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THÉME
LES DESTINEES D’ALFRED DE VIGNY
PLAN
INTRODUCTION
I. BIOGRAPHIE
II. RESUME
III. GENRE
IV. POEMES DE LA CONDITIONHUMAINE
CONCLUSION
Exposantes
ZEYNABOU THIONGANE
C'est un recueil de 11 poèmes philosophiques écrits entre 1838 et 1863. 6 poèmes paraissent,
pendant et après sa campagne académique, dans la Revue des deux Mondes et 11 poèmes au
total sont réunis dans le volume définitif sera publié après sa mort en 1864. Au fil des années,
non sans de longues parenthèses mais jusqu’aux derniers mois de sa vie, le poète travaille à un
recueil futur dont il revoit le plan à plusieurs reprises, encore que ce plan, aux yeux de
certains commentateurs, reste incertain. À sa mort, Vigny laisse donc une suite de textes qui,
touchant à des problèmes différents, ne sont pas liés entre eux de manière explicite et peuvent
être lus de multiples façons. Il est notamment possible de les relier aux champs
philosophiques traditionnels qu’ils abordent, avant de repérer les échos qu’ils ont suscités
depuis leur publication.
I. BIOGRAPHIE
Alfred Victor, comte de Vigny est un écrivain, dramaturge et
poète français, né le 27 mars 1797 ou 7 Germinal An 5 à Loches
(Indre-et-Loire) et mort le 17 septembre 1863 à Paris, 8ème.
Alfred de Vigny naît à la fin du XVIIIe siècle, au sein d’une famille issue de la vieille
noblesse militaire. Après une vie de garnison monotone, où il passe quinze ans dans l’armée
sans combattre, il fréquente les milieux littéraires parisiens et notamment le cénacle
romantique de Victor Hugo. De 1822 à 1838, il écrit des poèmes, (« Poèmes antiques et
modernes »), des romans, (« Cinq-Mars », « Stello »), des drames (« La Maréchale d’Ancre »,
« Chatterton ») et des nouvelles, (« Servitude et grandeur militaires ») qui lui apportent la
célébrité. Après une rupture sentimentale avec Marie Dorval et la mort de sa mère, Alfred de
Vigny se retire au Maine-Giraud, son domaine situé en Charente. Il goûte la solitude et veille
auprès de sa femme malade et constamment alitée. De retour à Paris, il se mêle de nouveau à
la vie politique et littéraire. Il parvient en 1845 à se faire élire, à la cinquième tentative, à
l’Académie française. En revanche il échoue à la députation de Charente en 1848.
S’ensuivent vingt-cinq années durant lesquelles il vit presque reclus, dans sa tour d’ivoire du
Maine-Giraud, avec Mme de Vigny pour seule compagnie, venant rarement à Paris. Il écrit
peu, médite et lit beaucoup. Il décède d’un cancer de l’estomac, après une lente agonie qu’il
supporte avec patience et stoïcisme. Son recueil posthume « Les Destinées » est publié en
1864. Son Journal est révélé en 1867.
Vigny aborde dans ce recueil les thèmes de la liberté et de la destinée, entremêlant ainsi la
force du destin et son influence sur la vie de l’individu qui doit devenir libre. Il montre que la
liberté et la destinée accompagnent l’individu tout au long de sa vie, et ces thèmes sont
abordés de deux manières: d’un point de vue poétique et d’un point de vue philosophique.
Le recueil s'ouvre avec le poème « Les Destinées » qui donne son titre au recueil. Il s’agit
d’une annonce des thèmes traités et de la manière dont ils seront traités dans les poèmes
suivants. L’épigraphe du poème affirme sobrement : « C'était écrit. Depuis le premier jour de
la création », propos qui dit assez la force de la destinée. Le poète pose ainsi le problème
principal de la condition humaine, qui se retrouve soumise à la destinée, dont le poids est trop
lourd pour que l’homme puisse s’en défaire et vivre libre. Le poète se pose donc la question
de la fatalité, qu’il décrit, et dont il indique qu’elle a toujours été ressentie par l’humanité,
depuis des siècles, dans toutes les civilisations humaines. Selon lui, la religion, notamment
chrétienne, en évoquant le message du Christ, n’a rien changé à la destinée. Le déterminisme
dont est victime l’homme reste le même.
Le second poème intitulé « La Maison du berger » comporte en guise d’épitaphe « À Eva »,
poème en réalité adressé à Marie Dorval, qui présente l’auteur sous la forme d’un poète et
d’un philosophe, et en cette qualité de penseur il ressent le devoir de guider les hommes vers
la liberté. Il se rend compte du mal social, abordé de façon philosophique, que vivent les
individus autour de lui. Conscient de la mission qui lui incombe, il l’accepte avec beaucoup
de sérieux et de solennité. Par ailleurs, ce poème est un réquisitoire contre le moyen de
transport en développement à l’époque, le chemin de fer, que l’auteur juge rétrograde.
Le poème suivant, « Les Oracles », aborde la question du mal social de façon plus politique.
Le poète y fustige vertement le régime parlementaire qu’il juge dévoyé, ainsi que la
monarchie de Juillet des années 1830. Selon lui elle est un échec, et il réfléchit aux
bouleversements amenés par les révolutions. Il cite les empereurs, les rois, le peuple, ainsi que
Cromwell à l’origine de la révolution en Angleterre deux siècles auparavant. Il déclame : « Et
nunc, / Reges mundi, nunc intelligite ! », soit « Et maintenant, / Les rois du monde,
maintenant vous devez comprendre ! »
Le poème « La Mort du loup » traite du devoir, du pouvoir politique, ainsi que des tâches qui
en découlent pour bien administrer une nation, une communauté, et bien accomplir son rôle.
Le poète y décrit une chasse quelque peu irréaliste : les hommes chassent un loup dans une
forêt ; le loup est tué. Or ce loup était le chef de sa meute, et les membres de sa meute doivent
rester dignes, et continuer à vivre avec courage et honneur.
Dans le poème « Wanda », Vigny montre que s’il a pu se montrer confiant et optimiste, le
chemin vers la lumière et le progrès ne sera pas aisé. Il décrit les résistances des systèmes
politiques tyranniques et injustes d’un point de vue social, ainsi que la force des préjugés, qui
constituent des obstacles sur la voie vers le progrès. Il vise plus particulièrement le sort
tragique de la famille Troubetzkoï, victime du despotisme tsariste. Le poète s’insurge contre
les dictatures, car outre les malheurs individuels qu’ils provoquent, ces régimes sont
coupables du crime suprême selon lui qu’est l’« attentat contre l’Esprit ».
« L’Esprit pur », clôturant ce recueil, est comme le testament de l’auteur. Il y laisse une
impression positive, expose ses idéaux. Il parle de la postérité et aimerait que son œuvre soit
lue plus tard, c’est tout ce qui lui importe, il en serait heureux : « Flots d'amis renaissants ! –
Puissent mes Destinées / Vous amener à moi, de dix en dix années / Attentifs à mon œuvre, et
pour moi c'est assez ! ».
III. GENRE
On a longtemps pensé et écrit que Vigny était l’inventeur du « poème philosophique » alors
qu’il n’en est rien : si l’auteur des Destinées a créé l’appellation, il n’a pas créé le genre.
Dominique Combe en fait remonter l’origine à Hésiode et aux présocratiques, avant de
montrer qu’on peut en repérer les manifestations, au fil des époques, jusqu’à nos jours. Après
avoir précisé quelques constantes nécessaires à l’appréhension du genre en question,
Dominique Combe souligne l’extrême souplesse de celui-ci : qu’il s’en réclame ou non, le
poète, sans être considéré comme un philosophe au sens strict du terme, a la possibilité de
modeler son œuvre selon sa personnalité et les buts qu’il vise. C’est notamment le cas,
au xixe siècle, de Lamartine et de Hugo.
Pour ce qui concerne Vigny, plus de dix ans avant la publication du recueil, en 1851, il
projette des « strophes de satire brûlantes et étincelantes ». Il tente également de remplir ce
rôle que le romantisme attribue au poète : celui d’un guide qui doit « éclairer l’humanité ».
Pour ce faire, il puise dans l’Antiquité, dans la Bible, dans son expérience, aussi bien que dans
l’actualité de son temps et en tire des symboles longuement médités. Ils sont introduits dans
des textes de longueur variable (de 70 à 336 vers), qui s’éloignent notablement de sa
production poétique antérieure : l’expression est beaucoup plus ramassée, l’emphase a été
bannie et le descriptif n’existe plus en tant que tel, chaque paysage devenant un acteur du
drame dont il est le théâtre.
CONCLUSION
La poésie de Lamartine, la première qui fut débarrassée dans sa forme des
reliquats glacés de la poésie mondaine, précieuse et mythologique du siècle précédent, de ses
mièvres périphrases, la première qui alla d’instinct, par l’émotion, la vigueur, la pureté,
l’élévation du chant lyrique, à l’expression des thèmes de la fuite du temps, de la précarité des
mouvements du cœur, du vain et déchirant désir d’assurer aux passions d’une saison la
pérennité du souvenir, à l’expression la plus aiguë de la condition humaine, fut surtout
remarquable quand elle s’attacha, par des rythmes très souples et des harmonies suggestives,
par sa perfection musicale, à exprimer les plus intimes et les plus insaisissables nuances du
sentiment.