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« Une porte » : il est au seuil de multiples portes : l’ancien, le nouveau monde, intimité et

universalité, mythologie antique et médiévale et thématiques modernes

« Je frappe en pleurant » : car on ne peut nier l’élégie qui est au cœur de la poétique d’Apollinaire

Cette période de composition va de la fin du symbolisme à l'affirmation de « L’esprit nouveau » et à


la veille de la Première guerre mondiale.

Une vie rapide, une vie brûlante, une vie enivrante

Naît en 1880, meurt en 1918, à 38 ans, dans l’épidémie de grippe espagnole qui ravage Paris.
Après avoir été soldat dans l’artillerie à la Grande guerre, blessé à la tête et trépané en 1916.
N’est pourtant pas de la famille des « maudits ». Figure plus légère, plus « artiste » que celle
des grands auteurs de la fin du XIXe. N’attache pas à la poésie une valeur suprême. Même s’il
s’inscrit volontiers dans la filiation orphique et apollinienne.
Pas un météore comme Rimbaud, mais un poète charnière ayant vécu 20 ans dans le XIXe et 18 dans
le XXe…

Que dire du lyrisme de l’auteur ? Peut-on parler de tradition lyrique?

Pour André Breton, « Guillaume Apollinaire est le lyrisme personnellement ».


Défintion : expression personnelle et exaltation

La structure de l'oeuvre : cette structire dépend des lieux, des femmes aimées: on retrouve donc la
volonté de peindre des sentiments, des lieux

Les séries, les séquences chronologique


• ("Merlin", "Le Larron", "L’ermite", "L’adieu"...)
• 1901-1903 : L a féconde période des Rhénanes (près de la moitié des
poèmes d’Alcools sont composés en 1901-1902) et de l’amour pour Annie
Playden : "Les colchiques", La synagogue, "Rhénanes d’automne", "Les femmes",
"Le vent nocturne", "Les sapins", "Clair de lune".
1902 : suite des Rhénanes : "Nuits rhénanes", "Mai", "les cloches", "la Lorelei", "la
tzigane", les deux premières strophes de "Fiançailles"
Apollinaire est alors précepteur en Rhénanie chez une riche allemande, la vicomtesse
de Milhau.
• 1903-1906 : intermède parisien : temps de publications en revues, de
fréquentation des milieux littéraires et artistes
1903 : "La Chanson du Mal aimé" : en 1903 Apollinaire compose une grande partie de
ce poème achevé en 1904. C’est un poème de fin d’amour. « Chacun de mes poèmes est
un événement de ma vie, le plus souvent tristesse ».
• 1907-1912 : Le temps de Montmartre et de Marie Laurencin (rencontrée en
mai 1907) : "Lul de Faltenein", "Le brasier", la fin de « Fiançailles », "Poème lu au
mariage d’André Salmon", "Vendémiaire"...
La peinture de ces lieux et des sentiments est par défintion "traditionnelle" pour le
genre poétique mais la foçon de peindre est originale par la forme, le mélange, "le
cubisme" qui se dégage
L’organisation interne

Lorsqu’il composera son recueil, en 1911 &1912, Apollinaire ne s’attache pas à suivre un
ordre chronologique. S’il conserve parfois des suites, il se plaît également à brouiller les cartes,
notamment en plaçant « Zone » (à la dernière minute, sur épreuves, fin octobre 1912) en tête
du livre, ou en plaçant également au début du livre « Le Pont Mirabeau » écrit en 1911. Les
"Rhénanes" sont quant à elles dispersées dans le volume.

Guillaume Apollinaire organise son volume à partir de textes déjà publiés en revue pour la
plupart.

· Récuse l’ordre thématique, l’ordre chronologique


· Respecte une certaine alternance entre textes longs et courts
· Place une ouverture et un final très forts
· Jeu entre un ordre et un désordre.

Ce qui caractérise l'oeuvre sont aussi les phénomènes d 'écho et de symétrie


– « Le Pont Mirabeau » (p. 34) et « Automne malade » (p. 175) ;
– « Les colchiques » (p. 60) et « 1909 » (p. 166) ;
– « Palais » (p. 61) et « Clair de Lune » (p. 165).

Le titre ?

Dès 1904, au moment où il publiait en revue quelques poèmes, Guillaume Apollinaire


annonçait le projet d’une « plaquette à paraître : Le Vent du Rhin ». C’est dire qu’il songe alors à
faire éditer l’ensemble des poèmes rhénans : ceux que lui a inspirés son séjour en Allemagne et
son amour malheureux pour la jeune gouvernante anglaise Annie Playden. Il y ajoute en 1905
« La chanson du mal aimé »
L’unité entre ces textes réside pour l’essentiel dans leur tonalité mélancolique.
Son premier projet éditorial n’ayant pas abouti, c’est en 1908 sous le titre Le Roman du
mal-aimé que Gustave Kahn annonce la réunion prochaine des vers d'Apollinaire en volume, ce
qui confirme bien la tonalité élégiaque du recueil.

Mais en vérité l’inspiration d'Apollinaire a changé à partir de 1907 avec la rencontre de


Marie Laurencin qui le conduit à quitter sa posture d’amant malheureux. Il se rapproche alors de
ses amis peintres, s’installe à Montmartre, et compose des textes d’une inspiration nouvelle,
plus dynamique et dionysiaque

En 1910, c’est le titre "Eau de vie" qui est retenu par Apollinaire et qui ne sera modifié que
sur les épreuves
En quoi Alcools justifie-t-il son titre ?
• références littérales à l’alcool et à l’ivresse ("Zone", "Vendémiaire")
• évocation des tavernes, brasseries, auberges, caveaux (Paris, Munich,
Cologne…
• évocation des vignes rhénanes
• images poétiques : « Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire »,
« Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme » les soirs de Paris
« ivre du gin flambant de l’électricité » (que l’on opposera aux lueurs spectrales du
gaz fin de siècle).
• Dans l’inspiration, Alcools peut évoquer la soif, le désir de consommer la
vie. La soif est synonyme de curiosité, d’enthousiasme, de désir intense.
• L’alcool éveille l’idée d’un excitant, de la recherche d’un paroxysme = il
faut se griser de la réalité moderne.
• C’est une figure dionysiaque de l’inspiration poétique.

« Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie


Ta vie que tu bois comme une eau de vie »

thèmes et motifs :

L’écriture d’Apollinaire mêle les motifs, le subjectif et l’objectif, le lyrique et le prosaïque :


modernisme, religion, amour malheureux…

- La beauté du monde moderne (Tour Eiffel), la cité industrielle, l’énergie de


l’électricité, les lumières et les émotions changeantes de la ville.
- La poésie du quotidien : poser un regard neuf sur les choses communes et y
déceler une beauté.
- L’ivresse de l’univers : célébration d’une nouvelle énergie collective.
- La mélancolie et le passage du temps. Les saisons mentales. L’Automne.
- La souffrance amoureuse
- Les exilés de toutes espèces : émigrants, matelots, prostituées, bohémiens. Les
laissés pour compte de la vie moderne.
- La solitude dans la foule « maintenant je marche dans Paris seul parmi la foule »
- La figure incertaine du poète (ombre et passant)
- lieu ambigu, d’exaltation et de désespoir, d’émerveillement et d’angoisse ou de désarroi.
Apollinaire prolonge et radicalise l’expérience baudelairienne.

les registres

Les registres sont multiples pour évoquer la sensibilité du poète :

le registre élégiaque à travers "Mai" par exemple

le registre pathétique, tragique à travers " L’Émigrant de Landor Road » , " La loreley" « Le larron »

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