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LE CORBUSIER

“LE LANGAGE DES PIERRES”

EXPOSITION
présentée dans le cadre du centenaire
du voyage d’Orient, Mai - Octobre 1911
Maison La Roche – Paris
Mai - Novembre 2011
l’âge de vingt-quatre ans, Le Corbusier, accompagné de son ami

À August Klipstein, entreprend son “grand tour” initiatique qu’il intitu-


lera ensuite son “Voyage d’Orient”. Partis de Berlin, ils visitent suc-
cessivement la Tchécoslovaquie, Hongrie, Serbie, Roumanie, Bulgarie,
Turquie, Grèce, Italie avant de terminer leur parcours à La Chaux-de-Fonds.
Voyageant en train, à cheval, en bateau mais aussi le plus souvent à pied,
leur itinérance leur permet de visiter les monuments les plus célèbres (les
grandes mosquées d’Erdine et d’Istanbul, le Parthénon, Delphes, le Mont
Athos, le Panthéon, la Villa Hadriana) mais aussi de découvrir les traditions et
folklores de régions que les touristes n’avaient pas l’habitude de fréquenter.

Au cours du voyage, Le Corbusier réalise plus de trois cent dessins, remplit


six carnets de croquis et commentaires, prend plus de quatre cent clichés
avec son Cupido 80 à plaques de verre. Il rédige également des centaines de
Charles Edouard lettres à ses parents et à ses amis – notamment à William Ritter – et envoie
Jeanneret et August
Klipstein à Pera, 1911. régulièrement son journal de voyage à la Feuille d’Avis de La Chaux-de-Fonds.
FLC
Le voyage d’Orient jouera un rôle
décisif dans sa carrière d’artiste et
d’architecte.

À partir de ses notes et des articles


publiés dans la Feuille d’Avis, Le Cor-
busier en rédige le récit qu’il essaye
vainement de faire éditer entre 1912
et 1914. Cinquante quatre ans après
son voyage, Le Corbusier se remet à
l’ouvrage. En juillet 1965, un mois
avant sa mort, il apporte les der-
nières corrections au manuscrit du
Voyage d’Orient qui sera finalement
édité en 1966 par les éditions “Forces
vives”.

Au mois d’avril 1912, Le Corbusier participe à l’”exposition de la Section sculp-


teurs, peintres et architectes” de Neuchâtel en proposant, sous le titre de
“Langage des pierres”, une série de douze aquarelles réalisées à partir de
ses croquis du voyage d’Orient (Istanbul, le Parthénon et Pompéi) et de ses
pérégrinations antérieures en Italie (Fiesole et Sienne) en 1907 et en Alle-
magne en 1910 (Potsdam) et 1911 (Francfort). Ce sont ces œuvres – repro-
duites sous forme de fac-similés, les originaux étant trop fragiles – qui
figurent dans l’exposition présentée dans la Maison La Roche.
Athènes,
Charles Edouard Jeanneret
près d’une colonne sur l’Acropole,
septembre 1911.
FLC L4(19)66

FLC 2856
Fiesole : vue de la ville avec cyprès, septembre 1907
Crayon graphite, aquarelle sur papier vergé collé
sur papier vergé
Signé et daté en bas à gauche : “ChE Jt / oct 1907”
Inscriptions :
“Impression à Fiesole / fait à Fiesole oct 1907”

FLC 2852
Sienne : Piazza del Campo et tour del Mangia, septembre-octobre 1907
Crayon graphite, aquarelle sur papier collé sur papier brun et papier vergé
Signé et daté en bas à gauche : “oct. 1907 / ChE Jt”
Inscriptions :
“Sienne / la place du Pallio. 1289-1305. / Après l’orage. /
fait à Sienne oct. 1907”

FLC 2857
Postdam : le Sans-souci, novembre 1910
Crayon graphite, aquarelle, gouache sur papier collé sur papier vergé
Signé et daté en bas à droite : “ChE Jt / Postdam 5 nov 1907”
Inscriptions :
“je m’étonnais d’une solitude étrange et totale / ...tout à coup la police
arrive et / me fout dehors en gueulant comme des loups !... /
J’avais précisément terminé mon travail !!! / Cette aquarelle fut /
faite le 5 nov 1910 / à 15 heures à Postdam / à la croisée du /
Schloss et de Sans-Souci / au moment où Guillaume II /
et Nicolas czar de Russie allaient passer à cet endroit”
FLC 2855
Francfort : vue sur la cathédrale, avril 1911
Crayon graphite, aquarelle sur papier collé sur carton
Signé et daté en bas à droite : “Franckfurt 1911 / ChE Jt"
Inscriptions :
“fait à Franckfort 1911”

FLC 2853
Gabrovo : escalier de la grande église, fin juin 1911
Crayon graphite, aquarelle sur papier vergé collé sur papier vergé
Signé et daté en bas à droite : “Gabrovo 1911 / ChE Jt”
Inscriptions :
“fait à Gabrovo. Bulgarie 1911”

FLC 2858
Istanbul : vue du sérail depuis le Bosphore, vers 1911
Crayon graphite, encre, aquarelle, gouache sur papier collé sur papier vergé
Signé et daté en bas à gauche : “Stambul 1911 / ChE Jt”
Inscriptions :
“fait à Péra 1[911]”

FLC 2854
Istanbul : cimetière d’Eyoub avec tombes et cyprès, 1911
Crayon graphite, aquarelle sur papier collé sur papier vergé
Signé et daté en bas à droite : “ChE Jt / Eyoub / 1911”
Inscriptions :
“Là-bas est l’île des tombeaux / l’’île silencieuse. / Là bas sont aussi
les tombeaux / de notre jeunesse / c’est là-bas que je vais porter une /
couronne d’immortelle de la vie / M. / cette note est /
d’octave Mathey / La Chaux-de-Fonds / “Au Couvent” / 1912”

FLC 2850
Athènes : vue du côté nord-ouest du Parthénon, 1911
Crayon graphite, aquarelle, gouache sur papier collé sur
papier vergé
Signé et daté en bas à gauche : “Athènes / 1911 / ChE Jt”
Inscriptions :
“fait sur l’Acropole 1911/ sept”
FLC 2849
Athènes : les Propylées, 1911
Crayon graphite, aquarelle sur papier collé sur papier vergé
Signé et daté en bas à droite : “Athènes 1911 / ChE Jt”
Inscriptions :
“Langage Des Pierres. Fiesole 1907 / Sienne 1907 / Postdam 1910 /
Frankfort 1911 / Gabrovo 1911 / Stamboul-Péra 1911 / Eyoub 1911 /
Athènes 1911 / " 1911 / " 1911 / Pompeï 1911 / Ces 13 aquarelles du Parthénon / furent sont faits sur l’Acropole /
en sept 1911 / Exposées sous le titre “Langage des Pierres” (depuis La Chaux de Fonds) / au nombre de
11 ou 13. à Neuchâtel 1912 (scandale) L’Eplattenier furieux / à Paris 1913 Salon d’automne 13 pièces dans /
l’axe d’une des 2 grandes salles en haut des escaliers / sous Van Dongen.”

FLC 2851
Athènes : Parthénon, vue du côté nord-est, 1911
Crayon graphite, aquarelle, gouache sur papier collé sur papier vergé
Signé et daté en haut à droite : “Athènes 1911 / ChE Jt”
Inscriptions :
“fait sur l’Acropole sept 1911”

FLC 2859
Pompéi : vue du Temple de Jupiter reconstruit, 1911
Crayon graphite, aquarelle sur papier
Signé et daté en bas au milieu : “Pompéi 1911 / ChE Jt”
Inscriptions :
“Fait à Pompéi 1911 oct. /
(les colonnes à contre jour sont “ajoutées” / pour expliquer l’espace.”

FLC 1782
Colonnes du Parthénon à Athènes
Crayon graphite, aquarelle sur papier
Non signé, non daté
Aquarelle non reproduite dans l’exposition
CÉJ à ses parents, La ChdF son squelette, et ses muscles et sa peau. Le sang
3 mai 1911 est là, et je n’ai plus qu’à lui souffler dans les pou-
mons pour que les transmissions s’ébranlent.
Mes chers parents Or j’aurai besoin que vous m’aidiez un petit peu
à souffler.
Je vais comme je dis lancer ma couleuvre. J’ai décidé de rentrer pour de bon, après Noël.
Dommage qu’elle tombera sous des yeux sévères. Voici donc huit mois à occuper. Et depuis Nouvel An
Car après la laconique carte de maman, je peux dernier, j’ai dressé mon programme.
hypothéser que ma lettre de Stuttgart, a mal trouvé
J’ai toujours souri entre mes joues glabres,
son chemin. Vous êtes fâchés, et pourquoi ? Parce
lorsque dans vos lettres ou cartes, vous disiez « ton
que j’ai dit des choses qui n’étaient pas que fleurs
grand voyage. »
de pommiers roses, et pervenches sous des aubé-
pines neigeuses. On se froisse pour de telles choses Cette tournée d’Allemagne, je la fais et consi-
entre gens qui se connaissent fort peu, et qui jugent dère comme une bagatelle qui ne prend de l’impor-
à la forme de l’extériorisation. Ainsi je ne m’étonne- tance que par les ennuis et la fatigue qu’elle me
rais pas qu’Hélène Guinand trouve à sa lettre de Mu- procure. Pas très rigolo, sachez-le, ces grosses
nich, ma réponse peu courtoise, peu cousinesque, villes bourdonnantes, où ce qu’il y a d’art, est as-
peu noble, qu’elle la trouve idiote, mesquine, qu’elle sassiné, par un excès de laideur. Utile cette tournée,
parle de dépit jaloux, et de jalousie dépitée. Alors parce qu’elle me fait voir dans sa crudité la ville mo-
cependant que j’ai répondu avec empressement et derne. Mais très fatigant ! Souvenez-vous que vous
selon le complet don de mes moyens. étiez éreintés à Paris, où pourtant je ne vous condui-
sis que d’une belle chose à une autre, belle encore.
Je ne comprends donc pas qu’entre nous,
Voyez-moi, user mes semelles à la recherche, entre
nous ayons encore des bouderies. Ce sont les
les rues humides et froides, ou desséchées et tor-
spectres des rigides principes familiaux qui se dres-
rides ! Le beau fruit est bien rare.
sent encore parfois entre nous. Et les parents trou-
vent les fils insolents lorsque ceux-ci disent des Ajoutez ces visites d’écoles, de fabriques ou
choses que du temps des arrière parents, on n’eût de magasins. Intéressant ? Sûrement, mais combien
pas dites. lassant, parfois fastidieux et sans but.
Pour moi, d’emblée je fais cette profession de Or donc ce grand voyage en est un petit. Car
foi : c’est que je me fous de toutes les litanies hiéra- ces huit mois, qui termineront ma vie de jeune homme,
tiques et ankylosées qui peuvent, peu ou beaucoup, qui seront la couronne et la coda de mes études, je
entraver la route. Je sais quel est le but, je sens à les vais passer à Constantinople, en Grèce et à Rome.
peu près, ce qui est juste et bon ; foin donc de tout J’ai dépensé en vivant à Munich, par jour, plus
« ce qu’on nomme » Respect, Devoir, Sacrifice etc., que je ne dépenserai dans ces pays où l’on vit, en
toutes ces monstrueuses blagues faites pour en- étant loin des milieux caravanséraillesques, à très
rayer, pour museler les efforts sincères des jeunes ; bon compte. Le voyage ce n’est pas tellement,
formules catéchisantes des « arriéristes par goût et Constantinople est moins loin que Madrid.
fanatisme » pour décourager et lasser les enthou- Le rêve, de longtemps je le caressais. Avec Oc-
siastes (sic) de ceux qui répondent aux appels riants tave souvent nous parlions de Stamboul. Le prétexte
et courageux de la Vie. s’est présenté. L’ami Klipstein faisant son doctorat
Vous savez comment nous sommes Albert et en philosophie de l’Art et thésant sur les primitifs es-
moi. Me voici donc rassuré, puisque vous voilà aver- pagnols. Dix tableaux de Gréco à la cour de Rouma-
tis sur l’interprétation de ces précédentes lignes et nie. Puisqu’il devait aller à Bucarest, pourquoi pas
c’est pourquoi, puisque vous voilà défâchés je lance jusqu’à Stamboul. Alors en janvier, je répondis oui, et
innocemment, ma couleuvre. nous préparâmes l’affaire.
Elle est vieille déjà de plusieurs mois. Vous Voici dix jours que je passe ici, dans ce milieu
savez que je ne suis pas l’homme aux coups de tête. exquis. Déjà je vous avais parlé de mon ami Klip-
Ma couleuvre donc est une mécanique viable, qui a stein. Garçon de vingt-six ans, ayant voyagé énor-
mément et de la façon la plus intéressante, l’Es- Je ne sais pas comment vous prendrez l’af-
pagne, le Maroc, l’Italie et l’Allemagne, France et faire. Mais bon sang, je vous jure bien que je la
Belgique. Frère d’un peintre de grand talent dont je trouve toute normale absolument normale. Et même
suis l’hôte. Ce frère plus grand voyageur encore et je me trouve bourrique suprêmement, avec toutes
comme je vous l’ai dit, à la façon intelligente. Nous mes périphrases et préliminaires. – Si, pour une rai-
partirons dans trois semaines de Dresde. Mes pas- son inexplicable vous jugiez bon d’agir autrement,
seports sont faits et nous passerons par Prague et mon ami Klipstein me prêtera.
Vienne et Budapest. De programme fixe, nous n’en Tout ceci a tant tourné en longueur que vous
avons point. Et nous irons au jour le jour, au gré des voici privés du plus intéressant. J’aurais aimé vous
choses, des événements et de l’humeur. raconter un peu la vie exquise que je mène ici. Vous
Dès le début j’avais songé à la réalisation pé- décrire les lieux, dépeindre les gens. Les lieux, c’est
cuniaire de l’entreprise. Déjà j’avais choisi le moyen. une tour à trois étages avec une chambre à chaque
Or voici que je suis plus riche que je ne pensais, et étage, – ça date du Moyen Âge et c’est arrangé
mon équipement est fait. J’ai un appareil photogra- exquisément, en une bibliothèque, chambre à manger
phique parfait, et un vêtement à toute épreuve. et chambre à coucher. Des meubles Louis XV, vrais,
J’ai à cette heure mille trois cents francs c’est et Biedermeyer (1) vrais. Au mur des Greco, et des
à dire, trois cents en poche, et mille au pays. J’envi- Cézanne, et des originaux, primitifs espagnols. Le
sage l’aventure réalisée avec deux mille francs. Il se peintre et sa femme. Un autre peintre en visite, et
pourrait que ça dépasse, car j’achèterai en route enfin Klipstein mon compagnon. À une demi-heure
des œuvres d’art lorsque l’occasion sera favorable. d’ici dans la forêt, sur la colline l’atelier, auquel j’ai
fait une annexe et dont j’ai prévu l’arrangement in-
Mon expédient est, vous l’avez deviné, l’em-
térieur. En plus je m’occupe maintenant d’un théâtre
prunt. Déjà, vous vous rembrunissez. Ça vous déplaît.
de marionnettes dont les poupées excellentes et
Encore une chose que vous taxeriez presque de
hautement artistiques ont été faites par la colonie
déshonorante. Vous savez par contre mes idées là-
de la tour. J’aurais aimé vous dire quels sont les
dessus. Dès ma rentrée, cet hiver, pour m’installer, de
gens. Mais la place me fait coi.
nouveau il faudra emprunter. Plus raisonnable, direz-
vous, serait de sécher encore huit mois en un bureau J’ajoute pour ceux qui se tracassent que je
d’architecte, pour être payé cent quatre-vingt marks serai muni de lettres pour la cour de Roumanie,
par mois et s’abrutir consciencieusement. Jaques, un émanant de Ritter et de Caragiale et pour Constan-
jour que j’assistais à un cours de Dresden, disait à ses tinople, émanant du Prof. Schaer (2) Berlin.
élèves : « Faites donc un emprunt, afin que vous puis- Il se pourrait que vous receviez un jour, un fau-
siez vivre normalement et sainement. Surtout ne teuil Louis XV sculpté, et un peu mal foutu, mais très
croyez pas qu’il est de votre devoir de faire de l’hé- beau, que j’achèterai ici pour cinq ou six marks, si
roïsme, en vous laissant mourir de faim, afin de pou- le port et la douane ne haussent pas trop le prix.
voir faire avec les capitaux mis à votre disposition. Veuillez alors caser le meuble au bûcher jusqu’à
Votre devoir, c’est, pendant que vous êtes jeunes, mon retour.
d’employer ces forces uniques, et admirables – qui Ainsi donc vous pourriez me répondre pour le
s’en vont hélas –, en efforts fructueux. » 6 mai environ à Hamburg, poste restante. Je me dé-
Vous vous êtes fait des maux, lorsqu’Albert em- file maintenant et vous embrasse, ainsi que tante
prunta. Tante Pauline m’écrivit textuellement que papa Pauline, bien fort.
en avait eu des cheveux blancs et s’était affaissé dans
sa santé, à cause des tourments que lui avait procuré Votre E.
cette affaire. Vous vous êtes peinés de ce qu’Albert Salut à Anny.
ne vous ait point emprunté à vous. Voici donc pour-
quoi, excluant de cette affaire, qui est une affaire,
(1) Désigne la culture et l’art bourgeois autrichiens de la
toute sentimentalité, je vous demande si vous serez période 1815-1848.
gentils assez, en me prêtant à trois et demi ou quatre (2) Johann Friedrich Schär (1846-1924), économiste,
pour cent une somme de mille francs, dès que mes professeur à Zurich et Berlin, Docteur honoris causa des
propres ressources auront été épuisées. universités de Zurich et de Cologne.
t the age of 24, Le Corbusier, accompanied by his friend August Klipstein, undertook his

A own initiatory “grand tour”, which he was later to describe as his Voyage d’Orient or
“Travels to the East”. Setting out from Berlin, they visited successively Czechoslovakia,
Hungary, Serbia, Rumania, Bulgaria, Turkey, Greece and Italy before returning to La Chaux-de-
Fonds. Their peregrinations, by train, on horseback and by boat, but most often on foot, took them

Documentation : Isabelle Godineau – Information : Paula de Sa Couto – Numérisation : TRIBVN – Tirages : Central Color – Encadrement : Eric Galliache
to the most celebrated historical sites, including the great mosques at Edirne and Istanbul, the
Parthenon, Delphi, Mount Athos, the Pantheon and Hadrian’s Villa. Their wanderings also gave
them the opportunity to experience the customs and folk traditions of areas not usually visited
by tourists.
During his journey Le Corbusier made more than 300 drawings, filled six notebooks with sketches
and comments and, with his Cupido 80 camera using glass plates, took more than 400 snapshots.
He also wrote hundreds of letters to parents and friends – particularly William Ritter – and
regularly sent instalments of his travel diary to the Feuille d'Avis, the news gazette in La Chaux-
de-Fonds.
The eastward tour was to play a decisive role in Le Corbusier’s career as artist and architect.
Working from notes and articles published in the Feuille d’Avis, Le Corbusier wrote up an
account of his tour and, between 1912 and 1914, vainly sought to have it published. Fifty-four
years later, he went back to work on it. In July 1965, a month before his death, he made the final
corrections to the manuscript of his Voyage d’Orient, which in 1966 was finally published under

Réalisation : Fondation Le Corbusier – Président : Jean Pierre-Duport – Directeur : Michel Richard


the Forces Vives imprint.
In April 1912, Le Corbusier took part in the “Sculptors, Painters and Architects” section of an
exhibition in Neuchâtel with a series of 12 watercolours entitled “The Language of Stones”
derived from sketches made during this trip (Istanbul, the Parthenon and Pompei) or on previous
visits to Italy and Germany – Fiesole and Siena in 1907, Potsdam in 1910 and Frankfurt in 1911.

© FLC/ADAGP pour l’ensemble de l’œuvre de Le Corbusier - Bernard Artal Graphisme - Imp. Peau - Mai 2011
Since the originals of these works are too fragile for display, the exhibits being shown at Maison
La Roche are facsimiles.

Bibliographie
• Le Corbusier, Le Voyage d’Orient, éditions Forces Vives, Paris, 1966
• Rééditions : – Éditions Parenthèses, Marseille, 1987 – Les éditions de La Villette, Paris, 2011
• Giuliano Gresleri, Le Corbusier, Viaggio in Oriente, Marsilio Editori, Venise -
Fondation Le Corbusier, Paris, 1984 et 1995
• Stanislaus von Moos, Arthur Rüegg, Le Corbusier before Le Corbusier,
Bard Graduate Center, New York, 2002
• Le Corbusier, Lettres à la famille, vol. 1, In Folio éditions, Paris, juin 2011

FONDATION LE CORBUSIER
8-10 square du Docteur Blanche - 75016 Paris
Tél. : 01 42 88 41 53 - Fax : 01 42 88 33 17
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