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INSTITUT SUPÉRIEUR PÉDAGOGIQUE DE


NYIRAGONGO

Section des Lettres et Sciences Humaines


Département de Français-Langues Africaines

COURS D’HISTOIRE DE LA
LITTÉRATURE FRANÇAISE DU MOYEN
ÂGE AU XVIIIème SIÈCLE / LIFRA II

PROGRAMME DES ÉTUDES DE L2 (LMD)

PAR ASSISTANT1Jean Claude TULINABO BWENGE

Appartenant à l’Étudiant
……………………………………………………………………………………
…………………………………..

ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024


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HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE DU MOYEN ÂGE AU


XVIIe SIÈCLE

BIBLIOGRAPHIE
SURATEAU, JR, Regards sur l’histoire de la littérature française,
Paris, Bourson, 1967.

MEMENTO Larousse Encyclopédique et illustré, Paris, Larousse, 1949.

ADAM et al. Littérature française, Paris, Larousse, 1997.

DAVID.P., Dictionnaire de Théâtre, Paris, DUNOD, 1996.

BOURNEUF. R, & QUELLET, R., L’univers du roman, Paris, RUF, 1987.

AMELA, A., « La littérature française et critique rationnelle » in présence


Africaine, Revue culturelle du Monde Noir, N°139, 1987.

SHERER J., La dramaturgie classique en France, Paris, PUF, 1981.

SERREAU, G.,Histoire de nouveau théâtre, Paris, PUF, 1991.

THIBAUDET, A.,Histoire de la littérature française de 1789 à nos


jours, Paris, Bardas, 2005.
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OBJECTIFS DU COURS
a. GÉNÉRAUX
- Permettre à l’étudiant, à l’ère de la réforme de lui ouvrir de
nouvelles perspectives de méthodes et de recherche en littérature
française ;
- Habituer à l’étudiant à travailler au contact des textes tout en lui
facilitant l’accès et le maniement ou l’interprétation à partir des
courants et/ou écoles littéraires.

b. SPÉCIFIQUES
- Mettre à la portée de l’étudiant les tendances qui se profitent et de
l’initier aux problématiques inhérentes à chaque époque littéraire ;
- Donner à l’étudiant, à titre de guide pédagogique, des auteurs
représentatifs par leur nature : stylistique ou thématique.
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PLAN DU COURS
CHAP. I. LE MOYEN ÂGE LITTÉRAIRE

1.1. Les caractéristiques du moyen âge


1.2. La littérature chevaleresque
1.3. La littérature populaire
1.4. La littérature de l’église
1.5. La fin du Moyen Âge

CHAP. II. LA RENAISSANCE ET LA RÉFORME AU XVIème SIÈCLE

II.1. La renaissance et la réforme

II.2. a. L’espoir de la renaissance ; RABELAIS

b. L’esprit de la réforme ; CALVIN

II.3. La réforme de la poésie ; MAROT et la Pléiade

II.4. Ronsard et les Poètes

II.5. Notion sur la versification

II.6. Traducteurs, Érudits, Historiens, Écrivains Politiques.

II.7. Les Moralistes Montaigne et Saint François de Sales.

CHAP. III.LE CLASSICISME AU XVIIème SIÈCLE

III.1. La discipline dans les lettres : Malherbe.

III.2. L’influence Mondaine

IIII.3. L’influence philosophique et religieuse

III.4. L’individualisme Héroïque : Corneille

III.5. La littérature classique : Boileau

III. 6. La prédication : Bossuet

III.7. Jean de LA FONTAINE

III.8. Molière

III.9. Racine

III.10. SAINT-SIMON-Madame DESEVIGNÉ


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III.11. La querelle des Anciens et des modernes.

CHAP. IV. LE XIIIème SIÈCLE : SIÈCLE DE LUMIÈRES

IV.1. Les influences dominantes

IV.2. Dramaturges, Romanciers, Moralistes

IV.3. MONTESQUIEU

IV.4. VOLTAIRE

IV.5. L’encyclopédie

IV.6. JEAN-JACQUES ROUSSEAU

IV.7. Le Renouveau de l’esprit classique.

FORMULES PÉDAGOGIQUES
Cours magistral interactif (LMI)
Travaux dirigés
 ÉVALUATION
Cette évaluation portera sur des analyses d’extraits
d’œuvres romanesques d’artistes variés.

 ÉVALUATION SOMATIVE
Cette évaluation portera sur des interrogations, des
travaux pratiques et un examen.

CHAP. I. LE MOYEN ÂGE


I.1. Les caractéristiques du moyen âge
Le Moyen âge est une époque de foi ardente : Cette foi s’affirme
dans l’architecture qui a donné nos belles cathédrales, dans les guerres
contre l’infidèle appelées croisades, dans l’activité théologique qui a
produit un enseignement célèbre dans le monde entier et des ouvrages
remarquables, dans la poésie liturgique latine qui est pleine de piété
(Dévotion religieuse, attachement aux pratiques religieuses) et d’éclat et
d’une manière générale dans une civilisation qui reposait sur le droit
chrétien. Mais la langue est encore pauvre, hésitante et incapable
d’exprimer les âmes qui sont grandes. Deux périodes sont distinctes au
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moyen âge ; la première va du XIe siècle à la fin du XIII e siècle, la France


est une force vivante au service de la foi. La seconde période comprend le
XIVe Siècle et XVe Siècle, la France est ruinée par les guerres
malheureuses. Elle souffre, elle a perdu son élan dans la foi primitive ;
aussi sa littérature. Celle-ci est nationale, c’est-à-dire qu’elle est
l’expression de la société.

Il faut distinguer dans cette société trois groupes principaux :


l’Eglise, la noblesse, le peuple.L’Église est le groupe dominant. Elle a
sauvé la civilisation au moment de l’invasion de Barbares ; elle a protégé
le faible contre les caprices du fort, elle attire la foule par l’éclat des
cérémonies, les pèlerinages, les monastères qui sont des écoles et des
centres de culture, les universités.

L’Église exerce une véritable autorité politique en limitant le droit féodal,


en mettant un frein à la tyrannie et en organisant la guerre contre
l’infidèle.

- La noblesse : elle a inspiré une littérature abondante ; l’épopée, le


roman, le lyrisme, les chroniques (ouvrage qui relate les faits
historiques).
- le peuple a produit une littérature comique satirique, souvent
grossière.

Questions

1) Que ce qui caractérise le Moyen Âge littéraire ?


2) La littérature exprime-t-elle entièrement son âme ?
3) Quels groupes sociaux peut-on distingué au Moyen Âge littéraire ?
4) Lesquelles sont les caractéristiques de l’Église ? de la noblesse ? du
peuple ?

1.2. La littérature chevaleresque


A. L’Épopée
A.1. L’origine

L’épopée est un récit en vers de grands faits historiques idéalisés


par la légende. L’épopée française est née en France dans les grandes
familles guerrières et dans les lieux de pèlerinage.

A.2. Classification

Les épopées du Moyen Âge se divisent en trois gestes : la geste du


Roi, la geste de Garin de Montglane, la geste de Doon de Moyence.
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Par geste (gesta, action d’éclat et histoire de ces actions).

- Le geste du Roi : qui raconte les exploits de charlemagne et de ses


pars. Citons ; Berthe aux grands pieds, la chanson de Roland ;
- La geste de Garin de Montglane qui raconte les exploits de Garin,
d’Aymeri de Narbonne et de Guillaume d’arranges à savoir :
Aymeri de narbonne, les Aliscans.
- La geste de Doon de Moyence ; qui reconte les luttes des féodaux
entre eux, à connaître : Renaud de Montauban

A.3. Caractéristiques

Elles sont écrites en vers de dix syllabes, assonances et non


rimées ; chantées par les jongleurs. Les premières ont un caractère
religieux puis guerrier au XIIe siècle. La rime succède l’assonance. Les
vers sont partagés en couplets appelés laisses.

La chanson de Roland est la plus importante et la plus célèbre. Elle a


été écrite en 1066 et 1095 sous l’influence de la croisade Espagnole et
française contre les Maures.

B. LE ROMAN

Le roman ressemble à l’épopée par l’extérieur, mais en diffère par le


fonds, qui est de pure imagination. On distingue trois espèces de romans
d’après les matériaux qu’ils ont exploités : les romans antiques, les
romans bretons, les romans d’aventures.

B.1. Les Romans antiques

Les principaux sont :

- Le roman de troie
- Le roman d’Aeneas
- Le roman d’Alexandre

Ils ont tous les mêmes caractères : l’auteur puisse à des sources
suspectes.

B.1. Les Romans bretons

Ils prirent plusieurs formes :

Ce furent d’abord de courtes poésies narratives appelées lais. Par


exemple, lais de Marie de France, puis des romans envers, plus étendus
exemples romans de chrétiens de Troyes, enfin de romans en prose. Les
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romans les plus célèbres sont : Tristan et seult, Preceval, le chavalier


au lion.

B.3. Les Romans d’Aventure

Ce sont ceux qui racontent une histoire d’amour dans le cadre


d’Aventure extraordinaire. Les principaux sont ; Foire et Blanche fleur,
Guillaume et Aélis, et Aucassin et Nicolette.

C. LE LYRISME

Est une expression rythmée et faite pour être chantée des sentiments
personnels, se développa au Moyen Âge à la fois dans le midi (centre) et
dans le Nord. Les chanteurs du Midi plus élégants et plus abordant,
s’appelaient des troubadours, ceux du Nord des Trouvères. Les trouvères
les plus illustrés sont : Conon Béthume, Thibaut ,CalinMuset.

D. LES CHRONIQUES

Les principaux sont ; Villehardouin, qui a fait le récit de la IV e


croisade, Joinville,qui a raconté la vie de Saint Louis Froissart, qui a
rapporté dans ses chroniques des épisodes de la guerre de cent ans.

Questions :

1. Quelle est l’origine de l’épopée française ?


2. Comment divise-t-on les romans du MA ?
3. Quelles sont les principaux trouvères ?

I.3. La littérature populaire


L’esprit populaire trouve son expression dans les satires, les fabliaux et le
roman de Ranart.

I.3.1. LA SATIRE
Le principal auteur de satire est Rutebeuf, qui écrivit des œuvres
pieuses (accomplissant le devoir religieux) comme le Miracle de
Théophile.Il est également l’auteur des pièces, les ordres de Paris,
l’Etat du Monde. L’esprit satirique a pénétré dans presque toutes les
œuvres, parfois d’une manière inattendue.

I.3.2. LES FABLIAUX


Ce sont des « contes à rire envers »

Les principaux fabliaux sont : les trois Aveugles de Compiègne,


Estula, Le chevalier au baryzel, Le vilain mire, la Housse partie.
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I.3.3. LE ROMAN DE RENART


Est comme un recueil satirique d’histoires d’animaux. Il raconte la
lutte du goupil (renart) contre le loup (Sengrin), c’est-à-dire de la ruse
contre la force, mêlant à cette donnée simple la plupart des animaux, de
manière à faire de l’ensemble une sorte de parodie (invitation plaisante
d’une œuvre littéraire) de l’époque chevaleresque.

Au XIIe siècle, le roman de Renart ne présente que d’amusantes


histoires d’animaux personnifiés.

Au XIIIe siècle, la satire de la société y prend une grande place. Au


XIVe siècle, le symbolisme y pénètre et Renart finit par représenter le
diable maître du monde contre qui tout homme doit faire croisade.

Questions

1. Quels sont les principaux genres populaires dans la littérature


du moyen âge ?
2. Quels est l’auteur satirique le plus connu ?
3. Quels sont les caractères des fabliaux ?

I.4. LA LITTÉRATURE DE L’ÉGLISE


L’église a marqué son empreinte en particulier dans la prédication,
la littérature didactique et le théâtre.

I.4.1. LA PRÉDICATION
La prédication était faite en latin, puis, peu à peu, elle se donna en
langue vulgaire.

Les prédicateurs qui poussèrent les foules à la croisade devaient être fort
éloquents, mais rien ne nous est resté de leur discours. Au XIV e siècle, on
cite parmi les grands prédicateurs Gerson, le grand chancelier de
l’université, et, au XVe siècle, Menot et Maillart, dont l’éloquence était
colorée de la fougue (enthousiasme, Ardeur) des passions populaires.

I.4.2. LA LITTÉRATURE DIDACTIQUE


Les clercs (hommes d’église) qui ont le dépôt de toute science
prennent, pour instruire la foule, les genres les plus divers. Ils écrivent
des bestiaires (traités sur les animaux), des châtiments (traités
d’éducation), des bibles(traités de morale), des images du
monde(encyclopédies). Le roman de la rose est une œuvre didactique
d’une grande régulation au M.A.
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Dans son sujet fondamental, c’est un art d’aimer et de se faire


aimer. Il comprend deux parties, la première, écrite vers 1230, est
l’œuvre de Guillaume de Lorris, elle est fine, délicate, élégante. La
seconde partie, écrite vers 1270, est l’œuvre de Jean de Meung : elle est
pendante, violente et souvent grossière.

I.4.3. LE THÉÂTRE
L’Église avait condamné le théâtre Païen, qui était une école
d’immortalité, et c’est l’église qui rétablie le théâtre pour édifier et
instruire le peuple. Il est représenté au XII e siècle et XIIIe siècle par les
Miracles, drame court, bien circonscrit mettant en scène un miracle
attribué à la sainte vierge ou aux saints.

Nous avons conservé un recueil de quarante-deux drames appelés


Miracle de Notre-Dame et un drame vivant et émouvant de Rutebeuf,
Miracle de Théophile et au XVe par lesMystères, en latin ministerium :
Action, fonction. Le Mystère est la mise en scène de l’histoire religieuse de
l’humanité depuis la création, d’après l’écriture sainte, la tradition et les
légendes populaires.

Les principaux Mystères sont : les mystères de la passion,d’Arnoul


Gréban.

Le théâtre amusant est illustré par Adam de la halle qui écrit deux
comédies, le jeu de la Feuillée et le feu de Robin et de Marion.

Au XIVe siècle, il pend un grand développement. On peut alors


distinguer trois genres : la farce qui n’a pour but que d’exciter le gros rire,
la moralité qui amuse en donnant une leçon et la sortie qui est une
comédie à but politique.

Le théâtre comique de la fin du Moyen Âge a produit un Chef-d’œuvre


dont l’auteur est inconnu, Pathelin (1570).

Questions

1. Quels sont les genres littéraires où s’est marquée l’influence de


l’église ?
2. Quels sont les principaux genres didactiques ?
3. Parquoi est représenté le théâtre comique au XIIIe siècle ?

I.5. LA FIN DU MOYEN ÂGE


Le XIVe siècle et le XVe siècle sont une époque de stérilité littéraire
et de mauvais goût. Les guerres malheureuses et la famine avaient désolé
le pays. Cette époque est représentée par un historien de
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valeur,commines, par des poètes médiocres et par un poète de génie,


villon.

I.5.1. COMMINES (1445-1511)


Serviteur du duc (souverain) de Bourgogne, Charles le Téméraire, puis il
le trahit pour passer au service de son ennemi, Louis XI. Dans ses
Mémoires, il a raconté en particulier la rivalité du roi et du duc. Il est un
historien.

La poésie de cette époque est diffuse ,pendante et Maniérée. Les poètes


dont Christine de Pisan, Alain Chartier, Charles d’Orléans. Villon est le seul
grand poète de la fin du Moyen Âge. Il eut une vit fort troublée ; écolier
indiscipliné, étudiant débauché, voleur de grands chemins, arrêté souvent
et n’échappant à la pendaison que par miracle.

Il écrivit, le petit testament et le grand testament, à la veille de sa


mort.

Conclusion : villon est une exception. La littérature de cette


époque est médiocre. Le Moyen Âge qui a été si grand par la foi, par
l’action, par l’art, ne produit plus à la fin du XV e siècle que des œuvres
sans vie.

Et déjà se manifestent les signes d’une littérature nouvelle : les grandes


découvertes, comme celle d’imprimerie, donnent un ébranlementaux
esprit ; les œuvres de l’antiquité sont étudiées et mieux connues ; la
France en contant avec l’Italie. La Reconnaissance approche.

CHAP II. LE XVIe SIÈCLE : LA RENAISSANCE ET LA


RÉFORME
Le XVIe siècle est dominé et caractérisé par deux grands faits : la
Renaissance et la Réforme.

A. LA RENAISSANCE : La renaissance et la réforme.


A.1. Définition
La renaissance : est une rupture avec les idées les mœurs, les formes,
littéraires, l’art du Moyen Âge, et un retour aux idées, à la littérature, à
l’art de l’antiquité gréco-romaine.
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A.2. Les causes de la Renaissance


- La prise de Constantinople par les turcs (1453) qui chasse vers
l’occident les savants grecs et met ainsi à la portée de l’Italie les
textes complets des écrivains anciens ;
- L’invention de l’imprimerie, qui permet de répandre les livres
anciens ;
- La découverte du nouveau Monde qui élargit les esprits.

A.3. Diffusion de la Renaissance


On peut distinguer dans la renaissance française trois
périodes. Dans la première (1500-1545), les humanistes, c’est-à-dire
les savants attachés à l’étude de l’antiquité se jettent sur les
littératures païennes et veulent tout conquérir pêle-mêle ; c’est
l’époque de Rabelais. Elle est dominée par un grand roi, François I er,
qui protège les écrivains, fonde le collège de France et l’imprimerie
loyale. Dans la 2e période (1545-1570), les artistes et les poètes,
moins préoccupés de conquérir tout ce qui est ancien, s’appliquent à
faire revivre ce que le paganisme eut de plus délicat et à jouir de cette
fleur de l’âme humaine : c’est l’époque de Ronsard. La troisième
période (1570-1590), dominée et troublée par les guerres de religion ;
les hommes réfléchis cherchent dans la littérature païenne des idées et
des doctrines qui, repensées par leur conscience chrétienne, leur
permettant de trouver la tourmente en bon Français. C’est l’époque de
Montaigne.

Au reste, le désordre de la politique et des mœurs se met dans


la poésie, et la littérature de la Renaissance finit avec le XVI e siècle,
dans le chao.

A.4. Bilan de la Renaissance


Il ne faut ni exalter (célébrer, glorifier) la Renaissance ni la maudire.
Elle était nécessaire, nous l’avons vu ; elle a renouvelé l’inspiration
littéraire ; elle a enrichi l’âme française, et elle a rendu possible
le classicisme.

Ses inconvénient; elle a encombré l’imagination de l’artiste d’une


mythologie (Histoire de dieux) décidément morte ; elle a détourné
l’écrivain du peuple et en a fait le serviteur d’une élite ; elle a rejeté
dans l’oubli ces créations admirables de l’esprit du Moyen Âge, l’idéal
Chevaleresque, l’aspiration mystique, l’art religieux, roman et
gothique.
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B. LA RÉFORME
La Réforme est une rupture avec la religion du Moyen Âge et un retour
prétendu au Christianisme primitif.

B.1. Les causes de la Réforme


- Les abus qui s’étaient glissés à la fin du Moyen Âge dans
l’organisation ecclésiastique.
- De plus, toutes les causes qui ont provoqué la renaissance ont
contribué à propager la Réforme.

B.2. Rapport de la Renaissance et la Réforme


D’abord, les humanistes et les protestants s’entendirent font bien,
puisqu’il s’agissait de combattre le Moyen Âge. Mais bientôt les Réformés
reprochent aux humanistes d’être des païens, et les humanistes, voyant
l’étroitesse et l’esprit de lutte fanatique des protestants, se détournent
d’eux.

Il est un fait que, partout où la Réforme a réussi, elle a arrêté la


Renaissance et que partout où la renaissance s’est épanouie, elle a étouffé
la Réforme.

B.3. L’influence de la Réforme sur la littérature


 Les théologiens protestants, comme Calvin, exposèrent leur
doctrine ; des poètes, comme d’Aubigné, firent passer dans la
poésie leur idéal religieux ; la controverse entre catholiques et
protestants suscita toute une littérature militante, les horreurs de la
guerre empêchèrent l’éclosion d’œuvres d’art grandes et sereines.
La Réforme, qui avait d’abord provoqué une certaine activité
intellectuelle, devient très vite en France un élément de trouble et
de désordre.

Questions

- Quelles sont les périodes qu’on peut distinguer dans la


Renaissance française et parquoi sont-elles caractérisées ?
- Dégagez les points de convergence et divergence entre
Renaissance et la Réforme.
- Quels ont été les bienfaits et les méfaits de la Renaissance ?
- Quelle a été l’influence de la Réforme sur la littérature du XV e
siècle ?
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II.2. L’ESPRIT DE LA RENAISSANCE : RABELAIS,


L’ESPRIT DE LA RÉFORME : CALVIN

A. L’ESPRIT DE LA RENAISSANCE
A.1. Rabelais (1495-1553)
Son premier livre raconte la naissance et l’éducation de Gargantua.
Le deuxième livre raconte la naissance de Pantagruel, fils de Gargantua à
partir du troisième livre, Rebelais s’est rendu compte de sa force et, tout
en amusant, il se livre à une satire sociale et religieuse pleine d’audace.

Le quatrième livre est plus violent que le troisième et le cinquième livre


l’est encore plus.

A.2. Les idées de Rabelais


Il est un amuseur. Son principe, c’est qu’il faut suivre la nature en
donnant au corps et à l’esprit ce qu’ils réclament. Ses idées en matière
d’éducation ont un particulier intérêt : nous les voyons appliquées dans
l’éducation de Gargantua, que dirige le maître Pornocrates. Il y a là de
bonnes indications. Mais il y a des excès. Le programme d’éducation de
cet enfant est effrayant ; il faut qu’il apprenne toute l’antiquité et toutes
les sciences. Il y a aussi de lacunes : pas de traces de formation du goût,
pas de trace de formation morale et religieuse.

B. L’ESPRIT DE LA RÉFORME
B.1. CALVIN (1509-1564)
Après avoir fait de bonnes études qui le dirigeaient vers la carrière
ecclésiastique, il passa aux nouvelles doctrines et s’en fuit à Bâle, où il
écrivitl’institution chrétienne. Appelé à Genève, il organisa et gouverna
tyranniquement la république protestante, la Rome du Calvinisme.

Il apporta au protestantisme ce qui lui manquait pour être viable le


principe d’autorité : il rédigea un formulaire de foi et prétendit l’imposer :
il faisait ainsi de sa religion une contrefaçon catholicisme, mais il
l’organisait et lui permettait de vivre.

B.2. L’œuvre de Calvin


Calvin écrivait son œuvre, institution chrétienne en latin, puis la
traduit en français, traitant ainsi la matière de haute théologie : c’est un
exposé de la doctrine protestante sur jésus Christ, sur la grâce, sur
l’église et sur les sacrements.
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La langue de Calvin est claire et sobre (modéré).

II. LA RÉFORME DE LA POÉSIE


II.1. Clément MAROT (1496-1544)
La poésie au Moyen Âge était en pleine décadence : une réforme
s’imposait. Elle fut tentée par une école de poètes que l’on appelle les
Grands rhétoriqueurs : mais ils n’arrivèrent qu’à compliquer la
versification, en province, à Poitier, à Lyon, se formèrent aussi des
groupements poétiques. Mais avant Ronsard, il n’y a, au XVI e siècle, que
un grand poète, c’est Clément Marot.

II.2. La Pléiade
Cependant, quelques jeunes poètes croyaient que la poésie ne
pourrait être renouvelée qu’en revenant aux services antiques. Ils étaient
réunis au collège de Coqueret autour de Daurat, leur professeur, ils
s’appelaient, Pierre de Ronsard (1524-1585) ; Joachim DuBellay (1522-
1560) ; Jean Antoine de BAIF (1532-1589) ; Étienne JODELLE (1532-
1573), Pontus de TYARD (1521-1605) ; Remi BELLEAU (1528-1577)et
Peletier DUMAS (1517-1582).C’est la pléiade, Joachim DuBellay fut chargé
par le groupe de publier le manifester qui contiendrait les idées de l’école
nouvelle ; il lança, en 1549, la Défense et illustration de la langue
française. Défense signifiait qu’il fallait la défendre contre les humanistes
excessifs qui voulaient écrire en latin, et illustration signifiait qu’il fallait
l’illustrer, c’est-à-dire l’enrichir.

Ses idées
Les idées de la pléiade contenues dans la Défense et
illustrastionde la langue française sont :

1° Il faut rétablir la véritable notion de la poésie qui est un art sacré , la


plus noble des vocations humaines ;

2° Il faut renouveler l’inspiration en revenant à la source antique ; les


sources du MA sont épuisées, il ne nous reste plus qu’à imiter les
anciens ;
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3°Il faut renouveler les genres littéraires cultivés par le Moyen Âge et en
rétablissement les genres anciens (ode, tragédie, comédie, épopée,
sonnet).

4° Il faut renouveler le style et la langue. Parlons français, mais le français


pauvre, il faut enrichir le style par des comparaisons empruntées à la
mythologie, et la langue en prenant des mots au latin et au grec, aux
dialectes provinciaux, et en forgeant des mots nouveaux.

II.4. Pierre de Ronsard et les Poètes (1524-1585)


II.4.1. L’œuvre et l’art de Ronsard
Il faut distinguer en lui, le poète scolaire, le poète original dans
l’imitation, le poète courtisan, le poète citoyen et le poète personnel.

- Le poète scolaire : Il nourrit des anciens.

Il a écrit sous leur inspiration directe les odes, ses hymnes et


son poème épique, la Franciade.

- Le poète original dans l’imitation est celui qui, tout en


inspirant les anciens, Anacréon, Horace, Arrive à dégager sa
personnalité et à traduire les véritables sentiments de son
cœur.
C’est celui-là qui a écrit Les Amours vers cassandre
- Le poète courtisan a écrit des bergeries,des mascarades ,
deséglogues
- Le poète citoyen quand il a vu la France déchirée par les
guerres de religion a su s’élever jusqu’à l’éloquence
courageuse du patriotisme dans les Discours sur les
misères du temps.
- Le poète personnel est celui qui, dans la vieillesse
désenchantée, oublie (tous) ses modèles et n’écrit plus que
sans la dictée de son cœur. C’est l’auteur des sonnets à
Hélène.

II.4.2. LES POÈTES DE 1550 à 1650

II.4.2.1. JOACHIM DUBALLAY (1522-1560)


C’est le plus grand poète de la pléiade après Pierre de Ronsard. Il a
écrit l’olive, les regrets.

II.4.2.2. Les autres poètes de la pléiade


- Rémi Belleau (1528-1589), a écrit, les Pierres Précieuses
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- Baïf (153-1589), auteur des Mimes ;


- Du Bartas (1544-1590) ; auteur de lasemaine poème épique sur
la création.

Outre que la poésie, la pléiade s’appliqua aussi au théâtre. Ce fut


Jodelle, qui fit jouer la 1 ère tragédie suivant les règles nouvelles,
Cléopâtre, et la 1ère comédie, l’Eugène.

II.5. NOTION SUR LA VERSIFICATION


II.5.1. LA POÈSIE
Définition
La poésie est un genre littéraire qui pratique le poème.

Le poème : Il n’est pas facile de définir un poème, on peut suggérer cinq


critères de définition :

- Un texte plus réglé qu’un autre (qui obéit à des contraintes, un


rythme, des vers, des rimes, voire synthèse vérification) ;
- Un texte différent (qui fait un usage inhabituel du langage, qui
repose sur un écart par rapport du langage ordinaire) ;
- Un texte qui prend les mots comme objet même de son travail (et
non une réalité à désigner, un message, une influence à exercer);
- Un objet clos, qui forme une totalité cohérente, souvent perçue
comme brève (c’est le cas des formes poétiques fixes), qui
découpent visuellement dans la page ;
- Un texte qui exprime une subjectivité particulière (un ensemble
d’émotions, un imaginaire, une vision différente du monde).

II.5.2. LA VERSIFICATION FRANÇAISE CLASSIQUE


On appelle versification l’ensemble des techniques pour s’exprimer
en vers.

Un vers est un élément linguistique comportant un certain nombre de


syllabes.

La syllabe : est un groupe formé de consonnes et de voyelles qui se


prononce d’une seule émission de voix.

1.[C+V+C+V]
[ CCCCVCVCVVV ]
Ex : Goma
2. [ C+V /C +V ]

Go ma
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Syllabe 1
syllabe 2
En procédant par le décompte de syllabes d’un vers, trois difficultés se
présentent :

- Le « e » muet
- La diphtongue
- L’hiatus
A) le « e » muet : La 1ère difficulté dans le décompte du « e » muet
qui, parfois est prononcé donc compté comme syllabe, et parfois ne
l’est pas. On doit prononcer un « e » muet lors qu’il est placé entre
deux consonnes enfin de mot, lorsque le mot suivant commence par
une consonne ou par un « h » aspiré.
Ex v : Le poupre du combat ruisselle de ses flancs. (Charles
lecontes, le cœur de Hialmar).
Scandage : le/pour/pre/du/com/bat/ruis/sel/le/de/ses/flancs/
Compté
N.B : Pour savoir si un « h » en début de mot est muet ou aspiré, il
faut placer devant le mot un déterminant défini singulier ou pluriel.
Dans le cas d’un « h » muet, il y a élision de l’article défini singulier
(l’) ou la liaison avec le mot suivant le de l’article défini pluriel.
Ex : 1. L’ hi/ver Le/s hi/vers
Élision liaison

2.L’ha/bi/tude Le/s ha/bi/tudes


1 2 3 1 2 3 4

On doit également prononcer un « e » muet lorsqu’il est placé


entre deux consonnes à l’intérieur d’un mot.
18

Exemples

- Je veux d’amour franchement divisé


- Je/veux/d’a/mour/fran/che/ment/di/vi/sé/
(Joachim DuBellay, Sature du Pétrarquis

En revanche, on ne prononce pas le « e » muet dans les


autres cas :

a) À l’intérieur d’un mot, lorsqu’il est placé entre une voyelle et une
consonne.

Exemple

- Apollon et son fils deux grands maitres ensemble,


Ne/me/sau/raient/gué/rir/le/mé/tier/m’a/trom/pé/
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
V+(e)+C

Pierre de Ronsard « je n’ai plus que les os »

 Entre consonne et voyelle

Exemple

V1. Je/vais/m’as/soir/par/mi/le/deux/dans/le/so/leil/
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Charles Leconte de liste, « poème barbares » (Larousse gran P162)

Cas particulier

a) On ne prononce jamais le « e » muet enfin de vers, il forme alors


des rimes féminines .
Ex : V1. ………….table
V2…………….cartables
V3…………….image
b) En fin de mot, lorsque le mot suivant débute par une voyelle où un
« h » muet.
Ex : Cet/t(e) hon/nê/te/flam/m(e) au/peu/ple…
« h » muet C+ (e)+V
(Joachim du Bellay, Les regrets)
B) Décompte de diphtongue

On appelle diphtongue, la succession de deux voyelles. Ces deux


voyelles peuvent être prononcées :

a) D’une seule émission de voix, et constituer ainsi une seule syllabe.


19

Ex : v1. Je sens le pied annoncer le voyage.


Diphtongue
v2. Ton œil tel un… Synérèse
Diphtongue
b) D’une double émission de voix, et constituer ainsi deux syllabes.
Ex : v1. ………….le li/on
Diérèse
La prononciation de ces deux voyelles en une seule se
nomme synérèse, en deux syllabes, diérèse.
C) QUESTION D’HIATUS

L’hiatus est la rencontre heurtée de 2 voyelles, autres que le « e » muet :

- Soit à l’intérieur d’un mot, tel dans oasis


o/a/sis
12 3

Hiatus=choc

- Soit entre 2 mots, tel dans :


Ex v1 Ex /j’ai/é/té/re/çu/par/l’au/be/res/sem/blante/
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
[ E ] [ e]

Hiatus

II.3. LES DIFFÉRENTS VERS FRANÇAIS


II.3.1. Noms techniques des vers
On parle de monosyllabes pour des vers d’une seule syllabe, de
dissyllabes (2 syllabes), trisyllabes (3 syllabes), tétrasyllabes (4 syllabes),
pentasyllabes (5 syllabes), hexasyllabes (6 syllabes), heptasyllabes (7
syllabes), octosyllabes (8 syllabes), endécasyllabes (9 syllabes),
décasyllabes (10 syllabes), hendécasyllabes (11 syllabes), alexandrins (en
gras les vers les plus fréquents).

II.3.2. Sortes de vers


- Vers réguliers : ceux qui se plient aux règles strictes de la
versification classique (cf. Malherbe, Boileau)
- Verslibres : ceux qui ne suivent ces préceptes que
particulièrement.
- Vers non libres: ceux qui se libèrent davantage du carcan
classique : non rimés et irréguliers.

Le vers est notamment caractérisé par le rythme et la rime.


20

II.4. LE RYTHME
Dans la chaine verbale, la répétition des accents crée le sentiment
du rythme. Le sentiment du rythme est fondé sur la perception des séries
de rapport entre le nombre de syllabes de groupes, délimités par leurs
accents.

- L’accent d’intensité sur la dernière voyelle prononcée ou tonique,


détermine la coupe.
- L’accent rythmique se place sur la dernière voyelle prononcée du
dernier mot du groupe rythmique. On appelle groupe rythmique,
l’ensemble des mots souvent unis par un sens qui se prononce d’un
seul trait. C’est à partir de l’accent qu’on détermine l’hémistiche.La
césure est une pause à l’intérieur du vers qui sépare deux
hémistiches.
« Harmonie du soir »
Groupes rythmiques :
1 2 3 4

Ex : v3. Les/ sons/et/les/par/fums// tour/nent/ dans/ l’air/du/soir/


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Coupe césure

Ier Hémistiche IInd Hémistiche


2/4//1/5
Dimétre= césure médiane.
V4 Val/se/mé/lan/co/li/que et/lan/gou/reux/ ver/tige//
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1/5//4/2
Pourles 2 vers, on a : 2/4// 1/5
= Danse chiasmique
1/5// 4/2

Danse chiasmique il est trimètre lorsqu’il a une double césure

a) Régulier : 4//4//4
b) Irrégulier : 3//5//4

Il arrive aussi qu’un vers n’ait pas à lui seul une unité de sens et
qu’il soit étroitement dépendant de vers qui le précède ou qui le suit. C’est
ce qu’on appelle l’enjambement.

L’enjambement : c’est l’effacement d’une coupe à la fin de vers.

V1 : La nuit était lugubre on entendait [des coups…


21

V2 : de fusil] dans la rue où l’on tuait d’autres. (V. Hugo, Châtiments,


enjambement externe.

Lorsque l’unité de sens d’un vers ne correspond pas avec la fin du vers, on
dit qu’il y a enjambement externe. Lorsque l’unité syntaxique d’un vers ne
correspond pas avec la césure, il ya enjambement interne.

Enjambement interne

Ex : Per/son/ne/ne/lit/plus//¿dans/le/ta/rots//
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Deux résultats de l’enjambement :
On appelle rejet la portion d’unité syntaxique, c’est-à-dire l’ensemble des
mots rejetés après la fin du vers (donc dans le vers suivant)

Exemple

v1. La nuit était lugubre : on entendait des coups…

v2. De fusil dans la rue où l’on entendait d’autres.

Enjambement du rejet

On appelle contre-rejet la portion d’unité syntaxique c'est-à-dire


l’ensemble des mots se trouvant avant la fin du vers. Dans ces deux vers
de Victor HUGO ci-haut, on a :

- L’Enjambement, c’est { des coups de fusil }


- Rejet : { de fusil }
- Contre-rejet :{ des coups } , v1

v. Per/son/ne/ne/ lit/ plus//le/ sort/ dans/ les/ ta/rots//


1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6
Enjambement interne

 Rejet [ ¿ sort ]
 Contre-rejet [ ne lit plus ]

LA STROPHE : C’est l’ensemble des vers réunis selon la disposition


particulière des rimes, dont l’organisation est souvent répétitive dans le
poème. Bref, c’est un regroupement de vers distique (2 vers), tercet (3
vers), quatrain (4), quintile (5), sizain (6), septain (7), huitain (8),
neuvain (9), dizain (10) ; onzain (11) rare, douzain (12)Isométrique :
strophe composée des vers comportant chacun de même nombre de
syllabes. Hétérométrique : c’est l’inverse.

II.5. LA MUSIQUE DES RIMES


22

LA RIME : Est un élément sonore qui ponctue la fin de chaque vers et


forme des échos entre 2 ou plusieurs vers. Elle obéit à plusieurs principes
qu’il convient d’examiner attentivement :

a) Nature des rimes

Les rimes sont féminines si elles se terminent par un « e » muet et


masculines dans tous les autres cas.

Ces deux caractères d’évaluation de la rime ; consistent en


l’appréciation de sa pureté. Il convient pour cela de différencier « la
rime par l’oreille » de « la rime pour l’œil ». La rime pour l’oreille est
fondée sur l’homophonie, c'est-à-dire la prononciation identique des
sons.

Exemple
v1……………sein
[ sɛ ],
v2…………….sain
v3…………….mère
[ mɛR ],
v4……………maire
La rime pour l’œil est non seulement fondée sur l’homophonie mais
également sur l’homographie c'est-à-dire l’écriture identique des sons.
Exemple
v1…………bière
v2…………lisière
v3…………maître
v4…………mettre
cette dernière est considérée comme la plus pure.
23

b) Qualités des rimes

La qualité des rimes dépend du nombre de sons (phonèmes) qui riment


entre eux. Elles sont pauvres, suffisantes et riches.

 Pauvre : lorsqu’elle possède une seule sonorité, soit vocalique, soit


consonantique homophone.
Ex : v1………levé
1
v2……..tirer
1
 Suffisante : Lorsqu’elle possède deux sonorités, son vocaliques,
soit consonantiques homophones.
Ex : v1………….venu
12
v2…………..nu
12
 Riche : Lorsqu’elle possède trois sonorités, soit vocaliques, soit
consonantiques homophones.
Ex : v1……………élévation
1234
v2…………….récréation
1234
 Disposition
La disposition obéit généralement à trois schémas :

a. Rimes plates ou suivies AABB


Ex : Tu es la nymphe éternelle (A){ Pierre de Ronsard }
De ma terre paternelle (A)
b. Rimes croisées ou alternées : ABAB
Ex : Où sont nos amoureuses ? (A){ Gérard Nerval , odette }
Elles sont au tableau (B)
Elles sont plus heureuses (C)
Dans un séjour plus beau (B)
c. Rimes embrassées : ABBAA
Mon sombre amour d’orange amère (A)
Ma chanson d’écluse et devent (B)
Mon quartier d’ombre où vient rêvant (B)
Mourir la mer (A) (Louis Aragon, Elsa)

Il est toujours intéressant d’étudier les rapports de sens


qu’entretiennent les couples de rimes.
24

II.6. LA MUSIQUE DE SONORITÉ


Si la rime est un facteur déterminant de l’harmonie poétique, les
sonorités jouent également un rôle non négligeable à l’intérieur du vers.
L’expressivité des sons en poésie crée une harmonie imitative :

1) L’allitération : c’est la répétition d’un son de consonne. Ex : « la


princesse dans un palais de rose pure »
(Paul Valéry , Album de vers anciens)
2) L’assonance : c’est la répétition d’un son de voyelle.

Ex : Avec des grondements que prolonge un long râle(colère)

II.7. POÈMES À FORME FIXE


La versification française possède un certain nombre de
poèmes à formes fixes, dont certains remontent au 1 er temps de notre
littérature.

La plupart datant du Moyen Âge sont aujourd’hui ou tout à


fait oubliés ou à peuprès abandonnés ; c’est le cas du lai, virelai, rondeau,
villanelle. Mais quelques-uns ont un regain de fortune au XIX e siècle,
citons ici : laterzima chez les parnassiens ou au XX e siècle : la ballade.
Notre cours ne retiendra que 3 formes fixes à savoir :

- Le sonnet
- La ballade
- Le pantoum

II.7.1. LE SONET
Le sonnet, importé en France par les Italiens au XVII e siècle, n’a
cessé d’être utilisé depuis la renaissance jusqu’à nos jours. Renouvelé par
Heredia, Baudelaire etVerlaine au XIX e siècle, il a été tenté encore avec
bien des poètes contemporains comme RobeilDenos, Raymond Queneau.

Comme illustration, retenons ce sonnet de José Maria de Heredia, intitulé


« Antoine de Cléopâtre).

- Tous deux ils regardaient de la haute terrasse (A)

L’Egypte s’endormir sous un ciel étouffant (B)

Et le fleuve à travers le delta noir qui fend (B)

Vers Budaste où sais rouler son onde grasse (A)

Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse (A)

Soldat captif berçant le sommeil d’un enfant (B)


25

Ployer et défaillir sous son cœur triomphant (B)

Le corps voluptueux que son étreinte embrasse (A)

Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns (C)

Vers celui qu’enivraient d’invisibles parfums (C)

Elle tendit sa bouche et ses purelles claires (D)

Et sur elle courbé, l’ardent imperator (E)

Vit dans ses larges yeux étoilés de points d’or (E)

Toute une mer immense où fuyaient des galères (D)

(J.M de HEREDIA, « Antoine et Cléopâtre »)

Un sonnet se compose de 14 vers, groupés en 2 quatrains et 2


tercets. Il peut être écrit en des vers variés (par ex, vers de 5,8,10 ou 12
syllabes), mais le même vers est concerné dans tout le poème. Il obéit
d’un schéma précis de rimes. Il est en général construit sur 5 rimes. La
composition doit être identique dans les 2 quatrains, se présente sous 2
formes :

- Soit des rimes embrassées ABBA/A BBA


- Soit des rimes croisées ABAB/ABAB

La composition des tercets obéit au schéma suivant :

- Toujours CCD dans le 1er tercet


- Toujours EDE ou EED dans le 2end tercet.

Le schéma des rimes, d’un schéma régulier est toujours le suivant :

ABBA/ABBA/ / EDE
/CCD/
ABBA/ABBA/ /EED

Le dernier vers appelé « vers de chute » est particulièrement danse


et clos le poème.

Pour ce qui est du sens du sonnet, les 2 quatrains développent toujours


une même idée tandis que les 2 tercets donnent un contraste ou un
parallèle.

Malgré son étendue très limitée, le sonnet peut aborder toujours les
sujets, prendre tout le temps.

Parmi les plus ferments adeptes, le sonnet, on peut citer Du Bellay,


Ronsard, Clément Marot, Malherbe, Alfred de Musset, surtout J.M de
26

HEREDIA, Charles Baudelaire, les parnassiens, Verlaine, A.RIMBAUD, Paul


Valéry et Mallarmé.

II.7.2. LA BALLADE DES PENDUSOU EPITAPHE DE VILLON

Frères humains qui après nous vivez,


N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s’en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Si frères vous clamons, pas n’en devez


Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis ;
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,


Et le soleil desséchés et noircis ;
Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis ;
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,


Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie :
À lui n’ayons que faire ni que soudre.
Hommes, ici n’a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
27

Apparue au XVIe siècle, la Ballade connue un immense succès


jusqu’aux années 1700 et après une période d’oublie, elle fut reprise avec
les mêmes règles au XIXe siècle par les parnassiens, par exemple Banville
et Richepin.

Comme illustration, partons de la « Ballade des pendus » de François


Villon, composée en 1462 et considérée comme la plus célèbre de notre
littérature.

Une ballade est battue sur 3 strophes disposées de la même


manière et composées sur mêmes rimes assorties d’un envoi équivalentà
1
une strophe.
2

Toute ballade est constituée de 3 strophes carrées, soit huit,


octosyllabes, par exemple dans « la ballade des dames du temps de
jadis » de François Villon, soit 10, décasyllabes, comme c’est le cas de la
ballade des pendus.

1
L’envoi équivaut à une strophe.
2

Il commence par les mots : « Dieu », « Prince », « princesse », « roi »ou


« père ». L’envoi constitue toujours une invocation (prière) et reprend le
schéma de la 2e moitié de la strophe.

Les trois strophes obéissent à un schéma particulier des rimes.

Dans le cas de 8 octosyllabes, le schéma de l’ensemble de la ballade est le


suivant :

1ère strophe ABAB/BCBC


2ème strophe ABAB/BCBC
3ème strophe ABAB/BCBC
- Envoi : BCBC

Dans le cas de 10 décasyllabes, le schéma est le suivant :

- 1èrestrophe ABABB/CCDCD
- 2&3ème strophe ABABB/CCDCD
- L’envoi CCDCD

En fin, chaque strophe ainsi que l’envoi se terminent par le même refrain.

II.7.3. LE PANTOUM
Le pantoum est récent en français. C'est-à-dire l’origine, une
chanson de Malaisie (Fédération de l’Asie du Sud-est). L’idée en fait
28

suggérée par la tradition en prose d’un pantoumou chant malais que


Victor HUGO donne dans se notes de son ouvrage intitulé les orientales,
publié en 1829. Théophile Gautier fut de cette traduction une imitation en
vers et c’est le conte de liste qui assigna au pantoum une place privilégié.

Le pantoum le plus célèbre de la littérature française est toujours


celui de Baudelaire : « Harmonie du soir ».

v1 Voici venir le temps où vibrant sur sa tige ;

v2 Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;

v3 Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;

v4 Valse mélancolique et langoureux vertige !

v1 Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;

v2 Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;

v3 Valse mélancolique et langoureux vertige !

v4 Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

v1 Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;

v2 Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,

v3 Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

v4 Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.

v1 Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !

v2 Du passé lumineux, recueille tout vestige !

v3 Le soleil s’est noyé dans son sang qui fige.

v4 Ton souvenir à moi luit comme un ostensoir !

(Charles Baudelaire, les Fleurs du mal)


Paradis Existence en enfer
« Harmonie du soir »

Le pantoum est composé de 4 quatrains construits de telle sorte que le 2 e


et le 4e vers de chaque strophe deviennent le 1 er et le 3e vers de la strophe
suivante (V2= V1, V4=V3).

Chez certains poètes, le premier vers du poème revient à la fin


comme le vers de clôture.
29

Le pantoum est écrit sur 2 rimes : ici nous avons « ige » et « oir ».
Il se présente une suite de quatrains soit à rimes croisées en alternance
ABAAB/BABA soit à rimes embrassées en alternance ABBA/BAAB/

La particularité vraiment originale du pantoum réside dans le sens :


il développe dans chaque strophe, tout au long du poème deux idées
différentes, l’une contenue dans les 2 premiers vers de chaque strophe et
l’autre dans les 2 derniers. Généralement, la première idée est plutôt
extérieure et pittoresque, l’autre est intime et morale.

Toutefois, cette originalité n’apparait pas véritablement dans le pantoum


de Baudelaire que nous venons de lire.

II.8.. POÈMES À FORME LIBRE


II.8.1. Le poème en prose
Formes poétiques qui refusent le vers et qui échappent à la prose ;
le poème en prose est un genre mixte qui emprunte à la fois :

a) À la prose
- L’absence des règles rythaniques
- L’absence des rimes.
b) À la poésie
- Le sujet poétique par son contenu
Ex : (L’amour, la mort, la fuite de temps)
- La brièveté et l’unité du texte
- La répétition des mots
- Les allitérations et les assonances
- Les images.

Voici, par ex, un poème en prose de Baudelaire, extrait du Spleen de


Paris (impossibilité de retourner le pardis).

Il faut toujours être ivre. Tout est là : c’est l’unique question :

Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et
vous penchez vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise mais


enivrez-vous.

Poème poétique Poésie prosaïque


- Elle emprunte au vers le - Elle rejette l’ordre
rythme - Elle rejette la continuité
- Elle respecte l’ordre et la logique
30

continuité de la prose

Elle use de la phrase imitant le Elle recourt au vers disposés en


vers phrase
Poésie Prose
- Ecart par rapport à ce qui est - Langage normal
normal (dans le langage) - Usage de la phrase normale
- Usage de vers - Usage du paragraphe
- Usage de la strophe - Texte en prose
- Texte poétique

II.8.2. LE VERSET
Les vers libres, nous l’avons dit, peuvent être de différent longueur,
certains inférieurs à l’alexandrin et même très courts (3 ou 4 syllabes),
d’autres supérieurs à l’alexandrin et atténuant la dimension de petits
paragraphe : on les appelle alors des versets.

Jean Mazaleyrat, dans son ouvrage éléments de métrique


française (1981), donne la définition suivante du verset : « toute unité
de discours poétique délimitée par un alinéa et que son étendue empêche
d’être globalement perceptible comme vers ».

Ex : Dressez, adressez à bout de corps, les catafalques de habs


bourg, les hauts bûchers de l’homme de guerre, les hauts ruchers de
l’imposture, venez, venez, à bout de cap, les grands, ossuaires de l’autre
guerre, les grandes ossuaires de l’homme blanc sur qui l’enfance fut
fondée.

(Saint John perse)

- Parmi les poètes qui ont pratiqué la technique de versets on peut


citer : Paul claudel et Saint John de Perse).

II.8.3. LE CALLIGRAMME
Le calligramme (du grec kallos=beau et gramma=lettre), appartient
à la poésie graphique. C’est un jeu sur la répartition des mots et de vers à
l’intérieur de la page :
31

II.9. TRADUCTEUR, ÉRUDITS, HISTORIENSÉCRIVAINS


POLITIQUES.
Les hommes de la renaissance cherchent dans toutes les directions
des idées et des faits pour éclairer er fortifier leur nouvelle conception de
la vie.

Ils traduisent, éditent et commentent les historiens et les moralistes de


l’antiquité, qui deviennent ainsi pour plusieurs générations des sources
d’idées.

Ils regardent le monde, scrutent la réalité et s’efforcent de renouveler les


sciences en se mettant à l’école de l’expérience.

II.9.1. LES TRADUCTEURS


Les traducteurs sont légion et leur effort est immense. Le plus connu
est Jacques Amyot (1513-1593). Il traduisit Plutarque, ses vies
parallèleset sesœuvres morales. Plutarque est un bavard ennuyeux.

II.9.2. LES ÉRUDITS(qui a un savoir étendu et approfondi). Les


érudits sont aussi fort nombreux. On cite parmi eux,Étienne Pasquier
(1529-1615), qui a étudié le premier nos origines nationales dans ses
recherches sur la France, et Henri Étienne (1528-1598). Il apporta dans
l’érudition des préoccupations de polémique religieuse et des habitudes de
grossièreté violente. Son œuvre d’érudition, c’est l’apologie pour
Hérodote.

II.9.3. LES SAVANTS(qui a des connaissances étendues dans divers


domaines ou dans une discipline particulière).

Les savants du XVIe siècle renouvellent la science en tournant le


dos à la méthode d’autorité et en se soumettant à la méthode
expérimentale. C’est ainsi qu’Ambroise Paré renouvelle la Chirurgie et
Olivier de Serres l’agriculture. Mais leur maitre à tous est Bernard
Palissy (1510-1589). On connait sa légende ; à la découverte de l’émail.
Son grand mérite, dans le Discours admirable sur la nature, est d’avoir
tracé aux savants la voie nouvelle, la voie de l’expérience qui allait
conduire à de si belles découvertes.

II.9.4. LES HISTORIENS ET LES MORALISTES


Les historiens de ce temps n’ont pas seulement la préoccupation de
raconter des faits, ils veulent instruire leurs lecteurs, apporter une
contribution utile à leur vie. C’est ainsi que Blaise de Montluc (1502-1577)
32

dans ses commentaires enseigne aux capitaines l’art de la guerre.


François de la Noue (1531-1591), dans ses discours politiques et
militaires, donne de graves leçons d’un style pesant et froid. Brantôme
(1540-1614) bravant toute pudeur (différentes questions sexuelles) dans
ses vies des grands capitaines et des dames.

II.9.6. LES ÉCRIVAINS POLITIQUES


Nous assistons à la naissance des sciences politiques. Jean Badin
dans sa République et Étienne de la Boëte dans son Discours sur la
servitude volontaire.

Les guerres civiles qui échauffent les esprits font sortir la politique
de l’école et l’amènent dans la rue où elle prend un ton plus violent. Nous
en avons un exemple dans la satire minipée.C’est une œuvre collective
écrite par des lettrés et par des bourgeois qui souhaitaient voir la France
se dégager des désordres de la ligue et voyant dans Henri IV le roi
providentiel (qui protège).

II.10. LES MORALISTES


Ils s’efforcent d’unir le meilleur de la morale païenne à la morale
chrétienne.

II.10.1. MICHEL DE MONTAIGNE (1533-1592)


II.10.1. Sa pensée
Montaigne a été séduit par l’austérité (sévérité, rigueur) de la
morale stoïcienne et il en répète les leçons. Puis il devient sceptique
(incroyant, incrédule, qui se laisse difficilement convaincre), et dans le
chapitre intitulé apologie de Raymond Sebond, il expose une
philosophie entièrement détachée de toute affirmation. Enfin, il sort du
scepticisme, cherchant la sagesse. Dans les Essais de 1588, il se raconte
lui-même, c’est-à-dire s’étudier, se connaître, se développer pour pouvoir
jouir de tout ce que la vie a de bon et pour pouvoir, sans trop de peine,
vivre souffrir aimer, lutter et mourir. L’idéal moral consiste à maintenir
l’équilibre entre ses facultés, ses instincts, sa raison, ses passions, c’est
difficile, il y faut une attention constante, voilà pourquoi le sage vit chez
lui et ne se mêle pas aux affaires publiques.

II.10.1.2. SA PÉDAGOGIE
Dans son livre L’histoire des enfants, Montaigne, pour instruire
l’enfant, suggère qu’on évitera les livres : on le mettra à l’école de la
réalité, on le fera voyager pour qu’il frotte et lime sa cervelle (substance
du cerveau) à celle d’autrui.
33

En toutes choses on s’occupera moins de lui enseigner des choses que de


former son jugement. Voilà pourquoi il faudra lui donner un précepteur
qui ait la tête bien faite que bien pleine.

II.10.1.3. Son influence


Une société qui se composerait de Montaigne ne pourrait pas subsister,
puisque chacun vivre uniquement pour soi, vivre pour soi ne peut pas être
une formule sociale, vivre pour les autres une formule héroïque que
quelques-uns adoptent et il est nécessaire qu’il y en ait qui l’adoptent pour
faire contrepoids à l’égoïsme, vivre pour soi et pour les autres, voilà la
sagesse humaine, voilà le moyen d’entretien le lien social.

II.10.1.4. Les disciples


Ils cherchent à résoudre le problème qu’il avait tenté, la conciliation
de la morale chrétienne et de la morale païenne. Pierre Charron (1541-
1603) dans la sagesse fait de la morale naturelle la base de la religion ;
Guillaume de vair (1556-1621) dans la philosophie morale des
stoïqueset dans la sainte philosophique, montre que la morale des
stoïciens n’a d’efficacité et de la valeur que si elle est pénétrée par l’idéal
chrétien.

II.10.2. SAINT FRANÇOIS DE SALES (1567-1627)


II.10.2.1. Sa pensée
Dans son œuvre l’introduction à la vie dévote et le traite de
l’amour de Dieu, il est un Moraliste apôtre, c'est-à-dire qu’il se sert de
son expérience générale de l’humanité et de sa connaissance précise de
l’âme pour amener les hommes à Dieu. Sa spiritualité est simple : elle ne
consiste pas en exercices extérieurs, mais elle ramène à un travail
intérieur sur l’âme qu’il faut épurer (rendre pur out). Sa spiritualité est
énergique : il n’a aucune complaisance (désir d’être agréable),
(obligeance) ; (indulgence excessive), pour la lâcheté et il demande une
vigilance continuelle.

Mais elle est toujours souriante : il bannit la préoccupation et les efforts


désordonnés et il impose la joie comme un devoir.

II.10.2.2. Son art


Ce qui caractérise la manière de Saint François de sales, c’est
l’abondance joyeuse et Fleurie (Garni de fleurs) de ses
développements. Il a un style charme.
34

CHAP III. LE CLASSICISME AU


XVIIeSIÈCLE
III.1. LA DISCIPLINE DANS LA LETTRE
INTRODUCTION
L’imitation des anciens, intempérant devait être réglée ; au
désordre ; il fallait substituer la discipline, dans les lettres comme dans
l’Etat. Les tenants furent : Malherbe, Vaugelas, les critiques,
l’académie non sans rencontrer des résistances analogues à celles qui
s’adressaient devant Henri IV et Richelieu.

D’autres éléments du classicisme furent apportés par la vie


mondaine,par les salons, par la philosophie et par la religion.

III.1.a. MALHERBE (155-1628)


 Les œuvres
- Les larmes de Saint Pierre
- Les Psaumes
- Stances à Du Périer
- Ode à Marie de Médicis Pièces de circonstances
- Prière pour le roi Henri le Grand

Il a le sens de l’harmonie dans les vers er dans la strophe.

 Réformateur

Il continua Ronsard sur certains points et le corrigea sur d’autres :

1) Il acceptait le principe fondamental de Ronsard, l’imitation des


anciens, mais il demandait plus de discrétion.
2) Il acceptait et prenait dans toute sa rigueur le principe de
distinction des genres.
3) Au lieu de voir dans le poète un prophète inspiré, il y voyait un
ouvrier qui fait un métier qu’il faut apprendre.
4) Au lieu de faire de la poésie une œuvre de l’imagination et de la
sensibilité, il en faisait une œuvre de la raison.
5) Au lieu de laisser au poète toute liberté dans la versification, il
proscrivait l’hiatus, l’enjambement, et lui imposait des règles
précises.

Enjambement : lorsque la fin du vers ne coïncide pas avec une pause


possible dans le début normal. On a :
35

- Le rejet : déplacement de la coupe d’un vers qui se trouve au début


du vers suivant et non à la rime.
- Le contre-rejet est l’anticipation au contraire, de la coupe dans le
vers précédent.
Ex : Jubal, père de ceux qui passent dans les fourgs.
Soufflant dans des clairons et frappant des rambours
Cria : Je saurais bien construire une barrière (V.HUGO)
Cra :Rejet
Tambours : Contre-rejet

Il impose une discipline à la poésie. ÀVaugelas, dans ses remarques sur


la langue française, marqua les mots qui étaient d’usage et qui étaient
permis d’employer et condamna ceux qui allaient contre la loi de l’usage.
Les critiques, comme d’Aubignac, édictèrent les lois de chaque genre et
imposèrent en particulier au théâtre la règle de trois unités : unité de
temps, la fiction ne doit pas durer plus de Vingt-quatre heures; unité de
lieu : la pièce doit se dérouler en un seul lieu, unité d’action: l’intrigue
doit être unique. Richelieu fonda l’académie française (1633).

III.1.b. Résistance à la discipline


La résistance fut grande. Nombreux étaient les poètes que l’on
appelle des irréguliers. Ils ne manquaient pas de talent, quelques-uns,
comme Théophile de Viau et Saint-Armant, ont rencontré de jolis vers ;
mais ils manquaient de goût et de mesure. Parmi les partisans de la
fantaisie et de l’indépendance, il faut ranger aussi ceux qu’on appelle les
grotesques, comme Cyrano de Bergerac, comme Searron. Le principal
adversaire de Malherbe est Mathurin Régnier (1573-1613). Dans
sonEpitre a Rapin, il lui reproche de n’être pas poète, mais un
grammairien.

La dernière résistance de la liberté à l’autorité dans l’Etat est la


Fronde (contestation, opposition) dont le cardinal de Retz (1614-1679).
Ses Mémoires sont un document historique de premier ordre sur la Fronde
et ses hontes et un document psychologique sur l’âme de Retz, qui
met sa conscience indisciplinée et raconte ses fautes avec complaisance
(obligeance).

III.2. L’INFLUENCE MONDAINE


Dans la France pacifiéepar Henri IV et organisée par Richelieu, la
noblesse ne fait plus la guerre, elle s’affine (se laisser mûrir) et veut
goûter aux choses de l’esprit. Plus instruites, les femmes se passionnent
pour la littérature, qui devient l’ornement de la vie de salon. Les
36

principaux salons qui ont exercé une influence entre 1610 et 1660 sont :
les salons de la marquise de Rambouillet (de principal), de Mademoiselle
de Scudéry, de Madame de Sablé. Par ailleurs, l’aristocratie et les
écrivains fréquentent l’Hôtel de Rambouillet (1610-1648). Dans ce milieu
de développe la préciosité, qui est une recherche de la distinction dans
les manières, les sentiments, l’esprit et le langage. Parmi les écrivains
précieux, voiture (1598-1648) est celui qui se travaille le plus dans les
lettres pour arriver à la distinction. Balzac (1597-1654), il enseigne à son
temps l’art de la phrase bien équilibrée. La Rochefoucauld(1613-1680)
a écrit des Maximes (1685) pour les salons ; mais il les dépasse par sa
philosophie, qui veut ramener toutes les vertus à l’intérêt.

Les romans champêtres, comme l’astrée,d’Urfé (1568-1625), les


romans héroïques, comme la clélie, de Mademoiselle de Scudéry,
traduisent le rêve littéraire de cette société aristocratique.

Les romanciers sont Charles Sorel, Scarron et Furetière, auteurs du


Roman réalité.

Questions

1. Qu’est ce qui caractérise voiture ? Balzac ?


2. Quels sont les romanciers réalistes de la période de 1610-1660

III.3. L’INFLUENCE PHILOSOPHIQUE ET RELIGIEUSE


III.3.1. DESCARTES (1596-1650)
Il renouvelle la philosophie par la première grande œuvre le
Discours de la méthode (1636) : il révoque en doute tout ce qu’on lui
avait enseigné, il en devient à cette vérité dont il ne peut douter : je
pense; il en conclut qu’il existe : je pense donc je suis. Et avec cette
vérité simple, par le seul exercice de la raison. C’est ainsi que les
classiques furent amenés à en faire la faculté génératrice de l’œuvre d’art.
Quand Boileau écrit : Aimez donc la raison, il fait écho à Descartes.

III.3.2. SAINT VINCENT DE PAUL (1580-1660)


L’esprit chrétien est rénové (donner une nouvelle existence) dans la
société au début du XVIIe, en particulier par Saint Vincent de Paul, c’est
pour cela que la littérature classique sera chrétienne par sa conception de
l’homme et de la vie.

III.3.3. PASCAL ET PORT-ROYAL


Une des formes que prit au XVIIe Siècle le désir de réforme
religieuse, ce fut le Jansénisme qui, exagérant vite ses positions
37

premières, se dressa contre l’église et devient une hérésie sur la question


de la grâce en ces termes : « la grâce de Dieu fait tout en nous et nul n’y
résiste. S’il y a des hommes qui font mal, c’est qu’ils n’ont pas la grâce,
car la grâce n’est donnée qu’à ceux pour qui Jésus-Christ est mort, et
Jésus-Christ n’est mort que pour les prédestinés (dont le destin, heureux
ou malheureux, est fixé à l’avance).

Un janséniste tirait leur doctrine d’un livre de Jansénius, évêque d’Yures,


intitulé : L’Augustinus (1641)

Cette doctrine nouvelle pénétra à Port-Royal.

Port-Royal était un monastère de religieuses Bernardines. Les tenants


sont Arnauld, Nicole, Hamon, Pascal. Les jansénistes au couvant des
religieuses du Saint-Sacrement et au Granges, chez les solitaires.
Cependant, la faculté de théologie de la Sorbonne dénonça au Pape cinq
propositions extraites du livre de Jansénius. Le Pape les condamna.
Arnauld déclara qu’il les condamnait aussi, mais qu’elles n’étaient pas
dans l’Augustinus. La querelle était engagée entre la Sorbonne et Port-
Royal. Arnauld, ne se sentant pas de force à mener la polémique,
demanda à Pascal de s’en charger. La querelle Janséniste releva Pascal au
public.

PASCAL (1623-1662), qui n’est d’abord qu’un savant, se donne tout


entier à Dieu , se retire à Port-Royal et y écrit les Provinciales(1656) et
(1657) etles Pensées.Les provinciales sont dix-huit lettres écrites par
Pascal sur le Jansénisme, et sur la casuistique (partie de la théologie
traitant des cas de science des jésuites (membres de la compagnie de
Jésus). Elles sont un chef-d’œuvre de style, mais les confusions
théologiques y abondent. Les pensées sont des fragments d’une apologie
de la religion chrétienne qui montrent le christianisme comme expliquant
seul les contradictions de notre nature.

Apologie : Discours qui présente l’éloge ou d’une question, défense d’une


personne ou d’une idée.

Questions

1. Comment s’engea la querelle Jansénistes ?


2. Qu’est ce que les Provinciales ?

III.4. L’INDIVIDUALISME HEROÏQUE : CORNEILLE


Il sied de rappeler que la tragédie avant corneille avait comme
poètes de la Renaissance, une tragédie régulière, mais sans action et
38

sans vie. Après eux, Hardy (1560-1630), qui retomba dans le désordre.
C’est Mairet qui en 1629, donna avec Sophoniste, la première tragédie
classique dans ce cadre étroit, corneille s’efforcera de faire tenir un
drame humain, démesuré par les sentiments et par les passions qu’il
met en jeu. Pierre corneille (1606-1684) a comme chefs d’œuvre le Cid
(1636), Horace (1640), Cinna (1640), Polyeucte (1643). Le sujet du
cid, c’est la lutte de l’amour et de l’honneur familial et le triomphe de
l’honneur. Le sujet d’Horace, c’est la lutte du patriotisme et de l’amour et
le triomphe du patriotisme. Le sujet du Cinna, c’est la lutte de la
générosité et de la passion de la vengeance et le triomphe de la
générosité; le sujet de Polyeucte, c’est la lutte de l’amour divin et de
l’amour humain et triomphe de l’amour divin. Dans sa tragédie, se
propose d’exciter notre admiration en nous montrant les victoires de la
volonté sur les passions.

C’est de là que vient sa haute moralité.

Il y a dans corneilles des caractères exagérés (brutalité excessive de


sentiment) et des scènes confuses, mais il y a de sublimes (chose morale,
intellectuelle au plus haut degré, passages qu’on transporte).

Questions

1. Que se propose corneille dans sa tragédie ?


2. Quels sont les qualités et défauts de corneille ?

III.5. LA LITTÉRATURE CLASSIQUE : BOILEAU (1636-1711)


INTRODUCTION
À partir de 1660, il ya dans la littérature, une nouvelle manière de
penser et d’écrire, avec plus de naturel et de mesure. C’est le triomphe de
l’esprit classique. Il a été amené à son point de perfection par le groupe
de quatre amis, Boileau, La Fontaine, Racine et Molière. L’écrivain le plus
représentatif de l’école de 1660 est Nicolas Boileau ; mais, au dessus de
lui, il y a la cour et le Roi Louis XIV, qui a concentré dans sa main tous les
pouvoirs et règne sur les écrivains comme sur l’Etat.

Boileau se démarque des autres (originalité) parfait qu’il s’attaquait


aux poètes à la mode (chapelain, Scudéry, Cotin, Quinault) et à les
démolir. Ce jeu lui fit beaucoup d’ennemis.

Mais ses amis l’ayant présenté au roi (1669) et le roi l’ayant couvert de sa
protection, il fut à l’aise pour achever ses exécutions.
39

Ses œuvres
- Les Satires
- Les Epites
- Le Lutrin
- Le Dialogue des héros de roman
- Art poétique

Boileaupoète manque d’imagination et de sentiment, mais il a la


clarté dans les idées justes ; le moraliste manque d’idées, mais il a
l’éloquence de l’honnêteté.

Boileau est admirable critique par son contact et son courage ; il a


combattu les mauvais écrivais, et a dirigé les bons.

Il a exposé les théories de l’école classique qui se ramènent, au culte


de la nature, des anciens, de la raison, de la discipline, de l’honneur,
du travail et de la religion.

Le classique est l’écrivain qui a opéré en lui la synthèse


harmonieuse de l’idéal païen et de l’idéal chrétien.

Questions

1. Qu’est ce qui caractère Boileau


Poète, Moraliste, critique ?
2. Quelles sont les théories de Boileau ?
3. Qu’est ce qu’un critique ?

III.6. LA PRÉDICATION
La prédication au début du XVII e siècle, avait beaucoup de défauts.
Des efforts furent tentés pour corriger la prédication de ces défauts : Saint
François de Sales, les Jésuites, les oratoriens et en particulier saint
Vincent de Paul, contribuent à la ramener à la décence et à sa vraie
source, qui est l’Évangile. Mais le véritable réformateur de la chaire est
Bossuet (1627-1704).Bassuet orateur a prononcé des sermons (éloge
du mort)et des oraisons funèbres (discours en l’honneur d’un
personnage décédé). Il voit dans la prédication un ministère sacré ; il
pense qu’il faut prêcher le dogme pour la morale, qu’il faut convertir et
toucher, mais aller au cœur par la raison son, c’est-à-dire raisonner
avec force et passion. Entrant dans l’oraison funèbre il voit un véritable
sermon. (Discours religieux prononcé dans une église)

Bossuet historien a écrit le Discours sur l’histoire universelle et


l’Histoire des variations.
40

C’est l’histoire bien informée, et quoiqu’elle ait en vue une démonstration


théologique, c’est l’histoire loyale et scientifique.

Il a été en controverse (polémique) avec le P. Caffaro (Maximes et


réflexions sur la comédie)au sujet du théâtre et avec Fénelon (relation sur
le Quiétisme) au sujet des doctrines de Madame Guyon.

Bossuet est un écrivain simple,vivant plein de chaleur et de poésie.

Les prédicateurs les plus célèbres du XVII e siècle après Bossuet sont
Fléchier, Mascaron, Bourdaloue et Massillon (1663-1742)

Questions

1. Avec qui Boussuet est-il entré en polémique ?


2. Quels sont les autres prédicateurs célèbres du XVIIe siècle ?

III.7. JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695)


La Fontaine a fait de la fable un drame en mettant le récit en action
avec des personnages vivants dans le cadre de la nature.

Ses personnages sont les animaux. Il n’en a pas une connaissance


scientifique mais il sait admirablement peindre leur extérieur.

Le récit de La Fontaine est bien composé :

Débuts rapides, personnages parlant et agissant ; l’ensemble est plein de


charme.

Le Paysage est peint sobrément (d’une manière claire) mais d’une


manière pittoresque et fraîche. La morale manque d’élévation, n’est pas
immorale, elle donne de bonnes leçons pratiques.

III.8. MOLIÈRE (1622-1673)


Il a écrit des comédies de mœurs, des comédies de caractères, des
comédies-ballets, des farces. Ses chefs-d’œuvre sont : le Misanthrope
(1666), l’Avare, 1668, le tartufe (1664-1669), Les Femmes savantes,
1672.

a. Le Misanthrope montre que, pour vivre en société, il faut faire des


concessions et taire parfois ses sentiments.
b. L’avare met à nu les ravages de la passion de l’argent dans l’âme
humaine et dans la famille.
c. Le Tartufe étudie la question de la religion dans la société ; Molière
Pense qu’elle doit en être exclue comme la franchise.
41

d. Les Femmes savantesraillent la pédanterie (le fait d’étaler sa


connaissance son savoir) des femmes et montrent combien elle
trouble la famille.

Molière, dans ses pièces, se préoccupe uniquement ou de faire


rire, ou de perdre un caractère.

La langue de Molière, parfois vulgaire et grosse, est avant tout une


langue de théâtre.

Questions

1. Quelles sont les pièces principales de Molière ?


2. Quels sont les caractères de la langue de Molière ?

III.9. RACINE (1639-1699)


Il est un Historiographe (écrivain chargé d’écrire l’histoire de son
temps ou d’un souverain) et courtisan (qui flatte par intérêt). Les
principales pièces de Racine sont : Andromaque 1667, Britannicus,
1669 ; Iphigénie, 1674, Phèdre, 1677 ; Esther, 1689 ; Athalie, 1691.

1. Andromaque est l’étude d’une âme de mère et d’épouse où le


sentiment conjugal et le sentiment maternel sont en conflit.
2. Britannicus montre comment Néron attiré par vice se débarrasse
de tous les obstacles et devient un vrai monstre.
3. Iphigénie nous montre le déchirement d’Agamennon qui ne peut
être père et roi à la fois et la résignation d’Iphigénie.
4. Phèdre est l’étude de la dégradation d’une âme minée par une
passion coupable dont elle a honte en s’y abandonnant.
5. Esther est le spectacle de triomphe d’une âme timide soutenue par
la confiance en Dieu et par la prière.
6. Athalie est le spectacle des volontés de la providence menant les
événements et les hommes à son gré.

Racine veut émouvoir nos cœurs, aussi choisit-il des spectacles


vraisemblables des sujets ordinaires des intrigues simples et rapides,
des personnages hésitant entre le bien et le mal, il revient toujours à la
peinture de l’amour et il en parle dans un style caressant, musical,
sensuel qui émeut la sensibilité.

On dit : le doux, le tendre Racine-mais il sait aussi être fort –on dit
Racine est fait pour être lu-mais il est fait aussi pour la scène.

On dit : le théâtre de Racine est immoral-il n’est pas immoral, mais


il est d’une moralité moins haute que celui de Corneille.
42

Questions

1. Par quels moyens obtient-il la vraisemblable ?


2. Que pensez-vous de ces jugements :
Racine est douce, et tendre ; Racine est fait pour être lu ; Racine est
immoral ?

III.10. SAINT SIMON ET MADAME DE SÉVIGNÉ


Saint Simon (1675-1755) et Madame de Sévigné (1626-1696) sont
les témoins d’une heure unique de la splendeur (grand édat,
Magnificence) du Grand siècle.

D’abord soldat, a vécu ensuite à la cour en témoin, et se retire dans


ses terres à partir de 1723, il a écrit ses Mémoires.Il raconte le règne de
Louis XIV et la Régence (fonction de régent) (chef du gouvernement
Pendant la minorité, l’absence ou la maladie du souverain). Ce n’est pas
de l’histoire exacte, mais c’est une œuvre vivante, d’un puissant intérêt
psychologique et littéraire. Nombreux sont les autours de lettres au XVII e
siècle (Bussy, Madame de Maintenon), mais le principal est Madame de
Sévigné.

Madame de sévigné (1626-1696), élevée avec soin et instruite par


les meilleurs maitres, veuve à cinq ans, se consacre à ses enfants ; sa fille
une fois mariée et séparée d’elle, elle lui écrit pour ainsi dire tous les
jours. Ses lettres publiées au XVIIIe siècle, sont adressés en majorité à sa
fille, puis à son fils, à Coulanges, à Bussy, à Pomponne, etc. Les lettres
ont un intérêt historique : elles font revivre le XVIIe siècle -un intérêt
psychologique : elles font revire des âmes-un intérêt moral : elles
donnent d’utiles -un intérêt littéraire : elles sont une tête pour l’esprit.

Questions

1. Quels sont les principaux témoins du XVIIe siècle ?


2. Quel est le sujet des mémoires de Saint-Simon ?
3. Quand Madame de Sévigné a-t-elle publié ses lettres ?
4. A qui sont -elles adressées ?
5. Quel est l’intérêt des lettres de Madame de Sévigné ?

II.11. LA QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES


 La Bruyère critique avisé (1645-1695) d’abord indépendant et
solitaire, consentà entrer chez les Gondé (obtint la fonction de
précepteur gentilhomme), et de l’observation du monde il tire son
livre des caractères(1668). Les caractères ne sont pas un recueil
de médisances, ni une œuvre d’apologétique, mais une galerie de
43

type humains et une série de réflexion sur l’homme. Il nous trace


un tableau satirique de son époque, mais sans aucune intention
révolutionnaire, ce qu’il nous dit de l’homme est un pessimiste aigri
(devenu amer par des échecs). Plus artiste que moraliste, La
Bruyère a fait une révolution dans l’art d’écrire en introduisant la
phrase coupée et les précédés de style.
 Fénelon (1651-1715)
Il fut missionnaire, précepteur du duc de Bourgogne montre une
grande richesse d’esprit ; mais la querelle du Quiétisme le perd ; il
meurt retiré à cambrai dans son archevêché (sa résidence). Les
principales œuvres de Fénelon sont le traité de l’Éducation des
filles, Télémaque, le traité de l’existence de Dieu, la lettre à
l’académie.

Dans ses idées sur l’éducation, sur la politique, sur la philosophie,


sur la théologie, sur les belles-lettres, Fénelon est un novateur (qui
instruit en nouveau élément dans un domaine, un libéral et un esprit
chimérique=utopique).

III.1.1.Les causes
La littérature classique est une littérature d’imitation et voilà que
l’esprit français est las d’obéir, d’imiter, de copier et croit pouvoir être lui-
même. De la sorte, deux camps se forment : les Anciens qui veulent
rester fidèles à la tradition, les Modernes qui réclament plus
d’Independence.

III.1.2. Les phases


Elle comprend deux phases :

a. 1687-1694 : Charles Parrault qui posa la question en mettant le


XVIIe siècle au-dessous des siècles anciens. Il était avec Boileau.
b. 1699-1716, Madame Dacier et Houdard de la Motte. Celle-là veut
parler avec modération et à réclamer pour les modernes le droit de
penser par eux-mêmes et de juger les Anciens.

III.1.3. Les conséquences


Elle marque un coup mortel à l’idéal classique, la tradition, l’autorité,
l’imitation des Anciens.
44

CHAP IV. LE XIIIeSIÈCLE


IV. 1. LES INFLUENCES DOMINANTES
Le XVIIIe siècle est un siècle de la philosophie, de la science, de
la Révolution, du cosmopolitisme, des luttes, d’idées.

a. Siècle philosophique
Il faut entendre par la philosophie l’indépendance de la raison
individuelle et l’incrédulité de la science.

b. Siècle de la science
Par la science, il faut entendre, non seulement les mathématiques et
les sciences de la nature, mais encore une méthode qui consiste à ne
donner d’importance qu’aux faits.

c. Siècle de la révolution
En 1789, nous citons la Révolution française, toujours pour atteindre
l’apogée de la littérature française.

d. Siècle du cosmopolitisme
S’agissant du cosmopolitisme du siècle, la pensée française ne se
contente pas d’elle-même, mais emprunte à l’étranger et rayonne sur
l’étranger.

e. Siècle de littérature
Quant à la littérature, les philosophes s’attachent à conquérir l’opinion
pour ruiner la monarchie, l’aristocratie et l’Eglise.

Les idées nouvelles ont été apportées soit par les écrivains qu’on
peut appelerdes précurseurs, soit par des salons, soit par l’étranger.

Les précurseurs célèbres :

Pierre Bayle, Fontenelle, l’abbé Du BAS et l’abbé du Saint-Pierre.

IV.2. DRAMATURGES, ROMANCIENS, MORALISTES


Au XVIIIe siècle, les écrivains de théâtre (tragédie et comédie) les
Romanciers et les moralistes sont très nombreux. Nous en tenons une
revue rapide. Ces genres constituent le tableau des mœurs du XVIII e
siècle.
45

1. LE THÉÂTRE
Après 1748, le théâtre passe sous la domination des « philosophies »
et devient un instrument de propagande. La tragédie peu à peu s’éloigne
de l’histoire ancienne où elle s’était confinée depuis corneille et Racine, et
elle se rapproche de la réalité contemporaine, de la bourgeoise et du
peuple. La comédie, de son côté, évolue en sens contraire ; elle se
détache de la farce, elle hausse le ton, recherche les sujets sérieux et se
propose de toucheret d’instruire en Amusant. Ainsi, il arrive que la
tragédie et la comédie se rencontrent, se confondent en quelque sorte, et
donnent naissance à un genre nouveau, le drame bourgeois. L’histoire
de la tragédie au XVIII e siècle se résume dans les noms de Crébillon
(1674-1762) et de Voltaire.

Dans la comédie, Renard (1665-1710) continue Molière ; Dacourt et


Le sage (1668-1747) renouvèlent la comédie en y introduisant la satire
sociale ; Marivaux (1688-1763) y introduit l’analyse psychologique ;
Destouches et La chaussée la rapprochent du drame ; Diderot donne la
théorie du drame ; Sedaine (1719-1797) donne au genre nouveau son
premier chef-d’œuvre dans le philosophe sans le savoir ;
Beaumarchais(1732-1799) dans le Mariage de Figaro, met la comédie au
service de l’idée révolutionnaire.

2. LE ROMAN
Le Roman du XVIIIe siècle a deux aspects :

Avant 1748, il est satirique avec Le sage, l’auteur de Gil Blas,


psychologie avec Marivaux, la vie de Marianne, le paysan parvenu
sentimental avec Prévoit (1697-1763), Manon Lescaut, qui ne prétend
être qu’une simple histoire d’amour. Après 1748, le Roman est au service
de la propagande philosophique avec voltaire et Marmontel. Bernardin de
Saint-Pierre (1737-1814) le renouvelle par l’exotisme (qui provient d’un
pays étranger) dans Paul et virginie.

3. LES MORALISTES
Les principaux moralistes du XVIII e siècle sont Vauvenargues (1715-
1747), un écrivain plein de noblesse ; Duclos (1704-1772), un médiocre
caractère ; Chamfort (1741-1794), un aigri (devenu amer, irritable après
avoir subi des épreuves, des échecs) et Rivarol (1753-1801), un lutteur
courageux et spirituel.

Questions

1. Où pouvons-nous trouver un tableau des mœurs de XVIII e siècle ?


46

2. Comment se résume l’histoire de la tragédie ?


3. Quels sont les deux aspects du Roman au XVIIIe siècle ?
4. Quels sont les principaux moralistes du XVIIIe siècle ?

IV. 3. MONTESQUIEU (1689-1755)


Œuvres

1. Les lettres persanes, 1721 sont un Roman qui contient dans un


cadre oriental une satire générale très audacieuse des institutions.
Elles s’attaquent à tout et à tous : aux financiers, aux magistrats, à
la noblesse, à l’Eglise, au roi, et aux plus hardi (insolent) que La
Bruyère. Etre persan, c’est afficher un caractère extraordinaire. Il y
a dans leslettres persanes autre chose que des plaisanteries ou de
la satire, il y a des réflexions politiques qui annoncent déjà l’esprit
de lois.
2. Les considérations, 1734 sont un chapitre détaché de l’esprit
des lois : elles exposent les causes de la grandeur et de la
décadence romaine ; Montesquieu historien est aussi bien informé
que Bossuet, mais il est plus froid que lui.
3. L’esprit des lois, 1748 est une histoire naturelle du droit, une
explication des différences de la législation chez les divers peuples,
suivant le gouvernement, le climat, la religion. Montesquieu traite
avec profondeur de graves questions ; mais pour se faire lire, il
multiplie les saillies (brillant et imprévu) spirituelles.

Questions

1. Qu’est-ce qui caractérise la satire de Montesquieu ?


2. N’y a-t-il que de la satire dans les lettres persanes ?
3. Qu’est-ce que l’esprit de lois ?

IV. VOLTAIRE (1694-1778)


Voltaire Poète Manque d’imagination et de sensibilité, mais il a de
l’esprit. Il a renouvelé le théâtre en y introduisant le romanesque en
prenant ses sujets dans tous les temps et dans les pays et en développant
le spectacle.

Les œuvres historiques


- L’histoire de Charles XII (1731), un roman,
- Le siècle de Louis XIV (1768), une œuvre bien documentée
d’histoire anecdotique,
47

- L’essai sur les Mœurs (1769), une œuvre de seconde main. Il


veut que l’histoire soit exacte, intéressante « philosophique ».

Voltaire Romancier et Pamphlétaire (pamphlet : petit ouvrage à visée


satirique, qui attaque violemment une institution, une doctrine, ou une
personne liée à l’actualité) est souvent grossier, mais il a un esprit
amusant en particulier dans candide ou de l’optimisme.

La correspondance de Voltaire est très riche et nous fait connaître


surtout Voltaire lui-même.

Voltaire est déiste (reconnaissant Dieu) en religion, épicurien, en


morale, aristocrate ; en politique, cosmopolite.

Question

1) En quoi Voltaire a-t-il renouvelé le théâtre ?


2) Quelles sont les œuvres historiques de Voltaire ?
3) Quelles sont les idées de Voltaire ?

IV.5. L’ENCYCLOPÉDIE
INTRODUCTION
Le mouvement encyclopédique est fait d’indépendance philosophique et de
goût pour la vulgarisation scientifique.

IV.1. DÉFINITION
L’encyclopédie est un dictionnaire deconnaissances humaines publié
par Diderot et d’Alembert avec la collaboration des philosophes d’abord,
avec le privilège du roi, puis sans privilège. C’est un mélange d’articles de
valeur très diverse.

IV.2. Les œuvres et les idées de Diderot (1712-1784)


Il faut distinguer dans l’œuvre de Diderot :

1°. Ses articles de l’encyclopédie

2°. les essais de philosophie et de morale, comme la lettre sur


les aveugles, et le rêve d’Almbert.

3°. Les essais de critique d’art comme les salons. Il est principal
ouvrier de l’encyclopédie. De l’œuvre variée de Diderot, on peut tirer
sa doctrine, qui est le matérialisme et la morale du plaisir. Par
ses salons Diderot est un des créateurs de la critique d’art ; sa
critique n’est pas technique, mais littéraire et vivante. L’écrivain, chez
48

Diderot, manque totalement de discipline et goût, mais il est


puissant par les mots et par les images.

IV.3. Buffon (1707-1788)


Il ne fut ni l’ami ni l’adversaire de l’encyclopédie, mais il fut
un des principaux ouvriers de diffusion de l’esprit scientifique qui est
à la base de celle-ci, Nommé en 1739 administrateur du jardin de
Roi, il trouva dans ses fonctions un stimulant et il entreprit une
œuvre immense, l’histoire naturelle. En 1749, parurent les trois
premiers livres la théorie de la terre et l’histoire naturelle de
l’homme. Le succès fut très vif et en 1753, Buffon fut nommé
membre de l’Académie Française, sans l’avoir demandé , il est un
vrai savant ; la plupart de ses théories sont abandonnées, mais il
a été l’initiateur. Élu à l’académie française, Buffon y prononça un
discours qui est resté célèbre son tire : Discours sur le style.
C’est une étude du style qui convient à la vulgarisation scientifique.

Le style de Buffon est éloquent , mais il est trop uniformément


noble,élégant et trop orné.

Questions

1) Qu’es-ce qui caractérise la critique d’art de Diderot ?


2) Qu’est-ce que le discours sur le style ?
3) Quels sont les défauts du style de Buffon ?

IV.4. JEAN JACQUES ROUSSEAU (1712-1778)


1. l’œuvre de Rousseau
Il veut détruire la société qui repose sur la convention et
reconstruire une autre société conformément à la nature. Delà,
trois classes dans ses œuvres :

1° ŒUVRES DE DESTRUCTION ; Discours sur les lettres, et les


arts, Discours sur l’origine de l’inégalité, lettres à d’Alembert
sur les spectacles, Nouvelles Héloïse (1ère partie)

2°. ŒUVRES DE RECONSTRUCTION : nouvelle Héloïse (2e


partie)contrat social, Émile).

3°. Œuvres de réalisation ; qui nous montrent par un exemple ce


qu’est l’homme de la nature : les confessions, les rêveries d’un
49

promeneur solitaire, les dialogues, où rousseau juge de Jean-


Jacques.

Dans le Discours sur les lettres et les Arts Rousseau


essaie de prouver par l’histoire, en particulier par l’histoire romaine,
que les lettres et les arts sont des instruments de corruption.

Dans le Discours sur l’origine de l’inégalité, Rousseau soutient


que l’homme est né bon, et que la société, fondée sur la propriété
et l’inégalité, le déprave (corromps).

Dans la lettre à d’Alembert, il affirme que le théâtre qui veut


plaire, et qui ne peut plaire qu’en flattant les passions, est le
grand agent de démoralisation sociale.

La nouvelle Héloïse est un roman par lettres ; dans le contrat


social, Rousseau construit la société. Les hommes, tous égaux en
droit s’unissent par une convention ; ils se dépouillent de leur
droits en faveur de la collectivité qui a désormais une autorité
absolue.

Dans la seconde partie de la nouvelle Héloïse, nous voyons la


famille se reconstituer sur les bases naturelles et vivre loin des
villes, dans la paix et dans l’activité de la campagne.

Le traité de l’éducation qui s’appelle l’Émile trouve son importance


dans la transformation de la société par une nouvelle éducation en
réalité l’Émile n’est pas un traité d’éducation mais un Roman
pédagogique.

Les confessions sont le récit de sa vie, récit sincère de sa vie,


récit sincère dans lequel il s’accuse en s’excusant, récit peu exact.
Dans les rêveries, Rousseau y décrit un état d’âme qui fut le sien ,
une sorte d’écoulement de son être dans la nature. Les Dialogues
sont l’œuvre d’un fou.

2. L’influence de Rousseau
Rousseau est un des novateurs les plus puissants de l’histoire
littéraire de la France ; il est l’initiateur du Monde moderne. Il a
inauguré une nouvelle manière de penser, de sentir et d’écrire. Dans
la société qui était entièrement dominée par l’esprit, il a mis à la
mode la sensibilité. En philosophie, la raison toute puissante, il a
substitué l’instinct en religion, il a protesté contre l’athéisme , il a
imposé aux philosophes la religion du cœur, une sorte
50

d’instinctivisme mystique. En littérature, il a ouvert les voies


romantiques.

Questions

1. Comment peut-on diviser l’œuvre de Rousseau ?


2. Indiquez les idées principales de chacune d’elle ?
3. Comment s’est manifestée l’influence de rousseau ?

IV.5. Le Renouveau de l’esprit classique


Introduction

À la fin du XVIIIeS, il se produit un renouveau de l’esprit


classique dû à l’érudition et à la politique.

IV.5.1. André Chénier (1762-1794), un seul poète à la fin du siècle


Son œuvre : on peut distinguer dans l’œuvre de Chénier 4 manières
qui correspondent aux étapes de sa courte vie :

 Entre 1781 et 1785, Chénier est un disciple des poètes grecs


et s’efforce de les traduire et de les imiter, en restant sincère
et vrai.

Il écrit, les Bucoliquesoù se trouvent les pièces célèbres : l’aveugle, le


mendiant, la jeune Tarentine.

 De 1785 à 1788, Chénier se laisse pénétrer par l’esprit de son


temps, de ses élégies et son art d’aimer, Elégies :
- De 1789 à 1793 :Chénier est pris par l’enthousiasme
révolutionnaire, puis par la haine des tyrans, et il fait passer
dans ses hymnes et dans ses lambes, toute la fièvre de son âme.
Il laissa 28 poèmes inachevés, l’invention et l’Hermès :

IV. 5.2. LA RÉVOLUTION


La littérature révolutionnaire est pauvre parce que toute l’activité
des hommes d’alors se portait vers des réalités plus tragiques,
cependant, la production littéraire n’est pas entièrement tarie.

Toutes les œuvres qui paraissent ont les mêmes caractères : elles
restent classiques de forme. Elles sont pleines de souvenirs de
l’antiquité, elles sont « philosophiques », et elles sont pénétrées par
une espèce morale attendue (qui touche, moins dur).
51

La poésie
La littérature à la fin du XVIII e S est pauvre dans la
poésielyrique et au théâtre, où on peut citer les noms de Marie-
Joseph Chénier et de Fabre d’Eglantine. Mais l’éloquence est
renouvelée et compte de grands orateurs, dont les principaux sont
Mirabeau et Danton.

Questions

1. Quelles sont les théories littéraires de Chénier ?


2. Quels sont les caractères de la littérature révolutionnaire ?
3. Quels sont les poètes et orateurs de la révolution ?

ARRÊT

TRAVAUX PRATIQUES

Tirez au choix un des poèmes des poètes étudiés en LIFRA II.

1) Etudiez-en la littérarité après avoir situé le poète dans le


temps et dans l’espace.
2) Repérez et commentez les notions de la poésie contenue
dans votre poème.
3) Dégagez-en votre jugement personnel.
52

TABLE DES MATIERES

BIBLIOGRAPHIE................................................................................1
OBJECTIFS DU COURS.......................................................................2
a. GÉNÉRAUX............................................................................2
b. SPÉCIFIQUES.........................................................................2
PLAN DU COURS...............................................................................3
CHAP. I. LE MOYEN ÂGE....................................................................5
I.1. Les caractéristiques du moyen âge.............................................5
1.2. La littérature chevaleresque...................................................6
I.3. La littérature populaire...........................................................7
I.4. LA LITTÉRATURE DE L’EGLISE.................................................8
I.5. LA FIN DU MOYEN ÂGE.........................................................10
CHAP II. LE XVIe SIÈCLE : LA RENAISSANCE ET LA RÉFORME...............11
A. LA RENAISSANCE.................................................................11
A.1. Définition...........................................................................11
A.2. Les causes de la Renaissance...............................................11
A.3. Diffusion de la Renaissance..................................................11
A.4. Bilan de la Renaissance.......................................................12
B. LA RÉFORME........................................................................12
B.1. Les causes de la Réforme.....................................................12
B.2. Rapport de la Renaissance et la Réforme................................12
B.3. L’influence de la Réforme sur la littérature.............................12
II.2. L’ESPRIT DE LA RENAISSANCE : RABELAIS, L’ESPRIT DE LA
RÉFORME : CALVIN......................................................................13
A. L’ESPRIT DE LA RENAISSANCE.............................................13
B. L’ESPRIT DE LA RÉFORME....................................................13
II. LA RÉFORME DE LA POÉSIE......................................................14
II.1. Clément MAROT (1496-1544)..............................................14
53

II.2. La Pléiade..........................................................................14
II.4. Pierre de Ronsard et les Poètes (1524-1585)..........................15
II.5. NOTION SUR LA VERSIFICATION.............................................16
II.5.1. LA POÈSIE......................................................................16
II.5.2. LA VERSIFICATION FRANÇAISE CLASSIQUE........................16
II.3. LES DIFFÉRENTS VERS FRANÇAIS........................................19
II.4. LE RYTHME.......................................................................20
II.5. LA MUSIQUE DES RIMES.....................................................22
II.6. LA MUSIQUE DE SONORITÉ.................................................24
II.7. POÈMES À FORME FIXE.......................................................24
II.8.. POÈMES À FORME LIBRE....................................................29
II.8.2. LE VERSET......................................................................30
II.8.3. LE CALLIGRAMME............................................................30
II.9. TRADUCTEUR, ÉRUDITS, HISTORIENS ÉCRIVAINS POLITIQUES.. 31
II.9.1. LES TRADUCTEURS..........................................................31
II.9.2. LES ÉRUDITS..................................................................31
II.9.3. LES SAVANTS..................................................................31
II.9.4. LES HISTORIENS ET LES MORALISTES...............................31
II.9.6. LES ÉCRIVAINS POLITIQUES.............................................32
II.10. LES MORALISTES................................................................32
II.10.1. MICHEL DE MONTAIGNE (1533-1592)...............................32
II.10.1. Sa pensée.....................................................................32
II.10.1.2. SA PÉDAGOGIE...........................................................32
II.10.1.3. Son influence..............................................................33
II.10.1.4. Les disciples...............................................................33
II.10.2. SAINT FRANÇOIS DE SALES (1567-1627).........................33
II.10.2.1. Sa pensée..................................................................33
II.10.2.2. Son art......................................................................33
CHAP III. LE CLASSICISME AU XVIIe SIÈCLE.......................................34
III.1. LA DISCIPLINE DANS LA LETTRE............................................34
INTRODUCTION........................................................................34
III.1.b. Résidence à la discipline..................................................35
54

III.2. L’INFLUENCE MONDAINE.......................................................35


III.3. L’INFLUENCE PHILOSOPHIQUE ET RELIGIEUSE........................36
III.3.1. DESCARTES (1596-1650)................................................36
III.3.2. SAINT VINCENT DE PAUL (1580-1660)..............................36
III.3.3. PASCAL ET PORT-ROYAL..................................................36
III.4. L’INDIVIDUALISME HEROÏQUE : CORNEILLE.........................37
III.5. LA LITTÉRATURE CLASSIQUE : BOILEAU (1636-1711)..............38
INTRODUCTION........................................................................38
Ses œuvres..............................................................................39
III.6. LA PRÉDICATION.................................................................39
III.7. JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695).......................................40
III.8. MOLIÈRE (1622-1673)..........................................................40
III.9. RACINE (1639-1699)............................................................41
III.10. SAINT SIMON ET MADAME DE SÉVIGNÉ................................42
II.11. LA QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES.....................42
III.1.1. Les causes.....................................................................43
III.1.2. Les phases....................................................................43
III.1.3. Les conséquences...........................................................43
CHAP IV. LE XIIIe SIÈCLE.................................................................44
IV. 1. LES INFLUENCES DOMINANTES.............................................44
a. Siècle philosophique...........................................................44
b. Siècle de la révolution.........................................................44
c. Siècle de la science............................................................44
d. Siècle du cosmopolitisme.....................................................44
e. Siècle de littérature............................................................44
IV.2. DRAMATURGES, ROMANCIENS, MORALISTES...........................44
1. LE THÉÂTRE......................................................................45
2. LE ROMAN.........................................................................45
3. LES MORALISTES...............................................................45
IV. 3. MONTESQUIEU (1689-1755).................................................46
IV. VOLTAIRE (1694-1778)............................................................46
IV.5. L’ENCYCLOPÉDIE..................................................................47
55

INTRODUCTION........................................................................47
IV.1. DÉFINITION......................................................................47
IV.2. Les œuvres et les idées de Diderot (1712-1784)....................47
IV.3. Buffon (1707-1788)...........................................................48
IV.4. JEAN JACQUES ROUSSEAU (1712-1778)................................48
1. l’œuvre de Rousseau............................................................48
2. L’influence de Rousseau.......................................................49
IV.5. Le Renouveau de l’esprit classique...................................50
La poésie......................................................................................51

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