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Une petite synthèse sur l'art pour préparer la prochaine Université

Intégrale

L'histoire de l'art est la discipline qui a pour objet l'étude des œuvres dans l'histoire, et du sens qu'elles
peuvent prendre. Elle étudie également les conditions de création des artistes, la reconnaissance du fait
artistique par un public, ainsi que le contexte spirituel, culturel, anthropologique, idéologique et théorique,
économique et social de l'art.

Cette discipline universitaire est fondée sur la recherche, l'actualisation et la transposition de problématiques


historiques, scientifiques, autour de phénomènes artistiques et culturels. Ainsi, l'histoire de l'art est spécialisée
dans la création artistique et ses divers dimensions et concepts (parfois compris comme des fictions) : idée
(l'art, la culture), objet (l'œuvre, la technique, la matière), individu (l'artiste, le spectateur), langage
(les discours portés dans et autour de l'objet d'art, le medium, la perception), expérience poétique (qu'est-ce
que faire œuvre ?) ou imaginaire (la représentation, la figure).

Schématiquement, l'histoire de l'art telle qu'on l'a conçue de la Renaissance - depuis Giorgio Vasari et sa Vie
des Artistes célèbres (Le Vite), en passant par le xviiie siècle de Johann Joachim
Winckelmann jusqu'au xixe siècle hégelien - est l'histoire d'un progrès de l'art.

L'art est supposé passer d'un stade archaïque à un stade classique puis tomber en décadence.

L'art grec et romain sont présentés en exemple de cette courbe de développement.

Pour l'art grec, la notion d'art était différente de celle qui est présente dans la civilisation occidentale. En effet,
en grec, le mot « art » se disait tekhné, la technique. Les Grecs ne faisaient ainsi aucune différence entre
l'artisan et l'artiste ; seul le « faire » semblait avoir son importance.La période archaïque correspond à l'art
minoen, mycénien et cycladique ; la période classique à l'apogée de la création attique (le Parthénon
à Athènes contemporain des sculptures de Phidias du théâtre d'Aristophane et des
philosophes Platon, Socrate...) ; s'ensuit la décadence de la république athénienne et celle concomitante de
l'art hellénistique jusqu'à l'invasion romaine.

Pour l'art romain, la période archaïque est celle de l'art fruste et austère de la République ; l'art classique
correspond à l'apogée de l'Empire ; l'art du Bas-Empire (en particulier paléochrétien) aux formes simplifiées
sera perçu comme une décadence sous les coups de boutoir des invasions barbares.

Le tournant de cette perception a lieu avec la publication, en 1901, à Vienne, de l'ouvrage d'Aloïs Riegl, L'art du
Bas-Empire romain qui montre que la création artistique qui accompagne la chute de l'Empire romain, ne doit
pas être interprétée comme décadence, mais comme changement de norme et naissance d'un nouveau
paradigme. On notera la concordance entre la publication de cet ouvrage théorique et la pratique artistique de
la Sécession viennoise qui s'affranchit alors des canons des Beaux-Arts, quelques années plus
tard Kandinsky et Kupka créent les premières œuvres abstraites et Picasso et Braque le cubisme ; comme pour
donner raison à Riegl...

À partir de là, l'histoire de l'art (jusque-là prisonnière du paradigme de la Renaissance : faire « revivre »
l'apogée des arts antiques et expliquer quelles sont les conditions esthétiques – mais aussi politiques,
économiques – de la création d'un art « classique ») reconnaît la pluralité des normes stylistiques simultanées
(d'où aussi, étant donné l'effondrement d'un effort dogmatique et normatif, la multiplication des courants
artistiques) et s'attache à constater, répertorier, comparer, expliquer les arts plutôt que l'art.

Le découpage chronologique (en relation avec les aires géographiques et culturelles52) pose les mêmes
problèmes de pertinence qu'aux historiens (voir les remarques au début des articles
suivants) : Préhistoire et Protohistoire, Antiquité et Antiquité tardive, Moyen Âge, Époque moderne, Époque
contemporaine. Et il est significatif que les grands ensembles non occidentaux restent relativement sous
représentés ou traités à part dans les histoires générales de l'art, en particulier les arts dits premiers (l'art
d'Afrique, d'Océanie, de l'Arctique, des Amériques), l'art de l'Asie (d'Asie centrale, de l'Inde, de l'Asie du Sud-
Est, de Chine, et du Japon) et de la civilisation musulmane ou du Proche-Orient.

Remarquons qu'entre autres imprécisions, il faut pour l'art moderne distinguer le temps qui correspond à
l'époque moderne des historiens (entre le Moyen Âge et le xixe siècle) et les œuvres qui ont participé aux idées
de modernité et d'avant-garde dans l'art (depuis le milieu du xixe siècle, ou le début du XXe) plutôt associées à
la période contemporaine en histoire. Effectivement on considère habituellement que l'art
contemporain recouvre tout l'art actuel pour un groupe d'individu (évidemment avec des restrictions très
variables sur ce qui est reconnu comme actuel, vivant, nouveau ou à la mode), mais aussi l'art qui a des
conséquences directes sur l'art actuel (dans le cas des œuvres de Marcel Duchamp, par exemple).

Ces diverses difficultés posent en plus la question de l'universalité de l'art (comment comparer ce qui est
comparable ? Peut-on l'appréhender dans une seule « histoire » ?). En ce sens l'approche synchronique et
diachronique des œuvres (« à un moment précis » et « dans ses évolutions ») permet aussi d'aborder les
langages de l'art hors de limites chronologiques et géographiques perçues comme arbitraires.

 
ART PREMIER

Les expressions art premier et art primitif sont employées pour désigner les productions artistiques des


sociétés dites « traditionnelles », « sans écriture » ou « primitives ». Par extension, le terme désigne
communément la production artistique traditionnelle des cultures non-occidentales. L'expression « art primitif »,
liée au colonialisme est nettement péjorative et est depuis quelques années tombée en désuétude au profit d'
« art premier ». Mais cette expression plus valorisante reste controversée dans la mesure où elle traduirait
aussi une conception évolutionniste et ethnocentriste des sociétés humaines. L'appellation « Musée des arts
premiers », initialement envisagée, a été abandonnée pour désigner le Musée du quai Branly.

Les expressions « art sauvage », « art tribal », « art ethnographique », « art traditionnel » ou « art archaïque »
sont également utilisées, sans être entièrement satisfaisantes non plus. L'expression « art ethnique » est
utilisée pour souligner la relation particulière entre certaines formes d'art et leur origine ethnique. Par ailleurs,
certains auteurs parlent de « faux primitif » ou d'« art touristique » pour souligner l'exploitation et les
récupérations commerciales ou touristiques dont ces formes d'art sont parfois l'objet.

 
ART CLASSIQUE

Le terme classicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le


terme a désigné la dernière classe des auteurs, c'est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu'on étudie dans
les classes. C'est à partir de ce sens que le mot a été utilisé pour désigner d'une part les auteurs de l'Antiquité
dignes d'être imités et d'autre part les auteurs français du xvii e siècle qui ont développé un art de mesure et de
raison en défendant le respect et l'imitation des Anciens. Le terme de classicisme est utilisé pour la première
fois par Stendhal en 1817 pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l'art antique par opposition aux
œuvres romantiques.

Le classicisme renverrait à un moment de grâce de la littérature française où l'esprit français se serait le plus
parfaitement illustré. Ce moment correspondrait à la seconde moitié du xvii e siècle, voire plus précisément
encore aux années 1660-1680. Cette vision est défendue par les historiens de la littérature du xix e siècle. De
ce fait, le classicisme a servi de repoussoir à tous ceux qui défendaient une littérature moins réglée, à
commencer par les romantiques. Le terme de classicisme appliqué à une période de la littérature nationale est
propre à la littérature française. Les autres littératures européennes réservent ce terme aux premiers auteurs
classiques, c'est-à-dire les auteurs de l'Antiquité grecque qui ont servi ensuite de modèle à toute l'Europe.

Le classicisme à la française ne se définit cependant pas seulement par des critères historiques. Il répond
également à des critères formels. Les œuvres classiques reposent sur une volonté d'imitation et de réinvention
des œuvres antiques. Elles respectent la raison et sont en quête d'un équilibre reposant sur le naturel et
l'harmonie. De ce fait, de nombreuses œuvres du xvii e siècle ont été écartées par les partisans du classicisme
car elles ne répondaient pas aux normes classiques. Le terme baroque a été plus tard emprunté aux arts
plastiques pour désigner cette littérature qui ne rentrait pas dans les cadres théoriques de l'époque, en
particulier la littérature de la première moitié du xvii e siècle. Mais il va de soi que les auteurs du xvii e siècle
n'avaient pas conscience de ces catégories et que la littérature dite baroque a très largement nourri la
littérature dite classique. Il en va de même pour le maniérisme qui précède le classicisme et le rococo qui le
suit. Roger Zuber définit le classicisme à partir de la notion de goût qui désignerait une capacité à trouver un
équilibre juste entre des tendances contraires. Ce goût serait né dans les salons mondains et aurait
profondément influencé la littérature de la seconde moitié du siècle.

 
ART MODERNE

On considère en général que la période de l'histoire de l'art que l'on désigne sous l'appellation d' art
moderne commence en 1907, avec Les Demoiselles d'Avignon de Pablo Picasso, et s'achève au milieu
des années 1960, avec l'apparition du mouvement Fluxus et du pop art, deux des racines de l'art et du
vocabulaire actuel de l'art dit « contemporain ».

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