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E' V V, 1-':-(" E ~J' (1

DIVERSES:·
D V S r E VR D ***
AUEC LE TRAITE'
V SVBLIIVIE
O U
DV ME-RVEILLEVX.
DANS LE DlSCOURS.

Tr.tdult dtt Cree de LCí'Jc~in.

A PARIS,
e:: I?¡.~IS. THIERRI, reJe ~'JacqlJe5
a ¡ .t.u[eJ3nc de oville de Pans.

M. De. L xx v.
_ . .<"" ... ,UI.E e P RI U lLE G.E D,U R.O r.
1,
~"m·~·W>!··W'>9·~·m~·m"S~H·lR· .~•.

AU LECT E U R.
~'A v o 1 S medit¿ une aífez
~~longl1e Preface ) 011, fuivant
coútume re'teue parmi les ECl'i-
ains de ce telnps,j'e[perois rendre
n compte fort exaél: de mes Ou-
rages,& juftifier les libenés que j'y
y prifes.Mais depuis j'ay faitrefle-:-
ion,quc ces forres d'Avant- propos'
e [ervoient ordinairement qu'a
ettre en jour la vanitc de l' Atlteur,
au líeu d'excufer [es fautes,four-
iífoíent fOL1v~t de nou velles armes
~tre luí.D' aillcurs j~ ne erois point
~es Ouvrages aífes bons pOllr meri-
r des eloges,ní alfes criminels pour .
IToir be[oin d'apologie. le ne Ine
üerai done ici ni ne me ju!bfierai .•
rien.Le Leé1:eur f<:(aura [eulement.
le je lui donne une edition de mes·
tires plus corred:e que les prece-
mes , dCl1x .. Epiftres n01.1v~l1es"
1
J'Art Poctiqnc en vers , & ql1~lt
,
e lunes j
ull . r' y ay aJoute
L utrm. ., I au
la TradLldiondll Traire l]uelc Kh
tem Longin a COl1lpoj~~ dll SllbJi

1S e o v R 5--
Ol1 dLl M'~rveilielix dam le DiCcC'll

ray fair originaircmcnt cettcTra


dudion pour m'infl:ruirc , plúeo
. . . :'\, ~:.. ,.,
ll
ue dans ledcHeín de la dOl1l1eT:1
Pllblic.1',1ai5 j'ay crcu CJu'on ne re-
A V R O lo C~,-- (((,,~ '. :
roit pas fiché de la voir ici a b rllit E v RE & 'Vaillant Reros, dont ~o ~ :" ':::
delaPoeciq ue,avec laq ud le ccTr h_1¡~tc SagejJe '..:.:.:...:/ ¡
" . , . N'eft point ie fru;t tardif d'unc lente ;
te a queJguc raport,& Otl J ay me' 'VieileJfe. ¡,
me inCere piLdieurs pre ceptes el \Ji en Et qu: J;U. fans Miniftre , al'exemtJ!r:
l' 1 " , ro" J,. J des Dieu." , •
lOnt tires.Lw01S ll~lf¡:ll1ll \') .¡oinure , &
lout par Tni,me:~J:' 'Vois tout par tesycux.
alliIi q llelq ues Díalogu es t:n Pro r _""'-.LVV ROl, ji J¡{~U In par un trait de pmdencc,
oue J':ay comp.o[ez: l11;¡,is des conG:- pOItr TOIda¡¡sun hun;bl¡jilel~ce;
'1 pas qu~ 111071 ca:ur vainement It~(pendt"
dcrations p::.rticulieres iD 'en ont cm' ,pour t offrir un meen¡ q'ú t'ts7 dúo

P erche. I'e0pere en donner ql,lelc¡ue teffal'pm ¡oüer, & /na Mufe tnmblante
d' url ji grand fa.rdeau la charge .'r"p peJ.¡nt,? ;
jour un volume é't. P:,Ht.Voila tollt ce ji h~¡ltSe)l;p.ol:s malpropre adifcourir,

..
a
II ue j' 3.i di re a u' LecTe l1r.E ncorc ne
. 1
, a tes attrters craindrOlt de les fleftril'.
. d ' . Atnji fans m' a'Veugler d'une n.Jaine manie
icai-J'e
'J' {i ¡ene ui en ay pOll1t1 c¡a mc(urem
.r ' on vot 'a monfiu 01 e gcnie;·
' I.,
trOP dit;& {i en ce pel1 de paro es je J~ge .enmon reIPeé!, que ces hardis Mortel;
1 ' d 1 d t' d un md'gne enrcns profancnt tes Atttels j
m:: [uis point tOmDe aos c e allt ,J .." re c' {/ p d'
'''',... .j} m
, 1e gam
OlJrie;¡r, Ol! . les amci/'Je,
que ie voulois eviter, A
, DISCOVRS
2. S A T 1 RES. S A T 1 R E ~. ~
o (mt challter ton nom fam force & fans ha/eine ~pollon en cO/maifl qui Te pertv<'!Jt loüer.
E; quivont tous l.es jcurs ,d'une impo~t~nevoix , Diú ir ffai,qllentre ceux qui t' adreffint leuys '!Jeilles.
T' mnrqer du rectt de tes propres Exp,olts. amú leJ Pelletiers on compte des Corneilles;
L' uñ en flile pompeux habillant une Eglogue, !'lis je ne puisfouifrir, qu'lmE(prit de fr¿1.vers
De fes rares ver/us Te fait un long prologue , ~lti po 'Ir rimer dI/S mots prn{tfaire des 'Oers ,
a
Et mJle en (c vantant {oi. m¡me tOM propo!, e donne en Te lo¡;'an t Ime géne inutile.
a
Les loüa;ges d'un Fat celles d'un Reros. ol1r chawer un AlIgl!fte , il faut eftre un Virgile:
a
L' autre en vain fe l4fam polir rme ¡'ime, f j',zpprowtl e les{oins du MiJnArque guerrier ,
'Etreprenam vingt fois le rabot &. Lt lime, . i ~Iti n, powvoit (ollifrir , qu'un Artifangroffier
Grand & nouvel eifor! d'un E(Prtt fans p:¡,y~zl. ntreprifl de tracer d' une main rrimi¡¡elle,
Dans la fin ifzen Sonnet, te compare AU Sole/l. 11 portra;t reJervJ pour le pinaau d' Apelle.
Sur le ham Reticon leur veine méprifée , 1.1oi done, qui connois peu PhebllS & (es dO!ICeWli:
"F1tt tnú;ours des neufSceurs la fable & la risée: ~I!i [/lis nclt'lJeaU fevré fur le Múnt des n~uf Sceurs:
Calliope ¡!!tmAis ne dAigna leur p'lrler , ~:')mdam que pour Tóil'áge >ti! nr1lrj 1n.1- MI$fe.
'Et Peg4{e pour eux refufe de voler. JI), de moindres fujNs je l' exerce & l' amuJe ;
cependant a les voir enflez.. de t,mt d' audace , t tandis que ton bra! despmplesrcdo!lté,
Te pyomettre en letll' nom ,les/aveurs du Parntl' ~ la fc;¡dre ti: la mAin rétablir l'éqJ'it é ,
On diroit qu'ils ont feu!s loretlle ti: -;1pollon , t retient les Mérh:ms par la pmr des fupplim :
§),rlils difpofent de tout dans le (am Vallon.
Cefl a leurs dolles mai»> , ji l'm vmt les ~n Cyom
. a
11 0 i, la pluma la main , je gOIl1';nJlonde les Vice;
J,!lYdant POttr moi m~me une jufle riguLttr , '
§J.ue phebus a commistout, 1; (om de tA gloz.;e: confie au papiar les fecretlde /non cerUT.
Et ton Nom du Midi Jufqu a l O!trfe vante, tfi i1ji, dJs q//unc fois m:l ve:"ve re rJveille :
Ne de-vra q!l'a leuys vers Ion imm1;talité. , o¡~mc en ~oid are printemps la diligente Abeí/le .,'
Mais plutoflfans ce Nom, ~om la vme lzemlcre tIl du butm des fleurs ~'a compofcr {on miel:
Donne un luflre écl;'tant a leur v;me. grofficre : es fo.ttifes du tcm}, je compofe mon fiel.
l/s verroient leuys ecrits honte de 1Vmvers , "v.;us d~ toules p:~yts OU me guida ma 'Veine,
a
Pouriy dans la pouffi.?re la merci des ver~. lIS tcm~ en marchant une route certaine •
A l'ombre de ton N 0111 ils trouvent ¡erer ¿vle , (.ws gei'lfr ma pbme en ce libre métier
Comme on 'tIoid dans les chaps un arbriJIeau di la //liJ1é alt 1;:J,z-ard cortriJur le p:tpier. '
§?ui fans l'heureux appui qui le fient a;taché, Le m,r,1 efl qZj'en riman! m:; Mufe 1m pete [ege/'e,
LangHiroit triRement fur la tCI?'C couche. , :'lI1me p..tr tom {on nom, & ne (rauroit rien tsire.
Ce lo' eIl pa, que ma plrmu inizeRe & te~era/rl 'eflla ce qui fait pcur aux efPrits de ce temps ,
Veüille bi&.mer m eux le deJ[ein de te.pl¡¡r;e • .. 111 tOIU blancs, att dehors, {on! tOUt noirs au dedam.
Et p"rmi. t"nt d' .dutcurs , 1e veux b¡e¡~ ¿ "'tIO/11t tramblent 'lIS fm Cen!mr,que f~ 'tIerve encour¡tge"
A ij
4- S A T 1 RES.
1.'0 'vicmte en fes Eerits démtlf1uer lcu/ 'ti¡age . S A,T 1 R E S 5
Et foi~il!:!7lt dam leUTS mlXurs ti;; t01lfe liberté. -appltqMr (am relache FlUX rains de ta Grandew'
N' tii!le d u fine! dlt Plti ts tirer la 'vái té,
' h onte a' ces Rois-qtle le f7llvili! étonne
¡¡¡re '.
TO/ti ces gens é¡erdus au foul nom de 54til'e ) t qll; ~nt 4,:cablet d!'/'tl'ix de leuY' dOttron~e:
Font d'¡¡bor¡l le proces a qlliconJue (lfe rir/!, ~and le VOl ta SageEe, en (es ju(1es proj~ts ,
Ce flnt eux que ron voit, d'lm difeonrs ínfensé, une hlureufe ab~ndance enrichir tes ~'u;ets:
PII-bUer dans París que tout eft rcwv'ersé : outej JI~X pleds ¡ orguei t &' du Tuge.& du Tibre:
,..(Ít~ moindr'e bruit qlli court , qtt'un Autmr lel DI/S ¡Rlre de la mer une eampae-ne libre'

mena ce > t tes braves Guerricrs feeondJlntton flralld CIXUI'


De ¡oiier des Bigots la trompeufe ¡rimace, en dre a'1' Atg . 1e eperdll
' ¡R premiere""vigucftr:
p Ol!r -I!I!X ttn tel owvr/rge' ti/! 1m monflrtl odien>:, a F7Ime~ [oU! tes Loix maiflri(er la fortltll6:
e'e!'t offtm/er íes loix, e'e(t s'atta'1ner Imx Licu,', t nos 'VaiJfetmx dompttmt l'un & t'Autre Naptune
J,lnis bien que d'un faux z.ele it maf'luent tell ous afler cher~he, t'or,malgré l'onde & le vent:
foíb!eJJe, ~;IX lJm>:) cu te Soleit fe forme en fe levam:
chaclm 'voít 'lu'en effet la verité les blefJe, fi
f¡ors,jrms eonfitlter phehus l en avol~¡;,
1:.n vain d'un !áche orgueil leur efPrit rt'l..'ej1u Ita M.ufo, toute en [eu me previent, & Te IOIli!>.
Se eOIl~,)re d'tm mante,u! d une RU ;ere vertu: , Ma¡~ bUn/oJ1 la Ratjon Jlrrivant IIU feeottrs •
Leur elXur qui fe connoift & qui ah la luwim Ieltt d un .(i beall projet inferrompre le COurs:
s'jl fe moc'lue d3 Diese,cr,lir.t Tal'ttt¡fe 0 Molim me (MI concc'T;oir, que! qste Jlrdlfllr ~u¡
Mais pourquoy fur ce point rans raÍso m'éeartcr , m emp~rte,
G RAND ROl, c'e¡1 mon defartt ) ie ne !fatmi JI/! Je n'a! ni ~e tbn,ni la '!Joí;: afJez.forte,
fiater, Hfz, fOIl le m cf{rayc,& mon efPrit trottbU
Ja ne fcai point au eiel place, un NidiCtl.'e, ¡¡ijfe La le fiJrdeau dont it eft IIcerlbU
D'un Nain faire ún Atlas , o;~ 411rJ láche N t fom palTer plus !oin, jinifJant mon duwage
Rereute: o;nme un Pilote en mer,qu'époH'Vante l'orage .'
a
'Et fans ceJJe en EftlJlve la [/tite des Grand¡ es ;u¡;e le b0r"d paroi¡1 , [an,! fanger ou je ¡uis :
m, a¡r,;e a la n.<¡ge , & j'aborde ou ie puis.
A de. Dieux ¡¡¡ns vertt~ ¡rodig/ler mon enali.
on n¿ me 'V'erra point,d'ttnc'!Júne ,'oróée, ,
l.4 efmes, pour te loüer,.déguifer ma pen(1.' e : ,
Et 'Juelque grJlnd qlle /oit ton pou1J oir [o II veril:!
5i mon° clXur en ceS Virs ne partoi' par ma mm!
Jl n'eft cIpoir de bieni,ni rai¡;'n,ui maximc.
fi2.ui püfo en fa ¡Iweur m' arracher Ime rime,
n
!J¡lJiis lors fJue je 'Voi , d'une ji nsble ¡¡r,{elll

A ii;
S A T 1 R E S r. 7 J,"
¡,

**,
~1t'l/n I'o¡;te, dit il,;} void mal/di! de Dieu , 1..
I

tt:tt~tt*'"t?ttt+
J,r qlt' ici la Vertll r¡' a plus ni fm ni lieu;
.Afions du moins (hereher quelqué antre ou q/tclquc /1

trtttttittittttt roche,
D'ou jamai; ni l'Htúffier ,ni le Sergmt n'approchc,
Et ¡;ms laJ{er le Ciel par des vcetJx impuiJ{:ms,
I
l'
~,

S A T 1 R E l.: M<ttons-noHs tÍ Cabrí des injures du úmps:


T,mdis que libre eneor, malgl'é les deftinées,
MOrl COfP' ,/eft point courbéJous le faix des anné.:s:
If
f
¡~
.A M O N ce grftnd .AutCtlY dom k §2.r/on nc voit point mes pasfolH tAge chancela , L

II
a
' r, qu'i! reflé la Parque meore dequo} file[. ,',
~ . . Mure fertite , "
.Amufa ji long-temps 1 & la Cour & e eft-La, dans mo.,. mal h,ur le fml eon(eil a fui ...} c.
00
i
~tt,' George vive iei, puiJque George J ffait vivre'
Q'J la Ville:
~ MAis qn! n'4iftant vétu qtte de flmple §~/t 1m n.iliion eomptant parJes fourbes acquis,
bluc:m, Dt C!er jad,s Laquais a fait Compte & Marqnis.
r ...ffe i'Eft.i f:ms linge , & l'IlrJcrf¡ms mantea u : ASeuepllt, laqu:n ;;i/le ie;, don! l'adreJ{e fune¡re
C.11!Se de maux que la guerre & la p,ft e :
Et de ~I,¡j le corp' fce , & la 'mim afflomée,
l\"m fOM PM mi:w~ refcút¡ pour t:tnt de renomméei §2,lIi de fes relmlllS éerits par alphabet ,
Las d, p, rúe e;¡ r;m,m: & tI pein~ & [01'1 bien, I l'wt foumir aisémmt /In Calcpin eon;plct.
D'c;¡¡t nmur m tOl" Ü,,¡I,': , & de ne g'!gner ricn., ~11'iL ngnc dims ~·cs li:ISX,il a droil de s'y pZaire.
S:m¡ ¡Mb!t!,f~.n; (/?gent, ne (fachad p!w que f;¡,ire, :yi,/./s 1ltO¡:~JI,vre ti I'am !,Eh, quj 'voudrois-je /túrci
s', n es! mfui cha,gé de (.} {.!ul e mirere , le IIC fEal ni tromper I ni femdre , ni mentir. I
Et biw [oin d~sSerllens, des Clers, & du Pnlais. Et q/land ie le pourrois, ie n> prús confenrir. 1:'
<> ' • le ne [E/li poim en lache eJ{uJer ¡es OUt r,,¡es
V;¡, cf.:.rcher 1m repos q;l il ne trow¡;a pmals : l:
D'¡;» }'/lquin orguLiihlx q~' VVII5 tim: ti fes gages: I
S,ms attendrc q/l'ici , la Iuftice enn'17J!B r
De mes Sonnels fiate,urs IIiIJ{cr (out i'Vniucrs )
I~
L'enferme ro un cachot lerefie de Ja'Uie;
01/ {¡ue d'tm bonnet oyerd le fa/I¡taire affront
Et vmdre au plus offranr mon ene,ns Ó' mes verso
FlétrijJe 1, s l:turiers qui lny co/tvrmt le[rom. PUlir ,1m Ji kas emPloi 171& Mure.jI trp ,,!:iere. r;~,

Mais le jOM qu'il partít plus défait (,. pltlS bUme. le f;m r/!fllque & fier , & i -'J' ¡'allie gr.'jjicre. 1""
le m pU/s !'len nm,mer, Ji fe n',U pa;' (Oil mm: !1)1
§l/oc n'eft 1m l'cnitentfl~r la fin d'un Carifme, "ti
La eohre dans rame, & le feu dans lesJe/ex 1
1 ap,hdie,lm ehat un ch,1f , & Rolet unfrippon, Ili
~.e lervlY un Aman! , je n'en aJ pa, t tdrcf{s; 11'
11 Jiftiia la rage en ces triftes adietlx.
ptlí(q¡e' en ee liete ¡adis aux Mufes ji commode • 'gnore .re ,gran~ Art qui g;¡gne:m 17'·'i(!,4Jé...
El 7e [1m ff fa.rrs I trifle. p:iwflre & reCltH . ..

!,
Le merite & l'eJprit ne Jont plus Ce /(1 moJe> 'r
A üij J
, I
~.
'1
g S A T 1 RES. '~~ S A T 1 RES. ti
Ah¡/; 9ti'ttn cor!s fP.1~s tUi).C, OH dc'()cntt /'C¡'clti.:. r,E! jlt~S
1.
COnllmnt pcreer cc!te [ouLe cffroJable
,
Ala¡ S }'CftrpiO)' , d'i'/I t ~n , arte ~¡)Crtll faW1-'zt!)
I;\íDe R tmertr s affame{ dont {e ¡¡Dliibr~ L accab!e ?
§l,y; ~o;:rt,~ l' Ho(pit:¡!, el' ¡¡'el} ¡i;/s en ufag~? <;.·.. ~li,dé: qfU fa m~in s'O/~we )' COtlret Le~ p¡-e.m~ers

lA no.eJfe permet :tne 7,!~e fierte , ':',Et ra'ViJTmt fm b,en qwon de'Vo!t atlX tlelnlers.
}'lfÚ.l il faut eflre fo:lp!e a~.)ec la pawvret! . '\Comme on 'Voit les Frelons ,trollpe l,;che & fleriZe,
Ce/! ¡.1r id q?iun.A".teur, qi/.e pr,ffi: L'irld:,!';eNe:?)~~.Aller piLLer le mi:! C¡I~C l'.4~eille diflíle.,
Pel!! des a ;res mll!ms corrlgo' ¿'m/l/unce : ,:CrJTons done d afJ;rrer ti ce pnx tan! 'Vlente,
Et que le for: burle(q:,e , eilt ce JiceLe de fa, J:; a
§2.ue donne la fa'Vellr l' importtmité. (ge:
D "" ,'"dalJ!, qilandi¿ 'VeHt,jf·u'tfaire /t¡¡ Lí!r; .'."~aintAm,md¡¡,elltdIIC¡e!'Jllefa 'VeineeTJpart.a_
& púr. . .. ;. L'h.1.bit.qll'il mt fuI' !m,filt .(an felll heritage:
.Ai,jl de La ¡:re~trt., la Fortumle )O:I~. " :,,:Fn Irt é."f'~[,I{X pl'lec!s comf0fol(mttolt~fon bien:
T~! ¡m)rurd ,~rt¿ tl'/Oml'he au ~!m haut ueJI ~Ottc, l",.;OIl,(Ollr m.tel/x erJ par!:r,saznt Am~¡¡1 n attoit ril.
0~," o¡¡ 'Veno!t de cO¡ÚC¡¡rs blz..arrc.'nrnt orlJ~ , . l.'lazs quorJas de trarflJer I/ne 'Vle Impartune
(.or.d¡¡ire le c:lrr J{e ou I on le ~Joit tr.~¡r¡é: ',Jl engage/t ce ríe¡¡, 1'0111' chercher la Fortune:
Si ,iam les choits du Roi (a fttnefle /cience , f,~rt tout chargé de 'Ven qlt"il tlmoi: mettre atl JOJ/t'
1';])' dnt.': ou troís ,,'ViJ n'cufl )'a'V~.gllil Fr:lnrc, :(;ConduÍf d'ml 'Vain e¡foir il paru't a la COllr. '
le fa" ~'¡i ;m iilfle ciTro; léLoignant de en; LiCIO:, ¡,~It'arri7JI/. t'il etJfin de fa Mttfe abusé/! ?
a
L'.,(:i t poltr queique.l mOl' dz¡faroítre 7tOSYi 11>::, . J/ en rcvint COwVert de honte é~ de ri sée ,
.Mals ni ~J.Úit, pomo un ¡cmp, , une ta:.:~l'exile;·'~Et lit fié'Vre 'l/f rei'Our terminan! fon deflin,
(,;; Id r¡¡O'r~, bíen-to}' rompe/;x e~, utt;, y
I[ T7 '"
,::e
? ,. 'F .
~'.< tt 1'11,: a~flnce en l ' fi
U] ce qf4. au:oit (~it la ¡aim.
11'1,1· che" eneor chm'ze des depcMdcs a .1ft, J U¡ , ':.' Vn Poete a IR Cour fllt ¡adrs a 1.1 ,mode :
Et ¡r:¿:r clH eie! m.~me iiri;é. eont~~ lui,. ,¡}.1a~s de: 'Fous alljourd'hll,i,c'eftle plllS incomocl~;
Tm.di, ql!e Fellelta croUe 1ufl:/ ti I ech¡¡¡~, (E\l eJPnt le p!u! beau , l 1flteur le plus poli.
S'ell'Fa dercherfon pain de cuiJine eíl c¡¡ifne; :¡Ny fa/':Jicndra iamais au /órt di! l' d;'¡geli.
Sr""(},,m en ce méti~r Ji.cher aux b~all,'\.· EfP,:'ts, <;. F:'l1!:-rl don~ deformais joui!r.lt~ nouwau rÍjle?
Don! Monm.1/tr autr,fotS fit ler on flans Pans. <DOls le, las d Apollon, recOltnr a Bartole,
1/ eji ~Jray que c/u l\ O [ la bonté fetol/rabla ~,Jj~, !eiW!etan! Loiiet a!Longé par Brodeau ,
Jette e4irl fuI' la Mltfo un r.'gard fattorable • ,'1) une Robe a longs plis balaJer le Barre.~u?
]f.t repa;ant du fort l'a'Ve/tglemellt /'t.¡tal ,Ma~s a ee,feul penfer Ée ¡ens qlle ie m' égare.
Va tirer deformés l'heb/!s de l' Hofp't~l. ::M~I ~ que ¡.a¡Ue crígr dam ce país barhare,
Gn ~oit tout efperer dUII,Mon~rque 7u~e. ~"' ''t!útsl on 'Vozt fOtls ,les ¡ottr~ l'innocence aux ab,ú
Ji
tv:atSftms 1m MeC/iIM ,a qftOZ (,rt 1m A'~ftlJ:' "Errer dans les detours d un LJedatc de !o;x,
Ft fi~i t eomme je luis, alt Jieelc d'aujoltrd ·fll./t, ~Et d¡¡~IS l'amas conflls des chicanes émrmc$.
a
r.i:.!:.;i 'VoudraJ'ffb,úf!er me fervird'appu, ~<C~'1If1fm bliícrm[o¡¡d redl#noirparlesfor?JJ;,-'
A y
10 S A T 1 R E S. S A T IR E S.
,o!! P/'ttru g.~tgne jno;n.~ qu'JTot & le l\l:j,~¡d'; ~ C1r enfin de pfllFr c;tt,n Dim toul'IU le monde,
Et dUIJt les Citi:rQm (eront che':.- réfo:múer. Et rigle les reJfcrts de la mach:ne ronde.
A'V.11U qtt'¡m tel d,¡¡;in m' entre d.ms la pmsée , Ol/' qu'il eft lIile 'Vic MI de/a d¡¡ trép'H ,

Ú¡lpVlirril rvoir l.~ Se me a la.$.únt Je:ln rrLlcdc,


C'eft la ce qr/il [lIlt croin,& ce qu'il me croit paso
Am.~lId ch.:Yíwon dmtnir H¡lg!imot~
a 1'0111' moi qui fuis p'liS jimple,&qHc l'enfa étoníle,

~MntSo;-lm Un{¡:/lif/e, &. Sain.· Pil~~-i¡¡ d<'Vot. l§2.¡ti erois l' ame· immortelle,&-qtlc ccft Dietl q/li time;
§2,zárCII. tleilc pOllr j.;mais une F¡!le importtmc" ,Ji ~c'allt mielex, pOIlr j:tmais me bannirde ce lim,
O:, i'HOrtlhllY':Jlen gllcrre a'vec'1!fc 1,1. ForfUIIe: le me mire dO'Jc. Adim , París, AdieH,
o¡~ le ",,'lec orguciih;/'x ,/ Jrt:ge en Sou V~'rjÚit ,
a
Et 'va ltt mitre Cíl teJ!:e &- Ir!. rro/fe l.~ m !in:
oh 1.1. Scimce trifle, trJJ;'¡:4fe ' Ó del1iJJ~e ,
Eft p.,y tout des ¿iDn; iiwx romme illfV})f ch.rJTJ,'.'
Off le Iwl Mt en 'Voglle, eI/; l'ilrt.l, biw ~vo!t'r :
Ot~ fOllt me chorj!{<!: m/ir, o;~ ji? ¡/ofe p.~rhr.
Et que! hOTM.')C ji' ¡;'oid ?~e(eroi: plcin de [-::0,
A L'afPdl odiel!x lit S tI1XIt~S de atto 'Viile?
9!!i pourroit [es (uuffi'ir ? é qui , pour les bl1,[mcr,
.Malgré Mllle 0' l'heblls 7/a/-'Pmdr'o:: a ,'ime;, :
l\--:cn¡, ) nCln ,[Uf ce (ujet ) PC!!y écyjn: tl.'t:'fC gr:f.CC ,
~ nefwt poin; ¡¡;o¡-;ter ..." (OIl.I:',et i!/i l'arr¡.;j{1: í
J;:.t Fms aller n'vO' d.¡¡;s le dD!lule Vd/'m, l
La col ere (uffit , &> ~';.1t;t 1m ./l.ppollc-n. [
MaiJ quoi, dÚ,1 qllelq¡¡'zm , ~vOZ¡J mtrez: en [urie: l
A quoi bon ces gr.1nd) moti? Doltcement ]e ~vous prj¡~
OU l'len monto:. m chaire , t'r> la comme 1m DO[fCJli
.Al/ez- de ~.;os (ermoi1S e¡,dJrmir l' Audúellr ;
CoR l,~ que bien 01& m;ll , M~ a droit de to:tt ¡jire, .
.AinJi parle 1m eJprit q:t'irrire 1,1 SMire, rI
~tÚ contre les deftl:ttJ croít eRre m Ieu.retl , !
En rtúllam d'¡m Cmfil&r la trifte auf/er;¡é: i
§l.uifait i'hommc i,mepide, & tremblant de ¡oible!!
.Attmd pour cYvire tn Diw que la fié'Ure h prej{c ;
"lt ríant hor, de la dn Imtímmt commun ,
fre frhc '11{~ mis Jant mis, & no ¡on! jamlJiJ Vi,:
S A T 1 R E S. S A T I RES.
~,! ;,,:;,01> d!! Vir!,.'!e, & /.1 rime f!./lin:tut.
,:F,,}'ii quoi 'J/te jr [lríe , o:t ']!le jr 'Veüille faire, .
::L., bi,,-arre toújo/¡Ys ~c'IC//1 m'oj¡;'ir le cOllo'aire.
J)l' l'Jgc Cj/lelfJl!cf'c.í; ne pou "v':tnt la trOlt'rx:r,
"'fi';j1e ) ht, ) & ((l;·~fi{5 , 7t-' njTc d'y ré'7.icr:
~'.·~t Jil;!:/d~1:1n; rr,)in:Jf [ois le Dc:rr;,:m q!!i n;' inlpÍJ'f¡J
";!c f~!i:i núllt.-jl.','¡ncns de ne j:!¡r:ai3 ¿cJ'irf:
1l . ].1. r i." r;1I.mr! j' ai Diw mfltldit (;:.. Mu(es & J"hebll.'>
. l. lit ~coi 'JfÚ PMo;fl ''Jlfflili! jc 11) pen(e ¡'m .
.,AIIJ]i-tOft ,líl ¡/gré m.oi , IOIU 17IO/J (w fe ralll/me:
A NI. ~1 O L 1 E R E. : 1,. rcpreilii.s(:1i' le ch,!lIJp le pt1.p;cr & la plum e,
o;: ~~ ~".'/ dc m.es 'v;úm Ji.Tmens p~rd;t¡;, le foW;;( nir ,
\~ I,IJ,?;~.A R E,,& f~me:t.>: E/ll'its dont lJi ··1 ;!!ILm de 'VCrs CiJ ~Ji1'S q:¡ elle datgilc ~Jcmr.
.¡¡pJ J§ fertz;e ~v'et¡¡e :ElléC;' ,Ji pom' rimer , d,lilS .r:t ~Jcn;; illdi¡;'i'Clte.

I~ :I~r;::;:;
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.~~,,,
/'
' _ Ignore en t.-nva'Jt
peine:, .
1e tra~Jal'! (J'
' !¡;; ·'· ...

pOllr quz t,eut APtollan IDUS fe!


threfol's OWJcrts ,
r ail ?JJoi¡JS 1r.O:IJJrr:..'
" a JI 1"11: , o't Ime Jrr¡)ií.e
: le fero;) eDil/me 1m M!tre ; & ¡:1IJS c!Jcrcher Ji loin,
J cpi~ hetc:

1 "¡,,ois tltÍ¡ours des I¡;O!S, pO:IY les cOI/dre MI befoir:.:


' Si j.' laüoi, J'hilis, En miracIcs fecondc ;
JEt qfti¡caís ir quel coin femttrJllent leS bans ,)crs. ! .11' troll'ZHroi, b:n-tojl , A l1ulie aucre icconde.
Dflns it, cobats d eIl'ritI¡aVltt !I1.útr2 d'r- (aime, ,.;. S, le 'Vol/lois ~Ja¡U¡¡' :m obiet Nompareil ;
Enfei(rn~ moy,Moliere,o?6 tu t?'olt'ues ltl Rime,! le rnf/troi; al'ii1Jbm, Plus bCJn c¡nc le Soleíl.
On d¡;oit,qfíad tu 'Veux,q/lcltc te ~Jict chercl;~r: / 'Ei:fit frli-!.Mt toújoilrs d' Afl:rcs & de Merveilles.
lam,ús tt.{t battt dlt 'Vers Oil l1e te 'VDi: brO¡lCher; l' De Chct-cl'~vrcs clesCieux,deBc:aurez sás pareillc3;
Et Ians q¡;'ltn long ,Útour t'arref.e,OI' t'ebll-rraJTe, A'va fOIlS ces be,1l1x mots fowU'C1lt mis aux !;/t;¡"Md.
A peine as tu pa~lé, fju'elh mhm s'y plfUe. "1· p';lIYrois aisémrnt ,fans gcnie & (flltS art,
Mais moi qu'ulI 'Va in o'apriu,um bíz.arre ImmeM, El tranj}ofallt cmt fois & le NO/n & le Verbe,
l' ot/r meS reche,{;ie croi fit devenir Rimeur; Dans mes 'Vcrs rccolJ(us mettre en pieas Malkcrbe,
Dans ce mde miria, oie ¡lJan e/prit fe tue, . ivlais liJon e.fPrit tremúlant(ur le choix de (es /nON>
En 'Va in pour la troll'Vcrje trau¡¡ille.& je fue, N'm dira, jam,ús ¡m, s'il ne tombe aprop~s:
sou.'Vent {ay beau rfVet du m¡¡tin ¡I/fqll'att foír: Et nc (f.1ltrois(olljfrir. ql,'ulIe phrafe ilJjipide
a
fJ.u::t.nd ie veux dire bbnc, la Cjnil1tett.(e dit noir: [J'¡mne lilo fin d'ulI wrs remplir la place wlÍdf:
Si ie 'V~IIX tI'un Gltlan! dépeindre la figure , ; Ami; ,tecommenfant Ull ou'Vrag e 'Villgtfois.
J:,1a plume pour rimel' trou'Ve l Abbé de P**>!· .~ S/ J rcm quatre mot5 ,J' en cjfaceray tyois.
Si, jo penfe exprip3er 1m AMeur fans def4f!t¡. ~ l4Mtd,tJoit le premi.er dDrlt /,} 'llfrve ¡nfms \:~.
14 S A T 1 RES. S A T 1 RES. If
Dans les bornes d'un 'Vers renferma fa pensfe,.
'Et donnant ,t fes' mots une éfroite prifon , -1 n' ,1 pobt en fes 'Ven l'emba.rr;t's d~ chotr: . ,
Voulut a'Vec la rime enchaíncr la Raifun. t fOil, ¡OliY;
' amourcux d e ce qu , il 'Vunt
" dd ecme.'
.'tvi d' étonnemem, m [oi-meme /l s a, ;n/re.
Sans ce mhier fatal at~ repos de ma 'Vie "
Mes jour; pleins de lodir cOtllero;em fans en'Víe , ¡tis un eJprit fltblime,.' (~ 'Vain 'V~ut s eie.'Ver
le n'aurois qu'a chanter ,rire , boire d'autant ; A ce di'gré parfait qu ti tache ~,e tl,olt'Ver . ,
.'
t tOI<Jollrs , • de ce, q11 ti ~Jlent
mecor.ten, ,J de +atre.
' .
Et ccmme /m gras Chanoine,a mon alfe.6o comenl,
pajfer Iranquillemcnt,fam fouci,fans affaire. 1i p!aiJr a tOllt lemonde,& ne fcaurollle p!azre:
Et tel dml , en tom ¡ieux chacun vante, 1efpnt )
a a
La nuit bien dormir, & le ;our rien faire.
VOltdroit pOlI" fon repos n' auoir iama.!s ¿crifllt. , b'
Mon ClEur extmpt de foins • libre de paffion, , done qm.'VOlS ' Ies milllX ou' ma Mu e s a. ¡me.
a
Sf¡¡.it donner ¡me borne fón ambition, Tbi
De grace, m(eigne moi l' Art de ~roltlterla Rime:
Et fiJiallt des grande/trs la pre{cnce importune •
le ne 'Vais p~in.t au Lou'Vre adorer la Fortune ; O,. , Plli[qt/¡nftn tesfo.ins J [tro/w: fuperflus.
Et fe [erois heureux ,ji pour me confumer, "$ .Moliere , enJei¡,ne mal ¡ Ar! de ne rm,er pl/JS.
Pn Deftin en'Vimx ne m'a'vo!t fait rimel'.
Mais depuis le moment que Cette frenefie :
De ces naires vapwrs troubia ma fantaijie ,
Et qu'un Demr¡¡ jaloux de mon contentemmt ,
M'inJPira le deffiin d'écrire polimen! ;
Tous les jours ma/gré moi, cloüé fur un Ouvrage,
Retollchant un endroit , effafam une page ,
Enfin pajJant ma 'Vie en ce trifle métier •
¡'envie en écrivan! le fort de PeUnier.
Bienhcureux Scutari! dont la fmile plume
'Pettt lous In mois fans peine enfanter un Volume.
Tes lerits, il eft vrai , fans force & languijJans,
Semblent eflre formez., en dépit du bon fens.·
Mais ¡ls trowvent pOlHtant, q¡toy qu'o en puijfe dire,
Vn marchadpour les 'vendre,6o des Sots pour les ¡ire
o
Et quand !a Rime enfin fe trow!;e MI bout des 't.'m,
~u' importe que le refte y [oir mis de travers r
,Malhettrmx mille fois celu.r , dom la manie
Yeut tlUX regles de ¡'Art aJfcr'vir fon ¡mie.
fN Sol m éfrívlfnt f~út lout flWC Plaijir ~,'
~ S A T I RES.
'. ~f: ir g.1ge/'ois biC/J que ,hc::.-lc Commande¡,r ,
t~;tf:+t**i'+*tT1r i,~r¡fIJd;i j'/'i(croit ¡:, fé~ve ~ 0' -fq. ,,-;cYllé!:r•
• .• ..,,.. . ",t,.. "f" ~,,... . '.';íJ\Jolicre Tc/'wJfe y dOlt J OH
W'W".J7i".J!l"'*"i".Jfft.tttttt ~~ cft
IP)¿C JO/icr /,0«': •
Ll1¡¡{;crt, qui /,lw eje, ,¡¡;'fl. dorme fa.. p:¡ro!t·¡,
f'¡(; !out dlre en 1m mot , Cf' 'Vous le conno¡/[c::.-.

S A T 1R E 11I :~~{ ~;~;;~';o:)~:¿Jc~;:~L;:r }/~:[¡;; ~r:~;c;f::.-;


-~ _.
• 'tri COllrs, .mdi (ollnant , cJU (oru)' de la McJ!~J
~:Jt peine eflois· i~ clltré , qlfC ra~... i de me 'Voir, .
AIlru:=. V EL f: let inconnt¿
I • ; 'VOtts ITol/bIe & r',MOI: homme ~n m' emb)'~/Jant , m' cfl :'i..'fI);¡ rceC'1.'o¡n
- '1; ) 'Vous altere? • L'j;t 11;0;)! rmlt ames]CIIX Ime p.lIcgnj]" ent!ei'C,
" ~ D'o;:, 'VOlts v;ent attjolt.rd'hui cet airl;._.,J:... JlI.s r/~;:'ons.'ll/a t'il. dit 1:i L;Ci~belt) ¡::i .A1ülici"f)
J

, fombrc & fettere, ~ J..!aIS tlttj'Jue /" 'C'Olts ~",oJ ' le me ¡¡CIIS ¡-rDl' co;~t,;¡;f ~
. .- Et ce vi{t'ge enfill plus paJle q/t'lIn ," 'VO!!S cP,'s 1m bn'Ve {;omm~:Fi1trL':;:'s 011 ~v'OitS ,~!tcIJ>1,
~ ~(nttcr" .y:"-!I- (e;;" íJJot;;-:l¡¡¡ÚS trop tard) r¡}cJrJ.no!Jr~vJt m.;t, f:;,;nc::
A l, a(pee? d /tn Arrcfl qui rctranche un quartier? ¡':.le le .(¡¡:s ti: tamblrwt d.'lns /tue C/;:tllilre h.ti¡,e,
§)'u ejl de/mm cetcint, dont lit cou!etlr fieurie ! oi!, il!.r!gi'é 11'5 "Ucl<ts, le Sol,i! irrité
St~nbloit d'Ortolans/euls, & de Bi{ques lIOltrrie,; ,FOiiJlrit /In po¿jle :>rdo!t , a:llllilm de tEj?¿.
Ou la J~ye en (on llljlre attiroit les rcg.,>rds, '¡l' rou:.'crt csieit mil 1(1;;S ce !u; de pI.1.;/,;.n~,:
Et le 'lJin en rubis brilloit de tomes parts? ',01< ¡'Ii' trúwuéd',lbord ,po/I!' tClt'" C"r.·ilú'./1:!í'í(r.

Ou 1uel que longue pluie, inondant 'Vos 'vallons,


r
t§J.tti,'VOllS a pú pIong¡r danscette hmmr eh-tgrinc: 1, T}(w. ;1c!J!C, Caml'.?g'J.M¡lc .:Ir.cid; hCfmrs di' ¡:':Ol;;.¡m,
A-t on par quclcjue Edit reformé la miJine 1 :§2.iti mont di! to/u Cirro, ti,m; 1m)'; IDngs comp!imcm,
1,1,re!ir:1geois, Cfl)('¡)d;~i)f,riZ,~tPOi'.;f:mpo:,¡ge•
.,A. t elle fazt (ouler 'Vos 'vins & "JOS meIons ? r ¡ 11 Coq y paroffolt In l'ompf/!x equ!/,":;c,
:F.Jpondez done du moins , Ol! bien jr me retire. i ;~tli ch.mgcallt (1/1' ce piar ~'d' eft.,t c.~, ií'g Ii,W;'
P. Ah! de grace,un momem,follj¡;'cz. que jr ycfpire,r ;l),¡y fOIL S les Com)iez. ¡'eft afiPcllé Ch.1P/'crt, .
le fors de rhe::',un Fat,qui pour meml'oi{onncr, I 'D,cux a/[i,ttes ,(:Ii'Voicnt, dont l'!me ej/oir 0I:;-¡6e
le penle , expres chez. lui m~a force dt dífner. I D une Ltngue en Yago/!jl de perfil cOII/'OImee.-
J~, l'a'V?is bien p,:é·w'>. Del'llis prés d'/me anllées ' iL':lll!"e d'un GodivCflI'. tout brúlé p.u dC!JD";.
1 eludots tous les Jours fa pour{uÍfe obJlillée, ,,:D"iIt m: ¿"'l'I'l'e :;lteml mondolt tO;l5 les borM,
Mais hiel' ii m'aborde, & m~ Ierrant la maín' .:~o); ¡',lZil ti.: mais d"&OI;d , nojlre troupe [i!/'i·te
.Ah! lvlonjicltY } m'a_t' il dit, je vous attens d""IHi;;; . 'T&.f?¡J/í •.fJ pf;!111C al{ tuur d une It:tblc q/!a1°rt IJ,
N) manqttez p.,>s fin /nO/rIS. fa] Q¡'¡,1torz.e BOII!eillcJ: V",.rC'.u'JIl. ma,'gré fr/!, llI1! lltl' l'a,,:re porté'.
D'filJ ~vin 7.lim"",Bollángo r/m ¡¡ point de .f Má1h , :'!J".'1 iwtOM ~ gaucÍ'H', f)' m;¡,ngeort de c'Z(lé.
~~g," '" m'~.~ftj, I~'!i'~' ~ia;",
J.,lvi 'Ji:! ¡le come rim nj I~ 'Vin , ui l,! che/'B:
Il!." d/d''''~'"t:,,}"~, ¡,,:.~ dam p.,,,,'S
~} ~¡;"IOe¡¡t mear le cho¡; c!o;:t ds [urml nJ/Crrts.
Si ¡'on r/e[f plus a;t ¡,¡rge a/Jis en 1m feftin, :~ .Aft tour de cet MIMS d~ ~JiarJdes fIIt4Jfes.
~¡¡a:I;: ~(rmons de Ch:t/Jiúgne,ou de l' Ab¿ Cotil). ~ BWilo:t 1m long corder,. el Aio/!ettes prc!Tees,
a
Nó!re Ho/fl' , cepmdMH,s'ad",ff.1¡¡t la troupe: EtUfur hs bvrds du p!:It,ftx I'igeom e!ale~
S2!..Hc ,,"'ous Fmble,a. t'i, dit,du gOl/ji de certe fouPd l'rc[m,oitm pour rm[or! ICliYS fquelettes bmk::.,
5wtez.· '1.'0115 le cifron dont on ,¡. mis le JftS , .A cojlé de Le plru- p,;roi/J~ient dellX Sa)¡t;.'ci,
.AlUe nes j.ctuucs d' a:uf m ej1e:::. dans ¡¡'ti 'Vcrjus ? L 'Hile de pOllrpier ].J,¡me, o: r.'II!re, d' herbn p,dcs,
J..la fvi, 'Vive Mignot, & tOlft ce qu'il p"pprejle. Do¡;¡I'I:u:lc de fllrt/oin f.1/jiJ[Oit 10do1/l-t,
Les rhevmx ctpmaanl me dreJfoimt la tefie.: a 0: El nMcuit doJ.rts ,Ir, flors de ~.:i1Jaigfe rof.ctt.
Car ltúg7lot,ce.(1 teut dil'e,~ ,/a;4s le m v}1de e,nller; ~"; TOlIs 7~m [ots ti i'injl,m:·,cú.1IJge.1m de COnlC7Jilll,e,
~iI1í1.ctls EmpoijollrJwl' ne jU'lIt mimx jOlJ mclltr. :? Om loiú dtt j'¿[iir; ¡,l f/iperbe ordoml.1nce:
J. approlt'Vot,s tOftt pomtmil de l~ mme & dl¡ ~ejIf, :üm!is que ¡¡M¡ F:!q:/;¡,. ' qltz fe :':O}Olt prifer,
l'ollfam q/t Illt 17101115 le ~Jm dus1 reparor ,e re}le. ~lA7-.ec mi ris mOi'<1 11 t!f{i',les PriOI! ti (xcllfer. ,
l:otl/· m en écla~rcir !01l,C,(,11 d,m,~nde. Et d'~bord) ,SiIi' 10llt, ccr!¡,;í'I, fl,,[,je,,;,. ,7 la gum!e, aJf.1nue,
In Laqttazs cJ7rollte 1iI appúi're 1ti; Rauge bOili, , §luí ~o'it¡t (! re f?ftin,c,¡ml/Ut p.~r kficmec:
D'lm AfI'L'emMjlimmx,qm me/le de L¡g;·¡"gc~. l'; quí 5Cft dit ]'roj/s d:ms fodi'e des Cos7e.1w:,
s, ·... cndoi! chcJ.., Creda,poilr <¡;m de. t HemjJlilgc;: .A f;).;( CII bien m;¡¡¡gc:¡;Jt,l éLrge des morcealix.
El 'lui rOI!ge encouicu r , m;ti.s f:d¡; &. ,IOI/Cinl", 1:';- Ie¡:ío;s ¡le, le 'voi!', "',,, e r~ mine ¿ri'lm,
NIl voi: 1'Ie 9u'zm go:tp yat,erqu' IIn ,Icio,re a)] rc;o;. Sm r,rV.lt ¡¡¡di, bl.1;¡c, & /( pcrr:rCJue tm:iqur,
.'f.l'i'lm I~y!e ii:íH¡ cci,cliqll:¡;r tmu~·j7e,. ' En Lar,ins dc g;P'(¡¡¡¡C L'liga nos CL,picrs,.
~ue de res '7...'11],5 lidj!C:z.., 1a..~, retO¡inU ,¿ ;!:f~ej]e. V' Et nos Pigccu> Ca/!r!Jris,¡ nJiIP!'YUCS Rafn,t1 rs.:
T~l!te5f.i5 a'Vcc.¡'ea;t que 1) mas aJvlJon, Etp0ltrfi:t'ternoftre H'lfte,c-b(r,-;ilmfon'Vl[agc,
l'e(perois .1.doltárl,¡ force du poifon., '. COIJI¡oo(cr (lir (es Jwx'(on gejIe 0" (m lrmgag e• .
,M,.is q"i l'altroittert~é ! pour comb.e de a¡{gr.'l(c; ~ttf¡nd lIoftrc HJj1e cha,.¡né rn'a'Vifamfl/! ce PO!?I!'
l' M le chilld qu'/; f:1¡jé'tf nous n ,VJiOS pomt d, gl'h e, , GJ¡t' rtVC;:-VOIIS donG,dit-il,clti e VOII.' no magez.. pO.'ilt:
Feini de gl,(cc.bon Diel{ ! dt~.~.$ le jolt· tÍe I'Ejri!, . ]; V(//5 troll'Ve aujourd' hui (ame tOllfe i;lqltitttc,
,/lIt mo;s de luill ! l'our mOL I eftols Ji tranfporfl:; l. Et les morccrt/lx lmhr I'eihnt ji/r voftrc ¡¡/fiare.
Gl;;c donnant de fi,retlr rout le ftflin ,JIj Diable, AimcZ--'I/OIfS la 71I11{cade ? on m a mis p.'tr tolSt.
; ; (l1~ jitis v~u 'Vingt f~is prefo a qtút!er L~ table; . j ~1 h!Monjiel/l',(cs I'outets [onl ti'un mcr·vcilLeux gQujf,
Et d¡!,F-~n m ,tPfelltr (Y fantafq/{( &- boum , :J Ces I'igcollS font dotius , mangn .(ur r::a parele. ,
¡'al/ois Jortir el/fin: qu:md le Rofo a p;trf~ , l.,ime.~ voi/' a¡¡x Lap;ns celte chalr blacl,e & molle,
S:tl' 1m Liévre Jl¡mqué de Ji>: pOIl/et: mqfles, J-.J,~ h' toitl cj1 p,'fJ7i¡¡'le, ille [alit ci!l1f.f(t'1':
S' élmo;ent troiJ Lapms , .1m¡na{f.': domesllfJ./IC'<, i, M~¿"ol ,~:IJolirdh::i s' tTi '[,IOul//, furpl\jl,yo
SATIRES. ~r
~o S A T 1 RES.
fj¿Wlhd on parle de fnnce il¡aut qu'on), ritffii¡e, liD~i 1m
1:1 troupe 4 l'in(!ant ',ceJTa~t ¡}~ /r~~o~~el',
ten gym.{!ment fou s e.(l mift a rldlot¡er.
]'ol¡r moy , j"'-J me fur tout qu~ lepoivrey doml?lc, ;'4Le vm /lU j'!us 1/1IIet j.Hr,.ij[.mt des paro.es ,
¡'en (i!:s fOIlTlJi ,DIe¡¡ ff·lit, O' 1ay tou~ Pellclter l~j)ilCf./n ~ d<1bitt! fts maxi~ es friuoles.
Roulé dans mor; o.ffic., en CO~'ilet: de pap~er. '. ~~fgl¿ I:Jillttr~("s de ~ha1'te po;en!l~t, .
A tOHS ces btaux d!{coltrs, 1 eftols com?:;" I~ne plClC, ~orr¡ge /", PO/Ice, e reforme 1 Efla,t.
O:! comme la ftatue efr al.~¡eft,n de Ptere~, ~ ~.,i~.'i/ti, dela s embarrJlMnt lans l,t iI,fU tlell e guer:",
Et fans di re un felll mot , 1 a~valols MI ha_.1,¡d, ~'l'¡¡.¡ vailicu l:l He'lauda ou batwl /ini,:!eterre •
§2.lfelque ai!e de pOlllet , dont j'arrachois le lardo fi:nfin ;aiJJ.wt en pah.: tm. ces fettplas díuers,
Cepelldant mon H"bleur , a vec ,"ne VOIX haHte,~~~;Dc propos en prope S Oil ,'?- p,.y! e de veN
.Porre ti mes Campagn.1rds lala~tc ~ie nos?re Hojfe,' . Za tous mes,ots enjle:r. d'U;iC noltltelle ¡¡¡,d,tce,
!il,ui fOlls Je;¡x pleins de 1oye,e¡¡ tettas un grand m, '.' 'Cilt ¡/lgé de~ .1uteurs en M;¡ztres du partlllffe.
Allce ¡m rouge bord acceprcnt fon dfffi· ¡'}¡J ais nótre h 01/ e Júr hllt 1" IlY la ill': e[Ji' IY! art,
Vn fi gitl,¡nd exploitré~vciil;¡'nt to;/t ie monde. }~'.Z leu~it iufjtt'a:¡ iel 7 h.!DprJil" & ,\ on(;:¡¡'d.
o.n a perté pM tollte/es 'l.ierres a la ronde, '&·;:t.md 1m d,s cnmjaguaras releuan! ¡'1 illDJI-
Ou les dDigts d~s L~qllais dam l,! c~'ajJc trMGz,)'r'" f"lcld!, .
Témoignoitnt par 6crit q¡/ on les a~'o¡t I'¡¡¡cez.., a
l, Zt fOIl /,m;re gr.1,n.ds po;¿s ombragé ti /t), pan-
t],wmd 1m des COWJicz. d'lm ton melanchollqHc, na,be, .
Lamcn'ant trijlement Ime chanfon Úfr,ch''l¡¡e a
1m',ole tollS fi¡enet, & d'/m ton de Doc1."!IZ' ,
'1~:IS i¡¡~s Sots la ¡ois r.1.~vis de ¡:éco»ter ,
a i;/vl(rblm;dit-il,l,1 Serr~ eflun charm41lt ,1I1tml'!
Détonnam deconcer! ,fem.ettcntiJ c.h,¡~,cr, 'Scs Vers follt d 1m be.'1u (tile , & fa tr0fo eJé
La ml,f¡qllc f1.11l e/ollfe efloit rare cY. Cl1,lYnMr;!e." .. coulante,
L'¡m tram~ en ionzs fredo;~s ¡¡ne VOl:>: gÜj,ij[.!/lfe, ·La PHul/e e(l enrore un a::1t~Jre bien galame,
,Et {ame iapplfúmt defw.atgrcfiw1fe,t, Et te lie fa,¡ poltrqlt0J, ie baaille ~¡¡ ¡a lí¡;liIt.
Scmblc /171 violan ¡'lIIx.qm lIIre{olH ¡ :>rchet. . 'Le Pc.is fa/ls mentír, ejf 1m bO/lJlOII plaifant!
Sur ce poillt, rmümbond aJTez. m;¡¡grc apP;trenc" ','¡'Ilais ie l1e trOl/ve ríen de heau dan¡ ce :'oitIlI'C
jlrri'l-'e fmsle 110m de ¡mnbond; lvlayC1/cc·J.1a foi, le ;ttgmJeilt fcrt bien dans l,] I é/llre. o
c
;rn V..let le tor!oit, marchan! ti< pas contcz.. ,,¡] mon gré, le Corneille ejf ioly r¡ttc!JHc,/Oís.
Ct;lIime:m Reétmi'fuividcs qUMre F,tmltez. , .. ]i¡¡ veri,é pour moi, i'aime le bea/t ,'y/w oís,
Dmx MarmitollS crajJellx , relfes?us de fenl/elteJ¡ }le nB fca; p,/s pourquoJ l'on vaJlte f .llexandre:
Luí feruoient de Ma/!iers & portorent deu.': ¿!fiettel, :;¡C~ n eft 'lIt 1m glorieu.~ qui ne dí! ríen de fLildre:
E'!me de ch./mpignol>s ,avccdes ns ~e veaN, ,~L('5 rl eros chez- .g}¿,¡inattt parlen! bien alltremi'ílt,
Et rawre de pois ven, qllt fe n~yolent ~a¡¡s 1 cal<, / Et iu/¡ft F VOllS hais, tout s'y dit tClliil'cm?llt,
a
v" f};céfacle ji be~u 11!rp~'enan: 1ajJem~lec.
Chez. tous les co¡¡¡mz la IOJe estredoublee,
Oil' dit 'JI/un la .drapé d.mi cert,úne Satirc,
t!. S A T 1 RES. A T 1 RES. :.;
§?'tt' tm-jeune hommc ... Ah! ie [caí ce que vous rvOu.~ Fon! voir tm long débris de ,~olfteilles c/lrT/es:
le:::.. dire • En 'vain a lever tottt les v:llets font for! prompts.
A répandlt n8ire Rnjle. Un Auteur [a115 dt:faut, 'El' le.' ruiffiaux de vin [oulent aux ewvirons.
La raifan die Vir"¡!c , & la Rime n"inaut. Enfin,pour arrefter cdte llttte barbare,
~, ~rr:
llljlcment. A mon gre, la pieee eft aJJez plMe : De nOWJerl1/ l'on s' ¡force, on cri~, DI) les ¡;l'al'~1
Et tuis blAmer !?J.uinaftt ... Avez-volIs 'lJCU l' A- Et le¡¡r premiere ardCllr paff.mt m un momento
(f1'.~te ? ,
On ti parlé de paix & d a::commodement. ..
Cenia cequ'onappel!eunO¡lvrage achevé. ,M:tir tandis qtl'fl l'envitout le monde J con.fp¡re~
Sur tOI~t l' Ann':au Royal me /i:mble bien. trouué. rai "arrné doucement [,1 porte (r/,¡¡s rien dire :
SonI;át efi ,onduit d' I/ne bellc maniere, . Avcc 1m bm (ermmt, que jilo pO/Ir.l' avc¡¡¡r
<> b . )
Et chaque AéI e en..fa piece eft une piece cntierej
En parcille ~dhuii m me pew re'enir., .
le nc p¡ÚS plus fotlff.·ir ce qtle les autres funt.
le confms d 1/11 bcn mmr, 1'0111' pumr ma falte •
JI eft ",;yay que.fJ.,únant eft /m EJPrit p¡'ofond: §:!ue tow les vins pour moy d(;'Viermmt V'I) de
.A repris eertain Fat, q¡t'ala mine di/erene .
Brie,
Et fon maintim ialottx i'a,r rcconrm Poii:e. Att'), París le gibicr mancme totts les RJ'Vers ,
Mais ii en eft pourt.:tnt qui le pourrricnt va/oh'. D' C]u'a pime MI mois d'Ao/t;t , i'on man~e des
!vla foy , ce n' cft pas vous qui mus le fae'!., ~Joir ,
pois ~verds.
A dir íílon CampagnMd,a'Vec vne 'C'OIX cla!re,
Et dé ja tCtlt boüillant de 'c'in & de colere.
,PCilt~é,re, Ce di: I'Auteur paJliJ1ant de COflI'OI/>::
lv1ais VUltS pour en parler ~JOU¡ y cO?moijFz''C'JI!s?
Mie!/.\' qlle VONS mille fais, dil le Nob!J m (tlrit.
e';!ilS ~ Mon Dim mélez'Vow de boh'e le 'Jnt!S prie,
A l' Att! hettr (ilr le champ ¡úgrel77cn.t 1'(P,11'/ i.
]e (/lis done fin SOl' ? Moi ! 'Vous m ,t'Vez. mfnt i :
Reprcnd le Ctmpagnard, & fms pltl· de kng,1ge.
T>íli iette, 1'0111' deffi fon affiette alt ~J!(.;¡gc:
r':wtre e(qlli'Ve le (OUP ) & l'a/Jl.dtc 'volant .j
l
s' m ~,Jt> ¡rapper le mur & re'ViCílt en rOIllant.
A cet affront , l' Arueur fe levan: de 1:10 t.1blc.
Lance a?non Campagnal'd 1m I'lgard effroy,rble:
Et c!;aClm 'Vainemem Ji-' ma¡lt entre- dm.\' •
Nos bra'Clfs s',1orrrochant le p"rCil/iCiU flUX che,v::t>:,
A/Jj]l-tcjl fO/ls Imrs pitds les tal'ies rcn1)er(e~s ,
*·t~f$;,*~*,~+ )4;)*:$1,~ ~.~
~:~* ft~¡iF1t/$"if,*~'$i* i1

SA TIRE IV.
A 1\1onfIcur l'Abbé le Yayero
Dil~
, '~~.
. L .'
. OVvim' , ,.;" 1,
l~ mO~I'S¡;1ge ,
,ay" , '''' l'h,mw
Crolt tOUjlJNYS felt! ,~VO¡Y la fag(Jfe en
~ ,, pal'tage:
Et qu'i! n'eft paint de Foi .. , q/li par belles r,/Jon!
}..·c loge fOTI Vo/fin a/p; l'eti,c<-M,ú(ons ,
Vn I'edant l'7~)"¡)ré de J.~ 'veine {imce ,
Tout heriJfé dc Grcc, tOIU bouffi d',lYfcg.'n'c,
Et qw dem'llc Alt!hettrs reun:rs mo,' POUY mol',
r
Dam.:;, tefle entaJ{ez. , n'a (oltvrnt f~it (f',' ¡U )0 1 ;
Croit fJ:/1i1l !i<.:re fút tOllt, & r¡lte (ans" A~iflú:"
LI~ raUon /le ~voii goute , & le bon [cm Ndote.
D':r.t/trc pa)'t un G'1lant ,de q,<ú toitt le métict
"E),fe cG/triY le j911Y de quarticr en qll,:r.Yt:c)';
a
Et <filler taori d.'une pcrmque biOí!dc ,
De jes ,r."oitl¡;s douceursfatigllel' le bealt I/mulr;
Co¡;d,¡;:iitel:t ScifIJce , & bltÍmant tOH é(rit,
Croit q¡¡' m lui i' Ignorance eft 1m titre tI'eftrit :
SJ,ue e'eJl des gCI75 de Conr le 11.':,s Úe,:¡¡¡ 'priuiicgf.
f.' rin't'~(i' 1m Sf'i::IIM.t dan.; ¡croad d'm¡ CalLe:;,.
r"'~] ¿'~.;<.~t orgu::ij!lB . . ; , qtÚ dar:s ¡;t. '-v:uúté,
er·'.:t dupa jlt/q:/{¡ Dim P,li Ion ~c!e ,~Jr,¿¡,'.,
Co.'{'1JJ'.tr1.~
S A TI R 'E S. S A T"I R E S~ '17
De fes p"opre$ dé/tmts fe [ah fine VtrfU. ; ¿'/J1j & a
!"Ndre mon 'ms ont le CCI''!Jeall frIJ1~-
Ahlji, celtt foit di! pour q:ti 'VC/tt fe cOimhrc ¡1 b¿'; , J

Le plus Sag!! /!/l ce/s!i qui ni! pm{e point l'ftre: PJ/,on'~Nt che,!!" Fl'edoc, ce M4rquis rage & fl'ude,
Si2.!ei foajours pour 1m I/utr/! mdin '!Jers la dlm~ Et q:&I {ans cej{e aH ieu, don·f il faít (es étude J
ccur, .At:ffldtmt. (m deftitt, d'un quatorte, OH d'fln fept,
Se rfgarde joi-m;me en fe v ere cmffUr , VOz! .f..~'Ute, ote fa mor! {ort:r de (on CDrn~t,
[/.cn I di tou.J.fes dé[auts une exttéle juflice, 'i.!le ji d tI» sor! fácheux la ma igne t'nconfll1lece
El fitit fanJ l'.r flater le trocer,. di ion '!Jice: Vimt par un coup fatal fairetoumer la chMlce;
Mais ch.<tcttn pour foi - meme e[l toajours ÍJ].ddl. Vous Le 'VtrreL bi,n-toflles chc'Veux beriffix.,
gent. Et les yeUx 'Vers le Cíel, de [ureur élancez.
V'fl.¿e'!Jare idolá/re & fou de ion argent ,
~ J1r~ms.t~us Sail'Jt~
A!nji qte'lm poj{edé que le frétl'e exore;.re "
Ale milieu de .(es biens re_l'iJ1di';I1J,C-e, Tet;r dan5 (es le: de tEglífe.'
Appelle fa foJe une rare e, Ci.~~ rn le lle," le {ramI, a ftlJ a1r [urieux
'E& me! tout!! fa gloire, & M o¡e·verain bien; ·~e ce nou·veale Titan ylefcalade les Cieu),,'. •
A grojfir un trefor qle; nJ lui fert de rien. Mais laif{ons-le p"ÚIOft en ¡ro)'e ~ (013 caprici'~
Dites. moi paU'!Jre EfJ;rit ame baJ{e & '!Je¡.d", S,l foLie, auffi bien, lui tient li~u de'{upp!.ice••
Ne '!Jous ]Ort'!Jient- ¡I point du tourment de Tentatr" J t, cft d alttres e~rerlrs , drnt I'lIimable poljen,
~u¡ dans le trifle hit! ou le Ciell'aréduÍ! , D!ln chnl'lne bien pltls dou),,' trl'j'Ure la rai(oll _
Meurt de flifatt miUeu d"vn jle/we qrti le fuit? L'c{prit dfllu ce' neé'hr hem'f!I&,'em811t s'oub:le :'
YOttS ríex.: S¡a'!Je'!. '!Jous que c'efl 'Vo{tre pein.'ure, Arifle "vetU rimel', ¡" c'eft la (a folie:
El Cfuec'efl 'Vous par laqlle la P,}blefigure? _'vlais bi n q/li! ces dlll's 'Vfrs "'épithefes e7JPe!.·
. 1 ., - l' ,
chargé d'cr & d'argmt • loin de ~)ous en fer>uir, $D!;nt ; es l1?O,'?(,res gr '~JJaltds cj;/!( Ménüge jifle::,:
YOflS brúle:;:, d'une foif, qu'on ¡te ¡eut aJ{I"/evir: LUI-meme tl s aPf'!artdzt &d',w eJrit trlmquilti'l
VO/ts·nagcO(. dr,ns les bi."ns:mais 1'otr~ a 'TiC alteYJ~ ~'elld le .Pa.s 1m pamaJe au deflm de V;rgill:.
Se (aít de fa richeJJe un: chofl! [..urée ; 'j."ttc [e,·O/t. rl , helas ! fl q/lefque audacimx
.Et to:es ces >uairu trafor! que '!JO/U al/e':. cacher Al/oi! par fil. mal hmr fu) dér,l:a les r u ),,' •
Sont pour vous 1m dépoft Ol~ vo/tS n'ofeY.. toucher. DI; f~i,tmt 'fIoir ¡'es -'Vas ¿~ fans [i>7ce & ¡.;,t':
~lto)' donc? de 'Voflre argent ignoreT. VOHS l'rl:ag~i gl'/UeJ •
San S mentir l'a'V,lrice eft Ime étran,l;C r-lge, M~nte:;:, [lIr dl'UX grard. mots comrtie {tlr deru.
:Dira cet autre Fou, qui prodigue du Jirn, echa,r;I'S :
A /70is [ois en dix trns dJvorJ IOut ion bien, Ses termes I(ms raifm {1m de l'autre ¿urte'!:; Jo
Et dont ¿'Ame inquiete a foi mJmJ ¡mí ~Yfllne , Et 'es [roids OI'1J-Jmms ~ la tipíe phmll!:' ?
Sc [ait un embarras de (a bonne [ortlfne, ,;;)./I'il müttd!yoit le jOtlr, QU fln lime inflmh
~¡ dés deux en eiet eft le pI (IS IJ'Ueugtó l .J.'onift {hlJlf1'cn/,c 'rrefl7 'llti cfnm",l;t [-'f Pt7lS¿Q!
B ii .
2.8 S A TIRE S. 29
fad;,' ccrtain bigot,d',úllwrs hó 1r4l,,¡;mé ,
D' 1m m.<I ,liTe'::. bi afr. mt ie cerVlau bte[sé.:
S'iriJ'i;n.Mt (ans afle., mI,; dOlla 17M/lÍe,
+*-tti'tttTtttti 'rl' 1

Des E. ~Fl'its biw he t //'< ft'; cn:Emir~ {armonie :


Enfin im .\1e.!ccm fort expert en {on art ,
~ttttttt.ittti;'i' t
Le g:la.: t p.1Y adr,J]é,olt plutofi par hrl%.ard :
M..Ji,· 'voulfi>nt.de [es foin' exiger ie [a¡rlire ,
Moi ? VOlt< pa)'er ? luí dit le Bigot en co/ere ,
V¡)I!S.dont ¡'art irJfernalpar des fccrets maudits,
SA TIRE V.
En me tiram d ern-ur 1]Z' ~fte du Pamdis.
r .1pprolllte(on courolex. CM p¡ÚS q¡e' ils fam le dire, A M. L E M A R- ~V 1 S
S~i(VtlU de tOIlS ms mllllX la Rai(on efile pire. _d'Aogeau;
C'ejl die q//i farouche , al# miliclt "ftes plaiji,'s ,
n'Hn remords importun vient bYider nos defirs.
La }<',t'{;m[e apour /jous des rigt:mrs (ans p,lreille.<: a-c~ro:Jt:B. A NobleJfe, d~Angeau I n!eft pas une

C' es? un Ped,tnt qu' on a I fans ceJfe ~ fes oreilles , , chimere;


~Iútoújollrsnolls gourmandes & lo in denous toucher, :i2,uand , fom l' étroite loi d'¡me vertu
a
SorrJcr.t COl1'.me -Joli,perd [<m tcmps précher. . fe'Vwe;
Vn homme ij[u d'un fangfecond en De-
E/J ~Jaín Cel'tiún R¿'ue¡¡rs nous l' hfl1-ilient en Reine.
Vmlent {tlr tous nos (cns la rendre SOtrJcraine , 'midieux,
Et s'm formant en terre une Divinité. Su;t commetoi, la trace of?:marchoient fes Aymx.
l'enfent alltr par elle ti la felicité. ,M~IS Je ne P,uis [ouffi-ir qu'un Par, dont la moleffé
c'cft elle difent-ils , quí noZls monlre a bien vivl'c. :;' a run pour s appuJtr qu'une vaine nobleJfe,
Ces di!rpurs,ils eft vra] /ont fort beaux dans un Livr~. ve ptJre mfolemment d11 merit~ d'autrui ,
le les eftirmfort: ¡¡¡aisJe trouve en effct , Et me 'vante un honneur quí ne vient pas de fui.
Qtte le plus Fr¡¡t fo,u.wnt es? le plllS fatisf;¡it. le veux que la va,Lcur de fes Aycux antiques ,
Alt fournz de mattere aflX pl¡IS víeilles Chroniq ul4
Itque l'un des Capets, POI/Y honorer lmr 110m,
AIt de tro;s fli'Urs de Lis doté leur écuffon.
~li fert ce vain amas d'une inwile gloire 1
SI de tan! d.e Heros celebres dans l' Hiftuire ,
li ne peut Yten offrir aux ;'('1/.': de ['¡·j¡!vers.
Que de 'Vi~ux, .parch~mi;,sr' qu' ont éparne%. les 't'iN;
51 fOI4tji;m qu ti eft ,1 1111 e jOime. di't1inc,
B ¡ij
;o S AT 1 RES. J s A T 1 R E S. 3i
S071 ((J!1I1' d/nrnt en l:ti .fa .fu~~be orjg~?¡o: El fi vous n' en [orte,,- , VO/lS m dctJct{o,'iir.
1'.,t n'lI)'an! r:en de g¡'llnd ql/~me fotte fierttr, ;J,.fais JuJlin ValtS ¡1fu d'Hercule en droite 1¡.5r.~,
S md'rt dRns trM J«che & mo:le o/jiveté ? s i 'tIO/U 'dI! faites voi" qu'ur~e b"~JJe!fe indigne,
Cepa::lll?t ale voir, lI'Ver: tant d'nr¡'og,>1'fCC~ Se Img ¡t·mas d' Ayi!ux, queT.'ous dij{flmcz.. tous,
Fflntn:!~ [au,,, éc:1It de fa haute nalJJRrJre: SOI1t aflfant de tlmoins¡ qt¡i parlmt cmtre VOUs,
()n drrOlt que le Cíel 6(i foúmis iI la loi , Et tOllt,cc grima éela! de leur g/oire tenlÍe,
Et 1'le Dím /'a paltri. d'autre limol'! qu.? m1l1, (;Nefert 'plus'que de iour Ji. ~v6!re ignominia.
Dltes-nolf! gi'fJnd Rero-" F jjrit rare &- {;tb/iwe, !n~vain ·(out fier '¿'un Sang que vous deJhonorez.)
Entre ~am d ~n¡m>tux qtti (ont ce/IX q.'l'on e,'li . l.'e! rOHS dorlnez.a l'abri de ces Noms revarez (r~s:
{,¡lJ (mt ca,s d UI> Courjier qui fier& Pleíll;¡Je fCCllr. : n¡ vaÍ7i;voa¡-vous cou'lJrez.. des ~vertltS de vos l'e-
~11= /¡¡;¡rq¡,tre en COHr,[J': fa b,o¡~¡,ip.ntc vigll,Cllr: Ce ni/on! Ji. mes yeux,que les vairJes {hin/eres;
_,,:Ul 1apMtS 7U re IIIJf>,& 'luz diliN Ln crrrrien: ,Je n9 voirien en vous, qtl;ml~che,ltn impo/!e:Jr,
t, e/J, COllver! ,¡¡¡Te'ois d'unJ no/Jie pou!fierc ; : T» tr.1ítre, 1m [cderM 1m perfile, 1m mmull1',
:¡.tazs la p0,ffrr:tJ, d' /l/Iane &- di! Bf'}EI':i, 1'11 fau, dent les Meés vont 11tfqu'tt /n furie,
f<2!.um.1 cel'e./ ~1t!me ro,7e ,eft'vmduii al~ ha,¡¡n/: .]f.t d·u;. tronc jort ill,,':re, 11./le /;ranche pOfll'l'ie,
~ans rcjJ.'eEf des Al eux don! efe (ft d,Icen. .'Tle,: le m'empotte pmt.¿tre: & ma Mufe en [urfllt' .
l't va p~rter la ma!le, 011 ,irer la "harm~: 1) rerfe d.ms fes dífcOTtTS troj> de fiel & d'aigreul':
l'ourqu9i done ~voulez..-~Jolts, que ¡Rí' Ilil fot ab,H, j1 1l faut auc les Grands un peu di ret$'/'i¡t~,
c;h acu 7I re(peEie en vous fin Honnmr 'luí n'cl/ ¡lusr H'é bien, je m'adollcis, Vótre r,~ce eft co1mue,
I[)n rJ.e m /b!o¡¡¡t foiM tI'unl' appa/'mce ~J.;¡ne. ¡ IJéPHis quand, Ré"ondet: DfjMis miile am m;iersj
JI! Verl/t d'un call? noble e¡,l la m,1r l ue certaine, :'; Et vous pOII.Vez.. fOlimir dellx fois fei:·c qt/4r;terS,
St ~vOUs t';fes flrti de ces !-:leros [a.meux; Cejt beaTlcoup:MlJi, enji?_)es preH'lJ..Js en fcn-tclai ...
j,1otrel mIl} cette ardmr.qll'onvit brilleren 811X, reS:
Ce ufe pOllr tI;onn 'JI,. celte horreur PO;¡I' le vice,. " Tous les livres fon! pleins des Titres de vos Peres:
l<e/pdlez~ vous les [oix? Fuiez..-vcus I'in¡ttj 1ice? .: LeltYS I.oms fm! échatet atl n.:ufrage d?s tóm¡-s,
~Fa'.JCz-vous /111' 1111 milI' repol'lfTr des aJJ~uts,
];t dDrmir en ¡,lein champ 1. . harnois fuI' la dos?
I¡ Mais qui m'afltlrera, q/¡'m a Ion;; ceí'c;r I{"".'
. .A ,eurs fllmett>: I:.pOf4X 'tIOS :1ypu!pS fi.le 1" ,
a
1evoUJ cOlmois pmr noble ce(i"uftres mI1r]lIes: 1: .AHx douceurr des Ga!alld,flfrent tOÍ'/fII'S rf!/;~'IN?
..A:orr .r0iez iJfu dns plus famPllx Mcnarques: l Et comm,m IrAve-;.· ~vOJts ,ji quel¡ue AII !Mim .•
Jlmez. de mÍl" Ayeux: & ji ce n'eft RIFo;. 1N a point interrom'u le CWI'S de 'L'OS A>I!lI\':
FeiiUetez.. a loijir' 'OIlS les jiules paffe::-, ) ~~ Et ji /.el/r fa>:g tou~ pur nvecque Icur lJobtjfo,
1"oye:- de 'fue: (;II.-rrier ii vous p'att de d~flendl'e: '110ft pllUé jllfqt~'a vous de Lllcrece en L!tcreCir
Chofiffoz. de Cernr d' Aquiie, ou d' Alexandre " " §),ue mtllldit foit le tour ,ou celte vanité
~n 'l,'flin fm M"he efprit '1.'o/ldro;( 'l/OUS. ddmmt.f; ¡,i/'J! u¡ de l/OS 1llCCU/'S f.iiUer l4 pureté.
B iiij
S A T IR E S. S A T I RES.
Dans les temps bicnhe¡lreux dtl mondi en fon enfAna El trafiquant d'un nom jadis ji,precieux ,
Chacun mfttoit ,~~ gloire en/a Ji'ule inrtocence: ' , Par/m la(che contMEt 'vendí: tous(es A)'cux.
C:h,ocHl'i vi'Voit COl/telr, & ¡;;us d'tfglll es loix: It corrigcant .:tlJi(i la [orl1we ,e,n'1emi,e ,
L,> merite ,r¡újoit l,~ N,bü~ les Rois: , Rét'lblit (on honnmr a [era el znfallJle.
Et {miS che, her l'applú J.'lilJe nailfflnce illujfre, , Car ji /'tela! de I'OY no rde~ve le (¡¡¡g.
Yn Hnos de/oi mefineempruntoit tom (on lunre, EII 'lJain on fait brilla la fplende/t! de fon rallg,:
.Más enfin, par fe.tempr le merite a'Vili L',/,molll' de 'lJOS Aywx p2lfe en 'V~ur POI/)' m~me •
1¡ti i'Ho'¡.;Jeur en, "ONtre, & /e 'Vire ennobli-¡ Et ch.uun potir pMm! 'lJ01/; fuit (3' 'VOI!S rem,e: ,
'E.t t'OrgueiL d:un j~IUX titre appltÚm~j.l foiblef{e , , M,lis qu.md un homme eft riche , il WHit tOuJollr-s foro.
Maifll'Ia ¡es hl<mainr (o1tS le mm de NnbUfe.
De la 'T.J'ment en fOtt!!: & Mm-qttis & BMons: prtx: . I ' .. ,' '
Et l'm,'l-on 'VeII porter la mitíldrl.e a P .• ¡¡¡,
Ch.:lcltn pour ¡'s ~), y'tlS n offr;t p-Im' que ,d" s noms. N' eufl-il de [im 'tmú ncm ¡ú Titre ni MOl; Jire,
.A4fi-n fl m:ünt Efprit fecona én )'Cf7U'ies, ' D'Hoz.,icr lui troWl.'era cm! Ayeux dan; i'Hz-;-¡oi,e•
Jrr1/0;'i¡' le Bi.IZcn J?7 l er les A;'llU,h-ics,
Toi donc , qui de mLritc & d'I hO¡;/l2ur, rcv'flu,
a
De fes termes vl{ml's jit IIn lringago part , , Des hueils de la Cour as [aw¡;e ta V('I¡'¡¡;
,Oompofa tCIt.' ce, 110ts de .Cimier & d'p care, J'I Angcau, qlli dallS le rang OU,!OH Pr;,z,.et'appdl e ,
De P,d,do CJIJtrcl'aJ, de L~t11lel & de F~ce. Le ~Jois toujOUYS 9rné d une g/o!re mi!, e! le,
'Et 101ft ,ce (Cm Segvnd dans fe'; ,\lftrcurc cn'aJfe. ' 'El pltlS brillant par Soi, que 1',11 l' éli1f des !:1';,
Vne ~v¡¡"ne foiie e;¡y'V.v,mt la I'~ iron ;
D¿daigtter tom ces Roi, dans la pOIJl?re amJlh :
:L'Honnef/~ trle &, hm.-eux ne/1It pltl~ de (;tÍ{oiJ. Fuir d II1Z hon~eux loifirl;:¡. dUIJcelH 1 diPor: I/Ik :
.Alors PIJUl'jCI;,enZr ron rang G' (, naiff1ncc. A fes Jages confeilr álfervir la FortIme; , , ,
Jl fahet é;alerle luxe & la dhcnce ;
Et de tout(on bon-hwrne de'lJ;mt y¡~n qu a Ir:"
11(alut habiter un /upcl'b" pa!ais ,
Fatre par les cOld.urs d¡fling¡ICI'lcs Valel"
a
Montrer I'Vnivers ; ce que c eft q/t ,jfre Ro! ;
Si tu 'lJetJx te cou'lrir d'¡I7J tfdat legitime;
Et tra'lJint en louslieux de fr0mpeux é'l"ipagcs, '
v.
Le uc .& ll' 1>1arquis fe reconnttt ato:: Pages.
,l Va par mille b:t.ux [:;its meriter fen eftime ; ,
M Sm un (i hable Maiflre; &.f.1,it·'Voir qu'alt!ottrd'J.>/li,.
B¡en-tffl pom (ulfi,1er , la Nobl,jfc(.ms bien, -¿ La F?'II~ce a dcssujets quifont.dignes ¡{~ /111,
Tr01t'Va 1art ti' e'7Jpruni er I & de ne rcndrc rien ; '$
'Et ~ra'Vant des Se,gen< la timide cohorte,
Lailfa le Creancier fe mOlfmdre lapme.a
.Mais pour combLe , ~ la jin Le Marquis en prifon
Sous le [atx des proces 'Vtt tomber /.1 Maifon •
a
.Alors I pour(ub venil la trifle indigElJce ,
L# ,Npblc¡ du Fflfj1ún rechcrcha i'allimce;
H S A T IR E S. H
v'un ¡unebre concert [om reten~ir les ntees :

+'ti't ~i,tf.t*ft 1"1, 'JOt fe me/ant au brrtlt de la grele & des 'lJents,
'POli/" honorer les Mort s, [ont mourir les V hums.
ttti· t.tttttti'ieiri1. Eneol' ,je benirois ¡I/, Bond flu'lJeraine )
a
: Si le Ciel ces maux twoi t borné ma peine:
Mais Ji feul en 11Ion lit. je pefte a'!)Cc raif?n:

S A T],R. .E. V-l. C'eft encor pis vint fois en quittant la maifon.
In quelqtte endroit 'lIM {aitie , ii fatttfendre ¡"
preffe .
.'l 1 frap,b~ l'alr, bon Di~u !dc c~s /tt- D'/m pcttple-,Umpol'tus,qui fo.urm~llent fans .cefe:
'. gub¡'cs crís? L'/ln me hurte d'un ais,dont le fu/s tout /rol11e,:
"41 ce ~onc f~ft/: ''CHi!lér qN'on fe co:,.;., Je 'lJO;t d un autre coup mon chapeau ren'lJerse.
. che a :'arl s ? La d'un enterrrment la funebre ordonnance ,
"Et quel¡ach{}ft)c Demm dnrallt les wlits mtiere" , D'un pas lugubre & lent ';;ers,l'Eglife, s'avance.:
]{aJfemble iel les C/;at~ de to/un te, gm:ieres? Et plus loín des Laquaj5,ltt~ lautre s ag¡;¡'fans,
l'ai beaIJ ¡II'ifa c/u'it p!i!in de trolibLe Él' d'éfr, i, Iont aboJer les chiens, & lurer ·les pajJans,
le- pmfi q/t a~Jec N/X tout FElJfer e/1 chez.'m"-i. .. Des Pavellrs en ce lieu ,me.' bou,chent le pajJage:
1.'un miau.'e en g¡·onda1'Jt.co·me :m T)gre elJ /uri¿;· La je troUve unccyoix_de funefte prefoge:
Z 'alu re r. u.'e fo 'lJOlx (omm;: un Fmfimt quí. cric. Et des Cou'lJreurs;grimpez. IIlt toír d une mai(on,
ee n'e~ pas tout elJcor. Les "ouyis & les RMs a
In font pleuvoir l'ardoi[c, &}a tuile foifon.
Seb'mt tour m'/'lJ.'·ii!cr, s'enten,;'r' avu les Chats: La fur une charrette t4ne 'poutl"e ,branlante
l' Ifts impor/1m! liour. moi,rit¡rll¡r 1(/ n!lit ob,"clIre, , l'ient me¡:¡acantde loín laJoule 'luelle augmente: .
§).ue jatJ)n.¡J eíJ p,'ein jO;tr nI! fu! r Abb; de p'f;f'1- a
Six che'lJa;:.:. atlele;;:.. ie fardeau pelant, .
a
TDltt con pire ti in. joís troub¡er mm repos : a
. (Jnt peine l' ~moU'vo¡r fu,: le pa'lJ! gliJfant :..
Et. Je me p/aim, iei du nombre de mes maux XJ'un carrofJe en'pajJant,,'zl accroche Ime roue:
Car J peí¡¡e les ':07s, eom"un/IJ11-t Imy r,~mi1ge, Et du chol;1e renverfe en un grand tas de bOlle.
..Auront de tris n.igtu [rtl¡pé le roifiru:{g~ ; G'uand'unlfUtre ti l'inflant s'éforfant de pa/fer,
~u Ui; n{¡;'eux Ser) uríer, que fe ril en ~ourroll)" Dans le m;mé embarras fe vjent embarraffer;
.d ¡n.,'t romo mes peche::. trop 'lJoifin de chez.-nous,
J'f'Ud un feT Inaudit. qu',~ grnnd bmit j, aIPrdrc
a
l'ingt carrojJe~ bien.tofl arri'lJant la fi:e, .
T font en moins de rien fHivis de plus de mllle:
Ve'cent c~ups d" mur/eaSI me 'tU fendre /n téte. :j 7upour furcroifl de maux, 1m 50rt malellcqntrmx
¡'entcm dé¡n. par to/tt les {'harrettes ('ouyir, Conduit en cét endroit un gr¡md trol~peatl del
J..es Maffom travai/ier, Les boutiques s'ou'lJriT: . btrtt/s. .
';I¡m¡l,j¡ ;¡ue ¿¡ms JI/S a;rs miJIe I'¡o{'h~s émHe$~ GhMlm prltflrd pa/fer: l'U¡¡ mugi! l'~/ttr6 /'/78;:-.
.B . T) .
.r6 SA T I R E ·S. S A T I R E S; 37
." Des f"ildets en fonn:mt aHgmentent le mHr;lJttre:-'. H, Voleurs ir. fin/tant s' cmpar< nt de la Ville •
Et b~eliJ tofo cem Che·vau'C dans-la f@ule appellez. , Le bcisle plus fimefle & le 1'no;ns frcquentl,
De 1 cmbaras q,d erJijt formalt les dJfi!ez.; ffi aux pri).; de Paris , un liete de feureté.
Et patt.out de! paffa:i1S en ·h_r.ín:'Int les brig.1. de ." a.
Malhmy done celuí qu'une affaire imprevette
.Au ~tlteu de-la.Patx ,font vOlr les b""irndcs. E"gage un peu trop t .•rd au détour d'/me rue.
O~ n emend 1t/e des cri, pouffiz corifll;,pnu ni, . Bientofl qu.:tre Bandíts lui [errant lES cofiez.,:
D¡eu '. pour s y filire oiúr , tonneroit v:/,imment. L~ bour{e: ¡tfaut fe rtndre: ou bien non , ~e""
lviol done ,qui dúis !ow1,1er,t m, certain lie¡¡ me Yen- . Ji¡fez.:
dre, Ajill ql/e voftr!! .mort, de tragi-]ue memoire,
Lejom dé}:/, baif/;int ; &qui/ti,l; l!s d·attm:ire.J' Des m:/jJa'YI!s f~metlx ai/le groJfir I'hiJioire.
Ne [,cachamplm tal7trft. a que/Saín! lTJe vciitr, 1"111' moi ql¡'UrJI: om¿re étvn',e, accablé de,fom4'
le m~ iJlets au h~z.ad d,-.me.!:úre.roi¿er ¡¡ifil.
le fau:e vingt mjFa.t.~., j:/(q;fbe., je ~;e pG/!jJe; Totls /J; jcJttrs je me cOliche avec le So!t-il ..
Guc?al!d ¡¡{r/lm che val en p.'IjJttn:n/¿rl.'!b.i'lt/fe, Mais en machmlbre a peine ai je Ü;:Ínt la lu-
Et n ofant,plus paroifire en l'ejCat· oii·íe litis, . 17Jil're J

Sans (anger ¡.u ;e 'v/ús , je me ¡;11~'W o{i je p!lis. ~1t'¡1 no m't.'! plus permisde fir?ncr [,-¡ paupiáe•.
T:md.u qf{~ d'Jn;'lm c-Oin en g/w?;/alit jI! mejJuie, ])¿s Fi:oflx Iffroutez. ,d'un coup de pislolet, .
Salvvent,PO;iY n/achcver, il rur~,.Jient 1m~ l'/¡tie. Ebran!ent ma feneflre, {'1' percf/¡t mon 'tlolet.
On Jiroit qli~ le Ci~t qui fe fMld tout m cal<, 1 mftns cri,r par tJI/t, 11ft meurtr:·,.on llJ·ajJaJfine.:
Vei~iLle inoílder ces I;c¡;:.;.aun deluge nOliveau. Oil , le ¡eu vícnt de prendr~.a la mai(o'rJ voifine.

Pour trauer(,r 1.'1 ru¡; , a¡; mil.;ftt de torage , a


TrembLmt &. demi mort je me le'tle ce bruit,
Vn: ffi<.fr¡r dctt.\: pnvez., forme fin étroi,· pajf'ge: lt [OJlVlI'Jt fans pOlsrpoi,d,je ce/lrs toute! l~ nl/jt.
- Le plu, Ja.~,/i Laquais ~y milrche fju'm trem--o C-¡r le feu, dont la.jl,iqm en ondes fe déploye,
b/am: , ri!it de noflre earti:r une ¡econde Tr~ye:
11 f.tUt pOflrtam P'ljfe((i.r· ce pont charveltt¡¡f'; Ou maint Grd Itifamé , m¡¡int avide Argien,
Et le.l· nomb;'eux torren; qtÚ tombent des gOl/tieresí' Al! Ira'vers des ch,1rbons, ~Ja piller le Traym.
Groffifftnt.les miffiaux , en on: [ait des ri'Pi.eres. Enfin ,Ious mille croes la mai!on abi(mée,
Ij. p.;¡ffe en trébt~chant, m"is m;t!gr!l'emhMM' Entraíne allJfi le fou quiIcperd cnfumé e
l.a frtlJeur de lit nuit pre6pite mes paso le me retire done encare paIlt d'.,ifre;: •
, C:~t Ji tofl qlle du So;,, les ombres pacifiques M;¡.i s le jotlr eft iJeim C/uand 7e rentre {hez., mOl.
T> fin dOJt~lc cadenas font famer les boutiques, le fds pour repofer' u; eifo,.t inu~ile:
~;~c retire chez. lui , le paiJiUe M.lrrhand Ce n'efl qte't't p.h d'tlrg.nt ,qllon do:f m celte ..
Va revo!r fl's billets & compttr Ion nrgmt ¡ Filie;
~~¡f .d!iii¡ le .f\.larchi. n<'l~f fOllt efo.(aLme & triíqlliile;
'3 g S AT 1 R E'S,
.'
11 faudroit dans l' melos d un vajle log.cment
¿1.voir ,loin de la rue un atltre Ilptartement '
París' ejl pOl/r tm,rieke : un pa/r de Coeagne~·
Sans forttrde la v~fle tI trouvc la campagne
ll, peut dll-ns jon 1ardín tout pmplé d'arbrer.·
verds.
Po ereler le printemps au milief4 des Hyvers:
Et foulllnt le parfum rIe [es plantes fteuries g .Atrl,RE VI:I~
¿1. l/el' entretenír fes douce.' réveries,
.Mai~ mol grace RU Deflin, qué n'ai ni [en ni
tr ete ,
,!If,'me toge oi'l ¡e puis, & comme il plil a DiOll"
,~;\~\(~~~.
~ ,1.J,
::jE;~f;:::,:~::;;,&q::¡:::::
de medlre :
... _~, A A I'AuteuriJui l'embr4fe,~, il eft
tcu;ours [MII!,-
le má! '},/en dis d'au/rui,na produi, 'luedu mlll.--
/.Ia'nt Poiifd tlveuglé d une telle madI!,
:En courant a ¿- hormeur trouve.·l'i1!7~ominie.
El· te! mnt ,pour ¡¡voir réJoüi le L:C1eur,
A coúté bier¿ rOWf:entdeslarmcs a.l' Auteur,
VI¡ Eloge eniluycUX ; un froid ¡'anerigiqHC,
1'eut pourrir ajonai,cau!onddune·boutique ,-
Ne .raint¡oint du.pubile les iugemens.divers,
E t n' a pour ennemis que. la .pout/re &,.'les vers.
Mais un Autettr-malin''1ui rit, &- 'lui fajt rire,
r¡),I/on blt~me en le lifant, & pourtanl '}U'on vmt .
liu: :
DmH feSp/aifons Rcds qlli fe eroit 10ut permis;
De fes Iropres l<.ieurs fe ¡ait des ennemis,
Vil difcours trop fi'fleere aifement nous 9utrage,
cba..cun dilns ce miro;r ¡enfe voir jon vifage,
JEt tel, en 'Vous lifant, admire cha'1ue Irait,
~i dan! le fond d~ l' flm~ ~ & vous cr"inf, (:/,..~,,'
vms, hJiit~ ,
49, SATIRES. ' S,ATIRES. 4l'
." Mufe e' eft dore en .vain que la ma;n vous de- ~t (¡ tuft qu' une fÓ¡j 1ft, verve 'me ¡!omine,
., mflnge, . lrout cequi s'offi'e Xmoi paJTepar {étami"le.
S':! faret rimer id, rimons quelq/le loüange: Le ~lcrite pullft,mt m;e.rr :~U)o/Jrs precieux : I I

'E~ ehcrchons un Hcros parmi cet v"hers, Milis fout Fat me deplatft ¿el' I7If' blejJe les.yeux.
Dtgl:e ,de noftre ~ncens, & dign~ de nos '/Jers. le le pDurfuis par t;ut , eomme un chien fai: flii
Ma.!s a ce gr,md effort en vain je VOttS ¡mime' proie ,
le ,ne pu~; , pour loüer, r<ncontrer une rim~.· F.t ne le (ens j,1,mais,qlt'auffi fo(l ie n',"Ihoie.
r;es que JY vcux ref'/Jer,ma veine eft flUX abois: ,E¡¡jinj.4ns perdre tv'psen de ji wlin propos,
1 ay br:'w fro!t,r mon front,j'a] beau mordre mes ,le If a; eO/ldre une rime au bi!tJt de qU¡"ques mols:
d O l g t s ; S O l l v e l l t i' habilieen 'OC1'S une maligne proJe; ,
le ne puis al'racheY du (retex de ma cel'velle C'cft p,"r la'qlte le vaux,ji ie vaux qlltlq/leehofe.
~ue des ver! plus forcez.. q¡(e cmx de ¡,l pu;elle' Ain(¡, (oh 'que bíén toft,p·lr une dllre loi,
a
le pcnfe eRre la ge(ne , & pour 1m td deJTeirt' La MOlt d'lm '/Jol aJfrmx vimne foadre (ttr mo;:
L~ flum e & le papier rejiftent ti ma maín. ' Su;! que le Ciel me garde urHOtlrS l,;-¡Z & tn:tnqui(e,
Mal, qlland il faut míllcr j'ai ce que ir fouh¡;¡ite, ',IÍ R?iJle 0;1' dan s pa·rh ,aux ch;:¡mps 01/ dans til'
Alors cNtes alors,1c me connois l'ode : . "U le,
l'hebus,d;s que ie parle,eft preft ti m'cxaucer? '. DCllft ma m:t Mure par!a choquer toU! 1VnÍ1!ers.
Mes ":0tS ::iennent [a,ns pein e,& '(ourent fe placer, ,RicheguCJ(x,oll {O~tC1;·;,je '()eux)f¡J''',des Vers.,
F~ut-tl petndre z/IIrfrzpponfammx dar,s crttcVidc ' li!t.tvre.Efp,'tl,rll,!,.-~m, qu"'" l",~ms. t,;¡,fol¡e!
Ma main, fans que j'y ré~ve, é;rira Sa/lml't~ville J,1 dúe ces bóii,illons de fa mel,mcnlie,
Faut-il d'un Sot parfai'!- mon t rer l'origin:1.1? • Et,Vti: de qu'un de Cf'IX' quc tu ~enres bl~mer;
,Ma plume au bou~ ~¡O 'l!erS d ilbm',: t,'O/lve 50[..1. 1-.. ete:glle ~ans.ton ~,wg f[t!~ arruUl' de n,mer. ,
le len; que mm e/prlt trit1fai/le de gmie. He quat ? lors qtt ,1.utrefolS Horace apres ruclle,
Fallt il d/ln froid Rimez¡r dépimire la manie? ' Exh/loit en b~ns mot! les '(),lpetm, de /~ bite, ,
~es 'Vers c0m,rn e un, t ,rrm: ' ~Olllfl.t!tlr le patlÍá :' : E.t wtngeant la, VedU par des, tlart; eaiJ,ti4-ns, '
1," ren,w¡t.-e a la fOls Perrm.O' l'elietier, Alli!J:t'oftey lema(que aux '()ues de Ion tdmps: .
J3.¡rdOH,Mallroy, Bo.lrftut, Colletd, TtreviUe, Oll,~im quand Juvenal, de (A, 1?ordante plume,
'Et pour un, '1/1e ie '1!, 10: , l' en trottve pires de mille. ,F,¡zjant cOld,er des flot; de fiel & d ¡¡,me, tume:
1 u ,f:-toft 1< ~riomp.he, & ma MIIF en (ecret: 7. G?lIrman~olt en (o~roux fout,te pettple L¡¡tm,

S ~fttme & ,s app,t./Udit du Vl'au COIlP qt¡'elle a [tifo ,Llm 0/1 1a:'t,K~jjt-¡Lune,t'af,que fin ? •
e eft en v,UfI qit au midcu de ma fureur e>:tréme, ~ Et que cramare, Jlpres tJut,d une [:t¡t¡¡tlr ji vame!
l~ 1m ¡:.,is. quelquefo;, des, lep:s ti mui-r;;efme., ~ l'erIonne ~c CO~ml1ift'ni-;non, n~m ni. /na veine: .. , ,
:En 'V1t'l IJ ve¡¡: t:1f.X mcmsfatre grace ti qllelqiOII1J. On ne ~Ott po;nt mes ve~s:a 1en:vl de ~,o¡~trm¡J,
Jv.(!~ plllme ¡¡urOI! rcg,d d <Ti ép.vgntr aUCI¡r¡," GrojJir ImplJlJGmmt les feul/lets,d I>n Re'l6¡¡t.
- I
42 . f1 A T 1 RES.
A
." peme l 'ljllelquefois 7' e me J''orce a\ 1es l'ere
"
GI' JI
\
.L- our p aIre a que! a(l~ .Ami qH
,{
"""UI me attepeut.e'j'?re, & d'
~ eh arme l a'SRI' 1 ~ ~~$.¿:\¡; ~~)~ ~ l;:il1 :11 I
f~'~J*,~!Jh,~~~~,~*Atrt*
'D' h UnlUr" lmpOfl eur/fe; I

A\1t tout altt d,I'01lurage.' J',


l' Au/eur. • 6' tOllt b¡u de
Enfin, c'eft mon tIa/ir, ie me 'ti v ¡;' ,
le ne plltS bien ¡Rrler, & n~ /j¡ ,elt,: 4tl:[al;l:
"t J ~ , ¡¡urolS me I¡¡¡re-
~ tiC'\.- '}11 un mot p{iliftmt 'IIien ¡ :
efPrit,
\'
t u.re amo/!,
ATIRE VIlle
,r.'l de. re/os qu' il ni fl't
le n'fly point
,1.e ne re):, e 10m! RU tOrrent qit"

01 en un/ ' A MONSIEVR M**
¡¿ais e'e(/. .¡:jJe~
A'
. { , 1 m entrame,
,r - par e. Preno11S 1m peu d''''
1mn~ n' Doéh:ur de Sorbo
. . maÉn, potlr
];1a . cette fiois
,'U f n c c a' fe lart', -
com',"'
limijJons. J..1¡¡1S dem¡¡in I .."u r. " lin',
~ J e, a ''-C~mm8ncer,: E tous IN anímate>.: qlle' s' J!e ~e;¡1!
dlllls l'llir ,
§2.ui m,1r chellt (rer 1.1 Terre , 011 /if.h
gen! da/u la Mer, I
~";:;~ffll~•. De parjs (111-' p~rJu ,du Japon j/lf·
qu' a Roma,
Le p'us fot aníJ7lir.l, ;"mo¡¡ IH)i; i c'eft l' Romma.
, ~Ioi 1 djra t"on,d'abord,'un ver, Im~ Fourmi,
'Vn lnfeéh rampant qui ne vit qll'a demi,
Vn TaureaU qlei rumíne, UrJe Chevre qui brotltc,
Ont l'&/~rit mieux tourné que n'¡l lHomme. 1 Oid
: f"-IIS doU!e.
,:Ce difcol/rs te fltrprend, DoReur, ¡e l'aperfoí.
',L' Homme de la. Natlere e¡1 le chef&- le Roi,
'!]oÍJ,prez.,chamts ,animnu>.:,tOltt efl pour fon ufagc:
Etl¡¡i [cut a, dis.ttt , ta Raífm en partage.
11 &,1 'tiraÉ, de tout t~mps la Raifon fU! for¡ lot:
J,t1l;S deta je cone/IIS qua l' Hommc ej 1 te plus foto
cespropos,diras.trt,font bons dam /¡¡ ,5atire,
;Pour égayer d'"bord un Leé/Cllr qlli veM rile".'.
Á44 S A· T I RES. , S A T IR E S. .~'J
,Milis il faut les prowuer En forme. Ij confem; rt,tm Jo tout autre, tiJoi-merme intommode,
Répon-moi done, DÓ<'Tmr, & mets-toi/nr les bants, !Jn~Oange ti tous momens d'eIprit comme di: mode;
~II't!ftce que la Sarrtffie ¡ Vne Ega.i:é d'amc, C) n.u mvindre ven', il tomve IIU mIJmdre choe, 1,
~ue- , '" , . " fourne w
y/en ne ¡rUf troubler qu aucstn d,.fir y, mfi~ml, lA, Id'hu v dJlm un mfqMe.
- & d.emam ' d
ans, un
"", h r. r." ,ro
~I/: marc e m ,es con',etls a pas plus meJI¿re;:, s.
~.1¡}01
. '-'
froc. , .
~u un D~yen,a:, l'a[a!s ne monte tes dligre:t. .Cepmdant ;,¡" levoir'plcm de va~eurJ l.egEres.•
Oreette Egaltte , dont fe for. •. e le Sagi , , merme [ebercer de fes propres eh/meres ~
~tÚ jam~is moin, que 1 Homme en a connu rufage! o:ú jc~l de la Nature eftla.bafe & I.lP!I{/,
La Formt tOUi les.an> trav~~r¡mt les g~erets) IEt le dixiéme Cjel n¡; touwe.qtte ~our 1m ,
Groffit fes m.l ga7..1ns des tri/or5 de Ceres; D tollS les Animaw: il8ft ,.dlt-tl, le !'dAlflre.
Et dés que ¡' Aquilon ramenant la froidure I 6)e i pourr.oit le nier ? pourfui-tu. M-oI peut-e51re.
¡~ent de/is noirsfrimats attriflt'.l'j' Nature, ;;:is Ians examil¡er ji ,vers les antres I'Jlrds ~ .
C:~. A.n:mal tapnl~nsfonobJc.urrtt: , I L'Ollrs a pf/tr dll paff.mt, ou lc paffa~lt de l OI~S.,
101m I Hyvers-des bttns conques durant I Efte: ~t Ji fuI' un edit des Paffres de Nuble.,
Mai, on nc J.a "lJv~t-pvirtt d une humeur i'f!cons1ante ... f):es L'io¡¡s de Barca 'vuiderotent la L)'btc: .
P MeJfellfe ate l'rtnlimps , en Hy1Jer ddtgente,. ¡t,e Maiftre pretendu qU l le~r1o¡;ne des lo:s:
.Aif1omer en plmn eh¡,¡mp les fureurs de Ianvter, t; Ro des animaux , comblm ~ t ti de Ro/s ..
Ou dtmeurer oiji'Ve 1m retour dll Belier. 1:: A l~itiQI~ .l'AmotIY, l' A'VMlre , 011 I,~ Haz,n e "

,M.lis rHomme fans arrefl dans ¡;, cOllrfe in{enfée, irie¡¡~:nt con:me'unForf at .(on 'JP:it, ~ Lt...ch:rme.
Voitige incejJamm.nt de pm{ée en penfée , Le ."o:nmeil fuI' fes yuux c[lmmeCc a s epancher :
&n exur t~üJours f.ottam cm.re mil!: embaras , íptu.!1t , dit l' Avaricc ,n.eft temps de ma,.che~.
Ne ffatt mee qu tI veut, ni ce qu ti ne veu! pM. Ilé laij{ez.-moi Debolu. Vn moment Tu.repllq/lcs.
Ce .qu.,~rt j~l~r il abhorre, en l'aurre il le [oJ¡hlllte. vI p~;ne le Solei/ fait o!VUrir fes !10utlq;-IóS. )
~~Ot .? 1 trols epoufer une Femme coquetfe? . N'importe , le'1.'e-(oi •. Po~rqtt~¡ {'/,In apres fout .
1 ¡rOIS par m.~ conftanee altx affronts endure:, !Te.tr cOl/rir ¡':Jeean de lun a t aJltre bom?,
.Me mettre au rang des "alms ql/JI eeleb'.e~ Bllffi.-?thmher ju(qU'''''I~ lapon l.x P?rrelail!e & l ,1mb"f i
.AjJe~ de Sot.s f¡¡ns 1}10tfmmt p:1rler la vzlle : R:zppor:er de Goa le poivre &' ¡~ gm~l'/n~re. "rr:
Dif~!t le mots r:ljJe C8 ,Marq;m l~doClle, , l-1.1is j'ay des biens en fou~e, & le PUIS m f/j p--JJer.
~t<~ depUls q{~Wz.e JOurs dans le pJege ~rrefte , n nCl~peut, rop a'l.!oiy; 6' por~r en .amaJfer,
Em~e les bom.Marts poItY'exen:pl,: CIte , . I n,Jatlr épargner ni (rime nt parlllre: ,
Cro:.t que Dzeu, tout exprn d Une coJle noU'uelle' I [lItt fouffrir ia faim , & eOllchl r .(r:r la dl6yt _
.A. tfré'p0ur lui feulzme Femme fi delle• . IIft-on pl,~s de trefors que n'en pe,.dit Gailet •
Voda l Hcmme en effct : zl va du blanc al! nOlf ; ~ a'tioir en fa m,ú(on ni 71mbles, nt 'Va/e,t:
, I 11.&ol}damnQ Me mMm fes [ent¡mms du fo:r ¡ ,m"i les tfU de bU viwe de fety)e & d orge,
.¡:I
.'
4 6 5 A T 1 R B. 'S. f S A T 1 RES.
De peur de perdre tm./iard fluffrir qte'on VOlts /g t vo;ons l'Homme er:¡il~ parl'endroidc plus bclftu,
~~
·Et pourjltoí cette épnrgne eI1jiniL' ¡gn. re; tni I /11 jiu[·T..'i·v:;¡,rtt, dit-on , da¡¡s l' enrcÍllte des 'tJilles
Afin qu 1m Heritier bien nourrí, bien Vet:i,' ,;i;' voi/' d'hormeJles mcetlrs, des coúlllines civiles,
Profitant d'lm lrifor en tes mains ¡ntl:ite, e }J:t des GouvemCttrs, des Magifirats , des Rois,
De {m train que:que ;our embarr"ffi l4 '(,i¡l~. :Obj¡'rve une poiite. obeit a des 10:.< •
. ~ue [aire? il fam partir, les Milte:ots (ent l're1: 1:Jr vn.i ]vüispoul'tant,(.ms lois & [aílSp~!ice,
. Ou ji pOltr lentraíner l'/frgentmanquc 'tfattr,~it .l;¡¡ cr;.indrc Archers,Pteuop,ni 5uppoflde I/tftite .•
Bien- toft l' Ambition, IlVec meilleure e[corte, 'oid.o¡1 les LOIiPs vrigam., r<Jmmc nOlls inhll/1iains,
a
Dans le [sin d# repos,vient le pI'mare main forl IPNlI' détrol¡Jfer ler Loups ,courir les gr;md· cheminn
L'en'tJoie en furieux ) au milieu,des h,¡tards, .l¡¡;:;¡,is pOllr s'agrandir, vid-on d,;¡.ns I't ¡nanie>
'-Se f/lire ef/ropier ftlr les pas des 'Cefars , . 'n Tigre en f~éfions ¡):J,yttr.ger i' Hyrcanh?
c.f.t chachant {tlr la bréche tina mort indtfcrettl ~'olm iJ-t' il aans les bois 1,1 guerre avec les Ours '1
De ft folle 'lJa'eur embetLir la Gaz.ette. {Le V;mtouy d,;¡.ns les airs f.md il fur les V,!mOl~rS 1
,Toltt beale) dira.qlu,qu 1m, r::zillés pllls tI Iro'( ~ t'on Wlt qtdquefois dam les plaines d'A.ffriq;¡e,>
~Ce '{'ice 'Ii! trujoltrs laVCftu des Heros. 1 'p¿,/¡iant a l'errvi lmr prople Rcpttbliqlle ,
a
~t¡ done votre avis fitt ce un fo/t qlt' ¿J!exlI'id, ions comre Lions, PJrcns concre Parcns ,
5J.:uoi? eél leer, eré quimitl'Ajic m cendre? IcO!llblttr~ follemcnt pom le choix des Tyran~ 2
.c~ fo:tgllmx t' Age!y qui de fal1g alteré,' ','1íúr.Hlle p/IIS ¡ier qtt'en(1,i1¡e la N,~tt'i'e ,
],[a¡'tre du Monde entier , s:v troltvoi t ti op 1m: IzhllS 1m ,'itlre A/tim"l rerreJe figure,r,
L'el'lr;lgé 'jlt' il ¿'fit, né Roi d'une Pro'tJince ~)e (1, r:tge r¡,vcc ¡te: modere les Meés ,
fiu'il powvoit gottverner en bon &o /t¡ge pri;wj'i! {ms lmtit, (.117, dcb.1Is,(ansnoifc,(ans procEso
S' en aL/a [ol!ement, & penfantélre Die/{, rY.¡ A;g.'e (ur /117 ch.1,mp prelem!:Mt aro·'t d'aubeilll!
CouYÍr romme un Bandit qui n'a ni feu ni lim, '1Ve flit poi¡lt tlppelier un A'gle ti /'1 k't!tf,Úne.
Et tratnant a'vec fli les hor reur'1 dc la guerr:, Llw:ú; rOí/tre 1m Ren.ard rhir:;¡¡an' un POlllet,
De fa vaf7e folie empt;r toute la Terre. !'II RLlItlrd de (on fac n'rtllacherclur Rola,
HCIHCHX ! ji d~ fon temps ,pollr ccm bonncs raifom" . hm.ús 1.1 Bir'he en mt,n'a pour f,i! d'imPie:ffimc(;
La Marcdoi¡ze mJl m des petitcs.Mai[cns ,.Tr,1ir¡é du fomi des bois un Cerf a l' Audiencc,
Et q¡/uíZ.{age Tutcur l' eufo enrette demeure , [El ¡,lm:;¡,is lllge entl" eux O>'donnant le congrés )
,p¡¡¡, a~¡)is de Parms , enfermJ de bonne heure ! ~e :e burle(que mot n':~ [ali(es arreJls,
"\Jais fms no/IS égMer dm'ls res digrejJicns j o¡¡ ne rOI1I1;i."l chez. m-.: ni Placels,ni RcqueflCJ',
-Tra.ite!', romme Swaut, totUes les pafJian! ; Ni h~ll6t,ni bas ConJei!,¡¡j Ch,Hllvre des Enqueftcs
Et les dipribl~:;¡,nt PM cla{es &par tilres, C/¡¡¡c¡mi';m .-"1HC ['atare en tO'lte[emoté ,
7Jogmatiz.er en 'tJers, & rimer [',Ir chapitres: rit (O/lS les pures loix de la (imple Equ:té.
-T,~!'/fcm·cn diJeollrrir la Chambre 0'1 'Coejfetftl:t'; ;!.:Homme fcut ) ¿'Homme f.ul m fa [r.re¡{r extrtme,
'4
8
S A ,T 1, R ,E -S ¡
f'~fU S A T 1 RES.
'II~:
de bits, que d'Mlleurs fiel' toi s'en
49
plúvoir!
1vItt un brutalhon/leura s'engager foLme{me. E.;.'erce toy,mon Fils,d,¡ns as hautes Scte~ces;
C'cftoit pttt que/a maín condufte'p~r tEnFr, Frm, au [ieu ¿'un ?laton,/e c:u,:do~ des ~mances:
,Euft paiftri le (,,¡lp,'fll'e, ,cuft. alguifc lefer: SCiuhe quctle Pro'vi17ce enrlchu les Trattnns :
Ji failoit que fa rl~ge a l Vmvers funefte. 'Combien le feL au ROy pet~t fournir: lous les ~ns:
All:,ft eneor de ~Gix e¡n.bro¡¿iLterfJn Dtgefte!, :Elldltrcy-Ioi le c((!ur : (OtS Arabe, Courfat~e >
Cherchalf: PCH! Lob(cUI'ctr des GLo[i.s dc~ DOC¡Cltrs j 'Jn/llj1ement, 'Voilent, fans rJo.i, double, fauf{a:re:
Accablaft L"Equit¿ foftS des monceaux d AI/tmrs Ne rJ:t point (ottement ¡azre le genereux .
,El POUy comble de maux tlp~ortlift dan~ la Franrl, iEnnraijJe toy,mon Fils,du fuc des Malheurcux:
Des HflrAllgueurs du tcmps. llm'Vlcu.(e eloqumcc. Et~trrmpan-~ de Colbert la prudel~ce importum.
Do¡;ccmmt Jira-m ~t{z fert de s emporrer?
00 'Va par tes cruautez., meriter la Fortune.
·L'Homme aJesp,1jfions, Ol/n'en ofrattroit.dcuter, ,A:IJli-tOft tu Verras Poiites, Or,:teurs ,
Ill(, comme la Mer fes fiots & fes caprlces:. '~RÍJeteul's,Grammairiens, Aftronomes, Doc1eurs •
Mais fes 1f>cindres vertu baian:en; tous (es v~ces. D/gr,'1der Les Heros pour te m'3ttrf!Cn !e~rs placer.
N'tftreeptls l'Homme enfin, dom 1 art attdaclClI;>; De tes titres pompeux mfler leter! dedlcace~ ,
DAns le tour d'un compas a mefuré les Ci,ux : a
,Te proltwr toi m¿meen Grec,Hebye.u,Latm,
Dent la va(leScience embi'affint toMes chofes.; §!.tle t:t feaís de leur ayt,& le fol't &le fn •
.A. !oiúllJ /; NaftlYl: ' en a perlé les caufes ? ~ fi)¿ticonque efi r¡che e(l tout/ans fageffe zl ejl fage:
Les Anima!lx (7I,'-tls. des VI'II'VcrJitez-! , 1i ,'1 ans r¡en ffavolr la Sctence en partage :
T'oid-on fleurir chez- eux des quatre Fhm!tez.. ? 11 a l'c(prit, le creuI', le merite, le rang ,
Y'Void-on des Sfa~Jans en Droir,en A:edecíne, L~ '!Iel tu, la 'Vteleur, la dignité, le f an!;:
EndojJer {écarlate & fe fourer d'hermine:' " Ji e~ almé du Grands,iltU cheri des Belles :
Non fans dotttc:& jll7i1ais ch,z- cux un lvlederfil, '1.1mais Sur-int n,iant ne trouva de Cme!les:
N'empoifonn in beis ~e fan art ;;¡Jfaffin,:
a
a
L'or merme la laidellY donne un tei1lt de bermté:
Iamais Doclmr arme d 1m arl!ument frt'Vole, , AJili sto/u de'Vient ajfrelH avec lte l'awt1'eté.
'Re s'enroüa (hez- eux [¡Ir ¡;s b"ms d'uneEcole. o e e/! ainfiqlia (on Fils, tm Vfurierhabi:e
Ji
,Mais rallS chcrc:yer {1ft fond ncftre e[pl'tt decw ,: Trace 'Vers la rlchef{e une rOltte facile :
Seait ;/Cil de ce qtiil f¡ait , s'ii ': J,i1m~is rim {cm, '; Et fouvent tel J 'Vient qui /i- ait pnttr tout (ecre!.
Toi-meflí;e, r¿pon moi, Dans le Sle-:Je et~ nous fem¡ms" :~ Cinq t~ qrtatre fint neur ofie;;. deliX, re(ie fept,
o
'Eft, ce aft pied du J¡a'Voir qll' ~n mefure les Hom1lJcs: o, A p"¿s cela, DoEfeur 'Va paflil /ur la Bible ,
1'1 1
T'<ux-Iu 'Vcir tous 'leSoGrsmds a ta. pOrte cauny: V:t mal'qllel' les écu:ils de eNte Mer terrible,
Dittm pes'e a{on Fils , dent le poiL 'Va flmrir: Perce la fainte horl'eur de -ce Li'UI'e divin ,
Prm moi le ven par:i,!aiJfc la tw! le~ lt~ ''('s: , COi/fands dans 1m Oltvrage & Luthel' ('l" Cal'Uin:
Cem frAi:cs.l!{ dcrnier c il1q ccmúle j::r.;:-.'ls?Vmg: Il'VrtI, Dévro:iii/e des vieux 1 emp; les 'lucre/es celebre.: "
(;'eft bit n dit. Va,/u ffais tout ce (JlItL fa!>, j,callOll: e
~HI
50 S A T 1 RES. !Ir S A T I RES. 51
F.cla¡rcJ des Rabins les [¡a'Vantes tenebres ~ E~ dans tout ce 'Il/U fait, n'a ni raifon, ni fens.
¿gjin qu'en fa 'VieLLrJfe, un liwe en maroquzn. . TOl/duí plú(f & déplai/f.tout le cheque & l'obiig l
.Ái/le offrir ton tra'!. ai/ a que~que ~eur,!u~ Paqutn, ; Sans r/Ji fon il eft gay,fan; raifon i! s.ajftige. tt

§)'ui pour digne l~)'er de la Etble eC/4Ireu, , Son efPrit au haz.ard aime , é'Vite, pourfuit,
Te paye en i'acceptant d un , le vous remC!"Cle. Défait,refait augmente , ofie , ¡le'Ve , dé/ru:'t.
a
Ou, ji ton creur a/pire des honne~rs plus grands j Et 'VoU-on commc lui,l"s Ours,ni les "anth
eres
§i!~itte-la le bonnet la Sorborme 0' les b,!ncs; S'effmier flttemen! de leurs propres chimeres ;
Et prrmant deforma;s u~ cmpl?! falMl/lre" De fantomes en l'air combatre lcurs dejirs,
Mets- tOJ chez. un Banqueer,Clt bu chez. 1m N Marre: El de 'Vains argumens chicaner leurs plaiJirs ,
Laif{g-la Saint rhomas s'accorder a.'lJec S,cot, lama;s l'Homme ,djs-mo; , vid-illa Bepe folle
E t conclus !1,'Vec-moi,qu',m Doéleur n eft qu un ~ot, SI.erijior'¡' l' Homme , adorer fln idole,
Vn Doc1,·ur?diras-tu,parlez;. de 'Vous, 'P. 0et'! .: Lui 'Venir,comme au Dieu des Saifons & des Vents
e'eft pouJfer un peu loin 'Votre Mufe mdífcre~e. a
Demander genoux la pluie , on le beau temps?
Mais fans perdre en difcours l~ teps hon de/al~n, Non, Mais ce/U fois la Befie a 'Veu l'Homme hypo-
L' Homme 'Vmet au fai t,n a-t zl pas la Raífon . condre ,
N'eft ce pas (on flambeat" fln Pilot~fidetle 1 .Adorer le metal que ltei-me[me ilji! fondre,
Oui : Mais de quoJ lui fert ,qtte fa 'VOJX le rappelle; , A ~Jett dans un ptÚS les timides Mortels
Si far la (oy des ,~c~~t~ tou,t, prefl, do, s:emb~rqf{e: 1 .. Tremblcr aux píeds d'un "¡nge affis{ur ¡curs autels;
II ne 'VO I'tpoint d ectJetl qujtline'l lazlle ' "hoquer
, , Et J'f{iY le s bo1'ds dIe Nil ,les 'euples
.
imbecilles, <
Et que [ert a c'f~'f la rl/; 0>1, qlu • uz cr,~, L'encenfoira la main , chercher- tes L roci>dilesj.
N'écry pllts ; guery toy d une. vadme¡ fUrte. ; . ; Mn.is pou1'quo; ,dirtU tJt , cet exemple odie/~X ?
Si tous ces ~jains confeils ,lom e a repnmer; §2.IiC pmt fe,'Vir ieí L'Egypte & fes [a/lx Dieu;t: ,
Ne font 'lu'accroiftre en lui !a furedubr de. rl,?er., Ij!,/toi'me prou'Ve,·er.. 'VottS par ce di[eollrs profone,
¿ous les'I° Jtrs de )'res 'Vers , qu'agran
.... . . rttltfi'
I reCIte, €!lite t Home,q¡t'un DoRcurejl lI.;t deflons d'rm .AJ'fIC .•.
--
11 met chez. lui 'Voijins parens. am~s:n ,I~¡te. VI! Afm, le ¡oijet de t01lS les ani¡nalf.,';
e r lars que fln Demon commence tz l aglNr • VI¡ fiul'ide Animal, flliet a milie mau.C';
a '. r;'lU "a ¡;a Ser'Utmte "eft
Tout,¡u) a
. preJt 1 deferter. Dont le 130m ferel en [Di comprend tOle Satire f
Yn .1 (ne pour ie moins in!iru.¡t par a Nature, Oi¡¡ d un Alne: & qlla-til qui nOt/s <'.1:lite rh'e;a
.A. l'inflint qt,i lf guide obetbt/ans mu~mltre: Nolts-nous mocquos da lui mt~is s'jl poft'Voit 1m 10ur~
. t [oUement de ,a 'tarre 'Vor.1: , a
:í Doc1euy, fur 7IOS de¡;'lUts s'exp1'imer fln tOllr :
N~;¡,a pom c h~n'rons
11 1'
les oifeaux
1. (idansr les boís. ,1J Si, pour mus reformer
' 1 . , le Ciet pmdent (.:.. (u""/'J
Deper aux
Sans a'IJOlr
w).
' la Raí ron il mtJre,e. u1' la route ,
J' 1 • . o ;tgo'¡
'*;[
1
De a paro:e enjm tlt permettoit l'tt(.:;ge :
6) , '/ 'jl d' t h ./ r; _1' b
..

L 'h~ome)I!U
r. l'''1 u'elle tfc!aíre,en
" p em ¡our ne 'V. (1'··'.J..!.t'1' ,
t fu· !re tOft ¡mt,ce qu 1 )e HII tO?!t as,
I ]!.eglépRr fes avis fait tout a &o7Jtro-temps , e. ~1i)! Doc1,:Jr ,{'litre 710115 , 'l!le n~ d!~Oit i¡ !'!!j
1111 '
,Ii:'
j' 1 S A T r RES.
Et que ~eltt il pen{e/, ? lors q/!e dalJS 'me me, r;
A¡~ mzllctt de París i! promene (a 'Ve/li! :
§lit tl VOI~ de ¡mUes pa:t; les H~mmes big'lrrez' •
t*i't*Tt~T*ti~:tTT
~es Itn~ grts, le" ~m; no/yS, les alttrcs cham;,rrez?
"""l/e ~It-ll qu,ma ,¡ void, avec la Atort en trouJ{e
'tttti'tttttt:i':ttt
Co~m' chez. U,>J- Mal,~de 1m A¡¡:1jfin w hottJ{e: '
§Zu d, trouve de Ped:ms tm E{cadron four¡ ,
8:t'Vl par un ReF:eur de Bedeaux fmoflré.
o!~ qu'il ~oit la [lIflice en grojfe compagnie'-
SA TIRE IX.
a a qui ;e

[I
~ E S T VOIH, mon E.fPl'it,
!.{emr t:ler un Homme avec ceremonie. , I VfUX parler :
fU.,:JC penfe-t'il de nOlH ? lors qlte /ttr le Midi • ,, V'ous ave:::, des defauts que je ne puis
Vil h,~z,a!'d au P alais le condtti t un [eud;, " 'celer.
Lors CJ:/il ente¡¡d de loin, d'¡me gU'ule infe~nale !, dJJez, & trop IOi1g - tcmps ma lafc~
La Chlcane en furcfJY mllgir dans la gr;md Sale' complaifance
11,ye dit-il qttand il void les fuges, les Huijfim' De 'VOs jeux e,.¡minels a noU/'ri l' ¡nfo/mee :
La,: C/eres,les PrOCltreurs,/es S.rgens,les Greffiers? •
() ; q':C,e Ji l' A/ne alors:a bon droít mi(':tn!rophe
Mais puifque VOIIS pouJ{ez, ma patience a bOM ,
'Vne fois en ma 'Vie il faut vous dire tOut.
l)J:;~~tt trouvcr /." ~oix qu'i~ cut {¡¡~ teml's d E{vpr, On cro.'roir, a vous 'Voir dans vos libres eaprices
De : ~'~; ,eojle:::. , Dodellr, votant les Hommer fOIi; , Di(coul'ir en Ca/on des ve/NI & des vices,
~:{ J. Jlrolt de ben ca:;ur, (ans en ejlre j,'1lou.t , "D~iÍder dfe merite & du prix des Autmrs •
(;.i'llrcnt de/es chardons, & (ecoü,mt latej1r!.
Et faire impunément la l'fon ame Doc1eurs,
Ma fli , mn plus que noleS l'Éomme n'cjlqn'/tilC B.:fte, a
§.:¡¡' efiam jeu! cou'Vert del traits de la S,¡,tire ,
y,.us &',;ez, tout pouvoi/' de p,'l.I'!e," & d'écrire,
J..his mili 'pi d;¡,n s le fMld [cai! bien ce que 7' en eroi'!,
~U! conte tOI/S les ¡orers 'vos defau! p.1r mes doigts;
, ]e rir, q/ltl.íJd je 'Vou< vois fi foible ('1' ji jln'ile
l'r,'ndre(¡¡r 'l'Olts le /óin de reforme¡' la '"...,jLle,
D¡¡¡;s r¡)OS dl!rours chagrins plus ¡r,igre & plus mordanr.
" ~¡'tf¡¡e felllme en fitrie , 011 Ga;uier en plaidant.
¡ ,M'¡; répom:lez. 1m peu. I§J..ttclle verv~ indifcrete •
1S.ÚI! I'aveu des neufSreurs, vous a rendu l'oiite ?
j Sm:iez--vous, dites'moi, ces vio!ms tranfPorts?
'~Q,Ú d'un e(pl'it divin fOn! llioU'vuir les rtJJ~rts !
i~ ~lti voUs a pu {ol!jfier une Ji folle {ll1d.lce ?
e ¡ij
'j",

""
11"

'1 •. ~ It.L
5-~ S A T T RES.
Phebtts a t'il pour vous applan; le ParnaJfe ;
"" S AT 1 R E ~-
Mais deuJfier.-volts en l' air voir vos aiJles fondu~~ •
H
Et ~e lfave,,- vous pas , qu~ fur ce Mont fllCl'é ,Ne . va 101't - 1'1 pns
w
mieux vou.s pertlre

dans les nues,
,. A •
§}¿tt ne vote au{ommet tombe ate plus bas deur¿ G'I/u daller [lfllS raifon, dunftzle peuCYJ:etl.ms
r " . dfl
... t qf~ ti moms e re ate rang d' Horace OH de Poi. F.1ire infrtlte en rimant a qui ?e vous dlt ~tenJ
Ó I

ttire 1
Et du b1'lf.it dangereux d /t,n 1Ivr: te~e7~tre,
On rampe Jam la f:mge avee l' AbU de P""*'" l '.A vos propres perils enrieh¡r le Llbratre. ,~
~ue Ji to;tS mN e/for. s no peuv!nt rebrimer . VO/IS VO/lS jlatez. pellt, efl~e .,:n voftre .v~nzte;
Cet aleendant llhllhl- qui vous force a ri;"er, ; D'¡¡ller comme un Horace a 1Im~ortalzte:
Sans perdre m vaills difeours ,tout le [mít de VDS -'1:.t dlja vous eroye%., dans vos rImes obfcltres,
veiiles ;
',dI": Sa/zmaius futtlrs preparer des- to~tures.
O.(eZ, rlJ(lnter ,dte Roi les ategur! es mervvilles: : ','ais combien d'Ecrivains d'abord ji bIen reeel'f,
La , mettmu a profit vos eaprices divers • ,.d ( d '
"Sont de ce fol e roir hOn!CII¡eme?t a.eus. .
Vous verrie~ tous les ans frultijier vos ven ~ Cgbien,pour q/1eltlues mou,ont Vlt jleu,nr le~r 1Z1~rc,
Et par :'e¡'Poir ~u gain, vojre mufe anim':e. ' , Do/U les vers en paquet fe v nlent ~ la /z.ure .
Ven,drolt au }otds ,de lar tm once de fi~mée. Vous psurre%. voir un temps vos e[p;zts en/me,;, •
.l>lars ~i1 vam • dueJ:.-voIH, ie, pen(e VOl~s tenta , Cou,ir de main en main par la vdle f~mez. :
Parl'cclM d'unf¡mieal' trop P~rant·;;',porter. , p¡¡is de la tOIU poNdrmx, ignore:!. (ur la terre,
!Ottt Cha?H¡'e ne peut pas ,f¡." le tm d'un Orphée, sui '.re chez. l' Epieier Neu[-Germa/;t & ,In Serre:~
.J::ntorl7Jer en grands vers • la dircorde étonfLc : ou de Irmte [cuiLlets red/Hts peltt-elre a neuf,
}'eindre Bdlonl1e;11 ~"U wnl1ant ele tomes palts, Parer demi rortf1e'{Jes rebords du pon! neuf.
Er le BeIge e,fl'aye.fulant Cur res rampares Le be! hmneur p~ur vou,. en voíant vos Ouvragt~
Sur un t011 Ji haral , fans ef/toe temeralre le Joifir des Laquais & des Pages ,
O e ewer f , LJ
¡¡aean pourroit chanter ate d¿[aut ;l'un HO'me1'!. Et (ouvent dans fm coin rcnuoye%. a ecnrt,
I

:Mai, pour Cotin & moi qtli rimons au hat.ard; Servir de fecond t8me a(lx airs dtf SavoJará ! ,
5§J.tle.l amOllr de blAmer jit Poetes par art: Mais je veux que le Sort,par un heHr~ux capr/ce.
52.1101 q/' un tns d~ Grimauds VMte nótre l/o- raf{c de vos efpri~s prolferer la m,alzce : .
q/tence , Et 'lu'enjin vollre Lrure,a.zlle au ~re 1e vos ·vceux.
Le p/¡u feur efi pOUto nOllS, de garder le jilena. Faire fifler Cotin che%. nos dernzers, Nevetlx;.
~'n I oeme inJ{pide ~ ¡ottement jlateur §lite vous fer! il qu'~n tour l:awntr ~oltsefl ~me
Des- honnore a la folS le Heros & l' ¿¡utmr : Si vos vers au¡ourd hUI vous t/enrlent lzeu de TIme
I.njin. de t~l proJets pafJent noftre flibl~Jfe. ¡ El ne produi[ent rien,poltr fru~t 1e lc¡rs ~iJs ,:ot$
AmJi parle 1m eIprit languiiTant de moleJ[e .] ~I/e (effroí du pub/ic, &.f:a hatne ..s, sot~d' )
fuI; (OftS 1 h~mble ~éhors d U1, re[pet affeété j ct.tI,'[ Vemon vous irrite. o' vous porte a me Ire.
Cachr: le nOlr vcnm de fa malignité. a
Vn Uure vous déplaijl. 6lui VOIIS force le liTe~
...... e iiij
f6 SAT 1 RES. ~ S A T 1RES
. 57
Ir,~ijfez mOf/í'ir un Fat dan, fon ob(curité, 11 l/e p.1l'donne pas anx 'L'crs de l;l Pí!,elie.
'Fn AUleur ne pmt-il pOIti'yir en' (e/treté ? : Et croit reglrr le monde MI gré ~{e fa c;r'Vbelle.
LLe lonas 'din:oilnu fe; he dans la PO/~fJil'1'C : . ¡¡¡m.ús da;zs le B.~rre:tu troi;'Va-t t/I Ui7 .,e on?
e Da~¡ Imprime n:a p~int 'Velt la !umirec : ' P,Ii-GII Ji bien prc(eher gn il uo dorme .~:t Scrmon?
Le .~lot(e comme~ce. a n)01fiy p:lr les bords : ) Ab, luí qllí ftit ie} le Begent ~II ~~m,~.n~,
~;tel m.ll cela f:t/t·t!?ce¡¡,\· qm foilt morts font mOrfs, .' N'eft C!u'/ln gi/U/X re't'eJlI{ des depoullles d Horace.
Le tol?'[.CiW (ontre V~1JS p,ur-il les dejfendre ? MAvrfll~ lu,y luvenal a'V"it dit en Lrttm. .
Et qu ont fau ~ant d Au!eurs pour remuer [fUr Cendrel BQ;¡'OI1 ell: afTis a l'a [t aux Smnons de COtll1:
~!le VOIIS a fUi: Perrain, B,¡ya'in, Mauro,!, Bmfallt, l L' /In & tamre ava¡:¡t luy s' !ftoimt plctÍnt~ de la RIme:
Colletet, Pelletler, Titreville, §2.túna/,t , ' Et c'ejf ;m.n¡ fuI' eti:>.: qrlil rc¡em Ion C}'l/m:
Dont les nO/PiS en cent li,eux,plaaz. come en/mrs niches, .111 eherche ti: fo cotl'Vrir de res./toms ~lol':fI{x. ,
Vrmt 1 c
'Vos Veys maltns remplir les hcwifliches ? 1¡'ay pm leu ces Autettrs " 177als lollt n Ii'Oit q.lIemiCll.\',
C,e qft .l: fmt '¡)ous ennuic. O le plai(tlllt, dhour ! 1 §!..;t.md de ces Medifans l'engear¡ee toute. cn!l!'r~
lis On! bwn ennuié le R~r, toute la Cour; ; l/'oit la tefte en bas ¡'¿mer d,ms !a rt'VlCi'e " ,
SII'IS que le moindre Edit,ait poter pUi,ir huI' crIme ; Voila eomme on vous traitt " &' le mon/e effr,qe
Retrane/;¡ les AlJteurs,ou/liprimé 1.1 Rime. " VViIS regarde dé;,t comme un h,'mme mié.
Ffm'Ve c¡ui ::o1tdr~ : chactln, ce métier . 1 : E n r,)ain quelque. Ríeur pmwu vortr.: d~jfm(e :
a
:Pcw perdre Impmtemclft de ~ encr: & du papler, ¡ Vmt flirt au moms de grare ~do¡tCIr la [tntmc~ . ,
Vn Roman fans blrJ{er les IOlx ~; la COÚ'ltme, ' Ricn n'appaife 111'1 LeHeztr .toulote:.s t;cmb./.r¡nt d effr.úl~
:Pmt condi/lre un heros (tU douxleme 'Vo/ume: ' 6l!/i 'Void pemdl'e en aut/'m ce qft ti ¡ema/qlle en fot.
Dela 'Vimt que Paris void chez luy de tout Icmps, V;¡IS !erez.-voflS toújours des affaires nOIt'Velles ?
Les ,AIIt~ltrs grand: fla;s débDrder tous les ans :
a Et [audya-t' il fan; ccfJe eJTuyer ~es qfterelle,· ? ,
Et n a po,~t di! Port.~tl, 011, Juf-Jlles aztx comiches, N'mtmdr¡¡j-ie qft Atuems fe flatndre & mftrt7urer.
TolIS les hlters ne [olem CIIve/opper.. d'affirhes _ I!lrljlt quand vos fttreurs do~vent elles ~I/re! .
a
Y~u-, Iettl plus dégouté,,Ians pou'Voir, & [ans nom, ; Répondez., ¡non Efprit ; ce n eft pl~s ralllCl'!~ :
YlIndl'ez.. reglel' les drO!tl & 1Efta! d' Apollon : Dlte' .... Mais, direz.-vollS : pourquo: cette fime?
J.lais 'VOl/S, qui riljinc'G /ur les e(erits des autres , 6) :lOl?ponr un maigre AMeHr,que F gloz.e en p,~/Jant)
I?e ,que! ~il penfoz.-'VOIIS ,qft'on rdgarde les 'Votres ? Efl-ce fin (rime aprés to:¡t, & Ji .¡:új~ & f.gr~nd :
11 n .eft nm en ce temps a coltvert de vos coups ; , : :El q:ti 'VO;!lilt I:n Fat, s appla~td!, d un ,J,/Vi age ,

¡,di
.Mals Ji alte z..-'Vous i1uffi comme on parle de 'VOltS
Gardez vous, dira l'11n, de cet E(prit critique
On ne /cait bien{owJmt qucUe mouche le pique:
:'1'
?,: (;/; 111 droite 1'(/40» trebtlche a. chaque page, ,
Nc s'écrie auf{i-toft " L'impert¡n,?t Amcnr!
,; L'ennllieux Elcrivain ! le tnJudlt ~¡adl1él::l¡:! ,
l.1ais c'c(f un jerme Jou qtti fo croit toM pcrmis , 1:, A qlloy bon mettte al1 jour tOllS ces ,h[~OLHS fnvolCS"
El qu; pOur ¡m bon mot 'tia perdre vingt amis.. " Ee ces licns cllfermcz daos de grandes paroles 1
e y
,8 S A T 1 RES. S A T 1 RES. 59'
Eft-ce done la médire, ou parler frtmchement? 'Et ;e [eray' le feul q~ti ~e pou~ra! ,.¡~n dire ?
Non, non, la médifonee y 'Va pllH dOttcement :(m fera ridicule. & 1e n oferat rlre '. '
Si l-'on 'Víent a chercher, pour quel recret mY(l:re Et qu'ont produ;t mes vers de ji permcteux.'
.d~tdor a (es /rais ba¡tit 1m Monaflere , 'I , ,pOllr armer ~on~re m.'¡ tant, d' ~uteur~ funeux ~
Alidor, dit un Fourbe, il d} de mes ami" ,Loin de les decrter , 111 les al ¡att parofflre; ,
}e,l'ai COllll11 bquais, avallt gu'il fílt Coml~;s. 'Et (ouvent fans ces vers qu; tes on! fatt con1Jol~r'a
e eIl: .un homme d'honnenr, de pier~ profoncle, Lelir talent dans,' oubli demeureroit caché.
Et g.ll~ ~eu:, lel~dre aDiell,ce ql1'il Q pds an Monde, · El qu; .rfauro;t fan~ ,moi que Cetin a,tre[ehl ~
ParLa !OUer d aJ/reJ[c.& l1Iédlre a'Vec aTt La satíre ne (ert qu a rendre U? F~t tLluftre:
'Et c'efl avee rerpee1 mfoncer le poignard. ' ; c'eft une ombre au tah,leatt ~IH lut do~nc le !reftre.
"'n. f.jjrit né (ans {ard, fans bajJe complai.ranct!, ; En les blamant enfin, 1 ay dtt ce que 1 en crol , ,
FIH~ ce ton ~adoltet '1,~g prend ia médi.rance: : Et tel,qui m'enreprend,enpe?fe au~ant 1:ze mOl: )
Mals de blamer d.es 'Vers ole dlfrs ou la¡wu¡((alls
~ »' ,. 11 a ton,dira I'ltn,POllrgl1Ol faut-II qUlI nomme.
De eh ~qfter un Aleteur 'l"¡ choque le bon {m s , Atta'1 uerp'l-**!ah!c'dl: un /i bOll h~ll1me :
D; razl/erd'un Plai{ant 'lui ne/fait pas nous plaire; · Bah:ac en f:¡jt I'Eloae en cent enrtrOltS dlvers.·
.C efl ce que tout Lcéleur eut toujours droit de faire. · 11 dl: vrai,s'il rn'eíh ~ru,g\l'il n'eut poillt fait de versó
Tous les JOUN a la ';our , un 'ot de qualité a
'. Il fe tUe rimer. ~e n' écrit-il en prole?
Peut J1lger de trlWers. a'Vec impsmité : · Voila ce q¡¡e l'ondit : & qtee-dis- je a/ttre chofo ?,
.A Malherbe, ti Racan, preferer TheoplJile , · En bl.imllrtt fes Efcr-itSj a; le dun flile affreux,
'Et le clinquant dlt TaJl~, a tO/~t ror de Virgile. · IJiflilé fur (a vie un 'Venin dangereux ?
Vn Clerc,porsr qltinte [ofts,.r;ms craindre le hola. l.1a Mufa,en- l'attaquantcIJaritable & diferette,
Pettt al/er 1m Parterre aftaquer Attila : Seait de l'Homme d'honneur diJlingtter le poete.
'E f ji le Roi des Hlms ni! lui charme L' oreiUe , ~t'cn 'Vllnte enluilafoy, l'honn:u:',l~ probité:
Traiter de Vijigoths tous les 'vers de COY/li'ilh:. §2.u'Oif- prife fagrllndell~ & fa Cl:-Itltte :
JI n:e(l 'Valet d AtUeur , ni eopi(ie a P4riJ, §l.ft il foit dou", compl.aifant, .offieteux, fincere,'
~IU la ba/anu en main. ¡¡e pefe les E (crits, On le 'Veut. i'y /ou!erzs &' fUls prefl de m~ ta/re ~
Dés fFte l'impreffion fn.it écl8re un Poete, . Mais qtU pour un modele on monfre fes E.frrzts > ;
11 el! efe/ave né de quíconJue l'aebete : ~¡ú'l foit Le mimx renté de ,tOltS, :~s bQa,tt~ Hp~its
Ji fe (oIJmf!t lt~ mefme aux capriees d'autru; , Comme Roy des Aztteurs ,qu on 1 e.eve a ll!.mpzr6;
El fes E{crits tMes fef4ls doi'Vent parler pour lfli, Ma bite alors s' éehautfe, & le brúle d écrire :
n_ Areterer agmoux dans une humble Prfface, Et s'il ne m'efl permisde d:re au papier;
,,11' Au LcEfeur lJ:H'il ermuie, 11 beau demander griuc ; rira; ereufer la te~re, & comme ce Bar/;Jer ,
Jl ne gllgnera ríen (urce Juge irrité, F aire di/'e aUX oijeartx, pM un nou'Val orgM'JIi1.
~I!-¡ /tI} t~it JO;1- procés ¡le plciiJC aHtorité. Midas, le Roy Midas a des oIcilks d' A[¡1f;.,

i ~ :."
. ~i!JJ¡:!
J 6l
~o SÁ T' (R' E S~ S A T' 1 RES.
~lIe! tON lui fais, ie e4? ?'ai-ie p;¡,r un eferet, ~I da¡¡s mm cabinet aJfis au pied des haiFlrcs •
~e. ,iji~ fa veme , & gIMe ion tfprit? 1F.~"c ,/ire al/x Echos des ,{otlfes rh.lmpeJlres ?
.,.,uand /In Ltvre au Pa!a~s fe vend &- re debite, 1.wdra-t'il de fensfrvid , & ¡;ms eftre amJlJym.':.
*ue chacun p~~(es y~fl.': Juge ~e' ion 'merite ;' POli y que/que Irú en l' air , [aire Jé langouYCllx ;
.."..¡¡~~Illam~ let¡¡le ~u detlxim;e Piliér:' '. l/ti prodigu< r les rloms de So!ezl (3' d .Am'ore ,
Le ¡,egouft d un Cen(dr 'pe/It. ille- dé'crier i' , ~t {oújo!l),s bien mangeant motlrir par met~phol'c?

EI~ vazn ~01]tre le Cid 1m 1vliniflre fe ligue. ' 1, ¡-!irTe al/X dOltcercux ce lang,age aJfcte •
0:'1 s'wdort 1m E(prit de mollej]e hebete, ,
Toltt d 'pom Chimene a les'yeu:"
'A- Pans _.. de R.0d I'lg¡.¡e.
L ,iJ Irme En corps a bean le cen(itrer
'
La S,?/irc m lefo1JS, 01 rJolt'Ueautez. [n,trle,
a
Le Publzc revolté s'obfline l admirer: ' Sf'út(de affúJonller le p!ai(am (Ir I ¡¡lile,
Mi¡IS lors que p't:f-f, met une mú'Vreen lumiere. :El ti';m ~Jas qu' elle épure (l/IX ra\'ons du bon [ens,
Chaqtte Le[fcur d'abord luí devient 1m Linie'c Dlnon;pe les E(prits. des errlurs de leur temps :
EIJ v.ain il a reCeu l'encms de .tJille Alttml~s: i!/e (m/e bra'Ut!7lt l'orgueil & l'irlJujlice,
Son Ir'Vrc en paroiffam dément tom re.' flMellrs. 'VI ;4qucs fOlls le dais f~ire pajlir le Vice;
.Al~f! f:tns m'accu(er, q/lfmd {out Paris le jout! ]:t rc;WJtnt, (anr ríen craindre, a l'aide d'un ban moto
§'u ti s m prmm a(es ~Je/'s que Ph,'bIH deta'Uo"e"
6) • 'l " J'
. h'vanger {a RaJon des atteutatsd'¡mSot.
"""U! s e!] prenne a fa Mufe AlIemaude m Franfois,
0>.
Cejl ,únfi que Lucile , applli¿ de Lelie ,
.Mals laiJfons p'H:f- pour la d'ríJiere [ois. tit jufli:e m ion temps des Cot irIS ¡i'Italie,
La Satlre, dtt-on,efl. 1m ¡"eaier rw~eae
6) , I 'l ' J' J' j" j' ,
a
ft gil' Horace jettar.t le fel plcines ma 'ns ,
~,!!t P al} a quelques gms, & choque tout le rejie ' ~e joúoit aux dépcns des Pelletiers RJ¡r¡a'¡-¡s,
La fuite en eJl ti cramdre, en ce hardi métier ' C'ejl elle qlti m' ouvrant le chemin qll' il [aut fui1Jre,
La fcur pltlS d'une [ois jit rfpentir Regnier, .Min(pira dés quinz..e ans la haine d/m fot /iw' ,
fil.ut:tez ces vains plaifirs, rlom Cappas 'VOII.' au¡.¡fe: It jiu ce Mont fameux, 011 ¡'orai le cherchel' ,
.A de Pltls dOI~x onplois ocmptz voftre Mufe , a
Fe,rtifia mes pas & m' apprit m¡¡.rchcr: ,.
Et laijfez ti Feüillet >t- r.former l'Vni'Uers. C'efl potlr e/ie m un mot, que i'ai [au ~vreu~d'ecrzre.
Et ¡ur qUJi donc faut-il que s' e:>:ercem mes 'ven? : TOlltefois, s'ille [atlt, je 'Vc:tx bien m'en dédire:
]y¡¡,y-;'e dans une Ode, en phrafes de ,M,llherbe , :''EI pour c(llmer cnjin tous ces flots d'ennemis, ,
T~oubler dJn~ Ces roCeaux la Dan~lbe Cuperbe : l(cp.lre/ en mes vers les mat~X qu'jls ont comm t :"
De:hvrer de SiOn le peuple gl'mi(fant: ,l'ui['lue 'Uous le voulez., ie vais changer de Jhle ,
,; I faIJe tI'cmb!er Memphis, ou palir le Croiffanr: ile le déclare done: §2.túnaut eft UIl Virgile :
di'; Et p:¡{TJor du lomd:lin les andes alarmées , ,~]ryllrrlltlt comme un Soleil en nos ans a paru :
a
C,lleillil? ,mal propos, les palmes Idl1mées ? '!J'elh,ier éo'rít mielJx qu' Ablancourt ni Patru :
,'Ir.! Viend:';¡,z·ze, en une Eglogue, en'ouré de troupellmr a
;~Cotin fes [ermons traínant toute l(l T,rre, .
': 1,lli l Au milieu de PariJ enfler mes chlilurl1fi1lx, } a
'lImd les jlots d' Auditcurs, pour liller fa ch;¡¡re ;
1'111'; ~ .fameux PredicateLlI:. í
~
i
&1 S A T 1 RES.
Sllufal eflle phmix des ffprÚs releve%' :
Per,.in . • Ban, men efprit, caurage, pour!uivez,:
Mais nI! voiez.-vous pas que leur 'froupe en furie¡
Ya prendre encor ces vers pour une 1'aille1'ie ¡
Et Dieu /,eait 4ulfi-tofl,que d' Auteurs en
§2./1e de l<imeurs blefJet. s'envont londre furvoUI
Yous tes verre:. bíen to/l feconds en impo{lures,
AmaJfe,. contre vous des votumes d'injures,
Traiter en vos eferits chaque vers d attentllt I
Et d'un mot ¡nnocent faire un crime d'e{lat.
Vous tlure:::.beau Van ter le Roy dans vos owvrages
Ise OVR S
Et de ce Nom racré jimétijier vos pages :
§'ui méprife Cotln, n e/lime poim fon Roy ,
S V R
Et n'a, fe.on cotin, ni Di&u, ni fai, ni toy.
Mais qltoi!répodre~-vous:cotm mus peut-il
Et par fes cris enjin que /,cauroit ji prcduire
A SA TIRE·
a
Interdire mes vers,dont peut eflre jlfajt cas,
;::¡;:;;;:s;~ U A N I;) je donnai la pre~
L' entr;e altx penJiOlls, Da ie ne pretends pas ?
Non, pour ¡oijer un {(oy, 'lite tout l Vnivers ¡~Ue micre fois mes Satites au
Ma langHet¡'attend point que i'argent la dénol/~, Public , je m'e(tois bien
Et fans eJperer ríen de mes foíb!es éahs , preparé au tumulte .que
L'honneur de le loiJ'r,m'efl tm trop digne prix.
On me ver"'" trujours fage dans mo eapriceJ. ~~~~S l'impreffion de mon Llvre
De ce me,r¡e pinceau.dont j' ay noirei les vices, a excité [nr le ParnalTe. le
Et peint du nJm ti. ,1/Heur.tant de SoN re'Ve¡ius, r~avois que la Nadon-des poctes , &;
Lui marquer mon re'peél & traur fes 'Vertlts. fur tout des mallvais PoeteS , eíl: ?I~e
, le vous eroí m.tis,tourt¿¡t on crieon vous me/lace,
le eraíl14 pm dirn..:voltS,les Era'VeS du parnaJJe. ,i ation farouche qui prend fen tr~~ alfe-
Ré, Mon Dieu ! eraignez. tout d un Auteur en nt,& que ces E.[prit~ avides des lo.u~ng~s
courro¡p: , digereroient pas facllement une ratUene
§2.lIi petU .• §'ttqy ? le m'entm.;•.Ml4is meor ¡ lIelqL1e donce qu'elle puO: eíl:re. Au.~)o[e.
Iaifez..-'lJou-s.
. je d he a mon avantage '9 ue J ay r~­
garde avec des yel1x atfez Stolqu~s les h,.
, bclles diffamatoires q,u'on a pl1bhez C.Olll-
!!f
64 D ISC O V R S 1 S V R .L, A, S A T 1 R E. t; S
tl~(! moL ~lelques calomnies dOllt nlent ignorc.í: , &. leur f.tire'voir, qu'en
~n t · o
1 ; von.lI me nourclriquelgues fallx brnil ~111parai[on de tous mes
C 011fre res 1es
quol1 :1It femez de ma per[olllle' J'a atiriques J"ai eité un Pacte fon retenu.
d I G' , y par T S'
O1l1e ~I:S p~lI?e ces perites vengeancel: El' pour cornmencer par L~Cl IUS,
I
au;
all.d~pla¡{lr ~ un Alltellr irrieé , qui ~ que prcmier du 110~ ; qu elle ,bber.re, !; ~
"OIOIt, atra;tl~. par ~'cndroit le plus iellfi ti plu:oit 'lucHe licencc,ne \'e~~ ll,POlnt
ble d UIl lacre, le veux dire , par [e onnée d.ms [es Ouvrages: Ce 11 etolt P?$
ollVrJges. ulcl1lent des Poetes & des Amcurs qUII
}Ibis )'avou.c '<:liJe j'ay eflé un pell [ur.,4ttaquoit: c'eito¡t d~~ ,ge~1s de la premiere
pus du chagnn blzarre de cerrains AU'llla\ité de Rome : e cltott des per[onnes
tetlr~ , qni au líen de [e ~ivertir d'une on!l1laires. Ccpendant ,~cipiól1 & L~\jl1S
<juerellc du Parn~{fe.' dont 1Is pouvoiclll • e jllge,renr p~~ ce P?et~ " tout deter.
f~re, Cpcél:arenrs lI~dliferens , onr mi¡:l1X fniné Rleur qn tl cfl:OIt 1l1JIgne ,de leor
al~11~ prendrc panl • & s':¡ffiiger avec les ilmitié , & vrai re\11b\abl~mtnt (j;111S les
RldICLllcs , que de fe réjoüir avec les hon.~cca[¡üns ils ne luirefulerent r~,s leurs
~:c{.!;e5 gens" Cell: ~our les confoler qLJe;~onreils 1m res,er.,ríts non ,plus qu'a ~e­
J ay comp~).ft: la Sa~lre prec~dcn.e, Ou jetence :,ils ne ~ aVlfer:nt p01l1t de [nen, ~,e
penfe avotr ~10ntre a.(fez cJ aIre_m en t ,que !e p,an~ de Lupus & ~e . Mctel1us ~ qu 11
[1l15 bleífer 1 Eitat 111 fa con'cience on'aVOIt lOueZ dans [e5 S;¡mcs ,& lis ne
peut trollver de méchans vcrs. méch'al1s ~rCl1renr pas lui dOl1ner ríen du leur , en
& s'ennllier de plein lroit a h Jeél:ur~Ul1i abandonnant tou, les Kidiclllea de la
d'LJIl [ot Livre, tvlJis , puiCque ces Me[.!Republique.
{¡~lIrs.ont, parle de la libclté que ie me¡! . nurn ~~lillS. ' cwt qui ._
fUI, donnee de \1omlller , comme d'un at. ,JDI/.nt ab oppreJJa mertttl1n Gllrthagme no"
tentar inoüi & fans exem¡de, & que des ~ f men,
excmples 11e fe peuvelH ~as lTIt:trre en rí. '; Ingenio offenji , aut lijo doluere Metello, i
més; il ea ban d'en Jire ici un mor ;j: Ftlmoíi[ve Lupo cooperto verJib1tS.? . 1:
pOli!" les infrruhe d'tille chofc qu' eul. re~l;J En dfct LuciliLls l1'epargnoit ni petllS ':
'6 DI S e o v R S ,. S V R L A S A TI R E,. ~7
nj grands , & [o uvent des Nobles & d Anciens, & ne [oient pas fon l\1ítrmts
Parriciens , il de[cendoit Ju[qu'a la r affaires de la Cour d' Angu{\e. Horace
du peuple, Ce contente pas d'appeller les gens par
Primtms populi I1Jr¿pHit , pop11Mmq r nom : il a íi peur qu'on ne les l:léco~.
tributim, . "1' qu'il a roin de reparer lU[qu ,3-
1 s.r.al-
O
n me dira que Luel'1'lllS vivoit dar. pr1L e[urnam
, , iO[qU'3U mehle~l'
qn "1
une Republique • ou ces fonesde liberte ent , ju[qu'anx chJrges flll'lls aVOlen,t
peuvent e{lre permifes. Voions done Ho creces. Voiez , r ar exem~,le , eornme, xl
race qui vivoit fous vn Empereur , d'lr) rle d' Aufidius Llllcus Preten. de Fondl :
~es eO~ll11enCemens d'une MO~larchi,e I o; Fundos AUfidiJ Vtfl;O Pri!.tore l;~tn~er,
11 efi bien plus dan,gereux de rIre ~~l en.u~ Lii1qttirmts infani ridentes prli.rma .s mbce,
autre temps. QgI ne nomme t 11 pOln¡. Pr.text<im & latum clav1tm ,&c, .
dans [es Catires? & Fabius le grand caujNous abandonnafrms , die-il, a~'ec JO)t
[eur. & Tigellius le Famaltll1e , & Na{¡: BOI/rg de Fondi , dO?1t efloit Prete1t~lI11 cer.
dienus le ridicule , & Tanais le cha!hiJ in AtlficliuJ L,1c uS : mais ce ne Jltt pas
& tout ce qui vient au bout de Ca plume ~ns alJoir bienri de laffJlie de ce Pretertr, me.
On me répondea que ce [on[ des nom aravant Commis qui /6tifott le Smatettr &
filppo[c~ .. O la bell,e ré,P0Il[e cornme ti. homme de 'ltt(lUte. Peue on deGg~er un
eeux ql1 11 attaque,n dlolem pas des gel1l. Ol11me plus préciCemelJt, & les e¡reon.
connus d'ailleurs : comme {i 1'on ne {~J.. ances renles ne [uffiCoient.eHes pas pOl1I
voÍt pas que Fabius eltoit un Chevaliell i e f.¡jre reconnoiltre ? On me dira peLl~­
Romain qui avoit compare Illl Livrdl {he, qu'Aufidil1s efl:oit mor! alo1:5: Ma~s
droit l, que Ti~dl,il1s fm en fun temps :1n'~l'lorace parle la. d'tm voyage fait d~pu:s
MuGuen chen, d Au&u~e : que NaG~le·:beu. Et puis comment mes Cen[ems re-
nus Rufus el1:oH un r1dlcule celebre dam pondront-ils 11 eec autee paffage ?
Rome : que 1 a~1ais efioi: un affranchi de( Turgidus Alpinus ¡ugl/lat d!tm Mem-
M:cenas, Cerral11ement, xl fam que ceux;¡ nona, dumque
'lUI parlem de la [orce1 ll ayent pas fore leu~ 7Jiffil1¿it Rhen¿ lrlteum capllt:h4.c ego lud,.
i-
r
~ s V R L A S A T 1 R E. 69
68 !> 1 S e o v R S ..:pl1vragcs, fut alJez galant homme p~ur
Pendant, dI[ Horace ,que ce Pocte enfie ntcndre raillierie [m fes vers,& nc cmll:
-el' A:pinuJ égorge Memnol1, .d{/~s fin P~eme, as que l'Empereuf , en cene .~ccaGon ,
& s embourbe dan¡ la deftrtpttan dlt R hm, ¡I, ~el1lt prendre les interelts du Poete.
'me joiie en ces SfiltircJ. Alpll1us vivoit done POllr luvenal qlli floriroit [ous Tra.,.
du téps qll' Horace fe ioüoü en ce s Satire!; an; ii elt un peu plus rerpeé\:ueux envers
& li Alpinus,en ccr endroit, efl: un 110lU es grands Seigneurs de ron lieele. 11 re
fllpporé, l'Auteuf du Poeme de Memnoll contente de repandre !'amertume de res
pouvoit il s'y meconnoil1re? Horace ,di',~atircs (UI: ceux. du regne precedel:t:
ra·t'on , vÍvoit fOLlS le regn~ dl~ plus douxrtll,tiS a !'egardde Al1teu~s.ill1e les .va pOlll,r
de tous les Empereurs: Mals Vlvons·nous '~chercher hors des ron Ílcele. Apell1e c:ll ~l
(ous un regne moÍns doux ? Et veut on!entré en matiere ,que le '-'oila en mauva¡.
qU'lln Prince qui a tanr de qua!irez como 'lec hllmel1f contre tOLlS les Ercrivains d~
.. mUlles avec Auglllle, [oit moins degoure lrOI1 tCl11pS Dcl1landez a Juvenal ce. qUl
que luí des méchans Livres, & plus rigou'¡llI'ob:irrc de prelldre la plumeo Cell qll'll eft
reux envers ceux qlli les blamcnt? r~l,ls Q'~ntcn¿re & la Thezeide de Codrlls,
Examinons pOllrtant Per[e, qui ceri. '¡';& [, Ore/le de cellli. ci, & Le Telephe de cec
voit [OLlS le Iegne de Nerol1, 11 ne r~.ilJe ,':autre, &. tous le.s Po~[e~ enfin , .comn.le ii
pas limplement les Ouvrages des Poetes :j,rdir aillcllrs , qll1 recltOlent lems ve¡s ~u
de ron remps : ¡l_atraque les vers de _N ~ro[}~ '~,110is d' Aou(l,cr Au¿u/lo r.lcitat~s menftfoc-
mefinc. Car en/1I1 tour le monde !'i1It & /taso Tallt il e(l vrai ql1~ le dr~lt de bl~~11cr
tome la Conr de NerOIl le rlt:lVOI[, que /jcs Allteurs c(l un drolt anClen, palIe en
ces ql1arre ve~s, Torz;~ M.im:"lLoneis, &C. !,coullume p:lrmi tOU5 les Saririí.111~~ , &
done Pcr[e falt une r.llllene {¡ amere (l;¡ns ,i~'fol1tTc:rr daos tallS les Gecles. Que, I! faut
fa prcmiere S aire, ell:oÍenr des vcrs de Ne. ,: 'venir des anciens aux modernes ; Regni::r
ron, Cependant 011 ne remarglle point ~·ql1i ett prerque nollrc reul PoctC S,lli~~­
que Neron , (Out Neron qu'ilell:oir , ait Ql1C , a cite vcrit:¡blcl1lent un pell plus dli-
fait punir Per[e ; & ce Tyrall cnn~mi de la )c,[.cc que les aLltres. CeL! n'emperche pas
raifon , amOllreux, commc 011 [~altl de [es t"
d

1
70 D 1Se o v RS ~ S V R L A S A T 1 R E. 71
l1eanmoins qu'il ne parle hardimel1t a ollfcience de rire aux d~pens du celtbre
Gallee ,ce celebre joüeur qui fljJiglloit fi ~euf Gennain , quoi. q\~'~galement res
Cmmcle~J fur jeft & qIMtcr~e, & dll [¡el ommandable par l'anuquue de fa barbe,
de ProvIns J c¡ui fl'lloit Chflnge fon bal.mdr" ~ par la nouveamé de fa Po~fie ? Le ban-
en ~lll1uau.cOllrt, & du Coufin qfJi abtwdon pil'onc.ils du Par~a{ft: , lUl ~ toLlS les
n~/t Jfl rnatn de ¡eur de III reparer , & a Poetes de l'antiq uit~,~our eCl:ab.hr la fem:-
PICrre du luys , & de plufieurs lurres. ~é des Sots & des Rldlcllles ? SI cel~ efr~ le
Q!!e repondronc a cela mes CenCeursfne confolerai ai[ément de mon exd : Il y
POL![ pell qu:on les preLfe, ils chafferon rura dl1 pladir a elhe relegué en fi bonl1e
de la ~epubl¡qlle des Lettres tous les Poe fompagnie. Raillerie a pare, ces Me~­
tes ~atIrlques, com~11e autant de perrmba f¡Cllrs Ve111el~t dhe pln,s fages que SCl-
teuIs,du. repos Pllbltc. Mais que dirom il .,iOI1 & La::IIUS, plus dehca~s ql1'Al1g11íle,
de Ylrgde , le fage, le di[cree Virgilc, plus c;ruels que Neron? Mals. e,ux q111 f?I1,[
ql11 ~ans une ~ glogue, al! il n'efi pSI 1 rigoureux envers ~es" Cnrlques ; d ou
quefilOl1.. dc Same '. rourne ¿'un [eul \'cn",iene cene clemence qu lis afft.,aent pOtl~
deux ~oetes. de fOIl temps en ridicule ? ; es méchans Aureurs? Je voy bIen ~e ql1l
l2.!!.f B4:lJmm non odít, amet tffll Ctlrmi/J,l ~es afHige : ils ne veulent pas c{he det,rom-
M<f,~1 : dlt un Berger S:ltirique dan\ (ctle 'pez: illcnrJache d'avoir adnmé C~llellfe­
EgI?gue. Et ~tl'OI1 lle me dife point ql1c ¡mene des Ollvrages ,que mes Sames ex-
BavIUS & M;rvlL1' en cet endroie fOIH d:; ipofcnt ala rifée de tout le monde; & de
1101l1S [upporez; pui[que ce [emir donmr ~fe voir condamnez a óublüx dans ¡ellr
lIn trop cruel démentí au doae Servil1,;vieilldTe, ces mermes VCfS qll'ils ont at!-
qUI alfeme ro{itivement le comr:Jirc, En;trefois appns par cceur, comme des chefs-
un mot, qu'ordonnerOl1t mes e enfcurs d¡id'a;uvres de l' Art. l<." les plain~ fans dou-
11; , Cae~llle., d~ ~1altia~ ,& de rous les Poete! Jte: mais quel r:mede ? Falldra ~'il " pour
de 1aIHIC]1JJte , qUl n'en Ol1t ras uré avecS';¡ccommoder a leUf goufr partlclll1er re-
plus d~ diCcretion que Virgile? Que pen.,noncer al! fens COmml111 r Faudra t'il ap-
[erollt-1Is de .Voiture , qui n'a. poim f,¡¡t~plaudir indifferemment. a tautes les ill1-
':
DISCOVRS
74 EPI S T R E A V R O r. EPlSTRE AV ROL 75
phcbus mpjine fIItroit pettr, s'il cnt/'oh lur les ral/gs; ,D,¡IU IIIJ Ji beawprojet, ji ma. Mufe rebelle
§?tle p;¡r de; vers tous nett¡;· avoi~ez:, du parn;t,ffi) ¡{aje le fllivre aux champs de l'Ijle & de Bruxelle ó
1/ [!lit de mes dégofSftS juftificr l' aud,m ; S,m, le chercher flUX bords de l'Efcatlt & d# Rhin
a
Et (i ma Mufc enfin l/eft égale mal) Roi, a
La paix l'offre mes JCux plus calme &- plusfercin, •
<§tIC io pres1~ aHX Cotins des armes contre mato Oi¿¡, G RAND ROl, laiJfons-la les Sieges,les bataiUu.-
En-ce l;,? ch Ameur l' e[froí de lA Pucelle , Ij)"I/tm atetre aille en rima,;t ren-verfer des muraille¡,
!ii!.tÚ de-J~it des bo¡¡s ~)ers nom tracer le modele: Et lolt~Jent filr tes p.'ts marchiJnt fans ton aveft •
Ce CenJeur, diront-ils , qui nous reformoit tom ? s',JiUe couvrir de fang , de pouJ!iere, & de feu.
~{oj ? ce Critiqu~ affrerex 1'1' en ffAit pas plus que 1I01Il. A quoi bon d'/me Mufe au camage iJnimée ,
N'avons-nous pAS cem fois, en fa'¡¡eur de la France, Ech,wffer ta valeM déja trop allum!e !
Comme lui. dans nos vers, pris Mcmphis & Biz:lncc. a
Ioiiijfcns IciJir dIe fruír de tes bie¡¡-faits:
Sur les bords de J'Euphrate abartu le TUlban J El ne nous lr-jJons point des doucmrs de la Paix.
Et cottpé, pour rimer, !cs Cedres du Liban? J'ourquoi ces Elephans, ces Armes, ce bagage ,
De quel front aujourd' hui vient-iL fur nos briséJs , a
"El ces 'lJaiffia/~x tout prefts quirter le rívage ?
Se rt'tleftir encare de nos phraz,es usées 1 Dijoit au Roí Pyrrh#s, /In fage Confident }
§2.ue réponarois-ie alors ? Honteu.-.: & rebu:tI Confeiller tres-fenfé d'/m Ro; tres-impmdent.
1'aurois bMU me comp!aire en ma propre beamé, le v,ús, lui dit ce Prince, aRome ouJ'onm'appelle 1
Et de mes trines 'tIers admiratertr vniqllc , f),uoi faire ? L'aj{ttger. L'entreprife eftfor.t belle ,
plaindre en les relifant t'ignoran~e pttblique. Et digne fet/lemen! d' Alexandrc ou de 'tIOUS :
§l./lelqlle orgueil enfecret dont s'avetlgle 1m Atttmr, .M.1Ís quand nou~ l' aurons prife:& bien que ferons I1DUS~
Ii eft fácheux, GRAND ROl, de fe voir fans Leéleur: IJu refte des Latms la conques?e en facile.
Et d'aller dtt recit de fa glcire immQrtelle , a
Sans doute , ils font nou; : eft-ce tout ? La Sicile
Habiller chés Fritncreltr >(- le fime & la. c{melle. Dcla nous tmd les bras, & bien-toft (ans effort
AinJi, craignant tcujaurs un (unene accidCllt, s)"acrtfe refoit n~s wtiJfeaux dansfon port.
1'obfcr'l.'C fur ton nom 1m Jilence pyudcnt : '.f.r¡ demmrés 7't1ous [¡, ? Dés que nOlls l'aurons prife •
• le laiffi au." plus hardisl' hOlmeur de l:o carriere , 11 ne faut, q/~ un bon vent & Carthage eft conquife :
Et regarde le champ, affis filr la. b.1,rri, re. Les chemms font OltVerts : qui peut nOIlS arrefter ~
Malgré m~r toutefois, un mOll'vement fecret le '7,,'OltS mrens, Seigncur, nous allons tout dompter ;
Píentlbter mon efprit qtti fe taift regul. a NOi/S ¡¡llons traverfer les fables de LJbie j
~uoi ? dis-ie tout chagrin dans ma verve il~fertile , Affervir en paJfant l'Egypre, l'Arabie;
Des 'tIcrtus de mon Roí [ptlétatmr ilmtile , , COl/yir del'" le Gange en de nowueaux pa'is ;
a
Faudra-t'il fuI' fa gloire attmdre m' exercer, Faire trembler le Scythe tI#X bord,' d/t Tana'is ¡
a
fi).uc ma tremblame 'tIoix commence fe glacel' ? ¡,:¡ r,mger faus nos loix tout ce 'tIas7e Hemifph~re:
>(- Falllcu,. Epicic¡. MiliS de Te/OM enfin, qlte pretendcz,-vous faiu ~
D ij
,"""p.

76 EPI S T R E A V RO I. rt: EPITRE AV ROl. 77


Alors , éh~r Cineas , 'ViEforieux, confms, GR t!.ND ROI, fans raoutir IlItX hifloires antiques)
Nons,. pOltrrons rire ' r& prendre du bo~" tI"¡/'j~,, ,
d ' (¡ l'.ú[e, Na T'a'Vons-nous pM 'Vefe dans les pZaines Be,'giqllfs,
H e ,Se/gnef~r, ~s ce 1~ur ,.fans/ortfr de rEpire, ~tand l'Ennemi 'V~incz¡ tieJertant[es ramparts,
Du matm 1uhu au [m qu, 'VO/lS défend de rire ? Au de'Vant de ton 10ug cO/lroit de tOUles P,Wts )
a
Le Confetl. efto/t fage & f,~cile goufter : Toi merme te borner au fort de ta 'Viéloire ,
Pyrrhiti 'VIVO! t heureux, s it ettft pú l' écouter' Et chercher dans la P aix une plus j¡¡flC glowe ?
M.lis a I'Ambition d.'opo[er la prudence, ' Ce (om la les exploits que tft dais a~Joiber ;
C' eft a~x Pre!ats de Cour prefcher la reftdence. Et c'efl par-la,GRAND ROl, 'que je te 'Vmx ¡oiber.
Ce n efl pas que mm clX;ftr dft travail ennem; A{fez.. d';mlres ,fans moi ,d'un flile moins timide,
Aprolt'Ve un faillcant [ur le tróne endormi. S:ti'Vront aux champs de Mars ton courage rapide:
Mais q/le!ques ~Jains lauriers que tromette la guerreo lro/lt de ta 'Valeur effraier l'Vni'Vcrs,
nn pe/It e)re Heros fans ra'Vager la T"rre. Et camper de"ant DOle au miliau des Hy'Vers.
11,ejf pius d'/m.e gloire: En 'lJ/JÍ/1 altx Conquerans Pour moi loi» des clJr',bats,jiIY un ton moins terrible,
L errmr parmt les ~OtS donne tes premiers rangs : le dirai le: exploits de ton reg,"i7." !,aiJi~le
Entre lesg:ands Heros ce font l~s plus 'Vulgaires. le pezndrM les plaiJirs en fOMle renaifjalii ~
Ghaque S!ale efl fecond en heureux temeraires. Les Oppr,J{eurs du Pertplas a feur tour gemijJm;:,
Ghaque climat produit des Frt'l)oris de Mars o/~ wrra· par quels (oins ta [age pré'voianca
La Seine ad~s Bourbons : le Tibre a des Ce[vlrs. AI¡ fort de la famine entretient l'abonl;¡¡¡ce ,
On a 'Vete mllle fois desfanges M&otides' On 'V~rra les a~us par ca main reformJs;
. Sort!r des C~nque~ans, Go~hs) V.andales, G~pides, La ~¡,ccncc & I Or(.lwl en fOlls lie¡ex reprimés :
MMS 1m Rot ~rallmnt ROl, qm{age en fes projets, Dtt aebrls des Trattans ton e.(pargne grojJie:
Sfache en un calme heurettx maintenir fes Sujtlr, Des Jllbftdes affreux la rigurur adoucie:
!?1.Y i du hún-heur public ait cimenté [a glaire, Le Saldar dans la paix [age & la·borieux,
1l faut pour le trou'Ver, courir toute l' Hifloire. Nos artijJa,!s grojJiers rendus indllflrimx ;
La Terre compte peu de ces Rois bien-fai(ans. Et nos Voi{tn; fmJfrés de ces tribus fcr"viles ,
Le Giet a les former fe prep.:tre long-úmps. !V.!le Pf1:Yozt a ¡eur ayt /e /¡¡xe de nos 'Vil! es,
Telfut cét Empereur ,[Ofts qui Rome adorée O que i aime a les 'Voir,de ta g/oire troublés
vid rmaijfre tes j~urs de Safurnc & de Rhée: Se prt~tr foltement du jecollrs de nos bUs! '
!§l.ui rendit de(on joug l'Vni'Vcrs amoure/!X: T.md/ s que nos 'VaiJJcaux 1"<1' to/tt maijl, es des Clldes
~u'on n'al/a ;amais 'Voir fans rc'Venir hmreux: Von,-enl~'Vcr pour nOlis hs tré(cí's des di:!.'; MCildes. J
~ui foüPiroit le foir ,ji [a main fortllnée T:¡ntojf ]e :r.;l(erai tes pompc/I': bajlim./ls,
N' a'Voit par [es bien faits ftgnalé la journée. . DII loifir ti un Ho'os ¡¡o¡'¡cs aillfl¡'ÚTlrilS
Le cours na fut pas long d'u» Empire Ji dCIIX, (/20111' ~ ¡'Imms déjajYoniJ' les di'lJX m;rs {ji O/; 11 fes
Mais. ou .herchfli-;t aillmrs ce ql1' on troit'lJC che;:.- ¡¡; De 7Joír lelm fiO!s u¡iÍs ¡¡'¡I pié des p')'rené~s:
I D JiJ
,8 EPI S T R E A V RO r. i EPI S T R E A V R O l. 79
Déja de tous coftez. la Chicane aux abois 'DiS MlS i¡;j¡¡ricux peut h.'i¡er ¡'ol/trage, ".
S'en(zút aZI(e#1 aIpeéf de tes nouvelles 10iJ. 'ynt.t'flre tour t,1 glo're aUra t:l fon urag ..
¡ tes exploits ¿tonnant les Leéfews
O que ta main parla 'Valawver de Pupilles! Et cOI/Jlno ' • ¡:: , d ,A ' .
e t ' peine crus ji//" la J 01 e, uft/trs,
Que de Jra-vans rLúdeurs rleJormais ¡mlliles! "eron la E (¡rrit malin les vent traiter de fables ,
§lui ne fmt point l' effit de tes foím geml'eux ? SI qll1 que, . 'bl '
01/ dira q¡¡elque ¡OUY pO/Ir les ;'endre cr~!~ es.
L'Vnivers (otts ton regne a-t'il des mal-heureux?
Es? il que/que Vertu dans les glaces de l'Omfr) B~H q/li dansles vers p;cms, de ji¡lse> ~e
Ni d.1m ces lieux bruUs 00 le jour prení (fI fource ) Ja. a
, ,J' tOllt ronjircle a mt li/, 'VeY/te ;
~ I '& ('a "Iolre
,
Dont la triflc Indigenee o{e eneor approcl}~,
IS
§:.IÚ mi ta J'
to/If blámer J O¡~ etltae ,J, b" '

'Et_ qu' en foule tes dons ti'abora r.,'aillent chereher l_ .A pOllrt.¡¡¡t de ce Roi parle comme 1HiJfvl! e.
C'eftp.'Ir Toi qil'on va 'Votr les Mu(es enrichies,
De leur longm diJate a jamais affrané/)i es .'
GRAND ROl, pozlrJu.y toÚ!iwr", ¡¡ffcure lwr reposo
SarlS elles I/n Hc>:o' ~/.ji: pas long-temps Heros :
~ien- ton ~ ~;;¡; .. ipt'ilai: fait,la, Morl ~'ItI:e ombre noire
J:::llVr 'oNe avee IUJ fon /Zom e:J'fon h¡;7o/re•
.in v.1i/Z pour s' exempter de l' oflMi dlll'erlicil,
Achilte mit 'vi;,gtfois tout Ilion en dei¿eil,
En 'l}{;in 1J)¡¡,1gré les ~.;m>s aux b~rds de l' H.:JPerie
"E;J':e enji;¡ porta Jes Diel/): & Ja P.uri~ :
Sans le fecmrs des 'Vírs, lmrs /Zoms tmu publié,-
,\, Seroient depteis mille ans tI/vec e¡¡x oubliés.
J Ncn a quelqttes !Jauts faits qlte ton des?inT'fippelle l '
Sa/1S le (ecours J.ignerex d'une MuJe jidelle ,
Po;~r T'immortali{er, Trt f-tis de 'vains eiforts.
Appollcn Te la doit , o1l'vre lui tes trefors.
En Poáesfamel/x rends nos climatsfertiles.
Vn Af.I,~lIs7e aisément peut faire des Viriles.
§2./le d'illus?re,' tém~ins de ta 'V.qfie bomé,
a
VCnt púur to)' dépo(er la Pofterité!
P016r mui qui {ter ton nom, dé¡a brMant d'écrire
SEn s M~bOltt de ma plume expirer la Satyre "
J~ n'oJe de mes 'vers ~.;anter iei le prix.
Tmtefois ,./i qmlrJ.lt'¡m de mes foibles EJcrits D' íiij
EPISTRE 11.
111111ir de mes defa/us lp'papil1: íl1no.Clnt. .
J>,lIÚS toi qui ne cr"ínJ pomt qu un 8.:meur te nOlr~
-ciJTe ,
G)/te fais.tu cependant flul en ton ben.eJice ,?
~tens tu qriun Fermier pajant quo: qu un ¡eu
fard,

:'E PIS T R E 1l. De ton bien tour le moins daig~e fe f.zíre !a~
Vas tu, gyand detlcnfour des dr~,ts de t.m E,gltJ">
De tes Ir-oines mlltins y~/,rimer I e1lfre¡'71f; ?
Croi moi,dúfl /Ju(anet t aJJilrtr dl/jucces, ,
A M O N S 1 E V R. ,Abbé, n'oltreprm poine. mcfme 1m ¡u(le !:oces.
N 'imite point ces Fozu ti.O~,t la .(otte,a~Jan(e
L'A 1313 E' D.*,**. Ya de fes yc.nu s cngraziJcY I,!, !I/fllee, ,
Glui
~
loú:ours
J fl/gntms & touI•0llYS aJflg1JC$" /
a)JJ.,
Souvent demt u 1':' nt .~fletIX de 'U111t ¡ rce, s gagne s.
~ §? VOI.bonrévei,'le:' mes MI/fes O). 1
Soutenons bien nos drcits ; Sol eJl ceiui 'tití o¡me.
:;::~ . dormlcs, ' c'efl ai/lji de'Uers Caen que tout "' crmana ral f ;vm.
'~::;'~, Pour Irncer aux .JI' lIteltl'S des r,'gi'c; Ce Jon! la les lefws, dont un lere ¡\,enceau
'd o.rvJmies 1 . lnflrllit fm Fils no'Uicc 1111 ,«.ytlr d/4 berceau:
'!n~Iif~~> Pcn/Js-tu qu'auc:m d'eux 'Uei~i1!ef¡¡- Mais potlr toi qui nouyri bien en de fa de 1?tfe
'. bir mes loi), , .As Juccé la 'Uertu ,Tirarde & l.,hamf' nOlfe,
N: fUl'U~e une Raifon qeti parle par ma 'Voix.l Non,l1on fU 17 irlls point ardent Beneficzey
~.le plat(/mt Doc1eur, 9ui fiJr les PM d'Horace, Fa:'re rnrl,üer POUy toi ¡, orbin ni le M~: ~eY.
}tcnt pre¡cher díront,íls la refol'me tH~ J'arn,1Jfe! Toutefois ,ji jamais quetque ar.1eh~ ~:!.teufe·
~os EjúÍfs (ont ínaU't'lfis./es jiens 'Uatent il mieu,~ .Al/tlmoít d"ns ton C,l uy ¡,humeur L¡t/gleufe ;
1 ~"lte)¡; a¿ja d:¡ci L*'f->/. furimx Ccn(utte mol d'abord, & I our la re¡.rimer,
~i m'appeile au combat fons ¡rendre 1m plus l\et;en bienla lefon que ie te; ais rimer,
lmg terme. JI n ;ctlr. dit un ,Auteur ; rúmporte en qt;el
De l'encl'i!, du papicl', dit ji qu'on nOlls enferme. cbapitre ; , ' .
Poíons {Jtti de nous deux plm airé dans ¡es 'Uers '1 Detlx Voiageurs a 1et1n reneentrerent une hUl(lr~>
.AMa plutojl remptí la page & le r e ' ! ) ! I ' ; : . Tous dmx la' conte(ioimt:iors que dan s lellr,chem¡¡¡,'
.Moi dm.c qui fili, peu fait a ce genrc d', fcrimc: "j a
La 1uJlice paJTa . la balance la main.
Je .e laij[e tout fe,u, 'Uer(er rím~ /~Ir rime, f.,:} De'Uant elle aUjJi-tofl íts expliquen: la chofe.
Et [oUT/cm de deptt eontre mOl s e_~ercant. ?~ 'Icus deu;>; If ¡¡ce, dépcm 'UelI,mt gagner leur c.1l~fo,
J '.
Dy
,-..1. E P'LS T R E JI
La Iuflice tefl:nt ce, droit litigiCllx •
Demnnde l hleiftre, l ou'Vre & l' ..H~,nln ~ leun yeux
.. ' v .. • ~
Et p,ar ce. ~el ar:cft terminan! l", blltaille : ' t.1frtt+i'1ri7·tttT~~rfT
Tenes 'Vo.da ',dlt elle, a
chamn un écaiL'e.
tti'tttttttttttt
Des /ottifes d autmi notls 'Vi'vens alt P~la' .
Mclfinm
.
,l'huiftre epai; bOllnc Adilitll •";'rl'
• '.
,IS. •
1 vC'.cn pal.,:.

EPISTRE lIT.
A M. A RN A VD .
'" VI, (am peine au tra'Vers, des 10- .
.' phifmcs de claude ,
_ Amaud, des No'Vateurs tu dicole-
-, 'Vres la fraude,
• '- Et romps de 1C11rs errmrs /e.s ji/crs
captimx,
!dais que fert que t.t tI ain /eur defiUe le' ymx?
Si toujours dans hur ame une pudmr reb,dle ,
Prefo' d'embr.1Jferl'Eglife, au Prefche le: rappclle:
Non, re en: pas que Claude hah le a fe tromper
Soit in(enJible aux trait, dont tll le (fais [rapper :
M.li, un D. mm l'arrefte, & ql:an.1 fa 'Vo:x l'attire,
, Luí dit: Si tu te rmds, (fais tu ce qu'on 'Va dire:
. Dllns (on he¡¡reux retJur 1ui montre un firux
I. ~,
1
m.lll-hmr:
r
Lui peint de ChMenton heretiqlle aoulwr,
:.; Et bal.llnpnt Dieu mefme en fon fl,me flott,mte )
'. ~ :;,it mour;r dan; f n ca;ur la. verité na.Jfante.
¡ De.' fllPerbes MOl tels , le plus affreu.~· lien,
~1' N'en doMons point, Arnaud, C'fft la Honte dubim••
.J Des plus nobleJ 'Ver tus ccttc adrvite ennemie,
? a
r¡int fhorme¡¡r nosyctlx des traíts d~ /'in¡:11lJie,~
D Vi
f
¡
8)
84 EPI S T R E 1 1 r. EPISTRE 1 l'l.
AJ{ervit nos efPrits Ious 1m joug rigomettx, 0}'i. c'ef/ toi ~ui nOlls pers, ridicul~fG¡;e.
Et mus rcmi lun de 1','P!tlre (j~'la~ues malhmrew:; e e¡¡ toi qui fts tomber le premier m:¡L hettreux,
l'~y elle 1.1, Verttt de~Jimt la(i.he & timide. Le jOlllo que d'un fallx bien (ottemmt amoltreltx,
VOIS otu ce Liberti.rt en pub/ir intrcpiric. Et 71'O[:11t (ouNononer fa {emme d'impof/lIrc,
~ltI preIcbe centre ,In Dhu, qlie doms Ion '"i7l11 .A1t DemmpM" pudezlr il verl,Ut la Ñat¡¡;oe.
il (roil ? He!.l$ ~ avant ce ¡Oll" qui perdít fes neveTlX;
]1 i¡'~it embr4Jer la verité qrlil void: TOUi les plaijirs cM/roíent auo devant de fes 'l;IXIIX.
}.1als de fes fimx amis il craim la. r.,illerle , La faim a:lx anímaux m fai[oitpoínt le guerreo
~t n~ bra;'e ainJi Dieu que par poltroneríe , Le blé,pourfedonner,(",ns peine O//'V¡°p.nt la Terre,
o Ccft la de to~s nos m.1ttx te fatal fondement. N.1ftmdoit poin! qUUll BlXufprefJé de l'eguillol'.
Des /IJgemens d· atttrui noustr'mblom foU, mmt Tr.1,wjt aP,1S tan/J!s Im.ptnible jiLlo?: ,.
, E: chacun l'1m de t'afltre adoram l~s mprices, , La "Ji,me o/froí! ptwtout des grappes tou10urs plemas
:Notes chcrche"ils hors de nOlts nos vcrflls & ilO! Ef de~ 1"uiffeaux de lai c1 [erpetoient dans les p!aínes.
vices. Mais dés ce JOU7 fidam décheu r!e Ion eflat"
lvli(erables jot/iits de no/tre van;té, DI/n tribut dI! «ouléurs pa)'a Ion attentat.
Fai{on: an moins I'avttl de mjlre infirmU! Jl ldut quau travail [m corps rendlt doeite
A q/l01 bOIl q¡¡and la fiJvre en nOi /lrtértS urúle, FOHafl La Terre avare a devmir lertile,.
Faire de :10ftre mal rm [ecret ridimle ? Le ~/;ardm importlm herifTa les glurets :
Le fmIort de vos .yer¡x peúlf.Ms & 11'0/ b!,:s: Le Serpellt 'Vr1/'limcux rampa dans le fore} s:
Vuftre potlls in-ég,~1 marche ti: Fas redollvlé; : \ La Ca1.icule crJ Fel. défola tes campagnqs:
a
ffJ..ttelle flllJfe plldéur fcindre vous oLl ge ? L· Aqui¡on en [urer¡r gronda ¡ur les montagnes'
QU'avés ;;OtlS ! ü n'ay rien •. Mtlis ., .• le fI,'/lJ mi; filors pourfe cow¡,rir;durant tapr: laifon,
vous dr-Je , 11 fatl.t altx Brtbis derobcrolcllr toijon.
RefJ:ondra re Malade 4 fe taire obfliné. La Pelle en mefme temps,la Guerre, & la Famin!J
Ma¡s cepend!lnt voi/a toutlon corps gangrené; Des malheurertx Humains ,ttrerent la ruine:
Et la fi.e:-'re ¡Jem~~rt le re~:l.'lnt la plus forl~ , Mais aucun de ces maux 7J,' égala les riguel/rs,
a
Vn bemtzer aux ptes,'Va l üe¡¡dre la porte. 61ue lamauvfli[e H0nte exerfa dans les clXurs.
l're.ve¡¡onr fagement un Ji jufle malheur. Th ce nida !'inflant lortirent tous les vices.
Le JOTer fattll eH troche & viem cOmlne 1m voleur. a
L' Avare des ¡remiers en proJe [~s caprices,
Avant ql/ ti nos erreurs le Ciel nous abandonne , Dans un infame gain mettant l'honnefleté,
l'r~filons de l'inflant ql~e de grr¡,ce ii nous donne: 1'ot/r toute honte alors ,compta la pauvreté.
E:;¡tons nous : Le Temps fuit & nous tra¡ne .avec foi, LOhonmur & la Vertu n'o{erenr pluspolroiftre.
Le mornem ou je parle efl déja loin de moi. ~~ La pied chercha les deferts & le Cloiflre.
oM;¡,is i.Hoi ¡ toujo;m 1.. HOJlte m,e{cllfWs mus lie'~1 Ji
Depuis on. n'a p6i1l1 veu de HCftr déflubé
Ohí!
8~,
~~I EPI S T R E. 1 1 r 7
par qmlql/e lien ne tznft 4 ce p h',
TYlf};/:~;.ncfteAejfet
. jme, mauddu'premier ;~s c;rimes .
./aqui tepde.t:h
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Ii'f,,~r(l **,*** ,l"\TO' ,
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~ ji'Vain, larmde cont:: :l!e~::e fo~~:t:;;::::u, ' :rttt.ttti'i'tti't:ti', t


plus qu'alrtm des M ti rejC e en ces riml! ¡<tf: 11" 'l\<" .,.. ••

'YJ ~ touJollrs outeux. chance/ant &


:. peznhc dlllimon ,o:' le 'Vice
arrac e tm píé
m'eng~ge
tímide ' & ¡orJ
'Volage,
r. en m "agltant
.
"E p' 1ST R E 1V
" .' ", "'
(.;'l

Ca Ji
l' •
;;t.Ue , .1-utre m y reporte . & s' e b
. b' l' '
m Our e 11 mflan(
,~ , ',e,
r J, com¡ne auiourd'h
Allume d
1
, ans mon C(Et~r une clarté nou'Vellc
J"'
lit , que q,fle rayon de M/¡ A V.' R, O 1"
ilf'~ut
'
SOllda'n a/lx yeux d' awmi s' la ,¡;" •

,di""
n'un ne(f d' d. . COllJ.rm er,
b J e, tm regar Je me fens allarmer, .'." N''Va:n po:!r Te /¡)¡¿er, ma Atufe tOÚn
'Et
7
mefme bl fuI' ces 'Vers que 1'e te 'V/ens
. d"ecrtre
de trcm .c en ce moment de ce qtle l' on 'Va d.' ¡re. ,(~ ~, ' Ving> fe;s p"p"de la Holande a tenté /¡:;,
ti ~ conqlle~e:
Ce PMS , OH ,cent murs n' ont pu te re.
fiftcr ,
GRAND RO" n'cft P;¡s en 'Vers ji ¡Mila a aomter,
D,', vii/es que./Il pr,¡lds les noms dur: & barbares
x'off)'fllt de t1Htes parts que Jjllabes bi::.arres.
1'0/11' trou'Ver un brau mot, des rivts de fIJ{el.
llfll/u toújours bronchant, COf{rir jllfqu'au T,J{el.
O:ii • par tottt de Ion ¡10m cha~fe place mtwie,
Y,'mt hon contre le 'Vers,en dür¡¡it 1ham10nie.
Et qui Pertt fans frmúr aborder Vvoerden?
§l..tel 'Vers nc tomberoit 1m feu/¡10m de Nardc¡;?
a
S!.¡¡elle Mufe rimel' en toUs lieux difpo(ée
OFroit appro- her des bords dll ZlIider::..ée ?
tommcnt en 'Vers heureux affieger Doel,bourg,
zmphm,Vwtghcninghem,Harder'Viick,Knot::..embourgt
]1 n'cH Fort entre cmx que tu prens par centaines,
~IÚ ne puiJ{e arrefter 1m ltimeur fix fem»ines:
;;t par tol/t [rlr le V'Vhal,Rinji ljM fur le LeeK,
8S E P r s T R E r V. ~ EPI S T R E IV. S9
L~ 'Ver! ~(l en déroute , & le POete afee. 'D'lInjoug déja procha~n ,menMent tOf~t Ion eou,:!,
·~~o: JI tes exploits moins granas & moins rllpi,lll 11 0M l'avMS veu , dz ti une, aifrontel la tempfte
a
;aijJo¡ent prmdre courage nos Mufes timides; De cen! fOf~dres d'airain toume'{ contre fa te:/~.
a
e/u eflre aVec le tcmps, foree d'y rever. ¡/marche vers Tbo!us: & tes flots en courroltx
Par.que~q/te ~oup de l Art nous pourriosnotts fa:/Ii?Y ¡lIt prix de la fureur(ont tranquflles & doux.
Mals dt': q:t on Vetlt tenter cette va/ie carriere ; . 11 ,~de l/tpir er la taille & le ·tnfage:
pegaze s effareuch e & recule en arriere " El d"puis ce R omai» ,* dmll infolent parrag e
~~¡¡ .6po~on/e(lonne,G Nimegtte,ejl 4 ;oi, SI/Y fin tont en detex Jour~ trompa tous tes effol'U,
e m: • ~/le efl en~ore l/U Camp devant Orfli, ¡.¡¡¡);lís ríen de Ji gran:/' n a paru (ur tes bords.
1/~!Nk /;,tl to;tte-fots mi» '-ele m'encourage; Le Rhín tremble & fremít d ceS trifies nouvelles;
J Jaut. MI
L h moms dlt - - rlJ ellrett:t: f' "',Iage,
. Rhin tcntel' r,' Le l' f'.ort a' traverJ J'!"es humides prunelles, .
f e /,• l'
e ma, eur fl·ra grt/nd ,ji-mus nous y noyons ' e'eli doc trop peu dit-iL,que l' E[caut en de;5-'r: mOIS
}¡tufos 'pOIl~ le t;'lcer ch,rchez. tous 'Vos cra)OI1J; Ait appris a cOltier (OILS de notevel~es lOI/:
car.put(q/t e:- ,cet g.>:ploit tout paroil! incroYflbie, El de mílle rampa"J mon onde enVlrO~¡h/
y a
!2..ue la 'vente plire reJ[emble 'a fable, De ces FICltvcs fans nom fuivra:a dcftrne~.
De tot!! vos om'mens vous powfJez.i'¿gnyer. "JI;! pcriJ[mt mes eaux!O¡l par ti I/frtí/res cottpS,
J:enet done, &> rUl' tout gardez. bien dél1l1fuer. ¡':o/llro/lS qui do;t uder des M~rtals ole de Nou!.
Jlous{cave~" desgra~s vers les di!j;races trngiqtie!: A ceS moti cJ[uyant fa barbe llmo;¡tlt[e •
Et fottv,ent on ennlue en termes m:'l/Jnijiques. Ti prend d'lm vi¿ux Guerrier.'a jig!/re poltdre:tfe·
Au tled du M.0nt ;1dulle.* entre mille ro(eflllx, ton front cicatricé rmd [Oll alr furzertX,
Le Rhm tranqut,le,B' fier dI!. progre':. de fe; eaux Et lardeur du combat tftincelle en fes )'eux. "
.Appui~ ti'une m~in filr Ion urne penchante , , E/I a mome/U ii p,;rt , & COllvert d une ¡¡¡le ..
Dormol: au b~ltlt fla:ettr d __ F:lt r:nde naiJ[ante. Du ¡'l/neux Fort de ,Kinq ~rendJa route comJlle.
L~rs q/11In t r / tout a coup (UIVI de miiLecris, la contemplant (on crli~; ;d vo¡dd;toutesparts.,
Pmt d un calme ji doux retírelf?s eJPrits, Ses p,í/es défenfcu.rs par la.¡"~ycHr elClr~. .
Jl fe !roubie. /! regarde, & par tOM fUY fes riws 11 voit cmt batazllms,qul lom de Je defendre,
11 vo/d fitlr a gnn'¿ j'as (es Naiades cYniyuivlS Atlendant lltl' des mfUS l'ennemi ¡our re ,'e~d(e.
§2.tt¡ tOtetes aecouran.t 't'ers (ntr Jmmide RQi,' Confits, itles aborde, & renforfant I:t VO.IX;
Par fin redt affrellx redoubent(on CfffOi. Grilnds arbitl'es,dit- iides querelles des Rrzs,
Jl apprend qll'U¡1 Heros condtti I par la v;aoi~e, E~' ce aínJi que vof/re ame ,al~x perils aguerrie •
.Á d9 .(es bords f.ameux jléiri I'antique gloire. soíaient [ztr ces rempart; l h~nncltr rt.'f la patn,,~
~lte l<zmbergue (JI Ve4cl terraJfe"m deux jemrs rofire ennemi [ztl'erbe,en cet mftar¡t famettx,

* MOntJgne d'ou le Rhiü prcnd fa [ourer, ; >/, lulcs- Ce[;:¡l'.


90 EPI S T R E 1 V" ~ EPlSTRE legm
IV. vaiffe:tttx-- !JI
VId Rhin prés de TolhllS fend les ftots efcumeux. ~r fes fe in; cepmd~nt 'r~n~:ttpent les al/x.
Vu moins en 'VOf4S montrant fur la ri'Vo 0ppooéc, ',m trenc!?:>nt ~-u.tron .efi,a rilent iem audare.
N ',(, .
ojcr!ez-'Vousjatjtr r.;r. une VICfOtre
'cJ. .,
alsee? .oH Guerrlers.s,
• Jlcttant'1' tgn" . pOl'te la menare.
Al/ez , 'Vils Combattans,intetiles Soldats, ~e RIJ'n ¡es 'VOtt d un' rel Lqut 10mb 'Vole .1 l'inftant :>,
Lai({ez.,-la as moufquets trop pefans pour 'Vos bras: T/ ¡'"v.mee en co!trrouX. r e P¡'«eadron ftottant.
Et 1.1 f.lUX a la main , parmi 'Vos marefcages, "'1 f'lmt de toutes Pá"lt,s ! u~ é ha¡¡rre & s' allUl112;
Al1ez couper 'Vos l.ones , & preJJer ,n; 'Vos lalctages.
' l''' . Ipetre
1n/{).1 ' en [¡trcur atr s, l.e rivageJrume. JJ"
Ou,gardant Ies jetels r. bayds quz. . peu'Vent eowvrrr,. PI!
'Vous Ii;" des (Of/PS re dOllblezl i tOIJ.
d •un• Bl'n.le eft attc:¡¡1 . I
A'Vcc moi,de ce pas 'Venez 'Vainere ou mourir. [Di¡a dtl plomb morle pus l' nde écume & re plaint,
Ce difcours d'un Guerrier que la colere e:lftame Sol/S les fouguetl x cffiourfier¡s tOemhefte orage¡¡fe
,ff.. r.
ReJJuJctte l'honneur del ,.a mort en 1eur ame: d
1), t,mt e cou r
hS a r{/lX a
1 r
. lq. Fortlme r
donlel/,e.
Et leurs creurs s'allumant d'un refie de chaieur, :l/m' 1m temp; {tu es a;(. ;¡t bien- 10ft la fixer.
La honte fait en eux l' eife! de la 'Va/eur. ~I.t.s LOVIS d 1m reg~rr \ b<llilr¡rer.
lis marthent droit iZ1~ fou'Ve, ofl'LOVIS en perfonnl [iLc [l¿ftinafesyetJx nOJero .':u' ¡Yü's & B.,llonne,
a
DéJa prefi pajJer,inftmit,diffiofe, .ordonne. Ihn-t:ft ~vec ?"'~7:;~¿ ~~;~:;tc f,'i.Oo~nc.
*
l'ar foil ordre Grammont le premler dans les flo!!.. ¡e RIJ'n a leUl .,,[p II / me a (es c,'¡rlts glacez •
S'a'V.1ílce ,fouttnttdes regards dlt Hcl'os. ~/: I/Jd pOlI/' nowr;C ~Ea a:' & Cond6 fom paJ'ez.;
S m
on rotajiter B-,etlmant
r. ji.o~s jon
r. M' .
aztre muepi de, '/1 bmlt. s"hand
~r " 't tomber les mnrfH'l'les,
qlt ngll
Nage tOllt orgucilleu,x de la main qui le gf{~de. COl1dé dont Ú! {tul rt& j:~ne les bMailles:
Re'Vel le [lItt de pres : f tU ce Chef redoute Furce les efradrons ~ FuI & digne fm. él; ,
Marche des C¡liraffiers l'efcadron.. indomté. 'ElIgllim de (on hY;nen ; 1: 'Viéto:re inftrUit.
Milis déia de'Vam etlX 1mB ehaieur guerriere l'ar IUI d¿s (on en/:1nc;e &·"..~g¡¡e la pl.úne. •
En,porte loin du bOl'd le boüillilnt 1E(dtguiere, T ,L'Enneml ren'V;rseflti /'ton.m qui l'en~raZi1e
t
Pi'Vone, Nantoüillet, & CoeJlin, & Salar!: Le Dieu IUI mtm; ce ¡e. ~~¡¡. (e' 'Va ns elforts
Chacun d'eux au peril 'Ve1It IJ premiere p/~rt. f't
Vandofme qui foútient l'orgueil de fa naiJJance,
Aum!me infl.;mt dan; tonde impa!Ífn' s'élflnrc.
1';.1 (mI) d,fe[pere 'Ps
Ah,mdonne a ~'::r~ ;, 'Viél;o;, e & fes bords.
I la dérouIe Iclatante
Du Flell'Vc amJt om .ep~" horte/' l' époH'Vante:
. r. ' Jon camv~ r
La Salle, B~I·tnghcn, Nogmt Dambre, Ca'Voys,
1'.
A Vv¡¡rts jU,.qu en 'is & l' appui de (e S murs ,
Fendent les fLvts tremblan, fous un Ji noble ¡ads. VVllrls 1efPolr du p,~ GR A ND ROl! quel He~
LOVIS les animant dtt feu de (on cOMage , ' Vvurts .... ah ql~cl Ilom;
Se plaint, d~ fa gl'andeur qui i'attarhe MI ri'V'gr. ; étor que a )/'V/trt~~I_né pour les oreille.s ,
; S.1m ce terrIble nom 't ller des mer'Vulles !
'1- ]\[on(icm le Comt~ de Guiche. ~/le j" </ 11'01S a' t es JeuxK'e a d¡¡,ns mes 'Vers emporte.' ,.
: t MJlllicut le COl11tc de Saux. Bic.n.loft on euft '¡.1m S mq
1I
1,
1
1
I
I 1
!9:1. EPI S T R E 1 V.
De fes famezex rcm}arts démentir la fiert;;
a
Bien-toft • .. mais Vvurts s'oppofe i'ardeur qu
m'anime.
Finz~r¡om ) il efl temps : auffi bien fi ln,rime ,
a
Alioit mal propos m'engager dans /Írnheim, 'í
le ne [cai Jour fartir de porte qu' Hildelsheim. '
O ! queJe eiel foigneux de noflre poefie,
GRAND ROI,nenousjit-ilplus 1'oijins de l'.AJi~'
13ien top viéforicux de cml peupüs- altiers ,
L' A R T
Tu 1iousaurois flurni des rimes a miiiiers, _..;
~
1l n'eJi plaine m ces /imx fi feche &> Ji Jler;!e, 'j
§2.~i ne fo~t en beaux mots par tott! rich~ & fmi:,
La plus d un Eourg famqux par ron antlfjUe nom
Vient offrir a l'or2iüe un agreable Ion.
)PO ETI~"'",--VT 1-4'
••
.J..,;
fi1. u el plaiJir!de Te !uivre aux rives de Scamandre: .
D'y trowvel' d'¡lim la Poetiqtte cendre:
De fuger Ji les Grecs qui briferent fes tours
Firmt plus ell díx ans que LOViS en dix ¡ours,
E N 'V E R S•
Mais pOllrquoi fans raifan defefPerer ma veine?
E(l-il dans l'vni-vers de plage Ji lointaine,
OU la va/mI' , GR AN D RO/,ne Te puiJl~ portlr,
Et ne m'offr~ bi:n- tofF des exploits a Chanterl
Nonnon,nc faifans p.'us de pJaimes inu/jles:
Fuis qu'ainfi dan> deux mois Tu prens quaralites
vil/es;
JiJ{ettrl dn beato,: vers ,dont ton bras me r/pr¡¡d,
le r'Mtens d¡¡m dCM: 11m ¡¡ui: bords de l'l7.elle¡lr¡lI,
t1rt?~t+tt~tt;+t+
?ttttttttttttti'
L'A R T
jPOETI QVE.
CHANT P RE M lER.
~~E S T en v,ún qt/au parn.iJfe ~/m teme-
raire Autcur
Penfe de l' Art des vers atteindre lá
M;:~,",~'" h..uteur;
Sil ne Imt point du Cie/!' ¡nfluente (m'me,
Si Ion afore en naiJfant ne la formé poete.
DmlS Jan genie eftroit il eft toújours captif:
Pour lui PheFms eft [ourd , & Pegazc eft retlf·
O Vous done, qui brulant d'une ardmr pcrtllel~fe
Ccurés du be! eJPrit la cariere épincuJe.
N'a/Us pasJurdes vers (ansfruic1 VOtH r.onfumer,
Ni prtndre pour gmie une amour de rimero
Craignés d'un vain plaifor les trompeuJesamorcrs.
Et confultés long temps voftre efprit & vos formo
1 La Nature fertile en eJPrits exce/lens ,
,¡ Sfa;t entre les Autmrs partager tes ta/em.
~ L'un peut tracer en vers une nmollreufe flamm e :
5' L'atttre á'un tr/Jit -plaifant a~uiJer I'Epígramm.e ~
~6 L' A R T P O E T 1 Q v E. eH A N T P R E M 1 E R. 97
,Malharbe d'un Reros peut vanter les exploils:
Vn Alltmr que/queJois trop plein de [Ol~ objec
Bacan chanter philis , les Eergers , & les bois.
I11lMisfms l'épuifor n'abandonne un fuje: :
Mah(owT.!tnt un EJpl'it quz' (e jlnte,& qui s'aÍlm Sil rC'/J,cn:re 1m P""lais , il m'en dépcint la fMe:
lt1éccmloifi fOf) genie , & s'i¡;aore [oí-mefme. 1i me promene tlprés de terraffe en rerrftjJe:
.Áil1ji '1- Tel alttrefeis , qu'on vid a'vu fiaret 1:i s'ojfrc 1In perrm , IJ /'cgne Ull corr:dor ,
Charbon¡¡er de fes 'lJer)'les murs d'un cabaret, La ce baleon s'cnfirme en un blr¡flre d'or;
S'en vamal a fropos d'tme voix infolente JI rompee de,. pL~fonds les ycnds & les ovales:
chanter du pl!uple Hebrm la fuite tr¡ompIJimt~, ;jo Ce n~ rOl~t que fdl:on s,cc ne [om qll' Afl:raaales:
Et pouffuivant Moife alt travers des deferts, Itfatlte vii;gt ¡e¡tille:s pOllr en trouvcr lafin,o
Court avec rhlll'aon (e noler dam les mers. 'Et Je me fiwve ti: p. ine alt travcrs dú j:wdin.
§2.1telque fujet qu'on traite ou plaifant,ou fublime, Filié; de ces Autems l'abond!lnre fierile,
~ue toú;ours le Bon fens s'accorde avu la Rime. 'El nc ~vOIlS ch:t.rgez:.. point d'fm dé/a;l inutile.
L'un ¿'alitre vainement ils (emblent fe h¡;úr , ]'.],'It ce qf{'rn dit de trop '8ft fade 6 rebuJ'tant:
La Rime eft tlne efclave, & ne doit qtt'obelr. a
L'c(prit ¡'affaz.ié le rejelte 1infl,/¡:¡t :
Ion qu'a la bien chercher d'abord on s'/vertllé, Q¡:i m fcait fe borne/', ni' feút j,1i¡,ais ecrtre.
a
L'e/prit lA trouver (ji(ément s' habitlte, SOW¡!Ci1! 1.1 pm/' a'un mal naZIS cond/lÍf dans un pire.
.Áu jOltg de/a 8aifon fans peim elle fléchit, n; 'Vers e(lvit trop (oible , & 'VOffS le rendez. duro
Et Loin de lagefrier la rert & /'enrichit. 1 é~'itr t!'éire long, 6' je devirns ob(cur.
Mais lors qu'on la neg/íge, elle devient rebe!le, L'I:;1 n'efl poim trop fardé,n',aisla M/lfe t¡1 ttop ¡';.Ji;
Et pour la rllttrapel', le [ens court /tpr/s elle, L'fl/;¡re a,p'wl' de ramper, i1 fe p"rtl dans la 1'111;;.
11 ¿imls dom ,a Rai(on : que toújours,vos efcrits ¡'or;¡¡:~o)o1lS dlt Pub/ic m~r,:tcr les amoun!'
L Emprttntent d elle fottie & leur luflre & leur pril,
r
S ¡ns aJJe en écrivrmt "-'arié,. '!JO>' difcours.
l La plurpart emporth d une fougue infenfée Vnyle trop ég.ll & taújo",rs uniforme.
a
Toujours loin du droit {tns vot chercher leur pcnpe f:1 ~';Ú'" brille nos rmx,il falu ql¡'il nous cndor;n~
lis CToiroient !abaiJ{er dans leurs vers monjlrueux, V;l lit p, u' ces AiIt'mrs ni; POM mtts cnnuier
S'ils penfoimt ce qU'lm /tutre /t pú penfer come eHX, §:'::i toújourslllr 1m ton fomblcntp(almodier.
Evitens ces e;>,:cn:.: laif{olH ti: t' /tlJlie • H,¡tre;:x! qui dan; fes vel'S fellit tI'fme ".Joix !cgere
De tous ces [aux brillans tél'/atante folie. I',¡j¡: r ¿¡ gt'tlVe MS dou>.: , d:t plaj{ant f/IJ fo'Ver~.
Tout doit tendreatt Bon .fem,mais pour y parvenir Sen lí,-']'e ¡;;imé du Cíe! & cheri des ita/mrs
Ie chemín eft glif{tmt & penible tenir: a EJi /i'lIwm chez. B;¡rbil¡ entouré dacheptm;f.
11 0ur pou 1ft 'on s'm écarte , auffi-toft m fe nOjl, §'('¡wi qffc 'voUs e{<r¡viés , lvite:::, la baffe¡1e.
La raifon pour marcher n'a for~vent qu'lwe voy. r,c P;le le moins noble a pOl/rtlmt fa 7Jr~¡'Jl~:J
:f 5aillt Amant, Moy[e Sanv[:. :1- VeIS de S'tlc!eri.
E
9S L'ART POETlqVE CHANT PREMIER 99
JIu mlpris du Bon fe!~J. le Burlg(qll~ eifronté Dura/1t les premiers ans du Parnaf{e Franfois
Trompa les}C/lx d'abord. plfZft par fa n~u:ueaUl;, Le eaprice tout Fui [aifoit t6utes les lóix. •
On ne 'vid plus en 'Ucrs qlt! po;r¡r~s trivi"lcJ: La Rime , MI bOllt des mots fl,Jfemblés fdns me{ure
Le PdrlJ.-tJfe p'lrla le langage des Hales. Twoit lÍi;¡ d'ornendns, de l10mbre • & de c4rere:
La lco,ce a rimel' alors 'n',.m plus de frein: "Jlion lfut le premier , dans ces Jieeles groJJiers.
Apol!cn travefti dc'Uim un T.lbarin.: Dfbroiúller l' art confus de nos 'U;eux Romancíers
Cate cont¡lgion infdfa les Pro'Uinees, -[ ces: MMot bien-toil aprés fit fleurir les B;lll.1des, •
DIS Clm & dll Bourgfois paJfa ju(qucs Imx Prin- Tom'na des Triolas , rima- des Ma(earadn,
Le plus mau'Uais PlaifAnt cIte fes approbateurs, ,A des refrains reglés affir'Uit les Ronde.1ux,
Et , jufqu' Ir; Daffiuci , t'out trourrJa des Leéiettrs. tt 111 ont ra pour r:l7Jer des chemins tout nou'Ueal~X.
Mais de ce ftile mfi'" la Clmr de(abllfie, J ROíJ!nrd qui leluivit , pltr une alltre methode
Dédaigna de ces ven fextraw:gance aifée. ;, Reglan/' tom, bro¡¿illfl, tout • fit un Mt alit mode ;
Difti¡lguale naif. du pla! 6> dI, bJuffon , Et toute[ois long-temps eut un heureu.x deftin :
Et laifa 1", .Pl-ovinee admirer le TJphon. Mais!a MI;fe,m FrltnFois parla m Gree 6> Latin,
~e.ce ftile ja1ll'ais ne {oüil:e 'Uoftrc ofwragr. f
v:d d:ms t/í{e fut'Uam, par un retol" grote(que ,
Imitrons de Marot r élegiJIm badinage. T"m[.cr ¡,e ¡es gra'1ds mots le faftepedanteJque.
Et laiJ{ons lt Burle(que 11tH P lúfam du P Jnt nCII!. Ce Poete org/tLlllcux trtblIChe de Ji haat
M,ú; ;/ ~llez. point a¡lj[i , {tlr les pas de Breba1, Romlit plm rttenus DeJPortes 6> BertIJur.
Mej.-ne en une Phar(ale , entafJa (úr fes ri'!)Cs, E¡¡jin Maihcrbc '1.-in . • & lepremier en Francl!
'f-D.: morts&de m:Jllras cenr 11l5r~gcs p!.\inrivcs, En Fmir dans les 'UlrS rene jufte c",dena , '
Pl'ené-5 mieux 'Uoftre ton: SoiJs fimp:"e a uee art: D /In //Jot mis en fa place m/,tigna- le pou·voir •
Sublime fans orgueil: agreabfe fans [a,d. Et nduiJit la, M;¡{e flUX .regles dIe de"()oir.
N'oIfrés rien au Leéfeur que ce qrei pcut luí plaire. Par ce lage FIcri-vain JiI langue reparée
fiyéspottr ./a c¡¡dance 1Ine oreille fevere; N o"ifl'it plus rim Je rude a I'oreíiteipurée:
~u~ toújot/,rs dans '1;.'OS 'Uers,le {ens COHparJt les If}OIS, Les Stanres M.ec grace apprirmt atOlJ·.bt:r J
Sufpende J'hemiftiche ,tIl marque" repos, Et le Vmji:r le Vm ¡¡'ora pltts.enjamber.
a
Gal'dés qu' une vOJele cOMir crop h:r.flée, Tout réccnnules lois , & ".gu~d.eJidele
Ne foit a'ulJe 'UoJele en ron chemin hettreée~- Al/X A;iffllrs de ce ttmps leY( mcor de modele.
JI eft un h¡;ureux choix de moes harmonicux: Marches dvnc jilr fes pas .: aimés fa pureré,
:Puiés des mauwlis [tms le concours odi.:nx. Et dc foil tour hwrwx imités la clarté ;
Le Vers le mieux rcmpli • la plus noble pmfée , a
Si le fens de 'Vos 'Uers filrd.c fe fúre encendre,
Ne peut plaiTe a ['efinit , quand l'mi,le eji blcII"el, .AJon cJlmt auffi-toft commence nle deflmdre,
a
Et de. vos'vains di/:ou/'s promt fe dtftachl'r,
lf Vers de Brcbeuf. Ne [/tu pom: un Autmr qu'¡/ fltu( touiJurs che",htT\
E ij
Ir) o L' A R. T P Ó E T 1 Q v E
11 el (crtain; E(prit.< dont leslomb,.es pensé~s eHk N T PR EMJE R J 0'1
S01lt '(1m nu.lge tip:ús loújours en:b.trraffées, @I/e jilmais du ji/jet le Difcotlrs s'éóart:mt
Le 1"ter d¿ la r;t;/,on ne le lmuroit percer, N aillc c/J, rcher trop loin qu,lque mot é;'latrrnt.
a
.&v::Int done (1:"4e d tiaire , ,¡pprmés penf,r. Cra.igm;.:-vofts potJr -JOS 'l/trs la conjure pllbliqlle~'
scion que no/lre Idée eft plus, Olt moins obfrl1r/!,
L'exp¡'eJfion la jitit Olt moins neUe , 011 plus purc:
1
¡
a
So)'l!s vous 'V~;es me{im 1m fo-r;' ~e Critique,
L'igno¡a~.(e 10U¡Ours efi p1'lfte a .1 admzre/'.
a
F,útes vous des amis pr,;mpls 'é'OIIS cen/i:rer•.
Ce que ¡'Oi't confo;t bim s'enonce cl'lirement,
El" les mors pour le dire arrivent Ifi/ement, @I/ils foimt de 7.'OS efcrits les cOllfidms fi¡¡ccres,
Sur tout -' 'J1¡'en vos Eltrits la I.angue rcverie D de tous vos deJMUS les z.etés advcr(aircs.
Dan; ~JOS plus grtmds excez. vous loit toújJllrs (acree: Vél'cüillés devant eux l'arrcgtmee d' Ameur:
En vain vous me fr.1Ncz. d'fm Ion mtlodieuxj ""¡,tis (cachés de l'ami, dt(i:emcr le flatl':(r,
Si le terme cft improprc , OH le tour vicieux, , Td ;;Dtts fcmble apla.udir, qui 'Vo#s raiile &
'vrm JOJ/;",
,Mon e(prit /Z'"dmet poi¡u un pOVlpmx Barbarifrlle,
Ni d'un V!'YS empoulé l'orgueil{wx Soledfm . . . Ai/l, és qu'on 'Vous conJeille, & no¡¡ pas qti'en V011S
lOlle.
Sans IrJ LrJl1gue m U/Z mot,l' A1It~¡¡r le plus .dt'Vm
Ert tokjours,q:toi ql/il faf!e,v/Z mechan: Efm~..:a'n, a
Fn flautI)" auJfi toft ch(rcbe fo recria:
J Tr'~'l/aillés
a ICJiftr,quelque ordre qm'uous pre!fe, Chaqu" Vfrs qu'il eutend, le ftlitextazicr. ,
TOfH eft (ham,am.divi/Z auam mot ne te blcffe
Et J1,? ~v'Olts tiquis poj·,t d'/ene foile ~Jiteffe,
r/Z j1yle ft rapide, & qrli court m rtllJa.n~ il trépgine de jDie , il plmre de tendreffe "
Marque moim , trot d' e(prit ~ 'lile peu de /ug~mtm, il 'VDUs rrmble par tOM d éloges faft/lc#.'C, //.~
¡'aime llJieltx 1m ruijfeart qm (i., 1/" molte arene La T'eri,'é n' a point eh air ¡trlPi ttteu;t.; r : ,

D,ms 1m pré p[ei/Z de fleurs lentemmt 1"r prom me, Vn lage Ami toújours úgoureux , inflexible'l . ' \
Ijil §,rlu/Z torrm: rléb)rdé qui d'zm coun or!lgmx
ROl/le pleÍl¡ de gravier jitl:" 1111- ttrram farJgeux.
Sur 7.'o:f;¡lItes j.!m,ús ne 'l,'PIIS laiffi p:¡flble, i ,,1 ( \1 J
il m ptlrdonne poim les endrcits negligé's, \(, '
Rátés·voltS lantement , & lans perdre courage ti '\IIV~)e en lfUr litu les 'Vers mal ammgés• '~"':':'::L:'/
Vingt fuis jilr le m¿ti,r .remettés .'Voftre :Juvrage, il reprime des mots l'arnbiriw(e t1Jlphaze,
l'oliff'ez.·le (al'}; ceffe , O' le t'epeliffez. ; leí le Iem le choqlle , & pllis loin e' eft la phraz.e.
Vofir¡ ,'onftmc1ion f/'mble un peu s'obfcllrcir:
.Adjouftez. qreclqllJJois , & foz;vmt e{{am:,. "1"
C'eft peu ql/'m 1m Our¡rage,ou les faute,fourn:, ,tt: c: te'me eft cquh:oqlle , il le filUt éciaircir,
Des tr:lits d'efprit fomes de tfJn:ps e~ temps petl!h~t. e ejl ainji que VOZIS parle un ami vcritablc.
11 faut que chaque chofe,.Y {oa mífo m, fa/Z llcu, Mais IOl<vcrJt jilr (es vers 1m AI~tmr intmÍfable
A les proteger tcus fe eroit imtreJfti , •
~lIe le tieb¡¡t , la fin , re pondent 1'111 mtl,e1J:
Gll¡e (l'UI'} Mt delic,u 'les pleces aJfortles , Et d'abord prmd en main le droi¡ de l'rj{en/d,
Pj foY/n(lH 1J.¡.¡,'un foHI fOil; d~ diwrfcs pllrft~s ; De ce v~;le1rt!i:~.vo1lS ) !expr¡:ffloll ejl b.¡/Je.
Ah!M"p.-:r;p;~u..r,'}\'Vm i~ 'L, u!.. d':,})lIillh grMe,

~
~ ~"'-i.¿~,;,;, \:'\ .t. 11)
~ r;?'1 ;;;1,
• () I

A'" 1
101 l' A R T P O E T J Q V E. 10J
R,poudra t'il d·!{,bord. Ce mor me /emble [raid,
le le retrmehcrois, C'eft l~ plus bel endroit.
Ce tour ne me p'/lifipal, Tout le monde l'/ldmire.
t*TcWiPi'fi'tt*:irTT
Ainfi toújours (onftant a, ne fe point dédire;
§)"u"1n mOl dam/on Owurage ait pam vous bleffir,.
tttt,tttti'tt·ttrt
CrH un tit/'c ehés lui pour ne poh,! l'eifacer.
a
Ccpendam l'mtendre il (herit la critiHue :
170M avc::.. fuI' fes ver! un pouvo;r Defpoliqm:
M"ís tout ce beau Difeours,dont il'Vient '110US #:t,er,.
CHA.NT 11.
lleH ritn qrlun pi(,'Se adroit pour 'vous les reciter. ~~~~~ ELLE qt/une Bergcre , /lU 1'lttS benu:
1111ffi tofo il 'lJOUS quitte , Ó' content de fa Mufe • '. jour d; F('fte , ,
~'en v/l'chercher ai/tems qmlque Pttt q/! ji {tbufe', . De fupabes rubis ne (h¡;rge po;nt ¡;l
Car {auvent jI en tl'ouve, Ainfi qr.' enIols A¡¡tmrs, tefte ,
Notre fiede eH [ertile en .{ats Admiratellrs, Et fans meJler a l' or l' efelat dés
"Et /n-ns cetlx que fournit tI' Ville & l/l Prcvinre, diama"!Js,
Ji en eft che':., le Due , Hen, eft che::.. le Ptincc. Cmille en un champ voifin fes plm bect/IX ome-
L'Ouvrage le plus plat A chez, les Courti(ans, mms,
De IOut temps rencontréde z,elésparti/¡¡,m: Td/e , aim/lbJe dfj fon "ir, mais ht¡mb:e dansfon.
Et pour finir enfin pttr un trAit de SPltire , ftile ,
r». Sot trowve tOHjo"rs un plus Sol qui l'"dmi". Doif Jetater fans pompe tme éleg.mte Jd)'lle:
Sm tour fimple & n{.t[ n'a rim de fa/fum:.: ,
It n'"ime point Corgueil d'/m vus prefomftu~ux;.
J/ fam que fa douceur flatte , chatoiáile,' e~elile"
ft j,;¡mais de grands rlJOti n' ép'¡¡'v¡¡,nte l onllle. ,
1v1ais (oltvcm d,ms ce !lile un Rimeur allX abolS
Jme L~ de depit la FluJle & le H{lUbois~ .
"'11 Er fol/emmt pompeux , di/m fa 'wrve mdiferet,j
~¡, A:¡ milicl:$ ti'une Eg/og¡¡¡: e¡¡,!onne la t/gmpete:
De pe ¡ir de,' /;router , P.1n [¡út daw les rofeaux.
't,111
Et les NJmphes d"ffrgj fe CMf¡,nt {oIIS les eaux.
Al{, contraire, (.t Autre >lb }cét- en fon langag~
Fai: parlcrfes Berglrs, comme 07'1 parle ate village.
Ses 'Vers píats & groJJ:ers depaiúllés d'agrément,
loújo¡m b¡¡,ifent t" T<'Yr~, & rampent triftltlim t •
E iliJ
10 4. ~'A R T P O E T 1 QV E:
v:J dmll 'lIle Ronford(ur fls pipc:J!1x rulliques
e H A N T. I J. JOrr -a
Lm r! tranJports les plus doux ne flnt qNe phrRJes
J7tenteneor /redoimer fes ldylli!J (Juthiqu/iS) .
Et ~hM,ger ,/;;ns r~/p"c1 de ['creille & dll foil, "vaines. . .Ji
lis rle (e a vent]amfll s que e c ;arge,
l r de chaínes',
. r;
l)'czdas ~n Piaot , & phyl¡s en Thoimn. 6'Uf benir ln.r 1l1art)'re , adorer le~r prlJOlF',
!,n;re ces deJJx excez, la rOUle e,1 diJiieil1!' ~.
Et f;¡,ire qtlere l (er t'e .Ir;em "'" v . ~. ,¡
la rairon
SIIt'Ves Jcur ta trowver Tkeoerite & ¡ irgile,
Ce ¡¡'efloit pas ja:iis ' fur ce tor¡ r~.I:cu. e••
~ue lellrs fendres IJer,ts Ja, tes graces di étn, 611 , r!. mour d'tc'OZr1. 't ¡ s 'Ve/'S qttef.,ur",!rozt rzbulle:
.e ji
:Ne 'luitfim pomt 'Vos n;Rins, ¡our & nl/il Gil 'file dlt tmdre u'Vi,Je an:m:mt leS d~ux o/i"
fiuil.e:07..
,,d • d ji 'rt les c/;armantes te,- O/IS.
SIU.S dllns !eurs dollN 'VO'S ils }cmrcnl 'VOI!l JI onnozt e on I ¡/ l' E' gi
n;¡rendre 11 Jaut que le camr fetei par.e ;.I1S. .:~ e. "
L'cde avec plllS d'écla. &. non moz:.:s.d t'nergle
Par qllel I+"! J.-"s ba.fJeffe un AIJthettr pel/I
defcenúe Ef/evllnt ¡u¡qu. r ; ' au ' .1
,,' z flne'UO'
· IImbltlnex .'
Entretienr dflns fes 'Vers comeree ¡IV;!C leJDz:ux.
e han ter Flor", les chaml's Pomone, les v~rgen, A • Athletes dans I'¡fe; elle olt'Vre la flfirrzerc,
¿gu eoml>¡¡t de la jlllte /mimer deu:>: BergeTs, l.'>': 'd bou', de IIJ
Chartte 1m i.winqueur JOU y,.ux aJt
J)n pt,,¡jirs d,'l"¡¡mour 'l/lInter la d01l,.e ¡¡morce,
e hager ',' areifTe enJleur eouurir Dap/mé d'/ccl'cl!) carriere . , . .. ,
Mene AcJJ.'llc (ang;ant /tI/Y. ?or4s du ~zm:H~,
1:.1 pllr quet art eneOr t'Eglogue qHelqllefois 'f. . 'Ji'ce h 11,'., t· ..-fC/Hlt jiott le íoug de Lollts.
OU ¡;IIlt
F id dignes á'un Conful la cflm¡agr;e &' les buís.
Tlmto'¡ comcune Abcilleard.ellte afo~,c"7J:~ge.
2elle eft de ce Poéme & la force & la grat'e.
i
(,1
i
D'lIn tou un peN pius hlluf,rnllis POUltn,r't fonr
E'l len 'Vade (i-urs dipO/I/Ufr le 1,·va!,~ ..
~ e peint les feflin ' l r. s & el"
Iluda ce , ' Elle s , es d .1u,e', I >S ns

¡ La plaiTlti7.lc Elegic en long s habits dé d,~il


Seait les che'Veux éfllr s gemir fuI' Un cerÚÚit.
Vant. un btl.ifer ~u-eíl¡j fM iN tevres .'~z.~
't Q\1i mollcmcnt rdiíle , & pa: un ,101L'(~a¡ Lec)
n, :é" fois le feflJc, afil1 (jU on le rav!llc. ,
Elle peint des Am"ns la ¡oie , 6> la trifleJfe , ,",,1, ',.le h h "'lIrd
Son 11ile impetru/lx f{jwuent i' are e,:1U " ; '.
FIare, mmace,irrÍfc IIppaife une MIlÍtnffe:
Che'z elle un be,lIt defordre '¡/II>2 "fI~t ~ell arto
M¡¡is, prur bien expl'.:.mer ces eapriees heuleux,
Loindes [(imeuo craintifs,dol'.t! cJPrzt.ph,eg~
e"efl pm d'cjfre l'oete , il faut elÍ"i! amoureux,
le hah ces:uains Authl!t!rs dont la,Mufe forc/~ matiqlle . .
Garde dans fes-ful'curs un ordrltdt6/afl~que:;
M'm!ret¡et de fes fm:>: toÚ¡ouysfroide & g/lIcée,
G),!ti ch"ntant d 1m Her,oS les p::·ogr~\. e""'1tlln"
f.tli s'affiigent par art , & 10m de fins raJ!Js
MaifTris Hi oriens, fuiviont 1 ordre des, nnp's,
~. higen. pOllr rmler ~lJ flllJe.¡Ucux tra"jis ,
lis n"i ofont u'n momenl perdl~',.1m fuiet de 'lm.e_:
'f Virg. Eglo • .¡..
". Horat.Ode 11.1ih.1..
20e;' VA R T P O E T 1 Q V E, CHA N T I '1 '~,t07
r. ~our prendre Dole, il faut 'j,¿e l'Ijle foir rendue-, , ux l,ti merme m fUI fmrpe.
Et, qlle -'eu~ :¡¡ers e,;/f,c1 , ainJi que Mez,eraJ ' Le Sormet org¡mfi/ e r: p'us cheres dellcés:
'" d'e tn r ¡es , ,
Ált falt deja tomber lej remparts de Courtrai. LII .Lr~gc . , douloureux cRpr/ces :
ÁPJ!.(lt/on de fon fou leur fut toújoltrs livare. L'ell!le en arna [ts ji' de s'en parer '
rn Beros [z,r la Scene eur Ol~ fa plus roúpire,:
OnAit ;'ce propos, qu'U1i i~ur ce Dieubix.arre , Aman! n OJO J' t¡
Voulam pouJ{er bout fOI~S les Rill1curs Fr.flnfoi~ ) Ir
a (¡In' Pomte un d ns ¡eUT' plainres nO!t'l)e es
nn 'l'id ~us les Bergers, ti plllS qu' aleurs Befles.
I1iperna dll Sonnet les rigoureuJes lois :
Fideles a la po;nte,e!l~~edIUX vifages diverso
Voulut qu'en dmx fU,itatrains de mefure pMeil/e
Chaque mot tUf roUje jJi bien que les verso
LfJ Rime a'l.ll!C deux fom frappaft huit fois l'oreille,
Et qu'enfuite ,jix vers artift('ment /'tmge::. La pro~ la rmM a!, ;n he11j{" Ion Jlile , '
FuJfem en aeux TtrcNs par lefms partage::..
L' A'VocM ilU pa/"'h ,
,
lS
C aIre enJ'
r:em"I'E~anrrl¡e.-'"
Sur tom de ce Poeme il bannit 1" lictnce : Ir le Docteur en , '¡;n oU'vrit les '1WX.
u -' r. outragee en)' r. _,
Lui-mefme en me{ura le nJ,mbre & la cadmre: La "",/}ln , 'des difcCltrsJeneux,
La¡ haj{a pour 1~m~:sla di el/mm! infame,
Dtffenditqle'un vers fo;Uey púa ¡amllis entrer, Et dú/IS tous cet ;e;.ru , 'en ,'Epicrramme ;
Ni qll'un mot dlia mis oj"'ft s'y remOlltrer. I '1 ¡JI" l mtree '"
DI¿ refte ill'mrichit d'une be~uté (uprtme. Pllr grace u/ a nfJfe éclatmta ProPos
POIII 'l.'lfIfjue fll fi (,' & non pas fl.r les mots. '
Vn Sonrmfans défauts 'l)au:[ml un, long Porme: RoulaJl }llr la pen ee 'l de rordrescejJerent.
Mais en vain milla Autellrs .r,pm{eiu 'arri ver, A , ,ro d toUles parts (S J'
Et cet hellrcux Phenix eft encor I~ froltve¡ ..- 111¡1 e, les Tur/upim rejler, nt ,
To/UefolS a la, Cour J3oltffon, mfortuTlez.,
A peine dans Gombaud, MAJn,1rd , & Mallevi/i¡,
IIlJiptdes Platfans, 'iJi l' parli[ans [zlramm:..
En PQut-on {upporter deux 011 trois mtremilic:
J)'un 1tU de motslgrojh qu'un/i M"re ttnPliufine...
Le refte ff;IJi pl'U lú que ceux de Pelle,;e¡-, ':ftp qu t (lue 01S ~' •
N'a fait de chez, Ser~r q,lun [am ,hez, l'EPicier. Ce TI,e a; ] . ne l0'ú & TIC badme ,
SlIr ¡¡U TiJOr en PftaJ1/m" 'abure avec fucrés:-
POli}, enfermer fin {ens darJS la' borne pnJcrite d' {em de ourne n 1'.. ,
La mrrurE eft toújour! trap longm ole PYoop peliN. El ,un. r: e point un ri¡¡/Cule exces ,
Milts. fMeL J1I1 '" rs d'UTle p' ¡me frlvole
, L'Epigrllmme plm libre ,en{on tOM plus bomé, , JI e%, pas lOUJou.. fi '1
,N'eft,{ouvem qU'lm,bolJ mor del dmx rimes omi, .Et 71;. r lo la queue une EpigrilTllm e a. e. ,
Jnais de 710S AuteJIrJ les POi7tres ignol les ÁtgU!1 ,y cM ft b 'lllint de fá propre beaute.
TolIt Poeme e TI , , ,
Furel'lt de l' lta/if en- nos vas attiréej, , Gaulou il ,;1. rM/vete.
Le RC71deau ne , 'r, 'élles maximes
Le Vulgaire ébiolú de leurfattx agrlmem , , d g,trervle a J <S VI •
L~ Ba JI11 6, 11' , n IuJlre ;lu'cflpprire des rImes•.
,
.A ce nouvel appas caUmt tJVi"em.mt,
Sou'Vent dott tOUlfo I & p'usnohle en{on tOlm_ •
La faveNr du Public excitant leul' audace , Le MadrigiJl plus JiIm.p,e", . ¿ i'flmOI¡r~
Leur nombre impetueux monda le parnaJ{e. r..' 1 d r Jat<m" <j]e , cr ,
Li ,,M;;¡drig41 a',¡bord in (Uf enwl~Pfé. J?e¡plY e a ,oltcru , e & r~on pas de médlre. .. ,
L'ífrdeur de fe /1WfI,r r ,
'108
¿f ,
eH A N 1'. 'l T: e H A N T. 1I ro?
... rrIJa la Veri' ' d •
Lucil" leprtm- ,e I.¡;' v,crs dt 1.1 Satire. Sí la p'ILur ti s 1lJJts n'e,: aimcit timage.
.AUlé ~'IC
ler o a fi' , 1: 'lHIIX dan s la satire un efprit de candt'ur J
. v es des R ' a. afrer 'VOlr ''
Vengea l'h/fmlrl ~~ams.preICnta le miroir:· Et ftis UII cffront6 'jlli preJehe la I'rtdetlr,
Et l'honne l1 e H e 'ert~ > .'fe la Richeffi a/tiere D mI trait de ce Pocme en bO>ls mots Ji fortile ..
J" omme aple d F ' J. Le Franro¿s, né malm forma le Vaudeville J.
Horau.l: Ccfte " > le aqmn en li¡iere.
O fi
. n ne ut pl/ts n; fi atgl eur mejl r
. r ' a Jon m}olf,ment. " Agre:,ble im ifcl'et,']lii co}¡d:ti~ par le chant •
a
Et, malh mr ;ou~t m Jot Imptmement : l'iliJe de bouche enboltclJe, & s IIcCl'oi,t en mar ...
l'ut entnr d 7
nom , qUlpropre la cenrure
t. n sun 'Vers r
a J' "
ciJant,
Ferr..e e~ res b'f< >JMJS rompre la mefj¡re i;,a liberté Franfoife en fes vers (e d6ploie ..
, " J' 'Vers o ' r .1" Cet En(ant dc plaiJir '!leltt /Utíftre dan s laioie.
./ijfeéfa d'en{," ' (:{rs, maw ..'errcz; & prerr;ms
J l/mer moms d ))1 , TOllte[oí s n' al! és, paso , Gngumar" dangtrclI.\' ,
Jwutn.1l e(le ! ' d e,mots que de [ens.
l'ouffa ]'lIra,;'d 1:- e ~ns les Cl'ts de l'E'Gle ¡aire Die/, le [riiet d'un badinageaffreux.:
~'J. ' exCt:s (a mo d . h A lit jin tOilS ces'¡eux, que l' AtheifflJe efleve ,
&s Oli'vrages tou t pI " d' jfr, ante 'yperbole.
EJ7ir;,c,II"ll' "el" etnds ¡¡;l. reu[es 'Utrite.:z:. a
eonduifnr triflem:nt le !'lailmt la Greve
, .. r ' (/'fllnt
Se!t que[.Jt ,"
bl'
c., ti. mes beJ1.utez.,: Ji j.mt mefme en chanhns di' bOIl ftns & de
JI b;r . r un eCl'lt arrr.;e de Ca' ré~ 'f. l'art: .
r'ledeSqan!as1 .. d ' F Nais pOllrt:mt on a VeTt le 'Vin & le ha'l.ard
Soitq "lfi,rr: MI/ea,oree,
ti ¡ "l) e au Co r '[ ,
D'Hn T. r. nJet CO/irtr les Se/Mteurs t ln(pirer 'lllelqueJois UI1:C MI/fi gro¡¡;ere ,
" )ran Joupfor.neux ,n, ) . Et fOIl1'p.ir fans ge¡¡ie 1m coupltt ti L*'H'·
()tt aHe hOlf,rr ' b ,paJ"d adul.1ttllrs :
, 1 'y.' ))am a· out la 1,
_IJ.¡~ x ro· r , d > ¡.xure lat1.r¡e
' § lI;ús pour 1m 'VI/ÍI¡ bonhe;~r quí VOIIJ a faít ,i-
" "iJazX .8 Romme il d ,', mer,
Ses cerits p/fins de +. 'Ven e .AltjJatmc.
De ce M;(I n l"U r pay foUt brtllmt ' ar¡x)'e¡¡x. c,mi(s qU'l!n fot arpteil ne 'Vous 'Vienne enJu~
s a/Jues )ca""J¡ms Di{eí 1 ' mcr
~{gni~ [etti parmi notes formé. ~ct!~~e::~~es
, -lns _on VIeHX s7¡le .en'(})'e (J d
fifr ...,
St'w¡:iit.l' A1Ifmr al tier de 'luelqtte cha,"l!imnette.
.A1I. ¡ufme ÍltJlam prend droír de fe aoire roete:
:Hcureux I Ji "es DI' reo'- . es graces nou'Vclles•.
, J' . J' ¡In cra'nts d I fl . JI ¡le do,mira plus qlt'il n'¡¡it [tlit un Som,et ,
.Ne .(.(emoient d~s fieux o,,' ,<1 erM e, Lec7ettr,
11 ilJet tous les matt'ru Ji:>: lm¡-romptus MI »et :
1';t Ji d:, (on h"lr.di d r, " fre'lH~ntolt I Au¡wr,.. Enoore di ut 1m mirade , en fe;A;agtus fm'in,
¡¡". . eJ es rimes CJmqttes
. n alarmoit (euvendes oreilles p¡"d' ' Si bie1lto{l íw primant fes fet/es relvcries •
L ,'d' , ¡'l'Jes,
',e La.m {/I74les mots "r~~' l'h
M ' 1 l ' . "'" v.e onnfjle' : 1/ /le fe fait gra1'er IIU devant dl~ l< eCI12il,
, alS ~ edeur Fra:nfois 'Veut eftre refine;' • f;ouronnJJ ,le [lit/ríen ¡ar la mili", de ~Ilmm'il ..
:VH 11Jom4re fens imilur ....{
1", liberté .
l'.011t'rage.••
no r e H A N T 111, 111
Et qui des vains efforts de ~Joftre Rhetvr~que,
tttttt4ttttti'TT ., Il1fl,mcnt fatigué , s' endort ? vu vous cYltlqu.e•
Ic¡:iT:? eft d'alwd de pl~lre & ~e toucher ..
tttttttttttt:tt '~J' Im_,,7tt~s dt's /"liJorts qm puiJf~¡¡t fIItacher.,
:r:
§2.!te d",le¡ premíá; ~J,'r~ 1.1dlOn,}reparee
{ S,ms peine d/t Iujet applaniJfe 1 en:, e;: .
CHANT lII.. . fe me ris d'fm ABeur que lmt as e:cp~~mer. .

11.
.- .
,"
L n'eft po'nt de Serpent, ni de Mon-
ftrc c.dicux.
_ §),tú 1"r l Art imité ne pui/fc tlaire aux
. yeux.
De ce q¡¡'il "vmt ,d'abo,.d nefFai; pa~ m.mformer,
Et qui déhCiiiil/ant mal /1m pcnlble~ntrlgue
D'!ln. di'licrliJTement me fMI une fatigue.
¡',limeroi,l7');eux erleO)' qu' ji decliuaft Ion nom ,
Et dift : ¡e(¡tis Orefti! ou bien Ag_1:7Jem~on:'
Gil{(' d',;!ller par un tM tle, r.onfu(es mtt'Vc/lles,
S:;1l5 rien dire a l'l'(prit , eftourdú' les frtilles-
D'ím pi~ceau de/icat l'artijice agreable Le fuic! rt' eft jamais ajfez. tofi explique, ,_
Du plus aff/'l:ux ob]¡-t fai: un objet aimabLe, G)l1C le iiw de la Sane v foit ji "e & marque.·
.. A,inft :. pour nO/H (h,trmer,.la Tr"gl'die en plC/lrs
}, V,I Rimellr ) /tÚ¡S peril , deJa les Pirenées,
D Ocatpe tout (angl/Htt ji!. pal"lcr Les doulcurs, SlIr la Setn¡¡ en un ¡our rcnforme des an1Jees •.
D'Orefte parricid. exprima lIS alarmes, La (OHVe?lf le Reros d' un Spcét:J.cle grojJicr, .
Et pour YUJus di'V",'t.ir nous arracha des larmes. E¡¡f~m au prtmir;r A ~fe ) ;s1 bubo,. t!~.dermer.
~u, done,qui d'un bi!,11l fu pour le Tb~atre ¿pris, Mais ¡MIS qtJe la ·ra~(on a 0s rt;$hs tnga¡e,
P'me~ en 'Ven pompcux J ,diftu:tr h prix, . NOUI ruoulons qu'avee art 1 A¡;tzon fe mmage:
P'oules-'Vous (ur la. Sd¡-~e etaLey des Ou'Vrages, ~r¡'cn un Lim, qu'en.unI~;J.r, unfeul F¡¡'lt 110:-
Ou tOItf Pllrú en Joule "ppo/te fes fuffrages , compli .
Et qui toújours pius beaux , plus"ils 10m r~gardés, 1ic¡-mc iufqü'a la fiii .le. .TheMre,remf~t, ,
Sojent au bout de ving! a"s meor red'mandc:r.? li1ll1¡¡,iuete Spearlti'ur n ojfrez rzen d merO/able.
§lue dans tcW;¡¿OS di(CO/m la PajJion imut'. Le VI/~'y'peut, qurlquefOisn'eftre pM Vrili{emblable.
Aillc cJmcher"fF flX?ur ) I'échaujJ.t : &.1. remue Yne mervúlle abfurde eft p6ur mOl fans appas. .
Sid'un beaumowuemcr.t l'agrcabic fureur ' L'e(prit n'eft point ~mú de ce qt<il ne crvit paso ,
SO/~vent /le nQUs rtmplit d'sme dome .Tcrreur, Ce qu'on ne. doitpomt vOlr , qu un reclt '/fous 1 tx-
Ore n excite en noftre ame une. Pirié (harmJmte; pofe, ,
En vain 'Vous ératés une [ccne SERna>lte, Les yeux en levoiant faiftroient m!eu,: .la. chofe:
Vosfroids rai((nncmens ne ferom qU'{luiedir M;¡is il efl des objets ) que l' Art 1/t~¡e ItltX
P'p ..Speétatmr toújours par,jfi:u),' d.'app/audir, a
D.oit offrir J:Qrejlle~ él' reculer des.Jmx.
¡·'.I.I
lIz. e H A N T TU. L' A R T P O E T 1 QV E 1t 3
§ille l~ troubl e toujo/er¡ croiffant de Seenc en Le {,ca'l.'oi,. alafin dl/fipan! lignormscc ,
SCCJle pit "Joi,. de ce projet la de'Vote impr:tderu c :
~ fon .comble arriué l~ débroutlle (ans pein~, , 0;1 c/;¡¡,."tl ces Doétettr> prefrh:ms f:m s miJfion.
~ efprl! ne.fe [ent point p.'us -vi'T./emmt fr"ppé, 011 "Jii re;¡aiJlr~ tJeUor, .r1./idromtlquc, ¡Lim,
.,...!.te lors qlt-en u,/ fi¡jet d intrigue enveloppé SC/I'e¡¡:ent, les ,AflCII1'S 1.1ilT:mt le maf'illc Iln-
D'un.{eeret fO/U d It¡¡ coup itJ verité eOlmu~' tii /te ,
ChAJlge tout, do¡¡ne ti; tour tt;¡eface ¡mpl' veu~ lt 'l.,iololl fint ¡ie/t de Ch'Xur & de muFlue.
La T: ". " r, . /' . ,I
Bienlofll' ¿'jmoilr fertile en fmdres !entllneí/S
• . rag"~¡¡e mJ orme ¡y' groffiere en naijfp¡t
N eJlolt q/llm fimpla Chtx;lIr,o" chilc/m /1n da¡¡. .i S'em!ara dlt Tbeatre ,ainfi que des Romans.
lant, .4 De ce!!iJ /'affio1l la fenfible peinture ,

'i
;,t du V,imdes r.:ifim cntonnant les !oiiallges
~jforfOIt d aftirer de fertilNJen:¡alwes 1
m EJllol;r alla a,u ('('ur la roMe la plus sure.
] Felgne,.dorJe. J) confons , les Heros Amourelix:
La 1 . ~ l ' ,. o:¡ ~ J,;aís l/e m'en formfs pas des I ergers dOilcerelix.
e 'Vtn (3' a Joye eVfit!aílt les e/pl'itr
Dlt p!'!s habile e ha~tre U¡¡ Boue eftoit le prí:-:. ~¡' ./lchillc aime ¡¡lItren;et 'i/uT)rjis &phí,eIlE.
The/pt, fut le premter 'luí barbodllé de iie • t\'sllés 14s d'/m r¡ nls ¡¡fUS /ail'e t.n Artaniene;
1'1'0mena par les Eourgs cette heur,uf'efiolie r
lt que Amour fm1Jfrlt dn rem(rs combattu
E't .,1 .A R euys mal ' ch arge.1I1t 1/n tombereau
ornes J" l'flro,j[e une fuiblefJe & /Jon une 'Veltll.
J'1muJ'ra ¡ e s r Il,«,;{,¡1S d un JiaR.ule
r. nowveau. J DiS N, ros de [(aman [uies les lel itef{es :
JJ
E(ehyte ~ans le .:..,h(X!ur JCITa les perfonnllges: 'Iotttefois a:ex gralldt e" IIrs dormés '1uelques [DI".
DU~ 171a. ,'iltc,Plus honneJle ¡-"billa les vijllges: b;,jfes.
S~; ei a!s d I~nt~e¡¡tre, e;¡ Jublie C:rhIlH;'l'é , .J'rhi'/c dét/¡¡iroit1Mins boi·iil:a! & mO:l/s ¡rif!.
F /aro//lre 1 A éhuy d /m brode'1l1in elJauJfé. 1':¡imc a,'/1; 'Voir verpI' des ¡Iolits pour VI/ alTrot:.
Sop ocle enfin dO~ntlílt teJor ;¡ fon genie, .A ces pctiN defa/us marqués dans /a peinturé ;
Atcrlttr( encol' la J,n»" ..
."'.' e ,It,,"<:menfa
l h armante, ' L'efpri! avec plaifirruo¡rmoifi la tíature,
Jntrre/}Il le \.-1;«:11;' d'JílS tome l' Aétion ~,fiit (oit (llr ce mod~!e en 'Vos eferits tracé.
De~ 'V.>rs trap rabott/1ux jolit lexpl'f'J¡¡'on, 'iu' Agam'emnan Ioit fiel' ) !¡¡pel'be ) intereJTé ,
LUI dO¡¡iJa cher..les Grecs c··tte h l't d"ZVtnS ~Ie pOM .(es Dirrex E/lée ait U1l relpcR auflere•.
. " > cur
,. .
OU ¡4m4JS r¡'attl'ignit la foiblcff¡ im ¡neo a
confenés ehltcun Ion! lropro car",Rere.
C~e~ nos de'Voits fiyeu.c te i heMre Ilbhorré Dn oiecles, des Pats ) eHlldiés les 11:UIJ1/'S,
Fut long ~emps dan! la .France un p/aifil' ignor¿. Les clima!s font'fouvent les d¡verles hume/trs.
De ~ele~m: ' di~ on , Une troupe g;'offiere- ( ari!eS donc de dOl/ner , ainJi quo dans clelie •
En p.¡blt., a l'ar/s, J monta la premiere a
L'"ir, ní'l'efJ'rit Franfois rantique /taiie,
Et. jotteme,:t <eUe e~ la fimp/icité ' VJolIS des nos Romúns [.ú!allt .no'ire por!rait,
Iv&!" les S¡JZ¡¡¡¡ ) la Vlerge , &> Die¡~ par piet¡' ¡úr¡dre CMpll ga(,mt &. J;wtus dameret ..
r J4 l'A R T P O E T 1 Q v E e H A N T 1 1 r. Nf
D~ns /in, Rern.an ¡rivole aifémcnt tout s'exC/ife. /t:
1101/,5. POIlr prod:úre eft ,un champ perilleux,
e eH aJfes qu m couran! la fié/ion amure. AllIcur ?/y [au p~s de fMlles c~,,?q'les1es.
Trop de r;guc¡¡r alors flroit hors de fo4Gn: rouve ti le fi.fier des bOlle/m !ouJ~urs prefles.
;1
Mars la SCtne demande Une exac1e raifon. le peut trtliter de Fat & d Ignorant:
L' étroite bitn{ellnce y veut eftre gardée. ,ji /tI, droi¡ qu'¡¡ la porte on achctte, en ~ntrant.
D'un nouveau Perfcnnage invmtés-vofl! ti. ¡;lI!t qls'm cent [afons , pour plalre. ti fe re.-
dée J.
~llen,tolU avec {oi-me{me ii fe montre d'lIccord piie:, " " ,
t:;mofo il s elc~o.ie , &> Uttltofl s humzlte :
El '1 IH1 foit Jufqu'¡;¡u bout tel qu'un i'a veu i¡;. 'CIJ noble fentimms il foit par tout [erond :
bordo
il [oit ¡¡isé , {olide , agrcabl~ , frofond :', ' .
Sou'UCnt , fons J penfer,ltn Efcrivain qui s'niml de Naifs furprenMls f{lns ceJfe ti nous ¡,e~¡)erlle:
Form~ taJ;sf~s Heyos fi:mblables a foi-me{me_ il, coure ,Ian; fes '1.hrs de me/'veille en mer-
Tout a l'humeur Gnfcclme , en un .AUleur. Gar. 'L'eillc :
con :, J
El que tout ce qu'il dit fácile si reunir., ,
Calprmed, 6- Jubll '" parle du merme ton. De (ar; ouvrage en mus la,:ffi IIn, long fouventr •.
LII Nature eH en nous plus di'Utrfe & plus fage, ,4¡¡;ji ltl Tragcdie agit , mar< he , & ~'expliq,ue.
Chaque paJlion parle un differtnt langage. D'un air pl/lS gran.! mcor la Poejie Ep/que,
~ Col,ere tft fopt'rbe , & veut des mots altiers. Dan; le vafte rceit d'unc longue aétion,
L Abattement s'explique en d"stermes mains jim Se foutimt fIar. la F,Jble, ,é vid de ftc?icn.
f),u,e devllnt Troye en. fl;Jmme Hecube defolée L4 pour rJOwenclitJnter tout l'ji mis en ,ufage; ,
N~ Vlcnne pas pouffir une pt"il1te empoulée ) TOIIl prwd IIn corps, une ame, Uíl efprlt, un VI-
Nt./nns raifon de~rire, en qu~ls affrcsJx pni', ,
Par [epe bouches 1EUXIl1 re~Ole lc.: TallalS, t fa,ge. . .. I
ch ¡que Vertu d,vicnt une DI'Vlmte.
Tous c~s p()mpeux amtJ,· d' cxprrJlions frivollS
I

Min, rve eft la Prudence, & VCllUS ItI. Beaute.


Sont d un DeclamattUr. amourmx des paroles Ce n'cft plus In 'Vapeur qui prodtlÍt le ton/'lerre:,
Ji fnut dans la, dou1mr que V01/S-'1..'DI#S abaffiés, C'cft Jupiter Itrmépour effraier la Terre,
1'our me trrer des pfc.IIYS ii faut que VIiUS plmriés, Fn orage terrible flUX fCUX des Matelots,
Ces grlmds 'mots dent ¡¡Iors fAéleur w,piir fa bOli- C',ft Neptune en couroux quigourmande les Plots.
che,
Echo n' tft plm un {un qui dlÚ'lS l' ¡¡ir retentij[e ;
Ne partrnt point d'un c(pur que {a mifere 10liche, c'eft Ime l\)ml'he en pleurs 'fui Je plaint de Nar-
Le Thealre fertitc m Cenfwrs poimiiicJíx. cij[e,
AinJi, dans cet'/fmas de nobles jic1iQ14S,
'" Heros de .Ia Cleof':l:re,
Le Poete s' tfgay~. en mille invent!ons,
t Scn~que Tlagi(luc T10;¡d. Se. l.
Orn~ , eJlevc , emhellit , agrandu toutes choJes.,
116 l'A R T PO ET I Q V E e H AN T 11 r. 117
Et a
!tel obict enfin prefent¡;r (lUX yeux,;
1; D;abÚ touJours hendant contre le~ c.~ux •
Et tl'rI!IIe /ous (a 1M/in des flettrs toújOltrS écfo(e¡
~J¡'Enét & ,(es Vf,lij(e,1!tX 1',11' le VEnt écal~l¿
Soifnt fI:t:\.' bords Afiic,lino' d'¡1n orage emponés; de ~Joftre Refos ve/tt rab:tif{er ~a},!oll;e,
(oltvmt (lVCC Dim,ba!anrc, la VICIO/re,
Ce n'{fl q:¡'une &/Uflntl/rc ordin;¡ire &> comm/mr
Sitl'/m CNtp pm ftllprllJ¡mt des trp¡its de la ' Le TilJfe ' dim-t'on, 1a f.11t IHec f"ecez.
tune, Ile 'V<'IIX point iei lui falre /,11 pro:cz- :" ;
,M,ús que JI/non- ronflaN!e en Ion auerjion , qltoy que nofire S,¡ecle ,:. fa ~;o:rc p:,bl,e,
l'omluillc(itr les jlots les refhs d'Jlion: "tfL.;1 p'OI'lIt"de
Jl IOn L/~"re l/luIr e I It,llte ,
.J-

' (Oil, (age Reros toújOltrs en Oral,lvn, • "


§.r¡Eole en fa filVettr les chaffant d'Itl/lie,
Ozmre altx V, nts nltttinés les prifons ¡i'Eolle: CllJI fait que mcttJ'e cnfin s,;¡,th,'n a la rat(on. .
~lte Neptlfne en COI/rOlt.'C, s' éleu:mt jitr la mil ft Rfn.llill ,Argam , Tal/crede ; & fa Mal-
D'lm mot c;llme les floto ) mette la paix ' JlrcJ{e " ~
I'¡ r12ir, C!!jF¡¡; de (O¡¡ jiúet 19a.yl la trifle)! eji' " / : e
,)""1~I, Dc!:ure les vaijfo,rux ) des Sjrtes les arr:.che; Ce r¡,<,ji p¡'s que j'npprv/t'Ve ,'en un me, e ir -
1': Cefl-la {e qtÚ jioprend ,¡rappe ,faifit, fiten , ~
¡'I
i che: Ameur folloment idol~tre e5' Payen,
11:
SP.ns fOIlS CiS ornemens les 'V8rs tombe e¡¡-¡I/ng/mm
dt!ns I/ne profano «ro riante pemlur,e,
r:. Poijie efl morte, ou rampe jims vigucur: n'ofer de la Fable emploierlafi...l[,ul'e,
Le Pv~'te n'eft plus qu'¡m Oratertr tímide, (h2~7 tos Tritcms de /' cmPirc des t;1UX ,
~, ' a, p m (1'"
O'ilCr f. ft"fl.
'"'J" e , p,ux p:.¡-rr/tes
-1 lcurs (/-
§;!/"nFoid Hiflorim d'une Fab(e injipide, JWl'

C'eft dolJC bie.¡¡, vainemem que nos Alltcurs de, [tail,': " r: bl b
cetfs , ' he¡- que Garm dh>1S la Jata t arque,
B:mniTsnt de leurs 'Ver3 ces ornemens rercllS , : ql!c ie Herger,n e p4(e le Momtrquc, t
l'enfem fflire a.fiir Dim ,fes Saints , & ,fes Fro, d'lm[cI'Hpule vam s alarmer Io/tem,en, ,
phatus , / , al/x Leé/eitrs plaire Ians ¡¡gremem,
Comme ces Dic¡¡x lelos d,! (erveau des Poetes:
ofo ¡ts defe¡¡dront de peindre l,-¡ Prudeue:
a
.J.1ettent clJ:lque pas le Lei/ettr en En'er: a
,do¡¡.mr Themis, ni wandeau , ni balan" e: ,
lV'oifrent ríen qu'Aflaroth, 13elz.ebulh, JZltlfer, hurer nux Jmx la, Gllerrt .i/ol/ [rO!'t d 'l/J;al~:
D~ la jay d',~n C!Jrétím les ~y[feJ'eJ terribles le Tempsquj s'WfUlt lme hvrloge::r la m:~,n,
D QmemClls eg.1J'es ne font pom! /tt{ceptibles.
, pil,r tOItt des difcoltl's , comme /M?e, Ido/at¡ 1~ ,
L'Ef/,~ng;le a l'eJPri! n oifre de fous coJlés , ¡mr ['111X z.ele , iront ehaJfer 1 AUgorlc,
~tte penitence faire , & tOltrmens merités :
a les s' flpplalldir de Imr puufe errmr :
El de 'Uos fié/ions le mc(lange cONpable , Pvttl' non s bannijfons lme veme terYLllr ,
Mfme [es 'Vtrite", doime raíl' de l~ Fable.
a l.t ¡¡'"lions poim pMmJ mi ridieliles forlgp ~
118 . L' A R T P O E TI Q v E. e 1-1 A N T IlI. 119
Du D/m 1" 'Veri~é.:fai~e 1I~ Dieu de men(oijgel.
~a FAb,e oifre a t efprrt mzLLe agrémens diverr.
ioyclIx i Ca mere off.. ,· un caii :Oll qu'il ticnr.
d" trop 'Vains objets ('ef! flrre{ler la 'Vfrte,
La fous les noms he¡¡rett.r: femblmt néspour ¡es VIT,,_Jor17JC a 'Vosrl'e ofl'Vr"ge .¡JI'!: 1ufte eftendue,
"Vljjfe, Agamemnon, Orefte J ¡dumenée, le debut foil jiu pli & n'.,it rim d'affdU;
Bellne, Mene/as ,París, Heéfor , E n ; ; e ' pas tUs i'abord jitr l\gaze n;omé ,
O l~ pfaifam proj~fd'Hn 1'oete ignorant , • fe 'vosLeéieurs, d'tme oix de tonnerre ,
§Zttl detam de Heros va choifir Ch!ldebrand ' chantc.lr Vaillqucllr de' v:¡j¡'qucurs de la terreo >f.
D"m (cul nom quelqttefois le fon dur, Olt biz;rre produiral'Auteter "aprés tout ces grands cris ?
:Rend IIn Poeme entier , Oll hurleIque , ou barb.1re. montagnc m tra'Vail enfante une Iouris.
VOl/lez-'V8uslo n -tempsplaire, & jamaisne . ! que J'aime bien mieux cet Auteur ;'fljen d'a-
Faites rhoix f'un HeroJpropre,,, m'interej{er, dr'ffi.
En ~¡)altllr ,eclatant , en 'Vertus magnifiqtee : "fans fi;re ti' abord de Ji haltte promeffe •
~u'en ¡,eí, JuJqu' aux deflJtlts , t01ltfe Vlontre e di: ti IIn ton aifé , doux , jimple ) h~rmorlieux)
(¡ue : chJlltc le~ cemba:s , & C,¡ Hommc p:Cl1X
~u'~.fés faits furprenans foimt dignes d'cftre oiiis: ni des bord·s Phrygicl1s C0111ui¡ d:lIls l' Au'fonic,
c<.,U 11 Ion td que Cefar , AieXRndrg , Oft Lvui;, premil'l' :IDorJa les cham:'s de Lavinie .
.Non ,Hl '1':/" l'olynice, &. ron perfide frere. Mu«' en arri'Vant -ne met pas tOIft cnftu:
011 ~,enn7/C ,!u explo,ts, d u:z: c.0nqucra-nt 'Vulg;' po:tr danmr beau(lmp, ne nous prQm~t que peu,
};. offitspomt un SI!.Jet d InCldens trop charge. Búrrofl 'Vous ia 'Vcntfi!'rodigu;¡/'tt les miracles,
Le fml CUIIi'om: d' Achille a'Vec aI't 1lIenarré DII d,ftn des La,ins prononccr les orades :
Remplit abondJlmmcm une J/iade emil/'/ De St)'x , 6 d' Acheron peindre les nairs torrms,
Souvent trop d'abond.7I1ce appaltwit ia Nl,1tic1'Io El déj?l le.' cérar; dans I'Eli(ée errans.
Eo!és 'Vi[ ('J" prcJfé dans 'Vos Nar/'n,úcns: De Fig!/res fn,ns nombre éga)'és 'Voflre Qu'Vrage :
S~iésriche & pompmx dans vos De{criptic-ns: ~tlC tout )" faJfe aux Jm:.: .me riante ¡mage.
e ~ft 14 qu'i!faut du'VCI'S étaller l'éfegance. o/¡ pmt eft1'e ¡¡ la foís & p"mpcltx & plaifant:
N! p;e!"mes Jflmais de baJfe circonftance. El ie hais 1m Sublime envuhux & pefant.
N ImItes pas ce Fou ,qui deeri'van! les mers llIlIlie mimx Ariofle & ,«'s fablos romiques,
Et peiglMnt au milim de leurs jlots entrou'Verts 0./10 ces AHteurs tOúlOlIrs frcids & melancoliques.
L'Hebrttl [,m'Vé du j?ug de les in;uftes Maiftrcs, < ,I§!.tti d.1ns lellr sóbre hl/mmr (e croiroimt ¡;úre aJ1i'ont,
Met POM le 'Vuir pafler les poiffons fll/X fmcftres, Si les Gr.~ces jamai; /tur déridoient lafront.
l'eint le petit tnfam'qui va, Came ,reviwt, Ol) diroit que pOllr plaire,;nftmit par la Nature,
a
Homere ait Venus dérobé la ceinmrc.
'1- Les po:frons ~bahis les rcrrardcllt plfI'a,
Mo)'Je" SRII'VC. '" >f. Alaric. 1. l.
110 t'ART POETIQVE I CHANT
Son livi'e eft d'agrtmensun fertite tnfor.
1
T1 I. IU
Toul ce qtt'ii a toltchéj~ cortvertit mor.
a
ef,rs fas /tu f1Mgajlnca"hés la lttmíere
,'ú/lihttCllt triftc71. cm les ,,'ers & la póuffiere.
Tout refoit dansfes ma;nsune nOl/velle gracc: ,1
, ' aiiJons les dene entre el/x s'efcrimerertr(pos ..
Tal' tom il di'vertít , & j~mais il ne 14/;'"
r:'ie he:mufcchalem anime fes difcours.
~''fe j:msnollS égarer fui<vons nonre propos,
.' Des fllcce;" fortune:z:, du Ipec1acle tr,¡gique,
Jl ne s' égarepoint en de trop Jongs dho urs •
,1,
, Sans gMdl'r dans fes vers tm ordre methodiq1/e,
; ID·'!>; Ath,nes naquit la Comedie antique.
SOrt ftl}etdefoi-me(me & s'arrllnge & s'expliql!c:
a
1 le Grec rté morqumr,par mille jet/x plaif,mt
'lir Difh:a le veni¡¡ de (es traits médi(fJnS:
1I1I Tout fans faire d'aprefts , s) prepare .:ti(émmt:
!II'1' , a
'Chaq',c 'uers ) ch,tqtle mot cotlrt i'évencmcnr.
.AlI.': 11. rez, infOiel1s dime bQujfollrtc joie,
Aime~ donc fes e(crits, m,;¡is ti' un amour frnml, ~,3 (ag"jJe,l'efprit,1' honnet<r ¡urmt en proie.
,1

','1 ,' ;..'tjf avoir profité!jJ/e de fc,woirs'y p!airc. . pn 'Vid, par le ptlblic.un Poete avoué
~'mricJ¡jr aux dfpens drt merite joiúf, .
'
V/¡ po¡:,¡;e o:ce!tent ou tout inarche, &Ie fuir,
lIt[acrale par lui dans un cha:ur de Nuéts.-I'
.N'off pas de ces íravaux qte'Jm caprice prod:út :
'illi'1
, ,1 Ih,t'tIt d:t temps. des/uim , & ce pe¡¡ible oU'Vr,/g/ 1D'lIn 'Vii amas de peuple attirer les huécs.
'rEnfi¡¡ de la l!ceuc on arrejia le cour!.
ni lamai! d'un Ecolicr m fllt l'apprmtiJJ¡¡ge.
11:1
MP.is fowumt ¡;ir;,,!); ¡¡01lJ 1m roete fans IIl't, ~c AJagiflrat, des lois empruma Le feeours,
§~,z/un be{lItfeu quelquefois éd1'!Ujf.. 1'.11' haz.1m, lIt wuiant par edit JesJJoi;tes pllts fages ,
IiII
,~ ,!
E/tan¡ d'J(TJ, <Vl/ill orgucil fon eJPrit chiliJ: ritJlle,
Fic/'CllJwt prend ert ilJain la troml'ette /J(Y"i'ql/e,
iDcJ{t!IIdit de m,!rqucT le s noms ni les vifages.
e Theatres per-dit fon antiqtte¡imu/'.
1II 1; Comedie apprlt a rire jam aigreur,
1 Sr.lv.'li/é dé"gfée • tri fes vtr; '!,';lgabollds,
I:II!,I
1'
Ne / e¡te'!,'e jamais que par(.1/tu ('f' pi!r bmt!s, Sil;. fieló' fans 'Venirt feeut inrlmire & reprendu..
t':ti I I
Etfon fiu d¿p{)UI"'1JéU at'In¡s 6, de' r~llll'e
S',ffeint a ehaque pas pUlle de 1101lYl'lfure.
!J:t piú: iillloremment dans les 'Vers de Ménandre•
C!U(/fiJ ptim <Ivee a¡:t da1'l$ ce l1ouve.1U miroir
~> 'f.'id avl'C pl,¡¡frr , 1m cl'lk?O~ s1 poim Vorr.
1
I ',!I
.ALús en '/J,.in le Pub/ie pl'ompt ~ le meprifer
De Frl.merite fal/x le '/JCla, de(abu0r: . ~' A, Ilre des premícrs rit du tableiltt jidele
Llú-n"JIfme applaltdijJa~t a foIl m,a/gre g{IIt;" PJ'n¡ Avart fowL'e/lt tMcé fuI' Ion mot!e/~;
1
SI: domie p"r fes maim. 1 ~nrmr q't O?~ lt~y eme, I millc[ois tm Fat jin:m(nt exprimé
~';ér( mmt le pourtrait Jitr l/~i-m~(mc formé,
Vtl'gife att pi'lX de 1m ¡¡ a ¡omt d mViIINm
Homere ,,'cntmd poim la noble fi[/ioli. f,},i!c!., l\'~U/{re dO¡~:foit ,;)oftre eflude :miqfu;
Si clJIUre CN arreft l~ ficde fe rebelle, 1¡1r; ¡Irs ,qrti pl'etendés aux !;c;wmrs du Com:qlll',
.A la pojferit é d.lbord il en appelle : ~lii:on'1l1e¡ 'uoid bien l'l-io!.':1l'e,(ip
h ,"
,{'un e(prisf''}'''fJntl.

Mais MtClidam qu'id !e Bon fms de retom' ~e I;/;:t < e CXIII' C!lCiJCS ,7. !'enerre le fondo
Rm,¡ene triomph,mt ¡es ollvrages {lO J(ur ,
j 1
L(f/r .y. Le' Nll':CS COl'lJcr!i,' d'.1rijf,¡p/;.
~ l'
1.

F i!
J11. V.-\RT POETIQVE e H AN T Ill,.
G1ui !F,~it bie ce que c'c/l qlilm ProJigue.rm Av.zre, §J//irl épctrr le bouffvn , t'.1greable, & le fin J
12.3

v;t hennefle fiomme 1m Fat un la:01l:( un I3harre, Et (ans honte TCrf/'lCe aJ/ié T¡¡.bMilz.
a
Sur IIn' fcene heurmfe il pNtt les .ef/ aler,
Et les faire a nos )~¡¡x Vi'·vres ,agir, & pflrler.
*
D,~ns ce fae ridicttle,ou 'Sc,ipin s'enve/oppe
';. .Te ne reconflois pltes l' AUtettr.dll Mi(antrope. t
Prefentés·en p"r toM les image s ¡¡alves: '1 Le Comique ennemi des foupirs'& des pleurs
S).ue c.h.'{cun y foit peim dH eOIl/eurs les p:us vi'!},!, I1 N'a/mi't point en fes 'Uers de tragiqlles douleurs :
"La 'Nafure ftcon:!e en bharrcs prrtr;eits, . :: M,JÍs fon fmploi n' eft pas d'aller dans une place,
D¡¡,ns chal)lte ame I!'fI marqttée.a de,dífferens traits: De mots fales _& bas charmer 1/1 poptelace.
Vn gefie la dJcoltwe,rm ríen 1!I,f¡¡ít paroiftre : JI film q/te fes AcreNrs badimnt noblement:
j),lais tout e (¡;r; t n'a pas dasye/pe,pot.rla c{})moi~re, ? [;Y,llcfon nlEud bien formJ fe deno¡¿e aifement:
Le [eps 'lltí change tout,ehllnge auf!i ~tos¡JUmturJ, t ~IIC I'At1i01'! ma:chflnt ou la rai/on la guide.,
C:;'Pltu4ga a [es p/vliftrs ,[on efprit,(.J' fes mrrltrs, K ¡\ ere perde lam¡¡,ts dans.une [cene vuide:
Vn ]crlnJ Home toúiol!rs.boi~íllant dans fes cRpriees ~lIe fon ft!:e humble& doux {e releve ,¡ pr~os:
Eft tl'ompt ,1 r?cJvoir timpreJlion des vices, §2.ue fes d¡fcollrs par lout fertiles t'i~bonsmots
Bft v¡¡in dam fes di[cOIlN, 'IIoltlge en Je.s deftrs, Soitnt pleins de pajJio1iS finement-maniées ;
Retif a It: c,ónfill'2, & fou dar,s les pLaiprs,
L' Age viri! plus mell/', ir./pire.tm ah' pLus fage,
a
Et les (emes toúJours-l'ullC l'autre liJes.
AfiX Jépens du bon [ens gardés de plaifantcr.
Se PO/lJfJ fI¡¡prés des Grands ,s' int:igtee ,fe, mé,,:~ge, 'Jamais de la Nattlre il ne fatU s' écarter,
Contre les eDIlPS dI! (Oyt [onge a fe mamtemr, Co1ltemplés :Ie qllel air,tm Pere dans Terma
f,f loín dmts le ¡refent regarde L'avenir, Viwt d'lm fi!s amoureux gourmander l'imprutl,entet
La viei;leJfe ehagrine iJ'lceJfamment amaJfe, . De quel air cet Am,mt écoute fes lefons.
C/tI':le, 1ton pas ,to;¡r [oi,tes tre{orsqlútLe. eilttlJ]~, Et C~Ul't chez, fo MaiftreJTe ~ublier ces chanfonr.
March/! elJ tOIlS [es de/íeins d'/m pq.s lent (Y !!Lac" C; /) eft pas 1m pourtrait , une ¡mage femblablc;
YO/ljollrs plaint le preJfmt'&,vante le pafle, e <ftlm .Amant ,un Fi/s , un Pere vcritable.
Inhabile au:e p!a!ftrs.dont La ¡e!m4fo ab¡~(e. laime fuI' le Theatre un agreable Autcllr
E/ame en eux les dotecem·s,q.ue l' Age fui re/l/fe, ~llIfa;z} fe diJfamc¡' I!tIX )'CU,X du Speltatettr,
Ne faitcs point :1'arler VOS.1t1:eters ti:!
/;a~tl1'::' Il,lift par la raifonfm./e ,·6. . pmais ne la choquc,
..;f',. V;eiL!ard en jClme H ome,un ]cunc fié lIte l'I1 Vte;·
i Efludiés i/~ COter,&- cOlmoij[és la ,'¡¿!e,
M,1:S pOllr fm faux PLú¡;mt,a grojJierc equivoque,
[1,';";' !il.!11 pONr me divcl'ti;:,n'a que laJa/el! ;
I L'une & tatttre dt tort¡c.;¡rs en moJeles falife. Gl ,./'
~.'I S en al''tl"l
e,S I v(ut,fllr di ux trctaux 17701'1/ f;
l:
I
C'eft lar la 'lIte Moiím] iL:!t~1'ant I;J e(rr~ts Aí!JNf'tl1t le Pont.neuf de {es fornetus fades,
l'
l'ettt-eflre de Ion Art mjl "Jmprrtc le 1'1'I.\', AJ/x hq:tais /IffimbUsjoj¿cl' les M'P[car,lt:'ff,
i;1 I
Si moÍf;.; ami dft pel!p!e ClJ fts arR:é.< pei,;/tIri"',
n 11 mfl poilJt f.J.:t fm :'eilt grim Icer jn fz:!'
,
F 4
I
114
.
rJ eHANT 1v JZ.5
_t~ flt.(}1'1'" nt- ~t~ At,.. ~t""I'1'(l',t", ",t,..~t" ..t",; at,. ..t,.. ..t...l LaiJfa~t de Galicn la fei< nce fu/pec1e ,
'-*'-:¡~ ."... ,llV'1I\-' \ql."1I\-' 11< '1I\-".¡¡t.' -'¡¡¡'''-lIt '-lit'",',*, { D, mechant Medcó¡ devient bon Architdie.
t;t.J~) ..t", ..'"",,',... ...t,.. ..t .....t .....', ...t,... ...t" ..t... .t......t""t... :
'* *'
11" '....... '.¡¡r '.¡¡¡."..... '.Ji';' '1!l-' '.jf '.Jo", '.., '.jf'
Son exemple tft pour nous un precepte exedlent
Soies fluftofL\1;teon,[i e' eft voftre ta/em , -

e H A N T· 1 V .

A N S ,lorence jadis vivoit U/~ Aie-



,1 ~rvrzer efl!me dans un art n!.~¡fraire ,
-.1< Efert1hHI1 du commull & Poiite vulgaire.
1/ es? dam tout autre Art des digrés dlfferens:
(bpeut a~:ec honneur remplir le~ .(er~n~J.J ~al2gs:
fila;s ~d¡¡n:s 1 Art da~gereux de rrmer'(y ~ eferire,

11
1
La
fere.
.
dccin,
SfavafJt hableur,dit. on. & celebre aJ.
f ..fin.
. Lui ¡mly fit long-temps la publique mi.

le Filr orphelin luí rtdcmande un Pere:


1ti le Frere plertre tm Frere empoiIollné :
JI 11 est pomt de degres du mediocre au pire.
LiS ~vm ne Iouffrent point de mediocre Autefh;
Ses efm!s en tous lieux Iont (cifroJ du Lec1mr,
COlltri e~x dans le palais les boutiques murmuren(

Vn Fou du moin5 [ait rire & peut nous égayer:


a
Et les ñlS che%, Billaine'l- regre! les endurent. '

~lalr un (roid E{crivain ne fcait ríen qu' ennuie¡!,


L'un mmrt v;úde de fa;lg,l':ttltN p!ein de [ené. 1 afme mleux Eergerac t. & fa burleh'te audace,
a
Le rhúmc Ion afpdl fe chfl,nge el} pl~.tercJie; ~ue (es vers ou Motin (e morfind & nous glace.
E! PM t!ti la migl';úne efl bien-toft phremfie, ~'e vous e1!}''tmls point desélog,es flatettrs
11 ql~itte enfin la ~ville erz tous lipux deteJM. §2u un Mnas quelquefois de vains admir.ueurs
De tous fcs amis m?rtr u~. (e/~l Ami refté V~"S ,donne ~n [es red~its promts cricr • mervcílIe, a
Le mm,' en/a m:ú(on de (eperbe flrudttre ; 7et ecnt reCIte fe fóutint ['oreille , a
e'eIfai! un riche Ab~é fOI! de l'archite[illre. Qui dans l'impreffion au grand iour fe montrant
Le Mdecin d'ab~d femble né danr ret tJrt : Ne fout~ent pas des ,eux le regltrd penetl'p.nt. '
D/ji. de bátimens pa~le (omme Man(t~ld: On fealt de CEnt Auteurs l'avanture tragique:
V'lm Idlo¡; qu'on élc~ve il comdt.tmne la ftee: Et Gom~aud tant lo'itf garde meor la boutique •
.At~ 'tie.:¡';bltle ob.(mr , il m.lrqtte une a!Ure pl:ICc.: Ecoutes tout le monde, affidu (onrultan:. I

Approitve l'e{ca,ier tourné d',{utrc [aren.


V¡F
<l, I ,r:'
M que,qttejOIS o~vre un avis imp'Jr:am.
J

SJn Ami le cmfois & mande Ion }yhfon , ""IIC/ques :r.:ers touNfols qu'Aprllon. vous injPire.
Le Ahfon vient,écoute ,aNrouve ,6, (e co,."ig~, 1:11 tous lteux aujJi-toflue cOllrrs fas les lire.
Ji
Enfin ,pol.r abreger un pLaJ,Cmt prodigy , G'lrdez..-vous d'¡mil"r ce Rfmmr fllriwx
Najtre Aff.tJJin rc',onc: a foil art Ú:i"'fiIhÚ;Z ,
Et de(úrmais la regle & l'éq!úerre a la m,1in , Jf F~mcllx Libraire.
t Cyrano Berg<:rac Ameur <ill voy~gc de la Lul.1".
, f ii) .

i
J 16 L'A R T P O E T 1 Q v E. C'H A N T 1 V. 12 7
fi2.,ti de fes 'Va:ns écrits iecteurs hal'monieux í'ú fOllt ;oigne MI pl.1ifant , le folide & ¡'titile.
.Aborde en recittmt quiconque le faiHi!; n¡ Icéiellr ¡;lgefuit un 'V.1in fl¡IlII(e?n,nt ,
Ft pour(lIit de fes 'Vcrs les paJfans dans i~-ru¡;. Et "..'ellt mcttre aprofie fu¡~ di'Vert;ffem,m. .
Ji n'~(t Temple ji faint des ~nges re(pene, ' . ~e 'Voftre ame & 'Vos ma;ttrs pemts d,ms tous ~o-s
fiJ.,uifoiuomre fa M!'(e un llfU de feurelf. oU'Vl'ages ..
le 'VOItS l' ay déjl'faimé s' qu' on 'Vous cen(¡tre N'offrent jamais de '!JOU! que de nobles ¡mages.
a
Et fottple /a R~ifon COYl'igés fans murmure. , le 1/C pl/is eJhmr ces dangereu.x Auteurs,
~/ti de l' honllcur en 'Vers zn¡:'Jrn,es deferteuys ,
~¡¡is ¡¡e 'VOUs r,¡¡dez.. pas dés qzt'tm Sot 'Vous reprma"
Sowvent;: 41m fon orgueil mI f/lbtil Ignor~nt . Tr.1hij{ant la 'Vertttfur 1m papler coupab,Ie,. .
:P¡¡r d'inj"sies dégoilfts combIlt toute une ,Plcee, AílX rcux de Imr Lcc1eurs reud, nt le ~~lCe alrlJable.

Bla,.ae des plus bcar4x 'Vers la noble h>:rdlcjJe. le ne {uis pas tourtl/nt de r,.-:s Injies E(jmts .
On a bcau rcfiller /ts 'V¡;¡;ins r,~ifonne,,!ens: §:.;/Í b.lImijfam l'tfmollr d~ tous ch~ftes eferzts ,
S-m efpri: ft complaift dam fes [aux 7ugemens" D'lIn ji riche on.emcnt 'Vetllcnt pl't~er la Srene:
:Et fa [oibre raijim, de ciart! dé pD1/I:'Vuii, ., Traitcnt d·tmpoifcnneuY< & Rodr:gue & eh/mene.
:1tnfe afie rien n'ahappe a fa deblle 'Vme; L';J»1ollr le moins homufte exprIme chaftcment,
Ses co:{eiLs 10m ~ eraindre , & Ji 'Vous le cr~yf; N'excite pain! en nous de honteux mou'Vcment.
:1m(ant fuir 1m e{/{eil ,foló'Vmt 'Vous 'Vous n.oye s• Dirlon a beau gemir & 1J]'efla/lcr fes charmesi
Faites choix d'un Cenfcurfollde & falutfHre.) .. le condllmne fa faute , en partllgean~{es larmes.
!JJ,tte la raifon condui[e', & leffa'Voiréclaire.) Vn Al/te/Ir 't'ertrieux dam fes ~vers mnoetI'Js
l:t do~t le erayon feur d'abord ail/e (hereher 1\'e rorrompt po'rJt le ca;t~r , en ch/Hoüill.:mt les fe¡fj:
]:.' mdroit que l' on [em [oible , &qu'on fe 'Vtut cach", Son [tU n'al/ume /9'nt de criminelle flamme,
Luí [eul éclaircira 'VOs d~utes ridicules : .Aimls don~ la 'Vertu, nourriffés en 'V0ft!u¡,me.
'De 'Voftre efP"it tremblant lc'Vera les fcrupules: En 'L'/lin refprit ert pMn a'une noble 'Vigueur.
C'eft lui q4ii 'Vous dira, par quel t~anIJort heurmx" Le wrs fe fent toujou:~ des baffejJes du ca:UI',
§},ue!quefois dam fa cOHYfe 1m eJlmt 'Vlgoure/~x Fuiés fur tout , tutes ces baj{es JaloltJies,
Trop rcffirré pllr l' Art , fort des regles prefcrrtes , Des ~vttlg¡¡.ires ef~rits. m~lignes phreneji~s, C"
Et de L'Art mefmeapprend-a franehir les. limites.... 1'11 (ubUme E{crz'Varn n {w peut ejlre mfHle.
].1ais ce parfáit Ccnfeur fe rrou'Ve rarement. C'cft 1m 'Vi;e, q1$i fHit la Mediocrité,
:,11 TeZ exce/le a rin;er qui 1ug~(o~temcnt, Du merite erlMant cette fombre RI'V.1-le
;
. I
"
Tel s'eft fait par fes-r:m .difti~gl/er 1a~ l~ 'Ville. Contre llti chés les Grands i¡¡cej{ammentcab,a1e;
El (ur les pieds en 'Vain tachant de fe haufjtr,
!§},ui ;amajs de Lucatn n a diftzngue Vtrgtle•
a
Aumm ,preftés 1'oreille mes inftruc1ions. Poia s' ég,l/er alui cherche ale r~baij{~r. ,
Vou!ez.._ 'V~us faire aimer 'Vos riches jic1io~1S ? Ne defcendons ]amais daas ces Ir.ch'; iIItngl;,c,<:,
~:e'en frp.'Vlfmes lefons 'Voflre Mufe [er¡¡te a
N'¡¡llons 10im J'hOnilCltr p~r de I:o;?eure:.~rigljcs.
F 1:1)
J 18 L' A R T P O E T I Q v E. CHANT 1 V.
S(,U<, les rJey, lie Jvim, p,~s 'Uoflre etcm~ Ciílpioi: AN,)llMl par des vers exhala fa fllreur ,
Cultiués 'V'os al/tis: .(jiés hfJtilJ¡;e de fofo ]J/en-toft reJIu{citant les Beros des 'f.)imx ágt5'
C:cfl p;:u d' Lftre agruJ~ie & ChMn:"i.:t ¡fans 11"(# li'"Vlli Hú/lnre aux grands bxplois anima les coufages.
JI (m (cavoir 1m ale & con", cr(cr (J" ·vivl'e. a
Hrfiode Ion IOfJ.r , pal' d'l/tiles lecons ,
. Tr;;:;a:llés tour la gl ¡re, &- qu'rm [ordide g.,in Des champs trap pareJ{mx vine haRer les moiJfon¡.
Re foil j,¡mais {obin (¡',,:n il!:iflre E(crivain. E,) mílle hrits fameux l.-¡. fagefJe Eractfe ,
lt (::'0' qu'un noi,le E(pri: pwt jilm honre & fans cri;1JI FlIt ti {aide des 'VeY-S MtX Mortels anllGncée ,
Tin'Y de fon tra-,;.úl :m ¡r;¿'ut iegitime : El P.¡r tiJut des efP¡·if¡ fes précept~s va.inqueurs,
M!ús ie m' pt:i¡ fcuffi'ir ces Au:e-¡¡¡'s rcnommés ¡¡;trodéts par l'orcille cnt/'erc-nt dans les cU!u/'s.
!J2pi Jigo:ué., de gloire , & d'argerJt'affamés ,. fOllr t"nt d' hmreux bicnfaits les M1/fosrevcrJ,'s
Mi'ttwt l, ur ..11'0,lo1/ au.': g!!ges d'un Libnire, Fllrent d' IIn· ¡ufte encms dvons la Gl'cce honor!e,. >
El fom d un .Art div!:l Sin mchcy mercenaire. Et lmr Art atti;'am le mlte des Mortels,
.Avant que la Raifcn s' expliquam parla v"i ,': A f.¡ gloire en cem liwx "Jid dreffir- des Autcls•
Xufo inJ/ruil les Bumaim , el/JI Ol(rignédcsloix: Mai; cnfin tIndigence amcnam la BafJeJ{e.,
'IC/iS les Hommes (¡ti't.oicnt la groffiiye N;i.fure ). Le PrtmafJe oublia f.t p:emiere noblef{e.
Tlije¡fés df!m les bois couro: enta la ¡aflure. }:'I'Vil amO!4r d:e grún i¡¡fl'Elr!/jt lo cfprits,
l.a j;-ne :enoil (cu de droit & d'cquité: De mm(ongcs groffim foiiill{1. tOItS lés e(rrits,
Le- meurtre s· exerroit ¡wec impuilit é. Et p;tr tout enfanrilnt millc owvragrs fri'ViJics,
.Mais du DiJcours rnfin l'harmmirufe adrefTe. TI'.¡fiqtla dlt diFOttrs, & vendít les paroles.
De ces fauv/r-ges mocurs adoui'Í¡ la rudeJfc·:· Ne ...·<'Ies fiétriJfés point pay un vice.fi bas :
J?'lJ{cmbla les Humains dans les(orefts ép.'tYs: Si l'er [cul a pour. 'vous d,'invinci/;[fS appas,
'Enfirma les Cid,. de murs & de "emparts: FI/iis ces lieux c/;'armans qrlarrofé. le Fermcjfe :
Del'a(peEf dlt fupplice effraia t'i¡¡(otence, Ce n'es? point fur leS' bords qu' habite la rzchcjTe
Et Ious l'a¡¡mi des loix mit la foíble lnnocence. AliX plus fcavans Auteurs,come allx plus grands Guer·
Cct ordre fut, dit-on,le fmía des premiers 'vers, Apoilm m promet qu' un n~m & des lauriers (ríen,
lJela .(on! nés ces bruits reetUS dans l'vnivcrs : .M;¡is rmo; ? dans la di{ette une Mu{e aff1méc
~/ifUX accms dolJt Orphée ~mplit les, monts de Nepe/lt pas, Jira t'or¡, r~bJifter de furde.
Thraee. Vi¡ Autcur qtei preJJé d'un befoin- importun ,
Les 7)gres amollís dépoi¿illoient le~r fl.udace : Le )"oir entend rrier fes entrailltsa ¡<,un.
! i S!.,lau.-.: aceoras d' Amphion-lfs pieres fe mouvo:C/lt, Gouftc·peu d,·Belicon.les douces promemr.des :
Et (ur les mur; Thé~.~im en ordre s' éie~¡)oient. Horare a.' beu-/imfaoul qreand ii 'l/oid les Ménades,
L'fJifrmonie m nrúJf;mt produifit ces miracles. El l¡['re du jouci' qtÚ trouble Colletet ,
¡ I Depuir le Ciel en versfit parler les Oracles:
~ ! N'ilttcnd pas pour difner le [¡¿cee2- .d'U¡l Sonmt.
DIf/e¿n a'un Preftre Jmft. d'flne di'tline horrCltr, 11 eft wai; ma;s enfin cClte affreuJe difgraic
F. y
'11')0 L'A RT Po ETI Q. V E CHANT IV. !¡x
R::¡rement parmi nous affiige le Par'iJaJfe. (' jílji't ne,'VeJtt pas de v/tlgaircsefforts.
Et q/le craindre en· ce fiec/eiou toújo/lrs les betmx Ar" FCltr moi quo; jUfql5' iei nourr; ,dans la Sat)'I'C, '
V'fln As1re favorable éprouvtnt les reglJYds? . "off emor maníer la trempette & la Iyre :
Olt. d'/m l'rince éclairé la fage prévoyanre ' oí;; me verrez.. pottl'tanr dan; ce ch.1inp gloríl.·ux ,
Fatt p.1r tout au Mérite ignorer l'indigence.· '0115 ,11úmcr d,t moins de la voix & des yeux:
MUJcs , diéféf fa gloire (HOIIS 'Vos Nourriffons. 'OU5 rffi'ir ces lefons qlle ma Mttfe tUI parnaffe
Son nom ~Jaut mieux pour etlX que toutes vOs lrfO//!. N.lpporta jerme eneor dr~ ~ommerce d'Rora,ce,
§l,:1.e Cornei/le pour lui rallumllnt Ion· IIHdace, . ~m¡¡d,1' voftre ard,tlr ,echauffcr vos ~Jlmts.'
SfJ1t C/lerr le Corneille & du cid & d'Horace ¡ 111:olts montrer de loin·I.1,<co;/ronne & le prlx.
9l.ue Racine e¡¡fantant des miraeles nrnl'Veaux, M.1ij a/lffi pardonnc%- ,ji plein de ce beau ::-elc ,
De fes Heros Iur lui forme tous les tableaux : De 10/15 vos pas fammx cbJervatf1lr jit/ele ,
ron
§l.!/f de nom chantépár la bouche Res Btlles, ri2,lIclq/lefeis dll ban or. ie Jepare le fM1Xi
13cn{trade en tates !il'1~K {/mufe les ruelles: t des AutCllrs groffiers Jattaque les defallx :
~te Segrais dans l'Eglogue en charme lesfores1J: mfucr ;m pm Iácheux ,mais fO¡tVC¡¡t nccej['lirc,
~/(e PO!w !ui.t'Epigrawme aig{li;u tous fes traits. ~lIs OHh¡ a blámer • ql/e fetr.;am a bien f.w·e.
;¡ MalS qucl h,urcux Autel/r dans /lne Mitre Eneide'
I Al/X bords d16. Rhin tremblant conduira cet Alcide¡',
~uelle fcavante LJte alt truit de fe, explois,
Faa· marche" eneor les rOfhers & les bois ¡
Ckántera le Bata'Ve ¡perdu dans ¡'orage, . li 1 N:
So~ mefme fenoiant pour fortir du naufrage:
Dlra les bataillollS {ous Maftric K mterrés,
Vam ces affre¡¡x affitw du So/eit ¡elairés.
Mais tandis que je parle, une· gloire nouwlli!;
Yer; ce VainlJllEur rapide, aux Alpes 'Vous appelle.
néja Dale & salins (om le joug ont ploJ¡ ,
lléz..anfO/l fume eneor fur fon Roe foudrQJé.
Oa fom ces granel; Grterriers,dont les fatales ligues
Vevoient Ce re torrcnt oppolel' fant de digu~s ?
Ejl-ce encor en fuiant, qu'ils pen{em l'arrojler.
Flel's du horlteux humeur d'avoif fem l' ¡viter ?
~ue de remParts deftruits! S¿uede Villes, forcées !
,
~ !
!il;ue de moijfons di: g/oire en.courant· amaffees !
./!¡ttmr¡ ) potlr les ch:imer,redouble;¡:, vos tranfports,
TAn L E
. r,{my pc!íllcu[c, 87
...t"' ...tp,t,.. ..t"' ..f"' ..t"' ..t" ..t.....t" ..t"' ..'- ..t;. ..t.:. ..t"j tioj/e, & Ces Fables comillues.
....* ..-'ff . '*".'*"..-
.jf'.'*"..... JI
!l L9
.t:'.-f' ..jf ...... rl. u'y a rien de {i odiellx 'luí elrant.in.lit6 part
{Are, nc parOllfe aareable. ¡lo. Art dmIn dOIlt
T A B' L E , ron fait un mefl:ier ~ercenaire. 11.8
u:mr ami de fes eCerits,& comment il fe compor_
¡i1i
n EL' A R T P O E T 1 r'I V E. re envers ceux 'luí les .criti'lLlenr. rOl. Ce fieeJe
"<.;. f.rciic,ell.[0ts Aurems. rOL. Vains Auteurs. ro ....
",,1

11 Autcur altier & fa preComption. 109 Ameurs 'lui


:1
a
appliqucnr leur propre caraélere [ous leurs He-
A Age. Voyez Age.
AbM pallionné pour l' Archireétme.
.Abondanee fl:erile de quelqucs Alltheurs,
. IOI,blaíincl.. 1I 4. Voyez Theatr.e. Autcllr agreab!e
JI! [m le Theam~. 1.1 J. L' on ne: peut foutfiir un Au-
,¡,[~ur ll'Iediocre en fait de verso l!'f. Aureolrs dan-
.Ac}ille. Voyez Charac1ere. "crCl1x. 116.117. Auteur vermcllx,la mefme. All-
A-chiUe ,& lon COlltoux·. 1'11 ,?CUI dégo~rcz de glolr e,& aff,mez d'al' ;em. 118
a
Ac1eur Icur s'exprimer,tombien ennuyeux & de ;8
fagrcable. 11 ,4diner noblcm~nt ,
D 1 3
Ad'r:irateur, Q]e ce ficele en feni!e en [ots ad ~.J,B!'l!L1des d~, Maroe; .
1
99, 7
10
mlIateurs. 101. & J¡ ;ro;¡'I"{me. Q.j;.11 Jaut eVlter un pomp~:lx barba-
AgamemnGn. Uoyez CaratJere., ctai1s ce que I'on ("[er.!j;, ,¡00
.Agi'. La diverllté des dio[es qui fe erouvent en ,¡jJ<f{e alTIen~e par l'in.1igel1c~. 119
div~rs ages. ll. I. & \¡ en!Cr.1de, POj::re celebre, '13,0
Agré ment.1'ol1 De peut plairc :lUlI: Itétcurs fan e:gcr!lC,Al1t~ur du voy:¡ge de la Llllle ,
e 5
12
agréement, I1 crtflltt, Poete, ,99
ú!/legorie.Faux zelé de vouloir chacra l' AUcgoric. ic¡¡(al~re. CZ!j'eJle doir Clfl:re gardée dho:trcmq1t
1I 7· dan s la )ccne I 12 4-
Ami. ~'i1 faut di[cerner le Bateur de ¡'ami en fli mm. Qj'il [:1m [e bornc!' en r[Clivant. 97
d'ouvrage' paI derit. ' JOI I'cbeuf LJ Phar[a!c de Brcbeuf, 9g
Amoltr. Comme il entra dan~ les pieers de rhe;¡· "rlJque. Les proai"cZ & le deCcollfl: dll v crs bm-
'<2c PJ'lmour el' ,,·I'1iIC.
tIe & ellas les ROlTIans.[ 13' ().TI f • '=' C 1a\ ¡neMe

primé cha{1'ement ne doit poillt t:tre banni de I Adence Voyez M.dhJJrbe. oreille [~veJe pOlJ1:
r--,
Serne. JI ~ la Codncc, .9 8
..tlinphion & [es accords. ¡¡! ,¡¡u!ml'.E[prit de ond:ur necclfa:rc a la Sltyrc.lnj/
Apol/on. Dicu bizarreo IOf.l¡¡.{,' ApolJon nc pro' .lmilere. Le c~rJaC!';: oc ehJquc H~ros .1JIlS la
met 311X Allteurs les plus fpvalis qu'U!1 Ilom & ,R~intur.: q\1e [' 911 ::n fai, en v':n, H 3
des lauricls. J¡

: 1,
TAn L E. :T A B.LE.
" Cm[wr. Fairc ehoix d'un CenCcur folick& parfJir,lf;pi1ue ~e la Poelic EpiqllC Ce foutiellt par J:¡F'a~
mais qlli Ce rencontrc ra.lcmcnt , ·126. bk, & ne vit que de fiétion ) 114' 11)
CmJlIr.e. Le moyen d'{:vitcr la CCllfure puhliqué ,:¡ ~((hJle, & ce qu'il a adjoílté laTrJgedk,a 1I2.
Ces eCcrits, I c¡lz';fcrire. Voyez Pepfer.
Chm'/.fpn. ~'il faut de I'Jrt & elu bOll fcus me[me ¡Efprit. La carrierc efpincuCc dubel e[prit'9 3
dans les Cha(lConS, IOl rF"v.1ngile.Voyez Myjlere.
Circonjlanci!. Evi[~r les balfes circol1{b,nce~ 1[8 xprejion•. VoyczJdée. pompeux amas d'ExpreC-
Climat. La dillel íitcdcs hUl1'leurs Celon ks c]¡mats, 11 1 (¡ons fnvoJe.s. ..F 1I;
Colletet, & le Couey qlli le rrollble , 119 f.dbICS' Comhien miles & l1ccdraires ~ la Poe-
·Comedie. L'oriaine ele la Comedieelans Athcnes, .lie Epiquc, Uf •. 116 & S¡ú'V. :\I'r¿em~ns
& [es proar~z.121. Ses qllalircz necdfaires. n¡ gue larable offre \'erprit, a o 118
Conqtler,mt. OLe reeit des cxploirs d'un Conquerant ¡élion. Voyez Fables.
vulgaire , dI: ennuycllx , 1 lB 'gure. COc;1IUcm il fautemployer les.figllres da!1s
Corn~ille , Poete íJlull:rc, '11 0 Ull Pocme , 11.9
Cour. Que la Cour cll: feníle en modeles, w !:mur. Diftcrences.remarquables entre l'Jmi &
Croirc.C"é que 1'on no croid pas nc tollche poinr,nl le fbteur en fait d'ouvrages par ,[crir, 100
,·D o,b!tffes desgrands CO':lll s, lI%.
'·D . . . Ebut. ~el eloit efhe.'Jc debutd'ul1 Po eme. 119 . H
; DeJcríttion. ~elles doivcllt, cll:re ks D~[. HArm~lJie. Mira;les que l'HJrmonie a pro-
criptions dans un Poeme, 118 dmts ,11 naW.Jnt, 1t g
De(portes, Poete, . 9 ·~ff:r .. Sc hJfLr Icnrcmenr qlland on ,Ccrit, 100
Dét{úl. Le Détail inutile doir elhe évité, 97 ~miftlche, Qg'il doir dhe.C¡[pcndu, 97
Dieu. Qiil faue- Ce gJrdcr de faite Dieu le C¡!jet ¡{'un eros. Commenr -il fant les depeinclre clan s les
badinaae) 109. 116 pleces dc rhcattc...J:I:!.. HCfOS plioprea interefTcr
Di(cúur:. tJ Effct de 1'Jelrelfe hannonieure du Di[. le Leétel~r ou I'AlIc{;teur. 117
. COlllS, ll8. (2 9trafic du Di[cours, Xl :pode & Ces milc$ lc~ons. 119
D~·1)!,.ti¡¡;mCilt 'lui devient une fatigue. 111. D;"cr omere, & la rccofI:1lÍland;lI!on de res ollvl;ages. 1 J 9
tillemCllr mis .i profit U¡ mm:.!!. Premierc & bn¡ra!e fa~u~l de.'Vi~le des
-Viverjit¿ , Combien la clivrdité ell: agtcable dan hOlmnrs comlnent civilisée. l2.g

.. Ics VeIS, E 97· 9 Ii!:cflct¿. Eile cfl: bravéc dans Ls mots Lat:m,
Legic. D~Ccription & les l}l1alitC7. de J'Ekgie ,r:rl:t'l'1.~c d,JilS!C Fral:~ois.
E
" . IQ)¡
. !o~ IOí 10G. • ,/;" .. lt mdcloll Cl1jOUement a lalgreur de b
E¡¡!c-Voyez Olrvlétere. Son voyage en Afll'lllC.!l ~:,.lyl(:. 1 107
Eo!c. Voye.z EnJe. Ep;gr<lrr.1ii;·. Ce que c'dl: le p!u A,e'.'tfe. La ba!re jalou(¡c eles 1t.uteurs dl: un vic
fUUVCllt S~1C l'E.r.i.•;r~ni.nlC. 1:' (}!i fn~c !~ {n::,diOCl,Jt~·.. ,,11 S 1 t.9
T A B t E. T A B L E.
Id/e. L'cxptdlion en: ,conforme a I'id~e. 99 cnccns ,1allS la Grere. 12. 9' Mu(.: ~ 'fa,mée. 13 1
Id¡Lle Les qualite'l. d une ele.gantez. Idy lIe 101' IO l friyftm. ~e les Mifl:cres du Chnfballlfme ne [Ollt
IwneJfe, Voyez Age, "poillt luLCeptibks d'orllcmens l:gaycz. 11 S
let/x que r Athei{nle ei1eve,& ou ils condui[ent, 103 N
Ignorant íllbtil , & [a complai[ance en fes faux jll. Arrations. ~ellc"doivent dhe les Narrta:'
gcmens, r 2,6.
Orphée & [es acerns.
lmpmdence devore. 111
N tiOllS dans un Poeme. 1 7
.Jl9 N.ltltre. Elle r<¡aie part3.ger les ra1cns ~llt1:e les Au-
InmJable ~e ron ne doir rien rJ:l'ref.:nter d'in. tcufS'94 Q:!.c la Naeure doie cll:re IUlllque eftu-
croyable (ilr le! Theatre. no de des Auteurs qui preeendent aux honneurs ~u
Indigmc~, Vayez. Ba/{ej{.c. '!tmon. Voyez EnÍt, Camique. 12.1. Q~'elle ~n feconde en, ~or~ral~S
Itr.;enal, & les qualitez des [es Satires. 107 b:zalres, la'méme. Comblen eellc ell: alsee a ele-
L COllvnr. 124-
a
L Angue. Combien la langue doiue enre coofi,{e. :Nom. Co mbien ¡lUie. un Poeme le Con dur & bi-
r~e dan~ ce que I'on derir.
a
LDljir. ~'il faut·tra·nilkr loifu·.
~g
99
zarre (\" un nomo
r
O "
Bjcts que Art doir pre[eneel a ¡'orcIlle , &.
liS'

Lltcile ; premier Auteur de la Satyre.


M.
10)
O non pas anx ycux.
ode. Son éclat & (on éncrgie.
11 r'
1°4

M Adrigal Ilell: noble & limpIe en ron eom 105 Or,;¡r!es renclllS en vers,
J07. Oreilie ble(fée rC1ld le vers deragreabk.
M¡?lherbe. AutcLIr de la jufl:e cadcnce des Vers, '97, O¡;ide Les Eleoie d'Ovide.
12.9
(,7
104
Modelle des bons Poctes. 96 OWJy"ges. Qi~lIe cll: la perfeé1:ion d\m ollVrage'91
J'I:!~¡t, L 'eL g l11t badioage de Maroe. ,9 9./° p
lt'hJc!1 r q des de Maroe. la meml Alais. Viciell[e dercriprion d'tlll b¡ai~. ~f
Medecin granc1 .hablmr & celebre a !Ta llin , deve
!111 Architecl:e, U4,11f
P pamaJ{e. Les prcmiers ans dll 1'~rn30e F,·an~Ols.
9'7.Le l'Jrnalre dceheude [a prClTIlCrC no~)~e(fe.IL8
1v1cn:mdre & 0:s Comedies. 11 Pil/[iOIl. Combien les Pal1ions [olle nec/llanes alll<:'
Mer DcfcripriO!l vicicure des MelS. 117.111 picces de Theatre. 109. Voye'L CMadere. Le C,1-
Mer'1!eille ;:tb(lm{e & tan, appas. ¡2
raé1:'~re des P aiJions, 10;
Moliere. En q'lOi il eHloüable & blamable.
Alot, HClll'ellX c,hoix de 1110es harmoni~ux.
12 P(7)/;'I'. Il fallt aprrendre a pcnrd avanr <]11C..
d'eterire. , 9';'
Motin , Po~e~ I1lOrron,1u & gbc6. l! Pcr(e, & ce (m'il apartieulinement aff&e dallS
Moi(e [¡¡UV~ , PCe;l1C, 9 ,
k, .
VeiS.
!
"
1°7
Miefe re.1nÍee aux regle du 3evoir po:' Malherbe, 9, l'hl17ix.HeLHCl1X rhenix,rm; efl: enrore a rro'l~cr.Io r
9 3 ,Mure rorc,~e & ce que c'clt. 10 l.Murc fine.Iet 1'¡,úre. G¡;:¡ncl [,:crct en fait d'~éhol1 de Tnc:mco-
Mu(e (~roill:re ;n(piréc par k vill_& par le hnr llD.·ll~. 118,.
o r . • '1" n
':08. Mnu: Jc:cgL:e 1I;1.:,tJL:s f~Vo.:.CC;;', un JU.:
T' A 13'L~ E';' T'A B L E.
~Va!ih J6indré le r~Ii,'¡c &l'uti!e al! ~lairal~t. I!9 Rourara, & le COI t de Ca Mi.¡[r. 96;{dellés Gcitique~
P1a.:jir L~strol11peures amorces d un valll p1a¡fir.l,. de RonC1rd, S. , 10
EQemc bn!lant. dc [a ..propre bcamé. l06.Recol11~ SAgeffe ~c la C~gclfe a dlé all11011cec aux h~m-
mandauoll d un Poc,ne exccllenr ' l" mes par le mOlen des Verso 30
TI "(i , f ~
Loe /C . P. rec;epres ,rcm3r'luJb~csl'()m 1:1 PQc[¡c, 9 S.qJ 9 ,.
S.Ú7I!s. Voyez Miftere.SMlre ~ vente., ,
arme,c du. vers
C'jiwu.J.n,', .9 de la Satire I07.108.e:t:jimMnS>..
J.'oete. ~il fadt efhe my Pocte pom bien f;!irc d" Salle Eraler [es ouvré"CS fur la Stene,; &com mel: t
V ~rs.' 92.,'D"I vers genics des POet"s. 9 3' 9+. Del',.\ :;,
il s' y faut comprendrc. 1 09. n""
~e l e l'leu en drOlt
cnptlon d un mauvais POetes. 119. 11.0. Allis no. d1r: marq.lé & fixé.llo.Dans quele[pace ele temps
tab!e pou~ les POetes. 12.6'. llS, fon fujer doir e\he borné,la mefme. La Scc11e.de-
l'wmecn f:m de: Vl'H,d'oll 3tthée-t'n Flalice. lu) mande llne exaéte railan. 113 '
COl11li1C el le y 3 dl:é Cil rCCCll(: f,{ mdi1\e dl'lS la S,o,"y¡¡is, Poe¡ede gr,ll1de repml!ion.·, 13 1
Pro[e 106 ~ha'lf~c drs dirwl!rs [erieL/x. La ,,}teme. óc~}s. ~le le bon [en s dei e ~'accor~er rlans- les VeIS
l'o~!r & r~r~h~ ce que .!:on.cCcr\t. . 99 avec la ri\TI(!: ~3' 9-:\e tout y ':~It, tC11:1rC au b~n.
Prt:~ce,quI falt .Ignorer 11.1Id Igcnce au mcme. 131.1 P [cns, & l~.dlfuculte.d y parvellll. . . ,4-
:PltO,IC. Le mOjen de I11cmcr les amours du Pub lic. SoluiJÍ'¡;e ~11l faut é\'lter un OlgucIlleu;í [olecdine
94· dJl1s.:ee que l'oil c[clit.. 9~
R. "011. Concours o,lieux de malPl:llS $ons.. ?
I~
':';:.' A {me,
· P 0:'{te,:al11~ux.'I,3t.
r: ~~¡;it ~}r le Ti:eJrre
. de ce <]11~ 1011 ne dOlt pOlllt VOlf. lIo
"
5J'iJlct Les ri,'oureu[es lOlX ' d u Sonne t 1nvemees"
. pa: Apol!o~,& qudles elle Cont:.I05,Son~et ,3ns
f;'

,.Regm/Cr,DiCciple ingcnienx de C~avans Mlilhes. r07 diJ:llits, combi:n rare, & ·ce qu Ji val1t,I~. meh'e.
R.cJ/?¡·rs 'lui puirfenr artachcr , Ilccclf~ires aux SOhhocle & 'comm~ il a autoriCe la Tragc le e e7-
,pkC~s de Theatn·. no
r ksGrecs.
' . 111
101'
Jij"::heJfc. <b;'elle n'h;¡bite pas [ur les, bords du, 50t- nui rrOl1ve \1l1pll1s fot qU(¡ [01.
Pcrlll~tr. ' '1 ".. el" ap? Ia
¡¿I'rl . . 1°9.110 . - •
. ,1IL.
,:Rune. ~l'elle efl: Ime e[cbve,& comment l'on s'h;¡-
1 JI,

bitlle aiIfL1D:nr la trouver.9 3. L' orCqu' 011 la n~-


a
Speü¡¡,¡mr, p;¡rellcl1X
Slile. Q!!!il faut éviter I'éga lité du Snle.94.Le S~;
le le l110ins noble a pourrant [a nobleffc., 5' '_
,
glig'; el 'e devient rebdle. la me]. l'ancicnne Ri. qlle marque Ull Stile rapide. 98
.me Fran~oiCe·96. -Rimes cylliqu~s de Reonier.lo7 Sublime el111uyeux.& pcfan~. ~, , 1 ~8,
1!Jrmurs craintirs. ,104 RimC!Jrs F\';¡Il~Q)is poulfez a Slliet.~lele Clli~t d'nnc Plece de !heatrc·neftJa-
bo~r par Apollon. 1°5- De[cri-ptio11 d'un RimeLlr mais aiTó. roft expliqué. 110
fUfI:·HX. 11.,6 T;
1\wan.ToUt s'excuCe aiCément dan s lln Roman. ¡ q
a
P.tJndeaux alf~yis par M;!lOt: de~ Ief(l.t¡s regkz,
rr"Abarin allié a Terence. '11'
l;,:TaiJe. Commmt,le Taífe s'dlacquis de la re-
JI". ¡e-5~. PIl¡¡¡ÜOll d;¡ns l'ltalie. llÓ
T A B LE
Terente. Recom:ll?nclation d'un patr:lge de Tercllcc, ¡ 1)
lhe;;ure. Regles & loix des aéiio115 de Theatre. 109
& Iúiv. Le plailir du Thcatre long -ternps igno.
ré dallS b Frailee.! 1 t,Q~i l'a ínrroduit dan s Paris,
& cornment. 1 I:z. Le Theatre ferrilcen Cenfeurs
¡ ¡ 4·les Allteurs n'y fom pas faci~ementdes cOn.
onefics, la meJ.311CIcnne fureUfdn Theatrc. ua
The~crtu. 1!h quoi il doit elhe imiré, 10l
The.rpis premier Aureur de la TrageJie. 1 I1
Tib:t!le Les Elegies de: Tiblllle. 104
TOl/eh,r Granel [ecrer pOLlf fe fai're applaudir [ur le
Th~Jtre. '110
Trt/geaie &, [es po;mes, 106. S~S expfclTions.¡09 ro. .-.~' j',.

rigine Tes comm~nccl11ens & le's progrés de la


Tr:lg··dic. JII
Tribu! legirim~ de (on rr;¡yaiJ, 1!9
Triolets de Meno:. 96
Trou/:'le fJui paro:ll: dJl1s une ~éiioll de Tbc:nre
COl1111ltllt doir cfiJe débrcü.lk. ¡Il
TlIy/upil'..l leLlc'L 'a la Como_ 15 1
V.
V Altde'ville, agréab:e indi[uct. 108. Vers Voyez
Autcur. <z:.e les Ves ne doivcllc p2S clhc
le com'lnt I cm-;Jloi des Pocr(:s. J l 8. les
fruirs deS prem:c~s Vcrs. H9' Ij {)
Viel/4fe. Voye'L Ag~.
¡'~l!c. Q::e les Viiies (ont f niles en modc:es. J21
¡'d/on,prCi11icr Puc:c Fl[;coi.' ol;j 3ir'poli la Rime. 96
Vii:gi/e: En C¡:lOi ii c10ir 'drre' im-iré.' 10J
ViiÍiU VOycL Age.
Yoyei!e h:Llrté, d'lIn~ autl'e yoyrllc. 96 :'·::··~k/:~t<:.. ' ....
.;
J.~ai. CZ;.~ le v;ai ll'Cfl: l'a~ toÚJours vrai [e111u!ab,:e 'f\;:,~'
.'., ~ .
lllS

L U TRI ;1
'POEAl E HE ROL.o/ ;:;71
,--- '
E ne femi point icy comme Arioíl:e, qui
J quclquefois [m le point de débiter lJ Fa-
ble du monde la plus abfurde ,la garantit
vraie d'une verité rccol1nue , & !'appuie me-
me de ¡'autorité de l' Archeve[ql1e Turpin.
Pour moi je declare fr:l11chement que tout
ie Pocme du Lurrín n'eíl: qU'l1ne pure fiél:iol1,
, & que taur y eíl: inventé, jtlfL1U'JU 110m
mc{ll1e du lieu Ol! bél:íon fe pal1e : Je l'ay
appellé Pourges ,du nom d'une petite Chap-
pelle ql1i eíl:oit autrefois proche de Mon-
!hery. C'eíl: pOl11'ql1oy le Leéteur ne doir
pas s'étol1l1er que ponr y arríver de Bourgo-
gne la Nuit prenne le chcmin de París & de
Ivlonlhery.
Ceíl: une aífcz bizarrc occa(ion ql1i a don-
né lieu ace Pocme. 11 n'y a paS long- tcmps
que dans une: al1cmblée al! j'érois, la C011-
verC1tion tamba [m le Pocmc Ho·o'ique.
ClUCUI1 en parla filÍvant fes lumieres. A
l'égard de moi, COmme 011 m'en cut deman-
de rnon avis; je [outins ce que j'ay avancé
dans ma Poctiql1e: ql1'Ul1 Pocme Hero'ique,
A ij pOllr
pour eRre excellenr , devoit efhe clurgé uc
riere pour un Pocme Hcru'iql1e) j'~ntrcé
pell de \1Jarine, & que c'e[toir a l'Inve~tiol1
a a
b Col'! rcni r & l' drcndre. La chofe fnr fon prcndrois ¿'en, f~.ilc .un, fur un .Demdl-
all/Ti pel1 chargc d lllCld~ns que cclm ~e cerre
conre{l:ée. 011 s'échaufE¡ bcaucoup ; lI,bis
Eali[e. J'cus plurofl: dH, POurql1Ol non?
élprés bien des raiions allcguécs ponr &
conrre, iI arriva ce qui arrive ordinairemcllc
ql~C je n'eus [;¡jt rcflexion fi.l~ ce qu'il :l1e ,de-
m:ll1doit. Cela ht f:1irc un cclat de me a la
en tumcs {(s forres de diípmes j je vc:ux di.
, TI >011 l1e lOC pu·r'"llaúa DOl11t 11,) un J1)aune)
• Compagnie , & je nc pús m'empc[chef de
re 1 •

. d r rire cofnme les autres : l1C pcnf.1nt pas en


& que ch:¡Cl1l1 tmema rcrme dans 1011 opi~
,l

eftct 111oi mefi.l1e que jc díWc jamais l?l.e


o

nioll. La cluleur de la difrute efl:ant p a t1ee,


mcttre en efl:at de tenir p:11'ole. N eanmOIJ1S
on parla d'aLJtre cho[e, & on fe mit rire a l~ [oir me trol1vant de loiflr , jc rc[v:ti a la
de la maniere dom 011 s'c:ll:ait dchalltfé [m
chofe ,& ayant ilmginé en general la l:lai-
ulle c1 ue fl:ioll allffi peu importalltc que cdle-
[lnrerie que le Lcéteur v;¡ voir; j'en fis vll1gt
la. 011 l11orali[J fon ftlr la folie des hOI11I11(;'s a
vcrs que je l110nrrai mes amis. C~ C0111-
qlli palfel1t prc[que tollte leur vie, faire a menccmCl1t les réjoiiit all¿s. Le plalGr que
feriellCement de tres-grandes b,¡gatclles, &
jc vis qn'ils y prenl10icnt m'en ht f.¡ire (1.1CO-
qui fe fol1t [oLlvcnt une afFaite conGde-
re vingt amres. Ain[y de vingt vcrs en V1l1gt
rabIe d'une chofe inditfcreme. A propos de
vcrs, j'ay pou(fé enfin l'O~lvr~ge a prés de
cela, un Provincial ra':Ol1ta un Démel1é [¡_
lléUf censo Voilit tome 1'hl fl:olJe de 1:1 b;¡ga-
l1leux, qlli efroit arrivé <lmrcfois dans llne
telle que je donnc au P. l l,lic. J';ll~rojs bie.l1
petite Eg!ifc de Ú Provincc, entre le Trcfo-
youlu la lui d011l1er achcvee : Ma¡s des r<ll-
riv:r & le Chantre, qlli [ont les dCLIX premie-
f011s tres-[ecrcttes , & dol1t le Leéteur trou-
res Dignitez de c(trc Eglifc , pour /~avoir li
vera bOI1 que je ne l'infl:mife pas , 111'CI1 ont·
un Lutrin [eroÍt place: a Ull cndroit ou un a Clllpt[ché. Je l1e me [erais pourtal.lt pas ~lref­
alltre. La choí,: fllt trollvéc plai[1l1te. Sur
[é de le donner imparfaitcommell ~fl:)n euO:
cela un des {9Jv:lI1s de i'all:mblé., qlli ne
rilé. les mi[erables fragmcns·., .qm en ,0l1t
pOllvoit pas oublicr ii-rofl: la difpllre, me
wurl1, C'eí't un Eurlefql1c nouvean') dOl1t
demanda: Sí llloi, qui vouloir fi peu de ma,
~e me fuis ayifé. en l10ftre Langl1c. Car aH'
riere ~ .
A. '0
.,.
11~¡ l'"u'
k '
T
líen, que d,'~lS I':llltre Bmldclue Didon &
Enee p"rlOlcnt commc des Harannercs ).:
des Crochcrcms ; dal1s ce:llli· ci un~ Horl~.
gLre ~ Ull HOl}oger P,lrie:!1t C01lll11C DidulI
& EJice. J-:l1C !~;Iy done (i monPocmc ~¡lHJ
a
les qu;¡]¡rés pruprcs i:Hist;;irc un Lc-él-cur'
l11:l,is)'of.: me fL1ttc:r gu'jJ :wra all moins 1':1:
grell1e:I1,~ de la l1~llVCaLl[é,pllj[glle Je!le: pCllie
pas, 'Il1 11 .Y al[ d l..-lIVLlge de cene: Ilarurc: en
nofrrc Lmgllc: La dlflÍre des Bollts rimés
d.c Sar;zin
ne) qu UIl
~:l:a11t plúroít une pLIrt Alltgo.
Pocmc: COl1nnc cdui. cí.
LVTR
1,
I
cP O E M E H E ROL i(V E.

CHANT PREMIER.
~,---- - "! E ch,?nte l~s rombats , & ce l'relat ter-o
"~' ", .. '1 ./
¡',};;,"" :¡ T; l,
r:%~' 1 :. :: §l.!4i pat (es longs travaux, & fo fe/'-
PI:V~i~:~ ce hl~inllble ,
l2'~J Dans l'ou/'ges Imlrefois c:arpmt (Oi'}
grand cre/lr,
lit placer a
la fin un Ltltril1 dans 1m ChO!lIr.
En v4in deux foú le Ch.mlre, Iqpuié d'lm 't'"i"
titre )
COntre fes halJlS ¡rojas arma torU le Chapitre.
Ce Prelat eenerellX aidé d'un Horlcger ,
S~útim jllfqtm flU bout t'honnelly.de ron c!ocher,
A llJ} MII(e~,
s LE LUTRIN. e H A N T P RE 1-U E R.
MI/fe, red] moi done, quelle ardet/r de vengMnce s,¡ b"'lehe fe remplit ¿'tln poi(on orliwx,
De ces Hommes (acrcz. rompi! l'intelligence , Et rle lC/1gs Z rllt!s de [m luy (orffl1t par! es )'eIIJt:.
Et troubla ji long temps del/.'\: celebres Riv¡¡/I>;, §Lloi? dir'efJ¿, d'll/1 fOil qui ji: Iremble/' Id vitres
Tan! de fiel er:tre-t-i¡ d:ms ['r¡me des devo!s? ¡'.":Ir"; tÚ iurqr/ici broi~if¡er toU! Id Clhllitres,
Et Toi ,f¡¡mellx Heros. don! ¡,1 f~ge entre "ife D:-:Jijfr Cordeliers, Carmes & C, lefrins ¡
De ce Schifme najf.'1nt drfbrrllDá l' Eglift; J'.wr,ú fait (outenir fll1 fiege (jux A!iJ;!/(fius ¡
Vien d'un rfgard heUYiWX animer mon proi ! , a
El celta Egli(e jcule mes ordres reb,(le
Et garde toi de rire el) ce grave (uie!. . J:\,1:m'ira ¿,ms fOil (ein IlIle p,'i.>: érermfle ?
P.1rmi les dOllx plaifrs d't~ne f,¡¡i:c (rtlferm(ü, S:lis· ie denc la Difcol'de ? & panni In Morte!s,
POllrges 'voioi: fimrir jon alltiq¡¡e Chapeih. 9.;li rUOlldra deJormau eneel1jer mes al/trls ¡
Ses Chanoines vermei!s & brill,wi de (mié A us mots, d'lIll bonllet eOIlVl'a¡¡t/a refle én.1rmll,.
S' engr'lijToient d'une longue & /¡¡inte o'jji ueté. E 'le prC'j d'un viclIx Chatre & la t:litl" & lel ¡'rme:
5as Jorrir de leuY! ¡iet5 plu; tlvtl.'\: que lC/lr hermines, Elle peint de bour~rzeolls foil vifage guerrier,
Ces pie/lx FainMns fa;Joi<nt chanter M.ui¡¡es; El s'm V:I de te pru trOllver le Trt/t-r:er.
a
v'eilloient bien difmr, & {¡:iJTriellt, fr, lel/r ¡ieu, D.1/iJ ie r~dl.it cb(cur d'lme alcove en,roncle ,
A des Challtres :;'¡gés le Jo in de ¡,,¡¿er Di"u. a
S'eflevd UIl lic1 de pltlme gra/i4s (rrú, 4lJMjJfe.
~~"nd la Difcorde , enCo,' !Ollte naire de crfmes, ~.!!Iltre ri4ealfx Pompe!l.'\:, par!lll dOI.!,le ,O))tollr ,.
S:rtlfn! des Cnrddiers pOJlr afler IW:>: ¡'ilinimes, a
E/I ti ffendelJt I'elltrfe la ,.IMté du iorlr.
Avec ce! air hidmx qtli [ait fremir la P,r'.'\:, L.1, p.1r11:i liS dO/ICe/iN rl'lfn ""¡¡¡'JI/rile filenee;
S'arrefla ,vds d'un arbye atl pí¿ de ron Pala;s. R,'gne (" le ¿z¡'vet une houvyui" [,'1dolmee.
La, d'un ocil atlentif, cO/lt<'mplilnl (01) em¡il'e. e e/E ia que le I're{at muY!i ri'un dfjmlur,
.A t'a.fPdl du t111im/te, elle me/;"II s'admire.: DOI'IIl.1nt d',m le~(r(rm'7le, atr-ndoit le difner•
El/o y void par 1, coche & d'Evreux t..~ du Mws, L., leflluDá fi? (a "euy bY;!le (ur (on vi(age :
a
Aecollrir lrmlds fats fes fide/es Norm1l1s : S·',,, In ,¡tOII 'fll' r;'r¡ (ein dcrUJJ,{ a dOIJble eflage;
r.Ile y vaid t!bordcr le Ma/'quu, la Comt4Je, E: (o/; corJ'5 rd,··;,,'ffé dans fa cr!t(rte g,.r'¡(r~f{r,
Le BOllrgeois, le M;;mtmt , le Cltrl~, la :-7obleffi, F.tirgemirb· eOIl/Ji(1S !~'fM {a mo!h ép.,iJTeur.
Et par tout d~s p¡,¡idellYs lcs e(cfldrons é,Mrs L~ D: fffe , r)l en tI M1<', 'fU; v,o/'" l., iJ;;¡tte mi(c
Faire autour de Themu fiotter fes eflendars. A 'mire un ji I,t or4.vf! é rocMlloijt {* ** .
Maü une Eg/ifc (.:ute it fes Jeux immrbite, Et ';' ,rehant ~ gr.m"s ptH vel'S le ¡¡eu d" repos,
t?arde, au fein tlu tumulu, Ulle affiette tranqui/te, AI¡ {'re!ar (ommei!l:mt , elle adrrJT" e.. $ mots.
Elle (eule la br4ve : elle jeule aux proce'/" TI, dúr. ? Prelat, NI don? &- ú}· hat/t Ce fa placeo;
De (et paifibles mur; veut deffendre l'auez.. L, r:h:m!re aux .yeu.'\: t!u cha://I' e(l ate (011 a/lli"ce ,
La Di(cord" , .11' ,!Jpec1 ,C un calmeqt'¡·l' offma , Ch¡¡,¡¡te les, Orc:mus, [,lit des l-'rocej/i ms,
l!,¡il Ji.¡1n le j fe;,~ms , /ex,itt: Fl. la '1Jang~tlYJce ; lif I'ep,md a grllnds flots les bencdia¡o¡¡J.
~{j TtJ
JO LE LUTRIN. CHANT PREMIER. Xl
Tu dors ! attens- tll done. que [ans buUe & fans rIl:".r:,Uf,'n en gemít • & [ortant de fi¡reur •
1l te ra'UifTe eneor le Rocha & Ú Mitre? z: tOIM fes Parti[ans va [emer 1" terreur.
S~rs de c~ lit Oyfell:>:, q/li te ,ier,( a/taché, 'Jiid lourir chez.. lui leurs trUflpes éperdues :
Et renema all repos, 01/ bien ti l'Eve(dé. ron void marcher les batp"itlons de G/lleS.
Elle dit: & do vent de j:l bouche ¡roph.• nc, le Pcygmée altiel' redoublallt fls cfforts.
Luí fC/lfle IIVN [es mots l'ardcuy de l.~ chical5e. r Hevre 0/1 dll Strymon vimt d'occuper les bords.
Le rrélat fe ré veille, & plein d'émotion tarDea imprévatI de leur foule agr é.:lble,
Lui ¿rnlle t<'utefou la bencdic1ion. Pr/tat y.ufo:.ci ve lit fe lever de tableo
Tel qll'on void un T,Jureau, qu'une GllfJ1'~ el1 j14Ti¡ IJ vif'lge r/:: pll/s cet air ji furibon :
.A piqllé dans les flancs ,al/X deJPellS de J~ via; {aÍ( 1'-1r Gilofin rapporter UI1 ;ambon.
Le [ulerbe Animal agíté de tourmans, m~(im le premier, pour honorer la troupe,
Exhale fa douleur en longs mugiffemens. vin pttr & ve/'meil it flJit remptír fa cOI/pe:
Tel le fougueux PrelM, que ce fonge /pcu'va/'lte ,. l'ilv.de d'un trait : & chaClln l'im;tant,
~ÚJ,.elte ei: fe lev~nt & Laqtlais & Serv.~rife: crt/che atl large venlre eft 'Uuíde en 1m inflflnt.
:Et d'lm lufte courrDIO.: rallmnant [a 'V:gtUllr, 'jlle dtl ndlar la troupe eft abYiuvh,
Mefme I!val1t le difner, parle d' "Iler al/ C/:'a;lIr, d,flért: & fo:/dail1 la naIPe eftant lévée,
Le fn:dent Gilrtin ,[013 Allmo[n;er ftdele, P,{I¡¡f, d' Ulle voix conforme..l: fln mlllbeur.
En 'l.'ain P·lI'jes con{eils (tgement le rapdle: con¡ie en ces mots fa trop jufle¡/oulelir.
Vii mOnlre le peril; ~te mieli va (onller: lllllfires Compagnons de mes longuesfaligues,
~'il ~JI$ faire s' i 1J~rt refroid;r le difner, ' IIJ' avez. (alltmu par ~JOS pieufes ligues,
6)!,:!!rl fi;reur , di/-ii, quel a-Jellgl, !.'_1p~,jte , qlli, maiftre en¡in d'un Chapitre hIenfé,
6),;;J:d le di[ner efl prcfl, 'VOtU aptelle a rojficc? 1!
Magnificar me vois encenfé.
De voflre dignit! jeútenez, mie/lx l' te llit. VOU.f toújollrs qu' un orgueilleux m' outragef
~fl-co pour tra7..'aille¡o f}1/e vous efles p,él/lt? le chllntrea vos yet/x d!truiJe voflre ou'Urage,
.A qlloi ban ce dé'oll¡1 & ce zcle illl/:ile? tom mes droits, & s'égalllm ti moi
'" . .' '/ I ,
1!.fl-il done tour icn{mr fiJ..:jalre-tcmp;. Oil VI!!', .-e 'uoflre Lutrin & le ton & la loi?
R~p;-emz.. vos ef1;rits & (ollvcmz..-vc,f,j bim , mat;n me(meencor (ce n'efl point un menfonge,
~',m di[lICJ' rec/J.1I1JT¿ ne ,(Jalut iamaiJ r:'en. Divinité me ¡'¡¡ f/lit voir en [ollge. )
/!inji dlt Gilotin , 6- ce Miniflre ¡.ge /emparant du fruir de mes trlf'U/lUX ,
SI/r laMe. au me{ma inflant, fait (er'Vir le pOI,1;e, pour moi le Benedicat vos.
Le Prélat void la fOIlPe , L~ ¡;Iein d'ul1 (aint J'elve: i.póur mieuxm'cg~rger, il pred mes propres armes;
Demertre quelque temps mI/el a cet aJ1rc7:.
pi ¡"·r-'Ide,.
a
Ls Prétat ces mots 'Uerfe un torrent de ["rma-
:r.
Il ce.le. t'/ d/lne
'(; ¡; . ,.
e;:.,I): I!i~t, tr'l~iorlrs ,El' J~" Ve/lt, mau 'Uainement pourfuivrefon diJ,ours.
Les morC8vWX ¡rol' haIfcz:, fe prtfJ'e;¡t dallS fa vr
J f¡m8t~N rctlg,wU¡ m Ifrrl}lm; {; HHrl. .
J.e
:a LE LU TRIN.
a
Le z.,ell Gilotin, qtli prmd part f?-glo¡re,
e H AN T P R E M I E R. I i
['llen moi done, Prl!t'!t. Dez, Cjlle l'ombre tranquiffe
ParIr lui ren:lre La voix f~it rapporter.1 boire. i'iclldra d'fln ere!}., noi, envel0Hel'la vi/le :
a
!ff1.!.~and sidrac, qlli táge a!onte le chemin, 11 (!lit que troú denGtU,f.ms t!!multe,& fa.ns bruif.
a
Arrive d.~ns la chambre, un ba¡lon la mllÍl7. a
Pilrtent la favellr de la n.1ij[antctmit,
Ce Yieillard dans le cha:ur a dé/a VfU qUlCtre ages: El ti u Lutrin romplI rei~niJrmt la mnffi,
11 ffait de tOIM les temps les d~ffirens u(ages: Ai!!nJ! d'un zela tlrlro;t le remettre en fo p!¡;zu,
Et (on rare [¡avoir, de fimpte Milrgtlillier , Si le Chantre dcm;:;n 0(0 le ren'Verjer, -
L'eJleva par degrés au ra¡¡g de CheJfecier. * Alors de cen! Arreps itl le leu): terraJfer.
A i' afptc1 du Prétar "luí tombe en defaillance, Pc!!r(oútenir tes droits , que le Cie! authorife»
JI devine [on mal: il fe ride , il s'avance, Abi(me tout plujlojl, c'ejll'eJJ.rit de l'Eglife.
Et J'un ton pMemel reprimant fes douleurs. C'ejl parla qu'un PrelM.fgnal~ fa vigut!tr.
Laiffe au Chimtre dit-;l , la trifteffe & les pleurs, Ne borne fal fa gloire a prier dall.< un Cho.:!lY,
Prétar, & pour fauver fes drl,i, s & ton empire. , Ces 'uertl/S dan s .A!eth pewuent ejlrc en I/fage:
Ecoute feutement ce que le Cjel m'infPire.
Mú, d.1ns POllrges, plale!, 7JS: <"fila nrflre ptlrtttgl!~
Ven cet endroit dt~ chretlr,ou le chantre orgueillerl)( Tes benedillions dans le ¡rollble ero Ir/u,
Montre • affis a fa gauch8 , un from ji (ourcitteux,
Tu t0tlrr;u les reFli!lldl'c & par ~Jj¡,g t, & far Cl'nt:
Sur ce ra/jg ,,'aió ferrn quí forment(a cloflure,
Et pmr br,t'TJtr le Chantre e;¡ Ion crgll:il extreme.
FI/t jadi; 1m Lutrin d'inégRle flrtdlure,
Les refp:mdrr afes y:'ux, & le lenir l:li-JiUfme.
Dom les flanes ejlargú , de leur vafle co~tollr
Ce Difcotlrs al/ffi to)l fr,l!PO toU! l'urf¡rits:
Ombrageoient pleÍ/¡ement rotUles lieux d alentol/r.
Elle Prélat charml tal pro l/ve p,qr dfS eris.
Derriere ce Lutrin, a.il,ji qtl at4 fond d'tm antre •
11 veUt que {ur le ehamp d:l/ls la troupe orJchoíjijfe
A peine fur (im blflnc on di!eemoit le Chantre:
Tandu qu' a tal/tre b{mc le Prelat radietlx
a
Les trou que Díeu d,Jline ce picllx offire.
Dlcrwvert tltI grand ;our IIttiroh totU les yeux.
Ahio ehaeun. pretend part a ce! il/uf/r.. em¡loi.
L- fort, dit l¡ Préla!, 'TJotU fervira de loi.
a
Mau 1m Demon fatal eette limpIe maehine,
~le l'on tire tl/4 biUe! eeux que L'rn doit flire.
Soit ql/une main III nuit e~ft hafll (a mine: ¡¡ dit, on obc'i:, on fe ¡reffe d'ejérire.
Soit qu'ainfi de tout temps l o~donnaft lt 1eflm.
Allffi-tnjl trEnte noms (/Ir le fapier trarés
Fit tomber a nos yeux le PupItre un mMI?" •
SO~t all fond d'un bnmJ.(·t par billets emllff/¡.
J'elU beau prendre le Ciel & le Cha.ntr~ a par/le:
POll r tirerces biflets RVec moins d'artifire,
Jl falllt l'em/orte, dan s noflre Saer;jlie.
Gui!!oall me en{tllnt de cJ)re!!r plhe fa mlin no'Uice;
Ou depuü trente hyvers fans gloire e",(evelí, . Son JYMt nOtlveau tondu ,fymbole de (¡ti,deur •
11 languit fOllt poudrmx dans un honteux Dubl,. R.OlIgit en a/prochant d'une hemlifl. pudetlr,
~ C'c1t ceJlli <¡ni a roÁn des Chapes ~ de la C,ire,
eependant le Prél4f , ¡'mil alt Cíe!) liJ maín nui!:
'E~ Ienit troís foú ¡es 1Ioms ) troh joh les rmilli
&-
B Il
14 LE L U TRI N. 15
litoarne le bonnet. L'Enfant tire; &- Brontin
Eflle premierd~s noms qu'iIf,pporte le lJeflin.
Le prélat 6'n confoit un favorable al/g 11 re ,
'*'~tti'~f1rt~*tirtt;tt
Et ce nom d~ns la troupe excite 1m dOllx murmllre.
Oll (e taifl, &- bim-tofl on voi6l p:¡roiflre IItI JOI/1
Le nom, le fametex Ilom de t Hor/ager la Tour.
CI-IANT 1 J.
a
COllowuel Adonis, la (¡¡iUelegere,

al
E P E N DAN T ce! Oyfeau qui pro{ne
Efil' unique fim~i d' Anne fon Horlog ere.
, les mer'lJeilln
lis s'ador~nt l'wa l'.wtre, & ce coulle charmlwt
_ Ce MOrlftre comporé de bouches & d'o.
,s'uilit long-tcmps, dit-on, aVfmt le Sacrernellt ;
reill6s ,
l";'lis d:puu tr,Di< moiffolls alcur fliillt ajJembl'¡ge •
~i fam eejfe 'lJólant de climats en climats,
L Olfic/al a i~lnt le nom de mllriag/!.
Dil par rOtlt:e ql/ il feait, & ce qr/il 1'1;0 (plit ptU ,
Cet I-lorloger fitperbe efll'eJfroi du ,artier.
La Renommee enfin, d'une cour[e lcgfre, '
Et (on courage efl ¡eillt fuI' (on vifage allier.
rl for.!er la terretlr au fein de l'Her/ogere;
Fn des nc'ms refle encor, & le Prélat par grace
Luz da lJue [on E(poux d'un [aux ::..ele cO/ldu;!.
Vl:e derniere fou les br,üil!e & les rer"fTe.
Potlr placer 1m L/~trin doi! veiUer (CUe nuil.
C{JI:¡cun croit que jon 110m efile dOrllier des troú.
§2;,e jo u.¡ ce piege adroit. cef Amanl infidlle
1I1«is que ne dis-tll poillt• .í lmjJant porte-c/'oix,
T/ame le noir complot a'une fltimme nouvele:
Boirude Sacriflain, cher appul de tOIl Maiflre,
Las des bai[ers permis qu'en fes br:u ¡Irefoit,
Lor; qu' alix yel/x du rrf/at tI' 'lJis ton nom pardiftre!
El pone en d' Iltltres lieux le tribu! qu' ¡llui doit.
On di!, que Ion from l"une, & tOIl teint film cOl'llel4r
A ce trifle ruit Irembllinte & dejolée ,
Pe/dit en ce moment (ol/lInt;que pajltur:
Elleaccourtl'a:il en {eu, latefie efchevelée.
Et q¡¡~ to corps g0liteux pie in d'urJe ardet/r guerriere,
Et trap [eure a'un mlll,ql/on perlfe lui celer.
Po#r [auter ate plal/cher jit d~u): pa' en arríere.
,Ofs tu .bitn eneor, Traifire, dijfim,iler,?
chaclll'l benit lout haut l' Arbitre des Humains
Dlt-elle, (')' ,Ji la foi que tamtlin m'a dOllrite
~Ii ranet Lmr bon droit en de Ji bonnes m«ins.
Ni nos embrilffimens qu'{{. (ui'lJi L'Hymmée '
At,jfi-toft 071 fe le'!J(. {'j' l'afJemblée en foule,
Avec tI;l bruit confu< , par les portes s'e(coule.
a
Ni ton Epoufe enfin tOl/te prefit perir, •
Ne (f'1uroient done t'afier utte ardenr de courír 1
Le FlélM rtflé feul c¡¡,Ime 1171 }eufon dépit,
Et iufqtm lIufouper fe cOluhe & /4foupif.
fi. a
PO'f-d:, du moins ton devo;r fidele
T;/ ve/.Ur.,: pour regler qllelque horloge nauvele;
L "fpo,~ ,¡ ¡m ¡ufte gllin conIo/1I1'/t ma IlIngtleur ,
CHANT PDt<~rolt de ton IIb(ence adot/cir la /ongnellT.
MilI! quel ::..de indif'ru, quelle aveugle entreprife
B ij .Armt

1\
0 16 LE L U TRI N. e H A. N T S E e o N D. 11.
.A:,me tluiourd'hlly tM, brru en favctlrd'une Eglif<., E: ne me IrDUble plfM par ces indignes pl2llrs.
{JI! v/u tu, cher EfOUX? Efi-ee que tu mil fr~i;'? Pendant lout ce rli(cOlm l'HJrlogere eplolée
.A$ -tu done ol/blié tant de ji douces nuiEls? A le v¡¡;,ge tape, & la vuú! c!!t;n!e:
$f}3oi? ti'un (X;il(ans pitié vau-tu eOleler mes larmes! Elle tremble,& [tlr lui roulant des yeux hagards.
ti! ..tt./t nom de nos b.iifers jadi! ji pleins de charmc" Ijbel'lue temps (ans parler, laijJeerrer fes regaras:
'1
I a
SI /;;m CCClfr de :DUt tcmps .faeile to deJirs M1is e,.¡in (a dOllleur (e f.«i(~nt /In p,,¡age,
,1,'
N' a jama/-, d'm'l m~mcnt diJllm! te, plaifir, ; Elle eclatl en ces mors, que lrli dic1e la rage.
Si pour te prodiguer mes p!tu tendres canjJes a
Non, ton Pere Parl4 no [tI' foint Boulenger ~
le n'a] po/nt cxigé /Ji fermens ni prame.D'cs; El lit n' es point dll (.mg de Ge~vaü l' llor/oger:
Si toi feut a mon 1m cnfin e/U toújDllrs p!irt, 1'.1 Mere ne {tu point la m.~iftre¡e &/'lIn Coche;.
Diffire .1:1 m~¡ns d'll/) iO:II' ce funej1e déplll'f. C,¡wa(e dans {es flants te forma d'lme roche.
El! achevant ces mOls, cette Am4nte en/?¡¡m,,;¡, v¡¡~ TJgreQe affreu(e, en qllelque /lrIlre écarlé,
SlIr un pl01eet ~Joi/¡¡¡ tombe demi pa(mée. Te jit ,1vec fon fa;e? {lIccer (a eruallré.
S,1/2 E;,olix s'tn em!.f/t, & [on ((X;/-lr éperdu Colr, po'¡rquoi de(ormais flater 1m illfidele ?
Entre dcu>: paJJi ms demeure [t4fpe¡¡du : En attendrai-ie eneor que/que iniure nOl~velle i
.Mo,js enfin r¡¡ppe/!ant fen audllCe premie re. L'hgr.lt, {l' t'il du moins, en violant fa foi ,
.Mil, Femme, tlly dit-il, d'une voix douce & fimi Ji '/mué qr¡,'lqlle temps eiltre un Lutrin & moi ?
le ne veux point ?:Iier les [elides bienftlit! A-lit PI" me qllitter te(moígné qllelque alarme 1
Dont Ion amour prodigue a combIé mes {ouhaits: A)'-je rel de fe,- ye:lx arr#,her une larme ?
~t le Rhin de fes f10N ira grcffir la Loire , M.lis qlU (¡r"vent ici ces di{eollYS (uperj!1IS ?
.AV/mt qru tes ¡'~veurs jo~tent de ma memo;re. Va, eM/n a 1,'11 V!!rin: j, ne te retiens tttu .
Mais ne pré{ume ¡M, qu e/¡ te d vnnant ma foi. Ri dn ju/les dau/eur; d'lme Amante ¡.,lol/(e:
L'Hymm m'»)t pOtlr íamaü ajJervi fom ta loi. M.1i! ne c·roi pll", en lmi re!rouve; um Etórs(eo
Si le Cie! en mes mains euft mi; ma deJlinée. T:I me verr.7S fCH O/lrs ccnfta¡¡tc a m" va/lger •
Nom aurions fui totu deu:.: le iOl/g d~J' Hymenée: D, reprochés hargnwx fans cfjJe rajJliger,
]J.t forlJ 110m oppofer ces devo;rs pretendru, Et Juant la Mor! bim-Ioft ../1m s le fone! d'lme biare"
NOfM gOllftcrions encor des plaijirs dejJendeu. D'lIne elerne!le "uil cOllvrirll m¡;¡ paupiere,
CeJ{e done ti mes yeux d'eflaler 1m v,,;n titre. Mn ombre ch!fque ¡"llr revic;¡dr" d:J.ns ces liell.':,
N e m' ofie pas L' honnCI4r d' eJlever un PuPitre; i'n ['".' ilre ti la main, (e ¡w'ntrer ;. le; J'm \: :
a
:Et toi-mefme Ronnant un .freín tes de(irs Reder Rutour de foi d,ms l'horrwr des telldrcs:
P-affermi ma vertu qu'ébranlent tes (oúpirs. El rm¡plir fa maifon de hlirlrmms r,jI):brcs.
~ue te dirai-ie enfin? c'eflle Cíol qui m'appelle : c;,,'rfl Cllors: m,:is t.rop tM~1 e] le' (.'~ proie fl tes r:L<grÍlis,'
Vno Eglije, un PréLtt m'engage m fa querelle. ~:n cce:tr frotd e,' ,nIM/' !na.:{dtra!es It!'rn:s:
II filM pflrtir; ¡y &ours ; d¡!fipe tes dOl/lcMS , :El mes nI¡mrs co;¡lms IJII:>: bords de {OI:,I, noire,
E: ~ iíj Se

1\
18 LE LUTRIN. CHANT SECOND. 1;
Se [eronl de ta pmr une agreable hifloil'e. Le/Ir (C3Ur femble a!lumé d' tm ule tout notl"ve.1/! •.
En achev:t It ces mM,. , eette amante au:r: aboi& BrontÍ/¡ tiene tm "Millet , & Boirl/de tm marieaú.
Succem~e a ia tlouleClr qr.li ¡tli eotlpe ¡PI 'VOU. L,¡ Lt/ile qui d JI Ciel ''Voit le/lr· demarche altiere,
Etle [Hit & de ,Ieurs inondant(on 'vi(t¡ge, Rptire en leur f?l vr/lr fa paifible lumiere.
Sellle pour s'.mfermer ,,-'ele ,Hj cin'f,,¡émc eflage: L.1 Difcorde en foúrit, 6- les (úi'Vant des _yeux,
,MilU d'un bo!!ge pruhain flCCOUr,1>Jt ti ce bruit, V .. joiJ en les voianr POIlJJC un crit dan.< les Cieux •.
Sa ferV4lite Al iz.on la "atritppe & la fuit, {,¡ir qltigtmit du cyi de I'horrible De.1fe,
Les ombres c~pelJdant (flr la 'Vi!le épandl/é's
VII faifle des mai¡fms de(cendent dans les rrles :
V:¡ jufquéS dans C *** révei!ler le Mol1tJJe.
c'eJlllr qt/en un Dortoir elle fait /;'n (éjour.
1.e.(o/lpel' /Jors du cha:ur chaJJe les Ch.1Pelains , a
Les plúíirs nonchillans folaflrent l';>ntour.
Et de Ch,mtrd betlvlins les cab,¡rets fOil! plcins. L'ulI pújirit dans 1m coin t'embiJpoÍllt des Chanoines:.
Le redo/lté Eron/j" que (on devoir éveille , L',wtre broye (n ri6lnt le 'Vermillo/¡ des Maines:
Sor! a L'infrai1/ chargé d'une triple bDufejlle, La Volupté la [trt avec des yet/x devots ;
V'un 'v;n, don, Gilotin) qui {¡avoit tout prevoil', Et tcú;ollrs le Somrmillui ver(e des pavots.
.Au (oNir du c"nJeil cut foin de le pourvoir. Ce foil' pllM qHe j.J.mai. el; r<.l;¡i;oJ ii les red nuble•.
L' odet/r d'un ius ji dOI/:>: ttli rwd le fai:>: mo;ns rtllle. a
La MollEffe ce bruú (e ré''''eille ,:fe trollb!e.
Jl efl bien-tojl (uivi du SacriJ1ai¡¡ Berude , tj}¿jand la ~h¡it, qui dé/a va tout en'Velopper,
:El t"tU deto: u'e ce pal s' en 'vent tI"Jee <haleur D't.;¡f,mejie retit vient eneor la frapper:
DI4 trop len! H orloger révcilür la 'Valeur. Lui ;onte dl¡ Prélat l'entre¡'rifcnoJlvelle.
Partorls, lui dit Brontin : Dé¡a le jal/r pllM fombye fillx piés des mmurs facré s d'unc·Sainte ChappeUe'
D,;¡ns les eaux s'éreign,<m 'va [aire place tI l'ambre. Eiíe a VElt tro';¡ Gtlerriers ellnemu de la p,;ix)
D'ou víent ce nnir ch¡¡,grin que ;e lu dan s fes yeto:? a
1I1.1r(her la [«''(JN!r de fes 'Voiles ép~ü.
§}¿toi l le p.<tri!on Ionnant te retrOllve en ces lieux ? L~ Difcnrdr en ce liw mma;e de s'accroíjire.
OJe Jonc en Ct cr,11ld tCCl/r, don! tmitoff l'at'legrtjJe Dim,lin Ci'Vi!C !' AUrrre un Lutr;'ll 'Vn paroiflre "
Sembloit :i¡¡ tur trop lonx (JClufer la tareJJc f
Marche, & fuy rJOtM dll moilis ou L'hormeur 7101J1
~Ii d(ir J fiúlever un I!Ellf'le de nmtins.
Ah¡(y le Ciell'e(rrit all li'1.)Y& des D2/1ins.
atlend. A ce triJledi(c.:¡rs, qu'tW long (oúpiruhe'Ve,.
L'HorloJcr ;ndig,¡frol/git en !'!colltant. La Mofl'JJ" en plmrant fuI' un 1Ya! (e rde'Ve,
.AuJli-tof! de lonJs clolM jI prenl .ne poignée =, OU1.'re Iln reillanglliJJMu, & d'une .roible 'Vo;:>: ,
S.'lr Ión épiJ/lle il charge UIJe 10ltrde coigllée: L~iJJe tamba cesmots • qn'elle interrrmpt vingt foil:
Et d eniere fon dos) 'luí tremble ¡'!tU le poids, O NI/jt. q1le m'ai tII dit? fl...uel demon (ur [a Tare
11 attadJe une feie en forme di! carquoü. Sotlfle d,mstous les rIXUrs la flltigue & laguerre?
Il (oyt au mefme infl.mt. il fe met ti leur tllfte • ¡le/al! qt/ffi devenu ce timps ¡ Uf heureux tn?;;" ..
.!1 fuivre ce gr¡¡nrl. Chef t'un & ¿'{lUlre /apprefle. ¡1 O'l·

i
I
20 LE LUTRIN. CHANT SECOND
oil les Rois s'honorGiellt du nom de Flfin1ltns,
D'rw Jéj·IIY ji cher, vient eneor me clmjJer.
S' endormoii!t {i,r le Thr¿fle,& me fervant fans hOlll e,
() Toi ,de mon repos compagne aimable & (ombre,
LlfiJloient leur fcepire IfUX mains ou d'lm Maire 011
A d~ (i noirs {orfaits preftera;-//4 ton ombre.?
d'un ·Ccmte ?
~ ,1 .i/h! NI/it ,ji tan! de foú dans les has de l' Amou;>,
,,1 Aucun [ain .,¡'appro&hoit de leur paiJible CO/lr.
le t'admio aw<: plaijirs que je cachoY.. au jour;
On repoJoit la Iluit: On dormoi! t011! /e jour. •
Du moins ne permet ras . ..••• La MollejJe rpprelfée
Seulement au Printemps,quand Flore dans les ptame¡
Faifoit taire des Vents les brllJantes haleines.
D:ms (a bOl/che a ce mol fen! fa langae glflcée,
El lr.J!c de p:;rier, {r¡eeOmúallt .(o:u ['eifor! ,
§'¿yatre bceufs ;¡f!etés, .d'un ptH fra;¡qIJ!/le & lento
Prommoient dans Parló le .M.onarqtlc tIldo/ent. SQ.I;pir" eflsnd lss brM • fmm ¿'lXi! ~ (}' s' andarf;
Ce doux jiecle n' eft pim. Le Ciel impitoiabie
A plaré (ur le T;'rojne 1m PrhICe i~fatjgflb~e.
Jl bume mes dOl/cel/rs : ii eft [aurd a ma 'Voz; :
Tous les jours il m'éveille oill bmit de fes exploÚ.
Rim ne peut arrefler J,¡ 'Vi.r;ilante ~ud¡¡:e.
L'EjU n'a point de feux, l' Hyver n If POllit d.e glacc,
lentens Ct [an (eul ¡¡om tOfM mes SII/efs frumr.
En vain deux foi; la Pai;.: a 'VOttlfl l'endormir:
Loin de moy [an !ourat,e mtr~iJr¡~ par la .flo!re.
Ne fe tiaifl qu' a {Ollnr de 'V1c1olre erl vlcro/re.
a
le me fatigueroi5 te fracer le cours.
Des outra"es cruels ql/ il me (ait ((Ji!< In jOl/rs.
le eroiDu ~loin des lieux d'oú ce ['rinre ¡n'exile,
~e l'Egli(e c/u m.,im n/flJlitlroit 1m a::..i:e.
1vlaú en vain ¡' eJPcrois y reJner/cHis /)rrol :
Jvloines, Aúbés , F!'iellrs, lout /'lrme lO/JIre md.
', "
P,rmon exi! hontetlx la Trape ejl mnoblir.
J'ay 'lJU, dans Saznt
'D ' 1a rejO~",¡e
ems, r . ."
"J.a"1/:('
.•
1 i~ Le Carme , le Fei¿iltant s endurat alo: fr"V,lzo_';
, I
'Et la Re"le déj;¡ fe remet dam Cler'vatlx.
Cirteall:>;'~ damloit eruore , & la S'únte Chape!!e
Confervoit d" 'Viea:>: ttmps l'oyfiveié pde/le ;
a
F.t voie) q¡¡'un L:urin preji tout renwrflr '0 CI-IANT
V'I!f;-
CHANT TROISIESME. ,2,"
J
m,,¡;;tent aU (ol"met de la faude Eglife.
~nfh~~~:~:r~:~~;~, , N¡¡it baiJfe la vme. &- du haut titt clocher
rile le! GUfrrilrs, les I'~garde marcher.
va;d rHorL~g,r quí, d'¡lne main legere,
CHANT IIJ. tln verre de vin qui rit dans LA fOllger~ :
a
n tour t01l1' s' :nondalJt di! ce ¡tM ,
,urer en t'C/tvant GiLotin & BacchtM.

IJ
A 1 S lA Nuit R/!jfi- toff de fes Rifles rriomphcnt, dit-elle , & Leur ame "bufte
,,~ ~ freufo, t d/mJ mm ombre tll7e viaoire Aifée.
'&V~ Couvre ~t$ Botlrguignons les 1:,11""'.'_:' allollS, il efl temps ql/;Is connoijJent la Nttit.
, , gl'us v/mu(es: mors regarrlant le Hivou qui La fuir • '
R.evoL, 'Ver' ?aris, & haf/ant fim I'ctour, {eree Les n'lt/rs de La 'Volite (acrée ,
Dé1" de MOlliJ:,eri 'Void la ¡c.mó'w[e tour. 'eil la Saeriflie elLe S'oll'l're une entrée.
a
Ses murs, dom le (mima (e d¡robe la ve'le, da/lS le 'Ve7ltre crtl/X du Pupitre ¡",tal
Sur la c,me ¡J'un roc s'.1Iongent dans la nu e, placer de te pas le Jiniflre Animal. • ,
Et prefinló/nt de loil) ltur ob/et ennuieux, M.li, les trou Champions ¡leins de vin &' d audace,
DII Pr.fT.<mt 'Jtli le [lIi f Iemble7Jt fuivre les yeu'l. Pn!ú! cepmdaM pnfTmt l,l grande plMe:
J..1il!e DJfellUX e;[r,¡i¡¡ns, mille corbcaux junfbt8$ iVlmt de Bacchtl1 les aufpices (aerés,
De ces mulS d~ferfés habitent les tenebres. /'aflgu/le Chappelle ils monten! les degrés.
La '-.;uú trentélhyvers un Hiboll retiré ¡ Mteignoient dé,a le {uperbe Portiqlle.

Trewvoit tanrre h ¡.'H" un refilgllljJllr!. 1<ibollle Libraire. al4 fond de fa BO'4tiqtu,


Des deJ..{fns (IImeux, el MefJagrr fiJele vingt fideles clefs,garde & tiem en déprft
Sf'lit toújoul's lits mfllhtltrS la "remiere n9uvele, rcuiol/rs emier des eferits de BI'7foft.
Et tout prtfl d' m (emer le pr!(age ndieux, d Boirude, qui voit que le peril approche.
Il attwdoit la Nuit d./nl ro !auvI'Iges lieux. . arrefle. &, tirant unfufil de (n poche ,
Aux erÍ!, qu'a fon IIbord vers le Ciel il enVOle, , veines d'zm c"illcfI.q,/ilfiappe (!ti mefine,í¡¡flat.
11 rend toUJ fos VOI'fils atlriJl!s de fa ¡oie. {¡,it iaillir 1m {eH quz petille en fórtant: ,
La plnintive ProJ/J! de dOIl!ellr en ¡remit: . bi,'¡l-tOfl atl braZ-Íer d'zm~ 1mfche erifiamt!Jee,
Et dan' les bois tro~ha,'ns Phi/omele e¡¡g-mlt. 'litrf, a raide du fouffre, 1lne Gire a!lllmée.
S~y mOI~,luj dit la Nllit.L'Oy(eatt plein d',ltl Aflrc tremblotant, dont le jOllr Les conduit,
a
lieconnrifl ce t~1J la 'Voix, de (,¡ Maiftrt:JJ:-, 1°1/1' etlX un So/ei! nu milicu de la nuit.
lIla (uit : & tOl!S d~u."(, d un rOl/r5 preo pIte. TCilJ!,le a.fa fae'eM eft" ouvert par Boirude.
a
De Pour.7es l'infi/411t abordent la Cité. ¡callent de la Nef la vafle (oliwde,
L'{~ s' éla~fMJt d' un vel qm le '!)ent favori(e. ,1Qr;¡. !.1 SfI,criftie mmmt , rWfJ Jtws t errmr,
Lr.
-.,.
~ ~
LE LUTRIN. e H A NT TR 1 S rE'ME. lj o
En percel1f iufqu'au fO/id la t~mbreu{e harrear.
DMt¡ les airs ctpendant tonne, édate, menace ;
C'"fl·lr~ que tI!1 Llt(rin gifl La 1l1achine éKJorme.
It /?la/gr'! lafrayeurdontleurs coeursfontg!acés,
L.II TI'oupe quelque tonl's e.>ladmiye la forme.
!j¿rumd l' Horl"ger, qui tíen! les momerlJ precie//.\'.
a
S',?PJmJle reii,Jir fes Soliats difjmlér.
A:!.fJi-to/l: de Sidrac efle emprunte i'image;
Ce ffiec1acle ll'eJl prvS pO/Ir amufer nos yeu.'l:.
Vit-i!, le temps ejl cher, porlolls·le dRns le Temple:
EII" ride Ion
front , aion.re [on 'Vi/a.r c ,
SI/r un baflon noiieux /aiJTc cOllrb er fi>n COl'p$ll,
c'eft la qu'il fa/ti demain Cju'lIn lJrélat le contemple. DOllt la ehicane femble animer les l'ejJoNs,
Et d'un bras ,a ces mot s, q/ii peut tout ébranLer, Prenrl un cier.re en fa mai¡¡ , & d' /llIe 'VoixcaJ{ée.
n
Luí merme fe clmrbant s' R/'Pl'eJle le rouler. Viellt aií/Ji gOllrmander la Troupe terrajJéc.
a
MRió peine il y touche , 8 prodige incroiable f La(ches, eu
fuies-'Vous? I§0tJlle peur 'Uous abbaa
§l.ue du PI/pitre (oyt IlIle 'Uoi>: 'jfr"iable. AII {ru d'fm 'VilOyfeall 'Vouseedls {allS-combat.
Eronfin en tfl ,~mú : le S;uriflaÍ1¡ pallit : o:'t /imtces beaux djfcoul's !'ldú Ji Pleins d'a¡¡dace?
a
Et l' Horloger C01l1mence reg/'ctte/' (on lit. Cr,¡¡gll~s:'VOltS d' fin Hibou l' impuiJ]ame .rrimace?
Dans [on hardi projettoutefou il /cb(lirJe: §:.fle [cnes-'Vous, heltu! Ji qllelque cxploit nOW;JiJau
Lor(qllf des flanes poudrcux de la 'Vajle machi'llE Chflque l0H/', eomme moi,·vous traínoit au Etlrrea¡t.?
L'Oy/eau [ort en (OU7el/;";, & d'/m cri mellafant ~"i! faloit fans ami" bri.suant fine audience.
.Acheve d'fj1"c¡mer fHorloger pajlijJtmt. D'IIrI,ÑLlgiJ1rat .r lael foútellir la preJence ;
De fes alJ?es d.1 l1s l' air (ecoiiant la pOI/jfiere. 01: d f¡,n 110 U ve atl procés, hardifolliciteur •
Dans la m':;ll de Boirude il efleint la lumine, Auo,/:de r f:ms ar.rent un elere de Rapporteur.<
a
Les Guerriers ce eoup dem;l/yent confond:u. ~'Wts mal, mes Enfans: le vOus parle abon titre.
Ils regagllent la Nef de fraye/Ir éperdus. 1 ,Iy mol {eul autreJois plaid" tout un chapitre:
Sous leurs corps tritblotans lcurs gerJOU)r: s' .!/Jflliblifft'f. 1::t le B.lrreau 1/ a poillt de l ..Ionflre s Ji hwrard ¡ ,
D'une fu bite horreur [eu,s -cheveux Je he,'ijJClJt: Dvílt mon re;! n'aít cen! fois (ohenu les re;arrls.
Et bien-foJl, au tra'Vers des ombres de la nuit • T:'~{f ;~): iOIlI'~ (ans tremb!cr af/igeois li!ttr~ paJlagerl'
Le timide E{cadron (c diJfipe & s'enfuit. L '~,X"I!e rJlo,: ,don fertt!e ei¡ grands eotlrages.
Ainji lorfqu'en un coin,qui tmr tíent lieu d';¡z,¡/" r! 1~lo¡;dr{! d e1!tre nvus fans argent,fans appu),.
D'Ecoliers tibertilJs ulle TrollPe l'!?docile, Ev!! pl.lid;; le ['re/at & le Chantre avee lui.
Loir. des 'jeux d'tm Préfit au tr,;'Uailf1jj?dll ) Le Ai·,'!dc< de qu¿ L'age p.'Vanccles ru¡nes,
Va tenir qtulquefúM IW Berlan dc1fendu : ~';,é t~e¡'t pltts ciI¡;mter de ces ames dhines:
Si d;¡ 'V~itlant Argus la filure e/fraiante, il,;¡!': (I:te 'VD., rG;!Ji'S d:l l];flins in]ifant Lettrs verNIs.
Dans l'ardel47 du plaijir ti: leurs 'jeux (e prefm/e, ]"'··fh·c"'d'
,~ ',""r"' ,L un H" ¡;, b
:VOtl na JOLe~¡,t p.7.5 a att:u.
Le ;m cefe cdinflant.!'",úle efl defert!, ~"':,;; <'.', Cj/:d d."Shollneur'Va j'oüille/' vo/ire gtoire.
in.. ;elrUllit I' d r.:l Ja ,~,
a
Et fou f (:tIt grands ftu le Tyran red out!. 61¡, 'ni
....-.....;... re t er.J:IJlJ, e~uen
r. 'T.}/ctoo-e.
La PiJCOI'dc, qtd void te/Ir IJcnte!4fe rlifgrtm , 1, iiJ 1.'!'r¡'r?S tO¡/i :'c.s :"Ol1i'S¡ /: ch'J'/i.o;¡¡e in.(o/Iliit,
D,Jil; H
2.6 LE L U TRI N. e H AN T T ROl S 1 E' ,M E. 17
Al! {ml mOl de Hiboll, 'Vous fottrirez, en parlant.
Na (fait P$ qu' on ba/lit l'inftrttment de tes larmes,
T'rjire ame a'ce penfer de colere mltrmure:
O! q'le Ji qllelque bruit , par un hetercux rh'etl ,
A/lés done de ce paun pré'Venirl"inJure. T'annollrait du Lutrin le [uneHe appareíl!
Mer;t; s les [¡lItriers qlli 'Vous fom refer'Vés ,
Av.m! que de fouffrir qt~' on en pofaft la m.~ffe ;
Et rej[ou'Venés-'Vous quel Prelat 'VOIU fi:r'Vés.
Tu v,'cnd/'oÍó tln ApoJl,.e expirer dans ta place.
Mau dé;a la ftireur dans 'VOs yeux eftzncclle.
Et mar!yr glorieux d' un point d' honneur nolt'Veau.
Mate hé, ,courés , 'Volés ou t' honneur 'Vous a;pelle.
0fFir ton corps al/x cIou::.;, & ta te fte au marteaH.
f.'rte le Prelat {r~rpru d'lInchangement ji prompt
Mau déJa {uy ton banc la Muhine enc!.~'Víe
ApJI'e;¡ne la ;uengeanee auffi-toft 'j"e l'aJfront.
E¡1 durant ton (ommeil ata honte éle'Vée.
Ennche'Vimt ces mots , /11, DeeJfe guerrtere
Le Sacriftain achev.e en deux coups de rabo!!
De fon pié trace en raír IIn fillo~ de lt:m,ie!'e,
Et le PUlitre enfin tOl/fne fuI' fon pi'Vot.
Rend .. 1;.'; trors Champiuns lellr mtrep:d¡te,
Et le s [ai)Te tom pleins de fa Di'Vinité.
C'eft "iuf, grad Candé,qu'en ce camba! celebre,
Ou ton brM jit trembler le Rhin,l' EfC~IIt, & l' E~re,
Lor; ql~'aux plaines de Lens nos bat,!,l!ons pou4es
a
F urentprefque tes re/Ix ou'Verts ~ r.cl1'Verfes;
Ta 'Valellr arreftant les Troupesfllg¡~,'V;s,
Railia d'un regtlrd leur cohortes c~i~mtr--r:e5:
RefJandit dans Uurs rangs ton ef}r;t bell¡qtteux,
1'.t ferfala 'Vifloire a te fui'Vre a'Vec eux ••
a a
La colere l'inftml! fuccedant la cra:nfe,
115 rr.!lument le jCu de leur botlgie efteinte. ,
Ils rentrcnt. L'Oyfeall fert. L' Ef.cadron r,~ff~rml
Rit du hanteux ditart d' {in f fvd.le Ennemt.
Atlffi 10ft dans le chreur la Machine emportée ,
Eftlllr le banc du chantre agrnnd bmit remomee,
Ses ~I~ demi pouru, que fáge a relafchfs.
a
SOIiI CUlpS de ma;rlet unís & repreches. .
SOfM le! coups ¡'edoflblés 10m les bancs retentifont,
Les mllrs en [ontlmús, les -veútes en ml:.r;iJíent,
Zt ['Ornuc merme en portfle 1m long gemifJement.
t<:'ue [au'" tlt Chantre.
J' he/m.'d a/1S ce trI'ji e mamen.,.,
Tu dors d' t~npro!cnd sOme.&- ton crellr¡.m5 atlas'mes
J NI
CHANT
2.8 e H AN T Q,V A TRI E' M E. 29
a
Vnr /p!1~rre nufe longs flots cft fDrúe •
a
fJ.!,i s:pwurant mes l'eux, dans foil Úluitftl'e lelat.
ttr~*t*t:t*i'tirttt M'.l(¡;¡itvoir un Serpen! cOllduitpa"/e Ptelat.
DilCorps de ce Dragon plein"dc jo/lffre &- de ni:re,

CHANT IV. Viie teJte fDrtoit en forme de Pupirl'e, '


DO,1t le tl'ilmg!e affret/."C fOllt herifJé de C/',,;ns ,

'
,",--

a
"

E S eloches clans les airs, de teUrs voix


Slirp:1JToit engrofJeurnos plus épais Uurills.
A ,imé far fon guide en jifiant il s' a'Jance :
Contrc mOl jUl' mm btli.c, je le voy qifi s 'cfla1l ce • '

[1, a
argentines,
Appelloient a grand bruit les Chantres
Matines:
L!J crié, mllu en w:¡in; & ftJiant ('1 fureur ,
le mefuis'réveillé p!cin de trollbie & d' horreUl'.
a
Le Chantre s' arreftrmt cet endroít [I/nefte,
.:

f,:!!,mt tcUY Chef agité d'un fommeil elrai:mt,


A fes JetlX ejJ'raiés laif{e dire le rrjlc.
Encor tout en (uellr, fe réveille en criant.
e/'O! en vaín l'aJ1eure, & ríant de (:1 feur,
fiux elans redoublés defa voix douloureufe,
Nomme fa vijion l'effct d'zme v.lfcltr.
Tcw fes VaJets tremblam quittent la plume oyfellfe.
Le de;;,!é V:'cillard q/ti hltit l-il. rai/lerie,
a
Le vigil.'IrttGirotcOl!rt tui le premier L,
Llii dé[l'Ild de par/er, (o,,! dnlit enfm·ie.
c' eft d'mí Maiftre ji [,,;nt le plt'Á digne Officicr.
La porte dans le ChreuraIa garde Itji- commife:
a
O,! "Norte l'iliftant(usfoml'tucHx h,,.bits,,
0:, fll'l" oi.iate molü lelate le tabis :
V.'Iietfoup1eatt /ogu ,fin Huiffier al'Eglife·
D' ¡me 1000g tte fOlltane il end,ofle la moire,
§JEel chagrín, bti dit-il, trDuble voftre fommeill
1'IC,',~fes g¡¡nts violets, les marques d-ejngloírc,
fj}¿¡oi? vOlllés-~JDUS /tU ChlEurprevenir le Soleíl?
El (.1ijit en pletlrant'ce roche!, qt¡'arttre [ois
Ah!dorm/s : & laifJ'és a des Chantres vulgaires ,
Le Pielllt tl'Op plou.\·!t¡iI"ogll.'I de trois doigts.
Le foii1 d' áller ji-toft meriterleurs falai7·es.
A:/fi-;oft d'/In bormet nrnant fa teJle grifo,
Ami, lui di! le 'Chantre encor pafle d' horreitr,
De :' ¿ R.I/Imtfle en, mfJin il march~ ven (EgliJ~"
a,
N'infltlte poim, de grt¡tCe , ma jufte terreur.
E: ¡h¡flan! de(esam l'impol'ttme ltmgucur,
a
Mefie plufloft :c': tes(cúpirs mes plaintes,
C,,!·I'.', ~Jole &lc j>remie":wri'vc dam le cha:;!!)'.
Et tremb'r; en Jcolltant le fujet de mescraintes.
U Toi, qui (tir ces bords q/t'ztilc ea# d¡)fín,t;¡t~
Pogr la ftconde iois un fommeilgracieux
moiiil!e, *
,Avoit fOU1(es pavots appeJanti mes yeux:
T"i,; com{;atre fltttrcfois le Rat & L't Gre'/fD;i,ille :
~and {esp. it en'J'Uré d'um douce [umé.e
rJ:.:!ip"r les t¡'aits hardis d'un biz,drretinceat~
]'oy crú remplir illt chcem' ma place accoútumé~.
La, triorr.phant aux ye1tx des Chantres impuiffim s,
le beniJí 's te ¡eupte, (1' l' avois l'encens: ~ Homcrc a fait la gucrre dcs R"ts & ¿es GrC-
Lorpp:e dHfond c,1ché de noftre Sacriftie I n·.lÍlllr,!S.
:
I i,
H jj
LE L UTR 1 N. CHANT QVATRIE'ME, p
Mú l' ltalie en fet~ pour la perte d' un Seau: * E¡¡traÍnons, en mOltran!, les "e/fes divish.
a
Mure, prhe ma bouche fine voi;r; püu {auvage, A ces mots ,d'lme main parla r,1ge ajfermíe,
POli¡' chanter le d épit, la colere, la rage, Ji .• I/oit tern¡JJer la machine ennemie,
§?.Me le Chantre fentit aOumer dans fon fang Ion tllt' en ce (Ileré líen, p.lr 1m heuref/x haz..ard, ,
A L'af}eft du Pupitre eflevé fur fon banco I¡¡:I~ lean le' ChoriJfe, & le SOiineur. Gira~d
D'abord pajle & muet, de colere immobile, eu; de tOtlt temps potlr lu] brttfl:mt d un meme z..ele
A [o;ce de doulel<r, iLdemeura tranquile. 'G.;rde¡¡t ¡ollr le Prelat Ime haine jidelIe. ,
M.7is fa voix s' échapant au travers des [¡n,gloN, Jll'.1f}eéi dlt [utrin tOIlS deux tremblent d horreur.
a
D.ms fa bOtlche la fin ji! paJfage Ce ces msts. ' Ltl Vieil/ard tOMefois ils bláment lafttreur.
La v,oila ~onc? Girot, cNte hydte épouvantable, Av.l/tons, difent-jls, fa fuperbe machíne: ..
§2..t.te m a [alt VOlr un fonge, hellU!tro; veritable. J.t.Ú" ne notts chargeons pas tom fel/ts de ff! ruzne,
a
le le voi ce Drag~n tout prejl m' ¡'gorg~r, Et qlle iantoft a!IX J'CtlX du Chaf!itre tlJfem~lé
Ce Pup:tre f~tal qifi me doit embrager. Ji (o:t fOlls trente mains en plein ¡our accable.
Prélat, que t'ai-:e fait? '§2.ztelle rage envietl{e CtS mo!s des m,~ins du CMtre arrachi/t le pupitre.
Ren~ pour me totirm!'fJ!er ton ame ingenieuje? J''/ ca iJ~flS, leuT dit·i!, afTemblons le cJMpitre.
f¡:~/olimefme dam tOll lit, Cruel, entre denx dra}!, si/s-done, a!lés tOits-deu>:, P;'I/· de faims h:o':cm:i1J,
Ta profarle furetlrne fe repoje ¡IU? [(é~J<íiler de ce pM les Chanoíncs dormam.
O Cíel! quoi? fuI' mon banc une honteufe maJfé Part/'-. M¡:¡ü ti ce mot, les Champians p"rUJJent.
Deformaü me Vlt faire un cacho! de mlt plare? De l'h~rreltr du perilleurs courages ftcmi¡Fl'l/t.
Inconnu dans tEglJe, ir.vifibJe en ce lie:e Ai)! 5eigne1tridit Girard , que nOtH demandés-vou:.~
le ne pottrrai donc p/fU eflre vu que de Dieu? De trace moderés un a'T.,'e/!gle eourore;.;.
AMpltítoft qtl' un mom~m ce! affront m' obJcttrciJlf, No!I.S ¡cffrrions rhJeillerdes Ch:rn!reS &de; Maine;:
n
Renonfons l'Autel, abandonnons I'Offiee Mú, meme avant l'Aurore éve,~ller des Chanoilln!
Et(an! lnffér le Clel par des ehants fttpe rf1'u! , ':~lIi ¡ama!s I'cn:reprit? r¡}¿ii l'ojeroit tenter?
Ne VO¡ons! ¡~ un Chreur,ou l' en Ile Y/Olts void plus. Elr.ce 1m ¡rojet, oCie!! q1l' on pttiJJe eXl!Cttter?
Sortcns. Mau cependant mon Ennemi lranouile ti ! Seigneur;qlland nos cris pourroient dlt fond des
loüira fl/Y (on b,~nc de ma Yllge ¡mllile, :1 re leuN appartemens percer les a.venui!s : rlli¡¡
~t verra dans le. Chre~r le Pupitre exhauJJé Al'peílerces valeN autour d'eux eftendus.
TOIJrn~,: fi!r le p/VO! o'~fa main la placé. De leur(acr,! repos miniflres affidus ,
'Non,: ti,: eft abbatu, Je /'le ffaurou plus viwe. Et peiletrer ces lias au bruit inacúffibles:
A mo~, Glrat.le Ve/I>: 'fue mon brM m 'en délivre, Ferlft!~ . VOteS , au momen! que ces Dormeters paijibles
l'eriffollS s 'ji le fauI; »Jau de fes aü bri/ú De la tefte vne {oí; preJIént un oreiller.
~e la voix d':en Mortel puiJJe les réveiUer?
'1 l.a S:ccJ,ia r~rüa, Poel2Jr ¡"lt. De!l.1: Chatres fer'ót-ils,dis l' IIrdeur de vous plaire,
R ¡¡ij
, f. -....
::'

lit
32 LE L U TRI N. CHANT QVATRIE'ME. 33
Ce quedepuis trente ans jix eloehes n' On! pú (aire Le Dantlbes'émeltt, le Tage s'epn;/'Vante,
Ah'. /e v0.r b"¡en oJMend lout ce difcol/rs tl'ompf"¡',
,
Bmxelle attend le eOllp qui la doit fOltdro)'er, .
Reprend 1e ehaud viei~ard,/e Pr/IM vo/u¡ah ¡eur, El le Batave eneore efl prefl ti fe no.r er ., , Ir.
le vous ay veu cent fOls fous fa main belJiflimte M,¡is en 'l.Iail¡ das l/furs lits un 1Hjie eJ1YDI les preJJe:
COlj,.~erJervilement tm~épal/le tremblllnte. A:¡CIIIl n8 laíJ1e eneor la pl/lme enehcmterejJe.
Re-bren, a!Jez. fous lui, jlefihijJez.les genaux. Pmy les en arraeher Girot s' inquicttlnt .
le fFal/rai réveiller les Chanoines fans vous. r,¡ crier '1"' 4ft Chapitre 1m repa> les a!teml,
Pien, Girot,¡eulami qui me refte fidelle , Ce mot dans tOIlS les cce::rs répmu! la 'l.'igilanee:
Prenans du faint Ieudi labrttiante CreJlé!le. * Tc:tt s'ébran!e, tout fort, fOllt marche end!ligeace.
Stt.r-mo.r. (j)g'afonlever le Soleilnujourd'hui lis courent at~ ClJo!r,pitre, & ch",.cu" fe p,'ej/mlt,
Trouve tom le Chapitre évei!!é devimt lui. TI::te ti' 1m doux eJpoir Ion a/'Pet;t n{¡ijJant.
;¡ dit. DU/071'¡ po~dreltx d'une armoirie ¡'urée J,Lús, 6 d' 1m dé/e/mer ~.;aine c.'F fi'i1)o/~ Mtente!
Pa)' les mazns de GirOI In CrejJelle eft lirée. A peine iLs font ajJis, que d'une '1)oi:>: dolen!e ,
Us ,(or/em al'inJlant, & par d'heureux cJforts LE: chantre defolé lamentam Jo;,- mtllheur,
D:t ltlgl'tre injintment font crier les re¡To:ts. F.lit mour;r l' appetii , & na jire la douleu/'.
l'~/.r a'll;menterl'eff,roi , la Difcordc ¡"fema/e Le Ieul Chanoine Evrard d'abfl;;}enee incap.1ble.
11M/e dans le Pala/s, entre dans lagrand'Sale Ore eneor prllPofer qtt'onapporte ItI: tableo
Et dufond de cetalitre, aJ/tra'Ve.rs de lanilit ' N,¡is il a beau preifer , II,l(cr;n nB lui re:fPoild.
F ai: for/ir le Dl mon du t;,mu/te & du brttit. ' 6)1iand le premier rompa1if ee jilmec.profrnd,
Leygartie r nlJMmén'a plus d'.retex qz,ij'ommeilJent. ALz;n tO¡¡jJ~, &. re leve, /l1¡;¡ifJ (O [fa'Vant homme,
De la de totlfes ¡Iarts les chanoines s't'veiUent. (,)11; de BAUlli 'Vingt ¡ois a leu, toute. la Somme ,
L'~n croft '1~le tomerre eft"tombé[ur les toiN, '6-;;,i poJIéde ,"bely, qlli[fliit fout R..aconis,
E;,qt:e 1 Eglife b~'I;fle une feconde fo;s. B mefine entend , dit-on, le Latin d' /l/mnpis ..
L _atm'e enccr ague de vafellrs lItIS frmebres N' en dQI(fe z. poim, leurdit ee ff,¡Vant Cam~ifte"
~elJ(e,.efirc Mllctldifr.ilit,croit que l' on dit Tcneb7'Cs Ce coup part, {en j'ui-s.feJ./.r:d'l{n~ ma~n Iartfen¡j~e.
El d f la tout con!l!s tell/l1it midi j'onné .Mesyeu::.:enfont t,mOI»: 14J 'Vr~ mOl-merme hiel"
En fo!-méme fremit de ¡¡'avo!r point df¡¡é, Eillrer ¡;hez.le PrélM le Chapelai" Gamier.
AI/lji, Ion qlle tom Jre ft ti bl'ij'er cen! m/!ral/les, Amawl, (et Heretiqrleardenta. nous détfuire.
L O VIS, la fo;edre el! llU1inaba~donnant Verfai!les, Paree Minijl:readl'oit teme de le feduire.
AIt.retollr du Soleil & des Zephirs nOtlveaux, Sans doute il aura leu dans fon Saint Augl/ftin.
F 'lIt d¿iJ les .eha,mps de Mars déploier fes drapeaux, §l.:t' autrefou Saint Loüi-s erigeace Lutl'in.
...1.11 feuZ bm:t repandtl de fa marche eftonnante , l/va mus irJonderdes torrents de fa plllme ..
" In!trument ¿om on fe fen le 1~lIdj fajm :tu liclI des 11 fattt ,pollr lui re fpond re ou'Vrir p/tu d' un 'Uol,lIme.
<.:lodlCS. Co¡¡f¡¡ltons fuI" ce poiot qtIClque AUIí:llr jignale. '. .
Le V%m,
t
¡i J
5f LE L U TRI N. CHANT(~.vAT,RIE/ME~ H
Voions , Ji des Lutrins Baltny /t'a point parl!o lis marchent droít au Cha::ur d un pa; audac¡eux,
Eftudionsenfin, il enefttempsencore. Et bien-toft le Lutrin fe fait voir .i leurs yeux.
Et pour ce grand projet, tamofl de z. que l'.Aurore' A ce terrible obiet .'1l1c/m d' eux ne cMJulte.
Rallumera le iour d,ms ¿'O,lde enfeveli. Sur l'Ennemi commun ils fondent en mmu/te.
§2.ue chacun prenne en main le moelellx Abeli. * 1Is fappent le pivol qui fe deffend en vain. .
Ce confeil impreveu de nouveau l~s eftonne. Ch,1cun fur lu; d' un coup veut honorer fa mamo
Sw tOllt le grt'.5 Evra,.d d' épouvante en friJfoime. E'l/fi'r. fom tant d 'efforts la Machine fuccombe,
a
Moi? dit-il, qll' mon áge Ecolier tout nC;lveau El (on corps entr'ouvert chancele, clatte, & tombe.
]' aifle pou,. /In Llltrilt me troHbler le cerveau? Tel fur les lnolllS glace;:, des farouches Gelons
O le plaifant Confeil! non. non, fongeons a vivre
1'9mbe un chefne bartu des voijins AqlJilom.
Va maígrir .Ji tu veux, & fecher ftlrui'l livre. Ou tel abandonné de fes poutres usées
POur moi, ie lis la Bible autant que l' Aleoran: FO'l/d enfinttnvieux toit (ous fes thui/es brides.
Je ffay ce qu' un F ermier nous do;t rendre par an :
La maJle eft emporde, ('r Jes ais arrachez.
Sur qüelle vigne aRheims no:1S aVons hypotheque. .Sont ilUX yeux des Mortels chez.le chantre cach.et..
Vingt muids Mngez. chez. mo; {on! ma IJibliotheqlle,
En plaftmt un Pupit,.e on craitnolH rabaiJfer,
Mon bras fml fans Latin !raura le renverfer. (ve
~e m'importe qu'.Amaudme codlí,,!e oum'approu-
l'abbatsce quime nuit par t8M ou 1e le trouve.
c'~ft-ia monfentiment. A quo; bon t¡;¡,m d'apprefts?
Du rifle déjeunons, Meffieurs, & beU'lJons fra~.
Ce dí(cours,que foutientf embompoint du vifage,
Reftablit l'appetit, ré6hauffe le eourag~ :
M4is le Chantre (ur tOllt en paroift raffeur#.
Oü¡ : di/-il, le Pupitre Jl d /ja trop duré;
.Allons fu,. fJl ruine "freNrer mil vengeance. '
a
Donnons ce grand 1E1IVriJ une heure d' IIbflinenr:e,
Et qls' 1m retourtan/ofo ~n limpie d!¡e~ner .
Long-temps nous titionne a.table,& s uniJfe 4U dif'l/er,
Auffi-tOjt il fe leve, & la Troupe fidete
Pllr ces m9ts IJttirlmS fe'nt redoublerfon :t.ele,•
.. Famcux Aute¡¡r [qui a Cait la ,.wcle l,heclo~ique,
Jdcd/(l¡¡ 'Iheotp¡jr",_ ,

H vj
PRIVILEGE DV ROr.
@~OVIS PAR LA GRACE DE DIEV
~ ROY DE FRANCE ET DE NAUARRE : A nos áme'l.
& feaux les Gens tenans nos Cours de Parlemells,
:Baill¡fs, Senéchaux, Prevofh, leurs Lieutenans & tous alI-
tres nOs Offi Ci'.TS qu'il appJl'tJcndra; Salut. Nof1:re cher &
bicI! amé k Sicur D"-H Nous a trcs-humblcmcnr remor,-
Ihé qu'il auroir [air divers Ou\-rages ; fpvoir l' ttrt _p, eti-
qttM en 'ZIers,¡¡,n Poe'm.eintittdé le Lfttrin,ph(ieuYJDlal@1Tu!J
Di!cor.o'J , & Epij}"H en verJ , & la Tl'adltéti on de LO':zfi<,t,
le(qucJs'il defirolrfaire imprimer, & reiulprimer tme fec';,,,-
de fois (es S;;ru-es , dont le Privilegc cf1: expiré, s'il NOlls
1:lai(oit lui accorder nos Lem-es de permifIion fur ce necef-
12'1"(5. A ces cauCes , defiral¡t favorablcmcnt traiter ledlr
Sielll D .... + & donner au public par la lcaure de (es'O,,-
\'ragcs la merme fatisfaél:ion que Nous en avons-receL,¿, DU
NOlls lui avons peflnJs & permettons par ces prdcntts, fi-
gn&s de noflre main , de faire imrrimer lefdlts Ouvrages,
j~a,-air , l' Al t Poctique en vers, un Paeme intitul~ le 1u-
trino, plufieurs Dialog.ues, Difcou" & Epillres en ver s , & la
SUBLIM.E
:rr;¡duétion de Lon;;in,enCcmblo de faire reimprimer fes Sao
tires, le tout par tcls.Jmprimenrs 'lu'll vaLldra choifir, & en
OU'
tcls valumes & caroél:eres que hon luy [emblera, lcsex!'o-
1er ou faire expafer en ,-cntc , .& di/hibuer au publicdurallr
le remps & efpace de dix almées, ii .commencer du jour 'Jue DV M.ERVEILLEVX:
clJ acun dcfdirs Ouviabcs [.:13 achel"é d'W"lprimer. DefLll-
¿ons a rous Imprimculs ,Libraircs & autres, de quelGue
D AN S L E D 1S e o U R S.
'¡uaLré ']u'lls foient, d'imprimer,ou fan-c imprimcr, ui met-
ire en vente ¡,joir. Ouvrages fans-le confentcment dudlr- Traduit du Gree de Long/n •.,
$ieur DH"':OU de ceu" qui auront droir de luy , iI· peine de
<:onfifcarion des Exemplaires·, & d.e cillq mlile Jivres d'J·
mellde au plofir de PEx18[alOt. A la_charge.de merrre deu,
Exempbires de chac"n dcldits Ounagesdans 170ftre DI-
1JlOtbújuC publique, & un en celle de llolh~ chef & f~al.
Chevalier ChanceJicr di- FraILee le liéur Daltgre,avanr 'lue
.le les expofer en vente. Si vous. mandons que d~ conr~~~
~n ces prefentes vous f,tfflez 10llIr & ura ledlt .Sleur D
1'.leint'lllent & pailihJemenr, ~Il mcttal1r~lI commencemcllt
a
ou la fin de ,hacun des ExemplalfLs, copIe ou extralt des
a
Fre[emes: Car ,el ell noHre l'laifir. DoNNc' Verfaillcs
le vilJ"t~hlliticme jour de Mar. , Pan de gr;¡ce mil lix, cent
{oi"'a¿'tc-q,atorze; & de nofire R.:¡!,ne le trente-ut11erne,
Si"né, L O Y 1 S; Et plus ¡,.~S , Par le Roy ,COLLEl\T: Et
ic~llé dlt tl1ólnd í'te¡¡¡ i\c 'ire jaune,_
TRAlTll
P R.IE F A CE.

! .... .....
E ,,,i, T,,¡,I , J"" ¡. d"1I$
i I~ trltduEliof1 all Publi" eft unC
!·.····.~.IJ }mce "hapee duo naufrage de p/~-
.:; ,. Jieurs autres L/vre. qJle Longsn
avoit compofe:;;,. Encore 1'/eft - elle pM verme
¡¡ no/u toute entiere. Car bien que le voblme
1JC foit ptU forl gros, ily 11 plufteurs endroitl
defeEluellx , & nOUJ avons perdu le Traité
de! paJfions , donl l'Auleur avo;1 fa;, Hn
a
Livre part 'i1l; eftoit comme Une fuite na-
IIIrelle de celuy- ey. N eantmoins lout defígure.
'JII'i[ eft ' ;/ nouJ en refle encore ajJe:;;, , 1'01111"
\\' no/u faire conccvoir une jort grllnde idée de Jon
Auteur, & pOHr nous donner 1m ver;table re-
gret de la perle de fes all/res Ouvragu. Le
nombre n'en efloit ptU mediocre. Suid"l en.
a
(omp" jufq,l neuf, dont il ne nous rtfle 1'1114
que des titre. a{fe:;;, confm. C'ef/ojent tolU Ou-
vra¡p de critique. Et rerrainemem on ni
{fauroit ajJe:;;, p/aindre la perle de ce. txcel-
a
lems Originaux ,qNi , en ;uger par celuy-ey,
acvoient ejlre autant de cht:j-d'auvres de bon
[en¡ > d'eruditwl1, & d'é/oquCflcc. le dÍ!, d'~
loqsence>
P R LE F A e E., P R LE F A e E.
luq11enee ,paree que Longin ne s'c}l pa,- eon- bJtI OIJ m,1uvais, qtt'atltan! 'lIJe Long;11 I'lIvoit,
unté, eiJmme 'A¡-¡}lote & H ermogene , de flppi'wvé 01-1 bla[mé. Ettnapim ,dans la vie
m:u donl1C? des freeeptes tOJj,t fees & dé- deJ Sophiftes , palfe encare plus'avan!. POllr
poiú¡¿és d'ornemel1s. Jl n'a ptU V01l/U tomber exprimer l'cftime ql1'il fait dc LOl'/gih , il fe
a
d¡ln! le defaflt , q14'il reproche Cccj1iUJ , (pi l.tijJe emporler ti de! Hyperbo/eJ exrravt1gan-
avo;t , dit-il, éerit dt~ S'lblime en }lile b,lf, le! , & ne Ir'aurolt fe refoudr'e ~ parler en
En traitant des bel1UIC~ de t' Eloetlfion , ji ti fljle rai.rormable d' un merite 1lf1fi c:>.:traordi-
empioyé tOUtfs les finejfel ·de t' Eloemion. naire qlle eelui de eel Ameur. Mais Longin
, SOf.Jvent ji fait la figltre q:/il enfeigne , 6'-- tiC [lit ptU fimplement un Critique habile. Ce
en pllr1tlne du S¡lblime , il t}l lui mefme tres- Pi! 1m' Miniflre d' Eflat eonfiderable : & il-
fib;'jme. Cependant il fait cela fi a propos frffit , pour faire, Jan cloge, de dire )- qu'il
& avec tant d'art, qu'on ?le 1f411roit l'¡¡ccu~­ ftt [ar/' conjiderc de Zenobie eette fame1~re'
fer en pl/4 un endrai¡ de [ortir du ftile dida- Rci¡¡c d~s p.l/myrenien.s qui ofa bien fe de-
a
éliqm. C' eft ce qui ti donné [on Livre eette clam' Reine de I'Oricnt apré! la mort de fon
hflU/e repllMtion ep/jl .s'eft dequife parmi ¡¿ lImi Odcnat. Elle ava;t appellé d'abord Lon-
ScavllnU ql1i ront tous regardé , comme un gil1 <ltlprh d'elte plmr /inftrtljre dans la Lan-
aC1 pllu preciclfx refteJ' de t Antiquite {t:r gl/c Greeque. Ma;s de [on Maijtre en Grec,. ",.,.,
les matiereJ de Rhetorique. Ca[aubon fappel- a
e/le en fir la fin un~.c fes principatlx A1i- ,-
le tm Livre d'or , voulant marque-I par-la le, i.iflre.r. Ce ¡m luy qu; encouragea eerte Reine a
paid.s de ce petit Otwrage , qui malgré fa peti- [ofttenír la qualiré de Reine de tOrient qui
ujfe peut eftre mis en balance avee les plU4- lr!i rehaujJa le e(1!tlr dans l'adverftté, & q14i
gro.s vol11.mef. Ini [ullrnit 1C1 paroles altiercJ qll'clü: éerivit, ji
e/'1I1J1i jamaü H omme , de fon temps mer- a Atm!i-an , qlland cer Empercuy la fomma,,¡.j
me, n'a efté pllt! eftimé que Longin. Le phi d
re a
de rendre. It en coufta la 7;ie noftre !111-
Jofophe Porphyyj , qtli. avo;t efté Ion diltiple, leí/r: .111 ay fa more ¡lit également glorieufe' .
parlc' de lui comme d'un prodige. Si on l'en, parir lu; , & hontet¡[e pour Aurelian , dont '
erojt ,fon jugement' efioje 1.1 regle dtl bon fms: on peut dire ,. qu'elle a pour jamaú fie/lri la,
Ses deciJions en marine d'Ouvrage! palfojent memaire. Comme cClte more e(f fin dC1 plm,
p,our d(4 "rreft! [ozwerairv ) & rim '/)'tj1'oit !m1lC1J:c incidens de l'hifloire de ce temps-la, le,
bOf~ L({1m'f
h
P R.IE F A C'E. P R.IE F A e E.
t.~aeur Tle Je.ra peut- eftre pas f/(ché q'¡C je zins arment pour nons. Les Armcniens fe
1m rapporte te} ce qtle Flaviw., v',;;iFt~ el) [ont declarez en noO:re faveur. Une troupe
a e/i:r~f. ~et Amheur r~conte qlJe L'Arméc de
)"
~e voleurs dan s la Syrie a defaie ton année.
Zenobu, (J' de /es Alli~s ':l)'Clnt efié mife (II Turre) ce que tu dois attendre) quand toU-
jtme pres d~ La vi/le d'EmeJ!e; A?/relian a/I.¡ 'rcsbces forces [eront jointes. Tu rabatras de
rnettre le fiege dcvant Pallllre OH cnte Prit¡- cet Qrglleil avec leque!, eomme maiO:re
cejJe lefloit retirée. Il y trolJva plru de rdi. ~broll1 de tomes chofes, tu m'ordonne de
fl?lllce qrJ'il ne s'fJloit imaginé) Cl (u/il 1/~ell de l11e rendre. Cette Lettre) ajouteVopifcm ,
aevoit attendre vrai-fernblabLement dela le- donna eneore plm de colere que de honre 4
[oLution d'une femme. Ennuié de la longuefir Aurelian. La ville de Palmyre fut prife peu
dl{ fieg~ ~ iL c!faia de l'avoirlar eOllJpoji1iol1. de jaurs aprés, & Zcnabie tírreftée eornme
Il efcrlvlt done une Lenre a Zeliobie) dI/M r/le s'enfi¡ioit ehés les Perfes. Tome l'llrmée
¡,¡que/le ¡l/u] o/froit /.1 vie t3" un lim de re- demando;' fa mort. Mais Aurelian 'i· 'Voultlt
traite) pourveu qt¡'clle fe rendir dblliS un cer- pas dCJhonnorer fa 'v¡Uoire par la mor! d'une
rain tCl~pS. Zenobie, ajoufe P'opifceu) re} femrne. Jl referva done Zenobie pOllr le trillm-
':
pond¡t tl eette Leltre avec vne ficrté pllM phe) & fe e0 11telJlll de faire mourir ,eu:>.: qui
grande qPfe ['eH.u de [es a/faires !le le lu; ¡'rsVO;CIJt affiftée de /mrs cOr/rei/s. Entre ceux :
permettoif. Elle croio;r par la donncr de lA
i;
!, la , conti!lIJe eel H iflorien , le Philofophe ¡.
a
lerreJtr Allreli.ln. V;,ici fa rtfjm{e, Longin fllt e:>.:trémernent regretté. 11 avoit
.;..

ZENOBIE REINE DE l'ORIENT. (fié appe/lée tllJprés de eette Prjnce/Je pOllr /11;
A l'EMPEREl1R AURELIAN. cnfeigner le Grec. AIJrelian le fir motlrir
Pcr[onne jl1rques ici n'a f¡jt une dcmJnde potlr a7/oir efcrit la Lertre precedente. Ctlr
pareille a la tienne. CeO: la vertu, Al1rdi~n bien qu'c1/e fuJl efcrite en Langue Syriaq//t) on
r! qui doir tour f.lire dans la guerreo Tu 111: le follPfonnoit d'en ,JIre l' Auteur. L' HiJlorie~
commande de me remettre entre res mains: Zofime tefinoigne que ce ¡lit Zcnobie elle-mef-
c?ll1l11e. íi tu \le r9avois ras que Cleopatre me q,,¡ l'en aceufa. Zenobie ) dit-il ,fe ".!o;allt
allna ImellX mourir avec le titre de Reine) arrefl/e rejma toute fa ¡alife filr [es Mil1i-
qne de vivre dans tollte autre dignité. NOLlS ftrrA qlli avoient ) dit~elle , abuJe de la flibleffi
attendons le [ecollrs des Pcr[es. Les SJrra-
ZII1S
J
de fon eJPrit, Elle nornma entre atJtr~ Lon-
gin.
III
P R.fE F A e E. P R .tE F A e E.
gin , celui dont 1701lS avo/u encore plujiellfJ ce (era;t ¡,tire trop d'hormeura leurs Autheurs ,
efcrit¡ Ji vti{es. A/4re/i.an ordonna ql/on I'tlJ-
~i:e de le! nommer. Et ~efm~s cc!le de Petra,
vo;a11 all frtpplice Ce grand pcrformagc, pNir- q!ti eft infiniment la metllmré, n eH plU fore
. JI/ir Zojime ,foh/frit la mort avcc une conHan- ac/;~vée. Cal' outre que fouvent il parle Gree
a
ce admirable , jufqu' confolcr CI1 mOTlr(//'t tll Latin , it Y a plufieurs endroirs ou l'on pcut
Ceux que fon malhmr loucho;t de pilié & d'in-
aire c¡tI'it n'a ptU fort bien ,~~telldu ron Au-
dignation. Par 1;' on pcm voir que Longin' retlr. Ce n'efl ptU que Je vcuJlle aeetlfer ,un ji
n'cftoit ptl.4 feulemefit un habite Rhctcur, fe ?V,wt H ornme d'ignorance ) .ni cffablzr ma.
comme 0!imilien & comme H ermogene ; rcputatión fur les ruine! de la fienne. ~e fr1J
?lZa;¡ 1m PhilofoplJe capable d'e11re mü en pa- ce que c' eH que de débroiiilter le premler un
ralle/e aVee les SocrtltcJ & les Caton!. Son .Allfwr, ~- ¡'avoüe d'ailleurJ que Jon Ouvr~ge
Livref/a ríen qtli demente ce q/le je dü. Lt m'a beaueotlp rer~i , tittffi-bien que le! pmte~
caraélere d'honnes1e homme .Y paroit1par kJllt, N oteJ de Langbaine,& deMonfiettr le Febvre.
& [es ¡'lIJtimens ont ie ne /ti'?; quo;' qtÚ marque A1aÍ! je fuu bien aire d'excufor pa~ le! fattres
hon [eute/mm un ef}rit Jitblime : mais une ame d~ la tradflélíon Latine ce!lrA qUJ pourront
fort eJ!evée au dejJús dlJ commun. fe n'ay done m'eftrc eóhapées dans la Fra>'foi[e., ['ay p01fr- :'
point de regre: d' tl'l-'oir Imp/oié queJq1lt?J- 1I1It! tan! f:lit tou& mes efforts pottr la r~ndre a~ffi
de mes veilles a débro';¡Uer un Ji exee/¡ent
exaEle qrt'dle pot~voit l'e~re. ~ dlre, vra, Je '.:
Oftv~'age , qm je PUY dire lJ'avoir efl-é enteJJdll
ju!qu'ici que d'lm tre! petit nombre de Sr,1-
n'y ay p.u trótlve de perites diffie~ltes. p el! ';
Ilifé a 1m traduéletlr Latín de fe t,rer d alfa:,;,
'/)tlm. it1l1ret /tu Le premi"er q11i emreprr¡ de
re allx endroits merme quil n'enfend p.u. I! :'
a
le trad!Jire en Latin la (ollici¡atiol1 de M a- lI'i1. qlla traduire le Gree mot potlr, mol, & a
nnce .. mais il n'tlchev,¡ ptU C'C! 01jVrage ) foit dtbiter dIU parole¡ q,I'ol1 pmt au moms rO/~Pfon~
p,;rce que le! diffiellltés l'en reVlIlerenr , 011 que I1cr d' eRre intelligibleJ. En effet le Leact/~ 1"J
ti
1: La mort le furprit ttlJparavam. Gabriel de Pe-

ij'l
li bien (imvene 1J'y COl1foit rien, s'en prend plutoft
I tra aquelque temps de la fUJ plus eour,1geJIX, a a
f~i-11Jcrme ql/ I'ignorana dI, Tr4duEteur.
a
& c'eft lui qu'on do;t la tr-adlJElion Latille
11 ]¡'en eft ptU ainji deJ trtlduüiol1s en I:.c¡n,~ue
¡

'1uenousenavons~ 11 yen ti encoredeux-afitrtY,


VUllJtlire. ToI1t ce q/Je le LeEleur 1) cme'1d i
maü' elles fint Ji inform&J & Ji grojJicreJ" que poj~e s'appe/Je VN f"tlimathia,s dont le Trad/~- I
(e
P R.IE F A O E. P R ¿E F A E. e
é}eur,'out (eul efl rt!ponfable. On tl/y impme ¿(lit point, ne pcn{tm ptU q¡¡'tJn Auletlr fe [oie
. ¡r{qll aux fames de /on Auteur , & il faU! ell elevé, / jls ne L' on! enrierement perdl/ de veuc;
blCn des endroits qu'il les reCfijie. [am neant. CeI petifJ eJPrits, dú- je , ne [eront pa¿ [anl
mo;ns ~r/jl oje / en écarrer.12..!!elque pa;e done dOllfe fm frappés des h,irdie/Jes judieieufes des
'lue foa le volllme de Longin , le ne croiroú Homeres, des Pl.ltonJ· & des Demojlhefies. ni
ptU avo;r fait. un me1iocre prefent atl Public,ji cherc/Jtruu [oUt/enl le Sublime dan! le S'lblime,
le fuy en avolS donne Ime bonne tradu[fion en & ,eut- eflrc fe mocquerom -j/l des exclamatíon¡
nof!re Langue. le n) ay point épargné me¡ que Lorgin f!lIit quelquefois fur des pajf.1ges ,
[Oln¡ ny mes peines.Q¿:'on ne /attende pourtant qlli, b¡, n que IreJ /ublimeJ, fIe laijfent pflJ d' érre
ptU de tro1lver iei une verjion rimide , & [eru- ftmple.r f!;- n,zturels, & q14; faifijJent pirtloft ¿'a-
pufeu(e des paroles de Longin. Bien qfle je me me qt,'i's n' delatent tltt.r: yeux. 0tdque affura',-
{ou .rjfo/.c; de ne me poin: éc¡¡rrer en ptU 1In en. ce potlrtanl q,¡e ceJ J'v1eJ]ieurs aymt de la netre-
drol! des regles de la 'veritable trl/dumon; le té de leurs lumicrel: fe leJ prie de conjidcrer
me f1/is pourfam donné fine hotmeHe ¡,berré, q"c ce n' ef! FtU iei 1 Ouvrnge d'un Aprem ¡que
[ur 10UI dans les pnffages qu'il rapporre. I'ay ¡e ¡t/lr offre: 1fi<iU lechef-d'rewvre ¿'un des pl1-'.,4
fong; q1/il ne s'agiJlait ptU fimpletnent ie; de havans Critiques de l' Antiquité. 0e /ils ne
trt!~u~re Longi~ , mais de donner au Pllb!ic fm voye'" ptU la beauté de ces paJ!tlges , cela pwt
Tr'?Ite dtl Sabllme , qui peut ejlne mile. Avec aflffi· 10ft venir de la foible/f'e de/eur Velle , que
10m cela neantmoins ii fe rrouvera peut-cflre dll pw d' éclat dom tlle.r brillent. Au pu a/ler je
deJ gens qui non feltlement n'approw{Jcronl pll4 le/Ir confedle d' en aecl1fer {,¡ /raduéfion ; PIJÚ
ma Iraduélion: mai.t 1u; n'épanTnel'ont ptU qr/i[ n'rfl ql!e tropvray, q!fe je lI'ay ny afleinr,
mefrne I'OriginAl.le m'attens bien q~"i¡ y en au- a
/'Ir p/i attei¡,dre la ptrfdl ion de eel €xccllens
ra plujieurs qui dedineront la jurifdiaion de Originmf.'t· : & je Il'ur dcclare "ar aV,lt1Ce que
L:0ngi.n , 1ui condamneront ce qu'il apFrotlve, lit j' 11. que/queJ defautJ ,iIs ne fr':wroiem 'l,.'enir
& qUJ loueront ce 11/;[ Mame. Cejl le Irait- que de moyo
temen/ qu'il do;t attendre de la plulpart de! I! !"ie r:fle pl/u pOllr filiir cute Prefar;e qfle
IUj,eJ de no/ire Jiecle. Ce5 hommes tllCOUltlm!¡ de di?e Cf 1'le Ll:gi>J efltend par Sublime. Cflr
tz.ux débll/jches & atlX (.oc";! des Poiitcs moder- ccrmne il e(cril de ce/te 1M/iere aprés Creí/j,#
ms, & qui ¡¡'atlmirtlrJt qT4( ce c.ll'ds ,¡',mm- qui {/voit pre{q/le em¡loyé lol1t [on L;urJ'" 1I

1 .• -
P R LE F A e E.
~10J;'trerce que c'eJ} que Sublime, it n'a ptú crí¡
de VOlr reb,¡tre tille chofe qui r/avoit eflé de,a
Cjue trop dif~'I¡tée peir H?l aNtr~. II¡;lfIt dONe (e ,_
voir (pe par Sublime, Lcngin ti' entend ptl! ce
q:;e /es Oratcttr¡ appe/km Le Stile Sl!blimc:
rntCts ce! extrttordinaire & ce merverllcu.i.' qlli
fr,qpfe dans L:: 7)ifcour¡ , & Cfrú fait Cf¡,'VtI ()¡¡.
,",'ralle en{eve, ravit ,tr.msporte. Le StiLe ;:'¡¡_
b!j¡~e vctJt toujonr¡ de grand. mots : mms le
Sublime fe perit frotiver dan¡ une [elite pw[/eJ
RA 1 T E',
Dt[
dans V1íe fade fignre , dam fm [elll totlr de P.liO.
!ej. Vm cfJofe pwt ejh~ dans ¡~ Stile Slt{;/ilr;C
(!;:.. n'éJ1re pOlirtant p.u Sublime; c'(JI a di e, SUBLIl\1E
l/avoir rien d'extraordinaire ni de ¡I,rpren/Ft, ou
Par cxcwple. Le fOl1vcr:lin Arbitre de la NI-
tt,rc d'une [cule parolc fart1ula lumierc.V,¡j· DV MERVEILLE V X
la c¡m c/l d,ms le Stile St:btime : ce/a n'eJI P,11
newtmoinJ Sublime paree Cju'il n'y ti rien /'1 de DANS LE DISCO VRS.
f,rt merveilLellX , & qrúm tlfJtre lIe pitfl'1i;¿:-
"mcllt trotlver.A1 aü Diell ¿it : ~le b lllmicrc
fe f,ll1~ , & la lumicrc: fe fir. Ce tour extr,ny- - - - - - - - - - - -_____.. ~
dii7(lire d'e.1.jmffion qui lJMrquc Ji bien lobtir:
[anCt: de la Crei7.u¡re a:I:\,: ordrCJ du Cr e•1fC m:,ép CHAPITRE P R E M rE R ..
'Z:((úd,lemfiJt Sublime, & a qrse!q¡¡e chofe de
a
divino ¡¿ ~fr.ltJt done (menare pm' SublIme d.lilJ, SCív~wt de Prefoce tOllt OV1trage. t
L,.í1r¡in , :. E.\'fi'"7ordinaire , le Surpl't.'l.:loI U
Ff~~;~~ o tl s fcavez bien, 111011 che!' T~
('(m,~'c' '} t:',d/Jit, le /llcrveiIICIJ.1: d,/m ~t):;8 rcntian;s,que quand nc:ins IC:lifil1~~
;¡¡cll1blc le perie Traité que Cccilius ~
2 TRAITE' D U SUB LIME. T R Al T E' D U S U B L Ilvl E. ;
f.1it du Sllblime; nOLlS rrouvafil1es que bifl1 faire. Toutefois, puifque vous "ou-
la balTe!1e efe Con fl:ile répondoit alTez mal les que j'écrive auffi dl1SLlblil11e,voiolls~
a la dignité de ron Slljc:t : que les prin- ponr ramoLlr de vous, {i nous n'avons
cipallx points de cctte matiere n'y point f.1it ú\r ceete matine quelquc
efl:oient pas tOl1chés , & qu'en un mor ob(crvation r:¡ifonnable , & donr les
ceL OuvraO"e ne pOl1voit pas apportet Omrcurs puiífel1t tirel' ql1dque {orte
b . 11.
un arand profiL al1X Leét.;!urs , qm el~ d'urilité.
nea~-l11oins le but OL! doit tendre tout Mais
"
a
e'eít la charcre,
b
l110n cher Te-
hommc qui veut écrire. D'ailleurs,ql1and rCl1tlanus, que nOllS n:vcrrons cn[emble
on traite d'un Are, il ya deux chofes a cX,ac1el;:e11t m011 ollvra.ge , & que vous
quoiil [e faur toújollrs cfl:l1dier. La prc- 11l en cllrez vofl:rc [cIHll11ent avee eene
miere efl: , de bien f~ire entendre ron {¡ncerité que nOllS devons naturdlc-
Sujeto La [econde, que je tiens au fonds nWIJ t a nos am i s." Cal' comt11C un-k
la principalc, conlll1:e. a montrer COI11- S,lgC dir fon bien: {i nOllS :1VOllS qucl-
lllcnt & par qlleIs 11101cn5 ce que 110US qlí::: voye pour nOllS renure {cmbbb!cs
en[cianons [e peur acqu<lrir. Cecilius allX Dieux; c'cfl: dej.úre plfliJir & de diu:
s'efl: fort
D attache a1'une de as aeux
I • c110- lil rerir¿.
fes: cal' i1 s'dforce de mOlltrer par une a
,Au,rc~e,~o111me c'en vous que j\:fcris,
inflniré de p:11'oles , ce que e'e~ ~ue!e e d1 a da"c a un homme infl:ruít de tou-
Grand & le Sublime, comme íl c eítolt res les belles connoi1[111ce~ , je ne m'ar-
Ui1 point fort ¡anoré : mais ilne dir rien rdl:eray point fLlr beaucoup de chafes
des moiens qui" peuvenr poner l'e[prit a qn'il m'enfi: falu e1hblir avant que d'en-
ce Grand & a ce Sublime. 11 palTe cda, trel' ~n matiere , pour montrer que le
jc 11e f~ai pourcl'.',oy , col~me une chorc SublIme cfi: en cifct ce qui forme l'ex-
abfoL '111ll1[ llhl ti le. Apres tout, cn Au- cellence & la {oLlvcraine perfcu-ion dl1
a
tcur p,:ut-dL-e n\fi:-il ~:s t~,nt repren- Dj~COllrS : que e'eíl: par lui q l1e les grands
tAre pOllL fes fautes ) qn a louer pou r fon Poctes & les Efcrivaills les plus famclIx
travaÜ, & pOllr le de:Jein qn'il a en de • Pytagore.
a ij
' ......
4- TR AITE' DU SUBLIME. T R A 1 T E' D U S U B L I M E. 5
ont remparré le prix , & rempli to.me la rimee , & qui 111'el1 fericz :lU b([oi11 a
porterit': du brllid de leur gloire.
. Cal' il ne perrllade pas propremenr,
.
moi-l11ehl1e des lecons.

mais i1 ravít, ii tran[pone, & produit


en nOll s une certaine admira tion meflee
tl'etlonncment & de furpri[e, ql1i ell tOLl-
CHAPITRE II.
te aurre chofe que de plaire [eulcmenr)
ou de perfl1ader. NOtls pOl1vons dire a
S'jf J ti 1m Art particulier dJI Sliblime,
l'égard de la Pcr[l1aGon , que pour l'or- & des trois Vices qui /tú
d¡naire , elle n'a [ur nOllS qll'autatlS de fo.nt oppofez,.
pui([lnce que 110m vonlons. 11 n'en dI:
});\s ainG du Sublime : i1 donne all
Di[conrs une cen:tine viguellr noble)
une force invincibIe qui en leve l'ame
1
ve
L t111t voir d'abord, s'il y a un Art
particlllier du Sublime. Car iI fe trou-
des gens qlli s'imaginent, que c,eft
de ql1iconq\1e. nous écoute. Il11c [uff1t une errcm de le vouloir reduire en Art ,
pas ¿'un cndroit ou dcux dans U11. Ou- & d'en dOl1ner des precepres. Le Subli-
vrage , puur vous faire rem:trqller la 11- me, di[cnt-ils ,naill avec l1011S) & ne
ne1fe de l' Iflvenfion,la beauté de [,Oecono- s'al'prend poinr. Le [eul Are pOtll" y par-
i:l mie & de la Difpofition :.C'dl avec peine veIlir, c'eft d'y eíhc né. EL mdllles , a
que cerre ju{1:el1e fe fait remarquer p~r ce gu'ils pretendent, iI y a des Ollvrages
.,
'1 toute la [uite merme dLl Dircours. M:lIS que la Namre doir produire route [culeo
r a
quand le Sublime vient paroiíhe Ol! il La contrainte des preceptes ne fait que
fam ; il renve.[e tollt comme un foudre, les atfoiblir , & leul' donner unc cert.lÍne
& prr.:[ente d'abord tomes les [orces de fechcrdfe qni les l'cnd 1ll:1jores & déchar-
l'Qrateur ramalfécs enfell1ble. Mais ce 11és. i\bis JC foúticns ,q\l~ bien prmdre
que je dis id, & tQut ce que je pourrois les cho[es , 011 vena clairtmmt rout le
dirc de fembbble [eroit fort inutile pall t ccntr.1irc.
vous , qui [c;avez ces cho[es par expe- Et 11 dirc vray ~ quoi que la N.ltme ne.
a jij
6 TRAITE' DU SUBLHvIE. TRAITE/DU SUBLIME. 7
fe mOl1nc jamais plus libre que dans les ~Oild¡¡ireavec prttdence. NOLlS en pOllVOI1S
DircOUfS Sublimes & Parhetiques ,il dI: dire aLltant a l'¿gard du Di[cours. La
pourrant airé de reconnoiílre qu'el1e n'dl: N:tture eíl ce ql1'il ya de plus neceiTaire
pas abro 1Ulllellt ennemie de l' Are & des ponr arriver au Granel: toutefois G1'Arr
regles. favouc que dans tomes nos pro- llC prenel foin de la conduire , c'efl: une

d'lJél:ions il la fallt roújours [upporer 3vcugle qui ne f<;~lÍt ou elle va. -/d<"/< -Ide
COl11l1lC la baze, le principe, & le pre~ Telks [om ces pen[ées: Les torrem de
mier fondemcm. JI/bis ali!1i eíl-il eerraill j/amme entotmjltés. Vomir contre le Cielo
que noítrc e[prit a befoin d'une methode F.,;re de Boréelon joiieur dej!útes, & totl-
pour lni enfcigner ane dire que ce qll'il tes lcsautrcs fa<;ons de parler dont cene
a
faut, & le dire en ron líeu, & que eme piece efl: pleine.Car elles ne ron. pasgrá 4

methode peur beaucoup C0ntribuer pour des & tragiqucs ,mais enflces & extra-
2cquerir la parfaite habitude du Sublime. vagantes.Tomes ces phrares ainll embar ..
Car comme les vaiiTtaux r0nt en d;maer ralfées de vaines imaginarions trollblene.
:,
de perir , lors qu'onles abandonne ldeur & gafient plus un dircours , qu'elles ne
feule legereté, & qu'on 11e (<;ait pas leur [crvent a.l't:Dever. De forre qu'a les re-
donner la charge & le poids ql1'ils doi. garder de prés & au grand jour, ce qui
vent avoir. 11 en ell ain{i du Sublime, paroilToit d'abord fi t('rrible deviene
a
fi on l'abandonne la [eule impetuofi¡e toUe-a.-COllp [oc & ridicule. ~e {ic'eO:
,l'une NatLlre ignorante & remeraire. un defam in(upportable dans la Trage-
Nofhe trprital1cz fOl1vent n'a pas moins die, 'lui eíl naturellcment pompeu[e &.
I
i' h.croín de bride t}lle d'éperon. Demofihe- magnifique, quede s'enfl.c:r mal propos;. a
11e dir en ql1tlque endroir , que le A pll1s forte rairon doit- íl.eílre condam-
plus grand bien qui pllilfe nous arriver né dans le di[cours ordinairc. Dela vient·
dallS la vie, c'dl6l.'¿ftre hwreux: mais qu'on s'dt raillé de Goraias, pour avoir
qu'il yen a cn~ore un. al1rreql1i n'dlpas appellé Xtrxcs , le lt1pjt~r d~ Perf~, &;
..
moindre, & [.l11S leql1el ce prouier !le ;' L' ,A'lffur a'IJo"~ parlé .tÍu Stile enflé, , & ,;ro'-';' protoo;
d.. ,tia [, 5 fottlfC! d <In Poel< traJ'1ue, dollt v.,&i 'iu.I~"e;s,¡
ff~u¡;oit fubiiiter ~ ql;li dt de Sf~'INir fo ,'jl,s. Vvy I(~ l\.elll~r'l"~l.· .
~, iiij i
1I
8 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DU SUBLIME. 9-
les Vautollrs , de¡ SepulchrcJ animés. 011 Danr un noble projet 011 tombe noblement.
ll'a pas cíté plus indu1gent pour Calli- Cependant il e~ ~ertail1 que l'Enflure
fthene, ql1i en certains endroits de [es n'eft pas moins vlclc:nfe dans le Dlrcour5
éCl:its ne féleve pas proprel11ent, mais fe qnc dans les corps. Elle n'a que de fau.x.
gmnde Íl haue qu' Oll le perd de vellc. dtbors & lln~ apparenee tromp¡;ufe ; m:115,
De tous ceux-la pOllrtanr je 1)'en vai al! dedans elle eil: cmenre & vuide, &
point de [1 enflé que Clitarlluc. Cet An- bt quelquc:fois un effct tout c~lltrai­
[eur n'a que du vent & de l'écorce, il re aLl Gralld. Car C0111me 011 dlr fQrt
rUfe.mb1e a un hOl11me qui , pour me bien, Il n'y a rien de pltJJ fce q¡¡'lIn Hydro-
[ervlr des termes de Sophoclc , ouvre une fique •
. grande bilrtche , pour foufler dans Itlle petite All reíl:e le deGut dll Stile enfIé , c'efl:
fllifte. 11 fallt faire le mefine jurremem de vouloir aller au dcla du Grand. I1 en
d'Amphieraíl:e. d'Hegeíias & de Matris. efl: tOllt au contraire du Puerile. Car il
Cellx-ei ql1elquefois s'imaO"inam ql1'ils n'y a rien de íi bas , de íi peti t , ni de Ji
fol1t épris d'un emhouíiaG11e & d'une a
opnofé la noblelfc du Di[cours,
fureur divine , au 1ieLl de tonner, comme ~'en: - ce done que PLlerilité ? Ce
ils penfcnt, ne fol1t ql1e niaizer & que n'eil: viliblement autre chofe qu'tme
;;
badiner coml11C eles enfans. penfée d'Ecolier, qui pour eil:re trop re-
Et ecrrainement en maticre d'éloquen- chcrchée deviene froide. C'eil: le vice
ce iI n'y a rien de plus diffió1e a evi ter ou tombent ceux qui veu1ent toújours
I
que l' E:jiive. Car comme en tomes dire quelque chofe d'extraordinaire &
l· chofes narurellement nOllS cherchons le de brillal1t; mais fur tour cel1X qui cher-
GranJ, & que nous craigllons fur tollt ,hent avec tant de roin le plairant &
d\ltrc accufez .le Ú:che[e~lfe Ol! de pen l'agreable. Paree qu'a la fin, pour ~'at(a~
de force ; il aui ve , je De f<iai COl11- cher trop au Stile figuré, ils tombeilt
mc:nr, qUG: la plllfpart tornbent dan s ce dans une fotte affé6btion.
. e l ' r" 11 y a encore un troiíiefme defallt op-
vIce; fOnúC:S mr cctrc maximc: COn1-
mllllC j paré au Grand, qui regarde le Pathetiw
10 T R A 1 T E' D U S U B L 1 ME. TRAITE' DU SUBLIME. II
~l1e. Theodore l'apelle unefilreur ~or¡ de
J,úf;n .' 10rs qn'on s'échallff¡: mal pro- a
pos) Ol! tlLl-'on s'emporre avec exces,
quand k [ujet ne permct q llC de s'écluuf- CHAPITRE 111.
fer mcdiocremenr. En dfet qUelqLltS-
t1llS , ainli que s'ils dl:oiene yvres l
Dt~ Stile froid.
nc di [m e poine les cbofes de l':lir dOllt
elles doivent efhe dites : l1uis ils [om
cntrJlncz de lCHr propre impetuolité l
& tomben[ [1I1S ceí[~ en des empor-
Po U R ce qui efl: de ce Froid on PlIe-
rile done noos parlions, Timéeen efr
rout plein. Cet AlItcur efl: al[ez habile
remcns d'Ecolje[ & 'de Dtcbmarcur: homme d'ailleurs j i1ne manque pas queL
íi bien que CO\11l11C on n'efl: poillt toll- qlHJois par le Grand & le Sublime: il
ché de ce qu'ils diCnt, ils fe: rcndent lqait beaucoup , & dit meline les chofes
ab. fin odieux & inCupporrables. Car d'alfcz bon {ens: Si ce n'efl: qn'il efr
r'efr ce alli ar-'-i"f> 11 pr r-fT';i'-""'P'1t
-" . J. ~.I.:_ - - &1.._... a' ~A""
___ ............... It .... ~I..I..\ a
cnc1in nawrellemene reprcndre les vi-
qui s'emportenr & fe débattent mal a ces des aurres, quoy qu'avellgle pour [es
propos devane des gens qui n~ fone poine propres dcfaurs, & li curieux au relle
du [Ollt émús. Mais nous padcrons en d'cf1:aler de nouvelles pensécs , que cela
un :llltrc cndroit de ce 'lui CQllcernCl1t les le fait tomber afIez [ouvent dans la rler-
paílions. niere Pllerilité. Je me contenterai d'en
d()!1ner id un ou dellx exemp1es : parce-
que Cecilius en a dé¡a rappow~ un al[ez
grand nombre. En vouhnt 10ücr Ale-
y,Jl1drc le Grand. II a, dir-il, conqtlj¡ tou-
le (Afie en moim de tcmps ,qu'f[ocrrlte n'en
11 emploié a compofer[on Ptlne;fyriqu,. Voila
fans mentir une comparaifol1 admir:l.ble
d'i-\lcxandre le Gralld avec tlll Rhcteur.
I
u T R Al T E' D U S U B L I1vf E. TRAITE' DU SU BLI1vlE. ) t
Par cette railon,.TlIl1(C) il :'eníl¡ivra que l'Ec?l~ de SOCl'ate s'o.ublicnr bien qnd:
les Lacldd1101llCllS l~ dOl\'cnt ceder ;; qucklS cux-mcfl11cs, ,Iufql1'il lail1cr écha~
p2~ dans leLlrs écrirs des chofes ba1fcs &
1[oc1'ate : pllis ql1'il fl1rent trente ~l1S a
,"
1 1a vI.ue
pr.ell~.r~
, '1>1 .".
oe c~lcne ) & que cc- l: jJu.crilcs. Par excmple ce prcmier dan s
: li\'~e qu'il. a écrir de la Republilluc de~
1111-el 11 en lmr que dlX a Eme ron Panc-
LJ.l7Cdcr.~,JlljCHS. On nc les emend, dir-il,
gY1'iquc.
~:1ais a, p1'of~os des Athcniens qui
1'0'1 p/tu parler , qtle ji c' eftoiel'lt des pie ¡Tes .-
e~olent prlÍolll1lerS de guer1'e dal1s la Si.
il.r II.e toftrnent nan p!1M le6 yeu.,., que /il.t
ef!JiCíit de bron:ze : En/in i/s oflt ¡ku de ptí-
Clle, de: "ql1~lle. excbl1lati.on penícricz-
d.:;¡:, , que ce! parties de l'o:il que no/u ap-
vous qu 11 ic lc:rve? Il dlr: S2!!..e ¿'eJfoit
une pl!1Ittioil du Cicl, <1 callfe de leflr impieté p:!ic'N enyrecdu n6m de Vierges. C'cJl:oit
envers le Die:; a h rerméf , atltrement Mer. a All1phlcrate & non pas á XCllophon
CTlre, & pOllr':ívoir mmi/é fes ftat/lcs. P.1Y- J'a?pcller lcs prunelles des Vicrges plei-
ce 'jr/il J ,woit mi des Chef] de I',;lrmée etlm- IlCS Je Plldcur. ~eIJe pcnlée! bOIl Diell!
?ECC que l.e mor de eoré qui {jrrnifie (/l
míe, q!ti tiroit fon nom d'fi(rmés de pere CII
jils , Ravoir H ermOCTrue fits d'H ermOII. e'e:::.1:1 prundle de l'eril, rigl~fie 3uffi
S:1I1S mentir, mon che1' Tcrentianl1s ,je ll'ié'\'lcrge) de vouloir quc tOLltts les
m'efl:onne qu'il n'air dir auili de Denys le prl1i1clles llniverfellement [oicnt des vier~
Tyran : que les DicLlX permirel1t ql1'il ,. plcines d~ mo~eJl:ie : .ve~ qu'il n'y :.t
fuJl: dlJ.nc ek ron
RoiaL1me par b Dion & ¡l,I!C-c!1:rC
1" el
pomc d endrolt {Ul' HOl1S ,\.
I o~
par H errldid( , acJu[e .le [on peu de rc[- lltlpU Cl1.ce cclare plus que dans lcs

a
peél: l' égard de Dios & d' H e¡'rlelél ) Y"~.'~. : & c'e~ Fall~qlloi Homcr(:, pOlll'
c'ell a clirc de IlIpíler & d'H.ercl/!e. l'lllnlCr un lmplluent : Yvrogne ) dir-il
M,'>
, letfX de chien. Ccpendanr Ti mee
teJ . "
,l\1ais pourquoi lll'arrcllcr aprés Ti·
mce? Ces He:ros de: l'anriql1ité ,jc VCllX 11 ~'.pu VOlL· llne {i froidc pCI1(ée d"
X 1 r .dlS
I
. ClOp 1011, 1a115 la revcndiqul'r COt11m
Jire XCIlopholl & Pbtol1, tortis de
1'!1 vol qu~ l~ly avoit ef1:é Úir par cet Atl~ 1,
:l [-jrOi"d5 e;z Gí'U 1)(!ri/ rlt,.e ~~1Ci'C!f,.e.
'cUI,', VOlCl donc comme iI I'cmn!o.}'e
"1
le I
b ¿"U¡) "í,¡, ['pi,e;. flp'<M"í¡, Hoc;de,
¡'art. n. & L
l'Ecole
"T
"
14 TRAITE' DU SUBLIME.
dans la vie d'Agatocle. N'cfl-ce pas lim .T R A 1T E D U S U B L 1 M E.
ch;!IH
U

mot, fe mc:ttl'e au
1 )~
luzard de dé-
chofe ~(hai;ge, qu'fl a;t ravi fa prapre caufi·
'i:c ~Tli v~tiajt d tflr.e mariée.a un aum , qu'il
pbire a route la pofierité.
l ae! , dlS- Je , raVte le lendemain mefme, '
fes napas? Car qui efl-ce qt1i eufo VOIl!J! \ ;
re:cela; s'il el:/1 eu des vierges aux yeu~·,r.. e H A P I T 1'.. E 1 V,
non ptU desprtmelles impudiqucsrMais que
dir6s-11oUS de Platon,ql1oiql1e divin d'ail. De l'originc dti Stile Fl'Jid.
lcurs,qui voulant parler de ces Tablettes
de bois de cyprez ,ou 1'011 clevoit eCcrirc
T
OU~ES ce~ affcé1::nions ccpendant G.
lesAél:~s publics,u[e de cette pésée.Ayant
ét-rit toutes ces chofes, ¿ts paforont dan! lel " balles & [1 puenles!le vicnncllt que
Temples cel monumens de eyprés. Et ailIcLH5
d tille [cule cau[e, c'tfi a fcavoir de ((;
a propos des murs. P01/r ce qui cji del qU'Ol1 :,herche trup la l1ou;eauré d,11,S
leS p2n!ccs ! qui dI: la manie fm ton't l:~S
.'!mm, dit-il , *- Megillm , je [uis de l'avil
de Sparte ,deles lai/fer dormir, & de ne!el Ecrivains d'aujourd'hui. Cal' dll md¡l1(~
laijJer dormir. & de nc les point fúre lever cl,Idroit que vicnt le bicn, al1h [ouvem
Vlent auili le mal. AinG. VoiOI1S-nOllS
,tandü qu'ils font el<uchcz:.. parterre. Il ya
quelquechoCc d'aufli ridicule dans He· que ce ql1i contribuc le plus en de ccr-
1 rodote , quand il appel1e les belles [cm· t,1mcs occaGons aembdlir nos Oavl':l-

, mes, le m.¡{ des yelix. Cecy l1eanmoins gcs : ce qui t.lit, disje, la beamé , b
femb1c en quelque fa~ol1 pardonnable a gr,lIldeur, les graccs de l'ElocLltÍon cda
il l\:ndroit ou il en: : parccquece [ont des m~G.lle en d:autres rencol1tredl: <pclque-
IJ fOl s C~ll,rC au cOl1traire; C0111111::' 011 le
¡ Barbares quí le ¿i[cm dans le vin & b
p~llt a¡[cmenr rccol1noifire dans les Hy~
débal1che.: mais comme ces perConnes nC
~ntpas de [ort grande conGdcratiol1, il p;rbolCJ & dans ces auues figures qü'Ol1
I~, .ne falloit pas pour en rapporrer un mc· appdle Pltmels. En efrcr nOl1S montre-
rOllS dansIa [uite , Comblen il ell dallO'e-
~ J; n'), ,1'1Joit 1!Qi¡z¡ d. 1lmT:IÍ-¡le /¡ Sl'mu. reux. de' r _ '. b
,:
'1 s.en lerVlI. Il f:1L1t done ve1r
I b ij
I
l. __ "
16 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DU SUBLIME. 17
l11aintenant comment nous pOl1rrons évi. les Empires & tOtlS ces aurres biens en
ter ces vices qui fe glilTent quelquefois apparence qlli n'onr ql1'un ccrrain f.1!l:e
cbns le Sublime. Or nous vicndrons 11 :1ll deh~rs,& qui .ne pal1eront jamais pour

bout fans doute, {i nous nous acquerons de venrables b¡ens dans l'efprit d'uu
d'abord une connoiiI:'ll1ce nette & di. Sage: .puis ql1'all contraire ce n'ell: pas
ftilléCe du verirable Sublime; & {i nous lln. pem avanrage que de les pOll'v'oir mé-
apprenol1s a en bien jl1ger , ql1i n'eO: pas pn[er. D'ou vienr al1ffi qu'on admire
une chor" pell difllcile : puis qll'enfin de beaucollp 11J~ins ceLlX qui les polfedeur,
[<tavoir bien juger du fort & du foible que cel1X qw pouvam pol1cder,les rejet-
d'un Di[collrs, ce ne pent eO:re que l'efftt rene par ulle pure grandeur d'ame.
d'lll1 loag l1f:'lge, & le dernier fruiéC, pom Nous devons f.lirc le mefineJ'uuement-
ain[J dHe, d'une efinde confommée. Mais a'1"egar d des ouvragcs des Poctesb & des
par avance, voici peut-efrre un che11lin Orateurs. Je veux dire, qu'il f1llt bien
pO¡llr y parvenir. fe .donner de gar~e d'y prendre pour Su-
blJme une cerrall1C apparence de ural1-
dCllf bafiie ordinairement {l¡r de g~'lnds,
mot~ al1emble.z an hazard, & qui n'eO:, a
e H A P 1 T R E. V. la bIen examll1er, qll'une vaine enflúre
de pa~-oIes. pl~s digne en efret de mépris.
H
"

I
Des lVloiens en general pou'J' con~ ~l1e d adlmranoLl. Cal' tour ce ql1i efi ve-
nojflre le Sublime. rJtablemem, Sublime a cela. de propre
I ~

(l~Jll..d on 1ecol~te, ql1'il dleve !'ame, Se


'1 L fallt f<tavoir, lllon cher Terentian\1s, -l;1 f.llt conceVOlr une plus haute opiniollc
1 que dans la vie ordinaire on ne pent ~ elle mefil1c , la remplilr:mt de joic & de;
point dire qu'une chofe ait ríen de Grand, Je 11e fpy quelnoblc oruueil , eOl1une íi
1::
l'.~
¡ qL1and le mépris qu'oll fait de cene chofe c'efl:oit elle qni eutl: prgdllit les chofes: 1
~' tient lui-mcftne du Grand. Telles fOllt qu'clle viem Gmplcmcnt d'enrendrc,. . \.
~
¡ ks Ricbeilcs" les Digni tez, les bon!1eurs, ~al1d done Llllhomme de bOll [eJ.1S; ,'
i
I b, iij;
I
1& TRAITE' DU SllnLIL'.lf. fJlAITE' DUSUnLI1viE. 19
& habile en ces matieres entendra rcci. :1l1if-orme de. rant d'eílJfírs ii diCcordan:¡..
ter un ollvrage; li aprés l'avoir ou'i plu- J'aillcurs, ell: une preuve ccrraine & il1-.
li.enrs foís , il l1e [ent poínt qu'illlli dIe, Jubirablc qu'il ya la du Merveillel1x &:
ve l'ame , & lui laille dans l'eCprit LlEc Ju Grand,
idée qui Coir merme al1 dt!fus de fes p~­
roles: mais li all contr:lire , en le rC'g.lr-
¿ane avcc attention ,il tronve qu'il. tom-
be & n:: fe [outienne pas ; il n'y a poim
CHAPITRE VI.
la de Grand : puís q ll'cnfin ce n'dl (111' Ull
ron de paroles qui frappe Gmpkmcn Des cinq Som'cc.s dt~ Grand.
r oreille, & dont il l1e demeure rien
L ~ a,pour ain{i di:"~' Ci¡lq SOllrCCJ
dans l'eCprit. La marque ini:1.i11ible lh
Sublime, c'ell:quand nouS [entons ql~'L1n I prJl1Clpal~~ du S_ublime : l1l~lis cescinq
Di[coLlrs nOllS bUfe beaL1coup a pen(cr, Sources prduppo1enr, COl11me pOl1f fon-
f.1it d'abord un effet CUf nOllS ::mql1el ii rlel11cllt COt11\1lLlll , une f',lculté de bien par..
eJl: bien difficile, pour lle pas dire impo!. ltr; fans qlloi rout le rdl.c 11'(:fl: den.
úble, ele refifl:cr, & qu'enfl1ite le COLlVC- Cda pofc, la pn:micre c.:. la plus C011-
njr nqus en dure., & 11e s'efface qll'aVCG [¡der:lblc eíl Imc cerlailie E!ev.í!ion d'cJPril
peine. En un mor, fiSu¡;ez-vc;us qu'tll:~ q.',i noUJ ¡tit pen(er he1lrel!jnnert les (,/;of(jf ,-
chofe eít veritablement Sublime) qLland comme nOLlS 1'avol1s déja montré clans
vous vojez qu'elle plaifl: uaiverfellell1eut nos commcntaires [Uf X'::110p hOl).
& dans tolltes Ces parries. Car lors qu'cn La [econde cOI1[¡f1e d;tllS le Pathetíque:
un grand Eombre de perConl1cs diffLrcn- j'cntcns par Parhe:ique, eN EnthouGa[."
t¡;S de profcilioll &. d'age , & q~li n',one l11c,&certe vehemence natu-rellc qui toL1.,.
:aucun r:ll1port ni ¿'humenrs ni ¿'inclina- che & qui ól1eut. Au rell:e a l'égard de
r -
tions ) tour le monde vient aefl:re happe
I
ces dcuxpremicres,cllcs doivcllt pre[elue
I
cgalemel1t de qLl~lq'lle endrolt 'd' un,d¡(, ~ollr a la NJ.rnre, & ii f.:mt llli'dlc:s naif-
WtH<; j ce jl1gc:mem & cene apprOb;;\tlO n XC..U~ .e!:. )1.pU5.~ all lieu que les .aJltrP'.S
'b iiij
lO TRAIT'E' DU SUBLIME.
TRAITE' DU SUBLIME. 21
d¿pen.del1t de l'Art en panie.
h TriaelTe : & qll'au conrraire il fe reu-
La troifiéme n'eíl: autre chofe, qlle
contre quantité de chafes granc!.es & [u-
les Figures tournées d'une cerfaine mtlr¡íer,e,
blimes , 00 il n'entre point de paflion.
Ol' les FiCTures [one de deux [artes les F1-
Td eO: entre autres ce que dir HOl11ere
gul'es de bPcnfée , & les Figures de Di-
avec taor de hardidle en parlant des
aion.
Alo'idcs. +;
Nous mettons pour la quatriefme,
POflr déthroncr les Dierlx de lefW v4lc
1.1 NobleJfe de i'expreffion , qlli a denx par-
arnbili~n
tjes, le choix des 1110tS, & la diaion ele-
Entreprit d'entafJer OfJe (ur Pe/ion.
gante & figurée.
Ce qui fuit eíl: encare bien plus forro .
Pour la cinquiéme quj ea celle, pro.,a lIs J'cufJent fa;t fans dOUle, &c.
prement parler, quj produjt le Gl'and &
Er dans la proCe les Panegyriqlles &
<.lui l'enferme en Coi tolltesles alteres, c'ca
tous ces Difcours quí ne fe fonr que pour
la Compofilion & l'arr{/l1f,eme¡t des par~­
l'oll:entarion ont par [Dl1 t d11 Grand. & d11
les dans to1lle 'eur m'1gnificence & 'eur ds- Sublime: bien q!l'il n'y entre pomt de
gnité. . " paffion pour l'ordinaire. De forre qu'en-
Examinons mall1tenant ce qu 11 ya de
rre les Orarcurs meme cellx-la commu-
U remarquable dans ~hacunc de ces. efpeces
I nemcnt fom les l110ins propres pOlll' le
en particulier: 111a1S nous averrlrons cn
P:megyrique ,quí [om les pl~lS ~atheti­
palfant que Cecilius en a oublié ~llel­
ql1CS; & an contraire ceux qm rellfli¡fel1t
., ques-uncs, & entre autres le Pather1qu~,
b miellX dans le Panegyl'ique , s'emen-
Et certainement s'ill'a fait, pour aVOlr
d~'l1t alfcz mal atoncher les paflions.
creu que le Sublime & le Pathet,ique na-
Oue fi Cecilills s'éÍc imaginé que le
tnre1lement n'alloicl1t jamais 1 un fans
l'autl'e & l1e faifoicl1t qu'nl1 , il fe trom-
PJt~iqne en general ne contribuoír
poinr all Grand, & qn'il e~oit par C~J11-
pe : puis qu'il y a des Paflions qui n'011t -\' C·l(lnitvt des GCtt1Z1J 'lui cr'Jtlfotent tOles les 1fJlI'i'S
.ríen de Grand; & qui ont mefme quelque dime cO/fllie enlargell1" &- d'",.e a"lne en longueur, lb.
j/t/,vl,tr'¡ t pas encore tjuin\e tV'JJ , IQ)'s ~11/ ¡lsJe mirent.e;!
chofe de bas,comme l'Aft1jél;ioll~ la Pellfo' 'w ,/' efc.1Llder le Ciel. III fe tt"rc;¡t L 1m l'au!rc par i 4~
,/r'/fe de Di.1,fc. Odyíf. Jjvre xi.
H T R A 1 T E' D U SUB L 1 M E. TRAITE' DH SUBLIME. 2)
fequcnt inl1tile d'en parltr ; il ne s'abure grandClll: d'al11e: ex. c'cfl: pourql1oi 110tlS
pas moins. Car j'o[e dire , qu'il n'y l admI~'ons quelqncfois b [eule penfée
peut - eftre den qni releve d:1.vanta a e un ~'L1n l¡OmmC, encore qu'ilnc parle poine,
Dilcours , qU\1!1 beau m(')llvc:ment te
une a CllW.: de cene grandcur de cOllrJge que
voíans. Par cxemple le úlence
P:lÍllon pOcIlTée apropos. En dfct c'cfl nOl1S

commt ¡,nc c:!pece d·c:nthollíia(il1c & de. d'Aj,lxaux Enfcrs, dan s l'OdyGee. -1< Car
fCI~'('ur noble ql.~i anime l'orai[ol1 , & qui ce ídencc a je ne [c;ai quoi de plus arana
1m donne un ten & tlne vigLlcLH toure qnctout ce qu'il auroit pu dire. 1:>
divinc, La rremiere qualiré done ql1"il fam
[uppoler en un veritable Orateur; c'efl:
~ll'il n'ait point l'e[prit rampanr. En etfet:
11 n'e!l:pas poffihle qu'un hOlTIme qui n'a.
CHAPITRE VII. tome [a vic que des [cntimens & des ín-
c!inations hatTes & [ervilcs, puiffe jamais
T'i
lA
1.Z Lit1t',,;(mte
r l' , , ! !
1 .
a. ws es pensees. rICn produire ql1i [oir fore mervcillel1x ni
digne de la Pofl:eriré. Il n'ya vrai[cm-
1tl1 ~"le des Ci:lq Partics dol1t ¡'ay bbblcmcl1t que cenx qui ant de hautes
B p;Hle, la prelmcre & b plus con {¡dc-
rablc, je ven x dire cCHe EjieVfif;(JiJ d'ejf'rít
& de. [olides pen[ées qui .puiffenr faire
¿cs d¡[cours .eflevcz, & c'efl: particlllie-
natJJrrlle, rcie plucofl: un pre((l1t du Cic!, 111CIl: aHX grands Hommes ql1'ilJchappe

qn\ll1c Cll1alité qui (e pudre 1cquerir j de dJr(~ dc:,¡ chafes extraordinain S. V oiez
nO'lS dCVOl1.S, aur:lI1t qu·¡J nous cfl: po[- p~r cxemp"e ce que reCpondit Ai~})allcÍle
{¡bIe, 1l011nr noihe clprir al! Grand &!(! qnand D:trius Iui f1r otfrir la l11üitié de
ten;r roí.ljonrs pIein, p8l1r ainG. dire d'une l'~íi~ avec [afilie en mariage. l'OWí líJni ,
• - I
cerr:Ul1e [¡en:: noble 8<. genereule.
'
1m d¡[oü Pannel1ion.JiJ'~flai; .Alex,!;,d"e~
Q:1C ti on dcm:lI1de ~:)tl1l11e iI s'y f.111C· i,~cc.epte~ois,ce: o!Fe~. E~ m0y' tmJfi, repli-
d. /' /jl d,1fH L Oil'\!.~Ji¡JC L",~. de.'_ O,0fj(.~, .'(., l/~rJj~' J.111:
prcwh"e; ¡'ai déj,l dcrit ailleurs quecerte ~,s J UU,,)].'.ff;o-;,¿¡ a ..AJaXJ ,l't(U$ Al,l." rJe J.'lig"r,:c: p.rs ¡ui ; r/:'
¡,.
i
liDevariOll d\:rprit droit l1ne image de b :.', .tl:&

¡
t..¡. T R A 1 T E' D '?'
S U 13 ~ 1 M ~\
T R Al T E' D U S ti B L Irvl E. 1. S
q na ce Prince, Ji ¡'e{loM Parmcnton. N cíe,
il pas vrai q u'il flloie efl:re AlexJndrc Amant, des bnmortels les comjhr¡ in-
trepides
pour faire cetee réponCe ? > "
En frtlnclJiffont d'tln [atlt , &c'.
• Ec c'efl: en cette p:mie qu a pnnclp'
lement excellé Homere, dont les pen!c(s 11 mdure j'efl:enduc de Ieur [lUt celle a
fone toutes fublimcs : comme 011 le pellt d~ ITlnivers. ~li eíl:-ce donc qni nc s'é-
voir dan s la deCcriptiol1 de la Deetfe Di[. crÍtroit avec faiCon , en voiant la magn....
hccnce de cene H yperbole ,que {i les
corde q l1i a ,die-il. . .,
La Tefle ddns les CWI."';,& les pIes fur /,1 chcVJl1x des Dieux vouloient [1.ire un [e-
cond f.1.ut, ils ne trouveroiCllt pas afEs
Terre.
d'cfpace dalls le monde? Ces peintures
Cal' 011 peLlt dire que cette grandcu[
auili qu'il [lit du Combar des Dicux ont
qu'il lui donne efl: n1Oil~s ,la mC[ll~c de la
qllclque chofe de [ort grand ~ quanci
Di[corde , que la capacite & de 1 dlcv~.
il di t :
tion de l'c[prit d'Homere. l~e~ode a 11113 le Cid en ¡'etentit, & rOlympe en trambla. a .
un vcrs bien diffcrent de cclm-cl dal1s [011 Ir Jilleurs,
Bouclier;s'il eíl:vraiquece Pocmc [oitd,~ L' ElJf~r s 'émem an úruit de /l7e;tllne enf!!ri~,b
a
lui; ql1and il die propos de la Decae PlIltOIl for! de foil th"o(ile, il j;."jlit, il s' hrie :
11 a teur 'lile ce D¡~/1, dallS CN ajfl'ettx {ejour.
des tenebres , D'lItJ coup de fon Tri/cnt ¡le f:t!fe cn:rer lo ¡O,,/,.
VlJe pfjante humeur Ilti CO(lloit des 'I:!,' Et par Le centre OH~Je,t dc 1'1, Ten'e ébran!ée,
rinef. lú fljJe 'vcir dlt Stix la ¡-¿ve .!er.,!!,]:
En effcr il 11e rcnL{ pas propremcl;t ]\'e déccwvl'e¡¡¡¡;.; Vh'nns eN " !I/ire orlieux

cene DliCtfc: terrible, 111ais odicllfe & de- Abhorl'é des 1I1or:cLs, C.P c¡,;iílt me/mI: dl:$
Dieux.
aoufl:ante. Au conrraire voiés quel1!
Voiez-votls, 1110n cher Tercntianus;
majeíl:é Homcre donne aux D'lCUX. .
b
la Tcrre Ollvertc jqfrllJ'en ton centre,
Aurant, qu'un hornme IlJlis aux rsV¡¡'
ges des mers, 1<
l'Enfcr prtÍl: a
pa'_'oiflre , & tuute la
machinc du monde [m: le point d'ellre
Void dIJ haut a'une Tour d'e!pace dam
¡eJ airs : a IIia,I, liv. 2 r.
b Lli:d. Ji". 20.
~ lliadc Ji". v. P ..¡:C. 11. e
I
2,6 TRAITE 1 DU SUBLIME.
T
TRAITE' DU SUBLIME. 27
dérruirc &. rer)-\,crCéc : pOllJ: montrer que tOllte (, Ivbje fl:é , & [, gr~ndeur, & Ianil
dans ce Combar, le Cid, les Enfers , lls mdhngc des cb,,,Ces ttrL'efl:rcs: comme
choCes mone!lcs & immonelles, tout dal1s cn endroit '-llli ;¡ cfl:é remarqué par
enfln (ombartoiravec les DiC'llX, & qu'il plu(¡cLlrs de1'~u1t moi, ou jI dir en parlant
l?'y ayoir ríen dans la Nature qui nc fuft de Neprune :
en dangcr? Mais il faLlt prendre tolltes J:\ep:lllle ¡¡inJi ml.l!'ch.wt ,Lens ces v'lfles C.1?}}-
ces pCl~(ees dans l1n fens Al.legor!q~lc J p,rgilCS. *
autrement elles ont je ne f<¡:al qUOI d af- Fait fretnbler J .·~S fes piés & fvrefls & mOIJ-
tagnes,
frwx, d'impie, & de pell convenable ala Ir dans un alltre e,lGroir.
Majefl:é des Dieux. Et pour 1110i lor[quc Ji fó.'terle {.m char, ',~ montant !e;'cnkcnt
je voi dans Homere les playes, les lig~lesl LJ,i/,útfendre les flO!S de rhllmU.~ E!emen·.
les ftlpplices , les larmes , les empnion- DIs 11-/0;] (es ~Joid marcher f:tr ce; liquides
tllz,i¡Jes
l1emcns dt.:s Dicl1x, & tous ces allrres ae- J

D',lile onentend r::ltterles pez.¡;mtes Bal:li;¡es.


cidens ou ils tombent [lOS edre, il me L' Eau (re mil .101M le Diclt q/li lit; donne la.Joi,
ftmble qu'il s'dl: efforcé aLHant qu'il a Et .lcmble avec pl,.ijir I'CCOlllloi/he ¡en Roí.
pú de faire des DietIX de ~es Homn;cs Cej>cnd.17It le ch,!r ~Jo!e, &c.
qui fnrcnt an Gege de Trol~, & ~u an AinG le LegiD:mur des Juifs,qui n'd1:oic
contraire des Dieux mermes 11 en falt des ¡,as un Homme ordinaire, ay:l.llt fOl't bien
Hommes. Encore les fait-il de pire con- co:.ceu la grandeur & la puiíI!nce de
didon : car al'égard de nOl1s,q nand 110LlS Dicu , l'a cxprimée d:ms tome fa di(1nirJ,
[o111111es malheurellJe,au moins avós-n~ll~ ;;(j commencemcnr de les . o
Luix ) p:l1' ces
la mort qui eO: comme un po.rt alI~re paroJes. Dieu di. : J0..~ l.llumirre J( j.!}Tr!,
pour Cortir de nos .miferes : au heu.qLl e~l . cj' ',1 lllmiere fe jit. .f!.!!e ¡,t T.:rre fe fi1,¡~ ,
reprefentant les Dleux de cerre [one, 11 /;, Ton fitt faite.
l1C les rend pas proprement immonds l
Je pc:níc , mon cher Tc1'enrianus, que
mais eternellement mi[erablcs. " r ' pas f':lC ¡1C qllC' JC vous r;:¡p-
\'ous ne H:r'::5
11 a donc ajen mieux reuffi 101's qud ¡'orte ellcore ici U!1 palhgc de l1oO:re
I .

!)
no us a peint 1.111 Dicu tel q u'il e fl: dans 1l,02te,
'.
qUJn d L '1 J
parle: ües
! 11Ol11n1CS i a1111
-

e ii
28 TRAITE' DU SUBLIME. T R Al TE' D U S U .B L HA E. 29
de vous faire voir combien Homere eí\: 1- Tel que Atars en cotlroux atl milictt des bCII:
11ero'iqllc lui-meGnc; en peignant le ca- t:;i!!es.
raé"b:rc ¿'un Hcros. Une épaiífe obCcmi- 011 comme on 'Void un foil, dans la 77fti!, &
rhorreur,
te" avoit coovcrt rollt d' un COllp l' armee I
.Al{ tl',1'Vcrs des forefts /,romener ¡'l furallr.
¿es Grccs, & lcs empeCchoit de combat- De colere ii efcm7le , &c.
tre. En ('et endroit Ajax 11e: fc;:achant plus
Ma:s je vous prie de rem:1rql1.:'1',pollr pIn-
quelle reColmíon prendre , s'écrie:
{¡Cllrs raí (ons, cambien il e1LlÍfoibii dan s
* Gr:wd Dio! CL7/fe la nuit qui nOllS COWTJrc les (011 OdyJ1ee ou il f.1.it voír en cffct que
y ett ,c' , c'd: le propre dun grand Erprit, 101's
Et COjiJ.Ú:~,s.. COntre nOf/)" a 2:1 clarté des Cie,flX. a a
qn'il cOll1l11énce vieillir & dccliner.
Voih les vcrirJb'l~s f(llti,llCllS d'ull Gucr- de Ce plaire aux cantes & aux ¡':lb1cs. Cae
riel" tel q~l'Aj;:¡x. 11 ne deln.11ldc p;:¡s la viej qu'il ait compofé l'Odiaee depuis l'Ilia-
un ~eros ll'et1:oir p;:¡s carable de cene de ,j'en pourrois dOllner pll1íieurs preu-
b:dLífc: : mais commc ii ne void point ves. Et premierement iI en: certaín ql1'il
d'occal!on de figl1Jlc:r [011 cour:wc all y a quantité de choCes dan s l'Odyllee
milieu de l'obfcurirc, ii fe'fache ne de qlli ne [one. que la [llite des malhel:Jrs
point combattre: il demande done en qll'on lit dans l'Iliade , & qu'il a tranC..
en lü!le que le ¡our paroiClc, pOllf faire porcées dansce dCmier Ouvrage, comme
au moins une fin diane b
de COll barand amam d~effets de la gucrre de Troie •.
creur, qlJand jI dcvroir avoir combar- a Ajoútés. que les accidens qui arrivcnc:
tre Jllpiltr mdil1e. En etfet Homere en dans l'I1iade Cont déplorés fOllvent par
cet endroít eH: commc un vent favorable les Hcros de l'Odyífée, com\11C des mal-
qLli {econde LudCl1r des COlllbattans: hcurs connllS & arrivcz il y a déja long-
car il ne {~ U:ll1UC pJS avec moins de :(:l1lpc;. Er c'en: ponrquoi l'Odillee 11 erl
-..,:iolcncc. que s'il dloit épris auffi de a proprement parkr que l'Ei)iloauc de.
Íurc:ur. l'Iliade. . b

e iij
3D TRAITE' DU SUBLIME. TR A ITE' DV S VB LIME. 31
* L'? giJf /!? gr,:nd Aiax, & l' in'vi¡¡ciblc Achille. fes ringes. A toUr pro pos il s\~gare dans
1.': defes ,1!JS ,PA/rec!e a 'Veu borner le co/!n. des illlagin::nions & des fables incroia-
la ¡¡¡n; pL, JtUI; ch,,/" jils ti t!Jrmi.>lé fes jour<. blcs. Je n'ai pasol1blié pourtanr les de[-
Dda vient a mon :lVis , que comme Ho- nip¡iollS de Tempefl:es qu'il fai: > les
mere a compo[e (on lliade durant que fon aV,ll1tures qlli arrivcrent a Ulyi1e chez
efprit d1:oir en (.1 plus grande vigueur , Polypheme, & quelques aun"es endroits
tollt le corps de ron Ouvr::ge en: drama- (1Di tont ["\11S dome fore beaux. Mais
títr¡e (-(; pkin d'aaíon : al1 lieu que la eme vieilklTe dalls Homere, aprés tour,
mc:illeme p:mie de lOdyiTee ft pa.lfe en e'di 1<1 vic:illlctfe d'Homere : Joint qu'cn
mrraríolis , qlli ef'l: le genie de la vieilld:' tous ces endroirs-la il ya beaucoup plus
fejtdlcmcnt qu'on le peut comparer dans de Lble & de narration que d'aébon.
ce demier Ouvr,¡ge au Soleil quand íl fe Je rne [l.Iis ef'l:end II la de!1i.1S , comme
conche, qlli a roüjonrs fa mtime gran- j'ai deja dit ':' afill de vous f..1ire voir que
deur, n;ais qui n'a plus tant d'ardeur ni les gcnies namreHclTIenr les plus eil€vés
ele force. En dKr il ne parle plus dn mer- tombent quelquefois dans la badinerie •
me ton: 011 n"y void plus ce Sublime de qnand la force de leur efprit vient a.
}'Iliade (luí marche panout d'lIl1 paseg~l, s'C(l:eindre. Dans ce rang 011 ,doit mettr~
fans que jamais ji s'arrefte , ni fe repofe, ce qll'il dir du [ac Oll Eole enferma les
On n'y remarque point cette fOllle de venes ,'& des Compagnons d'Uli!fc
mOll\'Cl11ens, (-(; de paffions enraUces les changez par Circ¿ en poufceaux , que
unes fUf Ls allrr.:s. n n'a plus cette nlcl. Zoile appelle de petirJ COCht;71S larrnoiarJl.
111e (,,)rcc , (5.: ~'jl f,1:lL ainfi p:1flrr , cene II en cfl: de mdinc des Colombcs q 1 li
l1lcÍtné: volu0Jitc: de Di(col1rs fi proprc J
l1011rrirent upirer , COlTIme un pigl':0n-
pOd l'aCrion , '::'~ md1ée ele tant d'imagc5 n:au : de la di[erre d'UlvIfe qui flít dix
11Ji\'cs dLs cho[es. I',JOllS pouvons dire jours f.1.11S mang,er aprés ion rla1Jfr~ge, &
CJllC cdl: le [cRus de ron efprit ('tui C~l11- de rolltes ces abCmditez qu'il conte dL1
111(; lIn orand Oc¡;;:¡n fe retire & dekne mcunre des Am41ns de PendQPr::. C,lr
b
.>f Ce [vIii d~$ pr;rolp ,k NCflOi' ,la;;! rOdJJ!i,. tOLlt C~ qn'oll pcut dire a. l'avantagc de
e iiij
31. TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DV SVBLrME. H
:::es fictions,c'efl: que ce [OBt d'al1es b~al1Xcon1tances , ce {'era un recrer infaillible
fonges , & , íi vous voulez , des {onoes pOlll' arriver an Grand,G nOllS (C;lVO!lS f~i­
de Jupiter mefi11C'. Ce C}ui m'a enc~re re a pro pos le ChOIX dts plus con1Idcra-
obllgé a pader de l'Odyl1ee , c'efl: pour bles,& (i en les Jiant bien ell(cmble,ll~lIS
vous montrer que les grands Poetes, & en forrnol1s comme un C01'ps. Car d un
les E[crivains celebres, quand leur e{prit cofU ce choix , & de 1'.ll1tre cct amas de
manqlle de vigueur pour le Pathetique l Circon{bnces choiGcs actachcnt fortc-
s'al11u[cnt ordinairement a peindre les men( l\('prir. .
nHX'llrs. C'efl: ce que fuit Homere; qlland AinCi , ql1and Sapho vem expnmer
il dekrir la vie que menoient les Amans les furcurs de l'Amour , dIe ramalfe de
de Penelope dan s la mai{on d'Vly!Te. En toLlS cótez les accidens qui [nivcnt &
ttfet toute cene de{cription efl: rropre- qlli aCCOl11o<wnCl1cen dfcr cette p:lffiol1 :
ment lllle e(pcce de Comedie ou les di¡fe- l
m:lis OL! ion b
adi'dl'e P,lfOilL
'!L"
pri11C1Pa 1c-
rens caracteres des hommes [om peines. a
ment, c'efl: choilir de tOLlS ces accidcll!
CCl1X q\1i l11:lrql1Cllt davantage, l'c,xccz,&
.~--------------........ --....-- ....---. la violcnce de l' Amour , & a bIen hc(
e HA P1T RE VII l. tout ccbcn[cmblc.

De ¿t, Sub/imité qui fe tire du Hcure!/x!]ui prés de toi,poltr toi [e lile (oúpire:
G'ni /o¡¿it 0'11 p!¡¡¡r¡r d~ t' t,'/tandre parler:,
~ J' ¡ 'r"' •
Circonfl¡,znces. ~I¡ te vo/tI q:tclJllefois doucemnu ,ulvurlr~.,
Les Di"/I,>: • dans fon bolt-hcl/r ¡ewvept-I.>
t'éga!er?

V Ol o N S íi nous n'aVOllS point


encore quelque aut[c moien par al!
nOllS pll; ffio 11 S rendre un Di[conrs Su-
~Jei¡¡e ¡m,e fl/btile ftamm: •
bJi~lle. Je dís dune, que eOl11me naturcl- Ie(em d.e 'L'cine
Ccitt;/' fiar
NI
fO!lt mOli c¡)rj!s,jl toft ']/te F te VOl S •
lernc:nt rien n'arrive au monde qui ne foir· ,ou
Et Jt1./it)" ter d:JUX t'f'h'!licJrts s' égayc mon ~me, ,
toujours accompJgnc de ccn,{ines Gir:.., ]e ¡le ff'wroi, trowJ~/' ti e ¿¡¡ngue, ni de VOl>':. ,."
¡;
~'
".
51 TRAITE' CV SVI3LIl\fE. tRAITE' DV SVBLDIE. 3S
¡'cm arrin:r de plus affrcllx dans
C,' lllli
T'''t¡ n,:!age confu1 .re. r//).'l?ld jftr ílJ-a 'v/!"i/ , Car par exemplc l'An.
1I11e [l'i1lptÍtc.
le n enter;dsp!HS ,Jc cowbe en de dOltces /::;1.
gl!(?!frs) thcur du Poc:me des Ari11laípiens '/( PCl1-
Er r:.ít.~c,f:n:; !)~!.'·¡ile, imerc!ite, é/,n'.1;!¡,· , j~ dire des choles fon dlol1n:mtes lFl:tl1d
v¡¡Juj,';; me j;;,fit,.c trcmble, jE me mClIrs. il s'ccrie :
Q.:::~ o prodige efhnnant! 6/ltre:tl' h:croi.~ble i
M.:u ']1/f;;It! Oíl ;/"111tJ rien , ¿¡ /¡;tt fOftt b. J)", IJOlnmes ;n(en(t!s, flinle frefieS 'r'!'1!j]ertIIA',
zr:nf~r, &c. S'en ~Jont lo/¡¡ de la terre habiter fuI' ¿es C.l!!.'::
Et f/li1.hWt Jio' ia mer une I'Oltte i;¡cert.~i¡¡¿,
N'aclmirts VOel5 point cornmcnt elle CDilrent chercher b:en loin le tra'Vúl Gé.. l,r,
~~a~ll~lTc tO~Hes es c[lOtes, 1'ame, le corps, leinc,
1 odie, l.~ 1:L'1rJ'~IC 1·, velle'; , la cr)'ll~,¡' 115 fle gOIlJ!:em jamais de p¡¡¡Jible reposo
- .;::' 'h L:' I.,:li ,
l!.'cllflesyeux all Ciel.& t'e;jrii{t:1' lesjlots:
C?,~' '1(; {¡ c' c!loicnr aman r de pcr(lll1!ICS El les bras (! ...'e¡,.{IIS, les emraitles t!mlles,
d:hcL1FCS (,: l'~e!lcs á expircr? Voitz de 11, fún: fcu'VeJlt au Dieux des prieres perdlt~s.
cOl~:b:~'n d~ Ll')I,VemCns cOl1rl'aÍrcs cilc Ccpmdant il n'y a per[onne , COl11ll1C jc:
{(!: ;,¡o·ré( jdic g~!(',dlé brúlc:,c:il(:eft folle, p211CC , qui ne voie bicn que ce Di[cours
elle c(t Lg,; ; ClI elle tl1 cnti('rcmcnr húrs dI: t11 eftá plus fardé & plus flcuri que
d'd:_, meiill~, Oll dIe V;¡ l1lollrir : EI111n grand & fublime. Voions done C0111-
l:,ot ,;il ';:;',)ir q,ú'lle n'dt ras épri{(~ d'n!lC ment hit HOl11cre , & conGdc:rons etc
úm pI/e F' :Jll ',"tIl , mais q lit Con ame efl: Llll cnc1roit entre pluficurs aunes.
rcnccs-volls de wuccs les P;¡[.uOIlS i & Comme I'O¡¡~Jo;d les flots foúle'V(! '1., parl'orage,
Tow!¡e fur fin ~v¡¡i!Jeatt qui s' oppofeJ¡ Lettr I'age.
<ci~ en clfct ce qltÍ arrjyc J. CcllX qdi Le ~veilt a'Vec (ttrmy dans les 'Voíles (remit,
almCnt. Vous voiés donc bien, COl1ll1lC li, mer bl,wchit d' éellme, & l' ,¡ir tW loin
j'ai déja dlr , que .cc qui fait la princip,dc frelni!.
beame de [Oll D¡ícours , ce [onr tOll¡es 1 ~ ¡i<Melot tro¡¡blf, qlfe fon art abandom¡e ,
ces grandes Ci rcon íbncc s marq uécs a e nit ~J{)¡r dans eha'iue jl ot la mOrt qltí l' en-
'-v','r(lníle.
propos, & rarnalTécs avcc choix. Ain!l AL:ms a raché d'cllcherir [m ce dernier
tl,uand Homcre vcut flirc la dcfcriprion
"crs, cn diranr :
d une tcmpdle, il a [oin d\:xprimer tollr ., C'dloie •. ' ¿.:, Pcul'lcs de s, ;,thic,
.3 6 T R A 1 T E' D V S Y B L Ud E. T R Al T E' DV S V B L 1 ME. ;¡
Vil beis ílÚ/~C:!
Cf' /cfier ¡cs défi'n:! ti,:., la I:.'ni'f. c'el!: comme du moet1ol1 ou des plan"as
M::lis en flrcl:!nt '~,illii ce[te pcnfé , ii l'j qll'on auroit al'l'angez, & C011ll:1e cntaC-
rendLlc b:dl-:': & fleurie de terrible qLl'cllc fez les Ul1S Cm: les aunes pour e1evcr un
eHoit. Ee p1.1is rcnferm.1!1t tom le l~,ril batimento
dans ces mots , /7" bois mil/ce e!7 leger fel
defend d~ la lfiOrt : ill'éloiglle & le dil11i-
l1L1C plliro{\: qll'il ne l'aLlgmel1te. jll~lis
Homere ne met pas pOllr UIJC [eule fois e HA P 1T RE 1X.
devallt les vellX k dangcr Ol! fe rrOllHIlt
les I\1ardo(s ; illes rGp~"e1cnre, COl11me (11 De t Amplification.
un LlbleaLl , fllr le poillt d'drrc [~,bl11cr­
gez a tons les Roes qui s'élcvellt , & im-
prime julql1cS (bllS les 1110rs & [es CyIb-
EN T R E les moiens dOllt 1101lS aVOl1S
parlé, qui conrribuenr au Sllblime~
iI faue ·auffi dOl1\1er r3ng a ce qu'ils ap-
bles l'imagc du pcril. '1< Archiloquc 1l~ pellent Amplification. Car quand la na-
s'dl: poinr le:rvi d';lLltre artifice dans la ture des Sujets qu'on traite ou des C au _
dc[cripriol1 de fo n n:'lufragc j 110n plus
[es qll'on plaide demande des periodes
que DClllQi1:helle dalls cet endroit Ol! il plus eHenducs & compof¿es de plus de
deferir le troublc des Arhcniclls ala nou-
1l1cmbres, on peue s'élever par degrez ..
vclle de la pri(c cl'Elaréc, qll;md il dit: de telle forre qU'lln mot encherilfe tau-
11 eftoit dejafort tard , &e. Cal' ils ll'ont
jours [ur l'aune. Ee cene addrelfe peue
folit tollS dCl1x que trier, pour aiIJíl dlfC, beallcollp fe¡:vir, Oll pour traiter queIque
& ramalfcr roi gncutclllCl1 t les grandes lien d'un Di[cours, Oll pOllr exagerer, OlJ.
Circonfbnccs, pren:lnt garde 11e point a pour confirmel' , Oll poul' menre en jouc
jnfcrcr (bns lcurs dircours de particllbri-
un Fai t , ou pOllr manier une pallion.
tez balfes & Clpc:rfl.lics , ou qui fc:nri(.
En cffet, 1'Amplific!.tion fe pelle divifer
[enr l'école. En ct-Ttt , de trop s>~Hrdler
en UIl nombre infini d'ECpeces ; mais
~l1X petitC's ehofes, eeh gane toLlt) &;
I'Orateul' doit G¡:avoil' que pas une de ces
.y Yoy .1.';1 l\cm;,rqc¡;:s. Efpeces n'c:íl parfait~ de Coi , s'i1n'y a du
e' efl l'
d
t
38 TRAITE' DV SVBLIME. TRAITE' DV SVBLIME. ,9
Grand & dLl Sublime : íi ce n'eí't lorl Car cette definirion peur convenir tout
ql1' 011 cherche a émoLlv<1it la pitié, Oil de me.íi11e all SLll?limc, au Pathetique &
que ron vwt ravalcr le prix de quelqu al1); Flgures : pl1lS ql1'clles donnent rou-
cholc. Partout aillenrs íi, vous oftez . tes aLl Difcours je ne f~ay qucl caraél:erc
l'Amplification ce qu'elle a de Grand de grandeur. 11 y a pourtant bien de la
vous lui arrachez , pour ainíi dire, l'am diffl~·cl1ce. Et prcmieremcnt le Sublime
uu corps. En un mor, dés que cet appu conÍlfle dans la haurenr & l'eflevarion :
vient a lui manqucr) elle languit, &n' alllicl1 q Lle l' Amplificarion coníille auffi
plus ni force ni mouvcmenr. Mainte dJns.1a l11Lll,tit.udc des paroles; c'cí1: pOLlr-
nanr, pour plus grande netteté , d¡ron qUOl le S~lDj¡mc fe t,rollvc .quelquefois
en pel1 de mors la diHcrellce qu'il yad dal:s une l~mp]e pen[ee : 111a15 l' Aml¡lifi-
cttte partie acclle dont nous avons par c,3tlon ne íubllfte, ql1e d:t.n5 la pompc &
l.
lé dans le Chapitre precedent, & qui 1abondance. L Al11plihcatiol1 done,
C0111me j'ay dit, n'eí1: aune chole, qu'u pour en donDer ici une idte gencrale , c:{'('
Amas de Circoní1:ances choiíics que 1'0 Ij~ .dccroij[emem de paroles , que 1'0'1 pCtlt
reunit cnlemble; Et voions par Ol!. I'Am I¡rer de toutu hs circon/f.1nC0 partinllier(f
plificarion en general difiere du Gralld ' des chofes , & de tOIfA tu Liw. . .· de l'o¡·.ú-
dLl Sublime. foil, r¡/Ji remplitle Dirco/trS, & le fortifie,cn
apP!ltarlf (ur ce qe/on a déj,t dit. Ainfi elle
- - - - - - - - - - - - - - - - dlfLrc?c la. Preuve, en ce qn'on emploie
celle-Cl pour prou\'cr la gucí1:ion , all
CHAPI TRE X. hClI que l'Al11plif}c.1tiol1 ne fertqu'a ¿ten-
& a exaa[:T"r
. t> '- • ******.¡,;
e e que e'e.ft qu' Amplificatio'lJ. dre• La mefine diff:rencc a1110n avis eíl: cn-
Ene [~aurois approuver la definido tre Del110fthene & Ciccron pour le
l que lui donnem les Maií1:res de l'ar Grand &. le Su blime, auranr que l10ns
L' Amplification , di[ent-ils, eí1: un Di aun'es Grecs pOllVOllS juger des ouvra.-
,aMi 'jllt f1l1gWCflte & a¡pmdit JeJ cbo! ~ \' oy l~s Rem;,rqucs.
d ij
-1-0 TRAITE' DV SVBLIME. TRAITE' DV SVBLIME. 41
ges d'un Aureur Latin. En efree Demor. COl11l1ll1ns, les Pcroraifons , les Diaref-o
(hene ea grand en ce qu'il ea [erré & fions, gcneralcmenr pOllr tOllS ces dif-
caneis) & Ciceran au contraire en ce CDllrs qui fom dans le Genre Demonfha-
qn'il ea ditfus & eacIldo. On peut tifo 11 en e/l: de 111e/il1e pour les Hi/l:oires,
comparer ce Premier a caute de la vio· les Traitez de PhyG.qlle & plufieurs au-
lence, de la rap,idité , de la force, & de tres [<.:mblablcs matiercs.
la vehemence avec laq uelle il ra vaae ,
pour ainG dire) & empone totlt ) 11 ~lle
[empell:e & aun foudre. POLU CiCer01l, e HA r 1 T R E X rO'
aman (ens , il reffemble aun arand cm-
b~azement qui fe répand paro tour, & De L'lmitation ..
,'eleve C:'n l'air) avec un feu done la vía-
ltucc ~Llre & ne s'éreim poinr: qlli f:tit
a
de dlfh::rcns etfers, [.::Joules dífferCllscn.
eI,rairs 00. il fe trouve; mais qui fe nOllr· Po U R, retCltll'ner noare d¡[cours.
Piaron dont le /l:ile ne lailfe pas d'e-
tre fon ellevé, bien q,ll'iLcoule fans eare
[It ncanrtloins & s'entretient toujours
d:¡ns la diverGté des chofes 011 il s'atta- rapide & fans faire de bnlir, !lOUS a. dou-
che. M,ús vous pOllvez mieux jl1ger de ne l1~le idée de ce aile que vous ne pou-
"

cela que moi. Au rcfl:e le Sublime de vez 19norer , G. vous' avc7. leu les livres
Demoil:henc vallt (l11S donte biclll11ieux de [a Republiqlle. CeJ HommeJ malheu-
¿'ans les exagerations forres) & les vio- re/lX, dit-il:cs¡uelque pan ~,quine ffavent

l~ntes pailions : qlla11d il fal1t , pour ain· ce que e' efl que de j ageJ!e ni de lIertu, &
{¡ dire, e/l:onner l'Auditenr. An contrai· q,¡i font comirmcltem&nt plonge:l~. dI/nI lu:
re l'abondance e/l: meilleure, lors qu'on fiftin.r & dllm la déblluche. Von! tou;ours:
veur, G. j'ofe me [ervir de ces termes, re· de Ptd UI piJ, &. err,m enfin tout~ leu'1' vico,
La Ver¡,é n' ji point pour u/x ti' attraits níd/::
:~
pandre une rofée agreable dans les er·
GhtlrmeJ : llJ n'ont jamaü levé let Jeux pOWI'.'
l'
pries. Er cerrainement un di[cours di[· "

"1" ,1
fus dl: bien plus propre pour, les Líeux ~Ircgard:r ;; En un TIJUI). ¡fs n'ont jama;', ,

~
d: iij,
,
.p TRAITE' DV SVBLIME. TRAITE' DV SVBLUvIE. 43
gatué de ¡lIr ni de {alide pl.úftr. flJ font dJl1s les Ouvrages des Anciens [om
comme del bestes qui reg"rdent loújours en coml11c amant de [ources facrées , d'ou
blU , & q 'Ji fO!l! CCl1rbées ver s la Táre: ji, il séleve des vapeurs heureu[es qui [e ré-
ne fongent 1'/a mtl<:ger , & a reptliflre, pandent dans l'ame de lcurs Imitateurs,
qu'a Jalirfaire leur! p.~jJionl brwales, & & animent les e[prits mermes naturelle-
d.m! fardcur de les rajJafter , ils regimbent, mene les moins échauffez: fi bien que
ils égr.1fignent, di fe hartent ti cotJpS d'on- dans ce moment ils (one comme ravis &
gles & de cornes de fir, & perifJent It la {in emportez de l'enthouGaune d'autrui.
par !cur gourm,mdi{e infatiable. ' Ainfi voions-nol1S ql1'Hewdote & de,
Au relte ce Philo(ophe nous a encore vant lui SreGchore & ArchiIoque ont
fn(dgné un ature chemin , íi nous ne e!1é grands imitatcurs d'Homere. Platon
vOlllollS point le negl¡",er, qui nOl1S peue neanmoins efr Ccllli de tOl1S qui 1'a le
co.¡¡¿uire au Sublime. b Qud eí\: ce che- plus imité: car il a puifé dans ce Pocte,
min? c'eí\: l'Imitarian & l'emulation des comme dans une vive fource, dont il a
Po,etes & des E(crivains illuí\:res ql1i OnL détourné tUl nombre infini de ruiffeaux :
ve[cn devant nOllS. Car c'eí\: le bllt & j'en donnerois des exemples 11 Amo-
que nOllS devol1s rOtljours nous mettre nius lún avoit déja rapponé plllfieurs.
devant les yenx. Au rcí\:e on nc doie point rcgarder ce-
E t ccrraillement il s'en void beaucoup la comme un larcin , mais comme une
ql1e l'e(prit d'antrni ravit hors d'eux-mc- belle idée qu'il a eue, & qll'il s'eí\: for-
mes, comme 011 dit ql1'une [ainte fureur mée [ur les mrcurs, l'invention, &: les
, !
{aillr la Prdl:rdle d'Apollon [Uf le Clcre ollvrages d'autrui. En effet , jamais , a
Trepié. Cal' 011 tienr ql1'il ya U11e Oll- mon avis. il ne dir de G grandes cho[es
vertllre en rerre d'oo [ort un [otlfle, une dan s fes rrairez de Philofophie , que
vapeur ronre celdle qui la rel11plit [ur le qU:!11d du limpIe di[cours pal[111t desa '7
champ d'une verttt divine, & lLli fait a
cxprdIions & des mariercs Focriques, 1. 1

prOl1QnCer des or;:¡c!es. De merme ceS il vient, s'il f.1Llt aíllll dire , comme un
~talldes beautez que nom rcmarquon& l101lVel Athlcte, difpurer de tome la 411!
, l'
d iii}
1;
+4 TRAITE' DV SVBLIME. TRAITE' DV SVBLIME. 45
a
force le prix Homere, c'efi: dire) a a Thucydide meíil1e , s'a efl: quell:ion ~'hi­
celui qui ell:oit dtja ¡'admirarion de rOLlS fioire , pour éorire ceci en fi.ile Sllbhrne ?
les Siecles. Car bien qu'iI ne le falle eJ.r ces grands Hommes que nous nouS
peut-ell:re qu'avec un peu trap d'ardeur, a
propo[ons imiter, fe prefentant de la
& comme 011 di t) les armes a la main : a
forre noll:l'e imagination , nouS [ervent
cela ne laiife pas neanme>i11S de luí fcrvir comme de flambeau , & [ouvent 11011S
bcaucoup, puifqu'cnfin, {elon HeGode. elcvcllt l'ame pre(ql1e al1ffi hau! que l'i-
La n()ble IalolSfie eft Ufi/e au."t: MortelJ. , ¿Cc' que nOl1S avons conceue ~e le~\r ge-
Et n'cfi:-ce pas en dfer quelque chofe de nic. Sur tout íi nous nous Impn1110ns
bien glorieux & bien digne d'une ame no. bien ccci en nous-mefmes. ~e pen[e-
ble , que de combattre pour l'honneur &. roient Homere ou Demoll:hene de ce que
le prix de la viél:gire, avec ceux qui llOUS jc dis s'ils m'écoueóienr, & que! jllge~
ant précedez ? puifql1c dan s ces {ortes. mcne feroient-ils de moi ? En cffer , ce
de combats on peLlt me!l11e efl:re vaincu. [era un <1rand avanr:t<Ye ponr llons) íi
(ans home.
~ ~ 1
1l0LIS pouvons nons figurc:r que 110US a -
long, mais [erieu[cmcnt, rendrt compre
de nos écrits devant un íi celebre Tri-
bunal, & (Uf un Theatre Ol! 110US a'Vol~s
eHA P1T RE X Il. de ttls Heras pour jL1ges & pOLlr t,e-
moinr. Mais 11l1l11otif encore plus Pl1l[-
De la maniere d'lmiter~ fane pOllr nOllS exciter , c'efi. d~ (?I1~ger
al1 jugement que toure la poíl:ente tera

T O U T E S les foís dOllc que 11011S<


a
. voulons rravailler, un Ouvrage
qm demande du Grand & du Sublime,
de nos écri ts. Car G UI1 H0l11111 e, daus
la crainte de ce ,'l1 o ement, !le fe Concie
~ .
pas qll'aucun de G:s Ol1vrage~ v~ve p LIS
1
il ell: bon de faire cene reflexiono Com- que lui : fon drrit Be [~aurolt nen p,ro-
ment dí-ce qu'Homere aurait dit cela ?o dl1ire que des avortons aveugles &.lm-
~~auroient [ait Plaroll~ Demo.fthelleow parf,lÍts, & il ne fe d0l111era jamalS la
46 TRAITE' DV SVBLIME TR A ITE' DV sv nLIME. 47
p~ine ~'achever des Ollvrages, qu'il ne al1trC uGge que parmi les Poetes. En
f.1It pOlllr pour palfeli jufqu'a la demicre
po/terité. dfce le bm qu'on s'y propore dans la
pocGe,c'til: l'el.1:annement & la furprife : .
all lien que dans la profe e'e/t de bien
peindre les .chofes ) & de les faire voir
e HA P1T RE XII J. c!airement. 11 ya pourtant cela de com-
mUll, qu'on tend a
emouvoir en l'une
Des Images. & en l'aune rencontre.

* Mere cruelle arre,~e, efloigne de mes yeux


e E ~ lmages) que d'autres appdlent
Petntures 014 Fiflions, fol1t al1ili d'Ull
grand ar.tifice pour dOl1ner du poids , de
Ces Tilles de {eIlJer, ces fpeéfres odieux.
lls viennmt:je leJ voymoll fupplice s'apprefte.
Mille horriblesferpents leur Jiflentfur la tejle.
Er aillcurs.
la magl11ficence, & de la force au dir- Ou fuirai-je?EOe vient.Ie la voy. I~ fuis mort.
eours. Ce mor d'ln2itge re prend en ae-
neL:a l , pour tome Pcn[c!e proprc p~o. a Le Pacte en eet endroit ne voioit pas
dU!fC Lll1~ e;p'rc00n , & gui faie une les Fllries : cependant il en fait une im~­
pelBtLHe .a 1 dpnt de qllelquc maniere (te íi na'ive, qll'il les fajt pre[ql1e VOl[
que ce [Olt. l'viais i! fe prene! cl1core dans ~ux Allditeurs. Et veritablcment je ne
un [ens plus parriculicr & plus refferré : [~aurois pas bien dire íi E urj pide e/t auffi
pOllr ces di[collrs que ron fait, lorféJl,e hellrcux aexprimer les aurres paffions;
par un a~¡fhOIlfi.lrme & un mouvemcm e;..:- mais pour ce qui regarde l'amour & la
tr~ordinairc de "ame) il femble '1'1e noUJ a
fureur, e'eil: quoy il s'el.1: eil:udié parti-
'VOtOnJ les chofes dont nONS parlom, & que eulierement , & il Y a fore bien reüffi.
~OtU les meuons devllnt les Jcux de cCII."r: q/Ji Et mefine en d'autres rencontres il ne
eClJutent. manque Fas quelque-fols de hardie1fe a
All re/te vous devez f'idvdir que les peindre les cho[es. Car bien que fon
lma¡,es dam la Rhetorique ) ont tout 1.1.U
" Parole d'Orefie d~ns Euripide.
48 T R A 1 T E' D V S V B L 1 ME. T R A 1 T El D V S V B L 111 E. 49
~(pri t de lui-meíine ne foir pas porté au Ne diriez vous pas que l'ame du POete:
Grand, íl cOHige fon narurel, & le force monre fllr le cbar avec Phaetol1 , qu'elle
d'eílre tragique & relevé, principale. parrage tous fes pcrils, & qll'elle vole:
mem dans les grallds Slljets: de forre dans l'air avec les chevaux ? car s'il ne les
q ll'on lui peut appliq uer ces ver, du [uivoit dans les Cieux, s'il n'ailiítoit a.
Poere. tour ce qui s'y paife; pourroit-il pein-
A l'aJPelt duperil, aU combat ils·anime. dre la chofe comme il fait ? Il el1 efr de
Et le poil heriffé, les y~ux éteincelans,
De [n queue it fe bat les coftez.. & les flanes. mefil1e de cet cndroi t de fa Catfandre qui
COl11me 011 le peur remarq uer dans cet commence par
cndroit ou le S0leil parle ainG Phac. a M,ús óbraves Troyen.r, ere.
ton , en lui mettant entre les l11ains les Hchyle a quclque-fois auffi des hardief-
reIne de fes chevaux. [es & des imaginations toudl-[1it no-
Prengarde ql/ une ardeur trop funefte le fa vie bles & hero'iql1es : COl1lme on le peut:
Ne t'em/orte au deJlús de l'aride Iybie? voir dan s fa Tragedie intitulée , Les Sept
~a iamaú d' aueune eau le fillon arro[é deV<1/1t Thebes, ou un Couricr venanrap-
Ne rafraíehit mon ehar dds facourfeembrazJ.
E.r dans ces vers [uivans. poner a E reocle la 110nvele de ces [ept
Auffltoft de·van' toi s' oJfriront fe})! Etoiles Chefs qui avoienr taus ímpitoyablcment
DrejJe par la ta courfe, & fuy le droit chemÍlJ. juré, pour ainG dire, lem propre more;
Phaeron, aces mots, prend les refnes en maia. s'expliqllc ainG.
De fes C'he'Vaux aifles ii bat les flanes agiles. SlIr ¡m bOllclier noirle pt Chefs impitoi.'lble s,
Les cOll1'fiers du Soleil.t fa 'UQix font doeiles, Epou'Vament les Dieux de fermens ejTroi#&les:
¡ls 'Vont: le char /éfloigne, & plus prom;t Prcfs d'un Taure¡¡u m01trans qu'jls 'Viennent
qu'rmlclair, d' egOl:ger ,
Penetre en un moment les 'Vaftes ch¿¡ps de l'air. Tous la main dam te fang jurent de JI! 'Vangel',
le Pere cepmdant piein d'un trouble funefte) lIs en jurent, la Petlr,te Dicu Mars,(j, Be/Lone.
Le 'Void rouler de loin [ur in pleine celt'fte,
Luimomre eneor fa route, & duptu:! hamdes Au refre bien que ce Pocte , pour vou-
Cieux, loir rrop s'eh:ver, tombe alfes fouvent
Le fuit autat qu' iJ peut,de la 'Vois &des yeux. dans des penfées rudes, groffir.:rcs & mal
Vn p¡¡r ta,lui dit-il,Re'Vien; Defloume:,drrefte. polies : TOl1tcfois Euripide) p~r une 110-:
Nc e
50 TRAITE' DV SVBLIME. T R A t T E' O V S V B L Ud E. 5 I
ble emulation, s'expo[e ql1elql1efois <1Ux líeu que dans la Rhe~oríque le bcau des
meCim:s perils. Par cxcmple dJ.ns E[¡;;hy. ¡mages, c'eíl: de reprtÍentt:r la chofe com-
le le Palaís de Lycllrgue dI: emú & mue 111.: elle s'dl: ¡nlrée,& telle qu'ellec:~ ?ans
a
en furellr, la veue de Bacchus. la \'crité. Car une ínventlon poetlql1C
Le p::t!ais en fm'e¡,r mugitli [o/J aIjec1. & fJbl1!cu[e d:lns une Qrai(on traille ne-
Euripide emploie ceree meftl1e penfee c&,ircment avec Coi des digreíIions
d'une J.utre maniere, en l'adollcilfam /TrolTieres & hors de pt'üpos & tombe
ncan-mol\1s. dans une extreme ab[urdité. C'cíl: pou1'-
la montagnc alcur cris répond en mugijTtlIlI, tant ce que chcrchenc aujomd'hll,i nos
Sophocle n'dl: pas moillS c:xecllcnr a Oratel1rs. Ils voyent qllclqL1cfolS les
peindre les cho[es " COllll~:e 011 le pcm Fllríc5 , ces grands Orateurs ,auíIi bien
voir dans la de[enptlon qu 11 nous a lalf· qlle les PoeteS Tragiqucs , & les bonne~
fée d'Oepide mourant & s'en[evelilEl11i gens ne prennent pas garde ql1e ql1J.nd
lui-me[me au milieu ¿'une tcmpeíl:e pro. Orcí1:~ dit dans Euripide:
dícricu[e ; & dans cet autre cndroit al! il
Toi qlli dans les Enfcrs me 'velIX precipitcr,
dé11eint l'apparitíon d'Achille [ur [on DerjJe, ceJfe"mfin de me perfuutcr ;
tombeau, dans le 1l10111cn~ que les Grccs il l1e s'imagine voír tomes ces cho[es,
alloient lever bnere. Je dome ncan· qne p:wce qu'il n'cíl: pas dans (on bon
moins pour c~tte ~pparition "q l~e jamais {ens. Qt;lel eíl: done l'cffet des lWt'geJ
per[onne en alt f:'1lt une, de[cnptt,on plus d;¡ns la Rhetoriqllc ? C'tíl: qu'outre plu-
vive que Sim011lde : MJ.lS ,110llS n auno:J~ íI,'urs aunes proprietts , elles ont c~la
jamais fait , G nous VOUl1011S dl:ale,r lel ql1'clles animent & échauffcnt le dl[-
toUS les exemples que nous pournons cours. Si bien ql1'eíl:ant l11eDées avec
rapporter ace propos. arr dans les prcuves, elles 11e perfuadent
a
pour rerollfl1er ce que nous diGons' Jlc1S CClllement; mais elles dOl11tcllt, pour
les ¡mages dans la Poelle [ont pleine ainíl dire , elles {üúmettent l'Auditenr.
ordinairement d'accidens fabnleux, & Si /In hormne , ¿ir Ull Orateu1' , a entendu
qui p<\Lfcnt toute [orre de cIJanee : A Un grand bmit devant le Paltlu , & qu'ult
e ij
52 T R A 1 T E' D V S V B L 1 M E. TRAITE' DV SVBLIME. 5'-
a
mitre meJrne-temps vienne annoncer que cJufe de ce grand éclae done elle COllvre
le: prifolJS lont Ol1ver/es , & que les prifcn- & cnvironne le Difcours. Al! rcíl:e il n'dl:
1/Icrs de gucrre fe ftlllvent : ii n'y a point de pas extraordinaire qne cela [alfe cee effec
viei/l,1rd Ji ch,1rgé d'années, ni de jeune hom- tIl nons, puifqu'il cfi: ccrrain que de deul(:.
me ji iíidiffere-m , qui ne conre de to1J!e [1 corps I11cilés cnfemble celui qui a le plus
force "'t~ [{Collrs. ~e Ji q/lelql/un ji,r ces de force attire roújours a foy la vertu &
cl1tre-fizires letJr montre l'Auteur de ce de- la puit{ll1ce de l'alltrc. Mais c'dl: affcz
[orare: c'eft fail de ce malheureu.'C j ji film r~lrJé de cerre Sl.lblimité qui conGíte
ql/il periffi [/Ir le cham, & ron ne lui dOllne d:lIls les pcnfées, & qui viene, coml11e
pru le temps de parlero J';lV dir ~ Oll de la G'randefir d'ame , OL1 de
Hypcride úíl: fervi de cer arrifice dans I'LiIt.:l'ion , on de t'lma/{,iniuiol".
l'orai[on ou il rend compre de l'Oreon-
rlance qu'il fic faire , aprés la défaire de
Chcron:e, qu'on donneroir la liberte
au E[claves. Ce n'eft point, dir-il, IJn Ora-
eH R P 1 T R E XIV.
tCM q1l; a fait p4fer "CIte loi: c'eft /11 ba-
taille. (;' eji /11 défaite di Cheronée. Au mef.
Des Figures, & prem;eremmt de
me-temps qu'il prol1ve la chofe par rai. tApoflrophe.
[on, il faie une ¡ma!,e , & par cette pro-
poGtion qu'il avance, iI fait plus que per- L fdllt maintenanc parle'!: des Figures"
fuadcr & que prollver. Car comme en
tol1te~ cllO[es on s'arrefl:e natttrellemellt
I pour fuivre l'ordre que nons IlOUS [0111-
mes preCcrie : Car, COl11mc raí dir, elles.
a ce q ui brille & éclate daVlnrage; !le fone pas une des moindres partics da
l'erprir de l'Anditcur dl: aifémem entra!- Sllblime , lorfqu'on leur donne le toue
né par cerre Image q u' on lui pre[cnre an qll'dles doivCIH avoir. Mais ce feroie
milicll d'l11l rai[ol1ncmenr, & qni lui Un ouvrage de trop longuc halcine,pol11: Ir
frappant l'imaginarion,l'cmpe[che d'exJ- ne pas dire inf1ni > {i 110US voulioils fairl:'
miner de {¡ prés la force des preuves ; 11 iü une cxa.éb:: re¡;;he.rche ere coures ies Fi,.. ¡'¡¡Ii
~.
e iij
. ~
_'t TRAITE' DV SVBLIME. TRAITE' D tI S U B LI ME. 55
í:?u,ré'S qlli pel1vcl1t avoir place dans le rathO>l. Par cette feule forme de ferment,
QllcOLlrs. e dI: pul1rqlloi nOlls naus que j'appellerai ici Apof/rophe, il deifie
conrClltCrol.ls ~'en parcourir qllelqucs- ces allcicl1s Citoicns dont iI parle, &
t1n~'sdcs pnnclp:llcs, je veux dire, cclles montrc cn clfe! , q n'il fam regarder rous
qm conrriblitnt le plus al! Sublime: eeux qui mement de la rorte, comme au-
fel11el'ncIH ahn de Clire voir que 110US tú- t;tnt de Dicl1x par le nom de[qlleIs 011
val1<¡o l1 s rien que de vrai. Demoflhene doir jurer. Il inrpire a fes Jl1ges l'cCprit
el
veut jul1incr condllite,& prOllver allX & les [cntimens de ces illuChes Morts ,
~thC:l1i('ns , qll'ds n'ol1t point hilli en & cha\lacant b
l'air naturel de la Prel1ve en
hvrallc braille a PhiIippe. Q:!c:l efloie eme aran de & parhetiquc maniere d'af-
l'air I1JtllfC! d'enollcer la chofe? Vous firl11e~ polr des [crmens íi extraQrdinaires"
n',;¿vez foim fifí!li , pouvoit-il dire , Mef [¡ 1l0LlVeaUX , Ii dignes de foi, il fait
jiwn, cn combau.l1It l/U peril de vos úet entrcr dans l'ame de iesAnditcmrs comme
pO/Ir Id liberté & Le falm de. toMe la Grece, une cfpece de contre-poiCon & d'antido-
&_ VOl:! en ~vez des c>.:emple.r ql/on ne [raIJo te qlli en chacre toutes les mauvaifes im-
riltt dememll'. C/r on ne pcm p.u dire que preilions. 11 letU eleve le comage par
ces gl'ands HommeJ aycnt fi¡¡lli , qni ont des loi.ianaes. IJ
En 11n mot illeur fait .
combar,u pOHr l¡;¡ mefrl1c caufe dafIJ les pl,¡jo cOl1cevoir qu'iIs ne doivent pas mOlJ1S
11es de 111ar,',hun , tI Salamine & devdi;t s'd1:imer de la bataille qu'ils Ollt perduc
PI.u/es. Mais il en u[c bien ¿'une alme Calme Philippe, que des viaoires qu'ils
forre, [3.: tOllt d'ull coup, comIne s'il onr rcmporrée aMarathon & a Salami-
dloj¡ in(piré d'un Dicll, & 'Jol1edé de ne ; &. par toas ces differens moiens ren-
, ¡-. ,
1.C: 1
Fm el AppollOll mdi11e, iI s'écric CI1 fermes d:lns une [enIe Fiaure,illesenrral-
b •
jucmr par ces vaiibns Dtfcnfcurs de b ne d:ms [011 parti. 11 y en a pourranr qUL
G":n:. >Ncl1, Jl.lejjícurs, Non, VOt4J n'avez:. pretendent que l'original de ce Ser-
PC~Jd f;illi. l' C1J Jure par les malles de cCJ mcnr fe trouye dan s Eupolis, quand:.
graí,ds. H omm es qui olit cornb.1tfU pOUt il .lit:
J.Jt. me[mc ca¡:fo dlJllJ ¡e; plai¡¡~í.
... d~ M,l'
.5 6 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITEU DU SUBLIME. 57
C: n n,e rnevcrra plm affligé de lcur joie. confirme par des fermens ; il fait lcm éIo-
1 en Jure mQn combat IlItX champs de ;11.1' ge ; & iIles exhorte ala guerre contre
rathol1. Philippe.
Mais il ll'y a pas grande fine1fe a jurer Mais eoml11e on pouvoit répondre a
fimplement. Il faut voir ou,comment,cn no!l:re Oratcllr ; il s'aait de la bataille
ql1elle occa{1on,&pourquoi on le tlit.Or que nOllS avons pcrdllt contre Philippe,
dans le patTage de ce Poete il n'y a rien dnrant que vous maniés les affaires de ~a
a.utre chofe qll'un limpIe fermenr. Cal' il Rcpllbliqlle, & VOllS jurez par les Vl-
parle la at1x Atheniens heureux, & dans croires que nos Ancefl:res out rempor-
un remps ou ils l1'avoient pas be(oin de tces. Afin done de mareher feuremenr,
~onfola~ion. Ajoutez quc par cc ferment iI a [oin de reo Ier [es paroles,& n'emploie
xl ne rralte pas, comme Demofl:hcne , ces que eelles quilui font avantageuCes: fai-
grands Hommes d'immortels, & ne fon- [ant voir, que mefi11e dans les plus grands
a
ge poinr [aire naifl:re dans !'ame des emportemens, iI faut efrre Cobre & re-
Atheniens ,des fentimens dignes de la tenu. En di('mt done que leurs Ance-
,'el',tu de leurs Ancefl.!:'es : veu qu'an lien {hes avoient eombattu par rerre Mara- a
de Jurel' par le 110m de ceux qui avoiel1[ thon , & par mer a SaIamine, avoient
combatru, iI s'amufe a jnrer par une donné bataille prés d' Artemife & de Pla-
chofe inanimée, telle qu'efl: un combar. tees : il fe garde bien de dire q u:ils en f~[­
An contraire dans Demofihene ce [er- [ene [onis vié\:oricllx. 11 a [0111 de talre
ment efl: fait dircétel11em pour rendre le l'évenemenr qlli avoit efré auffi hellrellx
cOl1l'age aux AtheniClls vaincus, &: pon!' a
en tontes ces batailles,qlle funefre Che-
empefcher qu'ils ne regardatfent d'oree- ronée ; & previent mcline l' A lldi tcm en
navant , comme un malhcur ) la bataiile pour[lliv:1l1t ain 6. Tom ceux, oEf;'hine,
d~Cl~eronée. De (orre que, COl11me rai fjliifont peris en ces rencontrfS,ont efle enter-
deja dlt, dans cette [eule Figure, illelle ré. I1U.'\: dtJPens de la Republique, & non plU
p,ro,uve par rai[on gu'ils n'ont poin.r t1il. felllmmit ¿'eu.'I: aant la fort1me a {ccondé Id
11; 11 lcm;'cnfournit ullcxcmple j illc lel!! '/Jillel/r.
S8 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DV SVBLIME, 59
Er rneCme il e11: a craindre q\l clllL1tfois,
.. ql1C prcnant roue cee artifice pOL1r une e[-
pece de mépris , il l1e s'effarouche emie-
CHAPITRE XV. rCl1lC!1r : &. bien qu'il reeienne (1 colere,
& fe bilfe un peu amollir aux charmcs
0ue
-...::: les Figures ont befoin du s!~. du diCcours , il a toujours une fone re-
Mime four les joútenir. pugnance a croire ce qu'on lui die, C'eíl:
ponrquoy il n'y a point de Figure pll1s
J L ne~:llt ras oublicr ici unc rcflexion
,quc J al fme, & qlle Je vais vous ex-
exccllentc que celle qui eíl: tout-a-f'1it
cachée, & 10rCqn'onne reconl1oi11: poine
p!lquer en pCll de mot~: c'C{l qlle {i les tIlle c'e11: une Figure. Or il n'y a poine
Flgnres natllrellcment [oútiennent le Su- de (ccours ni de remede plus merveilleux
bllnle, le Sublime de ron co11:é [ourienr pOllr l'empeCcher de pawltre, que le Su-
l>1Jerveil1eu[emellt les Figmes : mais Olt, blime & Ir: Parhetique, paree que l'Are
& COl11menr, c'e11: ce qu'il faut ¿ire. ainG rcnfermé :lL1 miIieu de quc1que cho-
, En prem,ie1' lieu , iI dl certaill qu'un fe de Grand & d'éclatant, a rollt ce ~i
¿I[conrs ou les Figures font cmployées lui manquoit, & n'e11: plus [l1Cpeét d'au-
t~l1tes feules , e11: de [oi-mcme [u[peél: cune tromperic. Je ne vous en f~~ll[Qis
d ~¿r~(fe , d'artifice , .& de ttomperie. donl1er un meilleur exel11ple que cc1ui
PUllclpalement lo1'[qu 0\1 parlc devanr quc j'ai déla rapponé.
j' en j1lre par ¡(;j rlhUJ(;j de ces grands H am-
un Juge fouverain, & [ur tout {i ce Ju-
ge e11: un grand Seigneur, comme un Me! , &c.

Tyran , un Roi, Ol! un General d'Ar- Cotntnmr cH:-ce que l'Oratcnr a caché la
l11ée ,: ca,1' il con~oit Cll lui-meíil1c une figure dont il [e [en? N'eíl:-il pas aiCé de
cerralJ1C I11dignation contre l'Orateur, reco\1\1oi 11: re que c'eíl: par l'éclar meíille
& l?e, f<;:\uroi t fouffrir q u'un chetíf Rhe- de fa penCée? Car comme les moindres
tOl'lClen entreprenne de le tromper, com- lutniercs s'évanoüilfene, quand le Soleil
vient aéclairer ; de merme tomes ces

I
11"

me un enfa.nr , par ..le groilieres findfcs.


60 TRAITE' DU SUBLIME. TR A ITE' DU SU BLI ME. 6r
fubtilirez de Rhetoriqlle difpJroifrend ql1e ees [arres de Figures ne donnent
la. veuc de cerre grandellr qui les envio bCJllCOllp plus ?e mouvcment > d'attion;
ronne de tous coLtez. La meGne chofd &dc force al! dl[coUrS? Nevou/ez-vot-U
pell prés 3rrive dans b peinrure. En efF:r, ji/metió ¡aire autr, chofe, die DemoLthene
qu'on tire plllíÍeurs lignes paralelles [ue nux Arhenicns ~ qU'lIller par la ville 'lIOIU
un meGne plan, avec les jours & les 0111. dertMJldcr 1M 1m! (/U/I( autrM ; f¿ue dit- 011.
bres: ileLt cenain que ce qui [e pre[en. de fiOltVemt l & que pcttt-on vcm apprmdre
a
tera d'abord la veuc ~ ce [era le 1umi. de p!m nouveau, que ee que VOIU veiez ?
llClleux a cauCe de ron grand écbt qui Vn H omm~ de M aced~ine fe re~d maiflre
fait ql1'il femble [ortir hors dl1 tableau, det Athemem) & flte la lo; a toute 1ft
& s'app.rocher en. ql1elqlle fa~on de Grece. Ph¡lippe eJHI more l dira L'lm.-
n~lls. Alnll le SubllIne & le Patheeique, N~I1, repondr~ !'alltre, il ,,'eJl que malase.
[Olt par une affilliré natnrelle qu'ils om He, que ,~Otu tmporte, M ejJieurs ) ql/il vi-
avec les mouvemens de noLtre ame [oie t'e 011 ql$ tl mellre l !!.!!.and le Cid vow en.
, r '
a caUte de leur brilIanu ~ paroiífent da. (/I,roÍf delivrez , VOtu-vow flrie:::.. bien-tofT;
va~tage & [emblene tOllcher de plus vow meftne un alltre Philippe. Er ail1eurs.
pres noltre ef'prit que les FiO'ures dont ~17)barqtlonJ-nom pOflr la M acedoine, mait
'1 h á ,
1 S cae ent l'Art, & qu'ds mettenc com- Ol! etborderons· notts , dira quelqll\m mal.
me a. cOllverr. gré P1Jilippe l La guerre mefmeJ Me/¡¡eurf
fiOI:J déwtv::ira par oil Philippe eft ¡aeile ~

v.:¡:cre. S 1.1 eult d!t la ch,o[e ~mple.


~ld1t, fon ~I[col:rs 11 euLt pOlnt repondll
eHAP1T RE X V l. a la .l11aJeile de 1affaire don t il parloit:
al! lteu qlle par cerre divine & violente
Des lnterrorrations.
ó n~lniere, de fe faire des inrerroO'ations &
de le' repond~'e a 1:>
[u.r le champ foi-meme,
Q V E dirai-je des Demandes & des C0111l11e II c eilolt ul1e autre per[onne
InrerrogJtiollS ? Car qui pelle nier ¡,011 fculcment il rend ce qu'il die pI u;
que P;u:r. II. f
02 TRAITE I DU SUBLIME.
T R. A 1 T E' D V S V B L 1 M E. 63
grand & plus fort ; mais plus plauGblc
NOI1.5 r;~,.!on5
par tOI1 ordre ti: fas precipite:;:,
& plus vrai.[emblable. Car le Patbeti- Pt!ICOIl7U de ce, bou les fentiers éCirrte:;:, :
que nc fait jamais plus d'etfct que lors 1\.0f1.5 1¡/VOns dans le fcnd d'lt11e follibJ'e rvallée
qu'il [cmble que l'Orareur ne}e rechcr- D¿ccl/wrt de Circé la maifon rcCf.!é<"
eh,:,: pas ,mais qt~e c',eft l'o~ca{¡ol1, Qlli.1c
Cal' ces periodes ainh cOt1pé~s ,& }1rO-
Lit nailhe. Or JI 11 Y a nen qOl ImIte
Ilondcs I1canmoins avec preClpJtaIloll~
mieux la paffion que ces [ortes d'Inrerro'
fÚilt les l1larCFles d'une vive cloulcur! qm
gatiol1s & de Répon[es. Car C~llX qu'Oll
l'cl11pdchc C\~ meGl:e :e:l1~s , & le torce
interroge [ur une chofe dom Jls [<;avent de p:trler. CcO: ,1111(\ q,.I'Ho\11ne [~:\it
la yerité, [enrent naturellement une cer- of1:er ou ii f,llolt les liai[oJis du dircours.
taine émotíon qui fait que [ur le chal11p
ils fe precipirent de répo,ndl'e. Si bie,ll ---------------
que par cetteFfgure l'Alldlteur, cftadrOl-
tement trompe, & prcnd les dl[cours les CHAPITRE XVII.
plus medirez pour des cho[es dites [ur
l'henre & dans la chalcnr 1< 1< 1< 1< ·11 n'y Dt~ méL1nge dr:s Figures.
a rien tncore qui donne plus de mouve-
ment au Di[cours que d'en oO:er les liai- L n'y a cncore rien de plus für~ ponJ:
[ons. En etfet, un di[colHs qL1e rien ne,
lie & n'cmbarrarfe, llurche & coulc de
1 .~I',<lll\'oir, que de ramarfer enle,m~~e
ph/12111'S Figures. Car deux ou rr01S ~·I­
[oi' inerme, & il s'en fablt pel1 qu'il n'.lÍ~. ~!ir(:s ailJl1 mC1ées entrant par ce mOlen
le qnelquefois plus vi~le que la p,en(ce d~.l;,) une erpece de foderé fe c0l11111L1ni-
merme de l'Orateur. Alímt <f¡pr/x'he le/m (lLl('1t les uncs aux auncs de L:t force,des
bO$lcliers les uns des mitres, dit Xenophon, gr:lCCS & de l'orncment : COl1lme onle
dI rectJloient , ils combattoient , its t¡wielll, }'Ctlt voir dans ce palT"age de l'Orai[on
lis motsroient n/emble, Il en efr de mehne ce DemoO:hcnc contre Midias, ou en
a
de ces paroles d'ElIryloque UlylTe dans mt~lle temps ii oire les liai[ons ~e ron
Homere. 'f Voy les RCIl1«rqucs.
Dilcours & mdle cn[emble les FIgures
f ij ¡:

1:,
1:
64 TRAITE' DV SVBLIl\1E. T R Al T E' D tI S U B L 1 M E. (; 5
de Repetition & de DeCcription. Cr.r ron ordre il y a un deforclre , & :tu C011-
tOtit h07nme, di t cet Oratcl!r , qlJi en ol/tra. Haire, d.1!1s [011 defordte iI y a Ull ordre
ge un ature, fait bcallcoup de choJú du gej1e, ]11~r\"cillel1x. ~lJiníl nc foit, me,ttez
de! yeu."C , de la VOi:lC, que cehli , qlJi ,1 e/le
r,H pl.li(~r le~ cOI1~ol:aions acey::flage,
olltragé nc fftl1Jroit peindre dtlilS 1Ji) n(Íl. comme fon! ¡es D¡[Clplcs d I(OC1.1 .. S. Et
Et de peur ql1C dans la {uite, ron Di!. ml/IÍi,Oneilt il tiC ¡mt p.tó ol-blier, q;¡e ce-
a
cours ne vinit fe re1aCchcr, {~JchJIJt ti!} 'l/Ji en O!1t¡',1ge WJ afltrc JI/ir betlftco1J? ~e
bien que rordre appanil"l1t a Ull efprit cbofú , prcmiertrnent par le geste .. en [tI/te
raffis , & (ju'au cOlltraire le de[ordrc crr ti? le. )'e/lX, & enfm p.1r la VOl,'" mefr.ne,
la marque de la pa{f¡on qui n'dl: en clfet C:··C & a11mlaniibnt
" l. Cal' en éaalant
b r
elle-me (¡11C q ll'un tron ble & une éll1orioll ú!! tomes cho[es par le moien des liai-
de l'amc, jI pout[uit dans la mcfl.1le di. fons, vous vcn'ez que d'un P.uhetiql1c
verilté de Figures. Ttwtofl il le fr;:/'Pe fun & violent, vous tombercz dans une
comme enJJemi, tamofl pour ¡/Ji flire i¡¡' perite at-E::trerie de Llllgagc qui n'aura ni
filtre, tan!oft avec les poings, tai1/ofl tlU rOi¡¡tclli égu~llon, &,ql~e rol1re la force
vif.tge. Par cettc violel1ce de paroles aillli d~ voftre diicours s'erclndra allffi-tof!:
entalfécs les unes [ur les aurres l'Orarcur ¿'Jle-meCme. Er COn1mc il dl: cenain,
lle -rOl) che & nc remuc pas 1110ins pui[.
que f¡ 011 lioir le corps d'un homme qui
{ammcnt {es Juges, quc s'ils le voyoi,cllt comt, 011 lui fnoir pe.-dre tonte [1 force;
frapper en lcut pre[ence. 11 revient a la d2 me[me {¡ vous aIIl:z cmbJrraífer tlne
charge, & pour[uit commc une tempeflc. p ,iTion de ces liaílol1s & de ces panicu-
CeJ affronts emeuvcnt , ces 4frol1ts tr.w!por- b inutiles , elle les fOllffrc avec peine,
tcllf 1m l-lomme de cmur, (;1<" qui ,¡'eH poi,,/
vous IlJi o!t('z la liberté de el cour[e, &
P.Ccol~tNmé a1l;"; injures. 011 ne frtlllrolt ex- eme impet.lOlité qLli la f.liioir marchcr
primer par des paro/fU l'énorrnite (;tune te/k avcc la mefi11cviolcncc, qll'lJl,1 ¡rait lancé
aéfion. Par ce changcment conril1l1c!, 11 par L1ne machinc.
conCerve par tout le carauerc de ces Fi·
gures turbulentes : tcllement que d~lls
f iij
ejG TRAITE' DU SUBLIME. T R Al T E' D tI S U B L 1 M E. 67
"ent a taus \110111Cll5 de penCée & de 1:111-
~OlTe, & l1e aardent ni ordre , ni [uite
e H A P 1 l' R E X V II l. -"0 ~

da~ls lc:urs ¿¡[eours.


Les habiles Elcrivains, ponr 1l111ter
Des Hyperbates. ces mOLl VC\1lens de la Nature ,fe [ervent
des Hyperbates. Et a dire vrai, l',Are

1 L, hUlt dOll11er ,r:lI1g al1X Hyperbates,


L Hyperbate 11 dl: autre chofe que la
Tr.lnf}.;Jition des penfées ou des paroles d'!/IJ
n'cfl: j<ll11ais dans un plus haut degre de
j'lrfcébol1 , qlle lors qu'il relfemble G.
forr ala Narure, qll'OI1 le prend pour la
l'ordre & la. flJite d'un di[corm. Et cene Narure me[me ; & au conrraire la Narure
Figure porte avec [oi le caraél:cl'e verira- !le rcüffit jamais miel1x que '}uand l'Art
ble d'une paffio11 forte & violente. En dI: caché.
effet, voiez tOl1S ccux ql1i [ont émus de NOllS voions un bel exc111ple de cerre
iColel'e, de frayeur , de dépit de jalou{¡el Tranípoiition dans Heredote, Ol! Denys
·Oll de quelqu'aurre paffion que ce [oir: Phocéen pa,rle ainii aLlX loniens. En
ocar il yen a tant que 1'011 lÚll [<;ait pas a
ejj'et, nos a]f,tires fom reduites la derniere
le nombre, leul' efprit eft dans une: agi- o:tremité, Jl1effi~tm. Ilf.ttt nece/Jairemene
tarion conrinuelle. A peine ont-ils for- '}/le llOt/J foiollJ libres 011 eJ Claves, er efclave:
mé un deffein qu'ils en cOllc;oivent auill- rniferables. Si done "-'OMS 'Vol1lez. évitcr les
toftUIl aurre, & au miliell de celui-ci malheurs q¡,i vous menacent, il fam {am
:s'en propo[ant encore de nouv.caux, ou d1f.rcr embr4fer le travai/ & la fatigue, &
i ln'y a ni rai[on ni rapport, ils revien- {/cherer vo¡;re liberté par ra défrite de vos
nenr [onvent aleur prcmiere reíülLItioll .. enncmiJ. S'il ellfi vouln [uivrc l'ordre l1a-
La paffiol1 en el1X eH comme un vent le- turel ,voÍci cotnme il eLlfi parlé. Mef-
ger & inconftant'ql1i les ennalne, & les jimrs, ii tft mtlinten,mt temp.f d'embraJfer
fait tourner fms cciTe de cofié & d'autre: le travail & la fatiglte : Ca.,. enfirJ 1IOS 4Jai-
fi. bien que dans ce flux & ce l'eRl1x per- res Jant rcdilites ,1 la dernitre extrnnité,&c.
pcmd de [emimens oppo[cz, ils clua- J>rcmieremcm done iI tran[portc [e mor¡
f iiij
"1'
i'
68 TRAITE' DV SVDLH.IE. TR AITE' DV S VE LIME. 69
Mtj]iCl¡rs, & I1C l'infere qll'iml1ie:diarc. prernierc p~nfée comlne s'il affcétoit tour
ment aprés !tur avoir jtt¡é la fraiclIr exprés le defordre : & entreme!lant :In
d.ans .l'am~ : c~ml1le íi la grandcur du p~. milifL1 de fon difcours plllíieurs chofes
nl.lu,1 aVOltfalt .oublier la (ivibré qu'ull ditTcrcntes qu'il va quc1quefois cherchel',
dOI( a CCl1xa ql1ll'on p:1rle, el1 COl11ll1e:l1. mefme hors de [on [ujct,ilmer la fraieur
<;:lllt un difcol1rs. Enfuire il rCl1vc:rI~ dans l'amc de l' Auditcur quí croir que
l'ordre des pcnfées. Car ayanr que de ¡es tout ce difcours va Wl1lbcr, & l'inrcrc;lfe
exho.ner au travail, qui di: pOLlrtallt fOil 111.l1gré lui dans le pc:ril al! iI pcnfe voir
bLlt, ¡] lellr dOll.ne la raíf?l1 qlli les y doír ]'Oratcur. Puis tout d \111 COI11' & 10rs
~orrer : En cjjet, nos {ljjaires frmt rcdf!ileJ qu'on!lc s'y ::mendoit plus, dif;ll1t a pro-
a la dcrniere cXl/emir!; ahn qu'ilne fcm. ros ce qL.'il y avoit íi 10ng-tclll.ps ql~'on
ble pas que ce foír un dilcours érndie chachoit; par eCHe Tran{F0{¡t.¡on ega·
ql1'jllel~r appone; mais ql1e c'cilla p:t(~ lcmenr adroite & dalwcrClI[c
::-, ) tl tonche
{jon qllI le force de parlcr fur le champ. bien davantaae que s'il ellJ1: gardé un 01'-
Thucydidc a allili des I-I yp~rb,HCs fon rc- drc dans [es 1:> paroles, & il y a tant d~e­
marq uablcs, & 5'el1 rend ad mi rab lcmcllt a xcmplcs de ce ql1C je dis, ,que je mc d¡[-
tral1.lpo!.Cr les chofes ql1i fcmblent l1nics penftray d'en rapponcr.
d1l11el1.1e plus narllrel> & q LI'Oll diroit!le
pOl1vo;r cfhe feparées. ..
. Ponr DemoJ1:hene , qui c!l d'aillenrs
~l(lJ pllls retel1l1 que TIlLlcj dide, ilne eHA P1TRE XIX.
1 cll p~s ~11 cela, & jamais perfll1lk' n'a
pI!:<; al me les Hyperbatcs. e,!· dansla Dti cba."'gemcnt de Nombre.
p:t[íi~~l q:l'il a eL: fürt paroí'trc: 'lLlc tOlle
ce ql1 d dJt c!l dir fl,r le .-1U!11p , il rraÍ- L n'en fam pas rnoins dire ele ce qu'on:
',le [1llS, ceír..: ]'Audireur, par les cl1l1ge-
l~llX dctollrs de (es lol1g11cs TLlIlfpoli.
1appdle, Diver{¡rez de os ~ Colle-
él:iotls, Renver[cmclls, Gr:ldatlol1s , &
e
i

tl011S. Alfcz [oll\lCm done il [u [pend fa de tontes ces atures Figures, qni eJ1:anc ,Ii
I ¡
J

T R A 1 T E' D U S U B L I M E. 7 1
¡O TRAITE' DU SUBLIME. :pes Freres, des Mfll'is, des Femmcs & des
commc \'Ous [~avés, exr1'ememellt forres Meres;
&: \'che111e~tcs, pellVCllt bcaucoup [er- Et tOIlS ce que da SO'r! 1.1 maligne fllrettr.
VJr pa,~ c~:1¡eql1Cnt a
O1'\1e1' le diCcOll1's,& Fit jm;;au 'Voir au jour & de honte & d'hor-
rettr.
COntnollcnt en tOLltcs manieres:m Grand
& au Parilf:tiquc. Que ¿irai-JC des Chan- TOllS ces diffcrens nOlllS ne veulel1t
g~mcl~~ d;
(';lS,' de Temps , de PerColl- a
dire qu'une [eule perfOl1l1e; c'e!1: C~avoiJ:
11 .. S, oe l\otnbre , & di.:: Géllre ? En c:tE:t Oed¡ pe d'une pan, & Ca mere Jocaí1:e
ql1i nc \'oíd con~b;el1 tol1te~ ces Ch01('S de l'autrc. Cependant par le moien de
fOllt propre a diverlil1er & a r:lnimcr ce Nombre ainíl rép<lndu & ll1ulrip1ié en
l'cxprcíTion? Par cxcmple pour ce qui re- ditfcrcns plurids, ii l1111ltiplie en ql1elque
g,1rdc le Changunel1t de Nombre' ces Leon les inforwnes d'Oepide. C'e!1: par
Singuliers dunt la re1'minailoll ea' !in- 11l{ mefme pleonaflnc ,qu'un Pocte a ~it :
g:diere , ma:s ql1i ont pOl1rta.nr , 3 leS On 'Vid les sarpedons 0' les Heétors paroifhe.
bien prendre, b. force & la vertu des Il en Emt dire autant de ce paif.1ge de
Pluríe!s. a
Pbton propos des Athel,liens ,que j'ay
rappor:té aillcurs. Ce ne font poim des Pe-
At,'ffitrfl tmg"¡md Peuple aCCDtlrant (r1Y le pO/'I lops, des Ct'ldmm, des Egyptes, des D.1natu,
lh [¡í'cn! de leurs cris retentir les ri'Vages.
nj des h01i11/i':s 11é.r betrbnres qui demwrent
Et ces Singnlie1's rOnt d'aurJnr plus di- avec nlJUJ. l.\'OIU flmmeJ tolú Grecs , élci-
gnes ~e remarque, qll 'iln'y .1 rien ql1cl- gnés dlt commerce & de la frcquentation de.r
~tJCfOlS de plus 1l1agnif1ql1c qL1e les PIu- l\:ations eflr?lngeres ) qfJi habitolls une mer-
ncls. Cal' la l11\llrirl1l1e qll'ils renferrnclh me ',ille , &c.
lclH r:lonl~e ~~1~ Ca 11 e:c de l'cl11pba[c. Tels En (ffe:t tons ces PL¡rids ainíi rama[-
[onr ces 11ulIC:ls ql11 [one11t de la bouchc fes en[emble nons font conCCVOlr une
d'O~pjde d:l11,~ Sophocle. ?icn plus grande idee, des cl~o[es .. l\.1ais
Ih'éJ1eli,june/le H¡mJn tu m 'fU ncnllé la 'Vie: ¡[ fallt l1rendre aardc a nc falre cela (-1 l1C
Ma~~a;'s c -s :m'-efmes I¡me s r!t je [tU enfeJ'W/, ,
bIen a propas , b& dJl1S 1es en d ' ou\
rolts
TII,! au r~ntrer ce r~ilg, dont tu lIJ' '.t'vois fo'mi,
Et jllr !te f!~ !1'0,{"¡; ::';4 das Ilis tI" des Teres, il fam.amf'lificr ,Otl mulripiie[) Oll cxa-
71- T R A 1 T El D U S U 13 L 1 ME. TRAITE' DU SUBLIME. 7;
gcrcr, & dans la paffiol1 ; c'cít dire a ,
ricls dans UI1 [eul 110m Singulier qlli I
quand le fujcr eít [u[ccptible d'une de ces a
{anne aareablement l'orcille, de plu-
iI

chofes Oll de pluGeurs. Cal' d'atta'cher b


{¡tllrs chofes vous n 'en m '
f ¡a tez qu une;
par tOLlt ccs cymbales & ces [onncttes j ce changement imprevel1 marque la par-
cela [enriroic trap Con Sophiíte. {¡ano
o

CHAPITRE XX. CHAPITRE XXI.


Des pltirte!! reduits en Singuliers. Vu Changement de limps.
O N peur auffi tout au contraire re-
duire les Pluriels en Singllliers , &
JL e11 eít de mcf;11e du Ch:lI,'gemel1t de
Tcmps : lor[qu on parle, d,une chofe
cela a quelque chofe de [ore grand. To/l/ palfée ,comme li elle [cfa¡fOlt prefeme-
le Peloprmefo, die Demoíthenc, efloit a{ors ment : paree ql1'alor~ ce l;'eít plus ~ll1e
divi[d en faélions. 11 en cít de mefmc de ce n:nrarion que vous mJtes,c eít une aébOll
pafIage d'Herodore. Phrynichm ¡ai[.1I1t qlli fe palTe al'hellre mefme., V,. Soldat"
reprcfenter fa Tr'a~gedie intitulée la Prifo de dir Xenophon , eflant lom,be romo ~e che-
Mi/u, tout le The.ttre/e fondit en larmes. val de C)'rm , & eftant Joule "r,x PkJ de ce
Car de rama/fer ainli pluGenrs chafes en cheval , ii ltli donne un c.,up d' erpé dans le
une,cela dOl1ne plus de corps au di[cours. ven/re. Le che val bleffé fe démene & [ecoue
Au reítc je tiens que pOOl' l'ordinairc ron 'lJiattre.Cyreu tombe. Cene Figure cft
c'eít une mdil1c rai[an ql1i fait valoir ces ton frequeme dal1s Thucydíde. ,
dCl1x ditferemes Figures. En etfet [oit ,
ql1'en changeam les Singuliers , en Pl~-
rids ,d'une [eule cho[c vous en faílies l:
,,'~[
pluheurs : [oit qn'en rama{[lnt des PI n- p.m.1I. g
!j¡
~,
I
1:
74- T R Al T E' D U S U B L 1 M E. TRAITE'DU SUBLIMF~. 75
erprir :tvec lui ,& le con(~"it ,hl1S ,tol1S
• ces differen~ pa'is : vous h1.lLl.l1t plu:ofl:
voir qu'entendrli:. Tour..:s, ces c?ofes. all1fi.
CHAPITRE XXII. pmiquée a propos ;c,rrlc.:nt,l Au~It~ur,
& lui tiennem h:(pnt ¡,::rache [m 1 :1cbon
Du Changement de Perjonnes. ¡mrcnte. Princi¡;;kcl1ent lor[~ll'Ol1 n.e
s'adrc1re pas a pl~ll1C~lrS en general> l11alS
a un [eul en p:trtlculIcr.
L E Challgell1ent de Per[onncs n'cn
pas ll10ins pathetiql1e. Cal' il fJir
que l'Auditeur alfcz [ouvent [e eroir voír
Tu n~ fraul'ois crnnoij!re au fort de lit mcf!!e,
~el parti ¡uit le fils tÍu couragcux TJdce.
lui mefme al! milicLJ d u pcril.
Yous dirie:!' a lBS 'Vvir plcins d'une ardellr fi Cal en réveillant ain!i l'Allditeur p~r e.es
belle , Apoihophes , vous le ren?ez plus el1l11,
~'ils retrou'Vent toújours une 'Vigueur /)01i. plus attenrif> t;- plllS pl(;ll1 de la chofe
'Ve/le ,
fue ríen /le les ¡¡:euroit ni 'Vaillcl'e ni laJJer,
dom vous parles.
Etque lcur long combat ne fait que cómencer,
Et dans Aratus.
NI'! t'embarque jamaú dllrant ce trifle moi?
Cela [e void encore dans Herodote. A
e H A P 1T R E X XII l.
ae
la fortie la Vi/te d' Elephantine, dit cel
Des Ttanfitiolls impre 'VeNc.r.'
Hií1:orien ,ate
lofié qui va en ,¡¡()nfant,
'J/rJU4 renc()ntrú a'abord um c()/tine, &c.
auffi qllclql1cf~is qu'tlll E[\ri-
Dela vous defcendrez.. allns une plaine:
t;L1útnd VoUJ l'aurés traverfée • VOft,J pouvés
I L arrive
vain parlal1t de qutlqll ll:l, ,~out d 1l.1t
COllp fe met a
[a pl~ce, & JOllC [o~: per-
"I.J~U6 embarq/ler tOllt de nouveau, & en dOíJH
fonnage : & cene FIgure marque lllnpe-
jours 'lItH# arr;'lIerés .4 ,me gr,mde V¡/le qr/on
tuoh té de la Paffion.
«ppelle Merol. Voiez vous> lUon cher Mais HeEfor de fe S cri s remp!iff¡¿nt le ri'Vage.
;IerentianLls , comme il prend vo{he a
Commande fes [oldats, de quítter le piUage;
g ij
76 TR AITE' D U S UB LIME. TRAITE' DlÍ SUBLIME. 77
De courir /lll." 'VaiJTeaux. Car. J' attes7e lis contre Arif1ocriton a encare emploié cer-
Dieu ... ,
f2!te qu;cfnlue ofora s' écarter d mes yen ... , te FiGure
1:>
d\~ne maniere dif[c:rente de
Moi-mefme dam fo¡;fang j'iray lll'Ver fa hOnll, cdle-ci ) l11ais extrell1éll1ent forte & pa-
thetique. Et it ne fe trouver~ p~rronne entr~
Le Poete retien r la narrarion pour [oi , ~OUJ , dir cet Orateur) qm aet du rtjJcn-
COm111C celle qui lui eH: propre, & met timent & de l' indignaríon de voir 1m imp~l­
tour d'nll COllp , & fans en avenir, cem dCllt , un infnne viOler infolewment le~ C?O-
menace précipirée dans la bOLIche de ce fes lcs ptus fzintes ; VIJ,fceler,1~) dU-Je"
Gucrrier boüillanr & fLlrie-llx. En lffct q¡¡i. • •• O le p{¡ts mech,;mt tie tOtlS lu
fon dilcours auroi r lágui s'il y eul1: en trc- H om 111 e! ! rien 1/aura ptt arrcfter t~n a~­
mdlé : H e[for di! tllor. de relles ou fembl:/- di/ce (frenée ? le ne di,; pas ces portes, Jr:
bIes paroles. Au líen que par cette Tran. /le clt4 ptU ces b4í7CtItJ:\' ) qtt'un autre pou-
iition impreveuc il previene le Leél:eur l voit rompre comme toi. Illailfe la fa pen-
& b Tr:1l1íition dl: faite avanr qn'on s'en [ce imparfairc, la caJete le renant com-
fair appcrceu. Le vcritable lieu donc Ol! mt fLl[pendu & parragé fur un :11ot, entre
1'on doir nfer de ccne Figure, c'ef1 quand dcux ditfcrenres perronnes.~t .. O le p!tu
le rcmps preífe & que l'occa/lon qui [e 1JJéch;ú de tom lesH O7ll7lJeJ!Er en[uite tollfa
pre(cl1tc 11e permet pas de differer : 10r[. 1J.1l1t tour d'un coup cOl1tre Ari~ogiro.1l
que fU[ le cham p il [1L1t palfer d'une per- ce mefi11e di[cours qu'il femblOlt aVOlf
[ol111e a une :lmre, comme dans Hecaréc. b¡¡fé la; il rouche bien davanrage, &
Ce H er.1ut ayam ajJés pefé 1'1 confequetlce f.lit une bien plus forte impreilion. Il Cl1
de 10flles ces cbofes) il cormnande at/x De{ t!l: dc mefil1c de cet el1lportcmenr de Pe-
cend.ws de! H ertlclidcJ de fe retirer. le íle ndope aans Homere, quand elle void
pui. phu ríen pOTlr '/)om , non p/m 1m ji je tntrcr chcz elle un Hc¡:;¡ut de la pan de
n'eftoú poin! (/lJ rJw;~e. VoIIS eftes ,erduh & j~s Amans.
'/)O/M fIJe forcerez.. bien toft rnoi meIrr.e d'aller

cherchcr 1tne relr,lite chez.. que/que atltre De mes f!llhellx Aí.'Jans m;/í¡'Jc,·t injurie/Ix. I
Jirr,1I1t, Cjltccho(!Jcs-tU? :t.Ei/amen~ cnce'1 ti
jJeflple. Dell10ilhcnc dans úm Orai[oll li~¡¡x f 1\

g ii.l
1.
7~ '!RAITE' DV SVBLIME TRAITE' DV SVBLIME. 79
y V,ms- tude la par! de eette Troztpe av are ment de ron Orai[on funebre. Enfin.
!'
QrdoJJlJer q//;" inftam le Feftin fe prepare? dit.i!, nOUJ leur avons rendu lel dernjers
F"J]e le 711 ,e Ctel, avanfant leurtréf'M ae':Joirs & maintenant ¡ls achevent ce fatal
~~!e ce repas. pOIl~ ellx,(oit le_ dernic: re pa;. vOyJlg,e , & lis / en von! t0111 glorieux de la
l.t:lchcs, qw plems d orguezl & jo/bies de COI/.
r·7-i{e, wlgr,i{icence avec laque/le toute la ville en
Con{ltme:z:. ti e jon fils le fertile heritage, gcnerál, & lall's parens en particulier les
Vos Fne r atttre fou ne VOtM ont-ils point dit ont recondujlJ hor J de ce monde. Premicre-
0J.!!e! H(rmme es1ait vl)jJe ? &c.
ment il appclle la Mort , ce fatal voyage.
En{Lli te il paLle des derniers d~voirs,
~1I'011 avóit rendu aux morts, C0mme
CHAPiTRE XXIV. ¿'une pompe publique que Ieur pa'is leur
avoit préparée exprés, au [ortie de ceete
De la Periphraft. vie. Dirons~nous que touces ces cha-
L _n'y a per[0l111e, comme je eroi, qni les ne eontribuent que mediocrement a
1 pudre doutcr que la Periphrafe ne [oit
encare d'un grandufage dans le Sublime
relever cene penfée ? AVOÜOllS plíhoft,
que par le moyen de ceete Periphra[~
C~r , _comme dans la Mu[¡que le [011 melodieu[ement répanduc düns le di[-
pnncl pal devient plus agréable l'oreil. a cours, d\mc diCtion touce íimple ,. il a
le, lor5 qu'il efi: accom pagné de ces dif· fait une c[peee de conecrt &. d'harmo-
feremes parries ql1i lui répondenc : De nie. De mefme Xenophon. Vous regar-
mdille la Periphrafe tournant ltl'entour dez.. le tr.avail comme le {eul guide qui 'l/OIIJ
OU mor propre, forme fouvem par rapo peut conduire t:C une 'Vie heurellfe & plllifan-
pon a ve{; 1m uneeonfonance & une har- te. Aurefte voftre ame eJl ornée de 14 plul
monie fon bdle daus le d¡[eours. Sur bclle qualité que puiffent jamais poJfeder Jel
tout 10l"s qu'elle lÚ. rien,de di[cordan! Hommu nés potW la gucrre; c'eH q,/il n'y
ou d'tn6é, mais qm, toures chafes y [Ollt a rjen 1u; vous touche plus fe nfiblement q"c
dJns un jul1e temperamento Platon nons la lóüange. Au líen de dire : Vous vous
~ fOll.mit unbel exemple aL1 COJumC.llCe· lIdd(JnllO;. af4 Jr¡l'ilail, il ure de cene Cir.-
g iiij,
80 TRAITE' DV SVBLIME. TRAITE' DV S V B L UvlE. SI
conlocution ; Vous regardez.. le travail, Mais ce que nOllS a,vons dir en gene-
cornme Le [cut guide qui vous peut conduire.i ral [lifl1r pour faire voir l"u[1ge des Figu-
une 'lije heureufc. Ec eftendant ainG tou. res, a l'érrurd b
du Grand & cil1 Sllbl1me.
tes chofes, il rend (1 penfée plus grande, Car il dI: cenain qu'elles rendent to'ntes
~ rele~e beaucoup cec Eloge. Cene Pe. le Difcours plus animé & plus Patheti-
flphea!e ¿'Herodore me. fCl1lble encore qlle: 01' le· Patheriql1e participe dll
i:limitable.. La Deeffe Vemu, pOi1r ch.1lúr Sublime autanr que le Sublill¡e participe
1 w[oLence dCJ ScythcJ qf-ti avoient p¡llé fOil dll Beaa & de l'.A greable.
Temple, bsr e1Jvoyfl I.t M1I,tdie do fono
me!,7<
An re:fte,i.l n'y a rien dont l'u(1ge s~éren' eH A P 1 T R E X X v.
de plus 10111 q~le la PeriphraCe , pourvcu
q ,l on ne la repande pas par tour fans Da choix des Jvlots.
choix & fans mefure. Cal" allffi-toft elle
languit, & a je ne [ctai quoi de niais & Ul S Q.!;1 E la penfée & la Phrare

de .groffie~.. Ee c'eft pourquoi Piaron


ql11 ell: touJoul's figuré dan s fes expre[.
P s'expliallcnt
1
ordínairement
(" ,
l'une par
l':tutre : Voions 11 nous 11 avons pOlnt
,

~üns, & quelquefois mefi.11e un peumal encore quelqúe chofe aremarquer dans
a propos, au }ugemcnr ele quelques-ul1s, cerre partie dll difcol1rs, qU,i regar de l'ex-
a c.H:é raillé pOLH avoir dir d.ll1S fa Repll' prcffion. Or que le ChOlX de~ gr~nds
b]¡que. Il ne j.1!Jt point joufFir qm !t5 rj· mors & des termes proprcs , rOlt d une
c~effC5 d'or & d' argent prennent pié, ni h.1- mcrveillcufe vcrtll pom attacher & pour
b,~e1tt da~1J une ~¡¿e. ?'il enfr voulu,poll r- tmonvoir, c'ei1 ce que per[onnc n'igno-
flll vmt-lls .' JI; tcrdi re ~~ po ¡Tcilion dll re, & fm quoi par conLequent il [eroie
beltlll; ancl:relliellr qlfll auroir dir par inutile de s' arre{l:er. En effet , il n'y a
la mefi11e l'ailon) les ri,hcl{eJ de /;0;'1; & pCl1t-e{l:re rien d'ol! les Oran::urs & toUS
de muUlo/lS, les Efcl'ivains en general ql1i s'émdient
~ ¡¡cmene ¡eles, all Sublime, tirenr plus de grandeur, d'é-
82 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DV SVBLIME. 8;
leganc~ , de netteté , de poids , de force, pie exprimera q nelquefoís mieux la cho-
& de v~gueur pour lems Ouvrages, que le que TOme la pompe, & tout 1'orne-
du ChQIX des paroles. C'dl: par c:1I(:s que mene, comme on le void. tOL1S les jours
tomes ces bcal1tez écbtcnt dans le diC. dan s les :ÜFaircs de la vie. Ajourez
conrs, C011ll11e dans un riche tablc:J.l1 & qu'une chofe énoncée d'une fa<;on ordi-
elles donn~l1t :1UX chofe s une efpece :1'a. Ilaire [e fJ.it auffi plus aifément croire.
me & de Vh~. Ennn les beatlX 1110ts font Ainfi en padal1t d'un Homme qui ,pou!:
...a vrai dire, la lumiere propre & naturel~ s'agrandir ) fouff"re [.l11S peine, & mdine
le de nos penfées. 11 f.'me prendre aarde avec pbilir des indignitlCz , ces termes,
., f b Boire les affron!.t, me femblent tignificr
neanl11Oll1S a nc pas aire parade pJ.r tolle
<!'une mefi11e cnfllirc de paroles. Car beaucollp. 11 en eíl: de meft11e de cene
d'exprimer une chofe bal1(; en termcs exprdlion d'Herodote. Cleomene eftant
gt"ands & magnifiques, c'dl: toLlt de me· dcve1m flwicux, il ¡rit un couteau done il
me que fi vous appliqlliez UI1 grand maf. fe hacha la chllir en pet;t s morceaux ) & / é-
que de Theatre [ur le vifage d'un pe[ie Mnt aillfl déchiqueté lui merme, il mourllt.
enf.'mt : fi ce n'eíl: a la vericé dan s la Et ailleL1rs, Pythés demeIJrant toUjour.r dan.r
P o etic. +c +c +c +c +c +c +c 1< "/( -le +c 1< +c j( +c +c -1< u ievaiffiau ne ce./fa point decombattre, q¡fil
Cela fe peut voir encore daus un paff.1ge ¡¡'ClIP efié haché en pieees. ~Car ces expre[-
hOllS marqL1el1t U11 homme ql1i dit bon-
de Theopompus que Cecilius bláme ,jc
ne f¡¡ai pourquoi, & qlli me femble au I1cment les cho[es, & qui n'y entend
a
contraire fon loüer pour fa juíl:e!fe , & point de finc!fe , & re11fermcnt nean-
p~r ce. qu'i~ dit be~l1coup. Philippe, dir moins en elles un fens qui n'a rien de
cet Hlíl:onen , bOjt [am peine les IlffrOill1 groílicr ni de trivial.
'iue l~ neceffité de [e.r affaire.r l'oblige ¿,
foHffrtr. EH eifet , 1111 dircours tout limo
'f. L' Autcur .aprés avoir montré combicnles grallds motI
[ont lmpeltJnCIIS clans lcStile fimple, faifoit voir que
les termes fimplcs aVOlcnt place quclquefois dans le
St¡!c noble. ro) tes R.emlfi"ljlleS.

IV.
84 TRAITE' DV SVI3LIME. tRAITE' DV SVBLIME. 3~
toMe leur .filicité ; de ne fouffrir point de
maijfre. Par cerre foule de Metaphores.
CHAPITRE XXVI. l'Ocarear décharge ouvertemenr [a co-
lere contre ces Traí'tres. Neanl110ins
Des Mettlphores. Arifl:ote & Theophral1e, pour excu[ee
l'audace de ces Figures, pen[ent qu'il ea:

P QlIR ce qui eíl dtl nombre des Meta.


phores, Cecilius felllble eChe de I'a.
bon d'y apponer ces adollciffemens.
POf/1 ainJi dire. Pour parler ainJi. Si ¡'o[e
vis de ceux ql1i ¡/en fouffrenr pas plus de me [ervir de CM term~. Pour 71/explique ..
del1x OLl rrais rollt auplus , pom expri. sm pete plz,u hardiment. En effet) ajou-
mer lIne [eule chofe. Mais Dcmol1henc tent-ils, l'excu[e ea: un remede contre
110US doie encore ici [ervir de regle. Ce, les hardieffes du di[eours, & je fuis bien
Orateur nOllS f..lir voir q u'íl y a des OCCJ- de leur avis. Mais je foíltiens pourtam:
fions ou ron en peLlt cmploier pllllicurs toujours ce que j'ai déja dir, que le reme-
ala foís ; quand les Pailiol1s C0111111C 1111 de le plus narurel contre l'abolldance &
rorrenr rapide, les entralnenr avee elles la hardieLle [oie des Meeaphores, [oit de~
llecelf.liremenr, & en foule. Ces [-fum- alltres Figures, c'el1 de ne les emploicl:
7~es malheurm . . .·, die-il quclquc pan, ell qll'a propos ,je vcux dire, dans les gran-
laches Platerlrs, ces Furies de la Republiqlll des paffions) & dan s le Sublime. Cae
cm crue/kmem déchiré lCflr patrif. Ce jO/l1 COl1ll11e le Sublime & le Patherique pas:
eux qui dans la débauche ont autrefoú velld:¡ Icl1l' violcnee & lcm impetuoíité empor-
a Philippe noftr~ liberré , & qui la vendclit tene naturellement) & enrraí'nel1r tollC
encore au¡ourd'huya Alex.'l17dre , qui me/l!. avec eux ; ils demandent necea:1iremenc
rant, di&· je, tout lellr bOiJ-heur allx JallJ des cxpreffions fortes , & ne lai¡fcnt pas
a
plaiJirs de leur ventre, 'euri i'1arlJCf dé. a
le temps l'Auditeur de s'amufer chi- a
bordemens, onl renver[é tOMes les bornes de C3ncr le nombre des Metaphores , paree
l'honneur, & détruit parmi nOI/J, celte re' qll'en ce moment il e.fr épris ¿'une com...
gle Ol~ les ancien! Crccs f.<ifoient "nJijfeY mane fureur avec celui qui parle. .
tQ/llC Parr.lI. h
S6 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DV SVBL'IME. 81
Et mermes pour les lieux C0l111111111S d'éponge) il [ert l/U Crer4r comme d'arei/ler ,
& les dercriptions, il n'y a ríen quellll1e- r.(in que quand la col ere eft enflamrnée , il ne
fois ql1i exprime miellX les chofes Ql1'u. [oil point tro/iblé dlll7s fes fonéliom. íl ap-
ne fo ule de Metaphores contini.Iées. pelle 1~1 Partie cOl1cllpi[cible, l'appam-
C'eíl: par elles que nons VOiOllS dal1s menr de la Femme , &. la Po1rtie irarcible ~
Xenophon une dc[cription {i pOl11peu[e l'appartement de l' H omme. 11 dit que la
de l'édifice du corps humain. PIaron Rare eíl: la Crtijine des Inteftins,& qu'efiant
l1eanmoins en a f..1it la peintllre ¿'une ma- plc¡r,e del ord¡¡res du foye, elle s'enjle & de·
11iere encore plns di vinco Ce dernier ap. vient bOfrffie. Enfuite, continl1c-t-il , 1M
pelle la tcite Ttne Cit.1delle. 11 dir, que le DieTI.'\.' crJUvrirent toMes ce! par:ies de chair
con dl: 1m Ifthme, qui ti efié mis entre e/le qui lcur flrt cornme de rempart & de defe¡¡-
& la poitrine. ~le les Vertebres [Ollt, [e contre les jnjures du ch.md &' du (raid, G~
cornme del gonds fur !e[que!s elle IOflrne. conlre tOf,U les autres accidens. Et~d[e eH,
~e la Volllpteé eíl: l'amorce de 10m le¡ ajoúre-t-il, commetme lajnemo/le &ra-
malhcurs qu; arrivent aux Hommel. ~le wl1JJée qui entoure dOllcement le co rps.ll dit
ql1C le Sang eíl: la p,¡fture de la chair. El
la Langue eíl: le IlIge del faveurs. Que le
Coellr eH; la fot~rce del vaines, la fOiltaim afin, pour[uie-il, que toutel lelparties pt''t!-
du Jang qui dela fe porte avec rapidité d,11J1 fem recevoir l'alnnent ; j'sy ont crerJ(é, com-
toutel lel aufres partiel, & qu';l efl plflel me daflJ 11iJ jardín, pltlfictJrs canallX, ¡¡fm
dans tille forterejJe gardée de tOtl! cofie.z.. Il 1'/& les ruijJeaux del ve;nc! fa~'fant du caur,
appelle les Pores dCJ R,JCS efirúitel. Le! comme de' leJJr rource ,puJfmt couler dan!
cet eflroits conduít! du corp¡ hUmtú/l. Al!
Dialx, pour[llie-il , vou/allt fou¡e¡¡jr le
battement du cftur que la veue inopinée del rette ql1and la mort arrivc il die, q1Je les
chofes terribles, qu le m01JVement de l.z cole' or¡;.Wei fe dénoúem C07mne les cordages d'un
re q14i efi de feu , lui cau[ent ordinaireme/J/; vaiJ!eau, & qu';11 laijJent filler l'ame en li-
jls ont mi! {om lui le poulmon dont la (lib. berté. 11 y en a encore une infinité d' au-
fta~lce eH molle, & n'a point de Jang .. riMÚ tres enCuite de la mefil1e force mais ce
IIJant par acdllJu de petits trouI en forme que nous avons Jit fuffic pour faire voir,
h ij
\.

18 TRAITE' DU SUBLIME, TRAITE' DV SVBLIME. 89


combien toures ces Figures [om fubli. hardiment dans {es Commentaires [Uf
mes d'elles-mefmes : combien, dis-je, Lyíias: que LyGas ¡aloie mieux el~ tout
les Metaphores [ervem au Grand , & de que Piaron, pouífepar deux rel1t1menS
fIud llúge elles pW1venr e!l:re dal1s les anal peu rai[Qnnable l'un que l'autr~.
en~roits pathetiques, & dans les de[cri. Car bien qu'il aimaíl: LyGas plus que [01-
ptlOllS. meGl1e , il haúToit encore plus PIaron
Or que ces Figures ainG que tOlltes qu'il n'ai\110it Lyí1as:G bien que por~é de
les, ~lltres elegal1ces. dll difcours portenr ces deux l11ouvemens, & par UI1 erpnt de
touJollr5 les cho{es dans l'excés ; c'eft ce contradiétion, il a avancé pluúeurs cha-
CJue 1'on remarque allez [1115 que je le fes de ces del1x Al1thenrs, qlli ne [ont pas
.ti[e. Er c'di pourquoy PIaron melim des deciGons {i [ouveraines qll'il s'imagi-
n'a p3S ellé pel1 blaGné, de ce que {Oll- neo De fait a€CUrant Platen d'dhe tom-
~el1t, COtnme par une fureur de tli{conrs} bé en pluGeurs endroits,il p~rle de l'a.nr~e
JI {e lailfc emponer ades Meraphorcs dll- comme d'un Amhcur acheve ,& qm na
res & ~xccffives, & a une vaine pompe point de defauts ; ce qui bien loin d'eíl::c
;¡l.It~onqLlC. On ne Co¡¡cevra pal lIi¡ément, vrai , n'a pas mefine une ombre de vral-
rl:t-ll en un endroir , ql¡'il en eft d'um fcmblance. Et d' aillcurs ou trouverons
-¡;¡f/c commc d',m vafe, OU /e vin 'iu' on 'Zmir, nous un E{crivain qui ne p~che jamais ~
a
& qlli eft d'abora boüillant & fi;ricllx ; 10111 & ou ii n'y ait ríen rcprendre ?
a';m eOII? entran! en {ocieté avec Une tlI1tre
Divinité fcbre qui le ehaflie, devient dOllK
a
& bon boire. D'appeller l'Eau une Divj-
1Jité [obre, & de fe [ervir de [erme de cha-
fiier ponr remperel' : En un mot de s'ellu-
dier {i fon aces perites fine/fes, cela [cm,
J-ircl1r-ils, [011 Poete qui n'dr p3S lui- h iij
l1-1ellne trap robre. Et c'eíl: peut-e1he ce
a
qui: a donné illj.et Cecilius de decider Ji
-yo TRAITe DV SVBLI'ME, TRAITE' DV SVBLIME. ~n
la b,llfc!le ; & il en cfi: de me{111C:: du Su-
blime que d'une richelfe immenCe, OU
1'011 ne peut pas prendre garde a tout de
CHAPCTRE Xxvn. ii prés , & Ol! il faur ,.malgré qu'on en
ji l'm dbit préfirer le Mediocre par- air, negliger ql1elquc cho(c. Au conrrai-
re i1 efi: prcfquc il1lpoilible ,pour l'ordi-
fiúl "ti
Supüque qlú IIquel- naire, ql1'Ul1 e(prít bas & mediocre falfe
'1 11(S defllulS. des fantes : Cal: COl11l11C il ne fe hazarde
& ne s'éleve jamais, j} demeure toujours

P E UT - E S TRI! ne fCr;¡-r-il oas hor..


. de propos d'examinerici ce~rte que-
frion en general, fc;avoir Jeque! vaut
en [eureté au lieu que le Grand de foi-
mdil1e,. & par [a propre grandeur, dI:
glilTant & dangercux. Je n'ignore ras
míel1x, Coír dans la.ProCe ,foíe dallS 12. pourtant ce ql1' on mc pem obJeéter d'ail-
PoUie, d'un Sublime qui a quelques de- Jeurs, que natnrellernent nOllS jugeons
faucs ,ou d'une Medíocriré parttite & des Ouvragesdes Hornmes par ce qu'i!s
[aine en touces. [es parties, qui ne. combe ont de pirc, & quc le fouvenir desfames
& nefe demcnt PQine : & el1fllire1equel, qu'on y remarque dure toujours , & nc
a juger éqllirablemene des chofe.s ,.doit s'efface jamais : au lieu que ce qui- efi:
emporeer
, le prix de deux Ol) vraut>S,dont
b beau paffe vjfl:e. , & s'écoule bien-tofi: de
1. un a un plus grand nombre de beólutez,. no(l:re efprit. Mais bien que faje remar-
mais l'aLltre va plus au Grand & au Su. <jué plulieurs fautes dans Homere, &
blime. Car ces queftjons efiant naturel. dans taus les plus celebres Ameurs , &
les a noilire Sujet , il faut necdfairement que je [ois peut-efl:re l'hornme du mon-
les re(olldre. Premierement done , je de aqui elles plaifenr le moins ; & j'efri-
tiens pour moi qu'une GraridelJf au del. me aprés tout, que ce fcne des fames
fus del'OI:dinaire n'a point narurellement done ils ne fefonr pasfouciez, & qu'on.
]a pllreté du mediocre. En effet daos un l1e pellt appencr propremcnt fumes, mais
1!il,ours Ji poli & li lim¿il [áut crail1dre qu'on. doit .íimplement tegarder comm(
h iiij
i;
92 TRAITE' DV SVBLIME. TRA lTE' DV SVBLIME. 93
dcs méprifes & de pe tites negligences Poete de Chio , que Sophocle? En cffee
ql1i lem [om échappées : paree que Iellr cel1x-la!le fOl1r jamajs de f.1UX p:lS, &
efprie qlli ne s'efrlldioie ql!l'au Grand , ne )J'onr ríen qui !le [oir ecrir avec beaucoup
pOllvoit pas s'arrefrer allX petites chafes. d'Clegance & d'agremenr. Il n'en eft pas
En un mot,je maíncíens que le Sublime, ainli de Píndare & de Sophocle : car aa
bien qu'ilnc [e foutiennc pa~ égalemenr milictl de leur plus gr:lnde violence, du-
par talle) qlland ce ne [eroít qu'a cau(e r;¡nt q ll'ils tonnent & foudroien,t , pour
de fa grandellr , l'empone fin' tout le ainli dire, [ouvent leur ardellr v¡ent mal
relle. Qiainfi ne foir, Appollonllls,
celui qlli a compofé le Poeme dcs Argo-
a propos a s'eíl:eindre, & ils tombent
m,lIhel1reu(emenr. Er toute-fois ya-e-il
nautes ne combent jarnais, & dans Theo- un Homme de bon fens qui daignaft
erite , ofr~ quelql1es Ollvrages qui!le comparer tOllS les Ollvrages d'Ion
[om pas <le Iui : íl n'y a ríen qui ne [oi¡ en(cmbIe, au (cul Ocdipe de Sophocle ?
heureufement imaginé. Cependanc aime-
rez-volis rnieux eíl:re Apollonílls ou
Theocrite qu'Hornere? L'Erigone d'Era- CHAPITRE XXVIII.
toíl:hene eft un Poc'me Ol! il n'y a ríen
a reprendre. Dirés-vous pour cela Comparaifon d'H),peride & de
qu'Eratofthene eft plus grand Pocte
a
qp'Archiloque ,quí fe broüille la veri.
7Jemoflhene.
té, & manque d'ordre & d'ceconol1lie
en pluíieurs endroits de fes E[crits: mais Q UE íi au reCre ron doir juger dn
merite Ollvrage par le nombre
d'un
qui ne rombe dans ce dcf.1tlt qll'a cau(e pIútoft tIlle par la quaIité & l'excellence
de cet eCprit divin , dom jI ea: entralne , de fes beamez ; iI s'enfuivra qu'Hyperi-
& qu'ilne (~aL1roit regler comme il veut? d~ doir eftre enricremenr preferé a De-
Bt mdi,11e pour le Lyrique ,choitlriú- moflhcne. En effet Olltre qu'il eft plus
VQUS plílroft d'eíl:re Bacchylide , qlle h;¡rmonicl1x , iI a bien plus de partics
Pindare ? ou potlr la Tl'agedie , Ion ca d'Orareur") ql1'il polleJe pre[qLle toures
9+ TRAITE' DV SVBLIME. B
TRA ITE DU S ti EL I ME. 95
en un degré éminenr. [tmblable a ces & de cerraines pointes d'efprie, qui fray-
AthIeres (lui reu{¡lfent aux cinq rones pcnt tolljollrs Ol.! il vi[c. AU,refre il allal-
d'Exercices, & qui n'ell:ant les premicr! /onlle toures ces cho[es d un tour &
en pas un de ces Exercices, palrene en d\mc (HaCe inimitable. Il ell: né pOlle
tOllS I'ordinalfe & le commun. En cffct il
tol1cht~ & émouvoir la pitié. Il ell: ell:en-
a imité Demoll:hene en [Out ce que De. llu dans [a narratiol1S fabLlIeu[es. Il a
moll:hene a de beau , excepté pounan! une flexibilité admirable pour les digref-
dans la compoíiriol1 & l'arrangemcll! fians, il fe dell:ollrne , il reprend hal;¡ine
a
des paroles. 11 joinr cela. les douceurs al! il veut , comme 011 le peur voir dan s
& 1-:s graces de Lyíias : iI [<tait adollcir, ces FabIes qll'il conte de Latone. Il a faie
Ol! :1 fam, b rudene & la 1impIicité dll une Orai[on funebre qui efr e[crite avec
di[cours , & ne dit pas toures les chofes tanr de pompe & d'ornement , que je ne
d'lIn mefine air comme Demoll:hcnc : il fC.1i pas fi un autrc l'a jamais égalé en cela.
a
exctlIe peindre les ma:urs , [on ll:iIe a , Au contraire Demofrhelle 11e s'cntwd
dans fa na'i ve [é une certaine dotlceur a
pJS fon bien peindre les ma:urs. Il n'efl:
agrcabIe & Reurie.
poin t efrendu dans ron ,ll:ile, : Il a q tlel~
11 y a dans [es Ouvrages un nombre que chofe de dur, & n a 111 pompe 111
infini de chofes plaif.'ll11l11ent dires. Sa ol1:entatiol1. En un mor il l1'a pre[que
maniere de rire & de [e mocql1er ell: fine, allel1ne des parties dont nous venons
& a quelql1e chofe de noble. Il a Une [1. de parlero S'il s'cfforce d'ell:re plai[anr ,
a
cili té mcrveillcufe manier l'ironie. Ses il [c rcnd ridicLlle, plíhofr qu'il \1e fait
railleries ne font poil1t froides ni rechcr- rire , & s'éIoigne d'allrant plus du pbi~
chée,comme celles de ces faux imirateurs ['Ult ql1'il tache d'en approcher. Cepcn-
du 11:ile AttiqL1e, mais vives & prelfanres, dant par ce qu'a 1110\1 avis, roures c~s
Il e11: adroit aéluder les objeérion qu'on bcalltés qLli [ont en fonle d~ns Hyp~n­
lUÍ fait , & a les rendre ridicuIes en les de, n'ont ricn de grand : qu on ~ VOld : 1 '

ampIifianr. Il a beaucoup de plaifam & !.


ponr ainíi dire , un Orarcur touJours a
de comique) & e1l: [om plein de jcux ]clIn, & une langueur d'"rprit qui n'é- I ~I
f
,1:
r,
1"
I
,

LJiI
96 TRAITE' DV SVBLIME. T R Al T E' D V S V B L I M E. 91
chauffe, qui lle l'cmuc point !'ame: per- lentes P:lÍIions qui regnc:nt en foule dans
{onne n'a jamais etle: fOH tr:lnfponé de la [es Ouvrag es .
l(aure de fes Guvr::gcs. All liell que
Demoílhcne ayant ramalIe en [ay tomes
les ql1alirés d'Ull Orareur verirablemem
né au Sublime, & enrierement perfe- e H A P 1 T R E X XIX.
6l:ionné par l' eftude , ce ton de majdl:é &
de grandeur , ces l110uvemens anilllés, De platon, &- de Lyfia, & de t'exeel-
cette fertilicé, ceHe adrelfe , cette prom- ¡mee de ¿' efprit hllmail1.
ptimde, & ce qu'on doit [Uf roue dl:i.

Po
mer en lui , ceHe force & cette vthe. U R ee qui en: de PIaron) comme
menee dont jamais perronne n'a rceu ap. j'ai dit , il Y a bien de la difference.
procher : Par tontes ces divints quali. Car iI [urpaírc Ly{jas non [enlemcnr par
tés, que je regarde en cffet comme au· l'excellence, mais auffi par le nombre de
tant de rares prc[ens qu'il avoit reccus [es be:l.utés. Te dis plus, c'en: que Pla.-
des Dieux, & qu'il ne m'd1: pas permis ton en: au deftl1s de Lyfias) moins pour
d'appeller des ql1alités humaines, il a a
les qualirés qui matlqnel~t ce dern~er >
cfFacé eout ce qu'il y a eu d'Orateurs ce· que pour les fautes dont 11 ea remplI. .
lebres dans mus les Gecles: les lailf.1nt ~'eíl:- ce done qui a porté ces EfprIts
COlllme abbaws & ebloüis , pOt~r ai.11ft a
divins mépri[er cene exaéte & [crupu-
dire, de [es rol1nerres & de les eclalfS. leure delicatelfe) ponr ne chercbcr que
Car dans les parrics ou i1 excelle il t~ le Sublime d¡1l1S lcurs E[crits ? En voici
tellement élevé an dclTus d'eux qu'il re· lIne rai[on. C'eíl: que la Natllre n'a point
pare entierement par la celles qui luí regardé l'Homme C0111111e un ::1 11 m'al de
manql1cnt. Et cerrainemene il eft plus balfe & de vile condirion : m:;tis elle lui
airé d'envi[1.ger fixement, & les yeux a donné la vie) & 1'a fait venir an mon-
otlverts) les fondrcs qui rombent du de C0111111e dans llne ~rand(' dTembIJe,
Cid, que de n'eare point ému des vio' pour cíl:re [peétatcur le tontes l~s cho[es
lentes P,"n. II. 1
"

98 TRAITE' DV SVTILB1E. TRAITE' DU SU BLIME. 99


111 es frappez d'admiratíon quand nout
qui s'y pall~nt; elle l'a, dis-jc, il1tfodui¡
dans cene 1ice, comme Lln COUf;¡aeux COl1templons ces fcux qui s'aHumens
.Arhlete qui l1e doit l'Clpifcl' quc la ~loi­ qllclquefois dam le Cie! , bien que pour
re. C'eíl: pourquoi elle a cngcndrtd'a- I'ordinaire ils s'évanoüillent en naiHant :
bord en nos ames une pafIion invinci- & naus ne rrouvons rien de plus eíl:Ol1-
ble, pOlll' tour cc qui IlOUS paroií'c de nant d:ms la namre que ces fournaizcs
plus grand & de plus divino Auffi voiolls- du mone .iEtna qui quelql1efois jett\! du.
110US que le monde cntiel' ne [uffit pas a profond de [es abifines ,
la va~e étenduc de l'e[pl'it hUl11ain. Nos Des piares, des l'ochers, & des fletJves d~
pe.nfces vont [ouvent plus 10in que les fiarmnc. -Jo:
Cleux , & penetrent au dcla de ccs bor- De tout cela il [1m conclure, que ee qui
nes qui environncm & qui tcnninent eit urile & merme l1eceil~ire aux Hom-
toures cho[es. mes [ouvent n'a rien de mtrveilleuxl,
Et certainement li qnclqu'ull fait un comme efbnt airé aacquerir , 11lais qua
peu de reflcxion [ul' un HOl11!11e dont la rOllt ce qui eft extraordinaire di adulira-
vie n'ait rien eu dans tollt [on cours, ble & [llrpren;;¡,nr.
que de grand & d 'illufire , il pem con- ~ rind. PJI h. 1_
l10ltre par 1"a, a quoy nons 101l11l1eS
A r 11ez. •
Ai11li 110US n'admirons pas naturelle-
lTIent .de pc:its ruil1eaux , bien que l'e~u e H A P 1 T R E XX x.
1:11 [Olt dalre & tran[parenre , & otile
rneline pour no(he l1h'lae : mais 110l1S f2.!!c les [autes danJ' le Sublime fe
{ommes veritab1emét hll'pris qlland 110115 peu"Vcnt excufer.
r,egardons le Danube, le Nil, le Rhin,&
lOcean hIr tour. Nous 11e [ommes Fas
fort efronnez de voir une petite flal1lme
que 1-1011S avons alIumée,con{erver IOIlO'-
. tcmps fa lumiere pure : mais nOllS [Ol~- .
A
fe
L'égard done des grands Orateurs
en qui le Sublime & le Merveilleux:
rcncontre joint avec l'Utile & le Ne-
i ij
~' .
.
100 TRAITE' DV SVBLIME.
cd:lire , il faut avoi.ier, qu'encore que
C-i;llX dom 11011S parlions n'ayene poinr
~ ;"~~'~':' E~,~,V,,~:;.~ ~,~,;"p'~:;:N
coayí,. , \\.(>,,~l{
Et les bús dJpoi¿illez, al; pri;¡temps refieZlrtr~}¡ :
e!l:é cxc:mpts de fautc:s , ils avoieHt nean-
1'1l:JillS q\ldque cho{t ele furnarurcl & de On me elira pcm-dtre, qu'un Coloire ql~i
divino En cffet, d'cxceller dans tomes '1' a qL1e'lqlles elef.:l1ts n c~.pas ph~s a ~{h­
les .lutres parties , cela n'a ri\:n ql1J parle , mcr qu'une perite Statue achevee, COLU-
la ponie de l'Homme : l11ai9 le SubLme .~ me p:Lf excmple, le Soldat de; Polyclete.-k
110~¡~ dev!:: prefque i.lllfii ham qt1C Dieu. ,1 A cela je répons , que dan s les Ol1vrages
a
TOl:r ce qu'on gagnc: ne poinr [lite ele , ti\: l'A-:t > e dllc rravail & l'acheve1l1t11t:
f,llHeS , c'dí: qn'on ne pene dhe repris ~ que ron con lidere : au lieu qlle dan s les,
,1

l'nais le: GCJI1d le f1il admirer. ~le VOllS 1 Ouvraacs de la Narnre , c'efl: le Sublime
dirai-je enfin? un rcul el.:: ces bcal1x traies & le p~odjgjetlx. 0:
d~(courir c'elt: ,U1:e
&. de ces pcnfécs fubllllws qui fonr dan~ operarían namrelle a 1~om\11e. AJou--
les Ouvrages de ces excdlcl1s Aurc:urs. tez que dans une Staruc on ne chercl:e
peut payer tous les dt'f~tlts. Je
dis bien que le rapport & la reífemblance : \11,~l~
plus; c'eir que {i qutlqu\1l1 ramallüít dans le DikoLHS , on vem , comme J al
r.:n{cmble toures les f.mres qui fom d:.ns' dit, le [urnaturel & le divino Tomefois,
Homere, d,1l1S Demofl:hme, dans Platoll, pour ne not1S pO>int éloigner de ce que
&: dans tOllS ces atltn;s celebres Heros, 110US a\'0115 cfl:abli d'abord, eomme c'eré
elles \1e fccoiC'\1t ras la l11oínd!:c,ni la mil- le elevoir de l'Art d'empeCcher que l'Oll'
lieCme, parcie ell s bonDes chofcs q u'ils !1erombe, & qu'ilefl: biendifl1cilequ'u-
onr Jites ....='cfl: pOllrquoi l'Envie n'a pas 11(; hautc élevation a
la longl1e fe foúrien-
cmpe{ch¿ qu'on !le !cm ait donné le príx IlC, & aarde toujours un ron égal > il fallt
d<tus _~Ol1S les Lleclc. , & per{onne juC- i que l'An vien;1e atl fccours de la N.~p'fn: "
'qu'ici, 11'a efl:é en dl:at de leur enlever ce f parce qu'en e:ftet, c'efl:,lenr parfa;te ;<1;1~ ",1,
prix, Cj\l'ils con{ervent encore aujour- /j,. liance qtli fait la [ouveraine perfe~iblk~: ~
d'bui,& qlieA\:rai-Cembhb:~~ ils con- Voila ce oue nous aVOl1S eren (;fl:r~~obh..;.,~,;
[ervc[Qm tQU1onrs., j"," , " \
'c' i 1 " - ,",
~'LcDor)'pbol'e jlc/'te Slatui,¡. POIl;lcI':.. "'.,,':::2,:"':
' ,J (; l ':~\ r 1, 111
\ -~. 1, ! _)
TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE/DU SUBLO,fE. 1°3
l'O:2:
gcz de ~lirc ínr les ~eíliol1s qlli [or:t re ¡out conu:lire a celui que nous chc:r-
prt'G:~llccs. NOllS lai!lollspoLlrtal1t aeha. Chü11S.
AinG l{ocrate dans (on P:lne o yriql1e,
par une [otee ambitionde ne vOL~oirrien
eunion Jugcmem libre & enriel'.
di re qu'avec el11ph:Je ,e(l; t,?mbe , Je l~e
[~ly C0l11l11e nt, d~ns une bute de pct:1:
eH A PIT R E XXXI.. Ecolicr. Son ddl.cin dans ce P:lnegyn-
quc,c'el\: de faire voie que les Atheniens-
DN Pm'.lboles, des {omfJa;,¡tifOm
1 J. , ont rcndu plus de Cervices a b. ~rece,
f5 deS I-lypeJ'boLu. que CCllX de Laced'emone: t:"" vOlcy par.
ou ildc:bute. pui{que le Di[co/lYS a nmu-
[ti verw de rmdre le& chofes gran-
rellemem
o uR a
rctourner no!tre Di(cours,
P les Paraboles & les COl11pal'ai(ol1$
ap}~roche:l:t fore des Mcr;¡phores., & 11e
des, petites ; & le.t perites, grandes: ,qu'i!
[fait dmmer les graces de la ,~IOft7.JeatJIe ~u.'t;
dJffcrenrd elles qLl'en un [cul poinél: c\:. chafes lesp/$U vieilles, & qu ¡l fattparoiflr{f
*
" **-¡.: .1ck**** ** ******'/<* ***'¡dddr:*H virilles ctlteJ qui font nouvellernentfaite¡.
Efl:-ce ainG ,dira. quelqu'un , u lfocrate;
Telle e~ cer.te Hyperbole. Suppofé q1l8
'l.'rflre dpnt folt dl1.'hf voflre Tcffr: , & (pe que vous allez changer toutes chofes a
'i).or-u m te fOl1lic:;:; pai foUJ vostalo1JS. ('efE
l'e a ard des Lacedemoniens & des Athe-
pO;1r,qeoy i! f;¡ut bje~1 prendl'e g;Hde jur.
ni~ls? En fui(ant de. cette Corre l'élog e
du Di(cours', ilfait pwpremcntLll1 Exor;.
íjU oa tolltes· ces· F1fl'ures'IJeuvc:nt efhe
¡1" L> r I de pour exhorterfes AL1di~eurs a,ne ríen
rOl1 !".t:s : lxtree qu';¡l1cz lOtlVent , pOUll 1
vouloll' poner trop·lutlt une H)'pel'bo~ - cwire de ce qu'illeur va dlre.
le," ~n 1;l. d'~rrlllt.. L'. eu:eomme C'efl: pourquo)' i1 faut Cuppo[er, al'¿...
11.
une cor·,1I y

<.le ciare qtll pour dhe trop tendue fe re· I fYardde~ ~


Hyperboles, ce que nOLlS' avons·
. 1
láche: & cda fait' quclql1cfois un. ertet 'j
dit pOUI: toutes les FIgu,rc5 engel~era .:
que celles-la. [out les me1l1eures qnl[o.Et
.1 . CEt ',,,,¡/,oit r/i!ort w[céft"'lix, &- ce-'l"e l' y/llle;;;' cnrierement:c~u;;h.ées ;>, & qn:onne. prc.nol
,U'~S. di, de.H,,¡..,gM'es ¡¡¡.~¡¡'ltJ,.toM emirr.. . i. iiit
10:4 TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DU SUBLIME. 105
POll1t p.om des Hyperboles. Pour cela rencc que des Hommes fe defendent avec
done, Il fam avoir [oin que ce foit roíl- les mains & les denrs conrre des gens ar-
}o.l1~·s la paffion qui les fafre produire au mcz, & que tant de per[onnes [oient e~1-
mllJeu de quelque grande circonítance. fevelies lOllS les rraits de leurs Ennemls?
Comme., par exemp!e, l'Hypcrbole de Cela ne lai{re pas ncanmoins d'avoir de
a
Th~lcydJde, propos des Arh.:niens qui la vrai-fembbnce: paree que la chofe ne
per~rent dans la Sicile. Le! SiciliC1JJ eji,wt [cl11b le pas r:e herchée P0Llr I'H Yper.bo-
defiendll! en ce 11m, ¡t! Y firent un urand le; ll1ais que l'Hyperbole femble nalítre
.cfirnagc d~ Ccll;',: fr:r tOUT qui J'¡taictl/'~ette's dtl flljct merme. En effet, pour ne me
dan;- leflC1lve. L'e,lU fitt en un mamen: coy- point departir de ce que j 'ay dit , un re-
rompue d'J f¿¡ng de as miferubleJ : & nean- medc infaillible , pour ct1.1pe[cher que les
mo;nJ 10ut: b~lIrbeufe ea: tome fanglante hardiclfes ne choquent; c'elt ~e ne les
Iju elle e}lo)t, zf! fo baUOlCnt pour en boirc. emptoyer que d~'I1S la.p::fIion, & :mx el1-
a
11 ell: al[cz peLl croyable ql1C des Hom- drolts peu pres .qm icmblel1t les ~c.
mes boivent du f.1ng & de la bOlle, & fe mander. Cela eít Íl vray que dans le Co-
ba.nene mc{il1e ponr en boire :& tome- mique 011 dir des chofes qui ront ab[ur-
f~IS la grandeur de Ja pailion, au milien des d'cllcs-me(l11es, &: qui oc lai!1C:nt pas
d" cette, eítrange cll'Conítal1ee, ne bitE: rotltcfois de palfer pOLlr vrai-fc!11blables~
pas de donner Llne apparence de raifon a a,cauCe qll'clles émeuvent la paffion, je
la ~~lOfe: Il Cn eít de mc[i11e de ce que die veux: dire, qu'clles excitent a rire. Ea
Huodor.e de ces Lacedel11oniens, qui >, cffer, le Rire en: une Paffion de l'ame cau-
combatt~rcnr an Fas des Thermopyles, \, lee par le plaiíir. Tcl e1l ce trait d',un
Jl~ fe dejendl¡'clit encore que/que temps en ce ¡ l Poete Comique: Jl pojJedott tlne terre ti, lit:
Lwe avec les arme! qui leur refloient, & cmnpagne ) qlJ;' r/eftoit pM plm grande qrl1i.-
(lvec les maii'l~ & lei, drntJ: jufcjl/,t ce que t1C Lptftrr. de Laceiemonien.
JeJ B.1rf,clre! tlram tcU'olirs , leJelj[entcom- All rtíte 011 fe peur fervir de l'Hyp~r-
me en{e~'e/u [Oll! le¡ws trairs. Que dites- hole au fIi bien pOLlr diminner les choles,.
v.ousoc cene I-IYRerbole? ~clle apEl- tIlle pou!: les agralldir ~ Car l'Ex.agera-
106 TRAITE' DV SVBLHvIE. TRAITE' DV SVBLIME. I~7
ti 011 d1: pl'oprc aces deux di lfcrcl1s elÍets: tn(>rveilleux pour cJ1c v cr le courag'~ &
& le Dú:jjrme, qui el1: unc c(pece d'Hy_ pOl1r émouvoir les pafIions.
a
perbole, n'd1: , le bien prcndrc, que Et de vray , ne voions-nol1s pas qt1':
l'cxageration d'une chofe balfe & rí. le ron des Rutes émcl1t l'amc de cel1X qUl
dicule.
l'ccoLltent & les 1'emplit de fllrcur, cotn-
me s'ils eil:oient hors d'eux - \lle~mes ?
~e leur imprimant dans YoreJlle le
1\1011Vement de (1 cadel1ce , 11 les C011-
CHAPITR.E XXXI l. trJint de la [uivre, & d'y conformer en
quclque [orre le 1110uvement de 1cuI:
De I'Arrangement des Paroles.
co1'ps. Et non íenlemellt le [o~: des Ru-
ftes) mais pre[que tout ce qUIl y a d~
D"
Es cinq Parrics qui prodlli(c11t le clifferens [ons au monde, comme ~aI:
Grand, commenous aVOl1S [uppo- exemple ,ceux de la Ly~e, fOI1.t cet ;tlcr.
fé d'abord, il rel1:e encore la cinquiéme Cal' bien qu'ils l1e figl1lfient nen d eux-
a a
examiner : c'eí1: [c;avoir la Compoli. mermes : Nean-l1l0ins par ces change-
tion & Arrangemem des paroles. Mais mens de tOI1S qui s'eqtrechoquel1t les
comme nous avons [uffif.'l.lnment expli- 111lS les aunes) & par le meJ1ange de
qué tom ce qu'une longue [pecllbtion leu1's accords , [oLlvent, comme nOLlS
nous en a pu apprendre : NOllS nOllS a
VOiOI1S, ils cau[ent l'ame un tran[port,
ContcIHerons de dire id ce que 110US & un ravi!rernene admirable. Cependant
a
jugeons ab[olument llece1raire noítre . ce ne [one que des irnages & de ~Jmples
{llJet : Comme, par exemple : que l'Har- I ! imirariol1S de la voix, ql1i ne dl[ent &
monie n'el1: pas fimplemen t un agrément . ne períuadent rien ) n'dbnt, s'il faLlt
que la Nature a mis dans la voix, de patlcr ain {t, q lle dc.~ ~01:S bafl:ards, ~
l'Homme pour per[uader & pour in[pi- non poine, comme J al die, des e~ets d
rer le plaiGr : mais que dans les inítru- la nJ.mrc de l'homme. ~le l1e dlrons:
1~1ens meline inanimés> c'eft un moien nOLlS donc point de la Compofition, qLll
lOS TRAITE' DU SUBLIME. TRAITE' DU SUBLIME. 1051
eft en e!fet comme l'harmonie du di¡~ Au rdl:e il en efr de meftl1e des Di(:'
cours donr l'uf:lge eft narurel al'hommc, c()urs,qúc des corps ,qui doivent ordi-
quío ne fr~ppe pas Gmplement ¡'arcille, naire1'11wt lcm principale excellence a
a
111a1S l'efprit: qui remuc tour la fois l'a!femblage, & la jufre proponíon de a
tant de dl!ferentes (orres de 110ms, de leurs membres : De Corte llIefillC qu'en-
pcn(ées, de cho(es, tant de beautés ,& core qu'un membre (eparé de ¡'autre n';<Íe
J'cleganccs avec lcCquclles noílre amen rien en (oi de remarquable, tOl1S en(em-
comme une e(pece de liadan & d'affini- ble ne lai{fem pas de f:líre un corps par-
té : qui par le mdhngc & la diver(¡te fair. AinG les parries du Sublime efbnt
des [ons inGnuc dans les e(príts, in[pire diví(ées, le Sublíme fe diffipe entícre-
a cel1X (luí écoutent les pailions mefi11es ment: al1 líeu que venant 11e former a
de l'Orarem, qui bafl:it [ur ce fublimc QU'Ull corps par l'a!femblage QU'011 en
amas de paroles, ce Grand & ce Mc:r- faie, & par cette liairon harmonieule
veilleux que 110US cherchons ? POtTVOIlS- ql1i les joint, le [eul tour de la Periode
llOllS, dis-je, nier ql1'elle ne conrribuc ¡eur donne du Con & de l'emphJ[e. C'eH:
a a
beaucoup la grandcl1r, la majd1:é, a pourqnoi ron pel1t comparer le Snblil11c
a
la magnit1ccnce du di(collrs , & tolltes dans les Periodcs un fcfl:in par e{coe a
ces amres beames qu'dle renferme en a:lql1e: plt1(ie,ufs ont contribué.JuCql1CS_
foi, & ql1'ayallt un empire ab(olu (ur les da ql1 on vOld bcaucoup de Poctes &
efp~'irs , dIe ne pl1iífe (;n to~lt temps l~s1d'El~rivains, qui n'~fl:an: point nés all
~avlr, & les cnlevenIl y Jlll'Olt de la foJ¡eSllblllllC ) n en ont plllalS manqué nean-
a dourer d'une vcrité {j univer(dlem('!lt!11oins ; bien que pour l'ordinaire ils fe
reconnuc, & l'experience en fait foi. 'le i Ihvilfcnt de f..l~ons de parler balIcs,
". 1.' AUI hE"" pOI'" dOHiler ici 1m exemple del'arrnilg'- CO,1111:1UneS ~,~orr pCl1 elegantes. Ea
mm! deJ paroJeJ,,.,,!'?o;te 1,;, fiaIfltze de DOi'jlhe>Jc, Nú¡ cfTct lis fe foutIenncnt par ce [tul arran-
<omme ce. 9,,';1 Cd dI, cjl e>ltiercme>J, "luché a la L7ng'" g,ement de paro les qlli lem enfle 8- ¡r['oC-
6'rcc(JUCJ] »J.e/;li.¡ u/Junté dI! le tradt&ire dltiJS lcsl\e1íldr- v 'X ,}
....

~jlm.- Voy les Relimqllcs. lir C11 quelqllC (arre b. voix : Si~biell
Au qn'oll ne remarque point lellr b~lTcJlc.
Parro 1I. le
110 TRAITE' DU SUBLIME, TRAITE' DV SVDLIME. I I I
Philifre e11: de ce nombre, Tcl ell an1Ti les fe (outicnnent les unes les auues , &.
AriO:opha!lc en qLlelques endroüs, & oll il ya plllGcurs pau!cs. En tttcr ces
Euripide en plllileLlrs, COl1lme no~s p:lll[es font cornmc :wtant de fondctrtens
bvons déja [uf11[1111ment montré. Aína (alides [Uf lcCl}'ids ron ¿¡[cmm s'.lPl'uit..:
ql1~1l1d Hercule dans cet Auteur :1prcs &: s'dL;ve.
avoir tué fes enfans dir ;
T:wt de r,l.1UX a la fo:," om ajfiegé :non ame. ..
5iil!:c je n'y p/lis loger de nowvelles dorde¡tu:
Cene penrée dI: rore tri "iale. C epen-
eHA P1T R E X X XII l.
dant il h rend noblej par le moien de ce
tour qlli a qllelque chofe de muG.eal & De L1, A.1c[ure des PaiDdc.r.
d'harmoniel1x : Et eertaincmellt , pour
pea que vous rellverGez ¡'ordre de [.1 p~­ u contDirc il n'y a rícn qui rabJíílc
riode , vous verrcz manifcftcmcnt com-
bien Euripide dI: plus hcureux' dans
A daval1tJ~e le SL1blírnc que ces nom-
bres romptls; &. qlli fe prononcent viO:e,
l'arrangemenc de fes paroles, que dans tr:ls (pe ront les Pyrriql1cs, les Troch¿cs
le fens de [es pcnCées. De tm:fme, dans [.1 &. les Dichorécs qlli nC font bons ql1e
Tragcdie intítulée Dircc Cll~r0rtce par pOU[ la tbni(.. En ctfct tomes ces fones

UIl Taureau. d2 p:cs &. de mermes l1'01\t .qu'ul1e ccr-


11 tOlll'ne al/X cwvirons das ['1 rOMe incerti¡i/íe, t:lint miall1rdife
;:,
& un, perlt IIgrémellt.
Et l'ourant en totfólieux 0/$ fa I'age te mei1lc, md a toujonrs le nldme tour) &. qUI
Traíne aprésfri lafemmc, 0' I'atbre,& lero-
1
n'émcLlt point 1"·ame. C e que J., y trOllY\:
cher. , dC pire; c'eft ql1C coml11C nOllS \'o"iol1s
a
Cem penece efr fon noble la verite:, qlie naturelle\11cnr ceux a qui l'on chan-
mais il fatlt avoi.íer que ee qnl hli donne, te Ull air ne s'J.rrd1:ent point an [ens d~s
plus de force, c'dl eerre harmonie qui paroles, &. [ont enrúincz pJr le ehJnt :
lJ'd1: }JOl11t precipirce, ni ell1pottée cóme De mefmc ees parales mcfurces n'infpi.
une malle per.lnte: mais don e les paro- a
rene poim l'efprit les paffions. qui doi-
k iJ .
~~2 T~AITE' ,I?U SUBLIME. TR A 1 TE' DU S U B L r M E. JI;
\ent nJlÍtre du Dllcours Q r '
' L" IlUpl'lll1Cl1t des Períodes trap longuts, & tolltes ces
,
fi 1
lmp Cl11ent dans l'oreille le mOllveme l'aroles rech~:ché¡;s pour alonger mal a.
de" la cad ence. S'I b'len que comme !'A !le~ propos un Dllcours [ont mortes & lan-
tlI tell~ pr:voie,ordinaíremc11t cecte che~~. gLli1ran res.
re ,q111 ,don arnver, il V,l an devant de ce.
dI q 111 parle, & le ¡:reviem , marq ll.lllt
cO~l1me el~ une danLe, la cadence avall~
.. ---- .
'in elle amve. CHAPITRE XXXIV.
r ~'el1: el:eo1'e un vice qui affoiblir beau-
_Ol,p le dl[cours, quand les Periodes (om
De ,"Z baffijfe déS Termes~
NE des cho[es· encore qui avilit
arrangées avec erop de foin, ou ql1and
les mel11bres en [om trop COl1rts
tr d S 11 b
.op e )' a es breves, eltam d'ailleurs
Q,
' LX ont
V
d~s
le Di{cours, c'el1: la banclTe
allt311t
termes. Aínll nOllS voions dan s He~
~omme joints & artachez enfemble avec rodote une de[criptionde rempeíte) ql1i
~~s cloll s" aux cudroits 011 ils fe dt[uni[- ~fl divine ponr le [el1s :. maís il y a mélé
~,1~. 11 n en f.HIt pas l110ins dire des Pe- des 1110ts extrcmement bas ; comme
no,Cli'S qui [OlJt trop eoupées. Cal' il n' a
qLland il dir : La mer cormnellf,wt bruire,
~ 1'-,01' 'Jl - d Y Le mauvais ron de ce mot bruirc) fait pcr-
.. J~, ql11 enfoplc avanraae le Sublime
o.,c d I 1- ;:, , dre afa ptn{ée une parrie de ce qu'dle,
1," le l~ von 011' comprcndrc dans un
~lOp p~~Jt e[pace. ~al1d je defends avoit de grand. Le 'Ve1lf, die-il en un ;m-
11':;1I11110;ns ele trop conpcr [es Pcriodes tre cndroir, /e,j b¡¡lottafort,& cm."( qlfijts-
1" Il'~' t .
- ~
1
(;:1 C,1S pas par el' de eelles q ui on t
' relif disperfés par la Tempefle fire.m une fin
J~~ur Jul1:e efl:,endue : 11uís de ecHes ql1i pm agreabL:. -1< Ce mor b,111mer , el1: bas ..
tl;!1 t trop petItes, & COl11me l11uti[écs. En & l'epirhete defm agwlble n'el1: poin!:
(jfc:t, de trop couper [on l1ilc, cela ar- proprc pOLlr exprimer unacd¿ent COI11-
r'·fl:o
'-:" l'e{;PUt: -' au l'¡eu que de le divi[er en me cdoy-Ia.
Penodes, cela conduie le Leéteur. Mais .. De m'cfll1e l'Hil1:orien Theopompus a
le. (onu-aire en melJ.11c rcmps apparoifl:. fait une p'einture de J.a ¿cfcente duRoy
:k ii}
]I-~ TRAITE' DU SUBLIl\IE TRAITE' DV SVBLIME. 11}
de Pcr(c dal1s l'Egypte, qui efl: miran;_ dans la derniere b:t1fdfc, al'endroit ju-
lel1[e d'ailIc:ufs : maís. il a tour gafl:é par !1emcll.t ou jI dcvojt le plus s'élever. Car
la bJq-dfe des 1110ts qtl'il y méle. Ya:t-il a
111élant mal propos dans la pompcufe
Ime '1.Illfe l dit cet Hifl:orien , & Ime ntftion dcfcripti?11 de cet ap~areil',des boilfcal1:,
dans t Ajie qui n'ait envoié d(s Ambllj[CI_ des ragouts , & des {acs : 11 femb1e qllll
denrs tlU Roí,i' Ya-t-il rien de beau & de faiTe la pcintllre d'une cui{¡nc. Et cor:1-
precí~l;x qui croiJ!e, ou q//; [e J.1briqTle el) me G quel'qll'Lln avoit tomes ces cl~o!c:s
ces pa;,s, don! ~n,ne luí ajt fai! des pre[ens? a :1rranger, & que parmi de s tentes , &
Combten de tapu & de vejles magnijiqTlCf, des vafes d'er, au milieu de l'argent &
les unes rouges, les autres blanches , & les des dial11:1l1s, il mift en parad::: des raes &
"fllres hijloriées de coulelH's? cambien de des boiífeaux j cda feroit un vi13in dfct
Temes ,dorées & gamies de toMes les chofu a la 'lenc. 11 en c:fl: de mefme des 1110t5
,¡ccelraZ'eS potir la vie? combien de rob" & bas dans Il: Di(cours , & ce [on! comme
d; Lifls(omptueu:'C? combiw de vafes d'or antant de taches O: de marqlles honteu-
(7 ~'a;gent enrichi5 de pierres precieufes, O" fes ql1i R:~trilfent l'cxprcilioll. 11 n'a'l~ít
a
Ill'tij/ement travdillés 1 Ajoí'ttés cela un qu'll détourner un peLl la chore, & dlre
nombl'e i¡¡fini d'arrncs étr'lnJ',cres & a fa en general, a propos de ces l1lontagnes
61';cq11e : une foule incrr}frblc de béle¡ de J~ viandes (alées, & dl1 rdtl: de cet :lppa-
'!Jo~(Me , & d' tlnirntmx dijli.'léJ potlr les S4- rei1 : qtl'on cnvoya al1 Roy , des <:-=ha-
CI'ifiCC3 : des b(jijfetl11:" ¡'cmpl¡' de IOIl/!!! fu mcaux & plllGcurs beítes de VOltnrC
{~o!es ¡rorres Iz réjlJúir le gClfl : des armoj- c!Jaro-ees de tontes les chofes I1ccc([lires
.fites &' des facs pleitls de ¡.¡pier , 6'" de pú:- 110utla bonne chere & pOllr le plailir .
/hllrs ,a;i/rcs ~fli!ncjleJ ',0" Une ji graí1de OL!, des monccaux de vianclcs les plus
1 ,J,1ntllt' d. Vlfllldc.I [altes de toutCJ [Úi'teJ exql1i(cs, & tour ce gu' on í~;:1Uroit S'1l11~­
d'anim{Ulx, que Cd/X 1/:; les voyoietJt de loin niner
b
de plus ranollítant
b
&: -1C 1nl11S cleh-
¡enf'oie1íf qlfe ce fllffiM des collines qll; léle- cic:ux. Ou, G vous \'ol1Lz ,tonr ce que
'l-"'j{cm d. ten'c. les Officiers de l:lble &. de cui{¡ne pou-
De la plus halltc ¿lcvatioll i1 rombe voient [ouhaircr de mcilleur , pOllr la
K íjij
rtG TRAITE' DV SVBLIME.
bOllCb~ de lem maj(he. Car il 11e fJl1t
T R A 1 T E' D U S U B L 1 M E. 117
p;.s ¿'un Diicollrs fon él~vé paifEr á des
cho[¡:s b!1es & de nulle conGderatibn, a
l110ins ql1'on y [oir forcé par une neceffi- CHAPITRE XXXV.
,é bien preí};¡nre. Il faut que les paroles.
a
repondcnr 1.1 majdlé des cbofes dOlle Des Caufes de la Decadmce
on rraí te: & il ell: ban en cela d'imicer d?s Efpi'its.
la Natlirc, ql1i, 'cn formant n-lomme,
a
n'a poinr expofé la vellC ces panies
L ne reae pllts)mon che.r Terel;;,i:lI1l1s~
r
qu'il n'efl: pas hOllne11e de n0111l11er, &
ar Ol! le corps fe pmge : l11ais) potlr me J qU'l1ne cbofe a eXa~1lner. L en: la
ollefl:ion que me nt, Ji ya. quelql1es
lcrvir des termes de XCl1ophon.) a caché,
& dérO!JYl1é Ce! rgoHJls le Flm ioin qú'illry j~urs , un Philofopbe. ~ar 11 ca .b,ol1
de l'¿cbircir ) & je vel1X bH:n ,p~tH \ 0-
fl ePe poffible .. de peur que la beauté de ta-
íhe ini1ruél:ion pJrtic~üi¡;re ) l'aJoLlfl:el:
t/im¡¡l r/en fofo [of¡lllée. Mais il n'eft }'as . I
encare 11 ce T fJ¡te.
befoin d'examiner de (¡ prés tomes les.
cho[es qui rabaiíTtnt le di[cours. En
Je ne f<:~tJrois a.ffJs m'dionlit'r ) me
~if~¡t c~ Philofophe, non phu que bea~l­
effer , puifql1e nous avons monrré ce
a a con) 1 d'autres : el'ou viein ~ue,dans n~­
ftrc fiede il [e ~r(,lrve f\~es d Oratem:
qui [en l'eflever & l'annoblir , il
efl: aifé de jllgtr qll'ordinairement le
conrrairc efr c.e alli bvilit ~ le fú
ql1i fClVent ma!1lcr un r;llJonne:l1cnr ) ~
ramp"r ..
~.-
ql1i o'nr me(me le Stile Orat~lre : qU l
s'.en YO!'d , d"¡s-Je, pUl1 Gelll's qUlOllt de 1Ji
Vlv;lClte )
, • I de la 11r~ttete
e , ¡y~ [m tout de .
1agrement (.1al1$ ~11 I·S D¡,rcours
, I l lp 11.. _
: malS
qu'jl s'en fcnconrrc G pel1 ~l~l pUlÍlent
r'cíl.:vcr fon halH daus le Sublime :Ta\1~
, fieri!ité ll1aintcnant dl:
la gran de pa r L.(
11'
ílS T~AI!E' DV SVBLIME. TRAITE' DU SUBLLME. 119

~(;S djJfI,ts. N,efi:-ce, poinr, pOllrfuivoír_· l'imaaínation tendre, & capable de tou-
o • rr: E
(es rones d ímprclllOns; 11 un mot qm
'
11, ce qu on dJt ordlJ1aír~ment ? que ('en
1('_ GOllverncment popuJairc qui lJoilrrír n'avo;1s jamais gOl1Cté de cette vive &
feconde [ource de l'eloqu'cncc, je veux
~ for!:1: les grands genics : pllis qll'cnhn
JI~rq:l ICl tour c,e qu·il y a pre!que en d¡re de la liberré : ce quí arrive ordinai-
d Olateurs babdcs 011t flcuri ) & fom rcment de DOUS , c'eft que nonS-110LlS
l1lonsavtc ltIi? En cfFet , .."J}'ou l1 't '1 [c:ndons de r:rands & magnifiques fla-
'[ '1
J n'y a pClIt-dhe ricn qui elleve davall~
nOl-1
¡curso CcO: O:>pourquoi il cfi:il1~oit, di-
t~ge l'ame ,des grands I-Iol11mcs que la [oíe-il , qU'UD homme 111e[me ne dal~s la
Ilb,cr.tÓ ) 111 qui excite, & révcillc plus bvitudc eO:oít eapable des aunes SClen,-
pllli1al11l~1Cnt en llOllS ce [cnrimcllt na- ces: maís que nul F[clave ne pOl1V?lC
turti qUl 11011S porte a l'él11l1latlon , & jamais care Orareur. Car un c[pnt ~
cette noble ardcnr de fe voir d1cyé al! continua-t-il, abarru 8-:. eornme dompre
del!llS des <lurres. AdjOllaeZ que les nrix Ftr l'accoihum:l11ce an joug, n'o[croit
q,lll !e. propofcnr d:l11s lc:s Rcpllbliqucs plus s'cnhardir a rien: tour e,e qu'iLlVoit
~lJgl1lrC~1t" t~Ot1l' ainfl dire ,& achC\'cnt de viaueur s'evaporc de [0.1- merme , &
de pollr 1 cJprit des OL1télnS : bu fai- il del~cure toiljours eomme en pri[OD.
[11H clIlcívcr avcc foiD les ¡:¡}cns ql1'i!s En nn mor pour me [crvir des termes
Oll~ recc~ls de la nattlre. TcJlr:n1C'l1t 0[1'011 d Homere .
.... o¡d, bnllcr dans Juus Difcours:b li- Le mefrne janr q/lj mee un hamme libre
berte de: ltllr pa'is.
?!II·\'ferJ'
M.a ís I}OllS , eontinl1oit-il , glli :l\'OilS Lui rrtvit lit rnoitié de f¡f. vertlJ pre-
ap~ns des nos prcmicres al1l1és a fOl1Hi·jr miere.
le JOl1g.c1'une dominaríon 1c a irimc: (luí
•avo,115 (¡~c 11' ::>
(oml11~ C1wcloppez p;lr les
De mcft~le ¿,mc que, fi ce qu'on dir
c~llrllmes & les bcol1s de f:.ire de la dl vray ,ces boctts ou 1'on cnferme lls
Jld o n ,11' - h' 1 .r. ~ >
...... .1é', OLqll~ 11011S aYlOns encare
, Pygm¿es vulg;:ürernc!1t appcllés Nains,
n.o TRAITE' DU SU,BLIME.
TRAITE' DV S VB LIME. UI
les empc[chent nOll [eulem~l!tde croi[.
ce , ou· tous nos talen s [one COlnl11e
tre: mais les rcndcl1t mdi11e pln.s,petits,
ell~lot1tis. 11 n'y a point de p~ffion p~us
pJr le moien de cerre bande dopt.onleur
bJ,lfe que r Avarice, il n'y a f01nt de VIce
en rourne le corps : Ainll la [eévitqde, je
plus infame que la VolLlpt,e. J(j 11e ~oy
dis la [c:rvintclc: la plus ju11:cment elb.
donc pas cotnment eeu~ ~Ul fom {¡ grand
blie, dl: une e[pece de prifol1 , Ol! 'l'amc
cas des Richcifes,& qm sen [ont commc
décroi11: & [e rappetiífe en quelquc [orre.
une e[pece de Divinité , pourroient eil:~e
a
Je [eray bien q u'il elt Fon aj(~ l'ho ll1ll1c atreints de cene maladle. fans receVOlr
& que c'efl: (on naturel de blamcr roú-
Cll meíine tell1ps aV'ee elle tous les mau:c
jours les cho(es pre[cnres : mais prenés
*
garde que '/( +:"1<: +: 'k +: +: -/( -le +: +: +: +: +: +: 'k done elle e11: naturellemene accompa_
1J11ée ? Ee eertainemellt la Profufion &
Et certainement , pourfiJivis-je , li les fes .autres mauvai(es habitUdes ftlivem
delices d'une trap lonquc paix [ont ca-
de prés les Rieh~ifes ~xceffives : elles
pables de cOlTompre les plus b~lles
marchent, pour ::unG dlre , [ur leurs pas,
ames; a plus forte raifon cerre guc: rre
& par leur moien elles s'ouvrenr les por-
fans fin qui rrouble depl1is h 10ng-temp.3 tes des villes & des mai[ol1S , elles y el1-
toure la rerre e11: un Pllil1am obftacle a a
trene, elles s'y e11:abliífenr. Mais peine
nos dehrs.
y one - elles [ejourné quelque temps,
a
Adjoutés cebo ces pailions qui affie- qu'elles y fone leur nid, fuivant la pen(ée
gent cominuellemcnr nolhe vie , & qui
d~s Sages , & travaill~nt a fe mulriplier.
ponent dans no11:re ame la confllhon & Voiés done ce qu'ellcs y produi(enr.
le de(ordre. En efree , cOlltinuJy _ je ,
Elles y eno-endrenr le Falte & la Mollef-
c'eil: le deGr des richd1~s, clone 110tlS D: qlli ne f~nt point des enfans ba11:ards:
fommes tous l11Jlades pJr excés , c'e11: l1uis leurs vraies & legitimes produ-
l'amom des plailirs qUl a bien parler ctions. ~e h nous lailfons une [ois
nous jette dans la [crvitllde , & pom croifhe en nous ees dignes cnfans des
.lieux dire) 110l1S traille dan:, le prccipi- Richd1cs , ils y 2.uronr bien-toil: fail:
ce, Parto 1I . ' !
112 TRAITE' DV SVBLIME. T R Al T E' D U S U B L 1 M E. 12,
rrelore l'Infolcnce , le Defreglemcllt, f.1ire (fcrire dans [on tcfbment : qll'a
l'EfFrontcrie, & t011S ces alltreS impí. ¡í[el' Ul1 'ink1111e gain de tolltes chafes,
toiablcs Tyral1s de l'ame... ' .. vcndanr pour cda jnfqn'a noihe ame,
Si- to{l: donc qU'Ull homme bubliam miferables Efclaves de nos propres paf-
le Coin de la Vcrtu, tÚ plus d'admiratioll {¡ons: Comment ,dis-je ,fe pourroir-il
qlle pOllr les chofes frivoles & 1'eriff.l- f.lire que dans cerre conragion gcnerale,
bIes: il f.1t1t de ncceíIité que tout ce que il [e rroLlvafl: un homllle (1in de juge-
nons avol1s dit arrive en luí: íl ne fcau. ment > & libre de pailion , q ui n' cfl:an t
roíL plus' lever les yeux , pour rega~'der point avellglé, ni [eduit par l'amoLle
au ddi'u s de [oí, ni rien dire q l1i ,paiTe le du gain; ptH\: di[ccm.er ce qlli dl \'eri-
commun : íl·fe fait en peu de cemp.s une rablemel1t grand, & digne de la pofl:e-
corruption generale dans tome ron ame. rité ? En un moe efl:ant toUS fairs de h
Tout ee qu'il avoit de noble.& delgrand maniere que j'ay die, ne vaut-il pas
fe flcO:rit & [e feche de [oi-me[n~e) & mieux , qU'Ull autre nons commande )
lúttire plll.s que le mépris. '. ql1C de demeurel' en noO:l'e propre pui{:'
. Et comme il n'eO: pas poffible qu'un fallce : de peur que cerre rage inCatia-
JlIge qli'on a co1'r01111'u juge fainement ble d'acqucrir) comme un Furieux qlli
&. (;'1115 paffion d~ce q?i ~fl: jll~e, & h~n~ a rompu [es fel's ) & q ui fe jette [m ceux
ncO:e: paree ql1 un e!pnt qUl seU lallfe ql1i l'environnent , ¡úille por((:r le fell
aaaner aux prc[en5 ne connoift de jll(te aux qnatre coins de la Terre ? Enfin, luí
& d'honnefl:e, q lle ce q ni lui dI: LItite: diC-je ) c'd1: l'amour du luxe qlli dI:
Comment voudrions nOllS que dans ce cauCe de certc faine~l1ti[e Ol! tons les
temps 011 la corruption regne fu1' les E!J1rirs, excepré on perir nombre, crou-
mreurs & fur les e[prirs, de tous les pitfem aujourd'hlli. En efFcr íi llOllS
Hommes: ou nons ne fongeol)squ'a efl:udiol1s quelquefois , on peut dire
attraper la [llcceffion de celui-ci; qll'a ql1e c'efl: comme des gens qui relevclle
a
tend1'e des pieges cee aune, ponr no~S de maladie , & pOur le plaiflr , &:
1 ij
124 TRAITE' DU SUBLIME.
pour avoir líen de 110ns van ter , &
non point par une noble émulaÚol1 , & ~~'~.~ ~tí:~$ ~$
pour en tirer quelque profic. loüable
& [olide. Mais c'efl: alTés parl{ la-de[~ i~EMARctVES.
[us. Pa!fol1s lllaintenant aux Pailiol1s
t10l1t nOllS avons promis de fai~e UIl ~:if~~; O N cher Trrcntianm.] Le
Traite a parro Car a lUon avis, elles !le :~~m~l G~ec porte., r¡,on dJ~r .~oflh¡j­
font pas un des moindres ornemens du ~.~ i m111-& Tercntzal71M .. 111alS J ay re-
"",""- 1 tranché PofthumjllJ ) le nom
Difcours , [m tour, pour ceqlli regar.
·.ie le Sublime. . de TerenliaYJuJ n'dbnt déja que trop
long. Al! refl:e 011 ne f~ait pas trap bien
qlli efioit ce Terenrianlls. Ce qu'i[ y a
de conítant, c'efl: ql1e c'efl:oit un Larín,
corHme fon nom le [ait alfcz connoiH:rc"
& COlllme Longin le témoignc lui-mer-
me dans le Chapitre 10. .
Cec:ltuJ.) C'efioit un Rhétenr Sici-
lien. Il vívoit fous Allgllfl:e & cfl:oir
contemporain de Denys d'Halycarna!1e
avec qui il fut lié 111r;:fine d'une amitié'
alTez efhoitc ..
Et dont les Orateur.r.) Le Grec pone:
<t'vJp;t~/ '7rO'''7/li.Olf , viri.! Politicu : c'efr a~
dire les Oratct1rs, Cntant qu'ils [ont op-
po[ez aux Dechmateurs & aCCllX qni:
fOlle des Di[cours de IlmDle oílentation •.
Ccux qui ont leu Herm~gene, [ttavenc
ce que c'dtqLlc 'WQ1'.17jX.~J ",ú')Ir§-, qui veuc
1: ii j
126 RE MA R Q VES f R E M A R Q.V E S. 12 7
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~P.OI (;/.P€T~l .weJopalV\t'TOV /71'71'01.
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p~oprement .dire U,l1 ftil: d'n('lge & pl:O~ In

pre aux afEmes , a ladIfferenee du n:ílz Il dpm¡e /lit DifcIJur s une cert{linc vigl1ewt
d~s Deebmat~urs , qui n'eLl: qu'Ul1 frile noble, &c. Je 11¡¡ f~~ti pas pourql1oi MG>I:-
d apparat , ou [ouvent 1'011 [on de la [¡em: le Febvre va employer des machI-
NatLll'e ,. pour ébloüir les ycnx. L'Au- nes pOLlr ob[curcir cer endroir qui efr
teur dane par viros Politicos entcnd ceux fort erair de lui-me[me.
qui mettent en pratique flrmonem polili- 11 eft pourtt:t11t (-lisé de rccom¡oirfre. ] 11
usm. faut ajoúter, qu'cllc ne fe 1tli (fe pM CQndJjir~
{Uf haz..ard &c. ces paroles ay;mr cfr~
lnftruit de to1Jte5 h! belle5 connoijJances]
Je ,~1'ay point exprimé rpt"7<tTOV: paree oubliées dans l'imprdllon •.
flu Il me femble tour-a-fait inlltile en ecc Car C01nme les v,újJeatl.,>:, &c. 11 faur
endroir. fupplécr aH Grec , .Ol! fans -. entendre
El rempli toute la Pofteri,é dlJ bruit de lZi'A.OIOi. , qui vcut d¡re des va¡ffeaux de
e 11arae ,.::; ' c'''-' C\ r r • \ ,r->_""
1I, ~i)J 6111;<.11'0 Vl'o'l'€p:t dJ; 1,~ 717-01 ~ ,
leur
,
¡)oire.] Gerard Lanabaine
D
qui afai~ ~

de petites Notes tres - [<;avantes [Ut &c. & expliquer dV.PP.d.'1"'ct, d::l.l:s k[el'!s
Longin, pretend ql1'il y a iey une faute, de Monfieur le Febvl'e & de Sllldas, des
& qu'an lien de ,,¡Íeú6<tMV ivK.r..dalS T~~ vailfc:1.l1x qui {lonent lm.nq"te ele fa?l.e ec
d/;)v<t, 11 fallt meure ,JurEp;C~"OY étJltr..il~u.
de (Travier dans le fond qm les [Outien-
Ainfi dans fon fens, il faudroit traduirc, ne,v& lcul' donDe le poids qu'ils doivent:
",nI porté leur g/oire ¡;,w dela de leurs jiecleJ.
avoír: Autrcment i1 n'y a point de fu;s.
Mais il fe trompe: ~S~cl'MV veut dire . Nalls en pOWI.:otJS Jire ¡futam , &c. ] ay J
(mt embrafiJ,ontrempli torüe l.~ pofterité de fLlppleé la l'cddi¡iol1 de l~ eompa~aii?l:.,
J'eftendlú de ['cur gloire.Et quand on VOlí- (-luí manque en· cct endrOlt dans longl-
na1. -1<'1<'1<; Tclles ront les pcnsécs "tr e . 11 y a
droir mefll1c enrendre ce palfaae v a f~ icy une Lacl1ne coníiderabk L' Auteur
maniere, il ne falldl'oit poinr f;:,ire pone
cela de corrcétion : puifql1e ...,;:vi(i<tlJr aprés avair mOl1rré qu'üll peut don:1C:~
des regles du S ublin1:;. o cOl111l1en<;olt a
fignific qLlclqucfois &J,"t~G/.MY, commc L I • r [' Q~
tl':'.itCJ: des Vic:;s qui ltU lOnt 0ppo ~S) L'<-
on le voit dal1s ce vcrs d'Homcre. 11. ').l. 1 iii j
12.8 REMAR QVES. REM A RCZU E S. 129
entre autrcs an Sci1e entl.¿ qui n'dl; atare OHvre une nra1/de bouche pour fol/flc r dans
chC?[e ql1e le Sublime trop pouffé~ 11 en une petiÍ~ jlufte. J'ay traduit ainíi ipOp6U!Ú
f.¡iíoic, voir l'extravaganee par le paffage ¡d.'TEP, afin de rendre la chofe intdli~i­
d'un 1e ne [~ay qucl Poere Tragique ble. pour expliquer ce qne vellt d¡re
clollt 11 ¡-cae encare iei quatre vers : mais ~opCw(, , il fauc [~:lVoir qu~ la Hurte chez
comme ces vers eaoiem déja [OH rraJi- fes anciens eftoit fort d¡fferente de la
111achj~s ~'eux-l11dil1eS , au rapPol~ de Ruce d'al1jourd'hlly. Car comme e,He
Longlll ,ds le [om devel1us (meare bien eíl:oit compo[ée de plníicurs tu~al1x 111~
davanrage par la p.:rte de eeux qui les egaux,011 en tiroit un ron blc:n plus
preeedoiel~t. raí done ereu que le plus ¿elatant , & pareil au [011 de la trol11-
coure eft:olt de les pa¡fer : n'y ayanr dans pene; rublfquc dlmula, dit Horaec: II fa-
ces quatre vers qu'un des trois mots loít done pOtlr en joüer emplOl€:r une
que l'AutcurraiHe dans la [uire.En voila. bien plLls grande force d'halcine, & par
pourtant le [em confu[emenr. C'eLe con[cquent s'e~1Hcr extremen.ent les
quelque Capanée qui parle dalls une joucs, qui cíl:Olt une eho[e dcf.:greab~e
Tr,agedi~. Et qu'ils arreftcnt /4 fiflll~me ala VCl1c. Ce fut en dfet ce qm en dc-
fjUl [ort a longs flOIJ de la fournaifé. Carfi rroura Minerve &. A'Í.:\biide; poor ob·
7: trouve le M (/jfire de IóI mai[oll [mi j a/m ~ier 11 cme difformiré , ils imagil1~ren~
d un (mI torrent de jlammcJ en/artillé. ¡'CtIJ- une cfpcee de lanicte on coutoyc ~l~l
braferai la maifon , & la reduíra;ftmte en s'appliquoit [l1r la bonche.' ,& Le ho~t
cendre. Maú cetle no¡':~ M¡,tjique ne /efl derriere la tdre , ayant a111mbeu un pene
¡tU encore fair o¡¡ir. trOLl par ou l'on embouchoit 1.1 fhdle.
Des fep.ulchrn Iwimés. ] Hennogene PIlltarque pretend que ,MarGas en ~lJt
va phlS 10m, &trouve ccll1i qui a díe l'ínvenceur. I1s appello1lnt eeete bme-
~ette pen[ée digne des [epulchres dont re , ~op{3e¡~Y ; & elle fairoic dellx dlffe-
JI parle. C('~endant je dome qu'elle dé- rens dfets : ear ourre qu'en (crran r l,es
pIlla aux Poir~s de !loíl:re {ieele, & elle joües ell!: les cmpe[ehoit de ~'cl:.fler,,('lle
1Je [eroit P;1,S en cff¡;t íi cOlldamnable donlloit bien plus de force a 1 halcl11e;)
dans les verso '
t;? R EM A RQ.Y ES. REMARQUES. n¡
qlll efl::1l1t repouffée fortoir avcc bC~tLl­ C'n Franct0is ne pellt j.ullais cfl:re pris ell
C~l1p plus d'impetl1oGté & d'agrcÍl.1cnr. bonlle pan ) e" íignif1e roujours un.
L Autem done P0l.ll' ex primer UI1 Pocre hotn1l1e qui trompe par de t1111fcs rai-
entl.é ql1i (ouRe & [e ¿¿lneine fans f..1ire [on5) qui fait des Sophifi11es., Ca'1.liltato-
a
~e ~.l'l1it) le compare un HOl11\l1e qni rem: al1lieu qu'en Grec c'efr [ouvenr un
JODe de la RLlfl:e [1115 cure laniere. Mais 110m honorable.
COtnlm: cela n'a point de rapport la a 0!..e ces parties de l'¡y;il, & c. Ce paiTage
fhfl:e d'alljourd'hlli : puifLlll'a peine on efl: eorrompu dans tollS les exemplaires
[c~re 1:.5 levrc.s quand 011 en joüe: rai que nOllS avons de Xenophon, Ol! 1'011
Cl'll q l\ Ji valolt mieux mettre une penfée a mis :.J,,-,rt,u.oi'. pour o:p9rl.l\f/.OH ; fame
égIJivalel1tc: pOLlrveu qu'c:lle nc s'éloi- d'avoir entéd111'éql1iuoque de X.Ój'I1. Cda
gnaít point .trop de la chofe; afin que le fait voir qu'it ne fallt Fas aifément chal1-
Le~eur. qL1l ne [e [oucie pas tam des' gel' le Tcxte ¿'un AlIthcnr.
mlt!.qu,alll.::s, puiffe paffer , [111S eihe Sans la revenJiquer comme un '1.101. ]
obhge pourm'enrendrc d'avoir rccours C'eft ainG qu'il fallt cntendre ~. tjJ"'í'h¡
aux Remarques. . 7lV@" s:p:tr;lóf/.sv& , & non pas, fans luí

.Voil,i [a>lJ Mentir, une comparai[on acl- en ¡:fire tme efPece di vol. Tanqul/m furwm
mrr.1l-!e d'Alexandre le Grllnd tI'lHe un quoddam attintens. Ca[ cela auroit bien
Rhe!.ClIr. J 11 Y a dans le Grec d" Mace- moins de [el.
do¡¡ie~ av~c fm S~phifle. A l'égard dfl M~­ Le mal des yeux, ] Ce [011 t des AmbaC-
adamen 11 falolt que ce mot eú!t que!- [1deurs Per[ans qui le di[ent dans Hero-
~ue grace en Grec, & qu'on appellafl: dore ch~s le Roi de Mo.ccdoine At1lyn-
all1li Alexandre par cxcellence , comme ras. Cepcndant Plutarque l'amibuc a
:~ous appellons Ciceron l'Oratcur Ro- Alexandre le Grand, & le met au rang
maín. Mais le Macedonien en Franc;:ois des Apophtcgmes de ce Prince. Si cela
pOllr Alexandre (eroie ridicule. P0Llr le efl:, il f..lloir qu'Alexandre l'cufr pds a
mor de Sophifie) i1 iignifie bien pll1t~h Herodote. Je [tlis pourcallt du [entíment
en Grcc un Rhetenr qn'ul1 Sophifie)qlJi de Longin , & je trouve le mor froid
r 32 R E M A R QY E S. REMARQJIES. IH
dans la bouche mefille d'Alexandre. n;crbe ; lm.is cela ne fe dir point en
En parlant de1 AloideJ. Aloüs dl:oit Francois.
fils de Titan & de la Terre. Sa femme v¡.;·fi-ijJun me [ajjit ,&c. Il y a d:ms le
s'appelloir Iphimedie , elle fut violée Grec tille fueur froide: maÍ's le mor de
par Neptune dQnr dIe em deux en[1n5, fruur en Fral1~ois ne peut jamais efire
Oms , & Ephialce , qui fllrent appellés agreabIe , & lailre une vilaine idée a.
a
Aloides; cauCe qu'ils fllrenr nourris & h.Jprit.
éflevés chés Aloüs , comme [es enfans. Ole dleeft ent.,remel1t hors d'C/le. ] C'elt
Virgitc en a parlé dans le 6. de l'Eneide. ainll que j'ay traduit rpO~'¡Tct.l 3 & c'eft
Hie & .AloidtU geminos immania 'Vidi ain¡¡ qu'ille faut encendre, comme je le
Corpora. proll verai ai[émen e s'il efl: ne1:elfaire.
Horace qlli eO: amourcux des Helleni[-
Voyez par exemple &c. [ Tollt ceci mes emploie le moe MetU4 , en ce me[-
jll[qn'a Cette grandeur qu'illui donne &c. me [en s dans 1'Ode Bacchum ;11 remofu:
efl: [uppléé au texre Grec qui efl: defe- quand jI dir, Evoerecenti mens trepldat
tl:L1CUX en cét endroit. . rnettJ. Car cela veur dire: le lui! e1lCor/l
Er combats contre n01ls &c. 11 y a dans p!ein de la Jain/e horreur dlJ Dír:~, q1li m'a
Homere. Et apréJ cel,1 Jau nous perir ji tu tra¡¡!p()rté.
VCltx a la clarté deJ Cieu:-:. Mais cela aLl- /l imprime jl/fqUM dans [es mof.f. ] Il Y:t
roir eO:é foíble en noO:re Langlle, & d:ll1s le Gree, & ioignane pllr force en ....
n'auroir pas fi bien mis en jour la re[f¡ar~ femble des prépojir'(Jns qni :¡¡,Iturdl:ment
q lle de Longin que, Et combats contre í/elJtrene point dans nne merme compc{:tir;n,
?101J!,&C. Adjourés que de dire aJ upirer, I \lar' ~ .s-ctVet7B1O : par celle violmcc qr/.l
combtlts contre noTts : c'eO: pre[quc la me[. a
lmr fait, il aanne fon vers le motive<-
me choCe que Jau nOlls pmr: plli[que ment merme de la· tempef/e , & exprime
J
dan s un combar conrre upiter , 011 llC admirabÜment la p4Sion.Car p,lt" l~ r'l.<ejfo
fcauroit éviter de perir. de cel Syllabcs '1fJi[e heurtenll'une I'lItlfre,
• Et pafle.] Le Grec ajoure , C017Jme ft imprime i"[que¡ aanl fe¡ mots lim¡;ge dtJ
111
1 34 R E ~ 1 A R QlI E S. R E M A R QUE S. 135
1\ '1' ., gT!el' le pellple ? mais rerfonne tiC lui ref
FerI./
,"
,,:v- '" '
C.;~._'Cl!'cI.'TO¡O~'pOY7CU. lV:lIS Jay
palTé tout ccla : paree qu'il dl cl1tic:re- pondo II a bealt repeler la mefme chofe
ment arcaché ala Languc Grccquc. plrfielJrJ foiJ. Aucttl1 1;e fe leve. Toeu les
Jl eJloit dej'l [ort Im'd, ] L'Autcur n'a Officiers , to/u les Oralwrs eflant prefem,
"
(/11 •• yen:\: de l a cr)1lnmme ) }alne, aont Ofl
pas rapponé tout le paí13ge, parite q:l'¡l
eH: un pcu long. Il eH: tiré de.: l'Orailon wundoit la 'V oi:\: críer . .N'y a-t'il per-
pour Ctcllrhon. Le voici.l/ e)loit dé¡.1 fonne q¡Ji tlit 1In confeil;¡ me drJíl?Jer p01Jr
fort tard, IMfqu'un Cottrier 1-im apporw 1110" [a/UI ?
tJlt Pritanée [.1 notlvclle , q¡¡e La vi/Le d' El,1- Ne ¡trI cru'a
J
exarrgercr.
L~
Cét cndroie
l '
dI:
tée ejl Git prife. Les Mt!gJf/ra1S qlú fOIl- fon défcctLlC\.lX. L'AllteL1r apres aVOlr
poient d,1i'iS ce moment, quittent (1I~¡Ji - t~ft flir quclql.lcs rcmarqlles el1corc [l1f I'Am-
La t"ble : les Ims vont dans la pltice pI,bli- r11(¡útion venoit C:ll[uitc a C01l1p:m:r
que. lIs en chaJfcnt les Marchands , & dClIx Oratcnrs ,dout Oll nc pCllt pas dc-
¡o/w les obliger de fe retirer , iL! brt'1Jem \'incr les 110ms : il reíl:e merme dans l~
ies piC1lx des Buutiques ou
¡Ls eflttl~ie¡:t. tcxec erois OH q\1atre lignes de cene
Les at:tic; envoient avertir le& Officiers cOl11p:;ra[[ol1 que f;¡y [ll}Tril1Jécs d:ll1s
tie t' Année : On fait venir le H erallt h Tr;1dl1Ctiol1 : parce q\1e ccb au-
publico 701Jte la vi/le efl pleine de wmlll. roit cmbarrJ.ITé le LcCtcl1r, & amaie
te. Le lendemail1 dés le point df~ jOllr les dl:é inutile ; puiCqn'on ne [~ait point
Magiflr.t!s affemblent le SentJIf. Cepen- l}ni [Ollt CCl1X dout l'Auteur parle. Voi-
dant , Meffieilrs ,VOUJ couriéJ de toutes ci pourrant les p;1wlcs qui cn rdl:c:nt :
parts danJ la place. p/lbl ¡que ~ & le Sena!. Ccllli-ci eft pluJ {ibon<!.tr,f & plus riel;c.
n'avoit ptU ene ore nen Ol'donne, que tout le On pmt comparer fUil Efoquwcc a w)c
pcuplc efioit déja affis. Dé! que les Sentl- g¡'¡¡nde mer qrli (J(Cupe UCtl/lCWp d'efp·1ce,
tctlrs f¡¡rene entrés, les M tlf,1flrtlts firel;t & fe nJfc1ild en plt:jiellrs endl'oiu. L'tm
lcur rapport. On entend le COl/rier. II con- a rnOl1 flViJ ~(l p!UJ Pathetiqllc; & 11 bim

firme la nowvclle . .Alors le Hertlttt coT/J- pl:fJ de fOil & "I'éct,;t. L'a/urc demwrllnt
menee" crier. ~elq¡/1Jn VC1'Jt-il hfll'an- loujours d.1ns ¡ilie ccrtaÍ11c gravité pompm-
m ij
1 36 R E M A R Q.v E s. R E 1\'1 A R eL v E S. 1 37
fe n'eft p,u fraid a la 'Vtrité, llIaú l/a P'14 Et d.uiJ la ch.1Ieur,] Le Grcc ajoúrc.
a1:f!i ttlnt d'(/Uivité, ni de rnau'Vement. Le Ji l' ,1 cnCOl'e 1111 tlutrc moiol ; Ulr on le pmt
Tradlltl:em. Latil: a creu que ces paro- voir dans ce p1f:7g,e J.'Ji crodate, Ej1li eft ex-
les reg:udOíent Clceron & Demonhenc : mmément f¡¡blimc. M:¡is jc n':¡i pas creu
mais il fe trompe. dcvoir metrre ces paroh.:s a cée endroit:
Si AmmoniJlJ r/en avoit déja yttpportt qui efl: fort defcét:ueLlx : pllirqn'c!le~ ne
plllficliYS> ] Il ya' dans le Grec f.1 (.1.;1 7"d,/ forment aucnll rens, & ne [crvlrolcnc
1"nJ ~ ó¡-;kl A{AfJ-dv/ov. Mais cér endroit q\l'a embara!rcr le Lcé.\:cm.
vra:-feI11bbblement dI: corrompu. Car 11 r/y a ,,¡en encare qr,i don¡¡e pllU de
ql1el rapport pCl1vent avoir les lndicns mOI/'Vement tW a¡F'o/lYS , ql1e a'en ofler les
au hljet dont il s'agir ? ¡iaifoIlJ. ] 1'ay luppl'é cela au tcxte:
L~! yc,!.\· eflincel<1nJ.] la:y aje>úté ce p:1l'ce que' le [ells y conduit de [oi-
vcrs q*c j'ay pris dans le texte d'Hol11ere. merme.
Et d¡~ flm hattt dti Cie/l ....'. ] Le Grec N otJS l/van! daliJ le fond. ] Tous les
pCHt2, nlt dcjfUl de 1,1 Cm1ic¡¡le : o'W/,~ exemplaires de Longin- 1:1Cttcn~ ici des
rc~'T<t ¿;;p:¡~ , (3aC':', ¡'q;-7UW'. Le So/cjl a éroiles, comme íi. l'endrolt cflolt dcfe-
cbeval7/)0.,t4 t/1I dc/Ju de ¡,¡ Can;culc. Je ctueux ; rnais il le trompe. La remar-
11e voy lns pourql!Oy RL1t~r[¡t1s, Ili qL1e de Longin efl: fon jufl:e, & ne reg.lf-
le Fcbvre vculent chang~r ett cndroit: de que ces denx per;odes ('1115 CO:1 )011-
puifqu'il en: fore clait:, & ne VCl1t dire étion : N 014& avonJ par ton odre, 0"C. &;
nutre chofe, finan que le Scleil mOI1- m[uite : N of.U a'VON! aans le lima, &c.
ta au dc!fL1s de la CanÍcLllc ; c'en: a dire Et le force de Pdrlcr. J La rcfl:itution
d:ms le centre dll Cie!, ou. les Aftrolo- ' de: Mon[¡cllr.le Fcbvre dI: fon bon-
,
ne, O'UPJ'IC.)Y.~O'II~ & non pCtS O'Ui J' IOI~.":TII~.
'
~I.les tiennent que cét Afl:re eíl pIacé,
& C0111l11e j'ay mis, C/u plm haltt de! I'cnavois faie la remarque aupar;¡vane lfn,
Cic!/x; pOLlL voir marcher Plucton; & AlljJi-toft un grima Pe/~Fle, "n-c. Q.uoi
que de la il lui erioie encare, V.I pflr la, qu'en veLiille clire ~,lonÍleur le hbvrc ,
fevien > deftolirnc, &c. il ya ici deLlx "crs &. la Rem::l,~'ql1C de
111 11J
J38 . R E MAR ~VE S,~ R E ~M A R Q. V E S; 1- 39;

Langb:lll1C ci\: fun j-Uíll'. Car jc ne voy fique: & jc n'ay P,lS a!rés ~e cO~1l1oi[­
pas pourquoi en meUal1t .'fvvov jl cít, Lnct de cct An ,pom dc:clder iouve-
ab[01ul11cl1t nece!Eire de l~Cttre~. raincl11tnt la ddfus.
Le Thearre fe findit en IfIrme1. J 11 Y a ~i s'eJll1dicnt mi SlIblime. ] 11 ya dans
dans le Grec O¡.'f\W,u.y..OI. C'dl: une taute. le Grcc , X.<!7' u~.pov 61n7Í7J'.Uf/-ct. 11 falle
11 h111C mcare comme il y a dans Hero- lirc ó'Ja7I1 d'iuy.Q"I. Alltremcnt ii y al1roic
dore, .J'¡¡'7'í'~Y. Aurrcmcnt LOlloin n'all- de: la confu[ion.
rojr (<;Cll ce qu'il vouloir dire. ;:, - Cela.re peut voir encore d-ans tm paJf:t-
De ce¡ dl'lferentes p"rties q:li. INi répon- EJe, &c. ] 11 ya avant cccidans le Grec.
ó, , 1'\" ',......
Ilellt. C'dl: ainíi qu'il fallr encendre, ·,~I,u~Tct,7DV Y:J -yovlp-OV 70~ AV<l¡tP¡O<OV7&"

7i7.If5/,r;(.I y(~v. e es 1110ts r;v C11"¡


G,' ~ I
1<flt5f.~CslVOJ ne, ~<S7¡ G("I1l¡tiHs 61nS"pi~c.J~.Mais je n'ay point.
,:~ulalJ[ aire aucre ch.o[e qL1e-lcs~nnie~ exprimé ces paroles ou il ya alleurément
faItes [ur le [uJer, & il n'y a rien qllL de l'erreur ;le mot \..'rwlu.J'Tct7DV n'eílant.
convienne mieux a h Periphra[e , qL1i point Grec : & dll rdl:e, qne peuvcnt;-
w
n'dl: aut~e chofe qu'un alfcmbbge de. dire ces mors, Cette ¡econdit; d' ,Ana
]110C5 qm rc(pondL11t diffcromncnr an, creon r le ne mI [oficie plfU de la Thra-
lUor propre, & par le moien dc(qucls) ,¡enne.
(;f)mme l'Auteur le dit dan s la [uicc, S2.!:!.iont vendu ti Philippenoflre liberté,1
d'une D,él;ion toure [imple 011 fait une. Il y a dans le Grec 'lJ(9<uS<UCúX.67SS , C0111-
e[pece ele (Onccn & ¡:J'harmonie. Voib le me q ni diroi [, , ont beu noJhe. liberté a
[eps le plus n;:turel qt¡"Ol1 pu¡¡fe donncr a la [and de Phi/ippe. Chacnl1 [<;ait ce que
G pa!bgc. CZtrjcne [uispas de !'avis de veut dire ~7Tíl'€IV en Grec ,- mais on
ces Modcrn:s qlli ~le venlenr pas que ne le peLlt pa-s expnmer par un mOl:
dans la MJilque des AnClcns , dont 011 Fran<fois.
nO:l~ raconre des dr'lts /1 prodigiLLlx, jI Oflé quelqt/es OWVYlIges qui ne font pal
! aIt ell des Panics , pUi[qliC fans p.arries de lui. Ce(\: ainíi que j'ay rendu 7T"ILJ
Jl!H" pellt y avoir cl'hnmonie. ,Te m'ell h,I'I'CúV 7~V 'E~c.J.'ftV. On pourroit nean-,.

rSlERone EounanL aux S~aY;¡ns en MiJ,' moins le rendrc el1c~¡;e dans un a-utrii
14 0 R E M A R QY E S. R E M A R QY ES. 141
(~ns, en cure forre. Oflé que/que! endroifJ 011; n'eJfoit pas pltJl gral1de ql/fmc Eptj1rs
Offii [or! un pm de l'Eg/ogtle.Car Oll app&l- d-;-Z;:l('edemo',iel1. j'ay fuivi la ¡:dl:icmioll
le rÓ')~f €~c~3-"v , les di(collrs qui [orrcllt de Cataubon.
dLl fujet. Le Leéleur peLlt choiflr de N cft pas jimplemel1t un a,~r;;¡¡ent q~le /<1
ces dcux fens, ou imagine!: mefi11e, s'il NI/lure a ?ni! d~.s la voix de L'h'l7mne. Le3
vem ql1clque chofe de mieLlx, mais pOllr Traduuel1rs n'ont point conceu ce paC..
moi , voib ce que je pLlis imJoincr de [lac) tl ui (cnrcl11cnt doir efl:re cnrendLl
plus rai[onnable fm ces paroles. b da~ls mon Cens , comme 1:1 [uite dll Cha-
Al! líeN q"e DWJOfl hene. ] Te n'ay poin. pitre le f.1ir alLs cOl1noiihc.
exprimé '~v3-H & '~f'3-"vJ.¡¡ :' de peur de POllr élever le COl1r<l.~e & pour émouvoir
trap embarralfer la periode. les paffions. ] 11 Y a dans le Grec ~i9'
IIs fe dcffendirent encare quelqlle temps.] ~1I.¡U::J'ft<l.~ lf17rde~, : c'd\: ainíi qu'il f:.uo
Ce palT:1ge efi: fon c1air. Cependant c'efi: lire , & non pOillt '~71 aMI,¡J~~¡M, &c,
une chofe [llrprellante qu'il n'ait elté Ces paroles venlent dire : Q,¡/il eft mer-
cntendl1 ni de Laurcnt Valle qui a tra- "Jci/lCiJX de voir des injlrumens inallimés
duie Herodote, ni des Traduél:eurs de avoir en eux un charme , puur érnouvoir
Longin, ni de CCl1X qui one f:1it des les p,¡J!ions & pOH), in(pirer la noblcffi de
Nor(Cs [.¡r cét Al1tellr. Tout cela, f.111- cortra!,e. Car c'dl: ain{¡ qu'il fallt entendre
te d'a voi r pris garde q tlC le verbe If.c¿7<l% (6) SAwJ.~fí<l~ En effct il efr certain <lue la
veut quclguefois dire enrerrer. Il faLlt trompette, qui eO: un inO:rLlment) [er,r a:
voir les tortures que [e donnc Mon{¡cnr r¿vciller le COLlra~c dans la guerre: } ay
le Fc:bvrc , pour refl:iruer ce p:dI1ge , ajouré le mor d'inanimés , pOLlr éclaircir
auquel , aprés bié'l1 du changemcl1t ) il la pc:nréc de l'Autcur ,qui ere un peu
ne [~auroit encore trou\'er de 1<:115. Te obCcul'e en cct cndroit.
ne m'arreHerai point a refuter rOI1 ¡¡;- Et l'experience en ¡I/it frJi.] L' Antellr'
terprerarion. Le [el1s que j'<¡y rrouvé ;nfl:inc ici fa penCé~ P,1r une p::riode de-
dl: {i dair & {i infailiiblc: qll'il dit b::mof1:hcnc dont il fait voir l'lurmo-
túLlt~ !lie I:~ 1.1 beauré. Mús commc ce ql\'il en.
142. R E M A R Q.V ES. REMARQYES. 143
d¡t dI: entiercmcnr attaché a la Ll11 CT ue s'dppuiitlit JÍtr ¡,1 premien: JJ""be q/ti eH
Grecque : T~Y crel! qu'il valoit l11iel1~ le lu1Jgl!c , fe prononcent a qu,Hre reprifes.-
paner dCl11s' b Traduétion & le J:cnvoier De forte que, ji Vous en ojlés Ime J)JII.lbe ;
aux Remarques, pom !le point cfFra\'cr ce retr,1nchtment fait que la per/Ode eH
ceux qui De f~~WtlH point le Grec. 'En tranquée. 0!.e ji /lit cmtraire VONS en
voici donc l'explicariol1.AjnP CtIlCpc;;f/c ajo¡''ttés une; cornme '7T(.jp~A~ttv ~'iTiliIO'~V
que Don,jtiJene ajo/1,le , ilFrés la Idhre ~J' ¡¡¡erTe yirp@-, c'eSl bien le mefme fau :
de Ion Decret ,paroift lor! fi~blime & cfl ?!J;¡j~' ee 1)' eH pllls la mefrne cadence: ptlrce
en effet rnerveil!eufe. Ce Daret, dit- il , a que la p,ríode /arreftalJt Irop IO/!g-te?np.f
[ait éva/loiúr le peril qui envirOililOit cClte [/tr les d,rnieres !Jite/bes: le SlIblime qll¿
vi~¡e , cornmr;. 11n ntlr1jC q/li fe dtjJiJ'Pe de eftojt ferré i11!par.lvanr fe 7clafche & s'al-
lw-rnc(rm. rOTO 'T~ .1 ;Í,w'/Act 1- 7 oH T~j C'iJÓ1,j fib/it. All rdlc j':ly fuivi dans ces der-
--$.,,_
'w,-"
' •
el. V Ttt
I ,
xt ro,tiVoV
G~"
"7T dP=J..V'¡V ,
,
~,"OII!"',V,
nicrs lUOtS l'cxplicatiol1 de MonfiC:llr
"
f<j",-r;ff::&+li0-. Milú il fiwt aval:r}, qlfe le Febvre ) & j'ajoure C0111111e luy, Ha
l'harmonje de la pniode rie cede po;nt la a "
rH'iTip.
La rner comm~nfant a bmire. ] 11 Y a
bWlté de la ,Pe¡¡!ce. Car c/,'e eft prefq'e
toMe compofee de D.1[fyles q/l; font /;s dans le Grec cornme1lfant a boullloner
piés les pl1M 1JObies & les pltU p'opre,r (!ti (97d,I/,: Mais le mot de bOlJilloner n'a
Sl~~li;ne : & c'eSl ponrquo} le ver,r He-
point de mauvais ron en noftre Langue,
& d1: au eontraire agréable a l'orcille.
rJ¡que , qlli cft le plw beau de tOIJS hs
ver; , en eft compofé. En e1fct , Ji Vol:! Je me fuis done [crvi du mot bruire
ofles :m mol de f.t place, comrne ji VOl!! qlli <:11: bas & qui exprime le bruit
mettes/..... '1'
'T'<i7a 70 -yllrpWfJ.rI. (,)7''iTtP :'~1Jo~ ~7.ómo-~
el que f:lit l'eall quand elle commence a
7~V Tón l!.ÍoJ'uvov 'iTctp~¡.9-úv , OIJ Ji vo/u en
boüilloner.
.i14ah prCliez. garde que. ] 11 Y a beau-
retrflnchés une {mle !jllabe, comrne (0761117'
eOllp de cho(es qui manql1cnt en cet
'7Tdp9AJ-Ú"Y";~ vi1.0r. V01lS conJ1oiJlrés aire-
men! , r:ombien [' /;armot;ie contyibue mi Su- c'ndroir. Aprés pll1íienrs autres raí-
blim~. Er¡ effet ces p.1ro/es, ¿;"'¡¡~.) n~& J
! 44 R E 1,,1 A R Q V E S.
fons de la décadL:lCc des cfprits ,qu'ap.
porroir ce Philoíophe il1uoduir ici par
Longin; Noirrc ALlteur vrai-iemblablc-
ment reprenoit la pJrole & en dbbli[-
foir de nOllvelles ca~des ; c'dl: a
fca-
"oir la gLlcrre qui dloit Jlors pJr to~lte
la Terre , & l'amour du ll1xe, comUle la
fuite le faic aifés cOl1l1oiltre, DES MATIERES
DV

Fin des Remarques. TRA rTE' DU su BLIME.


A.

A Dmirer. Ce que ron admire, & ce que 1'011.


n'admire pas, & pourquoi,
Aiax. & [on courage,
page .97.98
2.8
a
Alexandre te Grand comparé un Rheteur, 11
La réponfe d' Alexandre aux offres de Darius, 2. J
Amour. Les furcurs de l' Amoue exprimées par
Sapho, 3J
Amphicrate. Q!!.el jugement ii faut faire de cet
Authenr, S
Amplification. A quoi elle ell: utile, & en com-
bien d' e[peces elle fe peue divi[cr, 37. Ce que
c'cll: qu' Amplificatíon & par Otl die differe dll
Grand& du Sublim~,38.39.+o. Voyez Preu'fJ~.
Apollon. La Prell:rcífe d' Apollon [ur lc tlépié, 4%.
Apoftrophe en forme de fermcllt, H. ;,
IArattU. 11 veue encheriJ: [ur Homere, 3t:
.1.rc hiloque, grand imitateurd'Homcrc) 4S
11
TABLE
( 1
TABLE DES MATIERES D U TRAITE' D U SUBLIME.
Arrangement. Voycz Compofition. ficence & lem dignité , 33
L'.Arr.angcm~1!t des paroles di l'une des pJrtics CerpS. Dcfcription pompeufc de rédifi.ce du
qUl prodUllcnde Grand, 106.107. & JlIh.l. corps hum,ün, 86. 87. aquilcs corps doivent
Art. A <Juoi ji fe faut cltudicr quand on traire lem principale cxccllene e, 108.10?
a
d 'un Art. 2. Combicn l' Art di: llccc1rajre 1I Corruption univcrfelle , 9°
llarure, 7. 100.101 Cyprés. Monumens de cyprés, 14
Q!\elle d1: b perfeél:ion de l' Art , 6 6
.A~¡}arice. La plus baíre des paíliol1s,
B.
HO O D.
Ecadcnce. Les cauícs de la decadence des
Efprirs, 10).& Juiv.
Ie~ . QEel e!l: le flus grand bien qui puifTe Demande. ~e les demandes ou imerrogations
B arnver dans la vle, 6. Du mefme endroir
que vient le bien, aífcz fouvent vient auJll
domtem beaucoup de mouvement, d'aéhon &
de force au difcours , 61
le mal, I¡ Demofthme. Differences cntre Demo!l:henc &
:Biens. Ce n' dl: pas un petit avantage que de les a
Cieeron l' egard du Sublime & du Grand)
méprifcr , 1 3 S. 39de Dcmo!l:hel1e dans l'une de fes haran-
Artifice
c.
e
gues, )2.)3.&Juiv.
Allifthene blafmé, & pour.quoi, Demoll:hcne frequenr en hyperbatcs, 67; 68.
Caso Voyez Changement.
Voyez Hyperides. .
Ceci!ius. Son traité du Sublime, & la baífeífc d Denys le Tyran cha¡fé de fon Roy.mme • I:!.
ron Chle, I. & DeJcription. Les figure. de Dc[cription ~ de Re~
changem mt. Du changement de eas, de temps pctition mélées en[emble dans un palIagc de
de per[onnes, de nombres & de genres ,
Demofthc:ne, 63
69.70. & Ju;v. . DiaJyrme. Ce que e'c!l:, 10)
Cíceron. DiffcrenceS entre Cieeron & Demof1:he· Diellx. Voie. pour fe rendre femblablc: aux:
a
ne, ¡'egard du Sublime, 38.3 DieuJé. :z.
Circonftance. Ricn n'arrive au monde qui ne [oi Difcours. Iu!l:elfe qui dl: difficile remarquer
tou.jours aecompagné de eertaines Circonltan
a
dans le Difcours, 4. Combien la prudence y
ces, 31.. De la Sublimite ']ui {e tire des Cir cflnecea'aire, 6. Ce que c'el1: que bien juger
coníl:allees, 'la meJml du fort & dl! foible d'un di[eours , 15. Ce qui
Clitarque. Cét Autcur n'a que du vent & de I'é releve un difcours, 2.0. 2.1
coree, DiCcours élevez, & qui les peut faire, 1 J
Compofition. Voyez Arrangement , Di.ffiofition.. Dif}ofiti011, Q..!!'¡¡ eH: difficilc de remarquer daus
ComFoíition des paroles dans tout; leur magil 11 ij
TABLE DES MATIERES DV TRAITE' DU SUBLIME.
un Ouvrage la beauté de l'a:conomie de la blimc [e p,uv·cnt exeuCcr, , 9 9 . 10()
Difpofition , \- 4- Femmes. Les belles fnmncs appdlee.le mal des
]i}oryphol'c. Voyez Polyclcte. E. yeux, 4
Fift¡on. Voyez Imag~.
E Levation d'cfprit,nature & [es avamJ 17 CS, 11
Eloqucnce. Un 'y a rien de plus difficile a
¿vücr dans l'Eloquencc que I'EnRure, 8
.
Fierté nobic & gcncrcufc dans bquelJe 11 faut en-
trctcnir l'e[prit , .. . 2.10
a
I!.nflure. Qg'dle cft difficile éviter ell matierc Figures de pmCécs & de ~lébon, 19: les flgur~S
d' E,loquence , ibid. n.: fom pas une de, momdres partles, du Subl~­
Comblen elle dl: vicieufe dans le di[cours,lamef. me, lorfqu'on leu,r donne le tour qu elle~ d01-
Enaure plus digne de mépris que d'admiration,l7 vent Ilvoir, 53. B' fuivans. ~c les FIgures
EJchyle. Ses hardiclfes & [es imaginatiol'ls tout a ont be[oin du Sublime pour les.foutenir, S\f
falt nobleS & heroi'ques, 49.5 0 lln'y a point de ~gu~e plus e~cellente que cel-
Efclave. ~'lln Efclave ne pe lit jamais devenir le qlli efr tOllt-a-falt cachee .. &. qu:el eft le
Orateur, & pourquoi, II9 moien de l'¡:mpcfchcr de parol/he, . 5?
Ef}rit. L'Eiprit de l'homme [ollvent n'a pas les Fio-ures mdées cnfemblc dans un dlCcou.rs le
mOlns bcfoin de bride qU( d' ¿peron, 7. Voyez cOIgamniquenr les unes aux 'autIes ,. de la.Jorce
Me/hode • .Elevation d'efprit qui fait pen[er des graces & de l'ornenacnt) 6;,.
heureufLmem les cho[f:s , 19 G"
Que! dl: le propre d'ungrand Efprit, 30 Enie. Q~e les Genies naturel.lcment·les pI~s
De I 'cxcrlknct de l' cCprit humain, 97. 98. Les
call[c3 de Id. decadcnce des efprits. Voycz De-
G deveztombent q.uclquefols'dans la.badr-.
nerie, 3 1 ':
cadence. Genre. Voyez Changement;.
a
Eurit;de. H:ureux exprimer I'amour & la fll- Gorgias raillé, & pourquoi, ¡O.
rcur,. 47.48 GOltvernement. Differc:1ce du Gouvernement po-
EunpHie plus Iwureux d:Jns l'arrano-emcnt de (es pulaire &.du Monarch.ique, 1I7'
paru'e', qdC d.lll~; le ll:ns de [es p~niC:es, 110 Grltnd .. Voyez·Sublime. Combien il ell rccher-
Exagerf't':olJ. Elle t:H propre adcux diffcrens ef- ch~:entoutes chofes , 8. une chofe n~a rien de
[ets, 10 5 Grand quand le mépris quel'on en fairriellt
EXl'refion. Nobldfe de l'Expreilion & fes deux du,Grand,. 17
p:¡rtlcs , 19 H.
F. ·Armolfie. Ce que c' efr., &. aquoi elle ea:
F Autes d~s grands Auteurs, &: cornrnenr il cn
faut jlolgn, 92..93. que les fautes dans le Su-
H uriJe,
liegejias.VoyC'L Amphicrllte.
Iocí.1.'<)7
T ARtE DES MATIER'ES DV' TRAITE' DV SVBLIME.
Herodote. Qllelque chofe de ridieule dal1s Hero- ¡mpttdence. En quellc partie de l'homme elle pa~
dote,. . 14 . roiO: partiClllicremcnt , 13
11 eíl grand imitateur d 'Homere, 42..67. 61 Interrogaríon. Voyez Demande,
H'mere. En quoi il a princip;¡lt:menc excellé 1} lnvention. Il eli dirl1eile de remarquer la fineífe
& fUÍ'rJans. ' de l'lnvcntion dans uÍl Onvrage, 4
plus foibledans I'Odyffée que dans l'Iliade, lS Ifocratc tombe dans une fallte de perir ECcolicl'.
H?~erceomparé auSoleil quandil fe cOUChC,19 IO~ .
Vlelllefft: d'Homere,· 3-1. 32.. lupher nourú ,omme U11 pigeonneau, 31
a
Homerc adroit oílcr ou il faut lcs liaifons du L.
di[cours, 63 Eéf ellr. Le plC()fit des Leéleu:s eíl l~ b~t oa
Homerc l' admiratíon de tóus Ics {jecles, 44.-1-5 L
,. doit cendre tollt homme qUl vellt ecnre. 1.
Liaifon. ~ le retranchemenr des liaiCons dans
Homme. Voyez Corps. EJjrit. Nature.
Hydropique. 11 o'y a rien de plus [ee qu'un Hy- 110 diCeours, luí donne beaucoup plllS de mou-

~ dropIque, S vemei1t, 61.64-


Eyperbate. Ce que c'dl:. qu'Hyperbate, & com- LyJiIU. Voyez Pl4ton. Lcs douce\1rs & les grace~
ment 11 s"'nfaut {ervir, 66. &fHivans. Voyez dc Ly[¡as~, ,9,3' 5' 5
Tranf}ofition. M.
AtriS.Voyez Amphicr4te;
'Byperbole rernarquable. lel. queHes [ont les
a
meilleures, 103. quoi on s'cn pc:ut C~rvir,~o4
Hyperide, Son aruJice dans l'une de [es Haran-
M. Mediocre, Lc Mediocre parfair comparé
aveC le Sublimc qui a quelqucs defallts, & fi
gues, p .. I'lln doir cfrre preferé al'
autre, 1.7· & fuiv.
Comparai(otl d'Hyperide & de Dernofthene, 93, Meffene. Ville alficgée pcndant trente aos, 11
94, & fuiwms. /Y1,taphore; Si l' on peut emploier pluíieursMera-
I. a
phores la fois. 84. 8 5, & fuiv.
Aloujie utile aux morrcls , 4 1 .43 Methode. Qlle l' eCprit a beCoin d'¡me Methode
1 . [mage. Ce que c' eíl que les Images dans le
di[cour~. 4-1-. Elles om tout un autrc nfage a
a
pOllr lui enCeigner oe dire que ce qu'il faur,
& le dire en l'on lieu, 5>,& 6
dJOS la Rhr:torique que parmi les Poeres,47.p /Y1onarchie. Voyez Gowuernement.
Imitation. L'lrnitation &: I'émulation des poetes /Y1ot. De quelle con[equence en: le choix des
& des Efcrivains illnílres, en un chernin qui Mot~ dans les Ouvrages,.8I. 82.. de la baffeffe
des Mors, I I l . & fuiv.
I'eut conduire au Sublime, 4 1 ·4¡
líniter;. La rnarucxe d' imiter les Autheurs ¡llll- Mo/re • r exprimé la grandeur de
!tres,- 44 .... ~.
1.7

,""
T AnLE DES MATIERE.S DU TRAITE' DU SUBLIME.
N. &1e Sublime ne vont jamais l'Ull fan;; ¡'autre,
Ain. V.oyez Pigmées. \
N
. . Na/ure. Qy.'cllc. ne [e monrre· jamais plus.
lIbre que cbns les dl[com;s Sublimes & Pathc-
2..0, V.oycz Po~te.
Le Pathetique ne fait j,unais plus d'e~et ,!a 11 s le
di[cours que lors qlt'¡1 femble que) Oratcur 11C
ti'lues, r, Sans 1: Ar& elle cll: une a veuale qui le recherche pas. . 61.
ne[s:;¡it .oU elle y.a"6,. {['6. Voy.:z Art. ::> Le Parheti'luc p;micipe du Sublune " aura11t 'lue
C.omblen la Natur.c a coniidcré l' h.omme , 98. le Sublime participe du Beau & de l'Agrea-
La natme doit dhe imide dans le di[e.ours, 116 ble, lO
NeceJTah'e; Voycz Adinirer. Peinture, V.oyez lmage. Ce qui [e pre[enre d'a-
Nombre. V.oyr:z.Changement. a
bord la vl:ue dans la Peinture, r9
Nowueauté. Elle eH: la manie des ECcrivains 'lenelope & fes Amans, 3I
d' au jourd 'hui. 1~ Penfée. La Penlée & la Phrale s' expliquent ordl-
Q •. nairem<:nt ¡'une pour ¡'¿¡utre, . SI
a Periode. '.¡ oyez Arrangement. De la merme des
O DyJTle, Elle n'cll: propremenr paEler. que
l'Epiloguc de l'I1iade, 30 i'eriodes, llI. & fuivans.
Oeconomie, Voyez DiJPoJition .. Periphrale. ~e la Periphrale eH: d'uo grand Ul~­
Oratel/r. Ce 'lu'il fau!: coniiderer dans les Ora- ge dans le Sublime, 78, Enmplcs de la Pen-
a
teUrs l'égarddu Sublim~"L6. [9. La premie-o phrale. LCl mefme, Iln'y a ~icn dont ruCage
re qualité d'un Oratcur,. 2.1- s'cll:ende plus ¡oin que la Penphr.lle, 79
Orateurs en qui le Sublime & le merveilleux fe Per(onnes. Du changement de perf.onnes, 74,75,
rcnconrre j.oint avec L'utile & le necdfaire, 99 Voyez Ch,wgement. , ,
Ordre meryeilleuxdans un de[.ordre, 65 PerfuajiDn.Ell qu.oi elle dI: opp.oCee au SublIme,'!'
P. Phú:oll. Dilcours du Solcil a 1'h:1eto11 en IUI
!T)'Anegyrique, Il n'entre point p.our I'ordinai- mctrant entre les mains les rClnes de [es che 4

'1~ re de pallionsdJI1S le Panegyri'lue, :z.¡ vaux, . 48


Parlero Sans la facnlté de bicl'l Earlcr le n:ll:e n'dl: Pbrafe, Voyez Pen/ée. .
rien dans le Sublime,. 1 JI. Platon, Dilciplc de SocratC', 13. q, Son ftlk & [es
Parole. V.oyez CompoJition. in!tructions pOllr parvc11ir an Sublime, 4 r •
PaJ1i.o11S 'lui n'om rimdi: grand,& 'lui.ont meCme rrrJnd imitateur d'Homcre, 42.
a
qucl'lue chofe de bas l'cgard du diicours, PL~~on comparé avec LyíiJS, 8S,97·9 8
2..0. 2. [ Pluriels redllits en íinguliers, 71-. Voyez Chan-
'PlIofhetique. Ce que l'.on doit entcndre par le Pa- gemen'. ., ,
t-hetiq~ll: dans le d¡[eQurs, I~. Si le Pathcti'lue PCete. Ce qu'il fallt C011fiderer dans les Poetes a

....
TABLE DES MATIERES DU TRAITE' DU SUBLIME.
scphvcle. Exccllent-a peindre->l.cs c.horcs, .
al'égard du Sublime, - . 16
4-9
Stanlii. Diff.:rencc entre la St,1WC & le d¡[eours o
Q.!!e les Poetes & les ECcrivains celebres s'amu-
[ent o:dinairement ape!ndre les ma:urs quarid p.l00 .' ,
'Steficor e , grand tniltateur d Homer~, 4.2.
leur elpm manque de Vlgueur pour le Patheti- ) Stite. Qud dlle dcfJut du Sule mile, IO. 11. On-
que, 31;
gine duftilefroid, , . 14
Polyc!ete & [a !tatue, .- (; Sublime. Les grauds aVJmages 'J¿ les efh:ts rdc-
Poft~r;té_ Combien l' on doit confidercr le junc-
. m\:l1t d~ h paftc.rité ~ati~ [e~ Ouvrages,
vez du Sublime, 4. en quoi il cll opporé la a
"'46
perfuaGon • .LI;¡ merme. S'i~ y ~ un An particu-
Pre(ent. L homm;: encllll a blamcr le chofes pre- lier du SublmiC, 5. de, trOlS VIces qUlluy [ont
OppOrez.. Lt¡, mc!t'!e, 6-.fui'Vans- le :~ubllmc
[ente." !If)
Preuv.e. En quoi la PreLH,e differe de l' Amplifi-
canon, 3·9
a
comparé un vailLau en danger de pc.nr, 6·7·
Le moien J'éviter les vices qui fe glillcnt que!.
Puerilité. Ce que c'en'que Pucrili,é, 10
quefois daliS le Sublime. . 14-
Pigmées enfermez. daus des boetcs, 119 Le moien en general pour conooltl:re le Subl1-
R. m~, 16. 17. propIC du Sublime. I ti me[me. La
E/Jetition. Les figures de Repetition & de
R dc[cription méJécs cn[clUblc dans un paifa-
ge di: DUllofthene, 6)
mJ.rquc infJ.illibk du Sublime, 2.0: cinq rour-
ces principales du Subhme, 19· ,SI le Subl}l11e
& le Pathetique ne vont ¡amalS l un fans 1 alI-
Répon(c. Voyez. Demnnde. rre, 10. Du Sublimc dans ks ptnrées. 2. l.
1l..hetori'1 l1c • ~cl efll'u[age des. Inu"~s dans la Voyez. Circonftances. Amplification. en quoi
Rhetoriquc, " 47· fO conÍl/le le Sublime, 39. Voycz Figure. Gran-
Richeffés. De cambien de maUle elles [out la (our- dcur & efret dn Sublime, ~ 9. 60. Voycz Peri-
ce & l' ori gine , no phrafe. Mediocre. Eprit. ~e le Sublime
paffions. Voycz. Sel"tlituáe. éleve prelqnc auffi ~aut que D leu,' ?9. Le Su-
S. blime dans les Penodes compare a un FeJbn
a
ApIJo, & (on adreífc erprimer les furcurs de
S 1"amour,
Serment appdlé Apo!trophe,
32.· H
54· 56
parc[cot,
T.
110

Ableau. Voyez P.eintllre.


Ser'Vitllde, Erpece de pri[ou, LI9. la Servitude
des Paffions , no T Tempefte. De[cription d'une Tempell:e par
l' Autheur du Poeroe des Arimafpiens ,;& par
Son .. L'cffct des [ons de la RUte & des aurtes in-
Homere, 3)'3 6 . II 1.
(humens de mufique , I06. & jiti'!l/ms.
Songes de Iupitn mefme > 31
Temps. Du changement des temps, 73

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T A B L E S D E S M A T. &c:·
voya Changeme ns.
Yerme, VoyeZ Mot.
TheopomptU. PallJge de Theopompus bla[m
par e ecilius , . 8
La peinrurc <¡u'il a faite de la dc[ccnte du.Ro~
a
de Perfe dans l'Egyptc, & ce qui el!: y remar
que!" , 1I 3- 114 II¡
ThuFydide. Les Hyperbates de Thucydide, 67
Timée. Quoi <¡ u' habilc hommc di ailleurs, [lije
au froid & au pucrile ) - . 11
Ton. VoyezBon.
Tragcdie. Défaut infupportable dans la Tra~
. gedie. . 6
Tranjitions impteVt-ucs , 75. 76
Tranfpojition remarqnable dans Herodore,· 68
V. .
Ertu. Combien caufe de maux l' abandon_
V nement dela Verru·,
VlyiJe, & fa d¡[ctte pcndant dix jours,·
I2.0. 12. i
. 31
Vo/upté. Elle elt le plus infame de toos lés
vices, 1 lO
J:tile. Voyez Admirer.
- .. X.
Enophon, Heros de r amiquité , d¡[eipIe de
X
- Socrare. 13. Sa pompcufe de[eription de
, l'édificc·difcorps homain, - _ . 86

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