La Mer

Intérieure

Illustration : Turner Mohan

Basé sur LES TERRES DU MILIEUTM de J.R.R. Tolkien, telles que décrites dans THE HOBBITTM and THE LORD OF THE RINGSTM

La traduction française de ce module conçu pour le jeu de rôle des Terres du Milieu (JRTM) a été réalisée par un fan, à but non commercial. La Terre du Milieu,
Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux sont la propriété intellectuelle de la succession de J.R.R. Tolkien. Tous les jeux - y compris le jeu de rôle de la Terre du
Milieu (Middle-earth Rôle Playing) de ICE et ses traductions (notamment en français : JRTM) ainsi que les aventures Solo ou jeux de cartes à collectionner -
basés sur Le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux et d'autres œuvres de J.R.R. Tolkien sont protégés par les droits d'auteur et les marques déposées de Middle-
earth Enterprises. Tous droits réservés. Il s'agit d'une œuvre de fan-fiction non commerciale et sans licence, conçue à enrichir le jeu de rôle de la Terre du
Milieu. Il ne s'agit PAS d'un produit officiel produit sous licence par Middle-earth Enterprises.

Ref : 01513
 CRÉDITS

Titre original : The Inland Sea

Créé par : Mike Campbell & Luke Potter (2000)
Editeur / Développeur / Correction : Chris Seeman
Développement du contenu : Justin Morgan-Davies
Contributions linguistiques : David Salo
Composition : Wolf Bergenheim
Design de la couverture : Mike Campbell

Carte en couleur : Peter Fenlon, Thomas Morwinsky

Plans intérieurs : Luke Potter
Cartes intérieures de Lest et de Dor Rhûnen : issues de MERP # 8110 – Perils on the Sea of Rhûn (W.B. Field Jr, P.G. Stassun)
Schéma chronologique des peuples du Rhûn : Carlos G.S.
Cartes thématiques : Gilles Pecorini - Carte thématique P.14 basée sur la carte du magazine Other Minds #2 p.60 (https://www.otherminds.net/)
Correction carte en couleur : Gilles Pecorini, Cirdann de Felrive
Mise à jour carte de Dor Rhûnen : Gilles Pecorini

Image de couverture : Ted Nasmith

Illustrations avec permission : Ted Nasmith, Angus McBride, Turner Mohan, Gilles Beloeil (©Ubisoft), Herckeim (@Fantasy Flight
Games), Martin de Diego (@Fantasty Flight Games) Yzah, Will O’Brien, John Howe, Nico Navarro, Ondrejhrdina, Frederic Edwin Church
(1826-1900), Crocorax, Julia Alekseeva (Gellihana-art), Dracarys Drekkar, Joel Chaim Holtzman, Anddré Daillecourt (création IA).
Toutes les illustrations sont utilisées avec la permission des artistes, à l'exception de certaines d'entre elles qui ont été créées par des auteurs inconnus.
Bien entendu, si les noms des auteurs sont découverts, leur permission sera demandée.

Version originale - Compilation sources, correction/révision/mise à jour texte, design intérieur, révision design couverture, mise à
jour/design plans & cartes (NB et couleur) : Círdann de Felrive
Relecture, modification et correction : André Daillecourt

Version française - Traduction, design couverture/intérieur/plans/cartes : Círdann de Felrive (Mai 2022)

Relecture : Franck Guillemot & André Daillecourt

Révision : 3.0 (nov 2023)

L’ouvrage est la propriété intellectuelle des auteurs Mike Campbell, Luke Potter et Chris Seeman, ainsi que les artistes et designers ayant
participé.

ABRÉVIATIONS

LoTR : the Lord of the Rings – le Seigneur des Anneaux

HoME : History of Middle-earth – Histoire de la Terre du Milieu
UT : Unfinished Tales – Contes & Légendes Inachevées
BoLT I : HoME vol.1. The Book of Lost Tales, Part I – Le Livre des Contes Perdus, partie I
BoLT II : HoME vol.2. The Book of Lost Tales, Part II – Le Livre des Contes Perdus, partie II
LoB : HoME vol.3. The Lays of Beleriand – Les Laies du Béleriand
SfME : HoME vol.4. The Shaping of Middle-earth – La Formation de la Terre du Milieu
LRaOR : HoME vol.5. The Lost Road and Other Writings – La Route Perdue
RotS : HoME vol.6. The Return of the Shadow
ToI : HoME vol.7. The Treason of Isengard
WotR : HoME vol.8. The War of the Ring
SD : HoME vol.9. Sauron Defeated
MR : HoME vol.10. Morgoth's Ring
WotJ : HoME vol.11. The War of the Jewels
PoME : HoME vol.12. The Peoples of Middle-earth

P.A. : Premier Âge

D.A. : Deuxième Âge
T.A. : Troisième Âge
Q.A. : Quatrième Âge
C.A. : Cinquième Âge

2
 TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION........................................ 6 3.5.3. Rébellion ............................................... 32

2. APERÇU...................................................... 8 3.5.4. La Bataille De Dagorlad ........................... 33

3.5.5. Renforts Rebelles.................................... 33

3. HISTOIRE .................................................. 10
3.5.6. Le Siège de Barad-Dûr ............................. 34
3.1. Le Premier Âge ..................................... 10
3.6. Un Nouvel Ordre .................................. 35
3.1.1. L’Âge Des étoiles .................................... 11
3.6.1. L'émergence des Logath .......................... 35
3.1.2. Le Réveil Des nains ................................. 11
3.6.2. Un Nouveau Royaume ............................. 36
3.1.3. Premières Migrations Des Hommes .......... 12
3.6.3. Les Sagath .............................................. 37
3.1.4. L’Alliance Des Nains et Des Hommes ........ 13
3.6.4. L'essor Du Commerce ............................. 38
3.1.5. Le Grand Cataclysme .............................. 13
3.6.5. Le Fléau Nain .......................................... 38
3.2. Le Grand Peuplement Du Rhûn ........... 14
3.2.1. Le Fléau Baradhrim ................................ 14
3.7. La Première Invasion ............................ 39
3.7.1. Le Rassembleur Urgath ........................... 39
3.2.2. Les Gobelins De La Chaîne d'Uldona ........ 15
3.7.2. Les Urgath En Rhovanion ........................ 41
3.2.3. L'arrivée Des Ulgath ............................... 15
3.7.3. La Campagne d’Ilanin.............................. 41
3.2.4. Vassaux Des Chefs Baradhrim .................. 16
3.7.4. Romendacil I.......................................... 41
3.2.5. Fuite des Ulgath ..................................... 16
3.7.5. L'alliance De Caros ................................. 42
3.3. Le Lieutenant De Morgoth ................... 18
3.7.6. La Guerre De Turambar ........................... 43
3.3.1. Les Anneaux De Liaison .......................... 18
3.8. L'âge D'or Du Commerce ..................... 44
3.3.2. Les Odhriags Et Leur Conseil ................... 18
3.8.1. La Découverte Du Dorwinion .................. 44
3.3.3. Le Gardien Des Âmes .............................. 19
3.8.2. Les Routes Commerciales Du Sud ............. 45
3.3.4. Les Servantes Du Folyavuld ..................... 20
3.8.3. Les Marins Du Nord ................................ 45
3.4. L'étendue Du Mordor .......................... 21
3.8.4. Commerce Avec Le Gondor ..................... 46
3.4.1. La Guerre Du Nord ................................. 21
3.8.5. Nouveaux Rivaux ................................... 47
3.4.2. Évolution De La Culture des Folyavuldok . 23

3.4.3. L'invasion Szreldorn ............................... 23

3.9. L’Ascension De Vidugavia .................... 48
3.9.1. Guerre Des Clans Et Grachev Hos ............. 48
3.4.4. La Légende De Thelór ............................. 25
3.9.2. Troubles Dans Le Sud du Rhûn................. 49
3.4.5. Le Règne Des Rois Szrel .......................... 25
3.9.3. Minalcar Le Régent ................................. 50
3.4.6. La Vie Dans Les Hautes-Terres ................. 26
3.9.4. La Campagne De Terreur ......................... 51
3.4.7. Les Rois Prêtres Szreldorn ....................... 27

3.4.8. L'obscurcissement Du Rhûn .................... 28 3.10. Les Sombres Desseins............................ 52

3.10.1. Le Prix Du Succès ............................... 52
3.5. La Guerre De La Dernière Alliance ...... 29
3.10.2. La Chute De Mistrand ......................... 53
3.5.1. L'échec De Lokuthor .............................. 30
3.10.3. Des Lances Pour Le Roi Du Nord .......... 54
3.5.2. Le Grand Rassemblement ........................ 31

3
 3.10.4. Le Déclin De Dor Rhûnen ................... 55 6.6. Le Peuple De Thralin ............................ 97
3.10.5. La Guerre Des Pots D'argile ................. 56 6.7. Les Uialrim ......................................... 100
3.10.6. La Grande Peste ................................. 57
7. VIE SUR LA MER DE RHÛN ............. 103
3.11. Une Voie Pour L'invasion .................... 57
7.1. Les Marchés De La Mer Intérieure ..... 103
3.11.1. Les Gens-Des-Chariots ........................ 57
7.2. Les Navires De La Mer Intérieure ....... 106
3.11.2. Le Déclin Des Gens-Des-Chariots ......... 59
7.3. Tactiques Navales ............................... 109
3.11.3. Une Paix Instable ............................... 60
7.3.1. Tactiques De Flotte ............................... 109
3.11.4. Le Retour Des Gens-Des-Chariots ....... 60
7.3.2. Tactiques Des Pirates ............................ 110
3.12. La Fin Du Troisième Âge ...................... 61
7.4. Compétences Utiles ............................ 111
3.12.1. L'invasion des Balchoth ...................... 61
8. PERSONNAGES IMPORTANTS ............... 112
3.12.2. La Guerre De L'anneau ....................... 62
8.1. Diomav Feluv...................................... 112
3.13. Le Récit Des Années ............................. 63
3.13.1. Le Premier Âge .................................. 63
8.2. Nemol ................................................. 113

3.13.2. Le Deuxième Âge ............................... 63 8.3. Thulor II ............................................. 114

3.13.3. Le Troisième Âge................................ 65 8.4. Gabmog Le Crétin ............................... 115

4. RÉGION ..................................................... 70 9. ARTEFACTS DE POUVOIR ...................... 116

4.1. La Mer Intérieure ................................. 71 9.1. Les anneaux de liaison........................ 116

4.2. Les Plaines ............................................ 72 9.2. Anneaux de liaison au Rhûn .............. 117
4.2.1. Les Vallées Fluviales ................................ 73 9.3. Le Hitav Yurna ................................... 118
4.2.2. L'Agasha Dag ......................................... 74 9.4. Les Danukabban ................................. 118
4.3. La Chaîne D'Uldona ............................. 74 9.5. L'anneau de pouvoir de Thelór .......... 120

5. FAUNE & FLORE ....................................... 76 10. GÉOGRAPHIE...................................... 122

5.1. La Flore................................................. 76 Agasha Dag (S. Eryn Rhûn) ............................ 122
Archipel de Mayzri ........................................ 125
5.2. La Faune ............................................... 76
Celduin ........................................................... 125
5.2.1. Les Animaux Marins ............................... 76
Dilgul.............................................................. 125
5.2.2. Les Animaux Des Plaines ......................... 77
Buhr Armenrik ............................................... 126
5.2.3. La faune Dans La Chaîne D'Uldona ........... 78
Dor Rhûnen .................................................... 127
6. PEUPLES .................................................... 79 Dradorny-Arnas ............................................. 129
6.1. Les Folyavuldok ................................... 81 Elgaer.............................................................. 130
6.2. Les Ibnotithiuda ................................... 84 Fokerdo .......................................................... 130

6.3. Les Donath ........................................... 86 Fola Salenin .................................................... 130

Fola Uldona .................................................... 131
6.4. Les Gathmarig ...................................... 88
Garthdaer Halcelebdilin ................................ 131
6.5. Les Orientaux du Rhûn ........................ 91
Gellien Naeggurth .......................................... 131
6.5.1. Généralités ............................................ 91
Ilanin .............................................................. 132
6.5.2. L’ancienne tribu Szreldorn ...................... 93
Kelepar ........................................................... 133
6.5.3. Les Tribus d’Orientaux ........................... 94 Killindrow ...................................................... 133

4
 Kugavod ......................................................... 134
Lest ................................................................. 135
Logathavuld ................................................... 137
Mistrand......................................................... 138
Narsa-Trador .................................................. 138
Parta Rokantha .............................................. 139
12.3.
Riavod ............................................................ 139
Sadvar............................................................. 141
Scarakikot ...................................................... 142
Szrel-Kain....................................................... 143
12.2. Épisode 2 : Violente Diversion ........... 164
12.2.1. Les PNJ ............................................ 164
12.2.2. Le Cadre .......................................... 165
12.2.3. Rencontres ...................................... 165
12.2.4. Résultats .......................................... 165
Épisode 3 : Lèvres Déliées ................... 166
12.3.1. Les PNJ ............................................ 166
12.3.2. Le Cadre : La Région De Killindrow .... 167
12.3.3. Rencontres ...................................... 169

Taj-Ures.......................................................... 145 12.3.4. Résultats .......................................... 169

Tundera Var ................................................... 147 12.4. Épisode 4 : Fin Du Jeu ......................... 170
Uldonavan...................................................... 147 12.4.1. Les PNJ ............................................ 170
Vol Kug .......................................................... 148 12.4.2. Le Cadre .......................................... 171
11. PRINCIPAUX SITES ............................. 149 12.4.3. Rencontres ...................................... 173

11.1. Nurunkhizdin .................................... 149 12.4.4. Résultats .......................................... 174

11.1.1. Plan des Alentours ............................ 149 12.5. Épilogue : ampleur Du Complot......... 174
11.1.2. Plan de Nurunkhizdin ....................... 151 13. LES CHAROGNARDS DE LA MER ....... 175
11.2. Scarakikot .......................................... 154 13.1. Épisode 1 : Course Apeurée ................ 176
11.2.1. Entrée dans le port ............................ 154 13.1.1. Les PNJ ............................................ 177
11.2.2. Plan de la ville .................................. 156 13.1.2. Le Cadre .......................................... 178
11.3. Szrel-Kain........................................... 156 13.1.3. Rencontres ...................................... 178
11.3.1. Voyage en ville ................................. 157 13.1.4. Résultats .......................................... 179
11.3.2. Le quartier des quais ......................... 157 13.2. Épisode 2 : Les Voleurs De Nids .......... 179
11.3.3. Le district de Nolk-siget..................... 157 13.2.1. Les PNJ ............................................ 179
11.3.4. Le quartier des pêcheurs .................... 157 13.2.2. Le Cadre .......................................... 181
11.3.5. Marché de la ville ............................. 158 13.2.3. Rencontres ...................................... 185
11.3.6. Plan de la ville .................................. 158 13.2.4. Résultats .......................................... 186
12. LA GRAINE PARFAITE ........................ 161 13.3. Épisode 3 : Le Saboteur ....................... 187
12.1. Épisode 1 : La Route Du Sud............... 161 13.3.1. Les PNJ ............................................ 187

12.1.1. Les PNJ............................................. 162 13.3.2. Le Cadre .......................................... 187

12.1.2. Le Cadre ........................................... 162 13.3.3. Rencontres ...................................... 188

12.1.3. Rencontres ....................................... 163 13.3.4. Résultats .......................................... 188

12.1.4. Résultats .......................................... 163

5
 1.0 INTRODUCTION
1. INTRODUCTION
Le 19 septembre 1997, Iron Crown Enterprises a dé-
claré à regret un moratoire sur sa série de jeux de
rôle sur la Terre du Milieu. Deux ans plus tard
(presque jour pour jour), ICE perdait entièrement sa
licence de la Terre du Milieu. L'une des victimes de
ces revers tragiques fut le manuscrit que vous êtes
sur le point de lire. Une brève narration de la saga
héroïque qui a permis de surmonter cette tempête, et
comment il a vu le jour, s'impose.
En 1989, à l'époque où MERP connaissait son heure
de gloire, Jessica Ney-Grimm, rédactrice en chef de
la Terre du Milieu pour ICE, a reçu une lettre en-
thousiaste d'un jeune joueur nommé Mike Camp-
bell. Grand fan de MERP, Mike était impatient d'en
voir plus, en particulier dans les terres pratiquement
non décrites aux frontières orientales de Pays Sau-
vage (Rhovanion). Après avoir examiné quelques
notes que Mike avait rédigées sur la région, Jessica
l'a rapidement invité à écrire lui-même un module.
La procédure habituelle de l'ICE pour cultiver les
nouveaux écrivains était de les faire débuter avec
quelque chose de facile à gérer. Mike s'est donc vu
confier la tâche de rédiger Shrines of Rhûn, un
court module d'aventure prêt à l'emploi situé dans
le corridor stratégique entre les Monts Cendrés du
Mordor et les rives Sud de la Mer Intérieure du
Rhûn. Ses aventures sont centrées sur les temples
construits par une tribu d’Orientaux en l'honneur
de ses héros tombés au combat.
Mais Shrines of Rhûn était destiné à devenir
quelque chose de plus grand. De manière fortuite, le
manuscrit de Mike est resté longtemps sans être lu
sur le bureau surchargé de Jessica, suffisamment
pour que les objectifs de publication d'ICE s'éten-
dent à la deuxième édition sous forme de "module de
royaume". Après avoir lu le brouillon de Shrines,
Jason Hawkins, le bras droit de Jessica, a donné à
Mike un budget de 80 pages et lui a demandé de s'at-
teler au Sud du Rhûn. Pendant ce temps, à l'insu de
Mike, son futur partenaire dans le crime était sur le
point d'être découvert.
À l'automne 1995, Other Hands approchait de sa
quatrième année d'existence, The Kin Strife avait
été publié, Southern Gondor avait été écrit, et des
idées pour une suite au Northern Gondor ger-
6
maient dans mon esprit. Au cours de mes pérégrina-
tions, je suis tombé sur Luke Potter (ou peut-être est-
ce lui qui est tombé sur moi - je ne me souviens plus
des détails), qui était alors en train de concevoir une
histoire pour les Balchoth, les hordes d’Orientaux
qui ont ravagé le Pays Sauvage à la fin du Troisième
Âge, et qui ont préparé le terrain pour l'entrée hé-
roïque des Rohirrim dans le Calenardhon.
L'histoire de Luke a été publiée dans Other Hands
#12 (janvier 1996) ; et quelque temps entre cette date
et la publication du numéro d'avril, Jessica Ney-
Grimm m'a offert le poste d'assistant éditeur de série
pour MERP. Ma première tâche a été de rechercher
des auteurs potentiels pour de nouveaux modules, et
Luke était prêt à donner un coup de main. Comme
Mike Campbell, il était également intéressé à remplir
les espaces vides à la périphérie du Rhovanion, et a
proposé d'écrire un module de royaume pour le Dor-
winion (un lien essentiel pour Northern Gondor
ainsi que pour Southern Rhûn).
Mes nouvelles fonctions de rédacteur adjoint ont fini
par condamner Northern Gondor à l'oubli, mais
elles ont réussi à faire de Mike et Luke des collègues
directs. À partir de ce moment, nous avons coor-
donné tous nos efforts pour assurer la cohérence
entre nos projets respectifs. À un moment donné,
nous avons été rejoints par un quatrième mousque-
taire, Justin Morgan-Davies, qui a apporté un con-
tenu supplémentaire à la forêt du Rhûn. Justin vou-
lait écrire un module d'aventure se déroulant dans
cette région, mais Jessica a estimé qu'il n'était pas
assez "visible" pour être commercialisable, alors
nous l'avons simplement absorbé dans les projets de
Mike et Luke.
Puis, vers le milieu ou la fin de 1997, Mike a soumis
son projet de Southern Rhûn. J'ai alors découvert
un problème avec toute cette entreprise. Bien que
Mike ait produit d'excellents documents, il serait ar-
tificiel de couper en deux une région qui était si clai-
rement unifiée par sa géographie, sa culture et ses
thèmes narratifs au travail de Luc sur la moitié Nord
des côtes entourant la Mer Intérieure.
Bien sûr, ICE avait divisé Southern Gondor et la
seconde impression d'Arnor en volumes séparés,
mais c'était le fruit d'une nécessité financière, et les
ventes montraient que ce n'était pas une façon sou-
haitable de commercialiser certaines parties de la
Terre du Milieu. Pourquoi couper la Mer Intérieure Et c'est ainsi que nous y arrivons : La Mer Inté-
en deux alors qu'elle pouvait être présentée comme rieure est enfin disponible. "Gloire et trompettes !"
un seul module ? Jessica a accepté ce raisonnement Maintenant je sais ce que Sam a dû ressentir lors-
et a autorisé Luke à fusionner le manuscrit terminé qu'il s'est réveillé dans le champ de Cormallen...
de Mike avec le sien (qui était presque terminé). Le
Je voudrais remercier Mike et Luke pour leur pa-
module du royaume de The Inland Sea était né.
tience et pour leur amitié. Que les terres inacces-
Hélas, cette décision allait contrecarrer la réalisation sibles les accueillent à la fin du voyage. Longue vie à
du rêve de Mike ; car si j'avais accepté d'éditer Sou- MERP !
thern Rhûn lorsqu'il m'a été soumis, il aurait été
terminé à temps pour être publié. Mais au moment Chris Seeman, 1er août 2000
où Luke approchait de la fin de son travail titanesque
pour combiner les deux, nous étions en septembre
1997. ICE tira sa révérence, et The Inland Sea est
tombé à l'eau avec tant d'autres projets prometteurs.
Mais tout n'était pas sombre. J'avais d'autres mains
et un cercle croissant d'abonnés pour m'aider à sou-
tenir la publication indépendante de l'opus magnum
de Mike et Luke. Ce n'était qu'une question de temps "À propos des Naugrim..."
avant que The Inland Sea ne devienne une réalité.
Avant l'arrêt de la gamme MERP, l'éditeur pré-
Malheureusement, cela s'est avéré long à venir. Pen-
voyait de sortir un livret dédié aux maisons des
dant les deux années suivantes, j'ai consacré mon
nains (Dwarven Companies), apportant son lot de
temps libre à faire ma part pour maintenir en vie les
corrections, notamment le déplacement des mai-
produits de la Terre du Milieu de ICE. Mais ce
sons de Bávor et de Thelór, ainsi que leur lieu
n'était pas ce que je voulais réellement faire. Je vou-
d'apparition en Terre du Milieu.…
lais reprendre le flambeau du genre classique des mo-
dules de la Terre du Milieu qui avait atteint son zé- Le choix a été fait de poursuivre cette initiative
nith dans Arnor de Wes Frank. Des plans ont été en remplaçant les migrations du peuple de
établis, mais "une chose ou une autre les a chassés", Bávor dans le sud par la maison de Thelór, et
comme dirait Barliman. laisser le peuple de Bávor dans le nord et l'est de
la terre du milieu. Les livrets officiels MERP sui-
Non pas que The Inland Sea ait été oublié, mais vants sont donc impactés par ce choix, signifiant
lorsque vous êtes un étudiant diplômé à temps plein
qu'il faudrait lire "Thelór" à la place de "Bávor" :
avec un magazine à publier quatre fois par an, le
 #2500 - Court of Ardor
"temps libre" pour d'autres projets est une denrée  #3111 - Greater harad
rare. Pour cette raison, la disparition de la Terre du  #3900 - Shadow in the South
Milieu du catalogue de ICE a été plus un soulage-  #8004 - Lords of Middle-earth volume III
ment qu'un chagrin. J'allais enfin avoir le temps de  #8205 – Nazgûl Citadel
terminer The Inland Sea.
Eh bien, en quelque sorte, il y avait toujours un ar-
riéré interminable d'autres projets à traiter (comme
l'inachevé Oathbreakers). À l'origine, j'avais
l'intention de publier The Inland Sea sous forme de
livre imprimé, avec des illustrations somptueuses et
une reliure de qualité. Il se peut que cela se réalise un
jour, mais pour l'instant, je pense qu'il est préférable
de le sortir pour que les gens puissent commencer à
l'utiliser, plutôt que de l'attendre jusqu'à ce qu'un
répit utopique apparaisse, qui ne viendra peut-être
jamais.

7
 2. APERÇU 2.0 APERÇU
Pour la plupart des habitants de l'Ouest de la
Terre du Milieu, le pays appelé Rhûn est en-
touré de mythes et de légendes. Il est à la fois le
domaine de cultures mystérieuses et de cités
mythiques, une étendue sans limites de plaines
sauvages et de terres incultes qui s'étendent jus-
qu'au bout du monde. L’horizon vert et jaune
peut, à tout moment, être entaché d'une sinistre
tâche de poussière, le signe révélateur d'une
horde de cavaliers s'approchant… La majorité
des cartes occidentales se terminent par une
grande bande de couleur feu, parfois remplie
des créatures fantaisistes de l'esprit de l'artiste,
mais le plus souvent, elle ne porte qu'un seul
mot : Rhûn.
Mais pour quelques privilégiés, le Rhûn est une
terre diversifiée offrant d'immenses possibili-
tés, où un individu disposant d'une poignée de
pièces d'argent peut bâtir un empire. Ces
quelques personnes ont aperçu les sommets en-
neigés du Pinnon Rhûn depuis le pont d'un na-
vire naviguant sur la Mer Intérieure. Ils ont con-
templé les vertes vallées du Folyavuld (Fo.
"Terre des rivières"), que l'Occident appelle le
Dorwinion. Ils ont vu le rivage boisé de la mer,
les hautes flèches et les dômes étincelants de
Mistrand, et les myriades de feux de camp des
Gens-de-l’Est (appelés “Orientaux”) qui parsè-
ment les grandes plaines comme des étoiles
dans le ciel nocturne. Pour ces quelques per-
sonnes, le Rhûn embaume le cœur des explora-
teurs.
En réalité, la Mer Intérieure et ses terres envi-
ronnantes ont depuis le début servi de passe-
relle entre les royaumes de l'extrême Est d'En-
dor, où les Enfants d'Illúvatar se sont éveillés
pour la première fois, et les grandes civilisa-
tions de l'Ouest. Plus que tout autre facteur,
c'est la migration des peuples d'Est en Ouest qui
a façonné l'histoire de la Mer Intérieure. Et
comme le Rhûn est une frontière naturelle, ses
guerres ont souvent débordé sur les frontières
des terres voisines, entraînant les puissances
étrangères dans des conflits plus vastes qui ont
causé de grandes destructions sur les terres en-
tourant la mer. Dans les cas où les peuples occi-
dentaux et orientaux se sont affrontés, le Rhûn
8
a été le champ de bataille. Ses habitants ont à
plusieurs reprises été les victimes des guerres
qui ne les concernaient pas, et ont été persécutés
au nom de causes étrangères, qu'elles soient
d'origine orientale ou occidentale.
Le rôle du Rhûn en tant que passage entre
l'Ouest et l'Est a également été un grand avan-
tage pour la région, et de nombreuses cultures
de la Mer Intérieure sont organisées spécifique-
ment autour du transport du commerce entre
des terres lointaines. Bien qu'une route vers le
Sud à travers le Gap du Khand et vers l'Ouest,
traversant les terres du Harad du Nord, gâche
le monopole du Rhûn sur le commerce Est-
Ouest, nombreux sont les marchands locaux
dont la bourse a grossi en transportant des mar-
chandises orientales vers les marchés occiden-
taux. La politique des peuples du Rhûn repose
en grande partie sur le contrôle de deux routes
commerciales concurrentes qui sillonnent les
terres et traversent la grande mer. Ces routes
sont si importantes pour les économies des voi-
sins du Rhûn que les puissances étrangères ont,
à plusieurs reprises, jugé nécessaire d'intervenir
dans les rivalités locales afin que ces routes
puissent rester ouvert. Les habitants du Rhûn
disent d'ailleurs souvent avec humour que le
puissant royaume du Gondor s'effondrerait si
des loups attrapaient la meilleure vache d'un
seigneur nomade, ou bien si le mauvais garde
d'une caravane Ehwathrumi dormait après le
lever du soleil.
L'origine de ces plaisanteries révèle cependant
une vérité importante de la région : la sécurité
des routes commerciales. Beaucoup sont morts
en essayant de faire fortune dans le commerce,
que ce soit sur la mer ou sur les routes commer-
ciales arides du Sud du Rhûn et du Rhovanion.
La ville de Mistrand a d'ailleurs une position
économique très importante : elle régule la
quantité de marchandises qui traversent la ri-
vière Sûrûbeki pour être vendues au Gondor.
Cependant, Mistrand est sous la coupe d'une
religion orientale conservatrice qui, ces der-
nières années, évite la plupart des contacts avec
les peuples occidentaux du Rhûn dans le but de
s'isoler totalement des influences étrangères. Le
Gondor entretient pourtant des relations de institutionnalisé sa haine de l'Ouest, et bien
longue date avec les royaumes du Folyavuld et qu'ils ne le sachent pas, le seigneur de Dol Gul-
d'Ibnotithuida, qui ont tous deux une culture dur les considère comme l'un des nombreux
proche des Hommes du Nord, donc d'Eriador, peuples à sa disposition.
sur la rivière nommée Othnen (S. "Eaux de la
Voici le Rhûn et la Mer Intérieure au milieu du
Guerre"). Ces deux peuples ont joué pendant de
Troisième Âge, une région aux frontières de
nombreux siècles le rôle d'intermédiaire entre
bien des choses : c'est là que l'Est rencontre
Mistrand et le Gondor, et ont développé une
l'Ouest, le civilisé rencontre le sauvage, l'ordre
âpre rivalité entre eux pour obtenir les meil-
rencontre le chaos et le bien rencontre le mal. Le
leures affaires commerciales. Les Hommes du
milieu du Troisième Âge est un temps de crise
Nord, les Dúnedain et les hommes du Dorwi-
pour le Rhûn : les nations, les habitants et l'His-
nion (les Folyavuldok) ont tous investi beau-
toire elle-même de ce pays sont en jeu, et aucun
coup d'argent et d'efforts pour créer un moyen
sorcier blanc n'est là pour sauver la situation.
fiable de livrer des marchandises commerciales
L'ombre se répand subtilement, inexorable-
aux riches citoyens des royaumes de l'Ouest. La
ment dans les villes, les pâturages, les foyers et
puissance de Mistrand, de par sa position insu-
même dans le cœur des hommes. La Grande
laire, menace maintenant de détruire les em-
Peste, récemment disparue, a apporté la mort et
pires commerciaux rivaux, redéfinissant l'équi-
le chaos sur cette terre, et a infligé des plaies
libre des forces le long du littoral de la Mer In-
béantes dans le tissu des sociétés du Rhûn.
térieure.
Maintenant, les serviteurs du Seigneur des Té-
L'érosion de l'influence du Gondor au Rhûn de- nèbres répandent leurs sombres desseins. Les
puis la fermeture du marché de Mistrand n'est vaillants qui tentent de remettre le Rhûn sur la
pas le simple effet secondaire d'un changement voie de l'ordre sont désormais la cible des assas-
culturel. La religion qui a balayé les campagnes sins de Sauron. En leur absence, qui se dressera
du Sud du Rhûn et qui s'est infiltrée dans la contre cette marée sombre, telle une montagne
structure du pouvoir de Mistrand est un artifice qui s'enfonce inexorablement dans les flots ?
pour le culte de Nemol, un serviteur dévoué du
Nazgûl Uvatha. Sous l'apparence du dieu des
plaines Kerkassk, Nemol a progressivement
profité de la méfiance latente entre les Orien-
taux et les Dúnedain. Le peuple de Mistrand a

Illustration : Gilles Beloeil (©Ubisoft)

9
 3. HISTOIRE 3.0 HISTOIRE
Illustration : Turner Mohan
De nombreuses cultures nomades ont occupé
les terres autour de la Mer Intérieure. Ainsi,
l'histoire de la Mer Intérieure est en grande par-
tie une histoire de migration et de changement
continu. La région du Rhûn est trop vaste, la pé-
riode trop longue et la géographie culturelle
trop complexe pour permettre une histoire ex-
haustive de la Mer Intérieure et des terres qui la
bordent. La majeure partie de l'histoire de la
Terre du Milieu s'étant déroulée à l'Ouest de la
rivière Anduin, une grande partie du récit qui
suit sera totalement nouvelle pour le lecteur.
Pour d'autres événements, comme les invasions
des Gens-des-Chariots, les lecteurs seront pro-
bablement familiers avec leur histoire, ne serait-
ce que du point de vue de l'Ouest. Le récit sui-
vant de l'histoire de la Terre du Milieu est pré-
senté dans une perspective "orientale" et ne fera
référence aux événements de l'Ouest que lors-
qu'ils auront un impact direct sur les habitants
du Rhûn.
10
Note au MJ : L'histoire et la chronologie suivantes
représentent la compilation des connaissances et des
enregistrements d'innombrables érudits, rois,
prêtres et simples résidents de la région entourant la
Mer Intérieure. Aucun habitant de la région n'au-
rait jamais eu accès à un document aussi complet.
3.1. Le Premier Âge
3.1 LE PREMIER ÂGE
Comme le savent ceux qui sont familiers avec
l'histoire de l'Ouest, le Premier Âge est une
époque où les créateurs d'Eä, les Valar, mar-
chaient encore sur Endor et s'efforçaient de mo-
deler le monde à leur goût. Comme toutes les
autres régions de la Terre du Milieu, le centre
Nord du continent fut façonné, démoli et remo-
delé par des mains puissantes. Dans sa forme
primordiale, la Mer Intérieure était d'une
beauté parfaite, un hommage à la gloire de
Varda et à la lumière des étoiles qui était son
héritage au monde. Des forêts sacrées pous-
saient autour de son rivage, encadrant le reflet
intact du ciel étoilé dans des verts et des bruns
profonds. Les créatures de la Terre du Milieu,
qu'il s'agisse des animaux (S. "Kelvar") ou des
Maiar (serviteurs des Valar), ne pouvaient pas-
ser à côté de cette magnifique mer sans être cap-
tivés par sa beauté.
3.1.1.
3.1.1 L’ÂGE
L’ÂgeDES
DesÉTOILES
étoiles
Les premiers enfants d'Ilúvatar à traverser les
terres du Rhûn furent les Eldar, qui répondirent
à l'appel des Valar et qui accompagnèrent
Oromë le Chasseur dans son grand voyage vers
l'Ouest. Mais comme le raconte le Silmarillion,
de nombreuses maisons d'Eldar s'attardèrent
auprès des diverses merveilles de la Terre du
Milieu qu'ils rencontraient pour la première
fois. C'est ainsi qu'un groupe d'Eldar étroite-
ment liés à la maison d'Olwë contempla pour la
première fois les eaux calmes de la Mer Inté-
rieure et fut subjugué par sa beauté. Ces Elfes
étaient dirigés par Folwë, frère du Roi Telerin,
et leur halte sur les rives de la Mer Intérieure
leur fit prendre du retard. Ils se créèrent un
royaume dans les forêts au Nord et à l'Est de la
mer, et devinrent ainsi des Umanyar, les Eldar
qui n'avaient jamais vu la lumière de Valinor.
Les Elfes de l'Agasha Dag se nommèrent eux-
mêmes les Uialrim (S. "Peuple du Crépuscule"),
car ils avaient un grand amour pour la lumière
des étoiles de Varda, particulièrement lors-
qu'elle se reflétait dans les eaux de la Mer Inté-
rieure. Pendant de nombreuses décennies, ils
vécurent isolés sous la canopée d'Agasha Dag,
séparés du reste de leur famille, et furent peu
enclins à s'ouvrir aux autres races de la Terre du
Milieu qui vinrent au fil du temps s'installer sur
les terres autour de la Mer Intérieure.
3.1.2. Le Réveil Des nains
3.1.2 LE RÉVEIL DES NAINS
De nombreuses années après le réveil des Pre-
miers-Nés, les Nains, enfants d'Aulë, se réveil-
lèrent dans leur lieu de repos terrestre et com-
mencèrent leur travail sans fin pour façonner la
terre. Les sept pères des Nains s'éveillèrent à
sept endroits différents dans le nord de la Terre
du Milieu. Alors que la population des sept
maisons augmentait, leurs dominations s'éten-
daient. Au nord du Rhûn se trouvait le foyer
originel, nommé Khazadmadûr (Khuz. "Berceau
des Nains") de deux des sept pères, Bavór et
Thelór, tandis que le peuple de Durin se réveilla
au Mont Gundabad et peupla les terres au nord
du Rhovanion.
Les créatures de Morgoth étant très répandues
dans le nord de la Terre du Milieu, aussi les sept
maisons furent rapidement opprimées par ses ser-
viteurs maléfiques. Les maisons de Bavór et de
Thelór mirent rapidement mis toute rivalité de
côté et se s’unirent pour défendre leurs terres.
Mais les Nains savaient que l’ennemi reviendrait
sans cesse et cherchèrent à s’installer ailleurs.
Thelór choisit de partir vers le sud. Son peuple mi-
gra donc et fonda la cité de Gamilnâla à l’extrême
sud des Montagnes de Fer. Bavór, lui, ne souhai-
tait pas trop s’éloigner de Khazadmadûr et choisit
de s’établir plus au nord-ouest, dans des terres se-
lon lui plus faciles à défendre. Son peuple resta
dès lors dans les terres les plus septentrionales et
ne les quitta plus.
Le peuple de Durin erra lui sur les terres de
l'ouest et s'installa en plusieurs endroits, le plus
à l'est étant la forteresse de Barukkhizdin (Khuz.
"Résidence Naine des Haches") dans les Monts
de Fer, construite au début du Deuxième Âge. Le
peuple de Thelór, bien qu’installé à Gamilnâla,
continua régulièrement ses expéditions d’explo-
ration vers le sud, à travers les terres du Rhûn et
du Rhovanion. Une de ces expéditions, vers 250
PA, conduite par un jeune nain nommé Runin
"Forte-Tête", fonda une colonie dans les mon-
tagnes qu'il avait vues dans une vision. Il trouva
les sommets qu'il cherchait sur la côte ouest de la
Mer Intérieure, dans une chaîne de montagnes
qui fut nommée par la suite la chaîne d'Uldona.
Il donna à ce lieu le nom de Kurdumahal (Khuz.
"Le cœur d'Aulë"). Là, sous le plus haut pic les
nains creusèrent dans le calcaire et le marbre un
magnifique royaume.
11

3.1.3. PREMIÈRES
3.1.3. Premières
MIGRATIONS DES Migrations
HOMMES Des
Hommes
Au cours des premières années de l'Âge du So-
leil, l'Homme apparut autour du Rhûn. Il tra-
versa les vastes plaines de l'Est comme un fugi-
tif, laissant derrière lui un sombre passé. Le pre-
mier groupe d'Hommes était peu nombreux et
démunis. Les ancêtres de Bëor s'installèrent peu
de temps sur les contreforts occidentaux de la
chaîne d'Uldona avant de repartir. Peu de
temps après leur arrivée, un nouveau groupe
d'Hommes, plus nombreux, est entré dans la ré-
gion. Ils étaient étroitement liés aux ancêtres de
Bëor, mais s'étaient séparés d'eux bien avant
leur venue dans cette région.
Au cours de leurs voyages dans les plaines
orientales, ils apprirent à domestiquer les che-
vaux et les moutons, un exploit qui contribua
grandement à leur force. Ces Hommes passè-
rent au Nord le long de la rive orientale de la
Mer Intérieure, et s'installèrent dans les terres
entourant la forêt du Rhûn jusqu'aux Monts de
Fer. Ce deuxième groupe était bien plus diver-
sifié que leurs cousins de la chaîne d'Uldona.
Ceux qui se sont installés le long des versants
Nord et Ouest de l'Agasha Dag établirent leurs
campements à l'abri dans les forêts, tandis que
leurs bêtes paissaient dans les plaines.
Quelques tribus se sont même installées sur la
rive Nord de la Mer Intérieure et ont développé
au fil du temps des compétences en matière de
Illustration : Gilles Beloeil (©Ubisoft)
12
navigation et de fabrication de bateaux. En-
semble, ces tribus formaient la base des nom-
breuses cultures des Hommes du Nord du
Rhûn, de grandes sociétés qui laissèrent leur
empreinte dans l'histoire de la région.
D'autres Hommes, les Daen, suivaient de près
les traces des Hommes du Nord. Il s'agissait un
peuple plus secret que leurs prédécesseurs et ils
avaient tendance à éviter tout contact avec les
autres races. Les tribus qui s'installèrent autour
de la Mer Intérieure faisaient partie de la deu-
xième grande vague de migration des Daen ve-
nus de l'Est. Au lieu de suivre les traces de la
première vague de Daen, qui passa bien au Sud
du Rhûn et qui n'entre pas dans cette histoire,
la seconde vague laissa de côté les terres hos-
tiles du Khand et passa par l'Est et le Nord du
Mordor jusqu'à ce que leur progression soit
stoppée par l'Othnen. C'est là que les Daen du
Rhûn ont été divisés pour la première fois, car
quelques tribus ont trouvé le moyen de traver-
ser la rivière et de continuer vers l'Ouest, tandis
que d'autres sont restées sur la rive Est. Ceux
qui restèrent au Rhûn se nommèrent les Do-
nath, et leur histoire est entièrement séparée de
celle de leurs cousins de l'Ouest qui continuè-
rent vers le Gondor.
Les Donath restèrent pendant des années le
long de l'Othnen, chassant et cueillant dans la
vallée fertile de la rivière et traquant occasion-
nellement les animaux des plaines. C'est l'attrait
d'un gibier plus abondant sur le Talath Harroch
qui a provoqua une nouvelle scission entre eux,
cette fois-ci en attirant deux tribus dans les con-
treforts Sud-Ouest de la chaîne d'Uldona, sur
les terres désormais désertes des ancêtres de
Bëor. Tandis que le reste des tribus Donath
s'adaptait progressivement à la vie le long de la
côte Sud, ces familles s'abritaient dans les nom-
breuses grottes naturelles dans les zones de
chasse des hautes terres, suivant le modèle de
migration des kine sauvages (de grands ani-
maux ressemblant à des aurochs sans bosse
dorsale). Cette existence nomade les a finale-
ment amenés dans les collines et les hautes val-
lées qui forment le bassin versant la rivière Ul-
dona. Les hautes terres de la chaîne d'Uldona se
sont avérées être un cadre idéal pour les tribus,
offrant un abri sûr et des terres fertiles pour la
chasse et la cueillette.
La plus grande des deux tribus montagnardes
était les Broendon (Dn. "Peuple de Broen"), qui
revendiquaient à la fois les sources la rivière Ul-
dona et la ligne de collines brisées qui s'éten-
dent au Nord-Ouest du Rhovanion. La plus pe-
tite des deux tribus était le Rhídon (Dn. "Peuple
de Rhí"), un ensemble de douze clans qui
avaient élu domicile sur le versant Nord de la
chaîne d'Uldona, depuis la ligne de partage des
eaux la rivière jusqu'à la côte de la Mer Inté-
rieure. Les deux tribus sont entrées très tôt en
contact avec le peuple de Runin, et un com-
merce de fourrure et de viande contre des outils
nains et des lances de chasse s'est établi au cours
du premier siècle de la colonisation des Donath.
3.1.4. L’ALLIANCE
3.1.4. L’Alliance DES
Des NAINS
Nains et
Des Hommes
ET DES HOMMES
Dans les dernières années du Premier Âge, les
attaques de Morgoth contre les peuples libres se
multiplièrent de façon spectaculaire. Tout
comme le siège d'Angband en Beleriand a pro-
tégé les peuples des ravages des armées de
Morgoth, une alliance a été formée dans le Nord
du Rhûn dans le but d'empêcher le passage des
serviteurs du mal dans ces terres. Cette ligue a
été formée entre les Hommes du Nord bien ar-
més du Rhovanion septentrional et du Rhûn, et
les trois maisons locales de Nains. La zone pla-
cée sous la vigilance des éclaireurs Hommes du
Nord et des nains s'étendait des pentes orien-
tales des Monts Brumeux à la rive occidentale
de la Mer Intérieure. Les deux peuples ont énor-
mément profité de cette alliance. En échange
des produits d'élevage que possédaient des
Hommes du Nord, les Nains proposaient des
outils et des armes en fer. Le succès des
Hommes du Nord leur a permis de s'étendre
dans toute la partie septentrionale du Rho-
vanion et dans les vallées de l'Anduin. Finale-
ment, trois grandes tribus d'Hommes du Nord
ont migré jusqu'aux frontières du Beleriand et
sont entrées dans les grands récits. Il s'agit des
ancêtres de Hador, qui a amené son peuple à
accomplir des actes glorieux sur les terres de
l'Ouest.
3.1.5. 3.1.5. LE GRAND
Le Grand Cataclysme
CATACLYSME
La colère des Valar qui mit fin au règne de Mor-
goth provoqua de profonds bouleversements
dans la géographie et l'histoire du Rhûn. L'im-
mersion du Beleriand à l'Ouest provoqua de
terribles secousses sismiques et déclencha des
irruptions volcaniques dans toute la région. Le
fond de la Mer Intérieure se fissura et les hautes
terres de la chaîne d'Uldona s'élevèrent de plu-
sieurs centaines de mètres.
La fissure du fond de la mer provoqua une
brèche dans les Sous-Profondeurs qui se trou-
vaient en-dessous. Les fissures s'élargirent au fil
des siècles, entraînant l'inondation progressive
d'une partie des tunnels des Sous-Profondeurs.
Le soulèvement de la chaîne du Rhûn donna
naissance à un plateau montagneux le long de
la côte Ouest, avec des falaises rocheuses
abruptes s'élevant parfois à des centaines de
mètres au-dessus du niveau de la mer. Des pans
entiers de la côte orientale s'effondrèrent dans
la mer, doublant ainsi presque sa surface. De
nombreux villages côtiers elfiques furent dé-
truits par le déluge, ce qui provoqua une migra-
tion massive de ce peuple vers les forêts plus en
altitude.
Ce grand cataclysme coûta la vie à de nom-
breux Nains et Hommes vivant dans la chaîne
d'Uldona. Des clans et des familles entières fu-
rent enterrés vivants dans leurs cavernes, tan-
dis que les éboulements et les tremblements de
terre transformèrent le paysage. D'agréables
flancs de montagne boisés devinrent des pentes
abruptes et stériles, après avoir été projetés bien
13
au-dessus de la canopée. De grands réseaux de
cavernes ont été affaiblis, creusés par des an-
nées d'érosion souterraine et inondation drai-
nés par le changement soudain d'altitude. La
preuve la plus émouvante de ce soulèvement se
trouve le long de la gorge de la rivière Gweléth,
où les eaux de ruissellement dévalent des cen-
taines de mètres depuis le sommet du plateau
dans une spectaculaire de chute d'eau jusqu'au
lit de la rivière en contrebas.
3.2 LE GRAND PEUPLE-
3.2. Le Grand Peuplement Du
Rhûn MENT DU RHÛN
" Après la victoire des Seigneurs de l’Ouest, ceux
des méchants Hommes qui n’avaient pas été tués
s’enfuirent à nouveau vers l'Est où un grand
nombre d'habitants erraient comme des sauvages
dans les terres incultes, sans loi et repoussant les in-
vitations des Valar comme celles de Morgoth. Les
méchants Hommes vinrent parmi eux, firent planer
la terreur et devinrent leurs rois. "
Le Silmarillion - Akallabêth
14
3.2.1.
3.2.1. LELe Fléau BARADHRIM
FLÉAU Baradhrim
Avant sa défaite face à ses frères Valar, Morgoth
rassembla une grande armée d'Hommes malé-
fiques venant de l'Est, connus des peuples de
l'Ouest sous le nom "d’hommes à la peau bistre",
ou bien Baradhrim. La force de ces tribus étaient
leur maîtrise du combat à cheval et leur pen-
chant inextinguible pour la brutalité, qui leur a
permis de devenir des seigneurs d'armes, des
capitaines et des maîtres forgerons au service
d'Angband. Parmi les ennemis humains et
même elfiques de Morgoth, les Baradhrim
étaient craints comme des adversaires compé-
tents et impitoyables. Aucun des serviteurs de
Morgoth ne pouvait cependant résister aux as-
sauts du Vala Tulkas, et ce n'est que grâce à leur
maîtrise de l'équitation qu'ils purent rapide-
ment fuir loin des ruines du Beleriand.
Les Baradhrim fuirent à travers le Nord de
l'Eregion et les cols septentrionaux des Monts
Brumeux. Cependant, à la source de l'Anduin,
ils furent confrontés à l'alliance des Nains et des
Hommes du Nord. Bien qu'ils ne soient pas par-
venus à les vaincre et à dominer le Nord du
Rhovanion, leur grand nombre leur a permis de
traverser la vallée de l'Anduin et de passer au
Nord de Vertbois-le-Grand pour atteindre les
terres bordant la Mer Intérieure.
Ils finirent par adopter des régions situées à
l'Est des Monts de Fer et au Nord de la mer. Bor-
dés seulement par des tribus des Hommes du
Nord mal organisées à l'Ouest et au Sud-Ouest,
les Baradhrim établirent leurs propres cheffe-
ries. Sur leurs nouvelles terres, les Baradhrim
menèrent une existence nomade, se déplaçant
chaque fois que les herbes des plaines ne pou-
vaient plus nourrir leurs troupeaux. Le passage
du temps ne contribua guère à apaiser la rivalité
entre les Baradhrim et leurs voisins du Nord, et
les guerres le long de la frontière entre ces deux
cultures furent constantes.
3.2.2. 3.2.2.Les
LESGobelins
GOBELINSDe LaDE
Chaîne
d'Uldona
LA CHAINE D'ULDONA
Le Grand Cataclysme entraîna la ruine des
salles naines de Kurdumahal, et la lignée de Ru-
nin commença la construction d'un nouveau
domaine dans la chaîne d'Uldona. Sous la direc-
tion de leur nouveau chef, Relin, fils de Runin,
les Nains découvrirent un grand complexe de
grottes creusées dans l'eau, sous un lac de mon-
tagne vierge, au sud de leur ancienne demeure.
Pendant trois siècles, ils agrandirent et modifiè-
rent les cavernes jusqu'à ce qu'elles surpassent
en beauté les maisons qui avaient été laissées
derrière eux. Leurs mines atteignaient les coins
les plus reculés de la chaîne de montagnes et
leurs salles les plus hautes donnaient par des fe-
nêtres sur la mer. Les trois portes du royaume
étaient entourées de trois grandes tours appe-
lées Azùrâkhshatûr (Khuz. "Tours nuageuses").
Outre la majesté esthétique de ce nouveau do-
maine qu'ils nommèrent Falek-Dûm (Khuz.
"Demeure de Marbre"), le peuple de Relin
trouva également un généreux stock de pierres
précieuses et de métaux précieux, faisant d'eux
un royaume riche.
Comme toujours, la rumeur de la nouvelle ri-
chesse du peuple de Relin se répandit rapide-
ment dans les terres du Rhûn, et il ne fallut pas
longtemps pour qu'elle atteigne la tribu des
Uruk-Marzgûram (ou "Orques du crâne
écrasé") des Monts Cendrés. À la fin de l'an
D.A. 521, les Orques jaloux traversèrent les
plaines du Gathod et lancèrent des attaques
contre Falek-Dûm. Le peuple de Relin n'était
pas un peuple fondamentalement guerrier, et
en l'espace d'un an, les Orques réussirent à
s'emparer de deux des trois tours et de toutes
les salles les plus à l'est du royaume. Relin et
son peuple abandonnèrent leur domaine aux
Orques et partirent se réfugier bien plus au sud,
dans les Ered Harmal.
3.2.3.
3.2.3. L'ARRIVÉE
L'arrivéeDES ULGATH
Des Ulgath
Au début du troisième siècle du Deuxième Âge,
une nouvelle vague massive de tribus hu-
maines a commencé à migrer dans les nouvelles
terres créées à la suite de l'assèchement progres-
sif de la mer d'Helcar, depuis leurs terres na-
tales à l'Est. Les premiers de ces peuples furent
les Nardhrim, qui revendiquèrent très tôt les
plaines asséchées, c'est-à-dire les terres situées
entre les deux masses d'eau, vestiges de l'an-
cienne mer d'Helcar, au sud de Kykurian Kyn.
Derrière eux, cependant, vint un groupe de tri-
bus beaucoup plus féroces, les Ioriags, qui firent
une guerre constante à leurs cousins Nardhrim.
En l’an D.A. 262, une alliance Ioriag menée par
la tribu guerrière Variag (peuple humain habi-
tant au Khand, au Sud-Est du Mordor) expulse
les Nardhrim d'une grande partie de la région
et s'en empare. La guerre se poursuivit tout au
long du siècle suivant entre ces deux peuples
jusqu'à ce que l'arrivée de nouveaux peuples al-
liés aux Ioriags fasse pencher la balance en dé-
faveur des tribus Nardhrim.
Ces nouveaux alliés Ioriags étaient dominés par
une multitude de tribus se faisant appeler les
Ulgath (Ul. "Premier peuple"). Les Ulgath
étaient un peuple diversifié depuis le début, et
peu après leur arrivée dans les plaines assé-
chées, ils se sont divisés en deux groupes cultu-
rels distincts. Les Ulgath du Sud étaient égale-
ment attachés à leur tradition d'adoration de
Morgoth (qu'ils nommaient Kragul) et du roi
demi-dieu Variag Rakadsaol (un esprit démo-
niaque).
Sous la tutelle des Variags, ils apprirent à maî-
triser le cheval et devinrent des guerriers redou-
tés à part entière. Ils ont dominé les vastes ter-
ritoires fertiles des Ioriags au Nord de la région
15
 Illustration : John Howe
de Relmether, et ont beaucoup fait pour proté-
ger le flanc Nord des royaumes des Variags. En
revanche, les tribus Ulgath du Nord ont cherché
à établir des parcours indépendants pour le pâ-
turage de leur bétail et ont refusé de s'allier avec
les Variags. Ils ont traversé les contreforts des
Collines de Fer, bordant la mer de Kolomok
(mer d'Helcar occidentale), et ont erré dans les
prairies du Nord connues sous le nom de
"Plaines Désertes", et finalement, au 7ème siècle,
ils entrèrent en contact avec les Baradhrim. Les
deux branches des Ulgaths s'éloignent de plus
en plus physiquement et culturellement.
Comme ils n'ont jamais été dirigés par les Va-
riags, ils n'ont appris à maîtriser les chevaux
que très progressivement, et ont toujours pré-
féré la fuite au combat direct. Alors que les Ul-
gath du Sud devenaient plus puissants et agres-
sifs, les tribus du Nord furent forcées de s'en-
foncer de plus en plus à l'Ouest dans les plaines,
et au septième siècle, elles entrèrent en contact
avec les Baradhrim.
3.2.4. VASSAUX DES CHEFS
3.2.4. Vassaux Des Chefs Baradhrim
BARADHRIM
Les Variags ont dominé le Val de la Rivière Kól
plusieurs siècles avant que leur emprise sur les
autres peuples Ioriags ne commence à s'affai-
16
blir. En D.A. 596, la vallée de la rivière fut à nou-
veau plongée dans la guerre lorsqu'un soulève-
ment mené par les Ioriags renversa les Variags,
malgré le soutien loyal des tribus Ulgath du
Sud. Cette nouvelle confédération Ioriag s'em-
para de la basse vallée Kól (la région de Relme-
ther) et fit la guerre aux Ulgath du Sud pour
leur rôle dans le soutien des Variags. Malgré
cela, les Ulgath du Sud ont pu défendre leurs
terres jusqu'au huitième siècle. En D.A. 730,
plusieurs défaites importantes ont forcé les Ul-
gath du Sud à se replier sur des terres plus au
Nord, déplaçant complètement les Ulgath du
Nord.
Dans les Plaines Désertes, les Ulgath du Nord,
qui erraient, constituaient une proie facile pour
les féroces Baradhrim. Au début, les troupeaux
étaient saisis et les gens punis pour avoir vécu
sur des terres revendiquées par les chefs Ba-
radhrim. Comme de plus en plus de tribus Ul-
gath commençaient à apparaître sur les terres
sous-exploitées des Baradhrim, ces derniers
cessèrent de chasser les Ulgath (car ils reve-
naient toujours) et commencèrent à exiger des
Ulgath un tribut de bétail et de femmes en paie-
ment de l'utilisation des terres. Les Ulgath du
Nord n'avaient guère le choix, étant entourés de
peuples hostiles, et la plupart acceptèrent la do-
mination des Baradhrim en échange d'une paix
relative. Les Ulgath étant un peuple matriarcal,
les tribus Baradhrim acquirent rapidement une
prétention légitime au commandement des Ul-
gath du Nord, liant davantage ces deux
peuples.
Les tribus vassales des Ulgath du Nord com-
mencèrent à s'appeler les Murgath (Ul. "Le
peuple lié"), et nombre de leurs traditions ul-
gath furent transformées dans les circonstances
de leur asservissement.
3.2.5. Fuite des Ulgath
3.2.5. FUITE DES ULGATH
Bien que leur migration vers des terres plus au
Nord leur ait donné un court répit dans la per-
sécution, les Ulgath du Sud ont de nouveau été
attaqués par les Ioriags de Relmether aux 10ème
et 11ème siècles du Deuxième Âge. De nom-
breuses tribus ont trouvé refuge dans les col-
lines du Haut Khand, ou dans les terres inhos-
pitalières des limites Nord du Talathrant. Les
tribus restantes formaient un noyau de guer-
riers aguerris qui faisaient face à des attaques
toujours plus fortes de leurs ennemis. À l'aube
du 12ème siècle, les tribus ne pouvaient plus ré-
sister, ayant été entièrement chassées de leurs
territoires d'origine. En conséquence, les ma-
triarches des tribus décidèrent que les Plaines
Désertes devaient être complètement abandon-
nées et le peuple se déplaça au nord, dans les
plaines du Cheval, les terres entre les Monts
Cendrés et la mer du Rhûn.
La fuite des Ulgath du Sud fut un voyage
épique à travers les terres revendiquées par les
tribus de Variags de Nûrn. Au final, les tribus
furent conduites sur les rives Sud-Est de la Mer
Intérieure. Dans leur nouvelle patrie, les tribus
usées et affaiblies prirent un nouveau nom, Ur-
gath (Ul. "Le peuple errant"), et tentèrent de re-
construire un semblant de leur gloire passée. Il
faudra de nombreux siècles avant que les tribus
Urgath ne parviennent à rivaliser avec leur
passé.
Au Nord, tous les Ulgath n'étaient pas prêts à
prendre le nom de Murgath et à vivre comme
esclaves des cruels Baradhrim. Le retour de la
pratique de l'esclavage dans la société Ba-
radhrim conduisit cette culture à une redécou-
verte de ses sombres racines, et au retour du
sombre culte de Morgoth qui avait autrefois
tant dominé ses traditions. De plus en plus, le
tribut Murgath était payé en victimes pour des
sacrifices de sang plutôt qu'en têtes de bétail.
Beaucoup d'Ulgath ne supporteraient pas ce
type d'asservissement, même si cela signifiait
abandonner leurs troupeaux et vivre comme
des réfugiés sauvages.
Au milieu du 12ème siècle du Deuxième Âge, des
bandes éparses d'Ulgath commencèrent à appa-
raître sur les contreforts de l'Agasha Dag et
dans les collines accidentées au Nord de la Mer.
Ces chaînes de montagnes étaient le domaine
des habitants du Nord du Rhovanion, ennemis
acharnés des Baradhrim. Malgré leur haine
commune des anciens Orientaux, les ressources
étaient trop rares et la terre trop pauvre pour
que les deux cultures puissent coexister pacifi-
quement et les Hommes du Nord chassaient
fréquemment les Ulgath sauvages dans la forêt.
En D.A. 1148, des groupes de réfugiés Ulgath
atteignirent les forêts plus fertiles et abritées en-
tourant la vallée d'Agach. Ils y découvrirent les
villages d'une culture maritime des Hommes
du Nord dynamique qui avait jusqu'alors
échappé aux ravages des raids de Baradhrim.
Là encore, les Hommes du Nord et les Ulgath
étaient étrangers les uns aux autres et les rela-
tions entre les deux étaient initialement ten-
dues. La forêt, la rivière et la mer offraient ce-
pendant des ressources en abondance pour
ceux qui savaient les exploiter. La vitalité des
villages des Hommes du Nord fut peu affectée
par l'arrivée des Ulgath, et les relations entre
eux ne devinrent jamais ouvertement hostiles.
À l'arrivée de l'hiver, les Ulgath avaient déses-
pérément besoin d'aide. Leurs troupeaux
étaient trop peu nombreux et leur environne-
ment trop nouveau pour qu'ils puissent sup-
porter avec succès les longs mois de froid. Dans
leur besoin, les Hommes du Nord ont eu pitié
des réfugiés et les ont aidés à traverser le long
hiver.
Bien qu'ils aient été peu nombreux au prin-
temps suivant, les Ulgath ont grandement bé-
néficié de leurs contacts étroits avec les
Hommes du Nord. Alors que de nombreux Ul-
gath restèrent près de leurs nouveaux amis,
d'autres utilisèrent les compétences en matière
de navigation et de pêche acquises auprès des
Hommes du Nord pour exploiter des zones de
la côte plus à l'Ouest.
Ce dernier groupe s'étendit vers l'Ouest tout au
long du 12ème siècle et au début du 13ème siècle
jusqu'à atteindre l'embouchure de la puissante
Fola Salenin (connue dans l'Ouest sous le nom
de rivière Celduin) et le territoire du Rhídon
Donath. Les Donath et les Ulgath devinrent ra-
pidement voisins et un commerce sain com-
mença entre les deux cultures presque dès leur
première rencontre. Au lieu de s'étendre plus
loin sur la côte Ouest de la mer et d'empiéter sur
les terres et les lieux de pêche de Rhídon, les Ul-
gath ont migré en amont de la rivière et se sont
installés dans la vallée de Salenin.
Les tribus de ces villages décidèrent de s’appe-
ler les Gargath (Ul. "peuple de la rivière"), et la
culture qui s'est développée le long des rives de
la rivière prit le même nom.
17

3.3. LE LIEUTENANT
3.3. Le Lieutenant De Morgoth
DE MORGOTH
Au début du second millénaire du Deuxième
Âge, les régions entourant la Mer Intérieure se
remplirent d'Hommes venus de tous les coins
d'Endor. À l'Est de la mer se trouvait le do-
maine des Baradhrim et de leurs tribus sou-
mises. Au Nord se trouvaient les Hommes du
Nord du Rhovanion et une petite collection de
réfugiés Ulgath. Le long des côtes Ouest et Sud,
les villages de pêcheurs Donath prospéraient.
Au Sud-Est, les Urgath parcouraient les plaines
avec leurs troupeaux et n'appelaient personne
en maître. Tel était le décor lorsque Sauron, es-
prit du feu, tourna pour la première fois son re-
gard vers la terre appelée Rhûn.
3.3.1. LES ANNEAUX
3.3.1. Les Anneaux De Liaison
DE LIAISON
Au milieu du Deuxième Âge, Sauron le Maia
s'engage à nouveau dans la domination de la
Terre du Milieu et de ses peuples. En D.A. 1000,
il choisit le Mordor comme terre qui pourrait le
mieux servir de centre à son royaume et com-
mença la construction de Barad-Dûr. Dès le dé-
but, Sauron a reconnu que Númenor et les
royaumes des Elfes étaient ses principaux ri-
vaux pour la domination du continent. Pour
combattre l'influence croissante de Númenor et
de ses colonies en Terre du Milieu, Sauron com-
prit qu'il aurait besoin de nombreux et puis-
sants serviteurs. En tant que lieutenant de Mor-
goth au Premier Âge, Sauron savait parfaite-
ment comment monter les cœurs des Hommes
les uns contre les autres. À cette fin, Sauron con-
çut les Anneaux de Liaison, de puissants arte-
facts qui pouvaient lier indéfiniment l'esprit
d'un serviteur humain à la Terre du Milieu.
Les trois Anneaux de Liaison qui ont dominé
une grande partie de l'histoire du Rhûn étaient
des œuvres relativement précoces dans la car-
rière d'orfèvre de Sauron. Lorsque Sauron les a
forgés, il n'avait pas encore découvert les se-
crets qui lui ont permis de créer les anneaux de
pouvoir plus puissants qu'il fabriquera par la
18
suite. C'est pourquoi les Anneaux de Liaison
apportent à leurs détenteurs beaucoup moins
que les Anneaux de Pouvoir, et comportent
d'importantes restrictions qui les rendent infé-
rieurs. Tout d'abord, Sauron savait que les pre-
miers porteurs des anneaux devaient eux-
mêmes posséder un pouvoir substantiel, ainsi
qu'une forte volonté et une dévotion au service
du Mordor. Deuxièmement, les Anneaux de
Liaison ne pouvaient ni prolonger la vie du por-
teur, ni permettre à l'esprit du porteur de con-
server une forme physique après l'expiration de
son corps. Au lieu de cela, les anneaux de liai-
son liaient l'esprit mort-vivant du porteur à
l'anneau après l'expiration de son corps. L'es-
prit peut alors posséder le corps du prochain
porteur, à condition que ce dernier n'ait pas une
volonté trop forte pour résister à l'esprit qui le
possède. Le choix d'un successeur-hôte était
donc une affaire délicate où la force du corps et
de l'esprit devait être mise en balance avec la
force de la volonté de résister. Sauron et ses ser-
viteurs n'ont compris cette question que des
siècles plus tard.
À la fin du 13ème siècle du Deuxième Âge, Sau-
ron avait terminé plusieurs Anneaux de Liaison
et était prêt à entamer la longue recherche d'un
serviteur humain approprié pour devenir le
premier porteur. Cependant, à cette époque,
son attention était attirée par la question plus
urgente et plus prometteuse de lier les Elfes d'E-
region, et le Rhûn fut donc épargné pendant
quelques années encore avant que Sauron ne
puisse se concentrer sur la tâche de subjuguer
ses peuples.
3.3.2.3.3.2.Les Odhriags Et Leur Conseil
LES ODHRIAGS
ET LEUR CONSEIL
En l'an D.A. 1641, un nouveau peuple entra sur
les terres du Rhûn et a laissé sa marque sur la
tapisserie culturelle de la région. Il s'agissait des
tribus Otyassi, un peuple Aharic lointainement
apparenté aux tribus des Ioriags et des Ulgath
du Rhûn, qui ont voyagé depuis leur terre na-
tale à l'extrême Sud du continent après avoir été
expulsés par les colons de Númenor. En Acana,
les Otyassi étaient un peuple avancé qui con-
naissait l'écriture et la lecture, les avantages du
commerce et les métiers de la maçonnerie et de
la métallurgie. Des années de migration à tra-
vers le cœur du continent, cependant, les rédui-
sit à une petite collection d'individus des plus
robustes qui manquaient de tout, sauf de vo-
lonté. La route de leur migration les amena au
Nord, le long des pentes orientales de l'Ered
Harmal et à travers le Nurad, la terre des Io-
riags. Là, les tribus auraient sûrement cessé
d'être un peuple indépendant sans l'intellect vif
et l'œil avisé d'un jeune chef de tribu nommé
Muhlmek le Fort.
En plus d'être un guerrier et un chef militaire
d'un certain talent, Muhlmek était un grand di-
plomate et un étudiant de l'histoire. Lors de
l'entrée de son peuple dans Nurad, Muhlmek a
rapidement constaté les profonds clivages cul-
turels entre les tribus Ioriags de la région, qui
les poussaient à se persécuter constamment.
Plutôt que de permettre à son peuple de deve-
nir une autre des nombreuses tribus luttant
pour leur survie dans cette nouvelle terre,
Muhlmek a identifié un groupe désespéré, les
Aivriags, et leur a offert l'assistance immédiate
de son peuple en échange d'un pacte de non-
agression mutuelle. Les chefs Otyassi et Aivriag
se sont rencontrés pendant trois jours et, le soir
du troisième jour du conseil, ils ont scellé un
pacte de sang qui liait à jamais les deux cultures
en un seul peuple. S'appelant eux-mêmes les
Odhriags (Od. "tribus du crépuscule"), ils jurè-
rent chacun de protéger l'autre, formant une al-
liance qui était juste assez forte pour leur per-
mettre de survivre, là où individuellement ils
auraient été détruits.
Mais si les Odhriags ont survécu à leur intro-
duction sur le Rhûn, ils n'ont pas initialement
prospéré. Les Variags du Khand étaient un
peuple fort et brutal et les conflits entre les Va-
riags et les Odhriags étaient constants. Finale-
ment, les Odhriags furent chassés vers l'Ouest,
à travers les chaînes de montagnes et dans les
Plaines Asséchées entre la Mer Intérieure et les
Monts Cendrés. La proximité de leurs nouvelles
terres avec le domaine que Sauron était en train
d'établir au Mordor fit des Odhriags des cibles
naturelles de l'attention de Sauron, un fait qui
allait façonner l'histoire du peuple Odhriag
pour les siècles à venir.
3.3.3. LE GARDIEN DES ÂMES
3.3.3. Le Gardien Des Âmes
Malgré les difficultés rencontrées par les Urgath
au cours de leur long voyage vers les rives de la
Mer Intérieure, de nombreuses facettes de la
culture Urgath sont restées, au milieu du Deu-
xième Âge, pratiquement inchangées par rap-
port à leurs origines orientales.
Parce que les Urgath étaient un peuple pastoral
depuis le début, le panthéon Urgath compre-
nait beaucoup de divinités, liées davantage aux
gens et aux troupeaux qu'à un paysage qui
changeait si souvent. Pour cette raison, le sacer-
doce Urgath était l'une des traditions les plus
stables de la culture Urgath, et les prêtres du
Deuxième Âge étaient aussi engagés dans le
culte de Morgoth que l'avaient été les prêtres du
Premier Âge qui avaient réellement vu l'En-
nemi du Monde.
Lorsque Sauron put enfin s'aventurer parmi les
peuples du Gathod, il ne tarda pas à reconnaître
l'opportunité que représentaient les restes du
domaine de son maître. En commençant en
D.A. 1688, il apparut périodiquement à d'émi-
nents prêtres Urgath en se faisant passer pour
Kragul, le Gardien des âmes, et se faisait appe-
ler le "Noir Maître". La réapparition de leur di-
vinité principale plongea le sacerdoce Urgath
dans un revivalisme chaotique qui engloutit
toutes les autres préoccupations et autorités tri-
bales, et lia les Urgath aux édits de Mordor.
Deux ans plus tard, Sauron choisit un certain
Lokuthor, un chaman d'une importante tribu
Urgath, pour être le premier porteur d'un An-
neau de Liaison. En tant que Haut Prêtre de
Kragul et détenteur d'un anneau inférieur,
Lokuthor devint l'individu le plus puissant de
tout le Gathod. En tant que serviteur le plus
puissant de Sauron au Rhûn, il incomba à Loku-
thor de consolider l'emprise du Seigneur des
Ténèbres sur les cultures locales tandis que Sau-
ron lui-même se concentrait sur les événements
de l'Ouest de la Terre du Milieu.
Le "Noir Maître" étendait son ombre…
19

3.3.4. LES SERVANTES
DU FOLYAVULD
3.3.4. Les Servantes Du Folyavuld
À l'opposé de la révolution religieuse qui en-
gloutissait la rive Sud de la Mer Intérieure, les
cultures du Nord-Ouest du Rhûn étaient en
train de changer radicalement d'une manière
totalement différente.
En l'an D.A. 1690, trois Femmes Ents sont arri-
vées sur les hautes terres qui forment la ligne de
partage des eaux de l'Uldona et ont commencé
un grand travail qui allait transformer le pay-
sage et les cultures locales. Elles apparurent à la
fois aux Donath de la région et aux Gargath ré-
Illustration : Martin de Diego (@Fantasty Flight Games)
20
fugiés et leur enseignèrent les méthodes d'agri-
culture. Pour les peuples qu'ils influençaient,
les Femmes Ents étaient des serviteurs de la
terre elle-même ; des parties du paysage pre-
naient vie pour révéler les secrets d'Arda aux
yeux de l'Homme. En effet, si l'acquisition de la
technologie agricole a été une étape importante
dans l'évolution des cultures locales, l'impact
des Femmes Ents sur les croyances religieuses
locales a été au moins aussi réel.
Chacune des Femmes Ents venues au Rhûn
avait ses propres plantes préférées, et concen-
trait une grande partie de son énergie dans des
régions particulières. Dans les hautes terres, de
nombreuses espèces de raisins ont été semées et
les Broendon locaux sont devenus des viticul-
teurs experts en quelques générations seule-
ment. Dans les plaines, en particulier le long de
la basse Fola Salenin et d'Uldona, les céréales
telles que le blé et le maïs sont devenues les cul-
tures de base des villages Gargath. Les forêts
étaient remplies de fleurs sauvages dont les
nectars donnaient des miels épais, et d'herbes
au fort potentiel curatif.
En l'espace d'une centaine d'années, les villages
Donath et Gargath qui luttaient autrefois pour
leur subsistance sont devenus de grands entre-
pôts de surplus agricoles. Et tandis qu'une plus
grande partie de la population se détournait de
la pêche et de la chasse comme moyen de sub-
sistance, ceux qui continuaient à pêcher et à
chasser bénéficiaient de prises plus importantes
et devenaient fournisseurs de leurs propres
produits de viande séchée, de cuir et de coquil-
lages.
À la fin du 18ème siècle du Deuxième Âge, les
cultures du Folyavuld dominaient le commerce
dans le Nord du Rhûn ; un fait qui allait entraî-
ner de nouveaux dangers au fur et à mesure que
les événements se déroulaient dans les plaines
du Nord.
3.4. L'ÉTENDUE
DU MORDOR
3.4. L'étendue Du Mordor
" Presque tous les Humains à l'Est et au Sud étaient
sous son emprise. Ils devinrent forts et puissants,
construisirent maintes cités et remparts de pierre, et
ils étaient nombreux, ardents à la bataille et leurs
armes étaient d’acier.
Sauron était pour eux un roi et un dieu et ils en
avaient grand-peur, car il vivait dans une demeure
entourée de flammes."
Le Silmarillion –
"Les Anneaux de Pouvoir & le Troisième Âge"
3.4.1. La Guerre
3.4.1. Du Nord
LA GUERRE DU NORD
À la fin du dix-septième siècle du Deuxième
Âge, Sauron a adopté des moyens plus directs
pour tenter de dominer la Terre du Milieu.
Ceux qui connaissent l'histoire de la Terre du
Milieu occidentale savent que Sauron a fait la
guerre aux Elfes d'Eregion pour s'emparer des
Anneaux de Pouvoir. Ce que l'on sait moins,
c'est que Sauron a également fait la guerre aux
Hommes du Nord du Rhûn à cette époque,
grâce à sa capacité à guider les tribus Ba-
radhrim. Sauron avait entendu parler des Ba-
radhrim et de leur sombre histoire des siècles
auparavant, par l'intermédiaire des éclaireurs
Urgath de Lokuthor. Bien que les légendes de
leur défaite lors de la Guerre de la Grande Co-
lère soient encore présentes dans les traditions
orales des Baradhrim, les sages de la tribu pré-
disaient le retour de leur sombre maître et la
gloire à laquelle il les avait autrefois élevés.
Pour Sauron, ce n'était rien d'apparaître devant
eux sous l'apparence de leur plus ancienne di-
vinité, Rakana-Kiral (Ar. "Roi du Monde"), qui
était autrefois Morgoth.
Dans ce rôle, Sauron incita les Baradhrim les
plus à l'Ouest, les brutales tribus Szreldorn et
de Vulszev, à faire la guerre aux Hommes du
Nord du Rhûn. En plus d'affaiblir un peuple
fier et vaillant, le déplacement des Hommes du
Nord contribuerait à renforcer le contrôle de
Sauron sur la Mer Intérieure, une région qui do-
minait le flanc Nord du Mordor. Au cours de
deux saisons de guerre, les deux tribus Ba-
radhrim ont dévasté les Hommes du Nord dé-
sunis, les poussant profondément dans le Rho-
vanion à l'hiver 1696. Ardatha, chef Szrel de
guerre du peuple Szreldorn, revendiqua les
terres fertiles le long de la Fola Salenin et de
Carnen (S. "Eau Rouge"), et les plaines au Nord-
Est furent remplies de tribus Murgath fidèles
aux Baradhrim. Les nobles seigneurs de la
guerre Szreldorn établirent des possessions de
l'embouchure de la rivière Carnen jusqu'à la
partie septentrionale de la rivière, où l'on trou-
vait du minerai de fer en abondance. La compé-
tition pour ces ressources en fer amena les guer-
riers d'Ardatha à entrer en conflit brutal avec
21
les Nains d'Azanulinbar-Dûm, et les rives Nord
de la rivière furent lourdement renforcées par
des forts primitifs. En fait, Ardatha a élevé la
première capitale Szreldorn en vue des Monts
de Fer, à un endroit appelé Adumovas (Sz.
"Point de Fer").
Pour les Vulszev, la guerre contre les Hommes
du Nord était moins une conquête de terres à
coloniser qu'un exemple de guerre pour le plai-
sir de la guerre. Les rixes entre les tribus
Vulszev et les Hommes du Nord avaient lieu
depuis longtemps. Il y avait des actes odieux
des deux côtés. Pour cette raison, les Vulszev ne
se sont pas contentés de mettre fin à leurs agres-
sions après la deuxième année de guerre. Le
conflit entre ces deux peuples allait se pour-
suivre pendant des années, attirant d'autres cul-
tures et races dans la mêlée et atteignant des
22
terres aussi loin à l'Ouest que Vertbois-le-
Grand.
Le long de la côte Nord de la mer, les villages
de pêcheurs des Hommes du Nord et des réfu-
giés Ulgath ont été attaqués sans pitié. Plutôt
que d'être complètement conquis par leurs as-
saillants, une partie importante de la popula-
tion s'est regroupée et a migré en bateau vers
l'Est, le long du littoral boisé. De cette manière,
ils ont échappé à leurs poursuivants et ont fina-
lement trouvé une baie abritée alimentée par
une rivière forestière puissante. Ils donnèrent à
la baie et à la rivière le nom de Kug (Ul.
"Brume") en raison des grands bancs de brouil-
lard qui pouvaient parfois recouvrir entière-
ment la baie.
À l'embouchure de la rivière forestière, au ni-
veau d’une grande clairière, ils ont élevé une
haute palissade en bois pour séparer cette clai-
rière des dangers de la forêt environnante, qui
était habités par les méfiants Uialrim. Les Elfes
débattirent de cet empiètement sur leur terri-
toire, mais eurent finalement pitié de ces réfu-
giés pathétiques et choisirent de ne pas interve-
nir. Ils établirent cependant une garde cons-
tante pour surveiller la propagation des Orien-
taux. La ville qui s'est développée à cet endroit
a été appelée Kugavod (Ul. "Ville des brumes"),
et a fini par abriter une culture forestière et de
pêche prospère.
3.4.2. Évolution De
3.4.2. ÉVOLUTION DELa
LA Culture
CUL-
des Folyavuldok
TURE DES FOLYAVULDOK
Alors que le royaume d'Ardatha le Szrel prenait
forme sur les rives de la rivière Carnen, les
changements provoqués au Folyavuld par la
venue des Femmes Ents s'intensifiaient. Sous la
tutelle des Demoiselles de la Terre, les Gargath
s'enrichirent d'un surplus de céréales qu'ils
échangèrent avec les Broendon pour le vin et
avec le clan Rhidon pour les produits de la mer.
Le vin de Broendon devint un aliment de base
pour toutes les tribus du Folyavuld, et bien que
le secret de la production du vin se soit répandu
chez les Rhídon et les Gargath, les vins de
Broendon restèrent les crus les plus prisés du
pays.
La culture Broendon des Hautes-Terres était
centrée sur le site de Killindrow (Dn. "Haute-
forteresse"), un grand village situé sur les rives
de la rivière Uldona au cours rapide. À l'époque
des habitations sous roche, les Broendon ont
mis en valeur un vaste complexe de cavernes
naturelles dans les collines entourant le village.
Lorsque leur société a évolué vers des struc-
tures en surface, les grottes ont été utilisées
comme tombes familiales et plus tard comme
caves à vin. Les Rhídon étaient la moins agri-
cole des trois tribus, préférant tirer leur subsis-
tance de la mer. Néanmoins, les fermes situées
le long de la vallée de Gweléth cultivaient des
céréales et des raisins rustiques des hautes
terres pour une petite industrie vinicole locale.
Les trois tribus du peuple Gargath étaient de
loin la plus prospère des cultures du Folyavuld.
Avec l'aide des Servantes de la Terre, ils ont
transformé la vallée de la Fola Salenin, passant
du marécage et de la forêt primaire à une terre
de céréales et de champs de maïs abondants.
Sous la tutelle des Femmes Ents, ils ont appris à
faire du pain et plus tard de la bière. Avant la
guerre du Nord, les Hommes du Nord du Rho-
vanion étaient leurs alliés et partenaires com-
merciaux. Grâce à leur connaissance de la navi-
gation fluviale, ils ont entretenu un commerce
continu avec les Broendon en transportant des
marchandises sur l'Uldona. La ville d'Uldona-
van (Ul. "Ville d'Uldona") fut fondée en D.A.
1735, au gué le plus bas du cours de l'Uldona, et
devint rapidement la première et la plus grande
ville du Folyavuld. C'est ici que le grand ma-
riage des cultures Gargath et Donath a com-
mencé, les marchands des deux cultures s'étant
installés dans la ville. Un dialogue, puis une al-
liance entre Gargath et Donath ont été établis à
Uldonavan, et la ville a servi de capitale infor-
melle au nouveau royaume pendant plus de 150
ans.
3.4.3. L'INVASION
3.4.3. L'invasion
SZRELDORN Szreldorn
Dans le vide laissé par l'avancée vers l'Ouest
des peuples Vulszev et Szreldor s'installèrent
les tribus Murgath. Ces peuples étaient vague-
ment liés aux Baradhrim, ayant servi d'éclai-
reurs et d'auxiliaires pendant la guerre du
Nord.
Pour apaiser leurs voisins Szreldor, ces tribus
payaient un tribut annuel en bétail. Celles qui
refusaient de payer le tribut s'exposaient à la co-
lère des Szreldor, qui pouvait aller jusqu'à
l'asservissement complet de leur peuple et la
saisie de leurs troupeaux. Chaque matriarche
Murgath savait que toutes les autres tribus
Murgath convoitaient leurs troupeaux et leurs
terres, et qu'elles se joindraient volontiers à la
persécution de sa tribu si elle leur donnait la
moindre excuse. Cette atmosphère de méfiance
mutuelle empêchait les Murgath de s'organiser
au-delà du niveau tribal et de s'unir pour se-
couer le joug de la domination Szreldorn.
La base de la richesse des Szreldor étant passée
des chevaux et du bétail aux droits de tribut et
aux esclaves, la société des Szreldor est devenue
dominée par des nobles guerriers. Cette caste a
23
été renforcée par un décret des Bromarja (Sz.
"voyants") de la tribu qui stipulait que le droit
de gouverner les Szreldor revenait de droit di-
vin au plus fort des patriarches tribaux, l'actuel
seigneur Szrel. En tant qu'instruments de la
force du roi des Szreldor, les nobles guerriers
étaient les serviteurs de la volonté divine de Ra-
kana-Kiral, et étaient donc des hommes saints à
part entière. Les seules professions honorables
pour les Szreldor étaient la fabrication d'armes,
l'élevage de chevaux de guerre et la guerre. Les
patriarches des clans construisaient des ma-
noirs fortifiés à l'image du roi Szrel et vivaient
du tribut des tribus soumises à Murgath. Pen-
dant les deux siècles suivants, les Szreldor ont
terrorisé leurs voisins nomades et ont régné
sans partage sur les plaines du Nord.
Tout au long des 18ème et 19ème siècles du Deu-
xième Âge, la Fola Salenin a constitué une bar-
rière efficace entre les éclaireurs Szreldor non
organisés et les villages prospères du Gargath.
Les descendants d'Ardatha le Szrel étaient rela-
tivement paresseux et trop souvent contestés
par d'autres petits nobles Szreldor pour at-
teindre des résultats comparables à ceux de leur
géniteur. Bien qu'il soit évident que le raid sur
les villages Gargath puisse être une entreprise
prospère, l'absence d'un gué pratique empê-
chait tout raid important des Szreldor sur la ri-
vière. Cette période d'inactivité prit fin en D.A.
1886, lorsque Korlana monta sur le trône Szrel-
dorn. Korlana avait passé son temps d'héritier à
faire des raids sur la frontière orientale et à ex-
plorer la vallée de la Fola Salenin. Au cours de
ces voyages, il a conçu un plan pour traverser la
Fola Salenin en force en utilisant de grands ra-
deaux pour transporter les chevaux et les armes
dont dépendaient les guerriers de Szreldor. La
traversée a été entreprise sur le futur site d'Ila-
nin à la fin du printemps de D.A.1887, la pre-
mière année du règne de Korlana.
Les Gargath n'étaient absolument pas préparés
à faire face à l'assaut des Szreldor, et des popu-
lations entières de villages furent capturées et
réduites en esclavage. Au cours des deux an-
nées suivantes, Korlana parvint à s'emparer de
toutes les basses terres de Fola Salenin, de la ri-
vière Uldona à la Mer Intérieure, bien qu'à l'Est,
le territoire des Szreldor se réduisit fortement
entre les hautes terres boisées et brisées et la
large rivière. Les quelques personnes qui ont
échappé aux envahisseurs se sont réfugiées
24
dans les hautes terres où les guerriers Donath et
Gargath, travaillant ensemble, ont pu utiliser le
terrain à leur avantage. Le long de l'Uldona, les
hommes de Korlana se heurtèrent à une forte
résistance des combattants Broendon et Gar-
gath et son offensive s'arrêta. À la fin de sa deu-
xième saison de guerre contre les Gargath, les
troupes de Korlana ont pu s'emparer d'Uldona-
van et repousser ce qui restait de la résistance
des Gargath dans les hautes terres.
Le Roi Szrel a alors proclamé une grande vic-
toire et a détourné son attention de la conquête
pour se consacrer à l'administration de ses nou-
velles possessions. Bien qu'étant un guerrier
dans l'âme, le roi Szrel était assez sage pour
comprendre qu'il serait mieux servi en prenant
le contrôle de l'économie Gargath plutôt qu'en
la détruisant. Les Szreldor n'étaient pas enclins
à devenir des agriculteurs ni à gérer les activités
quotidiennes d'une grande plantation, aussi le
Roi a-t-il permis à des clans entiers de Gargath
de rester intacts. Le démantèlement de la struc-
ture des villages basée sur la parenté entraîne-
rait très certainement l'effondrement de la re-
marquable économie Gargath. Les matriarches
des villages ont donc été autorisées à conserver
leur autorité sur les villageois, mais elles ont été
contraintes d'obéir à leurs suzerains Szreldorn.
Le jeune Roi Szrel passa les cinq années sui-
vantes loin de la capitale de son père, sur la ri-
vière Carnen, à régler des différends dans ses
nouveaux territoires et à mener des raids de re-
présailles contre les guerriers des Hautes-
Terres, qui se révélèrent à la fois implacables et
insaisissables. Le roi Szrel a appris que ses guer-
riers montés étaient mal adaptés aux combats
de mêlée sur le terrain boisé et accidenté des
hautes terres, et que les gains obtenus contre les
guerriers des hautes terres étaient au mieux
temporaires. Korlana lui-même est tombé en
D.A. 1893 dans une embuscade alors qu'il me-
nait un petit groupe de Szreldor dans les col-
lines au Sud de la rivière et en vue de la mer.
Son propre fils Markova a réussi à récupérer
son corps et à l'emmener au bord de la rivière
où il a élevé un grand monticule en l'honneur
de son défunt père. Le Szrel Markova décida de
construire sa propre capitale à cet endroit et la
nomma Szrel-Arkasa (Sz. "La gloire de Szrel").

3.4.4. LA LÉGENDE DE THELÓR
3.4.4. La Légende De Thelór
En l'an D.A. 2797, le roi nain Thelór IX, qui rési-
dait loin au sud, dans la cité de Namagaluz,
conduisit une armée pour reprendre Falek-
Dûm. À l'aide d'un Anneau de Pouvoir, le roi
nain fit la guerre aux Uruk-Marzgûram pour ré-
cupérer la chaîne d'Uldona. Les Orques, cepen-
dant, étaient profondément retranchés dans le
domaine nain en ruines, et ne voulaient pas le
céder à l'assaut féroce des Nains. La guerre de
Thelór contre les Orques dura sept ans, et dimi-
nua considérablement les deux peuples. À la
fin, cependant, les Nains remportèrent plu-
sieurs grandes victoires, forçant les Orques à
quitter des pans entiers de Falek-Dûm et réta-
blissant la présence des Nains au Rhûn. Ils re-
baptisèrent leur royaume Nurunkhizdin (Kz :
Nouveau Territoire des Nains) et reprirent la
recherche de pierres et de métaux précieux
dans la chaîne d'Uldona.
bien qu'à l'origine elle portait simplement le
nom de son noble seigneur. De grandes forges
furent construites à Ilanin et à Szrel-Arkasa, et
les deux colonies furent reconnues par la fumée
noire de leurs feux de forge.
Les raids personnels d'esclaves dans les hautes
terres intérieures du Folyavuld étaient toujours
encouragés par les rois de Szrel. La plupart des
esclaves capturés était ramené sur les domaines
du noble qui avait financé le raid. Ces petits
ajouts à la main-d'œuvre aidaient les domaines
à traverser les saisons les plus laborieuses de
l'année.
Lorsque le noble n'avait plus besoin de l'esclave
supplémentaire, il le vendait généralement à un
autre noble ou le donnait au roi. Les esclaves
donnés au roi passaient le reste de leur vie à
transporter du fer sur l'ancienne route du fer ou
à travailler sur les grands chantiers de Szrel-Ar-
kasa.

3.4.5. LE RÈGNE
3.4.5. Le Règne Des Rois Szrel
DES ROIS SZREL

Le Szrel Markova s'est révélé être un adminis-

trateur bien plus compétent que son père Kor-
lana, et s'est rapidement consacré à la formali-
sation des droits fonciers des nobles Szreldorn
s'installant sur son nouveau territoire. Des bacs
fluviaux ont été établis de façon permanente au
confluent du Donu et de Szrel-Arkasa pour as-
surer le trafic entre le nouveau territoire et les
plaines du Nord. Séduits par l'attrait de l'écono-
mie généreuse de Gargath, la majorité des
nobles Szreldorn a revendiqué de nouvelles
terres le long de la basse Fola Salenin, abandon-
nant les forts qu'ils avaient construits le long de
la rivière Carnen. Les seuls nobles Szreldorn
d'importance à rester dans les anciens terri-
toires étaient de riches éleveurs de chevaux, et
ceux qui dirigeaient les camps d'extraction de
fer le long de la rivière Carnen. L'ancienne route
du fer qui suivait le cours de la rivière Carnen
et reliait de nombreux anciens forts Szreldorn
était désormais prolongée jusqu'au bac de la ri-
vière Donu, et un établissement notable s'y dé-
veloppa sous l'administration d'un puissant
clan de Szreldor nommé Hos. Cette nouvelle Illustration : Yzah
ville fut connue plus tard sous le nom d'Ilanin,

25
 vigilant sur les éventuels éclaireurs Szreldorn.
3.4.6. LA VIE DANS Des embuscades étaient tendues dans des zones
3.4.6. LES
LaHAUTES-TERRES
Vie Dans Les Hautes-Terres
de terrain particulièrement étroites, où la cava-
lerie des Szreldor avait une position désavanta-
geuse. La vie dans les villages des hauts pla-
Pour les peuples du Folyavuld, le traumatisme
teaux, cependant, a pris un tournant pour le
physique et économique de l'invasion des Szrel-
pire. Bien que chaque récolte ait donné de meil-
dor a été aggravé par une perte spirituelle. Les
leurs raisins, l'économie commerciale des Do-
servantes de la Terre voyaient dans cette inva-
nath a été paralysée par la perte de leurs parte-
sion le signe que ces terres, bien qu'abondam-
naires commerciaux Gargath. Un modeste com-
ment fertiles, ne seraient jamais plus sûres que
merce a persisté entre les tribus Donath, mais
les jardins qu'elles avaient déjà laissés derrière
au final, les Broendon ont été obligés de comp-
elles dans la vallée d'Anduin. Leurs œuvres ici
ter de plus en plus sur la chasse. Le nombre
étaient tout aussi sûres de succomber aux feux
constant de réfugiés Gargath dans les hautes
de la guerre que les jardins d'Anduin aux poi-
terres a amplifié les problèmes. Les Broendon et
sons immondes du Seigneur des Ténèbres du
les Rhídon étaient des alliés honorables, cepen-
Mordor. La seule façon de s'assurer raisonnable-
dant, et les familles Gargath ayant besoin d'aide
ment que l'Olvar qu'ils chérissaient survivrait
étaient généralement admises dans les commu-
aux âges était de partir à la recherche d'une nou-
nautés Donath, malgré les tensions sociales qui
velle terre abritée pour y installer leurs jardins.
en découlaient.
Elles pensaient que plus il y avait de jardins, plus
il y avait de chances que l'un d'eux survive sans Au fil des années d'occupation Szreldorn, ces
être inquiété. Les servantes de la terre quittèrent familles Gargath se sont intégrées dans les com-
le Folyavuld en secret une nuit d'automne, en di- munautés villageoises des hautes terres. Les
rection des plaines sans piste de l'Est. Gargath se sont révélés être de bons chasseurs
et travailleurs du bois, et ont finalement réussi
La révérence envers les mères de la Terre était
à adapter certaines céréales au sol des hautes
un fil tissé profondément dans le tissu de la so-
terres. En raison de leur expérience commune
ciété des Folyavuldok. Bien que les Femmes
avec les Femmes Ents, les croyances religieuses
Ents eux-mêmes aient quitté le Folyavuld pour
des Gargath reflètent étroitement celles de leurs
toujours, les peuples survivants du Folyavuld
hôtes Donath. Bien que l'autorité des pa-
continuèrent à vénérer la Mère Terre Aldena et
triarches Donath soit généralement reconnue et
ses serviteurs. Autour des jardins des hautes
respectée, les matriarches Gargath conservent
terres que les Terriennes avaient plantés, les sei-
une grande partie de leur autorité coutumière
gneurs des clans élevèrent de grandes cita-
sur leur propre peuple. Petit à petit, les deux
delles. Celles-ci avaient pour but de protéger les
peuples se sont tellement liés par le mariage
jardins sacrés des déprédations du monde exté-
que l'autorité du village est revenue à un couple
rieur, mais aussi de glorifier la mémoire des
dirigeant, bien que la lignée soit toujours tracée
Terriennes. Au fil du temps, ces citadelles et la
par le mâle.
caste des hommes et des femmes qui en étaient
les intendants ont appris de grands secrets dans Les réfugiés Gargath ne se sont pas entièrement
les arts de la guérison médicinale. Les citadelles séparés des Gargath restés dans les plaines
sont devenues de vastes entrepôts de connais- comme esclaves. Les chasseurs de Gargath rô-
sances en matière de guérison ainsi que des mo- daient la nuit dans les champs des domaines
numents à la gloire de la mère Terre. Les servi- Szreldorn des basses terres, gardant le contact
teurs des citadelles étaient membres de la Gyo- avec les Gargath asservis et effectuant occasion-
garasag (Fy. "Société des guérisseurs"), et c'est nellement des raids pour obtenir des provisions
en eux que reposaient la santé et la fertilité du et des armes. Ils offraient également un abri aux
peuple et de la terre. esclaves qui avaient déplu à leurs seigneurs
Szreldorn et risquaient d'être vendus dans les
Bien que la société Gargath ait été largement dé-
camps d'esclaves du roi ou pire encore. Chaque
truite par l'invasion des Szreldor, les Broendon
fois que les esclaves d'un domaine Szreldorn se
et les Rhídon étaient relativement en sécurité
révoltaient, le conflit était soutenu et souvent
dans leur refuge des hautes terres. Les éclai-
fomenté par les Gargath des hautes terres.
reurs et les chasseurs Donath gardaient un œil

26

3.4.7. LES ROIS PRÊTRES
3.4.7. Les Rois Prêtres Szreldorn
SZRELDORN
En l'espace de trois siècles, le royaume des
Szreldor au Folyavuld est devenu le plus puis-
sant du Rhûn. La combinaison d'une économie
d'esclaves stable et des prouesses martiales des
Baradhrim a permis aux Szreldor d'atteindre un
sommet de puissance inégalé depuis la chute de
Morgoth.
Dans les Szreldor, Sauron a vu un peuple sujet
potentiel avec une histoire distinguée, une pré-
disposition au mal et une efficacité prouvée. Les
Szreldor représentaient un atout important
qu'il pourrait un jour utiliser contre la puis-
sance croissante de Númenor, et trouver un ser-
viteur pour assurer son contrôle sur ce royaume
devint une priorité absolue. À cette fin, Sauron
envoya Oraishapek le Dépossédé, porteur d'un
Anneau de Liaison, chez les Szreldor en D.A.
2204 (voir le chapitre 9.1 pour plus de détails
sur son anneau).
Nommé aussi Oraishapek l’Immortel, Oraisha-
pek était un seigneur de guerre des Szreldorn
au Deuxième Âge et un subordonné du Nazgûl
Khamûl. Ce dernier donna à son serviteur un
anneau de pouvoir de moindre importance qui
retarda finalement la mort d'Oraishapek et le
transforma par la suite en un Spectre de l'An-
neaux, devenant ainsi un haut émissaire de Sau-
ron dans les terres du Rhûn.
À son arrivée à la cour du roi des Szrel, Korlana
IV, Oraishapek se déclara comme un émissaire
de Rakana-Kiral qui apportait aux Szreldor de
nombreux dons de connaissances. Les Bromarja
du clan avaient depuis longtemps prédit le re-
tour de Rakana-Kiral, aussi sa revendication fut
largement incontestée.
Une fois que l'émissaire de Sauron eut démon-
tré à l'assemblée grâce à sa maîtrise de la sorcel-
lerie et à sa connaissance approfondie de l'his-
toire et des dispositions de leur dieu, les Bro-
marja l'acceptèrent comme leur supérieur et
Grand Prêtre. Le roi accepta le Dépossédé
comme son conseiller de confiance, et prit peu
de décisions sans consulter au préalable la vo-
lonté de Rakana-Kiral.
Sous la tutelle de ce nouveau Grand Prêtre, la
caste religieuse de la société Szreldorn fut ins-
truite dans les arts noirs de la sorcellerie et ap-
prit à lire et à écrire à la fois leur langue mater-
nelle et le langage noir du Mordor en utilisant
les lettres du Tengwar.
Aux nobles et artisans du royaume, Oraishapek
enseigna la maçonnerie et la construction de ga-
lères pour le transport fluvial. Szrel-Arkasa fut
transformé en une forteresse de pierre, où des
forges de fer fabriquaient certains des meilleurs
outils et armes du Rhûn, et où des galères flu-
viales à rames transportaient les matériaux des
quatre coins du royaume. Forte de ces nou-
velles compétences, l'économie Szreldorn a ex-
plosé.
Des prospecteurs trouvèrent de précieuses
pierres de construction dans les collines au Sud
de Szrel-Arkasa et aussi au Nord de la Mer In-
térieure, ce qui provoqua des campagnes mili-
taires dans ces régions. Des barges et des ga-
lères fluviales peu profondes ont été conçues
pour transporter le minerai et la pierre des sites
de prospection et des carrières vers les forges et
les projets de construction monumentaux de
Szrel-Arkasa.
Le passage en amont de Szrel-Arkasa vers les
carrières du Nord était si redouté par les galé-
riens que l'affluent lui-même a été baptisé Ulu-
mur (Fy. "grand travail"). Le marché urbain des
esclaves a pris de l'importance à mesure que la
demande d'esclaves galériens et d'ouvriers du
bâtiment augmentait. Le pillage d'esclaves dans
les hautes terres devint à nouveau une entre-
prise très rentable, et les conflits avec les cul-
tures des hautes terres prirent une nouvelle in-
tensité.
Plus la richesse du royaume augmentait, plus
Oraishapek et son ordre croissant de prêtres ga-
gnaient en influence. Le Bromarja de Rakana-
Kiral domina bientôt toutes les facettes de la so-
ciété Szreldorn, et l'émissaire de Sauron avait le
choix entre les hommes Szreldorn à former
comme adeptes, ou à choisir parmi un nouvel
hôte pour porter l'Anneau de Liaison. C'est ce
qu'il a fait pour la première fois en D.A. 2236.
Les adeptes qu'il formait constituaient des
hôtes parfaits, forts de corps et d'esprit, mais
entièrement dévoués à la cause de Sauron. Chez
les Bromarja, on croyait qu'en acceptant l'an-
neau du Grand Prêtre, la sagesse de Rakana-Ki-
ral était révélée à son porteur, le transformant
27
ainsi de son ancienne personnalité en une per-
sonne plus sage et infiniment plus forte.
Le Grand Prêtre le plus âgé (l'ancien hôte) res-
tait invariablement abasourdi par le retrait de la
présence de Rakana-Kiral (le retrait de son an-
neau), et était donc sacrifié rituellement par les
prêtres. Ainsi, ce qui apparaissait aux Bromarja
comme une succession de grands prêtres puis-
sants était en réalité le règne ininterrompu de
l'esprit Dépossédé d'Oraishapek. Oraishapek
changea d'hôte seize fois au cours des quatre
siècles suivants, et au cours de cette période, il
se transféra une grande partie de l'autorité du
roi Szrel.
Le premier roi Szrel à avoir remis les pouvoirs
de son siège entre les mains du Dépossédé fut
le Szrel Ardatha X, qui, dans le cadre de l'Année
européenne de l'égalité des chances pour les
femmes et les hommes, s'est vu confier la res-
ponsabilité de l'application de la loi.
D.A. 2576 devint un adhérent à la prêtrise. Sur
la suggestion de son Grand Prêtre, Ardatha
confia son fils et héritier au Bromarja pour qu'il
soit éduqué et endoctriné dans l'ordre de Ra-
kana-Kiral. Le jeune Szrel Lokor devint un ap-
prenant avide et maîtrisa très tôt les enseigne-
ments fondamentaux du Bromarja.
En D.A. 2603, Oraishapek choisit Lokor comme
successeur, se plaçant ainsi en position de ga-
gner le contrôle du trône à Szrel-Arkasa. En l'an
D.A. 2612, le Dépossédé était à la fois le Grand
Prêtre de Rakana-Kiral et le roi Szrel. Ses sujets
le nommaient Kromarsza Tarvas (Sz. "Le Roi-
Sorcier"), et il était craint dans tout le Rho-
vanion oriental et le Rhûn septentrional.
3.4.8. L'OBSCURCISSEMENT
3.4.8. L'obscurcissement
DU RHÛN
Du Rhûn
Alors que le troisième millénaire du Deuxième
Âge touchait à sa fin, la puissance du royaume
des Szreldor atteignait son zénith. C'est à cette
époque qu'Oraishapek perçut par des moyens
sorciers les choses maléfiques qui habitaient les
sombres cavernes sous la Mer Intérieure. Ses ef-
forts lui révélèrent la profonde fissure du plan-
cher océanique qui pénétrait dans ces cavernes,
et qui pouvait être utilisée comme moyen de
pervertir les eaux et d'apporter le chaos sur les
rives de la Mer. Le Kromarsza-Tarvas com-
28
mença alors un grand effort personnel pour dé-
couvrir un moyen de faire surgir une certaine
horreur des profondeurs du monde et de la dé-
chaîner sur les peuples du Rhûn sans méfiance.
Pour poursuivre ses recherches, Oraishapek en-
treprit la construction d'un grand temple et
d'un laboratoire sur la haute côte occidentale.
Les agents du Dépossédé découvrirent bientôt
un labyrinthe de cavernes dans la gorge de la
rivière Gweléth que les Rhídon Donath con-
naissaient sous le nom de Grob Norachd (Dn.
"Chutes cachées"). L'exploration lente et minu-
tieuse de ces cavernes a finalement conduit les
explorateurs à leur fin, au fond d'un grand
gouffre sur le plateau montagneux au-dessus.
Un site de construction parfait, à courte dis-
tance du gouffre et surplombant la grande Mer
Intérieure, fut trouvé peu après.
La construction du temple de Dradorny-Arnas
(Sz. "Haute Citadelle") a été le plus grand ex-
ploit architectural et logistique du Szreldor. La
collecte, le déplacement et le montage des ma-
tériaux nécessaires à l'achèvement de la struc-
ture ont mobilisé une grande partie des res-
sources du royaume pendant près de deux
siècles. Le marbre a été extrait des montagnes
voisines et transporté sur des rouleaux jusqu'au
site de construction.
Une route a été construite de Szrel-Arkasa au
Grob Norachd, qui a été rebaptisé Narsza Tra-
dor (Sz. "La route ombragée"). Les tailleurs de
pierre ont transformé ces cavernes naturelles en
une série d'escaliers et de ponts souterrains ca-
pables de supporter le trafic nécessaire pour ali-
menter les camps d'esclaves du chantier. Les
habitants traditionnels de Rhídon de la région
des gorges de Gweléth furent brutalement per-
sécutés. Les populations villageoises capturées
viennent grossir les camps d'esclaves sur le pla-
teau d'en haut.
Le temple achevé fut utilisé pour isoler et ins-
truire les adeptes, et devint le nouveau centre
du sombre culte de Rakana-Kiral. Plus impor-
tant encore, Oraishapek utilisa le site pour ac-
complir les rites magiques nécessaires pour ré-
veiller les bêtes des Sous-Profondeurs de leur
sommeil séculaire. De nombreux esclaves Do-
nath et Gargath furent sacrifiés lors de ces rites,
et le rivage rocheux aux pieds des falaises en-
tourant le Dradorny-Arnas fut jonché des osse-
ments des victimes d'Oraishapek.
 Les efforts des éliminés ont porté leurs fruits en
D.A. 2814, lorsqu'un grand Drake du nom de
Kraszapol (Sz. "Aileron Rouge"), surnommé "le
Râle des Mers", a été tiré des tunnels souter-
rains. Ce fut le premier d'une longue série de
succès de ce type, et la Mer Intérieure devint ra-
pidement un endroit encore plus périlleux pour
les marins et les pêcheurs.
Illustration : Martin de Diego (@Fantasty Flight Games)
3.5. La LA
3.5. Guerre De La Dernière
GUERRE DE LA
Alliance
DERNIERE ALLIANCE
À l'aube du quatrième millénaire du Deuxième
Âge, Sauron resserra son emprise sur les
peuples du Rhûn. Lokuthor et Oraishapek s'af-
fairaient à préparer leurs nations à la guerre qui
ne manquerait pas d'arriver, lorsque le Sei-
gneur des Ténèbres affirmerait son droit de ré-
gner sur toute la Terre du Milieu.
Bien que leurs préparatifs aient été brièvement
interrompus en D.A. 3261, lorsque Sauron fut
emmené à Númenor comme prisonnier des
Dúnedain, aucune influence extérieure ne vint
29
défier les serviteurs de l'ombre pour l'allé-
geance des cultures de la Mer Intérieure. Pour-
tant, les peuples du Rhûn comptaient parmi eux
des individus valeureux, capables d'accomplir
de grandes actions en des temps sombres.
3.5.1. L'ÉCHEC DE LOKUTHOR
3.5.1. L'échec De Lokuthor
Le retour de l'esprit de Sauron au Mordor en
D.A. 3319 fut le signal pour Oraishapek de com-
mencer à préparer la guerre qui déterminerait
le destin du Rhûn, et même de toute la Terre du
Milieu.
Les feux de forge de Szrel-Arkasa s'enflammè-
rent. Des zélateurs religieux parcouraient le
royaume, mettant la population en ferveur avec
des sermons apocalyptiques. Des compagnies
Szreldorn parcouraient les plaines du Nord,
afin de rappeler aux Murgath leur engagement
à combattre aux côtés des armées de Sauron.
Lorsque l'appel aux armes serait lancé par Mor-
dor, le peuple d'Oraishapek se tiendrait prêt.
Au Gathod, Lokuthor fit de grands progrès
pour convertir les nombreuses cultures de la ré-
gion à la cause de Sauron, mais il doutait encore
un peu de sa capacité à les amener à la guerre.
Les Urgath comptaient parmi eux de nombreux
guerriers compétents dont l'allégeance aux
prêtres de Lokuthor et, en fin de compte, à Mor-
dor, ne faisait aucun doute. Les Donath de la
côte Sud, cependant, étaient généralement un
peuple trop pacifique pour espérer une grande
contribution en armes de leur région. Lokuthor
a pu faire quelques progrès dans la construction
d'une base de soutien le long de la côte Sud
pour aider à fournir de précieuses denrées ali-
mentaires aux armées de Sauron, mais on ne
pouvait guère en attendre plus des pêcheurs de
la côte Sud.
Les Odhriags, en revanche, étaient des guer-
riers accomplis qui pouvaient apporter une
force de frappe précieuse à la cause de Sauron,
si Lokuthor était capable de les livrer. Cela s'est
avéré être une tâche plus importante que ce que
Lokuthor avait prévu.
Les Odhriags étaient un peuple farouchement
indépendant, habitué à se battre contre vents et
marées pour préserver son intégrité culturelle.
30
Malgré tous les efforts du Dépossédé, l'allé-
geance totale des Odhriags continua à échapper
au serviteur de Sauron jusqu'à l'appel aux
armes, qui fut lancé en D.A. 3430. À ce moment-
là, Sauron ordonna à son serviteur d'utiliser
tous les moyens disponibles pour rallier les
guerriers Odhriags à la bannière du Mordor
avant l'arrivée de l'armée d'Elendil et de Gil- ga-
lad.
En D.A. 3430, les Odhriags étaient dirigés par
Kasagul Hotun, un homme de grande force et à
l'esprit vif. Kasagul avait compris que servir le
Seigneur des Ténèbres de Mordor n'apporterait
pas grand-chose au peuple Odhriag, si ce n'est
la mort prématurée de leurs fils. Il utilisa donc
toute son influence parmi les tribus pour résis-
ter aux édits de Lokuthor.
En D.A. 3431, Lokuthor eut recours à un strata-
gème désespéré lorsqu'il fit saisir Kasagul et
l'amena devant lui. Là, Lokuthor imposa l'An-
neau de Liaison au chef des Odhriags, et entra
dans le corps de Kasagul avec l'intention de le
posséder et d'utiliser son influence pour mettre
les Odhriags au service de Mordor.
Le Dépossédé sous-estima cependant la volonté
du vieux chef, et fut contraint de lutter contre la
volonté de Kasagul pour chaque mouvement et
chaque mot prononcé. En l'absence de Kasagul,
son fils Khorgul Hotun continua à plaider
contre le fait de servir Sauron. Plus tard dans
l'année, Lokuthor-Kasagul refit surface parmi
son peuple, professant un changement d'avis et
soutenant la participation d'Odhriags à la cause
de Sauron. Khorgul, cependant affligé, refusa
de se soumettre aux conseils de son père et prit
la tête d'une bande de dissidents toujours plus
nombreuse contre les serviteurs du Seigneur
des Ténèbres qui fréquentaient désormais les
terres des Odhriags.
Dans les derniers mois de l'an D.A. 3433, les ar-
mées de la Dernière Alliance avançaient sur les
frontières de Sauron, et le Seigneur Noir appela
tous ses serviteurs à fournir la force dont ils dis-
posaient pour vaincre les ennemis de Mordor.
Cependant, malgré l'ordre de son maître, Loku-
thor resta paralysé sur son trône au centre du
Gathod, luttant avec Kasagul Hotun pour la
maîtrise de lui-même. Bien que Lokuthor ait
momentanément pris le dessus sur Kasagul et
ait pu utiliser son corps pour s'assurer l'allé-
geance de nombreuses tribus Odhriags, il se
rendit compte que Kasagul était en fait le plus
fort. Lokuthor n'avait plus la force de retirer
l'anneau du doigt de Kasagul et de se libérer
ainsi du pouvoir de la volonté du chef des
Odhriags.
Lorsque Sauron découvrit Lokuthor dans cet
état, et réalisa que le Dépossédé n'était plus ca-
pable de rassembler les nombreux peuples qui
pourraient le suivre au combat, le Seigneur des
Ténèbres fut furieux. D'un mot terrifiant, Sau-
ron rasa la structure de marbre du temple de
Lokuthor, scellant l'Anneau de Liaison et les es-
prits piégés de Kasagul et Lokuthor sous plu-
sieurs tonnes de ruines.
C'est ainsi que prit fin le premier serviteur de
Mordor au Rhûn, ainsi qu'une grande partie de
ce qui avait été accompli en son nom.
3.5.2. LE GRAND
RASSEMBLEMENT
3.5.2. Le Grand Rassemblement
Les premiers mois de l'an D.A. 3430 apportèrent
à Mordero la nouvelle de l'alliance entre Elendil
et les Elfes de Lindon. Sauron reconnut sa plus
grande chance de vaincre tous ses plus grandes
chances de vaincre tous ses ennemis d'un seul
coup et d'assurer sa domination de la Terre du
Milieu. Des émissaires furent envoyés à chacun
des royaumes vassaux de Mordor, les convo-
quant à la guerre. Tout l'Ouest de la Terre du
Milieu commença à converger vers les terres
autour de Mordor pour jouer leur rôle dans les
batailles cataclysmiques qui détermineraient
l'équilibre du pouvoir à l'Ouest pour les cen-
taines d'années à venir.
Le roi Szrel était prêt à répondre à l'appel et ar-
riva au Mordor dans l'année, à la tête d'une ar-
mée contenant 3 000 de ses propres guerriers et
près de 15 000 guerriers Murgath. Avec les
guerriers du Khand et l'armée d'Ulgath du Sud,
les armées livrées par le roi Szrel représentaient
la totalité des forces montées de Mordor. Des
compagnies d'éclaireurs Szreldorn et de Mur-
gath quittèrent la Terre Noire presque immé-
diatement, établissant des camps le long de la
vallée d'Anduin et cherchant des signes de l'en-
nemi.
Le départ de l'armée de guerre a laissé le Nord
du Rhûn relativement vide. Pour les quelques
guerriers restés pour garder les forts et les villes
du Szreldor, manquer la chance de combattre
dans la guerre la plus glorieuse de leur vie en-
traînait un sentiment de honte indescriptible.
Seuls les très vieux, les très jeunes et les femmes
sont restés pour gérer les manoirs avec de
grandes populations d'esclaves. L'activité de la
capitale s'est arrêtée net. Les garnisons squelet-
tiques qui gardaient les forts des collines se re-
plièrent derrière leurs murs et laissèrent la cam-
pagne entièrement aux Donath.
Étant donné le mauvais moral des guerriers
Szreldorn restés au Folyavuld, ce n'était qu'une
question de temps avant qu'ils ne perdent le
contrôle de l'immense population d'esclaves.
Les révoltes à petite échelle n'étaient pas rares
dans les régions reculées du royaume, même à
l'apogée de la puissance des Szreldor. La
Grande Rébellion elle-même a commencé en
D.A. 3434, dans une propriété rurale le long de
la rivière Uldona. Le chef de la révolte, Droza
Kadar, était le jeune fils intelligent de la ma-
triarche esclave Gargath de la région. Jeune et
fier, il a souvent défié ouvertement son maître
Szreldorn et a été fréquemment battu. Cinq ans
avant le départ de l'hôte de guerre de Szreldor,
le maître de Droza a renoncé à essayer de le bri-
ser, et malgré les troubles que cela provoquerait
parmi le reste de ses esclaves, il a vendu Droza
sur le marché aux esclaves d'Ilanin.
Droza a cruellement souffert en tant qu'esclave
de péniche et a tenté de nombreuses évasions.
En D.A. 3432, sa barge remontait péniblement
l'Ulumur lorsqu'elle fut surprise par une vio-
lente tempête. Alors que l'équipage s'efforçait
de ramener la barge sur la berge, Droza a
échappé à ses liens et a plongé dans la rivière.
Après avoir échappé au peu de poursuites qui
lui étaient offertes, Droza se fraya un chemin à
travers les terres agricoles au Sud de Szrel-Ar-
kasa et dans les hautes terres. Il rencontra un
homme de la tribu Rhidon, qui l’aida à trouver
son chemin vers l'Ouest jusqu'à ce qu'il traverse
les terres Broendon. Il s'agissait des hautes
terres qui entouraient les terres de sa mère et il
était intimement familier avec la région et les
préjugés de ses habitants.
S'enfonçant plus profondément dans les hautes
terres de Broendon, Droza fut finalement ap-
proché par un groupe d'éclaireurs Donath dési-
reux de le conduire à leurs patriarches à Killin-
drow. Au printemps de l'an D.A. 3433, Droza
31
fut finalement conduit en présence des pa-
triarches des hautes terres, où il exposa ses
plans pour retourner sur les terres de Kadar et
mener une révolte pour évincer leurs maîtres
actuels. Au cours de son voyage à travers le
royaume, il avait été témoin de l'évacuation des
terres lorsque l'armée de Szreldor avait quitté
Szrel-Arkasa. Les éclaireurs de Donath avaient
également marqué le passage de l'hôte de
guerre, et les patriarches ont reconnu l'opportu-
nité qui se présentait à eux. Après quelques dé-
libérations, les patriarches s'engagèrent à soute-
nir la rébellion des Hautes-Terres en échange de
l'assurance que Droza leur apporterait l'aide de
Kadar-Gargath en cas de réponse des Szreldor.
3.5.3. 3.5.3. RÉBELLION
Rébellion
Droza a trouvé qu'il était étonnamment facile
de mener une petite bande de highlanders sur
les terres du domaine et dans le village des es-
claves sous le couvert de la nuit. Il y découvrit
que sa mère était morte peu après son départ et
que l'autorité de Kadar était passée à sa sœur
aînée. Sa sœur, désireuse de venger la mort de
sa mère, a apporté son soutien à Droza. Dans le
silence, Droza a mené un grand groupe de guer-
riers des Hautes-Terres et d'esclaves libérés jus-
qu'au manoir du domaine où ils ont rapidement
éliminé le vieux maître d'esclaves et ses gardes.
Le manoir lui-même a été brûlé tandis que
Droza menait son groupe hétéroclite vers le do-
maine voisin le plus proche. À la fin de la nuit,
trois domaines de Szreldor sur les terres de Ka-
dar avaient été libérés, et Droza commandait
une force de plusieurs centaines d'esclaves libé-
rés. Quelques jours plus tard, toutes les terres
Kadar au Sud des rivières Sorona et Maraki, y
compris la ville d'Uldonavan, étaient aux mains
des rebelles.
Lorsque le capitaine de la forteresse Szreldorn
la plus proche a appris la rébellion des Kadars,
il a immédiatement ordonné la mise en place
d'une force de représailles pour réprimer le sou-
lèvement. Les Donath, cependant, étaient prêts
à honorer leur part de l'alliance avec Droza, et
ont tendu une embuscade à la colonne de se-
cours de Szreldor au moment de sa sortie.
L'assaut des Donath a été si sauvage que la
32
porte a été prise avant qu'elle ne puisse être fer-
mée et les guerriers de Broendon ont rapide-
ment pris le contrôle de l'avant-poste. Une fois
les combats terminés, Droza rencontra à nou-
veau les patriarches des Hautes-Terres, cette
fois pour déterminer la marche à suivre.
Droza et ses alliés réalisèrent qu'à l'heure ac-
tuelle, le Szreldor d'Ilanin devait certainement
être au courant de leur rébellion et préparer sa
riposte. Les alliés ont décidé que leur première
priorité devait être de défendre les terres qu'ils
avaient libérées. Malgré ce plan conservateur, la
rébellion elle-même s'est répandue largement
de son propre chef. Les Szreldor ruraux étaient
presque impuissants à empêcher la vague de ré-
bellion d'engloutir toute la vallée de la rivière
Uldona et de se répandre dans l'intérieur de
l'Est. Pendant ce temps, les alliés ont envoyé des
éclaireurs dans les terres au Nord de la rivière
Sorona pour connaître la progression de l'en-
nemi. Le grand noble d'Ilanin avait rassemblé
presque tous les guerriers Szreldorn capables à
l'Ouest de la rivière Uldona et avançait vers le
Sud.
Après un bref combat à Sorona, Droza et ses al-
liés highlanders se sont retirés à Uldonavan et
dans les collines environnantes. La colonne de
Szreldor a été victime d'une embuscade sans
merci alors qu'elle se frayait un chemin à tra-
vers les terres de Broendon, mais le seigneur
d'Ilanin disposait encore d'une force considé-
rable de guerriers lorsqu'il est descendu sur Ul-
donavan. Bien qu'ils aient subi de lourdes
pertes, la charge initiale de la cavalerie de Szrel-
dor a brisé la ligne de piquets de Droza et mis
l'armée d'anciens esclaves en déroute dans la
ville.
Droza a pu rallier beaucoup de ses hommes et
se retirer d'Uldonavan dans un semblant
d'ordre, mais le moral de son armée a été sérieu-
sement entamé par la défaite. Au cours de la se-
maine suivante, l'armée rebelle a tenu bon
nombre de positions courageuses contre le
Szreldor, mais elle était constamment obligée
de se retirer plus loin dans les terres qu'elle
avait libérées.

3.5.4. LA BATAILLE
3.5.4. DE
La Bataille
DAGORLAD De Dagorlad
L'année D.A. 3434 vit également l'aboutisse-
ment du conflit monumental qui se déroulait
dans les plaines au Nord de la Porte Noire. Bien
que les Szreldor aient eu vent de la rébellion
dans leur patrie, les événements sur le Dagor-
lad se précipitaient vers leur conclusion et
même si Sauron leur avait permis de rentrer
dans leur royaume, peu d'entre eux auraient
volontairement laissé passer l'occasion de se
battre pour leur dieu.
La nouvelle de la rébellion eut cependant un ef-
fet totalement différent sur les Murgath. La ma-
jorité des Murgath n'avaient aucune envie de
rester et de se battre pour Rakana-Kiral. Beau-
coup de Murgath ont commencé à guetter la
meilleure occasion de fuir le champ de bataille
et revenir sur des terres qui n'étaient plus domi-
nées par les Szreldor. Lorsque le cours de la ba-
taille tourna en défaveur des forces de Sauron,
celles-ci devinrent de plus en plus optimistes
quant à leur capacité à tenir leurs terres contre
le retour d'une armée Szreldorn vaincue.
Au plus fort de la bataille, le Seigneur des Té-
nèbres engagea ses plus grands serviteurs dans
la mêlée, les D’agora Spectres de l'Anneau. Pris
entre les armées supérieures d'Elendil et de Gil-
galad et la présence terrifiante du Roi-Sorcier et
de ses cohortes, de nombreux serviteurs hu-
mains de Sauron furent dans le désarroi le plus
complet. Sous la direction de Kharish Ibar, chef
d'un clan Murgath fort mais peu dévoué, la plu-
part des guerriers Murgath profitèrent du chaos
du moment. Avec leurs chevaux, des compa-
gnies entières ont fui le champ de bataille plutôt
que de rester là où ils allaient sûrement périr
pour défendre des seigneurs qu'ils n'avaient
pas choisis. Dans les circonstances désastreuses
de la bataille, les Szreldor étaient impuissants à
contenir la déroute des Murgath. Plutôt que de
poursuivre un ennemi qui avait manifestement
perdu le goût de la bataille, Elendil et Gil-Galad
laissèrent les Murgath s'enfuir sans encombre
dans les plaines de l'Est et du Nord et se con-
centrèrent sur l'exploitation de la faiblesse que
leur fuite laissait dans les rangs de l'ennemi.
Une fois la déroute des forces de Sauron en
plein essor, Elendil ordonna la poursuite de
l'ennemi dans l'espoir d'empêcher certains
d'entre eux d'atteindre le Morannon, les sépa-
rant ainsi de l'armée principale de l'ennemi qui
passait en Mordor. C'est exactement ce qui ar-
riva à une grande compagnie de Szreldor et de
Murgath qui étaient restés fidèles à la cause de
Sauron. Alors que la majorité des Szreldor se re-
pliait en Mordor pour prendre part à la défense
de Barad-Dûr, ceux-ci furent contraints de fuir
dans les plaines de l'Est.
3.5.5. RENFORTS REBELLES
3.5.5. Renforts Rebelles
Pendant que Droza menait sa guerre contre l'ar-
mée d'Ilanin, la rébellion continuait à couver
sur la rive orientale de la rivière Uldona. Plu-
sieurs révoltes d'esclaves réussies dans les
terres Kadar et Londu au Nord de l'affluent
Maraki avaient libéré plus de vingt domaines
de Szreldor. Tarnesus Polsa, le mari d'une ma-
triarche Londu influente, allait de domaine en
domaine, levant une grande force d'hommes
pour renforcer l'armée de Droza au Sud. Tarne-
sus pensait que Droza pourrait être convaincu
de mener une guerre contre Ilanin et ainsi libé-
rer le reste des terres Londu, y compris celles de
la matriarche du clan Londu elle-même. Cepen-
dant, lorsque Tarnesus arriva au gué d'Uldona-
van, la ville était presque déserte et les seuls
signes de l'armée rebelle étaient les bûchers fu-
néraires encore fumants élevés par les habitants
de la ville pour leurs fils morts.
Tarnesus avança très prudemment vers le Sud,
dans les terres de Kadar, en suivant le chemin
des armées rebelles en retraite et de celles des
Szreldor qui les poursuivaient. En chemin, il a
été rejoint par de nombreux survivants de la dé-
faite d'Uldonavan qui avaient été séparés de
l'armée rebelle pendant la retraite de Droza et
qui connaissaient la taille et la position de l'ar-
mée Szreldorn. Lorsque ses éclaireurs rencon-
trèrent enfin les troupes d'Ilanin, elles se prépa-
raient à attaquer une ligne de piquets mise en
place par l'armée rebelle pour couvrir un retrait
des rebelles dans les hautes terres. Tarnesus a
mené plus de six cents rebelles désorganisés
dans une bataille chaotique contre l'imprudent
Szreldor.
33
Lorsque les éclaireurs de Droza l'ont informé de
la bataille, il s'est empressé de profiter de cette
occasion imprévue pour infliger des dommages
durables à son ennemi et engager le peu de
forces qui lui restaient. Ensemble, les deux ar-
mées d'esclaves encerclèrent les Szreldor et les
empêchèrent d'exécuter une autre des charges
de cavalerie massives et bien organisées qui
avaient été si efficaces contre les rebelles lors
des batailles précédentes. Certaines des unités
les plus fortes des Szreldor ont réussi à briser le
cercle d'ennemis et ont fui le champ de bataille.
La majorité, cependant, fut piégée entre les
deux armées et écrasée. Le seigneur d'Ilanin lui-
même a été tiré de sa selle par des bras rendus
forts par des années de travail dans les champs.
Reconnaissant pour l'aide apportée à temps par
Tarnesus et son armée, Droza accepta qu'Ilanin
tombe et que les terres de Londu soient libérées
du Szreldor. Droza désigna Tarnesus comme
son capitaine en chef et son conseiller pour la
bataille à venir. Conformément à l'alliance que
Droza avait conclue avec les patriarches des
hautes terres, une partie importante de son ar-
mée était également composée de guerriers
Broendon. L'attaque fut lancée depuis Uldona-
van et se poursuivit à travers la campagne de
Londu sans rencontrer d'opposition.
Les rangs de l'armée rebelle se sont gonflés au
fur et à mesure que les domaines des esclaves
étaient libérés. Plutôt que d'affronter l'armée
d'esclaves, de nombreuses familles Szreldorn
ont abandonné leurs domaines et se sont en-
fuies vers la sécurité relative d'Ilanin. De là,
beaucoup ont pu fuir en bateau vers Szrel-Ar-
kasa et échapper à la chute de la ville. Certaines
des unités Szreldorn qui avaient échappé à la
défaite désastreuse dans le Sud ont réussi à re-
tourner à Ilanin pour aider à défendre la ville
contre l'attaque à venir. Cependant, ils étaient
peu nombreux et les Szreldor se sont retrouvés
en infériorité numérique de vingt contre un
lorsque l'armée rebelle est arrivée devant les
murs de la ville.
Droza décida initialement d'affamer la garnison
de la ville, mais l'annonce d'une forte force de
secours venant de Szrel-Arkasa et avançant le
long de la Fola Selanin lui força la main. Il sera
bientôt obligé d'engager ses forces à l'Est d'Ul-
dona et au Nord de Maraki pour empêcher cette
nouvelle colonne ennemie d'atteindre le gué
34
d'Uldonavan. Dans l'esprit de cette nouvelle ur-
gence, Droza lui-même mena un assaut massif
contre les murs de la ville dans l'intention de les
escalader et de prendre la ville d'assaut. Ses
forces étaient inexpérimentées dans ce genre de
guerre, et les pertes rebelles étaient très élevées.
Le répit dont il avait besoin est arrivé lorsque
les combats le long des murs ont atteint leur
apogée.
L'importante population d'esclaves de péniches
enfermés dans la ville a profité de la concentra-
tion de la garnison le long des murs pour mener
sa propre révolte. Pris au piège entre deux en-
nemis, les défenseurs Szreldorn furent complè-
tement vaincus et la ville fut prise par les re-
belles. Avec l'arrivée de l'hiver, seuls les clans
Edru-Gargath et Rhidon restaient sous le joug
de l'oppression Szreldorn.
3.5.6. LE SIÈGE DE
3.5.6. Le Siège de Barad-Dûr
BARAD-DÛR
Dans les plaines à l'Est du Morannon, de nom-
breuses compagnies de Szreldor et de Murgath
ont pu se séparer de la bataille qui faisait rage
autour des portes du Mordor. Les armées
d'Elendil et de Gil-galad étaient si déterminées
à s'emparer des portes, que peu d'attention fut
accordée à ceux qui furent séparés de l'armée
principale et forcés de se diriger vers l'Est.
Après un bref conseil, les Szreldor décidèrent
de faire une dernière tentative pour soulager la
Porte Noire et ainsi tenter de gagner un passage
pour combattre aux côtés du roi Szrel au sein
même du Mordor. Pour éviter que la défection
des Murgath ne se reproduise, les Szreldor di-
visèrent leur compagnie et prirent directement
en charge leurs alliés Murgath.
Après une avance prudente vers le champ de
bataille, les Szreldor ont chargé les compagnies
qui entouraient les portes. Les forces d'Elendil
et de Gil-galad contrôlaient maintenant com-
plètement le Morannon et avançaient dans
Udun en bon ordre. Un contingent de cavalerie
Eriadorienne a complètement mis en déroute
les Szreldor et les a poursuivis jusque dans le
Talath Harroch. Là, les Szreldor se cachèrent
parmi leurs charges Murgath, abandonnant
toute idée de retour sur le champ de bataille.
Sur la plaine aride entourant Barad-Dûr, l'ar-
mée du Mordor en retraite s'est à nouveau re-
tournée pour faire face à ses poursuivants.
Parmi les capitaines de Sauron qui combattirent
à l'arrière-garde se trouvait le roi des Szrel, Lo-
kor Szrel XII, hôte actuel de l'esprit d'Oraisha-
pek. Avec ses gardes les plus fidèles, Lokor-
Oraishapek a résisté à la charge de l'armée
d'Elendil et a permis à un grand nombre de ser-
viteurs de Mordor de se retirer dans la vaste for-
teresse du Seigneur des Ténèbres.
Le Dépossédé lui-même fut blessé mortelle-
ment par l'un des plus valeureux guerriers de
Gil-Galad et fut porté hors du champ de bataille
par ce qui restait de ses gardes. Se repliant à tra-
vers la foule de guerriers et lourdement pour-
suivie, la petite compagnie Szreldorn parvint à
se mettre à l'abri dans les Monts Cendrés où elle
échappa à ses ennemis.
Dans une haute vallée parmi les mornes mon-
tagnes du Mordor, ils élevèrent un petit monti-
cule pour leur roi et y enterrèrent son corps,
ainsi que le précieux Anneau de Liaison qui
était le principal héritage de sa maison. Orais-
hapek, comme tous les autres serviteurs du
Mordor, est resté dans l'ombre pendant des cen-
taines d'années.
3.6. UN NOUVEL
ORDRE
3.6. Un Nouvel Ordre
Après la défaite du Seigneur des Ténèbres et de
ses nombreux serviteurs, les peuples du Rhûn
ont été laissés à eux-mêmes pendant un certain
temps. Cela ne signifie pas pour autant que la
paix régnait. Les dernières années du Troisième
Âge et les premières années du Troisième Âge
furent marquées par des conflits, de nouvelles
puissances s'emparant des terres qu'elles pou-
vaient espérer conserver en l'absence de l'auto-
rité directrice du Mordor.
3.6.1. L'émergence des Logath
3.6.1. L'ÉMERGENCE
DES LOGATH
Une fois libérés du champ de bataille, les déser-
teurs Murgath de Dagorlad se sont ralliés au
jeune Kharish Ibar. Pour son rôle dans l'organi-
sation du retrait des Murgath de la bataille de
Dagorlad, la plupart des guerriers Murgath eu-
rent une dette envers Kharish et son clan. Un
conseil fut convoqué à la hâte, et il fut décidé
que les Murgath avaient joué leur rôle dans la
grande guerre, et qu'ils devaient retourner di-
rectement sur leurs terres natales et se préparer
à défendre leur territoire contre les Szreldor qui
pouvaient éventuellement revenir. De plus, ils
renoncèrent au nom que leur avait donné leur
suzerain Szreldorn et s'appelèrent désormais
les Logath (Ul. "les réfractaires") pour se distin-
guer de ceux qui étaient restés à Dagorlad pour
combattre pour Rakana-Kiral.
Bien qu'il soit d'usage de laisser les questions
d'alliance aux matriarches des tribus, en raison
des circonstances inhabituelles, les anciens de la
compagnie ont décidé qu'une alliance devait
être conclue avec les rebelles du royaume Szrel-
dorn afin d'augmenter la chance aux tribus de
passer la Fola Salenin. Les tribus ne devaient
plus faire allégeance au cruel Szreldor, et toute
aide apportée à une rébellion au sein du
royaume Szreldorn affaiblirait encore plus leur
capacité à attaquer les Logath.
Les rebelles Folyavuldok étaient découragés
d'apprendre les problèmes auxquels les Szrel-
dor étaient confrontés dans le Sud. Convaincus
de la sincérité du rejet de l'autorité des Szreldor
par les Logath, les Folyavuldok décidèrent de
laisser les Logath traverser la rivière et re-
joindre leurs terres au Nord. Si la plupart des
guerriers Logath traversèrent immédiatement,
certains restèrent pour combattre avec les re-
belles contre ce qui restait de Szreldor au Fo-
lyavuld. L'aide de ces vétérans éprouvés au
combat s'avérerait inestimable pour contenir
l'avancée hivernale des Szreldor.
En retournant dans leurs camps et leurs fa-
milles, les Logath ont découvert que les agents
Szreldorn avaient exigé des clans un lourd tri-
but pour soutenir leur effort de guerre contre la
rébellion. Le paiement de ce tribut cessait im-
médiatement lorsque les guerriers retournaient
35
dans leur territoire. Lorsqu'ils étaient pris, les
collecteurs de tribut Szreldorn étaient cruelle-
ment exécutés, envoyant un message fort à
Szrel-Arkasa. Les terres situées au Nord de la
rivière leur étaient désormais hostiles. Ainsi,
Szrel-Arkasa était dorénavant entouré d'enne-
mis.
3.6.2. UN NOUVEAU
3.6.2. Un Nouveau Royaume
ROYAUME
Au Folyavuld, l'offensive contre Szrel-Arkasa
s'est rapidement transformée en un siège inter-
minable. La fin finale de la capitale fut déclen-
chée par l'exécution de tous les esclaves de la
ville, une mesure destinée à empêcher la répéti-
tion du désastre qui frappa la garnison de la
36
ville d'Ilanin, et aussi à préserver les réserves de
nourriture. Cette tactique a rendu furieux les
Folyavuldok, qui ont décidé de brûler la capi-
tale et de ne laisser personne s'échapper. Les
feux de Szrel-Arkasa ont brûlé pendant trois
jours et ont fini par engloutir toutes les struc-
tures de la ville. Le royaume Szreldorn au Fo-
lyavuld fut réduit à une ruine fumante.
L'armée rebelle qui détruisit le Szreldor était
composée de plusieurs cultures alliées : les tri-
bus Broendon et Rhidon Donath, ainsi que les
maisons Londu, Kadar et Edru du Gargath des
basses terres. Ensemble, ils décidèrent de pré-
server leur alliance et de se prémunir contre le
retour de l'armée principale de leur ennemi, qui
menait déjà une bataille perdue d'avance au
 Illustration : Will O’Brien
Mordor. Pendant un an, l'alliance a été mainte-
nue par le compétent Droza Kadar. À la fin de
l'année, les hommes du Folyavuld furent mis à
l'épreuve par le retour des guerriers Szreldorn
et de Murgath qui combattaient sous la direc-
tion d'un noble Szreldorn nommé Yorga Hos, et
la ville riveraine d'Ilanin fut perdue.
L'hiver suivant (D.A. 3435), Droza Kadar con-
voqua un conseil dans la ville d'Uldonavan
pour négocier une relation plus permanente
entre les tribus. Cette réunion fut connue sous
le nom de Premier Conseil des Clans, et définit
en grande partie la structure du royaume du
Troisième Âge du Folyavuld. Droza fut généra-
lement nommé premier Maître du Royaume, et
reçut de larges pouvoirs exécutifs pour com-
battre les ennemis des clans.
La simple gestion des importants problèmes lo-
gistiques liés au soutien de l'armée était com-
plexe, et les pouvoirs du jeune Maître du
Royaume ont rapidement été étendus aux ques-
tions de collecte des impôts et d'attribution de
ces biens. Lors du Conseil des Clans de l'année
suivante, le Maître du Royaume était bien plus
qu'un général. Son influence s'étendait égale-
ment aux secteurs commercial et diplomatique.
Ces pouvoirs importants et étendus ont permis
à Droza et à ses successeurs de maintenir avec
succès le royaume dans le chaos du début du
Troisième Âge.
3.6.3. 3.6.3.
LesLES SAGATH
Sagath
Au lendemain de la guerre de la Dernière Al-
liance, la géographie culturelle du Rhovanion a
radicalement changé. Les grandes armées de
l'Alliance rentrèrent chez elles à l'Ouest, lais-
sant un vide dans les plaines au Nord des
Monts des Cendres. C'est dans ce vide qu'ont
migré les différents peuples nomades restés au
Rhovanion après la bataille de Dagorlad. Il
s'agissait de Murgath, Szreldor, Urgath du Sud
du Rhûn, et d'innombrables autres races
d’Orientaux qui avaient été désespérément sé-
parées du reste de leur peuple par le chaos qui
avait suivi la défaite des armées de Sauron.
Leurs compagnies militaires étaient réduites à
de petites bandes de guerriers armés dont
l'existence dépendait de la vitesse de leurs che-
vaux. Certains possédaient encore de petits
troupeaux de bétail qui avaient été amenés
pour soutenir les hommes au service du Sei-
gneur des Ténèbres. La plupart, cependant,
étaient désespérés, sans aucun moyen de sub-
sistance. Pour ceux-là, le banditisme était natu-
rel.
Les Eriadoriens qu'Elendil avait déployés dans
les plaines pour protéger ses armées de ces
37
raids ont maintenant largement abandonné leur
garde. À Buhr Armenrik, une population d'E-
riadoriens du Nord persiste, mais sinon les
plaines sont devenues un domaine de désordre
total. De petites compagnies d'hommes armés
attaquèrent les villages aux quatre coins du
Rhûn et le Rhovanion pour s'emparer du bétail,
de la nourriture, des fournitures et surtout des
femmes. Bien que ces bandes soient composées
d'hommes issus d'innombrables tribus et cul-
tures différentes, elles étaient collectivement
désignées sous le nom de Sagath (Ul. "peuple
pillard"), et étaient craintes et détestées par les
peuples sédentaires de la région.
La perte d'Ilanin par Droza en D.A. 3435 mar-
qua le début des troubles pour les Logath. Pen-
sant que le reste des Murgath ne reviendraient
pas du Mordor, de nombreuses tribus Logath
avaient migré de leurs propres pâturages du
Nord vers des zones moins sévères le long de la
Fola Salenin, des étendues autrefois occupées
par les loyaux Murgath. Les femmes et les en-
fants abandonnés par les Murgath ont été ac-
cueillis dans les tribus Logath dominées par les
femmes. Les mâles Murgath avaient appris la
cruauté sous la tutelle de leurs suzerains Szrel-
dorn, et ne seraient pas trop regrettés. Les Lo-
gath pensaient avoir payé un lourd tribut en
sang pour avoir le droit de s'installer sur ces
terres, et ne voulaient pas les céder aux tribus
Sagath qui revenaient. Bien que le conflit entre
les Logath et les Sagath ait fait rage pendant
plusieurs siècles, le clan Ibar et ses alliés n'ont
jamais perdu de terres à l'Est de l'Athorn.
3.6.4. L'ESSOR
3.6.4. L'essor
DU Du Commerce
COMMERCE
Malgré la prolifération des bandits dans tout le
Rhûn, le commerce a émergé assez rapidement
entre les peuples sédentaires de la région au dé-
but du Troisième Âge. Les Hommes du Nord
de l'Eriador ont fondé une colonie dans les
plaines appelée Buhr Armenrik, et ont active-
ment cherché des partenaires commerciaux
parmi leurs nouveaux voisins sur le Talath Har-
roch, non loin de Rómenost (Q. "Forteresse de
l'Est" S. "Rhûnost"), un poste frontière gondo-
rien dans le Talath Harroch, siège d'un com-
mandant militaire gondorien qui surveillait la
38
voie Men Rómen et les provinces de l'Est. Sépa-
rés des centres de culture des Hommes du
Nord, les hommes de l'Angle-du-Cairn se tour-
nèrent vers l'Est et le Sud à la recherche d'alliés.
Le long des rives Sud de la mer, les pêcheurs
Donath se révélèrent des amis faciles, et le fer
des Hommes du Nord commença à apparaître
dans des endroits aussi éloignés que Dilgul.
Leur recherche de minerai de fer conduisit les
Hommes du Nord à prospecter dans les hautes
terres du Sud de la chaîne d'Uldona, où ils ren-
contrèrent des tribus de Bergothiuda (descen-
dants Eriadoriens d’Elendil) ainsi que le peuple
nain de Thelór. Dans le Sud, les Ibnotithiuda
ont trouvé un allié et un partenaire commercial
surprenant dans les Odhriags les plus occiden-
taux. Les tribus Odhriags, farouchement indé-
pendantes, ont reconnu un feu similaire chez
les Hommes du Nord, et les deux peuples ont
fréquemment combattu ensemble pour repous-
ser les bandes de Sagath.
Dans le Nord-Est du Rhûn, Kugavod se déve-
loppa rapidement et de petites parties de la po-
pulation commencèrent à se séparer pour cons-
truire leurs propres villages en bord de mer.
L'un de ces villages fut construit à une trentaine
de kilomètres à l'Est de l'embouchure de
l'Agach et de la frontière occidentale du Dag
d'Agasha. En l'an T.A. 50, des pêcheurs Kugath
découvrirent un camp de logath le long de
l'Agach et établirent ainsi le contact entre deux
cultures depuis longtemps disparues. De ce
contact naquit un commerce prospère de four-
rure, de bois, de cuir, de corne et d'herbes, qui
s'étendit bientôt jusqu'à la ville Ibar de Sadvar,
et de là jusqu'au centre commercial émergeant
de Szrel-Kain.
3.6.5.3.6.5.
LeLE FLÉAU
Fléau NAIN
Nain
Le peuple de Thelór travailla longtemps dans
les salles de Nurunkhizdin, qui s'appelaient au-
trefois Falek-Dûm. Avec l'aide de l'Anneau de
pouvoir de Thelór, les Nains s'emparèrent des
deux tiers de l'ancien royaume de Relin des
mains des Uruk-Marzgûram, et ramenèrent la
lumière dans des salles longtemps oubliées
dans les ténèbres. Cependant, les Orques des
hautes terres étaient à la fois nom-breux et te-
naces, et les Nains ne purent les chasser entière-
ment de la chaîne d'Uldona. Au lieu de cela, ils
scellèrent les couloirs reliant Nurunkhizdin au
repaire des Orques et maintinrent une vigi-
lance constante sur leurs voisins avides et belli-
queux.
Tournant leurs efforts vers l'intérieur, les gens
de Thelór réparèrent les œuvres en ruine de
leurs pré-décesseurs et façonnèrent de nou-
velles merveilles là où il y avait des ruines. Et
bien sûr, les Nains ouvrirent de nouvelles
mines. Creusant des tunnels au cœur des hautes
terres, le peuple de Thelór mis au jour des mer-
veilles indicibles, pénétrant dans des chambres
naturelles de cristaux et de vastes lacs souter-
rains. Mais comme cela a souvent été le cas, le
désir des Nains de révéler les secrets de la terre
eurent raison d'eux, car en T.A. 58, des mineurs
furent frappés par une maladie mortelle qui a
infecta la plupart des puits de mines. Dans
chaque cas, l’apparition de la maladie fut suivi
de près par la découverte de gisements d'un mi-
nerai inconnu qui brillait de sa propre lumière
vert pâle. Les Nains nommèrent ces pierres les
Danukabban (Khuz. "Pierres vertes"), et fermè-
rent leurs mines dès qu'ils en rencontraient. La
fermeture des mines servit de catalyseur pour
déclencher les tensions qui s'étaient accumulées
parmi les habitants de Thelór depuis le milieu
du Deuxième Âge. L'envie et la cupidité, ampli-
fiées par la présence de l’anneau de pouvoir de
Thelór, firent leur chemin dans le cœur des ha-
bitants de Nurunkhizdin, les poussant à s'oppo-
ser aux ordres du roi. Et bien que la fer-meture
des mines fût la seule véritable alternative pour
les Nains, beaucoup n'apprécièrent pas cette
décision et parlèrent ouvertement de rébellion.
En l'an T.A. 62, des combats éclatèrent à Nu-
runkhizdin, et Thelór XIV fut secrètement as-
sassiné par son frère Thùlin, qui revendiqua im-
média-tement le trône et l'anneau de son frère.
La fille de Thelór XIV, Thris, découvrit cepen-
dant le secret de la mort de son père. Poussée
par son besoin de vengeance, elle organisa une
rencontre secrète avec Thùlin où elle poussa le
Nain avide et son précieux anneau dans un pro-
fond gouffre. Son fils, Threlin, fut nommé suc-
cesseur au trône dans la clameur et l'agitation.
Craignant une guerre civile, il conduisit des
partisans sympathisants hors de Nu-
runkhizdin, vers l'Ered Harmal central où ils re-
joi-gnirent leurs frères de Namagaluz. Pendant
ce temps, de nombreux membres de la famille
de Thùlin restèrent derrière lui, sous la direc-
tion de son fils, Thralin. Ils tentèrent en vain de
récupérer le corps de Thùlin, mais ne purent ja-
mais le retrouver.
3.7. La
3.7. LA PREMIÈRE
Première Invasion
INVASION
" Le capitaine des Morannon s'approcha de la petite
colline qui portait l'étendard brisé du roi et s'écria :
" Dis que le roi lui-même n'est pas venu sur ce
champ maudit pour livrer bataille à l'ennemi, car
mon cœur me dit le contraire.
Et un homme de la Garde du Roi, portant lui-même
une blessure mortelle par flèche, répondit d'une voix
hésitante : "Il est vrai que le Roi a été terrassé à cet
endroit précis, et l'ennemi a enlevé son corps du
champ de bataille, et a fait une grande insulte à la
maison d'Elendil".
Alors le capitaine des Morannon s'agenouilla,
pleura et se cacha le visage de honte, et il ordonna à
son lieutenant : "Envoyez un message à Osgiliath, à
l'héritier, le roi Turambar. Dis-lui ce qui s'est passé,
et que l'armée du Mordor attend ses ordres. Et rem-
plissez aussi le champ avec des éclaireurs montés
pour suivre les mouvements de l'ennemi. Le nou-
veau roi voudra connaître la disposition de notre en-
nemi."
-- extrait des Annales de la lignée d'Elendil
3.7.1. LE RASSEMBLEUR
3.7.1. Le Rassembleur Urgath
URGATH
Parmi les nombreux peuples du Rhûn, le
groupe le plus sévèrement touché par la perte
de Sauron à la fin du Deuxième Âge était les Ur-
gath. Depuis la première apparition de Loku-
thor dans la région, les tribus Urgath étaient en-
tièrement dévouées au service de Mordor.
Après la défaite de Dagorlad, les guerriers Ur-
gath survivants durent trouver leur propre che-
min vers leurs terres natales, à travers une ré-
gion tenue à l'écart par les Odhriags rebelles et
39
 Illustration : Herckeim (@Fantasy Flight Games)
les Hommes du Nord Eriadoriens fidèles à
Elendil (les Ibnotithiuda). Ceux qui parvinrent
à rentrer chez eux furent entraînés dans des
conflits internes, chaque matriarche s'efforçant
de diriger les tribus en l'absence de Lokuthor et
de ses prêtres. Au final, aucune des matriarches
n'a réussi à unifier les tribus. Les quatre pre-
miers siècles du Troisième Âge ont vu les tribus
Urgath embourbées dans de petites disputes
territoriales.
Les événements dans les chaînes Urgath les
plus occidentales, le long du Sûrûbeki, ont pris
une tournure différente. Ces tribus entrete-
naient depuis longtemps des relations commer-
ciales et des échanges culturels avec les Donath
de la côte maritime. En fait, c'est cette relation
qui a conduit à l'acceptation par les Donath du
40
culte de Lokuthor tant d'années auparavant.
Lorsque la guerre éclata entre les tribus Urgath,
ces Urgath de l'Ouest se lièrent plus étroitement
à leurs amis Donath, formant une alliance qui
profita aux deux peuples. Ensemble, les Urgath
pastoraux et les Donath sédentaires formèrent
un partenariat stable qui leur permit de sur-
monter la tempête à venir.
En l'an T.A. 480, un horrible fléau porté par le
vent de l'Est s'abattit sur les troupeaux des Ur-
gath, transformant une situation instable en
chaos. Privés de leur principal moyen de sub-
sistance, les Urgath se sont tournés vers les
raids à grande échelle. Une année de dévasta-
tion a accompli ce que quatre cents ans de
guerre n'avaient pas pu faire, et au printemps
de l'année suivante, une grande armée d'Urgath
s'est liée au commandement d'un homme,
Atyoli Sahd. Sahd a obtenu la direction de sa
tribu en déposant sa fille qui était censée succé-
der à la matriarche de la tribu après la mort de
sa mère. Promettant de les conduire vers une
terre meilleure, Sahd a ensuite pu orchestrer la
rébellion des mâles de nombreuses autres tri-
bus.
3.7.2. LES URGATH
3.7.2. LesENUrgath En Rhovanion
RHOVANION
La confédération de Sahd prit le peu de biens
matériels qui leur restait et se lança dans une
grande migration vers l'Ouest, à travers les
terres du Gathod. Les Odhriags, cependant,
étaient un peuple vigilant qui ne tolérait aucune
intrusion sur leurs terres.
Avec leurs alliés Hommes du Nord de Buhr Ar-
menrik, les Odhriags battirent les guerriers de
Sahd lors de plusieurs combats acharnés. Sahd
décida que les terres des Odhriags ne valaient
pas la peine d'expulser leurs habitants, et il
tourna donc son attention plus à l'Ouest. Bien
que la moitié de la ville ait été détruite, les guer-
riers Ibnotithiuda et Odhriags défendirent Buhr
Armenrik avec succès et forcèrent les Urgath à
se réfugier dans les plaines de l'Ouest, mettant
temporairement fin à leur implication dans le
conflit.
Leur entrée dans les plaines du Rhovanion a ce-
pendant mis les tribus de Sahd en conflit avec
un nouvel ennemi. Pendant plusieurs siècles,
ces plaines furent revendiquées par les Sagath,
dont beaucoup étaient des descendants trop
fiers de l'ancien puissant Szreldor. Ces bandes
se sont battues contre l'intrusion des Urgath,
mais ont fini par être submergées et forcées à
aller vers l'Ouest, sur le Dagorlad. Les tribus de
Sahd s'étendirent alors sur les terres prises aux
Sagath et, pendant un certain temps, se conten-
tèrent de leurs nouvelles terres, se nourrissant
des troupeaux saisis aux tribus qu'ils avaient
vaincues.
3.7.3. La Campagne d’Ilanin
3.7.3. LA CAMPAGNE
D’ILANIN
À travers ses patrouilles frontalières, le Maître
du Royaume observait les événements du Rho-
vanion avec un intérêt croissant. Les Urgath
étaient manifestement un groupe dangereux
qui pouvait représenter une menace pour le
royaume. D'un autre côté, ils étaient également
en désaccord avec les Sagath du Rhovanion, et
leurs grandes victoires sur les tribus Sagath du
Sud ont laissé le clan Hos exposé à Ilanin. La sé-
curité de cette ville dépendait largement de la
capacité de Hos à rallier les Sagath du Sud à sa
cause. Maintenant que les Urgath de Sahd
s'étaient installé, Hos était faible et Ilanin était
mûr pour être prise.
En conséquence, le Maître du Royaume et la
matriarche Londu (dont le siège du pouvoir se
trouvait autrefois à Ilanin) ont combiné leurs ef-
forts pour faire de l'agriculture une priorité. Ils
ont réussi à convaincre le Conseil des Clans
qu'une armée devait être levée pour une cam-
pagne contre Hos. L'attaque au printemps de
l'an T.A. 492 a pris les guerriers de Hos complè-
tement par surprise. Les compagnies montées
du Folyavuldok ont gardé la cavalerie de Hos
largement contenue dans les limites de la vallée
de Donu, où l'infanterie et l'archerie du Fo-
lyavuld étaient les plus efficaces. Ilanin fut prise
d'assaut et un siège fut mis en place autour des
murs du Crim (Sa. "Le rocher"), le fort en pierre
qui était le siège du pouvoir Hos. Le patriarche
Hos lui-même est pris au piège dans les murs
du fort, bien que son fils ait réussi à s'échapper
avec de nombreux partisans à travers la Fola
Salenin. Après un siège de deux mois, Hos a
rendu sa forteresse et s'est donné la mort. Ilanin
faisait à nouveau partie du Royaume, et la puis-
sante Fola Salenin n'était plus bloquée pour les
explorateurs et aventuriers Folyavuldok.
3.7.4. 3.7.4. ROMENDACIL
Romendacil I I
Les Sagath qui ont été vaincus par Sahd et con-
traints de rejoindre le Dagorlad n'étaient pas
étrangers aux difficultés. Privés de leurs trou-
peaux et contraints de vivre dans des pâturages
41
pauvres, ils revinrent à leur ancienne activité
principale : le banditisme. Les propriétés gon-
doriennes d'Ithilien étaient riches par rapport à
la cible moyenne des raids des Sagath. Cepen-
dant, commettre des actes de violence à l'inté-
rieur des frontières du royaume des Dúnedain
du Sud n'était pas sans risque, comme les Sa-
gath l'ont rapidement découvert. Peu après les
premiers raids de l'an T.A. 493, le roi Tarostar
commença à envoyer des compagnies de gardes
forestiers dans la forêt pour protéger les ci-
toyens gondoriens. Lorsque les raids ont per-
sisté, Tarostar a décidé de donner une leçon aux
bandits et a organisé une armée expéditionnaire
pour les punir.
En l'an T.A. 498, Tarostar a mené son armée à
travers l'Ithilien et sur le Dagorlad. Au départ,
les Sagath se sont regroupés et ont affronté l'ar-
mée des Dúnedain. Les chefs Sagath réalisèrent
rapidement, cependant, que leurs guerriers
étaient dépassés par les Gondoriens, plus forts
et mieux armés. Les Sagath se contentèrent
donc de frappes rapides pour harceler les co-
lonnes Dunedain. Chaque fois que Tarostar
cherchait à les amener au combat, les Sagath
prenaient leurs chevaux, fuyant plus loin dans
le Nord-Est et entraînant Tarostar plus loin.
Après deux ans de campagne contre les Sagath,
l'armée de Tarostar n'avait toujours pas été con-
frontée à une bataille de taille significative. Au
lieu de cela, les chefs Sagath se sont concentrés
sur les lignes d'approvisionnement et de com-
munication des Dúnedain, qui s'étendaient sur
plusieurs centaines de kilomètres. Bien que Ta-
rostar ait été frustré par l'incapacité de son ar-
mée à forcer l'ennemi à combattre, il se sentait
relativement rassuré à l'idée que les Sagath
avaient été chassés loin des frontières de son
royaume et qu'ils avaient reçu une leçon sur les
raids à l'intérieur des frontières du Gondor. En
l'an T.A. 500, Tarostar abandonna donc sa cam-
pagne contre les Sagath et déclara une grande
victoire sur les bandits d’Orientaux. Il retourna
à Osgiliath sous le nom de Romendacil, "Vain-
queur de l'Est".
42
3.7.5.L'ALLIANCE
3.7.5. DE Caros
L'alliance De CAROS
En chassant les Sagath du Sud de Dagorlad, la
campagne de Romendacil a apporté de grands
problèmes aux Hommes du Nord de la région
de la Baie de l’Est. Plusieurs grandes tribus Sa-
gath se sont installées dans la zone à l'Est de la
forêt, où elles sont entrées en conflit avec des
tribus isolées d'Hommes du Nord. Les
Hommes du Nord étaient des ennemis jurés des
Sagath et des traditions dont elles étaient issues.
D'âpres querelles entre les tribus Sagath et les
Hommes du Nord firent rage pendant des dé-
cennies, amplifiât l'animosité générale entre les
deux cultures. Les combats le long de la lisière
de la Forêt Noire furent violents et il y eut très
peu de prisonniers.
Le conflit connut un regain d'intensité en l'an
T.A. 538, lorsque plusieurs tribus Sagath s'uni-
rent sous l'égide d'un seul patriarche, Agonoth
Caros. Ce dernier était en guerre contre les clans
d'Hommes du Nord les plus importants de la
Brèche Est (grande zone dépourvue d’arbres
qui s’ouvrait dans la lisière Est, dans la partie
méridionale de la Forêt Noire). En 539, sous la
direction de Caros, des guerriers Sagath pillè-
rent les fermes des Hommes du Nord le long
des frontières Sud et Est de la Brèche Est. Ses
succès contre les Hommes du Nord lui valurent
une grande popularité parmi les Sagath, et
bientôt Caros put les unifier. Fort de son nou-
veau pouvoir, Caros commença à examiner les
grandes lignes de l'histoire récente et décida
qu'il y avait plus de richesses à gagner en fai-
sant la guerre au Gondor que dans toutes les co-
lonies des Hommes du Nord réunies. Il réalisa
également que pour tenter une telle guerre, il
avait besoin d'alliés solides. À cette fin, Caros
lui-même entreprit une expédition sur le terri-
toire des ennemis de son père, les Urgath.
Bien qu'ils possèdent de nouvelles terres et de
nouveaux troupeaux dans le Sud du Rho-
vanion, les Urgath n'étaient pas prospères. Les
herbes de l'Est du Talath Harroch étaient
pauvres, et les membres des tribus étaient obli-
gés de faire paître leurs troupeaux sur de vastes
étendues de terre pour subvenir à leurs besoins.
Cette dispersion du peuple Urgath affaiblissait
gravement leur confédération et les rendait vul-
nérables aux attaques. Lors de sa rencontre avec
le successeur de Sahd, Caros souligna l'affai-
blissement des tribus Urgath, arguant que la
guerre et la migration massive rendraient les
Urgath plus forts et plus unis. Caros proposa
une alliance entre lui et le suzerain Urgath dans
le but de faire la guerre au plus riche des voisins
: le Gondor.
3.7.6. LA GUERRE
3.7.6.DELaTURAMBAR
Guerre De Turambar
En l'an T.A. 540, les tribus de Caros et de Sahd
envahirent les terres au Sud de la Forêt Noire et
menacèrent les frontières du Gondor. Plus tard
la même année, en Ithilien, des raids de grande
ampleur poussèrent les Gondoriens à Osgiliath,
laissant leurs maisons de la forêt à leurs enne-
mis. Se souvenant de ses expériences avec les
Orientaux, et furieux de leur audace d'être re-
venus à ses frontières, le roi gondorien Romen-
dacil rassembla une petite force et attaqua. Il
s'attendait sans doute à ce que les Sagath se re-
tirent à nouveau dans la campagne, satisfaits
des gains obtenus en pillant les quelques fermes
gondoriennes. Mais Caros ordonna à ses guer-
riers d'éviter le combat, afin de les éloigner ainsi
de leur base de soutien.
Au début d'Ivanneth (9ème mois de l'année), Ca-
ros tendit son piège à Dagorlad, proche de la
porte fortifiée de la Morannon. L'armée du Roi
fut encerclée par un ennemi qui avait guetté son
approche. La vitesse et la férocité de la charge
initiale des Sagath ont pris les Dúnedain par
surprise. Bien que le roi sût que son ennemi
possédait un nombre supérieur de soldats, il
avait mal calculé leur volonté d'affronter l'ar-
mée gondorienne en combat direct. Même si les
forces du Gondor préféraient ce type de combat
frontal, ils n'étaient pas du tout préparés à faire
face à leur nombre impressionnant. Trop tard,
Romendacil se rendit compte qu'il avait été
trompé et que son armée devait se retirer du
champ de bataille au plus vite, avant de perdre
le combat. Des messagers à cheval parvinrent à
briser le cercle des ennemis et à informer la Mo-
rannon du péril du roi, mais les secours arrivè-
rent trop tard pour le sauver. Romendacil et sa
garde furent écrasés par une charge fatale de ca-
valiers Urgath.
L'héritier de Romendacil, le roi Turambar, de-
manda d'abandonner temporairement l'Ithilien
et envoya des compagnies de Rôdeurs dans la
forêt pour aider à contenir l'avancée des Orien-
taux. Pendant ce temps, à Osgiliath, il rassem-
bla une grande armée pour débarrasser le
royaume de leur ennemi et pour venger son
père. Au printemps de l'an T.A. 541, Turambar
mena son armée contre cette force issue de l'al-
liance de Caros et de Sahd. Une fois encore, les
Orientaux se retirèrent de la forêt, attirant leur
ennemi sur la plaine. Mais cette fois, ils firent
face à une seconde armée gondorienne venue
du Mordor. Cherchant une victoire similaire à
celle de l'année précédente, Caros engagea une
grande partie de ses forces dans la bataille, écra-
sant presque son ennemi. Mais l'armée du Mor-
dor tint bon et repoussa les charges des Orien-
taux jusqu'à ce que l'armée de Turambar re-
joigne la bataille, ce qui fit basculer le conflit en
faveur du Gondor.
Voyant que ses armées étaient clairement dé-
passées, Caros ordonna la retraite de ses guer-
riers dans les vastes étendues de Talath Har-
roch. Comme son père, 40 ans auparavant, Tu-
rambar conduisit son armée dans les plaines à
la poursuite des Sagath, résolu à les combattre
ou à les repousser loin à l'Est. Les guerriers de
l'alliance des Orientaux harcelèrent l'avancée
de leurs ennemis, mais continuèrent à se retirer
plus loin dans le Rhovanion central, et dans les
terres occupées par les Hommes du Nord. À la
fin du printemps, des éclaireurs de l'armée de
Turambar entrèrent en contact avec les
Hommes du Nord et leur offrirent la gratitude
du roi pour une alliance contre leur ennemi
commun. La nouvelle de cette offre se répandit
dans les colonies des Hommes du Nord et plu-
sieurs de leurs "princes" saisirent rapidement
l'occasion de faire du tort à leurs ennemis. Leur
chance est venue plus tard dans l'année. Caros
et ses alliés ont été forcés de battre en retraite
vers le Nord. Leur fuite les a finalement amenés
aux pieds d'un escarpement que les Hommes
du Nord appellent la "Haute-Main". Caros a im-
médiatement senti le danger et a tenté de se re-
tirer vers l'Est, mais sa fuite a été bloquée par
une grande armée de cavaliers du Nord. Piégés
dans cet étau, les Orientaux n'eurent d'autre
choix que de faire face à l'armée gondorienne et
de se battre pour s'en sortir. La bataille de la
Haute-Main fut un conflit sauvage qui dura
plusieurs jours. Caros fut tué lors d'une charge
43
désespérée contre la ligne des Dúnedain. Les
Orientaux ont commencé à fuir par tous les
moyens possibles. Certains se sont battus dans
les canyons escarpés de la Haute-Main et se
sont échappés vers le Nord. D'autres ont rejoint
Sahd dans une charge folle dans les rangs des
Hommes du Nord. Bien que le seigneur Urgath
lui-même ait été tué dans cette charge, certains
ont réussi à s'échapper du piège et à rejoindre
leurs proches dans l'Est du Rhovanion. Ainsi se
termina le premier affrontement du Troisième
Âge entre le Gondor et les envahisseurs du
Rhûn.
3.8. L'ÂGE D'OR
3.8.DU COMMERCE
L'âge D'or Du Commerce
Après le désastre de la Haute-Main, les Urgath
et les Sagath restés au Rhovanion ont cherché
refuge dans les vastes plaines situées le long de
l'escarpement occidental de la chaîne d'Uldona.
Leur séjour au Rhovanion fut cependant de
courte durée, car en l'espace d'une décennie,
des tribus nordiques bien armées se faisant ap-
peler les Ehwathrumi (signifiant "peuple à che-
val") étendirent leurs pâturages jusqu'aux coins
les plus reculés du pays. En raison du rôle qu'ils
ont joué à la Haute-Main en aidant les armées
du Gondor, Turambar accorda à ces Hommes
du Nord des droits sur toutes les terres laissées
vacantes par les envahisseurs de l'Est.
Les féroces Ehwathrumi recherchèrent leurs ad-
versaires, les poursuivant jusqu'aux frontières
mêmes des Odhriags. Les Urgath se souvinrent
bien de leurs expériences avec les Odhriags, et
traversèrent ces terres aussi rapidement que
possible à travers le Gathod. En entrant dans
leurs anciennes terres, ces tribus Orientaux
commencèrent à s'appeler les Brygath (Ul.
"Peuple dirigé par des mâles"), pour se distin-
guer des Urgath traditionnels qui ne se sont ja-
mais rebellés contre leurs matriarches, et n'ont
jamais rejoint l'alliance de Sahd. Pendant un
certain temps, le Rhovanion et le Rhûn occiden-
tal ont été pratiquement dépourvus de bandits,
ce qui marqua le début d'une ère de d'échanges
sans précédent entre les habitants sédentaires
de la région.
44
3.8.1. LA DÉCOUVERTE
3.8.1. DULaDORWINION
Découverte Du Dorwinion
Les contacts entre les hommes du Folyavuld et
les Hommes du Nord de Lacville remontent à
plusieurs années avant la grande victoire de Tu-
rambar, en l'an T.A. 503, lorsque les explora-
teurs Folyavuldok remontèrent la Fola Salenin
récemment ouverte, et atteignirent les chutes de
Lindal (S. "Fin du Lac", une chute d'eau de 25
mètres au Sud du Long Lac, non loin de Londa-
roth). Les expéditions de ces premières années
étaient dangereuses et coûteuses, mais pou-
vaient rapporter des bénéfices fantastiques si
elles étaient menées à bien. Les hommes de Lac-
ville et les Elfes du royaume d'Oropher appré-
cièrent grandement le vin du Folyavuld, et plu-
sieurs familles devinrent très riches grâce à ce
nouveau commerce.
Dans les décennies qui suivirent la Haute-Main,
les tribus Ehwathrumi en expansion découvri-
rent également le Folyavuld et ses nombreux
délices culinaires. Comme leurs cousins du
Long Lac, ils devinrent aussi des grands con-
sommateurs de vin du Folyavuld, et les expédi-
tions commerciales vers les villes frontalières
d'Ilanin, Karfas et Uldonavan étaient courantes.
À cette époque, la ville Ehwathrumi d'Othlebed
(For. "Doigt-de-Guerre") devint un centre com-
mercial important, qui fut même déterminant
dans la consommation des produits du Fo-
lyavuld au Gondor, en particulier les vins fins.
Contrairement à son père, le roi Turambar ne se
contenta pas de retourner à Osgiliath et de con-
sidérer que ses adversaires avaient été vaincus
à jamais. Bien qu'il ait soutenu les clans des
Hommes du Nord à revendiquer le Rhovanion,
il n'était pas entièrement convaincu de leur ca-
pacité à vivre ensemble de manière pacifique. Il
a donc maintenu une présence active des Dúne-
dain à Dagorlad pour surveiller les plaines
orientales et ses alliés nordiques souvent indis-
ciplinés. Un système de forts et de patrouilles a
été mis en place dans la plaine de la Bataille
pour sécuriser la frontière Nord du royaume et
maintenir la paix. Au fil du temps, les colons du
royaume ont traversé l'Anduin pour s'installer
sur ce territoire frontalier. Des villes sont nées à
l'ombre des forteresses de Turambar et l'occu-
pation militaire de Dagorlad est devenue le ter-
ritoire royal de Dor Rhûnen ("Pays de Rhûn").
Dor Rhûnen a été organisé spécifiquement pour
surveiller les plaines de l'Est, et le gouverneur
militaire qui dirigeait le territoire a réalisé que
la meilleure façon d'y parvenir était de cultiver
une relation étroite avec les Ehwathrumi. Ce
faisant, il pourrait multiplier par mille sa force
d'éclaireurs à cheval. Comme les éclaireurs
Ehwathrumi faisaient souvent du commerce
avec les forts de Dagorlad ou recueillaient des
informations pour eux, il n'était pas surprenant
que des marchandises du Folyavuld aient at-
teint Dor Rhûnen dès l'an T.A. 546. En l'an T.A.
570, des gens aussi éloignés que Pelargir con-
naissaient les vins exotiques du lointain Dorwi-
nion (S. "Terre du Vin").
3.8.2. LES ROUTES COMMER-
3.8.2. CIALES
Les Routes
DU Commerciales
SUD Du Sud
Les Ehwathrumi ont également découvert la
ville de Buhr Armenrik dans les années qui ont
suivi la Haute-Main, et les tribus qui se sont ins-
tallées dans la région autour de cette cité ont
noué des liens très étroits avec ses habitants. Les
plaines à l'Ouest de l'Angle-du-Cairn ont tou-
jours été les plus sauvages du Rhovanion, et
même dans cette nouvelle ère de paix, il y avait
toujours une forte présence d’Orientaux dans la
région. Malgré tous les efforts des Ehwathrumi
et des Ibnotithiuda, des bandes de pillards Sa-
gath restèrent dans ce coin le plus reculé du
Rhovanion.
Cependant, la fortune de Buhr Armenrik a con-
tinué à croître au début du Troisième Âge, et les
marchands de la ville se sont tournés vers des
marchés plus éloignés. Dans les années précé-
dant le retour des Brygath, les marchands de
Buhr Armenrik atteignirent l'embouchure de la
Sûrûbeki et entrèrent en contact avec la culture
qui s'y développait. L'étrange mélange des cul-
tures Donath et Urgath a donné naissance à une
économie forte et diversifiée. Leur ville, bapti-
sée Mistrand (Ga. "Eaux fusionnées"), devint la
colonie la plus stable et la plus influente de l'Est
du Rhûn. La disponibilité de l'acier nordique à
Mistrand attira des tribus des alentours. Au re-
tour des Brygath, cependant, les routes com-
merciales entre Mistrand et Buhr Armenrik fu-
rent bloquées. Les Brygath n'aimaient pas leurs
voisins : Hommes du Nord, Urgath, Donath,
Odhriag, et même les habitants de Mistrand.
Leurs expériences dans l'Ouest ne leur avaient
pas appris grand-chose, et ils continuaient à pil-
ler les camps et les villes des autres peuples et à
se battre entre eux. À cause de cela, ce qui était
autrefois un commerce profitable entre deux
villes en pleine expansion fut complètement
rompu.
En l'an T.A. 572, un marchand réussit à rétablir
un lien entre ces deux villes. Freolof de Buhr Ar-
menrik se rendit à l'embouchure de l'Othnen
pour parler aux Donath de la côte et les paya
pour qu'ils le transportent par bateau, lui et ses
marchandises, jusqu'aux lointains rivages de
Mistrand. Plusieurs pêcheurs acceptèrent de
transporter ses marchandises et la première ex-
pédition commerciale par voie maritime entre
Buhr Armenrik et Mistrand fut lancée. La mis-
sion commerciale de Freolof fut un franc succès,
et bientôt d'autres marchands imitèrent ses mé-
thodes. À l'embouchure de l'Othnen, la ville
portuaire de Lest (Do. "embouchure de la ri-
vière") devint le centre de cette nouvelle route
commerciale.
3.8.3. LES MARINS DU NORD
3.8.3. Les Marins Du Nord
Au Folyavuld, des événements similaires se
produisaient et cette société était en passe de
devenir la première culture maritime du Rhûn.
Au cours des cinq décennies qui ont suivi l'ou-
verture de la Fola Salenin au commerce, les fa-
milles marchandes de Riavod et de Szrel-Kain
devinrent rapidement quelques-unes des fa-
milles les plus riches du Royaume.
Au fur et à mesure que les richesses s'accumu-
laient, ces marchands commençaient à dévelop-
per des navires plus performants avec une
coque plus aérodynamique à partir de galères
et de barges à fond plat traditionnelles, afin de
pouvoir remonter plus facilement le cours infé-
rieur de la rivière. Associés à une préférence
pour les voiles au détriment des rames et des
avirons, ces changements de conception ont
donné naissance à une renaissance de l'indus-
trie de construction navale du royaume.
Les nouveaux navires marchands qui ont com-
mencé à apparaître sur les quais de Szrel-Kain
et de Riavod à la fin du sixième siècle du Troi-
sième Âge avaient un tirant d'eau légèrement
45
plus profond, une capacité de chargement égale
et parfois supérieure, et des voiles plus grandes
et plus efficaces. Les marins les trouvaient
idéaux pour les voyages fluviaux et maritimes
le long de la côte Nord.
En l'an T.A. 562, un explorateur Rhidon réussit
à naviguer et à cartographier toute la côte Nord
de la Mer Intérieure jusqu'à la baie de Kug. Sur
les eaux calmes de cette baie, il prit contact avec
des pêcheurs Kugath et devint le premier étran-
ger à visiter la cité de Kugavod. Par la suite, l'es-
sentiel du commerce des Kugath avec l'Ouest
s'effectua par voie maritime sur les navires mar-
chands Folyavuldok, ce qui eut pour effet d'ex-
clure le marché logath de Sadvar de la route
commerciale. Bien que cela ait nuit aux coffres
des Logath d'Ibar, cela a donné un grand coup
de pouce à l'économie de Riavod et a lancé une
ère d'exploration des Folyavuldok sur la Mer
Intérieure.
Au début, cependant, peu de progrès ont été ré-
alisés dans l'exploration de la côte Ouest, au
Sud de Riavod. Plus on naviguait vers le Sud,
plus la côte devenait rocheuse et dangereuse.
Les falaises du plateau de la chaîne d'Uldona
s'élevaient à des centaines de mètres de haut et
les lieux d'amarrage étaient peu nombreux et
dangereux.
Toutes ces difficultés étaient aggravées par un
vent fort et régulier venant de l'Est, résultat du
gradient de température sauvage sur les plaines
arides à l'Est de la mer. La plupart des explora-
teurs qui ont passé du temps le long de la côte
Ouest ont perdu la vie à cause des violentes tem-
pêtes et des hautes mers qui faisaient inévitable-
ment échouer les navires contre les falaises.
En T.A. 568, les navires d'un voyage commer-
cial Edru ont été pris dans une tempête près des
eaux de la baie de Kug qui les a poussés à plu-
sieurs kilomètres au Sud de leur route prévue
et a submergé tous leurs navires sauf un. Le na-
vire survivant était le Tengaran (Fo. "Brume de
Mer"), et son capitaine, Montal Edru, a lutté
contre les vents de la mer du Sud sur son navire
endommagé pendant une semaine avant
d'échouer. Les efforts de Montal les avaient
amenés bien au Sud de l'Agasha Dag, dans la
baie de Mistrand. Vivant comme des naufragés,
ces Folyavuldok devinrent les premiers de leur
peuple à rencontrer les populations du Sud-Est
du Rhûn.
46
3.8.4. COMMERCE AVEC
3.8.4. Commerce Avec Le Gondor
LE GONDOR
Avec le souhait de trouver un allié potentiel
dans l'Est du Rhovanion, le gouverneur de Dor
Rhûnen organisa une expédition diplomatique
au Folyavuld en l'an T.A. 573.
L'expédition fut chaleureusement accueillie par
le Maître du Royaume, à Uldonavan. L'ambas-
sade gondorienne passa la majeure partie de
l'année à voyager dans le royaume, à apprendre
la langue locale et à discuter avec le Maître du
Royaume des avantages d'une relation étroite
avec le Gondor. Lorsqu'ils retournèrent auprès
du gouverneur à Dagorlad, les ambassadeurs
portaient des cadeaux extravagants et des
échantillons des meilleurs vins du royaume.
L'ambassade revint au Folyavuld en T.A. 575
avec une proposition du roi Turambar d’une al-
liance mutuelle de soutien et d'échange. L'al-
liance fut acceptée avec enthousiasme par le
Conseil des Clans, et les marchandises com-
mencèrent presque immédiatement à circuler
entre le royaume et Dor Rhûnen.
Pendant une décennie, le mode de transport le
plus fréquent pour acheminer les marchandises
vers les marchés occidentaux était par voie flu-
viale, le long du Celduin, aussi appelé Fola Sale-
nin. Les marchandises étaient déchargées à
Widuwaed (For. "Gué de la Forêt") ou à Lac-
ville, et de là, elles étaient transportées en cara-
vane le long de la Baie de l’Est jusqu'à Dagor-
lad. Cependant, à la fin des années T.A. 580, le
gouverneur de Dor Rhûnen commença à cons-
truire une route surélevée pour relier Dor Rhû-
nen au Folyavuld. C'était la grande voie Men
Rómen, qui partait de la région de Talach Har-
roch, traversait Rómenost et allait jusqu'à la cité
Ehwathrumi d'Othlebed.
De là, un marchand pouvait prendre l'un des
nombreux chemins vers le Folyavuld, selon sa
destination.

3.8.5.
3.8.5. NOUVEAUX RIVAUX
Nouveaux Rivaux
Entre les années T.A. 575-700, le développe-
ment économique sur la Mer Intérieure a dé-
clenché une nouvelle rivalité entre Buhr Ar-
menrik et le Folyavuld. Les membres de l'expé-
dition de l'Edru à Mistrand commencèrent un
voyage à travers des terres inconnues pour ren-
trer chez eux. D'autres s'installèrent dans une
nouvelle vie à Mistrand, devenant rapidement
riches et influents grâce à leur nature cosmopo-
lite et leur esprit vif pour le commerce. Les ex-
péditions commerciales qui remontaient le
Sûrûbeki et traversaient les vastes plaines con-
trôlées par les Urgath permirent à Mistrand
d'avoir de nouvelles sources de marchandises
venant du Sud et de l'Est, comme les épices, les
herbes, les poteries et les pierres précieuses.
Bien que ces marchandises n’arrivassent qu'en
très petites quantités, leur nature exotique en
faisait des articles de luxe coûteux dans tout le
Gathod. Au fur et à mesure que les routes entre
le Rhûn et les grands marchés du Gondor s'éta-
blissaient, la cité de Buhr Armenrik et le Fo-
Illustration : John Howe
lyavuld s'engagèrent dans une course pour li-
vrer en premier ces produits exotiques orien-
taux aux riches Dúnedain. Le retour au Fo-
lyavuld de plusieurs membres de l'expédition
malheureuse d'Edru fit connaître Mistrand aux
marchands du royaume. Les explorateurs re-
doublèrent d'efforts pour conquérir la côte
Ouest, ce qui aboutit à la découverte du havre
de Scarakikot, par un Rhidon dénommé Berul
en 652. Plutôt que d'acheter d'occasion les mar-
chandises de Mistrand aux Hommes du Nord
et aux Donath de Lest, les marchands du Fo-
lyavuld pouvaient désormais atteindre Mis-
trand eux-mêmes en une seule journée de navi-
gation.
Grâce à cette nouvelle route commerciale et à
l'utilisation de la voie Men Rómen, le Folyavuld
avait désormais un avantage sur ses concur-
rents commerciaux. Les marchands de Buhr Ar-
menrik devaient encore faire face aux bandits
Sagath et à des routes incertaines à travers des
plaines parfois hostiles. Avides de richesse, cer-
tains marchands de Buhr Armenrik tentèrent en
secret un moyen de rétablir un équilibre écono-
mique avec leurs rivaux, même si cela devait
déstabiliser le Rhovanion et ouvrir la voie à une
nouvelle ère de sang et de feu…
47

3.9.
3.9. L’ASCENSION
L’Ascension De Vidugavia
DE VIDUGAVIA
À l'aube du 11ème siècle du Troisième Âge, les
esprits de Sauron et des Spectres de l'Anneau
prirent à nouveau forme en Terre du Milieu et
commencèrent à conspirer sur la meilleure fa-
çon d'effectuer leur retour au pouvoir. Parce
que la puissance du Gondor augmentait encore
à cette époque, et qu'il était encore faible, Sau-
ron savait que son retour serait un long proces-
sus de subversion des alliés du Gondor et d'éro-
sion de son influence à l'étranger. C'est ainsi
que les serviteurs de Sauron se rendirent en
Terre du Milieu, pour se tapir dans l'ombre et
semer les graines de la discorde partout où ils le
pouvaient. Le Rhûn, qui déjà à l'époque com-
mençait à faire partie de la sphère d'influence
du Gondor, était une ligne de front naturelle
dans cette nouvelle lutte secrète pour la supré-
matie.
3.9.1. GUERRE DES CLANS
3.9.1. Guerre Des Clans Et Grachev Hos
ET GRACHEV HOS
Dans leur nouvelle place d'intermédiaires entre
le Gondor et le Folyavuld, les tribus des
Hommes du Nord du Rhovanion et de la Baie
de l’Est ont prospéré au cours des 11ème et 12ème
siècles du Troisième Âge. Outre le transport de
marchandises entre les deux royaumes, elles of-
fraient également leurs services en tant que
gardes montés pour protéger les caravanes qui
transportaient des marchandises à travers le
Rhovanion. Des bandits, d'origine Sagath et
Hommes du Nord, parcouraient les frontières
du Rhovanion à la recherche de proies faciles.
Au fur et à mesure que les Thyns (signifiant
"chefs") s'enrichissaient, ils cherchaient des
moyens d'étendre leur influence et leur domi-
nation sur d'autres tribus. Ce fut le début d'une
série de querelles sanglantes entre T.A. 1208 et
T.A. 1222, connues sous le nom de "Guerres des
clans".
Les divisions entre les tribus des Hommes du
Nord suivaient des lignes de parenté com-
plexes, mais au final, elles opposaient générale-
ment les Rhevain aux tribus d'Eriador. Les Rhe-
vain prétendaient descendre du Rhovanion et
48
des premiers colons Hommes du Nord qui ont
migré vers le Rhûn au cours du Premier Âge et
qui ont mené de longues guerres contre les Ba-
radhrim. Les tribus d’Eriador disaient être ve-
nus au Rhovanion pendant et après la guerre de
la Dernière Alliance, et beaucoup des premiers
migrants étaient arrivés avec l'armée d'Elendil.
Tous deux ont revendiqué le droit de régner sur
le Rhovanion, ou du moins de rester indépen-
dants de la domination des autres.
Le long de la Baie de l’Est, ces querelles com-
mencèrent par une série de duels et d'assassi-
nats, dont l'une des victimes était le chef de la
puissante tribu Waluslahandona. Le successeur
au poste de chef était alors encore un enfant, et
ses oncles eurent en charge la défense du
peuple et des terres de la tribu contre leurs voi-
sins. Après T.A. 1222, les combats entre les tri-
bus cessèrent durant plusieurs années, et le
peuple Waluslahandona fut divisé, chaque
oncle revendiquant une partie du domaine de
son frère comme le sien.
En l'an T.A. 1228, une nouvelle menace descen-
dant des plaines du Nord s'abattit sur les
Hommes du Nord de la Fola Salenin. Cette nou-
velle horde était Grachev Hos, chef de la tribu
Hos, désormais répudiée. Il amena avec lui de
nouveaux alliés, des tribus Logath liées à sa
maison par le mariage. Ensemble, ils prirent
d'assaut les terres des Hommes du Nord et du
Folyavuld le long de l'Aizadraka et les cités de
Donu et d'Ilanin tombèrent. Grachev était un
chef rusé, et il réussit à monter les frères Walu-
slahandona les uns contre les autres, et en l'es-
pace d'un an, les colonies installées jusqu'au
Long Lac durent payer un tribut au nouveau
seigneur d'Ilanin.
Sous la garde de ses oncles, Vidugavia, héritier
de la tribu Waluslahandona, était devenu un
guerrier fier et puissant, et l'asservissement de
son domaine légitime par des bandits Sagath le
rendit furieux.
À l'âge de 18 ans, il quitta son oncle et parcourut
les terres des Grama en promettant de les pro-
téger des Hos s'ils lui prêtaient serment d'allé-
geance. Bien que terriblement inférieurs en
nombre, lui et une bande de guerriers loyaux
menèrent avec succès de nombreux raids contre
les Orientaux, ce qui leur a valu d'être connus
dans tout le Nord du Rhovanion. Cela leur a
permis de rallier le peuple de Waluslahandona
à leur cause contre leurs oppresseurs.
La nouvelle des exploits de Vidugavia se répan-
dit dans tous les coins du Rhovanion, et il ne
fallut pas longtemps pour que le Maître du
Royaume de Szrel-Kain entende parler de ce
nouveau chef, ainsi que de la participation des
Logath à l'incursion des Orientaux. Le Maître
du Royaume jouit désormais d'une grande in-
fluence sur les Logath de l'Ibar et, en échange
de certains revenus liés au commerce de biens
Kugath, il parvint à convaincre la matriarche de
l'Ibar de condamner l'association des Logath
avec Grachev Hos.
En T.A. 1232, de nombreux alliés Logath de
Grachev retournèrent sur leurs terres plutôt
que de s'attirer le mépris de la matriarche Ibar.
Deux ans plus tard, des agents du Maître du
Royaume contactèrent le désormais célèbre Vi-
dugavia, et proposèrent une alliance au héros
nordique, dans le but d'évincer Hos de sa posi-
tion entre leurs deux royaumes.
Affaibli par la perte du Logath, Hos devint ainsi
une proie facile pour les armées combinées en
T.A. 1234, et les Sagath se retirèrent à nouveau
dans les plaines du Nord.
3.9.2. TROUBLES DANS
3.9.2.LE SUD DU
Troubles RHUN
Dans Le Sud du Rhûn
Au début du 12ème siècle du Troisième Âge,
Uvatha le Spectre de l'Anneau revint au Khand
pour récupérer son trône. Ce fut la première
49
terre limitrophe du Mordor à retomber aux
mains de l'Ombre, et elle devint un point de dé-
part pour les serviteurs de Sauron dans leur
quête de sécuriser le Rhûn et de fortifier les
frontières Nord du Mordor. Uvatha était un
combattant dans l'âme, et la guerre suivit de
près son retour. Les hordes de Variags s'en pri-
rent à leurs voisins Nuriag, renouvelant leur an-
cienne domination sur ces peuples et chassant
de nombreux autres peuples des plaines arides
du Sud-Est du Rhûn et du Gathod. Les
Odhriags repoussèrent de nombreuses bandes
d'Asdriags réfugiées qui cherchaient à traverser
leurs terres, mais beaucoup d'entre elles trouvè-
rent finalement leur chemin vers le Rhovanion.
L'arrivée de ces nouvelles tribus d’Orientaux
déclencha une nouvelle ère de banditisme et de
guerre dans le Sud du Rhovanion. Et cela signi-
fiait plus de problèmes pour les marchands de
Buhr Armenrik…
Malgré la construction de Barad Ithil et la pré-
sence d'une petite garnison de soldats gondo-
riens à Buhr Armenrik, les routes commerciales
vers Mistrand furent à nouveau interrompues,
et la route vers le Gondor devint plus dange-
reuse. La victoire du Folyavuld et de Vidugavia
dans le Nord permit de sécuriser les routes
commerciales du Folyavuld, et condamna Buhr
Armenrik à n'être qu'un lointain concurrent
dans l'approvisionnement du Gondor en mar-
chandises orientales. Face à la mort certaine de
leurs entreprises, plusieurs marchands impor-
tants de Buhr Armenrik décidèrent de jouer un
rôle actif dans la politique et le pouvoir du Rho-
vanion.
Bien que la violence de la guerre des clans se
soit atténuée pendant un certain temps, la vic-
toire de Vidugavia dans le Nord du Rhovanion
donna naissance à un domaine Rhevain unifié
et dangereux, qui s'étendait de Lacville à
Othlebed, et l'extension de l'influence de Walu-
slahandona déclencha un nouveau conflit entre
les clans des Hommes du Nord. Les hommes de
Buhr Armenrik descendirent tous de colons
Eriadoriens, et beaucoup utilisèrent leur lignée
issue de l'armée d'Elendil. Buhr Armenrik et la
capitale de Vidugavia, Buhr Widu, devinrent
les centres d'une forte rivalité qui engloba par
la suite tout le Rhovanion. Bien que le conseil
de Buhr Armenrik ne se soit jamais ouverte-
ment lié aux bandits et aux Hommes du Nord
de la partie méridionale du Rhovanion, certains
50
des marchands les plus éminents de la ville
(dont beaucoup étaient eux-mêmes membres
du conseil) finançaient les bandits pour qu'ils
causent des problèmes le long des routes com-
merciales reliant le Folyavuld au Gondor. Les
marchandises qu'ils pillaient dans les caravanes
commerciales étaient achetées par les mar-
chands Ibnotithiuda, en échange de chevaux,
d'armes et d'un abri contre les représailles. Mal-
heureusement pour les marchands de Buhr Ar-
menrik, la violence généralisée qu'ils soute-
naient attira bientôt l'attention du Gondor.
3.9.3.
3.9.3. MINALCAR LE RÉGENT
Minalcar Le Régent
Après des années de succès économiques et mi-
litaires, à la fois dans le Pays Sauvage et dans
les terres situées au Sud de ses frontières, le
Gondor devint paresseux au milieu du Troi-
sième Âge, et le roi chercha à se décharger de
toute responsabilité et à profiter simplement de
la vie en tant que maître du plus grand royaume
de la Terre du Milieu. Lorsque le chaos menaça
d'engloutir les frontières les plus septentrio-
nales du royaume, le roi Calmacil nomma son
fils Minalcar régent du royaume, et lui confia la
responsabilité de calmer la frontière Nord. Con-
trairement à son père, Minalcar était un homme
déterminé qui cherchait à apporter une paix
éternelle aux frontières du Gondor, et même à
étendre l'influence du roi aux vastes étendues
de l'Est.
Lorsqu'il accepta sa régence en l'an T.A. 1240,
Minalcar envoya de nombreux espions au Rho-
vanion pour rechercher les racines du conflit
dans le pays, plutôt que de s'aventurer mala-
droitement dans une situation compliquée. Les
agents de Minalcar se rendirent dans tous les
coins du Rhovanion pour recueillir les informa-
tions afin de permettre à Minalcar de trouver
une solution au problème. Au Folyavuld, les
éclaireurs Dúnedain entendirent de grands
éloges sur Vidugavia, dans la tribu Walusla-
handona : ils apprirent comment il avait chassé
les bandits de la région et aidé à sécuriser les
routes commerciales qui reliaient le Rhûn au
royaume du Sud. À Lacville, les hommes par-
laient de Vidugavia comme d'un homme civi-
lisé, qui avait imposé un grand ordre dans le
Nord du Rhovanion et qui cherchait à étendre
cet ordre pour le bénéfice de tous. Ce n'est qu'à
Buhr Armenrik et dans les tribus du Sud que les
opinions du chef du Nord étaient moins en-
thousiastes. La présence gondorienne à Barad
Ithil signifiait que les espions de Minalcar jouis-
saient d'un soutien dans la cité, ce qui leur per-
mit en T.A. 1247 d'être acceptés par les
membres d'un complot qui était en train d’être
organisé par certains marchands de la ville.
Après avoir appris les conspirations des mar-
chands de Buhr Armenrik, Minalcar organisa
une rencontre avec Vidugavia pour discuter
d'une alliance. Le Régent trouva que son invité
était un chef impressionnant, bien que quelque
peu vaniteux, avec des opinions très fortes sur
la façon dont le Rhovanion devrait être or-
donné. Le plus important était l'opinion de Vi-
dugavia sur les nomades et le mode de vie iti-
nérante. Au terme d'un long débat, le chef
Hommes du Nord réussit à convaincre Minal-
car que le banditisme était une extension natu-
relle du nomadisme et que l'ordre ne pouvait
être imposé au Rhovanion que lorsque les
peuples nomades de la région auraient été chas-
sés bien au-delà de la Mer Intérieure. Minalcar
finit par céder et promit de soutenir la revendi-
cation de Vidugavia en tant que roi du Rho-
vanion si leurs armées combinées parvenaient à
repousser les nomades loin à l'Est.
3.9.4. LA CAMPAGNE
3.9.4. La Campagne
DE TERREUR De Terreur
Vers la fin de l'an T.A. 1247, le capitaine de la
garnison de Barad Ithil porta plainte devant le
conseil de Buhr Armenrik contre les marchands
conspirateurs de la ville. Le capitaine savait
bien comment le conseil recevrait les accusa-
tions, d'autant plus que certains des accusés sié-
geaient au conseil. Néanmoins, Buhr Armenrik
fut confronté à un choix entre traduire les accu-
sés en justice et se désavouer des actes de ses
marchands, ou s'opposer aux armées combi-
nées de Minalcar et de Vidugavia qui avaient
juré ensemble que ces hommes seraient punis.
Le conseil choisit la première solution, et ouvrit
ses portes aux armées de l'Ouest. Par la suite, ils
purent jouir du statut de canton semi-autonome
au sein du royaume de Vidugavia. Malheureu-
sement, et de par leur décision, ils contribuèrent
aussi involontairement à la campagne militaire
l'année suivante.
Devant l'avancée de l'armée de l'Ouest, les ban-
dits Hommes du Nord et Orientaux cherchè-
rent refuge dans les grandes plaines. L'armée de
Minalcar, cependant, était bien pourvue en ca-
valerie légère qui contenait ses ennemis et les
amenait au combat. Au cours d'une série d'af-
frontements brefs et brutaux, le Rhovanion fut
pratiquement balayé des bandits. Après s'être
réapprovisionné à Buhr Armenrik et avoir tra-
versé l'Othnen, Minalcar poursuivit sa route
dans les plaines du Gathod.
Malgré l'insistance des hommes de Buhr Ar-
menrik et du capitaine de Barad Ithil lui-même,
Minalcar et Vidugavia exigèrent que les
Odhriags se soumettent à l'autorité de leurs
royaumes. Bien qu'ils n'aient pas participé aux
invasions des Orientaux qui ont apporté le
chaos dans le Rhovanion, ils menaient une exis-
tence nomade, ce qui laissait penser à Viduga-
via qu'on ne pouvait pas leur faire confiance.
Tout comme ils avaient refusé de se soumettre
à Sauron treize siècles auparavant, ils refusè-
rent également de permettre le passage de l'ar-
mée occidentale sur leurs terres.
Les batailles qui opposèrent les Odhriags à l'ar-
mée de Minalcar furent féroces, et dans la me-
sure où elles aliénèrent les Odhriags pour les
siècles à venir, elles firent beaucoup plus de mal
que de bien...
En fin de compte, les tribus Odhriags subirent
de lourdes pertes et furent contraintes de se ré-
fugier dans les cols des Monts Cendrés. Après
avoir rasé plusieurs sanctuaires Odhriags, l'ar-
mée occidentale se tourna vers le Nord et l'Est
pour renouveler son ancien combat contre les
Brygath. Bien que les descendants de la confé-
dération Sahd se soient battus désespérément,
ils furent contraints de quitter l'Est du Sûrûbeki
au milieu de l'été. Alors que les mois chauds
s'abattaient sur les plaines arides du Gathod, les
armées de Vidugavia et de Minalcar franchirent
les portes de Mistrand. La population Gathma-
rig de Mistrand était un peuple sédentaire qui
avait une longue histoire de liens commerciaux
avec les Ibnotithiuda. Comme ils ne cherchaient
pas à s'opposer à Minalcar, la ville fut épargnée
à condition qu'elle soutienne l'armée durant
l'été.
À la fin de l'été, l'armée de l'Ouest traversa en
force le Sûrûbeki et poursuivit les Brygath dans
51
les plaines. Se tournant vers le Nord, ils persé-
cutèrent également les Urgath, qui n'avaient ja-
mais vécu une invasion venue de l'Ouest. Tous
les camps de nomades sur la rive orientale de la
Mer Intérieure furent brûlés, assurant ainsi aux
occidentaux que chaque culture des Orientaux
du Rhûn avait une raison de haïr l'Ouest. Aux
frontières méridionales du Dag Agasha, Minal-
car et Vidugavia mirent un terme à leur pro-
gression.
Toute nouvelle campagne n'allait pouvoir se
faire qu'à travers des plaines, sans lignes de
communication ou d'approvisionnement sûres.
Leur armée était déjà dangereusement étendue,
et sans les cargaisons arrivant du Folyavuld au
site connu sous le nom d'Elgaer (S. "Joyau de la
mer"), ils auraient pu faire face à une crise ma-
jeure au sein de cette armée. Cette dernière re-
partit vers l'Ouest, laissant une force accrue à
Barad Ithil pour contrôler les plaines du Ga-
thod. Les Orientaux avaient en effet reçu une le-
çon ; ils savaient maintenant qu'ils devaient
craindre les hommes de l'Ouest, et ce, même
s'ils les ont repoussés.
3.10.
3.10. LES SOMBRES
Les Sombres Desseins
DESSEINS
"...Pendant d'innombrables années, je suis resté al-
longé dans cette tombe humide, réfléchissant à la si-
gnification de l'immortalité. Il semblait alors que les
promesses du Ténébreux étaient vaines, et que mon
âme était à jamais lié à mon dernier vaisseau, ce tas
de pourriture puant. L'amertume rongeait mon âme
comme la vermine rongeait les os de Lokor Szrel...
" Au 13ème siècle de mon emprisonnement, une
grande lumière pénétra dans le tombeau, et un esprit
que je croyais depuis longtemps disparu entra dans
le caveau principal. C'était le Long-Cavalier, grand
serviteur du Seigneur des Ténèbres, venu me sauver
des tourments de la mort éternelle.
"C'est alors que j'ai compris la véritable significa-
tion de l'immortalité, car bien que je sois resté tant
d'années dans ma tombe, je marche à nouveau sous
les étoiles. Oraishapek renaît ! Que les hommes du
Rhûn tremblent à ma venue !"
Extraits du journal de l'homme aux multiples voix.
52
3.10.1.
3.10.1. LE PRIX
Le Prix Du DU SUCCÈS
Succès
La campagne de terreur de Minalcar et de Vi-
dugavia provoqua un grand fossé entre les
peuples sédentaires du Gathod et les cultures
nomades qui avaient lentement repris posses-
sion des terres lorsque les armées de l'Ouest
s'étaient retirées. Les Urgath regardaient avec
méfiance Elgaer, le nouvel avant-poste des Fo-
lyavuldok. Les Brygath ont vu que les Donath
et les Gathmarig avaient survécu à la cam-
pagne, et ont pensé (à juste titre) qu'ils avaient
dû y participer. Les Odhriags se méfiaient des
Ibnotithiuda, des partenaires commerciaux de
longue date qui n'ont rien fait pour les protéger
de l'Ouest, après que les Odhriags se soient vail-
lamment battus pour préserver Buhr Armenrik
des Orientaux errants. C'était le genre de mé-
fiance qui jouait le mieux en faveur de Sauron,
et il réfléchissait longuement à la meilleure fa-
çon de tirer profit des actes de Minalcar et de
Vidugavia.
Sauron reconnut que son propre serviteur
Uvatha du Khand avait provoqué par inadver-
tance toute la campagne, et par la suite, il ne
permit au Long-Cavalier de s'étendre dans le
Rhûn qu'avec parcimonie. Les armées de Vi-
dugavia et de Minalcar avaient en fait été à
deux doigts de déclencher une guerre avec le
Khand, ce qui aurait obligé Sauron à retirer
Uvatha de ce pays pour éviter de se faire décou-
vrir. Si les deux dirigeants occidentaux avaient
poussé seulement un peu plus loin, une guerre
entre les Hommes du Khand et du Gondor au-
rait été inévitable, ce qui aurait pu conduire à
un conflit beaucoup plus complexe et surtout
risqué. Les circonstances appelaient donc à être
subtile pour éviter toute guerre ouverte.
À cette fin, Sauron envoya des serviteurs en
toute discrétion dans le Mordor pour récupérer
les Anneaux de Liaison, de puissants artefacts
cachés dans des endroits secrets depuis la fin du
Deuxième Âge. Une fois que des hôtes appro-
priés auraient été trouvés pour porter les An-
neaux de Liaison, Sauron comptait envoyer
dans le Rhûn certains de ses serviteurs les plus
anciens et les plus dignes de confiance. Le pre-
mier de ces serviteurs à renaître fut Nemol de
Dir, ancien serviteur de Hoarmurath, roi de la
glace et puissant sorcier à part entière. Nemol
fut placé sous le commandement d'Uvatha, le
Spectre de l'Anneau en l'an T.A. 1247, et reçut
l'ordre de voyager parmi les peuples du Sud-
Est du Rhûn pour voir comment il pourrait les
rallier à la cause de l'Ombre.
L'année suivante, il assista à la Campagne de
Terreur et vit comment les Orientaux apprirent
à haïr l'Ouest. C'est alors qu'il prit l'apparence
de Kerkassk, un dieu des plaines présent dans
le panthéon de plusieurs peuples du Gathod.
Kerkassk était un esprit guerrier ancestral d'une
grande puissance, qu'il a acquise lors de ses
nombreux combats contre des esprits malé-
fiques, afin de protéger ses descendants. Dans
ce rôle, Nemol apparaissait aux chamans des
Brygath et des Asdriags, leur demandant
d'obéir à ses ordres s'ils voulaient devenir des
héros. Il prétendait avoir lutté pendant de
longues années contre les esprits immondes de
l'Ouest, qui étaient les véritables ennemis des
peuples de l'Est. La guerre faisait toujours rage,
disait-il, dans un pays lointain appelé Angmar,
et la force des guerriers mortels était nécessaire
pour détruire définitivement les royaumes infi-
dèles de l'Ouest. Il prétendit avoir conclu une
alliance avec le chef spirituel du Khand, et que
les Variags ne représentaient plus une menace
pour ceux qui se soumettaient au règne de Ker-
kassk. Nombreux sont ceux qui acceptèrent
avec empressement Kerkassk comme divinité
protectrice et rejoignirent ensuite les rangs de
ses Kharg Huka ("guerriers des plaines"), les
mercenaires d'élite qui allaient faire le voyage
sacré vers Angmar et combattre les Hommes de
l'Ouest.
Le culte de Kerkassk est né parmi les peuples
pastoraux des plaines arides, parmi les bergers
qui vivaient toute leur vie au bord de la famine.
Les principes de la religion soulignaient les si-
militudes entre les peuples Ulgath et Ioriags du
Gathod, suggérant qu'ensemble, ils pouvaient
être forts et empêcher la répétition des événe-
ments de 1248. Alors que les membres du
Kharg Huka commençaient à revenir de leur
service dans les guerres du Nord, portant avec
eux des récompenses et des histoires fabuleuses
sur le châtiment infligé aux Hommes de l'Ouest,
les gens ont commencé à considérer Kerkassk
comme le sauveur des peuples de l'Est. Sa reli-
gion se répandit comme une traînée de poudre
dans les plaines, dans le centre du Gathod et
dans les chaînes de montagnes le long de la côte
est de la mer. Seuls les marchands qui diri-
geaient Mistrand résistèrent à l'influence du
dieu des plaines, cherchant à maintenir les liens
occidentaux qui les avaient tant enrichis plutôt
que de fermer les portes de la ville, comme l'exi-
geait Kerkassk.
3.10.2. LA CHUTE
3.10.2. La Chute De Mistrand
DE MISTRAND
En l'an T.A. 1280, Nemol était frustré par son
manque de progrès avec Mistrand. Il se tourna
vers Uvatha, son superviseur, pour trouver des
solutions. Uvatha jugea que suffisamment de
temps s'était écoulé depuis la campagne de Mi-
nalcar, et qu'il pouvait maintenant se déplacer
dans le Sud-Est du Rhûn sans attirer l'attention
sur lui. Plus tard cette année-là, son roi de fa-
çade, Nomid Achef, conduisit une armée de Va-
riags et de Nuriags à travers les terres des
Brygath jusqu'aux villes de Mistrand et de
Dilgul. Les Variags balayèrent les quelques sol-
dats qui résistaient, laissèrent Dilgul à l'aban-
don (qui tombera progressivement en ruine) et
occupèrent la ville de Mistrand pendant près de
deux cents ans. Pendant ce temps, les osvoda-
thi (Va. "Seigneurs") de Mistrand construisirent
une citadelle et un mur autour de la ville, et la
rebaptisèrent Nomida-nar (Va. "Ville de No-
mid").
Le premier osvoda de cette ville assiégée fut
Achimov Shulv, un officier de cavalerie qui
avait joué un rôle important dans la prise de la
ville. Nomid envoya les bergers et des paysans
d'Achimov qui causaient des problèmes dans
leur patrie en se battant avec leurs voisins. Le
résultat fut une augmentation de la sécurité au
Khand, et une présence accrue de Variags dans
la plus récente colonie de l'empire. Les murs, la
forteresse et la nouvelle minorité Variag sont
restés longtemps après la fin de l'occupation,
mais le nom n'est jamais resté, et même les Va-
riags ont adopté le nom traditionnel Gathmarig
pour la ville.
Le nouveau dirigeant de Mistrand est, au dé-
but, très dur avec ses sujets. Achimov se con-
centra sur la création d'un nouveau satellite de
l'empire Variag qui serait exclusivement sous
son contrôle, et résista aux influences exté-
rieures telles que les diverses sectes de la reli-
gion Variag. Il a également largement coupé
53
tout commerce entre Mistrand et les ports occi-
dentaux de la mer, ce qui était le seul véritable
commandement que Nomid lui a donné quand
il a placé la ville sous le contrôle d'Achimov.
Le peu de commerce qui passait entre les vil-
lages autour de Dilgul et Mistrand était étroite-
ment réglementé et lourdement taxé, de sorte
que les prix des marchandises orientales aug-
mentaient fortement et que la richesse d'Achi-
mov continuait de croître. Cependant, les héri-
tiers du nouveau tyran de Mistrand sont rapi-
dement confrontés à un problème croissant.
Bien que les souverains marchands de Mistrand
aient résisté au culte de Kerkassk, la population
générale de la ville a longtemps été favorable au
message du dieu des plaines. Kerkassk était à
l'origine une divinité Asdriag, et avait un équi-
valent presque identique dans les panthéons
Variags, Nuriag et Ulgath. La plupart des habi-
tants de Mistrand avaient des liens de longue
date avec ces peuples et partageaient de nom-
breuses racines communes.
Les habitants de Mistrand ont pris conscience
qu'ils étaient les seuls à subir le règne despo-
tique de l'osvoda étranger. Kerkassk avait pro-
mis la protection contre les Variags, et l'avait
largement assurée au peuple qui l'avait accepté.
Les Gathmarig commencèrent alors à accepter
avec empressement Kerkassk comme leur divi-
nité protectrice et à implorer dans leurs prières
d'être délivrés de leur oppresseur Variag.
C'était, bien sûr, exactement ce que les servi-
teurs de Sauron avaient prévu, et Mistrand
tomba rapidement sous le contrôle du Nemol le
Dépossédé. Le culte de Kerkassk devint rapide-
ment la religion la plus influente de la ville et
les prêtresses de cette religion commencèrent à
résister à la volonté de l'héritier d'Achimov, Shi-
valu Sulv.
En l'an T.A. 1320, Kerkassk était fermement an-
cré au Gathod. Mistrand était une cité vassale
de son seigneur, Uvatha le Spectre de l'Anneau.
Les Brygath et les Asdriags étaient entièrement
sous le joug de petits seigneurs et de chefs reli-
gieux qu'il avait lui-même choisis. Parmi les Ur-
gath plus traditionnels (les Donath sédentarisés
et les Odhriags plus indépendants), Nemol
jouissait d'une certaine influence, bien qu'il ne
fût pas encore capable de les contrôler comme
son propre peuple uni.
de mettre fin à la présence des Folyavuldok
dans l'Est du Rhûn en déclarant une guerre de
vengeance contre l'avant-poste commercial
d'Elgaer. Les défenses d'Elgaer étaient maigres,
et à lui seul, l'avant-poste n'aurait pas tenu une
semaine face à la puissance des guerriers de
Kerkassk. Les Hommes du Folyavuld, cepen-
dant, étaient bien conscients de leur vulnérabi-
lité, car ils avaient passé les cinq dernières dé-
cennies à prendre les richesses des Urgath pour
les donner aux matriarches Urgath locales.
Les profits tirés du commerce avec les contre-
bandiers de Mistrand ont permis d'appliquer
cette méthode, même si elle n'a pas été entière-
ment couronnée de succès. La majorité des tri-
bus Urgath se sont jointes au raid d'Elgaer, un
témoignage de l'influence croissante de Ker-
kassk au Gathod.
Une fois que Nemol ait orchestré la chute
d'Elgaer, Uvatha jugea que le Dépossédé était
prêt à prendre le contrôle total du Sud-Est du
Rhûn, et lui permit de s'emparer de Mistrand
par ses propres moyens. Pour ce faire, Nemol
apparut devant Shivalu sous la forme d'un es-
prit en colère, exigeant qu'il cède devant l'auto-
rité de Kerkassk s'il voulait continuer à occuper
une place importante à Mistrand. Shivalu fut
saisi de peur et accepta sans hésiter l'offre de
Kerkassk de faire de lui le chef religieux et
l'oracle principal de son culte. Shivalu accepta
de Kerkassk le Hitav Yurna (Ga. "Sceptre des
esprits") comme symbole de son droit divin à
gouverner la ville.
Mistrand devint ainsi le centre du pouvoir de
Kerkassk. D'éminentes prêtresses locales furent
nommées conseillères de l'osvoda, et s'accro-
chèrent à ce titre comme preuve irréfutable de
leur position dans l'empire Variag. Bien que fai-
sant toujours ostensiblement partie de l'empire
Variag, Mistrand devint le centre d'un dange-
reux nouveau royaume de l'Ombre dans le Sud-
Est du Rhûn.
3.10.3. DES LANCES POUR
3.10.3.LE ROI
Des Lances Pour Le Roi Du Nord
DU NORD
Les guerriers du Kharg Huka contrôlaient les
routes d'Angmar. Le saint pèlerinage était un
voyage long et ardu à travers des terres étran-

Pour tester son pouvoir, il décida en T.A. 1331

54
gères et souvent hostiles. Le Roi-Sorcier com-
mença à chercher un moyen d'établir une route
sécurisée, du Rhûn à Angmar. Il envoya donc
un grand nombre d'espions dans le Rhovanion
et le Rhûn pour répandre les promesses de ri-
chesse et de gloire pour quiconque venait le re-
joindre.
Les voyageurs de Dale, Esgaroth, Ilanin, Sad-
var, Othlebed et même Szrel-Kain parlaient du
Roi du Nord et de ses guerres contre un ennemi
détesté. Les espions Hommes du Nord, Logath
et Folyavuldok firent de gros achats de nourri-
ture et d'armes pour approvisionner les troupes
dans leur long voyage vers l'Ouest. De grandes
bandes d'Orques sortirent du Mont Gundabad
et s'installèrent aux pieds des Montagnes Grises
pour surveiller leur migration. En l'an T.A.
1384, le Roi-Sorcier conclut un accord avec le
suzerain de la tribu Sagath Huz (descendant de
l'infâme Hos) qui permit au suzerain Oriental
de percevoir un péage sur la route migratoire
du Nord, en échange de sa défense contre les
raids de plus en plus fréquents des Hommes du
Nord sous les ordres de l'Arthedain.
Le plus grand obstacle à la route migratoire, ce-
pendant, était le royaume du Folyavuld et ses
liens étroits avec l'Ouest. L'héritier de Minalcar,
le roi Valacar, avait séjourné un certain temps
au Rhovanion avec Vidugavia et avait même
pris pour épouse la fille du roi du Nord. Il était
conscient du lien entre les Orientaux migra-
teurs du Rhûn et l'ennemi que le Royaume du
Nord devait affronter. Non seulement il encou-
ragea les raids sur la route des Winithos ("mer-
cenaires"), mais il utilisa également son in-
fluence politique pour retourner le Maître du
Royaume contre les migrants. Szrel-Kain exer-
çait à son tour une influence sur la matriarche
Ibar, en lui faisant interdire aux tribus Logath
d'envoyer leurs mâles combattre dans les ba-
tailles d'Angmar.
Afin de poursuivre ses propres objectifs dans le
Nord du Rhûn, le Roi-Sorcier demanda à son
seigneur d'utiliser l'Anneau de Liaison d'Orais-
hapek, qu'Uvatha avait récupéré de son lieu de
repos dans les Monts Cendrés. Cette demande
fut accordée et un nouvel hôte fut trouvé pour
Oraishapek le Dépossédé. À l'aube du 15ème
siècle du Troisième Âge, Oraishapek et une
compagnie d'Orques quittèrent Dol Guldur
pour pénétrer en secret dans la chaîne d'Ul-
dona. Avec l'aide des Orques, Oraishapek prit
rapidement le contrôle des Uruk-Marzgûram et
réinstalla son ancienne citadelle à Dradorny-
Arnas. Les peuples du Nord du Rhûn avaient
un nouvel ennemi en leur sein, un qui se souve-
nait qu'il fut celui qui était le roi Szrel et aspirait
à retrouver ce noble titre.
3.10.4. LE DÉCLIN
3.10.4.DE Le Déclin De Dor Rhûnen
DOR RHÛNEN
La campagne de Minalcar au Gathod marque
l'apogée de l'influence de Dor Rhûnen sur ses
voisins. Le gouverneur de Dor Rhûnen conti-
nua à travailler en coopération avec Vidugavia
et ses héritiers pour garder libre le Talath Har-
roch, mais plus jamais les armées occidentales
n'allaient faire de campagne si loin à l'Est.
Souvent, les expéditions envoyées au Gathod se
révélèrent être un peu plus que des escar-
mouches de "Sagath de l'Ouest", car elles pas-
saient leur temps à piller les villages Asdriags
ou à faire la guerre aux Brygath qui n'avaient
plus le goût de la bataille après la catastrophe
de l'an T.A. 1248. Le gouverneur de Dor Rhû-
nen n'avait aucune réponse aux rumeurs selon
lesquelles Mistrand était tombé aux mains d'un
empire oriental.
De plus, il n'y avait pas grand-chose à faire
contre la hausse vertigineuse des prix des pro-
duits exotiques orientaux. Les marchés de Buhr
Armenrik s'écroulaient, et si ce n'était de leur
production nationale, le Folyavuld aurait suivi
le même chemin. La contrebande et la piraterie
permettaient de se procurer certaines marchan-
dises, mais les prix demandés devenaient de
plus en plus scandaleux à mesure que le danger
associé à la contrebande dans le royaume de
Kerkassk augmentait.
Dans le Nord du Rhovanion, le royaume de Vi-
dugavia avait survécu. La famille du roi
Homme du Nord entretenait des relations
étroites avec les héritiers d'Elendil, assurant la
coopération des deux peuples jusqu'à la fin du
Troisième Âge. En fait, c'est le produit de cette
relation qui provoqua la Lutte Fratricide en l'an
T.A. 1432, une terrible rébellion qui engloutit le
Gondor et affaiblit considérablement sa capa-
cité à projeter sa volonté dans les lointaines
terres du Rhûn. Au cours des dix années de feu
55
et de sang entre T.A. 1437 et T.A. 1447, de nom-
breux grands guerriers du Rhovanion partici-
pèrent à la guerre au Gondor, et peu d'attention
ne fut accordée aux événements à l'Est.
En fait, pendant cette période, le transfert du
pouvoir des Variags aux disciples de Kerkassk
à Mistrand fut achevé, la lignée d'Achimov pre-
nant fin et le pouvoir revenant à un nouvel
osvoda nommé par Kerkassk. Des Orientaux du
Gathod venant de différentes tribus rendaient
désormais hommage au dieu des plaines et à sa
capitale.
Son influence s'étendait jusque dans les plaines
des Urgath, au Sud dans le pays des Odhriags,
et à l'Ouest dans les colonies de Donath. Ses
prêtresses se doublaient d'assassins, se prome-
nant parmi la population à la recherche d'enne-
mis du dieu des plaines. De temps en temps, il
ouvrait la ville à quelques marchands de choix
qui se doublaient souvent d'espions, collectant
pour les dirigeants de Mistrand des informa-
tions sur les peuples et les marchés étrangers.
3.10.5. LA GUERRE DES
3.10.5. POTS
La Guerre Des Pots D'argile
D'ARGILE
Bien que les revenus aient quelque peu diminué
pour les familles de marchands du Folyavuld, il
y en avait encore quelques-unes avec une ri-
chesse et une influence considérables. La plus
influente était la maison Kosvar, du clan Rhi-
don. En T.A. 1538, elle organisa une expédition
et put reconquérir l'avant-poste Elgaer. Ce der-
nier fut rebaptisé Kelepar (Fo. "rive est") et pen-
dant de nombreuses années, il resta suffisam-
ment petit pour échapper à l'attention de Ker-
kassk. Là encore, la quasi-totalité des profits ti-
rés des opérations de contrebande de Kelepar
ont permis d'influencer les Urgath locaux. En
effet, au début du siècle, les matriarches Urgath
dépendaient de l'argent reçu des marchands de
Kelepar pour maintenir leur riche style de vie.
À Lest et Buhr Armenrik, les marchands com-
mencèrent à ressentir les effets du succès de
Kelepar. Il n'y avait qu'une quantité limitée de
marchandises orientales à distribuer, et les mar-
chands de Kelepar en achetaient une plus
grande part que les années précédentes. Cer-
tains marchands de Lest financèrent des cor-
saires pour attaquer les voies de navigation
56
entre Kelepar et les ports du Folyavuld afin de
récupérer une partie des prises perdues. Pour
lutter contre cette menace croissante, la famille
Kosvar engagea ses propres chasseurs de pi-
rates (Fo. "Kaloz- vadasz") qui opéraient depuis
Scarakikot et faisaient la guerre aux pirates de
Lest.
En l'an T.A. 1620, Yanos Kosvar prit les choses
en main en développant de nouvelles routes
vers Relermindu dans la vallée de Talathrant,
plutôt que de traiter avec les dirigeants de Mis-
trand. Engageant des guides Urgath, Yanos
mena une expédition à travers les plaines orien-
tales contrôlées par les Urgath, contournant le
domaine de Kerkassk et coupant Mistrand de la
boucle commerciale. Le butin de céramiques et
d'épices qu'il ramena avec lui permit de finan-
cer la construction de quais et de défenses à
Kelepar. En l'an T.A. 1629, les fils de Yanos con-
duisirent régulièrement des caravanes vers le
Talathrant, et Yanos lui-même fortifia l'avant-
poste de Kelepar et conclut des alliances avec
plusieurs matriarches Urgath puissantes. Ces
développements attirèrent à la fois l'attention et
la colère de Kerkassk.
L'année suivante, le dieu des plaines appela à
une nouvelle guerre contre les "infidèles" à
Kelepar, lançant la région dans un conflit
acharné. Les Brygath et les Asdriags s'empres-
sèrent d'exécuter les ordres de Kerkassk, se glo-
rifiant ainsi davantage aux yeux de leur dieu.
Les Urgath, en revanche, ne furent pas aussi ré-
ceptifs aux diktats de Mistrand, et suffisam-
ment de tribus résistèrent pour protéger
l'avant-poste d'une répétition de T.A. 1331.
Les routes commerciales étaient cependant vul-
nérables et, en l'an T.A. 1633, le fils aîné de Kos-
var fut capturé, torturé et exécuté par des pil-
lards Brygath. Plus tard cette même année, les
navires de Mistrand remontèrent la côte pour
tenter de bloquer Kelepar. Yanos réussit cepen-
dant à s'échapper à bord d'un bateau de chas-
seurs de pirates et retrouva le chemin du Fo-
lyavuld, où il usa de toute son influence pour
attirer le royaume dans le conflit.
En T.A. 1634, l'importante marine du Folyavuld
se porta au secours de Kelepar. Après une ba-
taille navale de plusieurs jours, les navires de
Mistrand furent vaincus et contraints de se ré-
fugier dans leur port. La victoire navale, cepen-
dant, ne suffit pas à sauver l'avant-poste, car
des attaques par voie terrestre mirent en défaite
des tribus Urgath alliées.
Les deux parties s'installèrent alors dans un
siège de l'avant-poste, qui aurait pu durer des
années avec le soutien de la marine du Fo-
lyavuld, si d'autres événements n'avaient pas
eu lieu pour mettre fin à l'impasse.
3.10.6. La
3.10.6. LAGrande
GRANDEPeste PESTE
En l'an T.A. 1634 du Troisième Âge, un vent
noir traversa les plaines de l'Est et s'abattit sur
les peuples du Rhûn.
Ce fut la Grande Peste, l'un des principaux dé-
sastres de l'histoire de la Terre du Milieu. La
peste mit fin à la Guerre des Pots d'Argile en
anéantissant les deux parties du conflit. La ma-
rine du Folyavuld rentra chez elle, emportant
avec elle la maladie à travers la mer et infectant
le Folyavuld. La maladie se répandit rapide-
ment dans les plaines du Rhovanion et, en T.A.
1635, elle atteignit les frontières de la Forêt
Noire. Les effets de la peste au Rhûn furent si-
milaires à ceux subits dans les terres plus à
l'Ouest, bien que légèrement moins dévasta-
teurs. Le nombre de morts n'a jamais atteint ce-
lui d'Osgiliath ou des autres grandes villes du
Sud, mais la catastrophe était réelle et ses réper-
cussions durables. Les grandes villes (Szrel-
Kain, Riavod, Mistrand et Buhr Armenrik) fu-
rent les plus durement touchées, et certaines
perdirent jusqu'à 40% de leur population à
cause de cette maladie. Les nomades n'ont pas
été aussi durement touchés, mais cela a suffi à
stopper toutes les guerres et les migrations pen-
dant des années. Vers l'an T.A. 1640, les popu-
lations commençaient tout juste à se rétablir et
le commerce reprenait son cours. L'expérience
des Folyavuldok à Kelepar était terminée, mais
la lutte pour le sort du Rhûn se poursuivait sans
relâche.
3.11. Une Voie Pour L'invasion
3.11. UNE VOIE
POUR L'INVASION
Alors que les effets de la Grande Peste s'estom-
paient et que la vie revenait à la normale au
Rhûn, les serviteurs de Sauron cherchèrent à
consolider leur pouvoir et à tirer profit de l'af-
faiblissement du Gondor. Oraishapek poursui-
vit ses efforts pour assouvir les peuples du
Nord du Rhûn et du Rhovanion en creusant la
division entre les Logath et les Folyavuldok.
Les dirigeants de Sadvar et du Folyavuld
s'étaient placés dans une position précaire en
adoptant des positions fermes contre les Wi-
nithos. Lorsque les populations réalisèrent la ri-
chesse qu'ils pouvaient obtenir en migrant vers
Angmar, l'autorité de Sadvar et de Szrel-Kain
commença à décliner. Dans les ruelles de Szrel-
Kain et de Riavod, un ordre obscur d'espions et
d'assassins dévoués au service d'Oraishapek
naquit.
Dans les camps des Logath, la parole du clan
Ibar n'avait plus force de loi. Le culte du dieu
chasseur, Vadan, avait donné naissance à une
nouvelle source d'autorité, avec des prêtresses
qui servaient secrètement le Dépossédé.
3.11.1. LES GENS-
3.11.1. DES-CHARIOTS
Les Gens-Des-Chariots
Après la seconde destruction d'Elgaer, Ker-
kassk redoubla d'efforts pour convertir les Ur-
gath. Et toute influence dont l'Ouest pouvait
jouir auprès des tribus Urgath disparut avec
l'abandon de Kelepar. L'ensemble des tribus qui
s'étaient opposées à la volonté du dieu des
plaines furent complètement détruites, et de
nouvelles tribus loyales reçurent leurs terri-
toires. Au cours du siècle suivant, la ferveur re-
ligieuse prit une telle ampleur qu'elle balaya le
Gathod et les vastes plaines à l'Est de la Mer In-
térieure.
En l'an T.A. 1750, Nemol réussit à centraliser
comme jamais l'autorité parmi les nomades dis-
persés, et nomma le roi de Mistrand et de ses
peuples vassaux. Cette nouvelle confédération
de tribus se nommait Igath (Ul. "Tous les
peuples") et représentait l'une des plus fortes
57
 Illustration : Herckeim (@Fantasy Flight Games)
concentrations de peuples Ulgath jamais réu-
nies sous une même autorité. Les peuples Ur-
gath, Brygath, Gathmarig et même Logath ad-
héraient tous aux édits de Mistrand.
Le roi Igath régna sur le Sud-Est du Rhûn pen-
dant 200 ans. Au milieu du 19ème siècle du Troi-
sième Âge, Sauron jugea que les peuples du
Rhûn étaient prêts à tester la force du Gondor,
il mit donc en place un plan pour opposer les
deux peuples.
En T.A. 1854, Uvatha fut renvoyé au Khand
après une longue absence. En reprenant son
règne sur le Khand, le Spectre de l'Anneau prit
de nouveau le contrôle de Nemol. Uvatha lui
ordonna de mener une guerre pour détruire le
territoire de Dor Rhûnen, fragilisant ainsi la
frontière du Gondor et permettant au Khand de
58
se réaffirmer dans le Sud.
Nemol croyait fermement que le dieu des
plaines devait un jour mener les peuples du Ga-
thod dans une guerre de vengeance contre le
royaume de l'Ouest. La guerre à venir était con-
sidérée par une grande partie de la population
nomade comme une extension naturelle de leur
croyance religieuse, et une affirmation auda-
cieuse de leur fierté culturelle.
Plus tard cette année-là, les Igath envahirent le
Rhovanion, balayant leurs ennemis les
Hommes du Nord, et en occupant de nombreux
points stratégiques de la région. Buhr Armenrik
fut envahi et mis à feu et à sang. La garnison
nordique ne put résister à l'invasion venue de
l'Est. Une petite partie de la population réussit
à fuir vers le Pinnon Rhûn et a intégra les tribus
Bergothiuda, mais la majorité fut tuée dans la
défense de leur ville.
Alors que les Odhriags refusèrent de participer
au massacre de leurs alliés ancestraux, ils déci-
dèrent de ne pas aider les Ibnotithuida quand
ces derniers en eurent besoin, car les divisions
entre eux, causées par la campagne de terreur
de Minalcar, étaient trop profondes. Lest et les
colonies de Donath furent envahies, et la ma-
rine de Lest fut asservie par Avas Ier.
Pendant un temps, les hommes du Folyavuld
purent utiliser le terrain à leur avantage et dé-
fendre leurs frontières contre les armées des
Gens-des-Chariots. Leur destin fut finalement
scellé lorsque Oraishapek, sous l'apparence du
dieu Vadan, réussit à faire participer les Logath
à la guerre contre le Folyavuld. Le Maître du
Royaume et le Conseil des Clans se rallièrent au
port de Scarakikot et menèrent une guerre na-
vale harassante contre les navires de Mistrand et
de Lest. Les hautes terres du Nord du Pinnon
Rhûn devinrent à nouveau un bastion de résis-
tance contre un ennemi à cheval, et comme leurs
ancêtres au cours du Deuxième Âge, les monta-
gnards purent repousser les Gens-des-Chariots
et protéger leurs villages de l'esclavage.
Les Rhevain ont subi un sort similaire à celui de
leurs cousins du Sud. Les Ehwathrumi s'enfui-
rent vers l'Est de la Forêt Noire tandis que leurs
guerriers menaient une âpre campagne dans les
plaines contre les Gens-des-Chariots. Menés par
leur grand Thyn Marhari, les Ehwathrumi se
battirent vaillamment mais furent constamment
submergés et contraints de céder du terrain.
Par désespoir, Marhari envoya un émissaire au
roi des Dúnedain pour lui demander de l'aide.
Le roi du Gondor, Narmacil II, avait reçu des
nouvelles de la guerre un an auparavant, mais
il resta sur ses positions pour permettre aux
Hommes du Nord de défendre le royaume
qu'ils revendiquaient comme le leur. La de-
mande de Marhari fut rapidement accordée et
l'armée du Gondor traversa l'Anduin pour li-
vrer bataille aux Gens-des-Chariots. Malheu-
reusement, ni Marhari ni le roi n'avaient la
moindre idée de la taille de leur ennemi, et bien
que les Hommes du Nord et les Dúnedain aient
uni leurs forces contre les Gens-des-Chariots,
les hordes orientales furent victorieuses et l'ar-
mée gondorienne chassée du champ de bataille
après avoir subi de grandes pertes. Narmacil II
tomba sous une volée de flèches Orientaux sur
les Dagorlad. Seul le courage de Marhari et de
son fils Marwhini sauva l'armée occidentale
d'une destruction totale. Marwhini mena la ca-
valerie des Hommes du Nord dans un combat
d'arrière-garde qui permit à l'armée occidentale
de se retirer à l'abri, en Ithilien.
Après la bataille des Plaines, les Ehwathrumi
n'avaient plus la puissance d'antan. Beaucoup
s'enfuirent par la rivière Celduin et aidèrent les
colonies des Hommes du Nord de Dale et
d'Esgaroth à maintenir une certaine forme
d'indépendance vis-à-vis de l'empire des Gens-
des-Chariots.
Le Nord du Rhovanion fut confié à Tros, un sei-
gneur de guerre Sagath, qui administrait depuis
Ilanin et qui exigeait des tributs élevés du Fo-
lyavuld et des colonies des Hommes du Nord
du Celduin. Un solide groupe d'Ehwathrumi se
fraya un chemin à travers la vaste étendue de la
Forêt Noire et s'installa aux sources septentrio-
nales des rivières Anduin et Langwell. Ils y fon-
dèrent un nouveau peuple : les Eotheod.
3.11.2.
3.11.2.
Le LE DECLIN
Déclin DES
Des Gens-Des-Cha-
riotsGENS-DES-CHARIOTS
Le nouveau roi du Gondor ne comptait pas
souffrir plus longtemps de la honte de la défaite
de son père face aux Orientaux, et commença à
rassembler une nouvelle armée.
Les rares nouvelles qui parvenaient de l'Est au
Gondor faisaient état de combats incessants aux
frontières du nouveau royaume dont les Gens-
des-Chariots s'étaient emparés. En effet, les
Gens-des-Chariots trouvèrent que pacifier les
peuples du Rhovanion était une tâche impos-
sible, et les querelles constantes qu'ils se li-
vraient détournèrent une grande partie de leurs
forces d'attaque prévue pour combattre le Ca-
lenardhon. En fin de compte, la maison d'Avas
ne fut jamais en mesure de s'emparer de nou-
veaux territoires au-delà des hautes terres au
cours des 45 années d'occupation du Rho-
vanion.
Au moment où les Gens-des-Chariots rassem-
blèrent leur force, Calimehtar, le fils de Narma-
cil, dirigea une armée à leurs frontières. Féru
d'histoire, Calimehtar était déterminé à ne pas
59
permettre aux Orientaux d'attirer son armée
dans les plaines où ils pourraient être vaincus,
comme ce fut le cas il y a longtemps.
Ironiquement, sa stratégie pour vaincre les
Gens-des-Chariots était facilitée par le fait que
l'ennemi qu'il affrontait était en fait bien plus
fort que celui de Turambar. La force de l'armée
des Gens-des-Chariots était telle qu'ils se
croyaient capables d'envahir et de soumettre le
peuple du Gondor, et ils étaient donc prêts à
poursuivre l'armée de Calimehtar jusque dans
ses propres terres pour lui livrer bataille…
Marwhini, elle aussi, n'était pas restée inactive
pendant les années d'occupation par les Gens-
des-Chariots. L'Eotheod eut de nombreux con-
tacts durables avec les hommes d'Esgaroth et de
Dale, et promit à Calimehtar que les Rhevain se
révolteraient si les Gens-des-Chariots retiraient
leurs forces de leurs frontières septentrionales
et attaquaient le Gondor. Alors que l'armée des
Gens-des-Chariots s'apprêtait à poursuivre les
forces de Calimehtar qui battaient en retraite en
Ithilien, Marwhini revint au Rhovanion avec
une armée passant par les chemins du Nord et
mena un soulèvement des Hommes du Nord
qui détruisit une grande partie de ce que les
Orientaux avaient construit au cours du dernier
demi-siècle. L'armée des Gens-des-Chariots fut
piégée dans les limites de l'Ithilien et écrasée
par l'armée du Gondor, mettant effectivement
fin à leur règne sur le Rhovanion.
Au Folyavuld aussi, le joug des Igath fut brisé
et les souverains du royaume revinrent de leur
exil à Scari. Les Sagath et les Logath du Rho-
vanion abandonnèrent leurs demandes de tri-
but dans le Nord, mais conservèrent en grande
partie les terres qu'ils avaient conquises.
Ce schéma se répéta dans une grande partie du
Rhûn et du Rhovanion, car bien que les Gens-
des-Chariots aient été militairement vaincus, le
prix à payer par leurs ennemis était tel que le
Rhovanion était largement dépeuplé. En effet,
les Ehwathrumi ne revinrent pas au Rhovanion,
et les Ibnotithuida ne purent retourner dans les
ruines de leur ville.
Au contraire, une nouvelle ville se développa
dans le centre méridional du Rhûn, dominé par
les Orientaux. Cette ville s'appelait Kravod (Ul.
"Ville d'acier") et se trouvait sur les ruines de Ti-
rith Toron, l'ancienne grande cité gondorienne
au Dor Rhûnen.
60
3.11.3. Une Paix Instable
3.11.3. UNE PAIX INSTABLE
La victoire du Gondor sur les Gens-des-Cha-
riots entraîna la mort du roi Igath et la dissolu-
tion temporaire de sa confédération, mais le
peuple Ulgath resta dans l'Est du Rhovanion.
La rébellion au Folyavuld avait chassé les enva-
hisseurs et permit au Maître du Royaume de re-
venir de son exil à Scarakikot. Mais les fron-
tières Nord et Sud du royaume étaient désor-
mais hostiles… Les rebelles Hommes du Nord
avaient libéré Esgaroth et Dale, mais les tribus
Ehwathrumi qui avaient été forcées de fuir le
Rhovanion en T.A. 1854 n'étaient pas en mesure
de reprendre leurs terres aux nomades qui les
occupaient désormais. Ainsi, les camps furent
brûlés, les armées poursuivies dans les plaines
et les villes reconquises.
Mais la menace Gens-des-Chariots était loin
d'être terminée. À Mistrand, la lignée d'Avas se
perpétua et la confédération Igath se reconsti-
tua lentement pour une nouvelle tentative de
conquête du royaume du Sud.
3.11.4.
3.11.4. Le
LERetour
RETOUR DES
Des Gens-Des-Cha-
riotsGENS-DES-CHARIOTS
Avas III, nouveau roi des Igath, réalise que, bien
que puissante, sa confédération ne peut vaincre
le Gondor seule. En T.A. 1940, il se tourna vers
son homologue du Khand pour une alliance
contre le royaume du Sud-Ouest. Uvatha était à
nouveau parti, laissant un roi mortel à sa place.
Les deux monarques se rencontrèrent et élabo-
rèrent un plan pour leur entreprise commune
contre leur ennemi commun.
La moitié des Igath traversa le Khand et, avec
une armée issue de ce pays, marcha sur les fron-
tières Sud du Gondor en passant par le Proche
Harad. Au Nord, un rassemblement massif de
Logath, de Brygath et d'Urgath se dirigea vers
Dagorlad et ce qui restait du territoire de Dor
Rhûnen. Le Gondor fut averti de l'approche des
Gens-des-Chariots, et rencontra ses ennemis
sur les deux fronts. Au Nord, le roi Ondoher et
 Illustration : Gilles Beloeil (©Ubisoft)
ses héritiers furent surpris par l'avancée rapide
de l'armée des Gens-des-Chariots et le Gondor
subit une terrible défaite au cours de laquelle
furent tués Ondoher et tous ses fils.
Dans le Sud, Earnil mena les Dúnedain dans
une victoire écrasante contre Avas III et ses al-
liés Variags. Le capitaine gondorien n'a cepen-
dant pas pu poursuivre l'ennemi vaincu, car en
recevant la nouvelle de la défaite du roi, il fut
contraint de déplacer rapidement son armée à
travers l'Ithilien pour affronter l'armée du
Nord. Là, il surprit l'armée des Gens-des-Cha-
riots et remporta une nouvelle victoire glo-
rieuse, chassant les envahisseurs du Gondor.
3.12.3.12. LADu
La Fin FIN DU Âge
Troisième
TROISIÈME ÂGE
Après la seconde défaite de la confédération
Igath, Sauron et ses serviteurs réalisèrent que
les Ulgath ne seraient pas capables de vaincre le
Gondor eux-mêmes. Kerkassk restait une figure
puissante du Gathod, mais la capacité de
Nemol à organiser de grandes armées du Gon-
dor n'était plus à démontrer.
Les nations sous cette apparence ont été large-
ment détruites avec la fin de la lignée d'Havas.
Les plaines du Rhovanion et du Rhûn devinrent
le "domaine du désespoir". La loi n'était plus
respectée ni appliquée. Le reste des armées des
Gens-des-Chariots parcourait le Rhovanion en
bandes, faisant paître le bétail lorsque cela était
possible, et pillant dès que nécessaire pour sur-
vivre. Les fiers Ehwathrumi n'étaient plus
qu'un lointain souvenir, et tout ce qui restait du
royaume autrefois étendu de Vidugavia était
quelques colonies le long de la baie orientale de
la Forêt Noire, et les villes jumelles d'Esgaroth
et de Dale. Le Folyavuld devint un royaume sé-
dentaire, isolé des contacts qui avaient autrefois
fait sa force. Le commerce était au mieux une
affaire risquée, les tribus Sagath contrôlant la
Fola Salenin et les routes commerciales. Les tri-
bus hostiles des Logath du Nord menaçaient
désormais les frontières du royaume et des pi-
rates désespérés rôdaient sur les voies entre
Riavod et tous les partenaires commerciaux
viables. Oraishapek s'amusait avec les Orques
de la chaîne d'Uldona, faisant la guerre à ce qui
restait du peuple de Thelór et lançant des raids
dans les basses terres du Folyavuld.
Le Rhûn se décomposa pour devenir l'ombre de
lui-même, et même les serviteurs de Sauron fu-
rent contraints de chercher au-delà des fron-
tières de la région un peuple plus prometteur…
3.12.1. L'INVASION
3.12.1. DES
L'invasion
BALCHOTHdes Balchoth
En l'an T.A. 2063, Gandalf le Gris se rendit à Dol
Guldur pour découvrir l'identité du Nécroman-
cien qui dominait désormais la Forêt Noire.
Sauron jugea que le moment n'était pas encore
61
venu de se révéler au monde, il s'enfuit de sa
demeure et s'aventura dans l'Est à la recherche
d'un moyen d'affaiblir le Gondor.
Qu'il l'ait voulu ou non, de nouveaux problèmes
surgirent en effet de l'Est en l'an T.A. 2460, sous
la forme d'une nouvelle confédération d’Orien-
taux se faisant appeler "la dynastie Pultai". Pous-
sés hors de leurs anciennes terres par une grave
sécheresse, les Pultai se déplacèrent à travers
l'Est et le Gathod, absorbant les tribus Ulgath au
passage. En T.A. 2472, l'armée Pultai contenait la
plupart des peuples qui formaient autrefois la
confédération Igath, impatients de prendre leur
revanche sur le Gondor, leur ancien ennemi. S'ils
avaient traversé l'Anduin immédiatement, ils
auraient certainement fait beaucoup de mal au
Gondor. Cependant, ils restèrent au Rhovanion
pendant 50 ans, opprimant les Hommes du
Nord du Rhovanion et rassemblant des forces
pour l'invasion. Leur retard donna aux Hommes
du Nord le temps d'avertir Cirion, le nouvel in-
tendant du Gondor, du danger imminent auquel
son royaume était confronté.
En l'an T.A. 2510, lorsque l'armée de Balchoth
traversa l'Anduin, l'intendant avait rassemblé
une petite armée et envoyé des messagers à ses
alliés pour leur demander de l'aide. L'aide ar-
riva juste à temps pour sauver Cirion et son ar-
mée d'une destruction certaine à Parth Cele-
brant, car Eorl le jeune mena une grande armée
de guerriers à cheval depuis la maison de
l'Eotheod aux sources de l'Anduin. Les guer-
riers d'Eorl, qui descendaient des Ehwathrumi
du Rhovanion, frappèrent l'armée Pultai dans
une grande charge qui tua leur roi ("Bôm") et
laissa leurs troupes dans un grand désarroi. La
confédération Balchoth se retira dans les ré-
gions sauvages du Rhovanion pour panser ses
blessures et chercher sa prochaine opportunité
de faire du mal au Gondor…
3.12.2. LA GUERRE
3.12.2. DE L'ANNEAU
La Guerre De L'anneau
À la suite de la défaite des Balchoth, le Rhûn
connut une paix pendant un bref moment.
Après la bataille des Cinq Armées en T.A. 2941,
la culture des Hommes du Nord renaît dans la
partie septentrionale du Rhovanion. Recons-
truits Dale et Esgaroth devinrent les centres du
62
royaume libre du Rhovanion.
Le cours de la rivière étant à nouveau débarrassé
des Sagath, entre le Folyavuld et le nouveau
royaume des Hommes du Nord, le commerce se
développa grandement, rivalisant avec les pre-
mières années fastes du Deuxième Âge.
La paix fut cependant de courte durée, car à
peine dix ans plus tard, Sauron se révéla à Ba-
rad-Dûr, entouré de l'immense force qu'il avait
rassemblée en secret. Ses sombres serviteurs re-
nouvelèrent leurs efforts pour dominer les bar-
rières septentrionales du Mordor.
Beaucoup d’Orientaux du Rhûn haïssaient le
Gondor, et étaient prêts à rejoindre la bannière
noire du Mordor lorsqu'elle allait être déployée.
L'emprise de Nemol sur le Gathod garantissait
que ces Orientaux se battraient pour l'Ombre
lors de la prochaine guerre. Au Nord, Oraisha-
pek pouvait encore rassembler un grand
nombre de soutiens parmi les Logath.
De plus, ses Orques contrôlaient la chaîne d'Ul-
dona et ses espions avaient minutieusement in-
filtré le Folyavuld. Alors que Sauron déchaînait
ses armées sur les peuples libres de l'Ouest, des
assassinats déstabilisèrent l'alliance entre le Fo-
lyavuld et Dale. Les Orques des montagnes des-
cendirent en force et dévastèrent la campagne
du Folyavuld.
À Szrel-Kain et Riavod, des espions haut placés
menèrent une révolte contre ceux qui allaient
succéder au Maître du Royaume assassiné, pa-
ralysant le royaume. Oraishapek lui-même diri-
gea une armée d’Orientaux contre les Hommes
du Nord du Royaume Libre, battant Dain II et
Brand, et en assiégeant leurs armées à Erebor.
Mais tout comme les plans du Seigneur des Té-
nèbres furent effondrés au Morannon, ses ar-
mées furent vaincues au Rhûn. Le siège d'Ere-
bor fut finalement brisé et Oraishapek fut forcé
de fuir vers le Nord. Les espions de Riavod fu-
rent démasqués et le Folyavuld uni tourna son
attention vers l'invasion des Orques. Les
Orques furent finalement pris au piège entre les
Folyavuldok et les Nains de Nurunkhizdin, dé-
sireux de mettre un terme définitif à la tribu im-
monde qui sévissait depuis si longtemps dans
les hautes terres. Le Narsza-trador fut pris avec
l'aide des Nains, et le Dradorny-Arnas fut ré-
duit en cendres, mettant ainsi un terme définitif
au sombre héritage du Szreldor.

3.13. LE RÉCIT
3.13. DES
Le ANNÉES
Récit Des Années
3.13.1. LE PREMIER ÂGE
3.13.1. Le Premier Âge
Les Maiar passent à Endor pour exécuter les
ordres de leurs maîtres. La Maia Quelbaras du
peuple de Yavanna s'attarde sur les rives Nord-
Est de la vaste et vierge Mer Intérieure pour
s'occuper des Olvar qui viennent d'émerger et
pour guetter le moment futur où les Enfants
d'Ilúvatar se réveilleront.
Les Eldar se réveillent à Cuiviénen et après
qu'Oromë leur soit apparu lors d'un conseil, de
nombreuses tribus choisissent de suivre la Vala
et de passer dans l'extrême Ouest. Leur voyage
les mène à travers les profondes forêts du Nord
du Rhûn.
Le chemin vers l'Ouest est long et rempli de
peur et d'émerveillement. Le peuple de Folwë
s'attarde et vacille en chemin, s'arrêtant trop
longtemps sur les rives d'une grande Mer Inté-
rieure. Abandonnés, les membres de la famille
s'installent dans la grande forêt et sont décou-
verts par Quelbaras. Il s'agit de la "Deuxième
Séparation". Ils prennent le nom d'Uialrim.
Vers 150 -- Les Lintadorins, une race d'hommes,
arrivent au Rhûn. Diverses tribus d'Hommes
du Nord s'installent sur les terres entourant la
mer.
Vers 250 -- Des nains du peuple de Thelór ex-
plorent le Rhûn. Un petit groupe de nains mené
par Runin fonde la colonie minière de Kurdu-
mahal dans la chaîne d'Uldona.
Vers 400-450 -- Une grande vague d'Hommes
venant de l'Est passe par le Gathod. Beaucoup
d'entre eux s'installent sur les rives Sud et Ouest
de la Mer Intérieure. Ils s'appellent eux-mêmes
les Donath.
Vers 500 -- Deux tribus Donath, les Broendon et
les Rhidon, s'installent dans la région connue
plus tard sous le nom du Folyavuld.
Vers 550 -- Des forces cataclysmiques secouent
le Rhûn alors que les Valar font la guerre à Mor-
goth. Les grandes forêts reculent et le Miroir de
Varda est entaché. Les colons elfes de la côte
s'installent dans les profondeurs de l'Agasha
Dag.
3.13.2.
3.13.2.LeLE DEUXIÈME
Deuxième Âge ÂGE
Vers 1 -- Suite à la ruine de Kurdumahal, Relin,
fils de Runin, construit une nouvelle colonie
non loin, nom-mée Falek- Dûm.
12 -- Les Baradhrim, anciens serviteurs humains
de Morgoth, attaquent les Nains et les Hommes
du Nord du Rhovanion. Ils sont vaincus et fi-
nissent par s'installer dans les terres peu habi-
tées au Nord et à l'Est de l'Agasha Dag.
Vers 220 -- Les Talathrim, une grande collection
de cultures humaines venues de l'extrême est,
atteignent les Talathrant.
262 -- Dirigés par un esprit démoniaque, les Va-
riags et de nombreuses cultures alliées atta-
quent et vainquent les peuples Nardhrim du
Talathrant central.
Vers 400 -- Les Ulgath se divisent en deux
branches, l'une au Nord et l'autre au Sud, sur la
question de l'alliance avec les guerriers Variags.
Les Ulgath du Sud occupent les terres fertiles de
part et d'autre du Talathrant, tandis que les Ul-
gath du Nord migrent vers les terres à l'Ouest
de la rivière, à la recherche d'une terre pour
eux-mêmes.
521 -- Les Uruk-Marzgûram migrent des Monts
Cendrés vers la chaîne d'Uldona où ils assiègent
la cité de Falek- Dûm.
522 -- Relin est obligé d'abandonner Falek- Dûm
et se réfugie loin au sud avec une partie de son
peuple. Ils fondent un peu plus tard la cité de
Namagaluz dans les Ered Harmal.
596 -- Le domaine Variag dans le Talathrant
s'effondre face aux attaques déterminées de
leurs cousins Ioriags, et les Variags sont repous-
sés vers l'Ouest. Les Ulgath du Sud sont en me-
sure de conserver une grande partie de leurs
terres au Nord des anciennes possessions des
Variags.
680 -- Les tribus Variags s'installent pour la pre-
mière fois dans le Gap du Khand.
63
Vers 730 -- La guerre s'étend sur une grande
partie de la vallée de Talathrant alors que les
Ulgath du Sud défendent leurs possessions
contre les attaques des Ioriags de la région de
Relmether. De nombreuses tribus Ulgath du
Sud migrent vers le Nord dans le Kykurian
Kyn. Les tribus des Ulgath du Nord sont forcées
de se réfugier dans les Plaines Désertes, où elles
sont dominées par les chefferies Baradhrim.
800-1000 -- Revigorés par un retour à la pra-
tique de l'esclavage, la culture Baradhrim redé-
couvre ses sombres racines. Le culte de Mor-
goth redevient populaire, tout comme les an-
ciennes traditions de sacrifice de sang.
Vers 1000 -- Sauron choisit le Mordor comme
lieu de son retour au pouvoir en Terre du Mi-
lieu. Il commence la construction de Barad-Dûr.
Vers 1100 -- Les tribus Ioriags du Talathrant ré-
ussissent à forcer les Ulgath du Sud à quitter la
vallée de la rivière et à s'enfoncer dans les
Plaines Désertes et le Kykurian Kyn. Leur con-
naissance de l'art du cheval leur permet de ré-
sister en grande partie aux Baradhrim.
1148 -- Les clans de réfugiés du Nord d'Ulgath
atteignent la vallée d'Agach. Là, certains clans
s'installent et parviennent à se lier d'amitié avec
les Hommes du Nord de la région.
1149 -- Un groupe d'Avari fuyant le réveil d’un
esprit maléfique loin à l'Est est accepté par les
Uialrim et s'ajoute à la population elfique du
Rhûn. Cependant, des frictions entre les chefs
provoquent une rupture d'amitié et les Elfes de
l'Est passent au Sud du Kug pour s'installer
dans la forêt vide. Les Uialrim ferment leurs
frontières aux autres elfes.
1250-1300 -- Ayant adopté la vie au bord de la
mer, les Ulgath de l'Agach étendent leur terri-
toire vers l'Ouest, pour finalement arriver à
l'embouchure de la Fola Salenin. S'appelant
eux-mêmes les Gargath, ces clans s'installent le
long de la vallée inférieure de la Fola Salenin et
ont des contacts fréquents avec les Rhidon Do-
nath.
Vers 1600. 1600 -- Sauron forge secrètement
l'Anneau Unique. Barad-Dûr est achevé.
1602-1675 -- Sauron prend le contrôle des Va-
riags du Khand grâce à l'établissement d'un
culte de prêtresses obscures.
1641 -- Le peuple de Muhlmek le Fort migre le
64
long des pentes orientales de l'Ered Harmal et
dans le Gathod. Ils concluent rapidement des
alliances avec des Ioriags réfugiés du Talathrant
et forment une nouvelle confédération de tribus
appelée les Odhriags.
1688-90 -- Sauron apparaît plusieurs fois aux
cultures humaines du Sud et de l'Est du Rhûn
sous la forme d'une puissante divinité appelée
le "Noir Maître". Il fonde un culte consacré à son
propre culte et fait de Lokuthor, premier Dé-
possédé, son grand prêtre.
1690 -- À la recherche de nouvelles terres à cul-
tiver, trois Femmes Ents apportent une connais-
sance accrue de l'agriculture dans le Nord-
Ouest du Rhûn.
1692 -- Les serviteurs de Sauron découvrent les
Baradhrim et leur sombre religion. Ils commen-
cent à soulever les Orientaux contre leurs an-
ciens ennemis, les Hommes du Nord à l'Ouest.
1695 -- Les serviteurs du Seigneur des Ténèbres
réussissent à soulever les Baradhrim contre les
Hommes du Nord. Deux puissantes confédéra-
tions tribales Baradhrim poussent les Hommes
du Nord à travers le Rhovanion jusqu'aux
portes de la Forêt Noire. Les Szreldor colonisent
les terres au Nord de la Fola Salenin. Les pê-
cheurs Hommes du Nord et Ulgath de l'Agach
sont chassés dans la forêt où ils ont trouvé la co-
lonie de Kugavod. Beaucoup sont attaqués par
les elfes lorsqu'ils s'éloignent trop de la côte et
sont tués.
1700 -- Sauron est vaincu par une flotte núme-
noréenne envoyée au Lindon.
1887-90 -- Jaloux du succès économique des cul-
tures du Folyavuld, le Szrel Korlana fait cam-
pagne au Sud de la Fola Salenin, soumettant de
nombreux clans Donath et Gargath à l'escla-
vage. Les Szreldor établissent un puissant
royaume dans les basses terres du Folyavuld
qui domine l'Est du Rhovanion et le Nord du
Rhûn. Les Femmes Ents fuient la violence des
tribus en guerre et passent à l'Est sous l'égide
d'Agasha Dag. Les Hommes n'entendent plus
parler d'elles.
2000 -- Uvatha Achef devient le premier roi à
unir toutes les tribus des Variags.
2002 -- Uvatha accepte un Anneau de pouvoir
de Sauron et devient le neuvième Spectre de
l'Anneau.
2004 -- Dans ses salles des Montagnes Grises,
Thelór VII accepte de Sauron l'un des sept An-
neaux.
2102 -- À Namagaluz, le roi Thelór VII accepte
de Sauron l'un des sept Anneaux.
2176 -- Oraishapek de Dir se rend au Mordor et
reçoit un anneau de liaison.
2204 -- Le roi Szreldor Korlana IV accepte Orais-
hapek comme ambassadeur de Sauron à Szrel-
Arkasa.
2236 -- Oraishapek meurt et devient un mort-
vivant dit "Dépossédé". Son anneau de liaison
est transmis à un successeur Szreldorn.
2251-53 -- Oropher fonde le Royaume des Bois
dans la grande Forêt Noire. Un groupe d’elfes
sylvains, sous la direction de Lanthir, leur chef,
rejette l'hégémonie d'Oropher et migre vers
l'Agasha Dag. Ils essaient de s'installer au plus
profond de la forêt mais les Uialrim rejettent les
étrangers et ne leur permettent de s'installer
que dans l'étroite bande de forêt entre le
royaume des Uialrim et la population crois-
sante de Kugavod. Les Elfes de Lanthir pren-
nent en charge la surveillance de la frontière.
2258 -- Le Spectre de l'Anneau Hoarmurath
donne un anneau de liaison à l'un de ses plus
fidèles serviteurs mortels, Nemol de Dir.
2603 -- Lokor Szrel, roi des Szreldor, reçoit l'an-
neau d'Oraishapek, cimentant ainsi le contrôle
de Mordor sur le royaume des Szreldor.
2772 -- Lokor Szrel commence la construction
du Dradorny-Arnas.
2797-2804 -- Le roi Thelór conduit une armée
vers la chaîne d'Uldona, reprenant les salles de
Falek- Dûm aux Orques. La cité est renommée
Nurunkhizdin.
2814 -- Le "Râle des Mers" Kraszapol est ressus-
cité des profondeurs marines par la sorcellerie
de Lokor Szrel.
3261 – Le roi Ar-Pharazon fait débarquer une
importante flotte númenoréenne à Umbar. Sau-
ron est incapable de faire face à leur force et est
contraint de devenir le captif d'Ar-Pharazon.
3319 -- La chute de Númenor. Elendil et ses fils
s'échappent.
3430 -- Le Grand Rassemblement. Les guerriers
de tout le Rhûn affluent vers la bannière de Sau-
ron.
3433 -- Lokuthor, un des serviteurs Dépossédés
de Sauron, refuse de se soumettre à l'autorité de
Sauron. Sauron le détruit, dissolvant ainsi sa
propre influence dans le Sud du Rhûn. Un su-
zerain Odhriag, Khorgul Hotun, unit les tribus
et refuse d'honorer l'appel aux armes de Sau-
ron.
3434 -- La bataille de Dagorlad. Les armées de
Sauron sont vaincus de manière décisive par la
Dernière Alliance. De nombreux serviteurs de
Sauron dans le Nord d'Ulgath désertent bien
avant que la bataille ne soit décidée. Elendil en-
voie de grandes compagnies eriadoriennes
d'Hommes du Nord dans le Sud du Rhovanion
pour se prémunir contre le retour des déser-
teurs. Droza Kadar mène une rébellion d'es-
claves au Folyavuld.
3435 -- Szrel-Arkasa tombe. Yorga Hos dirige
une confédération de tribus Sagath contre Ila-
nin. La matriarche Ibar Logath fonde la ville de
Sadvar.
3441 -- Barad-Dûr est détruit. Sauron est ren-
versé et les Spectres de l'Anneau passent dans
l'ombre.
3.13.3. Le
LETroisième
TROISIÈME
3.13.3. Âge ÂGE
1 -- La surveillance des Hommes du Nord à Al-
giwidaus est abandonnée. Une partie d'entre
eux migre vers les hautes terres abritées de la
chaîne d'Uldona, où ils sont connus sous le nom
de Bergothiuda.
11-21 -- Les Ibnotithiuda ont trouvé Buhr Ar-
menrik. Ils prennent contact à commercent avec
les Donath, les Odhriags, et les Nains de la
chaîne d'Uldona.
50 -- Le contact entre les Logath et les Kugath
est établi et le commerce se développe entre ces
deux cultures.
58-62 -- À Nurunkhizdin, la libération d'un ter-
rible fléau oblige le roi Thelór XIV à abandon-
ner ses mines, provoquant des troubles parmi
ses sujets, puis une guerre civile. Une grande
partie de la famille du roi succombe à la peste,
et la une partie des Nains fuient leur foyer dans
65
la chaîne d'Uldona, partant se réfugier à Nama-
galuz. L’Anneau de Pouvoir est perdu.
150 -- L'expansion des Logath atteint la rivière
Carnen et un contact est établi avec les tribus du
Rhovanion (Hommes du Nord).
472 -- Plusieurs tribus Urgath migrent à travers
le Sûrûbeki et s'installent dans la région de Mis-
trand.
480 -- Une terrible maladie frappe les troupeaux
Urgath du Sud-Est du Rhûn. Un grand nombre
d'Urgath migrent à travers le Gathod et sur le
Talath Harroch oriental et central.
485-488 -- Guerres des Urgath et des Sagath. Les
Urgath réussissent à déplacer un grand nombre
de Sagath sur le Dagorlad.
492 – Le Folyavuld reprend Ilanin à la confédé-
ration Hos.
493 - Les Sagath commencent à faire des raids
sur l'Ithilien, ce qui pousse le roi Tarostar à mo-
biliser une armée importante pour faire face
aux nomades.
497 -- La construction de la tour d'Or-Sarn est
achevée.
498-500 -- L'armée de Tarostar repousse les Sa-
gath désunis vers le Nord, dans la Baie Orien-
tale. Personne n'ose faire face à l'armée de Ta-
rostar, qui a du mal à trouver et à combattre les
bandes de Sagath. Tarostar prend le nom de
'Romendacil' et retire son armée au Gondor.
503 -- Les explorateurs Folyavuldok atteignent
les chutes de Lindal et entrent en contact avec
les Hommes du Nord de Lacville.
500-540 -- La culture des Hommes du Nord
s'étend sur les plaines. La culture Ehwathrumi
se développe et entre en compétition avec les
Sagath pour les ressources limitées des plaines.
Caros, un seigneur de guerre Sagath, unit les
Sagath dans leur opposition aux Hommes du
Nord et au Gondor. Caros cherche une alliance
avec les Urgath du Talath Harroch oriental.
540 -- Les forces conjointes de Caros et des Ur-
gath combattent en Ithilien et à Dagorlad. Ro-
mendacil est tué dans la bataille.
541 -- L'héritier de Tarostar, Turambar, lance
une campagne déterminée contre l'alliance des
Orientaux. Le roi conclut une alliance avec les
princes nordiques des Ehwathrumi. L'alliance
des Orientaux se dissout. Les restes des tribus
66
Urgath sont chassés à travers le Talath Harroch
et retournent dans le Sud du Rhûn. Turambar
accorde une grande partie du Rhovanion et du
Talath Harroch à ses princes alliés du Nord.
546 -- Les Ehwathrumi entrent en contact avec
la frontière occidentale du Folyavuld. Les mar-
chandises du Folyavuld sont échangées à tra-
vers les terres des Ehwathrumi et commencent
à atteindre le Gondor.
550-650 -- L'âge de l'exploration des Folyavul-
dok sur la Mer Intérieure. Bon nombre des pre-
miers voyages se soldent par une tragédie, la
haute mer faisant chavirer les navires du Fo-
lyavuld à faible tirant d'eau.
562 -- La première expédition commerciale ré-
ussit à trouver l'embouchure de la rivière Kug
et à commercer avec Kugavod par la mer.
568 -- L'expédition d'Edru est détournée de sa
route et finit par se retrouver à Mistrand.
Vers 570 -- Dor Rhûnen développe un com-
merce important avec les Ehwathrumi. Les
contes de la terre exotique du Dorwinion et de
la Mer Intérieure atteignent Gondor.
572 -- Lest est construit par les Ibnotithiuda.
575 -- Un contact est établi entre Buhr Armenrik
et le Folyavuld.
Vers 585 -- Premiers projets de construction de
la voie Men Rómen. Certains Ehwathrumi ga-
gnent leur vie en protégeant les caravanes com-
merciales des raids des tribus Sagath. Fonda-
tion de Tirith Toron.
Vers 596 -- Des marchands gondoriens s'instal-
lent à Buhr Armenrik.
600 -- Deux membres de la malheureuse expé-
dition d'Edru atteignent le Folyavuld et racon-
tent leur histoire. Un effort important s'ensuit
pour atteindre les ports de Mistrand et Dilgul.
652 -- Un explorateur Rhidon trouve le havre
naturel caché de Scarakikot et y établit une pe-
tite ville. La ville et le havre sont connus par les
marins Folyavuldok sous le nom de "Scari".
Vers 700 -- Les marchés de Lest, de Dilgul et de
Mistrand sont ouverts aux marchands Fo-
lyavuldok.
784 -- La présence des Dúnedain dans Buhr Ar-
menrik augmente. Le gouverneur de Dor Rhû-
nen envoie une petite compagnie pour supervi-
ser la sécurité de la ville.
790 -- Suite à un raid d'Asdriags au cours du-
quel la plupart de la ville a été incendiée, le dé-
tachement gondorien de Buhr Armenrik super-
vise la construction de Barad Ithil.
999 -- Esgaroth s'établit sur le Long Lac.
1000 -- Sauron sévit à nouveau dans la Terre du
Milieu.
1050 -- Uvatha retourne au Khand.
1100 -- Uvatha se couronne lui-même roi du
Khand. Il commence le long processus de sécu-
risation des frontières du Mordor en vue du re-
tour de son maître sur la Terre Noire.
Vers 1110 -- Fuyant les hordes Variags
d'Uvatha, les Asdriags migrent vers les terres
du Sud et du Sud-Est du Rhûn.
1208-22 -- Guerres de clans chez les Hommes du
Nord.
1228 -- Le clan Hos Sagath envahit et occupe Ila-
nin et la vallée environnante.
1229 -- Vidugavia et Hos se disputent l'hégémo-
nie dans le Nord du Rhovanion.
1231-34 – Le Folyavuld se range du côté de Vi-
dugavia et ensemble, ils repoussent Hos dans le
Nord...
1235-46 -- Vidugavia et les clans eriadoriens du
Talath Harroch se battent pour le contrôle de
tous les clans nordiques du Rhovanion.
1240 - Minalcar devient Régent du Gondor et
envoie des espions au Rhovanion.
1247 -- Minalcar fait une alliance avec Viduga-
via. Le Gondor et les Hommes du Nord font la
guerre aux Orientaux du Talath Harroch. Les
Orientaux sont vaincus et la région redevient
stable.
1248 -- Minalcar et Vidugavia font campagne à
travers le Gathod dans le but de débarrasser dé-
finitivement la région des nomades. Les Orien-
taux du Gathod sont persécutés sans discerne-
ment par l'armée en croisade, ce qui favorisera
la haine future des Orientaux envers le Gondor
et l'Ouest. Uvatha retire ses armées pour éviter
que l'Ouest ne découvre son retour. La ville
d'Elgaer devient un avant-poste de ravitaille-
ment pour l'armée occidentale par les mar-
chands Folyavuldok.
1250 -- Minalcar reconnaît officiellement la
royauté de Vidugavia et envoie son fils Valacar
comme ambassadeur auprès du nouveau
royaume. L'Anduin est fortifié et la construc-
tion de l'Argonath est commencée.
1265 -- Oraishapek le Dépossédé renaît alors
qu'Uvatha récupère l'anneau d'Oraishapek
dans la tombe du roi Szrel dans les Monts Cen-
drés.
1272 -- Le Roi-Sorcier entre dans Angmar.
1274 -- Uvatha trouve un nouvel hôte pour l'An-
neau de Nemol, et aide ce nouveau serviteur à
gagner en influence parmi les peuples du Ga-
thod. Se faisant passer pour diverses divinités
auprès des tribus Urgath, Brygath et Odhriags,
il commence à exacerber leur haine de l'Ouest.
1280 -- Les Variags du Khand lancent des offen-
sives sur le Gathod qui mettent à sac Mistrand
et Dilgul, et unifient davantage les partisans de
Nemol. Dilgul est progressivement abandonné.
1300-1385 -- Les agents du Roi-Sorcier s'effor-
cent de populariser la migration vers Angmar
parmi les Logath et les Sagath du Nord du
Rhûn.
1327 -- Un groupe d'Orques est envoyé de Dol
Guldur à la chaîne d'Uldona pour prendre le
contrôle des tribus Orques qui s'y trouvent.
1314 -- Nemol apparaît devant Shivalu Sulv à
Mistrand, exigeant son obéissance.
1331 -- Nemol soulève les Brygath contre les
marchands Folyavuldok d'Elgaer. L'avant-
poste est complètement détruit lors d'un raid de
Brygath.
1384 -- Le Roi-Sorcier conclut un accord avec le
clan Huz qui leur donne le contrôle de la route
migratoire au Nord des Collines de Fer.
Vers 1400 -- L'influence de Nemol en Mistrand
augmente alors que le pouvoir des Variags di-
minue au Gathod.
1418 -- Fin de la lignée d'Achimov à Mistrand.
1432 -- Eldacar monte sur le trône du Gondor,
plongeant le royaume dans une guerre civile.
1437 -- Eldacar est exilé au Rhovanion.
1447 - Eldacar revient revendiquer son trône
avec l'aide de ses parents du Nord.
1538 -- Les marchands Folyavuldok construi-
sent un fort sur les ruines d'Elgaer dans le but
67
de rétablir les routes commerciales orientales
qui les avaient autrefois rendus riches. Le nou-
vel avant-poste est rebaptisé Kelepar.
Vers 1600 -- La piraterie sur la Mer Intérieure
atteint un niveau record lorsque les marchands
du Folyavuld et de Buhr Armenrik commandi-
tent des corsaires contre leurs navires respec-
tifs. Lest et Scari deviennent des ports rivaux,
chacun abritant d'importantes populations de
corsaires.
1500-1600 -- Les Dragons commencent à s'agiter
dans les Montagnes Grises.
1620 - Les marchands de Kelepar font des incur-
sions auprès des Urgath de la côte est de la mer
dans une tentative d'établir des routes commer-
ciales avec la vallée de Talathrant qui contour-
nent Mistrand.
1629 -- La rivalité entre le Folyavuld et Mistrand
se manifeste par une division entre les tribus
des Urgath et des Brygath de la côte Sud-Est de
la mer. Une guerre éclate parmi les nomades du
Gathod. Les ruines de Dilgul commencent dou-
cement à être à nouveau habitées par les Do-
nath.
1633 -- Malgré la supériorité navale du Fo-
lyavuld, plusieurs pertes importantes parmi les
alliés Urgath du Folyavuld mettent en péril
l'avant-poste de Kelepar.
1634-36 -- La Grande Peste frappe l'Est du Rhûn
avec des résultats dévastateurs. Kelepar est
abandonné.
1640 -- Le clan Sagath Tros envahit la région
d'Ilanin et s'empare du quai qui s'y trouve. Tros
exige un péage des peuples du Gathod qui sou-
haitent rejoindre les armées du Roi-Sorcier.
Vers 1750 -- Une nouvelle confédération se
forme parmi les nomades du Sud et de l'Est du
Rhûn. L'état religieux qui se forme est centré
sur Mistrand, et se nomme lui-même la confé-
dération Igath.
1854 -- Uvatha revient au Khand après une
longue absence et lance des attaques contre ses
voisins avec une vigueur renouvelée. Les Igath,
sous l'autorité d'Avas I et avec les conseils de
Nemol, décident d'émigrer vers les terres plus
riches du Rhovanion plutôt que de combattre
les Variags, plus puissants.
68
1855 -- Oraishapek incite les Logath et les Sa-
gath à rejoindre la Confédération des Gens-des-
Chariots dans leur guerre contre le Gondor et
les Hommes du Nord.
1856 -- La bataille des Plaines. Le roi Narmacil
II est tué et Dor Rhûnen est abandonné.
1856-1899 -- Le Royaume des Gens-des-Cha-
riots domine tout le Rhûn et le Rhovanion. Les
Ehwathrumi sont contraints d'émigrer dans la
vallée d'Anduin. Les Hommes du Nord du
Rhovanion sont chassés dans la Forêt Noire et
Lacville est occupée par les Orientaux. Le Fo-
lyavuld est occupé, et la résistance au joug des
Gens-des-Chariots est confinée aux hautes
terres, où elle est persécutée par les serviteurs
Orques d'Oraishapek. Dilgul est à nouveau
abandonné.
1899 -- La rébellion contre les Gens-des-Cha-
riots éclate simultanément dans plusieurs en-
droits du Rhovanion. Au même moment, le roi
Calimehtar et les Ehwathrumi affrontent les
Gens-des-Chariots à Dagorlad. Les Gens-des-
Chariots sont vaincus et se retirent dans l'Est du
Talath Harroch, mais les Ehwathrumi sont inca-
pables de retourner dans leurs anciens do-
maines.
1940 -- La Confédération des Gens-des-Chariots
monte à nouveau en puissance. Avas III, grand
roi des Gens-des-Chariots, conclut une alliance
avec Ovatha du Khand.
1944 -- Les Gens-des-Chariots et les Variags lan-
cent un assaut sur deux fronts contre le Gondor.
Au Sud, l'alliance des Orientaux est vaincue par
Earnil. Au Nord, le Roi Ondoher et ses deux fils
sont tués alors que le Gondor est vaincu par les
Gens-des-Chariots. Earnil remonte au Nord, et
surprend les Gens-des-Chariots qui quittent l'I-
thilien avec de lourdes pertes. Le Rhovanion est
en grande partie non peuplé.
1975 -- Angmar et l'Arthedain se détruisent mu-
tuellement. Le Roi-Sorcier rassemble les
Spectres de l'Anneau au Mordor.
1977 -- Les Eotheod se déplacent dans les val-
lées supérieures de l'Anduin.
1980-81 -- Le peuple de Durin réveille un Balrog
dans la Moria et est obligé d'abandonner sa de-
meure sacrée.
 2944 -- Dale est reconstruite sur les ruines de
l'ancienne ville des Hommes du Nord.
2947-90 -- Le barde de Dale et le Maître du
2050 -- Eärnur est tué en combat singulier Royaume du Folyavuld forment un royaume
contre le Roi-Sorcier, mettant ainsi fin à la li- libre au Rhovanion.
gnée de Minardil et initiant le règne des Inten-
2951 -- Sauron se montre ouvertement en Mor-
dants du Gondor.
dor.
2063 -- Gandalf se rend à Dol Guldur mais ne
2987-3017 -- Un conflit éclate entre les nomades
parvient pas à découvrir l'identité du Nécro-
du Nord du Rhûn et les royaumes du Folyavuld
mancien. Pour éviter d'être découvert, Sauron
et de Dale. Le sombre culte d'Oraishapek au Fo-
s'enfuit à l'Est.
lyavuld est responsable de nombreux assassi-
2370 -- Un nouveau groupe d’Orientaux, la dy- nats clés au Folyavuld, y compris le meurtre du
nastie Pultai de la vallée de Talathrant, envahit Maître du Royaume.
les terres des Urgath et des Brygath au Sud-Est
3018 -- La guerre de l'anneau. Oraishapek le Dé-
de la Mer Intérieure.
possédé mène une grande armée d’Orientaux et
2392 -- Les tribus des Urgath et des Brygath sont d'Orques contre les peuples libres du Rho-
assimilées aux hordes Pultai. vanion. Dain II et Brand de Dale sont tués et les
2444 -- Les premières compagnies d'éclaireurs restes de leurs armées sont assiégés à Erebor. Le
de la dynastie Pultai atteignent le Talath Har- Folyavuld est en proie à une guerre civile.
roch et le Rhovanion. 3019 -- Le siège d'Erebor est brisé et Oraishapek
2460 -- Sauron revient à Dol Guldur par l'Est. est repoussé dans l'extrême Nord. Un nouveau
Maître du Royaume règne au Folyavuld et le
2472 -- De nombreuses tribus Asdriags et Dradorny-Arnas est réduit en cendres. Sauron
Odhriags sont assimilées dans les armées Pultai tombe au Mordor alors que l'Anneau Unique
alors que la dynastie migre à travers le Gathod est consumé par les feux de la Montagne du
et dans le Rhovanion même. Destin.
2505 -- Les éclaireurs Pultai arpentent minu-
tieusement le Wold alors que les armées de la
dynastie commencent à se rassembler au Sud
de la Forêt Noire pour une traversée de l'An-
duin.
2510 -- Le Bôm ("roi") mène ses armées dans une
invasion du Calenardhon. Les Balchoth sont re-
joints par une armée d'Orques de la Moria. En-
semble, ils écrasent l'armée gondorienne, mais
sont surpris une grande armée de cavalerie
Eotheod dirigée par Eorl le Jeune. La bataille de
Parth Celebrant est une victoire décisive pour le
Gondor et ses alliés.
2590 -- Les Nains des Montagnes Grises sont
contraints de quitter leurs maisons par une re-
crudescence de l'activité des Dragons.
2758-59 -- Le Long Hiver.
2770 -- Smaug le Doré envahit Erebor, détrui-
sant Lacville et Dale au passage. Les Nains sont
chassés de la Montagne Solitaire.
2941 -- La mort de Smaug. La Bataille des Cinq
Armées. Lacville est détruit.
Illustration : John Howe

69

4. RÉGION
4.0 RÉGION
La géographie du Rhûn est dominée par le rôle
de la région en tant que bassin de drainage in-
térieur du continent d'Endor.
À deux exceptions près, l'archipel des Mayzri et
le Pinnon Rhûn, toute la région est composée de
couches successives de dépôts sédimentaires.
Les nombreuses rivières de la région transpor-
tent des limons provenant de tous les coins
d'Endor. On trouve du calcaire, du grès, du
schiste et de la craie dans la plupart des endroits
du Rhûn.
Bien qu'il existe quelques exemples spectacu-
laires de relief vertical, la grande majorité du
territoire est constituée de prairies ondulées.
L'incapacité de la fine couche de terre arable à
supporter autre chose que des herbes a forte-
ment entravé la plupart des tentatives de séden-
tarisation et d'apprivoisement de la région.
Dans la plupart des régions, le pâturage est la
70
seule activité économique viable, et le noma-
disme le seul mode de vie réussi. Ce n'est que
dans les vallées fluviales fertiles que les cultures
sédentaires ont pris racine. La géographie, plus
que tout autre facteur, garantit qu'une grande
partie du Rhûn restera une région sauvage in-
domptée.
La géographie du Rhûn peut être divisée en
cinq zones distinctes : la Mer Intérieure, les
plaines, les vallées fluviales, la forêt d'Agasha
Dag et la chaîne d'Uldona. Les chapitres sui-
vants donnent un aperçu du caractère géolo-
gique de chacune de ces régions. Pour plus de
détails sur les sites spécifiques de chaque zone,
consultez le chapitre 10 - Géographie.
 Illustration : Ondrejhrdina
4.1. La4.1.
MerLA MER
Intérieure
INTÉRIEURE
La grande Mer Intérieure remplit la partie la
plus basse du grand bassin naturel qui consti-
tue les terres du Rhûn. Une grande partie de la
moitié orientale de la mer est peu profonde, car
elle a été noyée pendant la Guerre de la Grande
Colère, lorsque les Valar ont déchiré le conti-
nent pour ouvrir le royaume souterrain de Mor-
goth. L'effet drastique que le lointain cata-
clysme du Beleriand a eu sur le Rhûn est dû à la
composition du bassin lui-même. Comme il
s'agit principalement de roches sédimentaires,
les secousses qui ont brisé le Beleriand ont été
amplifiées dans les strates relativement lâches
du fond du bassin, ce qui a provoqué de
grandes fissures qui ont affaibli la fine croûte de
la rive orientale et l'ont fait s'affaisser.
Cette période de tassement a été caractérisée
par des portions entières de la côte orientale
s'enfonçant progressivement sous le niveau de
la mer. Au fur et à mesure que les eaux avan-
çaient sur la côte orientale en ruine, les sommets
des montagnes se transformaient en îles, et l'ar-
chipel des Mayzri était né. La plus grande de
ces îles volcaniques est connue sous le nom
kugathig d'Egil Dorn (Tol Sûlereb, ou "île du
nuage solitaire" en sindarin). C'est la seule île de
la chaîne qui soit encore en activité volcanique,
et les marins l'évitent généralement. Les fumées
qui s'élèvent constamment de son cône central
sont visibles à des kilomètres à la ronde, ce qui
lui a valu son nom.
À mesure que la zone de la mer s'étendait, le ni-
veau général de l'eau a baissait, exposant la côte
occidentale abrupte sous la forme d'une nou-
velle ligne de falaises. Au cours des années qui
ont suivi, le martèlement des vagues provo-
quées par les tempêtes a érodé de grandes par-
ties de la côte Ouest, essentiellement calcaire,
laissant un paysage maritime spectaculaire fait
de hauts-fonds et de flèches rocheuses verti-
cales très résistantes. Une brève récurrence du
volcanisme dans la chaîne d'Uldona a provoqué
un soulèvement supplémentaire, amplifiant en-
core le relief vertical de la côte occidentale.
Les marins du Folyavuld ont longtemps appelé
la dangereuse côte Ouest la Parta Rokantha (Fo.
"Côte du squelette"), à la fois pour sa dangero-
sité (de nombreux rochers sont à peine submer-
gés par la mer, et les coques des navires n’y ré-
sistent pas…), et pour sa réputation d'être han-
tée par les âmes des hommes sacrifiés à la my-
thique citadelle Szreldorn, Dradorny-Arnas,
qui serait cachée dans les montagnes non loin
de la côte déchiquetée.
71
 Illustration : inconnu
Les rivages Sud et Est de la mer sont très diffé-
rents de ceux de la Parta Rokantha. De nom-
breuses embouchures de rivières qui alimen-
tent la grande mer ont été complètement noyées
lors du cataclysme, ce qui a donné naissance à
des longues et étroites baies aux eaux limo-
neuses et peu profondes.
Les baies de Kug et de Mistrand ont été formées
de cette manière et sont devenues depuis les
meilleures zones de pêche de toute la mer. Les
bancs d'esturgeons de la baie de Mistrand sont
une source constante de richesse pour les
peuples marins de cette région et ont été un fac-
teur important dans l'essor des villes de la côte
Sud., De la Baie de Mistrand à la Baie de Kug, la
côte orientale est principalement constituée de
marécages saumâtres, laissant place à la man-
grove à mesure que l'on progresse vers le Nord.
La Mer Intérieure est sans doute plus connue
pour les violentes tempêtes qui la traversent de
temps en temps. Celles-ci sont causées princi-
palement par l’écart de température des eaux
environnantes des plaines, ce qui crée des vents
qui soufflent en permanence. Ils se chargent
d'humidité lorsqu'ils viennent de l'Est et traver-
sent les côtes de la mer. L'humidité retombe in-
variablement sous forme de coups de vent tor-
rentiels qui peuvent facilement pousser les na-
vires le long de la côte Sud-Ouest sur les rochers
déchiquetés.
La capacité à sentir l'arrivée de ces tempêtes est
une question de survie pour les capitaines de
l'Ouest de la mer, et leur habileté dans ce do-
maine est surprenante.
72
4.2. LES PLAINES
4.2. Les Plaines
La géologie des plaines qui entourent la Mer In-
térieure est typique de tout le bassin. Le subs-
trat rocheux est un mélange de strates sédimen-
taires déposées lorsque le monde était jeune,
lors des grandes inondations. Le substrat est re-
couvert d'une couche de roche sèche et relative-
ment pauvre en nutriments, capable de suppor-
ter uniquement des hautes herbes et de petits
arbustes. En plus de la douce houle des plaines
sans fin, il y a de temps en temps des affleure-
ments de collines qui fournissent le seul véri-
table abri dans lequel les grands arbres peuvent
pousser. Ces petits bosquets sont des campe-
ments très prisés par les nomades de la région,
et les droits de s'y installer et de faire paître les
troupeaux sont des sources fréquentes de con-
flits entre les tribus. Dans les plaines, les vents
violents sont une présence constante, et peu-
vent occasionnellement se transformer en un
phénomène beaucoup plus grave connu des no-
mades sous le nom d'Onterad (Ul. "Souffle de
l'Ombre"). Le temps et la température tendent
vers les extrêmes, principalement en raison
d'un manque d'humidité dans l'air. Les éclairs
sont également très fréquents et remplissent
parfois le ciel de spectacles pyrotechniques na-
turels incroyables.
 Illustration : Frederic Edwin Church (1826-1900) - Heart of the Andes
En hiver, la poussée constante du vent d'Est
donne lieu à une pointe de gel, et les tempêtes
qui soufflent sur la mer peuvent déverser
d'énormes quantités de neige en un temps très
court. Toutes ces conditions sont rendues plus
difficiles à supporter dans les plaines en raison
du manque de couverture. Être pris au dé-
pourvu par le mauvais temps dans les plaines
ouvertes peut parfois être une erreur fatale.
Dans les plaines, les villages ruraux sont consti-
tués de maisons arrondies en pierre, de sorte à
limiter l’impact du vent. Il y a généralement une
grande pièce où toute la famille vit, mange et
dort.
4.2.1. LES
4.2.1. VALLÉES
Les FLUVIALES
Vallées Fluviales
La région centrale d'Endor qui se jette dans la
Mer Intérieure s'étend sur plus de 800 000 kilo-
mètres carrés, de l'Est de la Forêt Noire aux
plaines arides au-delà de la côte orientale de la
mer. La quasi-totalité de l'eau de pluie de ces
diverses régions est recueillie dans de petits
cours d'eau qui serpentent à travers les plaines,
se rejoignant pour former les grandes rivières
du Rhûn.
Les vallées fluviales se distinguent par des
lignes d'un vert éclatant sur les tons tannés et
gris des plaines. Les riches sols alluviaux abri-
tent des forêts le long des berges, créant une
niche écologique très différente des prairies en-
vironnantes. Les cultures établies du Rhûn dé-
pendent totalement des sédiments nourriciers
déposés par ces rivières. Plus que toute autre ré-
gion locale, le Folyavuld ("Terre des rivières")
illustre la richesse de la vie fluviale. La combi-
naison de la couverture fournie par les collines
du Nord-Est du Rhovanion et de l'abondance
des rivières a permis à cette terre d'atteindre le
sommet de la réussite agricole. Pour ceux qui
maîtrisent la navigation de plaisance, les ri-
vières offrent également des voies de passage à
travers des terres autrement hostiles, rappro-
chant les cultures et permettant le commerce
sur de longues distances.
Dans le même temps, les rivières de la région
peuvent également agir en tant que barrières
aux peuples du Rhûn. La grande majorité des
habitants du Rhûn sont des pasteurs nomades,
des personnes qui dépendent du déplacement
des troupeaux sur le territoire. La plupart des
rivières du Rhûn, en particulier dans le Nord,
creusent de profondes entailles dans la roche
sédimentaire des plaines, formant des berges
forestières abruptes et des canaux profonds qui
empêchent de trouver de bons endroits pour
73
 Illustration : Crocorax

passer à gué. En conséquence, les nomades sont

obligés de parlementer avec les populations sé-
dentaires des vallées fluviales pour traverser les 4.3. LA CHAÎNE
rivières. 4.3. LaD'ULDONA
Chaîne D'Uldona

Une chaîne de montagnes ancienne et érodée,

4.2.2.
4.2.2. L'AGASHA
L'Agasha Dag DAG connue sous le nom de Chaîne d'Uldona (S.
"Chaîne du Rhûn"), forme une grande partie de
la côte Ouest de la Grande Mer. Pour un œil
L'Agasha Dag est une vaste forêt qui recouvre
aguerri, les montagnes sont composées de trois
les terres au Nord-Est de la Mer Intérieure. Bien
zones distinctes qui se sont formées au cours de
que sa taille ait été fortement réduite par les
deux périodes distinctes de soulèvement. Le
changements climatiques, les bouleversements
centre de la chaîne, communément appelé les
géologiques et les empiètements des Hommes,
Écailles Usées, est le vestige stérile d'une intense
cette région sauvage reste l'une des plus
activité volcanique au tout début de l'histoire
grandes à l'Ouest du Talathrant et au Nord des
d'Endor. C'est la partie la plus ancienne de la
grands déserts. Géologiquement parlant,
chaîne, et elle remonte à la formation initiale du
l'Agasha Dag ressemble beaucoup au reste du
continent. Depuis leur formation, les Écailles
bassin, composé de strates sédimentaires dépo-
Usées ont connu plusieurs épisodes pério-
sées lorsque le monde était jeune. Le Kug, qui
diques d'activité volcanique, donnant un nou-
traverse le cœur de la forêt pour se rendre à la
veau visage à cette ancienne chaîne.
mer, a profondément entaillé ces strates, expo-
sant des couches de calcaire aux éléments. Il en Comme c'est souvent le cas, la région des
va de même pour les collines à l'Ouest de la ri- Écailles Usées est à la fois la plus inhospitalière
vière et au Nord de la forêt. L'eau de ruisselle- de la chaîne d'Uldona et la plus riche en miné-
ment a creusé des centaines de grottes souter- raux. Seuls les véritables maîtres de la pierre, la
raines, dont certaines sont assez grandes pour colonie naine de Nurunkhizdin, ont exploré ou
abriter un troll. exploité les Écailles Usées. Leur royaume se
trouve à l'extrémité Sud de la chaine, et une

74
grande partie de leur fortune est venue directe-
ment de leur exploration de ces montagnes.
Comme les montagnes s'élèvent bien au-dessus
de la limite des arbres et qu'elles sont recou-
vertes de grandes couvertures de neige et de
glace pendant la majeure partie de l'année, au-
cun des autres peuples du Rhûn n'a jamais tenté
d'exploiter les Écailles Usées.
Les chaînes de montagnes situées au Nord et au
Sud des Écailles Usées sont beaucoup plus
jeunes, ayant été formées lors du grand épisode
volcanique qui a secoué le Rhûn après la Guerre
de la Grande Colère. La plupart de ces chaînes
sont constituées de roches métamorphosées, la
terre ayant été pliée et nouée par les fortes pres-
sions. Il en résulte des chaînes de collines et de
montagnes basses et tordues qui constituent
d'agréables refuges dans les hautes terres pour
les peuples qui y vivent. Au Nord, les tribus de
Donath du Folyavuld ont résisté avec succès
aux avances des Szreldor en se cachant dans les
hautes terres boisées. Au Sud, les Bergothiuda
Illustration : Turner Mohan
ont trouvé les montagnes suffisamment hospi-
talières pour faire évoluer leur société primi-
tive.
Les chaînes Nord et Sud de la chaîne d'Uldona
sont connues depuis longtemps pour leurs
nombreux dépôts de marbre aux couleurs
vives. Les dépôts de calcaire métamorphique
sont partout, et certains ont une valeur presque
égale à celle des pierres précieuses plus tradi-
tionnelles. La gamme de couleurs et de textures
est vraiment stupéfiante, et les Folyavuldok
ainsi que les peuples du Gathod ont importé
cette belle pierre pour construire certaines des
structures les plus célèbres de la région. Le plus
impressionnant est le marbre vert et noir strié
qui a été utilisé pour construire la salle du
Maître du Royaume à Szrel-Kain. Cependant, la
logistique nécessaire pour tailler et transporter
des pierres aussi lourdes a rendu ces projets de
construction extrêmement rares.
75
 5. FAUNE & FLORE
5.0 FAUNE & FLORE
Des rochers aigus et presque désolés de la
chaine de montagnes aux eaux grouillantes de
la Mer Intérieure, les régions du Rhûn abritent
une grande diversité de vie. Il y a une grande
biodiversité dans la région, et chaque zone pos-
sède son propre assortiment de plantes et d'ani-
maux adaptés à leur existence.
5.1. LA FLORE
5.1. La Flore
Dans sa jeunesse primitive, la Mer Intérieure
était presque entièrement entourée par les
grands arbres d'une ancienne forêt qui abritait
d'innombrables espèces végétales. Au cours de
l'histoire, les changements climatiques et cultu-
rels ont considérablement réduit la quantité de
cette forêt primaire qui entourait la Mer Inté-
rieure.
Bien que de grands peuplements d'arbres exis-
tent encore dans tout le Rhûn, la biodiversité
originelle de la forêt profonde n'a été préservée
que dans les hautes terres de l'Agasha Dag, qui
sont protégées par les vigilants Uialrim. La
perte des anciennes forêts d'Endor, et du Rhûn
en particulier, est une grande douleur pour la
Vala Yavanna, qui s'est toujours inquiétée du
sort des Olvar qui n'avaient aucun moyen de se
protéger des caprices des Enfants d'Ilúvatar.
C'est la modification du régime des précipita-
tions et de la température qui a le plus changé
le Rhûn. Le climat est devenu plus aride, aug-
mentant l’écart de température entre le jour et
la nuit. Cette aridité est à l'origine des vents des
plaines orientales, qui ont dépouillé la terre
d'une grande partie de sa couche arable la plus
riche. Lorsque la pluie tombe sur les plaines, la
pluie tombe en torrents. Une grande partie de
cette eau est canalisée dans les lits des rivières
saisonnières qui l'emportent au lieu de forme
de ruissellement, au lieu de la laisser s'infiltrer
et de nourrir la flore locale.
76
La flore des plaines est un ensemble relative-
ment pauvre d'herbes hautes et d'arbustes, qui
ne conviennent qu'au pâturage du bétail ou à
l'aménagement de petites fermes d'irrigation.
La flore n'est plus abondante que le long des
cours d'eau douce, et seulement dans la mesure
où l'homme la laisse s'épanouir.
5.2. LA FAUNE
5.2. La Faune
Malgré toutes les tentatives de l'homme pour
dominer les terres du Rhûn, il s'agit toujours
principalement d'une région sauvage. Alors
que les grands Olvar de la région ont pour la
plupart cédé la place à des herbes, le Rhûn est
encore peuplé de toutes sortes d'animaux, sau-
vages ou apprivoisés.
5.2.1. LES
5.2.1. LesANIMAUX MARINS
Animaux Marins
Les eaux de la Mer Intérieure regorgent de
toutes sortes de vie aquatique. De nombreuses
espèces de poissons et de crustacés sont récol-
tées quotidiennement dans les hauts-fonds de
la mer par les populations de la côte. Le roi de
la mer, cependant, est le grand esturgeon, qui
remonte les rivières du Sud au printemps. Ces
poissons peuvent atteindre la taille d'un
homme et arborent un manteau de plaques os-
seuses extérieures qui sont utilisées par cer-
taines cultures pour fabriquer une sorte d'ar-
mure légère en écailles.
En raison de sa situation au centre du continent,
la Mer Intérieure sert de refuge en hiver aux oi-
seaux qui passent l'été près de la grande baie
d'Utumno, au Nord. De même, plusieurs es-
pèces d'oiseaux migrateurs de la baie de Bel-
falas s'installent sur les rochers de la mer en été.
Les hautes falaises de la côte Ouest sont criblées
de petits recoins et de fissures, offrant d'excel-
lents perchoirs aux mouettes, aux cormorans et
à d'autres espèces d'oiseaux marins.
Les criques et les baies peu profondes servent
ailleurs de lieux de nidification et de chasse par-
faits pour les marouettes, les foulques, les bu-
tors et les martins-pêcheurs. À tout moment de
l'année, le ciel au-dessus de la Mer Intérieure est
parsemé d'oiseaux qui tournent en rond, frôlent
les vagues, plongent à pic après les petits pois-
sons tout en poussant leurs cris incessants. Ce
n'est que juste avant l'arrivée d'une puissante
tempête que la mer devient calme et déserte, un
signe inquiétant pour ceux qui en connaissent
le présage.
L'homme n'est pas le seul prédateur, ni même
le plus grand, à rôder dans les eaux de la mer.
Les historiens des peuples côtiers se souvien-
nent d'attaques de navires et de villages par de
grands serpents, bien que ces créatures soient
apparemment restées en sommeil pendant de
nombreuses années. Pourtant, des navires sont
perdus sur la Mer Intérieure sans aucun signe
de leur disparition, et qui peut dire si le vent et
les vagues, les pirates ou autre chose sont res-
ponsables de ces disparitions…
Il est certain que de nombreuses personnes ont
vu le redoutable Festiqan (Ga. "Pince de la
mort"), une grande créature ressemblant à un
crabe qui peut parfois devenir assez gigan-
tesque pour s'attaquer aux hommes. Certains
prétendent même avoir vu des bancs de ces
bêtes, ou être tombés sur de grandes aires de ni-
dification où vivent des centaines d'entre elles.
La variété de la vie sur la Mer Intérieure est très
claire pour ceux qui ont des yeux pour la voir,
et il y a certainement des créatures qui n'ont pas
encore été identifiées.
Il semble que chaque marin ait une histoire à ra-
conter à propos d'une observation étrange sur
les vagues de la Mer Intérieure, et la peur qui se
lit sur leur visage est suffisante pour donner
une certaine crédibilité à leurs histoires fantas-
tiques.
5.2.2. LES ANIMAUX
5.2.2. Les
DESAnimaux Des Plaines
PLAINES
Comme la mer, les plaines du Rhûn regorgent
de créatures de toutes sortes. La majorité sont
des espèces domestiquées qui jouent un rôle
central dans les cultures nomades de la région.
Les tribus Ehwathrumi et Orientaux élèvent
toutes sortes d'animaux domestiques, y com-
pris des chevaux, des bovins, des chèvres et des
moutons. Chaque culture privilégie un animal
de troupeau par rapport à un autre, et la répar-
tition locale des troupeaux reflète étroitement
l’emplacement des tribus sur le territoire.
L'une des principales différences entre la répar-
tition des troupeaux des Orientaux et des
Hommes du Nord est que les Orientaux Ulgath
maintiennent de grands troupeaux de kines
d’Araw, un énorme bœuf blanc avec de grandes
cornes qui est utilisé pour tirer les grands cha-
riots. Les Hommes du Nord respectent ce bovin
et les Asdriags craignent trop cet animal pour le
soumettre au fouet, et les troupeaux qui existent
sur leurs terres sont généralement en liberté.
Une autre différence entre les pasteurs est que
les Asdriags gardent de grands troupeaux de
chèvres, alors que les Ulgath et les Hommes du
Nord considèrent cet animal comme secon-
daire.
Le cheval est au cœur de toutes les cultures des
plaines, et le droit d’attraper des chevaux sau-
vages est la source la plus fréquente de combats
entre tribus apparentées, quelle que soit leur af-
filiation culturelle.
Les créatures des plaines ne sont pas toutes do-
mestiquées. Les antilopes, les cerfs, les san-
gliers, une grande variété de rongeurs et les ver-
sions sauvages des espèces domestiquées fré-
quentent les plaines des deux côtés de la mer.
Dans les vastes étendus des Plaines Désertes,
les bêtes les plus communes sont les animaux
sauvages qui vivent en troupeau, en particulier
les antilopes. Cette multitude de gibier est la
proie de toutes sortes de prédateurs, dont les re-
nards, les loups, les chiens sauvages et même
les chats sauvages.
Ces prédateurs ont appris à craindre les hu-
mains, car les Orientaux sont cruels avec les
créatures qui menacent les troupeaux. Les Ul-
77
gath, en particulier, ont pour coutume de chas-
ser les chats sauvages pour le sport, et les guer-
riers Ulgath exposent fréquemment des rangées
de crânes de chats en guise de trophées de
chasse.
Les plaines du Nord et de l'Ouest sont plus ap-
privoisées, bien que les troupeaux sauvages et
les prédateurs qui les traquent puissent encore
être rencontrés occasionnellement. L'homme
parcourt régulièrement ces plaines depuis plus
longtemps, et la présence de grandes colonies
comme celles de Dor Rhûnen et de la Baie de
l’Est a été très préjudiciable aux troupeaux.
Les chiens sauvages tels que l'Undarlaif s'atta-
quent parfois aux animaux domestiques des
fermes des Hommes du Nord, ou s'attaquent au
poulailler du village, suscitant l'ire de ses habi-
tants. Lorsque cela se produit, il est possible de
gagner de l'argent en chassant les animaux sau-
vages, ce qui les éloigne des villages et leur ap-
prend à craindre l'homme. Une récompense est
versée pour chaque patte avant gauche présen-
tée au maître du village ou de la ferme. C'est
une coutume barbare, mais c’est efficace.
Illustration : André Daillecourt (création IA)
78
5.2.3. LA FAUNE DANS
5.2.3.
LA CHAINE D'ULDONA
La faune Dans La Chaîne D'Uldona
Les montagnes de la chaîne d'Uldona offrent un
paysage particulier. Les montagnes qui forment
le rivage occidental de la Mer Intérieure ont de
nombreux dénivelés, fournissant ainsi de nom-
breux habitats différents. Les pentes plus
douces des chaînes Nord et Sud abritent de
nombreuses espèces que l'on peut également
trouver dans les plaines, notamment des anti-
lopes, des moutons et des chèvres sauvages,
ainsi que des loups.
Il existe également des bêtes propres aux hautes
terres boisées, notamment l'ours noir et le wa-
piti, et des rongeurs comme la marmotte. En re-
vanche, on ne trouve pratiquement aucun de
ces animaux sur les pentes élevées des chaînes
centrales. Seule la chèvre de montagne recluse
et une série de petits rongeurs spécialisés sont
capables de vivre de la végétation éparse des
pentes rocheuses.
 6. PEUPLES 6.0 PEUPLES

Si la Mer Intérieure abrite des richesses de

toutes sortes, le véritable trésor de cette terre ré-
side peut-être dans la diversité des cultures qui
y vivent.
En raison de sa situation géographique unique,
à la frontière entre les influences occidentales
civilisées et les terres sauvages des plaines
orientales, une myriade de peuples et de cul-
tures différentes peuvent être trouvés dans les
régions autour de la Mer Intérieure.
Le chapitre qui suit est conçu pour donner un
aperçu de ces peuples. Des informations sup-
plémentaires sur les cultures individuelles dans
des endroits spécifiques peuvent être trouvées
dans le chapitre 10 - Géographie.

79
80

6.1. Les Folyavuldok
6.1. LES FOLYAVULDOK
Les Folyavuldok (Fo. "Venus des Rivières",
sing. "Folyavulda", langage : "Folyavuldig") re-
présentent le mélange unique des cultures Ul-
gath et des premiers Daen. Leur persécution
commune par le peuple Szreldor, combinée à
leurs expériences communes avec les Femmes
Ents, leur a permis de surmonter les barrières
culturelles et les ont rapprochés, forgeant ainsi
une société unique et diverse. C'est un peuple
ouvert et cosmopolite, représentant à bien des
égards les meilleures parties de leurs traditions
respectives.
Société et culture
Nombreux sont ceux qui connaissent les Fo-
lyavuldok comme un peuple à l'esprit libre et
ouvert, aimant les débats et l'art de la négocia-
tion. Cette passion pour l'art oratoire se traduit
dans tous les secteurs de la culture urbaine des
Folyavuldok et contribue aux succès des mar-
chands et des diplomates du royaume. L'intelli-
gence, le charisme et un esprit vif caractérisent
le Folyavulda qui réussit, lui donnant un avan-
tage lorsqu'il traite avec la plupart des étran-
gers.
Les deux traditions d'autorité fondée sur la pa-
renté, l'une patriarcale et l'autre matriarcale, ont
abouti à une égalité entre les sexes au Fo-
lyavuld, ce qui leur permet de négocier effica-
cement dans toutes sortes de situation avec les
étrangers. Ce sont les Folyavuldok que la plu-
part des gens de l’Ouest connaissent : des indi-
vidus astucieux et mondains, traversant des
contrées lointaines. Dans les terres fluviales au
cœur du Folyavuld, en dehors des villes des
basses terres, une aristocratie plus tradition-
nelle et conservatrice vit tranquillement une vie
confortable en produisant certains des meil-
leurs produits agricoles d'Endor.
Que ce soit dans les basses terres rurales où la
parole de la matriarche Gargath fait loi, ou dans
les hautes terres accidentées dominées par les
patriarches des tribus Donath, les voyageurs
qui se rendent dans l'arrière-pays du Folyavuld
sont invariablement surpris par le profond res-
pect de la tradition observé par les gens qu'ils
rencontrent. Ici, la justice repose sur le juge-
ment des autorités tribales traditionnelles dont
la juridiction s'étend à toutes les questions, sauf
celles de la collecte des impôts et de la sécurité
du royaume.
Chaque tribu est composée de plusieurs clans et
contrôle collectivement une région contiguë de
domaines appartenant au clan. L'installation
dans les exploitations rurales du clan est cen-
trée sur de grandes fermes gérées par les chefs
des familles importantes. Le travail manuel est
effectué par les membres des maisons moins
privilégiées du clan. Les villes rurales sont sou-
vent situées près des limites de plusieurs do-
maines, et relèvent de l'autorité tribale locale.
Les villes servent de centres de collecte pour les
marchandises produites localement et sont sou-
vent situées sur les rivières navigables qui re-
lient les terres de la tribu au reste du monde.
Les tavernes et les auberges abritent les mar-
chands qui viennent acheter les vins fins, les
miels et les produits céréaliers qui sont trans-
portés par charrette depuis les campagnes envi-
ronnantes. Les villes contiennent également des
marchés et abritent le collecteur d'impôts du
Maître du Royaume ainsi que certains des arti-
sans les plus qualifiés d'une localité donnée.
Pour les parures qui ornent les manoirs les plus
prospères, les riches familles sont souvent obli-
gées de se rendre sur les grands marchés des
villes des basses terres.
Religion et vision du monde
L'importance des esprits locaux pour les
peuples ruraux du royaume est une survivance
des cultures mères du Folyavuld. Les Gargath
et les Donath croyaient en des esprits liés à des
lieux spécifiques qui détenaient des pouvoirs
sur la sécurité, la santé et les récoltes d'une ré-
gion.
Des autels de pierre parsèment le paysage, cha-
cun étant consacré à un esprit particulier censé
habiter les terres environnantes. Les Folyavul-
dok présentent leurs respects aux esprits en al-
lumant de l'encens et des bougies dans les au-
tels et en passant du temps en prière médita-
tive, demandant protection et bénédiction. Sous
cette forme, presque toutes les divinités des an-
ciens panthéons sont préservées à l'image d'une
divinité locale (voire même plusieurs, et cha-
cune dans une région différente).
81
 Art de la Guerre
Le royaume actuel du Folyavuld est né d'une
violente rébellion, et depuis ce jour, la guerre
n'a jamais été très loin de ses frontières. La le-
vée d'une armée dans le Folyavuld, cependant,
est une tâche monumentale, impliquant un
vote unanime du Conseil des Clans et la fixa-
tion de quotas négociés de soldats que chaque
tribu doit atteindre. Cet arrangement est diffi-
cile à gérer lorsqu'il s'agit de défendre les fron-
tières en cas d'urgence, c'est pourquoi le Maître
du Royaume est habilité à garder un grand
nombre d'hommes sous les armes en perma-
nence pour tenir garnison dans les différents
forts et forteresses frontaliers. En outre, le
Maître du Royaume a la possibilité d'imposer
une conscription à une seule tribu dans le but
de défendre immédiatement son territoire
d'une menace imminente.
Ce dispositif a été efficacement utilisé tout au
long du Troisième Âge pour ralentir les enva-
hisseurs le temps de lever une véritable armée
et pour les expulser du royaume.
Les hommes du Maître du Royaume, des sol-
Le contact avec le Gondor a cependant décou-
dats et officiers professionnels, sont invariable-
ragé le culte des petits esprits locaux, en parti-
ment bien armés et organisés. Parmi les unités
culier dans les centres urbains, en faveur des
maintenues en permanence figurent les Cava-
grandes divinités du royaume, dont chacune
liers d'Uldonavan, les éclaireurs des Hautes-
correspond à l'un des Valar que les Dúnedain
Terres, les Gardes d'Ilanin (réorganisés à Uldo-
vénèrent. La principale divinité du Folyavuld
navan suite à la récente perte d'Ilanin par la
est la déesse de la Terre Aldena, dont on pense
tribu Tros Sagath), les garnisons de toutes les
qu'elle a envoyé au Folyavuld les légendaires
forteresses du royaume et la marine de Szrel-
servantes de la Terre, les femmes Ents, il y a si
Kain et de Riavod. Ce sont les unités d'élite à la
longtemps. D'autres divinités jouissent d'une
disposition du Maître du Royaume, et elles ont
grande importance dans des régions spéci-
invariablement un impact sur la bataille lors-
fiques (comme le Seigneur des Vents à Scari, et
qu'elles sont engagées. Souvent, leur organisa-
le Grand Agitateur dans les hautes terres), mais
tion et leur discipline de combat suffisent à faire
seule Aldena est reconnue comme une bienfai-
reculer la cavalerie légère généralement désor-
trice, et ce, dans tout le royaume. En effet, la vé-
ganisée des Sagath, ou l'équipage indiscipliné
nération d'Aldena est la seule tradition reli-
d'un bateau pirate.
gieuse institutionnalisée au Folyavuld.
À tous les niveaux de l'armée, l'utilisation des
Les prêtres et prêtresses d'Aldena sont recher-
arcs et des javelots est généralisée. En plus de
chés par les malades et les blessés pour leurs ex-
leurs lances, les cavaliers utilisent des arcs
traordinaires talents de guérisseurs et d'herbo-
courts. Les Gardes complètent leur célèbre ligne
ristes. Le culte de la Terre-Mère est centré sur
de piques par des arcs longs et des javelots. Les
trois citadelles dans les hautes terres, chacune
soldats de la marine font précéder toute action
étant le site d'une source et d'un jardin sacrés.
d'abordage d'un furieux barrage de flèches et
Ensemble, ces sites constituent le cœur spirituel
de boulins de baliste. Ce n'est qu'après cette at-
des terres fluviales, et les pèlerins en quête de
taque prolongée de missiles que les soldats ar-
guérison physique, mentale et spirituelle vien-
més de cimeterres traversent les planches et se
nent des quatre coins du royaume.

82
 Illustration : Julia Alekseeva (Gellihana-art)
balancent depuis le gréement sur le navire en-
nemi. Même les conscrits passent la majeure
partie de leur temps à s'entraîner avec la lance
de combat, une arme qui peut être utilisée soit
en mêlée, soit à distance.
L'armure est invariablement légère dans les
rangs des Folyavuldok. Seuls les gardes et les
garnisons utilisent des chaînes lourdes, car ils
doivent souvent absorber la charge de l'ennemi
ou faire face eux-mêmes à des tirs d’armes
lourds. La ligne de piquiers de la Garde utilise
également des boucliers muraux carrés que les
boucliers élèvent pour protéger la ligne des
missiles de l'ennemi. Les éclaireurs des Hautes-
Terres et les soldats de la marine privilégient les
armures de cuir et les petits boucliers ronds qui
leur laissent la liberté de manœuvrer. Les sol-
dats de la marine s'abritent derrière des obs-
tacles à bord de leur navire jusqu'à ce que le bar-
rage de missiles ait forcé les défenseurs à se
mettre à couvert.
Les pertes dues à un assaut mal pro-
grammé sont souvent considérables,
car l'armure légère et les petits bou-
cliers offrent peu de protection contre
les tirs de flèches et lances ennemis.
Les cavaliers utilisent une cotte de
mailles légère et de petits boucliers de
joute, et comptent autant sur leur mo-
bilité que sur leur armure pour se pro-
téger. Les conscrits reçoivent générale-
ment des casques de potence et des
manteaux de cuir cloutés qui leur arri-
vent sous les genoux. Les boucliers
sont de taille moyenne et les lances
peuvent être jetées ou abandonnées au
profit d'épées courtes en mêlée rap-
prochée.
Apparence
En termes de taille et de stature, les Fo-
lyavuldok couvrent toute la gamme
des habitants humains du Rhûn. Un
homme d’origine Donath peut at-
teindre une taille de 1,80 mètres ou
plus, tandis qu'une femme d’origine
Gargath peut à peine atteindre 1,55
mètres. La plupart représentent un
mélange des deux lignées, étant géné-
ralement plus grands que les nomades
des plaines et plus petits que les
Hommes du Nord.
Ils ont presque tous des cheveux brun
foncé ou noirs, très souvent bouclés. Les
hommes portent des moustaches et des barbes
bien entretenues. La couleur de leur peau est
plus foncée que celle de leurs voisins, ce qui té-
moigne de leur ascendance Donath.
Les hommes et les femmes sont friands de bi-
joux, bien qu'ils aient assez de bon sens pour ne
pas les montrer lorsqu'ils voyagent dans les
plaines dangereuses en dehors du royaume. Les
vêtements ont tendance à être amples, sauf pen-
dant les saisons les plus froides. Les femmes
portent des jupes et des chemisiers fluides, et
aiment les gilets colorés. Les vêtements des
deux sexes privilégient les tons terreux, les
bronzes vifs et les jaunes orangés, contrastés
par des motifs marins, bordeaux, bruns et verts
profonds, souvent géométriques ou des formes
naturelles stylisées.
83

6.2.
6.2. LesLES IBNOTITHIUDA
Ibnotithiuda
Les Ibnotithiuda (pour "gens de la plaine")
étaient à l'origine les descendants d'Hommes
du Nord de l'Eriador qui se sont alliés à Gil-ga-
lad et ont combattu dans la Dernière Alliance
des Elfes et des Hommes. Au cours de la bataille
de Dagorlad, ils ont été envoyés pour garder le
flanc oriental à la bataille de Dagorlad. Leurs
rangs ont été rejoints au fil des ans par de nom-
breux autres peuples des terres environnantes,
notamment des Odhriags du Gathod, des Do-
nath du Dacranamel, des Gondoriens et des
Hommes du Nord du Rhovanion. Ils ont élu do-
micile à la jonction de l'Othnen et du Fikstaig,
dans une région qu'ils appellent l'Angle-du-
Cairn. Leur population est répartie sur de nom-
breuses petites fermes et fiefs centrés autour de
la ville fortifiée de Buhr Armenrik.
Société et culture
La vie quotidienne des Ibnotithiuda est simi-
laire à celle que l'on trouve dans les colonies des
autres Hommes du Nord au Rhovanion. C'est
un peuple qui met l'accent sur les vertus d'une
dure journée de labeur. Si la richesse est l'objec-
tif de tous les travailleurs, l'opulence, en parti-
culier aux yeux du public, est généralement
considérée comme un vice. Ce qui distingue les
Ibnotithuida de nombre de leurs cousins du
Nord, c'est leur nature cosmopolite. La plupart
des marchands locaux sont fiers de leur réputa-
tion de diplomates parmi les différents peuples
du Sud du Rhûn. La survie même de la colonie,
entourée de tant de cultures différentes et par-
fois étrangères, est un témoignage de l'ouver-
ture d'esprit de ses citoyens. Les Ibnotithuida et
leurs fermes de l'Angle-du-Cairn représentent
une présence unique, dans un pays qui est un
mélange de cultures en constante évolution.
Les hommes de l'Angle-du-Cairn sont égale-
ment de grands amateurs de fêtes. Les célébra-
tions sont des événements bruyants impliquant
des jeux publics et des démonstrations de force
et d'habileté. Boire, chanter et danser sont des
événements communautaires qui servent à lier
les gens entre eux. En raison de leur amour du
plaisir et du travail, tous deux bien équilibrés,
84
les Ibnotithiuda sont généralement des gens
agréables. Comme la plupart des habitants du
Rhûn, les Ibnotithuida considèrent le libre com-
merce comme l'une des valeurs culturelles les
plus chères. Presque chaque citoyen de Buhr
Armenrik est impliqué dans un quelconque
commerce. L'un des aspects les plus intéres-
sants de la vie en ville est qu'à tout moment, jus-
qu'à 20% de la population peut être absente
pour faire des affaires à l'étranger. Les habitants
restants sont généralement des artisans, des
agriculteurs, des bergers, des marchands lo-
caux ou des caravaniers qui attendent de partir
dans les régions voisines.
Comme la plupart des Hommes du Nord, les
tribus Thyns dirigent de petits ensembles de
propriétés rurales. En ville, un maître est
nommé pour agir en tant que juge et superviser
les affaires de la ville. Le maître de la ville se
réunit fréquemment avec 13 conseillers qui re-
présentent le peuple et les différentes guildes
de la ville. En temps de crise, de festival ou à la
demande du maître de la ville, les Thyns ruraux
se rendent en ville pour former un grand con-
seil au sein duquel les décisions de haute im-
portance peuvent être débattues.
Religion
La religion dans l'Angle-du-Cairn est une ques-
tion compliquée. Les croyances religieuses va-
rient grandement d'une tribu à l'autre, d'une
culture à l'autre, et parfois d'une famille à
l'autre. Parmi ces traditions, on trouve des
croyances centrées sur les esprits naturels de la
tradition des Hommes du Nord, les héros
Odhriags des temps anciens et même certaines
des divinités vénérées par les Urgath et les
Brygath. Une large influence gondorienne au
début du Troisième Âge a apporté la vénération
des Valar. Toutes ces traditions ont tendance à
se mélanger lors des festivals. Par exemple,
alors que le festival local des récoltes fait réfé-
rence aux cérémonies sacrificielles pratiquées
par les peuples Donath locaux, le culte de
l'Arbre des Hommes du Nord utilise la même
période de quatre jours pour célébrer son festi-
val des couleurs. De nombreuses superstitions
locales viennent s'ajouter aux cérémonies reli-
gieuses, créant un mélange de pratiques reli-
gieuses vraiment unique.
 Illustration : Ondrejhrdina

appréciée dans les rangs d'Elendil, elle le fut

Bien que les rituels soient rares chez les Ibnoti-
également dans la garnison de la ville. Cette
thiuda, il existe de nombreux festivals et fêtes.
importance accordée à la force personnelle et
Certaines, comme le Shogmar (Od. "Jonction"),
aux compétences martiales s'est accrue au fur et
sont empruntées aux cultures voisines. Célé-
à mesure que la culture Ibnotithuida a été im-
brée à l'origine par les quelques familles
prégnée des valeurs Odhriags. Pendant une
Odhriags de Buhr Armenrik pour commémorer
grande partie de leur histoire, une alliance
l'alliance qui a donné naissance à leur culture,
étroite a permis aux deux cultures d'exister sur
cette fête sert aujourd'hui à renforcer l'identité
une terre qui a souvent été le domaine des no-
de la ville en tant que lieu distinct des autres co-
mades poussés à la violence par désespoir. La
lonies nordiques. Les héros qui sont vénérés
défense de la ville a encore été renforcée lorsque
sont des personnages importants de l'histoire
le gouverneur de Dor Rhûnen a décidé de cons-
de Buhr Armenrik, et de la branche orientale de
truire un avant-poste frontalier gondorien à la
la culture nordique. D'autres fêtes rappellent
périphérie de la ville afin de sauvegarder les in-
leurs racines en Eriador, commémorent la vic-
térêts du roi le long des routes commerciales
toire d'Elendil et diabolisent même les mar-
orientales. Le Barad Ithil est une tour de pierre
chands perfides qui régnaient sur la ville à
qui surveille les approches orientales de la ville.
l'époque de Vidugavia.
Bien que la garnison gondorienne ait été récem-
ment retirée, la tour est toujours gardée en per-
Art de la Guerre
manence par une troupe de la garnison de la
La culture des Ibnotithuida de Buhr Armenrik ville. En combat singulier, les hommes armés
est née de la guerre. Dans leurs racines, les co- du Buhr Armenrik privilégient les armes de
lons Eriadoriens de l'Angle-du-Cairn étaient leurs pères. Les Hommes du Nord utilisent la
membres d'une compagnie militaire, et cette lance, l'épée, le petit bouclier et les armures en
tradition martiale n'a pas disparu au fil des ans. écailles ou en cotte de mailles. Les hommes
Tout comme la préparation militaire était très d'origine Odhriag préfèrent généralement les

85
cimeterres, les boucliers et les arcs courts. Le
combat à cheval est généralement privilégié, car
il donne aux défenseurs de la ville la capacité de
manœuvrer avec leur ennemi le plus commun,
les soldats Sagath. La ville est gardée par des
hommes payés par les coffres du maître de la
ville (alimentés par les impôts). Cette garde per-
manente est complétée par des citoyens armés
en cas de conflit. Ces derniers peuvent égale-
ment prendre les armes pour former une milice
s'il s'avère nécessaire de traquer des fugitifs.
Cela peut être particulièrement dangereux pour
l'accusé, puisque les citoyens sont autorisés et
même encouragés à organiser et à diriger la mi-
lice. On estime que cette politique conduit à la
mise en œuvre rapide des jugements du maître
de la ville. Cette politique a également aug-
menté l'occurrence de l'autodéfense des
Hommes du Nord, et même de l'effusion de
sang, car elle encourage les individus à se ven-
ger eux-mêmes.
Apparence
Comme pratiquement aucun des groupes eth-
niques et des races présents à Buhr Armenrik
n'a traversé les années sans se mélanger aux
autres groupes présents, les Ibnotithiuda sont
un peuple très diversifié en ce qui concerne l'ap-
parence. Cette lente fusion des lignées géné-
tiques a atténué la plupart des caractéristiques
les plus remarquables des peuples qui y ont
contribué. Il en résulte que la plupart des per-
sonnes d'ascendance Orientale ne sont pas aussi
petites que leurs cousins nomades. Les
Hommes du Nord de l'Angle-du-Cairn ont ten-
dance à être plus petits que les clans Rhevain du
Nord. Les traits individuels habituellement as-
sociés à chacune des races représentées parmi
les Ibnotithiuda se retrouvent mélangés à des
degrés divers parmi tous les habitants de la
ville. Les vêtements des hommes de l'Angle-du-
Cairn sont également variés. Alors que beau-
coup portent des vêtements similaires à ceux
des Hommes du Nord, d'autres portent des vê-
tements d'origine orientale. Pour la plupart, ce-
pendant, les Ibnotithiuda utilisent les vête-
ments les plus raisonnables de chacune des cul-
tures représentées en fonction du climat, de
l'occupation et du choix individuel.
86
6.3. Les Donath
6.3. LES DONATH
La plupart des Donath (Do. "Peuple") sont des
descendants directs des premiers Daen qui ont
migré vers la Mer Intérieure. Ils ont découvert
et colonisé une bande de terre fertile qu'ils ont
nommée Dacranamel (Do. "Terres Vertes") le
long de la côte Sud de la mer au Premier Âge.
Ils ont vécu dans une relative solitude tout au
long du Deuxième Âge, échappant largement
aux services des deux camps pendant la Guerre
de la Dernière Alliance.
Au début du Troisième Âge, leurs colonies ont
connu un afflux de migrants eriadoriens (des
Hommes du Nord), fuyant l'échec de la surveil-
lance d'Algiwidaus, établie par Elendil pour se
protéger des bandits. Au fil des ans, cette petite
minorité d'Hommes du Nord a été absorbée par
la culture Donath, et il ne reste plus que
quelques noms de famille pour rappeler aux ha-
bitants de la rive Sud que leur ascendance est
mixte.
Société et culture
La société des Donath est presque aussi diversi-
fiée que le nombre d'établissements que l'on
trouve sur leurs terres tranquilles. Bien avant
l'arrivée des Hommes du Nord, les Donath ont
construit leurs villages et leurs villes le long des
rivages verdoyants, partout où ils trouvaient
une rive pour amarrer leurs bateaux de pêche et
suffisamment de terre fertile pour entretenir
leurs jardins. Bien que les habitants des villages
aient eu des contacts occasionnels entre eux
pour faire du commerce et se marier, les colo-
nies restaient essentiellement des poches isolées
de civilisation sur une côte sauvage. L'isole-
ment des uns par rapport aux autres a conduit
à une diversification progressive des coutumes
des Donath, de sorte qu'aucune autorité plus
large n'a émergé.
Au lieu de cela, le Dacranamel est constitué
d'un mélange de sous-cultures, chacune ayant
ses propres coutumes d'administrer ses terres.
Les traditions des Hommes du Nord, qui ont
une autorité plus structurelle, plus large et plus
unifiée, ont été progressivement intégrées à la
société des Donath, entraînant un lent change-
ment vers une communication généralisée
entre les communautés. Une plus grande cen-
tralisation de l'autorité le long de la côte a éga-
lement été facilitée par l'augmentation du
temps de loisir qui a accompagné la mise en
œuvre des techniques agricoles eriadoriennes,
qui avaient dopé les récoltes. Les agriculteurs
deviennent plus puissants par rapport à leurs
homologues pêcheurs, signalant la première
différence de classes, pour ceux qui ne sont pas
intimement liées à un lien de parenté.
La vie de famille chez les Donath est soudée, et
la plupart des Donath vivent dans la même
maison ou dans des maisons adjacentes avec
leur famille élargie. Les hommes passent une
grande partie de leur journée à acheter et à pré-
parer les repas de la famille, tandis que les
femmes s'occupent de l'entretien de la maison,
de l'éducation des enfants et des soins aux
membres âgés de la famille. La plupart des vil-
lages ont un aïeul qui tranche les petits litiges et
répartit les droits d'utilisation des terres locales
entre les familles du village.
Dans les villes plus importantes, des conseils de
ces chefs gouvernent les familles individuelles
qui sont généralement propriétaires des terres
qu'elles cultivent. Dans l'ensemble, il s’agit d’un
peuple égalitaire, et tous les membres de leur
village bénéficient des mêmes privilèges et
droits. L'autorité traditionnelle du chef de tribu
a diminué depuis l'époque où sa parole était la
loi absolue, et le commandement comporte dé-
sormais autant d'obligations qui prennent du
temps que de privilèges.
Religion
Livrés à eux-mêmes, les Donath sont un peuple
dont la religion est peu organisée. Pendant
leurs longues années de solitude sur les côtes
Sud du Rhûn, la religion des Donath s'est limi-
tée à la superstition et à la peur de l'inconnu.
Les esprits sont, pour la plupart, considérés
comme des entités maléfiques qu'il faut apaiser.
Les esprits les plus puissants de l'ancienne
croyance Donath sont une variété de démons de
la mer sans nom qui se réveillaient et qui enle-
vaient des individus isolés pendant les nuits de
brouillard épais.
Pour apaiser les démons, de petites offrandes
ou des sacrifices d’animaux étaient générale-
ment laissés près du rivage afin d'assouvir le
besoin de chair de ces esprits et de les empêcher
de prendre des proies humaines.
Depuis l'arrivée des Hommes du Nord, les co-
lonies Donath ont été exposées à d'autres
croyances religieuses et de nombreux cultes tra-
ditionnels des Hommes du Nord sont représen-
tés dans une certaine mesure le long de la côte
Donath. Les cultes de l'Ours, du Cerf et de
l'Étoile sont particulièrement importants, le
dernier étant une combinaison des croyances
des Hommes du Nord et de Daen situés seule-
ment autour de Dilgul (et en son sein), à partir
du 17ème siècle du Troisième âge lorsque les Do-
nath s'installèrent dans les ruines de Dilgul.
Par deux fois maintenant, des religions liées à
Sauron ont atteint une certaine popularité
parmi les Donath. Le culte du Deuxième Âge de
Lokuthor était une force dominante juste avant
la guerre de la Dernière Alliance. C'est princi-
palement le travail des adeptes Donath qui a
permis de construire son temple légendaire
dans le Kuka Posladni, qui a servi de centre
d'influence de Sauron au Gathod avant de tom-
ber en ruine.
De même, la sympathie pour le culte de Ker-
kassk a récemment gagné en popularité parmi
les colonies Donath, et les diktats des chefs reli-
gieux de Mistrand ont une influence croissante
sur les Donath, en particulier dans les villages
et les villes les plus à l'Est.
Les Donath pacifiques n'ont cependant jamais
fait la guerre pour une sombre religion, et les
serviteurs de Sauron se sont rendu compte que
les Donath étaient plus utiles dans d'autres
rôles. En tant qu'alliés de Kerkassk, Sauron es-
père que les colonies stables des Donath pour-
ront fournir une infrastructure solide pour sou-
tenir les armées de l'Est lors de leurs futures
luttes. Reste à savoir si le Dépossédé, en place à
Mistrand, pourra mener ce plan à bien…
Art de la Guerre
Dans l'ensemble, les Donath sont un peuple
plutôt calme et sans prétention. Ils sont consi-
dérés par beaucoup comme un peuple simple et
rustique qui reste dans l'ombre de ses petites
fermes, villages de pêcheurs et villes isolées.
Bien qu'ils se contentent de laisser les grands
87
événements de l'histoire les ignorer, ils sont ex-
trêmement protecteurs de leurs terres et de
leurs familles, et sont capables de se défendre
lorsqu'ils sont menacés.
L'histoire militaire du Dacranamel est courte,
car les Donath ont eu peu de raisons de faire la
guerre. En fait, leurs terres n'ont jamais fait l'ob-
jet d'une attaque par un ennemi organisé. De
temps en temps, des troupes de Sagath ou de
Brygath parcourent l'arrière-pays à la recherche
de proies faciles, mais jamais en nombre suffi-
sant pour menacer les grands villages.
De grands dépôts de métaux le long du littoral
et sous une grande partie du Kuka Posladni se
combinent avec des tempêtes sauvages le long
de la côte pour produire de violentes manifes-
tations de foudre qui empêchent les bandes su-
perstitieuses d'Asdriags et de Sagath de s'attar-
der dans le Dacranamel (les Orientaux sont très
superstitieux à propos de la foudre). Néan-
moins, les Donath maintiennent de petites fac-
tions de gardes dans chacune de leurs plus
grandes villes, et si nécessaire, les habitants
peuvent être mobilisés.
Bien que les dirigeants locaux s'arrangent de
temps en temps pour que la population s'en-
traîne à cette éventualité, cela reste un événe-
ment de grande confusion et de clameur, et les
compagnies déployées sont mal équipées et mal
entraînées.
Apparence
Même si les lignées des Donath représentent
deux races distinctes, leur coloration est nette-
ment d'origine Daen. Quelques individus pos-
sèdent des cheveux et des yeux plus clairs, et ils
sont généralement considérés comme des indi-
vidus séduisants, ne serait-ce que pour la singu-
larité de leur apparence.
En moyenne, cependant, la plupart des Donath
ressemblent à leurs cousins Daen d'autres pays,
bien qu'ils soient un peu plus grands et aient
des traits un peu plus étroits.
Les hommes adultes mesurent en moyenne 1,80
mètres et les femmes environ 1,65 mètres.
88
6.4.
6.4. LES GATHMARIG
Les Gathmarig
Les Gathmarig (Ga. "Peuple de la baie") consti-
tuent un groupe de personnes aussi diversifié
que celui que l'on peut trouver sur la Mer Inté-
rieure. Bien que leurs terres soient petites, les
Gathmarig de Mistrand ont atteint un rôle do-
minant sur la Mer Intérieure en tant qu'arbitres,
chefs spirituels et champions de la perspective
orientale (voir carte chapitre 10 – Géographie :
Mistrand).
Société et culture
Les nombreuses cultures de Mistrand compren-
nent des pêcheurs et des fermiers Donath, des
nomades Urgath et Brygath, des paysans et des
frontaliers Variags déplacés, et même quelques
naufragés du Folyavuld.
Les occupations individuelles au sein de la ville
varient grandement d'une famille à l'autre, mais
la plupart d'entre elles sont liées à leur mode de
vie traditionnel et rural. Ainsi, les marchands
d'origine Brygath vendent les produits de leurs
cousins ruraux. Les Donath ordinaires sont des
marins et des pêcheurs. Les Donath aisés sont
des expéditeurs, des capitaines de vaisseau et
des experts en navigation.
Avant l'occupation de la ville par les Variags,
les Gathmarig considéraient leur diversité
comme une force qui leur permettait d'influen-
cer tant de facettes de la vie sur la Mer Inté-
rieure. Plutôt que de s'appuyer sur une lignée,
une religion ou un ensemble de traits culturels
communs pour les unir, les gens interagissaient
et dépendaient les uns des autres dans un esprit
très similaire à celui des Folyavuldok. En fait,
avant la fermeture de la ville par les partisans
de Kerkassk, Mistrand était l'une des villes les
plus cosmopolites du Rhûn.
Cela changea radicalement en l'an T.A. 1280,
lorsque Nomid Achef conduisit sa horde de Va-
riags dans la ville. L'occupation des Variags a
été fomentée par les serviteurs de Sauron pour
permettre à la religion très anti-occidentale de
Kerkassk de pénétrer dans la ville. Avant l'oc-
cupation, les citoyens de Mistrand s'étaient fa-
rouchement opposés à cette religion, qu'ils con-
sidéraient comme nuisible à leur aura
d'influence qu'ils avaient cultivée. Cependant,
sous la botte de l'impérialisme Variag, la ville
autrefois cosmopolite s'est transformée en une
forteresse du conservatisme oriental. La nou-
velle autorité religieuse de Mistrand impose
des contrôles stricts sur la quantité de marchan-
dises transitant par la ville et à destination des
marchés occidentaux.
La vie quotidienne au sein de la ville et dans ses
alentours n’a pas réellement changé mais est
bien plus contrôlée. L'agriculture, l'élevage et la
pêche sont toujours été des activités impor-
tantes, et les Gathmarig qui gagnent leur vie
dans ces domaines se retrouvent souvent sur les
marchés de la ville, où ils échangent le produit
de leur travail contre les articles raffinés des ar-
tisans locaux ou les marchandises apportées
par les commerçants. Mais les entrées et sorties
sont plus restreintes qu'auparavant.
Les artisans et les marchands locaux sont orga-
nisés en guildes qui se réunissent fréquemment
avec l'Osvoda de la ville afin de légiférer sur les
règles qui régissent le commerce. Les chefs de
tribus traditionnels qui, autrefois, gouvernaient
ensemble la ville, jouent aujourd'hui le rôle
d'intendants de quartier, en tenant de sauvegar-
der les intérêts de leur propre groupe sur
chaque décision des prêtres.
Religion
Les racines religieuses sont aussi variées que les
origines cosmopolites.
L'une des facettes les plus intéressantes de l'an-
cienne Mistrand était peut-être que ses citoyens
renforçaient leur unité en célébrant ensemble
toutes les fêtes et festivals traditionnels des dif-
férents groupes ethniques de la ville : les fêtes
consacrées aux croyances animistes des Do-
nath, les jours de culte des héros des Ulgath et
les célébrations propres aux Gathmarig.
Nombre de ces traditions ont perdu de leur sens
initial lors de l'adaptation, mais elles ont égale-
ment pris une nouvelle signification, car les
coutumes modifiées ont renforcé l'engagement
de chaque peuple envers le succès de l'en-
semble de la communauté.
Avec la domination de la religion de Kerkassk
dans la ville, toutes ces traditions ont été offi-
ciellement abandonnées, bien que de nombreux
citoyens continuent à observer les anciennes
fêtes en privé.
Néanmoins, les libertés que les habitants de
Mistrand ont perdues en adoptant le culte de
Kerkassk ont été échangées contre l’aura qui se
dégage d’une autorité monolithique. Le culte
de Kerkassk est répandu dans toute la cam-
pagne environnante, et la position de Mistrand
en tant que centre de la nouvelle religion a
donné à la ville un contrôle sans précédent sur
les tribus d’Orientaux.
Il existe de nombreuses sectes officielles au sein
de l'organisation de Kerkassk, dont plusieurs
ordres de prêtresses, d'espions et d'assassins. Le
plus remarquable d'entre eux est le Kharg
Huka, un ordre d'élite de guerriers itinérants
qui se lancent dans des guerres de religion
contre des pays frontaliers (plus particulière-
ment en Angmar, bien que dans les dernières
années, ils aient également beaucoup voyagé
avec les armées du Khand). Les assassins, con-
nus sous le nom de Ramanin (Ga "Poings de la
sorcellerie noire") sont une autre des sectes les
plus influentes.
Art de la Guerre
Les Gathmarig ont toujours dû employer et en-
traîner un grand nombre de guerriers afin
d'assurer la sécurité de leurs terres contre les tri-
bus d’Orientaux qui lancent des raids sur eux.
Cependant, ils ont vite appris que des paroles
apaisantes et des accords commerciaux favo-
rables permettaient d'en faire plus qu'avec
l'épée. Les dirigeants de l'ancien Mistrand ont
toujours préféré engager le dialogue avec leurs
voisins plutôt que de leur fermer leurs portes,
ce qui ne faisait qu'attiser la curiosité et le res-
sentiment, deux qualités tout aussi dangereuses
pour un seigneur de guerre Oriental. Les rela-
tions sont restées cordiales entre Mistrand et ses
voisins jusqu'à l'an T.A. 1248, lorsque l'offen-
sive de Minalcar et de Vidugavia sur le Gathod
déclencha le grand retour de la haine de l'Ouest
chez les Orientaux.
Aujourd'hui, des soldats professionnels sont
engagés chaque année par l'osvoda pour sur-
veiller les murs et la citadelle de la ville, et pour
patrouiller dans les rues afin de maintenir la
89
paix parmi la population. Les nombreux vo-
leurs, contrebandiers, et même les espions du
Dorwinion sont autant de bonnes raisons de
rester vigilant dans les rues de Mistrand.
Les Ri-anov (Ga. " soldats de la ville ") portent
des uniformes noirs recouverts d'une armure en
lamelles ou en écailles, avec des capes brillantes
de couleur violette, verte, rouge et orange indi-
quant l'unité et le rang. Les armes sont une
question de préférence personnelle, mais la plu-
part d'entre eux utilisent un type d'arme de
poing et une épée. Une autre unité spéciale, la
Khulpova (Ga. "éclaireurs"), est une compagnie
de cavalerie composée de guerriers nomades
Ulgath qui patrouillent les terres autour de Mis-
trand. Comme leurs compatriotes des rues, ces
guerriers portent des capes colorées indiquant
leur rang, mais utilisent également des vête-
ments et des armures Ulgath plus traditionnels.
Leurs capes sont généralement ornées de motifs
complexes indiquant leur lignée et leur rang so-
cial au sein de leur clan.
Bien que les Gathmarig aient rarement été atta-
qués sur leurs terres natales, ce sont des guer-
riers très confiants. En effet, ils ont l'attitude
hautaine de ceux qui croient se battre pour une
sainte cause. C'est une attitude qui les conduit à
de grands exemples d'abnégation, ce qui suffit
souvent à décourager un adversaire. Comme ils
ont tellement confiance en leur vertu de guer-
riers saints, ils raillent souvent leurs ennemis en
les traitant d'infidèles et de barbares, ce qui
peut parfois amener leurs adversaires à devenir
téméraires.
ont tendance à être un peu plus grands que
leurs homologues de l'Est et à être légèrement
plus trapus. Les femmes, pour la plupart, préfè-
rent garder leurs cheveux courts au-dessus de
la base de leur cou, et les hommes ont tendance
à porter leurs cheveux longs et tressés de ma-
nière complexe, avec de grandes moustaches et
parfois une barbichette.
La tenue vestimentaire des Gathmarig est éga-
lement variée, avec un large éventail de styles
et de tissus, tant nationaux qu'importés. Les
couleurs vives sont populaires, en particulier
l‘orangé, le jaune, le bleu et le vert vifs. Parce
que les Gathmarig accordent une grande im-
portance à l'habillement, la plupart d'entre eux
possèdent au moins un bel ensemble qu'ils por-
tent en toute occasion. Des boucles d'oreilles,
des anneaux de nez, des bracelets et des colliers
de très belle facture complètent la variété de
manchettes et de cols brodés ornementés portés
par tous.
Les capes et les chapeaux à larges bords sont ex-
trêmement populaires, ce qui permet aux Gath-
marig de se distinguer où qu'ils aillent. En fait,
la plupart de leurs caravanes et de leurs navires
arborent d'immenses bannières ou voiles déco-
rées et souvent très riches en couleurs. Bien que
les Gathmarig aient peu de traits physiques qui
les unissent, leurs manières et leurs choix vesti-
mentaires les rendent facilement identifiables
comme citoyens de Mistrand.

Apparence
Si le sang des Gathmarig contient des éléments
des ancêtres Urgath, Donath et Variags, cela ne
suffit pas à décrire la diversité des habitants de
Mistrand. Un étrange assortiment d'autres
peuples s'est également installé à Mistrand, y
compris des Folyavuldok, des Asdriags, des
Odhriags, et même des Hommes du Nord de
Buhr Armenrik.
On peut également rencontrer à Mistrand des
marchands venus d'aussi loin que les Harad, ce
qui crée une intéressante variété de caractéris-
tiques et de traits dans les rues et sur les mar-
chés. La majorité des Gathmarig sont d'ascen-
dance Daen ou Ulgath, et ont donc les cheveux Illustration : Joel Chaim Holtzman
et les yeux foncés. Les hommes et les femmes

90

6.5.
6.5.
Les LES ORIENTAUX
Orientaux du Rhûn
DU RHÛN
6.5.1. 6.5.1. GÉNÉRALITÉS
Généralités
Les vastes étendus du Rhûn et du Rhovanion
sont peuplées de tribus nomades, qui ont porté
au fil des ans le nom "d'Orientaux" ou "Ceux de
l'Est". La plupart des cultures de la Terre du Mi-
lieu occidentale n'ont entendu ou utilisé le
terme "Orientaux" pour designer ce peuple que
dans le contexte des guerres qui ont périodique-
ment fait rage aux frontières du Gondor. Pour
beaucoup, le terme est associé à un penchant
implicite pour le vol et la brutalité.
Le fait est que les tribus nomades du Rhûn sont
très différentes les unes des autres. S'il existe
des tribus auxquelles il ne faut pas faire con-
fiance et qui représentent une menace immé-
diate pour les gens qui les côtoient, la plupart
évitent la violence et respectent les droits à la
propriété et au territoire. La grande majorité
des Orientaux sont des individus qui préfèrent
les plaines ouvertes et la proximité de la famille
aux modes de sédentarisation et de développe-
ment. Les tribus mettent généralement l'accent
sur le libre arbitre et sont très réticentes à for-
mer des alliances au-delà du clan qui pour-
raient empiéter sur leur droit à se gouverner
elles-mêmes.
Histoire
(S. Rhúnedain ; Q. Rómenildi ou Hrónatani)
Au Premier Âge, le nom était donné aux
peuples de Bór et d'Ulfang le Noir au Beleriand,
les premiers étant fidèles aux Eldar, les seconds
étant des traîtres et faisant secrètement allé-
geance à Morgoth qui furent connus sous le
nom de "Peuple-Loup". Les Szreldor et les
Vulszev en faisaient sûrement partie. Les
Orientaux survivants s'enfuirent vers leur pa-
trie orientale après l’immersion du Beleriand et
devinrent les dirigeants des tribus indigènes,
dont la plupart étaient des parents éloignés.
Parmi ces hommes se trouvaient la population
originelle des terres entourant le Rhûn mais
aussi des hommes au Nord d'Eriador qui
étaient peut-être les ancêtres des Lossoth et des
Angmarim.
Société et culture
D’une manière générale, les sociétés d’Orien-
taux autour du Rhûn sont basées sur l’élevage.
Les Orientaux sont un peuple pastoral qui
voyage avec les animaux dont dépend leur sub-
sistance. La richesse matérielle des tribus se me-
sure à la taille des troupeaux qu'elles possèdent
et à l'étendue du territoire qu'elles parcourent.
Les possessions personnelles sont limitées par
la quantité de matériel qui peut être transportée
à cheval ou en chariot.
Plutôt que d'être de véritables nomades, la plu-
part des Orientaux ont un mode de vie semi-sé-
dentaire, et la tribu se déplace plusieurs fois par
an entre des sites bien établis, choisis pour leur
proximité avec les ressources nécessaires. Les
cycles de migration suivis par ces tribus le sont
depuis des décennies et parfois des siècles. Pour
les connaisseurs, les territoires et les campe-
ments revendiqués par une tribu sont bien mar-
qués par des totems, des pétroglyphes et
d'autres repères naturels, et parfois même des
autels. Lorsque les tribus de l'Est empiètent sur
le territoire ou les ressources d'une autre tribu,
ce n'est pas par ignorance.
La manière dont une tribu trace sa lignée varie
grandement entre les cultures. La plupart des
tribus ayant des racines Ulgath tracent leur li-
gnée à travers la femme, bien qu'il y ait des ex-
ceptions importantes. Puisqu'il y a si peu de ri-
chesses matérielles parmi les tribus pour ren-
forcer le patrimoine par l'héritage, l'identité et
l'honneur familial sont d'une importance su-
prême pour la plupart des Orientaux. La dis-
tinction des unités familiales et tribales est ren-
forcée par les différences linguistiques qui sont
apparues en raison des distances parfois impor-
91
 Illustration : Dracarys Drekkar
tantes qui séparent les gens. Alors que la plu-
part des tribus peuvent communiquer efficace-
ment avec leurs voisins immédiats, la langue
des Ulgath s'est considérablement écartée au fil
des ans, de sorte que la communication dans les
plaines ouvertes est un problème constant.
La subsistance de la plupart des habitants de
l'Est se compose presque exclusivement des
biens que l'on peut extraire du troupeau. L'agri-
culture est très peu pratiquée dans les tribus.
Les légumes et les fruits du régime alimentaire
des Orientaux proviennent de ce qui peut être
récolté dans la campagne environnante. Lors-
que les tribus existent près des centres de popu-
lation, elles en profitent généralement pour
acheter des outils et des armes en métal, des
produits agricoles et des marchandises de luxe.
Les centres de population locaux sont égale-
ment importants en tant que lieu où les surplus
92
des troupeaux peuvent être vendus ou échan-
gés contre d'autres biens que les nomades ne
peuvent pas produire eux-mêmes.
Religion
À la base, la religion des Orientaux s'articule gé-
néralement autour des thèmes de la vie dans les
plaines. Les esprits naturels incarnant la force
du vent, la générosité de la pluie, la férocité du
temps (en particulier la foudre) et la force des
animaux dont la tribu dépend sont tous très
présents dans les systèmes de croyance des no-
mades.
Il existe également une vénération quasi una-
nime des ancêtres vus comme des héros. Cela
est particulièrement vrai pour les Odhriags, qui
ont hérité de la pratique de l’ancien culte lié à
leurs ancêtres Aharic.
Le mode de vie des Orientaux étant nomade, la
pratique religieuse se concentre nécessairement
sur les éléments qui peuvent voyager avec le
peuple. Les danses et festivals religieux sont
communs à tous les Orientaux du Rhûn. Les to-
tems, les amulettes et les autels transportables
sont également utilisés occasionnellement dans
la pratique religieuse.
La plupart des tribus ont des individus recon-
nus pour leurs dons spirituels qui agissent
comme des médiums entre le monde des esprits
et la tribu. Le statut de ces individus ne peut
être généralisé, car il change beaucoup d'une
tribu à l'autre et d'un âge à l'autre. Les nomades
du Rhûn ont tendance à être un peuple très su-
perstitieux, et les médiums des tribus sont très
écoutés.
Sauron a joué avec plus ou moins de succès sur
le côté sombre des religions orientales pour ten-
ter de prendre le contrôle des tribus. Certaines
cultures, comme les Odhriags, ont largement
réussi à préserver leur propre indépendance
face à ces tentatives. D'autres cultures se sont
pliées facilement à l'Ombre et ont beaucoup
aidé la cause du Mordor au cours de leur his-
toire.
Au milieu du Troisième Âge, la plupart des tri-
bus des Orientaux sont sous l'emprise de reli-
gions qui les considèrent comme des serviteurs
de l'Ombre et des ennemis de l'Ouest.
Art de la Guerre
Parmi les tribus nomades de la plaine orientale,
la maîtrise du cheval est presque totalement ré-
pandue. Depuis le jour de leur entrée dans le
Rhûn, les tribus ont voyagé et combattu à che-
val. Ce facteur a façonné le choix des armes et
des tactiques de combat des Orientaux. L'anar-
chie de la grande plaine ouverte rend l'entraîne-
ment et la compétence au combat nécessaires à
l'existence nomade. Les plaines sont un endroit
périlleux, et il faut être prêt à défendre sa fa-
mille et ses biens contre les bandits et les préda-
teurs.
Les tactiques de combat sont fortement axées
sur l'action individuelle et s'éloignent des for-
mations et de l'organisation de groupe. Si la ca-
valerie des Orientaux fait d'excellents éclaireurs
légers, elle n'excelle pas dans les batailles ran-
gées impliquant de grandes armées. Leurs tac-
tiques de flancs et leur réticence générale à s'en-
gager de manière décisive dans une bataille ont
posé des problèmes aux armées occidentales au
fil des ans. La tactique de l’armée occidentale
les surpassant en nombre est d’essayer d'ame-
ner les guerriers Orientaux à la bataille, et cette
méthode a été répété de nombreuses fois au
cours de l'histoire du Rhûn. Ce type de combat
correspond parfaitement à la mentalité des
Orientaux. L'absence de liens avec la terre em-
pêche les seigneurs de guerre Orientaux d'en-
gager leurs forces pour défendre ou prendre un
point de repère particulier.
En combat singulier, la plupart des guerriers
préfèrent les lances à cheval et les épées légères
à longue portée. Armures et boucliers sont lé-
gers car la maniabilité est primordiale dans leur
façon de combattre. Les javelots et les flèches
sont également les armes préférées des guer-
riers et sont généralement lancés ou tirés à che-
val. En fait, de nombreux poursuivants de
bandes d’Orientaux ont appris à leurs dépens
que les guerriers Orientaux sont souvent aussi
précis avec leurs arcs courts lorsqu'ils chevau-
chent à reculons que lorsqu'ils galopent vers
l'avant.
Le poison est également largement utilisé par
les tribus, ce qui donne aux adversaires une rai-
son supplémentaire de se méfier des projectiles
des Orientaux.
Apparence
Même si pour les hommes de l'Ouest, presque
tous les enfants de l'Est se ressemblent, les
Orientaux ne pensent pas du tout cela d’eux-
mêmes. Cependant, comme la plupart d'entre
eux descendent des mêmes lignées, ils parta-
gent un certain nombre de qualités physiques
similaires. Les cheveux et les yeux foncés sont
les traits prédominants des Orientaux, tandis
que la couleur de la peau va du bronzage olive
de nombreuses tribus d'Ulgath à la peau bistre
et grisâtre des Asdriags et des Odhriags. La plu-
part des Orientaux d'origine Ulgath ont ten-
dance à être de petite taille, avec une moyenne
de seulement 1,70 mètres chez les hommes et
1,55 mètres chez les femmes.
Les vêtements sont extrêmement variés et vont
du très décoré à l'incroyablement banal. La cou-
leur est également un sujet de divergence, car
de nombreux Orientaux aiment arborer des tis-
sus brillants tandis que d'autres préfèrent ne
pas attirer les regards jaloux de leurs cousins.
Les bijoux sont également du même ordre que
les vêtements, bien que la plupart de ceux qui
choisissent de les porter préfèrent les motifs or-
nementaux sculptés et façonnés représentant
soit des esprits sacrés, soit les visages de bêtes
hideuses, soit des dessins géométriques com-
plexes utilisés pour symboliser des concepts re-
ligieux clés.
6.5.2. L’ANCIENNE TRIBU
6.5.2. L’ancienne
SZRELDORN
tribu Szreldorn
Les Szreldor (Bd. "Dernier Peuple", sing. Szrel,
adj. Szreldorn) ou Shrel (Bd. "Les Derniers")
étaient un peuple qui régnait sur le Rhûn au dé-
but du Deuxième Âge. Il se dit que les Terres du
Rhûn ont été soumises par les Baradhrim, une
tribu d’Orientaux du Premier Âge, qui avaient
fui vers l'Est après l'immersion du Beleriand.
Les Szreldor pourraient avoir été en fait des Ba-
radhrim à l'origine. Ils ont ensuite fusionné
avec un autre groupe de réfugiés Orientaux du
Beleriand : les Vulszev (Bd. "Loups-nés").
Les Szreldor et les Vulszev, qui devirent un seul
et même peuple après le milieu du Deuxième
Âge, dirigeaient d'une main de fer les Ulgath lo-
caux, un peuple qui sera connu sous le nom
93
d’Urgath. Ils imposèrent les normes patriar-
cales et esclavagistes de l'Extrême-Est à un
peuple matriarcal auparavant égalitaire et paci-
fique ; sous ce système, les indigènes vivaient
dans une forme de servage où les Szreldor les
dominaient et les terrorisaient. Bien que les
peuples du Gargath aient fini par s'affranchir
de leur domination et par créer leur propre so-
ciété dans le Dorwinion, l'influence des Szrel-
dor était encore perceptible dans la survivance
de noms de lieux tels que "Szrel-Kain".
Les Szreldor rejoignirent l’immense force qui
combattit sous les ordres de Sauron lors de la
guerre de la Dernière Alliance. Après la défaite
de Sauron, leur mainmise du Rhûn s’estompa.
D'anciennes tribus reprirent ainsi le contrôle du
Rhûn. Il s’agissait principalement des descen-
dants des Ulgath et des Ioriags. Les Szreldor
survivants revenant de la bataille de Dagorlad
fondèrent le clan des Hos, clan dominant parmi
les Sagath.
94
6.5.3. LES TRIBUS
6.5.3. LesD’ORIENTAUX
Tribus d’Orientaux
Les Asdriags
Les Asdriags sont un ensemble de neuf tribus
Ioriags qui ont vécu pendant une grande partie
du Deuxième Âge dans les contreforts arides de
la Pustrava, au Sud de la Mer Intérieure, proche
du Mordor. En l'an T.A. 1100, les tribus ont été
forcées de fuir la région qu'elles considéraient
comme leur foyer en raison de l'agression crois-
sante de leurs voisins plus puissants de Nurad
et du Khand. En l'an T.A. 1640, ces bandes
éparses habitent des régions du centre du Ga-
thod et de l'Est de Dor Rhûnen. Le gouverneur
militaire gondorien de Tirith Toron attribue aux
Asdriags une grande partie de l'instabilité ré-
cente de la frontière de Dor Rhûnen et a mené
des excursions répétées dans les plaines pour
repousser ces tribus vers l'Est. Les tribus As-
driags les plus à l'Ouest sont les plus isolées,
s'abritant autant que possible dans les contre-
forts des Dwergabergos et des Monts Cendrés,
vivant de ce qui peut être chassé ou récupéré
dans la nature. Au Gathod, les Asdriags ont
connu un peu plus de succès. Certaines tribus
ont revendiqué des terres Odhriags et Brygath
aux confins des chaînes de montagnes. En de-
hors des querelles territoriales occasionnelles,
ces Asdriags vivent pour l'instant dans une paix
relative. Ils se sont installés dans un cycle de mi-
gration stable à travers leur territoire, qui, bien
que pauvre selon les normes de leurs voisins,
est un lieu d'abondance en comparaison avec la
Pustrava. Cependant, les Asdriags sont issus
des tribus Ioriags et sont parfois enclins à reve-
nir aux méthodes martiales de leurs ancêtres.
Les Odhriags, les Donath et les Ibnotithuidas
jettent un regard méfiant sur les terres des As-
driags. Bien que leur manque d'effectifs ne leur
ait jamais permis de dominer leurs voisins,
leurs féroces guerriers sont plus que capables
de semer la pagaille au Gathod si le besoin s'en
fait sentir. Les tribus Asdriags les plus à l'Est vi-
vent dans des régions proches de la ville de
Mistrand et se sont mêlées à la politique de cette
ville. Nemol a reconnu aux prêtresses tradition-
nelles des Asdriags un talent rare pour la sor-
cellerie. En conséquence, les prêtresses As-
driags jouissent d'un certain respect dans la
ville. Certaines des prêtresses les plus en vue
ont même gravi les échelons dans l'organisation
religieuse de Kerkassk et siègent désormais au
conseil personnel de l'osvoda de la ville. Il y a
même une rumeur d'union entre l'actuel
osvoda et Taran Karkuva, la prêtresse en chef
du conseil. Ceci, ajouté à la réputation crois-
sante des guerriers Asdriags au sein du Kharg
Huka, promet d'élever les Asdriags à un nou-
veau niveau d'importance dans le Sud-Est du
Rhûn.
Les Brygath
La culture Brygath descend directement de
celle des Urgath. La divergence des traditions
s'est produite au cours du traumatisant 5ème
siècle du Troisième Âge. La maladie s'est répan-
due parmi les troupeaux Urgath, provoquant
une pénurie de nourriture et de richesse parmi
les tribus Urgath. Le désespoir engendre le
changement, et plusieurs tribus Urgath se liè-
rent à un aïeul opportuniste et avide de pouvoir
de la tribu Sahd. Les disciples de Sahd rejetèrent
le mode de vie matriarcal et semi-sédentaire des
Urgath et se tournèrent vers le pillage à grande
échelle de leurs voisins pour leur subsistance.
Avant que la grande rébellion des Brygath ne
soit terminée, les tribus voyagèrent vers
l'Ouest, et furent solidement battues par les ar-
mées du Gondor. Ils furent repoussés vers leurs
terres natales dans l'Est du Gathod. Au milieu
du Troisième Âge, les Brygath partagent les
plaines du Gathod avec des Asdriags, Odhriags
et Urgath dispersés. Les Brygath sont les tribus
les plus belliqueuses du Gathod, mais un
manque d'organisation au-delà du niveau tribal
les empêche de nuire durablement à leurs voi-
sins. Malgré l’infiltration des serviteurs de Ker-
kassk chez les Brygath, ces derniers continuent
de réduire leur rang à cause des querelles cons-
tantes. Bien que Nemol ait réussi à canaliser une
partie de cette agressivité vers les peuples de
l'Ouest grâce à la migration des Kharg Huka
vers Angmar, une grande partie de la force des
Brygath continue de se réduire dans des conflits
tribaux. Une grande partie de l'instabilité des
Brygath peut être attribuée à l'absence de cycles
saisonniers entre les pâturages. Plutôt que de
revendiquer un ensemble de pâturages, les
Brygath se déplacent constamment. Les
peuples sédentaires du Gathod refusent géné-
ralement aux Brygath de faire du commerce au
marché, ce qui ne leur laisse guère d'autre choix
que de voler les biens qu'ils ne peuvent pas se
procurer eux-mêmes. C'est pour cette raison
que les Brygath ressemblent le plus aux Sagath
du Nord du Rhovanion, et ont parfois été appe-
lés les "Sagath du Sud".
Les Logath
Les tribus Logath sont les plus nombreuse des
tribus d’Orientaux. Leur territoire s'étend des
Plaines Désertes du Nord au bassin de la rivière
Carnen. Comme la plupart des autres cultures
orientales, ce sont des pasteurs nomades dont
la vie est centrée sur la migration de leurs trou-
peaux. Leur richesse matérielle se mesure en
têtes de bétail et en hectares de pâturages. La
plupart de la subsistance des tribus Logath pro-
vient des produits du troupeau : cuir, corne,
viande et produits laitiers. Il s'agit d'une société
matriarcale, et la plupart de leurs traditions cul-
turelles tournent autour de la femme comme
centre de la famille et de la culture. La plupart
des mâles voyagent à travers les territoires de la
tribu avec le troupeau, revenant de temps en
temps au campement semi-permanent de la
tribu pour retrouver leurs femmes et leurs en-
fants. Plusieurs fois par an, la tribu entière est
entassée dans de grands chariots et déplacée
vers un autre camp. Bien que le voyage en cha-
riot soit un trait habituellement associé aux no-
mades de l'Est, ce sont en fait les Logath qui ont
inventé cette tradition. Le commerce s'est
étendu des chaînes de montagnes habitées par
les Logath à d'autres zones du Rhûn, et il est
maintenant généralisé dans tous les coins de la
région. Deux clans Logath rivaux sont centrés
sur deux sites différents.
À l'Ouest, le long des rives de la rivière Ulumur
se trouve la ville de Sadvar, le siège de la ma-
triarche Ibar. Le clan Ibar a régné en tant que
clan dominant du Logath pendant tout le Troi-
sième Âge, et reste une influence puissante
après la Grande Peste. À l'Est, les prêtresses de
Gazu Darshan-Zar cherchent à saper l'autorité
de la matriarche Ibar et à unir les Logath sous
leur autorité religieuse. Les prêtresses ont été
séduites par Oraishapek. Ce dernier les trompa
les Logath en les faisant croire qu'il était un
dieu. Le basculement des Logath du côté
d'Oraishapek menaça de bouleverser l'équilibre
du pouvoir dans le Nord du Rhûn.
95
Les Odhriags
Comme les Asdriags, les Odhriags ont aussi en
eux une part de sang Ioriag. Dans leur cas, ce-
pendant, l'ascendance Ioriag a été combinée
avec les traditions Aharic des Otyassi, formant
un mélange culturel unique. Les Odhriags con-
sidèrent l'indépendance vis-à-vis de l'influence
étrangère comme leur plus grand atout, et pro-
tègent jalousement leurs terres contre leurs voi-
sins. Leur histoire est en grande partie celle de
la résistance. Ils ont toujours repoussé les tenta-
tives des serviteurs de l'Ombre de les soumettre
à l'influence du Seigneur des Ténèbres. Ils ont
résisté à l'élan des migrations massives en pro-
venance de l'Est, qui ont menacé de les déplacer
à plusieurs reprises au cours des âges. Ils ont ré-
sisté aux mandats du Gondor, qui exigeait une
ouverture de leurs terres pour le passage des ar-
mées de Minalcar et de Vidugavia en l'an T.A.
1247. Bien qu'ils aient payé cher ce défi, ils n'ont
jamais été entièrement conquis par l'armée de
l'Ouest et se sont depuis développés pour récu-
pérer les terres qui leur ont été retirées. La pa-
trie des Odhriags se trouve le long des pentes
Nord des Ered Lithui, entre les bassins versants
de l'Othnen et de Sûrûbeki. Si une grande partie
de la culture des Odhriags provient de leurs an-
cêtres Ioriags, ils sont également le seul groupe
d’Orientaux à posséder son propre ensemble de
lois formelles. Ces lois, connues sous le nom de
Vasagh, trouvent leurs racines dans les an-
ciennes lois Aharic qui ont été introduites au
Rhûn par les Otyassi au Deuxième Âge. Les lois
ont été à nouveau formalisées par Khorgul Ho-
tun à la fin du Deuxième Âge. Cela s'est produit
après la défaite de l'armée de Sauron à Dagor-
lad. Pour célébrer la fin du traitement oppressif
des Odhriags par le Mordor, Khorgul fit graver
le Vasagh sur le flanc abrupt d'un pic qui do-
mine la principale colonie Odhriag de Khurva-
sagh (Od. "Lieu de la loi").
Les Sagath
Dans les langues ulgathes, le mot Sagath signi-
fie "pillard". Les tribus qui se nomment elles-
mêmes Sagath se limitent à celles du Rhovanion
et du Sud du Rhûn dont les ancêtres remontent
aux survivants de la bataille de Dagorlad, les
Szreldor. Ces tribus se trouvent principalement
dans le centre et le Nord du Rhovanion, bien
qu'il y ait encore des tribus éparpillées dans le
Sud du Rhûn qui rôdent dans les plaines à
96
l'Ouest de Buhr Armenrik. Ces Sagath mènent
une vie de désordre, volant ce dont ils ont be-
soin ou envie à leurs voisins et aux caravanes
qui traversent encore les plaines ouvertes. Ils
sont les plus mobiles du Rhûn, car ils ne reven-
diquent aucun droit légitime sur les terres qu'ils
traversent. Au contraire, les bandes sont tou-
jours en mouvement, gardant toutes leurs pos-
sessions dans les grands chariots pour lesquels
elles sont connues. Les Sagath sont une société
dominée par les hommes. Les femmes n'ont au-
cun statut social, sauf entre elles, et n'ont pas
leur mot à dire dans les mouvements ou les ac-
tions du groupe. Une bande de Sagath se com-
pose normalement de plusieurs guerriers mâles
dominants qui se disputent constamment le
prestige parmi leurs pairs. Le pouvoir au sein
de la bande est une épreuve de force constante,
qui a parfois conduit une bande de Sagath à se
détruire elle-même. Cela les empêche de s'orga-
niser en une force de combat capable de défier
les peuples sédentaires du Rhûn, bien qu'il y ait
quelques exceptions notables à cette règle. La
tribu Huz (anciennement Hos) est un exemple
d'une succession de seigneurs de guerre Sagath
qui ont toujours été capables de dominer leurs
pairs et de se battre pour le pouvoir au Rho-
vanion. La tribu Hos a été fondée au début du
Troisième Âge par un membre de la famille
Szreldorn qui possédait autrefois les terres sur
lesquelles se trouve Ilanin. Les seigneurs de
guerre qui ont suivi dans l'histoire de la tribu
ont utilisé cette preuve supplémentaire de légi-
timité à leur avantage. Au-delà de ceux qui se
considèrent comme des Sagath, il existe de
nombreuses autres tribus dans tous les coins du
Rhûn qui sont appelées Sagath par d'autres. Les
bandes particulièrement belliqueuses de Lo-
gath, Urgath et surtout Brygath sont toutes ap-
pelées Sagath par leurs voisins. Dans la plupart
des régions du Rhûn, le terme désigne simple-
ment une bande agressive qui a tendance à
prendre à ses voisins ce qu'elle ne peut pas faire
ou acheter pour elle-même. Cela a entraîné une
grande confusion pour les visiteurs du Rhûn.
Vidugavia et Minalcar ont fait l'erreur de poser
la question "Où sont les Sagath ?". Toute tribu,
lorsqu'on lui pose cette question, a l’habitude
de désigner son plus grand rival. Cela a conduit
l'armée occidentale, dans son ignorance, à com-
mettre de graves erreurs dans le Sud du Rhûn
et à se mettre à dos la plupart de ses habitants.
Les Urgath
Les Urgath sont un ensemble épars de tribus
matriarcales descendant des Ulgath du Sud du
Deuxième Âge. Leurs ancêtres ont vécu pen-
dant des siècles sur les rives de la rivière Ta-
lathrant et étaient alliés aux Variags avant que
les deux peuples ne soient chassés par une ré-
bellion. Au cours de leur voyage vers le Rhûn,
ils se sont séparés, formant de nombreuses pe-
tites tribus Urgath vivant en paix le long de la
côte Sud-Est de la mer et le long de la rivière
Sûrûbeki. Les Urgath se sont développés en un
peuple pastoral semi-sédentaire, et leurs tradi-
tions culturelles ont eu une grande influence
sur la culture Gathmarig qui a évolué en leur
sein. Au cours de son histoire, la culture Urgath
s'est montrée sujette aux influences extérieures.
L'Ombre a pris le contrôle des tribus par le biais
de la religion au Deuxième Âge et les Urgath
ont combattu aux côtés du Mordor à Dagorlad.
Plus tard, les Urgath ont été fortement influen-
cés par les commerçants Folyavuldok et ont pris
le parti des hommes de Kelepar contre les ser-
viteurs de Kerkassk lors de la Guerre des Pots
d'Argile. Depuis la peste, cependant, les Urgath
ont été complètement dominés par Mistrand et
comptent à nouveau parmi les sujets du Sei-
gneur des Ténèbres.
6.6.
6.6. Le LE PEUPLE
Peuple De ThralinDE
THRALIN
La petite cité de Nains qui habite le domaine de
Nurunkhizdin sous Hathur-na-bunderok, est
un vestige de la grande tribu autrefois unie du
peuple de Thelór. Le peuple de Thelór n'était
pas le premier à creuser une cité sous la mon-
tagne, et beaucoup de leurs salles datent du dé-
but du Deuxième Âge, quand le peuple de Ru-
nin habitait dans la région. Les artisans de Ru-
nin ont sculpté de grandes merveilles sous le
Pinnon Rhûn central avant d'être expulsés de
leur foyer par l'Uruk-Marzgûram. Après D.A.
522, ces gobelins ont souillé la beauté de Falek-
dim de leur présence. La plus grande partie de
l'ancien royaume a été récupérée par les nains
en l'an D.A. 2797 par le peuple de Thelór. Thelór
possédait l'un des anneaux de pouvoir nains et
son peuple fit la guerre aux Uruk-Marzgûram
pour récupérer le domaine. Le peuple de Thelór
a accompli des travaux merveilleux dans les
salles de Falek-dim, qu'il a rebaptisé Nu-
runkhizdin, ce qui permit d’accroître la puis-
sance et la prospérité des nains. Ainsi, le Pinnon
Rhûn était en plein essor à l'aube du Troisième
Âge. Les Nains découvrirent le Bilak-Khald,
une sorte de pierre précieuse verte très recher-
chée pour sa lumière intérieure étincelante et
fluorescente. Les gobelins avaient été totale-
ment vaincus et étaient sur le point de fuir en-
tièrement le Pinnon Rhûn lorsqu'un désastre
s'abattit sur le royaume. Les mineurs qui tra-
vaillaient sous la montagne découvrirent un
nouveau filon de Bilak Khald qui portait en lui
une énergie telle qu’elle pouvait tuer tout être
vivant qui était exposé à sa lumière. Ce fléau
s'est répandu dans toute la colonie à mesure
que les nouvelles pierres étaient apportées dans
le royaume pour être taillées et sculptées.
La grande majorité du peuple de Thelór a dé-
serté Nurunkhizdin et s'est déplacé vers les
montagnes du centre d'Endor sous la direction
de Threlin, fils de Thris. Ceux qui restèrent à
Nurunkhizdin furent dirigés par Thralin, fils de
Thulin, et furent connus par la suite comme le
peuple de Thralin. Près de quatorze siècles pas-
sèrent dans les hautes terres et le peuple de Nu-
runkhizdin retrouva lentement la force et la vi-
talité de son royaume affaibli. La guerre se
poursuivit entre les Nains et les gobelins renais-
sants des hautes terres, et le royaume fut divisé
de telle sorte que le tiers Nord des salles resta
aux mains des Orques.
En l'an T.A. 1423, sous le règne du roi Thralin
IV, le fléau associé au Bilak-khald se déchaîna à
nouveau sur le royaume lorsque les mineurs de
la colonie ne tinrent pas compte des avertisse-
ments de leurs ancêtres et rouvrirent les mines
profondes sous Hathur-na-bunderok. Près de
deux tiers de la population de la cité naine per-
dit la vie, ce qui a considérablement changé la
vie des survivants.
Société et culture
La vie des habitants de Thralin s'est radicale-
ment éloignée des normes naines depuis le
fléau de T.A. 1423 qui a emporté une si grande
partie de leur population. Bien que les habitants
de Nurunkhizdin restent des enfants de Mahal
97
dans l'âme, ils ont atteint un certain degré
d'indépendance vis-à-vis des obsessions maté-
rialistes de leurs frères nains. Les Nains de Pin-
non Rhûn sont des gens pensifs, prenant des
moments dans leur journée pour méditer, célé-
brer Mahal (Aulë) leur créateur, et admirer la
beauté de leur cité. Cette attitude se reflète dans
l'architecture de leurs maisons, car les artisans
de Nurunkhizdin sont plus lents à prendre le
ciseau et le marteau, préférant étudier une
œuvre dans les moindres détails et tout plani-
fier avant de commencer un travail. Ils appré-
cient également davantage la beauté naturelle
des grottes de Falek-dim et s'efforcent de pré-
server cette beauté naturelle dans leurs œuvres
plutôt que d'y imposer un ordre.
L'organisation politique du Peuple de Thralin
reflète la disposition du domaine lui-même. Le
Roi, bien sûr, exerce le plus de pouvoir et, avec
ses conseillers, est responsable du bien-être de
ses sujets. Sous sa direction, trois Seigneurs des
Herd sont chargés de l'intendance des trois
principaux centres de population : le "Grand
Hall" et les deux "villes" qui se trouvent sous les
deux Bundusulzinbur toujours détenus par les
Nains. Les premiers serviteurs des Grands Sei-
gneurs sont appelés "Seigneurs de la Porte" et
sont considérés comme de grands sages dans le
Royaume. Il y a des Seigneurs de la Porte mili-
taires, religieux, sociaux et économiques dans
chaque quartier. Ces dirigeants traitent directe-
ment avec les artisans, les marchands et les
guerriers du royaume.
Religion
Le peuple de Thralin est largement perçu parmi
les Nains comme étant plus actif dans sa pra-
tique religieuse. Le peuple accorde une impor-
tance particulière à sa relation avec son créateur
Mahal. Lorsqu'ils sont dans le besoin, ils l'ap-
pellent fréquemment à l'aide. En fait, presque
toutes leurs cérémonies et leurs cultes organisés
tournent autour de sa création et de leur lien
avec lui. Peuple de la perfection et de la struc-
ture rigide, tous les rites et ordonnances sont ac-
complis par les Naugrim presque exactement
comme ils l'ont été par leurs premiers pères.
Très peu de déviations se produisent ou sont
autorisées. Malgré la répétition et l'apparente
monotonie de leur culte, celui-ci ne devient ja-
mais un rituel vain ou trivial. Pour eux, c'est très
sincère et très significatif. Alors que beaucoup
98
de leurs rites et de leurs performances semblent
être de la simple superstition pour les étrangers,
la plupart symbolisent en fait la création des
Sept Pères et la protection que Mahal leur a ac-
cordée avant et après leur naissance. Il y a aussi
parmi le peuple de Thralin une grande vénéra-
tion pour les ancêtres. Ils croient, comme tous
les Nains, que chacune des sept tribus possède
un esprit individuel qui les lie tous ensemble.
Eux aussi attendent avec impatience la pro-
chaine incarnation de leur père, Thelór, et se de-
mandent comment sa venue va changer leur so-
ciété. Beaucoup ont prophétisé que Thelór réu-
nira le peuple de Thralin avec ses frères du Sud,
menant le peuple à une renaissance culturelle.
La communication avec le peuple des Ered Har-
mal est erratique, et les Rois de Nurunkhizdin
ont été disposés à s'impliquer dans la politique
des tribus des Hommes afin de rendre les lignes
de communication avec le Sud plus sûres.
Art de la Guerre
Le peuple de Thralin a lutté contre les Orques
de Gaurblog Lug pendant des siècles sur le Pin-
non Rhûn. Au cours de cette période, ils sont
devenus une société où la préparation martiale
est la première des responsabilités du roi. Les
Nains pratiquent les arts de la guerre de ma-
nière habituelle, tant sur le plan personnel que
tactique. Cela découle autant de leur amour de
l'activité physique que de la crainte d'une at-
taque de gobelins. Les habitants de Thralin sont
très fiers d'être en bonne forme physique, ap-
précient les défis, et n’hésitent pas à s’entraider.
La lutte, les concours de force et les combats si-
mulés sont des passe-temps appréciés de tous.
Par conséquent, lorsqu'ils partent en guerre, ils
sont des adversaires redoutables malgré leur
petit nombre.
Les prouesses physiques des Nains sont à la
hauteur de la qualité de leur équipement. Seuls
les matériaux les plus fins sont utilisés pour
équiper les guerriers du royaume. De ce fait,
peu d'ennemis peuvent faire face à l'armée de
Nurunkhizdin lorsqu'elle est prête à se battre.
Alors que les guerriers spécialisés et les gardes
portent souvent des hauberts en écailles et des
armures complètes, le gros de la troupe naine
non spécialisée, ou Vabnadur (Khuz. "hôte des
armes"), de Nurunkhizdin choisit de se parer de
longues chemises en cotte de mailles qui leur ar-
rivent aux coudes et aux genoux. Des capu- gèrement plus petites) et ont les os très ro-
chons de cotte de mailles sont parfois portés bustes. Ils sont très puissants physiquement, ce
sous les casques d'acier, mais le plus souvent les qui se prête bien à leur amour du travail. Tous
casques fabriqués par le Peuple de Thralin sont les hommes, à l'exception des femmes naines,
ourlés à la base avec de la cotte de mailles (ou portent de longues barbes, et chez les habitants
de l'écaille) qui pend jusqu'aux épaules pour de Thelór, elles sont généralement portées éta-
protéger le cou. Hautement décorés, ces lées, ou occasionnellement tressées en motifs
casques existent dans de nombreuses couleurs complexes comme leurs cheveux. Les vête-
et sont couverts de cornes, d'yeux ou d'autres ments de la tribu de Thelór sont généralement
visages hideux d'animaux et de bêtes. Bien que très pratiques. La plupart aiment porter des vê-
les casques soient très encombrants, ils offrent tements bien conçus en laine et en lin, ornés de
une excellente protection et contribuent à la motifs brodés de manière complexe près des
peur qu'éprouvent la plupart des ennemis face ourlets, des coutures et des cols. Contrairement
à une troupe de guerriers nains. Les boucliers à la plupart des Nains, le peuple de Thelór n'est
carrés, qui font presque les trois quarts de la pas très friand de capuches, et ne les porte que
hauteur de leurs porteurs, sont fabriqués en pendant les saisons pluvieuses chez eux ou lors
bois laminé et laqué résistant. de voyages occasionnels à l'étranger. À la place,
ils préfèrent porter de grandes écharpes élabo-
Chez les Naugrim, l'armure et le bouclier sont
rées et de simples chapeaux en cuir. Les bords
de la plus haute importance au combat. En effet,
de ces chapeaux varient de 3 à 10cm de large,
les Nains, comme partout ailleurs dans leur vie,
tandis que les sommets de ces chapeaux sont
sont très entreprenants et sont enclins à des
parfois très hauts. Les écharpes portées par le
charges agressives dans la bataille. Pour cela, ils
peuple sont généralement portées juste en des-
comptent sur leur armure pour les protéger des
sous des yeux, bien qu'elles soient parfois en-
coups de leurs ennemis. Le courage dont ils font
roulées au-dessus de ceux-ci, laissant une fente
preuve lors de ces charges suffit souvent à bri-
étroite. Grandes et carrées, ces écharpes sont fa-
ser le moral de leurs ennemis et à les mettre en
briquées à partir de lin, puis colorées pour indi-
déroute. Les armes, comme les armures, sont
quer la parenté et la lignée.
toujours de la meilleure qualité. La plupart des
Khazad préfèrent utiliser une variété d'armes,
et ceux de la lignée de Thelór ne font pas excep-
tion. Arbalètes lourdes, haches, marteaux,
perches et autres armes agressives démontrent
leur tactique de combat belliqueuse et directe.
Peu d'entre eux utilisent des épées, estimant
que leur forme et leur style général manquent
de force brute, une qualité sur laquelle ils comp-
tent beaucoup en combat.

Apparence
Pour la plupart, le Peuple de Thralin est comme
tous les Nains. Leurs épais cheveux noirs et leur
teint rougeâtre les rendent immédiatement re-
connaissables. Des yeux sombres se détachent
de leurs sourcils broussailleux et profondément
enfoncés. Contrairement au peuple des trois
maisons de l'Ouest (le peuple de Durin, de
Dwalin et de Thar), beaucoup de membres du
peuple de Thelór ont des cheveux roux très fon-
cés. En ce qui concerne la stature, ils sont
comme leurs parents. Les hommes mesurent
Illustration : Dracarys Drekkar
entre 1 mètre et 1,50 mètres (les femmes sont lé-

99

6.7. Les
6.7. LES UIALRIM
Uialrim
Histoire
La présence des Avari sous l'ancienne canopée
de l'Agasha Dag a conféré à la haute forêt une
nature secrète et féerique. Nombreuses sont les
clairières magiques, les bassins et les ruisseaux
enchantés qui se dirigent en bouillonnant vers
la lointaine mer. Peuple secret, les elfes sylvains
préfèrent se recueillir dans la quiétude de la fo-
rêt profonde plutôt que de se mêler aux habi-
tants de la frange côtière et des plaines environ-
nantes. Sans domicile fixe, à l'exception de
Caras Fimgaladel (nom complet : Carasien
Fimdilin Coval Galadel, S. " La ville des lances qui
atteignent la lumière des étoiles brillantes "),
une ancienne cité aux pieds des collines dans le
coin Nord-Est de la forêt, les Elfes vivent un
style de vie semi-nomade, libres de parcourir
leur royaume forestier.
Les Elfes d'Agasha Dag du royaume Garthdaer
Halcelebdilin (S. "Grand Royaume aux
Longues flèches d’Argent") ont une culture
semi-ordonnée qui remonte loin dans leur his-
toire. Folwë fut le premier chef des Uialrim. Il
a gouverné la tribu à l'époque où elle suivait la
Vala Oromë depuis l'Est du continent. Épris de
la lumière réfléchissante des étoiles, des eaux
calmes de la mer et des merveilles de la forêt
vierge, le peuple de Folwë a failli en chemin et
a perdu le contact avec ses frères en marche. Ils
choisirent de s'installer sur les rives de l'éten-
due d'eau en la nommant Uial (la Mer du Cré-
puscule), et prirent le nom d'Uialrim pour eux-
mêmes afin de proclamer leur grand amour
pour la terre. Le peuple de Folwë forma quatre
familles qui se sont rapidement éloignées les
unes des autres en errant en cercles de plus en
plus larges dans les profondeurs de la grande
forêt. Folwë régna vaguement en tant que Roi
des Uilarim pendant de nombreux siècles
avant d'être envahi par un fort désir d'être à
nouveau réuni avec ses frères de race. Les Elfes
considèrent qu'environ 70 ans après le premier
lever du soleil, Folwë prit quelques affaires et,
passant par la vallée du Vol Kug, atteignit la
mer d'Uial. Là, il prit un bateau avec son
proche compagnon Melanfin et navigua hors
100
de l'histoire des Elfes sylvains. Il fallut de nom-
breuses années avant de revoir Melanfin dans
la forêt, et bien qu'interrogé, il ne parla plus ja-
mais du roi perdu.
Pendant plusieurs centaines d'années après le
premier passage des Second-nés au Rhûn, la
grande forêt était tenue à l'écart par les voya-
geurs mortels. La sombre barrière impénétrable
de la forêt représentait une menace, promettant
une mort terrible et contre nature à quiconque
était assez fou pour s'aventurer dans ce monde
crépusculaire et étrange de cris et de bêtes de
cauchemar. Les esprits superstitieux de
l'Homme ont peuplé le royaume des bois de
toutes sortes de fantômes et de créatures fée-
riques, de sorte que même les guerriers les plus
robustes hésitaient à s'aventurer sous les arbres
pour chercher du bois ou des herbes. Les his-
toires de grands spectres blafards à l'orée de la
forêt étaient nombreuses. Plus d'un millier
d'années s'écoulèrent avant que les Hommes ne
s'installent à proximité du royaume des Uial-
rim, le long de l'étroite bande de terre maréca-
geuse entre la haute forêt et la côte de la Mer
Intérieure. Leurs compétences forestières se
sont développées et ont finalement placé les co-
lons de Kugath en confrontation directe avec les
Elfes sylvains de la haute forêt, qui ont long-
temps considéré toute la forêt comme faisant
partie du royaume sauvage qu'ils protègent.
Politique et pouvoir
Depuis le départ du roi Folwë, l'Agasha Dag a
été vaguement gouverné par les chefs des
quatre familles, chacun étant relativement libre
de faire ses propres lois et d'errer où bon lui
semble. C'est en l'an D.A. 140 que la seule ten-
tative d'unification a été faite entre les familles ;
les seigneurs elfes se sont réunis pour discuter
de l'harmonisation des nombreux groupes divi-
sés. Le résultat fut la construction d'un palais
tentaculaire en quartz blanc pur des collines du
Nord-Est de la haute forêt : Hallerynemyn.
Cette magnifique structure a été construite se-
lon les spécifications recommandées par leur
gardien Maia, Quelbaras, et a servi de centre so-
cial pour les Uialrim depuis lors. Chaque sei-
gneur recevait une section ou un "quartier" du
palais central. En outre, chacun a construit une
résidence d'été séparée, située plus loin dans la
forêt. Les limites de la nouvelle ville se sont ra-
pidement étendues, car d'autres petits sei-
gneurs ont repris l'idée et ont construit leurs
propres maisons dans le même style. Le résultat
est une harmonie vraiment magnifique entre la
pierre inanimée des bâtiments et les Olvar ani-
més qui sont éparpillés partout. En effet, l'archi-
tecture est conçue pour imiter les formes vi-
vantes que l'on trouve en abondance dans la fo-
rêt ; la plus grande réussite étant les tours blanc
laiteux en forme de lance qui ont été construites
à l'image des grands cèdres qui entourent la
ville. Les Seigneurs passent une partie de l'an-
née à célébrer et à consulter les Anciens, qui ré-
sident en permanence à Hallerynemyn, mais
voyagent à un rythme tranquille pendant la ma-
jeure partie de l'année à travers leurs territoires
forestiers, écoutant les plaidoyers et les désirs
de leur peuple et protégeant l'Agasha Dag des
cultures envahissantes des plaines.
Art de la Guerre
Les habitants d'Agasha Dag sont de grands
combattants mais partagent une peur mutuelle
des étrangers. Rapides à tendre des embus-
cades et à attaquer furtivement, ils n'ont pas
l'équipement ni l'entraînement pour accomplir
beaucoup plus que la défense de leur royaume
forestier. Le peuple sylvain devrait se retirer
d'un conflit direct et soutenu avec une armée
organisée. Il est donc heureux qu'aucun effort
concerté n'ait jamais été lancé pour conquérir la
forêt au cours des millénaires d'histoire de la
Terre du Milieu.
Au combat, les Elfes sylvains utilisent les armes
de la chasse à bon escient. Ils portent du cuir ou
des peaux d'écorce tissées comme armure de
base, bien que l'élite puisse également porter
des protections pour les jambes et les bras en
cas de mêlée personnelle. Les armes préférées
sont les arcs courts, les lances et les poignards
fins, qui sont parfois fabriqués en pierre lorsque
le métal n'est pas disponible. Presque tous les
Elfes adultes ont des aptitudes au combat et
peuvent être appelés à défendre leur foyer. Les
compagnies sont organisées en Gell (S. "joie") de
30 guerriers au maximum, bien que le nombre
habituel pour une escarmouche normale soit
d'environ entre 15 et 20. Un corps d'élite de 200
"gardiens de marche" s'organise en petites
équipes de quatre chasseurs et traqueurs qui
patrouillent constamment le périmètre de la fo-
rêt.
Si leur maison forestière subissait une attaque
de l'extérieur, une convocation pourrait être ra-
pidement transmise à tous les groupes fami-
liaux séparés en utilisant les nombreux cours
d'eau entremêlés du cours supérieur de la ri-
vière, ainsi que les nombreuses passerelles ra-
mifiées construites dans la canopée de la forêt.
Les Elfes possèdent des compétences extraordi-
naires en matière de navigation et de construc-
tion de bateaux, ce qui leur permet de se dépla-
cer rapidement le long des cours d'eau de la fo-
rêt. Les Elfes sylvains utilisent des canoës en
bois sculpté, imperméabilisés par la résine na-
turelle de l'arbre fusionnée par une longue im-
mersion dans la cendre chaude de feux spé-
ciaux. Les nouveaux canoës sont fabriqués de
façon saisonnière, mais certains exemplaires
bien faits ont duré de nombreuses années. Les
Elfes les utilisent pour le transport ainsi que
pour la chasse et la pêche dans les nombreux
canaux parallèles de la rivière. Ils n'ont pas l'ha-
bitude de pêcher dans le canal principal, plus
rapide, le Vol Kug. Les Elfes utilisent également
des radeaux en bois lorsqu'un transport immé-
diat sur la grande rivière est nécessaire et qu'au-
cun canoë n'est disponible. Pour naviguer, ils
utilisent de solides cordes tissées en fibre de
bois, suspendues aux plus grands arbres de
chaque côté du canal.
Voir chapitre 10 Géographie - Vol Kug, pour plus
de détail sur la rivière.
Apparence
En raison de leur nature rurale, nomade et an-
cienne, les Elfes d'Agasha Dag apparaissent vê-
tus comme la forêt qui les entoure. Ils vivent
dans des habitations peu meublées, y vivent de
façon saisonnière dans les branches inférieures
des arbres les plus anciens. Toutes les habita-
tions sont en propriété commune, mais les fa-
milles ont tendance à revenir saison après sai-
son à peu près au même endroit pour renouve-
ler les toits et les intérieurs d'une demeure
qu'elles connaissent bien. Avec seulement deux
ou trois pièces au maximum, ces habitations ne
sont guère plus qu'une solide plate-forme de
bois avec des cloisons et peut-être un mur laté-
ral pour bloquer les forts courants d'air des
mois d'hiver. Les elfes sylvains ont peu d'effets
personnels et croient fermement au partage
avec leurs frères, il n'est donc pas surprenant
101
 qu'ils prennent très peu d'effets personnels lors-
qu'ils se déplacent. La famille et la communauté
leur sont chères, et les elfes partagent souvent
leur habitation avec des parents éloignés ou
ceux qui ont perdu les leurs à cause de l'envi-
ronnement changeant.
L'idée d'un mode de vie libre et simple se re-
trouve dans le choix des vêtements des elfes syl-
vains. Plus résistants que les mortels aux condi-
tions climatiques extrêmes, les elfes sylvains
utilisent des vêtements légers : tuniques, jam-
bières souples et bottes ou sandales aux cou-
leurs de la forêt, faites de laine végétale, de
peau de cerf ou de fibres végétales. Ils utilisent
également des manteaux à capuche tissés de
couleur sombre lorsqu'ils voyagent. Les cou-
leurs préférées des Elfes sylvains sont les bruns,
les jaunes et les rouges-ocres, les couleurs
sombres ou foncées et les couleurs vert vif ou
pâles, comme des feuilles fraîchement ouvertes.
Les beiges et les gris sont également utilisés,
ainsi que des couleurs plus vives qui sont por-
tées pendant la saison de floraison pour célé-
brer les splendeurs variées de l'Olvar qui les en-
toure.
Pendant de nombreux siècles, les elfes
d'Agasha Dag ont copié les formes visuelles
qu'ils observaient dans la forêt naturelle et se
sont inspirés de ces motifs pour se développer.
Une partie de cette compétence artistique a été
Illustration : Turner Mohan
102
utilisée pour embellir leurs vêtements avec des
motifs abstraits de feuilles et de pétales, à la fois
brodés, teints et appliqués. Ces motifs, lors-
qu'on les regarde de près, perdent leur aspect
général et leur signification, et apparaissant
rayés ou tachetés avec des lignes et des motifs
confus. En revanche, si l'on regarde de plus
loin, le véritable savoir-faire consistant à imiter
le clair-obscur des feuilles baignées par le soleil
devient apparent. Il n'est donc pas étonnant que
ces objets s'avèrent être des aides précieuses
pour camoufler et fondre le porteur dans le
feuillage environnant, prouvant ainsi que les
Elfes sylvains sont de véritables maîtres dans
leur domaine.
Les hommes comme les femmes ont des che-
veux longs, soignés et brillants grâce à des
huiles naturelles, de couleur brune ou blonde,
attachés en arrière du visage par des tresses, des
nœuds ou des cercles en fibre de bois ou en cuir.
Les femmes elfes sylvains décorent souvent
leurs cheveux en attachant ou en tressant des
plumes aux couleurs vives ou des feuilles et des
fleurs inhabituelles ou parfumées. La taille
moyenne des hommes est de 1,85 mètres et celle
des femmes de 1,72 mètres. Les deux sexes sont
de constitution svelte, les hommes pesant envi-
ron 63 kilos et les femmes 54 kilos. Les yeux
sont généralement bleus ou vert bleuté et géné-
ralement pâles ; le teint est toujours clair.
 7.0 VIE SUR LA MER DE RHÛN
7. VIE SUR LA MER DE RHÛN
7.1.
7.1.Les Marchés
LES De La Mer
MARCHES DEIn-
térieure
LA MER INTERIEURE
Buhr Armenrik et Lest
Les deux villes des Ibnotithiuda sont regrou-
pées parce que des marchandises peuvent être
transportées entre elles sans qu'un droit ne soit
perçu. En effet, de nombreux marchands de
Buhr Armenrik ont également des entreprises
de navigation ou de piraterie à Lest (et vice-
versa). Ensemble, ils constituent un marché qui
est le principal rival du Folyavuld pour la li-
vraison de marchandises orientales vers
l'Ouest. Afin de les empêcher de concurrencer
l'Ouest dans le commerce du vin, la guilde des
marchands de vin du Folyavuld a imposé un
embargo sur le commerce du vin avec les Ibno-
tithuida, rendant cette denrée extrêmement rare
dans les villes jumelles. Pour la plupart des
autres produits, cependant, la proximité de
Buhr Armenrik, Tirith Toron et Dilgul lui per-
met de concurrencer favorablement le Fo-
lyavuld pour les affaires de Dor Rhûnen. Une
taxe de 5% est prélevée sur toutes les marchan-
dises destinées à Scari, et l'évasion avérée de
cette taxe entraîne une amende très sévère. Les
marchés de Buhr Armenrik et de Lest sont tous
deux enrichis par les marchandises à bas prix
vendues par les pirates, ce qui contribue égale-
ment à leur capacité à vendre moins cher que
les marchands Folyavuldok à Dor Rhûnen.
Dilgul
La ville Donath de Dilgul était peut-être la ville
la plus importante de la Mer Intérieure juste
avant d’être en ruine lors de l'invasion des Va-
riags au 13ème siècle du Troisième Âge. La pé-
ninsule du Gathod s'avance loin au centre de la
mer, ce qui faisait de Dilgul un centre névral-
gique du commerce qui était transporté vers les
coins les plus éloignés de la mer. Des liens
d'amitié de longue date avec les autres cultures
de la Mer Intérieure avait placé Dilgul dans une
position unique, car les marchands Donath
étaient accueillis dans de nombreux endroits où
leurs rivaux n'étaient pas présents.
Depuis T.A. 1629, des tribus Donaths se sont ré-
installé dans les ruines et commencent douce-
ment à reconstruire la cité (avant d'être à nou-
veau mis à sac deux siècles plus tard). Les
Kugath faisant un commerce important avec les
Donath, les liaisons entre ces deux tribus com-
mence à reprendre.
Les marchands de Mistrand échangent leurs
marchandises avec les hommes de Dilgul, qui
les relayent ensuite ailleurs. Les ports du Fo-
lyavuld accueillent les marchands Donath, tout
comme Lest, leur permettant de transporter du
vin entre le Folyavuld et le Gathod, ce qui était
interdit aux marchands du Folyavuld. Le nou-
veau petit marché de Dilgul devient très diver-
sifié, avec et des produits venant de toutes les
cultures de la région. Les autorités de Dilgul
prélèvent 2 % de taxes lorsque des marchan-
dises sont introduites dans la nouvelle cité en
cours de réhabilitation.
Kugavod
Kugavod est la principale source de fourrures,
d'herbes forestières et de produits du bois du
Rhûn. Bien qu'ils importent des aliments tels
que des fruits, des céréales et du bétail pour la
viande, les Kugath subsistent en grande partie
grâce à ce qu'ils récoltent dans la forêt et à ce
qu'ils prennent dans les eaux de la baie de Kug.
Les importations se limitent essentiellement à
des produits occidentaux raffinés, aux vins du
Folyavuld et aux armes et outils en fer ou en
acier. Le commerce est équilibré par l'utilisation
de perles en os sculpté, la seule monnaie indi-
gène de Kugavod. Chaque petite perle vaut à
peu près une pièce de cuivre, et les marchands
qui traitent régulièrement avec les Kugath em-
portent généralement de nombreux fils de
perles en os pour rendre la monnaie à leurs ho-
mologues Kugath. Aucune taxe n'est imposée
sur les marchandises échangées à Kugavod,
103
 bien que les marchands Kugath doivent payer
un tribut à la matriarche Kugath chaque année,
en guise de concession à son autorité. Bien que
le voyage jusqu'à ce port lointain puisse être pé-
rilleux, les bénéfices du commerce avec les
Kugath sont généralement élevés.
Mistrand
Bien que Kerkassk ait fermé les portes et les
quais de la ville au commerce libre au 14ème
siècle du Troisième Âge, une grande partie du
commerce a encore lieu ici. Les seules marchan-
dises qui peuvent entrer ou sortir légalement de
la ville doivent être transportées par l'un des
rares marchands sanctionnés par l'osvoda et les
conseillers. Ces derniers sont généralement dé-
voués au culte de Kerkassk, et fonctionnent en
quelque sorte comme des espions pour les diri-
geants de la ville. Les seuls impôts qu'ils paient
sont sous forme d'informations recueillies. Les
marchands sanctionnés font du commerce par
voie terrestre avec Buhr Armenrik.
Néanmoins, des marchands Gathmarig et de
Donath, qui bravent la politique de la ville en
faisant de la contrebande, continuent à at-
teindre les marchés occidentaux, en passant par
le long de la côte. La peine encourue par un con-
trebandier en Mistrand est une mort lente et
douloureuse sur les chevalets de torture d'Ily-
amana (le temple de Kerkassk dans la Kuka Po-
sladni). Bien entendu, les dangers liés au com-
merce de la contrebande font que le prix est très
élevé.
Nurunkhizdin
Les nains de la chaîne d'Uldona et des Monts de
Fer jouissent d'une position unique dans la ré-
gion. Les marchandises qu'ils proposent sont
d'une qualité et d'une valeur telles qu'ils peu-
vent généralement dominer sans problème
toute négociation commerciale. Les armes, ou-
tils et bijoux nains sont extrêmement rares, et
leur valeur est encore accrue par les peuples
pauvres en métaux qui entourent leur domaine.
Les Nains ont réussi à subsister grâce aux nom-
breuses ressources trouvées dans leurs grottes,
ou obtenues facilement auprès des monta-
gnards Bergothiuda des environs. Ils échangent
le plus souvent du bois fin, des os et de la four-
rure qu'ils rendent ensuite plus précieux en les
utilisant dans leur artisanat. Leurs partenaires
commerciaux les plus courants sont Szrel-Kain,
104
Buhr Armenrik et Lacville (dans le cas de Ba-
rukkhizdin).
Sadvar
Sadvar est le marché le plus important des
terres des Logath. Les marchandises en prove-
nance de Szrel-Kain sont acheminées vers la
ville via l'Ulumur, et sont vendues aux tribus
Logath qui amènent leur bétail au marché.
Outre le bétail, les autres produits Logath com-
prennent des articles en corne et en cuir, ainsi
que des fourrures prélevées au bord de
l'Agasha Dag. Toutes sortes de marchandises
sont recherchées par les membres de la tribu
des Logath. Les outils en fer et en acier, les
armes et les bijoux en grenat sont les plus re-
cherchés. La matriarche des Logath impose une
taxe de 1% sur toutes les marchandises appor-
tées à son marché. Cette taxe est le plus souvent
prélevée sous forme de biens (par exemple, une
tête de bétail sur cent).
Scarakikot
Scari est un marché très spécialisé. La plupart
des produits nécessaires à la survie quotidienne
y est vendu. Les fruits, céréales, viande et vête-
ments doivent être importés de Szrel-Kain, Ria-
vod ou de marchés étrangers. Les prix de tous
ces produits sont généralement élevés, bien
qu'étant donné qu'ils dépendent de la consom-
mation intérieure, les prix varient selon les arri-
vées.
Scari gagne de l'argent en vendant à Szrel-Kain
des marchandises obtenues par des raids sur le
trafic entre la côte orientale et Lest, ainsi qu'en
soutenant les chasseurs de pirates financés par
les riches marchands du royaume. Ces mar-
chandises sont principalement des épices orien-
tales, des céramiques, des fourrures et des ou-
tils en fer. En outre, il existe à Scari une opéra-
tion de contrebande qui se concentre sur le com-
merce du vin du Folyavuld sur les marchés de
Lest et de Buhr Armenrik, ce qui est interdit par
la loi du Maître du Royaume. Le marché est
hors taxe, donc aucun surplus n'est payé sur les
biens achetés, vendus ou consommés à Scari.
 Illustration : Ted Nasmith
Szrel-Kain et Riavod
Ces marchés jumeaux sont vraiment impres-
sionnants. Alimentés par les riches ressources
agricoles du Folyavuld, Szrel-Kain et Riavod
entretiennent des relations commerciales profi-
tables avec Lacville, Dor Rhûnen, Scari, Sadvar
et Kugavod. C'est également la source des nom-
breuses bouteilles de vin du Folyavuld qui sont
échangées (et bues) dans les ports de la mer.
L'un des commerces les plus rentables est la
consommation domestique de produits de luxe,
achetés par les riches familles de marchands et
de vignerons du royaume. Les œuvres d'art, les
épices et les herbes rares, les bijoux, les pierres
précieuses et les meubles coûteux du Gondor
sont tous achetés au marché principal de Szrel-
Kain, et transportés vers leurs destinations dans
les montagnes ou à la campagne.
Les taxes du Maître du Royaume varient selon
les produits, mais sont généralement imposées
au point de vente et se situent entre 2 et 5 %.
Dor Rhûnen
Tirith Toron, Rómenost et les villes-forteresses
du Dagorlad sont toutes des marchés viables à
Dor Rhûnen. Ces villes se trouvent sur les
routes principales entre les centres urbains du
Gondor et les commerces du Rhûn et du Rho-
vanion.
En tant que telles, presque toutes les marchan-
dises qui passent entre les deux régions peu-
vent être trouvées sur le marché. De nombreux
commerçants du Rhûn vendent leurs marchan-
dises ici, plutôt que de faire le voyage jusqu'au
Gondor lui-même, car les profits sont très bons
dans ces villes, et il y a généralement une bonne
population de commerçants gondoriens avec
qui traiter, qui gagnent leur vie en transportant
des biens vers les marchés de leur patrie. En
outre, les commerçants de ces villes disposent
généralement des marchandises que les négo-
ciants du Rhûn cherchent à acheter dans les
villes du Sud.
Entourées par les plaines du Rhovanion et du
Talath Harroch, ces villes offrent toujours de
bons prix pour les fruits et légumes frais, ainsi
que pour les céréales. Le bétail et ses sous-pro-
duits sont abondants, comme c'est le cas dans
de nombreux marchés environnants, et ce com-
merce est peu rentable.
Règles facultatives pour le traitement
des échanges
Être capable d'échanger des marchandises dans
les villes entourant la Mer Intérieure sans
perdre sa chemise est une compétence pré-
cieuse… Les Règles de JRTM fournissent une
compétence secondaire dans le groupe
d'influence appelée Commerce (les joueurs de
RM doivent utiliser la compétence Commerce).
Cette compétence doit être développée comme
toutes les autres compétences secondaires, et
peut être utilisée pour toutes les transactions
sur les marchés du Rhûn, qu'il s'agisse d'achat,
de vente ou de troc.
La résolution d'un échange se fait en deux
étapes, impliquant d'abord la détermination
105
 d'un Prix de Marché indépendant des compé-
tences du personnage. Chaque marchandise a
un prix plus élevé, allant de +1 à +10%, selon les
produits (par exemple, +1% pour des produits
de la mer sur un marché proche d’un port, +10%
sur un marché éloigné des zones portuaires).
Les % appliqués sont à la discrétion du MJ. Pour
déterminer le Prix du Marché, il suffit de multi-
plier le Prix de Base de la marchandise (trouvé
sur n'importe quelle table d'équipement,
d'arme ou d'accessoires) par le % choisi.
Une fois le prix du marché obtenu, le joueur et
son partenaire commercial doivent marchander
un prix final. Pour résoudre cette négociation,
le joueur doit effectuer un jet de Manœuvre Sta-
tique Commerciale. Les modifications appor-
tées à ce jet ne dépendent que des cultures des
deux commerçants, et des résultats des éven-
tuels jets précédents (au choix du MJ, mais
l'époque, le lieu et la situation politique doivent
être pris en compte. Par exemple, la négociation
est plus difficile entre 2 tribus rivales).
Si le joueur échoue son jet de Manœuvre Sta-
tique Commerciale, ce pourcentage peut être
supérieur (s'il achète) ou inférieur (s'il vend) au
prix du marché. Le joueur doit alors avoir le
choix entre acheter/vendre ou refuser le prix.
S'il refuse, il ne pourra plus marchander avec ce
partenaire.
Si le joueur tente de faire du troc, chaque mar-
chandise doit subir le processus ci-dessus pour
déterminer un prix d'achat/de vente final. Les
deux prix peuvent ensuite être comparés pour
parvenir à une sorte de taux d'échange équi-
table entre les deux marchandises. Comme tou-
jours, le joueur peut choisir de refuser le prix fi-
nal.
106
7.2.
7.2. LesLES NAVIRES
Navires DE
De La Mer Intérieure
LA MER INTERIEURE
Tous les navires de la Mer Intérieure sont des
galères à faible tirant d'eau, avec des voiles pri-
mitives et au moins la possibilité de ramer.
Korburaq (Ga. "Marchand")
La tradition de construction navale du Mis-
trand représente les conceptions les plus primi-
tives naviguant sur la Mer Intérieure. Le Korbu-
raq est conçu comme un navire polyvalent, et
est principalement utilisé par les marchands de
la ville pour transporter des marchandises vers
d'autres ports le long de la côte Sud. Ces navires
vont du petit vaisseau de 12 mètres à la version
de 24 mètres qui est souvent utilisée pour com-
pléter la marine de Mistrand.
Le navire est propulsé par une seule voile car-
rée au milieu du navire, et un équipage de 25 à
60 galériens pour manier l'unique banc de
rames. La direction est assurée par deux avi-
rons, un de chaque côté de la poupe. De petites
plates-formes à la proue et à la poupe permet-
tent aux archers de se percher et de lancer des
volées sur l'ennemi. La cargaison est transpor-
tée sous les deux plates-formes, ou le long de la
ligne centrale, entre les bancs des rameurs.
Voshnarok (Ga. "Navire de guerre")
Les Voshnaroks de Mistrand forment la chaîne
de la marine Gathmarig. De taille variable, al-
lant des vaisseaux d'éclaireurs de 15 mètres aux
énormes vaisseaux Gathmarig de 30 mètres, ces
navires fonctionnent bien dans les eaux peu
profondes de la baie de Mistrand et de la côte
Sud de la mer, mais sont rapidement dépassés
par les modèles du Folyavuld lorsqu'ils s'aven-
turent dans des eaux plus profondes.
Généralement plus grands et avec un franc-
bord plus élevé que le Korburaq, les rameurs du
Voshnarok sont mieux protégés et entraînés
aux manœuvres d'éperonnage. Ces navires
transportent généralement l'ensemble des ma-
rins, qui sont en permanence à bord. Pour le
reste, le navire de guerre ressemble beaucoup à
la conception du Korburaq. Beaucoup des plus
grands navires de Mistrand ont été détruits
dans les eaux entourant Kelepar pendant la
Guerre des Pots d'Argile (T.A.1635), lorsque la
marine du Folyavuld a brisé le blocus de Mis-
trand sur cet avant-poste. Le plus grand navire
de Mistrand qui ait survécu est le Marda-Ker-
kassk (Ga "Le souffle de Kerkassk") qui a joué
un rôle déterminant pour empêcher la marine
du Folyavuld d'attaquer la ville. Lors d'une
journée de bataille particulièrement glorieuse, il
a engagé et coulé deux navires de guerre du Fo-
lyavuld dans la baie de Mistrand.
Tenchara (Fo. " Loup-de-Mer ")
Le Loup-de-Mer est le navire de base de la ma-
rine du Folyavuld depuis le 13ème siècle du Troi-
sième Âge. La conception de base du navire a
peu changé au cours de ses 400 ans de service.
Les navires Tenchara en service en T.A. 1640
peuvent être divisés en deux classes, une ver-
sion supérieure et une version inférieure. Le
grand Tenchara est le plus grand navire de
guerre de la Mer Intérieure, avec une longueur
de 40 mètres. Bien qu'il soit encore moins agile
que le Voshnarok primitif de Mistrand, le grand
Tenchara est plus rapide grâce à une plus
grande voile et à trois fois plus de rameurs. La
voile est carrée et le navire arbore un grand mât,
légèrement en avant du milieu du navire. Con-
trairement à son rival Gathmarig, le grand Ten-
chara a un pont complet, avec une plate-forme
d'archerie surélevée à l'avant qui supporte gé-
néralement deux ou trois balistes de taille
moyenne capables de faire un trou dans le flanc
des navires faits de bois de qualité inférieure
(une avancée technologique empruntée au
Gondor).
Un autre avantage du Tenchara sur le Gathma-
rig Voshnarok est que les rameurs fournissent
une grande force défensive pour repousser les
tentatives d'abordage d'un adversaire, alors
que l'équipage d'un Gathmarig est typiquement
un groupe d'esclaves liés qui ne chercheront
qu'à fuir si on leur en donne l'occasion. Le Ten-
chara a également un plus grand nombre de
marins que le Voshnarok. Dépassant rarement
les 30 mètres, le petit Tenchar est souvent ap-
pelé Tenchal (Fo. "Chiot-de-mer"). Il est plus
agile que le Tenchara, et tout aussi rapide. Il lui
manque cependant les balistes, ainsi que l'avan-
tage en marins et archers dont jouit le Tenchara
sur les navires de Mistrand. Le Tenchal est uti-
lisé tactiquement comme un bouclier, bloquant
les attaquants sur les côtés exposés du Tenchara
afin que les plus grands navires ne soient pas
vulnérables aux attaques par béliers et puissent
se concentrer sur l'utilisation de leurs propres
béliers contre l'ennemi.
Arka-Vadasz (Fo. "Chasseur de serpent")
Il s'agit d'une conception relativement nouvelle
sur la Mer Intérieure. L'Arka-Vadasz original a
été construit à l'aide de charpentiers de marine
du Gondor pour chasser un Drake de mer qui
attaquait les villages de pêcheurs Folyavuldok
le long de la côte. Légèrement plus petit que le
Tenchara, ce navire s'est néanmoins avéré lar-
gement supérieur à tous les autres navires de
guerre de la Mer Intérieure. Contrairement à ses
107
 pairs, l'Arka-Vadasz possède deux mâts et des
voiles à gréement latéral pour mieux virer de
bord face au vent. Comme le Tenchara, il peut
supporter une et parfois deux balistes, ce qui,
combiné à sa vitesse et à sa maniabilité, le rend
mortel même à distance.
Le Fokrana (Fo. "Vent noir"), un grand navire
de guerre Arka-Vadasz, est le vaisseau le plus
redouté de la Mer Intérieure. Sa coque est faite
de renor, un bois issu d’un arbre très rare, d'une
résistance inégalée. Une rumeur populaire
parmi les marins qui ont servi pendant la
Guerre des Pots d'Argile prétend que la coque
du navire a en fait repoussé l'éperon d'un Vosh-
narok Gathmarig qui a pris le navire directe-
ment par le travers alors qu'il extrayait un bélier
de la coque brisée d'un deuxième navire Gath-
marig qui était en train de couler.
Havorsaga (Fo. "Coureur des Hauts-Fonds")
Le Havorsaga est le plus petit navire à appa-
raître dans la marine du Folyavuld, où il est uti-
lisé comme un éclaireur rapide. La conception
de base remonte aux premières expériences des
Folyavuldok avec le modèle traditionnel de ga-
lère fluviale, et au milieu du Troisième Âge, la
plupart du trafic fluvial est constitué d’Havor-
sagas ou de plus petits skiffs et barges person-
nels. Le Havorsaga a un tirant d'eau extrême-
ment faible, ce qui le rend idéal pour les
voyages fluviaux ou côtiers. Cependant, s'il est
pris dans une tempête en pleine mer, le Havor-
saga est vite submergé, laissant l'équipage dans
une situation désespérée. Ce sont généralement
de petits navires, ne dépassant 15 mètres que
dans les cas les plus rares. L'équipage est géné-
ralement peu nombreux, approchant la limite
des 50 personnes uniquement lorsqu'il faut
108
beaucoup ramer. À moins que le navire ne soit
destiné à être utilisé sur la rivière ou ne soit
conçu comme un navire de guerre, les rameurs
sont généralement au nombre de 24.
Les pirates de Lest sont de loin les plus nom-
breux à utiliser le modèle Havorsaga. Le bateau
est petit, rapide, et capable de naviguer sur des
hauts-fonds déchiquetés qui arracheraient la
peau de la plupart des poursuivants. Les na-
vires préparés pour la guerre ont souvent un
bélier monté, et peuvent également être équipés
de petits ponts de combat avant et arrière. Cer-
tains capitaines fortunés ont même monté une
baliste sur le pont de combat arrière pour percer
des trous dans les voiles de leurs poursuivants
et les ralentir. Le Havorsaga est un navire
flexible, qui ne nécessite qu'un équipage mini-
mal, et des navires remis en état peuvent nor-
malement être trouvés à des prix raisonnables.
C'est le navire parfait pour un groupe d'aventu-
riers qui s'attendent à un voyage mouvementé.
Aravihar (Fo. "Tempête rapide")
La conception du Aravihar représente l'union
des technologies gondoriennes avec les besoins
spécifiques des pirates et des marchands de la
Mer Intérieure. D'une longueur d'environ 18
mètres, il est généralement à peine plus grand
que le Havorsaga. Bien qu'il n'ait de place que
pour un seul mât, il utilise la voile triangulaire
qui a fait le succès de la conception de l'Arka-
Vadasz. Il est tout aussi impressionnant lors-
qu'il est associé à la coque de l'Aravihar. Un
Aravihar est plus maniable et plus rapide que
tous les autres navires de la Mer Intérieure. Les
marchands et les pirates les plus importants uti-
lisent ce modèle, presque à l'exclusion de tout
autre. En effet, les marchands Folyavuldok qui
sont membres de la Gyogarasag (Fo. "Société
des guérisseurs"), la guilde la plus riche de
toute la région, ne navigueront que sur un
Aravihar, chargé de guerriers défensifs lors de
leurs voyages vers des ports lointains pour ac-
quérir des herbes médicinales rares.
Comme le Havorsaga, l'Aravihar est un navire
très flexible, qui peut être préparé pour accueil-
lir un équipage de 40 guerriers, une très grande
soute pour les marchandises en vrac, ou une
configuration extrêmement légère pour les
courses rapides à travers la mer. Les pirates ont,
à l'occasion, monté une seule baliste de taille
moyenne sur le pont arrière pour paralyser les
navires ennemis. Ces navires sont chers, et seul
un groupe d'aventuriers fortunés peut se per-
mettre d'en acheter un.
Kereskep (Fo. "Marchand")
Le nom de Kereskep est un mot “fourre-tout”
utilisé pour désigner les nombreux autres na-
vires en mer qui n'entrent pas dans l'une des
classes ci-dessus, c'est-à-dire la grande majorité
des navires. Ils peuvent mesurer entre 12 et 45
mètres de long et transporter entre 20 et 80
tonnes de marchandises dans leurs cales et atta-
chées sur leurs ponts. Comme le capitaine ty-
pique d'un navire n'est pas un homme riche, les
équipages doivent souvent être très flexibles,
passant du travail et de la réparation des grée-
ments et des voiles, à la prise d'une rame et à
l'aviron pour échapper à la poursuite des pi-
rates, ou à la lutte contre un vent peu coopératif.
Plusieurs de ces navires, de tailles et d'états de
délabrement différents, peuvent être trouvés
dans n'importe quel port de la mer.
7.3. TACTIQUES
7.3. Tactiques Navales
NAVALES
7.3.1. Tactiques De Flotte
7.3.1. TACTIQUES DE FLOTTE
Les engagements entre navires de guerre sur la
Mer Intérieure sont généralement des affaires
très sanglantes avec un taux élevé de pertes.
Cela est dû à l'espace de combat limité et à
l'incapacité des participants à se désengager
dans la plupart des situations. Les principales
tactiques sont la manœuvre d'éperonnage et la
manœuvre d'abordage, qui laissent générale-
ment les deux navires impliqués liés l'un à
l'autre.
Les équipages des navires de guerre comptent
parmi les guerriers les mieux entraînés et les
plus compétents de la région, car les navires
sont des marchandises précieuses sur la Mer In-
térieure et pour les propriétaires. Qu'il s'agisse
de marchands, de pirates ou d'une organisation
militaire, sont prêts à payer le prix fort pour
protéger leur investissement.
Les flottes réelles sur la Mer Intérieure sont
rares. Seuls le Folyavuld et Mistrand ont les na-
vires nécessaires pour constituer de grandes
formations. À Mistrand, la tactique des flottes
est rudimentaire, car il est difficile de faire la
distinction entre les navires qui composent un
escadron. Les Voshnaroks sont les vaisseaux
principaux de la flotte, et sont utilisés pour se
précipiter directement dans une mêlée et épe-
ronner le vaisseau qui se présente comme la
meilleure cible.
Si des Korburaqs sont présents, ils entrent gé-
néralement dans la bataille derrière les Voshna-
roks, contournant les côtés des navires ennemis
qui ont été éperonnés et en faisant pleuvoir des
flèches sur leurs ponts. Cette attaque est sou-
vent mortelle, car l'équipage ennemi doit faire
face à deux barrages de missiles provenant de
directions opposées.
Grâce à leur longue exposition au Gondor et à
ses riches traditions maritimes, la marine du Fo-
109
 lyavuld est beaucoup plus diversifiée, compre-
nant un certain nombre de classes différentes
destinées à remplir des rôles distincts. Le cœur
de tout escadron du Folyavuld est le Tenchara,
un vaisseau massif qui se distingue par son
nombre imposant d'archers et de balistes mon-
tés. Bien qu'équipé d'un bélier, le capitaine du
Tenchara (qui est généralement aussi le com-
mandant de tout l'escadron) se tient normale-
ment à l'écart de la mêlée, laissant les vaisseaux
plus petits et plus agiles de l'escadron engager
l'ennemi.
Le Tenchara fait alors son entrée dans la bataille
au moment le plus critique, en gardant ses dis-
tances avec l'ennemi et en perçant des trous
dans sa coque et son gréement avec de grands
boulons de baliste, et en tirant des flèches et des
javelots. Le Tenchara supporte également le
plus grand contingent de marines des navires
de la Mer Intérieure, et peut facilement submer-
ger les équipages de la plupart des autres na-
vires.
Des vaisseaux plus agiles comme le Tenchal et
le rare Arka-Vadasz sont utilisés pour protéger
les flancs du Tenchara, mais aussi pour engager
et éperonner les vaisseaux ennemis. L'Arka-Va-
dasz, en particulier, est un excellent navire pour
déjouer les Voshnaroks ennemis et leur briser le
flanc ou l'arrière avec un bélier bien placé. Des
versions plus grandes de ces vaisseaux sont
parfois utilisées comme étant le centre d’un es-
cadron de navires plus petits, comme par
exemple le centre d'un escadron d'éclaireurs,
car il s'est avéré être aussi rapide que la plupart
des petits éclaireurs Havorsaga et Aravihar.
Cela ne se fait cependant que dans des eaux re-
lativement profondes, car l'Arka-Vadasz n'est
pas doué pour naviguer dans les eaux peu pro-
fondes.
Dans les flottes Gathmarig et du Folyavuld, les
ordres sont donnés aux navires périphériques
en faisant flotter des pavillons à motifs distincts
sur les haubans du navire amiral. La connais-
sance de ce code est précieuse pour quiconque
navigue en mer, mais surtout pour ceux qui
sont appelés à affronter les flottes de la mer en
tant qu'adversaire.
110
7.3.2. TACTIQUES
7.3.2. Tactiques Des Pirates
DES PIRATES
La plupart des navires utilisés pour le com-
merce entre les ports de la Mer Intérieure ont
été construits pour servir exclusivement de na-
vires marchands ou de pêche, et ne sont pas
équipés pour se défendre contre une force mili-
taire. C'est ce que possèdent généralement les
pirates, car les modèles Aravihar et Havorsaga
qu'ils utilisent le plus souvent résistent très mal
à un navire doté de nombreux défenseurs. Les
navires de raid sont rapides et agiles, et dispo-
sent surtout d'armes pour ralentir leur ennemi.
Cependant, tous les affrontements entre pirates
finissent par se résumer à une manœuvre
d'abordage, et un équipage défensif déterminé,
nombreux et bien armé peut souvent faire
échouer une tentative d'abordage des pirates.
Les capitaines pirates sont experts à l'art de
l'abordage et choisissent généralement leurs
cibles avec soin. De coûteux télescopes gondo-
riens permettent aux capitaines pirates de
suivre leur proie, de compter les défenseurs et
d'évaluer leurs capacités avant de lancer une at-
taque. Au moment de l'attaque, un capitaine pi-
rate tentera normalement de forcer sa cible à se
rapprocher du rivage, en limitant sa capacité de
manœuvre et en l'amenant potentiellement près
d'un rivage dangereux que le capitaine mar-
chand ne connaît pas. L'objectif d'une attaque se
concentre très souvent autant sur le navire rival
que sur la cargaison qu'il transporte, car les
soutes des éclaireurs Havorsaga et Aravihar
sont petites mais précieuses, et les navires ont
une grande valeur.
Le pirate concentrera ses attaques sur le grée-
ment de l'ennemi, tentant de le ralentir afin de
pouvoir tenter un abordage. Un capitaine atta-
quant doit porter son attention sur le nombre de
membres d'équipage, car les taux de mortalité
dans ces attaques sont souvent élevés, et il est
essentiel que le capitaine ait suffisamment
d'hommes pour faire naviguer les deux navires
jusqu'à leur port. Nombreux sont les capitaines
qui ont été contraints d'enterrer leur cargaison
excédentaire sur la rive la plus proche et de ren-
trer au port avec une cale pleine et un équipage
à peine suffisant pour piloter leur propre na-
vire. C'est à ce moment que le pirate est le plus
vulnérable, car les pirates sont avides et un rival
sautera souvent sur l'occasion pour s'emparer
de la prise et éliminer son pair. Nombreux sont
les trésors enfouis qui n'ont pas été réclamés,
car les seules personnes qui savaient où ils se
trouvaient sont mortes aux mains de pirates ri-
vaux !
Bien sûr, ce n'est pas le seul danger lié à la pira-
terie. De nombreux marchands puissants en ont
eu assez du manque de respect des pirates et
ont engagé des chasseurs de pirates pour tra-
duire les bandits en justice. Une tactique parti-
culièrement efficace des chasseurs de pirates
consiste à naviguer sur un navire marchand
sans défenses évidentes, mais avec un équipage
nombreux et bien armé, caché sous le pont. De
loin, ces navires semblent être les meilleures
cibles : peu défendus et chargés de marchan-
dises. Le pirate qui attaque se rend vite compte
de son erreur et ne peut couper ses lignes de
grappin avant que son propre pont ne soit
inondé de guerriers hostiles. Certains des chas-
seurs de pirates les plus connus peuvent être
identifiés, car leurs croquis ornent les murs des
tavernes de Lest. Alternativement, ces hommes
engagent parfois d'autres personnes pour agir
en tant que capitaine apparent du navire, tandis
que le véritable chasseur de pirates travaille
parmi l'équipage ou se cache sous les ponts.
Illustration : Frederic Edwin Church (1826-1900) – The Wreck
7.4. Compétences Utiles
7.4. COMPÉTENCES
UTILES
Vous trouverez ci-dessous une liste des compé-
tences JRTM, RM et RM2 qui doivent être utili-
sées lors de la navigation en Mer Intérieure :
JRTM : Acrobatie (compétence secondaire), Manipu-
lation de bateaux (compétence secondaire), Escalade
(compétence générale), Cartographie (compétence
secondaire), Maîtrise des cordes (compétence secon-
daire), Signalisation (compétence secondaire), Ob-
servation du ciel (compétence secondaire), Natation
(compétence générale), Commerce (compétence se-
condaire).
RM : Acrobatie (Athlétique - Gymnastique), Baliste
(Armes - Armes de siège), Pilote de bateau (Tech-
nique/Métier - Professionnel), Escalade (Athlétique -
Gymnastique), Grappin (Armes - Lancé), Cartogra-
phie (Technique/Métier - Général), Navigation
(Technique/Métier - Professionnel), Maîtrise de la
corde (artisanat), Aviron (Athlétique - Endurance),
Signalisation (Communication), Observation des
étoiles (Extérieur - Environnement), Natation (Athlé-
tique - Endurance), Observation météorologique (Ex-
térieur - Environnement), Divers autres métiers
(Charpentier, Tonnelier, Fabricant de filets, Fabricant
de voiles, Constructeur de navires).
111
 8. 8.0 PERSONNAGES
PERSONNAGES IMPORTANTS
8.1. 8.1. DIOMAV
Diomav Feluv FELUV
Sans aucun doute, Diomav Feluv est l'un des
mortels les plus puissants de tout le Rhûn. En
tant qu'Oracle de Kerkassk et osvoda (Ga. 'sei-
gneur') de Mistrand, il exerce un pouvoir consi-
dérable, aussi bien dans son pays qu'à l'étran-
ger. Dans sa jeunesse, Diomav était un adepte
zélé du culte de Kerkassk, et un ardent défen-
seur du rôle de Mistrand en tant que capitale
des terres environnantes. Lentement mais sûre-
ment, sa foi et sa dévotion à la religion de Mis-
trand l'ont conduit à des postes d'autorité de
plus en plus importants au sein des royaumes
du dieu des plaines. Avec le temps, il a même
attiré l'attention de Nemol lui-même, qui a briè-
vement envisagé de l'utiliser comme hôte, mais
s'est ravisé lorsqu'il a réalisé la force de volonté
de Diomav.
Lorsque l'osvoda Evik Polumas fut brutalement
assassiné et dépossédé du Hitav Yurna (Ga.
"Sceptre des Esprits") en l'an T.A. 1636 par les
assassins du Rachorod (voir chapitre 13 pour
plus d'informations), Diomav en profita pour
s'emparer du siège du pouvoir suprême à Mis-
trand. Kerkassk fut très impressionné par la
force qu'il observa chez Diomav et le choisit
pour être son nouveau chef d'état à Mistrand.
Le chagrin et le deuil pour l'osvoda décédé ont
été remplacés par un sentiment écrasant de res-
ponsabilité pour mener son peuple à la gloire
annoncée dans les prophéties de Kerkassk. Sa
première tâche, et la plus importante, est de ré-
cupérer le sceptre des esprits et de le ramener à
Mistrand, afin de restaurer la fierté et l'honneur
de son peuple et de venger le meurtre de
l'osvoda. Bien que le jeune seigneur soit la ma-
rionnette de Kerkassk, il est parvenu à une po-
sition de confiance relative et jouit donc d'une
certaine liberté. Nemol rend parfois visite à son
nouveau prêtre pour lui donner des conseils ou
des avis sur des questions importantes pour le
112
IMPORTANTS
Mordor, mais il laisse généralement l'osvoda di-
riger la ville de manière indépendante.
Diomav possède de nombreuses qualités qui
font de lui un outil efficace dans les mains de
Kerkassk. Il a une grande dose de patience per-
sonnelle pour un homme de son âge, et com-
prend que la stratégie basée sur la patience est
souvent la meilleure. Il est parfaitement cons-
cient que le pouvoir de Mistrand est en hausse
au Rhûn, et veille à ne pas prendre de mesures
qui pourraient nuire à cette situation. Diomav
s'est intéressé à l'une des prêtresses Asdriags les
plus puissantes qui le conseillent. Une telle re-
lation convient parfaitement aux desseins du
Dépossédé, et il a donc encouragé ce mariage.
L'union entre les Asdriags et les Gathmarig est
susceptible d'entraîner un renforcement du
contrôle du Mordor sur les tribus Asdriags, fai-
sant passer une plus grande partie du Sud du
Rhûn sous son aile.
Bien qu'il soit principalement d'origine Donath
et Ulgath, Diomav a un peu de sang Variag
dans les veines. Cela se voit surtout à sa sil-
houette un peu trapue (il mesure 1,80 mètres et
pèse 85 kilos) et à son allure sombre et sédui-
sante. Ses yeux sont d'un gris saisissant, ce qui
lui ajoute une aura de puissance et d'intelli-
gence. Diomav porte ses cheveux bruns-roux
longs tressés dans le dos.
DIOMAV FELUV
Niveau : 14 PdC : 67 AT : No/2 (20)
Race : Gathmarig
Profession : Mage/Sorcier
Domicile : Mistrand
Alias : le Vengeur, le Juste, le Patient, et le Champion de
Kerkassk.
Stats RM : Fo-97 ; Rp-98 ; Em-98 ; In-93 ; Pr-90 ; Ag-87 ;
Co-84 ; Me-80 ; Rs-96 ; AD- 78.
Stats JRTM : Fo-97 ; Ag-87 ; Co-84 ; Ig- 90 ; It-93 ; Pr-90.
Apparence : 96
Aptitudes : Escalader 35 ; Nager 88 ; Peinture corporelle
38 ; Narration 88 ; Eloquence 88 ; intimidation 54 ; Parler
en public 76 ; Naviguer 70 ; Observer le ciel 87.
Langues (RM) : Gathmaradja (rang 7/7), Ulgathig (rang
7/7), Odhradja (rang 4), Donath Daen (rang 3) et As-
dradja (rang 5).
Langues (JRTM) : Gathmaradja (rang 5), Ulgathig (rang
 5), Odhradja (rang 4), Donath Daen (rang 3) et Asdradja
(rang 5).
Principaux objets de Diomav Feluv
Robes : Des robes spéciales en tissu bleu foncé importé
(symbolisant le ciel des plaines de Kerkassk) servent de
multiplicateur X2 de PP d'essence et ajoutent également
+35 au BD.
Yitavak Yalbala (Ga. "Compagnon du tonnerre") : Épée
familiale spéciale d'excellente facture (+15 BO) qui est
dans la famille de Diomav depuis sept générations.
Les pouvoirs spéciaux de Diomav Feluv
Sorts : Toutes les listes de sorts Mage de base, Essence
libre et Théurgie libre jusqu'au 10ème niveau (JRTM), et
toutes les listes de base de Sorcier jusqu'au 14ème niveau,
trois listes d'Essence fermées et deux listes de Théurgie
fermées jusqu'au 10ème niveau (RM).
8.2. Nemol
8.2. NEMOL
L'esprit Dépossédé qui habite maintenant un
Anneau de Liaison est né en D.A. 2194 près de
la baie glacée d'Utumno. Dans la petite région
isolée du Nord de Dir, Nemol a commencé une
vie de prestige parmi son peuple, en tant qu'en-
fant unique de sa mère, reine d'une tribu de Dir
strictement matriarcale. En raison de son sexe,
il était prévu que l'une de ses cousines monte
sur le trône à la mort de sa mère. Nemol, cepen-
dant, avait d'autres plans et s'arrangea pour
faire mourir tous ceux qui prétendaient au
trône qu'il croyait être son droit de naissance.
Nemol devint seulement le deuxième roi de
toute l'histoire de son peuple après la mort de
sa mère. Il s'avéra être un grand monarque et
obtint de grandes concessions de la part de ses
voisins. En D.A. 2228, Nemol lança une série de
guerres contre les voisins Lossoth et Dirian, en-
vahissant un grand nombre de leurs terres, aug-
mentant ainsi la puissance de son peuple. En
D.A. 2235, il porta ses attaques au Sud vers les
collines accidentées du Kykurian Kyn. En D.A.
2240, Nemol pacifia un grand nombre de tribus
occidentales indisciplinées de Dir et s'imposa
comme un rival potentiel de l'autorité du
Spectre de l'Anneau Hoarmurath, qui gouver-
nait les tribus orientales de Dir. Plutôt que d'en-
traîner son peuple dans une guerre contre les
Spectres de l'Anneau, Nemol se présenta à
Hoarmurath comme un sujet et offrit l'Ouest de
Dir au Mordor. Hoarmurath l'accueillit et fit de
lui un conseiller de confiance. Bien que l'al-
liance de Nemol avec Hoarmurath ait finale-
ment conduit à la fin de son empire, elle fut le
catalyseur qui lui permit de devenir l'un des
Dépossédés du Mordor. En l'an D.A. 2250, le
Nazgûl de Dir fut appelé au Mordor, et laissa
Nemol gouverner à sa place. Pendant dix ans,
Hoarmurath revint rarement pour s'assurer que
tout était en ordre et pour continuer à enseigner
à Nemol les arts sombres de la sorcellerie. En
D.A. 2258, le Spectre de l'Anneau revint avec un
Anneau de pouvoir inférieur pour son allié et
élève. Onze ans plus tard, Nemol entra officiel-
lement au service de Mordor et se rendit à Nurn
pour accomplir le travail du Seigneur des Té-
nèbres. Il y résida jusqu'à ce que Sauron soit em-
mené à Númenor par Ar-Pharazon. Comme
beaucoup de serviteurs de Sauron, Nemol se ca-
cha jusqu'au retour triomphal du Seigneur des
Ténèbres. Pendant le reste du Deuxième Âge,
Nemol aida à renforcer et à ordonner le Mor-
dor, changeant régulièrement de corps pour
rester jeune et fort. Pendant le siège de Barad-
Dûr, le corps hôte de Nemol fut piégé dans les
décombres de la Tour Sombre et le Dépossédé
fut oublié pendant un millénaire.
Étant donné la proximité de son esprit malé-
fique avec la capitale de Sauron, Nemol fut l'un
des premiers serviteurs du Seigneur des Té-
nèbres à revenir au pouvoir au Troisième Âge.
Déterré par les serviteurs du Seigneur des Té-
nèbres, l'Anneau du Démon de la Glace reçut
un nouveau corps et en l'an T.A. 1050. Nemol
reçut l'ordre de se rendre au Rhûn pour ordon-
ner à ses peuples d'aider au retour de l'Ombre
sur la Terre du Milieu. Sous le manteau de Ker-
kassk, Dieu des Plaines, il galvanisa l'opposi-
tion des Orientaux contre les influences de
l'Ouest, ce que les puissances extérieures n'ont
jamais été capables d'accomplir.
En tant que Dépossédé, Nemol n'a pas de forme
visible sur Arda car son corps a cessé d'exister
il y a longtemps. Depuis lors, comme tous les
Dépossédés, il a existé en tant qu'esprit posses-
seur, passant de corps en corps à mesure que les
vaisseaux mortels s'usaient. Avec chaque tran-
sition, il est possible que sa volonté et son es-
sence soient vaincues par le nouveau porteur de
l'anneau, mais Nemol a été sage et réfléchi dans
le choix de ses hôtes et seuls deux d'entre eux
lui ont posé un défi sérieux. Lorsqu'il est à
113
 l'étranger, ses hôtes portent toujours des robes
noires qui ne laissent apparaître que sa tête et
ses mains. À sa main droite se trouve un anneau
de Galvorn, simple et sans ornement, l'un des
cinq premiers anneaux mineurs créés par Sau-
ron, avant qu'il ne perfectionne son art. Pour ac-
croître la terreur de sa présence et donner l'illu-
sion d'être une divinité, Nemol utilise la sorcel-
lerie pour amplifier et déformer son image et sa
présence. En effet, lorsqu'il apparaît aux Orien-
taux sous le nom de Kerkassk, l'art de la sorcel-
lerie lui permet d'apparaître avec des propor-
tions surhumaines et une aura de pouvoir vi-
sible.
NEMOL
Niveau : 24 PdC : 92 AT : No/2 (20)
Race : Dirian
Profession : Mage/Sorcier
Domicile : Dir (la rive Ouest de la baie d'Utumno) ; puis
Nurn ; et plus tard la forteresse de l'Ily-amana.
Alias : le roi d'Utumno ; le démon de la glace.
Stats RM : Fo-86 (102) ; Rp-96 ; Em-82 ; In-88 ; Pr-93 ; Ag-
98(102) ; Co-84 ; Me-97 ; Rs-97 ; Ad-80.
Stats JRTM : Fo-86(102) ; Ag-98(102) ; Co-84 ; Ig-100 ; It-
88 ; Pr-9.
Apparence : 88
Aptitudes : Escalade 22 ; Nager 20 ; Chevaucher 24 ; Dis-
simuler/Se cacher 10 ; Perception 88 ; Rune 75 ; Sorts Di-
rigés 40 ; Ambidextrie 4 ; MM 34 ; Acrobatie 10 ; Admi-
nistration 48 ; Falsification 21 ; Commandement 68 ; Na-
viguer 18 ; Forge 64 ; Observation du Temps 18.
Langues : Labba (rang 5), Dirian (rang 5), Urdax (rang
3), Umatasir-Umitic (rang 3), Westron (rang 2), Sinda-
rin (rang 4), Nuradja (rang 3), Asdradja (rang 5),
Odhradja (rang 5), Logathig (rang 5), Gathmarig (rang
5), et Morlam (rang 5).
Principaux objets de Nemol
Anneau de givre : un anneau de liaison. Transforme le
porteur en Dépossédé, voir le chapitre 9.1 pour plus
d'informations sur les pouvoirs des anneaux de liaison.
Bâton : multiplicateur de PP (Sorcier ou Essence) x3. Per-
met de stocker 4 sorts de n'importe quel niveau, mais
doivent être lancés dans le même ordre de stockage.
Les pouvoirs spéciaux de Nemol
Sorts : 64PP ; multiplicateur x3 PP (Sorcier ou Essence)
(192 au total). Nemol connaît 6 listes d'Essence libre
(JRTM et RM) jusqu'au 10ème niveau, il connaît aussi 2
listes de Théurgie libre (JRTM et RM) jusqu'au 10ème ni-
veau. En outre, il connaît également la Maîtrise de l'Es-
prit et la Maîtrise de la Porte au 5ème niveau (les deux
listes d'Essence Fermée RM). Et il connaît toutes les listes
de sorciers RM jusqu'au niveau 20. Le BO des sorts diri-
gés est de 40, le bonus de base des sorts est de 18.
114
8.3. Thulor II
8.3. THULOR II
Le Seigneur nain Thulor II ne correspond pas
aux standards du chef nain sobre, travailleur,
possessif et égoïste. La plupart des Nains des
autres régions de la Terre du Milieu considére-
raient Thulor II comme un chef de son peuple
volage et peu pratique. Plutôt que de s'occuper
de l'expansion de son domaine et de la destruc-
tion de ceux qui contestent l'hégémonie de son
peuple sur les hautes terres, il fait des blagues
et s'implique dans des intrigues étrangères. Il
est connu pour organiser de grandes célébra-
tions et des fêtes, parfois sans autre raison que
l'envie de bien manger et de bien boire. Le plus
étrange, c'est que Thulor II n'est pas particuliè-
rement insulaire dans ses pensées (comme les
Nains). Il est connu pour s'intéresser aux af-
faires des Hommes. Dernièrement, le mo-
narque nain s'est intéressé aux villages As-
driags situés dans les limites extérieures du
Dwergabergos et qui sont détruits par les sol-
dats gondoriens. Il est allé jusqu'à envoyer des
représentants de son royaume chez les As-
driags pour apprendre leur langue et leur cul-
ture.
En réalité, les autres monarques nains prennent
son ouverture d'esprit et sa nature cosmopolite
pour de la bêtise et un manque de sens pratique.
Thulor II est simplement la manifestation d'un
changement d'attitude plus large qui s'est ins-
tallé dans la demeure de Nurunkhizdin. Parce
que les Nains de Pinnon Rhûn ont été forcés de
renoncer à une grande partie de leurs richesses
à cause de la présence des Danukabban dans les
mines, ils ont atteint un certain degré de liberté
par rapport à leurs besoins matérialistes qui
consument normalement les autres de leur es-
pèce. Thulor II commence tout juste à intéresser
l'esprit vif du Nade son peuple à des questions
qui dépassent normalement le cadre de la pen-
sée naine. En conséquence, les salles de Nu-
runkhizdin sont moins austères et les portes du
royaume sont plus souvent ouvertes aux voya-
geurs.
Comme la plupart des Nains, Thulor II a une
carrure qui suggère force et endurance. Il me-
sure 1,30 mètres et pèse 55 kilos, à l'âge de 88
ans. Ses cheveux et sa barbe sont d'un rouge
sombre, et ses yeux sont bleu clair. Il s'habille
comme il veut, mais porte toujours son anneau
magique, qui l'aide à faire des farces et des ca-
brioles. Le dicton favori de Thulor II parmi ses
amis est "Une bonne farce devrait toujours ef-
frayer le destinataire durant quelques années".
THULOR II
Niveau : 14 PdC : 75 AT : 75 (Ma)
Race : Nain Profession : Éclaireur/Rôdeur Domicile :
Nurunkhizdin.
Alias : Le Fléau.
Stats RM : Fo-94 ; Rp-101 ; Em-82 ; In-88 ; Pr-77 ; Ag-101
; Co-84 ; Me-90 ; Rs-98 ; Ad-48.
Stats JRTM : Fo-94 ; Ag-101 ; Co-84 ; Ig-94 ; It-88 ; Pr-77.
Apparence : 91.
Aptitudes : Escalader 44 ; Nager 62 ; Détection Pièges 42
; Serrurerie 68 ; Dissimuler/Se cacher 68 ; Perception 62 ;
Runes 14 ; Comédie 48 ; Travail de la Pierre 18 ; Archi-
tecture 14 ; Spéléo 18 ; Diplomatie 31 ; Falsification 38 ;
Ruse 84 ; Commandement 87 ; Forge 18 ; Travail du bois
12.
Langues : Khuzdul (rang 5), Folyavuldig (rang 3) et Ber-
gothiudan (rang 4).
Principaux objets de Thulor
Anneau de malice : +35 à la construction de pièges.
Marteau de guerre ("Délice de Thralin") : +35 BO mar-
teau de guerre avec incrustations en mithril, tue les
Orques.
Bottes de passage silencieux : Permet au porteur de
marcher silencieusement.
Gabmog a gagné son surnom lors d'un raid ma-
lencontreux dans les hautes terres du Fo-
lyavuld. Ses gobelins sont descendus dans un
manoir rural pour découvrir que l'ambassadeur
gondorien du Folyavuld rendait visite au noble
Folyavulda accompagné d'une suite complète
de soldats gondoriens... Bien que Gabmog ne
tolère pas que le "surnom" soit utilisé en sa pré-
sence, il sait avec certitude qu'il est utilisé dans
son dos. Gabmog est un Orque de grande taille,
mesurant 1,90 mètres et pesant 100 kilos. Sa
peau est gris foncé et très rugueuse, ses yeux
sont jaunes, et ses cheveux épars sont noirs.
GABMOG
Niveau : 14 PdC : 85 AT : 60 (Ma)
Race : Orque
Profession : Guerrier/Combattant
Accueil : Garblog Lug dans le Pinnon Rhûn central.
Stats RM : Fo-96 ; Rp-96 ; Em-34 ; In-38 ; Pr-90 ; Ag-97 ;
Co-98 ; Me-84 ; Rs-86 ; Ad-42.
Stats JRTM : Fo-96 ; Ag-97 ; Co-98 ; Ig-84 ; It-38 ; Pr-90.
Apparence : 72
Aptitudes : Escalader 50 ; Chevaucher 52 ; Dissimuler /
Se cacher 70 ; Perception 72 ; Ambidextrie 6 ; MM 28 ;
Dev Corpo. 56 ; Nager 32 ; Gymnastique 22 ; Premiers
Soins 12 ; Pickpoket 28 ; Commandement 68 ; Embus-
cade 28.
Langues : Orque (rang 5), Westron (rang 4), et Morlam
(rang 2).
Principaux objets de Thulor

Armure : +20 Cotte de mailles, encombrement de moitié. Etoile du matin ("Eclateur de Têtes") : une masse orque
(pointe lourde) qui ajoute +25 BO contre les humains et
double tous les coups critiques à la tête.

Casque : +20 BD, annule 50% des critiques de la tête et

du cou.

8.4. GABMOG
8.4. Gabmog Le Crétin
LE CRÉTIN

Gabmog est le seigneur orque de la tour de

Gaurblog Lug et des salles souterraines. Il di-
rige son petit domaine avec autorité, préservant
pour l’Ombre ce petit pied-à-terre dans les
hautes terres du Rhûn. Les Orques qui le ser-
vent se sont engagés à servir Oraishapek le Dé-
possédé et, par extension, le Seigneur des Té-
nèbres. Bien que leur nombre ne soit pas grand,
les gobelins du Pinnon Rhûn sont des guerriers
féroces et impitoyables, et constituent une me-
nace certaine pour la sécurité des hautes terres.

115
 9. 9.0DEARTEFACTS
ARTEFACTS POUVOIR
9.1. 9.1. LES ANNEAUX
Les anneaux de liaison
DE LIAISON
Avant que Sauron et les Elfes d'Eregion ne fa-
briquent les Anneaux de Pouvoir, Sauron a
passé un temps incroyable dans les entrailles du
Mont du Destin à développer le processus de
fabrication des anneaux. Sauron maîtrisa une
grande partie de cet art au Mordor avant d'ap-
procher Celebrimbor et ses forgerons, ce qui fit
de lui un professeur parmi les élèves plutôt
qu'un forgeron parmi ses pairs.
Au cours de ces premières expériences, Sauron
testa de nombreux moyens de lier les âmes im-
mortelles des Enfants d'Ilúvatar à l'or inanimé
des anneaux de moindre importance, afin de
pouvoir secrètement intégrer cette propriété
aux futurs Anneaux de Pouvoir, et ainsi piéger
les forgerons elfes. Les anneaux qu'il fabriqua à
Mordor étaient des objets fantastiques, capables
de lier les âmes des hommes pour l'éternité au
monde matériel. De cette façon, Sauron pouvait
défier le destin de l'Homme et donner à ses ser-
viteurs mortels un peu de l'immortalité qu'il
leur avait si souvent promise.
Il nomma ces objets les Anneaux de Liaison, et
commença presque immédiatement à chercher
des candidats aptes à les porter. Cependant, les
Anneaux de Pouvoir ont rapidement échoué
dans leur mission d'asservissement des Elfes, et
il fit la guerre en Eregion pour les récupérer afin
de pouvoir les utiliser à d'autres fins. Lorsqu'ils
furent donnés à des mortels, les anneaux de
pouvoir en firent des serviteurs morts-vivants
extrêmement puissants et utiles. Une fois récu-
pérés, ils devinrent les principaux outils que
Sauron utilisa pour asservir les hommes. Ils
étaient liés à l'Anneau Unique qu'il portait à son
propre doigt, alors que les Anneaux de Liaison
n'étaient soumis qu'à l'allégeance de leurs por-
teurs. Pour cette raison, les Anneaux de Liaison
étaient donnés à ceux qui étaient envoyés dans
des régions considérées comme périphériques,
116
DE POUVOIR
tandis que les Anneaux de Pouvoir étaient attri-
bués de manière à sécuriser au mieux les zones
critiques d'Endor.
Les cinq états de possession
Les Anneaux de Liaison fonctionnent de ma-
nière très différente des Anneaux de Pouvoir.
Ils offrent un refuge à l'âme de celui qui les
porte lorsque son corps l'abandonne, et lui per-
mettent de tenter de posséder le corps vivant
des autres nouveaux porteurs de l'anneau, afin
qu'il puisse continuer à servir le Seigneur des
Ténèbres dans sa capacité initiale. Lorsque l'an-
neau est placé au doigt d'un hôte viable, l'esprit
lié dans l'anneau commence à attaquer la vo-
lonté de l'hôte. Le nouvel hôte de l'anneau est
dit "exposé" à l'esprit lié, et subit une attaque de
possession la nuit suivante où il risque de
perdre le contrôle de son propre corps au profit
de l'esprit lié.
Lorsqu'un esprit lié prend pour la première fois
le contrôle du corps d'un nouvel hôte, il doit lut-
ter pour agir à travers lui, et toutes ses actions
sont pénalisées par un malus de -50. On dit
alors que l'hôte est "infesté". Chaque midi après
avoir été infesté, l'hôte a le droit de faire sa
propre attaque de possession pour reprendre le
contrôle de l'esprit lié. Si la tentative réussit, il
redevient exposé et doit se conformer aux direc-
tives associées à cet état. Si la tentative échoue,
l'esprit lié effectuera une attaque de possession
contre l'hôte à minuit suivant.
Si cette attaque de possession réussit, l'hôte de-
vient "possédé", auquel cas l'esprit lié est libre
d'agir sans pénalité en utilisant les corps et les
pouvoirs de l'hôte, ainsi que ses propres pou-
voirs inhérents, et aussi les pouvoirs de l'an-
neau particulier. Une fois possédé, l'hôte a droit
à une attaque de possession hebdomadaire
pour tenter d'atténuer le degré de sa possession.
Si l'attaque réussit, l'hôte repasse à l'état d'infes-
tation.
Lorsqu'un hôte est exposé pour la première fois
à l'esprit lié, il est autorisé à faire une tentative
d'utilisation d'un objet (RM : harmonisation)
afin d'en savoir plus sur l'anneau de liaison.
Si un Succès Absolu est obtenu, l'hôte en ap-
prend suffisamment sur l'anneau pour tenter de
forcer l'esprit lié à sortir entièrement de l'an-
neau, afin que l'esprit de l'hôte puisse se lier à
l'anneau, et ainsi dérober au serviteur de Sau-
ron l'immortalité qui lui a été promise. Ce pro-
cessus commence après que l'hôte ait résisté à la
première attaque de possession de minuit de
l'esprit lié. L'hôte effectue alors une attaque de
possession immédiate de son côté. Si cette at-
taque est réussie, l'esprit de l'hôte passe à l'état
"agressif" et ne contrôle plus le corps. Une fois
dans l'état agressif, le corps de l'hôte restera
dans un état comateux pendant 48 heures tan-
dis que les esprits luttent l'un contre l'autre.
C'est l'état même dans lequel Lokuthor et Kasa-
gul se trouvaient lorsque Sauron les a trouvés à
la fin du Deuxième Âge (voir chapitre 3.5.1). Ré-
alisant que Lokuthor avait perdu le contrôle de
l'Anneau, Sauron détruisit le corps de Kasagul
et enterra l'anneau sous plusieurs tonnes d’un
temple en ruines.
À la fin des deux jours d'inactivité, l'hôte est
autorisé à effectuer une seule attaque de posses-
sion. Si cette attaque est réussie, l'esprit du ser-
viteur de Sauron est expulsé de l'Anneau de
Liaison et se retrouve sans abri, banni dans les
Halls de Mandos jusqu'à la fin des temps.
L'hôte est maintenant dit "Dépossédé", et son
esprit est lié à l'Anneau de Liaison jusqu'à ce
qu'il trouve un hôte capable d'accomplir le
même exploit contre lui. Si l'attaque échoue,
l'hôte revient à l'état exposé et doit recommen-
cer.
Attaques de possession
Une attaque de possession consiste en un JR mo-
difié par la différence entre les bonus de Pré-
sence de l'attaquant et du défenseur (pour RM,
utilisez les bonus de compétence de Trance Pu-
rificatrice, ou simplement les bonus d'Autodis-
cipline AD si les parties impliquées n'ont pas de
bonus de Trance Purificatrice).
9.2. ANNEAUX DE au
9.2. Anneaux de liaison
LIAISON AU RHÛN
Rhûn
En plus des pouvoirs des anneaux impliquant
la liaison des esprits, ils confèrent généralement
à leurs porteurs une certaine capacité magique.
Trois anneaux de liaison différents ont été utili-
sés contre les peuples du Rhûn. Chacun est briè-
vement décrit ci-dessous.
L'Anneau de Flammes d'Oraishapek
Cet anneau abrite l'esprit d'Oraishapek le Dé-
possédé depuis le milieu du Deuxième Âge.
Grâce à lui, le Dépossédé a pu s'emparer du
trône Szreldorn et contrôler cette sombre cul-
ture pendant des siècles, jusqu'à sa chute. Après
la mort du corps de Lokor Szrel lors de la guerre
de la Dernière Alliance, Oraishapek et son an-
neau sont restés dans une tombe dans les hauts
cols des Monts Cendrés jusqu'à ce qu'ils soient
récupérés par Uvatha le Spectre de l'Anneau en
l'an T.A. 1265. L'anneau de flammes est un mul-
tiplicateur de points de sorts de x3, et permet à
son porteur de lancer 50 PP par jour de la liste
des sorts de la Loi de la Lumière ou de la Loi du
Feu.
L'Anneau de Givre de Nemol
Fabriqué à partir d'un morceau de Galvorn ma-
gnifiquement lisse, non orné et non marqué,
l'Anneau de givre est l'un des derniers anneaux
de liaison à avoir été fabriqués et distribués par
Sauron. Contrairement aux autres anneaux de
liaison, l'anneau de givre permet à l'esprit lié de
bénéficier d'un bonus de +10 aux jets de posses-
sion, ce qui explique pourquoi Nemol a con-
servé son identité pendant si longtemps. Ce-
pendant, tout a un prix, et comme l'anneau a été
spécifiquement conçu pour être utilisé dans des
régions froides, le corps de son porteur subit un
effet de -25 à toutes les attaques basées sur la
chaleur. L'anneau de givre est également un
multiplicateur de PP d'essence x3 et permet à
son porteur de lancer quotidiennement 30 PP
supplémentaires dans les listes de sorts d'Illu-
sions, de Loi de glace et de Maîtrise des esprits.
117
 L'Anneau des Illusions de Lokuthor
Lokuthor fut l'un des premiers Dépossédés à
être créé. Son Anneau était un essai très pré-
coce, et ses pouvoirs reposaient sur une magie
plus subtile que les anneaux élémentaires
d'Oraishapek et de Nemol. Lokuthor était un
maître des illusions, et son Anneau lui permet-
tait de lancer 70 PP issus des listes de sorts d'Il-
lusions et de Contrôle du Son (n'importe quelle
liste de sorts de base des illusionnistes dans
RM). Comme les autres anneaux de liaison, il
était également doté d'un multiplicateur de
points de sorts x3. Lokuthor commit l'erreur
d'imposer l'Anneau des Illusions à Kasagul, le
seigneur Odhriag, qui était un homme d'une
grande puissance et d'une volonté extraordi-
naire. Sauron a détruit le Dépossédé plutôt que
de laisser un ennemi puissant prendre le con-
trôle de l'anneau, et l'artefact repose désormais
sous une véritable montagne de terre et de
pierre effondrée dans le centre de Kuka Po-
sladni.
Il est de notoriété publique que l'infâme Fo-
lyavulda pirate, Yanos Kosvar, est à l'origine de
ce meurtre et qu'il exhibe le sceptre en public, le
revendiquant comme le prix du sang de ses fils
morts, dont il impute la perte aux habitants de
Mistrand. C'est un affront à la fierté de Mis-
trand et aux adorateurs de Kerkassk qui ne peut
être toléré. Les assassins et les espions ont
inondé les villes de la Mer Intérieure, à la re-
cherche d'indices sur l'endroit où se trouve Kos-
var.
9.4. LesLES
9.4. Danukabban
DANUKABBAN
"Qu'ai-je fait ? Mon insouciance n'a pas seulement
causé ma perte imminente, mais peut-être ai-je causé
la mort de beaucoup de mon peuple ou pire, la fin de
notre fière lignée ? Pourquoi ai-je été si stupide en
ne tenant pas compte des annales de nos Pères, pour-
quoi ai-je pensé que ce n'était que des histoires... ?"

9.3.9.3.
Le Hitav Yurna YURNA
LE HITAV
- Les dernières paroles de Thralin IV, extraites du
livre des nains, Annales de Nurunkhizdin

En D.A. 3394, alors que l'on creusait profondé-

ment sous le Hathur-na-bundurok à la re-
cherche de certains de ses gisements d'or, une
Le Sceptre des Esprits est un artefact de pouvoir
découverte avait des proportions miracu-
étroitement lié au peuple de Mistrand, et sert
leuses. Dans deux très petites veines, une pré-
non seulement d'emblème de leur culte et de
cieuse gemme verte a été trouvée. Presque im-
leur affection pour Kerkassk, mais aussi de
perceptiblement, elle brillait de sa propre lu-
sanction pour leur place de dominateur parmi
mière et avait un éclat très bizarre. Excités par
ses fidèles. Donné à l'osvoda de la ville comme
leur découverte, les Nains se mirent à polir et
symbole de son droit à gouverner en l'absence
à façonner les pierres vertes vitreuses jusqu'à
de Kerkassk, le sceptre est identifié à travers le
ce que des bijoux d'un calibre inégalé soient
Gathod comme l'un des artefacts les plus sacrés
créés. Correctement travaillés et taillés, ces pe-
de tout le pays. Il mesure 1,5 mètres de long et
tits trésors émettaient suffisamment de lu-
est fait d'albâtre, orné d'une perle noire géante
mière pour donner à de nombreuses cavernes
à sa tête. D'un diamètre de 3 centimètres, elle est
et salles une douce et terne lueur verte. En l'an
probablement la plus grande jamais trouvée sur
T.A. 57, les dernières Danukabban issus des
la Mer Intérieure. Au-delà des implications re-
deux petits filons d'origine avaient été exploi-
ligieuses de l'objet, il a aussi le pouvoir d'aug-
tés et utilisés depuis un peu plus de 100 ans.
menter les capacités magiques de celui qui le
Dans l'espoir de trouver davantage de ces pré-
porte. Il est un multiplicateur de points de sort
cieuses et agréables sources de lumière, les
x2, et ajoute +20 à tous les jets de compétence
Nains ont creusé de plus en plus profondé-
d'influence (tout jet de compétence dans la ca-
ment dans les sombres profondeurs de leur
tégorie de compétence d'influence dans RM).
cité. Puis, la tragédie frappa. Vers la fin de
En l'an T.A. 1636, le Hitav Yurna fut volé lors-
l'année, plusieurs des mineurs qui avaient été
que l'osvoda régnant, Evik Polumas, fut assas-
loin dans les mines tombèrent soudainement
siné par des infidèles dans les rues de Mistrand.
malades. Des taches étranges et hideuses ont

118
recouvert leur peau et des plaies ouvertes se
sont déclarées et n'ont pas pu être guéries,
malgré toutes les tentatives. Dans l'horreur,
leurs familles les regardaient, impuissantes,
sombrer dans l'inconscience, puis dans les
bras de leur créateur. Inquiet du bien-être de
son peuple, Thelór XIV ordonna la fermeture
de mines dans les profondeurs de l'Hathur-na-
bundurok, craignant un sombre héritage de
Morgoth.
Pendant de nombreux siècles, les mines conte-
nant ce fléau hideux furent laissées à l'aban-
don jusqu'à ce que le peuple de Thralin se
lasse de se contenter de la fabrication de mé-
taux et de pierres précieuses. Leur esprit se
tourna alors vers les Danukabban. Si elles
avaient été trouvés une fois, ne pouvaient-
elles pas être présentes quelque part ailleurs
sous les profondes racines de l'Hathur-na-
bundurok ? Pourtant, personne n'osait y péné-
trer, car les mines "vertes" avaient été fermées
à cause de l'étrange malédiction qui avait em-
porté la vie de ses mineurs il y a si longtemps.
Mais, s'agissait-il vraiment d'une étrange ma-
nifestation de Morgoth, ou simplement d'un
phénomène naturel ? La perspective de trou-
ver d'autres pierres précieuses magnifiques a
tellement touché le cœur des Nains et de leur
énergique roi, Thralin IV, qu'ils ouvrirent fina-
lement les mines condamnées. Avec pru-
dence, de petites expéditions sont entrées
dans les mines où leurs prédécesseurs avaient
rencontré le fléau. Au fil du temps, elles sont
revenues sans incident. Peu à peu, les craintes
se sont apaisées et l'exploitation minière a
commencé à se développer dans les anciennes
mines. Puis, un an plus tard, de l'or a été dé-
couvert. Le peuple de Thralin était vraiment
excité. L'or n'était pas aussi commun à Nu-
runkhizdin qu'ils l'auraient souhaité. Lente-
ment, le filon fut exploité et le précieux métal
fut progressivement extrait.
En l'an T.A. 1423, deux ans après la réouver-
ture des mines, des appels excités et fréné-
tiques sont venus des profondeurs : on avait
trouvé d'autres Danukabban ! Alors que l'on
tentait de dégager un petit passage autour du
filon d'or, un effondrement inattendu se pro-
duisit. Bien qu'aucun des mineurs voisins n'ait
été blessé, tous ont été choqués. Devant leurs
yeux, dans une variété de tailles et de teintes
différentes, se trouvait un petit nombre de
pierres précieuses vertes brutes que leurs an-
cêtres avaient recherchées. Une exploration
rapide a révélé une autre petite veine de ces
étranges cristaux verts. Étrangement, ces nou-
velles sources d'excitation semblaient quelque
peu différentes de celles déjà raffinées et utili-
sées par les Nains. Alors que les originaux
émettaient une quantité constante de lumière,
celles-ci semblaient fluctuer dans la quantité
d'éclairage qu'elles fournissaient, et sem-
blaient avoir une couleur légèrement diffé-
rente. Sans se décourager, les maîtres artisans
ont rapidement commencé les tâches ardues
de façonnage et d'affinage des pierres pré-
cieuses qui allaient servir de lampes dans de
nombreux couloirs. Puis, presque instantané-
ment, beaucoup de ceux qui avaient travaillé
avec les gemmes sont tombés malades. Les
symptômes étaient identiques à ceux ressentis
lors de la contamination la première fois. Avec
le temps, il était évident que seuls ceux qui
avaient eu un contact ou une exposition à la
lumière de ces pierres effrayantes étaient af-
fectés par les mêmes taches, plaies ouvertes et
fièvres meurtrières que celles décrites par le
peuple de Thelór dans les Annales. Malheu-
reusement, près des deux tiers du peuple de
Thralin avaient vu avec anxiété les étranges
pierres précieuses avant que la maladie ne soit
constatée. Par conséquent, près des deux tiers
du peuple de Nurunkhizdin furent emportés
par la maladie impitoyable…
Rapidement, juste avant la mort du roi, des
plans furent élaborés pour retirer et remettre
toutes les pierres empoisonnées dans les mines
situées loin en dessous et hors de portée des
Nains. Cinq gueriers valides et héroïques se
sont portés volontaires pour ramener les maté-
riaux horribles dans leur ancienne demeure et
sceller les mines profondes derrière eux. Labo-
rieusement et sans aide, ils ras-semblèrent rapi-
dement toutes les pierres précieuses dans un
petit chariot et le poussèrent dans les profon-
deurs des mines, d'où elles provenaient. Puis ils
commencèrent à sceller les entrées des mines.
L'un d'entre eux avait déjà succombé au fléau et
s'était effondré en route, et deux d'entre eux
tombèrent aussi loin en dessous avec leur car-
gaison fétide près de la veine d'origine, tandis
que les compagnons survivants fermaient et dé-
truisaient l'accès à l'ensemble du complexe juste
avant d'expirer. Pendant ce temps, tous les ef-
forts étaient faits pour essayer de surmonter le
119
 pouvoir maléfique de la lumière des pierres sur
tous ceux qui les voyaient. Mais pour la plupart,
cela n'a servi à rien. Quelques-uns de ceux qui
étaient infecté ont survécu, mais avec des cica-
trices et des marques horribles pour témoigner
de leur horrible épreuve. Lorsque tout fut dit et
fait, et la majorité de la maladie disparue, plus
de la moitié des habitants de Thralin était décé-
dée, y compris le roi et ses deux fils. Bien que
brièvement laissé sans chef, les effets de ce fléau
étaient bien plus importants que l'absence mo-
mentanée d'un roi, car aucune famille naine ou
naine n'avait été épargnée par les effets dévas-
tateurs de ce fléau horrible.
Plus tard, un des chroniqueurs écrivit :
"C'est arrivé si vite que nous avons été pris au dé-
pourvu. Ça semblait si injuste. Elle frappait n'im-
porte qui. Bien que la mort fasse partie de la vie, cette
maladie immonde semblait nous voler. Elle a enlevé
à ses victimes tout but, toute chance d'une mort glo-
rieuse au combat. Fini le droit de venir paisiblement
dans les bras de Mahal après avoir vécu une vie vé-
nérable et bien accomplie. Pourtant, étrangement,
ceux qui sont morts semblaient meilleurs que ceux
d'entre nous qui sont restés. "
- Extraits des Annales de Nurunkhizdin, T.A. 1423.
Pouvoirs des Danukabban
Véritables Danukabban : les "vraies" pierres
vertes étaient celles trouvées à l'origine par le
peuple de Thelór, et peuvent toujours être trou-
vées par paire dans la plupart des grandes ca-
vernes et salles de Nurunkhizdin. Contraire-
ment à celles trouvées plus tard, les vraies
pierres vertes n'ont aucun effet négatif. Au lieu
de cela, les Danukabban fonctionnent comme si
un sort perpétuel de Lumière (Loi de la Lumière I)
était en effet lancé, diffusant une lumière douce
avec une légère teinte verdâtre 6 mètres autour
d'elle.
Faux Danukabban : ces monstruosités peuvent
être trouvées dans plusieurs veines qui courent
loin sous les salles de Nurunkhizdin, bien que
l'endroit le plus prometteur pour les trouver
soit la caverne effondrée qui abritait celles rap-
portées par le peuple de Thralin en T.A. 1423
(voir plan au chapitre 11.1.2). Contrairement à
120
leurs "cousines" plus claires, ces gemmes brû-
lent comme si le même sort leur était jeté, mais
avec une couleur verte plus profonde et un scin-
tillement perceptible. De plus, leur lumière
oblige tous ceux qui y sont exposés à faire un JR
par heure contre un sort d'essence de +25 qui
commence au niveau 7 et augmente de deux ni-
veaux par heure. En cas d'échec, les personnes
exposées à la lumière sinistre perdent 7 points
de Constitution et 5 points de vie. Au fur et à
mesure, des taches, des plaies ouvertes, des
nausées, des vomissements, des douleurs aux
organes, des hémorragies et d'autres symp-
tômes cruels apparaissent.
Ce n'est qu'en enfermant les gemmes fétides
dans une boîte hermétique en pierre ou en bois
dur que les effets peuvent être diminués, ce qui
ne revient qu'à devoir faire un JR toutes les 2 à
4 heures au lieu de toutes les heures (selon la
solidité de la boîte/case/etc.). De plus, toute per-
sonne entrant en contact avec un objet (sac,
boîte, terre, eau, etc.) qui a lui-même été en con-
tact avec ces pierres maudites doit faire un JR
contre un poison de 5ème niveau toutes les
heures où elle est en contact, ou subir les mêmes
effets que quelqu'un transportant les gemmes
dans une boîte ou un autre récipient.
9.5. 9.5.
L'anneau de pouvoir
L'ANNEAU DE de
Thelór
POUVOIR DE THELÓR
En D.A. 2102, des émissaires du Seigneur des
Ténèbres rencontrèrent Thelór VII dans ses
salles lumineuses de la cité de Namagaluz. Bien
qu'il n'y ait guère d'amour entre ce sombre nain
et la puis-sance du Mordor, il accepta le cadeau
que lui offraient ses visiteurs. Personne n'aurait
pu refuser un objet d’une telle de beauté. Fait
d'or noir élégamment travaillé, recouvert d'un
noyau de Galvorn (un métal précieux ma-
gique), et orné d'une étrange gemme bleue et
brillante, liée à l'anneau par du Mi-thril fine-
ment façonné, Thelór VII pensait que c'était un
trésor adapté à son peuple et à son amour des
objets bien faits. Il était loin de se douter des en-
nuis qu'elle allait lui causer, à lui et à son
peuple.
Bien qu'il n'ait pas réussi à lier le Roi Nain et sa
famille au Seigneur de Barad-Dûr, il n'a pas
fallu longtemps pour que l'anneau commence à
semer le mal parmi les Khazad de la lignée de
Thelór. En l'an D.A. 2797, la cupidité se déve-
loppa dans le cœur de Thelór IX à cause du pou-
voir de l'anneau, et l'amena à conduire une
grande armée vers le nord, dans le but de s'ins-
taller dans ce qu'il pensait être un meilleur
foyer, dans la chaîne d'Uldona, où étaient les
halls abandonnés de Falek-Dûm. Le déménage-
ment et la rencontre avec les Uruk-Marzgûram
furent éprouvants pour lui et son peuple. Pen-
dant de nombreux siècles, l'Anneau n'eut que
des effets subtils sur ceux qui le portaient, jus-
qu'à ce qu'il provoque presque la chute de la li-
gnée de Thelór.
En l'an T.A. 57, une dispute amère au sujet des
mystérieuses Danukabban éclata entre Thelór
XIV et son frère Thùlin, trop zélé. Bien que
Thùlin ait prétendu que la dispute concernait
surtout les déci-sions de son frère, elle était en
fait basée sur son désir ardent de revendiquer
l'Anneau lui-même. Avec le temps, ses idées et
ses souhaits se transformèrent en actes, et le
Nain avide assassina secrè-tement son frère,
puis s'empara de l'Anneau. Peu après, le Nain
perfide fut poussé dans une pro-fonde crevasse
par la fille aînée de son frère, où le corps de
Thùlin et l'Anneau furent dévorés par un grand
Drake aveugle des cavernes qui habitait dans
les parties occidentales des Sous-Profondeurs
sous Nurunkhizdin. Bien que cela soit la fin de
l'influence de l'anneau sur le peuple de Thelór,
ils devaient encore faire face à d'amers défis, et
trois ans plus tard, la majorité de ces robustes
enfants de Mahal partirent pour Namagaluz,
tandis que beaucoup de leurs cousins restèrent
en arrière sous les ordres du seigneur Threlin
pour continuer leur recherche de l'anneau de
Thelór.
Lire LotRI 82, 330, 351 ; LotRIII 445-47 ; Sil 357-
58, 375.
Les pouvoirs de l'anneau : Comme les autres
anneaux nains créés par Sauron, les porteurs de
cet anneau déterminent l'étendue et l'orienta-
tion de leur réel pouvoir. La prédisposition
naine à la recherche et à la préservation de tré-
sors et d'artefacts était exacerbée bien au-delà
du naturel chez tous les Rois de la lignée de
Thelór. Bien que chaque porteur ait bénéficié de
pouvoirs légèrement différents, tous ont profité
de ceux qui suivent :
• Si le porteur est "étourdi et incapable de pa-
rer", traitez-le comme simplement "étourdi".
• Multiplicateur de PP x7 (n'importe quelle pro-
fession), +77 BD, JR, et bonus de manœuvre
• Prière de protection RM/JRTM en continu
pendant 70 tours, affectant tous les alliés dans
le rayon du sort ou en vue du porteur.
• RM - Maîtrise de l'Esprit en continu, Non-Dé-
tection et Dissimulation / JRTM - Guide de la
Nature, Pensées Vides et Illusions Invisibles.
• Tous les filons et cheminées volcaniques de
minerais de métaux et pierres précieuses dans
un rayon de 2 300 mètres du porteur peuvent
être détectés et peuvent également être analy-
sés par le porteur s'il est familier avec la ma-
tière concernée.
• RM - Le porteur peut utiliser à volonté les
Voies de Détection et les Voies des Recherches
jusqu'au 50e niveau / JRTM - la Maîtrise de la
Détection et les Voies de l'Essence jusqu'au 10e
niveau.
• Le porteur peut utiliser à volonté la liste de
sorts Connaissance des Objets (RM : jusqu'au
50e niveau / JRTM : jusqu'au 10e niveau).
• RM - Le porteur peut lancer des sorts des six
listes de base d'Alchimiste jusqu'à son propre
niveau en utilisant ses propres PP.
• Le porteur et tous ceux qui se trouvent dans
un rayon de 11 kilomètres autour de lui sont
inspirés par une loyauté extrême envers les
membres de leur propre race respective.
• Au fil du temps, le porteur est sujet à un désir
croissant d'errance, tant qu'il possède l'an-
neau ; chaque année, il doit faire un JR contre
un sort de canalisation qui commence au 5e ni-
veau et augmente de 1 niveau chaque année ;
s'il échoue le JR de 50 ou plus, il déracinera le
peuple sous sa souveraineté à la recherche
d'un lieu de vie plus grand et plus commode
avec un accès à des minéraux et des ressources
plus riches.
• Le porteur est sujet à un désir croissant de
créer et de posséder des artefacts ; il créera au
moins un objet de pouvoir tous les sept ans et
deviendra de plus en plus possessif.
121
 10. 10.0
GÉOGRAPHIE GÉOGRAPHIE

Agasha Dag (S. Eryn Rhûn)

leurs vertus médicinales, et les marchands qui
(Fo. "Forêt de l’Est")
ancrent leurs galères dans la baie de Kug paie-
La grande et ancienne forêt d'Agasha Dag ront un bon prix pour un sachet d'herbes sé-
couvre plus de 18 000 kilomètres carrés de chées. Le commerce des peaux est une autre
terres au Nord-Est de la Mer Intérieure. Cette source de revenus pour les Kugath, et les
étendue de nature sauvage est l'un des rares groupes de chasseurs qui arpentent la forêt
vestiges des grandes forêts qui ont couvert la cherchent plus leurs proies pour leur fourrure
Terre du Milieu pendant l'Âge des Etoiles. que pour leur viande.
Comme beaucoup de forêts anciennes d'Endor,
Les régions côtières de la forêt, en particulier
l'Agasha Dag abrite une population recluse de
celles à l'Est de l'embouchure du Vol Kug, sont
Premiers-Nés qui protègent les secrets de l'inté-
principalement marécageuses, et les Kugath
rieur de la forêt contre l'empiètement des cul-
chassent souvent depuis leurs canoës plutôt
tures humaines du Rhûn. Ce n'est que le long
que de s'aventurer à pied. Les marais d'Agasha
des côtes que l'homme s'est installé de façon
Dag abritent toutes sortes d'oiseaux aquatiques
permanente à la lisière de la forêt, et seulement
et de poissons. Parmi les espèces prisées pour
avec l'autorisation des Elfes, qui les surveillent
leur pelage, on trouve le renard volant, le vison
constamment et empêchent leurs groupes de
noir, le chat pêcheur et la loutre bleue. Outre les
chasseurs de s'aventurer trop loin dans le cœur
Elfes toujours vigilants, les marais recèlent
sacré de la forêt. Pourtant, les hommes de
toutes sortes de dangers pour les chasseurs po-
Kugavod bravent la menace des Elfes, qu'ils
tentiels. De nombreuses races de serpents veni-
croient être des démons. Ils s'aventurent sous la
meux nagent dans les eaux et vivent dans les
canopée d'Agasha Dag, car les ressources de la
arbres du marais, et les sangliers des marais ou
forêt sont abondantes, et bien que la culture
les ménopomes géants (un grand lézard aqua-
Kugath soit centrée sur la pêche, la cueillette et
tique carnivore) accentuent le danger de quitter
la chasse ont pris de l'importance à Kugavod.
le canoë. Les pires de tous sont les Festiqan (Ga.
Les herbes trouvées dans les vastes étendues
"Pince de la mort"), que les Elfes appellent
sauvages sont appréciées au Folyavuld pour

Illustration : Frederic Edwin Church (1826-1900) - Heart of the Andes

122
Mabelmaikli, des créatures ressemblant à des
crabes de 1,80 mètres de long qui se cachent
dans les eaux chaudes des marais. Bien qu'elles
s'attaquent généralement aux poissons et aux
petits mammifères, les plus gros spécimens
sont connus pour attaquer les hommes.
Les régions intérieures de la forêt sont vérita-
blement le domaine des Elfes. Peu d'hommes
ont emprunté les sentiers qui serpentent au
cœur de la forêt, au-dessus des cataractes du
Vol Kug, et encore moins sont revenus pour en
parler. Ici, les cyprès et les broussailles du ma-
récage cèdent la place à de grands chênes touf-
fus et à de grands cèdres blancs. Toutes sortes
de créatures sylvestres parcourent la forêt, de
l'ours noir ordinaire aux meutes de l'exotique
Merisc Tyka. Le domaine des Elfes est sillonné
de chemins que la plupart des gens ne reconnaî-
traient pas comme autre chose que des pistes de
gibier. Pourtant, ces sentiers sont les voies qui
relient les campements elfiques, et les grands
groupes de Premiers-Nés les utilisent dans leur
cycle de migration à travers les régions sau-
vages. Cependant, les Elfes sont très rusés, et
beaucoup de ces sentiers ne mènent à rien
d'autre qu'à des pièges dissimulés dans des
fosses et des filets pour piéger les intrus et les
assaillants de leur royaume forestier. Leur
royaume s’appelle Garthdaer Halcelebdilin, et
en son centre, le palais se nomme Halleryne-
myn.
Voir chapitre 10 Géographie - Garthdaer Halce-
lebdilin.
Sur la rive Ouest de la rivière, le sol devient ac-
cidenté et s'élève progressivement en une ligne
de collines boisées. Les Elfes d'Agasha Dag les
ont appelées Dol Gwincalen (S. "Mousse des
Collines vertes"). Ces collines ont un relief dé-
chiqueté, et beaucoup ont des parois rocheuses
abruptes.
123
124
Il y a de très nombreuses grottes dans celles-ci,
ce qui a attiré une importante population de
trolls des collines dans la forêt. Ces corps dif-
formes sont les seuls représentants des créa-
tures de Morgoth à habiter l'Agasha Dag.
Si les Uialrim le voulaient, ils pourraient sans
doute chasser les bêtes de la forêt, mais ils n'ont
jamais eu de problèmes avec les trolls, car ils
prennent soin d'éviter les collines la nuit, lors-
que les créatures sont actives. Si les trolls recon-
naissent la présence des Elfes dans la forêt, ils
n'ont jamais attaqué un seul camp elfique, et
une paix précaire règne donc entre les deux
races. Les nuits où la lune brille au-dessus de la
forêt, les trolls sont connus pour grimper au
sommet de leurs collines et se lancer des défis
en hurlant, un son qui est sûr de refroidir les ex-
plorateurs ou les voyageurs les plus robustes.
Les Kugath nomment les hautes terres boisées
Boldolon (Ul. "Collines hantées"), car c'est ici
qu'une grande partie des contacts entre les
hommes et les elfes ont eu lieu, et c'est aussi là
que la majorité des disparitions parmi les
groupes de chasseurs Kugath se sont produites.
Néanmoins, les Kugath fréquentent toujours la
région à la recherche du précieux arbre renor,
un grand arbre à l'écorce noire recherché pour
la résistance de son bois. Les Elfes cherchent à
protéger les renors de toute exploitation sup-
plémentaire, et plusieurs confrontations vio-
lentes ont déjà eu lieu suite à des intrusions de
Kugath dans la forêt profonde. Les choses se
sont récemment compliquées avec la construc-
tion du nouveau village Kugath, Fokerdo, dont
les résidents ne sont intéressés que par une ex-
ploration plus profonde de la forêt pour recher-
cher cette essence d'arbre. Les Elfes ont placé
une surveillance constante sur le nouveau vil-
lage, et certains dans leurs rangs préconisent de
le détruire entièrement. Ce serait un acte sans
précédent dans la longue rivalité entre les
Kugath et les Elfes, qui pourrait bien plonger la
forêt dans une guerre ouverte.
Archipel de Mayzri
(Fo. "Îles Périlleuses")
Les îles connues sous le nom de Nabal Mayzri,
d'après son île principale, l'archipel de Mayzri,
ou parfois simplement "les Mayzri" pour les
Orientaux et les Dorwinrim, étaient un en-
semble de petites îles au milieu de la mer de
Rhûn, dont la plus grande était connue sous le
nom de Tol Sûlereb ou Tol Buruth. Ces îles ont
été habitées par les Nardhrim et plus loin, cer-
taines des îles sont devenus des sanctuaires de
pirates.
Voir carte page précédente.
Celduin
(S. "Rivière Courante")
Voir le chapitre FOLA SALENIN.
Dilgul
(ul. "Pointe rocheuse")
Dilgul était l'une des plus anciennes villes de
toute la région environnante de la mer de Rhûn.
On ignore qui fut le premier à s'installer dans ce
ravin et à construire les pyramides de pierre
blanche caractéristiques de la ville. Certains di-
saient que c'était les anciens Talataerim (une
culture primitive d’Orientaux du Premier Âge)
qui ont construit la ville, mais aucun autre en-
droit avec une architecture aussi ancienne n'a
été découvert à proximité. Plus tard, la colonie
n'était plus qu'un léger souvenir de ce qu'elle
avait été, et était une ruine redoutée et inhabi-
tée. On pensait que les premiers habitants de
Dilgul étaient les anciens Arrónai avant qu'ils
ne se séparent en plusieurs branches qui les ont
ensuite différenciés.
L'ancien Ulgath avait baptisé la ville et lui avait
donné ce nom en raison de la baie naturelle ro-
cheuse qui se formait dans les falaises. C'était
une région aride et accidentée et on ne pouvait
accéder à la mer que par une petite plage de ga-
lets et un tunnel à travers les falaises à peine as-
sez grand pour laisser passer un petit bateau,
qui menait au centre de la baie. Au cœur de la
baie, un gros rocher abritait l'entrée du tunnel
et la ville se tenait cachée derrière les falaises.
La ville a longtemps été une colonie de pê-
cheurs Donath au cours du deuxième âge, jus-
qu'à ce qu'ils soient poussés vers l'Ouest par les
tribus Ulgath. Les Ulgath utilisaient la colonie
comme point de commerce intermédiaire entre
les villes du Sud du Rhovanion et le Sud du
Dorwinion. Mais lorsque les rois de Mistrand
obligèrent les souverains de Dilgul à payer un
125
 tribut, la ville commença progressivement à
s'appauvrir et réduisit ses activités commer-
ciales, car Mistrand était un lieu beaucoup plus
accessible à toutes sortes d'activités commer-
ciales. De plus, Dilgul était située dans la partie
la plus sèche de la baie de Mistrand et l'activité
agricole était marginale. Ses habitants ont fini
par abandonner les ruines de Dilgul pour cher-
cher une vie meilleure dans d'autres colonies
environnantes. Les tribus Sagath ont continué à
peupler la région pendant un certain temps et
l'ont utilisée comme terrain d'entraînement.
Elles ont même construit des prisons pour les
otages de guerre à l'intérieur des pyramides.
Mais avec l'invasion des troupes du Khand au
13ème siècle du Troisième Âge, les activités
commerciales de Dilgul reprirent pour un
temps. Lorsque Avas Ier, roi des Igath, monta
sur le trône de Mistrand, Dilgul redevint inha-
bité. Au cours des siècles suivants, les ruines de
la ville étaient un lieu évité par les voyageurs
car la route de Mistrand à Lest était beaucoup
plus accessible et fréquentée que l'ancienne
route le long de la côte.
Il a fallu attendre l'an T.A. 1629 pour que de
nouveaux habitants Donath apparaissent et re-
construisent succinctement des bâtiments, des
échoppes et le port. La Grande Peste ayant fait
d'énormes ravages, sa réhabilitation fut très
lente. Mais au 19ème siècle du Troisième Âge,
pendant les guerres des Gens-des-Chariots, la
126
cité fut de nouveau abandonnée et mise à sac.
Dilgul fut à nouveau en ruines. Les corsaires du
Rhûn utilisèrent les ruines de Dilgul comme
principale installation de leurs flottes, pour sa
position stratégique dans la mer de Rhûn, et ses
défenses naturelles. Pendant plusieurs siècles,
les ruines ont été repeuplées par ces pirates re-
belles. Les Balchoth n'ont même pas pris la
peine de les en déloger, car ils considéraient que
l'activité des bateaux était négligeable.
Ce n'est qu'à partir du règne de Yuktîr le Vieux,
qui a construit la Flotte Écarlate, que les souve-
rains du Rhûn se sont remis à se soucier des an-
ciennes ruines de Dilgul. Joghûl, son troisième
et plus jeune fils, commanda une flotte et une
armée pour mettre fin à la menace des pirates
sur les terres de Bozorganush. Avec une attaque
conjointe entre mer et terre, la victoire fut écra-
sante, mais Joghûl fut compté parmi les vic-
times. Une petite garnison fut établie à Dilgul
après cette reprise, mais la ville ne fut jamais re-
peuplée, et jusqu'à l'âge suivant, les voyageurs
évitèrent les ruines.
Buhr Armenrik
Buhr Armenrik (ol Rh. "Burg du Grand Roi"),
aussi appelé Buhr Ermanarikis ou Ermanareiks-
baurg, était la principale ville de Sayathavuld,
une région du Sud-Ouest du Rhûn, à peu près
identique aux terres situées à la jonction de
l'Othnen ("Eau de la Guerre") et de la rivière Fis-
kastaiga. La population indigène était connue
sous le nom d'Ebnathiuda, ou "Peuple des
Plaines", un mélange de colons eriadoriens et
gondoriens, d'Hommes du Nord du Rho-
vanion, d'Odhriags du Gathod et de Donath du
Dacranamel. Leur population était répartie sur
de nombreuses petites fermes et fiefs centrés
autour de cette capitale fortifiée, où se dérou-
laient également les plus importantes festivités
locales telles que le Festival des Couleurs, le
Shogmar, la victoire d'Elendil le Grand et bien
d'autres.
Dor Rhûnen
(S. "Terre de l'Est")
Dor Rhûnen est un territoire royal du Gondor
qui englobe une vaste région comprenant le Da-
gorlad, la vallée de l'Anduin au Nord d'Ithilien,
et une grande partie du Talath Harroch et du
Sud du Rhovanion. Après la chute de Sauron à
la fin du Deuxième Âge, ces terres étaient prati-
quement vides ; les Orientaux ne voulant pas
s'aventurer trop près des frontières du Gondor,
et les Dúnedain de l'époque n'ayant aucune uti-
lité pour des terres aussi éloignées du royaume
proprement dit. La colonie de Dor Rhûnen a
pris son essor après la victoire du roi Turambar
sur les Orientaux en l'an T.A. 541. C'est Turam-
bar qui commanda la construction des premiers
forts sur le Dagorlad et au-delà, afin de surveil-
ler les plaines du Sud du Rhovanion et d'avertir
de toute nouvelle menace des Orientaux. Les
forts établis à cette époque devinrent des villes,
et la frontière fut repoussée plus à l'Est, de sorte
que de nouveaux forts durent être construits
plus loin. Dans les années 580 du Troisième
Âge, un gouverneur militaire fut nommé pour
organiser le territoire afin de le développer.
Ainsi, l'avant-poste gondorien de Thorontir de-
vint une puissante cité commerciale et prit le
nom de Tirith Toron (S. "Surveillance de
l’Aigle").
Voir MERP – Mirkwood pour les plans de
l'avant-poste Thorontir.
Au milieu du Troisième Âge, le développement
de Dor Rhûnen a été stimulé par l'essor du com-
merce à travers le Rhovanion entre le Fo-
lyavuld, les Hommes du Nord de Buhr Armen-
rik, les Hommes du Nord émergents du Nord
du Rhovanion et les villes des provinces méri-
dionales du Gondor. Les garnisons des forts
frontaliers se sont agrandies à mesure que le
Gondor s'intéressait aux marchés du Rhûn, et
des routes commerciales reliant ces marchés
très éloignés ont été établies. Les tribus nor-
diques Ehwathrumi furent embauchées pour
garder les caravanes commerciales contre les
bandes prédatrices d’Orientaux qui firent à
nouveau sentir leur présence dans la région. La
puissance et l'influence de Dor Rhûnen atteigni-
rent leur apogée en T.A. 1248, lorsque Minalcar,
le régent du Gondor, et son allié nordique, Vi-
dugavia, menèrent une campagne à travers le
Rhovanion et dans le Rhûn pour débarrasser le
pays des Orientaux. Le commerce n'a jamais été
aussi florissant, et des villes comme Tirith To-
ron, Rómenost et Caras Gwindor sur le Dagor-
lad sont devenues des plaques tournantes im-
portantes sur les routes commerciales les plus
populaires. Un contingent de Dúnedain a
même tenu une garnison dans la ville de Buhr
Armenrik pendant un certain temps, marquant
ainsi l'extension de l'autorité de Dor Rhûnen le
plus à l'Est. Depuis ce jour, Dor Rhûnen n'a
cessé de décliner en raison d'un certain nombre
de facteurs. À cause de la Lutte Fratricide au
Gondor, les Dúnedain combattirent les uns
contre les autres, et les nombreux soldats fron-
taliers, dont la présence avait rendu Dor Rhû-
nen plus sûr, sont rentrés chez eux pour pren-
dre part à la lutte.
Le retour d'Eldacar sur le trône en l'an T.A. 1447
employa une grande partie des forces du
royaume de Vidugavia, ne laissant personne
pour surveiller les plaines du Rhovanion. Sen-
tant la baisse de la garde du Gondor, les Orien-
taux trouvèrent à nouveau le chemin du Rho-
vanion. Puis, en l'an T.A. 1636, Dor Rhûnen fut
frappé de plein fouet par la Grande Peste. Le
Gondor, plus que tout autre royaume de la
Terre du Milieu, a subi les ravages de la peste.
Les garnisons ont été réduites de moitié, et les
villes de la frontière sont restées pratiquement
vides. Les quelques habitants qui ont échappé à
la mort sont retournés dans leurs familles au
Gondor. Sans le soutien des villes autour des
forts de Dor Rhûnen, les garnisons devinrent à
nouveau dépendantes des lignes d'approvi-
sionnement précaires. Les Hommes du Nord
ont également été décimés par la peste et se sont
repliés sur leurs terres et leurs villages.
127
128
À leur place, des tribus de l'Est telles que les As-
driags étaient de nouveau revenues sur les
terres du Sud du Rhovanion pour piller les ca-
ravanes des quelques marchands qui osaient
encore se risquer à traverser les plaines sau-
vages.
Vagaig, actuel gouverneur de Dor Rhûnen, s'est
déchaîné contre les Asdriags, engageant le peu
de force qui lui reste dans une campagne visant
à balayer les camps Asdriags du Talath Har-
roch, et à libérer la voie pour que les marchan-
dises puissent à nouveau circuler entre Buhr
Armenrik et Tirith Toron. La garnison de Tirith
Toron risque de voir ses lignes de ravitaille-
ment coupées par les tribus Asdriags qui immi-
grent. À un moment où le Gondor n'est pas en
mesure d'envoyer du renfort pour aider Va-
gaig, la pérennité de la capitale de Dor Rhûnen,
et donc du territoire lui-même, est remis en
question.
Dradorny-Arnas
(Ar. "Haute Citadelle")
Dradorny-Arnas (S. Minas Falas) est une cita-
delle mythique située dans la chaîne d'Uldona.
Elle aurait été le centre de la sorcellerie malé-
fique à l'époque du royaume Szreldorn. Per-
sonne ne prétend avoir vu le Dradorny-Arnas,
mais les marins qui naviguent sur la Parta Ro-
kantha rapportent parfois que d'étranges lu-
mières brillent du haut des montagnes derrière
les falaises du bord de mer. Les légendes attri-
buent ces lumières aux fantômes des sorciers
qui habitaient autrefois la Haute Citadelle et qui
continuent d’utiliser leurs magies pour allumer
de grands feux lors des nuits les plus sombres.
Ces histoires sont racontées pour effrayer les
jeunes enfants au coin du feu, et la plupart des
habitants du Folyavuld n'y croient pas.
Quelques-uns, cependant, connaissent la vérité
qui se cache derrière ces contes.
Mais Dradorny-Arnas existe bel et bien. Le
temple fortifié a été construit sur la frange Nord
de la chaîne d'Uldona au milieu du Deuxième
Âge. Des milliers d'esclaves ont passé leur vie à
déplacer de grands blocs de marbre depuis les
carrières des hauts plateaux jusqu'au site de
construction, et des milliers d'autres ont été sa-
crifiés lors de la consécration de la structure.
La citadelle est perchée au-dessus d'un grand
gouffre creusé par le ruissellement de l’eau,
avec des grottes souterraines qui serpentent
sous le plateau des hautes terres, à travers de
grandes chambres de calcaire et au-dessus de
sombres lacs souterrains. Il y a longtemps, ces
cavernes ont été transformées en une véritable
route par les esclaves. Une série de ponts, de
chemins sinueux de cavernes et d'escaliers
étroits menant du lit de la rivière Gweléth au
grand escalier qui serpente sur le bord extérieur
du gouffre, mène à la porte d'entrée de la cita-
delle.
Les anciens mythes du clan Rhidon nomment
les grottes de la gorge de Gweléth le Narsza
Trador (Fo. "La route ombragée"), et même les
chamans de la tribu évitent la grotte qui est l'en-
trée du vaste complexe souterrain. À l'époque
du royaume Szreldorn, après qu'Oraishapek le
Dépossédé ait commencé à contrôler les rois et
ait effectivement uni cette maison au culte de
Rakana-Kiral, le Dradorny-Arnas servait de
monastère pour l'entraînement de la prêtrise
dans les voies de la sorcellerie et des sombres
sacrifices. La citadelle elle-même a été cons-
truite comme un temple plutôt que comme une
forteresse militaire.
Oraishapek a conçu lui-même la citadelle. La
défense de la structure repose sur son inacces-
sibilité, plus que sur un ensemble de murs ou
une garnison de guerriers. La partie principale
de la citadelle est couverte d'un grand dôme
surmonté d'une flèche qui s'élève dans le ciel
des hautes terres. À l'intérieur de la flèche se
trouve une chambre à fenêtre unique où Orais-
hapek jetait certains de ses sorts les plus puis-
sants. C'est ici que, sous l'apparence de Lokor
Szrel, il a fait sortir la grande bête Kraszapol des
profondeurs de la Mer Intérieure. Les murs du
temple sont ornés de nombreuses frises qui re-
présentent diverses scènes de l'histoire du
peuple Baradhrim et les mythes entourant le
culte de Rakana-Kiral. Un historien ayant une
certaine connaissance de l'histoire orientale
pourrait reconstituer une grande partie de l'his-
toire du peuple Szreldorn aux deux premiers
âges, simplement en passant du temps à étudier
les portes, les murs et les plafonds. Un compte-
rendu plus formel de l'histoire des Szreldor,
ainsi que des pratiques de la prêtrise d'Oraisha-
pek existait autrefois dans la salle de la biblio-
thèque du temple, mais une grande partie de
cette collection s'est désagrégée au fil des ans.
Après la chute du roi Szrel en Mordor, les
129
 prêtres restants se sont enfermés dans la cita-
delle, se condamnant à mourir de faim plutôt
que de se soumettre à la nouvelle autorité de la
ville de Szrel-Kain. Les esprits de nombre de ces
sorciers hantent encore la forteresse, fournis-
sant une troupe macabre de compagnons aux
nouveaux habitants de la citadelle. En effet,
après que l'Anneau d'Oraishapek ait été re-
trouvé et que l'esprit lié soit redevenu actif, il
est immédiatement retourné dans son ancienne
forteresse, bien décidé à reconquérir le
royaume qui lui appartenait. Ses serviteurs
Orques de Gaurblog Lug gardent le temple et
infestent les grottes du Narsza-trador, scellant
ainsi la seule approche de la structure. Les
adeptes de Viszater-dyzo (Fo. "Culte du Glo-
rieux Retour") envoient des messagers des
villes vers la campagne du clan Rhidon, leur
passage dans le Narsza-trador étant masqué
par des raids Orques dans les hautes terres, ou
par de violentes tempêtes créées par le Dépos-
sédé pour frapper la côte. De cette façon, Orais-
hapek garde le contrôle de ses espions dans les
villes. Les Orques reviennent parfois de leurs
raids avec une malheureuse victime, volée à son
village et amenée à la citadelle pour fournir au
Dépossédé des informations sur la vie de la cité
avec un nouvel hôte. Les espions du Dépossédé
choisissent avec attention ceux qui seront enle-
vés, en veillant à ce que le nouvel hôte corres-
ponde au profil du nouveau vaisseau pour leur
seigneur spirituel.
Voir MERP – Perils on the Sea of Rhûn pour le
plan des ruines de Dradorny-Arnas (S. Minas
Falas) au Troisième âge.
Elgaer
(S. "Bijou de mer")
Voir le chapitre KELEPAR.
Fokerdo
(Ul. "Support Noir")
Le village Kugath de Fokerdo se trouve le long
de la côte boisée de la Mer Intérieure, entre
l'avant-poste du Folyavuld, Tunderdu Var et
Kugavod. La pêche est le passe-temps tradition-
nel des Kugath, et les hommes de Fokerdo ex-
cellent dans cette activité. Les eaux autour de
Fokerdo sont cependant facilement accessibles
par les bateaux de Kugavod, et si c'était la seule
130
ressource de la région, Fokerdo n'aurait pas
duré aussi longtemps. Les Kugath de Fokerdo
gagnent leur vie en cherchant de la nourriture
le long des sentiers qui traversent le Sud-Ouest
d'Agasha Dag, en chassant le cerf et le sanglier,
et en cherchant des peuplements du précieux
arbre renor. Le renor est apprécié pour son uti-
lisation dans la construction navale, et des
équipes de bûcherons de Tunderdu Var paie-
ront grassement pour connaître l'emplacement
d'une forêt de renors.
La vie des hommes de Fokerdo est dangereuse,
car la population elfique d'Agasha Dag désap-
prouve toute intrusion à l'intérieur de la forêt.
Les bûcherons et chasseurs doivent s'aventurer
en bandes armées, en prenant soin d'inclure un
chaman tribal dans leur groupe pour éloigner
les grands "spectres" blancs qui se cachent dans
les ombres de la forêt. Les chamans insistent
pour que les membres de la bande veillent à ne
pas s'éloigner du reste du groupe, de peur
d'être capturés et dévorés par les démons silen-
cieux de la forêt. Bien que quelque peu sensa-
tionnel, cet avertissement n'est pas loin de la vé-
rité, car les Elfes prennent au sérieux leur inter-
diction de s'enfoncer trop profondément dans
la forêt, et sont connus pour tuer ceux qui
s'aventurent trop loin par ignorance, ou par mé-
pris flagrant de la coutume locale. Pour plus
d'informations sur les Kugath et leurs cou-
tumes, voir le chapitre KUGAVOD.
Fola Salenin
(Fo. "Rivière de limon")
Le Grand Fleuve, que les cartes occidentales ap-
pellent le Celduin (S. "Rivière Courante"), est la
principale voie de commerce et de communica-
tion reliant le Nord du Rhûn aux terres du Rho-
vanion. Alimentées par le Long Lac, les eaux de
la rivière commencent leur grand voyage au
cœur de la culture urbaine des Hommes du
Nord. En serpentant vers l'Est à travers les
plaines du Nord du Rhovanion, la rivière longe
plusieurs des plus importantes colonies du
pays, les reliant à la lointaine ville de Szrel-Kain
et à la Mer Intérieure au-delà. Plusieurs af-
fluents importants ajoutent leur force à son vo-
lume : la Rivière Rouge, l'Aizadraka, Fola Ul-
dona et l'Ulumur (Fola Nagadar), pour n'en ci-
ter que quelques-uns.
Historiquement, le rôle de la Fola Salenin a été
quelque peu paradoxal, car s'il relie des terres
lointaines aux Folyavuldok et aux Hommes du
Nord, il a agi comme une barrière pour les nom-
breux nomades de la région, empêchant effecti-
vement un passage facile du Sud au Nord. Le
passage de la Fola Salenin a été compliqué par
l'absence de gués sur la rivière. Ce n'est que
pendant les froids mois d'hiver que le niveau de
la rivière est suffisamment bas pour permettre
le passage à gué, et seulement dans les larges
bas-fonds en face d'Ilanin. Pendant les périodes
plus chaudes de l'année, les voyageurs souhai-
tant traverser la rivière doivent soit utiliser les
quais permanents à Ilanin et Szrel-Kain, soit
trouver un habitant qui loue une barque ou un
bateau. Compte tenu de la concentration de vil-
lages et de fermes le long des berges de la ri-
vière, et de la popularité de la pêche dans la
Fola Salenin, trouver un moyen de traverser la
rivière est relativement facile pour un groupe
de voyageurs de taille moyenne prêts à payer.
Entre le Long Lac et Ilanin, la rivière a forte-
ment entaillé le terrain, et les berges sont relati-
vement abruptes et peu boisées. En aval d'Ila-
nin, la couverture forestière augmente réguliè-
rement et la rivière s'élargit et se charge de li-
mon. Lorsque les eaux atteignent Szrel-Kain, le
courant ralentit pour devenir presque imper-
ceptible. À l'endroit où la Fola Salenin se jette
dans la Mer Intérieure, l'eau devient saumâtre
et abrite une écologie marine florissante de
poissons, de crustacés et d'oiseaux aquatiques.
Les habitants exploitent ces ressources, fournis-
sant à Szrel-Kain et à Riavod l'essentiel de leur
alimentation quotidienne.
Fola Uldona
(Fo. " Rivière des plantes")
L'Uldona est très sacré pour le peuple du Fo-
lyavuld. Dans les hautes terres, les eaux de l'Ul-
dona émergent de trois grandes sources. Les lé-
gendes racontent que les Servantes de la Terre,
servantes de la déesse Aldena, ont planté un jar-
din sacré autour de chaque source, permettant
aux eaux de la rivière d'imprégner d'une ferti-
lité magique toutes les terres du royaume. Au
milieu du Troisième Âge, chaque source est le
site d'une citadelle Gyogarasag (Fo. "Société des
guérisseurs"), où des guérisseurs dévoués soi-
gnent les malades et s'occupent des jardins dont
on dit qu'ils contrôlent la santé et l'abondance
agricole du Folyavuld.
En aval des citadelles, les trois affluents effec-
tuent des descentes sauvages et turbulentes à
travers les hautes terres boisées et jusqu'au fond
de la vallée. À l'endroit où le dernier des trois
affluents se rejoint, la rivière se calme et est na-
vigable par de petites embarcations. Surplom-
bant ce confluent se trouve le refuge Killin-
drow, capitale provinciale des patriarches
Broendon des hautes terres. Partant de Killin-
drow vers le Nord, l'Uldona serpente à travers
les terres agricoles de la vallée et est rejointe par
plusieurs petites rivières. Le plus septentrional
(et le plus connu) des trois gués de la rivière est
situé à Uldonavan, qui marque également le
point le plus élevé de la rivière qui peut être at-
teint par les grandes barges commerciales et les
galères Havorsaga de la Fola Salenin (Celduin).
Garthdaer Halcelebdilin
(S. "Grand Royaume aux Longues flèches
d’Argent")
La grande cité des Uialrim dans la grande forêt
d’Agasha Dag. Voir les détails du royaume et
de la cité des Uialrim au chapitre 6.7 - Les Uial-
rim.
Gellien Naeggurth
(S. "Joie de la mort douloureuse")
Les Elfes ont un certain nombre de clairières
préférées, connues pour leur atmosphère pai-
sible ou émotive. De nombreux Uialrim se ren-
dent dans ces sites, que ce soit pour une con-
templation tranquille ou pour pleurer le décès
d'amis ou de parents chers. L'une de ces clai-
rières de deuil, Gellien Naeggurth, est le lieu
d'une triste histoire, connue d'un seul, mais de-
vinée par beaucoup. Les arbres se séparent ici,
et un ruisseau forestier serpente au travers de
cette pelouse ouverte. De petites fleurs jaunes
ouvrent leurs pétales toute l'année et les libel-
lules viennent danser sur l'eau. Cet endroit
pourrait sembler lumineux s'il n'y avait pas un
vieux saule courbé loin au-dessus de la rive, qui
projette une ombre triste et mélancolique, et qui
soupire lorsqu'une brise souffle entre ses
feuilles jaunies. L'arbre jette une discorde émo-
tionnelle qui donne à la clairière son air triste,
et seules quelques anciennes marques de coups
sur le tronc de l'arbre servent d'indices de l’an-
131
 cienne tragédie qui est la source de tant de cha-
grin. L'arbre est en fait l’ancienne et gracieuse
Tige-de-Saule, une Femme-Ent qui a fui les val-
lées de l'Anduin au début du Deuxième Âge à
la recherche de nouvelles terres à transformer
en magnifiques jardins. Après avoir vécu un
certain temps dans les terres fluviales, elle passa
à l'Est le long de la côte Nord de la Mer Inté-
rieure. Elle se reposait près de la Fola Salenin
lorsqu'un groupe de guerriers Szreldorn appa-
rut, traînant derrière eux un malheureux
homme Gargath, qu'ils avaient capturé et qu’ils
maltraitaient pour le plaisir. Ces guerriers ont
commencé à torturer l'homme en le crucifiant
au saule avec des clous en fer. Les Femmes-Ent
ne pouvaient rien faire pour intervenir, crai-
gnant le feu qu'ils portaient, et restèrent donc
muettes tandis que les Szreldor tourmentaient
le prisonnier jusqu'à ce que son esprit s'échappe
de son corps déchiré. Tige-de-Saule fut horrifiée
par la cruauté dont elle avait été témoin et fit le
vœu de ne plus avoir affaire à aucune race hu-
maine. Elle enterra le corps près de la rivière, où
se trouve encore un monticule de fleurs, mais
fut incapable d'enlever les clous de fer de son
côté. Elle avança ainsi jusqu'à ce qu'elle atteigne
l'Agasha Dag, passa sous sa canopée et ne fut
plus aperçue par aucune race d'Hommes ou
d'Elfes. Les cicatrices laissées par les clous rouil-
lés sont toujours présentes sur son tronc si-
nueux, et le souvenir de ce jour est toujours
gravé dans ses rêves…
Ilanin
(Lo. "Trophée de guerre")
La ville d'Ilanin repose sur la zone de terre la
plus disputée par les peuples du Rhûn et du
Rhovanion. Tout au long de l'histoire de la ré-
gion, Ilanin a été détruite et reconstruite de
nombreuses fois. Au Deuxième Âge, les terres
situées autour du confluent du Donu et de la
Fola Salenin constituaient un grand domaine
Szreldorn gouverné par la maison Hos. Lorsque
le Folyavuld se rebella contre les Szreldor, la
ville fut prise et devint brièvement le siège du
pouvoir de la matriarche Londu. Peu après la
guerre de la Dernière Alliance, le seigneur de
guerre Hos est revenu avec une armée de guer-
riers Sagath mécontents et a repris ses terres.
Depuis lors, le Folyavuld et les descendants de
la maison Hos se sont âprement disputés les
terres, ce qui a incité les Orientaux qui ont pris
132
part à nombre de ces batailles à nommer le site
Il-anina, "Trophée de guerre". Quel que soit le
camp qui contrôlait la ville, ce nom est invaria-
blement conservé, comme une façon de se mo-
quer de la défaite de son rival.
Ilanin, son nouveau nom, est actuellement con-
trôlé par un nouveau seigneur de guerre Sa-
gath : Tros Hesnef. La maison Tros est un rival
de longue date de la maison Hos (qui s'appelle
maintenant Huz), qui a profité de l'accord de
cette dernière pour garder la route commerciale
d'Angmar dans le Nord, et s'est installée sur des
terres autrefois contrôlées par Hos. Le seigneur
de guerre Huz a amèrement protesté contre ce
déplacement auprès du seigneur de Carn Dûm,
mais n'a pas réussi à faire expulser son rival.
Angmar a en fait conclu un accord avec la mai-
son Tros, lui accordant le droit d'occuper Ilanin
et de percevoir un péage pour le passage sur la
rivière des guerriers migrant vers Angmar.
Entre les terres contiguës des maisons Tros et
Huz, il existe désormais une route sûre, du
Rhûn à Angmar, et la migration vers l'Ouest a
atteint de nouveaux sommets. Ilanin est un
maillon crucial de cette route.
La ville elle-même a pris de nombreuses formes
au fil des ans. Actuellement, elle n'est pas forti-
fiée, mais consiste en un petit ensemble de mai-
sons en pierre entourées d'une marée mouvante
de tentes et de nomades. Les structures perma-
nentes de la ville se dressent à l'ombre du Crim
(Lo. "Le rocher"), une ancienne forteresse de
pierre qui a servi à de nombreux seigneurs
d'Ilanin et qui a été prise par la force à plusieurs
reprises. À chaque fois, les murs sont réparés,
les tourelles sont reconstruites, une nouvelle
porte est construite, et la forteresse redevient le
centre de la ville. Les guerriers de Tros Hesnef
gardent les murs et surveillent la campagne,
prélevant leur droit de péage sur tous ceux qui
traversent les terres de leur seigneur.
La route migratoire d'Angmar est actuellement
menacée de toutes parts. La maison Huz est
puissante et dispose de nombreux guerriers en
réserve. Le seigneur de guerre Huz complote
maintenant pour expulser Tros, et rendre à cette
maison son ancienne place de tribu dominante.
La tribu Algifryond Ehwathrumi de Buhr Ma-
hrlinge aimerait également voir le seigneur de
guerre Tros détruit, rouvrant ainsi la grande ri-
vière au commerce avec le Folyavuld. Et bien
sûr, le Maître du Royaume sauterait sur l'occa-
sion pour reprendre la ville. Ces facteurs cons-
pirent contre l'actuel seigneur d'Ilanin, mena-
çant de transformer une fois de plus la ville et
sa forteresse en trophée d'une autre guerre.
Voir carte d’Ilanin dans JRTM #00316 – Les Ca-
valiers du Rohan, pour plus de détail.
Kelepar
(Fo. " Rive de l'Est ")
Kelepar, qui a également été connu sous le nom
d'Elgaer, est une ruine déserte et hantée, un ar-
tefact d'une époque où le Folyavuld avait beau-
coup plus d'influence sur la Mer Intérieure.
Avant la grande campagne de Minalcar et de
Vidugavia dans l'Est, les terres entourant Kele-
par appartenaient aux tribus Urgath. En T.A.
1248, les armées de l'Ouest ont poussé les Ur-
gath loin dans les Plaines Désertes et sans piste
avant de stopper leur progression sur les bords
de l'Agasha Dag. C'est là que fut construit le dé-
pôt de ravitaillement d'Elgaer (S. "Joyau de la
mer"), afin que les navires du Folyavuld puis-
sent apporter aux hommes de l'Ouest les four-
nitures dont ils avaient tant besoin. Les actions
des armées de Minalcar ont semé les graines de
la discorde parmi les Orientaux, les prédispo-
sant à l'influence de Sauron dans les années sui-
vantes.
Elgaer a survécu en tant qu'avant-poste com-
mercial jusqu'à l'an T.A. 1331, lorsqu'une armée
de nomades sous la direction de Nemol le Dé-
possédé l'a détruit. Elgaer est restée en ruines
pendant deux cents ans, avant que les mar-
chands du Folyavuld ne reviennent de la ré-
gion. Le deuxième avant-poste a été construit
sur les ruines du premier et a été rebaptisé Kele-
par. Les marchands de Kelepar ont accepté les
grands risques du rétablissement de la présence
des Folyavuldok sur la côte Est dans un seul but
: trouver leurs propres routes commerciales
vers l'Est et couper Mistrand de l'échange. Il a
fallu de nombreuses années de paiement d'im-
portants tributs aux matriarches Urgath locales
avant que les marchands et les habitants ne fas-
sent preuve de bonne volonté. Cependant, de
nombreuses tribus locales ont fini par s'allier
avec les marchands de Kelepar, contre l'autorité
religieuse de Mistrand. Une nouvelle route a été
développée, reliant Kelepar à la terre lointaine
de Relermindu, au Sud-Est du Rhûn.
Le contournement de Mistrand a provoqué la
Guerre des Pots d'Argile en T.A. 1633, qui a été
combattue à la fois sur terre et sur mer par le
Folyavuld et le Gathmarig de Mistrand. Les ba-
tailles navales furent remportées de manière
décisive par le Folyavuld, et la marine de Mis-
trand fut contrainte de protéger son propre port
des attaques. La guerre sur terre, cependant,
tourne rapidement en faveur de Mistrand et de
ses tribus nomades alliées. En l'an T.A. 1635,
l'avant-poste est déserté lorsque la Grande
Peste s'abat sur le pays, mettant fin aux com-
bats. L'année suivante, une bande de guerriers
Brygath brûla l'avant-poste, essentiellement en
bois, le mettant à nouveau en ruines. Peu de
structures subsistent aujourd'hui à Kelepar. Les
habitants d'Urgath considèrent l'endroit
comme maudit, car toutes les tribus associées à
la défense de l'avant-poste ont depuis été asser-
vies par les chefs religieux de Mistrand, leurs
terres ayant été données aux tribus qui ont com-
battu pour la gloire de Kerkassk.
Bien qu'il y ait sans aucun doute des richesses
matérielles à trouver dans les ruines de l'avant-
poste autrefois riche, très peu sont assez coura-
geux pour s'aventurer au cœur des ruines, car
on pense que les esprits de ceux qui ont été tués
par la Grande Peste hantent encore le site. Seuls
les espions de Kerkassk ont passé du temps à
fouiller les décombres, à la recherche du sceptre
de Mistrand.
Killindrow
(Fo. "Maintien élevé")
Le village de Killindrow, situé dans les hautes
terres, remonte aux premières habitations des
Hommes dans les terres fluviales. Les tribus
Donath qui ont été les premières à pénétrer sur
ces terres ont adopté le complexe de grottes
dans les collines entourant la ville comme lieu
saint, et ont enterré leurs morts dans ses
chambres les plus profondes. Les patriarches
Broendon ont gouverné les tribus Donath pen-
dant des milliers d'années, et pendant tout ce
temps, Killindrow est resté le centre de leur
autorité. Pendant la longue occupation des
basses terres par les Szreldor, la ville a servi de
capitale à la résistance des hautes terres, et a été
attaquée plusieurs fois par les troupes de guerre
Szreldorn. Cependant, le peuple revenait tou-
jours, et finalement les Szreldor ont été renver-
133
 sés. Killindrow est aujourd'hui la capitale pro-
vinciale des Hautes-Terres et le siège des repré-
sentants des Broendon au Conseil des Clans de
Szrel-Kain.
Hormis la grande ancienneté des nombreuses
structures de la ville, Killindrow ressemble
beaucoup à n'importe quelle autre ville du Fo-
lyavuld. Les artisans et les marchands se pres-
sent sur la place du marché, les ouvriers travail-
lent sur les quais de la rivière, et toutes les ta-
vernes sont remplies le soir. La ville n'a pas de
mur de protection, ni de tours ou de forts pour
la protéger des attaquants. Le fait est que tous
les assaillants potentiels qui ont déjà tenté d'at-
taquer les frontières du Folyavuld a soit évité la
région des hautes terres en raison de son inac-
cessibilité, soit vu son offensive mourir en ten-
tant de traverser les hautes terres occidentales
(connues sous le nom de Dobok Broen). Les
éclaireurs des Hautes-Terres veillent en perma-
nence sur les frontières occidentales du
royaume, et les gardes de la ville sont bien en-
traînées aux tactiques de frappe et de fuite qui
ont repoussé tant d'ennemis.
Un autre facteur qui sert à protéger Killindrow
des assauts est la présence d'un grand nombre
de vendeurs d'épées dans la ville. La route prin-
cipale qui traverse Killindrow est l'une des
seules routes reliant le Folyavuld à Dor Rhû-
nen, et les caravanes s'arrêtent constamment
dans la ville. Les guerriers à louer sont toujours
présents dans les tavernes locales, à la re-
cherche d'une caravane ayant besoin de gardes.
Beaucoup d'entre eux sont des Hommes du
Nord, et cette culture constitue la seule minorité
significative de la ville. Presque tous les autres
habitants de la ville sont d'origine Donath, avec
des liens familiaux avec l'un des nombreux do-
maines qui parsèment la vallée de la rivière Ul-
dona.
La principale activité de Killindrow est la pro-
duction de vin, et c'est de cette ville que pro-
vient la majeure partie du très convoité vin
rouge Broendon. Les wagons et les barges arri-
vent en ville chargés de raisins provenant des
domaines environnants. Bien que certains dis-
posent de leurs propres installations pour la fa-
brication et le stockage du vin, la majeure partie
est fabriquée dans les vignobles situés en amont
et en aval de Killindrow. Le vin est ensuite
vieilli dans des voûtes spécialement scellées et
gardées dans les grottes sacrées au-dessus de la
134
ville. Le caractère sacré de ces grottes témoigne
du rôle du vin et de sa fabrication dans la ville
des Hautes-Terres. Pénétrer dans les grottes des
Hautes-Terres sans autorisation est puni de
mort.
Voir la carte des Hautes-Terres au chapitre
12.3.2.
Kugavod
(Ul. "Lieu des brumes")
Depuis l'an T.A. 562, lorsque le premier navire
d'exploration du Folyavuld a traversé les
brumes de la baie de Kug et a aperçu l'embou-
chure de la rivière qui porte le même nom, la
ville de Kugavod est un partenaire majeur du
réseau commercial qui s'étend sur la Mer Inté-
rieure. Les marchands transportant des ton-
neaux de vin et de bière, des barils scellés de cé-
réales, d'olives et d'autres fruits, ainsi que des
caches d'outils et d'armes en fer, jettent leur
ancre au large et attendent l'approche inévi-
table des canoës de commerce Kugath.
Les canoës sont chargés de fourrures coûteuses,
de beaux objets en bois et en os sculptés, et de
sachets d'herbes forestières fraîches et séchées
que les guérisseurs du Folyavuld transforme-
ront en puissants médicaments. Les cordes sont
descendues et les commerçants Kugath sont in-
vités à bord. Les boissons sont partagées et les
négociations durent jusqu'au crépuscule. À la
tombée de la nuit, les canoës de commerce re-
partent vers la haute palissade de Kugavod,
chargés de marchandises issues du troc. À
l'aube, le capitaine du navire marchand hisse
ses voiles et rentre chez lui à Dilgul ou à Szrel-
Kain, en espérant que son passage ne sera pas
marqué par les pirates. C'est ainsi que Kugavod
participe à l'interminable échange de marchan-
dises entre les terres séparées par des grandes
distances de la Mer Intérieure.
Histoire : Malgré l'apparence semi-permanente
de la ville, essentiellement en bois, Kugavod est
un site d'habitation véritablement ancien. Les
hommes ont commencé à couper la forêt et à
ériger des habitations à l'embouchure de la ri-
vière après la guerre du Nord, en D.A. 1695. Les
peuples fondateurs représentaient un mélange
de cultures Nordiques du Rhovanion et de Gar-
gath, qui s'étaient alliées de nombreuses années
avant la guerre, et ont élevé des villages de pê-
cheurs de l'embouchure de la Fola Salenin jus- dans la forêt est peut-être l'activité la plus dan-
qu'au bord de l'Agasha Dag. Les Baradhrim ont gereuse de Kugavod, car les "démons" de la fo-
persécuté sans pitié les peuples de la région, et rêt (en réalité la population elfique d'Uialrim)
les habitants de la rive Nord ont été contraints sont connus pour s'emparer de villageois sans
de fuir en canoë dans les eaux orientales de la provocation. Des hommes ont disparu sans lais-
mer. L'embouchure du Kug était un choix natu- ser de trace, après s'être simplement égarés hors
rel pour établir une ville, à cheval sur la fron- de vue du reste de leur groupe de chasseurs ou
tière entre l’estuaire et la mer. de bûcherons. Les chamans des tribus accompa-
gnent souvent les groupes, car ils sont censés
Grâce aux ressources de la baie, de la rivière et
avoir des pouvoirs spéciaux qui les protègent
de la forêt environnante, les réfugiés de Kuga-
des démons. Les chamans ont placé des mar-
vod ont pu survivre jusqu'au Troisième Âge,
queurs dans la forêt autour de Kugavod, et il est
lorsqu'ils ont été réunis avec les autres peuples
expressément interdit aux villageois de passer
de la Mer Intérieure. Les huttes de bois de
ces marqueurs sans l'accord des chamans. Un
Kugavod sont d'âge variable. Chacune doit être
individu protégé reçoit une amulette en plumes
démolie et reconstruite à peu près toutes les gé-
qui est censée éloigner les démons. Cette situa-
nérations, car la forêt côtière est périodique-
tion fonctionne bien pour les Elfes, qui sont sa-
ment frappée par des tempêtes de pluie, et les
tisfaits de laisser les Kugath errer dans la forêt
structures ont tendance à se délabrer. La ville a
à l'intérieur de leurs repères tabous sans être in-
été partiellement ou totalement détruite plu-
quiétés. Lorsque les individus censés être pro-
sieurs fois au cours de son histoire par des in-
tégés s'aventurent trop loin dans la forêt, les
cendies et de violentes tempêtes de mer. Les
Elfes retirent le talisman après avoir capturé
Kugath, cependant, sont un peuple résilient, et
son porteur, et le placent à la limite de la zone
ont reconstruit leur village à chaque fois qu'une
interdite. Cela conduit inévitablement les cha-
telle dévastation s'est produite. Bien que la ville
mans à supposer que la personne a laissé tom-
n'ait jamais été attaquée, chaque nouvelle ville
ber le talisman, et s'aventurait au-delà des re-
a été entourée d'un mur de bois robuste qui a
pères tabous sans sa protection.
fait la réputation de la colonie. Les anciens de la
ville disent que c'est grâce à ce mur que les dé- Politique et pouvoir : L'autorité au sein de la
mons de la forêt n'ont jamais attaqué le village. tribu Kugath repose sur la femme aînée de la
famille dirigeante. La parole de la matriarche
Habitants : Les Kugath représentent un étrange
fait loi, et son jugement est le dernier mot de la
mélange de culture non traditionnelle d’Orien-
justice Kugath. Les peines infligées à ceux qui
taux et d'ancienne culture d'homme du Nord.
sont jugés coupables d'avoir enfreint la loi
C'est un peuple matriarcal, le chef initial des ré-
Kugath sont généralement clémentes, bien que
fugiés étant une matriarche Gargath, plutôt que
des membres de la tribu aient été mis à mort
les patriarches nordiques qui ont choisi de res-
pour des crimes graves comme le meurtre. Une
ter et d'affronter les Baradhrim (et qui ont été
condamnation à mort implique généralement
massacrés). La grande majorité des habitants de
l'ostracisme, et l'individu est relâché dans la fo-
la ville vivent de la pêche, et dans ce domaine
rêt, en dehors des repères tabous du village. Les
au moins, les hommes et les femmes partici-
Elfes n'apprécient pas d'être les bourreaux in-
pent. Les canots à balancier utilisés pour pêcher
volontaires de la loi Kugath, mais la punition
dans la baie sont tirés sur des plages de sable au
est suffisamment rare pour qu'ils ne soient ja-
Sud de la ville et laissés à l'abri de la lisière des
mais en colère au point de passer à l'action.
arbres pendant la nuit. Les pêcheurs nettoient
leurs prises sur la plage, puis les transportent
en ville sur des perches. Ce qui n'est pas con- Lest
sommé immédiatement est salé et séché dans (Do. "Bouche-de-la-Rivière")
un grand fumoir communal à la périphérie de
Sur la Mer de Rhûn, la légitimité est une ques-
la ville.
tion de perspective, et nulle part ailleurs cela
En plus des pêcheurs, des maîtres ébénistes et n'est plus évident que dans la ville portuaire de
des charpentiers exercent leur métier à Kuga- Lest. Pour les familles de marchands du Fo-
vod. La recherche de nourriture et la chasse lyavuld, Lest est un refuge pour les pirates, les

135
 criminels et les égorgeurs qui méritent l'écha-
faud. Pour les citoyens de Lest, cependant, les
capitaines des navires qui y accostent sont des
héros, de braves renégats qui défient la poli-
tique impériale du Folyavuld, réclamant le
commerce qui appartient de droit aux habitants
de la côte Sud. Dans le même temps, les cor-
saires qui opèrent depuis Scarakikot et se font
appeler "chasseurs de pirates" sont considérés
localement comme la pire des vermines : des
chasseurs de primes sans aucun sens de l'hon-
neur. Pour les marins de Lest - marchands, cor-
saires et pirates - c'est la grande dichotomie qui
domine leur vie, car atteindre son port promet
un retour riche et un accueil de héros, mais être
attrapé par les navires du Folyavuld, c'est ren-
contrer son destin au bout d'un nœud coulant.
Histoire : L'embouchure de l'Othnen a abrité un
village de pêcheurs Donath depuis que
l'Homme s'est installé au Rhûn. Le grand estur-
geon a longtemps été reconnu par l'Homme
comme une ressource précieuse, justifiant à elle
seule l'implantation d'un village à l'embou-
chure de la rivière.
En l'an T.A. 572, un marchand de Buhr Armen-
rik nommé Freolof entra en contact avec les Do-
nath à l'embouchure de la rivière et une alliance
commerciale et de protection mutuelle fut con-
clue. Au cours de longues années de partena-
riat, la présence des Hommes du Nord dans la
ville naissante de Lest s'est accrue jusqu'à ce
qu'une nouvelle charte de la ville soit rédigée en
l'an T.A. 865. Dans cette charte, l'autorité tradi-
tionnelle des Donath conserve trois sièges au
sein d'un nouveau conseil de cinq membres. Les
deux autres sont de puissants marchands lo-
caux nommés par le maître de Buhr Armenrik.
Bien que la ville reste ostensiblement indépen-
dante de la capitale des Ibnotithiuda, des liens
économiques et culturels les unissent très étroi-
tement. Alors que l'animosité entre les Ibnoti-
thiuda et le Folyavuld grandissait, les habitants
de Lest apprenaient à considérer les marins du
Folyavuld comme des ennemis plutôt que des
rivaux.
Au début du 17e siècle du Troisième Âge, les
premiers corsaires ont reçu des licences du con-
seil de Lest. Ces licences ont été émises en ré-
ponse au développement des Folyavuldok de
Kelepar, qui s'attaquait au commerce de mar-
chandises de contrebande en provenance de
Mistrand, commerce qui a été rétabli entre Lest
136
et Dilgul (qui était à nouveau habité). Tout à
coup, les marchands de Buhr Armenrik se sont
retrouvés à la traîne sur les marchés de la céra-
mique et des épices de Dor Rhûnen. Les béné-
fices de ces marchandises ont fait exploser les
marchés de Lest et de Buhr Armenrik, et les cor-
saires étaient considérés comme la dernière
chance pour les marchands Ibnotithiuda de
sauver leurs affaires. Depuis lors, les pirates les
plus puissants ont pris un rôle de plus en plus
actif à Lest.
Habitants : La majorité des habitants de Lest
sont d'origine Donath. Ils gagnent leur vie de
manière traditionnelle : en pêchant, en fabri-
quant et en vendant des bateaux, et en transpor-
tant des marchandises d'un endroit à l'autre sur
la mer. La ville est soutenue par une campagne
le long de la rive opposée de l'Othnen qui est
couverte de fermes. La région de Donath de Da-
cranamel (Do. "Terres vertes") est l'une des
seules zones vraiment fertiles du Gathod, et les
fermiers locaux apportent des chariots de cé-
réales et de produits à la ville chaque matin.
Parmi les autres visiteurs fréquents de la ville
figurent les chasseurs de Bergothiuda, qui par-
courent les chaînes méridionales agréablement
boisées de la chaîne d'Uldona. Les fourrures, le
cuir et la viande qu'ils apportent sur les mar-
chés de la ville permettent de nourrir et d'habil-
ler les habitants de la ville. En échange, les Ber-
gothiuda achètent des outils et des armes en fer
supérieur aux Ibnotithiuda.
Politique et pouvoir : Le plus grand lien entre
les marchés de Buhr Armenrik et de Lest est
l'absence de droit de douane entre les deux
villes. Cela encourage les riches marchands à
mener des opérations dans les deux villes, de
sorte que les cargaisons déchargées à Lest peu-
vent être transportées par barge ou chariot à
Buhr Armenrik, puis transportées par caravane
à Tirith Toron sans jamais changer de mains.
Cela permet aux marchands de maximiser leurs
profits, et donc de concurrencer les marchands
Folyavuldok qui bénéficient de tant d'autres
avantages. Cela a également eu tendance à
brouiller la ligne de démarcation entre le cor-
saire/pirate et le marchand légitime, car les
hommes qui ont fait fortune en s'attaquant aux
navires du Folyavuld achètent maintenant des
caravanes à Buhr Armenrik, plutôt que de
vendre leurs marchandises sur les quais de
Lest. La politique de la guilde est de plus en
plus souvent décidée lors de réunions infor-
melles de pirates sur le front de mer. Ce n'est
qu'une question de temps avant qu'un pirate in-
fluent ne passe du statut de chef de la société de
pirates à celui de représentant au conseil de la
ville.
Logathavuld
(Fo. "Terre des Logath")
Des eaux rouges à l'Ouest, aux vastes plaines à
l'Est, et des terres arides au Nord à la Mer Inté-
rieure au Sud, les tribus nomades Logath rè-
gnent en maître. Dans toute cette région, les
jeunes mâles Logath suivent les troupeaux dans
leur cycle annuel de pâturage ; ils passent les
mois chauds à parcourir les collines rocheuses,
puis descendent à l'abri des vallées des basses
terres lorsque les vents violents de l'hiver arri-
vent. Ce n'est que quelques fois par an que leurs
pérégrinations les ramènent chez eux, dans des
campements abrités où règnent les matriarches
de la tribu. Cette organisation sociale tradition-
nelle est pratiquée par les nomades du Nord de-
puis qu'ils ont colonisé ces terres au milieu du
Deuxième Âge. Il est rare qu'un ancien de la
tribu puisse se rappeler les vieilles histoires qui
racontent que les temps n'ont pas toujours été
aussi paisibles. Les vastes terres de Loga-
thavuld sont divisées en une multitude de tri-
bus différentes, et seule une personne familière
d'une région particulière de Logathavuld sera
capable d'indiquer les subtiles marques tribales
à l'œil non exercé du voyageur occasionnel.
137
 Parmi les tribus les plus influentes, il y a les
Narkad, les Barak, les Utal, les Gord et Ibar, la
plus puissante. Les clans ont leurs propres cam-
pements traditionnels dans la zone tribale, dont
la plupart sont occupés de façon saisonnière.
Chaque année, les matriarches des clans éva-
luent l'état de leurs troupeaux et sélectionnent
un groupe excédentaire qui sera conduit au
marché de Sadvar, sur l'Ulumur. Avec la ri-
chesse obtenue par la vente de leur bétail, les
tribus achètent tous les articles que le marché
peut fournir, mais que les tribus elles-mêmes ne
peuvent produire.
Récemment, la discorde a grandi entre les ma-
triarches des tribus et les chefs religieux des tri-
bus. Cette tension est le résultat de nouvelles ré-
vélations religieuses qui se sont répandues à
travers le pays depuis Gazu Darshan-zar (Lo.
"Le lieu des visions sacrées") à l'Est. Ces révéla-
tions ont été données à une prêtresse sur la
montagne par une figure cornue que la plupart
pensent être Vadan, le dieu Logath de la chasse.
Vadan a révélé aux témoins rassemblés com-
ment les tribus pourraient accomplir leur grand
destin en envoyant leurs fils à faire la guerre
pour le roi du Nord, qui les récompenserait par
de grandes richesses. La prophétie a sonné juste
dans la plupart des tribus qui l'ont entendue,
car servir le Roi-Sorcier d'Angmar a longtemps
été une source de richesse supplémentaire pour
les tribus qui pouvaient épargner le travail de
leurs hommes valides. La matriarche Ibar de
Sadvar, cependant, a dénoncé pendant des an-
nées le fait de servir le Roi-Sorcier sur les con-
seils de ses conseillers Folyavuldok. Les tribus
sont maintenant déchirées entre l'obéissance à
la plus haute autorité traditionnelle du pays, et
l'écoute des pressions de leurs prêtresses et de
leur propre cupidité. Déjà, de nombreuses tri-
bus du Nord et de l'Est n'ont pas tenu compte
du mandat d'Ibar et ont envoyé leurs fils servir
Angmar. Dans le Gazar Utal (Lo. "Rangées de
l'Utal"), la tension est telle qu’elle risque de dé-
clencher une guerre.
La matriarche Utal a récemment arrangé le ma-
riage de son fils le plus séduisant avec une fille
Ibar qui vient juste de devenir majeure. Nisa
Ibar, accompagnée de son frère aîné, a passé le
mois dernier à rendre visite aux Utal, apprenant
à connaître le clan dont elle sera bientôt un
membre important. La prêtresse Utal et quatre
jeunes guerriers de la tribu ont cependant un
138
plan différent pour l'héritière Ibar. Peu de
temps après son départ du camp Utal, Nisa et
son frère sont tombés dans une embuscade de
guerriers Utal, et le frère de Nisa a été tué. Les
quatre hommes ont caché le corps du frère dans
un trou de troll abandonné et ont libéré leurs
deux chevaux dans les bois environnants. Ils
ont ensuite caché Nisa dans la grotte sacrée de
la tribu. La grotte est scellée par une pierre
géante, nécessitant au moins deux hommes
forts pour la déplacer, et est protégée par un
symbole tabou interdisant l'entrée dans la
grotte sauf un jour par an. Parce que les quatre
hommes croient que leurs actions sont justifiées
sur le plan religieux, ils pensent que les tabous
ont été mis là dans un but précis. Leur plan est
de chevaucher vers Angmar en cinq jours, en
récupérant Nisa dans la grotte sur leur chemin
vers le Nord.
Le péage que la tribu Huz Sagath fait payer
pour emprunter la route d'Angmar n'est pas
bon marché, et les Sagath cherchent toujours à
acheter des femmes esclaves. Les guerriers
d'Utal espèrent acheter leur chemin vers Ang-
mar avec la jeune héritière !
Mistrand
(Ga. "Eaux Mêlées"")
Ville fière et très active, Mistrand est un amal-
game de diverses cultures et traditions synthé-
tisées pour former une entité unique qui en est
venue à dominer la politique dans tout le
royaume. Point d’entrée des marchandises qui
traversent le Rhûn, Mistrand soumet de nom-
breux pays lointains à sa politique commerciale
et influence les marchands de nombreux
royaumes par sa capacité à détruire leurs pro-
fits en les excluant de ses marchés.
Voir carte page suivante et chapitres 6.4 et 7.1.
Narsa-Trador
(Ar. "Route sombre")
Voir le chapitre DRADORNY-ARNAS.
Parta Rokantha
(Fo. "Côte des squelettes")
Cette étendue de falaises abruptes et de hauts-
fonds déchiquetés est le littoral le plus redouté
de la Mer Intérieure. Commençant à la gorge de
Gweléth, où le plateau de la chaîne d'Uldona
s'élève des hautes terres environnantes, la Parta
Rokantha s'étend sur plus de 150 kilomètres vers
le Sud. Les falaises le long de la côte s'élèvent
parfois à des hauteurs de plusieurs centaines de
mètres, formant un mur spectaculaire et dange-
reux de roche solide. Les falaises sont creusées
sur toute leur longueur, abritant une importante
colonie de mouettes, les seuls animaux qui ont
pu vivre le long de la côte. L'absence relative de
gibier et l'absence totale d'abri contre les vagues
déferlantes laissent peu d'espoir à celui qui a la
malchance de faire naufrage ici...
Bien que le fond de la mer s'abaisse rapidement,
offrant une profondeur suffisante pour les na-
vires naviguant près des falaises, des rochers
déchiquetés s'élèvent de manière imprévisible
du fond, se terminant parfois juste sous la sur-
face de l'eau, où ils peuvent causer d’énormes
dégâts à un navire imprudent. Les falaises
abruptes redirigent les vents forts à des angles
sauvages, provoquant des rafales aléatoires qui
sont tout aussi susceptibles de pousser un na-
vire aux pieds des falaises que de le pousser au
large. Tout capitaine qui navigue sur la Mer In-
térieure sait qu'il ne doit pas s'approcher de la
dangereuse Parta Rokantha, sauf si sa destina-
tion est Scari. Le danger physique évident de la
côte n'est pas la seule raison pour laquelle les
Hommes craignent la Parta Rokantha, car
comme son nom l'indique, beaucoup de gens
pensent que la côte est hantée. Les mythes con-
cernant la citadelle de Dradorny-Arnas, un lieu
de sombre sorcellerie, ont tourbillonné dans la
région depuis la fondation du Folyavuld. Cer-
tains disent que d’inquiétants feux magiques
s'étendent et engloutissent les navires qui sont
assez fous pour s'éloigner trop près de la côte.
D'autres parlent de navires hantés avec des
équipages de fantômes qui naviguent sur la
Parta Rokantha la nuit. La véracité de ces his-
toires est une question d'opinion très variable,
mais personne ne conteste que la région soit
aussi inhospitalière.
Riavod
(Fo. "Ville de Rhin")
Pour les marins qui gagnent leur vie sur la Mer
Intérieure, la grande embouchure de la rivière
Fola Salenin est une porte qui permet de passer
du domaine du vent et des vagues à l'abri
agréable et fertile des terres fluviales. Telles des
sentinelles, les tours de guet de Riavod, port d'at-
tache de la puissante marine du Folyavuld, sur-
plombent ce large passage. Bien qu'éclipsée par
les traditions maritimes des Elfes et des Dúne-
dain qui naviguent sur les grandes mers exté-
rieures, la marine du Folyavuld est la première
force de combat navale de la Mer Intérieure, et
en tant que telle, elle est une puissance à craindre
et à respecter. Pour les marchands, Riavod est un
endroit où se réfugier, offrant une protection
sûre contre les pirates qui rôdent en mer. Pour le
pirate, cependant, les tours de guet de Riavod
sont une vision sinistre, car la peine pour pirate-
rie est la mort, et les juges du clan Rhidon qui di-
rigent cette ville équitable ne sont connus pour
rien, si ce n'est pour leur amour de la justice ra-
pide.
Histoire : À peine plus jeune que Killindrow,
Riavod est une colonie vraiment ancienne. En
fait, les premiers récits de l'histoire de la ville
évoquent la première rencontre entre les Gar-
gath et les Donath, qui eut lieu juste au large, à
l'emplacement du village qui se trouvait alors
sur le site. Depuis ce jour, le village de pêcheurs
a subi de nombreuses épreuves, y compris la
dure domination des Szreldor, et pourtant il a
survécu à toutes. Car même en ces jours
sombres, les gens avaient besoin de bateaux
pour pêcher et se déplacer sur les nombreuses
rivières du royaume, et le peuple Rhidon était
inégalé dans sa maîtrise des embarcations. Bien
que les Rhidon aient soutenu, lors de la fonda-
tion du nouveau royaume, que la capitale de-
vait se trouver à Riavod, une violente et préma-
turée tempête de mer a inondé une grande par-
tie de la ville, mettant fin à ce débat.
La nouvelle ville de Szrel-Kain fut construite à
l'abri de la vallée de la rivière, à peine 30 kilo-
mètres au Nord de l'ancienne ville du clan Rhi-
don, mais juste assez loin pour se trouver sur des
terres gouvernées par la matriarche Edru. La
brève tentative de Riavod de devenir la première
ville du royaume s'est terminée et les habitants
se sont consolés en reconstruisant leur ville inon-
dée, comme ils l'ont fait plusieurs fois depuis.
139
140
Habitants : Riavod est le berceau de l'artisanat
naval du Folyavuld, et les habitants de la tribu
Rhidon sont réputés avoir le sel de la mer dans
le sang. La subsistance de chaque habitant de la
ville dépend d'une manière ou d'une autre de la
Mer Intérieure et de ses ressources. La ville est
remplie de marchands, de marins, de pêcheurs,
de marines et de capitaines. Les mâts des nom-
breux navires de pêche, de commerce et mili-
taires donnent au port l'aspect d'une forêt sans
feuilles. Les eaux du port sont un dangereux
nœud de navires se déplaçant dans toutes les
directions, et les accidents ne sont pas rares. Ce-
pendant, les habitants sont des pilotes experts
et les étrangers sont invariablement respon-
sables des accidents. Malgré les similitudes
entre Riavod et Szrel-Kain, les deux villes ont
un caractère assez différent. :
 Szrel-Kain a la réputation d'être une ville
mondaine, et les étrangers sont attirés par
cette ville comme des papillons par une bou-
gie.
 Riavod, avec ses tours de guet et ses grands
mâts de guerre, est un endroit beaucoup plus
commercial, et beaucoup de marchands plus
pragmatiques préfèrent sa sécurité à la vie
nocturne de Szrel-Kain. À bien des égards, les
deux villes reflètent les deux facettes du carac-
tère des Folyavuldok : le visage brillant et ras-
surant de Szrel-Kain dissimulant le sens des
affaires et la force de Riavod.
Politique et pouvoir : Le souverain de Riavod,
le patriarche du clan Rhidon, est à la tête d'un
empire commercial qui administre le port de
Scarakikot ainsi que d'innombrables navires fa-
miliaux. C'est un homme d'un immense pou-
voir, qui jouit de l'oreille du Maître du
Royaume, et dont le fils commande la marine
du Folyavuld en tant que Gazda-ard Hajo (Fo.
"Grand seigneur des navires"). Lorsqu'il est
pressé, il peut rassembler l'influence nécessaire
pour faire bouger le royaume, comme il l'a
montré en T.A. 1634, lorsqu'il a fait participer la
marine du Folyavuld à la Guerre des Pots d'Ar-
gile au nom de son cousin, Yanos Kosvar. Son
contrôle sur Riavod est presque total, et seules
les affaires qui dépassent les limites du clan
échappent à sa juridiction. Il a le pouvoir de ju-
ger, d'accuser et de condamner les pirates pré-
sumés, une tâche qu'il apprécie énormément.
La garnison navale de Riavod est la force de
combat la plus importante et la mieux entraînée
de la Mer Intérieure, et le port n'a jamais été at-
taqué. Des navires d'éclaireurs parcourent
chaque jour des kilomètres en mer, à la re-
cherche de pirates et de navires qui pourraient
être considérés comme dangereux pour le
royaume. La force des marines de Riavod est
l'une des rares unités permanentes du Fo-
lyavuld. Ils sont considérés comme les guerriers
d'élite du royaume, et beaucoup ont une véri-
table expérience du combat, ayant servi contre
le Gathmarig en T.A. 1634. Toutes sortes de na-
vires sont basés en permanence à Riavod, y
compris les grands vaisseaux de classe Arka-
Vadasz et Tenchar.
Sadvar
(Lo. "Fourche de rivière")
En tant que camp permanent de la matriarche
Ibar Logath, Sadvar est la capitale effective de
Logathavuld. La ville est située sur l'Ulumur, à
l'endroit où un affluent à fond de gravier ajoute
sa force à la rivière. Toute la moitié Ouest de la
ville est dominée par des docks et des entrepôts
où les marchands Folyavuldok y entreposent
les marchandises qu'ils espèrent vendre au flux
constant de clients Logath qui viennent dans la
ville. La rivière elle-même est relativement peu
profonde ici, de sorte que la plupart des mar-
chandises sont transportées par barge.
Les extrémités Nord et Est de l'établissement
sont presque entièrement consacrées aux enclos
où les membres de la tribu entreposent le bétail
qu'ils conduisent au marché local. On y trouve
également des abattoirs, des ateliers de travail
du cuir, des forgerons et des fabricants de cha-
riots. Les terres entourant l'extrémité Nord de
la ville sont intentionnellement laissées ou-
vertes, de sorte que les membres des tribus mi-
grantes disposent d'endroits pour installer des
camps pendant qu'ils font des affaires en ville.
L'extrémité Sud de la ville, qui se trouve sur l'af-
fluent, est constituée des résidences et des salles
de réunion du clan principal de la tribu Ibar. La
matriarche vit dans une splendeur relative dans
ce quartier de la ville, dans une maison d'état de
style des Folyavuldok. Le reste du clan vit dans
une collection hétéroclite de structures dont la
conception varie considérablement, de la mai-
son d'état du Folyavuld aux versions perma-
nentes de la maison traditionnelle des nomades
141
 Logath. L'ensemble du quartier d'Ibar est do-
miné par un long et bas monticule de terre ap-
pelé Gazu Yad-shatan (Lo. "Lieu des lances
tombées"), un site de sépulture collective qui
contient les ossements de ceux qui sont morts
au début du Troisième Âge pendant la guerre
qui a expulsé les Szreldor de cette terre.
Scarakikot
(Fo. "Port libre")
Cachée le long de la dangereuse Parta Rokantha
se trouve une baie abritée, élargie par l'écoule-
ment d'un ruisseau rapide qui draine les som-
mets de la chaîne d'Uldona. Niché dans
l'étreinte protectrice des montagnes environ-
nantes, le port populairement connu sous le
nom de "Scari" est le seul refuge sûr pour les na-
vires le long de la côte Ouest entre Lest et Ria-
vod. Pour les marins qui fréquentent la côte
Ouest de la mer, les balises au sommet des fa-
laises à l'entrée du port, vues de loin, sont la
promesse d'une nuit de réconfort contre le vent
hurlant, et d'une chope pleine pour étancher la
soif. Car bien que petite, la seule raison d'être
de Scari est le soutien et le réapprovisionne-
ment des navires transitant entre le Folyavuld
et les ports du Sud. En tant que première "colo-
nie" du royaume, Scari jouit de l'absence de
droits de douane (d'où le nom de la ville), de
sorte que les marchandises consommées dans la
ville elle-même sont totalement exemptes de
taxes. Bien sûr, l'échange de ces marchandises
sur les grands marchés de Riavod et de Szrel-
Kain soumet l'acheteur et le vendeur aux taxes
du Maître du Royaume.
Histoire : Le port et l'alcôve remplie de gravier
dans laquelle la ville est construite ont été dé-
couverts en l'an T.A. 652 par Berul, un explora-
teur Donath et membre éminent de la famille
régnante Rhidon. Depuis le retour au royaume
des membres de l'expédition malheureuse de
Montal Edru, les nouvelles des lointaines villes
maritimes de Dilgul et Mistrand ont poussé les
marchands du Folyavuld à trouver une route
commerciale fiable vers ces marchés exotiques.
Lorsque Berul a posé le pied pour la première
fois sur la côte rocheuse de Scarakikot, il a su
qu'il avait découvert la clé pour ouvrir ces mar-
chés. Après avoir passé la majeure partie d'un
mois à sonder le fond du port et à cartographier
l'alcôve, il partit pour Szrel-Kain afin de reven-
diquer le lieu devant le Maître du Royaume et
142
le conseil des clans. Sa revendication fut hono-
rée par le conseil et Scarakikot fut annexé par la
famille Rhidon.
Au cours des décennies suivantes, la famille
Rhidon a investi beaucoup de richesses dans la
construction et l'approvisionnement de la ville
pour servir de base de soutien aux expéditions
le long de la côte Sud de la mer. À peine 50 ans
après la découverte de Scari, les explorateurs et
les marchands ont localisé Dilgul et Mistrand,
et ont ouvert ces marchés. Au fur et à mesure
que la route commerciale reliant le Folyavuld
aux ports du Sud s'établissait et devenait plus
populaire, Scari devint un succès du jour au len-
demain, et les coffres du clan Rhidon se rempli-
rent à ras bord. Bien sûr, les conditions de ces
marchés lointains ont changé au cours du Troi-
sième Âge, et la prospérité de Scari a connu des
hauts et des bas. La chute de Mistrand aux
mains des armées du Khand a temporairement
fermé la ville aux marchands du royaume, et
Scari en a souffert. Il en est de même pour les
saccages de Dilgul. Bien que l'occupation de
Mistrand par les Variags soit passée, la ville n'a
plus jamais été vraiment accueillante pour les
marchands du Folyavuld. Juste avant la grande
peste, la concurrence entre Scari et le port voisin
de Lest pour les marchandises en provenance
de l'Est n'a jamais été aussi forte, et les deux
ports sont devenus des paradis pour les cor-
saires et les pirates. Avec une brève interrup-
tion pendant l'occupation de T.A. 1856-1899 par
les Gens-des-Chariots, la rivalité entre Lest et
Scari a été constante pendant le reste du Troi-
sième Âge.
Habitants : Au milieu du Troisième Âge, Scari
est une ville d'hommes qui chassent d'autres
hommes. Depuis l'an T.A. 1602, le Ugyin (Fo.
"Administrateur") de la colonie Rhidon offre
des licences pour chasser les pirates de Lest et
d'autres ports du Sud. La plupart des Kaloz-va-
dasz (Fo. "Chasseurs de pirates") sont des retrai-
tés de la marine du Folyavuld, et sont bien con-
nus dans la ville de Scari. Nombre d'entre eux
ne se contentent pas de ravitailler périodique-
ment leurs navires ici, mais apportent égale-
ment des captifs et du butin dans la ville pour
les revendre. À tout moment, jusqu'à cinq na-
vires de chasseurs de pirates peuvent être au
port, remplissant quotidiennement les tavernes
avec les clients les plus turbulents. Leur pré-
sence constante a fait de la taverne et du des
lieux de luxure les commerces les plus popu-
laires de l'Est de la ville.
Les résidents permanents de Scarakikot sont un
groupe diversifié de marchands, de commer-
çants et de pêcheurs. Entre les conditions mé-
téorologiques souvent violentes et le commerce
préféré de la plupart des visiteurs les plus cou-
rants de la ville, il y a toujours des bateaux à ré-
parer. Les fabricants de voiles et les charpen-
tiers mènent une vie rentable en remettant en
état des navires qui sont battus quotidienne-
ment par le vent, les vagues et la guerre. La car-
gaison, peu importe comment elle est obtenue,
doit être achetée et expédiée à Szrel-Kain ou à
Riavod pour être revendue. Il faut soigner les
malades et les blessés, et divertir les marins. Et,
bien sûr, tout le monde doit manger et boire.
Les zones de pêche autour de Scari sont riches,
et une population de pêcheurs vivant dans un
village séparé appelé Meszepar (Fo. "Extrême
côte") fournit la nourriture quotidienne de
Scari. Bien sûr, les fruits, les légumes, les
viandes séchées et (surtout) les spiritueux sont
importés du Folyavuld même.
Politique et pouvoir : La responsabilité de gou-
verner Scarakikot est partagée entre l'Ugyin, re-
présentant de l'autorité du clan Rhidon, et un
Kikotezo (Fo. "Maître du port") qui ne répond
qu'au Maître du Royaume du Folyavuld. En
tant que détenteur du clan, l'Ugyin a l'autorité
de statuer sur toutes les questions, à l'exception
de celles qui transcendent les lignes du clan.
Toutes les plaintes sont entendues par le Ki-
kotezo pour partialité clanique et leur validité
est évaluée. Dans de très rares cas, le Kikotezo
a trouvé une faute dans une décision de l'Ugyin,
auquel cas un procès devant le Maître du
Royaume peut être accordé. Il est alors de la res-
ponsabilité de l'Ugyin de payer le passage des
deux parties à Szrel-Kain où leur cas peut être
entendu.
La seule autre tâche du Kikotezo à Scari est de
maintenir un approvisionnement en marchan-
dises pour le rééquipement des navires de la
marine du royaume qui pourraient chercher re-
fuge dans le havre. L'Ugyin s'occupe de toutes
les autres tâches administratives de la ville.
Cela inclut le maintien d'une unité de maintien
de l’ordre pour garder les prisonniers et assurer
la paix, la tenue en bon état des tours et le ra-
tionnement des marchandises en temps de
crise. Comme Scari est très isolée du reste du
Folyavuld, le rationnement a été nécessaire à
plusieurs reprises dans l'histoire de la ville pour
mettre fin à la thésaurisation et à la hausse des
prix.
Malgré la rivalité de longue date entre Scari et
Lest, la défense du havre n'a jamais été un pro-
blème. L'embouchure du port est trop étroite et
les quais locaux sont trop remplis de guerriers
chevronnés pour que la ville soit sérieusement
menacée par une puissance extérieure. Ce qui
pourrait constituer une menace plus sérieuse
pour la ville serait un blocus bien organisé du
port, mais même cette stratégie est ingérable,
car peu de capitaines peuvent être convaincus
de s'attarder pour une durée significative sur
les rives de la Parta Rokantha. La côte des sque-
lettes a mérité son nom au fil des ans.
Pour un plan détaillé, voir le chapitre 11.2.
Szrel-Kain
(Fo. "Szrel-Conquise")
Construite à côté des ruines de Szrel-Arkasa
(Ar. "Szrel-Glorifié"), ancien siège du Roi Szrel,
la ville fluviale de Szrel-Kain est le centre cultu-
rel et commercial du Folyavuld. De par sa situa-
tion, à une vingtaine de kilomètres au Nord de
l'embouchure de la Fola Salenin, la capitale du
Folyavuld domine les deux plus importantes
routes commerciales du Nord du Rhûn : le pas-
sage fluvial qui relie le Rhûn aux marchés du
Rhovanion, et la route qui relie les champs du
Folyavuld à la ville Logath de Sadvar. En effet,
Szrel-Kain représente un carrefour historique
pour ses citoyens, car il suffit de parcourir un
kilomètre en aval de la rivière pour voir ce qui
reste de l'ancienne capitale Szreldorn, lieu de
tant d'oppression durant les jours sombres du
Deuxième Âge. Avec ses gracieux ponts arqués
et son air cosmopolite, Szrel-Kain est une ré-
ponse à cette ancienne ville et un témoignage de
la résilience du caractère des Folyavuldok.
Histoire : Szrel-Kain a été fondé en D.A. 3435,
peu après l'incendie de Szrel-Arkasa qui mit fin
au règne des Szreldor au Folyavuld. Lorsque les
autorités tribales traditionnelles Gargath et Do-
nath ont affirmé leurs droits sur les terres nou-
vellement libérées, la matriarche Edru locale
s'est rendu compte que la destruction de Szrel-
Arkasa laissait la ville Rhidon de Riavod
comme le plus important établissement de l'Est
143
 du Folyavuld. Plutôt que de concéder la domi-
nation de la région au seigneur de la tribu des
Rhidon, elle fonda Szrel-Kain et investit une
grande partie des ressources de la tribu dans sa
construction. Stimulée par l'essor du commerce
entre les Folyavuldok et les Logath, Szrel-Kain
était à ses débuts une ville composée de mai-
sons en bois regroupés autour du quartier des
quais. Alors que Sadvar, au Nord, gagnait en
importance pour les Logath, la fortune de Szrel-
Kain augmentait également.
Au cours de la première décennie du Troisième
Âge, le royaume a été attaqué par les guerriers
de Yorga Hos, un seigneur Szreldorn qui cher-
chait à reprendre possession de ses terres. La
ville fortifiée d'Ilanin a été perdue par Hos très
tôt dans la campagne, et la frontière occidentale
était ouverte aux attaques des bandes de Sa-
gath. Confronté à la réalité de voir Uldonavan,
l'actuelle capitale du royaume, pillée par des
bandits, le premier Maître du Royaume décida
que le siège de l'autorité du Folyavuld devait
être déplacé plus à l'Est. Le deuxième conseil
des clans a débattu pendant des semaines sur le
site de la nouvelle capitale, et finalement il a été
décidé que Szrel-Kain était un site plus défen-
dable que le port maritime de Riavod. De nou-
veaux projets de construction financés par l'ar-
gent du Maître du Royaume commencèrent
presque immédiatement dans le district de
Nolk-siget, et Szrel-Kain devint le nouveau
centre du royaume.
Au milieu et à la fin du Troisième Âge, Szrel-
Kain a continué à croître en taille et en beauté.
Le dôme et les flèches de la salle du Maître du
Royaume et les 21 pont gracieux qui relient les
îles de la ville font partie des architectures les
plus splendides que l'on puisse trouver dans le
royaume. Le succès des marchands du royaume
sur les marchés étrangers se traduit par l'enri-
chissement de la ville. Tout ce développement a
cependant été ponctué par deux événements de
grande ampleur au milieu du Troisième Âge :
la Grande Peste de l'an T.A. 1635 et l'occupation
des Gens-des-Chariots. En tant que grand
centre économique, Szrel-Kain a été exposé à la
Peste bien avant la plupart des régions environ-
nantes. En effet, Szrel-Kain et Riavod furent les
centres de la dévastation de la peste au Fo-
lyavuld et la grande partie des deux villes fut
désertée. La calamité frappa à nouveau lorsque
144
la ville devint la proie d'une armée d'occupa-
tion Sagath et Logath en l'an T.A. 1899. Bien que
plus de la moitié de la richesse de la capitale ait
été dépouillée pendant le conflit des Gens-des-
Chariots, Szrel-Kain a continué à prospérer en
tant que centre de commerce et de culture après
l'expulsion des Gens-des-Chariots et pendant
une bonne partie du Quatrième Âge.
Habitants : Szrel-Kain est une ville cosmopolite
telle qu’il est rare d’en trouver une identique en
Terre du Milieu, et l'on peut rencontrer des
marchands et des voyageurs issus d'une my-
riade de lointains pays dans l'une de ses nom-
breuses tavernes ou marchés. Les résidents per-
manents de Szrel-Kain sont environ 20 000, ce
qui en fait la plus grande ville du Rhovanion.
Bien que la campagne environnante fasse partie
du giron de la matriarche Edru, la population
est aussi diversifiée sur le plan ethnique que le
royaume lui-même. Tous les clans du royaume
et toutes les guildes commerciales de tous les
coins du pays sont représentés parmi la popu-
lation de la ville ; ils sont là pour faire pression
sur le Conseil des Clans et le Maître du
Royaume afin d'obtenir des avantages poli-
tiques et commerciaux pour leur cause. Les
pouvoirs de la ville voient cela comme une bé-
nédiction mitigée, car bien que le jeu de la poli-
tique ne s'arrête jamais à Szrel-Kain, les ci-
toyens forment également un microcosme du
royaume plus large, et servent de test pour éva-
luer les réactions de la population du royaume
aux décisions politiques. En plus d'être le centre
de la politique du Folyavuld, Szrel-Kain est
également le lieu de résidence de nombreux ar-
tisans parmi les meilleurs du royaume. Si un
objet ne peut être trouvé sur la place du marché,
il peut probablement être fabriqué par les arti-
sans experts de l'Institut de l'Artisanat du quar-
tier du marché. En outre, une population floris-
sante de maçons, de sculpteurs et d'architectes
maintient la ville en constante réparation, ce qui
a grandement contribué à la réputation de
Szrel-Kain en tant que ville élégante. Les habi-
tants sont très conscients de l'image de la ville
et font tout leur possible pour montrer que
Szrel-Kain est bien le centre de la culture des
Folyavuldok.
Mais avant tout, Szrel-Kain est une ville com-
merciale et les nombreux marchés de la ville
sont une source d'activité constante. Les mar-
chands opérant à partir de Sadvar apportent du
bétail, des chevaux et des chariots au marché
aux bestiaux situé dans le coin Nord-Ouest de
la ville. Des marchands venus de l'autre côté de
la mer apportent au marché des produits exo-
tiques provenant des terres lointaines du Ha-
rad, du Khand et de la vallée de Talathrant. Les
pêcheurs locaux vendent les esturgeons et les
crustacés récoltés dans les eaux peu profondes
de l'embouchure de la rivière. Et, bien sûr, les
vignerons et les agriculteurs de tout le royaume
apportent des produits agricoles à vendre aux
marchands qui peuvent faire des bénéfices en
les acheminant vers des marchés éloignés. Cer-
tains viennent dans la ville simplement pour
conclure des contrats de transport de marchan-
dises dans une autre partie du royaume, une
pratique qui garantit qu'il y aura toujours des
bateaux et des marins à la recherche de travail
dans les tavernes et le long des quais de Szrel-
Kain.
Politique et pouvoir : En tant que capitale du
Folyavuld, les jeux de pouvoir politique sont
des événements quotidiens dans le Szrel-Kain.
Bien que chaque chef de clan Donath et Gargath
ait ses propres terres et son propre peuple à ad-
ministrer, chacun maintient une présence cons-
tante dans la capitale. En effet, presque toutes
les familles importantes du royaume ont une
maison dans la ville ou dans les environs immé-
diats. Bien que le Conseil des Clans ne se réu-
nisse officiellement qu'une fois par an, les salles
du Conseil sont remplies chaque jour de repré-
sentants de clans, de porte-paroles de guildes et
d'agents du Maître du Royaume qui forment et
dissolvent des alliances politiques pour at-
teindre leurs propres objectifs et aider à façon-
ner les politiques des groupes qu'ils représen-
tent. Ces professionnels travaillent sans relâche
dans les coulisses, de sorte que la grande majo-
rité des politiques et des accords qui émanent
des réunions du conseil du milieu de l'hiver
soient en fait prédéterminés, et beaucoup de dé-
bats portent sur des points déjà résolus, et sont
plus pour le bénéfice du dossier à clore que
pour tout espoir de changer le résultat d'une né-
gociation. La corruption est une partie impor-
tante du jeu qu'est la politique du Folyavuld, et
pourtant le royaume prospère.
L'administration et la défense de la ville incom-
bent à divers agents du Maître du Royaume : le
Kikotezo (Fo. "Maître des Quais") gère l'admi-
nistration des quais marchands et la perception
des droits, le Gazda Menedek (Fo. "Chef du
port") veille à la sécurité et à l'équipement des
navires de guerre locaux, et le Gazda-ard Hajo
(Fo. "Grand seigneur des navires") supervise la
flotte de Riavod. La garnison navale de Szrel-
Kain est une force aussi puissante que celle que
l'on peut trouver sur la Mer Intérieure et, avec
la flotte de Riavod, elle est capable de projeter
la volonté du Maître du Royaume sur des ri-
vages lointains.
Parce que le peuple du Folyavuld a rarement eu
besoin de faire la guerre pour atteindre ses ob-
jectifs, la défense dans cette partie du royaume
est une pensée secondaire. Szrel-Kain n'a ni
murs ni d'obstacles physiques pour la protéger,
si ce n'est la large rivière au Nord et à l'Est, et
les nombreux kilomètres de terres alliées
qu'une armée ennemie doit traverser pour ap-
procher la ville. Une petite garnison d'hommes
du Maître du Royaume occupe le Torony Bor-
ton (Fo. "Tour de prison"), qui domine la ville et
retient les ennemis de l'État condamnés jusqu'à
leur exécution. En outre, le Conseil des Clans et
le Hall du Maître du Royaume disposent de
gardes d'élite qui assurent la sécurité des per-
sonnalités importantes. En raison de ce manque
de surveillance dans la ville, les habitants aisés
engagent généralement des gardes personnels
pour assurer leur sécurité lorsqu'ils se dépla-
cent dans les sections les plus obscures de la
ville. La présence d'un si grand nombre de
gardes entraînés a un effet dissuasif considé-
rable sur les criminels.
Pour un plan détaillé de Szrel-Kain, voir le cha-
pitre 11.3.
Taj-Ures
(Fo. "Les terres vides")
Le Taj-Ures est une immense région qui englobe
toutes les terres situées entre les frontières du
Folyavuld, la Forêt Noire et le territoire de Dor
Rhûnen. Pour les habitants du Rhûn qui con-
naissent le Taj-Ures, il est généralement consi-
déré comme un obstacle entre la Mer Intérieure
et les marchés dynamiques de l'Ouest. Ses
vastes plaines vallonnées, ses peuplements
d'arbres solitaires et ses colonies très éloignées
les unes des autres en font une terre que la plu-
part des marchands Folyavuldok considèrent
comme stérile et sans valeur. De même, les ci-
145
 toyens de Buhr Armenrik considèrent avec pru-
dence les terres balayées par le vent au Nord-
Ouest. L'histoire a appris à ces deux peuples
que les habitants des vastes plaines, qu'ils
soient Sagath, Asdriag ou même des Hommes
du Nord, peuvent tout aussi bien être des amis
que des ennemis, selon un équilibre délicat des
forces que peu d'étrangers comprennent. Les ef-
fets horribles de la Peste ont donné un air de dé-
sespoir à une région déjà instable, rendant les
voyages dangereux à travers n'importe quelle
partie du Taj Ures.
Au Nord, la plupart des voyages à travers les
Taj-Ures ont traditionnellement pris la forme de
caravanes commerciales et de groupes d'embar-
cations fluviales transportant des marchandises
entre les centres économiques du Folyavuld et
les colonies d'Hommes du Nord autour du
Long Lac et de la Baie de l’Est. En T.A. 1640, ce-
pendant, Londaroth n'est plus qu'une ruine dé-
serte et Esgaroth se remet à peine d'avoir subi
le même sort. Les quelques Hommes du Nord
qui restent dans ce qui constituait autrefois le
cœur commercial du royaume de Vidugavia
doivent maintenant se concentrer sur la recons-
truction de leurs maisons. Même s'il y avait une
demande pour les produits commerciaux du
Folyavuld, les marchands du Dorwinion ne
possèdent plus les moyens de livrer leurs mar-
chandises sur le marché. Les quelques navires
fluviaux encore capables de faire le voyage sont
plus souvent chargés des corps des victimes de
la peste pour être transportés vers des sites
d'enterrement collectif en dehors de Szrel-Kain
et de Riavod, tandis que les gens s'efforcent de
redorer les anciennes villes élégantes, infestées
par le cauchemar puant ces dernières années.
Les communications dans le Nord des Taj-Ures
ont également été interrompues par l'occupa-
tion des Sagath d'Ilanin, un important centre
économique dans l'Ouest du Folyavuld, au con-
fluent des rivières Donu et Fola Salenin. Le sei-
gneur de guerre Tros Sagath qui règne désor-
mais sur la ville impose un lourd tribut à qui-
conque tente de passer l'avant-poste, étouffant
toutes les premières tentatives de réouverture
des canaux commerciaux autrefois rentables
entre le Dorwinion et les Hommes du Nord. À
60 kilomètres au Nord-Ouest d'Ilanin se trouve
la plus grande colonie des puissantes tribus Al-
gifriyonds des Hommes du Nord Ehwathrumi,
146
Buhr Mahrlinge. Les Algifriyonds sont les en-
nemis jurés des Sagath, et bien que les deux
peuples aient été décimés par la Peste, la que-
relle entre eux s'est récemment ravivée et une
grande partie des terres entre les rivières Donu
et Aizadraka est très dangereuse pour les voya-
geurs.
Les terres ouvertes au Sud-Ouest du Dobok
Bron (les hautes terres définissant la frontière
occidentale du Folyavuld) sont le domaine de
groupes d'hommes errants depuis la guerre de
la Dernière Alliance. Bien que le développe-
ment de Dor Rhûnen et la construction des
routes commerciales reliant le Rhûn au Gondor
aient forcé les nomades de la région à se réfu-
gier dans les coins de cette terre, la Peste en a
fait à nouveau le domaine des hommes errants.
En effet, bien que Vidugavia et ses successeurs
aient réussi à maintenir l'unité des diverses cul-
tures des Hommes du Nord du Rhovanion pen-
dant de nombreuses années, la mort du com-
merce le long des routes commerciales a signifié
la fin de la garde des caravanes en tant qu'en-
treprise rentable. Laissées à elles-mêmes, les tri-
bus du Sud du Taj-Ures sont retournées à leurs
anciennes habitudes pastorales. Le souvenir du
domaine de Vidugavia n'est plus suffisant pour
retenir la loyauté des restes en lambeaux des tri-
bus Ehwathrumi. Les Hommes du Nord se dis-
putent à nouveau entre eux pour des droits ter-
ritoriaux. Certains ont même conclu des al-
liances avec les nomades de l'Est pour s'opposer
à leurs proches. En fait, la politique dans les
plaines du Sud du Rhovanion en l'an T.A. 1640
ressemble au chaos qui a précédé l'an T.A.
1248...
Autrefois, la force de Dor Rhûnen faisait office
de contrepoids aux forces qui menaçaient de re-
plonger les Taj-Ures dans la tourmente de la pé-
riode avant Vidugavia. Cependant, depuis la
Lutte Fratricide, la puissance du Gondor est en
déclin. Les ravages les plus récents causés par
la Peste dans le Royaume du Sud ont laissé le
gouverneur de Dor Rhûnen impuissant à main-
tenir les alliances qui assuraient la sécurité des
routes commerciales.
Voir le chapitre concernant Dor Rhûnen.
Alors que la force de Dor Rhûnen se replie der-
rière les murs de ses citadelles éloignées, le Taj-
Ures est redevenu une barrière entre les
peuples du Rhûn et l'influence civilisatrice du
Gondor qui, pendant tant d'années, a tenu
l'Ombre à distance. Désormais, les royaumes de
la Mer Intérieure sont contraints de faire front
contre la Terre Noire, sinon, ils risquent de tom-
ber sous son influence.
Tundera Var
(Fo. "Donjon du bois de fée")
Cet avant-poste du Folyavuld surplombe l'em-
bouchure de l'Agach et la lisière Ouest du Tun-
derdu (Fo. "Bois des fées"), que les cartes occi-
dentales appellent Agasha Dag (S. Eryn Rhûn).
Tundera Var est unique parmi les forts du Fo-
lyavuld car il se trouve à 100 kilomètres au-delà
des frontières du Royaume proprement dit, sur
des terres revendiquées par la tribu Ibar Lo-
gath. L'emplacement de choix entre la forêt, la
rivière et la mer a incité le Maître du Royaume
en T.A. 552 d’acheter les droits de construction
sur le site à la matriarche Ibar de Sadvar. De-
puis, l'avant-poste s'est rentabilisé à plusieurs
reprises, car Tundera Var est le centre de
l'industrie forestière et de la construction na-
vale du Folyavuld, qui soutient les centres ma-
ritimes de Riavod et de Szrel-Kain.
Depuis le donjon, des groupes de bûcherons re-
montent la rivière en canoë ou suivent à pied les
sentiers forestiers les plus à l'Ouest, à la re-
cherche de peuplements de renors, dont le bois
noir est apprécié pour sa durabilité. Les bûches
sont ensuite transportées par flottage sur la ri-
vière ou traînées par des attelages de bœufs jus-
qu'à l'avant-poste où elles sont achetées par les
charpentiers de marine locaux. Les navires de
guerre et de commerce sont alors construits sur
les rives sablonneuses de la rivière, à l'ombre du
fort. Pour les grands projets de construction, un
mur temporaire en bois est parfois érigé pour
englober le site, offrant une protection supplé-
mentaire à l'investissement du Maître du
Royaume.
La colonie elle-même consiste en un fossé en
terre entouré d'une haute palissade en bois et
surmonté d'un donjon carré en pierre à deux
étages. À l'intérieur du donjon, un Ugyin (Fo.
"Administrateur") dirige le village et fait respec-
ter la loi de Szrel-Kain. Aux pieds du fossé et à
l'intérieur de la palissade se trouvent plus de 30
bâtiments en bois, qui abritent la population ci-
vile et militaire de la colonie. Parmi les habi-
tants de la ville, on trouve une grande variété
d'artisans, des pourvoyeurs pour les troupes de
bûcherons qui passent parfois par ici, et des
marchands qui traitent avec les commerçants
en canoë de Fokerdo, un village Kugath voisin.
À tout moment, la garnison de l'avant-poste se
compose de 25 soldats professionnels, mais elle
peut atteindre plus de 50 si les circonstances
justifient la conscription des habitants.
Uldonavan
(Fo. "Ville d'Uldona")
Tirant son nom à la fois de l'Uldona, qui longe
la ville, et de la prononciation moderne de la
déesse Aldena, Uldonavan est à bien des égards
le centre du royaume. Bien qu'elle soit située à
l'Ouest du Folyavuld, Uldonavan était la pre-
mière capitale du Folyavuld et reste la deu-
xième plus grande ville. Elle se trouve à cheval
sur le dernier gué de l'Uldona avant son con-
fluent avec la Fola Salenin, et marque le point le
plus en amont de la rivière qu'une grande pé-
niche ou une galère Havorsaga peut atteindre
sans risquer sérieusement de s'échouer. Au Sud
d'Uldonavan se trouvent des routes qui la re-
lient à Killindrow, et qui continuent à travers
les hautes terres jusqu'à Dor Rhûnen. Uldona-
van est une importante plaque tournante du
commerce, les marchandises passant constam-
ment de la rivière aux galères et vice-versa.
Presque tous les articles commerciaux circulant
entre le Folyavuld et les marchés du centre et
du Sud du Rhovanion passent par cette ville.
La ville d'Uldona était également le centre de la
rébellion qui a libéré le Folyavuld des Szreldor,
et occupe donc une place particulière dans l'his-
toire du royaume. Droza Kadar, chef de la ré-
bellion et premier Maître du Royaume, était ori-
ginaire de cette région. En fait, la matriarche
Kadar dirige le clan Kadar-Gargath depuis Ul-
donavan depuis le milieu du Deuxième Âge.
Contrairement à Killindrow, cependant, la géo-
graphie offre peu de protection contre les inva-
sions, et c'est pour cette raison que Droza a fait
déplacer la capitale à Szrel-Kain. En effet, Uldo-
navan a souvent fait l'objet d'attaques directes
par les troupes de Sagath et de Szreldor au
147

cours de son histoire, et des quartiers entiers de
la ville ont brûlé.
Depuis la perte récente d'Ilanin, Uldonavan est
à nouveau perchée à la frontière Ouest du
royaume, et les cavaliers d'Uldonavan entrent
fréquemment en conflit avec les éclaireurs de
Tros Hesnef. Malgré le danger, Uldonavan reste
une ville et un marché prospères. Les gens par-
courent de nombreux kilomètres pour visiter
son marché, pour acheter des marchandises du
Gondor avant de se rendre sur les marchés de
Szrel-Kain et de Riavod, du côté de la mer.
Comme à Killindrow, les gardes des caravanes
se pressent dans les tavernes, fournissant des
hommes de main. Les rameurs, les marins, les
marchands et les ménestrels sont également
nombreux, donnant à Uldonavan un air cosmo-
polite qui n'est surpassé dans le royaume que
par celui de Szrel-Kain...
Vol Kug
(Ul. "Rivière des brumes")
Le Kug (S. "La grande rivière étincelante aux
multiples voix") commence son voyage vers la
Mer Intérieure sur les plateaux arides de la
frange Nord-Est du Rhûn. Après sa descente tu-
multueuse de ces hautes terres, la rivière ser-
pente à travers le fond du bassin sur environ 60
kilomètres à travers les terres des Logath avant
d'entrer dans l'Agasha Dag à son extrémité
Nord-Est. Au sein de la forêt, le Kug fait une
profonde entaille et est renforcé par de nom-
breux affluents. Ici, les rives escarpées de la ri-
vière sont envahies de ronces et de buissons
épineux, ce qui rend la traversée de la rivière
très difficile pour tous les voyageurs potentiels,
à l'exception des Elfes de la forêt. Les Uialrim
utilisent la large rivière comme une grande voie
à travers la forêt, et ont creusé de nombreux
tunnels astucieusement dissimulés qui traver-
sent les berges escarpées de la rivière et évitent
les fourrés en passant en dessous.
Lorsque la rivière approche de la fin de son
voyage à travers le sol de la haute forêt et entre
dans la zone côtière marécageuse, elle passe sur
148
une ancienne plate-forme d'ardoise. Ici, la ri-
vière se rétrécit en une série de cataractes, de
gorges rapides, de bassins profondément sculp-
tés et de cascades tumultueuses. Cette région
est presque impossible à traverser en bateau,
car la rivière plonge parfois sous terre ou est
poussée presque à la verticale par d'étroites re-
montées d'eau. C'est à la base de la gorge occi-
dentale que le Kug s'enfonce profondément
dans un étroit défilé gargouillant, en passant
devant des affleurements en saillie, avant de
plonger dans un précipice à travers une ouver-
ture dans la roche, et jaillissant en un torrent
blanc.
Cette caractéristique étrange mais naturelle res-
semble à une bouche de pierre grande ouverte,
la rivière se déversant dans un bassin plus large
en contrebas, une caractéristique qui lui a valu
le nom de Mâchoire de Tonnerre par les
Kugath. Ils sont loin de se douter qu'au plus
profond des eaux sombres derrière l'embou-
chure se cache un esprit élémentaire de l'eau,
présent depuis les premiers jours de la terre ; un
adversaire redoutable si les mortels souhaitent
aller plus loin. Les Elfes connaissent cet esprit et
nomment la grande chute d'eau Brûnfaer uo
Hunnafang (S. "Vieil Esprit avec la Barbe du
Tonnerre"). Les Kugath ne s'aventureront pas
au-delà du Tonnerre, même en nombre, par
crainte des grands "démons" (les Elfes) qui han-
tent les contrées sauvages de la haute forêt.
En aval, la rivière traverse sur un kilomètre la
forêt côtière marécageuse avant de déboucher
dans la clairière créée par le Kugath dans la-
quelle est construite la ville fortifiée de Kuga-
vod. Le marécage, l'embouchure de la rivière et
la baie peu profonde de Kug sont souvent enve-
loppés d'épais bancs de brouillard, ce qui a
donné leurs noms à la rivière, à la baie et aux
habitants.
 11. PRINCIPAUX SITES
11.0 PRINCIPAUX SITES

la couleur et de la texture à l'œuvre.

11.1. Nurunkhizdin
11.1. NURUNKHIZDIN Les chambres ont souvent plusieurs étages avec
des balcons de différentes hauteurs auxquels on
accède par des escaliers cachés derrière des
portes conçues pour s'adapter au thème de la
Sous les hauts sommets centraux du Pinnon chambre. Ces balcons peuvent également servir
Rhûn se trouve le royaume nain de Nu- de perchoirs pour les archers qui aident à dé-
runkhizdin, qui a été fondé au début du Deu- fendre les salles du royaume en cas d'attaque.
xième Âge sur les ruines d'un royaume nain
plus ancien, détruit pendant le cataclysme ré-
sultant de la Guerre de la Grande Colère.
Nurunkhizdin est petit pour un site nain, mais 11.1.1. PLAN DES ALENTOURS
11.1.1. Plan des Alentours
sa beauté esthétique compense son manque de
taille. Une partie du peuple de Thelór, très di-
minué, habite désormais sous la montagne 1. Zâramazùrakh. Cette tour sert d'entrée prin-
qu'ils nomment sous la montagne nommée cipale à Nurunkhizdin. La tour se dresse sur
Abadshatûr (Kh. "Montagne Nuageuse"). Les une île rocheuse au milieu d'un lac aux eaux
nains partagent leur royaume avec un grand bleues glacées. Le lac est alimenté par des ruis-
groupe de gobelins qui se font appeler Uruk- seaux de montagne qui descendent du Pinnon
Marzgûram (Or. "Orques du crâne écrasé"). Rhûn et ses eaux sont glaciales. Un seul pont
enjambe la distance entre l'île et la rive du lac,
Les gobelins détiennent le tiers Nord du
rendant la tour elle-même très défendable. Les
royaume et se battent constamment avec le
gobelins n'ont pas eu l'audace de tenter un as-
peuple de Thralin pour la domination des
saut sur la tour, car elle est bien gardée par les
hautes terres. Les entrées du royaume prennent
Nains. La tour s'élève à un peu plus de 30
la forme de tours gracieuses que les Nains ap-
mètres de haut et offre une bonne vue sur la
pellent Azùrâkhshatûr (Kh. "Tours nua-
route qui passe par le col d’Abadshatûr. La
geuses"). Les deux tours les plus au Sud sont
route mène à une magnifique porte qui est
contrôlées par les Nains et mènent par une
sculptée pour ressembler à un grand casque
rampe et un escalier en colimaçon aux magni-
nain cornu.
fiques salles du peuple de Thralin en contrebas.
La plus impressionnante de ces tours est le Zâ- 2. Dohyarazùrâkh. Cette tour donne accès au
ramazùrakh (Kh. "corne du lac"), qui se trouve plus méridional des centres de population
sur une île rocheuse dans le lac des hautes terres naine. Elle se dresse sur le haut d'une montagne
au Sud d’Abadshatûr. que les Nains appellent Dohyar (Kh. "L'en-
clume") car elle a un profil aplati. Comme les
Un gracieux pont enjambe les eaux glacées du
autres tours de ce type, elle mène au royaume
lac et relie le Zâramazùrakh à l'unique route qui
nain par des escaliers en spirale et des rampes.
relie Nurunkhizdin au monde extérieur. Garder
Il n'y a pas de route menant à la tour, et ses
la route ouverte et libre de toute intrusion des
meurtrières sont très bien dissimulées de sorte
gobelins est une corvée constante pour les
qu'il semble qu'il n'y ait pas d'entrée dans la
Nains. Le royaume lui-même est une merveille
tour.
de l'artisanat nain.
Chaque salle et chaque avenue est sculptée
dans des scènes qui tirent parti des stries natu-
relles de la terre environnante pour donner de

149
 3. Gaurblog Lug (Marzgûr). Cette tour est
contrôlée par les gobelins et porte le nom de
Gaurblog Lug (ou "Tour rouge sang"). C'est la
plus septentrionale des trois tours qui donne ac-
cès aux salles des Uruk-Marzgûram. Le port
150
d'entrée de la tour, autrefois dissimulé, a été
remplacé par les Orques par une véritable gué-
rite, bien fortifiée mais de construction som-
maire. De l'extérieur, la tour a un aspect déla-
bré, et le rez-de-chaussée est souillé comme on
peut s'y attendre d'un repaire d'Orques. Les
étages supérieurs, cependant, sont occupés par
des serviteurs d'Oraishapek, et sont maintenus
très propres. Le Dépossédé conserve des
chambres au niveau supérieur de la tour pour
ses séjours chez les gobelins. Les chambres du
Dépossédé sont opulentes et remplies de toutes
sortes d'objets de l'histoire d'Oraishapek. Il ré-
side dans la tour environ un tiers du temps.
Les gobelins ont gâché la beauté de la partie
Nord du royaume en creusant leurs propres ca-
vernes rudimentaires pour accueillir leur im-
portante population. Le royaume des gobelins
est une horrible perversion de l'art des nains et
de la beauté naturelle. Les œuvres des artisans
nains ont été obscènement modifiées pour reflé-
ter les tendances violentes et maléfiques des go-
belins. Les statues sont décapitées et tachées de
sang, et les sculptures d'oiseaux et de bêtes sont
modifiées de façon grotesque. Les Orques ont
leurs propres talents dans le travail de la pierre,
et beaucoup de ces visages sont vraiment ef-
frayants pour quelqu'un qui n'est pas de leur es-
pèce. Comme les autres repaires d'Orques de la
Terre du Milieu, les salles sous Gaurblog Lug
sont le royaume du chaos. La violence est bru-
tale et constante chez les gobelins, et le pouvoir
est entre les mains de ceux qui sont capables des
pires horreurs et des plus sinistres complots. La
seule chose qui empêche les gobelins de se dé-
truire régulièrement est l'influence d'Oraisha-
pek le Dépossédé, qui reste souvent à Gaurblog
Lug et guide directement les actions des
Orques.
4. Kurdumahal. C'est l'entrée en ruine des an-
ciennes salles naines de Kablik-Madur, que le
peuple de Runin a sculpté au Premier Âge.
L'ancien royaume nain a été détruit par des
tremblements de terre à la fin de cette ère et est
resté inoccupé depuis. L'entrée est dissimulée
sous plusieurs tonnes de boue et n'a pas été dé-
couverte par les Orques ou les Nains. Le monde
ne saura jamais quels trésors peuvent se trouver
dans les ruines d'un royaume nain si ancien.
5. Vue sur la route commerciale. Un balcon
habilement dissimulé surplombe la route com-
merciale qui gravit les pentes d’Abadshatûr.
Deux éclaireurs nains montent généralement la
garde ici pour avertir le royaume de ceux qui
s'approchent par la route.
6. Abadshatûr. Les Nains ne nomment pas ce
grand pic la "Tête Nuageuse" simplement parce
que son sommet est souvent obscurci par les
nuages. La montagne est en fait un volcan dor-
mant et est connue pour dégager des gaz de
temps en temps. La fumée des forges naines si-
tuées en contrebas est acheminée vers le cratère
du volcan, de sorte qu'il semble parfois actif de
l'extérieur.
11.1.2. PLAN DE
NURUNKHIZDIN
11.1.2. Plan de Nurunkhizdin
1. Chambres du Soleil. Ces chambres ont de
grands escaliers et des rampes qui mènent à
Azùrâkhshatûr. Ce sont des chambres mas-
sives, à plusieurs étages, avec de grandes fe-
nêtres dans le toit qui laissent entrer les rayons
de soleil. Les chambres du Soleil ont de nom-
breux balcons le long de leurs murs, qui pour-
raient servir de perchoirs aux archers pour faire
pleuvoir des projectiles sur un ennemi qui ten-
terait de descendre l'escalier et d'entrer dans le
royaume par cette voie. Les chambres du Soleil
servent souvent de lieux de rencontre ou de dé-
tente pour les nains de Nurunkhizdin.
2. Résidences. Ces trois complexes contien-
nent les résidences des Nains. Le plus au Nord
abrite les clans des nains les plus étroitement
liés au roi, tandis que les deux autres sont des-
tinés à la population principale du royaume.
Beaucoup de ces salles sont restées inoccupées
depuis la tragédie de l'an T.A. 1423 et sont tout
juste réoccupées alors que la population naine
se rétablit.
3. Salles de forge. Chacun de ces halls sert de
point de rassemblement pour un complexe de
passages miniers. Chacune d'entre elles pos-
sède également des salles qui partent de la
chambre et qui mènent aux forges du royaume.
Ces salles étaient autrefois le grand centre des
Nains de Nurunkhizdin, mais elles ont perdu
de leur importance depuis la dernière épidémie
liée aux Danukabban. Cependant, l'exploitation
minière et la forge restent des activités impor-
tantes dans le royaume, et ces halls sont géné-
ralement très fréquentées.
4. Grand Escalier. L'eau du lac au-dessus a
sculpté ces chambres en descendant à travers
les strates des hautes terres centrales. Les nains
ont sculpté des escaliers, des ponts et des patios
151
 autour du canal de l'eau qui s'écoule dans les 7. Belvédère de la route commerciale. Un long
chambres, faisant de cet endroit un lieu de passage sinueux mène à ce belvédère qui per-
grande beauté et de relaxation. La lumière colo- met aux Nains de savoir à l'avance si des visi-
rée des pierres fluorescentes scintille sur l'eau, teurs s'approchent par la route. Deux senti-
et le jeu de lumière et de son dans ces chambres nelles surveillent la route à cet endroit. Voir le
peut être hypnotisant. Les Nains se sont donnés point 5 ci-dessus.
beaucoup de mal pour façonner chaque cas-
8. Mines de Danukabban. Ce sont les mines
cade, escalier et statue. La dernière chambre est
qui ont causé tant de malheurs dans l'histoire
un grand lac souterrain alimenté par une chute
de Nurunkhizdin. Les mines sont souillées par
d'eau de plusieurs centaines de mètres. Un long
l'immonde Danukabban (voir le chapitre 9.0
escalier mène à un plateau rocheux aux pieds
pour des informations sur les Danukabban).
de la chute. À l'extrême Ouest de la chambre,
Elles sont fermées depuis la tragédie de l'an
l'eau s'écoule hors de la chambre par un pas-
T.A. 1423 et le roi en interdit la réouverture.
sage sous-marin et continue son chemin vers le
bas. Bien que beaucoup aient essayé de le dé- 9. Chambres de garde. Chacune de ces
couvrir, personne ne sait où mène le dernier chambres a la double fonction de fournir un lieu
passage. Des jeunes gens imprudents se sont de repos à ceux qui voyagent sur les avenues en
parfois perdus dans cette chambre, car l'eau est pente qui relient les coins du royaume, et de
froide et coule rapidement. surveiller ces passages éloignés. Ces chambres
sont conçues pour être utilisées afin d'empêcher
5. Salle du roi. Le roi de Nurunkhizdin pré-
un ennemi de passer d'un ensemble d'avenues
side les réunions officielles et les célébrations
à un autre. Elles sont construites de la même
dans cette grande salle. Le hall est haut de plu-
manière que la porte d'un château, avec des
sieurs étages et soutenu par de grandes co-
chambres au-dessus des passages d'où les dé-
lonnes sculptées à l'image des anciens rois de la
fenseurs peuvent verser de l'huile bouillante
lignée de Thelór. La chambre est séparée du
sur un attaquant. Il y a plusieurs herses dans
reste du royaume par un gouffre qui est tra-
chaque pièce qui peuvent être abaissés pour
versé par plusieurs ponts étroits.
piéger les attaquants dans une zone afin de les
6. Grand Cône. Cette salle est le site le plus ma- tuer avec de l'huile ou des projectiles. Les
gnifique du Royaume des Nains. C'est le cône gardes qui s'occupent de ces chambres sont bien
volcanique maintenant éteint d’Abadshatûr. De entraînés et restent en alerte constante pour évi-
longs escaliers serpentent à travers la roche le ter les méfaits des Orques.
long de l'extérieur de cette salle et mènent aux
10. Les passages d'assaut. Ce sont des tunnels
entrées des palais familiaux du peuple de Nu-
que les Orques ont creusés lors de précédentes
runkhizdin. Chaque complexe familial possède
tentatives pour s'emparer de portions du
des balcons qui donnent sur le cône lui-même.
royaume des Nains. À chaque fois, les Nains
Les lumières des maisons se mélangent au centre
ont arrêté l'attaque et ont scellé les passages qui
avec la lumière vert pâle d'une énorme Da-
avaient été percés.
nukabban (la variété non mortelle) qui est sus-
pendue au centre du cône par trois grandes 11. Passage d'assaut d'Oraishapek. Ce passage
chaînes attachées haut sur les murs. Tout le cône d'assaut a été préparé pour l'attaque du
central est baigné de la lumière vert pâle de la royaume nain qu'Oraishapek a ordonnée. Son
pierre. C'est grâce aux quelques visiteurs du plan est de rouvrir les passages des Danukab-
royaume qui ont vu le Grand Cône que Nu- ban et de voler certaines des pierres fétides.
runkhizdin a reçu le nom de Dol Calemir (Sn. Voir le chapitre 12.0 pour plus de détails.
"Colline de la pierre verte") par lequel il est par-
fois connu. Les familles de Nurunkhizdin utili-
sent les chambres situées le long du Grand Cône
à plusieurs fins. Chacune contient l’autel familial
d'Aulë, ainsi que les cryptes funéraires du clan.
En outre, beaucoup ont de grandes salles qui
sont utilisées pour les célébrations et parfois
comme résidences.

152
153
 12. Gaurblog Lug. Cette chambre était autrefois
l'une des magnifiques Chambres du Soleil, mais
elle a été souillée par les gobelins de Gaurblog
Lug. Oraishapek l'utilise désormais pour servir
ses sous-fifres gobelins. Le Dépossédé préside
depuis l'un des balcons majestueux autrefois
utilisés à des fins plus agréables. Des escaliers
le long des murs mènent à la tour.
13. Habitations Orques. Les Orques ont pris ces
anciennes résidences des Nains et les ont trans-
formées en lieux où seuls les Gobelins peuvent
vivre. Les résidences sont maintenant des trous
d'immondices humides et surpeuplés.
14. Salle de Gabmog. Cette grande salle aux
formes grossières est la salle du trône de
Gabmog le Crétin, maître des Orques de
Gaurblog Lug. D'ici, Gabmog administre mal
les Orques, préférant accroître sa propre ri-
chesse au détriment de ceux qui pourraient
usurper son trône. Gabmog cède cette salle à
Oraishapek lorsque qu’il est présent. Pourtant,
Oraishapek ne descend que rarement plus bas
que la Chambre du Soleil. Les salles inférieures
sont entièrement sous la coupe de Gabmog.
15. Sorties des Orques. Ces tunnels ont été
creusés par les Orques pour permettre des sor-
ties de leur zone autres que la porte principale
de Gaurblog Lug.
16. Habitations Orques. Ces tunnels ont été
creusés par les Orques pour offrir plus d'espace
à leur population florissante, et pour rappro-
cher la population d'un filon de fer qui a été dé-
couvert. Les habitations sont organisées autour
d'une grande salle commune. Des tunnels me-
nant aux différentes habitations partent de la
caverne centrale. Les deux grandes cavernes les
plus au Sud sont utilisées pour l’extraction du
minerai de fer et la forge. Les armes forgées ici
fournissent l'armement de tous les orques de
Gaurblog Lug.
17. Kurdumahal. Ces anciennes cavernes font
partie de l'ancien royaume du peuple de Runin.
Voir chapitre 11.1.1.
18. Cavernes d'exploration. Cette caverne a été
creusée par les Orques pour explorer le Nord
des hautes terres centrales. Bien qu'ils n'aient
aucun moyen de le savoir, ils sont sur le point
d'ouvrir une entrée dans les cavernes de Kur-
dumahal.
154
11.2. 11.2.
Scarakikot
SCARAKIKOT
Caché parmi les îles rocheuses de la Parta Ro-
kantha, dans l'ombre des montagnes de la
chaîne d'Uldona qui s'élèvent directement de la
mer, se trouve le havre de Scarakikot. La ville
est construite dans une alcôve naturelle creusée
dans les cols des montagnes par le glacial cours
d’eau cristallin Fehiz-kimos (Fo. "eau blanche"),
qui se jette dans la mer. La majorité des struc-
tures de Scarakikot, surnommé Scari, se trou-
vent soit à côté du ruisseau, soit le long du port,
là où la pente du sol est la moins raide. Le reste
de l'alcôve s'élève brusquement pour rejoindre
les parois des falaises environnantes, de sorte
que le manoir Rhidon, qui se trouve presque
aux pieds des falaises, a une vue sur le reste du
havre. Seuls les phares, construites au sommet
des falaises, ont une meilleure vue sur
l'enceinte.
11.2.1. ENTRÉE DANS LE PORT
11.2.1. Entrée dans le port
Berul, le fondateur Rhidon de la colonie de
Scari, s'est souvent étonné de la chance qu'il a
eue de toucher le chenal lors de sa première ap-
proche de l'alcôve. Il est très facile de sortir de
la sécurité du chenal et de sentir les caresses af-
fectueuses des bancs déchiquetés qui bordent
les hauts-fonds. Le chenal lui-même est en fait
très profond, mais aussi très étroit, et tous les
locaux, sauf les plus expérimentés, engageront
l'un des guides portuaires qui s'attardent à l'em-
bouchure du port pour piloter leur navire jus-
qu'aux jetées de la ville. Pour ceux qui ne savent
pas comment s'en servir, les quatre tours de ba-
lisage du port indiquent clairement le canal. Il
suffit de maintenir le cap entre la tour de l’Île de
Gull et la plus à l'Ouest des deux tours situées
au sommet des falaises du côté Est du havre. Un
seul virage est nécessaire lorsque le navire ar-
rive directement entre la tour de la falaise la
plus à l'Est et la tour unique du côté Ouest du
havre. Le plus habile des pilotes de bateau peut
accomplir cette tâche même par mauvais éclai-
rage, à condition que les balises soient allumées.
155

11.2.2. PLAN DE LA VILLE
11.2.2. Plan de la ville
Voir plan page précédente.
1. Maison de la famille Rhidon. Il s'agit de la
structure la plus grande et la plus impression-
nante de la ville. Le seigneur Rhidon administre
le port depuis sa résidence, gérant les litiges et
accordant des audiences dans la grande salle du
premier étage. La moitié des gardes de la ville
sont logés ici en permanence.
2. Place du pendu. Cette petite place tient son
nom du fait qu’il s’agit de la punition la plus
courante infligée aux pirates assez malchan-
ceux et qui sont amenés devant le maître de
Scari. Bien qu'il arrive parfois qu'un pirate
puisse échapper à ce sort, la grande majorité
d'entre eux perdent la vie à la potence qui se
dresse au centre de la place.
3. Prison. Tenue en permanence par cinq
hommes d'armes, les pirates présumés sont dé-
tenus ici jusqu'à ce qu'une audience soit accor-
dée par le maître Rhidon. Une fois condamnés,
les châtiments sont rapidement appliqués.
4. Salle du maître du port. Deuxième plus
grande structure de la ville, le maître du port
supervise les intérêts du Maître du Royaume et
de sa marine depuis ce bâtiment. Les entrepôts
adjacents contiennent des fournitures pour les
navires du royaume, qui fréquentent régulière-
ment le port.
5. Taverne Le Serpent Assis. De loin la ta-
verne la plus tapageuse de la ville, elle est per-
pétuellement remplie de marins, de soldats, de
capitaines et d'artistes. Toutes sortes d'affaires
ont lieu dans les salles privées qui sont propo-
sées, y compris les réunions d'un conseil infor-
mel de chasseurs de pirates.
6. Auberge Le coin des Mouettes. La plupart
des gens qui viennent à Scari préféreraient évi-
ter la dangereuse auberge mal famée du front
de mer, qui fait la mauvaise réputation de la
ville. Pour eux, une nuit reposante peut être
trouvée plutôt juste à côté, au Recoin de Gull,
une auberge tranquille mais chère.
156
7. Résidence de Djerul le Voyant. Les yeux et
les oreilles de Yanos Kosvar dans le havre. Voir
le chapitre 13.1.1 pour plus de détails.
8. Rivière Fehiz-kimos.
9. Tours de la balise. Les tours a (la tour de
l’Île de Gull) et c forment une ligne de vue ; les
tours b et d en forment une autre. On accède aux
tours situées au sommet des falaises par des es-
caliers qui montent à deux endroits.
10. Meszepar. Cette communauté située de
l'autre côté du port abrite les pêcheurs de Scari.
La plage est sablonneuse et les bateaux de
pêche à faible tirant d'eau sont tirés directement
sur le rivage. Meszepar est presque une ville à
part entière, et ses habitants ne traversent le
port que pour vendre leurs prises du jour et
acheter des marchandises au marché de Scari.
11.3. SZREL-KAIN
11.3. Szrel-Kain
Une matinée de navigation au Nord de l'em-
bouchure de la Fola Salenin, enveloppée de
brouillard, vous mènera à Szrel-Kain, capitale
du Folyavuld. Pour de nombreux visiteurs, ce
premier aperçu de la ville laisse l'impression la
plus durable ; la lumière du soleil matinal se re-
flétant sur le dôme de la Salle du Maître du
Royaume, et les nombreux bateaux de la ville
remplissant les canaux enjambés par des ponts
arqués.
Les îles elles-mêmes semblent être des œuvres
de sculpture, avec les rues pavées, les murs des
bâtiments de bonne structure, les poteaux des
lanternes et les ponts, tous taillés dans la même
pierre. Il s'agit bien sûr d'une illusion, mais elle
témoigne de la fierté des habitants pour l'appa-
rence de leur capitale.
Au coucher du soleil, les rues du quartier de
Nolk-siget (Fo. "Huit îles") sont éclairées par
une centaine de lanternes, et le vin coule à flot
dans chaque auberge et taverne. La plupart des
voyageurs du Nord du Rhûn et du Rhovanion
s'accorderont à dire que peu d'endroits peuvent
égaler l'atmosphère de Szrel-Kain, et la plupart
d'entre eux chercheront une raison de revenir.

11.3.1.
11.3.1. VOYAGE
Voyage en villeEN VILLE
Comme la plupart des structures situées au
bord de la rivière ou dans le quartier de Nolk-
siget ont un accès direct aux nombreux cours
d'eau de la ville, les chevaux et autres animaux
d'élevage sont interdits dans cette partie de la
ville. Les vendeurs s'arrangent pour que leurs
marchandises soient livrées par bateau depuis
les entrepôts du marché de la ville jusqu'aux
quais de chargement les plus proches du domi-
cile ou du lieu de travail de l'acheteur. Dans les
rares cas où ces quais ne se trouvent pas sur les
lieux de l'acheteur, des charrettes à bras sont
utilisées pour transporter les marchandises jus-
qu'à leur destination finale. Cette coutume a
grandement contribué à la réputation de Szrel-
Kain d'être une ville propre en limitant la quan-
tité de déchets dans les rues. Les résidents for-
tunés et les visiteurs qui ne connaissent pas leur
chemin paient généralement un Evezamber (Fo.
"Homme-bateau") pour qu'il les transporte
dans la ville en Csonak (Fo. "Longue barque"),
un petit bateau étroit que l'on peut faire avancer
à la rame ou à la perche le long des canaux de
la ville. C'est plus pratique pour tous, car les ca-
naux de la ville sont larges, alors que les rues
sont très étroites. Les voyageurs qui arrivent
par voie terrestre mais qui séjournent dans les
quartiers riverains trouveront de nombreuses
écuries offrant suffisamment d'espace pour
stocker leurs animaux.
11.3.2. LE QUARTIER
11.3.2. Le quartier des quais
DES QUAIS
Fondé au début du Troisième Âge, le quartier
des quais est la plus ancienne section de Szrel-
Kain. La route de l'Edru est la seule route pavée
de la région, et lorsqu'un grand troupeau est
amené à traverser la rivière, il est difficile de le
traverser. À la périphérie Ouest du quartier des
quais se trouve le marché aux bestiaux, qui
amène des voyageurs de la campagne environ-
nante dans la ville deux fois par mois. Une
grande partie des terres entourant le côté Ouest
de la ville est consacrée à des enclos et des pâtu-
rages pour garder les animaux jusqu'à ce qu'ils
soient vendus.
11.3.3. LE DISTRICT DE
11.3.3. Le NOLK-SIGET
district de Nolk-siget
Le quartier des Huit Îles est la zone de Szrel-
Kain pour laquelle la ville est la plus connue.
Ces îles abritent tous les résidents les plus
riches de la ville, et certaines des maisons qu'on
y trouve sont vraiment somptueuses.
La plupart des bâtiments de ce quartier ont au
moins deux étages et sont presque entièrement
en pierre. Les rues sont pavées, avec des cani-
veaux en pierre pour acheminer l'eau de ruis-
sellement vers les canaux et des poteaux-lan-
ternes en pierre pour soutenir les lanternes à
huile que les hommes du Maître du Royaume
gardent allumées chaque soir.
Comme tous les Folyavuldok, les habitants du
district de Nolk-siget sont friands de bonne
nourriture et de vin, et de nombreuses soirées
sont consacrées à la recherche du gobelet par-
fait. On dit souvent dans les autres quartiers de
la ville que le matin, les habitants de Nolk-siget
ont plus qu'un brouillard de rivière qui obscur-
cit leur vision.
11.3.4. LE QUARTIER DES
11.3.4. Le quartier
PÊCHEURS
des pêcheurs
La pêche est l'un des plus anciens métiers du
peuple du Folyavuld et les habitants du quar-
tier de pêche de Szrel-Kain sont parmi les meil-
leurs du pays.
Chaque matin, une véritable flotte de bateaux
de pêche quitte les quais de ce quartier le plus
méridional, chacun se dirigeant vers son propre
endroit. Les Folyavuldok pêchent à l'embou-
chure de la rivière depuis des centaines d'an-
nées et sont experts dans la récolte de ses res-
sources.
En début d'après-midi, de nombreux pêcheurs
sont déjà rentrés, et exposent leurs prises le long
des Docks des Pêcheurs. En effet, la plupart des
repas à Szrel-Kain proviennent de la rivière,
soit sous forme de poisson, soit sous forme de
soupes de moules et de palourdes.
157

11.3.5.
11.3.5. MARCHÉ
Marché de la DE
villeLA VILLE
Il s’agit du plus grand des quartiers de la ville,
très diversifié. On y trouve la plupart des com-
merçants de la ville et le plus grand marché en
plein air du royaume.
On pourrait passer un après-midi entier à errer
d'étal en étal dans le Grand Marché, et ne pas
voir tout ce qu'il y a à vendre. En fait, la plupart
des articles vendus sur le Grand Marché sont
conservés dans les nombreux entrepôts du
front de mer et peuvent être livrés à la résidence
ou au lieu de travail de l'acheteur pour une
somme modique. De fréquentes patrouilles de
la garnison de la Tour des Prisons surveillent le
marché et maintiennent la paix.
Une autre activité florissante dans ce quartier
est la location de bateaux. Les capitaines de na-
vires et les marins passent leur temps dans les
tavernes près du front de mer, dans l'espoir de
décrocher un contrat pour transporter des mar-
chandises dans une autre partie du royaume.
Les tavernes et les auberges telles que la Carpe
Souriante et Le Pont-Arrière sont bien connues
pour leur clientèle de marins, et des gens de
tous les coins du royaume viennent chercher
n'importe quoi, de la simple traversée de la mer
au transport de vin sur la Fola Salenin.
11.3.6. PLAN DE LA VILLE
11.3.6. Plan de la ville
1. Salle du Maître des Rames et les
Chambres du Conseil. Ces salles sont le centre
de l'activité politique du royaume. Les
chambres du conseil sont ouvertes à tous ceux
qui ont assez d'argent ou d'influence pour
payer leur entrée. Bien que la chambre semi-cir-
culaire puisse accueillir près de 50 personnes,
les foules restent souvent debout. Sept sièges
permanents sur une plate-forme surélevée le
long du mur arrière de la chambre sont réservés
aux autorités tribales lorsqu'elles choisissent
d'y assister. La salle du Maître du Royaume est
sa résidence personnelle lorsqu'il réside à Szrel-
Kain. Le domaine comprend une salle d'au-
dience où ont lieu les procès des personnes ac-
cusées de crimes contre le royaume. Le hall dis-
pose de larges pelouses sur les côtés et de jar-
dins sculptés à l'Ouest. La grande jetée à l'Est
du hall est réservée à aux hommes du Maître du
Royaume, notamment pour leurs nombreux en-
traînements.
2. Bac de Fola Salenin. Le quai est en fait un
ensemble de barges fluviales gardées sur les
grands quais dans le but de transporter les
voyageurs et le bétail de Szrel-Kain au débarca-
dère sur la rive opposée. La route qui part du
débarcadère opposé longe l'Ulumur jusqu'à
Sadvar, capitale des Logath. Le tarif est de 1
pièce de cuivre pour un voyageur et sa mon-
ture, mais il peut être contraint d'attendre
qu'une barge soit au moins à moitié remplie
avant de partir, ce qui peut prendre plusieurs
heures.
3. Marché aux bestiaux. C'est là que l'on peut
se procurer, à bon prix, certains des meilleurs
ovins, bovins et chevaux de la région. Tout le
bétail provient des Logath des chaînes de mon-
tagnes au Nord.
4. Tour de la prison. La garnison est la seule
force de la ville. 50 des meilleurs soldats du
Maître du royaume patrouillent dans la ville et
surveillent les ennemis du royaume qui pour-
raient être détenus dans la prison. Leurs tours
de garde sont très fréquents, ce qui assurent un
niveau de sécurité dans les différents quartiers
de la ville.
5. Tour du maître du port. Depuis le dernier
étage de cette tour de pierre de trois étages, le
maître du port surveille les rives. Toutes les
questions concernant les quais et la collecte des
tarifs commerciaux sont gérées ici. Une demi-
douzaine d’hommes travaille pour lui.
6. Grand Marché. Le marché est l'un des plus
grands et des plus variés à l'Est du Gondor. Il
est immense et il y a plus d’une centaine d’étals.
Il est très rare de ne pas trouver ce que l’on
cherche, et au pire, si la marchandise recherchée
ne se trouve pas au Grand Marché, il y aura tou-
jours quelqu'un qui sait où la trouver.

158
159
 7. Havre. Le port comprend les plus grandes une auberge fréquentées par les capitaines de
jetées de la ville, ainsi que des casernes pour navires locaux à la recherche de travail.
que les marins puissent se reposer, et dont les
16. Taverne La Carpe Souriante. Probable-
navires sont au port. Il y a une tour de deux
ment la taverne la plus bruyante de la ville, cet
étages qui abrite les bureaux administratifs de
endroit est toujours rempli de marins à louer.
la Gazda Menedek, et qui notifie toute entrée et
Les chants de marins ivres s’entendent de
sortie au port.
loin….
8. Domaine d'Edru. Ce manoir majestueux a
17. Auberge Le vagabond Fatigué. Une au-
été construit au 13ème siècle du Troisième Âge
berge accueillant les voyageurs le long de la
par des architectes gondoriens. Sa taille et sa
Grande Voie. Les prix sont modestes et la qua-
splendeur égalent les belles résidences du Gon-
lité est étonnamment élevée.
dor.
18. Auberge Vue-sur-la-Rivière. Cette au-
9. Place de Kadar. Cette grande statue de 7
berge est très populaire auprès des commer-
mètres représente Droza Kadar, premier Maître
çants qui séjournent temporairement dans la
du Royaume du Folyavuld, menant une attaque
ville. Comme elle se trouve dans le quartier des
contre la ville de Szrel-Arkasa. Son équipement
Huit Îles, elle reste ouverte extraordinairement
est purement symbolique : il porte la tenue de
tard, et de nombreux visiteurs manquent sou-
campagne d'un esclave Gargath, le bouclier de
vent les affaires du matin.
guerre ovale traditionnel des Donath et une
lance qui est en fait le manche brisé d'une lance 19. Résidence de Grigor Dolon. Noble émi-
Szreldorn. nent et membre de la guilde des marchands de
vin, Grigor est également le chef du Viszater-
10. Hall des Mots. Un théâtre en plein air, très
dyzo (Fo. "Le culte du retour glorieux") à Szrel-
prisé et souvent rempli tous les soirs, car il pro-
Kain. Comme la plupart des maisons nobles des
pose de nombreux spectacles originaires de
Huit Îles, le domaine de Dolon est magnifique.
toutes les contrées du Rhûn et même au-delà.
Les balcons sont réservés à la noblesse de la 20. Grande Voie. La route la plus importante
ville et à leurs invités, même étrangers. du Folyavuld, la Grande Voie relie Szrel-Kain à
Riavod, puis continue vers le Sud à travers les
11. Taverne L’Esturgeon Argenté. Une ta-
hautes terres de Donath et dans les vastes
verne spécialisée en vin, connue pour ses prix
plaines de l'Est du Rhovanion. Au Nord, la
ridicules et pour les accords politiques secrets
Grande Voie est parallèle à la rivière et traverse
qui sont trouvés dans ses murs et qui peuvent
Ilanin, contrôlée par les Sagath, jusqu'à la porte
diriger les décisions prises à la salle du Conseil.
même de Buhr Mahrlinge.
12. Quais des pêcheurs. Toutes sortes de pois-
21. Route d'Edru. Cette route mène dans la
sons et de crustacés provenant de la rivière et
campagne d'Edru, et c'est la route par laquelle
de l'estuaire peuvent être achetés frais. C’est un
la plupart des familles Edru apportent leur sur-
véritable marché aux poissons.
plus au marché. La route croise la Grande Voie
13. Guilde des marchands de vin. C’est ici sur la Place de Kadar, puis continue vers le
qu’est géré le commerce du vin en grande quan- Nord à travers des parcs boisés avant de re-
tité, surtout vers les pays étrangers. Un registre joindre la ville dans le quartier des quais.
tenu à jour répertorie tous les exploitants de la
région, avec leur production et leurs ventes.
14. Salle de Mertol Kosov. Bien qu'il ne soit
pas le seul gyogul (Fo. "guérisseur") de la ville,
Mertol est le plus expérimenté. Il est générale-
ment préféré par les riches habitants, et donc
son prix de vente est élevé. L’inconvénient est
qu’il est très peu disponible à cause de son plan-
ning très chargé.
15. Taverne Le pont Arrière. Une taverne et

160
 12. 12.0
LA GRAINE LA
PARFAITE GRAINE PARFAITE
Depuis plusieurs centaines d'années, Oraisha-
pek le Dépossédé s'efforce de réduire le pouvoir
et l'influence du Folyavuld sur les peuples du
Rhûn. Ces dernières années, il a commencé à
pervertir les alliés Logath du Folyavuld et a tra-
vaillé avec Nemol et sa cohorte du Sud pour
faire tomber l'empire commercial florissant du
Folyavuld. Encouragé par ses succès sur ces
fronts, le Dépossédé prévoit maintenant de s'at-
taquer directement au bien-être du Folyavuld.
Cachées dans les hautes terres accidentées de
l'arrière-pays du Folyavuld, trois citadelles sa-
crées veillent sur les terres fluviales. Elles sont
considérées comme des temples de Gyogarasag
(Fo. "Société des guérisseurs"), des adorateurs
d'Aldena, la mère de la Terre, et des gardiens de
l'héritage des Femmes Ents (pour plus d'infor-
mations, voir le chapitre 10 Géographie - Fola Ul-
dona).
Depuis des centaines d'années, les contes pour
enfants attribuent à ces temples la fertilité des
champs du royaume, mais peu de gens connais-
sent la vérité de ces histoires anciennes. Les
murs de chaque temple entourent un ancien jar-
din semé par les Femmes Ents. La fertilité ma-
gique du sol qu'elles ont travaillé infuse les
eaux pures des sources du temple, diffusant le
pouvoir à travers toutes les terres bordant l'Ul-
dona. Ce n'est qu'au siècle dernier qu'Oraisha-
pek a commencé à recruter des laissés-pour-
compte dans les centres urbains du royaume
pour sa sombre cause. Ces âmes malheureuses
se sentent invariablement trahies ou oubliées
par le reste du royaume, ce qui est très fréquent
dans les villes des basses terres. Plutôt que de
se cantonner aux tâches subalternes qui leur
sont proposées, elles se sont tournées vers
l'Ombre pour trouver leur salut. Se faisant ap-
peler les Viszater-dyzo (Fo. "Culte du retour
glorieux"), ils travaillent dans l'ombre des
villes, collectant des informations pour leur
maître et préparant son ascension au pouvoir.
C'est par ces oreilles qu'Oraishapek a appris le
pouvoir légendaire des citadelles de guérison.
Il a comploté pendant des années pour mettre
au point un plan sournois visant à souiller les
eaux des sources sacrées, et s'apprête mainte-
nant à mettre son plan diabolique à exécution.
Le plan du Dépossédé s'appuie sur un mythe
qu'il a entendu concernant le royaume nain de
la chaîne d'Uldona, Nurunkhizdin. Le conte ra-
conte qu'autrefois les Nains étaient un grand
peuple qui creusait au cœur des montagnes
pour percer les secrets de la terre. Ce qu'ils y
trouvèrent fut une source de grande puissance
qui empoisonna l'air du royaume et obligea les
Nains à fermer leurs mines. Aujourd'hui en-
core, on dit que ce pouvoir réside dans les pro-
fondeurs du royaume nain, l’infecte graine par-
faite qu'un Dépossédé pourrait planter dans les
jardins du Folyavuld.
12.1. ÉPISODE 1 : LA
12.1. Épisode
ROUTE DU
1 : La SUD
Route Du Sud
Les Hautes-Terres du Folyavuld sont une ré-
gion de vignobles et de domaines palatiaux, où
un seul manoir peut administrer les terres sur
plusieurs kilomètres à la ronde. L'un de ces do-
maines est le manoir de Toltalvos, situé dans les
contreforts Ouest de la chaîne d'Uldona. Le sei-
gneur du manoir de Toltalvos préside un im-
mense domaine qui s'étend sur des kilomètres
au Nord de la maison, avec des vignobles, des
vergers et de vastes champs de céréales et de
coton. Comme beaucoup de familles des
Hautes-Terres, la maison Toltalvos a souffert de
la Peste, et le patriarche de la famille ainsi que
son fils aîné ont succombé à cette maladie. Le
seul héritier restant, Evin Toltalvos, est un jeune
aristocrate compétent.
Entre l'administration du grand domaine, les
soins apportés à sa mère malade et la représen-
tation du nom de la famille dans les fonctions
sociales de Killindrow, Evin a eu très peu de
temps pour elle. Mais récemment, une jeune
femme du domaine voisin d'Alila a attiré son
161
 attention. Désireux de l'impressionner, et jouis-
sant d’une grande richesse, Evin décida de se
rendre dans le lointain royaume de Nu-
runkhizdin pour que les maîtres artisans de ce
royaume lui façonnent un collier d'une beauté
inégalée. Malheureusement, il n'aurait pas pu
choisir un pire moment pour s'associer au
royaume nain… Avec les récents changements
survenus au Rhovanion suite à la peste, la sécu-
rité sur la route du Sud n'est plus ce qu'elle était,
et même le jeune Seigneur Toltalvos n'est pas
assez naïf pour se rendre à Nurunkhizdin sans
être accompagné. Des avis ont été affichés dans
les tavernes et les auberges de Killindrow indi-
quant que le Seigneur du Manoir Toltalvos
avait besoin d'une escorte armée. La rareté des
caravanes se dirigeant vers le Sud, accompa-
gnée de la forte somme de 70 pièces d'argent
par tête, devrait suffire à inciter même le plus
fier groupe d'aventuriers à se mettre au service
du jeune noble.
12.1.1.
12.1.1. Les PNJ LES PNJ
Les frères Sillon-Rocheux
Ces cinq nains du royaume des collines de fer
venant de Barukkhizdin sont d’une grande cu-
pidité. Il est arrivé plusieurs fois que certains de
leurs semblables en aient subi des conséquences
néfastes. Amer que son nom de famille doive
rester parmi les rangs des noms nobles de Ba-
rukkhizdin, mais sans aucune chance d’at-
teindre le rang royal, le frère aîné fut tenté par
les mensonges murmurés d'Oraishapek et con-
duisit ses quatre frères à une fin honteuse. Pour
leur participation au plan odieux du Dépos-
sédé, les frères se sont vus promettre l'Anneau
de pouvoir de Thelór, qui se trouverait quelque
part dans les Sous-Profondeurs, sous la chaîne
d'Uldona. En échange, les frères ont accepté
d'espionner pour le Dépossédé, en cherchant la
nature et l'emplacement exact de l'ancienne ma-
lédiction de Nurunkhizdin, les immonde Da-
nukabban (voir le chapitre 10.1 pour plus de dé-
tails). Ils pensent que le Dépossédé a l'intention
de creuser sous le royaume nain avec sa horde
d'Orques pour déterrer les pierres et récupérer
leur récompense, l'Anneau de Pouvoir. Ils se
sont rendus à Nurunkhizdin dans le cadre
d'une expédition commerciale en provenance
162
de Barukkhizdin, et sont les invités d'honneur
des Nains de la chaîne d'Uldona.
Evin Toltalvos
Le jeune seigneur est aimable et extraverti con-
trairement aux autres aristocrates, et échange
de manière amicale avec les aventuriers.
Comme c'est la tradition dans les hautes terres,
le jeune seigneur Toltalvos n'est pas un courti-
san du patriarche Broendon. Son expérience en
tant que meneur d’ hommes, sa forte personna-
lité et son entraînement à l’épée seront un ap-
port fort apprécié au groupe d aventuriers pour
faire face aux menaces: il n’hésitera pas à assu-
mer le rôle de commandant lorsqu'un conflit
survient. Quoi qu'il en soit, Evin Toltalvos est
de bonne humeur, car il pense qu'il suscitera sû-
rement l'affection de la jeune femme Alila avec
le beau collier qu'il compte ramener chez lui. Il
porte sur lui un petit coffre contenant 350 pièces
d'or, et a bien l'intention de répartir le reste
entre ses gardes du corps à son retour au Fo-
lyavuld.
Les espions d'Oraishapek
Ces Hommes dévoués au service du Dépossédé
sont profondément mauvais. Ils ont appris à
travailler avec les Orques de leur seigneur, et
savent comment commander efficacement ces
immondes créatures. Ils se sont arrangés pour
rencontrer les frères Sillon-Rocheux à l'exté-
rieur d'une sortie supposée secrète de Nu-
runkhizdin pour recevoir les informations re-
cueillies par les espions nains. Ils doivent y ré-
véler aux Nains le véritable plan d'Oraishapek,
qui consiste à rouvrir les passages entre les
royaumes orque et nain et à lancer une attaque
de diversion contre les Nains, afin que le Dé-
possédé puisse récupérer les pierres. Ils sont
prêts à tuer les Nains s'ils réagissent mal à ce
changement de plan, mais ont bon espoir qu'ils
s'y plieront.
12.1.2. Le
12.1.2.
Cadre LE CADRE
La route entre Killindrow et Nurunkhizdin
n'est guère plus qu'un chemin sinueux à travers
les contreforts arides de la chaîne d'Uldona. Le
groupe ne rencontrera que peu ou pas de trafic
alors qu'il se promène à travers les cols gardés le véritable plan du Dépossédé. Bien que mé-
du Dobok Broen. Une fois au Rhovanion, le pas- content de participer à l'attaque des Orques
sage du groupe peut être marqué par des éclai- contre ses frères nains, il réalisera qu'il est trop
reurs Sagath ou Asdriags, auquel cas les ennuis impliqué dans le plan pour faire marche arrière
sont assurés. C'est la raison même pour laquelle et acceptera de rencontrer le Dépossédé pen-
Toltalvos a engagé le groupe, et ils doivent être dant l'attaque, pour le guider vers les passages
prêts à faire face à une telle rencontre. En se rap- scellés de la mine.
prochant du royaume nain, les chances de ren-
Un groupe approchant furtivement le long de
contrer les Bergothiuda, des tribus d'Hommes
la route devrait pouvoir s'approcher suffisam-
du Nord qui fréquentent les régions vallonnées
ment pour observer la fin de la réunion, mais
de la chaîne d'Uldona, augmentent. Une telle
probablement pas assez pour entendre ce qui se
rencontre devrait se dérouler sans incident,
dit. Une fois que le groupe est au courant de
bien que l'aide des Bergothiuda puisse servir à
l'étrange réunion, des éclaireurs orques, ou
sauver le groupe d'une attaque écrasante de
peut-être Orin Sillon-Rocheux, devraient les re-
bandits.
pérer et donner l'alerte pour mettre fin à la réu-
nion. Un éclaireur discret et bien placé, se dé-
12.1.3. Rencontres plaçant devant le reste du groupe, pourrait ob-
12.1.3. RENCONTRES server la retraite des messagers d'Oraishapek,
et même l'entrée de Glavin dans le passage nain
et la fermeture de la porte secrète. Dans tous les
Rencontre avec le Seigneur Toltalvos cas, une courte et féroce attaque orque devrait
permettre de couvrir la retraite des conspira-
Le voyage de Killindrow au domaine de Toltal-
teurs et d'empêcher toute poursuite. La porte
vos devrait être facile, car la campagne du Fo-
naine ne peut être ouverte de l'extérieur et est
lyavuld est une zone relativement gardée. Le
pratiquement indétectable lorsqu'elle est fer-
groupe devrait être impressionné par la taille et
mée.
la splendeur du manoir des Hautes-Terres. Bien
que Toltalvos soit impatient de commencer son
voyage, le groupe devra démontrer qu'il est
digne de la confiance du seigneur. Après tout, 12.1.4.12.1.4. RÉSULTATS
Résultats
il emporte une grande somme avec lui dans le
Royaume Nain, et sera à leur merci une fois les
frontières du Folyavuld franchies. Néanmoins, Le MJ dispose d'une grande liberté dans cette
il devrait être clair pour le groupe que qui- aventure pour adapter les combats au niveau
conque trahit ce jeune noble vivra le reste de sa des aventuriers. Le groupe d'orques peut aller
vie comme un homme traqué. de 5 à 25 guerriers, et peut être plus ou moins
disposé à s'engager dans un combat prolongé.
Rendez-vous interrompu En fonction du succès des aventuriers à se dé-
placer furtivement, le groupe peut approcher
La rencontre entre les Nains et les serviteurs
Nurunkhizdin avec des connaissances va-
d'Oraishapek doit avoir lieu juste à l'écart de la
riables. S'ils sont maladroits, ils peuvent n'avoir
piste, en début de soirée. Le plus jeune frère des
été exposés qu'à l'attaque des orques, et ne rien
Sillon-Rocheux, Orin, a drogué les sentinelles
savoir de la rencontre. À l’inverse, s’ils sont
naines qui surveillent normalement la sortie et
agiles, le groupe peut avoir été témoin à la fois
la route au-delà avec de la brume de Fangorth,
de la rencontre et de la fuite des Nains, ce qui
un liquide qui, s'il est inhalé, induit un profond
rendra plus crédibles leurs revendications lors-
sommeil suivi d'une légère amnésie. L'éclaireur
qu'ils atteindront la forteresse naine.
surveillera la réunion depuis le perchoir de la
sentinelle au-dessus de la porte, et pourrait bien
être celui qui repère l'approche du groupe. Gla-
vin, son frère aîné, rencontrera les messagers
d'Oraishapek à l'extérieur de la sortie. Il leur ré-
vèlera l'emplacement des pierres, et apprendra

163
 12.2.
12.2. ÉPISODE
Épisode 2 : VIO-
2 : Violente Diver-
sion LENTE DIVERSION
En arrivant aux portes de Nurunkhizdin, le
groupe aura sans doute une histoire à raconter
à ses hôtes nains. Les Nains de la chaîne d'Ul-
dona sont très amicaux et seront plus qu'heu-
reux de commencer à travailler immédiatement
sur la babiole du noble. Ils sont cependant du-
bitatifs à l'idée qu'un Nain puisse s'associer à
des Orques, en particulier aux Uruk-Marzgû-
ram. Ils considèrent leurs invités des Monts de
Fer comme irréprochables, et il ne leur viendra
même pas à l'esprit qu'ils pourraient être impli-
qués dans une telle union impie. Ils préféreront
croire que le groupe a fait une identification er-
ronée dans une mauvaise lumière. Deux jours
passent et les joueurs seront traités comme des
invités d'honneur dans les salles des Nains. Les
visiteurs sont rares à Nurunkhizdin, et les
Nains y sont particulièrement hospitaliers.
Peut-être que la fermeture de leurs mines il y a
si longtemps, et le renoncement forcé à une
grande partie de la richesse et du potentiel de
leur manoir dans la chaîne d'Uldona ont évo-
qué cette attitude envers les étrangers. Quoi
qu'il en soit, bien que les aventuriers ne soient
pas totalement libres d'aller où ils veulent, ils
commenceront après quelques jours à remettre
en question les vieux contes qui décrivent les
Nains comme des personnes secrètes et intro-
verties. L'attitude des Nains changera radicale-
ment après qu'Oraishapek ait mis ses serviteurs
en mouvement.
12.2.1. Les
12.2.1.
PNJ LES PNJ
Le roi de Nurunkhizdin
Le roi nain est un personnage jeune et quelque
peu excentrique pour un nain. Contrairement à
ses parents parfois sévères, Thulor II est ex-
traordinairement friand de rires et de plaisante-
ries. Néanmoins, il prendra l'histoire du groupe
au sérieux et restera ouvert à leur désir d'appro-
fondir leurs recherches, s'ils poursuivent dans
cette voie. Bien que certains des Nains les plus
âgés du manoir secouent la tête devant l'amour
164
des pitreries du Roi, ils sont tous incontestable-
ment loyaux, et mourront sans réserve pour
sauver leur Roi lorsque l'attaque du Dépossédé
commencera. Si des preuves sérieuses sont
trouvées pour impliquer les Nains de Ba-
rukkhizdin avant le déclenchement de l'at-
taque, le Roi agira de manière décisive. Quoi
qu'il en soit, l'attaque aura lieu deux jours après
l'arrivée des aventuriers.
Les frères Sillon-Rocheux
Après leur rencontre avec les messagers
d'Oraishapek, les Sillon-Rocheux feront profil
bas dans le manoir. S'ils entendent parler de
l'histoire du groupe, ils pourraient bien agir
contre les aventuriers, en particulier si le
groupe décide d'enquêter et semble être sur le
point de démasquer les Nains. Dans le cas peu
probable où ils seraient démasqués comme
traîtres, ils tenteront d'atteindre les mines et de
tenir bon jusqu'au début de l'attaque.
Une fois l'attaque d'Oraishapek lancée, les Sil-
lon-Rocheux chercheront à éviter tout contact.
Ils ne sont pas fiers du rôle qu'ils ont joué dans
l'effusion du sang nain, et ne lèveront certaine-
ment pas les armes contre leurs frères. Au lieu
de cela, ils s'identifieront aux Orques attaquants
et chercheront Oraishapek. Ils accompagneront
ensuite le Dépossédé dans les passages souter-
rains à la recherche de l'Anneau de Thelór. Ils
ne trouveront pas l'Anneau et mourront expo-
sés aux Danukabban, leurs corps étant scellés
lorsque les passages seront à nouveau fermés.
Oraishapek le Dépossédé
Le Dépossédé est un puissant sorcier, et il com-
mencera l'attaque sur Nurunkhizdin en allu-
mant des charges magiques pour ouvrir les pas-
sages entre les royaumes nains et orques. Une
fois à l'intérieur de Nurunkhizdin, il cherchera
les Sillon-Rocheux et les suivra dans les mines,
qu'il ouvrira également avec des charges. Bien
entendu, il n'a pas l'intention d'honorer son ac-
cord avec les Nains de Barukkhizdin, et une fois
que trois des Danukabban seront en sa posses-
sion, il sortira des Sous-Profondeurs, scellant le
passage derrière lui. Une fois en sécurité parmi
ses Orques, Oraishapek ordonnera une retraite
de Nurunkhizdin, se contentant de laisser les
Nains refermer les passages.
Oraishapek comprend le danger que représen-
tent les pierres et a créé un sortilège spécial qui
limite les effets odieux des Danukabban à un
rayon de trois mètres. Ainsi, même si ses servi-
teurs ne souffriront pas du fléau qui a frappé les
nains de la chaîne d'Uldona, les corps de ses
hôtes seront exposés au danger, et il sera obligé
de changer de corps presque quotidiennement.
C'est pourquoi, une fois les pierres retirées,
Oraishapek sera ralenti dans sa capacité à les
transporter, car il devra continuellement s'accli-
mater à de nouveaux hôtes au fil des aventures
(voir le chapitre 9.2 pour plus d'informations
sur Oraishapek et son Anneau de Liaison).
12.2.2. 12.2.2.
Le Cadre LE CADRE
Toute cette aventure se déroulera dans les salles
de Nurunkhizdin et potentiellement dans les
Sous-Profondeurs.
Voir chapitre 11.1.2 pour plus de détails.
12.2.3.12.2.3. RENCONTRES
Rencontres
Enquête sur les nains
Pour un groupe d'aventuriers qui n'a pas vu
grand-chose dans le premier épisode, toute en-
quête sur les frères Sillon-Rocheux sera néces-
sairement courte et peu concluante. Un groupe
ayant des connaissances moyennes peut laisser
échapper suffisamment d'indices pour mériter
une recherche de la sortie secrète. Les gardes
qui ont été drogués ne se souviendront de rien,
et seront peu enclins à dire qu'ils se sont endor-
mis à leur poste. Fangorth ne laisse aucune
trace, ni sur ses victimes, ni dans la zone où il a
été utilisé. Une recherche occasionnelle à l'exté-
rieur ne révèlera aucun signe évident de ba-
taille, car les Orques sont depuis revenus dans
la zone pour enlever les corps et dissimuler les
preuves. Une recherche minutieuse révélera
des rochers tachés de sang qui ont été délibéré-
ment retournés et retirés de la zone immédiate
du combat. Ceci, en soi, devrait suffire à alerter
les Nains que quelque chose d'autre qu'un raid
Orque de routine s'est produit.
En dehors d'une identification visuelle d'Orin
ou de Glavin, le groupe n'a pratiquement aucun
moyen d'identifier les Nains. Si une identifica-
tion visuelle est possible, la preuve de la culpa-
bilité des Sillon-Rocheux peut être trouvée dans
les traces de Fangorth parmi les affaires d'Orin.
Le fait de suivre les Nains conduira les aventu-
riers à une position d'où ils pourront assister au
cambriolage ultérieur des pierres par Oraisha-
pek. Cela sera une aide précieuse pour les aven-
turiers à la fin de la campagne, lorsqu'ils de-
vront tenter de reconstituer les événements
pour découvrir ce qui s'est réellement passé. Le
groupe n'a pratiquement aucune chance d'em-
pêcher Oraishapek de quitter Nurunkhizdin
avec les Danukabban.
L'Attaque
La détonation des charges qui ouvrent les pas-
sages de Nurunkhizdin aux Orques va faire
trembler le royaume souterrain. Après la péné-
tration initiale des serviteurs d'Oraishapek, la
situation dans le royaume nain sera un chaos
total, et il est peu probable que les aventuriers
puissent faire d'autres découvertes dans le
cadre de leur enquête, quelle qu'elle soit. Les
Orques vont se déverser dans le royaume, en
étant très précis sur les passages qui doivent
être saisis afin de permettre à Oraishapek de se
rendre aux passages scellés des Sous-Profon-
deurs qui contiennent les Danukabban. Les per-
sonnages joueront sans doute un rôle dans le
combat, et pourraient éventuellement se retrou-
ver dans les mines pour assister aux actions du
Dépossédé (même s'ils ne le reconnaîtront cer-
tainement pas comme autre chose qu'un
homme ordinaire, bien qu'important). Le MJ
peut attirer les aventuriers sur cette voie en pro-
grammant une tentative d'assassinat par les Sil-
lon-Rocheux sur les personnages au moment
précis où le chaos commence. Les personnages
pourraient alors être attirés vers les mines dans
leur poursuite de leurs assassins potentiels.
12.2.4.12.2.4. RÉSULTATS
Résultats
Après que l'attaque contre les Nains se soit cal-
mée et que les passages aient été refermés, les
Nains seront reconnaissants de l'aide que les
165
 aventuriers leur auront apportée dans la ba-
taille. Les récompenses doivent être adaptées
au goût du MJ (et, bien sûr, à la participation
des personnages), mais peuvent aller d'une pe-
tite somme d'argent à de belles armes et ar-
mures fabriquées par les Nains. Dans tous les
cas, les Nains s'empresseront de terminer la
pièce commandée par le noble, car les voya-
geurs seront sans doute prêts à quitter le
Royaume des Nains.
Au cours d'un dîner d'adieu organisé en pré-
sence du roi nain, il devrait être révélé au
groupe (s'ils n'étaient pas là pour en être té-
moins) que les passages contenant les Da-
nukabban ont été ouverts pendant l’attaque des
Orques, et qu'un grand danger a pu être libéré.
Cette vague et inquiétante révélation est la
seule information que le groupe recevra des
Nains.
Dans tous les cas, les aventuriers quitteront Nu-
runkhizdin avec une histoire à raconter, ce qui
est tout ce qui est nécessaire pour les relier à la
prochaine aventure.
12.3. Épisode
12.3. ÉPISODE 3:
3 : Lèvres Déliées
LÈVRES DÉLIÉES
La nouvelle des étranges événements de Nu-
runkhizdin se répandra rapidement dans la
ville de Killindrow et, de là, dans les différents
domaines de la région. Les aventuriers trouve-
ront sans doute des auditeurs dans toutes les
auberges et tavernes de la ville, et de nombreux
appels seront lancés pour des récits, contre des
boissons et même des repas. Les Folyavuldok
sont aussi friands de bonnes histoires que de
bon vin.
Ce que les participants ne savent pas, bien sûr,
c'est que leur histoire va se répandre dans toute
la campagne des Hautes-Terres, attirant l'atten-
tion d'Oraishapek, dont les plans sont en train
de se mettre en place.
Le Dépossédé prévoit d'infiltrer les citadelles de
Gyogarasag avec des espions se faisant passer
pour des malades. Les espions arrivent en tant
que pèlerins dans les citadelles, à la recherche
d'un remède pour diverses afflictions de l'esprit
166
et de l'âme (celles-ci étant plus faciles à simuler
que les afflictions du corps).
Une fois que ses serviteurs seront en place, ils
prendront le contrôle de la citadelle et ouvriront
les portes pour qu'Oraishapek puisse entrer
avec les pierres maudites.
En attendant, le Dépossédé a besoin d'un flux
constant d'hôtes, car malgré sa propre puis-
sance, il est incapable de se protéger du pouvoir
des pierres. Lorsqu'il apprend que des témoins
répandent des avertissements sur les dangers
qui ont pu être libérés par Nurunkhizdin, il
craint soudain qu'un sage ne devine ses plans et
n'agisse pour l'empêcher de passer à l'acte. Il
envoie donc des assassins pour rechercher et
tuer les aventuriers, qui n'ont aucune idée qu'ils
ont été remarqués.
Les personnages ne sont cependant pas les
seuls témoins connus, et Oraishapek tourne son
attention vers le jeune seigneur Toltalvos. Ce-
pendant, plutôt que de simplement tuer le
noble, le Dépossédé reconnaît l'intérêt d'avoir
une base si proche des citadelles de guérison, et
décide de prendre le manoir Toltalvos par la
force.
Le manoir est isolé des autres propriétés de la
campagne, si bien que personne ne remarque la
petite invasion qui a lieu quelques jours seule-
ment après le retour du seigneur Toltalvos du
Royaume nain. Plusieurs serviteurs de la mai-
son sont épargnés lors de l'attaque, afin de four-
nir des corps d'hôtes au Dépossédé pendant
qu'il attend que ses serviteurs s'infiltrent dans
les citadelles.
Il garde le jeune seigneur pour la fin, et prévoit
de lancer son assaut sur la citadelle sous cette
forme.
12.3.1.
12.3.1. Les PNJ LES PNJ
Le Maître Guérisseur de Larisa-toron
Oraishapek n'est pas le seul à s'intéresser à l'his-
toire des aventuriers. Le Gyogul-Arn (Fo.
"Maître guérisseur") de Larisa-toron (Fo.
"Temple de la racine"), la citadelle Gyogarasag
la plus proche de Killindrow, a également en-
tendu parler des aventuriers et désire entendre
leur histoire.

Le Gyogul-Arn porte une marque de naissance
(un cercle vert au centre de sa paume) qui
l'identifie comme l'accomplissement d'une pro-
phétie annoncée plusieurs siècles auparavant
aux prêtres d'Aldena. La prophétie affirme que
celui qui porte cette marque sera le seul capable
de sauver le royaume d'un fléau mortel qui
frappera en son temps. Le Gyogul-Arn pensait
qu'il lui incombait de sauver le royaume de la
peste, mais ses efforts n'ont servi qu'à atténuer
les symptômes pour quelques-uns et à soulager
la douleur pour les autres.
Depuis que la Peste s'est éteinte d'elle-même
l'année dernière, il se demande s'il n'a pas man-
qué sa chance d'accomplir la prophétie. Devenu
un vieil homme, il recherche les rumeurs telles
que celles concernant les aventuriers, à la re-
cherche du rôle qui est sa destinée. Bien qu'il ne
le sache pas encore, il est la seule personne ja-
mais née qui soit immunisée contre le pouvoir
des pierres, et c'est son destin de ramener les
pierres à leur place sous Nurunkhizdin.
Il envoie deux des adeptes de la citadelle pour
trouver les aventuriers et leur demander de ra-
conter leur histoire à la citadelle des Hautes-
Terres. Il est prêt à les payer 20 pièces d'argent
chacun si nécessaire pour qu'ils viennent.
Les Assassins
Le Dépossédé a envoyé deux équipes de quatre
assassins pour localiser et tuer le groupe. Cha-
cun utilise de puissantes doses du poison connu
sous le nom de Jitsu, une toxine extraite d'une
espèce de palourde qui brûle le sang et pro-
voque une douleur atroce, portant un coup fatal
au système nerveux. Bien que ce poison soit
destiné à rendre leurs victimes invalides et in-
conscientes, chaque assassin est prêt à l'ingérer
si nécessaire pour éviter d'être capturé, ce qui
lui vaudra une mort rapide et douloureuse.
Les assassins travaillent bien ensemble, comme
une équipe silencieuse de tueurs, en utilisant
des signes de la main pour transmettre des in-
formations dans une mêlée tactique ou une si-
tuation de traque.
Les adeptes de la Gyogarasag
Les deux guérisseurs en robe de la citadelle ar-
riveront en ville la nuit suivant la première ten-
tative d'assassinat du groupe. Ils se méfient
quelque peu des charlatans qui répandent de
fausses rumeurs (beaucoup ont déjà visité le
Gyogul-Arn, apportant toutes sortes d'histoires
étranges), et ont des doutes sur la véracité des
récits du groupe.
Néanmoins, ils transmettront fidèlement leur
message aux aventuriers. Ils sont à la fois des
guérisseurs et des herboristes compétents, et
portent sur eux de petites doses d'herbes
d'usage général.
12.3.2. 12.3.2.
Le CadreLE
: La Région:De Killin-
CADRE
drow
LA REGION DE KILLINDROW
Le cadre de cette aventure est la région des
Hautes-Terres du Folyavuld, entre Killindrow
et la citadelle Gyogarasag de Larisa-toron (voir
carte page suivante).
1. Killindrow. La capitale d'où le patriarche
Broendon dirige la province des Hautes-Terres.
Pour plus d'informations, voir le chapitre 10
Géographie - Killindrow.
2. Borkep Var (Fo. "Donjon des gardiens du
vin"). En plus de sa propre garnison, c'est aussi
la base permanente d'une compagnie des éclai-
reurs des Hautes-Terres.
3. Manoir de Toltalvos.
4. Citadelle Gyogarasag de Larisa-toron. Voir
le chapitre 12.4.2 pour une description détaillée.
167
168

12.3.3. Rencontres
12.3.3. RENCONTRES
La première tentative
La première équipe d'assassins se rend à Killin-
drow et attaque un soir durant une fête à la cité,
alors que les aventuriers ont passé leur temps à
boire et à raconter des histoires dans une ta-
verne locale. L'attaque doit être bien coordon-
née dans une zone de lumière, peut-être direc-
tement à l'extérieur de la taverne dans laquelle
les aventuriers ont bu. La tentative commencera
par un feu croisé de flèches empoisonnées au
Jitsu. Certains badauds fuiront, en appelant à
l’aide.
S'ils en ont la possibilité, les assassins se rappro-
cheront pour achever le groupe avec des cime-
terres.
Si l'attaque doit être modifiée pour s'adapter à
la puissance des aventuriers, le nombre d'assas-
sins dans l'attaque peut être modifié. Sinon, le
MJ pourrait inclure d'autres PNJ qui sont des
connaissances du groupe, peut-être même des
vendeurs d'épées ou des clients de la taverne,
pour aider le groupe à repousser l'attaque.
Rencontre avec les serviteurs d'Aldena
Les membres de la Gyogarasag chercheront les
aventuriers la nuit suivant la première attaque,
et tenteront de les persuader de se rendre à La-
risa- toron. Le groupe va sans doute se douter
des intentions des adeptes, étant donné les évé-
nements de la veille, et les joueurs vont se
rendre compte qu'il n'y a pas d'autre solution.
Il faudra une bonne dose de confiance (et
d'amadouement de la part des PNJ) pour qu'ils
suivent. Néanmoins, le reste de la campagne
exige que le groupe se rende à la citadelle Gyo-
garasag de Larisa-toron, et il faudra donc les
persuader. Si le groupe n'accompagne pas les
adeptes, il devrait être attaqué à nouveau par
les assassins, cette fois en augmentant la force
de l'attaque et la position des attaquants. Tant
qu'ils restent à Killindrow, ils sont des cibles, et
les chasseurs savent où ils sont !
La route du guérisseur
Le voyage dans les contreforts de la chaîne
d'Uldona sera dangereux, en raison de la deu-
xième équipe d'assassins qui traque le groupe.
Les assassins sont habiles à suivre une cible,
mais un Rôdeur habile pourrait bien découvrir
les poursuivants et donner l'alerte. Si le trajet
vers la citadelle se transforme en poursuite, le
groupe devrait facilement pouvoir atteindre la
citadelle sans être attaqué. La citadelle se trouve
à une petite après-midi à cheval à l'Est de Kil-
lindrow, dans les montagnes.
Si les personnages ne sont pas conscients d'être
traqués, les assassins feront une boucle devant
le groupe et attendront leur approche. Là en-
core, l'attaque commencera par une pluie de
flèches empoisonnées, puis se poursuivra au
corps à corps avec des cimeterres si la situation
le justifie. Les adeptes sont des guerriers inex-
périmentés et contribueront peu à l'effort, pré-
férant traverser l'embuscade et tenter d'at-
teindre la citadelle.
Le groupe peut choisir de combattre les assas-
sins afin de découvrir qui cherche à les faire
tuer. Si le combat tourne à l'encontre des assas-
sins, ils retourneront leurs lames contre eux
plutôt que d'être capturés, ou retourneront chez
le Dépossédé pour signaler leur échec.
12.3.4.12.3.4. RÉSULTATS
Résultats
Si le groupe a choisi de ne pas suivre les adeptes
à la citadelle, la campagne est terminée, et ils
continueront d'être poursuivis par des assas-
sins jusqu'à ce que le Dépossédé ait réalisé son
plan diabolique.
Le groupe saura qu'il a échoué lorsque le fléau
frappera les cultures du Folyavuld, empoison-
nant la santé et la richesse du royaume. Si le
groupe se rend à Larisa-toron, il sera en mesure
de participer à l'aventure culminante de la cam-
pagne.
169

12.4. 12.4.
ÉpisodeÉPISODE 4:
4 : Fin Du Jeu
FIN DU JEU
Le jour même où les aventuriers se rendent à
Larisa-toron, les espions pèlerins viennent à la
citadelle, dissimulés parmi une troupe de ma-
lades et d'infirmes. Dans la soirée, les quatre
membres du culte d'Oraishapek se trouvent
dans les infirmeries du premier et du deuxième
étage, avec six autres patients.
Les adeptes s'occupent des affaires de la cita-
delle : ils veillent sur les malades, préparent le
repas de la nuit et s'occupent du jardin. Les
aventuriers se voient attribuer des chambres de
quarantaine confortables, bien que quelque peu
austères, pour leur séjour à la citadelle, et des
préparatifs sont faits pour un festin en leur hon-
neur.
12.4.1. Les
12.4.1.
PNJ LES PNJ
Le Gyogul-Arn
Le maître de Larisa-toron est heureux que le
groupe soit venu raconter son histoire. Il a de-
mandé que la fête soit organisée en l'honneur
du récit et insiste pour que le groupe passe la
nuit à la citadelle.
Après avoir entendu le récit de la guerre de Nu-
runkhizdin, et de la menace évoquée qui aurait
pu être libérée lors de l'ouverture des Sous-Pro-
fondeurs, le maître guérisseur sera convaincu
qu'il s'agit de la menace dont parlait la prophé-
tie (en partie à cause des tentatives d'assassinat,
qui ajoutent clairement du poids au récit des
personnages). Il interroge longuement le
groupe sur les différentes parties de leur his-
toire.
Le lendemain matin, il enverra le plus jeune des
adeptes comme messager à Borkep Var pour
demander une escorte armée pour le retour du
groupe à Killindrow. De plus, il demandera la
présence du Capitaine de la compagnie des
éclaireurs des Hautes-Terres pour s'entretenir
avec lui sur la meilleure façon de procéder
contre une nouvelle menace inconnue qui plane
sur les Hautes-Terres du Folyavuld.
170
Le Gyogul-Arn est un homme puissant et in-
fluent, et ses paroles ont beaucoup de poids
dans le royaume. Les éclaireurs des Hautes-
Terres viendront à son appel.
Oraishapek le Dépossédé
Le moment est venu d’agit pour le Dépossédé.
Le deuxième jour du séjour de l'aventurier à la
citadelle, il portera les pierres à Larisa-toron.
Cependant, malgré ses meilleurs plans, le Sei-
gneur de Toltalvos a résisté à la possession du
Dépossédé pendant un jour supplémentaire, et
il n'a pas encore maîtrisé le corps de son nouvel
hôte (il est toujours au stade de possession In-
festé, et subit un -50 à toutes les actions). De
plus, il souffre déjà de porter les pierres sur une
si grande distance, et subit un -25 supplémen-
taire à toutes les manœuvres à cause de la ma-
ladie infecte.
Ainsi, bien qu'Oraishapek soit un ennemi mor-
tel, il est très désavantagé lorsqu'il arrive aux
portes de la citadelle avec les pierres. Il compte
sur la supériorité de ses guerriers et de ses es-
pions pour lui permettre d'accéder au jardin du
sanctuaire et à la source qui s'y trouve. Il ne sait
pas que les aventuriers sont présents dans la ci-
tadelle, ni que les éclaireurs des Hautes-Terres
sont en route pour Larisa-toron.
Le capitaine des éclaireurs
Larsa Broen est un jeune noble de la famille ré-
gnante de la tribu Broendon, et sert en tant que
capitaine de la compagnie des éclaireurs des
Hautes-Terres qui patrouille dans les collines
autour de Borkep Var.
Au service du Maître du Royaume, Larsa a rem-
pli ses fonctions à la perfection et a appris de
précieuses leçons de commandement et d'admi-
nistration qui devraient lui servir dans les an-
nées à venir. Par-dessus tout, Larsa connaît la
région et les gens qui entourent le bassin ver-
sant du Haut-Uldona, et il sait que le maître de
Larisa-toron n'est pas du genre à être ignoré.
Bien que le Gyogul-Arn n'ait pas le pouvoir of-
ficiel de le convoquer à la citadelle, son in-
fluence politique et sociale est telle qu'il pour-
rait ruiner la carrière de n'importe quel noble de
la famille régnante.
Le capitaine et sa compagnie de quinze éclai-
reurs arriveront à la citadelle peu après le début
de l'attaque du Dépossédé, annulant ainsi au
moins une partie de l'assaut des Orques et don-
nant aux aventuriers une chance d'empêcher
Oraishapek de mettre son plan à exécution.
12.4.2. 12.4.2.
Le Cadre LE CADRE
Cette aventure se déroulera à la citadelle de la
Gyogarasag, située à Larisa-toron.
1. Chambre cérémoniale principale. Cette
chambre à deux étages est soutenue par quatre
colonnes sculptées pour ressembler à de grands
troncs d'arbre. Le sol est une mosaïque de
pierres et de coquillages incrustés représentant
la Terre-mère Aldena portant une gerbe de cé-
réales et une grappe de raisin. Le lapis-lazuli, le
jade, la nacre, l'onyx, la pierre de sang et la cal-
cédoine jaune sont tous utilisés dans cette
image. Une estrade au centre de la pièce est sur-
montée d'un bassin en pierre destiné à contenir
l'eau puisée à la source lors de cérémonies spé-
ciales. Des marches de chaque côté mènent à
une cuisine et à une infirmerie au premier
étage, dans les ailes de la structure. Le long de
chaque mur, deux escaliers montent aux bal-
cons du deuxième étage qui surplombent la
chambre principale, et donnent accès aux
étages supérieurs de la citadelle. Les portes
d'entrée de la citadelle sont en chêne robuste,
renforcées par du fer. En face d'elles se trouvent
des portes ornées de verre coloré qui donnent
sur le jardin sacré.
2. Salles de quarantaine. Ces quatre
chambres, situées aux deux premiers étages de
l'aile de l'infirmerie, sont meublées de manière
spartiate. Chacune a des fenêtres qui donnent
sur le jardin et la pelouse devant le sanctuaire.
3. Chambres de l'infirmerie générale. Cha-
cune de ces grandes salles est chauffée par des
cheminées, et contient six lits pour les invités de
la citadelle.
4. Réserve. Cette pièce contient toutes les
robes et les articles utilisés lors des cérémonies
qui se déroulent dans la chambre principale de
la citadelle. Les médicaments courants sont éga-
lement conservés ici. La porte est verrouillée et
très difficile (-20) à ouvrir. La clé est conservée
par l'adepte principal de la citadelle.
5. Garde-manger. Toutes sortes d'articles de
cuisine, de céréales et de légumes sont conser-
vés ici ainsi que quelques bouteilles de vin.
6. Cuisine. De grandes tables et un grand
poêle à bois dominent cette pièce. Les trois
adeptes les plus jeunes préparent les repas pour
le personnel permanent de la citadelle, ainsi que
pour les malades de passage.
7. Jardin du Sanctuaire. L'un des trois sites les
plus sacrés du Folyavuld (les deux autres étant
les jardins de la citadelle). Les eaux de la source
sortent du sanctuaire par un ruisseau peu pro-
fond qui passe à travers une grille basse de
barres d'acier dans le mur du sanctuaire. Le
mur lui-même fait 2,5 mètres de haut et com-
porte deux portes en fer de chaque côté, don-
nant accès à des hangars extérieurs qui abritent
les outils de jardinage. Les chemins du jardin
serpentent à travers le sanctuaire en formant un
motif vaguement en spirale, chaque branche se
terminant par une petite statue d'Aldena soute-
nant un panier au-dessus de sa tête qui forme
un bain pour les oiseaux. Toutes les herbes con-
nues des guérisseurs qui peuvent pousser dans
le climat des hautes terres sont cultivées dans
les murs du sanctuaire.
8. Balcons du deuxième étage. On accède à
ces balcons par des escaliers en spirale qui s'en-
roulent autour des murs intérieurs de la
chambre principale. Ils offrent une excellente
vue sur les cérémonies qui se déroulent dans la
chambre du dessous. Le balcon Sud possède
des portes doubles ornées en chêne sculpté qui
mènent à la salle de réunion et aux escaliers qui
permettent d'accéder aux niveaux supérieurs
de la citadelle (8a). Les portes sont verrouillées
et difficiles (-10) à ouvrir. Chaque adepte pos-
sède une clé pour ces portes.
9. Salle de réunion. Les membres de la Gyo-
garasag de Larisa-toron se réunissent dans cette
salle pour parler et dîner entre eux. Des festins
pour les invités d'honneur sont servis ici.
10. Quartiers des adeptes. Les sept adeptes
du sanctuaire vivent dans ces chambres. Cha-
cune est confortablement meublée, et leurs
portes sont verrouillées et difficiles (-10) à for-
cer. Chaque adepte a sa propre clé, et le Gyogul-
Arn a une clé principale qui les ouvre toutes.
171
172
11. Quartier des invités. Cette pièce ornée est
réservée aux membres de la Gyogarasag en vi-
site. Elle est plus grande que le quartier des
adeptes et les chambres sont très confortables.
12. Étude des adeptes. Cette pièce est remplie
de bureaux, de chaises et de bancs pour la lec-
ture et la composition de décoctions simples.
Une grande partie de l'instruction qui entre
dans la formation d'un adepte a lieu ici.
13. Escalier. Il mène vers le dernier étage.
14. Bibliothèque. Il s'agit d'un tiers de la bi-
bliothèque connue sous le nom d’Apprentis-
sage Gyogarasag. Les sujets abordés sont la lin-
guistique, l'histoire, les enseignements d'Al-
dena, et (bien sûr) l'une des collections les plus
complètes de livres sur l'herboristerie et la mé-
decine de tout l’Endor. Cette partie de la biblio-
thèque contient plus de 5 000 volumes, dont la
plupart sont uniques. La porte est verrouillée et
très difficile (-20) à ouvrir.
15. Laboratoire d'alchimie apothicaire de
Gyogul-Arn. C'est ici qu'ont lieu les instruc-
tions et les préparations les plus compliquées.
Toutes les portes sont verrouillées et très diffi-
ciles (-20) à ouvrir. Des portes à double vitrage
avec de lourds rideaux verts s'ouvrent sur un
balcon qui surplombe le sanctuaire. La plupart
des médicaments du sanctuaire sont conservés
ici. Le maître guérisseur et l'adepte principal
ont chacun une clé de cette pièce.
16. Chambre de Gyogul-Arn. Cette chambre
est spacieuse et meublée d'un grand lit, d'ar-
moires, de commodes, d'un bureau, de plu-
sieurs chaises et de nombreuses étagères. Le
Gyogul-Arn y effectue tout son travail adminis-
tratif. La porte qui y mène est verrouillée et très
difficile (-20) à ouvrir.
17. Voûte. Le mécanisme de verrouillage de
cette porte est de fabrication naine et est extrê-
mement difficile (-30) à forcer. Seul le Gyogul-
Arn possède la clé de cette pièce, et il la porte
sur lui en permanence. La chambre forte con-
tient une collection des médicaments et des
herbes les plus puissants du royaume. La Gyo-
garasag est une organisation riche, et le coffre
contient également cinq petits coffrets de pièces
d'argent et d'or (d'une valeur de 1400 pièces
d’or).
12.4.3.
12.4.3. RENCONTRES
Rencontres
Assassins infiltrés
L'assaut commencera juste après le crépuscule.
L'un des assassins sortira de son lit et se dirigera
vers la cheminée. Il jettera alors une petite poi-
gnée de poudre incendiaire sur le feu, ce qui en-
verra une langue de flamme dans la cheminée
pour signaler aux Orques à l'extérieur de com-
mencer leur assaut, et servira également à aveu-
gler toute personne dans la pièce non préparée
à cette vive lumière. Les assassins vont alors se
lancer dans l'action.
Bien qu'ils ne soient armés que de petites
dagues empoisonnées, trois d'entre eux tente-
ront de saisir et de maintenir la porte principale
de la citadelle tandis que le quatrième se préci-
pitera vers le jardin pour en ouvrir les portes. Si
les assassins parviennent à tenir la porte pen-
dant 10 tours, les Orques commenceront à af-
fluer par la porte en essayant d'en piéger le plus
possible dans les étages supérieurs pendant que
le Dépossédé se déplacent dans le jardin.
Il incombera aux aventuriers ou aux PNJ pré-
sents au rez-de-chaussée d'arrêter l'avancée
d'Oraishapek. Presque toutes les pièces de la ci-
tadelle ont des fenêtres donnant sur l'extérieur,
et l'approche du Dépossédé portant sa boîte de
pierres vertes lumineuses devrait être évidente
pour quiconque regarde.
Si les aventuriers ont besoin d'aide pour com-
prendre ce qui se passe, des indices devraient
leur être fournis par le maître guérisseur. Le
Gyogul-Arn remarquera sans doute l'approche
du Dépossédé et comprendra soudainement ses
intentions. Si aucun aventurier ne se trouve au
rez-de-chaussée, le balcon du quatrième étage
pourrait être le meilleur moyen pour le groupe
de descendre.
Le Dépossédé souffre maintenant de l'exposi-
tion aux pierres, et son approche de la porte de
la citadelle sera lente et instable. Le groupe de-
vrait avoir au moins deux minutes pour agir
avant qu'Oraishapek ne soit dans le jardin.
173
 Les éclaireurs arrivent
Le MJ devrait utiliser l'arrivée des éclaireurs
des Hautes-Terres pour équilibrer le combat. Si
le groupe est de niveau relativement bas, laissez
les éclaireurs arriver juste au moment où l'at-
taque commence. Si les aventuriers sont de haut
niveau, ou très nombreux, gardez l'arrivée des
éclaireurs jusqu'à ce que le gros des combats ait
eu lieu.
Si Oraishapek est confronté à un groupe
d’aventuriers conséquent, il laissera tomber les
pierres et tentera de tenir bon face à ses assail-
lants, gagnant ainsi du temps pour que ses
troupes lui viennent en aide. Même dans son
état de faiblesse, Oraishapek reste un sorcier re-
doutable.
S'il devient évident qu'il ne peut l'emporter, il
ne se sacrifiera pas pour sauver cette mission.
Le Dépossédé abandonnera les pierres et s'en-
fuira dans le désert, perdant rapidement ses
poursuivants malgré sa faiblesse. Une fois que
le Dépossédé aura pris la fuite, ses sbires saisi-
ront leur meilleure chance de s'enfuir. Les éclai-
reurs, peut-être accompagnés par les aventu-
riers, poursuivront l'ennemi dans la forêt, mais
le Dépossédé ne sera pas retrouvé.
12.4.4.12.4.4. RÉSULTATS
Résultats
Il y a trois issues possibles :
 Si le Dépossédé réussit à atteindre son objec-
tif, le Folyavuld sera empoisonné et une
grande partie de la fertilité de la terre dispa-
raîtra. Cette fin serait un désastre pour le Fo-
lyavuld, et pourrait bien changer le cours de
l'histoire.
 Si le Dépossédé est stoppé dans sa tentative,
mais que le Gyogul-Arn est tué au combat, il
ne restera personne capable de remettre les
pierres à leur place. Larisa-Toron sera à jamais
souillée, même si les eaux de la source reste-
ront pures. La perte de ce site sacré serait alors
un coup spirituel profond pour le royaume, et
Oraishapek peut revendiquer une petite vic-
toire.
 Si le Dépossédé est stoppé dans sa tentative et
si le Gyogul-Arn survit, alors il sera capable
de ramener les pierres. La citadelle est sauvée
174
et les aventuriers seront salués comme des hé-
ros du royaume. Cela leur vaudra certaine-
ment une certaine notoriété au Folyavuld, qui
les marquera à nouveau comme les destina-
taires du mépris du Dépossédé. Bien que cette
fin soit certainement la plus favorable à tous,
le groupe sera toujours traqué par des assas-
sins travaillant pour le Dépossédé, un rappel
constant qu'ils se sont fait de puissants enne-
mis.
12.5. ÉPILOGUE : AM-
12.5. Épilogue : ampleur Du Com-
plot PLEUR DU COMPLOT
Le matin suivant l'attaque, les éclaireurs com-
menceront à ramasser les morts pour les brûler.
En milieu de matinée, une fois la recherche des
corps terminée, le cadavre d'Evin Toltalvos sera
traîné hors de la forêt, ses pupilles et sa gorge
étant du vert pâle caractéristique de celui qui
est mort d'une exposition aux Danukabban.
Le groupe s'étonnera sans doute de l'implica-
tion du jeune homme dans un complot visant à
gâcher ses propres champs. En fait, il est fort
probable que le groupe s'étonne de l'apparente
omniprésence du culte qui a tenté cette attaque,
sans jamais réaliser la nature de son véritable
antagoniste, à savoir Oraishapek le Dépossédé.
Après l'allumage du bûcher, les éclaireurs dé-
couvrent que l'un des leurs a disparu. En effet,
l'individu qui a trouvé le corps d'Evin Toltalvos
est introuvable. Bien que personne ne com-
prenne la signification de cette étrange dispari-
tion, le Dépossédé a encore investi des nou-
veaux corps et s'est échappé.
Après avoir passé le reste de la journée à cher-
cher en vain l’éclaireur perdu, la compagnie se
préparera pour escorter le Gyogul-Arn dans
son voyage pour rendre les pierres à Nu-
runkhizdin.
13. 13.0
LES LES CHAROGNARDS
CHAROGNARDS DE LA MER
Au début de la Grande Peste, l'avant-poste
commercial de Yanos Kosvar à Kelepar fut
abandonné et la région du Sud-Est du Rhûn
passa à nouveau sous la domination totale de
Kerkassk et de ses serviteurs à Mistrand (voir le
chapitre 3.10 pour plus d'informations sur l'ori-
gine et les événements de la Guerre des pots
d'argile).
Malgré leur victoire, l'armée de Kerkassk, ani-
mée par la religion, fut dévastée par la Peste.
L'aïeul Kosvar fut presque ruiné par la chute de
Kelepar et la mort cruelle de ses deux fils, l'un
aux mains des tortionnaires de Brygath, l'autre
à cause de la Peste. Kosvar, lui, y a survécu, et
une haine éternelle pour les dirigeants de Mis-
trand qui avaient causé tant de malheurs gran-
dit en lui. Il jura de se venger de ses antago-
nistes.
Malgré la chute de son avant-poste, Yanos était
toujours un homme influent au Gathod. Il avait
des liens avec d'autres personnes qui parta-
geaient sa haine du dieu des plaines. L'un de ces
liens était le groupe qui se faisait appeler Ra-
chorod (Dn. "Vent d'Ouest"), un groupe parfois
radical de dissidents de la religion de Mistrand.
Yanos a fui Kelepar pour Dilgul, il est entré en
contact avec plusieurs membres effrontés de
Rachorod. À ces jeunes gens endurcis, Kosvar
promit la majeure partie de sa fortune restante
comme prix sur la tête de l'osvoda de Mistrand,
chef de la hiérarchie religieuse qui régnait sur la
ville.
Bien que beaucoup d'entre eux aient payé leur
acte de leur vie, les assassins purent aller jus-
qu'au bout, car à cette époque, les dirigeants de
Mistrand étaient audacieux et ne craignaient
pas les étrangers, marchant souvent sans être
accompagnés dans les rues et les places bon-
dées de la ville. Les assassins tuèrent l'osvoda
dans une rue latérale et l'un d'eux réussit à s'en-
fuir avec le Hitav Yurna, le symbole de la fonc-
tion de l'osvoda (voir le chapitre 9.3 pour plus
de détails sur le Hitav Yurna).
Lorsque les assassins retournèrent à Kosvar, ils
apportèrent avec eux le sceptre comme preuve
DE LA MER
de leur acte. Yanos les paya une petite fortune
pour le meurtre, et garda le Sceptre en souvenir
de ses fils, dont il attribuait la mort aux diri-
geants de Mistrand. Bien qu'il se soit vengé, il
était toujours rongé par sa haine envers eux et
résolut de passer le reste de ses jours à faire
payer la ville de Kerkassk pour la douleur
qu'elle lui avait causée. Bien qu'il approchât de
la soixantaine, Kosvar était encore un homme
dur et vigoureux, et il adopta les méthodes des
pirates dans la poursuite de sa vengeance.
Yanos était un aventurier, et il s'est vite rendu
compte que la vie de pirate lui plaisait. Fort de
son expérience en matière de tactique et d'ad-
ministration, les pirates de Kosvar sont rapide-
ment devenus l'une des organisations infor-
melles de bandits les plus populaires de toute la
mer. Les rivaux évitaient généralement les na-
vires de Kosvar de peur de s'attirer la haine du
seigneur-pirate, qui était à ce moment-là légen-
daire pour sa longévité et sa brûlante vigueur.
Bien que Mistrand ait largement fermé ses
portes au commerce avec l'Ouest plusieurs an-
nées auparavant, la ville avait progressivement
rouvert ces dernières années son marché à
quelques marchands triés sur le volet, qui
étaient autorisés à exporter une quantité de
marchandises soigneusement réglementée.
Cette pratique avait enrichi Mistrand et l'avait
aidé à atteindre une position dominante dans la
balance commerciale de la Mer Intérieure. Au-
jourd'hui, cependant, de nombreux produits
quittant Mistrand finissent dans les cales des
navires de chasse de Kosvar.
Les dirigeants de Mistrand ont lancé plusieurs
expéditions pour punir les pirates de Kosvar,
mais n'ont jamais été en mesure de déterminer
l'endroit d'où il opérait. Ils ont longtemps soup-
çonné que le port de Scari était le port d'attache
de Kosvar, mais des espions de Mistrand ont
pénétré dans cette colonie en l'an T.A. 1639, et
bien que certaines des marchandises volées par
les hommes de Kosvar aient été vendues dans
cette ville, elles sont également apparues sur les
marchés de Lest et même à la cité en cours de
175
 reconstruction, Dilgul. Les hommes et les na-
vires de Kosvar n'ont été trouvés dans aucun de
ces endroits. La recherche de la base de Kosvar
a commencé à se concentrer sur l'archipel de
Mayzri, comme dernier endroit possible.
En effet, la forteresse de Kosvar était située
parmi cette chaîne d'îles. Au début de l'année
T.A. 1637, Kosvar a commencé la construction
de Karna-tapar (Fo. "le nid de frelons"), une pa-
lissade en bois située à côté d'un port naturel
sur l'une des îles de Mayzri. Les marins de la
Mer Intérieure ont appris à éviter ces îles à
cause des récifs acérés qui encombrent de nom-
breux chenaux entre les îles, et aussi à cause des
eaux chaudes de la chaîne qui sont les repères
principaux des serpents de mer de la Mer Inté-
rieure.
Malgré ces dangers, ou peut-être à cause d'eux,
Kosvar a pensé que c'était un endroit idéal pour
une forteresse cachée. Seuls deux de ses rivaux
ont découvert son secret, et ces deux navires ont
été envoyés dans les hauts-fonds près de l'em-
bouchure de son port par un tir précis de cata-
pulte. Karna-Tapar a servi à Kosvar pendant
près de trois ans comme une base d'opérations
parfaite, jusqu'au printemps de l'an T.A. 1640,
lorsque la tragédie a frappé le vieil homme sous
une forme différente.
Du plus petit village de bord de mer aux vastes
ports de Mistrand et Lest, de vieux marins de la
mer s'échangent des histoires sur les serpents
légendaires qui sont censés chasser dans ses
eaux. Tant d'histoires différentes ont circulé au
fil des ans que la plupart des gens considèrent
que ces bêtes ne sont rien de plus que des créa-
tures de légende. Yanos Kosvar et ses pirates,
cependant, ne feront plus cette erreur. Bien
qu'enclins à de longues périodes de sommeil
dans leurs grottes marines, les Drakes de la mer
se réveillent de temps en temps pour satisfaire
les besoins partagés par toutes les créatures vi-
vantes.
L'un de ces besoins est, bien sûr, de s'accoupler
et de se reproduire. Parmi les nombreuses es-
pèces de dragons, les rituels entourant un ac-
couplement peuvent être violents et totalement
imprévisibles. Récemment, Kraszapol (Fo. "Ai-
leron Rouge"), la plus grande des Drakes fe-
melles de la mer, a commencé à chercher un
partenaire. Son choix s'est fait naturellement,
car Sakarod (Fo. "Bec-de-Mort") est le plus
176
grand des Drakes mâles. Malgré les accès de
violence naturels, ils sont tous deux satisfaits de
leur union et se mettent rapidement à la re-
cherche d'un nid adéquat. Malheureusement
pour Kosvar et ses Hommes, le nid qu'ils ont
choisi était Karna-tapar, le fief des pirates.
L'assaut des Drakes fut court et violent. Kosvar
et la grande majorité de ses Hommes périrent à
l'intérieur de leur forteresse, et furent consumés
par le couple. Une petite équipe d'hommes a pu
s'échapper sur un navire et fuir vers les eaux
libres. Les Drakes les ont rattrapés au moment
où ils passaient l'île la plus au Sud de la chaîne
et ont détruit leur navire. Seuls trois des pirates
de Kosvar survivent pour avertir les gens de la
présence des Drakes et partager le récit de leur
attaque féroce.
Ils vivent maintenant comme des naufragés sur
cette même île, gardant les yeux sur l'horizon.
Ils commencent à regretter le secret de leur
base, car personne ne passe par hasard par ici.
13.1. ÉPISODE 1 :
COURSE APEURÉE
13.1. Épisode 1 : Course Apeurée
L'opération de Kosvar s'étend à tous les grands
ports de la mer. Chacun d'entre eux reçoit des
cargaisons de marchandises de contrebande et
de marchandises volées destinées à être ven-
dues sur le marché local, et chacun d'entre eux
compte parmi sa population permanente une
taupe du réseau pirate chargée d'établir des
contacts avec les acheteurs potentiels et de
graisser les rouages du commerce local.
Pendant des années, ces contacts ont été les
yeux et les oreilles de Kosvar, surveillant la po-
litique du monde pirate et transmettant des in-
formations sur les marchés locaux. Cela fait
maintenant quelques mois qu'aucun contact n'a
été établi avec Karna-tapar, et les hommes de
main de Kosvar commencent à s'inquiéter. L'ab-
sence manifeste des navires de Kosvar a été re-
marquée par les pirates rivaux, qui commen-
cent à s'enhardir. Nombre d'entre eux s'oppo-
sent désormais ouvertement à Kosvar dans les
baraques où se tiennent des conseils de pirates
informels mais toujours aussi puissants.
Pour compliquer encore les choses, Kosvar
s'obstinait à vouloir conserver le Hitav Yurna
en paiement de la mort de ses fils. Il est de no-
toriété publique que le seigneur pirate est à
l'origine du meurtre de l'Osvoda de Mistrand,
et qu'il a ouvertement déclaré qu'il ne rendrait
jamais l'artefact aux serviteurs de Kerkassk. La
perte du sceptre est une offense pour le dieu des
plaines, et le seigneur Dépossédé du Gathod a
redoublé d'efforts pour le récupérer.
Ses espions et assassins ont parcouru les villes
du bord de mer à la recherche d'indices sur la
localisation du Sceptre. Les contacts de Kosvar
craignent maintenant que le pirate rival enhardi
les dénonce aux espions du dieu des plaines, les
condamnant à une mort cruelle sur les grilles de
torture d'Ily-amana. Il est temps pour eux de
s'échapper des villes dans lesquelles ils vivent.
Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'un bateau
pour les transporter vers le Mayzri.
13.1.1. Les
13.1.1.
PNJ LES PNJ
Les contacts
Chaque ville a son propre membre de la bande
de Kosvar :
À Scarakikot, Djerul la Voyante, une femme
mystique Kugath, fournit des informations sur
la disposition du Folyavuld et l'atmosphère des
réunions de chasseurs de pirates à la taverne du
Serpent Assis.
À Lest, un marchand de nourriture nordique
nommé Guntherof surveille le marché et les pi-
rates locaux, qui envient et rejettent le succès du
groupe Kosvar.
A Dilgul, Deoric, le mécanicien de bateau, orga-
nise des réunions secrètes entre les contreban-
diers de Donath et les capitaines des navires de
Kosvar, et maintient un contact ténu avec la fac-
tion Rachorod de Mistrand.
Chacun de ces représentants ressent la pression
de sa situation actuelle. Chaque ombre recèle
un espion. Aucune de leurs anciennes liaisons
n'est digne de confiance. Ils passent la plupart
de leur temps à l'intérieur de leurs maisons, et
tentent rarement de maintenir la façade de leurs
affaires quotidiennes. Clairement, ils cherchent
désespérément à fuir leurs villes respectives par
tous les moyens. Un groupe de jeunes marins
en herbe possédant un petit navire, qu'ils soient
marchands ou pirates, constituerait une escorte
parfaite vers le bastion insulaire du groupe.
Gregor le Boucher
Le Boucher est un homme musclé de Kosvar qui
cherche à le supplanter en tant que premier
bandit de la Mer Intérieure. Il n'a cependant pas
l'expérience de l'ancien pirate et doit souvent
recourir à la violence pour maintenir l'unité de
sa bande hétéroclite. Les autres pirates de la
mer le considèrent comme un homme imprévi-
sible et dangereux, prêt à toutes les brutalités
pour atteindre ses aspirations.
Bien qu'il soit largement considéré comme le
deuxième pirate le plus puissant de la mer, sa
collection de trois navires de raid Aravihar (Fo.
"Tempête Rapide") est largement inférieure à la
flotte de Kosvar, autrefois fière de ses sept na-
vires de guerre. Il mène actuellement une cam-
pagne qu'il considère comme subtile (d'autres
diraient certainement téméraire), afin de rallier
à sa cause certains des acteurs secondaires des
ports du bord de mer.
Entre-temps, il a rassemblé ses trois navires
dans l'un des trois ports servant de point de dé-
part à la campagne, en vue d'explorer les îles
extérieures des Mayzri. Son plan est d'attirer les
pirates de Kosvar et de découvrir la raison de
l'absence remarquée de son rival. Si Kosvar
semble faible, il prévoit de frapper l'avant-poste
caché.
Le groupe d’aventuriers sera certainement l'un
de ceux qu'il tentera d'intimider. Lorsqu’il dé-
couvrira qu'ils transportent un espion connu de
Kosvar vers les Mayzri, il tentera de les arrêter.
Les serviteurs de Kerkassk
Les espions du dieu des plaines ont en effet
identifié les serviteurs de Kosvar et les surveil-
lent de près. Se faisant passer pour des marins
au chômage et des marchands étrangers, ils hé-
sitent à refermer l'étau sur leurs proies parce
qu'ils pensent qu'un contact sera bientôt établi
entre Kosvar et ses sbires. Lorsque le contact
s'approchera du groupe, les espions croiront
sans doute que les aventuriers sont membres de
la bande de pirates.
Après avoir identifié cette nouvelle piste, ils
177
 tenteront d'enlever le contact pour un interro-
gatoire approfondi et commenceront à suivre le
groupe.
13.1.2. Le
13.1.2.
Cadre LE CADRE
Cette aventure est conçue de manière à ce que
le MJ puisse la lancer à partir de l'un des trois
ports mentionnés ci-dessus. Chacune de ces
villes est détaillée dans les chapitres 10 et/ou 11.
13.1.3.
13.1.3. RENCONTRES
Rencontres
Réunions dans les tavernes
Les tavernes de Scari, Dilgul et Lest sont le lieu
où se nouent les contacts d'affaires et les em-
bauches. Les conseils de pirates monopolisent
souvent un établissement le temps d'une soirée
pour y tenir leurs réunions, en rapprochant les
tables de la salle pour former une grande table
de conférence. Les discussions sont bruyantes
et dégénèrent très souvent en confrontations
violentes.
Le sujet est généralement centré sur l'arbitrage
des conflits entre deux ou plusieurs parties lé-
sées. N'importe qui est autorisé à prendre la pa-
role, il doit simplement inspirer suffisamment
de respect dans la salle pour faire taire une par-
tie suffisante de la foule afin de pouvoir être en-
tendu.
Très souvent, un individu puissant fera taire la
salle au nom d'un membre subalterne qui, au-
trement, ne pourrait pas être entendu. De cette
manière, les petits pirates établissent souvent
des relations "patron-client" avec les membres
les plus puissants. Cela conduit souvent à des
alliances entre les bandits, qui peuvent finir par
inclure les plus petits dans les rangs des plus
grands. Kosvar a été pratiquement le pionnier
de cette tactique dans les premières années de
son opération, et beaucoup ont essayé d'imiter
son succès.
Les discussions dans la taverne dans laquelle
cette campagne commence (l'endroit exact dé-
pendant de la ville portuaire choisie) seront
centrées sur les disputes entre les rivaux qui se
178
battent pour s'installer sur le territoire de Kos-
var. Sans un capitaine de la bande de Kosvar
pour les représenter, les clients du seigneur-pi-
rate n'ont pas voix au chapitre et se lèvent en
groupe pour quitter la réunion en signe de pro-
testation silencieuse. Peu de personnes sont
prêtes à reconnaître que la bande de Kosvar a
perdu le pouvoir, et que des répercussions sé-
rieuses ne sont pas prévues lorsque les rivaux
de la bande commencent à empiéter sur ses
eaux. Il y aura quelques tentatives mineures,
mais la plupart n'osera pas tant qu'il n'y aura
pas de preuves tangibles que Kosvar n'est plus
un facteur dans la politique des pirates.
Le groupe sera sans doute témoin de la lutte
pour le pouvoir qui se déroule dans la taverne.
Si le groupe souhaite ajouter quelque chose à la
discussion, il devra se mettre à la place d'un des
pirates les plus puissants de la pièce. Gregor le
Boucher revendiquera haut et fort les eaux de
Kosvar, et annoncera son intention de naviguer
dans les deux prochains jours. Il menacera
toutes les personnes présentes dans la pièce de
combat naval s'il les surprend sur son nouveau
territoire. Il fera également des tentatives évi-
dentes d'endetter les pirates mineurs dans la
salle. Il insistera pour qu'en l'absence du repré-
sentant de Kosvar, chacun ait la possibilité de
s'exprimer s'il le souhaite.
Même les membres du groupe doivent se
rendre compte qu'il s'agit d'une invitation ou-
verte à se lier à Gregor, qui croit manifestement
qu'il sera le prochain seigneur des pirates.
Rencontre avec le serviteur de Kosvar
Le représentant de Kosvar en ville est assis à
l'extérieur de la taverne, sous une fenêtre ou-
verte où la conversation à l'intérieur peut être
clairement entendue. Lorsque le groupe quit-
tera la réunion (qui se poursuivra tard dans la
nuit), il sera abordé par le contact effrayé, et une
proposition lui sera faite.
Le contact dira au groupe tout ce qu'il sait de
l'opération de Kosvar (c'est-à-dire pas grand-
chose) et offrira la somme impressionnante de
100 pièces d'or pour un voyage immédiat dans
l'archipel de Mayzri. Le contact offrira la moitié
de la somme à l'avance, et promettra qu'un
montant identique sera payé par les pirates
lorsque le contact sera en sécurité avec eux.
Le contact insistera sur le fait que sa présence
parmi le groupe le protégera de toute pénalité
que la bande de pirates pourrait normalement
imposer aux intrus dans leur refuge. De plus, le
groupe pourrait gagner la gratitude de Kosvar
lui-même pour avoir sauvé son représentant ;
une récompense qui aurait une valeur incom-
mensurable, si le groupe de Kosvar était encore
en vie.
Arrêter un enlèvement
Les espions de Mistrand assisteront à la ren-
contre entre le contact et le groupe, mais ils ne
seront pas assez proches pour entendre ce qui
se dit à travers le vacarme de la taverne.
Si le groupe est prudent et observateur, il peut
se rendre compte qu'il est observé et rester sur
ses gardes. Après cette brève discussion, le con-
tact voudra retourner chez lui pour récupérer
quelques objets de valeur et aussi pour récupé-
rer l'or promis au groupe. Le contact croit être
suivi et ne refusera pas une offre d'escorte à tra-
vers la ville. Si le groupe est capable de détecter
l'un de ces indices, il devrait être en mesure
d'arrêter la tentative d'enlèvement qui aura lieu
à la résidence du contact.
Les serviteurs de Kerkassk se font passer pour
des marins sur un navire marchand Gathmarig,
et seront armés comme tels. Le capitaine du na-
vire est en fait un membre de l'encadrement de
la marine de Mistrand, et tout son équipage est
composé d'assassins et d'espions.
S'ils réussissent à s'emparer du contact, le
groupe ne pourra pas poursuivre la campagne,
à moins qu'il ne leur vienne à l'esprit de se
rendre dans l'un des autres ports et de chercher
à conclure un accord similaire avec le représen-
tant de la bande de pirates, ou qu'ils parvien-
nent à intercepter le navire-espion en route vers
Mistrand.
13.1.4. 13.1.4. RÉSULTATS
Résultats
La seule issue possible pour une bonne conti-
nuation de la campagne est que le groupe parte
pour l'archipel de Mayzri avec un des contacts
de Kosvar à bord de leur navire. Si le contact a
été enlevé par les espions de Mistrand, le
groupe devra naviguer dans l'Archipel à
l'aveugle, ce qu'ils ne feraient probablement pas
s'ils croyaient que Kosvar était encore actif. Bien
qu'il soit respecté comme un homme avec des
principes, la peine encourue en cas d'intrusion
sur le territoire de Kosvar est une mort rapide.
13.2. ÉPISODE 2 :
13.2.Épisode 2 : Les Voleurs De
LES
Nids VOLEURS DE NIDS
Transporter le contact de Kosvar à Mayzri peut
constituer une aventure en soi. Au moment où
le navire du groupe entre dans l'archipel, la
flotte de Gregor sonde les eaux autour du
groupe d'îles, essayant de provoquer une ré-
ponse des navires de Kosvar. À la mi-journée, il
est fatigué du jeu du chat et de la souris, et dé-
cide de passer directement par les Îles de
Mayzri.
Ces quatre navires ne sont pas les seuls à navi-
guer dans les eaux de l'Archipel aujourd'hui.
Un navire d'éclaireurs de Mistrand (celui-là
même qui a tenté d'enlever le contact de Kos-
var, si c'est encore possible après les événe-
ments du premier épisode) sillonne les eaux au-
tour de Mayzri, recueillant des informations sur
la disposition du dangereux Archipel et cher-
chant des preuves du refuge caché des pirates.
Le navire du groupe devrait être le premier à
atteindre les îles, car il pense n'avoir rien à
craindre, tandis que les autres navires se mé-
fient de la puissante flotte de Kosvar.
13.2.1. Les PNJ
13.2.1. LES PNJ
Les naufragés
Ces trois-là sont tout ce qui reste de la bande de
pirates autrefois puissante de Kosvar. En aper-
cevant la voile du groupe, ils allumeront un feu
de signalisation qu'ils ont préparé.
Des hauts-fonds dangereux entourent complè-
tement l'île, et les aventuriers seront obligés
d'utiliser une barque pour atteindre le rivage le
plus éloigné. Si le groupe s'arrête pour sauver
les naufragés, ils raconteront avec force détails
le récit de la mort de Karna-tapar. Les naufragés
sont prêts à offrir n'importe quoi au groupe en
échange d'un passage vers l'une des villes de la
179
 côte de la mer.
Les coffres de Karna-tapar contenaient de fabu-
leuses richesses, et ils proposeront de mener le
groupe vers un trésor secret, enterré sur l'île de
l'avant-poste, ou même vers les ruines de
l'avant-poste lui-même en échange de leur li-
berté. Ils n'ont pas vu les Drakes depuis le jour
fatidique de l'attaque, et n'ont aucune idée que
l'avant-poste en ruines sert maintenant de nid
au couple.
L'espion
À l'insu de tous, l'un des naufragés est un assas-
sin entraîné travaillant pour Kerkassk. Mis-
trand a disséminé des espions dans les ports de
mer à la recherche du Sceptre, dont beaucoup
n'ont plus jamais été entendus. Fârûq Akara
était l'un de ces espions qui a réussi à pénétrer
l'organisation de Kosvar lorsqu'il s'est engagé
auprès d'un capitaine pirate qui s'est ensuite lié
au groupe.
Fârûq travaille avec les pirates de Kosvar de-
puis plusieurs mois maintenant, et aucun de ses
compatriotes naufragés ne le soupçonne d'avoir
des allégeances extérieures. Depuis qu'il est as-
socié aux pirates, il n'a aperçu le Sceptre qu'une
seule fois, peu après avoir rejoint le groupe. Il
est maintenant convaincu que le sceptre se
trouve au milieu du trésor secret, mais il n'a ja-
mais eu une bonne occasion de le récupérer et
de tenter une évasion.
Les supérieurs de Fârûq à Mistrand ne savent
pas qu'ils ont un serviteur parmi la bande de
Kosvar, et encore moins qu'il a eu la chance de
survivre à l'attaque du Drake, et qu'il est main-
tenant échoué sur la petite île la plus au Sud. Si
le groupe le sauve, il se contentera de quitter
l'Archipel en rapportant à son maître l'emplace-
ment du trésor secret. Si le groupe insiste pour
se rendre sur l'avant-poste pour récupérer le
trésor, il argumentera que les dragons sont pro-
bablement partis et que le plus grand trésor se
trouve dans l'avant-poste en ruines.
Il dissuadera le groupe, si possible, de tenter de
récupérer le trésor secret, même si les autres
naufragés s'accordent à dire que c'est la voie la
plus sûre.
180
Gregor le boucher
Gregor s'agacera bientôt de l'absence de ré-
ponse des éclaireurs de Kosvar et naviguera di-
rectement dans l'Archipel. En début d'après-
midi, il tombera sur l'alcôve cachée de l'avant-
poste qui soutient le port en ruines de Kosvar et
contemplera l'avant-poste détruit et les épaves
de la flotte de Kosvar.
Stupéfait par ce spectacle, le Boucher se rendra
dans le port pour inspecter de plus près les
ruines, dans l'intention d'apprendre qui est
l'auteur de la destruction de la puissante bande
de pirates de Kosvar, et où il a pu aller. Il ne ré-
alisera que trop tard que les ennemis de Kosvar
n'étaient pas des hommes et qu'ils ne sont pas
partis.
Kraszapol et Sakarod
Le couple de Drakes a transformé le hall princi-
pal de Kosvar en un grand. Le hall est jonché de
cadavres de pirates à moitié dévorés, témoi-
gnage de la terrible puissance mortelle de ces
bêtes lorsqu'elles sont enragées. Kraszapol pro-
tège farouchement le nid, même s'il ne contient
pas encore d'œuf. Sakarod est moins puissant
que sa compagne et, dès qu’il est en colère, il se
joint docilement au carnage plutôt que de ris-
quer la colère de sa femelle.
Lorsque les navires de Gregor viennent trou-
bler leur sommeil, les deux Drakes se précipi-
tent vers le port. Leurs pattes en forme de na-
geoires sont mieux conçues pour propulser
leurs énormes corps dans l'eau que pour sup-
porter leur poids sur la terre ferme, et une fois
que les deux atteignent le bord du port, le des-
tin de Gregor et de ses pirates est scellé. Les
Drakes vont s'amuser à détruire les bateaux pi-
rates pendant une bonne partie de l'après-midi,
faisant un jeu horrible en regardant ces hommes
pitoyables essayer de survivre.
Cela devrait être une excellente occasion pour
un groupe venant de la rive opposée de l'île de
mener ses affaires sans avoir à affronter les ter-
ribles créatures.

13.2.2. Le
13.2.2.
Cadre LE CADRE
Cette aventure se déroule parmi les îles de l'ar-
chipel de Mayzri. Voir le chapitre 10 Géographie
- Archipel de Mayzri pour une description détail-
lée et une carte de l’ensemble des îles.
L'île de l'avant-poste
Comme les autres îles de la chaîne, l'île de
l’avant-poste possède une étroite bande de
plage bordée par la pente abrupte de la digue
naturelle de l'île. Un seul escalier a été créé pour
gravir cette pente, et il est situé directement de-
vant l'avant-poste. Les tentatives d'escalade de
cette pente raide devraient recevoir un malus
de 10 en raison de la présence de sable et d'un
sol incertain. Une fois au sommet de la digue,
l'île est densément boisée, presque jusqu'aux
sommets de l'île. Les sommets eux-mêmes sont
des pierres nues et érodées, le cœur d'une an-
cienne chaîne de montagnes maintenant noyée
et dépouillée de sa couverture par de violentes
tempêtes marines.
1. Ruine de Karna-tapar. Voir le chapitre sui-
vant pour plus de détails.
2. Belvédères. Il s'agit de plateformes cons-
truites à la cime des arbres qui offrent une belle
181
 vue sur la mer. Des sentinelles campaient près
de chacun de ces belvédères, et on peut trouver
de vieux feux de camp dans toute la forêt envi-
ronnante.
3. Grotte secrète du trésor. Les naufragés
pourront conduire le groupe directement à cette
grotte. Ils n'y sont jamais entrés, mais savent
que la grotte était autrefois gardée par les senti-
nelles du poste de guet le plus proche. La forêt
autour de l'entrée de la grotte montrera des
signes de feux de camp récents, ainsi que de
grandes entailles dans la terre où des créatures
massives sont passées. Pour plus de détails sur
l'intérieur de la grotte, voir plus loin.
4. Port en ruines. Les mâts brisés des navires
en ruine dépassent du port, certains s'accro-
chant encore à des pans de leurs voiles. Quatre
navires gisent sur les récifs. C’est tout ce qui
reste de la puissante flotte de Kosvar.
5. Champ de bataille de Gregor. C'est dans
cette zone que commencera la bataille entre les
trois navires de Gregor et les deux Drakes. Au-
cun des navires ne dépassera les limites de cette
zone.
6. Grotte de la ligne de flottaison. Les eaux de
la mer se précipitent dans cette grotte, qui mène
par un long tunnel noyé à la chambre du sous-
sol de la grotte du trésor secret. Voir plus loin
pour plus de détail.
Les ruines de Karna-Tapar
1. Plage. Deux bateaux sont encore là, renver-
sés avec des rames en dessous. Leurs équipages
n'ont jamais eu la chance de les atteindre lors-
que les dragons ont frappé, et personne n'est
resté pour les utiliser par la suite. Un escalier si-
nueux en rondins enterrés monte la digue jus-
qu'à la porte brisée de Karna-tapar.
2. Douves aux catapultes. Ces douves en terre
de 3 mètres de haut sont surmontées d'une ca-
tapulte. Les catapultes sont toutes deux char-
gées et enroulées, mais aucune n'a jamais été ti-
rée, tant l'assaut des dragons a été rapide. Les
deux catapultes sont montées sur des roues, ce
qui permet de les tourner et de les diriger vers
les navires en approche. Des piles de lourdes
pierres se trouvent de chaque côté des cata-
pultes.
182
3. Porte. Un trou de 6 mètres dans le mur ex-
térieur en terre était autrefois bloqué par une
grande porte en bois renforcé. La porte a été bri-
sée par les Drakes, qui sont passés par là. Les
corps mutilés de trois gardes sont enterrés dans
les décombres.
4. Fortifications. La large pelouse qui était
autrefois le centre de l'avant-poste de Kosvar
est maintenant jonchée des restes des hommes
qui sont morts en essayant de défendre leur re-
paire. Des entrepôts, une forge et une cuisine se
trouvaient autrefois le long des murs de terre de
la cour, mais tous ont été détruits. Des escaliers
ont été taillés à plusieurs endroits dans le mur
de terre, permettant aux hommes de monter
jusqu'au sommet, où une clôture a été érigée
avec des poutres hérissées de pointes. Ces der-
nières leur fourniraient un abri en cas d'attaque.
Contre les dragons, cependant, ces fortifications
furent inutiles.
5. Bâtiment. C'est la dernière structure à rester
intacte dans tout l'avant-poste. C'est un bâti-
ment en bois avec des portes doubles arrachées
de leurs gonds et l'entrée creusée pour que les
monstres massifs puissent s'y glisser. Le pre-
mier étage entier était autrefois une grande
salle. Il est maintenant rempli de cadavres à
moitié dévorés et de terre creusée. Au centre du
sol se trouve un bassin creusé où Kraszapol a
l'intention de pondre son œuf. La salle est rem-
plie d'un trésor de statues brisées, de céra-
miques en morceaux et de tapisseries tachées de
sang. Un seul escalier monte le long du mur du
fond, menant aux chambres supérieures.
L'étage supérieur est accessible par une porte
verrouillée en haut de l'escalier, qui peut être
déverrouillée à l'aide d'une clé autour du cou de
Kosvar. Son cadavre est l'un des nombreux qui
sont cachés parmi les décombres du rez-de-
chaussée, et devrait être très difficile (-20) à lo-
caliser si les personnages connaissent son vi-
sage, extrêmement difficile (-30) s’ils ne le con-
naissent pas. La serrure est piégée avec une ai-
guille empoisonnée enduite de Jitsu. La
chambre est telle qu'elle était avant l'attaque des
dragons. Elle est remplie des possessions pri-
vées de Kosvar : un grand lit, une table pour
manger et rencontrer ses capitaines, des ar-
moires, des étagères et un bureau. Trois petits
coffres sont remplis de pièces d’or et de nom-
breuses pierres précieuses, pour un total d'en- La grotte du trésor secret
viron 500 pièces d'or. Des armes de haute qua-
1. Chambre d'entrée. L'entrée de la grotte est
lité orn ent les murs, et des cartes marines réali-
encombrée par des broussailles en surplomb, et
sées par des experts sont posées sur le bureau.
il y fait extrêmement sombre. En s'approchant
Un télescope gondorien est également rangé
prudemment, le groupe peut entendre les sons
dans le tiroir le plus bas du bureau, dans un cof-
des gardiens de la grotte qui se retirent à l'inté-
fret spécialement conçu à cet effet. De beaux
rieur de la grotte. La grotte d'entrée a des murs
vases Talathrant, des tapis en fourrure et des
rugueux et un sol de sable. La brèche qui mène
vêtements coûteux peuvent également être
aux passages au-delà ne devrait pas être immé-
trouvés dans la pièce.
diatement apparente.
6. Sentier des belvédères. Les sentiers s'éloi-
2. Salle piégée. Cette salle descend en pente
gnent de l'avant-poste et mènent aux différents
régulière vers le cœur de l'île. La porte de
postes d'observation de l'île.
gauche est en chêne renforcé, et sera barrée de

183
 l'intérieur. Le seul moyen de passer la porte est
de la détruire. Juste après la porte, le sol du pas-
sage est artificiel. Le sommet d'une cheminée
naturelle de chaux est recouvert d'une trappe
(2a) qui est dissimulée sous une couche de
sable. La trappe est difficile (-10) à détecter, et
ne peut être désarmée. Une pression de plus de
9 kilos déclenchera l’ouverture portes, faisant
tomber toute personne se tenant dessus à trois
mètres de la cheminée de chaux glissante en
dessous. Il y a cependant de la place de chaque
côté, et les personnages qui ont détecté le piège
peuvent passer le long des murs de la caverne.
3. Fausse chambre aux trésors. Six coffres
bordent les murs latéraux et arrière de cette
large chambre au sol de sable. Les deux pre-
miers coffres ont un fond surélevé qui les rend
artificiellement peu profonds et contiennent
des lingots de cuivre d'une valeur de 5 000
pièces de cuivre qui ressembleront à de l'or à la
lumière du feu. Les coffres restants sont vides,
et en s'en approchant, les personnages passe-
ront par une deuxième série de trappes (3a) si-
milaires à 2a, qui mènent également à la chemi-
née de chaux au point n°5.
4. Chambre des gardiens. Trois des cinq guet-
teurs censés garder la grotte sont encore en vie.
Depuis la chute de Karna-tapar, les dragons
sont venus sur la colline et les ont chassés
chaque nuit. Déjà, deux des gardiens ont été
tués, et les autres sont devenus complètement
fous. Ils sont maintenant enfermés dans l'obscu-
rité de leur chambre depuis deux jours, et sont
rongés par la faim et la peur. Ils tenteront de dé-
fendre leur grotte contre toute intrusion, atta-
quant les personnages comme s'ils étaient eux-
mêmes des dragons (la présence d’humains
n'aura aucun effet positif sur leur folie). Si le
groupe passe la porte et déclenche les pièges, ils
sortiront par la porte et tenteront de forcer les
autres personnages à tomber dans le piège. S'ils
réussissent, ils prendront alors des arcs courts
dans la chambre du sous-sol et essaieront
d’achever les personnages. La chambre des gar-
diens n'a jamais été prévue pour héberger des
hommes aussi longtemps, et elle est remplie
d'ordures, de tapis d'herbe, et des restes de plu-
sieurs rongeurs qui ont été attrapés et mangés.
5. Cheminée à chaux. Les personnages tom-
bant dans ce toboggan glisseront sur la pente,
lubrifiés par la pâte de chaux caustique qui re-
couvre les parois et le sol de la cheminée.
184
Chaque personnage subit 3 à 30 points de com-
motion dus à des brûlures, des éraflures et des
coupures, en plus des dommages subis en rai-
son des chutes. S'arrêter est une manœuvre de
pure folie (-50), qui peut être compliquée par la
chute d'autres membres du groupe. S'arrêter
dans le toboggan entraîne un d10 points de
commotion supplémentaires tous les 5 tours en
raison de l'exposition à la chaux. Si vous ne
vous arrêtez pas, le personnage fera une chute
de 3 mètres dans la mare peu profonde de la
chambre du sous-sol (6).
6. Chambre du sous-sol. Cette large chambre
est remplie d'une mare d'eau dont la profon-
deur varie de 0,3 à 1,2 mètre. À 3 mètres du mur
Ouest se trouve l'extrémité de la cheminée de
chaux (5). À 6 mètres du mur Est se trouve une
passerelle qui mène à la Chambre du Gardien.
Si les personnages tombent dans la cheminée de
chaux, ils devront probablement faire face à des
attaques de flèches depuis la passerelle est, car
les gardiens de la caverne se précipiteront dans
la chambre avec des torches et des arcs. Pour
compliquer la pluie de flèches, il y a la présence
de quatre grands Festiqan (Ga. "Griffes de la
mort") que les pirates nourrissent. Les animaux
n'ont pas été nourris depuis plusieurs jours et
attaqueront voracement les personnages tom-
bant dans la fosse.
7. Passage de la ligne de flottaison. Ce pas-
sage large et bas mène sur près d'un kilomètre
à la grotte de la ligne de flottaison (voir plus
haut carte Île de Kosvar, point n°6). Il est presque
noyé par endroits, et les personnages seront
obligés de nager avec moins d'un pied d'espace
libre dans certaines des sections les plus étroites
du passage. Bien que le passage offre un abri
contre les flèches des gardiens, la fuite dans
cette direction sera poursuivie de près par les
Festiqan, qui bénéficient d'un avantage signifi-
catif sur les membres du groupe dans les eaux
plus profondes.
8. Chambre du trésor. La seule clé de la porte
verrouillée de cette chambre se trouve autour
du cou du cadavre de Yanos Kosvar, qui se
trouve parmi les décombres de Karna-tapar. La
serrure est très difficile (-20) à crocheter, et est
piégée avec une aiguille empoisonnée au Jitsu.
La chambre contient le trésor de la bande de pi-
rates de Kosvar. Dans six coffres, il y a 2 000
pièces d’or, des pierres précieuses et des bijoux.
Des armes fines et potentiellement magiques,
des boulons de soie, des céramiques de Ta-
lathrant, et le très prisé Hitav Yurna.
13.2.3. RENCONTRES
13.2.3. Rencontres
Approche de l'avant-poste du pirate
Les bruits de l'assaut furieux des pirates de Gre-
gor devraient suffire à alerter les aventuriers
que les dragons sont effectivement toujours ac-
tifs et dans les environs immédiats. Si les nau-
fragés ont été secourus, ils proposeront un site
185
 d'amarrage sur le côté de l'île, opposé à l'avant- Le groupe disposera d'environ trois heures
poste naufragé. après le début de l'attaque pour se déplacer sur
l'île et explorer les grottes. Une fois le combat
Fârûq n'essaiera plus d'argumenter que les dra-
entre les bateaux pirates et les dragons terminé,
gons sont partis, bien qu'une fois que le groupe
le groupe devra être très silencieux et rester loin
aura atteint un point de l'île où ils pourront être
de la ruine de Karna-tapar, ou les dragons les
témoins du sort de Gregor, il s'empressera de
détecteront, ce qui rendra la situation rapide-
faire remarquer que les monstres sont à une dis-
ment désagréable.
tance considérable des ruines de Karna-tapar, et
que le plus grand trésor se trouve là-bas. Lorsque Fârûq verra que le groupe a récupéré
le sceptre de Mistrand, il sera agité, comme s'il
Si les aventuriers décident de suivre son con-
s'efforçait de se contrôler. Il prétendra seule-
seil, les naufragés refuseront de les accompa-
ment avoir été saisi par la peur des dragons, et
gner, ayant déjà été témoins de la fureur mor-
maîtrisera bientôt ses émotions. Ce sera le seul
telle des serpents. Ils donneront aux aventuriers
des instructions explicites sur la façon d'arriver avertissement du groupe concernant les événe-
à la cachette du trésor, mais resteront sur les ments qui vont suivre.
hauteurs jusqu'au retour du groupe. Tant que le
groupe maintient son navire hors de vue et ne
donne pas l'alerte, les Drakes seront trop absor-
bés par le massacre pour réaliser que leur nid 13.2.4.13.2.4.
RésultatsRÉSULTATS
est attaqué.

Piller le nid Les fins possibles de cette aventure sont nom-

Une fois à l'intérieur de l'avant-poste, l'horreur
de la scène et la puissante odeur de dragon
pourraient bien pousser les aventuriers à fuir.
Chaque personnage doit faire un JR contre une
attaque de peur de niveau 10 ou ne pas pouvoir
s'aventurer au-delà du hall principal.
S'ils parviennent à passer le carnage, localiser et
piller la salle du trésor devrait être un exercice
relativement simple, à condition que les person-
nages puissent passer la serrure piégée de la
porte. La plupart des richesses de la chambre,
cependant, sont constituées de céramiques vo-
lumineuses et fragiles, d'objets personnels fine-
ment ouvragés et d'énormes quantités d'argent.
Les aventuriers auront le temps de retourner à
la plage avant que les bruits de la mort de Gre-
gor et de ses hommes ne s'évanouissent dans un
silence inquiétant. Si le groupe retourne à
l'avant-poste, il sera confronté aux deux
Drakes.
Récupérer le trésor secret
Les naufragés ne connaissent que l'emplace-
ment de la grotte qui contient le trésor secret.
L'exploration de la grotte et la localisation de la
pièce contenant le trésor seront à la charge des
aventuriers, mais les naufragés les accompa-
gneront à l'intérieur.
breuses et variées, et une seule mène directe-
ment à la dernière aventure de la campagne. Si
le groupe attire l'attention des dragons, il aura
du mal à survivre à l'aventure.
Même si cela est fait après que le groupe ait at-
teint son navire, les dragons sont tout à fait ca-
pables de le détruire. Si les aventuriers ne se
sont pas arrêtés pour sauver les naufragés, il se
peut qu'ils aient navigué aveuglément vers le
danger, auquel cas Gregor le Boucher sera celui
qui fera la chasse au trésor après avoir sauvé les
naufragés lui-même.
Même si tout se passe bien pour le groupe, s'il
n'a pas choisi de piller le trésor secret, il man-
quera la troisième aventure. Dans ce cas, le
groupe retournera à son port d'escale fabuleu-
sement riche, ce qui lui permettra de se financer
en tant que véritable acteur de la politique pi-
rate. En fait, ils pourraient décider de revenir
pour le reste du trésor, peut-être en rencontrant
Fârûq et ses cohortes de Mistrand qui tentent de
récupérer le sceptre Hitav Yurna.
Si le groupe a réussi à récupérer le sceptre de
Mistrand et à s'enfuir des îles sans attirer l'at-
tention des dragons, il peut passer directement
à l'aventure suivante.

186
 13.3. ÉPISODE 3 :
13.3. LE SABOTEUR
Épisode 3 : Le Saboteur
Alors que le navire du groupe franchit les der-
niers hauts-fonds autour de l'archipel de
Mayzri, l'un des marins du navire aperçoit une
voile à l'horizon. Les rayures rouges et jaunes
de la voile indiquent qu'il s'agit d'un navire de
Mistrand.
Le scintillement de l'eau blanche qui s'agite sur
ses flancs indique au groupe qu'il est à pleine
rame et que son objectif est d'intercepter le
groupe. Le danger des récifs déchiquetés de l'île
est passé et l'équipage se met en action, gonflant
les voiles pour distancer le poursuivant.
Le temps que le navire du groupe atteigne sa
vitesse maximale, les têtes en sueur des marins-
esclaves du navire peuvent être clairement dis-
tinguées par-dessus ses flancs et le claquement
du fouet du contremaître peut être entendu par-
dessus le bruit du vent et des vagues. C'est un
Gathmarig Korburaq, sans bélier ni éperon à la
proue, bien qu'il semble transporter un complé-
ment d'archers et de marins armés. La distance
entre les navires commence à augmenter juste
avant que la portée des flèches soit atteinte,
grâce à un changement de vent qui donne
l'avantage au navire du groupe.
Le capitaine du navire Gathmarig est déterminé
à attraper le navire du groupe, qu'il croit être un
éclaireur ou un marchand de la bande de Kos-
var. Il est loin de se douter que le prix pour le-
quel il a déployé tous ses efforts est hors de sa
portée, car le sceptre de Mistrand est à bord.
13.3.1. Les
13.3.1.
PNJ LES PNJ
Fârûq l'espion
Depuis que le groupe a récupéré le sceptre, Fâ-
rûq broie du noir dans les entrailles du vaisseau
du groupe. Il doit choisir le bon moment pour
s'attaquer à l'artefact. Les cris d'avertissement
venant d'en haut le tirent de sa torpeur. Des
bruits de pas sur le pont lui indiquent que
quelque chose ne va pas. Il monte sur le pont du
navire pour découvrir que le moment est venu,
un navire de son pays d'origine se rapproche du
navire du groupe. Il se prépare à mourir, et
murmure une prière à Kerkassk. Il donnera sa
vie pour saboter ce navire !
Le capitaine du navire de Mistrand
L'anticipation du combat se transforme soudain
en jurons amers lorsque le capitaine de vaisseau
de Mistrand sent la subtile bascule du vent qui
va permettre à sa proie de s'échapper. Un gé-
missement audible s'élève des archers massés à
l'avant du navire. Le capitaine ordonne rageu-
sement l'arrêt des rames ; mieux vaut conserver
l'énergie de ses esclaves au cas où le vent tour-
nerait à nouveau. Les marins du navire dépo-
sent leurs armes et s'occupent de la voile. Le ca-
pitaine se dirige vers la proue du navire, regar-
dant sa proie s'éloigner très lentement de son
navire. Il continue à observer, attendant le pre-
mier changement de situation qui lui donnera
l'avantage. Son équipage est prêt à se battre.
Les Pirates Naufragés
Tout comme leur ancien patron, Yanos Kosvar,
les naufragés qui se trouvent maintenant à bord
du navire du parti vouent une haine profonde
aux hommes de Mistrand. Ils ont passé les trois
dernières années à verser le sang des marins de
cette ville, et ils n'hésiteront pas à le faire à nou-
veau.
Si un abordage semble imminent, ils feront ap-
pel à toutes les armes disponibles et se battront
jusqu'à la mort contre l'ennemi. Bien qu'affaiblis
par une faim prolongée, ce sont des guerriers
professionnels et devraient s'avérer un ajout
précieux à l'équipage du groupe.
13.3.2. LE CADRE
13.3.2. Le Cadre
Cette aventure consistera essentiellement en
une longue poursuite, éventuellement suivie
d'un combat acharné à bord du navire du
groupe. Un plan du navire doit être préparé
avant le début de l'aventure, selon le type de ba-
teau choisi par les joueurs.
187

13.3.3.13.3.3. RENCONTRES
Rencontres
La tentative de sabotage
Peu avant que les navires ne commencent à se
séparer, alors que le navire Gathmarig est
presque à portée de flèche, Fârûq suggérera que
les naufragés reçoivent des armes au cas où une
défense du navire serait nécessaire.
Si le groupe arme l'espion Gathmarig, il profitera
de l'occasion pour commencer à s'attaquer aux
haubans du mât du navire. Selon le temps qu'il
devra passer à travailler sur les suspentes, il
pourra paralyser ou au moins ralentir le navire
au point que le navire de Mistrand commencera
à réduire la distance entre les deux bateaux. Fâ-
rûq ne se fait pas d'illusions sur ses chances de se
défendre contre l'équipage du navire des aven-
turiers, aussi ne se retournera-t-il même pas pour
faire face à ses agresseurs lorsque des personnes
tenteront d'arrêter ce qu'il fait. Il se contentera de
faire autant de dégâts que possible au gréement
du navire avant de mourir.
Si le groupe n'arme pas les naufragés, il cher-
chera la meilleure chance de s'emparer d'une
arme de l'un des personnages ou des membres
de l'équipage, et fera la même tentative.
Les attaques du navire de Mistrand
Dès que le navire du groupe commence à ralen-
tir, le capitaine du navire Gathmarig demande
aux esclaves de ramer au rythme de la bataille.
En fonction des dommages subis par le navire
du groupe, la distance entre les deux navires di-
minuera plus ou moins vite. Quel que soit le ter-
rain gagné, une fois à portée de leur proie, les
archers Gathmarig se concentreront sur les
membres de l'équipage qui tentent de réparer le
gréement endommagé, prolongeant ainsi les
ennuis du groupe et augmentant les chances
qu'un abordage ait lieu.
Lorsque les deux navires s'approcheront l'un de
l'autre, une féroce bataille de projectiles s'enga-
gera, les flèches et les javelots pleuvant sur les
ponts des deux navires. Le capitaine Gathmarig
tentera d'amener son navire le long de celui du
groupe, et des tentatives de grappinage seront
faites. Si la bataille atteint ce point, le capitaine
Gathmarig commencera une tentative sérieuse
188
d'aborder le navire du groupe. Si les hommes
de Mistrand réussissent à s'emparer du navire,
le groupe sera probablement mis à mort, ce qui
mettra fin à la campagne…
Le capitaine rival n'a aucune raison de croire
que le Sceptre est effectivement à bord du na-
vire du groupe, il ne sacrifiera donc pas inten-
tionnellement son navire pour capturer ce qu'il
croit être un simple éclaireur. Lorsque les pertes
atteignent un niveau critique (il ne lui reste que
10 marins), le capitaine Gathmarig annule
l'assaut et permet au groupe de s'échapper. Si le
capitaine a des raisons de croire que le sceptre
de Mistrand se trouve à bord du navire du
groupe, le combat se poursuivra jusqu'à ce que
le dernier marin Gathmarig soit tué.
13.3.4. 13.3.4.
RésultatsRÉSULTATS
Il y a deux issues possibles à cette aventure, et à
la campagne en général. Si le groupe est capturé
par les hommes de Mistrand, il sera mis à mort.
S'ils parviennent à distancer le navire Gathmarig
jusqu'à la côte Sud, ou s'ils forcent le navire Gath-
marig à se retirer, ils reviendront sains et saufs
au port, mais se retrouveront presque immédia-
tement poursuivis par les serviteurs de Ker-
kassk.
À moins que le groupe ne soit indiscret avec
l'artefact lorsqu'il rentre au port, les hommes de
Mistrand n'auront probablement aucun moyen
de savoir que le groupe est en possession du
sceptre avant que les Gathmarig ne puissent en-
voyer des éclaireurs dans l'archipel Mayzri
pour connaître le véritable sort de Karna-tapar.
Dans tous les cas, ils finiront par être chassés
par les serviteurs de Kerkassk jusqu'à ce qu'ils
trouvent un moyen de se débarrasser du
sceptre. La façon la plus simple de le faire est
d'essayer de persuader le nouvel osvoda de
Mistrand de payer une rançon pour le Sceptre.
Dans ce cas, le chef Gathmarig acceptera, mais
il essaiera certainement de doubler le groupe et
de récupérer le prix de la rançon après
l'échange.