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Qu’est-ce que l’art?

- Comment elle se définie?


Qu’est-ce que l’esthétique?
Sur quoi repose nos pratiques, nos évaluations, nos jugements, nos expériences de l’art?
Qu’est-ce qu’on recherche
- La beauté?
- La vérité?
- L’expression?
- La création?
- …
Quelles sont les fonctions de l’art?
Y a-t-il une entente collective possible sur l’art ou s’il s’agit uniquement de subjectivité?
Art, jusqu’au 18e siècle = imitation (mimétisme) de la nature, productrice d’images ressemblant à
ses objets.
- L’art n’est pas le domaine privilégié de la beauté.
o La tragédie, par exemple.

But du cours
- Initiation aux méthodes, aux enjeux théoriques et aux principales problématiques de la
philosophie de l’art.
(1) De manière générale, pourquoi la philosophie devrait-elle s’intéresser à l’art?
a. En a-t-il toujours été ainsi?
b. Pourquoi l’art fait-elle partie des objets philosophiques? Y a-t-il une « grande
question philosophique » qui puisse correspondre à cette enquête? Le « beau »?
i. La philosophie s’intéresse aux arts (au sens large), parce que l’art
accompagne l’être humain dans toutes ses manifestations sociales,
religieuses, rituelles, politiques, morales, pédagogiques.
ii. La philosophie s’intéresse à l’art parce que l’art fonctionne « comme » la
philosophie, jusqu’à un certain point. Médium d’interprétation du monde
et de soi-même.
iii. La philosophie s’intéresse à l’art parce que l’art soulève des questions
philosophiques. Enjeux ontologiques (comment ça fonctionne),
épistémiques (qu’est-ce que l’art peut nous faire connaitre), éthiques
(produit des effets).
1. Jusqu’à quel point pouvons-nous juger d’une œuvre d’art à l’aide
de considérations extérieures à l’œuvre en question (valeurs
politiques, valeurs sociales, etc.)?
(2) Est-ce qu’il existe quelque chose comme l’Art?
a. L’unité transmédiale?
i. Unité de l’art, propriété commune de tous les médias artistiques.
b. Unité d’origine et de fonction?
i. Origine culturelle (et historique) de l’art -vs- « instinct artistique » propre
à l’espèce.
 Origine culturelle de l’art
o Ce que nous appelons l’art suppose des conditions et des
caractéristiques historiques qui ne sont pas rassemblées
dans toutes les cultures.
o « Origine » de l’Art = entre la Renaissance et les Lumières.
o But de l’œuvre d’art = beauté artistique… au bout du
processus = beaux-arts.
o Charles Batteux fournit la première classification des
« beaux arts » qui va s’imposer.
o Le concept de « beaux-arts » et « d’Art » s’accomplit entre
1750 et la fin du 19e siècle.
o Artiste n’est pas un artisan
 En lien avec la conception de l’œuvre d’art.
o Pratiques bien encadrées; existence d’un public
o Lieux spécifiques (musées, théâtres, salles de concert…)
o Pensée théorique spécifique (conscience de l’ « art »).
 Les avant-gardes du 20e siècle vont déconstruire ce concept d’Art
o Transgression (exemple : Dadaïsme)
o Nouveaux médias (photographie, cinéma, etc.)
o Modification des conventions internes aux médias
artistiques (exemple : Jeff Wall convention de la peinture
dans la photographie)
o Négation des propriétés qui semblaient constitutives de
l’art
 Art et évolution
o « Instinct artistique » intraspécifique
o Universalité de l’art : toutes les cultures humaines ont des
formes d’activité « artistique »
o Penser en même temps la présence de structures innées et
de matériaux culturels contingents.
o Dennis Dutton (The Art Instinct); Jean-Marie Schaeffer;
Stephen Davies; etc.
Pourquoi parler de philosophie de l’art plutôt que d’esthétisme?
- “Esthétique” -vs- “philosophie de l’art”
o La philosophie a réfléchi sur l’art avant que l’esthétique n’apparaisse.
o Et l’esthétique ne s’intéresse pas seulement à l’art (nature, expériences
quotidiennes, récemment le vin, e.g.).
o Esthétique (adjectif) = type d’expérience
o Esthétique (substantif) = discipline philosophique, que l’on identifie souvent à la
philosophie de l’art (début 19e siècle : on parle de l’esthétique au sens de la
philosophie de l’art, par exemple : Schelling, Hegel, etc.).
o Plusieurs philosophes de l’art remettent en cause l’héritage de l’ « esthétique » :
l’art se réduit -il aux propriétés de la perception sensible (aisthesis) des œuvres, et
aux sentiments et aux émotions qu’elles suscitent?
o Esthétique = science de la connaissance sensible
 Sensations
 Perceptions
 Sentiments
 Émotions
 Poème relié au beau et analogue à la raison (donc vrai mode de
connaissance).
o La conception « esthétique » de l’art et sa contestation
 L’esthétique – c’est un troisième sens du terme – peut aussi être comprise
comme une certaine conception historique dominante de l’art (fin 18 e
siècle, milieu 20e siècle?).
 Contestation des présupposés « esthétiques » des œuvres dans les avant-
gardes artistiques :
 Remise en cause des conventions internes des genres (dès la fin du
19e siècle : Édouard Manet)
 Rejet de la figuration (Malevitch, Kandinsky, etc.)
 Critique de l’artefactualité (Duchamp, Le Witt)
 Dématérialisation; art sans « médias »
 Contestation de la notion de support ou de lieu de l’œuvre
 Frontières entre le haut et le bas
 Modification des conventions
- « Révolutions » artistiques appellent un changement de paradigme en philosophie de
l’art : il faut pouvoir rendre compte de toutes les formes d’art existantes et même de
toutes les formes à venir.
- Esthétique ou philosophie de l’art?
o Au sens large, et pour les commodités de l’usage, on peut utiliser « esthétique »
comme un synonyme de philosophie de l’art.
o On peut aussi préciser : esthétique de la littérature, du cinéma, des arts visuels,
etc.).

Continuité / discontinuité entre les théories historiques et les théories contemporaines


- Les théories principales (esthétique, représentation, expression, forme, etc.) et la plupart
des problématiques qu’on va étudier (jugement, création, expression des sentiments, etc.)
ont des origines dans les textes des grands auteurs du passé.
- Mais j’insiste aussi sur un point : il y a des questions inusitées en philo de l’art, i.e. que
Platon ou Hegel ne pouvaient pas se représenter comme telles. La philosophie doit
pouvoir faire face à l’interrogation récurrente depuis une centaine d’années : « Est-ce de
l’art? » ou « Pourquoi est-ce de l’art? ».

Relation artistique
- Production
- Exposition, diffusion
o Maintien, activation (dans le cas des arts visuels)
o Publication
o Interprétation (musique, danse, théâtre)
- Réception
o Appréciation, jugement
o Critique
o Interprétation
o Théorisation (historique, philosophique)
o Enseignement mène à un retour vers d’autres producteurs.

La philosophie de l’art (ou l’esthétique) me semble se diviser en 4 grandes strates de problèmes :


- Esthétique fondamentale
o Ensemble des questions fondamentales liées directement à l’explication de la
relation artistique ou de nos expériences esthétiques. Elles se divisent en deux
grandes catégories
 Questions ontologiques portant sur la nature de l’objet et/ou performance
et/ou événement qu’est l’œuvre d’art, ainsi que sur ses propriétés
- Méta-esthétique
o Ensemble des questions fondamentales partagées avec d’autres domaines de la
philosophie. Bref, il s’agit de problèmes qui croisent le domaine de l’esthétique,
mais ne lui appartiennent pas exclusivement.
 Par exemple, quelle est la nature des émotions? Comment percevons-nous
les images? Quel est le fonctionnement des représentation sémiotiques?
Qu’est-ce qu’un jugement de valeur? Qu’est-ce que la fiction?
- Esthétique particulière
o Ensemble des questions touchant une forme d’art en particulier (philosophie de la
littérature, par exemple).
- Esthétique « appliquée » (?)
o Interprétation philosophique des œuvres individuelles.

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