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CONCLUSION SUR Alcools d’Apollinaire

I- Quelques citations:

- Cocteau salue en Apollinaire : « le lyrisme en personne »/ « Il traînait sur ses pas le cortège d’Orphée »
- A: « Le rythme même et la coupe des vers sont la véritable ponctuation. »
- A: « A la fin tu es las de ce monde ancien »
- A: « Pour ce qui est de la poésie libre dans Alcools, il ne peut y avoir aujourd’hui de lyrisme authentique
sans la liberté complète du poète, et même s’il écrit en vers réguliers, c’est sa liberté qui le convie à ce jeu;
hors cette liberté il ne saurait y avoir de la poésie. »(lettre à sa marraine, 30/10/15)
- A.: « Je ne cherche qu’un lyrisme neuf et humaniste en même temps. Mes maîtres sont loin dans le pas-
sé. » (Lettre à son ami Toussaint Luca en 1908)
- En 1908, Apollinaire adopte comme devise: « J’émerveille. »
- Apollinaire : précurseur du surréalisme. Il est l’inventeur du mot « surréalisme » en qualifiant de « drame
surréaliste » sa pièce Les Mamelles de Tirésias (1917). Dans la préface de cette pièce il écrit: « Quand
l’homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne ressemble pas à une jambe. Il a fait du surréa-
lisme sans le savoir »
- En 1906, Apollinaire dit: « Je suis pour un art de fantaisie, de sentiment et de pensée, aussi éloigné
que possible de la nature, avec laquelle il ne doit avoir rien de commun. C’est je crois, l’art de Racine,
de Baudelaire , de Rimbaud. » Méditations esthétiques
- En 1918, Apollinaire dit: « Je n’ai jamais rien détruit, mais au contraire, essayé de construire(…) Je ne
me suis jamais présenté comme destructeur mais comme bâtisseur(…) J’ai voulu seulement ajouter de
nouveaux domaines aux arts et aux lettres en général, sans méconnaître aucunement les mérites des chefs
d’oeuvres véritables du passé et du présent. » (lettre à André Billy, 29/07/18)
- En 1917, Apollinaire dit: « L’esprit nouveau est (…) dans la surprise. C’est ce qu’il y a en lui de plu vi-
vant, de plus neuf. La surprise est le grand ressort nouveau. » « L’Esprit nouveau et les poètes », confé-
rence,1917
- A: « Mon esthétique, c’est avant tout être simple et être vrai. (…)L’art doit avoir pour fondement la sincé-
rité de l’émotion et la spontanéité de l’expression » (interview d’Apollinaire par Pérez-Jorba 1918)

II- Le sens du titre

Il n’y pas un seul alcool mais plusieurs. L’alcool qui brûle comme la vie (Zone) symbolise à la fois les souf-
frances et les échecs humains, et leur transfiguration poétique par la brûlure purificatrice qui donne naissance
au Verbe créateur (La Chanson du Mal-Aimé, le Brasier); Chaque poème constitue un alcool, et le pluriel
renvoie à la multiplicité des points de vue de l’esthétique cubiste sur le destin d’un homme qui est aussi
poète. Dans sa diversité le recueil, Alcools, a donc pour ambition d’affirmer celui qui s’exprime en tant
que sujet et poète, pour donner à lire et à entendre sa propre conception de la poésie. Le premier titre
envisagé pour le recueil était « Eau de vie », mais Apollinaire lui a préféré « Alcools » au dernier moment.
Les fins respectives de deux poèmes qui encadrent le recueil « Zone » et « Vendémiaire », sont toutes deux
reliées par le thème de l’ivresse et de l’alcool. Le dernier poème du recueil proclame le poète « ivre d’avoir
bu tout l’univers », alors que, dans le premier, il s’adresse en lui-même en ces termes: « Et tu bois cet alcool
brûlant comme ta vie/ ta vie que tu bois comme une eau-de-vie. » Cette phrase éclaire le sens du titre: les
« Alcools » sont ces textes rassemblés, « les morceaux de moi-même » qui composent le portrait diffracté du
poète.Pour Apollinaire, écrire chacun d’eux, ce fut boire l’eau de sa propre vie, la transfigurer en une
réalité qui unit passé, présent et avenir, par le poème. Là est l’unité de l’homme et de son oeuvre.

III- La composition du recueil

L’ordre des poèmes ne suit pas l’ordre chronologique, le premier poème ayant été le dernier être composé.
Apparemment, il ne semble pas y avoir d’ordre. On a l’impression d’un « collage ». Si le mélange des textes
anciens et récents (composés sur 15 ans) met en évidence la diversité des esthétiques successivement prati-
quées par A., il contribue à placer sur le même plan toutes les époques de sa vie. Apollinaire n’a pas non
plus choisi un découpage thématique. Il semble que la composition éparse du recueil corresponde à une di-
mension de la psychologie et de l’imaginaire d’A.: en homme qui ne veut rien perdre, il entend conserver
non seulement des poèmes qui illustrent toutes les étapes de son parcours poétique, mais aussi toutes les
traces lyriques de sa vie et de ses amours. Un écho de cela résonne dans les textes eux-mêmes: « La
Chanson du mal-aimé » ou « Zone » sont habités par le thème du souvenir, de la mémoire, du refus
d’oublier et de perdre. Les poèmes servent ainsi de réceptacles à la vie et au souvenir; ils conservent la
marque du passé affectif et poétique de leur auteur. On comprend dès lors que le désordre du recueil, réel
ou apparent, fasse sens: il mime la spontanéité de la conscience et de la mémoire. On peut parler égale-
ment d‘architecture cubiste du recueil. Le poète fait alterner continuellement des points de vue et des émo-
tions contradictoires. Il morcelle les évocations d’expériences de choses vues, les actes de foi. Il cherche à
créer, en juxtaposant les fragments, une sensibilité et un regard neufs chez le lecteur.
On peut regrouper les poèmes selon des cycles: le cycle d’Annie (La Chanson du Mal-Aimé, Annie,
L’Adieu, L’Emigrant de Landor road, la Dame, Mai, et tous les poèmes d’inspiration rhénane), le cycle de
Marie (Zone, le Pont Mirabeau, Marie, Cors de chasse), le cycle des poèmes élégiaques (la maison des
morts, Automne malade, les colchiques, Crépuscule, marizibill Saltimbanques, Le Vent nocturne, La Tzi-
gane, Automne), Les Rhénanes (suite de 9 poèmes: « Nuit rhénane » jusqu’à « Les Femmes »), les arts poé-
tiques (le Brasier, Cortège, Vendémiaire, Zone)

III- Le thèmes du recueil

La mort, l’automne, la fuite du temps, le souvenir, les amours mortes, la renaissance (le feu et les flammes, le
feu comme symbole de la flamme poétique, l’alcool eau de vie

Chacun de ces thèmes nous ramène à l’aventure poétique , à la nature de la poésie. Le recueil donne du
poète une image singulièrement haute. Au terme du voyage poétique et magique, Apollinaire voit son ombre
devenue « enfin solide »: il trouve le secret de l’ubiquité: maître de son passé « luisant », il peut s’interroger
sur l’avenir; sa connaissance des autres égale son pouvoir sur le monde. Celui qui se disait dans « Cortège »:
« Guillaume il est temps que tu viennes/Pour que je sache enfin celui-là que je suis » se révèle appartenir
par son lyrisme à un groupe de poètes hors du commun, comme en témoigne le ton du « Poème lu au ma-
riage d’André Salmon, où le « nous » représente Apollinaire et son ami Salmon, poète comme lui: « nous
avons tant grandi que beaucoup pourraient confondre nos yeux et les étoiles/ Fondés en poésie nous
avons des droits sur les paroles qui forment et défont l’Univers »
Dans le poème, véritable art poétique, « Crépuscule », l’Arlequin représente Apollinaire, le poète , l’ar-
tiste: « Sur les tréteaux, l’arlequin blême(…)/ Ayant décroché une étoile/ Il la manie à bras tendu(…)/ Le
nain regarde d’un air triste/ Grandir l’arlequin trismégiste » « en grec « trismégiste » trois fois grand, adjectif
appliqué à Hermès Trismégiste, personnage de la mythologie gréco-égyptienne auquel sont attribués des ou-
vrages philosophiques et magiques.) Pour Apollinaire , le poète est un démiurge, un créateur de monde, très
érudit comme l’Hermès Trismégiste à la fois un savant, un philosophe et un magicien, un enchanteur.

Le poète, selon Apollinaire, est défini à travers les métaphores du saltimbanque (Saltimbanques, Crépuscule,
Mai), du mage, de l’enchanteur (Les Sapins, Merlin et la vieille femme), du savant (les Sapins, Crépuscule),
d’Orphée, le prince des poètes de la mythologie gréco-romaine. C’est aussi un démiurge. Selon Apollinaire,
le poète bâtit son oeuvre avec le seul pouvoir magique des mots « changés en étoiles » (Les fiançailles). Le
poète apparaît comme un être libre, marginal, érudit, très sensible, humaniste, car il voit ce que les autres
hommes ne voient pas ,en les enchantant, en les surprenant, en les émerveillant par la beauté de ses vers, en
les faisant entrer dans un monde merveilleux, comme le rappelle la devise d’Apollinaire: « J’émerveille ».

IV- Les sources de l’inspiration d’Apollinaire

- Sa vie: ses amours, ses voyages( les paysages rhénans), ses amis artistes (cubisme, fauvisme…)…, une vie
riche d’expériences fortes dont le recueil serait la quintessence, l’alcool d’une vie.
- La ville et la modernité
- Sa culture: la poésie lyrique du Moyen-Age au XIX°siècle, la littérature en général, l’Histoire, les
mythes gréco-romains (Orphée, Le Phénix, Dionysos, Apollon, Héraclès, Ulysse, les Sirènes…), les his-
toires bibliques (Salomé…), les légendes germaniques (La Loreley, les « nixes nicettes »…), les légendes
rattachées au cycle du Roi Arthur (Merlin…)
L’éclectisme d’Apollinaire s’ouvre donc à des légendes variées qui donnent à sa poésie une incomparable
richesse. Le détournement et la reconstitution des mythes auxquels se livre Apollinaire dans ces poèmes pro-
voquent la surprise du lecteur. Il se met en place un mode d’écriture qui, en bouleversant les chronologies
des mythes, déstabilise les savoirs du lecteur. Le lecteur doit donc procéder, dans ce labyrinthe d’informa-
tions culturelles hétéroclites à toute une série d’ajustements pour atteindre la mythologie propre au poète qui
refonde l’Histoire, la religion, la création de monde. En reconstruisant les savoirs anciens, le poète se
donne le statut de démiurge.

IV- Le mythe d’Orphée

La poésie lyrique doit son nom à la lyre, instrument qui dans l’Antiquité grecque, accompagne le chant des
poètes. Dans la mythologie, c’est aux accents de cet instrument qu’Orphée parvient à dompter les bêtes sau-
vages et à suspendre les supplices des Enfers où il s’est rendu afin d’aller chercher Eurydice, sa bien-aimée.
Il séduit même le dieu des Enfers, qui accepte de les laisser repartir, à condition qu’Orphée ne se retourne ja-
mais vers son Eurydice avant d’être parvenu au royaume des vivants. Mais celui-ci désobéit à Hadès: il ne
peut s’empêcher de se retourner vers celle qu’il aime et qu’il perd à tout jamais. Orphée demeure inconso-
lable, et passe le reste de ses jours à chanter son chagrin et sa mélancolie, comme Apollinaire. Orphée
est le parangon du poète musicien, et l’origine du lyrisme est étroitement liée à la musique. Lorsque le
poème a cessé d’être chanté au passage du Moyen-Age à la Renaissance, cette relation s’est perpétuée à tra-
vers les dimensions de musicalité, d’harmonie et de rythme dans la poésie lyrique. Chez Apollinaire, l’ex-
pression du souvenir se renforce avec la représentation d’une attitude qui lui est fréquemment associée: le re-
gard en arrière, le geste du poète qui se retourne pour contempler son passé mort. Apollinaire s’associe à
Orphée dans « Mai »: « Or des vergers fleuris se figeaient en arrière ». La vie s’enfuit , mais le poète de-
meure pour en fixer le souvenir par son regard, tel Orphée.
Cette fixation du passé par le regard en arrière se retrouve souvent dans Alcools.
Dans « La Chanson du Mal-Aimé »: « la descente à reculons »
Dans « L’Emigrant de Landor Road »:le long regard que l’émigrant jette du pont du navire sur » les rives qui
moururent »
Dans « les fiançailles », ce geste pour de malheur: « J’ai eu le courage de regarder en arrière/ les cadavres de
mes jours/Marquent ma route et je les pleure »
Dans « Cors de chasse », encore l’image du poète qui se tourne vers un passé malheureux, vers une histoire
« noble et tragique », dans cette attitude douloureuse, mais qu’il ne peut éviter, qu’il recherche même: « Pas-
sons passons puisque tout passe/Je me retournerai souvent »

V- Le mythe du Phénix

Le phénix est originaire d’Arabie et rattachée au culte du Soleil dans l’ancienne Egypte, où il était vénéré.
C’est un oiseau légendaire, doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après
s’être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi les cycles de la mort et de la résurrection.
Apollinaire serait donc ce poète-phénix: les malheurs qu’il a rencontrés dans sa vie l’ont anéanti, mais
en même temps la douleur qu’il a transmué en poésie lui a permis de renaître. Il est permis de recon-
naître qu’il appartient au peuple supérieur des poètes initiés, comme il l’évoque dans « Le brasier »: « Il n’y
a rien de commun entre moi/ Et ceux qui craignent les brûlures »
L’image du bûcher dans « Les Fiançailles » (dernières strophes) nous révèle ce qu’est devenu le poète: un
prophète, dont le don de prophétie a été acquis par l’épreuve du feu: « Templiers flamboyants je brûle parmi
vous/Prophétisons ensemble ô grand maître je sui/ le désirable feu qui pour vous se dévoues (…) /Je mire de
ma mort la gloire et le malheur ». Les flammes du bûcher lui donnent la force de prévoir à l’avance de « mi-
rer », de viser sa propre mort.
Le poète-phénix a conquis le don de prophétie, et accède par là à une maîtrise surhumaine, supérieure.
Il accède à la connaissance de l’avenir. Apollinaire prend place dans la lignée des poètes prophètes, des
mages, des phares éclairant le futur, chanté par Hugo et Baudelaire, en particulier dans le domaine de
l’art, où Apollinaire fait figure de précurseur éclairé.

VI- La symbolique du feu et des flammes


Dans le recueil , le feu est d’une nature double. Il est d’abord purificateur, le feu purifie et délivre le poète.
Dans « La Chanson d Mal-Aimé »: « Juin ton soleil ardente lyre/ Brûle mes doigts endoloris ». Il est permis
de voir en Apollinaire un fils d’Apollon, maître de la lyre et dieu solaire des poètes.
Le feu est aussi symbole de la flamme poétique. Libéré par le barbier, tel le phénix, le poète a pris son vol
vers les hauteurs sidérales, et il est lui-même de même nature que le soleil: « ma sagesse égale/ Celle des
constellations. Car c’est toi seul qui t’étoile dans « Lui de Faltenin »
Les images qui assimilent le poète à un astre flamboyant, comète, étoile, soleil, se multiplient dans le recueil
(Le Brasier, les Fiançailles, Cortège). Le poète bâtit un nouveau monde, une nouvelle oeuvre avec le seul
pouvoir magique des mots « changés en étoiles » (Les fiançailles). Dominant le mode de ces hauteurs cé-
lestes, le poète est auteur, metteur en scène et spectateur à la fois: « Et voici le spectacle/ Et pour toujours je
suis assis dans un fauteuil/Ma tête et mes genoux mes coudes vain pentacle/ Les flammes ont poussé sur moi
comme des feuilles » (le Brasier)

VII- L’ alcool, eau de vie

L’union de l’eau et du feu qui fusionne pour produire de l’alcool est très présente dans le recueil.
Dans « le Brasier »: « je trempe une fois encore mes mains dans l’Océan/ Voici le paquebot et ma vie renou-
velée/ Ses flammes sont immenses »
Dans « Nuit rhénane »: la magie de l’alcool se caractérise par le tremblement produit de l’union du liquide et
de la flamme: « Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme(…)/ Le Rhin le Rhin est ivre où
les vignes se mirent/ Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter » le vin s’oppose à l’eau qui passe.
Le poème s’achève sur la victoire de l’ivresse sur les voix de la mort, et par un geste du narrateur où l’on
peut voir un signe de joie: « Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire »
Dans « Vendémiaire « , poème bachique, (Dionysos- Bacchus est le dieu du vin et du délire poétique) se dé-
veloppe tout le thème de l’alcool. Le poème a pour sujet une immense vendange miraculeuse:toutes les villes
en offrant leurs vendanges, viennent s’offrir à Paris, et au poète « gosier de Paris », prophète de Dionysos. Le
monde métamorphosé en alcool est absorbé par le poète: « Mais je connus dès lors quelle saveur a l’univers/
je suis ivre d’avoir bu tout l’univers »
« Zone » ouvre le recueil par l’image d’absorption d’alcool: « Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie/ta
vie que tu bois comme une eau de-vie »

VIII- Une nouvelle relation poète-lecteur

La disposition en fragments, comme dans « les fiançailles » impose au lecteur un autre parcours qui refuse la
lecture linéaire: Séquences 1 et 2 en relation avec la thématique lyrique de l’oiseau, séquences 2 4 et 8 en re-
lation avec la thématique de la descente aux enfers, séquences3 6 5 et 7 en relation avec la thématique de la
renaissance.
L’agencement du poème, tend à tracer des perspectives cubistes, la dédicace du poème à Picasso n’est
pas décorative.

De nombreux jeux de mots tout au long du recueil sont des clins d’oeil complices avec le lecteur, sur le mode
humoristique ( calembour « argent /Argentine » dans Zone). Le jeu de mots pousse le lecteur à une lecture
active. Il délivre des significations plurielles et active le travail interprétatif du lecteur, relançant le
plaisir du texte. (« Soleil cou coupé » dans « Zone »)
Tout est à décrypter à interpréter pour le lecteur: la disposition des vers (« Automne malade »), l’absence de
ponctuation . Tout ce qui fait l’originalité des poèmes du recueil convie le lecteur à une activité créatrice.
Les images insolites, l’ambiguïté de la syntaxe, et le sens n’étant plus fixé, tout cela suggère qu’Apolli-
naire convie le lecteur à imaginer ce qu’il sent, ce qu’il comprend, ce qu’il veut, ce que lui suggère sa
propre imagination. La réussite du poème se joue dans cette part qui est accordée à l’imagination du lec-
teur, c’est-à-dire à sa propre activité poétique. Cette nouvelle relation établie entre le lecteur et le poème,
c’est ce à quoi convient les oeuvres d’art de l’Art moderne, notamment en peinture entre le spectateur
et le tableau.

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