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COURS D’ARTS APPLIQUES ***** COMMUNICATION VISUELLE ***** 1ère ANNEE

Introduction Générale
L’histoire de l’art est une science qui s’applique à étudier, à analyser puis à restituer la
chronologie des œuvres picturales, sculpturales et architecturales aussi bien par l’énumération
objective et détaillée qu’au travers des considérations philosophiques et sociologiques liées aux
époques. Au-delà de cette scientificité, elle a été instituée comme une discipline à part entière pour
servir de domaine particulier à la découverte et à la connaissance des productions artistiques du
passé.
Elle s’est constituée en réalité au XIXème siècle. Dans son élan de recherche perpétuelle des vestiges
de la civilisation humaine, l’histoire de l’art se révèle comme un répertoire riche en produit de
l’invention humaine dont les mouvements 1 picturaux sont une trace palpable. Chacun de ces
mouvements se caractérisant par des innovations techniques, des évolutions de styles et des
intentions artistiques diverses.
La discipline s’est à l’évidence construite en fonction de la notion de l’Art. L’ascension qu’elle a
connue depuis son intégration aux côtés des autres disciplines scientifiques a été stimulée à
l’origine par des érudits de la chose artistique. Ainsi, le premier d’entre eux fut PLINE l’Ancien2.
Ce dernier rédigea le tout premier traité qui va lancer l’idée de la notion de l’histoire de l’Art au
premier siècle de notre ère à travers son œuvre Histoire naturelle.
Un siècle plus tard, il est suivi par PAUSANIAS au 2ème siècle. Ce dernier, en décrivant la Grèce,
donne des informations sur l’architecture et la sculpture de ses
contemporains. Le dernier fut le véritable fondateur de l’histoire de
l’Art. Il s’agit de Giorgio Vasari 3 qui a fait l’apologie des artistes
peintres, architectes et sculpteurs italiens.
La conception actuelle de l’histoire de l’art ou des Arts visuels
constitue une richesse pour les inconditionnels et autres doctes du
domaine. A juste titre, ce sera le lieu indiqué pour recueillir les
Giorgio Vasari, Peintre et informations nécessaires afin d’éclairer l’intelligence de l’artiste du
écrivain italien
nouveau millénaire et illuminer son esprit. Il s’agira donc pour tous
les acteurs des domaines de la création artistique et de la communication visuelle de s’approprier
les connaissances à leur offrir par cette science pour qui aucune civilisation, ni culture ne constitue
un tabou. Dans le cas précis de la formation en communication visuelle, il est primordial que
l’étudiant s’intéresse à différentes productions picturales antérieures pour s’enrichir et orienter ses
propres productions de façon efficiente et objective.

1
Ensemble, regroupement, ou groupe d'artiste qui défend un but, une idéologie ou des intérêts communs liés à leur
corporation.

2
Pline l'Ancien est un écrivain et naturaliste romain, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle.
3
Giorgio Vasari est un peintre, un architecte et un écrivain italien auteur des Vite, premier recueil d'histoire de l'Art

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1. Comment définir la notion de l’art ?

Avoir la prétention de s’investir dans des recherches en histoire de l’Art, suppose que l’on
a pu cerner toute la quintessence de la notion de l’Art. Il apparait donc pour nous qui sommes
intéressés par cette science de nous approprier le champ lexico-sémantique du concept d’Art afin
d’une manipulation plus aisée.
Cela dit, il faudra reconnaitre qu’en dépit de notre intention, s’il existe un domaine où une
grande confusion recouvre les expressions et les idées d’un voile épais et difficile à décrypter, c’est
bien celui de la définition de l’Art. Cette confusion est à l’évidence due au statut polyforme et
polysémique de ce vocable.
Ainsi, la toute première définition faite de l’Art renvoie à une activité qui tend à la création
d’œuvre exprimant un idéal de beauté et d’harmonie. Expression de la créativité humaine, inspirée
par la recherche de l’esthétique, aboutissant à la réalisation d’œuvres plastiques, littéraires,
picturales. Il est une activité qui s’exerce dans le domaine de la création plastique (Beaux-Arts),
dans la création musicale et dans les représentations théâtrales. En outre, le thème Art désignera
toutes les formes de création que l’homme utilise pour réaliser des choses belles, ou pour créer des
œuvres capables de provoquer l’émotion et de stimuler la sensibilité de ceux qui les regardent.
L’art est l’espace, où les différentes facultés créatrices du commun des mortels peuvent
mettre à nu leurs idéaux ou leurs visions du monde. L’objectif premier étant de plaire même en
déplaisant.
Par ailleurs, la notion de l’art renvoie à un ensemble de connaissances et de techniques
nécessaires à l’acquisition de la maitrise d’une activité donnée. En guise d’exemple, on peut citer
les métiers de l’art, l’art de la poésie etc.
Enfin, évoquer l’expression Art nous enverra cette fois à découvrir l’ensemble des œuvres de
l’esprit représentatives d’un créateur particulier, d’un peuple, d’un pays, d’un courant, d’un
continent ou d’une école. Ici, au-delà des réalisations plastiques, musicales et théâtrales, le mot
prendra en compte aussi toutes les productions littéraires, les us et coutumes, les habitudes
vestimentaires et culinaires propres à un individu ou à un groupe d’individus.
En somme, il ressort que l’art est une catégorie culturelle dont la portée varie selon le
temps et le lieu. De nos jours, il n’y a pas une idée de l’art qui soit universellement acceptée. Les
pratiques et les produits qui relèvent de cette notion sont circonscrits selon les intérêts attendus
par les individus et qui tiennent compte des vécus antérieurs. Activité humaine requérant une
certaine habileté, un talent, l’art tel que défini, depuis le 18 ème siècle permet de rendre intelligible
un grand nombre de phénomènes à tel enseigne qu’il est considéré comme étant par excellence le
premier moyen de communication, d’expression et de langage dans toutes les formes de société
humaines.
L’art est la création-invention, au niveau du mécanisme de la pensée et de l’imagination d’une idée
originale à contenu esthétique traduisible en effets perceptibles par nos sens (de l’idée à l’objet).

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Le déroulement et l'ordonnance de ces effets sont élaborés par un programme dans le temps ou
dans l’espace, ou dans les deux à la fois, dont les composants et les rapports de proportion sont
optimaux, inédits et esthétiques.
Ces effets sont transmis grâce à l’emploi de signaux visuels, auditifs ou audiovisuels, à tous ceux
qui, accidentellement ou volontairement, deviennent des spectateurs-auditeurs temporaires ou
permanents de ces effets.
Il en résulte donc un processus de fascination provoquant une modification plus ou moins
profonde de leur champ psychologique selon le degré de la valeur esthétique de la création.
Cette modification doit aller dans le sens de la transcendance, de la
sublimation et de l’enrichissement spirituel par le truchement du jeu complexe
de la sensibilité et de l’intellect humain.
Grâce à la faculté de dépassement du créateur, les
produits esthétiques à forte percussion pénètrent à
travers les réseaux de communication multiples,
dans la réalité sociale. Pour atteindre ce but, le
créateur doit faire usage d’un langage et des
techniques qui correspondent au véritable niveau
de développement de son époque.
2. Concept d’arts visuels
Par définition, l’art visuel ou les arts visuels désignent tous les types
d’arts qui produisent des œuvres perçues essentiellement par l’œil du
spectateur.
Les productions des arts visuels s’adressent exclusivement à la vue, à l’œil et à un moindre degré
au toucher. En d’autres mots, tout ce qui fait partie des arts
visuels se fondent sur la valeur communicative qui s’établie en
une œuvre et le regard de son destinataire (la cible, le
spectateur).
Cette appellation concerne particulièrement les arts de
l’espace. En effectuant une analyse contextuelle, il ressort que
les arts visuels appartiennent aux volets multiformes de l’art du
fait des critères qui président leur production. Ainsi, selon les
techniques et les moyens mis en œuvre pour une création
artistique, les œuvres visuelles sont constituées des produits des
Beaux-Arts, c'est-à-dire l’architecture, la peinture, la sculpture,
la photographie, les arts décoratifs et les arts graphiques.
Tout de même, il existe des œuvres artistiques qui participent à plus d’un titre au processus de
communication par l’adjonction d’un support sonore au support image. Il s’agit de l’art
spatiotemporel, c'est-à-dire les arts de la sc.0ène et du spectacle notamment les représentations
théâtrales, les chorégraphies musicales ou comédies musicales. Ils comprennent aussi les
productions cinématographiques (spots audiovisuels, documentaires, films ou clips).

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En claire, le domaine de la communication visuelle ne saurait se prévaloir de toute sa quintessence


sans recourir aux effets sonores qui aident d’ailleurs au renforcement de la fonction esthétique de
certains messages à véhiculer.

3. Les arts Appliqués

On désigne par art appliqué le vaste secteur d’activité des métiers d'Art et du Design. C'est-à-dire
ceux qui réfléchissent et travaillent la forme et la fonction de tout ce qui entoure l’individu. Par
extension, les arts appliqués sont les contractions des expressions « art » (création-invention) et
« industrie » (secteur de production et de reproduction mécanisée). Ils sont nés avec
l’industrialisation des procédés de fabrication à grande échelle. D’une certaine manière, les arts
appliqués n’appartiennent pas au domaine des Beaux-Arts, ni à celui des arts plastiques cependant,
ils ont la particularité de concilier la science, la technique et les arts d’expression plastique. Les
arts appliqués sont une discipline à vocation multiple : ils peuvent se développer dans différentes
directions en relation avec les trois domaines qui lui sont propres.

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Introduction

L’art est un fait humain, une pratique sociale qui n’a d’autre but que l’expression par la
création. Il est une forme de communication, un langage, un échange entre le créateur (artiste) et
le spectateur (réceptacle). Il traduit également une réalité sensible de son temps et de son
environnement.
Au-delà de la spéculation incessante qui plane sur le terme, il se pose de façon récurrente
la problématique sur une apparente naissance l’art ? Autrement dit, quand l’art commence-t-il ?
Si tel est que l’on situe le début de l’art au moment de la préhistoire, serait-ce suffisant
pour donner un sens aux images de cette époque ?
Ou encore l’art aurait-il existé dans la main de l’homme de ce temps ancien ?
Pour répondre à ces interrogations, nous définirons le contexte lié à la préhistoire avant de nous
focaliser sur les productions artistiques de cette époque très ancienne.

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I- LA PREHISTOIRE

1- Contexte historique
La préhistoire se définie comme étant une époque qui a existé avant (pré) l’histoire. Elle commence
avec l’apparition des premiers hominidés et se termine avec l’invention de l’écriture vers 3300 ans
avant J-C en Mésopotamie4. Par ailleurs, la préhistoire est considérée comme une discipline
scientifique qui étudie l’apparition et l’évolution de l’espèce humaine jusqu’à l’avènement de
l’écriture.

2- Les périodes de la préhistoire


L’histoire de l’humanité située avant l’ensemble de l’écriture a été marquée par trois moments
importants lesquels sont particulièrement liés à l’évolution de l’intelligence et à la technicité des
hommes ayant vécus à chacune de ses périodes.

2.1- Le paléolithique
C’est la toute première période de la préhistoire qui
se situe à environ 3.000.000 d’années BP5 avant notre ère.
Elle est caractérisée par l’apparition et l’usage de la pierre
taillée (fig. ci-contre). A cette époque, les hommes sont
soucieux d’une économie de prédation au point de faire
d’eux des chasseurs, cueilleurs, tirant ainsi profit des
ressources naturelles. Au-delà de la chasse, de la cueillette
et de la pêche, le charronnage a été utilisé comme moyen
d’acquisition carnée.
Le paléolithique est également la période la plus
longue de la préhistoire marquée par l’apparition de
l’homo-erectus en Afrique Orientale et Australe et par la
découverte des plus anciens outils taillés (bifaces,
hachereaux). Elle va s’achever avec la disparition de
l’Homo-erectus et l’apparition de l’Homo-sapiens au paléolithique supérieur. De façon générale,
les peuples paléolithiques présentaient un comportement justifié par les mouvements et les
migrations saisonnières des animaux. Ils vivaient dans des grottes, dans des campements en plein
air ou dans des huttes de branchage. C’est également à cette époque que le feu apparait avec
l’homo-erectus.

2.2- Le Mésolithique
C’est la période qui succède au paléolithique supérieur. Elle s’achève entre le huitième et le
quatrième millénaire avant JC et avant le début du néolithique. Période relativement courte, Le

4
La Mésopotamie désigne le pays « entre deux fleuves », une région du Moyen-Orient située entre le Tigre et l'Euphrate. Elle
correspond à l'Irak actuel.
5
BP = Bifore Présent : avant notre ère

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mésolithique est caractérisé par un certain nombre de mutations comportementales du groupe


humain. Il s’agit notamment de la réduction des territoires de chasse et les bouleversements opérés
dans la fabrication des outils. L’arc et la flèche font désormais partie du quotidien.

2.3- Le Néolithique
Terme employé pour la première fois en 1865 par John Lubbock6, cette époque est singulièrement
marquée par de profond changement par rapport au paléolithique et au mésolithique. Ces
changements sont d’ordre technique et sociologique. Passé par une économie de prédation,
l’homme est arrivé au stade d’une économie de production basée sur l’agriculture et l’élevage.
En effet, il a fallu quelques milliers d'années à l'homme pour procéder à ce changement profond
des habitudes et des techniques. Il va tenter de dominer la nature et de la transformer pour mieux
l'utiliser.

3- Productions iconographiques préhistoriques

Selon
certaines sources, les
premières
manifestations de l’art
préhistorique datent
de la fin du
paléolithique moyen.
Elles prendront une
réelle ampleur au
paléolithique
supérieur avec
l’homo-sapiens. Ce
dernier a d’ailleurs été considéré comme le principal précurseur de cette révolution artistique. Mais
auparavant les peuples de cette époque se sont contentés pendant des centaines de millier d’années
à fabriquer des objets strictement utilitaires, tels que les outils, les armes de chasse. A la suite, ils
ont commencé à décorer les objets et à peindre des parois rocheuses. L’on a pu découvrir des
figures géométriques sur des sagaies, des propulseurs ou sur les dalles qui recouvraient les
sépultures. Ils se sont mis également à fabriquer des parures décoratives sur des dents d’animaux,
des ivoires et sur des coquillages.
Pour quelle raison ont-ils alors éprouvé la nécessité de produire de telles œuvres
d’apparence « inutiles » car non indispensable à leur survie. Si l’on ne saisit guère les raisons
fondamentales qui justifieraient ces comportements vis-à-vis de ces choses, on a pu tout de même
constater que c’est au moment où ils ont commencé à enterrer leurs morts avec soin que l’art va

6
John Lubbock,(1834 -1913),préhistorien et naturaliste britannique, Il inventa en 1865 les
mots Paléolithique et Néolithique pour faire la distinction entre les deux périodes de l'Âge de la pierre.

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se développer. Les premières véritables œuvres d’art sont produites presque simultanément dans
le sud de l’Afrique, en Europe et en Australie. L’art est alors diversifié dans ses thématiques, sa
technique et ses supports. IL inclut les représentations anthropomorphes, souvent schématiques,
ainsi que de nombreux signes graphiques abstraits. L’art préhistorique tel que découvert, se
présente sous deux formes. Il y’a d’une part l’art mobilier constitué des sculptures ou des gravures
réalisées sur objets usuels que l’on peut transporter. D’autre part l’art pariétal composé
essentiellement d’œuvres dessinées, gravées ou peintes sur les parois rocheuses des grottes.

II- LES SUPPORTS DE L’ART

De façon général, l’art préhistorique


(du paléolithique au néolithique) se présente
sous forme pariétale, mais aussi la forme des
sculptures en argile, en pierre ou ivoire ou en
os. Les œuvres en bois et en tissu n’ont pas
résisté aux intempéries.

1- L’art pariétal

Les parois rocheuses des grottes et les abris sous roche ont servi à plus d’un titre comme
support privilégié pour les œuvres peintes, gravées ou sculptées. En fonction de la rigidité et de la
dureté des parois, l’artiste utilisait ses mains ou des outils
de pierre et de bois pour ses travaux. Certaines créations
sont en creux, en bas-relief ou simplement peintes à la
surface des parois. Ils utilisaient pour la peinture,
différents colorants tels que le charbon, l’ocre jaune,
rouge, ou brun.
L’art pariétal regorge une grande variété de
techniques dont l’une des plus remarquables consistait à
utiliser les contours naturels (aspérité) du rocher et la
présence des stalagmites pour accentuer ou représenter des
éléments de dessin. La façon la plus simple de décorer les parois
consistait à laisser l’empreinte de ses doigts dans la couche
d’argile molle et humide des parois. Des représentations
pariétales ou rupestres présentent dans la forme, toutes les
dimensions c’est-à-dire du minuscule au gigantesque.

2- L’art mobilier
Caractérisé essentiellement par les manifestations
artistiques observées sur des supports transportables, l’art mobilier apparaît pendant la même
période que l’art pariétal. Il partage d’ailleurs avec lui une frontière apparente et cet état de fait est

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justifié par le détachement de certains blocs des parois sculptées
d’une part et d’autre part, par la similitude des sujets, des colorants
et des styles. Les supports dans l’art mobilier sont diversifiés. Ainsi,
on peut citer comme exemples d’outils et d’armes les objets
suivants : Bâtons percés - Propulseurs – Harpons – Lampes, et les
éléments de parure dont les pendeloques, les colliers et les
rondelles. On remarque que tous ces éléments ont à la base des
matériaux tels que l’argile, l’ivoire, le bois de cervidé ou du
coquillage.

Bâton propulseur orné


(paléolithique)
Représentation d’un jeune animal
(Faon, bouquetin) Bâtons percés
Bois de Cervidé

III- L’ICONOGRAPHIE OU THEME


On distingue trois types de représentations dans l’imagerie artistique de la
préhistoire. Ce sont le figuratif, le semi figuratif et abstrait qui se partagent les
représentations humaines, animales ou anthropo-zoomorphes.

2- Les signes
Ce sont les plus fréquents, les plus diversifiés et les plus difficiles à
décrypter. On les retrouve aussi bien dans l’art pariétal que dans l’art mobilier.
Qu’ils soient dans une peinture comme dans une gravure, ils servent de
complément aux autres formes graphiques utilisées dans l’œuvre.
Ce sont les points, les traits, les flèches, les mains négatives et positives, les
quadrillages, colorés et les signes cunéiformes7.

2 Les représentations animalières


La forme animale constitue le thème de prédilection des artistes préhistoriques. Cette assertion se
justifie par la proximité des hommes avec le monde animalier. Le bestiaire varie selon les espaces
et le temps de la représentation. Les animaux sont quelque fois
regroupés, donnant l’illusion de troupeau. Les animaux les plus
représentatifs sont le cheval, le bison, le lion, le rhinocéros, la biche, le
cerf, le taureau, la licorne.

3- Les représentations humaines.

7
dont la représentation graphique a la forme de clous

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Bien qu’elles constituent le terme le plus important après la faune, les représentations
anthropomorphes ont visiblement posé problème dans le style graphique aux dessinateurs, qui
ont parfois préféré substituer le personnage humain par un animal. Dans ces œuvres à caractère
humain, la discrimination est très remarquée en ce sens que la représentation masculine brille par
sa rareté. L’homme est très stylisé et le plus souvent représenté dans les scènes de chasse et
d’exorcisme.
Contrairement aux hommes, le genre féminin est plus courant du fait de sa symbolique. La femme
est l’incarnation de la fécondité, c’est pourquoi dans sa représentation, les attributs génitaux et
sexuels sont en protubérance contrairement aux autres parties de son corps. Les exemples les plus
célèbres sont les représentations de la vénus.

IV- INTERPRETATION DE L’ART PREHISTORIQUE

Globalement, l’art préhistorique, qu’il soit rupestre ou mobilier, a d’abord été considéré
comme purement décoratif. Au fil du temps et au fil des recherches, il est apparu clairement que
les thèmes et les emplacements des œuvres relèvent d’une structure complexe et hermétique. Au
début du XXe siècle, les historiens de l’art ont appliqué aux productions préhistoriques la théorie
fonctionnelle, religieuse et magique. Selon ces théories, le fait de représenter les animaux sur les
supports permettra d’avoir une emprise sur eux afin d’accroitre le gibier. Aussi, l’on aurait assigné
à cet art, la capacité de concilier des hommes et la nature. Cela signifie par exemple que chaque
animal peint ou gravé, est chargé d’une valeur symbolique ou religieuse et non d’une valeur
alimentaire. Ces animaux jouent également le rôle de totem chez certains peuples.
Les grottes ornées étaient des sanctuaires dans lesquels les sorciers célébraient des rites d’initiation
(passage de l’adolescence à l’âge adulte, passage d’un mort de monde des vivants vers l’au-delà).
Par ailleurs presque tous les animaux sont représentés de profil.

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L’ART MODERNE

Introduction
L’art de la préhistoire s’est révélé à travers ses productions artistiques de grandes
envergures comme le véritable catalyseur dans le domaine de la créativité artistique. Avec ses
magnifiques fresques et ses décorations extraordinairement exécutées, l’on est tenté de dire que
l’art préhistorique a involontairement insufflé à l’intelligence humaine le goût de l’esthétique et
l’imagination plastique.
Ainsi de l’antiquité jusqu’à la renaissance en passant par le moyen âge, il s’est opéré un véritable
bouleversement aussi bien dans les styles, dans les supports que dans les thématiques et les
colorants.
La renaissance,
époque « lumière » dans le
domaine de la création
artistique n’a pu empêcher
l’avènement d’une autre
époque qui saura se faire une
place de choix par ses
exigences stylistiques,
chromatiques et
philosophiques. Il s’agit de
Le Déjeuner sur l'herbe, Édouard Manet, 1863.
Huile sur toile, 208 × 264,5 cm. Musée d'Orsay, Paris.
l’art moderne.

I- CONCEPT DE MODERNITE

Est dit moderne ce qui est actuel, ce qui est de notre époque ou d’une époque récente à la
nôtre. Selon Charles Baudelaire, la modernité est "le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié
de l'art dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable." Du point de vue artistique et
philosophique, la modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles de jeu de la
vie sociale. Elle se veut également l’ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent
de penser émancipation vis-à-vis des traditions, des doctrines ou de certaines idéologies

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embrigadées par une culture traditionnelle figée. Enfin, la modernité est l’expression de la pensée,
de la manière de voir puis de comprendre les réalités de son temps.

1- L’art moderne
L’art moderne est l’ensemble
de la production artistique de la fin du
XIXème siècle et du début du XXème
siècle. Il caractérise de façon générale
les mouvements, les styles et les écoles
dont le point commun est d’être en
rupture plus ou moins affirmée avec les
normes esthétiques en vigueur depuis
la renaissance et les années antérieures.
Les sources de l’art moderne
sont à situer aux alentours des années
1862 et 1863, dates auxquelles le
peintre français EDOUARD MANET (1832-1883) expose ses œuvres le déjeuner sur l’herbe et
Olympia. En effet, ces deux œuvres de belle facture ont suscité de vives critiques quant au
traitement de la nudité féminine. A ces époques, cela fut considéré comme un manquement à la
morale. Cette représentation marque une nette rupture avec les conventions plastiques de l’époque
et ouvre dans le même temps la voie à ce qui deviendra le reflet, la vision nouvelle des réalités
sociales.
Outre cette première datation, d’autres historiens ont situé le début de l’art moderne en
1907 avec les Demoiselles d’Avignon de PABLO PICASSO (1881-1973) et se serait achevé au
milieu des années 1960. Cette période représente en réalité le moment culminant dans la floraison
créative des artistes modernes.

C’est d’ailleurs pourquoi il faut retenir que la notion de modernité dans l’art désigne les
grands changements depuis la deuxième moitié du XIX ème siècle provenant des révolutions
techniques et industrielles. La modernité est en effet, un mode de penser, de vivre et de créer.

2- Caractéristiques de l’art moderne

Comparativement aux productions artistiques antérieures, l’art moderne se veut une nouvelle
écriture, une nouvelle perception des réalités vécues. L’œuvre artistique moderne se distinguera
par son caractère expressif très particulier. Ainsi le style dans la représentation d’une toile prend
le dessus par rapport au sujet abordé. L’idée selon laquelle l’art peut avoir un autre but que celui
de représenter un sujet de façon enjolivée et esthétique s’est répandu au fil du temps. On verra

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une radicalisation des formes assimilée à une utilisation arbitraire des couleurs (cheveux vert, arbre
bleu). A cela s’ajoutera la distorsion des lignes et l’usage des couleurs à tons vifs.

On remarque également la culture de masse et le développement populaire que dépeint la morale


officielle. Cette révolution esthétique en rupture avec l’ordre préexistant est le point des
incertitudes sociales que rencontrent les populations du fait de l’industrialisation et de l’évolution
démographique. Les diverses écoles picturales et architecturales reflètent ainsi l’effervescence et la
vigueur des différents mouvements de la pensée qui luttent la platitude de l’art décoratif et pictural
des périodes précédentes. Somme toute, cette crise de la représentation de l’art de l’époque
moderne, trouve ses origines dans la tentative d’une résolution des contradictions entre les
pulsions de l’homme et une rationalité à la laquelle s’était complu l’art jusqu’alors. La crise de la
représentation de l’art à cette époque est advenue sur une double révolution/mutation de l’art :
l’une par la couleur et l’autre par les formes.

II- LES COURANTS ET MOUVEMENTS ARTISTIQUES OCCIDENTAUX


DU XIXème SIECLE

1- La révolution par la couleur

En Europe et plus particulièrement en France une génération de peintres et de sculpteurs aux


individualités fortes feront l’objet de spéculation auprès des critiques d’art au début du XX ème
siècle. Leurs œuvres d’arts, d’une grande diversité et leur audace chromatique a choqué le public
du salon de cette époque. On dénombre cinq mouvements picturaux dont le fauvisme,
l’expressionnisme, le naïf.

1.1- Le fauvisme
Le fauvisme est un mouvement pictural français du début du XXe siècle dont le caractère
fortement novateur repose principalement sur la volonté de délaisser la réalité visible au profit
d’une évocation subjective des sujets par l’usage de la couleur pure. Ses tendances prédominantes
se dessinent très rapidement : ce sont l’autonomie de la couleur et l’intervention des émotions du
peintre.
Il est considéré comme la première révolution artistique du XXe siècle. Visitant le salon
d’automne de 1905 où exposaient Henri Matisse (1869-1954
), André Derain (1880-1954), George Rouault (1871-1958), Henri Charles Mauguin (1874-
1949), Maurice De Vlaminck (1876-1958), le critique d’art Louis Vauxcelles (1870-1943)
s’exclame à propos d’une sculpture à l’italienne « DONATELLO parmi les fauves ». Cette
boutade de Louis Vauxcelles lui a permis de définir en termes de mouvement ce qui existait déjà
depuis 1899, date à laquelle Henri Matisse a exécuté des paysages aux coloris très vifs. Ainsi est

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née une dynamique de recherche pour une douzaine de peintres aux individualités très marquées
groupés autour d’Henri Matisse.
Le salon d’automne est le point de départ pour tous ces peintres de ce mouvement. Celui de 1906
verra la confirmation de leur talent. Ils sont constitués essentiellement de peintres Français
autodidactes à l’exception d’André Derain. La figure de proue Henri Matisse va s’inspirer du livre
de Paul Signac (1863-1935), le maître du pointisme et en a retenu les leçons sur la théorie des
couleurs. Le fauvisme aura une renommée internationale grâce aux collectionneurs Russes tels que
Chtoukne et Morozov.
La sensibilité fauve s’annonce dès 1894 dans les paysages produits par le peintre Louis Valtat
(1869-1952). Durant l’hiver 1895, ce dernier peint environ 80 tableaux à Arcachon, regroupés
sous l’intitulé Dans la baie qui font déjà usage de couleurs pures, de formes simplifiées et qui
effacent toute perspective. Henri Matisse lui-même, à partir de 1896, semble explorer des voies
similaires, comme le montre par exemple Nu dans l’atelier (1896, Bridgestone Muséum of Art,
Tokyo) ainsi que ses paysages réalisés en 1898 lors d’un séjour en Corse.

Le néo-impressionnisme, notamment
l’œuvre de Paul Signac, apporte
également sa contribution à la genèse
du mouvement. Henri Matisse, qui
découvre en 1899 l’ouvrage du peintre
Paul Signac intitulé D’Eugène
Delacroix au néo-impressionnisme,
travaille avec ce dernier à Saint-Tropez
durant l’été 1904 et adopte comme lui
la division des tons et la touche séparée
— c’est ce que l’on appelle le
Henri Matisse, la Desserte rouge (Harmonie rouge),
divisionnisme, c’est-à-dire la 1908-1909. Huile sur toile, 180 × 220 cm. Musée de
décomposition de la lumière par les l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

couleurs primaires et leurs


complémentaires. Il réalise également plusieurs tableaux divisionnistes qui montrent déjà, derrière
la simple traduction de phénomènes optiques, un intérêt croissant pour la couleur poussée à son
maximum d’intensité lumineuse. La toile emblématique de cette période est Luxe, calme et volupté
(1904, Musée d’Orsay, Paris).

Au nombre des influences qui conduisent à l’éclosion du fauvisme, il convient également de noter
la part revenant à Gustave Moreau (1826-1898) qui, invitant ses élèves à se défaire de
l’académisme, les guide vers de nouvelles expérimentations sur la couleur. L’influence majeure du
courant repose néanmoins dans l’exemple offert par l’œuvre de Vincent Van Gogh (1853-1890)
et de Paul Gauguin (1848-1903), dont la découverte produit un véritable choc sur ceux qui vont
devenir les fauves. La rétrospective « Vincent Van Gogh » qui se tient à la galerie Bernheim-Jeune
en 1901, au cours de laquelle André Derain présente Maurice de Vlaminck à Henri Matisse, et

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l’exposition des peintures de Paul Gauguin en 1904 et 1906 sont à ce titre des moments cruciaux.
D’autres grands maîtres contemporains à l’exemple d’Edgar Degas ou d’Edvard Munch possèdent
également une influence indéniable dans l’éclosion du mouvement.

- Les caractéristiques du fauvisme


Le fauvisme « pot de peinture jetée à la face du public » selon le mot de Camille Mauclair se
caractérise par une distorsion des volumes, par le refus du ton local c’est-à-dire des couleurs fidèles
à la réalité et surtout par le traitement des tableaux en aplat, des couleurs pures et chaudes mises
en contraste puissant les unes avec les autres, par la traduction des émotions du peintre dans son
œuvre.
L’exaltation des couleurs est destinée à amplifier l’homme éprouvé et recherché dans la
contemplation de la nature. Les fauves ont
pour sujet principal la nature. Au lieu de les
représenter à la manière des impressionnistes,
ils traitent les éléments de la nature marqués
par l’homme bien que ce dernier y figure
rarement.

1.2- L’expressionnisme

L’expressionnisme est un mouvement


artistique né au début du XXème siècle et fondé
sur la recherche des moyens plastiques
susceptibles d'exprimer l'émotion à son plus
haut degré de résonance.
Esthétique du paroxysme, l'expressionnisme
se manifeste par le besoin d'épanchement
d'une subjectivité marquée par le sentiment de
la souffrance et du tragique. Ses moyens plastiques sont fondés sur des déformations et des
stylisations qui recherchent un maximum d'intensité expressive. Cette mouvance artistique s’est
également développée dans les domaines de la littérature, du cinéma et de la musique. Il se
développe entre 1900 et 1925 en Allemagne et dans certains pays germaniques.

Le terme fut largement utilisé vers 1910 dans le milieu de la revue et de la galerie à Berlin.

- Caractéristiques de la peinture expressionniste


Les peintres s’éloignent des préoccupations purement plastiques en rejetant la représentation
insouciante de la réalité. Pour eux, le renouveau ne doit pas être seulement celui des formes mais
être une nouvelle naissance de la pensée. L’art est le moyen d’exprimer les névroses individuelles
et une conscience souvent révoltée face au malaise économique et social d’une société qui court à
la guerre de 1914

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Les œuvres expressionnistes sont particulièrement oppressantes et agressives, présentant


une humanité sarcastique et pathétique. Elles mettent en exergue et sans pudeur la misère physique
et morale et expriment avec pureté de l’instinct, l’érotisme et la mort. Les peintres s’attèlent à
peindre des sujets « mystiques » se focalisant sur le visage. Les personnages envahissent le premier
plan et la composition est soumise à une cadence heurtée. Le dessin délimite les formes et les
lignes brisées exacerbent l’émotion. La mise à nu du caractère du drame humain va de pair avec le
désir aigu de renouveler le mécanisme de la perception. La représentation sommaire suggère le
drame par la déformation et l’agrandissement de certains éléments anatomiques. Du point de vue
chromatique, les tableaux présentent des accords colorés violents et des tons salis avec une
prédominance du noir et du rouge. La brutalité des coups de pinceau laisse des traces
vigoureusement empâtées et rugueuses.

- Les précurseurs
Le norvégien Edvard Munch (1863-1944), le Néerlandais Vincent Van Gogh (1853-1890), le
Belge James Ensor (1860-1949) auxquels on peut adjoindre le français Toulouse-Lautrec (1864-
1901) ont contribué à la formation de l’état d’esprit des années 1900. On peut citer encore Otto
Mueller (1874-1930), Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), Wassily Kandinsky (1866-1944).
Die Brücke (Le Pont)
À la fin du XIXe siècle, l'expressionnisme est annoncé par l'art de Vincent Van Gogh, de
James Ensor et d'Edvard Munch. Mais c'est en Allemagne, où existe déjà une durable tradition
romantique et symboliste, qu'il trouve son milieu d'expansion le plus favorable. En 1905, les
peintres Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff créent à Dresde le groupe
Die Brücke (Le Pont), auquel s'adjoignent Cuno Amiet, Max Pechstein, Otto Mueller et,
temporairement, Emil Nolde. Une très grande intensité créative marque leurs toiles, souvent
frustes, leurs sculptures, où se décèlent sans mal des références aux arts premiers, et leurs dessins
et xylographies, où ils reviennent à des sources populaires et naïves. En 1911, ils se transportent
à Berlin, où travaille déjà Ludwig Meidner, auteur d'apocalyptiques visions de guerre et de
destructions, et où Herwarth Walden crée la galerie et la revue Der Sturm, efficaces instruments
de propagation des idées et de l'esthétique expressionnistes.

Blaue Reiter (le Cavalier bleu)


L'expressionnisme se développe aussi à Murnau, près de Munich, autour d'une colonie
d'artistes allemands et russes, comme Wassilli Kandinsky, Franz Marc, August Macke, Alexeï von
Jawlensky, Gabriele Münter, Marianne von Werefkin, etc. qui créent en 1911 le groupe Der Blaue
Reiter (« le Cavalier bleu »). Leur expressionnisme se réfère aux mêmes sources antiacadémiques
que celui de Die Brücke, mais se singularise par son net penchant au lyrisme, ainsi que par
l'évolution de certains de ses membres vers l'art abstrait. Des artistes travaillants plus isolément,
comme les sculpteurs Wilhelm Lehmbruck et Ernst Barlach, qui opèrent un retour très original
aux sources gothiques de l'art allemand, peuvent être rattachés à l'esthétique expressionniste.

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Henri Rousseau (le Douanier), la Charmeuse de


serpents

1.3- Art naïf


- Contexte et définition
L’art naïf désigne toutes les productions picturales, sculpturales ou architecturales élaborées par
une personne qui, en général, n’a pas reçu de formation artistique préalable. L’art naïf ne doit pas
être confondu avec
l’art populaire ou
folklorique ni avec
l’art brut en dépit de
la fragile frontière.
Les artistes naïfs
appelés aussi
peintres du
dimanche ou
maîtres populaires
ont été le plus
souvent des
autodidactes. De
nombreuses
expressions ont été utilisées pour nommer leurs pratiques en l’occurrence, art inné, art instinctif
ou encore néo primitivisme. Si l’art naïf est en général étranger à l’histoire des styles, des écoles,
ses auteurs, même s’ils n’ont bénéficié d’aucune formation intellectuelle ou savante, ne vivent pas
hors du monde. Ils sont bel et bien sensibles à leur environnement social et culturel, mais aussi,
ils sont au fait des modèles académiques largement diffusés, du calendrier des postes d’antan aux
catalogues et aux publicités du monde moderne.

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- Caractéristiquesç

Le premier art naïf authentique, celui du monde rural, relevait souvent de l’imagination
créative d’artisans habiles. L’art naïf de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, très
différent, semble intimement lié au déracinement urbain. Il survalorisa une nature perdue
présentée dès lors comme idyllique, dans l’optique d’une vision passéiste et nostalgique. Il recréait
un « Âge d’or », se référant à des sources bibliques, mythologiques, exotiques, légendaires,
oniriques, parfois pré-surréalistes.

Les naïfs peignent en général le quotidien mais un quotidien idéalisé. La perspective conique, trop
élaborée, n’intervient pas dans l’appréciation de l’espace faisant place ainsi à la gaucherie d’une
perspective aléatoire. Leurs œuvres laissent entrevoir des détails minutieusement prononcés avec
des couleurs vives et gaies posées en aplat.

Ils revisitent les modèles convenus, avec un graphisme d’une précision méticuleuse, des sujets
narratifs à la signification apparemment simple. Ils se montraient volontiers religieux ou
mystiques. Par ailleurs, jamais ces peintres n’ont eu d’ambition contestataire ou révolutionnaire.

Ivan Generalić, Séduction du Cerf

Précurseurs et animateurs naïfs

En France, les meilleurs représentants de cet art naïf furent le peintre Henri Rousseau (1844-
1910), dit le « Douanier Rousseau », le sculpteur de rochers breton, Adolphe-Julien Fouéré
(1842-1910) dit « l’ermite de Rothéneuf », le décorateur-architecte Ferdinand Cheval (1836-
1924) dit « le Facteur Cheval », constructeur d’un palais idéal à Hauterives dans la Drôme. Le
premier d’entre eux bénéficia du patronage de peintres reconnus (postimpressionnistes, fauves,

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cubistes), de marchands, de critiques, de poètes et écrivains surréalistes, ce qui le valorisa et permit


le développement de la peinture naïve.

Les avant-gardes comme le Blaue Reiter de Kandinsky soulignèrent d’ailleurs l’importance


de l’art naïf dans la genèse de l’art moderne. L’exposition de Paris, en 1937, révéla nombre de ces
artistes ouvriers et artisans tels Louis Vivin, Camille Bombois, André Bauchant, Dominique-Paul
Peyronnet, Séraphine Louis, Jean Eve, René Rimbert, Adolf Dietrich. Nombreux sont aujourd’hui
les peintres naïfs reconnus en Europe : Lagru et Caillaud en France ; Metelli, Rosina Viva et
De Angelis en Italie ; Vivancos en Espagne ; Delattre en Belgique ; Greffe et Van Veert aux Pays-
Bas ; Braren et Thegen en Allemagne ; Théophilos en Grèce. Les pays socialistes, privilégiant un
art attaché au folklore national avaient vu se développer de véritables écoles de peinture naïve, en
Pologne avec Nikifor et Ociepka, en Tchécoslovaquie avec Hubacek et Rehak, en URSS avec le
groupe Zemlja et le Géorgien Pirosmanisvili et, enfin, en Yougoslavie avec l’école de Hlebine où
s’illustrèrent Generalic, Mraz, Hegedusic, etc.

L’art naïf s’est largement manifesté en Amérique, dans la tradition de l’art des pionniers
et des portraitistes ambulants ; Grandma Moses et Hirshfield en sont deux représentants célèbres.
En Amérique du Sud, aux Antilles, à Haïti, l’art naïf, toujours en rapport avec les traditions
ancestrales, est souvent lié au culte vaudou. À Cuba, comme dans la plupart des pays socialistes,
il a été vivement encouragé par l’État.

Parfois, l’art naïf est devenu, de par son succès populaire et commercial, une véritable industrie
aussi florissante que stéréotypée, non dénuée d’un état d’esprit réactionnaire.

2- La révolution par la forme

Au-delà des courants précédemment étudiés, le cubisme, le futurisme et l’art abstrait constituent
les visions picturales modernes qui se sont, quant à eux, démarquées par la négation de la forme
réelle des objets et de l’environnement pour s’atteler à un traitement transcendant la réalité. Dans
ces différents courants picturaux, le travail de la forme occupe une place prépondérante au
détriment de la couleur.

2.1- Le cubisme

Le cubisme est un mouvement artistique qui s'est développé principalement de 1907 à


1914 à l'initiative des peintres Georges Braque (1882-1963), Pablo Picasso (1881-1973),
Robert Delaunay (1885-1941), Henri Le Fauconnier (1881-1946) et Fernand Léger (1881-
1955). La période la plus innovante du cubisme fut avant 1914.

Après la Première Guerre mondiale, le cubisme redevient une question centrale pour les
artistes, et continue en tant que tel jusqu'au milieu des années 1920 lorsque son statut d'avant-
garde est rendu douteux par l'avènement de l'abstraction géométrique et du surréalisme. Picasso,

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Braque, Gris, Léger, tout en développant d'autres styles, retournent périodiquement au cubisme,
même bien après 1925.

Il faut noter que le cubisme constitue, par son aspect expérimental, le mouvement artistique le
plus radical du premier quart du XXème siècle. On considère généralement qu'il est à l'origine de
tous les courants abstraits de l'art moderne et qu'il a exercé une influence profonde sur
l'architecture et l'esthétique industrielle du XXème siècle. Ses liens avec la littérature et la musique
sont également connus. Dans ce sens, on peut dire que le cubisme est un mouvement intellectuel
total, tendant à regrouper toutes les activités créatrices sous l'égide des Beaux-Arts ; les documents
de l'époque montrent qu'à l'origine son acception était plus large qu'aujourd'hui.

- L'origine du mot

Le terme cubisme provient d'une réflexion d'Henri Matisse, relayée par le critique d'art
Louis VAUXCELLES, qui, pour décrire un tableau de Braque, parla de « petits cubes ».
Auparavant, dans un contexte similaire, le critique Louis CHASSEVENT, dans son article de

Picasso, les Demoiselles d'Avignon


C'est sur les thèmes du nu et du portrait,
fondements de l'art occidental, que Picasso
repense la forme, la couleur et l'espace dans la
peinture. Avec cinq femmes nues dans les
draperies d'un salon de maison close de la « rue
d'Avignon » à Barcelone, il livre plusieurs
aspects de ses recherches avec une grande force
constructive qui simplifie et durcit les formes et
intègre les différents points de vue des corps en
mouvement. Tout en contrastes et synthèses
rigoureuses, l'œuvre demeure une des sources les
plus vivantes non seulement du cubisme mais de
l'art moderne à venir.

Pablo Picasso, les Demoiselles d'Avignon, 1907.


Huile sur toile, 243,9 × 233,7 cm. The Museum
of Modern Art, New York

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1906 sur "Les Artistes indépendants", définit alors Jean Metzinger comme "un mosaïste comme
Signac, mais il est plus précis dans sa découpe des cubes de couleurs, qui semblent avoir été
fabriqués par une machine".

L'usage général du terme « cubisme » date de 1911, principalement en référence à


Metzinger, Gleizes, Delaunay et Léger. En 1911, le poète et critique Guillaume APOLLINAIRE
a accepté le terme au nom d'un groupe d'artistes invités à exposer aux Indépendants de Bruxelles.
L'année suivante, en préparation du Salon de la Section d'Or, Metzinger et Gleizes écrivent et
publient Du "Cubisme" dans un effort de dissiper la confusion qui fait rage autour du mot, et
comme un moyen de défense majeure du cubisme (qui avait causé un scandale public à la suite du
Salon des Indépendants de 1911 et le Salon d'Automne de 1912). Clarifiant leurs objectifs en
tant qu'artistes, ce travail a été le premier traité théorique sur le cubisme et il reste encore la plus
claire et plus intelligible. Le résultat, non seulement une collaboration entre ses deux auteurs,
reflète des discussions du cercle d'artistes qui se sont réunis à Puteaux et Courbevoie. Il reflète les
attitudes des « artistes de Passy », qui comprenaient Picabia et les frères Duchamp, à qui certaines
de ses passages ont été lus avant publication. Le concept développé dans Du "Cubisme" d'observer
un sujet à partir de différents points dans l'espace en même temps, c'est-à-dire, l'acte de se déplacer
autour d'un objet pour le saisir à partir de plusieurs angles successifs fusionnés en une seule image
(des points de vue multiples ou la perspective mobile), est maintenant un phénomène
généralement reconnu pour décrire le cubisme.

- Le concept

Le cubisme prend sa source dans une lettre de Paul CEZANNE (1839- 1906) à Émile
Bernard, du 15 avril 1904, de laquelle sera tirée une phrase souvent répétée pour justifier les
théories cubistes : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective,
soit que chaque côté d'un objet, d'un plan, se dirige vers un point central». Le Cubisme est sans
doute le mouvement le plus décisif de l’histoire de l’art moderne. Héritant des recherches de
Cézanne sur la création d’un espace pictural qui ne soit plus une simple imitation du réel, et des
arts primitifs qui remettent en cause la tradition occidentale, le Cubisme bouleverse la notion de
représentation dans l’art. Comme le dit John Golding, historien de l’art et spécialiste de ce
mouvement, « le cubisme est un langage pictural absolument original, une façon totalement neuve
d’aborder le monde, et une théorie esthétique conceptualisée. On comprend qu’il ait pu imprimer
une nouvelle direction à toute la peinture moderne ».

Le cubisme veut aussi se justifier et se rattacher à Cézanne par la recherche d'une solidité
et d'une densité en réaction aux recherches des effets lumineux et atmosphériques des
impressionnistes qui, du moins dans un certain nombre de paysages, tendent à noyer les volumes
dans des papillotements de couleurs. Mais là encore, c'est sans doute aller au-delà de ce que prônait
Cézanne.

C'est donc vraisemblablement sur un malentendu qu'à partir de 1907 et les Demoiselles
d'Avignon ou Bordel d'Avignon (considérées généralement comme le premier tableau cubiste),
Picasso et Braque appliqueront leurs théories, non seulement aux paysages mais aussi aux natures
mortes et à la figure humaine.

Cubisme, un courant occidental inspiré de l’art primitif africain et amérindien

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Les œuvres d'art cubistes puisent leur inspiration dans l'art africain. A la fin du XIX ème et
au début du XXème siècle, l'élite culturelle européenne découvrait l'art africain et amérindien
d'Amérique pour la première fois. Des artistes tels que Paul Gauguin, Henri Matisse et Pablo
Picasso ont été intrigués et inspirés par la puissance et la simplicité de ces styles provenant de
cultures étrangères. Autour de 1904, Picasso fut la rencontre de Matisse à un moment où les deux
artistes avaient récemment acquis un intérêt dans l'art africain et les masques de tribus africaines.
Ils sont devenus des rivaux amicaux et se sont concurrencé au long de leur carrière. Cela a peut-
être même conduit Picasso à entrer dans une nouvelle période de son travail, en 1907, marquée
par l'influence de l'art grec, ibérique et africain. Les peintures de Picasso de 1907 ont été
caractérisées comme Précubistes, notamment, Les Demoiselles d'Avignon.
L'invention du cubisme est un effort conjoint entre Picasso et Braque. Ces artistes ont été
les principaux innovateurs de ce mouvement artistique. Peu après, l’artiste Espagnol Juan Gris
(1887-1927) s'est joint activement au groupe. Après avoir rencontré, en 1907, Braque et Picasso,
il a commencé à travailler sur le développement du cubisme. Picasso a d'abord été la force et
l'influence qui a convaincu Braque, en 1908, à s'éloigner du fauvisme. Les deux artistes ont
commencé à travailler en étroite collaboration à la fin de 1908 et au début de 1909, jusqu'à
l'éclatement de la Première Guerre mondiale, en 1914. Le mouvement s'est rapidement répandu
dans tout Paris et en Europe.
Le critique d'art français Louis Vauxcelles a utilisé pour la première fois le terme «
cubisme », ou « bizarre cubiques », en 1908, après avoir vu une photo de Braque. Il l’a décrite
comme « pleine de petits cubes », après quoi le terme a été rapidement utilisé, bien que les deux
créateurs ne l'aient pas d'abord adopté. L'historien d'art Ernst Gombrich a décrit le cubisme
comme « la tentative la plus radicale de mettre fin à l'ambiguïté et de faire appliquer une seule
lecture de l'image ; celle d'une toile de couleur faite par l'homme ».

- Caractéristiques du cubisme
Dans les œuvres d'art cubistes, les objets sont fragmentés, analysés et rassemblés dans une forme
abstraite au lieu d'un objet représenté d'un seul point de vue. Le fait de briser la surface peinte en
petites facettes multiples, soulignant ainsi le point de vue pluriel donné par la vision binoculaire.
D'autre part, par son intérêt pour la simplification des formes naturelles dans les cylindres,
sphères, et les cônes. Ils abandonnent ainsi l'unicité de point de vue du motif pour en introduire
de multiples sous des angles divers, juxtaposés ou enchevêtrés dans une même œuvre. Ils
s'affranchissent de la perspective pour donner une importance prépondérante aux plans dans
l'éclatement des volumes.
L'artiste montre l'objet sous une multitude de points de vue pour représenter le sujet dans un
contexte plus large. Souvent, les surfaces se croisent au hasard, enlevant à l'ensemble son sens
cohérent de la profondeur. Le contexte et l'objet pénètrent l’un dans l'autre pour créer un espace
ambigu. Cette nouvelle vision picturale se voulait de rompre aussi avec l'art postimpressionniste
de la fin du XIXème siècle, qui recourait à l'exagération de la composition, de la couleur et des
formes pour exprimer les aspects essentiels de la nature. En utilisant sous une forme emblématique
des fragments isolés du monde visible, le cubisme formule et tente d'exprimer une réalité absolue.
C'est ainsi que l'aspect conceptuel de la création, combiné à la conception classique de l'autonomie
de l'œuvre d'art, détermine le style et l'iconographie du cubisme. Le trait le plus caractéristique de
ce mouvement est l'utilisation qu'il fait des formes géométriques. Cette simultanéité, concept

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pictural de l'espace-temps, fut peut-être la plus grande innovation du cubisme. Elle marque la
rupture avec l'espace pictural fondé sur un angle de vision unique, qui datait de la Renaissance.
- Histoire du cubisme

L’histoire du cubisme est divisée en trois grandes périodes :

- Le cubisme cézannien
Le peintre Paul Cézanne démontre dans son travail qu'il maîtrise la conception, la couleur et la
composition de l'image. Ses coups de pinceau, souvent répétitifs, sensibles et exploratoires, sont
clairement reconnaissables et très caractéristiques de son style. Il a utilisé la couleur et des
accumulations de petits coups de pinceau pour former des œuvres d'art complexes qui sont à la
fois une expression directe de la sensation de l'œil et une abstraction de la nature observée. Les
peintures de Cézanne transmettent cette étude intense de ses sujets, ce regard de chercheur et une
lutte acharnée pour faire face à
la complexité de la perception
visuelle humaine.

Cézanne s’est intéressé à la


simplification des formes
naturelles et mieux encore à
leurs formes géométriques
essentielles. Comme les peintres
cubistes, il a voulu traiter la
nature par le cylindre, la sphère
et le cône (un tronc d'arbre peut
être conçu comme un cylindre,
une tête humaine comme une
Paul Cézanne. Montagne Sainte-Victoire (1902-04). Huile
sphère, etc.). En outre, cette
sur toile, 73 × 92 cm, Museum of Art, Philadelphia, Read
attention avec laquelle il a more at.99
enregistré ses observations de la
nature a abouti à une profonde exploration de la vision qui se traduit en deux perceptions visuelles
simultanées, légèrement différentes, ce qui nous donne la perception de la profondeur et une
connaissance approfondie de l'espace.

Cézanne travaille cet aspect de la perception visuelle dans sa peinture, à des degrés
différents. L'observation de ce fait, en plus du désir de Cézanne de saisir sa propre perception
véritable, l'a souvent contraint à dessiner les contours des formes afin de tenter d'afficher
simultanément deux points de vue nettement différents, tel que perçu par l'œil gauche et l'œil
droit. Ainsi, le travail de Cézanne transforme la façon traditionnelle de percevoir la perspective,
en particulier d'un seul point de vue. Après la mort de Cézanne en 1906, ses œuvres ont été
présentées à Paris dans un musée de grande envergure lors une exposition de type rétrospective,
en Septembre 1907.

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Cette rétrospective de Cézanne au Salon d'Automne a grandement influencé la direction que


l'avant-garde de Paris a prise. Depuis, il est perçu comme l'un des artistes les plus influents du
19e siècle et celui qui a annoncé l'avènement du mouvement cubiste. Ces explorations de
simplification géométrique et phénomènes optiques ont inspiré les œuvres de Picasso, Braque et
Gris, en plus d'amener d'autres artistes à expérimenter, avec de plus en plus de complexité,
plusieurs plans de vue du même sujet et le fractionnement de la forme. Cézanne a déclenché l'une
des recherches artistiques les plus révolutionnaires du XXè siècle et qui a affecté profondément le
développement de l'art moderne. Ensuite, c'est le cubisme de Picasso et de Braque qui a conduit
au cubisme analytique qui, comme les travaux de Cézanne, analysait la forme pour la reproduire
avec de simple formes géométriques.

- Le cubisme analytique
Le cubisme analytique est l'une des deux principales branches du mouvement artistique du
cubisme qui a été développé entre 1908 et 1912. Contrairement au cubisme synthétique, Le
cubisme analytique « analyse » la forme de l'objet pour la reproduire à l'aide de formes
géométriques simples telles que le cube sur deux dimensions. La couleur est presque inexistante,
sauf pour l'usage de teintes monochromatiques de gris, bleu et ocre. Au lieu de mettre l'accent sur
la couleur, Le cubisme analytique est porté sur les formes comme le cylindre, la sphère et le cône
afin de représenter le monde naturel. Au cours de ce mouvement, les œuvres produites par Pablo
Picasso et Georges Braque partagent des similitudes stylistiques.

- Le cubisme synthétique
Le cubisme synthétique a été
La guitare, statue d'épouvante.
la deuxième branche Georges BRAQUE (1882 - 1963)
principale du cubisme, mise
au point par Pablo Picasso,
Georges Braque, Juan Gris et
d'autres, entre 1912 et 1919.
Pour la première fois, grâce à
lui le collage a été considéré
comme faisant partie des
Beaux-Arts. Les premières
œuvres d'art de ce nouveau
style incluent « Still Life with
Chair-caning » (1911–
1912), de Pablo Picasso, qui
comprend du tissu collé sur
la toile. En haut, à gauche,
sont les lettres « JOU » qui
apparaissent dans de
nombreux tableaux cubistes
et qui pourraient se référer à un journal intitulé « Le Journal ». Les coupures de presse ont fait
partie des inclusions dans ce style du cubisme par lesquelles des morceaux de journal et des feuilles
de musique ont été inclues dans les collages. « JOU » pourrais également être relié à un jeu de
mots sur les mots jeu ou jouer. Considérant que le cubisme analytique a été une analyse des sujets,
Le cubisme synthétique est plutôt une insertion de plusieurs objets les uns dans les autres.

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Picasso, par le biais de ce mouvement, a été le premier à utiliser du texte dans ses œuvres et à avoir
recours à des techniques mixtes, utilisant plus d'un type de support dans la même pièce. Le
cubisme synthétique apporte moins de changements de plan de vue et moins d'ombrage, ce qui
aplatit l'espace.

Une autre technique utilisée a été appelée « papier collé », ou coller le papier, que l'artiste Georges
Braque a utilisée dans son collage « Plat de fruits et de verre » (1913).

 Pablo Picasso, Gernica, 349,3 cm x 776,6 cm, Peinture à l'huile, Musée national
centre d'art Reina Sofía, Madrid, Espagne, 1937

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