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http://www.archerjulienchampagne.com/article-6153071.html
Dans son ouvrage sur La quête alchimique de R.A. Schwaller de Lubicz (Archè,
2006), qui a suscité notre dernier article en date, Emmanuel Dufour-Kowalski affirme à
propos du récit Voyages en Kaléïdoscope:
"Vers 1919, à Paris, Madame Erlanger, alias Claude Lorrey, dont le salon avait
été fréquenté par les Lesseps, Roussel et Champagne, faisait dire à l'un des personnages
de son roman...
"Comtesse Véra, vous ne dispenserez pas une parcelle de sourire à qui vous est
inutile. Vous répudiez ce qui vous gêne. Et ce qui vous augmente, vous le gardez
jalousement. Jupitérienne!"
Il y aurait donc eu, quoiqu'il en soit, une relation entre le salon des Lesseps et
celui d'Irène, les habitués de l'un fréquentant aussi le deuxième, il va sans dire. En
voulez vous des confirmations?
http://ornithorynque.hautetfort.com/archive/2005/03/07/la_musique_des_hauts-
fonds.html
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"Elle fréquenta le 22 de l'avenue Montaigne" (résidence des Lesseps).
Curieusement, il ne reprendra pas ce point dans son Fulcanelli et le cabaret du Chat Noir
(Ramuel, 1997), où pourtant il est bien question d'Irène.
Mais qui était Irène Hillel-Erlanger, alias Claude Lorrey?
http://www.genami.org/Personnages-celebres/fr_Camondo.php
Suivra en 1910, chez Grasset cette fois, le recueil des Stances, sonnets et
chansons. Les Amantes. In solitudine cordis. Impressions et paysages. Feuilles. Airs et
arabesques. Enfin, en 1913 est paru chez Figuière La chasse au bonheur.
Sur tous ces écrits édités à petit tirage et devenus rarissimes, donnons la parole à
André Savoret:
http://www.livres-ystiques.com/partieTEXTES/ASavoret/Psyche/hermetis.html
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Rëve de marbre lisse et de splendeur diaphane,
De la blanche statue au fond du temple noir.
N'hésitant pas dans son article à qualifier Hillel d'alchimiste et même d'Adepte,
André Savoret y souligne le curieux destin du livre le plus célèbre de notre auteur, seul
publié sous son vrai nom et après la première guerre mondiale.
Sitôt parus en 1919 chez Georges Crès, les Voyages en Kaléidoscope
"disparurent de la circulation, ainsi que toute l'édition commerciale de l'ouvrage. Seuls
quelques exemplaires dédicacés peuvent de loin en loin passer des bibliothèques
particulières chez quelque bouquiniste.
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"L'auteur raconte qu'il découvrit une fontaine qui me rappelle, avenue
Montaigne, la source jaillissante, la salutaire, tant semblable à celle du poète
hermétique:
Là, vers l'artiste errant, deux belles dames viennent, lesquelles aussi je retrouve
dans la suave Grâce et la fière Véra des Voyages en Kaléidoscope, "la même personne
sous deux aspects":
La dernière réédition actuelle est celle des éditions Allia (1997), avec une
remarquable étude écrite "à la lueur de l'ours" par Jacques Simonelli, déjà mentionné,
qui fait notamment état de l'amitié qui existait entre Irène Hillel d'une part, et d'autre
part Valery Larbaud et Léon-Paul Fargue, ainsi que de l'influence de Guaïta sur son
oeuvre. Enfin, une nouvelle réimpression est prévue en 2007 par MCOR Christienne.
Mais bien sûr nous n'en avons pas fini avec Julien Champagne, puisque le
modèle de son tableau éponyme du Vaisseau du Grand OEuvre, conçu par Fulcanelli, et
réalisé dès 1910, fut une proche de Claude Lorrey.
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Nous avons d'ailleurs à plusieurs reprises examiné la question de son identité
civile, qu'il s'agisse de Louise Barbe, d'Henriette Roggers ou de quelqu'un d'autre
encore:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-1742426.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-1855487.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2457592.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-3573552.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-3578054.html
Avant d'en terminer, peut-être provisoirement avec cette gente dame, disons
deux mots tout de même de l'illustre illustrateur de ses Voyages.
Comme nous l'avons vu, Kees Van Dongen (1877-1968), puiqu'il s'agit de lui,
fréquentait le salon d'Irène. Je vous en propose ci-dessus une photographie.
Né comme Raymond Roussel la même année que Julien Champagne, il est donc
plus que probable qu'il l'ait connu.
http://perso.orange.fr/j.bailly/fr/avandongen.htm
http://www.roussard.com/artistes/nouveaux/vandongen.html
http://www.chez.com/alanek/index_NS.htm
http://peinturesetpoesies.blog50.com/archive/2006/07/11/kees-van-dongen.html
http://cinema.fluctuat.net/germaine-dulac.html
http://la_pie.club.fr/forgenot/dulac.htm
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http://revista.cisc.org.br/ghrebh8/artigo.php?dir=artigos&id=antonia_lant
http://french.imdb.com/name/nm2206647/
Parmi les autres scénaristes de Dulac se trouve un certain Antonin Artaud (1896-
1948), auteur tourmenté et génial qui écrivit en particulier en 1938 un essai retentissant
sur Le théatre et son double, où transparaît sa connaissance de l'alchimie.
Il semble que ses partisans n'apprécièrent guère, lors de sa sortie, la vision que
Dulac entérina de son scénario du Clergyman et la coquille, dont l'ambiance générale
rappelle passablement le deuxième tableau reproduit de Van Dongen. En voici un
enregistrement, si vous voulez vous en faire une idée par vous-même:
http://video.google.com/videoplay?docid=-7436093386944527955
"Il se pourrait bien qu'Irène Hillel-Erlanger ait été reçue chez Fulcanelli.
Raymond Roussel le fut bien, qui était de la même génération, du même milieu social et
qui est mort d'une mort non moins mystérieuse que la sienne. Il y a comme une parenté
singulière entre ces deux patriciens lettrés, en exil au sein du Tout-Paris, et qui peut-être
sans s'être jamais rencontrés, se trouvaient à l'unisson."