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En 1941, une petite troupe de bagnards s'évade d'un camp russe situé tout près du cercle polaire...

et
de gagner l'Inde à pieds. Quatre d'entre eux y parviendront au terme d'une odyssée extraordinaire.
Ce récit est inspiré d'une histoire vraie.

En 1941, une petite troupe de bagnards s'évade d'un camp russe situé tout près du cercle polaire et
décide de gagner l'Inde à pied. Quatre d'entre eux parviendront au bout du voyage, les autres périront
en route. Google Books
Date de publication originale : 1956
Auteur : Sławomir Rawicz
Genres : Biographie, Autobiographie, Récit personnel
Adaptations : Les Chemins de la liberté (2010)
Ce récit est de ceux qui vous emportent et vous laissent sans voix.
L'auteur, officier polonais, a été arrêté par les Russes en 1939 puis, après un simulacre de procès,
envoyé en Sibérie. Un endroit parfaitement hostile, dont nul n'est censé pouvoir sortir.
Slavomir Rawicz raconte son évasion en compagnie de six autres détenus et leur incroyable épopée
jusqu'en Inde, où les survivants seront secourus.
On peut regretter quelques trous dans la narration et certaines exagérations, mais le récit est
terriblement prenant.
Certains ont mis en doute la véracité du témoignage, d'autres ont essayé de prouver qu'il était exact.
Je retrouve ça et là les mêmes arguments que pour le livre Aussi loin que mes pas me portent de
Jospeh Martin Bauer.
J'ai lu cette marche forcée tout comme j'avais lu le texte de Bauer : j'ai choisi de croire en l'histoire, de
suivre les événements et de me laisser emporter. J'ai dévoré ces pages passionnantes.
La solidarité qui se crée entre ces hommes qui ne se connaissaient pas au départ force l'admiration. Ils
resteront soudés quelles que soient les épreuves traversées, et Dieu sait si elles sont nombreuses !
Voilà certainement l'une des clefs de leur réussite.
Cette solidarité se mue parfois en une tendresse qui émeut de la part de ces gaillards bourrus, endurcis
par ce qu'ils ont vécu. Ils sont aux petits soins les une envers les autres, au début parce qu'ils savent
que leur survie dépend de celle de leurs camarades, mais au fil de leur traversée, parce que chacun a
développé un attachement fort pour ses compagnons.
La volonté de chacun et les trésors d'imagination déployés par tous montrent à quel point l'instinct de
survie peut être fort chez l'être humain. Cette capacité de toujours chercher un moyen, une solution,
même les plus improbables, est fascinante.
Je me suis attachée à ce groupe de fugitifs. J'ai vibré avec eux, me réjouissant d'un événement positif
comme la capture d'un serpent qui leur fournit de la nourriture, tremblant à chaque danger rencontré,
pleurant chaque mort.
Le long périple est émaillé de très belles rencontres. Nos amis découvrent le merveilleux sens de
l'hospitalité des Tibétains ou des Mongols, qui leur offrent beaucoup alors qu'ils n'ont pas grand-chose.
Un grand souffle d'aventure, une belle humanité : j'ai adoré cette lecture qui m'a donné envie de lire
L'axe du loup de Sylvain Tesson, dans lequel l'auteur est parti sur la trace des évadés du goulag,
cherchant à refaire leur parcours.

Formidable récit d'une aventure humaine et d'humanité que cette évasion du goulag d'un polonais
et de quelques compagnons. L'ensemble est bien amené par la narration depuis l'arrestation
jusqu'au camp en Sibérie et cette approche introduit la germination de l'idée de fuite à tout prix,
même celui de la vie. Ensuite, c'est l'odyssée héroïque de ce petit groupe qui va affronter mille
dangers mortels, du froid glacial sibérien à la chaleur étouffante du désert de Gobi et le martyre de
la soif. de beaux sentiments humains sont exprimés tout au long du livre, c'est surtout la volonté qui
domine l'ensemble de cette épreuve surhumaine pourtant réussie par quelques-uns. Même si des
doutes existent sur l'authenticité de cette aventure, certainement romancée en partie, j'ai envie d'y
croire et d'en retenir la leçon.
***

Tout est tellement incroyable qu'il faut régulièrement se dire que c'est vrai. le narrateur, comme ceux
qui feront partie de ‘l'expé', est condamné à 20 ans de travaux forcés par les russes dès le début de la
seconde guerre mondiale. Lu dernièrement Les geôles de Sibérie où un français est condamné sans
preuve. 70 ans d'écart et rien n'a changé. Pas bon de vivre en Russie ! Les évadés vont parcourir 4
000 kms à travers la Russie, la Mongolie et son désert de Gorbi, l'Himalaya, le Tibet, pour finir en
Inde. le tout sans carte ni équipement, bravant la faim, la soif, les poux, la neige et le reste. « Ce n'est
pas de la littérature, c'est peut-être mieux que ça. » a dit Nicolas Bouvier.

*****

Magnifique ! Une lutte pour la survie et une humanité brisée qui se reconstruit .

C'est une histoire terriblement fascinante qui nous entraîne de la glaciale Sibérie jusqu'en Inde, en
passant par le désert de Gobi et les sommets du Népal. C'est l'histoire d'un groupe d'hommes,
prisonniers des terribles goulags russes de la deuxième Guerre Mondiale, qui s'évaderont en fuyant
les horreurs du communisme. Il est difficile aujourd'hui de croire que quelques hommes, sans
moyens technologiques, nutritifs ou économiques aient pu parcourir près de 6.500km dans des
territoires souvent très hostiles. le roman constitue donc une charge appuyée contre le communisme
étatique tel qu'il s'est pratiqué pendant plus de 70 ans en Union Soviétique.

Et quelle magnifique lecture! Une ode à la liberté pour ces hommes prisonniers du système. Une
aventure humaine d'envergure, racontée de manière admirable, qui trouve sa justesse dans cette
solidarité qui n'était pas acquise et par la relation entre grandeur de leur périple et les petits riens qui
font de ces hommes de véritables héros. Tout est juste, l'atmosphère y est très pesante au début du
livre, les paysages hostiles mais néanmoins splendides se succèdent. le lecteur arrive vraiment à
accompagner nos évadés durant tout cet interminable voyage. Avec des moments forts en émotion.

Et la Nature, théâtre majestueux où se joue ce drame humain, est le plus souvent mystique et
animée d'une force propre, elle pousse les personnages dans leurs retranchements, aux confins de la
bestialité ou de la folie. Impitoyable, cette logique aura raison des plus fragiles car la mort frappe
plus d'une fois au cours du voyage, y compris contre les êtres les plus attachants.

C'est une oeuvre d'une nature vraie qui surpasse l'homme mais pas sa témérité. Je le recommande
intensément à toutes les personnes en recherche de vérité. Roman sans fioriture, intense et prenant,
mettant en avant la volonté in quantifiable de ces hommes d'être libre. le roman tient ses promesses,
une oeuvre forte et poignante de courage. Une volonté profonde de liberté portée par la beauté
vraie de la nature brute. Comme il est bon de se rappeler la force de la volonté humaine.

2.Critique du film inspiré du roman "Les chemins de la liberté" :

Une épopée magistrale, sublimée par la photographie de Russell Boyd. Peter Weir nous offre une
plongée intelligente et éprouvante dans un voyage aux multiples rebondissements, qui offre un
scénario malin, s'attachant aux repères historiques, ne négligeant surtout pas les repères
géographiques, et s'attardant également dans une psychologie profonde aux sein du groupes de
personnages, à travers lesquels on partage le point de vue durant tout le film et auxquels on
s'identifie rapidement. le point fort reste dans la mise en scène, d'une simplicité admirable, et d'une
rare beauté, les paysages, à couper le souffle, y sont sans doute pour beaucoup. Peter Weir capte
chaque instant de beauté naturelle, la confrontant à la réalité et la vérité sombre et angoissante dans
une route impitoyable, silencieuse et semée d'obstacles. Une réussite de plus pour Peter Weir, qui se
dote d'une excellente distribution, dans laquelle Ed Harris, le doyen, sort du lot en offrant une
nouvelle fois une composition impressionnante et solide, à l'image de sa carrière.

C'est un film qui se déploie comme une symphonie épique, dans des décors à couper le souffle, où le
"chacun-pour-soi" devient, au fil des kilomètres parcourus, le " rien sans l'autre", donnant sens et
existence à la solidarité et au partage. Et nous rappelle, à bon escient, ce que furent les camps de la
mort du monde communiste.

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L'incroyable témoignage d'un jeune polonais, évadé d'un camp sibérien, et qui rejoindra l'Inde à pied
(6000 km !) avec quelques compagnons d'équipée.

Slavomir Rawicz, jeune officier polonais, tombe dans les mains du NKVD fin 1939, après le partage de
la Pologne entre Staline et Hitler. Son seul crime est de faire partie de l'élite polonaise, que les
soviétiques ont juré d'exterminer.
Mais ce client là ne se laisse pas faire. Malgré les tortures en tout genre subies dans les cachots de la
Loubianka, il refuse obstinément de signer ses "aveux".
Tout de même condamné à 25 ans de camp pour "espionnage", il est transféré en Sibérie dans des
conditions effroyables qui rappellent celles des juifs envoyés dans les camps nazis.
La vie au camp lui parait presque douce après toutes ces épreuves, mais notre jeune polonais
n'entend pas moisir 25 ans en Sibérie. Aidé par la femme du commandant (ça ne s'invente pas), il
s'évade avec six autres prisonniers au printemps 41.

Commence alors un périple de 6000 km qui les verra traverser à pied la Sibérie, la Mongolie, le désert
de Gobi, le Tibet et l'Himalaya !
Evitant les rencontres sur le territoire soviétique, ils sont plus tard aidés par des bergers, des paysans
qui considèrent l'hospitalité comme sacré. Sans leur gentillesse et leur désintéressement, l'aventure
des six évadés aurait tourné court...

Enfin, je ne peux pas ne pas parler du passage le plus émouvant du livre, à savoir leur rencontre avec
une jeune polonaise fuyant le kolkhoze sibérien où elle a été exilée. Se joignant à nos aventuriers,
elle deviendra leur amie, leur fille adoptive, leur raison d'avancer jour après jour.

Tous ceux qui liront ce livre n'oublieront pas Kristina, courageuse enfant, damnée de la terre, victime
comme tant d'autres de la folie du communisme.

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Un récit envoutant.
En 1941, un petit groupe d'hommes s'évade d'un goulag.
Ils venaient de Pologne, de Lituanie, l'un d'eux des USA. Ils étaient jeunes.
Ils avaient été arrêtés sans raison, torturés et condamnés à des années de goulag par des tribunaux
fantoches.
Vite l'idée de fuir germe chez l'un deux, discrètement, il cherche du soutien, des compagnons
d'évasion et au jour dit, ils sont 7 à prendre la route de la liberté.
Ils ignoraient les souffrances qu'ils allaient endurer, leur périple dura 2 ans, ils parcoururent plus de
4.000 km à travers les montagnes, le désert du Gobi, évitant tout contact humain, ils eurent faim,
soif, froid et pourtant leur volonté emmena 5 d'entre eux en Inde.
Ce livre est un document, un récit qui m'a fasciné….histoire vraie ou fausse ou partiellement
modifiée, tel n'est pas mon soucis…..j'ai passé un bon moment avec ces hommes et….excepté
l'apparition des abominables hommes des neige…..je crois en cette « aventure ».
Quoique, même Tintin en a vu un.....alors ?

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Dommage que l'histoire ne soit pas vraie (je peux le dire puisque c'est précisé dans l'introduction et
largement démontré depuis la publication) car elle est bien racontée. Mais savoir que l'on a affaire à
une fiction alors qu'on s'attend à un récit autobiographique, c'est frustrant. J'avoue que la
connaissance de ce fait, plus les débuts un peu longs du récit, cela a gâché le plaisir de la découverte
et du faux suspens. L'intérêt du livre est sans doute d'avoir attiré l'attention sur ce qui se passait dans
les profondeurs de la Sibérie, mais d'autres livres l'ont fait avec talent et sincérité. Bref, lecture
intéressante, mais je suis déçu.

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A marche forcée
Devenu prisonnier de guerre, Slavomir Rawicz, jeune lieutenant de la cavalerie polonaise se voit
condamné à 25 ans de travaux forcés Il est expédié au camp 303, proche du cercle polaire.
Au coeur de l'hiver 1941 il décide avec une poignée de camarades de captivité de s'enfuir. Leur
objectif : traverser l'URSS du nord au sud pour parvenir en Chine ou en Inde anglaise.
Sans carte, sans boussole avec rien d'autre que leur soif de liberté, il leur faudra presque deux ans
pour que prenne fin leur odyssée. Habités par la peur de se faire reprendre, ils vont parcourir à pied
des milliers de kilomètres en territoire hostile. Sans eau, ils parviendront même à traverser le désert
de Gobi.
Nicolas Bouvier disait de cet ouvrage : « Certains livres sont assez forts pour se passer des secours du
style. ». de fait, le lecteur est tenu en haleine par ce récit simple et poignant. Sans fioriture, les mots
du quotidien servent la dramaturgie d'une épopée extraordinaire. Au fil des pages, on s'émerveille de
contempler la capacité de résistance de l'homme. On pleure, on souffre, on rit avec nos compagnons
de route. C'est un livre dont on ne sort pas indemne et que l'on ferme à regret.

ette histoire est extraordinaire. En 1941, une poignée de zeks (prisonniers d'un goulag en Sibérie) se
fait la belle. Ils marcheront près de 2 ans, jusqu'en Inde, terre de liberté, sans s'arrêter, en évitant
tout contact avec la population de peur de se faire dénoncer.
Ce livre a été écrit et publié 15 ans après les faits, et nous interpelle quant à la détermination de
l'homme à vaincre l'impossible. Cependant il a fait débat, alors authentique ou pas ? Sylvain Tesson a
refait le même parcours (en 8 mois, à pied, à cheval et en vélo) et raconte son périple dans « L'Axe du
loup ».

Roman ou récit ? une belle histoire d'humanité !

L'auteur , jeune officier polonais se retrouve capturé par les Russes lors de l'offensive soviétique
contre la Pologne . Accusé d'espionnage , il est torturé sauvagement , mais n'avoue jamais . Interné à
la Loubianka , il est condamné à 25 ans de travaux forcés en Sibérie . Il y est déporté après un long
voyage inhumain en train plombé puis tiré le long d'une immense chaîne de prisonniers trainés par
un camion jusqu'aux confins du cercle polaire . Les malheureux forçats doivent construire eux-
mêmes leur camp de concentration avec les classiques baraques de bois entourées de barbelés .
Heureusement , si loin de tout , le camp ne dispose ni d'électricité ni de projecteurs dans les
miradors ce qui va permettre à l'auteur de s'échapper avec six autres , un américain , un yougoslave
et quatre polonais au début du printemps sibérien .
Et voilà nos sept malheureux partis pour un long calvaire qui durera douze mois à traverser la Sibérie
dans un froid et des difficultés inimaginables , l'infernal désert de Gobi , une partie de la Chine et ,
pour finir , l'Himalaya en plein hiver . Plusieurs compagnons moururent en route , l'auteur , ayant lui
aussi frôlé la mort , survécut pour raconter cette histoire vraie .
Un livre passionnant pour tous ceux qui aiment les récits de voyage à pied . Ici nous sommes devant
un exploit exceptionnel et qui nous laisse muets d'admiration . L'homme , pour gagner sa liberté ,
peut faire preuve d'un courage sans limites . Bravo Slaw !

Au début des années 1950, Slavomir Rawicz, décédé à l'âge de 88 ans, rencontre un journaliste,
Ronald Downing. Downing était si captivé par l'histoire épique de l'évasion de Slav d'un camp de
travail sibérien en 1941 qu'il le persuada d'écrire son histoire.
En 1955, À marche forcée est publié. le récit commence dans la tristement célèbre prison de la
Loubianka à Moscou, puisqu'il a été condamné à 25 ans de travaux forcés pour espionnage, après les
12 mois d'interrogatoire qui avaient suivi son arrestation le 19 novembre 1939. Envoyés en Sibérie,
lui et des milliers de d'autres ont été transportés dans des camions à bestiaux ouverts, à des
températures inférieures à zéro, jusqu'au bout de la ligne à Irkoutsk, où, enchaînés ensemble, ils ont
été forcés de marcher sur des centaines de kilomètres jusqu'au camp 303 - que les survivants ont dû
construire ex nihilo.
En avril 1941, avec l'aide de la femme du commandant du camp, Slav et six autres personnes
s'échappent en profitant du blizzard. Ils ont ensuite marché 6000 kilomètres vers le sud, vivant de ce
qu'ikls trouvaient, à travers le désert de Gobi et l'Himalaya, jusqu'à ce qu'ils atteignent l'Inde et
soient secourus par une patrouille Gurkha. La détermination avait surmonté le froid mordant, la
chaleur suffocante, la soif, la famine et les blessures. Cela leur a pris un an. Trois des sept sont morts
en chemin.
À la fin de son calvaire, Slav pesait une quarantaine de kilos, mais son humanité ne l'a jamais trahie.
Après une période à l'hôpital, les quatre se sont dispersés, pour ne plus jamais se revoir.
Après l'Inde, en 1942, il est envoyé en Irak, puis en Palestine, où il enseigne à l'école des cadets
polonais, aidant dans un orphelinat à ses heures perdues. Personnellement recommandé par le
lieutenant-général Wladyslaw Anders, commandant légendaire du deuxième corps polonais, il est
venu en Grande-Bretagne en 1944 pour s'entraîner comme pilote dans l'armée de l'air polonaise.
Une très belle histoire, reprise à son compte par un jeune écrivain français qui a exprimé des doutes
sur l'authenticité du récit de Rawicz...

près avoir lu l'Axe du Loup de S.Tesson, j'ai eu envie de m'attaquer à l'original si je puis dire. Une
évasion du goulag, c'est plutôt rare et fascinant… J'ai trouvé d'occasion, ce bon livre à lire, et je
comprends les critiques sur l'authenticité de cette évasion mais, je suis d'accord avec S.Tesson, les
évasions sur l'axe Nord Sud sont avérées, et peu importe si ce récit a été entendu, par Rawicz,
effectué par Glinski, et puis il y a aussi le livre de Bauer, cela reste une épopée fantastique, avec ses
incohérences, ses rêves éveillés ou non, qui m'a tenu en haleine durant 330 pages, et dont je
recommande la lecture aux amateurs de marche, d'aventures…

Un récit controversé, et sans doute à juste titre au vu de ce que j'ai lu ici et là sur Internet et après
avoir lu ce texte aux accents hautement improbables, mais bon sang, après tout on s'en fiche !
Car cette lecture a tout pour plaire : le récit d'abord d'un internement dans un camp en Sibérie, en
1941, d'un soldat polonais, puis de son évasion en compagnie de six autres prisonniers, enfin leur
traversée de la Russie, de la Mongolie, du Tibet, jusqu'en Inde... le tout à pied, sans vivres, sans
équipement, juste en comptant sur la chance et les rencontres...
Un périple incroyable, donc, mais surtout un texte saisissant, aussi captivant qu'un thriller, avec des
rebondissements, de l'action, des descriptions, de l'humain aussi, beaucoup... Il est écrit en 4ème de
couverture que le contenu vient pallier l'absence de style et de qualité littéraire, mais je ne suis pas
de cet avis, je trouve au contraire que le texte rend bien hommage à cette aventure, c'est fluide,
concis, précis, plein d'humanité et de sincérité (même si tout cela est peut-être inventé ou "pompé"
d'une autre histoire, mais faisons abstraction !).
Au final, un livre captivant, que l'on ne lâche pas, qui touche, bouleverse, fait voyager en même
temps. de l'aventure pure et dure !

***

Longtemps j'ai hésité à lire ce récit à la véracité controversée, mais soyez en sûr, une fois lancé, on ne
le lâche pas!

Rawicz est un jeune polonais arrêté par les Russes en 1939 et qui, après un simulacre de procès, est
condamné aux travaux forcés dans le nord de la Sibérie. Avec six camarades, il s'évade, direction le
sud, et après des mois de souffrances et d'aventures héroïques, ayant longé le Baïkal, traversé la
Mongolie, le désert de Gobi (quasiment sans boire), et l'Himalaya, arrive en Inde!
Une expédition incroyable, qui ne sera pas crue de tous quand le livre paraîtra en 1956, à une
époque où il ne faisait pas bon parler goulag et déportation en Sibérie.

Rawicz est mort en 2004 (en Angleterre), refusant d'en dire plus.
Pour en savoir plus sur l'auteur et la controverse: ici
Le vrai évadé qui aurait inspiré Rawicz : ici
Cependant en dépit de toutes polémiques, son livre demeure passionnant et un exemple de ce
qu'était l'envoi en Sibérie, les conditions de vie dans les camps et les évasions le long de cet axe.

ecceom

ecceom 15 janvier 2022

" Il faut préférer ce qui est impossible mais vraisemblable à ce qui est possible, mais incroyable
(Aristote)

Il est des récits trop beaux pour être vrais.

C'est peut être le cas de celui-ci qui paraît si invraisemblable qu'il continue à susciter des polémiques.
Aux dernières nouvelles, cette histoire serait véridique, mais son héros ne serait pas Rawicz. Et
surtout, rien de tout ça n'est réellement important. Prenons le comme un roman et profitons.

Il ne s'agit pas d'un récit de voyage ou d'aventures, c'est plus que ça : une ahurissante épopée
humaine qui conduit des bagnards évadés d'un camp sibérien, vers leur liberté après un périple de
plusieurs milliers de kilomètres au travers des déserts de glace et de feu.

Le sous titre : "A pied du Cercle polaire à l'Himalaya" donne une idée de la distance parcourue par ces
hommes durant 2 ans. Il ne dit rien cependant de l'incroyable volonté qui a animé cette
internationale (3 Polonais, 1 Lituanie, 1 Letton, 1 Yougoslave et même 1 Américain) qui se réduira au
fil des épreuves qui les conduiront jusqu'en Inde.

Un récit controversé, certes, mais tout simplement extraordinaire. Un livre fort et inoubliable.

Slavomir Rawicz est un rescapé permanent. Fait prisonnier en 1939 par les soviétiques, Lieutenant
dans l'armée Polonaise, Rawicz est d'abord torturé par la police secrète, le NKVD ; puis jugé comme
espion au cours d'un simulacre de procès. A son issue, il est condamné à 25 ans de travaux forcés et
commence son "voyage".

Parqué dans un wagon de prisonniers pendant plus de 3 semaines, il arrive à Irkoutsk. C'est le début
d'un long et meurtrier périple à pied où, enchaînés, des centaines de bagnards doivent gagner leur
camp, situé à plus de 1000 Kms.

Peu à peu, ne pouvant supporter la perspective de passer 25 ans dans ce camp, son désir d'évasion
devient irrésistible. Avec ses compagnons d'échappée, il parcourra (avec pour seule connaissance
qu'il doit aller au sud), un itinéraire au travers de la Sibérie, du terrible désert de Gobi, de la Chine et
enfin du Tibet. Autant dire que ces hommes ont réussi à sortir de l'Enfer.
Où ont ils trouvé cette force ? En eux. Comme le dit Rawicz, dès son voyage en wagon plombé : "il y
avait des hommes qui comme moi, avaient résolu de ne pas mourir".

"A marche forcée " fait partie de ces livres que vous voulez partager avec tout le monde. Précipitez
vous sur cette incroyable aventure et dévorez comme je l'ai fait, l'histoire de ces hommes qui ont
réussi l'impossible par les seules forces de la volonté et de l'inconscience.

J'ajoute, s'il vous fallait une incitation supplémentaire, que Nicolas Bouvier était fasciné par ce livre.

Là, tout est dit, non ?

*****

Slavomir Rawicz, jeune officier polonais, est arrêté en 1939 par le NKVD et placé en détention à la
prison de Kharkov. Il y subit sévices, privations et un semblant de procès dans le but d'avouer sa
culpabilité. Rawicz ne craque pas, il refuse d'avouer quoi que ce soit alors qu'il est innocent.
Condamné malgré tout à 25 ans de travaux forcés, on le conduit à la prison moscovite de la
Lubyanka. S'en suit le long transfert en train vers la Sibérie, dans ces "cercueils roulants", après 4800
kilomètres, il arrive ainsi que des milliers d'autres prisonniers au goulag, le camp 303 non loin de
Yakoutsk et ses -30 °C.

Bien décidé à ne pas moisir dans cet enfer sibérien pendant les 25 prochaines années, il s'évade à
avec un groupe de six autres détenus. Ils sont Lituaniens, Américains, Serbes ou Polonais mais tous
sont animés par une seule chose, le désir de survivre, de fuir cet endroit au plus vite. Ainsi commence
une des plus grandes aventures humaines, un long périple de plus de 6000 kilomètres à travers les
étendues glacées de la Sibérie, longeant les rives du lac Baïkal, traversant le terrible désert de Gobi,
gravissant les contreforts de l'Himalaya et du Tibet pour enfin arriver aux Indes britanniques, leur
terre promise; ces hommes ne vont reculer devant rien pour atteindre leur objectif. Rawicz et ses
compagnons d'infortune, Kolemenos le Colosse, Smith le Pragmatique ou encore Zaro le Blagueur
font preuve d'un courage exceptionnel et endurent les privations et la fatigue comme lorsqu'ils
traversent le désert de Gobi et sont torturés par la soif. Pour survivre, ils sont contraints de manger
des serpents et de boire dans les flaques de boue. Mais A marche forcée, c'est aussi, de belles
rencontres dont celle de Kristina, jeune polonaise, qui se joint à leur fuite et qui marquera
durablement la vie de ces sept gaillards. C'est aussi la rencontre, dans les petits hameaux de
montagne, avec les Tibétains et leur générosité providentielle.

Tous n'arriveront pas en Inde mais ce livre raconte leur histoire. Une histoire de courage,
d'abnégation, de volonté de survivre mais aussi d'amitié et d'entraide entre des hommes de
différents pays. Ce sentiment c'est encore Rawicz qui le résume le mieux : "Chez chacun de nous, les
ressources tant physiques que mentales étaient au plus bas. Il nous restait toutefois un inestimable
atout : cette amitié, étroite, fervente, d'hommes soudés par l'adversité. Tant que nous serions
ensemble, il y aurait toujours de l'espoir."
A marche forcée est un énorme coup de coeur, un livre comme on en lit peu dans sa vie et qui vous
marque durablement.

******
Force morale face aux interrogatoires soviétiques, pour une survie.
Bravoure lors d'une traversée en train, parqués comme des animaux, pour rejoindre le Cercle Polaire,
camp de détention 303 en Sibérie, pour une survie.
Vaillance et courage dans une marche de plus de quarante jours, enchainés, en plein hiver, 1400 kms
face aux tempêtes de glace, Sibérie, pour une survie.
Stoïcisme dans un goulag, camp de travail, pour une survie.
Héroïsme d'une évasion, pour une survie.
Voici l'histoire de l'évasion de quelques « misérables » nom donné par les nomades mongols (terme
ancestral datant des peuples sous emprise des tsars) aux hommes dépendants d'un état, qui n'ont
pas voulu se plier à une idéologie, travailleurs fournissant gratuitement à l'URSS les exploitations de
la Sibérie.
Remarquable et Poignant.

Un livre fort et bouleversant qui ne peut que marquer le lecteur. le début du livre avec la description
des conditions de détention du héros est particulièrement difficile. Un livre sur le courage, la
détermination et l'endurance qui vous remue véritablement les tripes. Âmes sensibles passez votre
chemin.

En 1941, une petite troupe de bagnards s'évade d'un camp russe situé tout près du cercle polaire... et
de gagner l'Inde à pieds. Quatre d'entre eux y parviendront au terme d'une odyssée extraordinaire.
Ce récit est inspiré d'une histoire vraie.
J'ai aimé ce livre ce récit ces gens qui se sont échappés du Goulag pour retrouver la liberté.
Je suis un montagnard j'ai fais le tour du Mont Blanc(TMB) , la grande traversée du Jura (GTJ) et bien
d'autres randonnées à pied à ski etc...des couloirs de l'escalade et pris parfois des risques......
Je reconnais que je suis dubitatif devant ce récit et la réalité que je connais de la montagne.
Mais je n'ose porter un jugement définitif à cette histoire il reste toujours le bénéfice du doute....

Le plus intéressant, c'est peut-être le procès soviétique et les conditions de détention. Pour le reste,
j'avais vu le film qui en est inspiré "Les chemins de la liberté" et le livre pour le coup perd de son
intérêt.

L'auteur-narrateur nous conte son incroyable épopée, de la fuite du bagne soviétique aux contrées
les plus inhospitalières ! Sibérie, Mongolie, Tibet.
Il semble invraisemblable qu'il ait pu traverser seul le désert de Gobi, sans eau ni vivres et résister
plus de huit jours dans ces conditions.
On aime pourtant la beauté des sites évoqués, les belles histoires de solidarité entre hommes et la
compassion qui se fait jour très (trop?) souvent.
Évidemment, reste le doute quant à la véracité des faits rapportés.

Les polémiques concernant la véracité des faits n'entachent point la qualité du récit. Il y a du Jules
Verne dans la manière de décrire cette "aventure" humaine incroyable. L'être humain y est décrit
sous toutes ces facettes : de l'horreur extrême des camps de travail à l'époustouflante générosité des
hôtes qui permettent la survie des personnages tout au long de leur périple.
Nous aimerions croire que tout ce récit est réel mais la part d'imaginaire ne retire finalement rien à la
beauté de l'expérience relatée.
Ce roman d'espoir, de courage, de force humaine pour survivre est un pur plaisir d'aventure et
d'espace sur cette évasion incroyable de ses hommes dans ces paysages isolés d'une nature
grandiose et inhumaine -Nous sommes happer par ses paysages sauvages hostiles d'une météo
extrême ou la mort sème ses galons à chaque instant. Ces hommes échappent à la folie des hommes
dans ce camp perdu dans les profondeurs de la Sibérie proche du cercle polaire, prisonniers par la
démence des services secrets russe, ce pays communiste devenu paranos,tous deviennent des
espions pour être prisonniers dans des camps ou kolkhozes Slavomir Rawicz narre son évasion ou
celle qu'il aspirera au fond de lui. Je ne me pose pas cette question authenticité comme lui n'en
parlera jamais, je me plonge dans ce livre comme un récit d'hommes épris de liberté pour vivre leur
liberté au prix de sacrifice surhumain -la vie est belle lorsqu'on gagne la mort de ce périple de 6000
km dans ces contrées isolées. Nous entrons dans ce roman avec ce Héros Slav Cavalier polonais
arrêté puis torturé affamé humilié jugé condamné comme une bête sans vie lobotomisé par la
machine communiste de cette époque pendant la deuxième guerre mondial. Puis vient le voyage
pour se rentre dans ce camp dans des wagons à bestiaux plombés surchargés pour poursuivre dans
une marche mortellement animale attaché derrière un camion à des barres par des liens en binôme.
Puis le camp ensuite l'évasion. Cette épopée extraordinaire de ces sept hommes et cette jeune fille
de 17 ans échappée d'un Kolkhoze proche de l' Ienisseï.Ce périple est jonché de rencontre incroyable
comme cet ours joueur de musique avec un tronc foudroyé par un éclair, deux hommes des neiges-
les yétis- l'hospitalité naturelle des tibétains, des mongols,des chinois,un berger solitaire,des
pécheurs ,,,,l'homme reste humble avec la souffrance des autres ,,,C'est un livre magnifiquement
remplit d'espoir de courage ,,,,

Slavomir Rawicz nous témoigne à travers ce livre la répression russe, son jugement "mascarade" et
sa déportation dans un goulag sibérien. Il s'agit pour moi d'un premier livre que je lis abordant cette
thėmatique, n'ayant lu jusque là que des ouvrages traitant du nazisme et des camps de
concentration. Très belle écriture, poignante qui, bien que difficile, vous accroche et vous captive. le
récit de son évasion, de cette solidarité humaine est un bijou!! A lire absolument même si sa véracité
est controversée

*****

Un récit poignant qui nous tient en haleine tout le long. On a qu'une envie, connaitre le dénouement
de cette histoire incroyable et vraie.

Les protagonistes nous donnent plusieurs leçons de vie, de courage, de détermination et d'espoir.

On découvre aussi à travers ce périple différentes cultures, coutumes et des paysages que l'on
s'imagine à couper le souffle.

L'épopée d'une poignée d'hommes (et d'une jeune fille) échappés d'un goulag sibérien. Certains
poursuivront leur route jusqu'au bout, incroyablement, après une marche épuisante à travers
déserts, collines et montagnes. Les rencontres du chemin seront toujours généreuses, ils ont pu
survivre grâce à elles et à leur solidarité.
Véritable témoignage ou histoire inventée ? Au final, peu importe, car l'histoire de ce livre tient en
haleine. On suit ces évadés dans leur fuite insensée en se demandant tout du long s'ils savent où ils
vont et s'ils y arriveront. Pas étonnant qu'Hollywood s'y soit intéressé

Slavomir Rawicz est un jeune officier de cavalerie polonais. Né de père polonais et de mère russe,
son crime était de vivre en Pologne orientale, près de la frontière russe et de parler trop bien le russe
pour un Polonais. Suspecté d'espionnage, il est fait prisonnier par les Soviétiques dès le début de la
seconde guerre mondiale. Après quelques mois de torture et un simulacre de procès, il est envoyé en
Sibérie orientale purger une peine de vingt-cinq ans d'emprisonnement.

Rawicz raconte les interrogatoires, le procès, la déportation en wagon à bestiaux jusqu'aux confins de
la Sibérie, puis la longue marche jusqu'au camp 303 , non loin de Iakoutsk et du cercle polaire, et
enfin les premiers mois de travaux forcés au sein du camp. Déterminé à survivre, le jeune homme,
qui n'a alors que vingt-cinq ans, envisage rapidement une évasion et avec l'aide de la femme du
commandant du camp, il réunit une petite équipe de prisonniers et un jour de printemps, alors que
la tempête de neige s'annonce idéale pour recouvrir leurs traces, les prisonniers s'élancent vers le
sud, à pied, avec des miches de pain rassis et quelques peaux de zibeline pour tout vêtement.

« A marche forcée » devient alors le récit de ce cheminement à pied, d'abord vers le Lac Baïkal, puis à
travers la Mongolie et le désert de Gobi, jusqu'aux contreforts de l'Himalaya qu'il faudra franchir
pour arriver enfin en Inde. Les compagnons de cette marche forcée souffrent de la faim, de la soif et
d'épuisement, mais leur détermination est sans faille et elle va conduire les plus forts d'entre eux
jusqu'à la liberté.

Publié en 1956, ce récit a fait l'objet de vives critiques, dès sa parution, puis plus récemment.
L'auteur n'aurait pas accompli lui-même cette évasion et la longue marche qui s'en est suivie, comme
il le prétend, mais aurait écrit le récit d'un autre évadé. Il est vrai que l'accumulation des épreuves
subies par ces quelques hommes peut sembler excessive, notamment lorsqu'ils affrontent le désert
de Gobi puis l'Himalaya. le lecteur en vient à se demander comment ils ont pu échapper à tant de
difficultés… Mais le récit reste particulièrement captivant et je l'ai lu d'une traite à la faveur d'un
voyage ferroviaire.

Selindej   13 mars 2019


★★★★★
★★★★★
J'ai vu l'adaptation cinématographique à sa sortie, et j'avais été époustouflé. Je me suis décidée à lire
le roman, malgré la controverse sur la véracité du récit. Mais j'ai tout de même beaucoup accroché.
On s'imagine sans peine les paysages que les huit évadés ont traversé. Des paysages magnifiques,
mais aussi mortels... de part leur caractère inhospitaliers. On ne peut que s'attacher à ses
personnages, qui ont tout fait pour retrouver leur liberté. L'espoir, c'est le mot qui les a poussé
jusqu'au bout.

***

Lu avant d'avoir eu connaissance du flou entourant son origine et sa véracité, ce récit m'avait
passionné.
A présent, les soupçons d'usurpation et d'affabulation qui pèsent sur l'auteur ont transformé le récit
d'une extraordinaire et authentique aventure humaine en un banal et improbable roman d'aventure.

J'ai tourné ces pages (presque) non stop comme le fut le voyage réalisé par une poignée d'évadés au
début des années 1940.
Slav, le narrateur, Slavomir Rawicz, l'auteur, fut fait prisonnier par les russes alors qu'il était
lieutenant dans l'armée polonaise. Après avoir été durement interrogé, il est envoyé pour 25 ans
dans un camp au nord du lac Baïkal, en Sibérie. Il s'en échappe rapidement avec quelques autres et
fuit plein sud en direction de l'inde. Ce récit est haletant, on accompagne les fuyards, on partage
leurs peines, leurs difficultés. Un grand moment de lecture

A marche forcée est l'incroyable aventure d'un officier polonais interné dans un goulag de Sibérie en
1941. Il réussit à s'en évader avec six de ses codétenus, en partie grâce à la bienveillance, pour ne pas
dire la complicité, de l'épouse du commandant du camp. Mais les autorités savent bien que l'obstacle
le plus difficile à franchir n'est pas l'enceinte du camp. Le vrai geôlier c'est bien la taïga elle-même.
L'auteur, Slavomir Rawicz, s'affiche comme le narrateur acteur de cette odyssée. Il intervient à la
première personne et relate ce périple surhumain de six mille kilomètres, jalonné, on l'imagine sans
peine, de mille dangers, souffrances et privations vers la porte de leur liberté : l'Inde.
Partis à sept, ils seront rapidement huit en recueillant une jeune fille en fuite elle aussi, mais d'un
kolkhoze. De peu banale au départ l'histoire devient touchante. L'amitié qui soude cette équipée
clandestine sera le gage de son succès en dépit des drames qui émailleront tout de même le récit.
L'histoire est tellement incroyable que certains émettront des doutes quant à la sincérité de son auteur.
Ce qui se présente comme un récit autobiographique devrait selon eux s'afficher comme un roman. le
sujet de son récit aurait, toujours selon eux, été emprunté par son auteur, approprié et augmenté de son
imagination. Les détracteurs font l'inventaire des incohérences, au nombre desquelles le silence, à la
parution de l'ouvrage en 1956, des équipiers de Slamovir Rawicz rescapés avec lui.
Il faut bien dire qu'à la lecture de cet ouvrage, on reste perplexe quant à la capacité d'endurance
d'organismes humains exposés à tant de périls, de souffrance physique et mentale, dans les conditions
extrêmes des latitudes sibérienne, du désert de Gobi et de l'Himalaya. Faut-il que notre condition ait
bien changé pour nous rendre pareille aventure inconcevable de nos jours ? En suivant ces fugitifs tout
au long de leur périple de l'extrême, je n'ai eu de cesse de m'interroger sur ma propre capacité à
endurer autant de souffrances. L'instinct de survie est-il aussi fort ?
Fantastique aventure ou formidable imposture, le doute subsiste quoi qu'il en soit quant à la véracité
des faits. Dans L'axe du loup, Sylvain Tesson qui n'est pas du style à rester dans un fauteuil pour peser
le pour et le contre, que rien n'arrête, surtout pas la taïga sibérienne et ses rigueurs, refera le parcours
de cette aventure hors du commun. Pour voir, se faire une idée. C'était si simple, il suffisait d'y penser.
Dix jours sans boire dans le désert de Gobi, exploit ou affabulation ?
Se poser la question gâche le plaisir de pareille lecture lorsqu'on est réduit à faire usage du
conditionnel pour en parler. Odyssée inimaginable ou bien … imaginée. J'ai hâte de lire l'ouvrage de
Sylvain Tesson pour connaître les conclusions de son aventure qui ne prête pas quant à elle le flanc à
contestation.

***
Sławomir Rawicz, né le 1er septembre 1915 à Pinsk (alors en Russie, avant d'être en territoire polonais
entre les deux guerres mondiales et désormais en Biélorussie) et mort à Nottingham (Royaume-Uni)
le 5 avril 2004, est officier de la cavalerie polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il est le signataire d'un ouvrage unique publié en 1956, À marche forcée (titre originel en anglais : The
Long Walk), présenté comme étant le récit de son évasion d'un camp du goulag. Le livre se vend à plus
de 500 000 exemplaires et il est traduit dans vingt-cinq langues. Il est porté à l'écran par Peter
Weir sous le titre The Way Back (Les Chemins de la liberté pour la version française) en 2010.
Selon ce récit, Sławomir Rawicz est capturé par les Soviétiques lors du partage de la Pologne en 1939
puis déporté dans un camp du goulag en Sibérie, après avoir passé de longs mois à la Loubianka. Il ne
tarde pas à organiser une évasion avec six1 autres détenus. La suite est une expédition de survie depuis
le camp du Goulag jusqu'à l'Inde, en traversant une partie de la Sibérie jusqu'aux rives du lac Baïkal,
puis la Bouriatie, la Mongolie, le désert de Gobi, le Tibet et l'Himalaya.
Dès sa parution en 1956, des critiques, notamment celles de l'explorateur Peter Fleming et du
tibétologue Hugh Richardson, viennent remettre en question l'authenticité du récit, criant au faux voire
à l'imposture littéraire2,3.
En 2006, des journalistes de la BBC établirent que Rawicz n'avait pas pu accomplir l'expédition car un
document de sa propre main indiquait qu'il était sorti du goulag en 1942. D'après son dossier militaire,
il rejoignit alors l'armée polonaise en Russie du général Anders4.
Rawicz se serait inspiré en fait du récit d'un compatriote nommé Witold Gliński, qu'il aurait trouvé
pendant la guerre dans des documents de l'ambassade de Pologne à Londres

**
Sławomir et ses six compagnons se sont évadés avec l'aide de la femme du chef du camp 303. Elle a
donné des idées à Rawicz pour l'évasion, lui a procuré un fer de hache et aussi des sacs pour
l'ensemble de ses compagnons d'évasion. La petite troupe réunit trois Polonais (Rawicz lui-même,
Sigmund Makowski, un officier des forces de frontière, Anton Paluchowicz, un sergent de cavalerie),
deux Lituaniens (Zacharius Marchinkovas, un architecte, Anastazi Kolemenos 6, un propriétaire
terrien), un Yougoslave (Eugène Zaro, un employé de bureau) et un Américain (Smith, ingénieur, qui
refusa de divulguer son prénom). Rawicz est le plus jeune. Ils ne tardent pas dès les premiers jours de
leur fuite à rencontrer une jeune Polonaise de dix-sept ans, Krystina, qui vient de fuir le kolkhoze où
elle était employée. Sur sa supplication, ils décident de l'intégrer à leur groupe, le meilleur gage en
étant qu'elle apporte du bien-être à « l'expédition ». Ils la considèrent alors comme un porte-bonheur.
Après avoir rejoint la rive orientale du lac Baïkal, ils traversent le reste de la Bouriatie en longeant le
lac pour parvenir à la frontière mongole qu'ils passent sans encombre, l'Américain en tête, offrant en
« cadeau » des pommes de terre dérobées aux Russes.
La deuxième partie de l'ouvrage est la plus émouvante mais aussi la plus ouverte à la critique car elle
comporte nombre de trous, d'inexactitudes et d'erreurs, sur lesquels Rawicz ne fournira pas de réponse,
refusant de se défendre face aux attaques de ses détracteurs. Les fugitifs abordent le désert de Gobi, où
deux d'entre eux meurent, dont la jeune Polonaise. Affaiblis, ils atteignent le Tibet. En permanence
affamés, ils ne se déplacent que le jour car incapables de se repérer aux étoiles. Ils sont tributaires de
la généreuse hospitalité des Tibétains. L'un des membres du groupe meurt une nuit avant d'affronter le
dernier obstacle, le rempart de l'Ouest de l'Himalaya. Ils réussissent à le franchir mais en perdant de
nouveau un compagnon. Les quatre survivants seront secourus par une patrouille indienne.
Pour écrire son récit, Rawicz s'est fait aider par un nègre, un journaliste du nom de Ronald Downing7,8,
auquel il exprime sa gratitude au début du livre9. Il aurait insisté auprès de lui pour que toute son
expression apparaisse et s'impose devant d'éventuels développements littéraires qu'aurait pu ajouter le
journaliste. Mais rien, pourtant, ne permet de dire que ce dernier n'ait pas pris de liberté avec le récit.
Cette mise en garde sera sans cesse mise en exergue dans les critiques sur l'ouvrage mais aussi dans
l'introduction du livre.

Critiques dès parution

L'intérêt du récit ne réside pas dans la qualité de sa prose mais dans son contenu. Les aventures que
nous raconte Slavomir Rawics sont incroyables. La résistance acharnée de cet homme force
l'admiration. La mémoire exceptionnelle de Rawicz permet de retracer l'épopée avec de nombreux
détails. S'il décrit ses ennemis sans complaisance, il n'oublie pas d'évoquer les rencontres avec de
nombreux bienfaiteurs qui ont sans doute rendu la survie possible. le froid, la chaleur et la faim furent
des adversaires redoutables. le petit groupe de fugitif n'eut qu'une seule arme pour les vaincre: la
détermination.
Ce livre a soulevé pas mal de polémique de la part d'experts assurant qu'il était impossible de traverser
le désert de Gobi sans eau. Rawicz n'a jamais répondu à la polémique, il est mort à Londres en 2004.
Ce livre reste un formidable témoignage sur la volonté et l'endurance humaine ! Captivant !
A noter le film tiré du livre : Les chemins de la liberté (que je n'ai pas encore vu)

Slavomir Rawicz, jeune officier de l'armée polonaise est fait prisonnier par les soviétiques et déporté,
après un procès expéditif, vers le camp 303 situé en Sibérie, non loin d'Irkoutsk.
Ici commence un récit d'un glaçant réalisme sur les conditions d'interrogatoire et de captivité à la
Loubyanka, prison de Moscou et sur les conditions dans lesquelles des milliers de malheureux firent le
voyage vers leur lieu de déportation.
Une fois les survivants arrivés à destination, Rawicz forme un petit groupe en vue de s'évader,
préférant risquer sa vie en cavale que la perdre en captivité.
Commence alors un incroyable périple de plus de cinq mille kilomètres vers le sud, jusqu'à l'Inde,
traversant la Sibérie, puis la Mongolie, le désert de Gobi et l'Himalaya.
Ce roman fit l'objet de nombreuses critiques quant à la véracité de ce voyage dont certains disent qu'il
est imaginé par l'auteur.
Si le réalisme d'ensemble paraît cohérent, il n'en demeure pas moins que certains passages semblent au
mieux romancés, au pire inventés.
C'est cette controverse qui donna à Sylvain Tesson l'idée de réaliser lui même ce voyage incroyable à
travers steppes, désert et montagnes et d'en tirer l'Axe du loup.
Comme lui, on doute de l'authenticité de certains passages, notamment lorsque le petit groupe croit
voir des yétis, mais au fond, la question est-elle bien là ?
Ce roman, écrit avec l'aide d'un journaliste à partir du récit de Rawicz fut rédigé à une époque où les
récits étaient volontiers romancés, et avec une moindre exigence quant à la précision des détails.
Au-delà de cette controverse, bien légitime, on prend beaucoup de plaisir à suivre ce groupe de fugitifs
et on se prend au suspense d'un récit bouleversant.
Ce livre complète utilement l'Axe du loup de Tesson.
LeFigaro   18 juin 2011
Un texte puissant qui a marqué des générations entières. A l'origine, l'évasion du goulag de quelques
prisonniers en hiver 1941. Quatre mille bornes en chaussettes, de la Sibérie à l'Inde en traversant
l'Himalaya.

Mythique, culte, légendaire. On ne sait plus quel mot utiliser pour décrire l'aura de ce texte puissant
qui a marqué des générations entières. A l'origine, l'évasion du goulag de quelques prisonniers en hiver
1941. Quatre mille bornes en chaussettes, de la Sibérie à l'Inde en traversant l'Himalaya. Kharkov de
sa mémoire. Nul la souffrance, la saleté et l 'avilissement, on y fait tout pour ravaler l'homme au rang
de bête gémissante.
Ils bouffent des serpents et boivent n'importe quoi. A l'arrivée, il semblerait que ce document soit un
faux. Sylvain Tesson l'a tellement aimé qu'il a refait le trajet et certifie en toute mauvaise foi (Lire
Sous l'étoile de la liberté, Arthaud Poche) que tout y est authentique. Nicolas Bouvier disait : «Ce n'est
pas de la littérature, c'est peut-être mieux que ça.» Il avait raison. Vrai ou faux, le livre est un charme.
***
Il pouvait être neuf heures en cette glaciale journée de novembre quand la clef cliqueta dans la lourde
serrure de ma cellule de la Lubyanka. Deux gardiens, des colosses entrèrent d'un air décidé. Cela
faisait un moment que je marchais lentement en rond tout en tenant de la main gauche le haut de mon
pantalon, attitude propre à tout prisonnier : les Russes vous donnaient en effet des culottes sans
braguette ni ficelle, considérant avec raison qu'un homme ainsi handicapé aurait eu bien du mal à
tenter une évasion.

Je me souviens parfaitement des moindres variations touchant ma pitance tout au long de cet
interminable voyage de Pinsk à la Sibérie du Nord. J'ai parfois du mal à me rappeler tel ou tel
événement avec précision, mais j'ai, gravé en mémoire, tous les menus incidents ayant trait à notre
alimentation. Nous n'étions jamais rassasiés et cela nous obsédait en permanence. On eût échangé
une poignée de diamants contre une tranche de pain supplémentaire et l'on se fût alors regardé
comme le plus heureux des hommes, car n'avait de valeur à nos yeux que ce qui se mangeait.
L’instinct de survie l’envie de liberté ont
J'étais habité de l'angoisse que, après les milliers de kilomètres que nous avions parcourus, la chance
vînt soudain à nous manquer. Souvent la nuit, j'étais assailli par le désespoir et le doute. Les autres
aussi, j'en suis sûr, livraient le même combat intérieur, même si jamais personne ne s'en ouvrait. Au
lever du jour les perspectives semblaient moins sinistres. La peur persistait, tapie quelque part, mais
l'action et le mouvement, la nécessité de résoudre les problèmes quotidiens, la reléguaient à l'arrière-
plan. Nous étions, et plus que jamais, animés d'une compulsion à aller de l'avant. C'était devenu une
obsession, une forme de folie.
Rien n’a changé ce livre nous fait dans les moments les plus sombres

Je me tournai vers lui et lui vers moi. L'instant d'après, nous nous dévisagions les uns les autres en
riant follement : nous venions de comprendre que nous nous voyions pour la première fois, que
chacun découvrait pour la toute première fois les traits, le dessin de la bouche, la forme du menton,
de ceux aux côtés desquels, durant douze mois et sur plus de six mille kilomètres, il avait lutté pour
survivre. Il ne nous était jamais rien arrivé de plus comique. Jamais je n'avais songé à ce qu'il pouvait
y avoir sous ces barbes et ces tignasses, et eux non plus sans doute. C'était comme de mettre bas les
masques au terme d'un bal costumé qui se serait fantastiquement éternisé.
Amitié
Il y avait des hommes qui comme moi, avaient résolu de ne pas mourir.
Une part infime de mon esprit se cramponnait à l'idée que renoncer revenait à accepter de mourir.
Cette idée du Baïkal comme guide naturel pour quitter ce pays de servage fut l'aiguillon qui nous fit
poursuivre à marche forcée au cours des semaines suivantes.
Il nous appelait, de même que tous ces compatriotes, "les Misérables". Par tradition, depuis l'époque
des tsars, nous étions aux yeux de son peuple les Misérables, ces prisonniers d'un Etat qui avait
toujours cherché à exploiter les ressources de la Sibérie à l'aide d'une main-d'œuvre gratuite, ces
prisonniers politiques qui n'avaient pu s'adapter au système de ces tyrannies successives.
Des larmes jaillirent de mes yeux, des larmes amères, et je fus pris d'incoercibles sanglots. Dans cet
endroit oublié de Dieu, sept hommes pleuraient, car ce qu'ils avaient de plus précieux au monde venait
de leur être arrachée. Kristina n'était plus
La chance, celle de ceux qui n’ont plus rien à perdre, était de notre côté.
Un type exceptionnel que ce Zaro. A la fin d'une journée éreintante, alors que nous en étions à frapper
nos membres douloureux afin d'y réveiller suffisamment d'énergie pour édifier notre abri, je l'ai vu,
pour tourner son épuisement et le nôtre en dérision, s'accroupir dans la neige, les mains sur les
hanches, et nous interpréter une danse russe à en faire hurler de rire Kolemenos qui eut bientôt la
barbe mouillée de larmes. Rien ne pouvait abattre Zaro. De tous les boute-en-train que j'ai connus, il
était incontestablement le plus grand. Il nous apprit à tous que les plus sinistres coups durs de
l'existence n'étaient pas entièrement dénués d'humour.
Il est une sorte de courage discret qui fleurit au sein de la pire adversité. Ces hommes-là la possédaient
au plus haut point.hez chacun de nous, les ressources tant physiques que mentales étaient au plus bas.
Il nous restait toutefois un inestimable atout : cette amitié, étroite, fervente, d'hommes soudés par
l'adversité. Tant que nous serions ensemble, il y aurait toujours de l'espoir.

Un récit passionnant portrait de la terrible période stalienne et ses purges. L'écriture n'est pas très
littéraire mais l'histoire haletante compense.

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