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Théories et esthétique des arts !

(Cours 1)
Lundi 13 Septembre 2021

Introduction :

Qu'est-ce que l'esthétique ?

Première page du livre intitulé Æsthetica de Baumgarten, 1750 (XVIIIème siècle).


On lui doit ce néologisme. (Mot donc relativement récent !)
* Néologie : Création de mots nouveaux et d'expressions ou de constructions
nouvelles, dans une langue.
* Néologisme : Mot nouveau ou sens nouveau.

Je peux connaître le monde par mes sens. Chez Descartes, les sens peuvent être trompeurs. Chez Platon aussi.
"Seul mon intelligence me permets de connaître.". C'est une faculté de connaître à la fois claire et confuse. Tout ce qui est lié
à l'art et à la beauté sort de l'intelligence. L'art est lié à des questions morales.

1850, Charles Baudelaire et le procès des Fleurs du mal : Quelques jours après la parution des Fleurs du Mal de
Charles Baudelaire le 21 juin 1857, le journaliste Gustave Bourdin en fustige le contenu le 5 juillet dans un article du
Figaro, avant que des poursuites soient engagées pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale
publique et aux bonnes mœurs ». Baudelaire sera condamné au versement d’une amende, et son éditeur devra
retrancher six poèmes dont le procureur général Ernest Pinard a demandé l’interdiction.

L'esthétique, c'est l'étude de la sensibilité. Tout ce que vous pouvez aimer regarder relève du sens de l'esthétique.
L'esthétique et l'artistique sont deux choses différentes.

♦ Qu'appelle-t-on ART ?

Ernst Gombrich : « L'art en soi n'a pas d'existence propre. »

D'abord, il n'y a pas forcément un art mais DES arts. L'Art a subi de nombreuses évolutions.

♦ Qu'est-ce qui fait que la compréhension de l'art change au fil des siècles ?

Ce triangle détermine l'appellation d'art au fil des siècles.

♦ Qu'est-ce qui fait que telle ou telle chose peut être considérée comme de l'art ?

Ex : John Fordes, film Western : « C'e n'est pas de l'art, juste un western. »

L'auteur n'a pas de dernier jugement sur son œuvre.

Quelques éléments de définitions :


♦ C'est une activité humaine.
♦ C'est une production, un acte de fabrication.
Étymologie : Art en français vient du latin "Ars " et en grec, cela donne " Techne ", qui va donner technique.
Art et Artisanat sont deux choses différentes ! Parfois l'activité artisanale est un travail pénible et ingrat qui nécessite
un labeur acharné. Alors que l'art est une activité libre qui laisse davantage de place à l'imagination et à la rêverie.
L'art représente beaucoup de chose, et peut parfois représenter l'habilité, la maîtrise. (Ex : Le docteur exerce son art.)
♦ L'art génère du bon, du beau, de la joie, du plaisir, de la jouissance, etc. Tout ce qui fait que le lecteur ressent une
émotion positive. Toute chose qui produit une émotion positive.

Conclusion du texte : On ne sait rien du plaisir de l'esthétique au final. Paul Valéry fait une accumulation de
propositions relatives. Nous pouvons tous éprouver un plaisir mais qui ne sera pas forcément le même. Valéry dit que
des artistes sont des individus distribués au hasard dans le peuple. On ne sait pas d'où ils émergent.

Qu'est-ce qui pousse un artiste à produire ?

« Ces actions... », sont des valeurs sur les marchés de l'art et n'a rien à voir avec les valeurs matérielles.

« Toutes les peines... et sa production. », un artiste ne refait pas uniquement ce qui a été fait.
Pendant très longtemps, un artiste n'avait pas à être original. Ex : Michel-Ange devait faire comme tout le monde
(Chapelle Sixtine), mais c'était plus fort que lui, il a fait comme les autres mais à sa façon.
Il faut attendre le XVIIIème siècle pour que l'originalité soit mise sur le devant de la scène.

Citation de Buffon : « Le style, c'est l'homme. »


L'artiste créer son propre style. Buffon pensait exactement le contraire ; il pensait qu'il fallait se conformer.

« Comme il faut... créateur fécond... », on ne peut pas produire ce plaisir mécaniquement. Il reste mystérieux.

♦A quoi sert l'art ? Pourquoi y-a-t-il de l'art ?

L'idée de distance par rapport au monde. Ce n'est pas juste du plaisir. Ce qui nous définit des animaux : le langage
et la pensée. Du latin Logos qui veut dire parole, raison.
Ex : La lecture pour les enfants ; pourquoi est-il important que l'enfant soit confronté très tôt aux histoires ?
→ Manière d'appréhender le temps. Le passé, la causabilité, etc. Nous, nous savons manipuler les histoires.
Citation de Bergson : « L'art nous permet de décoller les étiquettes qui sont sur les choses. »
Paul Cézanne : Qu'est-ce qu'une pomme ?
Van Gogh : Qu'est-ce qu'un tournesol ?
L'art est un intermédiaire symbolique, une médiation symbolique, que je place entre moi et le monde.
Ex : Idée de culture : Éprouver de la jalousie.
→ Othello de Shakespeare.

L'art, comme le langage, et une intermédiaire, une médiation symbolique, que je place entre moi et le monde.

CHAPITRE 1 : Pratiques artistiques ; pratiques magiques.

1) « Art pariétal » aurignacien (-35000 av. J.C.)

Dans le cadre de l'étude de l'art préhistorique, l'expression « art pariétal » (du latin parietalis, « relatif aux murs » au
sens de « paroi »), désigne l'ensemble des œuvres d'art au sens large (sans appréciation esthétique) réalisées par
l'Homme sur des parois de grottes et abris sous roche. La plupart des auteurs l'opposent aujourd'hui à l'art rupestre (du
latin rupes, « roche »), art sur rocher à l'air libre, mais aussi à l'art mobilier (que l'on peut déplacer) et à l'art sur bloc.

Ces peintures témoignent d’une activité spirituelle (culte des morts) chez l’Homme des cavernes. Sortie de
l’animalité, humanisation et croyance en un autre monde ; il n’y a pas de religion.

Ex : Grotte de Chauvet.

Le pariétaliste est le chercheur qui étudie les œuvres pariétales.

Théorie explicatives :
♥ L’art pour l’art ;
♥ Magie sympathique (Dessiner un bison = le tuer à la chasse ; Grotte Altamira) ;
♥ Totémisme (Animaux dessinés : totems protecteurs, gagner leur puissance) ;
♥ Chamanisme (Une personne : un chaman, un sorcier par groupe, qui entre en contact avec les esprits, puissance
animale = cérémonie, rituel), correspond au fait que les dessins soient « cachés » : une seule personne va effectuer le
rituel et dessiner, etc.

Aujourd’hui, nous fabriquons des images pour qu’elles soient vues, mais il y a 40 000 ans, on dessinait des images
cachées. Ce sont les tout premiers témoignages artistiques.

Walter Benjamin, « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique. »

Article de plusieurs dizaines de pages, publié 3 fois, (qu’on a retrouvé il y a 40 ans environ ?).

Enigmes : La plupart de ces dessins se trouvent dans des endroits très peu accessibles. Pourquoi ?

20 / 09 / 2021
2) Egypte.

Les images, œuvres dans les tombeaux sont destinées aux morts. Les morts peuvent se servir de ces images pour se
souvenir, pêcher, chasser, manger, etc.

Téléologie → « la pensée à distance. »


En histoire → un travers / un défaut.

Pour eux, les dessins et les peintures relèvent d’une vision qui sont la leur du monde.

Perspective géométrique (XVème siècle)


→ Une perspective parmi d’autres ; applications des méthodes scientifiques sur les dessins.
→ Optique : Rayons lumineux, points de fuite, etc.

« Pensée plastique » de Fran Castel.


→ Une pensée verbale + une pensée visuelle + une pensée mathématique.

Perspective atmosphérique → On figure l’éloignement en estompant les contours.


Perspective angulaire → Concerne les statues ; faire croire que la statue est plus loin que le spectateur.

Sur les murs, on fabrique une sorte de cadre (= peinture égyptienne).


→ On quadrille la fresque.
→ On ne met pas de décors, d’espaces derrière les personnages ; ils se détachent.

→ Plus les figures sont grandes, plus elles sont importantes.


→ Idée d’un espace symbolique / spirituel.

3) « Art » pariétal.

♦ « Maesta » ; une vierge en majesté.

♦ « Tentation sur les montagnes », Duccio.

♦ Images figurant dans des bâtiments religieux ; avantages montrés et images pieuses (Ex : Couvent, Monastère, etc.)

♦ Des œuvres montrées pour parler de la Bible, pour les Analphabètes.

♦ Valeur de culte un peu diminué → valeur d’exposition un peu augmenté.

Conclusions : Les images possèdent donc une force magique. Encore maintenant, elles sont importantes.

Chapitre 2 : La question de l’imitation.

Est-ce que l’image doit imiter ?

Si elle imite, elle imite la Nature : Faut-il imiter la Nature ?

1) Construction de la notion de mimésis (= Imitation) - Antiquité grecques.

a) Platon.

Une de ses premières théorisations sur l’imitation débouche sur une condamnation. Les imitateurs sont bannis ;
l’imitation est une dégradation artistique.

La République.

Monde sensible : Il s’agit du monde des sens. Lié de près au monde intelligible.
Monde intelligible : Ce qui peut être compris. On ne la voit pas et on ne l’entends pas mais on peut la comprendre.
Ce qui est intéressant dans le monde intelligibles, ce sont les Idées avec un grand I (ou les Formes, pour Platon), ce
sont des définitions, des essences. Une définition à chaque objet. Ses Idées et définitions sont divines et éternelles.
Pour Platon, le monde sensible est moins important que le monde intelligible.

Le philosophe seul peut connaître et comprendre. Le monde sensible est moins réel. Les objets dans le monde
sensible, ne sont que des imitations artistiques qui sont nés de la pensée. Pour Platon, rien n’est plus vrai que l’Idée
qui a mené à la conception de l’objet, de l’animal, etc.

Qu’est-ce qui se passe quand des artistes font des imitations ?

Dans l’optique de Platon, l’image de la chaise d’amphi, c’est la copie d’une copie. Chaque copie est une
dégradation, une perte d’être. Pour lui, une œuvre est toujours une copie, d’une copie, d’une copie.
eikon : icône, image-copie.
eidolon : idole, image-simulacre.

Pour être une image acceptable, une image ne doit pas être une illusion. Ils ne devaient pas être trompés. La
mauvaise image est l’image simulacre, celle qui cherche à tromper ; le trompe-l’œil.

Analyse de l’image des statues de rois : Cette perspective angulaire est typiquement ce que Platon déteste.

diégèsis : (à la 3ème personne) : Acteurs mais plus particulièrement conteur.


mimésis : (à la 1ère personnes) : Des acteurs sur scène qui jouent un rôle.

La diégèsis est, pour Platon, la forme de théâtre la meilleure car elle ne trompe pas les spectateurs contrairement à
mimésis.

b) Aristote.

Aristote, lui, va rendre l’art et l’imitation positives. Ce ne sont plus des dégradations. Aristote a posé la manière de
raconter ; encore aujourd’hui, les gens s’en inspire.
L’imitation est une condition de l’art. Tout art est imitation. L’imitation est naturelle. L’Homme, en lui, porte cela.
Pour apprendre, l’Homme observe. L’imitation permet d’apprendre. « Comme apprendre est la chose la plus plaisante qui
soit, apprendre est une source de plaisir. » Donc, imiter est une source de plaisir. On prend donc plaisir aux imitations
artistiques parce que l’on apprend des choses. Il y a un certain plaisir à observer les formes, les couleurs, etc.

Pour Aristote, mimésis est une imitation créatrice, une représentation.

2) Les religions monothéistes (l’imitation autorisée, légitimée)

- Judaïsme (Pentateuque) ;
- Christianisme (Bible) ;
- Islam (Coran + hadiths).

Comment représenter l’absolu ? Un dieu est l’absolu.

Ces 3 religions ont un point commun : Ils reposent sur des textes sacrés. Si le texte est sacré, les images ne le sont
pas. Pour asseoir le pouvoir de son texte sacré, l’église doit écarter les images.
Ces 3 religions vont donc condamner les images. Il est donc interdit de créer des imitations d’animaux ou d’êtres
vivants car les imitations ne sont pas dotés du souffle de vie, donc nous faisons concurrence au Créateur.

Hans Belting, Le Vraie image.

« Incarnation » : Un Mystère. Il s’agit du Christ. Dieu se fait Homme en la personne du Christ. Il est à la fois
Homme et Dieu. Il est entièrement à l’image du père. Une imitation et une copie sont égales. L’église va légitimée le
faite de créer des imitations du tout puissant.
« L’infigurable dans la figure » : Ce que l’on ne peut pas représenter est représenté.

c) Une origine de la conception contemporaine : Hegel.


1835, Cours d’esthétique. A la base des notes de cours.

L’art doit imiter mais pas que ! Nécessaire mais suffisante. L’imitation seule de la Nature, ne pourrait donner qu’un
schéma technique. (Zeuxis peignait des raisins tellement merveilleux que les oiseaux venaient se casser le bec dessus.
Il avait une technique parfaite. Légende ?) Le peintre qui veut imiter parfaitement la Nature, ne fait pas de l’art. Seule
la Nature est capable de le faire. L’art n’est pas que de la technique. L’art est un besoin de l’esprit humain et il doit
refléter l’esprit.

Hegel donne comme image un enfant qui fait des ricochets dans l’eau. L’enfant assiste à son monde extérieur, il
pose sa marque dans le monde. En imprimant sa marque sur le monde, « Il s’agit d’ôter au monde son caractère
farouchement étranger. »

Parenthèse philosophique : J’ai conscience de moi et je me pense (extériorité / intériorité). Nous existons au même
titre que tout ce qui nous entoure (arbres, chat, etc.). L’art est un besoin Humain car il me permet d’extérioriser et
d’intérioriser.

Double existence :
En Soi Pour Soi
Extériorisé Intériorisé
Matière Pensée
Sensible Spirituel
La pensée de l’Homme modifie la matière. La sculpture c’est de la matière dominante, mais l’Homme s’approprie
cette matière.

Chapitre 3 : La Question de la Beauté (du Beau).


Panofsky, Titien (son dernier ouvrage) : Panofsky nous rappelle que dans ces siècles là (la Renaissance), le Beau est
omniprésent dans les conversations. C’est par ailleurs une très vieille question qui peut être décliné en plusieurs
questions, type : Qu’est-ce que l’art ? et qui ensuite se décline sur une autre type de question : Ou est la Beauté ?
Dans l’œuvre ? Dans l’auteur ? Ai-je droit de dire pour moi que la peinture est belle ?

Définition : Dans Beau et dans Beauté, on entend l’idée d’une sorte d’harmonie supérieure, spirituelle, qui organise
la matière. (Ex : Cet arbre est organisé de telle façon, alors il est beau à regarder.)

1) Platon, Hippias majeur.

♦ La Beauté est quelque chose de réel. Elle a une existence réel.


♦ Deux des mots grecques pour signifier Beau : Bon (moral) et vrai.
(La marmite est belle quand elle convient à l’usage, quand elle remplit son rôle.)

Pour Platon, la Beauté est plaisir spécifique qui ne concerne que deux sens : La vue et l’Ouïe. C’est aussi un plaisir
de l’esprit, de l’intelligence. Les plaisirs de l’odorat, de la table, de la chair, tout cela concerne les sensations qui ne
sont pas intellectualisés. Ce n’est pas une joie pure du corps ou de l’esprit ; c’est au croisement des deux.

2) Beau naturel et beau artistique.

Des points commun est des différences importantes :

- Très grande relativité des deux (au sens propre). Elles sont toutes deux rattachées à un endroit, une chose.
- Il n’y a pas une idée absolue de Beauté. Le Beau est toujours relatif à quelque chose.
Ex : CABANEL Alexandre, Naissance de Vénus, 1863, h/t, 1.30 x 2.25 cm, Musée d’Orsay.
Ex : Vénus à Pompéi.

Les 3 stades d’analyse des œuvre d’art en général :


1) Pré-iconographique : Je reconnais une silhouette, une forme, etc.
2) Iconographique : J’identifie les objets, les personnes en fonctions de mes connaissances et d’un code.
3) Iconologique : C’est celui qui poussera l’analyse plus loin en introduisant des éléments qui sont propres à l’époque ou à l’auteur.

Ex : Venus de Botticelli : Ce qui nous démarque de celle de Pompéi :


→ Pas de grande théâtralité (Michael Field, Théâtralité VS absorbement).

Ex : Titien (Tiziano Vecellio) 1490 - 1576


Venus Anadyomène (ou Vénus surgie des eaux) v. 1520
Huile sur toile - 76 x 57 cm.
National Gallery of Scotland, Edinburgh.
Alberti, De Pictura, 1440.
C’était un peintre et un architecte très connu. Il a écrit son texte De Pictura en latin et en une langue plus accessible
à ceux qui ne parlent pas le latin.

Deux choses fondamentales pour faire un beau tableau :


♦ Mesure (proportions) commensuratio.
(L’idée d’équilibre, d’harmonie, etc.)
♦ Convenance : Bonne proportion et justesse. Il faut que le tableau convienne bien à son sujet. Le sujet devait être
traité d’une certaine manière, conformément aux règles.

Un ajout de 2 critères :
♦ Variété et abondance (à condition que ce soit justifié !).
♦ Mouvement (à condition que ce soit justifié !).

Marx (fin XIXème siècles) : Idéalisme VS matérialisme : Les Hommes et les Femmes pensent conçoivent les
choses en fonctions du milieu social d’où ils viennent.

Jauss, la notion « Horizon d’attente » : Une œuvre relève d’un horizon d’attente particulier, que nous, spectateurs,
avons en tête. L’œuvre d’art outrepasse toujours cette « horizon d’attente ». On a jamais le droit de réduire une
œuvre à un message ! Je considère les choses d’un œil qui m’est propre.

Klee : « L’art ne reproduit pas le visible, il le rend visible. »

Eco, Art et beauté dans l’esthétique médiéval, 2000.


IXème = Bon.
XIIème = Beau.

3) Légitimation de la Laideur.

On passe à une autre conception de l’art. Ce qui va émerger c’est une légitimation de la laideur qui va se trouver
justifier de manière tout à fait nouvelle. Aristote évoque les images de monstres horribles ou des cadavres. La
représentation de la laideur existait déjà à l’Antiquité. Laideur qui est comprise à l’intérieur de l’œuvre :
Bosch, Le portement de croix, 1516 :
→ Caricature d’un tas d’hommes entourant le Christ.
→ Laideur majoritaire sur le plan quantitatif, tout le tableau est occupé par des visages grimaçants MAIS sur le plan
qualitatif, visage du Christ qui va racheter l’ensemble = équilibre.

a) La notion de sublime.

1674, Traité du sublime, Longin.

Le sublime c’est une catégorie d’appréciation esthétique, c’est l’expression d’une beauté surhumaine, divine, ça
passe par-delà la technique artistique. Ex : la création de la lumière dans la Bible :

→ Ce n’est pas juste beau, c’est sublime, même divin.

Si avant on pouvait considérer qu’une chose était belle ou pas : système binaire. On sort d’une logique binaire. Le
fait de faire rentrer un 3ème terme va élargir le spectre d’appréciation quant au jugement artistique.

Exemple pour comprendre : c’était noir et blanc, et on introduit le gris.

Le sublime introduit l’idée de nuance qui se répercute que le jugement esthétique en général. Tout cela correspond
au romantisme.
b) Lessing, Laocoon, 1766.

C’est un texte qui se met à comparer les arts entre eux. Il y a des choses que l’on peut faire dans un art et ça sera
beau, mais si on fait cette même chose dans un autre art, ça ne sera pas beau.

c) XIXème.
D’après Hugo, l’artiste se doit de tout explorer. Le laid s’harmonise avec le cosmos tout entier.
« La beauté n’a qu’un type ; le laid en a mille. », Baudelaire, Une Charogne.

Memento mori : Memento mori (locution latine qui signifie « souviens-toi que tu vas mourir ») est une formule
du christianisme médiéval. Exprimant la vanité de la vie terrestre, elle se réfère à l'« art de mourir », ou Ars moriendi.
Elle induit une éthique du détachement et de l'ascèse. Elle est proche d'une autre locution latine : « Sic transit gloria
mundi » (« Ainsi passe la gloire du monde »).

Carpe diem quam minimum credula postero est une locution latine extraite d'un poème d'Horace que
l'on traduit en français par : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain », littéralement « cueille le jour, et
[sois] la moins crédule [possible] pour le [jour] suivant » (postero = postero diei, le jour suivant, credula étant au
féminin car Horace s'adresse à une femme).

Baudelaire, dans Une Charogne, fait de la description du cadavre l’œuvre d’art elle-même :
→ Il mobilise (presque) tous les sens : on le voit, on le sent, on l’entend.
→ Ce n’est pas un cadavre figé mais animé par la pourriture, la décomposition, les larves, les mouches...
→ Ce vers quoi tend explicitement cette description de la carcasse, c’est vers des œuvres d’arts : « et ce monde
rendait une étrange musique ». le dernier moment de la description du corps à proprement dit, il va en direction de la
peinture, après 7 strophes consacrées à décrire esthétiquement le cadavre, la dernière strophe l’amène vers la
peinture.

Arthur Rimbaud, Vénus Anadyomène, 1871 .

Sur le plan allégorique, il va traiter Vénus. Il doit s’assigner d’une autre tâche que de rendre hommage à Vénus.
→ Sur le plan de la construction que Rimbaud franchissait un pas que Baudelaire ne franchissait pas. Baudelaire reste
respectueux de l’alexandrin alors que Rimbaud ne l’est pas. Il construit des alexandrins avec des phrases trop longues
qui excèdent l’alexandrin. La tâche du poète nouveau n’est pas simplement de faire descendre vénus de son piédestal,
il s’agit de malmener le vers.
→ L’oxymore « belle hideusement » est une sorte de manifeste de déclaration. La beauté et la laideur peuvent se
mélanger et créer une beauté nouvelle. Dans cette laideur, il y a quelque chose de beau.

Arthur Rimbaud, « Lettre à Paul Demenÿ », 15 mai 1871.

Il bouscule véritablement l’alexandrin, texte en prose : idée d’informe. L’artiste va donner forme à l’informe. Sauf
que Rimbaud dit le contraire car l’artiste va inventer des formes qui s’adapte à ce qu’on décrit.
Avant Rimbaud, la tache de l’artiste était de rendre belle même des choses sans formes.
Mais près Rimbaud, il faut oublier l’idée de forme belle, traditionnelle. Ce que le poète doit faire c’est de ramener des
visions, imaginer des choses, des inventions, mais il doit trouver des manières nouvelles.

CHAPITRE 4 : Éléments d’évolution ; Histoire des pratiques artistiques.

a) Art et arts.

Comment est-ce que l’on a pensé les arts dans l’histoire ?


Sachant que notre conception contemporaine avec l’idée des beaux-arts est plutôt récent : XVIIIème siècle.

1) Antiquité > XVIIIème : art « paragone ».

Imitation > Poésie / Peinture !

Simonide de Céos : La poésie est une peinture qui parle et la peinture est une poésie silencieuse. La peinture et la
poésie sont la même chose car ça imite. La poésie est presque une rubrique de la grammaire au M-A. Le grammairien
est plus estimable que le poète.

2) Horace, « Ut pictura poesis » (1er av. J.C.)

Il faut que la poésie soit comme la peinture. Et la peinture comme mode d’emploi pour le poète. Il faut que la
poésie soit visuellement très forte, il faut que la poésie donne à voir comme le fait un peinture. On voit en
imagination. Les poètes doivent donner à voir très fortement ce dont ils parlent dans leurs textes. Il faut qu’il y ait un
pouvoir visuel qui sollicite l’imagination. Cette même phrase va être citée plus tard à la renaissance.
Inversion Renaissance XVIème :
Cité comme autorité antique mais de manière complètement inversée. Il faut que la peinture fasse comme la poésie.
Le rapport entre poésie et peinture s’est inversé. La poésie se retrouve plus estimée que la peinture car la peinture est
un art manuel (dit mécanique à l’époque).

Arts mécaniques → manuel, artisanat.


Arts libéraux → arts de l’esprit (grammaire, poésie, rhétorique) - (astronomie, mathématiques, musique), plus nobles
que les arts mécaniques/manuels.

Ça va changer progressivement au cours de la Renaissance. Léonard de Vinci va beaucoup militer pour la


renaissance de la peinture comme art. Il va affirmer que la peinture est une chose mentale (cosa mentale). Il veut
affirmer que la peinture est une activité spirituelle, le peinture réfléchit et a une culture. Cette affirmation-là paraît
étrange à cette époque.

Les gens disent qu’on n’écrit pas la vie d’un artiste mais celle des héros, des princes, des rois. Il n’est pas compris
qu’on s’intéresse à la vie d’un artiste, qui plus est d’un peintre. Il faut que la peinture soit comme la poésie, c’est une
activité mentale, ce n’est pas une art mécanique mais un art libéral, la peinture relève de la pensée.

3) XVIIIème.
1746, Batteux, Les Beaux-arts réduits à un même principe.

Lessing, Laocoon, 1766.


La peinture, tout réduire à un instant.
= Distinction : espace / temps.

4) Les « modernismes ».
= Autonomisation progressive des arts au XIXème. (et au XXème (théâtre) sont deux périodes très
importantes pour l’arts.)

Qu’est-ce qui fait la peinture ?


La peinture c’est un ensemble de tâches de couleurs dans un certain angle assemblées. (Maurice Denis)

Qu’est-ce qui définit le théâtre en occident ?


C’est la parole sur scène. Ce qui compte, c’est la dimension spectaculaire.

Maurice Denis ;
Artaud / Ionesco ;
Mallarmé ;
Bazin, l’enregistrement de la durée.

Début musicologie, on va chercher des gammes dans d’autre pays.

B) Le Musée / Les pratiques muséales.

Walter Benjamin (article l’œuvre d‘art, sa reproductivité technique), insiste sur cette exposition de l’art. L’apparition
des musées (apparition récente).

Museion (-280), Alexandrie. C’était une sorte de bibliothèque, un lieu d’étude. Où on conservé un certain
nombre d’œuvre. Les œuvres sont souvent trouvé chez les aristocrates. Elles ont un pouvoir politique. Peut-être dans
les églises aussi ?

Malraux, Le musée imaginaire, 1965. « Le rôle des musées, dans notre relation avec les œuvres d'art est si
grand, que nous avons peine à penser qu'il n'en existe pas, qu'il n'en exista jamais. »
Patrick Modiano, immense romancier français.

Salon de l’Académie Royale de peinture, 1746. Ouvre ses portes à quelques personnes. Il y en a aussi une à Dijon.

Louvre, 1794 : Ouverture du Louvre qui est un palais royale. Quelqu’un pose un dossier pour que ces œuvres soient
vus par le peuple. L’art devient un bien commun.
1974, définition : Qu’est-ce qu’un musée : 1) une institution permanente 2) a but non lucratif 3) ouverte à tous 4) qui
a pour fonction la conservation, l’étude, l’exposition.

Arasse, Historien de l’Art Français.

Ce qui émerge aussi est une nouvelle visibilité des œuvres. Eclairé correctement les tableaux. On peut voir des
tableaux tels que les peintres eux-mêmes ne les ont vus.

C) émergence de l’ « art contemporain ».


1917, Duchamp, Fontaine (ready-made) : qui existe déjà mais qui est un peu modifiée. Une pissotière, un urinoir.
(Affaire de l’urinoir). C’est une œuvre d’art qui ne répond plus aux critères.

« 1 % de travail pour 99 % de transpiration. »

1) C’est un somme de travail.


2) C’est l’expression d’un savoir-faire technique.

Ce qui est dans un musée devient une œuvre.

N’importe quel enfant pourrait le faire donc pas de technique.

Nelson Goodman, Manières de faire des mondes, 1978. Un philosophe américain spécialiste de l’art. Pas « Qu’est-ce que
l’art ? », mais « Quand y-a-t-il art ? ». Accord de la communauté qui va exposé : Artiste, galeriste, journaliste, etc.

Danto : « Ce qu’est l’art ! ».

Chapitre 5 : « Nouvelles images ».

Water Benjamin - « Réalisme », approche sémiotique. C’est la science humaine qui s’intéresse aux signes. Un signe
c’est quelque chose qui exprime autre chose.
Par exemple, les mots que l’on utilise sont des signes. Les dessins, les images, etc.

Il y a 3 catégories de rapport entre un signe et ce à quoi il renvoi.


1) Icône, relation iconique (ressemblance) similarités visuelles, l’oiseau sur une feuille ;
2) Symbole, relation symbolique (code ; arbitraire) la vache dans le panneau interdiction ;
3) Indice , relation indicielle (continuité physique), la trace de pas.

Barthes, le « ça-a-été ».

B) Le Cinéma chronophotographie (Muybridge / Marey).

Photographies VS photogrammes.

Une image = un Plan. C’est une image mouvante / mobile / en mouvement.

Mouvement : durée : Image temporalisée (c’est une image qui contient du temps).

L’« effet phi » !

Deux points supplémentaires !

Le montage !
→ 1 image + 1 image = 3 idées (la réflexion), le potentiel artistique du cinéma. Le foyer.

Le son ! (Importance capitale !)


→ Image audiovisuelle.

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NOUVELLE SALLE !
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Qu’est-ce que l’esthétique ?

Pierre Sauvanet, Éléments d’esthétique, Paris , éditions éclipse.


Discipline récente mais aussi ancienne, mot date du XVIIIème siècle. Ne pas confondre la naissance de l’esthétique et
sa nomination. En revanche le terme lui-même → A.G. Baumgarten, Esthétique, 1750.
Au Vème avec JC se met la philosophie occidentale.
- Quelle est l’origine du mot « esthétique » ?
- Quelle est sa signification ?
- Quelles différences entre l’esthétique, la théorie du beau et la philosophie de l’art ?
- Quelles autres différences - entre l’esthétique, la critère d’art ?

1.1. L’expérience esthétique se base surtout sur :


- Du grec « aisthésis » (sensation, sentiment, sensibilité).
- « aisthéton » (sensible).
- « aisthétikos » (qui peut être perçu par les sens).
→ A.G. Baumgarten ( 1714 - 1762).
« Méditations philosophiques sur quelques sujets se rapportant à l’essence du poème », 1735.
Les noetas → choses intelligibles.
Il distingues les noetas (choses intelligible) des aesthétas (choses sensibles).
Choses sensibles = Immanence not = transcendance.
Est-ce que c’est la science de la connaissance sensible ou est-ce la connaissance du beau ou est-ce la connaissance de l’art ?

1.1.2. Théorie du beau.


E. Kant va focaliser son attention sur l’esthétique. Il ne va penser à l’art mais plutôt au beau (beau naturel et beau
artistique). Il va interroger la faculté de juger le beau naturel et artistique. La question que pose Kant n’est pas la
question des canons de beauté mais la question subjective du jugement de goût sur le beau. La perception de Kant
déplace l’accent philosophique de l’objet vers le sujet.
E. Kant, Critique de la faculté de juger, 1790.
L’objet = objet d’analyse :
=> le paysage (naturel).
=> le tableau (artistique).
Le sujet = le spectateur ou le théoricien - en tant que récepteur de l’œuvre.
→ Pour Kant, c’est le sujet qui juge et à partir de ce jugement le beau va se construire.

Il se pose la question : Que se passe-t-il quand je dis que quelque chose est beau ? Quelles sont les tenants et les aboutissants d’un tel
jugement ? Mieux vaut la distinguer de notion proche plutôt que de l’opposé à son contraire qui est la laideur. On
comprend la notion du beau en la faisant fonctionner. Le rapport au beau est agréable (= contre les sens
uniquement). Il distingue donc le beau de l’agréable et il distingue le beau du bien ( l’intérêt de la raison) et il
distingue également le beau du bon (l’intérêt de la morale). La notion esthétique s’applique avant tout à définir le
jugement de goût portant sur le beau naturel ou artistique. Le problème est de passer d’une subjectivité radicale à une
forme de subjectivité pas obligatoirement celle de la raison. Il y aurait donc une prétention à l’universalité qui puisse
reposer sur un sens commun.

1.1.3. Philosophie de l’art.


G.W.F. Hegel (1770-1831), Esthétique, publié posthume en 1835.
Il n’est plus désormais question d’un philosophie de l’art. Dans ce livre, il nous dit « l’esthétique a pour objet le vaste objet
du beau. ». Il nous fait comprendre que le beau naturel devient moins important que le beau artistique. « Mais il est
permis de soutenir dès maintenant que le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature. ».
Dès le XVème siècle, la société théocentrisme basé sur l’idée de dieu à une société anthropocentrique basé sur l’idée de
l’homme. La première thèse de Hegel est d’abord l’esthétique qui se restreint à la philosophie de l’art → a tendance à
évacuer le beau naturel. La deuxième thèse c’est que le beau artistique est plus élevé que le beau naturel.
La philosophie de l’art renvoie avant tout a une théorie de la production et de la réception des œuvres dans le
champs artistiques. Dimension non artistique de l’esthétique → Que sa quo ? → le beau naturel, rapport à la nature
l’expérience du paysage. Peut avoir une dimension non esthétique du domaine artistique → D’autre champs
disciplinaire qui peuvent aider à analyser des œuvres d’art.
Ex : Archéologie de l’art, Psychanalyse de l’art, Philosophie de l’art, etc.

Le champs de l’esthétique pose 4 questions :


1. Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?
2. Le récepteur de l’art ?
3. Qu’est-ce que l’expérience esthétique ? Qu’est-ce que la figure de l’artiste ?
4. L’exposition de l’œuvre.

1.2.1. L’esthétique n’est pas l’art.


« Le philosophe n’est pas un artiste », (P. Sauvanet)
Pour lui le philosophe de l’art est dans la pensée. Il apporte un autre regard distancié. A sa manière, il cherche à
comprendre l’idée du beau que procure l’œuvre d’art. Parler d’un tableau c’est toujours en parler et non pas peindre
un tableau. Il n’y a que les arts du langage (poésie, littérature, théâtre) où l’esthétique reste dans le même système.
Le philosophe n’est pas un artiste.
- Rousseau (philosophe XVIIIème) et la musique.
- Nietzsche (philosophe du XIXème) et la poésie.
- Roland Barthes (sémiologue du XXème siècle) et les arts plastiques.

1.2.2. L’esthétique n’est pas l’Histoire de l’art.

Le philosophe n’est pas un historien de l’art. L’historien de l’art est un spécialiste d’une période historique.
→ Le concept du mimésis ou le concept de la représentation émince de l’antiquité jusqu’à nos jours.
Selon Étienne Surieu, l’esthétique peut ainsi se définir comme le « travail scientifique qui s’efforce de réunir les
connaissances susceptibles de généralité que nous pouvons avoir dur l’art. ». Ces mots « susceptibles de généralité » servant à
distinguer l’esthétique de l’Histoire de l’art, qui étudie des faits singuliers, dans leur singularité même.

Comment s’effectue la méthodologie de l’Histoire de l’art ? → Elle est basée sur l’évolution, le changement, la périodisation, le
classement historique et géographique des œuvres.

Historien(s) de l’art :
- Aby Warburg ;
- Hubert Damisch ;
- Georges Didi - Huberman, etc.

1.2.3. L’esthétique n’est pas la critique d’art.


La critique d’art est née au XVII / XVIIIème siècle. Au moment où les salons permettent de donner son avis
directement sur les œuvres.

Les académies des beaux-arts sont liés à deux éléments principaux :


1. L’école des beaux-arts.
2. Le salon académique.

En 1863 => Le salon dit des refusés où sont les œuvres refusés. Les premiers salon permettent de juger sans
précédent de goût. Il va défendre ou condamné tel ou tel artiste. Le critique d’art va écrire et va être payé pour ça.
Premier ou même deuxième métier. (ex : Denis DIDEROT → critique d’art.).
Yves Michaud, La crise de l’art contemporain, Paris, 1997.

Quels sont les exceptions qui confirme la règle ?


L’esthéticien se rejoignent de manière symptomatique. Clément Greenberg (1909-1994) est un critique d’art
américain. Jackson Pollock, Rythme d’Automne, 1950.

1.2.3. La distance esthétique.

Piet Mondrian, Composition, 1930.

Wassily Kandinsky, Composition n°8, 1923.

Rapport à l’abstraction ? Que se passe-t-il en 1910 pour que les peintres en arrivent à faire de la peinture abstraite ?

1.3.3. Le questionnement esthétique.

Une ou plusieurs problématique.


Pablo Picasso, Les demoiselles d’Avignon, 1907.

Les grandes questions liées à l’esthétique :


1. L’œuvre d’art en tant qu’objet d’analyse (Artefact conçu de la main de l’homme, un objet usuel).
2. Public, le spectateur, le sujet. Question de l’expérience du spectateur.
3. Le producteur de l’œuvre.
4. L’exposition. L’espace muséal (Museion).

Autres problématiques possibles, d’ordre esthétique, qui ne seront pas obligatoirement développés
dans ce cours :
- L’artiste et l’artisan.
- L’artiste et l’atelier.
- Qu’est-ce qu’un musée ?
- L’expérience esthétique.
- Le jugement esthétique.
- L’exposition.
- Formalisme vs contextualisation.
- Qu’est-ce qu’une image ?
- Intentions de l’artiste, et réception de l’œuvre.
- Le Beau / Le Laid.
- Modernité / Postmodernité.
- La question de l’œuvre d’art à l’époque de sa reproductivité technique.
Autres matières en rapport :
- Philosophie de l’art.
- Histoire de l’art.
- Sociologie de l’art.
- Anthropologie de l’art.
- Sémiologie de l’art.
- Psychanalyse de l’art.
- Critique de l’art.

DESSIN VS COULEUR !

Léonard de Vinci, Système de traction et ressort, dessin à l’encre de vélin.

Définition du dessin de Jacqueline Lichtenstein : « Mode de base de la représentation qui a longtemps servi de norme aux arts
plastiques, et qui se diversifie en tant qu’art en un grand nombre de procédés et de catégories. ».

Traditionnellement, il est opposé à la couleur. Il est à la fois artistique et intellectuel.

« DISEGNO », en Italien, inscrit donc le dessin dans une double configuration, intellectuelle et manuelle, qui fait du
dessin matériel le résultat d’une représentation mentale, l’expression visible d’une idée (IDEA).

Albrecht Dürer, Grande motte couverte d’herbes, 1503. Aquarelle et Gouache.

Comme l’écrit Vasari dans : « Les meilleures vies de peintres, sculpteurs et architectes » : « Procédant de l’intellectuel, le dessin
(disegno), père de nos trois arts - architecture, sculpture, peinture - élabore à partir d’éléments multiples un concept
global. Celui-ci est comme la forme (« forma ») ou idée (« idea ») de tous les objets de la nature. »

Albrecht Dürer, Melancolia I, 1514, Gravure, 23,9 x 16,8 cm. Musée Condé, Chantilly, FRANCE.

« Cosa mentale » pour reprendre l’expression de Léonard De Vinci, c’est-à-dire une activité pleinement théorique et
qui donc est digne de figurer au rang des arts libéraux.

Albrecht Dürer, Le Chevalier, la Mort et le Diable, 1513. Gravure, 24,4 x 18,8 cm.
Cette double signification, intellectuelle et manuelle, abstraite et figurative, attachée au « disegno » italien, sera
conservée dans l’usage du mot français « dessein », du moins jusqu’au XVIIIème siècle où commence à s’établir une
distinction orthographique entre DESSIN et DESSEIN.

Comment contester le primat du dessin sans porter attente à la dignité libérale de la peinture dont le dessin, en tant
que « disegno » ou « dessein », est à la fois le garant et l’illustration ?

Roger de Piles : L’explication des termes de peinture nécessaires (1668).

DESSIN : « Depuis la Renaissance, sa finalité la plus haute, celle qui correspond précisément à l’idée de disegno, a
toujours été de représenter « l’histoire », conformément à la définition aristotélicienne de la mimèsis comme
représentation des êtres vivants en acte ». (J. Lichtenstein)
« Le privilège accordé au dessin par les théoriciens italiens et français est inséparable d’une conception narrative de la
représentation picturale, c’est-à-dire de l’application à la peinture de l’application poétique. » (J. Lichtenstein)

À la Renaissance italienne, le dessin et la peinture sont donc inséparables d’une conception narrative de la
représentation : la représentation doit raconter, comme la poésie, un fait historique, mythologique, religieux.

L’origine de cette formule, célèbre de la Renaissance jusqu’au XVIIIème siècle, remonte à un vers du poète latin
Horace (1er siècle av. J. C.), le vers 361 de l’Art poétique, qui voulait signifier que la poésie possède un pouvoir de
description, de représentation et de suggestion aussi puissant que la peinture.

« Comme la poésie, la peinture »


(C’est-à-dire que la peinture est capable de narrer, de raconter, d’évoquer un histoire - comme la poésie).

« [...] Je me bornerai à dire ceci : qu’un bon peintre figure la fureur d’une bataille, qu’un poète la décrive et qu’elle soit
présentée au public, sous ces deux formes, et tu verras aussitôt laquelle attirera les spectateurs, où se portera leur
attention, laquelle obtiendra le plus de suffrages et plaira davantage. Assurément, le peintre, de beaucoup plus et plus
belle, donnera un plaisir supérieur [...] ».
Léonard De Vinci, Carnets, t. II, ch. XXVIII, « Comparaison des arts ».
L’essentiel est que le peintre gagne sa place : non plus artisan, mais artiste à part entière.

Masaccio : La Trinité (vers 1426 -1427). Fresque 667 x 317 cm. Florence. Eglise Santa Maria Novella.

Trône de grâce : La Trinité chrétienne comporte Dieu le Père soutenant la croix de son fils Jésus-Christ et le
Saint-Esprit, représenté sous la forme d’une colombe entre eux deux :
→ Trinité : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Axe horizontal : humain / mortel.


Axe vertical : Spirituel / immortel.

Le « memento mori » est une tradition à la fois philosophique et littéraire, pour rappeler à tous, en tant qu’être
humain que, quelque soit le destin, la gloire, la richesse, nous sommes tous mortels.

Bible - Ancien testament : Livre de l’Ecclésiaste, chapitre 1, verset 2 : « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas » (Vanité des
vanités, dit l’Ecclésiaste, tout est vanité). Vanité : au sens de ce qui est vain.

Qu’est-ce que la modernité ?

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