colonies Une autre affliction de la maladie très
saines autant de nuclei qu'il a de colonies possible et probablement due au poison,
malades à traiter. Aussitôt que les nuclei ont affecte les abeilles d'une manière spéciale.
de jeunes reines, il leur donne un ou deux On en trouve sur le sol des milliers ayant
cadres du plus ancien couvain operculé pro- leur abdomen en moins. Celles qui ne >ont
venant des colonies paralytiques, jusqu'à ce pas démembrées semblent souffrir atroce-
qu'il ait employé ainsi tout le couvain de cesment. Une fois pendant la floraison d'arbres
colonies. Il détruit alors les abeilles et la fruitiers nous en découvrîmes un nombre
reine malades avec de la fumée de soufre, inaccoutumé: une recherche minutieuse
en faisant des fumigations à la ruche en nous montra que toutes les abeilles tiraient
même temps. avec effort leur train de derrière (si nous
Des expériences ont montré que la para- pouvons nous exprimer ainsi) et à force de
lysie n'est jamais transmise par du couvain presser et de pousser, elles se démem-
ou des rayons, mais qu'elle est transportée braient elles-mêmes. Je crois que le démen-
par les abeilles mortes ou atteintes. brement se produit le plus souvent en
En donnant les rayons au nuclei, il est ce- plein air.
pendant important de veiller à ce qu'il ne se Un chimiste américain, en examinant le
trouve pas d'abeilles mortes dans les cellules.contenu des entrailles de quelques abeilles
M. Poppleton préfère cette méthode à que je lui avais envoyées, trouva des traces
celle du soufre parce qu'elle le débarrasse d'empoisonnement par le cuivre, démon-
complètement des abeilles et de la reine qui trant que si les abeilles avaient souffert,
pourraient transmettre la maladie à leur c'est qu'elles avaient puisé du nectar qui
descendance, et qu'il obtient ainsi de jeunes avait été mélangé avec de la solution
reines vigoureuses dans de fortes colonies, dont on se sert pour tuer les insectes sur les
plus fortes que s'il s'était servi de soufre, arbres; et leurs souffrances avaient été
qui n'exclut pas radicalement la tendance telles, que faisant de grands efforts dans la
héréditaire qui peut rester avec la vieille source de leur mal, elles se coupaient en
reine. deux. Il est évident que le poison ne peut
Si ce moyen ne vous semble pas commode, être toujours rendu responsable, car j'ai
replacez la vieille reine et employezle soufre.vu fréquemment des abeilles avec leur
corps séparé dans la saison des fleurs. Nous
CRAMPESDE LA REINE. pouvons cependant conclure que la plupart
des cas d'abeilles séparées de leur abdomen,
Ceci a seulement rapport à la reine. Par- résultent de ce qu'elles se démembrent elles-
fois lorsqu'on saisit la reine par les ailes, mêmes, comme il est expliqué plus haut.
elle se recourbe de telle façon qu'elle paraît
avoir une entrave. En cette condition elle AUTRESMALADIES.
semble tout à fait paralysée et presque
dépourvue de vie; mais si on la place dans Il est peut-être bon de mentionner que
une cage ou au milieu des abeilles, elle se lorsqu'une abeille est estropiée ou malade
remet très vite et reprend toute sa vitalité. d'une façon quelconque, elle se traîne hors
Les commençants, très souvent alarmés du groupement de ses sœurs, sort de laruche
de l'effet produit, concluent aisément que et débarrasse la communauté de sa présence
la reine est morte ou mourante; et nous aussi vite que possible. Si les abeilles
en avons connus qui la lançaient au loin ou étaient capables de raisonnement, nous
l'écrasaient pourmettrefin à ses souffrances. pourrions appeler cela une heroïque leçon
Il suffit de la laisser une minute ou deux, et de sacrifice de soi au bien de la communauté.
alors elle se remettra d'elle-même. Si vos abeilles sont malades pour une cause
Quelquefois, pendant ou après la miellée, autre que celles que nous avons mention-
il y a des milliers d'abeilles se traînant sur nées, nous vous conseillerons d'en placer
les brins d'herbes dans et autour du rucher. ensemble un nombre assez grand pour en
Elles sont incapables de voler et semblent faire un bon groupe, de les entourer de
en détresse. On pourrait supposer qu'elles coussins remplis de balle d'avoine, placés
se sont fatiguées à porter de lourdes char- tout contre leur groupement, et de leur
ges et qu'elles succombent. Mais cette donner une bonne provision de miel oper-
manière de ramper sur le gazon est seule- culé, également placé au centre même de
ment occasionnelle dans cette époque, et de leur groupe. Si vous n'avez pas de miel
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 224 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
et que la température soit fraîche ou froide,des œufs dans de grandes cellules, vous
donnez-leur du candi. Si le groupe est petit,pouvez être certain que ce sont des œufs de
n'en donnez qu'un petit morceau à la fois, mâles. Nous n'entendons pas dire par là que
placé au-dessus même du groupe sous les les œufs qui produisent les mâles aient une
coussins. apparence différente de celle des autres
Les colonies faibles ont quelquefois la œufs que pond la reine, car extérieurement
manie de détruire leur reine au printemps; Ils sont tout à fait les mêmes. Ils sont en
c'est à peine si l'on peut appeler cela une effet les mêmes de toutes façons, car la
maladie, et pourtant une telle colonie est, seule différence qui existe est que les œufs
jusqu'à un certain point démoralisée, et appelés à produire des ouvrières sont
aussi peu dans son état normal, que les enduits au moment de la ponte d'une subs-
tance visqueuse, tandis que les autres ne le
abeilles qui essaiment, ainsi que nous l'avons
expliqué au chapitre DÉSERTION. L'ordre sont pas: mais à part cela rien. L'œuf, comme
se rétablit généralement si on les nourrit celui qui produit l'ouvrière, est couvé par
avec soin et judicieusement. Les abeilles les abeilles jusqu'à ce qu'il soit vieux de
sont prospères quand elles amassent des trois jours, et alors par une de ces merveil-
provisions, et elles sont aptes à moins bien leuses transformations si communes dans la
se conduire d'une façon ou d'une autre, si nature, l'œuf disparaît, et l'on voit à sa
elles restent très longtemps sans moyen place un ver minuscule, une simple tache,
au fond de la cellule.
fond de
d'augmenter journellement leur
marchandises disponibles, » excepté durant Les abeilles continuent à nourrir ce ver
l'hiver où, règle générale, elles se reposentpendant une semaine environ, puis elles
ferment sa cellule d'un opercule, comme
pour la plupart. On peut mettre arrêt à
presque toutes espèces d'Irrégularités de elles font pour les cellules d'ouvrières, si ce
leur part par un nourrissement journalier n'est que l'opercule est cette fois beaucoup
ordinaire de sirop de sucre granulé, ou en plus bombé. De fait, l'ensemble des cellules
leur donnant des rayons de bon miel blanc. de mâles rappelle beaucoup une réunion
Pour l'étude du dépérissement de prin- de petites billes rangées côte à côte sur uue
temps, voir HIVERNAGE. La question des planche. Ils commencent à couper les cou-
vercles de leur cellule au bout de 24 ou 25
maladies, Loque ou Pouniiure du couvain
est traitée plus loin, sous le titre LOQUE. jours, et ces couvercles se détachent sous
forme d'une petite pièce ronde, très sem-
blable en cela à ceux des cellules de reines.
MALES OU FAUX-BOURDÔNS Le corps du mâle est à peine aussi long
(LES). — Ceux-ci sont de gros insectes que celui de la reine, mais 11est beaucoup
bruyants qui bourdonnent beaucoup, mais plus trapu, si bien qu'il est difficile de con-
ne piquent jamais personne, pour la bonne fondre le mâle soit avec la reine ou les
raison qu'ils n'ont pas d'aiguillons. L'api- ouvrières. Il n'a pas de corbeilles sur les
culteur qui a appris àles reconnaître, aussi pattes pour rapporter le pollen, et sa langue
bien à la vue que par l'ouïe, ne fait jamais est si peu propre à récolter le miel des
attention à leurs bourdonnements, qui fleurs qu'il mourrait de faim au milieu d'un
effraient toutefois beaucoup les visiteurs champ de trèfle.
de passage. Nous allons prendre ces mâles, il est à supposer que les jeunes mâles sont
comme nous l'avons fait pourles ouvrières, prêts à quitter la ruche une quinzaine de
dès l'œuf, et nous verrons ce que nous pou- jours environ après leur naissance, et ils en
vons apprendre à connaître deces pension- sortent un peu après midi, par une belle et
nalres lnoffenslfs et sans défense de la chaude journée. Ils se joignent aux jeunes
ruche. abeilles sorties pour prendre leurs ébats, et
Si vos colonies sont prospères, vous s'essayent d'abord à voler; mais leurs mou-
pouvez trouver des œufs dans les cellules vements sont loin d'être aussi gracieux et
de mâles d'une de vos meilleures ruchées aussi pleins d'aisance que ceux de leurs jeu-
dès le mois de Mars, mais en généralil est nes sœurs; ils sont si lourds, au contraire, si
rare qu'il y en ait avant le mois d'Avril. gauches, que lorsqu'ils viennent donner de
Il est facile de distinguer les cellules de l'aile contre votre visage, vous pouvez les
mâles de celles d'ouvrières à première vue croire Ivres ou un peu fous. Nous ne pouvons
(même si vous n'en avez jamais vu) à la guère déterminer quel âge doit avoir un
grandeur, comme vous vous en rendrez mâle pour accomplir la seule fonction qui
compte en parcourant le chapitre RAYON donne raison à son existence, savoir: la fé-
DE MIEL. Toutes les fois que vous voyez condation de la reine j mais nous supposons
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 225 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
que ce doit être de trois semaines à autant manière son abdomen, l'organe mâle en est
de mois. Peut-être est-il très rare qu'ils projeté au dehors, comme le grain de blé de
vivent trois mois, mais nous croyons pour- l'épis mûr — ce même organe que nous
trouvons attaché à l'abdomen de la reine —
et l'insecte meurt instantanément.
La manière dont s'opère l'accouplement
du mâle et de la reine n'avait pas eu de
tèmoins avant 1888383. Un correspondant des
Gleaningsin Bee Culture décrit leur rencontre
nuptiale comme il suit:
ACCOUPLEMENT
D'UNEREINEET D'UNMALE,
DURANTLE VOL,
RACONTÉPAR UN TÉMOIN.
Le 21 juin 1888,je fus témoin de cet accou-
plement. La reine s'élança hors de la ruche,
elle fit deux tours dans les airs à cinq pieds
de ma figure, et là fut rencontrée par un
mâle. Ils parurent d'abord se faire face l'un
à l'autre, cramponnés l'un à l'autre par leur
pattes de devant, leurs deux corps dirigés
perpendiculairement, et dans cette position
ils disparurent à mes yeux. Cet Incident
s'était produit d'une façon si Inattendue
qu'à peine avais-je compris ce qui se passait
-: MALEABEILLEGROSSI7 FOIS. qu'il était déjà trop tard pour les suivre.
J'aurais pu aisément les serrer de près. J'ai
raconté ceci parce que votre livre prétend
tant quecela arrive. Bien des faits paraissent
Indiquer qu!Ds s'envolent, comme la reine, qu'on n'a vu ces Insectes qu'au moment où
à de longues distances de la ruche — peut- ils tournoyaient autour l'un de l'autre. J'ai
être à deux milles et plus. — Nous avons au- vu ces deux-là s'accoupler; ils évoluèrent
jourd'hui des preuves évidentes que la ren- d'abord, s'éloignant l'un de l'autre pour se
contre des reines et des mâles n'a pas lieu à rapprocher ensuite au même niveau en
une très grande hauteur au-dessus du sol. posture de combat; et lorsqu'ils s'éloignè-
Plusieurs observateurs ont dit avoir été rent d'un vol rapide leurs deux corps n'en
témoins, la saison dernière (1889), de cette faisaient plus qu'un incliné à peu près
rencontre à. peu de distance des ruches, à comme ceci /, et chaque Insecte se servait
l'époque des essaimages. Les reines et les de ses ailes. Myrtle, Pa.
E. A. PRATT.
mâles s'élancent dans les airs vers le milieu
dujour, c'est-à-dire vers midi, et au bout de Peu de temps après, un autre correspon-
quinze minutes à une heure, peut-être après dant nous écrivit pour nous expliquer un
deux heures, la reine revient seule portant fait qui n'avait pas encore été observé,
à l'extrémité de son abdomen un appendice savoir: la manière dont se séparent la refne
blanchâtre, qu'un examen au microscope a et le mâle. Voici ce qu'il dit à ce propos:
prouvé être les organes génitaux du mâle.
Ces faits ont été observés par des centaines SÉPARATION DELAREINE ETDUMALE APRtsL*ACCOUPLE-
d'apiculteurs, et leur authenticité est au- MENT, TELLE QUE L'AVUUNTÉMOIN.
jourd'hui prouvée. Dans nos tentatives pour J'allaisvisitermesabeillesun jour, quanddeuxde ces
obtenir la fécondation des reines à l'intérieur insectesvinrentau-devantde moien tournoyantet tom-
bèrentsur unefeuillede citrouille.Je reconnuquec'était
de cages grillagées, nous rendions la liberté unereineet unmâle.Lemâleagissaitcomme s'ilavaitété
à ces Insectes au bout d'un certain temps et percépar le dardd'uneouvrière.Il seretenaitde toutesa
nous avons vu alors les mâles les poursuivre, forcepar les pattesà la feuille,et la reinede son côténe
si loin, que les uns et les autres ont disparu cessaitde tournoyersurelle-même, à peuprèscommeline
à nos yeux. Une nouvelle observation à ajou- moucheprise dansune toile d'araignée;tant et si bien
ter aux précédentes: Si vous enfermez un qu'ellefinitparselibérer,s'élançadans lesairs et disparut
a mesyeuxen un instant.Le mâle,lui, demeurasur la
foux-bourdon dans votre main, quand, par leuille,etau boutdetroisminutesil ne donnaplu sâ&»
un chaud après-midi, Il s'est élancé hors de de vie.
la ruche, et que vous pressiez d'une certaine S.R. FLETCHER.
OnawaCity,Iowa.
13
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 226 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
Le travail de la fécondation a donc pu être l'insecte auquel elle est accouplée et qu'elle
observé depuis le commencement jusqu'à laisse mourant, puis retourne à sa ruche
la fin. n'ayant été absente que quelques minutes.
Durant l'automne de 1876,nous vîmes une
fourmilière de fourmis noires qui prenaient LE MALE N'A-T-IL QU'UNSEUL PARENT?
leurs ébats au soleil. En les examinant de Une des choses les plus extraordinaires
près nous reconnûmes que c'était des mâles de l'existence des faux-bourdons,ou abeilles-
et des femelles; et comme leurs couples mâles,c'est qu'ils éclosent d'un œuf qui n'est
retombaient sur le sol l'un après l'autre, pas
tout le d'observer les imprégné. Ce fait est en vérité tellement
nous eûmes temps extraordinaire que pendant des siècles on
moindres circonstances. En ce cas, les mâles l'a
d'abord mais après débattu, et que la discussion se continue
semblaient paralysés, encore aujourd'hui entre gens qui n'ont
que les reines avaient repris leur vol, ils
à pas étudié la question ou examiné les
reprenaient leurs sens et s'envolaient
Un Ici nous intéressa vive- preuves à l'appui. En disant que leurs œufs
leur tour. point ne sont pas Imprégnés, nous voulons faire
ment: Les fourmis des deux sexes étaient entendre que des reines n'ayant pas eu
en quantités tellement Innombrables qu'il l'occasion de se rencontrer avec des mâles
fallait qu'elles soient venues de tous les nids pondent quand même, que leurs œufs
d'alentour, dans un rayon de plusieurs éclosent, mais qu'ils ne donnent nais-
milles, dirions-nous; ce qui rendait à peine sance qu'à des mâles et jamais à des
possible, vous pouvez le comprendre, la ren- ouvrières. Les gens qui sont chargés du
contre entre insectes d'une même famille. soin des volailles savent très bien que les
Or, existe-t-il un autre moyen plus efficace poules sont capables de pondre des œufs
d'obtenir un croisement de races entre toute leur vie, même s'il n'y a pas de coq
membres de colonies très éloignées les unes dans la basse-cour; et, si nous ne nous
des autres, que par cette immense agglo- trompons pas, une poulette serait peut-être
mération d'insectes des deux sexes? capable de commencer la ponte et de don-
Les reines des fourmis, comme les reines ner son nombre rationnel d'œufs sans avoir
d'abeilles, ne quittent pour ainsi dire plus jamais rencontré un mâle. Or, c'est pres-
leur demeure par la suite, et si, comme par que la même chose en ce qui regarde la
une entente préconçue, elles se recontrent reine-abeille. Si elle ne parvient pas à ren-
et se mêlent en grand nombre, c'est selon contrer un mâle les premiers 30 jours de
toute apparence dans le but même de pré- son existence, elle commence habituelle-
venir efficacement les accouplements con- ment à pondre au bout de ce temps; mais
sanguins ou entre très proches parents, les c'est à peine si elle pond la même quantité
« noces consanguines", comme on les d'œufs, et avec la même régularité, qu'une
désigne habituellement lorsqu'ils s'appli- reine fécondée. Les œufs que pond la poule
quent à un ensemble de plusieurs familles. vierge ne produisent jamais de poulets,
Les reines et les mâles chez les abeilles se même si on lui permet de les couver. Les
rencontrent-ils de même en grand nombre? œufs pondus par la reine-abeille dans les
Bien des circonstances sembleraient indi- mêmes circonstances ne produisent jamais,
quer que c'est leur cas, mais cette question, ainsi que nous l'avons déjà dit, que des
comme beaucoup d'autres, manque de preu- mâles. Il existe un rapport de plus entre les
ves positives. On a vu des mâles dans des poulets et les abeilles: que le coq soit réuni
endroits écartés en plus grand nombre qu'il un jour seulement à la poule, cette poule
n'en pourrait sortir, croyons-nous, d'une donnera de bons œufs fécondés durant un
seule ruche; et beaucoup de personnes qui grand nombre de jours, et possiblement
ne les ont pas vus ont entendu leur fort tout le temps de sa ponte. Qu'un coq noir
bourdonnement. Il paraît assez singulier Espagnol soit réuni à toute une troupe de
que la reine puisse être fécondée en un si poules blanches pendant un seul jour, et
court espace de temps après avoir quitté la tous les œufs pondus par ces poules donne-
ruche, à moins qu'elle ne soit attirée vers ront longtemps par la suite naissance à des
l'essaim des mâles par leur fort bourdonne- poulets au plumage plus ou moins mélangé
ment, que son Instinct l'aide à distinguera de plumes noires. Les assertions que nous
une distance considérable. S'élançant au donnons ici sont le résultat d'observations
milieu d'eux, elle rencontre son poursui- journalières. Le point sur lequel nous
vant face à face, tombe avec lui sur le sol, désirons attirer votre attention est, que les
parvient en tournoyant, à se détacher de œufs de la poule commune sont fécondés au
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 227 MALES OU FAUX-BOURDONS (LES).
moment même où la poule les pond, ou peut- venons d'indiquer, dans cette partie du
être quelques jours avant. Au sujet de la domaine de la science, aussi fermé aux
volaille, une seule rencontre de la femelle explorations que les réglons polaires. Qui
avec le mâle suffit à la fécondation d'un œuf parmi nous se prépare à en découvrir les
quotidien, pendant une semaine ou davan- mystères et mènera son œuvre à bien?
tage: pour la reine-abeille, un seul accouple- Les mâles proviennent aussi d'œufs pon-
ment suffit à la féconder pour toute sa vie dus par les ouvrières. Ces mâles sont d'ordi-
qui dure trois et même quatre ans. naire de taille plus petite que ceux
Nous ne savons si la poule a le pouvoir provenant d'une reine, parce que, en
de pondre des œufs fécondés ou non à général, ils sont élevés dans des cellules
volonté; peut-être pas; mais nous savons d'ouvrières; et la question de savoir s'ils
avec certitude que la reine-abeille pond sont capables de féconder les reines, et par
alternativement et en succession rapide, conséquent d'être de même valeur que les
des œufs fécondés et d'autres qui ne le sont autres mâles, est, croyons-nous, une de
pas. D'habiles entomologistes ont disséqué celles qui n'ont pas encore été décidées.
avec soin des œufs provenant de cellules Quelques faits amenés au jour sembleraient
d'ouvrières, et y ont trouvé de vivants des preuves assez bonnes en faveur de la
spermatozoaires en nombres allant de un à question considérée à ses deux points de
cinq. Ces spermatozoaires vivants étaient vue différents; mais, autant que nous
précisément identiques à ceux qu'on avait pouvons le savoir, rien n'a encore été
découverts en disséquant un mâle complè- bien déterminé. Nous avouons ne pas dési-
tement développé. Ajoutons de plus que: rer faire l'épreuve de ces insectes engen-
Chaque œuf que pond la reine passe près de dres par des ouvrières, même fussent-ils
la bouche d'un petit sac contenant une bons, car nous recherchons touj ours les
minime quantité d'un certain liquide; le mâles les plus forts, les mieux portants, le s
microscope a démontré que ce liquide con- plus gros que nous puissions avoir. Pour
tient des milliers de ces mêmes spermato- plus ample connaissance des mères de ces
zoaires. N'est-11 pas merveilleux que ces mâles particuliers, voir OUVRIÈRES PON-
spermatozoaires puissent vivre quatre an- DEUSES.
nées et plus dans un sac minuscule, atten- Après ce que nous avons dit,peut-être com-
dant leur tour de se développer à un degré prendrez-vous combien il est clair que les
plus élevé de la vie animale, toutes les fois mâles ne participent en rien de la féconda-
qu'ils sont appelés à féconder l'œuf capable tion de la reine; ou, en d'autres termes, que
de produire une ouvrière? Or, l'œuf enlevé toutes les filles d'une reine Italienne fécon-
d'une cellule de mâle ne présente aucune dée par un mâle de race pure, produiront
trace de spermatozoaires. Cet œuf n'étant des mâles 70absolument purs, qu'elles aient
pas plus fécondé, que celui de la poule été fécondées ou non par une abeille mâle
vierge, ne devrait jamais éclore, par con- noire.
séquent. Et pourtant, mes amis, il éclot en Avant l'invention de la fondation, et avant
vérité, et donne naissance au mâle. La pre- qu'on l'ait adoptée d'une manière générale,
mière lueur de vie que nous découvrions il ne nous était pas facile de réprimer la
dans une aussi infime partie de la nature production des mâles, qui s'étendait dans
animée, est cet atome vivant dans le fond des proportions beaucoup plus considérables
de la cellule. Est-il un produit du néant, qu'il n'était à souhaiter. Depuis l'introduc-
sans parenté, du moins du côté paternel ? tion de la fondation, au contraire, il est
SI sa mère était Italienne il est aussi Italien; reconnu absolument facile de faire de pres-
si c'était une reine noire, il est noir aussi. que toutes les cellules d'une ruche, des
Peut-être devons-nous conclure alors qu'il cellules d'ouvrières. D'autre part, nous pou-
est le fils de sa mère et rien de plus. L'œuf vons, si nous le voulons, avoir une ruche
qui n'a pas été Imprégné à la manière habi- remplie entièrement de rayons de mâles,
tuelle, doit posséder cependant, un germe et nous pourrions, sans aucun doute, Induire
de vie qui lui a été octroyé au moment de sa une reine bien féconde à donner naissance
formation, et ce germe ne peut provenir à un plein quart de mâles à peu près à la
que de la mère. La délicate dextérité, la fois. Par ce moyen il nous est possible d'ob-
science à manier le microscope, nécessaire tenir des mâles de telle race qu'il nous plaît
pour mener à bien des études aussi minu- de choisir et nous pouvons aussi sauver,
tieuses, est telle, qu'un ou deux savants économiser pour nous l'immense quantité
seulement sont parvenus à pousser leurs de miel dépensée à élever et à nourrir des
Investigations jusqu'au point que nous mâles dont nous n'aurions pas besoin. Pen-
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 228 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
dunt l'extraction, nous avons trouvé jusqu'à gênentpas le libre passage des ouvrières;
plusieurs livres de larves de mâles dans une aussi pour obtenir ce double résultat faut-il
seule ruche; et pour nous réserver le miel calculer avec soin la largeur des trous per-
qu'ils auraient consommé une fois éclos,
nous avons pris l'habitude de leur raser la
lôteavec une lame bien affilée. Ces larves
nous avaient déjà trop coûté, car il faut plus
d'une livre de miel, sans compter le pollen,
pour élever une livre de couvain operculé.
Si tout ce matériel. et ce travail dépensés
avaient été appliqués à la production de
couvain d'ouvrières, nous aurions eu au
résultat fi, peu près l'équivalent d'un essaim. ZINCPERFORÉl'OURL'EXCLUSION
DESMALES.
Un rayon tout d'ouvrières nous aurait
assuré ce résultat sans peine. forés. La première feuille de zinc perforé
11est probable que le nombre de mâles importée ici avait été taillée en Angleterre.
habituellement requis, sera élevé, sans qu'il Ses perforations avaient 0.18 de pouce de
soit besoin de prendre des mesures spéciales largeur. Cette mesure répondait parfaite-
en leur faveur; et pourtant, ce peut être ment au but qu'on s'était proposé, et pour-
une bonne Idée de consacrer une ruche à la
production de mâles de choix, dans un apier
de 50 à 100 colonies.
POURRETENIRA PART
PAS.
LES MALESQUI NE CONVIENNENT
On peut empêcher les mâles, d'une espèce
autre que celle que l'on désire voir parti- ZINCAVECPLUSPETITESPERFORATIONS.
ciper à la fécondation des reines, d''aller à la
rencontre de celles-ci, soit en les gardant à tant quelques apiculteurs prétendirent qu'à
l'intérieur de la ruche, soit en leur donnant l'occasion la reine passait au travers. Pour
accès dans une cage dont les ouvrières puis- obvier à cet Inconvénient, le zinc fut per-
sent sortir, mais eux, non. Pour y parvenir foré comme ci-dessous, avec des ouvertures
on peut prendre avantage de ce que les un peu plus étroites.
ouvrières passent volontiers par des ouver-
tures étroites pratiquées dans une plaque
de métal, lesquelles perforations ne pour-
raient livrer passage aux mâles. Dans la
figurecl-jointe nous montrons ce que repré-
sente ce métal perforé.
C'est de zinc généralement qu'on fait
usage, parce que ce métal est bon marché
et qu'il ne rouille pas. On a tenté de perforer
dufer-blancde la même façon, mais les résul-
tats n'ont pas été satisfaisants.
d'un modèle différent, et dont les perfora- à angles droits. Chaque extrémité est fermée
tions ont exactement 165/1000de pouce de d'une pièce de bois maintenue en place par
large, c'est-à-dire une idéeplus petite que deux clous à double-pointe. Pour s'en servir,
celles de l'étranger. Peut-être, amis, trou- il n'y a qu'à le fixer tout contre l'entrée,
-
verez-vous que c'est vouloir diviser un che- comme le montre la figure.
mais quand nous en arrivons à baser
- distinction à faire entre
Mne calculsdesurpetite taille et une ouvrière, il
Ï; la
n" 'tàujjtftt d'uas.préclsion extrême. Les
On-dit, lé même que notre expérience per-
touchant les zincs perforés, nous
oclf^tliieiié à croire que ceux de ce genre
scppellct
sont justes.
GARDE-ENTRÉE.
GARDE-ENTRÉE
POURRETENIRI.ESMALES.
Si nous mettons une bande de ce zinc per-
foré à l'entrée d'une ruche, les ouvrières ont
liberté de sortir, mais les mâles ne le peu- GARDE-ENTRÉE
ALLEY.
vent pas; mais comme.une simple bande de
zinc serait capable d'être vite encombrée Il est à remarquer que ce dernier est
s'il y avait beaucoup de mâles dans la ruche, semblable au premier décrit précédem-
on se sert habituellement d'un petit agen- ment, si ce n'est qu'il est muni, au-dessus
cement comme celui que montre la figure d'un cône en toile métallique. Les mâles,
ci-après. après de vains essais pour passer à travers
C'est un simple morceau de métal perforé les trous du métal,. pénètrent dans le cône
de 35 x 40 cirode long, plié comme on le voit, grillngé du dessus et s'échappent au-dehors;
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 230 MALES OU FAUX-BOURDONS(LES).
mats aucun n'a l'idée de rentrer par le centre même du nid à couvain, la reine, en
môme, et Ils se pressent en désordre autour de favorables conditions, ne tardera pas à y
de l'entrée, attendant leur destinée. pondre. Mais le nourrissement doit être
Si l'on souhaite retenir les mâles dans une continué sans interruption, car les abeilles
boîte de façon à pouvoir les transporter se découragent vite et facilement, et s'il se
ailleurs, dans un autre rucher, par exemple, produisait un arrêt dans la nourriture quo-
on prépare une cage pourvue d'un étage tidienne, elles n'hésiteraient pas à arracher
supérieur, auquel deux de ces cônes grilla- les larves de mâles de leurs cellules et à les
gés conduisent les mâles. Si par hasard des sacrifier sans miséricorde.
ouvrières y montaient aussi, elles ne tarde- Il est un peu probable qu'une reine pro-
raient pas à s'échapper à travers le zinc duise jamais de mâles avant d'avoir atteint
perforé. Ce dernier agencement est repré- l'âge d'un an à peu près, un rayon à cellules
senté dans la gravure suivante. de mâles fut-il placé au centre même de la
Chambre à couvain.
DESTRUCTION
DESMALESA L'AUTOMNE.
Ce n'est pas toujours seulement à l'auto-
mne que les mâles sont exterminés, Il arrive
même qu'ils soient supprimés pendant le
cours de l'été; et ce n'est pas une fois mais
plusieurs fois que nous avons vus les mâles
tués entre la floraison des pommiers et celle
GARDE-ENTRÉE ALLEYET PIÈGEA MALES du trèfle blanc, tout simplement parce
ET REINESCOMBINÉS. qu'un arrêt dans la récolte avait causé du
découragement aux abeilles, et qu'elles
Pour se rendre compte de la manière dont renonçaient de ce fait aux essaimages à
on se sert de ce piège, voir ESSAIMAGE. venir. Nous ne connaissons pas d'avertisse-
ments plus certains que la mielléea-prio fin,
MANIÈRED'ÉLEVERDESMALES que la conduite des abeilles vis-à-vis de
HORSDE SAISON. leurs mâles. Quand au milieu de la saison du
miel nous voyons une ouvrière bourdonner
C'est une tâche assez difficile à accomplir, sans arrêt sur le dos d'un mâle qui semble
surtout au printemps; et bien des fois, gratter le sable» pour se sauver de la
après avoir donné du nourrissement à cer- ruche, nous pouvons déduire de là que la
taines colonies rien que dans ce but, nous miellée tire à sa fin, et nous ferons bien en
avons vu des mâles s'envoler d'autres colo- ce cas de mettre arrêt à nos essaimages
nies en même temps que ceux auxquels nous artificiels, et à préparer notre nourrisse-
avions donné nos soins, et cela sans aucun ment, si nous avons l'intention d'en donner.
secours artificiel. On peut garder des mâles Nous n'avons jamais vu les abeilles percer
aussi longtemps qu'on veut en rendant les mâles de leur dard, mais on a prétendu
orphelines les ruchées qui les contiennent, parfois qu'elles agissaient ainsi: pour nous,
ou en les mettant dans des ruches orphe- nous croirions plutôt à une feinte de leur
lines. Par les temps chauds et secs de l'été part pour effrayer les mâles et les faire fuir
ou de l'automne, on peut se procurer des plus vite. Dans ces occasions, le pauvre
mâles en fournissant un nourrissement aux mâle. après avoir cherché en vain à rentrer
colonies, mais il faut que ce nourrissement dans la ruche, s'envole quelquefois et prend
soit régulier et le renouveler tous les jours son essor dans les airs, mais seulement pour
durant plusieurs jours ou plusieurs semai- revenir au bout d'un moment et se voir
nes. En fournissant une colonie d'un baril de repoussé de nouveau; jusqu'à ce que déses-
sucre ta nourrissement à l'automne, nous péré, et affaibli peut-être par un jeûne pro-
avons réusfT à obtenir un joli lot de mâles longé, il finisse par se débattre dans la
en octobre. Naturellement tous les rayons poussière, se soumettant au destin que
avalent été enlevés de la ruche et remplacés l'inexorable nature semble lui avoir
par des rayons vides, pour donner assez réservé.
d'espace4. la reine. Pour avoir des mâles, En vue de nous garder des mâles pour la
Il nousfaut cPabffWi-unebonne mise en train fécondation des reines élevées tardivement,
de couvain d'ouvrières, et alors, si nous nous avons coutume de transporter tous les
mettons un rayon à cellules de mâles au cadres renfermant du couvain de mâles dans-
MALES OU FAUX-BOURDONS(LES). 231 MANGLIER OU PALÉTUVIER.
une ruche orpheline, sachant bien qu'il y Un fait assez singulier relativement à ce
sera en sûreté aussi longtemps que nous en sujet, est que nous trouvons beaucoup de
aurons besoin, fut-ce même tout le long de ces mâles à tête colorée dans une seule ru-
l'hiver. Nous sommes presque certain que che; c'est-à-dire que lorsque nous y trou-
dans ces circonstances, des mâles ont pu vons un mâle à tête rouge, nous en trouve-
durer tout l'hiver; mais furent-ils en ce cas rons probablement d'autres; et la reine, qui
de quelque valeur au printemps, c'est ce en produit une fois, en produira de nouveau
que nous serions Incapables de dire, et selon par la suite. Si nous ne nous trompons pas,
nous, au moment où il fut possible d'élever nous avons vu des ruches où tous les mâles
des reines, il est probable qu'ils n'ont plus étaient colorés de cette étrange façon, et
été bons à rien. Nous avons habituellement leurs têtes étaient toutes semblables, toutes
des mâles dans certaines de nos colonies dès d'une seule et même couleur.
le mois d'Avril, et en temps ordinaires nous
ne nous soucierions guère d'entreprendre —
MANGLIER OU PALÉTUVIER.
plus tôt l'élevage des reines. Nous avons
élevé des reines plusieurs années de suite Surla liste des plantes et des arbres du Sud
et elles ont été fécondées avec succès, bien de la Floride, qui fournissent du nectar, le
queles mâles s'en fussent allés parfois aussi Palétuvier tient la tête. La question semble
loin que l'oeil pouvait les suivre; et comme se poser parmi les autorités reconnues pour
nous eûmes des preuves que ces reines savoir si oui ou non cet arbre est vraiment
avaient été purement un manglier. Il a l'apparence et les traits
fécondées, cette
circonstance n'a pas contribué à dissiper caractéristiques du gaïac, et l'on dit qu'il est
notre perplexité. de la même famille. C'est un arbre vert, et 11
a été désigné par la nature pour suivre le
, MALEA TÊTEBRILLAMMENTCOLOREE manglier rouge (qui n'est pas un arbre mel-
DE DIVERSESCOULEURS. lifère) dans la formation des côtes, le long
des courants tropicaux et semi-tropicaux.
Ce trait est une des singularités de Dans ce but, il est pourvu d'un grand nom-
l'histoire naturelle. Presque tous les étés bre de sortes de pointes qui s'élancent des
on nous Informe qu'on a vu des mâles dont diverses parties du système de la racine et
la tête était de diverses couleurs, et se dressent à la hauteur de 30 c/m et plus
certains de nos correspondants nous en- au-dessus du sol, arrêtant et retenant les
voient même des spécimens de ce genre. débris et la boue rejetés par la marée.
Ce fait a été rapporté et commenté à Cet arbre, qui ressemble souvent de
plusieurs reprises dans les Gieanings.Non seu- forme à un pommier, varie de taille; simple
lement nous avons trouvé parfois des mâles buisson vers la limite septentrionale de la
dont la tête était blanche, mais nous en région où il croît spontanément, juste au-
avons trouvé aussi avec la tête d'un rouge dessus du 29meparallèle, il peut devenir un
cerise, d'autres l'avaient d'un beau vert géant au tronc de 1.50 à 2.00 mètres de dia-
clair, et d'autres encore, jaune. Nous avou- mètre sur les bords de l'Indian River inférieur
ons humblement qu'il y a Ici pour nous et plus loin encore dans le Sud. Son écorce
quelque chose de merveilleux qui touche est de couleur foncée; ses feuilles épaisses,
presque au mystère. Quelle nouvelle singu- d'un vert sombre et brillant dessus, plus
larité de Dame Nature l'a décidée à choisir clair en-dessous, de forme ovale, et leurs
la tête des mâles pour s'en jouer de cette bords adoucis se renversent légèrement en
fàçon. C'est un fait qu'il nous semble assez arrière. La fleur est blanche, petite, a qua-
difficile d'expliquer. Pourquoi cette particu- tre pétales et pousse en corymbes de 10à 30
larité chez les mâles plutôt que chez les corolles groupées à l'extrémité de trois
reines ou les ouvrières? et pourquoi encore pédoncules d'un pouce de long qui termi-
est-ce la tête qui est sujette à présenter nent chaque petite branche. Voir la repro-
ces couleurs brillantes comme celles de duction à la page suivante. Ces fleurs
l'arc-en-ciel? serait-ce dans un but parti- qui s'épanouissent du 15 juin environ au
culier qu'elle a été choisie? ou faut-il sim- 1er août, où la floraison est dans toute sa
plement en accuser le hasard? Peu de nos force, offrent souvent de grosses gouttes de
lecteurs, sans nul doute, voudront prétendre nectar tout le long du jour à la facile portée
qu'il y a là un dessein caché; et la question des abeilles des grands apiers: (ne fait, il
suivante à poser serait dans quel but ce paraît presque impossible à cette 1 époque-là;
dessein a été conçu. Aux savants à en qu'une bonne plantation de cet arbre puisse
décider.385 donner lieu de craindre de surcharger de
MANGLIER OU PALÉTUVIER. 232 MANGLIER OU PALÉTUVIER.
population l'espace qu'elle couvre, et la tuvier de sérieux désastres sur une étendue
récolte manque rarement bien qu'on ait eu de 50 milles, à partir de sa limite septentrio-
des exemples que pareille chose soit arri- nale, où la sécrétion du nectar semble plus
vée; ce qui paraît d'autant plus remar- abondante et plus constante qu'en redescen-
quable, quand on sait que deux fois le jour à dant vers le Sud; mais il se remet très rapi-
MANGLIERNOIR DE FLORIDE.
marée montante les racines de cet arbre dement de cet assaut, et promet de recom-
sont en grande partie submergées, — fait mencer bientôt à donner les récoltes
qui, semble-t-il, devrait éloigner toute complètes d'autrefois.
possibilité qu'il souffre de la sécheresse. En 1S94, l'année d'avant le froid excessif,
En 1895 et 1899. le froid fit subir au palé- 20 tonnes 1/2 de miel extrait furent recueil-
MARRUBE. 233 MIEL (LE).
lies dans un apler de 116 colonies, sur porter cette plante en tant que mellifère à
lesquelles 15 tonnes, au moins, provenaient la connaissance du publie, et à cette époqueon
du palétuvier. Sur 200tonnes récoltées sur en vendit la semence danstoute l'étendue du
une étendue de 15 milles du même apier, pays. Puis les apiculteurs la négligèrent, et
130 tonnes au moins provenaient de la elle était presque tombéedans l'oubli, lorsque
même source, et avaient été butinées sur le bruit se répandit quede cette source seule
un mince cordon d'arbres longeant le bord on avait obtenu d'énormes récoltes de miel.
des rivières. C'est d'abord sur les terrains d'alluvion
Le miel pur de palétuvier est blanc et qui bordent le Mississippi qu'elle attira
plus clair que celui de trèfle blanc, et d'une l'attention; puis des rapports merveilleux
saveur légèrement plus agréable, sans que furent faits à son sujet de différentes parties
le goûtde menthe y domine aucunement". du Texas — un homme accusant jusqu'à
Il n'apas énormément de corps, cependant, 700 livres de miel recueillies par une seule
et a une tendance à fermenter si on ne le colonie en une seule année. Les abeilles qui
laisse pas mûrir entièrement et que, avaient accompli ce prodige étaient des Chy-
bouché hermétiquement, on ne le mette pas priotes, ou, du moins, croisées de Chypriotes.
à l'abri de toute humidité. Sous forme de La monarde, ou menthe sauvage, au Texas,
miel en rayon il n'en peut exister de plus commence à fleurir en mai ou juin, le miel
beau, mais il faut le conserver dans une en est de bonne couleur, il a du corps et
pièce sèche et chaude, pour l'empêcher de possède une saveur spéciale. Le goût en est
suer et de claquer quand les froids sur- un peu fort, et c'est pourquoi on l'a comparé
viendront. à celui du tilleul du Nord. La monarde est
M.M. Langstroth, Hasty, Ch. F. Muth, et une des meilleures mellifères du Texas.
tant d'autres ont chanté les louanges du Une des particularités de safleur est que ses
miel de palétuvier, et l'ont classé au rang tubes de corolle en son très profonds — plu-
des trois miels de table que fournit tôt plus profonds que ceux du trèfle rouge,
l'Amérique. de sorte que les abeilles à longues trompes
sont à souhaiter au Texas, de même que
dans les régions du Nord où croît le trèfle
MANIPULATION DES CADRES.
— Voir CADRES, COMMENT LES MANI- rouge. (Voir gravure P. 234.)
PULER; ainsi que CADRES REVER- -
SIBLES (OU RENVERSEMENT DES MESQUITE. C'est une herbe ou
un arbre, tous deux de très grande impor-
CADRES).
tance au Texas et dans l'Arizona au point de
vue de la miellée. Il croît dans les lieux
— (Marrubium
MARRUBE. Vulgare).- arides, et est essentiellement un arbre des
Cette plante (famille des labiées), est une climats secs. Il fournit d'immenses quantités
mellifère de grande importance au Texas. d'un miel légèrement ambré de qualité
Sa miellée commence parfois en février, et la moyenne; mais quelques-uns de nos amis
fleur continue à fournir du nectar assez tard du Texas le considèrent comme extra;
dans la saison, ou jusqu'à l'apparition des cependant sur les marchés du Nord il est
fortes chaleurs. Le miel qu'elle fournit est rangé au nombre des miels ambrés et de
d'un beau jaune d'or,il n'apas mal de corps, seconde qualité.
mais ce n'est pas un bon miel de table. On a Il couvre à l'état sauvage des milliers
dit qu'il n'était pas bon à manger en raison d'acres de terrain, sur lesquels ne peuvent
de sa grande amertume; mais Louis Scholl, croitre avec lui que le catclam et le guajiUa.
de Texas, prétend que cette amertume Il atteint tout son développement dans le
n'existe pour ainsi dire pas dans la localité Comté d'Uvalde, Texas, où ces arbres ont
qu'il habite, que ce miel a une saveur très quelquefois jusqu'à deux pieds de diamètre;
douce, assez goûtée de quelques-uns, mais mais ceux que nous avons vus n'avaient pas
qui répugne à d'autres. On lui attribue des plus que la longueur d'un bras. La gravure
propriétés médicinales très prononcées, et placée à la page 235 montre les plus gros
nous croyons qu'il compte au nombre des que nous avons vus.
produits pharmaceutiques.
MIEL (LE). — Tous les lecteurs d'un
MENTHE SAUVAGE OU MO-
ouvrage du genre du nôtre sont censés
NARDE FISTULEUSE (JfonardaFistu- savoir ce que-c'est que le miel; et pourtant,
losa). — Il y a quelques années on essaya de comme bon nombre d'entre eux sans doute
MIEL (LE). 234 MIEL (LE).
n'ont de notre produit sucré qu'une idée degré dans l'action de l'assimilation, puis-
superficielle, peut-être n'est-il pas mauvais que la saccharose empoisonne positivement
de faire un court exposé des principes qui le sang, tandis que la glucose, en s'y assimi-
entrent dans sa composition chimique. lant, est un agent producteur normal de
Il nous faut d'abord distinguer le nectar chaleur et de force n. Cette manière de voir
des fleurs d'avec le miel. Le premier est un vient corroborer l'opinion du Prof. Cook
liquide clair et sucré qui contient plus ou touchant la digestion du nectar, et tend à
moins d'eau, un mélange de sucres de expliquer pourquoi tant de médecins con-
natures diverses, et peut-être aussi parfois sidèrent le miel comme beaucoup plus sain
une petite quantité de pollen. Le miel, que le sucre de canne (*).
d'autre part, est ce même nectar des fleurs,
mais décomposé, digéré par les abeilles, DÉCOMPOSITION.
comme le suppose le Prof. Cook, de façon
à ce qu'il puisse servir d'aliment à l'homme. Outre la transformation chimique, il se
Une sorte de sécrétion salivaire n, suivant produit dans le miel un épaississement pro-
MENTHESAUYAGE DU TEXAS.
Cheshire, s'ajoute au nectar récolté, et gressif, pendant lequel 70à 95 pour cent de
cette sécrétion, ayant en cela la même action l'eau que renfermait le nectar s'évapore. Un
que notre propre salive, convertit le sucre bon miel, épais parce qu'il est mur, ne doit
de canne ou saccharose en sucre de raison ou pas contenir plus de 15 0/°d'eau, et un miel
glucose, et ce changement est, probable- clair en contient jusqu'à 30 0/°,
ment aussi Pcomme chez [nous, le premier e') Voir LEMIEL
AUPOINT DEVUEDEL'ALIMENTATION
-MKMJ
r I 1 K!•; NAKIJKK.
UVAL1)K.TKXAS.
MIELS&LEURSDIFFÉRENTES COULEURS.236MIELS&LEURSDIFFÉRENTES COULEURS.
Les savants ne sont pas tous d'accord sur de cette plante comme fourrage. Le miel de
ce que les abeilles font au juste du nectar en trèfle rouge est légèrement plus foncé que
le convertissant en miel. On ne peut douter les deux précédents, mais il a bon goût.
qu'il ne s'y opère un changement, et même Le miel de luzerne du Colorado et des
un changement très marqué. Presque tous autres états de l'Ouest ressemble beaucoup
les liquides sucrés, même le sirop léger de
par sa couleur, à celui detrèfle blanc de l'Est,
sucre, si on les donne par petites quantités. et sa saveur est considérée par beaucoup
sont convertis en une sorte de miel; bien comme étant meilleure que celle de tout
qu'on ne vende jamais pour miel du sirop de autre miel, sans en excepter celui de trêtle
sucre donné en aliment aux abeilles, emma- blanc. Mais le miel de luzerne des États de
gasiné par elles dans les cellules et operculé. l'Ouest, comme celui de l'Arizona et du Nou-
Il est positif que, chimiquement parlant, ce
veau-Mexique, par exemple, doit être mis
produit operculéest une sorte de miel; pour- plutôt au rang des miels absorbés bien que
tant, ce serait tromper le consommateur sa saveur soit bonne. Le miel de chardon du
que de le lui donner comme tel, car il ne Canada si renommé, produit sur les confins
manquerait pas de dire qu'il pouvait acheter du territoire, est un autre miel très beau, de
du sirop de sucre pour quatre ou cinq sous couleur blanche et de goût exquis. Celui de
la livre, tandis qu'on lui fait payer quinze ou
fleurs de pommier, que l'on croyait être
dix-huit sous le même article, après qu'il a
autrefois un miel foncé, est aujourd'hui
été travaillé par les abeilles et operculé dans classé dans les blancs; et bien qu'on puisse
les rayons. obtenir ce genre de miel dans tout le terri-
Mais tout le nectar ne subit pas de la part toire des États-Unis, la quantité qu'on en
des abeilles le même travail de manipulation recueille de cette source est très limitée.
ou de transformation. Celui qui est récolté Le miel de framboisier est encore un autre
très vite est emmagasiné dans les rayons, article de première qualité, très blanc et
n'étant parfois qu'en partie décomposé, c'est- d'un goût très fin. Nous trouvons plus parti-
à-dire digéré, tandis que d'autres fois, le culièrement ce miel dans les régions où l'on
changement peut être absolument complet- cultive les fruits. Parmi les autres miels du
Pourplus amples considérations touchant Nord, nous avons celui de mélilot dont la
ce sujet, voir MIEL EXTRAIT, ROSÉE nuance bien que blanche, tire légèrement
DE MIEL, LE MIEL CONSIDÉRÉ COMME sur le verdâtre. Il a une délicate saveur de
ALIMENT. menthe qui de beaucoup de personnes est
fort appréciée. Le miel de concombre, dans
MIELS ET LEURS DIFFÉRENTES les régions où l'on cultive les condiments,
est blanc aussi et d'un bon goût.
COULEURS (LES). — La couleur des
miels d'espèces différentes varie toutà fait Au nombre des miels blancs du Midi, nous
du brun, pour ainsi dire, au blanc de l'eau avons les suivants: ceux d'oranger, de
presque. Bien quela couleur d'un mêmemiel manglier, de nyssa multiflora et de chou-
mais provenant de localités différentes, palmier, de la Floride; celui de monarde et
puisse varier légèrement, sa saveur reste de mesquite, de catclaw, — miel Incolore — et
en pratique toujours la même. celui du cotonnier, au Texas; ceux de sauge
Dans les miels blancs du Nord, et suivant de montagne, de Cleome (integrifolia), et de
leur degré de hlancheur, nous pouvons citer luzerne, dans la Californie et le Colorado.
celui de l'Osier Saint-Antoine, du Michigan, Dans les Etats de la Caroline, nous avons
et celui de guajilla, du Texas, qui sont tous celui d'andromède (oxydendrum arboreum)
deux presque incolores. A leur suite, sous le et de gall-berry. A Cuba, il y a celui de cam-
rapport de la blancheur, vient celui de sauge panule, dont la réputation est faite. A
de montagne, puis, tout proche dece dernier, Jamaïque, nous avons celui de campêche.
le miel de tilleul de tous les Etats du Nord. Tous ces miels sont blancs et de goûts très
Nous avons ensuite celui de trèfle blanc, différents. Quand nous disons blancs» nous
produit sur une étendue plus grande encore. voulons faire entendre qu'ils sont de couleur
comprenant presque tous les Etats du Centre claire. Strictement parlant, il n'y a pas de
et de l'Est, et même quelques-uns du Sud. miel positivement incolore, pas plus qu'un
Le miel d'alsike est même de teinte un peu noir d'encre; mais, dans le blanc, les grada-
plus claire, s'il y aquelque chose, que le miel tions vont du jaune d'or clair au presque
ordinaire de trèfle blanc; maison n'obtient le blanc, incolore comme de l'eau. La couleur
miel de trèfle alsike que dans les régions où de ceux désignés jusqu'ici, varie d'un
les fermiers ont appris à apprécier la valeur extrême à l'autre. Au point de vue du goût,
MIEL EXTRAIT. 237 MIEL EXTRAIT.
ceux du Nord sont généralement regardés il a été mis directement en vente, et que ce
comme les meilleurs. Il ne nous faut pas genre de miel n'a pas cessé depuis, de tenir
oublier, d'autre part, que dans le Sud, les le marché, nous avons eu occasion on doit
miels blancs sont estimés à l'égal de nos le comprendre, de nous mettre au courant
miels de trèfle blanc, de tilleul et de sauge. de tout ce qui s'est dit à son sujet.
Au nombre des miels ambrés nous avons Si tout le miel extrait mis sur le marché
ceux de verges d'or, d'hélianthes ou tourne- était toujours aussi bon que certains que
sols sauvages, de persicaire, d'aster, de nous avons produits ou achetés, on n'aurait
sumac et d'asclépiade, recueillis dans le pas à craindre de se tromper en affirmant
Nord; de magnolia, dans la Floride, et de que le miel en rayons ne peut soutenir la
gaillardes, dans le Texas. comparaison avec lui. On a beaucoup parlé
Parmi les miels foncés, le plus réputé de sa falsification et avec quelque raison.
est celui de sarrasin récolté dans l'Est. 11 On a abusé pour ainsi dire de la glucose,
compte également au nombre des produc- mais 11 est facile d'en découvrir la présence
tions de presque tous les Etats du nord du par une analyse chimique, et même rien
centre, mais plus particulièrement du qu'au goût. La glucose pure, c'est-à-dire
New*York. celle qu'on emploie pour la falsification a un
Dans cette dernière province bien des goût de fer assez fort pour provoquer par-
gens le classent à un rang aussi élevé que le fois des nausées. Celui qui une fois a goûté
meilleur des miels de trèfle blanc, auquel cette substance la reconnaît vite danslemiel
beaucoup le lui préfèrent; il est d'une belle lorsqu'elle s'y trouve en une portion excé-
couleur purpurine et d'un goût très fort. dant 25010(Volr FALSIFICATION DU MIEL).
Pour celui qui est habitué au miel de trèfle Un miel extrait de qualité réellement bon-
ou de tilleul 11n'pst rien moins qu'agréa- ne montera plus vite à 0,35 ou 0,40 centimes,
ble, m et il se vendrait à très bas prix si qu'un miel de qualité inférieure n'atteindra
dans l'Est 11n'était pas tellement patronné 0,15ou 0,20,et nous en avons vu,oui, et cher-
par des personnes qui préfèrent à toute ché à vendre aussi, qu'en consciencé nous
autre chose le miel foncé et de haut goût de savions nepasvaloir plusde 0,10centimes, car
leurs ancêtres. Le miel de peuplier et celui il n'était bon qu'à donner en nourrissement
de tulipier sont encore des miels foncés, aux abeilles. Ladifférence de qualité des miels
mais d'une saveur quelque peu Inférieure. vient-elle seulement de la source d'où on l'a
Voir ROSÉE DE MIEL. recueilli? Nullement; car tout le miel que
Nous pouvons dire d'une manière générale nous récoltons Ici, la plupart du temps, est
que la plupart des miels du Midi sont des du miel de trèfle ou de tilleul. Alors en quoi
miels foncés et ambrés, tandis que la pres- consiste une différence aussi grande? Tout
que totalité des miels du Nord sont de? simplement, autant que notre expérience
miels blancs. Plus nous approchons de nous permet d'en juger, de ce qu'on l'a
l'équateur,plus le miel devient foncé et plus enlevé ou non des ruches avant qu'il soit
son goût s'accentue, bien qu'à cette règle il mûr. Nous n'avons jamais cru qu'un miel
y ait des exceptions très marquées, ainsi fût bon à extraire avant d'être complète-
que nous l'avons vu déjà. ment operculé. Bien plus, nous ne croyons
On vend généralement le miel extrait sur pas que, même complètement operculé, il
échantillon, dans de petits bocaux ou de puisse être aussi bon que lorsqu'il demeure
petites fioles expédiées par la poste. Trois dans la ruche trois ou quatre semaines après
éléments concourent à en déterminer le qu'il a été operculé. Comme preuves à
prix, savoir: la source d'où il provient, son l'appui de ce que nous avançons, nous allons
plus ou moins de corps, sa couleur. vôus faire part de quelques expériences
que nous avons faites.
MIEL EXTRAIT. — Le En 1870, nous récoltâmes plus de 3 tonnes
miel liquide,
enlevé des rayons à l'aide de l'extracteur, a de miel extrait d'un rucher de moins de
été soumis au jugement du public dès l'an- 50 colonies. Ce miel fut mis en flacons d'une
née 1865, et l'on a beaucoup discuté depuis livre, et plus de la moitié en fut vendu à
le pour et le contre de ses qualités, com- raison de 1.25la livre, au moment où le miel
parées à celles du miel en rayons, et du extrait était coté très haut. Au début de la
choix à faire de l'un, de préférence à l'autre saison on avait laissé tout le temps aux
pour la table. SI nous ne nous trompons pas, abeilles de bien l'operculer; mais pendant la
c'est nous qui les premiers avons extrait la miellée de tilleuls, l'abondance nous faisant
première tonne de miel récoltée dans un perdre un peu la tête à tous, elles n'emma-
rucher, à l'aide d'un extracteur; et comme gasinèrent qu'une sorte de liquide, presque
MIEL EXTRAIT. 238 MIEL EXTRAIT.
de l'eau sucrée, que nous nous hâtâmes d'ex- même l'operculage ne suffit pas toujours à
traire, de mettre en flacons et d'expédier faire disparaître tout à fait sa saveur parti-
pour répondre aux commandes, avec l'espoir culière trop prononcée, à moins que les
qu'il s'améliorerait sitôt la venue des froids. rayons n'aient été laissés ensuite quelques
Le froid venu, 11granula, car presque tous semaines de plus dans la ruche. Nous nous
les miels granulent; ou du moins une partie souvenons qu'ayant enlevé une fois d'un
se cristallise, laissant l'autre partie liquide; bocal acheté sur le marché un morceau de
et cette dernière, si elle n'aigrit pas, acqui- rayon de belle apparence, en découvrant les
ert avec le temps un goût de saumâtre, cellules nous nous aperçûmes qu'il avait un
pareil à celui des liquides restés dans de goût de tilleul tellement prononcé que ce
vieux fûts. A ce degré il a tendance à faire goût nous fût désagréable, à nous qui
éclater les douves des tonneaux, à faire sau- cependant avons une préférence très mar-
ter les bouchons des bocaux, à se répandre quée pour le miel de tilleul. Très blanc, le
sur les planches et les tables, au grand miel en rayon nouveau est loin d'avoir le
ennui de ceux qui aiment la propreté. goût fin, délicat, suavement parfumé d'uq
Lorsque 6 mois plus tard nous goûtâmes miel longtemps operculé, comme celui que
un des flacons qui nous étalent restés, nous l'on trouve dans les rayons de couleur
ne fûmes plus étonnés de l'arrêt survenu brune. Que doit-on préférer — l'aspect plus
dans la vente, et nous décidâmes de n'en appétissant ou le goût meilleur? Dans un
plus jamais proposer un seul. Tous les fla- moment de presse, 11nous fut Impossible de
cons en furent vidés, et le produit de leur nous occuper d'extraction; soulevant doncij
contenu vendu à un débitant de tabac. L'as- les magasins remplis, nous plaçâmes en-
pect de tous ces bocaux n'était pas absolu- dessous d'autres boîtes de surplus contenant
ment semblable, car la partie claire et des rayons vides et touchant au nid à cou-!
liquide du miel a tendance à monter à la vain. Il nous fallut très peu de temps pour'
surface. Une année que nous avions com- cette opération, et les abeilles ne furent pas
mencé à vendre au détail le contenu d'un retardées dans leur travail. Jamais
baril que tout le monde reconnaissait pour n'avons vu des abeilles amasser aussi nous vite
du miel de trèfle extra, un client nous rap- leurs provisions. Quelques colonies rem-1
porta celui qu'il venait d'acheter prétendant pllrent jusqu'à quatres hausses à pleins
qu'il n'était pas de même qualité que celui bords, et la récolte entière fut laissée sur
qu'il avait eu précédemment. On lui assura les ruches jusqu'à la fin de l'été. De fait,
qu'il avait été tiré au même baril, et pour notre Intention en la laissant sur les ruches
le convaincre nous allâmes en tirer de nou- avait été de la mettre à l'abri des dépréda-
veau. Jugez de notre stupéfaction ! ce n'é- tions des teignes, car nous voulions détacher
tait que de l'eau sucrée comparé au premier. les rayons des cadres pour les vendre sous
Le miel clair ayant monté à la surface avait cette forme ou bien en extraire le miel,
été le dernier tiré. suivant ce qui nous semblerait le plus
Le miel nouveau a de plus très souvent avantageux pour la vqnte. Ces rayons furent
une odeur, un goût forts et désagréables. On détachés des cadres et vendus l'hiver sui-
nous a dit que dans les provinces de l'Est vant, et fournirent le miel le plus fin, le
on récolte beaucoup de miel de champs où plus riche que nous ayons jamais goûté. A
des oignons sont cultivés pour le marché, notre grand étonnement, la partie liquide:
et que ce miel, quand on vient de le recueil- qui avait coulé quand on avait coupé les
lir, a un goût d'oignon si fort qu'on ne peut rayons, ne voulut pas granuler, même après
s'en servir. Au bout de quelques semaines avoir été exposée à une température de -
cependant cette saveur désagréable dispa- zéro. Le miel était si épais qu'on put retour-
raît, et le miel est très clair. Peu de per- ner complètement une soucoupe qui en
sonnes peuvent supporter le goût fort et avait été remplie, sans que le miel
aromatique du miel de tilleul quand 11vient égouttât.
d'être récolté, et certains des bocaux que Le miel extrait, si on l'enlève tandis qu'il
nous avons mentionnés, quand on les ouvrit, est vert» (comme nous désignons souvent
donnèrent l'impression qu'on avait mêlé au le miel non mûri), a une teinte verdâtre que
miel de la térébenthine. Cela venait de ce le miel bien mûr n'a pas (*). Certains échan-
qu'on l'avait bouché hermétiquement sitôt tillons paraissent troubles, et nous croyons
récolté et mis en flacons ; si on l'avait laissé que de tels miels ne peuvent Jamais avoir
dansles rayonsjusqu'à ce qu'il soit operculé,
songpùt déplaisant aurait disparu en grande (*) Le miel pur de cléomeest une exception.On
partie, Nous disons en grande partie, car nousdit quelorsqu'ilest mllril est- tout à fait voit's.
MIEL EXTRAIT. 239 MIEL EXTRAIT.
bon goût. Nous avons conscience de con- au moyen d'une lampe ou d'une flamme
damner en disant cela certains miels vendus de gaz. L'eau chaude passe du bouilleur
par nous, mais nous ne pouvons faire autre- et traverse successivement chacun des
ment. Si nous avions à présent du miel plateaux pour émerger dans le compar-
extrait recueilli de rayons bien mûrs, nous timent A, d'où elle est ramenée ensuite
sommes sûr qu'il faudrait l'acheter de pré- dans la chaudière. Le miel vert , est
férence à 0,50 centimes, à celui qui est versé en B. De là il passe sur la surface
vendu couramment 0,25 ou 0,30 centimes. supérieure du plateau a, qu'il traverse en
Mûri convenablement, le miel de trèfle ou allant de droite et de gauche suivant le
de tilleul est d'une transparence, d'une mouvement que lui imprime les sépara-
teinte légèrement jaunie et sa saveur est tions, jusqu'à ce que, ayant atteint le bas de
exquise et fine. Jamais nous n'avons vu de l'appareil, il se déverse dans H, puis de là
miel en rayons qui le vaille, car on demande dans l'entonnoir F, pour retomber enfin
toujours sur le marché du miel en rayons dans la cuve C. Le miel suit de la sorte un
blanc et qui par conséquent ne soit pas parcours de 30m. sur la surface de chauffe, et
resté longtemps sur la ruche. Nous ne vou- obtient par ce moyen l'épaisseur voulue. M.
lons pas dire par là que le miel extrait doit Cowan considère que le miel mûri par ce
être incolore, comme de l'eau; car il est au moyen est juste aussi bon que le miel mûri
contraire de teinte ambrée, parfois même par les abeilles. L'appareil qu'on voit ci-des-
tout à fait jaune; mais il doit être assez sous est employée par L. C. Root, de Stam-
transparent pour qu'on puisse lire sans ford, Ct.
peine l'écriture imprimée au travers d'un C'est un simple appareil de fer-blanc,
bocal plein de miel. Après qu'il a granulé, ayant le dessus incliné. La surface du dessus
s'il se granule,il doit être épais et dur, sans porte des barres de fer-blanc disposées de
la moindre partie liquide, comme en aurait
le miel non mûri. C'est la partie claire et
liquide qui se gâte habituellement et donne
au miel un mauvais goût. De fait, si l'on
décantait la partie liquide, on pourrait
mettre à fondre la partie coagulée, et l'on
jugerait que ce miel fondu ressemble beau-
coup à celui mûri dans les ruches.
MIELMURIPARDESMOYENSARTIFICIELS.
APPAREILPOURÉVAPORERLE MIEL FIN.
A différentes époques, on a eu l'idée de champ et de façon à conduire le miel de
faire évaporer le mielliquide sansle secours l'une à l'autre, puis de là en dehors de l'ap-
des abeilles et à l'aide de machines. L'avan- pareil, dans le sens indiqué par les flêches.
tage qu'on a en agis- Le miel est naturellement extrait avant
sant ainsi est d'en d'être operculé, c'est-à-dire à mesure que
obtenir une bien plus les abeilles le recueillent. Dans cet état on
grande quantité en lui fait parcourir le plateau de l'évapora-
l'enlevant des ruches teur; le versant par le tube A, il ressort par
chaque jour et aussi B, absolument mûr. Le tube Csert à rem-
vite qu'il est récolté: plir la cuve d'eau; il renferme aussi un
ou du moins c'est ce thermomètre chargé d'indiquer la tempé-
que prétendent les rature. L'appareil est maintenu en état de
partisans de ces ma- chauffe au moyen d'un poële à pétrole.
chines à évaporer. M. W. S. Hart, de Hawks Park, Fia., mûrit
L'appareil ci-con- son miel artificiellement à la chaleur du
trc a été inventé par soleil. Il se sert d'une sorte de bassin garni
Mr. Thomas William de séparations posées de champ et d'un côté
Cowan, de Londres. à l'autre (comme dans l'évaporateur de
Les 6 plateaux, a, b, c, L. C. Root) de telle façon que le miel se
d, e, f, munis de travers, sont à doubles trouve avoir à parcourir un assez long
fonds distants l'un de l'autre d'un pouce, chemin, sous une vitre exposée à un soleil
pour le" passage de l'eau bouillante. Les tropical, avant d'arriver à se déverser dans
plateaux communiquent entre eux par un tonneau. Cette méthode, au dire de
un tuyau. D est un bouilleur chauffé M. Hart, donne un beau miel épais et riche)
MIEL EXTRAIT. 240 MIEL EXTRAIT.
et nous ne doutons pas que la chaleur du et il peut monter aussi haut que le lui
soleil puisse être utilisée avec avantage en permettrait la chaleur ordinaire de l'été —
Californie et peut-être dans nos Etats du c'est-à-dire même jusqu'à 32 ou 38 degrés
Nord, pour mûrir le miel artificiellement. centigrades à l'ombre. Le miel extrait, si on
Autant que nous le pouvons savoir, au- le conserve, doit être renfermé dans de
cune de ces machines n'est employée cou- grands bidons de fer-blanc, ou, mieux encore,
ramment. La seule chose qu'on fasse pour dans une seule cuve assez grande pour con-
obtenir l'évaporation du miel qui n'est pas tenir de huit à dix barils, si l'apiculteur
suffisamment mûr, est de le mettre dans de élève les abeilles en nombre suffisamment
grandes cuves, recouvertes d'une toile semi- grand pour risquer d'avoir cette quantité
perméable attachée très serrée sous les de miel à la fois sur les bras. Lorsque les
bords de la cuve pour empêcher les pillardes cuves contiennent plus de 500 livres, on a
d'y atteindre. En Californie, ces cuves sont, coutume de les faire en tôle galvanisée; et
en général, d'une contenance de 20 à 30 bien qu'on fasse quelques objections à ce
tonnes. Parfois elles se rétrécissent du haut, métal sous prétexte qu'il est sujet à empoi-
ne laissant qu'une ouverture de 48c/m x 70c/m. sonner son contenu, on n'a eu à noter
D'autres fois, elles sont très grandes, ayant cependant aucun dommage causé au miel
un diamètre d'environ 2,80, et seulement par les cuves de grandes dimensions; et
1,40de haut. Le miel offrant ainsi une large c'est la coutume en Californie, dans l'Ari-
surface, son évaporation s'opère par con- zona, le Colorado et d'autres provinces de
séquent beaucoup plus rapidement. Ces l'Est, où la production du miel extrait se
grands réservoirs à miel sont ordinairement fait sur une grande échelle, de le conserver
exposés en plein air, et couverts comme dans d'énormes cuves de tôle galvanisée,
nous l'avons expliqué. Comme 11pleut rare- dont quelques-unes assez semblables à des
ment, sinon jamais, en Californie durant la citernes de bonnes dimensions posées au-
maison des sécheresses, le miel s'évapore, dessus du sol. Dans ces climats très chauds
prend du corps, devient bien épais, fut-il le miel reste à l'état liquide pendant un
même un peu vert quand on l'a extrait. certain temps, et peut être conservé par-
Nous doutons cependant qu'un miel mûri faitement clair jusqu'à ce que viennent les
de cette façon vaille jamais celui qui mûrit premiers froids ou la gelée. Si le miel
entlèremement sur les ruches. Nous avons montre une tendance à se granuler peu
goûté des échantillons des deux espèces, après qu'il a été extrait, nous ne conseil-
sans savoir d'abord lequel avait été évaporé lerons pas de l'emmagasiner très longtemps
naturellement et lequel artificiellement, et dans ces grandes cuves dont nous venons
chaque fois nous les avons pu distinguer. de parler. Il faudra le tirer dans ces seaux de
Mais leur différence est si peu sensible fer-blanc si pratiques pour la vente, que
qu'un apiculteur seul, ayant le sens du goût nous avons décrits au chapitre MIEL GRA-
particulièrement développé, est capable de NULÉ, et lui laisser prendre de la consis-
les discerner l'un de l'autre. Et certaine- tance.
ment le consommateur achètera indifférem- Dans ces conditions, 11peut être conservé
ment l'un ou l'autre.
un an ou deux sans Inconvénient ; et chaque
fois qu'on voudra l'employer, on pourra le
COMMENT ON CONSERVE LE MIELEXTRAIT. rendre liquide en suivant les Indications qui
accompagnent le récipient.
Si la récolte a été faite de bonne heure, il
vaut mieux s'en défaire aussitôt, quand la Nous ne conseillerions pas ordinairement
vente bat son plein; mais il est quelque- d'emmagasiner le miel pendant un temps
fois à conseiller de garder son miel jusqu'à considérable dans des tonneaux; mais quand
ce que le cours soit en hausse, ce qui a on n'a pas d'autres récipients pour le con-
chance d'arriver après la fin des vendanges, server, on peut se servir de barils, mais on
ne se
quand chacun songe aux vacances de Noël devra les surveiller pour voir qu'ils
et du Jour de l'An; car c'est alors que les mettent pas à fuir dans le magasin à miel; et
commandes se renouvelleront, et que le à l'occasion, on redescendra les cercles pour
marché devient plus ferme. remédier aux légères contractions qui au-
Le miel extrait, comme le miel en rayons raient pu s'opérer dans le bols; car il est de
d'ailleurs, doit être gardé dans une pièce fait que le bols de douves des tonneaux se
ayant autant que possible une température resserre quelque peu dans les pièces chaudes
se rapprochant de celle de l'été. Le mercure et sèches, même quand ces tonneaux sont
ne doit Jamais descendre au-dessous de 13°, remplis de miel; et qu'arriye-t-l1, c'est que
MIEL EXTRAIT. - 241 MIEL EXTRAIT
le miel fuit, donnant" aux abeilles l'occasion Une autre forme de récipient fabriqué
de piller. (Voir FUTAILLES.) tout spécialement pour contenir du miel et
dont l'usage est fort répandu, est le flacon
DIVERSRÉCIPIENTSPOURL'EXPÉDITION
ET LA VENTEDUMIELEXTRAIT.
Les variétés, les formes, les genres de
récipients dont on a fait usage pour contenir
le miel extrait destiné à la vente au détail,
nent pour l'expédition du miel extrait que ce n'est d'aucun avantage; mais si les barils
quand celui-ci a granulé. Voir MIEL GRA- ne sont pas clos hermétiquement avant
NULÉ. Ils conviennent fort bien pour la d'être paraffinés ou enduits de cire à l'inté-
vente courante au détail et pour les épice- rieur, ils ne sont pas propres à renfermer
ries. Il en est de même pour les seaux de du miel. Mais on ne peut faire usage de récl-
tailles graduées que l'on voit ci-dessous.
Le plus petit contient une pinte de miel et
le plus grand quatre quarts. Une des raisons
peut-être qui font que ces seaux sont vendus
en si grande quantité, est qu'ils sont d'une
grandeur extrêmement commode pour tous
les usages domestiques. Ceux qu'on voit ci-
dessoussont bas, et contiennent facilement le
tage est compensé par la commodité d'en qu'une petite quantité de miel, quand un
vendre au détail ou en gros des quantités client vient avec un seau et en demande
inférieures à 100 livres. Si un marchand un peu ». En soulevant légèrement sur
achète un wagon de miel extrait en bidons
de fer-blanc, il peut les détailler en lots de 60,
120 ou 1000 livres, comme il lui plaît, sans
rien défaire, sans rien ouvrir, sans rien
déballer.
Il y. a encore un point de plus en faveur
des bidons, c'est que jamais aucune partie
du miel ne se perd, n'est absorbée par son
contenant. Avec les barils et les caques au
contraire la perte du miel absorbé par le
bois monte quelquefois jusqu'à deux et
même jusqu'à cinq pour cent du poids total
du miel, et cette proportion est très con- l'un de ses angles pour laisser couler le miel,
sidérable. Après s'être bien mis dans l'esprit il est si lourd qu'ily a quelque difficulté à le
combien le bois des barils doit être desséché tenir en balance, à éviter qu'il ne coule du
jusqu'au cœur et le baril lui-même parfaite-
ment clos de partout, on peut se rendre
compte encore de la quantité de miel qui
peut pénétrer dans tous les pores du bois.
Il est possible naturellement de parer à ce
dernier inconvénient en paraffinant l'in-
térieur, mais cela comporte aussi un labeur
considérable.
Les bidons carrés doivent naturellement
être mis en boîtes — habituellement deux
par boîte — comme le montre la gravure.
ILs sont quelquefois mis dans des boîtes
séparées.
On voit à droite en-dessous de la figure
la plus grande le détail de la fermeture à glis-
sière d'un bidon. Il est fait d'un épais mor-
ceau de fer-blanc de 64 x 76 m/ra.Un morceau
de cuir épais maintenu au fer-blanc par
quatre rivets. Le cuir a 51 x 76 rnlm,de sorte miel en dehors ou en trop, ou de barbouiller
que le métal le dépasse d'un quart de pouce le seau etle bidon.
sur deux côtés. Repliez le fer-blanc qui M. G. C. Greiner, de La Salle, N. Y. nous a
dépasse de manière à retenir la glissière,
comme on le voit sur la figure. A l'aide d'un
emporte-pièce, faites une ouverture ronde
traversant le miel et le cuir. De la même
manière percez le couvercle vissé et sou-
dez-le au fer-blanc comme le montre la
gravure. Ce travail nous donne une ferme-
ture qui peut s'adapter à tous nos bidons de
miel si bien que l'épicier n'a besoin d'en
avoir qu'une seule, qu'il attache à ses
bidons à mesure qu'il les détaille. Ces glis-
sières ne reviendront à guère plus de fr. 0,75
pièce.
POURVIDERLES
INVENTIONINGÉNIEUSE
ESTAGNONS.
Un estagnon ordinaire carré de 30 Kgr. envoyé un dessin d'une invention très ing-é",
lorsqu'il est plein est une chose difficile à nieuse et si simple, que chacun peut l'exécu-
manier, surtout quand on désire ne prendre ter avec des bois ordinaires quelconques
MIEL EXTRAIT. 245 MIEL EXTRAIT.
Les Illustrations en montrent la construc- des bidons carrés d'un gallon, d'un demi et
tion et également la manière de s'en servir. d'un quart de gallon sans compter d'autres,
Quand un bidon pivote sur un centre de d'une capacité de 12, 6 et 3 livres de miel,
chaque côté, on le retourne très facilement que l'on voit dans la gra-
sous l'angle qu'on désire.Lorsqu'il est plein, vure ci-jointe. Les bidons
le bidon peut être Instantanément placé d'un gallon sont mis dans
perpendiculaire. Quand il est vide, on le des boîtes de dix chacun,
remplace par un autre, et on répète l'opé- et sont vendus 7 fr. 50 la
ration. boîte, ou 60 fr. le cent non
La vis du dessus doit toujours se trouver mis en boîte. En bien des
,
dans le coin supérieur droit, pour laisser cas, il peut être sage que le
rentrer l'air aussi vite que le miel s'écoule commerçant fasse sa com-
sans quoi le miel ne descendrait que par mande de miel extrait, par-
glous-glous. tie en bidons carrés et en
BIDONCARRÉ caques de 60 livres, partie
- - COMMBNT ESSAYERLES FUITESDES DE 12 LITRES. en bidons de 12 livres, de
BIDONS ? façon a pouvoir fournir a
ses clients, suivant leur besoin, un grand ou
Monsieur A. I. Hill, de Floride, recom- un petit récipient de miel.
mande la manière suivante: placez la bou-
I cheàur l'ouverture, aspirez l'air dans les MISEDUMIELENRÉCIPIENTSDEVERRE.
L poumons et exhalez-le par les narines. En
répétant l'opération qui deviendra de plus Sous le titre FUTAILLES nous avons déjà
en plus courte, un vide partiel se fera dans donné quelques Indications générales au
le-Jtrtâon. Arrêtez une minute et écoutez sujet de la façon de mettre le miel en fûts
les fuites. S'il y en a vous entendrez un pour qu'il soit en bonnes conditions pour la
aisément et la pression de l'air augmen- vente. Ici nous voulons consacrer quelques
tant à l'intérieur permettra aux côtés de lignes à expliquer la marche à suivre pour
reprendre leur place. On écartera donc ce renfermer dans les récipients de verre, de
bidon qui sera réparé plus tard. façon à ce qu'il ne s'y granule pas. Au cha-
pitre MIEL GRANULÉ nous avons déjà dit
BIDONS D'OCCASION : quelque chose à ce sujet, mais ici nous
COMMENT LES NETTOYER. entendons insister sur certains détails qui,
si insignifiants qu'ils paraissent en eux-
Les bidons carrés sont employés à l'exclu- ont pris collectivement, une impor-
sion d'autre chose, pour expédier la gazoline mêmes, tance suffisante pour concourir au succès ou
et les huiles lourdes sur la côte du Pacifique. à la non réussite d'une maison. Celui
qui sait
Après qu'ils sont vidés, on les vend moitié mettre le miel en flacons sous une forme
prix environ des neufs, et en bien des cas, pratique et attrayante, et de façon à ce qu'il
, les apiculteurs qui ont voulu s'en servir, ont ne se granule pas avant un an pour le mpins,
à peu près gâté leur miel. Les plus soigneux
peut obtenir un bon prix de sa marchandise
ont tenté d'en faire disparaître l'odeur. Celui et arriver à se faire une
maison de premier
quia le mieux réussi, et qui proclame que ordre.
ces bidons d'occasion sont aussi bons que des Un tuyau amenant la vapeur d'une chau-
neu&, quand on les traite par le moyen qu'il dière est de tous les systèmes de chauffage
va nous dire, sans compter qu'ils coûtent le
plus commode que nous puissions emplo-
i moitié prix, est M. S. S. Butler, de Los Gatos, yer; mais comme la plupart de nos lecteurs
Californie. Il nous écrit : n'ont sans doute pas l'occasion d'employer
Je faisfondreen mêmetempsles faussetsde quatre la vapeur, il leur faut trouver un autre
bidons,en formantunseul groupedes quatreanglesqui moyen. Bien que les fourneaux de cuisine
portentces faussets,eten mettantune pelletéede char- ordinaires à charbons ou à bois
bonsallumésau milieu.Un bonouvrierpeut nettoyer puissent
environ100bidonspar jour, en mettantdanschacunune servir pour mettre à chauffer le miel avant
poignéedechauxvive,avec3ou 4quartsd'eaubouillante.de l'enfermer dans les bocaux, un poële à
Agitezlesbidonsentoussens,rincez-lesbien ; rincez-les à trois brûleurs vaut beaucoup
ensuitedeuxfoisà l'eau froide,aprèslesavoirdeuxfois, pétrole
lavésàla chaux.Decettefaçon,onlesnettoieparfaitement.mieux en ce que la chaleurpeut être exacte-
ment réglée. Un feu de bois ou de charbon a
Tout récemment, pour répondre au besoin chance de brûler trop fort à un moment et
qu'on avait d'un récipient plus petit de ce de baisserà d'autres. Si le miel est surchauffé
même modèle, les fabricants ont présenté cela le gâte — c'est-à-dire qu'il est brûlé, ou
MIEL EXTRAIT. 246 MIEL EXTRAIT.
bien que sa saveur est tellement altérée grand bidon dans d'autres bidons plus petits
qu'on ne peut le vendre qu'à un prix infé- ou dans des vases de verre, puis de le
rieur; de toute façon, il n'est plus propre à chauffer une fois mis dans ces derniers.
mettre dans des récipients de verre; il faut L'autre est de mettre à fondre la totalité du
donc se déterminer à le mettre en fûts et à miel dans la cuve; on le tire ensuite dans
le vendre à bas prix à de grandes maisons les flacons tandis qu'il est chaud, puis on
de pâtisserie ordinaire qui puissent se servir le bouche aussitôt. Tout dépend beaucoup
de miel inférieur ou non classé. C'est pour- des conditions, des circonstances dans les-
remplies d'eau, de façon à submerger un comme plus simple, plus sûre pour la plu-
grand bidon carré de miel. Quand le miel part des personnes qui ont à mettre du miel
est complètement fondu, on plonge dans en flacons. A vrai dire, c'est celle que nous
l'eau un thermomètre, et lorsque le mer- pratiquons nous-même, à l'exclusion de toute
cure est monté à 72° cent. environ (il ne autre, et c'est par plusieurs milliers que
doit pas dépasser 83°),on soutire le miel, au nous expédions chaque année les bocaux
moyen d'un siphon, dans la cuve de remplis- de miel.
sage qui repose à un degré plus bas du Nous visons tout d'abord à faire un mélange
fourneau. Ce. siphon peut être en verre, de-miel que nous puissions reproduire exac-
comme le montre la gravure, ou fait d'un tement chaque année. Il n'est pas pratique
simple tube de caoutchouc ordinaire. Ce dans notre localité de fournir soit du miel de
-dernier même peut être préféré parce qu'il trèfle,soit du miel de tilleul strictement pur.
plus pratique, plus commode à mani- En général, presque tout notre miel est un
P#aler. Le miel étant chaud, on attache une mélange de trèfle et de tilleul; mais comme
"acbaque bout du tube, qu'on y plonge parfois l'un et l'autre sont rares, nous aug-
entent jusqu'à ce qu'il soit rempli. On mentons le produit de notre récolte en y
alors une des extrémités qu'on mêlant une qualité extrn de miel de luzerne
.ber dans la cuve de remplissage, ou de sauge. Pour notre commerce direct
pinsbas. Le miel chaud, se met aussi- nous faisons un mélange des meilleures qua-
goutte à goutte, et à mesure lités de miel, dont nous envoyons la formule
-
|||Pp| ~-~t;'K'
couler
DUMIELENRECIPIENTS
L'ÉTIQUETAGE
DE VERRE.
Règle générale, employez des étiquettes
circulaires. Les très grandes qui recouvrent
la totalité du vase ne produisent pas d'ordi-
naire un aussi joli effet, que de petites
étiquettes simples et de bon goût qui laissent
au client toute facilité de voir le miel. C'est
le miel que l'on vend; et s'il est d'une
qualité fine. engagez l'épicier à le disposer à
son étalage de telle façon que la lumière
puisse briller au travers, et nous pouvons
vous garantir qu'il se vendra bien.
saillie, qui, forçant sur le bouchon, le con-
traint d'entrer dans le goulot du flacon à une MIEL GRANULÉ. — Voir GRANU-
profondeur d'un seizième de pouce. Après LATIONDU MIEL.
MIEL EN SECTIONS. 250 MIEL EN SECTIONS.
versé, ce qui fait un appui très ferme et très ainsi que les sections unies, ne peuvent être
rigide. employées aussi avantageusement dans ces
Quelques personnes, comme le Dr Miller, hausses, que celles d'autres formes que je
préfèrent que les T de fer-blanc reposent décrirai plus loin.
librement sur un petit lien de fer, autant
pour la commodité de garnir les hausses, que HAUSSESA TENONSAVECPORTE-SECTIONS.
de vider celles-ci après que les sections ont C'est la forme de hausse la plus répandue
été remplies. Mais il y en a d'autres, comme peut-être. Elle tient, en quelque sorte, le
GeorgeE. Hilton, de Fremont, Michigan, qui milieu entre l'ancien casier à sections et la
trouvent à redire aux pièces non fixes, et qui hausse à T. Elle consiste en une série de
préfèrent que les T soient cloués aux bords porte-sections ouverts au sommet. Les
intérieurs du fond de la hausse. porte-sections sont soutenus aux deux bouts
On remarquera aussi qu'il préfère qu'un par une bande de zinc clouée sous les
système de pression soit établi sur les sec- planches de côté des hausses et en dépassant
tions — ce qu'il obtient au moyen de vis de intérieurement, comme le montre la figure
bois agissant à la main sur une planchette ci-dessous.
HAUSSEA T DE HILTON.
la planchette contre les sections et les (de même largeur de tous les côtés, sans
presse les unes contre les autres. passages pour les abeilles) nécessitaient un
système quelconque qui ménageât entre
BOITESA SECTIONS. elles, étant sur la ruche, un écartement
suffisant pour permettre aux abeilles de
Cette boîte est très appréciée des cultiva- passer. Dans ce but, on imagina un sépara-
teurs. On en place quatre sur la ruche teur ou cloison à claire-voie, muni de tra-
contenant les douze sections sans sépara- verses fixées de chaque côté à intervalles
teurs. Quand elles sont pleines on les enlève réguliers et reliant les lattes de la claire-
sans en ôter les sections, et on les porte sur voie — traverses espacées de telle sorte,
le marché telles que. C'est un moyen expé- qu'elles s'opposent aux montants des sec-
tions elles-mêmes — disposition clairement
démontrée par la figure suivante. On remar-
quera, à première vue, que le nouveau
évidements), autour età l'intérieur desquels caractère principal de cette haie, est qu'elle
Il faut faire passer le couteau pour en laisse des ouvertures transversales directe-
enlever la propolis. En passant le couteau ment opposées aux champs des sections, lais-
une seule fois sur leur quatre faces on les sant ainsi une communication à travers les
en débarrasse entièrement; et même, si le faces des sections différentes, aussi bien qu'à
couteau a la lame assez longue, on en peut travers les rangées, comme les haies ordi-
gratter deux à la fois. Poids pour poids, et naires.
de même contenance, un rayon en section
unie est plus appétissant, a meilleure façon
qu'un autre en section à évidements. Les
figures de la page suivante montrent des sec-
tions à passage d'abeilles dans une. caisse
d'emballage, et des sections unies dans une
autre. Comparez ces deux caisses entre elles
et aussi avec celles représentées à quel-
ques pages plus loin.
Mais il ya encore un autre point à consi-
dérer. Les séparations à claires-voies sont
composées d'un certains nombre de lattes
ayant entre elles un étroit passage pour SECTIONSA COINSOtfVEEtfS»j
les abeilles, et, comme les traverses ou
supports sont d'un demi-pouce moins hauts On prétend qu'elles sont meilleures et
que la section, le passage à abeilles est assureut beaucoup plus souventle remplis-
beaucoup plus large. Au lieu de n'être sage des sections, parce que cette barrlête
qu'une ouverture étroite au sommet, comme rend les conditions plus semblables à celles
dans l'ancienne section, l'ouverture court des cadres à couvain ordinaires, où on ne
sur toute la largeur du haut, et divise de bas trouve aucune obstruction. Les lattes de la
en haut chacun des côtés. Cette disposition haie sont maintenues entre elles par des
donne aux abeilles une bien plus grande bandes de métal estampé, ayant des projec-
liberté de communication, et, en consé- tions ou des bosses au-dessus ou au-debsous
quence, tend à réduire les vides dans les des ouvertures transversales, pour laisser un
angles des sections. Puis vient cet autre passage d'abeilles entre les sections et les
facteur, à savoir les ouvertures horizon- lattes ou la haie proprement dite. Les traits
tales entre les lattes. Ceci établit la libre caractéristiques de cette haie sont très inté-
communication d'une section à une autre, ressants, si la dépense peut être surmontée.
non seulement dans le travers de la hausse, Dans des conditions identiques,les sections
mais encore enlong. La théorie et la prati- unies ne seraient pas mieux remplies que
que s'unissent donc Ici pour prouver que, celles à passages d'abeilles. S'il existe une
dans des conditions normales, cette disposi- différence dans le remplissage, c'est parce *
tion donne pour résultat que les boîtes sont que les premières ont l'avantage particulier
mieux remplies. Bon nombre d'apiculteurs de communiquer plus librement entre elles;
ont déjà attesté qu'ils obtiennent des rayons car dans l'ancien système ordinaire, avec
mieux et plus complètement remplis en séparation pleine, chaque section pour ainsi
sections unies qu'avec l'ancien système à dire, se trouve séparée des autres, ne forme
séparations pleines, que les abeilles s'en qu'un petit récipient isolé, et les faits ont
emparent plus vite, et que, sur quelques prouvé que les abeilles n'aiment pas à tra-
marchés on les vend à meilleur prix. Si la vailler dans des petits compartiments tout à
colonie n'est pas forte, l'ancien type de fait isolés les uns des autres. Une section à
hausse pourra être mieux rempli. angles entaillés, comme celle que l'on voit
en haut de cette page, séparée des autres au
moyen de lattes non maintenues par des træ.
verses, doit être et serait en effet aussi par-
faitement remplie que des sections unies
séparées par des cloisons à claire-voie ; car
elles se trouveraient précisément les unes
et les autres dans les mêmes conditions, en
La gravure et-dessus montre un autre type ce que les passages d'abeilles, faisant partie
deliâtes. Il a été présenté par MM. Hyde et de ces sections et y donnant accès, corres-
SebOU. du Texas, il y a quelques années. Le pondent exactement aux passages d'abeilles
MIEL EN SECTIONS. 255 MIEL EN SECTIONS.
(les traverses) obtenus sur les cloisons à chose, une séparation à claires-voies, placée
claire-voie. entre les rangées extrêmes et les côtés de
Mais on perdrait beaucoup des avantages la hausse, donne pour résultat que ces ran-
des sections unies si l'on adoptait le systèmegées de sections extrêmes sont, en bien des
à angles encochés. Bien également remplies, cas, aussi bien garnies que celles du centre.
ces dernières n'auraient pas, à beaucoup près,La raison en est qu'elle donne occasion à un
aussi bon aspect que les premières. groupement d'abeilles de chaque côté de la
claire-voie, entre le miel en rayon et le côté
HAUSSESPOURSECTIONSUNIES. de la hausse; et ces murailles d'abeilles,
pour ainsi parler, aident à entretenir la cha-
En général, elles diffèrent très peu de la leur, de sorte, qu'elles peuvent allonger le
hausse porte-sections, montrée et décrite rayon et compléter les sections des extré-
mités aussi bien que celles du milieu. La
théorie et la pratique tendent à soutenir
cette proposition.
Dans les hausses d'à présent, et spéciale-
ment dans celles destinées aux sections
unies, on fait usage, au lieu de coins et de
vis à pression, de ressorts en acier qui por-
tent en partie contre le centre de la parti-
tion à claire-voie et en partie contre les
côtés de la hausse, comme le montre en S
la flgure placée à la page suivante. Les coins,
les baguettes en forme de trapèze et les vis
-^précédemment, pour les anciens modes de de bois, causent quelquefois des ennuis par
sections. Les porte-sections sont de même les temps très humides où tous ces accessoi-
largeur que les sections elles-mêmes. Dans res peuvent gonfler très vite; mais les res-
chaque rangée de sections contenues dans sorts assurent par tous les temps, une pres-
un porte-sections on place une haie à claire- sion constante; et, ce qui est un point Impor-
voie, les supports des extrémités de la tant, ils ne sont pas attaqués par la propolis ;
cloison reposant sur la hande de tôle clouée et en même temps, Ils contribuent à boucher
en-dessousau bord Intérieur des extrémités. tous les petits interstices par lesquels l'air
On met une cloison à claire-voie à l'exté- pourrait passer entre les sections et les sépa-
rieur de chacune des rangées extrêmes des rations à claires-voies.
sections, parce que S. TiP-ettlt a démontré, PRODUCTION DU MIELEN SECTIONS.
qu'une division percée d'outre en outre, ou Les apiculteurs ne s'entendent pas tout
ce qui en principe est exactement la même exactement quant aux méthodes à employer.
MIEL EN SECTIONS. 256 MIEL EN SECTIONS.
Tout dépend tellement tant de l'homme que de couvain, dans la chambre à couvain du
de te localité, qu'on peut se permettre quel- bas, puis mettez alors les hausses à miel en
que écart. On peut constater cependant que rayon. Si nous pouvons obtenir une colonie
assez forte, les abeilles se précipiteront dans
la hausse sitôt qu'on l'aura mise en place.
Mais toutes ces méthodes seront réduites à
ncant, si la reine n'est pas bonne.
QUANDDOIT-ONMETTRELES HAUSSES ?
Si la colonie est dans un simple corps de
ruche et que les abeilles commencent à
revenir des champs bien chargées, si les
rayons sont blanchis au sommet par les
opercules et que les cadres soient bel et
bien remplis de couvain et de miel, alors
nous mettons les hausses. Si nous avons des
tous s'accordent à dire qu'il faut être en
hausses contenant des rayons d'extraction
possession d'une bonne et forte population de
en de tenue toute demi-hauteur, nous préférons les mettre
d'ouvrières, âge travailler,
le moment même où l'on peut d'abord, même si nous voulons produire du
prête pour miel en sections, car les abeilles s'en empa-
compter sur une récolte de nectar. Il est reront et
et sot de laisser les beaucoup plus promptement,
peu sage grandement commenceront à y emmagasiner leurs pro-
abeilles à court de provisions au printemps, visions dans le haut.
à cette époque de l'année où l'élevage du Puis, lorsqu'elles sont
bienmises en train, nous soulevons la hausse
couvain doit être stimulé à l'extrême. S'il
est nécessaire, on doit même donner aux d'extraction et mettons en-dessous une
abeilles un nourrissement pour les stimuler. hausse à sections contenant des sections
garnies de feuilles entières de fondation (Voir
Fondation de rayon).
La méthode habituelle est de mettre la
hausse à sections au début; mais nos expé-
riences nous prouvent que les Italiennes
surtout ont de la répugnance à entrer dans
les boîtes. Si au contraire, elles ont pris
d'abord l'habitude de monter, elles continue-
ront, même la hausse fut-elle changée. La
hausse à extraction peut demeurer au som-
met de la même ruche sur laquelle elle a été
mise en premier lieu, mais nous préfére-
rions la porter sur une autre colonie afin de
communiquer à celle-ci la fièvre des
hauteursn, après quoi nous la remplacerions
par une hausse à sections. Au bout de peu
RESSORTSDE HAUSSE,COMMENT LES PLACER. de temps, nous aurions des hausses d'extrac-
tion remplies ainsi que des hausses à rayons.
Si la température n'est pas froide, on peut En procédant de la sorte, nous avons décou-
pousser à la production du couvain avec vert que nous pouvions produire exacte-
avantage. On y parvient en insérant un rayon ment autant de miel d'extraction que si
vide entre d'autres remplis*. Mais on ne peut nous avions mis les hausses à sections en
faire cette opération, si la population de la premier lieu, avec en plus l'avantage, que le
ruche est faible, ou sile temps est froid. Si miel extrait que nous obtenons ainsi, est un
les abeilles sont trop à l'étroit, comme il gain tout net et tout gratuit. Lisez d'ailleurs
arrivera certainement à quelques colonies, ce qu'une des correspondantes des Gleanings
ajoutez alors un étage à la ruche. Si la colo- in Bee Culture nous dit à ce propos:
nie est assez forte, laissez-la s'en emparer, annéesje mesuisamuséà essayeret il
même après avoir mis une hausse de sec- Depuis p lusieurs
comparer les différentesméthodespratiquéespourfaire
tions. Si elle n'est pas assez forte, enlevez produireauxabeillesdu mielen sections.Voilàhuitans
l'étage supérieur, réunissez tous les cadres queje m'intéresseà cettequestion, et j'ai obtenudebons
résultats.Lescinqpremièresannéesont donnélieu cha-
* VoirEXPANSION DUCOUVAIN. P. 107 cuneàunenouvelleexpérience. Il ya troisans,J'ai essayé
MIEL EN SECTIONS. 257 MIEL EN SECTIONS,
uneméthodequia telletne.itbie.ire.i3H,iiî j: l'ai ojiti- extrait, ou qui, peut-être, n'ont de hausses à
nuée jusqu'ici,et je suis parvenu,dans une certaine extractions d'aucune sorte. Et il se
mesure,à triompherdes deuxgrandesdifficultéscontre peut
: le groupementdesabeilleset aussi que la localité, les abeilles ou l'apicul-
lesquellesj'avais à lutter
l'essaimage.Nousnousservonsdesruchesà tenonshuit teur ne se trouvent pas dans des conditions
cadresavecporte-sections poursectionsde 107X 107.Nos favorables, pour que la manière de procéder
abeillescommençaient toujourspar semasserou se sus-
expliquée précédemment, puisse donner des
pendre extérieurementdevant la ruche, dès que nous résultats
mettionsles sections,et la plupartd'entre elles,au bout aussi bons que la méthode plus
seulementde plusieursjours,semettaientà travaillerun directedemettre, dès le début, sur lesruches
peudanslessections,puisellesessaimaient, perdantainsi les hausses à miel en sections. Dans ce cas,
plusieursjoursde la premièremielléede luzerne.
J'avaissoixantecoloniesd'Italiennesdans monrucher vous n'aurez qu'à procéder comme nous
de pleinair, et en tentantmes expériences, je voulusle vous l'indiquons ci-après.
taire loyalement.Je pris 30 haussesde cadresd'extrac-
tion de demi-hauteur, garnis de rayons de monrucher
couvert,et les mis sur 30 ruches de l'apier en même CEQU'IL FAUTFAIRE LORSQUE LES ABEILLES
tempsque dessectionssurles 30autresruches.Quatreou REFUSENTDE TRAVAILLER
cinqjoursplustard,lesrayonsd'extractionétaientpleins DANS LES SECTIONS.
de miel nouveau,les abeillesexcitéeset affairées,tandis
que la plupartde cellesayantdessections,étaientmassées Parfois les abeilles montrent des disposi-
à l'entrée des ru.:heset que quelquescoloniesavaient
essaimé. tions à se grouper extérieurement et par
Je soulevaileshaussesà cadresen mettant entre elles conséquent, sont peu portées à pénétrer
et lenidà couvainunehausseà sections.Auboutde deux dans les sections. Elles se suspendent en
semainesà partir du jour où j'avais mislesrayons,les grosses
sectionsplacéessouscesrayons étaient mieuxremplies grappes aux alentours de l'entrée,
que cellesplacéessur les ruchesqui n'avaientpas de tandis que l'appartement de surplus reste
haussesà cadres.Aussitôtqueles rayonslurentoperculés,presque entièrement vide, pour ne rien dire
je lesportaiaulaboratoirepourles extraire,ayantensur- des fondations qui ne sont pas mises en
plusla totalitédumielqu'ilsdonnèrent,et les abeillesse œuvre. Cette disposition peut provenir d'un
mirentàl'œuvredeboncoeur.Je n'eusqu'untiersenviron
de cesruchesqui essaimèrent, en comparaison de celles retard dans la saison. Durant ces années
qui ne portaientquedeshaussesà sections. (peu fréquentes) où les abeilles n'ont pas
Cetteméthodemeplutsi fort,que l'annéedernièreje fis encore rempli leur nid à couvain, la saison
ensorted'avoirun nombresuffisantde ces pelits rayons du miel
construitspourenfournirunehausseà touteslescolonies presque terminée, et, où, à mesure
appeléesà produiredumielen sections. que le temps marche, augmententà peine, si
J'essayaide faire de mêmecette année,et de mes 75 elles l'augmentent, leur provision de miel,
coloniesde monrucher deplein air,je récoltai8uoosections règle générale, nous ne pouvons compter
belles, bien à
operculées,et propres la vente,environ que les abeilles monteront dans les hausses
500livresde sectionsimparfaiteset non terminées,1500
livresde mielextrait,60livresde cire, et deux barilsde avant que toutes les cellules nécessaires du
vinaigre.Nousnoustrouvâmesà courtde matériel,et je corps de ruche aient été remplies. Quand
me vis obligé de detruiie quelques-unsde mes petits celles-ci portent mesure comble, s'il y a
rayonset de les redonnerà construireaux abeillespour une
les entretenir d'ouvrage.J'oubliaisde mentionnerque poussée de nectar, elles commenceront
nousvendîmesune quantitéde ces rayonsaux familles à travailler dans les sections. Supposons que
d'alentourpour différentsusages,attenduque nouspou- nous ayons une bonne miellée moyenne, que
vonsvendrecesrayonsmoinscherque lessections.Ceux quelques colonies emmagasinent du miel
quenousdétruisîmes, nousne le fîmesqu'aprèsextraction, dans les
hausses, tandis que d'autres s'en
le lavagedes déchetsdonnade bonvinaigreet la cire
passadansl'extracteursolaireet futde qualitéextra-fine.abstiennent. Dans le second cas, la faute en
Nouslaissâmesun poucede rayon au haut du cadre est, soit à laruche,soit aux abeilles. Certaines
pourn'avoirpas à y mettre de fondation. Je ne croispas abeilles sont beaucoup plus lentes à monter
quenousparviendronsjamaisà triomphercomplètementdans les hausses que d'autres. Si le miel
de l'essaimage,maisje pense que ma méthodearrête
mieuxquetoutautreque je connaisse, la miseen grappe vient abondamment dans la ruche, elle peu-
desabeilles.Nouseûmescetteannée-ci 57 essaimages, mais vent être excitées, habituellement, en
pasdegroupements d'abeillesdansnotre rucherde plein plaçant une ou deux sections non finies de
air. Nousavionsachetéun extracteurpour cerucher-là. l'année
Nouscontinueronsà nousattacherà cette méthodepour précédente, au centre de la hausse.
lamiseen trainde nosabeillesà l'ouvrage.Dès que la Quelquefois un petit morceau de rayon à
premièrehausseà sectionest bienmiseen train,il n'y a couvain de mâle peut être disposé de la
plusde groupements à redouter.Les abeillesde mesvoi- même façon avec avantage, mais j'oserais à
sins se formèrenten grappeset essaimèrentdurant la
meilleurepartie de la saison, tandisque les miennes peine recommander ce moyen, qui peut
étaientà l'œuvreet affairées, être cause d'une décoloration des sections
Mancos, Colorado, 17novembre 1898. proches de ce couvain. 58 Si l'emploi de
MM.A. J. BARBER, sections à demi-construites, que nous venons
d'expliquer, ne parvient pas à exciter les
Mais II peut se trouver des personnes qui abeilles au travail, allez à une ruche où les
ne se soucient pas de produire du miel abeilles sont déjà occupées dans les sections,
17
MIEL EN SECTIONS. 258 MIEL EN SECTIONS.
si vous pouvez y avoir accès, enlevez-en les résultat, qu'une quantité de sections non
sections, abeillesactivesàallonger les rayons, terminées. Quand la miellée tire à sa lin, et
et tout ce qui s'ensuit, et placez cette que vous vous apercevez que la quantité de
hausse sur la ruche qui ne veut pas nectar exsudé commence à décroître, ne
monter: Ce moyen excitera toute ruche donnez plus de hausses vides à votre ruche.
contenant déjà assez d'abeilles en âge à Forcez les abeilles à compléter celles qu'elles
travailler dans les sections. Les sections ont déjà, ce qu'elles feront certainement si
contiendront des feuilles entières de fonda- vous êtes assez heureux dans vos calculs
tion, parce qu'il a été démontré mille et pour prévoir le moment précis où la miellée
mille fois, que les abeilles sont beaucoup cessera tout à fait. Lorsque vous n'êtes pas
plus disposées à accepter des feuilles certain s'il est besoin ou non que vous
entières que des amorces. Si vous vous ajoutiez une hausse vers la fin d'une récolte,
êtes conformés à cela, peut-être la ruche il est souvent sage d'en mettre une au-dessus
n'est-elle pas assez ombragée, et, en consé- de toutes les autres 57.Il est peu probable
quence, la hausse est surchauffée par les que les abeilles commenceront celles-ci
rayons directs du soleil. En cette occurrence, avant qu'elles n'en aient réellement besoin.
si vous ne pouvez improviser un abri Il est impossible de donner des règles pré-
quelconque, servez-vous d'une planche cises de superposition; mais en vous aidant
d'abri, et chassez les abeilles en haut avec de ce qui précède, vous pourrez exercer
l'enfumoir. (Voir RUCHER). votre propre jugement.
Si toutes ces méthodes ne contribuent pas QUAND ET COMMENT ONDOITRETIRER
encore à forcer vos abeilles à occuper les LES SECTIONS.
sections, bien que vous ayez fidèlement suivi Habituellement, il n'est pas pratique d'at-
toutes nos instructions, l'ennemi peut venir tendre pour les enlever que toutes celles
de ce que la sécrétion du nectar ne se fait d'une hausse soient achevées; c'est-à-dire
pas assez rapidement, de ce que le nid à jusqu'à ce que toutes les cellules en soient
couvain n'est pas encore rempli, ou de ce operculées. Celles des sections qui risquent
que la colonie est trop faible. Quelles que le plus de n'être pas finies sont celles des
soient les conditions dans lesquelles se fait deux extrémités, et celles-là les abeilles
la récolte, il faut de fortes colonies, en tous mettront du temps à les compléter. Si la
temps, pour que beaucoup de travail soit fait miellée est terminée nous n'attendrons pas
dans les hausses. La ruche doit regorger que les abeilles les achèvent, nous enlève-
d'abeilles. rons tout de suite au contraire la hausse
DE HAUSSES. entière. Plus elles restent sur la ruche, plus
SUPERPOSITION
le miel est sali par les allées et venues des
Si le nectar donne en bonne proportion,
vous pouvez espérer, (si les abeilles ont été abeilles, et plus elles seront souillées de
bien entraînées à monter) que la hausse, ou propolis. Les abeilles ont une façon de se
promener dans leurs appartements avec des
magasin à sections, sera bientôt remplie de
miel, à moitié ou à peu près, les rayons des pattes sales, qu'elles partagent plutôt avec
leurs propriétaires. Cependant, si vous vou-
sections se trouvant à différents degrés
lez avoir un miel en rayon réellement extra
d'achèvement. Lorsque la hausse est à moi-
et délicieux, un miel qui plaise au goût plus
tié remplie de miel, soulevez-la et mettez-en
une autre vide dessous. Vers l'Instant où peut-être qu'aux yeux, et que vous ne soyez
celle-ci sera, à son tour, à moitié finie, pas très exigeant quant à la blancheur des
soulevez les deux hausses et mettez-en une opercules qui en font un article mieux ven-
autre vide entre elles et le corps de ruche. dable, laissez la hausse sur la ruche pendant
deux ou trois mois. La plupart des apicul-
Ce procédé de superposition ou d'étage-
teurs s'accordent à dire que du miel en
ment» des ruches, comme disent les Anglais,
peut se continuer jusqu'à trois ou quatre rayon laissé sur la ruche acquiert une cer-
taine richesse de saveur, qui n'existe pas
magasins de surplus, suivant le temps que dans le miel nouvellement operculé. Bien
dure la miellée et la quantité de nectar
recueillie journellement. En attendant, la qu'un tel miel soit réellement meilleur, Il
n'est pas aussi bon à présenter sur le
maturation du miel des hausses supérieures
marché.
se poursuit. Habituellement, 11 n'est pas
pratique desuperposer plus de deuxhausses. COMMENT ON FAIT SORTIRLES ABEILLES
DES SECTIONS
AVERTISSEMENT. SANSLE SECOURS DE CHASSE-ABEILLES.
Il faut être très prudent en pratiquant ces Il y a un inconvénient à laisser du miel sur
superpositions, ou sans cela on n'aurait, au la ruche après la miellée finie. Sitôt que
MIEL EN SECTIONS. 259 MIEL EN SECTIONS.
vous ouvrez la ruche, les abeilles, surtout Après avoir chassé autant que possible
les hybrides, sont capables de désoperculer les abeilles des sections, prenez le ou les
quelques-unes des cellules et d'en emporter casiers, avec les abeilles qui y adhèrent
le miel en bas. Que vous le laissiez sur la encore, et posez-les sur le côté sur le sol.
ruche ou que vous l'enleviez sitôt operculé, Si vous en avez beaucoup empilez-les l'un
la méthode d'en chasser les abeilles et de les sur l'autre en les contrariant. Prenez ensuite
en tenir éloignées, est, pour ainsi dire, la la tente pliante (voir Tmnsfert) et étendez-la
même. Dans le premier cas certaines haus- sur les casiers. Auparavant cependant, faites
ses peuvent n'être pas pleines de miel, bien un trou plus long que large (s'il n'y en a pas
qu'un coup d'oeiljeté sur le haut des hausses un déjà) dans la barre de la moustiquaire
aient pu montrer de beaux rayons avec près du sommet de la tente. Les abeilles, en
opercules bien blancs. Levez-en un pour quittant les casiers, iront donner de la tête
plus de sûreté et regardez le bas. S'il est contre les parois de la tente, jusqu'à ce
operculé jusqu'en bas, on peut l'enlever. qu'elles arrivent à la pointe, où elles
Pourôter les sections,(*)envoyez de la fumée s'échapperont par ce trou; mais aucune
sur le dessus de la hausse pendant quelque n'aura assez d'intelligence pour rentrer par
temps pour en chasser le plus grand nombre le même chemin. De cette façon les casiers
des abeilles; enlevez la hausse, et posez-là de sections seront bientôt libérés de toutes
de côté près de l'entrée (non comme elle est les abeilles; et comme aucune autre abeille
placée sur la ruche, sans quoi vous tueriez ne rentrera par le trou pratiqué au sommet
les abeilles). Si le nectar donne abondam- de la tente, il n'y aura aucun danger de
ment, vous n'aurez pas à craindre le pillage pillage.
et en deux ou trois heures les abeilles Le Dr Miller, développant cette idée de
auront quitté la hausse et seront rentrées tente à abeilles, alla un peu plus loin et
dans la ruche. inventa une tente miniature à poser direc-
Peut-être, sera-t-il plus sage pour vous tement sur la pile de hausses remplies.
de ne pas poser de hausse près de la ruche
tant que vous n'aurez pas acquis une cer- SECOUEUR DE HAUSSEDE MARTIN.
Une autre invention excellente pour faire
évacuer les abeilles des hausses sans chasse-
abeilles, est expliquée par M. John H. Martin,
sous le pseudonyme de Rambler » dans les
Gleanings in Bee Culture. C'est tout simple-
ment un châssis de grandeur convenable
dont les quatre traverses sont chevillées
ensemble, ayant quatre forts pieds,assujettis
par des crampons et des taquets de façon à
pouvoir soutenir une hausse de sections
juste au-dessus du plateau de toile placé en
dessous. La hausse, le châssis et tout, ou le
"Secuueur" comme l'appelle M. Martin, sont
soulevés et reposés sur le sol d'un mouve-
ment vif et sec qui les fait s'entrechoquer.
Ce secouage est répété plusieurs fois succes-
sivement jusqu'à ce que toutes les abeilles
soient tombées sur la toile, dans laquelle on
peut les ramasser pour les rapporter devant
la ruche. Le travail se fait en moins de temps
CHASSE-ABEILLES
A TENTEDE MILLER.
qu'il n'en faut pour l'expliquer.
taine expérience. Quelquefois on peut les Ceux qui sont assez forts et des bras et
laisser là tout le jour, lorsque les abeilles des reins peuvent secouer toutes les abeilles
ont plus d'occupation qu'il ne leur en des hausses sans l'aide d'un secoueur; mais
faut c'est une opération très fatigante pour la
sur les fleurs; mais, encore une fois, ces
rayons à découvert peuvent provoquer plupart d'entre eux et qui leur donne des
tout d'un coup le pillage et démoraliser tout tours de reins.
un rucher. CHASSE-ABEILLES.
(*) Le procédéicidonné,estcelui que recommandele Les premiers chasse-abeilles étalent en
DocteurC.C. MILLER, de Marengo,Illinois. forme de cônes verticaux detoile métallique
MIEL EN SECTIONS. 2Ô0 MIEL EN SECTIONS.
comme le piège"d'Alley, ainsi qu'on le voit au qui montre le chasse-abeilles Lareese. Les
chapitre des MALES; mais comme ces appa- deux planches qui composent l'appareil pro-
reils prenaient trop de place dans les hausses prement dit sont distantes de deux pouces
SECOUEUR
DE HAUSSEMARTIN. SECOUEUR
DE HAUSSEMARTIN.
on dut Inventer d'autres systèmes dont les environ. De chaque côté sont clouées, com-
cônes étaient, pour ainsi dire, renversés sur me on le voit, des bandes de toile métallique,
le côté. On voit un de ces systèmes dans le et entre ces bandes sont placés bout à bout
chasse-abeilles horizontal de Reese. des cônes horizontaux également en toile
métallique. D'autres bandes de toile métal-
lique, disposées en Y, sont fixées entre les
bandes clouées des deux côtés de l'appareil.
Ces Y sont formés en repliant la bande de
toile métallique en une sorte d'auget. Le
fond de l'auget est alors fendu au milieu
d'un côté. Les deux extrémités de la bande
sont écartées, puis clouées aux deux bords
de l'écartement des planches. On en fixe de
CHASSE-ABEILLES HORIZONTAL DE REESE. cette façon six, indiqués par des lignes légè-
res. C'est làle chasse-abeilles à cônes hori-
Le même système légèrement perfec- zontaux de toile métallique que John H.
tionné est représenté dans la figure suivante Larrabee a perfectionné à son tour, Le seul
MIEL EN SECTIONS. 261 MIEL EN SECTIONS.
fait que W. G. Larrabee récolta avec son d'un couteau, soulevez la hausse de façon à
aide, en une seule saison, plusieurs mil- ce que tous les joints mastiqués à la propolls
liers de livres de miel extrait, sans secouer se séparent. D'une main inclinez alors la
hausse d'un côté de manière à faire un vide,
puis soufflez de l'autre quelques bouffées de
fumée à l'intérieur de la ruche pour y
chasser les abeilles. Soulevez ensuite le côté
de la hausse et maintenez-le dans cette
position à un angle d'environ 45° avec le
corps de ruche. De la main gauche, qui a
déposé l'enfùmoir, saisissez le chasse-
abeilles. que vous aurez placé précédem-
ment à portée de votre main. Établissez-le
sur la ruch3 aussi loin qu'il pourra aller, le
passage d'abeilles tourné au-dessus. Reposez
CHASSE-ABEILLES LA REESE. la hausse doucement sur le chasse-abeilles,
et, en dernier lieu, alignez l'appareil et la
ou brosser un seul rayon, est une preuve hausse avec la ruche.
évidente qu'il opère avec succès. Ce procédé, vous le verrez, vous évitera
CHASSE-ABEILLES DE PORTER. de soulever de lourdes hausses, d'exciter la
colère des abeilles et de les tuer.
Le chasse-abeilles représenté à la page Le meilleur moment pour placer le chasse-
suivante, tient sans nul doute le premier abeilles de Porter est le soir. Si l'on en pose
rang parmi tous ceux qui ont été présentés trente ou quarante, le lendemain matin vers
jusqu'ici. Les systèmes à cônes grillagés neuf heures on aura trente ou quarante
n'empêchent pas toujours les abeilles de hausses prêtes à enlever, et qui contien-
rentrer par le même chemin qu'elles sont dront à peine une abeille. S'il en est resté
sorties. Mais le principe d'après lequel le trois ou quatre, disons même une douzaine,
elles s'envolent généralement dès qu'on
découvre la hausse. Sinon, une ou deux
bouffées de fumée, une secousse et les voilà
délogées.
AVANTAGES DESCHASSE-ABEILLES.
En enfumant le plus grand nombre des
abeilles et en laissant le reste s'échapper par
Porter est construit empêche efficacement le sommet des tentes et retourner à leur
tout] retour d'abeilles. Les abeilles ont à demeure (si elles le peuvent), il y a encore
passer les unes après les autres entre les les jeunes abeilles qui n'ont pas la force de
extrémités de deux ressorts très sensibles voler à leur ruche, et celles-là sont exposées
qui cèdent aisément au passage de chacune, à être perdues. La fumée porte aussi quel-
mais qui se referment aussitôt prévenant
absolument leur retour. Au moyen de cet quefois les abeilles à désoperculer le miel.
Avec un quelconque des quatre appareils
appareil on peut débarrasser les hausses des précédents, ces inconvénients sont bel et
abeilles, très facilement et sans beaucoup bien évités. Lesjeunes abeilles redescendent
de travail. dans le corps de ruche, et tout se fait si
paisiblement qu'on n'a pas à redouter ledéso-
perculage. ni de voir cesser les allées et
venues des abeilles par l'entrée, et que le
travail de l'apiculteur est également ménagé.
L'un destrois derniers nommés peuvent
servir pour Vextraction, que nous verrons
plus loin.
Le Porter, comme on le voit. est monté
sur un plateau, ménageant d'un côté un LE GRATTAGEDES SECTIONS
passage d'abeilles, et qui est aussi grand Afin de donner aux sections une apparence
que le dessus de la ruche. nette et les rendre propres à la vente, 11en
Voici notre méthode, pour placer ces faut gratter toute la propolis. Quelques
chasse-abeilles: A l'aide d'un tourne-vis, personnes se servent pour cette opération
MIEL EN SECTIONS. 262 MIEL EN SECTIONS.
d'un couteau de vitrier ou spatule; d'autres, endroits, on peut dire à peu de jours près
d'un couteau ordinaire émoussé. Mais quel quand la miellée cessera; il est alors pos-
que soit l'outil dont vous vous serviez, sible de disposer l'ensemble des sections sur
grattez les sections de façon à les vendre les ruches de façon à n'en avoir que très peu
nettes et propres. Faites attention de ne de non achevées, quand la saison est défini-
pas faire de balafres dans les opercules. tivement terminée.
Avant de commencer l'opération, vous ferez
bien de mettre de vieux habits, en raison de COMMENT
LE DrMILLER
la fine poussière de propolis qui salirait ÉVITELE TROPGRANDNOMBREDESECTIONS
cetainement des habits frais. NONFINIES.
que de barbouiller et la caisse et les sections que sur une petite échelle, de peser le miel
elles-mêmes. En si bon état qu'elles soient, donné, ainsi que le produit du miel en
elles sont de mauvaise vente, et Il vaut rayon récolté, depuis, et en comparaison de
mieux, soit les faire compléter sur la ruche celui qui avait été remis sur les ruches en
à l'aide d'un nourrlssement après la miellée, sections non finies.
soit en disposer autrement.
CEQU'ONPEUTFAIREDESSECTIONS
NOURRISSEMENT A DONNER NONFINIES.
APRÈSLAMIELLÉEPOURFAIRECOMPLÉTER Quelques apiculteurs préfèrent disposer
LESSECTIONS NONFINIES. des sections non finies en les vendant un
On ne doit naturellement donner que du prix moins élevé dans leur entourage, ou
miel extrait de toute première qualité, les garder exclusivement pour leur propre
comme nourrlssement. En aucune circon- consommation. Le miel, comme nourriture,
stance, Il ne faut songer au sirop de sucre. est très bon et très sain; et c'est la coutume,
Les hausses contenant des sections non dans bien des familles d'apiculteurs, de
-
terminées sont mises sur les ruches, puis consommer ces sortes de sections autant
sur ces hausses un grand nourrisseur, quel- quelles le peuvent, réservant seulement
que chose se rapprochant du Miller, décrit pour la vente celles qui sont bien finies et
et représenté au chapitre NOURRISSE- en bon état 359.
MENT. Le miel doit être délayé et avoir à D'autres considèrent ces sections incom-
peu près la consistance du nectar brut, c'est- plètes comme très-précieuses pour amorcer;
à-dire dans la proportion d'environ dix c'est-à-dire qu'ils en placent une au centre
livres d'eau pour une de miel. Le mélange d'une hausse pour y attirer les abeilles,
est mis à chauffer, puis placé dans de grands comme nous l'avons déjà expliqué. D'autres
HOurrisseurs vers le soir. A ce moment-là encore, usant d'un stratagème, les désoper-
le pillage est moins à redouter; car chaque culent puis les mettent dans des hausses
fols que les abeilles reçoivent un nourrisse- empilées à quelques mètres du rucher. Ils
ment elles sont prêtes à se précipiter pêle- ménagent une très petite ouverture au bas
mêle hors de leur ruche et à causer un de la pile, ouverture juste assez grande pour
tumulte général. permettre aux abeilles de passer une ou
Bien que quelques personnes aient obte- deux à la fois. Au moyen de cette lente
nu plein succès du nourrissement en méthode de pillage, les abeilles vident les
rendant vendables des sections non finies. sections du miel qu'elles renferment et le
la majorité des apiculteurs, croyons-nous, transportent dans leur ruche, à bien meil-
ont renoncé à cette méthode parce qu'elle leur compte que ne pourrait le faire l'api-
ne leur a pas donné satisfaction. En premier culteur lui-même en se servant d'un extrac-
lieu, le travail est à faire à une époque de teur. Ce lent pillage, tout en mettant un peu
l'année ou le pillage est le plus à craindre. de tumulte dans le rucher, ne cause pas de
Les opercules paraissent baignés dans dommages particuliers. Mais notez bien ceci,
l'eau, et d'autres fois' sont salis par les ne laissez jamais au bas, un large passage.
allées et venues des abeilles. Pendant une Il doit être seulementjuste assez grand pour
disette de miel, les abeilles n'ont rien de qu'une ou deux abeilles puissent y passer à
mieux à faire que d'amasser de la propolis, la fois. C'est ce que l'on connaît sous le nom
d'en salir tout ce qui vient à se fendiller, de u Méthode Miller» parce qu'elle a été
d'en remplir les moindres fentes et les imaginée, à l'origine, par le Dr C. C. Miller.
crevasses, et la conséquence est que le miel Tout bien considéré, c'est la plu, sùre à
résultant du nourrlssement aura une vilaine mettre en pratique; mais pour un apicul-
apparence comparé à celui qui a été fait teur expérimenté ayant une grande quantité
durant une miellée naturelle. de sections non finies à faire vider par les
Le nourrissement peut être profitable abeilles, le procédé imaginé par le défunt
dans des circonstances et avec des organisa- B. Taylor est peut-être encore meilleur. Le
tions favorables; mais malgré cela on n'ob- Dr Miller, qui le suit aujourd'hui, en parle
tiendra que 3 livres de miel en rayon pour ainsi:
5 livres données en nourriture. D'autres Depuisuncertainnombred'années,j'ai employéle pro-
fois la perte n'est pas appréciable. Tout cédéTaylorà la finde chaquesaison.Touteslessections
dépend beaucoup de la manière dont l'opé- qui sontmoinsd'à moitiérempliessont misesdansdes
ration est faite et de l'époque où elle est haussesempiléesdansla cave.Les haussessont posées
deboutsurundescôtésde à être toutesdécouvertes,
faite. Nous conseillerions au commençant ou empiléesles unessurfaçonles autres en s'entrecroisant.
de n'essayer de donner du nourrlssement Lorsqu'ilneresteplusrien d'autreà pillerdansla CSTC.
MIEL EN SECTIONS. 264 MIEL EN SECTIONS.
j'ouvrela porteet dis aux abeilles : «Entrez». Et elles satisfaction, nous sommes forcés de nous
entrent,je vousassure.L'ouverturedela porte estnoire ranger du côté de la majorité.
d'abeilles,et ellesarriventplusoumoinsà tire d'ailesde
tout le voisinage.Quelquefois elles abîmentun peu les
sections,maispasbeaucoup. Il y a unesurfacetropgrande SÉPARATION DE BOISOUDE FER-BLANC?
à couvrirpour elles. Graduellement, ellesrenoncentau
travail à mesure que cessentles provisions,maison On a objecté aux séparations de fer-blanc
n'enlèvepasles haussesavantunesemaineoudeuxaprès leur froid de métal. On a émis
que lesabeillesont fini d'y travailler.Aubesoinonpour- queles surfaces
raitlesmettreen pleinair, maisellessontmieuxà couvert polies des séparateurs de métal étaient désa-
dela pluiedans la cave.Rappelez-vous quecetteopération gréables aux abeilles, et que, deplus, la dé-
estcellequeje faisà la finde chaquerécolteaprèsquela pense de ces séparations de fer-blanc était
mielléeestterminée.
Lefaitest que je suis plus souventla méthodeTaylor plus grande que ce que les apiculteurs peu-
quele procédéMiller.Celadépenddunombredesections vent se permettre, étant donné le prix mo-
qu'ilyaà viderenproportiondunombredesabeilles.Qu'il dique de leurs produits. En partie pour ces
y enait peuoubeaucoupà vider,je n'ai pasà craindrela raisons et en partie pour d'autres, on a fabri-
démoralisation. Queje placeune haussede sectionssur qué des séparateurs de bois qui ne coûtent
une rucheet que je laisseles abeillesles piller, ellesne
ferontpasd'extravagances. Maisj'ai grandsoinde ne pas presque rien. Ils sont quelquefois taillés à
enleverla hausseavantquetoutle mielsoit nettoyé,et l'aide d'une raboteuse et ne sont réellement
au moins 24 heuresaprèsque lesabeillesont cesséd'y qu'une mince feuille de bois, coupée de la
trouverla moindreparticulede miel.Enlevezla hausse de la séparation. Celles découpées
pendantque les abeillesy sontaffairées,et il s'en suivra àgrandeur
la scie valent beaucoup mieux, parce que
unedestructiontotale.
le fil du bois n'est pas détruit par le rabot.
EMPLOIDES SÉPARATEURS. Leur épaisseur varie de 0,3 à 0,5 m/menviron.
La préférence semble tourner en faveur des
Depuis quelques années, on discute beau- plus épaisses.
coup pour savoir si l'on peut ou non se
dispenser de séparateurs pour la production QUELLEGRANDEUR DE SECTION
du miel en sections; lequel serait le plus EMPLOYER.
profitable aux apiculteurs ? Quelques-uns Pour repondre à cette question avec intel-
d'entre eux soutiennent fortement qu'on le
ligence, il est bon de consulter les compte-
peut, et d'autres, avec autant d'ardeur, affir- rendus de la vente du miel.
ment le contraire. Les premiers mettent en Règle générale,
avant que, pouvant récolter plus de miel les sections contenant une livre juste de
sans séparateurs, ils peuvent par conséquent miel sont recherchées de préférence par les
l'ennui de quelques rayons bom- consommateurs, et, naturellement, restent
supporter
bés vers les extrémités de la hausse. Les d'un prix plus élevé. Nonobstant cela, un
nombre d'apiculteurs pensent qu'on
derniers, tout en étant disposés à admettre petit est à même d'obtenir plus de miel dans des
qu'on peut obtenir, peut-être, un peu plus sections de deux
de miel en ne se servant pas de séparateurs, livres, que dans celles de
tailles. La plupart des apicul-
affirment qu'ils récoltent tant de rayons Im- plus petites
à et se butent à tant teurs, cependant, ne sont pas absolument
possibles emballer, certains que les abeilles y trouvent une
d'ennuis,en essayant de disposer les sections et bien qu'un fait constant soit,
de façon à les avoir construites régulière- différence;
que dans la plupart des marchés, celles-là se
ment, qu'ils n'entendent plus se dispenser vendent de un à deux sous de moins la livre,
de séparateurs. Nous devons faire remar-
les sections à que celles d'une livre, il convient à chaque
quer ici, qu'avec passages de réfléchir sérieusement, avant
étroits d'abeilles, 45, 38ou 35 rn/m,les sépara- apiculteur,
de se décider à adopter les sections de deux
teurs ne sont pas aussi nécessaires qu'avec livres. La
les sections plus larges, telles que la 48 ou grandeur de section qui semble
entières de fondation dans avoir la préférence, est celle de 107 mJm
50 m/m.Les feuilles
carrés et 47 m/m de largeur pour le type
tous les cas, rendent beaucoup moins leur à
Mais les sections unies passage d'abeilles, et 38 de large pour la
emploi nécessaire. section unie.
doivent toujours être employées avec des cloi-
sons à claire-voie ou séparateurs. Aujour- SECTIONSRECTANGULAIRES.
d'hui cependant, la plus grande majorité des
producteurs de miel en rayon prônent et se Il est nécessaire quelquefois quela caisse
servent beaucoup des cloisons à claire-voie, d'emballage soit plus petite. Au lieu de faire
séparateurs et autres choses semblables: et la dépense de sections plus petites, les mar-
comme nos tentatives des premières années chands de matériel ont l'habitude de faire
sans séparateurs ont été loin de nous donner les sections ordinaires 107 plus étroites, 32,
MIEL EN SECTIONS. 265 MIEL EN SECTIONS.
35, 38, 41. La 107x 35 ou 38 contient environ Le Capt. J. E. Hetherington, qui a la réputa-
une livre anglaise. tion d'avoir eu le rucher le plus important
Il y a donc un grand avantage pour cette (6000ruches) se servait de sections 98 x 127.
raison à diminuer l'épaisseur de la section D'autres apiculteurs de l'État de New-York
plutôt que sa taille: Elles s'adaptent mieux en ont d'un peu plus grandes ou d'un peu
ainsi au matériel de surplus qu'on possède plus petites, mais dans la même proportion.
et peuvent être expédiées aisément dans les (Voir RUCHES)
caisses d'emballage ordinaires, sans beau- Voici quelques-unes des raisons qui ont
coup d'ennuis. Au Canada, les sections été émises en faveur des sections rectan-
rectangulaires obtiennent la préférence. gulaires:
1° Poids pour poids, et pour la même
SECTIONS épaisseur de rayon, unesection rectangu-
A QUATREPASSAGES D'ABEILLES. laire présente une plus grande surface que
la plupart des sections carrées. Dans la
Il y a un petit nombre d'années, on parlait section unie de 102x 127X 35 par exemple,
beaucoup de ce genre de sections; et l'on nous avons environ la même contenance
constatait, à ce moment-là, que les abeilles que dans la section unie 107X107X38; et
s'en emparaient rapidement, qu'elles étaient comme on peut le voir sur la
cependant,
plus pleines et avaient meilleur aspect pour figure, la première paraît plus grande. Nous
la vente. On ne leur prêtait que peu d'atten- avons donc comme
résultat, que la section
tion dans ce pays-ci, bien qu'on s'en soit
servis continuellement en Angleterre, dès rectangulaire rapporte sur quelques mar-
chés de un à deux sous de plus par livres, et
l'origine; mais depuis que les sections unies dans d'autres elle ne rapporte pas davan-
et les séparateurs à claire-voie ont démon- Si c'était là la seule raison qui fasse
tré les avantages de la libre circulation des tage.
donner la préférence à laboîte rectangulaire,
abeilles en long et en large de la hausse, on nous n'aurions rien à en
dire; mais il y en a
parlera encore plus maintenant des sections d'autres.
ouvertes sur les côtés, qu'on ne l'avait fait 2° Par une longue association nous en
jusqu'ici; mais comme les sections unies, sommes venus à aimer la
elles demandent un genre de séparateur proportion des
objets qui nous environnent et qui sont tous
spécial; et les boîtes, pour les contenir, que larges. Les portes et les
coûtent juste autant. Ceux donc, qui comp- plus longs
fenêtres avec la forme oblongue qu'elles ont
teraient changer quelque chose à leur orga-
elles-mêmes nous sont beaucoup plus
nisation auront avantage à adopter la section par
unie qui ne leur reviendra pas plus cher. agréables que si elles étaient carrées.
Presque tous les paquets, tels que ceux de
et d'épicerie sont également de
LES SECTIONSRECTANGULAIRES COMPARÉESpharmacie
forme oblongue, c'est-à-dire
AUX SECTIONSCARRÉES plus longs
que larges. Pour répondre encore davan-
La section type depuis bon nombre tageà ce goût prononcé, résultat de rapports
d'années est, et a été la section carrée de prolongés avec les objets habituels qui nous
107 X 107; mais malgré cela, pendant tout ce environnent, on a présenté la section
rectangulaire: et sans compter l'apparence
relativement plus grande que lui donne sa
comparaison avec la boite carrée, beaucoup
considèrent la boite rectangulaire comme
étant plus plaisante au regard.
3° M. R. C. Aikin, l'un des observateurs
les plus attentifs de la gente apis, a donné
comme règle que dans la construction des
rayons le travail en hauteur excède celui en
largeur dans la proportion d'environ deux pour
trois. Si donc, la construction d'un rayon
progresse en ce sens, une section aussi
DIMENSIONS COMPARATIVES D'UNE SECTION large que longue sera terminée au centre
LONGUEET D'UNESECTIONCARREE. avant de l'être sur ses bords extérieurs ».
Une section rectangulaire est donc plus
temps, bon nombre d'apiculteurs, princi- conforme à l'instinct naturel des abeilles.
palement dans l'état de New-York, se sont 4° Un plus grand nombre de sections
servis de sections plus longues que larges. contenant approximativement une livre,
MIEL EN SECTIONS. 2n6 MIEL EN SECTIONS.
MÊMEPOIDS
DE MIELEN SECTIONSCARRKESET ALLONGEES.
dans ces diverses propositions: mais il y a valise ou sa malle, suivant son besoin. Il est
une chose bien certaine, c'est que les sec- fermé par une patte repliée, et peut être
tions 102 x 127 deviennent aujourd'hui de ouvert rapidement. Joliment décorés, Ils
plus en plus populaires chez les apiculteurs peuvent recevoir une
et les commissionnaires, surtout sur les étiquette sur chaque
marchés de l'Est. face.
M. J. E. Crane de Mid-
SECTIONSVITRÉES.
(llelmry,yt.. met pres-
Les sections vitrées sont tout simplement que tout son miel dans
des sections de miel en rayon avec un carré des cartons. ('es cartons
de verre ajusté entre les bords saillants de sont mis dans des caisses
la section. Ce verre est tenu en place soit d'expédition non vi-
avec de la colle-forte, des pointes, ou bien BOITE POUR trées, ces dernières dé-
TRANSPORTER
des bandes de papier collées au haut et en LEMIEL. corées, en peinture au
bas de la section et empiétant un peu sur le patron, d'une ruche en
verre. Lorsque la section est vendue au paille d'ancien modèle, puis marquées au
détaillant, le prix du verre est compris dans nom du producteur. Lorsque nous visitâmes
le prix du miel. Le producteur peut naturel- son exploitation, nous ne pûmes faire autre-
lement se permettre de vendre le verre ment que d'admirer ses hautes piles de
de GOà 75 cent. la livre: mais quelquefois caisses toutes prêtes pour la vente. Le bois
les clients ont refusé de leur côté, et avec de peuplier tout blanc des caisses faisait
justice, d'accepter ces conditions. Malgré ressortir très agréablement la peinture, et
tout, les sections vitrées ont parfois fait les nuances brillantes des cartons apparais-
fureur dans l'état de New-York et sur les sant sur les côtés des caisses, n'ajoutaient
autres marchés de l'Est, et occasionnelle- pas peu à l'effet produit.
ment, elles ont été aussi demandées dans M. Crane trouve la vente de tout son miel
l'Ouest. présenté en cette forme, et les demandes
MIEL EN SECTIONS. 267 MIEL EN SECTIONS.
dépassent même de beaucoup la production; depuis qu'il était presque impossible de dé-
sa production pourtant se compte par nommer exactement les différentes qualités,
tonnes. Son voisin, établi à dix milles à de façon à ne pas donner prise aux interpré-
peine de lui, M. A. E. Manum, met, lui, son tations les plus variées de la part du produc-
miel dans des sections non vitrées, mais teur. En raison de cela, quelqu'un suggéra
dans des caisses garnies de vitres, et il l'idée d'établir des références illustrées. M.
trouve aussi à écouler tout ce qu'il peut S. A. Niver, de New-York, commerçant en
produire. D'autres emploient les sections miel, et qui a beaucoup réfléchi sur ce sujet,
vitrées pour leurs produits, et les vendent choisit trois échantillons que nous ayons fait
de même. Ce qu'il nous faut est donc d'abord photographier: ce sont des sections rectan-
de nous faire des relations commerciales, gulaires, représentées dans la figure ci-
puis de nous tenir prêts à fournir à toutes contre. Mais comme on prétendit que la dif-
les commandes, que la marchandise soit férence n'était pas assez sensible, entre le
vitrée, non vitrée ou emballée dans des rayon surfin et le No 1, on choisit et on photo-
cartons. graphia un autre ensemble de sections, qui
sont celles représentées sous les précédentes.
POURSECTIONS.
CARTONSDANZENBAKER Chaque spécimen choisi doit être un peu
inférieur en qualité aux sections auxquelles
Cescartons sont un peu moins chers que il est destinéà servir de type. "De cette façon,
les précédents et remplissent parfaitement — dit M. Niver, —sile miel vendu est supérieur
toutesles conditions voulues. On les expédie
au Numéro de la référence auquel il corres-
tout pllés, et tout ce qu'on a à faire est de
resserrer les deux coins opposés, quand la pond, personne ne songera à s'en plaindre »
En général, la qualité surfine est parfaite-
ment remplie et offre une surface régulière.
La qualité N° 1 présente une operculation
bien régulière, mais le remplissage n'est pas
aussi parfait dans les angles. On compte com-
me No2, toute section Inférieure au N° 1, ou
défectueuse de quelque manière. Tout ce
qui est au-dessous du N° 2 n'est bon qu'à
vendre comme miel de rebut, ou mieux à
être désoperculé et extrait, et les sections
employées comme" amorces" l'année sui-
vante. Ce système de gradation permet de
se servir des expressions blanc, ambré, sar-
CARTONSA SECTIONSDANZENBAKER. razin et foncé. Il y a par exemple, le sarrazin
surfin, ou No1 ambré; le foncé surfin» ou
Il No2 blanc,,. La clef des subdivisions Indi-
section affecte une forme rectangulaire
comme celle montrée ci-dessus. Ce carton quées ci-dessus est simplement celle-ci: Les
est fait spécialement pour les sections unies, expressions surfin» IlNo 1» «N° 2» indi-
comme on le peut voir sur la figure. quent le degré de remplissage, la régularité
des rayons, et les conditions dans lesquelles
TRIAGEDESSECTIONS. se trouve l'operculage. Les qualificatifs —
blanc, ambré, sarrazin et foncé -.n'ont pas
Afin d'obtenir le meilleur prix possible d'autre signification que celle des termes
du miel en rayon, il est nécessaire de le employés, c'est-à-dire qu'ils Indiquent là
trier; et plus ce triage est fait honnêtement qualité du miel. En combinant les deux ex-
et avec minutie, plus le prix du miel sera pressions, nous parvenons à établir dans les
élevé. Si l'on fait ce triage avec négligence, produits douze degrés au moins de qualités
des sections inférieures se trouveront mê- différentes.
lées à des sections de plus de valeur; et si le Ceci est, en un mot, la méthode adoptée
commissionnaire ou l'acheteur s'en aperçoit, par les apiculteurs du New-York pour
il pourra très bien réduire le prix de tout le déterminer la qualité de leurs miels, et de
contenu de la caisse à celui des sections infé- fait, cette méthode est très répandue dans
rieures. Il est donc très important de com- toutes les provinces à l'est du Mississippi,
poser les caissesde sectionsde même qualité. et mêmejusqu'à un certain point dans celles
Il y a quelques années, on parla beaucoup de l'Ouest. Dans le Colorado on s'en réfère
d'établir des références et de forcer tout le aux règles suivantes:
monde à s'y soumettre; mais on a reconnu N*i - Lessectionsdoiventêtrebienremplies
; lemielet
MIEL EN SECTIONS. 268 MIEL EN SECTIONS.
le rayon doiventêtreblancs;le rayonne doit pas faire miel dans de telles conditions soit présenté
saillieen dehorsdu bois; le boisdoit être bien net et dans les expositions lorsqu'on concourt
propre les sectionsne paspeser moinsde 21livres,poids un prix.
net, par caissedez\sections; mais l'ensembledes caisses pour
doitdonnerunemoyenne de 22livres,poidsnet. SECTIONSSALIESOU TACHÉESPAR LES
N°2- Il comprendtous les mielsambrésnon compris et ALLÉES ET VENUESDESABEILLES.
dansleN*1; il doitoffrir dessectionsbien operculées
de Il y a en réalité quatre classes de sections,
ne pas peser moinsde 18 livres net, par caisse 21
dont la coloration soit défectueuse. La pre-
sections.
"T~
TSTO
srol~~
NI».1
"-
« N°° 2 n.
N
SURFIN
,*
propolis, ou tout autre chose qui puisse être BLANCHIMENT DUMIELEN SECTIONS.
substitué à la cire pure, pour fermer les M. Byron Walker, marchand de miel de
cellules. Nous avons vu les opercules de Chicago, avait tout à fait par hasard mis
sections semblables, être remplis de frag- quelques sections jaunies ou sections salies
ments de cordes, de charpie, de journaux, de de pollen à son étalage, où elles étaient
fines particules durcies de propolis, de min- directement exposées aux rayons du soleil.
ces échardes de bois, — en un mot, de tout ce Au bout de quelque temps il remarqua que
qui c'est trouvé à portée des abeilles. Les la surface de ces sections tournées du côté
sections de cette classe ont souvent la même du jour avait pâli, tandis que celle du côté
apparence que celles de la première, et c'est opposé avait conservé l'ancienne couleur.
pourquoi on les confond fréquemment. Mettant aussitôt à profit cette découverte, il
-1 plaça d'autres sections de même espèce dans
la montre, et eut la satisfaction de les voir
blanchir comme les premières; mais autant
que nous pouvons le savoir, M. Walker ne
parvint à faire blanchir que les rayons à
surfaces jaunies ou à opercules mêlés de
pollen, et fut obligé de reconnaître qu'il ne
pouvait renouveler l'aspect de ceux dont les
opercules baignaient ou qui portaient les
traces du passage des abeilles. 11reconnut
qu'il lui fallait de deux à trois jours pour
blanchir les sections jaunies, suivant l'état
du temps et la force du soleil. M. A. E. White,
de Pala, Californie, fit un pas de plus dans
Dans la troisième classe se trouvent celles cette voie, car parallèlement à la lumière
dont les opercules sont souillés de pous- du soleil il se servit de soufre, qui, on le sait.
sière, de pollen, ou tachés d'une couche est un agent des plus puissants pour blan-
mince de propolis. chir. Voici comment il procède:
La quatrième et dernière classe comprend « Nouscommençons
ou par passerles rayonsà la vapeur
celle qu'on dénomme graisseuse * —
de soufre, dit-il,—puis nousles plaçonsde façonà ce
imbibéed'eau et dontles opercules repo- qu'ilsreçoiventdirectementles rayonsdu soleil
; c'esten
sent sur le miel. Le couvercle de chaque celaque consistetoutnotreprocédé.
ou « J'ai élevéune sorte de cadrede charpente,du côté
cellule est plus ou moins transparent, suddemon magasinà miel,cadrequi supporteune toile
Imbibé d'eau — la partie transparente, de coton.Uneporteouvredu magasinsur cettesorted'an-
affectantla forme d'une demi-lune, ou d'un
anneau encerclant un noyau central blanc,
opaque, ou non graisseux. Toute la surface
de telle section est marquetée de petits
croissants ou de cercles transparents, sur
bon nombre des cellules 365.
Si le lecteur veut examiner le stock de
marchandises non vendues d'un épicier, il
pourra y trouver des échantillons de ces
diverses classes, et la fin de l'année est une
bonne époque pour les découvrir, car elles
sont les dernières à s'écouler.
Le procédé pour rendre blanches des
sections No 1foncées ou souillées, et de leur LABOKATOIRE
POURBLANCHIR DEMIEL
LESRAYONS
faire tenir ainsi la tête du marché, peut DEM.WHITE.
valoir des centaines de dollars pour certains
apiculteurs; et bien qu'il ne soit proba- nexe.J'ai posédes tablettessurle côtéet aux deuxbouts
blement pas possible de blanchir les sections de cette annexe,et la tablettedu bas est une planche
assezlargepourservir de table.Je rangeles rayonssur
Imbibées d'eau en apparence, ou souillées lestablettes,de façonà cequele soleilfrappedirectement
par les voyages des abeilles, Il y a toute dessus.Les rayonsfoncésexigentplusieursheures,mais
probabilité qu'on peut parvenir à rendre parcetteméthode,on parvienttrès bienà les blanchirici
No l,une très grande quantité des boîtes en Californie.Exposezquelquesrayons à la fuméedu
à opercules salis d'une manière ou d'une soufre,placez-lesensuitesur un appuide fenêtreoù ils
puissentrecevoirles rayonsdu soleiletTOUS serez con-
autre. vaincus.
MIEL EN SECTIONS. 270 MIEL EN SECTIONS.
« En disposantles sectionssur les tablettesle matin, moins, Il faisaient descendre» le cours du
j'ai obtenude bonsrésultats,delamanièresuivante : Sur miel d'un ou
deux sous par livre.
les tablettes,des bouts&l'est et à l'ouest de la pièce,je
metsles sectionsboutà bouten longsurles planches,sur En raison de la grande fragilité des rayons
deuxrangs,auxbordsextérieuret intérieurde latablette. de miel qui risquent toujours d'être brisés
dans les transports, les nouvelles caisses
ASOUFRE
BOITES POUR
LEBLANCHIMENT,
DEM.WHITE.
POURLE MIEL
CAISSESD'EMBALLAGE
EN RAYONS. -
Aussitôt que la récolte de miel est faite et
les sections raclées, on le3 met dans des
caisses d'expédition, à moins qu'on ait un
magasin à l'abri des abeilles où l'on puisse
les ranger. Ces caisses sont vitrées d'un
côté, pour qu'une fois remplies, les débar-
deurs, les marchands, les consommateurs,
puissent se rendre compte de la fragilité de
leur contenu.
Il est plus fou que sage de vouloir faire
soi-même ses caisses d'emballage. Elles
reviennent au même prix que celles fabri- LES TROISDIMENSIONS TYPESDE CAISSES
quées par un spécialiste, et sont forcément D'EMBALLAGE.
plus gauches, plus grossièrement faites que
les secondes. Un grand commissionnaire Le but de cette disposition est de préser-
nouftidisait que toutes ces choses faites par ver les sections de tout contact et de les
_a-même, dans son centre d'affaires du maintenir sèches, et en même temps de
MIEL EN SECTIONS. 271 MIEL EN SECTIONS.
montre de façon à ce que la foule puisse voir ment de sa vente que vous trouverez votre
les abeilles travailler. Il arrivera parfois que bénéfice.
cette foule, cherchant à découvrir la reine Si après avoir réussi dans un endroit,
ou le roi des abeilles », sera si nombreux le procédé perd un peu de sa nouveauté,
qu'elle interceptera la circulation; mais renouvelez-le dans une cité avoisinante,
l'avantage sera de votre côté, puisque c'est et complétez ainsi le cercle de ville en ville.
votre miel que la foule entoure. En agissant de cette façon, vous n'aurez
Pendant un jour ou deux il est bon d'avoir guère besoin d'expédier votre production
avec soi un hommeentendu qui puisse causer dans les marchés centraux, évitant ainsi
du miel, dire comment il est produit, com- de payer des commissions, des transports;
bien il est bon pour la santé, etc., et vous aurez votre miel à quelques milles
pour démontrer aussi que c'est le bonbon, seulement de l'endroit que vous habitez,
la friandise la plus saine qu'on puisse offrir avec facilité de veiller à son écoulement,
aux enfants. Il renforcera ensuite ses argu- sans être à la merci d'une maison de com-
ments en passant des prospectus, qui don- mission dont l'honnêtete pourrait vous
nent des recettes pour l'emploi du miel, qui inspirer des doutes. Voir COLPORTAGE
expliquent pourquoi les docteurs le recom- DU MIEL.
ENVOIDUMIELA DESMAISONS
DE COMMISSION.
Nous croyons vraiment que les maisons
de commission sont d'un grand secours pour
aider les apiculteurs à se défaire de leur
miel; néanmoins nous voulons mettre nos
lecteurs en garde contre un trop grand
empressement à accumuler leurs produits
dans ces maisons. Ils pourront arguer qu'ils
n'ont pas le temps de disposer de leur miel
par petites quantités; mais bien des apicul-
teurs, à leur grand chagrin, se sont aperçus
trop tard de la méprise qu'ils avaient
commise en contribuant à fournir de miel en
trop grande abondance certaines malsons de
commission. La conséquence d'une telle ma-
nière de- faire est que, la marchandise
affluant sur le marché en un seul endroit
on est obligé de s'en défaire à très bas prix.
Règle générale, nous croyons qu'on a tou-
jours plus d'avantage à vendre un peu
partout, avant de se décider à expédier ses
produits dans un grand centre.
Mais 11arrive très souvent qu'on puisse en
obtenir un prix plus élevé en les envoyant
aux commissionnaires. Les commerçants
POURMIEL
VITRINED'EXPOSITION s'adressent généralement pour leursapppro-
DE M. STURWOLD. vlsionnements, à ces derniers, dont c'est le
rôle d'aller au-devant des affaires.
mandent de préférence au sucre de canne, Mais n'adressez jamais vos marchandises
ou pourquoi les malades peuvent en man- en commission ou pour la vente courante à
ger, lorsque les autres douceurs leur sont une maison nouvelle, malgré toute la publi-
défendues. Peut-être serez-vous plus à mê- cité que celle-ci pourrait faire, quels que
me que tout autre de faire l'article; et soient le capital qu'elle annonce ou les
par conséquent vous feriez bien de passer avantages qu'elle puisse vous offrir, sans
un jour ou deux chez votre épicier ou, du vous être rendu d'abord à la banque la plus
moins de rester à sa disposition pour l'ins- proche et vous être informé de la solvabilité
tant où 11 serait envahi par les clients. Ne de votre --correspondant. Demandez-lui
demandez aucune rétribution à ce commer- ensuite, à ce commissionnaire, de vous en-
çant pour les services que vous lui rendez voyer la liste des apiculteurs qui ont fait
ainsi, lui disant que c'est dans l'accroisse- affaire avec lui. Nous ne voudrions même
MIEL EN SECTIONS. 273 MIEL EN SECTIONS.
pas encore vous engager à considérer la dans les comptes remis à l'apiculteur,
réponse qu'il vous enverra comme une. icomptes sur lesquels on a basé les remises
preuve de sa bonne foi. Nous prendrions le à lui faire. De cette façon, les commission-
temps d'écrire aux fournisseurs en question naires se trouvent toucher une double
pour leur demander si les rapports leur ont commission. Supposant, par exemple, que
donné toute satisfaction, et s'ils nous conseil- le miel ait été vendu 60 centimes: si le
lent d'adresser nos produits à la dite maison commissionnaire en rend compte à l'api-
de commission. Dans la commission les culteur à raison de 50 centimes et qu'il
tentations sont très grandes, et si votre retienne sur ce prix 10 °/o de commission,
homme n'est pas d'une probité à toute il se trouvera de ce fait toucher d'abord
épreuve il pourra abuser de votre confiance. les 2 sous par livre qu'il a retenus injuste-
Les commissionnaires prélèvent de 5 à 10 ment, puis les 10 °/o qui lui reviennent
pour cent de commission sur la vente; et à de droit.
cette commission viennent s'ajouter pour le Dans ce qui précède nous avons essayé de
producteur les frais de transport, de cami- mettre au jour quelques-unes des super-
onnage, sans compter le bris dont il est seul cheries pratiquées par certains commis-
responsable, tout cela diminuant d'autant le sionnaires peu scrupuleux. Mais nous avons
bénéfice qu'il pourrait tirer de la vente de la satisfaction de pouvoir dire que tous, ou
ses produits. presquetous ceux qui publient les cours dans
Beaucoup de maisons de commission don- lesj ournauxapicoles sont des hommes probes
nent des arrhes au reçu du miel; quelques- et consciencieux; car aucun commission-
unes en remboursent le prix complet à naire aujourd'hui ne peut avoir son nom cité
mesure de la vente; mais la majorité des dans les colonnes d'un journal apicole
commissionnaires ne font aucune remise de sérieux si des apiculteurs ont fait entendre
fonds tant que le miel n'est pas vendu, et des plaintes contre lui. Et sous ce rapport,
quelquefois même, pas avant que l'apicul- nous tenons à dire qu'il ne suffit pas que
teur n'ait écrit des lettres de réclamation et votre maison de banque vous Informe qu'un
se soit informé, à plusieurs reprises, de certain commissionnaire a un bon capital
ce qu'il advenait de son miel ou de son déposé chez elle, pour que ceci vous soit
argent. une preuve de la loyauté de ce commission-
Nous avons dit que les commissionnaires naire. Nous aurions plus confiance en un
devaient être d'une probité à toute epreuve; honnête homme sans crédit, que dans un
mais quelques-uns d'entre eux cèdent par- autre, sûr sous le rapport du capital, mais
fois à la tentation de coter le miel dans les versé dans toutes les ruses du commerce ».
journaux apicoles à un prix plus haut que Si le miel est expédié par petites quan-
celui qu'ils obtiennent dans leurs ventes tités, c'est-à-dire par une, deux, six, douze
courantes. 371.Si l'apiculteur se plaint en douzaines de boîtes de sections par exem-
touchant le montant de ses remises, ou lui ple, nous enfermerions ces boîtes dans une
reproche alors que son miel était de qua- caisse d'emballage comme celle représentée
lité Inférieure, et qu'il a fallu le vendre dans la gravure suivante.Les boîtes seraient
en conséquence; ou que les rayons étalent disposées de façon à ce que leur fragile con-
arrivés brisés, qu'on en a fait un bloc et tenu pût être visible à travers la glace; et
qu'on l'a vendu au prix de celui des ruches en les chargeant sur le wagon, les rayons
communes; on peut lui dire encore que seraient placés parallèlement aux rails.
le cours est subitement baissé" ( ce qui Tant qu'il vous sera possible, tâchez de
peut être vrai) et que la maison n'a pas charger vous-même votre miel, et si vous
en possibilité, par conséquent, de faire ses avez all'atre à un commissionnaire conscien-
opérations au prix annoncé dans le journal cieux il veillera à s'adresser à un camion-
apicole. Une supercherie assez commune de neur soigneux, qui prendra soin de votre
la part des commissionnaires sans probité, miel à son arrivée. SIle transport du miel
consiste à forcer le taux du cours s'ils doit se faire par wagons complets, disposez
peuvent faire mettre leur nom dans le jour- les caisses sur le wagon sur une mince
nal apicole, puis de vendre à un prix plus couche depaille qui amortisse les cahots;
bas pour se défaire de leur stock. Mais mais ayez soin de placer les rayons dans la
nous avons tout lieu de croire, d'après les longueur du wagon. Les caisses seront
plaintes qui nous sont parvenues et d'après attachées solidement et bien serrées les
certaines preuves que nous avons en unes contre les autres, en piles pas trop
main, que parfois le miel est vendu quel- hautes.
ques sous de plus la livre que le prixannoncé Au moment de l'expédition, envoyez un
18
MIEL EN SECTIONS. 274 MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE).
connaissement à la maison de maison de banque que votre homme est
chargée de recevoir vos articles, commission]
et indiquez, absolument solvable; car en ce cas, mais en
le plus bas prix au-dessous duquel le miel ne ce cas seulement, si vos engagements mu-
pourra être vendu. Le commissionnaire n'a tuels sont mis par écrit, vous aurez chance
pas le droit de le vendre à un prix moindre d'obtenir votre dû en justice; tandis que
sans un ordre de vous. Avant d'emballer vos s'il n'était pas solvable, vous jetteriez pas
articles, pesez-les soigneusement de façon mal d'argent par les fenêtres avant d'en
à connaitre exactement la quantité de miel tirer quelque chose.
CONSERVEZ
DUMIELEN SECTIONS.
Il est bon quelquefois de se réserver du
miel en rayons pour le vendre à meilleur
compte, ou pour en avoir une provision sous
la main tout le long de l'année. Or, pour que
sa saveur ne s'altère pas, il faut le tenir dans
un lieu sec. Si l'humidité vient à se condenser
à la surface du rayon, elle ne tarde pas à
délayer le miel, qui aigrit, se détériore, etc.
Pour cette raison, le miel ne doit jamais être
mis dans une cave ou toute autre pièce hu-
HARASSED'EXPÉDITION. mide. Mieux vaudrait le ranger au grenier ;
et pour que l'air puisse y circuler librement
que vous avez envoyée. Ne faites pas de sans que les mouches oules abeilles y aient
grands envois pour commencer. Si ayant
accès, les fenêtres seront garnies d'une toile
expédié du miel à une maison de commission
celle-ci tarde à vous en envoyer le montant métallique peinte. Nous avons coutume de
ou refuse de le faire, elle commet un acte cri- garder du miel en rayon l'année durant, et
rarement il se détériore. Les mêmes obser-
minel. Aucune maison n'a le droit de s'ap-
vations peuvent s'appliquer aux réserves de
proprier votre bien sans vous en tenir miel extrait. Par les temps humides ou plu-
compte; mais n'acceptez jamais en paiement vieux, on gardera les portes et les fenêtres
un billet émanant d'une maison ou d'un indi- du magasin à miel hermétiquement closes,
vidu non solvable, sans cela vous seriez sans
recours contre votre débiteur; attendu que pour ne les rouvrir que par les tempsnaecs.
Jamais on n'emmagasinera le miel en rayons
légalement un billet est un règlement de dans un endroit exposé à la gelée, attendu
comptes. que la gelée contractesi bien la cire que les
VENTEAUCOMPTANT. rayons finissent par se fendre et le miel à
couler. On tendra aussi des souricières pour
Si vous pouvez vendre au comptant, et
attraper les premières souris qui se présen-
que votre débiteur soit de bonne paye, faites teraient.
le sans hésiter, pourvu que vous vendiez Sous le titre MIEL BXTRAIT, vous trou-
au cours. Informez-vous des maisons qui verez des Indications pour le colportage et
désirent acheter au comptant sans escompte. la vente du miel en général. Voir aussi COL-
Pour votre sécurité personnelle envoyez le PORTAGE DU MIEL.
miel à destination sous votre nom à vous,
puis adressez le connaissement à une maison ALI-
de banque quelconque de la ville, avec ordre MIEL EMPLOYÉ COMME
de remettre ce connaissemenl à l'acqué- MENT (LE). — En moyenne 60 livres de
reur en échange du montant de votre envoi. sucre environ sont consommées chaque
La maison de banque vous demandera une année par tout homme, femme ou enfont
petite remise pour se charger de l'affaire, habitant les Etats-Unis. Beaucoup, naturel-
mais vous serez tranquille. La loi accorde lement, en consomment une quantité moin-
au producteur une protection plus efficace dre, mais pour faire compensation, beaucoup
lorsqu'il vend son miel en commission plu- aussi en consomment deux ou trois fois plus.
tôt qu'au comptant, pourvu qu'il n'en ait On ne connaît le sucre que depuis un très
pas reçu le prix avant que le miel ait changé petit nombre de siècles, et c'est seulement
de main. Mais pour en revenir à ce que depuis la dernière génération que le sucre
nous avons dit: Ne traitez jamais une affaire raffiné est tombé à si bas prix qu'il a pu
avec un commissionnaire devenir d'un usage courant dans les tamlllei
avant de vous être assuré auprès, d'une
définitivement les plus pauvres. Autrefois le miel était la
MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE). 275 MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE).
, principale denrée qui tenait lieu de sucre, manger de bon miel bien mûri sans en
et il prit place au nombre des envois faits éprouver aucune difficulté. »
par Jacob, pour se le rendre favorable, à Le Dr I. H. Kellogg, de Battle Creek,
celui qu'il Ignorait être son fils, au ministre Michigan, dont l'autorité est reconnue dans
puissant qui gouvernait l'Egypte, trois mille l'Univers entier, dit du miel ce qui suit:
ans avant que la première raffinerie de
sucre fut construite. Je considèrele miel commepréférablede beaucoup
au sucre de canneen tant qu'aliment.C'est, en prati-
La santé générale de la génération pré- que, une véritableglucoseet déjà prête à être absor-
sente gagnerait beaucoup à ce que le miel bée. Mangéen quantitésmodérées,il devrait mettreà
reprit, du moins en partie, le rang qu'il sucre contributionles organesdigestifsbeaucoupmoinsque le
de canne,et il mérite, pour cetteraison, d'être
occupait jadis dans les denrées alimentaires. recommandé.
Le goût presque universellement répandu Beaucoupde personnesqui ne peuventfaire usage
pour les sucreries de quelque nature qu'elles de sucrede canneou saccharosedevraientavoirla pos-
soient, témoigne qu'elles sont au nombre sibilitéd'utiliser le miel. Les adultes, souvent, n'ont
- de notre pas la force de digérerla saccharose.La saccharose
-des réels besoins organisme; mais provienten grandepartie d'herbesou de racines.C'est
un usage excessif du sucre entraînerait à sa un sucre qui convientaux animauxherbivores.
suite une longue liste de maladies. Outre les L'undes quatre estomacsdes ruminantssécrèteunfer-
désordres variés qu'il peut causer dans le ment capablede digérerla saccharose.Par la digestion
canal alimentaire, on donne comme un des le sucrede canneest convertien miel, et par consé-
quent, le miel est, en pratique,un sucrede cannedéjà
résultats de l'abus du sucre, ce fléau redou- digéré.
table qu'on nomme le diabète. Lorsque la
saccharose est Introduite dans l'estomac, Non seulement, le miel est la plus saine
elle ne peut être assimilée à l'organisme de toutes les friandises, mais elle est encore
la plus délicieuse. Pour plus amples considé-
qu'après avoir été transformée d'abord en
glucose par la digestion. Seulement, il arrive rations touchant ce sujet, voir MIEL.
trop souvent que l'estomac fatigué par des En vérité, ce peut être en bien des occa-
excès quelconques, n'opère qu'imparfaite- sions une question d'économie dansun mé-
ment ce travail de la digestion, et de là nage, de diminuer la dépense du beurre, et
proviennent les aigreurs et les diverses de le remplacer en partie par du miel.
pfiases de la dyspepsie. Le Prof. A. J. Cook Une livre de miel dure aussi longtemps
dit: Si la saccharose est absorbée sans qu'une livre de beurre; et, les deux articles
avoir subi de stransformation, entraînée étant de la meilleure qualité, entre eux,
par les reins, elle peut provoquer un arrêt c'est le miel qui coûtera le moins cher. Sou-
dans leur fonctionnement; et les docteurs vent, on peut avoir un miel extrait de pre-
peuvent avoir raison en assurant que mier choix, égal de toute façon au miel en
l'énorme consommation que l'homme du rayon si ce n'est en apparence, pour moitié
19e siècle a faite du sucre de canne est prix du beurre, et même moins. Le beurre
nuisible aux grands éliminateurs —les reins n'est bon que lorsqu'il est frais» ; tandis
—et par conséquent menace la santé et la que le miel conservé en bonnes conditions
longévité de notre génération". Voir MIEL. reste bon indéfiniment — il n'est pas besoin
Or, dans le merveilleux laboratoire qu'est de se hâter de l'employer sous peine de le
la ruche se trouve une sucrerie qui n'a pas voir rancir.
besoin de subir le travail de la digestion, Le Prof. Cook dit: Nous connaissons tous
ayant été entièrement préparée par d'admi- le goût des enfants pour le sucre candi. Ce
rables petits chimistes, les abeilles, pour une goût témoigne d'un besoin, il est une nou-
prompte assimilation ne mettant à contri- velle preuve de la nécessité du sucre dans
bution ni l'estomac, ni les reins. Comme le notre alimentation. Il faut donner du miel
dit encore le Prof. Cook: Il n'y a pas à dou- aux enfants à tous les repas qu'ils doivent
ter qu'en mangeant du miel, nous n'épar- prendre. Il est plus sain que les autres frian-
gnions ànotreappareil digestif le travail qu'il dises et mettra fin à tous les désirs déréglés
aurait à accomplir si nous mangions du sucre qu'ils en ont; et ce désir étant moindre,
véritable; et en cas d'épuisement ou de moindre aussi, sans aucun doute, sera la
faiblesse de sa part, ce moyen peut être quantité de sucre de canne absorbée. De
justement le répit nécessaire pour rétablir cette façon, sile sucre doit causer des trou-
son bon fonctionnement. A. I. Root dit à son bles dans leur santé, le mal sera prévenu II.
tour: u Bien des gens qui ne peuvent man- Demandez à la plupart des enfants ce qu'ils
- ger du sucre sans que de désagréables symp- préfèrent, ou du miel seul sur leur pain ou
tômes s'ensuivent, s'apercevront, par des du beurre seul, et presque invariablement,
expériences faites avec soin, qu'ils peuvent Ils vous répondront sans hésiter: Du miel».
MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE). 276MIEL EMPLOYÉ COMMEALIMENT (LE).
Cependant, c'est à peine si on consulte avec ils ne donnent au résultat que quelque
sagesse les besoins ou les goûts de l'enfant. chose d'inférieur. Les recettes que nous
Le vieillard réclame des aliments gras; ceux- donnons ci-après ont été éprouvées, et
ci répugnent à l'enfant. Il a besoin de sucre- chacune d'elles est garantie. La recette du
ries, non de graisse. Il fait ses délices du honeyjumble par exemple, est tout spéciale-
miel; le miel est pour lui un aliment sain et ment bonne, de même que celle des gâteaux
il n'est pas coûteux. Pourquoi ne lui en don- au miel par Maria Fraser.
nerait-on pas?
On emploie beaucoup de sucre pour les DIFFÉRENTESRECETTESl'OUR L'EMPLOI
boissons chaudes, comme pour le café et le DU MIEL.
thé. En substituant au sucre, en pareils cas, HONEY-GEMS. —2 quartsde farine,3 cuilleréesà soupe
un miel d'une saveur très douce, très miti- desaindouxfondu,3/+depintedemiel,1/2pintede mélasse,
gée, la santé pourra y trouver un très 4 cuilleréesà soupedébordantesde cassonade,1 cuille-
grand profit. A la vérité, la santé gagnerait rée 1/2à ras, de soude,1cuillerà caférasde sel, 1/2pinte
cuillerà caféd'extraitde vanille.
beaucoup si la seule boisson chaude dont on d'eau,1/2 GATEAU AU COOKIES OUPAIND'ÉPICE sanssucre
fasse usage était ce qu'on appelle en Alle- ni mélasse.—MIEL, 2 tassesà thé de miel une de beurre ; 4
magne le thé de miel — une tasse d'eau œufs(mélangercommeil faut) une tasse de petit lait
bouillante à laquelle on ajoute une ou deux (agitezà nouveau) ; un bonquart de farine; unecuillerée
cuillerées de miel extrait. On a fréquem- àla caférase de soudeou de bicarbonatede soude.Si
est trop claire,ajoutez-yun peu plus de farine
ment attribué le grand âge que certaines en pâte tournantbienle mélange,qui manquantde fermeté,
gens ont atteint en ce pays à l'usage qu'ils retomberaità ]a cuisson.Il n'a pas besoind'être aussi
ont fait toute leur vie du thé de miel. clair que pour les sugar-cakes.J'emploiedu miel très
Sans compter l'usage qu'on fait du miel à épais. Faitesattentionde bienTousservirde la même
tasse,pourmesurerles ingrédients.Veillez à bien mêler
l'état naturel, comme simple accompagne- ensemble le miel, le beurre et les œufs.Vous pouvez
ment du pain ou du biscuit, les pâtissiers rendreencore,siTOUS le voulez,
le gâteauplusdélicieuxen
s'en servent pour fabriquer quelques-uns employant dela crèmecailléeau lieude petit lait.Cuisez-
de leurs produits les plus choisis. Des le à fourdouxcaril brûletrès aisément.Pourfaireles
cookiesemployez un peuplusde farine,de façonà pouvoir
wagons entiers de miel extrait à bon marché bienroulerla pâte sans qu'ellecolleà la planche.Tout
sont mis à profit par les plus grands confi- les genresd'aromatespeuventconvenir.J'emploiede
seurs pour la confection de leurs gâteaux au l'écorced'orangerâpéequej'y mêleen petitesquantités.
Celafaitdetrèsbonpaind'épice.
miel, pains d'cpice, etc. Ces genres de MARIA FRASER.
gâteaux se conservent des mois entiers, et
même des années. Il y a quelque chose dans GATEAU AUMIEL, DEHOWELL. —(C'estungâteausec.)
la miel qui empêche les pâtisseries dans la sucre, Prenez6 livresde farine,3 livresde miel,1livre 1/0de
1livre1/2de beurre,6 œufs,1/2oncede bicarbonate
composition desquelles il entre de se dur- de sojde du gingembre, suivantvotrepropregoût.
cir (*). Les pâtissiers se servent de miel Manièred'opérerle mélange:—Mettezla farinedans
et ils réclament qu'il soit d'une pureté uneterrine ousur un plateau.Faitesun creuxdansle
extrême — parce que pour certains de leurs -1 milieu.Battezbienensemble lemieletle jaunedes œufs.
Battezen crêmcle beurreetle sucre,puisversez-les dans
produits rien ne peut le remplacer. Le miel, lecreuxpratiquéau milieudela farine; ajoutezalorsle
disent-ils, ne demande pas à être mélangé mielet les jaunesd'oeufs.Pétrissezbienle tout avecla
de glycérine comme les autres substances main,ajoutantà mesureet par petitequantitéà la fois,
durantle pétrissage,le 1/4d'oncede bicarbonate desoude
sucrées, et par conséquent revient moins dissoutdansl'eau bouillantejusqu'àcequevousl'yayez
cller. Ils préfèrent aussi les miels les plus incorporécomplètement. Ajoutezle gingembre à la pâte,
foncés, ceux qui ont un goût très accentué, puispourfinir,les blancsdes6oeufsbienbattusen neige,
en raison de la tendance de ceux qui n'ont pétrissezdenouveau la pâteavec la main,jusqu'àcequ'elle
à la soitbienlisse.Divisez-laensuiteen 7partieségales,que
qu'une saveur peu prononcée perdre vousmettrezenformeau rouleau,commedu paind'épices.
tout à fait dans le gâteau. Mettezles gâteauxaufourdansdesmoulesà pâté ordi-
Le miel entre aussi dans les médications, naire carrés,de 10X 14fer-blanc. Aprèslesavoirmisdans
il est la base de beaucoup d'onguents et de les moules,rayezle dessusde striesde 1/2pouceavecun
instrument ointuquelconque. Mettez-lesaufourpendant
remèdes contre la toux. Pour la fabrication uneheureàpune températuremodérée.Veillezà ce qu'ils
du sucre candi, le miel est beaucoup plus cuisentbienmaisne brûlentpas.Faitesfondreensuitedu
sain que le sucre de canne. sucrepour glacerle dessusdes gâteaux.Pourles con-
Un grand nombre des soi-disant recettes server, mettez-lesdeboutdansune caissede chêne,une
boitedefer-blancouunatonecrock,(vasedeterre)—c'est
pour l'emploi du miel valent moins que levasede terre qui vautle mieux—de façonà ce qu'ils
rien, car lorsque les différents ingrédients ne se touchentpaspar leurs plats.Couvrez-les herméti-
sont mêlés ensemble et composent le gâteau, quement.Placezle récipientdansunendroitfraiset sec.
Nemangezpas les gâteauxavantqu'ils aient au moins
(*) Le gâteauviendrait-ilmêmeà se dessécher,qu'il troismoisd'existence.Ils s'améliorenten vieillissantet
suffiraitde l'enfermeruncertaintempsdansuneboîte resterontbonsindéfiniment. J'airemarquéqueles gftteasx
« en fer-llr.ncpeur le vairredevenir fraiset mou. sucrésaumielne sedessèchentpascommeceuxmélangés
MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE). 277 MIEL EMPLOYÉ COMME ALIMENT (LE).
de sacreonde mélasse,et que le tempsaccentue,déve- miel ; écumezle mélangeet ôtez-ledufeu. Mettez-y lesnoix,
loppele goût du miel. les épiceset les fruitsconfits.Ajoutez-y a utantde farine
E. D. HOWELL. que vousen pourrezintroduiredansla pâte en tournant
— miel avecune cuiller.Mettezle mélangede côté pourqu'il
COOKIES AUMIEL DEAIKIN. Unetasseà théde refroidisse,puis ajoutez-yen tournantla soude(ne faites
i
extrait, pinte de crème aigrie, i faible cuilleréeà café une pâtetropferme).Couvrezla pâteet laissezreposer
de soude,des aromatessi on les aime, de la farine en pas lanuitdurant,puispétrissez-laavecde la farinede façon
quantité suffisante pour faireune pâte moêlleuse. à enfaireunepâteferme.Mettez-laau fourlorsqu'elleest
GATEAU DEMIEL MOU. — 1tassede beurre,2 de miel, préparée.Il estboncependantde la laisserreposerquel-
a œlfs, i tassede petit lait, 2 cuilleréesà caféde soude, quesjours,cequi l'empêchede collerautant.Abaissez-la
1 cuilleréeà caféde gingembre,i cuilleréeà caféde ca- aurouleaumaislaissez-la un peu plusépaissequ'uncooky
nelle,4 tassesdefarine. et taillezles croquetsde toutesles formesque
ChatonFowls. ordinaire,
vousvoudrez.
GINGEMBRE. —1 tasse de miel, 1/2 tasse de beurre Cetterecetted'origineallemandeesttrèsancienne ; elle
ou de graisse de rôti, une cuilleréeà soupede cidre a été essayéebiendesfois,et les gâteauxpeuventse con-
bouilli,la moitiéd'une tassed'eaubouillante(qu'une serverunanet plus. MM.E. SMITH.
1fg tassede lait
petit remplace bien).fort M ensemble
ettez
touscesingrédientssurle feu,ajoutez-yalors1cuilleréeà HONEY DROP CAKES. —1tassede miel,1/2 tassede sucre,
de e t
soupe gingembre une cuillerée café à de soude 1/2tassede beurreoude saindoux,1/2tassede petit-lait,
passée au tamisavecde la farineen quantité suffisante 1 œuf,1/2cuilleréeà soupede soude,4 tassesde farine
une à
pouren faire pâte beignets.Mettez cuireau à four tamisée.
surune plaquedetôleoudefer-blanc.
ChalonFowls. GATEAU CROUSTILLANT AUMIEL. —3 tassesde farine,
— 2 cuilleréesà caféde levain, carbonatede soudeou
GATXAU AUX ET D E
FRUITS AUMIEL FOWLS.Unedemi- tout autre, unecuilleréeà caféde sel, unetasseet demie
tasse de beurre, 3/4 tasse de miel,1/3tasse de gelée de lait doux.Passezvivementau rouleauet faitescuire
de pommeou de cidre bouilli,deux œufs bien battus, à fourchaud.Cela fait,brisezle gâteauen deux,étendez
une cuilleréeà café de soude,une cuilleréeà café de surla moitiédu dessousunemincecouchede beurre,et
cannelle, de cloude girofleet de muscade,1tassede rai- surcelledudessus1/2livredu mieldumeilleurgoût.(On
sins(deMalaga) et de raisinsde Corinthe.Mettezà feu cetusagelemielgranulé.S'il est tropduret
préfère
doux,le beurre,lemielet la geléede pomme, ajoutez-yles s'étendpour on le fait légèrementchauffer,ou bienon
-ceak battus, puis la soudedissoutedans un peu d'eau l'enlèvemal, par couchesmincesavecun couteau).Attendez
tiède;mêlez-y les épiceset la farineen quantitésuffisantequelques minutes,et le miel fondra graduellementet
pour enfaireune à
pâte beignetsépaisse,ajoutez-y alors desasaveurdélicatetoutlegâteau.A prendre
éa tournantlesfruits,puismettezle gâteauà cuireàfour imprégnera avecdulait.
modéré.Conservezdans un vaseclos durant plusieurs
semainesavantdele manger. GATEAU POUR LETHÉAUMIEL. —Unetasse de miel.
GATEAUX AUMIELDEMUTH. —Un gallon de miel unedemitassede crèmeaigre,2œufs,unedemitassede
beurre,2tassesde farine,une faible 1/2cuilleréeà café
(le mielfoncéest le meilleurpourcet usage),15 oeufs,de soude,1 cuilleréeà soupede crèmede tartre. Faites
3 livresde sucre(un peu plus de miel en place peut cuireà fourdoux pendanttrente minutes.
être. meilleur),une onceet demiede soudede boulan-
ger,e oncesd'ammoniaque, 2 livresd amandeshâchées, Miss.M.CAUDLER.
elivresde citron,4oncesde cannelle,2oncesde clousde GINGEMBRE CROQUETS AUMIEL.— 1 pinte de miel,
girofle, 2 oncesdefleur de muscade, 1 8livresde farine.
Laissezle mielarriverpresqueà ébullition,puis laissez-legembre. 3/4 de livre de beurre, 2 cuilleréesà café de gin-
et les autres Mettezle tout à bouillirensembledurant quel-
refroidir, ajoutez-y ingrédients. D ivisezl a quesminutes,retirezdu feu, et lorsquele mélangeest
pâte en morceaux et faitescuireau four. Les gâteaux froid,ajoutez-yde la farinejusqu'àce que vous
serontensuiteglacésavecdusucreet desblancsd'oeufs. presque obteniezune pâte bien ferme.Amincissez-la au rouleau,
GATEAUX FOURRÉS AUMIEL, DEFOWLS. —2/3de tasse et mettezau fouraussitôt.
de beurre,une tassede miel,3 œufsbattus, unedemi- GATEAU DEFRUITS AUMIEL. —Unetasseet demiede
tasse de lait. Battezen crèmeensemble,le miel et le
beurre,ajoutez-yensuiteles œufset le lait, puis deux miel, 2/3de tasse de beurre,unedemi-tassede lait sucré,
tassesde farinecontenantune cuilleréeet demieà café de 2œufsbienbattus,3 tassesde farine,2 cuilleréesà café
d'un levain quelconque,qu'ony aura bien mélangéen de carbonate de soude,2tassesde raisins,cuilleréeà café
-
tournant.Battezbienletoutpourenfaire unepâteferme. clousde girofleet de cannelle.
Mettezau four dansles moulesà gelée. Lorsque les BOULETTES DEMAÏS AUMIEL. —Prenezune pintede
gâteauxsont froids,prenezdumielgranuléd'unesaveur miel extrait, mettez-ledansune poêleà Sauter en fer,et
en
fine,et aprèsl'avoirbattu crème,étendez-leentre les faites-lebouillirjusqu'àcequ'ilsoit très épais ; ajoutez-y
tranchesdu gâteau. alors en remuantdes grainesde blé frais et, quand le
COOKIES AUMIEL DEFOWLS. —3cuilleréesà soupede mélangesera froid,modelez-en de petitesboules.Cesbon-
soudedissoutedans 2 tassesde miel préalablement mis bonsferontsurtoutla joie des enfants.
à chauffer,1tasseshorteningcontenant du sel,2cuillerées CARAMELS MOUS AUMIEL. — 1 tassede miel extrait
à cafédegingembre, 1tassed'eaubouillante, dela farineen du goût le meilleur,1 tasse de sucre cristallisé,3 cuille-
quantitésuffisantepourpouvoirpasserla pâteau rouleau. rées à soupede crèmeou de lait. Faitesbouillirle tout
CROQUETS AUMIEL. — 8 tassesde sucre,2 tassesde au «grand boulé», c'est-à-direjusqu'àce qu'unegoutte
miel,4tassesde lait oud'eau, 1 livred'amandes,1 livre jetéedansl'eau froidey durcisse,maispasau pointd'être
de noixd'Angleterre,pourquinzecentimesd'écorcede cassante— juste de façon,à ce que, lorsque vousla
citron et d'orangeconfite,pour 25 cents,de citron, prenezentre vos doigts,elle s'y rouleen une boulette
(cestroisderniersingrédientscoupésen fineslamelles),molle.Versezle mélangedansun platgraissé,sitôt après
2grandescuilleréesà soupede soude,2 cuilleréesà café y avoir ajouté une cuilleréeà caféd'extrait de vanille.
de cannelle,ecuilleréesà cafédeclousde giroflemoulus.Donnez-lui, dansle plat, une épaisseurde 2 à 15milli-
Mettezà bouillirpendant15minutesle lait, le sucreet le mètres ; et lorsqu'ilest froid coupez-lepar petits carrés
MIEL DE FLEUR D ORANGER. 278 MIEL VÉNÉNEUX.
queTOUS envelopperezdansdescarrésdépapierparaffiné,cle n'est obtenu que dans des régions très
comme celuidanslequellesépiciersenveloppent lebeurre.
Pourfaire des caramelsau chocolatajoutezaux ingré- limitées, tandis que les mélanges de miel de
dientsprécédentsunecuilleréeà soupedechocolatfondu fleur d'oranger avec quelques autres du Sud
justeaumomentde retenir le mélangedu feu,remuant sont assez fréquents.
bien le tout ensemble.Pourles caramelsau chocolat,il Bien que les abeilles paraissent butiner
n'est pasaussi importantque lemielsoitde lameilleureavec une
qualité. grande activité sur les fleurs des
C. C. MILLER. orangers, elles ne semblent pas recueillir
POMMES AUMIEL. —4 livres 1/2de bonnespommesà une grande quantité de nectar. C'est à
cuire,un litre de miel,i litre de vinaigredemiel,i cuil- croire que l'intention de la nature est que
lerée à cafédébordantede cannellemoulue.Faitescuire le délicieux liquide sucré que l'arbre a la
plusieursheures,remuantsouventpourempêcherle mé- capacité de secréter soit réservé aux fruits
langedebrûler.Sile vinaigreesttrès fort,le couperd'eau.
MM.R. C. AIKIN. d'or qui se formeront par la suite. Pour
cette raison il est rare que le pur miel de
SIROPCONTRE LATOUX, AUMIEL ETAUGOUDRON. — fleur d'oranger atteigne les marchés un peu
Mettezdansun vasede ferblanci cuilleréeà soupede car ce qu'il y en a est consommé
goudronliquide,et placezle vasedansl'eau bouillanteéloignés,
jusqu'à ce que le groudronsoit chaud. Ajoutez-yune sur place.
pinte demielextraitet remuezbienle tout pendantune
demi-heure, eny mêlantunecuilleréeà caférasede borax MIEL VÉNÉNEUX. — Certains
rap-
pulvérisé.Gardezle sirop dans une bouteillebouchéeports, apparemment
hermétiquement. Dose
: i cuilleréeà cafétoutesles une, authentiques, tendent
deuxou troisheures,suivantlaforcedurhume. à démontrer que le miel provenant de fleurs
BOISSON D'ÉTÉAUMIEL. —1cuilleréede jus de fruitet vénéneuses par elles-mêmes est un poison
unecuilleréede mieldansun 1/2verre d'eau; ajoutez-yaussi, soit pour l'homme, soit pour les abeil-
en tournantautantde soudequ'il en peut tenir sur une les, quand ce n'est pas pour tous les deux.
piècede 50cents.,et moitiéautantd'acidetartrique,puis Xénophon nous dit comment pendant la
buvezaussitôt.
CAFÉDECÉRÉALES AUMIEL. —Sonfraisde froment, célèbre retraite des dix-mille soldats Grecs
vers la mer, quelques-uns d'entre eux
; mêlezà 2livresdefarinedeseigle2livresdemiel
5 livres
de luzerne,mélangez lemieldans3pintesd'eaubouillante.furent malades sérieusement pour avoir
Aprèsque le mielet l'eauont faitun bouillon,versez-lesmangé du miel empoisonné. Ce fait est
dansle mélangede son.Remuezle tout ensembleà fond raconté avec tant de soin et des détails si
et pétrissezjusqu'àce que vousobteniezune pâte très
ferme.Faitespasserpar unepresseà viandepourla divi- précis qu'on n'a plus à douter de la qualité
ser.Faitessécherau fourchaud.Brûlezcommedu café. vénéneuse de certains miels.
Poury donnerle goûtdu café,ajoutez-y2livresdumeil- On a prétendu que le miel sauvage re-
leur mokaet caféde Java. Moulezle tout ensembleet cueilli dans un ou deux des Etats du Sud et
enfermezdans des boîtes de fer-blanchermétiquementdans un
closes,pourlesbesoinsfuturs. petit nombre de localités isolées,
W. L. PORTER. cause des indispositions, et ces indisposi-
SUCRE D'ORGE AUMIEL. —Mettezdansl'eaufroidedu tions sont parfois assez soudaines et assez
mielextraitet faitesbouillirjusqu'àce qu'il épaississe.violentes pour donner des inquiétudes.
Agitezjusqu'àce que le mélangesoit blanc.N'importeDans certaines régions de l'Etat de Virginie
quellequantitéconvient.Pourunelivrede mielil faut et particulièrement près d'Halifax Court-
environ20minutesdecuissonenbouillantsansarrêt. House,on fait la culture en grand, dans les
MARY C. PORTER.
montagnes, du laurier rose et blanc. Les
COLLE DEPATE AUMIEL POUR COLLER DESÉTIQUETTES abeilles paraissent les rechercher beaucoup,
SURLEFER-BLANC. —Prenezdeuxcuilleréesde farinede et bien
et unedemiel. letoutet de que leur nectar n'en semble avoir
seigle Mélangez ajoutez l'eau aucune Influence sur elles, il est dangereux
bouillantejusqu'àépaisseurvoulue.Cette colleest supé-
rieure pourles étiquettesou pourlespapiersde tenture, pour l'homme, ou du moins on le prétend.
et en généralpartoutoù la collede pâte ordinairene La plante en elle-même est un narcotique
parvientpasà faireadhérerle papier. extrêmement puissant dont les effets varient
suivant la quantité qui est absorbée par
MIEL DE FLEUR D'ORANGER. l'estomac. Le Dr Grammer, de Halifax
- Ce miel commence à être connu dans le Court-liouse, raconte que, durant la der-
commerce; mais, malheureusement, une nière guerre civile,lui et un certain nombre
grande partie du miel qui se vend sous ce de ses camarades furent empoisonnés par
nom retentissant, ne provient pas du tout de du miel provenant du laurier cerise (?). Oir
l'oranger. éprouve, dit-il, un picotement, un fourmil-
Le pur miel d'oranger est d'un goût lement singulier partout le corps, la vue se
exquis, de couleur claire, et est très épais. trouble, la tête tourne et paraît vide, sans
Mais tandis que sous le rapport de la qua- compter d'horribles nausées que ne peuvent
lité il est supérieur, sous celui de la quantité atténuer le moindre vomissement. Ces trou-
il laisse quelque peu à désirer. Le pur arti- bles lui durèrent à lui et ses compagnons
MOUTARDE. 279 MOUTARDE.
à peu près une heure, mais les effets ne les cultive par acres dans un autre but que
cessèrent de se faire sentir qu'au bout de le miel qu'elles peuvent donner. Il vous sera
plusieurs jours. difficile de déterminer laquelle est d'un
Uneautre plante dontondit le nectar véné- meilleur rapport dans votre localité, sans
neux est le jasminde la Caroline; on le trouve les essayer toutes. Informez-vous des dé-
en certaines localités de la Georgie, princi- bouchés que vous pouvez avoir pour la
palement dans les environs d'Augusta. Les vente de la graine, puis agissez comme si
racines, les feuilles, les fleurs, contiennent vous comptiez seulement sur cette graine
une mince quantité de poison; et le Dr. pour couvrir vos frais de culture. Dans le
J. P. H. Brown, apiculteur, dit que le miel cas où vous en retireriez une bonne récolte
qui en provient est également vénéneux, de miel, ce serait autant de gagné pour
car il connait plusieurs personnes qui se vous, et vous n'avez guère à craindre de
virent sur le point de perdre la vie pour en pertes sérieuses.
avoir mangé. D'après lui les abeilles ne buti-
nent pas cette plante par choix, attendu que On prétend que le miel fourni par la
lorsque d'autres fleurs exsudent en même moutarde est très clair, qu'au point de vue
temps du nectar, elles visitent à peine le du goût il en vaut d'autres, et qu'il se vend
jasmin jaune. au plus haut prix sur le marché: La graine
Nonobstant les cas d'empoisonnement qui doit en être semée de bonne heure au prin-
ont été rapportés, le Prof. A. J/Cook, du Col- temps, soit en minces sillons aussi espacés
lège de Pomona, Claremont, Californie, émet que le cultivateur pourra se le permettre,
des doutes sur la nature vénéneuse du miel soit à la volée. La première méthode est
provenant de certaines plantes. Il y a quel- naturellement la meilleure pour presque
ques années on a raconté qu'en différentes toutes les mellifères, mais elle coûte plus
occasions des apiculteurs avaient non seule- de travail aussi. Il faut de 6 à 10 livres de
ment pris du miel provenant de plantes semence par acre, si le semis est fait en
vénéneuses, mais qu'ils en avaient mangé sillons, et de 15a 20 s'il est fait à la volée. Si
sans ménagement et sans en ressentir le l'on veut récolter la graine il ne faut pas
moindre inconvénient. Mais la question se semer plus tard que le premier juillet.
pose de savoir s'ils avaient en effet Quand la plus grande partie des siliques sont
mangé du miel provenant des plantes mûres, on coupe la moutarde et on la fait
susnommées ou de quelque autre inoffensive, sécher avec soin. Pour la récolte, on étend
qui se trouvait en fleurs à la même époque; une toile au fond de la charrette destinée à
mais, où la santé et peut-être la vie sont en la transporter, car la semence s'égrènera
jeu, il paraît sage de ne rien risquer - c'est- considérablement, si elle est en bonne
à-dire de s'abstenir complètemeut du miel condition pour être battue en grange. Nous
de laurier-cerise, de jasmin de la Caroline pensons qu'il doit se faire des machines
ou de toute autre plante vénéneuse. Si ce spéciales pour battre et vanner la moutarde,
miel n'est pas mortel pour les abeilles, qu'on mais nous avons toujours vu faire usage
le leur laisse pour la nourriture de leur cou- d'un fléau et d'un van ordinaire. Le battage
vain; mais qu'on n'en fasse pas usage doit se faire sur un sol bien battu naturelle-
autrement, ment, ou bien pour empêcher que la graine
MISE EN BOCAUX DU MIEL. - Voir ne se mêle aux poussières, on étend par
Miel extrait et aussi Colportage du miel et Miel terre une grande toile. La semence des'
granulé. espèces communes de moutarde vaut 5,75
les cent livres. Nous ne savons combien de
MOUTARDE (Sinapisarvensis). — Cette boisseaux on en retire à l'acre. On a beau-:
plante appartient à la même famille que le coup vanté la variété Chinoise pour les
navet, les choux, le colza, etc., celle des abeilles; mais nous avons découvert que la
crucifères, dont tous les spécimens, croyons- moutarde noire ordinaire, qui pousse d'elle-
nous, fournissent presque invariablement même pour ainsi dire, réussit beaucoup
du nectar durant leur floraison. Nous avons mieux, et est beaucoup plus visitée par les
d'excellentes occasions d'éprouver la valeur abeilles. Qui nous fera connaître les résul-
de ces plantes, parce que autour de nous on tats d'expériences personnelles ?
N.
Si le miel qui se trouve dans les ruches à quelconque, étant donné qu'il est Inpratlca-
l'automne est de bonne qualité, et les rayons ble de donner aux abeilles un aliment liquide
bien operculés, ce serait de la folie d'extraire au cour de l'hiver. Si l'on ne peut avoir de
ce miel pour le vendre, d'acheter du sucre, provisions operculées, nous leur donnerions
et d'en faire du sirop pour en alimenter les en place des morceaux de candi, comme ceux
abeilles. On gagnera très peu par ce procédé, que nous avons mentionnés au chapitre
le miel fut-il vendu même au plus haut prix, CANDI.
et le sirop de sucre fut-il très bon marché.
Mais si l'approvisionnement naturel des CE QU'ONDONNEEN ALIMENT.
abeilles est du miel foncé et de pauvre Il est de mauvaise économie de donner en
qualité, ou bien cette substance sucrée aliment une chose sucrée quelconque sous
évacuée par les pucerons et qui ne vaut rien,
il vaut mieux extraire les rayons et donner prétexte que celle-là est moins chère que
les meilleurs sirops granulés. Certaines
en place du sirop aux abeilles. Pourtant ces
dernières années nous avons pris l'habitude qualités de mélasses et de sorgho peuvent
- de laisser aux abeilles ce qu'elles avaient être employées; mais, comme nous l'avons
expliqué, Ils ont tendance à stimuler les
récolté, de quelque source que proviennent abeilles mal à propos, c'est-à-dire à les
leurs provisions, pourvu qu'elles fussent
rendre Inquiètes et agitées pendant l'hiver.
bien mûries dans le rayon et bien opercu-
On semble s'accorder à dire que prix pour
lées; et c'est à peine si nous avons perdu
des abeilles pour cause de nourriture de prix, le sucre granulé, quand il est converti
en sirop de bonne qualité, est pour les abeil-
qualité Inférieure des ruchées qui ont les un aliment aussi bon marché qu'on en
hiverné en plein air.
Naturellement le sirop de sucre est meil- peut avoir; et non seulement bon marché,
mais relativement sain.
leur que certains miels recueillis par les
abeilles, et à une goutte près ce miel revien-
dra plus tard en aliment à la ruchée. Quel- ON FAIT LE SIROP.
COMMENT
ques expériences faites il y a un petit Il y a deux manières de lé préparer. Tan-
nombre d'années ont démontré que pour tôt on le fait à froid, tantôt on emploie ce
les colonies alimentées avec du miel, la
consommation moyenne de nourriture a été qu'on appelle l'ancienne méthode, c'est-à-
dire la chaleur artificielle. Pour cette der-
de 14 à 18 livres, tandis que celles qui ont
nière on a coutume de prendre une machine
été alimentées avec du sirop de sucre n'en à lessiver ou tout autre réceptacle qui puisse
ont consommé que de une à 7 livres. On en
contenir 50. ou 180 livres de sirop à la fois,
conclut que, si la livre de miel a moins de
force que la livre de sucre, elle est plus qu'on met sur le feu. Dans cette cuve on
verse du sucre granulé et de l'eau à mesure
stimulante et porte les abeilles à en consom- ou à poids égal. Chauffez le mélange douce-
mer davantage. Mais dans tous les cas
ment en le tournant continuellement, mais
probables cette expérience établissait une
ayez soin de ne pas le chauffer à plus de 27°.
trop grande différence en faveur du sirop de A vrai dire on peut l'amener à bouillir sans
sucre. Dans les circonstances ordinaires, le gâter, mais s'il est trop chauffé 11risque de
quand le miel est de première qualité, roussir ou de brûler, et le sucre brûlé est la
comme celui de trèfle ou de tilleul, par mort des colonies en hiver. On doit remuer
exemple, cette différence n'existe pour constamment le sirop jusqu'à ce que toutes
ainsi dire pas. les granules de sucre soient dissoutes. Le feu
La différence de prix entre une qualité est alors éteint, et quand le sirop est refroidi
fine de miel extrait et le sirop de sucre il est-prêt à donner aux abeilles.
après qu'il est operculé dans les rayons est
si minime, que, si nous avions des rayons
pleins de bonnes provisions naturelles, nous POURPRÉPARERLE SIROP
MÉTHODE
A FROID.
les mettrions de côté plutôt que de les
extraire, puis nous donnerions ces rayons en En raison de la tendance du sirop à brûler,
automne à celles des colonies qui n'auraient à se répandre sur le fourneau ou dans la
pas de provisions suffisantes. Mais en aucun cuisine, on prépare aujourd'hui le sirop à
cas nous ne voudrions employer de tels froid parce que c'est beaucoup plus pratique.
rayons, parce qu'au cœur de l'hiver il est Voici en deux mots comment on s'y prend:
quelquefois très utile de les avoir sous la Mêlez du sucre et de l'eau par parties égales
main, attendu qu'on peut les mettre juste et remuezjusqu'à ce que tout le sucre soit
au centre du nid à couvain d'une colonie dissout.
NOURRISSEMENT (LE). 282 NOURRISSEMENT (LE).
Si l'on doit fabriquer le sirop en certaine NOURRISSEMENT POURSTIMULERL'ÉLEVAGE
quantité, versez le sucre et l'eau tout DU COUVAIN.
simplement dans un extracteur, dans les Pendant le printemps ou l'été nous pou-
proportions Indiquées, mais c'est l'eau qui vons faire usage d'une qualité de sucre de
doit être versée en premier. Mettez l'appareil
prix moindre, ou bien de miel bon marché,
en mouvement, et tandis qu'il tourne, de ces miels de qualité inférieure qui ne se
versez une cuiller à pot de sucre à la fois. vendent ordinairement pas. Si c'est du miel
Ce qui donne au sucre le temps de fondre et que nous donnons, 11 faut légèrement
de se mêler à l'eau à mesure qu'il est versé. l'éclaircir avec de l'eau chaude; mais s'il
Ne commettez surtout pas l'erreur de nous faut acheter de quoi préparer le nour.-
verser le sucre tout à la fois d'abord et rissement, nous recommanderons alors,
l'eau ensuite, car le mélange ne serait pas comme nous l'avons déjà fait d'ailleurs, de
aussi parfait. n'acheter que du sucre granulé, parla raison
Lorsque la cuve est suffisamment remplie, toute simple qu'il ne vaut pas plus cher que
continuez à tourner la manivelle jusqu'à ce tout autre produit sucré, et qu'il est bien
que tout le sucre soit dissout. Le mélange plus sain pour les abeilles. Règle générale,
aura d'abord l'air un peu trouble, mais cette les nuclei réclament une nourriture sti-
apparence est due aux bulles d'air qui mulante avant ou après la miellée, si l'on
disparaîtront au bout d'une heure ou deux, veut qu'ils remplissent bien leur rôle, car
et le sirop alors sera clair et limpide. une reine ne pondra plus guère après la
On recommande de mettre le sucre et saison de la miellée, si l'on ne donne pas aux
l'eau par parties égales parce qu'il vaut abeilles un aliment quotidien en quantité
mieux donner aux abeilles le sirop clair plu- régulière. Pour avoir des colonies fortes en
tôt qu'épais, car alors elles le mûriront; et état d'amasser les provisions au temps de la
quand le sirop est épaissi et mûri par les récolte, ou pour engager les nucléi, ou
abeilles il ne granule pas et constitue au con- même les vraies colonies en ce cas, à bâtir
traire l'alimentle plus délicat et le meilleur. des cellules propres à l'élevage des reines,
on doit mettre en pratique le nourrisse-
Mais, si pour une raison quelconque, ayant
différé de donner le nourrissement, la saison ment quotidien d'une livre de sirop. -
soit assez avancée, les nuits glaciales et les
NOURRISSEURS
POURALIMENTSTIMULANT.
journées plutôt froides, il peut être sage d'en
composer le mélange de 4 parties de sucre Il y a des centaines de nourrisseurs qu'on
pour 3 d'eau; seulement, mettez-vous bien a inventés et mis sur le marché. Quelquès-
dans l'esprit que lorsque le sirop sera oper- uns d'entre eux sont très compliqués, et
culé dans les rayons, il ne sera probablement plus ils le sont, moins ils rendent de services.
pas aussi bon que le premier. Le sirop épais Celui qui désire mettre le moins d'argent
a plus de tendance à tourner en sucre dans possible dans son affaire n'a qu'à se servir
les rayons. de casseroles de fer-blanc ordinaires. On
SI l'on n'a pas d'extracteur, on peut se ser- place celles-ci à l'étage supérieur, de la
vir d'une simple cuve à lessive, en s'armant ruche, et on les remplit de sirop. Sur le
d'une grosse palette ou d'un bâton pour sirop même on étend avec soin un morceau
remuer le mélange autant qu'il est néces- de toile grossière mouillée d'eau. Les abeil-
saire. Mais l'extracteur tient la tête parmi les se posent sur la toile, et s'emparent du
toutes les autres combinaisons, et l'on ne sirop sans risquer de se noyer. Mais ce qu'on
devrait jamais essayer de s'occuper d'api- peut reprocher aux casseroles c'est que le
culture sans en avoir un. sirop les salit beaucoup, et, quand iL n'en
Si l'on n'a qu'une petite quantité de sirop à reste plus, la toile a des chances de coller
préparer — un litre environ — on peut le au fond, retenue qu'elle est par les cristaux
faire dans un vase quelconque, en se servant de sucre séché. Un peu d'eau bouillante, il
d'une cuiller de bois ou d'un fouet à battre est vrai, les nettoie très vite.
les œufs; mais en ce cas nous mettrions Un autre nourrisseur d'un usage très ré-
d'abord le sucre, puis nous verserions dessus pandu est le petit plateau ordinaire, sur
de l'eau bouillante, sans cesser de tourner lequel est vendu le beurre qu'on achète chez
tant que nous ajouterions l'eau. On peut éga- les épiciers. Une centaine de ces plateaux
lement employer l'eau bouillante au lieu peuvent se ranger les uns dans les autres,
d'eau froide avec l'extracteur, mais nous n'occupant ainsi qu'un très petit espace, et
pouvons vous certifier que le sirop n'en sera le prix en est Insignifiant. Il n'est pas néces"
pas meilleur. salre de se servir d'une toile avec le plateau
NOURRISSEMENT (LE). 283 NOURRISSEMENT (LE).
à beurre. Posez-les sur le dessus des cadres, apicole, on peut nourrir un grand nombre de
et remplissez-les de sirop. colonies à la fois.
Un nourrisseur dont on a fait un très grand Les bocaux mêmes une fois retournés
usage est" le Slmplex" ou nourrisseur en entrent par un trou pratiqué dans une sorte
forme d'auget. C'est un nourrisseur excel- de boîte fermée de tous côtés, le devant
excepté. Les deux côtés de la boîte sont
taillés de telle sorte, qu'ils projettent deux
bras en avant; ces deux bras s'enfoncent
directement dans l'entrée de la ruche, sans
laisser aux pillardes le moyen de pénétrer
NOURRISSEUR
SIMPLEX. dans la boîte. Le dessus de la boîte a un trou
juste assez grand pour soutenir le bocal
lent, bon marché, et qui tient très peu de Mason à 6 m/mdu fond intérieur. L'apiculteur
place sur les cadres à couvain. qui possède une provision de bocaux Mason,
n'a plus qu'à commander au fabricant la
boîte, et le couvercle spécial qui permet
aux abeilles de ne prendre qu'une petite
quantité de sirop à la fois. Ce nourrisseur
étant destiné à l'entrée des ruches est tou-
jours en vue, et d'un seul coup d'œil on peut
se rendre compte si les bocaux sont pleins ou
vides.
NOURRISSEUR
HILL. On peut parcourir le rucher, traînant une
Un autre nourrisseur estla boîte à poivre. brouette remplie de bocaux garnis des
e'"èst une boîte de fer-blanc, d'une contenance couvercles spéciaux, et, dès qu'on en décou-
d'un demi litre ou d'un litre, dont le couver- vre un vide à l'entrée d'une ruche, on
cle est percé de petits trous. On le remplit l'enlève de la boîte et on le remplace par un
de sirop, on le retourne et on l'établit direc- autre rempli de sirop. L'avantage de ce
tement au-dessus des cadres à couvain dans nourrisseur est, qu'on peut voir d'un seul
le haut de la ruche. coup d'oeil donné à une rangée de ruches
Un autre nourrisseur encore est celles des colonies qui ont épuisé leurs
le
Boardman n. Pour celui-ci on se sert d'un vivres, et leur en fournir de nouveau sans
bocal Mason — ce bocal d'une si grande utilité troubler les abeilles et sans ouvrir les
ruches. Mais il a un défaut, c'est d'inciter
parfois les abeilles au pillage; pourtant avec
un peu d'attention, en veillant à ce que les.
couvercles soient bien ajustés, on n'aura
que très peu d'ennuis si même on en a. Nous
devons dire aussi que pour les colonies
faibles ce nourrisseur ne donne pas grande
satisfaction.
NOURRISSEUR
DOOLITTLE.
qu'un plateau diviseur ou qu'un cadre à à reprendre leur niveau, le sirop passe sous
couvain, il s'emploie comme eux à même le les deux séparations B légèrement soule-
corps de ruche; et comme il est complète- vées au-dessus du fond; et les abeilles,
ment enfermé dans le nid à couvain, n'exi- pour atteindre au sirop, pénètrent par le
geant ni un étage de plus ni une hausse couloir E, et puisent le nourrissement dans
pour le contenir, c'est le nourrisseur le les deux chambres qui longent ce couloir
plus commode que nous ayons jamais em- sous le petit toit .Â. Avec la plupart des
ployé, celui qui donne les meilleurs résultats nourrisseurs de cette sorte, les abeilles sont
— bien aussi pratique que le Boardman M. obligées de passer aux deux extrémités,
Il suffit de glisser le toit d'un pouce en c'est-à-dire de sortir du nid à convain; et
arrière environ, puis à l'aide d'une cafetière parfois, pendant les grands froids, refusant
de verser le sirop dans la partie supérieure. de quitter le centre du nid à couvain, elles
Refermez ensuite la ruche, et opérez de la ne peuvent atteindre au sirop. Le grand
même façon sur la suivante. Pour stimuler point en faveur du nourrisseur le Millern
les colonies faibles ou les nuclei en vue de est que le couloir qui conduit au nourrisse-
l'élevage des reines, tout le monde recon- ment est situé directement au-dessus du
nait que ce nourrisseur est à tous les points centre du nid à couvain, et que la chaleur
de vue le meilleur qui existe. dégagée par le groupement se condense
Il existe pourtant encore un autre genre dans le couloir et dans les chambres sous le
de nourrisseur, excellent celui-là; c'est le toit A. Cette particularité, jointe au fait que
Miller n. Isous nous en servons presque ce nourrisseur est fabriqué en bois, donne
la possibilité d'alimenter les abeilles par
les froids les plus rigoureux.
Suivant les circonstances, on peut donner
le nourrissement en grandes ou en petites
quantités. Les nourrisseurs dont nous nous
servons, contiennent 12 kilos, quand le sirop
atteint à un pouce du bord du haut. Si nous
nous apercevons que certaines colonies ont
besoin de 4 kilos, d'autres de 2 kilos 1/2, d'au-
tres encore de 12 kilos, pour compléter la
NOURRISSEUR MILLER. quantité voulue de provisions nécessaires
pour l'hivernage, nous remplissons les nour-
exclusivement pour donner aux colonies risseurs proportionnellement aux besoins de
leurs provisions d'hiver. Il est de très ces diverses colonies. Quelquefois, nous ne
grande capacité, avec lui on peut donner de remplissons qu'un seul des réservoirs, ce
4 à 12 kilos de nourriture à la fois. Quand qui fait 6kilos de sirop. Pour 2 kilos de nour-
pour une raison quelconque on a tardé à riture, nous en versons de façon à remplir
donner des aliments aux abeilles, c'est de ce un seul réservoir à un peu moins de la moi-
nourrisseur qu'il faut se servir. Les petits tié. Nous avons un moyen expéditifde répar-
nourrisseurs décrits précédemment sont tir le nourrissement : avant de donner à une
conçus simplement dans le but de donner colonie son aliment final, nous allons par tout
une nourriture stimulante, et ne contien- le rucher, examinons chaque nid à couvain et
nent au plus qu'un quart de sirop; mais estimons (*) le nombre de kilos de provisions
nous ne nous servons du Miller que quand dont chaque colonie a besoin, que nous mar-
nous voulons donner une grande quantité quons sur une ardoise, ou à la craie sur le
de nourriture à la fois. toit de la ruche. Nous allons ensuite à la
assure souvent une récolte de miel, même de défendre elles-mêmes l'entrée de leur
durant les mauvaises années. Elle consiste ruche.
en ceci: 11nourrit toutes ses colonies sitôt Nous conseillons à ceux qui n'ont jamais
que le beau temps est venu, qu'elles man- employé cette méthode, d'en faire l'essai sur
quent de provisions ou non. Il leur donne le quelques colonies: nourrlssez-en, par
sirop à petite dose pour exciter la produc- exemple, 25 ou 30 sur cent qui se trouve-
tion du couvain, et continue ainsi jusqu'au raient dans votre apler, et laissez les autres
moment de la miellée; au plus fort de la continuer d'agir à leur guise. Tenez un
miellée, naturellement, 11cesse. Le résultat compte soigneux des produits nets, déduc-
de ce procédé est que les ruches regorgent tion faite des dépenses; et si les ruchées
d'abeilles et de couvain, et les moindres alimentées ont au grand livre un actif
cellules restées libres dans le nid à couvain plus fort quecelles qui n'ont pas été nourries,
sont pleines jusqu'au bord de miel de sucre vous pourrez être assuré d'un bénéfice
operculé. Sitôt que la miellée commence Il l'année suivante en nourrissant toutes vos
ajoute les hausses; et avec ce considérable populations à la Boardman.
renfort d'abeilles qu'il s'est assuré par une Mais il est bien entendu naturellement
nourriture stimulante, au moment de la qu'il ne faut pas continuer le nourrissement
miellée, s'il y en a une, le nid à couvain assez longtemps pour contraindre les abeilles
débordant déjà de provisions, les abeilles à porter le sirop de sucre dans les sections,
sont contraintes d'emmagasiner leur récolte ce qui serait une véritable fraude vis-à-vis
dans les hausses, parce qu'il n'y a plus de du public. On ne doit vendre pour miel que
place ailleurs. le nectar des fleurs distillé et mûri par les
abeilles. Í
M. Boardman fut entraîné à procéder de
cette manière par suite de disettes de miel PRUDENCEA OBSERVERTOUCHANT
LE NOURRISSEMENT.
qui se succédèrent d'années en années. Cal-
culant que le sirop de sucre ne coûte que le Avant déterminer, nousne saurions trop
tiers environ du prix de la meilleure qualité recommander aux personnes inexpérimen-
de miel, il raisonna qu'en prenant aux tées d'être bien attentives à éviter le pillage.
abeilles le produit de leur récolte en échange Si ce n'est avec le nourrisseur Boardman,
du sucre qu'il leur donnerait, il pouvait nous avons conseillé de ne fournir des provi-
faire avec elles un trafic légitime, et tripler sions aux abeilles que vers le soir pour
pour ainsi dire son capital dépensé. éviter tout danger; car essayer de les nour-
rir en plein jour pourrait avoir pour résultat
Nourrir les abeilles de cette façon repré- le pillage et la destruction de fortes popula-
sente une dépense assez considérable, et tions. Quand des provisions leur arrivent en
pourtant il faut croire que M. Boardman se telles quantités et d'une façon si anormale,
sent assuré du succès puisqu'il continue à elles semblent oublier de poster leurs senti-
employer cette méthode; et alors si l'année nelles comme elles le font d'habitude; et
se trouve être bonne il y gagne une récolte avant qu'elles aient le temps de se recon-
formidable de miel. Pendant une année de naître, des abeilles les envahissent de toutes
disette où nous le visitâmes, 11 en avait les parties du rucher. Nous ne savons qui
obtenu une assez belle de chacune de ses nous devons le plus plaindre en de pareils
colonies; tandis que ses voisins n'avaient moments, des abeilles, de leur malheureux
recueilli aucun miel de surplus, trop heu- propriétaire, ou bien des voisins Innocents
reux encore si leurs corps de ruches étaient et des passants. Parfois, tout ce que vous
tous remplis. Les chambres à couvain de pouvez faire est de laisser votre colonie
M. Boardman étaient pleines aussi de pro- s'écouler en souhaitant que la nuit vienne,
visions; mais au lieu de miel c'était du sirop pour obliger ces lutins voraces» à retour-
de sucre qu'elles contenaient: le miel, lui, ner chez elles. Et puis quand vous recom-
était dans des sections d'une valeur de 0,50 mencez à donner du nourrissement, souve-
à 0.60 cent. la livre au moins, prix de gros, nez-vous que ma dernière parole à ce propos
tandis que le sirop de sucre ne lui avait est: u tenez-vous sur vos gardes ».
coûté que 0,20 cent. environ.Il est certain Pour l'alimentation en plein air, voir
qu'il avait fait là une bonne affaire. EAU POUR LES ABEILLES.
Le nourrisseur le plus propre à ce mode — Ce terme, appliqué à
d'alimentation est le Boardman, déjànommé, NUCLEUS.
pM'eeque les colonies nourries de cette l'apiculture, signifie une petite colonie
façon sontsupposéês fortes, et sont capables d'abeilles, du quart environ au dixième
NUCLEUS. 287 NUCLEUS.
cadres, et d'en mettre de même de chaque nombre des abeilles dans les ruches placées
côté, plaçant le nucleus au centre de la sur les nouveaux supports, n'en laissant
ruche, car 11est de toute importance d'en- que très peu sur l'ancien. La colonie de ce
tretenir dans une bonne chaleur le petit dernier se trouve bientôt complétée par
groupement d'abeilles. les abeilles venues des autrps ruches.
Quand la reine a garni le ou les cadres
d'œufs, et qu'il y a suffisamment d'abeilles CONFINERLES ABEILLESPOURLES FAIRE
pour les couvrir, nous en ajoutons un nou- DEMEURERDANSLES NUCLEI.
veau à la suite des premiers. A mesure que
le temps devient plus chaud, il peut être bon Une autre méthode que M. W. W. Somer-
d'en ajouter encore un autre, plaçant ce der- ford fit connaître le premier au monde api-
nier au centre même du groupement, et four- cole, donne, dit-on, de si bons résultats que
nissant chaque jour aux abeilles un nourris- nous prenons plaisir à le communiquer aux
sement modéré. Un très bon nourrisseur en lecteurs de cet ouvrage.
cette occasion est le Boardman. Voir NOUR- Soustrayezvosreinespourcommencer, oubienmettez-
RISSEURS. Celui-là peut être appliqué sur lesen cagedansvotrenourricerie.Lenidà couvainétant
bien de couvain(plusil y en a mieuxcelavaut —
l'entrée, et en vissant plus ou moins son 8 ourempli io cadrespar ruchesi possible)laissezpasserdix
couvercle perforé, on peut régler la quantité joursaprès avoir enlevévos reines;au boutdecetemps
de nourriture à donner pour les besoins les abeillesont en général des alvéolesroyaux sur
journaliers. chaquerayon,et attendent,tristes et indolentes,l'éclo-
Nous faisons le sirop en mélangeant le su- sion d'unenouvellesouveraine.Divisezvotre nid, enle-
vez-enles cadresavec donnantà chaquenouvelle
cre et l'eau en égales proportions. Nous re- ruchedeuxcadresde calme, couvainavec les abeillesqui y
muons bien le mélange, puis nous le versons adhèrentet un boncadregarni de miel,vousservantde
dans le nourrisseur. ce dernier commeplanchede partition (disons,entre
Sitôt que les nuclel ont quatre ou cinq ca- parenthèse, que les planchesde partitiondecetteespèce
sontlesmeilleuresqui soientau monde);mettezlesdeux
dres de couvain de tout âge, œufs, larves, cadreschargésde couvain et d'abeillestout contrela
nymphes operculées, prenez un cadre ou paroide la ruche, et le rayon de miel en troisième.
davantage sur chacun, et formez-en un nou- Veillezà ce que chaquenouvelleruchepossèdeaumoins
veau. L'opération peut être continuée jus- unelecellule royaled'apparencebien mûre, et n'oubliez
cadrede provisions.Sitôtque vos divisionssont
pas
qu'à ce qu'on possède 15et même 20 petites faites,bouchezles entréesen y entrant à force de la
colonies; mais il faut cesspr les divisions moussefraiche.Si vousn'avez pas de mousse,servez-
00 jours au moins avant l'apparition des nuits vousd'herbes ou de feuillesvertesquevousfaitesatten-
tionde bientasser—autantque si vousne désiriezpas
froides, glaciales. voir vosabeillesles ronger—et assurez-vous qu'ilnese
Si l'on ne peut se permettre d'acheter des trouveaucunefissure,aucuntrou par où uneseuleabeil-
reines, on est obligé de les élever soi-même, le puissepasser : car s'il s'en trouvaitvotrenucleus
et dans ce cas l'augmentation du rucher sera seraitdétruit par toutesles abeilles,ou presquetoutes,
diminuée de moitié au moins très probable- qui pourraients'en échapper.Chaquecolonie-mère peut
fournirquatreou cinq nuclei,qui 40 ou 50 jours plus
ment. tard formerontde bourdonnantes ruchées;detellescolo-
En 1892,nous élevâmes nous-mêmes sans niessont devenueslesmeilleuresde monapierenmoins
beaucoup de difficultés toutes nos reines, et de temps.Laissez, ourelâchezl'anciennereine(siellen'est
accrûmes le nombre des colonies d'un ru- pas trop vieille)sur l'anciensupport,et les abeillesde
cette ruche se mettrontaussitôtau travail, puisqu'il
cher, dont quelques-unes n'étaient pour n'est pas besoinde les emprisonner pourles faire tenir
ainsi dire que des nuclel, de 10 qu'elles à leurruche.
étaient à 85 bonnes et fortes qui prirent Nevoustourmentezpas descoloniesen nucleiqui se
trouventenfermées,exceptési vousen avezmalbouché
leurs quartiers d'hiver. Elles n'avaient pas les entrées, car les abeillesn'en étoufferontpas, elles
eu de rayons vides, mais nous leur avions s'acharnerontau contraireà rongerlamousseoul'herbe,
donnédes feullles entières de fondation. Nous et cela pendantdeux ou trois jours, quatre ou cinq
ne les avions pas nourries; nous les avions mêmesi vousaveztasséà l'excèsles herbageschargés
de clore hermétiquement les entrées.Au bout de ce
abandonnées complètement à leurs sources tempselles se seront ouvert avec leurs mandibulesun
naturelles pourles provisions à amasser. Les passagesuffisantpour leur permettred'aller et venir.
eussions-nous nourries une fois la miellée A ce momentvouspouvezretirer assezde votre calfeu-
passée, et leur eussions-nous donné des trage pourdonnerau troudu vold'un pouceet demià
l'accroissement du rucher deuxpoucesde large ; et en examinantvosessaimsvous
rayons vides, que serezétonnéde la quantitéd'abeillesque renfermecha-
-eût été doublé. que ruche,abeillesbienactiveset satisfaites,car elles
Mais Il y a une objection à faire au procédé ont été si longuesà se rongeruneouverturequelareine
ci-dessus énoncé: c'est que quelques-unes a eu le temps d'écloreet de massacrerses rivales,si
se trouve prête pour le vol nuptial au
des abeilles retournent généralement à la bienqu'elle momentmêmeoù l'entrée est redevenuelibre. Ce qui
ruchée-mère. Pour remédIer en partie à cet. fait qu'au lieud'avoirau boutde huitjoursde tempsun
Inconvénient, nous mettons le plus grand faibleessaimnucleusde peudevaleurpourvud'unereine
NUCLEUS. 289 NUCLEUS.
inférieureet refroidie,commec'est le casavecle vieux connaître,tandisquela questionextensionest &l'ordredu
modededivisionoùlesneufdixièmesdesabeillesretour- jour.
nentà leurancienneruche,vousavezunereine forte,vi- Avecla méthoded'accroissementci-dessusindiquée,
goureuseet unjoli petitessaimd'abeillesen bonétatd'es- vousn'avezpasdereinesà acheterni de pillardesà crain-
l'il, touteprêtesà allongerla cire des fondationsavant dre,sanscompterpeude tempsà perdre,puisqu'unapi-
d'êtrevieillesde troissemaines. peutopérer20divisionsà l'heure.
culteur,expérimenté
J'ai réussidix-neuf s ur
divisions, vingtopérées suivant Navasota,Texas.
laméthodeci-dessus, sansmêmeavoireul'occasionde les
visiterpendanttroissemainesaprèslesavoirdivisées.Et
pourla plupartdes apiculteursayant des apiers un peu Pour tous détails touchant l'emploi depetIts
partout,je pensequ'il n'est pas au mondede meilleur nuclel pour l'accouplement des reines, voir
moyende les accroître.S'il en existe,j'aimeraisà les ÉLEVAGE DE REINES.
0.
respectives, et nous supposons qu'ils gardè- La partie supérieure déjà mentionnée, est
rent l'odeur de cette ruche; mais n'ayant la lentille (a) et est composée de chitin,
plus la possibilité d'étendre leurs antennes comme l'est le reste des parties extérieures
vers les autres abeilles, celles-ci reconnu- couvrant l'abeille.
rent aussitôt qu'ils différaient d'elles d'une Le sectionnement le représente coupé de
façon quelconque, et leur accordèrent un telle sorte qu'on ne volt que deux des côtés
autre genre d'attention. Langstroth dit à de l'hexagone, mais la plus petite figure le
son tour, faisant allusion à ses expériences : montre en son entier. Cette lentille est
IlLa conclusion de tout ceci est évidemment,
sécrétée par deux petites cellules (b) que
que l'abeille privée de ses antennes perd l'on voit beaucoup plus clairement dans
l'usage de son intelligence;" mais il nous celle de la lymphe avant que le chitin soit
faut modifier quelque peu cet énoncé, car
formé, car elles deviennent de plus en plus
l'Intelligence de l'abeille n'est nullement petites à mesure que l'abeille grandit, jus-
influencée parla mutilation. L'abeille conti-
qu'à ce que finalement elles restent très
nue à iépondre normalement à toutes les petites.
"sensations qu'elle peut recevoir par les
La structure plus basse est le cône cris-
organes qui lui restent, car nous voyons que tallin (c) qui est composé de quatre cellules
la lumière l'attire tout comme avant; mais
en raison de la privation d'un de ses organes et dont deux seulement sont visibles dans la
stimulateurs, la sensation reçue est incom- coupe en long. Dans l'état de lymphe les
plète et de là ses mouvements deviennent lignes en sont de beaucoup plus visibles, et
anormaux. les nuclei plus grands que ceux des yeux
Reste à savoir maintenant à quelles arti- d'adultes. Ce cône est clair, comme la len-
culations des antennes s'adressent les diver- tille qui se trouve au-dessus de lui, il s'aug.
aes-odeurs, car il est probable que les sensa- mente aux rayons lumineux de telle sorte
tions varient dans toute la longueur. Pour les qu'il agit sur le nerf en-dessous, comme
fourmis on a découvert qu'aux différentes dans l'œil humain.
articulations de leurs antennes correspond Directement en ligne avec le cône on
la sensation des différentes espèces d'odeurs, trouve une sorte de longue baguette qui
et la même chose doit se produire très pro- descend jusqu'au bout de l'ommatidium, et
bablement chez les abeilles. appelée le "rhabdome» (d). Celui-ci contient
probablement le bout des nerfs sensibles à
ŒIL COMPOUND DE L'ABEILLE la lumière.
(L'). — Un examen des grands yeux de Autour du rhabdome » sont huit cellu-
l'abeille montrera que la partie extérieure les de la rétine (e) qui émettent une sécré-
est composée de plusieurs milliers de sur- tion avec laquelle la lymphe forme le
faces hexagonales. Chacun de ces hexagones rhabdome o. Dans la figure 2 on voit le
formé la partie extérieure d'un autre hexa- u rhabdome » comme formé d'une seule
gone, éléments desquels l'œil Compound est partie et les cellules de la rétine viennent
composé ; et comme Ils sonttous semblables, en-dessous. Autour du cône et des cellules
la description de l'un d'eux servira pour de la rétine se trouvent les cellules du
tous les autres. Chacun deces éléments est pigment» qui retiennent la lumière pas-
appelé un ommatidium. Si nous prenons à sant d'un ommatidium à l'autre, et faisant
travers l'un de ces yeux,une section parallèle ainsi une image confuse, de même que l'in-
avec le haut de la tête de l'abeille, nous en térieur des chambres photographiques sont
obtiendrons une coupe en long et cela nous peintes en noir pour éviter la réflexion.
en montrera la structure; il est également Dans l'œil humain nous trouvons aussi les
nécessaire de couper une autre section à "pigments" qui sont placés juste derrière
angle droit, avec ce plan pour en obtenir les nerfs qui terminent et remplissant le
l'aspect de quelques-unes des parties dans même objet. Il y a deux sortes de cesIl pig-
un autre sens. Les flgures ci-après mon- ments n. Les uns à la base du cône plgm. 1
trent l'ommatidium coupé en long et les au nombre de deux, et ne s'étendent pas
petites figures sur les côtés montrent les plus bas que la base du cône. Les autres
sections à angles droits des parties corres- pigments, pigm. 2 s'étendent de la lentille à
pondantes au pointillé. L'autre figure mon- la base de l'ommatidium, et sont au nombre
tre un ommatidium d'une larve operculée. de 12. Les pigments de ces dernières cel-
ou plus proprement appelée nymphe, car le lules sont principalement logés dansla par-
mot de larve ne peut être appliqué qu'au tie la plus élevée de l'œil; les cellules de la
couvain non operculé. rétine contiennent. aussi dès pimenta tat.
OUVRIÈRES PONDEUSES. 292 OUVRIÈRES PONDEUSES.
sant une gaine de pigments tout autour du nerf et des
extrémités des nerfs qui se trouvent au milieu.
Les lignes de nerfs dans l'œil s'étendent en bas parmi
les huit cellules de la rétine et se réunissent ensemble
en bas et le nerf ainsi uni s'étend à travers le cerveau.
Ces huit nerfs sont montrés en pointillé dans la coupe
mais n'ont pas été marqués dans la coupe longitudinale
pour ne pas faire une figure trop confuse en plaçant trop
de lignes parallèles.
Les petites cellules triangulaires (f) qui sont dans
leur projection ne sont pas des nerfs, mais forment le
fond de l'œil.
Les petits dessins au bout de la flgure 1 sont les sec-
tions de l'ommatidium se croisant aux points indiqués
par les lignes pointillées.
ralement aujourd'hui que les ouvrières pon- y avoir dans la ruche plusieurs abeilles du
deuses peuvent faire leur apparition dans même genre à la fois. Si vous leur donnez
toute colonie ou nucleus privé de reine de- un petit morceau de rayon contenant des
puis longtemps, et sans moyens de s'en pro- œufs et du couvain, l'alvéole royat qu'elles
curer une autre. Non-seulement une abeille construiront, si elles se décident à en
peut remplir les devoirs de la mère, mais construire, ne vaudra pas grand chose; car
beaucoup d'entre elles peuvent faire de mê- dans la majorité des cas une colonie renfer-
me dans la même ruche; et toutes les fois mant des ouvrières pondeuses semble tout
que l'apiculteur a eu la négligence de laisser à fait démoralisée, et l'on n'en peut obtenir
ses abeilles privées de couvain ou de reine. un travail régulier.
pendant dix à quinze jours, il risque de trou- Il est presque Impossible d'introduire une
ver des preuves de la présence d'ouvrières vraie reine pondeuse dans de telles colonies,
pondeuses sous forme d'œufs déposés sans car sitôt délivrée elle est percée à mort.
ordre: on volt des cellules qui n'en ont qu'un On n'obtiendrait pas de meilleurs résultats
elles en ont une demi- de l'introduction d'une reine vierge; mais
- main le plus souvent,
douzaine. Si cet état de choses dure un peu le don d'un alvéole royal, si la colonie n'a
de temps, il apercevra de temps en temps pas entretenu trop longtemps d'ouvrières
une larve de mâle, et quelquefois deux ou pondeuses, amène très souvent un change-
trois serrées l'une contre l'autre dans leur ment en mieux. En pareil cas la cellule sera
cellule unique; parfois la population élève acceptée, et en son temps une reine pon-
un alvéole royal autour de cette larve de deuse prendra la place de l'ouvrière ou des
mâle: il semble que ces pauvres orphelines, ouvrières pondeuses; mais il arrive souvent
comprenant que les choses ne marchent pas que les cellules soient détruites aussi vite
comme elles doivent, cherchent à se raccro- que données. La seule chose à faire alors est
cher, comme un homme qui se noie, à un de distribuer le couvain et les abeilles entre
simple fétu. plusieurs autres colonies, mettant environ
COMMENT ON SEDÉBARRASSE DES un ou deux cadres dans chacune d'elles. De
OUVRIÈRESPONDEUSES. chacune de ces mêmes colonies prenez un
Nous nous sentons portés à redire ici cadre ou deux de couvain avec les abeilles
qu'il vaut mieux prévenir le mal que de qu'ils portent, et mettez-les dans la ruche à
chercher à y remédier. Lorsqu'une colonie, ouvrière-pondeuse. Les abeilles de cette
pour une cause quelconque, devient orphe- dernière ruche qui ont été disséminées de
line, assurez-vous qu'elle a du couvain de part et d'autre y reviendront pour la plu-
l'âge voulu pour élever une reine; et part; mais les ouvrières pondeuses y seront
quand cette reine est élevée, veillez à ce restées et selon toute probabilité auront
qu'elle soit fécondée. On ne peut jamais été massacrées dans ces autres ruches. Les
faire de tort a une colonie orpheline en lui colonies privées de leur bon couvain souffri-
donnant des œufset du couvain, et ce peut ront quelque peu, naturellement, mais si
être son salut. Mais supposons que- vous c'est après la miellée, cela ne leur fera pas
ayez été assez négligent pour laisser votre grand tort. Elles procéderont au nettoyage
colonie devenir orpheline et s'affaiblir, que des rayons, et si elles n'ont pas besoin des
ferez-vous? Si vous essayez de lui donner mâles elles les détruiront à mesure qu'ils
une reine, une ouvrière féconde étant écloront.
présente, vous pouvez être certain que Quelquefois on peut se défaire d'une
votre reine sera massacrée; il est, de fait, ouvrière pondeuse en transportant les ray-
souvent presque Impossible de faire accep- ons qui la contiennent dans une ruche vide,
ter à la ruchée même une cellule de reine. placée à une petite distance de la première ;
Les pauvres orphelines ont pris l'habitude es abeilles retourneront presque toutes
de considérer une des ouvrières pondeuses dans leur ancienne demeure, mais la reine,
comme leur reine, et elles n'en veulent pas ou plutôt celle qui se croit telle, restera sur
d'autres tant qu'on ne les a pas privées de les rayons. Les abeilles alors accepteront
cette dernière; cependant vous ne pouvez une reine ou un alvéole royal. Quand tout
la découvrir parce qu'elle n'a rien qui la est rentré dans l'ordre on peut restituer les
distingue des autres; il est parfois possible rayons à la première ruche, et l'ouvrière
de s'en emparer, en remarquant la manière pondeuse — après tout, nous ne savons au
dont les autres abeilles se comportent en- juste ce qu'il adviendra d'elle, mais nous
vers elle,ou bien en la saisissant au moment- supposons qu'elle se remettra à sa besogne
même de la ponte. Mais souvent, même ce légitime, ou bien qu'elle sera tuée.
moyen ne donne aucun résultat, car il peut Veillez à ce que chaque ruche contienne
OUVRIÈRES PONDEUSES. 294 OUVRIÈRES PONDEUSES.
en tous temps, ou du moins au printemps et être certain d'avoir une ouvrière pondeuse.
pendant les mois d'été, du couvain propre à Un peu plus tard vous verrez les cellules
l'élevage d'une reine, et vous ne verrez d'ouvrières fermées de hauts opercules
jamais d'ouvrières pondeuses. convexes, Indiquant clairement qu'elles ne
livreront jamais passage à des ouvrières.
COMMENT ONRECONNAIT LA PRÉSENCE La découverte de deux ou d'un plus grand
D'OUVRIÈRES PONDEUSES. nombre d'œufs dans une seule cellule n'est
SI vous ne découvrez pas la reine, et que jamais concluante, car la reine en dépose
vous voyez des œufs disséminés ça et là souvent ainsi dans une population faible
confusément, certains dans des cellules de n'ayant pas assez d'abeilles pour recouvrir
mâles et d'autres dans des cellules d'ou- le couvain. Les œufs déposés par une reine
vrières, quelques-uns suspendus aux parois fécondée sont rangés régulièrement, comme
de la cellule au lieu d'occuper le milieu du on planterait un champ de blé; mais ceux
fond où la reine les dépose toujours, à des ouvrières pondeuses, et habituellement
plusieurs dans une seule cellule tandis que aussi des reines pondeuses de mâles, sont
la suivante en est dépourvue, vous pouvez disséminés ça et là confusement515.
lement; mais nous sommes très sûrs qu'elles qué au chapitre FUREUR DES ABEILLES.
sont totalement incapables de se communi- Dès que la saison s'avance, vous pouvez
quer l'une à l'autre plus d'une seule idée à la vous attendre à voir vos abeilles mettre à
fois. En d'autres termes, elles n'ont pas la l'épreuve chacune des colonies du rucher.
faculté de dire à leurs compagnes que l'occa- Règle générale, toute colonie en bonne
sion se présente pour elles de s'emparer condition a des sentinelles postées à l'en-
d'une bonne provision du miel contenu dans trée, sitôt que pareille précaution est néces-
un nourrisseur placé à l'entrée de la ruche, saire. L'abeille qui avait compté y pénétrer
et que si elles ne se dépêchent pas de le ren- pour piller est reconduite dehors par les
trer, d'autres abeilles pourront le découvrir. oreilles" si nous pouvons nous exprimer
Une abeille sort au printemps, et, en flairant ainsi, et cela jusqu'à ce qu'elle soit bien
les boutons des fleurs, découvre du nectar convaincue qu'il n'y a pas occasion de se
et du pollen; lorsqu'elle rentre dans la ruche livrer à des spéculations déshonnètes dans
les autres voient son butin, sortent à leur cette demeure. A la fin de la miellée nous
tour, et se mettent en chasse de semblable devons nous assurer qu'il n'y a pas de ruchée
manière. faible qui puisse être renforcée,car unetelle
Pour plus amples détails touchant ce sujet, ruchée peut mettre le pillage de mode, et
voir ESSAIMAGE. faire que pareille tendance soit d'autant
Si vous voulez bien revenir un peu en plus difficile à réprimer. La démoralisation
arrière et lire FUREUR (OU COLERE) peut se mettre si bien dans un rucher,
comme dans toute société, que la manie du
DESABEILLES, vous aurez une idée à peu vol s'empare de toutes les colonies. Il Un
près complète de ce qui porte les abeilles au point fait à propos en épargnera» en ce cas
pillage. Lisez aussi le chapitre CHASSE beaucoup plus que neuf. Assurez-vous que
AUX ABEILLES, NOURRISSEURS, etc. chaque colonie ait son entrée réduite, et
En général les abeilles ne se livrent pas au faites que l'espace occupé par les abeilles
pillage tant qu'elles trouvent le nectar en le soit aussi en proportion de leur nombre.
quantité considérable dans les champs. Donnez-leur autant de rayons qu'elles en
Durant une miellée abondante, nous avons pourront couvrir, si vous voulez les voir se
essayé en vain d'attirer leur attention sur défendre comme il faut des teignes ainsi que
du miel laissé à découvert dans l'apier. des pillardes. Les colonies sans reine ni
Dans ces moments-là nous pouvons nous couvain ne sont pas aptes à lutter vigou-
servir de l'extracteur en plein air, tout à reusement pour défendre leurs provisions,
côté des ruches-mêmes, si besoin est. Nous aussi sera-t-il bon de s'assurer qu'elles
nous souvenons d'avoir laissé une fois un aient une reine, ou même reine et couvain,
rayon de miel non operculé sur une ruche, pour le cas où une attaque serait dirigée
depuis le matin jusqu'à midi, et pas une contre elles. Il est à peine nécessaire de
seule abeille n'y avait touché. Elles avaient répéter ici ce que nous avons dit au sujet
préféré, parait-il, restant dans l'ordre, aller des Italiennes, qu'elles sont plus capables de
butiner les champs de trèfle, plutôt que do défendre leur demeure que les abeilles
s'emparer de plusieurs livres de miel sur le communes. Un petit nombre d'Italiennes
toit d'une ruche voisine de la leur. Il nous défendent souvent mieux une ruche que
est permis de supposer qu'elles n'ont pas, en tout un essaim d'abeilles noires.
cours de saison, à visiter une centaine de
fleurs à peu près pour recueillir une seule
LESPILLARDES.
ONRECONNAIT
COMMENT
charge; peut-être leur sufllt-il d'en butiner
environ une demi-douzaine. Pareil état de
choses n'est pas très habituel dans notre Les commentants sont parfois bien emhar-
localité. Il arrive très rarement, même en rassés de savoir si les abeilles qui sortent
cours de saison, que nous puissions faire d'une ruche sont des pillardes, ou les habi-
usage de l'extracteur un jour entier en tantes ordinaires de la ruche.
plein air avec sécurité; lesaheilles,générale- Une abeille voleuse qui s'approche d'une
ment, s'attachent à suivre les rayons qui ruche a l'air sournois, des allures furtives,
viennent d'être désoperculés, et trouvent suspectes, et vole les pattes étendues d'une
cela plus facile que de se rendre dans les façon anormale, comme pour se préparer à
champs. Le premier signe que vous aurez fuir par tous les moyens mis àsa disposition :
d'un pillage à craindre, sera probablement pattes ou ailes. Elle se l'approche prudem-
l'usage froidement cruel qu'elles feront de ment de l'entrée, s'esquive rapidement sitôt
leur aiguillon, comme nous l'avons expli- qu'elle voit une abeille venir vers elle. Si à
PILLAGE (LE). 301 PILLAGE (LE).
peine entrée, elle est saisie violemment, tation déjà mentionnée dont font preuve
vous n'avez pas à craindre de vous tromper. les voleuses.
Quand une abeille entre dans une ruche et
que vous ne pouvez distinguer si c'est ou non COMMENT
ARRÊTERLE PILLAGE.
une pillarde, vous n'avez qu'à suivre atten-
tivement les mouvements de celles qui sor- Quant au meilleur moyen à employer
tent de cette ruche. C'est un très sûr moyen pour arrêter le pillage, il dépend beaucoup
de reconnaître quand le pillage est organisé, des circonstances. Si toutes les abeilles du
ne ferait-il même que commencer. Une abeil- rucher se livrent au pillage du magasin à
le qui part pour les champs, soit sans se pres- miel, ou de quelqu'autre endroit où l'on
ser, prend son essor sans peine, parce qu'elle garde en provision du miel ou du sirop, il
ne porte rien. Son corps est svelte aussi, car est évident que le meilleur moyen d'éviter
sa poche est vide de miel. Une abeille qui a le dommage est de fermer la porte du bâti-
pillé est généralement grosse, replète, et, à ment ou de faire disparaître les provisions.
sa sortie, elle a un air louche» hâtif; en Si les abeilles pénètrent dans un baril par le
outre, elle s'essuie presque toujours la bou- trou de la bonde, on a chance de trouver,
che, comme le ferait un homme sortant d'une quand on fera sauter le fond du baril, une
brasserie. Elle a surtout difficulté à prendre foule d'abeilles nageant dans le miel. Si le
son essor comme les autres abeilles, en rai- pillage est très prononcé, nous remettrions
son de la charge qu'elle porte. Au chapitre la bonde au baril, puis, le calme revenu,
CHASSE AUX ABEILLES, nous avons dit retirant la bonde, nous ferlons couler le
comment une abeille chargée de miel non miel par le trou à travers une passoire
coupé d'eau, chancelle plusieurs fois sous sa Les abeilles cessent promptement de pil-
charge avant de pouvoir s'envoler pour re- ler si l'on met toutes les sucreries hors de
tourner à sa demeure. De même l'abeille. leur atteinte, ou si on garantit si bien celles-
quand elle sort de la ruche portant le miel ci qu'elles ne puissent s'en emparer; mais
qu'elle vient tout juste très probablement de même alors la démoralisation demeure à
désoperculer, a d'instinct le sens qu'elle l'état latent dans le rucher pour le reste du
pourrait trébucher, si elle ne s'envolait d'un jour, et plus ou moins durant les deux ou
point élevé, et c'est pourquoi elle grimpe le trois jours qui suivront, car les abeilles
long des parois de la ruche avant de s'élancer essayeront de retrouver où elles peuvent se
dans l'air. Son vol fléchit d'abord sous le procurer d'autres sucreries.
poids de sa charge, avant qu'elle se soit bien Le pillage est quelquefois excité par le
rendue maîtresse de ses ailes, et par consé- fait d'une voisine qui prépare des conser-
quent, au lieu de partir tout droit comme ves dans le sucre, des fruits à l'eau-de-
elle le fait d'ordinaire, elle décrit une courbe vie, ou tout autre chose répandant une
touchant presque au sol avant de s'élever forte odeur sucrée ou acide pendant la pré-
définitivement et sûrement. Avec un peu de paration: et la seule chose à faire pour l'api-
pratique, vous pourrez d'un coup d'œil re- culteur est de fermer d'un grillage toutes
connaître une abeille pillarde à sa manière les ouvertures de la maison; ou bien, si le
de quitter la ruche, surtout à cette mode cas est très grave, et que les abeilles conti-
qu'elle a de grimper le long des côtés, avant nuent à vouloir mettre le nez dans les
de prendre son vol, comme nous venons de affaires des autres », nous recommanderons
vous le dire. d'envoyer de la fumée de tabac dans l'en-
trée de toutes les ruches; Une demi-dou-
COMMENT
RECONNAITRE D'OUVIENNENT zaine de bouffées dans chaque entrée
LES PILLARDES. successivement. La dose sera renouvelée au
bout d'une demi-heure. Ce moyen contri-
Si vous êtes chasseur d'abeilles il est pro- buera à faire tenir les abeilles tranquilles
bable que vous saurez déduire sans beau- jusqu'à ce que la préparation des fruits à
coup de peine la piste qu'elles suivent l'eau-de-vie ou des conserves soit terminée
jusqu'à leur ruche; mais si vous ne l'êtes dans la maison où les abeilles se montraient
pas, vous pourrez aisément découvrir de trop familières ».
quelle ruche elles proviennent en les sau- Le meilleur remède à un pillage général
poudrant de farine à leur sortie de la ruche dans le rucher est de le prévenir. Les portes
pillée. Surveillez alors les autres ruches, et grillagées et les autres ouvertures du maga-
voyez où se rendent les abeilles enfarinées. sin à miel se fermeront automatiquement,
Nous pouvons généralement les reconnaî- sans quoi il est presque certain que quel-
tre en très peu de minutes, rien qu'à l'exci- qu'un d'oublieux en laissera au moins une
PILLAGE (LE). 302 PILLAGE (LE).
ouverte. Si les portes ne sont pas à ferme- passage que pour une ou deux abeilles à la
ture automatique, tout le miel emmagasiné fois. Ne bouchezjamais entièrement l'entrée,
dans le bâtiment sera mis dans des ruches, quelle que soit l'Importance du pillage
des caisses d'emballages, des bidons, des commencé. Si la journée est chaude, le
barils ou tout autre récipient d'où les grand nombre des pillards entrés dans la
abeilles ne puissent s'en emparer; alors si ruche, joints aux habitantes qui doivent s'y
on laisse la porte ouverte par hasard il n'en trouver régulièrement, serait sûre de
résultera aucun dommage. s'étouffer mutuellement tandis que si
l'entrée est seulement réduite, quand la
PILLAGEDES NUCLEIOU DES chaleur devient par trop forte dans la ruche
COLONIESFAIBLES. les abeilles peuvent s'échapper et la situa-
Mais il y a un autre genre de pillage beau- tion se modifie heureusement. Si le pillage
coup plus fréquent et qui est capable, plus est très actif, au lieu d'eau claire pour
quetoutautre chose,d'exciter les perplexités asperger l'herbe prenez une solution d'acide
du débutant: ce sont les assauts livrés phénique et d'eau — 500 parties d'eau pour
souvent aux colonies faibles, ou celles qui ne 1 d'acide; ou mieux encore versez un peu
sont pas portées à se défendre. Les nuclei de kérosène ou huile lourde sur la planche de
avec de grandes entrées sont particulière- vol. Ces produits sont très redoutés des
ment exposés aux attaques des abeilles des abeilles, qu'elles tiendront éloignées Jusqu'à
colonies populeuses, et pourront souvent ce que celles de l'intérieur soient parvenues
être dévastés à fond avant que l'apiculteur à se ressaisir. 1
ne s'en soit aperçu. A ce moment-là le Un autre bon moyen d'arrêter le pillage,
rucher tout entier sera dans un tumulte c'est de placer une tente à abeilles ou un
complet; et sitôt que la provision de miel grillage sur la ruche, comme celle que nous
aura été épuisée dans un des nuclei, les décrivons plus loin. Celle-ci est fixée au sol,
pillards voltigeront tout autour des autres et les voleuses, à mesure qu'elles sortent de
entrées, et si elles en trouvent une faible- la ruche, pénètrent dans la tente. En atten-
ment défendue, elles y pénétreront et dant, d'autres pillardes ne peuvent s'intro-
s'engageront dans de mauvaise besogne. duire parce que la ruche se trouve fermée
Pendant une disette de miel, Il ya toujours à toutes les abeilles du dehors. Une demt
quelques abeilles occupées à flairer deci heure plus tard environ, la tente sera soule-
delà, et c'est toujours une sage précaution vée pendant quelques Instants, tournée
de tenir les entrées des nuclei réduites à sans dessus dessous, et alors les pillardes pri-
une largeur telle qu'une ou deux abeilles sonnières s'envoleront vers leurs demeures.
seulement puissent passer à la fois. Mais Mais mieux encore, nous recommanderons
supposons qu'une ruche se soit laissée de faire un trou au sommet de la tente; il
subjuguer, et que ses propres abeilles ne la en serait certainement pas plus mauvais
défendent plus, se rendant compte sans d'avoir deux ouvertures. Les pillardes mon-
doute que toute résistance est inutile. Si tent graduellement vers le sommet, et en
l'on tente quelque chose pour sauver sa allant d'un bout à l'autre, découvrent l'ou-
colonie Il faut le faire de suite. Prenez une verture et repartent chez elles; mais d'après
poignée de longues herbes, répandez-la le principe du chasse-abeilles, aucune d'elles
autour et tout près de l'entrée, puis ne songera à revenir à ce trou par où elles
aspergez cette herbe avec de l'eau. Jetez sont sorties, elles se précipiteront tout droit
une nouvelle provision d'herbe et arrosez vers l'entrée défendue maintenant par les
encore. Le plus souvent les envahisseuses réseaux du tulle de la tente. En place d'une
renonceront à passer sur cette herbe tente, un grand morceau de tulle pourrait
humide pour se glisser dans la ruche, et être jeté sur la ruche et maintenu dans le
d'Autre part, pendant ce temps les abeilles bas au moyen de quelques briques ou pier-
qui avaient déjà pénétré ressortiront et res posées sur les bords. Règle générale,
retourneront à leurs demeures. En même nous préférons employer la tente, parce
temps les habitantes ordinaires de la ruche qu'on peut ensuite se dispenser de surveiller
menacée, sitôt qu'elles se sentiront aidées, étroitement la colonie. On la laisse sur la
reprendront la défensive. L'herbe sera ruche jusqu'à la tombée de la nuit; alors on
maintenue humide pendant une heure ou peut examiner la colonie; et si le couvain
deux au moins, et s'il est possible jusqu'au n'a pas été détruit et qu'il reste un nombre
coucher du soleil: mais avant de répandre suffisamment d'abeilles pour la défense, l'en-
J'herbe devant l'entrée, nous conseillons de trée sera réduite de façon à ne laisser passer
Qçetracter celle-ci de façon à ne laisser de qu'une seule abeille. Le lendemain
)
matin,
PILLAGE (LE). 303 PILLAGE (LE).
soyez sur pieds de bonne heure et voyez quelque part, on était sûr que les hybrides
comment les abeilles se défendent. Si elles en étalent les auteurs. Après avoir essayé
ne suffisent pas à cette tâche, replacez la de toutes les méthodes recommandées, ces
tente sur la ruche et laissez-la en place tout voisins Incommodes continuant à envahir
le jour jusqu'à ce que les abeilles aient sur- chaque nouvelle colonie que nous établis-
monté leur démoralisation passagère. sions, Il nous vint à l'idée que, d'après le
Parfois, lorsqu'une colonie a été pillée principe d'employer un fripon pour prendre
presque complètement, il vaut mieux laisser un autre fripon, Il pouvait être bon de voir
les pillardes achever leur besogne; car il comment ces hybrides s'opposeraient au
est certain que quand l'entrée est fermée pillage. Nous prîmes simplement la plus
ou quand une nouvelle invasion est rendue grande partie des rayons des pillardes, abeil-
Impossible par l'emploi d'une tente ou au- les et tout, que nous emportâmes dans le ru-
trement, ces mêmes pillardes se jetteront cher couvert où elles prirent la place d'une co-
sur d'autres nuclei d'un voisinage immédiat, lonie qu'elles étaient en train de piller.L'effet
parce que l'emploi de la tente ou de l'herbe fût instantané. Chaque pillarde chargée de
"humide changeant dans une certaine mesure butin en revenant à sa demeure, voyant que
l'aspect de la ruche cause du pillage, fera la reine et le couvain ne s'y trouvaient plus,
croire aux abeilles qu'elles se trompaient et témoigna la plus vive consternation, et la
quecelle qu'elles pillaient était la suivante ou passion du vol flt place Instantanément à la
une autre toute proche. Le Dr Miller et douleur et aux lamentations en raison de la
beaucoup d'autres éminents apiculteurs perte de leur demeure. La colonie faible qui
prétendent que quand une colonie a été avait été pillée et qui n'avait qu'une cellule
presque complètement saccagée, il faut la de reine, fût réunie aux premières, qui l'a-
laisser tranquille. Sitôt le miel enlevé, et doptèrent bien vite et se remirent à l'ouvra-
jsttlne reste plus rien à prendre pour les ge. Les pillardes nouvellement Installées au
pillards, elles se retireront paisiblement et rucher couvert repoussèrent toutes les en-
retourneront chez elles persuadées d'avoir vahlsseuses avec une telle énergie, une telle
pris tout le miel; mais si la provision au pil- détermination, que les autres parurent re-
lage leur est soudain supprimée, ces mêmes noncer à l'idée qu'elles avaient eu d'abord
abeilles sachant bien qu'elles n'ont pas tout sans doute, savoir que le rucher couvert
pris, se diront qu'il existe un moyen d'accé- était une ruche monstre, n'ayant qu'une fai-
der au reste et c'est ainsi qu'elles poursui- ble garnison; — et par la suite nous n'eû-
vront leurs recherches chez une autre colo- mes plus aucun ennui. Avant de les changer
nie à même de leur offrir des provisions comme nous venons de le dire, nous avions
pour remplacer les premières. pensé sérieusement à détruire la reine, rien
Supposons que,la colonie ayant été pres- que pour les désagréments que ces pertes
que complètement pillée, la nuit est venue, nous causaient; mais l'anhée suivante, cette
et que tout dans le rucher a repris son colonie nous donna dans son rucher couvert
aspect ordinaire. S'il ne reste pas assez plus de 100livres de miel en rayons.
d'abeilles dans la ruche pour refaire une co- TENTEPLIANTEA ABEILLES.
lonie ou même un beau nucleus, enlevez les Un appareil presque Indispensable dans
anciens rayons, balayez dehors les abeilles les ruchers bien aménagés, c'est une tente à
mortes, et donnez un cadre contenant un abeilles quelconque, une sorte de grande
peu de miel : réduisez l'entrée à un passage cage formée d'une moustiquaire que l'on
d'abeille, puis guettez le lendemain matin peut étendre au-dessus de sol et d'une
si les abeilles sauront se défendre. Comme ruche, le temps d'examiner celle-ci. Il
précaution supplémentaire 11peut être bon faut qu'elle soit légère pour être d'un
de jeter un peu d'herbe humide devant l'en- maniement facile; avoir au moins six pieds
trée de la ruche. Règle générale, les abeilles de haut intérieurement et être assez longue
auxquelles on accorde un peu de repos, et et assez large pour recouvrir tout à la fois la
le moyen de surmonter leur décourage- ruche et l'apiculteur pendant son travail.
ment, reprendront la lutte avec autant de Dans notre rucher nous avons deux sortes
fermeté qu'avant; et très probablement de tentes - l'une est une chambre carrée
après avoir été aidées, elles se montreront faite de toile métallique; on peut plier
&même de soutenir leur droits. l'autre, comme le montre la gravure, quand
En essayant de peupler notre rucher cou- on ne s'en sert pas. Avec l'une ou l'autre,
vert à l'automne, lorsqu'il venait d'être bâti, mais surtout avec la dernière, on peut, à
nous eûmes des ennuis avec une certaine l'époque où les pillages se commettent,
colonie. SI quelque pillage se produisait même quand les abeilles y sont les plus éxoi-
PILLAGE (LE). 304 PILLAGE (LE).
tées, se livrer à tous les travaux nécessaires 25 X 10 rn/mà l'autre bout, avec les angles
dans la ruche, tels que: enlèvement des abattus pour les rendre aussi légères que
cellules royales, Introduction, etc., sans possibles. A L'endroit où elles se recourbent
qu'une abeille pillarde puisse approcher des passe le lien, elles sont un peu plus amincies.
rayons. Naturellement les abeilles sortent Dans le petit croquis ci-dessus, on voit en
envolant, donnent de la tête contre la toile A comment l'anneau vient se boucler sur les
métallique de la tente, et finissent par gagner têtes devis et juste au-dessous, on découvre
le haut; mais sitôt qu'elles découvrent le bout d'un clou de métal de 56 millimètres.
qu'elles sont prisonnières, elles essaient im- courbé de façon à agir (quand la pointe est
médiatement de trouver le trou existant au tournée en bas) à la manière d'une ancre
sommet,par où elles s'échappent au plusvite. pour empêcher la tente d'être emportée par
le vent. Si les batons sont un peu étendus,
ON FABRIQUELA TENTE.
COMMENT quand les ancres sont fixées au sol, la tente
est très solide.(*)
Prenez quatre baguettes de bois léger,
d'environ 8 1/2 pieds de long, et assemblez- COMMENT ATTRAPER
les deux à deux en forme d'X avec un écrou LES ABEILLESPILLARDES.
solide au point de rencontre. Un bout de fi- M. Mac. Intyre, de Californie, et quelques
celle goudronnée, ou de petite corde, sert autres qui ont écrit dans les Gleaningsin Bee
d'attache comme le dessin le montre; Culture, emploient un piège à pillardes. M.
cette même ficelle relie les deux X à leurs Mac. Intyre décrit le sien et la manière de
extrémités supérieures. Le tulle est cou- s'en servir, de la façon suivante :
su en forme de sac, ayant une même ficelle L'an dernier,après la miellée,j'élevaiset introduisis
tout autour des bords, dans le plusde300reines et étant très ennuyépar une nuéede
passée pillardesmalignes,quien avaitapprisassezpoursuivre
bas, de même qu'aux quatre angles. A ces l'entumoir,je résolusd'essayerde les prendreau piège.
angles sont également cousus des anneaux La méthodequi consisteà les tenir occupées par un pro-
de métal, et ces anneaux, quand on tire sur cédéde pillage,n'étaitpas encoreconnu.Aprèsplusieurs
essaisinfructueux,
viennent s'accrocher à des têtes de vis je tombaissurunquimeréussit.J'em-
eux, ployaiune hausseà extractiondela Langstroth10cadres
placées à l'extrémité Inférieure des quatre ordinaire,maissans cadres;je clouaiun plateauaufond,
piquets. Quand Ils sont ainsi agraffés, les etuntroude 75millimètres fut perforésurlescôtésetaux
deuxbouts dufond.J'enfonçaiun petitcônedetoile
piquets sont inclinés ou recourbés, de façon métalliquedprès anschaquetrou.Un orificede 31millimètres
à développer en largeur le sommet de la futménagéausommet de chaquecôneet unprotège-cellule
tente. L'appareil complet ne pèse pas plus de West, vissépourfinir ce cône.Je fis le couverclede
de cinq livres, et cependant il recouvre un deuxtoilesmétalliques clouéesde chaquecôtéd'uncadre
espace suffisant pour donner place à une ru-
che et permettre de faire le travail néces- (#) L'artiste a représentéle borddela toile métalli-
que de la tente commeune toile ordinaire
saire. Les baguettes en tilleul ont 25 X 29 m/m pourtant ; ce bord
n'est que la continuationdesréseauxde la
A l'extrémité Inférieure, et seulement toile métallique.
PILLAGE (LE). 305 PILLAGE (LE).
EFFET'D'UNEPIQURED'ABEILLEPRÈS DE L'ŒIL.
les couvertures, le cheval se calma. Durant avait laissé son cheval à paître pendant que
cette escapade, M. Fowls lui-même fut terri- iui-même allait à l'autre bout delà pièce de
blement piqué à la figure et aux mains; on terre surveiller un travail quelconque. Le
lui appliqua à. son tour des linges chauds sur cheval manœuvra de telle sorte qu'il se
le visage et il ressentit un soulagement trouva bientôt au milieu des abeilles. Il
presque instantané. Les linges chauds furent renversa cinq ruches, et était littéralement
appliqués sur toutes les parties du cheval couvert de piqûres quand son maître revint.
qui avaient été piquées, et M. Fowls eut la Celui-ci, qui tout en étant amateur de che-
satisfaction de voir qu'il pouvait sauver son vaux, pratiquait l'apiculture, se précipitait
cheval, lequel ne tarda pas à redevenir aussi dans la mêlée, délivra son cheval et l'em-
bien portant qu'avant l'accident. mena à l'écurie. L'animal commençait à
On rapporte des cas dans lequels des êtres enfler d'une façon inquiétante et son maître,
humains furent sérieusement piqués et où craignait de le voir mourir avant d'avoir eu
PIQURES-AIGUILLONS. 312 PIQURES-AIGUILLONS.
le temps de faire venir un vétérinaire. Il eut intestins libres. En trois ou quatre heures le
donc l'idée de mettre dans un rouleau de cheval fut complètement remis.
papier une livre de sel de cuisine; il ouvrit
d'une main la bouche de l'animal, de l'autre Notre voisin n'avait pas appliqué de com-
Il lui saisit la langue qu'il tira autant que presses d'eau chaude; mais le vétérinaire,
possible, puis il lui versa alors le sel dans que nous avons consulté par la suite, nous a
le gosier jusqu'au delà de la courbure. Ceci dit que le sel était la meilleure chose à
fait, il referma vivementla bouche du che- donner, et il ajouta qu'on aurait dû néan-
val, et lui tint la tête levée jusqu'à ce que le moins envelopper l'animal dans une couver-
paquet de sel fut descendu dans le conduit ture mouillée d'eau chaude. Si à cette eau
œsophagien. Au bout de peu de temps le on ajoute un peu d'ammoniaque, cela n'en
l-, 1 1"
cheval parut éprouver du soulagement, le vaut que mieux. Nous conseillons donc, si
sel neutralisait sans doute dans une certaine un cheval est gravement piqué, de lui
mesure l'effet du poison acide des abeilles. donner une dose de sel commun, et de le
11agit aussi comme une médecine: car si Irailer avecdes applications de compresses
un cheval souffre de l'estomac, il ne peut pas chaudes souvent renouvelées.Si on ne peut
vomir, et il est nécessaire alors de lui se procurer d'eau chaude, qu'on en emploie
donner quelque chose qui lui garde les de la froide.
PIQURES-AIGUILLONS. 313 PIQURES-AIGUILLONS.
COMMENT ON DEVIENTENDURCIAUXPIQURESjour, les choses restant dans les mêmes
Quand nous avons commencé à faire de proportions, 30 à 40 piqûres seraient plus
l'apiculture, les piqûres enflaient si bien sur qu'elle ne pourrait supporter. Or, amis, nous
nous, et étaient si douloureuses, que nos croyons pouvoir emmener l'un quelconqùe
mains et nos yeux étaient enflés la plupart de vous dans un rucher de 100 colonies, et
du temps, nous songions sérieusement à vous faire nous aider toute la journée sans
abandonner l'affaire, rien que pour cette que vous receviez une seule piqûre. Bien
raison. Quand nous avons acquis un peu plus mieux: si vous êtes très craintif et que
de pratiqua, nous avons découvert qu'on vous ne puissiez vous faire à l'idée d'une
pouvait n'être pour ainsi dire pas piqué du seule piqûre, en prenant quelques précau-
tout en faisant attention de ne jamais pro- tions, vous pourrez venir travailler tous les
voquer la colère des abeilles. Nous avons jours, sans être piqué. Il faut donner au
constaté ensuite que les piqûres devenaient rucher des soins entendus, tout pillage doit
de moins en moins douloureuses, et à la fin être prévenu, empêché, et vous devez pour
du premier été, c'est à peine si nous res- cela faire exactement ce que nous vous
sentions les effets d'une piqûre le lendemain indiquons. Voir: FUREUR DES ABEILLES.
du jour où nous l'avions reçue. Au début, 11est peut-être un peu difficile de dire dans
si notre œil était enflé de façon à se trouver un livre comment il faut se conduire pour
fermé sous l'effet d'une piqûre, il nous fallait ne pas être piqué, mais nous allons essayer.
VOULEZ-VOUS
VOUSSAUVER,ABEILLES
»
souvent attendre au troisième jour pour En premier lieu, évitez de rester bebout
que la guérison fut complète. Les débutants, en face des entrées des ruches. Nos visi-
les personnes qui en sont à 1' a. b. c. de teurs nous causent souvent beaucoup de
l'apiculture, pourront tous sans exception soucis (quelques-uns sont cependant des
renouveler cette expérience. apiculteurs qui devraient savoir mieux),
COMMENT ÉVITERD'ÊTREPIQUÉ. parcequ'ils s'éjournent en face des trous de
vol; un véritable essaim les environne bien-
6n peut s'imaginer, d'après ce qui pré- tôt, car les abeilles se trouvent gênées dans
cède, que ceux qui cultivent les abeilles sont leurs allées et venues, et ils s'étonnent
forcés d'accepter de se voir piquer plusieurs alors de voir tant d'insectes bourdonner
fois par jour. Il y a peu de temps, une dame autour d'eux 193.Si vous alliez dans une
nous disait qu'elle ne consentirait pas à ce manufacture et que vous restiez dans le
que son mari ait une centaine de ruches; passage des ouvriers de façon à ce qu'une
car puisqu'avec une douzaine seulement douzaine d'entre eux soient arrêtés par
elle était piquée quatre ou cinq fois par votre présence, ayant dans les bras des
PIQURES-AIGUILLONS. 314 PIQURES-AIGUILLONS.
matières premières ou du travail achevé, on coups si on n'en tient compte. Quand une de
vous prierait bientôt de vous écarter. Il en ces abeilles approche de vous, commencez
est ainsi du rucher.En observant les abeilles, par baisser la tête, ou mieux, rabattez le
vous pouvez voir de suite la direction bord de votre chapeau en avant, car celles-
qu'elles suivent, et c'est à vous de ne pas là, presque toujours, s'attaquent aux yeux.
vous mettre dans leur chemin. Directement Elle se montrera souvent satisfaite et re-
derrière les ruches, c'est la meilleure place tournera dans sa ruche si vous vous reculez
pour séjourner. un peu; mais il faut agir de façon à ne pas
lui laisser croire que vous êtes un voleur ou
un ennemi, et qu'elle vous a fait peur. SI
elle se montre très menaçante, et que vous
soyez craintif, enfermez-vous quelque part,
vous ferez bien. En pareil cas, nous ouvrons
la porte du magasin à miel et nous prions les
visiteurs de rentrer là, quand une abeille
furieuse persiste à les suivre. Très souvent
nous avons peine à obtenir d'eux ce que
nous leur demandons, car ils ne voient pas
pourquoi l'abeille ne les y suivrait pas, et
nous en avons aussi qui se blottissent dans un
coin quelconque où Ils deviennent la proie
assurée de l'insecte. Nous ne savons pas
pourquoi, mais les abeilles ne s'aventurent
très rarement à poursuivre quelqu'un dans
un bâtiment. Si nous ne nous trompons, une
abeille isolée ne le fait jamais; mais il y a
tant à craindre d'une colonie d'hybrides très
vicieuses, quand elles sont bien surex-
citées. 195
qui font couler le sang et forment une grosse manœuvre. La tentation est parfois très
auréole blanche autour de la partie blessée. forte, tandis qu'on supporte la douleur
Intense qu'elle vous cause, de lui donner une
COMMENT ESTFAITELA PIQURE. bonne tape en disant: Venez, petite
à mieux
C'est une expérience assez intéressante à gueuse, attrapez cela et apprenez
à l'avenir ».
faire que de laisser une abeille vous piquer vous conduire
la main et de suivre froidement l'opération Mais, comment les abeilles savent-elles
en tour-
sans la troubler. Quand un gamin veut qu'elles peuvent retirer leur dard
sauter un ruisseau, il recule ordinairement nant sur elles-mêmes. On nous dira que c'est
un peu et prend son élan; eh bien, l'abeille instinct chez elles. Admettons-le; mais il
tout que cet instinct ne
quand elle cherche à Introduire la pointe de nous semble après
son dard, préfère aussi prendre son élan, lui vientIl par tradition » pour ainsi dire,
carelle pourrait manquer de loger les barbes ses ancêtres ayant opéré de la même façon
de l'aiguillon dans la chair. Nous ne croyons depuis les temps les plus reculés.
- pas.que l'abeille trouverait en elle l'énergie
nécessaire pour piquer si elle n'était pas ODEURDU VENINDES ABEILLES.
sous l'influence d'une excitation. Il nous est Quand vous avez été piqué par une abeille,
arri vé parfois, en essayant de juger combien si vous vous servez de la main qui a été
de temps nous pourrions travailler une
piquée pour manipuler la ruche, l'odeur du
colonie d'abeilles en colère sans les enfumer,
venin, si vous n'y preniez garde, ou quel-
d?en voir une nuée s'élancer subitement sur qu'autre chose semblable, vous attirera
notre visage; mais comme nous restions
presque sûrement de nouvelles piqûres. De
parfaitement tranquille, elles s'envolaient même quand on a reçu une piqûre on a
sansavolr piqué. Mais, le plus léger mouve-
beaucoup plus de chances d'en recevoir
ment, et même une respiration un peu d'autres, si l'on reste dans le rucher.
saccadée, se traduiraient aussitôt par des M. Quinby a émis l'idée qu'on pouvait le
piqûres sérieuses; si on reste froid et calme devoir à l'odeur du venin et que l'emploi de
et. qu'on s'éloigne lentement, on peut les la fumée est capable d'en neutraliser l'effet.
éviter complètement. Très souvent une Ce doit être la réalité, mais nous n'en
abeille isolée s'excite assez pour essayer de sommes
pas très sûrs.
piquer; mais si l'on reste tranquille, on lui
rend cette tâche très difficile; et bien que LE VENINDE L'ABEILLEUTILISÉ COMME
parfois elles piquent légèrement, en ce cas REMÈDE.
envoient une Idée de poison, 11 est rare
qu'elles blessent avec violence sans repren- Pendant ces dernières années, on a pu
dre vol. Pour en revenir à notre début: lire dans les journaux pas mal d'articles
Quand l'abeille a entamé la chair et poussé traitant de l'emploi des piqûres d'abeilles
l'aiguillon assez profondément pour se mon- pour la cure de certains genres de maladies,
trer satisfaite, elle s'aperçoit qu'elle est faite spécialement des rhumatismes. D'après les
elle-même prisonnière, et cherche les faits rapportés, quelques lecteurs naïfs
moyens de s'enfuir. C'est ordinairement à auront admis sans doute que des piqûres
cet instant qu'on l'écrase, à moins qu'elle ne fréquentes puissent soulager en effet dans
réussisse à s'échapper, laissant son dard, la certaines formes de rhumatisme, de para-
poche à venin et tout dans la blessure; si on lysie et peut-être d'hydropysie. L'exercice
lui laisse toute latitude cependant, il est au grand air, 11 est vrai, peut contribuer
rare qu'elle agisse ainsi, car elle sait que pour quelquechose à ce résultat; mais à
cette manière de procéder l'estropierait notre avis, le venin de l'aiguillon à lui seul,
pour la vie, si même elle n'en meurt pas. peut souvent procurer quelque soulage-
Après avoir tiré un peu sur l'aiguillon pour ment. dans les maladies ci-dessus mention-
voir s'il ne sortirait pas de la blessure, elle nées. Ajoutons même que les homœopathes,
semble réfléchir un peu, puis elle tourne on le sait, emploient le venin des aiguillons
lentement sur elle-même, comme on ferait d'abeille comme remède, sous le nom de
pour dévisser une vis d'une planche. Si vous Apis méllifica. Dans leurs mains, c'est un
êtes patient et que vous la laissez faire, elle des remèdes les plus utiles dans le traite-
parviendra ainsi à retirer son aiguillon et ment des œdèmes et des épanchements
s'envolera au loin sans avoir été, elle-même, séreux du tissus cellulaire, de la peau, des
blessée. Point n'est besoin de vous dire qu'il membranes muqueuses et séreuses, et du
faut faire preuve de quelque courage pour système glandulaire. Défunt C, F. Muth, de
se soumettre patiemment à toute cette Cincinnati, a vendu un. grand noiabre.d#
PIQURES-AIGUILLONS. 318 PIQURES-AIGUILLONS.
colonies d'Italiennes vivantes aux médecins, vrai que nous parvenions à les chasser vers
dans le seul but d'en extraire le venin. Si le bas; mais dès que nous cessions d'enfumer
nous ne faisons pas erreur, on extrait ce pour toucher un rayon, elles étaient saisies
venin par l'alcool. Nous avons aussi vendu de folie furieuse: et bien qu'à plusieurs
des abeilles au poids pour le même objet. reprises nous les eussions refoulées avec de
Pendant l'été de 1889, nous avons fourni lafumée,elles ressortaient, prêtesà l'attaque,
jusque 10.000aiguillons à un important éta aussitôt que l'enfumoir n'était plus tourné
blissement pharmaceutique. dans la ruche. Nous finîmes par les laisser
tranquilles, sans les avoir examinées, moitié
L'ABEILLEMEURT-ELLE
QUANDELLE A de ce que nous voulions faire. Le lendemain,
PERDUSONAIGUILLON? en passant, nous eûmes l'idée de visiter à
nouveau cette ruche pour voir si les abeilles
On a prétendu que la perte de l'aiguillon étaient encore dans les mêmes dispositions.
causait en très peu de temps la mort de Nous n'avions pas d'enfumoir, aussi soulevâ-
l'abeille; mais cette assertion n'a que très mes-nous la toile qui recouvrait les cadres
peu de vraisemblance. Nous avons des colo- avec d'infinies précautions. Elles continuè-
nies dont les abeilles ont été saisies d'une rent à travailler, sans paraître s'inquiéter le
telle folie, qu'elles s'attaquaient à tout ce moins du monde de notre intrusion. Nous
qui se trouvait à leur portée, au point d'en- enlevâmes alors complètement l'étoffe, sou-
foncer leur dard, même dans des potaux de levâmes les cadres les uns après les autres
palissades ou tout autre objet inanimé; ces et pas une abeille ne montrale moindre signe
colonies, pourtant, durent encore et pros- d'hostilité. Pleins de surprise, nous portâmes
pèrent. Un de nos correspondants nous com- à la maison pour le montrera notre visiteur,
munique en particulier l'incident suivant : un cadre avec la reine dessus, en lui disant
Par suite de négligence, il avait laissé une que c'était le même essaim qui s'était mon-
de ces colonies devenir si furieuses que les tré si intraitable la veille. La seule explica-
abeilles perçaient de leur aiguillon tout ce tion à ceci semble devoir être que les abeil-
qu'elles pouvaient atteindre, bêtes ou gens. les s'opposaient à voir leur ruche inondée
Il déclara, après un examen fait ultérieu- de fumée désagréable, et nous sommes per-
rement, que c'est à peine si dans toute colo- suadés qu'en effet une telle quantité de
nie il y avait une seule abeille qui ne portât fumée doit leur être très pénible. Ce fut une
la preuve indéniable qu'elle avait perdu son leçon pour nous et nous avons souvent cons-
dard dans le tumulte ci-dessus mentionné. taté depuis que nous pouvions nous occuper
Or, le plus singulier, c'est que ces abeilles beaucoup mieux même du rucher sans enfu-
recueillaient le nectar et se trouvaient dans moir. Ayez votre enfumoir tout prêt; mais
une condition prospère. si vous êtes obligé d'y avoir recours, n'en-
Que quelquesabeilles meurent après avoir voyez que très peu de fumée, suivant les cir-
perdu leur aiguillon, cela peut être vrai; constances. Il arrive parfois qu'on ne puisse
mais qu'elles meurent toutes, c'est une rien faire sans enfumer fortement, mais il ne
erreur qui n'a plus cours. faut jamais le faire sans nécessité. 201
a été retiré de la plaie, si on le jette et qu'il dit est formé de trois choses: l'enveloppe
se colle à votre vêtement de façon à se trou- extérieure ou gaîne, Z), et deux harpons
ver en contact avec votre épi derme, il recom- barbelés qui glissent en partie à l'intérieur.
mencera à agir, pénétrant à nouveau dans
votre chair, vidant le poison dans la blessure,
exactement comme si l'abeille le faisait en-
core mouvoir. Nous avons été souvent piqués
par des aiguillons sans qu'il y eut d'abeilles
du tout, sans pouvoir faire de calculs précis à
ce sujet. Nous dirons cependant qu'un aiguil-
lon peut garder assez de vitalité en lui-même
durant 5 minutes environ et peut-être même,
en quelques cas, pendant dix minutes, pour
infliger une blessure assez douloureuse.575(*)
Ce phénomène est surprenant, et, souvent,
tout en examinant un aiguillon en train de
s'enfoncer dans le rebord de notre chapeau
de feutre, nous avons médité sur cette chose:
la vie animale. Pourquoi cet aiguillon isolé
agit-Il ainsi, quand l'abeille à laquelle il
appartenait est déjà bien loin peut-être et
bourdonne dans les airs? Pourquoi ce paquet
de fibres et de muscles agit-il comme si sa
vie était en jeu? Nous l'ignorons. Voici une
chose que nous savons cependant: Quand
vous retirez un dard de la blessure, vous
devez le jeter assez loin pour qu'il ne puisse
plus se retrouver en contact avec votre
figure ou vos mains, ou pénétrer dans
vos cheveux, sans quoi il vous piquerait de
nouveau. AIGUILLOND'ABEILLES(GROSSI).
Pour la description qui suit l'aiguillon
de l'abeille, nous avons eu recours au La flg. 2 représente les harpons. Les barbe-
croquis et à la description donnée par J. R. lures sont tout à fait semblables à celles
Bledsœ, de Natchez, Mississippi, dans d'un harpon de pêche; et quand la pointe
VAmericanBeeJournal d'août 1870.Nous avons d'un des harpons, A, pénètre assez avant
aussi consulté l'excellent manuel du profes- pour qu'il y ait une barbelure sous la peau,
seur Cook. l'abeille a de la prise, et n'a plus de difficulté
Vu au microscope,l'aiguillon pour enfoncer l'aiguillon sur toute sa
paraît être longueur dans la blessure; car le mouve-
un instrument poli et très joliment modelé
ment de piston se produit alors, et l'autre
dont la pointe délicate et fine fournit un
contraste bien surprenant avec n'importe harpon, B, descend un peu au-dessous de
quel instrument fabriqué par la main des A, puis A redépasse B, et ainsi de suite. La
hommes. Au premier abord il paraît de manière dont manœuvrent ces harpons,
forme cylindrique, mais il est ovale en autant que nous pouvons le comprendre,
réalité; de couleur rouge foncé mais assez rappelle le mouvement d'une pompe à
transparent pour que nous puissions suivre balancier, mue par des muscles petits mais
des yeux le nid ou le canal qui le traverse puissants. Nous vous donnons en J et en K,
d'un bout à l'autre. fig. 1. la disposition de ces manettes autant
Ces vides assurent probablement sa du moins que nous avons pu la déterminer
légèreté et sa force. par nos études au microscope. Ces muscles
Nous donnons ici le détail des trois parties travaillent à tour de rôle pendant quelque
différentes dont se compose l'aiguillon, avec temps après que l'aiguillon a été abandonné
des lettres indiquant les différentes pièces. par l'abeille, ainsi que nous l'avons expliqué.
Rappelez-vous que l'aiguillon proprement Leur action a assez de force pour enfoncer
l'aiguillon à travers un chapeau de feutre,
(*) Les contractionsmusculairesd'un aiguillon ou dans un gant épais de peau de daim.
placédansle champdu microscope ont duré20 minutes Nous avons souvent surveillé les abeilles
aprèsqu'ilavait été détachéde l'abeille. tandis qu'elles essayaient de faire pénétrer
PIQURES-AIGUILLONS. 320 PIQURES-AIGUILLONS.
leur dard dans l'épiderme assez épais de et l'on voit se former une gouttelette relati-
l'intérieur de la main. Les harpons glissent vement grosse sur les points des harpons,
souvent diagonaleffient à la surface, de sorte lorsqu'on fait des observations à l'aide du
qu'on peut se rendre compte de la manière microscope. L'ami Bledsœ découvrit une
dont ils pénétreraient par ce mouvement valve qui laissait passer le poison de la
alternatif. Le creux du canal de ces harpons poche dans ce merveilleux petit piston,
se voit en G et F. fig. 2. et 3; 0, 0, sont de mais l'empêchait de revenir en arrière.
petits conduits venant de G et F. Nous ne sommes pas parvenusaie voir nous-
Nous ne sommes pas certains de l'office mêmes mais nous ne doutons pas de son
qu'ont en réalité ces conduits 0. 0. Nous existence. La goutte de poison, si on la laisse
avons pensé quelque fois qu'ils servaient à sur le verre pendant quelques minutes,
déverser le poison des canauxG et F dans sèche et semble se transformer en une sorte
la blessure, ces canaux G et F communiquant de gomme, qui se cristallise dans d'étranges
directement avec la poche à venin. En et belles formes. Nous avons essayé de vous
réalité, Frank Cheshire dit qu'ils constituent donner une idée de ce qu'elle représente
-
la seule issue du poison, et il a probable- alors par la fig. 4.
ment raison. Nous ne pouvons clore ce sujet de l'ai-
guillon sans parler de l'étonnante ressem-
La fig. 3 est une coupe transversale, faite blance qu'il y a entre le mécanisme de
en travers des trois pièces de l'aiguillon, à
l'aiguillon de l'abeille et l'appareil dont sont
la hauteur de la ligne pointéeD. A et Bsont
pourvus beaucoup d'insectes pour scier et
les harpons barbelés; F et G les vides qui creuser le bois ou d'autres substances, à
leur donnent la légèreté et la force: H. H. l'elfet de déposer leurs œufs. C'est presque
les barbelures ou crénelures. On observera identiquement le même appareil qu'ils
que la gaîne Dne les recouvre que sur un possèdent, mais les barbes des extrémités
peu plus du tiers. Donc, le but de la gaîne sont des scies au lieu d'être des hameçons
est de maintenir les harpons en place, et de aigus. En considérantle croquis, vous verrez
leur permettre de glisser facilement de qu'il n'y aurait que trèspeu à changer pour
haut en bas, de même que de les diriger convertir ces crénelures en dents de scie,
dans ce mouvement. Pour tenir le tout et alors nous aurionsunoutil pour couper et
ensemble, chacun des harpons porte une creuser des trous, lequel pourrait être aisé-
rainure comme celle pratiquée dans le ment breveté si Dame Nature le demandait.
manche d'un couteau de poche, avec une Et maintenant, écoutez: si l'insecte n'avait
saillie correspondante émergeant de dans qu'une scie, même s'il était doué d'une
la gaîne, faits l'un pour l'autre, comme on force suffisante pour la faire aller et venir,
le voit dans la figure. Ce qui permet aux son petit corps ne lui donnerait pas assez de
harpons de s'allonger pour faire leur beso- prise pour en obtenir beaucoup de travaU.
gne et cependant de se maintenir avec une Il est vrai qu'il pourrait s'arcbouter sur
solidité passable. Nous disons une solidité ses pattes », se retenir par leurs crochets,de
passable, car ces harpons sont très aisément telle manière à pouvoir fournir un certain
arrachés dela gaine; et quand l'aiguillon travail; mais alors il ne saurait changer de
est ôté, ils restent souvent dans la blessure, positionà chaque moment selon sontravailà
comme les esquilles microscopiques dont faire, etc. Quand la scie serait mise en mou-
nous avons parlé précédemment. Quand on vement par l'insecte, au lieu d'aller et de
les arrache à leur tour et qu'on les pose sur venir dans le bois dur, c'est le corps si léger
une plaque de verre, ils sont a peine visibles de l'insecte lui-même qui glisserait decLde-
à l'œil nu. Mais avec le microscope on les là; mais avec deux scies, semblables aux
détaille tels que le montre la fig. 2. harpons barbelés de l'aiguillon de l'abeille,
Les aiguillons n'ont pas tous le même travaillant simultanément dans un fourreau
nombre de crénelures. Nous en avons vu qui les maintient l'une contre l'autre, l'in-
qui n'en avaient que 7 et d'autres qui en secte peut maintenir sa position et consa-
avaient jusqu'à 9. Les deux harpons sont crer une énorme force musculaire à faire des
collés l'un contre l'autre comme l'Indique la coupes rapides, son corps ne pesat-il qu'un
flg. 3, et vous observerez que la forme et la grain (0.064798,)ou même moins encore.
disposition des trois parties laisse un vide, Quand une de ces scies va de l'avant, l'autre
E, dans le centre. Les vides sont des canaux va en arrière, et la rapidité avec laquelle
destinés au passage de ce surprenant poison ces Insectes travaillent, leur permetde faire
végétal. Le mouvementdepiston desharpons très vite leur besogne, même dans des sub-
chasse en même temps le poison dans la chair, stances si dures qu'on ne pourrait supposer
PISSENLIT. 321 PLANTES MELLIFERES.
qu'ils puissent les entamer. Ici je présente nous laissions nos bestiaux paître notre fleur
de nouveau cette loi merveilleuse de la jaune, cela nuirait sans nul doute à sa beauté
nature à laqu elle nous avons déjà fait si sinon à son utilité au point de vue de la pro-
souvent allusion dans ces pages: l'insecte duction du miel.
qui possède les outils les plus efficaces et les Nous ne pouvons en réalité vanter beau-
plus parfaits déposera plus d'œufs et les coup le miel de pissenlit, car à vrai dire, nous
mettra mieux à l'abri des déprédations de n'avons pu nous servir du tout de celui que
l'ennemi, et aura plus de chance de voir son nous avons extrait et que nous avons dénom-
esp'èce se perpétuer, que les individus ou les mé de pissenlit, en raison de son goût pro-
classes, ayant des outils moins perfectionnés. noncé. Il était si foncé et d'un goût si fort
En donnant constamment la préférence aux qu'il nous fut difficile de nous en défaire. Ce
meilleures d'entre les ouvrières, et tenant miel pouvait aussi bien provenir de l'écorce
compte des jeux et des variations de la du noyer blanc d'Amérique après tout, car la
nature, est-il étrange qu'après des siècles miellée de cet arbre se produit vers la même
écoulésle résultat soit cette œuvre d'un fini époque.
si merveilleux que nous découvre le micros-
cope ? Nous ne croyons pas que les aiguil- PLANTES MELLIFÈRES. -
Ions d'abeilles puissent se changer en scies, Toutes les plantes qui donnent des fleurs ne
oules scies en aiguillons; mais si l'on voyait nous aident pas à emplir nos ruchers. Les
un insecte se servir de son oviductecomme superbes fleurs des jardins dont la culture a
moyen de défense, de même que pour dépo- doublé la corolle ne fournissent pas le moin-
ser ses ouf,,z.il semblerait que la chose fut dre nectar. Elles ne produisent pas de
possible. Nous ne sommes pas entomolo- semence, donc point de nectar qui attire les
giste, et nous ne savons pas si un tel insecte abeilles chargées d'aider à leur fécondation.
existe; mais qui nous éclairera sur ce point? Lorsque vous lirez l'article relatif au pol-
len, vous comprendrez mieux ce que nous
PISSENLIT. - (Tm'axacum.) Nous vous disons ici. Certaines fleurs fournissent
sommes portés à croire que cette plante a des quantités de pollen, et peu ou point de
une importance plus grande qu'on ne le sup- nectar, d'autres fournissent une miellée
pose en général, car elle fleurit sitôt après considérable, mais le nombre de leurs sujets
les arbres fruitiers ; et comme elle fournit est si minime, qu'elles ne valentpas la peine
et du miel et du pollen, elle excite la produc- qu'on les fasse entrer en ligne de compte.
tion et l'élevage du couvain au moment mê- L'Euphorbe en est un exemple. Nousavons vu
me où il nous est important qu'ils se conti- sur un pied d'euphorbe de grosses gouttes
nuent85.ïr5. Nous ignorons l'avantage qu'on de nectar auxquelles l'évaporation avait
pourrait avoir à semer un champ de pi ssenlits donnée la consistance du miel; mais qu'im-
rien que pour les abeilles; mais comme cette porte la quantité du miel qu'on peut obtenir
fleur croit en grande abondance dans les jar- d'un seul sujet, si la plante est tellement
dins, lorsqu'on lui laisse la liberté de prendre rare qu'on n'en rencontre qu'un seul pied çà
racine et de fleurir, nous sommes presque et là dans les serres.
sûrs qu'une petite pièce de terre semée de Certaines encore sécrètent du nectar,
pissenlits fournirait une grande quantité de mais les corolles sont ainsi conditionnées,
miel.Et queljoli spectacle ceserait au milieu que les abeilles ne peuvent y atteindre, bien
de notre apier. Ils ne fleurissent d'ordinaire que d'autres insectes y réussissent.
que la seconde année.mais peut-être, comme Malgré tout, la liste des fleurs qui ont
le catnip et le trèfle, fleuriraient-ils la pre- pour nous une valeur plus ou moins grande,
mière si on les semait de bonne heure et si est encore assez longue. si longue même.
on les cultivait avec soin. Comme dans notre que nous reculons à la donner complète.
voisinage, le pissenlit parait s'étendre dans On trouve dans le cours de cet ouvrage,
les champs et sur le bord des routes, nous par ordre alphabétique, quelques détails sur
croyons pouvoir en conclure que plus on les principales plantes d'un intérêt spécial
élèvera d'abeilles, plus nous aurons de ces pour l'apiculteur. Il est commode pourtant
plantes; car les abeilles, en contribuant à la de pouvoir d'un seul coup d'œil se rendre
fécondation de chaque floraison nouvelle, compte de ce qu'elles sont, c'est pourquoi
sont cause que les fleurs produisent une nous en donnons la liste ici.
quantité peu ordinaire de bonne et forte se- Dans cette liste, sont comprises certaines
mence. Nous ne pensons pas quele pissenlit plantes considérées parfois comme melll-
puisse servir à d'autres usages, si ce n'est fères, mais dont l'importance est trop mi-
comme herbe potagère au printemps; si nime pour qu'on leur accorde beaucoup
21
PLANTES MELLIFÈRES. 322 PLANTES MELLIFÈRES.
d'attention; delà vient, que nous n'en fai- d'érablesont très précieusesen ce qu'ellesfournissent
unebonnemielléede printempspropre à l'élevagedu
sons pas mention dans le corps du livre. premiercouvain.
Eucalyptus(Eucalyptusglobulus) Californie.
Abricotier(PrunusArmeninca). Eucalyptusnoir(Eucalyptusrostrata); Californie.
Abutilon(Abutilon)ou érableà fleurs ; fournit du Eupatoire(Eupatoriumperfoliatum) ; mellifèred'une
on
miel en immensequantité,mais ne peut compter importanceconsidérable.
raisonde sa rareté. Euphorbe(Euphorbiapulcherina).
Acacia(Acaciaconstricta); dansle Sud. Faux indigotier(Galegaofficinalis).
Actinomère(ActinomerisSquarrosa),ou plante don- Fèves(Favasativa).
un
nant mieldoré. Févier d'Amérique(Gleditschiatriacanthos).
Agripaume(Leonuruscardiaca). FleursdesArbresfruitiers.
Ailanthe(Ailanthus),voirVERNIS DUJAPON. Fraisiers(Fragnravesia).
Airelle ponctuée(Vacciniumvitis idœa) ; voir SCRO- Framboisier(Rubusidoeu,).
FULAIRE. Gaillardie(Gaillardiapulchella).
Alsike (Trifoliumhybridum)ou Trèfle de Suède ; Gaura(Gauraoccinea) ; on en dit beaucoupde bien
voirTRÈFLE. dansl'Arkansas.
Arbrede Judée (CercisCanadensis). Germandrée(Teucrium);ou Saugedes bois.
Asclépiadeà la ouate(Asclepiascornuti). Glycinede Chine(GlycineChinense).
Asperge(AsparagusofficinalE). Glycine(Glycine).
Aster(Aster). Gobeagrimpant(Cobeascandens).
Aubépine(Cratoegus oxyacantha). Gombo(Hibiscusesculentus).
Anthemis(Anthémis)voirMARUTE. Gourdes(Araliaspinosa).
Baguenaudier(Coluteaarborescens). Griotiernoir (Prunuscervium).
Balsamine(Impatiens)ou baume des marais ; voir Groseiller(Ribes).
POLLEN. Groseillerà Maquereau(Ribesuva.crispa).
Balsaminesauvage. Guajilla(Acaciaberlanderi).
Bananier(Musa). Helianthe(Helianthus).
Bardane(Lappamajor)dontle pollenest blanc. Helianthesauvage.
Basilic(Ocymum basilicum). Herbesde St-Jean(Hypericum).
Bergamothe(Monardafistulosa). Hysopegéant (Hysopus).
Bident(Bidensfrondosa)procheparente de la Bidens Jacobéeou herbede St-Jacque3(SeneçonJacobea) ;
bipinatta. voirPOLLEN.
Bluet (Centaureacyanus). Laurier(Kalmialatifolia); cette plante a la réputa-
Boisde fer (Eucalyptussideroxilon). tion de donnerdumiel qui produitde graves troubles
Bourrache(Boragoofficinalis). organiques; voirMIELVÉNEXEUX.
Boutond'or (Ranunculusrepens). Lentillles(Ervum).
Bruyère(Erica vulgaris);sourceabondantede miel Lierreterrestre(Nepetaglechoma).
en Europeet dansles Iles Britanniques. Lis duCanada(LiliumCanfldense).
Caféier(Coffea);Californie. Lobélia(Lobeliacardinalis).
Camomille(Anthémisnobilis). Lupin(Lupinusperennis).
Campèche ( Hœmatoxylon). Luzerne(Medicagosativa).
Cardère(Dipsasusfullonum). Lyciet(Luciumvulgare).
CassésfCa<?siachamœcrista). Lysimaque (Lythrumsalacaria) ; bonne mellifère,
Cataire (Nepeta cataria) ou herbe aux Chats; voir maispas assezabondantepourpouvoircompter.
OATNIP. Maïs(Zea).
Catalpa(Catalpa). Magnolia(Magnolia).
Catclaw(Acaciagreggii; Marjolaine(Origanummarjorena).
Cephalanthe(Cephalanthu3 occidentalis) mellifère Marrube(Marrubium vulgare); ona parlé de bonnes
assez importante dans les terrains marécageux qui mielléesfourniespar cette plante,maisle mielprove-
bordentle Mississippi. nant de sonnectarest si amer, qu'ilne peut servirque
Cerisier(Prunuscerasus),voir FLORAISON DESARBRES pourla médecine.
FRUITIERS. Marute; voir ANTHÉYISE.
Cerisiersauvage(Prunus). Matricaire(Heleniumautumnale).
Chanvre(Canuabis). Manglier(Avicenniatormentosa) ; l'une des princi-
Châtaignier(Castaneaprumda). palesmellifèresde la Floride.
Chèvrefeuille(Lonicera). Manglier(Rhizophora) ; Floride; Mellifèreprécieuse.
Chicorée(Cichorium). Mauve(Malva).
Chou(Brassica). Mélilotblanc(Melilotusalba).
Choupalmier (Arecaou Chamoerops palmetto)
; une Mélilotjaune (Melilotu*arvensis).
Ô93principalessourcesdenectardansle Sud. Mélisse(Melissa)et (Meliisaofficinalis).
Citrouille(Cucurbitamaxima'. Melon(CuL-umis Melo).
Cléome(Cleomeintegrifolia et Cleome Menthe
pungens).des Menthepoivrée(Mentha.piperita).
Concombre (Cucumissativus)
; dan3le voisinage sauvage (Monarda ifstulosa) ou monarde
fabriquesde conserves de cornichons,cette plante four- fistuleu"e.
nit pour ainsi dire, une véritable miellée après que Mimeuse(Acacia scleroxylon) et Moubin,genrede
celle dutrèflerougea cessé. térébinthacées.
Coréopâs(Bidensbipinnata). Mousse(Lippiamodiflora)appréciéedans la Califor-
Ooriope(Coreopsis). nie et le Texas.
Cotonnier(Gossypiumherbaceum) ; Sud ; certains Moutardeblanche(Sinapisalba).
prétendentqu'onpeut le mettre au mêmerang que le Moutarde(Sinapisnrvensis).
trèfle. Moutardenoire (SinapisNigra).
Courge(Cueurbitapepo). Muflier(Anthirrimnm).
Cuscute(Cuscutaepithymum). Mûriersauvage(Rubus)ouRonces.
JSchinops (Echinopssperocephalus). Navet (Brassica depressa).
Eglantine(Rosaarvensis). Navette (Brassicacampestris).
Epilobe à
(Epilobium) épi; osierfleuriou laurier de Negundo (AcerNegundo),ou érable à feuillescen-
St-Antoine. ; meUifèred'assez grande importancedansles
drées
Epilobe(Epilobium angustifolium);dansles terraim lieuxoùcesarbrescroissenten abondance.
nouvellementdébarrassésde toute végétation,prin- Nerprun(Rhamnus) ; dansle Sud.
cipalementdansle Norddu Michigan,onobtientpar- Noisetier(Corylus).
foisbeaucoupde mielde cette plante. Noixde Galle(Quercus infectorin); Sud.
Epine-Vinette(Barberisvulgaris.) Oeilde bœuf(Buphthalmum).
Erable (Acer cllmpestris)les différentesespèces Oignon(Alliumcepa); on parle de récoltesde nectar
POIDS DES ABEILLES. 323 POIDS DES ABEILLES.
tUte des jeunes larves? Nous sommes sous; et quand les érables commencent à
convaincusque ce n'est pas son habitude; donner au printemps, nous avons entendu
mal» lorsque la ruche est dépourvue de dire et nous avons vu par nous-mêmes les
jeunes abeilles, nous pensons que toutes petites balles de pollen rouler et s'échapper
POLLEN (LE). 327 POLLEN (LE).
comme du petit plomb, rien qu'en tournant essayant en vain de sortir. A ce moment,
les rayons horizontalement pour rechercher leur cage répandait une odeur des plus
les reines. Très peu de temps après que le désagréables, et pour cette raison on leur
pollen a été ainsi déposé, les abeilles-nourri- laissa leur libre essor. L'élément farineux
ces s'approchent et le pétrissent, en font une ne leur eût-il pas été donné, nous présu-
pâte ferme; mais nous n'avons pu découvrir mons qu'elles auraient encore supporté le
comment elles s'y prennent. confinement pendant plus d'un mois. Dans
Dans notre localité, c'est sur les érables une autre occasion, nous préparâmes une
au printemps, et sur le maïs à la fin de belle colonie d'abeilles pour l'hivernage
l'été et en automne, que nos abeilles font avec des provisions de sirop de sucre pur,
leurs principales provisions de pollen 525. et quand elles sortirent pour un vol au
Presque toutes les fleurs qui fournissent printemps, la neige autour de leur ruche ne
du nectar fournissent également du pollen portait aucune tache perceptible. Elles
en quantité plus ou moins grande, et lorsque n'avaient pas de pollen, et sans lui, naturel-
l'abeille revient chargée du premier, elle lement, elles ne purent procéder à l'élevage
a presque toujours un peu de l'autre 150.Le du couvain. Il y a plusieurs années, nous
trèfle rouge donne un pollen tout particulier fimes quelques expériences sur des abeilles
vert foncé qui Indique avec certitude quand enfermées sous verre dans une grande
les abeilles recueillent le nectar de cette pièce. Comme l'automne était assez avancé,
plante. Leur charge en nectar est souvent l'élevage du couvain avait cessé, et nous
considérable, pour une très petite seule- n'étions pas sûrs de réussir à le provoquer
ment de pollen; et à moins de les examiner de nouveau. Après avoir fourni ces abeilles
très minutieusement, vous seriez portés à d'aliment pendant une semaine environ,
croire qu'elles n'ont pas recueilli de pollen nous découvrîmes des œufs dans les cellules,
du tout». 151. mais aucun de ces œufs ne se métamor-
--~~Ïje pollen du maïs est généralement ré- phosa en larve. Un tas de farine de seigle
colté le matin de bonne heure; au début de fut placé au milieu de la pièce près du
sa doialson, nous avons vu les abeilles com- nourris^ement, et anxieusement nous atten-
pencer leurs courses avant le jour, comme dîmes que les abeilles en aient pris connais-
ejîegfê font pour le sarrasin. sance. Au bout de plusieurs jours d'attente,
Poqr glus^.mples détails touchant le rôle nous vîmes une d'entre elles voltiger autour
qfcéjoùela récolte du pollen par les ruchées, du tas. Retenant notre respiration, nous
voir FLORAISONDESARBRESFRUITIERS. suivîmes ses mouvements, et elle finit par
allonger sa langue dans la farine qu'elle se
NÉCESSITÉ DUPOLLENPOURL'ÉLEVAGE mità entasser dans ses corbeilles. Elle porta
DUCOUVAIN. une petite charge à sa demeure. Sitôt
qu'elle fût au milieu de ses sœurs, nous
Le pollen a de l'intérêt pour nous, parce ouvrîmes la ruche et sortîmes le cadre pour
que sans lui ou toute autre chose qui le étudier la conduite du reste de la bande à
remplace, les abeilles ne pourraient élever son arrivée. L'abeille,sans plus tarder,déposa
leur couvain. Des abeilles tenues empri- son butin dans une cellule, et s'empressa
sonnées, et nourries exclusivement d'eau et d'aller reprendre une autre charge. Presque
de sucre purs, gonfleront et n'évacueront aussitôt d'autres la suivirent, bourdon-
que peu ou point d'excréments; mais aussi- nèrent autour de la chambre, jusqu'à ce
tôt que du pollen ou une nourriture conte- qu'elles aient découvert où leur sœur pui-
nant l'élément farineux leur est donné, leur sait cet élément nouveau, et bientôt toutes
abdomen se dégonfle; et au lieu d'émettre se mirent à l'œuvre sur la farine, aussi joy-
un fluide transparent, elles évacuent une eusement qu'elles l'auraient fait au prin-
matière liquide de couleur foncée, qui salit temps Nous ne tardâmes pas, naturellement,
leur ruche et répand une odeur nauséa- à voir les œufs transformés en larves, puis
bonde. Nous gardâmes une fois en cage leurs cellules operculées, et, après le temps
environ 300 abeilles avec leur reine, sans voulu, des jeunes abeilles éclosaicnt à la
leur donner autre chose que de l'eau et du lumière en plein mois de Décembre.
sucre purs. Elles construisirent un rayon, Nous avons reconnu aussi, qu'en chauffant
très satisfaites en apparence, la cage n'émet- la chambre avec un poêle pendant plusieurs
tant aucune odeur. Pour exciter l'élevage jours de suite, nous pouvions provoquer si-
du couvain, nous leur donnâmes du sucre multanément une récolte de pollen artifi-
candi mêlé d'un peu de farine, et très vite cielle et l'élevage du couvain, même au mois
elles se montrèrent inquiètes et agitées, de janvier. Il est bonde dire ici que, bien
POLLEN (LE). 328 POLLEN (LE).
qu'après avoir réussi à élever des abeilles charge, puis retourner si vite chez elles
au milieu de l'hiver, abeilles aussi fortes, qu'elles n'ont pas eu le temps de se refroi-
aussi vigoureuses en apparence que celles dir.
obtenues dans le courant de l'été, notpe ex- Y a-t-il à craindre de les alimenter de
périence, après tout, peut être difficilement farine en trop grande quantité? Dans notre
considérée comme un suceès; car le même apier particulier, nous ne les avons jamais
nombre à peu près d'abeilles qu'il en était vues en prendre qui ne fût immédiatement
écloses, moururent de ce que nous supposons employée à la nourriture des larves ; mais
être les effets du confinement. L'expérience nous avons acheté d'un voisin un certain
pourtant, réussit en ce sens qu'elle déter- nombre de ruches, dont les rayons conte-
mina pour nous bien des points que nous naient de la farine desséchée, et formant
Ignorions au sujet des mœurs des abeilles, une masse si dure que les abeilles furent
sans compter le rôle que joue le pollen; et obligées de l'arracher à l'aide de leurs man-
nous présumons que, la chose fut-elle néces- dibules avec la partie des rayons qui la
saire, nous parviendrions à triompher des contenaient, pour parvenir à s'en débarras-
difficultés que présente la culture des abeilles ser. Nous supposons que la cause de cet
enserre. encombrement fût l'apparition soudaine du
pollen naturel, après qu'elles avaient
AU POLLEN.
CE QU'ONPEUTSUBSTITUER de bonnes provisions de farine. Car amassé
on sait
que sitôt que les abeilles peuvent récolter
On sait aujourd'hui et depuis longtemps le pollen à ses sources naturelles, elles aban-
déjà qu'au printemps les abeilles recher- donnent aussitôt tout ce qu'on avait pu y
chent la farine blutée ou non de diverses substituer. Nous ne pensons pas qu'il y ait
espèces de grains, et beaucoup d'apiculteurs grand dangerà leur donner en abondance de
la leur donnent chaque année par boisseaux. la farine de seigle et d'avoine mêlées ensem-
Celle qu'elles semblent préférer est la farine ble, mais nous ne nous risquerions pas à leur
de seigle; et comme elles risquent de s'y livrer de trop grandes quantités de fine fleur
noyer, nous avons pris l'habitude de faire de farine de froment.
moudre la nôtre avec une égale quantité Un grand nombre de nos lecteurs, sans
d'avoine. On a inventé bien des systèmes doute. ont été étonnéset pcrplmwspeut-Ótre,
pour en alimenter les abeilles sans perte; de voir les abeilles au début du printemps
mais après bien des expériences, nous avons s'emparer de sciure de bols, avec autant
reconnus qu'il n'y a pas plus d'inconvénient d'avidité qu'elles en mettent à ramasser la
à donner la farine en tas sur le- sol que de farine de seigle. Nous les avons vues dans
toute autre manière 535.11 faut naturelle- nos scieries en masses si compactes sur la
ment la protéger contre la pluie; et comme sciure fraîche, qu'cllcsën attlraicntla foule;
au printemps on a souvent de grands vents, et si nous en saisissions une et que nous
fort désagréables aux abeilles, pour ne pas goûtions les pelotes de ses corbeilles, nous
dire pernicieux, il est bon de la placer dans étions étonnées de les trouver sucrées et
un endroit bien abrité, et de l'exposer tou- très semblables au pollen qu'elles recueil-
jours autant que possible en plein soleil. Par lentdansles fleurs. Il est à présumer qu'elles
motif d'expérience, nous avons concentré, avaient de grandes quantités de miel et pas
par un système de miroirs, les rayons du so- de pollen, et que ces fines parcelles de bois
leil sur un tas de farine, pour que les abeil- contenaient assez d'azote pour en tenir lieu,
les y puissent venir travailler par des jour- mêlées au miel, comme elles se trouvaient
nées autrement trop froides pour elles; l'être une fois entasséesdans leurs corbeilles.
nous avons aussi établi desabris couverts de la sciure de bois vert contient une huile
vitres dans le même,but, et entretenu la essentielle, sans compter un principe rési-
farine au moyen d'une lampe à nourricerie; neux, dont l'odeur rappelle sans doute aux
toutes ces méthodes nous ont réussi, mais il abeilles le parfum des boutons qui s'entrou-
nous est permis de douter que les popula- vrent. Et non-seulement elles recueillent
tions excitées par ces moyens artificiels à la sciure de bob, pour nous fade et insipide,
l'élevage du couvain, aient eu en réalité mais encore on les a vu fréquenter en diffé-
beaucoup d'avance sur celles livrées à leurs rentes occasions les substances les plus
propres ressources. Il est seulement amu- variées. Un de nos amis du Michigan les a
sant de voir les petits Insectes s'élancer de trouvées une fois butinant la terre noire des
leurs ruches par des jours si froids qu'autre- marais, et nous avons appris qu'elles re-
ment elles ne pourraient sortir, arriver en cueillent même de la poussière de charbon;
bâte sur la iarine chaude, en prendre une mais le fait le plus extraordinaire nous a été
POLLEN (LE). 329 POLLEN (LE).
rapporté par un fabricant de fromage, notre qui portent les ovules ou semences poussent
proche voisin. On avait remarqué chez lui vers le bas de la tige, et leurs longs pistils
des abeilles qui voltigeaient au-dessus des filiformes sont ce que nous appelons com-
planches de son magasin, et, leur nombre munément les stigmates de maïs. Les fleurs
augmentant, on avait découvert qu'elles qui portent le pollen sont disposées en pani-
entassaient dans leurs corbeilles la fine cule terminale, et le pollen, lorsqu'il est
poussière de fromage accumulée là. En mûr et secoué par le vent, tombe sur les
examinant cette poussière au microscope, stigmates des pistils placés en-dessous; ou,
on reconnut qu'elle n'était qu'un composé ce qui vaut encore mieux, le vent l'entraîne
d'embryons de vers de fromage, de sorte sur les stigmates des fleurs voisines, préve-
que les abeilles s'étaient réellement servies nant ainsi la fécondation et refécondation
d'animalcules vivants en guise de pollen. entre fleurs d'un même sujet, d'une manière
S'il est permis de faire des théories en cette analogue à celle qu'ont les bourdons de s'en-
matière, pareille substance peut sembler voler très haut dans les airs, pour que le
peu commune pour pousser l'élevage du hasard favorise leur rencontre avec des rei-
- couvain à sa dernière limite. Cependant, nes autres que celles de leurs propres ruches.
comme on achète ici le fromage en gros, 6 Vous nous objecterez peut-être, que les stig-
ou 8 sous, on ne peut dire après tout que ce mates de l'épis de maïs ne sont pas à propre-
soit un aliment si coûteux pour les abeilles. ment parler une fleur, nous allons donc vous
C'est ainsi qu'on parvient à enseigner aux donner un exemple plus frappant encore. La
abeilles à faire usage d'une grande variété Jacobée, si commune, Ambrosia artemÍsiœfolia,
de substances lorsqu'elles sont à court de appelée aussi quelquefois herbe de St-Jac-
pollen; et, par conséquent, l'histoire du ques, porte deux espèces de fleurs distinctes
poulet rôti qui fut donné à une ruchée pour et tout à fait dissemblables.
contribuer à son bien-être, pourrait n'être
A l'extrémité de ses longues grappes de
pas un mythe. L'orge broyée, telle qu'on
l'emploie dans les fabriques de bière, a été fleurs, représentées en B, on voit très dis-
hautement recommandée en place de farine tinctement celles qui portent le pollen et
de seigle; mais comme nous n'avons jamais
réussi à nous en procurer, nous n'en pouvons
parler par expérience.
ACTIONDES ABEILLES
DANSLA FERTILISATIONDESPLANTES,PAR
LA TRANSPOSITIONDUPOLLEN.
Nous avons déjà discuté cette question au
chapitre FLORAISON DESARBRESFRUITIERS ;
mais nous tenons à donner ici quelques nou-
velles preuves à l'appui.
La fleur parfaite porte des étamines et des
pistils, organes mâles et organes femelles de
reproduction; mais il arrive parfois que nous
trouvions des fleurs ayant seulement des
étamines et d'autres, que des pistils; et ces
deux genres de fleurs peuvent s'épanouir
sur le même pied ou bien sur des sujets dif-
férents. beaucoup d'entre vous auxquels cette herbe
Si nous ne nous trompons pas, la féconda- est familièrc, ne se sont jamais imaginés
tion de la plante s'opère au moyen du pollen peut-être qu'elle en put avoir d'autres; si
tombant des anthères sur le stigmate du pis- vous êtes de ceux-là, veuillez les examiner à
til. Sans cette fécondation, la plante ne donne nouveau. Tout contre la tige principale, là
pas de semence. La nature a de multiples où prennent les tiges ramifiées, vous décou-
méthodes pour opérer le transport du pollen vrirez une petite fleur tout à fait gentille;
d'une fleura l'autre, et celle qui nous inté- qui n'a d'autre désavantage que d'être verte;
resse principalement ici est l'action des c'est là que la semence se développe, comme
abeilles dans cette opération. Le maïs est un vous le pouvez reconnaître sur les branches
exemple de ces plantes qui portent les deux qui en ont de mûres. Or, si vous vous levez
genres de fleurs sur le même pied. Les fleurs le matin de bonne heure, vous verrez que
POLLEN (LE). 330 POLLEN (LE).
ces plantes, quand on les secoue, laissent réussir, le moyen le plus effectifP Ce sera,
échapper un petit nuage de fine poussière naturellement, de leur présenter du candi,
verte qui n'est autre que le pollen de la fleur. du sucre d'érable, ou toute autre chose sembla-
Avant de savoir ce que c'était, nous trou- ble pour les tenter. Et c'est justement ce que
vions cette poussière désagréable parce fait la plante; elle fait plus même, car elle
qu'elle salissait les vêtements clairs. Comme met au pillage pour ainsi dire, son magasin -
la Jacobée ne dépend en aucune façon des à provisions, elle envole ses racines au loin
abeilles pour la fécondation de ses fleurs, ces dans la terre pour y puiser sans cesse et par
fleurs ne renferment pas de nectar; ou du des efforts constants, un nectar toujours
moinsnous n'avons pu en découvrir, bien que plus délicieux, plus tentant, plus exquis,
deux années de suite nous ayons vu les abeil- mille fois que le sirop de sucre le plus pur,
les fort affairées dessus à recueillir le pollen. le plus transparent qui fut jamais distillé ou
On prétend que le maisleur fournit quelque- réduit par l'ébullition, par la main de l'hom-
fois aussi bien du nectar que du pollen, mais me, dans le seul but d'engager les abeilles à
nous n'avons pu en avoir la preuve. Ces deux venir et à se couvrir de leur précieuse pous-
plantes, ainsi que nous l'avons fait observer, sière pollinique, ou bien à leur apporter
semblent assurer leur croisement avec quelques grains de celles dont leurs ailes ont
d'autres de leur espèce, en portant leurs été saupoudrées sur une autre fleur. Or, ce
fleurs mâles à l'extrémité supérieure de leur nectar est précieux, et la plante doit mettre
tige flexible — de même qu'en fournissant à contribution toutes ses forces vitales pour
en plus grand nombre ce genre de fleurs, parvenir à le produire. C'est pourquoi la na-
pour la même raison précisément qu'on élève ture qui ménage ses ressources avec la sa-
dans la ruche plus d'un millier de mâles con- gesse la plus grande, non seulement ne le
tre une seule reine. Une tige qui parvient à distribue qu'àtrès petites doses,mais encore
pousser plus haut que ses voisines, et à se elle le place dans les renfoncements, les
couvrir d'une profusion de fleurs mâles, creux les plus inaccessibles, de manière à ce
sera la cause génératrice pour ainsi dire, que l'abeille soit obligée, pour y accéder, de
d'une multitude de nouveaux sujets, et ce se tourner et de se retourner sur elle-même
procédé, répété indéfiniment, contribuera au milieu des étamines, et que tout son corps
justement à développer encore la tendance se trouve ainsi couvert de la poussière polli-
du maïs et de la Jacobée, à dresser vers le nique. Veuillez remarquer que la fleur ne
ciel leur longue tige garnie d'une exubé- sécrète pas de nectar, tant que les masses
rance de fleurs chargées de pollen. Comme polliniques ne sont pas mûres pour accom-
les plantes sur la tige desquelles existe une plir leur œuvre de fécondation ; quele liquide
plus grande distance entre les fleurs du bas sucré est exsudé lentement dans les nectaires
(ou femelles) et celles du haut, sont appelées où les abeilles peuvent venir le pomper à
vraisemblablement à répandre leur pollen toute heure du jour; et que l'afflux de nectar
sur leurs voisines, ce fait contribue aussi à cesse sitôt que le pollen parvenu à maturité,
entretenir la tendance déjà mentionnée. s'est échappé des anthères. Une dame adonné
Mais que feront les milliers de plantes pri- l'idée d'une magnifique expérience à faire,
vées d'une tige élancée qui leur permette pour déterminer la quantité de nectar sécré-
de secouer leur pollen à tous les vents ? C'est tée par la Cléome. Elle a enveloppé la tige
là que les abeilles entrent en scène et rem- d'un tulle pour éloigner les abeilles qui ne
plissent la tâche qui leur a été assignée dans cessaient de visiter cette plante. Le nectar
'œuvre de la nature. Elles visitent, à la vé- s'amassa de manière àformer une très grosse
rité, bien des plantes pour le pollen seul; goutte. Nous pensons qu'on pourrait déter-
mais en beaucoup plus grand nombre sont miner par un procédé semblable la quantité
celles qu'elles butinent, en n'accordant au fournie par beaucoup d'autres plantes. Nous
pollen qu'un Intérêt secondaire, ou même avons vu les petits calices de la Scrofulaire
sans le rechercher du tout. En rivalisant remplies de nectar jusqu'au bord, lorsque
entre elles à qui mieux mieux, dans la lutte nous la trouvions isolée dans les bois. Il est
qu'elles soutiennent pour perpétuer leur donc vrai de dire que:
espèce, que feront les plantes pour offrir Il Beaucoup de fleurs sont nées pour s'épa-
aux abeilles un plus grand attrait, qui les nouir loin des regards, et gaspillent leurs
engage à les visiter, et à transporter le pré- parfums dans les solitudes de l'air ».
cieux pollen d'une fleur à l'autre, dans le but Avez-vous jamais remarqué sur le dos de
que nous avons indiqué? A supposer que l'abeille, juste entre les ailes, une tache de
nous voulions attirer à nous une troupe duvet, une sorte de fourrure? Quelquefois
^écoliers, quel sera le plus sûr moyen d'y les chasseurs d'abeilles mettent une goutte
POLLEN (LE). 331 POLLEN (LE).
de peinture blanche à cet endroit, pour pou- toute la poussière blanchâtre, qu'elle trans-
voir reconnaître une abeille lorsqu'elle re- porte sur la fleur suivante, pour recommen-
viendra.11 y a quelques années, les abeilles de cer le même manège sur celle qui vient
beaucoup de nos ruchées revenaient de leurs après, et ainsi de suite.
courses avec cette tache de duvet blanchie D'un bout à l'autre du règne animal et vé-
comme par une peinture. Plusieurs saisons gétal semble régner une lutte constante
de suite nous les poursuivîmes en vain pour pour la perpétuation des espèces, et dans
voir où elles se blanchissaient de la sorte. les végétaux cette perpétuation n'est assu-
Nous crûmes une fois que c'était en allant rée que par la maturation de semences par-
butiner les chardons; mais nous fûmes obli- faites. Remarquez combien les mauvaises
gés de renoncer à cette idée, parce que la herbes de votre jardin travaillent et luttent,
même tâche se reproduisit sur les abeilles pour ainsi dire, pour y prendre pied jusqu'à
durant une année où elles négligeaient ce qu'elles soient parvenues à mûrir une
totalement cette plante. Un essaim de su- certaine quantité de graines, puis observez
perbes Italiennes avait bien approvisionné les multiples moyens qu'elles adoptent pour
- leur ruche en septembre, et presque toutes répandre ces graines aussi loin que possible.
les abeilles portaient ce dos blanchi. Nous les Si les plantes étaient des êtres animés, nous
suivîmes à la piste à partir de leur ruche. pourrions les accuser de duperie et d'arti-
Elles se dirigèrent vers une forêt-vierge, et fices; certaines graines ont des ailes et s'é-
nous scrutâmes en vain le sommet des ar- lancent comme des sauterelles; d'autres ont
bres; finalement, plus loin entre les hau- des crochets et s'attachent à nos vêtements
teurs, le long d'un ruisseau, nous découvrî- ou au poil de divers animaux, dans l'espoir
mes des acres entiers couverts de balsami- d'être emportées dans des endroits plus
nes sauvages, de cette espèce appelée favorables à leur germination. Les fruits, les
laquelle nous nous amusions
- Impatiente,avecà cause
baies, au lieu de revêtir les sobres couleurs
étant enfants, de la manière dont les du feuillage qui les entoure, affectent les
petites valves de son fruit mûr se roulent nuances les plus brillantes quand leur graine
," tout-à-coup sur elles-mêmes, dès qu'on y est tout à fait mûre, tout justement pour
touche, et projettent la graine au loin. Le engager les oiseaux à les dévorer de préfé-
nectar est sécrété dans l'éperon de la fleur, rence aux fruits des autres arbres. Pourquoi
Indiqué en B. ces fruits cherchent-ils à être mangés par
L'abeille ne peut y accéder qu'en s'y plon- les oiseaux, si leur but est d'assurer une
geant au point d'y disparaître presque com- place à leur semence? Si vous examinez ces
plètement: et lorsqu'elle s'est emparé du semences, vous découvrirez qu'elles sont
enfermées dans une enveloppe cornée à
l'épreuve des organes digestifs de l'oiseau;
et ces graines, ces noyaux sont ainsi fré-
quemment, sinon invariablement évacués
par l'oiseau au vol, dans des conditions pro-
pices pour prendre racine dans le sol n'im-
porte où ils peuvent être lancés. Retenez
bien tout ceci tandis que nous retournons
un peu à l'action des abeilles sur les fleurs.
Nous avons émis l'idée que le nectar est
FLEURDE BALSAMINElsAUV AGE MONTRANTproduit dans les fleurs pour attirer les abeil-
LA PLACEOUL'ABEILLERÉCOLTE
LE POLLEN. les; après qu'une abeille en a trouvé dans
une fleur il est très probable qu'elle exa-
trésor convoité, elle se retire à reculons par mine les autres d'espèce ou d'apparence
sacçades en s'aidant très-drôlement de ses similaire. Si les fleurs étaient toutes vertes,
pattes, et dans ce mouvement le duvet de comme leurs feuilles, les insectes auraient
son dos se trouve frotté à rebrousse-poils. beaucoup plus de peine à les découvrir,
Or, ce sera déjà un sûr moyen que ce duvet tandis que le contraste qu'opposent leurs
entraîne le pollen; mais, pour rendre l'opé- couleurs, tel que le blanc ou le rose des
ration plus certaine, la nature a planté la trèfles, les met en évidence. Si vous revoyez
petite houppe qui porte la poussière poilini- ce que nous avons dit au sujet du maïs et
que juste à la partie supérieure de l'orifice de la jacobée, vous remarquerez que les
de la corolle, en A, et, dans ses efforts pour fleurs de ces deux plantes sont franchement
en sortir, l'abeille entraîne avec les poils de vertes, car elles n'ont pas besoin des abeil-
son dos et de la manière la plus effective les pour assurer leur fécondation.
POLLEN (LE). 332 POLLEN (LE)
Il est facile à prouver que les yeux des liennes; et au lieu de manquer de pâturage
abeilles sont conformés de telle sorte qu'ils pendant plusieurs mois à l'automne, non
leur permettent d'apercevoir les objets à seulement nous avons assez de nectar pour
de longues distances. Lorsqu'une abeille que les abeilles se montrent très peu désa-
sort de sa ruche le matin, elle commence gréables dans les maisons et les épiceries,
par s'élever en traçant des cercles, em- mais de plus, elles amassent des provisions
brasse l'étendue d'un coup d'œil, puis part en quantité suffisante pour que l'hiver nous
en chasse. Si un champ de trèfle est plus en n'ayons que très peu de nourrissement
vue qu'autre chose, il est probable qu'elle à leur fournir, quand nous leur en
lui donnera la préférence — quand ce ne fournissons. Nous en avons autant à dire des
serait que pour l'étudier. —Sile jour précé- pissenlits; et leurs grandes fleurs d'un jaune
dent l'abeille a travaillé avec profit sur un éclatant qui s'épanouissent aujourd'hui sur
pâturage quelconque, elle s'élancera sans le bord de nos routes et les terres Incultes,
doute dans sa direction sans autre préam- au lieu de nous paraître de laides mauvaises
bule. Que les abeilles recherchent le nectar herbes, nous rappellent plutôt combien les
et se mettent en chasse pour le découvrir, abeilles d'un apier contribuent à la féconda-
c'est ce dont nous nous sommes assurés à tion des plantes.
notre entière satisfaction; et nous sommes
bien convaincus que souvent, ce que nous Or, nous ne pouvons affirmer positivement
appelons Instinct chez les animaux — sans que leurs brillantes couleurs soient données
chercher plus loin, — n'est que le fait d'une aux fleurs par le choix que font les abeilles
des plus éclatantes, des plus faciles à discer-
expérience acquise d'une excellente mémoi-
re d'événements passés, presque en tous ner, engageant par ce moyen colles-là à
points semblables à celle de l'être humain. produire des semences de préférence aux
Nous disons que les abeilles vont d'instinct autres qui portaient des parures moins
butiner les fleurs pour le nectar qu'elles y fastueuses, pas plus que nous ne reconnais-
trouvent. Mais nous les avons observées au sons que les cerises deviennent rouges,
printemps quand les fleurs commencent à parce que les oiseaux ont recherché celles
s'épanouir, et beaucoup d'entres elles, très qui montraient de plus en plus et depuis des
probablement des jeunes qui n'ont jamais siècles, des dispositions pour cette couleur;
encore vu des fleurs, examinent les feuilles, nous ne pourrions davantage prouver que
les branches, voir même le tronc rugueux les mâles des oiseaux aient revêtu avec le
de l'arbre, fort appliquées à sentir, à renifler temps de brillants plumages, pour la simple
tout en voltigeant, jusqu'à ce qu'elles aient raison que les femelles encourageaient les.
découvert où le trésor qu'elles convoitent avances des plus beaux, et témoignaient à
se trouve exactement. Et après s'être plon- ceux-là une préférence marquée. Nous nous
contentons de suggérer l'idée que les
gées dans la corolle d'une fleur et avoir
goûté au nectar, elles savent parfaitement oiseaux, les abeilles, les fleurs et les fruits,
oùle chercher désormais. par leurs manières d'être, tendraient à nous
donner pareille opinion. Tout le monde sait
avec quelle facilité on parvient à obtenir
L'Impatiente a appris, par des siècles d'ex-
des fleurs de nuances les plus fantaisistes,
périence, à produire une fleur d'une belle
couleur orangée, à sécréter du nectar dans dans les abeilles, des reines de plus en plus
l'éperon, à placer les étamines en un point où l'aunes, des oiseaux de presque toutes les
les abeilles soient obligées de s'y frotter pour variétés de couleurs, par de minutieuses
atteindre au nectar, et contribuer de cette sélections faites durant plusieurs généra
tions de suite. Les abeilles n'ont-elles pu de
façon à la formation de ces slllques extraor-
dinaires qui éclatent et lancent la graine au la même manière contribuer à colorer les
loin, pour qu'elle puisse y germer et mul- fleurs, les oiseaux, les cerises, etc., bien
tiplier l'espèce. Nous pouvons juger de la qu'ils aient fait tout cela inconsciemment?
manière dont elle y réussit dans un grand Ainsi, avant de vous mettre à gémir
terrain boisé proche de notre habitation, car lorsque vous trouverez une ou deux cellules
on compte maintenant par acres l'étendue de pollen ou pain d'abeilles dans votre rayon
qu'elle couvre, poussant à hauteur d'hom- plein de miel, méditez plutôt sur l'influence
me; et ce champ est une acquisition pré- merveilleuse que ces simples grains de
cieuse. pour notre apier. Autant que nous pollen exercent sur la vie des plantes qui
pouvons nous en rendre compte, la plante sont encore à venir et qui paraîtront bien
s'est beaucoup accrue, comme on pouvait des annéespeut-être, après que nous-mêmes
s'y attendre, depuis l'Importation des Ita- serons flétris et aurons quitté la terre. J j
POLLEN (LE). 333 POLLEN (LE).
, Dans ces chiffres ne sont compris ni le tra- mais lorsqu'elles en augmentent le nombre
vail du producteur, ni les dépenses d'installa- et veulent arriver aux centaines, elles n'a-
tion. La dépense du matériel, non compris boutissent qu'à l'insuccès et aux désastres.
les sections et les fondations, doit être suffi- Certains de nos amis se sont comportés d'une
sante pour n'avoir pas besoin d'être renou- manière remarquable avec un faible nom-
velée avant 10 ou 20 ans, si l'on n'augmente bre de ruchées seulement; mais quand Ils
pas l'importance de son rucher. Supposons ont tenté de doubler ou de tripler ce nom-
que la récolte de miel en rayons soit de 35 bre, Il s'est trouvé quel'affaire était devenue
livres en moyenne, et que le prix net qu'on trop considérable pour eux.
en retire soit de 10 sous, l'apiculteur pourra Il y a pas mal d'années, un de nos voisins
toucher du commissionnaire ou de l'épicier retira un millier de dollars d'un champ d'oi-
17fr.50 environ par colonie; mais la-dessus il gnons qu'il avait. Il en perdit la tête et
lui faudra déduire une certaine somme pour acheta dix autres champs qu'il planta de la
ses heures de travail, et 10 pour cent sur le même espèce d'oignons, s'endettant pour
-prix du matériel, pour que la balance soit cette affaire dans l'espoir de toucher 10,000
juste. dollars l'année suivante. Quand il cultivait
Avecun petit nombre seulement d'abeilles son champ unique, il faisait tout le travail lui-
le travail ne comptera pour rien, caril peut même. Pour les dix autres, il lui fallut pren-
être fait par un membre quelconque de la dre des ouvriers à gage. Ces ouvriers n'y
famille ou par le chef qui, à ses moments entendaient rien ou bien il ne sut pas les
perdus,peut s'occuper des abeilles ou des diriger. Tant et si bien que le prix des
soins à donner au jardin. Si le nombre des oignons baissa et qu'à la fln de l'année il se
ruches s'élève à cent, deux cents, trois cents, vit sur le dos unfort stock d'oignon, de pau-
JçHeftlffredes heures de travail doit être cal- vre qualité, sans personne pour les lui ache-
culé. Plus grand est le nombre de colonies ter. Ces oignons se gâtèrent. L'homme se
occupant le territoire utilisable, moindre est découragea, perdit tout ce qu'il avait, et
le bénéfice rapporté par chaque ruche. même ce qu'il n'avait pas, puisqu'il demeura
Approximativement, pour un apier situé endetté.
dansune localité non surchargée de popula- Bien des gens, par manque d'expérience ou
tions, sur les 17fr 50 touchés pour le miel de capacité en affaire, n'ayant pas la noi ion
vendu, Il doit rester, non compris le prix du exacte de leurs propres ressources ou de
travail, un bénéfice net d'à peu près 15fr. Ce celles de leur localité, entreprennent l'api-
calcul est basé sur le fait d'une localité qui culture sur une trop grande échelle et
ne forcerait pas à donner beaucoup de nour- aboutissent à un désastre. Il y a sans nul
rlssement à l'automne. SI la nécessité d'une doute, des personnes qui peuvent cultiver
alimentation prolongée se fait sentir, il faut plus d'abeilles en les dissimulant dans des
encore déduire 2fr. 50,qui réduisent le profit apiers différents; et si elles ont les connais-
net à 12fr. 50. Partant de là, on peut voir que sances nécessaires, sans compter une cer-
le profit d'une seule année doit couvrir ou à taine entente des affaires, elles parviendront
peu près en un an la dépense des ruches et à en tirer un plus gros profit. Mais pour une
des hausses,et les fonds employés à cette personne que nous rencontrerons capable
dépense restent placés à un bon taux pour de diriger 500 colonies et même plus avec
dix années et plus. Si nous le calculons de succès, nous en trouverons des douzaines
cette façon, nous n'avons pas besoin de faire qui ne pourront dépasser le chiffre de 2 à
entrer les dix pour cent en compte. Pour un 300. La même règle s'applique à tous les
homme de profession libérale ou qui dirige autres genres d'affaires.
d'autres affaires, le rapport même n'est pas Mais considérons un peu à présent l'autre
mauvais; car ne récolterait-il du miel que côté de la question — à savoir l'extension de
pour l'usage de sa famille, la diversion qu'il l'entreprise. Voici un apiculteur qui a 300
trouve à cette occupation repose son cer- colonies. Durant la saison d'activité Il est
veau fatigué, et cela encore doit entrer en suffisamment occupé; mais pendant les six
compte. autres mois de l'année il n'emploie pas son
On se demande souvent si l'on doit cultiver temps d'une façon très profltable - ce qui
les abeilles en grand ou bien se contenter est une perte appréciable; car Il ne lui faut
d'un petit nombre de ruchées. Tout dépend que quelques jours pour préparer ses haus-
de pas mal de conditions, dont la principale ses pour la saison suivante, clouer ses
est la capacité de celui qui veut entrepren- ruches, les repeindre, ou se livrer à tous
dre l'affaire. Beaucoup de personnes élève- ces travaux préliminaires qui peuvent être
ront quelques poulets avec debons résultats ; facilement faite à l'intérieur ; et pendant ce
PROFITS. 33G PROPOLIS.
temps son loyer continue à courir, de môme Admettant que cet apiculteur cultive le
que ses frais d'existence. Supposons, par miel en sections, et qu'il en récolte une
exemple, que cet apiculteur ait 600 ou 1000 moyenne de 35 livrer par colonie, si chaque
colonies; qu'il a une bonne entente (les livre lui rapporte un produit net de lu sous,
affaires, et des terrains propres à la culture ses 300 colonies lui donneront un bénéfice
des abeilles en quantité. Supposons qu'il de 5250 fr. Et s'il a luoo colonies, en ajoutant
divise son nombre de ruchées en 15 apiers seulement5900 fr. à l'ensemble des dépenses,
différents, mais éloignés de plus de 15 milles son revenu approximatif sera de 17500fr.
de son habitation, et qu'une bonne partie Tout cela n'est qu'une supposition mais
d'entre eux même ne soient pas à plus de qui n'a rien d'inadmissible. Nous ne voulons
4 ou 5 milles de distance. En pleine saison il démontrer qu'une chose d'ailleurs, c'est
aura naturellement à se faire aider. S'il a le que la manutention elle surcroît de dépen ie
genre de capacité qui est nécessaire, il n'augmenteront pas en proportion du nom-
veillera à tirer parti de ses ouvriers d'une bre doublé ou triplé — à supposer toujours
façon profitable. Le moment de presse passé, naturellement que notre apiculteur possède
il pourra s'occuper de la vente de-sa récolte, les capacités et l'entente commerciale
faire prendre à ses abeilles leurs quartiers nécessaires.
d'hiver, y veiller lui-même avec l'assistance Nous ne nous déciderons àcultlverun plus
d'un homme et à l'occasion, d'un homme et grand nombre de colonies qu'avec beaucoup
d'un chariot. De cette façon il pourra em- de prudence: nous ne les augmenterons pas
ployer tout son temps pendant les froids, tout d'un coup, mais petit à petit, faisant en
d'une façon profitable, à se préparer pour sorte que les abeillespayent leurs frais d'instal-
la suivante. Or, tandis qu'il opère avec ses lation. Généralement parlant, ce serait le
1000colonies il ne lui coûte pas un sou de plus grand acte de folie qu'on puisse ima-
plus pour vivre; le même cheval et la même giner que d'emprunter de l'argent et tripler
voiture qui le conduisaient à ses deux ou son équipement d'abeilles et de ruches en
trois cents colonies, le mèneront également une seule saison.
bien vers les sept ou huit cents autres. S'il
ne fait que du miel extrait, le même extrac- PROPOLIS. — C'est la
gomme ou la
teur, les mêmes couteaux à désoperclller, résine que les abeilles ramassent pour en-
les mêmes enfumoirs pourront lui servir à duire l'intérieur de leur ruche, boucher les
chaque apier. Il a de cette manière la pos- plus petites fentes, les moindres fissures,
sibilité de placer son capital là où il peut lui cimenter ensemble les pièces mobiles,
rapporter sans interruption pendant la saison et, d'une manière générale, clore et fixer
d'activité, au lieu de manger dessus une toutes choses. Avec le temps cette propolis
partie du temps. A supposer qu'il perde s'amasse dans les vieilles ruches et sur les
quelques essaims, à supposer de même que vieux rayons, de façon à en augmenter très
certaines opérations ne soient. pas faites sensiblement le poids. Les abeilles ne la
aussi bien que quand il n'avait que 300 colo- recueillent généralement en assez grande
nies, d'autre part sa récolte peut avoir quantité qu'à la fin de la saison, et elles ne
triplé, et ses frais d'exploitation n'ont aug- semblent l'amasser à ce moment-là que
menté que des journées de travail de ses pour répondre à une sorte d'instinct qui les
ouvriers supplémentaires, du surplus de pousse à se garantir contre le froid. Nous
ruches, et du sucre pour alimenter les voudrions pouvoir vous dire positivement
abeilles. Deux hommes et un enfant, pendant d'où elles la tirent: on a prétendu qu'elles
trois mois de l'année — en comptant les la recueillaient sur les bourgeons résineux
journées d'homme 5 francs et celles de du marronnier ou d'arbres de cette nature;
l'enfant 2 francs — font une dépense de mais, à dire vrai, nous ne nous souvenons
630 fr. A cela nous ajouterions 250 fr. pour pas d'avoir jamais vu les abeilles recueillir
le charriage des ruches. Le prix des 700 de nouvelle propolis. Nous les voyons pres-
colonies de surplus, avec leurs ruches et que chaque jour ramasser celle des vieilles
leurs hausses, divisé par dix (comptant que ruches, des vieux coussins, sans compter les
le tout durera dix années) élèveront encore débris de cire de rebut, quand nous sommes
la dépense de 1250 fr., soit 3400 fr. Mais nous assez gâcheurs et assez désordonnés pour
devons ajouter encore 1250fr. de sucre pour en laisser traîner un peu partout. Que la
l'alimentation des abeilles, et 1250fr. pour plus grande partie en provienne d'une
les sections, les fondations et les caisses espèce ou d'unefamille particulière déplan-
d'emballage, ce qui donne 5900fr. de dépense tes ou d'arbustes, nous en sommes bien
de surplus pour les 700 colonies ajoutées. persuadés, car elle dégage presque partout
PROPOLIS. 337 PROPOLIS.
opposéedansla chaudièreà environun ou deux pouces PRIORITÉ DES DROITS. — Voir SUR-
duniveaudel'eau.Ouvrezlavalveetaspergez CHARGE
au-dessous DEPOPULATION.
devapeuret d'eaubouillantelesustensilescouvertsde
cire. Vousserezétonnéde la rapiditéavec laquellece
procédéleurrendral'aspectduneuf. A. PRITCHARD. PROTÈGE-MAGASINS. — Voir MIEL EN
J. RAYONSet RUCHES.
La.,
Ste-Gabrielle, 8Août1 879.
R.
RAYON A MIEL. —Tout le monde que ces cellules sont si bien rapprochées les
sait que les cellules des rayons à miel sont unes des autres, qu'elles ne laissent entre
hexagonales, et nous présumons que le plus elles aucun vide à reuiplir. Les abeilles, par
grand nombre des gens savent aussi pour- conséquent, peuvent faire les parois de leurs
quoi elles ont cette forme. Si elles étaient cellules si minces, que la cloison qui sépare
carrées, l'abeille naissante y trouverait un chacune d'elles de sa voisine ait à peine plus
berceau beaucoup moins confortable pour y de l'épaisseur d'une feuille de papier de soie
subir ses métamorphoses, et pour loger un ordinaire. Il faut se souvenir aussi que
nombre donné d'abeilles,il faudraitun espace l'abeille, lorsqu'elle est dans sa cellule, est
beaucoup plus grand. Cette dernière raison assez comprimée, si nous pouvons nous ex-
suffirait à elle seule à faire comprendre primer ainsi, pour occuper moins d'espace
pourquoi la forme carrée a été rejetée: car que si elle était dans d'autres conditions; et
pour prrïûurer au-couvain la-plus forte eest pourquoi la chaleur animale combinée
accumulation de chaleur animale, il faut du groupement est tellement mieux écono-
qu'il soit entassé en groupe serré. Et ce misée en hiver, si les abeilles n'ont qu'un
n'est pas seulement aux larves que ce grou- petit cercle de cellules vides à couvrir, et
pement fortement tassé est nécessaire, mais sont entourées partout de provisions oper-
aux abeilles d'une colonie entière en hiver. culées. 479
Quand toutes ces abeilles sont bien enfon-
cées dans des cellulles serrées les unes con-
tre les autres, elles occupent beaucoup
moins de place qu'elles ne le pourraient
faire en toute autre disposition 107.
Si les cellules étaient rondes, elles pour-
raient être groupées ensemble de la même
façon qu'elles le sont à présent, savoir: une COMMENT ESTFAIT LE FONDDE LA CELLULE.
dans le milieu et 6 tout autour, à égale dis-
tance les unes des autres et de la cellule Mais, mes amis, ce n'est ici que la moitié
centrale, comme on le voit dans la figure A; de l'ingéniosité quia présidé à la disposition
mais même alors leurs circonférences réu- de la cellule de l'abeille. Ces cellules hexago-
nies laisseraient entre elles des vides que les nales doivent avoir une sorte de mur ou de
abeilles auraient à combler avec de la cire. cloison, qui sépare les locataires des cellules
d'un côté du rayon, de celles des cellules du
côté opposé. Si nous avions une cloison abso-
lument plate, dans toute la hauteur du rayon
et formant angles droits avec les parois des
cellules, ces cellules auraient un fond plat
qui ne conviendrait guère au corps arrondi
de l'abeille, sans compter que ce fond plat
formerait les angles inutiles qui auraient
existe, si les cellules avalent été construites
de forme ronde ou carrée. Eh bien, ce pro-
POURQUOI LES CELLULESDESRAYONSAMIEI. blème a été résolu de la même façon, pour
SONTHEXAGONALES. ainsi dire, que le premier, en composant le
fond de la cellule de trois petites pièces en
En B nous voyons des cellules presque forme de losanges. Dans la figure ci-dessus,
aussi confortables pour l'abeille naissante nous donnons une de ces petites pièces, et
que le seraient des cellules rondes — h. notre nous montions aussi la manière dont trois'
point de vue, bien entendu, car il est proba- d'entre elles sont assemblées pour former le
ble que les abeilles savent exactement et fond de la cellule.
beaucoup mieux que nous ce qui convient à Or, si ces petites pièces en losange étalent
leurs besoins; et nous voyons en même temps carrées, nous aurions la même disposition,
RAYON A MIEL. 341 RAYON A MIEL.
mais le fond serait alors trop pointu, pour avec la moindre dépense de travail et de
que la même économie préside à l'emploi de matériaux? Certaines personnes se conten-
la cire et pour que le corps de la jeune abeille tent de dire c'est leur Instinct qui les guide,
s'y place commodément. Si au contraire le et ne vont pas plus loin. Enétudiant avec soin
losange était plus aigu, nous aurions, pour les ruches nombreuses d'un apier important,
que la cire soit employée avec la meilleure nous voyons que toutes les abeilles ne con-
économie et pour le confort de l'abeille au struisent pas leurs rayons exactement sem-
berceau, un fond de cellule trop plat. Ces blables, et que toutes les colonies ne sont pas
également habiles à donner à la cire cette
merveilleuse ténuité. Certaines abeilles per-
dent leurs moments si précieux- et leur cire
non moins précieuse — à faire de gros blocs
informes de cire, à construire des cellules
grossières et sans régularité, des rayons bos-
sués, inégaux,etc., aussi mal entendus peupla
production du couvain que pour l'emmaga-
deux extrêmes sont défectueux, et il y a un sinage de miel; tandis que d'autres font un
point précis, ou plutôt une exacte propor- travail si égal, si proportionné, et perdent si
tion que doit avoir la largeur du losange par peu de cire, que c'est merveille de voir la
rapport à sa longueur. Il a été décidé depuis régularité et la précision avec laquelle ces
longtemps que cette proportion devait être pauvres petits Insectes ont parfait leur œu-
telleique si la courte diagonale A Cdu losan- vre. Or, il n'est pas nécessaire d'avoir une
ge est égale au côté d'un carré, la diagonale grande sagesse pour prétendre que ces der-
D devra égaler exactement la nières, laissées à l'état de nature, ont beau-
jgljus longueB
- diagonale de ce même carré. coup plus de chance de bien supporter l'hi-
ver que celles qui ont été gâcheuses, désor-
DODÉCAÈDRE
RHOMBOÏDAL. données dans leur manière d'agir. Si c'est
bien là le cas, celles d'entre les reines dont
Siles angles obtus de trois de ces rliombes la progéniture est la plus laborieuse, celle
fiu losanges" se rencontrent, comme en C, qui travaille la cire avec le plus d'adresse et
nous aurons la figure exacte du fond d'une qui fournit aussi les butineuses les plus em-
pressées, les plus actives, sont sûres de voir
se perpétuer leur race, tandis que la race
des autres s'éteindra tôt ou tard. Nous avons
constaté chez les abeilles plus de tendance à
la dissipation ou à des particularités bizar-
res, que dans tout autre quartier du règne
animal ou végétal. Elles varient de couleur,
de forme, de grosseur, en disposition*,en
énergie; et, si on étudiait de près chaque
colonie séparément, peut-être découvrirai t-
onque chacune a sa manière, son petit sys-
tème de faire le-* choses, tout différdfiVde
celui de ses voisines.Or,si nous faif onsentrer
en ligne de compte que bon nombre de géné-
1 rations peuvent être élevées en un seul été,
DODÉCAÈDRE
RHOMBOÏDAL. nous voyons combien, en favorisant, en
encourageant les moindres caractères, les
cellule d'abeille. Si douze de ces rhombes ou moindres dispositions désirables des abeil-
surfaces sont réunies ensemble, comme il est les, nous pouvons arriver rapidement à
démontré par A, B, C, D, nous aurons le modifier leur nature à notre fantaisie. L'œuJf
solide appelé dodécaèdre rhomboïdal que pondu aujourd'hui par la reine peut être
l'on voit représenté ci-dessus. amené, par des soins entendus, à donner
Comment se fait-il que les abeilles aient naissance à une autre reine qui en engen-
résolu avec tant de précision un problème drera de nouvelles à son tour de même
aussi embarrassant, et qu'elles sachent juste espèce qu'elle, dans un court espace de
de quelle manière et sous quelle forme elles temps, en 25 jours, ainsi que nous l'avôss
doivent employer leur précieuse cire, de expliqué précédemment. Or, étant donné
façon à renfermer le plus de miel possible, que nous choisissions une reine dont la pro-
RAYON A MIEL. 342 RAYON A MIEL.
g.énlture construise les rayons les plus min- qu'à remplir au mieux un espace donné; et
ces, et que nous en élevions d'autres engen- c'est ainsi que nous en trouvons de toutes
drées par elle qui fassent la même chose plu- les grandeurs, allant de celle des ouvrières
sieurs générations de suite, nous arriverons à d'autres beaucoup plus grandes, ayant
très probablement à avoir une race dont les presque plus de (3.25m/mde large. Dans ces
rayons se briseront sous le poids du miel. A cellules de taille particulière, les mâles sont
l'état de nature, ce cas extrême se corrige- élevés sans peine et l'on y emmagasine
rait de lui-même, aussi bien d'ailleurs que aussile miel; mais si elles sont de largeur
l'excès contraire. excessive, les abeilles se voient forcées d'en
relever le bord, sans quoi le miel en coule-
CELLULES D'ESPÈCES DIFFERENTES rait. Comme il n'est retenu dans les cellules
DANSLESRAYONS. qu'en raison de l'attraction capillaire de
si la grandeur de la cellule dépasse
Les abeilles construisent deux grandeurs celles-ci, une certaine mesure, sa propriété attrac-
distinctes et constantes de cellules: celles de tive à
mâles et celles d'ouvrières. On compte en l'égard du liquide sucré n'est plus
suffisante pour le retenir en place. Si des
moyenne sur les rayons d'ouvrières à peu mâles sont
appelés à être élevés dans ces
près cinq cellules aux 25 rn/m,La moyenne de très
grandes cellules, les abeilles en rétré-
quelques spécimens est un peu plus forte, cissent l'orifice en
et celle d'autres, un peu plus faible: mais y ajoutant un bord épais.
A titre d'essai, nous fîmes faire quelques
quand le rayon ne présente aucune irrégu- moules destinés à de petites
larité, ce nombre est très à
apte augmenter. feuilles de fondation produire
Les plus beaux spécimens de rayons d'ou- n'ayant que 3 cel-
lules 1/2 au 25 m/m. Les abeilles commen-
vrières, les plus réguliers, présentent géné- cèrent à
ralement 5 cellules dans l'espace de 25 rn/m, allonger les rudiments de cellules
de quelques-unes de ces fondations et les
et c'est pourquoi on a adopté cette mesure
fondations de 109.S'il munirent de ce rebord dont nous venons de
pour les rayons y a
parler, mais il est à croire que l'idée ne leur
cinq cellules aux 25 rn/m,les 25 m/mcarrés convenait
donneront une moyenne de 25 (*) cellules en- pas, car bientôt elles essayèrent
de transformer quelques autres en cellules
viron, et avec les 25 cellules du côté opposé, ce leur fut toutefois une telle
cela fera 50 jeunes a.beilles qui écloront d'ouvrières;
de travail que, découragées
sur chaque 5 c/mcarrés de rayon à couvain. complication
sans doute, elles finirent par abandonner
Les fondations sont tellement plus régu-
le rayon commencé. Les
lières que les rayons naturels, que nous complètement
le manque de
obtenons un bien plus grand nombre d'abeil- abeilles, quelquefois, quand
les y oblige, élèvent du couvain d'ou-
les sur une surface donnée de rayons, et. en place
vrière dans des cellules de mâles, et tou-
cela, du moins, nous pouvons nous vanter
d'avoir beaucoup gagné sur la nature. jours elles diminuent l'orifice des cellules
par de la cire, comme nous l'avons dit plus
haut, laissant à la jeuue abeille une large
place pour croître et se développer. Par
contre, des mâles sont élevés à leur tour
dans des cellules d'ouvrières, mais leur
croissance s'y trouve tellement entravée,
que c'est à peine si, lorsqu'ils les quittent, Ils
ont l'air d'insectes parfaits.
On a prétendu a plusieurs reprises que
RAYONDE MALES. RAYOND'OUVRIÈRES. nous pouvions obtenir une race d'abeilles
plus grosses en leur fournissant des cellules
On compte sur les rayons de mâles 4 cel- plus larges; et certaines circonstances ont
lules environ au pouce, mais les abeilles paru prouver qu'ily avait quelque chose à
paraissent être moins attentives à leur faire en ce sens, quoique, à vrai dire, nous
donner toujours la même largeur que lors- ayons peu d'espoir qu'un tel accroissement
qu'elles construisent des cellules d'ouvri- de taille pût être permanent; à moins toute-
ères. Elles semblent souvent ne chercher fois do choisir, pour le perpétuer, la. plus
des calculs grosse espèce d'abeilles, ainsi que nous
(») D'après mathématiques rigoureuse-
mentexacte,Cesnombre3s'éléveraientrespectivementl'avons expliqué précédemment. En faisant
à 29, 29 et 58,maisce sontordinairementles nombres les cellulesplus petites qu'à l'ordinaire, nous
que nous avons donné dans le contextequi se rap- pouvons obtenir sans peine de petites abeil-
prochentle plus de la réalité. 4S3. les. et nous avons vu tout un nucleus rem-
«
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Nmi.V.
RAYON A MIEL. 344 RAYON A MIEL.
pli d'abeilles tellement petites que c'était boîte de surplus, elle a une certaine façon
rlsible de les voir, et cela tout simplement de la prendre que nous ne pouvons mieux
parce que le rayon dans lequel elles avaient expliquer qu'en disant qu'elle la glisse sous
pris naissance était concave d'un côté et de son menton. Lorsqu'elle est ainsi chargée,
l'autre convexe. C'est du côté concave que on ne se douterait jamais que quelque chose
les abeilles provenaient. Leurs mouvements l'encombre; et si la lamelle échappe à son
légers, leur vivacité tandis qu'elles pre- étreinte, elle la repousse alors très adroite-
naient leurs ébats à l'entrée de la ruche ment sous son menton avec une de ses pattes
était un spectacle vraiment joli et amusant de devant. Le petit morceau de cire est si
pour les amateurs. Les ouvrières élevées échauffé de ce séjour sous le menton, qu'il
dans des cellules de mâles sont, si nous ne est très malléable. Arrivée à la cellule en
nous trompons pas, d'une grosseur extraor- construction, l'abeille pose la lamelle et la
dinaire, mais nous avons peine à croire presse contre le rayon. On s'imaginerait
qu'on en puisse obtenir par ce moyen d'aussi qu'elle va s'arrêter un moment et la mettre
grosses d'une façon permanente. La diffi- en place: nullement. Elle s'éloigne en cou-
culté qui se présente à nous actuellement, rant et tourne sur elle-même de tant de
est la tendance des abeilles à élever une façon que vous ne pourriez croire qu'elle
grande quantité de mâles inutiles. En gar- fait partie du groupe des travailleuses. Une
nissant une ruche rien que de rayons d'ou- autre vient après elle, un peu plus tôt, un
vrières, nous pouvons si bien empêcher la peu plus tard, donne une pincée à la cire, ou
ponte des mâles qu'on peut dire que nous la bien la gratte, la polit avec ses mandibules;
prévenons complètement. puis une autre encore, et ainsi de suite, et
le résultat total de toutes ces manœuvres
COMMENT LES ABEILLESBATISSENT est que le rayon paraît grandir tout seul.
LES RAYONS. Cependant, jamais aucune abeille ne fait
Aujourd'hui, en ce siècle où les abeilles et seule une cellule entière.
le miel ont pris une telle importance, il Le rayon est le produit des efforts réunis
semblerait que chacun dût pouvoir dire de la population, mouvante sans arrêt, et le
comment les abeilles construisent leurs plus surprenant, c'est qu'un travail si mer-
rayons, avec autant de facilité qu'on expli- veilleux soit le résultat de mouvements si
que comment les bestiaux et les chevaux désordonnés à la vue, si dénués de suite. Dès
paissent les herbages; malgré tout, nous que les cellules sont partiellement construi-
manquons de recueils de patientes et mi- tes, elles reçoivent des œufs ou du miel, et
nutieuses observations comme celles aux- lesabeilles en augmentent la longueur, quand
quelles Darwin se livra il y a bon nombre elles le jugent convenable, ou peut-être
d'années. Nous avons là dans notre rucller,h quand elles se trouvent de ce côté-la,n. Il se
l'heure présente, des douzaines de ruches peut qu'il leur soit plus facile de travailler
d'observations où les abeilles ne cessent de dans les cellules, les parois étant basses, car
travailler; et, pour nous rendre compte de elles peuvent plus aisément accéder au cou-
leur manière de faire, nous n'avons qu'à vain en cecas, et même emmagasiner le miel;
prendre une chaise et à nous asseoir devant etcomme elles laissent un anneau épais de
elles, mais ces petits insectes ont les mouve- cire au bord de la cellule, elles ont sous la
ments si prompts, de tels tours de passe- main les matériaux nécessaires pour l'allon-
passe enagissaht, que c'est à peine si nous ger quand elles le jugeront à propos. Cet
savons comment elles viennent à bout de anneau épais sert aussi à donner aux pattes
leur construction. des ouvrières un appui solide, carles côtés
Si nous les surveillons de près pendant la des cellules sontsi minces qu'ils risqueraient
récolte et la construction des rayons, nous de se briser, même sous le faible poids d'une
en trouverons beaucoup ayant des lamelles abeille. Quand le nectar donne avec abon-
de cire visibles entre les anneaux de leur dance, si elles manquent de place pour l'em-
abdomen, et ces lamelles proviennent soit magasiner, leur empressement est si visible
de leur propre corps, soit du bas de la ruche, et elles pressent tant l'ouvrage qu'on les
soit du fond des boites de surplus dans les- croit voir trembler d'excitation. Néanmoins
quelles-elles construisent. Quand une abeil- elles passent d'une cellule à l'autre, comme
le veut porter une de ces lamelles à courte nous l'avons dit plus haut, la même abeille
distance, elle la prend entre ses mandibules ne travaillant pas plus d'une minute ou deux
semble aussi affairée qu'un charpentier à la même place. Très souvent, quand l'une
portant une planche sur son épaule. S'il faut d'ellcsaplié une lamellede cire dans un sens,
et une autre la plie dans un sens opposé et ainsi
qu'enta transporte du fond de la ruche à la
RAYON A MIEL. fî4ô HAYONSARTIFICIELS.
lusqu'à la fin; mais après que toutes l'ont du rayon naturel augmente d'épaisseur
tordue, tirée en tous sens, la cire se trouve à mesure qu'elle se rapproche de la
être placée juste au bon endroit. Autant que ligne sur laquelle porte tout le poids du
nous en avons pu juger, elles humectent les rayon et qu'elle se termine en pointe vers le
lamelles, les minces rubans de cire avec une bas. On en comprend facilement la raison.
sorte de salive. Comme les abeilles maintien- Mais que cette épaisseur diminue graduelle-
nent toujours épais le bord ou anneau de la ment de haut en bas semble merveilleux,
cellule sur laquelle elles travaillent, on pour- quand on songe au travail sans suite, décou-
rait supposer que celle-ci a des murs d'une su, hasardeux, auquel ont pris part un si
épaisseur considérable; mais si on dérange grand nombre d'abeilles différentes.
l'insecte et qu'on casse ce rebord, on verra Pour les détails touchant l'épaisseur des
que ses mandibules se sont tellement rappro- rayons et l'espace qu'il faut laisser entre
chées en travaillant, que les côtés de cellule eux; voir: DISTANCESFIXES, ESPACEMENT
sont aussi minces que du papier de soie. En DES CADRES, et aussi FONDATIONDES
bâtissant le rayon naturel, elles amincissent RAYONS.
comme de juste, dela même façon, le fond
des cellules à mesure du travail, avant d'es- RAYONS ARTIFICIELS. On a fait
quisser même les parois de côté. autrefois diverses tentatives pour obtenir
Quand on ne leur fournit de fondation du miel purayon par des moyens artificiels ;
d'aucune sorte, elles commencent la cons- mais on n'était parvenu à produire rien de
GATEAUXNATURELSCONSTRUITS
EN PLEIN AIR.
rendu malléable à la chaleur des doigts; et contenant du miel non operculé, elle en
trois jours après ces reines éclosaient, prend une lampée qui indique, pour le moins,
aussi belles que tout autres. M. Langstroth que ce genre de nourriture nelui déplaît pas.
raconte qu'il a pu suivre la métamorphose Son repas pris, elle commence à parcourir
en plaçant dans l'alvéole un mince tube de les rayons en partie, pour jouir de l'usage
verre, ouvert aux deux bouts, de façon à ce des longues pattes vigoureuses, et peut-être
qu'il puisse contenir la reine, et qu'il laissa aussi parce qu'elle sait qu'il est de son devoir
operculer par les abeilles comme d'habitude. de détruire les cellules de reines qui pour-
Cette expérience avait été faite déjà par raient s'y trouver. Si d'autres reines sont
Huber. Avec plusieurs de ces alvéoles de écloses avant elle, son premier devoir, celui
verre, nous pensons qu'on pourrait suivre qui prime tous les autres, est de les recher-
la métamorphose depuis le commence- cher et d'affirmer sa suprématie ou de mou-
ment jusqu'à la fin. rir dans cette tentative. 543.162. Si toutes les
autres cellules de reines ont été soustraites,
MÉTHODE DE DAVIS.
DE TRANSPOSITION comme il arrive habituellement lorsqu'on a
besoin des reines qu'elles renferment, elle
Au mois d'août 1874,après que nous eûmes n'a autre chose à faire que de parcourir son
découvert le moyen d'expédier parla poste
des larves propres à l'élevage de reines à de royaume, reine et maîtresse dans toute son
étendue. Si elle se baisse pour se reposer,
courtes distances, J. L. Davis, de Delhi, ou prend du repos dans tout autre position,
Ingham Co., Michigan,nous écrivit qu'il allait la première semaine de son existence, c'est
augmenter largement le nombre de ses rei- ce que nous n'avons jamais été capable de
nes au moyen du sujet que nous lui avions découvrir.
envoyé, car il comptait prendre des larves Mais en supposant qu'elle découvre une
dans leur cellule et les placer dans les alvéo- autre cellule de reine, qu'arrivera-t-il? Quel-
les royaux commencés dans ses ruches -
quefois, elle en fait le tour en courant pen-
après en avoir soustrait naturellement les dant un moment;
larves qui s'y trouvaient. Nous nous empa- quelquefois les abeilles y
râmes aussitôt de l'idée, et nous rendant pratiquent une ouverture, ou bien c'est la
reine elle-même qui la déchire, de ces mê-
vers des ruchées d'hybrides qui détruisaient
avec persistance tous les alvéoles que nous mes mandibules puissantes qui lui ont servi
leur donnions, et en construisaient d'autres d'abord pour s'ouvrir un chemin hors de la
sur leur propre couvain, nous enlevâmes les sienne. Elle fait ordinairement la déchirure
larves de toutes les cellules, leur en substi- sur le côté de l'alvéole, comme on la volt en
E sur la gravure de la page 347.
tuant d'autres provenant d'une reine d'im-
On a prétendu que la reine perçait aussi-
portation. Pour opérer cette transposition,
nous fimes usage d'un cure-dents de plume. tôt de son dard sa sœur sans défense à l'état
encore de chrysalide, pour s'assurer de sa
Presque tous les alvéoles furent achevés et
operculés,juste comme s'ilsavaient contenus mort; mais de cela nous ne sommes pas cer-
le couvain de la ruchée d'hybrides. Au temps tains, car nous ne l'avons jamais saisie dans
révolu, nous eûmes tout un lot de superbes l'accomplissement de cet acte meurtrier.
reines jaunes, aussi beau que tous ceux que Nous avons bien vu sur le côté de la chrysa-
nous avions élevés jusque-là. Depuis, nous lide de reine des marques qui ressemblaient
avons mis presque chaque année cette mé- acsez à la piqûre d'un dard, mais nous avons
thode en pratique; c'est ce que nous appe- aussi sauvé d'une destruction complète des
lons aujourd'hui le greffage M.Voir ÉLE- cellules de reines et nous les avons mises en
VAGEDESREINES. cage de nourriceries après qu'elles avaient
été ouvertes et déchirées, et arrivées à
CE QU'IL ADVIENTDE LA REINE maturité, elles nous ont fourni de belles
APRÈSQU'ELLEA QUITTÉSA CELLULE. reines. Comme la substance de ces nymphes
de reines est très molle, très tendre, les
Nous sommes heureux de pouvoir vous ouvrières ont tôt fait de les arracher pièce
faire connaître, d'après nos observations à pièce de la cellule; et nous avons parfois
personnelles, les moindres mouvements placé ces membres rudimentaires, ailes,
d'une reine après-qu'elle a poussé le couver- pattes ou n'importe quelle autre partie
cle à charnière dont nous vous avons parlé, déchirée par la méchante ouvrière, dans la
et que vous verrez représenté au chapitre nourricerle, où nous les avons vus se déve-
ÉLEVAGEDESREINES.Elle commence géné- lopper. D'après bien des observations aussi
ralement par fourrer sa tête dans toutes minutieusement faites, nous pensons que la
les cellules, puis, quand elle en a trouvé une reine pratique une ouverture dans l'alvéole
REINE (LA). 350 REINE (LA).
ennemj, ou le déchire de ses mandibules, de les habitantes éclore. puis après, elles lè-
telle façon, que les ouvrières se saisissent de glent ensemble leurs "petits différends", soit
son habitante, l'en arrachent et la rejettent, par l'essaimage, soit par la rencontre corps
comme elles le feraient de toute autre larve à corps, jusqu'à la mort de l'une d'entre
mutilée ou de toute partie brisée d'un rayon elles. Nous recherchâmes une fois une reine,
183.Lorsqu'on découpe des cellules de reines et, ne la trouvant pas, notre conclusion fut
sur un rayon, toutes les larves qui se trou- qu'elle était perdue. Un autre alvéole fut in-
vent atteintes d'une façon ou d'une autre, séré, et après le temps voulu, Il en sortit une
sont aussitôt rejetées dehors par les abeilles reine. Quelle ne fut pas notre surprise de
qui ne réservent que les cellules en parfait voir notre nouvelle reine pondre dès le len-
état. Les abeilles ne s'embarrassent jamais demain de sa naissance ; mais un autre exa-
d'invalides, ni n'essayent de soigner une de menplus attentifnousles flt découvrir toutes
leurs sœurs blessée ou mutilée. Elles éprou- les deux sur le même rayon. Dans les Intro-
vent pour leurs semblables le même senti- ductions de reines, bien des pertes ont ré-
ment que celui qu'on peut attendre d'une sulté de la présence de deux reines dans une
locomotive pour l'homme qu'elle a écrasé. même ruche; l'apiculteur se croyait certain
Elles ne refusent pas de lutter, il est vrai, que sa ruche était orpheline parce qu'il
contre tout ce qui pourrait menacer l'exis- Pavait privée d'une reine—mais il en restait
tence de la colonie; mais nous ne les avons une autre.
jamais vues s'inquiéter de l'une d'entre elles SONSÉMISPAR LES REINES.
ou même avoir compassion de leur couvain
impuissant, quandil souffre d'une façon quel- Les reines font entendre deux sortes de
conque. SI une déchirure est faite dans une sons ou d'appels, qu'elles émettent dans des
cellule de reine, par la reine elle-même ou occasions différentes.Il est presque impos-
par qui que ce soit., on est presque certain de sible de décrire ces sons. L'un est une
voir les abeilles en arracher la nymphe pour espèce de z-e-ep, z-e-ep, zcep, zeep. Cer-
la mettre dehors. Lorsqu'une reine vient taines le désignent du nom de pépiement..
d'éclore, les alvéoles royaux qui restent ne Quoi qu'il en soit, il conslte en un son pro-
tardentpas. en général, à être détruits ; Il y a longé suivi de plusieurs autres de plus on
cependant pas mal d'exceptions M7.Quand plusbrefs. C'estla reine sortie de sa cellule
deux reines éclogent en même temps, elles qui fait entendre ce pépiement., qu'elle soit
essayent aussi habituellement de s'entre- vierge ou fécondée. Les jeunes seules s'y
tuer; mais nous n'avons jamais entendu dire livrent; les plus âgées ont trop de dignité
que les deux eussent péri. Cela vient proba- ou de nous ne savons quoi pour faire enten-
blement de ce qu'elles ne peuvent percer dre pareils cris; elles orient, parfois, cepen-
leurs rivales de leur dard que dansune cer- dant, et rigoureusement quand les abeilles
taine position; et celle qui, par sa vigueur se forment en boule autour d'elles et les
ou grâce au hasard, prend cette position pro- tiraillent par les pattes et les ailes. Elles
pice dans le combat, est sûre d'en sortir victo- lancent un appel,comme nous le ferlons,si en-
rieuse. Ce qui explique comment une reine vironnés de tous côtés par des ennemis, la
non fécondée et très inférieure peut sup- crainte nous faisait pousser un cri d'alarme.
planter, parfois, une pondeuse plus âgée. L'autre son que les reines sont connues
Deux reines mises ainsi en présence ne tar- pour faire entendre, est ce qu'on appelle
dent généralement pas à combattre l'une leur kouak kouak, c'est la seule combinai-
contre l'autre, mais ce n'est pas toujours le son de lettres qui rendent au mieux le cri
cas. On a rapporté qu'en plusieurs occasions qu'elles émettent, si nous ne nous trom-
on a vu vivre en bon accord, pendant plu- pons pas, étant encore emprisonnées dans
sieurs mois, deux reines, même écloses vers leur cellule, mais sur le point d'éclore, en
le même temps, et Il n'est pas extraordinaire réponse au pépiement ou zeep, zeep, d'une
de voir une jeune reine aider sa mère dans vierge déjà éclose et qui essaye d'affirmer
la ponte, spécialement quand la mère est sa souveraineté. Le kouak, n'est entendu
âgée de deux ou trois ans. Si la saison est par conséquent que quand il reste des cel-
bonne et la ruche populeuse, très souvent, lules de reines dans la ruche. Autrement le
au lieu de se combattre, elles divisent leurs son produit n'est qu'une série de z-e-ep.
forces d'une façon ou d'une autre, et c'est z-e-ep, zeep, prolongés, suivis de cris plus
ainsi que nous avons les ESSAIMAGES SE- brefs, comme nous l'avons expliqué.
CONDAIRES. Lorsqu'on introduit une reine jeune, elle
Quelquefois, la reine ne prête nulle atten- jette fréquemment un cri d'alarme, un
tion aux alvéoles restants 549 ; elle en laisse zeep, zeep, etc.; presque toujours les abell-
REINE (LA). 351 REINE (LA).
les se montrent irritées de ces notes aigües cadre ayant quelques larves non operculees,
lancées par la reine, et souvent elles se venant même de sortir de l'œuf. Ce cadre
précipitent sur elle, se -massent en boule est mis là dans un triple but. Il permet de
autour de cette souveraine d'emprunt, tan- juger d'un seul coup d'œil si la reine est
dis qu'elles n'y auraient pas fait attention si dans la ruche on non, car dès l'instant
elle n'avait pas poussé ce cri trop connu. qu'elle serait perdue,les abeilles commence-
Après l'avoir entendu une fois, vous ne raient sur ce rayon de larves la construc-
pourrez manquer de le reconnaître toujours tion de nouveaux alvéoles royaux; il permet
par la suite. Les reines, si on les met les aux abeilles de s'élever une autre reine, au
unes près des autres dans des cages, s'ap- cas où la première succomberait à un acci-
pellent souvent et se répondent, par des dent pendant son vol nuptial, ce qui arrive
accents que nous supposons devoir être fréquemment; enfin, Il fait office de nucleus
des défis à un mortel combat. pour retenir ensemble les abeilles, et les
Quelques reines que W. P. Henderson, de empêcher de suivre la reine dans son vol
Murfreesboro, Tenn., nous avait envoyé en nuptial, ce à quoi elles sont assez disposées
été, criaient si fort quand nous les dépo- si elles se trouvent dans une ruchette ne
sâmes sur la table, qu'on pouvait les enten- contenant pas de couvain. Du couvain non
dre distinctement d'un bout à l'autre de la operculé dans une ruche est une sauve-
pièce. Une voix lançait une note haute, garde contre des accidents de toute nature,
algue, une seconde était unebasse profonde, et nous avons souvent occasionné le dé-
tandis que d'autres restaient dans le mé- but de la ponte d'une jeune reine, rien
dium. En les examinant déplus près, nous qu'en confiant aux abeilles quelques œufs
remarquâmes que chaque fois que les cris et du couvain non operculé. Nous ne pou-
se répétaient, les ailes deces reines avaient vons dire si ce couvain l'excitait à se livrer
un tremblement, d'où l'on pourrait déduire à son vol nuptial, ou bien, ce vol ayant eu
que le son n'est produit que par le mouve- lieu, à secouer une certaine paresse qui
ment des ailes; mais il n'en est rien très s'était emparée d'elle; mais ce dont nous
probablement. Quelqu'un croyons-nous, a sommes certains, c'est que de jeunes reines
rapporté qu'il avait entendu les cris d'une qui n'ont pas encore pondu a l'âge de
reine dont, les deux ailes avaient été cou- quinze jours, s'y décident souvent après
pées entièrement 550.Que ces notes aiguës qu'on a donné des œufs et des larves à leur
émises par la reine influent d'une certaine colonie. Il se peut que la vue de ces œufs et
façon sur les mouvements, nous en som- de ces larves lui suggère l'idée du devoir
mes persuadés, mais ce que nous ignorons, qu'il est temps pour elle de remplir, ou que
c'est comment ou jusqu'à quel point cette les premiers engagent les ouvrières à lui
Influence se fait sentir. donner, comme elles le font aux pondeuses,
une quantité extraordinaire de nourriture.
REINESVIERGES.
On appelé reines vierges celles nouvelle- AGEAUQUELLESREINESVIERGES
ment écloses, pour les distinguer des reines SE LIVRENTA LEUR VOL NUPTIAL.
qui ont été fécondées par les rpâles et qui Les ouvrages traitant d'apiculture parais-
pondent. Les reines vierges, au moment- sent différer considérablement sur ce point,
même où elles viennent d'éclore, sont par- "et nous craignons que les auteurs trouvent
fois presque aussi grosses que les reines plus facile de copier ce que d'autres ont dit
fécondées, mais leur taille diminue graduel- que de se livrer à des expériences pratiques.
lement, et lorsqu'elles atteignent l'âge de Les dires varient beaucoup; suivant les uns
trois ou quatre jours, elles paraissent c'est du deuxième au dixième jour de son
souvent si petites, si insignifiantes, qu'un existence que la reine sort pour son vol
apiculteur novice, trop prompt dans ses nuptial; certains vont jusqu'à prétendre
jugements, les déclarerait bonnes à rien. que dès le lendemain du jour où elle a quitté
Durant la première semaine de leur exis- sa cellule, elle part à la rencontre des mâles.
tence,elles se trouvent sur les rayons comme Il est assez probable que les différences
le font les ouvrières toutes jeunes, et il est d'avis proviennent de ce que les reines
souvent très difficile, sinon impossible, de restent souvent dans leur cellule un jour ou
les découvrir, à moins d'y passer plus de deux avant d'être assez fortes pour se
temps qu'on ne peut souvent se permettre promener sur les rayons (*). Quelquefois on
d'en perdre si on est très occupé. Nous ne
conseillons donc pas de les chercher, mais (*) Des rapportsrécents ont constatéque lesreines
demeuraientconfinéesdansleur cejlule4 ou 5 jours
d'insérer tout simplement dans la ruche un aprèsqu'ellesauraientddéclore.
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REINE (LA). 353 REINE (LA).
trouve, se promenant sur les rayons, une d'allées et venues, nous nous sentions tentés
reine si jeune qu'elle en est presque blan- de lui dire:
che; nous avons souvent vu des commen- C'est bon ! c'est bon ! Mademoiselle;
çants se réjouir de leurs belles reines, vous savez certainement bien où vous
qu'ils disaient jaunes de partout, pans une demeurez à présent; supp osez-vous qu'un
pointe de noir; mais en les examinant de homme puisse rester là tout l'après-midi,
nouveau, ils ont dû les trouver aussi foncées négligeant ses propres affaires, à attendre
que le sont la plupart des reines. D'autres que vous vous décidiez à partir pour votre
fois, lorsqu'elles quittentla cellule, on dirait, premier voyage dans la vie? n.
à voir leur couleur et leur taille, qu'elles Bientôt elle s'aventure à élargir ses cer-
sont vieilles de trois ou quatre jours. Les cles, revenant toujours très vite, mals
reines de notre apier commencent générale- mettant chaque fois un intervalle deplus en
ment à se traîner à l'entrée de la ruche, et plus long entre son départ et son retour.
peut-être à jeter de temps en temps un coup Elle rentre quelquefois satisfaite dans sa
d'œil dehors, quand elles ont 5 ou 6 jours. Le ruche, sans qu'on l'ait perdue de vue un
lendemain,à supposer naturellement que le seul instant; mais en ce cas on peut être
temps soit beau, elles sortent généralement certain que le lendemain ou une demi heure
pour essayer un peu leurs ailes. Cette sortie plus tard elle reprendra son vol et demeu-
a lieu habituellement aux heures les plus rera dehors plus longtemps. A ces moments-
chaudes de l'après-midi. Nous ne connais- là elle paraît tellement absorbée par l'idée
sons pas de plus joli spectacle, et de plus qu'elle a dans sa petite cervelle que tout ce
Intéressant pour l'apiculteur, que le pre- qui l'entoure ne compte plus pour rien, et,
mier vol d'une reine. Quelques heures plus au lieu de s'effrayer, quand vous ouvrez la
tôt peut-être, l'ayant aperçue, il s'était vu ruche, comme elle le fait d'habitude, elle ne
désappointé par sa petitesse et son aspect fait pas attention à vous; mais si vous soule-
insignifiant; mais à présent, tandis qu'elle vez le rayon sur lequel elle se trouve, elle
s'aventure avec prudence sur la planche de s'envole de là comme elle le ferait de par-
vol. les ailes légèrement soulevées, son tout ailleurs. En pareils cas, nous les avons
corps pointu allongé et extraordinairement prises dans nos mains sans qu'elles mani-
augmenté de grosseur, il s'étonne, ayant festent la moindre crainte; mais sitôt qu'on
peine à croire que ce soit le même insecte. les laissait aller, elles partaient comme si
Elle court deci delà, comme le fait une rien ne s'était passé. Quand la reine est
jeune abeille, beaucoup plus excitée seule- bien certaine de reconnaître sa ruche, elle
ment en apparence à la perspective de s'envole hardiment; et du fait que les cer-
prendre son essor dans l'air tiède de l'été. cles qu'elle trace se dirigent tout droit dans
Elle étale enfin en tremblant ses longues les airs, nous avions supposé jusqu'à ces
ailes soyeuses, et d'un gracieux mouve- derniers temps que sa fécondation avait
ment qui selon nous n'a pas son égal dans lieu hors de portée de l'œil humain. On a
toute la nature animée, elle se balance un démontré depuis que c'était là une erreur.
moment sur ses pattes puis prend son vol, Si sa course a été effective, elle revient
son long corps oscillant ramené légèrement avec les organes du mâle attachés à son
sous elle, tandis qu'elle voltige autour de abdomen. Voir MÂLES.C'est une substance
l'entrée de la ruche. blanchâtre, fréquemment assez volumineuse
Une abeille-ouvrière voltige en cercles pour qu'on l'aperçoive distinctement tandis
autour de l'entrée de sa ruche et prend que la reine est au vol. Nous croyons qu'elle
soigneusement ses points de repère quand reste habituellement partie une demi heure
elle essaye ses ailes pour la première fois: à peu près, cependant nous en avons vues
mats la reine, elle, qui sent Instinctivement revenir fécondées après une absence qui
qu'elle est plus précieuse à la colonie que n'avait pas duré plus de 10 à 15 minutes.
des milliers et des milliers d'ouvrières, note Ceci fait, elle rentre tranquillement dans sa
avec la plus scrupuleuse exactitude les ruche. Les abeilles sont très portées à la
moindres détails, les moindrestraits caracté- poursuivre alors, et elles tirent quelquefois
ristiques de l'extérieur de sa demeure, y sur les sortes de membranes qui sortent de
revenant à plusieurs reprises et reprenant son abdomen comme si elles voulaient les en
à nouveau son vol, pour être bien certaine arracher. Il est parfaitement prouvé aujour-
de De pas se tromper à son retour. Nous d'hui, croyons-nous, qu'elles y parviennent.
nous souvenons que quand pour la pre- Jusqu'à ces derniers temps, la croyance
m'ière fois nous en vîmes une se livrer à générale était que la reine ne rencontrait le
toutes ces manœuvres, Impatientée de tant mâle qu'une seule fois, nonobstant ce que
23
REINE (LA). 354 REINE (LA).
François Huber avait énoncé, dans son livre certains de les trouver prêtes à être expé-
ayant; pour titre New Observations M, diées. Entre la fécondation et le momentoù
édité en 1814,que les reines pouvaient, selon le premier œuf est pondu, un changement
le cas, se livrer à une ou plusieurs sorties remarquable se manifeste dans l'insecte.
nuptiales avant de commencer à pondre. Sitôt après que la reine est sortie et a été
Mais cette assertion a été révisée mainte et fécondée, son aspect est à peu près le même
mainte fois jusqu'à 1904, où des preuves qu'auparavant. Elle s'enfuit et se cache sitôt
considérables se sont ajoutées pour démon- qu'on ouvre la ruche, et paraît si petite et
trer qu'une même reine avant de pondre si InsIgnIfiante qu'onlaconsldérerattdlfflclle-
(pas après) peut non seulement partir plu- ment comme une mère fécondée. Quelques
sieurs fois pour un vol nuptial, mais revenir heures avant la ponte de son premier œuf
à différentes reprises portant la marque pourtant, son abdomen aug'mente de gro-
certaine de sa rencontre avec un mâle. seur d'une façon remarquable, et, si c'est
Chez les animaux, l'accouplement ne signi- une Italienne, prend une couleur plus
fle pas toujours la fécondation; mais dans le claire; et, au lieu de courir par toute la
cas de l'abeille Il en est tout autrement, et ruche comme avant, sa démarche devient
là accouplement est synonyme de fécon- lente et posée, elle paraît avoir renoncé aux
dation ou d'Imprégnation. Pourquoi alors la caprices, aux fantaisies de sa jeunesse, pour
se livrer aux occupations sérieuses de la vie
reine se- rencontrerait-elle plus d'une fois
avec les mâfes ? C'est assez difficileà dire. Il en approvisionnant d'œufs les cellules.
se peut qu'elle ne reçoive pas dans un pre-
mier accouplement la liqueur séminale en JUSQU'AQUELAGEUNE REINE PEUT
ÊTREFÉCONDÉE.
assez grande quantité pourqu'elle lui dure le
reste de ses jours. Comme nous l'avons dit plus haut, nos rei-
nes
Bien qu'il soit parfaitement prouvé que à habitil ellement, commeiicent en moyenne
la reine puisse se livrer à plus d'un vol pondre à l'âge de 8 ou 10jours; mais pen-
dant une sécheresse de pâturage, ou lors-
d'accouplement antérieurs à sa ponte, on
que les mâles sont rares, elles peuvent ne
doute beaucoup qu'elle prenne jamais l'es-
pas pondre avant d'avoir trois semaines. La
sor une seconde fois pour rencontrer un
plus longue période de temps que nous
mâle après avoir pondu; quoique certains
ayons vu s'écouler entre la naissance de la
faits aient paru être une Indication en ce reine et le moment de sa
ponte, où elle pro-
sens. A rencontre de cette dernière Idée, duisit des œufs d'ouvrières, fut 25
jours.
d'une nouvelle rencontre de la reine avec le Nous serions d'avis de détruire toutes
mâle après qu'elle a commencé à pondre, reines
qui ne pondraient pas à l'âge de
vient cet autre fait, qu'elle peut recevoir 20
l'un vols jours, étant donné que la saison, l'afflux
dans de ses d'accouplement assez de miel, le vol des mâles, etc., tout soit favo-
de spermatozoalres — plus qu'il ne lui en rable. Il
— y a une exception Importante à
faut à la vérité pour féconder tous les cette règle. Maintes fois les reines ne pon-
œufs qu'elle voudra, dût-ellc même vivre dent pas du tout à l'automne, à moins qu'un
cinq ou six années. Le nombre des sperma- afflux de miel se produise, soit naturelle-
tozoalres a été évalué de deux à vingt ment, soit, artificIellement. Les reines intro-
millions. En se contentant même du chiffre duites à l'automne ne pondent souvent pas
le plus faible, une bonne reine ne pouvant avant le printemps suivant, à moins que la
guère pondre plus de deux cent mille œufs colonie ne soit régulièrement nourrie cha-
dans une saison, même sons un climat que jour et pendant huit à dix jours. De
chaud, Il lui faudrait vivre dix années, ce même de jeunes reines fécondées tard dans
qui n'arrive jamais, pour parvenir à épuiser la saison, ne donnent souvent pas de signes
le nombre de spermatozoalres qu'elle reçoit de leur fécondation, tant que la colonie
dans un seul accouplement. n'est pas nourrie comme nous l'avons Indi-
Pour plus amples détails touchant ce sujet qué. Nous avons soumis une fois à l'hiver-
de l'accouplement, voir MALES. nage, justement pour en faire l'expérience,
Règle générale, dès le lendemain d'un heu- tout un lot de jeunes reines que nous
reuxaccouplement, on découvre la reine en croyions bien devoir être fécondées; et bien
train de déposer des œufs. Nous présumons qu'elles aient pris leurs quartiers d'hiver,
que l'âge moyen auquel les reines commen- très petites en apparence, comme l'auraient
cent àpondreest9 jours.Nousattendonsgéné' été des reines vierges, presque toutes se
ralement 10joursà partir de la date de leur montrèrent de très bonnes pondeuses au
éclosion, et nous sommes alors presque printemps.
REINE (LA). 355 REINE (LA).
REINESPONDEUSES DE MALES. avec la reine dans leurs nouveaux quartiers.
Si une reine n'est pas fécondée dans les Voir ESSAIMAGE.S'il n'est pas là, lui ou
quinze jours qui suivent sa naissance, elle quelqu'un d'autre, pour en prendre soin,
commence souvent à pondre sans êtrp aucun malheur n'arrive, car les abeilles avec
fécondée du tout. C'est ce que nous appe- la reine rentrent chez elles tout simplement.'
lons alors une reine pondeuse de mâles. Ses Celui qui ne pratique pas le coupage des-
œufs habituellement ne sont pas déposés ailes est presque sûr d'avoir des contra-
régulièrement en ordre comme ceux d'une riétés de toute sorte, avec les essaims qui se
reine fécondée, Ils ne sont pas non plus groupent dans des endroits Impossibles,
aussi nombreux; mais à ces marques nous inaccessibles, les essaims en fuite, pour ne
ne pouvons conjecturer qu'une chose, c'est rien dire des ennuis qu'on donne aux voisins
qu'elle n'est pas dans une condition anor- et à soi-même pour rentrer en possession
male, et il nous faut attendre qu'une cer- des fuyards et les ramener en fin de compte
taine quantité de son couvain soit operculé; au logis.
alors la convexité excessive des opercules, Certaines personnes, au lieu du coupage
comme nous l'avons expliqué au chapitre des ailes, préfèrent avoir recours aux garde-
des MALES,dira toute l'histoire. Parfois, entrées ou pièges d'Alley. (Voir MALES).
cependant, les œufs sont déposés si régu- Elles préviennent par là la perte possible
lièrement que nous y sommes trompés, et dans l'herbe de reines de valeur, et évitent
la reine peut être vendue comme étant de gâter leur apparence symétrique. Mais en
fécondée, bien qu'elle ne soit qu'une pon- dehors de toute considération sentimentale,
deuse de mâles sans valeur; mais nous ne si nous pouvonsnous exprimer ainsi, l'emploi
manquons pas de nous en apercevoir après des garde-entrées évite une heure ou deux
que le couvain est operculé, et en ce cas nous de chasse après la reine (dans le desséin de
en envoyons toujours une autre à notre lui couper les ailes), surtout si l'on a affaire
client. Ceci se présente peut-être une fois à des abeilles communes ou à des hybrides,
sur mille. ou bien si la colonie est très populeuse. Il ne
Savoir si ces pondeuses de mâles sont faut qu'un instant pour placer les garde-
capables de fournir à Papier des bourdons entrées, et on ne met guère en moyenne
aussi bons que ceux provenant d'une reine moins de cinq à dix minutes, suivant les co-
fécondée, est un point qui, croyons-nous, lonies, pour trouver la reine et lui couper
reste à élucider; mais si vous voulez notre les ailes.
opinion, nous vous dirons que, pour nous, Mais on reproche aux garde-entrées de
ces bourdons, s'ils ont été pondus dans des mettre plus ou moins obstacle aux allées et
cellules de mâles, et s'ils sont grands, beaux, venues des ouvrières; et l'on met en avant
vigoureux, sont tout aussi bons que les l'argument qu'au fort de la saison cela
autres. Nous ne voudrions pas cependant diminue quelque peu la quantité de miel
nous servir de bourdons provenant d'ou- récolté. Nous avons peine à le croire, mais
vrières fécondées,ou élevées dans des cellules cependant nous voulons bien admettre que
d'ouvrières, comme Il arrive parfois avec la différence puisse être appréciable.
les reines pondeuses de mâles. Très peu d'apiculteurs croient ou font
profession de croire que le coupage des
COUPERONS-NOUS
LES AILESDESREINES
? ailes puisse être nuisible à la reine. Le fait
que les reines, après avoir eu les ailes
La majorité des apiculteurs pratiquent le coupées, paraissent bien s'acquitter de leur
coupage des ailes; c'est-à-dire que les deux office pendant deux, trois et parfois même
ailes d'un côté sont mutilées, qu'on n'en quatre années, et cela en aussi bonnes con-
laisse que les tronçons. Le but de cette muti- ditions que celles qui n'ont pas été mutilées,
lation est d'empêcher les essaims de s'éloi- semblerait devoir prouver que cette opé-
gner en ôtant toute possibilité à la reine de ration ne leur cause aucun détriment.
les suivre.
Dès qu'un essaim sort, 11vole en cercles, COMMENT ONCOUPELESAILESDESREINES.
naturellement, pendant quelques minutes, Il y a plusieurs moyens de s'y prendre. Le
puis, découvrant l'absence de la reine, il re- premier est de saisir la reine par les ailes
tourne à la ruche où il la trouve probable- de la main droite, à la manière habituelle,
ment, sautillant près de l'entrée. Si l'apicul- comme on le voit d'après en 1. Puis, on la
teur est sur les lieux, 11 change la ruche prend par le corselet ou le thorax, entre le
pendant que les abeilles sont encore en l'air, pouce et l'index de la main gauche, comme
et lorsqu'elles reviennent, elles pénètrent en 3. De cette façon, on la tient en sécurité
REINE (LA). 3315 REINE (LA).
et sans la blesser, ses pattes et ses ailes alors le pouce sur les ailes contre la lame
demeurant complètement libres. Avec une qu'on fait manœuvrer à la façon d'une scie.
paire de ciseaux à broder à pointes fines (ou Si le canif coupe bien, il suffit de le faire
tout autre espèce de ciseaux si l'on ne peut glisser deux ou trois fois pour que le bout
se procurer ceux-là), on coupe les deux ailes des ailes soit détaché. S'il est mal affilé,
d'un côté, ne leur laissant que 2 à 4 milli- tenant toujours l'insecte entre le pouce et
mètres, et faisant attention de ne les pas l'index de la main gauche, onle pose sur le
couper de trop près. Ceci fait, on la lâche dos, de façon à ce que ses ailes portent
doucement entre deux cadres de couvain, directement sur un toit de ruche ou tout
mais en aucun cas il ne faut la laisser autre pièce de bois, puis on appuie légère-
tomber de plus de 25 millimètres de haut; ment la lame dessus et cela suffit pour les
car une reine, au fort de la ponte, est apte séparer.
à être blessée si on la manie trop brus- En employant l'un ou l'autre de ces
quement. Certains préfèrent, après avoir moyens, faites bien attention de ne tenir
attrapé la reine, la tenir par les pattes, la reine que par les ailes ou par le thorax.
l'appareil mouette, pour couper les ailes des arrêter la mère-abeille et lui couper les ailes
reines. Il consiste en une sorte de cage à la manière représentée ci-dessous.
conique faite de fil galvanisé tourné en spi- C'est M. R. D.Willis, de Montrose, Colorado,
quia eu le premier l'idée de cet appareil; et
MANIÈREDECOUPERLESAILESD'UNEREINE
AVECUN CANIF.
dans l'automne, ou à n'importe quelle épo- ment. Nous savons que les abeilles ont
que de l'année où les provisions ne sont pas assez d'adresse pour changer déplacé soit
abondantes, une reine passe les cellules de des œufs, soit des larves, car nous avons su à
mâles, sans y faire la moindre attention. plusieurs reprises qu'elles avaient porté des
Nous avons essayé souvent de les y attirer œufs et du couvain sur de vieux rayons secs,
par de la nourriture et nous pouvons seule- nulle reine n'était présente dans la ruche.
ment conclure de là que les reines savent On trouve à l'occasion une reine qui ne se
parfaitement quand leur œuf devra pro- décide pas à pondre du tout; de plus, on a
duire un1mâle, et qu'elles n'ignorent pas rapporté plusieurs fois que des reines
quels"flls elles doivent tirera pour que avaient pondu des œufs dont il n'était jamais
celui déposé dans une cellule de mâle ne sorti de larves. Nous en avons eu plusieurs
produise pas une ouvrière. Il est très de ce genre-là, qui avalent pourtant l'appa-
probable sans doute que les ouvrières en rence de belles et bonnes reines.
font un peu aussi leur affaire, mais nous Après vous avoir fait ainsi connaître tous
n'avons jamais pu découvrir par quels les défauts, toutes les imperfections que
moyens elles signifient à la reine quand il peuvent avoir les reines, nous ajouterons,
est bon qu'elle dépose des œufs dans les cette fois à leur louange, qu'une fois bien
èellules dë mâles ou même dans des cellules Installées dans une forte colonie, elles sont
de reines. Il semble qu'une entente par- d'un rapport aussi sûr que tout autre chose,
faite règne constamment dans la ruche, que car dans la grande majorité des cas, elles
tout le monde sache ce qui doit être fait, et vivent et prospèrent pendant plusieurs
c'est pourquoi on n'y est jamais aux prises années. Nous n'avons jamais entendu parler
les uns avec les autres. Nous souhaiterions de reines atteintes de maladies, et, tandis
vivement que tous les membres de la qu'une ouvrière vit quelques mois seule-
Jamllle humaine puissent se comprendre ment, les reines, elles, durent souvent 3 ou
aussi bien. Dans notre apier, un accord pa- 4 ans. Unereine importée d'Italie, par Dadant,
raît exister entre les populations fortes, nous fournit de couvain et d'œufs pour
accord suivant lequel des œufs sont déposés l'élevage des reines quatre étés de suite.
dans les cellules de mâles vers la fin de Mars; Nous la vendîmes alors 10frs., et elle mou-
jaims avons ainsi au commencement d'Avril, rut dans le trajet à une distance de moins de
des bourdons tout prêts pour les premières 50 milles. Elle était très grosse et très
reines qui par hasard feraient leur appari- lourde, et il est probable qu'étant si vieille,
tion. Ceux qui s'entêtent à dire qu'il n'y a elle ne parvint pas à se cramponner aux
qu'une seule espèce d'œufs, peuvent s'as- parois de sa cage, commel'aurait fait une
surer très facilement du contraire en en reine plus jeune. 553Nous n'avons jamais
prenant un soit dans une cellule de mâle, entendu parler que des reines aient souf-,
soit dans une d'ouvrière, et en le posant fert d'autre chose que d'un parasite Italien
dans une autre de nature opposée. Ils auront et ces parasites disparurent rapidement
un mâle dans la cellule d'ouvrière, ou une quand les reines eurent été Introduites dans
ouvrière dans la cellule de mâle. De plus, si nos ruchers particuliers. Voir ENNEMIS
vous donnez à une jeune reine pondeuse DESABEILLES.
une ruche garnie seulement de rayons de
LA PERTEDESREINES.
mâles, elle élévera du couvain d'ouvrières
dans ces cellules de mâles. Les abeilles se Il est très important de pouvoir savoir dès
contenteront d'en rétrécir l'entrée avec de qu'une reine s'est-perdue. Durant les mois
la cire, comme nous l'avons mentionné au de mai et de juin, si unereine est absente de
chapitre RAYONS. sa ruche un seul jour, une diminution très
Lorsqu'elles sont prêtes à essaimer, elles appréciable dans la récolte du nectar se fait
bâtissent des cellules de reines peu pro- sentir aussitôt. Étant donné que le nombre
fondes, où la reine vient déposer un œuf d'œufs qu'une reine peut pondre par jour
d'ouvrière. Bien que nous ne l'ayons jamais s'élève à 3000, si elle quitte sa ruche un seul
surprise en train de pondre dans un alvéole, jour, nous pourrons nous trouver par là
nous sommes persuadés qu'elle le fait à la suite à court justement d'un nombre égal
façon dont l'œuf s'y présente. Comme tous d'abeilles durant un afflux de nectar. Pour
autresoeufs,Il est fixé au milieu du fond de rester dans des termes modérés.nous dirons,
la cellule par l'un de ses extrémités, et que la ruche peut être privée d'un bon
nous supposons qu'au moment oùil touche quart d'abeilles rien qu'en emprisonnant la
le fond, il est recouvert d'une sorte de reine un seul jour dans une cage. Les com-
matière agglutinante qui l'y colle solide- mençants devraient bien, s'en souvenir, car
REINE (LA). 360 REINE (LA).
leurs raccommodages faits mal à propos, ou lequel la reine s'est agrippée, agittera aussi-
plutôt, de façon inconsidérée, juste au mo- tôt les ailes en signe de joie, et bientôt vous
ment où le flux de nectar se produit, réduit aurez presque tout l'essaim suspendu à la
souvent leur revenu d'un taux très considé- cage ou a,u couvercle. Lorsqu'elles se sont
rable. Quelque travail que vous fassiez, comportées de cette manière, nous n'avons
veillez bien à ne pas laisser tomber la reine jamais eu aucun ennui en leur délivrant la
des rayons, quand vous manipulez ceux-ci à reine tout de suite. Pareil cas se présente
pareil moment de l'année, et ne l'inter- généralement quand au printemps on dé-
rompez pas non plus inutilement dans sa couvre qu'une colonie est sans couvain.
besogne, en changeant les rayons de façon L'odeur d'une reine pondeuse a quelque
à exposer le couvain ou à bouleverser les chose de très particulier. Après en avoir
petites affaires domestiques de la ruche. tenu une entre nos doigts, nous avons vu les
Avec un peu de pratique, vous serez capable abeilles nous suivre et se réunir dans la
de découvrir si une ruche est orpheline, main. même si nous nous étions rendus à une
rien qu'à la manière dont les abeilles se certaine distance du rucher. En raison de
conduiront en dehors. Si elles se tiennent cet instinct extraordinaire qu'ont les abeil-
autour de l'entrée sur la planche de vol, d'un les, elles voltigent souvent pendant des
air en quelque sorte découragé, et qu'au- heures, et quelquefois même, un ou deux
cune ne rentre avec du pollen, quand celles jours de suite. Lorsque des reines ayant les
des autres colonies reviennent ainsi char- ailes coupées tombent dans l'herbe et se
gées, il est bon d'ouvrir la ruche et d'y traînent quelquefois à une distance consi-
jeter un coup d'œil. Si vous trouvez des dérable de la ruche, nous les retrouvons
œufs et du couvain d'ouvrières, vous pou- souvent, en suivant les mouvements des
vez être assuré que la reine y est; mais abeilles qui se traînent à leur tour le long
dans le cas contraire, cherchez sans tarder du chemin que les reines ont parcouru.
si une reine quelconque, ne pondant pas, Quand des cages ayant contenu des reines
n'est pas présente. Si vous n'en découvrez sont emportées, les abeilles viennent fré-
pas, arrangez-vous pour donner tout de quemment se poser dessus, en secouant
suite à la ruche un cadre contenant du cou- leurs ailes de cette façon particulière qui
vain et des œufs, et voyez à ce que les exprime leur joie d'avoir trouvé une reine.
abeilles mettent en train des cellules de Voir ODEURDES ABEJLLES.
reines. Vous devez pouvoir en trouver des
rudiments au bout d'environ 12 heures, si la AIGUILLONDE LA REINE.
ruchée a été quelque temps orpheline. Il est assez étrange que les reines se ser-
Aussitôt que vous en voyez, donnez une vent très rarement de leur aiguillon, mal-
reine à la colonie si possible. Si vous ne gré les plus fortes provocations, et même
pouvez vous en procurer, laissez-la s'en contre une reinerivale. Onles serrerait entre
élever une, pourvu toutefois que le nombre les doigts,on leur arracherait les membresles
d'ouvrières soit suffisant. Si elles ne sont uns après les autres, qu'elles ne manifeste-
pas assez nombreuses, il vaut mieux réuuir raient pas la moindre intention de faire agir
cette ruchée à une autre. leur dard; mais sitôt que vous les mettez en
ODEURD'UNEREINEPONDEUSE. cage, ou sous un verre, en présence d'une
autre reine, vous êtes presque certain de la
Quand les abeilles sont restées quelque voir faire usage de ce dard fatal 555.Nous
temps privées de reine, si des ouvrières croyons voir en ceci une mesure de pré-
fécondes ou pondeuses (voir OUVRIÈRESvoyance des plus sages; car si la reine se
PONDEUSES)ne se montrent pas, la colonie servait de son aiguillon à tout propos.
témoigne un désir ardent d'en retrouver comme le fait l'ouvrière, la prospérité de la
une; et nous ne pouvons mieux faire com- colonie serait presque constamment com-
prendre son impatience, si nous pouvons promise. Il est vrai qu'on a des exemples de
parler ainsi, qu'en décrivant un autre moyen reines ayant piqué les doigts de ceux qui les
de mettre à l'épreuve une ruchée qu'on a maniaient; mais ces cas sont si rares, qu'on
ses raisons de croire orpheline. Prenez une peut dire sans crainte de se tromper, que
- cage ou boîte contenant une reine pondeuse, les reines ne piquent jamais. Nous serions
et tenez cette cage ou simplement son cou- tentés de croire que les exemples mention-
vercle au-dessus des abeilles, ou bien de nés, ont trait (ce n'est qu'une conjecture
façon à ce qu'un de ses angles touche aux de notre part, naturellement) à des reines
cadres. Si la colonie est orpheline, la pre- qui n'étaient pas complètement dévelop-
mière abeille qui saisira l'odeur du bois sur pées: car nous avons vu des abeilles commu-
REINES (ÉLEVAGE DES). 361 REINES (ÉLEVAGE DES).
nes, moitié reines moitié ouvrières, dont on par la poste, par la raison toute simple que
a fait mention il y a quelques années, sortir le voyage a dû être trop fatigant pour elle.
leur dard quand on les maniait comme on Il semblerait donc que tout apiculteur dût
manie habituellement les reines. On a vu, élever lui-même la majorité des reines qu'il
paraît-il, une reine pondre après avoir emploie, n'achetant juste que celles néces-
perdu son aiguillon; mais comme autant que saires pour renouveler son stock, ou amé-
nous le pouvons savoir, elles ne perdent liorer ses races. Celui qui n'a dans son
jamais leur aiguillon, du moins quand elles entourage que des abeilles communes ou
s'en servent contre une rivale, nous devons des métisses, aura difficulté à obtenir des
considérer cela comme un fait extrêmement reines de race pure; et habituellement en
rare. Quand vous saisissez une reine sur un pareilles circonstances, il est plus pratique
rayon, vous pouvez le faire avec autant de les acheter presque toutes.
d'assurance et de sécurité que si vous pre-
niez un bourdon. La reine, il est vrai, mord CONDITIONS FAVORABLES ETDÉFAVORABLES
souvent de ses mandibules puissantes, et A L'ÉLEYAGEDESREINES.
elle met tant de méchanceté dans cette Quand pour une raison ou une autre une
action, qu'un novice est presque excusable colonie devient orpheline, les aheil'es se
dans son épouvante, de la laisser s'enfuir. mettent en devoir de s'élever une nouvelle
reine.
PRÉCAUTIONS A PRENDREAVANTDE Dans la nature, les meilleures reines sont
DÉCIDERQU'UNERUCHESOITORPHELINE. celles qui sont élevées à l'époque des essai-
Nous pouvons dire que, règle générale, mages ou quand les abeilles sont sur le point
l'absence de couvain ou d'œufs est une de remplacer une vieille reine épuisée. En
detelles occasions, nous voyons de grands et
preuve certaine d'orphelinage; mais il faut beaux
bien se rappeler que, règle générale aussi, alvéoles royaux, rappelant assez de
toutes les ruches sont sans œufs et sans cou- grosses pistaches, se projeter sur le côté du
vain à l'automne et dans les premiers mois rayon. Les larves qui occupent ce genre de
cellules sont fournies avec prodigalité de
d'hiver, et, de fait, toutes les fois qu'il y a
une disette considérable de pâturage. A ces l'aliment royal; et quand les reines éclosent
elles sont en général grosses
moments-là, les commençants sont des plus définitivement,
et vigoureuses.
aptes à croire que leurs ruches sont orphe-
Nous avons dit qu'il y avait un genre de
lines, parce que les reines sont beaucoup
cellules que les abeilles construisent lors-
plus petites que quand elles pondent abon-
damment. Dans les colonies faibles, les rei- qu'elles se préparent à remplacer une vieille
nes cessent de pondre tout le long des mois reine. Quand une reine atteint l'âge de deux
d'hiver. Voir INTRODUCTION. ou trois ans,elle commence à montrer des
signes de décrépitude. Les abeilles ont cons-
cience que leur mère va mourir, ou du moins
REINE (COMMENT ON TROUVE a besoin d'être aidée dans sa ponte; elles se
LA). — Voir MANIPULATION DESCADRES.mettent alors à construire très à loisir un
certain nombre d'alvéoles, et logent dans
REINES (ELEVAGE DES). — tous une larve
qu'elles nourrissent avec la
Tout apiculteur doit savoir élever les rei- même prodigalité que celles élevées sous
nes dont il a besoin. En certaines occasions l'impulsion des essaimages.
Il est préféraide de les acheter, mais il en Mais nous ne pouvons jamais déterminer à
est d'autres où l'on a certainement meilleur l'avance quand les abeilles construiront des
compte à les élever soi-même. A valeur cellules de substitution, et il se peut que la
égale, une reine qui n'a pas voyagé, qui n'a reine qu'elles se préparent à remplacer ne
pas été enfermée dans les boites de postes, soit pas d'une race qu'on désire pei pétuer.
secouée d'un côté, secouée de l'autre, pen- En ce dernier cas,les alvéoles ne doivent pas
dant un espace de temps de trois ou qua- être utilisés. Pour une semblable rai. on, les
tre jours, ou même peut-être d'autant de alvéoles construits pendant la fièvre des
semaines, doit forcément vivre plus long- essaimages,devraient être également reje-
temps et donner de meilleurs résultats tés; car de façon ou d'autre, ce senit folie
qu'une autre soumise aux traitements énon- que d'élever des reines qui ne fussent pas de
cés plus haut. Il arrive très souvent qu'une la race la meilleure et la plus choisie. - Mais
reine qui s'est parfaitement comportée d'autre part, toutes les cellules roy:"es for-
pendant une année environ, meure au bout mées à l'époque des essaimages do:ns les
de très peu de jours après avoir été expédiée ruches ayant une bonne reine, seront con-
REINES (ÉLEVAGE DES). 362 REINES 'ÉLEVAGE DES).
servées. Nous conseillons alors de les placer est de fortes et vigoureuses populations; la
dans des protège-cellules de reines de West; seconde, un afflux facile de nectar, ou ce qui
de faire ensuite la chasse aux reines âg'ées lui est presque analogue, savoir, un aliment
de deux ou trois ans, de leur couper la tête, stimulatif si le flux de nectar n'a pas lieu.
puis de donner une de ces cellules à leurs Les reines élevées durant une disette de
colonies. Mais peut-être direz-vous que vos miel, ou en nuclei, risquent d'être petites, et
reines, bien qu'âgées de deux ou trois ans les cellules d'où elles proviennent,peudéve-
sont encore bonnes. D'accord; mais la majo- loppées et inférieures. Les mères qui don-
rité de nos producteurs de miel trouvent nent les plus beaux sujets sont celles qui
profitable de remplacer toutes les reines sont grosses, et capables de pondre à peu
vieilles de trois ans, et un bon nombre d'en- près de 2000à 3000œufs par jour. Une reine
tre eux prennent l'habitude de renouveler qui n'arrive pas à ce chiffre ne doit pas être
les mères de deux ans et plus dans toutes conservée. Par exemple, une colonie ayant
leurs colonies. une bonne reine, peut rapporter à son pro-
Bien que les alvéoles du temps des essai- priétaire 25fr. d'argent comptant, si la saison
mages fournissent les meilleures d'entre les est bonne. La même année, la même colonie
reines, il peut n'être pas de bonne économie (ou pour parler plus exactement, la même
de renouveler les mèresal'époque des essai- ruche), avec une reine plus inférieure, ne
mages ; et dans certaines localités cette épo- rapportera que la moitié. Une reine qui peut
que serait peut-être la plus mal choisie, en pondre 2 ou 3000œufs par jour quand la saison
raison de l'interruption que le changement de la ponte est venue, de façon à ce qu'il y ait
de reine apporterait dans la production une grosse force d'abeilles prêtes à récolter
régulière du miel; car on sait très bien que le nectar dès que celui-ci commencera à
bon nombre de colonies mettront moins d'ac- affluer, est la sorte de reine qu'il nous faut
tivité à recueillir le nectar étant orphelines élever.
que lorsqu'elles ont une bonne reine dans la L'ancien procédé pour reproduire des
ruche. Mais même alors de telles cellules reines était de rendre une colonie ou une
peuvent être données à des ruchettes, car ce ruchette orpheline, d'attendre que les abeil-
serait dommage de les perdre. les se soient construit des alvéoles, puis de
Il existe plusieurs méthodes pour élever distribuer ceux-ci dans les autres colonies
les reines: mais comme celle que M. Doolittle orphelines. Mais ce procédé est très lent,
a fait connaître pour la première fois il y a très ruineux, et, le pis, c'est qu'il a pour
un certain nombre d'années, sert de base à résultat l'élevage de reines de qualité infé-
quelques-uns des meilleursprocédés aujour- rieure. M. Doolittle prend si bien avantage
d'hui en vogue, nous allons la décrire comme de la conduite de la nature, qu'il parvient à
étant fort simple, et n'exigeant pas de maté- produire un grand nombre de reines engen-
riel spécial autre que celui qu'on peut drées par une mère de choix, en ce qu'il
improviser soi-même; et alors, le lecteur, donne la possibilité d'augmenter le nombre
après s'être bien rendu compte du procédé, des alvéoles ordinairement construits; car
sera en état de tirer profit, de développer les le premier point requis dans l'élevage des
idées plus avancées émises par Samuel Sim- reines estd'avoir des cellules,—en quantité-
mins, E. L. Pratt, Henry Alley et tant d'au- qui puissent fournir des mères fécondes,
tres. grosses et vigoureuses.
mats de plus, assez solides pour supporter cellule de reine bien fournie de gelée royale
un maniement raisonnable. Contrairement à nous trouvons assez pour garnir 20 cupu-
ce qu'on pouvait craindre, de telles cupules les. SI nous mettions dans chaque une
sontaussi facilement acceptées par les abeil- quantité égale en volume à un petit plomb
les que celles qu'elles font d'après leur bonne B B, il nous faudrait le contenu 4e deux ou
vieille méthode, et, chose d'une Importance trois alvéoles prêts à être operculés, attendu
considérable, elles peuvent être fabriquées que ce sont ceux-là qui en contiennent le
en telle quantité qu'on veut et par toute per- plus. On la remue pour qu'elle ait partout à
sonne d'intelligence ordinaire. peu près la même consistance, après quoi
M. Doolittie prend une dent de rateau en on la fait couler des alvéoles au moyen d'un
bols, en taille la pointe, la passe au papier de bâtonnet taillé comme un cure-oreilles ordi-
verre, de façon à lui donner la grandeur et naire, ou un cure-dents plié à cette forme.
L'opération suivante consiste à prendre
un cadre de jeunes larves à peine sorties de
l'œuf, et provenant de notre meilleure
reine. Les larves auraient-elles deux ou
trois jours, que cela n'y ferait rien. Cha-
la forme du fond d'une cellule de reine (voir que petit ver est enlevé avec le cure-oreil-
la figure). Deux ou trois autres bâtons sont les, dont nous avons parlé plus haut, et
alors façonnés de la même manière et sur le déposé délicatement sur l'aliment royal pré-
même modèle. Comme autres préparatifs paré dans les cupules. On donne une larve
pour la fabrication de ces cellules, M. Doolittle de cette manière à chacune des cupules, et
a un petit poëlon rempli de cire, tenue quand toutes sont garnles,on les met dans la
chaude au moyen d'une lampe, et aussi une colonie chargée d'achever la construction
tasse d'eau. Assis devant une table, il est prêt des cellules de reines.
maintenant àopérer. Prenant un des moules Alors, après que nous avons monté dans
à alvéoles, il le plonge dans l'eau d'abord, un cadre, notre traverse garnie de cupules
puis dans la cire fondue sur 14millimètres notre part de travail est terminée et c'est le
environ, Il le relève alors et le fait rouler tour des abeilles de commencer le leur. SI
entre ses doigts, le bout garni de cire tourné l'on est à l'époque des essaimages, on choi-
verslebas. Quand la cire est froide, il trempe sit une forte colonie pourvue d'une reine,
de nouveau le bout, mais pas tout à fait on place sur le corps de ruche un protège-
aussi loin que la première fois et fait rouler magasin pour l'y retenir, et par dessus une
encore le moule entre ses doigts. Il continue hausse garnie de quelques rayons de cou-
ainsi, trempant son moulejusqu'à sept ou vain. Si la ruche est déjà faite de deux éta-
hUIj. fois, mais chaque fois un peu moins ges, on Insère un zinc perforé entre le corps
profondément que la précédente de 3/4 de de ruche et le magasin. Dans le magasin on
millimètres environ. Le principal est de place le cadre avec ses rudiments de cel-
produire une cupule à fond épais, mais dont lules entre deux cadres de couvain et
le bord, au point où les abeilles sont suppo- d'abeilles. Si la population est suffisamment
sées devoir commencer leur travail, soit nombreuse,les abeilles se mettront à l'œuvre
aussi mince et aussi délicat que le fil d'une sansdélai, allongeront les cellules, les fourni-
lame de canif. Après que la dernière couche ront du surplus nécessaire de gelée royale,
de cire est refroidie, on détache un peu la et finalement les compléteront.
cupule par une pression légère du pouce. On On peut s'assurer un plus grand pourcen-
la plonge alors une fois encore dans la cire, tage d'alvéoles, et tout aussi bien que les
et avant qu'elle soit refroidie on la colle sur précédentes, à l'aide d'une forte colonie
un rayon ou une traverse destinée à la qu'on prive de sa reine, de larves et d'œufs,
recevoir. quatre ou cinq jours avant de lui donner les
cupules préparées. Mais Il est de toute
LE GREFFAGEDES CUPULES. importance, de donner pour commencer à
cette colonie orpheline chargée d'achever.
L'opération suivante consiste àinsérer une la construction des cellules, un aliment stl-
petite parcelle de gelée royale dans chaque mulatif quotidien d'une demi-pinte de sirop.
rudiment de cellule ainsi préparé. La quan- Après un laps de temps de quatre ou cinq
tité à mettre équivaut en volume à un jours, quand les abeilles gémissent, pour
grain de petit plomb de chasse, dit M. ainsi dire, d'avoir perdu leur reine et de
Doolittle. Nous avons reconnu qu'une plus ne pas avoir la possibilité d'en élever une
faible quantité fait tout aussi bien. Dans une autre, on leur donne le cadre de cellules art-
REINES (ÉLEVAGE DES). 364 REINES :ELEYAJiE DES).
flcielles préparées comme nous l'avons little; et si l'on n'en désire qu'un petit
expliqué plus haut. En de telles circon- nombre pour son propre usage, on le trou-
stances elles les acceptent immédiatement vera plus pratique que celui que nous allons
et les allongent, leur fournissent copieuse- décrire. Mais au cas où on aurait besoin d'un
ment l'aliment royal, et les alvéoles qui en plus grand nombre de reines, on préférera
résultent valent à tous les points de vue de beaucoup suivre la méthode que nous
ceux construits dans la fièvre des essai- allons faire connaitre à présent.
mages. Au lieu de mouler ses cupules une à une à
Unautre genre de colonie, excellente pour l'aide d'un bâton, ou de plonger plusieurs
la construction des alvéoles en dehors de la bâtons à la fois pour les faire, on se sert des
saison des essaimages, est celle qui cherche cupules fabriquées à la machine d'après un
à remplacer sa reine. Dans les grands apiers, procédé découvert par E. L. Pratt. Avec
on trouve toujours une ou plusieurs colonies une presse bien conditionnée, on peut enle-
de cette espèce, mais règle générale, il ne
vaut rien de se servir de la reine épuisée
pour la reproduction. Ayant découvert
notre colonie, nous commençons par l'ali-
menter régulièrement tous les jours, cette
alimentation étant une des premières con-
ditions pour obtenir de beaux alvéoles de
toute colonieorpheline ounon. Cette colonie,
prête à construire des cellules de substitu- COUPED'UNBLOCDE BOISSUPPORTANT
tion, allongera et complétera non seulement LA CUPULE:LA MÊMEMISEPARTIELLEMENT
une rangée de cupules mais plusieurs s'il le EN PLACE.
faut; ii vaut mieux cependant ne jamais
donner à des colonies de cette espèce plus ver à l'emporte-pièce des cellules, beau-
d'une douzaine ou une douzaine et demie coup plus régulières qu'on ne les obtient
de cellules artificielles à la fois. Laissez-les par le lent procédé décrit plus haut, et au
d'abord en terminer une fournée, puis
donnez-leur en une autre si c'est nécessaire.
A l'une de nos colonies substitutionnelles,
comme nous les appelons, nous donnâmes
une fois l'une après l'autre plusieurs four-
nées de cupules Doolittle, si bien qu'elle
compléta et opercula 300 beaux alvéoles;
mais nous eûmes soin, naturellement, de
soustraire chaque série avant qu'une reine
ait pu en éclore, car une reine nouvelle-
ment éclose aurait eu vite fait de saccager
les autres cellules, et aurait en outre ôté
à la colonie l'idée de chercher à remplacer
sa vieille reine.
Pendant combien de temps une colonie
substitutionnelle qui a reconnu l'épuise-
ment de sa reine, continuera-t-elle à trans-
former en alvéoles royaux les séries de
cupules qui lui sont fournies, c'est ce que
nous ne saurions dire; mais si on leur donne
journellement un nourrissement d'une demi
pinte de sirop, il semble qu'elles soient
disposées à continuer ce travail indéfini-
ment, dans l'espoir de parvenir un jour ou
l'autre à s'élever une jeune reine capable
de supplanter l'ancienne donnant des signes MANIÈRED'INSÉRERLES CUPULESDE CI1:E
de décrépitude. DANSLES BLOCSDE BOIS.
ELEVAGE EN GRANDDESREINES. nombre de 2000 à l'heure. On trouve ces
Jusqu'ici nous avons étudié le vieux sys- cupules chez les marchands de fournitures
tème primitif d'élevage de reines de Doo- apicoles, et, la plupart des lecteurs de cet
REINES (ÉLEVAGE DES). 365 REINES (ÉLEVAGE DES).
ouvrage auront plus d'avantage à les ache- chands de matériel apicole. On recueille
ter toutes prêtes que d'essayer de les fabri- la gelée royale en quantité suffisante sur
quer eux-mêmes d'après le procédé Doo- un certain nombre de cellules de reines,
little.
Pour en faciliter la manipulation, le
système modifié de Doolittle, il faut avoir
des porte-cupules en bois, qui peuvent, en
CADREHOFFMANAVECBARRESMOBILES MANIÈREDEREMPLIRLESCELLULES
POURTENIR LES BLOCSA CELLULES. DE GELÉEROYALE.
haut. A l'.aide d'un foret approprié on per- qu'on dépose à mesure dans le fond des
fore l'un des bouts du cylindre à la mesure cupules, jusqu'à ce qu'on les ait toutes
des cupules fabriquées à la presse. Ces pourvues.
porte-cupules se vendent également au Si l'on se trouve à court de cupules, on
mille. peut, avec une lame bien affilée, détacher
Les cupules sont introduites à force dans l'ancienne cellule d'oùlareinevient d'éclore,
la cavité du cylindre au moyen d'un petit y compris même le bois, puis avec le bâton-
Instrument en bois dont l'extrémité s'adapte net à introduire les cupules dans les cylin-
exactement à leur mesure intérieure. Lors- dres, on alèse la cavité de ce dernier. Cette
qu'on en a préparé un certain nombre cavité peut être greffée à la manière déjà
dans leur cylindre respectif, et qu'on a expliquée; mais on verra qu'il est préférable
assujetti sur une traverse au moyen d'une d'employer les cupules, attendu qu'on assure
pointe qu'ils portent à leur base, elles sont de la sorte de meilleurs résultats.
prêtes à être greffées, opération qui se L'opération qui suit consiste à prendre un
rapproche beaucoup de celle pratiquée avec rayon de très jeunes larves, au moment où
le système Doolittle. si ce n'est qu'on met elles viennent d'éclore, et provenant d'une
une quantité de gelée royale beaucoup mère de choix. A une température de pas
moindre, et qu'on emploie pour cela des moins de 23 à 26 degrés (plus chaude elle est,
Instruments spéciaux vendus chez les mar- mieux cela vaut) on enlève avec la palette
REINES (ÉLEVAGE DES). 366 REINES (ÉLEVAGE DES).
du greffoir, une jeune larve d'une cellule cupules greffées, on le place dans la hausse
d'ouvrière et on la dépose sur la gelée royale d'une forte colonie, qu'on sépare du corps de
d'une des cupules; on fait de même pour les ruche par un zinc perforé, ou bien on les
donne à une colonie qu'on prive de sa reine
et de couvain durant trois jours, pendant
lesquels on lui fournit une petite alimenta-
tion. On continue le nourrissement jusqu'à
ce qu'elle soit en parfaite condition pour se
mettre à l'œuvre sur les cupules. Peut-être
les commençants réussiront-ils mieux d'a-
bord avec les abeilles privées de reine et de
couvain; mais par la suite, il faudra qu'ils
apprennent à s'approvisionner d'alvéoles
royaux au moyen dela hausse. Si dans l'un ou
l'autre cas les abeilles reçoivent chaque jour
MANIÈRED'ENLEVERUNELARVED'UNE
CELLULED'OUVRIÈRE.
TERMINEES.
CELLULESDE REINESCOMPLETEMENT
REINES (ÉLEVAGE DES). 367 REINES (ÉLEVAGE DES).
colonies orphelines dans des cages Titoff; ou qu'on puisse la suspendre entre les deux
bien, s'il y a plus d'alvéoles qu'il n'y a de barres parallèles d'un cadre-nourricerle, ou
populations orphelines, après avoir placé les entre deux rayons. L'ouverture circulaire du
premiers dans des cages Titoff, on établira
celles-ci dans des cadres-nourriceries et on
POURMAINTENIR
CADREDENOURRICERIE
LES CAGESTITOFF.
l'emploi de la fumée. 'Si on laisse la reine parfait en théorie, et dans la pratique, le but
vierge dix jours environ, elle commencera à cherché paraît avoir été atteint, car bon
pondre. On peut alors l'enlever et mettre nombre d'apiculteurs nous ont rapporté
une autre reine non fécondée à sa place. que, une fois les rayons culbutés, les abeilles,
Bien que certains éleveurs de reines aient plutôt que d'avoir leurs provisions de miel
tiré bon parti de ces nuclei miniatures à les dans le bas de la ruche, près de l'entrée, et à
faire fonctionner, d'autres n'y sontpas parve- portée des pillardes, le désoperculaient et
nus; selon toute probabilité donc, la plu- le transportaient dans les sections. Seule-
plart des commençants feront mieux de se ment, il appert qu'au résultat final, du miel
servir du grand nucleus à un cadre décrit foncé et de qualité inférieure fut souvent
précédemment, et d'introduire une ou ainsi monté; plus souvent néanmoins, croy-
plusieurs reines non fécondées à la fois. ons-nous, les abeilles laissèrent le miel dans
Lorsqu'ils seront parvenus à faire fonction- le bas de la ruche, et le seul avantage réel
ner cesgrands nuclei, Ils pourront alors,très qu'on dût obtenir fut d'avoir des rayons
probablement, se servir des petits. remplis partout, depuis les barres de fond
Il y a encore d'autres bonnes méthodes jusqu'aux barres supérieures.
pour l'élevage des reines; mais le procédé Un petit nombre d'apiculteurs procla-
expliqué plus haut est celui que les auteurs mèrent que le renversement des cadres
de cet ouvrage ont suivi avec le plus de pratiqué au moment propice occasionnait
succès; ils se croient donc autorisés à le la destruction des cellules de reines et
recommander en conscience. Pour un traité contribuait par conséquent à combattre
complet donnant avec détails les particula- l'essaimage. Mais ces apiculteurs ont fait
rités concernant le dit procédé, nous ren- erreur — chez nous du moins, jamais le ren-
voyons le lecteur à la brochure écrite par versement des cadres n'a provoqué la des-
Geo.W. Phillips, apiculteur en chef de nos truction des alvéoles royaux.
ruchers u Elevagemodernedesreines
Après tout, l'avantage réel et direct que
Prix franco, 50 c. (édition française). procure le renversement des cadres, est
d'avoir les rayons des cadres à couvain rem-
RENVERSEMENT DES CADRES. plis de façon à devenir aussi solides qu'une
C'est, comme le mot l'indique, le procédé planche. Lorsqu'on fait la chasse à la reine, il
par lequel on intervertit le sens des rayons, est beaucoup plus facile aussi de la trouver
c'est-à-dire qu'on les retourne de haut en quand il n'existe pas de vides horizontaux
bas; et cette opération peut se faire soit en entre la partie inférieure du rayon et la
retournant chaque cadre séparément, soit barre de fond, et qu'il n'y a pas non plus de
toute la ruche d'un seul coup. On a com- trous dans lesquels elle puisse se cacher. De
mencé à discuter l'opportunité de cette plus, les rayons complets sont plus solide-
opération en 1884, et pendant les trois ou ment attachés aux cadres et augmentent la
quatre années suivantes on continua d'en capacité de la ruche, en proportion de la
débattre le pour et le contre. Bien des quantité de parties de rayons ajoutées après
choses furent dites à ce sujet. Les systèmes le renversement. Presque tous les cadres-
de ruches renversables et les cadres renver- qui ne sont pas culbutés sont sujetsà offrir
sables furent inventés à la douzaine. Cer- des espaces vides de 9 à 12 millimètres: et
tains projets étaient fort ingénieux, d'autres ces vides sont certainement de la place
tout à fait mal compris et des moins pra- perdue qu'il faut chercher autant que pos-
tiques. sible à utiliser. Ces vides peuvent être
Considérant que les abeilles emmaga- évités jusqu'à un certain point dans les
sinent leur miel juste au-dessus du couvain, cadres non renversables par l'emploi de
et qu'en raison de cela, leurs rayons sont feuilles de fondation allant de la barre de
dans ces parties beaucoup mieux remplis fond à la barre supérieure, et maintenues
qu'ailleurs, certains apiculteurs conçurent par des fils galvanisés placés perpendicu-
l'idée de retourner leurs cadres de haut en lairement; mais de tels rayons ne sont pas
bas de temps à autres. Car, disaient-Ils, aussi bien remplis dès le début que ceux
quand les cadres sont retournés, les barres retournés.
de fond se trouvent remises en haut, les On a présenté plusieurs bons modèles de
rayons sont achevés de construire tout du cadres renversables; mais nous ne voudrions
long de cette barre de fond, et le miel qui se en adopter aucun qui n'offrit pas d'autres
trouve alors au bas des rayons est emporté qualités que sa réversibilité. Un cadre ren-
dans les hausses, juste à l'endroit où nous versable qui n'est bon autrement, ne peut
désirons l'avoir o. Ce raisonnement semble offrir aucun avantage.
24
RÉUNIONDE COLONIES. 370 RÉUNION DE COLONIES.
Un cadre renversable-des plus pratiques donner de règle fixe pour tous les cas qui
est le Van Deusen, muni de cornières ou se présentent. C'est chose très simple que
angles de repos en métal. C'est essentielle- d'enlever les cadres d'une ruche, abeilles et
ment un cadre fixe de fond, qui peut être tout, pour les remettre dans une autre.
aussi bien mis d'un côté que de l'autre. quand les deux sont établis côte à côte.
Ordinairement on n'aura pas de combats, si
on opère quand le temps est trop froid pour
que les abeilles sortent, mais ce n'est pas
toujours le cas m. Si une colonie est placée
d'un côté de la ruche, et l'autre de l'autre
CADRERÉVERSIBLEYAN DEUSEN. côté, et si elles sont toutes deux assez faibles
pour qu'on puisse mettre un ou deux rayons
L'espacement de ces cadres est réglé auto- vides entre elles, elles se battront très
matiquement par les cornières débordantes, rarement. Au bout de deux ou trois jours,
et ces cornières offrent de plus certaines on verra que les abeilles se sont réunies
commodités pour le manipulage. Ce modèle très paisiblement, vous pourrez rapprocher
de cadre est beaucoup employé par l'apicul- en un groupe compacte le couvain et les
teur le plus éminent peut-cire du monde provisions et mettre les coussins de mince
entier, Capt. I. E. Hetherington (voir aux paille de chaque côté. S'il y a des rayons
Biographies), de même que par son frère du contenant un peu de miel, que vous ne
Michigan;et en outre de sa réversibilité, il puissiez mettre à l'intérieur, vous les place-
offre un avantage très marqué, savoir: la rez dans une hausse et vous laisserez les
facilité arec laquelle on peut le manipuler abeilles le descendre dans le corps de
comme on le ferait pour ainsi dire des ruche 228.Vous devez toujours voir à vos
feuillets d'un livre. Après avoir enlevé un abeilles 20 minutes ou une demie heure
ou deux cadres, on peut changer les autres après avoir réuni des colonies, pour vous
de place sans les sortir du tout de la ruche. rendre compte si tout se passe à l'amiable
Deux autres modèles excellents de cadres entre les deux côtés de la demeure". SI
renversables sont le Danzenbaker et le vous trouvez des abeilles en train de se
Heddon (voir RUCHES),qui tous deux peu- battre, ou d'autres les unes sur les autres
sur le plateau, donnez-leur un enfumage tel
qu'elles ne puissent se distinguer les unes
des autres,,; 15 ou 20 minutes plus tard, si
elles se battent de nouveau, donnez-leur
une nouvelle dose» de fumée, et répétez
l'opération jusqu'à ce qu'elles soient toutes
ensemble en bons termes. Nous n'avons
jamais manqué de ramener la paix après 2 ou
3 enfumages.
Si vous désirez réunir deux colonies trop
fortes pour qu'une ruche à un seul étage
puisse les contenir toutes deux, ce qui entre
parenthèse est toujours une mauvaise chose,
ou si leur miel est dispersé sur les dix
CADRESRÉVERSIBLES rayons de chaque ruche, faites comme précé-
DANZENBAKIÏR.
demment, en mettant seulement une ruche
vent être mis aussi bien ("un côté que de sur l'autre. Si vous opérez par une journée
l'autre; de fait, tout cadre fixe et fermé aux froide, et que les abeilles restent enfermées
deux bouts peut être employé comme cadre là pendant deux ou trois jours, quelques-
renversable. Dès qu'il est possible de pro- unes seulement, si même il y en a, retour-
fiter des avantages du renversement sans neront à leur ancien support. Si les deux
qu'il en coûte rien, il est certainement ruches n'étaient qu'à six pieds l'une de
judicieux de retourner ses cadres au moins l'autre, elles reviendront toutes sans peine
une fois pour que les rayons soient tout à au logis commun, car elles entendront
fait complétés. l'appel de leurs compagnes qui auront dé-
couvert ou compris le nouvel état des
RÉUNION DE COLONIES. — La choses. Quelquefois, vous pourrez même
réunion des colonies est comme l'introduc- prendre deux colonies à l'heure du butina-
tion des reines, en ce sens, qu'on ne peut ge, et les mettre ensemble sans difficulté,
RÉUNION DE COLONIES. 371 RÉUNION DE COLONIES.
en faisant appeler les abeilles perdues par à plaindre et le remède est de supprimer
par leurs compagnes. Seulement, ce n'est tous les modèles sauf un.
que par une pratique réelle et la connais- Pour conclure, nous conseillerions de
sance des mœurs des abeilles, que vous retarder la réunion des abeilles jusqu'à ce
pourrez y arriver; si vous n'avez pas cette qu'on ait plusieurs journées froides et plu-
science, Il vous faudra l'acquérir par expé- vieuses, en octobre par exemple, alors que
rience. Prenez une couple de colonies sans les abeilles ne sortent pas23#.Alors, procédez
grande valeur, et exposez-vous avec celles- comme nous l'avons indiqué. Si vous avez
là ; comme nous l'avons dit à plusieurs suivi le conseil que nous avons donné, vous
reprises, méfiez-vous des pillards, sans quoi, aurez peu de réunions à faire, sauf en ce qui
de vos deux colonies Il ne restera bientôt concerne les nuclel d'élevage de reines; et
rien, au lieu d'en avoir fait une seule. pour ceux-ci vous n'avez qu'à supprimer
les ruchettes et à mettre les cadres dans la
ruche du dessous et vous en avez fini avec
QUE FAIRE DESREINES
?
elles. Si la ruchée du dessous est forte,
"SI l'une des colonies à réunir est restée comme elle doit l'être naturellement, mettez
plusieurs jours orpheline, tout est pour le les cadres des nucleus dans la hausse
mieux; car une colonie sans reine abandon- jusqu'à ce que le couvain soit éclos SI vous
nera souvent sa résidence et en acceptera désirez faire une colonie de plusieurs nuclel,
une nouvelle, ne flt-on même que la secouer rassemblez-les par une journée froide et
devant une ruche contenant une reine mettez-les tous dans une seule ruche. SI
pondeuse. D'une ruche ne contenant ni reine, vous avez des abeilles de 3 ou 4 ruchettes,
ni couvain, nous avons fait sortir toute la elles s'uniront mieux que si elles ne prove-
population pour rejoindre une colonie voisi- naient que de 2, et vous verrez rarement
n.e:--ensecouant simplement quelques-unes une abeille en ce cas retourner à son an-
desabeilles en face de cette dernière. Elles clenne demeure. Un débutant, doit éviter
étaient si joyeuses de trouver une reine d'avoir à réunir beaucoup de faibles colonies
qu'elles appelèrent leurs compa- à l'automne. Il vaut bien mieux les avoir
- pondeuse, toutes fortes et prêtes pour l'hivernage,
gnes à cette nouvelle demeure et toutes se
mitent à travailler, charriant jusqu'à la der- longtemps avant l'arrivée des temps froids.
nière goutte leur miel dans la ruche où était
la reine féconde. Prenant avantage de cette RÉUNIONDE JEUNESESSAIMS.
disposition, nous pouvons souveht faire des Cette réunion se fait si facilement qu'il est-
réunions un travail très rapide. Si vous à peine nécessaire d'entrer dans les détails ;
êtes pressé, ou s'il vous est Indifférent de de fait, si deux essaims sortent en même
garder l'une ou l'autre reine, vous pouvez temps, on est presque sûr qu'ils se réuni-
réunir sans faire attention à elles et l'une ront, et nous ne nous souvenons pas avoir -
des deux sera tuée; mais comme une entendu parler que deux essaims de cette
reine, même hybride, vaut actuellement espèce se fassent querelles. Une des reines
au moins un franc, nous ne pensons est bientôt tuée, mais vous pouvez facile-
pas qu'on ait avantage à les voir tuer. Attra- ment trouver celle de surplus en cherchant
pez la moins féconde et gardez-la en sécu- la pelote d'abeilles que vous trouverez
rité dans une cage, jusqu'à ce que vous soyez collées autour d'elle, très peu de temp&
certain que l'autre a été bien reçue par les après que les essaims différents auront été
abeilles. SI celle-là est tuée, ce qui arrive mis ensemble. Un essaim peut presque tou-
quelquefois, vous aurez la première pour la jours être réuni sans Inconvénient à un
remplacer 2". Quand les populations sont autre sorti de la veille, et si vous prenez la
distantes de plusieurs mètres, on les rappro- peine de les surveiller un peu, vous pourrez
che souvent de quelques centimètres envi- toujours réunir un essaim à un autre,
ron chaque jour, tandis que les abeilles nouveaur même si le premier est sorti une
volent avec animation, jusqu'à ce qu'elles se semaine et pjus avant. Enfermez-les s'ils ont
trouvent côte à côte, puis on les réunit tendance à se battre, comme nous vous
ainsi que nous l'avons dit. Mais ce moyen l'avons dit plus haut, et rendez les premières
donne tant de peine, que nous préférons abeilles bienveillantes pour les nouvelles
attendre une journée froide. Si vos abeilles venues Bl.
eontdans des ruchesen boîtes, nous dirons
que la première chose à faire est de les RÉUNIOND'ABEILLBSAU PRINTEMPS,
transférer. SI vous avez plusieurs sortes de Comme nous l'avons fait remarquer ail-
ruches dans votre rucher, vous êtespresque leurs, les réunions de printemps sont géné-
ROBINIER OU FAUX ACACIA. 372 ROSÉE DE MIEL.
ralement peu profitables. Quand on a deux tous les ans, un bouquet de ces arbres serait
petites colonies faibles ou desnuclei, l'un des une addition très profitable à Papier.
deux ayant une reine, il semblerait que ce La feuille du Robinier ressemble beaucoup
soit la chose la plus naturelle du monde de à celle du trèfle, si ce n'est que le pétiole
mettre les deux ensemble pour augmenter porte un grand nombre de folioles, tandis
la chaleur du groupement, et pourvoir que celui du trèfle n'en porte que trois; la
toutes les abeilles d'une reine: mais mal- fleur se rapprochebeaucoup de celle du pois,
heureusement la théorie ici n'est pas justi- aussi bien par la forme que par la grosseur.
fiée par les faits. Nous avonsréuni sans choix Il est intéressant de remarquer que le robi-
au printemps, nuclei après nuclei: au nier, le pois et le trèfle appartiennent à la
moment même de la réunion, ils semblaient même famille, celle des légumineuses.
laisser une belle et bonne colonie, mais au
bout de deux ou trois jours, on aurait cru ROSÉE DE MIEL. - Ainsi nom-
qu'il n'y avait pas plus d'abeilles qu'au mée parce qu'on supposa d'abord qu'elle
moment où avait eu lieu la réunion. L'ennui tombait du ciel sous forme de gouttelettes
est que, si le temps est propice aux sorties, saccharifères, s'arrêtant sur les feuilles des
les abeilles déplacées retournent à leur arbres et sur les arbrisseaux bas. On sait
ancienne demeure et y meurent, et le résul- aujourd'hui qu'elle a pour principe les
tat est naturellement qu'après 3 ou 4 jours aphides ou pucerons, et les coccids ou sorte
il n'y a plus que le petitgroupement primitif d'hémiptères, insectes à écailles. On trouve
là ou se trouvait avant une colonie raison- parfois ces insectes sur les branches les
nable. La réunion, quand on veut en tirer plus hautes de l'arbre, et la substance sucrée
quelque avantage, doit être faite tard dans qu'ils évacuent est lancéeau loin sous forme
l'automne. Mais s'il n'est pas profitable de de gouttelettes qui retombent sur les basses
faire des réunions, que fera-t-on? Concentrez branches, sur le chemin (*) ou sur l'herbe.
chaque petite population sur un ou deux Des observateurs superficiels ayant vu. les
cadres, et préservez-la bien du froid. Ces feuilles des branches basses des arbres et le
petits groupements peuvent être sauvés gazon couverts d'une sorte de vernis saccha-
souvent par un bon calfeutrage. rifère, en conclurent naturellement que
Une exception pourrait être faite peut- cette substance était une véritable rosée de
être au sujet des réunions de printemps et miel, de là le nom qu'on lui a donné.
c'est, si on peut, apporter un nucleus d'un Les feuljles de certaines plantes, dans
rucher annexe et l'unir à unautre du rucher certaines conditions, exsudent une sorte de
prochede l'habitation ou d'un autre apier nectar, mais qui, strictement parlant, n'est
quelconque. Il n'y a pas alors de retour pas la rosée de miel. La substance ordinaire
d'abeilles à leur ruche d'origine, les deux portant ce nom et recueillie par les abeilles,
populations restent ensemble, chacun n'est rien qu'une sécrétion évacuée par les
de puce-
profitant respectivement de la chaleur de pucerons. Il y a plusieurs espèces
l'autre et jouissant du privilège d'avoir une rons à miellée, parmi lesquels nous cite-
reine régnant sur leur ensemble. rons : le Lecanium tiUm, qui s'attaque aux
tilleuls; le Lecanium tulipifera du tulipier,
appelé souvent peuplier Y,, et le pou
ROBINIER OU FAUX ACACIA. d'écorce ou écailleux qui s'attaque aux éra-
Cet arbre est tellement connu que nous bles, Pulvinaria innumerabilis,(Rath.) Le Prof.
avons à peine besoin de le dépeindre. Il croît
Cook, de l'École d'Agriculture du Michlpan,
très rapidement et fleurit très jeune; et et aujourd'hui de celle de Clare-
autrefois,
fussions-nous assurés d'avoir chaque année
mont, Californie, Professeur d'entomologie,
tout le miel que le robinier fournit (à peu et d'une expérience acquls:e de
apiculteur
près une fois en cinq ans), nous en plante- longue date, décrit ainsi ces insectes.
rions sans tarder rien que pour le nectar. Il
se couvre de fleurs en profusion presque Le pou d'écorceou écailleuxde l'érable(Pulvinaria
Rath.)se présenteencettesaison(1884)sous
tous les ans, mais souvent les abeilles ne les innumerabilis,
forme d'une écaillebruned'environcinq huitièmesde
butinent pas du tout. Leaux de nectar a poucede long,oblongue, ayantsa partiepostérieurelégè-
lieu à un moment où le besoin s'en fait gran- rementéchancrée.Ledosdel'écailleportedesdépressions
dement sentir, car le robinier fleurit un peu transversalesindiquantles segments.La partie posté-
tard les arbres fruitiers, et un rieuredel'insecteestsoulevéeparunegrossemasseserrée
plus que peu
plus tôt que le trèfle blanc. Si par une sélec- (*) Parfoisdansnotre voisinage,en Juillet et Août,
tion de différentes variétés, ou par la culture, les cheminssont partout, au pied desarbres,couverts
on parvenait à lui faire donner du nectar de cetterosée.
ROSÉE DE MIEL. 373 ROSÉE DE MIEL.
de matièrefibreused'apparence cotonneuse, danslaquelle e*Nous avons desraisonsdecroirequedansl'économie
on découvreprès de 800petits œufsblancs.Lorsqu'ondelanature,iln'estpasd'énergiedépenséeparla planteou
laissetombercesoeufssurunesurfacede couleursombre, par l'insectedont le bénéficene leur reviennepas de
enles prendraità l'œilnupourdela farine ; maisavecune façonoud'autre.Nouspouvonsnousrendrecompteaisé-
lampeon s'aperçoitqu'ilssontallongés,et tout le monde mentdu profitquelesinsectes,retirentde la sécrétionde
à premièrevueles reconnaîtrait pourdesœufs.Ce récep- ce nectar.Ils leurrentpar ce moyensur leur présence
tacleà œufsd'aspectcotonneuxest souventsi épais,qu'il immédiatelesabeilles,lesfourmis,les guêpes,etc.,qui à
soulèvel'écaillébrunâtreà prèsd'un quart de pouce.On leur tour éloignentles oiseauxqui autrementse nourri-
trouvecesécaillessouslesbranchesdesarbres,et souvent raientdesinsecteset lesanéantiraient.
en massses si compactes qu'ellesse recouvrentl'unel'au- J'eusunefoisdansle Michigan, un exemplesi frappant
tre. Il y ena souventdescentainessur une seulegrosse decerôlejoué par les différentsinsectesqueledouteme
branche. Je lesai trouvéessurle tilleul,surdeuxvariétés fut impossible. LeLecaniumtilia —un grospoud'écorce,
d'érables,sUrdesvignes,bienqu'enplusgrandeabondanceétait enmassescompactes suruntilleulqui croissaitprès
toujourssutes érables. de la fenêtrede monbureau.Audébutdu printemps,le
Un autretrait de cet insecte,parvenucommeici à sa beausangsporoucommença de picorerles jeunesinsectes
maturité,estla grande quantitéde nectarqu'ilsécrète.Ce qui couvraientles feuilles.Soudainles abeillesel les
nectartombésurlesfeuillesquisontau-dessous de lui,de autresinsectesfriandsdesubstancessucrées,se mirent1
visiterlesmêmesfeuillesenraisonde la mielléeévacuée
par lescoccids,et lesoiseauxcessèrentaussitôtde fondre
surcesderniers.Quelquesjoursplus tard,lefroidou plu-
tôt la présencedunectarend'autresendroits,retinrentles
abeillesetleurscompagnons loinde l'arbre,et lesoiseaux
recommencèrent avec entrainleur carnage.Ces visites
alternéesd'oiseauxou d'insectesse renouvelèrentplu-
sieursfois.
Detelsexemplesprouventclairementce quevaut,pour
la sécuritédes pucerons,la sécrétiondont ils font les
frais.
D'autrepart,laroséedemielfinittoujourspar segâter,
parsecouvrirdecettemoisissure noirâtreouchampignon
quis'attaqueauxsubstancessucréesqu'on rencontresur
les arbreset lesarbrisseaux.
On ne peutdouter que la présencede ce champignon
soit très mauvaisepour les plantes,et l'on a peine au
contraire à découvrirle bien qu'ellesen pourraient
retirer.
Pourmoi,je le croistout1 fait nuisibleàla végétation,
et c'estpourquoije suiscertainque les plantesn'iraient
pasluidonnernaissanceà leur propredétriment.
façonà les enduireentièrement,commesi ellesavaient infecte J'ai fait allusionplus haut à une certaine larve qui
reçuune couchede verdis,très appréciédesabeillesqui jamaisvu, lesglandsde chêneet sécrètedunectar.Je n'enai
visitentles feuillages par essaimsnombreux. S'ilest aussi maisj'enai souvententenduparler—les rap-
agréableau goûtquequelques-uns l'affirment,je ne crains ports sur leur comptemeviennent principalement du
—
Missouri si souventmêmequ'elledoitêtre autrechose
pasdevoirlés abeilleslerécolter.
pu milieude juin,jusqu'àla fin de ce mois,l'éclosionqu'unmythe. Pourtant,je doisdire,queje seraisbeaucoup
des oeufscommence et se poursuitdurantplusieurssemai- pluscertaindesonexistencesi je l'avaisvuedemesyeux,
nes,detelle porteque nouspouvonsnousattendreà voir carje sais combienles puceronsdu chêne,qui ne sont
éclorede jeunespousdepuisla findejuinjusqu'enaoût. nullementunerareté,peuventdonnerlieuà uneerreur.
Lesjeunespous sontjaunes,demoitiémoinslargesque L'ergot- champignon qui attaquele seigleet d'autres
—
terminésen pointeversla partieposté- plantes sécrèteaussidit-onune sortede miellat.Si la
longs,légèrement
rieure. Les septsegmentsabdominaux apparaissenttrès choseest vraie,je suisen cecas persuadéquele champi-
distinctement. Lespatteset lesantenness'aperçoivent du gnon doiten tirerun avantagequelconque. S'il ne béné-
dessus.Comme danstouslesjeunesdecegenred'insectes,ficiepasdirectementdela sécrétionsaccharifère, je crois
la trompeou appareilde succion,est longueet filiforme,devoirégalementdonnerà cette dernièreuneautre ori-
et demeurerepliéesousson corpstantque le jeunepou gine.
n'est pasdisposéà s'acquitterdesa tâchede pompeur de En Californie, oùles insectesà écailleset les pucerons
sève. Deuxappendices,commedeuxsortesde poils on sont si communs, il est très faciled'étudierla roséede
setoe,qui disparaissent bientôt,terminentle corps. mieletsonhorriblechampignon noirâtreque monjardi-
nier dénomme« charbon ». Les nqyers ont été presque
Le même auteur, dans VAmerican Bee touscetteannéeinfectésdepucerons,dont la présencea
de a donné les raisons toujoursétéaccompagnée de la roséedemielet du char-
Journal, janvier 1899, bon.
qu'il a de douter de l'origine végétale de la On ne doit pasconçlure de cequenousvenonsde dire
rosée de miel. Il a dit: que cemiellatsoitle moinsdumondemalsain.C'estune
sécrétion,nonune excrétion.Il a la mêmeoriginequele
i*Voicimaintenantplusieursannéesquej'examineavec mielet peutêtreaussidélicieux.Beaucoup desmiellatsde
soincettesécrétion,chaquefoisque je l'ai découverte,et puceronssontmêmefort agréables,et le mielqui en pro-
chaquefoisj'ai reconnuque c'étaitsoitd'aphides—puce- vientestdequalitésupérieure.D'autrepart,la plupartdes
rons, de coccids— insectes écailleux,soit d'autres miellatsde coccids,sinontous,sontfoncéset ontmauvais
hémiptères,on encorede larvesd'insectes(de cesder- goût,et leurprésencedans lemielestdespluspréjudicia-
nièresonm'aseulement parlé)travaillantsouventde con- bles : jamaisle mieldecoccidne peut êtrevendupourIM
—
cert queprovenaitcenectar.Cequidonneraitfortementtable. Je l'ai venduau baril pour l'industrie.On s'ep
à penserque telleest toujoursla sourcede la roséede servaitpourfairedescookies, (gâteaux d'originefrançaise)
MML et le fabricantprétenditqu'il faisaittrès bienson affaire!
t
RUCHER OU APIER, 374 RUCHER OU APIER.
Je luienexpliquaila provenance,maisil endonna quand EMPLACEMENT.
mêmele prix le plusélevé.
Cetterosée de miel est souventfournieen quantités Il est à peine d'endroits sur la surface de
considérables, et je l'ai vue se cristallisersur les plantes, la terre
spécialement surles pinsetles mélèzes, qu'ellecouvraitde qui ne puissent jusqu'à un certain
lasorted'une croûteblanchefacileàdiscerner. point, l'homme y trouvant sa subsistance,
Nosconclusions, auxquellesnousnesommespasarrivés nourrir des abeilles, bien que celles-ci puis-
sans tâtonnements,sontdonccelles-ci : La roséede miel sent mieux réussir dans certaines localités
est toujours sécrétée par des insectes487.Elle peut
être produiteen quantitésconsidérables,et devenirla que dans d'autres. On croyait, il ya quelques
sourced'une grosse récoltede miel.En pareil cas, le années, que les localités les mieux favorlsées
mielde coccidspeut être souventfort, avoir une saveur pouvaient seules fournir de fortes récoltes
désagréable,et doit être autant que possiblerécoltéà de miel; mais depuis l'introduction des
part, pour être venduautrement que pour la table. Le
miellatévacuépar lesinsectesleursert à attirer lesabeil- Italiennes, et l'application des nouvelles
les,les fourmis,etc., qui à leurtour éloignentles oiseaux méthodes pour la conduite du rucher, nous
ennemisdesinsectesproducteursde nectar. sommes surpris chaque année d'entendre
parler de miellées importantes sur tous les
Le professeur Cook dit que beaucoup de points du globe. Il est certain que, n'importe
miellats de pucerons sont fort agréables et où on habite, en élevant une colonie ou deux
que le miel qui en provient est de qualité d'abeilles à titre d'essai, on rentrera toujours
supérieure.,,4111 Celui qui est évacué sur les dans ses frais.
feuilles du noyer d'Amérique est d'une Les abeilles sont d'un très bon rapport
saveur toute spécialement fine, et souvent même au sein de nos
plus grandes villes.
les abeilles en recueillent de grandes quan- Le rucher, en ce cas, est généralement
tités qu'elles emmagasinent. Celui que établi sur le toit de la maison, de façon à ce
nous avons dans l'Ohio, et celui que nous
que les abeilles risquent moins d'exciter les
avons vu dans d'autres localités, est habi- craintes des
personnes nerveuses et de
tuellement foncé de couleur et d'un goût celles leurs habitudes. Un tel
qui Ignorent
fort, à nous très désagréable et qui nous rucher, dans toutes ses parties essentielles,
tourne sur le cœur, et, comme le dit le est établi exactement comme ceux
que l'on
Prof. Cook, il n'est bon qu'à vendre à des forme sur le sol.
pâtissiers ou autres fabricants de friandises
Il ne nous est pas toujours possible de
qui n'emploient que des miels Inférieurs et
d'une saveur prononcée. Bon nombre des choisir pour notre rucher l'emplacement
survenues dans les ruchers durant que nous souhaiterions, et nous sommes par
pertes de
un hiver rigoureux ont été attribuées dans conséquent forcés de nous contenter
le passé au fait que, les abeilles ayant celui que nous pouvons avoir; mais, les
nous le vou-
recueilli du miellat d'insectes à la fin de circonstances le permettant,
d'un village; ou, si
l'été ou au début de l'automne, cette miel- drions sur les confins
nous nous trouvions dans une ferme, der-
lée de pauvre nature ne leur avait fourni
rière les bâtiments, dans un verger. Le
qu'un aliment malsain qui, cause de dyssen- terrain en serait nivelé, bien passé au rou-
terie, avait produit au résultat la mort de façon à ce que la faucheuse ne
des abeilles. Qu'un miellat de pauvre qua- leau,
rencontre d'obstacles nulle part, car l'herbe
lité ait été en certain cas la cause du
doit être maintenue rase autour des ruches.
dépérissement des colonies en hiver, on n'en De plus, un sol uni rend plus facile, plus
peut guère douter. Nous l'avons reconnu le maniement de la brouette ou de
à l'occasion sur les rayons, mais ces der- agréable,
la voiture à bras destinées à transporter les
nières années où nous avons donné ces
fardeaux. Pour nous, l'emplacement idéal
sortes de rayons à nos abeilles, elles ne s'en
serait un verger de vieux arbres, à soixante-
sont pas plus mal trouvées; donc s'il y a
de miellat dans quinze ou cent pieds du chemin ou de la
beaucoup les rayons, nous
et grand'route. Habituellement les confins
l'extrayons nous donnons à sa place du
et le derrière de la maison sont
sirop de sucre granulé. Un peu de ce miel d'un village ce qu'il faut. Sil'on est forcé d'établir
mélangé à celui de trèfle ou de tilleul ne juste
cause aucun dommage. le rucher au bord d'une grand'route, Il
faut faire élever une haute palissade de
planches de ce côté. entre les abeilles et la
RUCHER OU APIER. Commevous ne rue. Une haie d'osage-orange ou d'arbustes
pouvez aspirer raisonnablement au titre verts, un treillage supportant tout espèces
d'apiculteur tant que vous ne possédez pas de plantes grimpantes, des arbres, des
d'apler, nous allons commencer par étudier arbrisseaux, tout enfin ce qui peut forcer
la disposition de ce dernier. les abeilles à voler à une hauteur de 3.00 à
UN RUCHERMODÈLEEN CALIFORNIE,PROPRIÉTAIREM. M'JNTYRE,VENTURA.
neuf heures, et dans l'après-midi à partir de presque partout dans l'Arizona. (Voir les
trois ou quatre heures jusqu'à son coucher. gravures). Ces abris treillagés sont d'en-
Le trop d'ombre est préjudiciable, et le trop viron 7 pieds, et vont de l'est à l'ouest, de
de soleil ne vaut pas mieux. Si l'apiculteur sorte que le soleil, presque toujours au
met un peu d'habileté à disposer ses ruches zénith, comme il l'est dans l'Arizona, du
et à tailler les branches les plus basses de matin au soir, ne frappe jamais sur les
ses arbres, les rayons directs du soleil ruches. Ces sortes d'abris sont indispen-
pourront être évités durant les heures les sables dans les chaudes localités, à défaut
plus chaudes de la journée, mais ils auront d'arbres. Ils protègent parfaitement les
toute facilité de répandre automatiquement abeilles, empêchent la cire des rayons de
leur bienfaisante Influence au commence- fondre, et rendent agréable le travail de
ment et à la fin du jour. l'apiculteur. La dépense occasionnée par
Mais, supposant qu'il ne se trouve sur ces abris est minime, puisqu'ils peuvent
le terrain d'arbres d'aucune sorte, que être faits de matériaux qu'on trouve dans le
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RUCHER OU APIER. 378 RUCHER OU AP1ER.
pays. Pour la réduire encore, on peut se des plantes sarmenteuses qui poussent dans
servir de fils de fer bien tendus d'arrière à l'espace d'une annéee' qui lui donneraient
l'avant au-dessus de la charpente; les her- toute l'ombre dont il a besoin.
bages secs sont ensuite étendus sur ce COUl'E-VE:\T.
treillage primitif, que d'autres fils de fer
allant de droite et de gauche viennent main- Lescoupe-veutIesplus p;irfaits sontencore
tenir en place. un entourage de buis de trois côtés, avec une
Mais quelques apiculteurs préfèrent l'u- clairière avant au du côté Sud. Tout le
sage des-planches-abris. Celles-ci consistent monde, cependant. 11epeutse permettre un
en de grandes couvertures, faites de deux emplacement conditionné de cette façou.
ou trois planches maintenues aux deux Un rucher disposé de telle sorte qu'LLsoit
bouts par une traverse, planches de reluit abrité d'un côté par un bouquet de buis et
les meilleur marché qu'on puisse se procu- par des constructions des deux autres, lais-
rer. Elles doivent être assez grandes pour sant un espace libre seulement au midi, est
faire saillie d'un pied en avant et en arrière, bien protégé contre les vents régnante. Eu
et à une égale distance de chaque côté. l'absence de tout abri naturel ou acuiilentel,
UN HUCHERA CUIiA.
Elles sont alors tenues en place par une il est essentiel de le pourvoir d'un coupe-
grosse pierre pesant de 15 à 20 livres. vent quelconque. Comme chose résistante,
Mais chaquefois qu'ona besoin de manipu- qui ne puisse pourrir ni entraîner à de con-
ler les ruches, il faut d'abord soulever cette stantes réparations, nous ne voyons rien de
lourde pierre, puis enlever une couverture mieux que de border le rucher de rangées
encombrante avant de faire quoi que ce suit d'arbustes verts très rustiques,commeceux
aux abeilles. que l'on voit dans notre propre rucher aux
Tout bien considéré, nous ferions un effort, pages suivantes. Ces arbustes, les toutes
de surcroit pour obtenir un abri naturel premières années, n'offrent qu'une très
quelconque, qui puisse donner du confort faible protection; maiseu 10ans de temps,
tant aux abeilles qu'à l'apiculteur; et celui ils répondent admirablement au but qu'on
qui ne se [soucierait pas d'attendre la crois- s'est proposé. Nous plantâmes les nôtres en
sance des arbres, pourrait touj ours avoir 1879. Ils ont grandi très rapidement, puis-
DEJ. .
WEBSTER, JOHNSON,TEMPE,A M
RIZONA, ONTRANTLA FAÇONDE SE
RUCHER
PROCURER DE L'OMBREAU MOYENDE TREILLIS.
qu'aujourd'hui (1904) ils se trouvent être D'autres apiculteurs emploient des vieux
des arbres de belle taille d'une auteur de morceauxde bois ou des planchettes coupées
10m50. D'lei quelques années leurs bran- à la largeurde la ruche, et nivelées comme les
ches se rejoindront, seront toutes entre- briques.Mais les briques et ces morceaux de
mêlées, et opposeront aux vents contraires bois laissent les ruches trop près du sol,pour
la barrière la plus solide, la plus durable donner assez d'humidité, qui souvent, lors-
qu'on puisse souhaiter. Très peu de nos que les briques s'affaissent, pourrit la partie
lecteurs seulement se sentiront disposés inférieure du plancher.
à faire la dépense qu'ils occasionnent, sur-
tout qu'on ne peut obtenir de bénéfices
d'une telle mise de fonds avant un certain
nombre d'années, et qu'on n'est pas certain
de faire encore à dix ans de là sa profession
de l'apiculture. A ceux-là, nous recomman-
derons donc une palissade faite de planches
aussi serrées que possible. Elles entoure-
ront le terrain sur lequel est établi le rucher
au Nord et à l'Ouest, du moins, pour le
garantir des vents les plus froids; et si cette M. R. C. Hollins, de Sladenvllle, Ky.,
palissade peut être assez solide pour résis- enfonce quatre pieux entaillés ayanlr75 m/m
'ter aux vents régnants, elle n'en vaudra de large, 25 m/md'épaisseur et 65 r/m de long.
que mieux si elle peut atteindre une hau- La partie enfoncée dans le sol peut être
teur de 2 50. enduite de créosote, d'huile de lin, ou encore
mieux, decarbonyle, matière employée par
SUPPORTSDE RUCHES. les chemins de fer pour préserver les tra-
Nous verrons plus loin si les ruches doi- verses. L'illustration ci-dessus est suffi-
vent être posées sur le sol directement, ou samment expliquée. Les pièces sortent du
un support quelconque. Beaucoup d'apicul- sol de 15 cIro.Dix centimètres suffisent ordi-
teurs emploient quatre 1/2 briques qu'ils nairement comme hauteur. Dans ce cas, il
placent sous les quatre coins du plancher. n'est pas nécessaire d'avoir des pieux de
On prend une bêche ou une pioche pour plus de 45 cIrode large. Cependant, leur lon-
mettre les briques bien de niveau par rap- gueur dépendra du sol et des préférences
port les unes aux autres. Il est cependant de l'opérateur, s'il désire avoir une ruche
nécessaire de laisser les briques qui sont à haute ou basse.
l'arrière légèrement plus hautes, pour faci- Les pieux seront tous enfoncés en ligne
liter l'écoulement des eaux vers l'entrée. mesurée et nivelée au plus juste, avec un
RIVHKhh M. COGGSHALL
A LOSMANGOS.
CUBA.
lU CHKK
DKM.l-LEN. E. MORE'S.
A ( l"IiA.
RUCHER OU APIER. 382 RUCHER OU APIER.
plancher et un niveau. Si les pieux sortent a un certain nombre, on peut les espacer et
de 15 c/m du sol, cela facilitera beaucoup les mettre de niveau dans le rucher, prêts à
pour manipuler les abeilles, mais par les recevoir une paire de ruches, ou mieux,
temps frais au printemps, il sera utile de
mettre une planchette allant du sol à l'en-
trée de la ruche, de façon que les abeilles
qui seraient prises par le froid puissent se
traîner du sol jusqu'à leur ruche.
notre rucher, la manière dont nous l'abrite- croîtraient entre chaque et il serait alors
rons contre le soleil et contre le vent, difficile de les enlever, et si on ne les coupait
comment y disposerons-nous les ruchers? pas, elles seraient en voie de passer par
On ne peut mieux résoudre cette question dessus les hausses. Les groupes de ruches
qu'en étudiant les divers plans adoptés par peuvent être distants de 3 à 6 mètres
les apiculteurs les plus éminents. Là où l'on les uns des autres; mais si on les établit
ne peut avoir d'ombrage naturel, la dispo- exactement à 4 mètres50 de distance, les
sition présentée à la page 385est parfaite. ruches de chaque groupe étant espacées de
45 centimètres entre elles, un rucher de 80
PLANSDERUCHERS. colonies trouve facilement place sur une
surface de 25 mètres carrés, ou dans la cour
C. A. Hatch,de Itbaca, Wisconsin, apicul- d'une maison de ville ordinaire. L'un des
teur éminent et distingué, dispose ses ru- avantages du groupage de ce dernier plan
ches d'après le plan ci-dessous. est, que l'apiculteur peut s'asseoir sur l'une
des ruches tandis ou'il travaille dans une
autre, et que ses outils, tels que: enfumolr,
couteaux à (lésoperculer, brosses a abeilles,
etc., sont à portée de sa main pour les cinq
ruches à la fois. Tandis que là où les ruches
sont rangées une à une, l'opérateur est
obligé de transporter son matériel de l'une
à l'autre.
La gravure que l'on voit à la page 386
représente une partie de notre rucher, au
UN COINDE RUCHERINSTALLÉPAR moment même oùil vient d'êtreramené d'un
RANGÉESDROITES. endroit planté de tilleuls d'Amérique et
placé dans un coin de notre propriété, le dit
Les astérisques que l'on voit sur le schéma coin étant abrité au nord et à l'ouest par des
précédent indiquent l'entrée de chaque arbustes verts qui, depuis que cette photo-
ruche. Deux sortes d'allées séparent ces graphie a été prise, sont devenus de grands
dernières, les unes de 1 mètre 80 de large et beaux arbres, dont les branches s'entre-
pour les abeilles, et une de 3 mètres de croisent si bien que toute la force du vent
large, pour le passage de l'apiculteur, de vient s'y briser. On y voit aussi l'apiculteur
son cheval, de sa clairette, etc. Veuillez assis sur l'une des ruches d'un groupe et
remarquer que les ruches se présentent opérant sur une autre. Tout cet ensemble
deux par deux, et de telle façon qu'elles se est aussi agréable en pratique qu'en théorie,
font face les unes aux autres, mais avec un et c'est un fait reconnu que l'on peut grou-
espace de 1 mètre 80 entre elles. Elles se per un plus grand nombre de rucliées sur un
trouvent par conséquent se tourner le dos espace donné — touten laissant plus de place
mutuellement dans l'allée suivante. Un entre les ruches pour le passage des char-
rucher établi sur ce plan peut être aussi rettes ou voitures à bras — qu'en suivant
vaste qu'on le voudra. tout autre place à nous connue315.
Le rucher que l'on voit ici est cependant
PLANDERUCHERDEM.S. E. MILLER. privé d'un élément Important —l'ombre des
arbres—n'en ayant d'autre que celle don-
Le plan de M. S. E. Miller que l'on voit née dans l'après-midi par les arbustes, et
ensuite est similaire à celui de M. Hatch, dont profitent seules les ruches du côté
mais il est disposé en vue d'économiser ouest qui en sont les plus proches.
encore davantage la place, sans perdre de Le plan deMiller convient tout particu-
vue pourtant l'idée de réserver un passage lièrement aux ruchers établis sur un terrain
spécial pour les abeilles, et une allée pour boisé: mais comme les arbres varient sou-
l'apiculteur. Au lieu d'être disposées deux à vent de taiile, le feuillage de certains est
deux, les ruches se présentent par groupes quelquefois maigre ou élagué, et à cause de
de cinq. Les petits cercles tracés devant cela il n'est pas toujours possible d'établir
chaque ruche en Indiquent l'entrée. Les cinq ruches au pied de chacune. Nous avons
ruches sont espacées entre elles de 45centi- coutume de n'en mettrequ'uneseule devant
mètres, afin de laisser la place pour la fau- les plus petits, deux devant ceux qui sont
cheuse. Il ne vaudrait rien de ne les distan- un peu plus forts, et ainsi de suite, n'en
cer que de 30 pouces, car de hautes herbes mettant cinq selon le plan Miller, quelors-
RUCHER OU APIER. 385 RUCHER OU APIER,
que les arbres sont de belle taille. Mais en terre battue, nivelée comme une cour. On
arrangeant les ruches de cette façon, que peut dire en faveur de ce dernier arrange-
chaque groupe d'une, deux, trois ou cinq, ment que les reines s'y retrouvent plus faci-
selon le cas, ait son individualité propre qui lement, et que, lorsque le sol est complète-
donne meilleure chance aux abeilles de ment dénudé, on n'a plus qu'àen arracher les
distinguer leur groupe particulier ; en tous mauvaises herbes avec une binette ou un
cas, il faut toujours faire en sorte de placer sarcloir à mesure qu'elles poussent. En
les ruches du côté nord de l'arbre. Lorsque entretenant ainsi le sol et en le recouvrant
le groupe est composé de deux ou trois d'une mince couche de sciure de bois bien
ruches, lestrous de vol peuvent être orien- égalisée avec un rateau, nous avons un ter-
tés au midi; ou s'il n'y en a que deux dans rain idéal, et c'en est un de cette sorte que
le groupe, l'entrée de l'une peut pointer l'on voit dans la reproduction du rucher de
vers l'ouest et l'autre vers l'est. En tout H. R. Boardman représenté ici. Des terrains
cas, évitez de tourner les ruches face au ainsi entretenus, tout en étant agréables et
nord. Le schéma suivant montre comment plaisants à regarder, représentent une
les ruches par groupes de trois et de deux grande somme de labeur et une certaine
peuvent être disposées, étant donné natu dépense, attendu que la guerre à faire aux
Tellement que l'arbre se trouve juste au sud mauvaises herbes est presque constante.
de la ruche, et à un, deux, trois ou quatre Elles percent au travers de la sciure de bois;
pieds d'elle. et au bas prix auquel on vend le miel aujour-
d'hui, on peut se demander si l'on rentrera
dans ses frais, si l'on sera payé de sa peine.
Aussi, la grande majorité des apiculteurs,
Nous avons fait nous-mêmes l'épreuve de après avoir nivelé le sol, laissent croître
ce plan pour rucher, ménageant un passage l'herbe et se contentent de la faucher fré-
spécialement réservé aux abeilles et un pour quemment. SIle fauchage a lieu une ou deux
l'apiculteur; bon nombre d'apiculteurs com- fois la semaine, non seulement l'ensemble du
pétents ont fait de même. Les abeilles sem- terrain est agréable à voir, mais encore une
blent reconnaître pour la leur,
l'allée la plus étroite qui leur est
réservée; et quand elles travail-
lent activement, les dites allées
sont littéralement remplies d'a-
beilles, tandis que les voles les
plus larges en sont moins encom-
brées. Dans quelques apiers de
la Californie nous avons vu les
ruches disposées sur deux rangs
et séparées par une double allée,
qui. au lieu de courir parallè-
lement, partaient d'un commun
centre et allaient en sens diver-
gents, comme les rayons d'une
roue. Le magasin à miel ou labo-
ratoire, en ce cas, doit naturel-
lement occuper la place du
moyeu ou centre du système.
TENIRL'HERBERASEAUTOUR
DES RUCHES.
Après avoir décidé l'emplace-
ment du rucher et le plan d'après PLAN D'UN RUCHERDE M. S. E. MILLER'S.
lequel on veut le disposer, la
question qui s'élève naturellement est de herbe courte n'offreen pratique aucun incon-
savoir, si on laissera l'herbe croître autour vénient; et, à notre avis du moins, un apier
des ruches, quitte à l'égaliser ensuite gazonné est beaucoup plus plaisant et pres-
à la faucheuse, ou'si le gazon sera entière- que aussi commode de toutesfaçons que celui à
ment arraché et les ruches posées sur la sol battu.
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RUCHER OU APIER. 387 RUCHER OU APIER.
sur ce que nous avons déjà dit. Ne vous Ima- de long,dontl'extérieurest peinten blanc.Dansle milieu
de chaquecouleurs'ouvreunefenêtresans vitres,mais
ginez pas que vous puissiez construire vos pourvuede voletsde 35X 50quipeuventêtre assujettis.
ruches à meilleur marché et qu'elles fassent Lescharnièresetlesbutoirsdontonse sertsontlesmêmes
partie du bâtiment, car vous vous trompe- quepourles jalousies.Aufaitede la bâtisseestuneouver-
riez étrangement. Les ruches ordinaires de turequi suitpresquetoutela longueurdutoit surunelar-
geurde 30cent. Elleestcouverted'unetoiture,et lorsque
plein air sont de toutes façons beaucoup plus lesbardeauxqui la formentsontposéset soutenuspar un
commodes. Et. autre chose encore, ne vous entourage,il resteen haut de chaquecôtédecette sorte
contentez pas de recouvrir le dessus des de coupoleuneouverturede 75m/m.courantdanstoutela
cadres d'une simple couverture. Il est abso- longueur.A chaquebout du bâtimentest ménagéeune
lument nécessaire que les abeilles soient porte.Lestrousdu volde lem/m.X 110 c/m.sontpratiqués sur
lescôtés,et une tablettede 5m/m.X 35c/mestclouéejuste
confinées strictement dans leurs ruches par- au-dessous des ouvertures,faisant pourainsi dire corps
ticulières, autrement elles se traîneraient avecelles,pourpermettreauxabeillesde se poseravant
de l'une à l'autre, tueraient les reines à l'oc- d'entrerdansleurruche.
casion, envahiraient le plancher, risque- Dansl'intérieurily ade chaquecôtédeuxtablettes,celle
dubasà 20c/m.du plancher,et la plus hauteà 83qro.
raient d'être écrasées, sans compter les in- Les portessontà 38c/m.des tablettes.Sur ces tablettes
convénients qui en résulteraient pour l'api- les ruchessontposéesà 60c/m.de distancéles unesdes
culteur quand il travaille à l'intérieur du autres.
rucher. Le fonddesruches ou la partie de la tablettequi en
tientlieuestfaitde telle façonque le milieude.chaqi»
LE RUCHERCOUVERTDE F. A. SALISBURY. rucherepose surunespaceouvert(voirla tabletteduboaà
droite).Danscet espacelibre on peut glisser une plan-
chettequi en feraun plancherbienclos ; oubienpendant
L'apiculteur qui fait peut-être le plus l'étéle mêmeespacepeut être remplipar un cadre garni
grand usage des ruchers couverts depuis de toile métallique.Cette toile métalliqueen guise de
quelques années est M. F. A. Salisbury, de plancher,rendle séjourdela ruchebienplusagréableaux
abeilles les grandeschaleurs,et j'ai tout lieude
Syracuse, dans l'Etat de New-York, qui habi- croire pendant
te un des faubourgs de cette ville où les ter- Pendant qu'elle a tendanceà empêcherles essaimages.
la saisonde 1894nousavonseu seulement11colo-
rainssont d'un prix trèsélevé.Pourpouvoir, niesquiontessaimésur lOI ; et cettesabOIl-ci,seulement1
habitant une ville comme il le fait, réunir le sur 114.Onpourraitcroirequelesabeillessoientportéesà
plus de colonies possible, il a construit sonru- sommes couvrirla toile métalliquede propolis;maisnousnous
servisde cesgrillagesdeuxsaisonsde suite,et île
cherd'après ses idées personnelles,etcomme sontaussi propresaujourd'huiquelorsquenous les avons
ce rucher semble être jusqu'Ici le plus prati- mispourla premièrefois.Nousavionscru qu'il faudrait
que peut-être de cette espèce qui ait jamais lesnettoyera la finde chaquesaison,maisnousavonsété
été conçu, nous nous permettons de vous satisfaitsde constater qu'ellesn'en avaientpas besoin.
mettre sous les yeux l'article qu'il écrivit sent Remarquez que ducôté gauche,des planchettesremplis-
les espacesvides
; ous'enserten hiver,à l'automiîie et
pour notre journal, Oleanings in Bee Culture au printemps.
du lep Septembre 1895. Aujourd'hui, Avril Pendantla miellée,nousles remplaçons par les cadres
1899, il se sert toujours de la même bâtisse, à toile métallique.En regardantavecattention,vousdis-
à laquelle il n'a apporté que peu ou point tinguerezdesrainuresdansles tablettesle longde chaque
de modifications. Voici ce qu'il a trouvé à ouverture ; ellessontdestinéesaunourrissement. Ellesont
nous en dire : 15m/m.dehauteur et 19m/m.de largeur.Avantde s'enservir,
on les vernitpourles empêcherde fuiret des'imbiberdu
A lafinde l'année1893,je construisismonpremierrucher sirop, qu'ellesrestentbienétanchesenfin,propreset en
couvert,et il medonnaune telle satisfactionpendant la bon état. Les ruchessont poséessur les tablettes,les
saisonde 1894,que j'en établis un autreà trois milles cadres dirigés dans le sens mêmede la tablette; e.
de là,près de Split Rock. Il est élevé sur fonda- commelesruchesont50c/m.de long,ilresteenvironloc/mt
tions en pierre avec cinq bouches de ventilationde entreleurscôtés.Lestablettesont70c/m.de largeà partir
75c/m. X 45 c/m. Au-dessusle mur est encastrédans dela paroi.Lesrainures pourlenourrissement sontassez
une couchede mortierde 5 X 250c/m. longuespourtraverserpresquela ruche,partantde 5 c/m.
; là-dessusviennent environdu
reposerles solivesde 5 X zStc/m.espacéesdedeuxpieds verrede 2 litres bordintérieur.En se servantde bocauxen
lesunes des autres.En prenant de chaqueextrémité,la pour conservesde fruits, vouspouvez
secondedoit étreàioclm. de l'extrémitéau centrede vousrendre compteà premièrevue, étant au boutdu
l'entretoise.Leresteestà60c/m.de centreà centre. bâtiment,dans quellemesurela nourritureest prise.Au
Commencez la posedu plancherde chaquecôté,plaçant momentde vousservirde ces rainures,si vousmettezun
environdeuxplanches ; mettezensuiteles montants ; sur morceaude toile métalliquetout contrela ruche,aucune
les montantsl'entretoise,puis les poutres.Les montants abeillene pourrapénétrerdanslebâtiment.Lanourriture
sont poséssur les solives,et les poutressurles montants. donnéedans cesconditionsn'éveilleaucuneinquiétude,
L'eatretoise est faite de deux piècesde charpentede et le pillagen'est pas à redouter.Lenourrisseuresttou-
5X10 poucespourquele plafondretombeenpentesurles jours prêt à fonctionnerau premieravis.Deuxrainures
cotes.Le bâtimentest peintde cinqcouleurs.Commençantsont sous chaqueruche, et avec deux bidonson peut
au deuxbouts,chaquecouleurcouvreunesurfacede six donner6 livresde nourrissement à la fois.Nousavons
piedt allantde la cornicheausoubassement. Ily a d'abord reconnuqu'unseulbidonparcolonieestsuffisanten temps
à chaqueextrémitédu rouge,puisdu blanc,puisdu bleu ordinaire.Unbidonpeutêtre misà chaquerainure,cequi
dujauneet enfindu vert. 317. donneraunensemblede 12livresà chaquecolonie.Il vaut
Aumilieuestunechambrede 3 m. de largeet de 3- 60. beaucoupmieuxque les tablettessoient taillées à la
RUCHER OU APIER. 391 RUCHER OU AP1ER.
mutuellement de se piller, j'eus l'occasion de tèur lui-même, que, ayant réussi avec un
me rendre dans la partie nord du Michigan. seul apier, il puisse trouver profit à en
Là je rencontrai un confrère qui se réjouis- avoir un second. Mais quand il s'est déter-
sait de la pleine miellée du tilleul. Or, en miné à avoir un ou plusieurs ruchers établis
transférant les colonies tous les dix ou dans le voisinage, Il n'a aucun avantage à
quinze jours, de façon à embrasser succes- tirer d'un excès de population dans chacun.
sivement tous les points où le tilleul fleurit SI 100 colonies prospèrent dans chaque
en abondance, il nous semble qu'on se pour- apier, il est probable que 75 donneront de
rait assurer une récolte de miel consi- meilleurs résultats encore; et dès qu'il a
dérable. autour de lui des territoires inoccupés, il
Ces dernières années, on a fait quelques vaut mieux pour lui, mettre tous les atouts
progrès en ce sens, mais il semble à présent dans son jeu, et ne garder dans chaque
que ceux qui ont une expérience suffisante endroit que juste le nombre nécessaire pour
peuvent promener avec succès leur rucher éviter un excès de population. Avant de se
du Sud au Nord aux époques voulues, pour décider, il doit consulter aussi sa propre
„tirer profit du trèfle et du tilleul d'Amérique. commodité. S'il a par exemple 300 colonies
en tout et pense que 100 peuvent trouver
RUCHERS ANNEXES. — assez à faire dans un endroit, si d'autre part
Depuis
quelques années on donne ce nom à des il n'en peut manipuler que 75 en une jour-
apiers établis à une certaine distance de l'ha- née, il vaudra mieuxpourluidediviserses300
bitation, comme à deux ou trois milles par en 4 apiers de 75 colonies chacune, plutôt
exemple. C'est un fait bien connu que qu'en 3 apiers de 100.Car il aura moins à se
seulement un nombre limité de colonies peut déplacer s'il a dans chaque apier juste la
trouver à subsister sur un territoire quel- somme de travail qu'il peut faire en une
conque, et que ce nombre peut différer seule journée. S'il ne peut manipuler que 50
beaucoup d'une localité à l'autre. colonies par jour, il peut tout aussi bien en
avoir 100en deux apiers qu'en un, puisqu'il
NOMBRE
DECOLONIES lui faudra toujours faire deux voyages pour
UNAPIER.
QUECOMPORTE
s'en occuper.
Le nombre de colonies d'abeilles que l'on
DISTANCEA METTREENTRELES APIERS,
peut entretenir avecprofit dans une localité ET DE L'EMPLACEMENT A LEUR CHOISIR.
quelconque est déterminé par l'étendue et
la valeur des pâturages convenables. Ces Un rucher annexe doit être naturellement
dernières années, un grand nombre d'api- assez éloigné de celui adjoint à l'habitation
culteurs ont établi un ou plusieurs apiers pour qu'ils ne puissent se nuire l'un à l'au-
dansleur voisinage, pour pouvoir cultiver tre; mais il n'est pas facile de décider au
plus d'abeilles que leur propre territoire juste quelle distance est la bonne. Peut-être,
n'était capable d'en entretenir. Il est pro- à tout bien considérer, une distance d'envi-
bable qu'on ne s'est jamais rendu compte ron trois milles est-elle ce qu'il faut. Etant
à combien de ruchées une seule localité donné que l'étendue couverte par le vol des
pouvait fournir, et il est probable aussi abeilles est renfermée dans une circonfé-
qu'on ne le calculera jamais. Un seul champ rence, pour occuper entièrement tout le
peut entretenir cinq fois plus d'abeilles territoire adjacent à celui du rucher princlor
qu'un autre, et le môme champ suffira à un pal, leur situation idéale de ruchers annexes
nombre cinq fois plus grand de colonies une seraientqu'ils soient contenus dans un hexa-
année que la précédente. La plupart des gone régulier, dont chaque pan renferme-
apiculteurs, cependant, ne trouvent pas rait une circonférence, ces six circonfé-
sage d'entretenir plus de 70 à 100 ruchées rences formant cercle autour de celle ayant
dans un seul apier, bien que quelques-uns pour centre le rucher principal, soit celui
jugent leur emplacement si bon, qu'ils pen- proche de l'habitation.
sent que 200 colonies et môme davantage y Dans le diagramme ci-après, A représente
pourraient être élevées avec profit. Celui le rucher proche de l'habitation, et B, C,D,
qui n'a qu'un petit nombre de colonies de E, F, G. les ruchers annexes, à égale distance
plus que celui qu'il juge sage de conserver de A et les uns des autres. S'il est besoin
dans un seul apier, préfère souvent les con- d'en avoir plus de sept, on commence alors
server près de lui, quitte à ce qu'elles y une nouvelle série, telle que l'indiquent les
soient un peu à l'étroit, avant de se décider lettres K, L, M. Les cercles représentant la
à faire la dépense de les établir ailleurs. A surface de vol de chaque apier empiètent,
la vérité, il dépend quelque peu de l'apicul- on le voit, les uns snr les autres; mais ceci
RUCHERS ANNEXES. 394 RUCHERS ANNEXES.
se produit à la partie extérieure moins occu- REDEVANCES A PAYERPOURL'ÉTABLIS-
pée que le reste, et ce doublement sur un SEMENTDESRUCHERSANNEXES.
même terrain est compensé par la commo- Les contrats passés entre les apiculteurs
dité d'avoir une moins grande distance à et leurs propriétaires, pour les conditions
parcourir pour aller d'un rucher à l'autre. des locations, sont aussi variés que les
Mais ce plan idéal, quoique très bon pour circonstances dans lesquelles Ils se font.
servir de base, a peu de chance de pouvoir Certains payent une somme fixée d'avance,
être suivi en tous points. Bien des raisons de cinq à dix dollars par an; d'autres con-
peuvent rendre nécessaire d'y apporter un viennent de donner tant pour cent sur la
changement, comme la direction des routes récolte; d'autres encore s'engagent à payer
une certaine somme pour chaque essaim
recueilli par un membre quelconque de la
famille du propriétaire, et ainsi de suite;
mais il en est qui ne peuvent parvenir à
faire accepter la moindre redevance à leur
propriétaire. En ce dernier cas, il est de toute
justice qu'on veille à pourvoir la famille de
celui-ci d'une bonne provision de miel
pendant toute l'année. En toute occasion,
veillez toujours à faire un peuplus que ce
qu'on attend de vous.
POURDEPLACER
LES RUCHES.
Quand vous avez décidé d'établir un
second apier, vous devez porter votre atten-
tion vers les conditions dans lesquelles
s'effectuera le transport des abeilles. SI vous
hivernez vos ruchées sur leurs supports
tracées, par exemple, qui ne concordentpas; d'été, vous avez moins de chemin à leur
ou bien la difficulté de trouver un bon faire faire que si vous les amenez l'hiver
emplacement pourun rucher à l'un ou l'au- dans votre cave pour les reporter dehors au
tre des points indiqués; et tant d'autres. printemps. Si vous employez les ruches.
Disons aussi que la surface de vol n'occupe calfeutrées, vous pouvez avoir des catsses
pas toujours une circonférence. Le champ légères propres à transporter simplement
de vol d'un apier situé dans une vallée entre les cadres à couvain avec les abeilles qui y
deux rangées de collines peut être oblong, adhèrent. La première chose à faire est de
les abeilles volant parfois deux fois aussi bien vous assurer qu'en vérité nulle abeille
loin dans le sens où s'étend la vallée que ne pourra s'échapper pour piquer le cheval
dans l'autre. Si l'on ne doit établir qu'un seul ou les chevaux. Vous avez la certitude natu-
rucher annexe, il vaut probablement mieux rellement que vous êtes très prudent et
se diriger vers le meilleur pâturage — chose que vous n'avez rien à craindre de ce côté-
pas toujours facile à déterminer. Il arrive là; mais attendez, et vous verrez. Il y a toute
parfois qu'une situation se trouve être probabilité pour que, malgré toute votre
d'années en années meilleure qu'une autre, attention, une de vos premières tentatives
bien qu'on n'en puisse découvrir la raison. de transport d'abeilles aboutisse à votre
On ne doit pas craindre même de changer cheval piqué; et vous devrez vous féliciter
l'emplacement d'un rucher d'un mille et beaucoup si vous vous en tirez sans avoir à
même davantage dans le seul but d'avoir déplorer l'emportement de votre cheval et
affaire à des gens complaisants. Mais vous l'écrasement général de vosabeilles. Quelque
pouvez contribuer beaucoup à rendre les ouverture imperceptible peut avoir échappé
gens d'un commerce agréable en vous mon- à votre examen, par laquelle les abeilles se
trant vous-même facile à vivre. Veillez à ne sont échappées; ou bien vous avez conduit
causer aux autres que le moins de désagré- votre cheval trop près des ruches; enfin
ment possible, et soyez plus attentif encore d'une façon quelconque, vous vous êtes mis
que chez vous à éviter tout ce qui pourrait dans une telle impasse, que vous désireriez
Inciter vos abeilles au pillage, car le pillage presque n'avoir jamais eu affaire aux abeil-
est cause que les abeilles se rendent désa- les. A. E. Manum met sur ses chevaux une
gréables à tout l'entourage. housse de toile de coton, qui enveloppe
RUCHES ANNEXAS. 333 .RUCHSRS ANNEXES.
CLAIEPOURTRANSPORTER
LES RUCHES,DE MILLER.
soit meilleur d'établir les rayons parallèle- clore la ruche durant le vol des abeilles, et
ment à la voie. Si les rayons sont assez bien au printemps, il est bon de clore le soir tou-
assujettis, peu Importe qu'ils soient disposés tes celles qui doivent être charriées le lende-
de façon ou d'autre. Pour transporter des main. En automne, la température peut être
colonies sans encombre, il est nécessaire telle qu'on n'ait pas à craindre de voir sortir
d'avoir une sorte de grande claie. N'étant les abeilles de la journée, autrement Il vous
pas cultivateur nous-mème, il nousa fallu en faudrait vous rendre au rucher de très bon-
Improviser une appropriée à notre chariot ne heure le matin pour enfermer les abeil-
à un cheval. Elle est faite de ces planches les que vous auriez l'intention de transpor-
employées ordinairement pour les palissa- ter le jour même. Si vous devez charrier
des, et telle qu'on la voit plus haut. Les des abeilles durant le printemps à un rucher
ruches sont retenues dans un sens par les annexe, plus tôt vous vous y prendrez, mieux
taquets ou arrêtoirs que l'on peut voir sur cela vaudra, attendu que les pâturages ris-
les traversés, dans l'autre par l'entretoise quent fort à -cette époque d'être plutôt
du milieu et des côtés qui soutiennent tout maigres. Si vous devez ramener les abeilles
le bâti. Nous mettons habituellement bout à chez vous pour les hiverner en cave, vous
bout deux châssis semblables, sur notre pouvez tout aussi bien opérer leur trans-
RUCHERS ANNEXES. 396 RUCHERS ANNEXES.
port sitôt que les froids rigoureux survien- Cette enveloppe est excessivement prati-
nent, ou sitôt qu'elles cessent de butiner; il que pour être jetée vivement sur la ruche
est bon du moins qu'elles soient ramenées ou la hausse que vous avez besoin de pré-
assez tôt pour avoir un bon vol avant de server momentanément. Vous pouvez saisir
prendre leurs quartiers d'hiver. On peut d'une main les lattes d'un côté, et, d'un seul
rendre la liberté aux abeilles sitôt après les mouvement, recouvrir votre ruche qui se
avoir déchargées du haquet, soit en leur trouve instantanément à l'abri des abeilles.
envoyant un peu de fumée, soit en leur lan- Si quelques-unes d'entre elles se trouvent
çant un peu d'eau froide; ou bien, si le prises sous cette enveloppe, elles ne sont
déchargement a lieu trop tard dans la soi- pas tuées pour cela. Même une de vos mains
rée pour qu'elles puissent sortir, on peut étant occupée, vous pouvez couvrir et décou-
les laisser jusqu'au lendemain matin où, vrir de l'autre promptement la ruche. Nous
n'étant plus agitées, si l'on dégage leur nous sommes vu quelquefois travailler nos
entrée avec précaution, on n'aura même pas
besoin d'employer la fumée.
OUTILLAGEPOURRUCHERSANNEXES
ET OU L'ON DOITLE RANGER.
Cruels que soient les outils que vous
employez pour l'apier proche de votre habi-
taiion, il y a des chances pour que vous ayez
besoin des mêmes dans chacun de vos
ruchers annexes. Si des personnes différen-
tes en sont chargées, elles doivent avoir
chacune leur outillage particulier; et même,
la même personne dut-elle s'occuper de ces
rue hers l'un après l'autre, qu'il lui serait
plus commode de trouver un assortiment
d'outils dans chacun d'eux. Au sujet des
outils nécessaires dans les ruchers annexes,
nous ne pensons pas qu'il y en ait aucun
qui ne soit également indispensable pour
l'apier attenant à l'habitation, si ce n'est une MAGASINA INSTRUMENTS,
ENFUMOIRS,
ETC.,
enveloppe de toile pour préserver les DE WESLEYDIBBLE.
ruches du pillage. Un tel accessoire est
utile déjà dans le rucher proche de l'habita- colonies quandles pillardes étaient tellement
tion, mais il est précieux surtout dans les excitées qu'elles se précipitaient par la
ruellCrs annexes, où parfois, nonobstant les moindre ouverture ; mais une enveloppe
pill irdes qui vous harcèlent, vos plans sont comme celle dont nous venons de parler,
réglés de telle sorte qu'il vous faut vous recouvrant les cadres de tous les côtés, nous
livrer quand même à certains travaux. Avec permettait cependant (l'atteindre à celui
deux ou trois de ces enveloppes, nous avons que nous désirions retirer ; mais, naturelle-
pu quelquefois poursuivre notre travail, ment, nous tâchons en général, de nous
quand, sans elles, nous aurions été obligé d'y arranger de manière à ne pas travailler les
renoncer. Voici comment vous pouvez en abeilles quand elles sont en mauvaises
fabriquer une. Procurez-vous un mètre positions.
carré environ de forte cretonne ou (le toile Mais pour en revenir à notre sujet,
de coton; il en faut moins si vos ruches si vous avez à vous rendre d'un apier à
sont petites. Tendez un des côtés qui ne soit l'autre, il vous serait très commode d'avoir
pas la lisière sur un morceau de latte d'en- dans chacun un petit réduit pour y ranger
viron la longueur de votre ruche. Posez une vos outils. Nous ne sommes pas sûrs pour-
latte semblable par dessus, et clouez le tout tant qu'il vous compense ses frais de
avec des clous de laiton distants de 75 milli- construction. Une ruche ou une boite avec
mèlres les uns des autres. Ces clous doivent couvercle inperméable (nous nous servons
être assez longs pour traverser les deux d'un toit de ruche couvert de zinc) convient
lattes de part en part et pouvoir être rivés encore très bien. Nous conseillons, en tous
sous celle du dessous. Traitez de même cas. d'avoir une ou plusieurs de ces boîtes
façon le bout opposé de votre toile, et dans chaque apier, car il est certaines
votre enveloppe à ruches est prête. choses que vous avez besoin d'avoir tou-
RUCHERS ANNEXES. 397 RUCHERS ANNEXES.
jours sous la main, comme l'enfumoir, par homme compétent à la tête de cha-
exemple. Des allumettes doivent aussi se que apier, et qui y a sa demeure fixe, tandis
trouver là à l'abri, dans une boite de fer- que d'autres ont un personnel assez nom-
blanc. breux pour aller d'un rucher à l'autre, pour
On peut y garder dans les mêmes condi- y accomplir la besogne nécessaire aussi sou-
tions, des chapeaux pour protéger des abeil- vent qu'il est bon de le faire, une fois par
les, des enfumoirs, etc., en un mot, un semaine s'il le faut et même plus souvent.
assortiment complet de toutes sortes de Dans les Gleaningsin Bee Culturea paru un
choses. article de M. E. France, de Platteville,
Wisconsin (voir Esquisses Biographiques);
Il est possible, cependant, de réussir très et comme il contient bon nombre d'idées
bien en emportant chaque fois ses outils
avec soi, pourvu qu'on n'oublie rien. Nous intéressantes, nous le reproduisons ici: en
entier, avec le diagramme qui' l'accom-
allâmes un jour à l'apier d'Hastings,
sans le moindre enfumoir, et nous nous pagne.
Jerne suis efforcédetracer un diagrammecorrectdu
rendîmes compte alors de l'importance de territoirequenousoccuponsavecnos abeilles,et je dois
cet ustensile. Ne vous fiez jamais à votre direque je suissurprismoi-même en considérantla posi-
mémoire. Inscrivez sur votre carnet de tionexactede chacunde nosapiers.Ilssont plusgroupés
poche la liste des choses que vous avez que je ne le supposais.Le diagrammeci-jointmontre
comment ilssontdisposéspar rapportlesunsaux autres,
besoin généralement de prendre avec vous, et je veuxdonnerici deschiffreset citer quelquesfaits
et lisez-la tout haut, au moment de monter qui seront une étude intéressantesur la questiondes
en voiture, en vous assurant que tout y ruchersannexeset celled'une accumulation de colonies
est bien; les chapeaux, par exemple, les surunseulpâturage.
enfumoirs, le déjeûner (nous n'oublions Il est naturellementimpossibled'établirunensemble de
jamais1P déjeûner), le ciseau, etc. Pour ruchersannexesencercleà unedistanceégaledurucher
nous, notre méthode est une sorte de com- principal,chacunà la placequi lui convient,aussibien
qu'onle pourraitfairesur le papier.Noussommesforcés
promis entre Fusage d'avoir un assortiment denouscontenterdesendroitsquenouspouvonsavoir,et
complet de tous les ustensiles à chaque apier beaucoup desendroitsquenouspouvonsavoirne convien-
et celui d'emporter tout avec soi. &i l'on nent pas du tout, pouruneraisonou pourune autre; et
fait la course en buggy, il n'est pas com- unefoisquevousavezsixouhuitapiersétablis,vousavez
chancede découvrir,commec'est notre cas, certains
mode d'emporter un gros bagage. Disons, d'entreeuxtrès chargésde population.trop mêmepour
entre parenthèse, qu'une saison mauvaise que vousen puissieztirerlemoindreprofit.
n'est pas sans avoir ses compensations. Les circonférences tracées sur le diagrammecom-
Nous en avons eu une si détestable deux prennenttroismilleschacune,oui mille1/2ducentreà la
années de suite, que nous avons pu faire limiteextérieure,cequi estunedistancetrès courtepour
l'abeilleenquêtede nectar.Si lesabeillesvolentjusqu'à.
presque chaque voyage en buggy, car il n'y troisouquatremilles,comme je pensequ'ellesle fontles
avait pas de miel à transporter, et très annéesstériles,il estfacilede voir cequiarrivequandla
peu de chose sous le rapport des provisions. saisonest mauvaise.Lesrucherssituésen dehorsducer-
clepeuventfacilement trouverleursubsistance,
tandisque
MANIÈREGÉNÉRALE ceuxde l'intérieursont reduitsà la famine.Dansles
DECONDUIRE
LES annéesfertiles,quandlenectarsurabondepartoutet que
RUCHERSANNEXES. très peud'abeillesont à s'éloignerde plusd'un mille,il y
a suffisamment pour toutes.Je donneici le nombrede
Les manières de conduire les ruchers colonies querenfermaitchaqueapierceprintemps-ci, avec
annexes sont aussi diverses que les gens qui la quantitédemielrecueilli,ainsique le totaldunourris-
en sont chargés; mais la méthode habitu- sementqu'il a falludonnercet automnepour mettreles
elle est pour-ainsi dire la mème que celle abeillesenétatde passerl'hiver.
qu'on pratique au rucher attenant à l'habita- ApierAtkinson, Colonies,compte de printemps100
» » » » 90
tion. On aura toujours l'avantage de pouvoir » Cravin,
Kliebenstein, »» » » 96
transporter en tout temps une colonie ou » Waters, » » 88
» » » » 811
une partie de colonie d'un apier à un autre, » Jones,
Gunlauch, » » » SiO
avec la certitude que les abeilles resteront » principal, » » » 105
où on les aura mises. Le plus intéressant Total. 019
dans les ruchers annexes est d'être apte à Pasd'augmentation quivaill»la peined'en parler.
prévenir les essaimages: et si vous aviez MIEL EXTRAIT.
l'habitude d'hiverner vos colonies en caves, ApierAtkinson, 190
un rucher annexe vous conduira à examiner » Cravin, 2^0
» Kliebenstein, 740
si vous ne pouvez trouver un moyen » Waters, 49"
a Jones, C00
quelconque de les hiverner en plein air » Gunlauch, 350
sans qu'il leur en nuise. Certains api- » principal, 540
culteurs ont essayé de mettre un Total. 8U7
RUCHERS ANNEXEE. 398 RUCHERS ANNEXES.
NOURRISSEMENT DONNÉ. d'acresde terrainde sarrazinqui les ont aidésquelque
ApierAtkinson, peu.Le rucherJoness'est trèsbiencomporté,étantdonné
000 ses
Cravin, 336 environnements.Il avait moinsd'abeillesque les
f00 autres,dutilleulen abondance &proximité,sans compter
»» Waters,
Kliebenstein,
<00
» Jones, 210 onzeacresde sarrazinjusteà saclôture.
» Gunlauch, 488 Examinonsmaintenantl'apierprincipal.Ilse composait
» principal, 900 de 106colonies.Le rucherJones est plutôttrop proche.
Total. 1932Puisil estvoisind'un autreapierde 20coloniesà un petit
Surplusaprèslenourrisscment: 1185demi-milleà l'Est, au pointmarquéBeihls;d'un autre
encoreà 1mille1/2à l'EstdésignéNails,et de 30colonies;
Or,,veuillesreirarquer coirirent est situé l'apier Klie- puisd'un troisièmeau Sud-Est,indiquéd'un IV,et d'en-
benstein, qui se trouveisolé, et à une distanceassez viron 40colonies.Un quatrièmeapierse trouveplusloin
grandedesautres.C'est pourluiungrandavantage,et de encorevers l'Est.tzais un peuplusau nord; ilest égale-
plusil a du tilleulen abondancedansson voisinage.Nulle ment marqued'un W et renfermeenviron40colOJi-
abeilleappartenant à d'autrespropiiétairesLe fiéquente Vousvoyezdoncque le territoiredurucherprincipalest
son territoire, Il rapporte le plus de miel,ne nécessite plussurchargéde populationsque tous les autres,et il a
aucunnourrisscment, et est dans de meilleuresconditionsfallu donnerà ce rucheren nourrissement 360livresde
que tous les autresau pointde vuedes provisionspour mielde plusqu'onn'ena vait,obtenu. Entrelous,c'estluiqui
l'hiver. a le meilleurpâturagede trèfie,maisle tilleulest MM.
Passonsmaintenantà l'apierAtkinson.Il estbienlimité dansun rayonde deuxmilles.Enexaminantle diagramme,
au Nordetà l'Estpar les autresapiers,maisà l'Ouestil a ceuxqui ne connaissent pas le paysne manquerontpas de
devantluiuneétenduesansbornesde bonpâturage.Nous dire: Pourquoine profitez-vous pas de l'espacelibreqtà
ne recueillonslà que très peude mie),maisce rucherest s'étendau Sud-Estde l'apierptincipal? „ C'est qu'il est
en bonneconditionpourl'hivernage,sans que nousayons tout céréales.Le fromentet l'avoinene fournissentjms
à lui fournirdenourrissement. beaucoupdenectar. ",',
four LESRUCHERS
systImk DEr. FRANCE ANNEXEE.
Testà fait &l'Est,Juste& l'opposédu précédent,nous Nous allons nous reporter maintenantaux compta
avonsl'apierWaters.11est à deuxmillesdu tilleul,maisà d'une annéed'abondance,1886,et voir la moyenneque
portéed'un champsuperbede trèf:eblanc. sanscompter chacundesapiersrapportaitalors.
da tilleulen quantité&deuxmillesau Nordet à l'Est.Ce
nectarrapporteun peu de mielde surplus,etnenécessite PRINTEMPSDE tMf.
peu de nourrissement pour l'hiver. Viennentalors les
apiersOavin et Gunlauch, coirposéschacun au printemps
Apier Atkir.son, 72cet.
: moyenne par co7„106lir.
dé 90colonies, 1à trille i/e seulement l'un de l'autre — » Cravin, 80 » » 1061.1/4
—
beaucouptropprès par conséquent et n'ayantpour eux » Waters, » Khebenstein, 60» » t'tttt.
ontreçu 72» » » J07.. ,
qae trèspeu de tillea.l88Nord.Cesdeuxapiers » Gunlauch, 40» » .U. 1/'
phi de niai ennourrissement qu'ils no nousenontrap- ~cip8J, 11If » » lot 14V.
porté, Il mtrosvoduu 1ma JMMIétit pa.
ptttttMXttort f» e incipel, Mr. éttMi
,..,.ti<M.
RUCHERS ANNEXES. 399 RUCHERS ANNEXES.
POUR1885. soyonsà mêmede jeter plusde lumièresurla question,
Apier Atkinson, 56col. ; moyenne p ar col., 80liv. maispar ce quenotreexpérienceen matière de ruchers
» Cravin, sa» » » 74» annexes,expériencequi remonteà 1871,vientconfirmer
» Kliebcnstein, 46» a » 62 » quedu DrMillersur ce sujet,
» Waters, 57 » » » 57» lesvuestantdeM.France
» Gunlauch, 46» » » 771.1/2 et ajouteencoreà leurexposé.
» principal, 62» » » "11.1/2 En circonstances ordinaires,il n'est pas à conseiller
d'établirlesruchersà plusde quatremillesdedistanceles
POUR 1884. unsdesautres; mais leDrMillera sans nul douteraison
Apier A tkinson, 51c o],
i moyenne p ar col., 107liv. de dire que de la configuration du terrain dépendbeau-
» Cravin, 41» » » 113 » couple plusoumoinsd'étendueque lesabeillesparcoure-
» Kliebenstein, 51» » » 1°3 »
» -» - Waters, 41» » » 130» rontdanscertainesdirections.
Gunlauch, 41» » »» If 6 1. li2 Dansle diagrammeci-jointvousremarquerezque ces
» principal, 61» » 1131. 1/2 apierssonttoussituéssur les terrainsquidescendenten
penteversla rivière du Mississippi, et sontséparésles
POUR1883. unsdesautres par des anses,et par des terrainsboisés.
Quatreapiers ; moyennepour leurensemble 195 l ivres. L'apier Grubbappartientà D.W.McDaniel,à qui nous
Nombredes colonies ; 35,48,33,60. avonségalementconfiél'entretiende nosruchersdurant
En 1887,nous n'avons pas tenude comptes. Lasaison fut quelquesannées.De tousces apiers,le Sherwoodest le
- très mauvaise, et nousnerécoltâmes que très peu de miel. meilleurau pointde vue de la récoltetantde printemps
f ut
L'année1884 égalemen't pauvretrès en récolte. que d'automne,bienqu'il y ait parfoisdesannées,comme
Nombredescol.au printemps. Moyenne p ar col. la dernière, par exemple,où la récolte d'automney
ApierAtkinson, 76 ,. 21liv. manquecomplètement.
» Cravin, 75 20 » situé
» Kliebcnstein, 67 81 » L'apier Villemainestle plusdésavantageusement
m Waters, 69 32 » suivanttouteapparence;maisil toucheàla seule plan-
» 77 211.1/2 tationde tilleulsqui existedansle pays,et a aussipour
It Gunlauch,
principal, 66 371.1/2 ainsi dire un pâturaged'automnedans les fleurs qui
POUR1889. croissentdanslesliesqui l'avoisinent.Maisquepenserez-
Nombredescol.au printemps. Moyenne par col. vousde l'apierSacksituéà un peuplusde deuxmillesau
Apier Atkinson, 72 40 liv. sud del'apier Lamet,lequelen a un autre tout proche
» 79 4. qu'onne voitpassur le diagramme, et à unmilleun quart
-It' Waters,
Kliebcnstein, 87 63 » seulementau nordd'un quatrièmeapier de 60colonies,
» Gunlauch, 79 47 »
» Cravin, 78 49 » appartenantà A. Dougherty? Cet apierSack,pourtant,
» Whig, 52 40 » nousdonneunemoyennede récolteplusforteque tousles
,JO principal, 84 52 » autres,à l'exceptiondu Sherwood.La raisonen est que
A présent,mesamis,vousconnaissez la situationde nos sonbordent pâturages'étendtout versl'ouestdansles bas-fonds
la rivière,et esttrèsabondant.Il est probable
rucherset le chiffredenosrécoltessuccessives : faites-en qui lesabeilles de ceruchervolentvers l'ouestaussiloin
votreprofit. Maissivousétablissezdes ruchersannexes, que
ne lesmettezpasà moinsde cinqmilleslesunsdesautres que la rivière, qui se trouveà troismillesenviron,tandis
ne s'éloignentpeut-êtrepas à plusd'un mille à
si vousen avez la possibilité.Si vousdevezavoir un qu'elles l'est surles falaises.Leurscoursesaunordet au sud,dans
hommeà chaqueapier,spécialement préposéà leur direc- la directiondes autres apiers, les conduisent sur des
tion, six millesde distancesont suffisants ; puis, si le hauteursplusou moinsboiséesquioffrentà leur volplus
pâturage est bon,vouspouvezéleverde 100à 150colonies de difficulté.
dans chaqueendroit.Si au contrairevousdevezvous Les deux
rendreavecvotre employésuccessivement d'un rucher petits cerclesque l'on voit tracésdans la
à unautre,il vousfautalorscalculerlenombredecoloniesavionsautrefoisdespartienorddu diagramme marquentdesendroitsoù nous
que vouspouvezy conserver, de façonà pouvoirfairetout apiers établis,apiers qui, vous le
voyez,étaient éloignésdurucherprincipalque ceux
le travaildanschacunen une seulejournée ; ou bien,si d'à présent.Enplus ce temps-là,l'apier Sherwoodn'existait
vousn'avezen toutquetrois ouquatreapiers,vousaurez pas,nonplusquel'apier Grubb;et pourtantnouspouvons
le tempsde passerdeux journéesdans chacun.Maisne affirmer
courezpaslesroutespourmoinsd'une pleinejournéede tiondansla que nousne nousapercevonsd'aucunediminu-
travailquandvousvousdérangez récoltede notrerucherprincipal.Noussom-
; et lors-
rappelez-vous, mesconvaincusque les abeillesdu Grubbvontbutiner
que vous songez à établirun apier,qu'une foisen route, à l'est, cellesdu Sherwoodet du rucher principal-au
il vautmieuxavoirdeuxmillesde plus&parcourirquede nord-est. nousdisonsque lesabeillesvontdansune
surchargerdecoloniesvotrepâturage.C'estcequ'ily ade directionQuand quelconque, nous n'entendonspas dire que
plusdésavantageux.
FitANcr. toutes volentdans cettedirection,maisseulementla plus
F. FRANCE.
E.
Platteville,Wisconsin. grande partie d'entre elles. Noussommesà mêmede
donnerune preuveconvaincante de l'exactitudede cette
Peu de temps après que le diagramme proposition.
de M. France avait été puhllé. parut dans En examinantle diagramme,vous pouvezremarquer
las Oleanings in Bee Culture un autre article que l'apier principalsetrouvejusteà unmilleet demide
l'extrémiténordd'un Ilot dansla rivière. Il arrive cer-
do valeur dû à la plume de C. P. Dadant,, de tainesannéesque le groupedontcet Ilotfait partiesoit
la maison C. D,lrlant: et Fils (voir Esquisses submergéen juin; aprèsque leseauxsesontretirées,ces
Biographiques). 11 ajoute une preuve de liesse couvrentd'unevégétationluxuriante,et la récolte
de nectar qui en provientest considérable.Unede ces
pius à l'appui de ce que M. France avait années-lànoustrouvâmesune colonie,appartenantà un
dit, et montre le rapport qui existe d'un voison,établieà mi-chemin entrenouset la rivière,recueil-
apier à l'autre, le long des rives du Missis- lant une grande abondancede nectar de cette source,
sippi. tandis que nosabeillesne récoltèrentrien. N'est-ilpas
évidentque nos abeillesn'avaientpas été jusqueUk?Et
Le très intéressantarticlede M.Franceau sujet des pourtantnous le* avonsvu volerà deuxmilleset plu dans
ruchersannexes,nous engageà vousfaire connaîtrele uneantredirection,
réMlfatde aoapropre*tentatireaence teniinenquenoua Haoiltos, Illinois, CI Pl DADA".
RUCHERS ANNEXES. 400 RUCHERS ANNEXES.
En 1890,puis en 1897,nous allâmes rendre Manum sont aussi établis au milieu de colli-
visite à un certain nombre de grands apicul- nes, et dans certains cas sur le flanc même
teurs des États de New-York et de Vermont, de la montagne; mais, à l'inverse de M.
et parmi eux à M. P. H. Elwood, qui, avec son Elwood, il n'a pour lui de tilleuls croissant
ensemble de ruchers annexes, occupe un sur la pente de ces montagnes.
territoire situé à quelques milles seulement
de celui occupé autrefois par M. Quinby. RUCHERSMOBILES.
M. Elwood cultive environ 1000 colonies En beaucoup de cas, l'expérience a démon-
réparties entre huit ou dix apiers, établis tré qu'un apier qui dans un temps rappor-
dans les vallées qui s'étendent entre les col- tait du miel par tonnes, a perdu en pratique
lines de l'État de New-York. Ces collines ont la plus grande partie de sa valeur, sinon
partout de 500à 1000pieds de haut, et sont toute, et que le transport des abeilles sur
couvertes de tilleul et de trèfle. Comme les un emplacement plus favorable eimpose.
apiers sont disséminés sur le penchant des Prenons pour exemple un apier ayant fourni
collines, du sommet à la base, la durée de la il ya quatre ou cinq ans, du miel de tilleul
miellée est considérablement prolongée. Au en abondance; depuis les tilleuls ont été
lieu que celle du tilleul ne dure que de 10 à abattus. Il n'y a pas de Irèfle, et les champs
15 jours, elle se prolonge quelquefois un qui restent ne valent rien. Un autre exem-
mois entier. Les premiers arbres qui fleuris- ple encore: une localité a fourni autrefois des
sent sont ceux qui croissent au pied des hau- quantités considérables de miel de trèfle
i«î-:
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M'IMMII:.
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vu
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RUCHERS ANNEXES. 402 RUCHERS ANNEXES.
et les transporter à très peu de frais dans d'avoir leurs ruches agrandies, et qu'elles
tout nouvel endroit qui peut nous sembler sont suj ettes aussi à essaimer; mais s'ils accu-
plus favorable. Nous ne pouvons toujours sent au contraire une baisse de plusieurs
juger à première vue si l'emplacement sera livres, il en déduit que l'apier entier est
favorable ou non. S'il ne répond pas à ce que également en baisse et que quelques colo-
nous en attendions, nous pouvons plier ba- nies peuvent avoir besoin de nourrissement.
gages de nouveau et aller essayer ailleurs. La ruche sur bascule doit contenir naturelle-
Comment rendrons-nous nos ruchers mobi- ment une bonne population moyenne. En
lisables? Tout d'abord, en nous servant beaucoup de cas 11n'est pas toujours possi-
do cadres fixes, bien certainement. Ni M. ble de visiter les apiers régulièrement; c'est
Elwood, ni le captain Hetherington, ni M. pourquoi M. Manum s'arrange de façon à
Hoffman ne se donnent l'embarras d'attacher avoir quelqu'un qui réside à proximité de
leurs cadres. Quand il devient souhaitable son apier, et qui puisse surveiller la bascule
de déménager un apier, Ils n'ont rien autre et l'avertir par une carte postale de tout
chose à faire que de clore les entrées et de changement imprévu accusé par le fléau.
charger les abeilles sur une voiture. (Voir
CADRESFIXES). AVIS A CEUXQUI VEULENTENTREPRENDRE
L'ÉTABLISSEMENTDERUCHERS
ANNEXES.
RUCHESURBASCULE
POURRUCHERS
ANNEXES.
Nous avons déjà examiné à fond la question
C'est un fait bien connu et bien établi qu'un des ruchers annexes au point de vue général,
apier peut fournir une véritable récolte de et dit ce qui contribuait àle faire réussir.
SYSTÈMEDE M. MANUMPOURSESRUCHERSANNEXES.
miel, tandis qu'un autre, situé à quelques Bien que beaucoup d'apiculteurs aient assez
milles de distance seulement du premier, de capacité et d'intelligence pour diriger un
réclamcradunourrissement. Il estdOllCd'une certain nombre de ruchers annexes, il y en a
très haute importance d'être à même de sa- beaucoup aussi qui auraient mieux fait de ne
voir exactement comment les abeilles se songer jamaisàse lancer dans pareille entre-
comportent à des époques fixées d'avance prise. Diriger avec succès plusieurs ruchers
durant la saison. M. Manum aune ruche sur annexes signifie un grand esprit de persévé-
bascule dans chacun de sesapiers; et toutes rance et beaucoup de méthode, sans compter
les fois qu'il les visite, il consulte les une certaine habiletéàgouverner non-seule-
plateaux. S'ils indiquent une augmen- ment les abeilles, mais le personnel appelé à
tation de poids de plusieurs livres, il sait leur donner leurs soins. Si vous ne tirez
alors que les abeilles de son apter ont besoin aucun profit de cinquante ou soixante colo.
RUCHES
(LES). 403 RUCHES (LES).
nies réunies en un seul endroit, ne vous ima- diagramme de ces cadres de tailles variées,
ginez pas que vous en pourrez tirer davan- on verra qu'ils peuvent se diviser en deux
tage en établissant une série de ruchers classes — les carrés et les rectangulaires.
annexes. Celui qui ne peut obtenir de béné- Comme, tant en théorie qu'en pratique, les
fices d'une petite affaire, ne réussira proba- résultats obtenus à l'aide des Gallup, des
blement pas à en faire rendre à une plus American et des Adair n'offrent que très
Importante. Si vous dirigez avec succès un peu de différence, nous allons examiner
apier attenant à votre habitation, il peut brièvement les arguments qui ont été émis
vous être profitable,dès qu'il a suffisamment en faveur du cadre carré.
augmenté, d'en transporter une partie dans
un autre endroit. EN FAVEURDESCADRESCARRÉS.
ARGUMENTS
RUCHES (LES). — Nous avons dit au Livrées à elles-mêmes, les abeilles ont
dernier chapitre relatif à la CONSTRUCTION tendance à construire le nid à couvain de
DESRUCHES,que les ruches basées sur les forme ronde; et la reine est plus portée à
dimensions de la Langstroth avaient servi de pondre en cercle qu'en carré ou en long.
type. Ily a une trentaine d'années, les cadres Théoriquement donc un cadre rond devrait
American, Gallup, Langstroth, Adair et être le meilleur; mais il ne serait pas pra-
Quinby étaient en usage. Tous, naturelle- tique en raison de la difficulté à construire
ment, réclamaient des ruches de dimensions tant le cadre lui-même que la ruche. Ce
différentes. Entre les Adair, les Gallup et les cadre carré est évidemment celui qui s'en
rapproche le plus en se conformant à la
nature et en faisant rie la ruche un cube
parfait. Il va de soi qu'un cadre carré
demande une ruche exactement cubique. Si,
par exemple, le cadre a 33 centimètres sur
33, mesure extérieure, la ruche, si les ray-
ons sont espacés de 35 centimètres 3/4 de
large intérieurement, contiendra juste 9
cadres American. Une ruche ainsi con-
ditionnée, prétendit-on, entretient la cha-
leur dégagée par les abeilles pour leur plus
grand avantage, donne un cube intérieur le
plus grand pour la quantité de bois em-
ployée — admettant naturellement que la
sphère parfaite ne puisse être acceptée. Et
comme cette ruche économise la chaleur,
elle permet d'hiverner les abeilles mieux
qu'une autre à cadres rectangulaires.
Tout cela parait charmant en théorie, et
certains de ceux qui emploient les cadres
carrés prétendent encore que cette théorie
est justifiée par des expériences de tous les
jours. Mais la grande majorité des apicul-
teurs, après avoir essayé des cadres rectan-
gulaires et des cadres carrés, se sont décidés
en fin de compte pour le cadre Langstroth
en donnant les raisons suivantes:
LA RUCHEETLE CADRELANGSTROTH,
ET POURQUOI
ILSSERVENT
DE TYPES.
American, cette différence était compara- 1° Un cadre plus long que haut permet
tivement minime, attendu qu'ils étaient l'usage de ruches basses et plates qu'on
carrés et de taille à peu près semblable. Le peut empiler par deux, trois, quatre les
Langstroth était long et bas —le plus bas qui unes au-dessus des autres: ce qui constitue
ait jamais été présenté au public — et le un grand avantage pour celui qui cherche à
Quinby, à peu près de mêmes proportions, produire le miel extrait, car lorsque ses
était le cadre le plus grand. En examinant le abeilles manquent de place, 11n'a rien de
RUCHES (LES). 404 RUCHES (LES).
plus à faire qu'à ajouter une nouvelle hausse large, avec le résultat qu'à présentles trois
à mesure du besoin. A la fin de la saison, il quarts au moins des cadres employés dans
peut extraire à loisir. On ne peut empiler les Etats-Unis, ont les dimensions du Lang-
au contraire beaucoup de ruches hautes ou stroth; et quels que soient les avantages qui
carrées les unes sur les autres, car celles plaident en faveur du cadre carré, l'apicul-
du sommet pourraient devenir trop lourdes teur peut se procurer les bons modèles à
et difficiles à atteindre pour l'opération. 2° tellement meilleur marché, qu'il adopte le
Le cadre long et bas est plus aisément déso- cadre modèle Langstroth.
perculé parce que la lame du couteau peut
se promener sur toutes les parties de la CADRESMOINSOUPLUSPROFONDS QUE
surface du rayon. 3° La forme Langstroth LE LANGSTROTH.
favorise l'emploi d'un extracteur de propor-
tions commodes. 4° Un cadre haut n'est pas Unetendance s'est accusée ces derniers
enlevé facilement d'une ruche; en sortant temps."en faveur d'un cadre plus bas encore
ou en le remettant on risque d'écraser plus que le Langstroth, et qu'on appelle le
d'abeilles qu'avec les autres. 5° Le cadre Heddon; mais comme huit ou dix de ces
bas convient mieux pour le miel en sections. cadres, ou unesection, font un trop petit
nid à couvain, on réunit deux des caisses qui
Personne n'ignore que la reine pondant les contiennent
en cercle, les abeilles sont portées à garnir pour loger la colonie entière.
Nous aurons à revenir plus tard sur ce sujet
de provisions les cellules placées juste au-
de la ruche Heddon.
dessus du couvain. Avec un cadre bas comme
Une autre catégorie d'apiculteurs juge
le Langstroth. il y aura moins de miel dans
de son côté que le cadre Langstroth n'est
le nid à couvain et plus dans les boîtes de
pas assez haut, et lui préfère pour cette
surplus; car les abeilles, si elles ont une raison le
reine bien féconde, la repoussent petit à ces Quinby. Ils prétendent que dix de
cadres, de même longueur que les
petit, la forçant à pondre, pour compléter Langstroth et de cinq centimètres plus
les cercles de leur couvain, presque jusqu'à sont nullement trop grands pour
la barre supérieure du cadre; de sorte que, hauts,'ne
une reine prolifique, et que de fortes colo-
quand vient le moment de la miellée, elles
nies, comme celles qu'ils contiennent, essai-
amassent le nectar dans les hausses ou dans ment
moins, récoltent plus de miel, et
les sections, c'est-à-dire là où l'on désire le mieux l'hivernage. Nous repar-
supportent
plus l'avoir. 6° Au moment de se grouper lerons de ces dernières à propos des gran-
pour l'hivernage, les abeilles sont aptes à des et des petites ruches
concentrer leurs provisions près du'sommet
de la ruche, près du toit, en raison de LA RUCHELANGSTROTH A L'ORIGINE.
l'accumulation de chaleur qui se produit
sur ce point, l'air chaud ayant toujours ten- L'ancienne ruche Langstroth, celle que le
dance à monter. Or, il arrive parfois Père Langstroth conçut à l'origine, conte-
qu'avec les cadres carrés, les abeilles ayant nait dix cadres de 446 m/mx 232 m/m.Chaque
consommé tout le miel et les provisions ruche avait un portique et des bandes de
amassées vers le haut de la ruche, si les bois clouées tout autour du dessus pour
froids se prolongent, elles meurent tout recevoir un toit télescopant, sous lequel
simplement de faim, leur groupe refusant étaientplacéeslesboîtes à miel en rayons, ou
ou n'ayant pas la force de descendre vers le d'épais coussins pour l'hiver. Il fut un temps
bas de la ruche plus froid mais où se trou- où ce type de ruche était seul en usagej
vent des provisions. Avec le cadre Lang- mais étant donné le manque de simplicltq
stroth, les abeillesse groupant indifférem- de sa construction, que son portique four-
ment un côté ou de l'autre du rayon, à me- nissait un merveilleux asile aux araignée^*
sure que les provisions à leur portée s'épui- et à leurs toiles, et qu'il encourageait aussl
sent elles peuvent se mouvoir vers d'autres les abeilles à se grouper dehors pendant les
rayons mieux garnis, sans quitter pour cela chaleurs au lieu de se livrer à leurs travaux
la partie la plus chaude de la ruche. d'intérieur, on chercha une ruche de forme
Mais avec l'expérience acquise aujour- plus simple. La Simplicity, la première qui
d'hui, on parvient à hiverner les abeilles fut mise sur le marché par A. I. Root, et qui
aussi bien sur un cadre que sur un autre; conservait les proportions de la Langstroth,
et comme le cadre bas est mieux adapté à remplit les conditions qu'on se proposait.
la production du miel en sections, les apicul- Au lieu d'avoir un couvercle télescopant,
teurs, tout naturellement, font pencher la côtés de la ruche se continuaient jusqu'au
balance du côté du cadre moins haut que les haut, taillés en biseau, de façon à laisser
RUCHES
(LES). 405 RUCHES
(LES).
l'eau s'épandre et produire ainsi l'effet du dimensions de la Langstroth, mais avec huit
toit télescopant. Le toit et le plancher de cette cadres au lieu de dix, car au moment où elle
ruche étaient exactement semblables, l'en- parut, presque tout le monde donnait la
trée n'étant formée que par l'espace laissé préférence aux ruches àhuit cadres. Laruche
Un autre type de plancher est le combiné, de dix et de douze cadres. Les hausses pour
qui peut servir en même temps de support ces ruches sont les mêmes que nous avons
de ruche; la gravure ci-dessous le représente montrées aux chapitres MIELENSECTIONS.
employé, et 11est devenu un des planchers Telle qu'elle est construite aujourd'hui, la
favoris à mettre en usage avec la ruche à ruche marque les derniers progrès qui se
tenons. Il consiste en des pièces de côté de soient accomplis pour la rendre pratique et
22 millimètres d'épaisseur sur 10centimètres à l'usage et au point de vue de sa fabrication.
de large, avec des rainures à l'intérieur On peut la manipuler rapidement, et elle
courant de biais pour recevoir des planchers est particulièrement adaptée pour le travail
de 9 millimètres d'épaisseur. Quand les en plein air, où il est nécessaire de la trans-
planchers sont en place et que l'on pose par- porter souvent d'un endroit à un autre. Elle
dessus le poids de la ruche, leur réunion est devenue classique; elle est faite de
forme à l'arrière un passage d'abeilles de matières premières irréprochables à l'aide
9 millimètres, qui va en augmentant jusqu'à d'un outillage des plus perfectionnés, et est
22millimètres qu'il atteint à l'avant: M. S. J. en vente partout. Les joints à tenons sont
Pettit, M. Vernon Burt, et d'autres apicul- particulièrement bien compris pour les cli-
teurs éminents, préfèrent de beaucoup un mats chauds ; et partout ailleurs ils sont de
fond de ruche à plan incliné — d'abord, beaucoup supérieurs à l'usage que ceux qui
parce qu'il donne une bonne entrée bien ne sont faits qu'à l'aide de c)ous. Les joints
large; ensuite, parce que les sections les ordinaires à onglets ou à feuillures ont ten-
plus éloignées du centre sont mieux rem- dance à s'écarter dans certaines parties de la
Californie, du Texas, de laFloride et d'autres
du dessous; de telle sorte, que par une pluie pour savoir ce qu'elles valent. Mais il y a
battante l'eau ne peut pénétrer entre les d'autres ruches qui, tout en n'étant pas d'un
planches, pour la bonne raison qu'elle tend modèlehorizontal, peuvent être aussi bonnes,
toujours à s'écouler plutôt qu'à remonter sinon meilleures: et comme elles expliquent
un obstacle. L'espace vide qui se trouve certains principes sur lesquels se base la
construction des ruches, que chacune a son
caractère spécial qui la fait apprécier, nous
allons tenter de les décrire d'une manière
générale en indiquant les points qui font
leur mérite, aussi loyalement, avec autant
de précision que nous le pourrons, sans
leur donner toutefois en aucun sens notre
approbation complète. Nous nous occupe-
rons d'abord des ruches à cadres fermés sur
les côtés.
RUCHESACADRESFERMÉSSURLESCOTÉS.
Sous le titre CADRESFIXES, nous avons
parlé du Quinhy comme étant celui en usage
dans le New-York Central, particulièrement
dans les comtés de Herkimer et Otsezo. Mais
ici nous allons traiter plutôt des cadres à,
entre les deux panneaux de côté est rempli côtés fermés, de quelques principes de leur
par une planchette étroite de 9 millimètres construction, et de leur disposition dans
et le tout est renforcé par deux pièces de plusieurs des meilleures ruches.
bois rainées placées à chaque extrémité, qui Les cadres fermés peuvent se diviser en
suffisent à donner au couvercle une solidité, deux catégories —les feuillets et les cadres
une rigidité absolue. En mettant un clou, suspendus. Le Quinby, dont nous avons déjà
comme nous l'indiquons, au milieu du bout parlé à propos des CADRESFIXES, le Bin-
de chacune des planches de côté, il n'y a
gliam et le Heddon font partie de la premiè-
aucun risque de les voir éclater ou gondoler
re; le Danzenbaker, dont nous allons nous
à l'endroit des clous. à présent, appartient à la dernière.
occuper
Pour les climats très chauds, on se sert On admet
toit double à c'est-à-dire à deux qu'en général les cadres à mon-
d'un pignon, tants pleins, tout en n'étant pas aussi com-
versants inclinés. Le dessous du couvercle modes
peut-être que les autres pour les mani-
pulations habituelles, conviennent mieux
pour l'hivernage. Les cadres clos en partie,
comme le Hoffman, ou bien ouverts dans
toute leur hauteur comme la plupart des
cadres suspendus ordinaires, permettent
la libre circulation de l'air autour des deux
extrémités, et en conséquence, les abeilles
sont moins portées à étendre leur couvain
jusqu'au contact des montants, ce qui
arrive toujours lorsqu'on fait usage des
cadres à montants pleins. S'il y a quelque
chosede juste dans cette réflexion, nous ne le
est absolument plat, et les deux panneaux pouvons dire, n'ayant pas eu l'occasion d'en
du dessus sont placés en pente, comme on faire l'expérience, et nous doutons que sous
le voit dans la figure ci-dessus. 467 ce rapport la différence soit très sensible,
bien qu'en hiver et au printemps les cadres à
LESRUCHESQUENOUSRECOMMANDONS. montants pleins puissent assurément mieux
abriter les abeilles. Il y a en ces dernières
Les ruches dont nous avons expliqué jus- années une tendance marquée vers les ca-
qu'ici le détail sont celles dont nous nous dres clos aux deux bouts, mais il serait diffi-
servons et que nous croyons pouvoir recom- cile de dire si cette tendance est due à leur
mander, parce que nous les avons éprouvées supériorité réelle ou supposée. C'est le
nous-mêmes sur une assez grande échelle temps qui en décidera.
RUCHES (LES). 408 RUCHES (LES).
LARUCHEBINGHAM. La hausse est comme toutes les hausses
Une des premières ruches inventées pour ordinaires destinées au miel en rayon, si ce
faire usage des cadres fermés fuT ln Min- n'est que pour obtenir la pression nécessaire
on se sert de ressorts à boudin.
gham, qui fut présentée au public un 1:0:1)7. Bien
sous une forme qui depuis a été quelque que M. Bingham ait fait usage de
modifiée. Elle n'offrait très cette ruche durant de longues années, et
peu que peu
avec succès, personne autre que lui ne
de différence avec le modèle représenté
semble en avoir tiré grand parti; mais nous
dans la gravure ci-jointe. M. Quinby fut
le à faire de en voyons une modification dans la Danzen-
probablement premier usage baker et la Heddon, lesquelles, dans quel-
barres de côté perpendiculaires et pleines
localités sont devenues des favorites.
dans toute leur hauteur. A peu près à, la ques
même époque, M. Bingham se saisissant de LARUCHEDANZENBAKER.
la même idée, fit une ruche qui se composait La ruche Danzenbaker à montants pleins,
de cadres fermés aux deux bouts, pourvus est une des meilleures: il est certain
qu'elle
d'une barre supérieure mais sans barre de fait petit à petit son chemin dans la con-
fond. Mais le caractère particulier de cette fiance des Elle consiste en
apiculteurs.
ruche était qu'on y employait des cadres bas une chambre à couvain de la
longueur et de
n'ayant guère plus de 13à 14 centimètres de la largeur de la ruche à tenons 10 cadres
hauteur, réunis ensemble par un fil de fer Langstroth, mais dont la
profondeur ne
s'engageant sous la tête d'une vis placée sur permet que des cadres de 17 cent. dans
les portes de côté et formant une boucle.
particulier qu'offre cette ruche, est la divi- de cette ruche, n'en ont pas été satisfaits. Ils
sion de sa chambre à couvain, composée non prétendent qu'ils ne l'ont pas trouvée prati-
de deux corps de ruche superposés, mais de que, lorsqu'ils ont voulu secouer les abeilles
deux moitiés formant un corps de ruche de sur les sections pour découvrir la reine,
entier. Le but de l'inventeur, en sectionnant surtout avec des Italiennes; que la ruche
ainsi sa ruche, était d'obtenir une manipu- par elle-même est trop coûteuse, et quelque-
lation plus rapide, et de la rapetisser ou de fois trop longue à manipuler, parce qu'il est
l'agrandir rien qu'en enlevant ou en ajou- parfois nécessaire d'examiner chacune des
tant à la partie renfermant le couvain une surfaces des rayons contenus dans les 16petits
section ou plus. L'avantage de sa disposition cadres composant le nid à couvain. Mais,
suivant ceux qui la prônent, est encore de nonobstant ces inconvénients, certains au-
culbuter ou de changer de place les ruches tres apiculteurs prétendent qu'aucune ruche
elles-mêmes, et non les cadres, de trouver la ne vaut celle-là.
reine en secouant les abeilles des feuillets
étroits sans séparer ceux-ci. Le passage CADRES FERMÉSAUXDEUXBOUTS ET
d'abeille horizontal du centre au nid à S'AJUSTANTDANSDESRUCHES
PROFONDES.
couvain est considéré comme un nouvel
avantage pendant l'hivernage, en ce que les Sous le titre CADRESET LEUR MANIPU-
abeilles peuvent traverser les rayons en LATION,nous avons déjà démontré comment
tous sens. on peut manier les cadres fermés Quinby
Un avocat très enthousiaste de ces ruches, sans risquer d'écraser les abeilles. On verra
et qui les emploie beaucoup, est M. W. Z. par la gravure ci-contre, comment on peut
Hutchinson, rédacteur en chef de la BeeKee- insérer un cadre fermé ordinaire dans la
pers' Review, et auteur de YAdvanced Bee Cul- ruche sans tuer une seule abeille, les mon-
ture. De ce dernier ouvrage nous extrayons tants en fussent-Ils littéralement couverts.
le passage suivant relatif à la ruche Heddon. La figure représente une ruche à tenons
huit cadres de hauteur complète, à huit
Je n'hésitepasàdirequ'àmonopinionlanouvelleruche cadres fermés et s'ajustant dans le corps de
Heddonest, de toutescellesque je connais,cellequi se ruche. C'est-à-dire
rapprocheleplusdela perfection. Elleestà lafoislaruche que ces cadres ont juste
la plusgrandeoula pluspetite,suivantqu'ony ajouteou assez de jeu sur les côtés dans la ruche pour
qu'onluienlèvedesdivisions.Il n'y a demaniement nide permettre de les en retirer ou de les y
cadres,nide«corpsmorts»ouplanchesdepartition.Quand mettre sans difficulté. Voici comment on
lenidà couvainestcontracté,lasurfacede la haussereste
la même.Aucune despartiesn'estabandonnée «aufroid» procède: on prend un des cadres posés par
pourainsiparler,n'ayantpasau-dessous d'ellesdes« corps terre, et on l'approche du dernier cadre
morts» au lieudecouvain.«L'extension » ducouvainpeut laissé dans la ruche, dans la position indi-
être pratiquéetoutesles foisqu'onle souhaite,par une quée par la gravure. On le glisse, alors
simpletransposition dessections.Aucune manipulation de
rayonpendantl'opération. C'estuneruchelégère,facile- doucement en place et il écarte de lui-
menttransportable, à paroi simple,et sescadresfermés même les abeilles à mesure qu'il descend.
auxdeuxboutsenfontunerucheparticulièrement adaptée Les trois autres cadres sont ensuite insérés
aux exigences desruchersde pleinair, où
l'onestsouventobligéde transporterd'un
endroità unautrepourassurerauxabeilles
un meilleurpâturage.Onasouventrecom-
mandécetteruchecomme parfaitement con-
ditionnéepourla productiondu miel en
Elle estégalementbonnepourla
sections.
récoltedumielextrait.Sescadresbascon-
viennentparticulièrement à la méthodede
superposition deshausses, aussiappréciable
pour la productiondu miel extrait,que
pourcelledumielensections.Deshausses
de rayonsbas peuventêtre empiléesles
unessurlesautreset laisséessurla ruche
sansinconvénient, pourdonneraumielle
tempsd'ymûrir,caronpeutles débarras-
ser des abeillesaussifacilementque si
c'étaitdescasiersdesections,onlesmani.
pulesansplusde peine,etunefoisdansle
laboratoire,il suffitde culbuterla hausse,dedesserrerles à la fois de la même manière. La
vis etde glisserles cadreshorsdu casierpouravoirles principale
rayonstout prêts pourl'extraction.Cesrayonsbassont difficulté paraît être, que des cadres de cette
plusfacilement désoperculés quedesrayonsplushauts. hauteur dussent coller et causer de l'ennui
Quelques apiculteurs, après avoir essayé par conséquent, lorsqu'on veut les introduire
RUCHES
(LES). 411 RUCHES
(LES).
dans le corps de ruche; mais on s'explique n'a pas excédé deux pour cent, et cette moy-
bien d'après la gravure, comment on peut enne a été maintenue pendant de longues
parvenir à Insérer des cadres des types années. Les colonies logées dans ces grandes
Danzenbaker et Heddon sans écraser une ruches paraissent avoir moins de désirs
seule abeille. Il est certain qu'il faut du d'essaimer; mais lorsqu'elles essaiment, les
temps pour y arriver, pas plus de temps essaims sont prodigieux. A propos de ce
cependant qu'il n'en faut pour apprendre à dernier point, C. P. Dadant, dans un article
Introduire des cadres libres. publié dans les Gleanings in Bee Culture du
1 Novembre 1898. nous dit:
LARUCHEDADANT. Neme faitespas dire qu'avecde grandesruchesvous
Une ruche dont le principe et l'ensemble n'aurezpasd'essaimages, carceseraitincorrect
; maisque
delà construction sont pour ainsi dire l'op- sivousvoulezprévenirautantquepossibleles essaimages,
il vousfauttoutd'abordavoirdegrandesruches.D'autres
posé de la Heddon, est la ruche Dadant. chosessontencorenécessaires, commela soustraction des
Tandisque M. Heddon divisela chambre à cellulesde mâleslorsqu'ellessont trop nombreuses,une
couvain en une, deux ou trois parties sépa- abondanteventilation,des rayonsde surplusen nombre
rées, M. Dadant a voulu que la sienne suffisant,etc.,maispournous,le grandpointest d'abord
d'avoirde grandesruches.
formât tin grand tout bien complet. Les Avecun peu de soin, il n'est pas difficilede réduire
cadres ont 46 X 28,5 — c'est-à-dire qu'ils ont l'essaimage à unpointtel que lesessaimsnaturelsdédom-
les dimensions du Quinby, et il en met neuf magentà peinedes pertesde l'hiver.Pour nous,ils nous
ontétéinsuffisants, et il nousa fallurecourirà l'essaimage
artificieletlla divisionde colonies,ceà quoinoustrouvons
beaucoupplusd'avantage,car nouspouvonsobtenirles
racesquenouspréféronsau moyende reinesde choix,et
en mêmetemps,gardernos meilleurescoloniespour la
production dumiel.Tousles apiculteurspratiquess'accor-
derontà direquecesontlesgrossespopulations quidonnent
lesfortesrécoltes,quellequesoitleuropinionrelativeà la
grandeurderuchenécessairepourobtenircerésultat.
Maiss'il nousfaut de forts essaims,avec de grandes
ruchesilsseronténormes;je vousendonnemaparole.
Les Dadant ont prétendu que les ruches
ordinaires huit et dix cadres nesont pas assez
grandes pourde bonnes reinesbien fécondes;
que le cadre à couvain de Langstroth n'est
pas assez haut; que nous ne pouvons savoir
ce dont une bonne reine est capable, tant que
nous ne lui avons pas donné une grande ru-
che et un grand cadre. Dans un autre de ses
articles pour les Gleaningsin Bee Culture, celui
duler Octobre 1898,M.C.P. Dadantdit encore:
COMMENTON PEUT ÉVITERDE TUER
DES ABEILLESAVECLES CADRES Avecles grandesruches,nousavonstrouvédesreines
capablesde pondre4.500 œufspar jour.Cesontdesexcep-
A EXTRÉMITÉSFERMÉES. tions,direz-vous.
Certainement, maisilesttrèsagréablede
donner1 de tellesexceptions,uneoccasiondese produire.
ou dix à la ruche. Une telle ruche a une Et je maintiensquevousn'ypouvezpasaussibienarriver
capacité à peu près équivalente à celle de la avecuneruchehuitcadresà deuxétagesqu'avecuneruche
douze cadres Langstroth, à hauteur égale. qui puisseêtre agrandied'un cadreà la fois,jusqu'àce
qu'elleoffretoutela placedontla reinea besoin.Votre
Les Dadant ont toujours prétendu que ruchehuitcadresluidonnetrop d'espacetout enune fois,
leur dix-cadres Quinby, comparée à la dix- quandvousladoublezde grandeur.Si la saisonest un peu
cadres Langstroth, en calculant la moyenne froide,vousrisquezdevoirla production ducouvainretar-
d'une année sur l'autre, donnait de bien déepar le refroidissement des rayons.Les abeilles,ence
cas,se concentrerontsurlecouvaineten limiterontainsi
meilleurs résultats, tant en miel qu'en éco- la production,car il y a peu de chancede voirla reine
nomie de travail. Cette opinion n'est pas quitterleurgroupement pourallerpondreailleurs.
basée sur l'expérience de deux ou trois an-
nées, mais sur celle d'une période de temps Sous le rapport de l'hivernage, ces ruches
beaucoup plus longue. De grandes ruches, profondes paraissent offrir des avantages
proclament-ils, sont moins sujettes aux exceptionnels. M. Dadant, dans un de ses
essaimages, procurent une plus forte récolte articles cités plus haut, dit ;
de miel, et sont meilleures pour l'hivernage. Les faits sur lesquelsje m'appuie,pour affirmerque
Si nous ne nous trompons pas, l'essaimage, l'hivernageréussitmieuxavecunegranderucheprofonde,
sontceuxquenousavonsjournellement sousles yeux.Par
au rucher du moins quiavoisine leur maison, cemoyennousobtenonsde piMfortes colonies, cequi, en
RUCHES (LES). 412 RUCHES
(LES).
LA RUCHEDADANT-QUINBY.
souvenir que les Dadant sont des produc- ge. On n'a proposé aucune méthode satisfai-
teurs de miel extrait, et en France c'est le sante pour arriver à ce résultat avec la
miel liquide qui a plutôt la préférence. Il n'y Lang-stroth huit cadres à un seul étage lors-
a pas à douter que ces ruches aient certains qu'on l'emploie pour la production du miel
avantages sur les petites pour la production en sections; et un grand nombre d'apicul-
du miel extrait; mais lorsqu'on en vient a la teurs ont renoncé à résoudre le problème,
production du miel en sections, une question disant qu'il vaut mieux laisser les abeilles
se présente qui est de réelle importance; une essaimer une fois, puis de tâcher ensuite
ruche aussi grande vaut-elle en ce cas au- de diriger de quelque manière que ce soit
tant qu'une plus petite? Dans certaines loca- les essaimages secondaires, prétendant
de
lités les abeilles ne pourront remplir que le qu'on obtient une plus grande quantité
nid à couvain d'une telle ruche, tandis que miel en sections de la colonie mère et de
si on en emploie une plus étroite, comme la son essaim qu'avec toutes les autres métho-
RUCHES (LES). 413 RUCHES (LES).
COMPARAISON
D'UNELANGSTROTHHUIT CADRES
AVECLA JUMBO(DADANT)DIX CADRES.
ENCOCHES
SURMONTÉESDETASSEAUX
POUR RUCHES CALFEUTRÉES OU A
AIDERA SOULEVER
LESRUCHES. DOUBLESPAROIS.
En se reportant au dessin de la ruche Les ruches décrites jusqu'ici sont celles
Langstroth originaire, page 405, et aussi à la que nous pouvons nommer à parois simples;
reproduction de la ruche Dadant, page 412, c'est-à-dire que l'enveloppe extérieure ou
on verra que l'une et l'autre ont des. traver- corps de ruche est faite d'une seule épais-
ses ou plutôt des rebords courant tout seur de planche. Règle générale, des ruches
autour de laruche près du bord supérieur, de cette sorte, à moins d'être aussi grandes
les rebords sont posés dans le double but de que les Dadant, ne suffisent guère sur leur
supporter le toit télescope et d'aider à sou- support d'été pour l'hivernage en plein air.
lever la ruche; mais en raison de la dépense Il faut les rentrer aux approches du froid
supplémentaire occasionnée par ces traver- dans une cave, ou bien leur ajouter une
ses de bois, on y a renoncé ces dernières caisse extérieure; car de simples cloisons
années, et on les a remplacées par des enco- n'offrent pas àla moyenne des colonies la
ches fraisées dans l'épaisseur des côtés. protection dont elles ont besoin pour traver-
Mais ces encoches, tout en étant très propres ser l'hiver saines et sauves, et sans leur faire
et bon marché, n'offraient pas la même prise éprouver de grandes pertes tant en abeilles
qu'un rebord de près de 18 centimètres. Une qu'en provisions. Moins leur logis est confor-
disposition beaucoup meilleure encore que table, plus elles dépensent de nourriture.
tout cela est la combinaison d'une encoche Une ruchée en plein air et mal abritée
et d'un tasseau la surmontant, comme celle consommera deux fois autant qu'une autre
qu'on voit dans la seconde reproduction de suffisamment protégée contre le froid.
la ruche à tenons, page 407. Un petit tasseau
de forme spéciale et de 22 millimètres
d'épaisseur est cloué juste au-dessus de
l'encoche, offrant dela sorte à la main une
double épaisseur de prise. Dans les schémas
ci-joints le lecteur pourra juger des avanta-
RUCHEA TENONSHUITCADRES
A DOUBLES
PAROIS.
RUCHEDE 8 CADRESDOUBLES PAROIS
besoins de la localité qu'on habite. La cloi- SURMONTÉE D'UN CORPSA SIMPLESPAROIS
son extérieure consiste en une caisse faite SERVANTDE HAUSSES.
de planches de 9 millimètres d'épaisseur,
avec joints des angles faits à tenons. Le cadres, ou de tout aui re boîte de surplus ou
fourreau extérieur doit être fait Juste assez couvercle de cette ruche; et en été, on peut
large pour laisser 54 millimètres de vide ajouter un second corps de ruche sur le
1
RUCHES (LES). 417 RUCHES (LES).
premier, comme le montre la gravure, ner leurs colonies sur leur support d'été,
p. 416; et en hiver on dispose le tout autant qu'ils le peuvent. Pour satisfaire
comme nous l'indiquons au chapitre HIVER- ceux-là,on a combiné une caisse d'hivernage
NAGE. faite en planches de 9 millimètres d'épais-
Nous préférons dans notre propre apier seur, et juste assez grande pour réserver
cette ruche à doubles cloisons à la ruche tout autour, entre elle et la ruche à ménager
simple, parce qu'elle est presque aussi un espace de 54 millimètres pour les ma-
légère, et parce que dans notre localité les tières calfeutrantes. Après avoir placé ce
colonies peuventdemeurer dans ces sortes de revêtement par-dessus la ruche plus petite,
ruches hiver comme été. Il n'y a donc pas on bouche dans le bas le vide existant entre
à les porter dans les caves, pour les sortir la ruche et son fourreau extérieur avec des
ensuite, et après avoir donné aux colonies baguettes de bois de 22 millimètres, rem-
leurs provisions d'hiver, les préparatifs à bourrées de façon à s'ajuster exactement
faire pour les abriter du froid pendant leur dans le bas de l'ouverture, comme on le voit
long engourdissement, se réduisent à très dans le schéma. On remplit alors de copeaux
peu de chose, demandent à peine deux ou ou de paille tout le pourtour de la ruche, on
trois minutes par ruche. De plus, cette en couvre aussi le toit, puis on recouvre le
double cloison fournit aussi un excellent tout du toit en télescope.
abri contre les chaleurs excessives, de la
même manière que les matières calfeu-
trantes amassées entre les deux cloisons
d'un appareil réfrigérant empêchentla glace
de l'intérieur de fondre trop rapidement.
LESMATIÈRESDONTON SESERTPOUR
LESRUCHESA DOUBLES
CALFEUTRER PAROIS.
Nous nous servions autrefois de paille ou
balle de froment et d'avoine; mais comme
nous avions de la difficulté à nous en pro- Les ruchées protégées par ces caisses et
curer, nous en arrivâmes petit à petit à ce calfeutrage hivernent parfaitement, et
employer des petits copeaux que nous pou- sous ce rapport nous n'hésitons pas à les
vions avoir plus aisément. Ces copeaux, recommander. Mais lorsque vient le mo-
nous l'avons remarqué, remplissent toutes ment de les dégager au printemps, on s'a-
les conditions voulues, et nous en faisons perçoit que cette organisation est tout au
usage aujourd'hui exclusivement. De vieilles moins incommode; car il faut enlever à la
feuilles, si elles sont bien sèches, convien- main tout le calfeutrage et le mettre dans
draient sans doute aussi bien, et auraient des paniers, puis enlever le couvercle pour
l'avantage de ne pas alourdir beaucoup la voir si les abeilles sont vivantes. La sciure
ruche une fois entassées - ce qui veut dire ou la paille tombe entre les cadres, au grand
qu'elle serait plus facile à soulever et à ennui de l'apiculteur et pour l'incommodité
mouvoir. encore plus grande des abeilles. Pour cette
raison nous préférons de beaucoup la ruche
ordinaire a doubles cloisons, telle qu'elle a
été combinée. Si la localité est assez froide
cependant pour justifier l'hivernage en local
clos, nous ferions alors usage exclusivement
de ruches à parois simples, naturellement.
RUCHES D'OBSERVATION.
Cen'est ni plus,ni moins que des ruchesgar-
nies de glaces vitrées devant, derrière et aux
deux bouts. Elles ne renferment habituelle-
ment qu'un seul rayon,dont les deux côtés
CAISSED'HIVERNAGE. ainsi que les boutspeuventêtre decette façon
promptement examinés. Lorsqu'il y a plus
Un grand nombre d'apiculteurs, ayant en d'un rayon, on a difficultéà découvrir très
leur possession un nombre assez Important vite la reine. Aux expositions, pour pré-
de ruchesà parois simples, préfèrent hiver- senter une colonie complète, on offre sou-
27
RUCHES (LES). 418 RUCHES A CALOTTES.
vent aux regards des visiteurs une ruche Une ruche d'observation dont on renou-
vitrée de huit ou dix rayons, de même vellerait les abeilles tous les huit ou quinze
qu'un nuclei d'un seul rayon également jours, et qu'on mettrait à l'étalage d'un
vitré. La hausse a aussi ses deux côtés et épicier' vendant du miel, stimulerait beau-
ses extrémités garnis de glaces, de sorte coup les clients à en acheter. Exposées
qu'on peut se rendre compte aisément du dans les foires, elles provoquent l'intérêt et
travail des abeilles dans les sections sans donnent lieu à un grand nombre de ques-
avoir à ouvrir la ruche. tions. Si le commerçant met à la portée des
Les ruches que représentent nos gravures passants sa carte, donnant le prix des diffé-
ont le plancher et le toit faits de bois plein. rents miels — garantis purs, produits des
Les montants des angles ont 31 à 32 mlmde abeilles — il aidera beaucoup à ses affaires.
RUCHES A CALOTTES. - Ce terme de
u calotte » est souvent employé par les
apiculteurs vieux jeu pour désigner le réci-
pient en terre, en bols, en vannerie ou en
paille dont ils coiffaient tout espèce de
ruche; mais il s'applique plus exactement
au chapiteau des ruches en bois et en paille
- cette dernière très rare en ce pays-ci.
En Angleterre, et dans un grand nombre
d'autres pays de l'Europe, on emploie encore
beaucoup la ruche en paille vieux modèle.
Le bois est coûteux, la paille, bon marché,
diamètre, et partout des rainures longitudi- et, par conséquent, on volt très peu de
nales faites à la scie et à angles convenables ruches en bois dans ces contrées; mais on
pour recevoir les vitres — une aux deux ne se sert jamais de cadres mobiles ou très
bouts et une autre sur les côtés. Le diamè- rarement dans les ruches de paille. Les
tre des deux extrémités de ces montants est abeilles ne peuvent y construire leurs ray-
diminué, ménageant un épaulement. Ces ons autrement que nous ne l'avons Indiqué
parties amincies sont enfoncées dans des en traitant des RUCHESENBois. Assez sou-
trous percés dans la planche de fond aux vent. sur ces ruches de pailleon ajpute des
endroits voulus. On glisse les glaces dans les hausses nouveau modèle contenant des
rainures des montants, puis les cadres sont sections.
posés sur des crampons de cuivre enfoncés La fabrication des calottes de paille par
dans la planche de fond et qui les soutien- les cultivateurs est une chose assez facile
nent en place. Il ne serait pas praticable en elle-même — demandant pourtant un
d'appliquer ici les bandes en fer-blanc em- certain degré d'habileté comme on le voit
ployées pour les autres ruches, c'est pour- en jetant un coup d'œil sur la gravure
quoi on les supprime. Les cadres mis en ci-jointe. Nous ne savons pas combien ces
ruches en paille peuvent coûter, mais on
nous a dit qu'on les vendait beaucoup moins
cher que les ruches modernes à cadres
mobiles.
Les ruches de paille ne sont jamais em-
ployées ici. au moins à présent, et si ce
n'était par les gravures du bon vieux
temps » nous autres Américains n'en con-
naîtrions pas grand'ehose.
RUCHES EN PLANCHES OU EN PA-
NIERS. — Il semblerait que la description
d'une ruche de cette espèce, dans un ou-
vrage destiné à enseigner l'apiculture mo-
derne, dût être déplacée; mais comme il
peut se trouver des personnes qui n'ont
on les ensemble par le haut, jamais entendu parler des ruches à, cadres
place, assujettit allusion
de façon à ce qu'ils conservent leur position. mobiles, et comme nous faisons
Les cadres Hoffman sont particulièrement quelquefois à cet ancien modèle de ruche,
bien adaptés pour cet usage. dans le cours de cet ouvrage, nous croyons
RUCHES EN PLANCHES. 419 RUCHES EN PLANCHES.
bon d'en donner ici une courte description. A la fin de la saison, l'apiculteur allait par
Ces ruches, comme leur nom l'indique, le rucher soupesant ses ruches l'une après
sont de simples boîtes ne renfermant à l'autre. Les plus lourdes étaient marquées
l'intérieur ni cadres à couvain, ni autres pour être soufrées, et les plus légères
agencements mobiles. Elles consistaient étaient réservées pour la saison suivante, à
habituellement en une caisse grossièrement condition toutefois qu'elles pussent passer
construite d'environ un pied carré, et de 18 l'hiver. Les abeilles des premières ruches
à S24 pouces de hauteur. Deux baguettes étaient détruites? aulmoyen des vapeurs de
FABRICATION
DES PANIERSEN PAILLEEN ANGLETERRE.
posées en croix en Iraversaient le milieu soufre, puis le pain d'abeilles, le miel, tout
dans les deux sens, en vue d'aider à soutenir enfin était enlevé au couteau.
les rayons trop lourds que les abeilles sus- Dans les ruches en planches les plus
modernes il y avait des boîtes de verre que
l'on retirait de la partie supérieure, laissant
la partie inférieure intacte. En ce cas-là les
abeilles n'étaient pas détruites. Mais jamais
on n'avait l'occasion (ni la facilité) d'inspec-
ter les rayons, de faire la chasse aux reines,
de diviser les ruches, en un mot, d'accomplir
les mille et une opérations qui constituent
l'apiculture moderne.
Lorsqu'on compare la rusticité des an-
ciennes méthodes avec celles qui sont indi-
quées dans ce livre, on peut se rendre
pendaient Irrégulièrement par toute la compte des merveilleux progrès qu'a faits
ruche. l'apiculture.
S.
SARRASIN (LE). - Le Sarrasin est, énoncées plus haut sont bien loin de n'être
dans certaines parties de notre pays, une des que du miel de sarrasin, mais c'est de cette
plantes mellifères les plus importantes. On plante qu'en provient une bonne partie.
le cultive principalement sur le versant des Mais la culture du sarrasin n'est pas confi-
collines dans l'est de l'Etat de New-York et née dans l'Est. On le cultive sur une petite
dans la Pennsylvanie; et dans ces localités échelle, dans des terrains de 1 à 5 acres
oùdes milliers d'acres sont renfermés dans d'étendue, dans la plupart des Etats du Cen-
un rayon de quelques milles, la production tre, ceux situés les plus au Nord. Sa culture
annuelle du miel de sarrasin atteint une est également productive, tant en miel qu'en
proportion considérable. Au sommet d'une grain, dans le Sud, où elle est largement
colline, à Schoharie Co, New-York, près de répandue dans la Caroline du Sud et le Texas
Gallupville. oùje metenais, on me raconta Mais c'est dans le New-York Oriental, sur le
que dans un rayon de trois milles, les abeilles penchant des collines qu'il semble prospérer
avaient accès sur 5000 acres de sarrasin, et le mieux. Les tiges de la célèbre variété
j'avais à portée de ma vue cet espace Japonaise qui ne mesureraient que 60 c/m
immense qui s'étendait devant moi. La cul- de haut dans l'Ohio, atteignent jusqu'àlm50 à
ture du Sarrasin est faite sur une si grande lm80de haut dans les localités les plus favo-
échelle dans l'Etat de New-York que dans risées de l'Etat de New-York. Il y a quelque
quelques contrées, cette seule plante suffit chose dansle climat etle sol de ses hautes col-
à entretenir jusqu'à 2 et 3000colonies: et ce lines qui rend la culture de cette plante beau-
nombre de colonies représente des cen- coup plus profitable dansl'Est que dans l'Ou-
taines d'apiculteurs, spécialistes ou fer- est, bien qu'elle donnetoujours en grains une
miers, dont la plupart possèdent au moins récolte abondante dans presque toutes les
quelques ruchées. Le raisonnement de ces localités où l'on peut cultiver les céréales.
derniers est: que la culture de sarrasin est
une des branches les plus profitables de QUALITÉET COULEUR DUMIELDE SARRASIN.
l'agriculture : que le nectar fourni par leurs Le miel de sarrasin est d'un brun pourpré
champs leur appartient en propre, et que foncé, et ressemble beaucoup àla mélasse de
s'ils élèvent quelques colonies d'abeilles, ils la Nouvelle-Orléans ou au sorgho. Il est habi-
se trouveront en somme faire deux récoltes tuellement très épais, et a une saveur qui,
d'un seul champ — celle du miel et celle du pour les amateurs de miel de trèfle et de
sarrasin. tilleul et pour les personnes peu habituées
Nous avons parcouru à bicyclette toute la au miel de sarrasin, peut paraître plus ou
région de l'Etat de New-York où l'on cultive moins rance; et cependant, celies qui n'ont
le sarrasin, et, voyageant toute la journée, jamais mangé que du miel de sarrasin, ou du
nous avons eu continuellement sous les yeux moins un bon nombre de ces dernières, le
des champs entiers de cette plante, qui sem- préfèrent à tous les autres, même au miel de
blait occuper jusqu'au moindre espace culti- trèfle et de tilleul.
vable des deux côtés de la route. L'étendue Une dame venue de l'Est passa un jour chez
de ces champs est tellement considérable nous et s'informa du miel que nous avions à
que l'atmosphère est lourdement chargée du vendre. Nous lui présentâmes plusieurs
parfum qui s'échappe des multitudes de échantillons de miel choisi de trèfle et de
corolles qui nous entourent, et pour celui tilleul, en rayons,
qui n'est pas amateur de miel de sarrasin, Je n'aime pas ces sortes de miel, dit-elle.
leur odeur finit par monter à la tête. On dirait qu'ils ont été traités à la glucose.
Un apiculteur qui habite au centre même N'avez-vous pas du miel de sarrasin ?
de la région du sarrasin (\V. L. Coggshall, de Pardon, mais nous ne supposions pas que
West Groton) près du Lac de Cayuga, récolta vous en désiriez, parce que ce miel-là ne se
une année avec ses 1000colonies 78.000livres vend guère dans notre localité. »
de miel; une autre année 50,000 livres: et Nous plaçâmes alors devant elle plusieurs
durant bon nombre d'années, ses récoltes ont sections de miel de sarrasin, qui firent exac-
été de plusieurs wagons. Les quantités tement son affaire.
SARRASIN (LE) 421 SARRASIN (LE).
tage qui résulte habituellement d'une telle fenaison.D'autres disent, labouré immédiate-
manière de faire est très minime, car en ment après avoir semé l'avoine oule fro-
pareil cas il faudrait le semer de très ment. Le sarrasin demande beaucoup
bonne heure —de si bonne heure qu'il d'humidité: et en travaillant le sol de bonne
risquerait de souffrir beaucoup des premiè- heure il se tasse et retient l'humidité; et le
res gelées sitôt après avoir percé. Les plus résultat est que la semence gonfle mieux.
ortes chaleurs survenant au temps de sa Après avoir été labourée, la terre doit être
pleine floraison ne sont pas favorables pour entièrement passée à la herse, puis la
amener les graines à maturité. On doit ordi- semence est répandue à l'aide d'un semoir.
nairement semer le sarrasin sitôt après la Si l'on fait usage d'un engrais, il doit être
récolte d'une tout autre plante, c'est-à-dire employé au moment même du semis et
SARRASINDUJAPON.
mêmelenectarmoins
par rapportaux abeilles,sécréta-t-il
profusément, si les arbresétaientasseznombreuxpour
entretenirl'activitédesouvrières;maiscommeil y a tiès
peud'arbresde cetteespècedansnosenvirons,onne peut
guèreentenircompte.Je n'ai jamaispu découvrirqu'au-
cunedes troissortesde saulesmentionnés ici,donnâtdu
pollen,car nulledesabeillesaffairéessurcesarbresn'en
portedanssescorbeilles. S'il y a quelqueespècedesaule
produisantà la foisdu mielet du pollen,je neleconnais
pas.Lesfleurssontdisposéescommecellesdu bouleauet
du peuplier,en chatonsallongéscommedes aiguillettes,
pasplusgrandesqu'uncrayonà ardoise,et de 0,025 à 0,050
forméesd'un organe central duquels'élancentdes cen- de long.Leschatonsdusauledoresontles plusgrands,et
tainesde petits filets soyeux,qui portentle pollen.Il est exsudentdumielenabondance.
très intéressantde voirlesabeillesbutinerces fleurs,car La gravureci-dessusreprésenteassezbienlesauledoré
vouspouvezsuivretrèsaisémentleursmouvements, puis- Toutle mondelereconnaîtà sonécorcejaune,qui letdis-
que l'arbre ou l'arbrisseaune croit pas si haut que les tinguedesautresespècesdesaules puisqueous
mellifères,
branchesbassesne puissentêtreà peuprès au niveaude les autres,autantqueje sache,ontuneécorcevert-tendre.
votreœil.C'estuneparticularitédessaules,quetousceux Quandcessaulessonten fleurs,et que le tempsest chaud,
de ce groupequi donnentdu pollensontdesarbrisseaux,lesabeilless'élancentdèsl'aubehorsdeleursruches,etbu-
, SAULE.. 425 SAUGE (LA).
fe&arbres
t-lne-nt, "toutlelongdujouravecautant d'ardeur ques-uns decesarhrejplantésautour
d'une petitecrique41a:
qttêle trèfleonle tilleuld'Amérique. Lesfleurssécrètent voisinage,etunefoiselles en ontrecueilli 16livres. Ce
souvent le nectarensi grandequantitéqu'onpeutle voir printemps-ci, certainesdemesmeilleures coloniesont ré-
rfslàireausoleillevant,en tenantla fleurentresoi et cet colté8livres,tandisqu'autempsde lafloraisondespom-
&#Wt;&We que lesarbresbruissentdumatinjusqu'ausoir miersellesn'ontrecueilliquejustedequoivivre,bienque,
pa bourdonnemcat sourd et continu,si souvententendu lesvergersfussentblancsdefleurstoutalentour.Le miel
quand les abeillesrecueillentle nectar.Comme le nectar desauleestpresquepareilà celuide pommier'et d'une
â^'-s£uté est'Ie tout premierde l'année,je le considèreagréablesaveuraromatique. Comme lessaulesdonnentle
oM- Ontit1, plus-grandevaleurpour les abeilles,car premierpollen,et aussile premiermielde l'année,on
£> du couvainest alors pousséavec beaucoupde peutvoirde quel secoursilssont pour ceuxqui en ontà
|t£tpfpj
lesabeillesquiex- profusionprèsde leurrucher.Le seulregretqu'onpuisse
attenduque lenectar aide sou- avoirestquele tempsleursoitsi défavorable,car je ne
viguer b»eaûcoup
pfoiieront
tient"" à prolonger
lequelcouvain
lètréfleblanc, nous les
donnera raréfiéesde la crois pas que plus d'une annéesurtrois la saisonsoit
provisions
rtrijS&iCesI Oitttesfleurissentunpeuavantl'érableétdu- 'proprice auxsaulestoutle tempsde leurfloraison.Autant
temps que lui; etde cefaitque quandjetue quejesache, Je mielet le pollense rencontrenttoujours
'~S'~ .t~
SAUGEDE CALIFORNIE.
meabeillebutinantlessaulesje trouvetoujoursdu miel sur lesdifférentesvariétésde sautesquandils sont en
danssonsac,tandisque je n'entrouvejamaisdanscelui fleurs,maislemalheurestque s'il fait froid,pluvieux,s'il
d'uneabeillequitravaillesurl'érable,je suisportéà croire y a desnuagesouduvent,lesabeillesne visitentpastant
quepeut-êtrenousnoustrompons en pensantquel'érable lesarbresà cetteépoquede l'année,qu'onpuisseabsolu-
fournit'dumieltandisquecenectarvient réellementdes mentcomptersurlemielet le pollenprovenantde cette
saules.Deplus,l'érablene fleuritque tousles deuxans source:
cheznous,tandisquelesfleursdessaulesne manquentja- Borodino, (New-York) G. M.DOOLITTUE..
; et voilàlongtemps
mais queje recueilleautantdemielles
annéesoù l'érablene fleurit pasque danscellesoù il — Nom générique de
fleurit.Mesabeillesontsouvent ramassédesixà dixlivres SAUGE (U).
de.mielaumoment oùlessaulessonten fleurs:Sur.quel- la sauge blanche, de la sauge noire et dfela
SAUGE (LA). 426 SAUGE(LA).
sauge à boutons(?) de Californie. Ces plantes qu'elle a fournies ces 25 dernières années
mellifères appartiennent aussi à la grande ont été si abondantes que le miel de sauge
famille des Labiées,ou famille de la Menthe. se trouve maintenant dans le commerce de
Labiée veut dire en forme de lèvres, et si presque toutes les villes importantes du
vous y regardez de près, vous verrez que monde, et de beaux échantillons de miel de
les plantes de cette famille ont leurs fleurs Californie bien mûrs, soit en rayons, soit
avec une sorte de lèvre sur un côté. quel- extraits, suffisent pour provoquer des
quechose comme le bord d'une cruche. exclamations de surprise et de satisfaction de
Beaucoup de végétaux de cette famille, la part de ceux qui savent assez apprécier
comme le Catnip,la Cardiaque, la Scrofulaire, ce qui est bon à manger, et plaisant au goût,
le Lierre terrestre, ont été déjà mentionnés pour se commettre ainsi. Nous nous rappe-
comme plantes mellifères, et leur nombre lons très bien la première fois que nous
avons goûté du miel de sauge de montagne.
M. Langstroth nous rendait visite à ce
moment-là et ses exclamations valaient les
nôtres; il déclara seulement que la saveur
de ce miel était presque identique à celle du
fameux miel de l'Hymette, dont Il avait reçu
un échantillon quelques années plus tôt. Or,
ce miel de l'Hymette qui a été célébré tant
en poésie qu'en prose dans l'antiquité, était
recueilli sur le thym de montagne, et la
botanique nous apprend que le thym et la
sauge n'appartiennent pas seulement à la
même famille, mais qu'ils sont étroitement
apparentés. Par cela même il n'y a rien
d'extraordinaire dans l'appréciation de
M. Langstroth, déclarant que notre miel de
Californie était très semblable binon iden-
tique en saveur au miel du mont Hymette.
La sauge de Californie croît aux flancs de
la montagne et fleurit successivement à
mesure que la saison s'avance; ce qui fait
que les abeilles commencent à butiner cette
plante dans les vallées, puis montent gradu-
ellement plus haut, à mesure que la florai-
son s'avance elle-même sur les versants, ce
qui donne une miellée beaucoup plus longue
que celle que nous avons dans les réglons
non montagneuses.
John H. Martin, de Californie, sous le
pseudonyme de Rambler n. qui a beaucoup
circulé en Californie, nous dit ce qui suit
des sauges de montagne; la manière dont
les abeilles ont appris à ouvrir la lèvre de
la fleur est particulièrement intéressante :
Lasaugequi fleuritla première,portelesnomsdifférents
desaugenoire,desaugeen bouton,de saugeà capsule.
TIGEDE SAUGEDE CALIFORNIEAVEC Surces boutonsou capsules, le petit tubeformépar la
SES FLEURS. partie inférieurede sa corolleapparaît il ressemble
beaucoup à celuide la fleurdu trèfle rouge.Les inflo-
rescences ramifiéesmettentplusieurs semaines à se déve-
pourrait être accru presque indéfiniment. lopper,les fleursdu bordextérieurs'épanouissant les
premières. Lebuissonqueforme la plantea environcinq
La sauge dont nous avons à nous occuper piedsde haut, porte un grand nombred'inflorescences,
tout particulièrement, est la sauge blanche avecplusieursboutons à fleursà chaqueramification, la
des montagnes de Californie, et nous ne ramification la pluslargeayantun peu plusd'un pouce
dediamètreet les autresallanten diminuantde taille
croyons pas être loin de la vérité en disant jusqu'auboutdelatigeflorale.Enpressantle tubede la
que c'est une des mellifèresles plus impor- corolle,onenfaitjaillirunepetitegouttedenectarcomme
tantes du monde. Les récoltes de miel cellequ'onobtientenpressantunecorolledetrèflerouge.
SAUGE(LA). 427 SAUGE(LA).
Quandlafloraisonest passée,les boutonsprennentune avancéequise recourbeunpeuen S. et de telle manière
teintepresquenoire,et restentadhérentsaux branches quel'entréesetrouveréellementclose.Quandj'observai
jusqu'àl'annéesuivante. cesfleurspourla premièrefois,cefutavecbeaucoupd'in-
Leportet l'aspectde la saugeblanchesont complète-térêtqueje medemandaicommentl'abeilleaurait accès
mentdifférents;sespartiesligneuseset les feuillessont aunectar.Bientôtune abeilleempressées'élançaparmi
lesfleursense posantsurla partieavancéedela bûre en
formed'S;ellelafitpliersousson poids,ouvrantainsila
portede la chambredu trésor,qu'ellesoulageade son
contenu.Audépartdel'abeille,lalèvrese refermaimmé-
diatement, pourêtreouverteetréouvertepar denouvelles
visiteuses. Si la pluieestpeuabondante, la saugeblanche
fleuritavecmoinsde profusion, et,d'ailleurs,la lèvrede
lafleurestrabougrieetsicourtequel'abeillene peut s'y
poser;et aprèsavoirvainementtenté de pénétrerdans
la fleur, elle cherche- commeà regret un autre rameau
portantdes fleurs mieuxdéveloppées. La lèvre de ces
; delàsonnom.La tige loralea une fleurscèdesous l'abeille,qui recueilleson butinaussi
presqueblanches
croissancerapide,deplusieurspiedsen une saison,et Ja vitequedusimpletubedela button-sage. C'estquandles
plantedéveloppe unedouzaineauplusdeces tiges,ayant saugessontenfleurs,enMaiouJuin,quel'apiculteurdoit
peuvent fournir par colonie une quantité tituent un surcroît de population qui donne
de miel vraiment surprenante, 200 ou 300 pour résultat que l'apiculteur N° 1 voit
livres peut-être en moyenne. Si le nombre diminuer considérablement la moyenne de
de colonies est triplé ou quadruplé, la récolte qu'il obtenait par colonie. Le pâtu-
moyenne de la production par colonie sera rage ne peut fournir qu'une certaine quan-
diminuée de moitié. La localité doit être tité de nectar; or, si toutes les colonies
étudiée avec soin, et, l'on ne doit y conser- viennent y puiser proportionnellement, il se
ver que le nombre de populations qui, en trouve qu'en pratique l'apiculteur No 2
moyenne, et bon an mal an, donnera la plus frustre l'apiculteur N° 1 d'un important
forte récolte de miel, avec le minimum de pourcentage de miel, dont il aurait eu le
travail et de dépense. Si 75 colonies, du- bénéfice si d'autres abeilles n'avaient été
rant une saison ordinaire, fournissent une amenées dans la localité pour partager le
moyenne de 150livres par ruchée, il est clair butin. Mais il n'y a aucune loi édictée contre
que le nombre de ces colonies peut être pareil procédé, et le premier, en droit, n'a
porté à 100ou même 150. Si, d'autre part, la d'autre recours que la morale non écrite
moyenne était par exemple de 50 livres mais observée par les apiculteurs de pre-
seulement de miel extrait et que l'apier ne mier ordre, à l'effet que personne ne vienne
fut composé que de 50 colonies, il est évident loger un apier si près d'un de ses voisins
cette fois que 50colonies serait le maximum qu'il puisse priver ce voisin d'une quantité
de population à conserver en cet endroit quelconque de nectar du champ qui est le
pour pouvoir en tirer un bénéfice; et reste sien par droit de priorité. Nous avons le
encore à savoir si35 seulement ne rapporte- regret de dire que sous ce rapport la mora-
raient pas exactement le même profit, tout lité s'est très relachée dans bon nombre de
en ménageant quelque peu la dépense et la localités du Colorado et de ses entours. Les
somme de travail nécessaires pour tirer emplacements qui fournissaient autrefois
parti de la récolte. une moyenne de 100à 150livres par colonie,
Mais dans certaines localités, notamment ne donnent plus aujourd'hui, en raison du
en Californie, dans le Colorado, Cuba, et surcroît de populations, que de 50à 75 livres.
quelques parties de la Floride, on peut avoir D'autre part, on peut dire à propos de
jusqu'à 300,400 colonies, et même 500 en de cette question de la priorité des droits, que
très rares occasions, en un seul apier. Le l'apiculteur établi le premier n'a nullement
célèbre apier Sespe, dans la Californie méri- pris à bail ou acheté le terrain où croissent
dionale, qui appartient à I. F. M'Intyre, a les plantes qui sécrètent le nectar; que tout
réuni en un seul endroit, quelque chose le monde et chacun a droit au produit
comme 600 ruchées; mais ce sont les hautes exsudé par les fleurs. Légalement, le dernier
montagnes de tous côtés, la vallée fertile et venu a exactement les mêmes droits sur le
la grande abondance de mellifères, qui ren- champ que son voisin.
dent pareil nombre possible. (Voir APIERS). Nous ne prétendons pas venir tracer ici
un beau code de morale capable de brouiller
SURCHARGE DEPOPULATIONS un peu plus la question, non plus que d'éta-
ET PRIORITÉDESDROITS. blir que si grâce au hasard, un. examen
Une nouvelle phase des surcharges de attentif, ou bien à grands frais, un apicul-
populations s'est développée ces dernières teur a découvert une localité qui produit de
années, soulevant une question assez sé- grandes quantités de nectar, on doive lui en
rieuse et plutôt difficile à élucider. Dans les laisser la paisible jouissance et la libre pos-
bonnes localités, telles que les régions irri- session, au point que personne ne puisse
guées du Colorado, par exemple, l'apicul- venir établir un apier à moins d'un mille et
ture est beaucoup plus profitable, ou du demi des siens. Il nous semble qu'ici, pour
moins elle l'était autrefois, que dans quel- régler de telles questions le principe, les
ques endroits moins favorisés des Etats du règles d'oru ne faites pas aux autres ce que
Centre et du Nord de l'Union. Il est arrivé vous ne voudriez pas qu'on vous fit" dût être
récemment que certains apiculteurs, ayant appliquée; car il est certain, qu'en pratique,
entendu parler des merveilleux afflux de l'apiculteur No2 qui vient sur un pâturage
miel du Colorado, dans les régions Irriguées occupé déjà, pour en partager les profits, ne
où fleurit la luzerne, ont établi des apiers considérerait pas avec beaucoup de faveur
à moins d'un mille de l'endroit où un autre celui qui agirait comme lui s'il était à la
apiculteur entretenait de 100à 200colonies. place de celui qui a la prioriété des droits.
Quand le nouveau venu crée un nouvel apier
de 100colonies, ces dernières colonies cons- SYRIENNES. - (Voir ITALIENNES).
T.
—que nous tuions notre poule aux œufs Mais après tout, l'équilibre se rétablit tout
d'orM. Or, Il se peut que le tilleul entre de même, car le tilleul croît avec rapidité.
pour un peu dans la fabrication des matériels Nous croyions à un moment donné avoir
apicoles; mais ce peu est bien insignifiant épuisé tout le tilleul de notre localité, sans
TILLEULD'AMÉRIQUE.
en comparaison de ce qu'en consomment les parler des énormes quantités qui en avaient
fabricants de meubles, les fabricants de été expédiées au Michigan et dans d'autres
parler et les emballeurs. Etats, quand au bout de quelque temps les
94
TILLEUL D'AMÉRIQUE. 434 TRANSFERT.
des petits clous, de la ficelle, comme celle qui sera retirée sitôt que la majorité des
que les épiciers emploient, une grande abeilles y auront pénétré, et mise sur le côté.
planche pour poser les rayons dessus (le Vous pouvez alors détacher le côté de la
couvercle d'une ruche à tenons convient caisse formant l'ancienne ruche, pratique-
très bien), une nappe ou un drap replié ment débarrassée cette fois des abeil-
pour mettre sous les rayons et éviter de les. Posez sur une planche unie cha-
choquer trop rudement la tête des nymphes que rayon ou feuille de couvain, à
non encore écloses, un ou deux couteaux à mesure qu'ils sont détachés et sur ces
désoperculer (si vous n'en avez pas, ayez rayons le cadre dans lequel vous devez les
deux couteaux à lame longue et mince, cou- transférer. Avec un couteau à tranchant bien
teaux à pain ou couteaux de boucher); enfin affilé, marquez sur le rayon la grandeur du
un vase plein d'eau et une serviette pour cadre, c'est-à-dire, ses dimensions inté-
pouvoir laver et nettoyer tous les obj ets. rieures. Enlevez les cadres et coupez le
Or, comme nous l'avons dit précédemment, gâteau le long de la marque, après quoi
ces apprêts sont en réalité pour la plupart glissez le cadre dessus. SIle gâteau n'y peut
affaire de femme, et si vous ne pouvez per- tenir sans attaches, tournez deux fois la
suader à votre femme ou à votre sœur, ou à ficelle autour et liez-la. Nous recommandons
une bonne amie quelconque du sexe faible la ficelle de préférence aux agrafes et aux
de vous aider, vous n'avez pas ce qu'il faut fils métalliques, ou tout autres choses de ce
pour être apiculteur. genre, pour la raison que, si vous oubliez
Un bon enfumoir sera très commode ; mais d'enlever les ficelles, les abeilles le feront
si vous n'en avez pas, faites de la fumée elles-même?, morceau par morceau, une
avec quelques débris de bois pourri dans fois qu'elles auront fixé le rayon au cadre.
une poêle; envoyez un peu de fumée à l'en- Continuez ainsi jusqu'à ce que vous ayez
trée de la ruche, faites tomber la vieille tiré parti de tout le couvain et de tous
ruche en arrière et envoyez encore un peu les bonsrayons, attendu qu'on n'aplus d'avan-
de fumée pour chasser les abeilles en bas tage, aux prix actuels de la cire gaufrée,
dans les rayons; laissez-la là, et placez la d'employer les petits morceaux. De tels
nouvelle ruche de façon à ce que l'entrée débris devront être mis à l'extracteur so-
soit exactement à la place de celle de l'an- laire à cire. (Voir CIRE).Les fragments de
cienne ruche; mettez un grand journal rayons contenant du couvain peuvent être
devant la nouvelle ruche et laissez un de ses mis dans les cadres; mais de manière ou
bords passer sous l'entrée. Les abeilles qui d'autre, nous nous arrangerions pour caser
reviennent chargées de pollen et de miel, se le plus de couvain possible dans un cadre,
posent et rentrent dans la ruche et ressor- en un seul grand morceau; et les plus petits
tent précipitamment, épouvantées de la débris qui resteraient seraient abandonnés
trouver vide; nous allons donc leur cher- et consignés dans l'extracteur à cire. Si
cher un rayon pour leur faire croire que après avoir transféré tous les bons rayons,
c'est leur ancienne demeure. Tirez la vieille il y a encore de la place dans la ruche pour
ruche un peu plus en arrière, afin qu'elles des cadres supplémentaires, ajoutez des
s'amassent toutes autour et donnez aux cadres de cire gaufrée pour la remplir.
abeilles un peu plus de fumée encore si elles Vous pouvez maintenant, si vous ne l'avez
semblent disposées à se montrer turbu- pas déjà fait, renverser votre boîte d'abeil-
lentes ». Quelques apiculteurs détachent le les que vous avez mise de côté, sur le
côté de la ruche et procèdent alors au dessus des rayons transférés et en face de
découpage des rayons, avec les abeilles qui l'entrée; et alors votre tâche est achevée
courent partout. Beaucoup d'abeilles natu- après que vous aurez emporté tous les
rellement périssent dans cette opération, rebuts et que vous vous serez assuré qu'il
sans compter l'ennui de les voir ramper sur n'y a plus de débris de rayons répandus sur
le sol, monter dans les jambes de pantalon, le sol. Si après le transfert il reste quelques
etc. Un meilleur moyen est de placer une bons débris de gâteaux, mettez-les dans un
petite boîte sur la ruche retournée, assez plat, pour les servir à table. Tout le reste
grande pour recevoir le groupement en- sera consigné dans l'extracteur solaire à
tier des abeilles. Tambourinez alors sur cire, comme nous l'avons dit.
les côtés de la ruche avec deux bâtons, ou Peu importe dans le transfert commentles
avec les paumes des mains, jusqu'à ce que rayons sont tournés. Placez-les par le tra-
les abeilles soient montées dans la boîte. vers de la position qu'ils occupaient à l'ori-
Presque toutes peuvent être amenées à gine, ou bien de bas en haut, selon ce qui
abandonner leurs rayons pour cette boîte, vous sera le plus commode.
TRANSFERT. 436 TRANSFERT.
QUANDFAUT-ILOPERERLE TRANSFERT ? saisissez-la aux points d'intersections des
Plusieurs personnes nous demandent si branches, et étendez-la vous-même, pour
ainsi dire, au-dessus de vous et de votre
nous leur conseillons d'opérer le transfert
des abeilles au mois de juin, de juillet. ouvrage. Vous! apparaîtrez alors comme
l'apiculteur représenté ci-dessous.
d'août, etc. Nous ne voyons réellement pas
comment nous pourrions répondre à ces
questions, n'en connaissant pas les auteurs.
Parmi nos voisins, Il en est qui travaillent
avec tant de précaution qu'ils seraient
presque sûrs du succès: et de même il s'en
trouve d'autres qui seraient presque cer-
tains d'échouer, car les gens soigneux
opèrent sans poser de questions, et trans-
fèrent en toute saison, s'ils sont très im-
patients de voir cette opération faite. Les
abeilles peuvent être toute l'année trans-
férées d'une ruche dans une autre. Si c'est
enjuin ou en juillet que nous nous livrons
à cette opération, nous aurons besoin d'un
extracteur pour enlever le miel des mor-
ceaux de rayons les plus lourds, avant de
les assujettir dans des cadres. On a reconnu
le meilleur moment au printemps, ou plus
exactement au temps de la floraison des
arbres fruitiers, parce qu'il y a alors très TRANSFERTDESABEILLESAVECLA TENTE.
peu d'abeilles et moins de miel, en général,
qu'à toute autre époque. Les abeilles res- L'opérateur enferme à l'intérieur avec
souderont mieux les rayons, quand il y a lui, l'ancienne ruche de laquelle il va trans-
assez de nectar à butiner pour les Inviter à férer les abeilles, la nouvelle demeure, et
en construire de nouveaux en assez grand tous les instruments nécessaires pour fixer
nombre, et la période de la floraison des les rayons dans les cadres. Il a de plus une
arbres fruitiers semble nous assurer tous scie, un ciseau, un couteau à désoperculer,
les avantages ci-dessus Indiqués, mieux que un enfumoir, une brosse à abeilles, une
n'importe quelle autre saison. grande poêle pour recueillir les découlures
de miel et des cadres propres garnis de
TRANSFERTD'ABEILLES fils métalliques. Pour faire ce travail aussi
QUANDELLESSONTDISPOSEES A PILLER. facilement que possible, Il s'asseoit sur sa
boîte à outils. Au cas où il aurait besoin d'un
Nous avons recommandé l'époque de la cadre ou d'un outil que par inadvertance il
floraison des arbres fruitiers, parce qu'en se trouve ne pas avoir pris, un aide, qui
pareil temps, les abeilles, ordinairement. peut être occupé ailleurs dans le rucher,
trouvent assez de nectar pour que nous lui apporte, a son appel, ce qu'il désire. Dans
évitions le pillage. S'il était nécessaire la gravure ci-dessus on voit l'aide en train
cependant de le faire un peu plus tard, de passer un rayon sec sous la moustiquaire.
entre la floraison des arbres fruitiers, par On peut croire que de transférer sous
exemple, et celle du trèfle, il faudrait em- cette tente c'est opérer dans un espace trop
ployer la tente pliante faite d'une mous- restreint, mais nous l'avons fait de cette
tiquaire décrite au mot PILLAGE. manière nombre de fois facilement et avec
Apportez cette tente et tous les outils plein succès; et la tente ne gêne réellement
nécessaires au transfert, et placez-les auprès en rien les mouvements.
de la vieille ruche en boîte. En tambouri-
nant, chassez vos abeilles dans une boîte, MOYENRAPIDEDE TRANSFÉRER.
comme nous l'avons expliqué précédem-
ment. Mettez sur le côté la ruche à trans- Un peu avant le temps de l'essaimage
férer et avec un ciseau à froid, coupez les détachez avec un ciseau le dessus de la
clous de façon à pouvoir enlever une des ruche ou caisse, et mettez en place une
parois 611.226.
Après l'avoir soustraite, dispo- ruche à un seul étage, en veillant à ce que
sez le tout dans un espace aussi restreint les joints ne puissent livrer passage aux
que possible. Ceci fait, entrez sous la tente, abeilles. Suspendez alors des cadres garnis
TRANSFERT. 437 TRANSFERT.
de cire gaufrée dans cette même ruche et découvrez pas, regardez à l'intérieur de la
les abeilles ne tarderont pas à monter y vieille ruche. Si vous ne l'y apercevez pas
travailler. Quand la reine se mettra à pon- non plus, recommencez à tambouriner jus-
dre dans ces rayons, toutes les abeilles s'y qu'à ce qu'elle en soit sortie, car le succès
rendront bien vite, et vous pourrez l'enlever, de cette opération dépend entièrement de la
puis transférer, et faire ensuite ce que vous présence de la reine dans la nouvelleruche.
voudrez de la vieille ruche et des vieux Revenez à la ruche primitive, remettez-
rayons. Si vous êtes pressé, ce procédé vous la dans le bon sens et placez-la à deux pieds
permet de faire entrer graduellement votre en arrière de la nouvelle avec l'entrée:tour-
population dans des ruches perfectionnées, née àangles droits de laposition qu'elle occu-
sans beaucoup de tracas, et sans le gâchis pait. Vous avez maintenant dans cette vieille
produit par des coulures de miel. ruche environ un tiers de sa population
primitive, les rayons et tout le couvain.
MÉTHODE RAPIDEDE TRANSFERT Laissez-la ainsi pendant 21 jours au moins,
DE HEDDON. et au bout de ce temps le couvain sera éclos
Le découpage du couvain pour le trans- à l'exception d'un peu de couvain îde mâles
fert, le découpage d'un des côtés de la sans valeur. Retournez la ruche sens dessus
ruche, qui fait encourir le risque d'un pil- dessous, et recommencez à en tambouriner
lage, et toutes les autres difficultés possibles les abeilles qui restent dans la boîte à trans-
de l'ancienne manière d'opérer, ont suggéré fert comme précédemment. Mettez ensuite
à M. James Heddon une autre méthode — un garde-entrée de zinc perforé (voir
qui se recommande d'elle-même, surtout MALESou FAux-BOURDONS) à l'entrée de la
aux débutants — à ceux qui redoutent "les nouvelle ruche. Enfermez les abeilles de la
piqûres et l'affreux tripotage des rayons ruche, puis celles de la boîte à transfert,
poisseux". Comme la cire gaufrée est main- après quoi versez le contenu de celle-ci
tenant fort bon marché et que les rayons devant l'entrée de la nouvelle ruche, comme
construits avec elle sont de beaucoup supé- précédemment. L'enfumage a pour but
rieurs aux autres bâtis naturellement, d'éviter les batailles que livreraient les
comme de plus les rayons construits - dans abeilles de la seconde fournée à celles de
les ruches en boîtes sont presque toujours la première, et le garde-entrée permet
tordus, .défoncés, nous croyons que mes d'arrêter au passage la reine ou les reines
lecteurs feront mieux, après tout, de suivre qui ont été élevées pendant ce temps dans
la méthode rapide de Heddon. De -l'ait, l'ancienne ruche. Ces reines, si elles sont
chaque fois que nous avons l'occasion de vierges, seront prises sur le métal perforé,
faire un transfert, c'est elle que nous sui- puis données à des colonies, orphelines. Si la
vons exclusivement. reine qui est dans la nouvelle ruche a de la
Admettons que la ruche ou les, ruches, valeur, elle doit être mise en cage au mo-
après avoir été reçues démontées, sont ment de faire pénétrer la seconde fournée
assemblées et peintes, et contiennent des d'abeilles. Si aucune des deux reines (celle
cadres garnis de leurs fils métalliques et de de l'ancienne ruche et celle de la nouvelle)
fondations de cire gaufrée, toutes prêtes n'a de valeur, inutile de faire usage du zinc
par conséquent à recevoir les abeilles. perforé.
Allumez l'enfumoir et mettez votre voile. Le travail du transfert est terminé là, et il
Reculez l'ancienne ruche à 1 mètre ou ne vous reste plus qu'une vieille caisse
lm50 en arrière, et mettez la nouvelle contenant de vieux rayons difformes, avec
à sa place. Préparez une petite caisse de 0m20 peut-être un peu de miel et du couvain de
de profondeur et couverte d'un côté qui bourdons. Le miel peut être extrait ou servi
recouvre exactement (sans l'emboîter) le en rayon sur la table, si sa qualité le permet.
fond de la ruche en boîte. Retournez celle-ci La cire, du reste, peut être mise à fondre et
sens dessus dessous; placez la boîte à trans- la ruche elle-même fera du bois à brûler de
fert par-dessus et alors tambourinez sur les première qualité, parce que tout l'intérieur
parois de la ruche avec deux hâtons jusqu'à est enduitde propoliset defragments decire.
ce que les deux tiers des abeilles soient La méthode que nous venons de décrire
montées dans la boîte. Soulevez alors déli- est celle connue sous le nom de Méthode
catement cette boîte contenant les abeilles rapide de Heddon n. Comme elle est plus
et videz-la devant l'entrée de la nouvelle propre, plus rapide, et nous pouvons le dire,
ruche. Assurez-vous que la reine soit parmi moins coûteuse et certainement plus satis-
les abeilles, en surveillant l'entrée pour la faisante dans ses résultats, nous la recom-
voir passer avec le reste. Si vous ne la mandons de préférence aux ancien s procédés.
TRANSPORT DES ABEILLES. 438 TRANSPORT DES ABEILLES.
le problème est des plus faciles à résoudre; les abords de l'avant de l'apier ou de leur
car alors elles demeureront partout où onles ancienne place. Lorsque les abeilles ont
aura installées. Sitôt qu'elles sont établies achevé le temps de confinement aul leur
dans un nouvel endroit, elles remarquent avait été assigné, mettez-les en arrière dans
la situation de leur ruche avec autant de l'apier. Peut-être quelques-unes des abeil-
soin et de précision que lors de leur pre- les retourneront-elles à leur ancien support,
mier vol. Après quoi elles s'en éloignent et mais la grande majorité d'entre elles
y reviennent, comme si c'était toujours accepteront leur nouvel emplacement. A
leur ancienne demeure. celles qui sont retournées à l'ancienne
Mais il n'est pas aussi aisé de mouvoir les place, vous donnerez un cadre de couvain
abeilles de l'avant à l'arrière de l'apier, ou dans une ruche; et lorsqu'elles se seront
bien, disons, à un quart ou à un demi-mille groupées sur ce cadre, portez-les devant le
de distance. Elles sont familiarisées avec nouveau support et secouez-les à l'entrée
tout l'espace qu'elles ont couvert dans leur de la ruche. Si l'on confine les abeilles par
vol dans le rayon d'un mille de leur an- des jours froids ou pluvieux,oùellesne peu-
cienne demeure; et quand elles parcoure- vent sortir, on n'aura pas à déplorer la
ront de nouveau leur ancien terrain de perte du butin qu'elles auraient pu recueil-
chasse, pour ainsi parler, au lieu de revenir lir dans les champs; mais tandis qu'elles
à la ruche qu'elles viendront de quitter, sont enfermées dans la cave, surveillez-les
elles retourneront à l'ancien emplacement. bien pour voir à ce qu'elles n'étouffent pas,
Comment donc, les ferons-nous demeurer ne soient pas asphyxiées; .et, si la chose est
où nous les avons établies? Un moyen, et praticable, recouvrez le dessus dela ruche
le meilleur de tous, est d'attendre jusqu'à d'un grillage. Mieux vaut trop d'aération
l'automne ou l'hiver. Lorsqu'elles ont que pas assez.
renoncé à sortir pour le reste de la saison, Pendant les jours froids, il n'est pas néces-
portez-les à l'endroit où vous les désirez. saire de mettre les abeilles en cave; et
SLelles sont confinées parle froid pendant après qu'on a cloué la toile métallique sur
plusieurs semaines ou plusieurs mois, elles l'entrée, la ruche peut être aussitôt portée
remarqueront à leur première sortie leur sur son nouveau support. Les abeilles se-
nouvel emplacement et y reviendront ront retenues prisonnières durant cinq
- comme à leur demeure régulière et perma- jours au moins, ou même aussi longtemps
nente. Si on peut les confiner pendant plu- qu'elles demeureront paisibles. Si elles se
sieurs mois dans une cave, cela vaudra massent en foule autour de l'entrée, de façon
encore mieux; puis, lorsque vous les remet- à empêcher la circulation de l'air dans la
trez dehors au printemps, vous les placerez ruche, il faut leur rendre aussitôt la liberté".
à l'endroit choisi; car tout le monde sait Mais ne songez jamais à confiner une forte
que les abeilles qui ont hiverné en cave colonie pendant les chaleurs sans la mettre
peuvent être portées n'importe où le prin- dans une cave où règne la fraîcheur, et sans
temps suivant, sans respect pour leurs aérer la ruche autant que faire se peut.
anciens supports. Partout où vous les éta- Ordinairement on peut transporter facile-
blissez, elles remarqueront leur place, et ment un faible nucleus d'un endroit à un
cette place devra rester fixe tout le long autre, sans danger d'asphyxie. Comme nous
de la saison. l'expliquons plus loin au chapitre NUCLEI,
Mais supposez que vous vous trouviez au nous avons coutume d'en confiner les abeil-
milieu de l'été, et que pour une raison ou les pendant au moins trois jours. Au bout de
une autre vous soyez obligé de porter vos ce temps elles se montrent généralement
-abeilles à quelques mètres de distance. satisfaites de conserver leur nouvelle situa-
Peut-être s'est-on plaint que les abeilles tion,sans chercher à retourner à leur ancien
établies en avant de l'apier ont gêné les emplacement. Cette méthode ne doit pas
passants sur la route, et pour éviter des être mise en usage s'il est possible, de quel-
ennuis, on juge bon de les placer plus en que façon que ce soit, de laisser les abeilles
arrière. Dans un cas de cette espèce, on où elles sont jusqu'à l'automne ou l'hiver.
peut employer la méthode suivante: Il existe encore un autre procédé; et
Clouez unetoile métallique sur les entrées, toutes les fois qu'il est possible de le mettre
descendez les ruches à la cave et tenez-les en pratique, nous le recommandons de pré-
y renfermées pendant au moins cinq jours, férence à celui d'enfermer les abeilles en
et même plus longtemps si elles vous parais- cave; et c'est de transporter les abeilles à
sent calmes. Pendant que les abeilles sont une distance d'au moins un mille et demi à
dans la cave, ^changez autant que possible deux milles de leur ancien emplacement.1
TRANSPORT DES ABEILLES. 440 TRANSPORT DES ABEILLES.
Mais cette méthode Implique un labeur con- tre l'autre au sommet de la ruche, de façon à
sidérable, de sorte que la plupart des gens produire une très forte tension.
ne lajugeront pas pratiquable. Un autre procédé, quelque peu similaire,
On peut craindre que les abeilles rendues consiste à n'employer qu'une corde, en la
à la liberté après avoir été confinées à la passant autour de la ruche et la nouant assez
cave, retournent à leur ancien support.
Ceci est particulièrement vrai des abeilles
communes; et il serait sage pour cette rai-
son, avec elles, de remettre à l'hiver tout
changement à une courte distance. Règle
générale, nous sommes contraires à tout
transport de ruchées complètes à une
courte distance en plein été; mais en cas de
nécessité ou en raison d'une circonstance
imprévue, on peut les confiner en cave,
comme nous l'avons expliqué, pour que
l'opération réussisse. MANIÈREDE FICELERLE PLANCHER
ET LE TOIT.
COMMENT ON TRANSPORTELES ABEILLES lâche. On
glisse alors dans la corde un bâton
A DE LONGUESDISTANCES.
auquel on fait faire un demi-tour, de façon
Les remarques que nous avons faites jus- à serrer la boucle qui l'entoure autant que
qu'ici s'appliquent seulement au transport possible.
des abeilles à de courtes distances; mais Mais pour nous, le meilleur moyen et cer-
lorsqu'elles doivent être charriées à une tainement le plus sûr, celui que nous avons
distance considérable et cahotées sur de adopté pour nos propres transports, est de
mauvaises routes, les abeilles ont besoin se servir d'un crampon spécial (qu'on trouve
que leur ruche soit plus largement aérée chez tous les fabricants de ruches) que mon-
qu'on ne peut le faire d'ordinaire par l'en- tre la gravure ci-dessous.
trée habituelle. Si la ruche est close au
milieu du jour, les abeilles qui sont au
champs risquent d'être perdues. On ne
ferme habituellement la ruche qu'à la nuit
ou bien de très bonne heure le matin —
mais 11vaut mieux le soir.
Si vous voulez transporter les abeilles
pendant la journée, tandis que beaucoup
d'entre elles sont aux champs, vous pouvez
les retenir presque toutes en leur envoyant
un peu de fumée de temps en temps pendant
une demi-heure. Ceci donne à celles qui
sont sorties le temps de revenir, et la
fumée empêche les autres de quitter la
ruche. Si la colonie est très forte, laissez
une ruche avec un rayon de couvain sur
l'ancien support, et vous aurez la meilleure
occasion de former un nucleus des abeilles
qui y retourneront.
La plupart des apiculteurs fixent les plan-
ches à leurs ruches de façon permanente, de
sorte qu'en pareilcas ils n'ont plus qu'à assu-
jettir le toit et à mettre un grillage de toile Un des bras du crampon est enfoncé dans
métallique sur l'entrée. On voit dans la gra- le plancher, l'autre dans le corps de ruche.
vure ci-après un très bon moyen d'assujettir Un crampon de chaque côté et un à l'arrière
le plancher et le toit à l'aide de deux cordes. suffisent pour maintenir le plancher. (*)
Une des cordes est passée autour d'un des (*) Tousnos plancherssontassujettisde façonper-
bouts de la ruche et serrée autant que faire manente par ce moyen,et l'on enlèveles crampons
se peut, puis l'autre est serrée de même à touteslesfoisqu'il est nécessaire,sansavoir à retour-
l'autre bout. On les ramène enfin l'une con- ner la ruchesensdessusdessouspourenlever le3 clous
TRANSPORT DES ABEILLES. 441 TRANSPORT DES ABEILLES.
Pour le toit 11en faut quatre — deux de beilles, et à l'occasion même celle de l'apicul-
chaque côté. On les fait sauter très facile- teur et du conducteur. En route, faites mar-
ment à l'aide d'un tournevis de 30 cm. de cher l'enfumoir de temps en temps pour
long au moins, s'ils ne sont pas enfoncés trop vous assurer qu'il va toujours. Nous empor-
avant. On voit, en 1, l'outil introduit d'un terions aussi avec nous un seau d'eau et une
côté, tout contre un des bras du crampon, grosse éponge. Si l'une ou l'autre des co-
et auquel on a fait faire un quart de tour, lonies parait souffrir du manque d'aération,
puis on l'a amené, en 2, de l'autre côté et on lancez un peu d'eau contre le grillage de
l'a tourné de nouveau sur lui-même. Le l'entrée. Règle générale, évitez de charrier
crampon se trouve alors suffisamment sou- vos abeilles pendant les fortes chaleurs.
levé pour pouvoir passer sous lui le tour- Transportez-les le soir quand l'atmosphère
nevis (en 3) qu'on manœuvre comme un est un peu rafraîchie.
levier et qui le fait aisément sauter.
EXPÉDITIOND'ABEILLESA DE LONGUES
COMMENT ONEMPÊCHELESABEILLESD'ÊTRE DISTANCESEN GRANDEVITESSE.
ÉTOUFFÉES.
Pendant les chaleurs, il faut prendre les
Des dispositions doivent être prises pour plus grandes précautions pour que les abeil-
empêcherque lesabeilles ne soient étouffées. lesne soient pas asphyxiées, ni leurs rayons
Même par les plus fortes chaleurs nous ne fondus par la haute température qui se
mettons plus de toile métallique sur la ruche. dégage lorsque leur ruche n'est pas suffi-
Quatre petits morceaux de bois de 13milli- samment aérée durant un embarquement.
mètres environ de largeur et n'ayant guère
plus de 3 millimètres d'épaisseur, sont pla-
cés aux quatre coins entre le chapiteau et
la ruche, puis on enfonce les crampons. Ceci
laisse une ouverture de 3 millimètres entre
le corps de ruche et le toit, qui joint au
grillage de l'entrée, établit une ventilation
suffisante, pourvu qu'onnesoit pas trop long-
temps en route. Mais, même en ce cas, on
peut encore empêcher que les abeilles ne
soient suffoquées en lançant un verre d'eau
contre le grillage de l'entrée. Ce moyen éloi-
gnera les abeilles de la toile métallique, ce RUCHEA TENONSPRETEPOURL'EXPÉDITION
que la fumée n'aurait pu faire. La fumée
d'ailleurs n'aurait contribué qu'à aggraver D'ABEILLES.
la situation, tandis que l'eau procure un sou- Nous clouons toujours un grillage sur un
lagement instantané. Elle rafraîchit les cadre de 37 millimètres environ d'épaisseur
abeilles et éloigne celles qui empêchaient et de même mesure que le dessus de la ru-
la circulation de l'air.
che, où nous le fixons au moyen de deux vis
Si l'eau ne parvient pas à faire quitter le à bois. On peut au besoin se servir de clous
grillage aux abeilles, enlevez ce dernier et pour assujettir ce cadre si on le préfère,
laissez-les sortir. Si les ruches sont en route mais les vis sont beaucoup plus faciles à en-
depuis un demi-mille pour le moins, 11 n'y a lever. Le toit est ensuite assujetti à environ
guère à craindre que les pauvres s'envolent 5 centimètres au-dessus du grillage, de sor-
après les cahots qu'elles ont supportés. te qu'il fait office de planche d'abri au cas où
Pour transporter nos abeilles aux ruchers la ruche serait placée en plein soleil. L'éta-
éloignés, nous nous servons habituellement blir ainsi, ce peut être le moyen de sauver
d'un chariot à deux chevaux et d'une sim- la vie de ses abeilles.
ple fourragère. La gravure de la page sui- Pour assuj ettir les cadres de façon à ce
vante donnera une idée de la manière dont qu'ils ne s'entrechoquent pas, nous em-
les ruches y sont empilées. Il faut se munir ployons une baguette de bois entaillée ré-
d'une grande quantité de corde, d'un mar- gulièrement, comme celle que l'on voit en
teau, de pointes, d'un tournevis et d'un en- A A dansla gravure ci-jointe; chaque entail-
fumoir allumé. Veillez à ce qu'il ne s'étei- le emboîte exactement le sommet d'un ca-
gne pas durant la route. Un peu de fumée dre et les extrémités de la baguette viennent
envoyée juste à tempspeut sauver la vie de reposer sur la bande en fer-blanc qui sou-
chevaux coûteux, d'une charge entière d'a- tient les cadres dans l'autre sens.
TRANSPORT DES ABEILLES. 442 TRANSPORT DES ABEILLES.
Deux vis de cuivre l'assujettissent. Une bois solide et léger de 4 millimètres 1/2
même baguette, pareillement entaillée, est seulement d'épaisseur. Les bouts ont un peu
clouée transversalement au milieudu plan- plus de 9 millimètres. Le fond est garni d'un
cher, les reliefs des entailles remontant en- grillage, puis on cloue une traverse de bols
tre les cadres, ce qui empêche ces derniers à chaque bout pour soulever le nucleus au-
dessus du plancher. Pour la commodité, le
grillage du dessus est fixé sur le couvercle
HoMMKS
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KMMK.\i:i;
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(LE). 444 TRÈFLE(LE).
les baguettes encochées représentées à la des Etats-Unis, et elle a su même faire son
page précédente. Si vos cadres sont du mo- chemin dans nos provinces du sud. Qu'un
dèle fixe, ces baguettes d'espacement ne insecte quelconque vienne à détruire en
sont naturellement pas nécessaires. Enlevez une année tout le trèfle qui croît aux Etats-
le toit et recouvrez le dessus de la ruche Unis, et l'apiculture pratiquée dans plus de
d'une toile métallique. Le meilleur moyen la moitié des localités sera virtuellement
est de fabriquer un cadre de 50 millimètres ruinée, sans compter qu'un des miels les
d'épaisseur et de clouer dessus la toile plus fins (et considéré par beaucoup comme
métallique, comme nous l'avons expliqué le meilleur) sera pour jamais banni des
plus haut. Il doit rester entre les cadres à marchés. Ce qui veut dire que la récolte
couvain et le grillage un espace libre d'envi- annuelle de miel, comprenant le miel vendu
ron deux pouces de hauteur. Avant de char- et celui qui est consommé sur place, pour
ger les ruches sur le fourgon, garnissez le les Etats-Unis seuls, subiront une perte de
fond de la voiture d'une couche de paille de 50 pour cent.
quatre à cinq pouces d'épaisseur, puis pla- Tandis qu'on semble se fatiguer à la
cez-y vos colonies en laissant entre elles une longue de presque toutes les sortes de miel,
distance de quatre à cinq pouces. Tout le on ne paraît pas plus se lasser de celui de
fond étant garni d'un premier rang de ru- trèfle qu'on ne se lasse du pain et du beurre,
ches, séparez celles-ci du rang suivant par car il tient toujours sur le marché; et si le
des pièces de bois de 5 X 10 d'épaisseur
producteur peut dire que tout son miel n'est
placées en travers, puis, sur ces pièces de que le produit du trèfle blanc, il n'aura pas
bois, calez votre second rang de ruches. besoin de faire autrement l'article.
Pour faciliter le chargement, laissez un
Si nous suivons les cours des marchés,
passage dans le milieu du fourgon; de sorte nous voyons que cette sorte de miel est
que, si vous accompagnez vos ruchées, vous
aurez toute facilité d'atteindre à chacune généralement vendue au taux le plus élevé.
Il peut se trouver d'autres miels qui soient
d'entre elles. La paille a pour but d'amortir
les chocs violents. Un autre point est encore aussi bons, sinon meilleurs, au goût; mais la
très-important : Veillez à disposer le char- réputation de celui-là est tellement géné-
rale que dans tout le pays, quand un client
gement de façon à ce que les cadres soient
demande la meilleure qualité, c'est toujours
placés parallèlement aux rails; et n'empilez le miel de trèfle blanc qu'il entend désigner.
pas les ruches par plus de deux ou trois
rangs en hauteur. Autrefois, le trèfle blanc était considéré
comme fournissant du nectar sans jamais
AVIS. manquer; mais depuis dix ou quinze ans,
pour des causes que nous ne pouvons défi-
Avant de terminer, permettez-nous un nir, notre grande plante mellifère, notre
dernier conseil. Avant de transporter des soutien, est devenu quelque peu Irrégu-
abeilles, assurez-vous que toutes les entrées lière. Tout en croissant profusément, tout
sont si bien disposées que nulle abeille n'ait en portant des fleurs en abondance et parais-
la possibilité de s'échapper. Ne taillez pas sant dans les meilleures conditions pour
votre toile métallique trop juste, et repliez- l'exsudation du nectar, il lui arrive pour-
en les bords tout autour. Veillez à ce qu'elle tant à l'occasion de nous refuser son liquide
ait exactement la longueur voulue. Pour sucré; et le pis, c'est que durant trois ou
plus amples détails, voir RUCHERSANNEXES. quatre saisons successives, il ne nous fournit
quelquefois que très peu de miel. C'est alors
TRÈFLE (LE). (Trifolium).- Nous croy- que l'apiculteur peut apprécier ce que sont
ons pouvoiraffirmer en toute certitude qu'en les temps difficiles" surtout s'il a mis tout
raison de ses nombreux avantages, le trèfle ce qu'il possédait dans son exploitation.
est la plante mellifère la plus importante de La réduction dans la récolte du trèfle
tout le Nord du continent Américain et trouve en partie son explication dans le
peut-être même du monde entier. Elle fait que les terrains en friches et les pâtu-
occupe une telle place, que si elle vient à rages, qui autrefois étaient couverts de
manquer de fournir le nectar d'une manière cette plante qui poussait très drue, ont
générale, la récolte de miel est perdue pour cédé la place à la culture intensive. Ce que
tout le pays. C'est la façon dont elle est nous disons là est surtout vrai près des
répandue sur tout le continent qui lui donne grands centres de populations où chaque
pareille importance. On la cultive dans le pouce de terrain doit être mis à profit pour
Sud du Canada, dans le Nord et dans l'Est payer les impôts. Mais même, en tenant
TRÈFLE
(LE). 445 TRÈFLE (LE).
compte largement de toutes ces raisons, forte miellée en certaines saisons, mais pas
certaines conditions ont encore influé par- d'une manière aussi générale que le blanc,
fois pour empêcher le trèfle de sécréter son et les abeilles ne le butinent pas aussi long-
nectar. temps49. En butinant le trèfle rose des prés,
les abeilles rapportent de petites pelotes
DIFFÉRENTESVARIÉTÉSDE TRÈFLE. d'un pollen vert foncé tout particulier; et en
tenant compte de cette circonstance, nous
U:La plus importante est le trèfle blanc
ordinaire (Trifolium repens), que tout le pouvons dire avec certitude quand elles
recueillent du miel de trèfle rose. Les
monde connaît. Nous aimerions mieux per- Italiennes travaillent souvent avec activité
dre l'une des autres espèces, pour ne pas sur le trèfle des prés, tandis que l'abeille
dire toutes les autres mellifères, plutôt que noire commune ne semble même pas y
prêter attention. Sa culture est presque
semblable à celle du trèfle alslke, mentionné
plus loin; mais le meilleur moyen pour un
commençant de savoir comment la diriger,
est de consulter un fermier intelligent de
son voisinage, attendu que cette culture
diffère légèrement suivant les localités.
De même pour savoir comment recueillir la
graine, qui ne peut guère être récoltée
avec profit autrement qu'avec un écossoir
spécial.
TRÈFLEBLANC. LE PEAVINEOUTRÈFLEROUGEGÉANT.
de voir disparaître notre trèfle blanc, qui C'est, comme son nom l'indique, la plus
croit en si grande abondance, qu'on l'a grosse espèce de trèfle rose; et 1*1fournit
remarqué presque partout. Mais on a fait chaque saison une très grande quantité de
miel. Règle générale, cependant, comme le
peu de tentatives pour le cultiver en semis, trèfle rose mentionné précédemment, il est
à cause de la difficulté qu'on a à recueillir
à peine butiné par les abeilles communes;
sa graine.
mais presque chaque saison les Italiennes le
visitent plus ou moins et même parfois dans
les endroits proches de grands champs,
plantés de cette fleur, les abeilles recueillent
de cette source seule de très grandes quan-
tités d'un miel surfin. Comme elle fleurit
principalement durant les mois d'août et de
septembre, c'est une mellifère très impor-
tante M. Bien que le foin qu'elle donne ne
vaille pas celui du trèfle des prés, c'est
peut-être la meilleure plante fourragère
connue à faire enfouir par le soc de la char-
rue. Elle peut croître dans presque tous les
terrains si elle est semée en de bonnes con-
ditions; et lorsqu'on s'est assuré de cette
façon un bon dessous et que le labour l'a
enfouie dans le sol déchiré, le terrain se
trouve en excellent état pour faire produire
une belle récolte à presque toutes les
TRÈFLEROUGEGÉANT. plantes.
TRÈFLEALSIKE.
Une autre variété Importante connue
sousTle nom de trèfle blanc Hollandais, est On a cru d'abord que cette fleur était une
assez vendue dans le commerce. Nous hybride, puisqu'elle tient si bien le milieu
n'avons pu acquérir la certitude qu'il fut entre le trèfle blanc et le trèfle rose; de là
supérieur à l'espèce commune 341.Le trèfle son nom de Trifolium hybridum de Linné. On
rose des prés — T. pratense — fournit une sait aujourd'hui qu'il forme une espèce dis-
TRÈFLE
(LE). 446 TRÈFLE(LE).
tincte. Non seulement 11 fournit autant de dentqu'ilsohtiennent les meilleurs résultats
miel que le trèfle rose, mais de plus, ses d'un semis, en même temps que les avoines
pétales sont si courts que les abeilles n'ont fait au printemps. Bien que l'alsike. n'im-
aucune peine à atteindre au fond de la corol- porte comment on le cultive, puisse pro-
le. Imaginez une grosse tête de trèfle blanc duire du miel, il est nécessaire pourtant
dont l'extrémité des pétales serait trempée de bien préparer le terrain, si nous voulons
dans une belle couleur rose, le tout égal en obtenir une récolte abondante, soit en foin,
beauté à la fleur du dahlia mais trop com- soit en miel. Avec un sol bien ameubli, bien
mune pour être appréciée, et vous aurez une passéà la herse, nous pouvons le faire croître
juste idée de ce qu'est le trèfle alsike 343.La à une hauteur de 3 pieds et obtenir uae
feuille ressemble beaucoup à celle des profusion de belles têtes de fleurs de cou-
autres trèfles, si ce n'est qu'elle est d'un leur éclatante qui ne manqueront pas
vert frais et doux sans les auréoles qu'on d'étonner ceux qui n'ont pas encore vu un
voit dans le trèfle blanc et le trèfle des prés. tel spectacle, surtout si le champ est tout
Sile trèfle alsike fleurissait à une époque rempli du bourdonnement affairé des labo-
où les abeilles n'ont presque rien à butiner, rieuses Italiennes. Comme il peut être
comme il arrive pour le sarrasin, je le place- difficile de faire pousser la plante drue par
rais, au lieu du sarrasin, en tête de la liste des temps humides, on fera bien de semer
des plantes propres à semer en pâturages en même temps qu'elle une petite quantité
artificiels. (*) Là où le trèfle blanc ne croît de graines de phléole des prés. Sile semis
pas spontanément, l'alsike marche sans nul est fait tôt dans la saison, la plante peut,
doute en tête de toutes les autres plantes dans un bon sol, donner des fleurs en nombre
connues. Il fournit non seulement du miel considérable dès la première année, mais
en grandes quantités, mais déplus, la qualité il ne faut pas trop en attendre avant la
de ce miel n'est surpassée par rien au mon- seconde année, où la floraison est à son
de. Il est vrai que beaucoup de personnes comble. Elle donnera une belle récolte la
lui préfèrent celui de tilleul, de sauge de troisième année; mais après cela. si nous
montagnes et d'autres d'un parfum aroma- voulons entretenir la production du nectar,
tique, mais elles se lassent de ces derniers nous devons le semer de nouveau. Ce
au bout de quelque temps, et le miel de trè- semis peut être fait au printemps sur le
fle tient presque seul le marché, comme la blé d'automne, mais lorsque la phléole a
grande base de la nourriture de chaque jour, été semée avec le blé en automne, elle peut,
à côté et à l'égal de notre" pain etbeurre».345 dans certains sols, étouffer l'alsike.
CULTUREET MANIÈREDE FAIRE L'ALSIKECULTIVÉPOUR SONFOIN.
LES SEMAILLES.
Si l'on cultive l'alsike pour son foin et son
La culture du trèfle alsike n'est pas telle-
ment semblable à celle du trèfle des prés, miel, sans chercher à en recueillir la semen-
ce, il peut donner au moins deux bonnes
que ce qui convient à l'une puisse convenir récoltes chaque année; en ce cas on le coupe
à l'autre. Comme la graine de l'alsike est
en pleine fleur. Dans notre localité il fleurit
beaucoup plus petite, il en faut une moins habituellement à lafin de juin, et fournit
grande quantité; il en faut généralement
quelquefois une grande quantité de miel
quatre livres par acre. Comme il ne fleurit avant que le trèfle blanc soit fini. Tout le
que la seconde année, outrès peu la pre- monde reconnaît que son foin vaut les
mière, en culture ordinaire il peut être
autres fourrages en usage, 347et que les
semé à n'importe qu'elle époque, et en fait
on le sème souvent sur le blé, sur la neige champs qui en sont plantés fournissent les
meilleurs des pâturages pour tout espèce de
en Mars. De cette manière nous pouvons
nous rendre parfaitement compte si nous troupeaux, après que le trèfle a été coupé.
Ce qu'il vaut pour les vaches laitières est
répandons la graine avec régularité sur le démontré parle passage suivant extrait des
sol. Les fermiers proches de nous qui nous 01
fournissent la meilleure semence, préten- Oleanings in Bee Culture ,. Vol. XIII.,
page 161:
(*)Si l'on coupe l'alsike, ou même qu'on le fasse ENTANT QUEFOURRAGE.
paître aux animaux,juste avantsa floraison,il fleurira Il est
de nouveausitôt après le trèfleblanc,et donnera une d'un lait supérieurà tout,et produitun afflux
très prononcé
fortriche.Le 15juin, date à laquelleje chassai
récoltede miel de trèfleau momentmême oùonen a mesbêtesdesurl'alsike, je les laissaiprendreleursébats
le plus besoin.Un denos maîtresen apiculturenous dansun champde trèfle rosedes prés dont la floraison
a affirméque la seule connaissance de ce fait, acquise commençait justement,et à lafindu troisièmejour,latota-
durantun congrès,lui a rapportéplus de 60dollars. lité de lait fourniepar les cinq vachesavait diminuédo
TRÈFLE
(LE). 447 TRÈFLE(LE).
0quartschaquefoisque l'ontrayait.PuisenOctobre,pour leversantsudde la colline.L'annéeétait sèche,"etmon
jugerencoreunefoisde cequ'il valaitpourla nourriture alsikenedépassapasun pieddehaut et commeonm'avait
(les bestiaux,commele champen était tout couvertde dit que la graine devaitêtre recueilliesur la première
feuilles,je permisà mesvachesd'y retourner.Vouspouvez récolte,je le coupaipour la graine, et je fus tellement
jugerde nia surpriselorsqueje constatai,au boutd'une désappointé envoyantlapetitequantité quej'en recueillais
semaine,quenousavionsregagné10quartssurla totalité queje traitaila chosede conte,et labouraitoutmonchamp
dulait à chaquetraite. le mêmeautomne.Quelquesannées plustard, je vis un
Millin^ton,Michigan. M.D. YORK. boisseaude cette graineà la foire du Dane County,à
Madison.Je m'informaiauprès du propriétaire, M.
RÉCOLTEDE LA GRAINE. Woodward,de ce qu'il en pensait,et si elle était d'une
cultureavantageuse. Il meréponditqu'il récoltait quatre
La graine est toujours récoltée des pre- boisseauxde semencepar acre,et lavendait10dollarsle
mières lleurs, et l'alsike, en ce cas, doit être boisseau;quele foin,aprèsquelades graineenavaitétésépa-
était supérieureaumeilleur foinsde trèflerose,et
laissé sur pieds 15 jours de plus que pour rée, que sesbestiauxs'ennourrissaientde préférenceà tousles
la récolte du foin. Si vous voulez vendre autres.J'achetaidoncdeuxboisseauxde cettegraine,etla
votre semence un bon prix, il faut qu'elle semai,comptantenvironunboisseaupourdouzeacres,mé-
soit très bien nettoyée. Elle est débarrassée langeantuntiersdephléolepar mesure,làoùje ne voulais
d'une batteuse lecultiverquecommepâturageet pourlefoin,età peuprès
des siliques à l'aide spéciale lamêmequantitéd'alsikepur làoùje voulaisle cultiver
pour le trèfle, puis on la nettoie dans un pourla graine.Il nedonnepasde semencesl'annéemême
van de moulin ou dans un-tarare muni de oùil a été planté,maisseulementl'annéesuivante,comme
cribles appropriés. Comme la graine de le trèflerosedes prés. Je l'ai seméavecle blé, l'orgeet
de la même l'avoine.C'estaveclebléet l'orgede printempsqu'ilréussit
phléole est presque grosseur le mieux.
que celle de l'alsike, il est difficile de les J'ai recueillino boisseauxde grainescetteannéesur
séparer complètement, à moins que le van 20acresde terrain.Je comptelesvendre7 dollarsle bois-
du moulin soit organisé dans ce but. Comme seau,et il m'estresté après le battage25tonnespourle
l'alslke pèse 60 livres au boisseau, et la moinsde bonfoin,qui suffiraità luiseulà rembourserle
a prix dela fenaisonet du battage.Il y a quelquesannées,
phléole 45 seulement, il n'y pas grande j'ai vendumarécolteentièreà la Chambrede Commerce
difficulté à obtenir un résultat efficace. de Chicagoà 11dollarsle boisseau.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter que M.GeorgeHarding,deWaukesha,quiélèvedesmoutons
Costwoldetdesbœufsà courtescornes,et qui estl'undes
quiconque récolte la graine pour en faire le fermiersles plus intelligentsdu Wisconsin, memontraun
commerce doit éviter scrupuleusement petit champappartenantà l'un de ses voisins.Ce champ,
d'expédier de mauvaises semences; et dans m'affirma-t-il, rapportesept boisseauxde grainesd'alsike
les lieux où prévalent le chardon du Canada par acre, que son propriétairevenddans le Milwaukee
ou toutes autres mauvaises herbes de cette 12dollarsle boisseau.J'ai quatre-vingtsacresplantésen
; ettantqu'ilsmerapporterontautantqu'ilsl'ontfait
alsike
espèce, il ne faut en aucun cas songer à jusqu'àprésentje continueraià ensemer.
cultiver les plantes pour la semence, sur- L4 premièrerécoltede l'annéequi suit l'ensemencement
tout si celle-ci est destinée au commerce. est cellede la graine.On peut couperla plante pourla
S'il se trouve des chardons dans le voisi- graine plusieursannéesde suite.Cen'est pas une plante
bisannuellecommeletrèflerose,maisune plante vivace.
nage, cultivezl'alsike pour le foin et le miel, Ellea uneracinepivotanteavecunequantitéde radicelles,
et laissez quelque autre personne, en une et nesesoulèvepaspar la gelée,comme le trèflerose qui
situation plus propice, fournir les semences. n'a qu'uneracinepivotante.
Je le préfèreau trèflerose pourplusieursraisons.Lors-
PROFIT QUE RAPPORTEUNE RÉCOLTE. qu'onlesèmeavecla phléole,ilarriveà maturitéenmême
tempsquela phléole.(Letrèflerose moyenmûritavantque
Depuis plusieurs années, le cours de la la phléolesoitbonneà couper).Je le coupeduioau15juillet ;
semence varie de 5 dollars 50 à 8 dollars le la le trèflerosedoit être vers
coupé(ici) le20juin. Pendant
fenaison,laroséeoude petitespluiesgâtentdifficilement
boisseau, et la la
récolte moyenne de graine l'alsike.Il nese divisepasen particuleslégèresquivolent
est d'environ quatre boisseaux par acre. autourde vouscommele trèfle des prés, ce qui rendce
Elle est vendue au détail 75 à 90 centimes la derniersi désagréable à manierenfoinouengraine.La tige
n'estnisi nisi creuse,etellea plus de tigettesde
livre, et l'on compte 60 livres au boisseau, feuillesetgrosse, defleurs.La fleurest rose pâle.Il fautcouperle
(Voir TRÈFLE). trèfledes présau momentoùnotreblénousoccupele plus.
Le passage suivant, extrait de The Farmer, Oncoupel'alsikeaprèsque le travail dublé est terminé,
de Saint-Paul, Minnesota, montre non seule- cequiestungrandavantagepourunerégionoùl'oncultive
le blé.
ment le bénéfice qu'on peut réaliser en Après larécoltede la graine,l'alsikefaitencoreun bon
cultivant l'alsike, mais est une nouvelle pâturaged'automne. Mes bestiaux le paissentde préférence
preuve de sa valeur comme fourrage. Le au trèflerose,à la phléoleouà la bluegrass.Labluegrass
lecteur voudra bien observer que l'écrivain ou,commeonl'appellesouventence pays,l'herbede juin,
est unebonnepetiteplanteau débutet àla findela saison,
ne s'intéresse nullement aux abeilles. maisquise dessècheen plein été et sansle trèfle, nous
LACULTURE DEL'ALSIKE, SANS ÉGARD A L'APICULTEUR, aurionsété bien dépourvusde pâturageuneannéeaussi
EST-ELLE AVANTAGEUSE AUXFERMIERS ? sècheque celle-ci.
DaneCountry,Wisconsin. (Hon.)MATT. ANDERSON.
Il y a une vingtained'annéesenviron,j'achetaipourla
premièrefoisdela grained'altike,que je semaifeulefur L'extrait suivant, des Gleanings in Bee
TRÈFLE
(LE). 448 TRÈFLE(LE).
nation.Nesemezpasdansunterrainsec,sablonneux, car
Culture, Vol. XIV, page 327, a une si grande l'alsikese plaitinfiniment
mieuxdansun solhumide.
importance concernant la culture de l'alsike Uneméthodesi simpled'augmenter lavaleurd'unpâtu-
ou d'autres plantes mellifères, que nous le ragenedoitpasêtrenouvelle, maisjenel'aijamaisentendu
donnons en entier. mentionner, bienquesansdouteplusieursl'aientessayée.
Danville,Québec,Canada. GEO.O.GOODHUE.
IDÉESUGGÉRÉE AUXAPICULTEURS POUR OBTENIR
DESFERMIERS QUILESAVOISINENT Nous avons à peine besoin d'ajouter que la
QU'ILS CULTIVENT L'ALSIKE. méthode ci-dessus peut être appliquée au
Je suis parvenuà augmenterles sourcesnaturelles sarrasin, au colza, et à toute autre plante
d'approvisionnement de mesabeillescescinqousixder- mellifère qui ait également de la valeur aux
nièresannées,commesuit: J'ai d'abordessayéle mélilot
avectrès peu de succès,je me suisalorsdécidépourle yeux des fermiers.
trèflealsike,et voicicomment je m'yprends.
Versl'époquede l'annéeoùnousnoustrouvons,j'achète MÉLILOT.
de 200à 400livresdelameilleuresemencede trèflealsike,
&Montréal,au prixde gros.Cetteannéeje pourrail'avoir Depuis quelques années cette plante,
à 60centimes, peut-êtreà moins.Je comptefairemonachat considérée jusqu'ici comme une mauvaise
lasemaineprochaine.Il me coûtera1/2cent.de transport herbe
par bateau,et je le vendraiprobablement auxfermiersqui par les conseils municipaux en géné-
setrouventdansun rayondedeux millesdemon rucher, ral et par les fermiers ignorants, commence
àraisonde 30cents.la livre.Asi bas prix, tousceuxqui à se répandre sur tout le territoire des
diminuentlerendementde terres propresà la culturede Etats-Unis. Nous nous souvenons qu'il y a
l'alsikeen y semantde moinsbonnesplantes,s'en empa- d'années le mélilot était inconnu autour
reront,attendu que chezles marchands,il vautici 16à peu
18cents.Troislivresmélangéesde phléolesuffisenttrès de nous. Et les premiers pieds que nous
bienà ensemencer un acre,desortequevouspouvezvous en vîmes, causèrent une grande sensation
rendrecomptequeje mecréeunesourced'approvisionne-parmi nous, apiculteurs, et dans la masse de
ment pourla meilleurequalitéde miel,et qui durerade la
deuxà cinqans,pourla modestesommede37francs50par population, parce que durant le temps de
centacres.Je neconnaispaspourmoideplacement meilleur leur floraison, ils étaient absolument cou-
qui exige une moindremisede fonds,medonnemoins verts d'abeilles. Bien loin d'être une herbe
d'ennuis,ouqui me rapportedes bénéficesplus prompts nuisible, elle donne un fourrage très appré-
ou plus certains.Je pourraisdéjà obtenirqu'onsèmeune ciable dans certaines localités349; et tandis
bonnequantitéde grainesrien qu'enles vendantau prix
coûtant maisje m'aperçoisquela diminutionde prixde que le trèfle blanc, pour une cause inexpli-
deux ou trois cents par livre augmentede beaucoupla cable, nous refuse sa miellée, comme il fit 11
quantitéquienestsemée.Comme letrèfleblancet letrèfle y a un petit nombre d'années, le mélilot,
alsikesontlesmellifèressur lesquellesou puisselemieux merveilleuse mellifère, semble vou-
compter i ci— il est rare queleurrécolte manque t outà fait plante
—j'ai mêmeobtenudes résultatstrès marquéset fort loir nous compenser cette perte en se
satisfaisants. répandant d'une extrémité du territoire à
Aceuxquivoudraienttenterce moyen,je dirais : Traitez l'autre. Il se plait principalement dans les
l'affaireen personne ; adressez-vous aux fermiersquise landes
trouventdansun rayonde deux milleset plus de votre incultes, même dans les terrains les
rucher(ceuxqui habitentà plusdedeuxmillespaieraient plus arides, les plus argileux, le long des
la grainele prix coûtant),montrez-leur un échantillon de routes poussiéreuses et des voies de chemin
votre semence,indiquezles avantagesqu'elleoffre,etc. de fer. La graine s'attache aux roues des
Bienque le foinde trèflealsikene pèsepas aussilourd, chariots, les routes sont boueuses, et
que celuide trèflerose,il est beaucoup plusfinetmeilleur quand
et touslesbestiauxle préfèrentcomme nourriture.Deplus, c'est ainsi que la plante se trouve croître
unelivrede semenceéquivautà près de deuxlivresde partout le long de presque toutes les grandes -
trèfle rose, attenduque les grainessont beaucoupplus routes du pays. Surles voies de chemin de fer,
petites. loin la vapeur, dans
C'esttoutdesuitequ'ilfautallervoirlesfermiersetleur les trains qu'emporte au
fairevos offres,car un bon fermierdresseses plansde leur mouvement rapide, entraînent dans un
cultureetachètesessemencesde bonneheure.Aprèsque coup de vent les graines recueillies au
votretournéeestterminée,faites le totaldevoscommandes,passage, et les sèment à mesure tout le long
adressez-vous à un marchanden qui vouspuissiezavoir du de cette façonsur leur
livrezvotre t ouchez-en le vous en voyage, les disperse
confiance, graine, prixet
avezfinipourlasaison maisil vousfaudrarecommencerparcours d'une extrémité du pays à l'autre ;
chaqueannéeafin d'étendre autantque possiblevotre mais le mélilot n'aura jamais les bonnes
«sourced'approvisionnement ». Vousaureznaturellementterres arables, car il est très facile de le
unanà attendreavantquel'alsikeportedesfleurs. dans
Dansleslocalitésoù plusieursapiculteurssont proches détruire. De ce fait même qu'il pousse sitôt
lesansdesautres,sivousfournissez lasemenceau-dessousdes lieux arides où toute autre plante
de sonprix coûtant,lesautresapiculteursvousrembour-germée, ne tarderait pas à périr, nous pou-
serontlemontantde la différenceau pro rata, suivantle vons déduire en vérité qu'il ajoute à la
nombrede coloniesqu'ils entretiennent. richesse du pays. Dans quelques localités, il
AVISPRUDENT TOUCHANT LESEMIS DEL'ALSIKE. se trouve être la seule plante fourragère qui
Procurez-vous d'abordla toutemeilleuresemenceque puisse croître, et comme telle 11est très pré-
Toutpuissieztrouver.Unesemencepauvreestuneabomi. cieux. Dans d'autres, où il pousse le long des
TRÈFLE (LE). 449 TRÈFLE(LE).
distincte de celle du trèfle rose des prés; de dans le courant de septembre. Quel-
fait, il ressemble plus à une grosse fraise ques-unes de nos meilleures récoltes ont
allongée, qu'à toute autre chose. Presque été obtenues en le semant à la volée au
chaque année, quand le nôtre est en fleurs.
les gens arrêtent leurs attelages pour le
contempler et s'informer de ce que c'est:
et pour la Decoration-day (*) on vient quel-
quefois de plusieurs milles à la ronde pour
cueiHir de gros bouquets de ces magnifiques
fleurs écarlates dont la beauté et l'éclat sur-
prennent En faisant visite à d'autres apicul-
teurs qui avaient aussi réussi à le cultiver,
on nous a fait des rapports semblables; et
ceux qui n'ont jamais vu de champs de trèfle
incarnat en fleurs, en peuvent à peine Ima-
giner la beauté, à laquelle contribuent non
seulement ses fleurs magnifiques, mais
aussi son feuillage d'un
vert frais éclatant qui
le distingue de même
que la couleur de ses
fleurs.
Bien que cette variété
(Trifolium incarnatum)
ne soit pas absolument
nouvelle, l'idée de la
semer en juillet ouaoût,
de même que la con-
naissance qu'on peut la
conserver tout l'hiver
dans des contrées aussi
septentrionales que la
province de l'Ohlo, est
une découverte com-
parativement nouvelle.
Dans les états situés
au sud de la rivière
Ohio, on peut le semer
en septembre, octobre
et même novembre.
Dans notre localité nous
obtenons d'excellents
résultats en le semant
en même temps que le
sarrasin (pour les détails
voir SARRASI,) ; il peut
être encore semé avec
toutes sortes de plantes
de jardin, spécialement
celles de peu de durée
qui doivent être arra-
chées dans le courant
des mois de juillet et
d'août. Avec un très bel
automne il peut réussir. TRÈFLEINCARNAT.
en tout ou en partie.
milieu du blé de printemps, juste avant
(*) C'estle jour anniversaire
o ùl'on décorede fleurs
les tombesdessoldatset desmarinsde l'Union, qui qu'on le plante pour la dernière fois. Si
tombèrentauxEtats-Unispendantla guerrecivile. vous voulez élever de bons navets, sans
TRÈFLE
(LE). 452 TRÈFLE (LE).
dépense supplémentaire, mélangez une qu'une quantité de graines suffisante pour
once de graines de navet à cinq livres (le faire un nouveau semis, sortit de terre et
trèfle incarnat. Pour semer cette graine au demeura sur le sol. Cette semence se mit à
milieu du blé, comme nous l'avons dit plus germer à l'automne, poussa avec tant de
haut, nous nous servons d'un semoir, et vigueur, qu'il dépérit avant l'hiver, promet-
l'opérateur s'asseoit sur le dos d'un che- tant une nouvelle pousse pour l'année
val pour dominer les tiges du blé. et lance la suivante. Or, le trèfle incarnat avait été
semence à la volée. semé directement sur le chaume de blé, au
mois d'Août; et quandleblé déclina, formant
DOIT-ON SEMERLETRÈFLEINCARNAT une couche de paillis, le trèfle perça au
AUPRINTEMPS. travers et fut ainsi bien garanti durant
Comme le trèfle est une plante d'hiver l'hiver. La conséquence de tout ceci est que
très vigoureuse, le semer au printemps ne nous avons aujourd'hui,25 Avril, une formi-
donne pas, autant que nous le pouvons dable croissance de trèfle et de blé poussant
savoir, de bons résultats. L'ennui est que, ensemble. Nous nous proposons de retour-
s'il est semé au printemps, même de très ner tout ce champ aussitôt que le trèfle
bonne heure, le temps de la floraison peut sera en pleine floraison — c'est-à-dire vers
survenir juste au moment où il fait sec et le milieu ou à lafin de Mai. Nous avons
très chaud, et une forte sécheresse lui est cultivé d'excellentes pommes deterre sur
presque toujours contraire. Si pourtant la du trèfle incarnat labouré de cette façon,
semence est mise en terre de très bonne depuis plusieurs années, et de fait, nous
heure, que le printemps se trouve être avons obtenu un pré de trèfle incarnat
froid et que de grandes pluies surviennent splendide enle semantaprès que des pom-
en pleins mois deJuillet et d'Août, il peut mes de terre plantées comparativement
donner alors quelquefois une excellente tôt avaient été déterrées. Une année, nous
récolte. Dans le premier cas, il fournit semâmes le trèfle sitôt que les pommes de
naturellement unegrande quantité d'engrais terre furent retirées du sol; c'est-à-dire,
vert, comme tous les autres trèfles; et sur qu'à mesure que nous en avions déterré
quelques-uns de nos champs d'expérience quinze à vingt rangées, nous retournions le
on a estimé qu'un bon dessous de trèfle sol avec une charrue, nous le passions en-
labouré, retourné en pleine floraison, équi- suite à la herse et nous semions le trèfle.
vaut à dix tonnes par acre du meilleur Le premier mis en terre (enAoût) se con-
fumier de ferme. serva tout l'hiver splendidement. Celui qui
Comme 11fleurit unpeu plus tôt que les fut plantéen Septembre et le commencement
autres trèfles (après avoir passé l'hiver) d'Octobre, le trèfle manqua presque com-
on peut s'en servir pour amender la terre plètement. Peut-être une autre raison de
pour toutes sortes de culture. Chez nous, notre succès est que nous recueillons notre
nous en semions quatre ou cinq acres cha- semence sur nos propres terres. Il est facile
que année, et nous n'avons éprouvé aucun de cultiver le trèfle incarnat pour sa graine;
insuccès. Pour être franc, nous devons cons- et dans les lieux où elle ne vaut que 12 francs
tater cependant que dins notre localité, la 50 le boisseau, cours présent, nous pensons
partie septentrionale de l'Ohio, le trèfle qu'on peut la produire avec profit dans
incarnat n'a pas réussi en beaucoup d'en- notre localité — c'est-à-dire, si l'on a un bon
droits. Défait, l'un de nos écrivainslemieux terrain et que la culture soit faite dans les
au courant de l'agriculture, prétend que les conditions ci-dessus mentionnées.
agriculteurs ont dépensé des milliers de
dollars en pure perte en essayant de cultiver QUALITÉ DUMIELDE TRÈFLEINCARNAT.
le trèfle incarnat. La raison de notre succès Le miel detrèfle incarnat peut être mis
est, croyons-nous: premièrement, que nos avec justice au même rang que celui des
terres sont en tièremeut drainéesau moyen de autres sortes de trèfle. Quelques-uns le
canaux souterrains; deuxièmement, qu'elles disent supérieur. Nous n'en avons pas eu
ont été fortement amendées avec du fumier assez dans notre localité pour en percevoir
d'écurie, et que le sol en est comparative- la différence dans la miellée; mais lorsqu'il
ment riche. Le meilleur stand que nous est en fleurs, les abeilles le visitent en aussi
ayonsjamais eu, est, croyons-nous, celui que grand nombre, à étendue égale, que nous
nous avons ce printemps-ci, 1899. Nous les avons vu faire sur d'autres plantes,
avions eu l'année dernière plusieurs acres même sur le sarrasin. Comme nous retour-
semés du froment où la semence s'était nons le pré tandis qu'il est en pleine fleur,
mallogée on terre. La conséquence en fut les abeilles se massent à mesure sur les
TULIPIER. 453 TULIPIER.
dernières têtes restées debout: et après de l'arbre, en réfléchissant que nous n'étions
que le dernier pied a été enfoui dans la plus un adolescent, mais un homme de 40
terre, une foule d'abeilles couvrent la sur- ans, ou que nouqleserloiis sous peu. Qui sait,
face du pré, qui se demandent sans doute peut-être, pourrions-nous atteindre pour-
ce que sont devenues, en un si court espace tant à cette première branche. Après pas
de temps, les fleurs nombreuses qu'elles mal d'efforts et tout haletant, nous y arrivâ-
butinaient avec tant d'ardeur. Nous n'avons mes. La suivante fut encore plus pénible à
pas encore entendu parler que des centaines atteindre, mais ensuite les autres étant plus
d'acres de trèfle incarnat fussent en fleurs multipliées, nous commençâmes à grimper
en même temps, comme il advient souvent vers le sommetavec à peu pres autant defaci-
pour la luzerne, le trèfle blanc et quelque- lité que notre fillette d'un an et demi monte
fois le trèfle rose. Un rucher de belle éten-l'escalier quand elle peut échapper à la sur-
due a besoin de bon nombre d'acres plantés veillance maternelle. En haut, tout en haut,
d'une plante quelconque pour donner une nous montâmes jusqu'à ce que jetant un
bonne récolte de miel. regard en bas, nous nous demandâmes ce
que ferait la chère petite aux yeux bleus et
TULIPIER. — (Lù'iodendron Tulipi,¡em). sa maman si notre pied glissait maladroite-
—Cet arbre tire sans doute son nom de la ment, ou si unebranche morte cassait ino-
forme en tulipe de ses fleurs. pinément. Or nous étions à la cime même de
ET FLEURDE TULIPIER.
FEUILLE, BOURGEON
Après avoir écrit ce qui précède, nous l'arbre, et quelle chose merveilleuse nous
avions constaté que nous ne savions pas vîmes dans ces fleurs de tulipier qui poin-
grand'chose au sujet du tulipier, et surtout, taient tout autour de nous dans le vert
de sa floraison. — Nous nous rendimes par feuillage ? Il n'était pas étonnant qu'on
conséquent dans les bois. Après bien des entendit tant de bourdonnements, bourdons,
recherches, nous en trouvâmes enfin un, guêpes aux couleurs brillantes, Italiennes
mais il n'y avait que des boutons de visibles, jaunes, et enfin, mais non les moins beaux,
et pas une seule fleur. Il devait être trop tôt des oiseaux au riche plumage, gazouillant à
dans la saison; mais, écoutez! d'où viennent qui mieux mieux, tous se réjouissant au
ces bourdonnementsd'abeilles et ces gazouil- milieu d'un océan de nectar. De temps en
lements d'oiseaux? D'où viennent aussi ces temps un de ces derniers se posait juste
parfums exquis? Nous regardâmes plus haut devant notre figure, se balançait dans l'air
et là-bas, sur la cime embrumée de l'arbre, il comme une pendule, clignait ses petits yeux
nous sembla distinguer à la clarté du soleil brillants comme pour dire: Mais, que
couchant, une multitude d'abeilles voltigeant pouvez-vous bien faire ici, vous, dans notre
de toutes parts. Oh que n'étions-nous là- domaine? »
haut! Nous examinâmes le tronc rugueux Nous cueillîmes de ces grandes fleurs
TULIPIER. 454 TULIPIER.
moirées, d'une belle nuance orangée et nous jardins, nous donnons l'extrait suivant, em-
y cherchâmes le nectar 240.Nous présumons prunté à Fuller's Forest-Tree Culturist.
que le moment était mal choisi pour en
trouver beaucoup, mais l'intérieur de ces LIRIODENDRON TULIPIFERA (Tulipier).
larges pétales semblait distiller une sorte Feuilleslisses,à pétiolemince,en partie à trois lobes,
de roséebrune que les oiseaux et les insectes celuidumilieuayantl'aird'êtreéchancré ; fleurs d'environ
venaient puiser. Elle avait plus de goût de 0,050de large en formede cloche,d'un jauneverdâtre.,
mélasse que de miel. Dans la gravure notre tachetéesd'orange ; graines ailées, formantune forte
dessinateur a essayé de reproduire ce que grappeconique,qui se détacheen automne.La figure
représenteunesemence isoléetellequ'onla voitlorsqu'elle
nous vîmes au sommet de notre arbre. est séparéede lamasse.L'arbrefleuriten mai et juin, et
lesgrainesmûrissentà la findel'étéouau commencement
Comme le soleil avait baissé, nous com- de l'automne;ellesdoiventêtre seméesaussitôtqu'elles
mençâmes à descendre à notre tour d'une sontmûres,dans un sol modérémentsec. Elles peuvent
manière plutôt peu majestueuse, puis après resterencouche,pendantdeuxanssionle désire,maisen
nous être reposés un moment, nous regagnâ- lesabritantlégèrement dufroidle premierhiver.Arbrede
mes la maison. Quoique nous fussions légè- grandetaille,pouvantatteindreparfoisjusqu'à I30 pieds
de haut,avecunetigetrès droite; bois peucoloré,blanc
rement meurtris et raidis, nous rapportions verdâtre,tendreet léger,pas assezdui pourpouvoirêtre
une brassée de fleurs de tulipier pour éton- ciré.Onl'emploiebeaucouppourl'ébénisterie,pour faire
ner les bonnes gens qui, probablement ne les panneauxde voitureet pour tousles travauxd'inté-
rieuroùla soliditéouunesurfacedurene sont pasnéces-
se doutaient pas des merveilles qu'on décou- saires.Il n'y a peut-êtrepasde boisindigènesqui se con-
vre à la cîme des arbres. tracteplusen vieillissantque le tulipier,caril nese con-
Nos amis du Sud ne cessent de parler de tractepasseulementenlargeur,mais aussien longueur;
maislorsqu'ilestbiensec,il ne travailleplus et ne joue
ce qu'ils appellent le miel de peuplier» ;
pas,ne setord pascommele font beaucoupde bois plus
mais, si nous ne nous trompons pas, leur durset plussolides.Il y a aussi beaucoupde différence
u peuplier» est l'arbre que nous appelons entrelesboisprovenantde différentespartiesdu pays et
Tulipier. Il fleurit chez eux en Avril ou Mai. lesartisansqui sont familiarisésavecles espècesprove-
nantde différenteslocalitésvousdironttrès vite si les
Nous savons à quelle époque il fleurit ici, échantillons viennentdel'Estoudel'Ouest.Ledernierest
car ce devait être vers le 27 Mai, que nous d'unecouleurlégèrementverdâtre,le grain n'est pas si
nous laissâmes glisser de notre tulipier. lissenisi tendre,et parfoisil est plutôtdur.Onne faitque
Peu après, nous reçûmes quelques abeilles peuusagedece bois,sicen'estdanslescasmentionnés ci-
dessus,et parconséquentles grandsarbresontseulsbeau-
envoyées par G. W. Gates, de Bartlett, coupde valeur.C'estunedes espècesles plus ornemen-
Tennessee. Les rayons étaient pleins, bour- talesquenouspossédions, croissanten formede côneet
rés de miel brun, tel que le nectar que nous produisant<înprofusionau printempsdesbellesfleursen
avons décrit et les abeilles avaient construit formedetulipe.Lesracinessonttendreset commespon-
des étais de rayons blancs comme la neige gieuses,et il fautbeaucoup desoinspourtransplanterl'ar-
breavecsuccès.
sur le couvercle de leur boîte d'emballage.
De ceci nous concluons que le nectar peut On pose souvent cette questionIl Le tuli-
être recueilli en grande abondance dans ces pier est-il bon pour faire les ruches d'abeil-
contrées. On prétend que les larges fleurs les?" Il peut convenir pour les sections et les
du tulipier exsudent parfois chacune une cadres à couvain, mais il ne vaut rien pour
cuillerée de nectar. Comme l'arbre est sou- la ruche elle-même, pour les raisons expo-
vent employé pour l'ornementation des sées ci-dessus.
v.
tout le monde est capable de la reconnaître. son arôme particulier, comme de beaucoup
SI vous voyez des fleurs d'automne, jaunes d'autres sortes de miel, et l'on revient au
comme de l'or, et croissant sur de hautes miel de trèfle comme à la seule qualité dont
tiges, vous êtes presque certain qu'elles l'usage soit à mettre sur le même rang que
appartiennent à cette famille. Ses fleurs sont le pain et le beurre. Une petite pièce de
très petites mais très multiples aussi, for- verge d'or pourrait avoir sa place sur nos
mant parfois de longues grappes, ou réunies terrains plantés de mellifères, et peut-être,
encore en gros bouquets serrés. Leurs par la culture, cette plante pourrait-elle
caractères généraux sont tels, qu'avec un gagner et donner partout une récolte plus
peu de pratique vous reconnaîtrez prompte- assurée; mais comme chez nous ce n'est
ment les plantes de cette famille; mais pour qu'une simple mauvaise herbe, c'est à peine
vous aider, nous vous présentons la gravure si nous voudrions favoriser une distribution
ci-dessous. plus générale de la semence.
peau qu'on porte aux Indes et dans d'autres qu'alors il a tendance à se couvrir de la
pays chauds et on l'adopte peu à peu mainte- buée de la respiration, et le pire de tout
nant dans notre pays, surtout vers le Sud. c'est qu'il risque de se casser. Aucun de ces
Il est fait de feuilles de palmier et se soutient
sur la tête comme on le voit ci-contre. La
gravure dispense d'en faire la description.
Comme les moindres brises peuvent circu-
ler tout autour de la tête. c'est peut-être le
meilleur parasol qui ait été décrit ou repro-
duit jusqu'ici. Si vous ne pouvez vous en
procurer un, et que vousteniez à son systè-
me d'aération, prenez un chapeau ordinaire
en feuilles de palmier beaucoup plus large
qu'il ne vous le faudrait. A l'intérieur de la
calotte, fixez 4 ou 5 bouchons de 9 millimè-
tres, coupés en deux dans la longueur. Ces
bouchons, s'ils sont espacés à égales distan-
ces, tiendront le chapeau éloigné de la tête, reproches n'est à faire au tulle de Bruxelles
et permettront ainsi l'aération. et il est presque aussi transparent que le
Nous avons déjà fait observer quel'objec- verre lui-même.
VOILESA ABEILLES.
tion à faire contre les voiles, estqu'ils gênent Feu M.J. H. Martin, dans les Gleanings du
la vue. Pour y remédier, M. John, C. Cape- 1er Mars 1889,a publié le croquis non-seule-
hart de Saint-Albans, Virginie Occidentale, ment de son cha-
peau de rucher
mais aussi de son
équipement spé-
cial. Nous les re-
produirons ci-
après et voici la
description qu'il
en donne:
Chez un marchand
d'habit j'ai trouvéce
qu'onappelle un costu-
medemécanicien —sa-
a collé un morceau de verre en avant du lopetteet bourgeronou
voile. L'inconvénient de ce verre est qu'il blousefaited'étoffede
est difficile de le faire toujours tenir à la cotonbleuet blanc,le
toutpesant11. 1/4.- L'avantagede cevêtementestlacer-
hauteur des yeux, à cause de son poids, et titudeabsoluequevousavezde préservercomplètement
VOILES. 460 VOILES.
voshabitsdu dimanche s'ilvousplaîtde les porter des- Onpeutserendrecomptede cequ'estmonvoiledansla
; et le prixvouspermetd'enacheterdeuxsemblables,gravureci-contre.
sous C'estsimplementun chapeaude paille
pour les faire laver souventet être toujourspropre.Ils d'Italieà largesbordsraides.Envoicilesdimensions
: le
sontmunisde quantitéde poches,en avantet en arrière, borda 10cent.de large,le voile,du hauten bas28cent.;
pourle crayon,les couteaux, les tournevis,les cure-dents,il estentullenoirfabriquéauxfuseauxouà lamachine.
Je
etc.Ily adespersonnes quicritiquerontl'idéed'approprier
ou d'adapteruncostumed'ouvrierpour fairede l'apicul-
ture;mais,mesamis,si unmortelquelconque,hommeou
femme,dirigeantun apierdedeuxcentscoloniesn'estpas
un ouvrier,qui donc porteracenom ? Pourextrairele
miel,oupourtoutautretravailoù je suis sûr de poisser
mes manches,j'ajoutedes boutsde manchessupplémen-
taires.
VÊTEMENT
POUR
ABEILLES
DEJ. H.MARTIN.
Commecouvre-chef, je préfère un chapeaude paille
raide, avecdes bordsde omo87 sur lequelj'appliqueun VOILE AABEILLES DrTORTER.
voiledetulledesoiedeBruxelles. Pourtenircevoileserré
autourdu cou,je préfèreuneforteficelleavecun nœud
coulant. l'ai coususousle borddu chapeau,à 50dubordextérieur
lui-même quiproduitainsiuneombreportéesur le voile,
en toustemps
; carsi le
Dans la Bee Reepers' Revient d'avril 1894. desorte queje voisparfaitement
soleilfrappaitsurle voile,je ne pourraisplusapercevoir
M. Hutchinson, décrit ainsi le voile Porter, les œufsdansles cellules.J'emploieun lacetde soulier
et comment M. Porter, si connu pour son plat pour remonterle voileautour du cou et chasser
chasse-abeilles, en fait usage. Le portrait l'empleursursurle les côtéset en arrière.Je coudsle voileà
lacet.Celacetest assezlongpourse
est celui de M. Hutchinson lui-même, le grandspoints nouersouslecolletdel'habitdesortequenulleabeillene
Directeur de la Revient: peutatteindreà la figure.Il n'y a pasbeaucoupde plis en
avantpourne pasgênerla vue.
Dansunourletfaitaubasduvoileest passéeuneficelle Quand je ne suis pas dansmonapier,ouque je ne vais
laissantle devantduvoilelibre,c'est-à-direque la ficelle pasdurucherà un autre,je délieet repliele voiledansla
entredansl'ourletà environ15centimètresà droite du calottedu chapeau,et decettefaçonil ne gêneplusmais
milieudu devant; passe derrière le cou et ressortà restetoutprêtpourle moment voulu,cequi,nouslesavons
15 centimètres à gauchedu milieudu devant. Les deux tous,est trèscommode parfois.
extrémitéslibresdela ficelledoiventêtre assezlongues Pourlesgantsoupousses-manches, j'emploieuneetoffe
pour qu'onpuissepasser sousles bras, les croiser par de cotonde couleur.Unefoistailléset cousus,trempez-les
derrièreet lesramenersur la poitrineoù onles attache. dansl'huilede lin; faites-lessécherau soleil,et alorsles
Laficelleappliquecomplètement lebordduvoilesurles abeillesne pourrontpiquerau travers.J'ai passéun élas-
épaules,et siona donnéà la partielaisséelibrelamesure'tique à ces boutsde manchedans le haut au-dessusdu
voulue,cettepartie duvoilese trouveà sontour tendue coude,demêmequedansle basautourde lamain.Faites
surla poitrine. une ouverturepourle pouceau-dessusde l'élastique,de
façonà ce que votre mainsoitcouverteentièrementà
M. W. L Coggshall de West Groton, Etat l'exceptiondes doigtset du pouce,commedans une
de New-York, apiculteur distingué, ayant mitaine,si ce n'est que les doigtsne sont passéparés.
3000 colonies, décrit un arrangement sem- Avec desmanchesfaitesainsi,lesabeilles11egrimpentpas
le longde mesbras,megênantet risquantde mefairedu
blable, dans les Gleanings du 1er juin 1889. mal.
Voici ce qu'il en dit: WestGroton,N.Y.21avril1889.
VOILES. 461 VOILES.
M. Martin et M. Coggshall font tous deux bande de toile borde le bas du voile et est
usage de fausses manches protectrices. juste assez longue pour tenir serrée autour
Tous deux les trouvent très utiles pour pro- des épaules. Deux courroies de toile passées
téger les mains et les
poignetset les empê-
cher d'être poissés.
VOILEA RESSORT.
C'est un voile qui
s'est beaucoup ven-
du et que beaucoup
préfèrent parce qu'il
est assez grand pour
englober un chapeau
ordinaire ou une cas-
quette, et il est ainsi
fait qu'il ne peut en
aucun point toucher
la figure. Il arrive CHAPEAUA ABEILLESDE MmeR. H. HOLMES.
parfois qu'un voile
ordinaire touche le sous les aisselles sont boutonnées devant et
nez ou bien le cou derrière. Bien que cet arrangement soit
lpar derrière. Là une commode, l'élastique et l'épingle double
iabeille peut, s'il lui sont plus pratiques.
en prend la fantai- Cette figure représente un tablier recom-
sie, passer son aiguil- mandé par Miss Emma Wilson, de Marengo,
vtTEMENTPOUR ABEILLES lon àtravers les mail- Illinois. Il a deux grandes poches. On peut se
DECOGGSHALL. les du voile. Le voile
à ressort est fait de
telle sorte qu'on peut le plier sous un petit
volume et le mettre ainsi dans la poche. Si
l'on a à manipuler des abeilles désagréables,
VOILEA RESSORTS.
CHAPEAU
DERUCHERDEMmeR. H. HOLMES, TABLIERA ABEILLESPOURDAMES.
MmeR. H. Holmes, de Shoreham, Vermont, procurer le patron, No 3696, à la Butterick
se sert d'un chapeau de rucher dont nous Publishing, C°, de New-York. Ce tablier est
donnons le croquis ci-après. C'est simple- assez grand pour couvrir toute la robe,
ment un chapeau de paille avec large bord, excepté les manches. Mais des manches
le voile étant fait de toile à moustiquaire, Indépendantes, assez semblables à celles
et le devant de tulle de Bruxelles, Une dont font usage M.Y. H. Martin, et M. Coggs-
VOILES. 462 VOILES.
hall, représentées plus haut sont préfé- des muscles de votre figure aussi parfaite-
rables. Miss Wilson metdes gants comme ment que si vous n'étiez pas averti de sa
M. Harrisson. Les gants qui paraissent être présence. Lemoindresourcillement, le moin-
les plus commodes sont en chevreau ou en dre mouvement de la joue, excitera sa dispo-
peau de chien. Les gants de caoutchouc ne sition combattive. D'autre part un air indiffé-
semblent pas très bien remplir le but. rent, insouciant, lui prouve que vous n'avez
pas peur d'elle, et delà elle conclutavecbeau-
OPÉRERSANSVOILE.
COMMENT coup de sens qu'il n'y a pas lieu pour elle
de perdre un aiguillon pour rien. Quelque-
C'est une très grande commodité de pou- fois nous portons les mains à la figure quand
voir se dispenser tout à fait d'un voile, un de ces coquines persiste à nous menacer.
quand les circonstances l'exigent ou le per- Si elle commence à piquer, nous l'écrasons.
mettent. Le seul obstacle en ce cas est la Dans votre commune vous êtes connu pro-
crainte toute naturelle qu'une abeille puisse bablement pour un apiculteur et comme
vous piquer la figure si elle en a l'occasion. tel, si un voisin vous appelle soudain pour
Cette crainte disparaît à mesure que vous recueillir un essaim d'abeilles sans prépa-
vous accoutumez à manipuler les abeilles, à ratifs, il serait déplacé et peut-être un peu
travailler au milieu d'elles. Quand vous humiliant pour vous, de montrer des signes
êtes sans voile, si une abeille survient et de frayeur. Vous apprendrez à étonner les
que par son bourdonnement vous recon- naturels de l'endroit , en opérant figure et
naissez qu'elle est furieuse, ne fuyez pas, mains nues, et vous n'aurez même pas de
ne la chassez pas, mais rendez-vous maître risques à courir, si vous vous y prenez bien.
Cotrtmenfcaipes de Doolittle SUfI l'A. 6. C.
En 1880,nous confiâmes à M. G.M.Doolittle passé l'hiver,et cela dans des ruchesqui avaientde
le soin de réviser l'A B C, d'indiquer les bonnes reines bien fécondes.La saison précédente
erreurs qui pouvaient s'y être glissées, et avaitétési abondanteen nectar que les abeillesde
quelquesruchesn'avaientpaséprouvéle désirde tuer
d'ajouter tout ce que sa grande pratique de leursmâlesà l'automnecommeellesle fonthabituelle-
l'apiculture pourrait lui inspirer. Il accepta ment.Le bourdonnement de ces mâles,par de tièdes
cette tâche, et ses remarques ont tant de journéesdefévrieretde mars,était vraimenttrès plai-
valeur que nous tenons à les publier Ici. Les santà entendrepourne pasdire davantage.Quandles
erreurs flagrantes qu'llnousaslgnalees, nous ne chaleursfurentvenuespourtoutdebon,cesvieuxmâles
n'avons eu rien de mieux à faire que de les encore tardèrent pas à disparaître.Dece fait, et d'autres
corriger, et nous n'aurons pas besoin par ici,je crois quele manquedeplacem'empêche de rapporter
pouvoir déduireque, se trouvant dans les
conséquent d'y revenir. Nous le chargeâmes conditionsquelesouvrières,les mâlesvivraient
de nouveau de réviser entièrement l'édition mêmes à peuprèsaussilongtempsqu'elles,si lespremièresne
de 1891.Nous avons répondu en certains cas lesprivaientpasprématurément de la vie.
à ses objections, mais il a en général ou 19—p. 154. N'avez-vous faiterreurquelquepart
reconnu l'exactitude de nos remarques, ou ici? Durant pas
unetrèsfortemiellée,nosabeillessemblent
bien il a
leur opposé de nouvelles insinua- prendreun peu de reposavec plaisir,et 24heuresau
tions ou de nouveaux faits qui nese trouvent moinss'écoulentavantqu'ellessongentà piller après
pas dans le corps du livre. A ceux-ci, nous un miel
affluxcompletdenectar.Nous avonsfaitla récoltedu
nous sommes naturellement abstenu de aprèsuneaverse,commevousle racontez,quand
abeilleétaitsipleinedemielquesi on laserrait
répondre. Les chiffres placés àgauche corres- chaque un peule liquidesucrelui revenaitsur la langue;et si
pondentà ceuximprimés en petits caractères on la pressaitun peu plus fortement,la pocheà miel
ça et là au-dessus de certains mots dans le (rempliede miel)sortait par lescôtésdo l'abdomen.
courant de l'ouvrage. Le chiffre de droite Unefoisles24heuresécoulées,ou quand1. saisontire
donne la page à laquelle le commentaire se à sa fin,noussommesd'accordavec vouspour toutoe
rapporte, afin de faciliter la recherche du fait quevousdites.
ou de l'expression qui l'a provoqué. Lorsque [ Nousavonspeineà croirequenous ayons pu nous
notre opinion diffère, nous l'insérons entre tromper quantau fait lui-même,ami D.; mais il est
deux crochets, en la signant" A.I.R." ou bien probablequ'un temps plus long que celuiquenous
E. R. n avonsénoncés'étaitécouléaprès la pluie.Nousavons
3—Amonavis,lesabeillesquitravaillentlaborieu- observé toutce quevousrapportez,immédiatement
unetrèsforte m aistantd'autres ont
après
parlé des
sementtoutela journée ne "paradent" pas devant grandsennuismiellée, avaientéprouvésen essayantd'ex-
l'entréeunefoisla nuitvenue.Cesont les gardiennestraire aprèsunqu'ils quenoussommespersuadéde la
delaruche qui s'en chargent.Cesgardiennes, lorsqu'ellessagessedel'avisorage,quenousavonsdonné.A. I. R.]
sont appeléesàremplircedevoir,nefontrienautre que
deveillerà ce quenulinsecteimportunnes'introduise 20—p.155. J'approuvecomplètement tout ce que
dansla ruche.Cessortesdesentinellessontâgéesde20 vousditesau sujetdu soinqu'il faut avoird'éviteraux
à 30joursd'aprèsla croyancede quelqu'unqui a étudié abeillesl'occasiondo sentir l'odeurde mieldansun
deprèslesabeilles. tempsde disette,et je eaisquerien quecette odeursuffit
8— Je mesuisaperçuquela pluralitédesreinesest souvent à lesrendreinsupportables ou àles irriter.Mais
aussifréquentedanslesessaimssecondairesque dans lesabeilles s'irritentsouventpourunrien quandelles
lesessaimstertiaires;et j'en ai eu jusqu'à une demi- vousbourdonnent pendantdes heures dans la ifgure,
douzainedansun premieressaim,enraisondela perte comme vousle racontez.Quellequesoitla causequiait
lesabeillesà vous poursuivrede cette façon,il
del'anciennereinemortedixoudouzejoursauparavant. porté fautles tuersans hésitation: car, si j'en croismon
Durantlefortdel'essaimage lesalvéolesroyauxsontmal expérience, si onleurlaissela vieellescontinueront«\
gardés, e t lesjeunes reines à
parviennentainsi s'enfuir. agir de la mêmefaçonpendantdes semainesentières,
14-page 10. Ellesdoivent vivre 4 5jours, d'aprèstrois et mêmesi le mauvaissort s'en mêle,leur vie durant,
expériences que ce qtridiminueleur valeur,pourne pas dire que l'ela
j'ai faites.D'autrepart danslescircon- la leurfait
stanceslesplusfavorables,les abeillesnoiresou les perdretoutà fait, commebutineuses.
métisses,n'ayantquetrèspeude sangitalien,viventdu Detellesabeillessontdangereuses pour les omisqui
premierseptembre du
jusqu'auquatre moisde juillet viennentvousfairevisite dans votre apier, et pour
del'annéesuivante. Le 9 août 1888j'introduisisune cette raisonje les tue toujours,et de cette façonje
reineItaliennedansunecolonied'hybridestrèsfaible- m'évitedesennuisjusqu'àce qu'un nouveaucontre-
mentmarquées,et je viséclorela premièreabeillejau- tempssurvienne.Afind'êtretoujoursprêt contre sem-
ne le 1er septembre,bien que peu d'abeillesjaunes blableoccurence, je porteavec moi dans ma boiteest à
eussentécloscet automne-là.Commeles abeillesde outilunepetiteraquette
cettereineItalienneétaienttrèsjaunes,je lesmontrais garnidotoilemétallique.de bois dont le milieu
Cettetoilepermetà l'air de
avecorgueilà beaucoupde personnesqui vinrentme passerlorsqu'onfrappe l'abeillede la raquette,ce qui
fairevisitel'annéesuivante;je suivisdoncavec plus assurechaquefoisla mortdel'insecte; tandisquesi la
de soinqu'onnele faitd'habitudeles progrèsde cette palette était faite de bois l'air déplacépar le
colonie-là.Le4 juillet 1889elle renfermaitau moins mouvement plein,
chasseraitl'abeilled'un côtéoude l'autre,
1000hybrides;et commedansl'apierje n'avais pas desortequ'il faudrait à fois
d'autresmétissesque celles-là,ellesdevaientêtre les avantdel'atteindre. s'y reprendre plusieurs
mêmesqui avaientéclosau moisd'aoûtdel'annéepré-
cédente. 28-p. 31. A ceci je réponds « amen n'ayant
renQontré que l'ineucoèschaquefoisque j'ai tente la
16—p.11. Par deux fois j'ai eu dosmâlesqui ont chose.
464 COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C.
SI-p,434. Pendant unepéirodedo22an?, je n'ai d'avoirune quantitéde sectionsnonfiniesà la findeln
jnmnis vule tilleul manquerde fournir du nectar, les saison.Lorsqu'unapiculteur aura empilé trois ou
mielléeslespluscourtes, duranttrois jours et les plus quatrehaussesles unessurles autreset n'auratrouvé
2 9
longues, jours.Au pointdevuede l'abondance dela danschacune d'elles à la findo la saisonque dessec-
miellée,je metsle tilleul nu premierrnng tions remplieson partie seulement,commej'en ai
desarbresoudes plantesd'Amérique
mellifcres.J'en obtins une connuen plusieursoccasions,il est probablequ'il
fois HClivres de miel en trois jourset d'imeseule mettra toujours par la suite les haussesvidesau som-
A
ruche. considérerdans son emcmhle,il se peut, metdesautre-.
commevousle dites,que le trèfle blnncfournisse plus
de mielque le tilleuld'Amérique ; maisil est impos- [La majoritéùe, producteursdo miel en rayonne
sible qu'une étendue donnéeseméede trèfle,blanc partageront j ias votre avis.Il y a naturellementtou-
puissefournirla mêmequantitédemiel que la même jours des excesdanslesdeuxsens,et l'excellentterme
étendueplantéede tilleuls. moyen estco qui vaut le mieux.—E. R.].
32—Voici une peinture dont vous pouvezavec couvain 58-p. 257. J'ai employébien,biendesfoisde co
justice être fier; carjamais meilleure descriptionne de mâles, et j'en suis encoreà chercherla
fut donnée,capablede fairesaisirexactement a l'esprit première sectionqui ait été le moinsdu mondeabî-
ce quevaut le tilleul. mée par ce voisinage,si co n'est celle mêmequi
renfermaitlo couvain.
36—p. 39. Vous n'avez pas indiqué le meilleur \des
moyens d e fairela chasse aux abeilles
; à savoir, celui G5—p. 321. Cheznous,cetteplante f leurit en mémo
dese promenerpar les bois,les premiersjours tièdes tempsque lesarbresfruitiers,otne comptepar consé-
du printemps,tandis que la neige couvreencorela quent,pourainsidirepas,si con'est pourle peuqueles
terre, et dedécouvrirlesarbresporteursd'abeillesen et abeillesy butinentavantet après,au commencement,
se dirigeantsurle bourdonnement decesinsectessortis bout à la fin. Lo miel de Dent-de-lion{pissenlit),au
leur voldepurification,et surlescadavresrejetés d'unan ou deux,est absolument superbe.
'pour
horsdu nid pendantle nettoyageet qui sedétachent 08—p.225. Fults, de Muscatine,Iowa, dit, dans
sur la neige.J'en ai découvertdeuxdecette façonune 1 AmeriamLee Journal, do Janvier 1880,que les
foisen une heure, et, une autre fois, trois en deux mâles viventseulement24jours, tandis quej'affirme
heureset demie. qu'ils vivraientà peuprès aussi longtempsque les
37—p.129.Pasjusqu'aujugementdernier,toutefois; ouvrières, si les abeilllesle leur permettaient.Voir
caril y aura toujoursdes apiculteursnégligents,ainsi en 15, ce que j'ai dit sur la duréede la vie des
que desarbresdansles boisoùles teignesse multiplie- mâles.
rontassezpourrappelerqu'ellesexistentà l'apiculteur 70—p.
le plus parfait.Je ne croispas qu'il existeau monde je n'auraisrien 227. Si vous aviez dit« pur en pratique,»
à en mais quand vousdites
d'npier,dans lequelon puisseempilern'importecom- « absolumentpur, » objecter; je nopuis m'empêcherdo vous
mentdes rayonspendantla.saisond'été, sansen voir dire, "je n'en crois rien.. Pour connaître mon
quelques-uns devenirbientôtunenourriceriedeteignes. opinion,à co sujet, vous n'avez qu'à consultermon
40-p. 2.ChezmoilesCarniolicnncs sontdeséleveusesouvrage surl'élevagedes reines,en commençant, à la
horsde saison,commeles Syriennes,et de la vient page307.
-qu'ellessontde mauvaisesbutineuses.Ceci,ajoutéaux 73—p.80. L'expériencem'a prouvéquela cause
imperfections que vousavez énuniérées,m'a engagéà n'en est pas lestraînéesmêmede miel,maisle pollen
m'en débarrassercomplètement. demeuréfOUS le miel.Lessourissonttrèsfriandesdu
42-p. 6.auVousnementionnezpas l'eau commeétant pollennouvellement dégagédu mielqui le conservait.
mélangée mielet au pollenpour le nourrissement. 90—p.20S. Oui, et bien des fois les opercules
SIl'enu n'entrepas dansle mélange,pourquoiest-elle paraissentdéprimésavecun trouminuscule,et cepen-
recherchéeavectant d'ardeurau printempset en été, dantle couvainesten bon état. Il on estainsi, je le
et pas dutout durantlesjournéeschaudesd'Octobreet sais,carj'ai trouvé descontainesde cellulessembla-
doNovembro?Or,jesoutiensque biendeschosesindi- bles dans mon apier personnelet dans d'autres où
quentquel'eau constitueun des élémentsdecenour- je savais le couvainbienportant. Leseul moyende
; et l'on peut voir dansce livre que vous s'en assurer est, comme vous lo dites,d'ouvrirles
rissement
parlez du couvainqui pâtit en raisondu manquede cellule,. Si la nymphoou chrysalideest blancheou
pollen, ou d'eau, l'indicationd'un de ces- signes blanchâtre,avec les yeux formesou colorés, nous
avertisseurs n. pouvonsêtre certainsquo la colonieest en bon état,
49-p. 445.Si je vouscomprendsbien ici, nousno quellequesoitl'apparencedescellules.
nousaccordonspas dutoutsurce sujet. Je n'ai jamais 107-li. 140. Autant que j'ai pu m'en assurer,
arrachélesfleursd'unetêtedetrèflerouge, sans trouver au"uno des cellules quo le groupementd'abeilles
de nectar dans la corolle.Maisj'ai souventvu cette entourene sontjamaisremplies exceptéen
corollesi longueque l'abeillene pouvaitatteindreau casde disotto.En toutautrotemps d'abeilles,
cesont seulement
nectar.Je ne pensepas qu'il y ait au monderien qui les cellules les plus prochesdes bordsdu groupe
sécrèteautantdenecrar plusieursannéesdesuite, que masséqui en contiennent. Cesabeillesse mettent
le trèflerouge ; et cependantil est de peu d'utilité,si ainsi dans les cellules pour formerune sorte de
ce n'est au Dourdon. Toutce qui nous manque,c'est murailleou de croûtevivanteautour du groupement,
uneabeilleayantunetrompeassezlonguepourpouvoir de façon à conserverla chaleur dégagée par les
atteindreau nectaret le recueillir.Et tant que celte abeillesactivesou comparativement activesgroupées
longueur de trompemanquera,le trèflerougefleurira en masse.AprèsNoël la plupart des ruchesont leur
et sécréteradunectarla plupart du tempsvainement,couvain—plus ou moinsétendu à l'intérieur du
en ce qui nousconce. ne du moins,nouset nosabeilles. groupement, et certainementlesabeillesn'iraient pas
Et sije dis « la plupart du tempsn, quoje s'enfoncerdans des cellules écartéescontenant du
croisvraimentque.ur 1000bonneslivresdenectar
c'estparce qui couvain.
sontsécrétées,uneseuleestrécoltéepar l'abeille. essayéd'améliorerl'aboiIle
« 109—p.342. Nousavons
50-p. 445. Bien que ce qualificatifde géantn de façonà faire accepter aux nôtresdes rayonsayant
exprimequecette-sortede trèfledevraitavoirunefleur 4cellules1/2au pouce, maisil nousa falluy renoncer,
plus grandeque l'autre trèfle rouge, cependant,je et nouscroyonsquela naturesavaitmieux quenousco
m'aperçois q ue la corolleesten réalitémoinsprofondequi leurestbonquandelle leur a enseigneque cinq
que celle de la.petite espèce,d'où il s'ensuitque les cellulesau pouceest lamesureexacte.
abeillesle butinentavesbeaucoupplusde profit.Pres- 192. Et parcequetoutun chacunpeut éle-
que toutle miel detrèfle rougequej'aie jamais obtenu 114-p.
d e versoi-même d es quantitésde reineshybrides,s'il a
provenait l'espècegéante. une italiennepour débuter ; mais si c'est une-reine
57—p.258.Je dis, mettezla haussevideen-dessusproduisant desouvrièreshybrides,qu'onpossède,on
toutesles fois.Onpeut obtenirexactementautant de sera bientôtréduit à n'avoir plus que des abeilles
miol de cette façon,et. l'on ne court nu la risque noires.
COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C. 465
116-p. 193. J'ai eude pures Italiennes qui, habi- mais permis d'en douter que c'est décidémenttrès
tuellementcalmeset paisibles à l'origine, sont deve- risqué pournous.]
nuessi irritablesqu'ellesblessaientde leur dard avec 145-p. 287. Nouseûmesunefoisunecolonietelle-
plus de méchancetéque ne l'avait jamais fait une ment réduite que, tout bien compté,elle n'était plus
hybride. que de 81 abeilles et la reine; elles se maintinrent
—
[Peut-être,maisc'est l'exception. E. R.] jusqu'aux chaleurs, et là, sans aide, la coloniese
Italiennes ne reconstituasi bien, qu'ellenous donna en sectionsun
129-p. 202. J'ai eu des qui présen- de cinq livresdemielde sarrasin,etse trouvaen
taient pas la moindreparcellede noir sur A, B, C, et surplus excellentecondition pour l'hivernage.L'annéesuivante
sur L seulementautantde noirqu'il y en a ordinaire- cette colonie autant de miel en rayons que
mentsur B, tandis que Mprésentaitpresque autant de touteautredeproduisit l'apier. Je veuxdoncmedéfairedel'idée
jaune sursonannelure cornée la
que plupart des Ita-
liennesen ont en C. D'aprèsvotrethéorie ces abeilles qui prévaut, que la reine d'une coloniequi a souffert
du« de n'est plus bonne à
auraientdûêtre peu laborieuses ; mais, choseétrange, rien.dépérissement printemps
ellesétaient au nombredesmeilleuresbutineuses.
n'est ce nousvoulions dire.Nous voulons [Eh bien,ami D., il noussembleque nosabeillesne
[Ce pas que seconduisentpas exactementcommeles vôtres, mais
seulementfaire entendreque la rage aveclaquelle on peut-etre sommes-nous l'un et l'autre quelque peu
tient à la couleurest si grandequ'elle est apte à faire prévenus.—A. I. R.]
négligerles autresqualités. Cen'est pas la couleur de
l'abeillequi rapporte, c'estle miel qu'elleproduit.— 150-p. 327. Si je ne me trompe pas, le tilleul
E. R.] d'Amériquene donnepas dutoutde pollen. L'orme,le
202. m e à dire à hêtre et les peupliers,parmi les arbres, de même que
130—p. ne L'expérience porte non, le bouton-d'or,etc., parmi les plantes, four-
moins qu'il disparaisseaussien B. En d'autrester- l'oseille,
nissent de grandes quantités de pollen, mais pas de
mes,s'il y a unebandejaune en B, il y aura toujours miel.
plusoumoinsdejaune en C, siAl'abeille est gorgéede
mieletmisesurune fenêtre. l'automneles segments 151—p.327. Pour moi, quand les pissenlits, la
télescopent lesunsdansles autresde telle façonque le vignesauvageet l'oseille sont en fleurs,la moitiéau
jaune de C disparaithabituellementdansles spécimens moinsdesabeillesrentrent danslesruchesohargéesde
médiocres,d'où le terme" abeilles une ou deux pollen,tandis que durant la mielléedutilleul d'Amé-
à
bandes.» riquepas une abeillesur 200 n'a de pollen dans les
141- Voussavezque nousne nousaccordonspas du corbeillesde sespattes.
tout ici, attendu queje prétendsqu'elles vontà une 161-p. 348. Non. C'est le coconque la reine file
distancede 5 à 10kilomètrespar choix.L'annéepassée qui est" dur et semblableà du cuir x, La substance
mesabeillesfirent6 ou8 kilomètrespour butiner les dontla celluleest faiten'est que très peu plus forte,si
oardères,sansqu'il se trouvâtun seulde ces chardons elle l'est même, que la cellule ordinaired'ouvrière.
le long des6 premierskilomètreset demie de leur Maisil estune choseextraordinaireque je ne sache
Je saiscela,attenduqu'uneabeillequi butine pasqu'onait jamais mentionnée.La larve d'ouvrière,
parcours. est toujourscouverteen partie d'une pous- lorsqu'ellefilesoncocon,attache celui-ci au fond et
lescardères
sièreblanchâtre,commeelles le sonttoutes de jaune aux paroisde la cellulede telle sorte,qu'à l'endroitoù
quandellestravaillentsur lespotironset les courges. elle percerade sesmandibulesle couvercledela cellule
; mais nous avons à pour en sortir,il n'y a qu'une faiblecouchede la ma-
[Mille remerciements
croireque nousayonsindiquéune trop courte distance peine tièrodontse compose le cocon,si mêmeil yen a, tandis
pourla généralitédescas. - (*) A. I. R.] que la larvede reinefilesoncocond'unemanièretoute
opposée,la partie la plusépaissese trouvantjustement
142- Voioiune choseque je ne puis comprendre.à l'endroitoù elles'ouvrirasoncheminpour sortir, le
J'ai souventtransportédescoloniestout-à-fait vers la fonddela cellule n'ayant pas de cocon du tout. Or,
finde l'automne, et je n'ai jamais éprouvéd'ennuis. j'ignore si cette dispositiona pour but de créerune
Lesabeillessemblent disposéesà remnrquerde nouveau difficultéà la reinerivale qui chercheraità percer la
leur emplacement si ellesont la chanced'avoir un vol cellule pour endétruire l'occupante, ou bien si c'est
en décoinbreou dansla secondemoitiéde novembre, seulementpour que la larve de reine puisse encore
de sortequeje prendsavantage de cet état de chose prendrepart à la distributionde la geléeroyaletandis
pourtransportermesabeillesoùje veux les avoir, et ce qu'elletile soncocon;maisje saispertinemmentqu'en
spécialementen doublantlesnuclei. Un petit nombre qui concernela positiondescoconsdans lescellules
d'abeillesvonttoujoursrôderquoiquetemps autour de de différentesnaturesleschosessonttelles queje viens
l'ancien emplacementau premier beau jour; mais de lesdire.
d'aprèsle nombredesabeilleséventant de leurs ailes
l'entrée de la.ruchechangéede place,et la disparition comme 162-p. 349. La premièrereine éclose est reconnue
de cellesqui avaientfréquentél'emplacementqu'elle elle n'est - Souveraine"de la colonie,et par conséquent
occupaitprécédemment, sans compter la constatation en aucune façon molestéepar la reine à
quej'ai pu fairequ'ellesn'avaient nullementdiminué laquelle on permet d'éclore ensuite, qui selon vous
en nombre, tout m'a porté ;1 croire qu'elles avaient les cherchela premièrepourla détruire.Il esttrès rareque
parfaitementretrouvéleur chemin. abeillespermettentà unesecondereine d'éclore, à
moinsqu'ellesn'aient l'intentiond'essaimerdenouveau,
144—p.442. J'ai expédiépar bateaux bon nombre auquelcasla secondereinenesortdesacellulequ'après
decoloniesdes cinq dernièresannées;et bien qu'aucun que la première a quitté la ruche avec le premier
desrayonsn'ait été maintenupar desfilsgalvanisés,je essaim.Parfois,maistrèsrarementencore,les abeilles
n'ai jamais entendudire qu'un seulfut abîmé. Commelaissentune quantitéde reinessortirà la fois de leur
mes rayonssont plus profondsque ceux des cadres cellule et parcourir les rayons; mais en pareil cas,
Langstroth,ils devraientcependantplus que ces der- autant quej'ai pu l'observer,la premièrereine ne fait
nierscourirle risqued'être endommagés. nulleattentionà cesdernièresqui sontchassées,traînées
de forcehorsde laruche les ouvrières,et la première
[Peut-être n'expédiez-vouspas vos abeilles par reineen titre restemèrepar de la colonie.
bateauxà d'aussilonguesdistancesque nous. On peut
certainementexpédierdesnuelei et des coloniessans 163-p. 350. Autant que je puis m'en rapporter à
garnir les rayonsde fil de fer, mais des expériences monexpériencesur ce point, ce sont les ouvrièresqui
répétéesnousont démontrésansqu'il nous soit désor- opèrentce travail de destructiondes cellules.Je sais
que les reinesdéchirentles cellulespour les ouvrir,
(*)Unarticle parudansleN*des Gleantngs d'Avril 1882,maisje croisque lesouvrièresfontle plus fort du tra-
prouved'unetaçcnconcluante que lesabeillesItaliennes, vail quand elles n'entretiennent pas l'idée d'essai-
en de iarorables circonstances, s'envolentloind'une lie mer. il
jusqu'à,septm illes mêmede distance.Nousavensreçu
depuisdes temoignages qui sont venus corroborerle* 164—p.350. Danstous les cas d'essaimage.secon-
rapports faits
s ur desvolsaussi éloignés. daire. il n'y pas chance de lutte, puisquetouteslu
4M. COMMENTAIRESDE DOOLITTLE SUR L'A. B. C.
Les commentaires de M. Doolittle se trou- n'ayez jamais songé à celui très simple d'avoir des
de quatre ruches adosséesdeux à deux, à
vèrent avoir tant de valeur que nous ne groupes 3 poucesde distance les une3desautresdansles grou-
pûmes nous adresser à un apiculteur moins pes, les groupesétant espacésrégulièrementde trois
pratique et moins éminent que lui pour piedstout du longdela rangée,et unealléede 16 pieds
faire faire une nouvelle révision, un com- de largeséparant les rangées.J'ai employéce procédé
mentaire semblable. Il les écrivit en 1880et de longuesannéesdurant, et je l'apprécie
1900. Comme nous l'indiquons dans la pré- Par sonmoyen vouspouvez, sur un emplacement beaucoup.
de
75pieds carrés,disposer96ruchesau lieu de 80, sans
face, les éditions de 1899 et 1900 furent qu'une seuleruchesetrouveà moinsde 5 pieds de la
tellement remaniées qu'un ensemble entiè- Avec3 pouces seulemententreles ruches—
rement nouveau de commentaires a palissade.
été l'écart pourraitn'être que de1 pouce1/2—l'herbe ne
préparé. Quoique nous différions sur un peutpousser.
petit nombre de points, il sera intéressant
pour le lecteur de remarquer combien l'opi- selonle [Si les ruches des divers groupesétaient placées,
de S. E. Miller,à 3 pouces seulementde
nion de notre commentateur et la nôtre, distanceplan lesunesdes autres, et l'espacegagné déter-
concordent, se rapprochent sur tous les minéentreles différentsgroupes, n'est-il pas vrai que
principes fondamentaux de l'apiculture. II le plan de S. E. rendrait possibled'accommoderun
est bon d'observer que les commentaires plus grandnombrede ruches sur un espace donné que
de M. Doolittle sont numérotés de 1 à 205, et le vôtre'! — E. R.]
que ceux du DrMiller commencent à 305 et 317-p. 390. Peut-être les couleursseraient-elles
comprennent, tous les numéros suivants. plus distinctesen omettantle vert, ou du moins en ne
Comme précédemment, les chiffres de druite l'ayant pas près du bleu ou du jaune, couleurs qui,
indiquent la pa.ne. commentée. Les paragra- combinées,fontvert.
phes enfermés entre deux crochets et signés 323-p. 4:i2. L'âge da tilleul d'Amériquecompte
E. R. s sont les répliques de l'auteur. pour beaucoupdansla grandeur de la feuille. Chez
1. Leconseildonné relativement à la ma- moi,surdesarbresdontlestroncsont moinsd'un pied
305—p.
nièrede consultercet ouvragee,t parfait. Il faudrait de diamètre,lesfeuillesontde4 à 6poucesde longueur;
sur de vieuxarbresellessont beaucouppluspetites, et
ajouter,cependant,que le débutant qui voudrait par sur des rejetons leur longueur est de 9 pouceset plus.
la suite prendreplaceau premierrang des apiculteurs, Je me demandesi tousleslecteurs ont remarquéque
n'y parviendraqu'après avoir lu ryaltment tout le les feuillesdanscette excellentereproduction se font
livred'un boutà l'autre, au moinsunefois, si ce n'est vis-à-vis— ellessont alternes, commedisentles bota-
plusieurs.S'il ne le fait pas,peut-être se trouverait-il nistes.Toutesles feuillesde tilleul se présententainsi.
ne jamais lire, certaines parties qui pourtant lui
seraienttrès précieuses. [Vousavezparfaitementraison en disant que l'âge
dutilleul d'Amérique contribue pour beaucoupà la
307—p.104. Une variante à cette méthodepeut grandeurde la feuille. — E.R.]
rendre l'opération plus facile et donner un résultat
tout aussibon.Enruchezl'essaim sur l'ancien support 325—p.133. Votre conseilest excellent— pas de
et placezl'ancienneruchetout à côté de la nouvelle, meilleurplacepour les rayonssansemploi que de les
lesdeuxentréestournéesdansle même sens. Au iiout confierauxabeilles, maisil peut être désirableparfois
d'une semaine,la plupart des abeillesétant dciiors, de mettrequelquedélai avantde lesleurdonner.Ran-
enlevezla vieille ruche et portez-la sur mi nouveau gés à part dansune cavefroide.ils peuventêtr2 gardés
support. Ce qui laisse l'ancienne colonie tout aussi là asseztard dans la raison sans que les teignes les
affaiblie,dépeupléeque le procédéplus lent: et le endommagentbeaucoup.Maisil faut lessurveillerde
dépeuplementse produisantd'une manière plus sou- très près quandles chaleurscontinuent.
daine dé ourago plus complètementles abeilles do
touteidéed'essaimerà l'avenir. 329-p. 6. Etait-ce dans une coloniecomplète ?
Cowanaccorde5joursde nourrissementpour l'ouvrière
308-p. 217. Pour sucrer lu café ou toute autre et la reine, mais dansun nucleus le tempspeut être
boissonchaude,aucunautre miel ne m'a jamais plu plus long.
autant que celui de luzerne,probablementà cause de
songoût très peu prononcé. [C'étaitune coloniecomplète ; maisle temps et les
circonstancespeuvent être cause d'une différence ;
313—p. 1 1. Cettemerveilleuseb ouchede l'estomac cependant A. I. R. prétend que ses calculs ont été
résoutun problèmetrèsdifficile.Le miel ou le nectar vérifiés par d'autres,- qui étudiaient la question en
absorbépar l'abeille passedirectementdansla pocheà mêmetempsque lui. E. R.]
miel.oùil peut demeurercommedans un flaconde
verrependantplusieursjours sanssubir aucun change- 331—p.6. J'ai observé la chosed'assez près pendant
ment. Lorsquel'abeille le désire, elle fait passerle plusieursannées,et je pense que ces nymphesont la
nectaroule pollende la pocheà miel dansl'estomacà tête découverteparce que les teignesont mangé les
chyle,oùle tout est décomposé en chyle. Les abeilles- opercules.
nourricesdonnentce chyleennourrissement au couvain,
de mêmequ'à la reine et auxmâles.Maiscommentle 333-p. 64. Vous vous exprimez la chose d'une
"hylepeut-ilpasserde l'estomacà chyle par la poche façon très modérée.Dans une localité ordinaire les
à mielsansêtre mélangéd'une quantité de nectar non abeillestrouventgénéralementquelquechoseà récolter
'? La bouchede l'estomacrésoutle problèmeen tous
digéré les jours depuis le commencement d'avril jusqu'à
remontantpourvenirrejoindrel'œsophage,supprimant la find'octobre.Abandonnerle pâturage entier à une
complètement tout accèsdansla pocheà miel. seule colonie,et durantsix moisenviron,cette colonie
:: recueillera journellementce qu'il lui faut pour son
315—p. 390. Si vouspensezquecoprocédéest celui propre entretien et un surplus par-dessusle marché.
qui économisele mieuxla place,je crains que vous Portez-enle nombreà 10colonies,etlamoitiédu temps
470 COMMENTAIRES DU Dr MILLER SUR L'A. B. C.
le pâturage suffiraseulementà pourvoir aux besoins pas mûries ; mais au lieu d'être obligéde lesvendre
journaliers desabeilles. P ortezle nombreà 100, et le de 5 à 7 sous au-dessousdu cours dessections termi-
nombre des jours d'approvisionnementsera réduit à nées,je peuxgénéralementles céder pour 2 ou3 sous
30 ou 40,tandis que le reste du temps c'est à peine si de moinsseulement.
les abeillestrouverontà se nourrir, si même elles ne
sont pas forcéesd'avoir recours aux provisionsdéjà [Sansnul doute,vousavezraison.— E. R.]
emmagasinées. , 361-p. 226. Votreraisonnementne manque-t-ilpas
un peu de justesse ici? Porton-leschosesà l'extrême.
[Oui,monintention était de metenir dansune juste Supposons deux sections 10 centimètresde largo
limite; maisles localitésvarient tellemententreelles chacune, mais l'une de de 25 centimètresde haut et
queje ne croispas être demeuretrop loin de la vérité l'autre de 25 millimètresseulement. Vousimaginez-
avec leschiffresquej'ai donnés.—E. R.] vous que la sectionde 25 centimètresde haut
tera mieuxle suppor-
835-p. 65. «Si l'on ne craint pas la dépense transportque celle de 25 millimètres?
pourquoi ne pas demandertrois ou quatre colonies Et cependant d'après votre raisonnementelle lq
entières? Avecun peu d'expérienceon peut très bien devrait.
tirer parti desnuclei,maisil ya quelque danger qu'un [Voilà le quej'aurais dû faireconnaîtrecon-
commençant n 'en puisse faire du
que gâchis. point
a la
jointement
allusion: propositionà laquelle vous fuitos
[Certainement,maisce serait aller d'un extrême à est Quelleque soit la mesurede la section,elle
l'autre. Les compagniesdescheminsde fer font payer vides apte toujours à avoirdans les anglesdu bas des
un et demie(?)de la valeur desabeilles de plus ou moinsgrande importance.Le bord
; si doncon se perpendiculaire
faisait envoyerquatreou cinq coloniesd'une certaine sans point d'attache du rayon est la
'distance,lesfraisde transport reviendraientplus chers plupart du temps,danscesangle, de1/4à 3/4de ponce
que les abeillesne valent. —E. R.] de haut, les sections fussent-ellesrectangulairesou
carrées.Le point de contactdu rayon perpendiculaire-
339—p.161. Bien que cecine puisses'expliquer en mentà la sectionsera doncplus prolongéen proportion
certainscas, en d'autreson en a l'explication dans le de la hauteur dans le modeleélevé que dansl'autre.
fait que dans un grand vase le miel qui est sur le Prenonsun exemple : Supposons unesectionde 50c/m.
dessusdiffèrede celui qui est au fond.Un récipient de haut et une autre de 10 centimètres,et que les
rempli de miel pris sur le dessusdifféreradoncnaturel- vides des angles du bas aient dans l'une et l'autre
lementd'un autre rempli dumiel du fond. 12millimètresde côtédansle borddu rayon non joint
à la paroi de la section.Lo point d'attache de notre
341—p.445. Je suispersuadéque vous découvrirez rayon, en proportionde sa hauteur totale, setrouvera
.quele trèfleblancHollandaisest précisémentle même être cinq fois plusprolongédansl'une quedansl'autre,
.quele trèfleblancordinaire.En de favorablescircons- do même deux autres sections, l'une de
,tances,le trèfleblanccommuncroît très haut. Supposons
100 X 125centimètreset l'autre de 30millim.sur 30,
343-p. 446. L'alsike mériteune place au nombre toutesdeux ayant le rayonparfaitementscelléau bois
.des plantes d'agrément. Un bouquet d'alsike est dans œuvretout autour; le point de contactperpen-
superoe et délicieusementodomnt. Commed'autres, roncontre100 diculairede la premièresera de 118millimètresenvi-
cependant,je n'ai pas réussià le cultiver d'une façon millimètresdans la seconde.—E. R.].
profitable. 363-p. 268. J'ignore ce qui se produit dans les
345—p". 446. Peut-être se lassera-t-ondu miel de autres localités,mais dans celle que j'habite la souil-
luzerne de même que de celui de trèfle, en partie lure dessectionspar les alléeset venuesdesabeillesne
parce que l'un et l'autre, n'ont pas un goût vaut pas la peine d'être mentionnée.Je doute qu'on
assezprononcé.Maisvous pourriezrépondreà cela que puisseen découvrirune sur mille salie par le passage
le mielde luzerneest du mielde trèfle. desabeilles.
347—p.416. Contrairementau trèfle rouge, les 20365-p. 269. Strictementparlant,pas une seulesut
tiges du fourrageprovenantdu trèfle alsike sont com- de mes sectionsdont la surfacea foncéne pourrait
plètementdévoréespar les animaux. être classéedans l'une ou l'autre de ces quatrecaté-
gories.Lorsque autrefoisj'avais dessectionsdans de
349-p. 448. Le nombre des localitésoùle mélilot largescadresoperculéesen regarddesrayonsa couvain,
est appréciécomme plante fourragèresembleaugmenter j'en avaisquelques-unesde la secondecatégorie;mais,
tousles jours. N'est-il pas possiblequ'il prenne dela avec les barres6paissesdu hautdescadresséparantles
valeurpartoutsi l'on enseigneau bétail à s'en nourrir? rayonsà couvaindes hausses,je n'en ai plus aucunede
449. On de la floraison ce genre.Presquetoutesmessectionsà surfacefoncée
prétendque l'époque
du351—p.
jaune variede deuxsemainesaveccelledu blanc. le deviennentcommeil suit: Elles sontd'abordd'un
blancde neigequand elles viennentd'être operculées,
353-p. 449. J'ai mangédu miel ayantlegoût rance puissi onleslaisseassezlongtempsdansla ruclieelles
dumélilottellementprononcéqu'ilne m'apasconvenu. prennentune teinte foncée.Je pense, moi, que cette
Peut-êtren'etait-il pas suffisammentmûri. Lemiel en teinte brunâtrequ'elle-!prennentprovientde débrisdo
rayonle plus délicatquej'aie jamais goûté,fut à mon rayon noirci entraînésdes rayonsà couvainet qui se
opinionet sansaucuneexception, une certaineespèce collentsur les operculesblancs.Il est do règleque, si
qui paraissaitavoirun légergoût de vanille. Je crois l'on enlèvelessectionssitôt qu'ellessont finiesd'oper-
que c'était un mielde trèfleblancmélangé en faible culcr,onait n'a pas de sectionsfoncées.Je ne crois pas
quantité de mélilot. qu'il y d'exceptionavec le miel de trèfleblanc.
Certains miels d'automnesemblent avoir une sorte
[J'ai justement goûté du miel semblableà celui d'aspectverni lorsqu'ilsviennentd'être operculés.
dont vousparlez, et sur le moment, je l'ai considéré [Il y a danscette questionquelquechoseque je ne
commeétant le plus beau,celui ayant la saveurla plus comprendspas. Le changementde couleuroula souil-
délicatequ'on m'eûtjamais soumis,mais je n'ai pas lure des neuf-dixièmesdes sections salies par le
soupçonné alors la présencede cette petite quantité de passagedes abeillesque j'ai examinéespénètretoute
mélilotqui donnaità l'échantillon son goût délicieux. l'épaisseurdesopercules,et je seraisportéà croireque
—E. R.J les neuf-dixièmesde vossectionsà vous,saliespar le
355-p.449.Aujourd'huij'empilemeshaussesles unes passage desabeilles,pourainsi appartiennentà
sur les autres,sanslaisserde passage aux abeilles, au de la secondecatégorieque j'ai décritedans
parler, le courant
nombrede 5à 10haussesà la fois,et je metspar-dessus soient cet ouvrage.Maisje ne puis m'expliquerqu'elles
unetente chasse-abeillecommedansle croquis blanchesà l'origine,puis que leur coloration
où celle changeaprèsqu'elles
de Millerest représentée. sontrestéesun certain temps sur
la ruche. Je serais plus enclin à penserque de telles
359—p. 263. Monexpériencesur ce point diffèreun section! pont réellementsalies par les voyagesdes
peu de lavôtre. Jene trouve pas cessectionsnonfinies abeilles.Vous pouvezvousen rendre compteaisément
tout à fait aussibonnesà mangerque celles complète- en lavant la surfacede ces sectionsavec Une éponge
ment opereulées,les cellules non operculéesn'étant saturéede pétrole.Si, après ce lavage, elles blanchis-
COMMENTAIRESDU Dr MILLER SUR L'A. B. C 471
sent, nous pourronsalors les classertout naturelle- peinesi j'en eusuneseuleattaquée,parceque du miel
mentdansla premièrecatégorie.—E. R.]. extraitavaitété répandusur le plancher. C'était du
271.Il être de fournird essections manque de soin,maiscela m'épargnabon nombrede
367—p. peut sage
Titréeslà oùla vente les rend nécessaires;maisje ne dollars.
voudraispas songerà les introduiredansles endroits 431-p. 23. Ceuxdont la forcephysiqueest exces-
-oùellesne sontpas en vogue.La dépenseduverrecon- sive,et ceuxqui travaillent les abeilles seulementà
stituesurtoutuneperte sèche,et il faut que quelqu'un l'occasion,peuventaimer un siège de cette espèce ;
la supporte,cette perte. Si les sectionssont vitrées, ceuxqui ont besoinde ménagerleurs forces,ou qui
votre client n'a pas autant de miel pour un dollar travaillenttout le jour, ont besoinde quelquechose
qu'aveclessectionsnonvitrées — mauvaiseaffaireet de plusstable. Avecun siège aussipeud'aplomb,cer-
pourlui et pourvous. tainsmusclessontà l'œuvretout le temps du travail
[Dansl'Est la questionde surplusde dépensen'entre pour qu'onse maintienneen équilibre,et celacaisseàfatigue
beaucoup.Une boîte quelconque, c ommeune
pasen considération. Le client paraît vouloirquelque verreordinaire
parexemple,faitunsiègetrèscommode.
chosequ'il puissemaniersansprécaution, et mettredans
son panier en même temps que d'autres fournitures [Maisl'avantagede cette sorte de siège est qu'on
d'épiceries.Il y a certainementde bonsargumentscon- peut se pencherde l'avant à l'arrière, commesur un
tre l'emploidu verre;mais on ne peut fairesemblant tabouretà traire les vaches.Je ne suis pas de règle
il'ignorerou chercherà détruire une coutumebien invariablepour manipulerles abeilles.Je m'asseois
établie. Si TOUSétiez dans l'Est, et que la vente une partie du temps,ou bienje travaille à genoux,et
demandâtdes sectionsvitrées, vous fourniriezcette d'autres fois je reste debout,me baissantseulement
sorte de marchandises. Si le bon public insiste pour pourretenir lescadres.- E. R.]
payerle doubledu prixpour duverreà tant par livre
de miel,dennez-luice qu'il demande.—E. R.] 435-p. 23. Lorsque je commençaià manipulerdes
cadres,quelquesrayonséclatésfurent de merveilleux
371-p. 273. J'ai vu faire l'inverse, ce qui, bien excitateurs pour m'apprendreà les retournerde la
que pas si mauvais,n'est pas encoretrès bien. Le façondontvousl'indiquez-C'estla longue habitudeque
mielétaitcotéunoudeuxsousde moinsque le cours, j'en ai qui me fait les maniercommevousle dites,
le montait desremisesétait alors honneteinentétabli, maisje medemandesi c'estbienla peineque les com-
et chaqueapiculteurse flattait d'avoirobtenuun ou mençantsapprennentcette manièreavecleurs rayons
deuxsousde plus quele cours. aussisûrementattachésdanslescadres qu'ils le sont
375-p. 321. Vousaveztout à fait raison de dire seul aujourd'hui.Chavireruncadresensdessusdessousd'un
que les pissenlitsaugmententd'importa'ce; et une moins coup et sans circonlocution,prendtout juste un peu
.chosecurieu&e à leur proposest que leur miellée,en faireéclater de temps.Le commençant risque autantde
cettelocalité-cidu. moins,paraît s'être prolongéede sesrayonsen les posant contre la ruche
beaucoup.Ils fleurissentplusou moinstout le Ions;de qu'en les maniant.Illes posedans un sens trop hori-
la saison;et au momentoùj'écris ceci,29octobre1900, zontal, et commeils sontchaudset mous,ils fléchissent
onvoitautantdefleursde pissenlitqu'onen voyaitau et sedétachent petit à petit ducadreavant mêmeque
novicel'ait pu remarquer.Ayant acquis
printempsil y a 25ans. Maisles abeillesne semblent l'apiculteur
travaillerbeaucoupdessussi tard dans la saison. de l'expérienceàses dépens,il les poseplus perpendi-
Leurvaleurau printempsest grande,étant donnéque culairementpar la suite.
pas
leurmielléedurepluslongtempsquecelledesarbresà [Lamajoritédesapiculteursne garnissentpas leurs
fruits.Quelquespersonnesse plaignentqu'ils augmen- cadrerde filsétamés,si nousen pouvonsjuger par les
tent tellementd'abondanceque le miel foncé qui en commandesqui noussont faites ; par conséquentle
provient setrouvemêléau miel de trèfleblanc
; maisle conseildemanierlescadrescommenous l'expliquons
gainqu'ils procurent probablementbeaucoupplus est,pourdirele moins,unesécurité.- E. R.]
est
fort que la perte dontilssontcause.
439-p. 27. Heureusement quecelanevousrestreint
383-p. 225. Le 8 juin 1860,vingt-huit ans à l'usagedu Hoffmann, car je puis manipulermes
tôt quela date indiquéepar vous, le mêmefaitplus fut pas
cadres au moyende clouspar deuxou par trois
observé par W. W. Cary et R. C. Otis. Le père sansle espacés moindreinconvénient.
Langstroth le racontedans l'AmericanBee Journal,
Vol.I., page66. 467-p. 395. Une niche inoccupéeest un toit-de
rucheexcellent.Untoit de cettesortedoit être imper-
385-p. 231. Silessavants s'attaquent à des pro- méable,ne pas gauchir,ne pasjouer, et dans certaines
blèmesae cette espèce,ils en aurontà foison.Pourquoi être is,lé de la ruchepar danslequel
y a-t-il desgensqui ont les cheveuxroux? Pourquoi parties l'air puisseséjourner,de façonà êtrechauden
un espace hiveret
y en a-t-il qui ont le nezépaté? fraisen été. Letoit que vousdécrivezest bon, maisil
387—p.71. Lemet- diarrhée" est plus souvent joueraeet ne gardera pas ainsila ruchehermétiquement
employéaujourd'huique le terme dyssenterien et close, t il manqued'espacevide.
peut-êtredevrait-iltout à fait remplacerce dernier, [Maisle toit que nousdécrivonsjoue-t-il beaucoup
carla maladieopèredeseffetsplus semblablesà ceux plusque tout autred'un modèledifférent?Je ne sais
de la diarrhéesur un être humainque ceux de la commenton pourraitobtenirun toit ne gauchisse
dyssenterie. pas, à moinsde le fairede pierreoude quifer. Quant au
391-p. 72. Unebonnecaveaménagéeconvenable-vide queest construit vous réclamez, chapiteaureprésentéen
le
mentn'est-ellepasun moyenaussiprompt d'arriverà page395, spécialementdans le but de le
ce résultat et qui estau pouvoirde certainesgens? ménager.Cet espacepeut être fait pour que l'air y
séjourne, oubienouvertpourla ventilation.— E. R.]
[Une bonnecaveest sansdoutetout aussiconvenable
là où l'onjuge bonde conseillerl'hivernageencave. - 479-p. 140. Il esttrès possibleque la formehexa-
E. R.] gonale offreune prise plus commodeaux pattes des
( abeillespour circuler, entrer dans les cellules et en
399-p. 80. Les souris ont moinsde tendanceà sortirque si cesdernièresétaientexactementrondes.
des
grignoter rayons surplusde dans lesquelsaucun el
p.onvain n'a été élevéque de vieux rayons à couvain 483-p. 342. Il paraît clair que nousnousservons
noircis,de ceux-cielles ne laissentpas grand'chose, defondationsayantmoinsde 5 cellulesau pouce —
en raison peut-être des cocons,(ne peuvent-ilspas dansle casci-dessusenvironde4.6à 4.8au pouce.Je
contenirun riende miel '!) et je pense que dans de ne suispascertaind'être du mêmeavisque le confrère
tels rayonsje préféreraisavoir plutôt de temps en Doolittle dans son commentaireoù il prétend que,
tempsquelquespartiesgarniesde miel,oudu miel non parceque Dieua créél'abeilleavecl'instinct de cons-
loin de là auquelces animauxpuissentavoir accès, truire 5 cellulesau pouce,A.»I. Rootfaisait erreur en.
dansl'espoirqu'ilsgrignotentmoinsles rayons. Une essayantde faire4 cellules1/2 au pouce. Dieua créé
annéelessourispullulaientdansmonmagasinà miel, les fraisespetite: ; mais nouspensons- que c'est plutôt
où se trouvaientdes milliersde sections,et c'est à une bonnechose que l'hommeles obtiennesi grossM
472 COMMENTAIRESDU D' MILLER SUR L'A. B. C.
aujourd'hui que le poids d'une seule fraise cultivée masséesautour d'elles pourlesétoufferen immergeant
surpassecelui de 50 fraisessauvages.Il est tout aussi dansl'eau la bouleque ces insectesformaient,procédé
possible qu'une abeille plus grosse soit une bonne habituellementen usage avant que les enfumoirs
chose, et des cellulesplus grandes être un fussentinventés.La fuméeest préférableà l'eau, mais
élémentpours'enassurerdetelles.LeDr peuvent
J. P. Murdock il faut s'en servir avec précaution.Si vous tenez
m'envoyaquelques abeillesde taille peu communes,et l'enfumoirtropprès de la bouled'abeilleset que vous
du rayonqu'ellesavaient construit,selontoute évidence leur envoyiez de la fuméetrès chaude,la reine sera
sansombrede fondation ; on comptait 4 cellules 1/2 massacréepromptement.Tenez le bec de l'enfumoir
d'ouvrièresau pouce, et quelques-unesétaient plus à une certainedistancede leurmassede façonà ce que
grandes encore. la fuméeleur arriverefroidie,puis continuezà souffler
487—p.374. Le prof. Cookest une autorité, mais patiemment jusqu'à ce que les abeilles aient toutes
d'autres également compétentssont aussi affirmatifs lâchéprise.
que lui en prétendantque la roséede miel n'est pas 505—p.. Vousavez parfaitementraison. Doo-
toujours unesécrétion d'insectes.Si mamémoirene me little de même.Lesabeillespeuventêtre desbutineuses
trompepas,j'ai lu que des branchesd'arbres apportées particulièrementbonnesmalgréleurcouleurjaune d'or.
à l'intérieurd'une maisonavaientsécrété de nouveau Maisil faut plus desoin et d'attention pour entre-
une rosée de miel après que la première avait été tenir chezlesouvrièreslesbonnesqualités de travail
essuyée, sans la moindrepossibilitéque des insectes quepourobtenirla couleursanscesmêmesqualités,et
pussentêtre causede la seconde. tousles éleveursne sedonnentpas autant de peineque
le confrèreDoolittle.
491-p. 374. Il est très probable que l'effet varie
suivantleslocalités.Dansnotre régionje crois que la [Je ne suispas devotreavis, ainsiM.; c'est-à-dire,
roséede mielest toujoursun inconvénient. du momentque vous avez une bonne et vigoureuse
populationau plus fortde la saison.Une telle colonie,
495-p. 193. Leshybrides ici sontpeintes decouleurs je crois, peut élever une centainede reines,et les
si foncéesquel'apiculteur noviceoseraità peine deve- obtenirtout aussibonnesque si elleen élevait seule-
nir propriétaire d'une coloniede ces abeilles, put-il ment une demi-douzaine.Même avec l'essaimage
mêmeles avoirpourrien. Il estjuste seulementde dire naturelj'ai vu jusqu'à quinzeouvingtreinessuivreun
qu'une largeproportiondes abeilles appartenant aux essaimsecondaireou tertiaire; et par manièred'expé-
apiers des apiculteursreconnuspour tels en ce pays rimentationcet essaimfut diviséen nucleide manière
sontdes hybrides,et que ces apiculteurssont encoreen à sauverpresquetoutesles reines,et toutespar la suite
vie après avoirmanipulédes hybrides depuis nombre setrouvèrentêtre excellentes.— E. R.]
d'années.A l'occasionles abeillesd'une colonied'hy- 294.J'ai vu desouvrièrespondeusesremplir
bridespeuventêtre si désagréablesqu'il soit impossible 515—p.
de la supporter ; et la reine d'une ruchée de cette normale; d'œufs les cellulesaussi régulièrementqu'une reine
espècedoitêtre décapitéepromptement. c'est-à-dire,seulementlorsqu'ellessontstric-
tement limitées à des cellulesd'ouvrières.Habituelle-
[Peut-être les hybrides sont-ellespeintes un peu ouvrière ment le premier signe qu'on est en présenced'une
trop foncé. Ce paragraphefut écrit il y a quelques tandis pondeuse est un œuf dansun alvéoleroyal,
vingt anspar A. I. R., commeil venaitde faire quel- mâlesrenferment qu'ils sonttrèsrares ailleurs.Si les cellulesde
quesessaisfort désagréablesavec les hybrides.Depuis deuxœufset mêmedavantage,vous
nousavonsété à mêmed'apprendreque les abeilles de pouvezdire en toute assurance : - ouvrièrepondeuse».
l'île de Chypre,cellesdela Palestine et les Syriennes Une quantité d'œufs dansun alvéoleroyal est aussi
laissent les hybridesbien loin derrière elles sous le unepreuvecertaine.
rapport de la méchancetéde caractère.—E. R.] [Maisil n'estpas extraordinairedevoirlesœufsd'une
ouvrière
499-p. 195. Unetrès jeune reinen'a pas besoinde lules? - pondeusedéposés régulièrementdansles cel-
E. R.]
cage. Si elle n'a pas été retenue prisonnièredans sa
cellulepar les abeilles,au momentoù elleen sort, elle 519-p. 430. Quandvousêtes forcéde vousrendre
sera bienaccueilliedansn'importequelle colonie,mê- à un apier éloignéde l'habitation,un milleoudeux de
me dans une ayant une bonnereine pondeuse.Mais plus ne fait pas grande différence,et vouspouvezne
si unereine pondeuseest présente,la reine vierge ne pas risquer davantageà avoirvos apiers distants de
continuerapas à être en faveur lorsqu'elleaura acquis 5 milleslesunsdes autres,si cela convientmieux.De
un certain âge, à moinsque les abeillesne songenta la cette façon ils ne se nuiront pas les unsles autresà
substituerà la vieille reine. moinsque les abeillesne s'éloignentde leur rucheà
2 milleset demiede distance,et voussavezqu'il est
501—p.196. Depuisnombre d'années je faisceci: très possibleque le confrère Doolittleait raison,en
Lorsqu'unecoloniemontrequ'elle s'est reconnueorphe- disantque les abeillesparcourentjusqu'à 3 milleset
line en commençant la constructiond'alvéoles royaux, leursatisfaction.
ces alvéolesfussent-ilsmêmeassez avancés. J'enlève pluspar goûtpour 326. Frank Cheshireprétendqu'un éperon
simplement un cadre du nid à couvain et je place la 523—p.
reine au beaumilieudesabeilles sur le couvain, sans placé à l'extrémitédutibia dumilieude la patte agit
nulle précaution ni préparation d'aucune sorte. Il commeun 327. leviersur la massede pollen,qu'il détache.
m'arrivesi rarementd'en perdreunede cettefaçon que chez 525—p. Je ne m'étonneraispas qu'il en soit
vouspresquecommechez nous.Nousavonsun
je préfère de beaucoupcette méthodeà celle de la grandétalage de d'érableet de fromentrapporté
cage,bien qu'elle puisse ne pas toujours réussir aussi dans les ruchespollen et sans aucundoute il y arrive en
bien lorsqu'iln'ya pas affluxdenectar.Depuisquelque maisje soupçonne les provisions
tempsj'emploiegénéralementun procédé encore plus grandequantité; font les abeillesproviennentque plus du
sûr, quej'ai imaginé,mais que d'autresont découvert qu'en beaucoup
de toute autre source,ence que le temps
en mêmetempsde leur côté. Il consistetout simple- trèfle que surle trèfleest tellementplus pro-
mentà enleverdunucleusle cadrecontenantla reine, qu'ellesdemeurent sur les autres plantes, bien que les pelotes,
et à le mettre,abeilleset tout,dansla ruche orpheline. longéque momentoùellesles rapportent,en soient beaucoup
Les cagesvalent probablementmieux pour M. Root, au moinsvisibles.Deplus, le pollende surplustransporté
parcequ'il reçoitsesreines du dehors déjà mises en l'hiverest entièrementde la nuancebrune du
eages. pollende trèfleblanc.
presque
[J'ai essayé les deux méthodesque vousdécrivez 531—p. Je puis m'être trompéà sonsujet,et,
pour l'introduction des reines; mais une fois par commele327. solestcouvertde neige,je ne puis doncme
hasard, bien que très rarement, elles sont sujettes renseignerauprès ainsi que ma
toutes deux à ne pas réussir.Les non réussitessont mémoireme le des abeilles; mais, d'une abeillesur
pourtant si rares, que je laisseraiscommevous la rappelle, j amaisplus
ne rapportedu pollenà la ruche,et souventpas
liberté à toute reine qui ne coûterait pas plus d'un troisd'uneabeillesur
dollar.—E.B»]. , plus cinq ou dix. Peut-être avaient-
elles de petites pelotesde pollen quand je croyais
603—p. 198. J'ai délivrébiendesreinesdesabeilles qu'ellesn'en avaientpas dutout.
COMMENTAIRESDU Dr MILLER SUR L'A. B. C. 473
essaimages qui se lorsqu'onsort les abeilles entretenirla puretéde l'air.Onpeut combinerles deux
y a des cas où les ennuis qui en moyens
de la cave,maisilproduisent : mettreun demi-poucede sciurede boissur le
résultenttouchentau désastre.E. D. Godfrey,de Red solunefoispar mois,et balayerle tout deux ou trois
Oak,Iowa, m'a racontéqu'une foisau printempslors- foispendantl'hiver; maissi l'on ne peut en employer
que sesabeillesvenaient d'être remisesdehors(il en qu'un,que cesoitsurtoutle balayage.
avait, je crois, plus de 50 colonies)presque toutes 655—p. 189. Commebeaucoupd'autres j'ai reconnu
désertèrentleur ruche commed'un communaccord. la réunionde deux coloniesou plus, affaibliespar
Ellesse mirentà voleren l'air formantun grosnuage, que la dépopulation,ne duraient pas plus longtempsque
puis elles revinrent à l'apier, plusieurscoloniesse celles demeuréesisolées, de sorte que je ne réunis
réunissantdans la mêmeruche, tandis que d'autres lescoloniesen pareillesconditionsà moins que
ruchesétaient complètement abandonnées. L'apicul- jamaisn'aie la certitudequ'unereinene soit perdue autre-
teur se mit au lit, malade,et il ne fautpass'en étonner. je
ment. Les reinesdeces coloniestrop faibles,pourêtre
639—p.185. Le moyenemployépar M.Doolittlede conservées,sont mises en cages sous la couverture
couvrirle solde la cavede sciurede boisest plusagré- placéesur lescadresà couvaind'une forte population.
able que desentir qu'onécrasedes cadavresd'abeilles Le procédépeut causerla perte de la reine de cette
à chaquepas sousses pieds. Maissi un grand nombre dernièrecolonie,maislesreinesmisesen cagepeuvent
de cadavresétaient étendussur le pî/incherde mon être conservéesen bonnesconditionspar ce moyen
petit salon,j'ai peine à croire qu'en répendantdessus jusqu'à ce qu'on en ait bosoin pour de nouvelles
de la sciurede boisunefoispar moisje parviendraisà ruchées.
GLOSSAIRE.
Pensant que la plupart de ceux qui étudient l'A B C seraient Intéressés à voir
les portraits et à lire les esquisses biographiques de quelques apiculteurs éminents -
— hommes qui se sont distingués dans l'élevage des abeilles — c'est avec un réel
plaisir que nous allons maintenant les présenter, autant qu'il est possible de le
faire sur le papier.
- Le docteur Miller qui en raison de son aptitude naturelle pour cette tâche,
et qui pendant de longues années a suivi les écrits et les actes de ces hommes
a été désigné pour écrire quelques-unes de ces esquisses.
Les autres sont tirées de plus longs articles parus dans les Gleanlogs ln
Bee Culture ».
Les portraits à la photo-gravure sont par la nature mémo du procédé
d'exécution, fidèles àla nature et ont été reconnus tels par ceux qui connurent intime-
ment les modèles. Ceux exécutés par la gravure sur bois sont également bons.
Dr JOHNDZIERZON.
Une partie considérablede cet ouvrageétant con-
sacréeà l'explicationde la genèsede l'abeille,comme
cettequestionembrassenécessairement la théoriequia
rendule nomde cethommefameuxentous temps,bien
plus commenaturalisteque commeapiculteur,nousne
voulonspasnousarrêterà ce que l'on appelleaujour-
d'hui la théoriede Dzierzon—théoriesi bien établie
qu'elle n'est pas plus une théorie aujourd'hui,que
nel'est la rotonditéde la terre.
Cet hommeéminentnnquit à Lokowitz,dans la
Haute Silésie,le Iii janvier 1811,troissemainesjuste
après M. Lnngstrotb.Nous voyonsainsi ces deux V JfiiiNnZICKZON.
grandesvies sortir du n?nntla mêmeépoquecomme
deuxrivières,et s'écoulerpresqueparallèlementpen- L'idéedes-Adresmobilesétantmiseà exécution,le.
dant85années,toutesdeuxdignesde servird'exempleDr. Dzierzonne se donnapas de reposqu'il ne soit
pour les temps à venir. Le Dr Dzierzon,commeparvenuà exécutersondésirdedécouvrirlesses mystères
M.Langstroth,montradèssa primejeunesseun grand cnchMdela ruche;et tandisqu'il travaillait abeil-.
nmourpour toutes les œuvresde la nature ; et entre lesil leurjetait un coupd'œiltoutesles foisqu'il le
toutes,cellequi lui parut la plusintéressanteà étudier pouvait.« Par cesrecherches beaucoupd'autresmys-
fut celle concernantles mœursdes abeilles,dontson tèro5furentdévoilés— au premierrangdesquelsil en
père cultivait un petit nombred'essaimsdans des est un qui révolutionnal'enseignement de l'histoire
ruchesgrossièresfaitesd'un troncd'arbre.Il manifestannturelledecertainesclassesdela géologie.» Enéta-
de bonneheure une tendanced'esprit profondémentblissant cette théorie, l'abeille Italienne était le,
religiente,quesonpèrecultivaavecsoin,l'envoyantà facteur principal,sa couleurelle-même formantune,
l'écolepubliquedePitschen. dospreuvesà l'appuidela ditethéorie.Commela plu-
pMf avoir aJu de temps et plus de moyensdo part des vérités,unodoctrinotout opposéeayant été
BIOGRAPHIESDES APICULTEURSLES PLUS EMINENTS. 485
soutenuejusque-là, cette théorierencontraune vive MissJurine, qui aimaitl'histoirenaturelle plus que
opposition;maisen finde compteellefut établiedéfi- touteautrechose,aidasononcleautant qu'ellele put,
nitivementaprèsqu'oneutfait appelau scalpelet au ne craignantpas de manierle couteaudedissectionet
microscope. Le triomphedu Dr. Dzierzonfut si com- de faire usagedu microscope. Elle fut la premièreà
plet quebientôtil fut décoré par divers potentatset démontreraprès Swammerdam que les abeilles ou-
reçut des médaillesadresséespar différentesassocia- vrièressont desinsectesfeme'les ; la premièreaussi
tions;maissa modestienaturellele portaplutôt à les qui, avec Huber,fondales principessur lesquelsles
cacherqu'à en faireparade. sagesde notre siècle se sont basés pour établir la
doctrinede la parthénogenèse. En outre,MissJurine
servitdesecrétairede Huber,secrétairepleine debonne
FRANCIOHUBER. volontéet de dévouement. Chaquejour elle notait les
[En égardaux nombreuses et ardentesdiscussionsrésultats de leurs dernières investigations,et elle
soulevéesau sujet du peu d'avantagespécuniairesécrivaitaussi les lettres qu'Huberadressaità Charles
résultant des découvertesdo Huber, nous croyonsBonnetet à ses amis, pour leur communiquerles
devoirrappelerici quesesétudes,commele faitremar- résultatsde ses travaux,et appelerleur attentionsur
lesnombreuses questionsrelativesauxabeilles.
querl'auteurdu présentarticle,furentdirigéesprinci- L'intérêt qu'Huberporta auxabeillesfut fortement
palementversla connaissance desmœursdes abeil'es
excitépar lesrechercheset lesécritsde Swammerdam,
"plutôtque versune méthodeparticulièrequelconqueRéaumur, Schirach,et probablementaussi ceux du
des'assurerde largesrécoltesde miel; mais ses tra-
vaux,néanmoins seronttoujourstenus en très grande célèbreapiculteurSuisse,Duchetde Remauffens et de
estimepar le mondeentier.L'esquisseci-dessousa été MM. Gelien.Commeconclusionaux étudeset aux
Vriteen Allemandpar M.T. Kellen,de Luxembourg,observations de ceshommeséminents,il eut la possibi-
et a paru d'aborddans l'Illustraled Bee JOl/malde lité, malgré son infortune, d'ajouter beaucoupau
Gravenhorst. —Ed.] domainede l'apiculture; partant de là nous ne pou-
FrançoisHuber,par ses observations et sesrecher- vonsoublier qu'il encourageapartout et soutint les
cher en apiculture,fit plus pour le progrèsde cette autrespar la noblessede sa vie.
tieiencequetousceuxde sesprédécesseurs qui s'étaient
livrés à l'étude d'un insecteaussi intéressantque
l'abeille.Cesont.sesdécouvertes seulesquimarquer en1
.tans l'histoirede l'apiculture,cet âge d'or appelé à
demeurerdurant tous les siècles. Les observation-
d'Huber nesont pas seulementde la plus grandeim-
portanceen elles-mêmes, elles sont encoremerveil-
leusespar la manièredontellesfureut toutesfaites:
car Huberétait aveugle.
Cet hommedistinguénaquit à Genèvele 2 juillet
1750.Il descendaitd'une famillerespectableet floris-
'¡ante,dontlesmembresdèsle 17mesiè(le étaient déjà
fameuxpour leursconnnissrnccs dans les arts et le-
-wienf'cs,Son père, Jenn Huher(1722-1790) fut eonni-,
pour son attachementau célèbrephilosophe français.
Voltaire.
Dèsson plus jeune AgeHubert témoignaun goû;
llM;icDtlépourl'histoirenaturelle, et il s'appliquai
l'clte étuileavecunzèleextraordinaire, nu point d'en
îtettiosavio en danger; si bien qu'à l'âge de là an.
la îÉfra-tionde la lumièresur la neize (')¡loui--nn:e
lui fitperdrela vue.Si jamais hommeeut à déplorer
."nèrcmcnt la pertedelavu;.',cefut lluber. Mnisson
malheurnol'empêchapas des'adonner à l'étudedoces FRANCTO HUBER.
insectespourlesquelsil avait unepréférencemarquée,
nvoir lesabeilles.Cefurentces petites bestiolesqui Durant ces derniersjours il vécut retiré, mais en
changèrent,pour celui qui se livrait sur elle? à de paix,à Lausanne,oùil mourutle 22décembre1831,à
1atienlesinvestigations, la nuit en jour; car Huber l'âgode81ans.
fut le premierà voir clairdnnsce domainedemeuré Les dérouvertesd'Huberfurent communiquées an
jusqu'àla obscure,pourlesyeuxle-meilleurs. mondedesétudiantspar seslettresà CharlesBonnet ;
Jluber ne perdit pas sa vigueur d'esprit, car il et elles rendirentsonnomsi célèbrednnstoute l'Eu-
poursuivitsesétudesdesmœursdes abeilles;mais il rope, et même en Amérique,que pendant nombre
ne put s'y livrerquegrâceà l'aidequelui apportèrent d'annéeson le reconnutcommele plus grand génie
si femmeMarieAiméeLullin;sa nièceMi-sJurine.et dnns la sciencede l'apiculture ; et même encore
par-des-ustout, son domestiqueBurneus.Il manifestaM. llamet le nommele pins grand des apiplliles,
lui-mêmela persévérance la plus inlassableet la plus Ce fut en 1790que le premierde sesouvragesqui fit
grandeintelligence,desorteque,grâce à la sagacitéde époquefut mis en lumière; il portait commetitre:
Burneus,toutce qu'Huberfit connaîtredesabeille*,il Nouvelles observa
lions surlesAbeilles.Sonfils,Pierre
ne l'avançaqu'aprèsen avoireu l'expériencepratique. Huber,publia l'ouvrage en deux éditionsen 1814,
480 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS EM1NENTS.
éditionsauxquellesil ajouta un appendicetraitant de so vit lui-mômepossesseurd'un petit nombrede colo-
la sourcedela cire. nies.Il émigraaux Etats-Unisen 1849,et s'é ablità
L'ouvraged'Hubern'a passonparallèledansla litté- Jefferson,Wisconsin,dans une fermeoù il demeura
rature scientifique,non-seulementen raison de son jusqu'àsa mortqui survint le 10 avril 1876.Peu de
contenu,mais encore des circonstancesparticulières tempsaprès avoir établi sa demeureà Jefferson,il
dans lesquellesil a été pour la premièrefois mis en obtint quelquescoloniesd'abeilles,et réussitsi bienà
lumière.Lareconnaissance qu'ilreçutfut universelle,de en tirer parti que, à un momentdonné, toutes les
sorteque, dès sa premièreapparition,Iluber fut reçu autresrécoltesayantmanqué,sesabeilleslesauvèrent
membrede l'AcadémiedesSciencesde Francoet d'au- et lui vinronten aide à l'époquela plus critique de
tres corpsscientifiques. sa vie.
Lesnouvellesobservationsfurenttrès vite traduites En 1863sonapioravaitsi bienprospéréqu'il possé-
dans toutes les langues du continent Européen.Le dait soixantecoloniesd'abeillescommunesdanstoutes
commissariatSaxonReim, de Dresde,le traduisit en sortesde ruchosen boîtes,et en 1864il commençaa
allemanden 1798,et le pasteur Kleine, de Lucthorst, faire usage des ruches à cadres, dans lesquellesil
le traduisitdenouveauen 1856,et en publiauneautre transférabientôttoutessesabeilles. La mêmeannée,
éditionavecnotesen 18G9. 1864,il acqnitsespremièresItaliennes,et aussi rapi-
Huber,par sesobservationsdessecretsde la vie dos dementque possibleitalianisason apier, puis vendit
abeilles,mitau jour ce que les observateursles plus alorsun grand nombrede reinesItalienne*dans tout
savants et les plus judicieux, depuis Aristote et le pays.
Aristomaque jusqu'à Swammerdam et Réaumur,avaient
cherché en vain; et il est à regretterque quelques
apiculteursallemandsdo grande influence,tels que
Spitzneret Matuschkn,par exemple,aient refuséde le
reconnaître.
Il donna d'intéressantesexplicationstouchant les
mœursdes abeille?,leur respiration,la source d'où
provient la cire, la constructiondes rayons,etc. Il
confirmala propositiondes Schirach,que, par un
changementdansle modede traitementet de nourri-
ture des larves d'abeilles,on pouvait obtenir d'œuf
d'ouvrièresdes reines, et démontraégalementl'in
fluenceqùe le genre de celluleexercesur l'insecte.
Il prouva de plus, que non seulement la reine ma'
certainesespècesd'ouvrièrespouvaientpondredesœuf
fécondés,et démontrade mêmela fonctiondes faux
bourdons.Contrairementà Braw, Hattorf, Contllrd:
Réaumur,et d'autres, qui soutenaientdes opinion
très particulièrestouchantle mortede fécondationdo
reines, Huber démontra que la fécondationa lie.
en dehorsde la ruche, au momentoù les mâlessi ADAM IUUM,
livrent au vol, quel'accouplement s'effectue dan
l'air, et que la reine, au retour de son vol nuptial
porte,adhérantà sonabdomen,les preuvesde safécon Vers1869ou70 il importa peronnellomentlOOreines
dation, et que sa pontecommence46 heures environ Italiennes,et surce nombre60étaientencorevivantes
après.Il donnasouventdansses ouvragesdes preuves à leur arrivéeà New-York.Decesdernièresil intro-
des plus exactesà l'appui des faits précités et d'un duisit40danssespropresruchers.Il augmentalenom-
grand nombred'autres qu'il avait expérimentés;il bredesespopulationschaqueannée, sans égard pour
fournitparticulièrementles principesles plus impor- la dépense,que d'ailleursles profitsqu'ilretira de la
tants et les plus intéressantstouchantle nourrisse- ventedu mielet des abcillessurpa^èront, surtoutdans
mentà donneraux abeilles,leur méthodedo construc- lesdernièresannées.Il jugeaque l'élevage des reines
tion des rayons,la ruche à feuillets,la maladiedu ne rapportaitrien. L'apicultureexcitait chez lui un
couvaincauséepnr l'humidité,etc., dansses lettresà enthousiasmeintense, et il se fatigua tellement au
un apiculteuréminentde la Suisse,M.C.F. P.Dubied. travail de l'apier que sa vieen fut probablement abré-
Ces dix-huit lettres fort longues d'Huber, dont la gée. Ses succèsfurent cause que beaucoupd'autres
premièreestdatéedu 12octobre1800,et la dernièredu s'adonnèrentà l'élevagedesabeilles.
12 août 1814,furentécritesen partie par Huberlui- Il fonda une banquoà Jefferson,dont il fut le
même,en partiepar sa femmeou sa fille à qui il les caissier(ses abeilles ayant fourni le capital); mais
dicta. Autant que je le puis savoir,ces lettres n'ont durantla récoltedu mielil abandonnait sa banqueaux
jamaisététraduitesen Allemand. soinsd'employéset allait d'unde Fesruchersà l'autre,
surveillanten personnetout le travail qui s'y faisait.
Le chiffredesescoloniesmontajusqu'à 1400.
ADAMGRIM. M. Grimmétait très méthodique,et tenait exacte-
AdamGrimmnaquit en Allemagneen 1824.Son ment les comptes de son exploitation. Ses livres
pèveélevait quelquesruchéesqui excitèrentun si vif prouvèrent qu'en uneseuleannéeil avaitretiré 10.000
intérêt chez Adam,qu'il nefut content que lorsqu'il dollarsde sesabeilles.
BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS EMINENTS. 487
CAPITAINEJOHN G. HETHERINGTON.
L'hommequi dansle mondeentier a possédéet diri-
gé le plusgrand nombrede ruchers, est probablement
John S. Harbison,puifqu'à un momentdonnéil a eu
jusqu'à 6000colonies.Maisce ne fut quepourun temps
trèscourt. Depuisle CapitaineHetheringtona tenu la
tête; durantune période de près de 20 annéesil a eu
l'exploitation la plus importantequi soit au monde,
possédantla plupart du temps quelquechosecomme
3000colonies.Surces entrefaites,M.W.L. Coggshalla
porté le nombredessiennesà S200.Quoiqu'il en soit,
CAT-ITATNF
jonxc. rrr.xiirriNCTCN.
CAMILLE
P. DADANT
aux Etats-Unisdepuis de longuesannées,ainsiqu'à
l'hôtesi affableet si charmant.—E. B.]
LE Dr C. C. MILLRR.
Un de ceux qui en très petit nombreont fait de
l'apiculturedes abeillesleur seule occupatione.t le
Dr C. C. Miller, de Marengo,Illinois. Il naquit le
10juin 1831,à Ligonier,Pen^ylvanie. Avesun grand
esprit d'indépendanceet une forte dosed'abnégation
frisantparfoisl'austérité,le jeune Miller poursuivitle
coursde ses études,et prit ses degrésau Collegede
l'Union,à Sîhenectady,New-York,à l'âge de 22 ans.
Contrairementà beaucoupde jeunesgensqui s'entre-
tenant eux-mêmesdurant leurs années de collège
arriventendettésà la fin de leurs études,notre jeune
ami prit ses degrés avec un surplus de quelques
CHARLESDADANT. 70 dollarsd'appoint,qui lui restaientsursesdépenses
courantesà l'école; maiscommenousallonsle voir
tout à l'heure,ce fut au dépensde sa constitution,qui
fut confiéela tâchedepréparer une édition revue et autrementaurait été forte. Il ne savait pas alors,
corrigéedu livrede Langstroth,et il a traduitégale- commeaujourd'hui,l'importancequ'il y a à observer
mentcelivrepourle fairepublieren Français. les règlesd'une bonnehygiène.Aulieude se reposer,
[Le traducteurdecet ouvrage,lors de son dernier il commençaimmédiatementsa médecine,et prit ses
voyageauxEtats-Unis,a eu le plaisir de passerquel- degrésà l'Universitéde Michigan,à l'âge de25ans.
ques jours chez MM.Dadantqui s'est actuellementAprèss'être adonnéà la pratique,sa santé précaire,
associésonfilsaîné. jointe au tourmentcausépar l'idée qu'il n'était paa
Il » plait à rendrehommageici an grandApioulteur danssa voie,l'engagèrentà abandonnerle champde
494 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LESIPLUS ÉMINENTS.
bataille au bout d'un an de combats.Il devint alors GILBERTM. DOOLITTLE.
commis,voyagea,se fit professeur.Il avait un talent GilbertM. Doolittlenaquit le 14avril 1846à Onon-
naturel pour la musique,que par un travail assiduil
daga Co., New-York,non loin de l'endroitoù il vit
développasi bien qu'il est aujourd'hui un des plus ictuellement (Borodino,New-York).Durant son en-
agréablesmusiciensdece pays.Connaissantsestalents fanceil avait été souventemployéde 10à 3 heuresà
exceptionnelsdanscet art, il est permis de se deman. surveillerla sortiedesessaimset à l'âge de huit anson
der pourquoiil a portéuniquementfon attentionvers lui donnaun essaimsecondairepour l'enrucherà sa
; et l'étonnement redoublera qunnd on
l'apiculture guise.Un voleur,cependant,vidasa ruchedeson con-
apprendraque del éditeurs de musique lui avaient tenu ; et commela maladiedu couvaindénomméela
offert des situations capables d'éblouir la plup:rt « loque « avait sévi danscette régionplusieursannées
de suite, ce ne fut guèrequ'auprintempsde 1869qu'il
put établir les fondementsde son exploitationd'au-
jourd'hui par l'achat de deux colonies d'nbeillep.
Commebeaucoupd'autres il débuta avec un ardent
snthousiasme,étudiant avec diligencetous les livrer
touslesjournauxtraitant de questionsapicoles ; mais,
peu semblableen celaà beaucoupd'autresaussiil ne
laissa jamais son enthousiasmese refroidir,et il est
oujoursaujourdhuiun observateurattentif desmœurs
le l'active abeille.Au pointde vue affaires,M. D. n'a
m quo des succèsen rpiculture — Lien que n'ayant
LEDrC.C.MILLER.
FRANCISDANZENBAKER.
FrancisDanzenbakernaquit le 8 janvier 1837,près
je Bridgeton,New-Jersey.Songoûtpourles abeillesse
manifestade bonneheure.D'untour d'esprit inventif,
il semit à l'oeuvreexpérimentantdes modèlesvariés,
perfectionnés;mais ce ne fut qu'après avoir cultivé
lesabeillespendantplus de trente annéesqu'il attei-
gnit au rang éminentqu'il occupeaujourd'huidansle
nonde apicole,et ce fut dans l'été en 1888.A cette
époqueil appela l'attention de A. I- Root Co,sur la
valeur des assemblagesà queue d'aronde— ou pour
parler plus correctement,à tenons— dansla construc-
tiondesruches ; joint que la compagniea adoptépar
la suite.Acette mêmeépoqueonreconnutque cejoint
[ LEPROF.A.J. COOK. pourrait donner satisfaction pour l'assemblage des
caissesd'emballage,bien qu'oncraignitqu'il supportât
avecbeaucoupdesuccès.Puisil entracommeétudiant malles variationsde la température.Maisl'expérience
à l'Universitéd'Harvardet au CollègeMédicald'Har- a prouvédepuisque nonseulementilles supportetrès
vard,oùil suivitles enseignementsde Agassez,Bazen bien, mais de plus qu'il forme l'assemblagele plus
et duDr. 0. W. Holmes.En 1866il fut nommérépéti- résistant qu'on ait pu imagineren dehorsde la vraie
teur à l'Ecole d'Agriculturedu Micbignn,et en 1868 queue d'aronde,impraticableen soi pour ainsi dire
Professeurd'Entomologie et de Zoologiedansla même dansnotrecasen raisonde la dépensequ'elleoccasion-
école. nerait.
496 BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS.
Et c'est ainsi que M. Danzenbakerprit de l'impor- plushautesquelarges.Bienqu'âgéde 65ans,à l'heure
tance,non parce qu'il avait une exploitation étendue où les faeultés du plus grand nombredes hommes
ou recueillait de fortesrécoltesde miel, mais parce commencentà baisser,notre ami est encoreplein de
qu'il a apporté de précieux perfectionnementsà la vigueuret d'enthousiasme. — E. R, Root.
constructiondes rushes en dehorsde celui déjà men-
tionné—l'assemblageà tenons.
Confiantdans les rayons minces,il défenditd'abord R. WILKIN.
lessectionsde 112carréset de 43 millimètresd'épais- R.
seur contrecelles de 106carrés et de 41id'épaiseur: Wilkin,dont la mort arriva en 1901fut un des
pionniersde l'apiculturesur la côte du Pacifique;il
mais après avoir fait visite au Capt.J. E. Hethering- s'était renduen 1875en Californieavec une cargaison
ton, il fut convaincuqu'une boîte plushaute quelarge d'abeilles,et
était nonseulementplus artistique, et p'Ui!en rapport par la suiteil s'établit dans la valléede
avec le3 objetsqui nom entourent, mais économisaitSespe. Ln premièreexpériencequ'il eut des abeillesfut en
encorel'espace dansla ruche, de sorte qu'on pouvait aidantà en préparerune cargaisonpour M. Harbison,
mettre plus de sectionsà la linusfe.Ce sont ces der-
nièresqu'il adoptapoursa ruche. qui était sur le point de quitter la Pensylvaniepourla
Californie.Cecise passaitvers 1850;et le résultat de
:ette opéiation, ainsi que la manière dont Harbison
'Icvintjpnrla fuite le roi d'abeilles de Californie,où
il possédaet dirigea à la fois jusqu'à 6000colonies,
sontaujourd'huifaitsd'histoire.
Larésidencede M.Wilkinétait à l'origine à Cadix,
dnns l'Ohio. Là il atteignit à une grande célébrité
commemaître en apiculture: et si nombreuxétaient
les conseilsqu'on lui demandaitqu'à la fin, pour
répondreà touteslesdemandesd'unseul coup,il écri-
vit une brochured'une centaine de pages,intitulée
FRANCIS
DANZENBAKER.
A.'I. ROOT
TARMI
SESPLANTES
DAN6SASERRE.
nal sousle nomde plume de "Xovice". Dans ses aci-uinulatour; et unautre pourl'emploides matières
articles il faisait part de sessuccèset de beaucoupfécalesdans les districtsruraux. Le premier est un
aussidesesmécomptesaveclesabeilles.Le francaveu systèmeservantà emmagasiner dans la terre, la oha-
de ses erreurs, sa manièred'écriresi simple,si claire, leur provenantde la vapeur de telle façonque les
si nette, le plaça dès l'abord au premier rang des serreset les maisonsd'habitationcontinuentd'en pro-
écrivainsdece genre.Onlui adressatant de demander fiter, mêmela nuit lorsquela machineétait éteinte,
tant de conseils,qu'il en fut amenéà fonderun journal mêmependantplusieursjoursaprès.L'autreinvention
apicoleintitulé GleaningsinBeeCllllm'e,Aujourd'huia trait à un procédépourdisposerdes matièresprove-
son exploitationa pris une telle extensionque les nant des fossesd'aisances,de telle sorte que« notre
ateliers seuls couvrentune surfacede cinq acres et Mèrela Terre*, commeil l'appelle,s'en empareauto-
emploientplusieurscentainesd'ouvriers.
CommeinventeurM.Rootoccupeun rangunique.Il (4)Il n'intentapasprécisément la sectionà contenirle
fat le premierà introduirel'usagedela boîteà section miel, maisseulementuneboitede106X 106,c'est-à-direde
la justemesurepourpouvoir e n mettre8 dans un cadre
d'unelitre, donton fabriqueaujourd'huia nnuellement Langstroth.
BIOGRAPHIES DES APICULTEURS LES PLUS ÉMINENTS. 499
- matiquementet les convertisseen engrais propreà de plus en plus étendue,laissantau vieillard toute
provoquerlavie dansles plnntes, et celasansle inoin- libertéde selivrer à songoûtpour le jardinage et les
dre dangerpour la santéou la vie, et de mêmepour travauxdes.champs.Il a beaucoupécrit sur des ques-
unnombred'annéesillimité, sansnécessitéde l'emploi tions relatives à l'horticulture et à l'agriculture; à
de h forcehumaine. vrai dire, il est probablequ'il a encoretraité plussou-
Pourdonneren un motle secretdessuccèsen affaires ventcessujetsqu'il ne l'a jamais fait des abeilles.
de A. I. Root,nousdironsqu'il s'est appliquécons- E. R. ROOT.
tamtnentà livrer ses marchandisesau reçu descom- Avant que cesquelqueslignesprécédentesaient été
mandes, et à répondre aux lettres par retour du donnéesà l'impression,monfilsErnestme pria de vou-
courrier, bien qu'à mesureque ses affairesaugmen- loir bien y jeter un coupd'œil; et je n'y ajouterai
taient une telle mesuredevint de moins en moins qu'unechose.
praticable. Depuisque les« jeunes gens »m'ont aimablement
La fatigue excessiveprovoquéepar de longues relevédes affaires,et m'ont permis d'aller visiter les
heuresde travail ajoutéeà unesantétoujoursprécaire, jardiniers, les horticulteurset apiculteurséminents,
forçaM.Rootà se déchargerd'une partie de ses res- j'ai profité de m^s vacancesplus que je ne l'avais
ponsabilitéssur ses fils et ses gendres.Cecise passa jamaisfait dansau?untravailou jeu dansmajeunesse.
entre1886et 1890,Onne peut dire que la directionde Ainsi donc, tous mes remerciementsaux jeunes
l'usine et du départementdes abeillesaux (iïeaningi membresdo notre Compagnie;non seulementà mes
ait changéde mains d'une manièredéfinitiveà une deuxfils,maisencoreégalementà mesdeuxgendres.
époqueprécisequelconque,non ; maispetit à petit les A. I. ROOT.
utfantsde M. Rootont pris dansla maisonuneautorité
VUES DE f*UCHEiSS ET D'EXPOSITIONS.
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:'IiO.:{S. — L - L. I.A.N'.MUol'Hl'AN^SA<2' ANNKK.
lexplicatio-S des illustrations précédentes.
Abeilles.
— Anatomie., Aiguillon. 308 Cadres d'extraction.
— Espacement 1 lit
— Carnioliennes , 11 descadres Il
1 — 19
— de la Palestine 9 — et fermés
cadres fixes.
410
(Dommage causéparles) 70 — fixes; leursavantages si
- (Ennemis des) 79 — Ren versement. , 369
- Hybrides ouMétisses 191 Calfeutrage desruches(matièrescalfeutrantes).
— Intelligence * 2a9 Campcche. 4U
Z?
-- Italiennes. 200 Candipoura ci
Langue 20', l'introduction desreines 27
- et lesraisins 9 Cages p our
Cartonspourl'emballage dumielensections SU
Leur métamorpbose 4 Carnioliennes (abeilles). »- 1
- (Maladie des) 221 Calclaw - Il
- NoiresouAllemande, 1 Catnip 29-
- (Odorat 290
— (Œit desdes) ) * Caves
- - Chaleurpour artificielle.
hivernage 191188
-- Orientales. - - Iii
- (Œil des) ï9I 2113
29."Cagespourl'introduction Temperature.
- (Pain des)
PrisesAbail • 8 Chaleurartihcielle.
desreinessytèmeTitoff 167
M
- (Profits — — encave 188
- sans aiguillon avec les) 334
8 Chardon bleu. - 81
-- (Venin des) 316 81,259
- ( - ) Utilisationcommenl,k',!. 317 Chasse-abeilles
- auxabeilles 81
—: Venin. Son odeur 817 Chou-Palmier 89
Accouplement de la reiue 225 Cire. 40
Aération des ca ves pour l'hivernage 181 — (Blanclilment de - , 49
Agedes abeilles 11 — (Extraction de la) 41
—de
- des la técondation de la reine 351 - (lo'alsilication de la,.JO
mâles. , 10 — (Pressesà)
—des reines 11 CirseouchardonduCailada "II,
Aiguillon ou piqûre 303 Cire (Rallillagc de la). 48
- -- Comment 51
-p — elle est faite. 31i Cleome
— (La)Cleome
— integrifolia
- — il les
est fait
eviter
318
311315 Colère ouFureur dPungens
es abeilles 52 158
- - — ons'endurcit 313 Colonies (Reunion des,. 870
- - s'en débarrasser 309 - — au printemps. 871
- — de la reine 300 — - dejeunesessaims 871
Aiguillon ou Piqûre.L'abeillemeurt-elle aprèsavoir 318 - - Que fairedes reines 811
piqué ¡" Col portage du miel. 54
- - La Fumèè commepréservatif 818 Colza. 58
- — Les abeilles qui fontles plus 316 Conservation dumielextrait .., 240
mauvaisespiqûres Construction des ruches 80
- - Ouverture d'uneruclicsansêtre Contraction dunidà couvain 61
piqué. 315 Coreopsis 81
- - Que faireau casde nombreuses Coton 82
piqûrèt 310 Couleur ch miel .,.. tsa
- - Que taire lorsqu'une a beille Coupage îles ailes de la reine » 82,355
vous poursuit 310 314 Couvain
- - Symptômes aigre 14 214
—
- — - Remcdes 107
Veninde l'abeille 316 - (Expansion du)
Alsike (Trèfle) 445 - (Nécessité du pollenpourl'élevagedu) 827
Apiculteur. comme , ., 14 - noir 215
Apiculture (1') spécialité 14 — Nourrissement stimulant pourl'élevage 282
Apier oo Rucher 374 378 - Pourriture loqueou 208
- - Coupe-Vent Crampe de la renie 228 219
—
—' Emplacement
- 374 Culture de la luzerne 868
- - Plans divers 384 Cupules (Grellagc des).
Supports de ruches 380 14 Cupulespourélevagedereines362
Asclépiade., Cuves et caisses à dèsoperculer 1*0118
Aspersion destructivedu couvain., 15 Dard de l'abeille 318
Asters. 15 Dard de l'abeille Commentil est fait 63
Aspbyxie des abeilles. 455 Débutsen apiculture.
Araignées (les) 81 Dépérissement de printemps 85,188 188
Arbres fruitiers 139 de printemps. Sontraitement
Avantages des cadres fixes. 21 Dépérissement
Desertion desessaims 65
67
Bactéries dela loque. 213 Désertiondesessaimsau débutduprintemps 68
Blanchlmc:nt de la cire. 49 — - -ri) nucleus.
— du miel 17 - — pourmanque d enourriture 67
Bottes 253 Désinfection desruchesaprèsdescasdeloque 210
— ou A bidonssections.
carrés 258 Destruction des mâles 230
82
Bouclaede l'estomac de l'abeille. Il Diminution deJ'entréedes ruches. 71
tteanfMoe<h~ 17 Divi..ion(La).
OMtrMtMptcemenntjttematiqne. 19 L>omma¡e. 'BIUé.poIrlOIAbeille., , , , 71
71
,. Comment onlos!n<oip)t!e tt D/SMnterlo (La) , , , , , , , , ,
1
533 INDEX.
Dyssenterte (La) en uic 73,
—- Prévention 72 - en pleinair, avantageset inconvénients 176
Remède 73 — en pleinair oulieu clos 188
- Sescauses 71 -• en ruchesdoublesparois 172
jiaupourlesabeilles 75 .-
Hivernage(Entrée desruches en pour 1')
cave 177 84
Elevàge des mâ]es.. , 230 — La
— Lanourriture neige 169
- reines 361 187
- - Cage Titoff 3«7 — La ventilation 170
- — Comment fairelescupules 363 - L'humidité. 171
- - Gonditions favorableset - (Matières calfeutrantes pour 1') 173
défavorables 361 - Température d es caves 185
- — Greffages descupules 361 - Ventilation descaves 186
- — MéthodePhilippspourélevage - (Provisions pour1) .172
en grand 361 - (Préparation pour1') 169
- — Nucleienminiature 368 Hybrides
- — par la Méthode Doolittle 362 Installationderuchers.Plansdivers 191 384
- du couvain.(Nécessitédu pollendans1') 32? Intelligence de l'abeille 299
- — Nourrissement stimulant 282 Intervention (voirRenversement)
Enfumoir & air froid 78 Introduction desreities 195
— (AHumagedel'). 79 — Cages Miller 196
— Bingham etCorneil 76 Ce qu'il faut taire 198
— (Combustible 78 - - Colonie
— et fumée. pour) 76 - - - - Tempsqu'il 197
orpheline
Ennemis des abeilles 79 faut la laisser 198
81 - M'Intyre 197
-- -- —Araignées.. 81 -- -Méthode 199
- - -- Guêpes (les)
Oiseaux(les) 80 - - non fécondées. 1"
- - Parasites (les) 81 - Titoif 367
- - Putois(les, 81 Italianisation 203
- - Souris(les) 80 Italiennes (Abeilles) 200
- - Voleurs(les) 81 - ( — de l'Orient) 203
Entrée des roches 82 -
- - Dimension 8J Languede àl'abeille cinq commune bandes 202
205
pour l'hivernage Si Lierre(Le) , 207
Epitobe. b5 Localité (La) .,. du 207
Equipement pourmanipuler l esabeilles (VoiTes) Loque ou
(La) pourriture cour:"n 208
Espacement des cadres 86 -- Couvainaigre 214
EsMim(Désertiondet') : 65 — — noir 215
—
t Falsification Réuniondesjeunes essaims 371 — Désinfection des ruches 210
de la cire 51 - Historiquedesliacteri-es 213
du miel 127 -- Médicaments. 211
- -,/ - - Emploide la glucose 127 - Symptômes 208
Fausse 129 -
-- — Teigne à dehautesaltit(La) 133 - Traitement
- au to,mot au naphtol 211
212
- -' Préservationde rayonsvides 13--l
— — et guerjson 210
Faux Acacia ou Robinier 3~2 Luzerne 216
Faux Bourdons ou Mâles 224 — (Culture de la) 219
Fécondation artificielle J3."> Machines à gaufrerlesrayons 143
Fertilisation desplantespar le pollenif>0 329 Magasins à hausses. Quand Hoit-on l es mettre 256
Fixe-fondations MamlierouPaliluvicr 231
Fleurs des arbres fruitiers. 136 Maladies - des abeilles 221
Fleursdesarbresfruitiers(Aspersion des) 137 - Différentes maladies 221,223
- — Utilité des abeilles 138 — - Moyeu de leséviter 221
Fondation - — La paralysie. Traitement 222
- —à des fondsplats rayons
ts 143 148 - -- - Symptômes 222
- --d'a d'après
rèsfe le1laprocédéSec,: 14' - - Crampe d e
la reine 223
- Fil de fer. 148 Mâles. Accouplement avecla reine 225
- — (Fléchissement des) 148 — à tête colorée 231
- - (Machine pourla) 143 - (Elevage des) 230
Formoldansletraitementde la loque 212 — (Destruction des) 230
Fourmis(Les) , , laI - Garde-entrées 229
Framboisier (Le) 153 - N'a-t-il
Forauroucolèredesabeilles 153 - Pour les qu'un retenirparent 228 226
Futailles .157 - Protège-magasins 229
Gants (Les) , 159 - (Age des) .: : :: : : : : : 10
Garde-Entrées (voirMâles) 22J - ou FauxBourdons.,. 224
Gelée ou Pâtée royale 14 Manipulation des cadres 22
Glucose (La) .127 Marrube 233
Grandeurdescadres(voirRuches) Matières calfeutrantes. 173
Granulation du Miel 159 Médicaments contrela loque 211
-- Comment le faire Granuler. 165 Mélilot 448
163 — , 449
-Empaquetage — - en sacs,etc. 164 Menthe (QualitéduMiel
sauvage
de)
ouMonarde 233
- -- (La Science de la) 161 Mesquite 233
- -- Mielgranuléen rayons 163 Métamorphose de l'abeille. 4
- -
- -- Pour l'empêcher
Preuve de pureté 160
160 MéthodeDoolittlepourl'élevagedesreines
— Philippspourl'élevage d es reines
S62
364
- - Métissesou hybrides(abeilles) 191
- — Ses Ses causes caprices 161
161 Méthodedetransfert de Heddoll. 437
d es
Greffage cupulespourélevage de reines 363 Miel (Le) 2S3
Guajilla(Le) • 167 -- IColportage du) 54
Guêpes(Les) 81
Hausse deHilton 252 - (Falsification
.Granulation du) .1M
du) 127
— deM 251 - granulé.Comment l'enleverdesrayons 163
— pour sections unies 255 - — Son empaquetage 163,164
— Quanddoit-on lesmettre 256 - et sesdifférentes c ouleurs. 188
- à Tenons 252 - Décomposition. 184
- àT 252 - comme aliment 274
Historiquedesbactériesde la ]oque. 213 — de trèfle incarnat 452
Hivernage 1«9 - (Roséede) 872
— Aération en cave 181 — defleurd'oranger , 178
- Chaleur a rtificielle e ncave. 186 — vénéneux 278
- Constructions spéciales 181 -- extrait. m
- dans — Comment le conserver 240
- dansledes Sud
ruches-appartements 174 — -
190' - les
nettoyer bidons. 145
- — de printemps 65,188 - - - viderles estagnons 144
- — Sontraitement 188 - - Etiquetage desflacons. 249
584 INDEX.
Miel-extraitBouchage desflacons. 249 Population.Prioritédesdroits 481
— - - Miseen bouteilles 245 — (Surcharge
- - muripar moyensartificiels 239 Pourritureducouvain(Laloque) de) 434 208
- - desflacons 249 Presse à cire 48
— - Nettoyage divers 241 — à gaufrer les fondations 148
- - Récipients - - fer-blanc 241 Prévention de la dyssenterie 78
- en sections 250 — de l'essaimage secondaire 104
- - Boites àsections 253 Printemps(Le dépérissement) 65,188
- —Cartons divers 266 -- - Sontraitement 188
- —Classification dessections 267 (Réunion descoloniesau). 811
- - Différentesformesde sections 265 Profitsavec les abeilles 884
- - Grattagedessections 262 Protège-Magasins 229
- - Haussede Hilton 252 Provisions pour l'hivernage 178
- - - de Moore 251 Pucerons(Les).Causede dyssenterie 78
Putois(Les) 81
=
— =
— -= àpoursections
T. unies 255 Propolis.
25t ,. 336
- - - à tenons 252 - Comment en garantir lemielde 887
- - Pouren fairesortirlesabeilles 258 -- —enlever la propolis surplus.. 887
- - Poury fairetravaillerléàabeilles 257 Est-ellenécessaire 888
- - lesretirer 258 - (Valeur de la) 888
- - Quandmettreles hausses 256 Reine(La) 846
- - Secouement
Quand deshausses 259 Agedela fécondation 314
- - Sectionsnonfinies 262 -- Comment ellespondentdesœufsdifférents 857
- - Séparateursà claire-voies 253 - Leurperte. , 359
Moutarde 279 Odeurd'unereinepondeuse 381
de) contrela loque 211 olndeuse de màles 855
Naphtol
Neige(La) (Sirop
en nivernage 169 —
- S'assurer desa présence 861
Nourrissement au candi 29 Son aiguillon. 880
— au dehors(Répression du pillage) 307 Reines
- (Elevage des). 361
— Ce qu'on doitdonner 281 — Cage Titoff 867
—pendant le froid, la nuit 285 - — Comment faireles cupules
—r pourstimuler l'elevage 182 Doolittle 392
—Prudence danslenourrissement 307 - — Conditions favorablesetdéfavo-
- Sirop et sa préparation 281 rables. » * bel
881
en
Nourriture hivernage. 287 — — e n
Elevage grand. Méthode
Nucleiminiature. 868 Phifîpps ( 864
— (Pillagedes) 802 -=
Nucleus. 287 — -= Greffagedes
Méthode descupules
cupules =
868
— (Formationd'un) 288 US — Nucleiminiature
Odoratdesabeilles 290 888,
Odeurduvenindesabeilles 317 Réunion
Renversement
- des colonies
— au printemps des cadres
1 369 870
— d'unereine 360 811
Œil compound pondeuse
de l'abeille 291 - — de jeunesessaims. 8Ï1
Oiseaux(Les) 80 - — Que fairedesreines 371
Orpheline (colonie) la
Comment découvrir 197 Robinier ou Faux Acacia. 872
- ( —) Tempspourla laisser 198 Roséede miel M
Ouvrières pondeuses 292 Rucherou Apier. , 874
- - Causedela ponte 292 - -- - 878
- - Comment les reconnaltre 294 - Coupe-vent.
Emplacement 874
- - Moyendes'en débarrasser 293 - - Lesmoutonsemployéspourtondre
Paind'abeilles 295 - l'herbe. 887
Palétuvierou Manglier 231 - Plansdiversde ruches 884
Paralysie desabeilles.Symptômes 222 — de ruches 380
- - Traitement 222 - —Support - Tenirl'herberase 885,387
Parasites -.,. 81 Ruchers
-
annexes.Conduite
-
396
d'abeilles 295 desruches V-895
Passage
Pâtéeougeléeroyale 14 - - Déplacement
Distances 398
Persicaire 296 - - L'outillage 896
Penséesauvage , 296 - - Nombre decolonies 393
Phacelie 297 Raisins(Les) et les abeilles. 9
Pillage(Le) 297 Rayons
— artificiels 845
attraper demiel garnis de pollen ass
=- —
— = Comment
Gomment l'arrêterles pillardes 304 — Machinepourfondations
301 141
- - Comment reconnaîtreles pillardes 301 Rayon à miel 840
- - - - — d'où - — Comment lesabeilleslesbâtissent 844
ellesviennent 301 - - — desdifférentes e spèces 342
- - de nucleietcoloniesfaibles. 32 moisi 189
- - Manipulation à
desabeilles lanuit 306 Récipients pour le miel extrait 242
- - Nourrissement lanuit 285 Réductionoucontraction dunidà couvain 61
- - Prudencedanslenourrissement 307 Registrepourl'état desruches 104
- - Répression nourrissement au dehors 307 Reme (La' 346
- - Suitedu pillage par 305 Reines(Agedes) 11
Piqûres. Aiguillon 308 Reine. Accouplement aveclemâle 225
- Comment elleest faite. 317 -- Age du vol nup,tial. 351
- —est fait l'aiguillon. 318 Reines.(Cagepourl'introduction des) 27,196
- —les éviter. 313,315Reine.Ceque faitla nymphe 848
- —on s'endurcit 313 - Comment produire unereine 346
- - s'endébarrasser. -
309 - Coupage ailes d es 355, 62
- L'abeillemeurt-elleaprèsavoirpiqué 318 imparfaitement développée 346
- Lafuméecommepréservatif. 318 - d e la) 223
- Les abeillesqui fontles plus mauvaisespi- - (Crampe
La pâtpée ougeléeroyale 14
qQres. d'uneruchesansêtre 316 - MéthodeDa vis. 349
- Ouverture piqué 315 Reines(Introduction des) 195
- faireau casde nombreuses piqûres 310 — nonfécondées. Leurintroduction 199
- Que fairelorsqu'uneabeillevouspoursuit 310 314 Reine. devient l areine après sonéclosion 349
- emèdes.
Que fairepourlesretenir 91
- Veninde l'abeille -
316 Reines. Que
(Sonsémispar les) 350
Pissenlit. 321 - vierges 351
Plansdiversd'installationde ruchers 384 Ruchersmobiles 400
Plantes mellifères 321 Ruches à calottes 418
— —Fertilisation parle 328
Poids des abeilles pollen 323 — Dadant
323 appartements pourl'hivernage 174 411
Pollen ( Le) 324 — doublesparois.Description 415
- - danslesrayonset lessections 333 - - - (Les)au pointdevuede
- - Fertilisationdesplantes. 328 l'hivernage 172
— - - Sa nécessitépour 337 - - - (Matièrescalfeutrantes) 417
Pondeuses (Ouvrières) l'élevage 293 293 - d'observation 417
INDEX. 533
Ruches(Entrées 82 Tente à abeilles 303
— (Construction des) des) 60 Tilleuld'Amérique. 432
— en panierset 418 Traitement de la loque 210
- grandes etéviter enplanches
quand les employer 412412 Transfert.,. au formol 212
- grandes pour l'essaimage 434
- grandes. Reproches à leur faire 413 — lorsquelesabeillesveulentpiller.. 436
- Langstrothmodifiées Jumboà la 414 — opérer 436
Sarrasin 420 — Quand
Méthode de Heddon 437
- -(Le)
comme c ultureavantageuse 421 -- Moyen rapide 436
- -- dans la production du miel. 421421 Transport des abeilles 438 44)
- japonais. — - à de longues d istances
- - Préparation dusol pour les semailles 421 - - Comment empêcher l'étouffe-
- - Semailles avec le trèfle 423 ment 441
Sauge (La) 425 - - Expeditionpargrandevitesse 444
Saule(Le). 424 - - parwagons 444
Scrofulaire 428 Trèfle(Le) 414
Seaux pour le miel 158 - Alsike 445
Sectioas 429 - - - — comme fourrage 446
Secoueurde hausses 259 — - Culture
- et fourrage 446
Sections à 4 passages 265 265 - Différentes variétés 445
— carréeset rectangulaires (comparaison) - Méli]ot - 44a
— remplies de pollen 333 - - Profit de la récolle 447
— Cartons d'emballages.. 166 - Récoltede la graine 447
— (Miel en) 250 - — Trèfle rouge géant 445
— Triage des sections 267 264 - - - incarnat. 450
- — rectangulaires. - -
— unies 253 - - — ualitéQuandde sonmielle semer 452 452
— vitrées 366 Tulipier(Le) 453
Séparateurs à claires-voies 253,
264 Venm de l'abeille. 316
- (leur emploi) 264 281 — - - (Odeur du) 317
Sirop. Safabrication pour lenourrissement — Utilisation c omme remède 317
— de naphtolcontrela loque 211 Ventilation des caves à abeilles 186
— Préparation à froid 281 — en
(La) hivernage 170
Société d'Apiculture 429 - souterrainedescaves 187
Soleil., 429 — (La) 455
Solidification du miel 165 - - Asphyxiecauséeparla fermeture 455
Souci. 429 - - par les abeilles 456
Souris(Les) 80 Verge d'or - .,.. 456
Sourwood 429 Volnuptialde la reine 351
Sons émis par les reines 350 Voleurs (Les) 31
Sumac 430 Vinaigre(Le) 457
---Siipports
- de ruches 380
Suppression de l'essaimage 98 Voiles
— —Sa fabrication -. « 458 458
Syriennes 431 — (Comment opérer [ .N. 462
Système nerveux de l'abeille 13 Zinc perforépour mâles san • 228
Système descaves respiratoire 13 Zincperforépourreines.7^ V 91
Température pourl'hivernage 185
NOS EXT
.i 1
Nos extracteurs, cette année, ont subi de très grandes]
substitue à la fonte. ;
Les paniers sont encore renforces, mais notre grq
paniers qui a remplacé le type Cowan 27.
Le renversement des paniers qui se faisait à la ma)
appuyant sur le levier du frein qui donne également le ij
soit à la main soit au moteur, et c'est ce dernier mode ci
Emile BONDONNEAU
LCTEURS
F s
-
p des Pays de Langue Française et de leurs colonies. :
p N'achetezrien sansnousavoirécrit et demandénotre cataloguede ruches, extracteurs,cérifi-
cateurssolaireset à vapeur,machinesà gutfrer,à cylindres,chasse-abeilles, enfumoirs,Toiles,gants,«
P couteauxà cire gaufréeet à désoperculer,znw perforé,attrappe-essaims, cagesd'expédition,d'intro-
r ductionet à protégerles cellules,etc. 2
En un mot tout ce qu'il y a de plus pratique en usage de l'Apiculture,fabriquépar la
p célèbremaison 5
i A. 1. ROOT COMPANY i
£ la plusgrossefabriquedumonde. A
L Rappelez-TOUS que nousfabriquonsexclusivement tousles articlesd'Aticulture,
et que tout ce qui i
F sort de nos Usinesest absolument parfaitet étudiéà tous points de vue, que tous nos systèmesde
rucheset autresappareilsont été essayéspendantde longuesannéesdans nos propresruchersavant *
r_que d'être missur le marché.
f. Par conséquent,vousêtes sûrs de réussiren Apicultureen n'employant que nosappareils,moins-
chersà l'usageque tout ce qui se fait dansla partie. S
l EMILE BONDONNEAU, s-
r Agent Général pour l'Europe et les Colonies de A. I. ROOT Co. î
L 142, Faubourg Saint-Denis, 142, PARIS (France). ;
p
[ BIEHElTZliCHTEB ]
r von Deutschland, Schweiz, Osterreich. u. s. w., schreiben Sie uns um i
r unsere letzte Preisliste fur: â
r Bienenwohnungen, für Kasten,
Fluglochschschieber 3
F Walzwerke, Kôniginnenabsperrgitter, ~-
p Honigschleuder, Weiselhatlschen, 1
i Rauchapparat, Schwarmfangbeiltel, 4
P Bienenschleier, Entdecklungsmesse,
Handschube. Dampfwachsschmelzer,
r Futterkasten, Wabenentdecklungsapparat,und alle anderen
Ê Bienenflucht
« Porter
» Artikelvon. T ~-
} EMILE BONDONNEAU, ]
'* General Vertreter fiir Europa und Kolonien. i
P 142,Faubourg St-Denis, PARIS (France). -î
1 API CTJLTOBES i
t de Espana, Portugal y Colonies. 1
r Pidan catalogosde las colmenas,extractores,prenzaspara cera, ahumadores,zinc perforado,2
F escapede abejas,velos,cuchillos,maquinaspara hacerbasede panales,y todosotrosarticulosutiles
en apiculturamanufacturado por la celeberrimacasade
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: EMILE BONDONNEAU, 1
l Agente générale por Toda Europa y Colonias. 1
1 142, Faubourg St-Denis, PARIS (ioe) France. 1
ï i
LES AVANTAGES QU'IL Y A
Emile BONDONNEAU,
cAgent Général pour l'Europe et les Colonies de A. I. ROOT Co,
JW 7W
LA RUCHE DANZENBAKER
«Quelques mots sur les Abeilles» petite brochure illustrée de 32 pages, traduit
du livre anglais « Fact about bees » dj E. Danzenbaker donne une description com-
plète de sa ruche si renommée, ainsi que la façon de s'en servir. Donne également
quantité d'informations autres, est envoyée franco par poste au reçu de Fr. 0,50 en
timbres poste. Demandez-la.
LA RUCHE DANZENBAKER.
Lameilleurepourlemielen sections.Excelleen trois points.
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CE QU'ON PENSE DE LA RUCHE DANZENBAKER.
UnionBridgeM.D.Feb.9 1904.
Ala A.I. RootC°MedinaO.
Messieurs,
J'emploie laruche Danz.e t veux vousen donnermonimpression, car le peude ruchesordinairesdont
je me sers, ne peuventse comparer.Uneseulede lIIescolonies me donneplusde100livresde miel en
sections, i" choix,e t lesautrescnviion 60livres.
J. B.IIOLLOPETU.
Mallet-Orcck O.Sept.251902.
J'ai actuellement 250colonies d'abeilles,sur lesquelles170sonten ruchesDanzenbaker, et le printemps
prochainje mettrait outesmescolonies d ansde- ruchessemblables.Pendantla dernière et pauvre saison
une d emescolonies dans lesruches Dan/,m'ontdonneplus de JO.)
livresde Avec celles.
ci jequarantaine
récoiteplusdudoublede mielqu'aveclesanciennes surplus.
ruchesoïdinairesi doublesparois. Avecuntoit
de
teiescopant 17c/111 lesabeilles h ivernent
mieuxen ruchesDanz.qu'en ruches doubles parois. l
F VERNON BURT.
) J ni employépendantcinqansdanstou- mesruchers,lessections X 127concurremment
f 1aveclessectionscarrées107X 107.et j'ai acquisla certitudeabsolue est102
qu'ilclaIres-voies.
allongées préférable d'écarterles
1 sectionscarrées,et de n'employerque les sec;io,isDanz.avecles haiesà Ellesont assez
) 1 rap|ioitéla premièreannée jour paverlesruches.J'ai tait plus ruchecettesaisonqueje ne l'ai
jamaisfaitles auueesprécédentes, depuisplusde 15ansqueje iit'occtjl)e
d'argent
par*al)iculturepetc.
j J. D. MATTHENS.
!
{ ValleyN.Y.Feb.221901.
> Mesalciles n'ontplusrécoltéaprèsle1" juillet.J'ai eu seulement1200livresmaisj'ai obtenuun prix
1Rock
excellentpourtoutesmessectio.isDan/.,f.1ite~dansles ruchesalorsque dessectionscarréesje n'en ai
obtenuqu'unprixmoyen.LesruchesDanzenbaker avecdeuxchambres
doublées, à couvain, sontenexcel-
lentecondition, si non mieuxquemesrudlesà doublesparois.J'ai l'intentiondemeconstruire un cellierà
1abeilles et medébarrasserde mesdoublesparoisaussitôt quepossible,et demeservirdorénavant que des
1ruchesDanzenbaker.
J. L. HAINGT.
Jedois iliie combien j'adniiievoshaussesAsectionsDanz.En18_\8 je desiraisunesectionplusallongée
que la 107.contenant un 1ayonlIIoinsèpais, et en mometempsune inie complète, car je penseque c'est
pour consommateur,égalementpour pioducleur. poidspluslégersoccasionnent
le et le Les une
préleiable
dépense supplémentaire avecmoinsde profits.
M.H. Mendleson, Ventura,Cal.D.Y. 1897.
(M.Mendleson est l'undesplusgrandsproducteursdemielde Californie,récoltantenviron50tonnes
par année.Il acheta130 ruchesDanzenbaker, complètes, et 525haussesVauz.dontil seservitavecsesdix
< cadres Langstroth. 1eut 3000 a
sectionsDanz.complètement
lors les rempliesqu'il
et
venditaux épiciersde Los
au
Angelos, prix de11 1/2 cents., que sections
c arrées sevendirent
8 9 cents.).
Lemêmeécrivaitle 1"septembre1898 :
«En mainsvotrelettredu 24écoulé. DixruchesDanz.m'ontrapportéchacune6 haussesDanz.,soit
192sectionschaque.Unede mesruchesDallz.m'a rapporté7 hausses(224sections)et une autre 8,
(256sections).CinqruchesDanz.necents, m'ontrapportéque3 haussesseulement. De12ruchesDanz.j'ai eu
2400 s ections quej'ai vendues i l 1/2 soit: 276,00 à 15cents. 360(frs.
(fis. 1435,20);
t par ruche (frs.156,00).
Emile Bondonneau
, NUCLEUS
'LEUS MINIATURE. }
LW. ~~j
N. B. —Danslecoursdecetouvragelelecteurtrouveraà plusieursreprisesles mesuresanglaises,le
traducteurayantomisdelestranscrireauxmesuresdu systèmemétrique.Ci-dessousnousdonnonsdonc
lesrapportsdes principalesmesures,poids,etc.
MESURES. Yard cubic,0,7645mètrecube.
Pouce,25,à99 millimètres. Pinte 0,5679litre.
Pied(12pouces)30,479 centimètres. Quart, litre.
(2 pintes)1,1359
Yard(3 pieds)0 mètre91438. Gallon(4quarts)4 litres 5435.
Mile,1809mètres3149. Peck (2gallons)9 litres0869.
Poucecarré,6,501centimètrescarrés. Boisseau(8 gallons)36 ht<es 34760.
Piedcarré(144poucescarrés19décim.carrés29. Quarter(8 boisseaux) 2 hectolitresJIBTc-j^»,^*^.
Yardcarré(9piedscarrés),umètrescarré836.
Acre,0.40167
Milecarré, hectare.
2,5899kilomètrescarrés. Livre (pound)0,453
Poucecubic.16cent.cubic38618. Tonne,1,015 grammes •/A - X- 1
Pied cubic,28décim.cubic3153.
Dollard, frs. 5.25. I
kilogrammes.£ | ») 1i «