Vous êtes sur la page 1sur 3

Le romantisme

Le romantisme est un mouvement littéraire et artistique qui s’est développé en Europe au XVIII e et XIXe siècles.
En réaction au classicisme, ses auteurs placent l’expression du « moi » et la liberté du sentiment au-dessus de
la raison, de la morale et des règles.

Le romantisme français se constitue au début du XIXe siècle et se distingue ensuite par une doctrine forte et
assumée, qui le rend indissociable des événements historiques et politiques de la période.

Entre 1789 et 1799, l’héritage des Lumières, la Révolution française et ses conséquences politiques expliquent la
rupture et le souffle de liberté qui caractérisent le romantisme et favorisent la poursuite de grands changements
esthétiques en Europe.

En France néanmoins, le mouvement littéraire ne s’impose pas d’emblée en raison du consulat et de l’Empire, qui
à partir de 1800 laissent peu de place à la liberté des auteurs (Mme de Staël, qui tient tête au consul Bonaparte,
est contrainte à l’exil en 1803).

Nouvelle étape dans cette « dynamique romantique européenne » (Chantal Allier), le mouvement se singularise
en France sous la Restauration, à partir de 1815-1820. Il s’agit d’un moment décisif car il se dote alors d’une
doctrine affirmée, qui accordera un prestige exceptionnel à la poésie.
Cette variété des acceptions rend la définition du romantisme délicate, mais une communauté de thèmes
apparaît au fil des œuvres :
 le goût pour l’exotisme et la couleur locale ;
 la valorisation de la mélancolie à la fois dans l’abattement et dans l’exaltation ;
 l’usage de l’image de la nuit et des tombeaux ;
 le goût pour l’exaltation du moi et de l’individualité ;
 une fascination pour la nature, considérée comme le moyen d’atteindre une communion avec des forces
transcendantes.
Le romantisme français est par la suite profondément marqué par ses revendications de liberté, dont les
implications politiques et linguistiques sont très importantes. La proclamation de la liberté absolue dans les arts
bouscule le monde des Lettres pour l’ouvrir au peuple et à ceux qui, jusqu’ici, n’étaient pas les bienvenus dans le
règne du « bon goût ».

Les auteurs anciens (grecs et latins), modèles du classicisme, sont délaissés au profit de figures nationales. Elles
permettent de célébrer un passé plus authentique et de remettre en question l’idée, jusqu’alors très ancrée, que
l’art doit être réservé aux personnes cultivées et « éduquées » : principalement les nobles et les rois. Les
auteurs romantiques défendent une littérature populaire et représentent toutes les classes sociales.

Il s’ensuit que l’emploi des mots n’est plus soumis aux consignes du classicisme selon lesquelles un auteur ne
peut employer tous les mots du lexique français – certains étant considérés comme vulgaires ou à la sonorité
désagréable.

Les auteurs romantiques rapprochent le classicisme de l’absolutisme et le romantisme de la révolution et de la


république, et font voler en éclat ces jugements de valeur lexicaux :

La liberté dans la langue et la mise en valeur des sentiments s’accompagnent, enfin, d’une liberté dans les sujets
traités. Cette liberté prône qu’il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » sujet, et qu’il doit être possible de
représenter tous les sentiments de l’âme humaine, toutes les situations, car la littérature est libérée de sa mission
d’élévation et d’éducation. Elle devient une fin en soi, elle devient de l’art au sens fort.

Les grands auteurs romantiques et les œuvres principales


François-René de Chateaubriand (1768-1848)
Chateaubriand est un auteur central du romantisme, en tant que précurseur direct – il est le représentant du
courant de la contre-révolution, qui, avec le courant libéral de Mme de Staël (1766-1817), ont largement façonné
le romantisme français en littérature – mais aussi par les thèmes de son œuvre.
Il devient célèbre en 1802 avec la publication du Génie du christianisme. Il est également connu pour les
Mémoires d’outre-tombe (publication posthume en 1849).
Bien qu’il soit connu pour ses engagements et fonctions politiques – il a été ministre d’État puis ministre des
Affaires étrangères – il développe également un style très personnel, parfois emphatique, par lequel il décrit les
sentiments de l’âme et les paysages offerts par la nature dans Atala (1801) et René (1802).
Il est aussi l’un des représentants de l’orientalisme avec le récit de son voyage en Méditerranée dans Itinéraire de
Paris à Jérusalem (1811).
Victor Hugo (1802-1885)
Véritable chef de file du romantisme dans tous les genres littéraires (poésie, théâtre, roman) et auteur de près de
4000 dessins, Victor Hugo est important dans l’histoire du courant car il parvient à l’imposer au théâtre avec la
« bataille d’Hernani ».
Parmi l’œuvre foisonnante de celui qui affirmait vouloir « être Chateaubriand ou rien », difficile de considérer
certains ouvrages comme plus emblématiques que d’autres. On retiendra les romans Notre Dame de Paris (1831)
et Les Misérables (1862), les poèmes réunis dans Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856) ainsi que le
poème épique de La Légende des siècles (publié entre 1859 et 1883) ; et les pièces de théâtre Cromwell (1827) et
Hernani (1830) dont les préfaces présentent la conception hugolienne du « drame romantique ».
Gérard de Nerval (1808-1855)
Germaniste de talent, Nerval a traduit le Faust de Goethe en 1828. Cette traduction lui a valu les félicitations de
Goethe lui-même et elle fait encore autorité de nos jours. Il s’éprend en 1834 de l’actrice Jenny Colon d’un amour
non réciproque qui l’amène à rêver des figures féminines idéalisées et inaccessibles. Il en découle une œuvre
d’inspiration romantique mais qui excède les contours du courant.
Dès 1841, à l’âge de 33 ans, il fait une crise hallucinatoire qu’il décrit ensuite comme une expérience poétique.
Dans les années 1850, ses crises deviennent nombreuses et il doit être interné. L’auteur aime à explorer les
limites du rêve et de la réalité dans plusieurs de ses textes : le recueil de nouvelles Les Filles du feu (1854), le
recueil de sonnets Les Chimères (1854) et le récit onirique Aurélia (1855).
Alfred de Musset (1810-1857)
Dès ses 18 ans en 1828, Musset fréquente le Cénacle romantique chez Hugo. Il y rencontre Alfred de Vigny,
Prosper Mérimée et Sainte-Beuve. Son premier recueil de vers, Contes d’Espagne et d’Italie, publié un an plus
tard, rencontre un vif succès.
En 1834 il publie et fait jouer Lorenzaccio, drame historique resté l’un de ses chefs-d’œuvre. Il est également
l’auteur de l’autobiographie romancée, Confession d’un enfant du siècle (1836) dont le titre fait référence aux très
connues Confessions de Rousseau, importantes dans l’histoire du genre autobiographique. Le texte de Musset est
représentatif du « mal du siècle » qu’expriment nombre d’autres auteurs de la période, en raison du retour de la
monarchie avant 1830.

Texte 3

Recherchez ce qu’est le « vague des passions » au 19 ième siècle.

Application pour le texte

Le terme vague des passions apparaît au XIXe siècle, dans le cadre du romantisme. François-René de
Chateaubriand utilise ce terme pour décrire le « mal du siècle ». Il s'agit du titre du chapitre IX, IIe partie, livre III
de son grand traité Génie du christianisme paru en 1802.

Le vague des passions est selon lui un état d'âme, qui précède le développement des passions. Plus les peuples
avancent en civilisation plus cet état d'âme augmente. Il reste des désirs en soi mais on n'a plus d'illusions. On
habite un monde vide avec un cœur plein.
Le "vague des passions", à distinguer du mal du siècle théorisé quelques décennies plus tard, est, d'après
Chateaubriand, un état de l'âme qui précède le plein développement des passions. Il touche les jeunes oisifs
enfermés en eux-mêmes et dont les désirs ne peuvent s'exercer sur aucun objet. Selon l'écrivain, plus les peuples
avancent en civilisation, plus cet état augmente, car il s'agit d'une mélancolie liée au développement du
christianisme : l'éternité que celui-ci promet rend plus amer encore le présent de la vie terrestre.
Texte 4

Cherchez le sens des expressions « enfants du siècle » et « mail du siècle »

Mal du siècle
Sentiment de mélancolie et d'ennui attribué à la conjoncture d'une époque.
Qu'est-ce que Musset appelle le mal du siècle ?
C'est une expression utilisée pour définir l'état d'âme qui régnait à la chute du premier empire en France, en
1815. Il s'agit d'une sorte d'état de dépression, d'un état d'angoisse et de désillusion.
Quel était le mal du siècle romantique ?
Le « mal du siècle » est cette prise de conscience d'une inadaptation fondamentale de l'être sensible à son
environnement social. Dans un premier temps, les écrivains romantiques expriment donc un certain
désenchantement : le monde est mauvais, la société corrompue, et toute tentative d'y remédier est vaine.
Afin de fuir ce sentiment, les jeunes romantiques se replient sur eux-mêmes et donnent prééminence à leur vie
intérieure. Afin de l'exorciser, ils écrivent, ils peignent, ils sculptent, ils gravent.

Enfants du siècle
Confession d'un enfant du siècle est un roman écrit en 1836 par Alfred de Muss L'histoire du roman retrace la vie
d’Alfred de Musset, incarné dans le récit par le personnage d’Octave, et raconte sa relation avec George Sand.
L’œuvre mêle une autobiographie avec la narration fictive des personnages du roman et l’analyse sociologique de
l’auteur sur son époque. et. L'auteur relate sa relation avec George Sand et ses désillusions, ce « mal du siècle »
qui touche sa génération.

Texte 5

Quelle relation historique peut on trouver entre le règne de Napoléon 1er, les espoirs et les frustrations des
enfants du siècle

Napoléon, comme le héros Hernani de Hugo, est défini comme un héros romantique de cette façon : une figure
concrète, complexe, venant non pas d'un statut social élevé, mais passionnée avec des grandes ambitions
contradictoires qui mènent le héros à la gloire également qu'à la défaite (Brunner 210).

Napoléon est perçu comme un mythe et un dictateur. Il est détesté par son autoritarisme et son mépris du
régime parlementaire

Vous aimerez peut-être aussi