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Les poètes maudits – Paul Verlaine, Arthur Rimbaud


Přečtené: Jean-Arthur Rimbaud Illuminations, Une saison en enfer, Le bateau ivre, Verlaine Saturnské písně,
Galatní slavnosti, Romance beze slov
le symbolisme dans la poésie française du XIXe s.
1) un large courant poétique qui s´étend sur toute la seconde moitié du XIX e s.
2) un groupe de poètes, une école littéraire qui triomphe pendant les années 1885-1900
le maître du courant symboliste : Stéphane Mallarmé
les poètes : Paul Verlaine, Jean-Arthur Rimbaud, Jules Laforgue, Jean Moréas, Émile Verhaeren…
• poésie suggestive, musicale
• l´expression du rêve, de l´idéal du poète
• un moyen de déchiffrer le mystère du monde
• le procédé essentiel = l´usage des symboles
• l´évolution de la forme poétique (sa libération progressive : vers régulier  vers libre ; poème
en prose)
Paul Verlaine (1844-1896)
poète, critique littéraire, essayiste
1866 – Poèmes saturniens
1869 – Les fêtes galantes
1874 – Romances sans paroles
1881 – Sagesse
1884 – Jadis et naguère
1884 – Les poètes maudits

Les poètes maudits (1884, 1888)


1e édition
Tristan Corbière
Arthur Rimbaud
Stéphane Mallarmé
2e édition
les mêmes +
Marceline Desbordes-Valmore
Villiers de l'Isle-Adam
Pauvre Lelian (= Paul Verlaine)
Les poètes maudits, avant-propos
C'est Poètes absolus qu'il fallait dire pour reste' dans le calme, mais outre que le calme
n'est guère de mise en ces temps-ci, notre titre a cela pour lui qu'il répond juste à notre
haine et, nous en sommes sûr, à celle des survivants d'entre les Tout-Puissants en question,
pour le vulgaire des lecteurs d'élite - une rude phalange qui nous la rend bien.
Jean-Arthur Rimbaud (1854-1891)
né à Charleville
poète, carrière littéraire courte (5 ans), les premiers poèmes à 15 ans
« œuvre petite et fermée comme un poing » (Pierre Michon, écrivain)
„enfant touché par le doigt de la Muse“, il admire les poètes du Parnasse et envoie 3 poèmes à Th. de
Banville
1871 – les „lettres du voyant“
fait connaissance de Verlaine qui l´introduit dans le milieu des poètes et des artistes parisiens, récite son
Bateau ivre dans une soirée
1871-73 relation avec Verlaine, départ pour Londres, puis pour Bruxelles
1873 – Une saison en enfer (le seul recueil publié par Rimbaud même)
1872-75 – Illuminations (publié partiellement en 1886)
1895 - Poésies complètes, préface de Paul Verlaine (= vers)
poétique originale, recherche d´un nouveau langage poétique
le poète veut « transformer les sens déchainés en un outil de l’intelligence, faire de
l’intelligence un moyen d’inventer de nouveaux sens et une nouvelle sensualité » básník chce
« z rozpoutaných smyslů učinit nástroj inteligence, z inteligence prostředek k vynalézání
nových smyslů i nové smyslnosti ». (ŠALDA František Xaver, Několik ‘Prokletých básníků’,
Šaldův zápisník II, 1929-1930.)
révolte, attitude provocante, volonté d´aller vers l´inconnu
la méthode = le dérèglement des sens
La formule poètes maudits apparaît en 1883 sous la plume de Verlaine, comme titre d’une série de brefs
essais qu’il commence alors et qui seront publiés en recueil en 1888. Il donne ainsi un nom à une figure
en fait traditionnelle, présente déjà chez Cyrano de Bergerac au milieu du XVII e siècle, et surtout reprise
par Vigny dans les trois récits qui composent Stello, en 1832.
 
La figure du poète maudit et son évolution
Durant presque tout le XIXe siècle, cette figure donne une expression littéraire au statut souvent marginal
des poètes. Leur génie, qui les fait aspirer à l’ « absolu », c’est-à-dire à ce qui est détaché de tout,
entraîneraient en effet chez eux une incapacité à s’adapter à la société et plus largement à la réalité.
Dans la deuxième moitié du siècle, plusieurs phénomènes infléchissent le sens de la notion. Plus que
jamais, la société vit à l’heure de l’industrialisation, du triomphe de l’argent et de l’idéologie positiviste et
scientiste. Dans un tel contexte, le lyrisme peine à trouver une place. Vers la fin des années 1870, le
désenchantement poétique trouve en outre à s’alimenter à la philosophie pessimiste de Schopenhauer,
qui offre une image très sombre d’un être humain amoral, dominé par des pulsions internes. La
malédiction qui pèse sur le poète réside alors non seulement dans sa singularité irréductible qui
engendre une relation conflictuelle avec la société, mais aussi dans le sentiment malheureux du combat
qui se joue en lui. Il vise en effet à s’élever vers l’idéal, notamment grâce à son art, mais reste soumis à la
lourdeur de la matière et aux appétits du corps, indexés du côté du mal. Si l’on trouve cette vision déjà
chez certains romantiques, elle se renforce après 1848 et se trouve alors exprimée de manière plus
violente.
 
Trois incarnations du poète maudit fin-de-siècle : Verlaine, Rimbaud et Corbière
Dans les années 1860, de nombreux jeunes poètes radicalisent les audaces de Baudelaire, en particulier,
en adoptant une attitude volontairement provocatrice, aussi bien dans leur vie que dans leur poésie. Le
choix des sujets abordés dans leurs œuvres, le traitement du vers et le niveau de langue battent en
brèche les conventions littéraires. C’est le cas en particulier de Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, et Paul
Verlaine, présents dans Les Poètes maudits (Verlaine y est nommé par l’anagramme de « Pauvre Lelian »).
Ils ont connu en effet la marginalité sous la forme de la misère et de la précarité, de la maladie, voire de la
mort précoce (Corbière). Leur vie est ponctuée de scandales, tandis que leurs poèmes choquent le public
par leurs provocations de tous ordres. Même parmi leurs pairs, Corbière et Rimbaud n’ont bénéficié que
d’une reconnaissance tardive, postérieure à sa mort, pour le premier, et à sa période d’activité créatrice,
pour le second. Après ses recueils de jeunesse, Verlaine de son côté est resté à l’écart des milieux
littéraires pendant de nombreuses années.
Si dans Les Poètes maudits l’auteur s’intéresse davantage, de son propre aveu, à la quête d’« absolu » des
poètes, d’autres textes contemporains, comme le roman À rebours, de Huysmans (1884), mettent
l’accent quant à eux sur l’esprit de révolte qui anime toute une partie des écrivains dans la seconde
moitié du siècle. Ce faisant, ces réflexions ouvrent la voie au mythe qu’incarnent Rimbaud, Corbière et
Verlaine de manière exemplaire, et que l’on a retenu par la suite.

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